WHITNEY LIBRARY, HARVARD UNIVERSTTY. "L'ÉLU !YKi THE GIFT OF ,1. I). W II I T N E Y, Sfitri/ls i/ooper Professor IN THE MUSEUM or COMPARATIVE ZOOLOGY ix^A^oi' .'^.^î;^i aOOC^- 'm ''^f 12 mai. » Associés étrangers : M. «1. Herschel, décédé le 1 1 mai; M. Murchison, décédé le 22 octobre. Cnrresjiondants à rempltiecr. » Section d'Astronomie : M. Excke, à Berlin, décédé le 26 aoùl i865; M. l'Amiral Smytii, à Londres, décédé le 9 septembre i865; 1^1. Petit, à Toulouse, décédé le 27 novembre i865; M. Valz, à Marseille, décédé le 22 février 18G7. ( '7 ) » Section de Géographie cl Navigadon ; 31. d'Abbadie, élu Membre de l'Académie le 22 avril 1867; M. de Dkmidoff, à Saint-Pétersboiirg, décédé le 29 avril 1870; M. de Wrangei,, à Saint-Pétersbourg, décédé le... 1870. 1) Section de Chimie : M. Békard, à INÎontpellier, décédé le 10 juin 1869; M. T. Graham, à Londres, décédé le 16 septembre 1869. » Section de Minéralogie : M. Haidixgeu, à Vienne, décédé le 19 mars 1871. » Section de Botanifjue : M. Lecoq, à Clermonl-Ferraiid, décédé le l\ août 1871. » Section d' A natomic et Zoologie : M. Quov, à Brest, décédé le 4 juillet 1869; M. PiiRKixjE, à Prague, décédé le 28 juillet 1869. M Section de Médecine et Chirurgie : M. Guyon, à Alger, décédé le 2'3 août 1870 MEMOIRES ET GOMMUi^lCATlOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Mathieu présente à l'Académie, de la part du Bureau des Longitudes, V Annuaire de l'année 1872. MiiCANlQUE CÉLESTE. — Nole sur les mouvements du périgée et du nœud de la Lune ; par M. Delaunay. « I,e mouvement direct du périgée de la Lune et le mouvement rétro- grade du nœud ascendant de son orbite sont dus à l'action du Soleil sur notre satellite. La théorie nous permet de déterminer ces deux mouve- ments. On sait que le premier calcul qui en a été fait a conduit à un résul- tat singulier : les vitesses de ces deux mouvements ont été trouvées exac- tement les mêmes, tandis que, d'après l'observation, la vitesse du premier est au moins double de celle du second. On commençait même, eu raison de cette circonstance, à concevoir des doutes sérieux sur la complète exac- titude de la loi d'attraction de Newton, lorsque des calculs ultérieurs ont montré qu'il n'y avait là qu'iuie question d'approximation. L'égalité de vi- tesse des deux mouvements, résultant des premiers termes calculés, était G R., 1872, 1" Scnicstie. (T. LXXIV, K» L) 3 ( 'H ) loin (Je .sf> maintenir loisquHn poussait l'approximation plus loin qu'on ne l'avait f:iit tout d'abord; et la différence qui se manifestait ainsi, après les premiers calculs, concordait très-bien avec celle que les observations avaient fait connaître. » Le grand développement que l'on a été conduit successivement à don- ner au calcul des inégalités lunaires, a permis de compléter ces premières recherches sur les yiouvements tlu périgée et du nœud de la Lune. Mais, quoi que l'on ait pu faire jusqu'à présent, le résultat auquel on parvient n'est pas d'inie exactitude suffisante pour les besoins de la construction des Tables de la Lune. On comprend en effet, que les moyens mouvements du périgée et du nœud devant être multipliés par le temps pour fournir les positions de ces deux points de l'orbite de la Lune à une époque quelcon- que, l'erreur commise sur la valeur de chacun d'eux se trouve aussi multi- pliée par ce facteur. L'altération qui en résulte, pour la position du périgée et du nœud, ne pourrait donc rester dans les étroites limites que comporte l'exactitude des observations, qu'à la condition que les moyens mouve- ments dont il s'agit fussent connus avec une précision extrême, de beau- coup supérieure à celle dont on a besoin pour les coefficients des diverses inégalités périodiques. Aussi, tandis que la théorie nous permet de déter- miner toutes les inégalités |)ériodiques de la Lune, sans aucune exception, avec tout le degré de précision dont on a besoin, sommes nous encore forcés de recourir à la discussion des observations pour obtenir avec la précision requise les valeurs des moyens mouvements du périgée et du nœud. C'est un reste d'empirisme que nous sommes obligés de conserver encore dans la théorie de la Lune, jusqu'à ce que, par quelque nouveau procédé spécialement adapté à ce point particulier, on soit pai'venu à y [)orter l'approximation à un degré suffisant. » Quoi qu'il en soit, il y a un grand intérêt à voir comment les valeurs théoriques des moyens mouvements du périgée et du nœud de la Lune con- cordent de plus en plus avec celles que fournissent les observations, à me- sure que !'ap|)roximation du calcul est poussée plus loin. C'est ce qui res- sort nettement des formules auxquelles je suis parvenu. » J'ai donné, à la fin du chapitre VI de ma Théorie du mouvemenl de In Lune (t. II, |). -237 et 238), les valeurs finales de —i -^» -;-• Les séries nui ' ' ' ■" dt dt dt i entrent dans ces expressions s'y trouvent calculées jusqu'aux (juantités du septième ordre inclusivement. Or h est la longitude du nœud ascendant de la Lune, et ^'4- h est celle de son périgée. Les recherches supplémen- ( 19 ) taires cpip j'ai effectuées ensuite, et qtii sont développées dans le chapitre X, m'ont permis de pousser l'approximation jusqu'aux termes les plus impor- tants du neuvième ordre dans la valeur de — — r— ^- En effectuant, dans les dt ' T dk , , , , d(h-\-e), expressions de -— (moyen mouvement du nœud) et de — — -— ^ (moven mouvement du périgée), le changement de constantes qui est expliqué au chapitre XI, p. 800, je suis arrivé aux formules suivantes (*) : dF = ~"[ '3 v4 3 3 -r-h -e-- 2 2 0 5i e'-^^f-. 9 32 27 i8q .6^" 32' 32 ib ' 1 567 , ib ' 273 128 843 , 128"' 12S 3261 256 \ J '9797 ,2048 7,85 1024' 1654 II 2048 c' + 7l4^^,. 1024 256 ■99^73 ^^^, _ 6657733 ^^^. ^ /45 ^ 1935 24576 589824 /45 iq35 \ a'I o»97 e' in^ . . n'c'- m' . m' e-ni' — 0,0958 fc'''/«'' + O,0o53 Termes en nr. . . , 7- /«'. . e' ni' . . <''ni'\ . m'. . . . m' m- m' II Moyen moin'enicnt diurne du périgée. ■ +'99'057'3 — 3,2o85 — o,3ooo 4- 0,0840 — O , O I ? I + 0,0139 — 0,001 3 — 0,0002 — O,C0()l 4- 0,0000 • +139,5917 fmK. — 0,9450 Termes en éni^ — o,(i3l 1 ?'•'«(' 4-0, 1440 + O,oo56 4- o,ooo3 7'm . . y-e'ni' y'^e-ni' — 0,0010 — 0,0006 4-47, a3 10 /«' 7' m' — 0,3705 e'ni' — 0,2763 c'' m' 4- o , 0998 m^ 4-l4,4"02 7'/;;' — o,i466 Termes en c' m' . . . . a' -ni'' /«• e'ni" m' e'm' m' ni' fi- ni' -\- 0,53 14 — 0,0016 — 0,0270 4- 0,0022 + 0,0674 4- 0,0070 — 0,0024 o,ooo5 — o , 121 J 4- 0,0539 -\- 4,3353 — 0,0387 4- 1 ,3424 -t- 0,0006 4- 0,4666 4- 0,1645 4- 0,0024 4- 0,001g » Eti addilionnnaiit les valeurs des différents termes, 011 trouve, pour le moyen mouvement diurne liu nœud — i9o",7454 » s du périgée 4- 4oo",94?5 » Ces résultats diffèrent à peine des nombres — 190", 633, 4-/|Oi",o58, que fournissent, pour ces deux moyens mouvemenis, les nondjreuses ob- servations de la Lune discutées par M. Airy. D'ailleius, si l'on considère seulement les termes qui ne renferment que les puissances de m, termes qui coublitueiit la parlie la plus imporlante de cliaciuic des deux séries ci-dessus, et qui, dans leur succession, manifestent un degré de couver- ( 2r ) gence très-prononcé, il est aisé de voir que la suite de ces termes, continuée par induction au delà du deiiiier d'entre eux, tend à faire disparaître les légères différences qui restent encore entre ces nombres. » GÉOMl^^TiilE — Théorèmes relatifs aux axes liairnoiiiques des courbes géntnétiiques; par M. Ciiasi.es. Chapitre VII. )) On considère deux coiu~bes unicursales U,„', U,„'/, donnant lieu à des axes harmoniques d'une ou de deux courbes U„, U,„^. » 161 . La taïu/ente en chaque point a de U,,/ coupe U,,// en m" points a ; les droites menées des points a aux pôles de la tanqentc en a', relatifs à \],„, enve- loppent une courbe de la classe 2mm"(m' — i)(m — i). » 162. La tangente en chaque point a de U„/ coitpe U„i" en m" j)oints c/.; les droites menées du point a' aux points a' rencontrent l'axe harmonique du point a sur une courbe de l'ordre m"(mm' + 2 m' — 2). » 163. Par chaque point a de \]^t on mène un axe harmonique [relatif ci U,,, ) satisfaisant à cette double condition, que cet axe et la droite nwnée du point a' à son pôle rencontrent \J„^" en deux points correspondants, tels que a. et a.' : I) 1° Ces axes harmoniques au enveloppent une courbe de la classe m'm"(m — i)(2 m — i); » 2° Les droites &' a' sur lesquelles se trouvent leurs pôles enveloppent une courbe de la classe m'm"(m^ — i); » 3° Le lieu du point de concours des deux droites a «, a'«' est une courbe de l'ordre 3 m m' m" (m — i). » 164. De chaque point a de V,,,» on mène une tangente à U,„', dont le point de contact est a; l'axe harmonique du point n', relatif à U„, rencontre l'axe harmonique du point tx' , relatif à U,„^ ^ sur une courbe de l'ordre m" [2 (m' — i)m, -f m' m — 3m' + 2]. » 165. De chaque point a. de U,„'/ on mène les tangentes de U,„', et l'on prend les axes harmoniques des points de contact, relatifs à U,„;p(//s, du point a' on mène des droites aux pôles de la tangente en a', relatifs à U„,_, ces droites ren- contrent les axes harmoniques sur une courbe de l'ordre m"(ni, — i)[2(m' — i)m| + m'(m — i)(m, — i)]. » Observation. — Au lieu de considérer sur chacune des deux courbes tmicursales U,,/, U,„" deux séries de points correspondants, indépendantes entre elles, comme nous venons île le faire, on peut ne prendre sur chaque ( 22 ) courbe qu'une seule série de points, qui alors se correspondent; on bien, prendre deux séries sur une courbe, et une seule série sur l'autre, les points de cette série devant correspondre aux couples de points des deux autres séries; ou bien encore trois séries de points correspondants sur trois courbes différentes. » Voici quelques exemples de ces diverses conditions. » 166. Si Pon a deux séries de j>oinls a et a', qui se correspondent anhar- moniquement, les premiers sur U,,/, et les seconds sur U,,//, tes droites menées des pôles de la tangente en chaque point a de U,„', au point a' de U,„", envelop- pent une courbe de la classe (m — i) [ni"(ni — i) + 2(m' — i)]. » 167. Si ion mène de chaque point a de U„/ les tangentes d'une courbe U,„"', et du point correspondant a' de U,„" des droites aux pôles de ces tangentes^ ces droites enveloppent une courbe de la classe n"'(m — ij[m'+ m" (m — i)]. » 168. On a sur l],„> deux séries de points a, a' qui se correspondent anhar- moniquement, et sur l],„» une troisième série de points a" qui correspondent aux premiers i des pôles de la tangente en chaque point a de U^' [relatifs à \}m)> o?» mène des droites au point a" de U,„'/ ; ces droites rencontrent les axes harmoniques des points a' de U,„" [relatifs à U„,_) sur une courbe de l'ordie [m — i)-[in'(m, — i) + ni"] + 2(m — i) (m'— i). » 169. On a sur trois courbes U,„', U,,//, U,„"' trois séries de points corres- pondants a_, a', a"; par les pôles des droites aa'^ relatifs à U^, on mène des per- pendiculaires sur les axes harmoniques des points a", relatifs à U„,^ : M i" Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe (m- i)[m"'(in, -i)(m — i) +m'+m"]; » 2° Leurs pieds sur les axes harmoniques sont sur une courbe de V ordre (m — i) [2m"'(m, — i)(ni — i) + ni'+ m"]. » J70 Si l'on a sur trois courbes U,„', U„/', U,,/" trois séries de points a, a', a" qui se correspondent haimoniquement, il existe m' (m — i) 4- m" (m, ~ i) -h m"'(ni2— i) systèmes de trois points correspondants dont les axes harmoniques relatifs à trois couibes respectives U^, U„, , U,,,. passent par un même point. » 171. Si deux séries de points a, a' se correspondent harmoniqucment sut deux courbes U,„', U,;,", et que deux séries de points a, a' se correspondent sur une troisième courbe U,„"', il existe m"'[m'(in — i) + ni" (m, — i)J couples de points a, a' dont les axes harmoniques relatifs à U^ et U„, , respectivement, pas- sent par deux points correspondants a, a de U„//'. ( 23 ) » 172. Deux séries de poinls ii, a' se coirespondenl sur U,„' el Mm"-, ^^ deux séries a, a' sttr U,„»'; jnir les pôles de la tancjeiite en a, relatifs à U,„, on mène des droites aux points u (pii correspondent aux points a' dans lesquels taxe har- monique de a', relatif à U„, , coupe U,,,'» : ces droites enveloppent une courbe de la classe m"'(m — i) [iii"(m — i) (m, — i) + 2 (m'— i)]. )) Observation. — En terminant eufin ces énoncés de théorèmes qui se présentent en foule, et presque toujours sans grandes difficultés, grâce au procédé de démonstration qui s'y applique d'une manière si heureuse, je ferai remarquer que cette condition, que deux droites doivent passer ])ar deux points correspondants a, a' d'une unicursale U,„/', offre la conception la plus générale, tout à la fois de deux droites rectangulaires, et de deux droites devant faire entre elles un angle de grandeur constante, compté dans un sens de rotation déterminé. Il suffit de faire m" = i, c'est-à-dire de supposer que U,„// soit une droite, puis, que cette droite soit à l'infini, et que les deux points doubles des deux divisions homographiques formées par les points «, a' soient les deux poinls imaginaires appartenant à un cercle. Pareillement, tous les théorèmes où se trouve quelque condition de perpendicularité, notamment ceux qui concernent les normales d'une courbe, s'étendent à la condition générale où les droites doivent passer par deux points correspondants d'une courbe unicursale U,,,". » Il est une autre condition que comportent aussi tous ces théorèmes, c'est celle où des couples de droites doivent toujours avoir pour bissec- trice de leur angle, variable, une parallèle à un axe fixe. » On conçoit dès lors qu'un très-grand nombre des théorèmes précé- dents donneraient lieu à des énoncés multiples très-différeents. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note relative ci la Communication précédente de M. Trécul sur l'origine des levures lactique et alcoolique; par M. Pasteur. « J'ai pris connaissance du travail que M. Trécul a lu à l'Académie lundi dernier. » Je dois déclarer que je n'y ai rien trouvé qui pût atteindre en quoi que ce soit l'exactitude de mes expériences antérieures, non plus que les conclusions que j'en ai déduites. » BOTANIQUE. — Cellules de levure de bière devenues mobiles comme des Monades; par M. A. ïrécdl. « A la page 5i6 du tome LXV des Comptes /enr/ui, j'ai dit avoir observé des Monades à l'intérieur de cellules médullaires, après quelques jours ( H) de macéralion. Ayant l'intenlioii de revenir l'année suivanle sur ce suj*-l, je ne décrivis pas» mon observation, parce que je voulais vérifier de nou- veau l'origine de ces Monades. Comme je n'ai pas réussi à le faire depuis cette époque, je crois devoir dire aujourd'hui ce que je vis alors. » Ces jMoiiades étaient renfermées dans des cellules du pourtour de la moelle d'une tige d'Helianllms tuberosits, qui contenaient en même temps des vésicules chlorophylliennes disposées autour d'un nucléus. Quelques- unes de ces vésicules avaient grossi et s'étaient décolorées. De l'iode ayant été mis sur la préparation, les vésicules agrandies devinrent brunes abso- lument comme les ÎMouades, tandis que celles qui étaient restées vertes et qui avaient conservé la dimension normale n'avaient pas bruni. Je crus pouvoir en conclure que les Monades provenaient de la modification des vésicules chlorophylliennes (i). » Je n'omettrai pas de rappeler ce que j'ai déclaré au bas de la page gSa du même tome J^XV, qu'il y avait des Monades fixées par leur cil on fila- ment à la surface de l'épiderme des tronçons de tige en macération. » La levure de bière m'a plusieurs fois présenté des phénomènes qui ont beaucoup d'analogie avec le précédent, mais l'exemple le plus remarquable m'a été donné par de la levure de bière de Bavière. » Le I 5 juillet, trois heures après que la bière avait été nu'se en lonneau.\', je recueillis de la mousse qui s'écoulait de ceux-ci dans les récipients pla- cés au-dessous. Le lendemain cette mousse était condensée dans le flacon qui l'avait reçue, en liquide qui avait laissé déposer de la levure. Cette bière ayant été décantée, le flacon au fond duquel restait la levure fut rempli d'eau. Trois jours a|)rès, le 19 juillet, je trouvai à la surface du liquide presque toutes les cellules de levure, qui s'y mouvaient avec la vivacité des Monades les plus agiles. » CesMonadesnouvellesavaient toutes les formes et toutes les dimensions qu'affectaient les cellules de levure, quand l'eau qui les contenait fut mise dans le flacon. Elles n'avaient pas sensiblement grossi. La plupart étaient ovoïdes, mais il y en avait d'oblongues, ayant en longueur trois, quatre et cinq fois leur largeur. (i) M. S. Rcissek [Silzungsbciichte il.mat. nal. Cl. d. hais. Jl.ud, â, IViss.zu IFicn, i85i, t. Vil, p. 339.) a (lùcrit dts Monades nées de grains de chloiopliyllc du Ceiltlia palustiis, des cellules filles du pollen dt VOrc/iis morio, et des granulrs du (■(Hiltiui du pollen du Piniis .y7i'«f/v,ç, etc. D'un autre rote, madame.!. Liiders dit avoir vu de |)etites Monades naîlre par ragrandisscmenl de Bacté'ries qu'elle obtenait, à l'aide de la macération, par la modilication du plasma des spores et des filaments de germination de H>IRES PRÉSENTÉS. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la température et la surface solaire. Note de M. E. Vicaire. (Commissaires • MAI. Regnault, Bertrand, Fizeau, H. Sainte-Claire Devilie, Edm. Becquerel, Janiin.) « L'Académie s'est occupée, dans ses dernières séances, de la température de la surface solaire, et des nombres bien différents ont été produits. Le R. P. Secchi évalue cette température à looooooode degrés au moins, M. Spœrer à 27000. Si l'on joint à cela les résultats obtenus par Pouillet qui trouvait des valeurs comprises entre 1461 et 1761 degrés, suivant les diverses hypotbèses que l'on pouvait faire relativement au pouvoir émissif de la surface du Soleil, on est obligé de reconnaître que l'état de la science sur cette question est aussi peu satisfaisant que possible. » Ce qu'il y a de plus surprenant, c'est que les résultats les plus opposés, ceux de Pouillet et du P. Secchi, ont été tirés d'un même phénomène, la radiation calorifique du Soleil, dont ces savants ont mesuré l'intensité par des procédés à peine différents en principe. Une différence aussi énorme dans les résultats ne provient évidemment pas des observations, mais de la manière dont elles ont été interprétées. C'est ce que j'ai reconnu, en effet, par un examen plus approfondi, et, de cet examen, je crois pouvoir con- clure que l'évaluation de Pouillet est infiniment plus voisine de la réalité que celle du P. Secchi. Le P. Secchi mesure la radiation solaire en exposant à l'action de cette radiation un thermomètre à boule noircie placé dans une enceinte de tem- pérature connue. Il observe l'excès de la température du thermomètre sur celle de l'enceinte, excès qu'il corrige de l'absorption atmosphérique. Admettant alors la loi de Newton sur le rayonnement des divers corps en présence, et attribuant à ces corps un pouvoir émissif égal à l'unité, il exprime l'équilibre des températures par l'équation (i) t - e = aT, d'où T = ^^, dans laquelle T, / et 0 représentent les températures du Soleil, du thermo- mètre et de l'enceinte, et a le rapport de la surface apparente du Soleil à la surface totale d'une sphère concentrique au thermomètre. ( 32 ) » Cette équation (dont je change seulpiiiont les lettres) suppose toute- fois que a. est une très-petite fraction de l'unité. » Au moyen de cette équation, le P. Secchi explique d'abord un f;iit observé par lui et par M. Waterston. C'est que l'excès thermométrique t — Q est toujours le même, quelle que soit la température de l'enceinte. S'il est, par exemple, de 12 degrés avec l'enceinte à zéro, il aura encore la même valeur quand on la portera à 60 degrés, et même, d'après M. Water- ston, jusqu'à 220 degrés. Ce fait résulterait simplement de ce que l'on est effectivement dans les conditions où l'équation (i)est applicable, c'est-à- dire que a est très-petit. » Mais cette explication me semble insuffisante, car, lorsqu'on passe de zéro à 60 et surtout à 220 degrés, la loi de Newton cesse d'être applicable. Il faut recourir à la loi de Dulong et Petit, et celle-ci, au contraire, s'ap- plique en toute rigueur, autant du moins que l'on considère seulement l'échange de chaleur entre le thermomètre et l'enceinte. » Or, il résulte de cette loi que, pour un même excès t — 5, la vitesse de refroidissement, et, par conséquent, la quantité de chaleur cédée par le thermomètre à lenceinte dans l'unité de temps est multipliée par 1,0077°"= 1,585, lorsque 9 passe de o à 60° et par 1,0077^°" = 5,4 12 pour 220 degrés. Si, néanmoins, ce thermomètre reste en équilibre avec le même excès de température, c'est qu'il reçoit d'autre part, et ce ne peut être que des rayons solaires, une quantité de chaleur également crois- sante. » Nous arrivons donc à ce résultat paradoxal, que le thermomètre reçoit du Soleil d'autant plus de chaleur qu'il est lui-même plus chaud. Cepen- dant le fait en question ne semble pas pouvoir être contesté, et la consé- quence est rigoureuse. » D'autre part, il est bien évident que ce n'est pas la radiation solaire qui se modifie à mesiu-e que le thermomètre s'échauffe. C'est donc la fa- culté d'absorption du thermomètre pour celte radiation qui se trouve aug- mentée. » N'y a-t-il pas là un effet de thermochrose? Le thermomètre reçoit des rayons lumineux, il émet des rayons obscurs. Sa ficidté d'absorption pour les premiers augmenterait plus vite que sa faculté d'absorption et, par con- séquent, aussi d'émission pour les derniers, à mesine qu'il se rapproche de la température à laquelle il deviendrait lumineux lui-même. Comment se fait-il que ces deux pouvoirs varient justement de telle façon que l'excès de température reste constant? C'est un point qui mériterait sans doute une étude plus approfondie. ( 3-^ ) » Nous n'avons pas tenu compte de l'action de l'air sur le tlierniomèlre ; comme elle dépend seulement de l'excès de température, elle ajoute un terme constant aux pertes par rayonnement et ne modifie pas les conclu- sions précédentes. Encore est-il fort probable que cette perle elle-même augmente avec la température de l'enceinte, car celle-ci étant ouverte par devant, l'air qu'elle contient ne doit pas en prendre complètement la tem- pérature. » Revenons maintenant à la température solaire. » Pour suivre d'aussi près que possible la marche adoptée par le P. Sec- chi, j'établirai l'équation d'équilibre du thermomètre en conservant les mêmes hypothèses. Je négligerai de même le refroidissement dû à l'air, bien que, dans les basses températures, il égale presque celui qui est dû au rayonnement. Seulement au lieu de la formule de Newton, j'adopterai la formule exponentielle de Dulong et Petit. L'équation devient alors «' — «" = art', équation dans laquelle a = 1,0077. » On en tire log(rt'-- «'') + log - loga » Faisons maintenant avec le P. Secchi a — ..^ ,. et t — Q ^ 20,02; supposons d'ailleurs 0 ^ o. Le calcul nous donne T=: 1398°, résultat presque identique à celui de Pouillet. )) Ainsi, lorsqu'on applique à l'expérience du P. Secchi la loi de Dulong et Petit, comme Pouillet l'avait fait pour les siennes, on retrouve presque identiquement le même résultat que ce dernier savant. Il y a donc concor- dance dans le point de départ expérimental, et cette concordance eiit paru plus complète si, dans le calcul précédent, j'avais introduit l'action de l'air ambiant sur le thermomètre. » On a d'ailleurs très-exactement et, par conséquent, '°§^ = i' a^"" = 10; c'est-à-dire que chaque augmentation de 3oo degrés décuple le facteur rt' G. R., 1872, i« Semestre. (T. LX.X1V, N» 1.) 5 (34) de la radiarion solaire. On est donc bien à l'aise pour tenir compte de toutes les corrections possibles sans atteindre des températures très-élevées. » Il reste maintenant à décider lequel des deux modes de calcul offre le plus de garanties. Le choix ne peut guère être douteux. La loi de Newton est certainement inexacte, même dans des limites très-restreintes de tempé- rature. Celle de Dulong et Petit a été établie par ces physiciens jusqu'à 3oo degrés; Pouillet annonce l'avoir vérifiée jusqu'à plus de looo degrés. En supposant qu'elle cesse d'être vraie au delà, elle ne peut pas être abso- lument éloignée de la vérité pour les températures de i^oo ou i5oo de- grés auxquelles on arrive en l'admettant. Donc aussi ces températures ne peuvent pas être absolument éloignées de la vérité. » Quelle que soit donc la correction que l'on veuille faire subir à la température d'environ i^oo degrés à laquelle nous sommes parvenus, qu'on la double, qu'on la triple ou plus encore, on ne pourra pas du moins se refuser, ce me semble, à admettre la conclusion suivante : La température de la surface solaire est entièrement comparable à celle de nosjlammes. » On peut mettre cette conclusion en évidence d'une manière peut-être plus saisissante en partant des observations de Pouillet. » D'après ce savant, chaque centimètre carré de la surface solaire émet, en une minute, un peu moins de 85 calories. Un mètre carré émet donc 85oooo calories. C'est à peu près la chaleur que dégagent en brûlant loo kilogrammes de houille, soit pour une heure 6000 kilogrammes. » Or 6000 kilogranunes sont la consommation de vingt locomotives, lesquelles brûlent chacune plus de 3oo kilogrammes par heure sur une grille d'environ i mètre carré. » On peut admettre, d'après les expériences de Péclet, que la moitié au moins de la chaleur de cette houille se dégage par rayonnement. Donc une surface double de celle qu'offrent ces grilles réunies, c'est-à-dire une sur- face de grilles de [\o mètres carrés, ou si l'on veut de 80, pour tenir compte des deux faces de la couche de combustible, rayonnerait autant de chaleur que I mètre carré de la surface solaire. » Si maintenant on veut bien réfléchir que la température sur ces grilles est loin d'être uniforme et n'atteint nidle part 2000 degrés; que celle d'un chalumeau d'oxygène et d'hydrogène est de 25oo degrés; que, d'après la loi de Dulong et Petit, une augmentation de température de 600 degrés suffit pour centupler le rayonnement; que, si l'on ne veut pas admettre cette loi dans les hautes températures, on ne peut du moins contester que ( 35 ) la radiation ne croisse beaucoup plus vite que la température, comme cela est bien évident pour les radiations lumineuses (i), on sera encore ramené invinciblement à la conclusion déjà énoncée. » 11 serait prématuré de chercher à représenter la température de la surface solaire par un nombre précis, j.îais je pense qu'on ne s'avancerait pas beaucoup en affirmant qu'elle est inférieure à 3ooo degrés. » « M. LE Président, à la suite de cette Communication, fait remarquer que sir W. Thomson a déjà montré que la température du Soleil ne saurait être incomparablement plus élevée que les températures atteintes dans certaines opérations de l'industrie. Il signale à ce suiet l'importanteNotede cet illustre physicien sur l'âge de la chaleur solaire [Macmillnn s Magazine, mars 1862}, dans lequel sir W. Thomson rappelle que la chaleur émise par le Soleil (d'après Pouillet), par chaque pied carré de la surfiice, répond à une force de 7000 chevaux seulement. De la houille, brillant à raison d'une livre par deux secondes, produirait à peu près le même résultat. Or M. Rankine a estimé que, dans les foyers de nos locomotives, le charbon brûle, à raison d'une livre par pied carré de grille, avec une vitesse de 3o à 90 secondes. » Ce grand problème de la température à la surface du Soleil est devenu plus accessible dans ces dernières années qu'il ne l'était naguère. Nous le devons principalement aux expéditions astronomiques qui ont eu pour but d'étudier, dans les éclipses totales, la constitution physique du Soleil, et l'Académie n'a pas oublié une de ces grandes entreprises qui ont le plus at- tiré l'attention du monde savant, celle de septembre 1 858, à Paranagua, dont la science est redevable à l'initiative éclairée de S. M. l'Empereur du Brésil. » « M. H. Sainte-Claiiie Deville émet une opinion tout à fait conforme aux conclusions de M. Vicaire, en s'appuyant sur des expériences dont il entretiendra prochainement l'Académie. « « M. Edmond Becquerel, d'après ses recherches sur les hautes tempé- ratures et sur les phénomènes d'irradiation qui les accompagnent (2), pense (i) On sait combien l'éclat delà lumière de Drunimond surpasse celui des flammes ordi- naires, et cependant le corps lumineux y est à une température très-notablement inférieure à celle de la flamme qui le chauffe, c'est-à-dire à 25oo degrés, tandis que la température de la flamme du gaz d'éclairage dans l'air ne doit pas s'éloigner beaucoup de 1900 degrts en plus ou en moins. (2) Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, t. IV, p. Sg^, aviil 1864. ( 3^> ) que les températures les plus élevées que l'on puisse produire par la coui- bustion, ainsi que par l'action de l'électricité ne s'élèvent pas beaucoup au delà de 2000 à aSoo degrés, et que par conséquent la température solaire, qui ne paraît pas aussi éloignée des températures de ces sources qu'on pourrait le penser, ne dépasserait guère 3 000. » Bien qu'il soit difficile d'assigner des nombres exacts, car pour le faire on admet des relations entre les températures et les résidtats des expériences qui peuvent se trouver en défaut quand il s'agit de températures aussi élevées et de conditions physiques encore peu connues, cependant M. E. Becquerel ne pense pas que les limites approximatives qu'il indique puis- sent s'éloigner beaucoup de la vérité. » « M. FizEAU fait remarquer que les conclusions énoncées dansl'intéres- sante Communication qui précède s'accordent bien avec les résultats des expériences photométriques qui ont été faites dans le but de comparer entre elles les intensités de la lumière du Soleil, de la lumière émise par les charbons de la pile, et celle de la lumière émise par un fragment de chaux placé dans la flamme du chalumeau à gaz oxygène et hydrogène. » En comparant, en effet, ces trois sources de lumière, sous le rapport de leur éclat intrinsèque, on a trouvé que la chaux donne une. intensité 56 fois plus faible que les charbons de la pile, et ceux-ci une intensité seu- lement 2,5 fois plus faible que le Soleil lui-même (i). M On voit que, si la radiation solaire est décidément supérieure à celle des sources de lumière les plus intenses que l'on ait pu produire jusqu'ici , elle n'a cependant été trouvée que deux ou trois fois plus forte que la lumière de la pile. Ces deux sources de lumière restent donc tout à fait compara- bles entre elles, ce qui conduit à admettre que leurs températures ne doi- vent pas différer d'une manière excessive, comme cela résulterait de plu- sieurs évaluations récemment proposées pour la température delà surface du Soleil. » ANALYSE. — Expression du rappoil de la circonjérence au diamètre et nouvelle fonction. Note de M. le génékal Didion, présentée par M. le général Morin. (Commissaires : MM. Serret, Bonnet.) « Des opérations algébriques régulièrement répétées donnent lieu à des (i) Sur l'intensité de la lumière de la pile, par MM. Fizeau et Foucault. [Comptes ren- dus, t. XVIII, et .Inn. de Ch. et de Phys., 3" série, t. XI. ( '^7 ) fonctions de diverse nature, telles que les exponentielles, les différentielles, les fractions continues, etc. L'expression du rapport de la circonférence au diamètre conduit aussi à une nouvelle espèce de fonctions. » C étant le côté d'un polygone régidier d'un nombre /f de côtés, inscrit dans un cercle dont le rayon est i, le côté C d'un polygone régulier d'un nombre doidîle de côtés, et les côtés C", C",... pour des nombresj'4 fois, 8 fois,... plus grands seront respectivement C = v/2-V4-C=' C"=^ \/9. -\/2+v"/{-c;s C"'=\/2-V^2+v/î -\H — t. ,, et ainsi de suite. » L'opération qui se répète est celle-ci : extraire la racine carrée du terme primitif \/4 — C^ augliienté de 2, et de même pour les résultats suc- cessifs, de façon que, pour un nombre n d'opérations, à partir de v'4 — C^ exclusivement, ou pour un nombre de a". 2 k de côtés, l'expres- sion de ce côté sera V 2 - V 2 + \/-i...-h sl-2 + v/: (i) V 2- V2 + V2---+V2 + V2 + V4-c^ )) En remplaçant le signe y/ p^i' l'élévation à la puissance 4, l'expres- sion (i) du côté sera (2) V 3_l,(...[(V4-C^ + a)^+2]\.. + 2) +J, expression dans laquelle l'indication des opérations successives suit l'ordre naturel de l'écriture, de gaucbe à droite, et se rapproche de celle des séries et des fractions continues. » En multipliant la valeur d'un côté par leur nombre, on aiira le péri- mètre; la moitié donnera le rapport du périmètre au diamètre. A mesure que n sera plus grand, ce rapport se rapprochera de celui de la circonfé- rence au diamètre, ou de n; de façon qu'en sous-entendant que n est aussi ( 38) grand qu'on voudra, on pourra écrire (3) 7: = 2*.A- [(^4_C=+2)^+2]\.. ) » Le côté du polygone régulier circonscrit d'un nombre quelconque de côtés étant x, celui du polygone régulier circonscrit du même nombre de côtés X est, comme on voit, X = — ^=, ' s/4-. » Appliquant cette formule à un nombre a". 2/1 côtés, le multipliant par 2".X-, et à la condition que n sera aussi grand qu'on voudra, on aura pour l'expression du rapport n (4) n=^"' V 2- U...l(v/4 — C'-i-a)' -h?.J ... + 2} +■}.) ■>/j] .[[^//^-c'-i-^y+o] 2^ » La première expression (3) est une hmite inlérieure, la seconde (4) est une limite supérieure. » Pour calculer la valeur de n, on peut partir de tout polygone pour lequel on connaît le côté relativement au rayon. Les plus simples sont ceux de 4, de 6, de 10 côtés, pour lesquels C est respectivement yjz, 1 et y I V 5 — I et ^4 — C^ égal à v/2 , à y/S et à V| ( 5 + y 5 • » L'expression \\...[{.T-h2Y +2] ...-hl\ +2} , dans laquelle x remplace v'4 — C^, représente la répétition n fois de suite de l'opération qu'on a indiquée. Elle a de l'analogie avec l'élévation aux |)uissances et avec les différentiations successives, et l'on pourra la repré- senter par une caractéristique §; on aura alors ^x = (.r+2)2; ^f^oTir [(.r + 2)-+ aj ,...; f) r '1^ '"^ V S"X =\\...\_{X -\- 2)--\' 2] ...+ 2\ +2) . (39) » D'après cela, et en partant par exemple du polygone de quatre côtés, on aura deux limites, l'une inférieure, l'autre supérieure : / : — = 2". 4 Va — ^" v'2 .de même pour les polygones de 6 et de lo côtés. » On remarquera que le dénominateur, dans la limite supérieure, repré- sente l'opération poussée à i degré de plus et que y 2 + f'v'a = -f""^' S^a. On remarquera aussi que, quand n est de plus en plus grand, la limite supérieure se rapproche de plus en plus de la limite inférieure, et que, pour n infini, le dénominateur doit être égal à l'unité; faisant donc « = co , on aura l'expression symbolique i"y/2 = 2; de même, pour y/3 et pour y 0(5 + \/5). » Cette propriété s'étend à toute corde du cercle, c'est à-dire à tout nombre qui ne surpasse pas 2. Elle s'applique aussi à des nombres supé- rieurs à 2; seulement, dans ce cas, la valeur de ^"x va en diminuant en s'approchant de la limite 2. » Les expressions de n auxquelles nous sommes arrivés sont fondées sur les éléments de la géométrie, et elles peuvent y entrer; elles ne néces- sitent que l'emploi du signe y'"; on y remplacerait l'expression 2". A: par Ax 2. 2. ..2. 2. « J'ai fait l'application numérique des formules (3) et (4), en partant du polygone de 4 côtés et en m'arrêtant à celui de ao/|8 côtés. Je me suis servi avec succès d'une machine à calculer, de l'arithmomètre de M. Tho- mas, de Colmar, à seize chiffres; elle me donnait directement, et très- promptement, les racines avec huit chiffres et le reste exacts; ce dernier, par la division, me donnait les sept chiffres suivants : en tout quinze chiffres. J'ai ainsi trouvé, pour limite inférieure, 3, 1 4159224, et, pour limite supé- rieure, 3,14159594. Les six premiers chiffres étant communs, 3,i4i5g représente le rapport cherché avec six chiffres. » M Carvallo adresse une Note intitulée : « Intégrale de Téquation dif- férentielle de la courbe décrite par une mobile sur la face ultérieure d'un cylindre droit horizontal à base circulaire. » Cette Note sera soumise à l'examen de M. Serret. ( 4o ) M. Chacornac adresse deux Noies sur le mode de formation des nébu- leuses, el sur les causes auxquelles on peut attribuer les ressemblances que présentent leurs branches spirales avec les spires des centres d'anneaux qu'on observe dans les cristaux à deux axes. Ces Notes seront soiunises à l'examen de MM. Laugier et Fizeau. M. CoDRoN soumet au jugement de l'Académie la description d'un ap- pareil destiné à permettre aux aveugles d'écrire avec les caractères ordi- naires. (Commissaires : MM. Robin, Phillips.) CORRESPONDANCE. M. Ch. Ehrën'berg adresse à l'Académie la Lettre suivante : " Berlin, le 3o «Ic-cembie 1871. » L'dluslre Académie des Sciences de Paris, après avoir daigné uie r;u)ger parmi ses Associés étrangers, m'a dernièrement honoré du prix Cuvier pour 1869. Les difficultés de mon âge avancé m'empêchent de lui exprimer ma gratitude et mes liominages dans des termes qui soient digues d'elle. Qu'elle me permette de lui offrir mes respectueux remerciments, eu lui accusant réception du prix qui m'a été décerné (1). » Plein de respect pour l'ineffaçable influence que l'Académie de Paris a eue, depuis des siècles, sur les sciences générales, je reconnais votre in- dulgence pour le résultat de mes études, heureux d'avoir trouvé des juges savants qui me laissent prendre une j)art dans leur haute célébrité. » M. LE Préfet de police adresse ses remerciments à l'Académie, qui a mis à .sa disposition, pour la reconstitution île la bibliothèque de la Préfecture, détruite par l'incendie, la collection de scsMcntoiieseï. de ses Comptes rendus. M. Hatoiv de la Goupillièke prie l'Académie de vouloir bien le com- prenare parmi les Candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Mécanique, par le décès de M. le général Piobert. (Renvoi à la Section de Mécanique.) (1) hc prix Cuvier pour 1869 a été décerné à M. Ehrenbcrj^, dans la séance publique tlu II juillet 18'jo (Comptes rendus, t. LXXI, p. |38). (4t ) GÉOMÉTRIE. — Sur les droites ijui satisfont à des conditions données. Note de M. Halphen, présentée par j\I. Chasles. « Dans une récente Communication, j'ai montré que le problème de la recherche du nombre des droites déterminées par des conditions composées d'au moins deux groupes séparés, se réduit à deux cas : » 1° Les droites satisfont à une condition triple et à une simple; w 2° Les droites satisfont à deux condisions doubles; et j'ai donné le théorème qui résout la première partie du problème. » Je me propose ici de démontrer le théorème suivant, qui résout le second cas, et que j'ai déjà communiqué à l'Académie (i), mais avec une démonstration relative à un cas de la question et très-différente de la dé- monstration générale qui fait le sujet de cette Note : » ThéOKÈMe. — Le nombre des droites qui satisfont à deux doubles conditions est égal au produit des ordres de ces conditions, augmenté du produit de leurs classes. n Démonstration. — Soit O un point fixe dans un plan fixe P. Considérons une droite quelconque D, et, dans le plan de cette droite et du point O, la perpendiculaire menée en ce point à l'intersection des deux plans. Soit Î2 le point de rencontre de cette perpendiculaire et de la droite D. Appli- quons celte construction à toutes les droites D qui satisfont à une double condition d'ordre (x et de classe v, le point O et le plan P restant fixes. Le lieu des points ù est une surface S, dont le degré est |u, + av. )> En effet, il est clair, tout d'abord, que les droites D qui rencontrent la perpendiculaire A élevée en O, au plan P, ont leurs points Q. sur cette droite; et, comme, par chaque point, il en passe un nombre égala v, la droite A est multiple d'ordre v de la surface S. En second lieu, si l'on mène par A un plan quelconque, on voit que les droites D qui ont leurs points ii dans ce plan, en dehors de A, sont celles qui rencontrent le rayon mené de O, dans le plan P, perpendiculaiiement au plan considéré. Ces droites forment une surface de degré u. -H v, dont l'intersection par ce plan est une courbe de ce degré, ayant le point O pour point multiple d'ordre v. Donc tout plan mené par A coupe la surface S suivant une ligne composée de de- gré /x -t- av. Tel est le degré de cette surface. » On peut remarquer aussi que l'intersection de la surface S et du plan P se compose : i" des /x droites D situées dans ce plan ; 2° des deux asymp- (i) Comptes rendus, t. LXVIII, p. 142; 1869. C. R., 1872, lef Semestre. (T. LXXIV, N» 1.) 6 ( 42 ) totes des cercles du plan P et de centre O, multiples d'ordre v. Il en est de même des intersections de cette surface et de chacun des plans menés par A et une de ces asymptotes : elles se composent chacune de p. droites D et de deux droites multiples d'ordre v. » On peut remarquer également que le point O est multiple d'ordre 2v sur la surface S, et que le lieu des tangentes en ce point se compose de v cônes du second ordre, passant tous par la droite A et les deux asymptotes, et chacun par une des v droites D qui passent en O.En sorte que, si l'on considère deux telles surfaces jS, S,, la ligne d'intersection L qu'elles ont en commun, outre la droite A et les deux asymptotes, a en O un point mul- tiple d'ordre vv,. » Considérons effectivement une pareille surface S,, déterminée par la même construction opérée sur les droites D, satisfaisant à une autre double condition, d'ordre p., et de classe v,. La ligne d'intersection L est de degré d : ^= [p. -t- 2y)(;j., + 2V,) — 3vv,. » A chaque point O de cette ligne L correspond un plan passant par la droite Oii, dont la trace sur le plan P est perpendiculaire à cette droite Où, et qui contient un couple de droites conjuguées (D, D, ). M II est clair que, parmi ces couples de droites conjuguées, se trouve cha- cun de ceux de droites D, D, confondues, c'est-à-dire de droites satisfai- sant à la fois aux deux doubles conditions données. Comme deux droites conjuguées ont un point Q. commun, on aura le nombre des couples de droites conjuguées confondues par celui des couples de droites dont les traces sur le plan P sont confondues, diminué de celui des couples dont le point û est dans ce plan. D Les droites D dont les points il sont sur la ligne L forment une sur- face 2, qui a pour ligne multiple d'ordre [x, chacune des [j. droites D du plan P. A chacune des vv, branches de la ligne L au point O correspond un couple de droites D, D,, passant en ce point, et une nappe de la surface 1. De plus, chacune des droites D, passant au ]ioint O, rencontre, en outre, en p., autres points la surface S,, de degré |j,, -+- avv,, avec point nuiltiple d'ordre 2v, en O. Donc, chacune des v droites D passant en O est multiple d'ordre p., + v, sur 2i ; et le point O est multiple d'ordre v(p,, -t- v, ) de cette surface. )) De même, les droites conjuguées D, forment une surface 2, , qui a pour ligne multiple d'ordre jj. chacune des p., droites D, du plan P, et pour point nuiltiple d'ordre v, [i). -t-v) le point O. (43) » Nous avons vu plus haut qiie les droites D dont les traces sont sur un rayon issu de O, dans le plan P, ont leurs points il sur une courbe de de- gré p. -4- V, avec point multiple d'ordre v en O, et située dans le plan mené en O perpendiculairement à ce rayon. De même les droites D, qui rencon- trent le même rayon ont leurs points fi, sur une courbe du même plan, de degré jx, -^-v,, avec point multiple d'ordre Vj en O. Par suite, les points Q. des couples de droites conjuguées, dont les traces sont sur ce rayon, sont les intersections de ces deux courbes, autres que le point O, et leur nombre n est n = {ix-hv){p., -+- V,) — vv,. » Si l'on ajoute à ce nombre l'ordre de multiplicité du point O sur la surface 2, on a le degré de la ligne suivant laquelle le plan P coupe cette sur- face, en outre des p. droites D de ce plan. De même pour la surface 1,. En sorte que les degrés des deux lignes sont respectivement « + v(/j., -H V,) et n-hv,{ix-hv). » Soient x et j" les distances, à une origine prise sur un axe du plan P, des projections, sur cet axe, des traces de deux droites conjuguées D et D, . A chaque valeur de jc répondent les droites D de la surface 1 qui rencontrent la perpendiculaire à l'axe à cette distance x de l'origine, les [j, droites du pian étant exceptées. Leur nombre est tz 4- v (/x, -4- v, ). A chaque valeur de x répond ce nombre de valeurs de j". De même, à chaque valeur de j" répon- dent n ■+■ V, (fit. ■+■ v) valeurs de a:. Il y a donc 2«-l-v(p., -I- v,) + v,(fa,-f- v) systèmes de valeurs x, y égales. » Parmi ces systèmes sont compris ceux qui correspondent aux couples de droites conjuguées dont les traces sont sur la perpendiculaire à l'axe menée par O, et dont le nombre est n. Parmi ces systèmes sont compris aussi ceux qui correspondent aux couples dont les points fl sont dans le plan P. Ces points ii sont les intersections du plan P et de la courbe L, autres que les p.fx, points de croisement des jx droites D et des [x, droites D, de ce plan. Leur nombre est donc d — fx[x,. Il reste donc n + V (/x, -H V, ) -t- V, (,a -t- v) — ^ 4- [x/x, =: /x/j., 4- vv, couples de droites conjuguées confondues; ce qui démontre le théorème an- noncé. » 6.. ( 44) PHYSIQUE. — 5ur les courants électriques obtenus par la flexion des métaux. Note lie M. P. Volpicelli. (Extrait.) « La moindre flexion produite dans une longueur métallique donne lieu à un courant électrique, quand cette longueur fait partie d'un circuit conducteur fermé. C'est ce qui fut démontré pour la première fois par Pei- tier (i), et le résultat de ses expériences fut confirmé par M. A. de la Rive. Peltier fit un grand cercle avec un fil de cuivre, qu'il mit en communi- cation avec le galvanomètre à fil court, et il remarqua que, en courbant de quelque manière que ce soit le même fil, il se produisait un courant électrique, qui ne pouvait être attribué à l'influence magnétique de la terre; nous verrons cependant que, dans quelques cas, ces courants sont influencés par le magnétisme terrestre. Peltier remarqua encore que, en frottant simplement le fil de cuivre avec les doigts, ou avec un mor- ceau de drap, on produisait des courants électriques. Mais il faut ob- server que, en faisant des expériences de cette manière, l'action calorifique est la cause principale du courant, car il suffit, pour le produire, de serrer entre les doigts le fil sans aucun frottement. Quant à la direction des cou- rants, Peltier ne put pas s'en rendre compte. » Je me suis servi d'un galvanomètre à réflexion pour continuer les recherches de M. Peltier, et il faut ajouter les faits suivants à ceux que nous avons déjà mentionnés sur le sujet qui nous occupe. M 1° Les courants électriques de flexion s'obtiennent non-seulement avec le cuivre, mais avec tous les métaux; seulement le cuivre, dans les mêmes circonstances, produit sur l'aiguille astatique ime plus grande dé- viation que les autres métaux. Ces cotu-ants présentent un cas assez remar- quable, celui d'une transformation toiale de la force vive en électricité; ce cas se présente pour le plomb, métal tout à fait dépourvu d'élasticité. » a" Il n'est pas nécessaire d'employer une longueur métallique très- grande, pour produire des courants sensibles de flexion; il suffit d'une longueur d'un décimètre. » 3° En réunissant entre eux les rhéophores du galvanon)ètre, si courts qu'ils soient, puis en leur faisant subir la moindre flexion, on obtiendra une déviation sensible de l'aiguille. 11 en résulte que, dans les expériences faites avec cet instrument, les rhéophores ne doivent être soumis à aucune (i) De la Rive, Trnitc d'rlcctricité, t. II, |). 573; Paris, i856. — Dacuin, Traite de PhysifjHc, t. III, p. 294; Paris, 1861. — L'Institut, vol. III, année i835, p. 218. (45) flexion. Cette précaution, qui n'a pas encore été recommandée, est abso- lument nécessaire pour l'exactitude des résultats. » 4° Les courants de flexion ne dépendent pas sensiblement du dévelop- pement de la chaleur produite par la flexion, car ces courants cessent dès que cesse la flexion. Mais si ces flexions se répétaient souvent, et à de très-courts intervalles, on verrait se manifester l'influence des courants thermo-électriques. » 5° Les courants de flexion sont si faibles qu'ils ne sont pas appré- ciables au moyen d'un galvanomètre à fil long et mince, et en cela ils ressemblent aux courants thermo-électriques. » 6° Si l'on opère la flexion en écartant l'un de l'autre les deux bouts de la longueur métallique, on obtient un courant dirigé en sens contraire de celui que l'on obtient en rapprochant les deux mêmes bouts. Ces courants de direction opposée sont égaux eu intensité, et j'appelle courant d'ouver- ture le premier, et courant de fermeture le second. » 7° En retournant les bouts de la longueur métallique, mais non pas les rhéophores, la direction du courant de flexion ne change pas dans le galvanomètre. En outre, en altérant beaucoup l'agrégation moléculaire, dans une partie seulement de la longueur métallique, la direction du cou- rant n'est pas changée, bien que l'on renverse les extrémités de cette même longueur. Pareillement, une longueur métallique avec de nombreux plis en zigzag, dont quelques-uns seulement ont été battus au marteau, fournit toujours un courant de la même direction, quoiqu'on renverse les extré- mités de cette même longueur, c'est-à-dire que cette direction, indépen- damment du renversement ci-dessus indiqué, est dans un sens quand on écarte les extrémités, et en sens contraire quand on les rapproche. En outre, une longueur composée de métaux différents soudés entre eux donne un courant de flexion dans le même sens, même si l'on en renverse les ex- trémités. Ces faits démontrent que la direction des courants de flexion ne dépend pas d'une manière sensible de l'homogénéité différente de la même longueur métallique. » A ce propos, je ferai observer que j'ai obtenu des courants thermo- électriques de l'eau et du mercure, dans un cylindre de verre fermé et chauffé au milieu par une flamme d'alcool. Dans ce cas même, si l'on ren- verse les bouts du cylindre, le courant conserve la même direction. » 8" Si la flexion, dans une longueur métallique quelconque, s'exécute de telle façon que les rhéophores, à l'extrémité desquels cette longueur est fixée, tournent dans un plan horizontal, il se produit un courant qui varie (46) en intensité suivant la nature du métal, mais qui, toutes choses égales d'ailleurs, reste également intense en tous les points du même plan. Cela est aussi vrai pour les flexions d'ouverture que pour celles de fermeture, dont les deux courants correspondants sont contraires entre eux pour la direction, quelle que soit la nature de la longueur métallique. Mais si la flexion s'exécute de manière que les rhéophores tournent dans un plan vertical, alors le courant de flexion se ressent de l'influence magnétique terrestre. Dans ce second cas, le courant passe par un minimum qui est nul, tant au nord qu'au sud du méridien magnétique; ainsi l'effet dû à cette influence résulte d'un maximum. Le courant au contraire devient maxi- mum tant à l'est qu'à l'ouest; ainsi l'influence sus-mentionnée devient un minimum. De plus ces courants sont dirigés en sens contraires dans les deux points cardinaux diamétralement opposés est et ouest. » Il est à remarquer que vu l'extrême sensibilité de l'aiguille astatique à réflexion, les perturbations du magnétisme terrestre doivent devenir très- sensibles sur l'aiguille même. Lorsque ce cas arrive, il est impossible de faire des recherches sur les courants de flexion dans des plans verticaux, parce que ces recherches seraient tout à fait incertaines. » 9° Un des moyens pour déterminer la direction du courant de flexion est le suivant : que l'expérimentateur se place de façon à avoir devant lui non-seulement la longueur métallique, mais encore le galvanomètre et l'échelle sur laquelle se réfléchit l'image de l'index. Supposons, en outre, que les rhéophores, qui partent du galvanomètre et qui se joignent aux ex- trémités de la longueur métallique, ne présentent pas d'intersection. Cela posé, quand les flexions se produisent dans un plan horizontal, le courant d'ouverture est dirigé dans la longueur métallique, de la gauche à la droite de l'expérimentateur, tandis que le courant de fermeture est dirigé de droite à gauche. Il faut observer que, dans le courant d'ouverture, les mo- lécules métalliques s'éloignent les uns des autres dans la concavité du métal, taudis que celles de la convexité se rapprochent, et que le contraire a lieu dans le courant de fermeture. Peut-être que la marche opposée des courants de flexion, que nous avons ici indiquée, dépend de ces altérations inverses de l'équilibre moléculaire. » 10° Les longueurs métalliques égales entre elles, superposées les unes aux autres, engendrent un courant de flexion moins intense que celui qui est produit par une seule longueur. o II'' Si cette longueur, réduite en zigzag avec des plis uniformes, est tirée horizontalement, en la prenant exactement dans son milieu, il ne se ( 47 ) produit aucune déviation dans l'aiguille. Si au contraire la même longueur n'a aucun pli, alors, bien que tirée horizontalement par son milieu, elle pro- duit une déviation sensible sur l'aiguille. Ceci s'explique en observant que, dans le premier cas, les sinuosités de la longueur métallique doivent s'ou- vrir, et que en même temps les denx bras de la même longueur doivent se rapprocher. Ces flexions contraires produisent des courants qui, pour être opposés entre eux, doivent avoir une résultante nulle. » 12° En augmentant ou en diminuant la vitesse dans la production des flexions, on augmente ou on diminue l'intensité du courant. Cela se vérifie, soit que la longueur métallique présente des plis, soit qu'elle n'en présente pas. » i3° A circonstances égales, en augmentant le nombre des plis dans une longueur métallique, on diminue l'intensité du courant de flexion, de sorte que son intensité devient un maximum quand il n'y a pas de plis. » 14° Un fil métallique tendu horizontalement entre les rhéophores produit un courant s'il est éloigné de sa position d'équilibre; mais si on le fait revenir à cette même position, il produit un courant en sens contraire. Mais, si l'on frappe ce fil métallique en le faisant vibrer rapidement, de ma- nière à lui faire rendre un son, l'aiguille ne diverge pas, car alors se pro- duisent presque en même temps des courants de directions opposées. » iS" Nous devons conclure du paragraphe 8°, que, dans le cas où la flexion de la longueur métallique se produit dans un plan vertical, alors en allant régulièrement du nord à l'est, l'intensité du courant, d'abord nulle, va en augmentant; puis, de l'est au sud, le courant va en diminuant jusqu'à devenir de nouveau nul ; du sud à l'ouest, il va toujours en aug- mentant; enfin, de l'ouest au nord, il diminue continuellement, pour s'annuler de nouveau. L'acier aimanté ne présente aucune exception à ce que nous venons d'exposer. » 16° Lorsque la flexion se fait d'une manière quelconque dans un plan horizontal, le courant produit marche toujours, dans le galvanomètre, en sens contraire de celui qui se produit lorsque la flexion se fait dans un plan vertical, mais à l'est; il marche toujours dans le même sens que celui qui se produit dans le même plan vertical, mais à l'ouest. » 17° Une longueur formée de différents métaux soudés entre eux pro- duit, toutes choses égales d'ailleurs, un courant de flexion moins intense de celui qui est produit par une même longueur, formée avec un seul métal, a ( 48 ) THERMOCUIMIE. — Sur l'élot des corps dans les dissolutions : sels de peroxyde de fer; par M. Bebthelot. « 1 . L'étude des doubles décompositions où figurent les sels de peroxyde de fer est des plus instructives ; mais cette étude doit être précédée par celle de l'état véritable de combinaison affecté par lesdits sels, simplement dissous. On sait, en effet, quels singuliers phénomènes offrent les dissolu- tions ferriques, comment l'acétate ferrique, d'après Péan de Saint-Gilles (i), le chlorure ferrique, d'après M. Debray (2), sont décomposés par la cha- leur dans leurs dissolutions, en acide Hbre et oxyde de fer, ce dernier étant précipitable en nature par divers réactifs ; on connaît aussi les expériences de Graham sur l'oxyde de fer colloïdal (3), qui existe dans les dissolutions des sels basiques. J'ai fait quelques nouvelles expériences sur ces réactions, en m'aidant du thermomètre. M 2. J'ai préparé d'abord du sulfate de peroxyde de fer très-pur. Cette préparation est bien connue; mais elle exige beaucoup d'attention dans la dessiccation du sel. Pour en vérifier la pureté, je prépare une liqueur ren- fermant (4) I équivalent SO*/e(66s%7) par Utre, la dissolution du sel étant opérée à froid, ce qui exige deux ou trois jours. Puis je précipite 25 centimètres cubes de cette liqueur, par un volume rigoureusement équi- valent de pota.sse; la liqueur filtrée doit être sans action sur le tournesol bleu, mais elle devient acide par l'addition de la moindre trace d'acide sulfurique. Tous les échantillons employés dans mes expériences ont été soumis à cette épreuve, à laquelle ne résistent ni un sel basique, ni un sel incomplètement débarrassé de l'acide excédant. » L'acétate ferrique a été préparé par double décomposition, au moyeu du sulfate ferrique et de l'acétate de plomb équivalent. » Quant à l'azotate ferrique, c'est un sel cristallisé, bien défini : celui que j'ai employé répondait d'après l'analyse à AzO^/e, 6Aq. » 3. Examinons l'influence de l'eau et celle de la chaleur sur chacun de ces sels : on peut définir ces influences par les quantités de chaleur déga- gées lorsqu'on fait agir la potasse sur les sels dissous, à équivalents égaux. (1) Annales de Chimie et de Physique-, Z' série, t. XLVI, p. 47- (2) Comptes rendus, t. LXVIII, p. 91 3. (3) Annales de Chimie et de Physique, 3' série, t. LXV, p. 177. (4)^=!Fe. ( 49) Soit d'abord le sulfate ferriqiie : 1° SO*/' (i"'"" = 2'") + KO (i"!"-^ = 2'"). Sel réceiîinient dissous + 10,01. Liquour perlée à 100" ]ien(lant qiieliiiiL^s minutes, puis refroidie -1- 10, i5. JS0'/c-(r'i''"'--=2'i') -+- Aq (8'") + 0,10. ( Celte liqueur, conservée pendant trois semaines, -4- KO (l'^i"'' = 2'"). -h <),8o- 1) Le sulfate ferrique n'éprouve donc ni décomposition notable par la dilution, ni transformation permanente par l'ébullition. » i. Mêmes conclusions pour l'azotate ferrique : 1° AzO«/e(i "'"'■' = 2"*) + KO (i^>'^' = 2'"). Sel récemment dissous + y «"^y • Liqueur portée à 100" pendant quelques minutes, puis refroidie -H 8,06. » 11 ny a donc pas eu séparation permanente entre l'acide et la base(i); mais si l'on évapore la liqueur, il en est autrement, l'acide azotique distille, et il se précipite de l'oxyde de fer; ce phénomène était déjà commencé dans l'expérience ci-dessus. ^ I AzO'/t ^i"!""' = 2'") -4- Aq (10'") — o,36. ( Cette liqueur, au bout de trois semaines, + KO (l'-V"' := -2}'^). . -\- 8,58. » Ce chiffre surpasse notablement la somtiîe 7,87 -+- o,36 = 8,23, ce qui semble indiquer un commencement de décomposition, effectuée lente- ment dans la liqueur diluée. » 5. Soit l'acétate ferrique : 1° C'HVèO' (i«i"'^' = 2''') -f- KO ( 1^1""- = a'"). Sel récemment préparé -i- 8,87 Le même, au bout de trois semaines + 8,76. » Ce sel, obtenu par double décomposition, subsiste tel quel pendant sa conservation; cependant il n'est pas douteux que l'acide et la base ne soient déjà séparés en partie dans la dissolution : l'odeur acétique de la liqueur suffit pour le prouver. 2° Liqueur portée à 100 degrés pendant quelques minutes, puis refroidie. . -1-12,72. i) La stabilité de l'azotate ferrique à 100 degrés a été déjà signalée par M. Scheurer- Kestner. [Jnnalcs Je C/iimic et de Physique, 3' série, t. LVII, ]). 282). C. R., 1872, I"- Semestre. (T. LXXIV, N» I.) 7 ( 5o) » Ce chiffre accuse une séparation à peu près complète entre l'acide acétique et 1 oxyde de fer; car l'acide acétique pur et la potasse dégagent -f- 13,33. La présence d'un peu de sel fcrrique subsistant est d'ailleurs facile à constater, en précipitant l'oxyde ferrique par le sulfate de potasse. )i Sous l'influence du temps, l'acide et l'oxyde tendent à se recombiner; mais cette réaction est Irès-lente, si tant est qu'elle puisse reproduire l'état primitif. En effet, j'ai trouvé, au lieu de + 8,87 : Après trois heures -f- i?, ,'ja Après quatre jours +12,56 Aiirès dix-huit jours +12, i3 » 3" L'acétate de fer chauffé à 100 degrés est précipité, après refroi- dissement, par le sulfate de potasse, par l'acide sidfurique, qui en séparent de l'oxyde de for, etc., selon les observations de Péan de Saint-Gilles. Voici la chaleur mise en jeu dans ces réactions, opérées à froid : C'H'/eO' (chauffé) +SO*K(r'i'''^ = 3''') -0,16. Cette quantité répond à peu près à la réaction de C'H*0' sur 80' K, D'où il suit que la coacjulatlon de l'oxyde de jtr qui se produit au même moment ré/'0)id à lin phénomène thermique très-faible, sinon nul: résultat fort impor- tant pour la théorie de la solidification des corps non cristallisés. » 4" CH'/eO' (chauffé) -f-SO^H (i"i"'^ = 2''')dégage + 0,46 au momeni du mélange; cette piemière action est suivie d'une réaction plus lente qui dégage une nouvelle quantité de chaleiu', jjIus grande encore que la pre- mière, mais que la lenteur du piiénomène ne m'a pas permis de mesiuer avec exactitude. Le premier dégagement de chaleur peut être attribué à la coagulation du précipité; mais le dégagement consécutif semble traduire une condemation moléculaire qui se poursuit, car l'oxyde lavé ne relient pas la plus légère trace d'acide sidfurique. Cet oxyde ainsi lavé est devenu insoluble dans leau. Les acides étendus ne le dissolvent pas inunédiate- uient à froid, si ce n'est l'acide chlorhydrique. » 6. Non-seulement l'acétate de fer est décomposé presque complétemeiu par l'ébullition, mais la décomposition qu'il manifeste déjà à froid s'accroît avec la proportion d'eau mise en présence, sans qu'on ait besoin d'élever la température. Seulement les effets de la dilution ne sont pas instantanés comme avec le carbonate d'ammoniaque; mais ils se manifestent seule- ment sous 1 influence du temps, connue pour l'éther acétique. L'expé- rience est tres-digne d'intérêt. 1° C'H'/rO'(l'T'i' — 2'i') 4-A(i(to'i') — o,56. ( 5i ) Cette liqueur diluée, traitée presque imniédiatemeut par la potasse, -H KO (i"i""'= 2''') dégage.. . -1-9,7(3 au lieu de +8,87 Jiiinoiir concentive) -+-.S0'H(l"I""'=2''') u ... -h2,4i . -4-1,36 . » Ces nombres semblent déjà indiquer une nouvelle absorption de — 0,40 environ, effectuée lentement pendant les manipulations. Mais la décomposition est bien plus manifeste au bout de trois semaines. On obtient alors, la dissolution étant demeurée limpide, pour : KO +11,3?. au i'"' inoiiifnt, et h- 12,83 après quelques minutes; SO*H... -+- 1,34 » rès l'expi-iience. OEuf fcconilé (10 jours tfincubation) . . . 0,700 Jlort pendant l'expcricnce. » Les données qui précèdent ne peuvent être considérées que comme i^ualiiativcs; aussi, m'a-t-il été impossible d'en tirer aucune déduction, soit sur les quantités de chaleur absorbées, soit sur les ra|>ports de ces quantités aux diverses périodes de l'incubation. La solution du problème me parait ( 57 ) cependant abordable, et je serai beureiix si l'Académie veut bien m'auto- riser à lui communiquer les résultats de nouvelles recherches que je pour- suis en ce moment, par une méthode entièrement différente. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Recherches sur les propriétés physiologiques et les métamorphoses des cyanates dans l'organisme. Note de MM. Rabcteai: et Massul, présentée par M. Robin. « On sait, d'après les recherches de l'un de nous(i), que les chlorates ne subissent aucune réduction dans l'organisme, que les bromates s'y réduisent difficilement, que les iodates s'y réduisent tous avec la plus grande facilité, de sorte qu'on retrouve des iodures dans les urines des per- sonnes qui ont pris ces derniers composés, ainsi que dans celles des ani- maux auxquels on les a administrés, ou dans le sang desquels on les a injectés. » Il était intéressant de savoir ce que devenaient les cyanates dans l'économie. On pouvait se demander, d'abord, si ces composés étaient toxiques, puis s'ils se réduisaient en se transformant en cyanures, où s'ils subissaient dans l'organisme la décomposition qu'ils éprouvent au contact de l'eau. » Nos recherches, qui ont porté sur les cyanates de potasse et de soude, prouvent : \° que ces sels ne sont pas toxiques, comme on aurait pu le présumer; 2° qu'ils donnent naissance dans l'économie à des carbonates alcalins. » Quand on porte en une fois, dans l'estomac des chiens, des doses assez fortes de cyanate de potasse, 3 grammes par exemple, on constate que la santé de ces animaux continue d'être parfaite comme auparavant; de plus, leurs urines présentent bientôt une réaction fortement alcaline, elles font même effervescence avec les acides. L'injection de 2 5 centigrammes de sel, dans les veines d'un chien de petite taille, a rendu les urines de cet animal légèrement alcalines; quinze heures après l'injection, elles étaient encore presque neutres. Le cyanate de potasse, injecté dans le sang, chez les chiens, à la dose de i gramme, produit la mort ; mais ce sel ne tue pas alors, parce que c'est un composé cyanique; il agit comme sel de potassium, de la même manière que le sulfate, le chlorure, le bicarbonate de potassium, (i) RABUTEAn, Mémoires et comptes rendus de la Société de Biologie, 1868 et 1869. C. R., 1872, i" Semejlre. (T.LXXIV, N» 1.) 8 (58 ) qui, injectés dans le torrent circulatoire à la dose de i gramme, produisent une mort foudroyante en arrêtant le cœur. » Le cyanate de soude peut être injecté impunément chez un chien à la dose de i gramme, parce que les sels de sodium sont, pour ainsi dire, inot- fensifs comparativement aux sels de potassium. Les urines deviennent alors franchement alcalines. » Les cyanates de potasse et de soude donnent, par conséquent, nais- sance dans l'organisme à des carbonates de potasse et de soude. Nous n'avons pu retrouver, dans les urines, du carbonate d'ammoniaque, qui doit se produire également dans la décomposition des cyanates. Ce résultat négatif est conforme aux recherches de l'un de nous (i), qui a reconnu que le sesqui-carbonate d'ammoniaque, pris même à la dose de 5 grammes en un jour, ne rend pas les urines alcalines, car il se transforme partiellement en chlorure d'ammoniaque dans l'estomac, et la portion de ce sel qui a été absorbée se transforme en d'autres produits (azotate, d'après Bence Jones, ou plutôt phosphate, d'après M. Rabuteau). » Il résulte de ces recherches qu'administrer des cyanates alcalins, c'est administrer des carbonates alcalins, comme lorsqu'on prescrit des acétates, des iactates, des tartrates, etc., de potasse ou de soude. » L'urée ingérée dans l'estomac, ou injectée dans le sang, se retrouve en nature dans les urines. D'après ces données, il est probable que le cyanate d'ammoniaque, qui est isomère avec l'urée, ne se transformerait pas en ce principe, mais en carbonate d'ammoniaque dans l'organisme. M Nos recherches ont été faites dans le laboratoire de M. Robin, à l'École pratique de la Faculté de Médecine. » ZOOLOGIE. — Matériaux pour servir à l'histoire du Gymnèlre épée (Gym- netrus gladius C. et F.). — Note de M. S. Jourdain, présentée par M. Blanchard. « Au mois d'avril 1871, M. Durand, lieutenant des douanes à Palavas (Hérault), envoya au laboratoire de la Faculté des Sciences de Montpellier un poisson de très-grande taille, qui avait été recueilli mort sur la plage, à peu de distance du petit port où ce fonctionnaire réside. Ce poisson est un Acanthoptérygieu, de la famille des Ténioïdes, appartenant à une tribu (i) Gazette hebdomadaire, 1871, n" 46. ( 59) établie par Cuvier et Valenciennes pour les espèces à bouche pourfendue et à museau protractile. De plus, l'absence d'une véritable nageoire anale, ainsi que la présence d'un rayon unique à la ventrale, le font rentrer sans incertitude dans le genre Gymnètre, proposé jadis par Bloch et adopté par les savants auteurs de V Histoire des Poissons. M Les Gyranètres, animaux d'une longueur considérable, au corps rela- tivement étroit et très-comprimé, appartiennent à la catégorie de ceux que les pêcheurs confondent sous la dénomination générale de Poissons ruban ou Poissons épée. Ils arrivent rarement entre les mains du zoologiste, et encore, se rompant sous le moindre effort, n'y parviennent-ils presque toujours que plus ou moins incomplets et inutiles. Des représentants du genre Gymnètre existent dans nos eaux méditerranéennes; d'autres ont été signalés de loin en loin dans les mers du Nord, mais dans l'état actuel de la science ichthyologique il est impossible de savoir où il y a identité spé- cifique entre les divers spécimens étudiés par les naturalistes. » L'individu soumis à notre examen, et qui nous a paru être \eG^mnelnts gladius (i), avait éprouvé de regrettables mutilations; nous avons cru néan- moins, en présence d'une telle pénurie de documents, fournir un appoint de quelque utilité à l'histoire de ce genre en publiant nos observations sur cette espèce rare et curieuse. » La longueur de notre individu, dont l'extrémité caudale n'était plus intacte, était de 3™, 4o- La tête, depuis l'extrémité du museau jusqu'à l'union de l'occipital avec la première vertèbre dorsale, mesurait o'",i4. Nous avons pu compter très-exactement les rayons de la dorsale qui se trouvaient au nombre de 338. Risso, dans la même espèce, en avait ren- contré 346; Cuvier et Valenciennes en ont reconnu 34o. » Les téguments possèdent un pigment argenté des plus brillanis, qui doit rendre ce poisson d'une admirable beauté quand il est vivant. La peau est semée de mouchetures grisâtres, chatoyantes, mentionnées déjà par Cuvier et Valenciennes. u La bouche est presque inerme; la région palatine est dépourvue de dents, les maxillaires supérieur et inférieur seuls portent une ran.'^ée de dents si courtes et si fines qu'elles sont à peine sensibles au toucher. » L'œsophage commençant en arrière de celte cloison fibreuse qui (l) Gymnetrus gladius, Cuv, et Val.; — Copola gladuis, Wallbaiim ; — Grnmetrus longi- radiatus, Risso. 8.. (6o) sépare la cavité viscérale du vestibule branchio-pharyngien et aussi de la loge péricardique, se continue sans ligne de démarcation visible à l'exté- rieur avec l'estomac, lequel, dans sa plus grande largeur, mesure 4 à 5 cen- timètres. Le réservoir stomacal a la forme d'un cône excessivement allongé et atténué; son étendue en longueur est considérable: elle égalait i'^,']3 dans notre exemplaire. M Sur le côté gauche du sac stomacal, à o™,3o de la cloison diaphrag- matique, naît la portion pylorique de l'intestin grêle, qui après s'être dirigée transversalement, ne tarde pas à remonter en avant, parallèlement à l'esto- mac, puis parvenue à environ o™,i2 du diaphragme, se réfléchit de nou- veau pour constituer la portion descendante terminale du tube digestif. L'anse pylorique de l'intestin grêle est nue, mais toute la portion ascen- dante est recouverte d'une très-grande quantité de cœcums de o™,oo3 ou o'°,oo4 de diamètre, sur o™,02 ou o™,o3 de longueur. Cette portion du tube digestif, examinée à l'intérieur, montre sur toute sa surface les orifices des cœcums pyloriques, aussi rapprochés que les alvéoles d'un gâteau d'a- beilles. Un repli valvulaire très-court se rencontre à la jonction de l'esto- mac et de l'intestin pylorique. La portion terminale du canal alimentaire s'étend en ligne droite depuis l'anse terminale de l'intestin pylorique jus- qu'à l'anus, en conservant à peu près le même diamètre. » La rate, en forme de massue, dont la grosse extrémité regarde en avant, est située à environ o™,o3 du pylore ; elle occupe la gouttière formée par l'accolement de l'estomac avec la portion descendante terminale de l'in- testin. » Le foie, d'un beau rouge orange, est constitué par un seul lobe ova- laire, d'environ o^jiS de longueur sur o'",o5 de largeur. L'une des faces est creusée en gouttière suivant sa longueur, pour recevoir l'œsophage. Dans une scissure qui règne à o°',02 du bord gauche de la glande, on aper- çoit le canal excréteur de la glande, naissant par plusieurs branches au niveau du tiers inférieur du foie, et fournissant, après un court trajet, un canal cystique qui débouche presque immédiatement dans la grosse extré- mité d'une vésicule biliaire pyriforme à parois très-minces et lisses intérieu- rement. Le canal hépatique, qui doit prendre alors le nom de canal cholé- doque, après avoir reçu trois ou quatre conduits hépatiques, quitte le foie, longe l'intestin à cœcums pyloriques, et va s'ouvrir dans ce dernier, entre les embouchures des cœcums. 0 Le cœur se compose, comme à l'ordinaire, d'une oreillette, d'un sinus ( 6. ) précardiaque, d'un ventricule et d'une bulbe. Le ventricule a la forme d'uu tétraèdre assez régulier, dont la face supérieure, considérée comme base, est percée de deux orifices très-rapprochés : l'un, orifice auriculo-ventricu- laire, garni de deux valvules comparables aux valvules sigmoides; l'autre, orifice ventriculo-bulbaire, protégé par deux valvules telles qu'on en ren- contre chez tous les Téléostéens. L'orifice qui fait communiquer le sinus avec l'oreillette est aussi muni de replis valvulaires, dont la disposition rappelle celle de la valvule milrale du cœur de l'homme. Les parois de l'oreillette possèdent à l'intérieur des colonnes charnues de différents ordres; leur épaisseur est faible. Il n'en est pas de même du ventricule, dont les parois musculaires ont au contraire un développement considérable qui en réduit singulièrement la cavité intérieure. Sur la face interne on observe plusieurs orifices qui correspondent à deux espaces rameux, ménagés en- tre les faisceaux muscidaires qui entrent dans la composition du ventricule, et qui paraissent s'arrêter à une petite distance de la face externe de cette chambre cardiaque. Il en résulte que le ventricule, d'un tissu ferme et dense extérieurement, devient dans ses couches profondes spongieux, et s'imbibe de sang veineux au moment de la diastole ventriculaire. » Comme dans la plupart des Téléostéens, les reins remontent fort avant dans la cavité abdominale. Les glandes, séparées d'abord à leur partie aU' térieure par les muscles branchio-vertébraux, s'étendent en arrière dans le sillon qui règne à la voûte de la cavité viscérale des deux côtés de la colonne vertébrale. Elles ne tardent pas à diminuer de volume, et se rap- prochent sur la ligne médiane où elles s'accolent, de manière à se con- fondre enfin en une masse unique vers leur extrémité terminale qui est très -amincie. L'uretère, qui est unique, sort de la masse du rein à o™, 02 de son extrémité postérieure, puis, après un assez long trajet, se dilate en un réservoir vésical ellipsoïde, de o™,i2 à o'°,i4 de longueur. » Si l'on compare les résultats de nos dissections à ceux que Cuvier et Valenciennnes ont consignés dans l'Histoire des Poissons, t. X, p. 265, on remarquera qu'il existe des différences notables en ce qui concerne les proportions des diverses parties de l'appareil urinaire. Cuvier et Va- lenciennes annoncent que les reins se prolongent en arrière aussi loin que l'estomac, tandis que, dans notre spécimen, il dépassait seulement deo",i9 l'anse pylorique. Ce caractère conviendrait mieux au Gymnètre Irait, autre espèce méditerranéenne , dont les reins, d'après les auteurs ci-dessus, se terminent avant la pointe de l'estomac. Cuvier et Valen- l'iennes attribuent au réservoir urinaire une longueur de i mètre, dimen- (6. ) sion que nous ne retrouvons pas dans notre exemplaire, et qui, du reste, est en rapport avec la grande longueur trouvée pour la glande urinaire. » Le Gymnèlre épée et le Gymnèlre trait demanderaient à être l'objet d'un examen comparatif rigoureux, portant sur des exemplaires en bon état de conservation. L'individu que nous avons examiné était une fe- melle. Les ovaires constituent deux sacs allongés, suspendus à la voûte de la cavité viscérale par un repli du péritoine. L'organe femelle se com- pose d'un double sac, sur les parois internes duquel se produisent les ovules, et qui se continue en diminuant de diamètre et en perdant sa couche ovigène, sous forme d'un oviducte qui va s'ouvrir dans le vesti- bule uro-génital. Toutefois, dans le Gyranètre épée, ainsi qu'on l'observe à litre exceptionnel chez les Téléostéens, les deux sacs ovariens, séparés et distincts sur une longueur de o™,33, se soudent et constituent une cavité ovarienne commune d'où naît un oviducte unique, de telle sorte que l'organe femelle se présente sous l'apparence d'un sac profondément bilobé en avant, comme on le voit dans la Carpe, et mieux encore dans le Chabot {Coltus gobio, L.). La disposition que nous signalons est tout à fait l'inverse de celle que Hyrtl [Dus uropoët. syst. {Mémoires de l'Aca- démie de Vienne) 1870, t. I, PI. LUI, fig. 9)] a rencontrée dans un autre Ténioïde, le Trac/i/^terui l'ns, espèce méditerranéenne, où les sacs ovariens, confondus en avant, reprennent en arrière leur individualité. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Description des plantes fossiles de Ronzon [Haute-Loire). INote de M. A. -F. 3Iarion, présentée par M. Decaisne. « La végétation du centre de la France à l'époque tongrienne n'est re- présentée, dans les calcaires marneux de Ronzon, que par les seize espèces suivantes : Espèces de Roazon. Espèces actuelles analogues. Equisetum ronzonense. Mari » Sparganium stygium, Heer » Typha latissima, A. Braun » Podostachys Bureauana, Mari » Myrica serratiformis, Mari Myrica sethiopica; Afrique australe. Quercus clœna, Ung » Celtis latior, Mari Celtis sp. ; Indes orientales. Litssea micropliylla, Mari Litsaea dealbata; Australie. Laurus primigenia, Ung Laurus canaricnsis; Canaries. Bumelia minuta, Mari » (63)- Espèces de Ronzon, Espèces actuelles analogues. Myrsine embeliteformis, Mari Embelia micrantha; lie de France. Pistacia (Lentiscus) oligocenica, Mari Pistacia Lentiscus; littoral de la Méditerranée. Mimosa Aymardi, Mari » Echitenium cotnans, Mari » Ronzocarpon hians, Mari » » Les débris de ces plantes, entraînés par le vent ou balayés parles pluies, venaient s'enfouir dans les lagunes, qui déposaient les calcaires exploités de nos jours. )) En quelques points, les eaux peu abondantes donnaient probablement naissance à de véritables marécages, où les végétaux palustres se décompo- saient sur place et produisaient les couches tourbeuses que l'on observe aux Farges, à la partie moyenne de la formation. D'après une foule d'indices que nous ne pouvons développer ici, cette végétation semble avoir été gé- néralement pauvre et rabougrie, mais non pas monotone. Ce que l'on sait des mammifères de cette époque conBrme du reste les déductions de la paléontologie végétale. A l'exception du Rhinocéros (Ronzotlierium) et de VEnlelodon, ces vertébrés ne devaient pas consommer beaucoup de plantes. Les rares Paleotherium et Paloplotherium se nourissaient sans doute, comme les Rhinocéros et les Botryodons, de buissons à feuilles coriaces. L'existence des Gelocus, ruminants presque encore pachydermes, paraît liée à la pré- sence de plantes particulières, telles que les Mimosa et les Podostachys. » Le caractère tropical des espèces de Ronzon n'est pas exceptionnel à l'époque tongrienne. L'examen des diverses flores de cet âge permet de fixer à environ 23° c. la température moyenne de la France, au début de la période miocène. Cette température correspond assez naturellement aux affinités que nous avons pu établir pour quelques-unes des plantes fossiles de la Haute-Loire. Userait sans doute très-hasardé de vouloir retracer avec détails, d'après d'aussi rares vestiges, la physionomie de la végétation con- temporaine des mammifères de Ronzon. Nous pouvons supposer cependant que les végétaux à feuilles étroites et coriaces dominaient, au moins dans le voisinage immédiat des eaux, ainsi que cela a été constaté pour les lacs an- ciens de Gargas (Vaucluse) et de Saint-Zaccharie (Var). Les espèces de jla Haute-Loire sont représentées dans les flores de ces deux localités par des formes très-analogues. Les conifères, assez rares dans les couches du midi de la France, sont encore inconnues dans les calcaires marneux des environs du Puy, qui contiennent du reste quelques espèces se rattachant aux genres européens actuels. Le Cehis lalioi\ tout en rappelant une plante asiatique, (64) possède des affinités certaines avec notre Celtis australis,et le Pistacia [Len- tiscits) oligocenica ne pent guère être distingué du Lentisque du littoral mé- diterranéen. L'existence de cette dernière espèce fossile constitue sans au- cun doute le fait le plus important que nous ayons constaté durant l'étude de cette florale. )i Le faciès de la plupart des plantes de Ronzon est du reste franchement africain ou asiatique. Toutefois, le genre Podostaclijs semble se rattacher aux Centrolépidées d'Australie, représentant ainsi, à l'époque tertiaire dans l'hémisphère nord, une petite famille reléguée de nos jours dans les régions australes. Ce n'est point là un fait isolé. Les Rhizocaulées, fré- quentes dans les flores crétacées et tertiaires de la Provence, ont dû jouer. dans l'ancienne végétation européenne, le rôle des Eriocaulées et des Restia- cées de la Nouvelle-Hollande, qu'elles rappellent par leurs caractères syn- thétiques. >• En remontant plus loin dans le passé, les Cycadées de l'Europe juras- sique constituent de même des tribus spéciales bien distinctes des types actuels. Les Protéacées fossiles, lorsqu'elles seront mieux connues et déga- gées des espèces qu'il est plus naturel de rapporter à l'ordre des Myrica- cées, formeront peut-être un groupe représentatif de même signification, dont il est difficile de préciser dès maintenant les véritables affinités. Nous retrouvons dans la nature actuelle le souvenir de ces phénomènes anciens. Qu'il nous suffise de rappeler que de nos jours les Arlhrolaxis représentent au sud les Cryptomeria de l'autre hémisphère, que les Hêtres antarctiques constituent un groupe distinct des Fagus américains et européens, et ce- pendant congénère. Ces exemples pourraient être multipliés et nous con- duiraient naturellement à l'étude des flores insulaires comparées aux flores continentales. L'existence dans les stations alpines de plantes identiques à celles des contrées boréales nous apparaîtrait enfin comme l'effet d un phé- nomène du même ordre. Sans doute il nous serait permis alors de recher- cher, dans l'hypothèse de la communauté d'origine, la raison de ces affi- nités et de ces différences. » GÉOLOGIE. — Note sur la découverte de la Posidonia minuta dam le tria? du Gard, et sur un nouveau gisement de schistes à TValchia, dans le terrain permien de l'Avejron. Note de M. Bi.eicher, présentée par M. de Verneuil. « Le trias du revers sud et sud-est du plateau central dans les départe- ments de l'Hérault, du Ganl et de l'Aveyron, où nous l'avons plus spécia- ( 65 ) lemont éfiulié, est, d'après les géologues qui s'en sont occupés, peu riche en fossiles. C'est aux environs de Lodève seulement, qu'on a découvert des \races de Lab^rinlhodon ou Clieirollieriuin {Gehùu) (i), des articles peu re- connaissahles d'Encriues (2),et des traces de bivalves non délerminables(3). )' Dans le G.ird, Émilien Dumas déclare (4) que les fossiles du trias sont très-rares, car il n'y a trouvé jusqu'ici, malgré des recherches très-minu- tieuses, que quelques débris de liges végétales et quelques impressions de petits bivalves. » Depuis celte époque (5), M. le professeur Hébert met en question l'existence du trias dans le Gard, et rapporte à l'arkose iufraliasique le keu- per d'Émilien Dumas. » Dans l'Aveyron, les recherches de MM. de Rouville, Reynès, Parran, Boisse et Magnan (G) n'ont amené que la découverte de fossiles peu ou point déterminables. M Dans le coiu"ant de cet automne, en étudiant la zone de terrains secon- daires située entre Alais et Anduze d'une part, et les terrains anciens du plateau central de l'autre, nous avons pu constater que partout où affleure le trias, composé comme l'indique E, Dumas, il est caractérisé par la pré- sence de coquilles fossiles dans les marnes jaspoïdes intercalées entre les bancs de grès. Ces fossiles sont : Posidonia minuta Bronn et Anatina de petite taille. » La Posidonia minuta, surtout, est aussi reconnaissable que celles que nous avons maintes fois trouvé dans les grès bigarrés et les marnes irisées d'Al- sace; elle se rencontre sur toute l'épaisseur de cet étage (6o à 8o mètres), mais paraît être plus commune vers la base, immédiatement au-dessus des arkoses qui conSnent au granité. Les localités où elle se trouve en abon- dance sont : entre Mialet et Saint- Jean-du-Gard , le long de l'ancienne route d'Alais; à i i kilomètre de Saint- Jean-du-Gard sur la route d'An- duze et à 3 kilomètres en aval du village de Calviac sur la route d'Auduze. ( i) Bull. Soc. géol., 2" série, t. XV, ]). 6f). (2) Réunion cxtraord. Soc, géol. à Monlpellicr, p, i lo-i i i . (3) Reynès, Essai de Géol. et Paléont. Avejronnaise, p. 24. (4) E. DrMAS, Notice sur- la Carte géol. du Gard [Réun. cxt. Alais, p. 8). (5) Bull. Soc. géol., 3= série, t. XVI, p. 907. (6) Carte et Notice sur la géologie des environs do Saiiit-J/friijue, 1 858 (Rouville et Rev- nès). — Note sur les formations secondaires des environs de Saint-Affriks, Essni de. . ., p. 90. — ' Esquisse gdol., p. i33. ( 67 : (Aveyron). Ce terrain s'y développe avec une puissance d'au moins 25o mètres; à la base, nous avons trouvé les conglomérats et grès indiqués par M. le professeur Coquand ; ils sont traversés par des filons cuivreux déjà indiqués par M. l'ingénieur des mines Parran (i), et de plus par des filons d'une roche serpentineuse qui paraît avoir simplement rempli des fractures et qui ne dépasse pas la zone des conglomérats et des grès. Plus haut et sur le talus même du chemin qui mène à Saint-Rome-du-Tarn, près du pont qui traverse le torrent en face du hameau du Viala, les schistes noirs présentent des empreintes végétales très-nettes que nous rapportons à un Equhelum et au TFalchia piniformis. Il y existe également des traces de Fougères. Les calcaires siliceux supérieurs, qui correspondent probablement à la zone fossilifère dans laquelle notre ami M. Magnan a découvert une faune marine (a) analogue à celle du Zechstein d'Allemagne ne sont pas repré- sentés dans la coupe que nous décrivons. » Au-dessus des schistes rouges monochromes, qui dominent les schistes à Walchia,se développent des marnes schisteuses jaspoïdes qui ont quelque analogie avec celles où nous avons trouvé la Posidonia minuta dans le Gard. » De plus, ici, couune dans quelques localités citées dans le Mémoire de M. Reynès, comme à Lodève (3), comme sur les limites de l'Aveyron et du Lot (4), il n'y a pas de discordance sensible entre le permien et le trias. La difficulté de les séparer, à cause de leur extrême analogie au point de passage, est aussi grande qu'en Alsace. » Il semble, dès lors, permis d'établir la série concordante suivante : permien, trias, infra-lias, lias, oolite inférieure, grande ooîite [bathonien et callovien (5)] oolite moyenne (oxfordien et corallien), que l'on peut suivre de l'ouest à l'est, du Viala à Nant sur le revers oriental de Larzac, comme du sud au nord, de Lodève au pied septentrional du même plateau. » Cette série concordante, qui se rencontre également dans le Gard, est (i) Note sur les formations secondaires de Saint- Affriqae , p. 8. [•}.) Etude des t. secondaires, p. no, (3) Réunion extraordinaire de la Société géologique à Montpellier, i868, p. iii, i 12 et suiv. (4) Etude des terrains secondaires, etc. ( Magnan), fig. 4 e' 5. (5) La présence de l'étage bathonien de d'Orbigny est définitivement établie dans l'Avey- ron elle Gard, d'après les déterminations qu'a faites récemment M. le professeur Sandbergei (de Wurzbourg) de nos fossiles marins et lacustres du Larzac. ( (i« ) traversée dans les deux départements (Gard et Aveyron) par des fractures importantes dont l'orientation diffère très-peu de celle des failles [)yré- iiéenues (nord-ouest), et de celle du système du mont Seny (Vézian) nord 35 degrés est. » Ces fractures paraissent, d'après nos leclierches, se trouver sur le prolongement des failles qui accidentent le département de l'Hérault, ce qui démontrerait que les dislocations, qui ont imprimé à ces régions leur caractère remarquablement tourmenté, ont été peu nombreuses, et que les plus essentielles à connaître sont assez récentes, comme l'avait déjà an- noncé M. Magnan dans ses Études sur les Pyrénées et les Corbières (i). » ZOOLOGIE. — Sur un ciàne crEquidé des tourbières de la Somme. Note de M. A. Sanson, présentée par M. de Quatrefages. « Il m'a été permis d'étudier récemment, dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, un crâne d'Équidé donné par M. Boucher de Perthes, comme échantillon des ossements des tourbières de la Somme, que l'on fait remonter à l'âge de la pierre polie. Ce crâne, accompagné de deux autres, de Bos et de suidé, est ainsi que ces derniers d'une coloration brune, due à son séjour au milieu de la tourbe. Bien que le maxillaire y manque et que quelques parties des os de la face soient brisées, telles que les pointes des sus-naseaux, le bord supérieur du sus-nasal gauche et le bord correspondant du frontal ; bien que l'os du rocher soit absent â droite, la pièce est d'ailleurs assez conservée pour qu'il m'ait été cependant possible d'en déterminer l'espèce de façon à ne laisser place pour aucun doute. Le résultat auquel je suis arrivé a assez d'intérêt, je crois, pour mériter d'être comnuuiiqué à l'Académie. Il fournira, sur l'histoire des migrations des populations humaines de l'Orient vers l'Occident, un document comme il y en a peu de plus précis et de plus démonstratifs. » Le crâne dont il s'agit porte une étiquette écrite de la main même de Boucher de Perthes et que je copie textuellement : « Cheval. — 2480. — » Sépullnres celtiques. — Os des tourbières de la Somme j)lacés avec les silex » taillés et les poteries à 5 ou G mètres au-dessous du niveau de la rivière. — » Àbbeville, i833. — Niveau pris dans la plus (jrnnde hauteur. — 4 à 5 mé- 1) très niveau moyen. » — L'étiquette est fautive en ce .sens que ce crâne n'est point celui d'un cheval, mais bien celui d'un âne, ainsi qu'on va le ;i ) Bulletin (le la Société géolof^iqnc, w" sério, l, XXV, p. loi). ( ^9 ) clémonlrcr par l'exanien de ses caractères crâniornétriques t;t crâiiiolo- gicjiies. Je place en regard de ses dimensions caractéristiques celles du moins volumineux de tous les crânes de cheval de ma collection, jjour la comparaison : Crâne Ciùne des tourbières de cheval de la Somme. orienlal. m m Diamètre cérébral longitudinal o, i lo 0,100 Diamètre cérébral transversal o ,o(yi 0,110 Distance entre les extrémités des crêtes frontales 0,080 0,110 Distance entre les orbites o ,1^1 o, i55 Largeur de l'apophyse orbitaire du frontal o,o33 o,025 Largeur de l'arcade zygoraatique 0,022 0,026 Largeur du pont temporal , o,o38 o,o48 Diamètre longitudinal de l'occipital . . 0,028 0,048 Longueur de la protubérance occipitale (approximativement pour le crâne des tourbières) o,o5o 0,060 Distance du trou occipital à la protubérance OjoS^ o,o5() Distance du trou occipital à l'angle vidien (base du crâne).. o,ocj3 o,l34 Largeur du sphénoïde, corps et ailes o ,o65 0,075 Largeur extérieure aux ponts tempor.iux o, 180 o, 198 Diamètre vertical de l'orbite o>o44 0,062 Diamètre horizontal de l'orbite o,o5o o,o54 Distance de l'orbite à l'angle inférieur externe du zygoma- tique o , 046 o ; o49 Distance de l'orbite à l'angle naso-maxillaire du lacrymal... o,o33 o,oj5 Largeur du lacrymal, de l'angle naso-maxillaire à l'angle zygomatique 0,022 o,o3l Distance de l'angle interne du zygomatique à sa crête o.o38 o,o45 Largeur du sus-nasal au niveau de l'angle du lacrymal o,o53 o,o55 Éi)aisseur de la face au niveau des crêtes zygomatiques o, 167 "^j "79 Épaisseur de la face au niveau des trous sus-maxillaires. . . . o.,o65 0,062 Distance de la suture nasale du grand sns-maxillaire à sou épine zygomatique 0,081 o,o85 Longueur du sus-nasal ? 0,275 Longueur totale de la face o,33o o,4io Longueur de l'espace interdentaire 0,073 ^>099 Distance du bord guttural du palatin à l'arcade incisive . . . 0,200 0,377 Longueur de la rangée molaire o, i5i o, 170 Distance extérieure entre les dernières molaires de chaque rangée o , 1 00 o , 1 06 Distance extérieure entre les premières molaires 0,072 0,076 Longueur de la corde de Tare incisif 0,046 0,062 Indice céphalique i ig,â6 go. ( 70 ) » On voit que toutes ces dimensions sont différentes. Il en est nécessai- rement de même poin- les formes qu'elles impliquent. Ces formes, dans le cràiie des tourbières, ne sont celles d'aucune des espèces chevalines du genre Equus, telles qu'elles nous sont connues dans l'ancien continent. En examinant de plus près ces formes, on constate que le frontal est courbé longitudinalement entre ses crêtes ou dans sa partie cérébrale, suivant une b'gne dont la courbure se continue régulièrement par celle de la voûte pa- riétale, donnant au trou occipital une situation très-oblique par rapport au plan delà face; que ce même frontal est concave au niveau de la suture fronto- nasale ou racine du nez, où commence uu sillon profond qui se prolonge entre les deux sus-naseaux fortement cintrés jusqu'à leur pointe; que ses apophyses orbitaires, relevées presque horizontalement et hérissées de rugo- sités, s'unissent aux arcades zygomatiques correspondantes en formant avec elles des angles aigus. Ces dispositions, et en particulier celle de l'acade sur- cilière, sont absolument propres aux espèces asines du genre Equus; elles ne se rencontrent chez aucune autre; toute seule, la dernière permettrait d'établir leur caractéristique. Enfin joignons-y le grand développement du conduit auditif externe, relativement au volume absolu du temporal dont il fait partie. » Les divers caractères ainsi décrits ne laissent de place à aucune hési- tation. Le crâne qu'ils définissent est celui d'un âne et non point celui d'un cheval, comme l'avait cru Boucher de Perthes, qui l'a découvert dans les tourbières de la Somme et donné au Muséum. Sans entreprendre ici une coii.iparaison détaillée, il suffit maintenant de prendre en considération son indice céphalique pour conclui'e que son espèce est celle de l'âne d'Afrique [E. A. africanus). En effet, l'indice céphalique de son congénère d'Europe [E. A. eurnpœus) est à l'examen do M. Bouley. %l. MoAT adresse une Note relative à la qnadralure du cercle. On fera savoir à l'Auteur que, en vertu d'une décision déjà ancienne, les Communications sur ce sujet sont considérées comme non avenues. La séance est levée à 6 heures. É. D. B. BIIM.F.TIN BIBI.IOr.RAPHIQITE. L'Académie a reçu, dans la séance du 2 janvier 1872, les oiivra.t;es dont les titres suivent : annuaire pour l'an 1872, publii' pnr le Bureau des [,oiic/ilu<{es. Paris, 1872; in-i2. Animh's. de la Société Académique de Nantes et du département de la î.oire- Inférieure, i"' et 1" semestres 1870; 1871, i" semestre. Nantes, 1870-1871; 3'br. in-8°. Matériaux pour servir à la paléo)Uolo(jie du terrain tertiaire du Piémont; pai le Comm. EuG. Sismonda. Seconde Partie : Protozoaires et Célentérés. Turin, 1871; in-4° (Extrait des Mémoires de rjeadémie royale des Sciences de Turin, t. XXV). Memorie délia Reale Aecademia délie Scienze di Torino ; série seconda, tomi XXV-XXVL Torino, MDCCCLXXi; 2 vol. in-4°. Studi sopra ijli strumenti macjnetiei del P. Carlo Braun. Roma, 1871; br. in-8° [Estratto d(d Bullettino Meteorotogico dell' Osserualorio de Colhr/io Bomano. Atti délia R. Aecademia délie Scienze di T,3 0 0 2,3 1,8 u 1 0 0,6 i 2,1 0 1,3 1 ,10 0 0,20 0 2,56 3° 08 4° -5 0 0,4 4,18 83 „ l ,0 2 763,3 -2,6 -0,1 -i,/i -3,5 .,6 -1,0 -2,92 -3,o5 0,88 >,84| 3,79 8,3 3,38 88 ■> 0,0 3 757,2 -5,0 2,1 [-1,5 -6,3 ! 2,2 -2,2 -0,12 -0,35 0,52 1,28 3,19 3,2 3,69 79 " OjO /• 757,5 "' , * 2,0 0,5 -,5 3,9 i 1,2 -1,28 -1,27 1,11 1,67 3,14 5.4 3,94 88 •> 0,0 5 762,7 -3,8 -0,6 -2,2 -3,9 2,1 -0,9 -2,68 -2,65 0,56 1,28 2,96 3,0 3,36 88 « 0,0 6 757,6 -3,8 2,4 -0,7 -4,4 3,7 -0,3 0, 10 0,00 o,5i ■ ,.4 2,82 2,5 4,08 85 » 0,0 7 760,1 -4,4 -2,1 -3,3 -5,0 -2,2 -3,6 -4,55 -4,70 0,40 1,04 2,65 0,5 2,74 84 n 0,5 8 768,1 -.2,8 -8,1 -.0,5 -i3,o -4,9 -9,0 -12,80 -12,65 0,16 0,84 2,55 2,9 >) » » 1,5 9 767,5 -21,5 10,0 -i5,8 -21,3 -10,7 -16,0 -i5,o5 -i-,,i8 -0,23 0,64 2,37 4,0 » » •■ 0,0 10 7G4,S -7,6 -1,1 ,-4,4 -11,2 -.,3 -6,2 -2,85 -2,62 0, i5 0,60 2,17 1,3 3,06 95 » 0,0 1 1 768,2 -3,5 1 1,2 -1,7 -3,7 0,6 -1,6 -1,18 -2,10 0,32 0,72 2,l5 0,5 4,04 95 • 0,0 12 770.7 -2,3 0,3 -1,0 -3,5 -0,8 -2,2 -2,'|2 » 0,35 0,84 2,l5 1,0 3,97 97 ') ",0 i3 770,1 -3,7 3,0 0,2 -3,1 2,6 -0,2 -0,32 1) 0,39 0,99 2,23 ',2 4,57 96 " 5,5 "4 767,8 -2,3 4,8 1,3 -2,5 5,0 1,2 2,0J H 0,90 1,22 2,26 1,3 5,33 93 » 0,0 li 765,3 2," 5,0 3,6 1,5 4,9 3,2 2,75 n ',69 1,67 2,36 0,5 5,55 95 » 0,0 i6 766,2 ■,9 4,2 3,1 0,8 4,4 2,6 2,20 )} 2,12 2,16 2,67 0,1 5,54 96 I) 0,0 >7 766,7 -0,5 .,3 0,4 -0,9 1,2 0,1 -1,23 " ■,74 2,07 2,80 ',' 4,3. 94 n 0,5 i8 76/1,8 -1,6 (■) -I,2U -2,1 (I) -.,2(' -',■7 » ',49 [.,83 2,76 0,5 4,26 92 " .1,5 '9 760,8 -0,9 (0 1,9'' -0,6 (0 2,lC' -1,17 -2,00 2,01 2, i5 2,84 0,7 4,70 87 it 10,.', 20 759 > 3 3,4 7,8 5,6 3,2 8,0 5,6 5,90 5,08 4,22 3,90 3,56 .,8 5,63 78 a 16,0 21 7^9,0 •*.9 6,5 4,7 2,5 8,7 5,6 3,35 2,87 3,5o 1 3,87 4, '7 4,4 5,36 85 « 7,0 22 7'i9.9 2,1 5,0 3,5 * j7 5,0 3,3 3,65 3,52 3,46 3,65 4, .6 ',2 4,3-', 7« » 1,5 23 758, C -0,3 2,7 1,2 -0,5 3,5 1,5 o,oS -0,17 2,42 2,98 4,00 2,1 4,18 87 » 0,0 ^4 763,1 -1,8 -0,9 - ,4 -2,6 -'■9 -2,3 -2,So -3,85 1,72 2,29 3,53 0,7 3,72 96 » 0,0 2J 760,5 -2,7 1,4 -0,6 -3,3 1 '.2 -1,1 -o,Go -0,98 1,59 2,03 3,17 0,6 4,48 98 » 8,0 26 755,5 -0,8 3,6 ■,4 -1,2 3,8 1,3 0,85 ., 2,21 2 , 49 3,23 0,9 4,90 96 » 3,0 27 752 , '1 -0,2 5,0 2,4 -0,8 5,0 2,1 3,0 5 » 2,96 2,95 3/4. ',7 5,61 92 » 0,0 28 748,5 3,3 7, fi 5.4 0,5 9,0 4,7 4,00 1,52 3,96 4,06 4,.i 2,4 5,3i 81 » 0,0 29 746,0 0,9 6,2 3,5 0,3 6,6 3,4 2,4s 2,05 2,97 3,57 4,>2 0,5 4,87 84 » 0,0 3o 7^9 >i -",7 2,7 0,5 -2,3 2,4 0,0 1 ,20 » 2,81 2.98 3,89 '.7 5,02 95 » 0,0 3i 760,5 760,7 0,3 7, * 3,7 -0,2 8,6 4,2 2,75 1,52 3,08 3,55 4, .3 5,2 5,'l9 87 9," Moy, -'^>' 2,1 0,0 ->,8 2,6 -0,1 -0,49 » ',69 2,11 3,14 2,0 4,49 89,0 » î ,2 (1) Températare asceiidanle pcndar t tout le jour. (3) .Moyenne des observatiuns do u inull, a b. M., 9 11. S. - ^^ii_ '( 75 ) Observations siktkoroi.ogiques faites a l'Observatoire de Paris. — Dé«;. 1871. MIGSÉTISME lEKl'.liSTP.E- l i Obserralion de '} lieures du uiatin. l'LL-lE. VENTS. 1 --i ■" — -^ — -^ "^ "^ ' ~. — ' — =: "^ 0 -1 REMU'.VfCS. à 3 .2 2 3 *3 UirecUon et lorce 0 Si) sr. 7. i I i7-37i9 S5!/i2;77|,5'|2H mm 2,5 UlUl 3,2 » N assez fort. N 0,7 Neige et pluie, brumes. -2 38,9 /|/|,o 4,5Co'| 1) .. .. NNE faible. » 0,0 Gelée blanche, brumes. 3 37,4 /,',, 04,5899 1> » » Variai), faible. » 0.9 Krumes. i 4 37, j 44,2 4,5o63 » » » NO faible. N 0,6 Neige. 5 37, S 44,9 4,53io OjO 0,0 » ONO faible. N 0,4 Brumes. ' G 37,, ',3,7 -1,5674 0,0 0,0 » ONO faible. NO 0,8 Brumes, pluie fine. 7 36,6 'l4, 2 4,5662 Ow 0,7 » variable fort. NNO 0,9 Neige. — I.e matin du S on cons- S 37,0 46,5 4,5655 p •j » N faible. » 0,3 tate 16'= de neige. | 9 36,6 45,9 4,5646 » » » NE faible. JVNE 0,5 Brume épaisse. 10 37,3 45,84,5592 1* •;' » NE faible. N 1,0 Neige. 1 1 4o,5 45, 8^4, 5638 " » » ONO trèsfaib. » 1 ,0 Brouillard épais. 1 1 2 37,3 43, -'1 '4,5480 •» " n S faible. » 1 ,0 id. 1 i3 37,9 45,2 4,5633 » .. SSE faible. » 1 ,0 Brouillard. l'i 37,3 45,2|4,5373 » » J) 0 faible. 0 1,0 Brouillard, pluie très-fine. i5 '|>/| 4i>4 4,3288 0 p » 0 faible. » 1,0 Pluie. i() 38,1 44.34,5554 7/l(' 9,iC .. OSO faible. » 1,0 Brouillard très-intense. i '7 /|.,8 46,3 4,5386 » » » OSO faible. ESE 0,8 M. 1 i8 38,3 45,8 4,5o.'|9 » ■■■ » SSO faible. .> 1 ,0 Brumes. i "J 38,0 46,0^4,5285 9 0 » SO fort. » 1,0 Pluie. \ 2U '|0,7 44,8,4,5361 3,1 (= ■M' " SSO violent. SO 0,0 Pluie à 5 heures du soir. | 21 37,'. 45,3j4,545S 2,5 3,5 « OSO modéré. ONO 0,4 Nuajïcs. 22 35, C 45,4 4>53S8 » ■' » NE as. faible. ENE 1 ,0 Id. 23 34. S 45,6 4,5225 » » » N faible. N 0,6 Id. 2/, 35,0 44,4 4,54^2 » .. " S faible. « 1,0 Kroiiillard. i 25 37,3 44,6,4,5335 0,0 0,^. » SSO faible. » 1 ,0 Pînie tine dans la nuit. 2fi 36,0 43,S4,537fi 0,0 0,0 » SSO faible. « 0,7 Kiuino, g 27 37.7 43,8^4,5226 " » » SO modéré. SO 0,7 Brumes. \ 28 36,5 43, '1 4,5368 0,0 0,0 » S modéré. SSO 0.7 Celée blanche. ' ■J9 38,;: 45,2 4,5357 » » a var. faible. .. 0,6 Fortes oscillations à la l)oussole. 3o /io,; 43,5 4,576c " " '> SO modéré. » 1,0 ■ Brouillanl, pliiv^. dans la niiil. 3i 39,- 43,3 4,5i7' 4,8 4,3 " ONO faible. OÏNO 0,3 Nuageux, beau le soii-. j Moy '7-37, S 1 ; )'65.44,7 4,545- 21,0 2Ô,0 » o,7f (■) "*arlie supérieure du tûtiment Ue rObservaloire. (-') Si'ige fondue les jnurs précédents. — (3} Ileslc de neifre et de glace proT enant des j lur» preoedenis ( 76 ) Observatio.vs météorologiques faites a l'Observatoire pe Paris. — Décembre uS'y i . Résumé des observations résulières. Les moyennes comprises dans la dernière colonnnc du tableau sont déduites des obseï - vations de 9 heures du matin, midi, 9 heures du soir et minuit, sauf le cas d'indications spéciales. Les autres colonnes renferment les moyennes mensuelles des observations faites aux heures indiquées en tète des colonnes. S*»»!. ifliM. Midi. lit S. G'" S. 'J>> S. Minuii. M.« mm Dim uim mm mm mm mm lout baromèlre réduit ii u" 760,37 760,50 760,72 760, /|8 760,51 760, 8'| 760,95 76o,7.'> Pression de l'air sec 736, 11 756,i.'| 7J5,9'i 755,7a 756,07 756, /|5 706,53 75G,'>6 Température moyen ne des maxinia cl minima de la salle méridienne o,ii > ■■ du jai'din — u, 1 i» o .0 00 o o Tlierniomètre h mercure (salle méridienne) — i,-2o —0,92 o,6H i,i5 o,3i 0,00 — o,/|5 —0,19 » (jardin), « — i,3.'i — o,S0 o,S'5 i,i3 o, i3 — 0, i5 — 0,58 — 0,19 Thermomètre h alcool incolore (jardin). . — 1,37 — 0,77 1,00 n,^.'! 0,12 —0,24 — o,fio — o,i5 Thermomètre électrique (i3"', 7) — 1,68 — i,i3 o,52 o,85 — 0,02 — o,5o —0,87 — Oj.fo » (33"*,o) » » 11 i' >i » 1) » Thermomètre noir dans le vide, T — 0,87 i,34 5, 80 2,53 —0,28 —0,55 — 0,91 i,/|2 Excès (T — () 0,47 2,20 4)i)5 1 ,40 — 0,41 — 0,40 — 0,33 1 ,61 Température moyenne T' déduite des observations diurnes 9 h. M., midi, 3 li. et 6 h. S 2,35 Température moyenne (T' — (') » » » ....... 2,04 Thermomètre de Leslie o,56 i,So 3,07 0,96 0,00 « " (i,4C) Température du sol à o"", 02 i,55 i,55 1,89 1,99 1,82 1,73 1,61 i,(k) » O^.IO 2,03 2,01 2,09 2,23 2,26 2,19 2,14 2,11 ■' o"',3ù 3,i3 3,14 3,i3 3,12 3,i3 3,i5 3, 16 3,i4 Tension de la vapeur en millimètres !\,iG 4>36 4j7fi hil^^ 'li'll 'ii^'Q ^l'i^ 'ii'iO Etat hygrométrique 011 centièmes 90,4 90,6 87,7 88,0 87,4 87,8 90,4 89,1 I t I I I lit Inclinaison magnétique fij^-i- 44)37 4-lw' ''l4i'i9 4'i'70 4'l>74 44|57 44j58 44i59 Déclinnisnn magnétique 17"-)- 38, o3 37,93 4'?77 4ii7!i 39,53 36,65 36,48 38, si COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 JANVIER Î872. PRÉSIDENCE DE M. FAYE. MEilïOmES ET COî^iaïUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, Note f/eM. Chevrecl, .s-»;- l'objet de ceux de ses Mémoires qui doivent formel- le XXXIX^ volume des Mémoires de l'Académie des Sciences. « A la suite du Rapport de M. le Président sur l'état des impressions de l'Académie, je dois à mes Confrères de leur dire où en est l'impression du XXXIX" volume de ses Mémoires, qu'elle a bien voulu mettre à ma dispo- sition par une décision du ig de septembre 1870 (i), » A cette époque, dans l'incertitude des événements concernant le siège de Paris, et prévoyant dès lors, avec raison, que mon laboratoire des Go- belins était un des lieux les plus exposés aux obus prussiens, je demandai à l'Académie l'autorisation de commencer aussitôt l'impression de mes re- cberches sur la laine et le suinl^ commencées depuis plus d'un demi-siècle; car leur point de départ est une analyse des cheveux, par Vauquelin, à laquelle je coopérai en iSoS avec M. Cabal, qui, devenu général dans la guerre de l'indépendance de l'Amérique espagnole, fut fusillé en 181 3 par le général Morillo. » Les recherches dont le suint est l'objet sont le complément de mes (i) Comptes rendus, t. LXXI, p. 434' C. R., 1872, 1" Scinestre, (T. LXXIV, N» 2.) 1 1 (78 ) travaux antérieurs sur les dissolvants et sur l'analyse immédiate des pro- duits de l'organisation; elles montrent comment, avec l'eau, l'alcool et l'élher quelquefois, je suis parvenu à en séparer de trente-six à quarante corps, dont plus d'(ui tiers sont nouveaux. » Les principes immédiats de nature grasse que le lavage et le désuintage enlèvent à la laine avant la teinture et la filature diffèrent tout à fait des principes immédiats des matières grasses, appelés vulgairement Aui/i, graisses et huiles^ que présentent les tissus inférieurs des animaux. » Un grand nombre d'acides, à l'état de sels à base de potasse, caracté- risent le suint; les uns sont volatils et presque tous odorants, comme les acides du beurre, et les autres, fixes ou peu volatils, sont de nature grasse ou solubles dans l'eau. Des composés azoto-sidfurés doivent fixer l'attention, à plusieurs égards: la propriété acide leur est-elle essentielle, ou la doivent- ils à un acide qui leur serait uni? C'est ce que je ne puis encore assurer. Enfin, il y a dans le suint du sulfate de potasse, du carbonate neutre de potasse, des phosphates de chaux, du phosphate amnioniaco-magnésien, et, chose remarquable, de l'oxalate de chaux et du silicate de potasse; enfin, beaucoup de chlorure de potassium. » Celles de mes recherches sur le suint et la laine qui ne sont point en- core imprimées concernent l'analyse immédiate de l'extrait fixe du suint soluble dans l'eau, l'analyse de sa matière grasse et l'histoire des principes immédiats dont cette matière est formée. » Enfin l'histoire des propriétés physiques et chimiques de la laine, en- visagée dans ses rapports avec l'industrie, et particulièrement la teinture, est complètement écrite. » Mes recherches sur la laine et le suint composeront la première partie du XXXIX® volume des Mémoires de l' Académie ; loo pages sont imprimées. » La deuxième partie du XXXIX* volume s'ouvre par un Mémoire intitulé : D'une erreur de raisonnement très-fréquente datis les sciences du 7-essort de la plnlosophie naturelle qui concernent le concret, expliquée par les derniers écrits de M. Chevreul. Ce Mémoire, imprimé et tiré à part, com- posé de io3 pages, a été distribué aux Membres de l'Académie avant la décision qu'elle a prise récemment de faire imprimer les Mémoires de ses Membres immédiatement après la lecture qui en aura été laite (i) : (i) Ce Mémoire, tiré ;i part par l'auteur, a reçu le titre de « Complément des distrac- tions d'un IMenibre de l'Académie des Sciences de l'Institut de France, directeur du Muséum d'histoire naturelle, lorsque le roi de Prusse Guiliaumo 1" assiégeait Paris de 1870 à 187 i ». ( 79) parce moyen, ils parviendront au public avant le volume dont ils feront partie. » 11 me reste à indiquer la matière des trois Mémoires qui termineront cette deuxième partie, et conséquemment le XXXIX* volume des Mé- moires de l'Académie des Sciences. » Le premier Mémoire a pour objet àe déterminer la nature de r acidité de l'eau dans laquelle on a abandonné au contact de l'air des tendons d'élé- phant, etc., et même les débris humains des laboratoires d'anatomie. » Le second Mémoire, presque achevé, a pour objet l'hygiène publique, et surtout celle des cités populeuses, de plus l'emploi de l'engrais humain en agriculture. Il comprend deux divisions. PREMIERE DIVISION. » C'est la partie théorique du Mémoire résultant de toutes mes recher- ches susceptibles d'éclairer l'hygiène, ainsi que l'emploi des engrais en agri- culture. » Tout est présenté conformément à la méthode A POSTERIORI expérimeti- tale. Les faits, résultats de l'observation contrôlée par l'expérience, sont rat- tachés à deux principes : celui de Vaffwité capillaire et le principe de Valté- ration lente des matières organiques sous l'influence des agents pondérables de l'atmosplière et de la lumière. » Avec l'intention formelle de prévenir tout malentendu, je m'explique, en premier lieu, sur le sens que j'attache au mot attraction moléculaire agis- sant au contact apparent : cohésion si elle réunit des molécules homogènes, et affmité si elle en réunit d'espèces différentes. )) L'affinité, dont j'ignore absolument l'essence, produit des composés chimiques dont le caractère est de présenter une masse homogène, soit que les éléments de ces composés s'y trouvent en proportions définies, soit qu'ils s'y trouvent en proportions indéfinies, comme le sont des solutions de so- lides dans des liquides, et même des solutions de deux liquides. Ces solu- tions, après avoir été agitées, sont homogènes dans toute leur masse comme les composés définis. » Si des chimistes hésitent à attribuer les solutions à Vajfinité, cause de la formation des combinaisons définies, à fortiori bien des chimistes sans doute hésiteront à admettre avec moi l'intervention de la même force dans une multitude d'actions moléculaires qui sont en quelque sorte en dehors de la chimie selon beaucoup de personnes, parce que les produits ne pré- sentent pas, pour la plupart du moins, le caractère de l'homogénéité dans 1 1.. ( 8o) leur masse, comme le font les composés définis et les solutions après qu'elles ont été agitées. » Je me borne à distinguer les pioduits dont je vais parler d'avec lesrom- posés homocjmes, en les rattachant à Vajjhiilé que je qualifie de capillaire, parce qu'elle est exercée principalement par les molécules superficielles d'un solide qui, après l'action, conserve sa première apparence. » L'expression à^ajjînité capillaire n'a pour moi aucun sens scientifique quant à son essence; en m'en servant, je ne prétends pas dire ni qu'elle est l'affinité, ni affirmer qu'elle en diffère : le seul avantage de son emploi est de distinguer des produits dont la masse ne présente pas l'homogénéité des composés définis et des solutions. 1) Voici, très en raccourci, les titres généraux des produits que je rattache à Yaffinité capillaire, en commençant par ceux dont l'action semble avoir le plus d'énergie et finissant par ceux dont l'action semble en avoir le moins. Titre I. » Un solide plongé dans une solulion s'empare, sans perdre sa cohésion bien entendu, d'un corps qui s'y trouve à l'état liquide. » Les étoffes teintes, les peaux tannées, etc., sont dans ce cas. » Beaucoup de solides incolores s'unissent pareillement à des corps in- colores dissous dans des liquides incolores aussi. « Beaucoup de composés minéraux solides se comportent de même avec des corps colorés ou incolores dissous dans des liquides. » Tous les produits dont j'ai tracé l'histoire dans mes Mémoires sur la teinture se rattachent à ce titre, et j'ai insisté sur des cas analogues à ceux que présentent les composés définis, lorsqu'un corps en chasse un autre de sa combinaison pour en prendre la place, jait qu'on rapporte à Yafflnilé élective. Titre II. — Solides unis à des liquides qui cnnscrvent leur liriuiditc. » Tels sont les tissus solides de l'économie animale naturellement unis à une certaine quantité d'eau; ils doivent à ce liquide les propriétés phy- siques sans lesquelles la vie serait impossible dans l'être vivant dont ils font partie. » C'est à cette eau que le tissu jaune élastique constituant le ligament cer- vical, le tissu jaune du tissu artériel, etc., doit l'élasticité qui le caractérise. » C'est à cette eau que les tendons doivent leur flexibilité et leur aspect satiné; que la cornée opaque de l'œil doit son aspect blanc laiteux. ( 8i ) » Mes expériences, publiées en 1821, montrent qu'aucnn liquide connu, susceptible d'être absorbé par les tissus secs, ne leur donne les propriétés qu'ils doivent à l'eau lorsqu'ils accomplissent leurs fonctions dans les ani- maux vivants. » Mes expériences prouvent encore qu'en pressant graduellement les tissus frais entre des papiers Joseph, en les privant d'eau, on les prive de leurs propriétés caractéristiques. » Mes expériences prouvent[aussi que l'eau chasse les liquides gras des tis- sus, tandis que l'alcool absolu, au contraire, leurenlève l'eau et les dessèche. » C'est à ce titre que je rattache les produits formés d'un soliile réduit en poudre et d'un liquide qui forme avec le premier imcpdte plus ou moins plastique. )) J'ai présenté à l'Académie, il y a quelques années, des produits remar- quables de cet ordre; j'ai démontré l'intérêt que les arts ont à les bien con- naître et l'utilité de cette connaissance pour la distribution de l'eau et des engrais dans le sein de la terre. » L'Académie se rappellera peut-être que la céruse réduite en pâte avec l'eau abandonne ce liquide quand elle est en présence de l'huile de lin, en raison de sa plus grande affinité pour l'huile. » Cette affinité élective a contribué heureusement à assainir la prépara- tion de la céruse, en permettant de mouiller la céruse pulvérulente pour en prévenir la dispersion dans l'air des ateliers, mouillure qui ne s'oppose pas à son union ultérieiu'e avec l'huile qu'on lui présente. » Le kaolin, la terre argileuse présentent des faits inverses : les pâtes qu'ils forment avec l'huile sont défaites par le contact de l'eau, qui expulse l'huile de lin pour en prendre la place. Titre HI. — Solides et corps gnzenx. » Ces produits étant beaucoup mieux connus que ceux qui se rattachent aux deux premiers titres, je suis dispensé d'en parler davantage ; cepen- dant il y aurait un oubli blâmable si, à cette occasion, j'omettais de rap- peler l'excellent travail de Théodore de Saussure, relatif à l'absorption des gaz par les corps poreux, notamment par les charbons, l'écume de mer et les substances filamenteuses de la nature organique. » Enfin, j'aurai terminé la première division du second Mémoire en men- tionnant le deuxième principe qu'elle comprend avec le principe de ^affi- nité capillaire que je viens de résumer. » Au deuxième principe se rattachent les faits d'altération que présentent en général les produits de l'organisation soumise à l'action de l'air atmo- ( 8^ ) sphérique, en même temps qu'ils reçoivent l'action de la lumière ou de la chaleur obscure. » Mes expériences, qui ont apporté tant de modifications aux opinions qu'on s'était faites de l'action de la lumière et de la chaleur, sont trop nom- breuses , et les résultats trop variés, pour me permettre d'en résumer ici les généralités. Elles doivent leur précision à ce que le même corps a été soumis séparément à l'action de chacun des agents atmosphériques, à la lumière et à la chaleur, en même temps qu'à l'atmosphère. » Ces expériences et leurs conclusions sont surtout utiles à connaître pour tous ceux qui s'occupent d'hygiène publique, relativement aux habi- tations des villes. DEUXIÈME DIVISION. »> Cette division comprend Y application des deux principes exposés dans la jiremière division comparée à une llicorie, toute à posteriori, puisque ces principes ne sont que l'expression générale de faits précis, dont les induc- tions ont été contrôlées par l'expérience. » Cette deuxième division est coupée en deux sections : » La première est consacrée à l'hygiène des villes ; » La deuxième, à la production agricole envisagée principalement dans ses rapports avec l'emploi de l'engrais humain. )) Le troisième Mémoire a pour objet Vexamen de l'Iiuile de la TORTUE marine Luth. Il est terminé par des considérations relatives à la matière qui pénètre dans un corps vivant et qu'on envisage au point de vue de l'assimilation et des excrétions. » Messieurs et cliers Confrères, si un sentiment profond de gratitude m'a fait un devoir de vous exposer un compte rendu duXXXIX*^ volume des M<^moiVcs de l'académie des Sciences^ et si, après l'avoir exprimé aussi vivement que je l'éprouve, j'ai cru, comme une sorte de justification de ma part à l'égard de votre propre bienveillance, de vous conuuuniquer très-prochainement des résultats précis, obtenus dans les dernières journées du mois de décembre de l'aïuiée néfaste de 1871, permettez-moi d'ajouter qu'à ce sentiment de convenance, peut-être s'y en mêle-t-il un autre quelque peuintéressé. » Depuis l'essor si inespéré qu'à pris la Météorologie dans le monde entier, d'ailleurs bien justifié par les avantages qu'on en retire déjà, notam- ment la connaissance de la marche des orages, des tempêtes, des ouragans, ( 83 ) qui permet à riiotiime la prévision déparer aux dangers qui jadis l'au- raient frappé à l'improviste, je me suis demandé si dans le monde social, il n'y aurait pas quelque avantage à considérer l'horizon où nous vivons avec l'intention de voir si tout y est serein. Je puis me tromper, moi chétif, car on se trompe, même en Météorologie, mais il me semble apercevoir au loin quelques points noirs, qui me prescrivent la prévoyance. S'il n'y a pas d'erreur de ma part, si les points noirs grossissaient et devenaient menaçants, permettez-moi, Messieurs et chers Confrères, d'espérer que l'Académie voudrait bien alors donner sa protection à celui qui se dit aujourd'hui le Doyen des étudiants de France, et dont l'aspiration uniqiie est de terminer le XXXIX*^ volume de l'Académie des Sciences! » ÉLECTno-CHlMiE. — Mémoire sur les effets chimiques résultant de l'action calorifique des décharges électriques ; par M. Becqcerel. (Extrait.) « On sait que l'électricité, en raison de l'extrême vitesse qu'elle imprime aux particules des corps qui servent à la transmettre, dans les décharges électriques, élève leur température jusqu'à l'incandescence; telle est la cause de l'étincelle électrique. Chacune de ces particules peut donc être considérée comme un foyer de chaleur dont la durée est excessivement courte, puisqu'elle est égale à celle de la décharge. » Ces foyers de chaleur sont capables de produire tous les effets de fu- sion et de réduction que l'on peut obtenir avec les moyens dont dispose la chimie, ainsi que des combinaisons. Les expériences suivantes ne laissent aucun doute à cet égard. » Davy a mis en évidence la grande puissance caloriBque de l'arc voltaï- que résultant de la décharge, dans le vide, entre deux cônes de charbon, de piles composées d'un très-grand nombre d'éléments à larges surfaces, puis- sance capable de fondre et même de volatiliser les substances considérées jusque-là connue réfractaires. On peut obtenir des effets semblables avec des appareils d'induction d'une force ordinaire, en y faisant concourir quel- quefois l'action calorifique de deux autres sources de chaleur, et con- centrant toute la décharge et par suite toute la chaleur qui l'accompagne à l'extrémité d'un fil de platine terminé en pointe. » Voici le mode d'expérimentation que nous avons adopté: les deux élec- trodes de l'appareil se composent, l'électrode positive d'une petite lame de platine circulaire, légèrement concave, ayant une surface d'envion i centi- mètre et destinée a recevoir la matière soumise à l'expérience; l'électrode ( 84 ) négative, d'un fil de platine de i à 2 millimètres de diamètre et terminé en pointe, laquelle est mise en contact avec la matière. C'est à l'extrémité de cette pointe où se trouve la température maximum et où s'opèrent les effets de fusion et de réduction. » Cette pointe remplace eu quelque sorte le bec du chalumeau, car elle donne écoulement à l'électricité, cause de la production de chaleur, comme le dard du chalumeau à air ou à gaz fournit les gaz combu- rants. » On augmente la puissance calorifique : 1° en chauffant au rouge avec la lampe d'émailleur la lame de platine formant capsule; 2° en ajoutant à la matière du charbon en poudre très-fine, qui, en brûlant, fournit également de la chaleur; telles sont les trois sources de chaleur que nous avons employées pour produire les effets de fusion et de réduction les plus énergiques. » Dans les effets de fusion, les parties voisines de celles en contact avec la pointe, qui seules sont fondues, étant moins échauffées que ces der- nières, s'attachent à elles, et il en résulte un petit agrégat de i à a millimè- tres de longueur d'un aspect nacré, qui ne tarde pas à se détacher de la pointe, et dans l'intérieur duquel on trouve quelquefois des cristaux ou des fragments de cristaux, quand on les broie et qu'on les examine au mi- croscope avec le prisme de Nicol. » L'appareil d'induction nécessaire pour obtenir les effets dont il vient d'être question, doit avoir assez de force pour donner des étincelles à 2 ou 3 centimètres de distance au moins. La lumière émise par les trois sources est très-brillante et fatigue souvent la vue. Lorsqu'il s'agit de réduction, la disposition des appareils varie suivant la nature des métaux, sur les oxydes desquels on opère, c'est-à-dire selon qu'ils sont volatils, oxydables ou fusi- bles. S'agit-il d'un métal volatil, comme le mercure, on prend un tube de petit diauiètre que l'on courbe en U, au fond duquel on place le composé réduit en poussière, le cinabre (deuto-sulfure de mercure) par exemple, puis ou introduit dans chacune des branches un tîl de platine; les deux autres sont mis en communication avec l'appareil d'induction ; aussitôt que le cir- cuit est fermé, on ne tarde pas à apercevoir sur la paroi intérieure du tube, dans son contact avec le cinabre, une couche de mercure. » La réduction des oxydes d'argent, de plomb, d'étain, de cuivre, s'ob- tient avec le tube eu U, en les mélangeant avec la poussière de charbon; quanta la réduction des oxydes de nickel, de cobalt, de chrome, de fer, etc., il faut employer la capsule de platine et les trois sources de chaleur, en (85) mélangeant ces oxydes avec de la poussière de chnrbon de sucre: le fer est carburé; mais alors, pour empêcher que les métaux très-fusibles ne se com- binent avec le platine, on met au fond de la capsule une petite couche de poussière de charbon de sucre, qui sépare alors les deux métaux. » Avec certaines précautions, on peut employer la capsule pour la ré- duction des métaux très-fusibles. Les métaux réduits se présentent, en géné- ral, sous la forme de globules sphériques plus ou moins gros, suivant la force de la décharge. Chaque globule se détache innnédiateraent de la pointe sans s'allier au métal, même lorsqu'il est très-fusible; cela est facile à con- cevoir: la production de la chaleur étant excessivement rapide, puisque sa durée est égale à celle de la décharge, aussitôt que la fusion est opérée, le globule se détache de la pointe, sans avoir eu le temps de se combiner avec le platine. La particule fondue prend alors la forme sphérique, qui est celle qu'affecte la matière quand elle n'est soumise qu'à l'action des forces qui lui sont propres. Toutes les particules fondues, étant indépendantes les unes des autres, ne peuvent se réunir et même se combiner avec le platine quand elles appartiennent à un métal fusible, si ce n'est lorsqu'elles sont en con- tact directement avec la surface de la capsule chauffée au rouge à la lampe d'émailleur. C'est pour ce motif que l'on met au fond de la capsule de la poussière de charbon. » On voit que le principe sur lequel repose le procédé de réduction qui vient d'être exposé consiste à porter toute la décharge de l'appareil d'in- duction sur la plus petite partie possible de la surface delà matière, afin d'y produire le maximum de chaleur dont on puisse disposer. » Ou obtient ainsi la fusion de la silice, de l'alumine et d'autres terres en grains arrondis, d'apparence nacrée; en les broyant, lavant par léviga- tion et examinant les fragments vitreux au microscope avec les prismes de Nicol, on trouve quelquefois des cristaux ou des fragments de cristaux doués de la double réfraction. Il est k croire que les parties fondues qui se trouvent encloisonnées, ne se refroidissant pas immédiatement, peuvent cristalliser. )) M. Des Cloiseaux, qui a eu l'obligeance d'examiner au microscope les cristaux obtenus avec la silice, a distingué des cristaux en prismes droits, surmontés d'une pyramide pouvant se rapporter au quartz. Nous en avons observé également d'autres semblables, que nous avons rapportés au même corps. » On a trouvé dans un grain de silice fondu, coloré en bleu par l'oxyde C. R., 1872, I" Semestre. (T. LXXIV, IS° 2.) 12 ( 86) de cobalt, un cristal ayant la forme d'un dodécaèdre à faces pentagonales; mais rien ne prouve encore d'une manière incontestable que les cristaux qu'on vient de signaler appartiennent au quartz : il pourrait se faire qu'ils appartinssent à la tridymite, que l'on obtient en fondant la silice, sous forme de tables hexagonales. » On réussit également à fondre l'alumine sans l'intermédiaire du char- bon lorsque l'appareil d'induction a une grande puissance; on obtient alors, connue avec la silice, des grains non transparents, renfermant quel- fois dans leur intérieur des cristaux ou des fragments de cristaux doués de la double réfraction. » En opérant avec un mélange d'alumine et de chromate de la même base, les parties transparentes sont quelquefois bleues, rouges, vertes on jaunes, suivant probablement les proportions dans lesquelles se trouvent ces deux substances, quand des particules du mélange se trouvent sons la pointe du fil de platine au moment de la décharge. En prenant pour prin- cipe colorant le fer provenant de l'oxalate, on obtient les mêmes colora- tions, ce qui expliquerait probablement pourquoi les analyses de corindon donnent soit le fer, soit le chrome, pour causes de la coloration. Tous ces produits rayent fortement le verre. « La foudre doit donner lieu également à des effets semblables à ceux dont il vient d'être question : lorsqu'elle atteint les sommets des hautes montagnes, elle y produit des couches vitreuses quand les substances qui les conq:)Osent sont fusibles; elle transporte avec elle, quand elle frappe des bâtiments, des matières pondérables dans un grand état de ténuité. Ces matières sont composées de fer, de soufre, de charbon, etc., etc. » Nobili a observé, sur des pierres détachées par l'effet de la foudre, une couche de sulfure de fer d'un demi-millimètre de diamètre, et même des cristaux de sulfure de fer, qui, d'après leur position, paraissaient avoir été formés dans le trajet de la foudre à travers le métal. w Des voyageurs ont constaté l'existence de fer métaliicpic sur diverses roches. Tous ces effets proviennent d'actions de transport ou d'actions sem- blables à celles dont il a été question. Le fer, déposé à l'état métallique sur des arbres ou des roches, a été enlevé par l'électricité à des barres ou des objets en fer. Si la foudre rencontre alors, dans son trajet, du soufre ou des matières sulfiu'euses, il se forme du sulfure de fer, comme nous le montre- rons dans un prochain Mémoire, que l'électricité abandonne quand ce com- posé ne peut traverser, comme elle, les corps qu'elle rencontre. » Doit-on considérer la production des phénomènes de fusion et de ré- ( «7 ) cliiclion dont il vient d'èlre question, particuiièrenienl les seconds, comme ayant une origine purement calorifique? Nous ne le pensons pas, car la chaleur dégagée dans les décharges électriques, quelque faible que soit la tension de l'électricité, est toujours accompagnée d'une décomposition chi- mique, avec transport d'éléments dans deux directions opposées. On est donc porté à admettre que, dans les phénomènes que nous venons d'ex])oser, il y a deux actions concomitantes: action calorifique et action électro-chi- mique. Dans lui prochain Mémoire seront exposés les résultats que nous avons déjà obtenus en continuant les recherches dont nous venons de rendre compte à l'Académie, et qui démontreront la fécondité des principes employés. « PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Siii' une matière sucrée apparue sur les feuilles d'an tilleul; par M. Boussingault. (Extrait.) « Le :i\ juillet 1869, au Liebfrauenberg, les feuilles d'un tilleul étaient enduites, sur leur surface supérieure, d'une matière visqueuse extrêmement sucrée. L'arbre se trouvait atteint de la miellée ou miélat, sorte de manne que l'on observe assez fréquemment, non-seulement sur le tilleul, mais encore snr l'aulne noir, l'érable, le rosier; je l'ai vue sur lui prunier, et, cas fort rare, sur un jeune chêne. n Le 11 juillet au matin, la miellés était assez abondante pour tomber en larges gouttes sur le sol; c'était une pluie de manne. A 3 trois heures, sur les feuilles exposées au soleil, la matière sucrée ne coulait plus, elle avait assez de consistance pour que l'on pût la toucher sans qu'elle adhérât aux doigts; elle formait une sorte de vernis transparent et flexible; à l'ombre, la miellée reprenait rapidement l'état visqueux. » Le 2Z juillet, à 7 heures du soir, on lava et l'on épongea soigneuse- ment plusieurs feuilles de l'extrémité d'une branche attenant à l'arbre, de manière à enlever toute la matière sucrée. » Le ■i[\ juillet, à 6 heures du matin, les feuilles lavées la veille sem- blaient exemples de miellée ; cependant, à la loupe, on apercevait des points luisants dus à de très-petites gouttelettes. Le soir, à 7 henres, l'aspect des feuilles était resté ce qu'il était le matin. La journée avait été chaude; à l'ombre, température : 29 tlegrés. )> Le a5 juillet, de nombreuses taches de miellée étaient réparties sur les feudles; il n'y en avait pas sur les nervures principales. A 3 heures, tempé- rature : 3o degrés. 12.. (88) » Le 2.Ç> juillet, pendant la nuit, niie forte ondée enleva une grande par- tie de la miellée formée la veille. Il devint dés lors impossible de suivre, ainsi qu'on se l'était proposé, les progrès de la sécrétion sur les feuilles la- vées le 22. Un essaim d'abeilles envahit le tilleul. » Le 2'j juillet. Là totalité de la miellée avait disparu par suite d'une pluie survenue dans la soirée du 7.6. La température s'est maintenue entre 17 et 24 degrés. » Le 28 juillet, au matin, les feuilles portaient de nombreuses taches de miellée survenues pendant la nuit. » Le 29 juillet, la miellée avait augmenté; sur quelques feuilles, elle occupait le tiers de la surface. A 2 heures, température : 29 degrés. » Le 3o juillet, la miellée était très-abondante ; le tilleul en est resté cou- vert jusqu'à l'arrivée des pluies persistantes, qui eut lieu au commencement de septembre. » A deux époques : le 22 juillet et le i" août, on recueillit de la miellée en lavant des feuilles. Les dissolutions que l'on traita par le sous-acétate de plomb, pour en éliminer l'albumine, le mucilage, etc., donnèrent un sirop, dans lequel il se forma des cristaux de sucre. » La miellée examinée renfermait du sucre analogue au sucre de canne et du sucre réducteur. Par l'intervention de la levure de bière, les deux sucres disparaissaient complètement. Néanmoins, dans la liqueur fermentée, il restait tuie substance douée d'un très-fort pouvoir rotatoire dextrogyre. C'était de la dextrine, déjà signalée par M. Berihelot dans les mannes du Sinaï et du Kurdistan, et depuis par M. Buignet dans une manne eu larmes. Je n'ai pas trouvé de mannite dans la miellée du filleid (i), » Les observations optiques ont établi que le sucre réducteur dosé dans la manne du tilleul n'est pas du glucose dont le pouvoir rotatoire est -t- 5G degrés, mais du sucre interverti, du sucre de fruit ayant un pouvoir rotatoire de — 26 degrés. » En se limitant à considérer les substances agissant sur la lumière po- larisée, on a pour la miellée : Reciieillio le 22 juillel, Recueillie le i" août. Sucre lie canne 48,B6 55,44 Sucre intei'vcrii 28,59 24,'j5 Dextrine 22,55 19,81 100,00 100,00 ')^ (1) ,I'ai recliorclié la niannile avec d'autant jikis d'aUenlion, (lu'iin observateur habile, M. Langlois, en a trouvé dans une matière sucrée recueillie sur les feuilles d'un tiUeid. La ( 89 ) » On voit que les rapports entre les matières dosées n'ont pas été les mêmes dans les miellées recueillies à quelques jours d'intervalle. Sans doute on ne devait pas s'attendre à trouver exactement la même composition; mais, ce qu'il y a de remarquable, c'est l'analogie de constitution entre la miellée du tilleul et la manne du mont Sinaï analysée par M. Berthelot : pour la miellée recueillie le i*"' aoiàt, il y a identité de composition. Manne du Sinaï (i). Sucre (le canne 55 Sucre interverti aS Dextrine 20 100 » Il n'est peut-être pas sans intérêt d'avoir trouvé dans les Vosges la manne du mont Siuaï. » En cherchant, par l'analyse, à comparer la quantité de miellée éten- due à la surface des feuilles malades du tilleul, à la quantité de matières sucrées contenues dans les feuilles saines, ou arrive à ce résultat : Sucre Sucre de caiiue. interverti. Dextrine. er gr gr Dans I mètre carré de feuilles saines 3,5^ 0,86 0,00 4)43 Dans la miellée recueillie sur I mètre carré de feuilles, 13,92 7,23 5,62 26,77 Différences 10, 35 6,37 5,62 22,34 M L'accumulation de la manne exsudée par les feuilles malades est donc considérable, et de plus, l'on constate dans cette exsudation une substance, la dextrine, qui n'existe pas dans les feuilles saines. » D'après des mesures prises sur un arbre de même âge et de même port, les feuilles du tilleul malade pouvaient avoir une surface de 240 mètres carrés, soit 120 mètres carrés, puisque la manne ne recouvrait qu'un setil côté du limbe. Il en résulterait que, le 22 juillet 1869, le tilleul portait 2 à 3 kilo- grammes de miellée supposée sèche. » Dans les conditions nonuales de la végétation, les sucres élaborés par les feuilles sous l'influence de la lumière et de la chaleur, pénètrent dans l'organisme de la plante avec la sève descendante. Dans l'état anormal, qui détermine la formation de la miellée, les matières sucrées sont accumulées mannite est d'ailleurs si facile à leconnaître, que je n'élève aucun doute sur sa présence dans le produit étudié par M. Langlois. (1) Berthelot, Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. LXVII, p. 82. (go ) à la surface supérieure des feuilles, soit parce qu'elles sont produites en fortes quantités, soit parce que le mouvement de la sève est interrom|)u ou ralenti par la viscosité résultant de l'apparition de la dextrine. » La miellée ne saurait être uniquement due aux influences météorolo- giques, à des étés chauds et secs; sans doute, le tilleul du Liebfrauenberg l'a sécrétée dans une année où il y a eu des périodes de fortes chaleurs, ac- compagnées de grandes sécheresses; mais il ne faut pas perdre de vue qu'un seul arbre fut atteint de la maladie, et que, à peu de distance, se trouvaient des tilleuls parfaitement sains. » On a prétendu que des pucerons, après avoir puisé la miellée dans le parenchyme, la répartissent ensuite, en la rendant à peine modifiée : c'est, contrairement aux résultats de l'analyse, lui assigner une composition sem- blable à celle du suc des feuilles. » Enfin, on accorde à certains insectes la faculté de provoquer la pro- duction de la manne. » Ainsi, c'est à la piqûre d'un Cocus sur les feuilles du Tamaris viaimifeia que MM. Ehrenberg et Hemprich attribuent la formation de la manne que l'on trouve encore de nos jours dans les montagnes du Sinaï : » La manne tombe sur la lerre des régions de l'air (c'est-à-dire du sommet d'un arbris- seau et non du ciel). Les Arabes l'appellent mnri. Les Arabes indigènes et les moines grecs la recueillent pour la manger sur du pain en guise de miel. Je l'ai vu tomber do l'arbre, je l'ai recueillie, dessinée, apportée moi-même à Berlin avec la plante et les i estes de l'inseclc. Celte manne découle du Tamarix inniiiiifera (Ehrenberg). De même qu'un grand nondjre d'autres mannes, elle se j)roduit sous l'influence delà piqûre d'un insecte : c'est^ dans le cas présent, le Cocus niannipanis (H. et Elir. ) (i). » » La manne recueillie, en 1869, au Liebfrauenberg, n'aurait pas alors la même origine que la manne du Sinaï, bien qu'elle ail la même composition. Lors de son apparition sur le tilletil, ou ne remarqua pas d'insectes. Ce fut plus tard que l'on vit quelques pucerons englués sur un cerlain nombre de feuilles. J'ai dit d'ailleurs, au commencement de ce Mémoire, qu'après avoir lavé l'extrémité d'une branche, on avait vu surgir, peu à peu, des points gluants, d'abord à peine perceptibles, aiigtnentant chaque jour, jus- qu'à recouvrir entièretncnt la face supérieure de la feuille. Cette extension lente et progressive de la miellée s'accomplissait évidemment sans le con- cours des pucerons, qui n'arrivèrent qu'ensuite, comme les mouches, comme les abeilles, pour se nourrir de la sécrétion sucrée ou pour la butiner. » i^i) Citation de M. Berthelot, Annales de Chimie et de Plirsiquc, i' série, t. LXVII, p. 83. (9' ) CillRURGlt;. — Jiius anormal à l'aine droite. — Enlérotomie iléo-cœcate ; par M. S. Lal'GIER. « Je viens présenter à l'Académie l'exemple d'une opération nouvelle, que j'ai dû imaginer et pratiquer dans des conditions insolites d'anus anor- mal inguinal. Cette repoussante infirmité, qui rend le malade un objet de dégoût pour ceux qui l'approchent et pour lui-même, avait eu son origine, comme cela arrive le plus souvent, dans une hernie étranglée et gangrenée avec perte d'une anse intestinale entière. » Le sujet de cette observation est un jeune homme de vingt-quatre ans, employé à la Poste, bien constitué et d'une bonne santé habituelle. D'a- près le dire du malade, la hernie est survenue tout à coup. Le 26 dé- cembre 1870, pendant qu'il portait un fardeau, une tumeur douloureuse s'était formée brusquement à l'aine droite; elle a été prise pour une orchite et traitée comme telle par des ponctions multiples. Ces mouchetures don- nèrent issue à des matières fécales, et le malade fut soulagé. » Quinze jours après, il entra dans un hôpital. On constate les fistules et la sortie des matières intestinales; de plus, à travers une fistule située au-dessous des autres, a lieu un renversement de la membrane muqueuse de l'intestin, long de 4 à 5 centimètres, appartenant au bout inférieur de l'anus anormal et par lequel s'échappent des matières glaireuses, mais pas de matière fécale. Par une large incision, on transforme les fistules multi- ples en une seule ouverture; puis, quelques jours après, sont faites deux cautérisations avec le caustique de Filhos, dans le but très-légitime de dé- truire ce qu'on appelle Véperon, angle saillant de la cloison moyenne des deux bouts de l'anus anormal, qui gène le cours des matières du bout supérieur vers le bout inférieur. Le malade, très-intelligent, assure qu'après la seconde cautérisation, il cessa de voir sortir, par la partie intérieure de la plaie, les matières glaireuses indiquées. Je me borne à rapporter, sans les garantir, les propos du malade. Le 10 mars, après un séjour d'environ six semaines, il sort de l'hôpital et retourne chez lui. Au mois d'avril, le mé- decin qui lui donnait des soins détruisit avec la pâte de Vienne la mu- queuse renversée, et, pour en venir à bout plus complètement, fit à la base de la petite tumeur formée par le renversement, quelques mouchetures avec la pointe d'une lancette et y introduisit plusieurs fragments de potasse caustique. La tumeur fut entièrement détruite. Ces détails, qu'on pourrait croire sans importance, rendent compte au contraire de la modification ( 92 ) profonde de l'anus anormal, qui a rendu indispensable l'opération nou- velle que je soumets à l'appréciation de l'Académie. » Le malade entra dans mon service à l'Hôtel-Dieu, le i*'"" juillet 1871. Une plaie en forme d'entonnoir, tapissée d'une membrane muqueuse, exis- tait à l'aine droite au niveau de l'anneau du muscle grand oblique, et lais- sait passer toutes les matières intestinales. C'était un anus anormal : depuis qu'il était établi, il n'était sorti par l'anus normal, de loin en loin, et par l'usage des lavements, que des masses concrètes de mucosités grisâtres, ré- sidu des sécrétions intestinales, mais sans mélange des fluides qui les colo- rent habituellement. » Tel devait être, en effet, la suite d'une perte de substance de l'intestin comprenant une anse intestinale entière; c'était le cas, ou du moins on devait le supposer, de l'application de l'entérotomie, dont Dupuytren est l'inventeur. » Dans cette opération, on rapproche à l'aide d'un instrument à deux branches les deux bouts de l'intestin, l'iui supérieur, étendu de l'estomac à l'ouverture accidentelle, qui verse au dehors les matières intestinales et alimentaires plus ou moins complètement digérées, l'autre inférieur, qui, parti de cette ouverture, aboutit à l'anus normal, devrait y conduire les ré- sidus de la digestion, mais ne peut plus remplir les fonctions auxquelles il est destiné, par le fait même de l'interruption de continuité entre les deux bouts et de la direction oblique qu'ils ont contractée vers la paroi abdomi- nale, direction que rendent permanente, au moins temporairement, des adhérences du péritoine intestinal avec le péritoine de la paroi. » Le résultat de l'entérotomie, suivant la méthode de Dupuytren, est d'adosser, en les rendant parallèles dans l'étendue de quelques pouces, les deux bouts de l'intestin, de les rendre adhérents dans toute cette étendue, de perforer la cloison moyenne ainsi constituée, et d'établir une commu- nication assez large pour permettre aux matières de passer du bout supé- rieur dans l'inférieur, malgré la direction vicieuse que ces deux bouts con- servent longtemps vers la paroi abdominale. Dès lors, les selles naturelles se rétablissent plus ou moins complètement. » Mais ainsi qu'on le voit, pour que cette opération soit pratiquée, il est de toute nécessité que les deux bouts soient rencontrés, puisqu'une des branches de l'entérotome doit être placée dans le bout supérieur et l'autre branche dans le bout inférieur. » Chez le malade soumis à mon observation, cette condition sine qun «o/( n'existait pas; j'ai fait entrevoir que des cautérisations iMoj)portunes (93 ) avaient causé ce fâcheux résultat. Quoi qu'il en soit, le bout inférieur de l'anus anoi'tnal faisait défaut, son orifice était oblitéré, et sa situation même était impossible à déterminer. » Plusieurs mois ont été passés à faire des recherches, qui sont restées infructueuses : dilatation de l'anus anormal, exploration de la cavité inter- médiaire aux deux bouts, introduction du doigt, de soudes diverses, de l'endoscope; injections, soit par l'anus anormal, soit par l'anus normal, dans l'espoir de faire pénétrer un liquide à travers l'orifice cherché; rien ne parvint à réussir, et nous restions en présence d'une affection incurable et contre laquelle aucun moyen palliatif ne nous permettait de rendre la vie du malade plus supportable. Il était plongé dans un découragement profond, et n'envisageait la fin de ses maux que par le suicide. » On comprend combien j'étais préoccupé de sa déplorable situation. » Il me vint alors à la pensée de suppléer à l'absence du bout inférieur de l'iléon, et de le remplacer par le gros intestin, dont la première portion, le cœcum, est située dans le voisinage d'un anus anormal, dont l'origine est à l'aine droite. Le gros intestin, dans tous les cas d'anus anormal de l'intestin grêle, fait lui-même partie du bout inférieur, puisqu'il aboutit à l'extérieur par l'orifice du rectum. Le bout inférieur se compose en effet alors de toute la partie de l'intestin grêle placée entre l'anus anormal et la valvule dite de Bauhin, et, à partir de cette valvule, de la totalité du gros intestin. » Faire communiquer le bout supérieur de l'anus anormal avec le cœ- cum, c'était, il est vrai, renoncer à toute cette portion de l'intestin grêle située entre l'anus anormal et le gros intestin; mais cette suppression était déjà opérée de fait par la maladie, par la section du canal intestinal en deux parties, et comprenait le gros intestin lui-même; verser les matières intes- tinales dans le cœcum, en les détournant de l'anus anormal, c'était donc récupérer au profit de la nutrition, dans une certaine mesure, une étendue notable du bout inférieur, ainsi que le prouve l'usage en thérapeutique des lavements alimentaires; c'était aussi recréer le bout inférieiir. » Nous avions, pour nous encourager, le bon état des forces du malade; son appétit était, en général, vif, mais une quantité suffisante d'aliments y j)Ourvo}ait, et, malgré les pertes du malade par l'anus anormal, il avait conservé des forces et de l'embonpoint. » Je résolus de faire communiquer le bout supérieur de l'anus anormal avec le cœcum par une ouverture latérale, qui serait opérée à l'aide d'un C. R., 1S7'., I" Semestre. (T. LXXIV, N» 2.) I 3 ( 94 ) eiitérotome particulier approprié aux conditions de voisinage des deux intestins. La proposition faite au malade lui rendit l'espoir et trouva chez lui une entière soumission à tout ce que je jugerais nécessaire. J'avais be- soin de cette confiance et de cette résolution, car pour arriver au but, il fallait deux opérations au lieu d'une. » Dans l'entérotomie ordinaire, il suffit, comme je l'ai dit, après une di- latation suffisante de l'orifice et du trajet de l'anus anormal, d'introduire une branche de l'entérotome dans les deux bouts de l'intestin et de les rapprocher pour les perforer; mais ici il me fallait d'abord établir un antre anus anormal sur le cœcum, pratiquer à cet intestin une ouverture, qui serait rendue persistante pendant quelque temps, afin d'y faire pénétrer le doigt d'abord, et, sur ce doigt, au moment convenable, une des branches de l'entérotome, l'autre devant être placée dans l'anus anormal. » Or cette première opération, qui se compose de l'ouverture de la paroi abdonnnale dans l'étendue de quelques centimètres, de celle du péritoine, de l'apphcation de plusieurs points de suture entre la paroi et l'intestin, et enfin de l'incision de l'intestin lui-même, est d'une gravité incontestable. A elle seule, elle peut compromettre les jours du malade. » Cet anus anormal cœcal obtenu, je ne pouvais établir une communi- cation entre le cœcum et le bout supérieur de l'anus anormal qu'en faisant usage d'un entérotome à branches courbes, dont les mords seulement agi- raient sur la double paroi du cœcum et de l'iléon pour la mortifier et la jjerforer, mais qui laisseraient intactes toutes les parties molles coniprises entre les deux anus anormaux tout en les embrassant sans les contondre. » Dans l'entérotomie ordinaire, une seule ouverture existe pour l'in- troduction des branches. Les parties saisies une fois divisées, les branches de l'instrument devenues mobiles ressortent par l'orifice de l'aïuis anor- mal avec la double paroi intestinale transformée en escarrhe. Dans l'opé- ration que je projetais, les deux branches de l'entérotome, introduites isolément par des ouvertures différentes, devaient aussi être retu-ées iso- lément. » L'entérotome fut aussitôt construit qu'imaginé. M. Mathieu, habile fabricant d'instruments de chirurgie, réalisa promptemenl le modèle que je lui avais donné. » Le I G décembre 1871 la premièr(î opération fut piatiquée. Je passe sous silence les essais auxquels j'ai dû me livrer pour liétcnniiKM' le j.oint précis du cœciuu qu'il était préférable ti'ouvrir. J/inlcsIin, mis à nu, lut réuni à la paroi abdomidale par sept jjoinls 7 58,5 58,2 59.4 ^7.9 57,2 57,0 1) D 1 ,023 1 ,o35 1,015 I,0.'l2 1,0.'|0 1 ,055 1 , o5fi i,o.'|5 1,070 1,078 1,088 » M 62, 1 61, R Gi,8 61,9 62,, 61,5 Gi,5 G2,0 6' ,9 61,8 62,0 B » 5S,G » 58,7 57,2 B 57,2 » 55,0 n B » I ,o58 •- I ,0J0 >.077 1,075 » » 1,080 » i,ii3 » B B Gi ,9 B 61,6 61, G 61,8 » M 61,8 » 61,2 n » » 5G,S B B 55,4 55,7 B y, 55,4 » 53,2 n » B .,087 D M 1,1 Of! » 0 1,109 » 1,142 A B B G., 7 B B 61 ,2 Gi,.^. B 61 ,5 B Go, 7 n n 59, G .")8,5 59.7 U 58,5 57,3 57,2 58,2 » jG,o N » 1 i,o4î G2,l i,o55 61 ,7 i,o35 61,8 1 ,oGo G2,o 1 ,072 61 ,4 1 ,076 Gi,5 i,o65 62,0 » B. 1,098 61,5 B B B U » B 59,8 58, G J9,9 58,4 58,7 57,5 » 58,4 5G,9 5G,2 5G,o 5',,. A ,2 i,o36 6i,9 i,o48Gi,4 i,028Gi,6 i,o55 Gi,G i,o53 6i,8 I ,o6j 61,7 » » !,o586i,8 i,oS3 Gi,6 1,091 6. ,7 1 ,101 Gi ,G i,i336i,6 i,i33,S''7 » u résulte immédiatement de ce tableau la conséquence suivante : « Pour toutes les solutions salines normales définies ci-dessus, le produit » de la densité par la hauteur capillaire reste sensiblement constant ». En effet, à part deux ou trois exceptions relatives aux bromiues et aux iodures, ce produit reste compris entre 61 ,5 et 62,0. Ce résultat paraîtra remar- quable, si l'on considère qu'il a lieu pour des métaux dont le poids équiva- lent varie entre 7 (litltium) et 108 (argent). Si l'on prend, par exemple, les points extrêmes du tableau : le chlorure de lithium et l'azotate d'argent, on a, pour les équivalents, 42,5 et 170, et, pour les hauteurs capillaires, 60,8 et 54,2; la constance des produits ne peut donc pas être une simple coïncidence. » On déduit de la relation précédente que le poids d'une solution saline normale soulevé dans un même tube capillaire peut être considéré comme constant; car, si l'on désigne par S la section du tube, ce poids est égal à S X H X D. Si l'on suppose le diamètre du tube égal à ^ millimètre, on trouve que ce poids est de 12 milligrammes et i dixième. » Cette même relation est encore susceptible d'une autre interprétation. Si l'on prend ^1,7 pour valeur moyenne du produit DTl , l'équation ( io5 ) DH = 6f ,7 est représentée géométriquement par une branche d'hyperbole dont les densités D sont les abscisses et les hauteurs H les ordonnées. Cela posé, il est facile de reconnaître que, dans les limites du tableau précédent, la courbe peut être remplacée par sa tangente, ce qui donne, entre les hauteurs et les densités, la nouvelle relation H= 118,5 - 56,8 xD. » Cette formule représente en effet, entre des limites très-étendues, les hauteurs capillaires déduites des densités des solutions salines. » Cette dernière relation permet d'énoncer la conséquence suivante : « Quand on passe d'une solution saline normale à une autre, Taccroisse- » ment de la hauteur capillaire est proportionnel à la diminution de la » densité ». » Les relations signalées dans cette Note, non plus que celles que j'ai données précédemment pour les modules des hauteurs capillaires et des densités, ne sont point sans doute absolues, et ne sauraient être considérées comme des lois définitives, même au point de vue purement expérimental. Le tableau ci-dessus donne du reste une idée des écarts qui peuvent se présenter. Ces relations ont cependant de l'intérêt, car, d'une part, elles montrent que la loi existe, et, d'un autre côté, pour me servir d'une com- paraison tirée des mathématiques, elles donnent le premier et le gros terme de la série dont l'ensemble représenterait la loi elle-même. » Je me bornerai à ajouter une dernière remarque. Dans un travail pu- blié récemment en conmiun avec M. P.-A. Favre, nous avons montré qu'il existe une correspondance intime entre les actions thermiques et les pro- priétés des densités, ou, ce qui revient au même, de l'espace. La présente Note élablit qu'il existe une correspondance analogue entre ces derniers éléments et les propriétés des actions capillaires. C'est la conséquence prin- cipale que je tenais à mettre en évidence. » M. PiGEox adresse une Note relative à la constitution du sang. (Renvoi à la section de Médecine et de Chirurgie.) M. Blocin adresse une nouvelle Note concernant un procédé destiné à rendre le pétrole moins inflammable. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. RocGET adresse une Note relative aux racines imaginaires des équations. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Hermile. ( io6 ) M. Blanqui adresse une Noie concernant les causes de la lumière zodiacale. Celte Note sera soumise à l'examen de M. Laugier. '»■ M. n. Anez adresse une revendication de priorité au sujet du traite- ment par submersion des vignes attaquées par le phylloxéra vaslatrix, communiqué à l'Académie le aS septembre 1871 par M. L. Faucon. L'auteur dit avoir établi déjà ses droits à la priorité qu'il réclame, dans une Lettre adressée par lui le 23 octobre 1871 : cette Lettre n'est jjoint parvenue au Secrétariat. (Commissaires précédemment nommés: MM. Dumas, Milne Edwards, Duchartrc, Blanchard.) M. TissoT adresse une nouvelle Lettre concernant les ravages du phyl- loxéra vastalrix. (Renvoi à la Commission.) M. A. BoRMANjr adresse un projet de direction des aérostats. (Benvoi à la Commission des Aérostats.) M. A. Wystrychowski adresse une Note relative au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant,) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le volume intitulé " l'Administration militaire dans l'anti- quité », par M. Gauldrée-Boileau, ancien directeur des Subsistances au mi- nistère de la Guerre. Cet ouvrage, fruit de longues études, auxquelles la compétence particu- lière de l'auteur et sa solide érudition l'avaient préparé, met en lumière les procédés de l'administration militaire chez les Grecs, depuis la guerre de Troie, et chez les Romains jusques à la 6n de l'empire. Le choix et l'éducation du soldat, son alimentation, son vêtement, ses armes, son campement, ses moyens de transport sont l'objet de comparai- sons pleines d'iiUérét, montrant ce que les armées modernes ont conservé et ce qu'elles ont changé, tantôt au profit, tantôt au détriment de leur force. ( '07 ) l^es leçons que tloiine l'auleur, en s'appuyant sur l'expérience de l'anti- qiiiré, méritent d'être prises en considération dans l'intérêt de la l^atrie française; elles conviennent à tons les temps et à toutes les nations; elles montrent que nous pouvons emprunter aux anciens des améliorations con- sacrées par des guerres heureuses, et qu'il serait sage de revenir à des pra- tiques dont on ne s'est pas éloigné sans péril pour le pays. Cet ouvrage sera soumis à la Commission du prix de Statistique. M. LE Secrétaire perpétuel signale, en outre : i" Un volimie de M. P. Toclion, intitulé « Histoire de l'agriculture en Savoie, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours » ; 2° Le premier fascicide d'un ouvrage de M. Tellicr, portant pour titre : « Conservation de la viande et des autres substances alimentaires par le froid ou la dessiccation u. 31. LE Directeur général des douanes adresse un exemplaire du « Tableau général du commerce de la France avec ses colonies et avec les puissances étrangères, pendant l'année 1869 ». M. LE Secrétaire perpétuel donne lecture des deux Lettres suivantes, qu'il vient de recevoir de M. Janssen : « Sholoor, station clans les Neelglierries, frontière du Mysorc, 8 décembre 187 i. » Je viens donner de mes nouvelles à l'Académie et lui rendre compte de mes voyages préliminaires dans l'Inde, en vue du choix d'une station pour l'observation astronomique dont j'ai eu l'honneur d'être chargé par elle. » On sait que la ligne décrite par les j)oints successifs où l'éclipsé doit être centrale passe par le nord de la Nouvelle-Zélantle, le sud-ouest de Java, la pointe nord de Geylan et, enfin, la partie sud de la presqu'île de l'Hindoustan. » A ne consulter que la durée du phénomène et la hauteur du Soleil au moment de l'observation, on serait conduit à rechercher les stations les plus orientales, Java et la Nouvelle-Hollande. Mais si l'on a égard en même temps aux chances favorables que l'état du ciel nous laissera en décembre, aux diverses stations, on se trouve, au contraire, rejeté vers l'occident. J'avoue que les magnifiques conditions astronomiques dans lesquelles ( io8 ) l'éclipsé se présentera à Java m'avaient bien tenlé, et c'est devant l'évidence seulement que je me suis résigné à abandonner cette belle station. Les indications giMiérales de la météorologie de ces régions, confirmées d'ail- leurs par les témoignages de personnes instruites, fort au courant du cli- mat de l'île, m'avertissaient qu'en décembre la partie occidentale de Java subit, dans toute sa force, la mousson d'ouest, et que des pluies torren- tielles, presque constantes, ne me laisseraient pas une chance sur vingt, peut-être, d'apercevoir le soleil au moment du phénomène. » Je me suis donc déterminé pour 1 Inde. J'ai profité de l'avance que je m'étais donnée, pour visiter les diverses stations indiennes, et prendre ime détermination éclairée par mes propres observations et par des renseigne- ments recueillis sur les lieux mêmes. » J'ai d'abord visité Ceyian. Le climat de cette île est beau en hiver; mais, par une circonstance fâcheuse, la région nord de l'île, visitée par l'éclipsé, est brumeuse on décembre, tandis que le sud jouit d'un ciel presque toujours pur. Il était donc préférable d'observer sur le continent, et, dans cette intention, je me suis rendu de Ceyian à la côte Malabar, J'ai débarqué à Tillicherry, port situé fort près de notre petite colonie de Mahé^ dont j'ai visité le gouverneur, et où j'ai engagé des indigènes parlant le français et les idiomes des régions où j'allais voyager, c'est-à-dire le mayalum, le thannd, le kanarèse. » Si l'on jette les yeux sur une carte de l'Inde où la ligne centrale de l'éclipsé ait été préalablement tracée, on voit que cette ligne venant de l'orient pénètre dans l'Hindoustan par le détroit de Palk (i), (lo'' degré de latitude), traverse les grandes plaines arrosées par le Canvery (Tanjore), passe sur le massif montagneux des Neelgherries, la partie sud du grand plateau central du Mysore, coupe les Ghauts vers le 12" degré de latitude et va sortir par la côte Malabar, à Baïcull, entre Cannanore et Mangalore. En résiuné, la ligne centrale coupe un grand plateau bordé à l'est, au sud, à l'ouest, par une chaîne circulaire de montagnes et deux versants : le ver- sant occidental à pentes rapides (côte Malabar); le versant oriental à pentes insensibles formant les immenses plaines du Carnatic et de la côte Coromandel. Or, en décembre, et lorsque Irègne la mousson de l'est, qui amène les vapeurs des eaux chaudes du golfe du Bengale, les stations de la ( i) Un peu au-dessus du point où le Ramayana place le ]iont de Rama, qui reliait Ceyian au continent. On songe actuellement à creuser un canal en ce point, pour ouvrir une route plus directe vers Calcutta aux navires venant de l'occident. ( I09 ) côte Malabar, préservées de cette influence par la chaîne tles Gauliis et le plateau central, sont indiquées d'une manière générale. Mais c'est là seu- lement une première donnée, qui doit être nécessairement modifiée par les éléments locaux du climat de chaque région. Aussi, ai-je profité du chemin de fer qui relie les deux côles et suit, dans une partie de son parcours, la direction de la ligue centrale, pour étudier rapidement les stations qui sem- blaient devoir ê!re les plus favorables. Après avoir laissé à la côte Malabar des instructions pour l'observation quotidienne du temps sur cette côte, observations qui m'ont été envoyées chaque jour par le télégiaphe, je me suis rendu à Beypoor, tète de la ligne du chemin de fer sur la cùle Ma- labar, j'ai conduit mon gros bagage à Coimbatore, station centrale du chemin île fer en question, et la plus rapprochée des Neelgherries que je voulais visiter. Mon bagage mis en sûreté, et disposé de manière à pouvoir être rapidement dirigé sur un point quelconque |)ar la voie ferrée, je suis parti pour les montagnes. » Je me suis élevé siu- le massif central, qui compte des sommets de près de 9000 pieds, et d'où l'on aperçoit, suivant leur situation à l'est ou à l'ouest du massif, soit les plaines duCarnatic (côte de Coromandel), soit le plateau du Mysore jusqu'aux Ghauts. Avec les dépèches que je recevais de la côte Malabar, j'avais ainsi sous les yeux la presque totalité de la région visitée par Téclipse sur le continent. Voici le résultat de ces rapides études. Les plaines du Carnatic subissent en effet linfluence de la mousson d'e»'; elles sont fréquemment couvertes de nuages; ces nuages sont condensés en une couche basse et dense, qui, vue de la montagne, figure une mer im- mense de flocons blancs et cotonneux, percée, çà et là, par quelques som- mets, et qui s'étend à perte de vue. Cet effet se produit quand le vent a été faible et la températme basse, car alors les vapeurs sont restées sur la plaine et s'y sont condensées en nuages bas et denses. Mais si le vent est plus fort et la température plus élevée (effets qui paraissent connexes, puis- que le vent d'est amène la température marine du golfe du Bengale), alors les nuages sont plus élevés, et les régions montagneuses n'en sont pas dé- fendues. Le ciel des Neelgherries, très-pur dans le premier cas, devient nua- geux et quelquefois pluvieux dans le second; mais cet effet est rare le matin. Du côté du Mysore, les résultats sont analogues et modifiés seule- ment par cette circonstance que ce plateau est couvert de riches et nom- breuses forêts qui émettent d'abondantes vapeurs, tandis que les plaines du Carnatic sont beaucoup plus sablonneuses et arides. Ainsi, en résumé, et en C. K., 1872, 1" Semestre. (T. LXXIV, !N° 2.) ' 5 ( l'o ) se plaçant au point de vue de l'observation de l'éclipse, les plaines du Ciir- nalic paraissent devoir être condamntcs, coinnie subissant trop directe- ment l'influence du golfe, le Mysore comme trop humide, la cùle Malabar comme ordinairement brumeuse (d'après les télégrammes et les avis de ses habitants). Il reste les stations des Neelgherries et celles des Ghauts. Sur les Neelgherries j'ai eu d'admirables matinées, avec un ciel d'une pureté et d'une qualité exceptionnelles. Par une de ces matinées, l'observation de l'éclipse eût été faite dans des conditions aussi parfaites que possible. A ma station, ces jours sont nombreux et fréquents, et si l'on supputait la pro- portion de ces matinées exceptionnelles en chaque point du globi^, on trouverait le climat des Neelgherries escessivement favorisé. Je me suis donc déterminé pour ces montagnes, parmi lesquelles j'ai adopté celle qui m'é- tait désignée connue la plus favorable par mes étutles. J ai apjjelé alors mon bagage, ce qui a été une opération assez difticile dans les montagnes : il a fallu transporter les caisses à bras d'homme, et, quoicjue j'eusse divisé le poids autant que possible, plusieurs de ces caisses ont nécessité l'effort de douze montagnards, et n'ont traversé qu'avec peine les défilés. Enfin les instruments sont arrivés en très-bon état; la cabane où je dois observer est construite, et tout est disposé pour le moment critique. » En résumé, les chances de l'observation sont nombreuses et aussi grandes que possible à cette époque de l'année, et l'éclipse peut être observée par un ciel d'une grande pureté, condition aujourd'hui absolu- ment indispensable poiu' la solution des problèmes de plus en plus délicats que les pi"ogrès antérieurs de nos éludes nous laissent seulement aujour- d'hui à résoudre. » J'ai donc conscience. Monsieur le Secrétaire perpétuel, d'avoir fait tout ce qui dépendait de moi pour tirer le meilleur parti possible de la situation, et répondre à la confiance que le Gouvernement et les Corps sa- vants de mon pays m'ont témoignée. » « Sholoor-Neelgherry, 12 décembie 1871, 10 heures du malin. » Je viens d'observer l'éclipse, il y a quelques instants seulement, par un ciel aduuraljle, cl, encore sous l'émotion causée par le splendide phéno- mène dont je viens d'être témoin, je vous adresse quelques ligues par le courrier de Bombay, qui part à I instant. )) Le résultat de mes observations à Sholoor indique, sans aucun doute, l'origine solaire de la Couronne et l'existence de matières au delà de la 'jhromos|)hère. )) J'aiii'iii i'hnnnpiir frenvov^!' ;t l'^cnd/Miiif tine relalinn (lél;ril!(''0 de ces nhsri'vatinns. » M. Fayk a reçu, de son côtt-, une Lettre de M. Janssen, dont il lit à l'Acadéaiie les passages suivants : n SIioloor-Ncc'.glicn'y, la ilccembro iSyi, io''3o'" tlii malin. » Vous avez mille fois r;;ison, je viens de voir la Couronne, comme il m'avait été impossible de le faire en 1868, où j'étais tout au spectre des pro- tubérances. Rien de plus beau, de plus lumineux, avec des formes spé- ciales qui excluent toute possibilité d'une origine atmosphérique terrestre. » Le spectre contient une raie verte brillante très-remarquable, déjà si- gnalée; il n'est pas continu comme on l'a avancé, et j'y ai trouvé des in- dices des raies obscures du spectre solaire (D notamment). » J'enverrai une relation plus détaillée à l'Académie. » Je crois tranchée la question de savoir si la Couroiuie est due à l'atmo- sphère terrestre, et nous avons devant nous la perspective de l'étude des régions extra-solaires, qui sera bien intéressante et féconde. » CHIMIE. — Action 'de la chaleur m(?- les ox/chlorures de silicium. Note (le M.^î. L. Troost et P. Hautf.fecille, présentée par M. TL Sainte- Deville. « Dans nue Note présentée à l'Académie le 28 août dernier, nous avons établi que sous l'influence de la chaleur l'oxygène peut déplacer une parti(> du chlore du bichlorure de siliciinn et donner naissance à une nombreuse série tl'oxy chlorures dont nous avons indiqué la composition et les princi- i)ales propriétés physiques. Nous commençons aujourd'hui la publication de leurs propriétés chimiques. » Toutes les fois qu'on distille à feu nu les oxychlorures de silicium, on constate que vers la fin de l'opération il se produit des fumées épaisses indiquant un commencement d'altération sous rinfluencc de la chaleur. Ces fumées apparaissent déjà, bien qu'en frès-faib!e quantité, à une tempé- rature peu supérieure à 440 degrés. Elles deviennent très-abondantes au rouge sombre. )) Pour étudier à cette température l'action de la chaleur sur les oxychlo- r.H'es, nous faisons passer leur vapeur dans un tube de verre rempli de fragments de porcelaine et chauffé à l'aide d'une grille à gaz. L'expérience donne des résultats analogues que! que soit l'oxychlorure employé. Nous i5.. ( 113 ) iniliqiierons seulement ici ce qui se passe avec loxyclilonire (i) Si'O-Cl*, qui est celui que l'on recueille en plus grande quantité ilans les expériences décrites dans notre Mémoire. » Les vapeurs qui ont traversé le tube de verre chauffé se condensent à l'extrémité de l'appareil dans un mélange réfrigérant et fournissent nu liquide dont le poids est identique à celui de l'nxychlorure einpiové; il ne s'est dégagé ni oxygène ni chlore, et cependant le liquide obtenu diffère notablement du liquide primitif. Eu effet, ce dernier bouillait de i36 à 1^9 degrés, tandis que le liquide nouveau entre en ébullition à 69 degrés. Le premier produit que l'on recueille est du bichlorure de silicium régénéré dans l'action de la chaleur sur roxychlorure. On obtient ensuite une certaine quantité du composé primitif qui a échappé à l'action de la chaleur. Enfin, le tiers environ du liquide ne distille qu'au-dessus de 1 5o de- grès, il est formé des oxychlorures Si'O'CP, Si«0*CI% Si'*0^''CP% etc., dont nous avons fait connaître la composilion et les formules. L'oxychlo- rure s'est donc décomposé sous l'influence de la chaleur en donnant des oxychlorures |)lus oxygénés et plus condensés, en même temps qu'il régé- nérait (lu bichlorure de silicium. Les nombres suivants représentent la moyenne d'une série d'opérations effectuées au rouge sombre: , , , , Sr- Bichlonirc rcgencrt' .... 16,200 Oxychlorure non transfonné 8,000 Si'O^Cl' 4,400 Si'O'CI» 7,000 Si'«0'»Cl" 0,800 Si<"0'^"CP" 1,000 Pcite dans les distillations fraclionmVs i , 100 Oxychlorure employé 38,5qo » Les proportions de ces diverses matières dans le produit brtit de l'opération changent suivant la température et la rapidité avec laquelle les vapein-s traversent l'espace chauffé; ainsi dans une expérience où l'action de la chaleur a été plus prolongée, nous avons pu hansformer presque tout l'oxychlorure Si'O-Cl" primitif et la plus grande partie de l'oxychlorure Si'O^Cr'. » Ces réactions s'accomplissent à une températine à laquelle l'oxygène ne déplace pas sensiblement le chlore du bichlorure de silicium. Elles nous (1) Obtenu par INHl. Friedel et Ladenbnrg {Cnmjjfrx rciidiis, t. LW'I, p. 53q). ( 11^) iiioiifivnt que si, en luisant pîtssor de l'oxygène avec (lu liichloriire de sili- cium dans un tube de porceitiiiie chaufté à 1200 degi es environ, nous avons obtenu toute la série des oxycidorures, cela tient à ce que, indépen- damment de l'action directe de l'oxygène déplaçant une partie du chlore du bichlornre, il y a des réaclions secondaires résultant de la décomposi- tion (les oxychloruressous l'influence de la chaleur dans les diverses parties du tube chauffé. » En cherchant à comparer les résultats de nos expériences aux faits déjà connus et constatés dans la science, nous n'avons rien trouvé de plus analogue à ces transformations de nos oxychlorines avec condensation pro- gressive, que la série des phénomènes remarquables dans lesquels M. Ber- thelot, partant de l'acétylène, arrive par la simple action de la chaleur à produire des hydrogènes carbonés des condensations les plus variées. » PHYSIOLOGIE BOTANIQUE. — Note sur les prétendues transformations des bactéries et des Mucédinées en levures alcooliques ; pur M. J.-C. de Sevnes. (Exirait d'une Lettre à M. Pasteur.) « Depuis six ans je cultive des bactéries des levi^n-es, des Mucor^ des Pe- nicilliwn et autres Mucédinées, sans jamais avoir surpris les transformations atuioncées par M. H:dher (d'Iéna) et admises en partie par M.Trécul. En pré- sence des affirmations du savant français, dont tout le monde coiuiaît la liante valeur, mon premier mouvement m'eljt porté à croire que j'avais mal expérimenté et mal étudié, mais je n'ai pu oublier qu'un observateur de premier ordre, qui ne saurait être suspect en matière de fixité générique ou spécifique, M. de Bary, n'avait pas été plus heureux que moi en contrô- lant les expériences de ses confrères allemands sur la levure. » Lorsqu'on fait germer et végéter des Pénicillium dans l'eau, il se pro- duit, au bout de quelques temps, des changements notables dans l'aspect ûw plasma. Ces changements s'observent dans les mycélium submergés et dans les cellules du parenchyme des champignons supérieurs, à un moment qui correspond à la mort du végétal. Le plasma se divise en granulations très- distinctes, à peu près d'égale dimension, et souvent placées à égale distance dans le sens du plus grand axe de la cellule. Ces granulations, semblables aux gouttelettes huileuses du plasma dans sou état habituel, ne sont pas surajoutées à ces dernières et n'en sont qu'un mode d'agrégation différent. Quant au passage de ces granula lions à l'état de bactérie, je ne l'ai jamais constaté, pas plus que le passage du mycélium à l'état de leptothrix. ( > '4 ) » r,ps nniiil)rensps causes de confusion qui peuvent se présenter, lors- qu'on vent se rendre compte de la filiation annoncée entre les bactéries, les levures et les Peniriliiiim en partant des bactéries, m'ont conduit à essayer de suivre l'ordre inverse. Pour cela, j'ai placé les pellicules bien connues que forme le Penirillium glaurum et qui lui ont valu le nom de rriislareiim, dans des vases à fond plat; elles étaient retenues au fond par des fragments de verre, je les ai recouvertes de solutions sacrées ou de moult de l)ièi'e bouilli. J'avais soin de prendre des échantillonsde Pen/ri//ni iS^>4- ''iici''^ e 7 juin : liqueur très-aciiîe, dégagement de gaz. Introduit dans im appareil à fermentation. » Le dégagement gazeux devient de plus en plus abondant, comme une fermentation par levure de bière. » Le aS juin, il se dégage encore br-aucoup de gaz; acide carbonique jHH'. Le 17 août, le dégagemen!: a diminué. Le 9.3, on trouve : Alcool rectifié sur car'oonato .le soiule, 356 centimètres cubes k 3G de- grés centésimaux, f:= i5". Acétate de soude cristallisé, ç)^'',5. Pas trace d'acide butyrique, ni lactique. » Le ferment est formé de tri's-petites cellules ovales allongées et de gra- nulations mobiles. Humide etégoutté, d pèse 12^', 5, et sec 3^', 02. » V. Le 29 août 1S6A. Sucre, 200 grammes; nitrate de potasse, 4o gram- mes; eau, 3ooo centimètres cubes. Exposé au contact de l'air, dans lui vase à large surface et couvert, jusqu'au 10 février i865. Introduit alors dans un appareil à fermentation avec 3 grammes de phosphate de chaux pur et récent. En ce moment, il n'y a dans le mélange qu'un amas de my- célium mucoreux et de granulations molécidaires. I! se dégagea beaucoup d'acide carbonique dans la suiîe. Mis fin le r8 septembre i8G.^. Alcool rectidé sur carbonate de soude, 100 centimètres ciilic^ ;'i 3", 5 (de grés centésimaux), «= i5". Acétate de soude cristallisé, r ?.«■', 6. Un peu d'acide butyrique. Lactale de chaux cristallisé, ô^^jS. Matière visqueuse précipitée par l'alcool dans le résidu de la distilla- lion, 4o grammes. » Une partie du nitrate a été réduite, il y a de l'ammoniaque. » Les ferments se composent d'un mycélium très-grèle, de très-petites bactéries mobiles et d'une fotde de granulations moléculaires. Ferments égouttés, 6 grammes. » Cette opération est retnarquable surtout par la formation de la matière visqueuse. Cette substance, je l'ai obtenue dans d'autres opérations variées. Sa formation est importan'.e, si on la rapjiroche de l'opér.ition dans laquelle M. Peli"Ot l'a vue se prod lisant sous l'influence d'un ferment spécial qu'il a décrit. C. R., 1873, r-^Spn!, .!(;(. (T. LX XIV, i^!" ».) l6 ( .,8 ) » Vf. t.e :^(j juillet 18GG. Expose à l'air, dans une grande fiole couverte d'iiii papier, pour l'y laisser moisir, une solution de 33o grammes dé sucre de canne dans 3ooo centimètres cubes d'eau de fontaine. » Le 29 août i868j on trouve le siicre interverti, la liqueur acide. Les ferments sont composés de microzymas en fouie, simples et accouplés deux à deux, trois à trois, ei de quelques rares très-petites cellules à contenu gra- nuleux. Il ne se dégageait pas de gaz, du moins d'iihe iii^nièrè visible. J'ajoute au mélange : » Phosphate de magnésie, o^', 7 ; sidfale de potasse, o^', /j, alun de po- tasse, o'^', 3, et j'adapte un tube pour recueillir les gaz. » Dés le 3i août, on constate une fermentation vive, le liquide mousse, et par l'agitation il se dégage des masses d'acide cârbbnlqiiè. » Le 2 septembre et les jours suivants, le gaz est parfaitement absorbable par la potasse. Le 3o mars î86g, dans un cinquième de la masse rriis à part Je 26 janvier, il n'y a plus Une trace de glucose; ori y ilolive : Alcool passé sur carbonate de soiule, 100 centimùlrcs cubes à 3,5 de- grés centésimaux, ï=i5". AciiJe acétique, o^, oB. Glycérine; oi"',62. De la matière visqueuse et un léger résidu acide. )) tiës ferments sont de belles cellules, en appat-ence différentes de la le- vûre de bière, des filaments de mycéliuiu et des granulations moléculaires. Pas de bactéries. » Vr. Le 3 avril 1869. Introduit les fernieiits piecédènts diilis une so- lution de 70 grammes de sucre faite avec du bouillon de levtire : bientôt il se dégage de l'acide carbonique, mais lentement. » Le 20 août, il y a encore un peu de sucre; je distille pourtant, et je trouve : Alcool passé sur carbonate de soude, 180 ceniiiuètres cubes à i5 de- grés cchtésiniaiix, / = t5". Âcîde acéticjtie, bs', Hi. » Les ferments sont comme au 3o mars. Pas une bactérie. Le bouilloii de levure et le séjour des ferments à l'air n'ont donc fiëh amené ne spécial. » J'ai publié, aux Comptes rendus du 4 juiUft 1870, des faits relatifs à la fcrmeutation carhoinijue cl alcooliciiic de. iacélale de soude cl de I oxaliilc d inii- iiiunicujue; dans ces expériences, des iénueuls organisés s'étaient développés. » Des ferments organisés peuvent donc se développer dans des iilillëux ( i'!) ) a|]splHpiei]t f]p|)oiiryus de njatières ^jbuuiiuoïdes, et les moisiStSures, nées des inicrozymqs fie ratmosphèf:e, fonctionnant d abord comipe app.'jfeijs de synthèse, comparables aux autres yégéfanx, forment la matière organique de leurs tissus à l'aide des matériaux ambiants dont ils peuvent disposer, et consomment ensuite la matière femunitescible qu'on leur offre, s'ils en sont capables. L'expérience de M. Pasleur, que M. Liebig nie, est donc essentiellement vraie. La leviirç ensemencée par M. Pasteur peut se multi- plier, et, si (les bactéries peuvent se développer dans ses mélanges, la Note que j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie le 23 octobre 1871 [Jnnales de Chimie et de Physique^ If ■^éne, t. XXIII, p. 443) explique leur apparition. J'ajoute que M. Pasteur ne savait pas alors que les résidus de levure con- tinssent de l'acide snlhirique; ce fait a été établi par moi dans une Note de la fin de l'année dernière. » TilERMOCHiMTE. — Sur t'étcit des corps dans les dissolutions : sels île peroxyde defer(ûu); par M. Berthelot. « 1. L'état partiel de décomposition qui caractérise les sels ferriques dissous dans l'eau peut être établi par diverses autres expériences. » 2. Jclion d un acide sur le sel feri ique correspondant. kiO^fe (1*1"" = 2'") + AzO'=H(i''i''"^ = 2''') dégage. . . -f-o,45 AzO'/c' » + Aq (2"' ) dégage — 0,10 (au 1"'' aïoiiiLiU) AzO^H >> +Aq(2''') dégage — 0,02 » L'acide azotique et l'azotate ferrique dégagent donc de la chaleur par une réaction propre, indépendante de celle de l'eau, qui dissout les diux corps séparément; et cette réaction répond à un accroissement de combi- naison, malgré l'influence inverse exercée par la dilution. » De inème l'acide su|furique et le sulfate ferrique ; S07'e(i"i'''^ = 2'") -1- SO«H (i-^i""- = 2'") dégage. . . +0 ,46 SO'/e » + Aq (2'"^) dégage +o,o3 (au i'^' inoiiiuiii) SO'H » + Aq( 2'") dégage +0,18. » Le dégagement de chaleur produit par l'acide sulfurique et le sulfate ferrique est d'autant plus remarquable que le même acide absorbe de la chaleur en réagissant sur les sulfates alcalins dissous, de façon à former les bisulfates, observation que je discuterai prochainement. )) Avec l'acide acétii|ue et l'acétate ferrique, le résultat semble nul, soit parce qu'il est compensé par l'eflet inverse de la dilution, soit parce que 16.. SO'/c-hOW/eO' -o»9' I » +5 — o,77 5 ' -+- 1 -.,75 Az O'/e + C W/e 0' : — i , o8 I » -f- 5 » — 1 , 36 5 » -+- I "> 2,0O ( '20 ) les tiaiisfonuatioiis de l'acétate ferrique exigent un temps beaucoup plus long que celles de l'azotate et du sulfate, ainsi que je l'ai établi. )) 3. Action rccipiocjuc de deux sclsfeiriqiies. — Le mélange de doux sels fei riqiies dissous donne lieu à une absorption de chaleur, et cette absorp- tion surjja.'^^se de beaucoup les effets thermiques immédiats qui résultent de l'action de la même quantité d'eau sur les deux sels pris isolément, effets ipii ne dépassent guère la limite d'erreur des expériences. SO*fe -h AzOy't: [i] : — o,32 SO'/e -r 5AzO«/c: —o,'in ôSO'/r -\- A 7. 0'fe : — o , 5o » Le mélange de deux sels feniques dissons donne donc lieu à un accroissement de décomposition, lequel est le plus grand possible, quand le sel le moins stable, l'acétate, par exemple, est en présence du plus grand volume de la solution inverse. )> Ce résultat singulier s'explique, je crois, par l'action propre de l'eau qui dissout chacun des stls ferriques sur l'autre sel et spécialement sur l'acétate. En effet, l'acétate ferrique (l'^i'"^ =2'"), étendu avec son volume d'eau, absorbe immédiatement — 0,10 et en quelques semaines — 1*^,55 eu éprouvant une décomposition progressive : ce dernier chiffre surpasse comme valeur absolue —0,91 et — 1,08. Ce même sel, étendu avec 5 volumes d'eau, absorbe en quelques miruites — 1,00, et en trois se- maines, — 3,96; ce dernier chiffre surpasse — 1,^5 et — 2,00. » L'azotate ferrique; lui-même, étendu avec 5 volumes d'eau, absorbe, avec le temps, — Oj-jo environ, chiffre bien voisin de — o,5o. » Le mélange de deux sels ferriques doit d'ailleurs diminuer un peu l'action décomposante de l'eau sur chacun d'eux, parce que chacune des liqueurs renferme en réalité une certaine proportion d'acide libre, qui tend à restreindre la décomposition de l'autre sel : les chiffies ci-dessus sont conformes à cette déduction. » 4. Cependant l'explication précédente suppose que l'action décom- posante de l'eau se produit immédiatement, en totalité ou à peu près, sur le mélange des deux sels; tandis qu'elle a lieu très-lentement sur les sels isolés, surloiit sir l'acétate, d'après mes expériences. J'ai cru nécessaire 79 ' =^ '9 .73 8 ,87 + I ,08 ^^ '7 17 ,82 ,84 ( »2I ) AzO'yé immédiatement (calculé) 10,01 AzO'yê ajirès un mois (trouvé) C'IpyeO* immédiatement (calculé) 10,01 C'H'yêO' après un mois (trouvé) CH^eO' immédiatement (calculé) 7,87 ■C''Hyeo* après un mois (trouvé) » Ces chiffres, dont la concordance surpasse ce que j'avais osr espérer, prouvent que l'action de l'eau est immédiate sur les sels mélangés, résultat remarquable, et qui me paraît dû, d'une part, au caractère presque immé- diat de l'action de l'eau sur le sulfate et sur l'azotate, opposé à l'action bien plus lente de l'eau sur l'acétatej et, d'autre part, à l'action propre exeicée par l'acide libre contenu dans chacune des solutions séparées sur le sel l'enfermé dans l'autre dissolution. L'acide sulfurique libre contenu dans la solution du sulfate de fer, par exemple, agit aussitôt sur l'acétate de fer, tl se sature à ses dépens dans un temps beaucoup plus court que celui néces- saire pour la décomposition propre de l'acétate isolé. » 5. Action d'un sel ferrique sur un sel alcalin de même acide. I" SO'/f -i-SO'Na SO'/e -t-SO'K... 5S07tf + SO'K.. SO'/c -4-5SO'K.. 3SO'/6--t-SO'Am.. — 0,52 SO^Na -0,45 sons. -0,78 -0,72 — 0,20 SO'An Aq — 0,07 Aq — 0,07 Aq + 0,02 » Nous observons encore ici un accroissement de décomposition, dii sans doute à l'action propre de l'eau, qui dissout le sel alcalin. Cette action est immédiate, car : Alun de fer et d'ammoniaque -f- NaO immédiat H- 9,87 j 1. ■> après trois mois + g,84 2" Azotate ferrique et azotate de soude : effet immédiat négligeable. 3" eH^eO» -+- C'H'NaO'. . — o,5o | C*H'NaO' + Aq +0,02 » La liqueur dépose, au bout de quelqf.e temps, de l'oxyde de fer, rougeâtre et contracté, preuve irrécusable de la décomposition accomplie. Cependant cette décomposition n'atteint pas son terme immédiatement, car la liqueur récemment préparée dégage H- KO (calcule) + 8,87+0,50 = 9.37 ( ^ij^rence. . . +o,54 + KO, après un mois (trouvé) 9,91 ) Cette lenteur de la décomposition en présence de l'acétate de soude, qui ( 122 ) ii'iutroiluit aucun acide nouveau et doué d'uue action iniaiédiate sur lo sel ferrique, est conforme aux considérations précédentes. » 6. Aclion (les acides sur les sels ferriques formes par un autre acide. — Rappelons d'abord les chiffres suivants, tirés de nies exj)ériences person- nelles, et qui établissent N — N, > N' — N'j , c'est-à-dire la possibilité d'éludier les doubles décompositions des sels dissous : / SP'B + KQ dégage i5, 71 (yvps 27") { AzO«H î C'H'O' / SO'H -f-NaO I AzO^H » ( C'H'O* >. i3,83 ( .. 23. ) i3,33 ( .. i5 ) 15,87 ( " "-l > i3,7a ( » ?•?• ) 1 3 , 5o ( » 12) /SO'H -h ife-^O' dégage; +5,7o'l[» }5 } I ^rP''f " " ••■:•••;•••• +5,q6 ( ;- f5 I 1 C'H'd' » ' ...- -t-4'46 ( ■> 9) (SO'/. +AzO^H... +o,.9l j^^_ Calculé... -0,26 \ AzO'fe-hSO'R -h 0,08 ) » Il semble que l'acide azotique déplace ici l'acide sulfuriqne. 1 SO'/è + C'H'O' -1-0,00 1 ,^ ^, ^11 , „/ J •' ' ( K, — R=-t- I ,20. Calcule... 4-1,24 ( C'H=/cO'-f-SO'H.. . +1,29 i '^ » L'acide sulfurique déplace complètement l'acide acétique. l AzO'A-l-C'H'O'... — o,it I ^ ,. , ^ r I r _j_ , 'C^ J -' ' J K, — K= 4- I ,02. Calcule... 4- i ,5o I C'H='/eO'4-AzO«p.. -K i ,4i ) )) L'acide azotique déplace complétemeni, ou à peu près, l'acide acétique. » 7. Doubles décompositions salines. I SOy.-hAzO'Na... +o,i3 1^^j^^_ Calculé... -.,4. (*) j AzO-./e -h SO'JNa . . . — i ,94 ) » Ces chiffres indiquent une double décomposition presque totale, avec formation de suifiite de fer et d'azotate de soude. L'acide azotique, cpii déplace l'acide sufurique vis-à-vis de l'oxyde ferrique, d'après l'une des expériences ci-dessus, est aussi l'acide qui prend la base la phis fpfle : jSO'/. + C'H=NaO'.. +o,,Hl c^,^^,,_ _ _ j C'H^/c-O'4-SO'Na.. -0,48 (''^ (*) Ce faible écart entre le calcul et l'expérience tient en partie au.x erreurs d'expériences et ep partie à la Jifférejjpe dej teniyéralures. { ^23 ) » Double decbinposilion presque totale, avec formation d acet;ilr rer- riqué et cle siilrate de sodde, si l'on tient compte de la cliaieur aljsdr-beé dans la dilution clë l'atétate de fer, et si l'on adiiièt que ceUe chaleur est absorbée imuiédiateoieht eh présence du sulfate de soiide dans la même proportion qu'avec l'acétate de soudé et l'acétate ferriqiie (— 0,50). l ^ , ^ ^, ^ „ ' K, — K =-4- 0,85. Calcuir... ^1,11 » lJ8tibië fl^coinpBiïiHdn'; pfeS'Ljiie tdiàle'; fivëc foftHîifion d'fîcétàtè feN rîqUÈ' et rl'ajîoîiili; dé soudé, ëri ieiiant conipie ilë la i'eniarqiië précédénic. » Ëh résuiîie, l'atitlé fort prend là base forte de nî-éférénfce, précisément cbiîinié ;itëc les sels Hmuioniacaiix, les sfels dé zinc, dé cui'fi'é, de plomb, etc. La forëé i-èlativë des acide» est ici défiiiie par leurs déplactiliiëiits t-élîipro- tjlié^, attestes pài- lés vai-iatibi^s |jbsiitivés oii négatives dii thsliiiomêtre. » * ■ ' , ■ ' ' ' CHIMIE. — Recherches chimiques sur un alun complexe, obtenu de l'eau ihenno- minérale (le la solfatare de PouzzolesiparM. S. deLcca. « Il résulte de mes précédentes recHei-thés, cbmhiuiiitjtiées à l'Afcadéiilié le iï février ÎB70, tjtië ddns l'éàu {hermo-uiiriérale delà sblfatJii-e de t'Ouz- ztilés il ëxiàtë hbn-seiUeiiieHf: de l'acide sùlfui-ique libi-e, iuais adâsi plu- sieurs basés, lesquelles étant salifiées par l'acide sulfuriqhë pëiivetit doniièt- bi'igine à iiri aliiii cdliiplexë, par là simplfe confcfthtiatîbn de ce litjllide et la cristàlli^atibiilëh të. » Dans les premiers mois de 1870, j'abandonnai à l'évaporatiun spon- tanée, dans lin lieu tranquille, l'eau de la solfatare; plnci^-e dans une capsule en porcelaine, après l'avoir concentrée au dixième de ison volume et soigneusement filtrée. Là capsule fut couverte avec dii papier non collé, pour éviter l'introduction dans l'eau de matières étrangères, ralentir l'éva- poration et obtenir ainsi des cristaux nets et bien définis d'alun. Dans le mois de février 1871, c'est-à-dire après un an environ, on a trouvé au fond du liquide de la capsule des cristaux très-nets, don! la formé est celle de l'alun ordinaire, d'après M. Seacchi, professeur dé ruihérillbgie à l'Univer- sité de cette ■<'illé. « Les réactions chimiqiies qiie présentent ces cristaux sont les suivantes: ilS.dég.igerit liue grande quantité de vapetir d'eau sous l'influence d'une (*) Mcnie uole qu'à la paye précédente. ( 1^4 ) ch.ilpur modérre, famiis que, par une chalonr plus forte, ils éliminent des iDatiéressolidessublimableset cleracidesnlfiirciix; le résidu de la calcination a une couleur brunâtre ; dans la solution chlorhydrique de ce résidu, on con- state la présence du fer au minimum et au maximum, de la chaux, de la magnésie, de l'alumine, de la potasse, et de quelques traces de soude et de inanganèse : les cristaux primitifs, chauffés avec de la potasse caustique, dé- gap;pnt de l'ammoniaque en abondance, reconnaissable à son odeur carac- téristique, à son action sur le papier de tournesol rougi par un acide, et par la production de fumées blanches en présence de l'acide chlorhydrique. » Dans la solution aqueuse de ces cristaux, on constate la présence de ces mêmes matières salifiées par l'acide stdfurique. Les eaux mères au sein des- quelles ces cristauxd'alun se sont déposés contiennent les mêmes substances. Elles sont en effet excessivement acides, elles possèdent une saveur styp- tique et astringente, précipitent fortement avec le chlorure de baryum et l'ammoniaque, et donnent les réactions des composés de fer, d'ammoniaque, de chaux, de magnésie, de potasse, de soude et de manganèse. Il existe en outre dans ce liquide des traces de chlorures à peine sensibles, une petite quantité de matière organique azotée, et une forte proportion de silice, tenue en dissolution par l'acide sulfurique libre. » La liensité de ces cristauxd'alun, prise dans l'alcool, à la température de 17 degrés du thermomètre centigrade, a été trouvée de 1,774, celle de l'eau étant prise pour imité, dans les mêmes conditions de température. » La détermination quantitative de ces diverses substances contenues dans les cristaux d'alun sus-mentionnés donnent les nombres suivants : Acide sulfurique 36,74 Alumine 6,70 Amiiioniaque (Azlf'O) 10,82 Proloxvde de fer f>,qn Sesquioxyde de fei- 1,10 Chaux o.(v') Magnésie o , ;îo Potasse 0,17 Eau ^\Oi()^ Soude, manganèse et pei'te i »^7 100,00 » La quantité d'acide sulfurique est suffisante pour saturer les bases à l'état de protoxyde, ainsi que les sesquioxydes d'aluminium et de fer, con- stituant ainsi plusieurs sulfates qui produisent, par leur réunion, nu alun complexe. ( 125 ) CHIMIE. — Jclionde Viodiire plombiqiie sur quelques acétates métalliques. Note de M. D. Tojimasi. (Extrait.) « L'iodiire plombiqiie, en réagissant sur les acétates métalliques, donne lieu à diverses réactions, qui varient suivant la nature de l'acétate que l'on a employé. Ces acétates peuvent être divisés à cet égard en trois groupes : « i"'' groupe. Acétates qui se combinent à l'iodure plombique. Dans ce gi'oupe il n'y a qu'un seul acétate, c'est celui de potassium. » 2" qroujie. Acétates qui, en réagissant sur l'iodure plombique, donnent lieu à des phénomènes de double décomposition. Acétate de cuivre, acétate de mercure. » 3^ groupe. Acétates qui n'agissent vis-à-vis de l'iodure plombiqiie que comme de simples dissolvants. Acétates de sodium ^ d'ammonium, de lithium, de calcium, de baryum, de magnésium, de zinc, de manganèse, de fer, de chrome, de cobalt, d'aluminium, d'uranium. » CHIMIE. — Sur l'acide carbonique considéré comme comburant du carbone en présence de l'eau, etc. Note de M. Dubrunfàiit. « On admet généralement que l'acide carbonique des carbonates est ré- duit par l'hydrogène à une température élevée et que les seuls produits de cette réaction sont de l'oxyde de carbone et de l'eau. » En procédant à la vérification de ces faits dans les conditions de l'aiia- Ivse organique, c'est-à-dire dans un tube de verre dur chauffé au rouge et suivi des condenseurs usuels, qui permettent de doser séparément l'eau et l'acide carbonique, nous avons opéré d'abord avec un courant d'hydro- gène desséché, que nous avons fait passer sur du carbonate de chaux pur et sec. Nous n'avons nullement été surpris d'obtenir, dans ces conditions, une réduction au moins partielle de l'acide carbonique en carbone et en eau. Jja même réduction s'opère également bien en faisant circuler un mélange d'hydrogène et d'acide carbonique sur de la ponce chauffée au rouge. » L'examen du tube à combustion et des produits prouve : 1" qu'avec un carbonate, i'elfet initial est le déplacement de l'acide caibonique opéré par l'eau dissimulée dans l'hydrogène mis en œuvre; 2" que la réaction ré- ductrice n'a lieu que sur les produits à l'état de gaz et dans la seule région du tube chauffée au rouge; 3° que le second terme de la réaction est celui qui est admis et conforme à la formule CO" 4- H = CO + TIO; 4° enfin, G. R., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, N» 2.) I 7 ( '=6 ) que rh3drogène inlervenant en proportion suffisante donne CO -f- H = C + HO, c'est-à-dire la réduction radicale de l'acide carbonique en eau et en carbone. L'eau peut se doser par la pesée du tube à chlorure, et l'acide carbonique qui échappe à la réaction se retrouve dans le condenseur à potasse, avec une partie du carbone réduit, qui y est porté dans un état de division ex- trême, par le courant gazeux. Une aulrc partie ilu carbone se retrouve incrustée dans le verre du tube à couibustiou , qu'il colore en jaime. Quant à la chaux, elle reste blanche et pure de cliarbon, ce qui prouve que la réduction n'a pas lieu dans le carbonate. » On observe dans ces expériences que 0,75 de l'acide carbonique mis en conflit participent à divers degrés à la réduction et que o,25 se retrou- vent assez régulièrement dans le condenseur à potasse (i). Nous croyons devoir ajouter, pour ne rien omettre d'important, que le carbone qu'on ob- tient dans ces conditions et qu'on retrouve dans l'appareil à potasse y donne un précipité noir et globuleux, qui n'est que du carbone amorphe. » On admet encore et l'on répète partout sans conteste, depuis Lavoisier et Cruickshanks, qu'en faisant circuler un courant d'acide carbonique sur du charbon chauffé au rouge, on le transforme complètement en oxyde de carbone, et c'est en acceptant cet énoncé comme une vérité, que M. Le Play, aidé de M. Laurent, a conçu une ingénieuse et nouvelle théorie mé- tallurgique, qui a été admise sans difficulté par la science. L'expérience prouve, contradictoirement à l'une des hypothèses admises pour justifier cette théorie, que le carbone n'est pas plus brûlé par l'oxygène de l'acide carbonique pur et sec, qu'il ne l'est par l'oxygène pris dans le même état dans l'oxyde de cuivre, et quand on observe des effets différents, ainsi que cela est arrivé à tous les chimistes qui ont répété cette expérience depuis Lavoisier, c'est que l'eau intervient à un titre et sous une forme quelconque dans la réaction. » En effet, si l'on chauffe au rouge dans un tube de porcelaine émaillé un mélange de carbonate de chaux et de charbon pur et sec, on n'obtient aucune réaction, et si l'on fait intervenir la vapeur d'eau, la réaction est rapide et comiilèle, c'est-à-dire que tout l'acide du carbonate est trans- formé en oxyde de carbone et en eau. Les mêmes effets s'observent quand (i) Cela dépend sans doute des conditions expérimentales, c'est-à-dire de l'intensité du courant gazeux, qui, en balayant lu tube, entraîne de l'acide carbonique. ( 127 ) on fait circuler un courant d'acide carbonique pur et desséché sur du car- bone chauffé au rouge; seulement, dans ce cas, l'eau de l'acide carbonique échappée aux dessiccanfs donne une légère réaction, qui contraste avec celle qu'on obtient quand on fait intervenir expressément la vapeur d'eau. » Le rôle de l'eau, dans ces conditions, considérée comme intermédiaire de réaction, s'explique tout simplement par les faits connus, c'est-à-dire qu'elle est, comme dans la combustion effective du carbone dans l'oxygène, transformée préalablement en oxyde de carbone et en hydrogène. Ce der- nier gaz réagit à son tour, comme on le sait, sur l'acide carbonique, poiu" le réduire en oxyde de carbone et en eau. )) Ainsi, dans les réactions métallurgiques étudiées par MM. Le Plav et Laurent, il paraît certain que l'oxyde de carbone est l'intermédiaire indis- pensable de réaction entre le carbone et le minerai. Mais il n'est pas le seul, et il ne peut l'être qti'à la condition défaire intervenir la vapeur d'eau, dont la fonction est toute démontrée par son mode d'agir connu sur le charbon chauffé au rouge. » Par conséquent, nos expériences et nos observations ne contredisent nullement la théorie de MM. Le Play et Laurent; elles la développent au contraire et la complètent, en éclairant d'un jour nouveau les réactions com- plexes qui se produisent dans les appareils réducteurs des minerais, et en offrant les moyens de les mieux diriger; elles auront, en outre, une utilité non moins grande pour éclairer beaucoup d'opérations industrielles, et notamment celles qui utilisent la combustion comme moyen de chauffage et u eclau-age. 1) Devons-nous faire remarquer que nos observations sur le rôle de l'eau dans les réactions chimiques donnent une explication satisfaisante et inat- tendue des célèbres expériences de J. Hall sur la fusion du carbonate cal- caire sans décomposition chimique. Ce n'est pas comme le supposait ce savant, en chauffant le cnrhonate calcaire sous pression, conformément à la tliéorie géologique de Hutlon, qu'il a obtenu une fusion sans décomposi- tion ; ce n'est pas davantage à l'aide de la théorie du milieu limité, propo- sée par un illustre savant, que l'on peut expliquer la réussite des expé- riences de Hall. Qui ne voit, en effet, après avoir^idniis comme vraies nos expériences et nos observations, que la seule et unique cause de cette réus- site se trouve dans la séquestration du carbonate, effectuée de manière à le soustraire radicalement à l'action décomposante de l'eau? Cette explication, pouvait, en quelque sorte, se déduire logiquement des anciennes expé- 17.. ( 128 ) riences de Prieslley sur la décomposition du carbonate calcaire par la va- peur d'eau à inie tenipéiatuie iuférieiuT an roiigr. }> C'est, en effet, en utilisant cette observation savamment étudiée et dé- veloppée par M. Jacquelain, que nous avons pu reconnaître la présence de l'eau dans les gaz réputés secs et déterminer la proportion de cette eau telle que nous l'avons fait connaître. Nous avons admis pour cette détermination une hypothèse, qui est jnstifiée par l'expérience, savoir : que les gaz dé- placent, dans le carbonate de chaux chauffé au-dessous du rouge, une quantité d'acide carboniqne proportionnelle à l'eau qu'ils retiennent sans concourir eux-mêmes à la réaction. » C'est ainsi que nous avons pu reconnaître que les gaz permanents, après dessiccation, ne retiennent pas moins de 5 granmies d'eau par mètre cube, et si l'on admet, d'après les expériences précises de M. Regnault, conformes aux observations de Dalton, que la vapeur d'eau prise dans les gaz avec une tension commensurable est radicalement enlevée par les dessiccants, on reconnaîtra qne l'eau qni, dans les gaz, résiste aux dessic- cants, s'y trouve dans un état tout différent, quoique la science soit im- puissante à le définir. » C'est à des considérations de ce genre qu'est due sans doute l'errenr généralement accréditée sur la puissance des agents chimiques utilisés comme dessiccants. » M. LE Secrétaire perpétuel, après avoir donné lecture de cette nou- velle Conununication, soumet les observations suivantes à l'Académie : « Malgré quelques retranchements, la première Note de M. Dubrtui- faut ayant suscité des remarques de la part des Mendjres les plus autorisés de l'Académie, il paraît nécessaire, en acceptant la seconde, de la faire suivre de quelques explications, qui réservent les droits de la science. » D'après M. Dnbrnnfaut, il existerait r//(f/ (/ranimes d'eau par mèlre cube de gaz desséché par les mojens énergiques mis en usage dans les recherches les phis récentes; cette eau, qni aurait échappé aux observateurs, s'y tronverait dans un état nouveau, que la science sérail itnpuissanlc à définir : elle ne pos- séderait pas de tension appréciable. » Il appartient à M. Dnbrnnfaut de démontrer ces propositions. » Cependant, comme il a fait intervenir dans .sa discussion des expé- riences sur la condjustion du diamant, auxcpiclles mon nom est attaché, et que beaucoup de mes travaux concernant l'air et les gaz reposent sur ( '29 ) lii supposition que les gaz que j'ai préparés, employés ou pesés, étaient secs, il m'est permis de faire remarquer que je conserve ma confiance dans les méthodeset les appareils dont j'ai fait usage, et dont les physiciens et les chimistes ont généralement adopté l'emploi. » 11 est vrai que le cldorure de calcium, dont on se servait autrefois comme moyen de dessécher les gaz, y laissait quelques traces de vapeur aqueuse; mais celle-ci demeurait douée de toutes les propriétés connues de l'eau. » La potasse fondue, l'acide sulfurique bouilli, l'acide phosphorique anhydre, constituent des substances desséchantes qui donnent des gaz secs, c'est-à-dire de l'hydrogène dans lequel le potassium se conserve, de l'azote dans lequel il peut être fondu sans altération, et des gaz quelconques qui peuvent se mêler à l'acide fluoborique sans produire de nuage. » J'ai fait souvent passer à travers des vases desséchants, renfermant tantôt l'une, tantôt l'autre des substances désignées plus haut, bien des centaines de litres de gaz, sans que les témoins qui précédaient ou qui sui- vaient les appareils dans lesquels se passait la réaction, objet de mes expé- riences, eussent varié en poids, non pas d'un, de deux, de cinq grammes, mais iVun seul milligramme. M. Dubrunfaut répondra sans doute que ces expériences ne prouvent rien, puisque l'eau qu'd suppose exister dans les gaz secs s'y trouve à un état indéfinissable et résiste à l'absorption par les corps les plus avides d'eau ordinaire. » Mais comment admettre, avec M. Dubrunfaut, que cette eau extra- ordinaire, après avoir résisté une première fois à l'absorption par l'acide sulfurique concentré, après avoir déterminé ensuite, par son intervention, la combustion du charbon, ait repris si exactement son état primitif, qu'elle demeure tout entière insensible à l'action de l'acide sulfurique, comme auparavant? » Les expériences par lesquelles ont été déterminés les équivalents du carbone et de l'hydrogène, les analyses de l'air, les densités des gaz et la mesure précise des modifications que leur volume éprouve par les change- ments de température ou de pression, les lois qui président à la dissociation des corps, en un mot l'ensemble des travaux qui, depuis quarante ans, ont renouvelé les bases de la science, tout serait remis en question par M. Dubrunfaut. » Or, pour être autorisé à contester des données fournies par l'expérience et acceptées par la conhance générale, non sans vérification ni sans con- trôle, suffit-il d'une pure hypothèse, conduisant à admettre l'existence d'une eau abstraite, métaphysique, formée des mêmes éléments que l'eau ( '^o ) concrète qui nous est connue, mais privée de tontes les qualités qui la caractérisent et de tous les pouvoirs de combinaison que l'expérience a constatés dans ce liquide ^ Je ne le pense pas, et je prie l'Académie de per- mettre que mon opinion soit consignée dans ses Comptes rendus. » PHYSIOLOGIE. — A^ote sur l'existence de l'amidon dans les testicules; /)rtr M. C. Dareste. « J'ai fait connaître, dans de précédentes Communications, l'existence d'une matière comparable à l'amidon dans l'œuf des oiseaux. » On observe, dans l'œuf des oiseaux, trois générations de granules amy- lacés. La première apparaît dans l'ovule encore contenu dans l'ovaire; la seconde se forme dans les globules du jaune; la troisième dans les cellules du feuillet muqueux, puis dans celles des appendices de la vésicule ombi- licale. » Je me suis demandé si la formation de la matière fécondante chez les animaux ne s'accompagnerait pas d'une semblable apparition de matière amylacée. L'expérience a pleinement confirmé mes prévisions. Mes éludes ont principalement porté sur les oiseaux. M Toutes les fois que j'ai étudié au microscope, et en me servant de la lu- mière polarisée, les cellules qui tapissent la paroi interne des canaux sémi- uifères, en dehors de l'époque de la reproduction, j'ai toujours constaté, dans l'intérieur des cellides, la présence d'une quantité considérable de gra- nules sphériques ou ovoïdes, qui présentent les phénomènes optiques si ca- ractéristiques de l'amidon. » On peut également constater, sur ces granules, le fait non moins carac- téristique de la coloration en bleu produite par l'iode. Toutefois, je dois ajouter que cette coloration est assez difficile à obtenir, très-probablement par suite de la présence des matières albumineuses ou grasses qui accompa- gnent la matière amylacée. Il faut un temps plus ou moins long, et des pré- cautions spéciales pour la faire apparaître. u Ces granules amylacés sont extrêmement petits. Les plus gros que j'ai rencontrés dans mes études mesuraient seulement o™",oo5. » L'existence de ces granules a été déjà signalée par R. Wagner, dans son travail sur la formation des spermatozoïdes; mais leur nature n'avait pas encore été déterminée. » Ces grains d'amidon disparaissent lorsque les spermatozoïries se pro- duisent dans les testicules. Ou ne les retrouve plus, ou du moins on n'en retrouve plus qu'un très-petit nombre, à l'époque de la reproduction. Il y ( '31 ) a donc une relation manifeste entre la disparition de la matière amylacée et la formation des spermatozoïdes. Mais, jusqu'à présent, je n'ai pu m'expli- quer cette relation. » J'ai également observé la présence de l'amidon animal dans les testi- cules d'animaux appartenant à d'autres classes. Je ferai connaître ultérieu- rement les résultats de mes études, sur un fait que j'ai lieu de considérer comme très-général. En attendant, je me contente de rappeler que l'amidon existe dans les grains de pollen, et dans les vésicules qui accompagnent les anthérozoïdes des plantes cryptogames, et dont on doit la découverte à M. Roze. » BOTANIQUE. — Sur rOrme épineux des Chinois (Heraiptelea Davidii Plancli.). Note de M. J.-E. Planchon, présentée par M. Decaisne (i). « Un genre de plus dans une famille très-naturelle n'intéresse que mé- diocrement la science générale, à moins que ce nouveau type ne révèle une structure très-originale, ou n'établisse une transition entre des genres déjà connus. Ce dernier genre d'intérêt recommande à l'attention un arbre de Chine, de la famille des Ulmacées, qui vient comblera divers égards l'in- tervalle, d'adleurs très-étroit, maintenu jusqu'à ce jour entre la sous-tribu des Ulmées et celle des Planérées. M Découvert dans la Mongolie orientale par M. l'abbé Armand David, cet arbre, d'après le savant missionnaire, est appelé par les Chinois d'un nom qu'il traduit par «Orme épineux » ; M. Hancc, de son côté, l'a décrit, d'après les échantillons de M. David, sous le nom de Planera Davidii. Or la détermination vulgaire des Chinois et la dénomination scientifique de M. Hance traduisent le caractère mixte de ce type, qui, vu de près, se tient presque à distance égale des Ulmus à fruits en samare entourés d'une aile circulaire, et des Zetkova [Planera de l'ancien monde) dont le fruit turgide est dépourvu d'ailes. Chez l'Orme épineux, le fruit présente sur un côté une loge en forme de virgule ou de cornue renversée, dont l'obliquité se re- trouve chez le fruit plus ventru des Zelkova; l'autre côté constitue une aile unilatérale répondant à la moitié de l'aile circulaire des Ulmus. Par là se justifie le nom d'Heniiptelea (demi-Orme) que je propose pour ce nouveau genre, auquel je conserve le nom spécifique de Davidii, consacré par M. Hance au voyageur émérite dont les admirables explorations viennent (i) Cette Note avait été présentée dans la séance du 2 janvier. ( i32) d'enrichir l'histoire naturelle de tant d'objets nouveaux et d'observations originales. » Par l'inflorescence axillaire et fasciculée de ses flexirs fertiles, distri- buées le long de la partie inférieure des rameaux, Y Hemiptelea se rapproche plus des Ulmiis que des Zelkovn; par ses rameaux florifères souvent géminés ou fascicules, par l'aspect et le mode de dentelure de ses feuilles, il tient, au contraire, de plus près aux Zelkova, genre dont on trouve les espèces dans l'aticien monde, depuis File de Crète jusqu'au Japon, et que repré- sente, dans l'Amérique du Nord, le Planera aqnatica. Le caractère mixte de V Hemiptelea se retrouve donc dans les organes végétatifs aussi bien que dans les organes reproducteurs, et ce nouveau genre établit la fusion en \n\ seul groupe des Ulmées et des Planérées, fusion qu'on aurait pu prévoir d'ailleurs par ce fait que le Zelkova (ou Planera crenata), vulgairement dit Orme du Caucase, se greffe sur nos Ormes européens. » Les épines de V Hemiptelea représentent évideiument un état aborlif de certains rameaux; tantôt grêles et cylindriques, d'autres fois fortes, robustes, légèrement renflées en fuseau, elles peuvent dépasser en longueur les ra- meaux à fleurs qui se groupent à leur aisselle ou sur leurs cùtés ; parfois on en voit, sur le même point, deux de dimension très-inégale; d'autres fois, elles manquent absolument, et l'arbre, selon l'observation de M. l'abbé David, se présente à l'étal inerme. En tout cas, le caractère de spinescence est tout à fiiit insolite dans la tribu des Ulmidées ou Ulmacées proprement dites. » Des détails purement descriptifs seraient ici hors de leur place; on les trouvera prochainement dans le volume du Prodinmus de De Candolle, ]iour lequel je rédige en ce moment la Revue monographique des Ulmacées. « GÉOLOGIE. — Observations à propos de deux Notes deM. Cayrol sur le terrain crétacé inférieur de la Clipe et des Cnrbières. Note de M. U. Mac.xax, présentée par M. Daubrée (l'i. « De deux Notes sur le terrain crétacé inférieur de la Clape et des Cor- bières, insérées dans les Comptes rendus (2), il ressort que M. Cayrol croit: 1" que les couches à Orbiloliues, Plicatula placunœa et OUren acpiila reposent directement si\r le terrain jurassique; 2" que les calcaires à Caprolines n'ap- paraissent qu'à un seul niveau (entre deux zones à Orbitolines) ; 3" que (i) Cette Note avait été présentée dans la séance du ?• janvier. (2) Comptes rendus, t. LXXIIT, p. 5i et 1 1 1 i. { i33 ) l'étage du gault (albien), qui est très-developpé dans les Corbières, ainsi que je l'ai prouvé, n'existe pas à la Clape. » Ces opinions étant opposées aux miennes (i), on me permettra de pré- senter ici quelques observations. M Je rappellerai, tout d'abord, que les coupes graphiques que j'ai pu- bliées sur le sujet et les détails dans lesquels je suis entré démontrent : » i" Que la base du terrain de craie, -dans les Corbières et dans les Pyrénées, est formée par le calcaire à Caprotines du néocomien propre- ment dit, qui reposent directement et en concordance sur les couches de l'oolithe. » 2° Que les Caprotines se retrouvent dans les calcaires de l'aptien à Orbitolines et Ostrea aquila, ainsi que dans les calcaires bréchoïdes de l'al- bien. » Pour prêter un appui à sa manière de voir, M. Cayrol invoque des failles que je n'aurais pas aperçues. On me permettra de dire que je suis familiarisé avec ces sortes d'accidents, et il paraîtra peut-être surpre- nant qu'ayant étudié d'une manière spéciale les grandes failles des Pyrénées et des Corbières, je n'aie jamais reconnu celles qui accidentent le terrain crétacé inférieur des mêmes régions. « J'ajouterai ensuite que ce ne sont pas seulement les coupes des Cor- bières, de l'Ariége et de la Haute-Garonue qui m'ont convaincu que le ter- rain de craie est composé ainsi que je l'ai dit. Cette conviction, je l'ai acquise en explorant pas à pas la chaîne des Pyrénées françaises. Les géologues se- ront d'ailleurs édifiés sous peu à ce propos : dans un Mémoire sur la partie inférieure du terrain de craie [néocomien, aptien, albien) des Pyrénées françaises et des Corbières, Mémoire qui a été communiqué de ma part à la Société géo- loiiicjue de France, par M. le D'' Garrigou, le 4 décembre dernier, je donne 55o kilomètres de coupes graphiques, relevées à travers des montagnes, qui feront voir les relations des étages en discussion. » Ces coupes montreront aussi, pour parler de la Clape dont s'est occupé plus spécialement M. Cayrol, que i'albien, contrairement à l'opinion de cet observateur, est représenté dans ce massif par des couches de grès qui con- tiennent le Belemnites minimus et des fragments d'une lumachelle caracté- (l) Comptes rendus, t. LXVI, p. 1209. — Bulletin de la Société géologique de France, ■3." série, t. XXV, tableau de la page 70g. — Comptes rendus, t. LXX, p. 694. — Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse, t, IV, p. 34- C.R., 1872, i"Sem«(re. (T. LXXIV, N" 2.1 ï8 ( 134 ) ristiquede l'élage en question, grès dans lesquels ont été recueillis, près de Salles, la Trigonia Filloni et non la Trigonia scabra, ainsi que certaines Am- monites voisines des A. Milletianus et splendens. » GÉOLOGIE COMPARÉE. — Sur les tjpes de transition parmi les météorites; par M. Stan. Meunier. • « Un des traits caractéristiques des roches terrestres consiste certaine- ment dans les transitions insensibles qui relient les divers types entre eux. Si, comme il résulte déjà pour moi de divers ordres d'épreuves, les météo- rites dérivent d'un même gisement originel, où elles occupaient les unes vis-à-vis des autres des positions analogues à celles que présentent les masses terrestres, on doit s'attendre à rencontrer parmi elles, comme chez ces dernières, de nombreux types de transition. C'est, en effet, ce qui a lieu, et je demande à l'Académie la permission de lui en citer quelques- uns parmi les plus nets. » Je laisse de côté, bien entendu, les nombreuses masses désignées sous les noms ambigus de litliosidéiites, de mésosidériles, de sidéiolitfies, etc., et qui peuvent être considérées comme des intermédiaires, d'aillem-s très- grossiers, entre les fers et les pierres. Il ne s'agit ici que de transitions ménagées entre des types bien nettement définis et au moyen de masses également bien caractérisées. » 1° Traiisitioti entre la lucéite et la montréjite. — On sait que ces deux roches, représentées chacune par un grand nombre de chutes, offrent la même composition et diffèrent profondément par la structure. La première est finement grenue, à la manière de certains trachytes à grains fins, comme la domite; l'autre est entièrement oolithique. Or la chute observée le 8 mai 1829, à Forsyth, en Géorgie, a fourni des échantillons qui pourraient presque également être placés dans l'un ou dans l'autre type : c'est de la lucéite contenant quelques globules inégalement répartis. L'échantillon catalogué au Muséum sous le numéro 2Q.2G9, et provenant de M, She- pard, est particidièrement net à cet égard. L'inégale répartition des glo- bules amène ce résultat, que les petits échantillons peuvent différer entre eux au point d'appartenir à des types distincts. Ainsi l'échantillon 2Q. iGi ne contenant point du tout de globules, est neltement formé de lucéite. » 2" Transition entre la mesnnnile et la ranellite. — Ces roches sont des brèches. Llles ont pour élément commun la limeryckite, qui leur sert de base. La première est formée, en outre, de fragments de lucéite et lu seconde ( i35) de fragments de montréjite. Ceci posé, la pierre trouvée à Assam, dans l'Inde, en 1846, et dont un échantillon existe au Muséum sous le signe 2Q. 290, renferme des fragments rigoureusement identiques à la roche de Forsyth, qui vient d'être citée. Cette roche étant, comme on vient de le voir, un intermédiaire entre la lucéite et la montréjite, la pierre d'Assam constitue, par cela même, une transition entre la mesminite et la canellite. » 3° Tmiisilioii eiitie hi montréjite et la limerjckile. — La communauté de ces deux roches est déjà prouvée, puisqu'on les trouve simultanément dans toutes les pierres du type de Canellas (canellite). Mais il n'en est pas moins intéressant de signaler les caractères ambigus entre ceux qui leur sont respectivement propres, que présente la météorite tombée le ro octobre 1807, à Ohaba, dans le Siebenbourg, et dont un fragment donné au Muséum par le Musée de Vienne, porte le signe 2 Q. 072. La montréjite et la lime- ryckile se ressemblent par la structure, qui chez toutes deux est oolithique; mais elles diffèrent par la dureté qui est beaucoup plus grande chez la der- nière, et surtout par la nuance qui est foncée et bleuâtre dans la linieryc- kite, et blanche dans la montréjite. » 4° Trausitioii entre la niunlréjite el lu slawoopolite. — Cette transition m'a déjà arrêté d'une manière indirecte dans un précédent travail, où j'ai montré que la butsurite et la belasite constituent deux termes de passage entre la montréjite et la sfawoopolile. Ces roches contiennent, comme la stawoopolite, des globules noirs, mais, comme la montréjite, le ciment qui leur sert de base est blanc. » 5" Transition entre iaumalite el la tadjérile. — Enfin, on a vu que les nombreuses pierres réunies dans le type de Chantonnay, et que caractéri- sent leurs masses noires, font le passage entre l'aïunalile et la ladjérite. » Résumé. — Ces faits suffisent, je pense, pour montrer que, parmi les météorites, comme chez les roches terrestres, il est très-difficile de définir nettement les types lithologiques, fondus, pour ainsi dire^ les uns dans les antres par des transitions insensibles. La conclusion qu'on en tire, d'une communauté de gisements des divers types ainsi relevés par des in- termédiaires, est d'ailleurs fortement étayée par les expériences qui permet- tent de passer artificiellement d'un type à un autre, en reproduisant, che- min faisant, certaines formes de i)assage qui viennent d'être citées. C'est ainsi qu'en chauffant soit de l'aumalite, soit de la montréjite, on produit, avant la tadjérite ou la stawoopolite, les types de transition désignés sous les noms de butsurite et de chantonnite, )> ( i36) 31. CoYTEi'x demande et obtient l'auturisalion de retirer le Mémoire qu'il a adressé au sujet d'une proposition de Legendre. La séance est levée à 6 heures un quart. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 8 janvier 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Direction cjénérnle des Douanes. Tableau tjénénil du commerce de la France avec ses colonies et les puissances élrunijères pendant l'année 1869. Paris, 1871 ; in-4°. Histoire de l'agriculture en Savoie depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; par M. P. ToCFiON. Chambéry, 1871; in-8°. (Présenté par M. le Baron Thenard.) Conservation (le la viande et autres substcniccs (dimentaires par le Jroid ou In dessiccation; par M. Ch. Tellier; i*^' fascicule. Paris, 1871; in-S", avec planches et cartes. Biographie d'Aimé Bonpland, compagnon de vojage et collaborateur d' Al. de Humboldt; par M. Ad. BruneL; 3* édition. Paris, 1871 ; in-S". Uebcr die ani Quarze vorkommcnden Gesetze regelmassiger Verwaclisung mit gekreuzlen Hauplaxcn; von D' G. Jeinzsch. Erfurt, 1870; br. in-S". ^»^>^o4f ) » Supposons, eu effet, que les 65 inilligrnmmes d'eau qui auraient été contenus dans les i3 litres de gaz absorbés aient été comptés comme acide carbonique, et qu'on réduise le poids de celui-ci d'une quantité égale, on aura obtenu seulement aS»"', 808 d'acide carbonique, constitués par 'jBi-,o635 de graphite et i88','7445 d'oxygène. L'équivalent du carbone remontera alors à 6,o3i, chijfre incompalible avec toutes les expériences effectuées en vue de déter- miner ce nombre, l'un des plus nécessaires à coiniaître exactement parmi les données fondamentales de la chimie de précision. » Dans l'expérience que je viens de décrire, on a fait usage, connue ma- tière absorbante et desséchante, de l'acide sidfurique concentré et récem- ment bouilli. On avait pour cela un motif : les expériences précédentes qu'on avait en vue de contrôler avaient été effectuées dans ces conditions. » J'ai fait voir depuis longtemps : » 1° Que le chlorure de calcium est un dessiccant insuffisant et imparfait; » 2° Que la potasse fondue et pétrie avec de la chaux vive constitue un dessiccant poreux d'une grande efficacité; » 3° Que l'acide sulfurique concentré imbibé dans la terre ponce iloinie des résultats toujours satisfaisants; » 4° Que l'acide phosphorique anhydre constitue le dessiccant le plus absolu que nous connaissions. » Toutes les fois que l'acide phosphorique anhydre peut être employé, il n'y a pas lieu d'hésiter à lui donner la préférence. Cependant, sa prépa- ration et son maniement sont difficiles, et le rendent bien moins commode que l'acide sulfurique. 1) Mais il ne faut jamais négliger de mettre la masse et la siu'face des dessiccants en rapport, soit avec le volume des gaz, soit avec la quantité d'eau qu'il s'agit de condenser, de telle sorte que les gaz rencontrent, à la sortie des appareils, des dessiccants absolument intacts et n'ayant rien absorbé qui ait pu affaiblir leur action. Il n'est pas moins nécessaire que la marche des gaz soit très-lente, et que leur contact avec les dessiccants très-divisés soit convenablement prolongé. )) Les gaz desséchés par ces procédés sont-ils absolument privés d'eau? Je me garderai de l'affirmer, si l'on entend parler de quantités inappré- ciables à nos sens et à nos instruments. Il n'y a rien d'absolu dans le ( l42) monde matériel, sans doute; mais, sans multiplier davantage les preuves que je pourrais réunir à Tappui de ma conclusion, je me crois autorisé à répéter que les expériences propres à faire connaître l'existence de l'eau dans les gaz réputés secs n'en accusent pas des quantités appréciables, soit à la balance, soit au moyen des réactions propres à l'eau consi- dérée en masse, soit au moyen de celles qui caractérisent ses éléments : hydrogène et oxygène. » M. Chevkeul, après la lecture du Mémoire de M. Dumas, demande la parole et s'exprime ainsi : « C'est avec une véritable satisfaction que je viens d'entendre le Mémoire de M. Dumas. Il lui appartenait, plus qu'à personne, de revenir sur un sujet qu'il avait traité autrefois si heureusement avec son élève M. Stas. En effet, l'histoire de la science n'oubliera jamais que ce travail fixa définitivement le poids de l'atome de carbone à ^5, celui de l'oxygène étant représenté par loo. » Or l'importance de cette détermination n'est-e!le pas incontestable, lorsque nous voyons le rôle du carbone dans la nature minérale, et surtout dans la nature organique? » Dans la première, le carbone oxygéné, l'acide carbonique existe à l'état salin dans tous les terrains; le sous-carbonate de chaux forme des montagnes et de vastes plateaux ; l'acide carbonique uni à l'eau est un puissant agent de la nature : il compte encore parmi les principes de l'at- mosphère. A l'état de diamant, le carbone représente la valeur la plus chère des produits naturels. » Dans la nature organique, le carbone se présente, comme élément des êtres organisés sous deux aspects différents : » 1° Sous r aspect des corps qui ont vécu et dont les débris forment des terrains entiers où, s'il n'est pas libre de toute combinaison, il prédomine dans des composés où il est uni à l'hydrogène et souvent à de faibles quan- tités d'oxygène et d'azote; » 2° Sous l'aspect des corps vivants, son importance devient immense, suprême, si cette expression est permise. » Effectivement, avnnt tout, c'est à la fixation du carbone dans l'intérieur de la plante que se trouve V^ j)rrmier fait connu d'un composé saturé d'oxy- gène, l'acide carbonique, qui, sous l'influence solaire et de certains corps avec lesquels il se trouve en contact, abandonne son oxygène, lequel, se dégageant dans l'atmosphère, remplace celui qui disparaît incessamment à ( i43 ) la surf;ice de la terre et des eaux, et présente ainsi aux animaux une atmo- sphère convenable et indispensable à leur existence. Le carbone de l'acide carbonique se fixe dans la plante, en s'unissant en même temps à cinq corps au plus pour constituer les principes immédiats des êtres vivants qui sont avec excès de combustible. Les animaux, du moins les animaux supé- rieurs, étant incapables d'organiser la matière brute, ne vivraient pas s'ils ne trouvaient immédiatement ou médiatement leurs aliments dans les plantes. Enfin, les principes immédiats des êtres vivants, les plus nom- breux, comme les plus variés dans leurs propriétés, renferment le car- bone dans des proportions plus ou moins fortes. » Si l'on considère les progrès de la cliimie organique, en tenant compte de l'influence exercée par l'analyse élémentaire des principes immédiats qui constituent les plantes et les animaux, on sentira les inconvénients des propositions rappelées par M. Dumas au commencement de son Mémoire, puisqu'elles portent la perturbation dans des parties des sciences physico- chimiques que des savants qui les cultivent avec le ])lus de succès regardent comme hors de toute contestation. Que ces propositions eussent été énon- cées par un inconnu, elles auraient passé inaperçues sans doute; mais émises à deux reprises par M. Dubrunfaut, dont un IMémoire extrêmement remar- quable sur la théorie du uialtage fut avec raison couronné par la Société centrale d'Agriculture en iSaS, elles constituaient un fait assez grave à mon sens pour qu'une autorité comme celle de notre Secrétaire perpétuel en fit un examen sérieux comme celui dont l'Académie vient d'entendre la lecture, et c'est au nom de la science que je l'en remercie. » Tout en reconnaissant le premier que la méthode, aussi bien que la logique la plus sévère, n'ont jamais fait faire une grande découverte, une découverte vraiment originale, je ne puis séparer cependant la méthode delà véritable science, surtout quand elle est expérimentale. » Quel est le fondement de toute science du domaine de la philosophie naturelle? c'est la DÉMO^'STRATION de ses propositions, qui seule donne le caractère positif propre à distinguer la science de l'hypothèse. » Quelle est la conséquence de la méthode? c'est la liberté des recherches. » Mais cette liberté n'est point absolue, elle impose à celui qui en profite le devoir de démontrer ce qu'il croit erroné, et ne lui permet pas de jeter des doutes, sans les appuyer d'aucune preuve sur ce qu'on admet générale- ment comme vrai. » Le doute sur un sujet du ressort de la science expérimentale ne doit être qu'un état passager dans l'esprit du savant qui l'a conçu; son devoir { i44) lui impose donc h tâche de recherclier s'il est fondé ou non; car le doute permancut en foutes choses est la nôgniiou du progrès. » Comment appliquer cette manière de voir à la recherche de la vérité dans les sciences du domaine de la jihilosophie expérimentale? » D'iuie manière fort simple : » Donner des faits précis, soit qu'ils résultent de la seule observation ou de l'observation et de l'expérience ; » Et si ces faits précis donnent lieu à une interprétation théorique, la méthode exige que l'interprétation soit démontrée vraie par des observations, et des expériences quand elles sont possibles. » Voilà, à mon sens, comment les savants donnent des résultais positifs à la science qu'ils cultivent. » Mais leurs publications doivent-elles être bornées à ces résultats positifs ? » Je ne le pense pas. » Il est de l'essence de l'esprit humain et de sa curiosité pour connaître ce qui est caché, qu'après une découverte faite, il s'élance au delà de la ligne où la certitude finit, animé du désir de voir des objets qui, jusque-là, lui avaient été cachés. Mais s'il fait part en public de ces nouvelles vues, il les donnera comme des probabilités, comme de simples conjectures et avec l'intention formelle de les distinguer explicitement de ce qu'il consi- dère comme démontré. » Avant de publier quoi que ce soit sur un sujet fondamental dont l'exactitude est reconnue du monde savant, tout homme sérieux, alliant le respect de sa personne à celui du public, doit avoir la certitude de l'erreur qu'il croit devoir relever, et, en outre, en apprécier rigoureusement l'im- portance, car rien ne nuit plus à l'esprit du savant, dans l'esprit du véri- table juge, que l'exagération de remarques qui, sans manquer de justesse, sont en définitive minutieuses, surtout quand on a égard au temps où les travaux objets de la critique furent exécutés; il y a plus, c'est qu'en tenant compte des temps et de l'étal des instruments de précision dont on pouvait disposer à une époque déjà ancienne, une réflexion approfondie peut même changer équitablemcnt la critique en éloge, surtout si un exa- men réfléchi conduit à reconnaître que, dans plus d'un travail contemporain réputé exact, l'exactitude, en réalité, est le résultat d'errciu's compensées. En définitive, on ne saurait trop se pénétrer de cette vérité, c'est que, dans les recherches élevées et originales, les instruments de i)récision ne sont ja- mais sn])ôrieiu-s à l'intelligence et à la rectitude de res[)rit du savant. ( i45) » En exposant l'ensemble de ces idées ;'i l'Académie, c'est lui donner la raison des sentiments sympathiques avec lesquels j'ai accueilli la Communi- cation de M. Dumas, dans l'intérêt de la véritable science ! » PHYSIQUE. — Sur la mesure des températures très-élevées et sur lu température du Soleil; par I^I. U. Saixte-Claire Deville. « Il est fort question, depuis quelque temps, de très-hautes températures à propos de la tempérnture du Soleil. On l'évalue à des nombres tellement élevés et si discordants, que je demande à l'Académie de soumettre aux astronomes quelques réflexions sur ce que nous savons de cette question et sur ce que nous ignorons. » La notion des températures nous est venue de la sensation du chaud et du froid. Après avoir observé que les corps se dilatent en général par la chaleur et se contractent par le froid, on a fait servir les liquides à constater par leur dilatation des différences de températures. Mais on s'est bientôt aperçu que, dans les mêmes circonstances physiques, les thermomètres construits avec des liquides différents ne marquaient pas la même tempé- rature, et l'on a adopté le thermomètre à air dont on a imaginé que la dilatation devait être uniforme, en faisant une pétition de principe qui n'a pas encore entièrement disparu des traités de physique. Une dilatation uniforme ne peut, en effet, se définir, ni en faisant intervenir la notion des températures qu'il s'agit d'exprimer par les dilatations elles-mêmes, ni en partant de quantités de chaleur qui sont représentées par une fonction continue (i) de la température, ni de la chaleur spécifique qui est la déri- vée de cette fonction. Il faut donc avoir recours à une fiction mathéma- tique qu'on soumettra à l'expérience. On admettra que, dans un gaz par- fait, le travail de la chaleur produit exclusivement de la force vive ou température, et un travail externe ou dilatation. Dans un gazparfait, le vo- lume augmente proportionnellement à l'accroissement de cette cause incon- nue qu'on appelle la chaleur: la dilatation est uniforme. L'air est à très-peu ( I ) 11 ne faut pas confondre une formule empirique avec cette fonclion continue. On ne peut pas plus diflérentier une formule empirique en faisant varier un de ses éléments que mener une tangente à une iigure polygonale. Mais on peut, sans grande erreur, multiplier par la différentielle de sa variable une formule empirique et l'intégrer entre les limites don- nées par les expériences qui ont servi à la calculer. On a ainsi des aires qui rejjrésentent un nlicnomène déterminé avec l'approximation de l'expérience, si on n'en dépasse pas les limites. C. R., 187 2, !«■■ Semestre. ( T. LXXl V, IS» 5.) 20 ( i46 ) près un gaz parfait : c'est ce qu'on exprime en disant que son coefficient de dilatation et sa chaleur spécifique sont à très-peu près constants et indé- pendants de la température, et c'est pourquoi on s'en sert en thermométrie. » En tout cas, cette matière thermométrique doit être soumise à une épreuve, et, si cette épreuve est satisfaisante quand on s'éloigne peu de zéro, on peut dire qu'elle manque totalement à des températures éle- vées. Je désire faire comprendre qu'en dehors des limites fort restreintes dans lesquelles l'expérience nous enferme, il nous est impossible de nous faire une idée raisonnable des températures exprimées en volumes d'air : et elles ne peuvent être exprimées autrement. » En effet, si l'air ne manque pas comme matière thermométrique des- tinée à ces épreuves, ce qui nous manque absolument, ce sont les enve- loppes dans lesquelles il faut confiner le gaz. M. Troostetmoi, nous avons prouvé que les métaux utilisables en pareil cas deviennent perméables aux gaz à des températures fort peu élevées par rapport à celles dont on parle à propos du Soleil. Les expériences que nous avons publiées sur la per- méabilité du platine et du fer, expériences que M. Graham a confirmées et étendues en les répétant sur le palladium, le cuivre et d'autres métaux, nous ont fait rejeter toute enveloppe métallique pour les pyromètres à air. La porcelaine seule convient, et encore faut-il qu'elle soit fabriquée avec des précautions particulières et qu'on apprenne, comme nous avons dû le faire, à en souder la matière au feu du chalumeau à gaz, comme on soude le verre à la lampe d'émailleur. Dans ces conditions, nous avons déterminé que l'air se dilatait jusqu'à accuser une température de i554 degrés. Mais sait-on si au delà l'air se dilate encore par la chaleur? )) Je ne connais aucune expérience précise sur ce point, et, comme la porcelaine se ramollit déjà dans les brasiers que nous avions grand'peine à alimenter, je peux dire que, dans l'état actuel de nos connaissances, nid ne peut donner la preuve que l'air se dilate au-dessus de i554 degrés. Je ne fais cette réflexion et sous cette forme que pour l'opposer aux personnes qui parlent de loooo, 27000 et même de millions de degrés; j'introduis enfin ce point de doute pour satisfaire aux lois de la logique expérimen- tale, sans penser le moins du monde que, M. Troost et moi, nous ayons atteint les limites de la dilatabilité des gaz par la chaleur, et par conséquent du thermomètre. » Eu tout cas, si l'on admet l'hypothèse de la dilatabilité indéfinie des gaz, il faut absolument en accueillir ime autre qui, comme elle, s'appuie sur la généralisation d'un fait aujourd'hui bien démontré: la décomposi- ( «47 ) tion progessive et continue, ou la dissociation des corps sous l'influence de la chaleur. Si, au lieu d'air, on prenait pour matière therniométrique la vapeur d'eau ou l'acide carbonique dont les coefficients de dilatation sont vers 2 ou 3oo de£;rés sensiblement égaux au coefficient de l'air, on aurait, par exemple, avec l'acide carbonique, un phénomène perturbateur exer- çant une grande influence sur l'exactitude des déterminations pyrométri- ques. En effet, l'acide carbonique se dissocie d'une manière très-sensible au rouge, et donnerait des températures trop élevées par rapport à l'air (i); car l'acide carbonique, l'eau se décomposent et augmentent de volume par ce fait. Mais qui peut assurer que l'hydrogène lui-même est un corps simple, et qu'à des températures représentées par des millions de degrés il ne serait pas séparé en deux éléments qui se contracteraient au moment où leur combinaison reproduirait l'hydrogène? » Avant qu'on coiuiùt les phénomènes de dissociation, on calculait les températures de combinaison des corps en divisant par le poids et la cha- leur spécifique du composé la chaleur de combinaison des éléments. On arrivait ainsi, par des calculs restés longtemps classiques, à des nombres considérables, 6800 degrés par exemple, pour la température de combus- tion de l'hydrogène. Quand M. Debray et moi, par des procédés pyro- métriques sûrs, mais détournés, nous avons fait voir que cette température n'était que de 2600 degrés environ au lieu de 6800 degrés, on aurait dû en conclure seulement que la chaleur spécifique de la vapeur d'eau aug- mente d'une manière absolument imprévue et dans des proportions extra- ordinaires avec la température. Heureusement je savais déjà la vraie cause du phénomène, et cette température, relativement si basse, prouvait seu- lement que l'eau était à moitié dissociée dans la flamme du chalumeau, et que sa tension de dissociation était à peu près la moitié de la tension de l'air ambiant. Voici donc un cas où les calculs, fondés sur les hypothèses les plus admissibles, ont introdiùt dans la science des nombres démentis aujourd'hui par l'expérience, et cet exemple doit nous rendre prudents dans des évaluations numériques qui s'éloigneraient beaucoup de ce que nous avons expérimenté. (1) C'est ce que nous avons cru remarquer, M. Troost et moi, dans des expériences que nous avons faites sur le point d'ébulliùon du zinc, toujours plus élevé avec l'acide carbo- nique qu'avec l'hydrogène. Nous reprendrons, j'espère, ces déterminations, interrompues par la reconstruction de mon laboratoire et la dispersion de nos appareils, qui en a été la conséquence. 20.. ( '48 ) )i Mais le vague devient encore plus manifeste quand nous essayons de nous rendre compte de la cause qui préside à la production de ces teiupéra- tures élevées, en comparant des températures mesurées par des dilatations aux quantités de chaleur que développe la combinaison chimique, par exemple la combustion de l'hydrogène à la surface du Soleil. J'adopterai, pour simplifier le langage, et, je dois le dire, pour donner satisfaction à mes préférences, l'hypothèse dans laquelle on admet, comme cause de la chaleur de combinaison, la destruction du mouvement des molécules élémentaires qui se précipitent les unes sur les autres lorsqu'elles s'unis- sent pour former un corps composé. La manifestation de la force vive dans ce cas peut être constatée de bien des manières : elle communique à l'éther des vibrations dont les vitesses sont très-variables, de telle sorte qu'il en résulte des layons lumineux, calorifiques, chimiques, etc., dont les longueurs d'onde sont extrêmement différentes entre elles. Une seule catégorie de ces rayons (les'rayons calorifiques) pouvant modifier le vo- lume de la matière thermométrique, et les autres rayons ne l'affectant nullement, il sera permis de supjioser qu'à partir d'un certain moment, lorsque la température du corps composé sera arrivée à un certain point, les vibrations lumineuses et chimiques seront les seuls produits du travail de la combinaison et ie seul mode de transformation du mouvement molé- culaire disparu. » Mon idée deviendra peut-être plus claire par une comparaison. Je suppose une machine à vapeur établie sur des fondations imparfaites dans un bâtiment dont' les poutres sont mobiles, de telle sorte que le mouvement des organes soit accompagné d'une trépidation générale et d'une vibration considérable de tous les supports et de toutes les masses environnants. En augmentant progressivement la pression de la vapeur qui arrive dans les cylindres, il est possible qu'à lui certain moment on n'augmente plus sensiblement la vitesse du volant ou le travail de la ma- chine, la force vive dépensée par les vibrations des fondations et des pou- tres absorbant, avec beaucoup de bruit, presque toute la quantité de cha- leur que l'on dépense au delà d'une certaine limite. » Il peut donc y avoir aussi certaine limite de température que, par la combinaison chimique, on ne puisse pas dépasser. En d'autres termes, la température })out fort bien ne pouvoir augmenter indéfiniment. Il est donc au moins prudent de n'en pas supposer de telles, qu'elles s'éloignent dans de grandes proportions de toutes celles que nous pouvons mesurer. M Tout ce «lueje viens de dire des températures exprimées par la dila- ( i49 ) tation s'applique également aux températures mesurées par la pression des gaz confinés, obéissant plus ou moins exactement à la loi de Mariotte. Tout ce que j'ai dit au sujet de l'uniformité de la dilatation du gaz parfait s'applique aussi à l'uniformité de sa compression par le fait de la chaleur, et je n'insisterai |)as sur ce sujet. Mais il me paraît utile de déterminer les limites entre lesquelles la mesure des températures est possible par la pression que la chaleur communique à l'air. » Il est clair que les enveloppes métalliques nous feront défaut pour ces recherches comme pour l'étude de la dilatation, et que les vases de porce- laine résisteront moins à l'action du feu, lorsqu'ils seront fortement com- primés à l'intérieur, que lorsque la pression y sera à peu près la même qu'au dehors. Mais on peut provoquer, dans un eudioraétre très-résistant, une combustion vive et presque instantanée, et déterminer, par des poids placés sur une soupape, la pression maximum qui résulte de la combinai- son de deux gaz, par exemple l'hydrogène et l'oxygène. C'est là ce qui a été tenté par M. Bunsen, ce qui l'a amené, à la suite de très-belles expé- riences, à fixer à 2800 degrés la température de cette combinaison. » Si la dissociation de l'eau et d'autres matières n'avait été connue depuis longtemps, M. Bunsen n'aurait pas été amené naturellement à conclure de cette température 2800 degrés (si éloignée de la température admise de 6800 degrés), que la moitié seulement des gaz hydrogène et oxygène se sont combinés au moment où, dans son eudiomètre, il obtenait une pres- sion aussi faible que 10 atmosphères. 11 aurait pu hésiter entre deux hypo- thèses : l'accroissement considérable de la chaleur spécifique de la vapeur d'eau avec la température, ou la diminution considérable de la compressi- bilité des gaz quand les températures s'accroissent beaucoup. Cependant, même aujourd'hui, cette dernière hypothèse ne peut être raisonnablement écartée; et je pense qu'il serait indispensable, pour conclure rigoureuse- ment et sans hésitation, que quelques expériences, malheureusement très- difficiles à réaliser, fussent exécutées avec quelque précision (i). (i) Je ferai remarquer d'une manière incidente que ces deux nombres de 2800 et de aSoo degrés, que M. Bunsen, de son côte, M. Debray et moi du nôtre, nous avons trouvés pour la température de combustion de l'hydrogène, ayant été déterminés dans des circon- stances tout à fait différentes, se confirment par leur différence même, |qui n'est pas très- grande, et dont le sens est indiqué par une théorie très-simple. De même que le point fixe de la condensation de la vapeur d'eau augmente avec la pres- sion, de même la tension de la vapeur d'eau (complémentaire de la tension de dissociation) dans la llaunne d'un chalumeau à gaz tonnaut peut augmenter avec la pression extérieure, et avec ( i5o ) » Les résultats obtenus dans ces derniers temps par M. Cailletet, en étu- diant la diminution du volume des gaz sous des pressions de plusieurs centaines d'atmosphères, font voir combien il est prudent de ne pas ad- mettre trop vite pour l'air une compressibilité uniforme par la chaleur à haute température. Je voudrais donc qu'avant de parler de ces hautes tem- pératures attribuées au Soleil, on se demandât si l'accroissement indéfini de la chaleur absorbée par un gaz amène à un accroissement indéfini de la pression quand elle sert de mesure à la température. » De l'air échauffé à 27000 degrés, conservant sa pression de 760 milli- mètres, serait raréfié autant qu'il peut l'être par une machine pneumatique fonctionnant comme elles fonctionnent d'ordinaire dans nos cabinets de phy- sique. Comme nous sommes loin d'avoir approché, par l'expérience, de pareilles limites! » En résumé, parler de températures excessives et de leur mesure, c'est admettre que les gaz sont indéfiniment dilatables ou compressibles par la elle la température du dard. Telle est la proposition que M. Gêniez et moi nous cherchons à démontrer en ce moment dans une longue série de recherches que nous avons commencées depuis deux ans. Dans une chambre cylindrique en fer, de 4o mètres cubes de capacité et dont les parois ont été essayées à 1 1 atmosphères, nous avons établi tout un laboratoire d'expérimentation spéciale. Des pompes mues par une machine à vapeur y compriment l'air, après que nous y avons pénétré. Là, comme nous le ferions à l'air libre, nous déterminons, par des procé- dés déjà connus, l'état de la matière au moment où elle se combine dansj les flammes homo- gènes, et les tt-mpéi-atures qui s'y produisent. Quand on prend quelques précautions indiquées par la pratique des appareils employés dans la construction des piles de |)ont, la com])rcssion que l'on subit n'expose à aucun danger sérieux: la gène de la respiration disparait elle-même au bout de quelque temps d'exercice, même quand on pousse la pression jusqu'à 2 -^^ atmosphères, comme cela m'est arrivé; mais il ne faut l'aire les expériences que pendant l'été, à cause du refroidissement considérable manifesté pendant la décompression, qui seule impose des précautions ù l'opé- rateur. INos expériences portent actuellement sur la flamme homogène d'oxyde de carbone et d'oxygène; et je n'ai besoin de citer, pour le sujet que j'étudie aujourd'hui, qu'un seul point bien acquis : c'est que, à i ~j atmosphère, le platine fond en étincelant avec un éclat et une facilité extrêmes, comme il ne le ferait pas dans l'air, et fond dans les parties élevées du dard, où il rougirait seulement sous la pression ordinaire. La température de ces flammes augmente donc avec la pression qu'elles supportent; par suite, les quantités de matières qui se combinent sont plus grandes et la dissociation est moindre. On voit d'après cela que l'observation très-judicieuse faite par M. Vicaire, au sujet du nombre 2800 degrés déterminé par M. Bunsen, est vérifiée par l'expérience. M. Vicaire re- ( i5i ) chaleur, ce qui n'est pas démontré; ou bien, ce qui l'est encore moins, qu'il n'y a pas de limite à la température produite par les combinaisons chi- miques. Dans le doute, je conserve cette opinion fondée sur ma longue expérience des températures élevées, que les températures que nous pro- duisons et mesurons dans nos laboratoires ne sont pas beaucoup dépas- sées dans la nature. » Parler de la surface du Soleil c'est supposer qu'il ressemble à un boulet rouge. Parler de la température à la surface de l'atmosphère solaire, c'est supposer qu'elle se termine brusquement par une couche incandescente. Enfin calculer la température d'un point quelconque de la masse du Soleil avec des mesures photométriques, actinométriques et autres, c'est négliger absolument l'influence de la couche, peut-être extrêmement étendue, de la matière solaire obscure qui, selon toute apparence, se superpose à la cou- che incandescente, et dont le rayonnement vers la terre est ainsi négligé. Dans tous ces calculs, il ne peut donc être question que de quantités de chaleur émanées du Soleil tout entier et non de températures prises à sa surface. » Voici peut-être un moyen d'aborder la question. Les raies del'hydro- marque en effet que la température de combustion de l'hydrogène doit être plus élevée dans l 'eudioniètie de M. Bunsen que dans le four en chaux où M. Debray et moi nous avons fondu le platine destiné à nos mesures thermométriques sous la pression ordinaire. Celle que l'eudiomètre de M. Bunsen supporte varie de i à lo atmosphères : par conséquent, la température 2800 degrés qu'il obtient doit être plus élevée que celle que nous avons fixée à aSoo degrés environ. On sait d'ailleurs, par les expériences de M. Franckland, que l'éclat de la flamme de l'hydrogène augmente considérablement avec la pression, de sorte que, pour des pressions de 20 atmosphères, cet éclat dépasse la lumière d'une bougie. Or quand on fait brûler dans un eudioniètre fermé du gaz tonnant, l'intérieur de l'eudiomètre s'éclaire vi- vement, tandis que le chalumeau à gaz oxygène et hydrogène produit, à la pression ordi- naire, une flamme presque invisible. 11 y a donc dans l'expérience de M. Bunsen une cause de perte à laquelle il est difficile d'attribuer une valeur exacte : c'est le rayonnement calori- fique. Cette perte est nulle dans le four en chaux, presque imperméable à la chaleur, où nous fondons et surchauffons du platine pour en déterminer la température par des mesures ca- lorimétriques. Notre four est en outre imperméable à la lumière et aux rayons chimiques, et je ne puis pressentir l'influence que ces propriétés exercent sur le développement de la température. Je crois en effet que, si l'on mesure la quantité de chaleur dégagée par une ma- tière qui brûle avec éclat, on ne doit pas obtenir le même nombre en opérant dans un calo- rimètre opaque et atherraane ou dans un calorimètre diathermane et transparent pour les rayons lumineux et chimiques. ( «52 ) gène qu'émettent certains points de la matière incamlcscente du Soleil sont déterminées par les observations astronomiques. INIM. Franckland et Lcc- Icyer les ont retrouvées dans la flamme de l'hydrogène soumis à une cer- taine pression. On pourrait, par la méthode que j'ai déjà décrite, déterminer la température de combustion de l'hydrogène à cette même pression, et par suite la température et la pression des gaz dans les points de l'atmo- sphère solaire où les raies de l'hydrogène ont été observées. Je crois, d'a- près mes premières appréciations, que cette température ne sera pas bien éloignée de aSoo ou 2800 degrés, nombres qui résultent des expériences de M. Bunsen et de celles que M. Debray et moi nous avons publiées de- puis longtemps. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Variations séculaires des moyens mouvements du périgée et du nœud de la Lune ; par M. Delaunay. « J'ai fait connaître à l'Académie, en avril et août iSSg, le résultat de mes calcids sur les valeurs de l'équation séculaire de la Lune et des varia- tions séculaires des moyens mouvements de son périgée et de son nœud. Des recherches supplémentaires, que j'ai dû entreprendre depuis sur les inégalités de la longitude de la I.une, m'ont permis de pousser l'approxi- mation plus loin que je ne l'avais fait d'abord dans le calcul de l'équation séculaire, et aussi dans celui de la variation séculaire du mouvement du périgée. Au mois d'avril dernier, j'ai communiqué à l'Académie le résultat de mes nouvelles recherches sur la valeur de l'équation séculaire de la Lune. Je viens y ajouter aujourd'hui la formule plus complète, que j'ai obtenue de la même manière, pour la variation séculaire du moyen mou- vement du périgée lunaire. Je reproduirai en même temps la formule que j'avais trouvée, en iSSg, pour la variation séculaire du moyen mouvement du nœud, mais en introduisant dans cette formide, aussi bien que dans celle relative au périgée, les constantes finales, auxquelles je me suis arrêté [Théorie du mouvement de la Lune, chap. XI), au lieu des constantes adoptées par Plana, que j'avais employées lors de mes premières Commu- nications. » En représentant par fB7îe'âe' et fCne'^e' les parties des longitudes moyennes du périgée et du nœud de la Lune qui proviennent de la variation séculaire f}e' de l'excentricité e' de l'orbite de ( i53) la Terre, j'ai oblenu pour B et C les valeurs suivantes : ^ = U - ^87- - ^e- + ^e - - -^/ + Y7-e- - ^.^) .r 825 (iq3 , 2475 ■> r /'>\ •! — -T 7-7- T^C- + 225e - //i' ib 4 -^2 J (11467 .'52343 , 4754:0 .,\ , —^ TT-y ~ r C'' "l 12b ib ' 5i2 y ' 1780440 4 '382285 ^\ - 5432653o3 . ^^^^- — . ,. e- m" -+■ ^ .^ / m" , 012 4°9o / 2457b :i 12664654541 7 5336186943101 ^ 375 2 n- 90304 7077000 64 ,, (q q o , 0 « , 45 ,2 , '53 „ , '^-^ a\ ^ = - U ~ ^■^''' "^ ^'' ^ ^'^ IT V^- - 64^^) '"■ 2073 7083 „ 30507 . \ 128 128 ' 64 y 74£77 „^5 _^ '8540991^^, _ 375^^^, 5i2 24576 64 » En mettant à la place des diverses lettres qui entrent dans ces formules les valeurs adoptées au commencement du chapitre XI de ma Théorie du mouvement de la Lime, et prenant — 635". i" pour la valeur de l'intégrale f ne'^e', on trouve que les coefficients de i-, dans les expressions des lon- gitudes moyennes du périgée et du nœud de la Lune, sont respectivement égaux à — 39", 986, +6", 778. » HÉTÉROGÉNIE. — Rëjlexiom loitcemaiil V liélérogénèse , suggérées par les expériences et les opinions île (piekpies observateurs contemporains; par M. A. Trécix. « Quand Cagniard-Latour eut annoncé, en novembre i836, l'existence d'un corps organisé auquel il attribua la fermentation, il fallut expliquer l'origine de cette levure. On se demanda si elle est produite par la modifi- cation des matières organiques contenues dans les liquides employés, ou si elle l'est par des germes apportés par l'air atmosphérique. Les expériences dont M. Schwann fit connaître le résultat en février 1837, à la réunion de la Société des Amis des Sciences naturelles, à léna, parut donner ui puis- C. R., i8-;2, i" Semestre. (T. LXXU , N''5.) '^ I ( i54) sant point d'appui à la dernière opinion. En effet, ce savant, au lieu de chauffer à loo degrés en vases clos, comme Appert, les matières fermen- tescibles, les met en contact avec de l'air calciné, et il prétend les préserver ainsi de la fermentation. C'est cette interprétation qu'adopte notre confrère M. Pasteur. « La modification apportée par Schwann, dit-il, à l'expérience » d'Appert rend inadmissible l'explication de Gav-Lussac, puisque dans » l'expérience de Schwann il y a une quantité quelconque d'oxygène en » contact avec la matière animale ou végétale; seulement cet oxygène » appartient à de l'air calciné. Dès lors la théorie la plus naturelle paraît » être celle-ci : l'air renferme quelque chose qui provoque la fermentation M ou pkilôt la putréfaction. Ce quelque chose, germes, ozone, particules » solides, fluides, etc., est détruit par la chaleur. Voici pourquoi, par la M méthode d'Appert ou par celle de Schwann, on préserve de tonte alté- » ration les matières fermentescibles ou putrescibles. De même il est pré- » sumable que si l'expérience de Gay-Lussac sur les grains de raisin a » réussi, c'est que Gay-Lussac, en introduisant la bulle d'air on d'oxy- » gène, a mis en contact avec le moût ce quelque chose dont nous par- » Ions, et c'est ce quelque chose qui a fait naître la fermentation et non » l'oxygène comme il le croyait [annales de Chimie et de Phjsique, 3* série, » 1860; t. LVIII, p. 371). » Je dirai tout de suite que M. Pasteur a eu partie raison dans l'explication qu'il donne de quelques-unes de ses expé- riences, et que Gay-Lussac n'a pas tout à fait tort. )) Ou se rappelle que Gay-Lussac pensait que si les substances conservées par le procédé d'Appert sont exposées à l'air, elles acquièrent prompte- ment une disposition à la fermentation ou à la putréfaction, mais qu'en les exposant à la température de l'eau bouillante dans des vases fermés, l'oxygène est absorbé, et, en produisant une nouvelle combinaison qui n'est plus propre à exciter la fermentation ou la putréfaction, il détruit ou concrète (ou tout simplement modifie) la matière |)rovocatrice, si l'ébul- lition a été suffisamment prolongée. » Cette opinion est rejetée aujourd'hui par quelques savants. Je crois que c'est à tort. On peut en trouver la preuve dans les expériences de notre savant confrère, dont 1 habileté expérimentaleestbien connue, et dans celles que décrivent divers autres observateurs. » M. J'asleur a vu que du lait que l'on fait bouillir à 100 degrés pendant (piclques minutes en vase clos, et que l'on met ensuite en contact avec de l'air calciné, se caille après un tem|)s vai'iabie, ordinairement de trois à dix ( 1-^5 ) jours. Dans cet état il reste aussi alcalin que le lait frais, mais il est rempli d'Infusoires, le plus souvent de Vibrions. » Il ne saurait être ici question de génération spontanée, selon notre confrère, car si l'on prolonge l'ébidlition pendant quelques minutes dans plusieurs flacons, on verra le nombre des flacons produisant des Infu- soires diminuer en proportion de la prolongation de l'ébullition, et si la température est élevée à i lo ou 112 degrés, il n'apparaît plus d'Infusoires parce que leurs germes sont tués. » Il faudrait nous dire d'abord avec précision ce qu'est un germe de Vi- brion dans le lait et dans les autres matières organiques, et surtout nous le montrer; mais ne nous arrêtons pas à de telles difficultés, que nos contra- dicteurs ne sauraient surmonter. Nous pouvons trouver ailleurs la solution du problème. N'est-elle pas donnée par l'assertion de Gay-Lussac, qui pré- tend que la coction en vase clos suffisamment prolongée détruit ou concrète, disons, modifie la matière albuminoide, et qu'alors la fermentation ou la putréfaction n'a plus lieu. C'est là ce que tendent à prouver les expé- riences de M. Pasteur sur le lait, que je viens de citer, et sur l'eau sucrée albumiiieuse. L'urine, suivant notre habile confrère, exigerait seulement une ébullition de quelques minutes pour perdre la propriété de fermenter. M Si l'on en croit les expériences de M. Wyman [SilUmans amer, journ., 1867, sept., p. i52 et suiv.), il y a des matières organiques beaucoup plus résistantes, puisque du bouillon de bœuf ou des parcelles de bœuf mises dans de l'eau sucrée dans des vases fermés à la lampe, et soumis à une tempéra- ture de 100 degrés pendant une heure, une heure et demie et même deux heures ont donné des infusoires (Bactéries, Vibrions ou Monades) au bout de deux à trois jours. De l'extrait de bœuf entièrement soluble dans l'eau, chauffé de même dans un bain-uiarie à 100 degrés, donna des Infusoires après une ébullition de quatre heures. Maissi la coction était prolongée cinq à six heures, il ne se produisait plus d'Infusoires. Par conséquent, dit l'au- teur, une limite au développement des Infusoires fut atteinte, après une ébullition suffisamment prolongée. » Dans une autre série d'expériences, JM. Wyman obtint des Infusoires dans des dissolutions de matières organiques qui avaient bouilli plus de 26 minutes, et qui ensuite avaient été placées en contact avec de l'air ayant traversé un tube incandescent. » M. H. Hoffmann, danp son Mémoire couronné, et dans le Botanische Zeitung de 18G9, p. 244> croit trouver là une preuve accablante contre la génération dite sjjonlanée : 21.. ( f56 ) » Les clcfenseiiis tle l'IieUTogenie, clit-il , qui s'étaient altaclit's à ces Bactéries et à ces Monades comme ;i une ancre sacrée, doivent désormais l'abandonner, car il résulle de ces deux séries d'expériences : i" que, dans les conditions ordinaires, une ébiillition suffisam- ment prolongée empêche le développement des formes vivantes; 2° que (conformément à ses propres expériences) quelques minutes suffisent pour obtenir le munie effet sous la pression de la vapeur aqueuse. » » Il me paraît, au contraire, que ces expériences sont tout à fait favora- bles à l'hétérogonèse, car, de l'aveu même de MM. Pasteur, Hoffmann et Wyman, si les Iiifiisoires cités perdent la faculté de se mouvoir, et pren- nent les apparences de la mort à une température de ^6°,-] C, est-il vrai- semblable que des êtres aussi sensibles, d'une organisation aussi délicate, résistent à une coction de trois et même de quatre heures? » L'avis que j'émets là est appuyé aussi de celui de M. Wyman qui dit (p. 169) : » Si des Vibrions, des Bactéries et des Monades sont ajoutés à une solution organique claire et limpide, celle-ci devient trouble au bout d'un ou deux jours par leur multiplication. Si cesinfusoires ont été préalablement bouillis, la solution ne devient trouble qu'un ou deux jours plus lard, et, dans quelques expériences, pas plus tôt que ne le fait la même solution à laquelle il n'a pas été ajouté d'Infusoires (i). " » De plus, M. Hofftnann, dans son Mémoire de 1869, que j'ai cité, ajoute encore à l'opinion de M. Wyman, car il dit : [Ann. se. nal., 5* sér. t. XI, p. 29) que « même l'ébullition ordinaire à l'air libre, pourvu qu'elle soit prolongée très-longtemps, produit les mêmes effets que l'ébullition en vases clos et sous la pression de la vapeur aqueuse ». Dans cet exposé, M. Hoffmann remplace le jus de viande de M. Wyman par une infusion de plantes. » N'est-il pas évident, si M. Hoffmann a renouvelé, dans ces conditions, l'expérience de M. Wyman, que la coction n'agit pas seulement en tuant les germes des Itifusoires, puisque l'on opère à l'air libre, mais qu'elle oc- casiontic, dans la conqiositiot) du licpiide, un changement qui empêche la fermentation ou la putréfaction, malgré la présence des germes apportés par l'almosplière, dont on ne cherche pas à se garantir? » Bien que cette expérience réfute à la fois la négation de l'avis de Gay- (i) Ici les mots dtiiis f/ur!t/ue.i r.rpéricnccs sont évidemment de trop. Ils expriment seule- ment (]iie, dans toutes les expériences du consciencieux M. AVyman, les Infusoires ne sont pas apparus dans tous les flacons dans le même espace de temps, car le retard d'un ou deux jours, dont II parle d'aborti, suffit jiour le dévelo|)pement des Infusoires dans certains liquides à une tempéraluiT; convenable. ( i57 ) Liissac, et l'affirmation de l'efficacité de l'apport des germes par l'atmo- sphère, je vais répondre à l'objection tirée du fait que des liquides qui ont subi i'ébullition peuvent être conservés longtemps sans produire d'Infu- soires, si on les tient à l'abri des poussières de l'air, tandis que, si l'on y introduit de ces poussières, ils entrent bientôt en fermentation en donnant lieu à des Bactéries, à des Monades, à des Mucédinées, etc. » A cet égard, il suffit de faire remarquer, et cela a déjà été dit, je crois, qu'avec ces poussières on introduit des matières organiques, et, par consé- quent, des substances protéiques', albuminoides, qui n'ont pas subi la coction, et auxquelles les hétérogénistes attribuent la faculté de se trans- former en Bactéries, en levure, etc. » Je n'oublie pas que l'on peut introduire, avec l'air ou avec ces pous- sières de l'air, des Bactéries, des spores et des fragments de mycélium. On ne saurait tirer de là d'objections sérieuses, parce que ces corps n'ont pas le privilège de déterminer la putréfaction et la fermentation. Ils partagent cette propriété avec des principes contenus dans les autres matières orga- nisées. )> Pour le prouver, il n'est pas nécessaire de citer mes propres expé- riences, il suffit de rappeler celles des homogénistes eux-mêmes. M. Hoff- mann, par exemple, dit {^im. Se. nat., 3" série, t. XI, p. 26) que neuf fois sur dix, malgré les précautions prises, on obtient des Bactéries, quand on a mis en expérience une matière organisée quelconque. Il est vrai que M. Hoffmann ajoute que les premières Bactéries sont venues de l'air. Les expériences de M""* Lùders, dont je vais parler maintenant, montrent ce qu'il faut penser de ce subterluge des homogénistes en général et de M. Hoffmann en parlieulier. B Depuis que j'ai nonuné cette dame, je me suis aperçu qu'il existe de grandes préventions contre ses travaux, qui, pourtant, accusent une grande habitude du microscope et des expériences. Il est vrai qu'à première lec- ture ses assertions, que certes je ne voudrais pas toutes garantir, éton- nent (i); mais, après réflexion, quand on a soi-même beaucoup observé, on n'est plus surpris que d'une chose : c'est que M'"*^ Lùders ne soit pas hétérogéniste. Quoiqu'elle dise que ses expériences n'ont pu la convaincre de la réalité de l'hétérogénèse [Vrzeugung), personne mieux qu'elle n'a prouvé la vanité de la prétendue nécessité de germes venus de l'atmo- (1) Bot. Zeit., 1866, t. XXIV, p. 33, et j4ichh< fur mikrosknpische Aniitomie von Max Schultze, 1867,1. m, |). 817. ( i58 ) sphère. Elle met un tel soin à ses expériences, que M. Pasteur ne les désa- vouerait pas. » M'""^ Lùders part du principe admis par notre confrère, savoir : que des solutions organiques (de l'eau de viande, par exemple), soumises à une température suffisamment élevée, ne sont pas aptes à produire des Infiisoires, Elle chauffe les liquides, les instruments et les verres qu'elle emploie à une température de il\o à i6o degrés, quand ces objets ne peuvent pas être rougis au feu. )) Ses appareils consistent en éprouvettes fermées par un bouchon de gomme, auquel s'adapte un tube recourbé, qui empêche l'introduction des poussières de l'air. Dans plusieurs de ces appareils elle place, avec de l'eau de viande chauffée à 160 degrés, la matière organisée à essayer; des vases de contrôle reçoivent seulement de l'eau de viande chauffée à 160 de- grés. Ces divers appareils sont disposés dans un bain entretenu à 3o à 4o degrés. » M*"^ Liiders ne voit point d'Infusoires apparaître dans les derniers vases, tandis qu'il s'en développe abondamment dans les premiers, c'est- à-dire dans ceux qui ont reçu une matière organisée non chauffée (Mucé- dinées, Palniella cnienta, fragments d'un fruit sain, de pomme, d'amande douce, etc.) M M"" Lûders n'hésite pas à conclure de ses expériences que les pous- sières de l'air ne sont pas nécessaires à la prodnction des Bactéries, et que celles-ci sont contenues dans les matières organiques employées. Mais à quel état sont-elles dans ces matières? M™* Lûders, dominée par le préjugé, aime mieux croire à l'existence de germes bactériens tout formés dans les corps organisés, que d'admettre V Urzeiigimg, c'est-à-dire la transformation de la matière organisée, telle que la conçoivent les hétérogénistes. Ainsi, dans les fruits, dans les amandes douces qui lui donnent en abondance des Bactéries, qu'elle n'aperçoit qu'après la macération, elle est disposée à croire que les Bactéries ont pénétré dans les ovaires ou dans les ovules dès l'époque de la floraison. » On voit par là de quels efforts d'imagination sont capables les homo- génistes pour rejeter la transformation de la matière. M. Hoffmann va nous en donner d'autres exemples. » On trouve assez souvent sur les racines de certaines Légumineuses (Plimeolus, Vicia, Lnjnnus, etc.) des excroissances tuberculeuses observées par MM. Schlechtendal et Schacht. M. Woronine les étudia aussi. Il vit à l'endroit de ces excroissances les cellules du parenchyme interne des ra- cines se modifier, s'isoler les unes des autres en quelque sorte, et se rem- plir de corpuscules granuleux qui s'allongent, se multiplient par scissiparité et par gemmation, à la manière des Bactéries, dont ils acquièrent la mobi- lité après huit heures de contact environ avec l'eau, et auxquelles M. Wo- ronine les assimile. M. Hoffmann, les croyant d'une autre nature, voulut s'en assurer, et, à la suite d'une expérience pour laquelle il prend les plus grandes précautions contre l'invasion des Bactéries atmosphériques (en chauffant ses verres au rouge, en les tenant renversés jusqu'au moment de s'en servir, en examinant avec soin la goutte d'eau qu'il emploie), expé- rience qui lui donne des résultats conformes à ceux de M. Woronine, M. Hoffmann conclut à l'introduction de Bactéries venues de l'air [Annales des Sciences naturelles^ 5* série, t. XI, p. 26). » C'est toujours, comme on le voit, la conclusion que les homogénistes tirent, sans preuve, des expériences contraires à leur opinion. Ils sont beaucoup moins réservés, quand leur théorie n'est pas contredite par les expériences. M. Hoffmann, par exemple, n'a pas la même crainte des Bac- téries aériennes quand il s'agit de reconnaître ce que peut donner la cul- ture du sang charbonneux. Voici comment il s'exprime : « Ainsi j'ai obtenu » du sang charbonneux déposé sur des fragments de pomme de terre, dans un » tube clos, des mucus jaunes, bactérie- et monadophores^ riches en micro- » et mésobactéries, souvent disposées en chapelets, et telles absolument » qu'elles se trouvent dans le sang de l'homme et des animaux morts du » sang de rate. » » Il croit donc à l'exactitude des résultats de sa culture, qui pourtant présente bien plus de chance d'introduction de Bactéries, par l'air ou par la pomme de terre, que sa précédente expérience citée ici. Il y croit comme si le sang normal n'était pas susceptible de donner aussi des Bac- téries. )) On se demande, après cela, pourquoi M. Hoffmann tient pour à peu près impossible de transporter le virus-vaccin directement d'une pustule variolique sur un subslratum approprié, sans qu'à l'insu de l'observateur, le Pénicillium se mêle aux préparations. » Si M. Hoffmann a cette conviction, pourquoi fait-il donc des cultures sur la pomme de terre? En voyant le Pénicillium apparaître avec tant de constance, il semblerait naturel d'en chercher les germes dans le virus- vaccin, dans les corpuscules qu'il renferme, par exemple. On ne voit pas pourquoi le Pénicillium tomberait plutôt sur le vaccin que sur la pomme de terre, qui a beaucoup plus de surface et sur laquelle il végète très-bien. ( i6o) » M. de Seynes aussi ne peut s'arrêter au résultat de l'expérience. En parlant de la naissance des Bactéries à la surface d'une cellule de Myco- dernia ou de Mucor [Comptes tendus, t. LXXllI, p. iSqo), il dit : « On nvail » scms les yeux quehjuc cliosc d'unaloque à l'aspect que présente la (/enèse » des spores, AU MOYEN DE GRANULATIONS PLASMATIQUES, dans l'intérieur » d'une tlièque de Discomycète. » l! ajoute : « qu'il s'agissait de Myco- » dermes ou de conidies de Mucor progressivement envahies par des Bac- » téries (parasites), et dont la membrane disparaissait, soit par l'accumu- » lation de ces Bactéries, soit par la destruction qu'elles peuvent opérer » de l'enveloppe cellulaire. » » Je prie M. de Seynes de vouloir bien se rappeler que des Bactéries toutes faites, se multipliant par scissiparité ou gemmation, ne ressemblent nullement à des granules plasmatiques se transformant en spores. Il semble avoir eu sous les yeux un cas analogue à ceux dans lesquels j'ai cru voir les Amjlobarlcr naître de la cellule même qui les portait. » Dans sa Note de lundi dernier, M. de Seynes avoue « avoir reconnu, comme M. Trécul, et par d'autres procédés, lafdialion de la levure et des mycodermes (uoiV p. ii4de ce volume). » C'est donc là un point établi ! Mais M. de Seynes nie la filiation des Bactéries, des levures et du Pénicillium, et il s'appuie de l'autorité de M. de Bary. M Je ferai observer à M. de Seynes que pour voir un phénomène, il faut se placer dans les circonstances dans lesquelles il se produit. J'ai dit avoir vu : d'une part^ la transformation des Bactéries en levure alcoolique pen- dant d'énergiques fermentations, qui s'accomplissaient dans des vases de i5 à 45 grammes bien clos, avec des bouchons de fin liège qui avaient subi un quart ou inie demi-heure au plus d'ébullition dans l'eau, et ensuite aban- donnés à la dessiccation pendant un mois ou six semaines, pour que celle-ci achevât de tuer les mycélium que la coction n'aurait pas fait mourir, pro- tégés qu'ils sont par le liège (i); d'autre part, j'ai observé le passage des spores du Pénicillium à la levure dans du moût de bière bouilli, etc., qui était contenu aussi dans des flacons fermés de même. » Que fait M. de Seynes? Il se place dans des conditions diamétralement opposées. Il dépose des pellicules de Pénicillium crustnceuni sur des vases à fond plat, couvre ce Pénicillium de lames de verre pour le maintenir au fond (i) Dr- tels bnucli(ins, s'ils n'ont pas bouilli pins longtemps, sont très-élastiques, ferment très-bien et ne donnent lieu à aucune végétation, {f'oir ce que j'ai dit de ces végétations au tome LXVII, [>, 862 et suiv.) ( ' Parmi les expériences de M. Pasteur, il en est une plus probante en- core que les autres, et sur laquelle la Commission a dû surtout porter son attention. >i Parmi les objections de tout ordre qui n'ont certes pas manqué au travail de notre confrère, il y en avait concernant l'état de l'air intro- duit dans les appareils contenant des matières fermentescibles. « Dans le )) but, lui objectait-on, de détruire les germes vivants qu'il pourrait con- B tenir, vous introduisez dans vos ballons de l'air chauffé au rouge. Mais » qui vous dit que, par cette haute température, abstraction faite de la >) mort des germes que vous voulez tuer, vous n'avez pas modifié une des » conditions de l'air encore inconnue et do nous et de vous-même, et qui » est peut-être indispensable pour qu'il reste apte à développer la vie? Et 1) quand vous opérez avec des vases fermés à la lampe, n'empéchez-vous H pas un renouvellement de l'air qui est peut-être indispensable? » >> C'est pour répondre à ces deux objections que M. Pasteur institua une ( i63 ) expérience décisive, qu'on laisse à mon avis beaucoup trop dans l'ombre au- jourd'hui, expérience dont la Commission a vérifié la parfaite exactitude, et que je demande la permission de rappeler encore une fois à l'Académie. » M. Pasteur prend une décoction organique contenant des matières albuminoïdes, et qui se serait remplie de Bactéries s'il l'avait laissée au con- tact de l'air. Après l'avoir soumise à l'ébullition dans le ballon où il l'a introduite, et qu'il a eu le soin d'effiler après cette introduction, il ne ferme pas l'effilure à la lampe, mais il la contourne de manière à ce que son ou- verture soit dirigée en bas. » L'appareil ainsi disposé constitue luie espèce de gros thermomètre à air. Quand la température s'élève il sort de l'air du ballon. Il y rentre de y air ordinaire par suite de la contraction. Ces variations de températures entre le jour et la nuit établissent donc une circulation constante. Les ma- tières albnminoïdes que les partisans de l'hétérogénie croient produire directement et sans l'intervention d'un germe, les Bactéries, etc., existent dans le ballon (i); il y entre de l'air qui n'a été altéré en aucune manière, et cependant la vie ne s'y développe pas, et la liqueur albuminoide conserve sa limpidité parfaite. M Mais le ballon étant placé de manière à rendre son col vertical, vient-on à en casser la pointe, dès le lendemain des êtres organisés commencent à y apparaître, et le plus souvent même dans la portion de liquide qui corres- pond au prolongement vertical de la petite ouverture faite au col. En pré- sence de ces faits cent fois répétés, il est impossible de ne pas conclure avec M. Pasteur que, si l'air contribue à développer la vie, ce n'est pas par ses éléments gazeux, car ils ont pénétré librement dans le ballon, mais par quelque chose qui n'est pas gazeux et qui tombe verticalement dans l'air. Notre confrère affirmait que, si ces matières, tenues en suspension dans l'air par leur ténuité, ne pénètrent pas dans le ballon par le tube effilé, c'est qu'à raison des sinuosités de ce tube et de l'humidilé qui recouvre constamment sa surface intérieure, ces matières non gazeuses avaient été retenues par leur adhésion pour ses parois. » Cette déduction semblait certes bien légitime : la Commission voulut pourtant la vérifier par l'expérience directe. Elle soumit un des vases ainsi conditionnés à une forte agitation, de manière à ce que quelques gouttes (i ) Si l'on alléguait qu'elles sont altorces par l'ébullition, je rappellerais que, depuis neuf ans, M. Pasieur possède des ballons de ce genre remplis d'urine de sang, et recueillis direc- tement sur les animaux, ballons qui n'ont point été chauffes, et qui cependant sont encore exempts de toute putréfaction et de tout développement d'êtres vivants. 22.. ( i64) du liquide formentescible allassent mouiller quelques points de l'inférietn' du tube eflUé. Dès le lendemain, on voyait des (ilaaients qui, s'inadiant de ce point, indiquaient que la vie s'y était développée. » Ainsi, soit que la matière tombe de l'air dans le vase, soit que le liquide aille chercher cette matière dans le tube où elle a dû se déposer, la vie appa- raît dès que le liquide et cette matière non gazeut.e sont en présence. » Pour savoir quelle est cette matière, M. Pasteur aspire de l'air et le force à passer dans un tube rempli de coton-poudre, entièrement soluble dans l'éther, el la dissolution du tampon montre, sur le porte-objet du microscope, des corps manifestement organisés (i). » Comment les partisans absolus de l'hétérogénie exj)liquent-ns ces faits indiscutables? Ils sont obligés d'admettre que la substance albuminoide contenue dans la liqueur ne renferme pas la totalité de la matière néces- saire à la vie; ils disent que l'air a apporté des matières solides non vivantes, complémentaires de ce qui est indispensable pour ce développement, et que, grâce à l'addition de ce je ne sais quoi, la matière albuminoide, inca- pable de vivre par elle-même, s'est organisée. )> Pour M. Pasteur et pour ceux qui partagent ses idées, ces matières solides apportées par l'air n'agissent pas comme complémentaires de ce qui est nécessaire pour la vie. Elles l'apportent elles-mêmes, cette vie, elles en sont les germes ; la matière albuminoide est la nourriture des êtres qu'ils ont produits, et n'a servi qu'à leur développement et à leur nudtiplication. » Nos deux confrères, qui ne sont pas des hétérogénistes purs, admettent aussi, en expliquant autrement leur rôle, la nécessité de germes apportés par l'air ; mais je ne veux pas résumer ici leurs opinions, puisque je ne l'ai pas tait à la séance, dont ce Compte rendu doit être le résumé fidèle : ils saïu'ont d'ailleurs, dans la séance prochaine, le faire certainement bien mieux que moi. » M. Fremy demande la parole après M. Balard, et s'exprime ainsi : « Pour éviter tout malentendu dans la discussion qui s'engage devant l'Académie sur les fermentations, je tiens à préciser nettement les points principaux qui me séparent de M. Pasteur. » Les poussières contenues dans l'air peuvent-elles produire des moisis- (i) Les travaux ultérieurs de M. Duclaiix, un des meilleurs élèves de M. Pasteur, ont montré plus tard <|ue Tiin do ces {^lobules, retenu par nu tampon de coton ordinaire, amené et maintenu seul ilans le cliami) du porte-objet du microscope, se dcveloj)pait aux dépens de la iujueur sucrée (jui l'entourait, en donnant naissance à des (ilameiils nombreux, dont le nombre el le prompt développement attestaient d'une manière directe la vitalité des spores contenus dans Tair. ( i65 ) sures en tombant dans cerlains milieux? Ce fait me paraît incontestable; il avait été établi avant les recberclies de M. Pasteur, mais notre confrère a certainement ajouté d'excellentes démonstrations à celles que l'on possé- dait déjà. » Sur ce premier point, je n'ai donc pas de difficulté sérieuse avec M. Pasteur. » Les moisissures ont-elles souvent une autre origine que celle qui vient d'être rappelée? Je le crois, et ici M. Pasleur se trouve en contradiction avec des physiologistes éminents; quant à moi, je n'ai pas à intervenir dans cette partie de la discussion, qui appartient exclusivement aux sciences naturelles, et je ne voudrais pas m'exposer au reproche d'incom- pétence que M. Pasteur ne manquerait pas de m'adresser. )) Mais je repousse complètement les théories de M. Pasteur, lorsque notre confrère applique aux fermentations ses expériences relatives aux moisissures, et qu'il veut faire dériver les fermentations alcoolique, lac- tique, butyrique, etc., de germes de ferments qui existeraient dans l'air. » J'affirme qu'il n'existe aucune expérience rigoureuse démontrant dans l'air la présence de ces êtres invisibles et insaisissables que M. Pasteur ap- pelle les germes de ferments; et, qu'en outre rien ne prouve que les fer- mentations soient en rapport avec le développement physiologique de leurs ferments. B II est un autre point sur lequel je tiens aussi à m'expliquer avec M. Pas- teur. Notre confrère aime à dire dans ses Mémoires sur les fermentations, et il a répété dans sa dernière Note, que pour ses conlradicteurs la fermenta- tion est un phénomène corrélatif de la mort, tandis quil est pour lui corrélatif (te la vie. » Dans le Mémoire que je prépare, je prouva-ai que ces expressions, quel- que peu dramatiques, ne s'appliquent en aucune façon aux opinions que j'ai toujours professées sur les fermentations. » Je soutiens, au contraire, que les ferments sont des agents que l'orga- nisme crée selon ses besoins, tantôt pour modifier des corps comme l'ami- don, tantôt pour détruire des sucs ou des tissus organiques, et rendre leurs éléments à l'air; ser.lement, au lieu de faire intervenir, comme M. Pasteur, dans la formation des ferments, l'influence de germes atmosphériques que personne ne connaît, que personne n'a vus et dont personne n'a prouvé l'existence, j'admets, avec un grand nombre de savants dont je rappellerai les travaux dans mon Mémoire, que les feiip.ents organisés, comme la le- vure de bière, sont de véritables cellules qui se |)roàuisent tlircclcment, sous l'influence de l'organisme même, comme toutes les cellules organisées, ( i66 ) comme le |)oIlcn, comme les grains aleiiriques, etc., sans dériver de germes atmospiiériques : et cependant leur développement exige, comme celui de la levure, le concours de l'air. La théorie de M. Pasteur le conduit fatale- ment à faire dériver de germes atmosphériques tous les corpuscules orga- nisés qui se trouvent dans les êtres vivants. » J'espère donc que dorénavant entre M. Pasteur et moi il ne sera plus question de phénomènes rorrélalifs de la vie et de la mort, ni même de moisis- sures, et que nous discuterons simplement sur la formation et le rôle des ferments. » L'Académie sait que je tiens essentiellement à ne pas passionner le grave débat qui s'agite devant elle; aussi n'ai-je adressé aucune réponse aux phrases suivantes, que j'ai trouvées dans la dernière Note de M. Pasteur : n La question de M. Fremy est absolument sans valeur.... M. Freniy me prête gratuite- ment certaines hérésies.... Je considère corarae erronées, autant qu'il est possible de le dire, les assertions de M, Fremy.... M. Fremy n'a produit que des opinions surannées.... 51. Fremy coufessera-t-il ses erreurs si.... Jamais M. Fremy n'a donné la moindre preuve de ses assertions, et toutes mes expériences protestent contre leur exactitude. » » Ces reproches sont bien durs, et il me serait facile de démontrer que je ne les ai pas mérités : mais comme dans une pareille discussion les faits seuls ont de l'importance, pour répondre à M. Pasteur, je me contente de disposer en ce moment des expériences nouvelles, dont je ferai connaître bientôt les résultats, et je répète celles que j'ai faites il y a trente années sur la fertnentation lactique. » Je suis persuadé que l'Académie approuvera ma conduite. Aussi n'au- rais-je pas pris la parole dans cette séance, si je n'avais pas entendu, avec la plus douloureuse siu'prise, M. Balard déclarer que tous ceux qui contestent les travaux de M. Pasteur font reculer la science de plusieurs années. » Je proteste de la manière la plus énergique contre les paroles de M. Balard. » J'ai la conviction que la science expérimentale est appelée encore à jeter de vives lumières siu" l'origine et le rôle de ces agents mystérieux qu'on nomme les ferments, dont le but physiologique est de restituer à l'atmo- sphère et au sol les éléments qui constituaient les organismes et qui sont appelés à en produire de nouveaux. » Je ne connais pas eu chimie physiologique de questions plus intéres- santes et plus neuves encore que celles qui se rapportent aux fermenta- tions; je supplie donc les savants qui les étudient comme moi en ce moment de croire que l'analhéme jjrononcé par M. lialard n'est pas sans appel. Qu'ils n'éprouvent aucun découragement, qu'ils continuent et complètent ( i67 ) leurs recherches : je leur donne l'assurance qu'ils trouveront toujours, à rAcadémie, des sympathies pour accueiUir leurs travaux et des voix indé- pendantes pour faire ressortir l'importance de leurs découvertes. » M. É. Blanchard, après la lecture de M. Trécul et les considérations pré- sentées par M. Balard, expose les remarques suivantes : « On s'étonne d'entendre encore aujourd'hui contester que les œufs ou les germes d'une multitude d'organismes inférieurs soient répandus avec les poussières dont l'air ne cesse d'être chargé, surtout pendant la saison chaude. Cette dissémination, qui s'effectue d'une manière incessante, est facile à reconnaître au moyen des observations et des expériences les plus simples; elle a été reconnue et vraiment démontrée il y a deux cents ans. Leeuwenhoek, poursuivant ses recherches sur les êtres microscopiques entre les années iG^S et 1G80, constate que l'eau de pluie qui commence à tomber contient presque toujours des animalcules : cette eau a entraîné les poussières circulant dans l'atmosphère; au contraire, l'eau de pluie qui tombe depuis un certain temps n'offre aucun organisme vivaut : l'air a été lavé. « De l'eau provenant de la fonte de la neige et préservée de toute atteinte » de l'air extérieur, dit encore Leeuwenhoek, ne contient pas un seul ani- » malcule, et ce n'est qu'après une exposition à l'air durant plusieurs jours » qu'on y découvre des Iiifusoires. » Ces faits sont déjà bien concluants. » Pourrions-nous maintenant citer une observation à la fois plus simple et plus décisive que celle que nous avons rapportée dans un écrit sur les anciens micrographes, publié il y a peu d'années ? Deux bocaux d'égale dimension, renfermant à peu près la même quantité d'eau et les mêmes débris de plantes aquatiques, avaient été fermés par un couvercle de papier et placés sur un balcon. Le vent emporte l'un des deux couvercles, qu'on ne remplace point; après quelques jours, on examine le contenu des deux vases : dans le vase encore fermé par un morceau de papier, c'est à peine s'il y a quelques Infusoires; dans le vase demeuré ouvert, fourmillent des êtres organisés de divers genres. Le rôle de l'abri imparfait n'est-il pas évident, l'effet de la chute des poussières absolument certain? L'expé- rience est à la portée de toute personne possédant un microscope. » On a demandé comment on expliquerait la présence d'êtres vivants dont les germes auraient été apportés par l'air, dans des vases renfermant des matières organiques, lorsqu'on en constatait l'absence dans d'autres vases ne contenant que de l'eau et placés au même endroit. L'explication n'est nullement à chercher : les êtres ne se développent que s'ils parvien- nient à rencontrer les conditions nécessaires à leur existence. Les micro- ( '68 ) graphes, variant les infusions et les macérations, réalisaient des milieux dif- férents; c'est ainsi qu'ils observaient dans les unes ce qu'ils ne voyaient jamais dans les autres. La loi est générale, et ici la comparaison est insliiic- tive : un embryon de Tœnia, c'est-à-dire un Cyslicerque, existe chez le la- pin; le Cysticerque, avalé par un chien et introduit dans l'intestin, se trouve dans la condition indispensable à son développement; il devient bientôt un énorme Tœnia. Mangé par un chat, qui est cependant comme le chien, un animal carnassier, le Cysticerque périt aussitôt. Le même phénomène se présente pour toutes les espèces de Taenias; l'homme doit avaler le Cys- ticerque du porc pour avoir le Tannin, et le chat le Cysticerque du rat. En un mot, la vie n'est possible pour les êtres que dans certaines conditions déterminées, et si ces conditions ne doivent être rencontrées que par une sorte de hasard, l'abondance des œufs ou des germes devient prodigieu.se et assure la perpétuité des espèces. » ASTRONOMIE. — Note relative aux travaux de M. Heis, sur les étoiles filantes; par M. Fave. « M. le D"^ Heis a bien voulu confirmer, par sa Lettre de fin décembre dernier, ce que j'ai dit à l'Académie au sujet des divers centres de radiation qui coexistent avec y du Lion, vers la mi-novembre. Le savant professeur de Munster fait remarquer que les centres d'émanation désignés par lui sous les signes A, C, D et R se vérifient chaque année, et que M. Schmidt, directeur de l'Observatoire d'Athènes, en a pleinement confirmé l'existence par ses observations. Il est curieux de retrouver, dès 1837, dans nos Comptes rendus, un indice de l'existence du centre désigné par la lettre C(a = I 5", 0* = -I- G2") , dans la constellation de Cassiopée. AL Heis y a noté, en eHeX. [Comptes rendus, t. V, p. 759), une observation de M. Danse, qui a compté, dans la nuit du i5 novembre, dix-sept météores divergeant de la constellation de Cassiopée ou des environs, dans le faible intervalle d'une minute et demie. Ces centres d'émanation de la mi-novembre se manifestent surtout lorsqu'on commence à observer à la nuit tombante. » M. le D"^ Heis annonce en même temps l'apparition prochaine de son ï] ranométrie , comprenant les étoiles visibles à l'œil nu, dans le ciel horéalj jusqu'à la 6-7^ grandeur. Ce travail , dont l'apparition coïncidera avec YUranomélrie du ciel austral, entreprise par M. Gould dans l'Amérique du Sud, paraît devoir être plus complet que les excellentes publications an- térieures que nous possédons déjà sur le même sujet. Le même auteur doit pid)lier très-prochainement d'importantes recherches sur la remarquable simultanéité des aurores boréales et australes. » ( '69) I^I. H. Larrey fait hommage à l'Académie d'un exemplaire du discours qu'il a prononcé aux obsèques de M. Longet, le 7 décembre 1871, au nom de l'Académie de Médecine. RAPPORTS. PHYSIQUE. — Bapport siii différents Mémoires de M.W. de Fonvielle, concer- nant des projets d observations à effectuer dans des ascensions aérostatiqiies. (Commissaires : MM. Becquerel, Regnault, Le Verrier, Dupuy deLônie, Edm. Becquerel rapporteur.) n M.W. de Fonvielle a présenté à l'Académie plusieurs Mémoires relatifs à des projets d'ascensions aérostatiques, dans le but d'étudier différentes questions d'astronomie et de physique du globe. » La Commission reconnaît l'ulilité qu'il y aurait à faire des observations de ce genre à diverses hauteurs dans l'atmosphère, mais en s'assurant préa- lablement des conditions nécessaires à l'exactitude des indications données par les instruments employés. » Elle fait remarquer que, lors de la discussion des observations faites jusqu'ici dans les ascensions aérostatiques, on a généralement conclu, au moyen du baromètre, la hauteur à laquelle se trouve le ballon, et l'on n'a pu en tirer aucune conséquence précise pour l'étude delà relation qui existe entre ces trois quantités : la pression atmosphérique, la température de l'air et l'élévation de l'observateur. Il y aurait donc avantage à observer directement la hauteur du ballon par des observations trigonoméiriques : deux stations seraient nécessaires à cet effet; de chacune d'elles on déter- minerait, à des instants 6xés chronométriquement, la distance zénithale du ballon et son azimut par rapport à l'autre station. » Les données expérimentales dont la Commission pense qu'il faudrait surtout se préoccuper, sont : la température et hi force élastique de l'air ambiant. » La détermination de la températiu'e de l'air à différentes hauteurs dans les ascensions aérostatiques est une des questions les plus délicates que l'observateur ait à résoudre, en raison du maniement difficile des appareils dans les conditions particulières où il est placé, ainsi que des causes nom- breuses qui peuvent masquer la véritable température de l'air, au moment de l'observation. On peut essayer de garantir les appareils du rayoï.ne- ('.. R., i87\ I" Semciue. !T. LXXIV, N'^ ."..) 2.) ( 17" ) ment des diverses parties de l'aérostat et de l'oliscrvatenr, à l'aide d'éerans en im'tal poli, et opérer en donnant aux ihernionièlres un mouvement de rotalion dans l'air. Une élude préliminaire de ce genre devrait précéder les observations faites à une certaine hauteur dans l'atmosphère. Il serait bon, si l'on veut opérer par une double méthode, de déterminer aussi les tem- péralures au moyen des appareils précis proposés par notre confrère M. Regnault, et d'après lesquels ces dernières sont données par des expé- riences faites après l'ascension, à l'aide de tubes métallicpies primitivement vides, puis remplis d'air atmosphérique dans les régions où se trouve l'ob- servateur. Il est nécessaire, comme on le sait, pour cette évaluation, que des tubes en nombre égal à ceux qui sont à la températin-e ambiante, se trouvent placés dans une enceinte ayant une température constante déterminée, et soient fermés en même ternies que les premiers (i). » La pression atmosphérique devrait être observée, non-seulement par la méthode précédente, qui la détermine en même temps que la température de l'air, mais encore avec un baromètre à mercure ainsi qu'à l'aide d'un baromètre métallique, compensé de la température, et vérifié pour de grandes différences de pression (2). » La Commission ne saurait entrer ici dans l'examen des questions abordées par M. W. de Fonvielle, et qui sont relatives à l'humidité de l'air, à l'électricité atmosphérique, aux vibrations sonores, aux mouvements divers et à la marche des aérostats, ni indiquer toutes les observations qu'il serait utile de faire, car elles dépendent des observateurs, ainsi que des circonstances dans lesquelles se feraient les ascensions, circonstances qui demanderaient à être précisées à l'avance. Elle ne saurait non plusse pro- noncer sur la valeur des appareils proposés et qui n'ont jias encore été suf- fisamment expérimentés; mais elle pense qu'il y aurait intérêt pour la science, d'avoir, indépendamment des données relatives à la température et à la pression atmosphérique, des indications sur l'humidité et même sur l'électricité atmosjihérique, qui pourraient être utiles à l'étude des condi- tions physiques diverses des masses aériennes. » La Commission ne peut donc qu'engager M. W. de Fonvielle à donner suite à ses projets, en lui recomuiaudant de s'attacher d'abord à l'élude d'un i^clir nombre de questions bien définies, telles que la pression almo- (1) Jnnalc.s de C/iiiiiic cl /itc, 3'' si'rie, t. I.XIV, p. 2o.ç), 18G2. (2) Bulletin (W la Société (rEncouragcweiil pottr l'industrie nntitmalc, 2" srrio, t. XIII, 1>. 5i3, iSGG, ( 17' ) spliérique, la tempéraUire de l'air, l'élévation do robservaleur, el à l'em- ploi de mélliodes Irès-précises qui peuvent seules donner de la valeur aux lésultats obtenus. » L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. MÉMOIRES PRÉSENTES. MÉCANIQUE. — Equations du mouvement vibratoiœ d'une lame circulaire. Mémoire de M, H. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Mécanique.) « Soient : fj„ le rayon moyen de la lame à l'état naturel; r= p^,{i -\- II) l'équation polaire de l'axe moyen de la pièce déformée; Q _l_ ,v ce qui devient l'angle polaire 9 correspondant à une section déterminée; El, CT, w le moment d'élasticité^ le poids spécifique et la section de la pièce ; 2O, l'angle au centre de la lame. » Les équations du mouvement sont les suivantes: (Pz „ fi' , > f/9- \ r/9' / d! (0 ■+■"] -^v- -j:^ -h-n^z=^o, et comprennent, comme cas particuliers, celles qui sont relatives à une verge rectiligne. » Ces équations deviennent incompatibles lorsque l'on y suppose u = o ou iv = o. Les deux systèmes de vibrations doivent donc nécessairement coexister. » Si la pièce circulaire est encastrée en son milieu, on a pour conditions : (2) /i = o, J| = o, pour 0^0, et (l:- <).' (t ( (l- IL 2Ù. < .7. ) )) Posons n = IK. sinm{0 — 0,) cosn(l — «), z = ^B swm{0 — 9i ) cos«(i — a), m = / r ' i étant un nombre entier. » A chaque valeur de m correspondent deux valeurs derr, et, par con- A séquent, deux valeurs de — • Nous ne donnerons à m que des valeurs qui rendent n^ réel et positif. , M Ainsi donc, pour chaque valeur de m, nous avons deux arbitraires que l'on peut déterminer par les secondes des conditions (2) et (3); mais on n'obtient ainsi qu'une intégrale particulière du problème, ou correspon- dant à un état vibratoire initial particulier. Il me paraît fort difficile de résoudre le problème dans toute sa généralité. » M. J. Carvallo soumet au jugement de l'Académie deux nouveaux Mé- moires de Mécanique rationnelle. Le premier contient deux démonstrations nouvelles du principe suivant : La répartition des forces élastiques s'exerçant entre deux surfaces de sépa- ration, réelles ou idéales, a toujours lieu de manière que la somme des mo- ments des volumes élémentaires de la déformation soit un minimum, ou que sa variation totale soit nulle. Le second renferme l'application de ce principe à l'équilibre d'une table qui repose sur quatre pieds, et en général sur n pieds. L'auteur annonce l'intention d'adresser prochainement à l'Académie des Mémoires sur l'équilibre élastique des prismes, des cylindres, des corps de forme quelconque, en faisant connaître les lois mathématiques de la défor- mation des surfaces élastiques de tous les ordres. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. J. Cakvallo adresse une seconde Note sur la détermination d'in- tégrales nouvelles. Celle-ci renferme la discussion de la courbe remarquable parcourue par un mobile sur la surface intérieure d'un cône de révolution dont l'axe est vertical. Suivant que l'angle polaire d'une demi-révolution est avec la demi-circonférence dans un rapport entier, fractionnaire ou irrationnel, la projection de la courbe sur un plan horizontal forme un seul rayon à double courbe symétrique, ou une étoile formée de rayons à doubles ( -7^ ) courbes symétriques, dont le nombre dépeud du dénominateur de la frac- tion, ou enfin une série indéfinie de ces rayons, tournant sans jamais reve- nir à leur position primitive. (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. T. Desmaktis adresse une nouvelle Note sur la contagion de la fièvre puerpérale, et sur l'emploi des préparations phéniquées comme spécifique contre cette maladie. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. Laroulandie adresse une lettre relative à l'outillage imaginé par M. Portail pour le creusement des puits. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. Rabâche adresse une nouvelle Note relative à diverses questions d'Astronomie. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) M. NiELSEN adresse, de Copenhague, une Note concernant un procédé industriel de conservation du sang et la préparation de divers aliments, tels que le chocolat, dans lesquels le sang peut entrer pour les aS centièmes. (Commissaires : MM. Peligot, Bouley.) M. A. Petilleau adresse une Note relative à un projet d'appareil auquel il donne le nom de « presse-moteur ». (Renvoi à l'examen de M. Phillips.) M. P. DE JosEFowicz adrcssc un Mémoire manuscrit portant pour titre : « Nouvelle idée de l'infini ». (Renvoi à la Section d'Astronomie.) M. Kimball adresse, de Boston, une Lettre relative à un remède contre le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) ( 'V'i ) CORRESPONDANCE. M. LE Seckéiaike perpétuel signale, parmi les pic-ces imprimées île la Correspondance : i" Un volnme adressé ]iar M. Quesneville, et contenant la série des miméros du « Moniteur scientifique » de l'année 1871 ; 1° Un volume de M. Jrmieux , intitulé : « Études médicales sur Barèges ». Ce dernier ouvrage, présenté à l'Académie par M. Larrc^-, et accom|)agné d'une Note manuscrite rédigée par l'auteur, sera renvoyé au concours des ])rix de Médecine pour l'année iSya. M. LE Secrétaire perpétuel signale, en outre, un volume de M. Einm. Liais, portant pour titre : « Suprématie intellectuelle de la France. Réponse aux allégations germaniques ». En présentant cet ouvrage à l'Académie, de la part de l'auteur, M. le Se- ciétaire perpétuel donne lecture du passage suivant de la Lettre d'envoi : <■ J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie un ouvrage que je viens de publier sous le titre de Suprématie intellectuelle de la France. n Quoique les matières traitées dans ce livre sortent, pour la plupart, du cadre dans lequel se renferment les travaux de votre Compagnie, mon ouvrage a un but auquel l'Académie, je l'espère, ne sera pas indifférente; car ce but est de prouver que la France, malgré ses dé- sastres, reste à la tête du mouvement intellectuel. » M. le Maire de la ville de Saintes sollicite de l'Académie, poiu' la bibliothèque de celte ville, qui vient d'être détruite par l'incendie, l'envoi des collections ou des ouvrages dont elle pourra disposer. (Renvoi à la Commission administrative.) M. Carvallo prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candiilats à l'une des places actuellement vacantes dans la Section de Mé- canique. (Renvoi à la Section de Mécanique.) ( '7''' ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Lotiro (io >i. Jaxssf.n sm les constnuciires pi liin- pales (ju il peul, dès aujourillnti, liicr dr st-s ohaeivalions sur I éclipse de décembre dernier (i). « Sholoor, ig ilécciiibre 1S71. » J'ai eu l'honneur de vous envoyer, le jour même de l'éclipsé, quelques lignes pour informer l'Académie que j'avais observé l'éclipsé par un ciel exceptionnel, et que mes observations me conduisaient à admettre une ori- gine solaire à la Couronne. » Immédiatement après l'éclipsé, j'ai dû m'occuper de régler tout ce qui se rapportait à mon expédition dans les montagnes, personnel et matériel, aussi n'ai-je pu achever une relation détaillée; mais je profite du départ de ce courrier, pour donner quelques détails indispensables sur les résultats annoncés. » Sans entrer dans une discussion qui fera partie de ma relation, je dirai d'abord que la magnifique Couronne observée à Sholoor s'est montrée sous un aspect tel, qu'il me paraîtrait impossible d'admettre ici une cause de l'ordre des phénomènes de diffraction ou de réflexion sur le globe lunaire, ou encore de simple illumination de l'atmosphère terrestre. » Mais les raisons qui militent en faveur d'une cause objective et cir- cumsolaire prennent une force invincible quand ou interroge les éléments lumineux du phénomène. » En effet, le spectre de la Couronne s'est montré dans mon télescope, non pas continu, comme on l'avait trouvé jusqu'ici, mais remarquablement complexe. J'y ai constaté : )) Les raies brillantes, quoique bien plus faibles, du gaz hydrogène qui forme le principal élément des protubérances et de la chromosjihèri^; » La raie brillante verte qui a déjà été signalée pendant les éclipses de 1869 et 1870, et quelques autres plus faibles; 11 Des raies obscures du spectre solaire ordinaire, notamment celle du sodium (D) : ces raies sont bien plus difficiles à apercevoir. » Ces faits prouvent l'existence de matière dans le voisinage du Soleil, matière qui se manifeste dans les éclipses totales par des phénomènes d'é- mission, d'absorption et de polarisation, (i) L'enveloppe île cette lettre poile le timbre, parfaitement lisible, de Ootacdmitnd ; c'est donc ainsi qu'il faut rectifier l'ortographe de ce mot, lu d'une manière vicieuse . Outre la matière cosmique indépendante du Soleil, qui doit exister dans le voisinage de cet astre, les observations démontrent l'existence d'une atmosphère excessivement rare, à base d'hydrogène, s'étendant beaucoup au-delà de la chromosphère et des protubérances, et s'alimentant de la matière même de celles-ci, matière lancée avec tant de violence, ainsi que nous le constatons tous les jours. » La rareté de cette atmosphère, aune certaine distance de la chromo- sphère, doit être excessive; son existence n'est donc point en désaccord avec les observations de quelques passages de comètes près du Soleil. » Gb:OMl';TRIE. — Sur une propriété des forâtes des suifaces. Note de M. Maurice Levv, présentée par M. Bertrand. « La proposition que je veux établir est celle-ci : Une surf ace quelconque et sa focale se coupent à anqle droit en tous leurs points d'intersection. 1) J'observe d'abord que tout plan normal à une ligne double d'une dé- veloppable passant par le cercle de l'infini coupe celte développable suivant deux génératrices rectilignes, et réciproquement tout plan contenant deux génératrices rcclilignes de la développable est normal à la ligne double d'où ces génératrices sont issues (i). » D'après cela, soit M un des points de rencontre d'une surface quel- conque S et de sa focale, la focale étant définie la ligne double de la déve- loppable circonscrite à la surface et au cercle de l'infini. Menons le plan tangent en M à la surface, et joignons le point de contact aux deux points T et J où ce plan tangent coupe le cercle de l'infini. Les droites MI et MJ sont deux génératrices de la développable circonscrite à la surface et au cercle de l'infini. Car : i" ces droites sont issues d'un point de la ligne double de cette développable; 2" elles rencontrent le cercle de l'infini; 3° elles sont tangentes en M à la surface. Donc, d'après la remarque (1) J'avais d'abord établi celte proposition à titre de leninic préliminaire; mais M. La- guerre vient de me faire observer qu'il l'a établie avant moi au Bulletin de la Société philomu- thiqtie de décembre 1870, dans un Mémoire sur remploi des imaginaires dans la géométrie de l'espace. J'en supprime donc ici la démonstration. Ce Icmmc peut encore être énonce ainsi : Si une section plane faite dans une surface quelconque ti un ou quelques-uns de ses foyers placés sur In focale de la surface, le plan sécant est normal à lu focale en ces points fftjers, et réciprnqueinen/. ( 177 ) ci-dessus, le plan qui les renferme, c'est-à-dire le plan tangent à la sur- face en M, est normal à la focale. )) Remarque I. — Notre démonstration suppose que le point M n'est pas un point singulier de la focale ou de la surface. » Remarque II. — Dans un travail sur un autre sujet, nous avons établi le théorème suivant : Pour que des sur/aces quelconques en nombre infini puissent faire partie d'un système orlliogonal, il est nécessaire que le lieu de leurs ombilics les coupe toutes à angle droit. — On voit, par le théorème qui fait l'objet de la présente Noie, que cette condition est toujours remplie pour des surfaces homofocales. » GÉOMÉTRIE. — Sur une Communication récente de M. le général Didion, con- cernant une expressiorï du rapjmrt de la circonférence au diamètre. Extrait d'une Lettre de M. Catalax à M. le Secrétaire perpétuel. « Le Compte rendu de la séance du 2 janvier, que je reçois à l'instant, contient une Note de M. le général Didion. Permettez-moi de faire, au sujet de cette Communication, deux remarques très-courtes : » 1° Les formules trouvées par M. Didion sont loin d'être nouvelles, comme il le croit : je les ai publiées, en grande partie, dans les Nouvelles Annales de Mathématiques [i?>[\i., p. 196); dans mes Théorèmes et Problèmes de Géométrie élémentaire (i85a, i865), etc.; » 2° Le véritable auteur de ces diverses formules est, si je ne me tron)pe, Eider. Dès 1760, ce grand Géomètre donnait, dans les Nouveaux Commen- taires de Pétersbourq, cette relation curieuse : - = sec -7 sec r, sec —^ a 4 '^ 'o » Il est facile de voir qu'elle ne diffère pas, au fond, de la principale des formules en question. » M. Eue de Beaumost fait remarquer que l'observation de M. Catalan lai.s.se toujours à M. le général Didion le mérite d'avoir retrouvé, sous une forme différente, nue formule fort élégante, indiquée autrefois par Euler, mais cependant assez peu connue. C. R., 1H71, 1" Semestre {1. LXXIV, N" ô.) 2^ ( Î78) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur l'emploi des lames élastiques vibrantes pour la réalisation d un propulseur^ à propos d'une Communication récente de M. de Tastes. Note de i^I. E. Ciotti, présentée par M. Serret. « M. de Tastes, professeur à Tours, a communiqué à l'Académie, dans la séance du ii décembre 1871, une Note relative à l'emploi des lames élas- tiques vibrantes comme moyen de propulsion. Mes idées sur ce sujet sont bien anciennes, et je suis en mesure de démontrer que, depuis longtemps déjà, je suis parvenu à les réaliser pratiquement par des expériences nom- breuses exécutées à Palerme, à Paris et à Tours. Mes premiers essais ont été commencés à Palerme en 1860, sur un petit bateau de i™,6o de longueur, muni d'une machine à vapeur, vrai modèle de perfection, sorti des ateliers de M. Huer : les résultats ont été des plus satisfaisants. Je possède encore le bateau et ses accessoires. » Au printemps de l'année 1870, j'ai été autorisé par l'administration de la Ville de Paris à faire des expériences sur un des lacs du bois de Boulogne : ces expériences ont été exécutées publiquement sur une embarcation et avec un mécanisme construit par M. Strube, boulevard d'Enfer. » Un modèle de bateau de plus grandes dimensions était en construction lorsque la guerre éclata; j'ai dû l'abandonner en quittant Paris au mois de septembre, pour me rendre à Tours, où j'ai fait construire, sur mes dessins et exclusivement à mes frais, un bateau plat qui se trouve actuellement dans le canal de jonction du Cher à la Loire; c'est avec ce bateau, muni d'une machine à vapeur, que je me propose de compléter des expériences dont j'aurai l'honneur de communiquer ultérieurement les résultats à l'Aca- démie. » Des expériences faites publiquement suffisent assurément pour m'assu- rer la priorité de mon invention; je peux d'ailleurs produire un document authentique qui ne laisse subsister aucun doute à cet égard. Je veux parler d'un brevet pris par moi sans aucune arrière-pensée d'intérêt matériel: ce brevet, daté du aS avril 1 869, ])orte le n° 85386. Je crois devoir citer textuel- lement les premières lignes du Mémoire descriptif qui accompagne le brevet dont je viens de parler : « Mon systèmo de propulsion consiste dans l'emploi d'une ou de plusieurs lames élasti- ques ou non élastiques, selon les cas, auxquelles, au moyen d'un moteur quelconque et ( Ï79 ) d'un mécanisme convenable, on donne un mouvement circulaire alternatif analogue au mou- vement de la queue d'un poisson (i). » PHYSIQUE. — Electrisation par frottement observée dans le sulfure de carbone, et décomposition de ce corps par la lumière. Note de M. Th. Sidot, présentée par M. Edm. Becquerel. « En étudiant l'action que certains métaux exercent sur le sulfure de car- bone pur sous l'influence de la lumière solaire, j'ai constaté que ceux-ci jouissaient d'une propriété physique très-remarquable, celle de s'élec- triser par le frottement avec le verre dans le sulfure de carbone. Ainsi, par exemple, le fer, l'argent, l'aluminium produisent des étincelles électriques quand on les agite assez fortement dans im matras avec du sulfure de car- bone pur. De ces trois métaux, celui qui s'électrise le mieux c'est l'argent; puis l'aluminium, ensuite le fer. Quant aux autres métaux, tels que le pla- tine, ie cuivre, le zinc, etc., ils ne paraissent point s'électriser, ou du moins je n'ai pu constater leur electrisation par l'agitation. » Pour bien faire l'expérience, on prend un matras d'essayeur en verre blanc épais et bien sec, dans lequel on met i5 à 20 grammes d'argent gre- naille, et 3o à 40 grammes de sulfure de carbone pur : on ferme ensuite le matras avec un bon bouchon; mieux vaut le fermer à la lampe. On le sèche en le chauffant légèrement, puis on l'agite pendant quelque temps dans l'obscurité, et presque aussitôt on voit jaiUir des étincelles au sein du liquide. Ces étincelles augmentent en agitant plus longtemps et plus fortement le matras, au point de le rendre presque entièrement lu- mineux. » Si pendant que l'on opère cette electrisation du verre l'on vient à verser de l'eau sur le matras, immédiatement on voit toute lueur disparaî- tre, mais pour reparaître si l'on continue l'agitation dans l'air. L'électricité dégagée sur le verre est positive ; en outre, j'ai observé que les étincelles se produisent dans la masse même du liquide. J'ai vérifié ce fait en rem- plissant un matras presque complètement de sulfure de carbone, qu'il m'a suffi de fermer avec un bouchon ; puis j'ai agité fortement afin de pouvoir (i) M. Serrct croit devoir faire remarquer à l'Académie que M. de Tastes, dans sa Com- munication du I I décembre 1871, n'a en aucune façon contesté les droils de priorité que M. Cioiti revendique aujourd'hui. Le professeur de Tours a même eu le soin de mentionner, dans sa Note insérée au Compte rendu, les déclarations que M. Ciotti lui avait faites au sujet de ses expériences. 24-> ( '80 ) vaincre la résistance d)i liquide qui s'oppo«e plus que l'air au mouvement (lu mêlai, et les étincelles ont été également très-abondantes. H J'indiquerai maintenant les résultats que j'ai obtenus relativement à l'action chimique exercée par la lumière sur le sulfure de carbone. » 11 est déjà démontré par l'expérience que le sulfure de carbone par- faitement pur, abandonné dans Tobscurité, soit seul, soit en présence de l'argent ou du mercure purs, ne s'altère plus ; il n'en sera plus de même si ce sulfure est exposé aux rayons solaires pendant plusieurs mois. » En effet, je puis démontrer dès aujourd'hui par une expérience de longue durée, que le sulfure de carbone pur et isolé, comme en présence d'un métal sulfurable, l'argent par exemple, se décompose sous l'influence de la lumière solaire, en donnant naissance à un gaz jiarticulier et à line matière solide rouge et floconneuse. » Je n'ai pas encore pu faire l'analyse de ces deux produits, l'expérience n'étant pas achevée, en raison de la saison qui ne permet pas d'avoir une intensité lumineuse suffisante à la marche des expériences; mais aussitôt qu'elles seront terminées, j'aurai l'honneur d'en soumettre les résultats à l'Académie, ainsi que la description des appareils dans lesquels s'opère en ce moment cette décomposition. » PHYSIQUE. — Recherches expérimentales sur In durée de iélincelle électrique. Note de MM. F. Lucas et A. Cazin, présentée par M. Edm. Becquerel. « Dans deux Notes présentées à l'Académie des Sciences et insérées aux Comptes rendus des aS avril et 20 juin 1870, nous avons exposé comment la durée d'une étincelle électrique dépend de la surface s du condensateur et de la distance Z des deux boules entre lesquelles se fait l'explosion. » Cette durée j est donnée par la formule (i) J = ^'(i-«0('-^'). dans laquelle a el b sont des bases numériques moindres que l'unité. La valeiu- de n dépend de l'unité à laquelle on rapporte la surface d'une des armatures du condensateur, lesquelles sont égales ; celle de b dépend de l'unité de longueur avec laquelle on évalue la distance explosive. » Dans toutes les expériences qui nous ont servi pour établir la formule ci-dessus, les armatin-es de la batterie de Leyde communiquaient avec les deux boules de décharge par deux fils de cuivre ayant ensemble une lon- gueur de 3"", 78. Lein- diamètre était de o""",9. ( '8' ) » On change, toutes choses égales d'ailleurs, la durée de l'étincelle en faisant varier la résistance du circuit. Afin de déterminer la loi de ce nou- veau phénomène, nous avons ajouté au circuit primitif diverses longueurs d'un fil de laiton de o""", 338 de diamètre, isolé dans l'air et ayant toutes ses parties (rés-éloigiiées les unes des autres, et nous avons mesuré les durées correspondantes des étincelles. » Nous avons ainsi établi la formule (2) 3 = 7' I + cr' dans laquelle j représente la durée effective de l'étincelle électrique; jo) 'a valeur limite que prendrait celte durée si l'on supprimait toute résistance entre la batterie et les boules; /■, la mesure de la résistance interposée; c, luie constante dont la valeur dépend de l'unité à laquelle on rap- porte la mesure de cette résistance. » En prenant pour cette unité i mètre de fil de laiton du diamètre de o'""", 338, nous avons trouvé 1 loge = 1,8108817, ( c := 0,646966. (3) » La résistance du fil de cuivre qui formait notre circuit primitif étant équivalente à celle de o°',i42 de notre fil de laiton, on obtenait, pour chaque expérience, la valeur de r, en ajoutant ce nombre 0,1/42 à la lon- sueur en mètres du fil de laiton introduit dans le circuit. » Première série d'expériences. — Ayant installé une batterie de 4 jarres et des boules de platine distantes de 8 millimètres, nous avons fait varier;- depuis o™, 142 jusqu'à 3o mètres. » Les résultats donnés par la formule (2) se trouvent d'accord avec ceux de nos expériences en faisant i logjo= 1,6212371, ^^' \ Jo = 41,806. » c'est ce qui ressort de l'inspection du tableau suivant : ( i8a ) J- r S N 12 « observé. calculé. DIFFÉRENCE. m 0,1 !,i 34.2'-h5i.3' + i5.4' = 28i' 100 574 36,75 36, 81 — 0,06 2,000 8.1' H- 35. 2'-+- 7.3'= 99' 5o 62', 20, 5 1 19,68 0,83 5,000 20. l' -1- 25.2' = 75' 5o G29 12,71 '■■'.49 0,32 10,000 40. 1' -t- 10.2' = 60' 5o Cio 7.93 8,23 — o,3o 20,000 /|0. i' -t- 10.2' = 60' 5o 9'|5 5,o5 5,16 — 0,11 3o,ooo 45.1'+ 5.2' = j5' 5o 994 1,02 3,86 0,16 (S désigne le nombre des traits observés dans le chronoscope; N est le nombre des observations; 1 n est le nombre des tours fait moyennement en me minute par la manivelle du chronoscope.) 1 » L'unité de temps à laquelle est rapportée la tlurée des étincelles est, couime dans nos précédentes Communications, le millionième de seconde. » Deuxième série d'expériences. — Avec une batterie de 8 jarres et en réduisant à 5 millimètres l'écarteraent de nos boules de platine, nous avons fait l logj = i,6o63652, ( ^0 = 40,40, et obtenu les résultats suivants : m m m ni m r 0,142 2,00 5,00 10,00 20,00 ^observé 35, 71 i9>24 Hj^o 7>8a 3, 21 j- calculé 35,57 i9>oo 12,08 7>9S 4)9^ » La constance de la valeur numérique de f, pour ces deux séries d'ex- périences, montre que cette valeur est iiidéjiciiduntc de la suijace du conden- sateur et de la distance explosive. a Formule générale. — On peut réunir dans une seule formule les lois représentées par les formules (i) et (2) en posant (6) J:=H^'-")^-^^ J H- cr* » La durée j" se trouve ainsi exprimée au moyen des trois variables s, l, r, qui mesurent respectivement la surface du condensateur, la distance ex- plosive et la résistance interposée entre la batterie et les boules de décharge. » La valeur muuérique de la constante H dépend de l'unité à laquelle on rapporte la mesure du temps. Nous savons qu'elle dépend aussi de la na- ture des boules, mais non de leur diamètre. ( i83) » Décharges en cascade. — La formule (6) représente la loi générale du pilé omène lumineux qdi accompagne la décharge d'une batterie électrique, dont les jarres sont réunies en surface. » Des lois nouvelles interviennent lorsqu'on les réunit en cascade. » Supposons, par exemple, qu'on ait formé deux batteries ordinaires, de surface a et ^. » En les réunissant en une seule, on obtiendrait une batterie, de surface (7) 2 = a + /3, qui, dans des conditions expérimentales déterminées, produirait une étin- celle de durée j", régie par la formule (6). » Si maintenant, sans faire aucun autre changement dans les conditions de l'expérience, on attelait en cascade les deux batteries partielles, la durée Y de l'étincelle deviendrait plus petite que précédemment. » La dépendance qui existe entre les durées de ces deux étincelles est définie par la formule (8) = 4(|)V, que nous avons soumise, avec succès, à plusieurs vérifications. I. Prenant d'abord 8 jarres égales, qui, disposées en surface, nous don- naient, dans certaines conditions expérimentales, une étincelle durant, en millionième de seconde, (9) 7=57,16, nous les avons divisées, de toutes les manières possibles, en deux groupes (ou batteries partielles) attelés en cascade, et nous avons mesuré les étin- celles correspondantes. » Voici le tableau des résultats obtenus : CROUPES. «/3 2 8 8 S 8 S N 12 n Y DIFFÉ- RENCE. observé. calculé. 7 jarres et i 6 jarres et 2 5 jarres et 3 4 jarres et 4 ■; 12 i5 16 72.1'-+- 28.2' =128' 21.1'-+- 71. 2' -h 8.3' =187' 3.i'+57.2'-t- 37.3' -+-3.4'= 240' 5o.rH-45.3' + 5.4' =255' 100 100 100 100 474 496 D09 Son 12,23 23,59 33,39 37,00 11,96 24,54 33,11 36,01 —0,27 0,95 -0,28 -0,99 (S, N et n ont les mêmes siRnifications que dans le tableau précédent.) ( i84) « Avec 6 jarres et dans des conditions expérimentales ponr lesquelles on avait (lo) r = 34,i3, nous avons obtenu les résultats suivants : Groupes a = 5, p=i. «==4, p = 2. « = 3, p = 3. Y observé.... 9,71 17581 9.2,45 Y calculé 9>8i 18,37 2i,5o » Ces recherches ont été faites, dans l'été de 1870, à l'Observatoire de Paris. » Nous avions commencé l'étude des cascades multiples lorsque les évé- nements politiques ont arrêté nos travaux. Nous n'avons pas pu les re- prendre, faute d'un local sufflsant, celui que nous avions étant employé à un autre usage. » PHYSIOLOGIE. — Sur la cause de la fermentation alcoolique par la levure de bière, et sur la formation de la leucine et de la tyrosine dans cette fermentation; par M. A. Béciiamp. « M. Liebig, au début du Mémoire dont il a été question à la séance de l'Académie du 18 décembre dernier, dit : « J'avais admis que la résolution » de la matière fermentescible en composés plus simples devait être ramenée » à un phénomène de décomposition ayant lieu dans le ferment, et que » l'action de ce même ferment sur la matière fermentescible continuait ou » cessait selon la prolongation de l'altération produite dans le ferment. » Pour la partie physiologique, tout le Mémoire de M, Liebig est là. u Sans doute, comme autrefois, M. Liebig admet que la décomposition du sucre est « amenée par la destruction ou la modification d'une ou de » plusieurs parties constituantes du ferment, et n'a lieu qu'au contact » des deux matières. » Seulement, aujourd'hui, le phénomène s'accompli- rait dans le ferment, tandis qu'autrefois M. Liebig regardait le ferment comme un précipité engendré par le gluten devenant insoluble en s' oxydant. Or, « dans M le ferment » ne se comprend que de quelque chose ayant un contenu dans \\n contenant, et n'a pas de sens, quand il s'agit d'une matière non or- ganisée qui devient insoluble en s'oxydant. » Aujourd'hui que M. Liebig a changé d'avis et qu'il reconnaît que la levure de bière et celle du vin sont un cryptogame plus ou moins déve- loppé, l'expression « dans le forment » se conçoit; mais je ne sache pas ( ""^5 ) ((u'aiicieiiiiemciil M. Liebig ail, de prt^s on fie loin, admis ({lie l'orgaiiisalioii de la levure fût pour quelque chose dans !e phénomène de la fermentation. » Si j'ai bien compris la partie métaphysique du Mémoire de M. Lie- big, il est évident que ce qu'il cherche dans la levure, c'est une sub- stance ou une association de substances capables d'agir sur le sucre de canne comme la diastase sur la fécule, ou la synaptase sur l'amygdalinc. En un mot, M. Liebig tend toujours à rapprocher la fonction des ferments organisés de celle des zymases ou ferments solubles. Je me suis déjà expli- qué sur ce rapprochement (i) : il n'est pas fondé. Les zymases sont, non le fruit de l'altération d'une substance; albuminoïde, mais celui de la fonction normale et physiologique d'un organisme actuellement vivant. Un organisme engendre les ferments solubles pour s'en servir. Ainsi, la levure de bière contient et forme sans cesse, comme les autres moisis- sures que j'ai étudiées, la substance que j'ai appelée zjmase. Celle-ci est une substance albuminoïde aussi bien que la diastase et la synaptase ou la siatozymase (diastase salivaire de J\I. Mialhe). Elle n'est, pas plus que ces substances, un produit de décomposition, et elle est formée par la levure pour son usage, c'est-à-dire dans le but physiologique de transformer le sucre de canne en glucose qu'elle puisse consotumer. M. Liebig n'est pas de cet avis; il considère la zymase comme un produit de décomposition d'une des parties intégrantes de la levvu-e. Cette conclusion, il la tire de ce que l'eau qui séjourne longtemps sur la levure acquiert la propriété d'in- tervertir le sucre de canne (2). )) J'ai étudié cette question, il y a de cela déjà sept ans. Dans une Note « Sur l'épuisement physiologique, et la vitalité de la levure de bière (3) », j'ai montré que, pendant son séjour dans l'eau, elle s'épuise et sécrète de l'acide phosphorique, en même temps que d'autres produits. J"ai mon- tré, enfin, que, jusqu'à la fin de cet épuisement, la levure produit la zymase, qui est capable d'intervertir le sucre de canne. Les piécantions que j'ai prises ayant éloigné la putréfaction, et par suite la formation de produits fétides, ni Vibrions, ni Bactéries n'ont apparu. » En 1864, dans une Note que j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie, le 4 avril, je soutenais que la zymase préexistait dans la levure. En effet, la (1) fc/ii/jtc-i rcfu/us, :\ i\\ïi\ iSii/î. (2) Mémoire de M. Liebig {Annales de Chimie et de Physique, 4'" série, t. XXIII, p. i 1 ). (3j Comjites rendus, t. LXI, p. 68;); i8G5. 0. U., 1S72, i" Scincfcrc (T. LXXIV, M" 5." 2J ( i86) levure lavée, bien égouttfce, étant broyée avec du sucre de canne solide, de manière à faire une pâte épaisse, incapable de fermenter, intervertissait pourtant très-rapidement le sucre de canne. Il fallait démontrer que, dans le cas où l'on broie le sucre solide avec la levure en pâte, elle excrète vraiment une partie de son contenu. L'expérience me semble capitale. » Lorsque, à de la levure de bière bien lavée et égouttée, on ajoute du sucre de canne solide, même en grande quantité, le tout se liquéfie et le sucre se dissout. Le phénomène rappelle celui qui se produit lorsque, par l'introduction d'un aliment dans la bouche, il y a afflux de salive. La levure n'abandonne-t-elle que de l'eau au sucre? On va en juger. » 35o grammes de levure, au sortir de la brasserie, sont rapidement lavés à l'eau distillée. La matière bien égouttée est broyée avec aSo grammes de sucre de canne. Le mélange se fluidifie aussitôt et le sucre se dissout. Oii jette sur un filtre. Le liquide sirupeux, épais, qui filtre est aussitôt essayé; il se trouble par une addition d'alcool, aussi bien que par l'extrait de Saturne. La filtration est lente; après vingt-quatre heures, il avait passé une assez grande quantité de liquide parfaitement limpide, dans lequel aucune trace de fermentation ne se manifeste; on y ajoute de l'alcool à 85 degrés, tant qu'il y a trouble. Après vingt-quatre heures, un précipité floconneux blanc est recueilli sur un filtre et lavé avec de l'alcool un peu plus faible. Le précipité, égoutlé et comprimé entre deux feuilles de papier buvard, est presque totalement soluble dans l'eau. La solution no réduit pas le réactif cupro-potassique; mais, si l'on y dissout du sucre de canne, déjà à la température ordinaire, plus rapidement à l\o ou 4^ degrés, il s'intervertit complètement au bout de peu de temps. Mais cette solution est légère- ment acide; je la traite encore par l'alcool, et le nouveau précipité est tout aussi actif. La matière possède, d'ailleurs, les propriétés connues des sub- stances albuminoides. Toutes les liqueurs alcooliques sont réunies, pour eu séparer l'alcool. Dans le résidu de la distillation, on ajoute de l'extrait de Saturne. Le précipité plombiqiie est décomposé par l'hydrogène sulfuré, il fournit luie liqueur acide, avec laquelle on obtient 0*^', 44 de pyrophosphate de magnésie, soit o^'',27g d'acide phosphorique. » La zymase et l'acide phosphorique sortent du globule de levure par exosmosc, en même temps que quelques traces d'albumine. » La zymase, la substance de nature albuminoïde qui, dans la fermenta- tion alcoolique, est l'agent de la saccharification du sucre de canne^ n'est donc pas un prodiiil de décomposition, et, vraiment, je ne vois pas quelle différence il y a liiIic l'orge qui, eu germant, produit la diastase, l'amande ( '87 ) qui contient la synaptase, la fleur qui renferme l'anthozyniase, !o pancréas qui renferme la pancréazymase, et la levure ou les moisissures qui con- tiennent ou sécrètent la zymase. » A mes yeux, la levure de bière et les autres ferments organisés sont des êtres réduits à l'état de cellule, dans lesquels s'accompliseent des phé- nomènes du même ordre que ceux qui se manifestent dans un animal qui digère et se nourrit, dans une plante qui fleurit, dans un fruit qui mûrit, ce qui est la propre formule de M. Dumas, laquelle depuis quinze ans me guide dans mes recherches. On ne peut donc pas dire que les ferments so- lubles soient des produits de décomposition. Ce sont des produits chimi- ques, doués d'activité chimique, sans doute, mais des produits de l'activité normale de ces êtres ou de ces organes, ne se formant qu'en e«x, et seu- lement en eux pendant qu'ils sont vivants. M Voyons maintenant si l'on découvre, parmi les produits de désassi- miiation de la levure, quelque substance capable de transformer le sucre en alcool et acide carbonique. Les produits éliminés, en même temps que l'acide phosphoricfue, pendant que la levure de bière est soumise au régime de l'inanition, sont les suivants : B Produits volatils. — Alcool, acide acétique, acide carbonique, tl, à la fin, de l'azote. » Produits moins volatils ou fixes. — A. Matières minérales : Acide sulfurique, acide phosplioriqiie, potasse, soude, magnésie. — B. Matières organiques : zymase, albumine, substance gomnicuse dextrogyre (pouvoir rotaloire compris entre 69 et 61 degrés) ; leucine, tyrosino; résidu sirupeux. » La levure produit physiologiquement la leucine et la lyrosine, sans que l'on puisse attribuer leur formation à aucun phénomène de putréfaction ou à l'apparition d'un infusoire quelconque : c'est là qu'est tout l'intérêt de cette observation. Le rendement en est même si considérable, que c'est là un bon moyen de préparation de ces bçaux composés. Ainsi, avec 35o grammes de levure en pâte, représentant 84 grammes de matière sèche, j'ai obtenu plus de 5 grammes de leucine très-pure, et plus de 5 déci- grammes de tyrosine superbe. » Tels sont les produits qu'engendre ia levure qui se consomme elle- même, comme par autophagie, et que M. Liebig appellerait des produits daUération de levure. Ces produits ne sont capables, ni séparément, ni réunis, de faire subir la fermentation alcoolique au sucre de canne. La zymase et les acides seuls sont capables de l'intervertir, et si l'on a le soin de se mettre à l'abri des mycrozymas et de letu' évolution par luie fillra- tion soignée et par une addition de créosote ou d'acide phénique à dose aS.. ( l85 ) non coa£;ulanto, ](' ?.iicro n'i-proiivi' de la part d'aucun d'ouK une Iransfor- tnalioii difiérenlo. » La fermenlatiou alcoolique n'eil donc pas fonctioi! des produils variés que la levure engendre, mais, conune je l'ai dit ailleurs, elle est fonction de son organisation. Tant que l'on ne tiendra pas compte de la partie orga- nisée de la levure et des microzymas qui la constituent et qu'elle contient, on ne comprendra rien à la formation de tous ces produits. » L'organisation de la levure et la propriété dépendant de cette orga- nisation, que rien n'empêche de considérer comme étant d'ordre chimique, quand il s'agit dos phénomènes de nutrition ou de fermentation, est le fait capital, ainsi que Cagiiiard-Latour l'avait vu, queïurpin et M. Dumas l'ont su si bien comprendre : « Ce vieux sentier » n'est pas sans but, et il est le seul fécond. » J'ajoute, en finissant, et pour prendre date, que, dans toute fermen- tation alcoolic[ue par la levure de bière, celle-ci sécrète de l'acide phos- phorique, et cpie parmi les produits fixes de cette fermentation, il m'est arrivé, quatre fois sur cinq, de trouver de la leucine et de la tyrosine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la Irausformation du phénol eu nlcnloïiles. Note de MM. L. Dlsart et Cii. Bardy, présentée par M. Cahoius. a La synthèse de la phénylamine i)ar l'action de l'ammoniaque caustique sur le pliénol a été annoncée, il y longtemps déjà, par Laurent et Hoffmann ; mais nous devons ajouter que la réaction de ces savants illustres n'a point été confirmée par les nombreux chimistes qui ont répété celle expérience. En 1H49, Steri-y Hunt transformait la phénylamine en phénol par l'action des nitrites, et montrait, par cette élégante réaction, la relation intime qui unit ces deux corps. Cette expérience, qui confirmait les vues théoriques des premiers chimistes, servit encore de stimulant aux recherches nouvelles, lorsque, dans ces dernières années, l'industrie crut trouver, mais sans plus de succès, dans la réaction du phénol sur l'ammoniaque, une sorte d'ani- line commerciale. » Dans une précédente Note, nous avons montré que le phénol se com- porte comme un alcool, qu'il peut, étant chauffé avec le chlorhydrate de pliénylamiue, s'y combiner à la façon des alcools ordinaires, et que cette réaction est considérablement aidée par l'addition d'acide chlorhydrique fumant. Nous avons pensé qiu;, dans les mêmes conditions d'expérimen- tation, le phénol pourrait réagir sur le chlorhydrate d'ammoniaque et pro- ( '«.J ) (luiro la phlénvlaniine. L'expérience a pleinement justifié nos prévisions. » Dans un inatras de verre résistant, nous plaçons un mélange de i5o grammes de pliéiiol , 5o grammes de chlorhydrate d'ammoniaque et 9.5 d'acide chlorhydrique fumant ; après la fermeture à la lampe, il est placé dans lui autoclave, dont le fond est recouvert d'une couche de phénol de 4 à 5 centimètres, afin que sa vapeur puisse contrebalancer en partie la pression intérieure du vase de verre. Le tout est plongé complètement dans un bain d'huile dont la température est maintenue, pendant trente heures, de 3io à Sac degrés. A l'ouverture de l'appareil, on constate cpie le liquide n'a pas changé sensiblement de couleur, et qu'il ne s'est formé aucun gaz; le liquide est jeté sur un entonnoir poiu' séparer le sel ammoniaque, puis additionné d'un excès de potasse caustique en solution dans l'eau et soumis à la distillation. Le produit de cette opération, agité avec de l'acide chlor- hydrique, fournit deux couches : l'une, huileuse, est formée de chlorure de phényle; l'autre, aqueuse, renferme la phénylamine. Le résidu de la cornue est, après refroidissement, jeté sur un filtre qui retient une sub- stance blanche, cristalline, c'est de la diphénylamine presque pure. » De ces trois substances, la diphénylamine est la plus abondante; la phénylamine est, au contraire, toujours en faible quantité. » Quant au mécanisme de cette réaction, la composition des produits qu'elle fournit peut nous en donner la clef : sous l'influence de l'acide chlorhydrique fumant, le phénol produit du chlorure de phényle, et c'est ce corps qui, en réagissant sur le chlorhydrate d'ammoniaque, donne la phénylamine. Aussitôt après sa formation, cet alcaloïde se décompose sous l'action d'une nouvelle quantité de chlorure de phényle en donnant la di- phénylamine. Or nous avons montré précédemment qu'à aSo degrés cet alcaloïde prend naissance dans le mêmes conditions; à 3oo degrés sa pro- duction doit donc être instantanée. » L'explication de ces réactions peut-elle trouver une confirmation dans des faits observés sur d'autres alcools? M. Berthelot, auquel nous devons celte méthode générale, a produit la méthylamine en chauffant en vase clos, à une température de 320 degrés environ, un mélange d'alcool méthylique et de chlorhydrate d'ammoniaque. La quantité d'alcaloïde obtenu dans ces conditions est toujours extrêmement faible, et il est certain que la pré- sence de ce corps eût échappé à des mains moins habiles que les siennes. » Les conditions nouvelles que nous réalisons donnent à cette réaction une grande netteté : un mélange de 2 pour 100 de chlorhydrate d'ammo- niaque, 5 pour Too d'alcool méthylique et i pour 100 d'acide chlorhy- ( 190 ) firiqiip fumant, est retiformé dans un tnbe scellr à la lampe, puis placé dans un autoclave contenant de l'alcool niéllivlique, destiné à fournir de la vapeur extérieure au tube. Le tout est plongé complètement dans un bain (l'Iiuile pendant trente heures consécutives, à mie température de 2o5 à 208 degrés. Après cette opération, le liquide du tube est séparé en deux couches dont la supérieure, constituée par un mélange d'oxyde et de chlo- rure de méthyle, disparaît sous forme de gaz à l'ouverture; la partie restant est constituée par du chlorhydrate d'ammoniaque en excès et par du chlorhydrate de méthylamine, ce dernier en quantité relativement considé- rable, car il représente environ le tiers du chlorhydrate d'ammoniaque employé. » Ainsi l'addition d'acide chlorhydrique a eu pour effet de déterminer une réaction bien nette à une température inférieure de 100 degrés au moins à l'expérience primitive. Nous nous croyons donc fondés à regarder comme essentielle l'intervention du chhtrure de méthyle dans cette réac- t.on, et à invoquer la même intervention dans l'expérience de M, Berthelot, où la production du chlorure de méthyle serait due à ini phénomène de dissociation partielle du chlorhydrate d'ammoniaque, que la haute tempé- rature de l'expérience expliquerait. )) En résumé, ces réactions paraissent toutes se rattacher à la méthode générale, si souvent employée dans ces derniers temps, et que M. ïhénard a le premier employée dans ses recherches sur les alcaloïdes phosphores. » PHYSIOLOGIE. — Descjaz du sang. Expériences sur les circonstances qui en font vdiicr In proportion dans le s/stènie artériel. Note de M5î. Ed. HÎatiiiei; et V. Urbain, présentée par M. Cahours. « Influence de la lempératare animale. — Nous avons montré dans une Note précédente (ij que l'endosmose des gaz au travers des membranes animales humides doit être considérée comme un phénomène de solubilité se produisant avec une intensité d'autant plus grande que la température ambiante est plus basse. Ce mode d'échange gazeux permet de comprendre pourquoi les vertébrés à température constante ont plus d'oxygène dans leur sang artériel et, somme toute, brûlent davantage en hiver qu'en été. » Chez les animaux dont la teuîpéralure propre est soumise à des varia- lions, on obtient un résultat inverse du précédent : le sang artériel contient (i) Comptes rendus, fj juillet i8yr. ( '9' ) une proportion d'oxygène plus grande lorsque la température aniiiudo s'élève, moins grande lorsqu'elle s'abaisse. Gaz du sang artériel. Injliience d'une êléi'aùon Influence du refroidisscmenc du corps. de la température propre, Temp. rectale... 39",2 36» 20" Si" 28" 39", G 40", /| i^i" /|2",-2 Respirations 18 i3 S 12 10 iS i3o 200 3oo 0 2o«,75 19", /|3 i3«,58 2o<:':,23 ilf^fio 17'='^, 00 i8<^':,37 20",oo 25':''-,oo CO' 47",33 /|6':S23 G2",26 eo",oo 34=^18 .'i9",3o ^S'^SgS 38'=Si4 17",85 » Ces variations pouvaient dépendre soit des changements survenus dans le rhythme respiratoire, soit du fonctionnement des globules sanguins dont l'activité serait variable avec la température. Nous avons cherché à élucider cette question en désoxygénant rapidement du sang jiar un cou- rant d hydrogène et en déterminant la quantité d'oxygène que ce sang était susceptible d'absorber pendant un temps déterminé, suivant que sa température était plus ou moins élevée. Ces expériences nous ont démontré que le sang refroidi fixe plus d'oxygène que le sang maintenu à la tempé- rature du corps. Ainsi la propriété fonctionnelle des globules sanguins ne semble pas s'exagérer par une température élevée, ni s'amoindrir par le froid. » La rareté des respirations chez les animaux refroidis, leur fréquence chez les animaux insolés seraient la cause des variations dans la quantité d'oxygène dissous par le sang artériel suivant la température. On peut re- marquer qu'il se produit une espèce d'antagonisme entre les effets de la respiration et ceux dus à l'endosmose des gaz. Celle-ci augmente par le froid, diminue par la chaleur, tandis que les respirations se ralentissent par le froid et s'accélèrent par la chaleur. Le degré d'oxygénation du sang est subordonné à ces deux fonctions, dont l'équilibre serait détruit au profit du rhythme respiratoire, lorsqu'il se produit des variations dans la température animale. » La présence d'une quantité plus élevée d'oxygène, dans le sang arté- riel des animaux dont la température rectale augmente, se lie à dos oxyda- tions plus actives. Mais on doit remarquer que l'acide carbonique dont la formation est le l'ésultat ultime des oxydations organiques ne se rencontre en proportion anormale dans le sang que une heure ou deux après l'éléva- tion artificielle de la température du corps. A ce moment, la réaction acide que présente le tissu musculaire surchauffé a fait jdacc à la réattiuu alcaline ordinaire. I ^ 10 3f)' >■■' 3o" . arlcr. S TOln. S. TCin. ce 20,75 ce 5,43 ce 2,25 -iy-SS G 1,08 Go,5o ( ".)?• ) Dvtciminalton des comhiisiions (organiques pendant Vélt'x'acion tic la température animale. pendant Ir refroidissement du corps, ih. après. 3h. après. Urspiralions. 16 200 »» » Tomp.rcct. . Sg" t^\^J\ Sg^.O 38°, 3 3ç)", j 3o" 2-," 53° SanR Sane arlériél- YPiiieux S vein, S. Tein- S- TCin. ce ce ce ce ce O... 17, -îS 9,90 2,00 /|,25 2,75 20,75 5,43 2,25 i/|,52 3,86 i3,58 7,86 CO'. 43,75 5'|,75 3g, 00 73,75 61,75 47>3'' Gi,o8 Go,5o 4'j9^ ■'i*'>''9 62,26 61,17 O. briik'. 7':'--,35 i5,25 » » i5",32 ■2''',57 10", 66 5",72 » Lorsque la température animale s'abaisse, les combustions intimes vont en décroissant. Cette diminution serait pins accusée encore si l'on tenait compte de la lenteur de la circulation, comme il serait nécessaire de le faire pour avoir la valeur exacte de ces oxydations. Un fait à signaler lorsque le refroidissement du corps d'un animal est poussé à l'extrême, c'est la quantité d'acide carbonique qui reste en dissolution dans son sang artériel. Cette quantité s'élève à plus de 60 pour 100. Après la mort dans iu)e atmosphère d'acide carbonique, la proportion n'est guère plus considérable. Aussi l'arrêt des mouvements du cœur par excès d'acide car- bonique dans le sang du ventricule gauche devient la cause probable de la mort par refroidissement. » Enfin, la rigidité musculaire du cœur qui s'observe lorsque la tempé- rature d'un animal atteint 45 degrés serait la conséquence des oxydations excessives qui précèdent la mort par la chaleur. Du muscle frais, porté à 45 degrés dans le vide, ne devient que très-incomplètement rigide, si même il le devient; à l'air, la coagulation est immédiate. L'intervention de l'oxygène paraît donc déterminer et la réaction acide du tissu musculaire et la coagulation elle-même. Jn/tuence du Iravail miisculnirr. État iiorm. Travail. Étatiiorm. Travail. Respir 37 g6 32 i3o S. artériel 8. aMcr. S. arlér. S aridr. 0 22«,25 2.'|",25 23",/|8 î^-^SlS ce 46"-,75 54«=,oo 49",07 45",8i Travail musculairo. Repos. S artériel. S.ToInoiix S.aricricI S veineux 0 23",63 i2«,56 a2",i9 i5«,77 00'... 4o<^S98 43",65 49",27 58", ',9 O. l'riilé. ii<:'^,07 6",/l2 » La quantité d'oxygène en circulation dans le sang artériel augmente pendant le Iravail, mais cette augmentation n'est pas on rapport avec le nombre des respirations. Après un travail soutenu, la resjjiration devient tii|)le ou (|uadruple de ce<[irelle est normaleuient ; ui' le chiffre d'oxygène ( '->^ ) ne s élève nullement dans cette proportion. Aussi nous avons pensé qu'il fallait admettre l'intervention de quelque cause s'opposint à l'absorplion trop prononcée de l'oxygène par le sang. » La rapidité de la circulation parait jouer ce rôle modérateur. Pour étu- dier d'une manière indépendante l'influence de la respiration et de la cir- culation sur les gaz du sang artériel, nous avons cherché à déterminer les modifications apportées par la section et l'électrisation des nerfs pneumo- gastriques. Section des dcii.r pneumogastriques. Irritation Electrisatioit de /'extrémité centrale droite. de l'extrémité périphériijne du côté droit. Corn- Électri- Ktat État Eleotri- État Électri- État pression. sation. type. tj'pe. sation. type. salioii. type- Respir.... 8 lo 13 10 10 8 10 10 Puis iSo iSo 180 ^fio 60 2fîo go 260 0 18", Si 23':<=,io 2o"^':,oo iC^^jO.') 18'=':, S2 i5",oo 17", 3G 16", oj ce 55", /|7 4o«,oo /|3«^33 ;i6«,o5 /|-2':S35 ii",38 Si", 58 3/|«,oo » Le rhythme respiratoire étant seul modifié, on constate que l'artéria- lisation du sang est plus complète si la respiration devient plus profonde, quoique plus rare, ou si elle devient plus fréquente à égalité d'amplitude. La quantité d'oxygène augmente encore dans le sang artériel lorsque les battements du cœur sont ralentis sans changement dans la fréquence des respirations. Par conséquent, une circulation lente facilite l'hématose, que modère une circidation rapide. Il se produit ainsi un antagonisme entre les effets de la respiration et des pulsations, lorsqu'elles s'accélèrent eu même temps. » Comme ou le voit par les chiffres de l'avant-dernier tableau, pendant le travail musculaire, les oxydations intimes sont très-prononcées. L'utilité de ces chiffres consiste dans la possibilité de calculer la quantité de cha- leur produite par nn animal, la différence de composition entre le sang de la carotide et celui du coeur droit donnant la proportion de l'oxygène brillé dans l'organisme j)endant une circulation complète, ou vingt-sept bat- tements du cœur. Le résultat de ce calcul, mis en regard de la quantité de chaleur dépensée par ini animal au repos, donne des chiffres très-compa- rables (chaleur produite par heure, 74 calories; pertes, yS calories). Lors- que l'animal exécute un travail mécanique, le calcul perd de sa précision (chaleur produite, 176 calories; pertes, 198 calories), car le sang veineux se modifie dès qu'on interrompt le travail, ce qu'il est nécessaire de faire pour prendre le sang à analyser. C. R., iS7<, i":' Semestre, (T. LXXIV, N" 5.; 20 ( '94 ) » Influence du sommeil cliloroformique. — L'oxygénation du sang alériel pendant l'action du clilorofoinie sur l'organisme est assez variable. La période d'excitation initiale correspond à un sang artériel plus oxygéné que normalement. L'action prolongée du chloroforme entraîne, au contraire, un ralentissement de la respiration, un abaissement de la température et une diminution dans la quantité d'oxygène fixé par le sang rouge. Morl Exci- Anes- Mor- Aiiestliésio État par le Veille. tation. thésie. Veille. Veille. phine. État de veille. prolon[;ec. normal. . chlorof. Sanir — -^^^» — . ^ — ^^-^~ Sani; du artériel. S.arlcr. S.arlér. S artcr. S.arlér. S. artcr. S. artcr. S. Yoln. S.arlér. S.Ycln. S. voin. cœur droit. ce ce ce ce ce ce ce ce ce ce ce ce 0.. . 25,12 26,74 20,00 23,72 26,o5 22,32 ■9.43 9,90 i5,47 10,26 IO,23 S, 11 co= . 46,o5 33,74 44,20 42,10 49,53 53,26 0. brùlù. 37,91 54,75 .. ^".53 31,90 47,43 5", 21 54,88 48,88 » La morphine a une action analogue à celle du chloroforme. Pendant la léthargie causée par le froid, on observe la même diminution. Il est donc probable que le sommeil physiologique consiste, non-seulement dans une anémie cérébrale, mais aussi dans l'envoi au cerveau d'un sang artériel moins oxygéné. » On voit, en outre, que les combustions diminuent notablement à la suite de l'anesthésie prolongée. Après la mort par le chloroforme, le sang du cœur droit est aussi oxygéné qu'à l'état normal; de plus, s'il survient des accidents de suspension de la respiration par irritation des nerfs laryn- gés supérieurs, le sang artériel reste toujours suffisamment oxygéné. L'as- phyxie par défaut d'oxygène ne peut donc pas être invoquée pour expli- quer la mort par le chloroforme. » CUlMlli ORGANIQUE. — De la production du cymène par i hydrate d'essence de térébenthine. Note de M. Ph. Barbier. « On sait que le camphre traité par le perchlorure de phosphore fournit des composés chlorés se détruisant à la distillation, ])our donner du cymène par perte d'acide chlorhydrique. Certains dérivés de l'essence de térében- thine peuvent également fournir le même carbure, ou l'un de ses isomères, sous l'action d'influences analogues. » J'ai traité la terpine cristallisée, C'-°H'-"0'' -f- H^O'-, par le brome, dans la pro|)ortion de i équivalent du premier corps pour 2 du second ; il se produit ainsi un composé brome, de consistance demi-fluide, légèrement coloré en jaune, en même temjis qu'il se sépare de l'eau et de l'acide broai- hydrique, eu très-petites quantités, provenant de la décomposition du ( 195) corps ainsi formé. Ce composé, qui parait être un dérivé brome d'un bromhy- drale de terpiléne, se détruit à la distillation, en donnant de grandes quan- tités d'acide broiuliydrique et un carbure . ) Ber. Chem. Gcsethc, i868, p. 117. (3) Ber. Client. GeselUc., 1869, p. 34 1. ( 199 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations relatives à l'action des conjonctions éciiptiques sur les éléments du magnétisme terrestre. Notes de M. Lion et de M. DiAMiLLA MuLLEK. (Extrait par M. Le Verrier.) « M. Liox, professeur à Alençon, a le premier signalé l'influence possible des éclipses de Soleil sur les éléments du magnétisme terrestre. L'honorable professeur fait connaître qu'il a observé à Alençon, pendant l'éclipsé totale du I I décembre dernier. L'insuffisance de la boussole dont il se servait ne lui a permis d'observer aucune sorte de variations. » Il paraît en avoir été autrement au Bureau télégraphique, où M. Tri- ger, inspecteur, et MM. Grard et Laisement ont cherché à reconnaître si, pendant l'éclipsé, des courants électriques traverseraient les conducteurs télégraphiques préalablement mis en communication avec la Terre à leurs deux extrémités. Ces Messieiu's croient pouvoir affirmer qu'il en a été ainsi. » Un galvanomètre à aiguilles astatiques, détaché d'un appareil de Mel- loni, appartenant au lycée, ayant été introduit dans le circuit télégra- phique, il éprouva les perturbations suivantes : » De 2''3'" à 2''7'" (lu matin, oscillations très-prononcées, variant entre zéro et lo degrés à l'ouest. » De 3''o"5' à 3''2"i5% mouvement d'oscillation s'étendant jusqu'à 8 de- grés à l'ouest. » De 4''5'"à 4''6'", légères oscillations s'étendant à 2 degrés à l'ouest. » De 4''3o'" à 4''3i"', nouvelles légères oscillations s'étendant à 2 degrés à l'ouest. » De 3''54'" à 3''55'", écart de i degré à l'ouest. » De 6''4'" à 6** 5"", oscillations s'étendant jusqu'à 3o degrés à l'ouest. » De 6''9'" à 6^ 12'", oscillations s'étendant jusqu'à 5 degrés à l'ouest. » En dehors de ces intervalles de temps, on ne remarqua ni agitation ni déviation de la boussole. » M. DiAMiLLA McLLER, quî 3 obscrvé à Milan, transmet, de son côté, la Note suivante : « Après ma première Communication sur la marche de l'aiguille aimantée observée en Sicile pendant l'éclipsé totale du Soleil du 22 décembre 1870, M. J. Micliez, directeur de l'Observatoire de Bologne, a voulu dépouiller les observations faites à Gicenwich précédemment pendant toutes les éclipses, visibles ou non visibles, comprises entre la période de 1842 à ( 200 ) iS/i", et:' l'occasion des éclipses visililes des i5 mars i858, 1 8 juillet 1860, iq octobre i865, 8 octobre 1866, el 5 mars 1869. )> De ce travail, que l'on peut du reste très-facdement contrôler, il résul- terait une grande probabilité en faveur de l'action des conjonctions éclip- tiques sur le magnétisme terrestre. » En effet, tant pour les éclipses visibles que pour celles invisibles, l'ai- gtiille de déclinaison à Greenwich se trouvait en moyenne dans une position plus à l'Est relativement à sa position moyenne d'un jour ordinaire. » La valeur qui représenterait l'excursion moyenne de l'aiguille entre deux observations successives serait comme suit : . . ., , i En un jour ordinaire ... . i.8g Pour les éclipses invisibles. • „ . ,,, ,. ( En un jour d éclipse. ... . 2.19 . . j En un jour ordinaire .... i -97 Pour les éclipses visibles . . •, ^ . ,,, ,. -> /o ( En un jour Q éclipse a. 40 » Ce qui précède est d'accord avec les déplacements de l'aiguille aiman- tée observés en Italie l'année dernière à mesure qne l'on s'éloignait de la ligne de la totalité. » Voici l'amplitude de ces déplacements en regard de la grandeur de j'éclipse : Grandeur Déplacement observe Stations. de l'éclipsé. de l'aiguille. Terranova i ,000 7 . 49 Kaples o»949 &.o5 Rome o>938 4-iO Florence o ,900 3 . 45 Bologne o , 899 3 . 89 Livourne 0,891 4- 00 Moncalieri 0,877 8.27 » Pendant l'éclipsé totale du Soleil du 1 1 courant, invisible en Europe, j'ai invité MM. les Directeurs des observatoires d'Italie à suivre la marche des variations magnétiques. » Jusqu'à présent je n'ai reçu que les observations de M. Donali, direc- teur de l'Observatoire de Florence. » Le déplacement de l'aiguille pendant toute la durée de l'éclipsé a été, à Florence, de 3' 9", mais ce déplacement ne correspond pas au moment de la totalité du phénomène solaire. Pendant le maximum de la ])hase, le dé- placement n'était que de o'54" par rapport à la position de l'aiguille au commencement de l'éclipsé. » ( 20I ) HISTOIRE NATURELLE. — Sur il fécondation des Ecrevisses. Note de M. S. Chantran, présentée par M. Ch. Robin. « Les recherches que j'ai entreprises sur les Ecrevisses dans le labora- toire d'Embryogénie comparée du Collège de France, où M. le professeur Coste veut bien continuer à me donner tous les moyens d'expérimentation, m'ont permis de signaler quelques faits nouveaux que j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie et qui, je l'espère, lui paraîtront dignes d'in- térêt. » On était, jusqu'à présent, dans l'incertitude sur la question de savoir si, chez les Ecrevisses, la fécondation des œufs s'opère à l'intérieur du corps de la femelle ou à l'extérieur. Je crois avoir déterminé que c'est à l'extérieur que ce phénomène s'accomplit, et voici dans quelles conditions. » Dans ma Note lue à l'Académie à la séance du 4 jnillet 1870, j'ai dit que le mâle déposait sa matière fécondante, sous forme de spcrmatophores, sur les lames de l'éventail caudal et sur le plastron de la femelle, et que l'époque de la ponte des œufs variait du 2^ au 45*^ jour après l'accouple- ment, » Quand vient le moment de cette ponte, la femelle se lève sur ses pattes, et alors ses appendices abdominaux sécrètent pendant quelques heures un mucus grisâtre assez visqueux, puis elle se couche sur le dos, recourbe sa queue vers l'ouverture des oviductes, de manière à former une sorte de cu- vette ou chambre, déjà signalée par Lereboullet, dans laquelle, pendant la nuit suivante, les œufs sont recueillis au fur et à mesure qu'ils sont expul- sés des organes génitaux. D'une femelle à l'autre cette expulsion dure de une à quelques heures. Ces œufs, qui sont toujours tournés de manière à présenter leur tache blanchâtre ou cicatricule en haut, comme pour rece- voir plus facilement l'influence de la fécondation, se trouvent ainsi plongés dans le mucus grisâtre qui relie en quelque sorte les fausses pattes, les bords et l'extrémité de la queue au thorax et qui concourt à limiter la poche ou chambre dont il vient d'être question, chambre dans laquelle se trouve renfermée, avec les œufs et le mucus, une certaine quantité d'eau. Im- médiatement après la ponte, on constate dans ce mucus et dans cette eau la présence de spermatozoïdes (1) tout à fait semblables à ceux qui sont (i) Ils y sont mêlés de gouttelettes jaunâtres, pâles, et d'un certain nombre de glol)ules grenus, arrondis, isolés ou réunis en petits amas, qui n'existent pas dans la cavité des sper- malophores, où se trouvent seulement les spermatozoïdes. C. R., :873, 1" Semestre. (T. LXXIV, N" 5.) ^7 ( 202 ) conlemis dans les sperinatophores altaclirs au plastron et qui en pro- viennent. Ces spermatozoïdes sont ainsi en contact direct avec les œufs et au sein du véliicnle qui en facilite la pénétration. La fécondation s'accomplit donc dans cette chambre, c'est-à-dire en dehors des organes génitaux de la femelle. » M. Ch. Robin, qui a bien voulu constater ces faits avec moi, a vu aussi que les spermatozoïdes que l'on trouve en contact avec les œufs dans la chambre que je viens de décrire sont semblables à ceux que l'on voit dans les organes génitaux des mâles et h ceux qui sont dans les spermato- phores attachés au thorax. Ils sont sous forme de cellules aplaties avec cinq à sept cils rigides immobiles partant de leur contour et avec une saillie en forme de baril vers leur milieu. Pendant les deux premiers jours qui sui- vent la ponte, ces spermatozoïdes, très-abondants autour des œufs et dans le mucus, deviennent sphériques, pâles et l'estent immobiles; les jours sui- vants, ils se flétrissent et deviennent aussi plus petits, plus foncés et irré- guliers. Enfin, quand après la fixation des œufs l'excédant de mucus a com- plètement disparu par suite de la pression exercée par les contractions incessantes de l'abdomen, ce qui a lieu dans une période variable de huit à dix jours après la ponte, ceux des spermatophores qui restent encore attachés au plastron sont formés de petits filaments blancs, coriaces, isolés ou dont plusieurs adhèrent ensemble; ils ne montrent plus qu'iuie cavité centrale dans laqiielle le microscope ne décèle que quelques spermato- zoïdes plus ou moins flétris. La paroi de ces spermatophores conserve son épaisseur et reste comme auparavant composée d'un mucus concret, strié, tenace. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur un holide observé à Nancy, le 20 décembre 1871. Note de M. P. Guyot. (( Le 20 décembre 1871, à 9 heures du matin, la température était de -+- 4o degrés; pendant la nuit du 19 au 20, il était tondjé un peu de neige; le dégel avait commencé le malin et duré toute la journée. Pluie fine sur toute la ville et ciel couvert, jusqu'à 10 heures du soir; nuages légèrement rougeâlres; tempête de vents depuis le matin jusque dans la nuit (i). (1) Il semble avoir légnù le 20 iléccnihie tle jjiaiuls venls dans le nord de. l'Iiuropc. Ainsi, on a signalé do jjrands dégâts sur les côtes de la Uollandr; lu nu'nic Jour, un»; Ironiljc d'eau s'est abattue sur le Havre, y a brisé une elieniinee d'usine et fait plusieuis victimes; ( 203 ) » A io''28"' du soir, un bolide parut dans le ciel, près des étoiles s et â de Cassiopée; il entra ensuite dans Persée, passa près de 0 et «, et con- tinua sa course vers les Pléiades en coupant v de Persée et Algol, et en pas- sant à côté de ^ de la même constellation. » Il fit explosion près des Pléiades, et produisit une vive lumière verte; lui des fragments du bolide se dirigea vers o du Taureau, et un autre re- monta vers le nord en entrant dans la constellation du Cocher ; il disparut près de 5. Deux autres fragments descendirent à l'ouest et durent entrer dans la constellation du Bélier. » Ces fragments de bolide ne laissèrent pas de traînée lumineuse der- rière eux. » M. P. GuvoT adresse, en outre, trois nouvelles Notes relatives à la colo- ration du ciel. Ces Notes seront renvoyées, comme les précédentes, à l'examen de MM. de Tessan et Ch. Sainte-Claire Deville. « M. Tauiiy adresse une Note dans laquelle, rappelant la loi qu'il a pré- cédemment exposée à l'Académie dans les séances des 9 mai et 20 juin i S'jo, il fait connaître que cette loi, en vertu de laquelle les cyclones qui descen- dent de l'Europe vers l'Afrique éprouvent invariablement, dans les régions équatoriales, un mouvement de recul qui les fait revenir d'Afrique en Europe, chargées du sable qu'elles ont soulevé dans le Sahara, s'est déjà vérifiée à la fin de décembre 1870, et que, si elle est exacte, le cyclone qui est descendu sur l'Europe du 8 au 10 janvier la retraversera du sud au nord, à partir du 16 janvier, tandis qu'on observera au sud de l'Europe une jjluie de sable à cette date. C'est ce que l'auteur a annoncé, au vu de la situation atmosphé- rique de l'Europe accusée par le Bulletin international du 10 janvier, dans une Note qui a été remise le i i , au matin, à M. le Directeur de l'Observa- toire de Paris, en se fondant sur la complète similitude de cette situation et de celle du 4 mars 1869, qui a précédé la pluie du sable du 10 mars de la même année. » le 21, un bâtiment anglais s'est pcrtln prèi des îles Sorlingiies; à la nirMiie époque, un bâti- ment fianfîus a disparu piès de la Pointo-du-Coiibré ; à Nancy, le vent a été si lurt qu'un grand nombre de becs de gaz ont été éteints. ( 2o4 ) !îî. i)EQi-ATREFAr.ES,pn présentant à l'Acadétnie un ouvrage de INI. Chantre, iiitilidé « Les palafittes ou constructions lacustres du lac de Paladru », ajoute les remarques suivantes : u Les palafittes de Paladru sont intéressants en ce qu'ils prouvent qu'il a existé, en France, des habitations lacustres jusqu'à l'époque carlovin- gieiHie. En outre, ce n'est pas la violence qui a déterminé la ruine de l'éta- blissement décrit dans l'ouvrage que j'ai l'honneur de présenter, mais bien un phénomène naturel d'envahissement par les eaux. M. Chantre a étudié les causes qui ont j)u faire varier le niveau du lac. Il a examiné d'ailleurs les espèces animales et végétales dont il a recueilli les restes, ajoutant ainsi à ce que des recherches en apparence exclusivement archéologiques nous ont déjà appris, surtout au sujet de nos animaux domestiques et de nos plantes cultivées. A ces divers titres, le travail de M. Chantre intéresse l'Académie des Sciences beaucoup plus qu'on ne pourrait le penser de prime abord. A 6 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à G heures et demie. E. D. B. ERRATA. (Séance du 26 décembre 1B71.) Page 1480, dernière ligne, au lieu de certainement acciisé, lisez constamment accusé. Page i48i, ligne 3o, au lieu de 'j"""'',2o d'acicle nitrcux, lisez 'j"'%20. Page 1482, !'■'' ligne du tableau, au lieu de kyrW & 1 45'%oo o">">%95o 4">'°%65o o'"™%02i o'-'^MBSo, lisez Avril 6 i 45",oo o'-'SgSo 4"'^t)5o o"'e,o2i o'"5,i35o. Page 1482, 2" ligne du tableau, 6^ colonne, au lieu de 0,018, lisez 0,0018. Page 1482, note à la suite du tableau, 3" ligne, au lieu de 19 milliniètres cubes, lisez 19 niilligrauinics. Page i483, lignes 11, 12, i3, i4, 21, 23 et 24, au lieu de i"'"'%220, 7'n"'%299, S'-'^^SBi, 7""'Sioi, 3'""",2o, 2""""=,58u, 9'"""=,G8i, i;)"""',8o, lisez i"'e,22o, 7'"S299, 5"'S88i, etc., etc., etc. COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 JANVIER 1872. PRÉSIDENCE DE M. PAYE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HÉTÉROGÉNIE. — Observations relatives à la Note insérée par M. Fremy au dernier Compte rendu ; par M. Balard. « C'est avec un vif regret que je me vois forcé de présenter à l'Académie ime réclamation au sujet du Compte rendu de lundi dernier, car cette pu- blication, qui est habituellement le tableau fidèle de nos séances, ne pré- sente pas les faits comme ils se sont passés il y a huit jours. » Dans la séance dont je parle, j'ai cru devoir rappeler les dernières et plus probantes expériences de M. Pasteur. M. Fremy m'a répondu quelques mots, quand cette séance se terminait, pour me dire qu'il ne s'oc- cupait que de la levure; je lui ai répliqué qu'il fallait d'abord étudier le phénomène général du développement de la vie; mais je suis convaincu que cette réponse et celte réplique n'ont été entendues de personne. Voilà l'exacte vérité. » Ceux qui ont écouté mes observations et lu ce que j'ai écrit, me ren- dront la justice de dire qu'il y a identité parfaite entre les deux modes d'expression de ma pensée. En a-t-il été de même pour notre confrère? M Je croyais d'abord, je l'avoue, que, jugeant, avec raison selon moi, que les quelques mots qu'il avait réellement prononcés ne reproduisaient pas avec un développement suffisant ce qu'il voulait diie à l'Académie, il se réservait de demander la parole dans la séance actuelle pour continuer C. R., 1871, 1" Semestre, (T. LXXIV, N" 4.) 20 ( 206 ) la discussion, et q) Si les cellules de levure viennent du jus du raisin après qu'il a été exposé à l'air, et non des germes qui sont en suspension dans l'air ou à la surface des grains, ce qui est ma manière de voir, il faut, qu'en écrasant des grains de raisin au contact de l'air privé de germes quelconques, il faut, dis-je, dans l'hypothèse de M. Fremy, que la bouillie de ces grains écrasés fermente, ou donne tout au moins naissance à des productions organisées. Est-ce bien là ce que pense M. Fremy? Quant à moi, je n'ai pas besoin d'ajouter que, dans mon opinion, il est impossible qu'il y ait fermentation on formation de productions organisées dans les conditions que j'indique. Avant d'aller plus loin, j'attends le jugement de M. Fremy. » M. Fremy ne voulant pas me répondre, séance tenante, j'ajoute que l'expérience dont je parle est faite et qu'elle donne le résultat que j'in- dique. » Ma réponse aux Notes de M. Fremy pourrait se borner à cette réfuta- tion péremptoire de son hypothèse; car s'il est impossible à notre savant confrère, en présence de l'expérience que j'invoque, de maintenir plus longtemps sa manière de voir, quoi de plus évident que la théorie des germes pour expliquer l'origine des êtres microscopiques, puisque M. Fremy ne nie plus aujourd'hui et ne saurait nier l'existence des germes organisés en suspension dans l'air ou répandus à la surface des objets? Mais je veux aller plus loin. Je veux prendre sur la pellicule du grain de raisin ou dans l'air le germe organisé de la levure, le placer dans le jus de raisin, sous le microscope, et le voir s'organiser en levure alcoolique du raisin. Rien n'est plus simple aujourd'hui, et je puis ajouter que je l'ai fait et publié depuis l'année 1862, et que mon élève et ami, M. Duclaux, l'a fait avec un grand succès, en i865, pour une foide de germes en suspension dans l'atmo- sphère. Toutefois, il était resté dans mon esprit une légère incertitude. » Les cellules que j'avais vues se multiplier sous mes yeux étaient-elles bien réellement la levure propre désignée sous le nom de levure de bière, c'est-à-dire celle qui a servi jadis aux mémorables expériences de Lavoi- sier. Mes doutes étaient fondés. Je sais aujourd'hui, avec une entière cer- titude, qu'il n'existe pas dans le moût de raisin en fermentation une seule cellule de la levure de bière proprement dite. » Je puis démontrer avec rigueur les quatre propositions suivantes : » 1° Le germe de la levure du raisin est le germe du mycodermuvini ; ( 212 ) » 2° La levure du raisin diffère de la levure de bière proprement dite (celle qu'ont eue entre les mains Lavoisier, Gay-Lussac, Thenard, Ca- gnard-Latour), à tel point qu'il n'y a pas une seule cellule de cette levure de bière dans la cuve de vendange; » 3° La levure du raisin est identique à la levure de bière à fermentation basse des bières dites allemandes ; » 4° Le germe du m/coderma vini est un des germes les plus répandus dans l'atmosphère, particulièrement au printemps et dans i'élé. Ce myco- derme a deux modes de vie essentiellement distincts : MOISISSURE, il s'empare de l'oxygène de l'air, le fait servir à l'assimilation des matériaux de sa nutrition, et le rend à l'état d'acide carbonique; FERMENT, il se développe à l'abri de l'air et devient la levure alcoolique du raisin. » El, pour le dire en passant, voilà que M. Fremy, qui ne voulait pas entendre parler de moisissures, s'y trouve ramené forcément par moi, ou mieux par la puissance des faits contre laquelle ne peuvent prévaloir nos faibles conceptions. » Avais-je donc besoin de la nouvelle expérience sur le jus naturel du raisin dont je viens de parler pour corroborer l'exactitude de mes travaux antérieurs et des conclusions que j'en ai déduites? Pas le moins du monde; car, cette même expérience, je l'ai faite en 1 863 sur les liquides les plus fer- mentescibles et les plus propres à nourrir certains organismes microscopi- ques, le sang et l'urine. Voici un vase dans lequel j'ai introduit, au contact de l'air pur privé de ses germes, du sang, pris directement sur un chien en pleine santé. C'était le 3 mars i863. Or ce sang n'a éprouvé aucune putré- faction quelconque et n'a fourni aucune production organisée microsco- pique. » Ni M. Fremy, ni M. Trécul ne paraissent avoir connaissance de mes observations de 1862 et de i863 que je viens de rappeler. » Mh;Tl':OROt.OGIE. — De la température du sol observée au Jardin des Plantes^ à r Observatoire et à Monisouris, pendant le mois de dé(end>re 1871, à o'", 1 o au-dessous de la surface. Note de 3IM. Becquerel etEa. Becquerel. (Extrait.) « Il ne sera seulement question dans cet Extrait que de la transmission de la chaleur solaire, dans quatre sols différents, jusqu'à o", 10, pondant le mois de décembre 1871, où la température a atteint une rigueur excep- tionnelle. Ces (juatie sols sont ceux pris au Jardin des Plantes, à 1 Ob- servatoire et à Monisouris. Les observations de t( inpéiatiue ont été faites : ( 2>:n 1° an Jardin des Plantes sur deux points : l'un couvert de gazons et l'aulre dénudé; l'un et l'autre sont formés de déblais apportés de l'intérieur de Paris; 2° à l'Observatoire, dont la terre est formée de semblables déblais, envahis également par la végétation herbacée; 3" à Montsouris, dont le terrain est composé d'alluvions anciennes, mêlées de petits galets anciens. )) Les observations, dans ces quatre localités, sont faites à différentes heures de la journée; nous n'avons pris, parmi les nombres donnés dans les publications journalières de ces établissements, que ceux relatils aux obser- vations de 3 heures du soir au Jardin des Plantes et à FObservatoire, et de 4 heures à Montsouris; ces dernières diffèrent peu des observations de 3 heures, les seules qui se fassent à peu près aux mêmes heures. » Ces observations ont donné, pour les moyennes, pendant le mois de décembre iS^r, les résultats suivants : A l'Observatoire a", 21 Au Jardin des Plantes (surface gazonnée ) i", 36 A Montsouris (surface gazonnée) o",90 Au Jardin des Plantes (sol dénudé) o",30 » I-a température a donc été plus élevée à l'Observatoire que dans les autres localités, et moindre dans le sol dénudé que dans les autres. Le tableau suivant donne la marche de la température dans le sol, sur ces quatre points, pendant le mois de décembre. Mois DE SEPTEMBRE. — Température de l'air h o"', lo au-dessous du soi à 3 heures. Jariliii dos Plantes Dates. Jardin des Plantes. Observatoire. Montsouris (i). (sol dénudé), o o o (» 1 2,5o 3,1 5 i,8o 0,25 2 I ,5o 2,01 _ I ,8o o,i5 3 i,5o i)'9 o,5o o,oo 4 1,35 '59*^ o,5o o,o5 5 1,20 ï j42 0,60 — 0,20 6 i,i5 1,18 0,40 — 0,35 ■j i,3o i,o5 o,3o — 0,60 8 1 ,00 '.)■ Observatoire. Montsouri: 0 3,i5 0 1,80 2,01 I ,80 i)i9 o,5o »r9" o,5o 1,42 0,60 1,18 0,40 I ,o5 o,3o 1,00 0,40 0,70 — 0, 10 0,60 — 0,60 0,70 — o,3o 0,80 —0,20 1,00 o.no — 0,10 — 1,20 10 1,00 0,00 — o,t)o — o>95 II 1,00 o>70 — o,3o — 0,60 12 1,00 0,80 — 0,20 — o,5o (1) Comme on l'a dit plus haut, la température est obseivce à 4 lieiiios. C. R., iS7i, 1" Scmeitre. (T. LXXIV, M» fi.) 2g { 3'4 ) Jardin des Plantes Dates. Jardin ilos Piailles. Observatoire. Montsoinis(^i). (soldédudé). o o o 0 i3 0,90 o,ç)6 — 0,20 — o,3o 14 0,95 i,i5 --0,12 — 0,20 i5 0,80 • jT" — 0,10 — o,o5 ifi 0,90 2,22 0,00 0,00 f] 0,90 2,i3 0,00 o,o5 18 o,go 1,85 0,00 0,10 19 0,85 2,20 0,00 o,io 20 i,o5 3,85 o,5o o,i5 21 o>75 4>'^3 2,70 0,20 22 1,85 3,80 2,60 0,20 23 1,80 3,20 2,20 0,20 24 ' >4o 2,25 T,3o o,io 25 1,25 SjO'J OjQO o,io 26 1,80 2,80 o>7o o,i5 27 2,00 3,08 1,60 0,20 28 2,80 4>6o 2,60 3,40 29 2,00 3,49 2,3o 2,l5 3o i>'75 3,01 2,00 1,20 3i 2,3o 4>2o 2,5o is75 Moyennes... i,36 2,21 0,90 0,20 » On voit, d'après ce tableau, que dans les grands froids, deiniis le 9 jusqu'au i5, la température du sol a été inférieure à zéro à Montsouris, et depuis le 5 jusqu'au i5, dans le sol dénudé, au Jardin des Plantes, tandis que dans les autres sols la température a été constamment au-dessus de zéro; ce qui établit ime différence entre les propriétés conductrices de la chaleur de ces différents sols. » Pour comparer ensemble ces résultats, on a groupé les observations par périodes, comme on le voit dans le tableau ci-après, qui mettent sur- le-champ en évidence la marche de la température dans les quatre terrains précédemment désignés. Jardin des Plantes Observatoire Montsonris Jardin des Plantes (sol couvert). (sol couvert), (sol couvert), (sol découvert). 0000 Du 2 au 8 1,28 1,47 ''»79 —0,23 Du 9 au 12 1,00 0,76 —0,16 —0,81 Du i3 au 19 0,90 1,74 —0,08 — o,o5 Du 20 au 21 Ojyo 2,04 ' ) 70 +0,17 Du 22 au 25 1,60 3,5o 2,10 -l-o,i5 Du 26 au 3 1 2,11 3,52 i ,90 -4- i ,65 Températurt; du mois. . . i,36 2,29 0,90 0,20 ( 2l5 ) » Ces résultats conduisent aux conséquences suivantes : » Au Jardin des Plantes, dans le sol couvert, pendant les grands froids et lorsque la terre était couverte de neige, la température, à 3 heures du soir, a été sensiblement constante du 9 au 21 et égale à o°,93. » A l'Observatoire, pendant la même période de temps, la tempéra- ture a été en augmentant de o'^'j'yG à 2°, 04. » A Montsouris, du 8 au 19, la température a été au-dessous de zéro, puis, elle a été en augmentant. » Au Jardin des Plantes, dans le sol découvert, du 9 au 19, la tempéra- ture a été au-dessous de zéro; du 20 au 20, elle a été sensiblement égale, et du 26 au 3i elle s'est élevée jusqu'à i",65. » D'après ce qui précède, on voit qu'au Jardin des Plantes, sous le sol couvert, la température a été plus uniforme que dans les autres sols, en raison peut-être des arbres verts qui s'y trouvent à très-peu de distance et qui servaient d'abris contre le rayonnement des espaces célestes. Le climat y a donc été plus tempéré. Des graines, des bulbes, des larves d'insectes, très-sensibles à la gelée, y souffriraient donc moins qu'à Montsouris et au Jardin des Plantes, dans le sol dénudé. » A l'Observatoire, le sol, quoique moins uniforme, y a été cependant un peu plus chaud que celui couvert du Jardin des Plantes. En été, on verra comment ces sols se comporteront, sous le rapport de la tempé- rature. » On peut conjecturer d'après ce qui précède que, dans lui sol d'une certaine étendue, livré à la cultuie, et dont toutes les parties ne sont pas identiques, sous le rapport de leurs propriétés physiques, la distribution de la chaleur solaire n'est pas uniforme partout. Nous fai- sons abstraction ici de l'état hygrométrique du sol, qui exerce aussi une influence. » On peut encore conclure de ces résultats que, si l'on sème tardive- ment, dans une terre semblable à celles du Jardin (sol couvert) et de l'Observatoire, des graines de céréales et autres dont la végétation ne soit pas assez avancée poiu- que les jeunes feuilles couvrent le sol avant la gelée, il y a chance pour que les jeunes plants souffrent du froid. » Il serait intéressant, dans un grand nombre de localités et même dans des régions voisines, de faire des expériences pendant le cours des diverses saisons pour connaître le mode de répartition de la chaleur suivant la conductibilité des sols. De semblables recherches ne seraient pas sans intérêt pour l'agriculture, en faisant connaître les sols et notamment la 29.. (2,6 ) profoiulcur où il faut semer les graines qui craignent le ])lus la gelée pour ne pas en souffrir. » ASTRONOMIE. — Sur la comète ci'Encke cl les phénomènes (jtielle vient de présenter à sa dernière apparition. Note de M. Faye. « Les astronomes anglais ont été vivement frappés de la singulière figure sous lacpielle la comète d'Encke vient de se montrer. M. TUiggins a bien \ou\ii m'écrirc que le spectre de cette comète lui a paru exactement sem- blable à celui de la comète II, 1868, qui présenta trois bandes brillantes coïncidant en position et en éclat relatif avec trois bandes du spectre du carbone. Ses observations datent du 8 novembre: elles ont été confirmées par celles des 9, 12, i 3, i4, 16 et 17 du même mois. Presque toute la lu- mière de la comète paraissait se réduire à celle de ces trois bandes. La plus brillante, voisine de h, avait pour longueur d'onde environ 5i6o million- nièmes de millimètre, à sa limite la moins réfrangiblc. La bande qui ve- nait après celle-là, dans l'ordre de l'éclat, était beaucoup moins brillante ; elle commençait par luie longueur d'onde de 47^5 millionièmes de milli- mètre. La plus faible avait (toujours du côté le moins réfrangible) 5G32 mil- lionièmes de millimèlre. Pas de trace de polarisation : la lumièr» de cette comète ne présentait donc certainement pas une proportion considérable de lumière polarisée (i). » M. Huggins a noté également que la matière cométaire paraissait s'é- couler vers le Soleil; elle ne semblait pas avoir encore éprouvé l'action répulsive de cet astre, ou être parvenue à l'état particulier (quel que soit cet état) sous lequel la matière des comètes devient susceptible d'être cLassée par le Soleil et de former une queue. » D'autre part M. Airy a communiqué à la Société Royale Astrono- mique, dans sa séance du 10 novembre, les détails suivants ; » 9 novembre. Comète large et faible; figure en éventail, sans noyau. M. Carpenter note une nébulosité qui s'étend bien au delà de l'éventail brillant, mais seulement du côté où s'ouvre cet éventail. Du côté opposé, il semble que cette nébulosité soit coupée net, à peu près en ligne droite, immédiatement en arrière du sommet de l'éventail. L'Astronome royal a montré sur un globe céleste que le côté ouvert de l'éventail était dùecle- ment totu-né vers le Soleil. (i) Celte ini])i)i [aille ComiDiinicalion de M. Huggins, (|iii m'est parvenue par rinlernié- diaire de M. l'alil)!' Moigno, a déjà élé insérée dans les Mondes. ( 217 ) » Ail premier abord, il semblerait que ces phénomènes fussent en j)leiue conlradiction, soit avec ceux que les comèles ont constamment présentés jusqu'ici, soit avec la théorie que j'ai proposée depuis longtemps pour les expliquer. Une bien simple réflexion suffit, je crois, pour montrer qu'il n'en est rien. Les queues multiples des comètes ont déjà prouvé que leurs matériaux sont loin d'être homogènes. Les moins denses forment les queues presque droites, étroites et d'un faible éclat; les matériaux plus denses forment les queues plus recourbées et plus brillantes. Ces matériaux divei's, séparés et comme tamisés par l'action solaire, sont perdus sans re- tour par la comète. Chaque fois qu'elle revient au périhélie, elle subit cette action et perd ainsi une nouvelle portion de ses matériaux les moins denses, les plus susceptibles de raréfaction par la chaleur, et finalement de dissémination dans l'espace. Les comètes non périodiques ne subissent qu'une fois cette action, et, si elles passent assez près du Soleil, elles nous présentent à leur périhélie un spectacle splendide. Les comètes périodiques à orbites très-allongées, comme la comète de Halley, la subissent plusieurs fois, à de longs intervalles; mais celles qui ont une courte période de sept à cinq ans reviennent beaucoup plus souvent au Soleil et doivent donner plus tôt des symptômes d'épuisement. » Or la comète d'Encke, dont nous venons de décrire l'état actuel, est précisément celle qui a la période la plus courte (trois ans un tiers). Si celte comète qui, depuis 1786, époque de la première découverte, a déjà exécuté vingt-six fois son retour au périhélie, appartient à notre système depuis quelques siècles seulement, elle a dû subir un grand nombre de fois l'action du Soleil, et perdre presque tous ses matériaux les plus sensibles à l'action solaire. En fait, cette comète, qui présente depuis longtemps des formes assez mal définies, avait, au commencement de ce siècle, une queue très-visible à l'œil nu et un noyau brillant comme une étoile de quatrième grandeur. L'observation de M. Carpenter montre, d'ailleurs, que l'épuisement de la comète d'Encke en matériaux susceptibles d'être repous- sés par le Soleil n'est pas encore complet : il en reste assez pour former une assez vaste nébulosité et un véritable rudiment de queue, et, par suite, pour rendre compte de la lumière propre du noyau, dans l'ordre didées que j'ai exposé dernièrement au sujet d'une ingénieuse hypothèse de M. Tait (i). (1) Sur Vhistoiri: et l 'état pféscnt ations =z g. Jours. Rot. I, (lu 23 avril au ?.5 mai 25 II, du 3?, mai au 18 juin 24 III, du K) juin au i5 juillcl 26 IV, (lu iG juillet au !■?. août 28 V, (lu i3 aoi'it au cj sc|)tenibre 25 VI, du 10 scj)lcii)bro au 7 octobre 18 VII, du 8 octobre au 4 novcudire i4 VIII, du 5 novembre au /\ décembre 8 IX, du 5 déreiubre au 3i dé'cenibie iG » Le nombre total des protubérances notées et figurées est de 2G67 ; le ( 219 ) nombre total des jours d'observation complète est de i84- On a rejeté les jours incomplets (i). » Voici les conséquences qui découlent des tableaux suivants : » 1° Le tableau A contient le nombre de protubérances observées, dis- posées de 10 en lo degrés de latitude héliographique, a) On voit qu'il y a deux maxima principaux de fréquence, placés entre 20 et 3o degrés lat. nord, et entre 10 et 3o degrés lat. sud; deux maxima secondaires se trou- vent entre '70 et 80 degrés dans chaque hémisphère. Les minima princi- paux tombent entre 60 et 70 degrés nord et 5o et 60 degrés sud; un mi- nimum secondaire, près de l'équateur, entre zéro et 10 degrés nord; deux autres minima, aux pôles, b) On voit que, dans les rotations successives, il n'y a pas trace de mouvement progressif du maximum principal vers les pôles, comme on l'a soupçonné; s'il y a quelque petite oscillation ou déplacement, le phénomène n'a quune courte durée : nous verrons dans l'avenir si cela se confirme, c) Comme, dans les diffé^rentes rotations, le nombre des jours d'observation n'est pas le même, pour rendre compa- rables les nombres des protubérances observées, on a divisé leurs sommes S par le nombre des jours; on trouve ainsi la colonne ~, qui montre que le nombre des protubérances a atteint un maximum entre mai et juin, et un minimum de septembre à novembre. Ces variations sont d'accord avec l'ac- tivité solaire, déduite de la fréquence des taches. » 2" Mais, pour juger de l'activité solaire, le nombre des protubérances ne suffit pas; il importe de considérer leur élévation. Pour cela, on a dressé trois autres tableaux. Le tableau B contient la hauteur moyenne de toutes les protubérances observées; cette hauteur est exprimée au moyen d'une unité arbitraire, plus convenable pour les observations, et qui correspond à 8 secondes, pour la facilité du dessin. Ce tableau prouve : n) que les ré- gions où les protubérances sont le plus nombreuses sont aussi celles où elles sont le plus élevées; b) que la hauteur moyenne est allée en diminuant de la IP à la VHP rotation (22 mai au 4 décembre), et qu'à cette dernière époque elle est réduite à f ; actuellement, elle paraît augmenter de nou- veau; c) que dans l'hémisphère sud, elles sont un peu plus élevées et plus nombreuses que dans l'hémisphère nord. » 3° Pour mieux évaluer cet élément intéressant, on a séparé dans le ta- (i) Pour les autres particularités des méthodes d'observations, voir les Communications précédentes. ( 220 ) Tabîkau a. — Rt'snnic du nombre des piriUihcrnnccs ohsejvées. iiLMispiiÉr.t .>oi;d. IlbMlSPlM-l; : SI 11. ~ IIÉMlSPIlÉnE " 1 MOY. ROTA- _ ■ ■■ 10» ao» sn» a 90» TOT. S _ g' TIONS. 9(1» à 80» 80» •;o» co« 50» iO» 30» so» 0» à 10" 10» 51J0 30» 10» io» co» 70» l\. S. I. 1 10 12 1 1 11 i3 20 3o 21 ■7 3fi 3G 27 33 22 7 ■7 20 1 12 " i5G 200 35G '4,24 II. G 3i iS 1 1 ■/| 28 -'7 26 2G 28 35 3o 21 25 9 2'l iS 0 1 188 '99 387 16,12 III. i6 1?. i3 8 21 2G 27 i\ 2f) 2/| 3o 2C 2G 19 12 i5 35 12 j .87 ■99 38G .4,85 IV. ■jG 2.1 10 >.'i 21 28 34 35 3o 2C 33 3.'| 35 25 5 10 2G 26 222 220 4'|2 15,78 V. »9 20 o >.'i 1 'j 25 29 27 23 1 2J 2,', 33 28 22 G 7 3i 2-1 : .74 200 374 '4,9'» VI. 12 lO 3 5 ib '!) 18 20 21 I- 21 23 '9 l3 5 6 22 '■'1 1 123 l',0 2C3 ■ 4, G. vil. >4 S b ■i 1 1 i5 12 i5 10 ! -'. '7 21 1 1 10 G 3 II i5 : 92 108 200 14,28 ! Mil. /l 5 S 3 ■1 G H 10 7 ! 9 10 9 4 7 3 2 4 12 ; 5o Go 1 10 13,75 1 IX. 1'" s 8 8 1 1 7^5 i.S 182 iS 37 195 20 i83 23 202 22 22S 20 1^ iC i83 i3 i56 8 "gT 3 "8^ i3 180 i5 iiG i33 249 i5,5G ! Tôt. i39 120S 1459 26G7 '4i49 Taiîlk.\u B. - — Hauteur moyenne d •S protiibértmcrs. 1 1 UËUISPUÈKG NORD HÉMISPHÈRE SUD. iiÉuispn. MOY. ROTA- ; TlOSS. KO" 40" ^^^^ S g" 90» à 80" 80» 70» co» 30" 50" 10» âo» 6,7 1 0» à 10» 'g,i 10» so» so» 40" so» co» 70" 80» àso» N. s. '• I. 1 6,8 5,6 4,6 5,7 5,7 5,0 6,3 5,7 6,7 7.0 6,0 5,5 4,2 5,1 7,6 5,0 6,56 5,9(1 C,2G II. 6,1 7,8 9i5 9,3 6,2 8,3 6, G 7,3 7.2 7,6 7,3 7,3 8,4 6,1 6,3 7,3 7,3 6,9 7-59 7, '7 7,38 1 m. 6,7 7,0 6,0 7,7 8,. 7,5 7.8 6,6 7,0 7,3 G, G 8,7 8,5 7,4 5,8 6,7 6,7 5,8 7,i5 7,^9 7, '2 1 IV. 5,2 5.7 6,2 6,8 7.' 6,2 7,4 6,6 6,1 7,0 G, 5 6,6 6,8 6,0 4,8 5,5 G, 6 5,6 '6,3G 6,i5 G, 25 1 V. 5,3 5,5 2,3 5, G 6,2 7,6 7,7 5,4 6,1 6,1 6,5 6,9 7,6 7,6 6,9 4,9 5,9 7,3 ,5,72 6,G3 6,17 VI. 4,6 4,6 1,5 ''1.7 5,1 6,2 6,2 5,5 4,7 4,6 6,2 5,7 5,5 6,4 4,2 4,1 5,5 4.9 4,79 3,29 5,04 : VU. 4,3 4,6 3,6 2,0 3,9 7,6 4,2 1,7 5,7 4.6 4,6 7.8 8,1 5,3 6,5 4,0 '1,6 4,3 4,5i 5,42 1,96 ; VIII. 2,6 3,5 .,5 1,5 5,5 4,5 5,1 4,> 4,0 4,9 4,9 3,9 5,3 4,7 4,2 >,2 4,2 5,0 3,59 4,5o 4,o5 IX. 4,. 3,2 3,2 4,0 4.5 7,3 5,6 4.7 5,6 5,8 5,3 5,8 7,' 4,4 4,2 3.8 3,6 4,3 4,69 4.92 '1,81 1 Moy. 5,oS 5,2s 4,27 5,25 5,81 6,69 6,32 5,62 5,90 6,00 6,07 6,92 |7,o3 5,93 1,69 4,73 5.77 5,45 5,66 II 5,90 5,7s Tableau B'. — Résumé du nombre des piotubcranccs depuis ^o secondes et au-dessus ROTA- TIONS. lll.MlSl' il.l;E 50" Nol; io» I). 30» 0» à 10" UÉMISI'lltllE stU. IIÉIIISPU TOT. MOY. G ' 1 ce 1 0 90» à 80» 80» 70" 60» so» 10» ào» 10" SO» 30" 40» so» 60» 70" 80» à 90» N. S. I. G S 4 10 1 1 '9 i3 i3 '9 2J 20 i3 i3 3 12 9 8 9' 120 2 I 1 8,4'l ! 2.') i 11. 5 32 i5 '1 m 25 '9 23 24 22 32 20 '9 22 5 2 3 16 s 162 172 334 '3,92 24 i III. 1 iG 23 12 7 iS 23 25 21 25 23 3o 25 24 i5 9 4 33 9 170 172 342 i3,i5 26 ! l\'. 20 20 9 12 iG '4 28 2/ 25 21 28 29 3o 18 3 7 33 20 171 189 36o 13, 8G 28 , ^'- 12 '7 1 9 '9 20 28 20 •7 18 '9 27 25 20 5 3 27 20 .43 i54 297 .1,88 25 1 VI. 1 G 0 0 i3 i3 1 1 '4 G '7 i5 1 1 II 1 2 '9 8 1 66 84 i5o 8,77 18 ; VII. G ■,, 0 1 1 i3 5 G '^ 7 9 12 8 (i 2 2 ■ 1 7 ! 38 58 96 6,86 '4 VIII. 2 1 ij 0 1 3 4 3 3 3 G G 2 5 I 0 i 5 25 29 54 6,75 s IX. 3 1 0 2 5 1 2 i3 8 i3i 1 1 " 10 8 5 4 0 j 7 1 59 Gi 120 7,14 iG Toi. 77 1 10 4' 5? 77 i34 •54 l32 i38 i3o 175 1C9 i4o ii5 33 53 i'|S 92 925 iu39 '9''i ( 221 ) Tableau B". — Résumé dit nombre des i/roliibéranccs de 64 secondes et au-des nOTA- 1 nÉMISPHÈRE KORD. nÉMISPBÈRE SUD. HÉMISPHÈRE MOY. TIOSS. 90» à80»- 80» •;o» 2 60» 5 so» 3 40" 30» 10 20» 5 10» èo» 0» à 10» 10» i3 80» 9 30» 6 40» 5 30" 0 co» 2 -0» 10 80» ' à 90» 2 N. S. TOT. S g' I. 0 3 i3 40 60 100 4,00 II. ^ 5 8 1 3 i3 9 10 10 i3 iG 12 1 1 5 2 7 J 2 67 75 142 5,92 m. : 5 i3 2 5 12 i3 1.1 9 i3 7 10 i5 10 h 3 8 9 2 86 ,8 .64 6,3i IV. 1 ■ 8 2 7 9 12 1 1 7 8 1 1 10 1 1 1 1 8 0 1 12 3, 65 67 ■ 32 4,72 V. i 3 li 0 2 5 8 lii 4 5 7 7 8 i3 i3 2 1 3 1 1 42 65 107 4,o3 VI. . 0 0 0 0 ■1 5 C 1 0 ■1 C /| 3 3 0 0 I 1 ''\ 20 34 1,88 i VU. 0 I 0 0 0 5 0 1 2 I 1 1 1 5 I 0 0 0 0 10 i5 25 .,78 ! VIII. I 0 0 0 I u 1 0 0 ' 1 •1 1 0 0 0 0 2 3 7 10 1,25 IX. 0 0 . 0 0 1 y 3 1 3 6 5 3 7 0 0 0 0 0 iG 2 1 37 2,3l Tôt. • 8 1 33 >.'l 2(3 3(i 65 65 /|0 /|'l Gi «9 7' 67 39 7 '9 43 23 1 343 ^|oS 751 3,2 20 Tableau C. Largeur. ROTA- TIOSS. 1 70» 5,5 lËMIS 60» 1ÈRE NORD UÉMISPIIÊRE SUD. , IILMISPII. 1 MOT. 1 S 1 g' i 90" à 80» SO" a 70" 7,7 60» 40" 6,3 30" 7,3 20» 5,5 10» 0» à 0» ' à 10» 10» 5,9 20» 5,2 30" 5,4 40» 50" 60" 70" 6,3 80» 0 90» 7.7 1 ^■ S. 6,16 I. '6,8 6,4 5,6 S5 5,6 5,4 7.2 6,8 6,29 6,22 II. 4.0 5,5 5,3 5,2 6,8 5,9 6,3 5,3 5,6 7,3 6,4 4,9 5,8 4,7 5,8 5,7 7,' 4,1 '5,55 5,75 5,65 III. '7,3 6,1 5,7 5,2 6,6 6,8 6,4 5,6 5,7 6,4 7,4 7,1 7,3 5,8 7,3 7,0 6,4 5,3 ,6, .5 6,89 6,52 IV. 5,2 5,5 5,4 5,8 5,9 5,6 6,4 5,5 5,6 5,3 6,5 5,7 5,2 4,6 4,5 4,7 6,5 4,9 5,65 5,32 5,48 V. 3,9 4,9 0,0 4,5 5,3 6,5 6,6 6,8 6,2 6,3 6,7 6,0 6,8 6,5 5,3 5,2 5,1 5,7 4,95 5,95 5,45 VI. 4,- 3,9 2,5 6,4 4,8 6,0 4.6 5,6 5,4 %1 4,4 6,7 5,3 4,8 4,1 2,9 5,1 4,' 4, Si 4,68 4,75 VII. 4,6 5,1 6,7 2,2 4,5 6,1 5,0 5,9 5,3 ,5,4 5,1 4,7 6,0 4,8 4,6 3,7 3,6 5,1 5,o5 4,8. 1,93 VIII. 2,1 5,3 4,0 3,2 6,2 4,2 6,3 6,7 5,5 i4,5 4,7 4,5 5,5 6,4 5,2 5,0 3,8 4,7 4,83 4,9' 1,87 IX. 7,2 8,4 5,82 5,3 4,. '19 7,' 5,10 5,4 5,68 G, 5 5,99 6,2 6,12 7,7 fi,oG 7,5 5,5 7,' 6,o3 6,7 5,83 6,8 6,01 5,3 5,37 5,6 5,5i 4,5 5,o5 6,2 5,56 4,4 6,81 5,79 G , 3o Moy. 5,02 5,81 5,66 5,12 5,57 5,58 5,575 Tableau D. - - Nomb rc des facii les. ROTA- TIONS. HÉMISPHÈRE NORD. nÉMlBPUÊRE SUE . 1 iiLMisriii:i;E TOTAL. 90» à 80» 80" 70» 60" ■4 60" 2() 40" 37 30" 42 20" 3i 10» ào» 0» klo» 10» 46 20» 3G 30» 21 40" 10 50» 10 60" 8 70" S 80» à 90» N. S. I. 6 5 5 i3 38 6 fi tl tl II. 5 10 22 ■23 32 47 42 33 17 36 48 49 38 26 28 20 14 4 H H n III. 4 i5 25 18 17 3o 45 45 2-1 3i 5o 5o 33 ■7 14 25 20 2 If rr II IV. i3 12 12 10 18 34 49 46 20 20 44 5i 43 27 i3 '4 17 1 1 r n II V. ' i3 10 G 5 19 25 40 43 32 20 4' 44 35 20 II i5 1 I i3 n tt „ \ VI. ! 2 17 5 i3 19 21 3i 38 3i 14 3i 34 27 18 8 10 8 i3 II tl ft VII. 2 I i 5 4 s 21 24 23 '7 i5 26 27 18 ■ 4 9 2 6 5 II 1' 1! 1 VIII. 6 I 3 4 5 8 12 1 1 8 6 i3 i3 7 G 5 3 6 2 II tt n IX. 4 4 75 6 4 95 3 i5o 5 223 10 295 JO 2S0 8 12 16 i3 9 4 2 4 4 5 II " f Totaux. 1" 170 1 192 3i5 3.7 23 1 ,42 100 106 94 Gi 1 '■'i3'^ 0:18 2;)9o C. R., 18-; >, i*>" Semestre, (T. LXMV, IS" 4.) ( 222 ) bleau B' toutes les protuljérances dont la hauteur est supérieure à 5 unités, c'est-à-dire à [\o secondes; elles sont au nombre de 1964. 11 en résulte : a) que les positions de leurs maxima et minima gardent les mêmes places, à très-peu près, que dans le tableau général B; b) que le maximum secon- daire aux bords de la zone polaire est encore très-bien tranché; c) que la hauteur moyenne de ces protubérances pendant les rotations II à V a été presque double de celle des rotations VI à IX. d) Dans le tableau B", ou a recueilli toutes les protubérances supérieures à 8 unités ou à 64 secondes, et l'on arrive aux mêmes conclusions relativement à la place des maxima et minima. Mais e) on remarque qu'après la V* rotation (après le 10 sep- tembre), le nombre des protubérances supérieures à cette limite a beaucoup diminué; il s'est réduit à \, et l'on ne compte en tout que 471 protubé- rances surpassant cette hauteur, f) Cet état particulier est en relation visible avec le nombre des taches, qui a beaucoup (hminué après ladite époque, g) Les diamètres solaires, pris au chronographe, ont aussi montré plus de régularité dans cette période de tranquillité solaire. » 4° Dans le tableau C, on a classé toutes les protubérances selon l'é- tendue en latitude occupée par lenr base sur le bord solaire. On arrive ainsi aux conclusions suivantes : a) les régions qui fournissent des maxima et des minima pour le nombre des protubérances .sont aussi celles dans lesquelles les protubérances sont le plus étendues; b) dans les rotations successives, à la diminution de hauteur correspond une diminution d'é- tendue ou de largeur; c) on ne peut pas poursuivre davantage le parallèle avec les hauteurs, car il y a souvent de grandes étendues où la chromo- sphère est très-haute et très-vive, mais elle n'arrive qu'à 24 secondes, limite conventionnelle fixée pour caractériser une protubérance. Cependant, quoi qu'il en soit, on trouve que les masses de protubérances les plus élevées sont aussi celles qui sont les plus étendues en longitude et en latitude, bien que l'on rencontre quelquefois des protubérances étroites et isolées qui arrivent à une grande hauteur. » 5° Le tableau D contient la classification des positions des facules, et l'on trouve : a) que les régions des maxima des facules coïncident avec les régions déjà indiquées du maximum principal des protubérances en hau- teur et largeur; b) que ces facules ont un minimum secondaire à l'équateur, et qu'après les maxima placés entre 10 et 3o degrés, elles décroissent jus- qu'aux pôles; c) que cependant, près des pùles, il y a des régions où les gra- nulations assez vives arrivent jusque près des bords, et, eu tenant compte de celles-ci, on trouverait un deuxième maximum secondaire des facules ( 223 ) aux bords des zones polaires; mais ces limites étant très-difficiles à obser- ver, on n'en a pas toujours tenu compte. » 6" Parmi les 893 prolubérances observées du 26 août au 3i décembre, on en trouve 471 qui ont ime direction bien tranchée, en forme de panaches inclinés; or de ce nombre, 370 sont inclinées, selon la loi du transport de l'atmosphère solaire, de l'équateur aux pôles, et loi seulement ont été trouvées dirigées en sens contraire; /|0 ont été verticales, sur les pôles ou à l'équateur. En rapprochant ce résultat de celui de mes précédentes Communications, on voit que ce fait ne peut être accidentel. Je vois que M. Spœrer est arrivé aussi au même résultat, après moi. Je remarquerai ici que, dans les époques de plus grande activité, la loi est plus constante et plus tranchée. » 7° Pendant cette période, comprenant presque neuf mois, j'ai observé un orand nombre de véritables éruptions. Voici les résultats généraux : a) Cependant je n'en ai vu aucime à une latitude supérieure à [\B degrés. Les plus belles sont comprises entre zéro et 36 degrés, b) Les éruptions proprement dites ont une durée très-courte : en une heure, tout est à peu près fini; quelquefois, il suffit d'un temps encore plus court, c) On peut résumer les phases d'une éruption de la manière suivante : l'éruption est précédée par un cumulus, ou dôme irrégulier très-vif, qui soulève la chro- mosphère; peu à peu le sommet du dôme se soulève, des jets se pronon- cent et sont suivis par des arcs paraboliques de matière éruptive, qui re- tombent sur le Soleil : la plus grande partie de la masse soulevée se diffuse dans l'atmosphère solaire, s'y dissout et perd son éclat; enfin il reste un petit jet, dépoudlé de sa magnifique parure, qui s'éteint à son tour, d) La plus orande hauteur à laquelle j'aie vu et mesuré la matière projetée a été de 4'32", ce qui cependant n'empêche pas qu'on ait pu voir des soulève- ments plus grands, e) Cette grande hauteur n'est atteinte que par l'hydro- gène et la matière de la raie D3. Les vapeurs des autres métaux n'arrivent jamais aussi haut. Les corps que j'ai vus s'élever le plus haut sont le sodium et la matière qui produit la raie rouge, à peu près à égale distance entre B et C, comme je l'ai constaté le 19 décembre dernier. Les autres particula- rités sont déjà connues, el je ne crois pas en devoir occuper l'Académie. » Les observations sont continuées, mais il est désormais très-probable que, si elles apportent plus de précision aux résultats énoncés ci-dessus^ elles ne modifieront pas essentiellement leur énoncé. » Je remercie l'Académie d'avoir bien voulu prendre en considération l'importante question de la température solaire. Je me réserve, dans une 3o.. ( oM ) prochaine Communication, de lui présenter quelques observations sur le chiffre qui a été assigné devant elle, en vue seulement d'éclaircir davan- tage la question. » PHYSIQUE. — Distillation simiillnnée de l'eau el de l'induré hutylique; par M. Is. Pierre. « Lorsqu'on met, dans luie cornue, de l'eau et de l'iodure butylique, ces deux liquides s'y superposent dans Tordre de leiu's densités, c'est-à-dire que l'iodure, dont la densité est égale à i,6 environ, se dépose au fond de la cornue. » Si l'on chauffe la masse liquide mixte, la température s'élève progres- sivement jusque vers 95 ou 96 degrés; à cette limite, elle reste station- naire; une ébuUition régulière se manifeste et la distillation commence. Chacun de ces deux phénomènes méritant ici une attention spéciale, nous allons nous y arrêter successivement. » EbulUlion. — On voit de grosses gouttes d'iodure se détacher de la couche inférieure constituée par l'iodure et traverser la couche d'eau, puis retomber en la parcourant en sens inverse. Comment chacune de ces gouttes d'iodure peut-elle s'élever ainsi, dans un liquide ayant luie densité bien moindre que la sienne? L'observation nous permet d'en constater la possibilité ; nous n'en pouvons dire davantage. Chacune des gouttes d'iodure dont il vient d'être question est surmontée d'une bulle creuse et transpa- rente, d'apparence sphérique, remplie de vapeur, et beaucoup moins dense que l'eau ; on comprend aisément qu'un système composé d'une pareille bulle et d'une goutte d'iodure, de grosseur convenable, puisse avoir encore une densité moyenne inférieure à celle de l'eau, de même que nous voyons un ballon gonflé, muni de sa nacelle et de tous ses •^^ ^ r que s'il s'agissait d'un liquide complètement incolore. ( 225 ) » Tant qu'il reste une seule goutte d'iodure au fond de l'eau, la tempé- rature d'ébullition, accusée par un thermomètre plongeant dans le bain mixte, ne subit pas de changement sensible; mais, lorsque tout l'iodure a disparu, la température s'élève progressivement et d'une manière continue, jusqu'à ce qu'elle ait atteint loo degrés, c'est-à-dire que ngus rentrons alors dans le cas ordinaire de l'eau. » Dislillation. — Lorsqu'on distille l'iodure seul, il bout à 122°, 5; en présence de l'eau, il bout et distille vers 96 degrés. La température de son ébulhtion se trouve donc alors abaissée de 26°, 5. » Des deux liquides, le plus volatil, c'est l'eau, qui bout à 100 degrés; il semble, à priori, que l'eau devrait distiller plus rapidement que l'iodure; mais si, pendant toute la durée de l'expérience, on observe les pro])or- tions relatives des deux liquides condensés, on trouve que, sur un total de 100 parties, en volume, de liquide condensé, l'eau ne fignre que pour 21, taudis que l'iodure figure pour 'jg, c'est-à-dire quatre fois plus en volume, et près de six fois et demie plus en poids. » Ce rapport paraît indépendant de celui des quantités de liquides con- tenus dans la cornue, puisque, vers la fin de l'expérience, cpuind il ne reste presque plus que des traces d'iodiu'e, en présence d'un grand excès d'eau, ce rapport est exactement le même que lorsque les deux liquides sont en présence, volume à volume, dans cette même cornue. » Eu résumé, lorsqu'on soumet l'iodure butylique à la distillation en présence de l'eau : » 1° L'ébuliition a lieu à 96 degrés, c'esl-à-dire que la température à laquelle se produit alors le phénomène se trouve abaissée de 26^,5 ; » 2" Cette température d'ébullition reste invariable, tant que les dep.x liquides sont en présence; » 3° Elle parait indépendante des proportions relatives des deux liquides ; » 4° Le rapport en volume des deux liquides passant à la dislillation est celui de 21 d'eau contre 79 d'iodure; )) 5° Ce rapport est indépendant de celui des quantités des deux liquides contenus dans la cornue. » L'iodure éthylique, en présence de l'eau, se comporte d'une manière analogue. Le mélange bout régulièrement à 66 degrés, tandis que l'iodure seul bout à 70, et la température d'ébullition reste constante ; seulement, la proportion d'eau condensée en même temps que l'iodure, pendant la dis- lillation, est beaucoup plus faible que dans le cas de tous les liquides que ( 226 ) nous avons examinés jusqu'à ce jour. Elle atteint à peine 3 ou 4 pour loo. L'iodure éthyiique donne lieu, pendant son ébullition en présence de l'eau, aux mêmes aj)parences que l'iodure bufylique. » RAPPORTS. CHIMIE. — Rapport sur un Mémoire de M. Grûner relatif à l'aclioii de l'oyyilc de carbone sur le fer et ses oxydes. (Commissaires : MM. Boussingauit, Balard, Fremy, H. Sainte-Claire Deville rapporteur.) « L'oxyde de carbone est le réducteur le plus souvent utilisé dans les opérations métallurgiques; cela tient à ce qu'il est le produit définitif, ou au moins prédominant, de la combustion du charbon, quand celui-ci est en excès et porté à une haute température dans les foyers de toutes formes employés dans l'industrie. C'est surtout pour la fabrication de la fonte, de l'acier et du fer où l'oxyde de carbone joue im rôle considérable qu'il est utile de connaître avec précision toutes ses propriétés et toutes ses réactions sur les divers oxydes du fer et sur le fer lui-même. L'étude des faits qui se rattachent à ces questions primordiales a occupé un grand nombre de chi- mistes éminents, qui les ont fait servir à l'explication des phénomènes que l'on observe dans la pratique de la métallurgie du fer pur ou carburé. MM. Laurent et Le Play, dans des Mémoires (i) connus de tout le monde, ont agité la question de savoir si l'oxyde de carbone pouvait aciérer le fer pur. M. Margueritte, dans des travaux récents (2) d'une netteté et d'une précision remarquables, dont les résultats ont été confirmés depuis leur publication et dont les conclusions sont en complet accord avec les pro- priétés nouvelles reconnues dans l'oxyde de carbone, semble avoir résolu le problème posé par ses prédécesseurs. Le colonel Caron (3), en apportant dans la discussion de ces questions des faits nouveaux, en découvrant et utilisant pour la théorie de la formation de l'acier, l'influence des gaz car- bures, le phénomène remarquable de la réduction par le silicium de l'oxyde de carbone, etc., MM. Troost et Hautefeuille (4), dans un Mémoire sur (1) j4 finales de Chimie et de Physique, 2" série, t. LXV, p. 4o3. (2) Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. VI, p. 5. (3) Comptes rendus, t. LV, LVI, LVII, LIX, LXII, LXIIl, LXVI. (4) Comptes rendus, t. LXX, p. aSa. ( 227 ) l'oxydation à haute température des fors carbures et silices, ont complété l'étude des phénomènes produits au contact de l'oxyde de carbone et du fer fortement chauffé. » Mais ces phénomènes deviennent tout antres lorsqu'on les étudie à des températures basses, par exemple entre 4oo et 5oo degrés du thermomètre centigrade. » Le D' Stammer (i) a découvert un fait très-étrange : il a fait voir qu'en faisant passer, à une température inférieure au ramollissement du verre, de l'oxyde de carbone sur de l'oxyde de fer, on obtenait, en outre du fer réduit, une quantité considérable d'un charbon très-volumineux, unifor- mément imprégné de fer, où la proportion du métal atteint à peine quel- ques centièmes de la masse totale, tant est grande la quantité de char- bon déposé par cette réaction. Le colonel Caron a depuis confirmé tous ces résultats (2), et s'en est même servi pour expliquer les })hénomènes d'aciération observés par M. Margueritte. Ces faits ont été étudiés à nouveau en 1869, par M. Lowthiau Bell, propriétaire de la belle usine à fer de Ciarence Works, près de Middlesbourg. Cet habile métallurgiste a rendu compte de ses premières expériences dans le Journal de la So- ciété chimique de Londres (3), puis dans un Mémoire spécial sur la théorie des hauts-fourneaux (4). » La haute position sociale et scientifique que M. Bell (5) occupe en Angleterre, les moyens puissants d'expérimentation et d'observation qu'il possède, donnent un grand crédit et une grande influence à ses publica- tions. Nous n'en extrairons néanmoins que ce qui concerne le sujet spécial qui est traité dans ce Rapport et en abrégeant, pour ne pas abuser de l'attention de l'Académie. » En soumettant, comme l'a fait M. Bell, à l'action des gaz d'un haut- fourneau du minerai de fer porté à une température voisine de 400 de- (i) Jnnales de Poggendorjjf, t. LXXXII, p. i36. (2) Comptes rendus, t. LIX, p. 333. (3) Numéro de juin 1869. (4) On tite developmcnt and appropriation of hcat in Iran hlastfurnaes, etc. (5) M. L. Bell, gondru de M. Pattinson, auquel l'induslrie est redevable de grands et fructueux progrès, a mis sa grande fortune au service de la science. 11 a depuis longtenijjs, avec le concours de M. Brivet, fabriqué de raliimiuiiiiu à son usine de Washington, prés NevFcastle. Dés que les procédés d'extraction du thallium ont été publiés par M. Laniy, il en a fait préparer des quantités considérables, qui ont été distribuées dans les laboratoires de l'Europe, et en particulier dans notre pays, avec une générosité qu'il est juste de reconnaître ici. ( 228 ) grés, on le voit au bout de quelques heures se réduire pjutiellement, se couvrir de charbon floconneux, puis tomber en poussière en augmentanl de volume. La proportion de carbone ainsi déposé peut aller jusqu'à 20 et même 25 pour 100 du poids du minerai. Le même eflet se produit jiar l'oxyde de carbone pris à celte même température, tandis qu'en opérant la réduction à la chaleur rouge, il n'y a jamais de charbon déposé ni avec l'oxyde de carbone ]nir ni avec le gaz des hauts-fourneaux. M. Bell explique ce singulier phénomène; mais il hésite entre plusieurs théories. D'après l'opinion à laquelle il semble s'arrêter dans une lettre inédite du 19 juin 1870, « l'oxyde de fer se trouverait ramené par l'oxyde de car- » bone à un degré inférieur, tel que Fe'O' ; puis celui ci se réoxyderait de » nouveau aux dépens de l'oxyde de carbone, en isolant le carbone flo- » conneux. » » Pour compléter l'exposé succinct de nos connaissances sur ces réac- tions, nous décrirons une observation laite en iSôf), dans le laboratoire de l'Ecole Normale, à l'époqtie où l'un de nous répétait les expériences de M. Margueritte. Dans un tube de porcelaine chauffé, on plaçait un faisceau de fils de fer de clavecin qui dépassait de part et d'autre la portion du tube de porcelaine exposée à l'action de la chaleur (i). De cette manière, le fer était dans ses différents points à toutes les températures comprises entre 4oo et i3oo degrés environ. En faisant. |iasser sur ce faisceau de l'oxyde de carbone, le fer se recouvrait de charbon pulvérulent à ses deux extrémités peu échauffées et se transformait en acier dans la partie ronge. En coupant, pour les foudie, les portions de fer recouvertes de charbon, on avait un mélange de fonte saturée de charbon et de charbon en excès. On établissait ainsi que l'oxyde de carbone peut, à haute température, aciérer le fer sans jamais le saturer, conformément aux conclusions de M. Margueritle, et produire les éléments de la fonte, pourvu que la tempé- rature fût convenablement abaissée. On sait, en outre, parles expériences de l'un de nous et de M. Caillelet, que l'oxyde de carbone peut être dis- socié par la seule action d'une température élevée. » M. Bell observa la plupart de ces faits en faisant varier la température. » C'est à ce moment que M. Grliner, inspecteur général des mines, dont les nondjreux travaux font autorité dans la métallurgie, entreprit d'élucider (i) Ce tube, rempli de fer, servait aussi à purifier l'oxyde de carbone employé dans d'autres expériences, et à le dépouiller du liioxyd^ d'azote (ju'il pouvait contenir, à cause des impu- retés de l'acide oxalique et de l'acide sulfuricjue servant à sa préparation. ( 229 ) ces faits importants par des expériences précises, par ties analyses multi- pliées et une critique sévère do tous les détails de ces phénomènes obscurs. )) M. Grùner, non-seulement répète et confirme les expériences de ses prédécesseurs sur la production du charbon floconneux, au contact de l'oxyde de carbone et de l'oxyde de fer à basse température, mais encore il fiiit une analyse immédiate du plus haut intérêt sur le produit définitif de cette réaction nouvelle, ^'oici ses résultats : M En faisant passer de l'oxyde de carbone pur sur du sesquioxyde de fer naturel, à une température voisine de 4oo degrés (i), le premier effet obtenu est la transformation du sesquioxyde en un oxyde, ou un mélange d'oxydes moins oxygénés, sans dépôt bien notable de charbon. Puis celui-ci apparaît et se produit dès lors avec une rapidité frès-grande. En opérant sur de très- petites quantités de matières, on épuise l'action du gaz réducteur; en ana- lysant par les procédés les plus rationnels le mélange résultant, on trouve les nombres suivants : Charbon 33, 4o Oxyde ni agm- tique 3,^5 tenant oxygène i ,o3 Argile du minerai o,6i Fer métallique 6' j '9 Oxygène uni à re fer. . . . i ,o5 i ,o5 I0O,00 2,IO » Le colonel Caron avait déjà constaté la présence de l'oxygène dans le charbon ferrugineux (2). » M. Grùner conclut de ces nombres que la réduction totale de l'oxyde de fer par l'oxyde de carbone dans ces conditions est impossible, et que le dépôt de charbon par le dédoublement de l'oxyde de carbone devient très- faible, sinon nul, dès que la réduction de l'oxyde de fer est parvenue à ses limites extrêmes. » L'analyse immédiate démontre en outre que le charbon ferrugineux, résultat définitif de l'action de l'acide de carbone, est une matière complexe formée avec du carbone, du fer métallique, du protoxyde de fer, ou peut- (i) Votre Commission a vérifié que cette tempér.ntnre devait être supérieure à 35o degrés, point d'ébullition du mercure, dans la vapeur duquel la réaction est sensiblement nulle et pouvait être inférieure à 44° degrés, point dVbullition du soufre, dans la vapeur duquel la réaction se développe complètement. (2j Comptes rendus, t. LIX, p. 335. G. R., 1S72, I" Semestre. (T.LXXIV, N° -5.) 3l ( 230 ) être dn sous-oxvde (i), soliibles dans l'acide nitrique très-faible, et enfin de l'oxyde magnétique insoluble dans cet acide. I^'expérionce prouve que le fer ne peut jamais décomposer l'oxyde de carbone pur avec production d'oxyde magnétique. Si la présence de cet oxyde est un indispensable pro- duit de la réaction complexe que nous venons d'étudier, il s'ensuivra que l'oxvde de carbone pur ne pourra jamais la déterminer, et que ce gaz ne déposera jamais de charbon sur le fer pur. L'action d'un gaz oxygéné devra précéder l'action de l'oxyde de carbone, ou un oxyde de fer devra être mé- langé au fer lui-même. » C'est ce que l'auteur essaie de démontrer par les expériences dont nous allons donner brièvement les principaux résultats. M On peut, sans grand inconvénient, employer du fil de carde, en le supposant exempt d'oxyde appartenant à la scorie dont sa substance n'est jamais complètement dépouillée; mais il est plus difficile de se pro- curer de l'oxyde de carbone entièrement privé d'air et surtout de bioxyde d'azote, quand on le prépare avec de l'acide sulfuriqueet de l'acide oxalique qui ont eux-mêmes été préparés avec de l'acide nitrique (2) et en retien- nent les éléments avec une grande ténacité. Il vaut donc mieux, pour ces expériences, employer l'oxyde de carbone obtenu avec l'acide carbonique et le charbon. Mais on sait combien il est difficile de dépouiller les gaz de l'air que les matières et les appareils de production et d'épuration con- tiennent et gardent obstinément malgré les précautions les plus rigou- reuses. D'un autre côté, on verra que 2,10 d'oxygène seulement sont con- tenus dans le charbon ferrugineux au moment où 63,89 ^^ ^^^ "® peuvent plus déterminer le dédoublement de l'oxyde de carbone, et que, par con- séquent, une très-petite quantité d'oxygène suffit, au contact du fer, pour déterminer la décomposition d'une grande quantité d'oxyde de carbone. Il en résulte que les expériences de M. Grùner, que nous allons décrire, doivent paraître concluantes. » M. Grûner prend du fil de fer de carde très-fin et en construit des hélices qu'il introduit dans un tube de verre chauffé vers /joo degrés, et (i) Les ex[)cri('ncos de M. Debray [Comptes rendus, t. XLV, p. 1018), faites, il est vrai, à une températiiie ])lits élevée (jue 4o" ^ ' ^\ 22/ ''2sma (K" — K") équation qui donne M, d'une manière suffisamment exacte pour les besoins de Ja navigation. » PHYSIOLOGIE. — Sur le rôle des organes respiratoires chez les larves aquatiques. Mémoire de M. Monnier. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Milne Edwards, de Quatrefages, Blanchard, Wurtz.) « Après avoir admis la circulation du sang chez les larves aquatiques, mon but est de démontrer : » i°Que les trachées n'interviennent pas dans l'acte respiratoire de ces larves, comme on a cru le reconnaître jusqu'à ce jour, mais que la respi- ration est, de tout point, semblable à celle des autres animaux aquatiques; » -i" Que les trachées, dont toutesles larves sont pourvues, ont pour but de répandre uniformément une couche d'air sous la peau de la nymphe, afin de rendre tout frottement impossible entre l'insecte et son enveloppe; » 3" Que les organes respiratoires de la nymphe servent à accumuler une profusion d'air dans l'œsophage et le gésier, et que cet air, expulsé subitement par l'anus, projette mécaniquement l'insecte hors de son tégu- ment compliqué, instantanément et sans lutte. » M.WoLF adresse une Lettre relative au développement et à la disposition nouvelle qu'il conviendrait de donner aux expériences qu'il a déjà soumises au jugement de l'Académie, sur le mode d'observation à adopter pour le prochain passage de Vénus. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. A. Brachet adresse une INote relative à un « Nouveau réfracteur binoculaire astronomique, fondé sur l'emploi de petits prismes rectangu- laires, et sur les retouches locales ». (Renvoi à la Commission nommée pour les Communications précédentes du même auteur.) M. Trémacx adresse une Note intitulée « Phénomènes indiquant l'état du milieu sidéral ». .Suivant l'auteur, les difficultés que les astronomes ont cru rencontrer ( a36 ) contre l'existence des atmosphères sidérales vient de ce qu'ils ont supposé que la matière devait tourner, à une certaine distance de l'astre en rotation, avec xuie vitesse telle que la force centrifuge ne lui permît plus de demeu- rer autour de l'astre. L'auteur admet que la vitesse de rotation suivrait une progression décroissante déterminée, depuis l'atmosphère immédiate jusqu'à l'astre secondaire le plus éloigné, aussi bien autour des planètes qu'autoiu" du Soleil. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. A. Hébert adresse une Note relative à un nouveau frein pour les trains de chemin de fer. (Renvoi à l'examen de M. Phillips.) M. Kruyt, m. Ledyord adressent des Communications relatives au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. i-E Secrétaire perpétcf.l signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Rapport adressé par l'Observatoire de Washington, sur l'éclipsé totale du 22 décembre 1871; 2° La huitième feuille de la Carte géologique de la Suisse, avec, le texte qui s'y rapporte; 3" Un volume adressé par M. Conialia, et portant pour titre « Mono- graphie des vertébrés fossiles de la Lombardio », et faisant partie de la « Paléontologie lombarde » publiée par M. l'abbé À. Sioppmn,- 4" Le (( Monde primitif de la Suisse, par M. le D'' Oswald Heer », traduit de l'allemand par M. ./. Demole; 5° Une brochure de M. Fitriel, intitulée « Notice sur le captage des eaux minérales d'Encausse » ; 6° Une brochure do M. Tribcs, sur la « Complication diphtéroïde cont.i- gieuse des plaies ». Cette dernière brochure sera renvoyée à la Conuiiission nommée pour les questions relatives à la pourriture d'hôpital. ( 23?) M. Bresse prie rAcadémie de vouloir bien le coniprendie parmi les can- didats à l'une des places actuellement vacantes dans la Section de Méca- nique. (Renvoi à la Section de Mécanique.) PHYSIQUE. — Recherches sur les couranls d'induclion produits dans les bobines d'un électroaimanl, entre les pôles duquel un disque métallique est mis en mouvement; par M. H. oe Jacobi. (Extrait.) » Dans la séance du ii septembre dernier, M. P. -A. Favre avait pré- senté à l'Acadéiuie des Sciences tuie Note sur l'origine de la clialeur déve- loppée, lorsque le mouvement communiqué à un disque métallique s'éteint sous l'influence d'un électro-aimant. » D'après lui, le courant de la pile, circulant dans les bobines, no su- bissait aucune altération, soit que le disque fût mis en mouvement, soit qu'il fût laissé en repos. Les courants moléculaires, auxquels est dû le ma- gnétisme de l'électro-aimant, sont constants et ne peuvent être influencés par les courants d'induction voisins, circulant dans le disque. » Ces conclusions ne m'ayant pas paru d'accord avec les lois générales de l'induction, je me décidai à répéter l'expérience de M. Favre, avec \in appareil de M. Foucault, construit par Rhumkorff lui-même. Cependant, les moyens d'expérimentation employés par M. Favre ne m'ayant pas paru assez sensibles pour décider la question, comme je n'avais besoin ni d'un calorimètre, ni d'un vollamèiie, mais seulement d'un galvanomètie, j'ai employé un galvanomètie à réflexion d'une extrême sensibilité. » Le multiplicateur de cet instrument n'a que 240 tours d'un fil de cuivre de i 12 mètres de long et de i""",58 de diamètre. Ce (1! est enroulé sur un cadre représentant une masse d'à peu près 2 kilogrammes de cuivre rouge. Ce cadre, qui entoure de très-près l'une des aiguilles d'un système parfaitement asiatique, sert à éteindre rapidement les oscillations de ce système. » Les aiguilles ont i/j centimètres do longueur, 5 millimètres de largeur et 2 millimètres d'épaisseur. 11 ne m'a pas paru inutile d'entrer dans ces détails. » La sensibilité de ce galvanomètre ne permit pas de l'interposer direc- tement dans le circuit des bobines de l'électro-aimaut et d'une pile même très-faible. Mais, comme dans cette expérience il ne s'agissait que d'avoir L. K., i«7i, i" Scmcsiic. (T. LXXIV, N" i.) 32 ( 238 ) un éicctro-aimani, celui de l'appareil Foucault pouvait en servir, vu que ses brauchps polaires de fer doux possédaient un magnétisme rémanent assez api)réciable. » En effet, après avoir établi un circuit entre les bobines de l'électro- aimant et le fd du multiplicateur, on vit l'aiguille lancée hors du champ de l'échelle, au moment où l'on ferma les branches polaires par une armature, et ceci arriva également après avoir couvert ces branches pur une feuille de pajjier-carton. Cette expérience prouve la sensibilité du galvanomètre et constate la direction de la déviation de l'aiguille; nous désignerons cette déviation par ( + ), si le courant d'induction est dû à un accroissement, et par ( — ), s'il est dû à un affaiblissement du magnétisme des noyaux de fer doux. » i" Disijue de cuivre, circuit formé des bobines de l'électro- aimant et du nudtiplicateur. L'opérateur commence à tourner la manivelle, d'abord avec un mouvement accéléré, puis aussi rapidement et aussi uni- formément qu'il est possible. Immédiatement, l'aiguille se met en mou- vement et avance lentement et irrégulièrement, pour ainsi dire par éta- pes, jusques vers la — loo" division de l'échelle (la valeur des divisions étant de 28 minutes chacune). Après avoir atteint une déviation de* — 46', 7, l'aiguille s'arrête un instant et retourne ensuite plus lentement encore qu'elle ne s'était avancée, mais aussi d'une manière discontinue et irrégulière, jusqu'à la 5* division, où elle s'arrête de nouveau. Elle iait autour de ce point des oscillations lentes et irrégulières, dont les ampli- tudes ne dépassent i)as 5 à G divisions. En voyant l'aiguille persévérer dans cet état, je ralentis le mouvement, puis on lâche la manivelle pour faire cesser la rotation d'elle-même. Au moment où la vitesse du disque avait commencé à se ralentir, l'aiguille avait dépassé le point zéro et s'était avancée lentement et aussi irrégulièrement qu'auparavant, jusques vers la -h 100^ division, d'où elle retourna ensuite à sa position d'équilibre, après avoir achevé ses oscillations ordinaires. » En faisant plusieurs expériences de suite, j'observai que (jusqu'à une certaine limite) celles qui succédaient accusaient constamment des cou- rants ( — -+-) plus faibles que celles qui avaient précédé. J'en conclus que les courants d'induction circulant dans l'inlérienr du disque, pendant sa rotation, ont dû exercer une influence sur les noyaux, de fer doux, dans le sens d'un affaiblissement de leur magnétisme rémanent. » En effet, dans mes premières expériences, je m'étais contenté du magnétisme rémanent de l'électro-aimant de l'appareil qui, depuis i)lu- ( 2%) sieurs années, n'avait servi à nncune expérience. On pouvait rlonc sup- poser que les molécules de fer avaient eu le temps d'acquérir une espèce d'équilibre magnéliqne; quelle autre cause que le mouvement du disque aurait pu déranger cet équilibre? Par la suite, je fis souvent renforcer le magnétisme réuianeiit, en fiiisant passer le courant d'une pile de Bunsen à travers Us bobines de l'électro-aimant, pendant que ses branches polaires étaient fermées par une armature. » Pour donner un exemple de l'affaiblissement successif de ce magné- tisme rémanent, ou plutôt des courants d'induction engendrés par le disque en mouvement, je vais rapporter une de mes expériences. » 2" Après avoir fait une dizaine d'essais l'un après l'autre, les dévia- tions de l'aiguille étaient descendues de ( — -t-) 100 jusqu'à environ ( h) 20 à 3o divisions. Alors^ pour rétablir le magnétisme rémanent, je procédai comme je viens de le dire. Après quelques minutes, la pile et l'armature furent enlevées et le premier circuit (bobines et multiplicateur) rétabli. J'observai expressément que, une ou deux minutes s'étant passées avant de fermer le circuit par l'interrupteur de l'appareil, le système asta- tique des aiguilles resta parfaitement en repos; mais, au moment où la manivelle fut touchée, l'image de l'échelle disparut du champ de vision de la lunette. » Quelque temps après, le mouvement du disque ayant cessé et l'aiguille étant revenue à zéro, l'opérateur mit de nouveau la manivelle en mouve- ment ; aussitôt l'aiguille s'avança, par étapes, jusqu'à 3io, puis retourna jusqu'à zéro, où elle resta stationnaire, en faisant des oscillations de — i5 à -t- 5 divisions. Elle commença à avancer de l'autre côté, jusqu'à + rgo, dès que le mouvement du disque fût ralenti et jusqu'à son extinction. » A une troisième expérience, la déviation n'était que de — 210 et de -I- 200, à la sixième de ( h) Joo divisions. >j Le résultat de l'expérience suivante complète l'analyse du phénomène. Je fis rompre le circuit par l'interrupteur et imprimer au disque une rota- tion aussi rapide et aussi uniforme que le travail de la main le permit, puis je fis subitement rétablir le circuit. Immédiatement, je vis l'aiguille s'avan- cer, comme poussée par un choc, mais seulement, de 5 à 8 divisions, puis passer de l'autre côté de zéro et faire, comme dans les expériences pré- cédentes, des oscillations irrégulières autour de ce point. En faisant lâcher la manivelle, l'aiguille passa instantanément, par étapes, jusqu'à environ -+- go divisions. » L'expérience que je fis ensuite ne se distingue de la première qu'en ce 32.. ( 2/io ) que le ciicuiUiie fut i/fubli (jnapiès que l'opérateur avait lâch'^ l.i !ii;i!ii- velle, et pondant (]iie l'inertie des masses de l'appareil avait encore entre- tenu le mouvement du disque. Au moment delà fermeture du circuit, l'ai- guille s'avança immédiatement du coté +, et ses déviations furent plus ou moins prononcées, selon que le moment de la fermeture fut moins on plus éloigné du moment de cessation du travail de l'opérateur. » D'après ce qui précède, il est indubitable que le (tisque en mouvement exerce une influence sur les jiàlcs voisins de l'électro-aintanl, et donne lieu à des coulants d'induction dans les bobines qui l'entourent. » Lorsque la vitesse du moin>emenl est accélérée, ces courants sont con- traires au courant de la pile, qui imprime ou cjui avait imprimé à l électro-aimant son magnétisme. » Dès que la vitesse du mouvement devient unijornie., ces couriinls dispa- raissent; ils se renversent et prennent une direction dans le sens du courant de la pile, quand la vitesse du disque est retardée. » La vitesse de la manivelle étant périodiquement accélérée ou retardée, ces variations s'accusent par les étapes et les irrégularités qu'on observe dans les mouvements de l'aiguille, si elle avance de l'un ou de l'autre cùlé. En adaptant un volant à l'engrenage de l'appareil, ces irrégularités dispa- raîtraient ou diminueraient considérablement. Le mouvement de l'ai- guille se complique encore par son aslasie, qui fait faire à l'aiguille des oscillations très-lentes, et par la masse du cadre qui l'entoure et qui réduit l'amplitude de ses oscillations rapidement à zéro. » Les coiu'ants d'induction circulent dans les bobines, au commence- ment et à la fin du mouvement du disque, ils sont opposés en direction et probablement de force égale. Ces courants étant en outre très-faibles, leur effet total se réduit parfaitement, on très-approximalivement, à zéro; ce qui s'accorde avec les résultats obtenus par M. Favre, qui n'avait considéré le |)hénomène que dans son ensemble. » Faraday, Nobily, Matteuci et d'autres physiciens, en examinant la di- rection des courants qui se produisent dans l'intérieur du disque loiu-nant autotu" d'un axe en présence d'un aimant, avaient observé un déplacement de ces courants dans la direction de la rotation et dépendant de la vitesse du disque. Toutefois, leurs expériences diffèrent, surtout par les dimensions des pôles et du disque, essentiellement de celles que réalise l'appareil de M. Rhumkorff. » En outre, les branches polaires, de forme carrée, embrasseni, dans rapj)areil que j'ai à ma disposition, les deux tiers du rayon du disque. ( ^4i ) NéanmoitJS, j'ai voulu voir s'il ne se produit mienne modification dans le nionvement de l'aiguille, en ouvrant nnc dérivation aux courants circulant dans l'intérieur du disque. J'ai tenté cet essai en ap[)liquant à ce disqne deux électrodes à ressort, liées entre elles par nn conduit de très-peu de ré- sistance, l'une de ces deux électrodes frottant le bord, l'autre, l'axe du disque. Cependant, les mouvenienls de l'aiguille ne différaient en rien de ceux qu'on avait observés antérieurement, sans cette dérivation. w 4° J'ai encore fait quelques autres séries d'expériences, en renforçant le magnélisme de l'électro-aimaiit par des piles faibles ou très-énergiques. A cet effet, je fis construire un second circuit, destiné uniquement à la pile, séparé entièrement du circuit principal, et ne consistant qu'en une hélice d'une seule couche de fil de cuivre, recouvert de soie, et dont les spires furent placées entre les spires des bobines. C'était la seule place que la construction de l'appareil, auquel je ne voulais pas faire de changement, laissait à ma disposition. Les bouts de cette hélice étant réunis à la pile, le circuit des bobines et du multiplicateur a pu rester intact. » Voici une des séries d'expériences faites avec celte combinaison. Couple de Datjiel], Couple de Bunsen. — i5o + aoo —128 -+- 185 — iSo +225 —128 +i85 — 210 -t-2i3 — 128 -+-185 En moyenne... — 180 -f-2i3 En moyenne... — 128 -f- i85 » On voit d'abord que les écarts de l'aiguille n'ont pas atteint ceux qu'on a obtenus dans l'expérience du n° 2, où le magnétisme rémanent avait été renforcé. Ensuite, on est frappé par ce fait, observé par moi dans toutes les expériences analogues, qu'en se servant de la pile de Bunsen, les déviations, malgré l'aimantation très-énergique des électro-aimants, ont été constamment moindres que celles qu'on obtenait en employant la pile, beaucoup plus faible, de Daniell. )) J'avais cru trouver une explication de ce fait curieux, en considér.uit l'hélice avec sa pile comme un circuit fermé enveloppant les bobines. En effet, il est connu qu'une pareille enveloppe affaiblit, plus ou moins, les courants d'induction circulant dans les bobines, selon que la conductibilité de cette enveloppe est plus ou moins grande. » Cette explication, cependant, ne paraît pas satisfaisante, puisqu'en supprimant la pile, je n'ai pu observer aucune différence dans les écarts de l'aiguille, soit que les bouts de l'hélice aient été directement rèiuiis entre ( 242 ) eux en les plongeant dans une coiipp r('n!|)lir de mercure, soit qu'ils aient été séparés. J'ai fait aussi des expériences avec des disques en fer et en acier trempé, exactement égaux au disque de cuivre. Ces disques, que j'ai fait confec- tionner exprès pour ces expériences, m'ont donné exactement les mêmes résultats que. le disque de cuivre. » Il convient d'observer encore que, ni le sens de la rotation, ni la direction du courant de la pile nont d'influence sur la direction de la déviation de l'aiguille. » PLASTICODYNAMIQUE. — Lois géométriques de In dislribution despiessions, dans un solide homogène et ductile soumis à des déformations planes [*). Note de M. J. Boussi.NESQ, présentée par M. de Saint-Venant. « Lorsqu'un corps homogène et isotrope est assujetti à des mouvements parallèles à un plan (que je choisirai pour celui des xj) et indépendants de la coordonnée normale z, les forces N, T qui y sont développées à im moment donné et en un point quelconque, sur les trois éléments plans per- pendiculaires aux axes, sont indépendantes de z et se réduisent aux com- posantes N,, N2, T3 parallèles au plan des xj, et N, normale à ce plan. D'après le théorème bien connu exprimant l'équilibre du tétraèdre élémen- taire, la force exercée sur tout élément plan j)aralléle à l'axe des z et défini par l'angle « que fait sa normale avec les x positifs, sera parallèle au plan des JT/ et aura pour composantes respectives, suivant les x et suivant les j', N( cos« -f- T3 sins;, T3 cosa -i- No sinr/. Ces expressions, respectivement multipliées par — sina, cosa, ou par cosa, sina, et ajoutées, donnent les deux composantes, tangentielle C" et normale Jî,, de la même force. On trouve ainsi (■; 2G = Rcos(2a — I), 2X = N, -t- N, + Il Kin(a« — ij^), où cos4. = 2li, sin|=:-^^i^, R = -f-V(N7=NÔ^T^. (*) M. de Saint-Venant a donné de ce piolilcme ( Comptes n'ndiis, t. LXX, '] mars 1870) des équations différentielles dont M. Maurice Lcvy est parvenu, dans un article remar- quable du 6 novembre 1871, et en introduisant des simplifications permises, à obtenir des intégrales. La complication assez grande de ces intégrales m'a porté à chercher la solution géométrique que je donne aujourd'hui, et (jui a l'avantaj^e de conduire à des lois d'une simplicité inespérée. ( 243 ) » J'appellerai c/lindrcs isostatitiues {*) les deux systèmes de cylindres or- thogonaux et perpendiculaires au plan des x)', dont les normales en cha- que point seront respectivement inclinées sur les x d'angles «, et «o, tels que 2 a, — ((^ = 90° et 2 «2 — 4' =^ 270°; sur les éléments plans de ces cy- lindres on aura, d'après (i), 6 = 0, c'est-à-dire qu'ils ne seront sollicités que par des forces normales F, F,, dont la somme est N, +No et la diffé- rence 2R. Soient y (x,j) =|S, /j (a7,jr)=(3,, petp, étant deux paramètres, les équations de ces deux familles de cylindres; p et q les deux dérivées de p en x et J", p, el q, les deux dérivées pareilles de p ^•, h= sp' + q' et hf^ \lpi + q'\ les paramètres différentiels du premier ordre de p et p,. Ces cylindres divisent le corps en filets prismatiques ayant pour sections normales des rectangles curvilignes infiniment petits MACB, et dont cha- que fibre, celle qui, par exemple, se projette en M, est parallèle à l'axe des z et est définie, soit par les deux coordonnées x, _/ du point M, soit par les valeurs des paramètres p et p, des deux cylin- dres MB, MA qui s'y coupent. On sait que h, h^ re- présentent les i^ews. dérivées respectives de p et de p, dans les sens des normales MS, MS, menées respec- tivement aux mêmes cylindres : si donc on pose MA = £, MB = £,, de M à A le paramètre p croîtra de ^p = ^£, et p,, de M à B, croîtra de (^p,= /^s,. Menons encore BA' parallèle à MA; l'angle CBA' = 5, qui mesure l'inclinaison de deux côtés opposés du rectangle curviligne, vaudra le rapport de CA' à ... ' i- , ,. , , CA — BM \ di^ , , dti MA, ou, saut erreur négligeable, — -— — = — — rfo = A— -• ' ' =■ *' ' RIA i dp " dp » Cela posé, et les forces qui produisent les déformations étant supposées assez grandes pour se faire sensiblement équilibre à tout instant, écrivons que, si l'on projette sur MS toutes les forces appliquées à la surface laté- (*) Lamé a désigné par ce nom A' isostatiques les surfaces auxquelles ne sont appliquées que des actions normales : il croyait qu'un triple système ortliogonal de surfaces pareilles existait toujours dans un corps; ce qui est une erreur, bien qu'il y ait en chaque point trois éléments plans rectangulaires sollicités par des forces normales, parce qu'il ne suffit pas, pour que ces éléments plans se raccordent de manière à former des surfaces, que leurs inclinaisons varient avec continuité d'un point aux points voisins. Toutefois, le beau théo- rème sur les surfaces isostatiques, qui se trouve démontré au § CXLIX des Leçons sur les coordonnées curvilignes, n'en subsiste pas moins pour les cas où ces surfaces existent : il serait assez facile de l'établir géométriquement, en raisonnant tomme je le fais ci-après pour obtenir les formules (2), qui n'en sont qu'une application. ( 244 ) raie du filet dont la section iioniiale est MBCA, la somme de ces projec- tions sera nulle. Les composantes totales suivant MS des forces exercées sur les surfaces ÎMB et AC valent respectivement, sauf erreur négligeable, — Fe, et Fe, augmenté de sa différentielle par rapport à p. Quant aux fices MA et BC, si on les divise on un même nombre d'éléments sensiblement égaux chacun à chacun, la force exercée sur chaque élément de BC équi- vaudra à inie composante de direction justement inverse de la force qui est a|ipliquée à la partie correspondante de MA, et sensiblement égale à cette force, plus une composante très-petite, à fort peu près parallèle à MS et égnle par unité de sui'ficc à — 5 F, : la projection totale sur MS des forces appliquées à MA et à BC pourra être réduite |nir suite à —Q¥,z. Ou aiu.i donc — - — ap — OV,z=: o. (la ' lin subslituaiil à 0 sa valeur donnée ci-dessus, et puis à £ et £, leurs valeurs tirées de cl[j-= Z(£, rlp,^ Ii,e,, il vient la première des deux équations sui- vantes exprimant l'équilibre : (.) lf:=(F~F,)^^, ^=(F.-F)^'^. ^ ' dp ^ ' tip rfp, ^ ' ' c/p, » Revenons aux formules (r). Elles permettent, par exemple, de trouver la plus grande des valeurs que prend le rapport de G à % lorsque a varie : si le corps est jiulvérident et sur le point de s'ébouler, c'est-à-dire dans l'état A' équilibre- limite, étuibé par MM. Raukine, Levy, Considère, où cette plus grande valeur est égaie au coefficient de frottement langijj, on trouve ainsi l'équation R- = (N2 + N,)° sin*'^. Mais si le corps est un solide duc- tile, comme nous l'admettrons, il faudra, d'après le principe posé par MM. Tresca et de Saint-Venant, égaler simplement la valeiu- maximum R de (T à \\n coefficient de résistance K, constant pour chaque espèce de ma- tière : on aiua donc l\ = 2IV, ou F — F, = 2R. Cette équation rend inté- grables les précédentes (2), et donne, en appelant /, /, deux fonctions arbitraires, (3) F = K(2log-A_-H,V F, =-R(2log-^+i), JL_^=,, ^ \ "XilPi) / \ "/-(p) / xi?) Xi(pi) la troisième de celles-ci résultant des deux premières et de F — F, = 2K. Oi' on peut, klans l'équation des surfaces isoslatiques, renq)lacer p i'\ p, par de nouveaux paramètres p' et p\, tels que dp = y,ip)'^p'f ^Pi —■ Xi( P>)'^p\ ■< et ayant par suite leiu's paramètres différentiels du premier ordre /.'', //, ( 245 ) respectivement égaux aux quotients de //, //, par x{p), Xi(pi)- En supposant adoptés ces nouveaux paramètres, et effarant les accents pour plus de sim- plicité, les relations (3) deviennent (4) F=:K([- log/2=), F-F, = 2R, hh,=i. )) Ces formules fourniront trois des quantités F, F,, Ii, Ii, aux points où l'on connaîtra la quatrième. Si l'iuie d'elles c^t donnée, dans le plan des x)^, sur toute la longuein- d'une ligue isoslatique, également donnée et ayant, par exemple, pour équation p = const., on pourra d'abord diviser celte ligne en éléments a, partout égaux au quotient par h, d'une constante infiniment petite et arbitraire dp,; puis, par les points de division, d'où devront partir les lignes orthogonales p, = const., mener à ces éléments des normales £ égales au quotient par h d'une autre constante infiniment petite et arbitraire r/p; les petites droites joignant successivement les extré- mités de ces normales seront les éléments s, de la ligne isostalique voisine; éléments dont l'inverse, multiplié par dp,, donnera la valeur de h, en chaque point de cette ligne. On construira donc de proche en proche toutes les lignes isoslatiques, et le problème sera graphiquement résolu. )) L'équation ////, = i peut s'écrire se, =dpdp,, ou bien ee, = const., en donnant partout à dp et à dp, les mêmes valeurs : la condition nécessaire et suffisante pour que deux systèmes de cjdindres ortlioqonaux puissent être iso- statiques dans un corps ductile soumis à des déformations planes, est donc que ces cylindres, convenablement espacés, découpent un plan normal à leurs cjéné- ratrices en rectangles élémentaires tous équivalents. » A cause de l'identité Ir hi =^ {pp, ■+- qq,)' -+- {qp, — P^iT^ ^^ même équation hh,=^i, combinée avec la condition d'orthogonalité pp,+qq, = o, devient qp, — pq, =±i; en tirant ensuite p, et q, de celle-ci et de pp, + qq, = o, on voit que ces équations reviennent à prendre p, et q, respectivement égaux aux quotients par ± (^^ + ry^) de q et de — p- L'équation /(x, ;)= |9 d'un système de cylindres étant donnée, pour qu'on puisse lui trouver un autre système orthogonal /, (.r, j^) = p, tel que fih, = I, il suffit donc que ces deux quotients soient les deux dérivées en jc et y d'une même fonction p,, ou que l'on ait Cette équation devient (//- — q-) [r — i) -h lipqs = o, lorsqu'on appelle C. R., 1872, I" Semestre. (T. LXXIV, Pi» i.) 33 ( 246) r, s, t les trois dérivées secondes de z en x^ en x e\.y, en y : elle représeiife tous les systèmes |)ossibles de cylindres isostati(]ues dans im solide ductile déformé parallèlement à un plan. » ASTRONOMIE. — Sur la conslnictioii de caries célestes Irès'dclaillccs. Note de M3Ï. Prosper Henry et Paul Henry, présentée par M. Delaunay. « La méthode d'observation que nous employons pour obtenir la posi- tion des étoiles est la suivante : » Au foyer d'un télescope de o™,3o d'ouverture, nous avons placé une plaque circulaire de verre parfaitement plan, coupé diamétralement par un trait noir. Perpendiculairement à ce trait, nous avons tracé, au moyen d'une machine à diviser, 4' divisions placées à égale distance. L'intervalle de deux traits consécutifs est de o'"'",483, et correspond à i minute d'arc. Ces divisions sont destinées à mesurer les déclinaisons des étoiles. Afin de les évaluer plus promptement, à chaque intervalle de 5 divisions, on a doublé la longueur du trait; l'un d'eux est prolongé jusqu'à la cir- conférence. Pendant les observations, on l'amène à être parallèle au mou- vement diurne, en y laissant courir latéralement une étoile. )) Ce procédé d'observation nécessite deux observateurs ; il faut aussi disposer d'une salle divisée en deux parties par une cloison mince et opaque. » Dans l'une d'elles, complètement privée de lumière, on place le téles- cope dans une position déterminée et invariable. Un observateur (A) se place près de 1 instrument, et suit, dans le champ de l'oculaire, le mouve- ment des étoiles et leurs positions par rapport aux divisions du réticule décrit plus haut; un second observateur (B), placé dans l'autre partie de la salle, a devant lui inie pendule sidérale dont il suit l'acUement la marche au moyen d'une disposition particulière (i). » Le mouvement diurne amenant dans le champ de l'oculaire, et par conséquent entre les divisions du réticule, toutes les étoiles de la zone vers laquelle est dirigé l'instrument, au moment où l'une d'elles s'engage (i) Cette pendule est d'une construction spéciale. Nous avons reconnu que, pour lire rapidement les secondes, il était préférable de faire tourner le cadran, au lieu de faire tourner l'aiguille; nous avons donc remplacé cette dernière par un cadran mobile, très-léger, dont chacun des points de la circonférence passe devant un index fixe. De cette façon, du pre- mier coup d'œil, on trouve la seconde toujours au même point, sans être oblige de la cher- cher sur toute la surface du cadran. (M7 ) entre les divisions de la plaque en verre, l'observateur (A) prononce en minutes et dixièmes de minute la déclinaison, qui est immédiatement transcrite par l'observateur (B) sur un cahier préparé à cet effet. Un moment après, l'étoile passe derrière le trait noir perpendiculaire à l'équa- teur. Cet instant est précisé par l'observateur (A), qui l'indique en nommant la grandeur de l'étoile; l'observateur (B) note alors : i° l'heure delà pen- dule à une demi-seconde près; 2° la grandeur de l'étoile. » Ainsi, l'observateur (A), constamment l'œil à l'oculaire, observe d'abord la déclinaison des étoiles, qui est immédiatement transcrite par l'observa- teur (B); il indique ensuite la grandeur de l'étoile qui sert de signal pour l'observation de l'ascension droite, qui est lue et transcrite par l'observa- teur (B). » Nous arrivons de cette façon, en alternant les rôles des observateurs, à déterminer la position de 5oo étoiles en moyenne par heure. » Chaque zone est observée deux fois au moins. » Les étoiles ainsi obtenues sont ramenées à leurs positions réelles au moven d'étoiles de comparaison convenablement choisies et jirises dans le Catalogue de Lalandc. ■x 'b"- « M. Delacnay, en présentant la Note de MM. Henry, met sous les yeux de l'Académie une première carte céleste exécutée par les auteurs de cette Note, et suivant la méthode qui y est décrite. Cette carte, qui s'étend en as- cension droite de ai'^o" à 2i''2o", et en déchnaison de — 6°i5'à — 11° 3o', contient 2445 étoiles depuis la 7* grandeur jusqu'à la i3^; elle est très-belle et exécutée avec beaucoup de soin. Des vérifications nombreuses auxquelles elle a été soumise ont montré que les positions des étoiles y sont données avec une approximation de quelques dixièmes de minute d'arc en déclinai- son, et d'une seconde de temps en ascension droite. La méthode suivie a permis de mener le travail très-rapidement; le gros du travail a été effectué dans six soirées seulement; quelques autres soirées, où le ciel n'était pas complètement beau, ont suffi pour combler les lacunes. )) De plus, parmi les 2445 étoiles dont la position a été fixée dans ce temps très-court, il y en a environ j4oo qui ont été observées deux fois. Le télescope dont se servent MM. Ilcnry a été construit par eux-mêmes. » 33.. ( 24» ) BOTANIQUE. — Réponse à un passage du Mémoire de M. Tréciil, inséré au Compte rendu de la dernière séa)ice. Note de M. J. be Seynes, présentée par M. Pasteur. « Je prie l'Académie de vouloir bien me permettre de répondre, en peu de mots, aux observations que M. Trécul m'a adressées dans la dernière séance. Je suis tout disposé à recommencer les expériences de cet éminent observateur, les miennes et d'autres encore, mais M. Trécul me permettra de lui dire que, si je ne suis pas arrivé aux mêmes concbisions que lui, cela ne tient pas seulement à ce que je me suis placé dans des conditions diffé- rentes. Le 26 décembre dernier, M. Trécul annonçait que « des flacons » sucrés, ensemencés avec des spores globuleuses vertes du Pénicillium crus- » taeeum, transformèrent en huit ou douze jours ces spores en belles ceUules » de levure... » Or je place le P. crustaceum, portant des spores, dans des vases, contenant des liquides sucrés, recouverts d'une cloche. Les fragments de baguettes de verre posés sur la pellicule du Pénicillium n'en couvrent guère qu'un dixième et la laissent en contact avec le liquide sucré. Ces con- ditions me semblent très-analogues à celles que décrit M. Trécul, mais je n'ai pas été assez heureux pour arriver au même résultat que lui. Je n'ai pas mieux réussi en semant des spores du Pénicillium dans un liquide sucré, contenu dans des t«bes de verre bouchés avec du coton. Ici la différence consiste en ceci, c'est que les récipients de M. Trécul sont solidement bou- chés et ficelés; je suis tout prêt à étudier les résultats que peut produire ce changement de fermeture. Il n'en ressort pas moins du passage cité ci- dessus, que M. Trécul admet la possibilité de se rendre compte de la Iraiis- formation des Pénicillium en levure aussi bien que des levures en Pénicil- lium. Si j'ai une préférence pour ce mode d'expérimentation, c'est par suite des nombreuses causes de confusion que présente l'observation du passage delà levure à d'autres organismes. Sans entrer dans l'analyse de tous les faits que je poiurais citer, je me bornerai à dire que beaucoup de conidies de Champignons divers i-eproduisent d'autres conidies de même forme, en bourgeonnant comme la levure; leur dimension, leur contenu même et leur structure peuvent présenter une grande analogie avec les cellules de la levure, mais aucune expérience ne m'a démontré jusqu'ici, d'une ma- nière satisfaisante, que ces conidies, mêlées à la levure, ne conservaient pas leur identité générique. Il m'avait donc paru naturel, pour arriver à la vérité, de me placer dans les conditions les moins compliquées. » M. Trécul me fait un reproche en ini sens plus grave; et la phrase qu'il ( ^^9 ) me fait l'honneur de citer, en la soulignant, pourrait donner lieu à des in- terprétations tellement erronées, que je me vois obligé d'insister sur ce poitit. Ce n'est pas gratuitement que je suis arrivé à inie conclusion qui contredit ma première expérience; j'ai pris soin de dire dans ma Note « qu'e/i suivant ce fait de plus près, en le comparant à r/AUTRES ODSERVATIOISS » recueillies précédemment et avec TOUTES CELLES (pie j'ai pu faire depuis, je » me suis assure qu'il fallait prendre la succession de ces diverses phases dans » / ordre inverse, c'est-à-dire qu'il s'agissait de Mjcodermes ou de conidies de » Mucor progressivement envtdiis par des Bactéries..,. » » Il s'agit donc ici d'une simple vérification expérimentale. Je ne pen- sais pas qu'aucun observateur put être étonné de Vanalogie d'aspect que présentent des Bactéries avec des granulations plamastiques. M. Da- vaine, M. Hoffmann et tous les auteurs qui se sont occupés de Bacté- ries admettent qu'on en rencontre plusieurs espèces sous forme de graïui- lations qui, pour les uns, seraient les germes des Bactéries, et qui, pour d'autres, seraient le résultat d'une sisciparilé ou d'une désagrégation arti- ficielle résultant des mouvements imprimés au couvre-objet. » M. Trécul peut bien contester l'exactitude de mes observations de contrôle; mais je ne comprendrais pas l'accusation de parti pris, parce que je ne me suis pas arrêté à une première et rapide observation. Si je n'ai pas fait intervenir dans mes travaux la question des générations spontanées, c'est qu'il me paraît plus conforme à la vraie méthode expérimentale de bien connaître des organismes dont plusieurs se perdent aux limites de la vision, et dont la comiaissance dépend encore tles progrès de nos instru- ments d'optique, avant de raisonner sur leur origine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une méthode de séparation cmcdylique des deux toluidines isomères. Note de I^î. A. Rose.\.stieiil. « En publiant mes recherches sur l'action réciproque du toluène et de l'acide nitrique, j'ai annoncé que je décrirais plus tard une méthode volu- métrique sensible et exacte, qui permet de doser la toluidiue mélangée à la pseudotoluiiline [Comptes rendus, t. LXVIII, p. 6o5). Je viens aujourd'hui remplir cet engagement. » La séparation analytique des deux toluidines isomères est rendue pos- sible par les propriétés de leurs oxalates. » La toluidine cristallisée ne forme avec l'acide oxalique qu'ini seul sel représenté jiar C.-O'H-.C II'-' Aza.H'O ; c'est donc un sel acide; il est so- ( 230 ) lubie, à i5 degrés C, dans i25 parties d'eau et dans 6660 parties d'éther privé d'alcool. » La psendotoluidine forme deux oxalatos, l'un, C-OHl-.CH® Az/S.H^O, qui est acide et qui se dissout à 18 degrés C. dans 200 parties d'éther; l'autre, neutre et anhydre, C=0'H^(C' H*Azfi)S soluble à 18 degrés C. dans 26'7 parties du même dissolvant. La ilifférence des solubilités de ces divers sels est donc notable, et permettrait, à elle seule, d'effectuer le do- sage de la toluidine par pesée; une propriété remarquable du bioxalate de ce dernier alcaloïde permet d'opérer l'analyse par la méthode volu- métrique. )) Quand on ajoute l'acide oxalique au mélange des deux alcaloïdes, la toluidine se sature la première, et forme un sel acide, quel que soit l'excès d'alcaloïde; la psendotoluidine reste libre jusqu'au moment où son isomère est totalement saturé. » Le même oxalate se forme, quand on ajoute la toluidine à la solution de l'oxalate neutre de psendotoluidine; dans ce cas, cette dernière est mise en liberté. Cette réaction est une conséquence de ce qui vient d'être dit, et, si j'y insiste quelque peu, c'est parce qu'elle offre l'exemple certainement rare d'une double décomposition où le mélange d'un sel neutre et d'un alca- loïde donne naissance à un sel acide ; dans cette réaction, une molécule de toluidine en déplace deux de psendotoluidine. Les phénomènes que je viens de décrire s'accomplissent en présence de l'eau ou de l'éther, mais ce n'est que dans ce dernier milieu qu'elles acquièrent la netteté qui permet d'y fonder une méthode analytique. » Je prépare : 1° de l'éther exempt d'alcool (il ne faut pas qu'il soit anhydre); 2" une solution contenant 5 grammes de toluidine pure (se soli- difiant à 4-45"C.); 3° une solution d'acide oxalique, équiv;ilente, volume à volume, à la précédente; puis je procède à lui essai préliminaire, pour con- stater que l'éther employé est d'une pureté suffisante. .Te mêle à cet effet 12 centimètres cubes de l'éther à essayer à o*"-', a de chacune des deux li- queurs titrées; il se forme, par ce mélange, o''''',oo22 d'oxalate acide de toluidine, lequel exige pour sa dissolution 16 grannnes d'éther. Si celui-ci est d'une pureté suffisante, il ne saurait dissoudre la quantité totale de bi- oxalate; une portion de ce dernier apparaîtra sous forme de petits cristaux, qui se fixent sur les parois du verre. » Pour effectuer un dosage, je dissous o^', 2 de l'alcaloïde à essayer dans 80 grammes d'éther, et j'y verse la solution oxalique, à l'aide d'une bu- rette graduée, l/oxalate acide de toluidine se précipite aussitôt. L'aspect (25i ) du précipité sert de guide dans la marche de l'opération; au début, il est très-divisé et amorphe, et ressemble au sulfate de baryte; mais l'agitation le réunit en flocons, et il se dépose alors rapidement. S'il y a en dissolution moins de o^^oS de toluidine, le précipité est chatoyant; s'il n'y en a plus que oS'',oi à oS'',oo5, il est franchement cristallin. » Dans ce moment, il est avantageux de filtrer le liquide, car l'oxalate qui se dépose en dernier lieu s'attache de préférence aux parois de verre et gène la vue. On s'assure que la précipitation est complète, en ajoutant à une petite portion du liquide filtré une goutte de solution oxalique; la présence de la toluidine est accusée par de petits cristaux qui s'attachent au verre, au niveau du liquide. » L'opération est terminée, quand ce phénomène ne se produit plus. Il est indispensable alors de s'assurer : i" que l'on n'a pas employé un excès d'acide oxalique, ce qui se fait avec facilité à l'aide de la solution titrée de toluidine; 2" que le dernier précipité formé est bien un sel de toluidine; dans ce but, on le lave par décantation avec vm peu d'élher, opération qui se fait rapidement, puisqu'il adhère au verre; on le sèche, on le dissout dans quelques gouttes d'acide sulfuriquc bihydraté : une trace d'acide ni- trique, introduite dans cette solution, y développe des veines de ce bleu magnifique, mais fugace, qui caractérise la toluidine. Dans quelques cas, quand il s'est agi d'essayer une pseudo-toluidine pouvant contenir, au plus, 5 pour 100 de toluidine, j'ai modifié la méthode en ce sens que, au lieu d'ajouter l'aciile, peu à peu, j'y verse d'un coup la quantité nécessaire pour transformer tout l'alcaloïde en oxalate acide. Au bout de quelques heures, la toluidine, s'il yen a, se sépare sous forme de cristaux qui adhèrent for- tement au verre. Ou lave par décantation, et après avoir séché dans un cou- rant d'air, on détermine l'augmentation du poids du vase. » Les décantations, les filtrations se font avec une grande rapidité, à cause de la mobilité parfaite du dissolvant ; pour ce motif, les pertes d'éther par évaporation sont minimes, pour peu que l'on prenne quelques pré- cautions. » Voici quelques analyses de mélanges en proportions connues, faites pour vérifier la méthode : Composition d u mélange Volume de la solution oxalique ce 3,1 5,9 ï5,i 25,3 Toluidine trouvée o,oi55 0,0295 0,0755 0 , 1 265 pseudotoluidine. b'r 0,2 0, I03 0,2 0,143 toluidine. 0 , 0 I 54 0,029 0,075 0,126 ( 252 ) » D'après ces résultais, la mélliode ne le cède pas en précision à la plupart des méthodes voliimétriques. Je m'en snis servi dans mes recherches snr le nitrotohiène; c'est elle qui m'a permis de signaler le premier exemple de formation simultanée d'isomères en projxuiinns définies. [Comptes rendus, t. LXX, p. 260.) » C'est encore à l'aide de celte méthode que JM. Nikiforoff et moi nous avons pu constater la formation de toluidine à l'aide du bromotoluène liquide, et prouver par là que ce dernier est un mélange de deux isomères. [Comptes rendus, t. LXIX, p. 469-) » En terminant, j'ajouterai qu'en présence d'aniline, les résultats de l'analyse sont troublés; le précipité, formé jjar l'acide oxalique, est un mé- lange d'oxalates d'aniline et de toluidine, ce qu'on reconnaît aisément à l'aide des réactions colorées que j'ai fait connaître. [Comptes rendus, t. LXVII, séance du 10 août 1868.) » MlvTÉonoLOGlE. — Note sur /'Annuaire météorologique de l'Observatoire de Paris pour 1872; par M. E. Rknou. « L'Observatoire astronomique de Paris a publié récemment un Annuaire météorologique; ce livre contient des erreurs; nous ne relèverons ici que les principales. » Notre ci'itique portera presque uniquement sur des chiffres; néan- moins nous ne pouvons nous empêcher de signaler luie phrase de la page 36, d'où il résulterait qiie les lacunes existant dans les observations de Paris, de 1787 à i8o3, auraient été condjiées au moyen des Tnni- snctions pliilosnpitiques, tandis que les observations faites à l'Observatoire de Paris sont publiées intégralement depuis le i*' germinal, an V (21 mars 1797)- » Nous suivrons dans cet erratum, très-abrégé, l'ordre des pages de VAnnuaire. )) Pages 36, 4" et 41- Températures les plus hautes observées à Paris. » Elles commencent à 1776, sans doute parce qu'on n'a cru pouvoir compter que sur les thermomètres employés depuis cette époque. La tem- pérature la plus élevée de toute la série est 38°, 7, observée le 16 juillet 1782. Ce chiffre de Messier, relevé sur tni thermomètre qui marquait 10 degrés exactement dans les caves de l'Observatoire, ne fait que 36°, 4, trop élevé encore, comme tous ceux de cette époque, à cause des réflexions so- laires, ainsi que Messier s'en était lui-même aperçu. Cotte n'a eu à Mont- ( 253 ) morency que 26 degrés R., ou 32^,2 C. (corrigé) (i), c'est-à-dire une tem- pérature au-dessous des maxima ordinaires de l'été. » Page 4o. 1793, maximum 29°, 2 les 8 juillet et 16 août. Messier, qui a fait sur ce célèbre été un Mémoire inséré au tome IV des Mémoires de l'Ins- liliit, a donné pour maximum un chiffre équivalent à 38°, 4 C. ; un deuxième maximum, très-élevé, tombe le 16 juillet et non le 16 août. Cotte a eu à Montmorency, ces deux jours-là, 27 degrés et 27°, 3 R., qu'il faut réduire à 33°,5 et 33°,8 C. » Le tableau ci-dessous n'a pas besoin d'explication. Nombres du Nombres de VJniuiaire. Journal de Plnsiqitc. 1797 Ss'ia (i5 juillet). 34'',5 (9 juillet). 1800 34,3(17.10111). 35,5 (18 août). 1801 28,1 (12 août). 28,2 (6 juillet). 1804. 32,3 (2 juin). 33,8 (5 juin). 1803 26, •î (12 août). 3i,6 (4 juillet). 1806 33,6 (17 juillet). 33,6 (i i juillet). 1807 34,0 (il juillet). 34,1 (11 juillet). 1811 3o, 6 (8 juin) (2). 3i ,0 (19 juillet). 1812 32,7 (i4 juin). 32,5 (i4 juin et 27 juillet). 1815 28,9 (i" juillet). 3o, G (5 août). » Page 4i- De 1841 à i8531es chiffres thermométriques ont été publiés sans correction ; on a trouvé en 18 54 que le thermomètre employé dans cet intervalle marquait trop haut de o°,4 à zéro et o°,5 à 24 degrés ; ainsi probablement o°,5 à o", 6 vers 35 degrés. Voilà comment l'année 1842 pa- raît offrir une moyenne exceptionnelle pour l'été et un maximum absolu de 37", 2 qu'il faut réduire à 36", 6 environ. » i858, maximum 33°5, lisez 35°, 3. » 1 859, maximum 37°2 ; c'est certainement une erreur : le chiffre publié par le Bulletin international et par les Jnnales de l'Obseivaloire est 34", 5. Ou n'a jamais observé, à Paris, 37", 2 avec un thermomètre exact, placé dans une situation acceptable. » 1867, maximum 3o°,o le 12 juin. On a eu 33°, o le i4 août. » 1868, maximum 3i°,8 le 29 mai. On a eu 34°, o le 22 juillet. (i) Je publierai un travail dans lequel je suis parvenu à cloleiiiiiner exactement la valeur lie l'éclielle de tous les tlieruionièlrcs en)])lo\ es à Paris. (2) VJiiiiiuiirc porte 3",o6 par suite d'une erreur typoyrapliique. G. R., 187 J, !'"• Semcsire. (T. LXXIV, N" 4.) ^h ( 254 ) » 1871, uiaxiinuui, 33",9; c'est probableiuenl le chiffre exact; il se Irouve dans le tal^lcais inséré aux Conifjlcs rendus du 7 août suivant, (jui dounc pour les miiiiuia et uiaxima diurnes îles nombres différents de ceux qu'où trouve tians le Bulletin intcntaliuiial. Dans ce dernier, le uiaxinujui de juillet élait 36",!; nous ignorons la cause de ce changement. » P. 42 et 43. Les mininia annuels sont donnés par années civiles, tandis qu'on devrait les choisir dans la saison comprise entre deux étés, sans s'occuper d'aucune division de l'année. En suivant l'année civile, on peut prendre pour la même année les miniina dans deux hivers différents ou rapporter à la même année deux mininia d'un même hiver. )) Ainsi nous trouvons dans VAnnunirc : 1819, minimum, — i4''>2 le 20 décembre; 1820, mininuuii, — i4°,2 le 11 janvier. Ainsi deux minima jjour un même hiver, tandis que le minimum de l'hiver de 1819 n'est pas indiqué. Les hivers les plus doux passent ainsi inaperçus. » 1795, minimum, — i6",5 le 25 janvier. Un erratum, qui ne corrige (pie celte seule erreur, indique — 23°, 5 le 2^ janvier, l^alande, qui a donné ces chilfres dans le Magasin encyclopédique (t. I, i 795), dit que Nouet, élève astronome à l'Observatoire de la République, a eu — 18° | R. sans autre irulication. Je crois ce nombre eironé : on a toujours indiqué l'hiver de 1789 comme le plus rigoureux de cette époque. Cotte n'a en, à Montmorency, que — 20°, o C; Cliandon, à Montdidier, qui avait trouvé — 21", 3 le 3i dé- cem'ure 1788, n'a eu que — 19", 4 le ^3 janvier 1795, à la même place et avec le même thermomètre. » 1816, minimum 17°, 7, H^ez 10°, 7 le 11 février. Cette erreur n'est pas une simple faute typographique, puisqu'on cite ce chiffre, à la page 37, comme le minimum le plus bas de 1801 à 1825. Il se trouve répété dans un article sur le grand froid de décendjre dernier envoyé à plusieurs journaux. » P. 43. 1859, minimum, — 6°, 4 le 11 janvier. Oubli aussi difficile à comprendre que l'erreur précédente. Puisqu'on donne les minima par années civiles, il fallait mettre — 16,2 le 20 décembre iSSg. Ce chiffre, qui a attiré l'attention de tous les météorologistes, a été cité bien des fois. J'ai eu ce même jour, à Choisy-le-Roi, — 21°, 7. Il 1869, uiininuun, — 4°)3 le 23 janvier, lisez — 9^,0 le 25. » P. 4^' t-t suivantes. Nombres mensuels de jours de gelée à Paris. Nous commencerons par signaler comme absolumer't erroné ce qui est dit à la pag»! 38, à savoir, que le nombre de jours de gelée varie dans la campagne suivant une foule de circonstances, et qu'à l'Observaloire on obtient des ( pM ] iiombrps pins comparables. Dans los r;rands froids, If nombre do jours do gelée est presque le même à l'Observatoire que dans l,i campagne, tandis que les gelées de printemps y passent inaperçues. Qui n'a remarqué avec quel ensemble les vignes gèlent le même jour et à la même heure, dans cer- tains mois de mai, d'un bout à l'autre de la France? Il est difficile de com- prendre pourquoi on a indiqué un jour de gelée en mai 1816 et trois en (Saf, tandis que jamais on n'a In une température au-dessous de zéro à l'Observatoire de Paris pendant le mois de mai. » P. 59. Ces tableaux des températures moyennes mensuelles ont déjà paru dans le Bullelin international, n°^ des 23 et 24 juin 18'jo. Nous ne re- lèverons que quelques-unes des températures, et pour le mois d'avril seu- lement. La page 61 est presque entièrement fausse. Voici le tableau des rectifications : 18-27. 1828. 1829. 1830. 1831. 1832. 1833. 183V. 1835. 1836. Nombres Norabies de V Annuaire. rectifiés. 0 i3,5 .,",4 1837 12,5 10,8 1838 11,3 9>8 1839 i3,8 12,0 1840 l3,2 .1,5 1841 i3,o 10,7 1842 11,0 9,^ 1843 ..,5 8,7 1844 ">7 9.4 1845 10,4 8,6 Nombres Nombres de VAnniiaire, rectifiés. 0 0 7.0 5,7 16,7 (3,7 9'7 7,7 16,0 12,7 12,5 10,0 12,7 9,8 .2,5 .0,1 .6, 1 .2,3 .3,0 10,8 » Les différences variables des nombres de V Annuaire et des nombres rectifiés sont si grandes, qu'il est difficile de comprendre une pareille suite d'erreurs. Des moyennes d'avril égales à iG",^; 16", o; [G",i n'ont jamais été obtenues à Paris, et une moyenne se maintenant à 12 degrés environ pen- dant vingl-si.K ans aurait dû montrer l'impossibilité de ces nombres. La moyenne 10", i, indiquée p. 56, est en désaccord complet avec eux. » P. 64- Parmi les températures moyennes mensuelles du siècle dernier nous voyons i4",2 pour l'année civile 1 781 . Cotte, Mémoires, t. II, p. 493, donne en effet ii°,4, c]"', traduits comme des degrés Réaumur, feraient i4°,25. Or les nombres de Messier ne donnent que lo^jS'i de son thermo- mètre ou 12", 35 centigra<'e. Cotle, qui avait à Montmorency des nombres moins exagérés que ceux de Messier, a trouvé 12°, i 5 (avec la correction — 0°, i). Nous obtenons maintenant des moyennes annuelles qui dépassent quelquefois ce chiffre; exemples: 1822, i834. 34.. ( 356 ) P. 83. Les hautonrs (\o pluie rociioillies à rOI)servatoire de Paris ont des valeurs très-diverses; bien faites d'abord par Lahire, elles sont devenues défectueuses dans les dernières années de sa vie; il est mort en 17 19. Les hauteurs d'eau de pluie ou de neige de 1840 à i853 ont été notées avec très-peu de soin; on ne mesurait que la pluie mensuelle ; aucune précaution n'était prise pour recueillir et mesurer la neige, et il en est encore de même dans un grand nombre de points d'observation, notamment en Allemagne. Il en résulte qu'on ne recueille pas en hiver la dixième partie de l'eau que reçoit le sol, et que, dans l'avenir, on serait peut-être tenté de croire que les hivers sont devenus plus humides que ceux de l'époque actuelle. Les obser- vations pluviométriques de 1719 à lyS/J n'ont aucune valeur; les erreurs sont très-inégalement réparties, et il est impossible d'appuyer sur ces nom- bres faux aucun raisonnement scientifique. » Nous bornons là cet enaluni, qui ne contient qu'une bien faible frac- tion des rectifications qu'il aurait fallu faire. Mais il était nécessaire de pro- tester contre cet amas d'inexactitudes, qui, se propageant sous l'autorité de l'Observatoire de Paris, pourrait induire beaucoup de personnes en erzeur, si les météorologistes français ne se bâtaient d'en prévenir le public scien- tifique. » CHIMIE. — Sur la préparation de l'ozone à l'état concentrée. Note do M. A. Hoi'ZEAU, présentée par M. P. Thenard. a Mes expériences sur l'électrisation obscure de l'oxygène ou de l'air (i) m'ayant fait connaître les conditions les plus favorables à la transforma- tion de l'oxygène en ozone, j'ai construit plusieurs appareils réunissant ces conditions qui me permettent d'obtenir le plus d'ozone possible avec une intensité électrique donnée. )) Le plus élémentaire de ces appareils, que j'appellerai ozoniseur, con- siste en un tube abducteur ordinaire étroit, comme ceux dont on se sert pour recueillir les gaz. Dans l'intérieur de ce tube, on place un fil de cuivre, de plomb, ou mieux de platine, long de o",4o à o'^jCo, et dont une des extré- mités débouche au dehors par un orifice latéral ménagé à la partie supérieure du tube abducteur; cet orifice est ensuite bouche avec de la cire ou au feu. A l'extérieur du même tube abducteur se trouve enroulé, sur le parcours du fil intérieur, lui autre fil en même métal et à peu près de même longueur (l) A. IlouzEAU, Expériences sur Pélectrisation de l'air ou de l'o.rygène comme moyen de production de l 'ozone ( Anntdcs de Chimie et de Physique, 4° série, t. XXII, p. i5o}. ( 257 ) que le précédent. Ces deux fils, étant mis en commnnication avec les pôles d'une bobine de Humkorff donnant 2 à 3 centimètres d'étincelle, déter- minent immédi.iteuient une forte ozonisation de l'oxygène on de l'air qui traverse lentement le tnbe. » Ce tube ozoniseur, dont la construction est fort simple, s'applique en outre à tous les appareils comme à toutes les sources d'oxygène. On dégage de l'oxygène, et l'on recueille de l'ozone concentré. Il fournit aisément de l'oxygène odorant chargé de 60 à 120 milligrammes d'ozone absolu par litre de gaz odorant, selon que l'on opère à + i5 degrés ou à — 3o degrés. Cette proportion peut être encore Irès-augmentée (i). » Or, avant i854, l'électrolyse de l'eau ne fournissait que 3 à 5 mill- grammes d'ozone par litre de gaz odorant (M. Andrews n'obtenait que 4™s^i en i856). En i855, mon procédé chimique (BaO^ + SO^) doubla de suite cette quantité. On peut donc considérer comme possible la conversion complète de l'oxygène en ozone. » Disposant de quantités d'ozone quinze ou vingt fois plus fortes qu'au- trefois, j'ai pu entreprendre, déjà, la révision de quelques-unes de ses pro- priétés les plus importantes, la détermination de son équivalent, et pré- ciser davantage le rôle qu'il joue dans la nature. Ce sont autant de sujets dont j'aurai l'honneur d'entretenir ultérieurement l'Académie. » PHYSIOLOGIE. — Analyse des gaz du saïuj; comparaison des principaux procédés; nouveaux perfectionnements. Note de MM, A. EsTon et C. Saint-Pierre, présentée par M. Cl. Bernard. (Extrait.) « I. Nos premières recherches sur les gaz du sang (voir Comptes tendus, 18G4 et i865) ont été faites exclusivement par le procédé de M. Cl. Ber- nard, c'est-à-dire en déplaçant les gaz du sang par l'oxyde de carbone. Afin d'éviter les transvasements, nous a*ons employé, dans des expériences ultérieures, un appareil consistant en une cloche courbe à deux branches [\oiv Journal de i Analomie et de la Physiologie, janvier i865). Cet appareil a été construit, sur nos indications, par M. Alvergniat : nous l'avons fait connaître dans une précédente Communication, il a été présenté à l'Acadé- mie, et plusieurs savants en ont adopté l'usage. Il nous semble donc inutile de revenir aujourd'hui sur ce premier perfectionnement. (1) J'ai disposé d'un appareil qui m'a produit jusqu'à 188 milligrammes d'ozone par litre de gaz odorant. Les recherches continuent. ( 258 ) » Mais la méthode fie M. Cl. Bernard nVst-elle pas inférieurp, quant à sa valeur, à celle do l'extraction du gaz du sang par le vide, sans oxyde de carbone? Grâce aux libéralités de l'Académie, nous avons fait construire des appareils qui ont permis de démontrer la concordance des résidtats obtenus par ces deux méthodes. )) II. Nous avons adapté la pompe à mercure à une cloche tubulée, dans laquelle nous introduisons à la fois l'oxvde de carbone et le sang. Les avantages de cet appareil sont les suivants : manœuvre très-facile; pos- sibilité de mesurer la quantité de sang employé, avant son introduction dans la cloche; facilité de faire varier à volonté la température, et surtout obstacle absolu à toute entrée de l'air. Dans les expériences faites à l'aide de cet instrument, comparativement avec la cloche courbe et le procédé de M. Cl. Bernard, nous avons obtenu des résultats concordants. » III. Dans les cas où nous n'avons pas voulu employer l'oxyde de car- bone, nous nous sommes servis d'ini autre appareil que nous nommons ha- roinètre à lanje chambre, et qui se compose d'un véritable baromètre dont la chambre élargie communique avec une pompe à mercure. » IV. Dans le Mémoire que nous avons l'honneur de soumettre à l'Aca- démie, se trouvent des planches représentant les appareils et le détail des expériences variées qui autorisent les conclusions suivantes : avec un même sang, ou avec du sang pris dans le même point du torrent circulatoire du chien, on obtient des quantités égales d'oxygène en employant soit le vide seul (baromètre à large chambre), soit l'oxyde de carbone seul (procédé de M. Cl. Bernard, cloche combe), soit le vide et l'oxyde de carbone cond)i- nés (pompe à mercure modifiée). » nOTAMQUE. — Pliititcs fossiles de (époque jurassique, T^oie c]eM. nF.SAVOHTX, présentée par M. Ad. Biongniart. « Un ouvrage, dont je présenterai sous peu à l'Académie les premières livraisons, a pour objet l'ensemble des végétaux fossiles du terrain jurrassi- que français. Il m'aurait été impossible de l'entreprendre sans le concours bienveillant d'un grand nombre de savants et surfont sans le patronage de de M. Ad. Brongniarl; effectivement, les plantes que je décris ont été em- pruntées à plus de dix collections privées sans compter celles des grands établissements scientifiques et du Muséum de Paris, la plus importante de toutes. L'utilité de cette œuvre ressort de ce simple énoncé; le sujet n'offre pas moins d'intérêt par hii-méme, et j'ai pensé que l'Académie voudrait (^59) bien accueillir un résumé des principaux résultais auxquels ces éludes m'ont déjà conduit. » La période juiassique constitue une sorte de moyen âge; elle sert, j)oiu' ainsi diie de trait d'union entre des époques qui s;uis elle contraste- l'aieiit d'une façon absolue; mais ce trait d'union correspond lui-même à une très-longue durée, pendant laquelle la conliguration du sol et la pbysio- nouiie des diverses séries d'èties organisés ont cliangé à bien des reprises. Cependant, il semble que la végétation ait moins changé que tout le reste ; non-seulement elle a conservé plus longtemps que la population des nuM-s les espèces qu'elle comprenait à chaque moment de la période, mais ses caractères généraux et la disposition relative de ses éléments ont subi de bien moindres altérations par l'effet tlu temps qui s'écoulait. En un mot^ elle est demeurée à peu près stationnaire, au lieu de progi'esser d'une manière sensible, d'un bout de la période à l'autre. C'est là, selon moi, le trait prin- cipal de la flore jurassique : que l'on se place dans le Reuper, le Rhétien, rOolilhe ou le Wéaldien, on observe toujours la même physionomie géné- rale, et les Fougères, les Equisétacées, les Cycadées, les Conifères que l'on rencontre se trouvent combuiées dans des proportions sensiblement jia- rcilles. Un second phénomène, qui n'est pas sans liaison avec le précédent, consiste dans la réciu'rence de formes similaires, mais non pas absolument identiipies, qui viennent se monirer à plusieurs reprises, après des intervalles plus ou mois longs, comme des épi-euves successives et assez peu diversifiées d'un même type. C'est ainsi que certaines espèces du Rhétien semblent re- paraître assez peu modifiées dans l'Oolithe, tandis que plusieurs de celles (]ui caractérisent ce dernier étage reviennent dans le Wéaldien avec de faibles changements; on ne peut guère assigner à ces répétitions une autre cause que la reproduction des mémos conditions physiques, entraînant la réalisation des mêmes combinaisons organiques. » Considérée par tuie vue d'ensemble, la végétation jurassique parait avoir été pauvre, monotone et composée prescpie partout d'essences coria- ces, peu susceptibles de fournir des substances alimentaires à l'autre règne. La faible dimension de la plupart des plantes de cette époque ressort de l'examen de leurs divers organes; les plus grandes Cycadées jurassiques n'égalaient par les nôtres; plusieurs avaient à peine quelques pouces de hauteur. Cependant, pour éviter l'exagération, il faut convenir que les fron- des de certaines Fougères devaient mesurer une étendue considérable, et les Conifères, surtout les Cupressinées, présentent des types arborescents de première grautleur. Malgré tout, ou ne rencontre rien dans les végétaux ( 26o ) de cet âge qui révèle la profusion; on reste frappé en premier lieu de l'ex- trême simplicité qui préside à la composition de l'ensemble : Équisétacécs, Fougères, Cvcadées, Conifères, qnelqxies rares Monocotylédones, tels sont les seuls éléments constitutifs de la végétation terrestre; en ajoutant des Characées et des Algues, nous aurons énuméré tous les ordres déplantes qui pcnplaient alors le sol ou les eaux de notre pays. M Le rôle des Algues est en rapport avec l'importance des dépôts marins, à une époque où l'Europe centrale formait encore un archipel. Il est évi- dent que la plupart d'entre elles ont dû périr sans laisser de vestiges; les empreintes venues jusqu'à nous n'en offrent que plus d'intérêt, et en faisant abstraction des formes douteuses ou même contestables, il en existe d'autres très-légitimes dont l'examen donne lieu à de curieuses remarques. » Le spectacle sur le sol émergé varie selon les groupes que l'on exa- mine. La fixité de structure des Equisetum est bien connue; ceux de l'é- j)oque jurassique se distinguent surtout par leur taille élevée, quelquefois gigantesque relativement, caractère que l'on ne saurait pourtant appliquer à toutes les espèces. Les Fougères présentent de leur côté une association singulière de types éteints et de types dont l'affinité avec ceux de nos jours ne saurait être méconnue. Les Clathropteris, Thaumatopteris et quelques autres genres à nervures réticulées, dont les fructifications ont été obser- vées, diffèrent à peine des Diynaria actuels. Plusieurs Tœnioptéridées se rangent sans trop d'efforts [)armi les Marattiées ; mais, à côté de ces assimi- lations partielles, il existe bien des types que l'on est forcé de grouper ar- tificiellement, tellement ils se trouvent dénués de points de contact sérieux avec les genres vivants. Dès lors, la méthode de classement, fondée par M. Ad. Brongniart, et basée uniquement sur le mode de nervation, re- prend sa supériorité et doit être exclusivement employée, comme la seule qui ne conduise pas à des résultats erronnés. » Les Fougères jurassiques de France comprennent un assez bon nom- bre d'espèces et même de genres entièrement nouveaux. Plusieurs des lo- calités d'où proviennent les empreintes, entre autres celle de Hettange (Moselle), celle de Châtillon-sur-Seine, celle des Lourdines, aux environs de Poitiers, de Saint-Mihiel (Meuse), etc., représentent d'anciennes stations littoiales où l'action seule des courants a contribué à entraîner les végé- taux au fond d'une anse profonde, encombrée d'une vase calcaire très-pure ou d'un sable fin transformé en grès. Les j)lantes recueillies dans ces con- ditions diffèrent plus ou moins de celles cpie l'on rencontre ordinairement dans les schistes marneux et bilumeux, dont le dépôt a dû s'elfectuer au ( ^6i ) fond des lagunes tourbeuses ou dans les estuaires de l'époque. C'est à des formations de cette dernière sorte (ju'il convient de rapporter la flore du Rhétien de Frauconie et celle du B:ithonien de Scarborongh. Ces flores nous ont transmis les vestiges d'une végétation luxuriante, sans doute bien distincte de celle qui recouvrait le sol dans l'intérieur des terres. C'est, au contraire, celle-ci dont les empreintes recueillies en France traduisent le plus souvent l'aspect. Je donnerais volontiers le nom CÙkjitsIc à cette végé- tation qui s'étendait uniformément à la surface des régions jurassiques, tandis que l'autre, restreinte aux points arrosés, occupait seulement le fond des vallées, le voisinage des eaux et le périmètre des embouciiures. Des Fougères moins abondantes et moins variées, de consistan.ce coriace, de taille médiocre ou petite, monotones d'aspect et souvent distinctes généri- quement malgré leur air de famille, associées à- des Cycadées peu diversi- fiées et à des Conifères de grande taille, composent l'ensemble desvégétaux af/irslcs dont les détails cbangent plus que le fond, lorsqu'on se transporte d'un étage à l'autre. » Je veux être sobre au sujet des Cycadées jurassiques, sur lesquelles je me réserve de revenir. La découverte de quelques-uns de leurs organes fructificaleurs, l'observation minutieuse de leurs troncs, de leurs tiges, de leur mode de végéter et du développement de leurs frondes amèneront sans doute une solution plus satisfaisante des questions encore si obscures que soulève leur détermination. Dès à présent, il est à croire que les Cyca- dées de l'Europe secondaire ne se rattachent directement à aucune de celles que l'on observe aujourd'hui dans l'Amérique centrale, dans l'Afrique australe, dans les îles de l'Inde et du Japon, dans la INouvelle-Ilollande. Chacune de ces régions possède, il faut le remarquer, des genres spéciaux de Cycadées; il n'y a donc rien de surprenant à ce que notre continent ait eu jadis les siennes, qui lui étaient aussi exclusivement propres. » L'examen des Conifères nous entraînerait encore plus loin ; d'ailleurs, leur étude n'est pas même terminée; il sera temps, plus tard, d'eu exposer les résultats définitifs. Ou doit admettre comme probable que, dans le Lias, des types ambigus, depuis entièrement disparus, derniers prolongements des jralchiii du Permien et des iroUzui du Keuper, et premières ébauches des groupes qui se dessineront bientôt après, occupent encore le sol ; tandis que dans l'Oolilhe les premières Araucariées et Séquoiées se montrent asso- ciées à de véritables Cupressinées plus ou moins voisines de nos Tliiiioj>sis, Rcti.nospom ei inddriiujloina.C éia\en{ là, sans doute, les seuls grands arbres C.R., 1870, i"^ Semestre (T. LXXIV, N» -i.) ^5 ( 263 ) de ces temps reculés, ceux à l'ombre desquels s'abiilaieiit les autres plantes. M Les conditions climatériques étaient très-éloignées de ce qu'elles sont devenues depuis; rien de ce qui ressemble aux zones disposées dans le sens des latitudes n'existait encore et une chaleur sensiblement égale s'étendait partout sur notre globe. Il ne semble pas résulter pourtant de l'examen des indices fournis par les plantes que la température de l'Europe ait été alors supérieure à celle dont jouissent les contrées voisines des tropiques. Une moyenne annuelle de sS degrés C. suffit à l'explication de tous les phénomènes dont la végétation jurassique laisse entrevoir le tableau. » « M. Broxgsiart, à la suite de celte Communication, fait remarquer que les résultats auxquels les recherches si étendues de M. le comte de Saporta l'ont conduit, et dont la publication aura une grande importance pour la paléontologie française, sont complètement d'accord avec ceux auquels il était arrivé lui-même, relativement à la succession des diverses formes de la végétation pendant les teu)ps géologiques. » Il avait distingué depuis très-longtemps trois grandes périodes de vé- gétation, qu'il avait désignées sous le nom de règne des acrogènes, règne des (jymnospevmes et règne des oiKjiosjjeimes, d'après les formes végétales qui prédominaient pendant ces périodes. La flore de l'époque jurassique étu- diée par M. de Saporta appartient à la seconde de ces périodes, et rentre complètement dans les caractères généraux qui lui avaient été attribués pré- cédemment. » ASTRONOMIE l'HYSlQUE. — i'i(/' l'aiialjsc spectrale de la lumière zodiacale^ el sur la couronne des éclipses. Note de M. E. Liais (Extrait.), « J'ai, dès i858, communiqué à l'Académie les résultats d'observations faites dans les basses latitudes sur la lumière zodiacale, et j'ai indiqué que ce phénomène se fait voir jusqu'au point antisolaire. J'en ai étudié la lu- mière au point de vue de la polarisation, et j'ai montré que celte lumière n'est nullement polarisée, de sorte que le phénomène ne peut être attribué à la présence d'un gaz, mais bien à celle d'une multitude de corpuscules solides, circulant autour du Soleil, et donnant lieu à une réflexion irrégu- liere de la lumière solaire. » Il me restait à étudier cette lumière au point de vue de l'analyse spec- trale. Depuis quatre ans, j'ai fait plusieurs fois des observations dans ce ( 263 ) but, tant à Rio-dp-Janeiro, que sur les hauts plateaux de l'intérieur du Bré- sil, à looo et I200 mètres d'altilude, et j'ai constaté que le spectre de la liiinièi'e zodiacale est continu. I! est possible toutefois qu'il y ait de faibles lignes noires. » Dans mon Rapport sur l'éclipsé totale de Soleil du 7 septembre i858, à Paranagua, j'ai prouvé, par deux voies différentes, que la couronne des éclipses n'est pas une illusion, mais bien une espèce d'atmosplière réelle, appartenant au Soleil. L'une des démonstrations repose sur ce que j'ai vu nettement la Lune se mouvoir devant l'un des rayons de la couronne qui atteignait son bord. La seconde démonstration est fondée sur la polarisa- tion très-sensible de la couronne. » Cette polarisation soupçonnée déjà antérieurement, mais que j'ai re- connu de la manière la plus précise en i858, en même temps que, pour la première fois, j'ai déterminé le plan normal au limbe du Soleil, était, l'Ac.i- démie peut s'en souvenir, une preuve regardée par Arago comme définitive, au sujet de la nature de celte couronne. .T'ajouterai que la polarisation ainsi annoncée par moi à cette époque a été vérifiée par MM. Prazmowski et Sec- chi, pendant l'cclipse de 1860, et par M. de Prados, pendant celle de i865. » En présence de celte démonstration complète de la réalité de la cou- ronne solaire, confirmée encore postérieurement par d'autres observations mentionnées dans l'Espace céleste, en iB65, notamment parla sensibilité de la base de l'auréole solaire, appelée aujourd hui chromosphère, en dehors des conditionsd'éclipse et sans le secours de l'analyse spectrale (i), j'ai dû, dans ce dernier ouvrage, expliquer comment il se fait qTie cette troisième atmosphère n'ait pas opposé de résistance appréciable au passage de la grande comète de i843, et j'ai examiné les relations probables de la matière qui la compose avec la matière de la base de la lumière zodiacale. A ce su- jet, j'appellerai de nouveau l'attention sur la remarque suivante extraite du même ouvrage, p. 197 : « Quoique la lumière de la couronne solaire soit polarisée, tandis que la lumière zodia- cale ne l'est pas, ce qui indique que la première est gazeuse et que la seconde est composée de particules solides, il est possible cependant que la couronne solaire ne soie autre que la base de la lumière zodiacale. En el'fet, lorsque les corpuscides de la lumière zodiacale arri- vent très-près du Soleil, ils sont soumis à une chaleur tellement intense qu'ils peuvent être volatilisé, sau njoins partiellement, auquel cas ils doivent donner de la polarisation, sans même qu'il soit nécessaire pour cela que leur reunion Ibrme un milieu gazeux continu. •> (i) Espace céleste, Y>- fj^- 35.. ( 264 )• » Je ferai remarquer anjourcriiiii que les particularités quo M. Janssen signale cointiie des résultats de l'analyse spectrale tle la couronne solaire s'expliquent nalm-ellement dans cette manière de voir, aussi bien que la propriété du spectre continu que j'ai signalée dans la partie de la lumière zodiacale éloiç-née du soleil. » 'O' M. Matthky adresse, de Vallorbes (canton de Vaud, Suisse), une Note relative aux essais de pisciculture faits à Vallorhes, de \SG\ à 1870. La séance est levée à 5 heures trois quarts. I). BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i5 janvier 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Les palaftltes ou coiistrucliom lactislres du lac de Palndru {^station des Giands- Pioseaux), près Voiron (^Isère); par I\L E. Chantre. Grenoble, 1871 ; in-/i°, avec atlas in-folio. Suprématie intellectuelle de la France. Réponse aux allégations qernianicnies ; parM. Enim. Liais. Paris, 1872; i vol. in-!9.. Le Moniteur scientifique, journal fondé par le [Y QUESNliVlLLK; '^^ séiie, t. I, année 1871. Paris, 1871; grand in-8". Résumé mctéorologicpte de l'année 1869 pour Genève et le grand Saint-Rcr- naril; parM. E. Plantamour. Genève, 1870; in-8°. (Tiré des Jnliives des Sciences de la Ribliolliè(pte universelle.) (Doux exemplaires.) Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité et drs Conseils d'ar- jnndissement du département du Nord pendant iannée 1870, présenté à M. le Préfet par M. leD'PlLAT, Secrétaire général, u" XXIX. Lille, 1871 ; i-i-S". Guerre de 1 870- 1 87 i . Rapport sur le service militaire de santé d(nis la l'ille du Mans du i<) août 1870 au 20 avril 1871, adressé à M. le Ministre de la Guerre le II juin 1871 par M. le D' MoiiDRiCT. Le Mans, 1871 ; in-8". (Deux exem- plaires.) Éludes >iiédicales sur R(uèges })ar M. le ly AliMlliUX. P.U'is, 1871; in-S". ( 265 ) (Cet ouvrage est adressé par l'auteur au concours Montyon, Médecine et Chirurgie, iSya.) Proceedincjs of tlie Londoii Matliemalical Society; n^'SS, 36, /(O. Londres, 1871; in-S". Fierleijahrsschrifl der Astronomischen Gesellschaft. Herausgegeheii von den Schriftfùhrem der Gesellschaft : A. AUWEKS uud A. WlNNECKE; VI Jalirgang; Viertes Heft (Octobcr 1871). Leipzig, 1871 ; in-8". fForte elties Ps/cliologen, etc.; von F.-V. Reibnitz und Rathen. Leipzig, 1872; 3 vol. in-8". Hidrolempia espUcnda; por el doctor NlGANOn ROJAS. Valparaiso, 1871 ; in- 12, relié. L'Académie a reçu, dans la séance du 2a janvier 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Tnhleaiix de population, de eiihure, de eommeire et de navigation, foinuint, pour r (innée 1868, /'( suite des l(dilenux insérés dans les Notices stalisliipies sui les colonies françaises. Paris, 1871; in- 8°. La création du monde organisé d'après les naturalistes anglais et allemands de la nouvelle école; par M. Ch. Martins. Paris, 1871 ; br. in-8°. Les populations végétales, leur origine, leur composition, leurs migrations sous i influence des causes naturelles et par celle de l'homme; par M. Ch. MARTIiNS. Paris, 1872; br. in-8". Mémoire sur la pancréatine. Etude de chimie physiologique ; par M. Th. De- FRESNE. Paris, 1872; br. in-8''. Cinématique. De l'accélération transmise d'un coips solide à un autre par contact immédiat ; parU. Ch. GiRAULT. Caen, 1871; br. in-S''. Étude sur le chauffage et ta ventilation des rvagons de voyageurs; par M. le Baron N. DE Dersghau. Paris, 1871; in-8''. (Présenté par M. le général Morin.) Le monde primitif de la Suisse; par M. le D"' Oswald Heer, traduit de l'al- lemand par M. J. Demole. Genève et lîâle, 187a; i vol. in-8'', avec figures et planches. De la complication diphthéioule contagieuse des plaies, de sa nature et de son traitement; par M. TririoS. Paris, 1872; br. in-8". ( 266 ) Notice sur le rnptnrjp des snuiTes minérnles d'Encnusse ; par M. FURIET. Tou- louse, 1872; br. in-8". Rapport sur les essriis de piseiculhire fnils à Vnllorbes de 18G4 à 1870; pat M. ÎMattey, instituteur. Lausanne, 1871; br. in-8°. (Extrait du Journal de la Société vaudoUe d utilité publique.) Chemins de fer de Paris à Ljon et à la Méditerranée. Rapport à M. Audibert, Directeur de l'exploitation, sur l'état sanitaiiv du personnel de la Comparpiie de Paris-Ljon- Méditerranée, pendant les années 1864 et i865; ]>arM. Devilliers, médecin en chef. Paris, i 866 ; iu-folio. Rapport (jénéral à M.Audiberi, Directeur de l'exploitation, sui l'état sanitaire du personnel de la Compagnie, pendant les années 1866 et 1867 ; jxn' M. DlLvlL- LiEHS, médecin en chef. Paris, 1869; in-folio. Rapport à M. Audiber't, Directeur de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, sur l'état sanitaire du personnel de la Compagnie pendaid les années 1868, 1869, 1870, et sur l'organisation et le service îles se- cours aux malades et blessés des armées dans les gardes perulanl la guerre de 1 870- 1871 ; pai- M. Devilliers, médecin en chef. Paris, 1871 ; in-foho. (Ces trois derniers ouvrages sont présentés par M. le Baron Cloquet.) Monograpli'ie des vertébrées fossiles de la Lombardie ; par M. E. CoRNALlA. Première partie : Mammifères. M'\\nn, 1839; i vol. in-lolio, avec planches. (Cet ouvrage fait partie de la Paléontologie lombarde, publiée par M. l'abbé A. Stoppani. ) Delln braulii cœca dittero parassila délie api. Osservazioni ilel prof. E. COR- naLIA. Milano, 1870; br. iii-8°. Sopra due casi di albinismo nerjli nccelli. Nota del prof. E. COUNALIA. Mi- lano, >868; br. in-8°. (Extrait des /Jctcs de la Société italienne des Sciences naturelles, t. X.) Sulla Lophoum Edwardsii di Kolliker. Osservazioni zoologichc e anatomiche diE. CORNALIA. Milano, i865. (Extrait des Actes de la Société italienne des Seiences naturelles, t. IX.) L'ugi o il païassita del fdugello al Giappone [uijimya sericariœ, Rondcmi). Ossnvazionidell Dott. E. CoitNALlA. Snns lieu ni date; br. in-8°. (Extrait du Ruilctin de la Société oitomoloijigiw italienne, t. 11.) F(uina . Pour faire la part de ce qui appartient au mouvement non troublé, et celle qui est proprement le l'ait de la force perturbatrice, il suffit de poser, comme dans la théorie des planètes, avec P u — ^^> .1, — ^ -1 (l ou » Enfin, les arbitraires c.inoniques C, H, dont la première demeure ce- |)endant constante, ne sont pas les variables les plus commodes, et il con- vient de leur en substituer deux autres, a, b, qui sont les valeurs maxim.t et minima du sinus de la moitié de l'angle formé par la verticale avec ht direction du fil qui soutient le pendule. » On obtient de cette manière, et par un calcul des plus simples, les équations différentielles qui déterminent les six variables a, h, ,o, p', s, e' eu fonction du temps. L'intégration de ces équations, exécutée en négligeant, bien entendu, le carré de la force perturbatrice, montre que les arbitraires <7, h et les moyens mouvements ^j, p' n'ont que des inégalités périodiques de l'ordre de la fonction pertiu'batrice, c'est-à-dire extrêmement petites. Les époques i, s' contiennent elles-mêmes dans leurs expressions des termes périodiques du même genre, avec un très-petit terme |)roporlioiuiel au temps; mais l'époque s' renferme, en outre, le terme piincipal nt sinX, Il étant la vitesse angulaire de rotation de la Terre, et X la latitude du lieu de l'observation. » 11 est facile de conclure de là les altérations que la force perturbatrice produit dans les expressions des coordoiniées calculées pour le cas du mouvement non troublé. Les variations péiiud'uiues des arbitraires n'intro- duisent dans l'expression des ti'ois coortlonnées rectangulaires, que des inégalités périodiques Irés-faibles, et dont il n'y a pas lieu de tenir compte; les termes de £, c', qui sont proportionnels au temps, s'ajoutent aux moyens mouvements Ni, Wt. ( 276) » Quant à l'aziimit if- du plan vertical qui contient le pendule, azimut qui, dans le cas du mouvement non troublé, varie en réalité, à chaque oscillation, de -^^n, quantité peu différente de 36o degrés, indépendam- ment des inégalités périodiques qui altèrent ce mouvement progressif, la variation de s' s'y reporte tout entière, ot l'azimut i|/ acquiert ainsi le terme 7i^ sinA, multiplié par un coefficient qui se réduit, à très-peu près, à l'unité lorsque les oscillations sont regardées comme sensiblement planes, dans le mouvement non troublé : ce qui est proprement le cas du pendule de Foucault. On voit que ce terme ni s'inl peut être considéré comme ré- sumant en lui seid tout l'effet sensible de la perturbation. M L'analyse précédente met ainsi en pleine himière ce mouvement pro- gressif du nord vers l'est que Foucault a découvert, et que la force pertur- batrice imprime au plan vertical du pendule. » Je me suis borné à esquisser ici les traits principaux de la solution du problème du pendule, et j'ai omis à dessein des détails intéressants dont le développement aurait dépassé les limites dans lesquelles je devais me ren- fermer. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les fennentalions (i"= Communication); par M. E. Fremy (i). « Deux tbéories delà fermentation se trouvent actuellement en présence : d'une part, celle de M. Pasteur; de l'autre, celle que je soutiens, en m'ap- puyant sur les travaux d'un grand nombre de savants qui m'ont précédé (2), et sur des observations qui me sont propres. » Plusieurs de nos confrères, qui suivent avec intérêt la discussion qui s'est engagée devant l'Académie, parce qu'ils ont reconnu qu'elle portait sur un des points les plus élevés de la science, ont pensé que, pour éviter tout malentendu, il serait utile, avant d'arriver aux questions expérimen- tales, de définir exactement les termes àe fermentation s et âe fernivnts^ et de (i) L'Académie a décide ) Pour moi, les ferments sont des agents chimiques qui ne diffèrent de nos agents ordinaires que par leur origine; car c'est l'organisme seul qui les produit. Je ne vois donc dans les fermentations que des phénomènes purement chimiques; j'entends les soumettre aux méthodes d'investigation que nous employons d'habitude dans notre science, et je ne comprends pas qu'on leiu' donne une autre portée. » Ceci dit, j'arrive aux définitions qui m'ont été demandées. Définition des phènotncnes de fermentation. » Pour moi, la fermentation est un phénomène général qui s'étend à presque tous les corps organiques : il a pour but, soit de modifier les prin- cipes immédiats qui existent dans l'organisation, soit d'opérer leur combus- tion lente, sous l'influence de l'oxygène, afin de rendre à l'atmosphère et au sol les éléments qui peuvent donner naissance à des organismes nou- veaux. » L'étude de la fermentation, telle que je la comprends, doit donc faire connaître par quelles séries de modifications passent les solides et les H- C. R., 1871, 1" Semcure. (T. LXXIV, N" 3.) ^1 ( 278 ) qiildes qui constituenl les organismes avant de restituer à l'air leurs éléments sous l'état gazeux : est-il en chimie un sujet de recherches plus étendu et plus intéressant? » Ces transformations si variées et si nombreuses produites par les fer- mentations ne s'opèrent pas spontanément ; elles exigent l'intervention d'a- gents spéciaux, créés par l'organisme, et que l'on désigne sous le nom de ferments. » Les ferments agissent sur les corps organiques, dans les conditions les pins différentes et suivant le but physiologique qu'ils doivent accoiitplir. M Tantôt leur action s'exerce d'une façon intra-cellidaire, sans le con- coni's de l'air, comme la diastase qui dissout i'amidon pendant la germi- nation de l'orge, ou comme la pepsine qui coagule la caséine et désagrège la fibrine dans l'appareil digestif. » Dans d'autres cas, les ferments ne se produisent qu'au contact de l'air, comme les ferments alcoolique, lactique, bulyrique et acétique : ils opè- rent tantôt des dédoublements, tantôt des oxydations. » D'où viennent les ferments, et comment se produisent-ils? » Il existe, dans l'organisme, des corps azoiés très-complexes, que l'on compare, à tort, aux principes immédiats, qui contiennent tous les éléments des organismes, qui peuvent s'organiser principalement par l'action des tissus vivants : ce sont les corps albuminenx, caséiques, fibrineux, etc.; pour bien exprimer leur tendance a l'organisation, je les ai désignés autrefois sous le nom de corps hemi-orcjanisés. n Lorsque ces corps restent dans les conditions normales, c'est-à-dire à l'abri de l'aii' et dans l'intérieur des tissus, ils concourent naturellement au développement des organismes. » Mais dès qu'ils reçoivent l'influence de l'air, leurs fonctions changent complètement : d'éléments de nutrition qu'ils étaient d'abord, ils devien- nent des agents de décomj)osition ; en un mot, ils se changent en ferments. B M. Pasteur a déclaré souvent que pour ses contradicleurs (afcnnrntnlion est un phénomène corrélatif de la mort, tandis qu'il est pour lui corrélatif de la vie. » Ce reproche, comme je lai déjà dit, ne peut pas s'adresser aux opinions que j'ai constanuneiit professées sur l'origine des ferments : j'ai toujours dit, au contraire, que les fermenls tels que la levure, le ferment lactique, la diastase, la pepsine, etc., étaient créés par des organismes vivants. » Seulement, le point capital (jui me sépare de M. Pasteur, c'est que, selon moi, les ferments sont formés directement par l'organisation qui mo- ( 279 ) difie les corps hémi-organisés, et qui proiliiit les ferments comme elle forme du reste tous les autres organismes; tandis que, pour mon savant confrère, les ferments dérivent de germes, qui, par conséquent, ne peuvent être en- gendrés que par des ferments mêmes. » Dans la suite de cette discussion je démontrerai à quelles conséquences inadmissibles conduit la théorie de M. Pasteur. » Je considère donc les ferments comme de véritables agents chimiques créés par l'organisation pour modifier et détiuire les substances orga- niques. » Que l'on me permette de faire remarquer ici que la définition des fer- ments que je viens de donner diffère entièrement de celle qui est adoptée par M. Pasteur; elle .repose, comme on le voit, sur les fonctions chimiques que remplissent les ferments, et elle est absolument indépendante de leur état physicpie on de leur organisation. » Toute définition des ferments qui repose sur leur forme ou leur origine soulève, selon moi, des difficultés insolubles. » Comme tous les corps organiques se modifient et se détruisent à l'air par l'action des ferments, il est probabhe que le nombre de ces agents de décomposition est considérable, et qu'à chaque groupe de corps organiques appartiennent dos ferments spéciaux. » L'existence de ces nombreux ferments qui se trouvent dans toutes les parties de l'organisme, aussi bien dans les cellules qu'à leur extérieur, qui s'engendrent au moment de la décomposition organique lorsque les tissus doivent se détruire, me paraît être une des plus graves objections que l'on puisse adresser à M. Pasteur, cjui fait dériver les ferments de leurs germes atmosphériques. » Je ne sors donc pas de mon sujet en rappelant rapidement ici la part, bien modeste, que j'ai prise dans cet ensemble de recherches, qui a eu pour but d'établir que les fermentations sont beaucoup plus noadjreuses qu'on le pensait autrefois, et qu'à chaque fermentation appartient un ferment spécial. » En 1841, je publiais avec M. Boutron le Mémoire sur la fermentation lactique : à cette époque, l'acidification et la coagulation spontanées du lait n'avaient reçu encore aucune explication scientifique. » Nous avons établi les premiers cjue celte curieuse modification du lait devait être attribuée à un phénomène de fermentation que nous ;iVons désigné sous le nom de jermcnkttion laclique. » Nous avons démontré que, dans ce cas, le corps fermentescible était le 37.. ( 28o ) sucre de lait, el que sou ferment dérivait du caséuui; uous l'avons nonnné alors ferment Uulujue. C'est ainsi que nous avons distingué nettement, et pour la première fois, le ferment alcoolique du ferment lactique. » Dans ce travail, nous avons dit aussi qu'un même ferment n'est pas propre à déterminer des fermentations différentes, que chaque corps fer- inentcscible demande pour se modifier un agent de décomposition spécial, et qu'une même substance albumineuse, telle que la caséine, peut, suivant les circonstances, donner tantôt le ferment alcoolique, tantôt le ferment lactique. » Depuis i84i je me suis efforcé, dans différents IMémoires, d'étendre les observations précédentes à d'autres modifications organiques. » Ainsi, dans mes recherches sur les corps gélatineux des végétaux, j'ai démontré que lorsqu'un suc de fruit se prend en gelée, c'est que la pectine qu'il contient se modifie par l'action d'un ferment que j'ai désigné sous le nom de peclme, et qu'elle se transforme en lui acide gélatineux qui est l'acide |)ectique. » Plus lard, dans un travail que j'ai publié sur la maturation des fruits, avec mon savant ami et confrère M. Decaisne, nous avons admis que les principaux changements qui s'opèrent dans le péricarpe des fruits pendant la maturation, et ensuite pendant le blossissement, doivent être attribués à l'action de ferments spéciaux. » Dans mes recherches sur l'huile de palme, j'ai établi que l'acide pal- mitique libre que l'on trouve dans l'huile naturellte, provient d'une modi- fication qui s'est faite sous l'influence d'un ferment que l'huile de palme contient toujours. » Enfin, dans un travail encore inédit, et qui fera suite à mes recherches sur les tissus ligneux, je démontre qu'il existe, à côté des corps cellulo- siques, des substances azotées qui peuvent se transformer en ferments et rendre ainsi compte de la décomposition si rapide qu'éprouvent souvent les parties ligneuses contenues dans les engrais. 1) M. Pasteur m'a reproché devant l'Académie, d'entrer dans un débat sur les fermentations sans m'étre exercé aux observations microscopiques; je pensais cependant avoir tiré quelque profit des excellents conseils que mon ami M. Decaisne m'avait donnés, lorsque nous étudiions ensemble, à l'aide du microscope, les cellules du péricarpe des fruits et les tissus li- gneux. » Si j'accepte le reproche que mon savant confrère à cru devoir m'adresser, j'espère aussi que, de sou côté, il reconnaîtra que des rccher- ( 28i ) clies sur les ferments, commencées il y a trente années, me donnent peut- être quelques droits pour prendre aujourd'hui la parole dans une discus- sion relative aux fermentations. Théorie de M. Pasteur sur l'origine et le mode d'action des ferments. » Les opinions de M. Pasteur sur l'origine et le mode d'action des fer- ments sont bien connues. » Notre savant confrère admet que les fermentations proprement dites sont produites par des germes de ferments que l'air charie san.s cesse, et qu'il sème ensuite dans les liqueurs ferraentescibles. » D'après M. Pasteur, on trouve d'une manière nécessaire, dans toute fermentation ptoprement dite, des organismes spéciaux ; et une matière fer- mentescible n'éprouve jamais de fermentation sans qu'il y ait un échange incessant entre le corps qui fermente et les cellules vivantes qui grandissent ou se multiplient en s'assimilant une partie de la matière fermentescible elle-même. » Je n'ai pas besoin de dire à l'Académie que les citations précédentes sont extraites textuellement des publications de M. Pasteur. » Elles établissent du reste avec une grande netteté les différences qui séparent les deux théories. » M. Pasteur admet que les fermentations sont produites par des germes de ferments que l'air contient, qu'il charie sans cesse et qu'il sème dans les liqueurs fermentescibles : moi je soutiens que l'existence de ces germes de ferments atmosphériques est une pure hypothèse, qui n'est confirmée par aucune expérience rigoureuse, et que même rien ne prouve que la repro- duction des ferments se fasse par des germes. » M. Pasteur croit avoir démontré expérimentalement l'existence des germes de ferments dans l'air, parce que, ajoutant des observations à celles que l'on connaissait déjà, il a prouvé que l'air pouvait contenir des spores de moisissures : je soutiens cpie les deux questions sont absolument indépen- dantes l'une de l'autre, » Lorsqu'on veut étendre ainsi à la production des ferments les observa- tions que l'on a faites sur la génération des moisissures, on donne à des démonstrations expérimentales une extension qu'elles ne comportent pasj on sort complètement de la question qu'il s'agit de discuter. » J'étudie, moi aussi, les moisissures, et je démontrerai que les phéno- mènes qu'elles produisent ne peuvent pas être confondus avec ceux qui sont dus aux ferments. ( 283 ) » Une moisissure exige un certain temps pour se dévelo|)per ; c'est alors seulement qu'elle agit sur les corps fermeiitescibles, tandis qu'un véri- table ferment exerce souvent son influence immédiatement : c'est en quelques heures qu'un suc de fruit entre en fermentation et que du lait j)eia s'aigrir; la diastase agit instantanément sur l'amidon : l'auiygdaline fermente en quelques minutes; les phénomènes véritables de fermentation se mani- festent donc toujonrs avant l'apj^arition des moisissures. » Celte confusion que l'on établit entre les ferments et les moisissures est utile, je le sais, à la cause que l'on veut défendre, mais elle ne peut tromper que les personnes qui sont étrangères aux questions qui se discu- tent en ce moment. i> M. Pasteur a donné une théorie physiologique de la fermentation dont je rappellerai le princi|je : il croit qu'un f(;rment n'agit sur un coips fermentescible que parce que ce ferment grandit et se multiplie eu échangeant une partie de sa propre substance contre celle du corps fer- mentescible. » Pour combattre cette théorie, il m'est facile d'abord de citer à M. Pasteur un grand nombre de fermenîalions, aussi bien caractérisées que la fermentation lactique, et qui sont produites par des ferments qui ne grandissent pas, qui ne se multiplient pas et qui n'échangent jamais une partie de leur propre substance contre celle du corps fermentescible ; en un mot, par des ferments qui ne sont pas vivants. » Tellessont les fermentations diastasique, pepsinique, pectiqiie, amyg- dalique, synapisique, celles des corps gras, de tous les glucosides, des amides, des sels organiques et des tissus ligneux. » En outre, comment ne pas rappeler ici les belles observations de M. Berthelot qui prouvent que la fermentation alcoolique peut se produire avec les substances azotées les plus diverses, et notamment avec la gélatine, composé artificiel, soluble dans l'eau et dénué par conséquent île toute structure organique proprement dite? » Je sais bien que |)our se soustraire aux graves objections qu il pres- sentait, M. Pasteur a introduit dans ses écrits l'expression de fermentation proprement dite. » Ainsi, dans sa dernière réponse à M. Liébig, il dit : « Les fermentations proprement dites sont toutes eorrélalives de la vie. » " Plus loin^ il ajoute : « Toutes les fermentations proprement dites de- viennent impossibles au libre contact de l'air, à la condition (pie l'air ne puisic apporter de (jermes organisés. » ( 283 ) » Je demanderai à notre confrère ce qu'il entend p.ir cette expression si vague et si élastique de fennenlntion proprement dite Voudrait-il établir une différence entre la fermentation Indique et la fermentation diastasique? Je lui démontrerai alors que les deux phénomènes sont identiques, car dans les deux cas les deux ferments, la diastase et le ferment lactique, pro- duisent des modifications isomériques. Pour moi les phénomènes de la fer- mentation ne peuvent pas être partagés ainsi en deux classes diflén ntes : un corps fermente ou ne fermente pas. » Si M. Pasteur voulait soutenir qu'une fermentation proprement dite est celle qui est produite p;ir un ferment organisé et vivant, je lui citerais des centaines de fermentations bien caractérisées et qui sont déterminées par des ferments soliibles non organisés ; je lui rappellerais surtout que tous les sucres éprouvent la fermentation alcoolique par l'action de la gélatine et celle de la caséine. » Cette fois, notre savant confrère ne soutiendra pas, je l'espère, que la fermentation alcoolique n'est pas une fermentation proprement dite, et cependatit on lui prouve que cette modification peut être produite par des ferments non organisés. » Ce point de la discussion, qui repose sur une définition, est pour moi de la plus grande importance. » M. Pasteur veut restreindre le phénomène de la fermentation avec son expression de fermentation proprement dite, cpi'il n'ap|dique qu'à trois ou quatre dédoidilements : tandis que moi je soutiens, et je crois être en me- sure de prouver, qu'il faut comprendre dans le grand phénomène de la fer- mentation tous les dédoublements qui ont pour effet de modifier et de détruire les corps organiques sous l'influence des agents créés par l'orga- nisme. » Je crois donc avoir établi, par les considérations précédentes, que la théorie physiologique de la fermentation, proposée par M. Pasteur, n'est plus admissible; j'ai démontré, en outre, que, même en acceptant les idées de notre confrère sur les germes atmosphériques des ferments, cette hypo- thèse ne s'appliquerait qu'à quelques fermentations exceptionnelles, tandis qu'il est prouvé aujourd'hui que de nombreuses fermentations ne sont produites ni par des grains de ferments ni par des corps organisés. « C'est donc à tort, selon moi, que M. Pasteur s'est efforcé de confondre la question toute chimique des fermentations avec cette autre question si controversée des générations spontanées. ( '^84 ) » Je viens dire à M. Pasteur : Etes-vous bien certain d'abord que tons les ferments organisés soient vivants? mais, si cela est vrai, n'est-il pas beaucoup plus simple d'admettre, avec M. Berihelot, que ces èlres sécrè- tent les ferments, comme l'orge en germant produit la diasiase et comme l'appareil digestif engendre la pepsine. » Et alors, dans cette hypothèse, il n'existe plus deux sortes de fermen- tations et de ferments; lorsqu'un suc de fruit ou loisque du lait fer- mentent, c'est qu'ils ont reçu de l'organisme un corps hémi-organisé, qui ne demande plus que le contact de l'air pour se changer en ferment véritable. )) Du reste, pour préciser mieux encore les points sur lesquels porteront mes démonstrations expérimentales, je résumerai ici en quelques mots les bases de la discussion : » 1° M. Pasteur croit qu'on peut partager les fermentations en deux classes : je soutiens que toutes les fermentations appartiennent au même ordre de phénomènes; » i" M. Pasteur admet dans l'air l'existence de germes de ferments alcoo- lique, lactique, butyrique et acétique, car, s'il en admet un, il faut qu'il admette les trois autres; je soutiens que ces germes n'existent pas dans l'air et que rien ne prouve que les ferments dérivent de germes : les observa- tions de Cagniard-Latour, qui établissent que la levure se reproduit par bourgeonnement, sont en opposition avec les hypothèses de M. Pasteur; » 3° M. Pasteur croit qu'un liquide, comme le lait, qui peut éprouver au moins quatre espèces de fermentation, ne peut fermenter que lorsqu'il a reçu de la part de l'air des germes de ferments alcoolique, lactique, butyrique et acétique; je démontrerai que le même lait produit les quatre espèces de fermentation, dans des conditions où il ne peut pas avoir reçu l'influence de prétendus germes atmosphériques; 1» 4" M. Pasteur veut assimiler la génération des moisissures et leur ac- tion sur les corps fermentescibles à celles des ferments; j'établirai que cette comparaison est impossible, parce que les ferments se forment en quelques heures, bien avant les moisissures, et décomposent immédiatement les substances qui peuvent fermenter; » 5° Enfin, M. Pasteur soutient que les fermentations sont des phéno- mènes physiologiques qui dépendent de l'organisation et du développement des ferments; moi, au contraire, j'admets, avec un grand nombi'e de chi- mistes, que les fermentations sont des phénomènes exclusivement chi- ( 285 ) miques, indépeiulants de la forme oi-g;inique des ferments et de leur déve- loppement vital. » Telle est la base du débat (|iii s'est engagé devant l'Académie : je me proposais, dès cette première Communication, de développer déjà quelques démonstrations expérimentales que j'oppose à M. Pasteur. «Mais en lisant le deinier Compte rendu de {'Jeadémie, j'ai reconnu qu'il m'était impossible de laisser sans réponse les objections qui m'ont été faites. Je les aborde donc immédiatement. » On se rappelle l'exclamation de M. Pasteur, lorsque je lui demandais de produire une fermentation alcoolique, lactique ou butyrique avec une liqueur sucrée qui serait exposée à l'air, et dans laquelle j'introduirais les sels que M. Pasteur considère comme utiles au développement des orga- nismes. « M. Fremy sait-il bien ce qu'il me demande ? s'est écrié M. Pasteur : C'est à peu près de faire pousser du blé sur un terrain couvert d'autres plantes : dans l'expérience que demande M. Fremy, les productions orga- niques empêcheront évidemment le ferment alcoolique de se développer. » » Mon savant confrère me permettra de lui dire que celle réponse me paraît d'une extrême faiblesse, et je ne sais pas même si elle a contenté ses chauds partisans. » Dans votre théorie, tous les ferments viennent de l'air ; il faut qu'il s'y trouve une bien grande quantité de germes de ferments divers. Car dans toutes les localités, dans une vallée ou sur une montagne, dans des villes comme en pleine mer, du lait ou du suc de raisin éprouvent en quelques heures, vous le savez, les fermentations alcoolique, lactique, butyrique et acétique : pour mettre votre ihéorie à l'épreuve de l'expérience, je prends un milieu que vous avez composé, e! qui convient, dites-vous, au dévelop- pement des germes de ferment; je vous demande d'y faire développer vos prétendus germes de ferments au moyen de l'air seul, et vous me répondez que cela est impossible, parce que la place est prise. » Il m'est difficile d'accepter votre réponse : d'abord, la place n'est pas prise par des végétations précédentes, car tous les germes sont semés en même temps. Je vous donne huit jours, et un mois, si vous le voulez : au- cune moisissure n'apparaîtra dans le liquide; vos germes atmosphériques auront tout le temps de se développer et de faire fermenter la liqueur, si ces germes existent réellement dans l'air. » Vous savez, comme moi, qu'au bout d'un mois, la liqueur n'entrera C.R., 1872, i"Scm^s(/p(T. LXXIV, INog.) 38 ( 286 ) pas en fermentation. Par conséquent, je suis autorisé à dire que l'air ne contient pas les germes des quatre ferments organisés que vous y admettez, et mon objection conserve toute sa force. » Je sais bien qu'en vous appuyant sur les importants travaux de AT. Bé- champ, vous me direz peut-être que les moisissures déterminent des fer- mentations : vous le voyez, au début de cette disciission, en traitant des ferments, j'avais bien raison de me méfier des arguments basés sur le dé- veloppement des moisissures. » Mais prenez garde; le jour où vous direz que les ferments dérivent des moisissures, vous serez obligé d'admettre aussi que les organismes se changent les uns dans les autres : je vous prouverai alors que vous aban- donnez toutes vos théories et que vous êtes devenu hélérocjénisle. » Notre savant confrère, M. Blanchard, a rappelé devant l'Académie que Leeuwenhoek, il y a deux cents ans, avait démontré qu'une eau de pluie qui commence à tomber contient presque toujours des organismes, tandis que l'eau de pluie qui tombe depuis un certain temps rioffre plus aucun orqnnisme vivant. » Je remercie mon confrère de l'argument qu'il a bien voulu me four- nir, et je le retourne contre M. Pasteur; puisque la pluie, en tombant, en- traîne tous les orrjiinismes, c'est Leeuwenhoek qui l'affirme, elle doit enlever aussi les quatre germes de ferments qui, d'après M. Pasteur, existent dans l'air : je demanderai donc à notre confrère s'il croit que du lait et du vin ne s'aigriront pas lorsqu'on les exposera à l'air après une longue pluie? s'il le soutenait, je m'engage à lui opposer de nombreuses observations contradictoires. » Pour démontrer que les moisissures proviennent des germes contenus dans l'air, M. Pasteur a emporté ses ballons à col recourbé siu' une haute montagne, il les a remplis d'un air très-pur; il a démontré que cet air, privé de germes, ne produisait plus de moisissures dans ses liqueurs altérables. Que notre confrèrt^ veuille bi(Mi recommencer ses expériences avec des li- queurs fermentesciblcs; qu'il porte sur une haute montagne du lait ou un suc de fruit, et que même il répète ces expériences en pleine mer, et il re- coimaîtra certainement que ces liquides, exposés cependant à un air peu fécond, y fermentent comme dans les villes : les prétendus germes atmo- sphériques de ferments ne jouent donc aucun rôle dans les phénomènes de fermentation. » La réponse qui m'a été faite dans la dernière séance par M. Pasteur ( ^«7 ) est beaucoup plus importante que les précédentes; je me réserve de la dis- cuter longuement dans la suite de ce débat ; mais, dès à préseut, il m'est im- possible de la laisser passer sans réfutation. » M. Pasteur a annoncé , sous une forme que l'Académie n'a pas oubliée, qu'en écrasant des grains de raisin au contact de l'air privé de germes, il était arrivé à empêcher le liquide de fermenter: il a paru étonné de ne pouvoir accepter ma défaite séance tenante, en présence de son affirmation. Que mon savant confrère me permette de le lui dire : je ne me rends pas aussi facilement. Avant de donner mon opinion sur cette expérience, je viens supplier M. Pasteur de m'en donner tous les détails, et de me permrltre de la répéter : j'ai à faire ici des réserves qui seront comprises par tous les expérimentateurs. Je veux savoir comment M. Pasteur a écrasé ses grains de raisin; comment il a pu en extraire la partie intérieure sans la mettre au contact soit de la pellicule des grains qui contient des germes, d'après lui, soit de lair qui en présente éga- lement, » Je tiens surtout à connaître la méthode que M. Pasteiw a employée pour arrêter les prétendus germes atmosphériques : ce point est de la plus grande importance; car personne n'ignore que des influences encore in- connues empêchent souvent les liqueurs les plus altérables de produii'e la fermentation, et que d'autres aussi la déterminent : telle est, par exemple, l'électricité. » Il ne suffit pas de dire à l'Académie : « J'ai fait une expérience qui, » en arrêtant les germes de l'air, empêche les fermentations de se produire; » donc ces germes sont la cause véritable du phénomène. » Une pareille expérience, qui est négative, est loin de présenter l'importance que lui sup- pose notre confrère. Ou peut obtenir |)ar de telles affirmations un succès momentané, un succès apparent, mais que des expériences ultérieures peuvent renverser. Quand j'ainai répété l'expérience de M. Pasteur, je serai peut-être en droit de lui dire : « Vous pensiez avoir détruit seule- » ment les germes de l'air, mais vous avez fait tout autre chose : votre )i argument n'a donc pas de valeur? » » J'ai peut-être en ce moment, dans mon laboratoire, une expérience sur le suc du raisin qui démontrera, en dehors des germes atmosphériques, pourquoi ce liquide ne fermente pas dans l'expérience de M. Pasteur. » Dans une question aussi délicate, je prie donc l'Académie de ne pas so laisser eutranicr par l'arguaienlation ardente tle mon savant CDuIrére, et d'attendre, pour se l^iire une opunou, la contradiction expérimentale. 38.. ( 288 ) » M. Pasteur m'oppose une expérience; j"ai, moi aussi, de nombreuses objections expérimentales à lui |Mésenler : je demande donc que tous ceux qui veulent suivre cette discussion avec impartialité examinent les argu- ments qui sont produits de part et d'autre. » La dernière Note de M. Pasteur contient \ine déclaration qui ne sera peut-être pas acceptée par les micrographes, et qui me jjaraît contraire à tous les écrits précédents de M. Pasteur; je tiens à la faire ressortir ici, parce qu'elle jouera certainement un rôle considérable dans le débat et qu'elle pourra servir à la cause que je défends. » Ces germes de ferments, que je considérais jusqu'à présent comme invisibles et insaisissables, M. Pasteur les voit aujourd'hui, les recueille et les sème. M II admet que le germe de la leviîre de raisin est celui du inycoderma viiii, qu'il est un des germes les plus répandus dans l'atmosphère, et qu'd existe particulièrement dans l'air, au printemps et en été. » Voici donc enfin la théorie de M. Pasteur, qui pourra être soumise à l'épreuve rigoureuse de la méthode expérimentale! Aucune découverte, si elle est vraie, ne sera plus utile à la discussion que celle qui vient d'être faite par M. Pasteur. Toutes les fois qu'un suc de raisin fermentera à l'air, c'est que cet air contiendra, d'après notre confrère, du nncoderma vini, dont on pourra constater la présence dans l'air. » Je demande à M. Pasteur ce que deviendra sa théorie si on lui démontre qu'un suc de raisin fermente dans un air qui ne contient pas de germe de mycoderina vini; qu'il fermente en hiver comme en été, lorsque le germe du mycodenna n'existe pas dans l'atmosphère. » Mais je m'arrête ici dans ce genre d'argumention, et j'ai hâte d'arriver à une discussion fondée sur des expériences. Ce sera l'objet de ma seconde Communication. » J'ai promis de ne pas répondre aux attaques qui ont été dirigées contre moi dans la dernière séance, et je tiendrai |)arole; mais je ne suis j)as seul intéressé dans ce débat. M Les éloges exagérés ont toujours des inconvénients : ainsi", lorsqu'on a dit à notre confrère (ju'/Z iivdil appris à préserver nos l'ins des dijférenles alté- rations tjn ils peuvent éprouver, on n'a ])as rappelé (jue d'autres savants étaient ari'ivés au même résultat; et alors il serait possible qu'aujourd'hui même une voix plus autorisée que la mienne dans cette question, et qui sortirait du sein de l'Académie, vint dire ici que, dans l'histoire des découvertes scientifiques, il ne faTit oublier ni les moils ni les absents, et que Appert ( 289 ) d'abord et ensuite notre savant confrère M. de Vergnette-Lamollie ont, eux aussi, donné le moyen de préserver nos vins des altérations qu'ils peuvent éprouver. » Dans la séance prochaine je commencerai la publication de mes expé- riences sur les fermentations. » M. Balard, après la lecture de M. Fremy, demande la parole et s'ex- prime en ces termes : « Je regrette que M. Pasteiu' n'ait pu entendre la lecture de M. Fremy; mais une indisposition, heureusement légère, qui l'a forcé à s'aliter pen- dant quelques jours, ne lui a pas permis d'assister à notre séance. Il prendra connaissance du travail de notre confrère, et communiquera |')eut-ètre à l'Académie lundi prochain le résultat de ses réflexions sur cette lecture. Il n'en ferait rien, s'il voulait suivre le conseil que j'ai cru pouvoir lui donner dans la séance dernière, et il attendrait, pour prendre part à la discussion, qu'il y fût apporté des faits contredisant les siens. Mais notre confrère, dans le préambule historique que vient d'entendre l'Académie, n'a pas énoncé un seul fait nouveau qui fasse avancer la question. Ils nous sont promis, pour une époque très-rapprochée, et je m'en applaudis vivement. Espérons que notre confrère les fera connaître dans la prochaine séance, et que notre curiosité si excitée et le désir ardent que nous avons de voir la question faire im pas en avant, seront enfin satisfaits. » Le long préambule de notre confrère nous laisse encore, j'ai regret de le répéter, au point où nous en étions en i864- Il renferme un nouvel exposé de principes, très-analogue à celui qui avait été imprimé à cette époque dans nos Comptes iciulus. " Dans tout ce que nous venons d'entendre, je ne vois donc que des objections opposées par notre confrère aux théories de M. Pasteur. Quant aux objections à ses expériences, promises pour aujourd'hui et que nous attendions avec tant d'impatience, il n'en est pas dit un mot. Rien non plus, des faits nouveaux que nous promet M. Fremy. Cependant, je le redirai encore, il faudrait avant tout discuter ces expériences, dont le simple énoncé sape dans sa base la théorie des corps que AI. Fremy appelle, et qu'il appelle seul, je pense, liéiui-onjonisés (i). (i) Cette théorie a un peu varié dans l'esprit de notre confrère. En iSfi, il acceptait la doctrine allemande de Ycritrnùicnicnl 2'ital. Il a reproduit cette idée en 1864; il paraissait admettre, à cette épofjuc, la nécessité des yernies vivants provenant de l'air pour produire ( 290 ) M Dans cette tiiéorie, espèce de juste luilieu entre la génération spon- tanée et la génération par germes, l'albumine, la fibrine, et généralement les substances que les chimistes appellent |)roléiques, pourraient s'orga- niser tontes seules. La nature aurait préparé en elles une matière que M. Fremy appelle hémi-organisée, disponible jiour organiser prompte- ment, et d "une manière couiplète, lout ce qu'elle veut créer. A-t-elle besoin de détruire du sucre, en le transformant en alcool? elle dispose de cette matière et crée la levure. Faut-il acidifier du vin? elle produit, avec elle, le mycodeiina aceti. Veut-elle coaguler le lait? elle organise, à son aide, le ferment lactique, etc., lout cela avec le conconrs de l'air, qui est indis- pensable à ces développements d'êtres vivants. » Mais, dans ces ballons à tubes sinueux et ouverts, où M. Pasteur en- ferme des matières fermcntescibles, après les avoir soumises à l'ébullilion pour » Notre confrère m'interrompt à ce mot, et je l'en remercie^ car en décrivant de nouveau cette expérience, dont nous parlons depuis plusieurs séances, je risquais d'abuser des moments de l'Académie. Mais il m'in- terrompt pour me dire que ces matières ayant été chauffées ont perdu, par cela même, la faculté de s'organiser. » Elles s'organisent, cependant, quand elles peuvent recevoir les pous- sières de l'air. Comment explique-t-il cela? JMais, cette ébuliition, par la- quelle notre confrère explique l'absence des développements d'êtres vivants, M. Pasteur s'en passe. Il conserve dans ces ballons ouverts, où l'air peut se renouveler, du sang puisé dans la veine de l'animal, de l'urine recueillie au moment de son émission, sans que ces matières, si putrescibles, éprouvent la moindre altération, même après plusieurs années. La matière hémi-organisée n'est-elle pas là absolument inaltérée? Qui l'empêche de s'or- ganiser tout à fait? sinon l'absence des matières solides a|)portées par l'air, dans lesc[uelles M. Pastenr reconnaît des germes et que M. Freniy ne veut pas admettre comme tels. Ce fait ca[)ital, décisif, M. Fremy le passe sous silence avec une obstination qui excusera, je l'espère, celle que mettent à le lui rappeler tous ceux qui désirent qu'au lieu de s'étendre en disserta- tions, le débat se concentrée sur des faits. » M. Fremy nous a donné de la fermentation une définition très-large, si V entraînement vital tles corps hoiiii- organisés. Il semble y renoncer aujourd'hui; la inaliî'ie liciiii-orgaiiisée devii-iil, dans ses idées nouvelles, oigtinniv, toul à lail, par un niouvenitut \ilal dont elle Uouve le principe en elle-niènie. ( 29' ) lare;e même, qne l'on ppiit criiindie de \oir englober sons nn même nom lin trop grand nombre de décompositions oiganiques. Tous ces dédovdile- nients, qu'il range dans une catégorie iniique et qu'il appelle des fermen- tations, doivent, selon lui, avoir des causes analogues, e! le mode de transformation qu'on observe dans nn cas doit ressembler à celui que l'on constate dans les autres. M. Pasteur ne m'en voudra pas, je l'espère, de parler un moment pour lui et de dire qu'il n'est pas aussi savant. » Des fermentations diastasique, pepsinique, peclique, amygdaliqiie, synapisique, de celles des corps gras et de la plupart des glucosides, etc., il n'en parle point. Il n'a pas la prétention de connaître ces fermentations avant de les avoir étudiées, à sa manière. Il ne s'occupe donc pas, comme notre confrère, des fermentations en général; il ne se prononce pas aussi vite sur leur unité. Il a étudié quelques fermentations en particulier, et il n'affirme rien que pour ce qui concerne les fermentations alcoolique, lac- tique, butyrique, acétique, visqueuse, ammoniacale et putride, ainsi que pour celles qu'éprouvent les tartrates, les malates, la glj'cérine et le tannin. Tour celles-là, il affirme que leur développement concorde avec celui de certains êtres vivants spéciaux à chacune d'elles. » Ces faits (i), il les a montrés à tous ceux qui ont voulu les voir, et je ne suis pas le seul à les avoir suivis dans son laboratoire, avec un intérêt qui explique la persistance que je mets à les défendre. J'ai eu le plaisir de m'y rencontrer avec nos confrères : MM. Chevreiii, Dumas, Boussingault, H. Sainte-Claire Deville, etc. Pourquoi notre confrère M. Fremy n'a-t-il pas en la même curiosité? Peut-être que les débats dans lesquels il s'en- gage ne se seraient pas réveillés. Il n'en reviendrait, peut-être pas toujoiu's, à son Mémoire de 1841, qui était certainement un j)rogrès pour l'époque. Mais telle vérité qui nous paraît absolue aujourd'hui se présente à nous comme incomplète le lendemain, et pour être au courant de la science, il faut savoir à la fois apprendre et oublier. » M. Fremy, dans la lecture qu'il vient de faire, me reproche d'avoir (i) Il en est un plus facile à vérifier qne les antres, et que j'ai reproduit souvent, lorsque SI. Van Tieghem a soutenu sa thèse à la Faculté des Sciences. Si l'on émet directement de l'unne dans une fiole à coi étroit, elle se conserve des mois entiers sans altération. Mais si l'on ajoute une parcelle du niycoderme (jui est l'agent de ceUe altération de l'urine, on constate son développement rapide et sa multiplication aux dépens des matières azotées de l'urine, autres que l'urée, et celle-ci se transforme en carbonate d'ammoniaque. ( 292 ) exagéré le bien f[\ie j'ai dit de J\I. Pasteur, en liiiattrilniant les améliorations que le chaiiftago tend à introduire dans les vins. Je n'ai pas fait cette affir- mation à la légère et sans connaître les efforts que l'on avait faits pour rap- porter celte découverte à Appert, d'abord, et à ]\î. de Vergnette-I-amothe ensuite. j\Iais, l'opinion que je me suis faite par un examen attentif des débals qui ont eu lieu sur ce sujet, il y a quelques années, est bien arrêtée dans mon esprit, C'est à M. Pasteur que je rapporte la découverte sans restriction. L'inventeur, à mon avis, est celui qui, le premier, prenant deux bouteilles d'un même vin quelconque, en a chauffé une, en laissant l'autre à la tem- pérature ordinaire et montré que la première se conservait intacte, tandis que la seconde éprouvait, dans les mêmes conditions, des altérations pro- fondes. Cette expérience démonstrative, c'est M. Pasteur qui l'a faite le pre- mier. Appert, dont je ne voudrais pas amoindrir la mémoire, n'a jamais constaté cela, pas plus que notre Correspondant, à l'esprit observateur du- quel je rends toute justice. Mais on ne me persuadera jamais qu'on ait apprécié d'ime manière saine l'emploi de la chaleur pour la conservation des vins, quand on conclut que c'est la congélation seide qui peut l'assu- rer. Ce n'est pas, ici, qu'il est nécessaire de faire ressortir la différence capi- tale, qui existe entre un observateur constatant un fait, sans l'expliquer et sans en faire usage, et le savant qui, partant de l'observation d'un vin altéré sur lequel on lui demandait un avis, y trouve des corps organisés, se fait une idée précise de la cause de ces altérations, étudie les êtres qui en sont les agents, et qui, cherchant, par une série de moyens, à les tuer sans altérer les vins, finit, à la suite de longs tâtonnements, par reconnaître l'efficacité de la chaleur, et introduit ainsi dans l'agriculture luie pratique rationnelle, sûre et économique. Praticjue qu'appréciait vivement M. deVer- gnette-Lamolhe lui-même, quand, sollicitant de M. Pasteur la suite et la publication de ses recherches, il lui disait : « Alors, plus de vins malades, » et vous aurez donné des millions à la France. » M. WiTRTz s'exprime en ces termes : « En commençant sa Communication, notre confrère M. Frcmy a dit : « Deux théories de la fermentation sont en présence, celle de M. Pasleur » et celle que je soutiens. » Je demanderai la permission de faire observer (^93 ) que cette dernière est fie M. Liebig, qui l'a fait connaître pour la première fois en France dans son Traité de Chimie organique, traduit par Gerhardt. On sait que M. Liebig considère comme ferments les matières azotées com|)lexes en état de décomposition, et qu'il admet que cette décomposi- tion peut se propager, au sein même du liquide où elle s'accomplit, à la niasse d'un corps fermentescible qui s'y trouve dissous en même temps. » Ces matières azotées complexes, notre confrère les a nouunées liéini- organisées. Le mot lui appartient : personne ne songera à lui en contester la propriété. L'idée de considérer les matières albuminoides en décomposi- tion comme pouvant jouer le rôle de ferments appartient à M. Liebig. » CHIMIE AGRICOLE. — Obserualions relatives aux procédés de conservation des vins par le chauffage, à propos de la dernière Note de M. Balard; par M. P. TliE.\ARD. « Dans sa Note insérée au dernier Compte rendu, M. Balard attribue à M. Pasteur l'art de préserver les vins de toute altération ultérieure, et, dans son argumentation, il persiste dans ce dire. » Sans entrer dans les explications ingénieuses que donne M. Pasteur, des causes de l'action conservatrice du chauffage, je nie crois obligé de rappeler à nouveau que: c'est Appert qui est l'inventeur du principe, et c'est M. de Vergnette qui, en fixant les limites de température dans lesquelles il doit être pratiqué, l'a rendu utilement applicable à tous les vins et plus particu- lièrement aux grands vins de la Bourgogne. » Dans la science, un fait acquis est une vérité qui a toujours plus de valeur qu'une théorie contestable. » En la circonstance, le fait appartient à Appert et à M. de Vergnette, la théorie à M. Pasteur : nous ne lui contestons pas cette jiart d'invention; mais nous reportons le fait à ceux qui l'ont véritablement découvert. » UÉTlîROGÉlNIE. — Nouvelles observations relatives à la réponse insérée par M. Fremy au précédent Compte rendu; par M. Balakd. « Notre confrère M. Fremy, après avoir entendu la lecture de la Note que j'ai lue dans la séance dernière, a dit à l'Académie qu'il n'y répondrait pas. Mais il a plus fard changé d'avis, car, en rédigeant les quelques mots par lesquels il disait qu'il ne voulait pas me répondre, il a explitpié les motifs de son silence. Or cette explication est elle-même une réponse que je ne G. R., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, IS" o.) ->i) ( 294 ) jjuis accepter sans y répliquer quelques mots à mou tour, pour ramener la question à ses véritables termes, et pour empêcher que les rôles que nous avons pris l'un et l'autre dans cette discussion soient intervertis. » Notre confrère dit dans sa réponse « qu'il lui seniii bien facile de réfuter » sur tous les poinls mon écrit, mais que, voulant donner à 1 Académie une » nouvelle preuve de ses sentiments de modéralion et de bonne confraiernilé, )» il ne répondra pas à ma Note, parce qu'elle n'apporte pas d'élément » scientifique nouveau à la question (jui se discute en ce moment. » » Sans doute ma Note, pas plus que la sienne, n'apporte aucun clément scientifique nouveau à la discussioti. Mais j'ai jugé très-scientifique, cepen- dant, de rappeler des faits anciens à l'abri de toute contest;ition, vérifiés par une Commission de l'Académie, insérés dans un Rapport approuvé par elle, et dont notre confrèi e semblait repousser l'intervention dans le débat d'une manière qui pouvait paraître systématique. En les y mainte- nant, je conservais à la discussion un élément important, qui est resté sans réponse. » M. Fremy a répété à diverses reprises qu'il ne voulait pas passionner le débat; mais que faisait-il autre chose dans sa réplique si vive à une Note que je persiste à regarder comme inoffensive, réplique qu'il est censé m'avoir adressée devant l'Académie, et qu'elle n'avait pas entendue? Est ce quand on est entré soi-même le jjremier dans une voie que j'ai été à mon grand regret forcé de suivre pour rétablir la vérité des faits, qu'il convient de dire qu'on veut donner une preuve nouvelle de modération et de bonne confraternité .' » M. Fremy affirme quil lui serait facile de me réfuter sur tous les poinls; quant à moi, je pense, et tout le monde sera de mou avis, que lorsqu'on ne répond pas, c'est qu'on n'a rien à répondre (i). » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Note relative aux recherches sur la teinture entreprises par M. P.iul Ilavrez, ingénieur civil, directeur de CEcole professionnelle de la ville de Feruiers; par M. Ciievkeul. « Je ne dirai pas « l'Académie se rappelle, » quand j'ai la certitude qu'elle ne se rappelle pas : le fait est que le trente-troisième volume de ses Mémoires se compose uniquement de mes recherches sur un mojen de définir et de (ij fll. Fremy, al)scnt en ce iiionicnl de la séance, n'a \ni entendre cette ISote, qui, si elle avait été lue en temps opportun, aurait, comme léclanutiou à l'occasion du procès- Tcrbal, du figurer entête du Compte rendu. (295 ) nommer les couleurs d'après une méthode précise et expérimentale. Denx de mes contréres ont bien voulu citer ce moyen connue leur ayant été vitile, M. Boiissingault d'abord, et M. Charles Sainle-Claire Deville ensuite; quoi qu'il en soit, le livre n'a jjas fait fortune en France : c'est donc un événe- ment heureux pour l'auteur qu'une occasion se présente de venir dire à l'Académie que, si elle s'est mise en frais pour cette publication et l'Atlas de M. Digeon c[ui l'accompagne, celte dépense n'a pas été considérée à l'étranger comme inutile. 1) Voici les faits : » En i863, un ingénieur civil belge, sachant qu'il y avait un directeur des teintures aux Gobelins, a voulu le connaître; il s'y est présenté avec une lettre de M. Dumas. Malheureusement le Directeur, absent alors, n'a connu cette visite que par une lettre obligeante, datée du 27 de dé- cembre 1871, et signée Paul Havrez, directeur de l'École professionnelle de Verviers. » M. Paul Havrez ne s'est point borné à faire connaître les travaux du Directeur des teintures des Gobelins à ses compatriotes, par des résumés lithographies, mais il a entrepris lui-même des recherches originales pour répandre, dans la ville de Verviers, si renommée par l'activité, l'habileté et la probité de ses industriels et de ses commerçants, des notions précises de la science et de l'art de la teinture, si important à la prospérité de celte ville. » M. Paul Havrez, après de longs, de fort longs travaux, entrepris, à la suite de mes recherches sur la teinture, loue les teintures des Gobelins, fait l'éloge de son Directeur, exagéré peut-être, lorsqu'il y a quelques an- nées, on disait en haut lieu qu'on ne savait pas teindre aux Gobelins. Et ce- pendant voici que, dans le dernier semestre de l'année 1871, le Directeur des teintures reçoit de nouvelles Communications de M. Paul Havrez, et un nouvel éloge dépassant le premier. » Un des Mémoires de M. Paul Havrez a pour titre : Indices ou numéros caractéristiques de nuances chevreu Hennés formulés par la somme algébrique des influences colorantes des doses centésimales de mordants et des agents générateurs. « M. Paul Havrez ayant pris pour base de son travail le trente-troisième volume des Mémoires de l' Académie, je me suis trouvé dans la nécessité de le citer au début de cette Note, puisqu'il veut bien adopter pour la défini- tion des couleurs : » 1° La pensée de la construction chromatique-hémisphérique , exposée pour la première fois en iBSg dans la loi du contraste simultané des couleurs; construction purement rationnelle; 39.. { 39'3 ) » 2" Les jo cercles chromatiques, réalisalion et application de Ut construction chromatique- hémisphérique à la définition des couleuis. » Le trente-troisième volume des Mémoires de l'Académie montre de la manière la plus simple comment toutes les coulein-s imaginables peuvent être distribuées en 10 cercles chromatiques. Chaque cercle comprend 72 couleurs, chaque couleur comprend 20 tons équidistcmts, à partir du blanc zéro ton jusqu'au 21*" ton représenté par le noir. » Le i" cercle comprend les couleurs franches, c'est-à-dire celles qui ne contiennent du noir, du brun ou du rabat que dans les tons les plus foncés. » Les 9 autres cercles comprennent les couleurs du i"='' cercle, dont tous les tons sont rabattus par du noir dans les proportions suivantes : Coulour. Noir. 9 ' 1" cercle, tons représentes par y- — 8 ?, 3" cercle, . — — 7 3 4" cercle, » — — 6 4 5° cercle, » — — 5 5 6' cercle, » — — 4 6 f cc'-cle, • — — 3 7 8"= cercle, » — — 2 8 9' cercl.s .. — ,^ ' •' 10= cercle, » — ^^ »i Les tons de chaque cercle s'élèvent à i440i et ceux des 10 cercles à i4 /(OO, auxquels il faut ajouter 20 tons de gris normaux; on a ainsi i/|420 tons. » Mais j'ai fait voir que, dans la pratique, ce nombre peut être diminué d'après les considérations suivantes : » 1° Que les tons clairs de plusieurs gammes voisines peuvent, en beau- coup de cas, être représentés par une moyenne suffisant à ces mêmes gammes ; » 2" Qu'il en est de même des tons bruns des gammes : non-seulement ( 297 ) la réduction peut porter sur les tons hruns des gammes voisines d'un même cercle, mais encore sur le nombre des cercles mêmes les plus ra h.'itlus. Application du moyen. » Pour dénommer une couleur, il suffit du nom de la gamme à laquelle appartient cette couleur, d'un chiffre indiquant le ton, et d'une fraction in- diquant la proportion du noir à la couleur, si la couleur n'est pas tranche. » Exemples : Éciirldtf fie Hollande. — 3 rouge, lo ton. CcUe (lonomination indique l'absence du rabat. Ècaiiate du Ministère de la Guerre pour uniformes: Drap fin, 23 ains : 3 rouge, lo ton. Drap commun, ao ains : 3 rouge, 9,75 ton. Brap garance du Ministère de la Guerre ; Drap, 23 ains : 3 rouge, i3 ton. Drap, iq ains : 3 rouge, inclusivement au 4", i?- ton. Cramoisi. — Les plus beaux damas de Lyon : 3 violet-rouge, 10 ton. J'ai pu constater qu'un damas du château de Versailles, faisant partie d'un meuble de Louis XIV, avait dû avoir ce ton lorsqu'il était neuf. Amaranthe. — Violet-rouge, 12 ton. » Si j'ai bien compris, M. Paul Havrez arrive à celte formule : 21 a; F" j' ' T7n ' ^ f= , Q ou F":= » I 4- ,r F" X 2 1 — t où t désigne le ton d'une couleur, F la dose de l'agent colorant, x et n deux constantes satisfaisant à deux résultats d'expériences. » M. Paul Havrez m'exprimait, dans une lettre du mois de novombro 1871, le désir que je présentasse ses travaux à l'Académie; de plus, M. le bourgmestre de la ville de Verviers, M. Ortmans Hauseur, voulut bien m'é- crire ce qu'il pense de M. Paul Havrez : des services rendus à l'industrie bel»e par l'invention de différents appareils mécaniques, de son dévoue- ment à la science et à l'École professionnelle de Verviers. Enfin il m'ex- primait le désir que je présentasse les recherches de M. Paul Havrez à l'Académie. » L'avouerai-je, plus les lettres de M. Havrez et de M. le bourgmestre ( ^9» ) étaient pressantes et bienveillantes à mon égard, et plus j'éprouvais d'hé- sitation de les présenter à l'Académie, dans la crainte que les éloges qu'on jno donnait ne parussent exagérés à fnes compatriotes et ne nuisissent pnr là même à l'auteur. » Je fis part, en conséquence, à M. P. Havrez et à M. le bourgmestre de la cause de mes hésitations sur des travaux, dont je n'avais pas vu les ré- sultats, et de ma crainte de ne pas répondre d'une manière satisfaisante à des questions dont les travaux de M. P. Havrez pouvaient être l'occasion. En outre, avant soumis quelques questions à l'auteur, dictées par ce sentiment d'hésitation et provoquées par mon dixième Mémoire relatif à la dégrada- tion du bleu de Prusse sur la soie, voici sa réponse .-je l'extrais d'une Leitre datée du 27 de décembre dernier : « J'ai pris la liberté, Monsieur, dit M. Havrez, d'adjoindre ici une Note sur Vapplication de la loi des tons a vos résultats sur les tons du bleu de Prusse. Vous jugerez, Monsieur, si elle peut intéresser l'Académie des Sciences; mais la concordance parfaite qui existe entre vos résultats (dixième Mémoire) et ceux donnés par la loi F (centimètres cubes liqueur normale ferrique) =: o"'*, 1 1]5 I est si saisissante, qu'on conçoit que vos écbelles chromatiques sont des échelles naturelles, rigoureusement d'accord avec les séries mathématiques. » J'ai pensé que celte étude pourrait intéresser l'Académie; car (lie montre tout ce qu'on peut attendre de l'application de votre Atlas chromatique à la recherche de tous les Ions, brunitures, nuances. Votre classification naturelle, niathémali(|ue des trois manières d'être d'une couleur permettra de formuler mathématiquement tous les phénomènes de tein- ture. ...» M Après cette Communication, je résimierai quelques faits de l'année 1826, relatifs à la présentation que je fis à l'Académie, le 12 de juin, d'un Mé- moire ayant poiu" titre : De In dégradation du hicii de Prusse sur la soie, par un procédé précis et défini. M Ce travail, le premier que je présentai à l'Académie des Sciences comme directeur des teintures des Gobelins, fut entrepris à l'occasion d'une tapisserie reproduisant le portrait de M"* la duchesse de Berry, vêtue d'ime rohfi bleue, d'après lui tableau peint par Gérard. )) Huit jours après cette Communication, un préparateur, qui était atta- ché depuis plusieurs années au laboratoire du Directeur des teintures, écrivit à l'Académie que le public ne devait avoir aucime confiance dans les résultats que je lui avais présentés, puisqu'ils ne provenaient pas, ( 299 ) comme je le prétendais, d'e.xpériences définies^ mais que chacun des vingt- quatre tons de ma gamme avait été choisi parmi cinq ou six essais. » Le ^4 de juin, parut dans le journal appelé le Corsaire un article con- firmant ces allégations. » Un journal {la France commerciale) prit ma défense le 27 de juin, et cette défense fut l'occasion d'une réponse du Corsaire tout à fait inju- rieuse, où Von déclarail que l'industrie ne pouvait tirer aucune utilité de ce travail, et que si la connaissance de la science ne nuit point à l'art de la teinture, du moins il peut fort bien s'en passer. » Sans doiUe, les faits que je rappelle remontent à un demi-siècle bien- tôt; mais, dans un moment où l'existence des manufactures de l'Etat est mise en question, n'est-il pas important, si ces établissements doivent être conservés, que l'autorité supérieure aussi bien que le pays sachent les con- ditions où ces établissements peuvent être vraunent utiles au pays? )) Je dois ajouter que les attaques publiques que je viens de rappeler, émanées de l'administration même des Gobelins, ne nuisirent point au Di- recteur des teintures, car l'Académie des Sciences voulut bien le nommer un de ses membres, le 7 d'août, et ici je dois insister sur ce que la cir- constance d'une dénonciation faite publiquement au sein de l'Académie, et appuyée par quelques feuilles quotidiennes, n'émanait pas de l'admini- stration supérieure : loin de là, je n'eus qu'à me louer d'elle! » Dans cet état de choses, n'ai-je pas à me féliciter de pouvoir dire, en 1871 ; « Les travaux de M. Paul Havrez, que j'ai l'honneur de présenter » à rx\cadémie, en son nom, sont la confirmation de l'approbation que » l'Académie voulut bien donner, le 7 d'août 1826, aux recherches du » Directeur des teintures des Gobelins sur la dégradation du bleu de » Prusse ! » MÉTÉOROLOGIE. — Remanjues sur la Note de M. Renou relative à /'Annuaire météorologique de l'Observatoire de Paris pour 1872; par M. Delaun'ay. « Le Compte rendu de la dernière séance renferme une Note de M. Renou destinée à rectifier les nombres publiés dans V Annuaire méléorotogique de l'Observatoire de Paris. Les diverses indications fournies par cette Note seront l'objet d'iui sérieux examen. Je me bornerai pour le moment à pré- senter à ce sujet les remarques suivantes : » M. Renou débute dans sa Note en disant « qu'il ne peut s'empêcher 1) de signaler une phrase de la page 36, d'où i! résulterait que les lacunes ( 3oo » existant dans les observations de Paris, de 1787 à i8o3, auraient été » comblées au moyen des Transactions plnlosopliiques, tandis que les obser- » valions faites à l'Observatoire de Paris sont publiées intégralement de- » |)uis le i*"" germinal an V ». Or que trouve-t-on à la page 36 de VJn- ?a/a!;e, c'est-à-dire à la deuxième page d'une courte Introduction historique? Je cite textuellement : « Les troubles de la Révolution française ne tar- » dèrent pas à apporter des lacunes regrettables dans les observations de » Paris, et, de 1787 à i8o3, Arago dut y suppléer dans ses Notices mé- » téowlogicjues au moyen des Transactions pliilnsopltiqucs de Londi-es. M De i8o4 à l'époque actuelle, les observations ont été régulièrement sui- » vies. » Il n'y a là que le simple énoncé d'un fait acquis à l'histoire, énoncé qui est emprunté à Arago lui-même (i). Comment le nom d'Arago s'est-il trouvé effacé sous la plume de M. Renou, de manière à faire croire qu'il y a lieu de nous adresser un blâme à ce sujet ? » Quelques lignes plus loin, M. Renou donne un tableau qui, dit-il, n'a pas besoin d'explication. J'ai voulu m'assurer par moi-même de l'exactitude des rectifications qui y sont indiquées; voici ce que j'ai trouvé dans les registres manuscrits où sont consignées les observations météorologiques de l'Observatoire, et d'où ont été tirés autant que possible les nombres donnés dans notre Ainaiaire météorologique. » Suivant M. Renou, la plus haute température du 9 juillet 1797 aurait été de 34°, 5; d'après les registres, cette plus haute température a été seu- lement de 22°, o. Pour le 18 août 1800, M. Renou donne 35°, 5; on trouve dans les registres Sa", 5. Pour le i4 j»in 1812, V Annuaire donne 32°, 7 et M. Renou dit qu'il faut 32°,5; les registres donnent 32°, 7. Pour d'autres années, les rectifications indiquées se réduisent à \\n dixième de degré. Que reste-t-il donc de ce tableau? Quand on se trompe si fortement dans une suite de quelques nombres qu'on a la prétention de rectifier, combien n'aurait-on pas commis d'erreurs dans un travail considérable comme ce- lui que présente V Annuaire météorologique ! » Ce que je viens de dire suffit pour montrer dans quel esprit a été ré- digée la Note de M. Renou, et quel degré de confiance on doit accorder aux prétendues rectifications qu'elle renferme. On se demande comment, en s'appuyant sin- de telles données, M. Renou n'a pas craint de couron- ner sa Note par la phrase suivante, qu'il est bon de mettre en lumière : « Il était nécessaire de protester contre cet amas d'inexactitudes, qui, se (1) Aràoo, OEuvrcs complètes, t. VIII (V des Notices scientifiques), p. 546. ( 3o. ) » propageant sous l'autorilé de TObservatoire de Paris, pourrait induire )) beaucoup de personnes en erreur, si les météorologistes français ne se » hâtaient d'en prévenir le public scientifique. » « M. Belaitxay, après avoir communiqué les remarques qui jM'écèdent, prrsente à l'Académie le premier numéro d'un Biillelin méléréologique men- suel, publié |)ar l'Observatoire de Paris. Ce Bullelin mensuel a principale- ment pour objet de faire connaître, chaque mois, le résultat des observa- tions faites pendant le mois précédent sur les divers points de la France où sont établies des stations météorologiques. Le premier numéro (jan- vier 1872) renferme, en outre, divers documents, et notamment des détails intéressants sur l'état actuel tles travaux entrepris à l'Observatoire pour la publication d'un Allas plijsiquc el statistique de la France; il est accompa- gné d'un premier fascicule de VÀllus météorologique pour les années i86g, 1870 et 1871 réunies, m ASTRONOiMIE PHYSIQUE. — Sur la température solaire. Note du P. Seccui. '< Rome, ce 25 janvier 1872. » Je suis très-reconnaissant à l'Académie, qui a bien voulu s'occu[)er de la question de la température solaire, sur laquelle la science est dans un état d'imperfection très-regrettable. Les résultats si opposés qui ont été obtenus par les savants frappent par leur énorme divergence. Je ne suis nullement partisan d'un nombre plutôt que d'un autre, mais je dois faire connaître les raisons pour lesquelles j'ai donné la préférence au résultat le plus grand. « Dans la séance du 2 janvier, M. Vicaire a chei'ché à expliquer ces di- vergences en les attribuant à ce que, dans le calcul, je suis parti de la loi de Newton, tandis que, en partant de la loi de Duiong et Petit, on arrive au ré- sultat de Pouillet. Ce résultat ne m'était pas inconnu, mais il est tellement étrange, que j'ai cru devoir le rejeter. En effet, la température solaire , d'après lui, serait de iSqS degrés, c'est-à-dire inférieure à celle de la fusion de la fonte; et cependant, dans le Soleil, nous voyons le fer en vapeur. Que conclure de là? Évidemment que la loi de Duiong et Petit n'est pas admis- sible. 11 n'est du reste pas difficile de se convaincre que cette loi doit être en défaut dans le cas actuel. » Cette loi ne peut être admise i(u"eMtre les limites dans lesquelles le C. R., i8-2, I" Semestre. (T. LXXIV, N» S.) 4» ( 302 ) corps garde l'état solide ou liquide ; lorsqu'il passe à l'état gazeux, il y a discontinuité dans le phénomène, et l'hypotlièse la plus probable est celle de Newton, que la température communiquée :ui milieu doit être propor- tionnelle à celle de la source. »i La structure de la photosphère peut encore nous éclairer sur la valeur probable de cette température. Quant à la constitution de cette couche, li y a maintenant deux opinions entre lesquelles se partagent les savants. Les uns pensent qu'elle est formée par des vapeurs métalliques à l'état de brouillard, précipitées par le refroidissement dû à la radiation : à ces brouillards, sont mêlées des vapeurs transparentes, mais absorbantes, formant au-dessus une couche qui est celle qui produirait les raies de Fraunhofer, raies qu'on a vu renversées dans les éclipses, couhrmant ainsi le résultat auquel j'étais parvenu par des observations directes en plein soleil. Les autres supposent que la couche photospliérique est formée par des masses purement gazeuses qui, à cause de leur température très-élevée, donneraient un spectre continu, rendu ensuite discontinu par la couche extérieure, qui serait également à l'état gazeux, mais à une température moindre. Cette seconde hypothèse exige dans la masse une température bien plus élevée que la première, en sorte que, en admettant la première, on doit obtenir un résultat minimum. La température de la couche photospliérique serait alors celle que, par analogie avec les phénomènes offerts par la vapeur d'eau, nous pourrions appeler tempëralure de précipilalion à l'élal visible. Il est évident que cette tenqjérature doit être supérieure à celle de la fusion des métaux qui pro- duisent les vapeurs. _^De plus, ces masses étant toujours renouvelées et mêlées à une grande quantité de vapeurs non condensées, leur température doit être très-élevée, et bien supérieure à celle de nos flammes. » On a objecté que, en calculant la teuqiérature solaire d'après les données de Pouillet, on arrive à cette conclusion que, sur i mètre carré du Soleil, il se produit autant de chaleur que sur 80 mètres carrés de grille, dans une locomotive. Cela est vrai, mais il est vrai aussi que, si l'on admet j)our cette températiu-e i5oo degrés, la température solaire devrait être quatre-vingts fois plus élevée au moins, c'est-à-dire 120000 degrés. On ne peut échapper à cette conclusion qu'en faisant des hypothèses arbitraires sur l'augmentation tle la radiation avec la température qui découlerait de la loi de Dulonget l^elit, laquelle n'est pas adiuissdjle pour le Soleil. En effet, dans ces foyers, on ne voit pas le fer en vapeur comme on le voit dans le Soleil, ce qui constitue une ilifféreuce essentielle, qui condamne la conclu- sion que la température solaire ne s'éloigne pas beaucoup de celle de nos (3o3) flammes ordinaires. La seule flammo qui présente le fer en vapeur est celle qui sort du convertisseur de Bessenier; mais il y a là un acte de combinai- son chimique, dont on ne connaît pas encore la température. » Une observation d'un ordre différent fait voir qu'on doit exclure, pour le Soleil, tontes les températures qui n'atteignent qu'à \m petit nombre de milliers de degrés. On calcule que l'abaissement annuel de température est, pour la masse solaire, de i'',25 ou i°,33, en supposant sa capacité égale à celle de l'eau, hypothèse bien conciliante. D'après cela, il est évident que si cette température était d'un petit nombre de milliers de degrés, elle ne pourrait être restée constante pendant les époques historiques, et l'inad- missibilité du résultat des expériences calculées d'après la loi de Dulong et Petit est alors manifeste, car, en un millier d'années, le Soleil aurait perdu ses i3q8 degrés et serait éteint! Dans une telle hypothèse, on ne pourrait pas non plus avoir recours à la dissociation, comme cause capable de régé- nérer de la chaleur, car elle serait bien peu efficace, à une température où une grande partie des matériaux solaires seraient solides et combinés. )) Voilà donc les raisons générales cjui doivent faire rejeter l'application de la fameuse loi dans le cas actuel. » Malheureusement les expériences faites sur les lumières artificielles les plus vives ne sont pas propres à nous guider. M. Fizeau a rappelé que l'intensité lumineuse solaire a été trouvée égale à deux fois et demie celle de la lumière électrique. Malheureusement ce résultat se fonde sur l'action chimique des rayons et pourrait souffrir de grandes exceptions dans l'ap- plication actuelle. En outre, ce qu'il importe de remarquer ici, c'est que nous ne connaissons pas la températin-e de cette hunière: L'arc lumineux ])roduit entre les pointes possède sans doute une température beaucoup plus élevée que les charbons, quoique, à cause de son état gazeux, il pa- raisse moins brillant. Or les expériences de M. Fizeau donnent précisément l'intensité de la lumière des charbons. Dans une expérience faite par moi, dans les recherches de lumière électrique pour les phares, j'ai osé pro- jeter les charbons, fonctionnant avec luie pile de soixante couples de grande dimension, sur le disque du Soled encore assez prés l'horizon : ils m'ont paru comme une tache parfaitement noire! » Cependant ces intéressantes expériences peuvent nous donner quelques éléments d'appréciation, pourvu que nous évitions d'appliquer des lois ar- bitraires à ces cas qui leur échappent. » M. Fizeau [C. R., t. XVIll, p. ySa) estime que la lumière de la chaux dans le jet oxhydrique est à celle du Soleil comme 6,S6 à looo. /io.. ( 3o4 ) Admettons, avec lui, que la tempcraluro de la chaux soit inférieure à celle (lu chalumeau oxhydrique, évaluée au moins à aSoo degrés. Elle ne peut cependant pas être loin de celle du platine fondant, car la lumière émise par la chaux des creusets dans lesquels on fond ce métal, avec le système de M. H. Deville, n'est pas supérieure à celle des cylindres du chalumeau. Éva- luons-la donc à 1600 degrés, limite fort admissible. D'après la proportion 6,85 : 1600 : : 1000 : x, la température solaire serait aSSSyô degrés. » A ce nombre, il faut cependant faire subir les corrections suivantes : i" celle qui dépend de l'absorption atmosphérique, laquelle, dans la saison et à la latitude à laquelle a opéré M. Fizeau, revient à en doubler environ la valeur; 2° celle de l'absorption atmosphérique solaire, qui serait douïe fois plus grande que l'absorption actuelle, selon Laplace, mais qui, d'après mes propres observations thermiques, lui serait seulement sept fois égale, si nous supposons le Soleil privé de son enveloppe absorbante. Ces cor- rections conduisent au nombre définitif 'iayoooo degrés. Ajoutons enfin que la radiation mesurée par M. Fizeau n'est que celle de la partie chi- mique : si réellement elle indique dans la source une température très- élevée, comme le remarquait Melloni, par son action sur les plaques dagnerriennes, cependant elle ne donne qu'une fraction minime de la radiation totale, comnie on le voit par les travaux de M. Tyndall , laquelle fraction, évaluée seulement à un tiers, nous conduit à tripler le nombre ci-dessus : nous retomberions donc sur le nondire qui a été tant décrié. )) Il est évident que, dans ces déductions, il y a des suppositions assez vagues, mais cela est inévitable, parce que la science ne nous fournit pas de données exactes; cependant il n'y a rien qui ne soit d'accord avec les in- ductions les plus raisonnables. Sans doute, nous arrivons à des chiffres qui nous sont inconcevables, mais est-ce que nous concevons effectivement la grandeur réelle du Soleil? Ne sommes-nous pas réduits seulement à la re- présenter par des chiffres dont, au fond, nous n'avons pas une conccplion effective? » Enfin les études spectroscopiques confirment ces résidtats dans le sens de leur valeur la plus élevée, bien mieux que dans le sens des valeurs jiliis faibles. » D'abord à une distance assez considérable du Soleil, au sommet de la chromosphère, à 7.')00 kilomètres au-dessus de la photosphère, nous trou- vons constamnu'ut le gaz, hydrogène dissocié: donc, malgré l'exposilion à la radiation la plus extérieiwe, ce milieu est à une température supérieure ( 3o5 ) à celle de la dissociation, c'est-à-dire supérieure à aSoo degrés au moins. INous ne trouvons pas ce gaz à un tel état dans nos foyers. Mais ce qui est plus remarquable, c'est que ce spectre est celui qui a été nommé de second ordre, lequel suppose une température bien plus élevée que ceux de pre- mier ordre. Il est impossible de déterminer les températures absolues des deux spectres, mais, d'après le diamètre de ssections des tubes dans lesquels on les observe simultanément, on peut en conjecturer la valeur relative. Dans une expérience laite avec un tube à double section, je n'ai réussi à les obtenir simultanément qu'en employant les sections dans le rapport de i à 24. Si l'on applique la loi de Riess, relative aux carrés d;s sections, le rapport des températures serait de 331780! Sans doute, il faut réduire beaucoup ce chiffre, car une partie de la chaleur est perdue par réchauffe- ment du verre et par la radiation ; mais que la température soit assez élevée, c'est ce dont j'ai la preuve par les observations suivantes : 1° le verre, après celte expérience, s'est trouvé décomposé; 2° introduit dans un petit calorimètre à eau, contenant 35 grammes de ce liquide, il l'a portée rapi- dement à l'ébullition, avec une vitesse moyenne de 2 degrés v p^^r mi- nute (i). » Si nous faisons attention à la quantité minime de gaz qui sert au trans- port de cette quantité de chaleur considérable, et si nous remarquons que cette même quantité est employée, dans les décharges discontinues des machines d'induction, comme celle que j'employais, à produire seulement une brillante étincelle, infiniment plus faible que l'arc de la pile voltaïqne, on verra que la température des décharges électriques est énorme, et qu'ainsi sa limiièrepeut rivaliser avec celle du Soleil. Les physiciens qui se sont occupés de la températine de l'étincelle électrique ne nous ont donné que la valeur de la température que la décharge peut produire dans une certaine masse thermométrique; ces recherches ne donnent nullement la température des molécules elles-mêmes, qui sont volatilisées par la dé- charge. Ainsi il y a là un champ immense à étudier. Après des études de ce genre, nous pourrions peut-être affirmer quelque chose sur la tempéra- ture solaire. » Toutes les réflexions que je viens d'exposer ne tendent pas, je le ré- pète, adonner la préférence à un résultat plutôt qu'à un autre, mais elles (i) La niactiine de Riihnikorff employée élait une bobine longue de o"',3o et avant o'", 12 de diamètre : elle fonctionnait avec 12 couples Bunsen neufs, de grande dimension; l'étin- celle directe était de ^o millimètres. ( 3o6 ) me paraissent ilémontrcr qiie, ayant à choisir entre les deux extrêmes, on risque moins de se tromj)er en choisissant le phis hant |ih;lôt que le plus bas. >i P. -S. — Cette lettre était déjà écrite lorsque j'ai reçu les Comptes rendus du i 5 janvier : j'y ai lu les belles réflexions de M. H. Deville. Je crois cependant que je n'ai rien à changer à ce que je viens de dire. J'observerai seulement que, pour les températures dont nous parlons par rapport an Soleil, personne n'a jamais songé à ce qu'elles puissent être mesurées avec des thermomètres. Ce sont les résultats de calculs j^lus ou moins hy- pothétiques, qui servent à nous donner une idée de ces phénonièiies loin- tains, et à les mettre, jusqu'à un certain point, en rapport avec les phé- nomènes usuels. » Les remarques de M. H. Deville confirment justement ce que je disais, que certaines lois sont loin de jiouvoir être admises en dehors des limites de l'observation. Devrons-nous donc nous abstenir de toute tentative pour nous faire une idée de ces phénomènes inaccessibles? Je ne le crois pas. Il faut seulement bien comprendre la portée de ces énoncés et les réduire à leur sens propre. Une possibilité défavorable quelconque, qui n'est ap- puyée par aucun fait démontré, ne devrait pas nous arrêter. 1) Du reste, je ferai observer que personne plus que moi n'a été éloigné de legarder le Soleil comme un boulet rouge, et que j'ai toujours eu soin de remarquer que les différentes couches doivent avoir une température différente; que nous ne pouvons apprécier que l'effet total de ces couches, plus ou moins transparentes, ou ce que j'ai appelé la température vir- tuelle, mot emprunté à M. Waterston, et qui a été beaucoup critiqué. » Je conviens parfaitement, avec M. H. Deville, qu'il y a une enveloppe obscure absorbante autour du Soleil, et l'Académie se rappellera le débat soutenu par moi contre ceux qui admettaient la chromosphère comme limite extrême de l'atmosphère solaire, enveloppe constatée ensuite par les observations spectrales en Sicile, en Amérique, et, dernièrement, par M. Janssen, pendant les éclipses. » Dans ma lettre, j'ai touché à la température de l'hydrogène qui pro- duit un certain spectre. Je suis heureux que M. II. Deville regarde aussi cette détermination comme un point de départ utile dans les recherches actuelles; cela nous guiderait potn- établir la température de l'enveloppe visible extérieure, et ce s(;rait déjà beaucoup; mais il restera toujours beaucoup à faire pour le reste. » ( 3o7 ) ANAÏOMIE COMPARl£i':. — De la position normale el originelle de la main chez l'Homme et dons la série des Fertébrës. Note de M. Ch. Mahtixs. « La position de la main est variable dans les Primates en général, et chez l'homme eu particulier. Lorsque le radius et le cubitus sont parallèles, la main est dite en supination; sa paume est dirigée en avant. lÀLais lorsque le radius a décrit autour de l'axe du cubitus un mouvement angulaire de i8o degrés, les deux os se croisent et la paume de la main est tournée en arrière : c'est la pronation complète. Dans tous les ouvrages d'unatomie humaine, on suppose toujours l'avant-bras en suj)iuation ; mais dès qu'il s'agit des vrais Quadrupèdes, cette supposition estinadmissible, parce que la supination est impossible, l'avaut-bras étant immoijilisé dans la pronation. On se demande dès lors quelle es!, dans les Vertébrés en général et dans l'Homme en particulier, la position originelle et normale de la main, celle qui doit être adoptée dans la description du membre antérieur de tous les animaux, dont l'avant-bras et la maui ne sont pas fixés invariablement dans une position déterminée. » Nous emprunterons à la morphologie comparée des Vertébrés vivants ou fossiles, et à l'embryologie, les lumières nécessaires pour résoudre cette difficulté. Dans les Vertébrés les plus anciens, les Poissons ganoïilesde l'épo- que dévonienne, les mains sont représentées par des nageoires pectorales : elles sont dirigées en arrière, comme les nageoires ventrales auxquelles elles lesserablent complètement. Le bras et l'avant-bras manquent, et la main à l'état de repos est dans un plan vertical, parallèle au plan de symétrie ou vertébro-sternal des animaux supérieurs. Cette position correspond, chez les Primates, à ladend-supination. Dans les Reptiles les plusanciens, YArchecjo- saurus du terrain houiller, animal analogue au Protée qui vit encore actuel- lement dans les flaques d'eau souterraines de la Carniole, dans les Ichthyo- saures et les Plésiosaures du lias, l'huniérus, le radius et le cubitus commencent à se dessiner, et les rayons ou doigts sont réduits à quatre ou cinq; mais le membre est toujours dirigé en arriére et semblable au membre postérieur: la main est en demi-supinatîon. Le Protée, les Cétacés, les tor- tues marines et même les Phoques et les Morses présentent encore actuel- lement des membres construits sur ce modèle; ce sont des rames, non pas identiques, mais semblables à celles des Reptiles fossiles énaliosauriens. Dans les Ptérodactyles de la même époque, la similitude des membres n'existe plus, et nous voyons apparaître pour la première fois les os longs du bras, de l'avant-bras, delà cuisse et delà jambe. L'humérus est tordu ( 3o8 ) (le c)o dei;rés environ, l'avaiit-bras se fléchit en dehors. Une membrane réunissait les doigts et le corps : c'est l'organisation des Chéiroptères aciuels. Comme chez eux, l'avant-bras était fixé en demi-supinatioîi, < t la main, transformée en aile membraneuse, se place au repos dans un plan parallèle au plan vertébro-slernal. Cette position est aussi celle de l'aile des Oiseaux vivants ou fossiles : la torsion de l'humérus ne dépasse pas 90 degrés, l'a- vant-bras est en demi-supinalion et l'aile se déploie en dehors dans un plan plus ou moins perpendiculaire au plan vertébro-sternal. » Jusqu'ici les mouvements de pronation et de supination n'existent pas; l'avant-bras est fixé dans la demi-supination (Exemples : les Cétacés, les Phoques, les Oiseaux) ou dans la pronation complète (comme dans les Reptiles terrestres, les Pachydermes et les Rimiinants, vivants ou fossiles); mais déjà dans les Marsupiaux nous voyons apparaître un mouvement de demi-supination. Quand un Kangourou paît dans une prairie, il appuie à terre ses membres antérieurs, son avant-bras est en pronation; au con- traire, lorsqu'il se tient debout sur ses pattes de derrière, l'avant-bras est le plus souvent en demi-supination, surtout quand il s'en sert pour frapper. Ce mouvement de demi-supination est également très-visible chez les Tanligrades, quand ils grimpent sur un arbre, chez les Rongeurs clavi- cules tels que les Campagnols, les Marmottes, les Écureuils, les Castors. Ces animaux, quand ils portent un aliment à leur bouche, en le prenant avec les deux mains et quelquefois avec une seule, ont le bras en demi- su|)ination; quand ils marchent, l'avant-bras est en pronation. La demi- supinalion est également possible dans toutes les espèces du genre Fclis et chez les Ours; c'est la position de la patte antérieure d'un Chat, quand il joue avec une pelotte. La supination complète n'existe que chez les Singes et chez l'Homme en particulier; c'est dans les Primates seulement que le radius peut décrire un mouvement de 180 degrés autour du cubitus, et placer la main en suiiinalion complète. Mais cette position de l'avant-bras et de la main est une position forcée; au repos, lorsque les bras pendent librement le long du corps, l'avant-bras est naturellement en demi-siipi- nation, et le plan de la main est parallèle au plan de symétrie. » En résumé, dans les Vertébrés, l'avant-bras occupe d'abord une posi- tion fixe, en demi-sui)ination chez les poissons, les oiseaux, les reptiles marins, vivants ou fossiles, et les Pinnipèdes. Dans les Mammifères vivants, nu premier mouvement de rotation de 90 degrés, de dedans en dehors, devient possible chez les Kangourous, les Paresseux, les Rongeurs clavi- cules, les Oiu's, les Chats, etc. Le mouvement de supination complet, sa- ( 3o9) voir : la rotation tic i8o Jcgit'S, Jii radins sur le cubitus, est l'apanage de l'ordre des Primates, comprenant tous les singes et l'homme. Enfin, chez les Singes anthropomorphes et chez l'Homme, l'axe du col de l'humérus étant dirigé de deliors en dedans et de bas en haut, et non phis d'avant en arrière, comme dans les autres Mammifères, le membre supérieur fout entier peut exécuter un mouvement de circumduction, en décrivant un cône autour de cet axe idéal. La mobilité du membre supérieur se trouve ainsi complétée, et il devient essentiellement un organe de préhension, au lieu d être uniquement une colonne de sustentation, comme dans les ani- maux à pronation constante, tels que les Quadrupèdes proprement dits, ou une rame, comme dans les Reptiles marins et les Piiniipèdes, ou bien une aile, comme dans les Oiseaux et les Chéiroptères. » L'embryologie confirme, sous ce point de vue, les données de la morphologie comparée. Quand le membre supérieur apparaît sur les côtés du corps d'un embryon de Mammifère, d'Oiseau ou de Reptile, c'est sous la forme d'une palette dont le plan est parallèle au plan de symétrie; elle est dirigée dans le même sens que le pied, et rappelle complètement, dans les premières semaines, et chez le Poulet dans les premiers jours, la na- geoire des poissons. Trois fentes branchiales temporaires, situées au cou, et un appendice caudal, qui plus tard disparaît chez l'Homme, complètent l'analogie. La différence des deux membres ne s'accentue que dans la suite de l'évolution foetale. Plus tard, grâce à la torsion de l'humérus, l'avant- bras se fléchit en dehors ou en avant, tandis que la jambe continue à se fléchir en arrière; néanmoins la ressemblance des deux membres, que nous avons constatée dans les Poissons et les Reptiles marins, vivants ou fossiles, existe dans l'état endjryonnaire de tous les Vertébrés. Plus tard, les diffé- rences se dessinent : d'abord chez le Ptérodactyle, parmi les Reptiles fos- siles les plus anciens; chez le Phoque et le IMorse, parmi les Mammifères vivants, quoique chez ces derniers les deux membres exercent des fonc- tions identiques, celles de rames. » Pour toutes les raisons que j'ai données, la demi-supination me paraît être la position originelle et noi'male de la main, et elle devrait être adoptée comme telle pour l'anatomie de tons les Mammifères où l'avant-bras n'est pas placé dans une situation fixe et permanente. » C. R., i3;2, !"• Srmeslre. (T. LXXIV, N» U.) 4i (3io ) 3IÉUOIRES PRÉSENTÉS. ASTRONOMIE. — Sur les obsenintions méridiennes absolues dans (es basses lati- tudes de Ilirmisphère austral. Disposition nouvelle prise à l'Observatoire im- périal de Rio-Janeiro. Note de i^i. Eïim. Liais. (Renvoi à la Section d'AstronoiDie.) « Pour que la lunotle méridienne d'un observatoire puisse être rectifiée dans le méridien sans recourir à des délerminalions d'ascensions droites d'étoiles observées ailleurs, ou, en d'antres termes, pour qiie lahmette mé- ridienne d'un observatoire puisse fournir des observations absolues, il est, avec les méthodes connues et usitées, indispensable que dans cet observa- toire une étoile au moins soit observable deux fois au méridien, une fois au passage supérieur, une fois au passage inférieur. » Cette condition, impossible à l'équateur, n'existe pas non phis dans les basses latitudes de l'hémisphère austral, où il ne se trouve dans le voisinage du pôle aucune étoile assez brillante pour être observable deux fois dans la même journée, car il est évident que, quand l'un des passages a lieu de nuit, l'autre se trouve de jour. » A Rio-Janeiro, par la latitude de 22°5/i' sud, la difficulté que je viens de signaler existe encore, du moins pendant la plus grande partie de l'année; car, parmi les circompolaires, celles de i'* et de a* grandeur rasent l'horizon au passage inférieur et y sont invisibles de jour, et l'étoile |3 de l'Hydre, n'étant que de 3'' grandeur, se trouve auf^si trop peu élevée au- dessus de l'horizon pour être observable au-dessous du pôle dans le mi- lieu de la journée. » Lorsqu'au mois de janvier de l'année dernière, j'ai pris la direction de l'Observatoire impérial de Rio-Janeiro, j'ai dû me préoccuper, avant tout, de tourner cet obstacle, puisqu'il s'agissait de faire de cet élablissement un observatoire absolu. Dans ce but, après avoir muni la lunette méridienne d'un système de deux collimateurs opposés, pour faire disparaître l'erreur de colhmation, ou au moins pour la mesurer et en tenir compte, et après avoir organisé les moyens de déterminer rigoureusement l'horizontalité de l'axe, non-seulement par le niveau ordinaire, mais encore par la réflexion des fils de la lunette sur le bain de mercure, réflexion observable à l'Observatoire de Rio-Janeiro pendant la journée entière, j'ai placé, sur le prolonge- ment du méridien de cet instrument, et entre lui et son collimateur du sud, ( 3ii ) un àU-azimiit destiné à l'observation des azimuts extrêmes des belles et grandes étoiles circompohiires, observ;djles de jour comme de nuit. » Cet ait-azimut, dont l'erreur de collimation peut être mesurée par con- séquent sur les mêmes collimateurs que celle de la huietle méridienne, permet alors d'obtenir, par des observations soit répétées, soit réitérées, l'angle aziuiutal enlre l'axe optique de la lunette méridienne, sur laquelle sa propre lunette peut viser dans la position horizontale, et chacun des deux azimuts extrêmes d'une même circompolaire. De là, on déduit la déviation de la lunette méridienne hors du méridien, on mieux encore, comme cette lunette est munie d'un micromètre, on peu! obtenir l'angle que fait avec le méridien l'un des collimateurs fixes, et on en déduit celui de la lunette. » Celte disposition, jointe à l'emploi des moyens que j'ai indic[ués plus haut pour mesurer la collimation et le défaut d'horizontalité de l'axe de rotation, fait que la lunette méridienne peut être parfaitement et complète- ment rectifiée, sans faire intervenir ses propres observations. Par conséquent, elle peut eusuile fournir les différences des ascensions droites des astres, sans recourir aux observations des autres observatoires. De cette manière, l'Observatoire de Rio-Janeiro se trouve placé dans les conditions des observatoires de premier ordre. » Si l'on remarqne cjue les observations d'azimuts extrêmes des circom- polaires sont des observations d'arc et non de temps; si l'on note, de plus, que ces observations peuvent être répétées ou réitérées un grand nombre de fois dans le voisinage de l'azimut extrême, et ramenées à ce qu'elles au- raient fourni à l'azimut extrême lui-même, à l'aide d'une formule de cor- rection d'un euiploi facile, que j'ai donnée dans mon Mémoire sur les obser- vations azimutales et reproduite dans mon Traité d'astronomie appli(^uée, on verra que ce mode de détermination du méiidien offre le grand avantage de permettre de pousser la précision à un degré extrême, et, en outre, on n'a pas à craindre ici l'influence des anomalies de l'horloge, comme dans les méthodes de détermisialion du méridien par les passages supérieurs et in- férieurs d'une même étoile circompolaire. l'ar conséquent, l'inconvénient que présente l'absence d'une étoile brillante, voisine Au pôle austral, nous a conduits, à l'observatoire de Rio-Janéfro, à trouver un moyeu plus par- fait que celui autjuel nous aurions recouru s'il avait existé une telle étoile. » Un autre avantage très-important résulte encore de la disposition que je viens de décrire, et sera obtenu par le placement d'une lunette du pre- mier vertical (c'est-à-dire mobile dans le plan du premier vertical) sur le 4i.. ( 3i2) prolongciDent de l'axe optiqne de la lunette do ralt-azimut, quand celle-ci est amenée perpendiculairement au méridien dans la position horizontale. La lunette du premier vertical pourra alors être rectifiée perpendiculaire- ment au méridien, delà même manière que la lunette méridienne dans le plan (lu méridien, et alors les deux passages d'iuie même étoile au premier vertical, combinés avec le passage méridien, permettront d'étudier la ré- gularité et la constance de la marche de l'horloge, et de reconnaître et d'éli- miner ses anomalies. 1) De plus, en même temps qu'à l'aide des observations des azimuts ex- trêmes on obtient le méridien, on a aussi l'angle compris entre les deux azuuufs extrêmes d'une même circompolaire. Je ferai voir, dans luie autre Communication, comment la coDuaifsance de cet angle, combinée avec la mesure de la hauteur méridienne de la même étoile, permet d'obtenir à la fois la hauteur du pôle et la déclinaison de l'étoile, de façon à fiire dispa- raître également, j)our la mesure des tiédi naisons absolues par le cercle mural, l'inconvénient résultant de l'impossibilité d'observer loin de l'hori- zon les hauteurs méridiennes d'une même étoile circompolaire à ses deux passages. » o M. Le Veuuier, à la suite de cette Communication, dit qu'il s'est élevé, il y a peu d'années, une difûcultc au sujet de la longitude de Rio- Janeiro. Le Directeur de l'Observatoire de Rio, qui écrit aujourd'hui à l'Académie, concluait de ses observations que la valeur de la longitude, anciennement déterminée, serait inexacte. M. le counnaudant Mouchez, de la marine française, qui a relevé la carie hydrographique des côtes du Brésil, arrivait au contraire à une valeur de la longitude concordante avec les déterminations antérieures. Il serait intéressant de connaître de quel côté se trouvait la vérité. » « M. Lauoiek répond qu'à raison du différent, un officier de la marine française, M. Eugène Penaud, lieutenant de vaisseau, a été chargé, en 1866 et 1867, de reprendre la détermination de la longitude de Rio-Janeiro. » Par trente passages de la Lune au méridien, il a trouvé, pour la lon- gitude du fort Villegagnon, par rapport à Paris, 3''i™52'0. » Ce résultat concorde, à quelques secondes |)rès, avec celui qui était généralement adopté par tous les navigateurs, et, en dernier lieu, par M. le couunandant Mouchez. « ( 3.3) NAVIGATION. — Ohjciiious au gyroscope marin proposé par M. E. Dubois (/(7ns la séance du 22 janvier. Note de M. A. LkdIeu. (Renvoi à la'Stction de Géographie et Navigation.) (( La propriété fondamentale du gyroscope Foucault consiste en ce que l'axe de rotation de son tore a une direction d'une fixité absolue dans l'espace. M Or imaginons l'axe en question prolongé jusque dans la voûte céleste, il V déterminera un point qui sera immuable par rapport aux étoiles. Cet axe, employé comme déterminant ini vertical de repère pour mesurer tout mouvement azimulal d'un navire, ne jouera donc pas d'autre rôle que celui d'une droite menée d'un point du bâtiment à une étoile. En d'autres termes, pour mesurer tout mouvement azirautal d'un navire, il n'y a pas besoin d'avoir recours au gyroscope Foucault, mais simplement à une étoile, ou plus généralement à un astre quelconque, au vertical duquel on rapportera le mouvement gyratoire du bâtiment, à l'aide du relève- ment simultané de l'astre et du cap du navire, au même compas. » Il est à peine besoin d'ajouter que, si l'intervalle de temps entre les observations faites pour mesurer exactement le mouvement gyratoire du navire venait, pour une raison on inie autre, à atteindre un certain temps, il deviendrait nécessaire de tenir compte du mouvement azimulal propre de l'astre, pendant le même temps, afin d'opérer avec plus d'exactitude. M. Dubois ne semble pas s'être préoccupé, dans cet ordre d'idées, de ce que, risoureusement parlant, l'angle qu'il appelle •/ n'est que le déplacement azimutal relatif et non absolu du navire par rapport au méridien, attendu que le gyroscope a un mouvement azimulal propre. » Quoi qu'il en soit, la remarque tonte simple de se servir d'un astre, comme point de repère, pour mesurer le mouvement azimutal d'un navire, se trouve notamiiu>nt connncntée et développée dans un ouvrage publié en Espagne, en 1848, par le chef d'escadre Antonio Dorai, sous le titre : a Du compas de route ». » D'autre part, l'usage du gyroscope, pour la question dont il s'agit, ne saurait soutenir aucune comparaison avec l'emploi rudimeutaire du relè- vement d'un astre; car la monture de l'instrument subissant l'influence du roulis et du tangage, il en résultera pour l'aiguille indicatrice que porte le cercle azimutal de l'appareil, dans la disposition proposée par M. Dubois, des oscillations relativement au limbe qu'elle parcourt. Or ces oscillations plus ( 3i4 ) ou moins éteiulties nuiront singulièrement à l'évaluation exacte des angles. » Il résulte des considérations précédentes que le gyroscope marin, en admettant même qu'il puisse devenir d'un usage commode, ne serait réelle- ment utile à bord que quand on aurait à la fois : i" un ciel couvert ; 1° belle uier ; 3° une variation calculée dans la journée, pour un cap donné; 4" un besoin urgent de connaître les déviations aux divers caps du navire. Or combien de lois dans une navigation ces circonstances audtiples se présenteront-elles simultanément ? » Nous ne terminerons pas cette Note sai.s rajjpeler la métliode qu'un de nos plus habiles hydrographes, le commandant ûlouchez, emploie depuis longtemps déjà, daïis ses levés de côtes, pour se débarrasser des erieurs dues aux déviations du compas. Chaque lois que la position du bâtiment a changé d'une centaine de lieues, surtout en latitude, il profile de l'uistant du lever ou du coucher du Soleil ou de la Lune, pour faire faire à son navire tout le tour de l'horizon. » Aux caps principaux du bâtiment, lus à un compas étalon, il relève l'astre avec le même compas, et il eu conclut la variation propre à chaque cap, à l'aide de l'azinuit vrai de l'astre calculé, pour un moment déterminé de l'opération, et corrigé, s'il y a lieu, de son changement d'un instant à un autre. Ce sont justement ces variations dont on a besoin pour naviguer. Elles comprennent à la fois la variation réelle du lieu et les dévia- tions propres à chaque cap. On n'a besoin de séparer ces éléments et de con- naître leurs valeurs respectives cpie dans un intérêt scientifique. Cette sépa- ration s'effectue aisément à l'aide des formules conruies, tlans lesquelles ou introduit les observations mentionnées plus haut. » Le procédé du commandant Mouchez ne saurait être tiop recommandé aux navigateurs. Il a ce cachet d'élégance pratique particulier aux mé- thodes durables, qui ne demandent jamais l'aide de la science que pour simplifier les questions, et non pour les compliquer. » CHI.MIE OUGAiSlQUE. — Jlcjjvnse à une revendication de jnioiilé de i)JM. de Ruolz et Fontenay, concernant la découverte du bronze phosphoreux et son cinjiloi pour la Jaliricalion des bouChes à Jeu; par MM. Montefiore-Levi et KiJ>zEL. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Dans la séance du aG décembre 1871, MM. de Ruolz et Fonleuay ont revendiqué la priorité de l'invention du bronze phosphoreux, en se ion- ( 3i5 ) dant sur des expériences qu'ils auraient faites de i854 à 1859. Nous ne pouvons ni ne voulons apprécier s'ils ont suivi la même voie et atteint le même résultat que nous-mêmes. (( Notre point de départ, l'idée d'ajouter du phosphore an bronze n'a été que la base de nos travaux, qui avaient pour but de reconnaître les j)roportions des divers éléments les mieux adaptés aux qualités demandées dfins l'alliage; les résultats obtenus, ainsi que les proportions reconnues les meilleures, ont été livrés par nous à l'impression, des le commencement de l'année iS'yo. MM. de Ruolz et Fontenay auraient donc à prouver, non- seulement qu'ils ont pensé à l'addition du phosphore, mais encore qu'ils ont employé les mêmes |)roportions que nous. » Il nous est permis d'en douter, vu que le Gouvernement français ayant fait des essais pendant quatre ans, sur les procédés |)roposés par ces messieurs, les a abandonnés, tandis que plusieurs Gouvernements ont entrepris et poursuivent en ce moment des essais de tir d'épreuve avec des canons fabriqués par nous, et nous avons l'espoir fondé de voir bientôt le Gouvernement français entrer dans cette même voie. » Mais le fait qui nous louche de plus près, c'est cpte MM. de Ruolz et Fontenay déclarent eux-mêmes qu'ils ont jugé devoir tenir leur procédé secret, que ce secret a été si bien observé que leurs essais ayant eu lieu de 1854a 1859, personne jusqu'à ce jour n'en avait entendu parler; que, d'autre part, nos expériences ayant reçu une grande publicité dans les diverses Re- vues scientifiques, il n'est pas une de ces Revues qui n'ait regardé notre pro- cédé comme une découverte; qu'à l'Académie des Sciences elle-même, ren- fermant tant d'illustrations dans son sein, notre Comtniuiication a été reçue comme nouvelle, et nous tenons à déclarer formellement que jamais au- cune information, aucun indice, même vague, de ces expériences, n'était parvenu à nous. Nous disons plus : lorsque l'un de nous a eu l'honneur d'être appelé à assister à une réunion de la Commission désignée par l'Académie pour l'examen de notre procédé, Commission dont faisaient partie deux officiers généraux, plus à même que c[ui que ce soit, par leur position et leurs connaissances scientifiques, de connaître tout ce qui s'est fait jusqu'à ce jour en artillerie, aucune observation ne s'est produite rela- tivement à la nouveauté de notre découverte. » En ijrésencc de ces considérations et de notre ignorance absolue de tout ce qui avait pu être fait par MM. de Ruolz et Fontenay, nous opposons avec confiance nos droits à la découverte du bronze [)hosphoreux, à la revendication de ])iiorité de MM. de Ruolz et Fonteiiny. » ( 3.6 ) M. H. PouLAix adresse, par l'entremise de M. C.liasles, un Mémoire por- tant pour titre « Organe mécanique réciproque de transformation de mou- vement circulaire alternatif en rectiligue alternatif, à substituera tous les mécanismes i]\t painllélogrammes et à leurs dérivés », (Commissaires précédemment nommés : MM. Sorret, Phillips.) M. Cauvallo adresse deux nouveaux Mémoires de mécanique ration- nelle. Le premier est relatif à ce principe de mécanique : « que la lépartilion » des forces élastiques s' exerçant entre deux surfaces, réelles ou virtuelles, » de contact ou de séparation, a toujours lieu de manière que le travail élé- » mentaire, virtueFou réel, de l'ensemble de ces forces soit nul. » I.e second contient l'application de ce principe : i°aux corps prismatiques ou cylin- driques à bases planes; 2" aux mêmes corps dont les bases sont des sur- faces quelconques; 3" à une section arbitraire d'un corps quelconque. Ces deux Mémoires, dont le premier doit précéder ceux que l'Académie a reçus du même auteur, dans la séance du i5 janvier dernier, sont renvoyés, de même que ceux-ci, à l'examen de la Section de Mécanique. M. Tosi:i,i,i soumet au jugement de rAcadémie la description et les des- sins d'tui appareil auquel il donne le nom de « taupe marine ». (Commissaires : MM. Paris, Jurien de la Graviére.) M. A. BitAciiET adresse un complément à son précédent Mémoire siu' une nouvelle lunette dioptique achromatique binoculaire. (Renvoi à la Commission nommée.) M. Bi.ouiN adresse une nouvelle Note relative à ses essais pour rendre le pétrole moins inflammable. Cette Note sera renvoyée, comme la précédente, à l'examen de M. II. Sainte-Claire Deville. M. Pigeon adresse une nouvelle Note relative à la transmission du cho- léra et du typhus des bêtes à cornes. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) I.a Note adressée par M. Houzo.au, dans la séance précédente, sur la « pré- ( 3.7 ) paration de l'ozone à l'élat concentré », est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Tremy, Ed m. Becquerel, Cahours, Larrey, P. Thenard. CORRESPONDANCE. M. LE SiîCRÉTAir.i; PF.npÉTtEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le troisième fascicule du « Traité du développement de la fleur et du fruit », par M. //. Bâillon; 2° Un Mémoire de M. Boinrjct, intitulé : « Théorie des machines à air chaud » ; 3° Une brochure de M. Maiiin de Breltes, relative à nu système de canons de campagne, dont la portée serait moitié plus grande que celle des canons aciuels. Ces deux derniers ouvrages seront renvoyés à la Section de Mécanique. M. l'Inspecteur général de la navigation de la Seine adresse les étals des crues et diminutions de la Seine, observées chaque jour au pont Royal et au pont de la Tournelle, pendant l'année 1871. Les plus hautes eaux ont élé observées, les 16 février et 2 mai, au pont Royal, à 3™,6o, et au pont de la Tournelle, à 2", yS; les plus basses, au pont Royal, le 20 décembre, à o"',28, et au pont de la Tournelle, les 8 et g juin, à o", 60 au-dessous du zéro. La moyenne a été de i'°,87 au pont Royal, et de o™, 4» au pont de la Tournelle. M. JuRiEN de la Gravière transmet à l'Académie une demande faite par M. Ilcraud, sous-ingénieur hydrographe de la Marine, qui désire élre compris dans le personnel des expéditions scienlifiques qui seront chargées d'observer le passage de Vénus sur le Soleil, en 1874. (Renvoi à la Commission nommée.) M. BoLRGET prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante, dans la Secùon de Mécanique, par suite (lu décès de M. Piobcrt. (Renvoi à la Section de Mécanique.) C. R., 1872, 1" Semestre. (T. LXXIV, N» iî.) 4^ (3.8) M. Levasseitr, au nom de la Commission de Géographie, adresse à l'Aca- démie une épreuve des programmes de l'enseignement géographique, tels cpi'ds ont été rédigés par cette Commission. Avant de transmettre son tra- vail à M. le Ministre de l'Instruction publique, la Commission désire re- cueillir les observations qui pourraient lui être adressées sur les diverses parties de ces programmes. (Renvoi à la Section de Géogr;i|)hie et Navigation.) I'L\STIC0DYINAM1QUE. — Sur l inlécj ration de l équalioii aux dérivées parliellcs des cylindres isostatiques produits dans un solide homogène el ductile. Noie de 31. J. BoussrxESQ, présentée par M. de Saint-Venant. « D'après le résultat qu'on voit à la fin de ma précédente Communica- tion à l'Académie (22 janvier 1872, Comptes rendus, p. 242), une famille f [oc, j) = p de cylindres isostatiques, dans un solide homogène et duclilo soumis à des déformations planes, est caractérisée par l'équation aux déri- vées parliellesdu second ordre (i) [p^ -,f^){r...t) + [^pqs il^j (hj rl-p (l'p il-p flx ilv dx' dx (ly dy' ou /;, q, r, s, t désignent respectivement les dérivées —•, Prenons/) et cy, au lieu de x et j-, pour variables indépendantes. En diffé- rentiant par rapport à x les identités jT^x, j = y, dans les seconds mem- bres desquelles x et j- sont supposés fonctions de p et q, il vient les deux relations de da: dy dy \=-r+--s, o=— r+--j: iljj (((j dp dfj celles-ci, résolues par rappoit à r et s, donnent, si R désigne l'inverse du I . '/■'• dy dx dy , , ■ i ■• i i cleleruunani, - — ; ; — —■, les deux nreaueres des quatre lormules de <■(/> , C, D, n représentent cinq constantes arbitraires, réelles ou ima- ginaires. En y faisait « = »2 V — I , D = rtC, B= ±: A, elle devient de l'une des quatre formes sin , . sin do') z! = lSln •■" [v.\ji + m-) "" (inlosh). \ I eus ' cos ^ ai » L'intégrale générale (8) sera une somme d'intégrales pareilles à (9) ou pareilles à (10). Celles-ci se prêteront mieux, en général, à l'expression des conditions spéciales aux surfaces limites. Supposons, par exemple : i^cpu', pour toute valeur de a, log li varie entre deux limites fixes log //(, et log //„ 4- h\ 2° que — = o à ces deux limites; 3° enfin que, pour a = o, les deux coor- données x et j', alors respectivement égales, d après (7), a -^ et a y — » vaillent deux fonctions données F(h')el F, (Zi') de la variable // = log/( — log//,,. On satisfera aux deux premières conditions en prenant, si / désigne succes- sivement tous les nombres entiers et positifs, h.) m^'i-, ^ = //yrM^M^^Ï^3 + Ncos(«v/rT7;P)lsin;»//'; et l'on devra avoir, pour a = o, f,2) 7'-^=yMsiiiw;/=F,(//j, '-î^ = yNsinm//+47yNsin/H/j' = F(7/). » Pour que le second membre de la première (12) vaille F, (//') (A' étant compris entre o et />), il suffit de |)reiidre, d'après une série trigonnméirique connue, (i3) ^'^^i / ^dj^')'^mm}i.dh' » Quant à la seconde (12), intégrée par rapport à :£Nsinm//', elle de- vient (i4) yNsinw/^'=e-''Tconst.+ T e''' F (//)(///' | • » On peut faire nulle la constante qui paraît dans cette expression de U, car rien ne sera changé aux déiivées de tz en h et a, ni, par suite, aux expressions cliercliées de x et de j", si l'on ajoute à rs une coiislanle quel- conque, de manière à avoir, j)our a = o et // liés-voisin de zéro, ct = o, c'est-à-dire, d'après (1 1), lNsin7«/z'= o, On satisfera donc à (i4)> d'après ( 3.. ) la même série trigiiotiométriqne, en prenant (i5) N = ||'e-''' f'e'"v{h')dh' sinin/i'.(//i'. » Si log// variait de — co à co et que x el y dussent se réduire, pour a = o, à deux fonctions données F(//) et F, [h') de //= log/i, on trouverait de même, en appliquant la fornude de Funrier, Tô = - dm —^J-^^ F, ç ) + cos{y\TTJi?)e-'[ f'-e'''\'{h')dh'^Uosm{/i'--^)crc. .. ACOUSTIQUE. — 5») /fi- inlpivalk'simtsicaiix mélodujues. Note de MM. A. Coknit et E. Meucadief., présentée par M. Jamin. « Dans nos précédentes Commnnications (i), nous avons montré qu'on peut déterminer les constantes de l'acoustique musicale par une méthode expérimentable autographiqne, et, par suite, absolument indépendante des opinions et de l'oreille de l'observateur. Nous avons obtenu ainsi, |)ar l'ins- cription directe de fragments de mélodie, les valeurs des inlervavalles de la gamme que nous avons ap[)elée mélodique tels que les exécutaient les musi- ciens qui ont bien voulu nous prêter leur concours. )) La méthode employée (2) nous parait irréprochable. La seule objec- tion qu'on pût faire était que les exécutants n'avaient ])as une notoriété suffisante pour que la justesse de leiu' jeu fût à l'abri de toute contestation. Nous venons aujourd'hui lever cette objection. » Nous avons eu la bonne fortune, par l'intermédiaire de M. Ch. Mee- rens, musicien distingué de Bruxelles qui est venu répéter avec nous nos expériences,, de pouvoir en faire deux nouvelles séries avec le concours île deux artistes émiuents, JNL Léonard, violoniste belge, et M. Séligmann, vio- loncelliste, bien connus dans le monde artistique pour la correction de leur jeu : nous ne saurions trop les remercier de l'obligeance avec laquelle ils (i) Voir les Comptes rendus dos 8 et 22 février 186g et 17 juillet 1871 . [1) Le principe de celte iiiéthode, exposée dans le numéro du i •j juillet 18^1, consiste ù transmettre les vibralions de l'instrunant de musique, par l'interinédiaire d'iui fd métal- lique, à une barbe de plume qui les inscrit sur un cyliudre de papier enfumé. ( 322 ) ont bien voulu jouer à plusieurs reprises les fragments de mélodie, objet de nos premières expériences (i). Les graphiques obtenus, au nombre de i5, sont remarquables par la régularité du tracé représentant les vibrations des instruments: le tableau suivant en est le relevé; nous lui donnons une forme identique à celle de nos tableaux précédents. Violon Ut. Ré. Mi. Fa. 1 ,000 u 1,268 1,307 » » 1,272 I ,33i » » 1,272 .. M u 1,268 » » 1,127 i,i33 » 1 '• » » ), Sol. La. 1,12 , 122 I ,265 I ,2()8 1,261 I ,261 I ,261 1 ,265 I ,(1()2 I ,693 1,681 Si. I ,912 I ,918 ''9'9 ,495 Violoncelle. ,128 I , 263 » I ,255 u 1 , 266 1,274 1 , 268 1 ,325 ,332 i,5i2 I ,259 I ,328 I ,5oo » " I ,332 » « 1,270 » 1,494 1,674 1,265 » 1,49^ I >^78 1,262 » ' >49t> 1,688 Moyennes Valeurs pythagoriciennes. Gamme dite naturelle , . 1.265 1,329 • >5oo 1,686 1,917 1.266 1,333 i,5oo 1,687 1,898 1,125 i,25o 1,333 1 ,5oo I ,6G6 1,875 1,127 I , 125 « m. Valeurs du comma o,oi4 o,oi6 0,017 0)0i9 0,021 0,024 * » Si l'on calcule, en fraction de comma, les différences entre ces valeurs et les moyennes correspondantes, on trouve des écarts maximum variant de ^ à I de comma en plus ou en moins; les moyennes de ces écarts sont (1) Ces mélodies étaient tirées : 1" d'un chœur du deuxième acte de Giiiltaiimc Trlt sur les paroles : <• Au sein de l'onde cjui rayonne » ; 2" d'un air du deuxième acte de la Juive sur les paroles : « O Dieu de nos pères... " ; nous avons, dans ces nouvelles expériences, ajouté les premières mesures de l'andante de la Symphonie en ut mineur de Bethoveen. ( 3.23 ) plus petites que ^ de couiina : on ne peut exiger plus de précision clans les expériences de ce genre. » Les résultais de ce tableau, coniiiîe ceux de nos séries précédentes, concordent avec les valeurs des intervalles de la gamme pythagoricienne. •■> Toutefois, l'intervalle de septième est supérieur de | de comma envi- ron à la valeur pythagoricienne. Ce résultat est à remarquer, parce qu'il paraît mettre en évidence un fait bien connu des musiciens, à savoir que, dans le cas où la note sensible (si) se résout sur la tonique (ut) (c'est préci- sément ce qui s'est présenté dans les quatre cas où nous avons obtenu des intervalles de septième), elle est notablement plus élevée que dans le mou- vement inverse. Celte question mérite d'ailleurs un examen s|iécial et ap- profondi que nous faisons en ce moment, le nombre de valeurs obtenues jusqu'ici étant insuffisant pour la résoudre. » En résumé, ces nouvelles déterminations, que le concours de deux ar- tistes éniinents rend vraiment précieuses, confirment, d'une manière indis- cutable, nos conclusions antérieures sur la dualité de nos impressions mu- sicales : il existe réellement deux systèmes d'uitervalles musicaux; les uns employés en hanuonie, les autres en mélodie. Les observations précédentes prouvent qu'un musicien exécutant un solo emploie les intervalles de la gamme pjlliacjoricienne, qu'on [)eut appeler gamme de la mélodie sans mo- dulations. » PHYSK^UE. — Sur les courants d'induiiion jiroduils dans les masses polaires de r appareil de Foucault. Note de M. J. Yiolle. « En réponse à la Note de M. Favredu 1 1 septembre dernier, M. Jacobi a, dans la dernière séance, donné communication à l'Académie d'expé- riences faites avec l'appareil de Foucault et desquelles il résulte que des courants induits se développent dans les masses polaires de l'électro-aimant quand la vitesse du disque croit ou diminue, et que ces cour.uits disparais- sent quand la vitesse du mouvement devient uniforme. Ce dernier résultat est précisément celui auquel je suis arrivé, il y a près de deux ans, dans le tra- vail que j'ai exécuté à l'aide du même appareil de Foucault pour déterminer l'équivalent mécanique de la chaleur et qui, publié par extrait dans deux Notes insérées aux ConijUcs tendus, en mai et juillet iB'yo, a paru dans les Ànnalesde Chimieelde Phjsique (septembre i 870). Je demande à l'Académie la permission de rappeler ce que je disais alors sur ces courants d'induction: « Dans l'appareil de Foucault, le nioiivoineiit no se transfor;iie en chaleur qu'à l'aide de ( 324 ) rficcllicito. L'action imiiiidlatc de rcleclvo-aimant sur ic disque en niouvenicnt est d'y développer, par induttion, des courants électriques; et ce sont ces courants qui écliauffotit le disque. Mais, s'il est vrai que le travail dépensé pour maintenir le discjue en mouvement se retrouve tout entier sous la forme d'électricité, est-il certain que toute cette clectricilc se (ransformc en chaleur? Pour que cela soit, il faut que le seul effet produit par ces courants soit réchauffement du disque, et si ces courants, enfermés dans le disque, ne peuvent causer ici ni ])Iiénon)énes lumineux, ni i)hénomènes mécaniques ])erturbalcurs, n'a-l-on pas à ciaindrc qu'ils ne donnent naissance à des phénomènes d'induction, en créant, |)ar influence, des CDiiiants électriques dans les i]cu\ masses polaires de l'éleclro-ainiant. C'est ce que j'ai cherché à reconnaître directement. Les e.\])érierices(]ue j'ai instituées à cet effet m'ont prouvé que, dans les conditions où je me suis jilaeé, cette cause d'erreur, si elle existe, est complè- tement inappréciable. La raison de ce fait me semble au surplus évidente: à cha(]ue exjH- rience, dès que le disque a atieint la vitesse uniforme que l'on maintient ensuite pendant toute la durée de la rotation, les courants électriques développés par induction dans ce dis- que conservent une intensité constante et gardent dans l'espace une position invariable. On jjcut donc considérer ces courants, sur la forme et la distribution des(|uels je ne préjuge ri( n d'ailleurs, comme absolument fixes dès que l'équilibre est obtenu, et c'est le déplacement de la matière du disque, par ra])port à ces courants, qui détermine l'échaulfement observé. Mais si les courants ne changent ni d'intensité, ni de position, il ne doit y avoir aucun effet d'inducti(M) produit sur les masses conductrices extérieures, ainsi que l'expérience me l'a montré. » » Voici commonl on a opéré : on a fait totinier les disqtn^s de cuivi-e, soit dans les conditions ordinaires, soit en présence des masses métalliques additionnelles, et l'on a mesuré, pour une même vitesse de rotation, le travail dépensé et la chaleur dégagée dans chaque cas. Les masses métalliques ad- ditionnelles que l'on a employées tour à tour étaient : » i" Une masse de plomb pesant 900 grammes; dans cette masse était pratique'e une échancrin-e ayant poin* profondeur le rayon du disque de cuivre, et recevant, par conséquent, une portion notable du disque, car.la hauteur de la masse n'était guère moindre qite le rayon du disqtie; M 2° Deux masses de plomb pesant chacune 900 grammes; ces deux masses pouvaient être placées, l'une d'un côté du disque, l'autre de l'autre côté, et cachaient presque compléteinctil la moitié du disque non comprise entre les surfaces de l'électro-aimant ; 3° une masse de cuivie du poids de 56o grammes; celte masse, en forme de fer à cheval, embrassait aussi étroi- tement le disque. Un courant d'intensité constante animait l'électro-ai- mant. » Le disque était mis en motivement par un poids qui était attaché à un fil enroulé sur l'axe. Le déroulement d'une même longueur de fil sous une charge de 5o grammes, a demandé les temps suivants ; ( 3.5 ) I masse i masses Masse Rien. de plomb. de plomb. de cuivie. 121», 8 123'', 2 I21%6 121*, 6 Moyenne i2i'',8 » La vitesse n'est donc pas sensiblement altérée par la présence de masses additionnelles: il en est, par suite, de même du travail. La même égalité s'observe pour les quantités de chaleur dégagées dans les diverses condi- tions : voici, en effet, les nombres obtenus avec une vitesse de douze tours de manivelle à la minute, celte vitesse étant maintenue pendant cinq ou dix minutes : 1 masse de plomb. 1,655 1 ,66o 1 ,655 Rien. l 1,655 5 minutes. . . . . 1 i,66o ( i,66o Moy. . . . 1,658 lo minutes. . . . ( 3,2.65 \ 2,265 Mov . . . a , 265 1,657 2,265 2,375 2 masses Masse de'plomb. de cuivre. 1,655 1 ,65o 1 ,660 1 ,660 1 ,660 u 1,658 1 ,65o 2 , 265 )i 3,265 u 3,370 2,265 M » L'effet des masses addiùonnclles est donc insensible, et comme ces masses sont placées de façon à avoir une action tout à fait comparable à celle des masses polaires, on doit conclure que ces masses polaires ne sont elles-mêmes le siège d'aucun phénomène perturbateur. » Je suis heureux que les expériences de M. Jacobi, exécutées par une tout autre méthode, soient venues confirmer ces résultats, et montrer dé- finitivement, que, contrairement aux doutes émis par Joule, et l'eproduits bien souvent depuis, dès que la vitesae du mouvement du disque daits l'appareil de Foucault est devenue uniforme, il ne circule pas de courants d'induction dans l( s masses polaires de l' électro-aimant, il n'y a pas réaction du disque sur l 'électro- aimant. » PHYSIQUE. — Sur les raies du spectre solaire. Note de M. Pesm.v, présentée; par M. Daubrée. « Les carrés des longueurs d'ondulation correspondantes aux raies du spectre solaire présentent souvent des rapports très-simples. Ainsi, en com- parant les raies B, F et H, nous trouvons, entre les carrés de leurs longueurs G. R., iSy", 1" Semestre, (T. LX.MV, N" 3.) 4^ ( 3.6 ) d'ondulation (/*), (//), (//,), les rapports suivants : {ifY^-AhY, {UY = ^{irY = ^{h) n A In tiiénio srrie peut cire raltnchée la troisièiue raie de l'hydrogène, raie y du spectre; comparée à la raie F, deuxième raie de l'hydrogène, elle donne {IrY^lilfT-- » Les vérifications expérimentales sont très-précises. Je les donne dans le tableau suivant, qui présente, en regard des valeurs théoriques dé- terminées au moyen de {l/j = 486,2.5, les valeurs expérimentales mesu- rées par Angstrom et "Van der Willingen : Valeurs théoiiques. AngstiOm. Van der Willingen. {U) 687,66 687,50 687,48 [If) 486,25 486, 5o 486,39 (l^) 434.91 434,30 434,28 (h) 397,02 397,20 397,13 )) La raie du sodium D peut être prise pour point de départ d'une autre série, qui comprend les raies A et E du spectre; nous avons, eu effet, les rapports (/.r = !(/.)% (4r- = |(/.)^ » La raie G peut également ètie rattachée à la raie E; car, comparée à cette raie suivant notre méthode, elle donne le rapport 2 (g^ = ^(^ \2 » Les vérifications expérimentales soi.t aussi précises que les précédentes. Je prends pour {Ij) la moyenne des chiffres donnés pour les raies très-voi- sines D, et Dj, dans lesquelles la raie du sodium .se dédouble; en partant, pour le calcul des valeurs théoriques, de [la) — 589,60, j'obtiens le tableau suivant : Valeurs théoriques. Angstrom. Van iler Willingen. (la) 761,17 761,20 760,92 (y 589,60 589,70 589,56 (l,) 527,35 527,40 527,24 {Ig) 43o,58 431,00 43i,i2 » Les seules raies importantes du spectre solaire, non comprises dans ( 327 ) les deux tableaux précédents, sont celles que l'on désigne par C, b et Ho. La raie H^ peut être dérivée de la raie D parla relation L = 0 (/ M^'i donne L= 3g3,07, au lieu de 390,6 (Angstrôm), ou de 893,76 (Van der Willingen). La raie b peut aussi être dérivée de la raie B par la relation L = y (/j), qui donne L = 5i5,75, au lieu de 617,70 (Angstrôm), ou de 517, 5i (Van der Wdiiiigen). Quanta la raie C, première raie de l'hydrogène, on a depuis longtemps indiqué la relation (4) = ^ [If), qui la rattacherait à la raie F, deuxième raie de l'hydrogène; mais l'approximation est grossière (648,33 au lieu de 656, 80 ou de 656,56). Notre système nous offre un rapport plus approximatif, qui la rattacherait aux raies A et D : toutefois, la valeur théorique ainsi obtenue (/c) = 65g,i9 diffère encore trop des valeurs expérimentales 656, 80 (Angstrôm) ou 656,56 (Van der Willingen), pour qu'on puisse regarder la dérivation comme certaine. 5 Toutefois, on peut remarquer que la relation (4)^ = j[ldY devient rigou- reuse, si à la ligne moyenne des raies obscures D, et Do on substitue la raie brillante D3, que les protubérances solaires présentent à côté des raies de l'hydrogène C, F et y. » Notre système de comparaison des raies du spectre n'est pas en con- tradiction avec la théorie. Pour les vibrations qui s'effectuent suivant une coordonnée unique, telles que les vibrations transversales ou longitudi- nales des cordes flexibles, ou les vibrations de i'air dans les instruments à vent, la théorie malhématique de l'élasticité conBrme la loi expérimentale de l'acoustique, que toutes les vibrations élémentaires coexistantes ont des longueurs d'ondulation eu rapport simple. Mais elle montre que cette loi cesse d'être vraie dès que les déplacemenls moléculaires n'ont pas une direction constante dans le corps vdjrant; et celle qui la remplace pour le cas général, par exemple pour la vibration du prisme élastique soumis à un déplacenieiit initial quelconque, c'est que les carrés des longueurs d'ondu- lation des vibrations élémentaires qui se superposent sont dans un rapport simple. » 43. (328) CHIMIE. — Sur In sur saturation de ta solution de chlorure de sodium. Note de M. L.-C. de Coppet, présentée par M. Wurtz. « Déjà en 1788, Blagden a observé que la solution de chlorure de so- dium, refroidie au-dessous de zéro, peut se sursaturer. Plus récemment, M. Schrœder (i) a préparé la solution sursaturée de ce sel en refroidissant jusqu'au-dessous de 10 degrés C, dans un vase bouché avec du colon, la solution saturée à chaud. Celle-ci était préalablemenl fdtrée et chauffée jusqu'à ébullitiou, afin d'enlever ou de dissoudre les parcelles de sel solitle qui auraient pu rester suspendues dans le liquide et provoquer la cristalli- sation pendant le refroidissement. » J'ai observé la sursaturation de la solution de chlorure de sodium dans les conditions suivantes : une solution saturée à chaud a été refroidie dans un mélange réfrigérant à une assez basse température; elle se trouvait dans un vase ouvert, librement exposée à l'action des poussières de l'air, et en présence d'un grand excès de chlorure de sodium solide; pendant le re- froidissement, elle était coustamment agitée avec un thermomètre. Il s'est déposé du sel pendant le premier refroidissement, mais je ne sais si ce dépôt a continué lorsque la température s'est abaissée au-dessous de zéro; celle-ci était encore de quelques degrés plus élevée que le point de congélation de la solution normalement saturée (— 21°, 5 C. environ), lorsque, tout à coup, la solution s'est prise en une masse cristalline si compacte qu'il a été difficile d'en retirer le thermomètre qui servait d'agitateur. » Les cristaux qui se sont ainsi formés subitement étaient probablement l'hydrate Na Cl, 2H=0. » On sait que l'hydrate NaCl, 2H-O est très-instable à la température ordinaire. Il se dédouble, après un certain temps, en ci'istaux cubiques anhydres et en eau. Cette décomposition a toujours lieu immédiatement (à la température ordinaire) au contact de la plus petite parcelle de chlorure de sodium ordinaire (anhydre); très-souvent aussi, elle se produit subite- ment, sans cause apparente. » D'après l'observation dont j'ai parlé, il paraîtrait que, à des tempé- ratures injéricures à zéro, l'hydrate NaCl, alPO ne se décompose pas au contact du chlorure de sodium ordinaire. En tout cas, on voit que la pré- sence de ce dernier à l'état solide n'empêche pas la solution de se sursa- (1) Aniudcn ilcr Cheinii: iiinl l'IidiDuiric, t. CIX, p. /jG. 329 ) turcr, et qu'il n'est indispensable ni de liUrer, ni d'opérer le refroidissement en vase clos. » Afin de comparer la concentration de la solution sursaturée à celle des eaux mères après la cristallisation, j'ai refroidi, dans une fiole bouchée avec du coton, une solution de chlorure de sodium saturée vers loo degrés. La fiole fut plong:^^e d'abord dans de l'eau froide, puis dans un mélange réfri- gérant à — i4 degrés C. Pendant le premier refroidissement, il se forma, à la surface du liquide, des cristaux cubiques, dus sans doute à l'évaporation, qui tombèrent au fond de la fiole lorsque celle-ci fiit agitée. Un thermo- mètre qui plongeait dans la solution marquait, depuis plusieurs minutes, — 14 degrés C, lorsqu'une portion du liquide, parfaitement limpide, fut versée dans un vase taré pour servir au dosage de la solution sursaturée. Quelques minute.^ plus tard, il y eut formation subite de cristaux transpa- rents abondants, et le thermomètre, qui marquait toujours — 14 degrés, s'éleva rapidement jusqu'à — ii°,5, pour retomber ensuite lentement à — i4 degrés. Un peu plus tard encore, il y eut cristallisation subite dans la portion de la solution versée dans le vase taré, quoique sa température eût di!i, dans l'intervalle, s'être élevée considérablement. Après que les cris- taux nouvellement formés eurent eu le temps de se déposer au fond de la fiole, une portion du liquide, parfaitement limpide, fut versée dans un se- cond vase taré. Ensuite la fiole fut placée dans de la glace fondante et agitée de temps en temps. Le thermomètre, dans la solution, marquait zéro depuis plus d'une heure, lorsqu'une troisième portion du liquide fut enlevée de la fiole. Le dosage achevé, il se trouva que, pour loo parties d'eau, la solu- tion contenait, en chlorure de sodium anhydre : 36.4 parties à — i4°C., avant la cristallisation subite, 32.5 » à — 14°, après la cristallisation subite. 35,7 » à o", après la cristallisation subite. » La solution saturée de chlorure de sodium contient 82,7 parties de NaCl à — i5 degrés C, et 35,5 parties à zéro (Poggiale). Ces chiffres se rapportent, comme on voit, à la solubilité du chlorin-e de sodium hy- draté, et non à celle du sel anhydre. D'après M. Mulder, la solubilité à zéro est 35,7, ^^ 4^'^ ''^'- ^^ chiffre que j'ai trouvé. La solution contenant 36,4 parties de sel, correspond à une solution saturée de chlorure de so- dium ordinaire à -1-35 degrés C. environ (voir la Table de solubilité do M. Mulder (i). (i) Schciku/idige vcrhandelingen, derdc dcel, derde stuk, p. 3^. Rotterdam, i864- ( 33o ) » La facilité avec laquelle la solution de chlorure de sodium peut se sursaturer explique comment certains auteurs ont pu croire que la solubi- lité de ce sel était la même à toutes les températures, et comment d'autres ont admis qu'elle était plus grande à zéro qu'à la température ordinaire. » PHYSIOLOGIE. — A^ote sur les analyses des gaz du saiiij , iiijluence de l eau. Note de 3I3I. A. Estor et C. Saint-Pierre, |)résentée par M. Cl. Ber- nard. « I. Dans nos expériences antérieures sur les gaz du sang, nous avons constamment trouvé des nombres comparables, quand on prend le sang dans un même point du système artériel. Nous avons donné, pour le sang du chien, les moyennes ci-après : ce Artère rénale 18,22 pour 100. Artère splénique i4)38 » Artère crurale 7 162 « » Ces nombres ont été obtenus avec les principales méthodes d'analyse des gaz du sang, savoir : l'extraction par le vide seul (pompe à mercure), par l'oxyde de carbone (Cl. Bernard), par l'oxyde de carbone et le vide combinés. » Ces nombres sont concordants avec ceux qu'avait indiqués avant nous M. Cl. Bernard, et avec ceux qui ont été trouvés après nous par de nom- breux expérimentateurs. » II. Cependant, dans quelques travaux publiés en Allemagne, il a été doiuié des nombres, obteinis par le procédé de Lutlvvig, qui s éloignent no- tablement des nôtres. Nous nous sommes ai)pliqués à rechercher la cause de ces divergences. Dans ce but, nous avons lait successivement varier tous les éléments de l'expérimentation. » Nous nous sonuues assurés que les résultats sont concordants avec ceux de nos expériences : 1" quelle que soit la pro|)ortioa d'oxyde de car- bone; 2" quelle que soit la température; 3" quelle que soit la durée de l'action de l'oxyde de carbone ou du vide. » Il semblait que nous avions épuisé les diverses conditions du problème, lorsque nous avons remarqué que, par la manière d'oj)érer des auteurs allemands, le sang se trouve nécessairemeiil mélangé à une certaii}e pro- portion d'eau. C'est sur ce point qu'ont porté alors nos investigations. » III. Nous avons pris (hi sang de l'artère crurale du chien, à l'aide d'une seringue graduée. Une moitié a été traitée directement par le procédé ( 33i ) de M. Cl. Bernard. L'antre moitié a été introrliiife dans un appareil, que nous décrirons ailleurs, où elle s'est trouvée mélangée avec deux fois son volume d'eau distillée, bouillie, et avec deux fois sou volume d'oxyde de carbone. Le procédé de M. Cl. Bernard nous a donné, comme toujours, des nombres variant de 6,66 à 8,5o d'oxygène pour loo volumes de sang. » Au contraire, la partie de sang chauffée à l'ébullition avec cette addi- tion d'eau a laissé dégager des quantités d'oxygène bien supérieures. Dans quatre expériences, nous avons obtenu, pour lOO volumes de sang de l'ar- tère crurale du chien : ce Expérience I 1 3 , 32 Expérience II 21 ,64 Expérience III 22 , 5 1 Expérience IV 20 ,64 » IV. Dans un Mémoire complet, nous donnerons les détails d'expéri- mentation qui ne sauraient trouver place ici. Aujourd'hui, nous n'insistons que sur ce fait : l'eau chaude ajoutée au sang et bouillie avec lui permet d'extraire des quantités d'oxygène plus considérables que celles que fournit le sang sans cette addition. M Quanta la nature et à l'origine de l'oxygène du sang normal sur le- quel ont porté nos précédentes recherches, et à celles de l'oxygène du sang dont les globules ont été dissous par l'eau, nous en ferons le sujet d'une prochaine Communication )> PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur ta prévision de certains tremblements de terre. Note de M. Fron, présentée par M. Delauuay. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) « La liaison que présentent les phénomènes seïsmiques avec les tempêtes et les orages a été entrevue déjà. Arago, dans sa Notice sur le tonnerre; Poulet-Scrope, dans son livre sur les volcans; Bridet, Piddinglon, Relier, dans leurs études sur les cyclones, ont signalé quelques faits à l'appui de cette théorie. Moi-même, qui depuis huit années ai discuté et comparé les situations atmosphériques de chaque jour à la surface de l'Europe, je suis arrivé à ce résultat, que certaines conditions de l'atmosphère sont favorables aux tremblements de terre dans des régions spéciales de l'Eu- rope; mais jusqu'ici je n'avais pas osé formuler à ce sujet de prévision directe. )) Mercredi dernier, 24 janvier, les conditions nécessaires à la produc- ( 332 ) tion de ces nlu'iiomènes ino sembU-rent rt'alisros; aussi la dépèclie que j'adressais à midi, dans Je sud de l'Europe, aux capitales Rome, Vienne, Constantinople, était-elle la suivante : « Les luauvais tcinjis se sont propagés par les bassins du Rhin et de Saône-Rhône; ils sévissent déjà en divers points an sud des Alpes, et vont s'étendre en ])renant de la force sur côtes d'Italie et d'illyrie. Grains, orales et tremblements de terre à craindre; perturbations magnétiques probables. » » Le soir même, le torrent de la Brague détruisait le pont du chemin de fer près Antibes, et amenait la terrible catastrophe dont tous les jour- iiBux ont parlé (i). Le lendemain, jeudi, un fort tremblement de terre était signalé en Turquie et nous était connu par une dépêche télégraphique reçue le 26 au malin de M. Coumbary. Le P. Secclii constatait également des perturbations magnétiques à Rome. » Je n'attache pas, pour ma part, plus d'importance qu'il n'en faut à cette prévision réalisée ; je ne prétends ntdlement que tous les tremble- ments de terre sont dus à la même cause; mais, dans l'état actuel de la question, j'ai pensé qu'il ne serait pas indifférent à l'Académie de constater d'une manière aussi nette la relation qu'a présentée un tremblement de terre en Turquie, avec le passage d'une dépression barométrique considé- rable sur l'Angleterre et la mer du Nord, à l'autre extrémité de l'Europe. » GÉOLOGIE COMPAUKE. — Des tiiéllioiles r/)/( concourent à démontrer la stratigraj)liie ctes mélëoriles; par ^l. St. Meuxier. « Démontrer que des météorites de types divers ont été en relations stra- tigraphiques, c'est-à-dire dérivent d'un même gisement originel, c'est four- nir à la science une notion dont l'importance m'a paru assez grande poiu- réclamer le plus grand nombre possible de preuves. Dès à présent, quatre méthodes, complètement indépendantes entre elles, concourent à cette même démonstration. Je demande à l'Académie la permission de les résu- mer en quelques mots. )) 1" Etude lithologique des brèches polyrjéniques. — Les brèches renfer- mant des fragments juxtaposés de roches appartenant à des types divers, démonirent les relations stratigraphiques de ces types. Leur étude fournit ainsi la preuve de la communauté d'origine d'un très-grand nombre de ro- (i) La région au sud des Alpes avait été déjà prévenue le 23 à midi de l'arrivée des mau- vais temps. ( 333 ) ches cosmiques, normalement mélangées par exemple dans les brèches appelées : déésile, mesminile, canellite, parnallite, etc. » a° Examen des passages minera logiques entre divers types. — Celle deuxième méthode consiste à prouver la relation de divers types, en mon- trant que, dans certains échantillons, ils passent insensiblement les uns aux autres. C'est le fait dont les roches terrestres nous donnent un si constant spectacle. Des passages de ce genre relient par exemple la montréjite à la stawropolite, la montréjite à la lucéite, la montréjite à la lymérickite, l'au- malite à la tadjérite, l'aumalite à la chantonnite, etc. # y Constatation de la coexistence, en fragments distincts, de divers types dans ta même chute. — On a vu, dans un précédent travail, comment la donnée de la communauté d'origine de la parnallite et de la bustite résulte de la coexistence de ces deux roches en fragments distincts, d'abord dans la chute de Trenzano, puis dans la chute de Sigena. » 4° Transformation de certains tjpes en d'autres types. — Enfin, la trans- formation artificielle de certains types en d'autres, en montrant que ces derniers dérivent naturellement des premiers, prouve par cela même leur communauté d'origine. C'est ainsi que la chantonnite et la tadjérite déri- vent de l'aumalite, et que la butsurite, la béjalite et la stawropolite déiivent de la montréjite. » Conclusion. — Il résulte de chacune de ces quatre méthodes d'investi- gation, que des météorites de types divers proviennent d'un même gisement, et par conséquent la notion de la Stratigraphie météorique peut être consi- dérée comme définitivement acquise à la science, et par conséquent à l'as- tronomie physique. Car on ne saurait méconnaître le caractère astronomi- que de recherches qui tendent à démontrer l'ancienne existence d'un astre aujourd'hui disparu, et qui s'efforce d'en reconstituer les principaux élé- ments au moyen des débris que nous en avons. Ce sont évidemment des recherches astronomiques, quoique d'ailleurs elles appartiennent à une branche nouvelle d'astronomie, à la paléontologie sidérale qui, opérant sur des fossiles, savoir : les restes des corps célestes à reconstruire, doit néces- sairement emprunter à la géologie ses méthodes, seules applicables à l'é- tude et à la mise en œuvre de documents de cette nature. Et comment n'être pas frappé de la gradation qui s'élève dans la série des moyens à l'aide desquels l'astronomie physique a réalisé des accroissements succes- sifs? Les seuls procédés dont elle disposât à l'origine étaient fournis par la physique; de l'étude de la réfraction et de la polarisation que les astres faisaient éprouver à la lumière, on concluait l'état de ces astres. Plus tard, C.R., 187-2, i" Semestre. (T.LXXIV, N» S.) 44 { 334 ) la chimie est venue se mettre au service de l'astronomie; les spectres lu- mineux et l'analyse des météorites ont dévoilé la nature intime des sub- stances entrant dans la composition des corps célestes. Enfin, voici que la géologie lui prête le concours de ses méthodes. Poin-suivant en effet, sur des corps étrangers à la terre, l'étude qu'on eût pu croire applicable à notre seule planète des phénomènes élastiques, éruptifs et métamorphiques, elle montre que les météorites présentent les traces incontestables de ces trois sortes d'action, et c'est prouver que ces épaves proviennent d'un ou de plusieurs astres détruits où elles occupaient des positions analogues à celles qu'affectent entre elles, sur la terre, les roches dites normales, bréchifiSl'- mes, éruptives et métamorphiques. » M. Vigneau adresse, du Mans, une Note relative à des observations d'étoiles filantes, animées d'un mouvement hélicoïdal. L'auteur remarque que ces observations, faites à des époques diverses, sont toutes relatives à des météores observés dans le voisinage du méridien : il n'a jamais rien aperçu de semblable du côté de l'est. Cette Note sera transmise à M. Le Verrier. M. Gaube adresse une Note relative aux acides qui accompagnent les essences dans plusieurs familles botaniques. D'après l'auteur, un grand nombre de plantes odorantes contiennent, avec leurs essences, un acide quelquefois plus énergique que l'acide car- bonique, souvent odorant, et qui complète l'odeur des essences elles- mêmes. M. KiJHLixG adresse, de Saint Pétersbourg, une Note relative à un pro- cédé d'extinction des incendies, et à divers emplois des aréostats. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Edm. Becquerel. APPENDICE. Réponse de M. Frkmy à M. Wurtz (i). « L'observation de M. Wurtz me lait la plus grande peine, parce qu'elle (i) La réponse de M. Frcmy ;\ M.AViirlz, ayant été reçue à l'imprimerie longlcm])s après l'heure réglementaire et alors que \e\Cornpte rendu était déjà mis en pages, n'a pu être placée qu'à la liii du présent numéro. ( 335 ) tend à faire croire que je veux in'approprier des idées qui ne m'appar- tiennent pas. » Ma vie scientifique entière proteste contre une pareille accusation. » Je me contenterai donc de déclarer ici que, dans mon Mémoire, je liai pas dit un seul mot de la théorie de la fermentation fondée sur le mouvement d'un ferment entra inant le corps fermentescible dans sa décomposition. )) Quand le temps sera venu de discuter cette question, je parlerai alors des opinions de M. Liebig sur les fermentations, que j'expose toujours avec le plus grand soin dans mes cours, et je rappellerai que la théorie de la fermentation fondée sur un entraînement chimique se trouve déjà dans les écrits de van Hclmont et de Stahl, comme nous l'ont appris les belles publications de notre illustre confrère M. Chevreul, sur l'histoire de la Chimie, w La séance est levée à 6 heures un quart. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 29 janvier 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Reclierches pour servir à l'histoire naturelle des Mammifères ; par M]\L H.- Milne Edwards et Alp.-Milne Edwards; 9" liv. Paris, 1872 ; in-4*', texte et planches. Mémoires de l' Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Tou- louse ; t. II, in. Toulouse, 1870, 1871 ; 2 vol. in-8°. La Science des religions; par M. E. BURNOUF, diieclcur de VEcole frnnçcnse d'Athènes. Paris, 1872; i vol. in-8°. Dépèches par pigeons vojageurs pendant le siège de Paris. Mémoire sur la section photographicpie et administrative du service de ces dépêches; par M. DE Lafollye. Tours, 1871; br. in-i8. Le Darwinisme; par M. E. Fkruière. Paris, 1872; i vol. in-12. Trente du développement de la Jlcur et du fruit ; par M. H. BAILLON; 3*^ liv. Paris, 1871 ; in-8°. Les plantes de Virgile ; par le D'' Clos. Toulouse, 187 i; br. in-8°. Occupation et bataille de Villiers-sur-Marne et de Plessis-Lalande^ etc.; par le D"' L. Fleury. Paris, 1871; i vol. in-12. Finances publicpies. Des droits sur les matières premières et de leur remplace- ( 336 ) ment par la géiiératisalion et la surtaxe de la cote personnelle ; par M. B. NlCOL- LET. Grenoble, 187a; opuscule in-4°. Détermination télégraphique de la différence de longitude entre la statiori astj'o- nomique du Eiglii-Kulm et les Obseivatoires de Zurich et de Neuchâtel ; par Mi\T. E. Plantamour, R. Wolf p< A. Hirsch. Genève, 1871; in-8". (Tiré des JÎrchives des Sciences de ta Bibliothèque universelle.) Atti deW Accademia ponlificia de Nuovi Lincei, anno XXV, sessione 1* del dicembre 1871. Roma, 1872; in-^". Sulla polarizzazione délia corona solare osservata in augiista durante l'ec- clisse totale del 22 dicembre 1870, dnl prof. Pietro Blaserna. Sans lieu ni date; in-Zj". Suifeldispali délia Toscana ; Nota di Antonio d'ACHlARDi. Firenze, 1872; br. in-8°. Âves das possessoes portuguezas da ^frica occidental; por J.-V. Barboza DU Bocage. Algumas especies nouas ou pouco conhesidas de crustaceos pertencentes aos ge- neros « Calappa » e « Tclphusn » ; por Félix DE Brito Capello. Descripcao de algumas especies nouas de crustaceos; por Félix DE Brito Ca- PELLO. (Ces trois dernières brochures sont extraites du Journal des Sciences ma- thématiques, physiques et naturelles de Lisbonne.) Jornal de Sciencins mnthematicas, physicas et naluraes publicado sob os au- spicios da Academia renl das Sciencias de Lisboa; num. XII, dezeuibro 1871. Lisboa, 1871 ; in -8". Nachlrag zur nbersichl der orgcmischen Atmosphàrilien ; von Ch. GOTTRIED EllRENBERG. Berlin, 1871 ; in-4°. Schriften der Universitât zu Kiel nus dem Jalire 18G9-1870; Band XVI- XVII. Kiel, 18701 871; 2 vol. in-4°. Siebenundvierzigster Jahres-Bericht der Schlesischen Gesellscluiftfiïr valerlan~ dische Cullur. (Entlialt den Generalbericht ïiber die Arbeiten und Veranderun- gen der Gesellschaft im Jahre 1869.) Breslau, 1870; in-8°. Achtundvierzigsler Jahres-Bericht der Schlesischen Gesellschaft fur vaterlan- dische cultur. (Enthalt den Generalbericht iibcr die Arbeiten und Veranderun- gen der Gesellschaft im Jahre 1870.) Breslau, 1871 ; in-8°. Abhnndlungen der Schlesischen Gesellschaft fiïr valerlàndische Cultur. {Philo- sophisch-fJislorische ixhihe'ûimg., 1870.) Breslau, 1870; in-8°. Abhandlungcn der Schlesischen Gesellschaft fir valerlàndische Cultur. (Ab- theilimg iïu' Nalurunssenschaftcn und Medicbt, 18G9- 1 870.) Breslau , 1870; in-S". COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 FEVRIER 1872, PRÉSIDENCE DE M. PAYE. ME!\ïOmES ET COMMUNÏCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. NAVIGATION AÉRIENNE. — Résumé fie In Note sur l'aérostat à hélice, remise en décembre 1 87 1 , à In Commission d'essni, par M. Dupcv de LoiME (i). RÉSUMÉ HISTORIQUE. « C'est le 2g octobre 1870, pendant le siège de Paris par les armées allemandes, que j'ai été chargé de faire exécuter, pour le compte de l'Élat, un aérostat dirigeable, conçu conformément aux vues que j'avais exposées à ce sujet à l'Académie des Sciences, dans les séances des 10 et 17 du même mois. » J'ai accepté cette mission, sans me dissimuler les difficultés que j'allais rencontrer pour l'exécution de mon appareil, dans Paris assiégé, avec son industrie désorganisée. Malgré mes efforts et ceux de mes collaborateurs principaux, M. Zédé, ingénieur de la Marine, et M. Yon, aéronaute, je n'ai pu réussir à terminer ce travail assez à temps pour qu'il pût servir pendant le siège. (i) L'Académie a décidé que cette Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Comptes rendus. C. R., 1872, i«f Semestre. (T, LXXIV, N» G.) 45 ( 338 ) » Des obstacles insurmontables, tels que l'insurrection du i8 mars et le second «iége de Paris, suivis d'autres incidents relatés dans la Note, m'ont contraint de retarder encore l'essai de mon aérostat. Ce n'est qu'au mois de décembre dernier qu'il m'a été possible de le préparer, dans un local du Fort-Neuf de Vincennes mis à ma disposition par le Ministre de Il Guerre. Une Commission, nommée par le Ministre de l'Instruction pu- blique, a été alors chargée de constater la remise à l'État de l'appareil, el de suivre l'essai que je demandais à en faire le plus tôt possible. Description de l 'aérostat. » Une fois engagé dans l'étude des plans d'exécution de cet aérostat à hélice, tout en conservant les mêmes données principales exposées à l'Académie, dans les séances des lo et i 7 octobre, j'ai été conduit à modifier quelques dispositions et quelques dimensions. » J'ai supprimé la vergue horizontale entre le ballon et la nacelle, tout en raccourcissant les brancards de celle-ci; puis adoptant une hélice à deux ailes au lieu de quatre, et portant son diamètre à 9 mètres au lieu de 8 tnètres, je l'ai placée à l'arrière de la nacelle, de manière à l'actionner directement par te treuil à manivelle, sans aucune transmission de mou- vement par chaîne Galle ni par courroies. » En adoptant cette disposition, j'ai été conduit à un nouveau système de suspension de nacelle d'une inq)ortance capitale, au point de vue de la stabilité d'un ballon oblong dans le sens horizontal. » Je rappelle que j'ai posé eu principe que, pour obtenir un aérostat dirigeable, il faut tout d'abord satisfaire aux deux conditions ci-après : » 1° La permanence de la forme du ballon, sans ondulations sensibles de la surface de sou enveloppe; » 2° La constitution, pour l'ensemble de l'aérostat, d'un axe de moindre résistance dans le sens horizontal, et dans une direction sensiblement pa- rallèle à celle de la force poussante. » J'ai satisfait à la condition de permanence de la forme, au moyen d'un venlilateiu" porté et manœuvré dans la nacelle, et mis en counnuiiicaliou par un tuyau en étoffe avec un ballonnet placé à l'intérieur du ballon à sa partie basse. Le volimie de ce ballonnet est le dixième de celui du grand ballon. Cette proportion permet de descendre de '6(ùÇi mèlres de hauteur, en maintenant le ballon gonflé malgré l'augmentation correspondante de la pression barométrique. » Ce ballonnet à air est nuuii d'une soupape s'ouvranl de dedans en ( 339 ) dehors, et réglée par des ressorts, de telle façon que si l'on venait à souffler mal à propos, ce serait l'air insufflé qui s'échapperait du ballonnet par cette soupape plutôt que de le gonfler eu refoulant l'hydrogène plus bas que l'extrémité inférieure des pendentifs. Le grand ballon est miuii de deux de ces pendentifs ouverts à l'air libre et descendant à 8 mètres au-dessous du plan tangent à la partie basse du ballon. » Pour satisfaire au second principe, la constitution d'un axe hori- zontal de moindre résistance, j'ai donifé au ballon la forme géométrique engendrée par un arc de cercle tournant autour de sa corde, et dont la flèche est, à très-peu près, le cinquième de la longueur de celte corde. Une forme plus oblongue eût encore plus réduit la résistance , accru la vitesse et rendu plus facile le maintien de la direction au moyen du gou- vernail. Mais les difficultés relatives au filet croissant avec la longueur, j'ai tenu à la modérer. Dimensions principales du plan d'e.rccution. Longueur totale du ballon, de pointe en pointe 36"°, i a Diamètre au fort i4"',84 Rayon du méridien longitudinal 25'",'j8 Volume du ballon (calculé avec la forme de solide de révolution). . . . 3454'"', oo Volume du ballonnet à air 345"'%4'' Force ascensionnelle par mètre cube d'hydrogène fabriqué ad lioc ... i ioo5"',oo 1 Ballonnet affaissé Srqg'-jOO Force ascensionnelle de l'aérostat. •, _ ,. . ,.. ->'','k „„ ( Ballonnet gonfle o4i9'",oo Surface du ballon porteur i225"",oo Surface du dessus du ballonnet i7o"'%oo Surface de la maîtresse section du ballon gonflé 172"", 96 Distance du dessus de la nacelle en contre-bas du grand axe longitu- dinal du ballon 20'", 5o Hauteur totale de l'aérostat du dessus du ballon au-dessous des quilles de la nacelle ■ 29'" , 1 2 Longueur de la partie de la nacelle en osier 6'" , jo Longueur totale de la nacelle de pointe en pointe des brancards. . . . 12'", 60 Largeur de la nacelle au fort 3'" ,26 Distance à laquelle se trouve en contre-bas du grand axe horizontal du ballon, l'axe de l'héHce et du treuil moteur 20'", 45 Diamètre de l'hélice = !) '*''' Pas de l'hélice 8'", 00 Nombre d'ailes ^ ( au bdut Tï Fraction de pas de chaque aile j .^^^ ^^,^^^^,^ ^,^^^^^^ _^ 45.. ( 34o ) JNombre de tours d'iiélice par minute, prévu pour obtenir une vitesse de l'aérostat de 2", 22 par seconde ou de 8 kilomètres à l'heure. . 21 tours. Diamètre du ventilateur destiné à gonller le ballonnet, mesure prise en dehors des ailettes o"',65 Diamètre du cercle d'entrée d'air o'" , 3o ... I à l'attaciue de l'air o'" ,28 Longueur des ailettes < , . ( àlasorlie o"',io Nombre de tours normal par minute cju'un homme peut imprimer à la manivelle d'une manière soutenue 20 Nombre de tours correspondant des ailetles 5oo Pression de l'air à cette allure dans le tuyau de refoulement 4 cent, d'eau. Temps nécessaire à cette allure pour rcmiilir d'air le ballonnet i5 minutes. Disposition du filet. » J'ai clé conduit à l'emploi d'un syslème de deux filets concentriques suspendus tous deux à une chemise en étoffe consti'uite sur les mêmes gabarits que le ballon et remplaçant toute la partie supérieure du filet ordi- naire à partir du méridien horizontal. » I>e filet extérieur, qui est le fiUl poilnir de la nacelle, est relié à la chemise, à la hauteur de ce méridien, au moyen d'tuie collerette et d'un mode d'attache qui répartit uniformément sur l'étoffe la traction de chaque corde. » Le filet intérieur, que j'appelle ///e/ de balancine, est attaché au bas de la chemise par un mode identique; il se détache du ballon tangen- tiellement à sa surface, environ aux trois quarts de sa hauteur, et forme au-dessous du ballon im cône dont le sommet est entre le ballon et la na- celle, dans l'axe vertical qui relie les deux centres. C'est du sommet do ce cône que partent les cordages formant balancines de la nacelle. Couccriiait, nacelle, licliee, treuil h bras, soupapes. » Le gouvernail se compose d'iuie voile triangulaire placée sous le bal- lon, près de la pointe arrière, et maintenue à sa partie basse par une vergue horizontale de G mètres de longueur, pouvant pivoter sur son extrémité avant. La hauteur de cette voile est de 5 mètres, sa surface de i5 mètres carrés. Deux drosses en filin pour manœuvrer le gouvernail descendent jusqu'à l'avant de la nacelle, sous les mains du timonier, qui a devant lui la boussole fixée à la nacelle avec sa ligne de foi parallèle au grand axe du ballon. » La nacelle a sa partie centrale en osier siu" la longueur nécessaire pour contenir assez commodément le treuil moteur avec huit hommes, le venti- (34i ) lateiir pour gonfler le ballonnet et l'homnie qui le manoeuvre, le timonier, la personne préposée au mouvemeat du lest, celle chargée des soupapes, du guide-rope, de l'ancre, enfin deux personnes dont l'une, chargée de la direction de la route, fait les observations pendant que l'autre inscrit et trace le chemin suivi sur la carte : eu tout quatorze hommes d'équipage. La longueur réservée à ce personnel est de 6*", 5o. La nacelle en osier est prolongée à l'avant et à l'arrière par des brancards en bambous contrete- nus par des sous-barbes en cordes. n L'hélice de propulsion est portée directement par la nacelle; son arbre se prolonge à l'arrière, un peu au delà du bout des brancards, et le moyeu de l'hélice portant les ailes est facilement démontable. Cet arbre d'hélice peut se relever à l'arrière en pivotant sur son support avant, de façon à écarter l'hélice du sol avant le départ et au moment d'atterrir. » Le treuil se compose d'un arbre en fer coudé dont les manivelles sont disposées de façon que le centre de gravité des corps des quatre ou huit hommes, pendant leur mouvement pour tourner ces manivelles, reste sen- siblement au même point. » Les soupapes pour l'évacuation de l'hydrogène sont au nombre de deux, placées sur le méridien supérieur du ballon, dans la direction pro- longée des deux tuyaux formant pendentifs. Ces pendentifs, ouverts par le bas, laissent descendre dans la nacelle les cordes de manoeuvre des sou- papes. Nature de l 'étoffe du ballon et de son enduit. « L'étoffe du ballon se compose d'un taffetas de soie blanche et d'un nansouk avec 7 couches de caoutchouc interposées. La soie pèse par mètre carré Su grammes Le nansoult 4° * Le caoutchouc 148 « Total par mètre carré dans enduit 240 grammes » La force de cette étoffe essayée au dynamomètre est de 1 1 kilogrammes par centimètre de largeur, son allongement avant rupture de 7 pour 100. » La chemise a été faite de taffetas de soie blanche sans addition d'aucun autre tissu ou enduit. L'étoffe pesait par mètre carre 52 grammes Sa force de rupture par centimètre de largeur est : Dans le sens de la trame 10 kilogrammes Dans le sens de la chaîne g » ( 342 ) » Les coutures de l'étoffe du ballon et de celle du balonnet ont été l'objet de dispositions toutes particulières, décrites dans la Note explica- tive et dans les plans annexés. 11 en est résulté que la résistance de la cou- ture avant la désagrégation est au moins égale à celle de l'étoffe. « En outre, les coutures longitudinales delà chemise ont été croisées par des rubans de soie placés à 20 centimètres de distance et portant chacun 20 kdogrammes avant rupture. » Sur le conseil de M. Dumas, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, j'ai recherché, pour contenir l'hydrogène, ini enduit à base tic gélatine. Puissamment aidé dans la préparation de ces enduits par mon confrère, M. H. Sainte-Claire Deville, et par M. Troost, professeur de chi- mie à l'École Normale, je suis arrivé à préparer plusieurs enduits satisfai- sants, décrits dans la Note et parmi lesquels j'ai choisi comme le meilleur celui dont je dois la constitution à M. Troost. » 11 s'obtient en procédant de la manière suivante : » Ou prépare d'abord une dissolution A comprenant en poids: De la gélaline pure 100 \ De la glycérine 100 / 800 De l'acide pyroligneux . 600 ) » On opère en dissolvant à chaud au bain-marie la gélatine dans l'acide pyroligneux, et en ajoutant toujours à chaud la glycérine. » On prépare ensuite une autre dissolution B comprenant en poids: Tannin 1 00 ) ■ ne Acide pyroligneux , 600 | ' ;oo » On verse doucement à chaud A dans B, en agitant avec une spatule de bois. » On recuit le tout au bain-marie pendant une heure au moins, en ajou- tant peu à peu de l'acide, de manière à maintenir le méme'^volume total. » On applique cet enduit à chaud au pinceau du côté du nansouk, lequel est dans l'intérienr du ballon. Une couche est facilement sèche dans vingt- quatre heures ; avec trois couches on obtient une étoffe suffisamment im- pénétrable à l'iiydrogène. » L'addition de poids produite par ces trois couches une fois sèches est de gS à 100 grammes par mètre carré. Poids du h a lion. » En tenant compte des poids précités du melre carré d'étoffe, de celui ( 343 ) provenant du recouvrement pour les coutures et de celui de l'enduit, j'avais calculé que le ballon avec le ballonnet pèserait environ 55o kilo- grammes. Vérifié après construction, ce poids a été trouvé de 549''S200. Avec les soupapes, les tuyaux pendentifs et celui pour soufflerie, le poids total du ballon porteur, sans chemise ni filet, est de 670 kilo- grammes. » Le devis des poids de l'aérostat supposé en équilibre avec sa force ascensionnelle au niveau du sol a été établi ainsi qu'il suit : Ballon porteur, soupapes et pendentifs ' 570 ''s- Chemise et filets 1 80 Derniers cordages de gonflement restant accolés aux suspentes la de nacelle. 60 Gouvernail, poulies de drosses, drosses i4 Nacelle avec brancards, traverses, épontilles, bancs d'osier, cabillots, toiles des bouts 585 Hélice amovible avec son moyeu et les tirants 75,600 Treuil, arbre creux de rhélice, coussinets 78,900 Ventilateur et sa base en bois 49>5°o Ancre à quatre becs 3o Petit cable pour l'ancre ^o Guide-rope ^o Cordages pour attirer la nacelle à terre 3o Quatorze hommes d'équipage io5o Bagages et vivres 98 Instruments d'observation et cartes 28 Colis à porter à destination 275 Lest disponible pour monter à la hauteur voulue et pour compenser pen- dant le voyage les pertes de gaz, les allourdisseraents de l'aérostat par la pluie, la neige, etc , 600 Total égal à la force ascensionnelle du grand ballon plein d'hydrogène au ras du sol 3799''« Calcul des efforts à supporter par l'étoffe du ballon, par celle de la chemisa et par les cordages du filet. » Je me suis livré à ce sujet à des calculs détaillés, démontrant que, sous les efforts normaux du gaz et des poids, abstraction faite des secousses et des efforts locaux provenant des incidents du gonflement ou de l'attéris- sage, les étoffes ainsi que les cordages du filet ont à supporter des efforts ne dépassant nulle part -^ de leur résistance à la rupture. ( 344 ) Vitesse horizontale de l'itrrostnt par rapport à l'air ambiant, et puissance à employer pour obtcnircette vitesse. » En me basant sur les mêmes considérations déjà développées dans la séance de l'Académie du lo octobre 1870, j'ai établi : » 1° Que la résistance de l'aérostat à la translation horizontale dans la direction de son grand axe avec une vitesse de a™, 22 par seconde, ce qtii fait 8 kilomètres à l'heure, ressort à i i''s,o3i ; » 2° Qu'avec l'hélice à deux ailes de 9 mètres de diamètre et de 8 mètres de pas, telle que je l'ai conçue, cette vitesse de 2™, 22 par seconde s'obtien- dra avec ai tours d'hélice par minute; » 3° Que le travail total à transmettre à celte hélice montée sur l'aé- rostat, libre dans l'air, sera de 33'', -j^^ pour obtenir ces 21 tours par minute; » 4° Q"G quatre hommes suffiront pour soutenir cette allure en les re- levant toutes les demi-heures; » 5° Qu'en mettant au treuil les huit hommes à la fois, on soutiendra facilement, pendant une demi-heure 27 à 28 tours, et que, momentané- ment, on pourra obtenir jusqu'à 33 tours \, correspondant à une poussée horizontale de 27'', 58 et à une vitesse de l'aérostat de 3"\ 5o par seconde ou de 12'', 600 à l'heure. Stabilité de V aérostat. M J'ai démontré que, grâce à mon système de filets, la stabilité de l'en- semble de cet aérostat, ballon, filets et nacelle, peut être calculée comme celle d'un corps rigide, tant que les inclinaisons latérales ne dépasseront pas 20 degrés et les inclinaisons longitudinales 28 degrés. » Le centre de gravité de l'ensemble calculé pour l'aérostat à la fin de son lest est situé à i5'", 54 en contre-bas de l'axe horizontal du ballon. » Il en résulte que, même sous l'effort maximum dont huit hommes travaillant à l'hélice sont susceptibles, l'assiette d'équilibre du ballon en marche ne différera pas de | degré de celle de son équilibre au repos, et qu'un homme, allant de l'avant à l'arrière de la nacelle, ne fera pas incliner de plus de f de degré. Production du gaz hydrogène pour gonfler le ballon, » J'ai disposé à cet effet un appareil de production d'hydrogène par l'action de l'acide sulfurique et de l'eau sur de la tournure de fer avec lui laveur et un appareil sécheur. ( 345 ) » Conformément aux données pratiques de M. Yon, j'ai établi deux bat- teries, de 4o tonneaux chacune, devant fonctionner successivement et pro- duisant à chaque opération 5oo mètres cubes d'hydrogène; ce qui exigera sept opérations d'une batterie de 4o tonneaux pour produire les 345o mè- tres cubes nécessaires au gonflement de l'aérostat. » Le temps nécessaire à une opération de batterie a été estimé à deux heures. En ne travaillant pas la nuit, cela conduit à opérer pendant deux journées pour gonfler le ballon. » NAVIGATION AÉRIENNE. — Essai de iaéroslal à hélice; par M. DuPCY de Lomé. « La Commission nommée par le Ministre de l'Instruction publique pour constater la remise à l'État de l'aérostat et de ses accessoires, et pour assister ensuite aux essais que je demandais à faire, a d'abord pris connais- sance des plans et de la Note que je viens de lire, puis elle s'est rendue le 8 janvier à Vincennes pour y examiner l'appareil dans le manège du Fort- Neuf, où il était déposé avec tout le matériel destiné à la production du gaz hydrogène. » Les mauvais temps prolongés qui ont régné pendant presque tout le mois de janvier m'ont obligé à attendre encore avant d'opérer le gonflement du ballon. » Le 3o de ce mois, le temps paraissant s'améliorer, je me décidai à commencer ce gonflement. » Cette opération délicate s'est exécutée avec un plein succès, et le volume d'hydrogène, résultant de chaque production d'une batterie de quarante tonneaux, a bien été celui annoncé dans ma Note de décembre. La force ascensionnelle de ce gaz, mesurée dans un petit ballon d'essai, a été trouvée de 1120 grammes par mètre cube. Toutefois, l'opération a marché plus lenteuieut que je ne l'avais prévu. La production du gaz d'une batterie a duré trois heures au lieu de deux, même en abandonnant le res- tant de production qui se continuait encore lentement au bout de trois heures. Il en est résulté que, dans les journées courtes de cette époque de l'année, ne voulant pas travailler à la lumière, il nous a fallu trois jours pour gonfler entièrement le ballon. » Il était prêt le i'""' février au soir; il a été tenu gonflé toute la nuit du 1'^'' au 2, et le 2 au matin, ou a procédé à son exhaussement du sol, à la hauteur voulue pour permettre le placement de la nacelle avec toute G. R., 1875, 1" Semestre, (T. LXXIV, K» 6.) 4^ ( 346 ) l'installation des filets, des suspentes et des baiancines, ainsi que du gou- vernail, du tuyau de ventilateur, etc. M Sept batteries avaient suffi pour remplir le ballon, une huitième avait été disposée, prête à réparer, le 2 au matin, les perles de gaz qui auraient pu se produire; mais les pertes d'un jour à l'autre étaient inappréciables, nous avions déjà la preuve que l'étoffe avec son enduit tenait le gaz hydro- gène de la façon la plus satisfaisante. » A 9 heures du matin, le tuyau de communication entre le ballon et l'appareil de production du gaz a été enlevé. Ce n'est qu'à i heure de l'a- près-midi que l'ascension a eu lieu, et pendant ces quatre heures le ballon est resté parfaitement gonflé avec ses parois tendues sous la pression du gaz qui n'a pas cessé de remplir les pendentifs. » Le vent s'était élevé depuis le matin avec assez de force dans la direc- tion du sud; les bulletins du Bureau météorologique de l'Observatoire étaient loin d'être rassurants. » Le i" février, ils annonçaient baisse du baromètre à Paris, vent du sud sur tout le nord de la France, tempête de sud-ouest à l'entrée de la Manche. )) Le 2 février, le ciel était couvert, la pluie était imminente, il ventait sud assez fort à Paris et sur la Manche; le baromètre avait baissé en Hollande. » Néanmoins, et malgré les difficultés que le vent soufflant par rafales nous causait pour l'opération du placement de la nacelle et de ses acces- soires, ayant la plus entière confiance dans les facilités que les dispositions de cet aérostat nous donneraient pour opérer la descente, je me décidai à faire une ascension dont la durée n'avait pas besoin d'être prolongée. » Sous l'action d'une forte rafale qui fit tourner le ballon sur lui-même en l'inclinant de la verticale au moment où la nacelle, encore incomplète- ment liée à ses suspentes, était chargée d'un excédant de lest considérable, il arriva que les suspentes fixées à l'avant des brancards exercèrent sur ceux-ci une traction latérale à laquelle la nacelle ne put pas céder comme elle l'eût fait si elle avait été suspendue. A ce moment, un des bambous du brancard de l'arrière fut plié, et un des brancards de l'avant fut cassé. Je fis réparer rapidement cette avarie, mais le brancard arrière porte-hélice resta un peu déformé, et il en est résulté une résistance anormale pour faire tourner l'arbre de l'hélice. Cet inconvénient, qui me fut signalé avant de partir, n'était pas de nature à faire ajourner l'essai. » Toutes les suspentes de la nacelle étaient en place ainsi que les baian- cines; l'hélice étant montée sur le bout de son arbre, je donnai l'ordre à chaque homme de l'équipage de prendre son poste, et M. Yon, qui avait (347) dirigé depuis trois jours les détails de cette difficile opératiou du gonfle- ment avec une igtelligence et un zèle dont je tiens à le remercier ici, se chargea aussitôt de régler le lest pour partir au plus vite. » L'aérostat, avec tout le matériel énuméré dans la Note remise en dé- cembre à la Commission, ayant de plus aS kilogrammes de cordages sup- plémentaires, avec son équipage de quatorze personnes, était sensiblement en équilibre au ras du sol, la nacelle contenant 65o kilogrammes de lest en sable dans des sacs de i5 et de lo kilogrammes. » A partir de ce moment il a été encore sorti de la nacelle dix sacs de i5 kilogrammes, ce qui a donné à la force ascensionnelle im excédant de i5o kilogrammes sur le poids. Au signal donné, les cordes de retenue ayant été lâchées, l'aérostat s'est élevé assez rapidement pour que nous n'ayons pas eu un instant à craindre d'être poussés par une rafale contre un des édifices bordant la cour du Fort-Neuf. » Il était I heure au moment du départ, et le baromètre marquait près du sol 7 55 millimètres; le vent paraissait souffler du sud assez fort; la tem- pérature était de 8 degrés. » Préoccupé d'autres soins, je n'ai point fait observer la vitesse d'abais- sement du baromètre pendant l'ascension sous l'action de la force précipi- tée. Ce n'est qu'à i''i5'"que nous avons commencé dans la nacelle nos observations régulières. » Peu de minutes après le départ, on a descenriu sur son coussinet-ar- rière l'arbre de l'hélice, qui, comme je l'ai fait connaître dans la Note expli- cative, est fait pour se relever, avant le départ et au moment de toucher terre, par un mouvement angulaire qui écarte l'hélice du sol et la met à l'abri des chocs susceptibles de l'avarier. L'hélice a été mise alors en mou- vement par les huit hommes à la fois ; doucement d'abord, plus vite ensuite. Le gouvernail a été porté à droite, puis à gauche, puis tenu dans le plan diamétral pour voir comment l'aérostat répondait à son action. » Dès que l'hélice a été mise en mouvement, l'influence du gouvei'uail s'est immédiatement fait sentir dans le sens voulu, ce qui prouvait déjà que l'aérostat avait une vitesse propre par rapport à l'air ambiant. » L'anémomètre présenté au courant d'air à l'avant de la nacelle restait d'ailleurs immobile tant que l'hélice était stoppée, et tournait dès que l'on faisait fonctionner l'hélice motrice ; il prouvait donc aussi que l'aérostat avait une vitesse propre sous l'influence de son moteur. » Mais, avant d'aller plus loin, je vais dire un mot des instruments que j'avais préparés pour mesurer la vitesse propre à l'aérostat, constater les 46.. ( 348 ) directions clans lesquelles agissait cette vitesse, mesurer, d'autre part, la direction de la route suivie par l'aérostat par rapport à I4 terre et sa vitesse sur cette roule. » Tout en constatant la solution du problème de la stabilité d'un ballon oblong, il est clair que l'objet de l'expérience que j'avais entreprise con- sistait, en outre, à reconnaître : 1° quelle vitesse l'aérostat obtenait par rapporta l'air ambiant sous l'influence de son hélice mise en mouvement à telle ou telle vitesse; 2° de quelle façon il obéissait à son gouvernail soit pour maintenir le cap dans une direction voulue, soit pour changer cette direction à volonté. » Prévoyant que je rencontrerais dans celte saison des vents trop rapides, en présence desquels la vitesse propre à l'aérostat ne pourrait produire qu'une déviation minime, je tenais à constater directement celte vitesse de l'aérostat par un moyeu analogue au loch, en mer, qui donne la vitesse sur l'eau indépendamment des courants. Un appareil aérien, analogue au loch, était difficile à installer, à cause de l'hélice de 9 mètres de diamètre tournant à l'airièrc de la nacelle. Je me décidai à construire un anémo- mètre au moyen d'une petite hélice légère à quatre ailes, d'un pas assez allongé pour qu'il soit facile de compter le nombre de tours. Cet anémo- mètre à hélice, une fois construit, a été ensuite expérimenté directement à terre, en le transportant dans le sens de son axe avec une vitesse connue, dans un local à l'abri de tout courant d'air; j'ai reconnu ainsi que la vitesse de translation de cet anémomètre et le nombre de tours qui en résultaient étaient liés par l'équation bo ' en appelant V la vitesse de translation par seconde, Ji le nombre de tours par minute. » Jai ainsi dressé un tableau donnant de suite la vitesse de translation de l'aérostat par rapport à l'air ambiant en fonction du nombre de tours de l'anémomètre. » La direction du cap a été obtenue comme dans tout navire, au moyen d'une boussole fixée dans la nacelle et ayant la ligne de foi parallèle au grand axe du ballon. M Pour mesiuer la route suivie par l'aérostat par rapport au sol, j'ai pris une boussole d'embarcation de la Marine, sur une des faces latérales de laquelle j'ai lixé une planchette parallèle au plan vertical passant |)ar la ligue (le loi de la boussole. Le champ de cette planchette est |ieint en noir, ( 349) la partie formant surface verticale parallèle à la ligne de foi a été mainte- nue blanche; de cette façon, il est très-facile de s'assurer qu'on a le rayon visuel placé dans le plan vertical précité. Quant à la verlicabilité de ce plan, elle résulte naturellement de la suspension de la boussole qu'on tient libre à la main. » Eu remarquant un objet quelconque bien visible sur la terre, et pas- sant sous l'observateur, puis en tournant la planchette de la boussole dans la direction du même objet, quand il est bien écarté de la verticale, on lit directement sur la boussole la direction de la route suivie sur la terre. » C'est, du reste, le procédé déjà indiqué par M. Jaussenne. » La même observation donne la vitesse de l'aérostat sur le sol, en fonc- tion de sa hauteur, de la ma'nière suivante : » Sur la planchette en question, sont fixées trois broches métalliques formant un triangle, dont la hauteur est double de sa base horizontale. On note à une montre à secondes le moment du passage de l'objet précité dans la direction du côté du triangle le plus rapproché de la verticale; puis ensuite le moment du passage de ce même objet dans la direction du côté le plus incliné. Le nombre de secondes écoulées entre les deux pas- sages donne le temps que l'aérostat a mis à parcourir, par rapport au sol, une distance égale à la moitié de sa hauteur. « J'avais fait préparer à l'avance une épure donnant, à sa seule inspec- tion, la vitesse sur le sol en fonction de la hauteur et de la durée en secondes de l'observation précitée. » Quant aux hauteurs de l'aérostat, je les lisais directement, avec une approximation suffisante pour la nature de cette expérience, sur le cadran d'un baromètre anéroïde, gradué à cet effet en mètres de hauteur, cadran mobile sur celui des graduations en millimètres, de manière à placer le zéro des hauteurs vis-à-vis le nombre de millimètres observés à terre au moment du départ. » Les températures n'ont été observées qu'au moyen d'un thermomètre or- dinaire d'une sensibilité médiocre, mais suffisante pour ce cjue j'avais en vue. » Pour plus de simplicité, j'ai relevé toutes les directions de route et celle du cap, par rapport au méridien magnétique, et je vais les relater telles quelles dans ce qui va suivre. » Reprenant le récit de l'essai du a février, je rappelle que, depuis le moment du départ du sol, à i heure jusqu'à i''i5", nous avons fait di- verses évolutions, et nous nous sommes assurés que tout fonctionnait bien sans nous occuper à prendre des mesures précises. ( 35o ) » A i^'iS", j'ai fait stopper l'hélice pour reconnaître la direction dans laquelle nous entraînait le vent seul. — Les observations de i''i5'"à i^'ao™ donnent : Hauteur de la oacelle au-dessus du niveau du point de départ 56o mètres. Température 6 degrés. Direction de la route sur le sol (méridien magnétique). N.-E. "j" N. Vitesse dans cette direction 12 mètres par seconde, Ou 43 200 mètres par heure. » A i** 30™, hélice en mouvement, avec ordre au tinionnier de maintenir le cap au sud-est, faisant ainsi un angle de 83 degrés avec la dernière route observée avec le vent seul : Hauteur 607 mètres. Température 6 degrés. Cap (direction moyenne, avec des variations de quel- ques degrés de chaque bord) S.-E. Nombre d'hommes à l'hélice 8. Nombre de tours d'hélice par minute aS. Vitesse propre à l'aérostat mesurée à l'anémomètre. . , 2'", 35 par seconde. Ou 8460 mètres par heure. Vitesse de l'aérostat sur le sol 12 mètres par seconde. Ou 43 200 mètres par heure. Direction de la route stir le sol N.-E. 5" E. Angle de cette route avec la précédente 12 degrés. » A i'' 45™, hélice Stoppée: Hauteur 58o mètres. Température 6 degrés. Vitesse sur le sol i5 mètres par seconde. Ou 54000 mètres par heure. Direction sur le sol N.-E. 5° N. Angle de cette route avec la précédente. . 10 degrés. » A i''55™, hélice toujours stoppée; la route change visiblement peu à peu de direction; quand elle est devenue de nouveau constante, l'instru- ment de relèvement a donné : Pour la direction sur le sol N.-E. 5° E. » A a heures, hélice en mouvement : Hauteur , 608 mètres. Température 5 degrés. ( 35i ) Direction du cap S.-E. Nombre d'hommes à l'hélice 8. Nombre de toure d'hélice par minute 26. Vitesse propre à l'aérostat mesurée à l'anémomètre. . . 2'", 45 par seconde, Ou 8820 mètres par heure. Vitesse de l'aérostat sur le sol 16 mètres par seconde, Ou 57 600 mètres par heure. Direction de la route sur le sol N.-E. i5" K. Angle de cette route avec la précédente 10 degrés. » A 2^' i5™, hélice marchant encore : Hauteur 660 mètres. Température 5 degrés. Direction moyenne du cap S.-E. Nombre d'hommes à l'hélice 8 Nombre de tours de l'hélice par minute. . . 27 |. Vitesse propre à l'aérostat mesurée à l'anémomètre. . . 2'", 82 par seconde. Ou J o'", 252 par heure. Vitesse de l'aérostat sur le sol 17 mètres par seconde. Ou 61 200 mètres par heure. Direction de la route sur le soi N.-E. 16° E. Angle de cette route avec la dernière observée avec le vent seul ï i degrés. )) A a'' 3o™, hélice stoppée : Hauteur 910 mètres. Température 5 degrés. Vitesse de l'aérostat sur le sol 17 mètres par seconde, Ou 61 200 mètres par heure. Direction de la route sur le sol N.-E. 6° E. Angle de cette route avec la précédente 10 degrés. » A 2'' 35"", hélice stoppée : Hauteur 1020 mètres. Température 4 tlegfés. Vitesse de l'aérostat sur le sol i6"',5o par seconde, Ou 5g 400 mètres par heure. Direction de la route sur le sol N.-E. 6° E. » A partir de 2''35™, nous nous sommes occupés à descendre pour prendre terre et, à 3 heures précises, nous touchions le sol au delà de Mondécourt, à 10 kilomètres un quart dans l'est, 1 7 degrés nord de Noyon. » Il me parait intéressant de relater ici le fait suivant, sans que j'y attache une importance exagérée; mais il est cependant de nature à corrohorer ( 352 ) la conliaiicc que m'inspire la méthode indiquée ci-dessus pour mesurer les directions de route et les vitesses sur le sol. » A i''io", nous avions marqué de notre mieux notre point sur la carte de l'État-Major; malheureusement, je n'ai pas réussi à ce moment à re- trouver sur la terre la cour du Fort-Neuf de Yincenncs, déjà trop éloignée. Quoi qu'il en soit, M. Zédé a tracé sur la carte, à partir du nouveau point de départ, les directions et les vitesses que je lui dictais, et quand, sur le point d'atterrir, nous nous sommes demandés quel pouvait être le village au- dessus duquel nous allions passer, M. Zédé, confiant dans sa route tracée sur la carte, nous répondit que ce devait être iMondécourt, sur les confins du département de l'Oise et de l'Aisne. Un instant après, les villageois, à qui nous demandions en passant sur leur tète quel était le nom de leur village, nous répétaient en criant le nom de Mondécourt. » L'opération de l'atterrissage s'est faite avec un plein succès, sans au- cune secousse, malgré la force du vent, grâce à la forme de l'aérostat qui s'est présenté debout au vent dès que la corde du guide-rope eut traîné quelque temps sur le sol, et grâce aussi au point d'attache de ce guide- rope et de la corde dé l'ancre, non plus sur la nacelle même, mais près de la pointe avant du ballon sur le point de briduro des dernières pattes d'oie du fdet porteur, point relié au restant de ce filet par une filière en faisant tout le tour. » Ayant touché le sol à 3 heures, nous avons été bientôt entourés de paysans qui nous ont aidés à contenir la nacelle, pendant qu'avec la sou- pape ouverte nous dégonflions le ballon. A 3''i5™, l'hélice, l'organe le plus délicat de cet ensemble, était démontée sans aucune avarie et séparée de la nacelle; à 6 heures, le ballon, la chemise et le filet étaient plies et placés sous une bâche, sous la garde de deux hommes [de notre équipage, en attendant que deux camions, demandés à la station du chemin de fer à Noyon, vinssent chercher le tout. Ballon, nacelle, hélice, le tout en bon état, sont maintenant en route ou rendus à Paris. M Revenons sur quelques faits importants de cette expérience : il me reste d'abord à dire que la stabilité de la nacelle, due à son nouveau mode de suspension a été parfaite; elle n'éprouvait aucune oscillation sous V ac- tion des huit hommes travaillant au treuil de l'iiélice, et l'on pouvait se porter facilement plusieurs personnes à la fois à gauche et à droite, ou de l'avant à l'arrière, sans qu'on s'aperçoive d'aucun mouvement, pas plus que sur le parquet d'un salon. » Evidemment le centre de gravité se déplaçant, il y avait un petit changement de quelques fractions de degré dans la verticale de tout le sys- ( 353 ) téine, ballon et nacelle, ainsi que cela ressort des calculs présentés dans la Note explicative, Chapitre: 5^/6(7/> Cela étant, imaginons que, d'une certaine distance au-dessous de la surface de l'eau suspendue, monte un courant de vapeur d'eau visible. Si cette vapeur se compose de vési- cules, chacune de celles qui viendront se mettre en contact avec la surface liquide devia introduire dans l'eau une bulle d'air microscopique, de sorte que l'ensemble de ces petites bulles devra former dans l'eau un nuage qui s'y élèvera lentement, et en altérera la trans- parence. Or INI. Duprez a bien voulu, à ma prière, essayer rex])érience ; mais, bien que le courant de vapeur visible ait été maintenu (lenclant une demi-heure, l'eau qui était suspen- due dans un tube en verre, de i3 millimètres de diamètre intérieur, a conservé toute sa limpidité. » (37C ) GÉOMÉTRlF. — Généralisations du théorème de Meusnier. Note de M. A. Mannheim, présentée par M. Serret. « Le théorème de Meusnier se démontre de bien des manières. La démonstration nouvelle de ce théorème, telle que je la donne dans mon cours à l'École Polytechnique, m'ayant conduit aux généralisations dont je vais parler, je crois utile de la reproduire. » Voici d'abord deux définitions : J'appelle axe de courbure d'une courbe la droite d'intersection de deux plans normaux à cette courbe menée de deux de ses points infiniment voisins; cette droite n'est autre que la per- pendiculaire au plan osculaleur de la courbe et passant par le centre de courbure de celle-ci ; » J'appelle axe de courbure d'une développable, la droite d'intersection de deux plans normaux à cette surface, menés par deux de ses génératrices infiniment voisines (i). » Appelons (S) une certaine surface et menons d'un point a de cette surface la normale A. Soient a, un point infiniment voisin de a et A, la normale menée de ce point à (S). Par la droite A, menons un plan per- pendiculaire à l'élément «rt, et appelons a la trace de A, sur ce plan : a n'est autre que le point de contact de ce plan avec l'élément de normalie (a) à (S) déterminé par A et A,. » Considérons toutes les courbes tracées sur (S) qui contiennent les points rt et rt,. En «, toutes ces courbes ont même plan normal. En a,, les plans normaux à ces courbes sont différents, mais leurs traces sur le plan normal commun passent évidemment toujours par «, puisqu'ils contiennent tous la normale A,. Ces traces sont des axes de courbure; nous pouvons donc dire : » Théorème L — Lorsque les courbes tracées sur une surface ont entre elles un contact du premier ordre en un point a, les axes de courbure de ces courbes qui correspondent à ce point passent par un même point a. » Si, en particulier, on considère la courbe déterminée par le plan nor- mal à (S), et qui est tangent à toutes ces courbes, le centre de courbure de la section ainsi obtenue n'est autre évidemment que le point de conver- gence a des axes de courbure dont je viens de parler. (i) Comptes rendus, séance du i3 juin 1870. {■?.) J'appelle normalie à une surface (S), une surface dont les génératrices sont normales à (S). { '^73 ) » Nous voyons donc qu'il suffit de projeter le centre de courbure d'une section normale à (S), sur une section oblique qui lui est tangente, pour avoir le centre de courbure de celle-ci. » Pour arriver au théorème I, j'ai mené au point a un plan perpendi- culaire à na,; menons maintenant un plan par la normale A, c'est-à-dire normal à (S), et contenant la tangente conjugée de aa^ » En prenant des courbes sur (S) passant par les points a et a,, on aura pour chacune de ces courbes en a, un plan analogue à celui-ci. Les traces de tous ces plans sur le premier passeront par le point |3, trace de A, sur ce premier plan. » Ces traces sont les axes de courbure des développables circonscrites à (S) le long des courbes qui contiennent les points a et a, ; nous pouvons donc dire : » Théorème II. — Lorsque des courbes tracées sur une surface ont entre elles un contact du premier ordre en un point a, les développables circonscrites te long de ces courbes ont pour axes de courbure correspondant à ce point des droites passant par wi même point ]3. » Prenons sur (S) trois points infiniment voisins a, a,, a^, et appelons toujours A, A,, Aj, les normales à (S) menées de ces points. » Toutes les courbes qui contiennent ces trois points auront mêmes plans normaux aux points « et rt,. Au point a^ le plan normal sera diffé- rent pour chacune de ces courbes, mais il contiendra toujours la nor- male Aj. » L'enveloppe des plans normaux menés de tous les points d'une courbe est la surface que Monge a appelée surface polaire. Considérons les surfaces polaires de toutes nos courbes ainsi que les normalies à (S) dont ces courbes sont directrices. Ces normalios ont trois génératrices communes A, A,, Ao. Les surfaces polaires sont tangentes entre elles le long de l'axe de courbure commun à toutes nos courbes. » Appelons a, la trace de Aj sur le plan normal commun en a, à toutes nos courbes. Par le point a, passe toujours une génératrice de nos surfaces polaires. Celles-ci sont donc circonscrites à la normalie le long de courbes ayant en commun les deux points a et a,, et, en appliquant le théorème II nous pouvons énoncer le théorème suivant : Théorème III. — Lorsque des courbes tracées sur une surface ont entre elles un contact du deuxième ordre, les axes de courbure de leurs surfaces polaires passent par um même point. » Opérons sur ce théorème comme nous l'avons fait pour le théorème I. ( 374 Celui-ci nous avait conduit au théorème de Meusnier ; le théorème III va nous conduire à un nouveau et intéressant théorème. » Considérons toutes les sphères passant par les trois points infiniment voisins rt, a,, a^ et leurs intersections avec (S). La surface polaire d'une de ces courbes rencontre la sphère qui la détermine suivant la développée sphé- rique de celte courbe correspondant au point a. T/axe de courbure de cette surface polaire passe par le centre de la sphère et par le centre de courbure sphérique de cette développée. Nous voyons donc que le théorème 111 nous donne celui-ci : Théorème IV. — Lorsque, par le cercle osculateur en a d'une courbe tracée sur une surface (S) on fait passer des sphères, celles-ci coupent (S) suivant des courbes dont on obtient les centres de courbure de leurs développées sphériques en projetant un point fixe /3 sur ces sphères. B Parmi toutes ces sphères, celle dont'le rayon est infini, se réduit au plan osculateur de la courbe donnée sur (S). Si l'on élève à ce plan une per- pendiculaire du centre de courbure de la développée de cette courbe, on a une droite qui passe par le point /3. Ce point est du reste dans le plan nor- mal à (S) tangent à la courbe donnée. Il est donc facile à construire. » Revenons au théorème III et généralisons-le, en considérant sur la sur- face (S) non plus trois points a, a,, a^, mais (/^ -f- i) points infiniment voisins. » Appelons deuxième surface polaire d'une courbe l'enveloppe des plans normaux à la première surface polaire menés suivant les génératrices de cette surface, troisième sur/ace polaire la surface polaire de celle-ci, et ainsi de suite. » Prenons sur (S) les points infiniment voisins a, «,,..., a„. » Toutes les courbes passant par ces points auront pour premières sur- faces polaires des surfaces qui toucheront les normalies dont ces courbes sont les directrices suivant des courbes ayant m points communs, c'est-à- dire un nombre égal au nombre des points communs aux courbes tracées sur (S) diminué d'iuie unité. » En prenant les deuxième, troisième surfaces polaires, on diminuera chaque fois d'une unité le nombre des points communs des courbes sui- vant lesquelles ces surfaces sont circonscrites aux normalies que l'on est conduit à considérer. » Les (« _ i)'""" surfaces polaires sont circonscrites à une normalie sui- vant des courbes ayant deux points infiniment voisins comnuuis. 11 résulte alors du théorème 11 le théorème général suivant : ( 375 ) Théorème V. — Lorsque des courbes tracées sur une surface ont entre elles un contact du n"'"'" ordre, leurs (« — ly"'" polaires ont pour axes de courbure des droites passant par un même point. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Etudes chimiques sur les landes de Bretagne ; par M. A. Bobierre. (Extrait.) « Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre à l'examen de l'Académie, j'examine comparativement la composition des cendres végé- tales obtenues par l'analyse de plantes développées spontanément sur la terre delà lande, puis la composition des cendres dont les fumures et les apports d'engrais calcaires ont puissamment modifié la nature. » La terre de lande, objet de mon expérience, est située dans la Loire- Inférieure. On peut la considérer comme une masse siliceuse divisée par des substances organiques humiques, à réaction très-acide, et dans laquelle de nombreuses radicelles entretiennent un état de porosité très-manifeste. )) Dans le tableau de mes analyses, on voit l'acide silicique, qui repré- sentait 68,62 pour 100 de la terre de lande, s'élever jusqu'à 85 pour 100 de la cendre des jeunes herbes. D'autre part, les sels alcalins s'élèvent im- médiatement sous l'influence des amendements calcaires. C'est ainsi que la cendre du grand ajonc, venu dans la lande, m'a fourni 7,26 de sels alca- lins pour 100 de cendres, tandis que le même végétal venu à Grand-Jouan, sur terre chaulée et fumée, et qui m'a été remis par M. J. Rieffel, donnait à l'analyse i3,5o pour 100 des mêmes sels. » Telle est la pauvreté en sels alcalins, des végétaux venus sur la lands objet de mes études, que, dans 100 parties de cendres de bruyères, je n'ai quelquefois trouvé que 3,80 de sels alcalins. Un pin de six ans (jeunes bran- ches et feuilles) donnait des cendres renfermant 23,5o de sels alcalins, accusant ainsi l'aptitude condensatrice de ce végétal, dans un sol relative- ment pauvre. Mon Mémoire contient la composition des cendres de ce pin, comparée à celle qu'ont déterminée d'autres expérimentateurs. » En résumé, si mes analyses établissent des écarts remarquables dans la composition des cendres de végétaux venus spontanément dans la lande, ou cultivés dans la lande défrichée, je crois que, conformément aux tra- ditions chèrement acquises par les cultivateurs bretons, il faut considérer tel ou tel élément minéral comme impérieusement nécessaire à la jirospérité de telle ou telle culture. Quoi qu'on ait pu dire, et bien que les végétaux subissent quelquefois ce que j'appellerais volontiers des écarts de régime, la présence des éléments minéraux dans les substances organisées est d'ordre physiologique et non un accident, » ( 376 ) CHIMIK ORGANIQUE. — Sur la contraction des solutions de sucre de canne au moment de l'inversion et sur un nouveau procédé saccharimétrique. Note de M. G. CiiANCEL, présentée par M. Cahours. « Jusqu'à présent, on n'avait aucune donnée précise sur les densités des solutions de sucre interverti (i). Des recherches dont je m'occupe en ce moment m'ont amené à les déterminer, en les déduisant de l'observation des phénomènes physiques qui accompagnent l'inversion. » Ayant constaté que, toutes les fois qu'on intervertit le sucre de canne par l'un des moyens connus, la solution diminuait très-sensiblement de volume, j'ai cherché à mesurer la contraction qui correspondait à une quantité connue de ce sucre (2). » L'appareil dont je me suis servi se compose d'un matras jaugeant de 5o à 100 centimètres cubes, auquel est soudé un tube d'environ 20 centi- mètres de longueur et d'un diamètre intérieur de i à 2 millitiictres. Ce tube, calibré avec soin, est divisé en parties d'égale capacité; il se termine à son extrémité supérieure par un cylindre de 12 à i5 millimètres de dia- mètre, servant d'entonnoir, et assez long pour être scellé à plusieurs reprises. Par des expériences préalables, on a déterminé rigoureusement, à la température de la glace en fusion, la capacité totale jusqu'au zéro de la graduation, ainsi que la valeur des divisions de l'échelle. » Pour provoquer l'inversion du sucre de canne, j'ai employé l'acide sulfurique, en ayant soin de ne pas en ajouter plus d'un centième du poids de la solution. La contraction correspondante à l'inversion a été déterminée ainsi qu'il suit. » Le sucre de canne, exactement pesé, est dissous dans une quantité d'eau suffisante; la solution est introduite dans l'appareil, refroidie à zéro, puis additionnée de la quantité nécessaire d'acide sulfurique dilué pour produire l'inversion. On achève ensuite de remplir avec de l'eau pure, en ayant soin d'agiter le mélange pour le rendre homogène. » L'appareil est alors maintenu dans de la glace fondante jusqu'à ce que le volume du liquide reste constant. Dans ces circonstances, un com- mencement d'inversion n'est pas à craindre, car j'ai reconnu que, même après vingt-quatre heures, le volume du liquide ne subit aucune diminu- (1) Les observations de MM. Graliam, Hoffmann et Redwood se rapportent au sucre de fécule, mais non au sucre interverti. (2) La contraction ou, ce qui revient au même, l'augmentation de densité d'une solution de sucre de canne au moment de l'inversion a déjà été signalée par Graliam ; mais l'obser- vation de ce savant n'est accompagnée d'aucune mesure. ( 377 ) tion. Lorsque la solution est à zéro, on scelle l'appareil à la lampe et on l'expose, pendant huit à dix minutes, à la chaleur du hain-marie, puis on laisse refroidir, en maintenant chaude la chambre supérieure, pour éviter toute condensation de vapeur. La solution étant alors ramenée à la tempé- rature de zéro, on note de nouveau le volume. » Dans ces expériences, il importe de ne pas chauffer trop longtemps le mélange, car alors il se colore en jaune plus ou moins foncé, surtout quand les solutions sont concentrées. Lorsque celle coloration se produit, on obtient pour la contraction une valeur trop faible. » L'expérience démontre cjue la contraction ol)servée augmente avec la richesse de la solution, mais qu'elle ne varie pas proportionnellement aux quantités de sucre qu'elle contient. » Les contractions étant déterminées, il faut de nouveau remplir l'appa- reil, à la température de zéro, avec des solutions contenant des quantités de sucre de canne égales à celles sur lesquelles on a déjtà opéré, mais, cette fois, exemptes d'acide sulfurique. Une pesée donne alors la densité et la richesse, en centièmes, de la solution de sucre de canne. D'un autre côté, la valeur de la contraction fait connaître le volume à zéro après l'inversion, et permet de calculer la densité de la solution de sucre interverti. Comme 19 grammes de* sucre de canne fournissent exactement 20 grammes de sucre interverti, on aura la proportion centésimale de ce dernier sucre en nuiltipliant par le rapport — le poids correspondant du sucre de canne. » A l'aide de ces données, j'ai obtenu, par interpolation, la table ci-des- sous, qui fait voir que, pour des solutions de sucre de canne et de sucre interverti de même richesse, les densités sont très-voisines :' Uk'liesse on coiUU'Tïies — de lasrilulioti. d Donsilô n /iio ri .' la -ioliilion -_ 01 do Ri Cl la i liesse iitiiin solult OS un, !lon>ik tlo Sllll'U do il zéro canne. lo la siilulion do siici-6 inlor e S'-icro ili3 i anne. do sutTO inlorvelVi. crll 0 2 1 ,0000 I,00/|0 1 ,ooSo Diff. «0 I ,0000 I ,00,^1 I ,0082 Ulff. 41 l3 ■'1 1 fi i,o."i4j i,o58G i,oG3o Diir. 41 14 1 ,o54G 1,0590 i,o634 Uifr 44 41 1,0121 I ,oi6j 1 ,oao3 4r «I 1 ,0123 i,oi6.'i I ,o?o6 4t 4' iG 17 iS 1,0674 1,0718 I ,0763 41 44 15 1,0678 1,0722 1,0766 44 41 6 7 8 i,oa.^4 1,0280 i,o32S 4t 4J 42 1,0048 I ,0290 I ,o332 '9 20 21 I , oSûS 1 ,o85'| I , or,oo 45 40 411 1 ,081 I 1 ,oS56 1,0901 4J 45 9 1 ,0370 «2 1,0374 4^' 22 I ,0940 4(1 'lî ',n9'i7 4C IG 'fi 10 1 ,o.'|i3 /,;! 1,0417 23 1 ,0992 '."993 1 1 1 ,o/(5G i'î I ,04 Go -(■• ,4 1 ,oo3i| ' ' 1,10 '19 12 ' ,0^99 i.o.V'ij 43 43 1 ,o5o3 I ,o54() 11 2.» 1 ,ouS(i 1,1 oSG 'i'i C. R., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, ÎS" G.) .^O (378) « La table suivante donne la contraction, ainsi qne le volume à zéro, après l'inversion, d'une solution de sucre de canne suivant sa richesse, son volume à zéro avant I inversion étant pris pour unilé : SuiToUe ranne Vnlnme a o' Sucre lie r.inno. Volume à 0* en cenlioiiies. flprÈsririvcr.tion. Cnnlraclion en l'ontiênies. après rinrorsion- Conlravtîon o I ,00000 0.00000 ri 0,99680 0,O033O 1 "■99!):' 0,00039 >4 ".99^'''0 I ,00341 i ".■99!)'l-* 0.00007 i5 o,99<'-*9 0 , t>o36 1 3 n.nOf)'*'' 0 . oooS '1 16 0 ,99630 o,oo38o !\ 0,99889 0 . no 1 1 1 17 0.99601 o,ool99 5 0 , 99863 0,00137 iS 0,99582 0 . 00 i 1 S G 0, 99838 0,00162 '9 0.99564 0.00436 7 0,99814 0,00186 20 0,99546 0,00454 8 ".OOyQO 0,00310 21 0,99528 0,00473 9 o.gg?"/ 0,00233 2> 0.9931 1 0,00489 10 <';<)97'i'i 0,00256 23 0.99 '195 o,9o5o5 II 0.99732 0.00378 2', 0,994/8 0,00522 12 0.99701 0,00399 3.'. 0.99462 o,oo538 » Ces nombres montrent que la diminution de volume qu'éprouve une solution de sucre de canne, par le fait de l'inversion, est considérable, et qu'elle est par conséquent susceptible d'être déterminée avec exactitude. Dès loi's la mesure de la contraction peut servir à doser la quantité de sucre de canne que contient une solution proposée. J'ai fondé sur ce principe une nouvelle méthode saccharimétrique; elle m'a doiuié des résidtats satisfaisants, et comparables, quant à la précision, à ceux que l'on obtient par la polarisation rotatoire. Si, comme je l'espère, je parviens à modiOei' l'appareil de façon à le rendre plus pratique, ce mode de détermination pourra être employé avec avantage dans nombre de cas où les procédés actuels ne sont pas applicables ou d'un usage difficile. » Je continue ces recherches, et je me propose de les compléter par l'étude des changements de volume que subissent les milieux au sein des- quels s'effectuent des réactions chimiques. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur l'atmosphère solaire. Note de M. P. Blaserna. « A l'occasion de l'éclipsé totale de Soleil qui a eu lieu en Sicile le aa décembre 1870, j'ai eu l'honneur de faire partie de la Commission ita- lienne, chargée de l'observation du phénomène. Ma tâche était d'observer la polarisation de la couroiuie. » J'ai constaté, d'une (açon précise, que la couronne était foi-tement po- larisée : sa polarisation avait une intensité à peu près égale à celle que notre atmosphère présente à 40 ou 5o degrés du Soleil, et était radiale. (379) » L'ensemble de mes observations et de quelques expériences que j'ai faites alors, pour expliquer la polarisation de la Lune, a été publié par les soins de la Commission italienne, et j'ai l'honneur d'en envoyer une copie à l'Académie. J'en ai aussi communiqué le contenu à M. E. Gautier, dans une Lettre qui a été publiée dans les Archives de Genève (août 1871). » Or, dans le Compte j-ciidu du i5 janvier, je trouve une Letti'e de M. Janssen, dans laquelle il expose les résultats de ses observations faites récemment à Sholoor. Conmie il arrive, par rapport à la question impor- tante et controversée de l'atmosphère solaire, à des conclusions tout à fait conformes k celles auxquelles j'étais arrivé moi-même, je demande à l'Académie la permission de reproduire, mes conclusions, telles qu'elles se trouvent dans ma Lettre à M. Gautier : H On a réuni les deux questions de la polarisation et de l'existence de la couronne, met- tant le tout sur le compte de notre atmosphère. Il est bien difficile d'admettre que la ré- fraction atmosphérique puisse produire un phénoinène d'un diamètre aussi considérable; car la hauteur ne peut être estimée au-dessous de 8 à 10 minutes » Il s'ensuit que la couronne existe réellement et qu'elle est polarisée par réflexion de la photosphère. J'estime sa hauteur à 8 minutes au moins; mais je considère ce nombre comme une limite inférieure, vu l'état du ciel qui ne permettait d'observer que la partie la plus prononcée. » Ces conclusi«ns ne sont pas en désaccord avec celles auxquelles est arrivée la spectro- scopie. Il paraît que dans l'atmosiihère solaire il y a des vapeurs incandescentes, notamment du fer. Une grande partie de l'atmosphère solaire est formée de gaz assez froids, sans lumière propre, lis sont éclairés par la photosphère, donnent un spectre continu, et présentent le phénomène de la polarisation. Jlais on conçoit très-bien qu'il puisse s'y trouver des ma- tières incandescentes, soit à l'état permanent, soit à l'état variable. La chute de météores, peut-être des aurores boréales, quelquefois de violentes éruptions d'hydrogène, suffisent pour expliquer le phénomène. » » A ceci il faut maintenant ajouter que, d'après les observations de M. Young, il faut porter la hauteur de l'atmosphère solaire à 16 ou même à 20 minutes, et que M. Janssen vient de compléter la démonstration, d'une façon très-heureuse, par sa belle observation de lignes de Fraunhofer dans le spectre de la couronne. » ANTHROPOLOGIE. — De l'exisleiwe de imjres bmchjcépliales sur ta cote occidentale d'Jfn(jue. Note clc 31. E.-T. Hamy, présentée par M. de Quatrefages. « L'élude des formes crâniennes, appliquée par Anders Retzius à la clas- sification des races humaines, avait permis au célèbre aiiatomiste suédois 5o.. ( 38o ) de distingue!', au milieu des families artificiellement groupées par ses pré- décesseurs, des types ethniques fort différents les uns des autres (i). » Les Lapons, par exemple, et les Esquimaux, encore confondus par par Cuvier, fiu'cnt recoiuius, d'après la forme de leur crâne, apparienir à deux groupes assez éloignés, pour que Isidore Geoffroy Saint-Hilaiie crût devoir plus taril les séparer complélement (2). » Les différences qu'avait signalées, dés i 842, Anders Retzius entre les peuples hjperboréens des anciens auteurs, ont été depuis lors retrouvées sur les autres rameaux humains, divisés presque tous aujourd'hui en familles brachycéphales et dolychocéphales. » Nous ne parlons pas des races d'Europe où se trouvent partout mêlées les deux formes crâniennes extrêmes et leurs intermédiaires. Mais, en Asie, les Kalraouks à tête globuleuse s'éloignent considérablement par ce carac- tère des Chinois, dont le crâne est allongé (3). Les deux Amériques se par- tagent, au même point de vue, en groupes très-nets : la brachycéphaiie pré- dominant dans certaines tribus, la dolichocéphalic l'emportant, au con- traire, chez d'autres (4). En Océanie, l'ancien groupe malayo-polynésien comprend des individus aux formes céphaliques les plus différentes, et le Négritto à la tête presque arrondie est juxtaposé au Papoua dont le crâne long et latéralement aplati est si caractéristique. » La branche africaine du tronc nègre avait seule échappé jusqu'ici à cette dichotomie. Les individus étudiés, tous dolichéphales, ont jusqu'à présent offert, au point de vue de leur morphologie crânienne, une confor- mation à peu près identique. Tout au plus leur dolichocéphalie diminuait- elle parfois, de façon à les faire classer au nond)re des sous-dolichocéphales. h' indice cépludiqiie , c'est-à-dire le rapport du diamètre transverse maximum au diamètre antéro-postérieur, supposé égal à 100, l'indice céphalique, disons-nous, s'élevait alors (ce qui était très-rare) au voisinage du chiffre '-7, qui est la limite supérieure du groupe sous-dolichocéphnle de M. Broca. )i La question eu était à ce point, lorsque M. le D'' Lartigue rapporta du Gabon sa Noie sur le Catnma. Un des deux nègres qu'il avait mesurés au (i) Jctcs du troisième Coiigrci des Natiaulistcs scandirinvcs, p. iG^. Stockliolin, i842. (2) Is. Geoffroy Saint- Hii.Air.E , Sur la classification aiiirliopologiqnc [Méni. Snc. d'Anlhrni>. de Paris, t. I, p. I >.5 et suivanlcs). ^3) C.-K. i)K IjAJ'.k, Crnniii sclcctti, [). i5. Pcicrsbourg, iSSf); in-4". (4) AiTRRN Meios, Observations iijion tlic cranial JUniis <>/ llic (iiiicriral til'originc-, p. 33 et suivantes. Pliiliulilplii;i, iS()(>; iii-8'. ( 38. ) Fei-iiaucl-Vaz, lors tic la coiirle expédition du Pionnier, en 18G8 (i), et dont nous calculions récemment les inilices d'après les chiffres annexés à son Mémoire, donnait l'indice 80, juscpi'à présent inconnu chez les noirs d'A- frique. » Ce nègre, âgé de 25 ans, était un Camma né aux bords de la rivière Fernand-Vaz. Il nous souvint alors que M. du Chaillu avait rapporté de ces parages un lot considérable de crânes humains au Britisli Muséum, et cpie le professeur Richard Owen avait brièvement décrit cette riche collection (2). Nous avons calculé les indices céphaliques d'après les diamè- tres publiés par M. R. Owen, et nous avons trouvé que, contrairement à ce que l'on avait observé jusqu'ici parmi les nègres d'Afrique, les formes brachycéphales ne sont pas rares au Fernand-Vaz. » Sur 93 crânes, en effet, recueillis par M. du Chaillu, 66 seulement sont dolichocéphales, i/j sont mésocéphales, c'est-à-dire présentant une forme intermédiaire à la dolichocéphalie et à la brachycéphalie, i i sont sous- brachycéphales, et ont par conséquent un indice céphalique supérieur à 80, 2 enfin sont franchement brachycéphales, et leur indice se chiffre par 8/|, 24. » La rivière Fernand-Vaz ne serait pas d'ailleurs le seul point de la côte occidentale d'Afrique habité par des noirs à tête arrondie. De quatre têtes de Lucumis de la côte de Bénin, rapportées à M. Gannal et données par lui à la Société d'Anthropologie de Paris, deux seulement sont dolichocéphales et donnent les indices 70,87 et 74,72 ; la troisième est presque mésocéphale avec un indice de 77,17; bi quatrième enfin est sous-bracbycéphale, et son indice égale 81,21. Un crâne de Carabali Bricame nous a donné 78,85, et sur une autre tète de la même collection, ce rapport atteint 79,76. Ces caractères révélés par l'indice coexistent d'ailleurs, ne l'oublions pas, avec d'autres caractères anatomiques tirés du crâne et de la face, qui diffé- rencient ces brachycéphales des dolichocéphales qui les entourent. Il y a donc tout lieu de croire qu'il s'agit ici d'une race nouvelle, jusqu'à- présent inconnue, qui serait aux nègres d'Afrique ce que sont les Négrittos Min- copies, Aïtas, etc., aux nègres océaniens. » (i) L/VRTICUE, Note sur l'anthrnpnlogie du Camma (sous presse). * (2) R. Owen, Skulls nf IFestern Equntorial Jfricans, br. in-8", s. 1. n. cl. { 382 ) HÉTÉROGÉNIE. — liésiilliil!: expérimentaux, a)iilraiics à ht priudpale expérience de M. Pasteur. Note de M. V. Meuxier. (Extrait.) « L'expérience dont il s'agit est celle des niatras à col recourbé. Je rappellerai que je l'ai répétée naguère [Comples rendus, t. LXI, p. 1060), en employant le ballon même de M. Pasteur et l'un des liquides indiqués par lui, l'urine, que j'ai fait bouillir pendant cinq minutes, ce qui est le double (lu temps qu'il juge nécessaire [Cmiipirs rendus, t. L, p. 85 1). Trois ballons ainsi traités en septembre ont donné respectivement, après neuf, douze et cinquante-quatre jours : les deux premiers, de nombreuses populations d'animalcules, et le dernier une végétation abondante. Or, de deux choses l'une : ou les produits que j'ai obtenus proviennent de germes apportés par l'air, cas dans lequel les ballons à cols sinueux n'ont pas la propriété d'arrêter les germes atmosphériques, ou cette propriété est réelle, et alors l'expérience actuelle conclut pour la génération spontanée. » iVIes résultats n'ont pas été contestés par M. Pasteur; il reconnaît que son expérience ne réussit pas toujours; mais il ajoute que, ne réussîl-eile qu'une fois sur n)ille, ce succès « serait à ses yeux tout aussi probant {Comptes rendus, t. IjXI, p. logS) », déclaration qui a été relevée récen)menl par M. Trécul [Comptes rendus, t. LXXIII, p. i/py) » Selon moi, c'est une erreur de croire qu'une substance fermentes- cible ou putrescible, purgée de germes par la chaleur, demeure nécessai- rement improductive dans des ballons à cols recourbés et sinueux.... Une même substance, partagée également entre ballons à cols sinueux, sera fé- conde dans les uns au bout de quelques jours, et dans d'autres au bout île quelques années seulement; et cet écart qui, dans mes expériences, est compris aujourd'hui entre neuf jours et cniq années, laisse toujours in- décise la question de savoir si un ballon qui n'a rien donné n'est pas à la veille de se remplir de mycrophytes ou de mycrozoaires — » MÉTÉOROLOGIE. — Réponse à la dernière Note de M. Delaunay, sur /'Annuairir météorologicpie de l'Observatoire de l'aris pour 1872; par M. Rexou. « Dans la séance du 22 janvier dernier, j'ai signalé à l'Académie, dans l'intérêt àv la science, une faible partie des errouis de Wlnmtaire météorn- (o(ji(pte de rohserviitoire de Paris pour 1872. M. Delaunay annonce que mes diverses indications seront soumises à un sérieux examen; mais, en atten- dant, il a cru devoir m'adresser des reproches, auxquels je répondrai très-brièvement . ( 383 ) » Le premier de ces reproches consiste à me blâmer de n'avoir point laissé peser sur la mémoire d'Arogo la phrase citée dans Wlnnuaire, par li\qneile il est dit que rillustre physicien dut suppléer, au moyen des Trans- actions philosophiques, aux lacunes regrettables apportées dans les observa- tions de Paris par les troubles de la Révolution française. Ma réponse sera très-simple. Je pense qu'on ne doit rendre un auteur responsable que des travaux publiés par lui. Arago ne pouvait ignorer que six années, au moins, des observations faites à l'Observatoire de Paris, entre 1787 et i§o3, sont publiées intégralement, et que, dans tous les cas, les Transactions philo- sophiques n'ont rien à voir là dedans. » La seconde critique de M. Delaunay s'apphque seulement à trois des rectifications que j'ai proposées dans ma Note; il les accuse d'inexactitude, en se reportant aux registres de l'Observatoire, qu'il a, dit-il, examinés par lui-même^ et dont ont été tirés, autant que possible ^ les nombres donnés dans \ Annuaire métëorolor/ique. » La critique de M. Delaunay porterait, si je n'avais pas eu soin de citer mes soiu'ces, savoir ; le Journal de Physique et les Annales de Chimie et de Physique. Or, tout le monde sait que les séries météorologiques de l'Obser- vatoire étaient communiquées à ces recueils par l'Observatoire lui-même. Si ces nombres, sur lesquels le public scientifique a compté jusqu'à pré- sent, sont déclarés inexacts par M. le Directeur actuel de l'Observatoire, il est nécessaire que ces rectifications soient faites d'une manière formelle. » Pour citer l'exemple le plus frappant, il ne peut être indifférent de savoir si les mojennes mensuelles d'avril, observées pendant dix-neuf ans, de 1827 à 1845, et données par l'ancien Observatoire, sont exactes, comme tout le tait penser, ou -s'il faut toutes les coi'riger (quelques-unes de 4 de- grés), et s'il doit en résulter, pour ce mois d'avril, une température spé- ciale et en discordance absolue avec ce que nous savions jusqu'ici sur le climat de Paris (i). » « M. Le Verrier appelle l'attention de l'Académie sur les inconvénients de la discussion qui s'est élevée au sujet des séries météorologiques recueil- lies depuis un siècle à l'Observatoire de Paris. On se trouve, en effet, en pré- (i) 11 est juste d'ajouter que ces moyennes extraordinaires d'avril, combinées avec les autres moyennes du même mois, donnent (page 56), par un procédé de calcul dont il est diUicile de se rendre compte, une moyenne générale de 10", i , c'est-à-dire sensiblement celle (jui résulterait des nombres donnés par l'ancien Observatoire. ( 384 ) sence de publications diverses dont les nombres (Uffèront notablement, en beaucoup d'cndroils, et entre lesquels les météorologistes seraient dans l'impossibilité de cboisir. Il importe que la vérité se fasse jour sans retard, et dans des termes où elle ne puisse être contestée. L'intervention de l'au- torité de l'Académie paraît indispensable. » En conséipience, M. Le Verrier dépose la proposition qu'« il soit » nommé une Commission spéciale chargée de réviser les observations » njétéorologiques présentées depuis un siècle à l'Académie, et d'en faire >) une édition authentique. » L'Académie renvoie au prochain Comité secret l'examen de cette propo- sition. AURORE BORÉALE. — L'Académio reçoit un grand nombre de Communi- cations concernant l'aurore boréale qui a illuminé le ciel de Paris pendant la soirée d'hier, 4 février. De ces diverses Communications, adressées de Paris, par MM. Fron, Snticis, LaiisscJat, Chnjx'las, Goiilier, Emmanuel,- de Précy-sur-Oise par M. E. Robert; d'Angers par M. Dccharme, professeur de physique, etc., nous extrayons les détails les plus essentiels, de façon à éviter les doubles emplois. M. Frox. (Présenté par M. Delaunay.) « Le dimanche 4 février 1872, vers 5 licures cr (Icinic du soir, les cumulus et cirro- cumulus, dans le voisinage du zénith, se colorent d'une teinte rosée analogue, à celle des cirrus par un beau soleil couchant. Mais les nuages rosés occupent seidement une direction délerniince du ciel, orientée sinsiblement de l'ouest-sud-ouest à l'est-nord-est. Vers 5'' 45'", une hande rouge continue commence à se former dans cette direction; la teinte aiigmeiilc jjeu à fieu d'intensité, et, vers 6 heures, d'autres rayons rougeS sendilent venir du sud et du nord. Ils se dirigent vers un même point du ciel, situé dans le voisinage des Pléiades, ont une longueur jieu considérable à partir de ce point, et foruient une ciJU|)ole très-belle. Le phénomène est donc une aurore polaire, et cependant rien de iiarticiilier ne se montre à l'Iio- rizon nord. Tout le ])hénomène est concentré, pour ainsi dire, dans le voisinage de cette bande si remarquable et s'étend ensuite vers l'horizon sud; aussi appellerons-nous celle première phase, la phase australe de l'aurore. Les changements d'aspect se produisent d'ailleurs avec une excessive rapidité. ). A l'ouest, cette bande est bientôt entouréi; de deux autres, convergeant sensiblement vers les Pléiades, et réunies dans le voisin.ige par une portion courbe, de manière à figurer une parabole, dont l'axe serait le rayon primitif, et présentant une grande analogie de forme et d(; position avec le fuseau de la lumière zodiacale. En même temps, un rayon obscur, puis \\n rayon blanc se montrent à côté, convergeant également vers les Pléiades. A ce moment, l'inclinaison de l'aiguille aimantée atteint un minimum de 65° ?.8', 2, puis elle varie tellement que les lectures deviennent impossibles. La tleclinaison est de i 'j"4''i 4- ( 385 ) >■ A 6'' 29'", trois rayons rouges se forment ;i l'ouest. Une lioiippe lumineuse, arquée et dardant vers le nord, se montre dans le voisinage du point ra A 'j''3g'", se passe un phénomène des plus remarquables. Un rayon blanc part de l'ouest et arrive au radiant, trois rayons rouges se forment entre lui et le nord, courant éga- lement au radiant, et bientôt quehiues autres viennent compléter de nouveau la coupole signalée déjà aw commencement. Mais ici, la partie la plus développée est la région qui re- garde le nord ; on peut l'appeler une demi-coupole boréale, quoique, par instants, le cercle entier se referme par l'addition fugitive de rayons venus du sud. La demi-coupole est par- tagée nettement en deux parties : le tiers oriental ne contient que des rayons rouges, courts, et les deux autres tiers des rayons blancs. Cette disposition ne persiste qu'un instant, car les rayons rouges empiètent peu à peu sur leurs voisins, semblant animés d'un mouvement de rotation autour du radiant conune pivot, et cachant successivement les divers rayons blancs. Un rayon bleu se forme même un instant, au milieu des rouges. Tous scintillent et dardent avec une grande vivacité. » Bientôt la coupole disparaît, les plaques rouges s'éteignent lentement à l'horizon nord, l'arc lumineux verdàtre s'efface lui- même, il ne reste plus qu'un arc rougeàtre concentrique, auquel correspond d'ailleurs, du côté du sud, un arc analogue, mais très-diffus. A •'i^^o'", il y a symétrie parfaite entre les deux aspects au nord et au sud : segment obscur, cercle verdàtre, teinte rosée, tout est semblable des deux côtés. C. R.,.1872, 1" Semeslre. (T. LXXIV, Pi" 6.) 5l ( 386 ) » A ce moment correspond ce qu'on peut appeler la phase australe et boréale du phéno- mène; tandis que des plaques rouges se reforment au nord, au nombre de six, deux pla- ques aurorales se produisent vers le sud, Tune d'elles est voisine de Sirius, et, près de cette ])laque, se montre un fait trés-sinyulicr. Vers Sirius, il se produit tout à coup, et sur une Iiautcur de lo deyrés environ, une petite aurore boréale en miniature. Deux ravons courts partent à l'est de Sirius, deux autres à l'ouest, ils passent du rouge au blanc puis dispa- raissent; un instant a|)rès ils se reforment, ayant [lasse un peu à l'outs» de Sirius et occupant tout l'espace entre Sirius et la constellation d'Orion. A ij'' 4'") le tout disparaît. A ce moment, a lieu une recrudescence dans la ])erturbation magnétique. La déclinaison atteint un mo- ment i8"52',5. A 8''8'", une nouvelle petite aurore se reforme au même point, et un |)eu à droite; sept rayons la comjjosent : ils atteignent Orion; à 8''ia"' deux rayons traversent Orion, à S*" 1 3™ leur intensité dijninue rapidement. Ils reprennent ensuite, comnie les « Menj dancers », jusqu'à 8'' 40'". » Le phénomène continue d'ailleurs dans les autres parties du ciel sans que je constate rien de remarquable. » A 9'' 10", la déclinaison varie entre l'j^ôG^g et i8''3',5, les mouvements sont très- bizarres, l'aiguille semble hésiter pour s'avancer dans une direction, elle tâtonne pour ainsi dire, puis tout à coup avance de quelques divisions, hésite de nouveau pour repartir dans la même direction. A d'autres moments de la soirée, l'aiguille parcourt à peine une division de l'échelle, mais est animée d'un moiivenieut vibratoire très-rapide. « Vers g''4'i"'j les phénomènes lumineux sont encore simultanés au nord et au sud; ils se concentrent peu à peu vers le zénith, et, à 9'' 5g'", une nouvelle couronne se i-eforme vers le radiant. Cinq rayons rouges en constituent la partie ouest et nord-ouest, un rayon blanc la limite de ce dernier côté, trois petits se voient au sud el s'évanouissent rapide- ment. i> A io''i8"', le phénomène est encore très-beau; signalons seulement l'existence d'une plaque rougeAtre, formant une large bande dirigée d'ouest-sud-ouest à est-nord-est, comme au commencement du phénomène. Notons également qu'à 10'' So", encore dans la constel- lation d'Orion, mais cette fois vers l'ouest, se produit le phénomène d'une aurore en minia- ture signalé déjà. Un rayon blanc se forme à l'ouest d'Orion et disparaît; un rayon rouge naît à la place; puis plusieurs autres, colorés de même, envahissent, au nombre de cinc], toute la constellation. Un sixième se montre au delà; ils semblent équidistants. Le météore est encore très-beau à ce moment, mais c'est là sa dernière manifestation. » Bientôt les rayons rouges et blancs, les placjues s'évanouissent, et le phénomène se termine comme il a commencé, par une bande lumineuse traversant le ciel de l'est-nord-est à l'ouest-sud-ouest. » Vers 10'' So'" existe encore, dans la direction du nord, segment sombre, teinte ver- dâtre, et plaques rosées au nombre de deux; le centre du segment sombre, (pii est d'abord dans la direction du nord géograplii(|ue, incline peu à peu vers l'ouest-nord-ouest, en même temps (]ue l'éclat diminue. Au midi, le ciel est devenu parfaitement homogène, et les mou- vements des aiguilles aimantées ont à peu près cessé. » Cette aurore a été visible sur une partie très considérable de l'Kurope. Les nouvelles reçues des stations meteorologi. M. Salicis. « 6 heures. — A 6 heures moins quelques minutes, un trait net comme un bandeau tracé au pinceau et d'un rose pâle, large, selon mon estime, comme deux fois le diamètre apparent du Soleil, venait de l'ouest-sud-ouest et se dirigeait vers les Pléiades; il s'arrêtait avant de les atteindre. Au delà de celles-ci, dans l'est-nord-est, le ciel présentait une zone d'un rose plus foncé, mais moins régulière. » Vers 6 heures et quelques minutes, les deux parties de l'arc s'étaient jointes, l'extrémité orientale demeurait à 10 degrés (estimés) au-dessus de l'horizon; quant à l'extrémité occi- dentale, je ne pouvais la voir. Le sommet de l'arc était à peu de chose près aux Pléiades, la direction de son plan était perpendiculaire au méridien magnétique. » Je crois cette première phase du phénomène assez rare en ce que, les Pléiades .passant en ce moment au méridien et leur distance polaire étant supérieure à la colatitude du lieu d'observation, le phénomène se passait au sud seulement; la région nord était donc dépourvue de toute nébulosité, au moins sur le tiajet de la lumière boréale. Il était d'ailleurs tellement net, que plusieurs personnes s'y trompaient d'abord et le qualifiaient d'arc-en-ciel. Du côté de l'est, il passait un peu au nord de Jupiter. » 6''3o™. — 'V^ers 6''3o'", le plan de l'arc sembla osciller dans le sens rétrograde, sans cependant que je puisse donner cette apparence autrement que comme hypothétique; elle pouvait d'ailleurs n'être due qu'au déplacement des nébulosités qui obéissaient à un léger vent de sud. > Des bandes lumineuses lilanches partirent alors du sommet de l'arc, c'est-à-dire des Pléiades, se dirigeant entre l'ouest et le nord, et les régions du ciel où elle aboutissaient et cessaient d'être visibles étaient éclairées comme si la Lune s'y levait; il en était de même du reste de la partie sud et sud-est, au delà du phénomène, sans cependant que l'on pirt signaler des bandes dirigées de ce côté. » Un instant les Pléiades auraient pu être prises pour le noyau d'une comète pourvue d'une queue en éventail et dirigée vers l'ouest. Les nébulosités, quoique vivement colorées, sont d'une ténuité telle que les étoiles de quatrième grandeur brillent à travers. o Vers 6^/^.5"', le phénomène s'affaiblit. 5i.. ( 388 ) » n heures. — A 7 heures, il reprend dans les réglons de l'ouest, du nord et du nord-est; il figure alors, vers ces régions, un tiers de coupole rayonnante ou un demi-fuseau, xébré de rose, de blanc et de bleu, dont l'angle (aux Pléiades) est de i3o degrés (estimé). i> Vers 7''3o'°, l'aurore pâlit un peu dans l'arc primitif, mais se prononce avec inten- sité vers le nord, de façon à y figurer un arc irrégulier, perpendiculaire au méridien magnétique, et dont le sommet est élevé de 3o degrés (estimés) au-dessus de l'horizon ; il y a donc à ce moment deux arcs-en-ciel, l'un faible, passant par les Pléiades, l'autre au nord de celui-ci, parallèle et élevé à 3o degrés au-dessus de l'horizon; les deux arcs sont reliés par des traits roses ou blancs, convergeant vers un point voisin des Pléiades, mais un peu à l'est. » A 8 heures, la coloration du côté du nord s'est disséminée; la première apparence a che- miné vers le sud, son sommet au Baudrier d'Orion conservant très-sensiblernent sa forme tout en s'affaiblissant (Ce recul ne s'explique pas par la marche des nébulosités, qui vien- nent au contraire du sud. ) » A 9 heures, trois bandes réapparaissent au nord; celle du milieu est la plus vive, dans le méridien magnétique; au sud, la brume tourne au rouge bistré, et devient assez dense pour novcr successivement Rigcl et le liaudrier. » A 10 heures, toute coloration nette a disparu au nord et au sud, mais l'aurore se main- tient dans les parties ouest-sud-ouest et est-nord-est de l'arc primitif. » Le baromètre accuse ^So millimètres, l'air est calme; je cesse d'observer le phénomène. » M. A. Lau.ssedat. 0 De larges nappes de couleur pourpre que les effluves électriques traversaient comme par bouffées s'étalaient successivement et souvent même simultanément dans toutes les di- rections, en atteignant d'assez grandes hauteurs au-dessus de Ihorizon; elles étaient sillon- nées par de longs et minces rayons d'un blanc éclatant, légèrement bordés d'une teinte jaune verdàtre. Ces rayons s'éteignaient ou du moins s'affaiblissaient considérablement, et se ranimaient peu à peu avec la rapidité de l'éclair. Siu- quelques-uns des nuages |)ourpres séparés et comme flottants à une certaine distance les uns des autres, les rayons étaient très- multipliés et également espacés à la manière des rayons d'une draperie. Us se prolongeaient au delà des espaces empourprés, traversaient les constellations et convergeaient au même point de la sphère céleste. Ce /joint de fuite était très-nettement déterminé, et comme les rayons s'épanouissaient autour de lui dans toutes les directions, on était amené naturelle- ment à les comparer aux nervures d'une voûte sphérique, dont l'axe était sensiblement in- cliné par rapport a. la verticale. Cet axe coïncidait d'ailleurs avec la direction de l'aiguille aimantée, librement suspendue par son centre de gravité, et telle était aussi par consé(]uent la direction de tous les rayons rectilignes et parallèles, rendus circulaires et convergents par l'eflèt de la perspective sphérique. J'ai pu constater ou plutôt vérifier ce fait avec assez de précision, quoique je n'eusse aucun instrument de mesure sous la main. A io''4o"', au mo- ment où Jupiter passait au méridien, le point de fuite des rayons de l'aurore était situé assez près à l'est de cette planète, entre la constellation des Gémeaux et celle du Lion. A l'aide d'év.duations faciles, dans une région où les points de repère se trouvaient nombreux et rap- jirochés, cl, grâce au voisinage de Jupiter, j'ai pu ra|)iiorter la ])osili(in de ce point de fuite sur un globe céleste, à moins d'un degré près, et déterminer par suite la hauteur et l'azimut ( 389) de ce point, au moment de l'observation. C'est ainsi que j'ai trouvé pour azimut i5 degrés environ du sud à l'est, et pour hauteur 66 degrés. Ces quantités s'accordent à très-peu près avec la déclinaison et l'inclinaison actuelle de l'aiguille aimantée. » M. ClIAPELAS. « Vers 5''45'° du suir paraissaient les premiers rayons, s'élançant déjà avec une grande rapidité vers le zénith. Pendant quelques instants, ces rayons, se multipliant, se divisant ensuite, donnent enfin naissance à des plaques rongeàtres d'une largeur très-remar- quable. » 6'' i5'". — ■ Le phénomène, qui semble avoir complètement abandonné l'horizon nord, présente un aspect que je n'avais jamais constaté. A environ 20 degrés du zénith, sur l'ho- rizon sud, à hauteur de la constellation des Pléiades, s'offre un centre lumineux d'un rouge- sang très-intense, et duquel s'échappent tout d'abord deux magnifiques rayons, également rouges, d'une largeur de 3o degrés au moins, ayant leur extrémité inférieure appuyée i\ l'ouest et à l'est. Ces deux rayons, formant ainsi une demi-circonférence de feu, décrivent presque exactement l'écliptique; se brisant, se divisant, ils sont bientôt parcourus par d'au- tres rayons plus étroits d'une belle couleur rose. « Quatre de ces rayons étaient principalement remarquables, en ce que, pris deux à deux, ils formaient des angles de t5 degrés environ, opposés par ie sommet, ces sommets se trouvant dans ce centre luminieux que nous venons de constater. » Quelques minutes après, du côté de l'est, les rayons se mélangent et font place à des nébulosités rougeâtres et persistantes. En même temps, l'horizon, de ce côté, s'illuminant d'une clarté blanche très-brillante, répand sur la ville une lumière semblable ii celle du lever du jour. Cette phase du ])hénomène a cela de remarquable, qu'elle semblait complè- tement détachée de l'apparition première, > 6^ So"". — Du centre lumineux qui persiste toujours, quoique se déplaçant d'une manière sensible, se détachent bientôt une infinité de rayons, se dirigeant principalement vers le nord. Le phénomène présente alors une amplitude de plus de 180 degrés et une alti- tude de I 10 degrés. Ces différents rayons, qui n'arrivent pas jusqu'à l'horizon, donnent à l'apparition l'aspect d'une brillante draperie, formant une demi-coupole de feu. » Le phénomène avait alors un mouvement très-prononcé du nord-est au sud-ouest; de plus, les courbures que prennent certains rayons montrent assez combien, à cette hauteur, l'air est violemment agité. a 6''4o'"' — La partie est du ciel n'offre plus qu'une teinte rousse; mais, à 6'' 5o'", le phénomène change entièrement d'aspect. La partie sud de l'horizon, qui était alors éclairée par une lumière blanche assez brillante pour nous permettre de distinguer les caractères que nous traçons sur nos registres, s'illumine d'une clarté rouge très-intense, pendant qu'au zénith se montrent de nouveau quelques filaments blanchâtres violemment tournientés- ■> 8 heures. — A 3o degrés environ au-dessus de l'horizon sud, se forment des amas de matières rouges, animés, comme le phénomène dans son ensemble, d'un mouvement bien accentué de l'est à l'ouest. » S** i5". — L'horizon sud, brillamment éclairé d'une clarté verdàtre, présente quelcpies beaux rayons roses qui se détachent très-nettement, et permctltnt de constater qu'ils n'ont, pour ainsi dire, aucune relation avec les rayons qui se montrent dans le nord. De plus, la ( 390 ) position (le ces rayons par rapport à notre méridien, l'aspect du ciel, porteraient à penser qu'une aiuoie australe se manifeste simultanément. » Cet ciat de choses dure jusque vers 8''3o'"; à cet instant, les rayons se divisent et s'étendent; le ciel n'offre plus que des plaques pliosphoresccntcs, rouges ou verdàtres; la teinte générale du ciel est laiteuse et brillante, comme au moment du clair de Lune par un ciel couvert. » A lo'' 46'", trois petits rayons blancliâtrcs, formes au zénith, ayant à peu près la forme d'une barbe de plume très-déliée, étaient animés d'un mouvement d'ondulation et de vibration. » En résumé, cette apparition a présenté ensuite trois phases principales : la première se produisant au nord, comme cela a lieu ordinairement; la scande au.x environs de l'équa- teur; la troisième, enfin, dans la partie sud du ciel. » PHYSIQUE. — Sur le spectre de l'aurore boréale du 4 février. Note de M. Cornu. (Extiait d'une Lettie adressée à M. Fizeau.) « En observant au spectroscope les zones rouges de l'aurore boréale (ou plutôt équatoriale) d'hier soir, j'ai été surpris de constater que la ma- jeure partie de la Imnière provenait d'une raie très-bien définie, de couleur difficile à saisir à cause de son peu d'éclat, située vers le milieu du spectre lumineux, c'est-à-dire dans la région vert-jaune; j'ai constaté aussi une raie rouge, mais d'une intensité beaucoup plus faible. Croyant avoir affaire au spectre de l'hydrogène, c'est-à-dire aux raies C et F, je disposai rapide- ment un tube à hydrogène et une machine électrique, afin d'effectuer la comparaison de ces raies sur l'échelle du spectroscope. Malheureusement, le retard causé par l'installation un peu précipitée de mon appareil et siu'- tout l'affaiblissement du phénomène et l'heure avancée où je pus obser- ver (11 heures) ne m'ont permis de fixer que la situation de la raie vert- jaune, qui, d'ailleurs, était très-brillante dans les lueurs vertes situées au nord ; la raie rouge, au contraire, n'était plus assez visible pour permettre des mesures. r> Je m'attendais à trouver que cette raie vcrdâlre coïncidait avec la raie F; mais, en construisant la courbe qui permet de transformer les par- ties de l'échelle du spectroscope en longueurs d'onde (i), je trouvai le nombre X = 55'], c'est-à-dire la position exacte de la raie de l'aurore (i) La raie C X = 656 correspondait à la division 21, . D =589 » 33, » F = 486 • 69, La raie de l'aurore » 4** ( 391 ) polaire découverte, en 1867, par M. Angslrom et décrite dans son Mémoire sur le spectre normal du Soleil : «... Pendant l'hiver 1867-68, j'ai pu, dit l'autfur, observer plusieurs fois le spectre de l'arc lumineux qui borde le segment obscur et se |)résente toujours pendant de faibles aurores boréales. La lumière était presque monocliromatique et consistait en une seule raie brillante, 1 = 556,7. )> ... Un fait fort remarquable, c'est que la raie signalée ne coïncide avec aucune des raies connues dans les spectres îles gaz simples ou composés. ..." » Mon observation confirme celle de M. Angstrôm, en ce qui concerne la nature de la lumière pile de la lueur polaire; elle montre, eti outre, que cette lumière monochromatique vert-jaune existe, en grande propor- tion, dans les lueurs rouges les plus intenses de nos aurores boréales. » PHYSIQUE. — Etude spectrale de la lumière de l'aurore boréale du [\ février. Note de M. Prazmowski. « Profitant de l'apparition d'inie brillante aurore boréale, dans la soirée d'hier (4 février 187-2), j'ai dirigé un spectroscope, d'une construction très-simple, sur les endroits les plus lumineux. L'intensité très-faible de la lumière de l'aurore rendait la recherche très-difficile ; néanmoins, la dis- continuité du spectre ne laisse aucun doute. » On y voit une bande verte aux environs de la raie E de Fraunhofer : je l'estime moins réfrangible que cette dernière; c'est la bande principale la plus intense. Elle se retrouve dans toutes les parties lumineuses de l'au- rore, elle domine par son intensité, même dans des points où, à l'œil nu, la teinte paraît d'un pourpre intense. » La seconde en intensité est une bande rouge, voisine de la raie C, mais plus réfrangible; elle apparaît beaucoup plus liunineuse dans des points qui présentent une teinte rouge prononcée. Toutefois elle est très- visible, même dans des rayons qui paraissent très-blancs; il est vrai qu'elle est moins intense dans ces endroits-là. » On aperçoit encore, mais très-faiblement, deux autres bandes dans le bleu et le violet aux environs des raies F et G. On voit ces dernières dans les parties blanches de l'aurore; elles disparaissent, ou du moins deviennent très-faibles, dans des points teintés d'un rouge intense. » La position des bandes du spectre de l'aurore boréale, par rappoi t aux raies de Fraimhofer, a été estimée en amenant en même temps dans le champ du spectroscope le spectre des réverbères. Mon habitude des obser- ( 3

. Journal de V Agriculture; n°' 142, i44 îi i47» 1872; in-8°. Journal de la Société centrale d'Horticulture ;no\ea)hre et décembre 1871; in-8°. Journal de l' Éclairage au Gaz,- n°' i, 2, 1872; in-4". Journal de Mathématiques pures et appliquées; janvier 1872; inVj". Journal de Médecine de l'Ouest; t. V, n°" 9, 10, 1872; in-8''. Journal de Médecine vétérinaire militaire; août et septembre 1871; in-8°. Journal de Pharmacie et de Chimie; décembre 1871, janvier 1872; in-8°. Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n°^ i, 2, 1872; in-8°. Journal des Fabricants de Sucre; n°' 87 à 42, 1872; in-fol. Le Salut; n°' i59 à i65, 1872; in-fol. L'Abeille médicale; n°' i à 6, 1872; in-4°. VAéronaute; janvier 1872; in-8''. V Art dentaire ; n° la, 1871; in-8°. L'Art médical; t. XXIV, n°^ i et 2, 1871; in-S". La Santé publique; n°' 108 à 1 12, 1872; in-4''. Le Gaz; n° 7, 1872; in-4''. Le Moniteur de la Photographie; n"' i à 3, 1872; in-4''. Le Moniteur scientifiquc-Quesneville ; décem])re 1871 et janvier 1872; grand iii-8". Le Mouvement médical; n" 2r, 1871, n"' i à 4, 1872; in-4''. Les Mondes; n"' des 4> 18, aS janvier 1872; in-8°. L'Imprimerie; décembre 1871; in-4''. La Revue scientifique; n°* 27 à 32, 1872; in-4°. ( ^97 ) Magasin pittoresque; janvier 1872; in-4''. Montpellier médical. . . . Journal mensuel de médecine; t. XXVIII, n°' 1,2, 1872; in-8°. Nouvelles annales de Mathématiques ; janvier 1872; in-8°. Observatoire météorologique de Montsouris ; \\°^ i à G, janvier 1872; in-/i°. Répertoire de Pharmacie; décembre 1871; in-8°. Revue Ribliographique universelle ; janvier 1872; in-8°. Revue des Eaux et Forêts; janvier 1872 ; in-8°. Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale; n°^ i à 3, 1872; in-8°. Revue hebdomadaire de Chimie scientifique et industrielle ; 3*^ année, n°^ i5, iG, 17, 19, 1872; in-8°. Revue maritime et coloniale ; novembre et décembre 1871, janvier 1872; in-8°. Revue médicale de Toulouse; janvier 1872; in-8°. Société Enlomologique de Belgique; n° 69, 187 1 ; in-8°. The Food Journal; n°' 24, 25, 187a; in-8°. The Mechanic's Magazine; n"' des 6, i3, 20, 27 janvier 1872; in-4°. »^^^^'^^^^m-~m ( 39B) Observations météorolooiqces faites a l'Observatoire de Paris. — Janv. 1872. i c S a 0 a ■= s 1 «^ » H 3 tbeh A Salle â B a S MOMÈT NCIENS méridie à B M ta S RES Doe. a 0 TnEB NO Terris 1 a MOMÊT OVEAUX e du ja « a a RES dio. c c 0 s TEMPÉRATCHE MOYENNE do l'air TEMPÊRATLRE MOYENNE du 60I y. "^ ■: s ta • > z Ti !-. £. 0 c ^ S K ■-' CJ — =3 ? ■% c: 0 'J c s- u ■b: ^ h- ^ 5 iï < ° s 1 l i a i3",7. il «".lia. Q a u" 10. ' o",3û. 1 I 763,5 0 -2,5 0 0,4 0 -1,0 0 -3,5 0 -0,2 0 -1,8 0 -2,6 j> 0 I ,26 0 2,01 0 3,58 0 2,2 3,94 98 S 0,0 2 757,0 -2,5 2,9 0,2 -3,0 3,2 0,1 0,1 V 1,56 1.93 3,09 0,6 4,60 96 B 4,5 3 759,4 (0 3,8 2,6(» (.) 4,1 2,6U 2,9 » 3, 10 3,02 3,34 0,8 5,52 93 9 6,5 /. 750,3 3,2 (■) 5,8(" 3,0 (0 5,9t' 6,'i . 5,17 4.55 4,08 0,2 7,06 89 » 9,5 5 741,0 (■) 12,8 1 1 ,0 (0 ■ 3,2 .1,3 9,8 » 7,8. 7,i3 5,67 -0,1 7,49 79 » 9,5 6 75i,6 3,2 8.8 6,0 3,4 10,0 6,7 6,3 » 5,84 5,90 5,97 5,9 6,o3 79 B 5,0 7 760,8 3,7 6,8 5,2 3,4 6,8 5,1 4,4 » 5,0. 5,36 5,78 0,8 5,52 85 n i3,o 8 741,8 3," 6,. 4,1 2,4 6,2. 4,3 3,4 » 4,22 4,72 5,44 4,2 4,90 8. n 6,5 î 9 744,0 .,5 4,1 2,8 ',2 4,2 2,7 3,4 ■' 3,45 3,80 4,89 0,8 4,88 81 » 4,0 10 760,8 2,3 2,9 2,6 1,6 2,6 2,1 1,4 » 3,11 3,62 4,58 -0,2 4,00 76 » 0,J 1 1 757,9 0,5 5,4 2,9 -0,2 5,8 2,7 2,8 » 3,06 3,29 4,23 -0,7 5,47 92 n 1,5 13 763,. 5,6 6,0 5,8 4,4 5,8 5,1 4.1 » 4.32 4,37 4,59 -0,1 5,94 93 » 0,0 i3 76', 1 2,1 8,7 5,4 ■ ,4 9,3 5,3 6,0 » 5,26 4,87 4,90 -0,8 6,73 9' b 4,5 i i4 755,9 7,2 8,8 8,0 7,2 12,4 9,8 6,7 11 6,78 6,52 5,90 -',7 6,65 92 0 6,0 ' i5 757.' •-,4 4,2 3,3 1,2 4,0 2,6 2,2 » 4,48 4,88 5,67 0,0 5,38 96 u 0,0 i6 755,5 ■ ,i 3,0 2,0 0,2 2.7 >,4 1,7 )) 3,77 4,20 5,. 4 0,3 4,6. 86 » 0,0 '7 754,5 0,2 3,5 .,8 -0,3 3,2 1,4 ',7 » 3,27 3,76 4,78 1,3 4,60 87 I» 10,5 i8 74>,6 3,. 9, S G, 3 3,0 10,4 6.7 5,3 )> 4,82 4,76 5,0. 6,6 5,5. 81 » 10,5 "9 74 1,2 0,6 5.7 3,1 -0,2 5,9 2,8 3,8 » 4,02 4, .6 4,82 0,2 5,74 91 )) 0,0 20 7 '(4,3 3,0 6,6 4,8 1,8 7,9 4,8 3,2 » 3,98 4,38 4,9'l 3,4 5,25 87 s 0,0 , 21 750,3 ■ ,.'i 4,3 2,8 0,4 4,2 2,3 2,4 » 3,54 3,90 4,72 0,5 5,14 90 n 0,0 j 22 7 ',6,0 2,3 7,3 4,8 >,8 7.7 4,7 5,5 » 4,29 4,21 4.61 1 . 1 5,68 80 M 0,0 23 735,8 fO 8,6 7,5(' (■) 9,0 7,7(' 7,5 B 6,10' 5,68 5,23 0,6 6,76 83 B .5,0 = -'l 733,7 {■) 10,3 8,7" (■) 11,2 8.7'' 7,8 u 6,79 6,76 6,21 5,0 6,. 4 76 n 10,0 35 736,6 4,6 9,2 6,9 4.3 10,2 7.2 7,2 » 6,34' 6,22 6,24 2,9 6,26 So n 7,5 26 743,0 6,5 8,8 7,6 6,2 9,4 7,8 6,9 M 6,55' 6,49 6,45 1.2 6,7' 89 » 8,5 27 750,7 4,9 7.9 6,4 4,4, 8,2 6,3 6," » 6,3. 6,33 6,5o 0,6 6,38 88 » 3,5 28 757,8 4.2 6,2 5,2 3,6 7,5 5,5 2,7 M 5,18 5,67 6,33 1,5 5,47 95 » 0,0 29 761,6 -1,3 3,3 1,0 -1,3 3,< 0,9 0,8 » 3,96 4.58 5,6/| 1,2 4,83 97 » 1,5 3o 758, 0 ->,> 1,9 0,4 -','1 1,3 0,0 -0,2 B 3,21 3,94 5,16 0,9 4,35 94 B 7,0 3. 758,6 -1,7 0,4 -0,6 -3,2 0,1 -1,0 -1,5 » 2,35 3,.. 4,57 0,8 4,.5 97 » 1,0 Moy. 75i,i » 5.9 4,3 » 6,3 4,2 3,8 » /|,'|S 4,65 5,.o 1,3 5,54 87,8 » 4,7 (i) Tempér du tlicrmomc alnrc asr tro noir ondntile ilans lo pcndan ridosur l tout le 0 Iheraio Jour, mètre n a) Moyenne dei observ a (la jardin. allons do mtnutl, g h. M., mid ,9 h. S. (3)T- -t est 1 excès (399) Observations météorologiques faites a l''Orservatoire de Paris. — Janv. 1872. MACSËTISME TERIIESTRE. Observation de 9 lieures du malin. rLUlE. 0 VENTS. ■u H < a é 0 ■5 a a c 0 a a a □ 1 H a 0 0 < 'M Direction ol force. tu n 7, 0 u a «s REMARQUES. I 0 1 17.37,3 0 1 65.43,3 4,5o46 mm mm u » S faible. » 0,8 Brouillard épais. 2 36,7 42,2 4,5io3 » » » S modéré. S 1,0 Brume. Gelée blanche. 3 38,0 41,8 4,5i8.'i 2,4 1,4 .. SSO modéré. » 1,0 Léjer brouillard. 4 37,4 41,0 4,5,48 1,0 1.2 n SO fort. SO 1,0 Nimbus, pluie. 5 36,6 /„,! 4,5261 2, I 3,8 » SO très-fort. SO 0,7 Pluie. 6 35,5 42,7 4,0089 3,2 3,1 u S modéré. SSO 0,5 Petite pluie ii midi. 7 36,3 4., 7 4,53o3 0,1 0,1 n SSO as. fort. SSO 0,8 Id. 8 35,8 43,0 4,5i6', 7,3 5,1 )) OSO modéré. OSO 0,4 Pluie dans l'après-midi 9 34,3 42,2 4,5i5i 2,5 2,4 .. ONO modéré. ONO o>7 Ciel variable. 10 34,. 42,7 4,5266 0,0 0,0 u NO faible. N 0,9 Nimbus, bruine. 1 1 33,6 40,8 4,5079 '.7 1,8 » S modéré. » 1,0 Grésil vers 8'' du matin ; pluie. 13 38,8 41,0 4,5292 3,9 3,9 » 0 faible. ONO 0,9 Brouillard, pluie. i3 36,3 42,2 4,5o66 0,1 0,1 » S modéré. SE 1,0 BrJjcoupJevcntde u^ hminuit. j i4 38,5 4', 9 4,5128 9,5 9,7 ,> ONO faible. ONO 0,7 Brouillard, pluie. i5 37,7 43,1 4,5127 Oj3 0,3 „ SSE faible. SE 0,9 Brouillard. i6 37,2 42,1 4,5o4i » » 2,9 ESE faible. ESE 1,0 Nimbus. ■7 35,6 4>,7 4)49^9 » » 2,7 S assez fort. SSO 1,0 Nimbus; pluie dans la i uit. i8 35,7 40, 1 4,5io6 2,2 3,0 ',7 SSO modéré. OSO 0,3 Nuageux; beau le soir. 19 35,0 41,0 4,5009 0,0 0,0 2,7 ESE tr.-faible. » 0,9 Brouillard, pluie. 20 35,2 4>,9 4,499> 5,8 6,0 2,5 ENE faible. ENE 0,5 Brouillard. 21 34,0 43,1 4,5i58 » » 2,3 S faible. SSO 0,9 Cumulus; nimbus. 22 32,5 39,7 4,4966 0,0 0,1 2,0 SSE faible. S 1 ,0 Nimbus, pluie. 23 32,9 39,5 4,5o68 ■ ,' 0,8 0,9 SSO fort. SSO 1,0 Id. 24 33,1 39,8 4, 5162 7,3 9,4 1) SO assez fort. SO 0,6 Très-nuageux. 25 36,1 40,6 4,4958 0,6 0.7 1,5 S assez fort. SO 0,9 Pluvieux. 26 35,6 42,5 4 , 5 1 1 5 2,2 3,0 u SSO modéré. SO 0,9 Grésil à 3''io'" du soir; pluie. 27 36,9 4', 7 4,5o86 3,1 2,6 » 0 faible. OSO 1,0 Couvert, pluie. 28 36,6 42,0 4,4967 0,7 0,6 0,7 ONO faible. 1t 0,9 Brouillard intense. 29 37,0 40,6 4,4845 » » » SSO modéré. » 1 ,0 Brouillard. 3o 36,2 40,8 4,5o53 » M » SSE faible. SE 0,9 id. 3i 38,2 40,5 4,4978 » a » SE faible. » 0,9 Id. Moy. 17.36,0 65.41,6 4,5093 57,. 59,. n 0,84 (OP irLIe supéi ieure du bâtiment de l'Ubst rvatoir ,. ^^^^" ^■■^^ ( 4oo ) Observations météorologiques faites a l'Obsertatoire df. Paris. — Janvier 1872. Résumé des observations régulières. Les moyennes comprises dans la dernière colonne du tableau sont déduites des observa- tions de 9 heures du matin, midi, 9 heures du soir et minuit, sauf le cas d'indications spé- ciales. Les autres colonnes renferment les moyennes mensuelles des observations faites aux heures indiquées en tête des colonnes. St-M. gt-M. Midi. i'^S. C*" S. 9^ S. Minuit. Moy. nim niiD mm nnn tûvh rotn idu mm Baromètre réduit à 0° '75i,o3 ySi ,22 75i ,ia 700,78 751,09 75i, 12 750,68 jSi ,o3 Pression de l'ait sec 7'l5)72 7'i5,87 7/(5, 38 7/'(.'i,84 ^!\b,lfi 7^5,58 745, i5 745,49 0 Température moyenne des maxima et minima de la salle méridienne 4)3 » » du jardin 4>2 000 0000 Thermomètre à mercure (salle méridienne) 3,27 3,57 4j82 5,3i 4)''0 lf,\b 3,95 4j'2 » (jardin), ( 3, 12 3,^9 4,91 5,36 4,44 4,04 3,90 4, 08 Thermomètre à alcool incolore (jardin). . 2,93 3,29 4j65 5,o5 4i'9 3,82 3,70 3,86 Thermomètre électrique (1 3™, 7) 2,98 3,23 4163 5, 04 4i23 3,83 3,57 3, 81 » (33™, 0) »»»■»»»» Thermomètre noir dans le vide, T 2,96 4i^' 7;*'9 •5,83 t\,ii 3,95 3,56 4j95 Excès(T — «) — 0,16 0,92 2,g8 1,47 — 0,32 — 0,09 — 0,34 °>^1 Température moyenne T' déduite des observations diurnes 9 h. M., midi, 3 h. et 6h. S 5, 81 Température moyenne (T — f') » » » ....... 1,26 Température du sol à 0", 02 lf,o5 4ii7 ^1^3 6,07 1^,66 4)52 1^,1^0 l^,l^?, o-^.'0 4,l7 4,17 4,03 4,87 4,87 4,79 4,72 4,65 » o'",3o 5,08 5,08 5,06 5,o5 5,o5 5,i3 5,i3 5, 10 Tension de la vapeur en millimètres 5,3i 5,35 5,74 .5,94 5, 61 5,54 5,53 5, .■14 Etat hygrométrique en centièmes 89,9 89,1 85,8 85,3 87,1 87,9 88,5 87,8 I t t t I t I t Inclinaison magnétique 65°-^ 4', 35 4',59 4'j58 4'>33 4')33 4'j54 11151 4>;55 Déclinaison magnétique 17"-*- 36,43 35,99 ^"t^l 4'iS5 39,28 35, 80 35,90 37,14 Pluie en millimètres [udomètre de la terrasse (total du mois)] 67,1 » (udomètre du jardin) 22,8 4>1 7)3 6,2 11,2 2,2 5,5 59,6 Nota. — Dans la première page des observations de Paris pour le mois de décembre dernier, la note finale doit être rétablie ainsi : " (2) Moyenne des observations de minuit, 9 h. M., raidi, 9 h. S. •> Midi avait été omis. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 FEVRIER 1872, PRÉSIDENCE DE M. PAYE. ME.lIOmES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. 31. Delaunat demande la parole et s'exprime ainsi : « C'est avec un bien grand regret que je me vois dans l'obligation d'a- dresser à l'Académie une réclamation au sujet du Compte rendu. Parmi les pièces de la Correspondance de lundi dernier, se trouvait une Note de M. Renou, intitulée : Réponse à la dernière Note de M. Delaunny,&ur iAn- nvaire météorologique de l'Observatoire de Paris pour 1872. L'existence de celte Note de M. Renou a été simplement signalée ; il n'en a pas été donné lecture. Quel n'a pas été mon étonnement lorscpie je l'ai trouvée insérée, tout au long, dans le Compte rendu imprimé de la séance. » Je ne puis m'enipècher d'appeler l'attention de tous mes confrères stir ce qu'il y a de fâcheux dans une pareille manière d'agir, dont je ne connais aucun précédent. Je demande que l'on veuille bien décider, qu'à l'avenir,- toute pièce de polémique, si elle n'a pas été lue à la séance, ou tout au moins analysée, ne pourra pas être insérée au Compte rendu, surtout si cette pièce émane d'une personne étrangère à l'Académie. » Quant à la Note de M. Renou, je ne m'arrêterai pas à y répondre. Il me suffit d'avoir montré [voir plus haut, page 299) dans quel esprit sont C. R., 1872, 1" Semestre. ( T. LXXIV, N" 7.) 53 ( 402 ) conçues les attaques que l'on dirige, ici et ailleurs, contre les nouvelles publications de l'Observatoire. Tant que l'intérêt de la science sera vérita- blement en jeu, on me trouvera toujours prêt à discuter. Mais, dans la cir- constance actuelle, personne ne s'y trompe, il s'agit de fout autre chose. Je ne donnerai pas à mes adversaires la satisfaction de les suivre sur le ter- rain où ils voudraient m'eniraîner. » M. Serret prend la parole après M. Delaunay et s'exprime ainsi : « Je m'associe entièrement aux observations que notre savant confrère, M. Delaunay, vient de présentera l'Académie. Comme lui, je ne puis m'expli- quer qu'une Note agressive, qui n'a pas été lue en séance, ait été introduite dans le Compte rendu. Je ne comprends pas davantage que la proposition dont notre savant confrère, M. Le Verrier, a donné lecture à la dernière séance, figure également dans le même Compte rendu (précisément à la suite de la Note qui fait l'objet de la réclamation de M. Delaunay); l'Académie avait en effet décidé, avec juste raison, conformément à l'opinion de notre éminent Président, que la question soulevée par la proposition de M. Le Verrier ne pouvait être disculée que dans un comité secret. » Ces faits sont regrettables; ils doivent arrêter l'attention de l'Aca- démie. » Quant à ce qui est des critiques dirigées contre les récentes publi- cations de l'Observatoire, il est évident que l'intérêt scientifique n'y entre pour rien^ et qu'elles ne peuvent avoir d'autre objet que d'atteindre, dans leur renommée scientifique, le Directeur de l'Observatoire et surtout son savant collaborateur, M. Marié Davy, travailleur infatigable qui mérite, à tous les points de vue, les sympathies et les encouragements de l'Aca- démie. )) Si, en effet, l'intérêt de la science eût été seul en jeu, il y avait, pour donner satisfaction entière à cet intérêt, un moyen simple, que j'ai eu plusieurs fois pour ma part l'occasion de pratiquer vis-à-vis de savants émi- nents. Il suffisait de signaler au Directeur de l'Observatoire, ou à M. Marié Davy, les erreurs contenues dans les tableaux qu'ils ont publiés. Si ces er- reurs existent, ce que j'ignore et ce que M. Delaunay conteste, au moins en partie, les rectifications nécessaires eussent été faites immédiatement, soit au moyen d'un erratum, soit à l'aide d'une publication nouvelle. Cette manière de procéder eût été digne, honorable pour tout le monde, et elle aurait été assurément suivie, si l'on n'avait pas eu l'intention bien arrêtée d'ouvrir une polémique ardente. ( 4o3 ) )) L'Académie ne doit pas se prêter à ces combinaisons, et j'exprime le vœu que les Communications du genre de celles dont je m'occupe ne soient jamais, à l'avenir, insérées dans le Compte rendu. On se bornerait à les men- tionner brièvement en les renvoyant à l'examen d'une Commission. » Dans le cas dont il s'agit aujourd'liui, je me demande quel est le but final auquel on veut atteindre. Ainsi que je l'ai dit déjà, c'est M. Marié Davy qui est en cause bien plutôt que notre savant confrère, le Directeur de l'Obser- vatoire. Mais il est difficile d'admettre qu'on puisse se figurer que le mérite d'un physicien de la valeur de M. Marié Davy aura subi quelque atteinte, parce qu'il se sera glissé quelques erreurs dans les chiffres que ce savant aura relevés ou fait relever par un de ses aides. Ce n'est pas dans le sein de l'Académie des Sciences, assurément, qu'on obtiendra ce résultat; mais il se peut qu'en dehors de cette enceinte on ait plus de succès. » Et voilà pourquoi je réprouve de toute mon énergie ces critiques stériles, qui peuvent être faites de bonne foi, mais qui, dépassant le but auquel elles tendent, risquent d'entraîner de déplorables conséquences. » M. Le Verrier fait remarquer à M. Serret qu'il se plaint à la fois et de l'insertion de la note de M. Renou, qui n'aurait pas été lue en séance, et de l'insertion d'une proposition de M. Le Verrier, relative à la réimpression des observations météorologiques, proposition qui a été lue en son entier. C'est trop de moitié au moins. » M. le Secrétaire perpétuel ne pouvait en aucune façon supprimer du Compte rendu une pièce lue devant l'Académie. » Quant au fond, M. Le Verrier pense qu'en comité secret M. Serret, mieux informé, pourra changer d'avis. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Réponse à M. Fremy; par M. Pasteur. « Je commence par déclarer à l'Académie que j'accepte, sans réserve, la proposition faite par M. Dumas dans la dernière séance. Déjà, à deux re- prises, j'ai sollicité le jugement direct de l'Académie : une première fois, lorsqu'il s'est agi des contradictions de MM. Pouchet et Joly, et, tout ré- cemment, lors de ma réponse aux critiques de M. Liehig. Je suis d'accord avec ces précédents, en soumettant de nouveau mes expériences à l'examen d'une Commission, dans la forme indiquée par M. Dumas ou dans telle forme qu'il plaira à l'Académie de déterminer. » M. Fremy, je regrette d'être obligé d'eu faire la remarque dès l'abord, 53.. ( 4o4 ) débute dans sa discussion par une suite de pétitions de principes. Exemple ; « Ces transformations, dit M. Fremy, si variées et si nombreuses, produites par les fer- mentaiions, ne s'opèrent pas spontanément; elles exigent l'intervenlion d'agents spéciaux caÉÉs PAR l'organisme et que l'on désigne sous le nom de ferments. » » Mais, ce qui est en discussion, est précisément de savoir si les ferments sont CRÉÉS PAR l'organisme ! M. Frcmy affirme donc dans sa définition le principe même qui est en question. Aulre exemple : « Lorsque les corjjs liémi-organisés, dit M. Fremy, restent dans les conditions normales, c'est-à-dire à l'abri de l'air et dans l'intérieur des tissus, ils concourent naturellement au dé- veloppement des organes. Mais, dès qu'ils reçoivent l'influence de l'air, leurs fonctions changent; et d'éléments de nutrition qu'ils étaient d'abord, ils deviennent des agents de dé- composition; en un mot, ils se changent en ferments. » » Mais nous discutons sur la question de savoir si les corps albumineux se changent en ferments organisés. M. Fremy dit oui; moi, je dis non; sa définition comprend donc encore le principe même qui est en question. » Je pourrais citer bien d'autres exemples de ce qu'on appelle, selon la logique, un faux raisonnetnent, dans les cotninunications de M. Fremy, qui n'en condamne pas moins mes opinions parce qu'elles ne s'accordent pas avec ses définitions. « Qu'est-ce que notre confrère entend donc, s'écrie M. Fremy, par cette expression si vague et si élastique de fermentation proprement dite? » » Je le crois bien, M. Fremy a adopté une définition des ferments qui exclut ceux dont je me suis occupé, quoiqu'ils soient seuls en cause, car je n'ai jamais écrit une seule ligne sur la diastase, la pectase, la synaptase, elc. J' apptWe fermeittalions ]))oi)reinenl dites (M. Fremy doit le savoir mieux que personne) les fermentations que j'ai étudiées et qui comprennent toutes les fermentations les mieux caractérisées, celles qui sont vieilles comme le monde, celles qui donnent le pain, le vin, la bière, le lait aigri, l'urine ammoniacale, etc., etc., celles dont les ferments sont, d'après mes recher- ches, des élres vivants qui naissent et se multiplient pendant l'acte de la fermentation. » Ai-je donc été un novateur bien hardi poiu" avoir ajouté au niot^èr- mentaiions la qualification depiopretnenl dites, lorsque j'ai eu à caractériser, en le circonscrivant, le progrès dû à mes recherches, progrès consistant dans la découverte remarquable d'êtres vivants dans toutes les fermenla- tions qui m'ont occupé? Et ce reproche me vient d'un confrère qui a in- venté, lui, tant de mots nouveaux pour représenter des choses tout à fait ( 4o5 ) indéterminées, la pectase, la pectose, la |)arapectine, la métapectine, l'acide pectosique, l'osséine, la conchioliiie, l'ichtine, l'ichtidine, l'ichluline, l'acide gommique, etc., etc. » Considérons la fermentation lactique, puisque M. Fremy a déclaré que c'était une de celles qui avaient ses préférences. Une des hypothèses de M. Fremy est que le caséum est le ferment qui produit la fermentation lactique du lait. » M'étant occupé, après lui, de cette fermentation, j'ai trouvé, contrai- rement à son opinion, que le caséum n'est pas du tout le ferment de cette fermentation, qu'il est tout au plus l'aliment azoté de ce ferment, lequel est un petit végétal microscopique naissant dans le lait après sa sortie du pis de la vache, s'y nourrissant, s'y multipliant, et que c'est parallèle- ment à la vie de ce champignon qu'il y a fermentation lactique; qu'enfin, le germe de cet être vient des poussières sur les objets ou en suspension dans l'air. C'est si peu le caséum qui est le ferment du lait, que j'ai produit la fermentation lactique en supprimant tout à fait le caséum et en le rempla- çant simplement par un sel d'ammoniaque cristallisé. Avant tous ces pro- grès dus à mes recherches, M. Fremy était excusable de confondre la fer- mentation lactique avec la fermentation diastasique, mais aujourd'hui ! 1) M. Fremy me dit : « M. Pasteur voudrait-il établir une différence » entre la fermentation lactique et la fermentation diastasique w? )) Et comment pourrais-je faire autrement, puisque, indépendamment d'autres différences profondes, la diastase n'est pas un être vivant, et que le ferment lactique en est un. D'ailleurs, qu'importe tout ceci ! La diastase n'est pas en cause; nous avons à déterminer si le ferment lactique, être vivant, a pour origine le caséum du lait ou un germe venant des poussières de l'air. » M. Fremy parle de mes théories; mais mes opinions ne sont que l'ex- pression même des faits que j'ai observés. Je ne fais pas d'hypothèses. On disait, avant mes recherches, et M. Fremy a répété encore, il y a quelques jours : « Le caséum, les matières albumiuoïdes sont tantôt ferment alcoo- » lique, tantôt ferment lactique, tantôt ferment butyrique. « Pourquoi affirmé-je que c'est une erreur? Pour me borner à une seule preuve, c'est que je produis les fermentations dont je viens de nommer les ferments sans emploi quelconque de matières albuminoïdes, tout au moins les deux der- nières de ces fermentations, et j'ai rendu compte de la difficulté qu'on ren- contre pour obtenir la première dans les conditions dont il s'agit. » Je soutiens aussi que les ferments précédents ont leurs germes dans ( 4o6 ) les poussières de l'air. Mais, n'est-ce pas une conclusion forcée de mes expériences, puisque, quand je supprime ces poussières, toutes ces fer- mentations n'apparaissent plus, et que, d'autre part, si je laisse tomber dans (les matières fermentescibles ces mêmes poussières, recueillies, ])ar exemple, sur une bourre d'amiantlie, la fermentation se déclare absolument comme dans les conditions naturelles. » Il y a des caractères très-simples auxquels on reconnaît les théories erronées. Généralement elles ne peuvent prévoir aucun fait nouveau, et toutes les fois qu'un fait de cette nature est découvert, ces théories sont obligées, pour en rendre compte, de greffer une hypothèse nouvelle sur les hypothèses anciennes. Ainsi, je trouve que le ferment lactique n'est pas du caséum, que c'est un être vivant. Comment vais-je accommoder, se dit M. Fremy, la théorie de M. Liebig, que j'ai suivie pas à pas dans mon an- cien Mémoire sur la fermentation lactique avec ce fait nouveau? M. Fremy est sorti d'embarras en ajoutant une hypothèse nouvelle à celle qui fait le fond de la théorie de Liebig. Il ne dit plus, comme autrefois : le caséiun est le ferment lactique; il dit : le caséum est un corps hémi-organisé qui a la propriété de s'organiser à l'air pour former le petit champignon lactique de M. Pasteur. » Poursuivons : je découvre un autre fait nouveau, à savoir, que le fer- ment butyrique est un vibrion. Vite, une nouvelle hypothèse: le caséum hémi-organisé, dit M. Fremy, peut également s'organiser en vibrion. Je dé- couvre encore un autre fait nouveau : l'alcool se transforme à l'air en acitle acétique, par l'influence du mjcoderma accli. Eh bien, dit M. Fremy, qu'à cela ne tienne : mon caséum hémi-organisé aura la complaisance de s'orga- niser en mjcoderma aceti. Et M. Fremy est si bien la dupe inconsciente de toute celte logomachie, que l'Académie a pu voir avec quelle bonne foi notre confrère a repoussé l'observation si vraie de M. Wurtz. Quoi, dit-il, moi le plagiaire de Liebig? Mais, n'ai-je pas couronné la théorie de Liebig de l'hypothèse de l'hémi-organisme? » Le propre des théories vraies, au contraire, c'est d'être l'expression même des faits, d'être commandées et dominées par eux, et de prévoir sûrement des faits nouveaux parce qu'ils sont enchaînés aux premiers. En un mot, le ]>ropi'e de ces théories est la fécondité. C'est le caractère que M. Balard, avec sa bienveillance toute paternelle à mon égard, a voulu faire ressortir en parlant de mes recherches. Il s'agissait bien, dans la parole convaincue de M. Balard, de vains éloges à M. Pasteur! C'est la fécondité des idées qui me servent de guide, opposée à la stérilité de la doctrine allemande défen- ( 4o7 ) due par M. Fremy, que M. Balard a proclamée justement comme une preuve de la vérité et une lumière dans cette discussion. » J'en aurais fini avec la première communication de M. Fremy, si je n'y trouv;iis quelques propositions expérimentales auxquelles M. Fremy paraît attacher une grande importance. Voici une de ces propositions : » Les phénomènes véritables de fermentation se manifestent donc toujours avant l'appa- rition des moisissures. » » J'oppose à cette proposition la dénégation la plus absolue, et si M. Fremy le désire, je lui indiquerai le moyen très-simple d'avoir toujours des moi- sissures avant l'apparition des fermentations. Voici une autre assertion de M. Fremy : » La fermentation alcoolique peut se produire avec les substances azotées les plus di- verses, et notamment avec la gélatine, coin[)osé artificiel {sic) soluble dans l'eau et dénué par conséquent de toute structure organique proprement dite. » » J'oppose encore à cette proposition une dénégation absolue. » Je ne puis pas abandonner cette première communication de M. Fremy sans faire remarquer qu'elle contient une page beaucoup plus sérieuse que toutes les autres. On comprend, à sa lecture, combien M. Fremy était préoc- cupé en la rédigeant, et quel trouble il y avait alors dans son esprit. Cette page commence ainsi : » La réponse qui m'a été faite dans la dernière séance, par M. Pasteur, est beaucoup plus importante que les précédentes; je me réserve de la discuter longuement dans la suite de ce débat... » Il s'agit, en effet, de l'expérience sur le jus naturel de raisin, qui, mis au contact de l'air privé de germes, doit forcément, dans l'opinion de M. Fremy, entrer en fermentation, et au contraire, ne pas fermenter du tout, dans la théorie des germes extérieurs. La vraie question était là, et l'on s'étonne à bon droit que M. Fremy ait écrit douze pages d'explications avant d'en venir à cette expérience décisive. M. Fremy me répond : je ne puis discu- ter cette expérience : vous n'avez pas dit comment vous la faisiez. Sur ce point, je veux encore me taire : M. Fretny me permettra de choisir mon heure. Mais voici une autre expérience identique, faite sur le sang. Assu- rément, M. Fremy ne dira pas que l'altération du sang au contact de l'air ne rentre pas dans sa définition générale des fermentations. » D'un autre côté, si l'hémi-organisation existe quelque part, ce doit être à coup sûr dans le sang naturel pris sur l'animal vivant en pleine santé. » ( 4o8 ) M. Pastecr décrit ici les dispositions de ses expériences de i863 sur le sang frais; puis il continue ainsi : « Dans la prochaine séance, je discuterai les huit expériences de la der- nière Communication de M. Fremy. » En terminant, j'adresse mes remercîments à ceux de nos confrères qui, en mon absence, ont bien voulu me prêter l'appui de leurs convic- tions. Devant leurs manifestations et les miennes, M. Fremy se pose en victime. Cependant, il ne devrait pas oublier que si nos répliques le trou- blent, c'est lui qui les a provoquées. » Au moment où je prenais ici, contre M. Liebig, la défense d'une opi- nion qui, après tout, appartient à la science française, pourquoi M. Fremy s'est-il fait, d'une manière au moins inopportune, le champion de la science allemande, avec laquelle j'ai hâte de reprendre un débat dont je me suis distrait à regret? » En attendant, je me mets de nouveau à la complète disposition de l'Académie. Je suis prêt à répéter devant mes confrères toutes mes expé- riences. Ma situation est pourtant bien autre que celle de M. Fremy. Pour notre confrère, qui prétend que les matières fermentescibles trouvent en elles-mêmes leurs ferments, chaque cause d'erreur bénéficie à son opinion. Pour moi, qui soutiens qu'il n'y a pas de fermentations spontanées, je suis tenu d'éloigner toute cause d'erreur et toute influence perturbatrice. Je ne puis maintenir mon sentiment qu'au moyen des expériences les plus irré- prochables; le sien, au contraire, profite de toute expérience insulfisante, et c'est là seulement qu'il a trouvé son appui. C'est ce que j'espère démon- trer d'une manière palpable dans une des prochaines séances. » M. Le Veruier prie M. Pasteur de vouloir bien compléter sa démonstra- tion en disant ce qui arrive quand on brise le col d'un des ballons dans lequel le sang est resté intact. M. Pasteur répond à M. Le Verrier que, dans tous les cas, il y a com- mencement d'altération du sang dans l'intervalle de vingt-quatre ou qua- rante-huit heures. M. Pasteur ajoute en outre ce qui suit : « L'expérience sur le sang frais sortant de l'artère ou de la veine de l'animal vivant peut être répétée avec le même succès sur l'urine naturelle. M. Fremy objecte que l'expérience sur le sang n'est pas démonstrative : ( 4o9 ) bien entendu, il \\e peut en donner aucune raison sérieuse. Mais, pour l'urine, il ne peut soutenir que ce n'est pas un liquide fernienlesciblc pro- prement dit, puisqu'il est dénionlré que c'est un fernienl organisé vivant qui provoqne la fermentation ammoniacale. ÏMais je veux aller |)lus loin. Quoique je n'en aie jamais fait l'épreuve, je déclare ici à M. Freiiiy que, quand il le voudra, je répéterai l'expérience que je viens de décrire pour le sang et l'urine, EN md: servant du lait naturel pris dans le pis DE LA VACHE, et voici ce que j'affirme par avance : ce lait gardera indéfini- ment son alcalinité au contact de l'air pur, et ne donnera lieu à aucune fer- mentation quelconque; il éprouvera simplement une oxydation chimique directe qui donnera un léger goi!it et une odeur faible de suif à la matière grasse. » En résumé, j'affirme que les quatre liquides les plus altérables de l'économie animale et végétale, à savoir : le sang, l'urine, le lait, le jus de raisin, sont inca|jables d'éprouver aucune fermentation au contact de l'air pur, parce que le corps des animaux et des végétaux est fermé à l'intro- duction des germes extérieurs de ferments, dans les conditions de santé et de vie normales. Lorsque celte introduction est possible, il en résulte le plus souvent des états maladifs, parfois terribles. » Je pourrais donc reproduire la question que j'ai faite anlérieui'ement à M. Fremy, sous cette nouvelle forme : » M. Fremy confesserait-il ses erreurs si je démontrais que du lait natu- rel, pris dans le pis de la vache (par un mode opératoire identique a celui QUE JE VIENS de DÉCRIRE DE VIVE VOIX POUR LE sang) et mis au contact de l'air privé de germes, ne peut éprouver aucune fermentation quel- conque? » CHIMIE. — Comimniication de M. Chevreul, relative à l histoire des ferments, d'après van Helmont. « Dans la séance du a'i janvier, M. Wuriz, après la lecture de M. Fremy, demanda la |)arole jiour faire remarquer que M. Liebig était auteur de l'opinion selon laquelle on attribue la cause de la fermentation à un mouvement comnuuiiquc par le ferment à la matière fermentescible, de sorte, concluait-il, qu'il n'y avait aujourd'hui que deux explications de la fermentation : Finie de M. Liebig et l'autre de M. Pasietu'. n En prenant la parole, après M. Wurlz, je racontai à l'Académie com- ment M. Mitscherlicli m'a'SMil dit, à son dernioi' voyage à Paris, dans lui C. R., 187;, i" Semestre. (T. LXMV, K° 7.) S/j ( -'l'o ) entretien sur la fermentation, qu'il avait professé la théorie dynamique de la fermentation avant M. Liebig, et c'est alors que je lui appris que Stahl, à ma connaissance, était le premier qui en avait donné une tout à fait précise. » Le temps ne m'ayant pas permis de rédiger une Note en temps oppor- tun pour l'impression, et plusieurs de mes honorables collègues ayant bien voulu m'exprimer quelque regret que mes remarques n'eussent pas été consignées an Compte rendu de la séance, je réponds à leiu- désir en pré- sentant une suite de considérations aussi concises que possible sur les opi- nions principales dont la fermentation a été l'objet avant Lavoisier, car ces considérations se rattachent à un ordre d'idées dont l'histoire, si elle a été faite, l'a été d'nne manière fort différente de celle que j'ai tracée dans plusieurs articles du Journal des Savants, dont le premier remonte à i85o. » Si Stahl est le chimiste le plus ancien qui, avant Lavoisier, ait donné une explication de la fermentation foute dynamique, je pense que, pour bien saisir renchaîuement des idées relatives à cette partie de l'histoire de la chimie, il faut remonter à van Helmont, dont le nom est si étroitement lié à l'histoire des agents appelés /er/nc/j/s, eu égard à l'importance qu'il leur a attribuée dans ses conceptions sur le monde. » Rappelons donc que van Helmont classe dans six catégories tout ce qu'il comprend dans le monde créé. La première catégorie comprend la sdbstanck absolue L'âme immorlelle. Propriétés \ . Puissances , , La seconde, les accidents habitant dans les cires < ^ ... ; des ctioses I Qualitcs 1 ' Facultés ) L'âme des plantes, L'âme sensitive de l'homme et des animaux, Lo magnale, Lo feu et la lumière, Le ferment innnortel. Le lieu. Archées, , Ferments altérables, La auatrie/ne, les pbincipes-esprits < ., , , , , , . ' j termcnls altérables scmi- La troisième, les ckkatures neutres intermédiaires entre la substance et l'accident : naux. » Les deux dernières catégories comprennent tous les corps auxquels on attribue, depuis Newton, la pesanteiu". ( 4ii ) 1 , . i L'air, La cintiuiemc catesnric coinruend la matière simple ', ' ( L eau. i. . , „ / Minéraux, Les conionctions de 1 eau avec \ , . . , \ Vei^etaux, les archees. . • • . . . • . i ' Animaux. SÉMINALES : 1 Par analogie : I Les gaz représentés par eau, \ plus vertu séminale Gaz ou esprits sauvages. )) Je croirais abuser du îciiips de l'Académie si quelques remarques que me sugo;ère l'ensemble des idées de van Helmont, résumées dans le tableau précédent , ne montraient pas à beaucoup de personnes la différence extrême existant entre ma manière d'envisager la théorie chimique du cé- lèbre médecin de Bruxelles et les idées qu'on se fait généralement de ces théories. » Ce tableau, après quelque attention réfléchie, fait saisir à l'œil la diffé- rence absolue établie par van Helmont entre la matière et l'idée que nous nous en faisons. )) Les deux seuls éléments matériels admis par van Helmont sont X a'iv et l'crtu, corps absolument passifs, dénués de toute activité, de toute pro- priété de réagir. » A quoi faut-il attribuer la propriété élastique de l'air, que le froid ou la pression condense, et que la chaleur ou une diminution de pression dilate ^ si l'élasticité n'est pas inhérente à sa nature gazeuse, comme tout le monde le pense? » Il faut l'aîtribuer, selon van Helmont, au magnale, créature neutre de la troisième catégorie, intermédiaire entre la subsUnice et Vaccident, être im- pondérable, siégeant dans l'air dont il interrompt la contiguïté des parties et fait varier le volume selon quil le presse plus ou moins. » L'élément air n'entre en combinaison avec aucun autre corps, et je dirai bientôt qu'tf/i gaz, selon van Helmont, est absolument différent de iair. » Passons au second élément, à Veau. )) L'cflu est aussi essentiellement passive que Yuir, elle est immuable, ne peut être changée en a/r, pas plus que Vttir en eau; mais elle diffère essen- tiellement de l'air, parce qu'elle est la hase de tous les corps sensibles à nos sens qui sont pesants et que van Helmont considère comme des corps de nature complexe, tels que les minéraux et les végétaux, puis les animaux; car dans la pensée de van Helmont les végétaux sont plus près des miné- raux que des animaux. 54.. ( 4l2 ) » Coiniupiit \\-M\ coiiï-tiliic-t-elle Ions les corps qui' van Heliiioiil dil ( onijilcxcs :' » C'est pnr sa cotijimt liou avec \u\ être de la qualrième cntégoric^ avec un jtriiicijx'-i'sinit, une archée. » Il y a autant d'anliccs spécifiques que nous comptons aujourd'hui d'espèces chimiques. C'est donc à la conjonction d'un j)iinci])c-('spril, d'un être impondérable avec Veau, élément pondérable, qu'il faut attribuer la cause de la différence des propriétés de la matière complexe de van Hehnont. On voit condjien cette conjonction diffère de Vnffinilé. H Qu'est-ce que l'or, par exemple ? » C'est de l'eau conjointe avec Varcltée spécifique de l'or, ou Vespril séminal (le l'or, répond van Helmont. » iJeau conserve dans l'or sa nature immuable; quant à son archée, elle a l'idée de la forme qu'elle doit engendrer en s'unissant à l'eau. Celle-ci, en affectant la forme de l'or, reçoit donc de son archée la densité, la couleur, la ductilité, etc., etc., qui distinguent l'or de l'eau. » Ici la pensée de van Helmont diffère absolument de celle d'Aristote, pour lequel \ a forme est une cause ur effet âc l'orr/iee agissant comme cause. )) Mais ne croyez pas que la puissance de l'archée et de l'or s'étende jus- qu'à TRANSMUER l'eau en or, car, s'il en était ainsi, l'esprit de l'or, son archée, serait un ferment proprement dit, et l'eau aurait peahi son essence. » Le ferment, dans la pensée de van Helmont, a plus de puissance que l'archée. Une archée unie à l'eau réside dans son INTÉRIEUIÎ, tandis quun ferment agit en DEHORS de icnu conjointe à une archée, et c'est en vertu de cette action extérieure qu'il transmet à l'archée l'idée de la forme qu'elle doit donner à l'eau. » Voilà ce que je voulais exposer à l'Académie, comme histoire de la science, relativement aux questions qui se débattent maintenant dans sou sein. Mais, avant de passer outre, il importe de montrer en quoi les r/az, esprits sauvages, différaient de l'air dans la pensée de van Helmont, » L'air était un élément absolument passif, immuable, disait-il, ne pou- vant être changé en eau ni en toute autre chose. )i TjCS ga/, de nature complexe avaient tous l'enu pour élément pondé- rable commun uni à une vertu séminale, c'cst-à-diie à quelque chose qui avait appartenu à l'urchée qw l\ l'^spril sé-niinl du espagnole, il écrivait que la création du monde avait duré huit jours, et non sept comme le dit la Genèse, par la raison que l'eau, base de tons les corps, avait été nécessairement créée avant eux. » Enfin, pour connaître tout van Helmont, il faut savoir encore ce qu'il a écrit contre la logique, relativement à la faible part qu'elle a eue aux dé- couvertes^ et comment on peut parvenir à en faire, au moyen de ferventes prières adressées à Dieu. » L'étude des oeuvres de van Helmont est une des plus fructueuses que je connaisse, à un double égard, d'abord aux idées qu'un homme livré à l'étude des sciences naturelles peut .se faire en s'abaiidonnant à la pente de son esprit, puis à la légèreté avec laquelle la plupart des personnes qua- lifiées de savants ont parlé de ces oeuvres sans en connaître le fond. ( 4i5 ) » Dans une prochaine Comiminication, j'examinerai la théorie de la fermentation formulée par Stahl dans un sens dynamique. » Et enfin, dans une dernière Communication, j'examinerai les opinions sur les ferments débattues en ce moment devant l'Académie, relativement à l'histoire de la science, et, à cette occasion, je reviendrai sur van Helmont. » GÉOGRAPHIE. — Note accompagnant la présentation d'une brochure intitulée: « L'étude et l'enseignement de la géographie ■» ; par 31. E. Levassecr. " J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie des Sciences une brochure sur l'Etude et renseignement de la géographie. )' On s'accorde généralement à reconnaître aujourd'hui que cet ensei- gnement est insuffisant en France, et le Ministre de l'înstruclion publique se préoccupe de lui donner, dans les établissements placés sous sou auto- rité, plus d'importance qu'il n'en a eu jusqu'ici. M II importe donc de déterminer les conditions et les méthodes les plus propres à rendre cet enseignement fructueux. » I^a première de toutes ces conditions, celle sans laquelle les meilleures métliodes sont complètement frappées d'impuissance, c'est d'avoir de bons maîtres, instruits et zélés. îl appartient à rAdminislratioii de les attirer, de les former, de les encourager. » Les méthodes doivent se proposer un double hiil :Jaire voir e\. faire comprendre la géographie, la rendre sensible et intelligible. » On fliit voir la géographie à l'aide de cartes, de plans, de reliefs, d'images. Chaque lieu géographique a une forme déterminée et se trouve dans un certain rapport de position avec d'autres lieux; il faut avoir vu et vu souvent cette forme et ce rapport pour en conserver une impression qui soit nette et dont le souvenir soit facile à évoquer lorsqu'on en a besoin. Je n'insiste pas sur cette partie de la méthode au sujet de laquelle tout le monde est d'accord. Cependant, beaucoup de maîtres sont loin de la pratiquer aussi régulièrement et aussi scrupuleusement qu'ils le devraient. L'Académie des Sciences, qui possède dans son sein la Section de Géogra- phie, rendrait assurément à cet enseignement un grand service en usant de sa haute influence pour stimuler les cartographes français et pour pro- pager l'habitude des cartes bien faites. Nous avons les cartes de la iMarine et les cartes de la Guerre qui sont de très-beaux travaux, quels que soient les reproches, souvent fort exagérés, qu'on ait adressés depuis quelque temps à ces dernières, et le Ministre de la Guerre, en particulier, a bien (4>ti ) mérité des Écoles en enireprenaiil tout léceiiiineul île tirci- sur report les en- virons des grandes villes à -g^^^, et do les livrer au commerce au prix de 5o cenlimesla feuille. 11 estbeaucoup moins difliciie d'apprendre à connaître les signes d'une carte d'état-major que les lettres "d'un livre dont l'assem- blage forme les sons et les mots, et il est bon que beaucoup de Français soient exercés à cette lecture. Mais ces caries sont à grande éclielle. Des cartes à petite échelle, c'est-à-dire des cartes géographiques proprement dites, nous en avons peu qui soient bonnes, et c'est de ce côté qu'il im- porte surtout de mettre notre matériel d'enseignement au niveau de celui de certains autres peuples. » On fait comprendre la géographie en montrant la relation des faits géographiques entre eux. Chacun de ces laits a sa physionomie propre: c'est poiu'quoi il convient de les décrire, ou du moins de décrire les faits assez importants pour fixer l'atlention. Aucun de ces faits n'est isolé ; il tient à d'autres faits par des rapports de cause et d'effet : c'est cette chaîne qu'il faut faire voir. Par la description, l'étude de la géographie évite le grave inconvénient de n'être qu'une nomenclature rebutante pour la mémoire; par l'enchaînement, elle a le même privilège; elle a de plus l'avantage de inieux fixer le souvenir des faits en les liant en quelque sorte les mis aux autres, d'élever l'enseignement de la simple connaissance des phénomènes jusqu'à l'intelUgence îles lois qui les gouvernent, et de donner à l'ensemble des études géographiques une certaine unité et un caractère véritablement scientifique. » Le point de départ de cet ensemble d'études est dans la géographie ])hysique; celle-ci est le fondement nécessaire, l'assise sans laquelle les au- tres études ne sauraient avoir aucune solidité, et, par conséquent, elle doit occuper une très-large place dans l'ensemble. Comme, pour s'élever jusqu'à l'intelligence des lois de la nature, elle doit beaucoup emprunter aux di- verses sciences qui les étudient et dont les maîtres siègent ici, c'est de l'A- cadémie des Sciences que relève la géographie physique, telle que nous la comprenons après Cuvier, Ilumboldt, Relte, M. Élie de Beaumonl et autres. » i" Une des études que le géographe doit faire d'abord est celle des cli- mats. On ne connaît pas un pays quand on ne sait pas s'il y fait froid ou chaud, s'il est sec ou humide, counnent les saisons y sont distribuées, quels vents y dominent, et l'on ne peut bien comprendre la raison de ces phéno- mènes météorologiques eux-mêmes que k)rs(|u'()u sait quilli; est l'altitude des lieux, leur proxuuité de l'Océan, leur orientation, le régime de leurs ( 4i7 ) eaux, etc. La météorologie, qui est la première des sciences de la nature à laquelle la géographie ait à faire appel, fournit ainsi elle-même la preuve de l'étroite dépendance dans laquelle sont à l'égard les uns des autres les principaux phénomènes delà physique terrestre; en étudiant la complexité et la diversité que la forme des continents introduit dyns les lois des cli- mats, on comprend la lenteur des progrès de cette science encore récente ; on comprend aussi la nécessité de multiplier les observations et de ne jamais les séparer, quand on veut établir nne comparaison entre deux lieux, des données générales de la géographie. » 2^* De l'atmosphère, le géographe descend sur la terre, et, pour en comprendre la conformation, il doit s'adresser à la Géologie. Celle-ci le fait assister en quelque sorte au modelé du sol, lui montre la direction des chaînes, la raison d'être des massifs, des plateaux, des vallées d'érosion, des plaines stratifiées, la nature des terrains perméables ou imperméables, propres 'ou impropres à tel genre de végétation, et elle prépare à l'intelli- gence du relief du sol, de l'agriculture et de l'industrie extractive. M 3" Le géographe aborde en effet beaucoup plus facilement ensuite l'étude du relief du sol. Il se garde bien, comme on le fait presque toujours dans l'enseignement, de borner cette étude à une simple énumération des chaînes de montagnes et des lignes de partage des bassins, parce que cette manière de faire non-seulement est aride, mais laisse dans l'esprit des élèves une impression complètement fausse; car ceux-ci sont induits par cette mé- thode vicieuse à s'imaginer que les continents sont des surfaces à peu près planes, divisées en bassins fluviaux que séparent comme autant de murs mitoyens les lignes de partage, et la plupart de nos cartes, cartes d'atlas et cartes murales, traçant une sorte de chenille entre chaque grand fleuve, même à travers la Russie, contribuent à les entretenir dans celte erreur. Le géographe doit donc décrire les chaînes, rendre sensibles, autant que pos- sible, leurs formes principales, leurs grandes ramifications, leur épaisseur et leur altitude; il doit descendre de là sur des plateaux voisins, quand il y a des plateaux, en mesurer l'étendue, en montrer les pentes, faire voir com- ment, dans beaucoup de cas, les chaînes ne sont que les talus rugueux de ces plateaux, et ont par conséquent un de leurs versants beaucoup plus prononcé que l'avitre; des plateaux il doit descendre dans les plaines, les décrire encore, s'attachant à suivre le sol dans ses grandes ondulations et à en bien faire saisir l'aspect général. Il n'importe pas moins assuré- ment de connaître la grande plaine de la mer du Nord et de la mer Baltique que les monts Faucilles, le double plateau des Castillcs, que la sierra Nevada. G. R., 1872, 1-='^ Senieslre. (T. LXXIV, N" 7.) 55 ( 4i8 ) Un maître qui se contente d'énumérer les chaînes de l'Asie est incapable de donner à ses élèves la moindre idée de la configuration de celte partie du monde; il est indispensable qu'il fasse saillir en quelque sorte au centre la masse énorme du plateau Central, avec ses terrasses et ses longues ner- vures, qu'il place au pied de ce plateau la vaste plaine de la Sibérie, les fertiles plaines de la Chine, la chaude vallée du Gange, qu'il dispose au sud et à l'ouest du grand plateau la série des plateaux secondaires, avec leur surface souvent aride, leurs talus généralement fertiles, les plaines basses, désertes ou cultivées qu'ils séparent, les massifs montagneux qui les réunissent, s'il veut que les élèves conservent dans leur souvenir une image exacte de cette orographie toute particulière. La description ])eut être détaillée et pittoresque, si le maître a le loisir de la faire telle; elle peut n'être que très-sommaire, mais, dans aucun enseignement, elle ne saurait, sous prétexte d'abréviation, être remplacée par la simple énumé- ration des chaînes. » 4° L'eau descend les pentes en contournant les obstacles. Qui connaît bien le système général du relief et les pentes d'une contrée peut tracer d'avance le cours des rivières et marquer dans la vallée centrale la place où sera le lit du fleuve. Mais l'abondance plus ou moins grande des sources dépend du climat plus ou moins pluvieux, de la nature plus ou moins perméable des terrains : l'orographie, la météorologie, la géologie expli- quent l'hydrographie comme la cause explique l'effet. Le géographe s'ap- pliquera à rattacher ces effets à leurs causes, en suivant les cours d'eau dans leurs principaux détours et en mesurant leur vitesse. » 11 a les mêmes |obligations quand il traite de l'hydrographie marine. Il ne doit pas seulement dire les noms des diverses parties de l'Océan, mais montrer en quelque sorte la vie de l'Océan avec ses marées, calmes et mo- dérées quand l'espace s'ouvre librement devant elles, gonflées et quelque- fois furieuses quand leurs vagues s'engagent entre des rivages étroits, avec ses grands courants équatoriaux et ses courants dérivés. M 5° La terre une fois décrite, le géographe la peuplera des végétaux et des animaux caractéristiques de chaque région, de façon que la géo- graphie soit bien, comme le dit son nom, une « description de la terre n. M II prendra, selon qu'il le jugera à propos, ces diverses études l'une après l'autre, ou il les combinera dans un tableau d'ensemble. Ce qui importe, c'est qu'il leur fasse luie place, et que la géographie ainsi enseignée devienne une peinture animée de la nature et ime connaissance raisounée de phéno- mènes enchaînés les uns aux autres et subordonnés à des lois. ( 4i9 ) » Toutes ces études sont le domaine de diverses sections de l'Académie des Sciences; la géographie physique tout entière, trop négligée jusqu'ici clans nos établissements d'instruction et dont il vous appartient de pro- mouvoir l'étude, relève donc, comme je le disais, directement de vous, Messieurs, comme la géographie mathématique, qui est cultivée avec succès par d'illustres savants, mais qui n'a peut-être pas non plus une place suf- fisante dans l'enseignement. » 6° Après la description de la terre, il convient de parler de l'homme qui habite cette terre; quand le théâtre est préparé, il est temps d'y intro- duire l'acteur. Ici la géographie entre sur les domaines des sciences morales et politiques : elle interroge l'histoire et la politique; j'abrège. Il y a cepen- dant luie scierjce naturelle sur laquelle elle doit encore s'appuyer : c'est l'ethnographie, qui éclaire et précède l'histoire dans la connaissance des premiers âges de l'himianilé. Il importe que la géographie dise les races humaines, leurs migrations, leurs mélanges, et fasse voir quelle influence la forme et la nature du sol ont exercée sur la distribution des grandes familles humaines; il importe également qu'elle dise les révolutions prin- cipales des empires et qu'elle montre leur rapport avec la configuration du sol et avec la race. » 7" Quand la nature et l'homme ont été placés ainsi en présence, il est temps d'étudier les œuvres que celui-ci accomplit à l'aide des forces et des matériaux que celle-là fournit. C'est la géographie économique, la partie de la géographie la moins explorée, non-seulemenl en France, mais à l'étran- ger; ce n'est pourtant pas la moins intéressante ni la moins féconde en résultats. » Elle comprend elle-même, comme la géographie physique, plusieurs études distinctes, que le géographe peut séparer ou combiner de diverses manières : l'élude de l'agriculture, dont les productions, étroitement subor- données aux conditions climatériques et géologiques, donnent à chaque contrée un aspect géographique particulier; l'étude des industries extrac- tives, qui sont une dépendance directe de la géologie et qui donnent aussi à certains pays leur physionomie particulière, en créant la richesse et en attirant une population nombreuse; l'étude des industries manufacturières qui, lorsqu'elles obéissent à l'attraction naturelle et qu'elles se placent près des lieux de production de leurs matières premières, ont leur raison d'être dans les mines, dans les productions agricoles et, par suite, dans la géogra- phie physique, et qvii, d'autre part, se rattachent plus intimement à la géo- graphie politicjue, lorsque, obéissant à l'attraction sociale, elles se placent au 03.. ( 420 ) milieu de leur clientèle; l'étude du commerce, avec ses voies de commu- nication très-étroitement liées à l'hydrographie, lorsqu'il s'agit de navi- gation et de canaux, aux vallées et au nivellement opéré par les cours d'eau, les premiers ingénieurs du monde, lorsqu'il s'agit de roules et surtout de chemins de fer, avec ses marchés, ses ports, son commerce qui est presque toujours proportionnel à la richesse agricole et industrielle. » Après avoir parcouru la suite de ces études, depuis les mouvements de l'atmosphère jusqu'aux œuvres commerciales de l'homme, il est presque toujours facile de saisir les causes de l'état physique et même, jusqu'à un certain point, de l'état moral des populations, de leur densité, de leur accroissement, de leur hien-étre. C'est la conclusion dernière de la géogra- phie, qui, par un enchauiement de notions ayant leur point de départ dans les phénomènes de la nature, s'élève jusqu'à l'intelligence d'une civilisation. » Dans l'étude de l'agriculture, de l'industrie, du commerce et de la population, la géographie s'appuie souvent non-seulement sur l'économie rurale et sur les applications de la science, mais sur les données de la sta- tistique, qui est du domaine de l'Académie des Sciences morales et poli- tiques. Il est bon de faire passer les résultats importants de la statistique dans le courant des connaissances vulgaires de la nation; il faut toutefois en user avec sobriété et discernement, parce que la plupart du temps ces résultats ont besoin d'un contrôle sévère. » Nous ne faisons que marquer, sans aucun développement, la matière et l'ordre des divers points de vue auxquels doit se placer successivement le géographe dans l'étude d'une contrée : une simple indication suffit pour faire comprendre l'esprit de la méthode. Aucun de ces points de vue, con- sidéré en lui-même, n'est nouveau. » Ce que nous recommandons, sinon comme absolument nouveau, du moins comme peu pratiqué jusqu'ici, c'est la méthode consistant à les grouper et à les comparer, afin de donner à la science géographique plus d'unité et à l'enseignement de la géographie plus de variété, plus d'attrait, plus de puissance de pénétration dans les jeunes intelligences, )) Pour développer ces études , l'Académie des Sciences a une autorité très-grande : la géographie physique est tout entière dans ses domaines, la géographie politique lui fait quelques emprunts, et la géographie éco- nomique s'appuie presque constamment sur les sciences qu'elle cultive. » (421 ) RAPPORTS. ÉCONOMIE AGRICOLE, — Rapport suf un procédé de conservation des grains par le vide, présenté par M. Louve), dans la séance du 3o janvier 1871. (Commissaires : MM. Brongiiiart, Decaisne, Peligot, Bussy rapporteur.) « Dans les circonstances les plus habituelles, et lorsqu'il s'agit simple- ment de conserver chez lo cultivateur la récolte de l'année jusqu'au mo- ment de l'employer ou de la porter au marché, le blé est réuni dans des greniers bien aérés, étalé sur le plancher en couche qui ne doit pas excéder ime certaine épaisseur, afin d'éviter qu'il ne s'échauffe. » Ainsi disposé, il reste soumis à plusieurs causes de destruction. Il est difficile de le défendre contre l'attaque des petits rongeurs si multiphés au- tour des fermes. Mais un ennemi bien plus redoutable que les souris et dont il est bien plus difficile de le garantir, c'est le charançon, Calandra granaria des entomologistes, qui exerce ses ravages particulièrement dans la saison chaude, tant que la température n'est pas inférieure à 12 degrés environ. » Le moyen de limiter les pertes qu'il occasionne consiste à pelleter le blé, c'est-à-dire à le faire passer à la pelle d'une place à une autre. Toute- fois, cette opération ne détruit pas le charançon; elle l'éloigné momentané- ment, elle interrompt son travail de destruction, mais pour un temps très- court : il ne tarde pas à le reprendre, ce qui exige des pelletages fréquemment répétés, et très-onéreux par conséquent, lorsqu'on opère sur de grandes quantités et que la conservation doit se prolonger longtemps. » Malgré ces soins, le blé éprouve encore des déchets considérables ; on n'évalue pas à moins de i3 pour 100, en moyenne, les pertes de toute nature qui se produisent sur la récolte d'une année. « En présence d'un aussi grand déficit, il n'y a pas lieu de s'étonner des efforts faits de tout temps pour la conservation des grains, en vue de prévenir les crises alimentaires. » 11 ne suffit pas en effet, pour assurer la subsistance d'une population, de prélever sur une récolte abondante la portion qui devra suppléer à l'in- suffisance d'une récolte à venir : il faut encore que cette réserve puisse se conserver et qu'on soit certain de retrouver le blé, au moment d'en faire usage, avec toutes ses propriétés nutritives et végétatives. » Nous ne pourrions mentionner ici tous les procédés proposés pour la ( 4ci2 ) conservation des grains, mais il ne sera pas sans intérêt de rappeler celui de tous qui a été le plus anciennement en usage, le seul qui sciit resté dans la pratique lorsqu'il s'agit d'une conservation de longue durée : nous vou- lons parler de l'ensilage. » L'ensilage, encore usité de nos jours en Algérie, consiste à emmaga- siner le blé sous terre dans des fosses ou silos. » Ce procédé, si simple en apparence, si primitif, exige cependant cer- taines conditions naturelles et certaines précautions qu'il n'est pas toujours possible de réaliser. » Et, d'aboid, il faut que le blé soit bien mûr et parfaitement sec; cette dernière condition jjcut s'obtenir par une insolation suffisamment prolon- gée, ou par une dessiccation artificielle lorsque le climat ne permet pas d'u- tiliser la chaleur du soleil ; c'est ce qui explique pourquoi ce mode de conservation est plus particulièrement resté en usage dans les pays méri- dionau.x. » Il faut, en outre, et parla même raison, que la terre dans laquelle est creusé le silo soit sèche et parfaitement exempte de toute infiltration qui pourrait y intioduire de l'huinidité. » Lorsque le terrain dont on dispose n'offre pas ces conditions, on peut y suppléer par des revêtements en maçonnerie, ou même par une enveloppe métallique, comme l'a proposé im savant bien connu de l'Académie, feu M. Doyère.qui a fait inie étude approfondie de ce système de conservation. » Ainsi placé à l'abri de l'humidité, dans une obscurité absolue, dans une atmosphère cxtrêuiemeut réduite qui ne peut pas se renouveler, sous- trait, autant que possible, aux variations de la température extérieure, le blé pourrait se conserver sur place de longues années. )i Néanmoins, malgré les travaux de Doyère, qui ont mis en lumière les conditions à remplir pour réussir avec ce procédé, il ne paraît pas s'être étendu au delà des pays dans lesquels il était enqiloyé jusqu'ici. » Le procédé de M. le D"" Louvel repose sur d'autres données. On sait, depuis les travaux d'Appert et les belles recherches de notre confrère M. Pasteur, que les substances les plus facilement altérables peuvent être soustraites à la putréfaction lorsqu'on parvient à les maintenir à l'abri du contact de l'air; mais ce principe était-il applicable aux masses considé- rables que suppose la conservation des grains en grand ? litait-il praticable industriellement, à des conditions acceptables par le commerce? Tel est le problème que s'est proposé M. le D"^ Louvel. » Son appareil, très-simple, consiste en un vase cylindrique en tôle clouée, ( 423 ) terminé par deux calottes sphériques. Cette espèce de grenier mobile est placé verticalement sur des supports à une hauteur convenable pour que le chargement du grain et son extraction puissent s'opérer avec faciUté. » La calotte supérieiu-e est percée de trois ouvertures, qui sont : i° un tro'.i d'homme par lequel on introduit le blé ; cette ouverture est fermée par un tampon mobile posé sur luie rondelle de caoutchouc et assujetti par des boulons, de manière à assurer une fermeture hermétique très- solide. » La deuxième ouverture porte un robinet de prise d'air auquel on adapte un tuyau lorsqu'on veut faire le vide. Sur la troisième est fixé un petit manomètre, de Bourdon, pour accuser la pression intérieure. )) La calotte inférieure n'a qu'une seule ouverture qui donne issue au grain; elle est agencée de manière que le grain tombe immédiatement, sans aucune main-d'œuvre, dans le sac qui doit le recevoir. » Elle est fermée par un tampon intérieur fortement assujetti, sur le rebord de l'ouverture, au moyen d'une vis de rappel qui se manœuvre de l'extérieur. » La capacité de l'appareil est de lo mètres cubes; il peut contenir, par conséquent, loo hectolitres de blé. » Le vide se pratique dans cette grande capacité au moyen d'une pompe, qui peut fonctionner à bras d'homme ou par la vapeur. « Il n'est pas inutile^ au point de vue du travail à exécuter, de remarquer que le vide à opérer ne porte jamais que sur la différence qui existe entre la capacité du vase et le volume du blé qu'il contient. D'une autre part, le vide n'a pas besoin, dans la pratique, d'être poussé très-loin : il suffit qu'il soit porté, à l'origine, à lo ou 12 centimètres de mercure pour assurer la mort des insectes; l'appareil peut ensuite revenir sans inconvénient à une pression plus forte. » M. Louvel estime à 760 francs le prix marchand du grenier de 100 hec- tolitres, et à 800 francs celui de la pompe, ce qui, avec les accessoires, tuyaux, manomètre, porterait le prix total de l'appareil à i65o francs. » Une seule pompe pouvant servir à faire le vide dans un grand nombre de réservoirs, le prix de cet instrument devra être réparti, par portion, sur chacun des appareils utilisés. » On peut, sur ces données, établir le prix de revient de la conservation d'une quantité connue de blé. Les éléments de ce calcul, en ce qui concerne l'appareil lui-même, se réduisent aux chiffres que nous venons d'indiquer, qui peuvent être facilement vérifiés et probablement modifiés, dans une ( 424 ) certaine limite, par la pratique. Mais le problème économique delà réserve des grains se complique de bien d'autres éléments. Le nombre relatif des bonnes et des mauvaises récoltes dans la localité, la valeur du blé, qui eu est la conséquence, les facilités plus ou moins grandes des communica- tions, sont des données essentiellement variables pour chaque contrée, et d'une importance considérable dans la question économique. » Sans nous y arrêter davantage, nous nous bornerons à f;ure remar- quer que lia valeur intrinsèque du procédé, sa réalisation industrielle, sont tout à fait indépendantes du bénéfice qu'on peut retirer de son application à une époque ou dans un pays donnés. Il y a d'ailleurs des circonstances dans lesquelles la conservation s'impose forcément, indépendamment de toute considération pécuniaire, soit par des événements militaires, soit par l'interruption des communications commerciales avec les pays producteurs de grains, soit par beaucoup d'autres causes faciles à imaginer; il n'est pas indifférent alors d'être fixé sur la valeur du moyen qu'on doit em- ployer. » Les avantages que M. Louvel attribue au sien sont de mettre le blé à l'abri de toute altération spontanée. Le blé même qui, en raison d'un léger excès d'humidité, aurait de la tendance à s'échauffer dans les conditions ordinaires, se rétablit promptement dans le vide par l'évaporation de l'excès d'eau qu'il renferme. )) Le blé enfermé dans le vide est garanti en outre de toute cause d'al- tération provenant de l'extérieur, des influences atmosphériques, de l'at- taque des insectes, des déchets de toute nature auxquels il est exposé dans les greniers, M. Louvel a pu constater sur des essais en petit, vérifiés plus tard par l'expérience eu grand, que le charançon non-seulement ne se mul- tiplie pas dans ses appareils, mais qu'il n'exerce aucun ravage sur le grain, qu'il y meurt et se dessèche au bout de peu de jours. » Le vide une fois opéré, l'appareil n'exige plus aucun travail, aucune surveillance, si ce n'est de vérifier par l'inspection du manomètre si le vide se maintient à un degré convenable. » La farine, le biscuit de mer, les légumes secs peuvent être conservés dans le même appareil; il en serait de même, probablement, pour beau- coup d'autres denrées alimentaires. » M. Louvel fournit, à l'appui des assertions qui précèdent, les résul- tats d'une expérience faite à la ferme expérimentale de Vinccnnes, avec toutes les garanties désirables, par les hommes les plus compétents et les plus dignes de confiance. Il suffira de dire que la commission qui a suivi ( 425 ) ces expériences était présidée par notre il lustre confrère M. le maréchal Vaillant, et qu'elle comptait un autre de nos confrères, M. Boussingault, parmi les six personnes qui la composaient. » Voici le résumé de cette expérience : trois appareils de 5o hectolitres chacun ont été mis en expérience le i5 juillet 1867; ils renfermaient : le premier, du blé de belle qualité, auquel on avait ajouté 20 litres environ de charançons parfaitement vivants. » Le deuxième contenait un tonneau de biscuit de marine, avarié, à demi-détruit par les insectes, et dans lequel on avait reconnu la présence de larves et de charançons vivants. » Dans le troisième, on avait introduit dix sacs de farines, de 101 kilo- grammes, dites du l)^pe de Paris. • » Le vide fait dans les trois appareils à o'^iio de mercure, ils ont été abandonnés, dans un lieu découvert, aux intempéries de l'air, au soleil, à la pluie, à la gelée, et n'ont été ouverts que le 24 janvier 1868, plus de six mois après la mise en expérience. Les manomètres avaient un peu baissé, la pression était, à l'intérieur, de o", 40; cette dilférence a été attribuée par les expérimentateurs à la vaporisation d'une portion de l'eau favorisée par la dilatation de l'air. » Le blé n'avait éprouvé aucune altération; il était très-sec, il avait con- servé intacte la faculté de germer ; il a pu être vendu au cours des qualités de choix. Les charançons étaient tous morts, desséchés, friables. » Le biscuit avait conservé l'apparence qu'il avait au commencement de l'expérience, mais les insectes étaient complètement détruits et desséchés; enfin les farines étaient parfaitement conservées. » Eu présence de ces résultats, la Co.mmission est d'avis que le procédé de conservotion des grains dans le vide, présenté par M. le docteur Louvel, atteint le but qu'il s'est proposé, que ce procédé est applicable industriel- lement, qu'il serait particulièrement utile pour le transport des farines, si facilement altérables et qu'H maintient dans un parfait état de conser- vation. » Ce procédé paraît même pouvoir s'appliquer à des grains qui n'au- raient pas le degré de siccité indispensable pour leur conservation dans les silos ordinaires. » Sous ces différents rapports, la Commission considère le procédé de M. le docteur Louvel comme |)ouvant être employé avec avantage pour assurer la conservation des grands approvisionnements. C. R., 1872, 1" Semcarc. (T. L\X.IV, N» 7.) 56 ( 426 ) » Elle propose à l'Académie de donner son approbation aux efforts persévérants de l'auteur pour atteindre ce résultat important. >• Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. L'Académie décide, en outre, sur la proposition de la Commission, que les résultats obtenus par M. Loiivel seront soumis à l'examen de la Com- mission chargée d'examiner le concours pour les prix des Arts insalubres. HYDRODYNAMIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. Kleitz intitulé : « Etudes sur les forces moléculaires dans les liquides en mouvement , et application à l' hjdrodpiamique. » (Commissaires : MM. Delaunay, Bertrand, de Saint-Yenant rapporteur.) « 1. M. Kleitz, auteur de divers articles sur les constructions insérés aux Annales du corps des Ponts et Chaussées, dont il est un des inspecteurs gé- néraux de première classe, ainsi que de plusieurs écrits sur l'aménagement des grandes eaux du Rhône, et qui avait déjà, en i853 et i854, soumis à l'Académie un Mémoire 5i(/' les principes généraux de Vliydrauliquc ['), a présenté, le lo décembre 1866, le Mémoire plus étendu, daté du 3o mai, dont nous avons à rendre compte, et qu'il a modifié récemment en plu- sieurs de ses parties (**). » Le but principal de ce grand travail était d'établir des équations géné- rales nouvelles du mouvement des liquides, eu égard à leurs frottements in- térieurs, ainsi qu'aux inégalités de pression en divers sens qui en sont la conséquence, et, ensuite, de rechercher des systèmes de coordonnées courbes dont l'emploi permette d'intégrer approximativement ces équations dans un certain nombre de cas. L'auteur se propose plus spécialement de calculer approximativement les circonstances du mouvement penncment non uniforme qui s'établit dans les canaux découverts et les rivières. )) 2. Navier, comme on sait, en 1822, puis Cauchy et Poisson, en 1828, ont donné des équations différentielles générales du genre de celles que recherche l'auteur. » Elles s'appliquent d'une manière tout à fait satisfaisante aux mouve- ments extrêmement lents des liquides et, aussi, à des mouvements même (*) Comptes rendus, i8 juillet, t. XXXVII, p. 85, et 2 janvier, t. XXXVIII, p. iSj renvoyé alors à IMM. Poncclct, Piobcrl, Lamé, puis retire par l'auteur. (**) Un extrait se trouve au Compte rendu, t. LXIII, p. 988. ( 427 ) d'une certaine rapidité, lorsqu'ils sont très-réguliers et à variations bien continues, comme le prouvent divers faits, notamment ceux des expé- riences d'écoulement dans les tubes capillaires, de feu Poiseuille, qui ont été opérées avec des vitesses très-variées. M Mais, ainsi que Navier déjà le reconnaissait, les mêmes formules ne peuvent satisfaire aux faits des cours d'eau ordinaires, à moins, comme on l'a remarqué depuis lui, que l'on n'y fasse varier, même avec les dimen- sions et la forme des sections transversales (*), un certain coefficient au- quel l'analyse de Navier et de Poisson, applicable aux seuls mouvements réguliers, attribue une valeur constante pour chaque fluide. » En appelant s ce coefficient du frottement intérieur du liquide, les for- mules rappelées peuvent être exprimées ainsi, ii, v, u' désignant les com- posantes de la vitesse d'une molécule du fluide dans les directions de ses coordonnées rectangles .r, j-, z; />^.^, />^.,., p.., /;,.-, p.^., p^^ représentant, suivant une notation de Coriolis, les six composantes, tant normales que tangentielles (— N,, —No, — N3, — T,, — Tj, — T3 de Lamé), des pres- sions exercées à l'intérieur du fluide à travers l'unité superficielle de trois petites faces dont les normales ont les directions des premiers indices, les seconds indices désignant les sens de décomposition : (■) du p,_^ = p-2B-, di> I ;?-. + , Pry = P dv — 1t-r' dy » Pzz = P — 2£ du TFz 5 = — fd.v \dr + du\ P-y = — /du + P = \{p.v:. + Pyy^Pzz)' » Nous donnons le signe — dans les seconds nombres, aux termes affectés des dérivés de u, v, îv, afin que les premiers membres soient bien des pressions, et non des tensions ou trciclions, comme dans les formules analogues relatives aux solides élastiques. » 3. Ces formules (i) conviennent, disons-nous, aux cours d'eau ordi- naires, en r supposant z variable d'un point à l'autre de la masse fluide en mouvement; car, sans faire sur la loi des actions moléculaires l'hypothèse de Navier qui conduit à £ constant, on n'a qu'à supposer simplement que, (*) Formules et Tables nouvelles des eaux courantes, aux Annales des Mines, i85i, t. XX, p. 29.g, n" 14. Darcy, qui cite ce passage [Recherches sur le mouvement dans les tuyaux, cil. V, p. i^i), est aussi d'avis d'augmenter le coefficient du frottement intérieur avec les dimensions des sections. 56.. ( h^-^ ) sur toute Hico intériouro, la direction clans laquelle la vitesse du glissement est nulle est aussi la direction suivant laquelle le frotlement est nul, ce à quoi l'on ne peut se refuser, vu la nature des fluides; on démontre immé- diatement, comme l'un de nous l'a fait en i843 (*), les six formules (i), avec £ constant seulement pour chaque point, et pouvant varier d'un point à l'autre. M Or cette démonstration des formules ne s'applique pas seulement aux mouvements tout à fait réguliers et continus des fluides, tels que les sup- posaient Navier et Poisson : elle convient même aux mouvements ordi- naires des eaux courantes, d'apparence tumultueuse et désordonnée, qui sont affectés de tourbillonnements irrégulièrement périodiques. En effet, habituellement, un ordre non douteux s'établit au sein de cet apparent désordre, et il y a, d'un point à l'autre, xme continuité réelle dans la va- riation de grandeur et de direction de ces vitesses, qu'on peut appeler 7noj-cnnes locales, seidcs importantes à considérer, en vertu desquelles s'opère la translation des éléments finis du fluide, et qui sont celles que mesurent les flotteurs et autres instruments hydrométriques. Et l'on con- çoit très-bien que les directions où ces vitesses de translation ne produisent aucun glissement des couches les inies devant les autres doivent être aussi, tout au moins en moyenne de plusieurs instants, celles où il n'y a pas non plus de frottement ou de résistance au glissement ; et la démonstra- tion citée subsiste, c'est-à-dire peut encore être donnée pour établir les relations ou les formules (i) entre les vitesses moyennes dont on parle, re- présentées par «, i>, iv comme étaient les vitesses réelles des mouvements réguliers, et les forces intérieures /j^^.,..., aussi tnoj-cnncs locales ou relatives aux petites faces de dimension finie pour chaque endroit. » 4. M. Kleifz admet aussi que les formules (i) avec c variable doivent être regardées comme incontestablement vraies |)our toute masse fluide en mouvement. Afin d'assurer, en le démontrant de plusieurs manières, ce fondement de ses recherches, et, aussi, afin d'établir, soit entre les diverses vitesses relatives, soit entre les diverses composantes de jiression, des rela- tions simples et qui lui serviront à d'autres usages, il se livre à une suite de calcids analytiques et de raisonnements géométriques très-justes, qui lui fournissent même quelques théorèmes nouveaux et remai'quables, » Il montre d'abord, par des raisons de symétrie, qu'en cliaque endroit (*) ISolc sur 1(1 ilynninirjiic des f/itiilc.s [Comiitcs rcniliis, ■?■■ nrncinlii'c, t. X\II, ]i. 12, jd- ( 4^9 ) l'ellipsoifle de Lamé, dont les rayons vecteurs donnent en grandeiu' et di- rection les pressions sur les diverses faces, déduction faite de cette partie, moyenne entre toutes, que nous avons appelée /j, doit avoir en direction les mêmes axes que l'ellipsoide de Cauchy, dont les rayons sont l'unité plus les proportions des dilatations, à remplacer, pour les fluides, par les vitesses d'extension en Ions les sens. Puis il fait, sur les relations mu- tuelles de ces deux sortes de grandeur, une supposition plus large que celle que Cauchy avait faite au même sujet; car il suppose que les trois pres- sions dites ])rinripa(cs (toujours moins le tiers p de leur somme) ont pour intensités les vitesses d'extension de même sens, multipliées par trois coef- ficients d'abord indéterminés, qu'il démontre ensuite ne pouvoir être qu'égaux. Ainsi se trouvent prouvées les trois premières formules (i) dont il montre qu'on peut déduire analytiquomcnt les trois autres. » Il en a donné récemment une autre démonstration qu'il base sur ce que ce qui reste des composantes normales de pression, quand on en a retranché toujours cette partie p indépendante de ce qui cause leur inéga- lité en divers sens, doit changer de signe en même temps que les vitesses d'extension — - de même direction. Il en déduit que le cône des pressions tangendelles, ou cône asymptote des deux hyperboloïdes directeurs conju- gués de Lamé (*), dont les plans tangents sont parallèles à ceux où s'exer- cent les forces, cône dont les éléments marquent le passage des faces à pressions normales positives aux faces à pressions normales négatives, ou sur lequel les pressions n'ont pas de composantes normales, coïncide né- cessairement (comme dans les corps élastiques isotropes) avec le cône dit de glissement, ou normalement auquel il n'y a pas de vitesses d'extension ou de contraction au point du liquide où est son sommet. Or cette coïnci- dence, eu égard aux équations des deux cônes, entraîne la proportionnalité des p,^. — p,..., aux —,..., ou les trois premières expressions (i), dont il est facile de voir que les trois dernières se déduisent. » D'après ces démonstrations, qui viennent s'ajouter à celles de i8/|3, on peut, continue-t-il, regarder les formules (i) comme acquises à l'hydrody- namique des cours d'eau qui ne sont pas par trop tumultueux, on dans lesquels les vitesses moyennes locales, relatives à chaque élément très-petit de volume et à chaque période très-courte de tem|)s, varient avec régula- rité et continuité. (*) Lcçom: sur fElastirità, iSSs, § 23. ( 43o ) » Mais on conçoit que le coefficient variable s doive avoir, dans ces for- mules, des valeurs considérablement plus grandes que la valeur constante résultant des expériences dans lesquelles les mouvements réels ou indivi- duels des molécules sont eux-mêmes continus et réguliers, car le tourbil- lonnement et les mouvements brusques font glisser les luies sur les autres des portions liquides dont les grandes différences de vitesse mettent en jeu des résistances incomparablement plus intenses. » 5. Une conséquence que M. Rleitz tire immédiatement des expres- sions (t) ainsi établies, c'est le rejet absolu des formules telles que /'-(-ï)"' " /=^-^)-^-5:r-=.( du y + S3|-^) ■ qui ont été proposées par quelques ingénieurs pour exprimer l'intensité du frottement y^ exercé longitudinalement sur une face d'un filet fluide dont u est la vitesse, n désignant, en direction, une coordonnée normale au filet et à la face de friction. En effet, en se bornant à considérer le cas du mouvement uniforme, et en supposant le filet et sa normale dirigés suivant les jc et les z, si l'on admet que l'une et l'autre de ces expressions de f (où ^mi ^o^av sont des constantes) sont d'accord avec la cinquième formule (i) qui se réduit alors à p^^ = si r- j > c'est-à-dire si l'on attribue au coef- ficient £ une valeur représentée par une des deux expressions précédentes divisée par r- ^ r-' on reconnaîtra, en changeant la coordonnée ^ an az " normale z en une autre 2' également normale, que le frottement ;?;.',. sur la face fluide à laquelle z' est perpendicidaire serait exprimé par — — mul- tiplié par un coefficient d'une tout autre grandeur, ce qui est contraire à ce qu'on a vu de la constance nécessaire du coefficient pour toutes les faces élémentaires ayant leur centre au même point (*). » Mais nous ne suivrons pas M. Rleitz dans les tentatives qu'il a faites pour déterminer, par une analyse délicate, la valeur variable de ce coeffi- cient £, et nous n'examinerons pas si c'est bien dans la voie où il est entré à cette occasion qu'il faut la chercher. )) 6. Le grand travail de M. Rleitz offre, sur d'autres points moins con- (*) Celle réfiitalion des expressions citées du frottement fluide a oté donnée aussi par M. Levy (Rapport du 8 mars 1869, Comptes rendus, t. LXVIII, p. 585). (43i ) testables, des choses dignes d'arrêter quelques instants l'attention de l'Aca- démie. . » Dans la vue de chercher, comme on a déjà dit, des coordonnées cur- vilignes pouvant faciliter les intégrations, il étudie analytiquement et avec sagacité les relations diverses des pressions ou de leurs composantes en un même point. Cela le conduit à plusieurs théorèmes curieux. Il donne, du carré de la plus grande composante tangentielle sur une face quelconque, une expression non encore connue, où n'entrent que les trois différences deux à deux des composantes normales principales (*). Puis, ajirès avoir, par une discussion exacte, démontré autrement et plus com- plètement qu'il n'avait été fait que le plan sur lequel le frottement ou la composante tangentielle a la plus grande valeur en chaque point est bissecteur de ceux où s'exercent la plus grande A et la plus petite C des trois pressions normales principales A, B, C, et que cette valenr est leur demi-différence^ > il donne, avec ses conséquences diverses, un théo- rème remarquable, consistant en ce qu'il y a toujours, sur le plan de A et de C, deux autres droites, appelées par lui axes d'égale pression nor- male, ou lignes directiices de glissement^ qui sont telles que sur toutes les petites faces passant par l'une ou l'autre de ces droites, les composantes normales de pression sont toutes égales entre elles et à la pression prin- cipale intermédiaire B, et que leurs composantes tangentielles sont toutes dirigées dans le sens de cette droite, suivant laquelle toutes ces faces se coupent. Ces mêmes droites font avec les directions de A et de C des angles dont les cosinus sont les racines carrées des rapports _ et ~ ,; et la composante tangentielle qui s'exerce, disons-nous, dans leur direction, a pour grandeur ±V(A — B) (A — C) multiplié par le cosinus de l'angle que fait la face donnée, qui y passe avec celle qui passerait en même temps par l'axe intermédiaire B. Four que le plus grand de tous les frottements s'exerce suivant une de ces lignes, il faut que B soit demi- somme de A et de C. » Il vérifie analytiquement, après les avoir trouvées géométriquement, (*) CeUe expression est z' désignant la direction de la normale à cette face oblique, et A, B, C les pressions normales, dont les directions sont prises pour axes de x, y, z : Tl. z=:pi,y + ;>;, ,. = (B - Cf- cos= {y, .i-') cos^ (z, x' ) -+- (C — A)'cos=[3, x')cos''{.r, j;') + (A — B)" cos-(.r, x') cos'{r, -v'). (432 ) ces propriétés curieuses, qui s'appliqueraient aux solides élastiques eu équilibre connue aux fluides en mouvement. » 7. Appliquant d'abord ces notions statiques, ainsi que les notions analogues et cinématiques sur les vitesses relatives d'extension et de glisse- ment, au mouvement uniforme, dans lequel les molécules, ou plutôt les centres de gravité des éléments fluides, se meuvent dans des directions rectilignes toutes parallèles, avec des vitesses constantes mais inégales, M. Kleitz montre : » i" Que ce mouvement offre un cas où la pression normale principale intermédiaire B est demi-somme des deux autres A et C, et, par consé- quent, est la moyenne entre les trois; » 2" Que les trajectoires rectilignes sont toutes des directrices de cjlis- samenl ; M 3° Qu'ainsi, en un même point, les composantes normales de pres- sion sont toutes égales sur les plans hncjitudinaux ou passant par la tra- jectoire en ce point; » 4" Que lt;s composantes tangentielles sur ces [)lans sont dirigées sui- vant la même trajectoire; » 5" Que les plans de plus grand frottement passent aussi par les tra- jectoires, et sont tangents aux courbes d'égale vitesse tracées sur les sections planes transversales, qui sont normales aux trajectoires; » 6" Que le frottement est nul sur les faces normales à ces courbes d'égale vitesse (*). » Il montre aussi que, sur chaque section plane, les courbes qui coupent normalement celles d'égale vitesse se croisent toutes en un point ombilical qui est celui de maximum de vitesse sur chaque section. Il peut y avoir plusieurs points de ce genre : il en existe même une infinité quand, par exemple, on a un courant dont la largeur est infinie par rapport à la pro- fondeur. » Les coordonnées curvilignes à prendre dans le mouvement uniforme sont donc naturellement à compter sur les courbes d'égale vitesse et sur celles de frottement nul, qui les coupent normalement, outre la coordon- née rectiligne à compter parallèlement aux trajectoires. (*) Une ])artic de cos ])ropricl('s a olù tronvcc aussi et ])iil)licf par IM. I.evy [Jniuilcs des Pouls et Cluiussées, avril 18GG, et Thèse de doctorat); mais il logard.iil les roiiihcs d'i'yalc vitesse coiuiiie éiiuidislanles, ce qui n'est vrai que dans les tuyaii.x cylindriques à l)ase cir- culaire. ( 433 ) » 8. Mais, pour les courants à mouvement non uniforme, même per- manent, les choses ne peuvent se faire avec autant de simplicité. 11 n'est plus possible, par un point donné quelconque, de mener transversalement ni un plan, ni même, en général, une surface courbe qui coupe normale- ment toutes les trajectoires fluides. » Voici comment M. Kleitz y supplée. » On peut toujours, en un point déterminé O, mener, par la tangente à la trajectoire qui y passe, une infinité de plans. Si l'on appelle OK la droite d'intersection d'un de ces plans, dits méridiens, avec le plan normal à la trajectoire de O, il y a une infinité d'autres trajectoires qui passent aux divers points de celte transversale OK; si on les projette toutes sur le plan méridien, on a une suite de courbes, et l'on peut, sur ce même plan, tracer une courbe qui les coupe toutes normalement. L'ensemble de toutes les courbes comme celle-ci, tracées de même sur les divers plans méridiens, forme une surface. Or c'est par cette surface courbe passant au point O, et considérée seulement sur une petite étendue, que M. Kleitz remplace, pour le but proposé, la surface normale aux trajectoires qui, comme nous avons dit, n'existe qu'exceptionnellement. » Pour étudier les propriétés de la surface ainsi construite, M. Kleitz, à l'instar de ce qu'a fait M. Dupin dans sa belle théorie des courbures, la coupe par un plan mené perpendiculairement à sa normale en O, et pas- sant à une distance infiniment petite du second ordre de ce même point O du fluide. Il en résulte une indicatrice de forme ou elliptique ou hyperbo- lique, dont les rayons vecteurs, infiniment petits du premier ordre, sont proportionnels aux rayons de courbure des diverses lignes courbes qui nous ont donné la surface par leur ensemble. » Hors le cas particulier où cette surface couperait orthogonalement toutes les trajectoires autour du point O, celles de ces trajectoires qui passent par les divers points de l'indicatrice coupent obliquement son contour. M. Kleitz prouve qu'elles sont toutes déviées du même côté des normales à ce contour, comme s'il y avait eu une torsion, ou comme M. Bonnet a reconnu que les choses se passent à l'égard d'un système de droites. » Comme autre conséquence de celte recherche, M. Kleitz, prenant des coordonnées •y, (J, r, suivant la tangente à la trajectoire en un point déterminé O, et suivant deux C. R., 187Î, 1" Semestre. (T. LXXIV, N» 7.) ^7 (434 ) normales rectangulaires quelconques, donne les valeurs des dérivées, par rapport à ces coordonnées-là, des cosinus des deux angles, droits au point (), mais aigus ou obtus aux points environnants que font les trajectoires avec les coordonnées transversales ç, r ainsi définies. Ces dérivées sont les courbures, tant des deux projections de la trajectoire passant en O, sur les plans sq et sr, que des courbes tracées, comme on a dit, sur les mêmes plans considérés comme méridiens; et, enfin, ces mêmes courbures multipliées par les petites déviations angulaires dont on vient de parler. Il en déduit des expressions simples des vitesses relatives d'extension et de glissement, et, par suite, des six composantes de pression, en fonction des rayons de ces diverses courbures, et de la vitesse absolue en O ainsi que de ses trois dérivées premières (*). » Mais, pour une certaine position des deux axes transversaux ces ex- pressions se simplifient. » Que l'on prenne, en effet, l'un des quatre sommets de l'indicatrice en O pour centre d'une seconde indicatrice obtenue de même, et dont le plan est normal à la trajectoire passant par ce sommet, puis le sommet analogue de cette deuxième indicatrice pour centre d'une troisième, et ainsi de suite- et que l'on fasse de même pour un second sommet (non opposé au pre- mier) de l'indicatrice en O, et par les sommets analogues d'une deuxième série d'indicatrices. L'on obtient, quelle que soit la loi des trajectoires, deux lignes courbes qui, en se coupant à angle droit en O, coupent aussi à angle droit les trajectoires qu'elles rencontrent, et qu'il appelle directrices des axes des indicatrices, car ces axes leur sont tous tangents. » Et si, en un second point O' de la trajectoire centrale, à une petite distance OO' du premier, l'on imagine deux courbes obtenues par ce même procédé, elles ne seront pas toujours rencontrées par les trajectoires issues (*) Ces expressions remarquables sont ainsi écrites par M. Kleitz, R?, R^ étant les rayons de courbure des deux courbes coupant normalement, comme on a dit, les projections des diverses trajectoires sur les plans sq et sr passant par la tangente à la trajectoire de O, et R^, R" étant les rayons de courbure des projections de cette trajectoire principale sur les deux mêmes plans .57, sr, puis V la vitesse absolue suivant celte trajectoire, en 0; enfin n étant l'angle de la droite prise pour axe des coordonnées transversales q avec le grand axe de l'indicatrice : il\ V V Pr / V V \ /d\ V \ /fiV V \ ^u-ïïvj'''"^'-' "^'--'[Tr-^^y '''=-i^-^^} ( 435 ) des deux courbes parties du point O; les portions de trajectoires allant des unes vers les autres formeront donc de petites bandes ne se prolongeant pas les unes les autres, et composant ainsi des surfaces à redans, mais qui sont remplaçables en moyenne par des surfaces continues dont elles ne s'écartent que de distance infiniment petites du second ordre. » C'est suivant les tangentes aux deux courbes normales, dont on vient de voir la construction, qu'il faut prendre les coordonnées transversales pour avoir la simplification dont on a parlé. )) Mais il y a une simplification plus grande, si l'un des deux plans rec- tangulaires, passant par la tangente à la trajectoire et par les deux axes de l'indicatrice, se confond avec le plan sur lequel la vitesse de glissement lon- gitudinal est nulle. Alors la vitesse de glissement maximum, qui a lieu sur l'autre plan, a pour expression la dérivée de la vitesse absolue par rapport à la coordonnée qui lui est normale, comptée à partir de la trajectoire fluide, plus le quotient de cette vitesse par le rayon de courbure de la pro- jection de la trajectoire sur un plan perpendiculaire. Et la somme ana- logue, pour ce plan, est nulle. M. Kleitz, dans un paragraphe spécial, présente une suite de considérations propres à faire conjecturer qu'il en est toujours ainsi, quand on se contente d'une approximation qui paraît suffire. » 9. Au chapitre dernier, M. Kleitz étudie le mouvement permanent dans lui cours d'eau. » Il recherche d'abord quelles sont les propriétés du mouvement iinijorme qu'on peut approximativement lui appUquer, en prenant poiu' sections transversales, ou d'écoulement, des surfaces qui, sans être normales aux trajectoires, peuvent être composées avec une suite de courbes coupant orthogonalement celles-ci et tracées sur les surfaces de glissement. » Il se contente même, aux paragraphes qui suivent, d'une approxima- tion moindre, ou de l'emploi de sections légèrement obliques à tous les filets, et même de sections planes, en s'occupant, dans un but immédiate- ment pratique, de l'équation du mouvement d'une portion finie d'un cou- rant d'eau. )) Il pose celte équation, comme ont fait MM. Bélanger, Poncelet, Vau- thier, Coriolis, par le principe des forces vives, en attribuant d'abord aux pressions normales leur valeur hydrostatique; 'et il regarde aussi, comme eux, le travail total des frottements tant intérieurs qu'extérieurs comme égal à ce qu'il serait pour même vitesse moyenne si le mouvement était uni- forme ; ce qui est un point controversé, connexe à l'emploi d'un certain 57.. ( 436 ) coeftîcieni de correction (a de Coriolis) sur lequel nous ne nous prononce- rons pas ici (i). » 10. Mais il remarque très-bien que le frottement intérieur du fluide influe aussi sur la grandeur des composantes normales de pression, puis- qu'il ajoute a leur partie p, égale en tous sens, les parties telles que — 2-7^ des formules (*). Aussi, il y met deux termes nouveaux, l'un pour le tra- vail de ces parties de composantes de pression, en tant qu'elles agissent à l'extérieur, c'est-à-dire sur les deux sections transversales extrêmes de la portion fluide considérée; l'autre pour leur travail total, en tant qu'elles s'exercent à l'intérieur, à travers les facettes des éléments du volume. » Il remplace approximativement, pour avoir le premier de ces deux nouveaux termes, les diverses vitesses u à travers les sections d'aval et d'a- mont par leur moyenne U pour chacune des deux ; et, en multipliant leurs dérivées —r- par rapport à la longueur s du courant, par le double du coefficient e correspondant, auquel il suppose qu'on attribue une valeur moyenne pour l'étendue de chacune de ces deux sections extrêmes, il ob- tient approximativement les parties eu question des pressions normales moyennes correspondantes, en sorte qu'il n'y a qu'à multiplier la différence de ces produits par le débit du courant pour avoir leur travail, ou le premier terme nouveau dont il s'agit. » Pour le second des deux termes qu'il ajoute à l'équation connue du mouvement permanent, M. Kleitz rappelle que, comme il l'a démontré, le travail moléculaire, sur l'unité de volume d'un élément cubique, dont on peut supposer les arêtes dans la direction des trois pressions normales prin- cipales, est égal à la petite durée de l'instant où il s'opère, multipliée par la somme des produits de ces trois pressions et des trois vitesses d'exten- sion de même sens; somme qui revient, d'après les formules (*), au quo- tient, par 2S, de la sonune des carrés des trois mêmes pressions, défalca- tion étant faite, de chacune, du tiers p de leur somme. Comme la somme des trois mêmes pressions, ainsi réduites, est zéro, et comme quatre des faces de l'élément sont généralement à peu près parallèles au courant, les (*) On peut voir là-dessus une Note de M. Boussinesq, Sur le mouvement permanent va- rié, etc. [Comptes rendus, 3 et 10 juillet 187 1, t. LXXIII, p. 34 et loi.) (437) pressions normales s'exerçant sur les faces latérales sont presque égales : aussi M. Kleitz les remplace, l'une et l'autre, par leur demi-somme qui est égale à la moitié, prise en signe contraire, de la troisième pression. La sommes des trois carrés se trouve ainsi remplacée par une fois et demie le carré de cette dernière, celle qui précisément s'exerce sur la face perpen- diculaire au courant, et que M. Rieitz peut évaluer, comme il l'a fait tout à l'heure pour les pressions extrêmes, en prenant la dérivée longitudinale de la vitesse moyenne du courant, multipliée par le coefficient as, auquel il attribue sa valeur aussi moyenne. » De pareilles approximations paraissent suffire pour ces deux nouveaux termes non négligeables, mais dont l'intluence est généralement médiocre. » On voit, au reste, que l'évaluation de l'un comme de l'autre est su- bordonnée à la connaissance de la valeur, au moins moyenne pour chaque section, du coefficient s. Ce n'est pas ici le lieu d'examiner si cette valeur, variable d'une section à l'autre, ne peut être déterminée approximativement dans chaque cas sans subordonner sa connaissance à la longue attente et aux expériences nombreuses que M. Kleitz croit nécessaires pour y arriver. » Nous n'examinerons pas non plus s'il n'y aurait pas d'autres termes à ajouter, par exemple celui qui évaluerait l'effet des forces centrifuges dé- veloppées par la courbure des trajectoires fluides dans le sens vertical, vu que la partie de p des pressions normales dépend non-seulement de la charge hydrostatique en chaque point, mais encore des inerties. » 11. Au résumé, el sous le profit des observations ci-dessus, le grand Mémoire de M. Kleitz, sur les Forces moléculaires dans les iujuides, a un mé- rite que nous sonunes heureux de reconnaître. Dans une matière si épi- neuse, si peu explorée malgré le grand nombre de recherches dont elle a été l'objet, et pour laquelle les faits constatés ne sont eux-mêmes nom- breux qu'en apparence, des questions simplement soulevées et nettement posées ont déjà une valeur très-réelle. On a vu d'ailleurs que M. Kleitz a mis en relief plus explicitement qu'il n'avait encore été fait, le problème principal, et les formules, avec un seul coefficient variable et inconnu, où sa solution devra être cherchée; qu'il est arrivé à plusieurs théorèmes remarquables; qu'il a corroboré des principes non encore reçus générale- ment; qu'il a perfectionné l'établissement de l'équation du mouvement permanent des cours d'eau, etc. » Ses recherches, ainsi que l'examen qu'elles provoquent, avancent de toute manière la question, et montrent sur quoi les investigations ulté- rieures devraient porter. ( 438) » Son travail, et la persévérance avec laquelle il l'a poursuivi malgré les difficultés dont le sujet est hérissé, sont dignes d'éloges. Nous proposons à rAcadéniie de lui en donner le témoignage, et de le remercier de son inté- ressante Communication. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. aiEMOIRES PRESENTES. M. Baitdon adresse, par l'entremise de M. Larrey, luie Note tendant à réfuter l'opinion émise par M, Coze, dans une Communication présentée à l'Académie le 20 novembre 1 87 1 , et soutenue par des chirurgiens allemands, sur le morcellement et la fusion des balles. L'auteur discute la théorie de la transformation du mouvement en cha- leur, et conteste qu'il y ait, dans l'organisme humain, des tissus assez résis- tants pour arrêter subitement des projectiles mus avec une grande vitesse, en provoquant un degré de chaleur capable d'en opérer la fusion par- tielle. M. Baudon attribue quelques-uns des effets produits à une cause fortuite et singulière, qui a déjà été signalée à l'attention de l'Académie. Cette cause serait, selon lui, la perforation accidentelle des balles de plomb, par des insectes de l'ordre des Hyménoptères et des Coléoptères. Il rappelle les observations ou les recherches déjà faites à ce sujet, et en signale un nouvel exemple assez remarquable, placé sous ses yeux, représentant une balle du poids de 47^S5o réduite, par luie perforation semblable, au poids de 4i grammes, ce qui constitue une diminution de poids de ô^', 5o. Il pense que de telles excavations sont suffisantes pour diminuer d'abord la cohé- sion des projectiles, et provoquer ensuite leur rupture en plusieurs frag- ments, par le choc contre des corps durs. De là, l'explication plausible de la diminution du poids des balles ; mais il reconnaît que cette explication, en- core théorique elle-même, a besoin d'être vérifiée par diverses expériences, que sa position dans l'artillerie le met en mesure d'entreprendre, au double point de vue du morcellement et de la fusion des projectiles. (Commissaires précédemment nommés : MM. Morin, Phillips, Larrey, Dupuy de Lùme.) M. Letelmer soumet au jugement de l'Académie une « Note sur la pro- duction économique de la glace et du froid a. (439) Le procédé imaginé par l'auteur consiste dans la vaporisation de l'éther vinique,au moyen d'un courant d'air qui traversera ensuite une colonne de coke ou de ponce, parcourue par un courant constant d'acide sulfurique. L'éther fixé par l'acide sera remis en liberté par une élévation de tempéra- ture de i35 à i/jo degrés. D'après l'auteur, ce procédé doit permettre d'obtenir, par kilogramme de charbon brûlé, non plus 5 kilogrammes de glace, comme dans les appareils actuellement en usage, mais jusqu'à aS ou 3o kilogrammes. (Commissaires : MM. Becquerel, Dumas, Jamin.) M. Carvallo adresse un nouveau Mémoire de mécanique rationnelle. Ce Mémoire contient l'application du principe énoncé dans les précédents, aux surfaces limites d'un corps de forme quelconque et à une section plane arbitraire, idéale ou réelle, faite dans ce corps. L'auteur démontre, en outre, la loi de répartition des forces élastiques dans l'intérieur d'un solide quel- conque : cette répartition se fait, dans toutes les molécules et autour de chaque élément de volume, de façon que la variation du premier ordre de l'intégrale triple , qui exprime le travail des forces élastiques dans toute l'étendue du corps, soit nulle. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. Crissard adresse une quatrième Communication, concernant un nouveau mode de propulsion économique dans la navigation à vapeur. Cette pièce sera transmise, comme les précédentes, à la Commission du prix relatif à l'application de la vapeur à la marine militaire, pour l'an- née 1873. M. DucHEMiN adresse une Note relative à la construction des paraton- nerres. (Renvoi à la Commission des Paratonnerres.) M. Brachet adresse deux Mémoires relatifs à l'aérostation, et, en parti- culier, au système de Meunier. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. Rabâche adresse un Mémoire relatif à des problèmes restés insolubles jusqu'ici dans les diverses sciences. (Commissaires : MM. Balard, Delaunay, Jamin.) ( 44o ) M. LouRAr adresse une Lettre relative à son précédent Mémoire sur un K cercle releveur ». (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. J. LcET adresse une Communication relative à un remède contre le choléra. (Renvoi à Commission du legs Bréaut.) M. Netter adresse, à l'appui de ses Communications précédentes, une brochure de M. Dichiara, sur l'usage du camphre en poudre, pour la gué- rison de la gangrène nosocomiale. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° « L'art de faire le vin », par M. /. Ladre/; 2° Une brochure de M. P. Sirand, intitulée « Éducations expérimentales de vers à soie, faites en 1870 et 1871, d'après le procédé Pasteur ». M. H. Foxdet, président du tribunal civil de Chalons-sur-Saôue, adresse, comme complément aux documents qu'il a déjà transmis à l'Académie, relativement à l'invention de la photographie, une Copie du traité inter- venu entre Josepli-Nicépliore Niepve et Jacques Mandé Dacjueirc, en date du i3 mars i83o. Cette pièce sera transmise à M. Chevreul, et déposée ensuite dans les archives de l'Académie. M. LE Secrétaire perpétuel, en présentant à l'Académie une brochure de M. F . Plalrau intitulée « Recherches expérimentales sur la position du centre de gravité chez les insectes », donne lecture du passage suivant de la Lettre d'envoi : « L'instrument dont je me suis servi est, avec des dimensions moindres et quelques modi- ficalions nécessitées par la nature même des animaux en expérience, le même qui a servi à Borelli pour la détermination delà position du centre de gravité de l'homme. » Les principaux résultais auxquels je suis arrivé senties suivants : Le centre de gravité ( Vir ) des insectes est situé clans le plan vertical médian qui passe par l'axe longitudinal du corps; chez les insectes aquatiques il est plus voisin de la face inférieure que de la face supérieure. Ce point occupe une position à très-peu ])rès identique chez les insectes de même espèce, de même âge et de même sexe dans la même attitude; sa situation varie, au contraire, d'un sexe à l'autre; il est, suivant les espèces, tantôt plus, tantôt moins reculé chez les femelles que chez les mâles. Lors des métamorphoses de la larve en insecte ])arfait, le centre de gra- vité avance par rapport aux anneaux du corps : d'abdominal chez la larve, il tend à deve- nir thoracique; mais il recule, au point de vue de sa situation absolue, par rapport à la longueur totale de l'animal. Pendant la station des insectes parfaits, le centre de gravité est placé à la base de l'abdomen ou dans la partie postérieure du thorax (ordinairement au milieu de la longueur du corps). Pendant la marche, le vol et la natation, ce point oscille de quantités faibles autour d'une position moyenne. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur le pouvoir réflecteur des miroirs en verre argenté. Note de M. C. Wolf, présentée par M. Delaunay. « L'usage de plus en plus fréquent des miroirs en verre argenté dans les instruments astronomiques donne un grand intérêt à la question de savoir quelle proportion de la lumière incidente utilisent ces miroirs, soit à l'état neuf, soit après un assez long emploi. Nous ne possédons à ce sujet, à ma connaissance, que deux nombres donnés par L. Foucault : l'un 0,^5, se rapporte à l'argenture obtenue par le procédé Drayton; l'autre, 0,92, com- muniqué verbalement à plusieurs de ses amis par Foucaidt, représente la quantité de lumière réfléchie par l'argenture obtenue par le procédé de M. Ad. Martin. La différence de ces deux nombres mesure le progrès ac- compli par l'introduction de ce dernier procédé, qui l'emporte encore sur l'autre par le prix de revient, la facilité et la sûreté de son emploi. » J'ai cherché à compléter ces données en mesurant : 1° la quantité de lumière réfléchie par l'argentiu-e neuve sous les diverses incidences; 2" la proportion réfléchie par une argenture déjà ancienne; 3° la perte de lu- nnère qui se produit lorsque le rayon lumineux se réfléchit successivement sur deux miroirs, les plans d'incidence étant parallèles ou rectangulaires. » M. C. André a bien voulu me prêter sou concours pour toutes ces expériences. Les miroirs plans dont j'ai eu besoin m'ont été prêtés par M. Ad. Martin. » Le photomètre dont j'ai f;iit usage est fondé sur la propriété de l'œil d'apprécier, avec une assez grande exactitude, l'égalité de deux images de même teinte, juxtaposées dans le champ de vue. Je ne li; décrirai pas ici; je dirai seulement qu'il se distingue de la plupart des autres photomètres, en ce c. R., 1872, l" Semcsue. {T. LXXP. , N» 7.) 58 ( 442 ) que les rayons des deux sources à comparer suivent, dans tout leur trajet, ime marche rigoureusement géométrique; ce qui m'a permis d'aborder directement une question qu'on n'avait jusqu'ici, je crois, résolue que par des procédés détournés, celle de la proportion de lumière transmise par un objectif. Les deux sources de lumière étaient deux lampes à modérateur, munies de verres cylindriques. Les variations d'intensité produites par la réflexion ou la transmission sur l'une des deux sources étaient mesurées par les va- riations de distance de la seconde. Dans une série de dix observations, l'écart moyen sur la position de la lampe mobile atteint ±0,91, la distance étant 100. L'erreur probable d'une observation est ± 0,77. Ou voit que j'établis l'égalité de deux images de même teinte avec une approximation d'environ un soixantième. w Voici les résultats oblenus : » 1° Miroir de verre plan, poli au papier, argenture neuve. Incidence à partir de la normale. 10° 10" 3o° 4"" ^o" Go" "O" 80" Proportion de lumière réfléchie. o,<)3 o,g4 0,94 o,g4 o,vf?. 0,g4 o,g4 0,9' » Les variations correspondantes aux diverses incidences sont de l'ordre des erreurs d'expérience, et ne suivent aucune loi. Des expériences de me- sure relative, où je cherchais à comparer l'une à l'autre les proportions de lumière réfléchie sous deux incidences différentes, n'ont pu davantage me donner la loi de variation avec l'incidence, ni même m'en faire reconnaître le sens. D'où cet énoncé : » Un miroir de verre argenté réfléchit une proportion de la lumière inci- dente sensiblement constante, 0,935, quelle que soit l'incidence. » 1° Miroir plan argenté depuis plusieurs années, qui avait été complètement noirci, et dont la surface a été polie au tampon. Argenture très-inégale et for- tement éraillée. Incidence à partir de la normale. 10" 20" 3o" ^o" ^5" 5o" 60° Proportion de lumière réfléchie. o,85 o,83 o,84 0,88 o,gi 8,88 0,87 » Les variations du pouvoir réflecfeur tiennent ici à l'hétérogénéité de la surface; car, pour une même incidence, 60 degrés par exemple, j'ai ob- tenu 0,84, 0,88, 0,86, 0,88, suivant la région du miroir utilisée. La moyenne 0,87 représente donc le pouvoir réflecteur moyen d'un miroir altéré par l'usage. Mais on voit qu'il peut descendre jusqu'à o,83. » 3" Si l'on fait réfléchir un faisceau de rayons parallèles succcssivcmen sur deux mirons sous l'angle de 45 degrés, la proportion de lumière ré- ( 443) fléchie varie avec l'angle des plans d'incidence, en raison de la polarisa- tion elliptique imprimée par la réflexion niétallique. Mais cette variation est faible : la proportion de lumière réfléchie diminue de 4 centièmes, lorsque les plans d'incidence passent de la position parallèle à la position rec- tangulau'e. » On déduit de là et de ce qui précède : Lumière réfléchie par deux miroirs plans, sous l'angle de 45 degrés, les plans de réflexion parallèles o,86 Les plans de réflexion rectangulaires 0,82 l'argenture étant neuve. Si elle est déjà ancienne, ces nombres se réduisent respectivement à 0,76 et 0,71. » Dans ces dernières expériences, les réflexions successives sur l'argent même très-bien poli communiquent à la lumière une teinte jaune assez prononcée pour que j'aie été obligé de placer un verre légèrement bleuâtre en avant de la source de lumière qui éclaire les miroirs, afin de ramener les images à l'égalité de teinte nécessaire à l'appréciation de l'égalité des intensités. » 4^* Objectifs. — Les collimateurs et lunettes employés à la construc- tion de mon photomètre n'ayant que o™,4o de distance focale, je n'ai pu appliquer l'instrument qu'à des objectifs de ce même foyer. Pour étudier des objectifs plus longs, de 2, 3 et 4 mètres, il faut employer des lunettes de dimensions analogues. » Un objectif de 58 millimètres d'ouverture et de o™,48 de distance focale, formé de deux verres indépendants, dont la teinte est légèrement jaune cuivré, transmet o™, 80 de la lumière d'une lampe à modérateur. » Un objectif photographique de 55 millimètres d'ouverture et o™, 38 de foyer, formé de deux verres collés au baume de Canada, laisse passer 0,90 de la lumière incidente. Il est peut-être bon de remarquer qu'avant d'ar- river sur l'objectif soumis à l'épreuve, la lumière a déjà traversé l'objectif d'un collimateur. )) La comparaison de ces résultats fait voir que la perte de lumière pro- vient, comme Bouguer l'a montré, presque uniquement des réflexions sur la surface des lentilles. » Je terminerai par le tableau des quantités de lumière utilisées par les divers instruments astronomiques, abstraction faite de l'effet des oculaires. Neuf. Ancien. 1° Lunette, objectif à deux verres indépendants 0,80 0,80 2° Télescope à miroir argenté et prisme à réflexion totale o,84 0,7^ 58.. ( kkk ) 3° Sidéroslat de L. Foucault, un miroir plan et un objectif «i^S o,'jo 4" Appareil à deux miroirs jilans et un objectif, de M. I.œwy : Pians de réflexion parallèles OjT" o,fio Plans de réflexion rectangulaires 0,6'j o,5S » Si, dans co dernier anpareil, on admet qne l'un des miroirs étant enfermé ne s'altère pas, les nombres OjGo et o,58 sont remplacés par o,65 et 0,62. » ASTRONOMIE. — Néhitlcuscs découvertes et observées à lObservatoiie de Marseille. Note de M. E. Stephan (i), présentée par M. Delaunay. Positions iiioycnncs pour 1870,0. m. P. (Dist. p. n.). >oms des étoiles de comparaison. 281 Weisse (n.c.) H. I.. 9' h m s o , ,/ ( Ex' ex' faible, très-petite, ronde, condensée au I.I3. 3,o5 'j4-2l>25,g < centre, mais pas de point brillant à peine per- ( ceptible). ( Es' ex' faible, très-petite, ronde, plus brillante 583 Weisse (n. C.) H. I. . 8,9 I.?.9.l8,33 48-?0.a8,8 < au centre, mais pas de point brillant pi opie- ( ment dit. /a néb. voisines. Les deux néb. sont ex' es' fai- 1268 Weisse (n. C.) H. I.. 8 l. 54-53, 4o 58.33.3o,8 | blés, très-petites. Pas de points brillants. , . I 55 46 8^ 58 33. "^ 3 ) ^'^ première est un peu plus étendue que la ' '^ ' * ' ' seconde qui est presque imperceptible. Uonde, très-petite, très-faible, plus condensée au centre, mais pas de point brillant propre- ment dit. Konde; très-petite, peu brillante vers le centre, semble résoluble. Ex' ex' petite et faible, ronde, plus brillante 3971 Labnde 8| i,58.a9,25 77.22.17,8 4713 Lalande... 8| 2.23.28,11 55.49.52,1 465 AVeisse{n.c.) II. II. 6,7 9 5o2 AVeisse (n. c.) H. II. 655 AVeisse (n.c.) H. II. 2.25. 3,84 62.30.24,1 2.26.35,20 61.15.40,9 6 6 63 1 RumkerH. II. 786 B. A.C 665 Rumkcr 9 Id » Id » Id » Id » Id " 667 Arg. Z 5o2 Arg. Z _ _ _ r r r ( Ex' ex' petit 23.31,59 60.59.2.5,0 j „„^„„tre. ( Ex" faible, petite, r;raduellement brillante avec i le milieu brillant. (Modérément brillante, de forme irréguliére, al- longée suivant une direction qui fait un angle 1 de 70° environ avec le méridien. Plusieurs ( points brillants. 2.27.18,08 67. 9.31,1 j Ronde, ex' ex' petite, très-faible, centre brillant. . / ( Ronde, ex' ex' faible, très-petite, condensation 2.27.19,20 59. 3. 6,4 j au centre. 50.17,0-. 4J. ... , \ Qpo,|p(, J,. .J nùbuleuscs voisines. 2.30.24,64 ^%.55. 7,0 I Toutes sont es' petites et faibles. 2.3o. 32,33 48.53.45,6 f N" 3 presque imperceptible. !, 3, .^1 et 6 ont â peu près le même éclat. /) est un peu diffuse, un plus étendue que i, 0, 5, G, mais plus faible. 7 est moins faible que les autres. Un point bril- lant au milieu. » 2.3o.35,46 49- 6.22,7 » 2.30.57,00 4"^-53.36,5 )i 2.3i.i2,6i 49- 4'''^'5 4c)" 7,1 2.33.55,63 49- 3. 20, 3 34° 9,4 2.34.39,58 55.47.40,5 Es' petite et faible. Vn point brillant. - , ^„ _ fi Ex' faible, très-petite, ronde, pas de point bril- 1459 Weisse (n.c.) H. II. 9 3.4.9,68 51.10.24,7 | i.,„t, un peu diffuse. (1) Comptes n/iiliis, t. LXXIII, p. 825. ( 445 ) Positions moyennes adoptées des étoiles de comparaison pour Vépoque i8'jo,o. Noms des éloîles de comparaison, y^ P. (Dist. p. n.)- h m s o , ,/ 281 Weisse (n. c.) H. I cf 1. 14.57 ,f)3 74.17.51,4 583 Weisse (n. c.) H. 1 8, g i.a7.38,io 48-i6.i4»io 1268 "Weisse (n. c.) H. 1 8 1.54.13,99 58. 30.37,0 3971 Lalande 8,5 2. 2.46,5o 77.26.25,5 4713 Lalande 8,5 2.27.53,72 55.52.5o,i 465 Weisse 6,7 2.20.32,g3 60. 54. 4459 5o2 Weisse (n. c.) H. II g 2.22. 0,27 62.32.22,4 655 Weisse (n. c.) H. II 8 2.28.3,71 61.20.54,4 63i Rumker H. II 6 2.21.49,24 67. 6.46,9 786 B. A. C 6 2.24.11,23 58.59.27,6 665 Rumker H. II 9 2.29.14,28 48-57.27,8 677 Arg. Z -t- 4°° 7,1 2.35.26,70 49- 3.23,4 5o2 Arg. Z + 34° 9,4 2.35.46,86 55.45.47,9 1459 Weisse (n. c.) H. II 9 3. i.58,38 51.10.29,8... HYDRODYNAMIQUE. — Sur la théorie des roues hydrauliques : théorie de la roue à réaction; par M. de Pajibour. « r.a roue à réaction est une turbine construite de manière à produire une forte réaction de l'eau, dans le sens du travail, pour appliquer cette force à l'augmentation de l'effet produit. Ainsi la réaction qui, dans la turbine, est une résistance, devient ici un des éléments de la puissance. » Pour cela, on fixe le nombre et la courbure des aubes, ainsi cjne la dimension des orifices, d'après la condition que l'eau qui s'échappe des canaux en sorte avec une grande vitesse, et qu'elle soit lancée dans luie direction tangente à la circonférence extérieure de la roue. Par ce moyeu, la réaction est considérable, et elle peint agir avec efficacité. » Puisque la roue à réaction arrive toujours, après quelques instants, au mouvement luiiforme, il en résulte que, pendant son action, il doit y avoir équilibre entre la puissance et la résistance. Nous calculerons donc d'abord les éléments de chacune de ces forces, en les rapportant tous au même point de la roue; puis nous formerons l'équation de leur équilibre. » Les forces qui constituent la puissance sont : l'impulsion directe de l'eau, la force centrifuge de la roue, celle des aubes, et enfin la force de réaction, produite par la vitesse de l'eau, à sa sortie des canaux. Si l'on appelle P le poids total de l'eau fournie à la roue par seconde, U la vitesse de cette eau au sortir du réservoir, et g la gravité, on voit que la force ( 446 ) d'impulsion sera d'abord S Cette force se décomposera en deux autres, l'une normale aux aubes, et l'autre agissant dans le sens des canaux que les aubes forment entre elles. En appelant v la vitesse de la circonférence extérieure de la roue et v" celle de la circonférence intérieure, R le rayon de la circonférence extérieure et R" celui de la circonférence intérieure, et, de plus, a étant l'angle sous lequel l'eau motrice arrive à la roue, la première des composantes sera - U cosa. g Mais, comme la roue fuit devant elle, avec une vitesse v" mesurée sur la circonférence intérieure, cette force ne pourra produire d'effet que par l'excès de la vitesse sur la vitesse i>". Ainsi, en observant qu'elle doit être, comme toutes les autres forces, rapportée à la circonférence extérieure de la roue, on voit que son expression sera - (Ucosa-P")^- g ^ ^ R » De même, la seconde composante ne pourra agir qu'en vertu de l'excès de sa vitesse sur celle qu'elle rencontre à son arrivée dans le canal. En désignant par u" cette vitesse, l'intensité de la force dont il s'agit sera - (U sina — u"). g ^ ' Comme, à la sortie du canal, elle sera animée de la vitesse de sortie ii', il faudra la multiplier |)ar ii pour avoir l'effet jjroduit; et enfin, en divisant cet effet par v^ on aura la force qui pourra produire le même effet à la vitesse f , savoir : P /TT ■ "\ "■' - ( U sma — u ] —■ g ' <' w Nous reviendrons plus loin sur la force centrifuge de la roue. Quant à la force centrifuge des aubes, nous avons vu, en traitant de la turbine (^Comptes rendus, t. LXIII, p. 334)? qu'en exprimant par p et p" les rayons de courbure extérieur et intérieur des aubes, appelant u, la vitesse moyenne de l'eau dans les canaux, 0 l'angle d'inclinaison de la normale à l'aube sur la direction du mouvement de rotation de la roue, et R, la distance du centre de gravité de l'aube à l'axe de la roue, le travail effectué |)ar celte force par seconde, rapporté à la direction du mouvement et à sa circon- ( 447 ) férence extérieure, puis remplacé par une force agissant à la vitesse v, sera - - — ' / cosg — • » Quant à la réaction, on sait que c'est un recul pareil à celui d'une fusée qui s'élève dans l'air, ou d'une pièce de canon qui recule après le coup parti. Ici, l'eau, en suivant le canal, arrive au point où celui-ci joint la circonférence extérieure; et là, elle se trouve sollicitée par deux forces agissant toutes deux dans la direction delà tangente, mais en sens contraire l'une de l'autre, savoir : la vitesse u\ qui est celle de la sortie du canal, et la vitesse p, qui est celle de la roue. » Si la vitesse u' l'emporte sur la vitesse f, l'eau prendra la direction de «', et la vitesse v sera annulée. Mais il restera, dans le sens de u\ un sur- plus de vitesse [u' — v), qui poussera l'eau vers le dehors, et la projettera dans l'espace, en produisant une contre-pression sur son point de départ, comme le fait la poudre dans le recul d'un canon; et cette contre-pression ou réaction aura une direction contraire à la vitesse u' . L'eau continuera d'arriver et produira le même effet; par conséquent, la pression, ainsi établie, fonctionnera, dans le travail de la roue, comme toute autre force régulière. De plus, comme elle est appliquée à la circonférence extérieure, dans le même sens et à la vitesse v, son action sera positive, c'est-à-dire en faveur du mouvement, et l'effet qui en résultera par seconde sera -(m — V)V. g ' » c'est l'expression de la réaction, quand elle est positive. Mais, si la vitesse v l'emporte sur la vitesse «', il se produira un effet contraire, et la réaction sera négative. En outre, il y aura cette différence que, dans le premier cas, la réaction, étant dirigée dans le sens du mouvement, exercera son action sur le côté concave des aubes, et aura son plein effet; tandis que, dans le second, la réaction, prenant les aubes à revers ou du côté convexe, ne pourra produire qu'une perte de force vive. » Mais il se produit en même temps un effet en faveur de la puissance. Quand la vitesse v excède la vitesse u , il se fait, derrière la colonne d'écou- lement, un vide relatif représenté par la différence des deux vitesses ou pressions v et li . C'est ce qu'on reconnaît en traçant, sur la figure de la roue, le courant d'eau qui contourne l'aube, pour prendre la direction de ( 448 ) l'eau clol'iiile. A partir du point qui marque la fui d'un premier canal, et qui se trouve fixé sur le suivant par la normale abaissée d'une aube sur l'autre, l'eau s'éloigne de plus en plus de l'aube qui présente son côté con- vexe, et produit sur ce côté un vide relatif. C'est sur la longueur comprise entre ce pointet l'extrémité de l'aubesuivante, que l'effet signalé se produit. En appelant /' cette longueur, l la longueur totale de l'aube, et admettant (|ue la différence de pression puisse être représentée par v — m', on voit que l'effet résultant sera + T -iv — u')v. » Nous venons d'exprimer les divers éléments de la puissance. Avant d'aller plus loin, il convient d'en défalquer la perte d'effet due à la circon- stance, que l'eau de fuite quitte la roue en conservant encore une certaine vitesse ; et cette perte a, comme on le sait, |)our expression 2 g^ ' » Pour passer maintenant aux éléments de la résistance, en représentant par V la cbarge utile imposée à la roue, paryson frottement propre, pary «son frottement additionnel ou dû à la charge, et par 1\>- la résistance de l'air ou du liquide dans lequel a lieu le mouvement, ces diverses forces étant rapportées à la circonférence extérieure de la roue, la résistance totale sera, comme nous l'avons vu [Comptes rendus^ t. LX, p. 1181, et t. LXII, p. 218), représentée par la quantité » En égalant cette expression des résistances à celle qui représente la puissance, on forme l'équation d'équilibre de la roue. Puis, négligeant la résistance de l'air, nudtipliant les deux membres de cette équation par c, pour avoir les effets produits et faisant pour simplifier ^=S et ^ = M, ou aura définitivement, pour l'expression de l'effet utile, la formule sui- vante : ,v = ^M ^[Ucosa- v"}v-^ BU [Usina - n")u' + ±^MP1zi£! |l cosfl.M^ + |M [u' - v) V - {^m [u' - c)- - /(■. ( 449 ) » Toutes les quantilés continues clans celte formule sont connues à piioii, iiors les vitesses. Mais celles-ci se calculeront fiicilemeut, en prenant le volume d'eau foiu-ni à la roue par seconde, et le divisant par les aires con- tractées des orifices du réservoir et de la roue. M Ainsi, en désignant par P, le volume d'eau total dépensé par la roue, par O, O", O' les orifices respectifs de la sortie du réservoir, de l'entrée et de la sortie de la turbine, on aura et enfin, en appelant //" la vitesse au point milieu du canal, on aura de plus II" -+- a'" + II' Il z= Il et //, = ^ » ARITHMÉTIQUE. — Résolution d'une question numérique. Note de M. Boitgaev, présentée par M. Bertrand. » Nous nommerons nombres primitifs ceux qui ne sont divisibles par aucun carré. Nous compterons l'unité parmi ces nombres. Ces nombres ont ainsi la forme i, a, ah, abc, abcd,..., où rt, h, c, d... sont les nombres premiers absolus. Désignons par H, («) la fonction numérique qui repré- sente le nombre des nombres primitifs qui ne surpassent pas ii. Celte fonc- tion H,(«) a deux expressions dilférentes. » Dans la première, elle est représentée par la formule où la fonction numérique q{u), pour tous les nombres primitifs, satisfait aux équations V(i) = ^ q{a) = -i, q{ab) = -hu q{abc) = — 1, q[ahc) = — I, q{abcd) =: + 1, > et est égale à zéro pour les nombres non primitifs. r.. p., iS-a, i" Semestre. (T. LXXIV, N" 7.) Sg ( 45o ) » Ln foiiclion H, (n) satisfait aussi à l'équation fonctionnelle lù H, iyA remplace l'expression H, (E — + . . . — 71, ou » Exemple. — Pour n = 3o l'équation (2) donne H,(3o) + H,(7) + H,(3)+H,(i) + H,(t) = 3o, II.(7) + H,(i) = 7; d'où H,(i) = r, H, (7) =6, H,(3) = 3 et H,(3o) = ,9. » En effet, il y a seulement dix-neuf nombres primitifs qui ne surpassent pas 3o. Ces nombres sont : I, 2, 3, 5, 6, 7, 10, II, i3, i4 i5 17, 19, ?. I, 22, 23, 26, 2(j, 3o. » De même, si nous appelons nombres secondaires les nombres qui ne sont pas divisibles par les cubes, la quantité des nombres secondaires Hj (n), qui ne surpasse pas n, peut être exprimée ou par la formide .E^« .fV^ "^S/Î (3) H,(/0= / "vf«)+f '7(«)+r fl(u) + ..., .1 • I >^ I ou par l'équation fonctionnelle (4) U,{n) + H, ^-j + H, (^3,j + IL (^^j + . . . = n. » De même, nous pourrions exprimer la quantité des nombres ter^tiaire, quarliaire, etc. » PLASTICODYNAMIQUE. — E(iiialion aux dérivées paiiielles des vitesses, dans un solide homogène et ductile déformé parallèlement à un plan. Note de M. J. BoussiNESQ, présentée par M. de Saint- Venant. « La théorie de la déformation plane des solides ductiles comprend, non-seulement les lois de la distribution des pressions exercées aux divers points de ces corps, lois dont j'ai résumé les principales dans deux précé- dents articles [Comptes rendus, 22 et 29 janvier 1872) (*), mais encore et (*) Les trois plus importantes (en ce sens que, réunies, elles permettent de se représen- ( 45. ) surtout la détermination des déplaceniciiis que les molécules y subissent les unes par rapport aux autres. Les augmentations de ces déplacements, pendant un temps infiniment petit, dépendent elles-mêmes des vitesses des divers points à l'instant considéré; ce nouveau problème se ramène en dé- finitive à déterminer les vitesses produites dans tout le corps à uje époque quelconque, ou seulement les rapports qu'elles ont entre elles, car la vi- tesse absolue d'une ou de plusieurs molécules sera directement donnée dans chaque question pariiculière, et l'on en déduira celles de toutes les autres. « M. de Saint-Venant a déjà établi [Comptes rendus, t. LXX, p. 477» ^'• Journal de Mathématiques, iB^i, t. XVI, p. 3o8) les équations indéfinies qui doivent servir à calculer ces vitesses : il s'est appuyé pour cela sur la loi de la conservation des volumes, et aussi, comme il l'avait déjà fait en i8/j3, dans un IMémoire lelutif à la dynamique des fluides [Comptes rendus, I. XVII, p. i2/}3), sur le principe consistant à admettre que l'action tan- gentielle exercée sur tout élément plan d'un fluide ou, plus généralement, d'un corps ductile isotrope, est parallèle à la direction suivant laquelle la matière située d'un côté de cet élément plan glisse sur celle qui est de l'autre côté [*). Je me propose aujourd'hui de montrer que ces relations ter, avec toute la netteté désirable, cette distribution des pressions) sont exprimées, dans l'article du Compte rendu du 22 janvier 1872, par les trois formules (4) (p. 245), dont Tune, F — • F, = 2IC, a été posée par M. de Saint-Venant [relation (6) au Compte rendu du ■^ iDars 1870, t. LXX, p. 478], et dont j'ai établi les deux autres, F=:K(i — logA^j, /j/(, =: I, ainsi que l'équation aux dérivées partielles des cylindres isostatiques. Quant au second article cité (du 2g janvier, p. 3i8), il est destiné à montrer que si, au lieu d'ex- primer en fonction des deux coordonnées x eX. y le paramètre différentiel h (ou la force principale F) et l'angle a que cette force F fait avec les x positifs, on exprime au contraire .r et y en fonction de h et « (prises ainsi pour variables indépendantes, variables dont la première, h, revient à celle Ç adoptée par M. Levy dans son article du 6 novembre 187 i, et dont la seconde, a, me paraît être bien en rapport avec l'autre, //, F ou Ç), on peut ob- tenir facilement, non-seulement des intégrales particulières remplissant le même but que celles qu'a trouvé(;s M. Levy dans l'article cité, mais encore des intégrales générales, con- tenant d'une manière explicite les deux fonctions arbitraires que comporte la question. (*) Ce principe est certainement admissible dans le cas où les déformations que subit la matière de part et d'antre de l'élément plan considéré sont assez petites ou assez peu rapides pour qu'on puisse leur appliquer la loi de la superposition des petits effets. Ces déforma- tions, si générales qu'elles soient, peuvent être en effet décomposées : 1° en trois dilatations rectangulaires, positives ou négatives, qui sont respectivement deux parallèles et la troi- sième normale à l'élément plan, et qui ne peuvent, par raison de symétrie, développer sur 39 . ( 452 ) prennent une forme très-simple, et se réduisent même à une seule équation linéaire et aux dérivées partielles du second ordre, lorsqu'on choisit ])our variables indépendantes les deux coordonnées curvilignes p, p,, que j'ai en)ployées dans mon premier article de plaslicodynaniique [voir p. 242), auquel je prierai le lecteur de se reporter (*). » La vitesse en un point quelconque, IM par exemple, peut être décom- posée en deux autres U, U,, respectivement dirigées suivant les normales MS, MS, aux deux cylindres isostatiques et orthogonaux y (^, j') = p, /^(.r, j') = p,, qui s'y coupent : U, U, seront, par suite, deux fonctions de fj, |5,, définissant à l'instant considéré l'état de mouvement du corps. Il faudra exprimer : 1° que le cylindre matériel ayant pour section normale, à l'époque t, le rectangle curvi- ligne infiniment petit MACB, aura conservé son vo- lume à l'époque t -\- dt; 2" que la matière située d'un côté de la face MA de ce prisme ne subit aucun glisse- ment par rapport à celle qui est de l'autre côté (puisque l'action exercée siu' cette face MA lui est normale), ou, en d'autres termes, que les deux faces MA, MB feront encore un angle droit après l'instant dt. » A l'époque t + dt, le parallélogramme MACB ne sera qu'infiniment peu incliné, et aura pour aire, sauf erreur négligeable, le produit de ce que seront devenues les deux lignes matérielles MA, MB, ou même leurs pro- jections respectives sur MS, MS,. Or la projection de MB surMS,, par exemple, aura augmenté du produit de dt par l'excès de la vitesse, suivant cet élément plan aucune action tangentielle; 2" en un simple glissement parallèle à l'élément plan, et qui produit évidemment une action tangentielle ayant sa ])ropre direction, si son effet ne dépend pas des dilatations précédentes. (*) J'observe ici, par occasion, qu'en divisant par F — F, les formules (2) de ce même article, formules exprimant l'équilibre intérieur d'un coips soumis, parallèlement à un plan, à des pressions assez fortes pour qu'on puisse négliger en comparaison sou ])oi(ls et son iuerlie, chacune d'elles devient immédiatement intégraljle, non -seulement dans le cas déjà étudié où F — F, = const., mais encore toutes les fois qu'il existe entre F et F, une relation sous forme finie, jieimettant d'exprimer l'une de ces forces en fonction de l'autre, ou toutes les deux en fonction d'une troisième. On oblient ])ar suite, entre F, F,, /;, A|, trois relations complètement déterminées, analogues à celles (4) du même article, et qui serviront à construire de même de proche en proche les lignes isostatiques. Par exemple, s'il s'agit de l'équilibre-limite d'un massif pulvérulent ou sablonneux, la relation entre les jiressions, établie par M. Levy, revient îi dire que F, F, sont respeclivement proportion- nelles à I — sinç, I -t- sino, o désignant l'angle de frottement, et l'on trouve notamment, entre /; et li^, non plus la relation /(//, :^ i, mais celle-ci : /i'~'^"'-/i\ r, I H- :>iri = ( 453 ) MS|, du point matériel B, sur la vitesse pareille U, du point M. Mais la vitesse en J3 se con:ipose de deux autres : la première, U + -^ flp,, dirigée suivant BC et faisant avec MS un angle CBA' ou 0 égal à — p -j^dp,, la seconde, U, H — —dp,, perpendictdnire à la première et inclinée sur MS, du même angle 5. La projection suivant MS, de la vitesse en B est donc sensiblement U, + '-—^dp, -{-\]0, et c'est l'excès de cette quantité sur U,, multiplié par dt et ajouté à s, = ^j qui donne la longueur de la ligne matérielle MB après l'instant dt. On aura de même celle de MA, et si l'on exprime, après avoir remplacé 6 par sa valeur, que la partie de leur pro- duit proportionnelle à dt est nulle, il vient <\i désignant une certaine fonction. Ainsi, la condition d'incompressihilité re- vient à dire que, des deux composantes de la vitesse en chaque point suivant les normrdesà deux systèmes de cylindres ortlioqonaux, chacune est égale à la dérivée d'une certaine fonction t|v suivant la direction de l'autre, dérivée prise avec son signe pour l'une d'elles, et avec un si(/ne contraire pour l autre. » Il reste à exprimer que l'angle BMA est encore droit au bout d'un in- stant dt, on que les deux inclinaisons respectives prises par MB et MA, du- rant cet instant et dans l'angle SMS,, par rapport à MS, et MS, sont égales et de signes contraires. A part le facteur dt, cette inclinaison est, pour MB, -i'-j-dp, — U,!;), c'est-à-dire le quotient par s, de la vitesse qui anime sui- vant MS le point B, diminuée de la vitesse pareille U du point M. En expri- mant que la somme algébrique de cet angle et de l'inclinaison analogue prise pour MA sur MS est nulle, il vient (2) /<» ■ +/?J-7— =0. Si l'on substitue dans cette relation, à U etU, leurs expressions (i) en (];, et si l'on se rappelle que hh,=^i, on obtient l'équation cberchée (3) /r--L =/i---i-, ou -— = h'-—: ^ ' dp- ' dp] dp] dp, son intégration est malbeureusement rendue bien difficile par la picsonce du coefficient h'', qui est à la fois fonction de 0 et do p,. » ( 454 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur quelques points du enlrul inverse des différences. Note de M. Ed. Combescure, i)réseiitée par I*J. Serret. M La présente Note se réduit à quelques remarques très-simples qui n'ont peut-être pas encore été faites, et qui peuvent présenter quelque intérêt. Comme elles ont trait à des questions isolées, je les introduis dans des nu- méros séparés. 1) 1 . La connaissance des différentielles partielles du premier ordre d'une fonction à n variables inilépendautes permet de déterminer cette fonction, à une constante arbitraire près. Or, il est bien visible que les raisonnements et les transformations employés peuvent se répéter pour le cas, où, au lieu des différentielles, on se donne les différences finies partielles du premier ordre. » Si l'on considère, en effet, une fonction quelconquey(j:,, a',,..., a,,), et que l'on désigne par A,/, à^J,..., les accroissements partiels de cette fonction répondant aux accroissements respectifs et séparés Aor,, Axo,..., des variables indépendantes (ces derniers accroissements étant supposés constants, comme on peut toujours l'admettre), il est clair que l'on aura A,AJ=A,A,/; et que, par conséquent, si l'on désigne par^,, /_,,..., y,',, des fonctions don- nées, qui soient censées les différences finies partielles du premier ortire d'une même foncliony, on devra avoir les — conditions d inléfjrcdnlilé En les supposant remplies, la fonction inconnuey devra vérifier la relation qui entraîne V, étant une fonction arbitraire de x,, Xa,..., x„, mais périodique (pé- riode Ax,) relativement à x, , quelles que soient les valeurs des autres va- riables. 2, est le signe de l'intégration finie et définie, eu égard à la seule variabilité dex,, de sorte que, si sr désigne une fonction particulière telle que A,w=y,, il faudra écrire V /_._._ _(0) ro*"' étant généralement ce que devient une fonction zs lorsqu'on y rom- ( 45^; ) place .r, par la valeur initiale ar',"' : de même qne ts*""' désignerait ce que devient la jonction par la substitution à jc^, x, de deux valeurs initiales quelconques jr'°', j:'°' respectivement, elc. De l'expression ci-dessus de /on tire A,/= 2, A,y, + A, V, = 2. A, y;. + A,V, ; d'où résulte La fonction Y, doit donc vérifier les conditions dont l'ensemble constitue un problème du même genre que le proposé, sauf que le nombre des variables indépendantes est diminué d'une unité. Donc, par l'application répétée des transformations ci-dessus, on arrivera à la formule / = 2, /; + 2,/H + 23^ r -H . . . + 2„/!r-> + o, 2, se rapportant uniquement à la variable j:*,, et l'intégration étant toujours définie. Quant à f, cette quantité représente une fonction arbitraire de toutes les vari;ibles indépendantes, mais périodique séparément par rapport à chacune d'elles, les périodes respectives et indépendantes étant Aj:,, Aa:,, Il est presque superflu de faire observer que dans tout ce qui pré- cède, x'^f.oc^f,----, auraient dû, pour la généralité du raisonnement, désigner des fonctions arbitraires de la nature de 9 ; mais il n'y a auciui inconvé- nient à leur attribuer des valeurs constantes quelconques, parce que deux fonctions qui ont les mêmes différences partielles du premier ordre, ne peuvent évidemment différer que par une fonction de la nature de ©. » Ou voit que la précédente formule subsiste, si un certain nombre de différences Ax, deviennent iniit.inient petites, à la condition de supposer ç/ indépendant des variables correspondantes. )) 2. A la question précédente on peut rattacher la suivante, que je me borne, en ce moment, à indiquer : )) Étant données 7î fonctions cT,, s^o,..., 7â„ des variables indépendantes .r,, JTo,..., J?,„ trouver les conditions pour qu'elles soient proportionnelles aux différences partielles du premier ordre d'une même fonction. )) 3. Dans la Jhéovie annljtique des probabilités ^ Laplace ap|)lique, comme ou le sait, la théorie des fonctions génératrices dont il a enrichi l'analyse, à l'intégration des équations linéaires aux différences finies, et à coefficients constants spécialement. L'illustre auteur ne fait pas mention, dans ce grand ( /i5C' ) oiivr;ie;p, dos fonctions périodiques, inlrodiiites antérieurement par Eulrr, et destinées ;t conij)léier, aiitaut que |)ossible, les expressions intégrales. Certains de ses résultats manquent, à ce point de vue, de généralité. Je me bornerai à l'exemple suivant, qui a joué un certain rôle tlans les discus- sions métaphysiques qui s'élevèrent, dans le temps, relativement à la dis- continuité des fonctions. Il s'agit de l'équation qui figure à la page 80 de l'ouvrage cité, savoir [n) (7,-H,,..' — ■JJ..,y + .''..-i,y) — ( r^.y+> — 2,rx,y + J,,-,y-i) = <>• En appliquante méthode qu'il a précédemment développée, Laplace trouve pour l'intégrale complèle de cette équation ( b ) j',,., ,,' = o [a.' -t- X' ) + ■! {.X- - .r' ) . Or il est très-facile d'avoir, sans la moindre incertitude, la forme la plus générale qui puisse satisfaire à l'équation (a). Si l'on pose, en effet, X = ■/!, et rx,..'=JX"-..-o), on trouve, par la substitution immédiate, que l'équation proposée re- vient à Aj Ay y =; o, les accroissements des variables indépendantes S et 73 étant respectivement l'unité. » Cette équation s'intègre successivement par rapport à S et à r,^ et l'on a o et i|* désignant des fonctions arbitraires (le S et de -/j ; la première étant périodique par rapport à 73, quel que soit ^, et la seconde par rapport à i;, quel que soit yj. Au reste, il est bien évident que, comme on peut faire entrer dans (p, par exem|)le [équation {b)], les sinus et cosinus de inx, inx' ai-- bitrairement, et par suite aussi / X -^- x'\ I -r ■ — x'\ sin anx + sin 2nx' = 2 sui ( 2n — - — l cos ( 27: — - — u ■27:' — jsin ( 27: — - — u on peut considérer celte fonction 'p comme une fonction arbitraire de ç, sinaTT/j, cos 27173, et de nvéme ij; comme une fonction arbitraire de ■/3, sina7î2, ( 457 ) cos2n^; mais il n'est peut-être pas établi en toute rujuciir que l'on puisse produire ainsi les fonctions f el i\i telles que je les ai définies clans l'équa- tion (c), et, dans tons les cas, ce moyen connu de généraliser les intégrales aurait-il pu être généralement indiqué. Probablement ce détail a été sous- (Mitendu par le grand géomètre. » 4. Dans le iS" Cahier du Journal de l'École Polyleclinuiue , Poisson applique aux équations aux différences mêlées, comprises sous le type (A) 'I^+p'^^^cij, + mj=n, la méthode dont Laplacc s'est servi [Mém. de 1773) pour intégrer, dans certains cas, une classe d'équations aux différentielles partielles qui pré- sentent avec la précédente certaines analogies de forme. Dans celte équa- tion, p, q, m, ?i sont des fonctions quelconques de x, et )\ désigne ce que devient / quand on y écrit .r + i au lieu de x. » En posant généralement, pour une fonction quelconque/ (.r), /.=/(x + i), j'=f{x-^l si l'on fait dans (A) la substitution j = lz, ou ). = e-^i'''\ on obtient dz, )., dz I f dl \ n dx ' K dx >, V dx l I, On peut donc toujours admettre que j-, ne figure pas dans (A) en dehors du signe —1 et adopter en conséquence, en revenant aux notations primi- ° dx '■ tives, f/r, '/)■ («) lû-^Pd.-^'''^--''- Celte réiluction préliminaire simplifie, d'toic manière unijornic, tous les calculs ultérieurs. Ainsi la substitution (0 .r<-^rj = ^-^ relative à la première suite de transformations de l'auteur, transforme d'a- bord {a) dans (^) ^ = '^-^' + "' ou a = -r - '" ; ll.C c. R.,i87-^. '" Sancscrc, (T. LXXIV, IN" 7.) ^^ ( 458 ) et, lorsque a n'est pas nul, rélimiuatioii de ventre (i) el (2) donne ou Il , ^-l «'' = «, + jy — ?i ; ' a de sorte que la transformée de (a) conserve exactement la même forme, c'est-à-dire que z, n'y figure pas en dehors de —• Il en sera donc de même de toutes les transformées successives qui répondent aux substitutions ana- logues à (i). » Pour la seconde suite de transformations, il convient de modifier légère- ment la substitution de Poisson. En prenant l'élimination de j- entre cette relation et (a) fournit . . dzx "/ dz j /i ^ ' djc ' m dx dx OU dL'£\ dx ' ' et l'on voit que la forme initiale (a) est encore conservée. On peut observer que, si l'on appliquait à [h] la seconde substitution ou à (c) la première, on retomberait sur (rt), de façon qu'il est inutile d'entremêler les deux modes de transformation. » Conune la méthode est d'une application pénible et ne peut réussir qu'accidentellement, les simplifications précédentes ne sont peut-être pas sans importance, d'autant plus que, en renversant la question, elles per- mettent d'arriver plus aisément à des types intégrables. » GÉOMÉTRIE. — Détermination de la liaison géométrique qui existe entre les éléments de la courhutc des deux nappes de la surface des centres de courbure principaux d'une surface donnée. Note de 31. A. Manmieim, présentée par M. Serre t. « Désignons par (S) une surface, par a un point de cette surface, et A la ( 459 ) normale en ce point. Appelons h et c les centres de courbure principaux de (S) situés sur A. » Menons au point /> la normale B à la nappe (B) de la surface des cen- tres de courbure principaux de (S); de même, au point De même, les plans des sections principales de (C) sont déterminés par la droite C et les deux droites G et H. » Ce que je me propose de faire connaître aujourd'hui, c'est la liaison géométrique qui existe entre la situation des plans des sections principales des surfaces (B) et (C) et les positions des centres de courbure principaux d, e, g, h. » Les nappes (B) et (C) jouissent de cette belle propriété découverte par Monge : d nu point quclc nuque de r espace elles paraissent se couper à nnqle droit. » Cette propriété va nous permettre d'arriver facilement au résultat im- portant que je vais établir. Déplaçons le point a sur (S) de toutes les manières possibles. Pendant ce déplacement, les plans des sections principales tie (S) suppo.sés entraînés restent tangents aux nappes (B) et (C). » Nous avons donc le dièdre droit formé par ces plans dont les faces sont les plans (A, B) et (A, C), qui peut se déplacer de toutes les manières possibles autour de sa première position sans que ses faces, ainsi que A, cessent d'être tangentes aux deux nappes (B) et (C). » J'ai démontré, dans mon Etude sur le déplacement d'une figure de forme invariable, qu'on déduit de là la propriété suivante : » On mène du point h la tangente conjuguée A' à A par rapport à (B). On considère la normale infiniment voisine de B à cette surface et qui s'ap- puie sur A'; on opère de même pour l'autre nappe (C). Ces quatre droites B, C, et les deux normales iiifinimenl voisines dont je viens de parler appartien- nent à un paraboloïde. » Je vais modifier cette propriété de manière à ne faire intervenir que des éléments finis : j'obtiendrai ainsi la liaison que je cherche. 60.. ( 46o ) » La normale B et la normale infiniment voisine qui s'appuie sur A' dé- lerniineiit un élément de normalie a (H) tangent en d au plan (B, E) et tangent en e au plan (B, D). )) Ces plans coupent respectivement C aux points d' et e' : les droites dd' et ee' sont des génératrices de notre paraboloïde. Le plan (B, A') est tangent en h à cette surface et, comme A', rencontre C : celte droite est aussi sur le paraboloïde. » Les trois droites A', dd', ee', sont donc trois génératrices de notre pa- raboloïde. En considérant C, nous ti-ouverons de la même manière trois autres génératrices, et comme B et C sont aussi sur ce paraboloïde, nous avons laiit droites appartenanl à un même paraboloïde. » Quatre de ces droites passent par les centres de courbure principaux d, e, g, h et sont dans les plans des sections principales des nappes (B) et (G); elles établissent, par leurs positions, la liaison géométrique clier- chée. B Avant de faire voir l'usage que l'on peut faire de ces droites, je vais démontrer que la droite A' est l'axe de courbure dune des lignes de courbure ■ de (S) ('// a. » Considérons la ligne de courbure de (S) partant de a, et dont le pre- mier élément est normal au plan (A, C). Prenons sur cette ligne de cour- bure un point a,, infiniment voisin de a, et le plan normal en ce point à cette courbe. Ce plan touche (B) en un point infiniment voisin de bel qui est situé sur A. Nous avons donc deux plans normaux à notre ligne de courbure, qui se conpent suivant l'axe de courbuie de cette courbe, qui ne sont autres que deux plans tangents à (B) en deux points infiniment voi- sins situés sur A. Ces deux plans tangents se coupent suivant A', tangente conjuguée de A : donc A' est l'axe de courbure de notre ligne de courbnre. » Cherchons maintenant la solution d'un problème relatif à la courbure des nappes (B) et (C) : On donne les axes de courbure A' et A" des deux lignes de courbure de (S), (jui passent au point a, et les plcu)s des sections principales de (B) et de (C) : lan ])arallcle ( 46, ) au plan déterminé par A' et A" : ce plan cou|)e B au centre de courbure d. On répète une conslruclion analogue pour les autres centres de courbure. » On résoudra de la uièine manière les problèmes suivants : » i" On donne les centres de cuuvbuve princij)aux de (B) et les plans des seclians principales de (B) el de (Cj : on demande les centres de courbure principaux de (C) et les axes de courbure A' el A". » 2" On donne les normales D el G : on demanile les centres de courbure principaux c et li, ainsi que A' el A". » La connaissance des normales D et G suffit pour la détermination de tous les éiémenis relatifs à la courbure des nappes (B) et (C). Puisciue D rencontre à angle droit la normale B, deux conditions seulement suffisent pour déterminer cette droite ; de même pour G. 1) Ou voit donc que (ptatre conditions suffisent pour déterminer ce qui est relatif à la courbure des nappes (B) el (C). » Je montrerai plus tard l'application de ces résultais à l'étude du con- tact de deux surfaces autour d'un point, lorsque ce contact est du troisième ordre. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur l'emploi des laines élastiques vibrantes comme moyen de ])rojndsion. Réponse de M. de Tastes à une Note récente de M. Ciotli, présentée par M. Serret. <( M. de Tastes, en réponse à la Note de M. Ciolti insérée dans le Compte rendu du i5 janvier, se borne à affirmer qu'il n'a été fait à Tours aucune expérience relative au propulseur à lame élastique, autre que les siennes, exécutées sur un petit modèle, et que le bateau construit aux frais de M. Ciotti n'est qu'une reproduction du dispositif que lui-même a fait con- naître à M. Ciolti. C'est ce que peuvent affirmer plusieurs personnes nota- bles de Tours, qui sont au courant de la question. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la température de la surface solaiie. Réponse au R. P. Secchi, par M. E. Vicaike. » Le R. P. Secchi conteste le résultat auquel j'ai été conduit en prenant la loi de Dulong et Petit comme point de départ dans l'étude du rayonne- ment solaire : « Cette loi, dit-il, ne peut être admise que lorsque le corps garde l'étal solide ou liquide, x » Assurément je n'ai jamais prétendu que cette loi dût être appliquée rigoureusement au cas qui nous occujie et je n'ai jamais dit, comme on ( 462 ) pourrait le croire d'après la Note du P. Secchi, que la température du So- leil fût celle de i SgS degrés à laquelle couduit rapplication sommaire de celte loi. Mou raisonnement pourrait se réduire à ceci : c'est que tous les faits connus, et notamment les expériences de Duloiig et Petit, montrent que la radiation s'accroît par l'élévation de la température avec une rapidité que l'on soupçonnerait difficilement à priori, et que, par conséquent, en admettant la proportionnalité, on est conduit à des résultats extrêmement exagérés. Les faits cités par plusieurs membres de l'Académie à propos de ma Note et la Communication plus récente de M. H. Sainte-Claire Deviiie confirment pleinement ma conclusion; je penseqne les remarques du P. Sec- chi ne la détruisent pas. » Je pourrais me borner à dire que si l'on devait s'en tenir strictement à appliquer les lois physiques dans les conditions pour lesquelles elles ont été établies, il faudrait simplement mettre de côté la question de la tempé- rature solaire, et que la loi de Newton, plus que toute autre, mériterait le nom de loi arbitraire. Mais je pense pouvoir fournir une réponse pins com- plète au moyen de quelques considérations sur l'interprétation physique de la loi de Dnlong et Petit, considérations que j'aurais désiré approfondir davantage avant de les soumettre à l'Académie, mais qui me paraissent de natine à éclairer utilement la question présente. » Si l'on cherche, avec nos idées actuelles sur la chaleur, à se rendre compte de la manière dont s'effectue le rayonnement, la loi de Dnlong et Petit paraît d'abord complètement invraisemblable et celle de Newton presque nécessaire. Comment ne pas penser, en effet, que l'intensité des vibrations transmises à l'éther est proportionnelle à celle des vibrations des molécules motrices, c'est-à-dire à leur température? Cela paraît aussi natu- rel pour les corps solides ou liquides que pour les corps gazeux, et je ne saisis pas la raison de la différence que le P. Secchi établit entre ces divers états. » D'autre part, quand on réfléchit à l'intime analogie qui existe entre les phénomènes de rayonnement et ceux d'absorption, l'expression exponen- tielle qui représente la loi du rayonnement d'après Dulong et Petit rappelle à l'esprit l'expression de même forme qui représente l'intensité d'im rayon après qu'il a traversé un milieu absorbant. SeLdemciit, dans la première, c'est la température qui est en exposant; dans la seconde, c'est ré|)aisseur du mi- lieu absorbant. I>a température ne serait-elle pas là, dans la première for- nude, pour représenter aussi une épaisseur, celle delà couche superficielle qui contribue au rayonnement de la couche qu'on peut appeler efficace? ( 463 ) La loi de Dulong et Petit résulterait ainsi de ce que cette épaisseur aug- mente avec la température. » C'est un fait bien connu que le rayonnement n'est pas un phénomène purement superficiel, qu'il émane d'une couche d'épaisseur sensible, et, comme preuve que cette épaisseur augmente avec la température, je suis heureux de pouvoir citer la belle observation du P. Secchi sur la transpa- rence du fer incandescent. » D'après cet aperçu, la loi de Newton serait, on le voit, la loi du rayonnement élémentaire, celle de Dulong et Petit donnerait le rayonne- ment total des corps d'épaisseur indéfinie, et en particulier des corps ather- manes d'épaisseur notable, comme ceux sur lesquels ces physiciens ont opéré. Pour les corps plus ou moins diathermanes d'épaisseur limitée, on aurait des lois intermédiaires. » Pour ces derniers corps, du reste, M. Balfour Stewart a constaté que le rayonnement, comme on devait s'y attendre, dépend de l'épaisseur. Il en résulte presque forcément que la relation qui lie le rayonnement et la température varie avec l'épaisseur. Je pense qu'on trouverait un résultat d'autant plus rapproché de la loi de Newton qu'on opérerait sur une épais- seur moindre, et d'autant plus rapprochée de celle de Dulong et Petit que l'épaisseur serait plus grande. » Si ces cousidéralions sont justes, la loi du rayonnement dépendrait de l'épaisseur et non de l'état physique des corps. Je ne connais, pour ma part, aucun fait qui justifie la distinction établie par le P. Secchi entre les corps gazeux et les autres, pourvu, bien entendu, que pour les premières, on compense la faiblesse du pouvoir émissif ou absorbant par une épais- seur convenable. » Or, pour le Soleil, si l'on admet, avec M. Faye et avec le P. Secchi, que la masse intérieure est au moins aussi chaude que la surface, nul doute qu'on ne soit dans le cas d'une épaisseur indéfinie, surtout après les expé- riences de M. Frankland sur le pouvoir éclairant des gaz comprimés. J^a loi de Newton ne serait donc nullement applicable. )) Mais si l'on revient à l'hypothèse du noyau obscur, et je demanderai prochainement à l'Académie la permission de lui exposer les raisons qui me portent à le faire, la théo.ne que je viens d'esquisser nous explique poiu'quoi le Soleil, s'il émet incomparablement plus de chaleur que neTin- dicpierait la loi de Newton, en émet cependant moins que ne l'exigerait la loi de Dulong et Petit. C'est ijue la couche rayonnante se compose de deux parties : les granulations lumineuses et le milieu relativement obscur dans ( 4(i4 ) lequel elles flottent. Ces dernières parties, peu épaisses, eu égard à leur pouvoir émissif, rayonneraient, suivant la loi de Newton, nne quantité très-faible de clialeur ; les granulations, au contraire, se comportant comme des corps d'épaisseur indéfinie ou au moins très-grande, suivraient à peu près la loi de Dnlong et Petit. 11 Je répondrai maintenant en quelques mots aux autres objections du I'. Secclii. » Le raisonnement fondé sur la structure de la photosphère ne m'atteint pas, puisque j'attribue au Soleil une température bien supérieure au point de fusion du platine. Du reste, il ne me paraît pas exact. Pourquoi ces « vapeurs métalliques à l'état de brouillard » seraient-elles à inic tempéra- ture supérieure au point de fusion des métaux correspondants? L'eau, quand il neige, est-elle, dans notre atmosphère, au-dessus de son point de fusion? L'oxyde de zinc et l'oxyde de magnésium sont-ils en fusion dans la flamme de ces métaux? » En ce qui concerne le fer en vapeur, je répondrai qu'en effet on ne le voit pas dans le foyer d'une locomotive, mais on l'y verrait sans doute, si l'on y projetait une certaine quantité du chlorure de ce métal. Du reste, le P. Secchi me fournit un argument péremptoire, en citant le convertisseur liessemer. Il n'y arien de mystérieux dans la tenipérature de cet ap|)areil; elle est certainement tout à fait terrestre. 11 y a plusieurs années déjà, en essayant de recueillir les gaz qui s'en dégagent, j'ai constaté que l'extré- mité recourbée d'un canon de fusil peut séjourner pendant plusieurs mi- nutes dans le col du convertisseur, sans être, même de loin, en danger de fondre, et il suffit d'avoir vu couler l'acier qui en sort pour être bien con- vaincu qu'il est à une température inférieure à celle du chalumeau oxhy- diique. En tout cas, le P. Secchi ne pense certainement pas que cette tem- pérature doive se chiffrer par millions de degrés. » Quant au refroidissement qui, suivant le P. Secchi, aurait dû se mani- fester dans le Soleil, il suppose que cet astre est purement un corps chaud qui se refroidit sans compensation. Il n'est pas permis, je pense, de faire argument d'une hypothèse aussi contestable. » Enfin, le P. Secchi trouve ime confirmation de ses idées dans les expériences de MM. Fizeau et Foucault sur le rayonnement de la chaux dans la lumière de Drtunmond. I\îais bien loin qu'il faille tripler, connue il le f.dt, le nombre auquel on est conduit parla proportionnalité, il faut, au contraiie, le réduire considérablement, car le mode de comparaison fondé sur la mesure des rayons chimiques est évidemment défavorable aux ( 465 ) corps les moins chauds, qui n'émettent pas ou presque pas de rayons de cette espèce. C'est ainsi qu'en appliquant le même procédé pour détermi- ner la température de la chaux de Drummond par comparaison avec un corps à quatre cents degrés ou même davantage, on trouverait pour cette chaux une température infinie (i). » J'ajouterai encore une réflexion. Quelle que soit la loi réelle, la pro- portionnalité conduira évidemment à des résultats d'autant moins erronés que les termes à comparer seront plus rapprochés l'un de l'autre. Or, en |)renant pour terme de comparaison un thermomètre à la température ordinaire, la proportionnalité donne, pour le Soleil, des millions de degrés; si l'on part d'un foyer de locomotive, on ne trouve plus que 120000 degrés au maximum; si l'on prend les charbons de l'arc voltaïque^ on en revient à quelques milliers de degrés. Ne faut-il pas conclure de là qu'en prenant son terme de comparaison tant soit peu plus haut on le trouverait égal à la températnre même du Soleil? )> PHYSIQUE, — Sur les imes d'absorption produites dans le spectre par les solutions des acides hjpoazoiique, hjpochlorique et chloreux. Note de M. D. Geuxez, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. » Lorsque l'on fait passer à travers certaines substances gazeuses les rayons émis par une source de lumière qui donne, au sortir d'un prisme, un spectre continu, on constate l'absorption de rayons de réIrangibUité différente, manifestée par des raies obscures qui sillonnent le spectre. Cette propriété remarquablea été découverte, en iSSa, parBrevester, qui l'observa sur un des corps où elle présente le plus d'éclat, la vapeur d'acide hypo- azotique. Les tentatives faites par Brewster, W.-H. Miller et Daniell, W.-A. Miller et autres, pour mettre en évidence la même propriété avec l'acide hypoazotique liquide, furent infructueuses; M. Kundt, plus heureux, an- nonça (2) que le liquide donne un spectre d'absorption, ayant, suivant les circonstances, trois ou cinq bandes sombres, mal limitées, mais dont la position moyenne coïncide avec des raies du spectre d'absorption de la va- (i) Dans les expériences ilc MM. Fizeau et Foucault, la puissance actinique de la chaux a varié de 6,85 à o,54, suivant la rapidité avec laquelle affluaient les gaz du clialuraeau. Faudrait-il en conclure que la température a varié dans le même rapport? Pourtant l'appli- cation de la proportionnalité serait ici plus légitime que dans aucun autre cas. (2) Poggcndorff's Aiinalcn, t. CXLI, p. 157; Octobre 1870. C.R.,1872, i"SemMl,e(T. LXXIV, N" 7.) 6l ( 466 ) peur. Les essais entrepris par M. Rundt sur d'autres liquides ou dissolu- tions n'ont pas été couronnés de succès. I) L'étude attentive du spectre d'absorption de l'acide hypoazotique liquide m'a fait reconnaître que les seules bandes visi])les coïncident avec les raies les plus sombres produites par la vapeur ou plutôt avec les varia- tions d'éclairement les plus prononcées; ainsi, à l'endroit où deux raies très-foncées se montrent dans le spectre de la vapeur, on aperçoit à travers le liquide un maximum de lumière correspondant à l'intervalle des deux raies, ce qui peut, par un effet de contraste, produire l'illusion de raies brillantes. Du reste, ces bandes sont peu nombreuses, car elles ne se mon- trent, à la température ordinaire, que dans la région du spectre qui n'est pas entièrement absorbée par la coloration rouge intense dû liquide, c'est- à-dire depuis le rouge jusque dans le vert; mais on constate facilement, qu'à basse température, le liquide très-peu coloré laisse passer les rayons verts et une partie des rayons bleus, et l'on observe alors un plus grand nombre de raies dont on peut vérifier la coïncidence avec les raies les plus saillantes du spectre de la vapeur. « Cette circonstance m'a conduit à essayer de diluer l'acide hypoazo- tique pour obtenir un liquide qui ne fût que peu coloré à la température ordinaire et qui laissât passer toutes les couleurs du spectre, et à chercher leur action sm- la lumière, malgré l'insuccès des expériences tentées à di- verses époques sur les dissolutions des substances telles que l'iode et le brome qui, à l'état de vapeur, donnent un spectre d'absorption. J'ai re- connu que l'acide hypoazotique se dissout à la température ordinaire, sans altération, dans la benzine, la nitrobenzine, le sulfure de carbone, le chlo- roforme, etc. La seule condition à réaliser pour éviter les décompositions réciproques et obtenir des dissolutions limpides consiste à opérer sur de l'acide hypoazotique privé d'eau et des liquides anhydres. Toutes ces àïssolufious présentent les mêmes raies que l'acide hypoazolique liquide, mais on on distingue un plus grand nombre si la dissolution, convena- blement étendue, n'absorbe totalement que la région violette du spectre, et les raies que l'on observe, tout en restant moins distinctes que celles du spectre d'absorption de la vapeur, forment un système qui s'en rap- proche davantage, à mesure que l'on opère sur un liquide plus transpa- rent et avec une source lumineuse plus intense, telle que la lumière de Drummond. » Il n'en est pas de même d'autres dissolutions dont la coloration est souvent attribuée à la présence de l'acide hypoazotique, celles que l'on (467) obtient, par exemple, en faisant passer du bioxyde d'azote dans de l'acide azotique |)lns ou moins étendu : aucune d'elles ne produit de l)an(les d'absorption. L'acide azotique monohydraté, seul ou mélangé avec de l'acide hypoazotique pur, n'en donne pas non plus, même lorsqu'il contient le tiers de son poids d'acide hypoazotique liquide. De là cette conséquence que l'acide hypoazotique ne se trouverait pas dans ces liquides à l'état de dissolution; mais la c#mbinaison formée est peu stable, car le sulfure de carbone versé dans le mélange enlève de l'acide hypoazotique et donne les bandes d'absorption caractéristiques de cette substance. » Le spectre d'absorption de l'acide hypochlorique gazeux diffère nota- blement de celui de l'acide hypoazotique : au lieu de présenter des raies très-sombres dans toutes les régions du spectre, il n'a de raies intenses que dans le bleu et le violet; il en résulte que, si cet acide liquide ou ses dissolutions un peu colorées se comportent comme l'acide hypoazotique, elles ne poiuTont présenter de raies d'absorption, car les seules régions du spectre qu'elles n'arrêteront pas totalement seront les parties les moins réfrangibles, dans lesquelles le spectre d'absorption du gaz ne présente aucune raie; mais, si l'on opère sur des dissolutions très-étendues, en fai- sant arriver seulement quelques bulles de gaz dans le liquide qui se colore à peine, on pourra observer les raies d'absorption dans le bleu et le violet : la dissolution dans le chloroforme se prête très-bien à cette expérience. » Les mêmes considérations s'appliquent à l'acide chloreux, dont la vapeur donne un spectre d'absorption où l'on ne distingue de raies sail- lantes que dans le bleu et le violet. Si l'on fait usage de dissolutions très- colorées, comme l'avait fait M. W.-A. Miller, on constate que le spectre est totalement absorbé jusqu'au vert, tandis que des dissolutions très- étendues permettent de reconnaître l'existence de bandes d'absorption. » On voit, par ces deux exemples, que l'étude des dissolutions très- étendues de liquides colorés peut permettre de constater l'existence du spectre d'absorption de ces liquides qui ne se prêteraient pas directement à l'expérience. » De plus, le spectre des dissolutions est formé des raies les plus sail- lantes que présente la substance réduite en vapeur. Si ce fait est général, on ne devra observer de raies, dans les dissolutions des corps qui en donnent à l'état de vapeur, que dans le cas où ce spectre présentera des raies très- prononcées séparant des intervalles lumineux assez intenses. Cette circon- stance ne se présente ni pour le brome ni pour l'iode dont les vapeurs ont des spectres à raies très-nombreuses, très-fines, entre lesquelles l'intensité 6i.. ( 468 ) Inmineuse varie d'iine manière continue : 7.) "^ (474 ) » Vers 8''3.5"', phénomène très-beau. Au nord, une bande rougcAtre à bords diffus, pas- sant par Cassiopce, la Polaire, \a Grande Ourse. Au-dessous, le ciel a une teinte gris terne, un aspect bruineux ; une ou deux étoiles y apparaissent seules (l'horizon de Saint-Eiienne est toujours un peu trouble de ce cote, mais, ce me semble, à une hauteur moins grande). Au sud, liande rouge analogue, mais plus large et plus intense, surtout vers l'ouest. Le ciel est très-limpide, les étoiles très-éclatantes. A ce moment, les rayons partant du centre iruliqué sont très-prononcés et dirigés surtout de haut en bas, c'est-à-dire vers le sud, et latérale- ment vers l'ouest. En peu de minutes, ils changent notablement de position et d'in-tcnsité. Bientôt, la bande rouge du nord devient blanche, un peu rosée seulement au milieu; elle conserve cet aspect jusqu'à la lin de la première phase de l'aurore. >' Vers 8'' 45'", il n'y a plus que quelques longs rayons dirigés vers l'ouest. Peu à peu ces rayons disparaissent. Il ne reste plus au sud que la grande bande rouge, qui sembl-e s'avancer un peu vers le nord. Vers 9'' 25'°, cette bande passe par la partie supérieure du Lion, les Gémeaux, Orion, les Pléiades. Par moments, encore quelques rayons. » Vers 10 heures, une deuxième phase commence. Des rayons blanchâtres émanent d'un point occupant toujours, par rapport à la Terre, à peu près la même position que dans la phase ju-écédente. Mais les rayons se dirigent surtout vers le nord, l'est et l'ouest. La bande lumineuse du nord est devenue beaucoup plus prononcée, surtout vers l'est, où elle est limitée à son bord sud par une lueur blanche. En sonnne, le phénomène s'est évidemment transporté vers le nord. Un moment, la bande devient blanchâtre et, au contraire, les raj'ons qui la traversent sont rouges. » Vers io''3o"', de grands stratus noirs se forment à l'horizon, surtout vers l'ouest; les rayons émanés du centre zénithal prennent une teinte rouge, surtout en se rapprochant de l'horizon. » Vers 10'' 45'", le phénomène se réduit presque à une rougeur au nord; un instant après, deux rayons blancs descendent verticalement an-dessous de la Polaire. » Vers 10'' 55'", le ciel se couvre presque entièrement au nord et à l'est, comme à l'ouest; la rougeur subsiste et semble se partager en deux grandes masses, l'une sous la Polaire, et l'autre plus à l'est. » Le P. JuLLiEN, à Saint-Étienne (Loire). « Vers 6 heures du soir, à l'est, le ciel était éclairé d'une vive lueur rougeâtre, sur laquelle se projelaientdes rayons blancs et rouge foncé, dirigés sensiblement vers le point que monire le pôle nord de la boussole d'inclinaison. Au nord, on avait de la peine à distinguer le seg- ment du cercle obscur, bordé d'un arc blanc, qui est l'un des phénomènes les plus constants des aurores boréales : tout cela était vaguement dessiné. Vers le midi, les regards étaient frappés de l'éclat d'un petit nuage, peu élevé au-dessus de l'horizon; sa lumière était blan- che ou légèrement bleuâtre, et transparente comme la lumière électrique, plus brillante ipic celle d'un léger nuage derrière lequel se cacherait la ])leine lune. Ce nuage grandissait et s'allongeait vers une petite nuée, qui sortait de l'horizon à l'occident. » Un peu plus tard, on vit a|)paraître un arc immense, embrassant au sud la moitié en- tière de l'horizon; il était aplati comme une demi-ellipse, à peine élevé de ?.5 il 3o dej^rés à son point culminant, (jui paraissait situe dans Ii' méridien maynélique; sa largeur était à peu près de 5 degrés, et sa lumière assez régulièrement distribuée; sa branche occidentale ( 475 ) était formée tie nos deux petits nuages, qui s'étaient réunis. Au-dessus de ce grand arc, appa- raissait un arc rouge et vaporeux, terminé aux deux mêmes points de l'horizon, et par con- séquent moins aplati. Cet arc, d'abord faible, prenait plus d'intensité à mesure que l'arc blanc s'éteignait; ce dernier avait à peu près disparu vers 7 heures, laissant à sa place, dans une vague lueur, quelques rares cirrhus blanchâtres. i> Pendant ce temps, l'aurore boréale s'était mieux dessinée, son segment obscur paraissait agrandi; il occupait un tiers de l'horizon vers le nord, un peu incliné vers l'ouest, comme l'aiguille aimantée; l'arc blanchâtre qui l'entourait avait pris plus de clarté, mais il était loin d'atteindre l'éclat qu'avait eu auparavant le grand arc du sud. Les rayons dardés dans les hauteurs du ciel, à 6''45"', avaient leur point de convergence apparente situé entre Aldcbaran et les Pléiades, plus proche de celte dernière constellation. Peu à peu, ils de- vinrent moins agités et moius nombreux. Nous vîmes un arc d'une lumière blanche, parfai- tement égale et tranquille, qui partageait l'hémisphère céleste en deux parties égales, de l'est à l'ouest, en passant au zénith; sa largeur était d'environ 2 degrés. ., " A -j'' lo™, le ciel présentait uti aspect tout particulier : les rayons mobiles et conver- gents avaient disparu; de larges bandes luuiineuses, terminées aux deux mêmes points de l'horizon, partageaient le ciel en fuseaux réguliers. Ces bandes, blanches ou rouges, pré- sentaient, pour la plupart, une régularité parfaite, semblables à des rubans d'égale largeur, dont la teinte se fondrait légèrement sur les boids. Leurs extrémités se superposaient sans se rétrécir, et formaient, aux deux bouts du diamètre commun, comme deux foyers de lumière. Ce diamètre me parut sensiblement perpendiculaire au méridien magnétique. ... » M. P. GuYOT, à Nancy. « A G'' i8"S vers les Pléiades, on observe un centre lumineux rouge, duquel s'échappent deux rayons d'au moins 2.5 degrés de largeur, et s'étcndant l'un à l'ouest et l'autre à l'est. Du rayon de l'ouest s'échappaient des rayons d'une longueur d'environ 100 degrés et placés à angle droit sur le rayon rouge principal. Quant au rayon est, il se brisa bientôt en une quantité de nébulosités, d'un rouge beaucoup plus pâle que la nuance du rayon primitif; chaque mamelon était séparé des autres i)ar une clarté blanc jaunâtre, éclairant vivement la ville. » Vers 6'' 3o", du centre lumineux partent environ six rayons s'étendant vers le nord, dans un espace d'au moins i6o degrés; les rayons possèdent alors un mouvement tournant qui les fait aller vers le sud; mais un vent violent et des tourbillons de poussière se mani- festent alors : aussi les rayons se coupent en plusieurs endroits et ne forment bientôt que des tronçons rougeâties. A la même heure, un bolide éclatant traverse le ciel, des environs de S de Cassiopée jusque vers Algol. » Grâce au mouvement de rotation imprimé au phénomène, il descend vers le sud, qui se colore d'une manière très-nette vers 7 heures; autour d'un centre blanc éclatant était une couronne rouge, ayant une vingtaine de degrés de largeur; de celle-ci partaient trois rayons parallèles se dirigeant vers l'ouest, et qui restèrent dans le même état'jjendant vingt minutes, mais qui se brisèrent peu à peu pour donner naissance à des plaques rougeâtres, entourées d'une lueur verte, persistante jusqu'à 8'' 3o'". » A 9 heures, le ciel est presque uniformément coloré en rouge; mais, vers q'' 45'", des éclaircies se forment, et deux rayons séparés par une ligne verdàtre d'au moins 10 degrés 62.. ( 476 ) ])rennent naissance et ne se modifient pas sensiblement pendant une denii-lieure. A lo'' 3o"', une nouvelle éclaircie se manifeste, une hicur Llancho se forme près du zénith, la ligne verte pâlit et finit par devenir blanrhe. A ii heures, on peut distinguer dans le ciel quatre rayons assez nets, mais ondulés et Ijalancés comme s'ils étaient soumis à l'action de courants d'air (jui se combattent. Vers 1 1'' 20", la teinte devient uniformément rougeâtre, puis pâlit peu à peu, et finit par disparaître vers minuit. » M. FoncART, à Valenciennes. 1) A 6'' 45" environ, le ])hénoniène atteint sa jilus grande intensité; on aperçoit, non loin du zénith, un peu au sud, un nuage noir, de forme à peu près circulaire, et de derrière ce nuage s'échappent, dans toutes les directions, des rayons lumineux, de couleur rouge et d'intensités différentes, formant comme une roue dont le nuage serait le moyeu. Les rayons les plus brillants et aussi les ])lus courts forment un large faisceau, dirigé vers le sud-est; d'autres, moins éclairés^ mais d'une longueur beaucoup plus considérable, se dirigent vers le sud-ouest et y atteignent l'horizon; d'autres enfin, d'un éclat et d'une étendue beaucoup moindres, s'échappent dans tous les autres sens et complètent la roue. >■ M. Vauthris. — Théorie attribuant la production des aurores boréales à des nuages situés dans l'atmosphère à une grande distance, et réfléchissant les rayons du Soleil couchant, par une sorte de mirage. M. Beaufils. — Note relative aux relations qui doivent exister entre les courants magné- tiques, manifestés par la production des aurores boréales, et les variations qui peuvent se produire ultérieurement dans l'atmosphère. M. Ch. Saixte-Claire Deville communique, à propos de l'auioie boréale, les documents suivants : « Une Note de notre confrère, M. Naudin, dit que, le i" février, vers 6 heures du malin, ime violente bourrasque du sud tomba presque subi- tement siu" Colliouro et dura à peu près sans discontinuité jusqu'au 2, le ciel restant toujours clair. Le 2, à midi, le vent s'apaise, le ciel se couvre, et, le soir, commence une pluie diluvienne, qui a duré presque toute la journée du 3, a donné 61'"'", 9 d'eau et a noyé toute la plaine entre CoUioure et Perpignan. » Le 4, temps superbe toute la journée, avec vent du sud modéré. Un peti après G heiu'es commence l'aurore, par une large ceinture d'im rouge vif, s'étendant de l'est à l'ouest. Au nord, le ciel était d'un blanc blafard, légèrement verJAtue et sensiblement éclairant... Entre 7 et 8 heures, le spectacle devint saisissant. Il s'était alors formé, à 5 ou 6 degrés au sud du zénith (ou plutôt an sud-sud-pst), comme un centre de rayonnement, d'oi'i s'éiaiiraiciil au sud, à l'est et à l'ouest, des bandes luiniueuses (on en a compté une douzaine à la fois) iloul j)lusi('ins alleignaient l'horizon. On ( 477 ) ne pourrait mieux comparer le phénomène qu'à une réunion de comètes sdiis Icle, dont les queues lumineuses aui'aient divergé d'un point ceulral. A II heures, l'aurore était presque éteinte; toutefois, le ciel restait d'un hlanc blafard et toujours un peu éclairant du côté du nord. « Pendant la nuit, ajoute M. Naudin, le vent du sud, déjà fort pendant l'aurore boréale, s'est encore renforcé. Toute la matinée d'aujourd'hui (5 février), il a été d'une violence inouïe. Une porte de mon jardin a été enlevée de ses gonds, et un des gonds anaché du mur dans lequel il était scellé. Il est à remarquer qu'ici ces vents violents font peu de mal aux arbres du pays, même à ceux qui conservent leurs feuilles en hiver; ce qui tient à la résistance et à la souplesse particulières de leur bois. » » Notre savant correspondant, M. Martins, donne sur l'aurore observée par lui à Montpellier des détails qui montrent que le phénomène a pré- senté sensiblement les mêmes phases qu'à Collioure. Après avoir cité le segment obscur, les lâches lumineuses connues sous le nom de plaques auro- rales, l'auteur décrit les points radiants qu'on a pu observer autour du zénith. « Il ne faut pas confondre, dit-il, ces points radiants avec la couronne boréale qu'on voit dans les belles aurores du nord de l'Europe, et dont le centre est toujours dans le prolon- gement de l'aiguille d'inclinaison, c'est-à-dire dans l'hémisphère nord du ciel. » » Cette aurore a présenté cette circonstance, remarquable poiu" la latitude de Montpellier (43° 36' 48"), qu'elle dépassait considérablement le zénith vers le sud et occupait les trois quarts de l'horizon. Le quart obscur était dans la direction du sud-ouest. M. J. Gay, à Nîmes. " A 9 heures, un segment obscur s'est formé au nord, bientôt nettement limité par un arc blanc brillant, très-surbaissé, qui se confondait au-dessus avec l'illumination générale du ciel. La corde qui sous-tendait cet arc sur l'horizon pouvait mesurer 120 degrés environ; son sommet, très-peu élevé d'ailleurs, paraissait situé sur le méridien magnétique; quelques lueurs rouges diffuses flottaient au-dessus de l'arc. Ses deux extrémités s'appuyaient contre les deux grandes lueurs rouges qui se rejoignaient presque au zénith, (Un croquis permet de suivre la disposition du phénomène.) Je n'ai pas 'observé de couronnes vers le zénith. » » D'après M. Cochet, directeur du télégraphe, à Nîmes, dès le 3 au soir, l'orage magnétique se manifestait par un accroissement d'intensité des cou- rants fournis par les piles. M. Combes, à Chambéry. « Tandis que la coloration présente des teintes constantes dans la partie nord, la partie sud offre un tableau d'une mobilité merveilleuse. Des faisceaux blanchâtres, dont le pôle d'émission paraît bien au-dessous de l'horizon, s'élancent de l'est dans la direction d'Orion, { 478 ) persistent un instant, puis se brisent, laissant çii et lii comme des nuages moutonneux qui, avant de disjiaraître, se colorent en rouije incandescent, surtout sur lein- face tournée vers l'est. Les façades des maisons semblaient éclairées par les lueurs d'un incendie lointain, et l'on distinguait nettement les sommets neigeux des montagnes qui entourent le bassin de Cliandjéiy. De 8 à 9 heures, on a pu remarquer à plusieurs rcjirisi-s une émission de rayons blanchâtres, partant d'un point situé un peu au-dessus d'Orion. Le centre de l'irradiation était obscur. 1) A 9 heures, la région de l'est s'éteint, la bande lumineuse semble poussée vers lu nord sons l'aclion d'un souffle. Le phénomène allait disparaître lorsqu'à lo lieures la partie nord-ouest et nord de l'horizon, qui jusque-là était restée dans l'ombre, se colore à son tour et présente alors dans la direction du pôle magnétique un arc bien défini, d'où s'tlanccnt des rayons blanchâtres qui s'éteignent rapidement. A 1 1'' 3o"' tout avait disparu. » M. L. Roî, à Lavoncourt. « J'avais exactement devant moi le demi-cercle renversé, tantôt rose, tantôt d'un jaune vifj il s'élevait d'une manière très-sensibie de mon côté, et, a|)rès avoir dépassé le zénith, poursuivait sa marche vers le sud, refoulant en quelque sorte la nuit, c'est-à-dire la ])arlie du ciel restée obscure et où brillaient les étoiles. B Bientôt un nouvel arc lumineux, présentant les mêmes aspects que le premier, appaïut à la même place où celui-ci s'était formé et le suivit parallèlement vers le sud. D'autres se formèient ainsi successivement et à peu près à un quart d'heure d'intervalle, en suivant la même marche. Vers g''3o'", la première ligne liunineuse étant arrivée à l'extrême limite de l'horizon, au sud, on pouvait compter sur le ciel jusqu'à cinq zones lumineuses, alternant avec autant de zones obscures semées d'étoiles, sans compter les premières, qui, en s'abaissant sur l'horizon, n'avaient plus (]ue l'aspect de bandes blanches assez étroites. Au nord, au delà de l'espace où se formaient les arcs lumineux, on remarquait également de nombreuses bandes blanchâtres, eu deini-cercles se rétrécissant de plus en plus vers le pôle. » Une des particularités !es|)kis surprcjiantes du phénomène, c'est la clarté remarquable qu'il répandait sur la terre, clarté conqjarable à celle ijue produit la jileine lune un peu voilée par des vapeurs. A huit heures, en me promenant dans mon jardin, j'aurais pu lire facilement un texte imjjrimé. " M. Gakneper, à Villeneuve. « Un second phénomène, provenant probablement du premier, n'était pas moins intéres- sant à observer. L'atmosphère était pendant ce temps reniplie d'une légère bruine vers l'horizon. A un certain point, correspondant à environ une heure de Soleil, un noyau cir- culaire (que nous appelons ici vulgairement Soleil sauvage), de la dimension à peu près du Soleil se couchant dans les temps brnmeiix d'hiver, apparaissait distinctement, mais était de la couleur d'un blanc très-foncé vert-bleu. Différentes parties du ciel, dans les endroits sans nuages, offraient aussi cette couleur, mais cependant moins foncée, bleu-vert, et faisaient un frappant contraste avec la belle couleur rouge cerise du météore. Il faisait aussi clair pen- dant cette soirée que par un beau clair de lune. » M. Bardy, à Saint-Dié. « Le phénomène a atteint sou maximum d'intensité de 6''3o"' à 8 heures du soir. L'aspect ( 479 ) du ciel changeait à chaque instant : il était diapré d'une mnltitiule de nuances, passant du |)oiiipre au jaune clair et du vert d'eau au bleu le plus foncé. I.'aurore s'étendait en ce mo- ment du nord est à l'ouest. De longues lignes blanches, semblables à des stratus, se dessi- naient et s'allongeaient du côte du sud, suivant la direction nord-nord-est à sud-sud-ouest. Ces lignes devenaient lumineuses à une de leurs extrémités, s'étendaient, puis disparais- saient; d'autres fois, leurs deux extrémités blanchissaient à la fois et venaient se rejoindre, en produisant un spectacle des plus curieux. Au zénith, des pinceaux lumineux, d'un beau rouge, très-brillants, arqués suivant un mouvement de tourbillon, s'épanouissaient en éventail. » M. A. Cheux, à La Baumette. « ^''5™. — Une plaque aurorale assez vive se forma près de ? de Persée, et de beaux rayons se dirigèrent vers l'est et le sud en passant sur Jupiter, Sirius et la constellation d'Orion. Eu ce moment l'horizon de l'est au sud-ouest se colora d'une lumière d'un blanc verdàtre très-vif, qui permit très-bien de lire comme en plein jour. » 7*' 20'". — Des rayons blancs et rouges au nombre de six, d'environ 4 degrés à leur partie supérieure et de 3o degrés à leur partie inférieure, s'élancèrent presque du zénith vers l'ouest en offrant, à 5 degrés de l'horizon, l'aspect d'une brillante draperie violemment secouée. » Pendant ce phénomène, beaucoup d'étoiles filantes sillonnèrent le ciel, et leur lumière ne sembla pas être affaiblie en passant derrière les rayons de l'aurore. » » D'après M. Carlier, à Saint-Martin-de-Hinx , il y eut une suite de coups de vent pendant la nuit du 4, et le malin du 5, à 6''3o™, le ciel s'iilianina de nouveau à l'est, faiblement d'abord, puis graduellement, et il se manifesta une seconde et très-belle aiuore boréale. » M. Pralon, à Blois, après la description du phénomène, ajoute : « Nous avons vu, quand g heures sonnaient, partir de l'extrémité du rayon lumineux nord-nord-ouest une étoile filante, qui s'est précipitée comme une fusée d'artifice vers le sol (i). » » M. DE BlSE.\u d'Hauteville, à Entremont (Belgique), donne avec une » grande exactitude la descri[)tion de l'aurore, qui montre que la succession des apparences lumineuses a été la même en Belgique qu'à Paris. Les détails donnes dans le dernier Compte rendu sur les observations faites à Paris me dispensent donc d'en l'aire des citations, aussi bien que des Notes adressées par MM. Tarry et Blondin. J'ajouterai setdement que le lécit de M. Tarry confirme la réapparition d'une seconde aurore, le 5 au matin, signalée plus haut par M. Carlier, (i) La Note descriptive de l'aurore boréale dans le Bulletin de Montsouris, du 5 février, signale aussi, à ■j'' i5"', dans l'ouest, un bolide très-éclatant, qui a laissé après lui une traî- née lumineuse verdàtre. ( 4«o ) » Toutes ces descriptions trouveront, d'ailleurs, une publicité plus com- plète dans un autre Recueil. » Mais je voudrais appeler plus particulièrement l'attention de l'Aca- démie sur la Communication de M. Silbermann, f|ui ne présente pas seu- lement la description de la brillante aurore dont nous avons été témoins, mais rappelle ses conclusions générales sur l'ensemble du phénomène, qui lui semblent avoir été confirmées par la dernière apparition. Pour ne point charger encore notre séance, déjà si remplie, je demande à l'Académie la permission de remettre cette Communication à lundi prochain. » M. Le Verrier communique à l'Académie un grand nombre de do- cuments concernant également l'aurore boréale du dimanche 4 février. Il en extrait les points les plus importants, relatifs à la situation du phéno- mène, à l'intensité et à la direction des courants, aux colorations, etc. On verra en particidier que, dans la première Lettre, due à M. Les- piault, professeur d'astronomie à la Faculté des Sciences de Bordeaux, un rayon unique et très-intense, partant, à ^''35'", de a d'Orioii, est signalé. M. Lespiault fait remarquer que, si ce rayon a été observé ailleurs, il sera peut-être possible de déterminer plus exactement qu'on ne le sait aujour- d'hui la hauteui' atmosphérique des régions où se produit le phénomène. Potu" faciliter ce travail, dans le cas où il seiait possible, on a conservé avec soin tout ce qui se rapporte à la définition des rayons. Les observations sont dues à des personnes fort au courant du ciel. M. Lespiault, à Bordeaux. c L'aurore dépassait de beaucoup, ])our l'éclat et la variété des phénomènes, les belles aurores du mois d'août i85t) et du mois d'octobre 1870. ' >i Dès 6 heures du soir, le ciel était empourpré sur une grande étendue, mais c'est entre ■^i' 3o'° et c) heures que le phénomène s'est montré dans toute sa magnificence. » Vers'j''35"'{heurede Bordeaux), un rayon d'un blanc aigenté se formait rapidement sur le fond rouge du ciel et s'étendait graduellement sur une longueur de i5 degrés environ, depuis a d'Orion vers p du Grand Chien. Ce rayon ressemblait absolument à une belle queue de comète qui aurait eu a d'Orion pour noyau et qui se serait étalée, sur ime largeur de i ou 1 degrés, paiallèlement à la diagonale -jix d'Orion. Au bout de trois ou quatre minutes, ce rayon se fondait insensiblement, et quelques instants plus tard il était renq)lacé par trois autres rayons lumineux paraissant émerger d'un point situé un peu au nord-est de a Orion. » A 8'' 3o'", le s])ectaele était dans tonte sa beauté. De i; du Taureau divergeaient quinze ou vingt rayons d'un blanc verdàtre, s'élalant en éventail vers le sud, couvrant ])resque entiè- rement toute la constellation d'Orion, ets'étendanl d'un coté jusqu'au Petit Chien, de l'antre jusqu'à la Baleine. l'ar instant, la teinte rouge disparaissait graduellement sur toute la Ion- ( 4«. ) guciir des rayons; le ciel devenait rose, puis d'un lilanc argenté, et sur ce nouveau fond per- sistaient les traces des rayons que nous venons de décrire. Ensuite la teinte rouge reparais- sait avec une intensité nouvelle. » T,e service télégraphique a été longuement interromj^u sur toutes les grandes lignes. A partir de i'' 3o'", les notes des employés accusaient, sur la ligne de Paris, l'inexpérience de leurs correspondants. On renonçait à recevoir ou à transmettre des dépêches. A 3 heures, des courants continns avaient envahi tous les fils dirigés du nord au sud, et à lo heures du soir le service n'avait pas encore \n\ être repris. Les courants, alternativement positifs et négatifs, étaient assez intenses pour faire constamment tinter les sonnettes d'appel. » Si, comme je n'en doute pas, celle auroie a été observée sur d'autres points, et si quelque personne connaissant le ciel a bien remarqué les traces des rayons kunineux au milieu des constellations, il sera ])eut-èlre possible de déterminer, plus exactement qu'on ne le sait au- jourd'hui, la hauteur des régions atmosphériques où se produit le phénomène. Cela serait facile, si l'on avait remarqué ailleurs le rayon unique très-intense qui partait à 7'' 35"' de X d'Orion, et s'étendait parallèlement à la diagonale opposée d'Orion. » M. Grellois, médecin principal ;\ Devant-les-Ponts, près de Metz. « A 5'' 45'" du soir (le soleil s'est couché à S''!"'), le thermomètre indiquant -t- 2 degrés, le baromètre 748 millimètres, le ciel présentait, dans toutes les directions et sur de grands espaces, de laiges bandes horizontales, d'un gris sale et lerne, contrastant avec les autres points du ciel restés ])urs et transparents. Sur tout l'hémisphère nord, ces bandes étaient moins distinctes que sur l'héinisphère opposé, et bientôt elles cessèrent d'être isolées. A l'est, peu au-dessus de l'horizon (plutôt est-nord-est), paraissait une masse nébuleuse d'un rose pâle, diffus, se fondant avec le fond gris des parties voisines et simulant le reflet des flammes sur la fumée d'un incendie. A l'ouest (plutôt ouest-sud-ouest), le ciel était illuminé d'une teinte semblable, ])lus prononcée, s'étendaiit plus largement sur l'horizon et dardant vers le zénith des rayons encore mal accentués. Bientôt ces lueurs partant de l'est prirent une plus grande intensité et lancèrent des rayons qui vinrent à la rencontre des rayons de l'ouest. Tout l'espace compris, par le nord, entre ces deux régions paraissait, dans les premiers instants du phénomène, sous l'aspect d'un segment gris sombre qu'adoucissait à peine une lé"ère nuance rosée ; plus tard ce segment s'illumina, ses rayons vinrent rejoindre les précédents, mais n'acquirent jamais le même éclat. L'ensemble de cette illumination, qui n'atteignait pas les étoiles de 4" grandeur, dépassait le zénith, occupant par conséquent plus d'un quart de la sphère. Les bandes est et ouest arrivèrent un instant au contact, formant un arc lumineux dont un bord irrégulier imitait une vaste draperie, suivant la comparaison faite déjà par plusieurs observateurs, tandis que l'autre bord touchait avec plus de netteté sur le fond du ciel obscur, Bienlôt elles se sé|)arèrent au niveau du zénith, et leurs rayons, se confondant avec ceux du segment intermédiaire, formaient une demi-couronne, qui eût été complète si le phénomène se fût étendu à la zone est-ouest par le sud. » A 8 heures, le phénomène était dans tout son écl^ mais offrait une extrême mobilité. A q heures, il déclinait, pour reprendre une nouvelle intensité vers 10 heures. A i i heures, il ne restait plus qu'une faible lueur, légèrement teintée de gris verdàtre ou rosé, qui sem- blait se dissiper en vapeurs légères. » C. R., 1872, i" Semestre, (T. LXXIV, N» 7.) O^ ( 482 ) M. le commanilant Follie, au Mans. M. DucROCQ, sous-intendant militaire, à Niort. « A 6 heures, j'ai remarqué dans le ciel un fuseau lumineux rouge ayant une largeur d'environ le quart de la voûte céleste, oiienté à peu près du nord-est au sud-ouest, ayant son niaximtim d'intensité au zénith, et devenant moins intense > M. Tremeschini, ingénieur à Belleville- Paris. » 5'' 56'", temps moyeu de Paris^ne lueur rougeàlre s'étend sur tout le jjarconrs de la zone zodiacale du ciel, de manière à dessiner avec une lemanpiable cxactiuule les linutes de cette zone. Il m'est impossible de dé'couvrir lu inoiiulre trace de lueur au nord ni en loute autre partie du ciel eu dcliors de celle zone. » 6'' 10'". La bande lumineuse se l)rise vers les Pléiades, à l'est du méridien de Paris, e< ( 483 ) prend un nouvel aspect. D'une bande toute unie qu'elle semblait auparavant, elle se divise, se sépare en faisceaux lumineux dont les extrémités sont reliées ensemble au point exact de la brisure, à l'est des Pléiades. Les extrémités opposées s'étendent comme un énorme éventail dans toutes les direclions de l'héujisphère boréal. J'observe toutefois que, même dans cette nouvelle disposition d'épanouissement de la bande lumineuse, aucun rayon ne s'avance jusqu'à l'horizon septentrional ; tous les rayons s'arrêtent, au contraire, à une limite très-éloignée de cet horizon, tandis que, du côte est et ouest, l'horizon est littérale- ment inondé de lumière. A ro]iposé de ce qui arrive ordinairement dans l'aurore boréale, e ne remarque dans les faisceaux lumineux aucune trace d'oscillation ni de vibration. u 6'' 3o"\ Un magnifique bolide sillonne le ciel depuis ô de Cassiopée jusqu'à Algol, où il semble éclater. » t)'' 8'". Le phénomène n'a i)as cessé d'augmenter en intensité et en étendue. Je me Irouve maintenant dans les conditions favorables pour préciser avec une certaine exactitude la position céleste occupée par le |)oint radiant hypothétique, qui semble persister toujours à la même plare par rapport à la Terre : g'' 8'", t. m. de Paris. Asc. dr. entre 6'' 5o'" et 6'' 56'"; dérl. b. entre 2t et aS degrés. Par conséquent, depuis G'' lo'", le point radiant a continué de se déplacer par rapport aux étoiles, mais il est resté iminf)bile relativement à la Terre. » g''20'". Une demi-douzaine de petits nuages noirs passent au-dessous des stries rou- geàtres, à l'ouest. Le phénomène semblerait donc avoir lieu dans des régions relativement assez élevées de l'atmosphère. » g'^So'". L'écfat des rayons lumineux est tellement intense que je peux écrire sans le secours d'autre lumière; seulement la couleur de mon papier est rouge de feu. Un nouveau relevé de la position du point radiant hypothétique me donne : g"" 5o'", t. m. de Paris. Asc. dr. entre 'j''33'" et ']^3']'"; décl. b. entre ai et 2,5 degrés. » L'hémisphère sud est envahi à son tour par des faisceaux rouges et blancs splendides; Orion en est inondé. » g'' 55'". Un immense faisceau, composé de rayons blancs et rouges en cventnil, apparaît dans la direction de la Glande Ourse, ayant, comme toujours, la partie reliée de l'éventail dans le sens du point radiant. La vibration des rayons est nulle. » io''26'". — La beauté du phénomène atteint son comble. Pour la première et la seule fois de la soirée, je constate des vibrations fréquentes et saccadées dans les faisceaux lumi- neux. D'antre part, le point radiant hypothétique se transforme à l'itnproviste eu un point radiant très-marqué, très-visible et bien déterminé ; en effet, au point du ciel correspon- dant à : lO^'aG'", t. m. de Paris; asc. dr., 8''g"'; décl. B., aS degrés ap|)araît tout à coup un éblouissant foyer de ravons blancs légèrement bleuâtres, de peu d'é- tendni;, mais dune intensité comparable ii celle de la l||mière électrique, et reliés par fais- ceaux disposés en forme de rosace, s'élaiicant ar de brusques changements de formes, d'aspect, de nuances. Au blanc bleuâtre succédait la couleur rosée des nuages après le coucher du soleil; de rapides rayons remplaçaient les courbes aperçues d'abord. A 5''5o"', un énorme faisceau de rayons blancs et roses embrassait la voûle céleste comme un arc immense, descendant à l'ouest d'un côte et à l'est de l'auti-c, en entourant Jupiter. • A 6 heures, le foyer avait les Pléiades pour centre. » A 7''3o'", p du Taureau marquait le centre de l'orage; le foyer était, :\ 7'' 45"', d'un beau blanc, et il en émanait continuellement de magnifiques rayons bleus et roses. La région céleste du nord s'empourprait en ménje temps d'une belle teinte violacée. A ■y''5o"', Sirius était enveloppé par l'aurore magnétique. u A 8 heures, p du Taureau redevenait le centre d'émission. A 8'' ifo'", le centre ra- diant était en p. des Gémeaux. » A ig''3o'", le foyer d'action avait Jupiter pour centre. Les mêmes incidents se repro- duisaient, et, jusqu'à minuit, ils ont présenté la même succession de figures, la même activité. » M. Emile Gautier, à Genève. " Pendant les quelques instants où j'ai contemplé l'aurore boréale du 4 février, à Gex, sur les pentes méridionales du Jura, elle a présenté des aspects très-divers, motivés en partie par les effets de brouillards, à la limite supérieure desquels je me trouvais et qui couvraient toute la plaine. Entre 7 heures et 7'' i5"', l'apparence la plus curieuse a été celle d'un gigantesque spectre embrassaiit à peu près le (piart du ciel visible, ayant ses nuances bien marquées dans le sens vertical : le rouge; à gauche au nord-ouest entourant Véga, qui allait se coucher derrière la montagne. Le Grand Chariot était placé dans la région de l'orangé; les bandes du jaune et du vert étaient les plus lumineuses et s'étendaient cuire la Grande (487 ) Ourse et les Gémeaux. Jupiter, plus à l'est, était dans le bleu avec Procyon, et un violet foncé, mais très-marqué, s'étendait du côté d'Orion, sans s'élever autant au-dessus de l'ho- rizon. L'espace ainsi coloré embrassait au moins loo degrés en distance aziuiutale et de ■jo à 80 degrés en hauteur. » M. Rousseau, sous-inspecteur des reboisements, à Carcassonne. " A 6 heures du soir, une large bande rouge pourpre, se fondant par des teintes affaiblies sur les bords, occupait toute la courbuie du ciel de l'ouest à l'est sur une largeur moyenne de 25 degrés. L'intensité de la couleur n'était pas la même jjartout, et une zone de riel giis se montrait dans la direction de l'est, séparant le phénomène total en deux groupes, dont l'un, celui de l'ouest, avait une surlace au moins deux fois plus grande (pie celui de l'est. ,Tai observé juscpi'.i minuit sans voir la fin de cet orage magnéticpie. J'ai remarcpié pendant sa durée un mouvement général que je ne peux mieux désigner qu'en se figurant que le phénomène a tourné sur un axe placé au centre de sa longueur, de telle sorte que rextrémité orientale s'est approchée du sud et r.uitre s'est relevée vers le nord. Une boussole de poche que j'ai posée sur une cheminée de marbre a presque constamment donné des oscillations irrégulières. « Le baromètre était à 762 millimètres. 11 faisait un vent de sud-est très-fort, qui chas- sait rapidement de légers nuages; ce vent règne encore aujourd'hui dans le bas de l'atmo- sphère, mais le haut renferme des nuages qui vont de l'ouest à l'est. » M. ScHRADKE., à Bordeaux. i> Je vous adresse deux croquis de l'aurore boréale. (Ces croquis font connaître la posi- tion des rayons principaux.) >) De 'j''3o"' à 8''i5"', j'ai observé une superbe couronne de rayons courts, éclatants, serrés, qui entouiaient et traversaie-:it la constellation d'Oriou, au sud du zénith. Je vous en envoie la position aussi exacte que possible ; le centre de la couronne me paraissait aboutir à la place que j'ai marquée d'im X. Ce centre m'a paru varier légèrement du sud au sud-sud-est. u Au-dessous d'Orion, du côté du sud et du sud^ouest, la lueur rouge dans laquelle brillait la couronne reposait sur une belle couche de nébulosités blanches ou bleuâtres, élevées à peine de 3o ou aS degrés sur l'horizon du midi. » M. le comte Sansac dk Touchimbert, à Poitiers. « A 6'' iS", on vit à l'est et à l'ouest tout à la fois, vers l'horizon sensible, s'élever perpendiculairement deux colonnes aurorales. Elles étaient séparées par ime distance égale a leur largeur. Celles qui avoisinaient le sud étaient beaucouj) plus brillantes que les deux autres. La hauteur de ces colonnes pouvait comprendre la moitié de l'arc compris entre l'horizon sensible et le zénith. Vers 6'' 45'", de tous les côtés, l'atmosphère parut embra- sée. A c)'' 3o'", le ciel redevenait pur. u A lo heures, une nouvelle aurore boréale apparut; comme la précédente, elle prenait naissance à l'est et à l'ouest. Le segment, toutefois, s'inclinait vers le pôle magnétique. » ( 488 ) M. PE CoNTHouT, institutoiir ;i Belmesnil (Seine-Inférieure). « L'aurore a commencé à f>^ 5o'" du soir. Elle c'on)|)renail environ i6o dejjrcs à sa hase.» Sa liauleur moyenne était depuis i5 jusqu'à 5o degrés au-dessus de l'iiorizon. Une teinte bleu pâle séparait la masse ignée de notre horizon. La zone était d'un rouge clair et par- tagée d'abord en trois parties très-distinctes : la première au levant, la seconde au nord et l'autre au couchant. Un nuage d'une teinte plus foncée semblait suivre la zone et onduler «l'un fragment à l'autre dans la direction de l'est. Les nuances de ces fragments, peu appa- rentes au début, devenaient peu à peu plus marquées, jiuis enfin disparaissaient ou dimi- nuaient d'intensité vers la base pour s'élancer au zénith sous la forme de grands rayons blanchâtres. » (La suite de cette description s'accorde avec celles des autres observateurs.) JL Clarinval, à Metz. « nier, à 6'' i5"' du soir, une aurore boréale très-remarquable a eu lieu à Metz et cou- vrait tout le pays messin. Deux longs et larges rayons lumineux partant de l'ouest s'éten- daient au loin dans l'est. L'un était d'un rouge foncé, l'autre composé de bandes rouges très-ardentes et de diverses nuances, qui sillonnaient l'espace dans une immense étendue. Le phénomène, variant à chaque instant d'éclat, a duré d'abord jusqu'à ^'' 5™. Le ciel n'avait plus alors cpi'un reflet rouge. A 7'' 3o"', l'aurore boréale a paru de nouveau, plus brillante à l'est qu'à l'ouest. Quelques minutes après, des langues lumineuses, allant du nord au sud, l'ont coupée obliquement et ont eu un éclat très-vif jusqu'à 8 heures. Il y a eu décroissance dans les couleurs de feu jusipi'à t)''25"'. Le ciel est resté d'im beau rouge jusqu'à 10'' 3o"' environ. Je croyais que tout était fini; mais, à i i heures, d'immenses bandes pourprées ont signalé une recrudescence de l'aurore boréale. Elles parlaient de tous cotés, et ont donné jusqu'à II ''3o"' un spectacle curieux par l'éclat de leurs couleurs variées du pourpre au rouge de feu. A minuit, les couleurs vives ont disparu et le ciel a encoie conservé une teinte d'un beau rouge. » M. DE Tastes, professeur à Tours. « Au coucher du soleil, les cirrho-cumuli grisâtres qui occupaient les régions du nord- est prirent une teinte violacée, qui s'étendit sur les eaux de la Loire et donna au paysage un aspect étrange. Après le soleil couché, ces mêmes nuages s'illuminèrent de teintes d'un rose vif, i)rincip;t!ement sur leurs bords orientaux, connue s'ils avaient reflété les lueurs de l'aube matinale. Ils ne tardèrent jnis à se dissiper; le ciel devint d'une extrême pureté, excepté à l'horizon du sud où apparaissaient d'épais cumuli-slrati, et tout l'horizon de l'est à l'ouest en passant par le nord s'éclaira d'une teinte blanche qui s'étendit jusqu'au zénith. La lumière diffusée dans l'atmosphère pouvait être com|)arée à celle de la pleine lune lors- (ju'elle est voilée par une légère couche uniforme de nuages, et elle était suffisante |)our permettre de lire. Bientôt ont ajiparu au nord-ouest et au nord-est deux nappes rouge clair à bords indécis, que sillonnèrent des bandes parallèles sensiblement dirigées vers le nord magnétique. De l'horizon sud-ouest part.iit uiu- longue bande rouge qui s'élevait en augmentant d'éclat jusque dans la région du ciel comprise entre Orion, Sirins, Procyon et lis Gémeaux. Orion a été même envahi par la lueur pciidaiil pjès d'une heure; des faisceaux lumineux d'un rose plus clair cl (|u'on pourrait coni|)arer à la longue queue de la (489) comète de Uonati se luonlraient quelques minutes, pour disparaître et reparaître un peu plus loin, mais toujours sensiblement dans la direction du méridien magnétique. Deux de ces apparitions ont été particulièrement remarquables : a d'Orion a été, pendant quel(]ues minutes, placé au sommet d'un de ces pinceaux de lumière figurant une comète rouge dont l'étoile aurait été le noyau, et dont la queue s'étendait à lo degrés vers le nord. Une demi- heure plus tard, a de Sirius jouait à son tour le rôle de noyau par ra[)port à un autre pin- ceau de lumière rose remontant vers le nord. » A q'' 3o'", Jupiter, brillant du plus vif éclat dans un ciel d'un bleu foncé et parvenu à peu de distance du méridien, semblait être le centre d'où partaient plusieurs ]>inceaux d'un rouge sombre se dirigeant dans plusieurs directions. A lo heures, la teinte rouge comprise entre Orion, Sirius, Procyon et les Gémeaux s'affaiblissait graduellement et disparaissait. En même temps des masses d'un blatic ])h()sphorescent, (ju'on aurait prises pour des nuages si l'on n'avait vu distinctement les étoiles briller derrière elles, semblaient venir du sud et se fondre dans une grande bande obscure qui s'élevait de l'horizon oriental. Du bord septen- trional de cette bande, qui se trouvait à peu de distance des étoiles ;, l, ri de la Grande Ourse, partaient des rayons d'un rouge vif se dirigeant parallèlement vers le nord magnétique. A lo*" So'" une bande rose pâle s'éleva du nord-nord-est, tandis que la nappe qui n'avait cessé de briller au nord-ouest depuis le commencement de l'aurore s'allongeait vers l'est et rejoi- gnait la première ; elles constituaient ensemble un arc circonscrivant un segment vivement éclairé d'une lueur blanche et blafarde. A 1 1 heures, les phénomènes lumineux diminuaient d'éclat et avant minuit tout avait disparu. » Ce qui caractérise surtout le phénomène, dont je ne peux donner qu'une esquisse bien imparfaite, c'est la durée, l'étendue et l'éclat de la lumière blanche qui, pendant environ cinq heures, n'a cessé d'illuminer toute la moitié septentrionale de la voûte céleste. Pour ma part, je n'ai encore jamais rien vu de pareil. Quant aux lueurs roses, aux rayons rouges, aux fusées orangées on lose vif, aux bandes obscures, aux lueurs blanches phosphorescentes venues du sud, leur nombre, leurs irrégularités, leurs fluctuations incessantes échappent à toute description précise. Il eût fallu pour les décrire avec une précision suffisante trois ou quatre observateurs chargés d'observer chacun une région déterminée du ciel, et décrivant de minute en minute, une montre dans une main et la plume dans l'autre, les incessantes modifications du phénomène. » Pendant toute la durée de l'aurore, le baromètre est resté stationnaire à ';55, la tempé- rature à 5°, 2, petite brise à peine appréciable du sud-sud-est un quart sud, ciel sans nuages excepté près de l'horizon sud-ouest, où s'étageaient de longues lignes de cumuli-strati. >> i\I. QuiNA, maire de Gréasque (Bouches-du-Rhône) . « A S"" So", les rayons s'étendaient au delà de la constellation d'Orion. Un peu au-des- sous du Baudrier se trouvait un centre de rayons, distincts de ceux de la région nord. Ce phénomène a duré au moins une demi-heure. M. Courtois, à JMuges (Lot-et-Garonne). «Vers 'j'm 5"', Jupiter et Orion étaient couverts parla lumière rouge; on distinguait très-bien à l'aide du télescope les bandes sombres de Jupiter, les quatre satellites de celte planète, la grande nébuleuse de « d'Orion et les plus petites étoiles de cette constellation. La C. R., 1S72, 1" Semestre. (T. LXXIV, N» 7.) «4 (49° ) lumière rouge, très-intense à l'œil nu, était faible au télescope. Près de Sirius et au sud d'Orion, passait une belle bande lumineuse, d'un blanc verdâtre. De 7'' So'" à 10 heuresdu soir, le phénomène a été très-brillant et a envahi successivement toutes les parties du ciel ; des rayons d'un blanc vcrdâtre alternaient avec les rayons rouges; tout le nord était illu- miné comme peu de temps avant le lever du soleil, et l'on aurait cru la pleine lune sur l'ho- rizon. Le phénomène a presque entièrement disparu à 1 1 heures du soir. ■> A la gare d'Aiguillon, le télégraphe n'a pas été interrompu : on a pu envoyer des dépê- ches pendant l'aurore boréale. M. Gaudré, à Cosne (Nièvre). « L'aurore magnétique a été visible aussitôt que le crépuscule l'a permis. Elle était à 5''45'° dans son plus grand éclat, et présentait un grand demi-cercle de l'ouest à l'est, pas- sant au zénith. Jusqu'à 8 heures, elle s'est manifestée plus au sud qu'au nord. » M. Lecomte, instituteur à La Chastre (Sarthe). Il A 6 heures, un rayon rouge, plus intense au zénith, s'étend du nord-nord-est au sud- 8«d-ouest. Tous les points de l'horizon se colorent ensuite et successivement en rouge. Vers 8 heures, un demi-cercle va du nord à l'ouest. A g heures, des rayons rouges et blancs colorent la surface presque entière de la partie visible du ciel. » M. DES Étangs, à Chàtillon-sur-Seine. « A 6'' 35", l'aurore embrasse la presque totalité du ciel visible; les bandes rayées, dont la teinte passe du rouge brique le plus intense au jaune et à l'orangé éclatants, paraissent converger vers les Pléiades; l'éclat des parties les plus colorées décroissait parfois et était remplacé par une lueur blanchâtre à peu près équivalente à celle de la Lune. » A "'' So'", l'éclat, après avoir diminué, reprend toute son intensité vers la Grande Ourse. A 8 heures et tpielques minutes, la région d'Oribn s'enflamme de nouveau sur une étendue considérable, représentant un segment sphérique dont le sommet arrondi ne dépassait guère les plus hautes étoiles de cette constellation et descendait jusqu'à l'horizon en s'élargissant beaucoup plus à l'est qu'à l'ouest. « RL Lemosy, à Rlâcon. i< Nous avons, avec M. Puvis, pu prendre nos notes à la lueur raème de l'aurore. » 5''4o'"- — A. ce moment, on voit un arc lumineux, blanc verdàtre, très-régulier, ayant ses extrémités à l'horizon à l'ouest-nord-ouest et à l 'est-nord-est, et son sommet au méri- dien à 3o degrés environ de hauteur. De cet arc s'élançaient de nombreux rayons d'un beau rouge violacé dont les plus élevés atteignaient et dépassaient même le zénith. On distinguait trois principaux groupes de rayons: l'un au zénith et les deux autres vers le noid-oiiest et le nord-est. Ces rayons ne divergeaient pas, mais paraissaient converger vers le méridien. " A 6*" 45'", les rayons rouges se sont affaiblis; ils ne se voient plus qu'à l'ouest. Le reste de l'arc principal est blanc veidàire, gardant la même largeur; il embrasse un arc de 180 degrés de l'horizon. Depuis le commencement du phénomène, une colonne lunineuse d'un rouge sombre, isolée, se maintient invariablement entre Procyon et Sirius. » 6''48'°- — L'arc du sud a ])resquc disparu; mais on voit un nouvel arc, pareil à une (.49' ) brume blanche, de l'ouest à l'est passant, par Orion. L'arc principal présente une vive clarté blanche à l'est, et montre à l'ouest un dernier vestige de rayons rouges. Parmi ces derniers, à i'ouest-nord-ouest paraît un rayon vert intense. u y heures. — L'amplitude de l'arc principal s'accroît; il embrasse près de 200 degrés de l'horizon. On ne voit plus un seul rayon rouge; immense arc jaune verdâtre, s'étendant en largeur depuis la queue de la Grande Ourse jusqu'à Rigel. L'atmosphère s'illumine, les étoiles pâlissent comme par un clair de lune. On voit assez clair pour écrire et lire facilement. » ^''12". — Des colonnes rouges paraissent à l'est. » ']^25'". — Des arcs blancs, capricieusement ondulés, vont de l'horizon est à l'horizon ouest, en passant par et sous Orion. » 7''28'". — Clarté blanc-verdâtre à l'horizon nord, d'où s'élèvent des rayons rouges. L'arc secondaire persiste toujours. » 7'' 35™. — Un beau rayon blanc, après avoir brillé quelque temps à l'horizon est, s'en détache, monte à vue d'œil, passe sur Jupiter, sur Aldébaran, s'avance à l'ouest et, à 7'» 35"°, touche l'horizon ouest. » 8 heures. — La partie est de l'arc principal arrive au-dessous de Jupiter; elle s'avance en présentant des fluctuations remarquables. Elle arrive sur a d'Orion, qui est alors le point de convergence des rayons rouges. » 8'' 10". — Le nord offre l'aspect d'un coucher de soleil. De la tète d'Orion part un faisceau de bandes rouges (7 principales) qui s'étend en éventail sous cette constellation. • 8''3o™. — L'aurore partielle quitte Orion et se rejette vers l'ouest. » 8''37°'. — Au nord, l'arc blanc verdâtre persiste toujours. L'aurore partielle occupe l'Éridan. » 10 heures. — Après un long intervalle, pendant lequel toute la moitié nord du ciel est couverte comme par une brume lumineuse légère, le phénomène reparaît avec une nouvelle intensité et avec beaucoup de régularité. Un très-bel arc de rayons rouges part de l'est- nord-est, passe par la queue de la Grande Ourse, par la Petite Ourse, atteint le zénith près du Cocher et descend vers I'ouest-nord-ouest. La lueur rouge est surtout intense vers l'est. Toui le ciel, au nord, est éclairé d'une lueur verdâtre. » 10'' 12™. — Un beau faisceau de rayons rouges s'élève entre n Grande Ourse et le Cœur de Charles IL Entre la Grande Ourse et le Lion est une grande nuée blanchâtre. » Pendant l'aurore, les stationnaires du bureau télégraphique de la Gare ont constaté qu'il a été absolument impossible de communiquer avec les autres postes de 6 à 7 heures. » M. TEaBT, à Louvain. o Déjà, le 2 février, j'avais observé des apparences d'aurore boréale : un arc peu brillant se montrait au nord, entre 10 et 1 1 heures du soir. » Le 3, à 6 heures du soir, de longues bandes de cirrhus partaient de l'horizon nord, • Le 4, pendant une première phase, qui s'est prolongée jusqu'à 7 heures, la couronne s'est manifestée d'une manière extrêmement nette. Chose digne de remarque, pendant cette première phase, le nord a conservé son aspect ordinaire. L'horizon sud, au contraire, était surmonté d'un segment grisâtre, nuageux et que bordait un arc brillant s'étendant de l'est- sud-est au sud-ouest et passant sous Orion. De l'ouest et de l'est s'élèvent des colonnes rouges, entremêlées de rayons blanchâtres qui convergent vers un point situé d'abord un peu 64.. ( 492.) à l'ouest des Pléiades. Entre le centre de la couronne et l'horizon, les rayons sont doués, par r.iiii)orl aux étoiles, d'un mouvement di' l'est à l'ouest. i> A 6'' 30", le point de convergence est situé exactement dans les Pléiades et, à 6'' 55'", vers la limite de Persée et du Taureau, au sommet d'un triangle équilatéral ayant pour base 7.<^ du Taureau. « Deuxième phase. — A ■;'' i5"', les manifestations ordinaires de l'aurore boréale vien- nent s'ajouter au phénomène : d'innombrables rayons s'élèvent du nord et du nord-est; la coupole est magnifique, rose et blanche, et des nuages blancs qui s'agitent se forment tou- jours au point de convergence; à 'j'' 55", ce point est exactement du p Taureau. » Troisième phase. — A 8'' 24"", l'aurore est plus accentuée dans le sud. La lueur rouge s'étend au-dessus de l'arc blanc et un rayon monte vers ■/. d'Orion. Le phénomène redevient général, mais les rayons ne s'étendent plus jusqu'au centre de la couronne; ce dernier semble devoir coïncider avec u des Gémeaux, à 8''4o". » Quatrième l'hase. — lo'' i5'". Le sud prend un aspect de plus en plus remarquable. L'horizon y est surmonté d'un segment qu'on croirait nuageux, car il est très-sombrc, mais les étoiles y conservent tout leur éclat; ce segment est limité par un aie blanc qui passe par Sirius. Au-dessus de l'arc, la lueur rouge brille jusqu'à Procyon et des rayons partent de la zone lumineuse pour converger immédiatement vers le centre de la couronne, situé en ce moment sur w de l'Écrevisse. » Cinquième phase. — 1 1 heures. Rayons verticaux dans le nord et lueur rouge. L'arc austral s'élève de plus en plus en s'affaiblissant. A 1 1'' lo'", le nord devient très-blanc jus- qu'à la hauteur de a et p de Cassiopée, et cette lueur s'abaisse ensuite peu à peu, mais per- siste encore après minuit. » Il faut appeler l'attention sur la production incessante de grands rayons et de colonnes rouges à l'est et à l'ouest, dans un plan qui sendile perpendiculaire au méridien magnétique; l'aurore boréale du aS octobre 1870 avait aussi présenté cette particularité. » M. Chambeuf, à Vic-Ie-Comte (Puy-de-Dôme). « L'aurore a commencé à 6'' 3o" du soir. » (Descri|)tions analogues aux précédentes.) M. GiRAUD, à Barcelonnetle. « L'aurore boréale a commencé vers 5'' 45'" ( heure locale) et s'est terminée vers 1 1 heures. Des rayons lumineux d'un rouge de feu n'ont cessé de se diriger du nord-ouest et du nord- est vers le zénith. Ces rayons avaient jdus d'intensité dans la région nord-ouest.et ouest- nord-ouest que dans la partie nord -est. " De ()''3o"' à 7 heures, de tous les points de l'horizon, excepté du côté du sud, les rayons lumineux rougeatres scnd)laient converger vers la constellation du Taureau, et parais- saient avoir leur point de jonction à quelques degrés au sud des Pléiades. .. Pendant toute la durée du phénomène, mais plus particulièrement entre 5'' 3o" et 7 heures, des bandes floconneuses et très-lumintuscs, d'un blanc souvent verdàtre, se for- maient dans la région est et sud-est et s'étendaient avec rapidité vers l'ouest; souvent il arrivait que ces nuages lumineux se formaient à la fois à l'horizon de l'est et du sud-est d'un côté, et à celui de l'ouest et du siul-ouest de l'autre, et, courant se lejoindre, formaient une immense bande lumineuse blanchâtre, qui changeait d'aspect et de forme, et disparaissait aussi raiiidemcnt qu'elle s'était foiniée. (493 ) » Ce qu'il y a eu de particulièrement remarquable, c'est que les rayons rougeâtres qui émergeaient de la région nord ont toujours convergé vers le zénith sans jamais le dépasser; tandis que les bandes lumineuses blnncliàtres et floconneuses se dirigeaient de l'est ou du sud-est vers l'ouest ou le oud-onest sans jamais atteindre le zénith dans leur point culmi- nant. » Deux étoiles filantes ont été aperçues : la première vers 5''5o"'; ])artie de la constella- tion d'Andromède, elle s'est dirigée vers le Cvgne à l'ouest, traversant une masse de rayons rougeâtres et laissant voir une longue traînée de feu; la seconde, à ç) heures, est partie de la constellation de Persée et s'est également dirigée vers l'ouest, sans traînée. >< JIM. Faere et Cûllot, à Montpellier. n 6''8"'. — Des fusées d'une lumière très-vive, d'un blanc jaunâtre, parlant de l'est, montent verticalement en passant par les environs de Jupiter, et atteignent le zénith. En même temps apparaissent à l'ouest <]uelques traînées pâles de lumière jaune qui n'ont pas tardé à se rejoindre à celles de l'est (6'' lo'"). » Le ciel présentait à ce moment ras])ect suivant : j Au liord, segment obscur surbaissé se terminant par un arc très-net et entouré d'une zone lumineuse blanche assez large passant par la constellation de la Grande Ourse. A cette zone succédait une large bande d'un rose vif, découpée par des frani^es dans toute son étendue, et s'appuyant à l'horizon à l'est et à l'ouest; du coté du sud elle était bordée par une traînée irrégulière de nuages lumineux d'un jauni' clair qui formaient une sorte d'arc interrompu brillant du plus vif éclat. » A partir de ce moment le phénomène a persisté avec les mêmes apparences générales pendant près d'une heure et demie, seulement les diverses zones lumineuses ont pris un mouvement de translation lent du nord vers le sud, do façon que la zone de lumière rose n a pas tardé à envahir toute la partie zénithale du ciel, et que la traînée de nuages lumineux blancs s'est abaissée de plus en plus vers la partie méridionale de l'horizon. i> A 6'' 55"% il était à la même hauteur que l'arc blanc du nord, et la projection vers le plan de l'horizon des trois zones lumineuses présentait une figure symétrique. » Pendant tout ce temps, les franges de la zone rose médiane n'ont pas cessé de con- verger vers un point du ciel qui, situé à l'origine entre les Pléiades et les Hyades, a paru se mouvoir lentement vers l'est, à '^''5'" était aux Hyades et à. 8 heures un peu au-dessus d'Orion. » Ces franges variaient d'étendue et d'éclat à cha(iue instant; elles se détachaient en rose vif sur le fond rouge sombre du ciel septentrional, A 6''25'" particulièrement, elles for- maient trois groupes, à l'est, à l'ouest et au milieu de la zone dans la constellation de la Petite Ourse. Nettement arrêtées à l'un de leurs bords et se fondant avec le (ond du ciel par l'autre, les franges n'atteignaient jamais la partie zénithale du ciel, bien qu'elle fût en- vahie par la teinte rouge générale de la zone médiane, » Vers 7'' i5"', l'arc blanc méridional, continuant son mouvement de translation du nord au sud, s'était déjà abaissé au-dessous de Sirius et allait s'effaçant peu à peu; son apparence s'était du reste modifiée. C'est ainsi qu'après avoir pris naissance (6'' 8'") sous forme de fusées brillantes dans l'est, il s'était transformé en ur"? sorte de draperie plissée ondoyante et inter- rompue comme un panache de riniée lumiî-;«se, puis s'était segmenté en cinq à six nuages ( 494 ) brillants nettement délimités à leur bord méridional et se fondant de l'autre côté avec la lumière rouge de la lone médiane. » La zone septentrionale blancbe s'était dilatée en devenant plus diffuse, et à ■j'^iS"' s'était élevée un peu au-dessus du pôle, en présentant une aire obscure aux environs de la Petite Ourse. » En même temps que cette diminution d'intensité avait lieu dans les deux, zones blanches, la zone rose s'étendait de plus en plus en augmentant d'éclat; bientôt ('7'' 25") ses franges prennent une grande extension, se dessinent avec une grande netteté et se rapprochent en convergeant vers Orion. Enfin, vers 8 heures apparaît le magnifique spectacle d'une étoile à dix ou douze rayons divergents d'un point un peu au-dessus d'Orion ets'étendant dans toute la partie zénithale du ciel. A l'est, les rayons rouges se prolongeant en une large bande pas- sant par Sirius se reliaient aux franges qui bordaient l'horizon. ■> Vers 8''45™, cette auréole ou gloire, [dont les rayons avaient passé successivement du jaune clair à l'orangé et au rose, a cessé d'être visible, et il n'est resté qu'une lueur rouge très-vive à l'est et à l'ouest, se fondant insensiblement dans les parties obscures du ciel. » Les franges de la zone n'ont cessé de converger vers un point invariable qui, par l'ef- fet du mouvement diurne, a paru se déplacer depuis les Pléiades jusqu'à Orion, en passant par les Hyades. » M. GoLi-Y, à Rouen. Mêmes circonstances et mêmes descriptions. M. CiRO», à Montbrun (Manche), note que l'aurore boréale n'a fini qu'entre i heure et 2 heures du matin. M. AuLANiEE, à Brioude. Mêmes descriptions. « A5'*55"', un magniflipie bolide, delà grosseur d'une orange, part des environs de l'étoile polaire et se dirige du sud-est au nord-ouest avec rapidité. Dans sa course en arc de cercle (d'environ /\5 degrés) il n'a laissé aucune traînée lumineuse, mais du noyau se sont échappées deux boules aussi rouges que le bolide lui-même et presque aussi volumineuses. Il n'a pas éclaté. » M. Loir, inspecteur des lignes télégraphiques, à Saint-Etienne. < Je me bornerai à vous signaler les principaux incidents qui se sont produits sur les lignes télégraphiques de celte région. » Dès cinq heures du soir, alors que la lumière du soleil ne permettait pas de percevoir les phénomènes de l'aurore, des courants étrangers commençaient à se faire sentir sur les fils orientés du nord au sud et croissaient rapidement en intensité, au jioint de paralyser l'effet des piles de Saint-Etienne (même de go éléments, système Callaud), dans la direction du nord, c'est-à-dire de Lyon, Roanne, Moulins et Paris, et de mettre tous les appareils sur contacts plus ou moins prolongés, tandis qu'au contraire les courants émanant de ces villes avaient augmenté rapidement de puissance. " L'usage général de l'administration étant d'envoyer sur les lignes le courant émanant du pôle cuivre, il résulte de cette première observation que, dès le commencement du phé- nomène, les courants qui se manifestaient sur nos fils étaient orientés ainsi qu'il suit : posi- tifs, du nord au sudj eu admctlaut, chose probable, que ces courants terrestres fussent le ( 495) prodiiitde l'induction, on doit reconnaître que le courant principal atmosphérique était di- rigé, en sens inverse, du sud au nord. » L'aurore a, constamment affecté la forme d'un arc de cercle, sensiblement perpendicu- laire au plan du méridien et ayant ses bases à l'horizon est et ouest. Ce plan s'est dirigé d'une manière presque régulière du nord au sud depuis le crépuscule jusqu'à 9 heures du soir; à partir de ce moment, après de nombreuses oscillations en avant et en arrière, le phé- nomène de coloration rougeâtre a fini par disparaître, vers 10'' 3o™, laissant au nord une brume blanchâtre et lumineuse, sur laquelle se détachaient nettement en noir les nuages, chassés par le vent du sud, mais qui était assez épaisse pour ne pas permettre de distinguer les étoiles à l'œil nu. » Le zénith a été complètement dégagé depuis 7 heures du soir, la brume rougeâtre occu- pant seulement l'orient et l'occident. » A 8''3o'°, un phénomène tout particulier s'est manifesté. Le plan de l'aurore passait par le baudrier d'Orion, qui se trouvait alors sensiblement au sud du méridien de Saint-Etienne, et d'oii s'échappait un faisceau unique rougeâtre se dirigeant au nord. • A 8*" 35" environ, ce faisceau s'est brusquement retourné de 90 degrés sur l'ouest, en présentant trois lignes parallèles blanches et brillantes; autant qu'il m'a été possible de m'en rendre compte, chaque irradiation nouvelle ou changement de direction dans les fais- ceaux lumineu.\ coïncidait avec une recrudescence d'intensité de courant sur nos fds, à tel point qu'au moment où ces phénomènes se produisaient les effets dans les appareils deve- naient comparables ii des décharges distinctes et successives. L'aurore a suivi une marche décroissante à partir de 9 heures, et il n'était plus possible de faire aucune observation intéressante à partir de dix heures du soir. » A Roanne, les premiers symptômes se sont manifestés sur les fils à 3''3o" du soir.» M. Grad, à Alger. « L'aurore boréale, formée presque immédiatement après le coucher du soleil, vers 6 heures du soir, ne s'est éteinte qu'après 10 heures. A 7 heures, elle figurait une nappe d'un rouge pourpre à peu près, dont la ligne médiane se tenait à l'est de l'étoile polaire. Sous cette nappe, à l'horizon, s'étendait une clarté blanchâtre. De gros nuages voilaient un moment cette scène. Quand ils disparurent, une série de rayons ou de faisceaux cou- leur de sang, qui convergeaient vers un centre commun, se dressèrent un peu à l'est du méridien, montant presque jusqu'au zénith. Tantôt ces faisceaux étaient rouges avec un vif éclat, tantôt ils devenaient blancs avec des reflets plus pâles. A plusieurs reprises, ils s'ef- facèrent pour reparaître de nouveau. Leur lumière variait d'intensité et de nuance, jetant sur la mer de pâles lueurs. Plusieurs fois on vit les faisceaux, les gerbes rouges se mouvoir en divers sens pour se déplacer enfin de l'est à l'ouest, vers 9 heures, avec une vitesse angu- laire de i5 degrés en 20 minutes, passant de la constellation de la Grande Ourse à la Po- laire, puisa l'ouest de la Petite Ourse. Quelques instants encore et le ciel reprend de nouveau une teinte rouge uniforme, moins intense qu'au début de l'aurore, traversée par moments, à l'ouest, par des aigrettes blanches plus pâles. Le mouvement de translation d'est en ouest continuait. Vers 10 heures, l'aurore pâlit pour disparaître ensuite peu à peu. • M. Durandeau, bibliothécaire de l'École de médecine, me dit avoir observé le même phénomène la veille, samedi, mais beaucoup plus faible. » ( 496 ) M. Dacuin, professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse. « Dès 5''3o'", le oiel ])araissait eiiipourpié dans la région du nord, et à G heures le mé- téore formait un arc iuimense, très-large, à contours diffus, et s'étendant de l'est à l'ouest. Des bandes transversales plus sombres ou plus brillantes, changeant lentement d'aspect, le coupèrent en divers points, pendant ([u'il montait graduellement gagnant le zénith, au delà duquel il s'est effacé peu à peu. Un second arc, moins brillant que le premier, lui a suc- cédé, en passant à peu près par les mêmes phases. » Le phénomène, qui s'est prolongé assez loin dans la nuit, a été annoncé, dès 3 heures de l'après-midi, aux employés du télégraphe, par les perturbations apportées aux signaux. Le service fut forcément interrompu sur toutes les lignes aboutissant à Toulouse, et le 5, à lO heures du malin, il y avait encore du trouble sur les lils de Lyon et de Montpellier. >> M. Geslixc, instituteur à Anvers (Manche). n A io'''25™, le phénomène est dans toute sa beauté : Cassiopée, Persée, le Taureau sont tout à coup envahis par des plaques aurorales d'un rouge pour])re; de nombreuses fusées s'élancent de celte région vers le zénith. » RL MuLLER , à Slelz. a Vers 6''4o"', le pliénomène nous parut avoir atteint son maximum d'intensité. Il était alors formé d'un grand nombre de bandes lumineuses ou rayons, qui convergeaient sensi- blement vers l'amas d'étoiles /es Pléiades. Trois côtés seulement du ciel en étaient couverts; le (juatriènie, à l'est, était occupé comme |)ar une nuée couleur de plomb au travers de laquelle on voyait pourtant les étoiles. a Les rayons colorés étaient d'une grande mobilité; ils passaient en un moment du rouge bleuâtre ou violacé au pourpre, à l'orangé, au jaune vif. Parfois ces teintes colo- raient un même arc et se dégradaient comme les tons d'un nuage que le soleil éclaire de l'horizon. » L'un de ces rayons, d'une grande étendue et d'une teinte fort vive, partait de la Pléiade et se dirigeait vers l'ouest, en traversant Andromède et le carré de Pégase. Il dispa- raissait derrière la cathédrale, et l'intensité de la lumière était telle, derrière l'édifice, qu'on eût dit d'un effet de la Lune à son coucher. " Vers 8 heures, le méléore entra dans une période de décroissance, et se réduisit bientôt en une sorte de couronne lumineuse immense qui enveloppait tout l'horizon. La brume (pie nous avions observée à l'est était devenue brillante et voilait alors les Gémeaux et Jupiter. Au sud, la nuée rougeàtrc passait au-dessous d'Orion. Elle fut traversée, à S'ils™, par un bolide très-brillant, qui courut parallèlement à l'horizon l'espace d'une seconde, éclata sans bruit et disparut. > A 10 heures, le phénomène reprit un peu de force, sans atteindre pourtant aux nuances primitives; puis la couronne parut s'abaisser de tous côtés vers l'iiorizon. » M. Pauès, à liordoaux, note (jue, « dans la première phase du phénomène, un faisceau de rayons, les uns lilaïus, les autres ronges, Iraversait le ciil comme un grand cercle et réunissait les deux points opposés (est et ouest), paraissant partir de chacun de ces points. ( 407 ) et s'évasant vers le zénilli, comme les nimbes f[ui, à l'approche de la pluie, figurent une draperie serrée aux deux bouts. Cet effet dura plusieurs minutes. « Vers S^ iS'", lorsque le phénomène fut étendu à la région australe, je vis, dit M. Parés, à i5 degrés ouest d'Orion, et vers 60 degrés de hauteur, une vapeur courant vers l'ouest. Une éclaircie, qui ne dura qu'une demi-seconde, me fit apercevoir une bande de nuages, d'une faible clarté, presque horizontaux, parallèles, pouvant avoir une épaisseur totale de 3 degrés et une longueur de 4 degrés. Je crus voir des cirrhus; je ne pouvais les considérer comme faisant partie du phénomène : la vapeur qui se déplaçait était rouge brun, les nuages étaient gris; la vapeur marchait vite, ils paraissaient immobiles. Un nuage qui eût passé de- vant des cirrhus n'aurait pas produit un autre effet. » M. Zaliwski adresse une Note concernant la théorie du siphon. L'auteur fait observer, comme l'une des particularités qui lui semblent dignes de remarque, que le siphon peut fonctionner sans que sa petite branche plonge dans le liquide. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Jamin. M. P. GuYOT adresse une Noie sur la coloration du ciel à Nancy en janvier 1871. (Renvoi à M. Ch. Sainte-Claire Deville.) M. Blociv adresse une Note relative à l'action du bioxyde de plomb sur diverses huiles. (Renvoi à l'examen de M. H. Sainte-Claire Deville.) M. O. Lehmann adresse, de Leipzig, une Note accompagnée d'une bro- chure sur la révolution des nombres et l'emploi du système duodécimal. (Renvoi à l'examen de M. Bertrand.) M. lîouÉ écrit, de Vienne, pour signaler à l'Académie une erreur qui s'est glissée dans un article inséré dans le 1*'' numéro de VÀnzeiger pour 1872 (p. 7). Cet article lui aurait fait dire que, pour nous, la visibilité des aurores boréales peut être diminuée par l'intensité des rayons solaires : l'opinion exprimée par M. Boue est que, en été, peut-être les rayons de l'astre encore au-dessus de l'horizon empêchent de distinguer les aurores boréales dans les régions polaires. La séance est levée à 6 heures et demie. E. D. B. C. R., 1872, 1" Semestre. (T. LXXVI, N» 7.1 65 (498 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, clans la séance du i3 février 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Mémoires de la Société académique (iAijviculhire, des Sciences, y^rls et Belles- Lettres du département île l' Julie, t. XXXIII de la Collection; t. VI, 3^ sé- rie, année 1869. Troyes, sans date; in-8°. Sériciculture. Éducations expérimentales faites en 1870 et 1871, d'après le procédé Pasteur ; par M. P. SlRAND. Grenoble, 1872; hr. in-8°. Tableaux sjnopticpies de toutes les espèces minérales, avec indication de leur conijiosition chimicpie et de leurs propriétés essentielles, destinés à faciliter l'étude et le classement des collections minéralogiciues; par M. GOUUDON, professeur à l'École vétérinaire de Toulouse. Sans lieu ni date; 5 feuilles in-folio. L'art défaire le vin; par M. C.Ladrey; 3^ édition. Paris, sans date ; i vol. in-i2. Annuaire des eaux et forêts pour 1872. Paris, 1872; in-i8. Moyens de combattre le Phylloxéra ou Puceron souterrain de la vigne; par M. Ch. Baltet. Troyes, sans date; opuscule in-8°. Contributions à l'histoire naturelle et à l'anatomie de la Mouche-Feuille des lies Seychclles; par le D'N. JOLY. Toulouse; br. in-8°. (Extrait des Mémoires de i Académie des Sciences, Liscriptions et Belles- Lettres de Toulouse.) Sur l' hjpermétamorphose de la Palingenia Mrgo à l'état de larve; analogies de celte larve avec les Crustacés; par le D' N. JOLY. Toulouse, sans date; br. in-8°. (Extrait des Mémoires de l'Académie des Sciences de Toulouse.) Paléontoloc/ie française ou Description des fossiles de la France, continuée par une réunion de paléonlolof/istes; 2*= série, P^égétaux, Terrain jurassiipie, Al- (jues; par M. le Comte DE Saporta; liv. i, 2, 3. Texte et planches. Paris, 187a; in-8°. Recherches expérimentales sur la position du centre de gravité chez les insectes; par 'M. Félix PLATEAU. Genève, 1872; in-8'', (Tiré des Archives des Sciences de la Bibtiolhècpie universelle.) Traité clinique des maladies aiguës des organes respiratoires; par M. E.-J. WOILLEZ. Paris, 1872; in-8", relié. ( 499 ) Exposé des titres scientifiques et des travaux de pathologie médicale du D' E.-J. WOILLEZ, à l'appui de sa candidature à l Académie de Médecine. Paris, 1867; in-4°. (Ces deux derniers ouvrages sont présentés par M. le Baron Cloquet pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie, 1872.) Observations of Cornets, from B. C. 61 1 to A. D. 1640. (Exlracted ivomthe Cliinese Jnnals, translated, witti introduclory remarks, and an appendix, com- prising the tables necessary for reducing CInnese time to European reckoning and a Cliinese celestial atlas); bj John WILLIAMS, F. S. A. London, 1871; in-4°, relié. Memoirs of the Royal Jstronomical Society; part. I, vol. XXXIX, 1870- 1871. London, 1871; in-4°- Tables ofiris cornputed with regard to tite perturbations of Jupiter, Mars and Saturn, iiicluding llie perturbations depending on the scptare of the mass oj /u- pife?; 6j Francis BRU^'I^!OW. Dublin, 1869; in-4°. A gênerai index to the fini thirtj-eight volumes of the Memoirs of the Rojal Astronomical Soc ielj\ J^ndon, 1871; br. in-8". Monlldj Notices of the Rojal Aslronomical Societj, t. XXXII, 11"' 23 (dé- cembre 1871, janvier 1872). Londres, 1872; 2 br. in-8°. Memoirs of the Geological survey of India; vol. Vil, part, i, 2, 3. Cal- cutta, 1869; 3 Irv. in-8°. Memoirs ôfthe Geological survej of India. Palœontologia indica, published by order ofhis excellencj the Governor gênerai of India in council under the direc- tion 0/ Thomas OldhaM. Cretaceous of fauna soulhein India, vol. III, n°^ i à 8. Calcutta, 1870-1871 ; 2 liv. in-4°. Records of the Geological survej- of India; vol. II, part. 2, 3, 4, 1869; vol. III, 1870; vol. IV, part, i, 2; 1871. Calcutta, 1869-1871; 6 liv. in-8°. Dell' uso délia canfora in polvere per la cura délia cangrena nosocomiale ; os- servazioni delB^Yr. Dichiara. Palernio, 1872; br. in-8''. Intorno agli organi essenziali délia riproduzione délie anguille, etc., Me- moria dei professori G. Balsamo-Crivelli e L. Maggi. Milano, 1872; br. in-8°. Sulla determinazione délie orbite délie stelle doppie, Meinoria di A. DE Gas- PARIS. Napoli, 1872; in-4°. Atli deW Accademia pontificia de JSuovi Lincei, compilati dal Segretario ; anno XXI. Roma, 1868; 4 liv. in-4''. ( 5oo ) Impfon oiler Nultliiitpfen! Beilracj ziir Losung der grossm Tarfisfraiie iiber den linj)liwan(j und ziir Bchmidlwuj der Blallini-kinnlJieit ; von Fr. Becker. Berlin, 1872; br. in-S". Vntersiicliimgen zur Nalurlchrc des Menschen und der tliiere herausgeç/eben von3. MOLESCHOTT ; XI band erstes heft. Giessen, 1872; in-8°. Medizmische Jnhrbûcher heraiisgegeben von der K. K. Gesellschoft der arzte redigirl; von S. Stricker; Jahrgang 1871, TV heft. Wien, 1871; in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI lî) FKVRIER 1872. PRÉSIDENCE DE M. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Staii. Laucjier, Membre de la Section de Médecine et de Chirurgie, décédé à Paris le i6 février 1872. Les obsèques ont eu lien bier dimanche : M. Nélaton a pris la parole au nom de l'Académie des Sciences. « M. Balard, à la suite de la lecture de M. Pasteur (i), exprime le désir que M. Fremv, dans le cas où il croirait, en se réservant de faire une réponse étendue à la prochaine séance, devoir mettre quelques mots dans les Comptes rendiLS^ veuille bien en indiquer la substance à la séance même. 11 importe que notre publication soit l'expression fidèle de ce qui (i) Cette Note aurait tlù paraître clans le Compte rendu précédent, dont elle n'est en quelque sorte qu'un supplément; mais elle n'a pu y être insérée, parce qu'elle n'avait pas été déposée sur le bureau de l'Académie à la lin de la séance du la. Le règlement, dont M. le Secrétaire perpétuel avait déclaré qu'on observerait l'application, exige ce dépôt. C. R., 187Q, 1" Semestre. (T. I.XXIV, N» 8.) &^ ( 502 ) se passe ici, et cela n'a pas toujours eu lieu. Dans la séance dernière, par exemple, il y a, entre le Mémoire sur les fermentations lu à l'Académie, déposé sur le bureau et imprimé en placards, et celui que renferme le Compte rendu, une différence notable. Des explications importantes, qui n'avaient pas été données à l'Académie, ont été ajoutées; des expériences, décrites devant elle, supprimées, sans qu'aucune Note soit venue indiquer que ces modificatious ont été apportées sur l'épreuve. M. Dumas, en qualité de Secrétaire perpétuel, surveillant la publication de ce numéro, a pu s'aper- cevoir à temps des changements que je signale. C'est certainement ce qui l'a amené à dire : « Je ne retrouve pas non plus, je l'avoue, dans l'exposé » des expériences de M. Fremy, du moins tel qu'il a été lu devant nous, l'in- » dication des soins délicats et minutieux indispensables à leur snccès ». Mais cette restriction, il pouvait seul la faire, puisqu'il était seul au cou- rant de ce qui avait eu lieu. Qu'il me soit permis de faire remarquer, d'une manière générale, que des observations faites à un Mémoire, après sa lecture en séance, pourraient, quelque légitimes qu'elles fussent d'ailleurs, ne plus paraître telles, si ce Mémoire avait été modifié dans le fond même, lors de l'impression, et à l'insu de celui qui aurait fait ces observations. » Il convient donc, pour ne pas mettre dans une position difficile nos honorables Secrétaires perpétuels, toujours si désireux d'être agréables à leurs confrères, que chacun de nous n'insère dans les Comptes rendus que ce qu'il aura dit, en substance, devant l'Académie, et que les modifica- tions, s'il y en a, ne portant que sur la forme, respectent tout à fait le fond. » M. Serret demande la parole et s'exprime ainsi : « M. Le Verrier a inséré, dans le Compte rendu de la dernière séance, la réponse qu'il a faite aux observations que j'ai présentées à l'Académie, à propos de la Communication de M. Delaunay. Cette réponse prouve, comme je l'ai fait ressortir à la séance, que notre savant confrère n'avait pas par- faitement compris ma pensée. » J'avais cru que mes explications verbales étaient suffisantes, et (pi'il ne devait être fait mention, au Compte rendu, ni des remarques de M. Le Verrier ni de ma réplique. Cependant j'appris, dans la journée de mardi dernier, que M. Le Verrier avait déposé sur le bureau de l'Académie une Note relatant les paroles qu'il avait prononcées, ce qui me plaçait dans la nécessité de publier de mon côté les explications que j'avais dû donner à ( 5o3 ) notre confrère. Je rédigeai, en conséquence, une très-courte Note repro- duisant à peu prés textuellement les explications dont il s'agit; cette Note fut composée; j'en donnai le bon à tirer; cependant elle n'a pas été insérée dans le Compte rendu. » En supprimant ma réponse, M. le Secrétaire perpétuel n'a fait qu'ap- pliquer, je le reconnais, un article de notre règlement, d'après lequel les Communications verbales ne doivent être mentionnées, dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur aura été remise, séance tencmle, aux secrétaires. » Je n'ai donc pas le droit de me plaindre. » Mais, comme il m'importe de rétablir le véritable sens de ma pensée, que les paroles de M. Le Verrier auront peut-être obscurcie, je prie l'Aca- démie de me permettre de reproduire ici la Note qui avait été composée, et qui n'a pas été insérée dans le Compte rendu de la dernière séance, comme je viens de l'expliquer. ■» Voici cette Note [voir le Compte rendu de la dernière séance, p. 4o3) : " Réponse de M. Serket a M. Le Verrier. — M. Le Verrier ne s'explique pas, dit-il, ma double réclamation concernant l'inserlion au Compte rendu de deux Notes, dont l'une n'a pas été lue en séance, tandis <]ue l'autre a été effectivement lue par lui-même, ainsi que je l'ai reconnu, ce qui serait, de ma part, à ses yeux, une inconséquence. « A cela je réponds : que je blâme l'insertfon de la première Note, par la raison qu'il n'en a pas été donné lecture à la séance. Quant à la deuxième Note, qui émane de notre savant confrère lui-même, j'en blâme également l'insertion; mais il est clair que c'est par un motif tout différent. La Note dont il s'agit renfermant une proposition qui constitue un acte évident de polémique, l'Académie l'avait formellement écartée de son ordre du jour et l'avait réservée pour un comité secret; en conséquence, cette Note ne devait pas, selon moi, être livrée à la publicité, j » M. Le Verrier a ajouté que, quant au fond, il pense que, mieux informé, je pourrai changer d'avis en comité secret. Sur ce point, je ferai remarquer à notre confrère que je ne me suis en aucune façon préoccupé de savoir si les erreurs signalées dans les publications de l'Observatoire existent oiv non. Au point de vue où je me suis placé, cela n'a aucune importance. » M. Le Verrier réplique qu'en tout cas, il n'a pu obscurcir la pensée de M. Serret, pensée qu'il ne connaît pas. Comment d'ailleurs aurait-il pu le faire, puisque M. Serret n'a pas d'opinion sur le fond, c'est-à-dire sur la seule chose qui offre un intérêt académique? 66.. ( 5o4 ) M. Le Verrier répond, en outre, en ces ternies : « M, Serrel déclare qu'il ne s'est point occupé de savoir si les séries pu- bliées dans VJimuaire météorolocjique sont exactes ou non, ce qui ne l'eni- pèche pas d'assurer, sans hésitation, que la proposition faite à l'Académie de donner une édition authentique des séries météorologiques qui lui ont été soumises depuis cent ans est « un acte rvidenl de polémique. » » Je regrette que notre confrère n'ait pas cherché à connaître la question à laquelle il voulait se mêler; autrement, il atu-ait promptement reconnu que la proposition faite par moi à l'Académie est exclusivement scienti- fique. » M. Delaunay accuse les séries publiées par ses prédécesseurs, ]M. Arago notamment, de renfermer de nombreuses erreurs. M. Dël.vlxay interrompt et déclare qu'il n'a pas dit ce que INI. Le Verrier lui fait dire. M. Le Verrier continue comme il suit : « Un de nos plus habiles météorologistes, M. Renou, déclare que les nombres publiés par M. Delaimay sont eux-mêmes erronés. Cette situation ne saurait se prolonger sans inconvénient pour la science. » Je n'irai pas plus loin. La discussion serait inutile avec notre confrère, M. Serret, du moment qu'il déclare ne pas connaître la question en litige. » Deux mots suffiront pour répondre à l'exclamation : « Je n'ai pas M (/(■/ cela! j> qui est échappée à M. Delaunay, quand j'ai énoncé qu'il accuse d'erreur les séries publiées par ses prédécesseurs, M. Arago notam- ment. » M. Delaunay a introduit dans son Annuaire météorologique des séries qui diffèrent en beaucoup de points des séries données par ses prédéces- seurs, y compris M. Arago. Et, puisqu'il soutient l'exactitude de ses nom- bres, il est trop clair qu'il accuse d'erreur les séries antérieurement publiées. » « J'ai proposé et je persiste à proposer qu'une édition authentique des séries météorologiques soit donnée par l'Académie. Ma demande est toute scientifique, et notre confrère M. Serret me permettra de regretter qu'après avoir pris le droit d'attaquer injustement M. Renou, il prenne encore le droit d'altérer ma pensée. » M. Serret se borne àdéclarer qu'il maintienl sans réserve les obser- ( 5o5 ) valions qu'il a présentées clans cette séance et dans la précédente; il juge inutile, d'ailleurs, d'y rien ajouter. CHIMIE PHYSIOLOGIQUK. — Nouvelles ohservotiuiis au sujet des communieations de M. Fremy : jxv M. Pastecu. « Ainsi que j'en ai pris l'engagement, je vais dire rapidement ce que je pense des expériences que M. Fremy a publiées dans la séance du 5 février dernier. » Je remarque tout d'abord que, sur les huit expériences, il y en a six faites au libre contact de l'air ordinaire, sans que notre confrère ait pris la moindre précaution po\n' détruire ou pour éloigner les poussières en suspension dans l'air ou celles qui sont répandues à la surface des parois des vases et des matières dont il s'est servi. Ces six expériences pour- raient donc être invoquées par moi, non comme des preuves de mon opi- nion, parce qu'elles ne réunissent pas les conditions d'expériences délicates et probantes, mais tout au moins comme incapables d'infirmer, en quoi que ce soit, les résultats de mes recherches. » Je n'en ferai donc qu'une critique très-brève, en m'attachaut d'ail- leurs, soit aux termes mêmes de la lecture de M. Fremy, soit à ceux de sa Note rectifiée telle qu'elle a paru au Compte rendu. » i'" expérience de M. Fremy. — « Le but de cette expérience, dit )) M. Fremy, a été surtout de constater que la levure sort des grains d'orge » mêmes. J'introduis dans lui flacon loo gramsiies d'orge germée; je lave » cette orge à plusieurs reprises avec de l'eau distillée; je la mets ensuite » en contact avec de l'eau sucrée : le flacon est maintenu à la tempé- » rature de aS degrés. « » M. Fremy dit en propres termes : « On voit chaque grain de levure M sortir de l'intérieur de l'orge. » Et couuneut donc ]M. Fremy a-l-il pu faire cette singulière observation? Est-ce à l'œil nu qu'il a vu les choses qu'il décrit, ou au microscope? Il ne s'en explique pas; mais qu'il me suffise de rappeler à l'Académie qu'il s'agit ici d'une levure dont les articles ont seulement i à i millièmes de millimètre de diamètre. » M. Fremy aurait eu un moyen bien simple de s'assurer de ce qui se passe dans cette expérience. Après avoir laissé les grains d'orge avec l'eau sucrée pendant un temps relativement très-court, il aurait pu décanter la liqueur, éloigner tous les grains d'orge et voir qu'alors, en l'absence de ces grains, il y avait fermentation, avec production des mêmes organismes ( 5o6 ) que dans son expôrience brute. Ce n'est donc pas de l'intérieur des grains d'orge que sort la levure, comme le veut M. Fremy, puisqu'elle se pro- duit quand les grains d'orge sont absents. )) 3* expérience de M. Fremy. — M. Fremy ajoute de la levure de bière à de l'eau sucrée mêlée à de la craie en poudre; il en résulte une fermenta- tion alcoolique et lactique, et notre confrère en déduit que la levure de bière peut à volonté donner la fermentation alcoolique et la fermentation lactique. Rien n'est plus erroné que cette interprétation. L'expérience dont parle M. Fremy est précisément une de celles que j'ai employées jadis moi-même pour montrer avec quelle facilité la levure lactique prend naissance dans un milieu sucré auquel on a ajouté de la craie. Ce n'est pas du tout, comme le dit jM. Fremy, la levure de bière qui produit la fermentation lactique; delà levure lactique naît pendant la fermenta- tion , et c'est elle, elle seule qui détermine la formation de l'acide lac- tique. » 4*) 5* et 6* expériences de M. Fremy. — On voit bien, à la lecture de ces trois expériences, que M. Fremy n'y attache pas grand intérêt. Je les passerai sous silence, à moins, toutefois, que M. Fremy ne désire que je m'arrête à les critiquer. Je réserve néanmoins la seconde forme que M. Fremy donne à sa sixième expérience, parce que notre confrère s'est at- taché ici à détruire les germes que pouvait apporter le lait, matière fermen- tescible dont il s'est servi. Je vais y revenir dans un instant. » 7* expérience. — Elle porte sur le moût de raisin. Faite au contact de l'air ordinaire, au contact des poussières de la surface des grains de raisin, c'est encore une de ces expériences confuses qui ne peuvent conduire à un résultat dégagé d'incertitude. Je suis surpris que notre confrère s'étonne que le moût de raisin, fdtré à plusieurs reprises, mette plus de temps à en- trer en fermentation que le motit brut. Si, comme je le soutiens, la levure du moût de raisin provient des germes qui sont à la surface des grains de raisin, quoi de plus naturel qu'une filtration soignée, qui doit éloigner ces germes, au moins en grande partie, retarde la fermentation du moût fil- tré? C'est le contraire qui aurait lieu de surprendre. 8* expérience. — Cette huitième expérience de M. Fremy offre un intérêt particulier. Je n'hésite pas à déclarer qu'elle constitue une importante dé- couverte physiologique. En effet, M. Fremy prend une moisissure qui a poussé, par exemple, dans une solution d'acide tartrique; il aperçoit dans les tubes du mycélium de cette moisissure de petits corps ronds; il broie cette moisissure dans de l'eau sucrée, et il assiste alors, nous dit-il, à la ( 5o7 ) transformation de ces petits corps en A'éritables cellules de ferments, sur- tout des ferments lactique et butyrique, dit M. Fremy. Ce résultat, s'il était exact, ne contredirait pas mon opinion, puisque M. Fremy admet, au moins je le pense, que la moisissure de l'acide tartriqvie a pris son germe dans l'air atmosphérique. Ce serait un fait du même ordre que celui que j'ai publié en 1862 au sujet du mycoderma vini, qui peut se transformer en levure alcoolique. Toutefois, et jusqu'à ce que M. Fremy ait publié les preuves de cette formation des levures lactique et butyrique à l'aide de petits corps sortis des tubes de mycélium d'une moisissure, j'en conteste l'exactitude d'une manière absolue. M Voilà ce que je pense, en gros, des six expériences que M. Fremy a faites au libre contact de l'air, expériences qui ne peuvent rien prouver, soit pour, soit contre sa manière de voir. Ce sont des fermentations, comme on en a fait de tout temps, où se trouvent réalisées certaines conditions pro- pres à la naissance et à la multiplication des ferments, mais qui ne peuvent, en quoi que ce soit, servir à résoudre la question de l'origine de ces orga- nismes. » J'ai dit que, parmi les huit expériences de M. Fremy, il y en avait deux imitées de celles que j'ai publiées, et où M. Fremy s'est attaché à détruire les germes que l'air et les poussières à la surface des objets pouvaient ap- porter; dans ces expériences, néanmoins, notre confrère a vu naître des ferments vivants. Ici donc, il y a contradiction formelle avec les résultats que j'ai publiés. » La première de ces deux expériences porte sur l'orge germée, et la se- conde sur le lait. » L'expérience sur le lait est la seule qui ait une apparence de valeur, car M. Fremy a vu se produire des organismes dans du lait qui avait subi une température de 1 15 degrés, et j'ai affirmé jadis que cette température était plus que sufBsante pour rendre le lait inaltérable lorsqu'on l'exposait ensuite au contact de l'air pur. M. Fremy a montré à l'Académie, en mon absence, des vases contenant du lait altéré, quoique ce lait eût été préparé dans les conditions que je rappelle. )) Je réponds que l'expérience de M. Fremy a été mal faite, car voici un vase dont l'ouverture du col effilé est tournée vers le bas, et où le lait reste intact, quoiqu'il se trouve depuis une douzaine de jours à une tem- pérature comprise, jour et nuit, entre 28 et 3o degrés. Un vase pareil, qui ne s'était pas altéré au bout de plusieurs jours, a été découvert, et, le sur- lendemain, on pouvait y distinguer au microscope au moins trois sortes ( 5o8 ) «l'or^anismes. Aujourd'hui le lait est caillé par suite des fermentations que ces organismes ont provoquées. » J'ai dit que l'expérience sur les grains d'orge germes était sans valeur, car j'ai donné, dans mon Mémoire de 1862, une méthode générale pour préparer des liquides propres à s'altérer après une ébullilion à 100 degrés; mais ces mêmes liquides demeurent sans altération au contact de l'air pur, si l'ébullition a lieu à 100 et quelques degrés. Le lait est dans ce cas. J'ai répété dans ces conditions cette expérience sur les grains d'orge, et la liqueur n'a pas encore donné la moindre apparence de fermentation alcoo- lique, ni lactique, ni butyrique, quoique les vases soient dans une étiive dont la température reste comprise, jour et nuit, entre 28 et 3o degrés. M. Pasteur, après avoir terminé sa lecture, dépose sur le bureau de l'Académie deux tubes contenant l'un du moût de raisin, l'autre du moût d'orange, moûts naturels, exposés au contact de l'air privé de ses germes. Ces liquides n'éprouvent aucune altération et ne donnent naissance à aucun organisme, ni ferments, ni moisissures. Pourtant, le premier tube, celui du moût de raisin, est à une température de 3o degrés depuis le i3 janvier, et celui de l'orange, à la même température depuis le 8 février. Sur la demande que lui eu adresse M. Fremy, M. Pasteur fait don de ces deux tubes à son confrère, en le priant d'en observer le contciui au mi- croscope et de s'assurer à la fois de la présence de l'air atmosphérique, no- tamment du gaz oxygène, et de l'absence de tout organisme. Pendant le comité secret, qui a suivi la séance, M. Pasteur a fait cher- cher du papier de tournesol rouge, a brisé, en présence de M. Fremy, le ballon de lait conservé qu'il venait de présenter à l'Académie comme preuve de l'erreur grave commise par M. Fremy dans sa sixième expérience, et il a reconnu que ce lait était encore alcalin comme le lait frais naturel. M. Fremy a même goûté ce lait, et s'est trouvé dans la nécessité de déclarer qu'il n'était pas du tout altéré, I^STRUMKINTS d'aSTRONOMIK. — Jleinfirqiics au sujal des expériences de M. Wolf sur le pouvoir réflecteur des miroirs en verre arc/enté; par M. Delau.xay. « L'importance des expériences que vient de faire M. Wolf(i), sur le pouvoir rédecteur des miroirs en verre argenté, n'aura échappé à personne. (i) foirpliis haut, ]). 44 ■• ( 5o9 ) Ces miroirs sonl de plus en pins employés dans les instruments d'astronomie, soit comme miroirs concaves destinés à former à leur loyer une image de l'astre que l'on veut observer, soit comme miroirs plans pour renvoyer sim- plement un faisceau de lumière dans une direction différente de sa direction primitive. On savait bien que de pareils miroirs réfléchissent la lumière in- cidente dans une proportion considérable, et l'on citait certains nombres attribués à L. Foucault pour préciser leur pouvoir réflecteur. Les expé- riences de M. Wolf nous fixent complètement sur ce point; elles montrent d'une manière très-nette que la perte de lumière, dans la réflexion sur les miroirs en verre argenté, est d'environ 6 | |)our too, et cela quelle que soit l'incidence des rayons sur la surface réfléchissante. Je ne parlerai pas du ré- sultat que M. Wolf a obtenu en opérant sur un miroir argenté depuis plu- sieurs années et dont l'argenture était très-détériorée ; les miroirs employés dans les intruments d'astronomie ne doivent jamais atteindre un pareil de- gré de détérioration : ils doivent être argentés de nouveau, dès que leurs qualités réfléchissantes ont commencé à diminuer d'une manière notable. » Je puis donner à ce sujet un renseignement intéressant, résultant de l'ex- périence acquise par M. Stephan, astronome de l'Observatoire de Marseille. On sait que nous avons dans cet Observatoire x\n magnifique télescope à mi- roir de verre argenté, de 80 centimètres de diamètre. M. Stephan m'écrivait dernièrement: « J'eslime qu'à Marseille, malgré le voisinage de la mer, le miroir du grand télescope ne doit être argenté que deux fois en trois ans, et encore pourrait-on dépasser celte limite, si le miroir était mieux protégé par sa monture. Actuellement, l'argctilurc date de plus d'un an, et je dislingue encore les i)lus petitts nébuleuses du catalogue de J. F. AV. Hcrschell. » )) Le résultat des expériences de M. Wolf présente un intérêt tout spécial au moment 011 l'on construit, pour l'Observatoire de Paris, l'instrument dont M. Lœwy a fait connaître le principe à l'Académie dans sa séance du 2 octobre dernier. C'est, du resie, à l'occasion de cet insirunient nouveau que les expériences de M. Wolf ont été entreprises. Dans l'instrument dont il s'agit, la lumière subit successivement deux réflexions sur des miroirs plans, inclinés de 45 degrés, et placés, l'un en dehors de la kuK^lte, en avant de l'objectif, l'autre à l'intérieur, entre l'objectif et l'oculaire. Là, le phé- nomène se complique en raison de l'angle variable formé par les plans dans lesquels s'effectuent ces deux réflexions successives, d'où il résulte que la polarisation de la lumière doit jouer un rôle et influer sur la proportion C. R., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, N» 0.) 67 ( 5.0) de lumière réfléchie sur le second miroir. M. Woll a trouvé qu'eu réalité l'influence nuisible due à la polarisation de la lumière se réduit à fort peu de chose. D'après ses expériences, la perte de lumière due à la suc- cession des réflexions sur les deux miroirs est de i4 pour loo, si les plans de réflexion sont paialièies, et de i8 pour loo s'ils sont perpendiculaires; c'est donc en moyenne une perte de 16 pour 100 : M. Lœwy, dans sa noie du 2 octobre, l'évaluait à environ i5 pour 100. Il en résulte que, même dans le cas le plus défavorable au point de vue de l'effet de la polarisation, l'addition des deux miroirs à une lunette de 9 pouces d'ouverture ne réduira pas la quantité de lumière arrivant à l'oculaire dans une aussi forte proportion que le ferait la substitution d'un objectif de 8 pouces à celui de 9. » MÉTÉOROLOGIE. — Suf les phénomèius qui donnent naissance aux aurores boréales. Note de M. le Maréchal Vaillant. « L'atmosphère qui enveloppe notre terre ne peut pas se répandre d'une manière vague et indéflnie dans les espaces célestes : elle se termine à une surface plus ou moins netle et tranchée, et cette surface, par là même qu'elle fait la séparation de deux milieux de densités différentes, doit être la cause et le lieu de réflexions analogues à celles qui se produisent sur un verre non étamé. » Supposons qu'un grand courant magnétique ou électrique, c'est la même chose, du moins quant à ce qui nous occupe en ce moment, s'élance vers le zénith magnétique et vienne jusqu'à une certaine distance de cette surface séparative dont nous avons parlé, nous verrons une réflexion d'au- tant plus intense que le jet réfléchi aura été plus violent et sa source rap- prochée davantage du sommet de la coupole; cette réflexion sera l'aurore boréale. Le sommet delà coupole sera correspondant au prolongement de l'axe général des courants électriques. Rappelons que le pôle magnétique du point central des courants correspond, siu- la surface de notre globe, à 75 ou 80 degrés de latitude nord-ouest. C'est vers le sommet de chaque jet, point de concours apparent des jets circonvoisins, qu'on doit voir les rayons de l'aurore boréale se rapprocher, se réunir, se croiser même, pour tous les observateurs; c'est en effet ce qui arrive et ce qui confirme la théorie. Finissons, en disant que le jet électrique central est animé à son point de départ d'une vitesse rotative dans le sens de l'est à l'ouest, parallèle- ment au mouvement général de la terre, de 400 à 5oo lieues par 24 heures. ( 5ii ) » Dans l'aurore du 4 février, le sommet du jet aurait été, d'après les observations les mieux constatées, à 35 ou 4o lieues de distance de la sur- face de la terre. » CHIMIE ORGANIQUE. — Faits relatifs à quelques jjoints particuliers de l'histoire (le l'alcool propjlique. Note de 3IM. J. Pierre et Ed. Puchot. « On a signalé, postérieurement à nos premières recherches sur l'alcool propylique, l'existence d'un monohydrate très-stable de cet alcool, distil- lant régulièrement, sans dédoublement, vers 85 degrés centigrades. Ayant eu à notre disposition une quantité assez considérable d'alcool propylique, dont la pureté nous était parfaitement connue, nous avons cm devoir en profiter pour préparer, sur une assez grande échelle et dans les conditions les plus favorables, cet hydrate, assez remarquable pour mériter une étude circonstanciée. » Nous avons été conduits ainsi aux résultats suivants, comme résumé de nos recherches : )) L'alcool propjlique monohydralé , s'il existe comme espèce chimique et s'il peut se produire par le simple mélange de ses deux éléments, ne paraît pas pouvoir être distillé sans décomposition. » Lorsqu'on soumet à la distillation un mélange, en proportions quelconques, d eau et d alcool propylique, la température d ébutlition du mélange est toujours inférieure à celle du liquide le plus volatil, mais elle ne s abaisse jamais au-dessous rfe88°,3. » Au commencement de la distillation d'un pareil mélange, il se sépare tou- jours u)ie certaine quantité d'an produit formé d'eau et d'alcool propjlique, et qui bout veis 88", 5. La quantité qui s'en sépare ainsi est d'autant plus con- sidérable que les proportions d'eau et d'alcool du mélange soumis à la dis- tillation se rapprochent davantage de 2 équivalents 78 centièmes pour I équivalent d'alcool. » Lorsque le mélange a été fait dans ces proportions, il distille entièrement, sans dédoublement, à la températuie fixe de 88", 3. » Lorsque la proportion d'eau contenue dans le mélange soumis à la distillation est plus considérable, il reste dans la cornue, à la fin de l'opé- ration, de l'eau complètement privée d'alcool. » Lorsque, au contraire, la proportion d'eau est inférieure à celle du mé- lange limite dont il a été question précédemment, il reste dans la cornue, à la fin de la distillation, de l'alcool propylique déshydraté. » Le seul produit hydraté distillable sans dédoublement que nous ayons pu (5i:.) observer est celui qui contient 29°, /( d'eau pour 100 d'alcool, ou 2 équivalents 78 centièmes pour i équivalent d'alcool propylique. Ce n'est donc pas un hy- drate à proportions simples. 11 a pour densité 0°, 854- » Le sel commun peut lui enlever, à la température ordinaire, i équi- valent et 60 centièmes d'eau, et le carbonate de potasse desséché lui enlève facilement le reste. » La facilité avec laquelle une partie de son eau lui est enlevée, la com- plexité du rapport qui existe entre ces deux éléments constitutifs, soit avant, soit après l'action du sel, nous conduisent à penser qu'd s'agit ici d'un mélange plutôt que d'une combinaison chimique. » On ne peut pas invoquer, à l'appui de son existence comme espèce chimique, la constance de sa composition pendant la distillation, parce que certains mélanges, dont les parties sont spontanément séparables par le simple repos, peuvent distiller en proportions constantes et à température parfaitement invariable. (Eau et alcool amylique, eau et alcool butylique, eau et valérianate amylique, etc.) » MÉMOIRES l»IlÉSEr>JïÉS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — iS"»*- ienq)loi des Inmes élastiques vibrantes comme moyen de propulsion. Note de M. Ciotïi, présentée par M. Serret. (Cette Note est renvoyée, ainsi que les précédentes Communications sur le même sujet, faites par l'auteur et par M, de Tastes, à une Commission composée de MM. Paris, Diipuy de Lôme, Phillips.) « M. Ciolti, en réponse aux affirmations de M. de Tastes, déclare qu'il a fait à Tours des expériences comparatives sur la puissance de propulsion de plusieurs lames élastiques et non élastiques, avec des mécanismes spéciale- ment construits par MftL Berbier et Truffault, mécaniciens à Tours. Ces ex- périences, dont il n'a pas été donné connaissance à M. de Tastes, ont pré- senté des résultats très-intéressants. » Quant à ce qui est relatif à la transmission du mouvement dans le bateau que M. Ciotti a fait construire à Tours à l'époque où Paris se trouvait investi, M. Ciotli s'est vu forcé de se servir d'une machine verticale gracieusement offerte par M. Loiseau. Dans la transmission du mouvement il y avait alors quelque analogie avec la transmission adoptée dans le petit modèle de M. de Tastes; mais, jugeant que ce dispositif était tout à fait défectueux, et convaincu qu'il pouvait faire beaucoup mieux, M. Ciotti y a complètement renoncé. » ( 5i3 ) M. E.-L.-MoREAU soumet au jugement de l'Académie un Mémoire inti- tulé : « De la corrélation des forces physiques, chimiques et organiques ». (Commissaires : MM. Dumas, Wiutz, Cl. Bernard.) 31. P. SoLEiLLET adresse de Nîmes une Note, accompagnée d'un des- sin, sur un projet d'aérostat dirigeable. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. J. Chamard adresse, de Saint-Privat (Corrèze), ime Lettre relative au système d'aérostats qu'il a déjà soumis au jugement de l'Académie. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. Dkouet adresse une nouvelle Note relative au traitement du choléra par le collodion. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) La Commission nommée pour examiner le Mémoire de M. A. Gillol, sur la carbonisation du bois et l'emploi du combustible dans la métallurgie du fer, ayant été réduite par le décès de M. Combes, cette Commission sera reconstituée comme il suit; MM. Bonssingault, Morin, Decaisne, H. Saiule- Claire Deville. COURESPONDAIXCE. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : \° Une brochure de M. /. Chaidard, portant pour titre : « les Incendies modernes »; a** Deux articles insérés dans le « Journal d'Agriculture et d'Horticul- ture de la Gironde », le ^5 janvier et le lo février, et intitulés : « Étude sur les divers phylloxéra et leius médications ». Ce document sera adressé à la Commission nommée pour les questions relatives au Phylloxéra vas- talrix. M. LE GÉ.\ÉUAL COMMANDANT l'ÉcOLE d'aPPMCATION DE l'aRTILLERIE »rr DC GÉNIE sollicite le concours de l'Académie, pour la reconstitution de la bibliothèque de celte École; il prie également ceux de ses Membres qui ( 5.4) auraient des ouvrages en double de vouloir bien en disposer pour cet objet. Cette Lettre sera transmise à la Commission administrative. La Commission des Lorps de l'Amirauté adresse un exemplaire des cartes publiées récemment par V Hj drographic Office. Quelques-unes de ces cartes sont spécialement relatives à la distribution du magnétisme terrestre. M. Tresca, m. Boussixesq prient l'Académie de vouloir bien les com- prendre parmi les candidats aux places actuellement vacantes dans la Sec- tion de Mécanique. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. Janssen adresse à M. le Secrétaire perpétuel la Lettre suivante : « Madras, 27 janvier 1872. » J'arrive de l'intérieur. Pendant un mois après l'éclipsé, j'ai fait des études de Phvsique céleste, que l'admirable pureté du ciel de Sholoor a singulièrement favorisées. ). J'ai eu l'honneur de vous adresser une lettre, le 19 décembre dernier, dans laquelle je vous annonçais la découverte, pendant l'éclipsé, d'une nouvelle enveloppe gazeuse solaire, à base d'hydrogène, très-rare, très- étendue, située au delà de la chromosphère et que je nomme atmosphère coronale, pour rappeler que c'est elle qui produit la majeure partie du phé- nomène de la couronne. J'aurai l'honneur d'adresser bientôt à l'Académie un rapport général sur ces études. M Je vais passer par Ceylan, pour recueillir une collection d'animaux des- tinés à notre Muséum d'histoire naturelle. Je ramène également tous les spécimens que j'ai pu me procurer des contrées que j'ai parcourues dans l'intérieur. » Je pense être à Paris pour le commencement de mars. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Snv l' analyse spectrale de la lumière zodiacale. Note de M. Respighi. « Ayant lu dans le Complerendu delà séance de l'Académie des Sciences du 22 janvier dernier luie Note de M. Liais sur l'analyse spectrale de la lumière zodiacale, note de laquelle résulterait la preuve que le spectre de cette lumière est continu, je crois opportun de faire connaître à l'Académie (5,5) les résultats que m'ont donnés quelques observations sur le même phénomène. » Dans la soirée du 1 1 janvier, me trouvant sur la mer Rouge, à bord du vapeur anglais l'Indostan , j'analysai la lumière zodiacale avec un excellent spectroscoj)e d'Hoffman, à vision directe, et je trouvai bien marquée la raie connue d'Angstrôm sur le vert ; cette raie paraissait séparée par une raie obscure d'une zone de spectre continu, dirigée vers la raie F. » M. Lockyer, qui se trouvait à bord du même vapeur, observa, lui aussi, ce spectre et confirma pleinement mon observation. » De plus, dans la matinée du lendemain, on put voir distinctement cette raie, quoique affaiblie par une vive lumière diffuse, dans l'atmosphère de la planète Venus. » Dans la soirée du ii janvier, vers 8 heures, c'est-à-dire plus de 2 heures après le coucher du Soleil, la raie brillante et la zone du spectre continu se montrèrent bien distinctes sur la pyramide de la lu- mière zodiacale, à 20 degrés de hauteur au-dessus de l'horizon, et à une distance de plus de 10 degrés, tant à l'est qu'à l'ouest de la ligne médiane, ou dans l'axe de la pyramide. » Autrefois, j'avais fait des observations spectroscopiques sur la lumière zodiacale, dans les Indes orientales, mais je n'avais pu voir distinctement la raie d'Angstrôm, et je n'avais obtenu aucun résultat, parce que je n'avais pas pris les précautions nécessaires pour préserver l'œil de quelque lumière étrangère, dont l'éclat était suffisant pour voiler ladite raie et la zone brillante voisine. » Dans la soirée du 4 février courant, à l'occasion de la belle aurore boréale, j'analysai avec le spectroscope la lumière jaune-verte, et je trouvai très-vive la raie verte connue, approximativement à la place 19.41 de l'échelle de Kirchhotf, suivie d'une autre raie beaucoup moins brillante, à l'indice 1826 de la même échelle; je vis en outre diverses autres raies bnllantes, mais beaucoup moins marquées. » Pensant que l'aurore boréale se reproduirait dans la soirée suivante, après la disparition de la lumière crépusculaire, je me mis à observer le ciel et je le trouvai, dans toutes ses parties, éclairé d'une faible lumière qui produisait l'effet d'une phosphorescence générale. Dans l'attente de phéno- mènes plus marqués, je dirigeai provisoirement le spectroscope sur la lumière zodiacale, alors suffisamment intense, et bientôt je pus distinguer la raie verte et la zone voisine du spectre paraissant continu, tels que je les avais observés sur la mer Rouge, et qui embrassaient l'espace occupé par les raies de l'aurore boréale. ( ^'6 ) » ^Dirigeant ensuite le spectroscope sur la faible lumière qui éclairait le ciel, d'abord dans le méridien magnétique, puis dans tous les autres azimuts et à toutes les hauteurs, je fus surpris de trouver encore le même spectre, plus ou moins marqué, mais partout aussi distinct que sur la lumière zodiacale. De plus, le docteiu' Di I^egge, un des assistants de l'Observa- toire, vit distinctement ce spectre clans toutes les parties du ciel. » Ces observations furent faites vers 7 ou 8 licures. Plus tard, vers 10 heiu'es, dans aucune partie du ciel je ne pus rencontrer la moindre trace de ce spectre. » Ce fait, que confirme une observation semblable faite par Angsfrom en mars 1867, me semble assez important, car il tendrait à montrer l'iden- tité de la lumière de l'aurore boréale avec la lumière zodiacale, et par suite la probabilité de l'identité de leur origine. » Je profite de cette circonstance pour signaler à l'Académie un spectre stellaire extraordinaire qui, à ma connaissance, n'a pas encore été signalé, et que j'ai eu la bonne fortune d'observer dans la Tuiit du 24 décembre 187 1, à l'Observatoire royal de Madras, pendant que je passais en revue les spectres des belles étoiles de la Croix du Sud, du Navire, etc. )) Le spectre de l'étoile de 2* grandeiu' Y du iVr(y/;r ne présente aucune raie obscure bien distincte, mais parfois plusieurs raies brillantes, parmi lesquelles on en distingue une assez vive dans le rouge orange, deux très- vives et larges dans le jaune et une beaucoup plus intense et plus large dans le bleu. Ces raies se détachent sur un spectre continu assez faible. D La raie ronge orange se trouve entre les deux raies C et D, éloignée de la raie D d'environ un tiers de la distance CD. Le premier rayon jaune coïncide probablen>ent avec la raie D et est séparé du second rayon jaune, aussi large que le premier, par une zone presi]ue obscure, ayant environ la moitié de la largeur desdits rayons. Le quatrième rayon est environ moitié plus large que les rayons jannes, et tombe entre les raies F et G, à une dis- tance de F égale au j environ de la distance FG. Son éclat est très-intense. Snr la totalité du spectre, et principalement sur la partie comprise dans les rayons jaunes et dans le bleu, se trouvent diverses raies brillantes, mais fines et très-faibles. » Le spectroscope manquant de micromètre et d'échelle, je n'ai pu prendre d'exactes mesures de la largeur et de la |)Osition de ces raies brillantes, et je n'ai que des données approximatives, que je crois insuffisantes pour déterminer la substance ou le gaz enflammé auquel elles appartiennent. M Dans la nuit du 5 janvier, me trouvant sur l'océan Indien, à bord de ( .^>7 ) Vlndostan, j'ai oljservé de nouveau ce spcclre avec la lunette de notre Equatorial, et je l'ai retrouvé sensiblement identique à celui que j'avais vu à IMadras. )) M. Lockyer et M. Pogson, directeur de l'Observatoire de Madras, auxquels j'eus le plaisir de montrer ce spectacle extraordinaire, ne furent pas moins surpris que moi, à la vue de ce spectre singulier. » ASTRONOMIE. — Sur la icchorhc de la planète perdue (m) Dike. Note de MM. Lœwy et Tisseuand, présentée par M. Delaunay. « Dike, la 99' petite planète, a été découverte à Marseille le a8 mai 1868 par M. Rorrelly, qui l'a observée depuis ce jour jusqu'au 12 juin; les obser- vations manquent à partir de cette époque, soit à cause de la fi\iblesse de l'astre, qui était seulement de la iS" grandeur lors de la découverte, soit à cause de circonstances atmospliériques défavorables; on n'a même pas calculé de suite les éléments, tle telle sorte qu'on ne l'a pas observée non plus à l'opposition de 1869. Eu 1870, M. de Gasparis, partant de trois des ob- servations de M. Borrelly, a calculé les éléments de Dike, non pas en vue de la retrouver, mais simplement pour la reconnaître parmi les astéroïdes qu'on découvrirait dans l'avenir. C'est là tout ce qu'on sait à ce sujet, et depuis la planète ne figure plus dans les Recueils astronomiques qu'à rai- son de son numéro d'ordre. Nous nous sommes proposé de rechercher tout ce cpi'on pouvait conclure des quinze jours d'observation de 1868, comprenant un mouvement hélioceiilrique de 5 degrés environ, pour l'op- position de 1872; la planète a accompli pendant ce temps les trois quarts de sa révolution; nous avons voulu fixer la zone dans laquelle il faut la rechercher. M Les étoiles de comparaison dont s'était servi M. Borrelly sont des étoiles tirées des cartes de Chacornac, dont les positions peuvent être erro- nées par conséquent de plusieurs secondes en ascension droite et de inie ou deux minutes en déclinaison; fort heureusement, ces étoiles ont été observées depuis à Paris aux instriunents méridiens, chacune au moins deux fois; nous avons pu établir ainsi solidement la base de notre travail. Voici les observations de la planète, le nombre des observations méridiennes des étoiles de comparaison, et la différence O — C entre l'observation et le calcul fait d'après les éléments de M. de Gasparis : c. R., iSyX, 1" Semestre. (T. LXXIV, N» lî.) G8 ( 5i8 ) Temps moyen Asc. dr. «pp. Disl. pol. app. Étoile de dePariï. de (99). 0 — C de (99). O — C. comparaison h m s s o I it II 1868 Mai 2S,/|0 i3.2.'|. lo, 12 H-6, 3 99. 5. 60,7 -1-31,2 24913 Lai. 5 obs. mer. 29,41 i3. 23. 54,50 ^-6,94 99.12.57,8 -1-20,2 » » Juin 4,45 13.22.59,22 -1-5, JG 99.57.52,1 -t-25,3 Chacorn. 3 et 4 obs. mer. 5,4i i3. 22. 56, 93 -i-,'),33 100. 5.21,3 -1-28,2 » idem. 6,46 13.22.56,87 -^-5,46 100. i3. 35,1 -+-3o,6 « idem. 7,44 13.22.58,67 -t-5,57 100.21.20,0 -t-29,2 » idem, 8,39 i3.23. 2,16 -t-5,6i 100.28.42,9 -+-12,5 » idem. 9,37 i3.a3. 6,88 -)-5,o8 100. 36. 44, 3 -1-20,8 397 Weisse. 3 et 2 obs. mer. 10,40 i3.23.i4,68 -1-5,32 100.45.26,6 -1-37,0 Chacorn. ?. obs. mér. 11,39 13.23.28,59 -t-5,i4 100.53.34,7 -1-33,8 » 3 obs. mér. 12, 3y i3. 23. 34, 74 -+-5,29 101. 1.56,8 -1-37,4 » 1 obs. mér. » On voit que les différences O — C suivent une marche régulière, sauf pour la déclinaison, les 8 et 9 juin ; il est probable qu'une faible étoile aura été observée ces jours-là, au lieu de la planète; nous avons exclu ces deux observations. Nous avons ensuite formé trois lieux normaux, le premier avec les observations du 28 et du 29 mai, le second avec celles des 4, 5, 6, 7 juin, le dernier avec celles des 10, 11 et 12 juin; voici ces lieux nor- maux : D,ito. Jl app. P app. LonçitudeL. Latitude >. L^ — L,.. Xq — Xc' b m s o / „ 0 I II o I II _ II' I M.ii 29,0 l3.24- 0,59 99.10. 3,1 202.49.40.57 —0.18.19,25 -1-1.41,04 -1-18,16 II Juin 5,0 13.22.57,81 100. 2. 9,6 202.54.40,86 — 1.12.26,79 -M. 26, 4/ -1- 5,06 lil Juin 11,5 13.23.24,80 100. .34.31, 3 203.20.19,26 —1.58.34,59 -1-1.25,26 —4,82 » 11 n'y avait pas lieu d'employer la méthode de Gauss, qui, parmi une infinité d'orbites presque également probables, nous aurait donné seule- ment celle qui représente les lieux normaux, et avec leurs erreurs. Dès lors, ce qui se présentait de plus naturel était de faire varier les éléments, pour faire disparaître d'abord les différences O — C, et rechercher ensuite, avec les erreurs maxima des observations, les variations des constantes qui don- nent le plus grand écart entre toutes les trajectoires possibles. Voici les équations différentielles auxquelles nous sommes arrivés. 0=-Hi,425 ï//o — i,65i(/ji — 0,936 1 (/a ~()g,oSd/A -i-o,o46o(/Q — o,ooji f/i —101,04 0=-i-i,3o7dl, —i,:)\Ç)do -0,8960^0 — 89,59^;* -l-o,o449"'Q — o,020orfi —86,45 0=-t-2 , 1 93 f//„ — i,392r/p — o,S6o2(/n- — ;9,77 <',« +0)O4''*7 ''Q — o,o327r/i — 8J,2i 0=— 0,661 f//o -i-o,26of/p -i-o,263.Wa — 0,91 „— •^, — 0,i3 — 3,60 — 10,/ifi 0,00 — 1,98 +3;9I » itpoque: 5 juin 18G8, temps de Paris, lÔquino.xe moyen : 1868.0. . RI t'st l'anomalie moyenne, / l'inclinaison; Q et tt sont les loni;iliuics du nœud et du périhélie. » ( 321 ) M. Delacxay, en présentant la Note précédente de MiM. Lœv/ et Tis- serand, fait remarquer q-ie, vu la petitesse de la planète à retrouver (i4* grandeur) et l'étendue de lu zone dans laquelle il y a lieu de la cher- cher, il est à désirer que celte recherche soit faite simullanénient dans plu- sieurs observatoires où l'on peut disposer d'instruments puissants. Pour faciliter le travail, il convient de le diviser; les observateurs de Marseille vont être invités à concentrer leurs efforts dans la première moitié de la zone indiquée, c'est-à-dire entre 7''io'" et 8''3o'" d'ascension droite: c'est donc dans la seconde moitié de cette zone que d'antres observateurs devront principalement s'appliquer à chercher la planète. GliOMÉTlUE. — Détermination des caractéristiques des sjslènies élémenlaires de cubiques. Note de M. Zeuthen, présentée par M. Chasles. CUBIQUES DOUÉES d'uN POIXT CUSrlBAL. « 1. Notations. — Nous désignerons par ju et /j.' les deux caractéristiques d'un système de courbes, par /zle nombre des courbes qui passent par un point quelconque, et par |j.' celui des courbes tangentes à une droite quel- conque. » Soient les courbes du troisième ordre (des cubiques), douées d'un point cuspidal. Alors on sait qu'elles sont aussi de la troisième classe et douées d'une seule tangente d'inflexion, et qu'elles ont pour correspon- dantes dans une figure réciproque des courbes douées des mêmes singu- larités. Désignons par c l'ordre du lieu des points cuspidaux des courbes du système, et par /• la classe de l'enveloppe des tangentes à ces points; par c' la classe de l'enveloppe des tangentes d'inflexion, et par r' l'ordre du lieu des points d'inflexion. » 2. Courbes singulières. — Une courbe du système peut dégénérer en une conique et une droite qui y est tangente. Si l'on regarde la même courbe singulière comme enveloppe de ses tangentes, elle sera composée de la conique et du point de contact. Ce point, où le point de contact de l'une des trois tangentes menées d'un point quelconque coïncide avec le point cuspidal, sera un sommet ('), c'est-à-dire un point où la courbe est (*) J'oir la Coinniunication Je M. Cliasles au Compte rendu du 22 aviii 18G7. M. Cliasles parle seulement de sommets placés sur des courbes multiples, mais ici nous donnons à ce nom une signification plus étendue. Lorsque, dans un système de courbes d'ordre quel- conque, une courbe singidièic est douce d'un nouveau point double, celui-ci compte pour ( 522 ) taneiente à toute courbe qui passe par lui. A ces courbes singulières cor- respondent, clans une figure réciproque, des courbes douées des mêmes propriétés. Un système de courbes tangentes à six courbes données con- tient, en général, un nombre de ces courbes singulières. » Un système de courbes du troisième ordre et de la troisième classe peut aussi renfermer d'autres courbes singulières : une courbe composée d'une droite double et d'une droite simi)le, ou bien, si on la regarde comme enveloppe de droites, d'un sommet double au point d'intersection des deux droites et d'un sommet simple placé à un autre point de la droite double; une courbe composée de trois droites passant par un même point qui sera un sommet triple ; une droite triple douée de trois sommets. » Ce n'est qu'en disposant des positions des droites composantes et des sommets qu'on peut assujettir ces trois dernières espèces de courbes singu- lières à des conditions de contact avec des courbes données. Le nombre des constantes disponibles n'étant dans ces cas que de cinq, on voit qu't/» syslème assujetti à six conditions de contact ne contient, en général, aucune de ces courbes sinc/ulières. » Toutefois, on ne doit pas dire qu'un système quclconcjue n'en contient en général aucune. En effet, on aura encore à sa disposition la position du point cuspidal, qui est un point de la droite double ou triple, ou celle de la tangente d'inflexion, qui est une droite, par le sommet double ou triple, etc. Mais on ne peut satisfaire, par ces dispositions, à des conditions de contact. » Nous ne parlerons, dans ce qui suit, que de systèmes où il n'y a au- cune de ces courbes ayant des branches (et sommets) multiples. Sans cette restriction, il serait, en général, impossible d'exprimer le nombre des courbes satisfaisant à une septième condition parles seules caractéristiques {i et p.'. Les seules courbes singulières qui restent à nos systèmes sont donc celles qui sont composées d'une conique et d'une de ses tangentes. Nous en désignerons le nombre par a. » 3. Formules. — En cherchant, au moyen du principe de correspon- dance, les nombres des courbes d'un système qui rencontrent une drcKte en deux points coïncidents, ou auxquelles on peut mener d'un point quel- deux sommets, et un nouveau point cuspidal compterait pour trois; mais dans le cas où seu- lement un point qui est double pour toutes les courbes du système devient cuspidal, on n'y a qu'un sommet simple. A un sommet correspond dans la figure réciproque une droite faisant partie d'une courbe du système. ( 523 ) conque deux tangentes coïncidentes, on trouve les deux formules (*) : (i) 4:-'- = [-'-'+ 3t-, 4f-'= iJ- + 3c'. » On trouve de même, au moyen du principe de correspondance, c -t- (f;, + c) = 2/' H- c, ou bien (2) 2 r — p. -t- c, 2 r' = ij.' -h c' , et 3c + p/= 37- + (7, ou bien, suivant les formules (i) et (a), (3) 27=p. + p/. » 4. Détermination des caractéristiques des systèmes élémentaires. — Les formules précédentes, étant applicables à un système de courbes tangentes à six courbes données, resteront en vigueur si ces courbes se réduisent à des points et à des droites. Il ne sera pas difficile de déterminer au moyen de la formule (3) les caractéristiques des systèmes qu'on obtient ainsi et quon appelle les sjstèmes élémentaires (**). Je désigne par (a/>, /3/) le système déterminé par a points et /3 tangentes donnés (« + ]3 = 6). » Sjstème (3p, 3Z) : On trouve ici sans difficulté G- = 3.2 -+- 3.4.2 -4- 3.3.2 -+- 3.3(4 + 4) + 3.4-2 + 3.3.2 4- 3.2 = 168, où nous avons distingué les différents groupes de courbes singulières (***). On aurait dans une figure réciproque un système de courbes douées des mêmes propriétés et satisfaisant aux mêmes conditions. On aura donc (*) Ces deux formules ne présentent pas un accord parfait avec celles qu'a données M. Chasles dans sa Communicalion du 22 avril 186'j, où v et i correspondent à nos nota- lions p.' et c' , Le coefficient 3, que nous avons substitué au coefficient a de M. Chasles, résulte cependant, soit d'une recherche directe, soit d'une application de ces formules à des cas où l'on sait déterminer par d'autres moyens toutes les quantités qui entrent dans les formules. (**) Comparer la méthode dont je fais usage pour déterminer les caractéristiques de sys- tèmes de coniques ou de quadriques (NoufcHes Annales, i8(i6 et 1868). (***) Quant au terme 3.3 (4 -H 4)> j*^ rappellerai que, dans un système de coniques (p, rx' ), l'ordre du lieu des points de contact des tangentes menées d'un point fixe est p + p'. ( .'',p,.i ) a. = ij.\ et, suivant la formule (3), p.^'/= iG8. Puis les formules (i) moutrcMit que c = c' = iG8. » Système {^p, il) : p.' étant la caractéristique u. du précédent système est iG8, (7=1 + 2.2.2 + /( + 4-2 (4 + 2) + 4-42 + ^i-^ 2.2 + ^^ 4 = ' 4 ' ■ On trouve donc ^u. = 1 1 4 , ^ == qG, c' = 1 8G. » Système (5yj, /) : u,' =- i i4, 7 = 2 4- 5 ^ I -t- 2 ) + fi. 2 . 2 -f- -^ + ^ 4 = 87 , d'où p. = Go, c =: 42, c' = i 32. » Système [Gp) : u.' = Go, d' ou ^ fi . 5 , 7 = ().2 H 2 = 42, 2 U. = 24, c = 12, 6' = 72, » On peut aussi déterminer la caractéristique ij. de ce système par d'au- tres moyens. )) En substituant partout / à p et des lettres accentuées aux letlres sans accent, et réciproquement, on aura les caractéristiques des autres systèmes élémentaires. » Les formules (i)-(3) sont encore applicables à des systèmes de courbes tangentes à des di'oiles données en des points donnés et satisfaisant du reste à des conditions élémentaires; car quand même les six conditions de con- tact ne seront plus alors indépendantes entre elles, il n'y aura pas non plus dans ces systèmes des courbes douées de branches nudtiples. On trouve en appliquant la formule (3) à ces systèmes et en désignant par [pi) la comii- tiou de toucher une droite donnée en un point donné N[3/;, 2/, (/j/)] = 54, N[4/',/, (/'/jl = 3G, N[5/), (/;/)]- t8, ]N'[2/;, /, 2(/;/)l= .8, K [3 />, 2(/;/)] = i 2, N [/;, 3(/;/)] = G. » Ces résultats seront justes si l'on y substitue les conditions / aux con- ditions i>, el réciproquement. ( 325 ) » 5. ^IjtpUcallons. — Il y a, suivant un théorème (*) de M. Ciiasles, dans un sysièine de courbes n' [x + 7?p.' qui touchent une courbe de l'ordre a et de la classe Ji' . On trouve, par une application successive de ce théorème aux systèmes élémentaires et aux nouveaux systèmes, dont on détermine ainsi les caractéristiques (méthode de substitution de M. Chasles), l'expres- sion suivante du nombre N des cubiques à point cuspidal qui touchent sept courbes données (des ordres //,, }t.,, . . . , //, et des classes //j, li.^, . . . , //-), N = 24(2, H- 2„) H- 6o(-5+ 2,) + I i/,(2,-f- 2,) + i68 (2,+ 2,). où 2, représente la somme //, /Zo ...//, n,'+, ...»',+,.. ., des produits des ordres de i courbes données et des classes des autres. » Dans la recherche des caractéristiques de systèmes de cubiques douées d'un point double, on aura besoin de connaître les nombres des cubiques ayant un point cuspidal à un point donné [condition que nous désignerons ici par(c^)] et satisfaisant du reste à des conditions élémentaires. On trouve ces valeurs au moyen de la formule suivante : N[(a + 2)/;, pi] = N[a/',fi/, {pi)] + 3N[«/;, .5/, [cp)]. On trouve ainsi ^[rxp, [■il{cp)] = 2, 8, 20, 38, 44, 32, a étant 5, 4, 3, 2, i, o respectivement, et p = 5 — a. » M. Chasles, en présentant ce travail de M. Zeuthen, ajoute les remarques suivantes : « RI. Zeullien, professeur de l'Université de Copenhague, s'est fait connaître de l'Académie notamment par un excellent Mémoire intitulé : Nouvelle Méthode pour déterminer les caractéristiques des systèmes de coniques (voir Comptes rotdus, t. LXII, 1 866, p. l'j'j, et t. LXIV, p. 262). Cette méthode repose sur la détermination de Vordre de multiplicité des coniques exceptionnelles, ou quasi-coniques, qui existent dans presque tous les systèmes de coniques satisfaisant à quatre conditions données, et dont il faut tenir compte : recherches souvent très-épineuses, surtout dans les questions de (*) Comptes rendus, i5 février i864, clans une Noie, Le théorème ne cesse pas d'éUe vrai si la courbe donnée et toutes les courbes du sysiènie ont des points doubles ou cus- pidaux. C. R., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, IN» 0.) 6() ( 526 ) contacts d'ordre supérieur, et dont l'auteur a surmonté les difficultés avec autant de rigueur que de talent et de sûreté de jugement. » Le travail actuel, qui présentait aussi des difficultés multiples du même genre, marque un pas considérable dans la tliéorie générale des courbes, puisque maintenant la méthode propre à la théorie des coniques, par la- quelle on remplace, à l'aide du principe de correspondance, les équations de condition et les éliminations de l'Analyse, par de simples substitutions de conditions quelconques à des conditions élémentaires, s'appliquera aux cubiques. » J'éprouve une double satislaction , dans ce moment, et7 pouvant ajouter que déjà M. Maillard, jeune professeur attaché à la section mathé- matique des hautes Études, a fait de cette question si importante le sujet d'une excellente thèse pour le doctorat, thèse soumise à la Faculté des Sciences en juillet 1870, et qui, le 16 décembie 1871, a obtenu les éloges les plus mérités et les plus flatteurs du jury d'examen (MM. Serret, Briot, Ossian Bonnet). » Le travail de M. Zeuthen n'en conserve pas moins un mérite propre et une utilité réelle, car la marche n'y est pas la même, autant que l'on peut en juger par la première partie, où les résultats numériques toutefois sont concordants. Les difficultés que présentaient les cas si variés du sujet auront exigé, de part et d'autre, des vues, des expédients, des relations différentes entre tous les éléments de chaque cas, qui seront autant d'ac- quisitions actuelles et d'indications précieuses, quand on étendra ces recherches aux courbes du quatrième ordre, et bientôt après sans doute aux courbes d'ordre qut-lconque. Car, ainsi que j'ai eu l'honneur de le dire à l'Académie dans le cours de mes Communications concernant cette théo- rie des deux caractéristiques, « ce qui manque principalement, pour que la » théorie des courbes d'ordre supérieiu' soit aussi complète, ou du moins >) aussi avancée que celle dos coniques, c'est de connaître les caracléris- » tiques des systèmes élcinentaires de chaque ordre de courbes ». [Comptes rendus, t. LXII, p. 326.) Et tel a été le sujet des recherches de MM. Maillard et Zeuthen. » PHYSIQUE. — Sur les cournnls d'induction produits dans les bobines d un électro-aimant lorsqu'on met une masse métallique en rotation entre ses pôles. Note de M. J.-L. Soiiet. « L'étude des courants d'induction qui se produisent dans les bobines ou les masses polaires d'un électro-aimant, entre les pôles duquel on met ( 527 ) en rotation un disque on une sphère métallique, a été dernièrement l'objet de plusieurs communications à l'Académie (i). j) Je demande la permission de rappeler qu'en 1857 j'étais arrivé à des résultats tout à fait concordants avec ceux que M. VioUe et M. de Jacobi ont récemment obtenus. Dans un Mémoire intitulé : Sur ùs variations d'in- tensité que subit le courant électrique lorsqu'il produit un travail mécanique (publié en extrait dans les Comnptes rendus, t. XLV, p. 3oi, 1857; et in extenso dans les Mémoires de la Société de Physique et ci Histoire naturelle de Genève, t. XI"V, p. 337, i858), j'avais cherché à donner la déuionstration expérimentale du fait que, dans tous les cas où un courant électrique pro- duit un travail mécanique positif, on observe une diminution d'uitensité du courant; et qu'inversement, l'intensité augmente si le travail mécanique est négatif. J'avais étudié le cas spécial où l'on fait tourner rapidement une sphère métallique entre les pôles d'un électro-aimant; j'avais trouvé que lorsqu'on met la sphère en rotation, l'intensité du courant passant dans les bobines de l'aimant subit une petite augmentation, qui cesse quand la vitesse est devenue constante; puis, lorsque le mouvement se ralentit, le courant s'affaiblit un peu. » Comme ces expériences, faites par une méthode directe, sont fort déli- cates et auraient pu laisser quelque doute, j'ajoutais : « Je suis, au reste, peu porté à croire à une augmentation permanente d'intensité du cou- rant, dans ce cas qui diffère beaucoup de ceux où l'électricité dynamique produit un travail mécanique. En effet, en supposant cjiie le mouvement de rotation soit uniforme, les courants qui se développent dans la sphère doivent présenter une sorte de constance, et une portion quelconque de l'espace occupé par la si)hère doit posséder constamment un état électrique identique, 'bien qu'elle soit traversée successivement !)ar différents points matériels. On jjour- rait donc concevoir, h la place de cette sphère, un sysiéme fixe de conducteurs, présentant le même état électrique (|ue la boule de cuivre en mouvement; or, évidemment, ce système fixe ne pourrait pas modifier l'intensité des courants, li.tes éijalement, qui circulent autour de l'électro-aimant. » Je crois donc que, lorsqu'on met la sphère en rotation, tant que sa vitesse va en s'accélé- rant, il se développe un courant d'induction ([ui s'ajoute au courant primitif; quand le mou- vement est uniforme, l'intensité est la même que si la sphère était immobile ; enfin quand la rotation se ralentit, le courant s'affaiblit un peu. 1) A l'appui de cette manière de voir, je ))uis citer l'expérience suivante : on a entouré d'un fil di; cuivre recouvert de soie les armatures entre lesquelles la sphère tourne. Les deux extrémités de ce fil ont été mises en communication avec un galvanomètre. Lorsqu'on met- tait la sphère en rotation, on observait une déviation de 5 ou 6 degrés dans un sens; quand (i) Comptes rtndui du ii septembre iS'ji, et des 22 et 29 janvier 1872. 69.. ( 5a8 ) on faisait rossor le niDiivonicnt, l'aiguille déviait à ]Kni près de la niéine qiianlilé dans l'anlre sens. Il n'est pas possible de maintenir une rotation égale pendant assez loni;tenips pour (]tie l'aiguille cesse d'oseiller ; mais, pour reconnaître s'il v a un courant induit dans le (il pend.int que le mouvement est uniforme, il n'y a qu'à mettre la sphère en rotation avant d'établir la communication avec le galvanomètre : le circuit n'étant pas fermé, il ne ])eut s'y développer de courant induit, et par conséquent l'aiguille reste immobile. Quand le mouvement est devenu uniforme, on établit la communication avec le galvanomètre; dans ce cas, s'il y avait un courant induit, l'aiguille subirait une déviation : or c'est ce qui n'a pas lieu. » Ce cas ne rentre donc pas dans la règle ordinaire, ce qui s'ex|)li(juc parce que le courant ne produit pas réellement un travail mécanique : il agit comme une force qui serrerait un frein ; la résistance qu'éprouve la s|)hère est analogue à un frottement, et la force mécanique consommée par cette résistance se convertit en chaleur, suivant l'exjiérience de M. Fou- cault. » PHYSIQUE. — Mesure de la polatisatioii dans l'élémein voUaïque. Note de M. E. Branly, pi-ésentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Dans une suite de recherches sur la polarisation, je me suis proposé de mesurer, au moyen d'un électromètre, la force électromolrice de polari- sation développée sur la lame du pôle positif, quand l'intensité du courant angiuonte, depuis zéro jusqu'au maxituuiu qu'elle peut atleiiulre avec l'élé- ment employé. )) Quand le circuit est ouvert, on sait que la différence de potentiel ou des tensions aux deux pôles, mesurée avec un électromètre, est proportion- nelle à la force électromotrice obtenue par la méthode de Poggendorff. » Quand le circuit est feriué, la différence totale des tensions développées au siège de la force électromolrice est égale à la somiuc des différences que l'on obtient en mesurant les différences de tensions entre trois points quel- conques du circuit A et B, B et C, C et A. » Dans les éléments à un seul liquide, cette différence totale diminue quand l'intensité augmente; cette diminution est produite par ce qu'on ap- pelle la jmlarisalion. )) J'ai employé un élément de Volta à un seul liquide. Une auge prisma- tique en verre de /^o centiiuètresde long et 4 centimètres de large, contenait de l'eau acidulée avec -^ d'acide sulfurique ; dans toutes les expériences qui suivent, on y versait ■ySo centimètres cubes du mélange. Aux extrémités de l'auge se trouvaient les plaques polaires larges de 4 centimètres, l'une en zinc amalgamé et l'autre en cuivre. » Supposons dans l'auge une lame de cuivre C, placée entre le cuivre C cl le zinc amalgamé Z; en corrigeant les différences de potentiel observées. ( 5^9 ) de l'effet dû à la résistance du liquide interposé, la différence entre C et C, représentera la polarisation du cuivre (l'expérience électrométrique montre que C, pendant le passage du courant, se comporte comme un métal oxy- dable par rapport à C,); la différence entre Z et C, donne la force électro- motrice d'un élément /inc amalgamé et cuivre. » Voici les détails d'une expérience : if,?,. l;;"^,!!. 10<:,3. C, C, Z Difft'i'ences de potentiel observées entre Z et d. 60, aS CetC,. 60, 38 » CetC,. 5o,5 » Z et Cj. 50,^5 Résistance extérieure nulle. C et Z, lames polaires. C, et Cl, lames de cuivre inter- ])osées plongeant très-jieu dans le liquide. (Je prends deux lames pour la commodité des mesures.) ce, ZC, ce, = 9,88 Moyenne pour C, C, 9i^9 zc, = 9,5 » La différence produite par la résistance d'un centimètre de li(|uide est ' -— •- =0,54 '7»9 0,54 X 9,3 = 5,02, 0,54 X 10,3 := 5,56, ce, force électromotrice de jiolarisation du cuivre. ... = 5o,5 — 5, 02 = 45,48. » La force éiectromolricc de polarisation de l'élément I représentée par VJ — yj dans la formule I = — —-^ J est égale à 9 , 69 -t- 5 , 02 + 5 , 56 = 70 , 2 7 zc, ou E'= 60,25 + 5, 56 = 65, Si, E force électromolrice ZC, quand le circuit est ouvert !•: = 69,2. » Le tableau suivant donne une idée de la façon dont varie la polari- sation. I. 1000 20 3 36,5 17 Valeur de l'intensité (i). E. E'-/;. I 0,29 1 0,407 I o , 64 I 0,97 P- 0,66 0,58 0,4? 0,02 (i) Le courant représenté par le nombre 1000 correspondait à une résistance extérieure nulle. Ce courant déposait par minute oS'',ooo45 de cuivre d'une solution saturée de sulfate de cuivre. L'intensité était mesurée au moyen d'un galvanométie à miroir de Weber. Les ré- sistances intercalées dans le circuit étaient des bobines de fil métallique. ( 53o ) I) Comme on le voit, la force électromotrice de polarisation p décroît quand l'intensité du courant diminue, et d'autant plus rapidement que le courant est plus faible. .. Pour les faibles intensités, les mesures présentent des diffirultés. Alors en effet, quand on ferme le circuit, la polarisation est inférieure à la pola- risation limite, et celle-ci n'est à peu prés atteinte qu'après lui temps très- long, si l'intensité est très-faible. D'un autre côté, si l'on observe une faible intensité en passant d'abord par une intensité beaucoup plus forte, la pola- risation est plus grande que la polarisation limite. Pour les intensités infé- rieures à loo, il a été nécessaire de déterminer deux nombres, l'un supérienr, l'autre inférieur à la polarisation limite, et de prendre la moyenne. » Il est à remarquer que le nombre E'est égal à E pour les intensités in- férieures à 200, et plus petit que E au-dessus. Comme je l'ai constaté pour des intensités comprises entre 1000 et 200, la différence E — E' va en dé- croissant quand l'intensité diminue. Cet écart tienl-il à une diminution de la force électromotrice quand l'intensité du courant augmente, ou à un état particulier dans lequel le passage du courant mettrait les lames de cuivre intercalées? C'est une question que je n'ai pas encore résolue complètement. » Pour effectuer ces mesures, je me suis d'abord servi de l'électromètre de Thomson, et, après de nombreux essais, j'ai été amené à le simplifier considérablement. » Voici la disposition de l'appareil que j'ai employé : une large aiguille en aluminium placée horizontalement est chargée d'électricité et agit sur quatre secteurs métalliques plans disposés au-dessous d'elle. Le centre de l'aiguille se projette sur le centre du cercle auquel appartiennent les sec- teurs. Ces secteurs sont reliés deux à deux en diagonale. » Je soutiens l'aiguille par un fil métallique fin apportant l'électricité de charge. Pour mesurer la différence de potentiel entre deux points A et H, on fait communiquer A avec les secteurs i et 3 et B avec 2 et 4- E'aiguille est attirée par l'un des couples de plaques et repoussée par l'autre. Pour un certain angle d'écart il y a équilibre entre la force de torsion du fil et l'action électrique. L'aiguille porte un prolongement inférieur en |)latine passant par son centre et vertical. A ce prolongement est fixé un miroir permettant la mesure des petites déviations au moyen d'une lunette et d'une règle divisée. « En élevant ou abaissant l'aiguille, en variant sa charge, on modifie à volonté la sensibilité de l'appareil. (53i ) » Pour charger l'aiguille, j'emploie une pile formée de frès-petits élé- ments, zinc, cuivre et sable humecté avec de l'eau ordinaire. Ces éléments sont isolés les uns des autres : le pùle négatif communique avec le sol, le pôle positif avec l'aiguille. » Dans les expériences qui viennent d'être décrites, deux cents de ces éléments servaient à charger l'aiguille; celie-ci était au-dessus des plaques, à une distance de 3 millimètres; le double de la déviation observée pour la force électromotrice d'un élément zinc cuivre était un peu supérieur à I degré. » Je me suis assuré, par des expériences préliminaires, de la précision de l'appareil ainsi construit. En mesurant par la différence des tensions un grand nombre de forces électromotrices et de résistances, les nombres trouvés s'accordaient bien avec les moyennes des résultats trouvés à l'aide du galvanomètre. » Ajoutons que, si le nombre des éléments employés pour la charge de l'aiguille ne varie pas, la sensibilité de l'instrument reste constante Ainsi, dans une série de mesures où la distance de l'aiguille aux plaques avait été laissée la même pendant plusieurs jours, la force électromotrice d'un élément zinc amalgamé, cuivre et eau acidulée, était mesurée parla même déviation à ^ près. » CHIMIE. — Nouvelle méthode de production et propriétés du protoxjde de fer anhjdre; par M. G. Tissandiek. » La nouvelle méthode que nous signalons, pour préparer le protoxyde de fer anhydre, consiste à faire agir l'acide carbonique sur le fer chauffé au rouge. Thenard a démontré que le gaz acide carbonique oxydait le fer en se transformant en oxyde de carbone, mais il n'a pas parlé rie l'oxvde de fer formé. Nous avons constaté que la réaction est la suivante : • Fe -h CO"- = FeO + CO. » En effet, nous avons chauffé 46'^%70o de fil de fer, enroulé en spirales, dans un tube de porcelaine chauffé au rouge et traversé par un courant d'acide carbonique. Après l'expérience, le fer pesait 48^'',35o ; il avait, par conséquent, absorbé i8'',65 d'oxygène. En redressant les spirales de fer oxydées, et en les grattant avec un pinceau, nous avons recueilli 7^'', Sa d'un oxyde noir crist;dlin. Ce produit a été soumis à l'analyse, à plusieiu's reprises. Nous l'avons dissous dans l'acide chlorhydrique, additionné de quelques gouttes d'acide nitrique, et nous avons précipité le fer par l'am- ( 53a ) inoiiiaqiie. Nous avons trouvé 77,^)9 pour 100 de fer métallique, ce qui cor- respond, à quelques milligrammes prés, à la formule FeO, contenant théo- riquement 77,77 pour 100 de fer. Le sesquioxyde de fer en renferme '-o pour 100, et l'oxyde magnétique 72,50 pour 100. L'analyse a ainsi prouvé que l'oxyde formé était bien le protoxyde FeO. En outre, l'aug- mentation de poids du fer employé, égale à iS',65, c'est-à-dire l'oxygène combiné, correspond à 7^'',42 de protoxyde de fer. Nous eu avons re- cueilli, comme nous l'avons dit, 7*^', 32, et la différence s'explique par les petites parties de l'oxyde adhérent au fer non combiné. Dans le cas de for- mation d'oxyde magnétique, nous n'eussions recueilli que 5^',4o d'oxyde pour la même proportion d'oxygène combiné. Enfin, comme dernière vé- rification, nous avons mesuré l'uxyde de carbone formé dans la réaction, en retenant l'excès d'acide carbonique par la potasse, et nous avons con- staté que le poids du gaz obtenu correspondait à la réaction que nous avons mentionnée plus haut. Pour 7^^,42 de protoxyde FeO, nous avons eu 2S'', 79 d'oxyde de carbone; le calcul indique un poids de 2S'^,88. » Le protoxyde de fer anhydre que nous obtenons est noir, brillani, d'un bel aspect cristallin. Il est attirable par l'aimant; c'est donc aussi un oxyde de fer magnétique. Il se conserve sans altération dans l'atmosphère; mais, chauffé au contact de l'air, à la température du rouge vif, il augmente de poids, dans la proportion de 7,40 pour 100, et se transforme en oxyde Fe'O*. » Nous avons constaté par l'expérience que le protoxyde de fer anhydre décompose la vapeur d'eau sous l'influence de lu chaleur, d'après la réac- tion suivante 3FeO + HO = Fe'0* + H. » Le protoxyde de fer anhydre se dissout très-facilement dans l'acide chlorhydpque, qu'il colore en vert, quand on opère a l'abri du contact de l'air, et dans l'acide nitrique. L'acide sulfuîicjue, même à chaud, n'agit pas sur cet oxyde. » Pour que la préparation du protoxyde de fer anhydre réussisse bien, il est nécessaire d'exposer au courant d'acide carbonique une grande sur- face de fer; on opère dans de bonnes conditions en entassant, dans un tube de porcelaine assez large, des faisceaux de fils de fer très-fins et enroulés en spirales; ce tube de porcelaine doit être chauffé au rouge vif, et le cou- rant d'acide caiboniqiie doit être assez rapide. » Le protoxyde de fer anhydre a été obtenu pour la première fois par M. Debray, en faisant passer un mélange d'acide carbonique et d'oxyde ( 533 ) de carbone sur du sesquioxyde de fer chantïé au rouge. Le produit ainsi préparé est amorphe, et n'a pas l'aspect cristallin de celui qu'on obtient par notre méthode. » CHIMIE. — Sur l'iodiire d'amidon. Mémoire de 31. E. Dcclaux. (Extrait par l'auteur.) « Après avoir établi, dans mon dernier Mémoire, les caractères princi- paux des adhésions moléculaires, je viens essayer de montrer aujourd'hni que tous ces caractères se retrouvent dans l'étude de l'iodure d'amidon, et que, par suite, la formation de ce corps bleu, aux dépens de ses consti- tuants, est physique, au même titre que l'absorption exercée, par exemple, par le charbon sur les sels de plomb en dissolution. » Cette conclusion résulte des faits suivants : » i" L'iodure d'amidon n'a pas de composition constante. » a" L'iode, mis en contact avec une solution aqueuse d'amidon, n'agit sur ce corps que lorsque l'eau ambiante eu renferme déjà une certaine quantité à l'état libre. En d'autres termes, il se dissout d'abord dans l'eau, puis se partage entre l'eau et l'amidon, et c'est seulement alors qu'apparaît la couleur bleue. » 3° Les quantités d'iode libre dont la présence est nécessaire dans l'eau, avant que le bleu ne se produise, augmentent, toutes choses égales d'ail- leurs, avec la température, ce qui explique la décoloration à chaud de l'iodure d'amidon formé à froid. » 4° Lf' moment où l'iode commence à agir sur l'amidon peut être rap- proché ou retardé par des causes quelquefois à peine apparentes, et aux- quelles on ne peut attribuer aucun caractère chimique. » 5" Enfin l'état d'équilibre obtenu entre l'iode, l'amidon et l'eau, varie sous l'influence du temps, absolument comme cela a lieu dans les cas d'ab- sorplion exercée par le charbon. » La relation entre ces deux dernières catégories de phénomènes avait déjà été signalée par Graham, mais non démontrée. Déplus, elle n'expli- quait ni les particularités singulières de l'histoire de l'iodure d'amidon, ni les contradictions nombreuses rencontrées dans leur étude. » J'ai la confiance d'avoir élucidé ces faits, autant que possible, et j'insiste en particulier, en terminant mon Mémoire, sur le caractère d'incertitude que l'iodure d'amidon apporte dans tous les dosages volumétriques où il intervient, précisément par suite des irrégularités de sa formation, et sur les G. R., 1872, I" Seniesire. (T. LXXIV, N» 8.) 7° ( 534 ) précautions expérimentales qu'il faut prendre dans son emploi, quand on veut de la netteté dans la réaction et de la précision dans les résultats. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la fermentoiion alcoolique du. sucre de lait; par 31. Blondlot. « On sait que le sucre de lait n'est pas susceptible de se transformer en alcool en présence de la levure de bière, que l'on considère comme le type des ferments alcooliques. CepeniJant les \oyageurs nous ont appris depuis longtemps que certaines peuplades, notamment celles de la Tartarie, se procurent une boisson fermeiitée avec le lait de leurs troupeaux, à la con- dition de l'agiter de temps à autre, en le maintenant à un certain degré de température. J'ai cru que l'examen de ce fait pourrait offrir quelque intérêt en contribuant à élucider la question, aujourd'hui si controversée, de la fermentation alcoolique. C'est ce qui m'engage à publier les résultats que j'ai obtenus, bien qu'ils soient loin d'être complets. » Ayant rempli une carafe, aux deux tiers, avec du lait de vache frais et aussi pur que possible, je l'exposai à une température de 3o à 35 degrés. Le vase étant fermé par un bouchon auquel était adapté un tube de dégage- ment, muni d'un robinet qui plongeait dans l'eavi de chaux, je pus d'abord constater qiie pas une balle gazeuse ne s'échappait spontanément ; fermant alors le robinet, j'agitai vivement le liquide : lorsqu'on ouvrit le robinet, il en sortit une certaine quantité d'acide carbonique, qui troublait l'eau de chaux. Une seconde agitation, faite immédiatement après, produisit encore quelques bidles gazeuses; une troisième fut sans effet. J'abandonnai alors le liquide au repos, pendant deux ou trois heures, puis, l'agitant de nouveau, j'obtins le même résultat que précédemment. En continuant ces alternatives de repos et d'agitation, j'ai pu constater que le dégagement gazeux, après avoir été d'abord en augmentant, se ralentit ensuite; au bout de cinq à six semaines, il avait complètement cessé. J'ajoutai alors au liquide une nouvelle quantité de sucre de lait, qui remit immédiatement la fermentation eu activité. Quand elle fut terminée, je soumis le liquide filtré à deux distillations fractionnées, d'où je retirai environ loo grammes d'alcool, marquant aS degrés à l'aréomètre, d'un goût agréable, bien que, d'après son odeur, il dût être mélangé à un peu d'alcool butylique. Quant au résidu, il ne renfermait plus trace de lactine. » Ces faits établissant la fermentation alcoolique du sucre de lait par le ferment spécial qui se développe dans le lait entier, j'ai désiré savoir com- ment ce dernier se comporterait avec le glucose normal. A cet effet, je fis ( 535 ) fermenter du lait, comme il a été dit; lorsque tout dégagement d'acide carbonique eut cessé, j'y ajoutai une certaine quantité de glucose du com- merce. Je constatai qu'il se comportait absolument comme le sucre de lait, c'est-à-dire que, tant qu'on n'agitait pas le liquide, il ne s'en échappait pas une seule bulle gazeuse, tandis qu'après chaque secousse il partait une certaine quantité de gaz, qui s'arrêtait ensuite jusqu'à ce que le repos eût rendu au ferment son activité première. Du reste, ayant distillé le liquide, je pus en tirer une certaine quantité d'alcool, proportionnelle au glucose ajouté, tandis que le résidu ne renfermait plus trace d'un sucre quel- conque. » L'agitation paraissant jouer dans ces expériences un rôle indispensa- ble, je me suis demandé si, au lieu d'être une condition sine qiià non du dédoublement du sucre, elle ne se bornerait pas à dégager l'acide carboni- que déjà formé, mais retenu dans le liquide. Le fait suivant résout la question négativement. » Si, lorsque le liquide se trouve dans la période où il fermente le plus énergiquement, on l'expose pendant plusieurs heures à la température la plus favorable à la décomposition du sucre, et que, sans l'avoir agité, on le laisse ensuite refroidir au-dessous de 20 degrés, température à laquelle le ferment devient inactif, le liquide qui, agité pendant qu'il était suffisamment chaud, eût dégagé de l'acide carbonique, n'en laisse plus échapper une bulle : ce qui prouve qu'il ne se produit qu'au moment même de l'agi- tation. » De ces expériences il résulte, ce me semble, que le lait entier est sus- ceptible de produire un ferment alcoolique spécial, qui exige, pour fonc- tionner, des conditions différentes de celles que réclame le ferment normal représenté par la levure de bière. La spécialité de ce nouveau ferment est surtout caractérisée par trois ordres de faits. Le premier, c'est qu'il réclame l'agitation pour entrer en activité; le second, c'est qu'U n'agit que d'une manière intermittente, et exige une sorte de repos dans l'intervalle ; le troi- sième, c'est que, tandis que le fer.îient alcoolique ordinaire agit déjà à quelques degrés au-dessus de zéro, le nouveau ferment ne commence qu'au- dessus de 20 degrés à manifester son action, qui est à son maximum vers 3o ou 40 degrés, au-dessus desquels elle ne tarde pas à s'arrêter; de sorte qu'il suffit de chauffer le liquide pendant quelques minutes entre 35 et 40 degrés pour faire perdre au ferment toute sa vertu. » Il m'a semblé que ces expériences pouvaient contribuer à résoudre la question controversée, relativement à la fermentation alcoolique. En effet, 70.. ( 536 ) si, comme le prétend M. Liebig, la fermentation était corrélative à une sim- ple décomposition du ferment, poin-quoi celui-ci nurail-il deux manières d'agir si différentes? D'où viendrait la nécessité de Tagitalion, et surtout l'intermittence, la décomposition chimique du ferment devant se produire d'une manière continue ? Au contraire, d'après la théorie de M. Fasteiu", la fermentation alcoolique étant le résultat d'une fonction vitale, on comprend qu'elle présente le caractère intermittent qui appartient à un certain nom bre de fonctions organiques, soit dans les jdantes, soit dans les animaux Ou comprend aussi qu'elle soit limitée à une température déterminée com prise entre 20 et 4o degrés, l'organisme rudimentaire qui la provoque étant en quelque sorte, à celui du ferment normal 'que représente la levure de bière ce qu'est à une plante des régions tempérées une plante tropicale qui s'engourdit et cesse de végéter au-dessous d'un certain deçrré de lem- pérature. Enfin, dans la théorie de M. Liebig, comment s'expliquer l'arrêt de fermentation à quelques degrés au-dessous de l\o, la décomposition des matières organicjues qui doit la provoquer ne s'arrétant pas plus au-dessus de l\o qu'elle ne cesse au-dessous de 20 degiés? Dans le système des germes, au contraire, ces phénomènes s'expliquent très-simplement, en admettant qu'au-dessous de 20 degrés ils s'engourdissent, et qu'au-dessus de [\o ils ne tardent pas à périr, ainsi qu'il arrive à une multitude d'organismes rudi- mentaires. » CHIMIE. — Ri'(liciili(^.s sur la coinposilkin des gaz (jui se dégagent des fumerolles de la solfatare de Pouzzoles ; par M. S. de Luca. (Commissaires ; MjM. Doussingault, Charles Sainte-Claire Deville et Descloizeaiix.) « Ces ex|)ériences, commencées en 1868, ont été poursuivies, à dilfé- l'eutes reprises, dans les années suivantes, et, quoique incomplètes, elles permettent de fornuiler les conclusions suivantes : M 1° Il existe à la solfatare de Pouzzoles une grande fumerolle, connue sous le nom de llonchr de la solfatare^ de laquelle s'écha|)pent en grande quantité des gaz et des vapeurs, sous une forte pression, et dans lesquels, outre l'acide carbonique, l'hydrogène sulfuré, l'acide sidfureux et luie grande proportion do va|)enr d'eau démontrent la présence de composés de fer et d'annnoniaque et de traces de matières arsenicales. » 2" Les gaz et les vapeiu-s de la giaiide fuiiierolle, |)i-is à une ilistance horizontale ou verticale d'environ 10 mètres du |)oint d'émission, nidi- (537) quent, à l'aide d'expériences délicates, la présence de composés arsenicanx. » 3° A des distances supérieures à 5o mètres de la bouche de la grande fumerolle, il a été impossible de démontrer expérimentalement la présence dans l'atmosphère de matières arsenicales, probablement à cause de la grande ténuité de ces matières, relativement aux réactions chimiques, dont la sensibilité a des limites. » 4° L'expérience a démontré que les gaz provenant de l'intérieur de la grande fumerolle, pris à une profondeur d'environ 3 mètres de son ouverture extérieure, sont complètement absorbés par une solution de potasse et ne contiennent par conséquent pas d'air atmosphérique. Ce fait est nouveau et en contradiction avec ce qu'avaient avancé d'autres expérimentateurs, lesquels s'étaient probablement bornés à recueillir les substances gazeuses à une petite distance de l'oritice, où l'air arrive en abondance. » 5" Les gaz des fumerolles secondaires et ceux des deux grottes chaudes contiennent toujours une forte proportion d'air, dans laquelle l'oxygène est en quantité inférieure aux proportions normales. » 6" Les gaz et vapeurs qui se dégagent des fumerolles secondaires ont une température qui ne dépasse pas 97 degrés, tandis que ceux qui consti- tuent l'atmosphère intérieure de la grande fumerolle possèdent une tempé- rature suffisante pour faire subir à la mannite im commencement de fusion, et peuvent, à leur sortie, où leur refroidissement est déjà considé- rable, produire encore la fusion du soufre. ■-> 7° Dans l'intérieur de la grande fumerolle et sur ses parois extérieures, il ne se condense pas de soufre cristallisé, tandis que, sur les fumerolles se- condaires qui sont à découvert et dans les grottes chaudes, on observe con- stamment cette condensation dans les points où l'air arrive le plus faci- lement. » 8° L'hydrogène sulfuré ne se rencontre pas en forte proportion dans les gaz de la grande fumerolle et dans ceux des fumerolles secondaires; il disparaît presque complètement lorsqu'on recueille les gaz mélangés à l'air atmosphérique, dans lesquels on constate alors la présence de j^etiles quan- tités d'acide sulfureux. » 9° En général, lorsqu'on abandonne pendant plusieurs jours les gaz humides des fumerolles de la solfatare dans des tubes fermés, ils ne donnent plus les réactions de l'hydrogène sulfuré et de l'acide sidfureux; mais, en lavant les tubes avec de l'eau pure acididée par l'acide chlorhydrique, çn obtient une solution limpide, qui .se trouble légèrement par l'addition d'une goutte de chlorure debariuni. Ce fait démontre évidemment la transforma- ( 538 ) lion des deux composés gazeux du soufre en acide sulfurique aux dépens de l'oxygène deliiir, avec lequel ils se trouvent en contact. » io° Les éoianations d acide carbonique pur sont rares à la solfatare de Pouzzoles; mais, dans les localités froides et plus rapprochées de la mer, et à une ceitaine profondeur du sol, il se dégage, le matin surtout, de fortes proportions de ce gaz. u « M. BocssiN'GAULT, après la lecture de la Communication de M. F. de Lucca, fait remarquer que la composition de l'émanation gazeuse des fumerolles de la solfatare est précisément celle des émanations gazeuses des volcans des Andes équatoriales : du gaz acide carbonique, do la vapeur d'eau, des traces d'acide sulfhydrique, composition établie dans un Mé- moire présenté à l'Académie en i833, et sur lequel, à cette époque, M. Dumas a fait un Rapport. » PHYSIOLOGIE. — Observations, à propos d'une Noie récente de M. de Seynes, sur les microzjmas ; par M. A. Bécuamp. 45'", un bel arc-en-ciel se développe complètement sur un fond un peu sombre. Une |ietite pluie fine commence à tomber, et dure presque toute la journée, nu milieu du même calme que la veille. " Le baromètre s'est maintenu, durant ces deux jours, entre 74^ ^' 75" millimètres. i> M. A. Laussedat. « Monsieur le Secrétaire perpétuel, » J'ai l'honneur de vous adresser sous ce pli l'extrait d'une lettre de M. le colonel de Vilienoisv, en date du 6 de ce mois, relative à l'aurore boréale du 4- » J'avais déjà trouvé, dans l'indication assez précise des deux points de convergence des ravons blancs signalés successivement par M. de Villenoisy, une vérification de ma propre observation, concernant la direction de ces rayons et leur parallélisme avec l'aiguille aimantée suspendue librement par son centre de gravité. La lecture des Comptes rendus du 12 février, qui contiennent de si nombreuses observations du même phénomène, m'a procuré de nou- veaux éléments qui confirment d'une manière remar<|uable l'opinion que j'avais émise. J'ai rapporté sur une carte céleste tous les points de convergence signalés, et l'accord de douze ou quinze observations faites par des personnes différentes et de stations plus ou moins éloignées les unes des autres me semble aussi grand q\ron pouvait l'espérer dans les condi- tions où ces observations ont été faites. » J'aurai l'honneur de soumettre, dans la séance prochaine, à l'Académie, la carte que le temps ne nie permet pas de mettre au net dès aujourd'hui; j'v joindrai les calculs au moyen desquels il m'a été possible de déterminer, avec une certaine approxima- tion, la direction des rayons de l'aurore. Il y a là, si je ne me trompe, un fait important à enregistrer, à nos latitudes surtout, où il est rare d'observer le phénomène aussi com])lé- tement. J'ajoute que déjà, l'année dernière, pendant le siège de Paris, le 3.5 octobre, c'est- à-dire dans la seconde soirée où l'on vit l'aurore boréale, j'avais déterminé, avec assez de précision, la position du point de convergence de cinq ou six rayons blancs, pour être con- vaincu que ces rayons étaient parallèles à l'aiguille d'inclinaison ; mais les préoccupations du moment m'avaient empêché de songer à en informer l'Académie. M. DE Villenoisy. « ... Notre cour était éclairée, comme par la lune, aux quadratures, on lisait aisément l'heure aux petites montres des dames, et les montants des croisées portaient ombre dans les chambres. Les lueurs dépassaient le zénith, et, du côté sud de la maison où nous nous tenions, nous vovions l'horizon embrasé jusque près du couchant d'hiver et fort loin à l'est. Les montagnes qui bornent la vue et les variations rapides des effets empêchaient d'observer aucune symétrie entre l'est et l'ouest. Le couchant d'hiver était en général jilus lumineux que le couchant d'été, et il en parlait des rayons s'élevant très-haut. A 6'' 45"" (heure de Grenoble), la croisée des jets lumineux se faisait en un point du ciel situé à mi-distance des pléiades et de 7 du Taureau; à 8''20'", le phénomène avait pâli, lorsque tout à coup des rayons très-brillants, étroits, ont divergé d'un point du ciel situé très-près et à l'est de la têle d'Orion. » Je passe sur les apparences ordinaires de l'aurore, mais elle occupait environ ?.4" degrés n\ .. ( ;'4'i ) à l'horizon. Sa magnificence Un assigne une place distinguée dans les annales de la science. i> Je lis dans les journaux de Paris que l'aurore a cessé assez tôt; ici une lueur inusitée était encore sensible au lever du soleil, le 5 au matin. » M. Bl'LARD. Il J'ai l'honneur de vous prier d'informer l'Académie que l'aurore boréale du 4 février a été observée ici, à Alger, et a été visible dans toutes les stations météorologiques de l'Al- gérie, jusqu'à Biskra, Géryville et Saïda. u II y a eu une grande perturbation magnétique constatée à l'Observatoire 'a la même époque. » J'aurai l'honneur d'envoyer un travail détaillé aussitôt que tous les renseignements au- ront été centralisés. » M. Fro.v, communiqué par M. Delaunay. « Dans la Communication que j'adressai à l'Académie, le 5 février, sur l'aurore boréale de la veille, je m'occupai uniquement de la description du phénomène; mais son étude au point de vue théorique ne ])ouvait m'ètre indifférente, et elle fut exposée le lendemain à In Société météorologique de France (séance du 6 février). » Les dessins qui ont accompagné cette Note et la >'ote elle-même ne devant être publiés que dans un temps très-éloigné, je demande à l'Académie la permission de résumer quel- ques-unes des propositions qui y sont énoncées; je le ferai très-brièvement : >> 1° Le développement des jihénomènes auroraux est lié à l'ampleur du courant é(|ua- torial à la surlace de l'Europe, et leur naissance lient à une augnrcutation soudaine dans l'afflux d'électricité provenant des régions équatoriales. )) 2° L'écoulement de celte électricité est favoi'isé par la présence des centres de dépression barométrique, et c'est autour d'eux et quelquefois à une grande distance que se produisent les manifestations électriques. 1) 3° L'écoulement électrique a lieu en général de trois manières différentes : i" s'il se produit dans la région des cirrhus ou des brouillards glacés, il est lent, silencieux, et donne naissance aux aurores boréales; 1° s'il a lieu dans la région des cumulus, il est saccadé, bruyant, et produit les orages; 3° enfin, s'il se produit dans les régions tout à fait voisines du sol par les tempêtes et les pluies qui forment un conducteur continu, il ne donne que très-rarement naissance à des phénomènes lumineux. » Or, le 4 février, deux dépressions barométriques se montraient en Europe: l'une A, située dans le voisinage du golfe de Gascogne et se dirigeant vers la I\Iéditerranée; l'autre L, s'avançant vers l'Ecosse, l'Angleterre, la Scandinavie. En même temps le courant équatorial présentait une ampleur considérable. Il s'étendait sur toute l'Europe, atteignait l'Oural et le Caucase, la vallée de l'Eupbrate en Asie et même les montagnes de l'Atlas en Afrique. L'ar- rivée de ces deux dépressions est pour ainsi dire le signal du développement des phénomènes auroraux. u A la dépression A, située au sud de Paris, est lié pour nos régions tout un ensemble de ])liénomènes compliqué par des effets de réllexion, n fiartion, [jliosphorcsrence et con- traste simultané de couleurs. A la dépression B est liée une autre série de phénomènes ( -^45 ) analogues. Les deux groupes existant simullanément se sont compliqués encore l'un par l'autre, et ont amené la diversité si grande des apparences, diversité constatée par les récits des observateurs. » 4° Chacune des dépressions barométriques A et B correspond à l'axe d'un mouvement tournant ou d'un cyclone existant dans l'espace, et c'est parallèlement à cet axe que se dardent les rayons auroraux. La ligne menée de l'observateur au radiant, ou au point de fuite, indique donc la direction vraie de cet axe dans l'espace, » 5° La cause première du phénomène résiderait dans les régions équatoriales à peu près au point où la nappe ascendante se partage en deux contre-alizés, l'un marchant vers le pôle nord, l'autre vers le pôle sud. La simultanéité des aurores ainsi que des perturba- tions magnétiques dans les deux hémisphères trouverait ainsi son explication. » 6° Les mauvais temps qui suivent souvent les aurores ne seraient autre chose que la conséquence ordinaire de l'arrivée des courants équatoriaux et de la présence des dépressions barométriques. » ^° Enfin, les aurores font donc partie essentielle de notre atmosphère, et doivent être considérées comme soumises aussi au double mouvement de rotation et de translation. » M. Le Verrier communique à l'Académie de nouvelles relations de l'au- rore boréale du 4 février. Ces documents sont dus à MM. Baudinot, à Gre- noble; Breton, ingénieur en chef, à Grenoble; Caillniix, instituteur à Mer; Clinirauh, professetu' au lycée du Mans; Albert Clieiix, à Angers; Crova, professeur à la Faculté des Sciences de Montpellier; Delacroix, mendjre de la Société d'Emulation du Doubs; Dimnilld MuUcr, à Milan; Lehreton, curé de Sainte-Honorine-du-Fay ; Lepiagard, à Saint-Lô; Pousset, professeur à Grenoble; Tairy, inspecteur des finances; Tliiriat, observateur à Vagney (Vosges); le D'' Zandich, à Dunkerque; Zunher, capitaine de port, à Toulon. « Après les nombreux documents insérés au précédent numéro des Comptes rendus, l'Académie pensera sans doute que nous devons nous borner aujour- d'hui à reproduire ce qui peut se trouver de neuf dans ces nouvelles Com- munications. M. Baddinot, à Grenoble. « La plus remarquable particularité du phénomène a été l'apparition, dans la région australe du ciel, d'une éclatante traînée de lumière d'apparence phosphorescente, très- blanche, avec une nuance un peu verdàtre. Cette traînée, qui s'est montrée à 6 heures du soir, formait tantôt un arc continu, de largeur inégale, dont le sommet se trouvait a peu près dans le méridien magnétique, tantôt une série de nuées isolées qui semblaient éclairées par la Lune, quoique cet astre fût depuis quatre ou cinq heures au-dessous de l'horizon, u M. Breton, Ingénieur en chef à Grenoble. « J'envoie le résultat d'une épure où j'ai cherché à déterminer l'intersection des deux ( 546 ) plans visuels dans lesquels une colonne lumineuse remarquable de l'aurore a été vue de Grenoble et du Pont-de-Claix, à 8 kilomètres environ de Grenoble. » A 6''io"' (temps de Grenoble), 51. Henri Bnton, étant sur le |)i)nt suspendu de Gre- noble, a vu une colonne lumineuse d'un blanc brillant, un peu verdàtre, s'élever du som- met de la Grande-Lance { montagne à l'est de Grenoble), en s'inclinant un peu vers le sud, et s'étendre, en 5 ou 6 serondes, jusqu'à un petit nuage blanc qui paraissait au sud-ouest sur le sommet de la montagne de Saint-Nizier, désignée dans la carte d'État-Major sous le nom de Moucherotte (ce nom, inconnu dans le pays, paraît être le produit de deux erreurs, l 'officier qui a placé un signal sur cette montagne l'ayant confoiidue avec celle de la Mou- cherolie, située dans la même chaîne, à une quinzaine de kilomètres plus au sud, et le gra- veur ayant raccourci les deux // en les barrant, de façon à en faire deux tt). » En même temps, M. Camille Breton, à la papeterie du Pont-de-Claix, a vu la même colonne lumineuse s'élever en ])artant du sommet de Champ-Rousse, à l'est, un peu au nord du Pont-de-Claix, et s'étendre rapidement jusqu'à un nuage blanc (jui paraissait au-dessus d'un pic aigu dominant le col de l'Arc au sud-ouest du Pont-de-Claix. » Ces deux stations sont faciles à trouver sur la carie d'État-Major, feuilles de Grenoble et de Vizille; leurs altitudes sont aie et 240 métrés. La même carte donne les quatre som- mets de montagnes avec leurs altitudes. Ainsi j'ai pu construire l'épure des deux plans visuels et de leur intersection. En voici les résultats : )i L'intersection des plans visuels a rencontré le méridien de Grenoble à 33 a5o mètres au- dessus du niveau de Grenoble, ou à 3346o mètres au-dessus de la nier, et à 17800 mètres au sud do Grenoble. Cette ligne est presque borizontale, elle monte très-peu. vers l'ouest. Sa projection horizontale est dirigée de l'est i3°3o' nord à l'ouest i3"3o' sud. » Le diamètre angulaire de cette colonne, vue de Grenoble, était cinq A six fois celui de la Lune, ce qui, à la distance d'où on la voyait ainsi, suppose un diamètre réel entre 33oo et 4000 mètres. >> La partie de la ligne d'intersection des deux plans visuels, qui était visible de Grenoble, a une longueur de 89. kilomètres, mesurée sur l'épure, dont 47 à l'est du méridien de Gre- noble et 35 à l'ouest. L'illumination s'est propagée dans cette étendue en 5 ou 6 secondes, c'est-à-dire avec une vitesse de i4 à '5 kilomètres par seconde. C'est beaucoup plus ra- pide que la propagation du son ; c'est une vitesse supérieure à celle de la Terre dans son orbite, mais c'est très-lent en comparaison des éclairs des orages inféiieurs; et la colonne avant un diamètre de 3 ou 4 kilomètres, on voit que, si l'on peut l'assimiler à un éclair, il faut qualifier cet éclair li'ril et diffus. » J'ai reçu avis d'une troisième observation faite à la même heure, \\ Mens, à j)lus de 60 kilomètres au sud de Grenoble, par M. Gets, employé de la ])apelerie du Pont-de-Claix; l6S détails attendus suffiront probablement pour faire l'épure d'un troisième plan visuel qui pourra donner une bonne vérification. » » M. Chauuault rapporte que ritn des Membres de la Commissioti départementale, M. Fribourg, a constaté que les lignes télégraphiques étaient parcourues par des courants électriques dont la direction était successivement de sens contraires. La positioji dti Mans, centre de lignes ( 547 ) s'irradiant dans 5 azimuts disposés en étoiles, a permis à M. Fribourg d'ob- server nettement l'existence des courants dans toutes les directions. « M. Albert Cheux assure que, pendant le phénomène, beaucoup d'étoiles filantes ont sillonné le ciel, sans que leur lumière ait paru affaiblie quand elle passait derrière les myons de l'aurore. M. Crova, à Montpellier. « J'ai observé, après son apparition, vers 8 heures (heure de Montpellier), une sorte de point radiant extrêmement brillant un peu au nord-est de ce. d'Orion. De ce point partaient une sorte d'arc parabolique dirigé vers le sud-est et plusieurs rayons divergents légèrement in- fléchis vers le sud-est. L'aurore était encore visible, d'après les observations de M. Duvai- Jouve, le lendemain à 5 heures du matin. » Le 4. vers ^''3o"', j'observai le magnétomètre. Le barreau était dans un état conti- nuel d'.oscillation, mais son mouvement, assez; lent du reste, paraissait procéder par périodes d'intensité et de durée variable. La déviation était très-forte vers l'ouest. J'ai dressé un ta- bleau des variations pendant l'intervalle compris entre un maximum qui a eu lieu à 8'' i8"' et un mini.4num correspondant à 7''44'"> L'amplitude totale de l'oscillation pendant cette période a été de 5o'42" vers l'ouest. )) Le lendemain, les perturbations étaient insignihantes, et le magnétomètre indiquait sim- plement les variations diurnes. « )) M. OuY, directeur des transmissions, a fait, de son côté, les observa- tions suivantes : « Sur quel(]ues grandes lignes, il devint impossible de transmettre, le /^, à partir de 3 heures de l'après-midi. Conformément à la théorie de M. de la Rive, les lignes orientées dans une direction voisine du méridien furent les plus impressionnées. Ainsi, la ligne de Mont- pellier à Paris par Limoges fut traversée par un courant continu qui établit l'adhérence du contact et rendi ttoute transmission impossible, de 3 heures à minuit (heure à laquelle le service finit). >> Sur les lignes de Montpellier à Bordeaux et à Rodez, l'interruption ne dura que de 3 à g heures du soir; sur la ligne de Lyon, de 3 à lo heures du soir. Au contraire, les lignes de Marseille et de Toulouse furent très- peu affectées. Enfin, aucune perturbation ne fut observée sur le (il de INîraes et sur les fils départementaux. u J'ai eu souvent l'occasion d'observer des perturbations de la déclinaison, en faisant usage pour mes recherches du galvanomètre à réflexion. Ces perturbations m'ont souvent obligé d'interrompre mes déterminations. Je citerai notauunent les perturbations assez fortes qui m'obligèrent à interrompre mes travaux, quelques jours avant le passage de l'essaim d'étoiles filantes de novembre i86g. Ainsi réduit à l'inaction, j'observai le galvanomètre, transformé en magnétomètre, afin de chercher si ces perturbations auraient quelques relations avec le pas- sage de l'essaim. Pendant deux jours et deux nuits, l'instrument fut observé d'une manière permanente par moi cl mon préparateur alternativement. Mais les perturbations se dissipè- rent vite, et la marche des barreaux reproduisit simplement les variations diurnes avec toute ( M8 ) leur régularité, au moment où le passage avait lieu avec une intensité remarquable. Malgré leur résultat négatif, cette rerhei'clie ne fut jias sans intérêt j)our moi, car on avait depuis longtemps agité la question de savoir si les passages d'étoiles filantes influent sur les aurores boréales. Des observations ont été signalées à rap])ui de cette idée, mais on voit que, d'après mes observations, la question demeure au moins réservée. » M. DiAMiLLA McLLER, à Milan. « Les dernières observations magnétiques faites en Italie pendant l'aurore polaire du 4 courant, confirmées par celles de Paris, telles qu'elles ont été eonimuniquées par M. Fron, semblent pouvoir établir que la variation moyenne produite sur une aiguille aimantée par une aurore boréale a lieu en sens contraire de la marche séculaire de l'aiguille , c'est-à-dire que l'aiguille aimantée est repoussée vers l'est lorsque la déclinaison augmente annuellement, et vers l'ouest lorsque la déclinaison décroît. » Les anciennes observations de Hiorter, à Upsal, en 174I1 de Wargentin, en Suède, en 1760, et ensuite de Cassini, à Paris, nous assurent que, pendant les apparitions des au- rores, l'aiguille aimantée, au milieu d'oscillations à gauche et à droite de sa position nor- male, était toujours re|)oussée vers l'est. » A cette époque, la déclinaison occidentale augmentait, atteignant le maximum, en An- gleterre, vers 1818, et à Paris, vers 1814. » Les observations plus récentes d'Arago, de Struve, et les observations anglaises con- statent, au contraire, des variations frappantes vers l'ouest. » Cette circonstance me conseilla d'étudier, d'une manière suivie et attentive, la marche de l'aiguille pendant les phénomènes de lumière polaire. J'ai recueilli plusieurs observations en 1869, 1870 et 1871. Les variations de l'aiguille se produisent toujours dans le sens d'une augmentation de la déclinaison. » J'ai installé à Florence, dans un pavillon magnéticpie expressément construit au collège de la Quercc, les appareils qui m'avaient servi en Sicile, à l'occasion de l'éclipsé totale de soleil du 22 décembre 1870. Les observations ont été confiées au P. Bertelli. Pendant l'au- rore du 4 courant, la variation moyenne de la déclinaison a été de plus de i degré à l'ouest. A Paris, le même jour, la déclinaison moyenne étant i7"35' NO., au moment de la plus forte intensité du phénomène, l'aiguille a atteint la valeur de i8''57' KO. » Du reste, le phénomène polaire a été signalé à Florence, vers i heure de l'après-midi. Depuis ce moment, la marche de l'aiguille a été suivie jusqu'à minuit, de n)inute en minute, et je m'empresserai de ciimmuniquer à l'Académie les détails des observations dès qu'elles seront réduites. » En attendant, il me semble que la science possède assez de données ])oiir étudier la question de ces perturbations à un autre point de vue, c'est-à-dire si elles sont la cause plutôt que Vcjfet des apparitions des aurores boréales. >) L'aiguille aimantée prévient plusieurs heiu'cs à l'avance de l'apparition probable du phénomène, ou, pour mieux dire, elle nous prévient du commencement du jihénomène lorsqu'il n'est pas encore visible, à cause de la lumirje du jour, ou lorsque même l'aurore ne se montre pas au-dessus de l'horizon. Ainsi, si l'aurore polaire, cjui devrait être appelée aurore magnétique, n'était (|ue la décharge lumineuse du fluide qui, de l'équaleur aux pôles, forme la force dirigeante de l'aiguille aimantée, ses variations anormales indiqueraient la ( 549 ) cause du phénomène en une espèce d'agglomcralion de ce même fluide aux |)oles mngnéli- ques qui, pour rétablir l'équilibre, se résoudrait en une décharge violente, et par con- séquent lumineuse. » M. Le Breton, curé de Sainte-Honorine-du-Fay. " Je me bornerai à un point que je crois important, parce que je le vois commun à l'au- rore du 24 octobre 1870 et à celle qui est venue nous surprendre le 4 ''u mois présent, » Dans les deux aurores boréales qui ont illuminé toutes les parties du ciel, le 4 février, à partir de 8 heures, les rayons coiiveigcaicnt tous vers un jioint unique dans la lonslcl- lation du Taureau. Avec les heures, le ciel, par le mouvement diurne, changeait et se transportait vers l'ouest, mais le jiôle lumineux ne suivait pas : il est constamment resté à une hauteur d'environ 63 degrés avec un a/iuiut d'environ i3 degrés à l'est du méridien, de sorte i]ue Jupiter, à 10'' 25'" (heure de Paris), se trouvait au centre du ])hénomène. i> Or, je vois dans mes notes que, le 24 octobre, tous les rayons prolongés allaient exac- tement au même point, à la même hauteur, avec le même azimut, position facile à constater par la ])résence du carré de Pégase. ». » M. Lepingard, à Saint-Lô, constale que l'aurore laissait encore des traces le lendemain, à 6 heures du matin. M. Tarry. c( Un télégramme, qui m'est adressé ce matin, vient compléter les détails précédemment donnés par moi sur l'apparition, en Amérique, de l'aurore boréale du 4 février. En voici le texte : " Aurore, 4 février, visible Duxbury, ii''4o'" soir jusqu'à 5 heures matin méri- dien. Greenwich. » >> En réponse à la demande que je lui avais adressée, le directeur de la station de Saint- Pierre-Miquelon me fait savoir, en outre, j)ar RI. Sureau, que l'heure mentionnée dans son télégramme du 10 février est bien l'heure de Londres [Grccru^ich lime), ce que je n'avais indiqué que comme une supposition. u II en résulte que les perturliations magnétiques éprouvées par les lignes télégra])hiques se sont fait sentir en même temps ou à (juclques minutes d'intervalle en Italie, en France et en Amérique, tandis que ks ])liénoniénes lumineux ont été visibles en Europe de 6 à 1 1 heures et, en Amérique, de minuit à 5 heures du matin, ce qui fait une différence de 6 heures. » C'est un lait nouveau qui peut avoir de l'importance pour la théorie des aurores boréales. » ASTRONOMIE MÉTÉORIQUE. — Sur l'origine des aurores polaires. Noie de M. H. Taury, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « On peut ranger en deux catégories bien distinctes les opinions qui ont élé produites relativement à l'origine des aurores ])()laires : celles qui attribuent à ces phénomènes une cause atmosphérique, comme aux pluies de poussière ou de sang, et celles qui leur attribuent une cause cosmique, comme aux étoiles filantes et aux aérolithes. C. R., 1872, I" Semestre ( T. LXXIV, N" 8.) 7^ ( 55o ) » La théorie de l'origine atmosphérique des aurores polaires est, en quelque sorte, celle de l'Observatoire national de Paris. Elle a été formulée, l'n effft, d'une manière précise par les deux astronomes chargés de la rédaction du Bulletin internatinnitl, savoir : par RI Rayet à l'Académie des Sciences, à l'occasion des trois aurores boréales d'avril 1869(1), ^^ P'"' M. Fron, à l'occasion de celles des g novembre 1871 et 4 février 1872, dans les publications de l'Observatoire et à la Société météorologique de France [■?.). « Selon cette théorie, la rencontre des courants polaires et équatoriaux dans les hautes latitudes serait la cause preinière des décharges électriques qui se trahissent à nos regards par l'illumination de la partie supérieure de l'atmosphère connue sous le nom d'aurore boréale, et la formation des aurores serait liée par une étroite connexiié avec celle des cyclones ou bourrasques qui ap|)araissent fréquemment au nord de l'Europe, Winneau iiurortil f|ui se produit dans la région des cirrlii étant assimilable à Vanneau orageux qui se jiroduit dans la région des cuniali. » I/état de la science nous semble assez avancé, surtout a|)rès les nombreuses observa- tions auxquelles a donné lieu la belle aurore boréale du 4 février dernier, pour qu'on puisse, au contraire, affirmer que les aurores polaires sont dues à une cause cosmique. .> Voici les faits sur lesquels se base cette opinion : » i" Aucun cyclone, aucune bourrasque n'a précédé, accompagné ou suivi l'aurore du 4 février. Il suffit de jeter les yeux sur le Bulletin international de l'Observatoire de Piuis pour constater que, dans les journées des 3, 4j 5, 6 et 7 février, les fortes pressions ont persisté d'une manière exceptionnelle sur toute l'Europe, sauf sur une très-petite portion située à l'extrémité occidentale. » 2" Les aurores polaires ne sont pas un phénomène local, comme les cyclones qui s'é- tendent au plus sur un rayon de quelques centaines de kilomètres, mais un phénomène gé- néral, visible simultanément en des points très-éloignés les uns des autres. » Dès 1842, Quétclet avait signalé la coïncidence des aurores boréales en Belgique et en Amérique (3) ; le D'' Heis, de Miinster, a constaté pareillement la simultanéité des aurores boréales et australes (4), et il résulte des communications que j'ai faites à l'Académie à l'oc- casion des aurores boréales des g novembre 1871 et 4 février 1872, qu'on les a vues, à la fois, en Europe et en Amérique. » 3" Les aurores polaires se produisent aux limites mêmes de l'atmosphère : les mesures directes les plus précises qui ont été effectuées à l'aide de la méthode des parallaxes ont donné une hauteur d'au moins 200 kilomètres (5). » 4° L'analyse spectrale a démontré que, dans les régions où le phénomène se passe, il n'y a ni oxvgènc, ni azote; car les raies caractéristiques des deux gaz qui composent l'air ne se retrouvent pas dans le specjre des aurores polaires. C'est ce qui résulte des observations de M. Cornu sur l'aurore boréale du 4 février 1872, et M. Faye, en les communi(iuant à l'A- cadémie, a insisté sur l'importance de ce fait. (i) Comptes rendus, ig avril 186g, p. gSa. (2) Bulletin international de l'Observatoire de Paris du 16 novembre 1871. (3) Bulletin de l'Académie royale de Belgique, t. IX, i" partie, p. i85. (4) Compte rendu, séance du i5 janvier 1872. (5J Compte rendu, séance du 12 juin 1871, t. LXXII, p. 711. ( 55i ) » Tels sont les motifs qui me paraissent de nature à faire rejeter la théorie atmosphérique jioiir l'origine des aurores polaires. » Quant à l'origine cosmique, diverses observations l'ont fait pressentir dansées dernières années : nous voulons jiarler de la relation signalée entre les aurores polaires et les essaims d'étoiles filantes on les taches du soleil. » Nous laissons à d'autres le soin de faire ressortir la ])reniicrc de ces coïncidences, qui avait • Ces |)rodigieuses quantités d'électricité, amenées sur noire globe lors des éruptions solaires, apportent forcément une perturbation profonde dans la répartition du magnétisme terrestre. De là essorages magnétiques dont l'illustre de Humboldt regarde l'aurore polaire comme la solution obligée (•2), et que le frottement ordinaire des courants polaires et é(iuatoriaux ou celui des étoiles filantes dans l'air ne saurait produire au même degré. » Ces orages uiagnetiijues, accom|Kignés d'aurores, connue les orages électriques sont accom|)agnes d'éclairs, se produiraient au point où l'électricité solaire vient rencontrer l'élcctrieiié terrestre, c'esl-à-dirc aux. limites extrêmes de notre atmosphère; c'est pour cela que le spectre de l'aurore polaire ne contiendrait pas les raies corresiiondant aux élé- ments constitutifs de l'air, et contiendrait, au contraire, comme celui du soleil, les raies de corps qui n'appartiennent pas à notre globe et qui sont peut-être le signe caractéristique de Vct/icr. » Enfin les éruptions solaires, qui donnent naissance sur la terre aux aurores polaires, produisent, dans la photosphère, des cavités ou taches qui peuvent avoir pour résultat de diminuer la quantité de chaleur envoyée par l'astre central; il ])eut donc y avoir une rela- tion, comme M. Charles Sainte-Claire Deville l'a fait ressortir à l'occasion de l'aurore bo- réale du i5 avril 18G9, entre les aurores polaires et de brusques variations de température qui ne seraient pas sans influence sur la santé publique (3). » On peut objecter, il est vrai, à cette théorie, qu'on n'a pas observe des éruptions sur le soleil lors de chaque apparition d'aurore boréale. Cela ])eut s'expliquer, croyons-nous, par la date récente de la découverte de M. Janssen, par la difficulté de voir les éruptions solaires avec le spectroscope en dehors du contour de cet astre, par la courte durée de ces boulever- sements de la photosphère qui subsistent au plus une heure, enfin par le manque d'observa- teurs et par l'état peu favorable de l'atmosphère, qui i)eut gêner les observations délicates au moment opportun. )- Cependant il résulte des observations qui ont été faites à Païenne jKir M. ïaceliini que, pendant les quinze jours > » Ayant décrit le procédé de congélation qui, conseillé par d'anciens œnologues, a été étudié par M. de Vergnette avec beaucoup de soin, il coti- tinue ainsi : <■ Nous savons d'ailleurs que les voyages dans les pays chauds produisent sur les vins les mêmes elfets que la chaleur d'un bain-marie ou d'un four dans les limites de 60 à 70 degrés centésimaux. Si donc, ajiiès avoir soumis à la congélation les vins qui doivent être exportés, nous en exjiost>ns, dès (|u'ils sont devenus assez limpides pour être tiiés en bouteilles, im échantillon à l'action de la chaleur, nous pourrons, dans le cas où ils résistent à cette épreuve, si l'on se rappelle ce que nous avons dit [tlus haut, en conclure qu'ils résisteront aussi aux fatigues des plus longs voyages. » En résumé,. . . pour nous, il n'est qu'une manière rationnelle d'améliorer les vins cpii doivent faire de longs voyages : c'est de les coiiceiitnr j/ar la cnngéUuinii, >i ... Les vins qui ont voyagé dans les pays chauds présentent tous les caractères des vins > » M. de Vergnette répond le 8 avril : « Je suis tout disposé à donner mon concours à vos expériences en vous adressant du vin de mes recolles Voici seulement un point sur lequel je désirerais être fixé : » Pouvez-vous opérer sur des vins de la qualité des n°* 12, 18, 21, 19. u Nos vins vieux ont votre forineiit, à ce qu'il parait, mais j'espéro que vous vous trom- pez sur nos vins nouveaux, u » Le 1 1 avril, ]NL Pasteur lui répond ; ( 566 ) « Je m'cmprcssc de vous remercier et de vous iiil'oinicr (juc je puis opircr sur des vins de la qualité des n°* 12, 18, 21, 19. Mon procédé n'a pas pour effet de guérir des vins ma- lades, mais il arrête le mal lorsqu'il existe et le prévient absolument lorsqu'il n'existe pas. Ce n'est pas un remède aux vins altérés, mais un ]iréservalif, cl, appliqué aux vins déjà alté- rés plus ou moins, il empêche la continuation de la maladie. Si vous m'envoyez les vins n"' 12, 18, 21, 10, je vous les renverrai dans un état tel, qu'ils resteront ce qu'ils sont, plutôt meilleurs que moins bons, et qu'ils ne deviendront jamais amers. « » Elle même jour, dans un doctimeiit pnlilié depuis dans nos Comptes rendus, il résume en ces termes le résultat de ses éludes alors ])resque com- plètes : '< J'ai reconnu que les maladies ou altérations spontanées des vins sont produites par des êtres microscopiques, dont les germes existent dans le vin avant qu'il devienne malade. » Le vin ne s'altère pas si ces germes sont tués. Un moyen simple et pratique de faire périr ces germes consiste à porter le vin à une température comprise entre Go et loo degrés. » Je déclare prendre un brevet d'invention pour l'application de ce procédé. 11 empêche toutes les fermentations irrégulières des vins, quelle que soit leur nature, sans altérer la qua- lité du vin (i). » » Dans une Communication faite plus tard à l'Académie, M. Pasteur a montré que le minimum de la température nécessaire pour la conservation des vins pouvait être abaissé jusqu'à 5o degrés. » En voyant M. de Vergnette engager M. Pasteur à s'occuper de celte question, continuer à correspondre avec lui, solliciter son jugement stir les altérations des vins qu il lui envoyait, le visiter dans son laboratoire, apprendre de lui, le i5 février, à reconnaître au microscope les êtres vivants causes de la maladie, qui aurait pensé qu'il poursuivait lui-même, sans en laisser rien transpirer, la solution du même problème? » On est bien obligé de l'admettre, pourtant; car ce n'était pas sans doute un plan d'expériences, mais des fails réellement observés qu'il pré- sentait à l'Académie, quand, devenu notre correspondant, trois semaines après la prise de date de M. Pasteur qui était encore ignorée, il publiait un Mémoire sur l'amélioration et la conservation des vins par la chaleur. » Renonçant à la congélation, adoptant probablement l'idée que la cause du mal tenait à des êtres vivants, que INI. Pasteur lui avait appris à (i) Ce brevet fut pris par M. Pasteur, quand ses idées sur la conservation des vins furent bien arrêtées, afm de se mettre en garde contre les frelons de l'industrie. Il l'a laissé volon- tairement tomber dans le domaine public, et ceux qui parlent avec un certain dédain de celte manière de s'assurer la propriété d'une découverte industrielle, peuvent en faire dès lors usage gratuitement. ( 5(Î7 ) cliïîtingiier, il essayait aussi de les luer par la thalenr, dont il avait fait, en iS/jo, l'emploi que j'ai appn'cié. » Le procédé de M. de Vergnelte ne s'applique qu'aux vins en bouteilles et consiste « à les empiler au grenier pendant les mois de juillet et d'août, » ou à les exposer, pendant deux mois, dans une étuve dont la tempé- » rature ne dépasse pas 5o degrés. Après ce traitement, les vins sont des- » cendiis à la cave et conservés, comme de coutume, jusqu'à ce qu'on les » livre à la consommation. » » Si M. de Vergnette était présent à notre séance, je lui demanderais ce- pendant s'il a mis fréquemment en pratique son procédé; mais, à son dé- faut, notre confrère I\I. ïhenard, peut nous dire s'il a dans ses caves beau- coup de vin exposé pendant deux mois à l'étuve, et si le climat de la Bourgogne et l'été de 1864 permettent de supposer que, dans un grenier couvert de tuiles et non de vitrages, la température puisse s'élever jusqu'à 45 ou 5o degrés. Je voudrais aussi savoir de lui ce qu'il pense des assertions contradictoires de M. de Vergnette et de M. Pasteur sur le fait de l'amélio- ration de la qualité du vin par cette méthode. M. de Vergnelte assure que son procédé conserve et améliore ie vin; M. P.isteur prétend qu'il aurait pour résultat nécessaire d'altérer les vins fins de la Bourgogne. Mais c'est à l'expérience et aux dégustateurs à prononcer sur rinfliience comparative d'une température de 60 degrés agissant pendant un instant, et celle d'une température minimum de 5o degrés prolongée pendant deux mois, la srnle chose, à mon avis, que M. de Vergnelte puisse réclamer dans la question de la conservation du vin par le chauffage. )) Quant à l'utilisation j)ratique des deux procédés, je ne pense pas qu'on puisse hésiter entre celui qui exige du vin en bouteilles, luie étuve, deux mois de chaleur, et un autre qui n'a besoin que d'une minute de cliauff;ige, peut s'appliquer à bas prix aux vins conservés dans d'immenses tonneaux, et qui a déjà rendu à l'agriculture et au commerce des vins des services réels. » On pouvait croire qu'à la fin de ces débats de i865 la question que je cherche à élucider était claire pour tout le monde, et c'est ainsi qu'en pensait, à l'Exposition de 1867, le jury pour la classe d'agriculture, qui décernait à M. Pasteur un grand prix pour la conservation des vins. Mais, en i86g, à la suite d'une allocution de notre confrère le Maréchal Vaillant, au Conseil général de la Côte-d'Or, sur l'utilité du procédé Pasteur, notre confrère M. Thenard, soutenant de nouveau que c'était à M. de Vergnetle- Lamotle que revenait la prioiité, donna lieu à de nouveaux débats. ( ,%8 ) » M. Pasteur, en parlant pour Triesto, les croyait terniint's; il n'en était pas ainsi cependant. Ils se prolongèrent pendant son absence, cl ce n'est que tout récemment qu'il a eu connaissance de la Note communiquée à r Académie, le 11 novembre 1869, par M. de Vergnelle-Lamotfe. » Dans cette Note, comme dans celle que renferme le Compte reiilti pré- cédent, comme dans toutes les autres, M. de Vcrgnetle ne se sert que d'un seul argument : la reproduction du passage relatif au chauffage des vins en i85o, qu'il cite avec plus ou moins d'extension, mais jamais en entier. Dans celle de 1869, par exemple, rappelant ce qu'il avait publié en i85o, « quinze ans avant les premiers travaux de M. Pasteur sur le chauffage », il se contente de reproduire cette seule phrase : « Nous avons répété cette expérience sur d'autres vins à l'époque de leur mise en bou- teilles, et toujours nous avons réussi, en faisant varier la température du hain-niarle de 5o à 75 degrés centigrades, à préserver les vins de qualité soumis à ces essais de toute alté- ration ultérieure. » Cette citation si précise r<'p(in(l — rAcndéinic voudra bien me l'accorder, je l'espère, — à toutes les attaques qui ont été dirigées contre moi. » » Je ne crois pas que l'Académie puisse lui faire cette concession. Sa citation, précise dans ce qu'elle contient, n'est pas suffisante. Il aurait fallu, pour cela, y joindre la i)hrase suivante : « 11 n'en était pas de uréme pour ceux qui, d'une santé douteuse, ne présentaient point cette composition normale sans laquelle les vins ne se conservent pas. Dans ce cas, ils ne résistent pas à cette épreuve, etc. » « Eh bien, la découverte de M. Pasteur, c'est que, contrairement à cette assertion de M. de Vergnettc, tous les vins petivcnt subir l'action de la chaleur sans s'altérer, et qu'une minute de chauffage assure la conserva- tion d'un vin quelconque; que le vin le plus faible, le j)lus disposé à tourner à l'aigre, à la graisse, à l'état visqueux, à l'amer, est garanti des altéra- tions qu'il aurait pu éprouver. Grâce à elle, l'ouvrier et le paysan, si peu soigneux pour leur vin, poiu'ront le laisser presque impunément en vi- dange, en lui conservant les qualités d'tui liquide sain et agréable. » M. Pasteur n'a donc pas seulement le mérite si restreint que lui accorde M.Thenard; il est réellement l'inventeur, le propagateur convaincu de la méthode de conservation des vins par la chaletn-, et si notre pays, grâce à ces pratiques, voit la richesse publiqtie s'augmenter par l'exportation rie nos vins ordinaires, les plus altérables, d'un bas prix et susceptibles d'être consommés par la partie la plus nombreuse des peuples qui ne cultivent pas la vigne, c'est à lui cpTeu toute justice on doit en ra|)porIer l'honneur. » ( 5H9 ) » Je prie, en terminant, l'Académie d'excuser l'étendue de cette Com- munication (r): j'espère qu'elle voudra bien se rappeler que je ne suis pas entré spontanément dans cette discussion de priorité introduite dès les pre- miers jours dans le débat important qui s'agite devant nous. Cette discus- sion pouvait paraître, au premier aspect, une chose incidente, et n'ayant pour la science qu'un intérêt restreint. Elle se rattache cependant, de la manière la plus intime, au fond même du débat, puisque ces altérations des vins font partie des fermentations proprement dites de M. Pasteur, qui sont en cause en ce moment. Amené sur ce terrain malgré moi, j'ai cru devoir traiter la question d'une manière complète, en m'efforçant de la rendre assez claire pour que ce débat ne put plus reparaître dans nos Comptes rendus, où il a, à diverses époques, occupé déjà trop de place. » Dans la Communication que je viens de faire, j'ai eu snrtout pour but d'exposer les faits. C'est, bien entendu, siu' eux que j'ai fondé mes convic- tions; mais je n'ai pas l'csjjérance de la voir j)artagée par ceux qui, depuis longtemps déjà, ont eu et soutenu une opinion contraire. S'ils jugent conve- nable de continuer ce débat spécial, je ne les y suivrai pas; il est clos en ce qui me concerne, et je ne demanderai de nouveau la parole sur ce sujet que dans le cas où l'on contesterait les documents que je reproduis et les faits sur lesquels je m'appuie. » CHIMIE AGIIICOLE. — Bcponse à la Noie précédente de M. Balard sur la priorité d'invention du chauffage des vijis; par M. Tiiexard. (< Je ne répondrai pas à M. Balard sur la question de priorité; je ne ferais que répéter ce qu'en conscience j'ai déjà dit précédemment. ]M. de Ver- gnette est d'ailleurs entré en lice, et je n'ai pas l'habiludc de me substituer aux auteurs quand il m'est permis de faire autrement. Mais, revenant siu- le terrain scientifique, je dirai qu'il ne faut pas confondre le but et les effets du chauffage avec ceux de la congélation. » La congélation a poiu' but de concentrer le bouquet d'un vin qui en est doué, mais qui, par des circonstances quelconques, est trop aqueux et simultanément peu acide. La congélation est donc plutôt un moven d'amé- lioration que de conservation. Un vin commun ne peut être congelé avec avantage. Un vin complet et de haute qualité ne peut l'être non plus. » Le chauffage est, au contraire, un moyen de conservation et non d'amé- (i) Ce (Irvtlojipenicnt, qui avait été d'aljord rédigé sous forme de note, n'a jias été Iii .'i rAcadéniie. C. R., iSr'i, 1"' Semeur,-. (T. I.XXIV, K" î).) 7'' ( 570 ) lioration. Le chaiifl'nge, de quelque manière qu'on le pratique, n'améliore pas un vin, il le détériore toujours dans une certaine mesine; mais il pré- vient une perte complète au cas où, par lui-même, ce même vin ne serait pas assez solide pour se conserver spontanément. Le chauffage est donc en quelque sorte une amputation qu'on fait subir au vin, pour le sauver de la gangrène. Aussi faut-il rester bien persuadé que sur une bonne table on ne servira jamais de vin chauffé, et qu'à l'occasion on servira très-bien, et même avec avantage, des vins congelés. » HYDRODYNAMIQUE. — Sur i lijdrodynamuiue des cours d'eau. Mémoire de M. de Saixt-Venant. « 1. Si, dans les cours d'eau, le mouvement du fluide n'était jamais qnwiijorine et rectilic/iie, et si les sections transversales n'avaient que des formes et des dimensions s'écartant peu de ce quelles étaient dans les expériences de jaugeage qui ont été faites, les formules qui en représentent empiriquement les résultats pourraient suffire pour les calculs habituels et pratiques des débits, comparés aux dimensions des lits et à leurs pentes. » Mais, hors de là, et même dans le cas ordinaire où le mouvement varié est permanent, l'empirisme fait défaut. Les frottements intérieurs du fluide jouent un rôle complexe, qui change, suivant les circonstances, le rapport entre la vitesse moyenne du débit à travers chaque section et les vitesses aux parois où agit le frottement retardateur, et l'on sent le besoin d'une théorie qui établisse des relations entre les vitesses individuelles aux divers points des sections et les pressions, dont les composantes tangentielles à leurs faces sont les frotlements intérieurs du fluide. » 2. Navier a donné, en 1822 ('), des relations ou équations de ce genre. Comme elles ne satisfont pas, ainsi qu'il le reconnaît lui-même, aux cas ordinaires de la pratique (**), plusieurs ingénieurs ont cherché à en établir d'autres. Potu' mettre fin aux tentatives stériles, et tracer, s'il est possible, la vraie voie à suivre, il convient de déterminer d'abord dans quels cas et entre quelles limites les équations de Navier sont justes et applicables. » Il ne les étabUt qu'en supposant, dans le fluide, des mouvements molé- culaires réguliers^ c'est-à-dire ne variant que d'une manière bien continue, (*) Tome VI des Mémoires de l'Inslitiit. (**) Riisiinii'; (postliuiiiei, |)ul>liL' tn i83S, ilc ses Leçons a l'iirole des Ponts et Chaussées, 0." partie, n° 100, p. H[). Navier «lisait tléjà, in iS-.>.3, tlaiis icur li[lioyi'a[)liic, (juc le niouvciuent, dans ces cas oïdinaires, est jjIiis coinpliqué i^yie celui que sa théorie de 1822 suppose. ( 571 ) ou ni brusque ni rapide d'un point à un autre, ou d'un instant au sui- vant, de sorte que les variations puissent être exprimées par des dévelop- pements de Taylor réduits à leurs premiers termes. » Dans cetle supposition, on peut voir, tout d'abord, que la théorie de Navier est pleinement rationnelle. V Après avoir, en effet, l'année précédente (18-21), fondé la mécanique des solides élastiques sur le fait bien avéré [ut lensio sic vis de Hooke) du développement d'attractions et répulsions intérieures proportionnelles aux petits changements de distance mutuelle qu'on fait subir à leurs parties, Navier, en 1822, a admis analogiquement, pour les fluides, que dans l'état de mouvement l'action statique de deux quelconques de leurs molécules très-proches se trouve « augmentée ou diminuée d'une quantité propor- » tionnelle à la vitesse avec laquelle elles s'approchent ou s'éloignent l'une » de l'autre. « Cauchy et Poisson, en 1828 et 1829, sous deux formes diffé- rentes, ont justifié cette hypothèse si naturelle, c'est-à-dire qu'ils l'ont rat- tachée manifestement au fait constaté relatif aux corps solides; car Cauchy remarque (*) que dans les corps mous ou fluides, d'où les réactions élas- tiques ont disparu eu tant que pouvant ramener complètement leurs états antérieurs, les tensions à chaque instant ne dépendent plus des change- ments totaux de forme éprouvé, mais seulement des changements qui viennent d'avoir lieu dans un instant très-court, ce qui revient bien à dire qu'elles dépendent des vitesses relatives actuelles; et Poisson (**), entrant dans le détail de ce qui a dû se passer à plusieurs instants successifs, pré- cédant celui où l'on est, suppose qu'îi chacun d'eux les petits déplacements moléculaires relatifs, proportionnels à ces vitesses, engendrent des compo- santes de pression comme celles qui se développent -dans un solide élas- tique, mais que la mobilité constituant l'élat fluide les fait diminuer rapi- dement d'intensité pour faire place à des composantes nouvelles, en sorte qu'en faisant un calcul cumulatif des pressions actuellement engendrées et de ce qui reste des pressions antérieurement produites, diminuées suivant une loi arbitraire, il obtient, pour l'intérieur des masses fluides en mouve- ment, des formules de pression reproduisant les équations de Navier. » Comme le mystère de la fluidité n'est pas encore dévoilé, on ne sait sans doute pas pourquoi les molécules fluides glissent facilement les unes devant les autres, de manière à diminuer promptement et à effacer bientôt les actions dynamiques développées à chaque instant par les rapprochements (*) Exercices de matliématiqites, 3'' année, p. i85. (**) Journal (le r École Polytcdiniqitr, ?o' cahier, p. iSa. 75.. ( ^7^ ) et éloi^nemenls moléculaires. Poisson n'en était pas moins autorisé à faire son calcul, qui confirme et traduit en quelque sorte l'intuition de ses deux prédécesseurs; en sorte que les formules des pressions dans l'intérieur des fluides, se mouvant régulièrement et continûment, peuvent être regardées comme aussi ration nellement établies que celles des tensions ou forces élastiques à l'intérieur des corps solides. » Ces formules sont, comme nous l'avons déjà rappelé dans plusieurs occasions, en nommant m, v, xv les composantes de la vitesse d'une molé- cule fluide dans les directions respectives de ses coordonnées rectangles x, j, z, et /»^^,/J^,.,/7„,/7^^, p.-:,, />;.^, suivant une notation de Coriolis adoptée finalement par Cauchy (*), les trois composantes normales et les trois composantes tangentielles (les — N,, — N^, — N3, — T,, — T^, — T^, de Lamé) des pressions exercées à travers l'unité superficielle de trois petites faces dont les normales ont les directions des premiers indices, les seconds indices désignant les sens de décomposition, enfin £ désignant un coefficient pour chaque liquide à chaque température : du dv (dv div\ [diV P- = ^-^^7?7' da> I (dv dtv\ Idw dit\ [du dv\ (0 \Pr. = -\lû-^l^)^ P- = -n^'^^)' P^y'^-'KTy-^Tr)-^ . . du dv div » Nous donnons le signe —, dans les seconds nombres, aux termes affectés des dérivées de m, v, w, afin que les premiers membres soient bien des pressions-, et non des tens(o;i.s ou tractions, comme dans les formules des solides élastiques, très-analogues du reste à celles que nous venons d'écrire quand ces solides sont isotropes. » Elles peuvent être réduites à ce théorème, ou à cette loi supposée il y a deux^siècles par Newton (**), que les frottements ou \es composantes Imujcn- (*) Comptes rendus, 20 février i854, t. XXXVIII, p. Sag. (**) Principes mathcmatiqucs de la philosophie naturelle, ix' section, proposition 1,1 à i.iii de la fin du tome I*^', où Newton disserte sur le mouvement des fluides par tourbillons. Observons que les critiques dont la proposition li a été l'objet n'ont porté que sur la manière inexacte dont Newton a appliqué son hypothèse, et non sur l'hypothèse elle-même, de proportionnalité des frottements « aux translations réciprocpies des couches >■. Ainsi, Jean Bernoulli [Nouvelles pensées sur le système de M. Descartes, OKuvr. compl., t. III, n°cxxxvin, § xvii) lui reproche avec raison d'avoir omis de multiplier, par leurs bras de leviers respectifs, les forces de frottement agissant en deux sens contraires (p. 1 44) sur la face concave et sur la face convexe d'une même couche fluide cylindrique de petite épaisseur; ( "i?"' ) tlelles de pression, telles que /),;, sont partout proportionnelles aux vitesses (le cjlissemenl tvlntif des couches de môme dircclion, vitesses angulaires qui sont représentées, en effet, par les binômes tels que — -f- — » dont le premier terme exprime, pour l'unité de temps et de distance des couches, le glis- sement qui vient de l'inclinaison prise par la ligne matérielle normale à la face sur laquelle le frottement s'exerce, et, le second, celui qui vient du mouvement angulaire de cette face elle-même, ou d'une droite qui y est tracée. » Les trois dernières formules (i) entraînent, en effet, comme on verra, les trois premières, où figurent les trois vitesses d'extension, telles que y» et celles-ci réciproquement entraînent celles-là. » Il faut bien remarquer aussi que la partie des trois composantes nor- males qui est indépendante du coefficient de frottement s, et qui se trouve désignée par p sans indice, n'est pas, comme l'ont cru quelques auteurs, leur partie purement lij'droslaliqite , ou ce à quoi elle se réduirait si le mouvement cessait tout à coup; car la gravité, ou la charge verticale d'eau jusqu'à la surface libre, ne constitue pas seule son intensité : l'inertie actuellement en jeu y a aussi part. Ce tiers p de la somme des trois pres- sions normales, qui reste le même pour tous les systèmes" d'axes coordon- nés orthogonaux, est donc plutôt la partie des pressions qui est indépen- dante du frottement des fluides, ou qui subsisterait seule si toute friction pouvait s'annuler, en sorte que, lorsqu'on appelle parties dynamiques les parties //■it, on parle inexacte- ment, et l'on s'expose à des omissions dont il y a eu des exemples. » 3. Il est bon d'observer aussi que les raisonnements et calculs qui ont conduit à établir ces formules (i) ne se bornent pas au cas hypothétique de et d'Alembeit lui i-eproche avec non moins de fondement, en le reprochant éjjalement à Bernoulli [Traité des fluides, liv. III, ch. mi, n°' 879 et 384), 'l'avoir omis la constante de l'intégration. En rectiliant sous ce double rapport le calcul de Newton, j'ai reconnu [Mémoire sur la résistance des fluides, présenté le i5 février 1847, et dont un extrait est au Compte rendu, I. XXIV, p. 243) f|"'f'" trouve, pour les diverses couches cylindriques composant le tour- billon, des vitesses absolues (et non, comme concluait Nevfton, des vitesses angulaires] en raison inverse de la distance à l'axe. C'est précisément la loi que Léonard de Vinci a indi- quée [Del moto e misura dell'acqua, liv. IV, ch. lu; — ou bien Essai sur les ouvrages de L. de T'inci, lu en 1797 par Venturi, fragment x' et observations à la suite; — ou encore: Recherches sur la communication latérale du mouvement dans les fluides, prop. xi). ( ^7/1 ) nionvemenfs d'iino régularité idéale et parfaite : ils s'étendent au cas réel de ces stries où les trajectoires des niolécides sont affectées de ces petites ondulations, intermolécidaires sans lesquelles aucun frottement ne s'exer- cerait, et qui tiennent inévitablement à ce que les moléctdes passent les unes devant les autres en s'attirant et se repoussant mutuellement. Les amplitudes supposahles de ces stries étant, en effet, bien moindres que les distances auxquelles les molécules agissent les unes sur les autres, on peut, dans l'évalualion des actions, les abstraire ou compenser mutuellement leurs très-petites influences en remplaçant les trajectoires striées par d'au- tres sans stries, ou n'ayant partout que de petites courbures. » 4. Il n'est pas inutile de dire que les mêmes formules s'obtiennent en- core, et identiquement, par des considérations théoriques de formes diffé- rentes. » Ainsi, M. Stokes, l'éminent professeur de Caudjridge ('), après avoir réduit analytiquement les vitesses des diverses molécules composant un fluide à une vitesse commune de translation, à luie vitesse commune de ro- tation, et à trois vitesses d'extension i)rincipales dont les différences deux: à deux peuvent être considérées comme des vilesses de déformation (shifting), observe que celles-ci doivent avoir des grandeurs proportionnelles aux nombres de sentis moléculaires (starts) ou des passages d'un arrangement à lui autre, qui s'opèrent dans l'unité des temps et qui, en faisant l'effet de chocs successifs, engendrent des résistances à la déformation continuelle- ment opérée. D'où il conclut (ce qui suffit pour établir le reste) que les trois inégalités ou différences deux à deux des trois pressions normales dites principales sont à chaque instant proportionnelles aux différences des vitesses d'extension dans leurs sens respectifs. » Ainsi l'auteur d'un Mémoire plus récent (") observe que, dans chacun des états moléculaires par lesquels le fluide passe, il pourrait rester eu équilibre, mais que le mouvement qui se continue détruit ces états à mesure qu'ils se sont formés, pour les remplacer bientôt par d'autres ; et que la résistance opposée par le fluide à la déformation par glissement de ses couches les unes devant les autres est évidemment d'autant plus grande (*) On the Théories nf tlic internai Friction of Fluids in motion, etc. [Cambridge's Tran- sactions, vol. VIII, part, m, p. 292 et 298 ; 1847.) (*•) Sur rinfluuncc des frottements dans les mouvements réguliers des fluides, par M. Bous- sinesq {Journal des Mathématiques pures et appliquées, 2° série, t. XIII, 1868; et aussi, Comptes rendus, ■?.'] juillet, t. LXVII, p. 287). ( 575 ) qu'est plus grand lui-même le nombre d'états stables par lesquels il passe dans uu temps donné ; en sorte que le frottement est proportionnel à la vitesse de glissement. C'est le raisonnement de M. Stokes, simplifié et ap- pliqué à la conqiosante tangcntielle maximum au lieu de l'être aux diffé- rences deux à deux des conqiosantes normales principales des pressions; il a aussi de l'analogie avec le raisonnement qui a été fait par Coulomb pour le frottement d'un fluide et d'un solide dans des mouvements très- lents. )) On arriverait vraisemblablement encore aux mêmes conclusions en sup- putant les peiics, c'est-à-dire les conversions successives, et sans retour, de force vive transitoire en force vive vibratoire atomique ou en chaleur j par suite du passage des molécules les unes devant les autres. » 5. Il y a mieux : ces formules (i) des pressions et frottements à l'in- térieur des fluides doivent élre considérées comme pleinement confirmées par les faits, toujours pour les mouvements réguliers, ou affectés seulement, comme on a dit, de»stries au-dessous de toute grandeur perceptible. » En effet, feu le D"' Poiseuille, ancien élève de l'École Polytechnique, a fait sur de petits tubes, dont les diamètres ont varié de ^ à f de millimètre, de nombreuses expériences d'écoulement, où l'eau a pris des vitesses depuis 2 centimètres jusqu'à 42 mètres par seconde, sous des différences dépres- sions extrêmes, qui, évaluées en hauteur de colonne d'eau, ont été de o'",326 à 83 mètres; différences qui, divisées par les longueurs respectives des tubes, ont donné des pentes fictives depuis i jusqu'à 421 de hauteur sur i de base. Toutes ces expériences, et celles de vérification auxquelles la Counnission de l'Académie s'est livrée avant de lire son Rapport approba- tif, ont donné des vitesses moyennes (quotients des débits par les aires des sections) proportionnelles aux pentes ainsi définies, et aux carrés des dia- mètres. Or, c'est précisément la double loi à laquelle sont arrivés M. Emile Mathieu (*) et M. Boussinesq (**), en appliquant à ces écoulements les équations de Navier ou les expressions (1). Ils ont fait pour y arriver, il est vrai, et sans avoir connu les travaux l'un de l'autre, une hypothèse, celle de la nullité de la vitesse contre les parois (***). Mais le second de ces deux (*) Comptes rendus, 10 août i863, t. LVII, p. 320. ('*) Mémoirr cite sur l'influence des frottements, etc., du 27 juillet 1868; ou Rapport du 3 août i868; Comptes rendus, t. LXVII, p. 21961287. {***) En appelant u la vitesse du fluide à une distance r de l'axe du tube dont le rayon , . 1 du\ , est R et la longueur est L, comme, d'après la loi de Newton ou de INavier, s I — —j est le (5-6 ) g('"orTioties en donne une raison à laquelle on ne pent se refuser : « Si , » (lit-il, el toujours dans les mêmes conditions df régularité des moiive- » ments, une différence extrêmement petite de vitesse, comme celle qui a lieu » entre les molécules de deux couches contiguës, dont l'action ne se fait )) sentir qu'à des distances imperceptibles, développe une force sensible, » une différence finie de vitesse entre les molécules de la paroi et celles du » fluide en engendrerait une incomparablement plus considérable, à la- » quelle celle-là ne pourrait plus faire équilibre. » Il prouve d'ailleurs que si Ton suppose, contre les parois du tube, une vitesse finie à laquelle le frot- tement soit proportio!niel (comme Navier croyait l'avoir démontré dans une partie contestable de son Mémoire) ou dont le frottement soit plus gé- néralement une fonction, l'on arrive à de tout autres lois, pour les tubes de M. Poiseuille, que celles qui ont été révélées par les expériences ci- tées (*). frottement retardateur s'exerçant sur l'unité de surface du cylindre fluide de rayon /•, on .i, jiour l'équation de la non-accélération de son mouvement, p^ étant le poids de l'unité de volume et H =z IL, la différence des hauteurs de charge aux extrémités, ou I étant la pente fictive, / lia \ d'où qui donne, s étant regardé comme constant, et en faisant u = ii,:, pour a = o, avec « z= o à la paroi, ou, pour/ =; II, {h) „„-„ = ^-f~/\ ,u=^lm'; d'où, en appelant U la vitesse moyenne d'écoulement, bien proportionnelle à la pente et au carré du diamètre conformément aux e.\|;ériences. (*) En effet, si la vitesse contre la paioi, ou |iour /■ — R, est une fonction /du frotte- ment, on a d'où la vitesse moyenne oe ' \ 1 Pour que lî fut juoiiorlioniicl à la pente 1, il fmdiail que la fonclion/ fût du ]>remicr de- ( 577 ) » Et il déduit des expériences qu'on a pour l'eau à lo degrés, l'uiiilé superficielle étant le mètre carré et l'unité de poids le kilogramme, 748S valeur trouvée très-sensiblement constante par toutes ces expériences, mal- gré la grande variété des vitesses, des charges ou des pentes motrices et aussi des diamètres qui tous, seulement, sont plus petits qu'iui milli- mètre (*). » MKTÉOROLOGlli:. — Sur l' application probable des symétries (piaclniple, doilé- ciiple et tridodêcuple, ou des périodes de 90 jours, de 3o jours et de 10 jours, aux retours moyens des phénomènes électriques de l'atmosphère [orages et aurores boréales). Note de M. Ch. Saixte-Claire Dev^lle. « La Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, dans sa dernière séance, de la part de M. Silbermann, devait être accompagnée de considérations sur la périodicité des aurores boréales. La nécessité de ne point dépasser les limites réglementaires m'a seule empêché de les joindre au travail principaL L'auteur y faisait, en particiilier, remarquer celte gré; et il la faiulrait du second degré, aussi inonùme, pour que U fût piopoitionnel au carré R^ Celle fonction, ou la vitesse contre la paroi, doit donc être faite nulle. Si les expériences de Girard (Mémoires de l'Institut, iSi3-i8i6), citées par Navier, ont semblé donner des vitesses proportionnelles aux diamètres et non à leurs carrés (comme si le premier terme de la valeur précédente de U était négligeable devant le second supposé fonction du premier degré de IR), cela tient, ainsi que l'observe M. Poisenille, à ce que les mouvements n'y ont pas été réguliers, vu la grandeur de leurs diamètres, de 2 à 4 milli- mètres, comparée à leurs longueurs trop petites de toute manière pour que la régularité ])ùt s'y établir. Girard lui-même convient que ces mouvements n'ont pas toujours été linéaires ou bien parallèles à l'axe. On peut remarquer que la formule U= ^ — = -^ IR [Leçons citées, n° 108) que Navier semble déduire de son analyse est, par le fait, indépendante de toute la partie de son Mémoire relative aux frottements intérieurs ou des formules (i) ci- dessus, et n'est qu'une déduction de sa supposition que le frottement des parois est propor- tionnel aux vitesses finies du fluide glissant contre leur surface mouillée. (*) Quand la température est T, il faut multiplier cette fraction par 1,3368 I -f-o,o3368T' '5^ c'est-à-dire par i ,3368 à o degré, 0,7987 à 20 degrés, etc. C. R., 1872, I" Semestre. (T. I.XXIV, N» 0.) 7^ ( 578 ) singulière coïncideiico que la brillante aurore du !\ fi'-vrier dernier avait été précédée, exactement à un an de distance, par un phénomène semblable, observé les 3 et 4 février 1871, dans le midi de la France, _en Italie, dans le nord de l'Amérique et à Melbourne (Australie), et, à deux ans de distance, par inie aurore boréale, observée aussi le 4 lévrier 1870. » J'avais, de mon côté, me plaçant à un tout autre point de vue, c'est-à- dire à celui des périodes quadruple et clodécuple que j'ai signalées de- jiuis longtemps dans l'ensemble des phénomènes météorologiques, re- cherché la périodicité des manifestations électriques et magnétiques de l'atmosphère. Déjà, dans quatre courtes Notes, publiées aux Comptes rendus des 26 avril, 3, 10 et 17 mai 1869, j'ai montré que, de mai 1868 à mai 1869 (inclus), chaque retour des saints de glace des fébruaridcs avait été annoncé par des manifestations de ce genre. Je pourrais encore, pour terminer l'année 1869, citer les orages des 11 au i4 août et les bourrasques, avec grêle, du 10 au i5 novembre. )) Mais je veux aujourd'hui serrer de plus près la périodicité de ces phé- nomènes, et montrer que, depuis deux ans, presque aucune des échéances mensuelles, entre le 9 et le 16, ne s'est passée sans qu'on y ait signalé des orages ou des aurores boréales. Et, pour que le champ des constatations ne puisse pas être considéré comme trop étendu, je n'emprunterai mes ci- tations qu'à un seul Recueil, le [Feather- Report, publié par le Meteoroloyical Office, dont les remarques ne s'appliquent guère qu'aux îles Britanniques, ou au nord de l'Europe et à la France (i). Je commence où je me suis ar- rêté dans mon précédent travail, c'est-à-dire à décembre 1869. Voici les coïncidences que je remarque : 18G9. Décembre : i3-i4, bourrasque très-violente; nuit du i4 au i5, forte bourrasque du sud-ouest et de l'ouest sur toutes les côtes, avec beaucoup d'éclairs à Nairn et dans le sud de l'Irlande, et de la grêle en une foule de points. 1870. Janvier : 12, tonnerre et éclairs en diverses stations du sud-ouest; i3, éclairs à Ply- moutli. Février: nuit du 1 1 au 12, aurore en Ecosse. Mars: nuit du 9 au 10, aurore à Greencastle; nuit du i3 au i4, faible aurore ù Pcnzance. Avril : 10, tonnerre et éclairs à Londres; 1 1, éclairs à Greencastle. (1) C'est ainsi que j'ai procédé lorsque, dans in.i si.rirmc Note sur les variations pério- i\u\uc?,[Comi>lrs n-ndiis, t. LXII, p. 1299), j'ai montré le retour périodique des bouriascpies avec les saints de glace des fébruarides, en citant scidenicnt le Bulletin international de l'Observatoire de Paris. ( 579) Mai : )5, tonnerre dans le midi de la France; iG, violent orage avce grole à Roelic's Point et à Aberdeen. Juin : aucun phénomène éleclrifjue siijnaii'. Juillet : f), tonnerre, celairs, pluie et brouillard dans le sud-ouest de l'Anglelei re ; 11-12, orage à Londres et à Aberdeen, trt'S-violcnt dans cette dernière localité; i5, orage à Londres et à Abei-deen. Août : 16-17, orage à O.so. Septembre: i3, tonnerre et éclairs à Roche's Point. Octobre: i3, orage à Valenlia. Novembre : iS-i.j, tonnerre, celairs, pluie et neige dans l'ouest de l'Angleterre. Décembre : aucun plirnomène électrique signalé. 1871. Janvier : 12-1 3, aurore :i Lovanio, Miinster, Breslaii, Cologne, Schleswig, Melbourne et Amérique du Nord (i); nuit du i3 au i/\, brillante aurore à Thursii. Février: nuits du 1 1 au 12 et du 12 au i3, aurore en Angleterre; i2-i3, aurore en Italie, dans le nord de l'Europe et de l'Amérique méridionale, à Melbourne (2); nuit du i3 au 14, brillante aurore à Tluirso. Mars : i2-i3, aurore en Angleterre. Avril : i3-i4, aurore en Angleterre et à Tliursô. Mai: q, une violente bourrasque du nord-nord-est avec pluie, orage et éclairs est passée sur Londres; 1 1, grêle à AVick; 12, tonnerre à Biarritz. Juin : i5, éclairs et tonnerre sur la côte sud-est de l'Angleterre. Juillet: i5, orages â Shields et à Plynioulh. Août: 11-12, aurore à Valencia, éclairs à Roche's Point; i2-i3, aurore à Nairn; orages sur la côte sud-est et à Biarritz; i5-i6, orages en Angleterre et à Biarritz. Septembre: 9-10, aurore aux Shetland; 10, orage à Portsmoutli ; 11-12, aurore à Shields, orages sur la côte sud-ouest; i2-i3, aurore aux Shetland; i4, orage à Biarritz; i5, orages à Rochefort et à Biarrilz; i5-i6, aurore à Roche's Point, orage à Biarritz. Octobre: i2-i3, aurore à Thurso; i5-i6, brillante aurore à Thurso et à Londres. Novembre: 9-10, brillante aurore sur l'Angleterre; 10-11, brillante aurore sur l'Angleterre. Décembre: i3, orage à Cushaven. 1872. Janvier: g-io, aurore à Thurso; i4-i5, éclairs àValentîa. Février: i3, orage trôsviolent à Vendôme; i4, orage à Paris; i5, lumière auro- rale et perturbation magnétique à Aoste (3). » Ainsi, sur viiigt-se|it mois consécutifs, deux seulement, juin et décem- bre 1870, n'ont pas été signalés, en Angleterre et clans une petite partie de l'Europe avoisinante, par des phénomènes électriques (orages ou atu'ores (i) Citée par le P. Denza. (2) Citée par le P. Denza. 3) Observation de M. G. Volante. 7(3.. ( 58o ) boréales) survenus pendant cette période critique, qui se concentre entre le lo et le i5 (i). M II me paraît difficile de ne point être frappé de la coïncidence de ces retours réguliers avec la période de trente jours, que j'ai appelée f/oc/cn/p/e. » Je ne voudrais pas quitter ce sujet sans indiquer déjà, dans ces phéno- mènes électriques de l'atmosphère, des indices de la symétrie liidodécuple ou du retour à des intervalles moyens de dix jours, que j'ai déjà montrée dans les oscillations de la température et de la pression barométrique. En voici deux exemples que j'extrais de la même source. ISTO. Juillet : 24-25, orages clans l'ouest de l'Angleterre. Août : 4, tonnerre à Archossan età Grcencastle; 16-17, orage à Oxii; aq, tonnerre à Naiin. Septembre : 3-4, aurore boréale dans le nord et l'ouest de l'Angleterre; i3, tonnerre et éclairs à Roche's Point; 24-25-26, aurores en Ecosse, en Irlande et en Angle- terre. Octobre: 4, éclairs à "Wick et à Cuxhaven; \?,, orage à Valcneia; 23-24-25, bril- lantes aurores en^^Francc et en Angleterre. 1871. Juillet: i5, orages à Sliiclds et à Plynioulh; 24, tonnerre et éclairs sur la côle estdo l'Angleterre. Août : 4i éclairs à Douvres; 11-16 [lunr la jirécédenle énuiiiération); 24-25, aurore à Roclie's Point; tonnerre et éclairs à Lcilli. Septembre : 4. tonnerre à Roclie's Point; nuit du 4-5, aurore en Irlande d en Ecosse; q-i6 (w//la précédente éniimération); 23, grélcà Valcnti.i ; i\, tonnerre à Piairn. Octobre : 4) éclairs à Yarmoulli; 12-16 [voir la précédente énumération). )) Enfin, on peut remarquer que la magnifique ;uirore boréale du [\ fé- vrier dernier avait été précédée, le 24 janvier, d'une dépression barométrique extraordinaire, qui s'est étendue sur luie grande partie de l'Europe, et qu'elle a été suivie, le i4) d'un orage qui a passé sur Paris entre G et 7 heti- res du soir. )) Les faits que je viens de rapprocher, comme ceux que je rap|K:Liis dans mes Notes de 1869, ne présentent encore que de simples coïncidences; mais ces coïncidences méritent, dès maintenant, d'être signalées, et j'espère pouvoir un jour leur appliquer les procédés de recherche plus précis que (i) F.ncorc sur ces deux écliéances (jiii seules Tonl défaut, est -il nécessaire de renianjucr (luc l'une, celle de (lé(ciid)re, est signalée ])ar une succession iinii interrompue de violentes bourras<|ucs, (jui, du ij au i5, luircourent loule l'Anglelcnc lu la couvrant de jikiic et de neige. ( .'is. ) j'ai employés pour déceler les vaiiations périodiques de la température et de la pression atmos[)hériqiies. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Théorème sur le spiral rérjldnl des cluoiiomèlres ; par M. Phillips. « Dans mon Mémoire de 1860 sur le sj)iial réylaut des chroiioiuèties el des montres, j'ai démontré que les conditions à reniplir par le spiral, au point de vue de l'isochronisme, sont que sa forme soit telle : 1° qu'il n'exerce, pendant le mouvement, aucune pression contre l'axe du balancier; ou 2° que le centre de gravité du spiral reste constamment, pendant le mouve- ment, sur cet axe, et que la réunion, s'il était possible, de ces deux condi- tions, résoudrait la question avec une approximation, pour ainsi dire, du second ordre. J'ai fait voir, en outre, que les courbes terminales déduites de la théorie, en vue de satisfaire à la première condition, vérifiaient en même temps la seconde. Ces courbes terminales ont d'ailleurs été détermi- nées en ayant égard à la forme générale habituelle des spiraux supposés cylindriques. )) Dans la séance de l'Académie du i3 novembre 1871, j'ai présenté un théorème démontrant rigoureusement le fait général suivant : » Toutes les fois que la forme d'un spiral est telle qu'il n'existe, pendant le mouvement, aucune pression contre l'axe du balancier, il arrive que, pendant le mouvement, le centre de gravité de ce spiral est constamment sur l'axe du balancier. » Il arrive ainsi que la seconde condition mentionnée ci-dessus est tou- jours une conséquence de la première. » L'objet du nouveau théorème que j'ai l'honneur de présenter aujour- d'hui à l'Académie est d'établir que, réciproquement, toutes les fois que la forme d'un spiral est telle que, pendant son mouvement, son centre de gra- vité soit constamment sur l'axe du balancier, il arrive que celui-ci n'é- prouve, pendant le mouvement, aucune pression de la part du spiral. » Il en résulte que l'une quelconque des deux conditions générales men- tionnées ci-dessus est toujours une conséquence de l'autre. » La démonstration de ce second théorème faisant suite à celle du pre- mier, je conserve les mêmes notations, en appelant seulement A'" le point de la circonférence de la virole dont les coordonnées avaient été désignées par x'" et f". » Il avait été établi que x" et jr" étant les coordonnées de l'extrémité A" ( 582 ) du spiral, après la iléforfljgljon, on a et f 2) y = o'-j sin ^Ô„ + ''^\ ds, cl que (3) a.-"'=(?"sii)($; -'/'+«) et (4) j"'=o-cos(5;-v"+^.). Enfin, X, etj-, étant les coordonnées du centre de gravité du spiral, on a démontré que 5] x,^x"-£{^co,(Q, + '^ys t 6) J.=j"+^'^sin(5„H-^)./.. » Comme, par hypothèse, on a constamment x^ ■= o et j-, = o, il en résulte (7) x"=£icos(0, + ''{)cIs et '')ds. (8) r=.-^-lsin(.„-^î; » Des équations (1) et (2), on tire '^'^"7/"^ = ~£i «i" (^0 + '^) r/s - .r'cos(5:, - V" -^ «), ou, à cause de (8) et (4), (9) '«ï:^=r-r. » Des équations (2) et (4), on tire aussi (i (y " — Y dx = -j^^ l cos (Oo + ^)./i- H- t?"sin(5;- y"+ a), ( 583) on, à cause tlè (7) et (3), (.0) ll^^Zil) =_(.."_ ^"'). « On déduit ensuite des équations (9) et (lo) (.r" - œ'") d{x" - X'") -t- (/" - ;■'") d{f' - f") = o ; d'où, en intégrant, (II) (^"-x"')= + (j"-j"'r = K^ » Il résulte de là que la distance K des deux points A" et A ' est con- stante, et comme, pour a = o, cette distance est nulle, il s'ensuit que les deux points A" et A" coïncident pendant tout le mouvement. » Il est d'ailleurs évident que le spiral coupe toujours la circonférence de la virole sous l'angle donné •/', puisque le rayon de courbure du spiral en A" fait un angle 5", + a avec l'axe OY, et que le rayon OA ' de la virole fait avec ce même axe OY un angle 5'ô — y" -+■ i-iW^AAl> . (i) Toiiles ces heures soiii celles dé àoiiie. ( 584 ) une troisième au nord-ouest. Les premiers rayons rouges et brillants se montrèrent à C'aS'", à 4o degrés du nord vers l'ouest vrai. Après cela, il y eut un mouvement continuel de masses brillantes, qui se succédaient, en divers points du ciel, du nord-ouest parle nord au nord-est. A 6''45'°, sur un fond cramoisi, se forma un arc complet, brillant d'une belle lumière jaune verdàtre, s'étendant de l'ouest 80 degrés nord vrai , au nord 83 degrés est. Quelques mi- nutes après, cet arc était couronné d'une brillante auréole de rayons rouges. A 6''49'", l'arc se doubla : la lumière, passant rapidement sur le zénith, en- vahissait les Pléiades et la constellation d'Orion. A 7'' 7™, la couronne se forma pour la première fois, au delà du zénith. Dans ce moment, les rayons qui se soulevaient de tout l'horizon du côté du nord et leurs rudiments du côté du sud convergeaient tous vers l'étoile d'Aldébaran. Les colonnes par- taient du nord-ouest, mais elles étaient plus brillantes au nord-est et à l'est. » Jusqu'à ce moment, l'aspect de l'aurore était celui d'une large bande, nébuleuse et phosphorescente, qui se mouvait parallèlement à elle-même, dans la direction du méridien, en le coupant à peu près à angle droit, et s'avançant vers le sud avec un éclat intermittent. A 8''a8™, une grande bande partie de l'ouest allait traverser les étoiles de la ceinture d'Orion. Cette bande était interrompue en certains intervalles et paraissait se réanimer au souffle du vent, qui soufflait du nord par faibles bouffées. » Après que la zone eut dépassé l'équateur, l'aspect du météore entra dans une deuxième phase. Tout le ciel, excepté une petite portion à l'horizon du côté du sud, brillait d'une lumière pourprée, qui se transformait en un jaune vert plus vif du côté du nord. Sur ce fond brillant, se détachaient de nombreux rayons, d'une couleur pourpre dorée, qui allaient tous converger dans une petite région située au delà du zénith, près du méridien. Dans certains instants, le ciel ressemblait à un globe divisé par ses méridiens, ayant un pôle entre notre zénith et l'équateur. A 7'' 45'", ce pôle était dans la tête d'Orion, près du groupe des étoiles p'p" (déclinaison 11 degrés); à 8''29"', il était sur la belle étoile a d'Orion (déclinaison 7 degrés); à 8''4a'", il correspondait à la tête du monoceros (déclinaison 9 degrés); ces positions étaient un peu à l'est du méridien. Le déplacement était en partie dû à la rotation de la sphère céleste, mais évidemment il y avait un mouvement oscillatoire, dans le sens du méridien. Ces positions sont assez exactes : on les a prises avec les alignements au moyen d'un ruban noir. » L'inclinaison magnétique à ',Rome étant 58''5o', la prolongation de l'aiguille d'inclinaison rencontre la sphère céleste à io°42' de déclinaison: on voit par là que le pôle des rayons a oscillé autour de la prolongation ( 585 ) de cette aiguille. L'aiguille elle-même, dans ce moment, était très-agitée, de sorte quelle marquait i" 1 1' de plus. » L'axe de symétrie de l'aurore n'était pas dans le méridien magnétique à l'horizon, mais du côté de l'est; c'est de ce côté que se manifestèrent les colonnes les plus vives et les plus brillantes. La déclinaison oscillait d'en- viron un demi-degré à l'est et à l'ouest de sa position normale. Le barreau destiné à mesurer la force horizontale fut tellement troublé qu'd sortit de l'échelle, et l'on ne put avoir qu'une approximation grossière de la varia- tion : elle aurait été d'environ 0,0262 de l'intensité horizontale. Le barreau à balance sortit aussi de son échelle et ne permit aucune appréciation de la force verticale : l'extrémité nord était profondément inclinée. » J'ai remarqué ces détails, car il est admis que la couronne se forme sur le prolongement de l'aiguille de l'inclinaison : on voit ici que cette position n'est qu'approchée, et que ïapex des rayons s'est avancée continullemcnt du nord vers le sud. » A 9 heures, l'aurore commençait à pâlir : la lumière restait brillante, mais uniforme dans l'hémisphère nord, et sans colonnes. A i i heures, le ciel était encore clair : un segment obscur bordait l'horizon. Enfin, à 3 heures du matin suivant, tout avait disparu. » Le spectre de la couronne était très-vif. La raie jaune 556o (Angstrom) était visible sur toutes les parties du ciel. Dans les spectres des colonnes rouges vives, on voyait aussi une raie rouge, peut-être la raie C. Dans les régions vives de l'arc, on remarquait des lignes nombreuses et une trace de spectre contirm dans le vert. » Les circonstances météorologiques qui ont accompagné cette aurore sont également intéressantes. Depuis trois jours, nous avions un temps ma- gnifique, véritable printemps, température douce de 8 à 9 degrés; à midi, la température s'éleva à i4 degrés, ciel très-clair, calme absolu dans le vent; seulement le baromètre était assez bas (763 à 764 millimètres) et au-dessous de la moyenne; on remarquait une grande humidité. Le inatin du 4, cette humidité était si intense, qu'elle produisit un brouillard pénétrant partout, et le pluviomètre recueillit un demi-milhmètre d'eau sans aucune pluie. Dans l'après-midi, le baromètre commença à monter, continua sa marche pendant l'aurore (767"""") et arriva le jour suivant à 772""", 4- Pendant l'aurore, il y eut des bouffées de vent du nord, et une grande précipitation de rosée. L'électricité statique était (aible au commencement, mais elle aug- menta au moment du plus bel éclat de la couronne; elle ne fut cependant pas très-forte. La température fut variable entre 9 et 8 degrés. c. R., 1872, I" Semescre. (T. LXXIV, N» 9.) 77 ( 58G ) » Les deux jours suivants furent aussi tres-J>eaux ; le 7, des voiles en- conibrèiciit le ciel et le 8 nous cîunes la pluie; aujourd'hui 9, pluie et grêle à i''5o'". Eu général, j'ai remarqué que les aurores précèdent de peu de jours un changement de temps, qui n'est point accidentel et de peu d'im- portance, mais qui se produit pour ainsi dire sur une grande échelle : elles semblent eu connexion avec les grands changements des mouvements atmosphériques. Celle fois, celle coïncidence est bien manifeste : d'iuie saison très-belle et tranquille, nous venons de passer à des pluies et des orages. » On a cherché dernièrement à trouver une relation entre les aurores polaires et les protubérances ou éruptions solaires; il est difficile de se prononcer à ce sujet, car des protubérances solaires assez belles se ren- contrent si souvent qu'il est très-facile d'en trouver quelques-unes en coïncidence avec les aurores; mais il est permis de douter qu'il y ait là une véritable connexion de cause à effet, parce que toutes les belles pro- tubérances ne sont pas accompagnées d'aurores^ ni de perturbations magné- tiques. J'ai eu soin de le vérifier toutes les fois qu'il y a en une grande éruplion, sans trouver de coïncidence. Le beau ciel ayant favorisé cette fois l'observation des protubérances, du i*' février jusqu'au 6, voici le résultat que j'ai oblenu. » Le i*""" février, l'aclivité solaire était assez grande, on comptait 5 groupes de prolubérances à l'esl, 2 au pôle sud, 3 à l'ouest; la hauteur maximum était de 64 secondes. Le 2 février, la chaîne des protubérances persistait encore à l'est, avec un mouvement assez fort : elles s'élendaient de l'équa- teur jusqu'à 3o degrés sud, leur élévation atteignant à 126 secondes; deux antres groupes à l'ouest, latitude 3o degrés sud, prés des taches. Le 3, continuation de la masse brillante, de 10 degrés est à l\o degrés vers le pôle sud. Des pointes très-vives, mais basses, à ouest 25 degrés nord, annonçant une activité assez grande, |)rès de la tache; plusieurs petites protubérances à l'ouest, entre i5 et /jo degrés sud. IMais la particularité la j)lus singidièrc était que la chromosphère était comme formée de longs poils tous (lirujés régulièrement de icquateur vers les pôles; chromosphère notablement élevée aux pôles. Le 4, l'activité est plus grande que la veille : quatre beaux groupes de protubérances, à l'extrémité de deux diamètres se croisant chaciui sous un angle de 3o degrés avec le parallèle céleste. Des pointes assez vives se manifestent à l'est 3o degrés sud. Une belle protu- bérance conique, diamétralement opposée, hauteur maximum 70 secondes. (587) Le 5, I';ictivité continue à l'ouest; elle est nffaiblie à TesL T.e 6, activité assez grande à l'ouest, belle éruption à l'ouest 4o degrés sud, et plusieurs petites protubérances; beau groupe à l'ouest, 20 degrés sud; beaux jets à 3o degrés nord. Cliromos|)hère offrant de beaux poils, comme le 4- De ces aperçus, il résulte que le 4 H'T présenté aucune particularité notablement plus remarquable que les autres jours. M.Tacchini a observé, le 3, à l'ouest, une belle éruption ; elle a eu lieu à la place où j'ai vu les points très-vifs, qui la précédaient peut-être on la suivaient. La disposition de la cbromosphére du 4 est sans doute assez remarquable, mais, |comnie elle s'est renouvelée le G, sans apparence aurorale, je ne saurais trouver de connexion entre ces deux phénomènes. » Sans doute, l'activité est augmentée depuis le mois de décembre, mais nous sommes encore loin de l'activité observée en juillet et août derniers. Cet état est d'accord avec celui des taches, qui sont maintenant nombreuses. Mais, dans ce dénond^rement, il y a encore trop de vague; on compte les groupes et les points: cela ne suffit pas, il faudrait évaluer la surface occupée, et surtout leur profondeur. Les j)rotubérances observées pendant ces jour- nées concordent avec l'augmentation des taches, mais celles-ci sont super- ficielles et petites, et, quoique nombreuses, elles sont loin de présenter une étendue et une modification de la surface solaire semblable au maximiuii dont j'ai parlé plus haut. De là, le manque de grandes éruptions; et, quoique sensiblement augmentées, les protubérances sont loin d'égaler celles qui s'observèrent à l'époque des taches très-larges et très-profondes. » Maintenant que l'étude du Soleil fait des progrès considérables, il me paraît intéressant de ne plus se borner, comme on Ta fait jusqu'à présent, à une simple énumération des taches; il devient nécessaire d'entrer dans quelques détails pour en donner une idée plus exacte. Sans doute, cela rendra cette étude un peu plus laborieuse, mais sans cela elle restera dans le vague. Une description de ce genre a été faite à Rew, par M. de la Rue, sur des photographies; elle est également commencée au collège romain, et j'espère pouvoir en présenter bientôt quelques résultats à l'Académie. » En profilant d'une de ces belles soirées, j'ai examiné de nouveau le spectre d'Uranus. J'ai trouvé les trois bandes précédemment indiquées : une dans le rouge, l'autre dans le jaune, et la troisième dans le bleu; cette dernière coïncide réellement avec la raie^^, comme l'ont trouvé MM. Vogel et Huggins, contrairement à ce que j'avais cru voir à l'époque de la découverte de ce spectre curieux. Mais la bande du rouge demande, 77.. ( 588 ) pour être visible, une atmosphère parfaitement claire, et je ne suis pas surpris qu'elle n'ait pas été aperçue. „ />. S. — Dans les belles soirées de ce mois, Jupiter a présenté un as- pect admirable. La bande équatoriale, d'une couleur rose très-prononcée, était semée d'un grand nombre de nuages jaunâtres. Au-dessus et au-des- sous de cette bande, il y avait un grand nombre de zones très-déliées, avec d'autres fortes et étroites, qui ressemblaient à des fils tendus. Les couleurs bleues et jaunes formaient un contraste remarquable avec la zone rouge (ce contraste étant augmenté sans doute par un peu d'illusion). La surface de la planète est actuellement si différente de celle que j'ai vue autrefois, qu'il y a lieu d'eu étudier la météorologie : cette étude ne serait peut-être pas inutile pour celle du Soleil lui-même, car, sur cette planète, nous pour- rions voir l'effet des influences solaires mieux que sur toute autre. » Le soir du 3, j'ai observé le passage du troisième satellite et de son ombre; le satellite paraissait presque noir, lorsqu'il se trouvait sur le milieu delà planète, et nolablemenl plus petit que son ombre, qui était visible avec lui; on l'aurait évalué à la moitié seulement. En s'approchant du bord il dis- parut, et reparut peu après, tout près du bord, mais comme xm point bril- lant. Ce fait n'est pas nouveau pour les autres satellites; mais pour le troi- sième, il est singulier. Ce résultat montre encore la grande différence de lumière entre le centre et le bord de la planète, différence déjà confirmée par la photographie. » « M. Ch. Sainte-Claire Deville présente à l'Académie la troisième année (1870) des Nouvelles météorologiques, recueil mensuel, contenant les données atmosphériques pour soixante-quatre stations de la France et de l'étranger, et publié par le double concours de l'Observatoire météoro- logique central de Montsouris et de la Société météorologique de France, dont il a l'honneur d'être Président. w Ce volume de 1870, dit M. Ch. Sainte-Claire Deville, a été en retard par suite des dovdoureuses circonstances que nous venons de traverser; mais nous préparons, en ce moment, les deux années 1871 et 187a, qui paraîtront concurremment. Pour la publication du volume de 1 870, j'ai été aidé par un jeune savant, enlevé trop tôt à la science, M. Sourel, et, pour les deux nouveaux volumes, j'ai la précieuse collaboration de M. Reuoii, ce défenseur, qu^n ne pourra jamais décourager, de l'exactitude, de la droiture et tie la vérité. » ( 589 ) NOMEVATIONS. « L'Académie procèc par la voie du scrutin, à la nomination iVun Associé étranger, en remp. icement de feu sir Jnfrn Herschell. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5i, M. Airy obtient 49 suffr M. Tchébychef. 2 âges. 31. Ainv, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination .sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. L'Académie procède, par la voie du scrutin , à la nomination d'un Associé étranger, en remplacement de feu sir Rodeiick-Impey Murcliison. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant Sa, M. Agassiz obtient 5o suffrages. M. Bunsen i » Il y a un bulletin nid. M. Agassiz, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Détermination des inclinaisons du plan de Faite aux différents instants de sa révolution. Note de M. Marey. « Dans une série d'expériences présentées à l'Académie en 1870, j'ai montré que l'aile de l'oiseau décrit dans l'espace une ellipse. )) Les tracés graphiques, d'où j'avais tiré cette forme du parcours de l'aile, permettaient aussi de déterminer la hauteur de l'aile à chaque instant ; on pouvait consequomment connaître la vitesse avec laquelle s'effectuent l'élé- vation et l'abaissement de cet organe. Mais, pour passer de ces notions à celle du travail effectué par l'oiseau, pour savoir quelle résistance l'air oppose, à chaque instant, aux mouvements d'élévation ou d'abaissement de l'aile, il fallait aussi connaître l'angle sous lequel cet organe frappe l'air. ( %o ) La résistance varie en effet d'une manière énorme, j)Oiir un organe mince comme l'aile d'un oiseau, suivant qu'il se déplace parallcleaient à son plan ou perpendiculairement à celui-ci. » Voici comment j'ai obtenu la sohilion de ce problème. » Une buse, attelée à un mam'ge de 7 mètres de diamètre, est suspendue de telle sorte que les mouveineuts de son vol s'effectuent le plus librement possible. L'oiseau entraîne en volant le manège, qui le contraint seule- ment à parcourir un trajet circulaire. Pendant ce temps, une tige légère, articulée à un mouvement de Cardan voisin de l'articulation de l'épaule, accompagne, dans tous ses mouvements, l'aile droite à laquelle on le relie au niveau de l'articidation carpienne. » Les mouvements que la tige effectue de haut en bas sont transmis à un appareil enregistreur et foiu-nissent la courbe des hauteurs de l'aile. » Les mouvements d'arrière eu avant que la tige et Faile exécutent sont enregistrés de la même façon et donnent une seconde courbe. » De ces deux courbes réiuiies, on déduit, p;u' une construction simple, la courbe fermée qui représente le parcours de l'aile à chacune de ses révo- lutions. » Reste à déterminer l'inclinaison du plan de l'aile à ciiacun des points de cette courbe fermée. » Si l'on considère la partie osseuse de l'organe, c'est-à-dire l'humérus et i'avant-bras de l'oiseau, on voit que, si le plan de l'iiile change, ces os su- bissent une sorte de torsion qui produit une rotation de la tète humérale dans sa cavité. C'est ce mouvement de rotation qu'il s';igit de transmettre à la lige et de faire enregistrer aussi sous forme de courbe. » A cet effet, une sorte d'éventail dont les branches sont reliées aux ])rin- cipales rémiges de l'oiseau est adaptée à la tige qui produit les mouvements de l'aile. Cet éventail peut glisser le long de la tige^ afin de permettre, s'ils existent, les mouvements de flexion et d'extension de l'aile; mais il ne peut changer de |dan sans tordre la tige à laquelle il est fixé. Or l'articulation de Cardan ne permet pas les mouvements de torsion; cette articulation su- bira donc cette torsion conune la tige elle-même, et la transmettra à une autre tige qui, située siu- le prolongement de la première, pivote dans un tube et traverse luie poulie. C'est la rotation de celte poulie qui transmettra le signal des changements du plan de l'aile, ce qui donne naissance à une troisième courbe. » Avec ces triples données, on peut construire iiou-seulcment la trajec- toire de l'aile, mais la série des positions tpii représentent les inclinaisons de l'aile aux divers points de son parcoiu's. ( Sg. ) M La yî(/.^ I montre les trois courbes obtenues à la fois au moyen de l'appareil. » La courbe tracée par un trait plein correspond aux mouvements que l'aile exécute dans le sens anléro-postérieur. Le point A et ses homologues correspondent à la position antérieure extrême de l'aile de l'oiseau ; le point P à la position extrême postérieure. » La courbe foimée de traits interrompus indique les hauteurs de l'aile dans l'espace; le point H correspond au maximum de l'élévation de l'aile, et le point B à son plus grand abaissement. » Ces deux courbes dans l'espace permettent de construire par points la Fi]; 1. courbe fermée [fig. 2) représentant la trajectoire que l'aile parcourt autour de son centre de mouvement qui est l'arti- culation de l'épaule. » C'est sur celte trajectoire que nous déterminerons l'inclinaison du plan de l'aile à chaque instant de son parcours elliptique. » A cet effet, il faut se reporter (^7. i) à la courbe ponctuée, qui est l'expression des torsions de l'aile à différents instants. lies ordonnées positives et négatives de cette courbe correspondent aux tangentes Irigononiétriques des angles que l'aile fait avec l'horizon (1). (i) Il faut de l'angle trouve retranclior algébriquement une valeur constante : l'anyle de 3o degrés que l'aile au repos fait avec l'Iiorizon. ( %2 ) Elles permettent donc de tracer sur la fuj. 2 une série de lignes dont chacune exprime, par son inclinaison sur l'horizon, l'inclinaison que le plan de l'aile présentait à ce même instant de son parcours. » Le sens du mouvement de l'aile se fait de haut en avant, ce qui sur id.fy. 2 se compte de haut à droite, de la lettre H aux lettres At'. » L'inclinaison du plan de l'aile semble, à première vue, produite exclu- sivement par la résistance de l'air. Elle croît, en effet, avec la vitesse de la descente de l'aile, et cesse avec celte descente.méme. On peut voir qu'au bas de sa course, l'aile revient brusquement à son inclinaison normale, qui est d'environ 3o degrés au-dessous de l'horizon, et remonte en abaissant en- core son bord postérieur, ce qui fait qu'elle offre à l'air une très-faible ré- sistance. )) Je me propose d'étudier les changements que présentent la trajectoire de l'aile et l'inclinaison de son plan, quand on fait varier la vitesse du vol et les résistances que l'oiseau doit surmonter. ■» MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Sur L'emploi des courants secondaires pour accumuler ou Iramformer tes effets de la pile vollaïque. Mémoire de M. G. Plaxté, pré- senté par M. Edm. Becquerel. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Physique.) « Si l'étude des moyens de production de l'électricité voltaïque est aujourd'hui, ajuste titre, l'objet de nombreuses investigations, la recherche des moyens d'accumulation ou de transformation des effets d'une source d'électricité donnée, n'offre pas lui moindre intérêt; de même qu'en Méca- nique, l'étude des appareils destinés à accumuler ou transformer les forces présente une importance non moins grande que celle des macliines mo- trices proprement dites. » Sans parler des effets remarquables produits par l'induction, les tra- vaux de MM. Grove et Poggendorft ont fourni d'autres solutions du pro- blème de la transformation d'un courant d'une tension donnée, en un cou- rant d'une plus haute tension, à l'aide de la polarisation voltaïque. Les résultats que j'ai obtenus depuis, et les batteries secondaires que j'ai fait coiuiaître (i) ont permis, à la fois, d'accumuler ou de transformer le travail (i) Comjilcs rrinlits, t. L, p. &^o, et t. LXVl, p. 1255. — .Inn. de Chimie et de Phy- sique, 3" série, t. XV, \t. 5, liiôS. ( 593) de la pile, par l'emploi d'un courant secondaire d'une énergie exceptionnelle, développé dans des conditions particulières. » Mais il importait de rechercher si ces effets peuvent être obtenus sans une trop grande perte de la force primaire employée à charger les bat- teries secondaires, de connaître, en un mot, le rendement de ces appareils considérés comme récepieiirs, et de perfectionner leurs dispositions, de ma- nière à obtenir le meilleiu' rendement possible. Tel est l'objet du travail que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. De nouvelles dispositions tendant à améliorer les effets de ces appareils s'y trouvent indiquées. » Pour obtenir l'accumulation la plus complète possible du travail de la pile dans un couple ou une batterie secondaire à lames de plomb, le couple ou la batterie doivent avoir été préalablement /ormes, c'est-à-dire avoir snbi l'aclion prolongée du courant primaire, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, de manière que la surface des lames puisse s'oxyder ou se réduire facilement sous l'influence d'une action ultérieure. Quand ces conditions sont réalisées, les lames ne présentent aucun dégagement de gaz pendant que la batterie se charge; l'oxygène est employé tout entier à la peroxydation de la lame positive; l'hydrogène, à la réduction du per- oxyde c{ui s'est développé sur la lame négative pendant une décharge anté- rieure. Dès que celte double action est produite, les gaz apparaissent, et la batterie se trouve chargée à satuialion. Quand les lames du couple ou de la batterie secondaire sont soumises au passage d'un courant pour la pre- mière fois, le dégagement de gaz apparaît, il est vrai, presque immédiate- ment ; l'hydrogène et une partie notable de l'oxygène se dégagent sans pro- duire d'effet utile ; mais, avec le temps, la surface du métal se prête à l'ac- cumulation d'une couche plus épaisse de peroxyde; les gaz sont mieux absorbés, de sorte qu'à mesure que la batterie secondaire fonctionne, les effets qu'elle peut produire, lors de la décharge, acquièrent plus de durée. Dans un couple secondaire bien/orme, d'un demi-mèlre carré environ de surface, sur lequel on fait agir deux couples ordinaires de Grove ou de Bun- sen, le dégagement de gaz ne commence à apparaître qu'au bout de six à huit minutes. Pendant cet intervalle, le couple secondaire absorbe complè- tement les deux gaz provenant de l'électrolyse, et semble emmagasiner tout son travail, pour le rendre ensuite, quand on ferme le circuit secondaire. » Le rendement a été mesuré dans ces conditions, en ajoutant, d'une part, à la pile principale, un couple témoin à sulfate de cuivre et à lame de platine préalablement pesée, poui' connaître la dépense pendant la charge d'un couple secondaire; d'autre part, en faisant agir le couple secondaiie C. R., 1872, i" Semestre. (T. LXWl, N» 0.) 7^ (594) char"é sur un voltamètre à lame de platine également pesée, jusqu'à ce que le courant secondaire soit tout à fait anéanti cl, par suite, incapable de con- tinuer à produire un dépôt dans le voltamètre. En comparant, d'après les déi)ôts do cuivre obtenus, le travail rendu par le couple secondaire avec le travail dépensé par la pile primaire pour le charger, on a trouvé que la proportion ou rendement était de 88 à 89 pour 100. On a donc là un récep- teur assez parfait du travail de la pile voltaïque, et on s'explique ainsi l'in- tensité des effets que ces couples ou batteries secondaires permettent d'ob- tenir, en dépensant, dans un temps très-court, la force d'un courant pri- maire recueillie pendant un cerlain temps. » La batterie secondaire à lames de plomb, disposée pour produire des effets de tension, offre un rendement inférieur à celui des couples secon- daires destinés aux effets de quantité, et moins susceptible d'une mesure exacte, par suite de petites différences inévitables dans la résistance de cha- cun des couples qui la composent; cet appareil n'en est pas moins un or- gane -de transformation efficace, permettant d'obtenir, après un certain temps d'action d'un courant faible, les effets les plus intenses de la pile vol- taïque, tels que la lumière électrique, la combustion des métaux, etc. M Le rôle que peuvent jouer ces instruments dans l'électricité dyna- mique est analogue à celui de toutes les machines qui servent, en méca- nique, à accumuler ou transformer les forces, telles que le levier, les ressorts, la presse hydraulique, le mouton, etc. Dans cette dernière ma- chine, par exemple, une masse pesante, soulevée peu à peu à une grande hauteur, par une série d'efforts successifs, est ensuite abandonnée à elle- même, et rend, par sa chute, sous forme d'un grand et unique effort, la majeure partie du travail dépensé pendant un certain temps. Dans les bat- teries secondaires dont il s'agit, la somme des actions chimiques produites par une faible sonune d'électricité, distribuée sur un grand nombre de couples, développe une somme de forces électromotrices qui, réiuiies lors de la fermeture du circuit secondaire, rendent., sous forme d'un courant très-intense de courte durée, la somme des actions accumulées pendant tout le temps qu'a duré la charge de la batterie. Les effets de quantité correspondent à la chute d'une masse très-pesante, soulevée à une petite hauteur ; les effets de tension, à la chute d'une masse moins pesante, soulevée à une grande hauteur. » Ces rapprochements montrent, une fois de plus, le lien qui existe entre les diverses manifestations de la force ou du mouvement, en général, et la variété des effets qu'on peut espérer obtenir, par analogie, de la force électrique. » ( SgS ) 31. GoucEix adresse, par l'entremise de M. Ch. Sainte-Claire Deville, une Note relative à la composition des gaz qui se détachent de la solfatare de Pouzzoles. (Commissaires : MM. Boussingault, Ch. Sainte-Dlaire Deville, Desclaizeanx.) M. E. DE BouYN adresse quelques détails complémentaires, au sujet de son système de rails mobiles tournants. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. MÉGNiff adresse deux observations cliniques, qui viennent à l'appui des idées émises récemment par M. Coze, sur la fragmentation des balles et leur fusion probable dans les plaies d'armes à feu. M. E. Lantif.r soumet au jugement de l'Académie un Mémoire imprimé, accompagné d'une Note manuscrite, sur la conservation des membres bles- sés par les armes à feu perfectionnées. Ces deux pièces seront transmises, comme documents, à la Conunission nommée pour le Mémoire de M. Cozc, Commission qui se compose de MM. Morin, Phillipps, Larrey, Dupuy de Lôme. M. MiNiAc adresse un plan perfectionné de son « ballon dirigeable ». M. Veillet adresse une Note concernant également un projet de bal- lon dirigeable. (Renvoi à la Commission des aérostats.) • M. Anez adresse une nouvelle Note concernant la maladie du Phylloxéra vastatrix. (Conmiissaires précédemment nommés : MM. Dumas, Milne Edwards, Blanchard.) M. Tellier adresse une nouvelle Communication relative à son système de production du froid, par la vaporisatioi» de l'éther activée par un cou- rant d'air. Cette Communication est particulièrement relative à l'application de ce système aux appareils qui produisent le froid par la dilatation de l'air préa- lablement comprimé : en faisant passer cet air sur un bain d'éther, on pourrait utiliser à la fois l'absorption de chaleur due à la dilatation de 78.. ( 596 ) l'air, cl celle i|ui serait pimliiile par le j)ass.ige de rétiuià I élat de vapeiii'; d'après i'aiileiir, on pourrait arriver à doubler ainsi le rendement. (Conuiiissaires précédemment nommés : MM. Becquerel, Dumas, Jamin.) M. TosTiviJiT adresse une nouvelle Note relative à son procédé d'élevage (les |ierdreaux, (Renvoi à la Section de Zoologie.) 31. Bouvard soumet au jugement de l'Académie deux proposilions de i^éométrie élémentaire, c|ui feraient disparaître les difficultés résultant de l'introduction du poitiilalum d'Enclide. (Renvoi à la .Section de Géométrie.) M. A. GiLLOT adresse une nouvelle Lettre, concernant son Mémoire sin- la carbonisation du bois et l'emploi du combustible dans la métallurgie du fer. (Commissaires précédemment nommés : MM. Boussingaidl, Morin, Decaisne, H. Sainte-Claire Deville.) 31""^ Eyssartier adresse une Lettre, accompagnée de deux brochures, concernant diverses questions de médecine, et en particulier le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. 31. i,E 3I1MSTRE DE l'Instruction publique adresse, pour la biblioliiéque di- rinslitut, un exemplaire des ninnéros parus justpj'ici du « lîuiletiu des Sciences mathématiques et astronomiques (Bibliothèque des hautes Études) ». Les numéros de cette collection seront adressés, à l'avenir, à mesure qu'ils seront publiés. 31. LE 3I1NISTRE DES Affaires étrangères transmet à l'Académie wm'. Lettre du gérant du consulat de France à Malaga, annonçant la production d'un trendilemcnt de terre à Malaga, le 28 janvier 1872 : « I.c dimanche 2.8 janvier, dit M. de Grandmont, à 3'' i'" du soir, une secousse de n-eni- hlcnicnl de terre s'est fait sentir à !Mala;j;a, secousse assez fail)!(', du reste, mais ([ni n'en a jias moins jeté un moment le IroiiMe et l'eifioi dans la population. ^97 ) >• Le niouvcincnt ondulatoire a duré de ([iMln? à six secondes; des bruits soulenains, saccadés coninic les éclats du tonnerre, l'ont précédé de quelcjucs instants. L'oscillation s'est faite du nord au sud. Dès le malin, le ciel était gris et nuageux, et il est allé s'obscurcissant de plus en plus, jusqu'au moment de la secousse. Un vent glacial du nord-nordouest, au- quel Malaga n'est guère habitué, même dans cette saison, n'a cessé de souffler tout le jour. Les oiseaux ont fait entendre des cris de terreur » A Grenade, le tremblement de terre a élc sensiblement plus fort qu'à IMalaga. La se- cousse s'est produite de l'est à l'ouest, c'est à-dire de la Sierra-Elvira, de formation volca- nique. Là, dans l'ancienne capitale des Maures, des murs se sont fendus et même écroulés, des cheminées sont tombées, entre autres celle du bâtiment occupé par la garde civile. De ])auvrcs femmes, folles de terreur, se sont précipitées par les fenêtres et par les balcons, croyant, par suite du bris des i)orcelaines et des verres, et du tintement des sonnettes, à l'é- croulement de leur maison. En un moment, les places publiques, les églises, et surtout la cathédrale, ont été remplies d'une foule anxieuse et atterrée. » M. FoxssAGRivEs pfie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place de Cori'espondant, pour la Section de Médecine et de Chirurgie, place devenue vacante par le décès de M. Gii/on. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) AunORES BORÉALES. — Sur la laie brUlanle de couleur jaune citron, dans le spectre des auror^es boréales ; par^l. Piazzi Smyth. (Analyse d'une Lettre à M. Delaunay.) « \ l'occasion des Communications faites à l'Académie dans sa séance du 5 février dernier, sur la raie brillante de coulein- jaune citron, que le spec- troscope a fait voir dans l'aurore boréale de la veille, 4 février, M. Piazzi Smyth dit que l'observation de phis de vingt aurores pendant les dix-huit derniers mois lui permet d'affirmer que cette raie existe totijours et qu'elle occupe toujours la même place dans le spectre. Il a reconnu l'entière exactitude de cette dernière assertion, par la comparaison du spectre de l'aurore avec celui de la partie bleue de la flamme des hydrocarbures. Ce dernier spectre présente de belles raies correspondant aux longueurs d'ondes représentées par les nombres 5G3o, 5579, 5535, 5/197, 54^0» pour les bien voir, il faut avoir soin de masquer la partie brillante et jaune de la flamme. Or on reconnaît que la raie brillante des aurores boréales ne tombe jamais sur les raies 563o et 5535, et qu'elle tombe au contraire toujours sur la raie 5579. I^'cn qne cette dernière coïncidence ait été constamment observée par M. Piazzi Smyth, il exprime le vœu qu'elle soit constatée par d'autres observateurs. » ( SgS) GÉOMÉTRIE. — Exposition sommaire d'une théorie géométrique de la courbwe des surfaces. Note de M. A. Man.nheim, présentée par M. Serret. « Cette exposition a pour base le théorème suivant, que j'ai démontré dans mon Mémoire intitulé : Etude sur le déplacement d' une figure de forme invariable (i). Th. I. — Lorsqu'une figure de forme invariable se déplace en restant assu- jettie à quatre conditions^ à un instant quelconque, les normales issues de tous les points de cette figure aux surfaces trajectoires de ces points rencontrent deux mêmes droites. Ces tleux droites sont deux axes simultanés de rotation pour tous les déplacements que l'on peut faire subir à la figure mobile. » Ce théorème et le théorème suivant, qui en est une conséquence, sont les seuls emprunts que je ferai au Mémoire dont je viens de parler. » Th. II. — Si, à partir d'un point a sur une surface [A) on trace des courbes quelconques, les normalies à cette surface, qui ont ces cornées pour directrices, sont tangentes entre elles en deux points b et c situés sur la normale A menée de a à (A). Les plans tangents communs à ces normalies sont rectangulaires. » La considération des normaUes à (A), dont les directrices tracées sur (A) sont tangentes entre elles au point a, conduit très-facilement au théorème de Meusnier, comme je l'ai montré dans la Communication que j'ai eu l'honneiu' de faire à l'Académie dans la séance du 5 février 1872. Cette démonstration du théorème de Meusnier donne en même temps le théorème suivant : » Th. III. — Le plan tangent en a, à une normalîe à (A) dont la directrice est une courbe tracée sur (A ) à partir de a, est normal à cette normalie au centre de courbure de la section que ce plan détermine dans (A). » Le théorème de Meusnier ramène la construction du centre de courbure d'une section oblique à la recherche du centre de courbure de la section normale qui lui est tangente, et le théorème ÎII montre que la construction de ce point est donnée par la solution du problème suivant : » On donne une normalie à (A) dont la directrice tracée à partir d'un point a sur cette surface a pour tangente at. On demande de construire le point oii te plan normal à (A), mené par at, est normal à cette normalie. » Appelons (T) le plan tangent en a à (A), et traçons sur ce plan, à (i) Mémoires dus Savants étrangers, t. XX, et Journal de l'École Polytechnique, XLIIP cahier. ( 599) partir du point a, an perpendiculairement à at', an est normal à notre nor- malie au point a. Menons aux points h et c, dont j'ni parlé plus haut, les normales B et C à notre normalie. Nous avons, aux points a, b, c de la génératrice A de notre normalie, les normales à cette surface. Ces trois droites déterminent le paraboloide formé par les normales à la normalie, qui sont issues de tous les points de A. Pour résoudre le problème, il suffit de chercher la normale qui est dans le plan kat. Pour cela, du point quelconque n de an, je mène la droite G qui rencontre B et C. Cette droite est une génératrice du paraboloide des normales; elle est rencontrée par toutes les normales à la normalie issue des points de A. M La trace de G sur le plan kat appartient à la normale qui est dans ce plan. La perpendiculaire abaissée de ce point sur A est cette normale; le pied a de cette perpendiculaire sur A est le point où le plan kat est normal à la normalie. Autrement on peut dire que la projection sur le plan kan de la droite G rencontre A au point a. Il résulte de ce qui précède que a est le centre de courbure de la section normale à (A) faite par le plan kat; aa est le rayon de courbure de cette section normale. » Cherchons la relation qui existe entre les rajons de courbure des sections normales à (A) au point a. » Remarquons d'abord que toutes les normalies dont les directrices sont tracées à partir de a sur (A) ont pour normales communes B et C. La con- struction précédente s'applique donc toujours en faisant usage des mêmes droites B et C. Modifions cette construction : faisons tourner la figure que nous avons considérée autour de la normale A d'un angle de 90 degrés; an vient se confondre avec at, B vient en B, , C en C, et G vient en G,, qui est maintenant une droite issue d'vui point quelconque t de at, et qui rencontre B, et G,. Nous voyons maintenant que : » Th. IV. — La projection de G, sur le plan normal kat rencontre A au centre de cou/bure a. de la section faite dans (A) par ce plan. » Menons au point t une droite perpendiculaire à G, et rencontrant A. Appelons 0 ce point de rencontre. Considérons l'angle droit {ot,G,), et supposons que, le point t restant toujours sur le plan (T), le côté de l'angle droit ot passe toujours par le point o, tandis que l'autre côté G, s'appuie toujours sur B, et C, . Le point t décrit sur le plan (T) une certaine courbe I. Quelle que soit la position du point t sur cette courbe, le centre de cour- bure a de la section faite dans (A) par le plan normal J^at s'obtiendra, comme nous l'avons vu, en projetant G, sur ce plan. Cette projection n'est autre que la droite ta tracée sur ce plan à partir du point t perpendicu- ( 6oo ) Inireniciit ;i in. Dans le triangle rectangle ota, on a al'^ = ao yc n7.. » Puisque ao est constant, nous voyons que : » Tu. V. — Les rayons de courbure des sections normales à (A) au pobil n sont propoitionnels au carré des rayons vecteurs tels que nt de la courbe I. M Je dis que : » Th. VI. — La courbe I est une section conique. » Pour le faire voir, je remarque que cette courbe est l'intersection du plan (T) et de la surface lieu des j)oints tels que t, que l'on obtient en projetaut un point fixe o sur toutes les droites telles que G,, qui s'appuient sur deux droites B,, G, parallèles au plan (T). Cette surface est du troi- sième ordre, puisque sur la droite G, il n'y a que trois points de cette sur- face : t et les deux points où G, rencontre B,, G,. Mais cette surface con- tient la droite de l'infini qui s'appuie siu' B|,G,; ses sections par des plans parallèles à ces deux droites sont donc des sections coniques. I, étant l'une de ces sections, est donc luie conique. La construction du point « montre que le rayon de courbure aa est maximum loisqne a vient en è, et qu'il devient mininuuii loisque u vient en c ; h et c sont les centres de couibuie piincipnux de (A) situés sur A; nh, ac sont les rayons de courbure princi- paux, et les plans normaux en a, dont les centres de courbure sont en ces points, sont les plans des sections principales. Ges plans sont (AB,), (AG,), ou, ce qui revient au même, (AB), (AG). » Les ravons vecteurs de I deven,Hit maxinnun et minimum en même temps que les rayons de courbure des sections normales auxquels ils corres- pondent, on voit que : » Th. VII. — lu's axes de I sont (es traces sur (T) des plans des sections jirin- cipales de (A) en a. » I est appelé indicatrice. En rapprochant le th. VII du th. II nous voyons que les directrices des normalies développables sont tangentes en a aux axes de l'indicatrice en ce point. De là, on a tout de suite ce qui est relatif aux deux sjsiètncs de licjnes de courbure r/c(A). Remarquons aussi que : » Th. VIII. — Les ccnrés des demi-axes de l'indicatrice sont proportionnels (Utx rayons de courbure principaux. » Reprenons la droite G, qui |)art du point t et qui s'appuie sur B,, G,. Les points de rencontre de ces deux droites avec G, el le point t détermi- nent siu- G, des segments qui sont toujours proportionnels à nh el ac, quelle ( 6or ) que soit la position de t sur I, puisque B, et C, sont [larallèles au plan fT), Eu projetant G, sur le plan (T), cette proportionualilé se conservera. On voit ainsi que la projection de G, sur (T) est rencontrée par les axes de l'indicatrice I en deux points qui déterminent avec t des segments propor- tionnels aux carrés des demi axes de cette indicatrice. Donc : » Th. IX. — La projection tk'G, sur [T) est la normale en t àl. » Mais la projection de G, sur (T) est perpendiculaire à la |)rojeclion de G sur le même plan ; donc : » Tll, X. — G se projette sur le plan l(in(jenl [T) suivant une droite paral- lèle à la tangente en I à l indieatriee, e est-à-dire une droite conjuguée de la di- rection at. )) Par une première projection de G nous avons obtenu le centre de cour- bure de la section normale menée par ni. Nous voyoîis maintenant qu'en projetant la même droite G sur le plan(T) nous avons la direction con- juguée de at. Les droites B e( C qui suffisent pour ces constructions peuvent donc être substituées à l'indicatrice de M. Dupin. » Revenons au paraboloïde des normales à la normalie à (S) que nous avons déjà considérée. L'un des plans directeurs de ce paraboloïde est le plan central de cette normalie. La trace de ce plan central sur (T) est donc parallèle à la projection de G sur le même plan. » D'après cela et d'après le théorème X, nous concluons que : » Th. XI. — La tangente at à la directrice d'une normalie à (S) et la trace du plan central de celle normalie, pour la génératrice A, sur le plan tangent en a à (S), sont deux diamètres conjugués de l'indicatrice en a. )) Prenons sur (S) un point a,, infiniment voisin de a dans la direction nf, et menons en ce point à (S) la normale A,. Les plans tangents en a et a, à (S) se coupent suivant une droite parallèle à la perpendicidaire commune à A et A,. Cette perpendiculaire est dans le plan central mené par A à l'é- lément de normalie fornié par A et A, ; elle est parallèle à la trace de ce plan central sur le plan tangent eu n à (S). Ainsi les jihuis tangents aux deux i)oints infiniment voisins a et a, se coupent suivant une droite j)arallèle à celte trace., c'est-à-dire, d'après le théorème précédent, conjuguée de la direction aa,. Nous retrouvons ainsi le théorènw des tangentes conjuguées. )) Je ferai remarquer, en terminant, qu'indépendamment de l'exposition nouvelle que je viens de donner sommairement de la théorie de la cour- bure des siu'faces, les théorèmes IV et X sont nouveaux et méritent d'être I) c. K., 1S7Î, i" Semestre. (T, LXMV, N» 0.) 79 ( 6o2 ) GÉOMÉTRIE. — A'ofe suv quelques relations entre les quantités angulaires des polyèdres convexes; par M. L. Lalanxe. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Chasles.) « Il y a dèyA une douzaine d'années que l'érudit et regretté Prouhet attira l'attention de l'Acadéinie, à propos de la publication récente des OEuvres inédites de Descartes, par M. Foucher de Careil , sur une proposition énoncée sans démonstration par le grand philosophe, proposition qui établit une analogie, non remarquée jusque alors, entre la théorie des polygones et celle des polyèdres. Cette proposition consiste en ce que, dans un polyèdre convexe, la somme des suppléments des angles solides est égale à huit angles solides droits. Elle résulte de l'intuition même des angles solides supplé- mentaires, lorsqu'on leur donne un sommet commun pris dans l'intérieur du polyèdre. De la considération de ces mêmes angles solides supplémen- taires, Prouhet conclut aussi très-simplement que la somme des angles plans des faces d'un polyèdre est égale au quadruple, diminué de huit, du nombre des sommets, l'angle droit étant pris pour unité. » Cette Communication ne passa pas inaperçue, et M. J. Bertrand, mem- bre de l'Académie, en fit l'objet d'un rapprochement imprévu entre la pro- position de Descartes et la belle conception de Gauss, relative à la courbure totale des surfaces {Comptes rendus, t. LX, p. 781). » Ces antécédents permettent de croire que l'Académie n'accueillera pas sans intérêt des considérations qui, tout élémentaires qu'elles soient, sont de nature à étendre les analogies connues entre la théorie des polygones et celle des polyèdres, analogies que je formule en trois propositions nou- velles. » Avant d'énoncer ces propositions, dans lesquelles entrent à la fois des trièdres et des dièdres, je dirai que je prends, suivant l'usage, le Irièdre tri- rectangle qui occupe la huitième partie de l'espace autour d'un point, pour unité parmi les trièdres; et que, pour les dièdres, je prends pour unité non pas le dièdre rectangle, comme on le fait ordinairement, mais seulement la moitié de celui-ci; de sorte que, les trièdres et les dièdres étant rapportés respectivement à des unités de même espèce, il y a, par le fait, une unité commune pour tous, le trièdre trirectangle. » Cela posé : » 1° Dans toutpol/èdre convexe, l'excès de la sonitne des dièdres sur la somme des angles solides est égal à l'excès du quadruple du nombre des faces sur 8; ou, ( 6o3 ) d une manière symbolique, V,-V, = 4F-8. » Quelques applications feront mieux saisir le sens de cet énoncé et ser- viront en même temps de vérification. 1) Hexaèdre prismatique droit à base carrée. On a V,,=:2Xi2, V, = 8, F = 6; d'où 2X12 — 8 = 4x6 — 8. » Prisme droit à hase d hexagone régulier : Vrf = 2Xi2 + 5X6 = 40, V,= ixi2 = i6, F = 8, 40 — 16 = 4x8 — 8. » Dodécaèdre rhomboïdal : V,i = jX^4 = 64, V,= 2x8 + |x6 = 2/i, F=i2, 64 — 24 = 4 X 12— 8. » 1° La somme des angles solides et des suppléments des dièdres est égale au quadruple du nombre des sommets {*) : v, + Vrf, = 4S. » 3° La somme des angles solides et des suppléments des dièdres (rapportés au triètlre trirectangle) est égale à la somme des angles plans des faces (rap- portés à l'angle droit) augmentée de 8 : V, + Vrf, = 2a + 8. » Cette dernière proposition a cela de remarquable qu'elle établit une relation directe entre les quantités angulaires des trois espèces : angles plans, dièdres, angles solides. » L'application au dodécaèdre rhomboïdal donne V, = 24, Vrf' = ^X 24 = 32, 2«=4xi2; d'où 24 + 32 = 4 X 1 2 + 8. » (*) M. l'ingénieur Pliilbert était parvenu directement à cette seconde ])roposition, sur la simple annonce que je lui avais faite d'une relation existant entre les angles solides et les dièdres. 79- ( 6(.4 ) GÉOMÉTRIE. — Détermination des caractéristiques des s)'stèmes élémentaires de cubiques. Note de M. Zeuthen, présentée par M. Cliasles. CUBIQUES DOUtES d'uN POINT IIOUBLE. « 1. Notations. — Une cubique à point double est de la classe 4 et a liois tangentes d'inflexion. Les cubiques de cette espèce qui satisfont à sept autres conditions forment un système [u., u.'). Désignons par b Tordre du lieu des points doubles, par v la classe de l'enveloppe des tangentes à ces points, par c' la classe de l'enveloppe des tangentes d'inflexion, et par /' l'ordre du lieu des points d'infleNion. )) 2. Courbes singulières. — i" Le point double peut devenir cuspidal. La courbe singulière qu'on obtient alors aura un sommet au point cuspidal. » 1° Une courbe du système peut se réduire à une conique et une droite. Reg.irdée comme enveloppe de tangentes, elle sera composée de la coniqiu^ et de l'un des points d'intersection pris deux fois. Ce point sera un sommet double, pendant que l'autre point d'intersection n'est que le point doul)lc de cette courbe particulière du système. La cubique composée peut satis- faire à la condition de toucher une courbe donnée en ayant un de ses deux points singuliers siu' elle : alors il n'est j^as douteux que ce point soit le sommet double, l'autre le point double. En d'autres cas, elle peut satisfaire aux conditions données, quel que soit celui des deux points singuliers qu'on regarde comme sommet. Alors on aura deux coiu-bes singulières : regar- dées comme lieux de points, elles coïncident; mais, regardées comme enve- loppes, elles sont différentes. » Un système contient, en général, des courbes singulières de ces deux espèces; car elles dépendent de sept conditions. Nous en désignerons les nombres par y et par ût respectivement. )) Les singularités suivantes : une courbe composée d'une droite double et d'une droite simple, ayant un sommet double au point d'intersection des deux droites et deux sommets simples à deux autres points de la droite double, et une droite triple douée de quatre sommets, ne peuvent satisfaire qu'à six conditions de contact indépendantes entre elles. On n'en trouve donc pas ordinairement dans un système déterminé par scj)! conditions de contact. » Nous ne nous occuperons, dans ce qui suit, (jue de s\ sternes dont les seules singularités sont celles dont nous avons désigné les nombres par y et TS. ( Go5 ) » 3. Fo)inulcs. — On Iroiivi-, au inoyc ii du principe de coiTespoiidauce, (i) 4/1 = //'+ 2/', (■2) Ou: = ij.-i-zô -{-'jc', (3) (. = ^> + /i, (4) (' -r- C'= a.'+ 3//, (5) .^^2,,,_3,A^ l'où (G) '1 = 113. ou /i = i7» ( 7 ) 2 777 = 3 y.' — 3 a ou /i' = -i^ ( ?. — + 7 ) . » 4. Délenninatiun des caraclérislujucs des systèmes éléinenlaires. — Les déterminations de 7 et de 77: sont des problèmes plus simples que ceux de p. et de a'. On peut donc se servir des formides (6) et (7) pour trouver ij. et u.'. » 7 et zû sont des nombres théoriques où ime seule courbe singidière peut être comptée plusieurs fois. Dans les systèmes déterminés par les con- ditions de toucher sept courbes données, *qui peuvent se réduire à des points et à des droites, une cubique à point cuspidal n'est comptée qu'î/;.'e seule fois dans le nombre 7. Une cubique composée d'une conique et d'une droite sera, dans les mêmes systèmes, comptée 2' fois, si le sommet double se trouve sur u des courbes données, et si le contact avec ces v. courbes est dû à cette circonstance (*). On aura donc, en désignant par tjTq, î?,, zô.. les nombres respectifs des cubiques composées pour lesquelles a ^ o, 1,2, ^ = '^o + 2^1 + h'^i- » Regardons, pour prendre un exemple, le système (3/j, /(/). On y aura Y = ' 68 + /) . 1 68 -1- --'— 20 = 960, où les trois termes correspondent aux cas où le point cuspidal se trouve sur 0,1 ou 2 des tangentes données ('"). On trouve encore 73-0=2.3.2, zrr, = 4 . 3.4 .2 + 4-3./|, 772 = — 3.4, (* ) La même règle a lieu pour les conirjncs d'un systènie qui ont un sommet double (point double). Comparer les ])arlies II et III de mon Mémoire sur les systèmes de coniques [Nou- velles Annales de Mathcniiitiqtus, 1866). Suivant une remarque que nous avons déjà failc, les cTo cubiques singulières, regardées comme lieux do jioints, coïncident deux à deux. **) ?o;> ma Communication précédente [Comptes rendus, p. GaS). On a dans le système 5, 4, 3, •^, 1, 0 : 24o, 48o, 712, 756, 600, 400. ( 606 ) d'où S) = 588. Les formules (G) et (7) donnent ensuite tj, = 480, p.' ^712. )) La détermination des caractéristiques des autres systèmes élémentaires se fait de la même manière. Le nombre N(«/>, ,'tlZ) de cubiques à points doubles passant par a points donnés et tangentes à (i droites données (« -4- |S = 8) sera, à Texception des cas où a = o ou j3 — o, caractéristiques de deux systèmes différents. Les deux manières différentes qui servent ainsi à déterminer un même nombre donnent une vérification des valeurs des coefficients que nous avons attribués aux différentes espèces de courbes composées (*), On trouve pour « = 8, 7, 6, N(a/->, |3/) = 12, 36, 100, » On peut aussi trouver les nombres -^ et w qui correspondent à des systèmes de cubiques à point double, qui touchent des courbes données en des points donnés et d'autres courbes données en des points non donnés. Les règles indiquées pour la distribution des cubiques composées en stq, ta, et t^a restent alors en vigueur (**). On trouve ainsi, en désignant par {pi) la condition d'un contact en un point donné, pour « = 6, 5, 4, N[a/J, (6-%)/, (/;/)] = 10, 28, 68, N[«/;, (4-«)/, 2(/;Z)]= 8, N[«p, (•2-«)/, 3(/j/)]=. )) 5. yippUcalions. — Le nombre des cubiques à point double qui sont tangentes à huit courbes données des ordres n,, ru^ ...,«» et des classes (3/^, 3/) (le cubiques à points cuspidaux p' = 168, c := 168, et la dernière expression de l'article donne le nombre 20. (*) Quand même ces coefficients résultent aussi de considérations à priori, il est utile, à cause de la difficulté de ces considérations, d'en avoir des vérifications. Celles que je viens de nommer ne sont pas les seules dont j'aie fait usage. (**) Comparer la partie VI de mon Mémoire sur le système de coniques. 3, 2, I, 0: i36, '9^» 200, 148; 20, 40, 56, 56; G, 12, 16. (6o7) n^, «2, . . . , n'g, est T22„+ 362, + Ioo2n+24o33+48o2,+ 7I225+7562:e^-6oo2,^-4oo28 (2, (Hant = «, «o . . . ?2, /?,'+, . . . n'^ + etc.). » Si nous désignons par [bl) la condition que le point double se trouve sur une droite donnée, la formule (i) nous donne, pour (Z = 7, G, 5, 4i 3, 2, I, o: N[(z/?, (7 — (z)/, (A/)] = (5, 22, So, 9.40, 604, 1064, 1212, 1000. » Eu désignant par [bp] la condition que le point double se trouve dans un point donné, on a la forrnide N[{u^ 2)p, {6- a)l] = ^[ocp,{6 - a)I,{pl)]+ i^[up,{6- «)l,(bp)]. » On trouve au moyen de cette formule, pour a = 6, 5, 4» 3, 2, i, o: N[ap, (6 — a)Z, (^/j)] = I, 4, 16, 62, 142, 256, 3o4 . » Les systèmes qui ont ces derniers nombres pour caractéristiques, ainsi que les systèmes analogues de cubiques à points cuspidaux, fouruissent d'utiles exemples de systèmes où il y a des courbes à branches multiples. » HYDRAULIQUE. -— Sur la théorie des roues hjdrauliques : théorie de la roue à réaction ; par M. de Pambour. (c Dans une Note présentée à l'Académie dans sa séance du 12 février, nous avons donné la formule de l'effet utile de la roue à réaction. Cette formule est fondée sur la quantité d'eau totale qui est fournie à la roue et dépensée par elle dans l'unité de temps. Si cette quantité n'est pas donnée à priori, on la détermine, d'après la hauteur de chute et la vitesse de la roue, au moyen des formules que nous avons fait connaître [Comptes rtndus, t. LXIV, p. 352, et t. LXVII, p. 292). Il ne peut donc y avoir aucune difficulté à cet égard. » Mais nous devons maintenant revenir sur deux points, que nous avons réservés jusqu'ici et qui demandent une explication. Le premier consiste en ce que la force centrifuge de la roue ne paraît pas représentée dans la formule : cependant elle s'y trouve réellement. » S'il n'y avait pas de force centrifuge, il est clair que l'eau, en sortant du réservoir, n'aurait de vitesse que celle qui est due à la hauteur de ( 6o8 ) chute H (lu réservoir à la roue; el en appelant Uo cette vitesse, P„ le volume d'eau correspondant, et O l'aire de l'orifice de sortie du réservoir, ou aurait U„ = v^ et Po = OU„ = O v^. Mais il y a luic lorce centrifuge, produite par la rotation de la roue, et dont l'effet est bien connu. Avec les notations adoptées précédenuneni, cet effet a pour expression -- f- — i' - . De plus, ou sait cpie cette force n'exerce de pression que dans le sens normal à la circonférence de la roue, et qu'ainsi elle ne peiU modifier en rien le mouvement de rotation. Tonte son action se produit dans le sens du rayon ou des canaux de la roue, A l'instant où l'eau qui a parcouru les canaux arrive à l'orifice de sortie, elle s'en échappe avec une très-grande vitesse, due en grande partie à la force centrifuge. D'après le principe de la continuité des liquides, cette vitesse se comnuuiique à l'eau du réservoir, et y pioduit une aspiration qui augmente considérablement hi quantité d'eau fournie à la roue, et j)ar suite ses effets utiles. C'est de cette façon que l'action de la force centrifuge de la roue se fait sentir. Mais, dans ces circonstances, la vitesse de l'eau, à l'entrée de la roue, n'est plus ce qu'elle était auparavant : elle est donnée par la formule l]-^ = 2gll + (i^^-»-); et, en appelant P, le vohune d'eau correspondant, celui-ci devient P, =Ov/^H~+(t^=-i>"=]. » On y trouve donc l'effet de la force centrifuge de la roue, visiblement exprimé, et la quantité P, représente toute l'action de cette force. Le terme (i'- — i>"-), qui la caractérise, se trouve ici réiuii à la hauteur de chute An réservoir, pour former la dépense d'eau tolale; et dans les fornudes que nous avons données |)our délerminer la dépense d'eau des turbines, il se retrouve encore. En employant la dépense d'eau totale pour faire le calcul des eflèts produits, au lieu d'employer seulement celle qui résulte de la haut<'ur M, on tient doiu; compte, par le fait, de la force centrifuge de la roue; et l'inq)oi'tance de son action est suffisamment appréciée, puisque la quantité P, ou P, qui la représente, figure dans tous les termes de la for- nudc, hors les frottements. Il eût été facile de remplacer P dans la formule ( ^>"9 ) par sa valeur développée; mais c'eût été compliquer cette formule sans avantaîçe. C'est jiourquoi nous avons préféré nous en occuper séparément. » Le second point, siu- lequel nous voulons donner quelques explica- tions, consiste dans le mode de calcul que nous avons suivi pour passer de la vitesse absolue de l'eau motrice à sa vitesse relative siu* la roue. )) On sait que, pour faire ce calcul, on croit nécessaire de déterminer d'abord la vitesse relative u de l'eau qui entre dans la roue, par le prin- cipe que cette vitesse est la résultante de la vitesse de sortie du réservoir U et de la vitesse de la roue v'\ prise en sens contraire; ou, ce qui revient au même, que la vitesse U doit être la résultante de la vitesse n et de la vitesse v'\ prise dans son sens naturel, c'est-à-dire, d'après la seconde condition, que, ry. étant l'angle des vitesses U et t'", il faut d'abord calculer u par la formule connue ri' = U= -l-c"- - 2U<'"cos«. Ensuite on prend la vitesse// pour base du raisonnement, et en nommant [■!> l'angle de cette vitesse avec la tangente à la roue, angle qu'il faut cal- cider aussi, on en conclut que la vitesse appliquée normalement aux aubes et celle qui agit dans le sens des canaux sont //cos/3 et «sinjS. Ce raisonneruenl est exact, mais nous croyons qu'on peut se dispenser d'en faire le calcul. En effet, en rapportant immédiatement la vitesse U à la direc- tion du mouvement de rotation, on a d'abord la vitesse absolue, appliquée normalement aux aubes, savoir U cosa; et, en eu retranchant la vitesse c", qui agit dans le même sous, on |)asse, sans calcul, de la vitesse absolue à la vitesse relative. On a donc, pour la composante de cette vitesse, dans le sens normal aux aubes, U cos a — v" ; et, pour la composante dans le sens des canaux, U sin 0'.. Et ce sont bien les vitesses cherchées; car si l'on trace le parallélogrannue des forces pour trouver //, on reconnaîtra, à simple vue, qu'on a U cosa — t'" = // cos |'5 et U sin a = ?/ siiij'î. Enfin , si l'on veut en faire la vérification par le calcul, on aura la con- C. R., 1872, i" Semestre. {^ . LXXIV, [\» 0.) 80 ( 6.0 ) viction qu'il y a identité complète entre les deux résultats. Nous évitons donc ainsi un calcul inutile et très-long, jnnsqu'il exige qu'on passe plu- sieurs fois des nombres aux logarithmes et des logarithmes aux nombres. » On trouve la même facihié pour passer ensuite de la vitesse relative sur la roue à la vitesse absolue dans l'espace, lorsque l'eau sort des canaux en faisant un angle (p avec la tangente à la roue. En effet, dans ce cas, en appelant U' la résultante des deux forces u' et i>, et o' l'angle de cette résid- tante avec la vitesse v, on obtient, soit par le parallélogramme, soit par le calcul, U' cosçj' = V — u' C0S9 et U' siny' = u' sinip. On peut donc se dispenser de calculer U' et 9', puisqu'on peut les i-emplacer sans calcul par des termes en fonction de u' et de !p; à moins, cependant, qu'on ait besoin de connaître U' séparé des sinus ou cosinus des angles, comme cela a lieu pour les turbines. » Le calcul, pour avoir la vitesse effective de l'eau, peut encore s'ex- primer sous une autre forme. En énonçant que la force d'impulsion ne peut avoir d'effet que par l'excès de sa vitesse sur celle de la roue, c'est-à- dire que la vitesse effective est la différence entre la vitesse d'impulsion et la vitesse de la roue, on remplit la première condition fixée plus haut, savoir que la vitesse relative doit être la résultante de la force d'impidsion et de la vitesse de la roue prise en sens contraire. En effet, ces deux vitesses agissant dans le même sens, leur résultante n'est autre que leur différence. On peut donc se contenter de cette condition, sans entrer dans d'autres détails, et le calcul est exact. » Les considérations que nous venons de présenter nous ont paru néces- saires, parce que les opérations dont il s'agit, mal comprises, devenaient des objections contre notre théorie, tandis qu'elles sont des simplifications très-utiles; or la simj)licité nous paraît d'une importance majeure pour des calculs qui doivent passer dans la pratique. » PHYSIQUE. — Sur les forces électromotrices développées au contact des métaux et des liquides inactifs. Note de M. J.-M. Gai-gaik, présentée par M. IL Sainte-Claire Deville. « Je ne m'occuperai dans celte Note qne d'un seul couple, de celui qui est formé de deux lames de platine plongées dans l'eau distillée. Dans mes précédentes expériences, j'avais opéré sur le platine du couunerce; dans la nouvelle série de recherches dont je vais rendre compte, j'ai employé ( 6ii ) exclusivement des lames de platine fondu que M. Matthey de T^ondres a eu l'obligeance de mettre à ma disposition. Je considérerai comme l'état nor- mal d'une lame de platine l'état dans lequel elle se trouve lorsqu'elle a été polie avec le papier à l'émeri et qu'elle a ensuite séjourné pendant quarante- huit heures ou davantage dans l'eau dislillée. » 11 est bien clair que deux lames à l'état normal ne doivent pas déve- lopper de courant lorsqu'on les met en communication l'une avec l'autre par l'intermédiaire d'un galvanomètre; mais si l'on retire l'une des lames de l'eau, qu'on la frotte avec un corps mou et qu'on la plonge de nouveau dans l'eau, elle est négative, au moment de l'immersion, par rapport à la seconde lame qui n'a pas quitté le liquide. I^a force électromotrice varie d'ailleurs avec le nombre des frictions et n'atteint sa valeur maxima qu'a- près un frottement longtemps prolongé. Cette valeur maxima dépend elle- mètiie de la nature du corps dont on se sert pour frotter le métal. Ainsi, dans une série d'expériences, j'ai trouvé qu'il était impossible d'obtenir une force supérieure à 3o unités lorsqu'on frottait avec du papier Joseph, tan- dis que la force s'élevait à 4o environ lorsqu'on employait un hnge mouillé d'eau distillée, et enfin à 56 lorsque, après avoir longtemps frotté avec un linge mouillé, on essuyait avee un linge sec. Un linge mouillé d'alcool donne sensiblement les mêmes résultats qu'un linge trempé dans l'eau distillée. L'unité de force qui me sert de mesure est toujours la force électromotrice du couple thermo-électrique (— ^-^ -„)• » Jusqu'à présent, j'ai supposé que la lame de platine, après avoir été frottée, était réimmergée sur-le-champ dans l'eau distillée. Lorsque la lame frottée reste exposée à l'air pendant un certain temps avant d'être plongée de nouveau, elle est encore négative au moment de l'immersion, mais la valeur de la force électromotrice est moindre que dans le cas où la lame est plongée sur-le-champ après avoir été frottée, et la diminution que subit cette force dépend de l'état hygrométrique de l'air et aussi, entre certaines limites, du temps pendant lequel la lame est soumise à son action. » Si l'on transporte la lame frottée dans un flacon contenant de l'air des- séché au moyen de la potasse caustique, et qu'on l'y laisse séjourner pen- dant vingt-quatre heures avant de la réimmerger dans l'eau distillée, la di- minution de la force est de 8 à lo unités; elle n'est pas notablement plus grande après une exposition à l'air de plus longue durée. Lorsque la lame de platine, après avoir été frottée, séjourne vingt-quatre heures dans l'air saturé d'humidité avant d'être réimmergée, la diminution de la force est 8o.. ( ^12) (l'ime viiii^taiiie truniu's. Je n'ai pas obtenu une diminution plus grande en jjiolonge.uil plus longteii)|)s l'exposition à l'air. Connue ou le voit, la modi- fication que le frottement l'ait subir au platine ne se détruit que partiel- lement sous l'influence de l'air, même lorsque celui-ci est saturé d'iiumi- dité. » Après avoir constaté la valeur de la force élcctromotricc au moment de l'immersion de la lame frottée, j'ai aussi déterminé la marclic du dé- croissement à partir de l'immersion. D'abord, la force diminue très-rapide- ment : en une dizaine de minutes, elle est réduite à la moilié de sa valeur initiale; mais bienlôt le décroissement se ralentit, et il finit par devenir extrêmement lent; de telle sorte qu'il faut souvent sept ou huit jours pour que la lame frottée ne donne plus de courant avec la lame normale. » Lorsqu'on recherche l'origine des forces électrornotrices qui sont mises en jeu dans les circonstances que je viens d'indiquer, l'idée qwi se présente le plus naturellement à l'esprit est que le corps frottant laisse à la surface du métal un dépôt invisible. Cette explication semble justifiée par les obser- vations suivantes : si l'on plonge dans l'eau distillée une lame de platine qui vient d'être polie avec le papier ii l'émeri, qu'on la retire et qu'on exa- mine sa surface, en la tenant liorizontalement, on trouve que cette surface est à peu prés uniformément recouverte de liquide. Si l'on frotte la méuie lame avec un linge sec ou mouillé, qu'on la plonge dans l'eau peiulant quelques instants, qu'on la retire et qu'on l'examine de nouveau, ou trouve (pi'elle ne se mouille |)lus; le liquide entraîné se réunit ra[)i(!ement jîour former des gouttes arrondies. Loisque l'immersion est prolongée, la lame finit par se mouiller complètement, mais cela n'arrive d'ordinaire qu'au bout de plusieurs jours. Pour rendre à la lauie frottée la faculté de se mouiller instantanéuieut, il suffit de chauffer pendant quelques instants dans la flamme d'une lampe à alcool; on obtient le même résidtat tn met- tant, pendant quelques nunutes, la lame frottée dans une étuve, dont la température est seulement de 200 degrés. On peut ajouter qu'une lam(> qui a perdu, sous l'uillueuce du frottement, la facullé de .se mouiller dans l'eau distillée continue à être instantanément mouillée par l'alcool et il ne jiaralt pas douteux, d'ailleurs, que tous les métaux polis se coniiuiiaieul de la même manière; que le platine. Comme on le voit, les choses se passent absûlumeut connue si le frottement laissait à la surface du nu'tal un dépôt gras susceptdde d'être détruit par la chaleur; mais je m'empresse d'ajouter pourtant que les faits énoncés peuvent recevoir une autre interprétation. » Ta's faits que j'ai exposés en commençant se rattachent sans nul doute ( àl?> ) à d'autres faits que M. Becquerel a fait connaître depuis longtemps. Coiunie on le sait, le savant physicien a constaté que, si l'on prend deux lames de platine identiques, plongées, depuis quelque temps, dans de l'eau distillée, que l'on retire l'une d'elles de l'eau, et qu'après l'axoii- exposée à l'air on la réimmerge de nouveau, elle est négative au moment de son immersion, par rapport à la seconde lame qui n'a pas quitté le liquide. Mais il faut remarquer que la force électroniotrice développée lorsqu'on procède comme je viens de l'indiquer en dernier lieu est beaucoup moindre que celle qui est obtenue quand on fait intervenir le frottement. Dans le cas où la lame est simplement retirée de l'eau et soinnise pendant quelques instants à l'action de l'air, la valeur de la force est au plus de deux unités. Cette valeur ne s'élève pas au delà de cinq à six unités lorsque la lame, avant d'être immergée, séjourne dans l'air saturé d'humidité même pen- dant un temps très-long, et enfin elle ne dépasse pas dix unités dans le cas même où la lame reste, pendant plusieurs jours, exposée à l'action de l'air desséché au moyen de la potasse caustique. II est donc hors de doute que le frottement contribue pour une part Irès-notable au développement de la force électromotrice obtenue dans les expériences que j'ai citées d'abord. » Pour la mesure de toutes les forces électromotrices mentionnées dans ce travail, je me suis servi, comme dans toutes mes recherches antérieures, de la méthode de l'opposition. Cette niesure n'oflre point de ddliculté.-, ; seideraent, comme la résistancecle l'eau distillée est très-grande, il est indispensable d'employer un galvanomètre à très-long til. J'ai fait usage d'un excellent instrument de Ridimkorff, que l'Association scientifique de France a bien voulu mettre à ma disposition. » CUlJVIiE ORGANlQUIi. — Sur deux nouucaux isomères du bromure de propjlèjie. Note de 31. E. Reeoul, présentée par M. Wurtz. (( Dans une précédente Communication (i),j'ai montré que l'élhylène et le propylène monobromés, en s'unissant à l'acide bromhydrique, donnaient soit les bromures d'éthylène et de propylène, soit leurs isomères, les broni- hydrates d'éthylène et de propylène monobromés, suivant l'état de con- centration de la solution aqueuse bromhydrique employée. Si cette solu- tion est saturée à -l- 6 degrés, on n'obtient sensiblement que les bromures, tandis qu'en opérant avec cette même solution, étendue du tiers de sou i) Comptes rendus, t. LXX, féviiei' i8';o. (6i4) volume d'eaii, on n'a que les bromhydrates. Pour des états de concentra- tion intermédiaires, les bromures et les bromhydrates se produisent simul- tanément, et leur proportion relative varie suivant que cet état de concen- tration s'approche pins ou moins de la limite supérieure indiquée. M Ces recherches m'ont tout naturellement amené à examiner le mode d'action de l'acide bromhydrique sur le bromure d'allyle, isomérique, comme on sait, avec le propylène monobromé. Le bromure d'allyle sur le- quel j'ai opéré a été d'ailleurs obtenu par l'éthérification, au moyen de l'acide bromhydrique, de l'alcool allylique, préparé par la méthode de M. Toliens. Comme l'a indiqué ce chimiste, ce bromure bout à 70-71 de- grés. » L'acide bromhydrique en solution très-concentrée (sRturée à + 6 de- grés) s'y unit aisément, même à froid, et le transforme en un mélange de deux isomères qui passe à la distillation de 142 à 168 degrés. En appli- quant à ce mélange le système des distillations fractionnées, on en relire deux produits : le premier, distillé de i43 à i45 degrés, offre la composi- tion et les propriétés du bromure de propylène et se détruit par l'action de la potasse alcoolique, en donnant un corps C'H'Br identique avec le pro- pylène monobromé ; le second, bouillant dans les environs de 162 degrés, de beaucoup moins abondant que le premier, et qu'il est fort difficile d'avoir à peu près complètement débarrassé de celui-ci. » L'action de l'acide bromhydrique moins concentré (solution saturée à -+- 6 degrés, étendue du tiers de son volume d'eau, que l'on chauffe pen- dant une douzaine d'heures eu vase clos à 100 degrés, avec le bromure d'allyle, ce qui donne un dépôt noir assez abondant) ne fournil pas de meilleurs résultats. Après que le bromure d'allyle inaltéré a passé lors de la rectification de l'huile lavée, on obtient le mélange distillant de 142 à 168 degrés environ, dans lequel la proportion de bromure de propylène est plus considérable encore que dans le cas précédent. » C'est pour ainsi dire par hasard, en préparant le bromure d'allyle par la méthode indiquée plus haut, que j'ai trouvé les conditions dans les- quelles il faut se placer pour obtenir ce second produit très-sensiblement pur; encore ne se forme-t-il qu'en assez faible proportion, mais il se forme cà peu près seul, c'est-à-dire sans être accompagné d'une quantité notable de bronujre de propylène. Ces conditions sont assez délicates poiu' que je croie utile de les préciser. » On fait passer un courant d'acide brondiydrique gazeux dans de l'alcool allylique pur placé dans un ballon plongé dans de l'eau froide. Le (6i5 ) gaz est vivement absorbé par l'alcool, qui s'échauffe beaucoup ; de là la nécessité de refroidir avec soin. Au bout d'un certain temps, le liquide se trouble, le gaz bromhydrique continuant à être absorbé, et il se forme deux couches : l'une inférieure de bromure d'allyle, l'autre supérieure d'alcool allylique aqueux non encore saturé ou éthérifié. La couche infé- rieure augmente constamment de volume aux dépens de l'autre, et il arrive un moment où elle devient plus légère qu'elle et prend sa place. On s'arrête quand l'acide cesse d'être absorbé, ce qui se traduit par des fiunées épaisses qui sortent du ballon. » La couche supérieure (bromure d'allyle) est séparée, lavée, séchée et distillée. Elle se résout en très-grande partie en bromure d'allyle, puis le point d'ébullition monte d'abord lentement, puis de plus en plus vite, jusque vers i58 degrés, point où passe un autre produit. Tout a passé à i68 degu^. En soumettant ce produit à une ou deux rectifications et reje- tant les premières portions, on obtient finalement un liquide bouillant à 162-164 degrés (corrigé), jaunâtre dès qu'il vient de se condenser, tournant au vert au bout de quelques minutes, pour redevenir jaunâtre au bout de quelque temps (1). C'est le nouvel isomère du bromure de propylène (2). Son odeur est beaucoup moins suave que celle de celui-ci, sa densité à peu près la même. Elle a été trouvée égale à 1,93 à la température de 19 degrés, celle du bro- mure de propylène, déterminée à la même température, étant i,94' I' «en distingue nettement non-seulement par son point d'ébullition plus élevé d'une vingtaine de degrés, mais encore par le dédoublement spécial qu'il éprouve par l'action de la potasse alcoolique. » Celle-ci, chauffée en effet avec lui en vase clos et à 100 degrés pendant quelques heures, lui enlève d abord une molécule d'acide bromhydrique, en régénérant le bromure d'allyle, qui à son tour effectue la double décom- position connue, d'où il résulte l'éther allyléthylique. Si l'on distille et si l'on précipite par l'eau, celle-ci sépare du produit distillé une couche plus (i) Dans l'espoir d'augmenter le rendement, après la saturation de l'alcool allylique par l'acide bromhydrique, on a abandonné le tout à lui-même pendant quinze à vingt heures. L'huile séparée et distillée fournit un produit de 1 54 -168 degrés, qui contient des quantités très-notables de bromure de propylène. Ce résultat s'explique tout naturellement si l'on se rappelle que l'acide bromhydrique concentré donne à l'roid, avec le bromure d'allyle, un mélange des deux isomères riche en bromure de propylène. (2) Analyse du produit 162-164 • o^^Sio ont fourni 0,949 de bromure d'argent D'où Br = 79 > 2. La formule exige Br = ;;g,2. ( ^>'<^ ) U'qcre qui possùde l'odeur de Tt'-tlK^r allylélf)ylir|iie et ([ui, sùparéo el dis- Jilh'P, fournit cet éther, contenant cependant de |)ctites (|iianlités de propy- léne brome, provenant sans aucun doute de la présence d'une petite quau- lité de !)romure de projiyiène dans le composé en question. » On sait que, sons l'action du même réactif, le bronuire de propylène et le brombvdrate de propvlène monobromé donnent du propylène brome et, par une action ultérieure suffisanuncnt prolongée, de l'aHylèiie. » Le mode de génération et surtout le dédoublement du composé Q3 jjs j5,,2 j-,^ q,,ç je viens de décrire justifient le nom de bromhyilrate île hro- iv.uir d'alhlc que je propose de lui donner. )) Un second composé dont l'isoméric avec le bromure de propylène est tout aussi nette que celle du précédent s'obtient avec la plus grande facilité liar l'union directe à froid de l'acide brombydrique avec l'allvlène. Celte union donne deux produits : le premier, le plus abondant de.i)eaucoup (environ les yu fl" to"* dans les conditions où j'ai opéré), est un liquide fort stable, bouillant d'une manière constante à ii/j degrés (corrigé) sous la pression 7/io millimèlres; c'est le dibromhydratc d'allylène C II' • ^^^y, le second est le monobrombydrate C H'. IIBr, liquide bouillant vers/|8 de- grés et immérique avec le propylène brome. Je reviendrai sur ces deux corps, que je ne fais qu'indiquer ici, dans une très-prochaine Communi- cation. 1) Ainsi, au bromure de propylène correspondent, quant à présent, les isomères suivants (isolés, car d'autres encore sont possibles) : l'oints d ebuUition. r.rnmlivJrnlc de propylène monobronic 129.° nromhytlialc de hromiue d'aHylL' iG^-iG;)" Dihi-omhyilnilc (rallylènc i i4" Et enfin le mélhylbromacétol de M. Linnoniann, b(niillant de 1 15 à 118 de- grés, sur lequel j'aurai à revenir bientôt. y> (i) Ce rorps a été décrit récemment par M. F. Géromont, dans une Note publiée dans les Bcrichlr dcr (Iciitsriirn Clirmisclicn Gcscllsilinft zii Berlin, t. IV, p. 548, 187 i, n" 10. Au- cnn extrait de celte Note n'a encore paru dans un journal français, et M. Pveboul n'en avait évidemmenl pas connaissance. Tous les cliiniislcs reconnaîiroui que ses recherches actuelles se ralladuMit de la manière la plus naturelle à ses dèconverlcs antèiiiures, d'ailleurs citées \)nr M. Géromont. Ce dernier el-.iniistc admet que le bromure, bouillant de itio à i6j degrés, et qu'il a obtenu, en même temps que le bromure de propylène, par l'action de l'acide bromhy- {6i7 ) CHIMIE. — Sur riodure d'amidon. Note de M. J. Peksonne. « Dans le travail que M. E. Diiclaux a publié dans le dernier numéro des Comptes rendus de l'Académie, ce chimiste conclut de ses expériences que l'iodure d'amidon n'est pas une véritable combinaison chimique, « que la formation de ce corps bleu, aux dépens de ses constituants, est pliy- sique, au même titre que l'absorption exercée, par exemple, par le charbon sur les sels de plomb en dissolution. » » J'ai l'honneur de rappeler à l'Académie qu'il y a six ans j'étais arrivé à la même conclusion, à la suite d'expériences faites dans un autre ordre d'idées que celles de M. Duclaux. Dans le travail publié dans le tome LXI des Comptes rendus, j'ai dit, en effet, que l'iodure d'amidon ne devait pas être considéré comme une véritable combinaison, mais bien comme le pro- duit de lajixation de l'iode sur l'amidon, de la même manière qu'une matière colorante est fixée sur un tissu ou sur le cliarbon animal, et qu'on devait regarder ce composé bleu comme une teinture, une véritable laque. Cette conclusion, comme on le voit, est identique à celle de M. Duclaux, quoique formulée dans des termes différents. » PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur l'injluence que les changements dans In pression barométrique exercent sur les phénomènes de la vie. 3* Note de M. P. Bert, présentée par M. Claude Bernard. « J'ai montré, dans mes deux premières Notes (yoir Comptes rendus, 1871 , t. LXXIII, p. 2i3 et 5o3), que des animaux maintenus dans des vases clos y périssent par empoisonnement dû à l'acide carbonique, si l'air con- tenu dans les vases est à une pression supérieure à deux atmosphères, et par véritable asphyxie, c'est-à-dire par privation d'oxygène, lorsque la pres- sion est inférieure à une atmosphère. Dans le premier cas, la proportion centésimale de l'acide carbonique contenu dans l'air du récipient est telle que, multipliée par le chiffre qiii exprime la pression, elle donne un nombre constant (26 à 28 pour les moineaux); dans le second, la proportion de l'oxygène qui reste est telle que, multipliée par la fraction qui exprime la pression, elle donne un nombre constant (3,5 pour les moineaux). drique sur le bromure d'allyle, est le bromure de propylène normal, qu'il nomme bminurc de irimétlijlène. Dans l'inlérét de la vérité, j'ai cru nécessaire d'ajouter cette observation à la Note si précise de M. Reboul. A. Wurtz. C. R., 1872, i" .Semestre. (T. LXXIV, N° 9.) 8l {6iS ) Entre une et deux atmosphères, ces lois n'ont plus leur application, et l'ani- mai périt à la fois par privation d'oxygène et par empoisonnement dû à l'acide carbonique. » J'ai cherché à savoir ce qu'il adviendrait en employant des atmo- sphères artificielles beaucoup plus riches en oxygène que l'air. J'espérais, éliminant ainsi la cause de mort produite par la privation d'oxygène, vérifier, à toutes les pressions inférieures à 2 atmosphères, la loi relative à la proportion de l'acide carbonique. )) C'est, en effet, ce qui est arrivé. La mort d'un moineau dans une atmosphère suroxygénée, à la pression normale et à la température de 12 à i5 degrés, arrivait dans mes appareils lorsque cette atmosphère contenait environ aS pour 100 d'acide carbonique. A 2 atmosphères, j'ai trouvé i2,5 d'acide carbonique, à i 4 atmosphère, 16,7; à 62°, 27,8; à 54^^, 35,3; à 43*^, 4"-ï/jj à 34'^, 60; à 29*^, 66; c'est-à-dire des nombres qui, multipliés parle chiffre exprimant la pression, reproduisent, aussi exactement qu'on peut l'espérer dans des expériences de cet ordre, le nombre 25. » Mais, pour les pressions inférieures à 25 centimètres, les nombres obtenus ne rentraient plus dans la loi signalée, et ils en différaient d'autant plus que la pression était plus faible. Ainsi, à la pression de 24 centimètres, j'ai trouvé '72,1 pour 100 d'acide carbonique, le calcul donnant 78,5-, à 18 centimètres, je n'avais plus que 68,1, au lieu du nombre irréalisable de 104. A i4 centimètres, la proportion tombait à 66; à 8 centimètres, elle n'était plus que de 37,1; à 6'^, 6, que de 17,3. » C'est que, à ces basses pressions, la proportion centésimale de l'oxv- gène, pour être encore fort élevée lorsque la mort arrivait, ne correspondait en réalité qu'à une proportion bien faible, si on la considérait rapportée à la pression normale. En effet, à 18 centimètres de pression, par exemple, il restait dans l'air devenu mortel i5,4 pour 100 d'oxygène, ce qui corres- 18 pond, à la pression normale, à i5,4 X -tt = 3,6 : or, nous avons vu que cette dernière proportion est précisément celle avec laquelle périssent les moineaux dans l'air, lorsque, la pression étant inférieure à une atmosphère, leur mort est, due exclusivement à la privation d'oxygène. Ainsi, aux pres- sions Irès-basses, même dans les atmosphères snroxygénées, la mort arrive par privation d'oxygène. » En résumé, l'influence des gaz oxygène ou acide carbonique sur l'éco- nomie animale est en rapport direct avec la force élastique que présentent ces gaz dans les atmosphères confinées où respirent les animaux. Cette force, ( 6i9 ) à son tour, dépend de deux facteurs : la proportion centésimale et la pres- sion manométrique. On peut obtenir les mêmes résultais si, augmentant l'un de ces facteurs, on diminue l'autre proportionnellement. Mais, quelle que soit la façon dont on varie les expériences, on en arrive toujours à ce double résultat : i° les moineaux seront tués par l'acide carbonique lors- que la force élastique de ce gaz dans l'air des récipients sera équivalente à celle de 25 centièmes environ dans un mélange gazeux à la pression normale, ou, en d'autres termes, à celle d'une atmosphère d'acide carbo- nique pur considérée à la pression de 76 x o,25 = ig centimètres de mer- cure; 2° les moineaux périront par privation d'oxygène lorsque la force élastique de ce gaz sera équivalente à celle de 3,5 centièmes environ dans un mélange gazeux à la pression normale, ou, en d'autres termes, à celle d'une atmosphère d'oxygène pur considérée à la pression de o,o35 X 76 = 2*^, 66. » On peut donc conclure de ceci qu'il serait possible d'amener des moi- neaux à vivre dans une atmosphère d'oxygène pur à une pression peu supérieure à 2*^,66, ou dans de l'air à une pression peu supérieure à 3. -^ '?^ — ia'=,6. Je n'ai pu, il est vrai, dépasser pour l'air la limite de 21 ' i5 centimètres, et pour un mélange à 87 centièmes d'oxygène celle de 6 centimètres; mais on irait évidemment plus loin en abaissant la pression avec une suffisante lenteur. Dans tons les cas, le fait qu'un moineau peut vivre après être resté quelque temps à une pression de 6 centimètres suffit pour montrer que la mort par diminution de pression n'est point due à quelque action générale d'ordre physique ou mécanique, mais simplement à la suppression de la fonction respiratoire, de l'absorption d'oxygène. » Considérons maintenant ce qu'd advient des animaux confinés dans un air suroxygéné dont la pression dépasse 2! atmosphères. Ici, la loi que j'ai indiquée devient fausse': à 3 atmosphères, par exemple, on ne trouve dans l'air où l'oiseau est mort que 5,6 pour 100 d'acide carbonique au lieu de 8,3 qu'indique le calcul; à 4 atmosphères, 2,1 au lieu de 6,1; à 5 atmo- sphères, 1,4 au lieu de 5. )) Mais il se produit dans ces expériences un résultat remarquable et tout à fait imprévu. Lorsqu'on porte la pression à 4 ou 5 atmosphères, on voit, presque immédiatement, l'oiseau donner des signes de malaise : de petites trépidations de la tête et des pattes apparaissent, auxquelles succè- dent, de dix à quinze minutes après le début de Texpérience, des convul- sions violentes. Celles-ci durent une ou deux minutes, et se répètent au 81.. ( G20 ) bout d'un temps à peu près égal; puis les crises vont en se rapprochant et en diminuant d'intensité, jusqu'à la mort, qui survient généralement en moins d'une demi-heure. Vient-on à retirer l'animal pendant la période conviilsive, il continue à avoir, respirant à l'air libre, une série de convul- sions, et périt on survit suivant le moment auqnel on l'a extrait du réci- pient. » Ces effets violents sont dus non à la pression en elle-même, puisque j'ai montré que, dans l'air, les moineaux supportent, sans en paraître in- commodés, des pressions de 8 et 9 atmosphères; puisque, lorsqu'ils meurent dans le récipient, c'est au bout de trois heures environ, sans nulle convulsion, et après avoir formé les quantités d'acide carbonique in- diquées par la loi ci-dessus énoncée. Ces effets sont exclusivement dus à la proportion plus forte d'oxygène dans l'air du récipient, oxygène qui pénètre alors en plus grande quantité dans le sang pour y jouer un rôle funeste. » L'action toxique, comme le montrent les chiffres cités plus haut, com- mence à se manifester vers 3 atmosphères; mais les convulsions n'ap- paraissent franchement que vers 4 atmosphères, lorsque l'air contient 75 centièmes d'oxygène, c'est-à-dire lorsque la force élastique de l'oxy- gène, comparée à celle d'une atmosphère d'oxygène pnr et à la pres- sion normale, que nous prendrons pour unité, peut être représentée par 4 X 0,75 =^3. Or, pour arriver à luie pression oxygénée équivalente en employant simplement l'air, il faudrait dépasser i4 atmosphères, ce que ne me permettent pas de faire les appareils dont je dispose actuellement. » Cette lacune sera bientôt comblée; mais, en attendant, je me suis demandé si la présence de l'azote qui, pour l'air comprimé, s'introduit dans le sang en même temps que l'oxygène, n'agirait pas de façon à modifier la redoutable énergie de ce dernier. Pour répondre à celte question, j'ai placé un moineau dans l'air à 5 atmosphères, puis j'ai ajouté 3-' atmosphères d'un air très-oxygéné : la proportion centésimale de l'oxygène étant alors 5o,6, la pression de ce gaz correspondait à 4)3; or, les convulsions sin-vin- rent au bout de cinq minutes et la mort un quart d'heure après : l'azote n'avait donc rien fait. » On peut donc penser que la pression de 1 5 atmosphères d'air constitue une limite extrême à laquelle des moineaux ne pourraient être soumis sans périr rapidement avec de violentes convulsions. » La conclusion principale à tirer de ces faits, pour étrange et para- doxale qu'elle paraisse, n'en semble pas moins rigoureuse : l'oxygène, ( (32. ) lorsque sa proportion dans le sang est aucpnenlée d'une manière notable, se com- porte comme un poison et lue en déterminant des convulsions. » Il reste à déterminer, d'une part la dose à laquelle l'oxygène devient toxique, et d'autre part le mécanisme physiologique de son action. Je dirai seulement aujourd'hui que, très-probablement, la dose mortelle de l'oxygène est peu supérieure à la quantité de ce gaz qui circule normalement dans nos artères. Et, relativement à la seconde question, je ferai remarquer que, chez les animaux empoisonnés par l'oxygène, la température s'abaisse de plusieurs degrés dès le début des accidents convulsifs. » Je reviendrai avec détails sur ces questions dans des Communications que j'aurai l'honneiu' d'adresser prochainement à l'Académie. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur la respiration des poissons. Note de M. N. GuÉHANT, présentée par M. Cl. Bernard. « Les expériences faites par de Humboldt et Provençal sur la respiration des poissons ont établi que ces animaux absorbent de l'oxygène et qu'ils exhalent de l'acide carbonique. En chauffant de l'eau de Seine dans un grand ballon de terre muni d'un tube abilucteur, de Humboldt et Provençal ont retiré successivement de i litre d'eau avant la respiration, puis de l'eau de Seine dans laquelle sept tanches avaient respiré pendant plusieurs heures, les volumes de gaz suivants : Avant la respiration. Après la respiration. ce ce G.Yygène 6 , o3 o 1 4° Azote i3,43 11,20 Acide carbonique o,8i 5, 92 » Presque tout l'oxygène de l'eau et \ du volume d'azote avaient été ab- sorbés, et 'le volume d'acide carbonique produit a été trouvé égal aux ■|- environ du voliune d'oxygène absorbé. » Chez des tanches privées de vessie natatoire, de Humboldt et Provençal ont trouvé un résultat étonnant: l'absorption d'oxygène et d'azote fut con- sidérable, mais la production de l'acide carbonique fut trouvée nulle. En voulant vérifier ce fait, je fus conduit à reprendre l'étude de la respiration des poissons, et j'ai utilisé pour cet objet la pompe à mercure et l'appareil simple d'extraction des gaz du sang, que j'emploie depuis plusieurs années. » Si l'on dissout dans l'eau distillée privée de gaz par une longue ébiil- lition [\o centimètres cubes d'acide carbonique pur, puis si l'on fait passer celte solution dans l'appareil à extraction des gaz, dans lequel on a fait d'abord le vide absolu, il est facile d'obtenir un dégagement complet du ( 622 ) gaz acide carbonique, i litre d'eau de Seine, introduit dans le même appa- reil, a fourni ce Oxygène 6,06 Azote i3,5o Acide carbonique 34,90 M Ainsi j'obtiens autant d'oxygène et d'azote que de Iluinboklt et Provenr,il, mais un volume d'acide carbonique quarante fois plus considé- rable, ce qui montre combien le nouveau procédé de dégagement est su- périeur à l'ancien. J'ajouterai que, si l'on veut obtenir la totalité de l'acide carbonique conteiui dans l'eau de Seine, il faut introduire un acide dans l'appareil à extraction, afin de détruire la combinaison de l'acide carbo- nique avec la chaux; l'extraction complète de l'acide carbonique libre et combiné est nécessaire, si l'on veut déterminer exactement la quantité d'a- cide carbonique produit par la respiration des poissons. Erpéricnccs. I. Deux tanches, pesant o'''',37, furent placées dan« une grande cloche de verre contenant lo"*'', 74 d'eau de Seine; une heure dix minutes après l'eau renfermait par litre : Oxygène 1 " Azote i4)5 Acide carbonique ^0,1 » En comparant ces résultats avec ceux que l'extraction des gaz de l'eau de Seine a fournis, on voit que les poissons ont absoibé 5", 06 d'oxygène, qu'ils ont exhalé 5'^'', 3 d'acide carbonique pour chaque litre d'eau, et que l'azote fut exhalé dans la proportion de j-^. M IL Une tanche, pesant gS grammes, privée de sa vessie natatoire, fut placée, quatre joiu's après l'opération, dans 3'",5oo d'eau de Seine. Après trois heures de séjour dans la cloche, on fit passer dans l'appareil à extrac- tion des gaz une partie de l'eau dans laquelle le poisson avait respiré. L'extraction complète des gaz de l'eau de Seine, avant et après la respira- tion, donna par litre Avant la respiration. Après la respiration, ce ce 0.\ygène 7,44 0,0 Azote 16, i4 16,23 Acide carbonique libre '7,28 22,40 Acide carbonique combiné ... 70,14 7^,04 Acide carbonique total 87 ,42 97 ,44 ( 623 ) » Ainsi la lanclie, privée de sa vessie natatoire, absorba tout l'oxygène, ou 7*^", 43 d'oxygène par litre d'eau respirée, exhala 10 centimètres cubes d'acide carbonique et n'absorba point d'azote. » Il faut remarquer que, dans totites les expériences que j'ai faites, les conditions de la respiration des poissons ne sont point normales; pour dé- terminer, chez les animaux aquatiques, des nombres qui permettent de les classer dans le tableau si instructif des résultats obtenus par ÏMM. Regnault et Reiset chez les animaux à respiration aérienne, il faudra disposer les expé- riences pour renouveler convenablement l'eau qui sert à la respiration des poissons. » II. Les poissons sont capables d'enlever à l'eau non renouvelée dans laquelle on les place la totalité de l'oxygène dissous; une expérience com- parative très-simple m'a fait reconnaître qu'ils jouissent aussi delà pro- priété d'extraire l'oxygène combiné avec les globules sanguins ou avec l'hé- moglobine. » On prend deux cyprins dorés de poids égal, qui sont placés : l'un n dans 400 centimètres cubes d'eau distillée aérée, l'autre b dans un mélange de -L de sang de chien défibriné et oxygéné, et de yu d'eau distillée aérée, mélange dont le volume est aussi égal à 4oo centimètres cubes ; les deux flacons sont fermés par des bouchons de verre. Le poisson a meurt au bout de treize heures, et l'extraction des gaz de l'eau montre que tout l'oxygène dissous a été absorbé par la respiration branchiale. Le poisson b meurt seu- lement au bout de vingt et une heures, et l'extraction des gaz du mélange sanguin, qui est devenu noir, prouve que l'oxygène combiné avec l'hémo- globine a été absorbé presque complètement, comme celui qui était simple- ment dissous dans l'eau; en effet, le mélange de sang et d'eau contenait avant l'expérience S'"',l[ d'oxygène, et il n'en renfermait plus que o"\4 après la mort du poisson. » L'expérience fut répétée sur deux carpes : l'une «, pesant 618 grammes, fut placée dans 3''',65o d'eau de Seine; elle mourut asphyxiée au bout de huit heures quarante-cinq minutes; l'eau, après la mort du poisson, ne contenait plus d'oxygène et renfermait une plus grande quantité d'acide carbonique. » Une autre carpe b, du poids de 688 grammes, fut placée dans un volume égal, 3'",65o, d'un mélange formé de \ de sang de bœuf défibriné et oxygéné, et de | d'eau de Seine ; ce poisson vivait encore dix-neuf heures quuize minutes après, et le mélange de sang et d'eau renfermait encore un peu d'oxygène; cependant la réduction de l'hémoglobine était presque ( 624 ) complète, ce que l'on reconnut par l'extraction des gaz, par l'examen au spcctroscope, et p;ir la coloration foncée et la diminution de la transparence du sang étendu d'eau. Je ne puis donner ici le détail des résultats numéri- ques qui établissent que la consommation de l'oxygène et la production d'acide carbonique furent plus grandes chez le poisson b que chez le pois- son (7, ce qui est en rapport avec la durée plus grande de la vie du premier. Une partie de ce mélange de sang et d'eau fut conservée dans le laboratoire à une température voisine de il\ degrés pendant quarante-huit heures, et, au bout de ce temps, i litre du mélange, qui était rouge, renfermait encore 23'^'^,3 d'oxygène; par suite, on ne peut attribuer la disparition de l'oxygène et la production d'acide carbonique dans le mélange sanguin que pour une laible part à la respiration intime, qui continue dans le sang extrait des vaisseaux. Ainsi les globules rouges du sang de poisson peuvent enlever l'oxygène aux globules rouges ou à l'hémoglobine du sang d'un autre ani- mal, c'est-à-dire aux globules que les mouvements respiratoires du poisson font circuler autour des branchies, et ce fait a de l'importance au point de vue de la physiologie générale; le mode de respiration du fœlus dans le placenta maternel chez les mammifères paraît tout à fait comparable au mode de respiration du poisson, dont les branchies plongeraient dans un milieu sanguin. » Ces recherches sur la respiration des poissons ont été faites au Muséum d'histoire naturelle, dans le laboratoire de physiologie générale, dirigé par M. Claude Bernard. » MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Sur les modifiratiom anntomiqites qui se produisent dans la moelle épinière à la suite de l'amputalion d'un membre ou de la section des nerjs de ce membre. — Note de M. A. Vulpian, pré- sentée par M. Cl. Bernard. « Jusque dans ces dernières années, on ignorait l'influence qu'exerce sur la moelle épinière l'amputation partielle ou totale d'un membre chez l'homme. J'ai publié en 1868, (.hmsles Archives de pli) biologie, une Note sur ce sujet; bientùtaprès, M. W. H. Dickinson, en Angleterre, faisait connaître les résultats des investigations qu'il avait entreprises de son côté dans la même direction. J'ai étudié depuis lors un certain nombre de cas d'ampu- tation soit du membre supérieur, soit du mendjre inférieur; l'examen des nerfs et de la moelle épinière dans ces casa confirmé mes premières obser- vations, et je puis aujourd'hui présenter un résumé de l'ensemble de mes recherches. ( 625 ) M L'amputation totale ou partielle d'un membre chez l'homme déter- mine des modifications remarquables dans la région de la moelle épinière qui fournit les nerfs destinés à la partie amputée. Ces modifications consistent essentiellement en une diminution en tons sens des dimensions de la moitié correspondante de la moelle dans cette région. Contrairement à ce que j'avais remarqué dans les premiers cas que j'avais examinés et conformément à ce qu'a indiqué M. Dickinson, ce sont les parties posté- rieures de la moelle épinière, c'est-à-dire la corne postérieure et le faisceau postérieur qui subissent au plus haut degré ces modifications. » La diminution en tous sens des dimensions des parties modifiées n'est pas due à une altération réelle de structure; il n'y a ni myélite intersti- tielle, ni atrophie granulo-graisseuse des éléments constitutifs du tissu de la moelle épinière. )) Dans quelques cas tout à fait exceptionnels, le tissu interstitiel du faisceau postérieur modifié s'est un peu hypertrophié. Peut-être, dans ce cas, y avait-il eu pendant longtemps de violentes douleurs dans le moignon. » Il s'agit là, en règle générale, d'une atrophie simple, c'est-à-dire d'une réduction du diamètre des éléments, principalement des tubes nerveux. L'examen de la moelle épinière d'amputés, fait à des époques rapprochées dans certains cas, ou éloignées dans d'autres, du jour de l'opération, m'a permis d'acquérir une certitude absolue sur ce point. Je n'ai pas constaté uettement qu'il y eût disparition ou même amoindrissement d'un certain nombre des cellules de la substance grise. » La modification de la moelle épinière ne s'étend pas beaucoup au delà de la limite de la région en rapport d'innervation avec la partie amputée. C'est surtout de bas en haut qu'a lieu l'extension du travail d'atro- phie, ce qui s'explique facilement dès qu'on se rappelle que c'est principa- lement dans ce sens que se propagent les altérations des cordons postérieurs de la moelle, après lésion de ces cordons ou lésion des racines postérieures des nerfs rachidiens. » Les changements que les amputations font subir à la moelle épinière s'observent non-seulement lorsque l'amputation a été faite avant le moment où s'arrête l'accroissement du corps, mais encore lorsque cette amputation a été faite dans l'âge adulte et même dans la période sénile de la vie. Ils sont cependant d'autant plus rapides et plus prononcés que l'âge est moins avancé. Pour que ces changements deviennent très-manifestes dans l'âge adulte, il faut toujours un intervalle de plusieurs mois au moins entre le jour de l'opération et le moment de la mort. C. R., i8;2, i" Semestre. (T. LXXIV, N» 0.) 82 ( 62(i ) » Je n'ai pas pratiqué l'amputation d'un membre chez des mammifères pour rechercher celte modification de la moelle un certain temps après l'opération ; mais j'ai eu l'occasion de faire cette recherche chez une gre- nouille qui avait perdu, depuis longtemps sans doute, tout le pied gaucho, et j'ai cru voir, dans ce cas, une légère diminution des dimensions de la pai'tie postérieure gauche du renflement crural de la moelle. » On devait se demander si l'atrophie locale de la moelle épinière, dans les cas d'amputation, est due principalement à la section des nerfs effectuée par l'opération. Pour s'éclairer sur ce point, il fallait couper isolément les nerfs d'un membre, en respectant les autres parties. J'ai donc fait la section du grand nerf sciatique d'un côté, et, parfois, aussi du crural du même côté, sur divers animaux (chiens, lapins, cochons d'Inde). Après des inter- valles de temps variables, j'ai examiné la région dorsale et la région lom- baire de la moelle épinièi-e de ces animaux. Deux ou trois mois après l'opé- ration, et même après trente-six jours chez de jeunes lapins, j'ai constaté luie atrophie de la moitié correspondante de |a moelle, dans la région en relation avec les racines des nerfs coupés, et cette atrophie offrait les mêmes caractères que l'atrophie observée chez l'homme à la suite des amputations. C'est donc principalement, sinon uniquement, par suite de la section des nerfs du membre amputé qu'a lieu l'atrophie locale de la moitié corres- pondante de la moelle épinière. » Quant au mécanisme de cette influence de la section des nerfs sur la moelle épinière, il reste assez obscur. Cette section est suivie d'une modi- fication, peu connue jusqu'ici, du bout central des nerfs. Dans de rares circonstances, le bout central peut s'hyperlrophier par un travail de névrite ascendante, surtout lorsqu'il s'agit de nerfs crâniens ; mais, dans l'immense majorité des cas, ce bout central subit une diminution de dia- mètre, comme l'a montré M. Brown-Séquard et comme je l'ai vu bien des fois. Cet amoindrissement se retrouve dans les racines tant antérieures que postérieures des iieifs coupés, soit dans les expériences sur les animaux, soit dans les cas d'amputation chez l'homme. J'ai constaté que, dans ces diverses circonstances, il n'y a d'altération granulo-graisseuse, ni du bout central des nerfs coupés, ni de leurs racines; une altération de ce genre ne se voit que dans l'extrémité tout à fait terminale du nerf au voisinage immédiat de la section. Dans tout le reste de son étendue, la |iarlie cen- trale des ncris ne .subit qu'une atrophie simple, par diminution du dia- mètre des tubes nerveux, il est probable que l'atrophie de la région correspondante de la moelle est due, en grande partie, à Ja diminution du ( 627 ) (lianièlro des fihrcs nerveuses qui, des racines des nerfs, viennent prendre place au milieu de ce centre nerveux. La seule condition connlic jusqu'ici qui puisse être invoquée pour expliquer cette atrophie, c'est l'inactivité physiologique des nerfs coupés et des éléments de la moelle qui sont en relation avec eux. » PHVSiOLOGin:. — Sur l'action combinée de In niorpltine et 7 » organique 7,3 lOOjO » N'est-il pas permis de concltire, non-seulement que les rares microzymas de l'atmosphère qui sont tombés dans les mélanges pendant les manipida- tions n'ont pas agi, mais que les microzymas de la craie ont pullulé cl j)his que triplé? Cette expérience avait été faite avec du sucre de canne, précisément pour pouvoir comparer, dans les deux cas, la masse de matière organisée qui se formerait. En voici deux autres qui les contrôlent. MINÉRALOGIE. — Sur l'existence de la bauxite à la Gujane française. Note de M. Sr. Meitmer. « En étudiant récemment luie collection de roches données au Muséum, en i83g et 18^2, par M. Itier, je fus frappé de l'aspect caractérisiiq' e d'un C. R., 1872, i" Senicslic. (T. LXXIV, N" 9.) '^^ ( 634 ) échantillon catalogué comme peroxyde de fer globulaire, sous le signe 8.A.103.Cet échantillon, qui provient de la Pointe-du-Diamant, au Ma- hury, dans la Guyane française, offre l'identité la plus complète avec la bauxite du midi de la Fiance, et spécialement avec celle qu'on exploite à Cabasse, dans le Var. » Divers essais chimiques ont pleinement confirmé la conclusion du premier examen superficiel, et j'ai reconnu que le minéral en question est réellement constitué par l'hydrate d'alumine, simplement coloré par l'oxyde de fer. Il n'était sans doute pas sans intérêt de signaler une nou- velle région où l'on pourra peut-être exploiter la bauxite quand les usages de l'aluminium, chaque jour plus nombreux, auront rendu plus active l'extraction de ses minerais. » MÉTÉOROLOGIE. — Siti iaiiioie huiéale du li Jcvrier 1872. Mémoire de M. A. Laussedat. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MAI. Becquerel, Le Verrier, Vaillant.) " Li'S observations de l'aurore boréale du 4 février faites en France et en Belyicuie, dans une zone de plus de '] degrés en latitude, depuis Barcelonnette jusqu'à Louvaiii, ont permis de vérifier, avec plus d'exactitude (|u'ou avait |)ii le faire jusqu'à présent, ce fait intéressant : rolongement de l'aiguille d'inclinai- » son. » " Malgré la forme très-affirmative sous laquelle cette loi est jiréseutée, Arago n'en con- seille pas| moins < de répéter partout ce genre d'observations, moins, er- » sonne ne peut doutei' aujoiud'lnii, (ju'à raison des lumières (ju'il doit lepandre sur la >■ nature intime du phénomène et sur les niét/wcies géométriques d'après lesquelles on a quel- » quefois déterminé sa hauteur absolue. ■> D'ailleurs quelle démonstration a-t-on donnée jusqu'à ce jour de celle loi et justju'à (juel point les physiciens l'admettent-ils ? » AVilke, qui s'est occupé de ce sujet, dit Kcenitz (i), a clterché h prouver (pie tous les » rayons étaient parallèles à l'aiguille d'inclinaison. • >« Nous avons voulu, à notre tour, profiter de l'occasion, si rare à nos latitudes, qui s'est (l) KoEMTZ, Cours niniplet de météorologie, traduit par Cli. Marlins, i858, p. 4'-'2. ( 635 ) présentée le 4 février, pour mettre hors de doute la loi formulée par Wilke et dont l'énoncé ne diffère pas géûmétriquement de celui d'Arago. " Grâce à l'empressement des observateurs, nous avons pu relever, dans les Notes insérées aux Comptes rendus Ae% 5 et I2 février, vingt-quatre observations assez nettement définies de la ])osition occupée sur la sphère céleste jiar le point de convergence des rayons de l'au- rore boréale. Ces positions sont généralement rapportées ])ar les observateurs aux étoiles brillantes les plus voisines et les plus connues. Le peu de précision que comporte un sem- blable mode d'indication nous faisait prévoir que l'accord entre l'observation et le calcul fondé sur l'hypothèse du parallélisme des rayons de l'aurore boréale avec l'aiguille aimantée ne serait pas parfait. >> On peut voir toutefois, dans le Mémoire que nous avons l'honneur de soumettre à l'A- cadémie, qu'en définitive les écarts ne sont pas très-considérables. » Pour les déclinaisons, le maximum est de 5° 7' et l'erreur probable de chaque obser- vation est égale à ± 2° 45'. Pour les ascensions droites, le maximum atteint, exceptionnel- lement, 7°45'i et l'erreur probable de chaque observation est de ± 3° 35'. » Si l'on réfléchit à la manière dont les observations ont été faites, à l'incertitude des distances du point de convergence au repèrechoisi et à celle de l'indication de l'heure donnée par des montres ordinaires (cette dernière porte tout entière sur l'ascension droite, ce qui explique l'augmentation de l'erreur probable de cet élément), on se convaincra qu'il était impossible d'espérer une plus grande a])proximation(i). Nous donnons dans le Mémoire tous les calculs qui nous ont servi à la vérification de la loi énoncée, et nous espérons que l'examen de ces calculs et des tableaux qui les résument ne laisseront aucun doute sur la validité de cette loi, dont les conséquences sont très-remarquables. Nous nous bornerons à énoncer celles qui sont les plus immédiates et comme les corollaires d'un théorème de géométrie. • I. Les ravons blancs et les rayons rouges de l'aurore boréale forment une coupole dont le centre se déplace avec l'observateur. • IL Les ravons et les colonnes conveigentes sont les élémentsde méridiens magnétiques tracés en quelque sorte matériellement à travers l'atmosphère où ils forment des strates probablement situés à des hauteurs très-différentes. » III. Le point de convergence étant purement fictif (c'est le point de fuite de la per- sjiective sphérique), il ne saurait être question de chercher sa parallaxe, de déterminer sa hauteur; ce qui ne veut pas dire qu'on ne doive pas chercher à déterminer les parallaxes de rayons nettement définis qui seraient visibles simultanément de deux stations convenablement situées sur des directions sensiblement perpendiculaires aux méridiens magnétiques. » IV. Le déplacement plus ou moins brusque du point de convergence, les mouvements ondulatoires des rayons, signalés par de nombreux observateurs (les mouvements ondula- (i) Nous devons encore ajouter (jue les calculs ont été faits avec des valeurs de la décli- naison et de l'inclinaison qui ne sont pas rigouieusement exactes, et que nous avons dû ad- mettre l'immobilité de l'aiguille. Si nous parvenions à nous procurer les données nécessaires pour tenir compte, à chaque instant, de la variation des deux éléments, nous avons des rai- sons de croire que les erreurs seraient sensiblement réduites. 83.. ( 636 ) toires sont bien connus), se trouvent expliqués ou du moins rattachés à la même cause que lescharigenienls de direction de l'aiguille aimantée, changements qui se trouvent en quelque sorte reflétés dans le ciel parles rayons de l'aurore boréale dont la tendance est toujours de s'orienter parallèlement à l'aiguille aimantée. " Tableau des observations du point de conver'j;cnce des rayons de l'aurore boréale du ^fé- vrier l8'j9,, d'après les Comptes rendus des séances du 5 et du xr?. janvier, dans leur ordre cliTonologique (en tenant temple des différences de longitude des stations). o — LIEIX t] uh^LTTuliun IIEUKES locales. Albert (Somme). Nancy Loiivaiii Mclz ClKililhins-Seine l'a ris l'arcelurHicUe. . ()reniil)le Saint-Élieiine. . Locivain Montpellier Montpellier. . . . l.uiivain iMontpellier . . , . Albert (Somme). Grenoble Saint-Étienne. . . Loiivnin bordeau.\ Albert (Somme). Paris Pai'is Paris Paris gll oHl C^ 18™ C''3o'" C'' .',0'" (!''35'n 6'' il C' 3o"' G''3o"> ti''/55"' C''.'(j"' ti'i .-.5'" 6'' 55'" 7''j"' 7''55"' 8''o"' ■;1'3o"> h &> s'' 20"' 8'' 2 j'" gh /|„[n Sl'3o"> 8''/|0"' ()''8"' Ç)l'jo"' I ot ■>C'" 10'' 35"' POINTS lie roiiTcigenco 3'' 36"' 3''4i'" 3'' 30"' 3'' 30'" 3''3G"' 3'' 3G'" 3l'4^"' 3'' 55'" 3'' 56"' 3'' 58"» /|''2l"' 5'' 18"' 5'' .'|0"' 5'' 18"' gh olll (jh QUI 6''i5"' j^ 3o"' 6''i5"' G'' 5',"' 7'' 35"' S 11 y"! 8'' 10"' 32" 0' 23" o' 23" 0' 23" o' 23" o' 22" û' 20" 0' 2l"o' 32° o' 20" o' !•; 'G' 28° o' i5"o' 28" o' i5"o' 2l<'0' 23" o' 22" o' 23» o' ■..3" 0' 23" o' 23° o' 2.'l° 0' lIKUr.ES ilo Paris. .■>'' 5ij'" 6'' 3'" g'' 21"' cil .j^ni (jli .,Q,m 6'' il G1'3o" 0''i3"' (2) G"'3i»' 0''37'» C''/|G"' G".|y'" G'' 5y'" 7I' .',0'" 7l'5','» 29'» a 7I' 59 «Il cm 8'' 17"' S''3i'" 8'i.',j'" .s'' 39"' (3) 9'' 8"' 9'' 5o"' 10'' 20"' o''35 NOMS DES ODSERVtTEl'RS. M. Comte. M. Giiyol. M. Terby. M. Muller. M. des Étangs. MM Froii, Salicis, Ciiapelas. M. Giraud. M. de Villenoisy. Le P. Jullien. M. Terby. MM. Fabre cl Collol. MM. Fabre et Collet. M. Terby. MM. Fabre et Collot. M, Comte. M. de Villenoisy. M. Vicaire. M. Terby. M. Lespiault. M. Comte. M. Tremeschini. M. Tremeschini. M. Tremescliini. M. Laussedat. (1) Les numéros de cette colonne correspondent ii ceux de la carte céleste. (2) Celte obî^ervalion a été inscriie par erreur sous le n° 7; elle devrait occuper le n° 3. La carte étant gravée, on a dû laisser subsister cette ii-régularilé. (3) Les observations n" 19 et n" 20 devraient èlre inversées. 1^ f« a. - S Ç ï T! û c _ ^ 3 ('ndant l'excursion d'ouest à est, et va en augmentant pendant l'excursion d'est à ouest, quand le vent supérieur est de nord-est; mais l'inverse a lieu quand le vent Supérieur est de nord-ouest. ( 639 ) » Un autre lait viint confirmer l'identification de l'anrore avec l'onde de marée : c'est que l'aurore du 4 février n'a commencé à paraître, en Amérique, que six heures après avoir paru en France. C'est à peu prés ce (]ui devait avoir lieu selon mon hvpothèse. [T'oir la Commu- nication de M. Tarry à la séance précédente.) Il semble résulter de l'ensemble des faits exposés dans ce IMémoire que le magnétisme terrestre, loin de remplir le rôle actif de cause, n'est qu'un simple effet. » Lorsqu'une nuée orageuse se rencontre avec une onde faible de marée, celle-ci donne simplement lieu à une .Turore aureolaire autour de la nuée, ainsi que cela a eu lieu lors de l'essaim du 6 septembre i8t!5, à c) heures du soir, au nord-nord-est de Paris [voir la figure ci-contre) ; mais lorsque l'onde est forte, on voit les nuées orageuses se dissiper et se transformer en autant de foyers de lumière aurorale. Je crois avoir dit un mot de ce fait dans l'une de mes précédentes Communi- cations à l'Académie. » En raison des jjropositions énon- cées dans mon précédent Mémoire, on voit (jue chaque astre du système solaire et chaque groupe d'astéroïdes agissent sur l'atmosphère terrestre : I" en raison directe de leur masse;. 2" en raison inverse du carré de leurs distances à la terre; 3° en raison de leur position angulaire j)ar rapport à une longitude donnée; 4° est rendu sensible par des phénomènes auro- raux en raison du degré d'élévation de .la latitude; 5° le degré de coloration dépend du de"ré de développement de la vie animale et végétale. On sait que la mer Boréale, surtout dans le voisinage de l'archipel arctique, où débouche le gulfstreem, est très-peuplee d'êtres aquatiques; la surface des eaux est tellement chargée de détritus, disent les navigateurs, que la surface de la mer y paraît souvent graisseuse. La mer Australe, au contraire, con- traste .par ses plages presque désertes; c'est ce qui nous semble expliquer la pâleur des aurores australes. » Il est presque inutile de dire que, du moment que la cause des aurores est cosmique, et tous les faits le prouvent, il n'est pas étonnant que les aurores aient lieu simultanément dans les deux hémisphères. » Chaque essaim, lors de son passage à proximité de notre globe, doit donc donner lieu à la formation d'une onde de marée, d'où résultent, durant la nuit, des aurores lumineuses, et, pendant le jour, des aurores nuageuses. • Il ressort des raisonnements de de Mairan ( p. 534, édition de i ■j54, voir son Traite sur l'aurore) qu'il admettait l'existence d'aurores pendant le jour. » Arago et M. Laugier, le dimanche 24 juin i844, à 8'>3o"> du soir, ont observé une aurore de jour (voiries Com/Jtcs rendus, t. XVIII, p. 1168). Celte aurore est apparue dans ( (>4o ) le sud, et son segment obscur bordé de son arc lumineux, au lieu de descendre à l'horizon sud, s'est, au contraire, élevé graduellement, jusqu'à disparaître par son passage au zénith. Celte ascension s'est dirigée selon un plan à ?.o degrés est-est du méridien. Ce fait est très- intéressant, car il accuse une symétrie au sud avec le cas précité des aurores qui résultent de deux vents rectangulaires NO et NE, cas où l'aiinire cesse de même d 'être visible par l'as- cension du segment obscur jusqu'à dépasser le zénith. En bas régnait un vent SSE, et sans doute au-dessus un vent d'ONO. Cette auiore a été accompagnée d'une baisse barométrique. » m. Laugier aie premier reconnu, par des mesures précises, que les taches du Soleil se déplacent en s'éloignant et se rap|)rochent allernativement de l'équatcur du Soleil. " J'ai dû, dit-il, en conclure (pi'il y avait simultanéité dans les mouvements. La direction » de ces mouvements n'est pas déterminée; mais si on les fait porter entièrement sur les » latitudes des deux taches observées en même temps, on voit que ces latitudes augmentent » et diminuent ensemble, comme si une même force rapprochait les taches et les éloignait v> alternativement du pôle de rotation. » » Ce qui précède exclut, ce nous semble, non-seidement toute idée relative à une nature Volcanique, mais établit d'une façon inébranlable la théorie d'Arago sur l'atmosphère du Soleil. Tous les phénomènes de la physique prouvent, en effet, qu'il n'est pas toujours nécessaire qu'un corps soit chaud, électrique ou lumineux, pour déterminer la jiroduclion de phénomènes de chaleur, d'électricité ou de lumière sur les corjjs qui l'environnent. Je n'en finirais pas s'il fallait citer toutes les expériences péremptoires à cet égard, et l'on commence heureuse- ment à étudier depuis quelques années les phénomènes au point de vue des métamorphoses de la force qui anime l'univers : qu'il me suffise de rappeler les belles expériences de MM. Hirn, Léon Foucault, de mon frère Jean-Thibault Silbermann avec M. Petrus Favre, les nombreuses expériences de I\I. Henri Sainte-Claire Deville et de tant d'autres physiciens et chimistes distingués. La physique et la chimie ont précisément pour but l'étude de ce pi'oléisme incessant universel de la force qui a déjà changé de manière d'être et d'agir lorsqu'un phénomène a révélé sa présence, c'est-à-dire que sa nature apparente a changé par sa façon d'être, d'agir et de se propager dans le temps et dans l'espace à travers les corps. Si donc il y a eu recrudescence quant au nombre et à la grandeur des facules et des taches du Soleil depuis trois ans, accompagnés de l'apparition d'immenses protubérances et de gerbes brillantes sur les bords du disque, conmie cela résulte des observations du P. Sccchi, de MJL Tacchini, Lockyer et de tant d'autres habiles observateurs, loin d'en voir la cause dans la coïncidence de ces faits avec les apparitions d'aurores, il est bien jilus naturel d'y voir une analogie de faits subjectifs à des causes communes extérieures, c'est- à-dire cosmiques. » Cela prouverait donc plutôt que l'atmosphère du Soleil est soumise aux mêmes causes agissantes et y est au moins tout aussi sensible que celle de la Terre. Les formidables protu- bérances qu'on remanjue en ce moment sur les bords du disque solaire semblent n'être autre chose que des ondes de marée de l'atmosphère solaire, et les facules les rayons de l'aurore perpétuelle et bienfaitrice due au passage périhélie des essaims d'astéroïdes le long de leur orbite elliptique très-allongée, c'est-à-dire identique à celle des comètes comme M. Scliia- parelli l'a démontré il y a plusieurs années. J'ai examiné minutieusement, et à plusieurs reprises : i" à l'aide de l'hélioscope de M. Porro, 2° avec les grandes lunettes de l'Obser- vatoire, la physionomie liès-caractéristique du bord des taches solaires ainsi que celle des ( ^4. ) faculcs. Certaines taches m'ont jiroduit l'effet, les unes de révéler l'ciistence de cyclones, et les autres d'être de simples trouées, comme les nuées orageuses en montrent souvent. Ces ])hénomènes, aujourd'hui si bien étudiés par MM. Chacorhac, Nasmytli, Carrington, Huggins Warren de la Rue, Slewart et Lœwy, Capoci, Lockyer, le P. Secchi et surtout les beaux dessins de M. Tacchini, à Palerme, nous montrent des nuages presque identiques en tous points à ceux de notre atmosphère, que j'étudie avec soin depuis plus de trente ans. » Un fait d'une haute importance a été observé, fin décembre 187 i, par M. C. Flamma- rion. En observant Jupiter avec son télescope, il a constaté avec surprise qu'un satellite qui ]jassait devant le disque, au lieu de se détacher en clair sur le fond grisâtre de l'atmosphère «le cet astre, paraissait noir par son contraste avec une lumière d'un éclat extiaordinaire et d'une teinte rosée, laquelle semblait être le produit de l'atmosphère de cette planète, ce qui porte naturellement à admettre que M. Flammarion a été témoin d'une aurore dans l'atmosphère de Jupiter. Peu de jours après éclataient sur terre les aurores des premiers jours de janvier 1872; puis après on constatait le surgissement extraordinaire de pro- tubérances et de gerbes énormes sur l'atmosphère solaire, se profilant sur les bords du disque. » Or le point radiant des étoiles filantes vues pendant les aurores des 4 et 0.1 février correspondait à la position de Jiipiter sur la voûte céleste. Outre que ces éclats successifs offriront peut-être aux astronomes le moyen de mesurer la vitesse de ces petits globes dans les espaces célestes, ces faits révèlent les fonctions que ces différents astres remplissent dans l'économie générale des mondes, puisque, en passant près de notre atmosphère, ils la sou- lèvent en produisant un effet analogue à celui d'une ventouse, mélangent les couches d'air, aspirent les vapeurs méphitiques du sol et purifient l'air par leur décomposition au moyen de l'électricité de l'aurore, et entretiennent ainsi la viabilité à la surface de notre globe comme à celle des autres planètes et du Soleil lui-même. " Les agitations de l'aiguille aimantée en plein jour, ainsi que le trouble des lignes télé- graphiques aux mêmes heures, confirment d'autre part l'existence des aurores du jour. C'est ce (jui a eu lieu le 4 février, dès 3 heures de l'après-midi, et dès cette heure j'ai vu l'aurore pendant le jour avec ses bandes de nubécules colorées en jaune par la vapeur rutilante qui les environnait, ce qui présageait, comme je l'ai dit plus haut, une aurore richement colorée en cas de persistance du j)hénomène après le coucher du Soleil. » Les 11 et 23 février il y a eu aurores de jour identiques en tous points à celles du 4; mais, ces deux jours, la Lune, par sa position, a dû contrecarrer en partie la production du phénomène et de l'autre l'éclipser ])ar sa clarté. Malgré cela, il m'a été possible cependant de distinguer des faisceaux rnsàtres formant la Couronne entre 8''45'" et q''45'". » Ainsi que je l'ai dit plus haut, durant l'aurore du 4 février, j'ai observé cinq étoiles filantes dont le point radiant devait être peu éloigné de la partie du ciel où se trouvait Jupiter. » Le 22 février, j'ai de même observé, entre 8 et 10 heures du soir, dix étoiles fdantes partant de la même région du ciel : d'où il semble résulter que les aurores du 4 et du 22 fé- vrier ont été provoquées par des parties différentes d'un même essaim, |)assant successive- ment à proximité de Jupiter, de la Terre et du Soleil. u On couq)rend, d'après cela, combien il est important pour les astronomes d'observer C. R., 1872, 1" &effes èpidevinujues, praliqiiées avec îles laiiilienux de peau de lapin, pour- la cjuérison des plaies rebelles. « L'auteur, dit M. Lai rey, rappelle d'abord le travail lu à l'Acadéiuie des Sciences, en novembre F 871, par M. le docteur L. Reverdin, sur les greffés animales étudiées expériinentalenent au Collège de France. » M. Coze rajiporte ensuite trois observations de sa pratique à l'hôpital militaire de Perpignan, à l'appui des expériences de M. Reverdin. » La première de ces observations est relative à une plaie ancienne et fistuleuse de la cuisse, par un éclat de bois ; la deuxième à une plaie ulcérée du genou, compliquant une fracture de la rotule, par coup de pied de cheval; et la troisième à une plaie par éclat d'obus, de l'extrémité infé- rieure de la jambe. » Ces trois observations, recueillies avec soin, dans tous leurs détails, sont suivies de remarques pratiques sur les opérations d'anaplastie, et de conclusions précises en faveur de la transplantation d'iui lambeau cutané du lapin, sur une plaie ulcérée ou difficile à guérir chez l'homme. » Le Mémoire de M. Coze mérite d'être transmis à la Commission des prix de médecine et de chirurgie. (Renvoi à cette Commission.) M. le vice-amiral Jurien de la Guavière, en présentant à l'Académie, de la part de M. Larousse, Ingénieur hydrographe, une « Étude sur les embouchures du Nil et sur les changements qui se sont produits à ces embouchures pendant les derniers siècles », ajoute les observations sui- vantes : « Le Mémoire de M. Larousse relatif aux embouchures du NU a pour ob- jet de préciser les changements qui s'y sont produits, en remontant aussi loin que le permettent les documents authentiques que l'on possède sur cette partie de la côte et en comparant les jjlans conservés dans les Archives du dépôt de la marine aux reconnaissances récemment ojjérées sur la demande du gouvernement égyptien et de la Compagnie du canal de Suez. .. Ku ce (pii concerne la bouche de Damiette, M. Larousse a pu constater que, pendant lesdeux cents dernières années, après des alternatives d'atter- rissement et d'érosion, ia pointe principale de l'embouchure s'était avancée ( 643 ) en moyenne de 3 mètres environ par an. A l'emboiichine de Rosette, l'avan- cement, pendant la même période, paraît avoir été beaucoup plus consi- dérable. De 1687 à 1800, il aurait été en moyenne de 10 mètres par an et se serait élevé à pins de 35 mètres dans les soixante années qui ont suivi. Cette progression rapide est attribuée par M. Larousse à la position de l'em- bouchure sur la côte et an remous du courant littoral formé par la jjoinle d'Aboukir. » Parmi les modifications que subit actuellement la côte, il faut encore citer les érosions des parties saillantes du littoral, telles que le cap Burlos et le Lido, à l'est de Port-Saïd, tandis que le fond des baies de Péluse et de Dibeh s'est un peu ensablé. Sur cette côte, l'action incessante delà vague prédo- minante de l'ouest tend à faire disparaître les inégalités du rivage plus encore qu'à combler les golfes. » M. Larousse termine son Mémoire par une étude sur Port-Saïd, qui est l'embouchure du canal de Suez dans la Méditerranée. La difficulté de créer et surtout de maintenir un port d'une profondeur suffisante sur une plage formée d'alluvions et qui se prolonge sous l'eau par une |)entc presque insensible, a été l'un des principaux arguments que l'on a longtemps op- posés à la jonction des deux mers. « Supposez, disait-on, qu'un canal ait » été creusé entre Cette et Bayonne, le passage des grands bâtiments d'une » mer à l'autre, de la Méditerranée à l'Océan, serait-il pour cela résoiu? » La barre de l'Adour ne continuerait-elle pas d'arrêter les navires que leur » tirant d'eau empêcherait de la franchir? » L'objection était capitale. Heu- reusement, le golfe de Péluse ne présente pas des conditions aussi difficiles que le golfe de Gascogne. La direction des vents et de la lame n'est point à Port-Saïd, comme elle l'est devant Bayoïuie, presque toujours normale à la direction de la côte. Les values sont également bien loin d'v avoir la même puissance, et l'on ne rencontre point à l'embouchure du canal cette lutte de deux efforts contraires qui accumule les sables de l'Océan à l'entrée de l'Adour. » Il paraît aujourd'hui certain que l'issue du canal de Suez dans la Médi- terranée pourra être maintenue à la profondeur nécessaire, sans que les frais d'entretien dépassent les proportions que de pareilles dépenses doivent toujours garder avec le prix des travaux de premier établissement. M. La- rousse estime qu'il est indispensable de prolonger chaque année les jetées d'une quantité égale à l'avancement graduel de la plage. Cet avancement, qui avait été primitivement de 60 mètres par an, n'est plus que de 35 mè- tres, depuis que le musoii' a atteint des fonds plus considér.ibles. Un pro- 8/,.. . ( G44 ) longomcnt annuel do 35 mètres ne constituerait qu'une dépense à peine ('•gale aux liais de curage du port. » Il est d'ailleurs à désirer que des rolevés hydrographiques, poussés jusqu'à deux milles et plus de l'embouchure du canal, viennent constater périodiquement les variations de la plage sous-marine qui s'abaisse sin- cer- tains points, en même temps qu'elle s'exhausse sur d'autres; car, chose im- portante à noter, s'il y a toujours eu ensablement près du rivage, il y a eu aussi, pendant quelque temps après la construction des jetées, affouille- ment et approfondissement au large. L'entrée d'un passage qui donne accès aux marchés les plus fréquentés du globe ne saurait être trop surveillée, et l'Académie apprendra sans doute avec satisfaction que M. le Ministre delà Marine a donné au commandant de la frégiite française qui stationne à Port-Saïd l'ordre de procéder à une exploration minutieuse des abords du canal, exploration dont les résultats seront soigneusement contrôlés par le Comité hydrographique du Dépôt des cartes et plans. » M. P. GuYOT adresse, de Nancy, une Note relative aux modifications qu'apporte la gelée dans les propriétés explosibles de la dynamite. M. A. Brachet demande l'ouverture d'un pli cacheté, déposé par M. Gary et par lui, le i5 janvier 1872, et contenant l'indication d'une dis- position nouvelle à donner aux régulateurs de la lumière électrique. Ce pli est ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel : les auteurs proposent « d'augmenter économiquement la puissance du régulateur élec- trique en rendant possible, par la suspension du courant, la multiplicité des arcs dans un même régulateur. » M. Lemaire adresse une Lettre relative à ses précédentes Cominunica- Jions sur un chronographe. Cette Lettre sera transmise à la Section de Physique. M. Petilleau adresse une Lettre relative à son précédent Mémoire sur une ])ress(' moteur. Cette lettre sera transmise à M. Phillips. M. L. DoDCK adresse, de Chicago, une. Lettre destinée à obtenir de l'Académie quelques renseigoemenis stu' certains ciments employés à Paris ( 645 ) pour diverses constructions, et en parliculior pour celle de l'aqueduc de la Vanne. Il pense que ces documents pourraient recevoir leur application dans la reconstruction de la ville de Chicago, détruite par l'incendie du 9 octobre 1871. Cette Lettre sera transmise à iMM. Ch. Sainte-Claire Deville et Belgrand. A 6 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures et demie. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du'26 février 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux ; t. VIII, 1^ cahier. Paris, 1872; in-8°. Appareil électrique prévenant les accidents de chemin de fer, de MM. A. Veil- LET et C. Verny. Lille, 1871; opuscule in-8". Projet d'organisation d'un Institut agronomique ; par M. 3 . CarvaLLO. Paris, 1871; opuscule gr. in-8°. (Extrait des publications récentes de V Académie nationale, agricole, manufacturière et commerciale.) Les incendies modernes, etc.; par M. J. Chautard. Nancy et Paris, 1872; br. in- 12. Les nncrozjinas. Ce qu'il Jaut en penser; par le D'' L. Caizergues. Paris, 1872; in-8°, avec planches. Étude sur les embouchures du Nil et sur les changements qui s'y sont produits dans les derniers siècles, d'après une reconnaissance hjdrographujuc exécutée en 1860; par M. LAROUSSE. Paris, 1872; in-8°, avec plans. (Présenté par M. l'Amiral Jurien de la Gravière.) Bibliothèque de l'École des Hautes-Etudes. Bulletin des Sciences mathéma- tiques et asti^onomiques, rédigé par MM. G. Darboux et J. Houiil.; décembre 1870 à août 1871. Paris, 1870-1871; 9 liv. in-S"^. À new System of measures, weights, and monej; entitled the Linn-Base décimal sjslem, etc.; by W. Wieberforce Mann. New-York, 1871 ; hr. in-12. ( 646 ) The american Journal of Science and Arts, n" i/j, vol. III; febniary 1873. New-Haven, 1872; ii)-8"^. J lie Journal of ihe Franklin Institute ; vol. LXIII; januarv 1872, 11" i. Philadeiphia, 1872; br. iii-8". Aslrononiicnl and mcleorohqical observations made at the Radcliffe Observa- tory; vol. XIV à XXVII. Oxford, i855 à 1870; i/, vol. in-8°, reiip.s. Transactions of the Royal Society of Arts and Sciences of Mauritius; new sé- ries^ vol. V. Mauritius, 1871; in-8°. Àpuntes para lu geografia j fcnnia entomologicas de Mataro ; poii.-M. Sal- VAN.A Comas. Madrid, 1870; {11-8". Atti deir Jccademia ponlificia dé" Nuovi Lincei, aiino XXV, ses.sioiic II del ai geniiaio 1872. Roma, 1872; in-^". y^tti del reale Jstituto veneto di Scienze, Lettere ed Arti; tome I ; disp. prinia- seconda. Venezia, 1 871- 1872; 2 br. in-8°. yfrchives néerlandaises des sciences exactes et naturelles publiées par la Société hollandaise des Sciences à Harlem, et rédigées par M. E.-H. VON BAUMHAUlif. ; t. VI, 4" et 5' bv. La Haye, 1871; 2 br. in-8". Yerhandelim/en rakende de natuurlijhe en geopenbaarde godsdienst uitgegeven door Teylers Godgeleerd genootschnp ; nieuwe séries, tweede deel. Haailem, 1871 ; iii-8". Die Kûnstlich dan/estellten mineralien naclt G. Rose's kristallo-cheniisclien minerahjsteme geordnel von D"' C.-W.-C. FuCHS. Ilaarlem, 1872; in-4°. Nederlandsch tneteorologisch jaarboek voor 1871. Drie en tunniiipte jafu- gang eerste deel. Waarnemingen in Nederlnnd. Utreclit, 1871; in-4" ol'Io'ig- (647 ) ERRAT J. (Séance du 12 février 187a.) Page 427, première ligne des formules ( i), nu lien de —, lisez — . riz- dz Même page, troisième ligne des formules, au tivii de ou, lisez où. Page 434, deuxième et troisième formule, au lieu de —, lisez +. Le signe — qui affecte la quatrième formule doit disparaître, et à la cinquième, nu lieu de R', lisez R'.. Page 436, ligne 1, au lieu de (i), lisez (*), et ligne 28, au lieu de (*), lisez (1). Même page, ligne 29, au lieu de trois pressions normales, lisez trajectoires des molécules. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI i MARS 1872, PRÉSIDENCE DE M. FAYE. aiEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Sur l'Iiydioilyiianiinue des cours d'eau [suite (*)] ; par M. DE Saint- Venant. » 6. Il n'y a donc pas à chercher d'autres formules ou équations que celles de Navier et Poisson avec £ constant, pour un fluide peu ou point visqueux, tel que l'eau ("), quand il s'agit, comme on a dit, de mouve- (*) Foir, à la siiance précédente (?6 février, p. 570-577). (**) Nous (lisons ,,, sur toute face, sont dans le même rapport avec les vitesses de glissement de même direction -r + -77' que les demi-différences deux à deux des composantes normales telles que pj.^, sont avec les différences correspondantes des vitesses d'extension telles que — (***). » En appelant î ce rapport, ce coefficient de proportionnalité, quel qu'il soit, constant pour toute face de pression et pour toute direction de com- posante de pression en im même point, mais dont ce raisonnement n'im- plique ludlemcnt la constance quand on passe d'un point à un autre, on (*) Note sur la dyniiiniquc des Jluidcx, 27 noveml)re [Comptes rendus, t. XV'II, p, 1240- .?.43). (**) Eiercices de Mnthcmtiti,-.€ J/ > dv' cliv' { di> div \ I dt\' du (^) ^'^Tly^yZz'^ 7}^) '■'^' ^ \7/x ' dz 1° Quand l'axe des .r' se confond avec celui des .»•, ( /) P-J,' = — ( l'rx — 1>----) C//' c=, ' + Pr- ( '» ■ — c '--) ' Prenons maintenant, dans le premier cas, y' dans la direction suivant laquelle la compo- sante p.jfi de la pression sur la face x y' est nulle. Si l'on admet, comme nous disons, que . , ,. dv dw' c'est aussi celle suivant laquelle la vitesse de glissement — -t- —; est nulle, on peut rem- placer par zéro les premiers membres des deux premières équations. Il en résuie, en élimi- nant les cosinus par transposition et division, P--r _ P" do ihv iliy du dz dy dx dz Prenons, pour le second cas, y' dans la direction pour laquelle la composante, suivant j', de la pression sur la face xy' , est nulle. On peut remplacer par zéro les premiers membres des deux dernières équations ; d'où Pir — P" _ P]" dv dit' \ dv dtv d'z'^Tfy I ilv ittv Cette égalité et la précédente suffisent, en permutant les axes, pour établir l'égalité sextuple de rapports, relative à chaque point, dont nous parlons. ( 654 ) )) En effet, les relations de cinématique [qu'expriment les équations [e), (g) de la Note qu'on vient de lire] se basent seulement sur \;\ coidinuilé avec laquelle sont supposées varier les directions et les grandeurs des vitesses de translation des éléments fluides; et cette continuité, avons-nous dit, existe, du moins quand on excepte les cas de gramls tourbillonnements produits par les élargissements brusques ou rapides des sections d'écoule- ment (*). Quant aux relations de statique qu'expriment les équations {d), {/), elles se fondent, disons-nous, sur l'équilibre des pressions s'exerçant à travers les quatre faces d'un élément tétraèdre, ou plutôt des pressions (pii agissent à travers quatre faces équivalentes et parallèles, se coupant à son centre de gravité. Or, et surtout si l'on donne au tétraèdre des dimensions visibles qui le rendent capable de contenir plusieurs tourbillons (**), et si l'on prend les moyennes des pressions pour un temps fini quoique court, on pourra établir entre elles le même équilibre qu'entre les pressions s'exer- çant instantanément sur des faces infiniment petites ; en sorte que les mêmes équations {d), (e), (/ ), [g) pourront encore être posées, et les relations (r) se trouveront encore démontrées. M On peut donc regarder comme une cliose acquise que, dans tous les cours d'eau qui ne sont pas par trop tumultueux, ou dans lesquels les vitesses appelées moj'ennes locales, d'où dépend le transport des éléments, varient avec ime certaine régularité, les six relations (i) existent, à cbaque instant et en chaque point, entre les dérivées de ces vitesses et les compo- santes, aussi moyennes chacune pour im point, des pressions intérieures qui s'y exercent, le coefficient de frottement s étant aussi localj ou jiouvant varier d'un point à l'autre, et même, si le mouvement n'est pas perma- nent, d'un instant à l'autre. )) 8. Tout se réduit ainsi, pour établir, au moins d'abord, les équations différentielles indéfinies du mouvement intérieur, à déterminer les valeurs diverses à donner à ce coefficient i du frottement fluide pour chaque point. (*) Notes de M. Morin aux Comptes rendus, o.S avril i864i '• IjVIII, p. 7?.7. (**) J'ai, dans un Mémoire du i4 avril i834, et aussi à une Note de l'édition de i8t>4 des Leçons de Navier sur la résistance des solides (Appendice III, § 16, p. 545), ainsi qu'à la ai* des Leçons de Mécanique d'après Caur/ir, publiées par M. l'abbé Moigno, démontré, en considérant à la fois deux tétraèdres symélritpics ayant le même centre, que le ïlieoréme des relations des pressions sur divers plans en un même point était exact jusqu'aux quantités d'un ordre de petitesse supérieur, de deux unités, à celles entre lesquelles on le ])0sc. Les conséquences cpie nous en tirons peuvent donc être hardiment reijardées comme s'appli- quant même à de petites faces d'une certaine étendue. ( 655 ) » Deux ingénieurs, bons analystes, l'ont tenté. L'Académie, en louant letu's efforts, et en faisant ressortir, dans leurs travaux, de remarquables accessoires, ainsi que des considérations utiles, n'a point donné son ap- probation à leurs résultats principaux, relatifs à l'établissement des for- mules de pressions (*). » L'un et l'autre raisonnent en effet sur des mouvements fluides suppo- sés continus et réguliers, ou exempts de cette complication que Navier si- gnalait judicieusement comme ce qui empêchait ses formules de convenir aux applications ordinaires. Ils partent même tous deux de l'Iiypolhèse de Naviei-, en vertu de laquelle les actions entre molécules, dans l'état de mouvement, dépendent des vitesses relatives de celles-ci. Ils pensent seu» lement que Navier n'a jins poussé l'approximalion assez loin. V En conséquence, l'auteur du Mémoire Éludes sur les forces moléculaire* dans les Injuides en mouveinenl tlciit comple des puissances supérieures de ces vitesses relatives, dans l'évaluation des actions moléculaires dynamiques; et l'auteur du Mémoire sur i Hjdrodynamic^ue des liquides homogènes, se bor- nant à leurs premières puissances, qu'il pense suffire, tient compte, dans l'évaluation de ces mêmes vitesses, des puissances supérieures et des pro- duits des trois projections des petites distances moléculaires dont elles dé'' pendent; puissances et produits qui sont affectés, dans les développements exprimant les vites.ses relatives, des dérivées d'ordre supérieur des vitesses ab- solues u, V, u\ par rapport aux coordonnées x, y, z. » Le premier suppose donc que l'action dynamique de deux molécules, au lieu dètre simplement, comme pensait Navier, le produit d'une fonc- tion de leur distance par leur vitesse relative, doit être exprimée par une somme de termes affectés des puissances i, 3, 5, 7,. .. de cette vitesse (car il donne une raison d'exclure les puissances paires). Il calcule, au moyen d'intégrations par coordonnées spliériques, le travail, pendant un temps infiniment petit r/i, de pareilles forces, s'exerçant du dehors au dedans d'un élément fluide parallélépipède. En l'égalant à une autre ex- (*) i" Rapport (lu 12 février 18^2 sur un Mémoire de M. Kleitz intitulé : Études sur les forces moléculaires dans les liquides en mouvement, aux Comptes rendus, t. LXXIV, p. 43o. 2" Rapport du 8 mars i86g sur un Mémoire de M. Levy relatit à X Hydrodynamique des liquides homogènes, au.x Comptes reti/lus, t. LXVIII, p. 588. M. Kleitz a donné (comme on voit au Rapport de 1872) une autre démonstration que la nôtre, des formules (i) avec s variable. Un extrait de son Mémoire avait été inséré au Compte rendu le lo décembre 1866, t. LXIII, p. 9B8 ; et un extrait de celui de M. Levy l'avait été de même le 3 mai 1867. ( 656 ) pression du même travail, composée avec celles (i) des pressions agissant sur les six faces de l'élément, parallèlement à ses arêtes ou aux trois coor- données, il obtient, lorsqu'on réduit le développement de l'action molécu- laire à deux termes affectés l'un de la première puissance, l'autre du cube de la vitesse relative, une équation e,'\i -h £2^^ = ^i > d'où il tire (2) S=£, + £o^j>, £, et £2 étant deux constantes dont la première est la valeur de £ de Navier et de Poisson, et <]> étant un sextinôme différentiel du second degré, com- posé de la somme des doubles carrés des trois vitesses d'extension -r;'"*' et des carres des trois vitesses de glissement . +• 7-' » A plus de deux termes, en modifiant son analyse de manière à la rendre plus facile, et en remplaçant les intégrales sphériqucs autour d'un point, que Navier avait employées, par des sommes S ou 1 de composantes d'ac- tion, de Cauchy et Poisson, l'on trouve une expression de e^, qui donne (3) £=:£, + E,^j;4-£3(^4,= +'^)+£,(f + 2.lfJ) + £,(f + /i27HrJ+-M 1 . ^■rr' • i i • ■ ■ i - '/(")'')»') 6f étant un autre polynôme diiferentiel, du troisième degré en -— — — :> également isotrope ou restant le même, quelles que soient les directions choisies pour les coordonnées rectangles x, y^ z, et se composant du pro- duit des trois vitesses d'extension, plus le quart du produit des trois vitesses de glissement, moins le quart des trois produits respectifs de chacune de celles-là par les carrés correspondants de celles-ci (*). » Et le même auteur est porté à penser que £ pourrait èlre une fonction non entière de ij> seul, à déterminer an moyen d'une suite d'expériences sur des cours d'eau à mouvement uniforme. » Le second auteur n'a que des formules linéaires, mais où entrent des dérivées supérieures de u, c, vv, comme nous venons de dire; et, au lieu (*) C'est le dernier terme, pris en signe contraire, de l'équation du troisième degré X' - I X - ^l', =: o, . ,, (lu dv fltv , ... qui, dans les liquides, ou 1 on a— - + — -H — r=o> donne, pour ses trois racines ou valeurs (l.r (ly dz de son inconnue X, les trois vitesses d'extension principales. C'est en calculant des fonctions symétriques de ces trois racines qu'on a pu obtenir les termes en \}/ et \J/, de l'expression de z-J/ donnant celle (3). ( 657 ) de calculer, comme Navier et Poisson, des résultantes de forces qui peu- vent en dépendre, il égale simplement, et de suite, les six composantes de pression à des fonctions linéaires des dérivées de tons ordres de «, t', u' par rapport à .r, j", z; puis il réduit à leur juste nombre leurs coefficients indé- terminés en exprimant les conditions d'isotropie des six formules. » Ni l'un ni l'autre de leurs résultats, savamment et habilement obtenus, ne résout aucunement la question proposée (*). MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUK APPLIQUÉn:. — Sut lin ventilateur appliqué à l'acrage des mines. Mémoire de M. Gcibal. (Extrait par l'Auteur.) (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie, avec la description et les dessins de mon appareil de ventilation des mines, l'indication des houillères belges, françaises, anglaises et allemandes où cet appareil est en usage; l'Acadé- mie verra qu'à la fin de 1871 il avait déjà reçu 169 applications. » A ces documents, je joins, en outre, les pièces suivantes : » 1° Un tableau synoptique, indiquant, par des courbes, l'état de la ven- tilation dans les charbonnages du Hainaut, année par année, de i84o à 1870, d'après les documents statistiques recueillis par les ingénieurs de l'État; ces courbes font voir qu'à partir de 1861, date de l'apparition de mon ventilateur, la force appliquée à l'aérage a augmenté beaucoup plus rapi- dement que les années précédentes, en sorte que la production et le nombre de mineurs ayant suivi une progression sensiblement constante, la part de cette force correspondante à chaque tonneau ou à chaque homme s'est trouvée très-sensiblement accrue par son adoption : ce qui prouve que jusque-là, les besoins de ventilation n'avaient pas été suffisamment satis- faits ; » '2° Un tableau numérique indiquant le mouvement des appareils de (*) Ce siijot a aussi exercé, vers i833, la sagacité de Savary, Membre de la Section d'As- tronomie de l'Académie des Sciences. 11 avait entretenu plusieurs de ses confrères de ses recherches d'équations nouvelles des fluides, dans le but d'expliquer mieux les marées. II a bien voulu me dire, en i834, que s'il ne publiait pas son travail c'est qu'il n'en était pas satisfait. J'avoue avoir présenté inoi-méme, cette annce-là, un essai, que j'ai dû bientôt modifier et réduire à ce que donne maNoteciléeduay novembre 184 3 ou delà pageiafo du Compte rendu. G. R.,l873, l'f Semestre, (T. LXXIV, N" lO.j 86 ( 658 ) ventilation dans le HainaiU, de r86oà 1870. Ce tableau démontre que, dès que mon ventilateur a été connu, on n'en a |)lus coiistriiit d'après les autres .svstemes, puisque le nombre total ne s'est accru, dans celte période, que du nombre des appareils que j'ai fournis; que la force totale de ceux-ci était, en 1870, à peu près égale à celle de tous les autres réunis; enfin, que la force affectée à l'aérage, qui était de 67 chevaux par mille ouvriers, s'est élevée, dans ces deux années, à 1 36, ce qui donne une juste mesure de l'assainissement que les houillères ont dû éprouver; » 3" Un tableau comparatif des effets et du prix de revient des principaux appareils de ventilation en usage, tableau qui permet d'apprécier la puis- sance et l'économie de mon système, relativement aux autres, et justifie la préférence que lui accordent tous les ingénieurs. M A ces pièces est annexée une Note dans laquelle je me suis atta- ché à appuyer, par la discussion des faits qu'elles fournissent, ce que je ne pouvais présenter que comme ime assertion, savoir, que sauf une exception, due à des circonstances tout à fait particulières, aucune des houillères où mon appareil est en usage n'a été frappée jusqu'ici d'explo- sion de grisou. » M. F. Barrot communique à l'Académie les résultats des observations qu'il a effectuées sur la végétation de X Eucalyplus glolndus, en Algérie, près de Philippeville, dans sa propriété, ancien domaine de Salluste. Quelques nnlliers (VEiicahi)tiis ont été semés en i8G5 et mesurés le 10 novembre 1871. Voici quelques exemples des résultats constatés : Circonférence Hauteur. à i nictrodn sol. m ni Un arbre isolé , i8,?.o 1 ,02 » 16, 4o I , i5 » 16, 40 ' j 14 Une alk'e (hautcnr moyenne) i5,22 0,80 minima I ,o5 movcnnc 'ijEucaljjitus fjlobulit$ ou Gommier bleu de la Nouvelle-IIollandc , dont on doit la découverte à un ancien membre de l'Académie, Labillar- dière, offre par conséquent l'exemple d'une végétation tellement rapide, que M. Ferdinand Barrot croit devoir signaler de nouveau, et avec quel- que insistance, les grands avantages que l'Afrique française peut en espérer pour son reboisement. Il met sous les yeux de l'Académie une rondelle du tronc de l'un de (659) ces arbres, ainsi que des rameaux avec leins feuilles et des morceaux d'écorce. (Commissaires : MM. Boussingault, Decaisne, Vaillant, Dupuy-de-Lôme, Phillips.) M. OuviEK adresse une Noie relative à un procédé destiné à prévenir les accidents produits par le grisou; il consiste à provoquer des explosions partielles, en l'absence des ouvriers, à l'aide d'appareils électriques. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) MSï. Lucas et Cazin soumettent au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre « Recherches expérimentales sur la durée de l'étincelle électrique. (Commissaires : MM. Morin, Le Verrier, Fizeau, Edm. Becquerel, Jamin.) M. Cauvy adresse l'observation d'un fait d'anévrisme traumatique de l'artère carotide externe gauche, avec complication d'abcès superficiel de la région parotidienne, guéri par la ligature de la carotide primitive du même côté. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. PouTKET, M. Sergent, M. Mimac adressent des Communications relatives à l'aérostation. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. Erb adresse une Note relative à un remède contre la phthisie. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. Poulain adresse une Note concernant le travail qu'il a présenté au Concours du prix lelatif à l'application de la vapeur à la marine militaire. Cette Lettre sera renvoyée à la Commission nommée pour ce Concours. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique annonce à l'Académie que cette 86.. ( 66o ) Compagnie, érigée k Bruxelles sous le lilre d' « Académie impériale des Sciences et Belles-Lettres », et instituée en 1772 par lettres patentes de Marie-Thérèse, se propose de célébrer, cette année, le centième anniver- saire de sa fondation. Elle invite l'Académie des Sciences à vouloir bien se faire représenter par l'un de ses Membres à celte solennité, qui est fixée aux ■28 et 29 mai prochain. La Lettre sera transmise à la Commission administrative. PHYSIQUE. — Spécules d'absorption du chlore et du chlorure d'iode. Noie de M. D. Gernez, présentée par M. H. Sainte-Claire-Deville, « Les recherches de Brewster, de W.-H. Miller et de W.-A. Miller ont fait connaître les spectres d'absorption des vapeurs colorées d'acide hy[)o- azotique, de brome, d'iode, d'acide h} pochlorique, d'acide chloreux et de perchlorure de manganèse. Ces vapeurs agissent très-énergiquement sur la lumière et, sous une épaisseur de quelques centimètres seulement, elles produisent dans le spectre continu des corps solides incandescents, des systèmes de raies caractéristiques. » Lorsqu'on examine, à l'aide d'un spectroscope à un seul prisme, l'effet produit par luie épaisseur croissante de ces substances, on observe d'abord quelques bandes dont le nombre augmente en même temps que se montrent des raies plus fines et que les bandes primitives se résolvent en groupes de raies très-rapprochées. Ce sont ces bandes ou plutôt les raies les plus saillantes que l'on retrouve, comme je l'ai démontré récemment, dans le spectre des dissolutions de ces corps. Vient-on à augmenter la dispersion du faisceau lumineux à la sortie du liquide, ces bandes s'étalent sur une plus large surface et perdent leur intensité, de sorte que l'on ne gagne rien |)our l'observation du spectre d'absorption d'un liquide à se servir d'un spectroscope à plusieurs prismes. 11 n'en est pas de même lorsqu'il s'agit des vapeurs dont presque toutes les raies sont très-fines et apparaissent d'autant plus distinctement que le faisceau lumineux est plus étalé et que la source d'où il émane est plus intense. » Cette remarque m'a conduit à reconnaître l'existence des spectres d'absorption du chlore et du chlorure d'iode. Dans la recherche du spectre d'absorption du chlore, je devais particulièrement me préoccuper d'opérer sur du gaz pur : en elfet, le phénomène étant insensible pour une épais- seur de quelques décimètres, comme l'ont démontré les recherches infruc- tueuses d'un certain nombre de physiciens, il fallait employer une colonne ( f56i ) gazeuse de dimensions plus considérables, et comme il suffit d'une Irès- petite quantité des acides cliloreux et hypochlorique pour manifester les raies d'absorption de ces substances, les impuretés du gaz préparé avec l'acide chlorydrique et le bioxyde de manganèse auraient pu, dans les conditions de l'expérience, fiiire apparaître les raies d'absorption des com- posés chlorés. Pour détruire ces produits qui ne résistent pas à l'action de la chalein-, j'ai lait passer le chlore sec dans un tube de verre chauffé au rouge. » En faisant arriver la lumière suivant l'axe d'un tube de i",5o de lon- gueur rempli sous la pression atmosphérique de chlore ainsi purifié, j'ai pu distinguer très-nettement les raies d'absorption de ce gaz, mais le phé- nomène présente plus d'éclat dans un appareil d'une plus grande longneur. Celui dont j'ai fait usage se composait de trois manchons de verre de 6 cen- timètres de diamètre, ajustés bout à bout et formant un tid^e de 4™5^8 de longueur : il était fermé à ses deux extrémités par des glaces parallèles. Après l'avoir dressé pour le remplir de chlore par un tube qui amenait le gaz à sa partie inférieure, tandis que l'air s'échappait par une ouverture pratiquée à l'extrémité supérieure, je l'ai disposé horizontalement, et j'ai fait passer suivant son axe un faisceau de lumière de Drummond. Au sortir du gaz, les rayons tombaient sur la fente d'un spectroscope à deux prismes, et donnaient un spectre s'étendant jusque dans le violet et sillonné de raies très-distinctes. Dans la région la moins réfrangible et jusqu'à la place occupée par la raie D, le spectre est continu, mais un peu au delà com- mence un système de raies qui ne présente aucune analogie avec les raies fines presque équidistantes qu'on observe dans les vapeurs de brome et d'iode. Elles ont un aspect et une intensité variables avec la région du spectre que l'on considère, et s'étendent jusque vers le violet qui est entiè- rement absorbé dans le cas de la source lumineuse dont il s'agit. . » Le protochlorure d'iode se prête bien plus facilement que le chlore à l'observation des raies d'absorption. A la température de [\o degrés, ce corps donne, sous une épaisseur de 3o centimètres, assez de vapeur pour produire un spectre d'absorption composé d'une vingtaines de raies fines, d'intensité sensiblement égale, et dont la distance diminue très-peu depuis l'extrême rouge où elles commencent jusqu'un peu au delà de la raie D où elles finissent; deux autres raies assez intenses apparaissent dans le jaune, et on n'en distingue [)as dans le reste du spectre. » Ce système de raies, très-différent de celui du chlore, est analogue à ceux du brome et de l'iode, mais il diffère de celui de l'iode par l'absence ( 662 ) de bandi's superposées aux raies fines dans le vert, et aussi parce que les raies du chlorure d'iode coniuienceut à se montrer nolableiiieiit plus |)res du rouge extrême que celles de l'iode, et ne couvrent qu'une région du spectre bien moins étendue. » MÉTALLURGIE. — Sur lej'cr cristallisé ou brûlé. Note de M. H. Cauo\. « On a établi sur les propriétés du fer beaucoii[) de théories dont plu- sieurs sont fondées sur des observations imparfaites, qu'on accepte sans les vérifier; cette manière de procéder arrête souvent les progrès de la métal- hu'gie, en détournant de la véritable voie du perfectionnement. J'espère être mile en rectifiant qnelques-unes de ces idées trop légèrement admises. » Un des préjugés les plus enracinés est le suivant : lorsqu'une barre de fer de bonne qualité, nerveuse et résistante, a été portée au blanc soudant et qu'on la laisse refroidir à l'air, sans la marteler, on obtient un métal fragile à chaud comme à froid, dont la cassure présente une cristallisation en lames très-développées. On dit alors que le fer est brûlé, et il est générale- ment admis que le métal a absorbé de l'oxygène. Karsten lui-même, dans son excellent Traité de mélallimjie, suppose que le fer, en cet état, pourrait bien avoir été transformé en un oxyde inférieur, de composition inconnue. Nous vivons encore aujourd'hui sur cette hypothèse. u J'ai cru devoir recourir d'abord à l'analyse directe, afin de préciser la cause matérielle de ce phénomène; malgré tous mes soins, je n'ai pu rien découvrir de concluant dans cette voie. Le fer, avant comme après le surchauffage, contient toujours de l'oxygène, du carbone, du sili- cium (i), etc., etc., mais les proportions, très-faibles d'ailleurs, de ces corps étrangers, n'ont jamais été assez différentes, du bon fer, au fer brûlé, pour que mes analyses m'aient permis d'en tirer des conclusions certaines. J'ai eu recours alors à des expériences directes, dont je viens exposer les résultats. M Une barre de fer de Franche-Comté, dont la qualité et les pro])riétés nerveuses (à la cassure) avaient été préalablement vérifiées par tous les moyens en usage, a été coupée en plusieurs morceaux. Les uns ont été chauffés au blanc soudant, dans un feu de forge ordinaire; d'autres, placés dans un tube de porcelaine, ont subi (approximativement) la même température dans lui courant soit d'azote, soit d'hydrogène. Après un (i) Bien entendu, je ne parle que du fer contenant ces substances, car il existe des fers complètement purs. ( 663 ) refroidissement semblable, tous les morceaux, sans exception, ont présenté dans leur cassure l'aspect cristallin i.\n fer brûlé . Forgés au rouge ou cassés à froid, ils avaient sensiblement les mêmes propriétés et les mêmes défauts; chauffés au blanc soudant, ils ont également et, à peu près, repris leurs qua- lités primitives. Le fer, dit hruté, s'obtenant à volonté dans des atmosphères oxydantes, inertes ou réductrices^ je crois que l'on peut admettre que la détérioration du métal n'est pas due à l'absorption d'un gaz particulier, mais simplement à l'action de la chaleur qui a modifié sa constitution mo- léculaire. » On prétend aussi que les vibrations rendent le fer cristallin et cassant. Je ne m'étendrai pas sur ce sujet; les expériences faites sur les chemins de fer, et notamment celles de feu M. de Sénarmont et de M. le Chatelier, ont démontré que les ruptures d'essieux peuvent toujours s'expliquer, soit par la mauvaise forme des pièces, soit par la mauvaise qualité du fer avant sa mise en service. » Il existe encore un autre préjugé plus accrédité, s'il est possible, mais qui ne semble guère mieux justifié. Sous l'influence du froid de nos hivers le fer deviendrait cristallin et cassant. L'origine de cette opinion vient, comme pour les autres, de l'aspect cristallin des barres de fer, essieux ou autres, qui se brisent dans ces conditions de température. Qu'il y ait en hiver plus d'essieux cassés qu'eu été, que les membres des hommes et des animaux se brisent jjIus facilement, c'est incontestable ; mais la cause de ces accidents peut très-bien être, pour les uns comme pour les autres, la dureté plus grande du sol, la raideur des articulations, et, en définitive, le choc plus rude subi par les parties exposées. Il n'y a dans tout cela rien qui autorise à supposer que la cristallisation constatée dansles pièces brisées soit la consé- quence d'un abaissement de la température. D'ailleurs, pour être juste, il faudrait admettre et prouver qu'une barre de^fer cristallisée à — 20 degrés par exemple redevient nerveuse à 4- 20 degrés. » En dehors de ces raisonnements, qui suffiraient peut-être pour se rendre compte de l'action du froid sur le fer, j'ai fait les expérience? sui- vantes ; » Plusieurs morceaux de cette barre de bon fer dont j'ai parlé plus haut ont été exposés, pendant plus de quatre mois, dans l'usine frigorifique de M. Ch. Tellier à Auteuil, à des températures variant de zéro à — 18 degrés; d'autres sont restés à l'air pendant les grands froids de l'hiver dernier, c'est-à-dire à 20 degrés environ au-dessous de zéro. J'ai essayé de casser ces barres dans des conditions différentes, soit quand elles étaient froides, ( 664 ) soit quand elles «'laient revenues à plusieurs degrés au-dessus de zéro. Tous les échautillous se sont comportés, sous le rapport de la résistance, connue la barre originaire, et n'étaient nullement cristallisés. » Je ferai remarquer, cependanl, que mes expériences n'ont jamais porté que sur le bon fer; il en est autrement pour le mauvais, et je ne puis nier que la fragibililé de ce métal mal travaillé soit augmentée sensiblement par le froid. M Ce que je viens d'exposer peut se résumer ainsi : toutes les fois que, sous l'influence d'un effort, une barre de fer vient à se briser et que sa cas- sure est cristalline, on peut être convaincu que cette structure préexistait; elle provenait généralement d'un vice de fabrication, mais elle n'était due ni au travail, ni au froid qu'avait supportés la pièce depuis sa fabrication. » Si l'on veut bien admettre ce que je crois avoir démontré, on recon- naîtra qu'une grande industrie, obligée de se fournir de nombreuses pièces de forge semblables, ne peut avoir une véritable sécurité, en essayant à outrance, 4 '' 5 pour loo de ces pièces. En effet, comment espérer que le forgeage aura toujours été le même, ainsi que les températures initiales et finales? Sans compter les négligences apportées dans la fabrication ! Il peut donc arriver, même en employant des matières de bonne qualité, que les fers essayés ne représentent pas la moyenne de la résistance de la totalité des barres. M Ces expériences et ces considérations m'ont amené à étudier les moyens les plus pratiques de revivifier le fer ou l'acier, détériorés par des opéra- tions mal faites, et à essayer de ramener les pièces bien ou mal forgées à un même état, aussi voisin que possible du maximum de résistance. » On emploie depTiis longtemps, dans ce but, le recuit pour le fer, la trempe suivie du recuit pour l'acier; mais ces moyens laissent beaucoup à désirer dans leur moded'applicationi Ils sont aujourd'bui coûteux, incertains, sou- vent insuffisants et, par cela même, peu utilisés, surtout pour les grosses pièces qui en ont le plus besoin. J'ai pensé que des recherches à cet égard pourraient être utiles et intéressantes. Je les ai commencées; mallieu- rcusoment des réformes économiques, dont l'appréciation m'est interdite, ont arrêté mes expériences déjà avancées. Si l'Académie daignait s'intéres- ser à mes travaux, je pourrais, je l'espère, compléter prochainement cette Communication. » ( 665 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Des élliers acéliques de la dnlcile. Note de M. G. BocciiAnoAT, présentée par M. A. Wiirlz (i ). « La dtilcite peut remplir le rôle d'un alcool hexatomique, ainsi que cela résulte de ses combinaisons avec l'acide nitrique et de sa reproduclion quand on fixe de l'hydrogène sur la galactose; cependant, à part la dulcite hexanitrique, on n'a obtenu que des éthers neutres dérivés^ non de la dul- cite, mais de son premier anhydride, la dulcilane (2). » Ainsi qu'on le verra, on peut obtenir méthodiquement d'un acide or- ganique monobasique plusieurs combinaisons neutres appartenant, soit à la série desélhers de la dulcite, soit à la série des étheis de la dulcitane. » J'ai opéré, avec l'acide acétique monohydraté, l'acide acétique aidiydre et le chlorure acétique. Avec l'acide acétique monohydraté, cristallisable, l'éthérification n'est pas sensible à 120 degrés; i! faut, pour avoir une réac- tion, élever la température entre 180 et 200 degrés. Avec l'acide acétique anhydre, l'action conunencc régulièrement ài36 degrés; on arrive, jus- qu'au dernier terme, à la température de 180 degrés. Le chlorure acétique attaque déjà à froid la dulcite. Voici les composés que j'ai obtenus dans ces différentes réactions. )) Didcile diacélicjue. — On prend poids égaux de dulcite pulvérisée et d'acide acétique anhydre auquel ou ajoute de 12 a i5 fois son |)oi(ls d'a- cide cristallisable, et l'on porte le tout à l'ébullition, jusqu'à ce que toute la matière soit dissoute; par le refroidissement il se dépose de petits cristaux que l'on si'[)are de l'eau mère acide par expression. Deux cristallii-ations dansfeau tiède, qui en dissout une assez forte proportion, dontient un pro- duit très-pur. Il se présente sous forme d'écadles cristallines biillantes, fusibles à 176 degrés, température corrigée, volatiles sans laisser de résidu charbonneux cpiand on eu chauffe une petite quantité sur une lame de platine. » C'est lu) corps inodore et insipide; sa solution aqueuse a une action très-faible sur la lumière polarisée ; son pouvoir rotatoire, dirigé vers la droite, est daîis la lumière monochromatique produite par le sodium [aj] = 4- 0^,47' à la température de i/j degrés. Il est soluble dans l'eau tiède, peu dans l'eau froide; l'eau bouillante le saponifie à la longue; les alcalis étendus donnent le même résultat en produisant des acétates et de (1) Ce Iravail a éti' lail au lahoratoirc ili' M. Bcrllielol, avi Collège ilc France. (2) BiiKTnF.i.oT, Comptes ra/icliis, t. XXXI, p. (JaS; dulcilane ililiiilyriciuc, liulcitauc tli- slcai'iquc, tcliasli'aii(|uc, dulcitane dibenzoïtjuc. (; l(., i87i, \" Semestre. (T.LXXIV, IS" 10.) "7 ( 666 ) la dulcite régénérée, qui paraît mélangée de traces de diilcitane. Il se dis- sout un peu dans l'alcool, il est presque insoluble dans Télher. La compo- sition (le ce corps, vérifiée par l'analyse et par la saponification au moyen d'une liqueur titrée de baryte, correspond à la formule » Dulcitane diocétique. — La liqueur acide provenant de la préparation précédente a été chauffée à i5o degrés pour chasser la majeure partie de l'acide acétique. 11 reste dans la cornue un liquide visqueux et acide. » On le traite par l'éther, qui en sépare delà dulcite diacétique; on agite la liqueur éthérée avec une solution alcaline; le liquide supérieur est éva- poré et desséché à l'éluve entre i loet 120 degrés. Le produit ainsi obtenu est incolore, liquide et très-mobile à 100 degrés; il prend, à la température ordinaire, la consistance et l'aspect d'une huile qui commence à se figer. Chauffé en petite masse, il se volatilise sans résidu charbonneux. Sa solution alcoolique dévie un peu vers la droite la lumière polarisée [«/]=+i",3i'. » Il possède une saveur amère très-prononcée; il est soluble dans l'eau, très-soluble dans l'alcool et dans l'éther. Sa composition correspond à la formule C^"H'MJ'^ =a-lVO'^ -h 2C*H*0' — 3lPO\ » Par la saponification au moyen des solutions alcalines à 100 degrés, il fournit des acétates et de la dulcitane contenant un peu de dulcite ré- générée. » Dulcite liexacétiquc. — Ou obtient ce corps en maintenant, pendant six heures à 180 degrés, i partie de dulcite et 4 parties d'acide acétique an- hydre : la dulcite se dissout rapidement dans ces conditions; par le refroi- dissement, il se dépose de petits cristaux blancs que l'on purifie en les faisant cristalliser dans l'alcool. » Ils se présentent alors sous la forme de petites lames cristallines dures, friables, fusibles à 171 degrés, température corrigée, en un liquide très- mobile. Si l'on maintient ce corps fondu entre 200 et 220 degrés, il se su- blime en partie sans altération tians sa composition chimique. Seulement, la dulcite acétique ainsi sublimée et cristallisée a pris momentanément quelcpies propriétés différentes : elle est beaucoup plus fusible entre i3o et i4o degrés; elle a la consistance d'une résine sèche à la température ordinaire; elle paraît également plus soluble dans les dissolvants de la dul- cite hexacétique. Peu à peu, elle reprend les propriétés primitives du corps, ( 667 ) et l'on remarque que, du jour au lendemain, les cristaux sublimés, qui étaient transparents et offraient l'apparence de la naphtaline, sont devenus opaques. Fondue à 200 degrés et refroidie brusquement, la dulcite hexa- toinique présente quelques propriétés qu'on peut attribuer à la trempe : elle est alors en partie amorphe et possède l'apparence d'une résine sèche ; elle est beaucoup plus soluble dans les dissolvants à froid. Au bout de peu de temps, il se sépare de ces liqueurs de la dulcite hexacétique cristallisée. Les solutions de dulcile hexacétique exercent une action insensible sur la lumière polarisée. La dulcite hexacétique est insipide, elle est très-peu soluble dans l'eau bouillante, qui la saponifie en partie. Elle est assez soluble dans l'alcool chaud, très-peu dans l'alcool froid, lui peu soluble dans l'élher froid. En six heures, 100 parties d'eau à 120 degrés, saponifient tota- lement une partie de dulcite hexacétique. En régénérant l'acide et la dul- cite, les solutions alcalines produisent le même résultat à 100 degrés. » Sa composition correspond à la formule M Dulcilane télracélique . — Ce composé se forme en même temps que la dulcite hexacétiqtie. On chauffe les eaux mères acides de cette préparation à i5o degrés pourchasser l'excès d'acide; on reprend le résidu par l'éther froid; il se sépare, par l'évuporation, des cristaux de dulcite hexacétique et d'éthers inférieurs de la dulcite; enfin, il reste une huile colorée en brun, que l'on purifie en la lavant à l'eau alcaline, qui en dissout à peine, et la redissolvant dans l'éther. La solution étliérée est décolorée, en la laissant en conlact une heure avec de l'oxyde de plomb précipité : on enlève le plomb dissous par l'hydrogène sulfuré. Après plusieurs traitements identiques, on évapore la solution éthérée, et il reste une matière qui a l'aspect d'une ré- sine incolore : c'est la dulcitane télracétique. 0 Ce composé se sublime, sans charbonner, quand on le chauffe en petites masses sur une lame de platine; ses solutions alcooliques dévient à droite la lumière polarisée (ocy) = + 6°3i'. C'est un corps d'une amertume in- supportable et très-persistante. Chaud, \\ a luie odeur désagréable. Chauffée à 180 degrés, avec de l'acide acétique anhydre, la dulcitane tétracétique donne de la dulcite hexacétique cristallisée. Elle est très-soluble dans l'al- cool et l'élher froid, presque insoluble dans l'eau froide. Les alcalis en so- lution étendue saponifient ce corps en régénérant l'acide acétique et de la dulcitane mélangée de petites quantités de dulcite. Sa composition répond à la formule (-28jj:oo'« = C'Mf'O'" -H 4C'H*0* — SH^O^ 87.. ( 668 ) » Dulcite pentacétomonocldorliydivjiie. — On traite la dulcite en poudre très-fine par le chlorure acétique en excès dans un appareil à reflux; il est indispensable d'employer ce réactif très-pur et exempt d'acide acétique : la masse se £,onfle sans se dissoudre sensiblement. Après six heures d'action, on chasse l'excès de chlorure acide par la distillation, et on dessèche le com- posé dans le vide : on obtient ainsi la didcite acétochlorhydrique. C'est un composé instable, d'apparence cristalline. Chauffé avec de l'eau ou de l'alcool, il se dédouble en acide chlorhydrique et en dulcite jjenlacé- tique; l'acide acétique déplace également l'acide chlorhydrique avec pro- duction de dulcite hexacétique. La formation de ce corps répond à la formule C^H^CIO^" = C'^H'*0''-4- 5C*H' ClO^» - 4HC1. » Dulcite penlacélicjue. — On obtient ce composé j)ar la saponification partielle du précédent; il suffit de le dissoudre dans l'alcool bouillant. Il cristallise alors de la dulcite penîacéliqtie pure, si l'on a évité, dans la pré- paration précédente, la présence de l'acide acétique libre; autrement, on obtient des mélanges difficilement séparables de dulcite pentacétique et de dulcite hexacétique. » Les propriétés de ce corps sont presque les mêmes que celles de la dulcite hexacétique. Il en diffère par une moindre sohdjilité dans l'alcool et dans l'éther; il est un peu soluble à l'eau chaude; ses solutions exercent une action insensible sur la lumière polarisée; son point de fusion est situé vers iG5 degrés. » Chauffé longtemps vers 200 degrés, il se transforme partiellement en dulcitane pentacétique avec séparation d'eau. Ce composé a l'aspect d'une résine solide, cassante, soluble dans l'éther, qui dissout à peine le com- posé primitif. » La composition de la dulcite pentacétique répond à la formule C'»H=*0'^- =:C'=H-'C10=" + IPO' — HCI. )) Cnnclusions. — L'acide acétique et la dulcite fournissent lui grand nombre de combinaisons neutres que l'on peut rattacher à deux séries principales et que l'on peut formuler d'une façon générale C'nr*0'= + ?iC*lVO* — nlVO-, n pouvant prendre toutes les valeurs de i à () pour la série correspondant à la dulcite; et C''-ll"0'=-t- inC'WO' - [m + i)HH)% m pouvant prendre toutes les valeurs de i à 5 pour la série de la dulcitane. » (669) CHIMIE ORGANIQUE. — Bromliydrates et chlorhfdrates d'alljlène. Note de M. ÏIeboul, présentée par M.Wiirtz. « I. L'allylène s'unit directement et d'une manière rapide à froid à l'acide bromhydrique en solution aqueuse très-concentrée et employée en grand excès. L'opération peut s'effectuer aisément sur la cuve à mercure. La rapidité de l'absorption dépend essentiellement de l'état de concentra- tion de l'acide. Avec un acide marquant 66 degrés Baume, elle est com- plète, au bout de cinq à six heures, à la température zéro. Si l'on remplace l'allylène à mesure qu'il disparaît, on peut produire d'assez notables quantités de dibromhydrates dans la même cloche, en ayant soin d'em- ployer un grand excès de solution bromhydrique très-concentrée, sans quoi celle-ci, s'élendant à mesure que l'allylène s'unit avec l'acide, s'appauvri- rait sensiblement, ce qui amène un ralentissement très-rapide dans la vitesse d'absorption. » L'huile ainsi obtenue, qui est plus lourde que la solution de l'hydra- cide, est du dibronihydrate d'allylène mélangé avec une fort petite piopor- tion de monohromhydrate. Soumise à la rectification, elle se résout presque en totalité en un liquide bouillant de 1 14 à 1 15 degrés, d'une odeur beau- coup moins suave que celle du bromure de propylène, son isomère. Sa densité est i,8'75 à la température de lo degrés. La potasse alcoolique le détruit en lui enlevant une molécule d'acide bromhydrique et le transforme en monobromhydrale; seulement, cette décomposition s'effectue plus dif- ficilement et d'une manière moins complète que celle du bromure de pro- pylène. En opérant, en effet, de la même manière que pour transformer celui-ci en propylène brome, l'huile précipitée par l'eau du liquide distillé contient encore une assez forte proportion de dibromhydrate inaltéré, bien qu'on emploie un excès de potasse. Aussi vaut-il mieux, pour préparer le monobromhydrate, chauffer pendant deux ou trois heures à loo degrés, et en vase clos, le dibromhydrate avec de l'éthylate de soude contenant pré- cisément la quantité de sodium nécessaire pour enlever la moitié du brome. En précipitant par l'eau, lavant et rectifiant deux ou trois fois, on obtient ainsi le monobromhydrate à l'état de pureté. » La constitution du dibromhydrate d'allylène C'H', sHBr me semble CH' devoir être représentée par la fornude CBi% qui en fait un corps identique Cil' avec le méthylbromacéfol de M. I.iniiemaiin. On verra un peu plus loin les raisons qui me font regarder cette identité comme très-probable. Le ( 670 ) CH' monobromhydrate est alors CBr, isoinérique avec le propylène brome ordi- CH' CH' naire CH . CHBr » Préparé en effet par la méthode qui vient d'être indiquée, le nmno- broiiihydrate constitue un liquide d'une densité de i ,89 à la température de g degrés, et bouillant à 48-49 degrés sous la pression de 0^,740, le propy- lène brome bouillant à 54 degrés. Refroidi convenablement et traité par le brome qu'on y fait tomber peu à peu, il en fixe deux atomes et se trans- CH' forme en un dibromure CBr= , qui est lui-même isomérique avec le bro- CH'Br mure de propylène brome. Tandis que celui-ci bout, comme l'a observé M. Linnemann et comme je l'ai observé moi-même, à i94-'96 degrés, en se colorant et émettant quelques fumées d'acide bromhydrique, le non- veau composé, plus stable, distille parfaitement incolore et sans donner la moindre fumée de HBr, à 5 ou 6 degrés plus bas, c'est-à-dire vers 190 de- grés. Il est. également isomérique avec l'isotribrondiydrine de M. Wurtz (217 degrés) et la tribromhydrine de M. Berthelot (180 degrés). » Bien que le bronihydrate d'allylène bouille à 5 ou 6 degrés plus bas que le propylène brome, il m'a paru néanmoins utile, pour mettre son isomérie avec lui hors de doute, de chercher à la démontrer directement par luie différence de réaction qui la rendît incontestable. Cette différence, qui montre nettement que ce sont deux composés distincts, est fournie par la manière dont ces deux corps se comportent vis-à-vis de l'acide bromhydrique fumant, en solution saturée à -t- 10 degrés et marquant 66 degrés Baume à la température -+-9 degrés. » 1° Chauffé pendant quatre heures à 100 degrés avec 8 à 10 volumes de cette solution, le monobromhydrate (48-49 degrés) est transformé en dibromhydrate bouillant à ii4-ii5 degrés, sans traces sensibles de bro- mure de propylène. Le propylène bronié, traité de la même manière par la même solution, donne, au contraire, par suite de la fixation de HBr, un mélange fort riche en bromure de propylène. » 2" Du monobromhydrate d'allylène (49 degrés) et du propylène brome (54 degrés) ont été introduits dans deux tubes avec 8 à 10 volumes de la solution bromhydrique à 66 degrés B. On a scellé à la lampe et l'on a abandonné les tubes à eux-mêmes, en les agitant de temps en temps. Au bout de deux heures et demie à trois heures au plus, hi monobromhydrate, beau- coup plus léger que l'acide, dont la densité est 1,8, tombe au fond, ce qui ( 67. ) indique une transformation déjà fort avancée. Si l'on distille l'huile fortnée, tout passe avant 117 et se résout, par une seconde distillation, en grande partie, en dibromhydrate d'allyléne pur. » La combinaison du propylène broraé avec l'hydracide se fait, au con- traire, beaucoup plus lentement. L'huile ne commence à tomber au fond qu'au bout de quarante à quarante-cinq heures. En laissant le contact se prolonger pendant cinq joins, on constate, en la soumettant à la distilla- tion, qu'après avoir abandonné une certaine quantité de propylène brome inaltéré, elle se compose d'un mélange de dibromhydrate d'allyléne et de bromure de propylène passant de laS à i/i5 environ. » IL L'ailylène s'unit directement avec l'acide chlorhydrique à froid, quand on le met en contact avec une solution, aussi concentrée que pos- sible, de celui-ci; seulement, la combinaison s'effectue beaucoup plus len- tement qu'avec l'acide bromhydrique : au lieu de quelques heures, il faut quelques jours. Il se forme un mélange de deux chlorhydrates d'allyléne dans lequel le dichlorhydrate domine de beaucoup. L'huile formée, séparée, lavée, séchée et distillée, se résout en effet en grande partie en dichlor- hydrate bouillant à 69- 70 degrés, con)me le méthylchloracétol de M. Frie- del, avec lequel je le crois identique. De même, le méthylbromacétol de M. Linnemann (i 1 5-i 18 degrés), qnoique bouillant à 2 ilegrés environ plus haut que le dibronjhydrale d'allyléne (ii4-ii5 degrés), est, suivant moi, identique avec lui, et cette légère différence est probablement due à une impureté contenue dans le méthylbromacétol. Ce qui me le lait croire, c'est le fait suivant, que je considère comme presque décisif. » Le propylène brome du méthylbromacétol se comporte avec l'acide bromhydrique comme le monobromhydrate d'allyléne, et non comme le propylène brome. Mis en contact à froid avec un excès de l'acide marquant 66 degrés B., il s'y unit rapidement, tombe au fond au bout de trois heures et se transforme en un bromure C'H'Br^' bouillant de r i4 à 1 16 degrés. » 11 eu est de même pour le propylène brome dérivé du bromhydrate de propylène brome; détruit par la potasse alcoolique, ce bromhydrate (121-122 degrés) donne en effet un propylène brome passant à la première distillation de 48 à 60 degrés, et qu'il est facile de résoudre presque en tota- lité en un liquide bouillant à 48-5o degrés, comme le monobromhydrate d'allyléne. Il se comporte identiquement, comme lui, dans les mêmes con- ditions, avec l'acide brondiydrique, et ne fournit que le broimu-e C'H°Br' (i i5 degrés). 11 y a deux ans, quand, en décrivant le bromhydrate de pro- pylène brome, j'ai dit que la potasse alcoolique lui enlève HBr en le trans- formant en propylène brome, je commettais une erreur pour ainsi dire ( 672 ) inévitnblo, à moins d'avoir des raisons spéciales d'y regarder de très-près. En effet, le produit de la destruction passant de 5o à 60 degrés, donnant avec le brome ini bromure bouillant vers 190 degrés, et enfin le brom- hydrate de propylène brome résultant de l'union directe de Tacide broni- hydrique avec le propylène brome, il était tout naturel, sans rechercher le j)oint d'ébuUilion de ce produit et sans l'étudier d'une manière spéciale, d'admettre que c'était du propylène brome ordinaire. » Si l'on remarque que l'action de l'acide broinhydrique sur le propy- lène brome donne deux bromures isomériques dont les proportions relatives varient suivant l'état de concentration de l'acide et probablement aussi dans d'autres conditions, on se trouve amené à pressentir que ces deux bronnnes s'accompagnent presque toujours, et que le bromhydrale de propylène brome est probablement lui mélange de dibromhydrate d'ally- lène qui domine et d'un peu de bromure de propylène. C'est ce que j'es- père démontrer dans une très-prochaine Communication, dans laquelle je reviendrai sur quelcjues points à peine indiqués dans celle-ci, et sur les conséquences théoriques qui en résultent. » CHIMIE OUGANlQUlî. — Sur la p/i'uvine. Note de M. Schlagdenhaitfen, présentée par M. Wurtz. » J'ai obtenu récemment luie glycéride de l'acide pyruvique, en chauf- fant la glycérine avec l'acide tartrique. La température à laquelle j'ai opéié est supéj'ieure à celle qui est nécessaire pour obtenir la séi ie des acides glycérolartriques. A un moment donné, quand on opère dans une cornue, on voit que le col du récipient se tapisse de jolis cristaux. Le corps nou- veau est une glycéride dans laquelle entre le radical pyruvique; l'analyse C'H' 1 prouve que le composé renferme H' [ O', c'est-à-dire de la pyruvine, CH^O' ) dont je donnerai prochainement la description complète. J'ajoute seulement qu'elle se sublime, à la température du baiii-maric, en lamelles brillantes, fusibles à 78 degrés, solublcs dans l'alcool, l'éther, le sulfure de carbone, la benzine, et surtout dans le chloroforme, qui est son meilleiu' dissolvant. L'eau la dissout en la décomposant. La solution, d'abord neutre, ne taide pas à rougir le papier de tournesol. » La pyruvine bout à 24a degrés; le [)roduit en ébulliliou change de couleur et devient acide. » (673) BOTANIQUE. — Le Cratœgus kroi\\^[Spacli) dans ses rapports avec i Aubépine et l'Azerolier ci Italie. Note de M. J.-E. Planchon, présentée par M. Decaisne. « La forme d'Aubépine la plus répandue aux environs de Montpellier est un arbuste buissonneux, à fruits ovoïdes ou oblongs, renfermant un seul noyau sous une pulpe insipide. Sans répondre exactement au Cratœgtis monogjna des auteurs, c'est du moins une race monogyne du Cratœcjus oxyacantha. » Plus élevé de taille, presque toujours formant un petit arbre, plus robuste dans toutes ses parties, l'Azerolier qu'on appelle d'Italie se dis- tingue aisément de l'Aubépine par de gros fruits presque globuleux, de couleur rouge, jaune ou blanche, peu sapides, mais cependant mangeables, renfermant au moins trois noyaux, quelquefois même quatre ou cinq. » Pour les botanistes, cet Azerolier est le Cratœcjus azarolus de Linné. On le cultive dans les jardins, parfois même sur le bord des vignes et des champs, mais jamais en haie comme l'Aubépine. Egalement fertiles par les graines et se reproduisant d'habitude avec des caractères constants, ces deux types, qui ne varient que par nuances, ont tout l'air d'être des espèces légitimes, la première apparemment sauvage, la seconde domestique ou tout au plus demi-spontanée. » Entre ces deux soi-disant espèces se présente comme forme intermé- diaire un Azerolier assez fréquent dans le midi de la France, où son fruit se mange sous le nom de Pommettes à deux noyaux {Poumetos de dous classes dans l'idiome languedocien). L'arbre a la forme générale de l'Azero- lier, avec des rameaux moins robustes et moins duveteux, des feuilles plus découpées, passant davantage à celles de l'Aubépine dont les découpures latérales sont plus nombreuses et plus profondes. Ses fruits, presque tou- jours à deux noyaux (sauf les cas d'avortement), rarement à trois, ont la forme globuleuse à sommet tronqué des Azeroles d'Italie. Ils en ont aussi la chair, le goût aigrelet, non désagréable; ils donnent également par la cuisson une gelée à parfum de vanille; mais leurs dimensions sont deux, trois ou quatre fois moindres, variant entre lo à 12 millimètres dans leur diamètre transversal. » Cet Azerolier à deux noyaux n'est pas rare aux environs de Montpel- lier. Je l'y ai vu surtout fréquenuneut depuis que M. G. de Saporta a fixé sur lui mon attention, eu me le signalant à Narbonue et sur divers points du département de l'Hérault. Lobel [Adversarin, p. 44^) l'indique, au (;. R., 1871, i" Semestri-. (T. LXXIV, N" lu.) B8 (674 ) seizième siècle, dans le bois de Valène, près de Montpellier, sons le nom de Mespilus nronia." jMagnol [Botan. Montp., p. j'jG-i']']) le signale aussi comme Mespilus aronia et comme étant le Mespilus apiifolio Inciniato du Pinax de Gaspard Bauhin. Gouan {Hort. rerj. Montp.) en fait le Cratœgus nzerolus de Linné, et c'est sans doute par suite d'une confusion pareille que nos Aoristes modernes le passent sous silence, ou n'en font quini synonyme de l'Azerolier (Gren. et Godr., FI. de France, t. I, p. 568). C'est dans les Suites à lîuffon, de M. Spacli, que nous l'avons trouvé bien décrit sous le nom de Cratœgus aronia. » Quelle est, au poinldeviiede l'espèce, la valeur réelle de cette Azerole? Est-ce une plante autonome, comme semblerait l'indiquer la fertilité de ses graines et la conservation presque absolue de ses caractères par voie de semis? Ceux-là répondraient par l'affirmative qui considèrent comme espèce légitime toute forme qui se perpétue par le semis avec des carac- tères constants. Mais cette définition arbitraire ferait considérer comme telles de simples races relativement permanentes. » D'autre part, si notre Cratœgus aronia était un hybride véritable, c'est- à-dire le produit croisé de deux espèces légitimes, Cratœgus oxyacantha et Cratœgus azarolus, on devrait s'attendre à le voir plus ou moins frappé de stérilité. Or l'expérience faite dans les pépinières (notamment chez M. Sahut, à Montpellier) et dans mon propre jardin met hors de doute la fertilité de ses graines. » Reste une troisième hypothèse, celle qui regarderait le Cratœgus aiv- nia comme un métis, c'est-à-dire comme le produit fécond de deux races d'une même espèce, races dont l'une, sauvage, serait la forme monogyne du Cratœgus oxyacantha et dont la seconde [Cratœgus azarolus, L.) serait la forme très-perfeclionuée par la culture de ce même Oxyacantha. » En faveur de cette dernière hypothèse on invoque diverses raisons tirées les unes de l'expérience, les autres do l'analogie. » En premier lieu, dans un semis de Cratœgus aronia opéré par M. Sahut, à côté de plus de vingt pieds ayant conservé les traits maternels, il s'en trouve deux qui présentent presque absolument les caractères du Cratœgus Oxyacantha [monogyna). L'auteur du semis nous assure avoir observé des faits semblables dans des semis antérieurs. Il affiruie n'avoir pu mêler des noyaux de Cratœgus oxyacantha à ceux de Cratœgus aronia , par la raison qu'il n'a pas semé le premier type en même temps que le second, et que les graines des deux sont toujours recueillies séparément. Si l'on admet donc comme pur de tout mélange le semis d'Azerole à deux noyaux fait par ce consciencieux horticulteur, le retour accidentel de ce type vers l'Aubépine (675) de nos haies indique chez V/Ironin une nature métisse susceptible de se trahir brusquement parle retour vers l'un des ascendants (i). Le seul doute qui pèse sur le fait provient de ce que l'expérience n'a pas été établie avec un dessein déterminé : ses résultats ne peuvent donc être admis que sous bénéfice d'une sérieuse vérification. » Quelques circonstances, néanmoins, favorisent l'hypothèse que l'^ro- nia pourrait être né de l'Aubépine fécondée par V Azaroliis. On observe en général les Aronia sur les bords des vignes, dans les haies, avec les allures de plantes venues d'elles-mêmes, sans que les propriétaires aient pris soin de les semer. Ils sont assez fréquents aux environs du domaine de Gram- niont (près Montpellier), dans le voisinage d'un gros Cratœgus aznioliis dont les abeilles doivent disséminer le pollen sur les Aubépines des alentours. » Enfin la raison qui nous porte à voir dans V Aronia un métis de l'Au- bépine et de l'Azerole, c'est le fait pour nous bien établi que certain Pista- chier à petit fruit, dont nous indiquerons ailleurs la curieuse synonymie [Pislacia cappadocica^ Tournei, Pistacia iiemaitsensis, Requien, Pislacia liy- brida, Gasparr.), provient du semis de grosses Pistaches et constitue un métis entre le Pistacia terebinlhus (père) et le Pistacia vera (mère), ce der- nier type étant considéré, avec ses variétés diverses, comme une forme dérivée du Pistacia terebinlhus. » Au premier abord, il semble extraordinaire de rattacher les formes ti'cs-perfectionnées d'arbres à fruits aux types sauvages qui les représentent dans les lieux incultes. Mais lorsqu'on songe aux expériences de M. Decaisne sur les Poiriers, on ajoute moins d'importance à des diversités qui portent sur la dimension, la texture et la saveur des organes plus que sur les carac- tères profonds. En ce cas, l'existence des métis, conservant sous des traits intermédiaires à ceux des parents une fertilité qui manque aux hybrides entre espèces, devient un argument de plus en faveur de l'identité spécifi- que des formes extrêmes. » Ceci soit dit sans préjuger en principe la question de fixité ou de mu- tabilité de ce qu'on appelle espèce. Tout en croyant dans l'ensemble au transformisme pour ex|)liqucr la filiation des types actuels par rapport aux types antérieurs, on est bien forcé, dans la pratique, de considérer comme espèce tout ensemble de formes entre lesquelles le croisement donne des (i) On pourrait objecter, peut-être, que les Aubépines sorties du semis de W-Ironia font des hybrides entre cet Aroiiiii et V OrYticnntlia considérés comme deux eSijèces; mais, d.ins ce cas, le produit aurait les caractères mixtes que présentent les hybrides, au lieu de ce retour brusque vers l'un des parents qui caractérise souvent l'atavisme. 88.. (676) produits féconds. Au moins, dans l'état actuel de nos connaissances, la fertilité des métis, comparée à la stérilité relative des hybrides, est-elle le critérium le plus sur pour établir la distinction entre l'espèce et la race, deux notions dont on ne peut se passer en histoire naturelle sans aboutir à la confusion : car, entre ceux qui voient l'espèce dans la moindre variation individuelle et ceux qui ne voient dans la nature que des formes en con- stante évolution, le sens pratique veut que l'on retienne les anciens cadres du groupement des individus, sans condamner en théorie les hypothèses séduisantes du transformisme. » PHYSIQUE. — Explications de trois fulgurations dans lesquelles les paratonnerres ont été insuffisants ; par M. \Y. de Fonvielle (i). M. Henry Wilde, physicien anglais, bien connu de l'Académie par l'in- vention d'une machine destinée à la production de l'électricité, vient de signaler à ses compatriotes l'influence que les conduites d'eau ou de gaz peuvent exercer sur la direction que suit la foudre. Je ne crois pas nécessaire de protester contre la manière dont M. Wilde prétend éta- blir ses droits de priorité : les miens sont suffisamment solides, grâce à la bienveillance avec laquelle l'Académie a daigné accueillir mes précé- dentes Communications dans ses Comptes rendus. Mais il me paraît utile d'appeler l'attention sur trois sinistres dont M. Wilde n'a point indiqué la cause, et qui s'expliquent parfaitement en faisant intervenir hypothétique- nient le mauvais état des chaînes de paratonnerre et l'influence des eaux pluviales, bouchant des conduites de décharge ou établissant des commu- nications temporaires, par l'intermédiaire du sol ou des murailles inondées. » En 1861, la foudre abandonna le paratonnerre qui protégeait la che- minée d'une filature d'Oldham. Le fluide se porta sur un fil télégraphique situé dans le voisinage de la chaîne du paratonnerre; il en sortit pour se porter sur un compteur de gaz, où eut lieu l'explosion, comme je l'ai signalé à plusieurs reprises Celte affection de la foudre pour les compteurs semble tenir au défaut de continuité des pièces constituant cet organe, aussi bien qu'à leur masse. La distance franchie par l'étincelle a été de iG pieds, ce qui est considérable, et semble indiquer que le paratonnerre était tout à fait hors d^service. Un incendie fut allumé dans le lieu de l'explosion, qui était un magasin de coton; mais, comme il faisait grand jour, il fut éteint sans difficulté. (i) London Edimburgh and Dublin philosophical Magazine, n" 284, p. n5. (677 ) » Un accident analogue se produisit, en i863, sur l'église de Saint-Paul, située à Rersall-Moor. Cette église était encore pourvue d'un paratonnerre, qui ne fonctionna pas assez pour empêcher la foudre de sauter à distance sur un tuyau de gaz, qu'elle tondit en enflammant un jet. Le choc électrique fut très-violent, car le fluide se fraya une route à travers une muraille où il pratiqua un trou profond de 4 pieds. Les fidèles qui assistaient au prêche reçurent une violente secousse; ceux qui avaient leur chaise au- dessus des conduites de gaz furent surtout électrisés. Ils s'aperçurent que leurs montres étaient devenues magnétiques et qu'il était impossihle d'en faire usage dorénavant. » Le troisième accident est plus récent et eut des suites beaucoup plus funestes. Le 4 janvier dernier, la belle église de Crumpsall, petite ville voi- sine de Manchester, fut détruite par le feu du ciel. » L'architecte avait eu la malheureuse idée de se servir du tuyau de dé- charge des eaux pluviales pour faire passer la tige du paratonnerre, et l'idée plus malheureuse encore de disposer, parallèlement à la gouttière et à peu de distance au-dessous, un long tube destiné à l'alimentation des becs de gaz pour le service intérieur de l'église. » Il est infiniment probable que le tuyau de décharge se boucha, ou du moins qu'il devint insuffisant pour empêcher que la gouttière ne se rem- plît et qu'elle ne se trouvât en communication électrique avec le para- tonnerre. Comme elle était en présence de l'espèce d'armature que for- maient à faible distance les tuyaux de gaz, on comprend facilement ce qui est arrivé. La tige du paratonnerre devint insuffisante, d'autant plus que le mur, probablement humidifié du côté où venait l'orage, facilita la com- munication entre le paratonnerre et le système des conduites de gaz. L'ex- plosion, qui eut les malheureux effets que nous avons signalés, se produisit, comme toujours, au compteur; au moins la chose est très-probable, car c'est dans la saciislie que se trouve le compteur, et c'est précisément dans cet endroit que l'incendie se déclara. » Loin d'être un argument contre l'établissement des paratonnerres, que certaine nation n'accepte point encore sans répugnances, ces accidents sont une justification éclatante des principes physiques que l'Académie des Sciences de Paris a solidement établis (i). » ■ ■ ^ ■ (i) Si le bâtiment que l'on arme d'un paratonnerre renferme des pièces métalliques un peu considérables, comme des lames de plomb qui recouvrent le faîtage et les arêtes du toit des gouttières en métal, de longues barres de fer pour assurer la solidité de quelque partie du bâtiment, il sera nécessaire de les faire toutes communiquer avec le conducteur du para- ( 678 ) MÉTÉOROLOGIE COSMIQUE. — Sur iorUjine des aurores polaires; Note de 31. E. H. VON Baumuauer, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Le Compte rendu de la séance du 19 février dernier renferme trois Communications ayant trait à l'origine des aurores polaires, l'une de M. le Maréchal Vaillant, la seconde de M. Tarry, et la troisième de M. Silber- mann. C'est à juste titre que ce phénomène, presque journalier dans les régions polaires, provoque de nouveau, depuis quelque temps, l'intérêt des météorologistes et des astronomes; 'car toutes les explications qu'on en a proposées jusqu'à ce jour ne rendent compte que très-imparfaitement des diverses particularités qui l'accompagnent. )) Qu'il me soit permis, à cette occasion, de rappeler à l'Académie que je me suis occupé de ce sujet il y a déjà près de vingt-huit ans. Dans ma lhè$e De ortu lapidum meleoricarum, (Utrecht, 18414), dont un extrait a été publié dans les Annales de Poggendorff [\%[^S , t. LXV, p. 465), j'ai émis, sur l'origine cosmique des aurores polaires, nue hypothèse qui, bien qu'elle ait très-peu attiré l'attention des savants, me semble encore la plus simple de toutes, celle qui explique le mieux les apparences du phénomène, ainsi que son influence perturbatrice sur l'aiguille aimantée et sur les lignes télégra- phiques. » Après avoir montré la connexité qui me semble exister entre les pla- nètes proprement dites, leurs satellites, les comètes, les astéroïdes ou étoiles filantes, les bolides, les météorites (qui, pour moi, sont de petites planètes), et la lumière zodiacale (un disque d'astéroïdes ou de matière cosmique autour du Soleil), je m'exprimais, quant à l'aurore polaire, dans les termes suivants : « Ainsi que nous l'avons déjà fait remarquer, ce ne seraient pas seulement des corps so- lides, mais aussi des brouillards de matière non encore condensée, qui parviendraient dans notre atmosphère. Si, en outre, de la composition chimique des pierres et des masses de fer qui tombent sur la terre, nous pouvons conclure la composition chimi Dans ce qui précède, j'ai tâché de faire entrevoir la liaison qui paraît exister entre les différents corps et phénomènes qui appartiennent à notre système planétaire; mais je suis très-éloigné de regarder ces divers rapports comme des vérités établies, surtout en ce qui concerne les aurores boréales, dont notre théorie ne peut encore suffisamment expliquer tous les phénomènes, par exemple, l'orientation de l'aurore boréale dans le méridien ma- gnétique, son apparition aux deux pôles de froid septentrionaux (pôles des isothermes), dont un seul est en même temps pôle magnétique, etc. Les recherches ultérieures décideront si cette théorie est fondée ou non ; tout ce que j'ai voulu faire, c'est d'essayer de mettre un peu d'ordre dans un vrai chaos. » » Ces idées, émises à une époque où il était à peine question des petites planètes, découvertes depuis en si grand nombre, parurent alors trop hardies, de sorte qu'elles m'attirèrent une réprimande de la part du grand Berzélius, dans son Jahresbericht de 18471 t. XXVI, p. 386. Pourtant, la probabilité de mon hypothèse me paraît plutôt renforcée qu'affaiblie par toutes les recherches postérieures et par toutes les découvertes qui ont été faites en dernier lieu dans cette direction; je citerai, entre autres, la simul- tanéité des aurores boréales et australes, constatée parle D''Heis, deMiinster; la relation entre les aurores polaires et les essaims d'étoiles filantes, mieux établie aujourd'hui qu'il y a vingt-huit ans; les perttirbations dans les lignes télégraphiques, qui non-seulement accompagnent, mais annoncent d'avance les aurores polaires; enfin, et tout spécialement, les observations spectrosco- piques, qui ont dévoilé l'identité des raies, principalement de la raie verte, dans la Itimière zodiacale et dans la liirnière australe [voir la Communica- tion de M. Respighi dans le Compte rendu du 19 février). » J'ai encore été raffermi dans mes idées anciennes par la contemplation des belles aurores boréales dont nous avons eu le spectacle ces deux der- nières années. En effet, le point du ciel d'oii partent les rayons lumineux, ou vers lequel ils convergent, si l'on regarde l'aurore comme émanant de la Terre, est ordinairement un nuage lumineux de forme arrondie, et les rayons qui s'en détachent se dirigent, au moins chez nous, vers le nord, le nord-ouest ou le nord-est. L'impression que j'en ai reçue se conciliait par- faitement avec l'idée qu'un grand amas de fines particules, ou peut-être un (i) ^o(> au sujet des aurores boréales : De Maiban, Traite de l'aurore boréale, Paris, 1754, 5>.* édit. ; Gehler, Phys. ffôrlcrb., à l'art. Nordliclit, p. ii3; et Fr. Arcelander, Jitlfnr- dcrung an Freundc drr astronomie, dans Schumacher, Jahrbuch fiir i844i P- '32. ( 68i ) nnage gazeux cosmique, venait heurter avec une grande vitesse (propre ou résultant du mouvement de la Terre) l'enveloppe élastique de notre globe, savoir l'atmosphère, et que là, arrêté brusquement, il rejaillissait latérale- ment, s'étendant sur cette sphère élastique, et, finalement, sous l'influence de l'attraction exercée par les pôles de l'aimant terrestre, se dirigeait en majeure partie, sous forme de rayons, vers le pôle boréal. )i De même que rmcandesceuce des étoiles filantes, des bolides et des météorites est aujourd'hui expliquée par la violente compression de l'aii et le dégagement de chaleur qui en est la conséquence, plutôt que par la combinaison des matières cosmiques non oxydées avec l'oxygène de l'atmo- sj)hère, de même on peut aussi attribuer à cette cause l'incandescence, et, par suite, les effets lumineux des fines parlicules cosmiques qui produisent l'aurore boréale. » Eu ce moment, où l'aurore polaire et son origine sont de nouveau à l'ordre du jour, j'ai cru qu'il pouvait être utile de rappeler cette hypothèse. Jusqu'ici elle n'a pas été combattue d'une nianièie séiieusc; si des oiijec- tions fondées y étaient faites, je serais le premier à l'abandonner. » Chimie. — De l action récipro(jiie des acides et des bases alcalines^ séparés par une cloison poreuse. Note de M. Ed. La\dri\, présentée par M. Fremy. « Lorsqu'un acide, une base ou un sel. en dissolution se diffusent à tra- vers la paroi poreuse d'un vase de Bunsen contenant de l'eau distillée, le sys- tème total tend vers un état d'équilibre qui est atteint lorsque les solutions extérieure et intérieure sont également concentrées. La durée de l'expé- rience, la température et la concentration de la liqueur sont les circon- stances principales qui peuvent influencer la marche de l'opération, mais à côté de ces causes générales il en est d'autres qui, rendant à chaque instant le phénomène instable, détruisent l'équilibre qui tend constamment à s'éta- blir entre les deux solutions; c'est ainsi que la formation continue d'un composé insoluble dans le vase poreux détermine le passage complet du sel qui se trouve à l'extérieur de ce vase. » En étudiant ces diverses causes perturbatrices, nous avons été amené à examiner ce qui se passe lorsqu'on place extérieurement une solution alca- line et intérieurement une solution acide, pouvant donner naissance par leiH" combinaison à un sel soluble. » On plaçait dans le vase extérieur nn volume déterminé (loo centimè- tres cubes) d'une solution alcaline, de litre connu, et dans le vase de Buu- C. R., 1S71, i" Sar.esrre. (T. LXXIV, N" 50) 89 ( 682 ) seii,6o centimètres cubes d'une solution acide, de titre également déterminé. L'expérience durait vingt-quatre heures. Au bout de ce temps, on dosait l'acide et la base non entrés en combinaison, et l'on en concluait, par diffé- rence, le poids du sel formé. Le tableau suivant donne une moyenne de nos résultats pour les acides chlorhydrique, sulfurique et azotique. ACIDE CULORHYDRiytE ACIDE SULFDRIQCE ACIDE AZOTIQUE j| NATL'RE DU CORPS dans le vase intérieur. dans le vase intéi leur. dans le vase intét ieur. . 1 placé £l ■0 S s 2 2 si al -0 1 iS al S 3 S "S 3 ^ 0 t c ss SS g = ■3 0. S î s = •2 3 £ 3 > S 2-ë S S = s ï 2^ a S aS e S-S dans le vase extérieur. 0 •3 "^ s 0 2 ^3 "^ iir L. D.VLIiMAGNE. Paris, 1861 ; ni-8". Conservation des ntenravs hlessés par armes à Jeu perjectionnées; par le D' E. Laintier. Paris, 1872; br. in-S". De ioj)porlunilé des (jrandes opérations; par le D"" PoLACZEK. Paris, 1872; br. iu-8". (Présenté par M. le lîaron f.arrey.) Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Lyon pour obtenir le grade de docteur es sciences physiques; pirM. A. Rosknstiehl. 1" Thèse: Reclteiclies sur la Jorniation du loaije d' aniline et sur ipielipies dérivés isomères du toluène; 2* Thèse : Propositicnts de pliysi(pie données par la Faculté. Strasbourg, 1871 ; in-/,". ( 685 ) Eléments de botanique; par P. ESPARUEILLA. Paris, 1872; i vol. in-12, avec planches. Sur les couleurs des lames rrisldliséesdaiis la lumière polarisée ; par M. Abria. Bordeaux, 1872; br. in-8°. Lettre à M. de Lablanchère, auteur de /'Esprit des poissons; /mc F. Legoq. Versailles, 1872; br. in-8°. Analocjies entre le choléra et la peste bovine; par M. Decroix. Paris, 1872; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société centrale de Médecine vé- térinaire.) Nouvelles expériences faites avec le pendule à réversion, et détermination de la pesanteur à Genève et au Ricjln-Kulm; par M. E. Plantamour. Genève et Bâle, 1872 ; in-4''- Résumé des recherches concernant l'ancienneté de l'homme en Ligurie; par M. A. ISSEL. Paris, sans date; br. in-8°. (Extrait des Comptes rendus du Congrès d'anthropologie et d'archéologie préhistorique.) Di alcune ossa umane provenienti dal terreno pliocenico di Savona; Nota del socio A. ISSEL. Milano, 1868; opuscule in-8". (Estralto dagli Jlli délia So- ciela italiana di Scienze nalurali, vol. XI.) Il telecjrafo elettrico ai lempi di Galileo; Nota di A. I. Sans lieu ni date; opuscule in-8°. Note hibliograjtche di A. ISSEL. Genova, i87i;in-8''. Les neuf brochures suivantes de M. Issel sont adressées par l'auteur au Concours Savigny, 1872. Oslriche del porto di Genova; per A. ISSEL. Torino, 1868; br. in-8°. Dei molluschi terrestri e d' acqua dolce raccolti nello arcipelacjo di Malla; Nota di A. ISSEL. Pisa, 1868; br. in-8°. Descrizionedi una scimmia antropomorfa provimente dall'Jfrica centrale; per A. ISSEL. Genova, 1870; br. in-8''. Intorno ai Chiton del mare di Genova; di A. ISSEL. Pisa, sans date; br. in-8°. Finqgio nel mar Rosso e tni i Bogos (1870); di A. ISSEL. Milano, 1872; br. in-8". Relazione sommaria del via.jgio nel mar Rosso; dei signori AntinORI, Bec- CARI e IsSEL. Firenze, 1870; br. in-8"^. ( 686 ) Délia Jauna mnlacolorjica ilel mar Rosso; del prof. A. ISSEL. Firenze, 1870; br. iii-8". Ëleiuo di coiichiglie leirestri e d' najua dolce deW IJmbria, raccolle dal prof. G. Bellucci e delenninnle da A. ISSEL. Pisa, sans date; br. in-S". Noie malacologiche di A. ISSEL. Pisa, 1870; br. in-8°. Délia vilo e degli scrilti di Orazio Kicasoli Ruccellai; studio crilico del prof. Augusto Alfani. Firenze, 1872; in-12, A (réalise on altractions, Laplace 'sfimctions and ihe figure oftlie earth; br John H. Pratt. London and New-York, 1871; in-ia, relié. A cuvierian principle in palœonlology tested bj évidences of an extinct bu- nine iVanupial (Thylacoleo carnifex); bj professor OwEN. London, 1871 ; in-4°. On longevitj; bj professor Owen. London, 1872; br. in-8°. Abhandlungen der Kônig lichen Akademie der ffissenschaften zii Berlin, 1 869; t. l-II. Berlin, 1870; 2 vol. in-4°. Abhandlungen derKôniglischen Akademie der Wissenschaftenzu Berlin , 1870; Berlin, 1871; in-4°. PCBLICATIONS PERIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE FEVRIER 1872. Annales de chimie el de physique; novembre et décembre 1871; jan- vier 1872, Annales de P Agriculture française; n° de janvier 1872; in-8°. Annales de la Société d' Hydrologie médicale de Paris; 3^ livraison, 1872; in- 8°. Annales de l'Observatoire Météorologique de Bruxelles; n" 7, 1872; in-4°. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées; septembre 1871; in-8". Annales du Génie civil; février 1872; in-8°. Annales industrielles; n" 6 à 8, i872;in-4''. Annuaire de la Société Météorologique de France; feuilles 8 à 12, 1872; in-8«. ( 687 ) Association Scientifique de France; Bulletin hebdomadaire, n*" Hes 4« ' h i8 et 2 5 février 1872; in-S". Bulletin de C Académie de Médecine; n° 24, 187 1; in-8". Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres el des Beaux-Arts de Belgique; t. XXXIII, n" i, 1871; in-8°. Bulletin mensuel de la Société des Agriculteurs de France; n" 2, 1872 ; in-8". Bulletin astronomique de l' Observatoire de Paris; n°' 23 à 3o, 1872; in-8°. Bulletin de la Société d' Encouragement pour l'Industrie nationale; dé- cembre 1871; in-4°. Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; 2" série, t. I, n" i, 1872; in-8° avec atlas in-fol. Bulletin de la Société française de Photographie; n" 12, 1871; n° i, 1872; in-8°. Bulletin de Statistique municipale ; août 1871; in-4°. Bulletin général de Thérapeutique; n°^ des 1 5 et 29 février 1872; in-8". Bullettino meteorologico del B. Osservatorio del Collegio Borna no ; t. XI, n° I, 1872; in-4". Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; n°' 6 à 9, i®"^ semestre 1872; in-4°. Chronique de l'industrie; t. I, n°^ i à 4, 1872; in-4". Gazette des Hôpitaux; n°' i5 à 25, 1872; in-4°. Gazelle médicale de Paris; n"' 6 à 8, 1872; in-4°. Journal de photographie ; 11°' 1 à 3, 1872; iii-8°. Journal des Sciences mathématiques ; n°^ 1, 1, 1872; in-8". Journal d' Agriculture pratique ; n"' 639, 1872; in-S". Journal de l'Agriculture; n°' i48 à i5o, 1872; in-8". Journal de l'Éclairage au Gaz; n"" 3, 4, 1872; in-4''. Journal de Mathématiques pures et appliquées; février 1872; in-4". Journal de Pharmacie et de Chimie; février 1 872 ; in-8". Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n"* 3, 4, 1872: in-8". Journal des Fabricants de Sucre; n°' 43 à 46, 1872; in-fol. ( 688 ) Raiserlichc... Académie impériale des Sciences ne Vienne; n"' ; l\ i, 1872; in-S". L Abeille médicale; n"' 7 à 9, 1872; in-4°. V Àrl dentaire ; février 1872; in-8°. La Santé juiblique; u"' 1 14 et 1 16, 1872; in-.'i". Le Gaz; n° 8, 1872; in-4°. Le Moniteur de la Photographie; n° 4. 1872; in-4°. Le Mouvement médical; n"' 5 à 8, 1872; in-4''. Les Mondes; 11°' 5 à g, février 1872; in-8". L7/n/;nmene; janvier 1872; in-4°. La Revue scientifique; n°' 33 à 35, 1872; iii-4°. Magasin pittoresque ; février 1872; in-4". Marseille médical; n° i, 1H72; in-8°. Matériaux pour Chistoirc positive et philosophique de l'homme; janvier 1872; in-8°. Nachrichten Nouvelles de l' Université de Gœttinque; n°^ 26 à 27, 1871, el n°' I à 6, 1872; in-12. Nouvelles Annales de Mathéniatiquesj février 1872; in-S". Nouvelles météorologiques, publiées par la Société Météorologique; n"' i à 12, 1870; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; janvier 1872; in-8°. Revue Bibliographique universelle; février 1872; in-8". Revue des Eaux et Forêts; février 1 872 ; in -8°. Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale; n" 4» 1872; in-S". Revue hebdomadaire de Chimie scientifique et industrielle; n° qo, 1872; 10-8°. Revue médicale de Toulouse; février 1872; in-8°. The Mechanic's Magazine; n"^ des 3, 10, 17, 24 février 1872; in-4". ( 689 ) ERRATA. (Séance du 26 février 187a.) Page 57 I , ligne 20, au, lieu de éprouvé, lisez éprouvés. Page 572, 3° ligne des formules (i), au lieu de ou, lisez où. Page 573, ligne i5, au lieu de elle se réduirait, lisez elles se réduiraient. Page 574î ligne 2, au lieu de de ces stries où les trajectoires des molécules sont affectées de ces petites , lisez où les trajectoires des molécules sont affectées de ces stries ou petites Page 576, première formule, au lieu de L2 7rr, lisez L.2 7r/-. Page 58g, deuxième ligne, au lieu de Herschell, lisez ïlerschel. Page 594, ligne 28, au lieu de par une faible somme d'électricité, lisez par une faible source d'électricité. Page 627, ligne 7, au lieu de MM. L. Labbé et E. Guyon, lisez MM. L. Labbé et E. Goujok. C. R., 1872, I" Sameitre. (T. LXXIV, ^o JO ) QO (690) Observations météorologiques faites a l'Observatoire de Paris. Févr. 1872. es THERMOMÈTRES TnERMOMKTIlES TEMPÊriATCUE TEMPÊrtATlRE 3 td ■< B 0 e= ■< — es 2 s 3 a ■a ai s ta H L9 <: B ANCIENS Sallo méridi onno. 1 a NOUVEAUX. Tsrrasso du Jardin. MOYENNE de Pair à ÏOYENNE dQ sol 0 — li ■< a > c^ < s j -0 §1 7. a u 0 -^ SI C£ s 5- 1 0 à a e a S S "5 a a E 0 e à i3-,7. 0 33",o- à à o",3o. I 754,6 0 -1,3 0 9,6 0 4,1 u -2,1 0 12,0 0 4,9 0 6,4 n 0 3, Go 0 0 3,53 4,3o 0 4,9 5.4' 7' D 0,0 i 752,2 5,7 8,8 7,2 5,3 9.0 7,' 5:7 n 5,6. 5,27 5,06 0,8 6,45 83 » 0,0 3 756,9 5,3 9,3 7,3 4,9 11,2 8,0 6,2 » 6, '9 5,99 5,79 ',2 6,58 90 D 0,5 4 755,6 3,3 8,0 5,6 2,7 9,3 6,0 4,5 n 5,44 5,73 6,02 .,8 5,63 90 » 2,0 5 752,4 2,9 n,8 7.3 2,2 i3,o 7,6 8,4 8,1 6, '9 5,76 5,87 2,' 6,28 73 » 0,0 6 754,3 8,2 ..,4 9,8 7>9 12,0 9,9 9,9 9,7 7,43 7, '2 6,55 0,8 7,46 80 n 0,5 7 757.7 7-' 11,8 9,4 6,6 12,1 9,3 9,6 9.3 8, .3 7,66 7.07 ',0 7.82 85 n 0,0 8 757,6 8,3 11,8 10,0 7,7 •2,7 .0,2 8,5 » 8, '4 8,12 7.66 1,6 7,3o 86 II 3,5 9 757,8 3.4 ■2,4 7,9 2,2 '4,6 8,4 7.3 7,6 7,.o 7. '9 7,47 5,4 6,82 84 n 0,0 10 758,. 3,6 12,0 7,8 2,7 .3,8 8,2 6,7 6,8 6,72 6,87 7,27 5,9 5,73 75 » 0,0 1 1 754,0 2,8 11,0 6,9 2,0 '2,9 7,4 7,3 7,3 6,83 6,72 7,06 5,3 6,07 74 0 0,5 12 748,9 4,0 8,8 6,4 3,0 9,0 6,0 7.3 7.2 6,57 6,5î 6,87 0,9 6,39 82 » 1,0 i3 75' ,9 4,4 10,7 7,5 3,0 12,5 7,7 7,4 7,2 7,4s 7,19 7, .6 5,3 7,34 9' » .,0 ■ 4 75., 4 3,8 11,2 7,5 2,4 .2,3 7,3 6,6 6,6 7,38 7.22 7,33 3,7 6,85 90 » 0,5 li 743,4 6,. 8,. 7,' 5,4 8,3 6,8 7,0 6,7 7,46 7,4' 7,45 0,5 7,o5 9' « 0,0 16 750,4 4,6 5,6 5,1 4,2 5,8 5,0 5,4 5,. 6,4' 6,73 7,27 0,4 5,5. 79 » 0,0 17 756,5 4,3 9,9 7,1 3,4 '0,4 6,9 6,9 6,5 6,57 6,62 6,97 ' >' 6,24 82 » 6,0 18 756,. 4,0 11,2 7,6 3,4 12,8 8,. 6,8 6,7 6,92 6,79 7>" 4,8 5,80 76 0 10,0 '9 755,0 6,0 9,9 7,9 5,3 10,0 7,6 8,5 8,0 7,32 7,2' 7,22 0,9 6,9' 81 3) 3,5 20 757,0 6,5 11,2 8,8 5,9 .2,0 8,9 7,8 7,6 7,99 7,79 7,55 2,9 6,52 78 1> 4,5 21 759,8 4,0 10,6 7.3 3,9 '2,9 8,4 5,6 5,2 6,89 7,16 7,6' 6,4 5,92 79 9 0,0 22 762,6 4,7 10,1 7,1 -0,2 11,8 5,8 5,2 5,3 6,37 6,54 7,3o 5,4 5,63 80 » 1,5 23 754,6 4,3 10,5 7,4 1,6 ",' 6,3 5,9 5,7 6,3o 6,34 7,06 1,7 6,'9 85 » 0,0 2'| 749,') 5,7 .3,, 9,4 5,3 .3,8 9,5 9,9 9.6 8,28 7.7' 7,3. 1,0 8,42 88 » 4,5 2J 748,1 9,6 .4,0 11,8 9,0 '4,4 ",7 10,1 9,8 9,22 8, go 8,22 .,0 8,2.1 85 l> 7,5 2G 745,7 6,7 '1,7 9,2 6,5 .3,8 .0, I 8,3 7,8 8,78 8,58 8,43 2,2 6,73 79 » 12,0 27 739,5 2,4 4,9 3,6 1,8 5,5 3,6 2,4 2,1 6,08 6,93 8,02 2,7 3,44 fi. » 5,0 28 761,6 -,3 4,8 ',7 -2,6 6,4 ',9 ' 1 ' 1,0 4,64 5,2. 6,87 7,8 3,66 7> » 0,0 29 757,4 -0,6 9,3 4,3 -1,6 9,4 3,9 6,9 6,8 5,70 5,5o 6,29 ',' 6,62 85 '>•'' Moy. 754,6 4,4 -o,. 7,3 3,5 ",2 7,3 6,9 n 6,82 6,77 6,97 2,8 6,38 81,2 B 2,3 (0 1 a TSlcu r J—l exprime la illtfér finco dos tempt-r tures d )nn(-cs par deux thcrmo mèlros dans lo Tido, ex posés aa soleil, « t dont 1 un, f, ost à 11 oulc de verre incolore. Bl l'autr î T, à lio ule do > erre bic u Dolr. — ^--- — ( Ggi ) Observations météorologiqces faites a l'Observatoire de Paris. — Févr. 1872. MAONÉT SME TERRESTRE. ObserTation nuiE. VENTS. de <) heures du maliu. 6 < "S 0 a a â ■s a 0 < < > Direction el force. 1 d ■td REMARÇBES. 0 / 0 t mm mm I 17.41,4 65. 42, 6 4,4998 » » » S modéré. S 0,4 Gelée blanche. 2 33,6 40)9 4,5072 » » 2,2 SSO faible. SSO 1,0 Pluie le soir. 3 35,3 40,9 4,5i63 n » •^,4 SSO foible. SSO 0,7 Brouillard. • 4 37,5 4. ,3 4,5162 0,0 0,0 2,0 SE faible. » 0,5 Brillante aurore boréale. 5 33,3 44,7 4,61 5o u D 2,2 SSE faible. » 0,9 Halo à g*" du matin. 6 3G,3 42,6 4,5182 0,2 0,1 2,7 SSE faible. » 1,0 Pluie dans la nuit. 7 3o,8 43,0 4,5i62 0,7 0,8 3,8 SSE faible. s 1 ,0 Id. 8 3. ,7 41,0 4,5ii4 4,6 4,9 2,5 SSE faible. s 0.7 " 9 32,3 4>.4 4,5o33 » » 4,4 SSE faible. SSO 0,2 Brumes à l'horizon. Rosée. 10 3i,6 41,1 4,5093 » » 4,0 SE faible. s 0,2 Gelée blanche. II 3l,2 41,2 4,5o5o » 0 3,3 SE faible. » 0,4 Id. 12 3o,6 42,6 4,5072 » A 4,^ SE faible. s 0,9 Pluie le soir. i3 32,0 4<,9 4,523o 0,4 0,6 2,9 ESE faible. n 0,5 Brouillard. ■4 34,2 40,8 4,5o3i 0,2 0,2 3,4 ESE faible. ») 0,5 Orage au SE de 6l'45'" à 8'' S. i5 35,5 41,2 4,5i3o 3,3 3,4 ■8,0 N faible. " 1,0 Pluie le matin. iG 3(5,3 39,4 4,4943 0,2 0,3 7,9 ONO faible. ONO 1,0 „ 17 35,7 39.8 4,4960 0,0 0,0 » SSO modéré. OSO 0,8 Halo à 8''3o"' soir et à min uit. i8 35,6 39,8 4 , 5ooo » » 0 S modéré. SO 0,4 Nébuleux. Halo dans la soirée. | '9 33,9 41,8 4,4990 0,0 0,0 ■9P SSO faible. SO 1,0 Pluvieux. 20 47.0 4>,7 4,4931 0,6 0,5 B SO faible. SO 0,7 Halo à G'' du soir. 21 33,6 42,9 4,5002 a » 0,9 ONO faible. 0 0,2 Gelée blanche. 22 32,4 42,3 4,5i53 u B B SSE faible. s 0,5 Gelée blanche. Halo. 23 32,2 40,8 4,5094 1,2 1,5 » SSO modéré. SO 0,9 Pluvieux. Halo. 2/, 33,4 40,2 4,5028 3,9 4,5 » SO modéré. SO 1,0 Pluvieux. 25 35,5 41,3 4, 5126 0,4 0,5 » SO assez fort. SO 0,8 Id. 26 34,7 42,1 4,5022 8,0 8,5 » 0 modéré. NO 0,9 Id. 27 36,3 42,6 4, 5 100 0,9 0,9 » NE modéré. NE o,S » 28 35,8 4l,2 4,5176 » n » SE faible. " 0,0 Brumes. Gelée blanche. 29 33,3 43,3 4,5095 D » » SSO modéré. SO 0,9 » Moy. 17.34,6 j65.4i,6 4,5ll2 24, G 26,7 » 0,68 {.)P arlle supé rioure du bàllDient Je TObservatoir e. (69^ ) Observations météorologiqdbs faites a l'Observatoire de Paris. — Février 1872. Résumé des observations régulières. Les moyennes comprises clans la dernière colonne du tableau sont déduites des observa- tions de 9 heures du matin, midi, g heures du soir et minuit, sauf le cas d'indications spé- ciales. Les autres colonnes renferment les moyennes mensuelles des observations faites aux heures indiquées en tète des colonnes. 8^n. yl-M. Midi. 3l>S. e*- S. d^S. Mlnuil. Moy. mm mm mm mm mm mm mm mm Baromètre réduit à 0» 7547C9 754. 9'i 734j58 733,9'! fJ!^,ï^ 75,1,40 754,60 754,60 Pression de l'air sec 748,85 748,90 747,76 746,66 746,73 747,99 748,32 748,24 o Température moyenne des maxima et minima de la salle méridienne 7,3 i> n du jardin 7,3 0000000 Thermomètre à mercure (salle méridienne) 5, 02 6,97 8,95 9,89 8,69 7,42 6,4" 7, '8 » (jardin) 4,83 5,96 9,62 10,19 8,5û 7,19 6,i5 7,20 Thermomètre à alcool incolore (jardin). . 4,57 5,G4 9,07 9,79 8,o5 6,91 5,88 6,87 Thermomètre électrique (13™, 7) 4,7' 5,55 8,86 9,80 8,20 7,10 6,07 6,89 » (SSm.o) /|,29 5,07 8,53 9,80 8,10 6,90 5,84 6,58 Thermomètre noir dans le vide, T 6,42 10,78 18,12 14199 7,9^ 6,76 5,62 10, 32 Thermomètre nu dans le vide, f 4,68 7,83 i3,oo 12,06 7,76 6,62 5,44 8,22 Excès(T— 1) 0,74 2,95 5,12 2,93 0,17 0,14 0,18 2,10 Température moyenne T' déduite des observations diurnes 9 h. M., midi, 3 h. et 6 h. S '2,95 Température moyenne (T — r') » » » 2,79 Température du sol à 0™, 02 de profond'. . 0,70 6,07 7,66 8,i5 7,39 6,97 6,58 6,82 » o^.io » .. 6,18 6,18 6,68 7,36 7,46 7,21 7,00 6,77 » o'",3o » .. 6,89 6,89 6,84 6,8t 6,96 7,06 7,10 6,97 Tension de la vapeur en millimètres 5,84 6,o4 6,82 7,28 7,54 6,4i 6,25 6,38 Etat hygrométrique en centièmes 87,5 83,6 74,6 76,4 80,7 81, 5 85,2 81,2 Inclinaison magnétique 65<'-(- !)i ,io 4', 60 4',o5 4<''48 40,01 4", 34 4', 00 4',°" Déclinaison magnétique i7°-t- 34,52 34,5g 40)49 ^9,89 36,97 35, 4i 33,67 36, o4 Pluie en millimètres [udomètre do la terrasse (total du mois)] 24,6 • (udomètre du jardin) 9,2 2,6 0,6 |,G 8,1 4,5 2,7 29,3 La valeur T — t exprime la différence de températures données par deux thermomètres dans le vide, exposés au soleil, et dont l'un, /, est à boule de verre incolore, et l'autre, T, à boule de verre bleu noir. COMPTES RENDUS DES- SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 MARS 1872, PRÉSIDENCE DE M. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Sur l'lijdiodjnaiiii(jHe des cours d'eau [suite (*)]; par Si. DE SAlJiT-VEXANT. » 9. D'abord, les analyses de ces deux auteurs supposent, disons-nous, que les mouvements effectifs des molécules sont réguliers, ou que u, v, w représentent les vitesses réelles de chaque molécule. Elles ne sauraient donc s'appliquer lorsque les mouvements sont tumultueux, et que «, v, w ne désignent plus que les vitesses moyennes locales ou de (ranslalion des cen- tres de gravité d'élémenis finis : car les expressions (ju'ils prennent pour représenter les forces en fonction de u^ v, w ne formeraient alors qu'une partie tout à fait minime des actions résistantes se trouvant en jeu, la partie la plus grande étant certainement due aux mouvements relatifs visibles s'effec- tuant avec les vitesses, souvent considérables, des portions tourbillonnantes qui glissent brusquement les unes contre les autres. Or, dans le cas de ré- gularité et de continuité, qui exclut ces mouvements-là, nous avons vu que les formules sont toutes trouvées : ce sont, d'après l'expérience même, (*) roi/' les deux sùances pivci' tien tes (jI) février, p. 570-577, cl 4 wnvs, p. iV\\)-65'])- G, 11., 1872, i''Scmcsl,i: (T. LXXIV, N" 11.) ^) ' ( ^94 ) celles ( I ) avec £ constant, instaurées par Navier et affectées de ces seuls termes différentiels du premier degré et du premier ordre cpii donnent (ainsi qu'on pouvait le prévoir) une approximation suffisante, sans en faire dé- sirer d'autres. • » Ensuite, l'analyse délicate du premier auteur ne fournit, même à son point de vue, qu'un résultat incomplet et par conséquent trompeur. il veut tenu- compte des termes de degré supérieur en -—. ■■, mais il emploie, pour sou calcul, l'expression connue de la vitesse relative de deux molécules, qui est le produit de leur distance l'une de l'autre par la somme des six vitesses d'extension et de glissement dans les sens de x, j-, z multipliées respectivement par les carrés et les produits deux à deux des cosinus des angles que cette distance fait avec les mêmes coordonnées. Or cette expression, exacte quand on se tient au premier degré, cesse de l'être quand les termes de degré supérieur sont capables d'influer : elle de- vrait, pour être complète, en contenir des autres degrés, puisqu'elle résulte de l'excès, sur la distance des deux molécules au commencement d'un in- stant, de leur dislance à la fin ; et cette deuxième distance est exprimée par un radical qui, développé, donnerait des termes de tous les degrés. La vi- tesse d'extension elle-même, dans le sens x, n'est pas seulement — > elle est <-/« I f e/t'\^ I [ chv\^ _ . 11. 111- y- -f- - I -T-1 + ~ \ /^. ) • Les vitesses de glissement ne sont plus des bi- nômes tels que— -h '—-■, mais ces binômes augmentés de termes de degré supérieur au premier [*) » L'expression de si]; qu'il trouve, et qui donne celle (2) ou (3) en divi- sant par ({/, manque donc d'une foule de termes non linéaires pouvant être aussi influents que ceux qui s'y trouvent. Et il y a plus : les formules (i) elles-mêmes, où il suppose qu'on met ensuite pour s l'expression ainsi dé- terminée, sont incomplètes; et les démonstrations que nous en donnons et qu'il en donne ne sont rigoureuses qu'autant qu'on se tient aussi aux termes du premier degré en ,; '■ ' — {• Si l'on voulait avoir des formules de composantes de pression contenant tous les termes différentiels de degré supérieur qui sont susceptibles d'y entrer, il faudrait s'y prendre autre- ment, à savoir : égaler pj.j. el Pyz à des polynômes composés avec ces divers (*) Formules des augmentations, etc., au Journal des -Mathématiques, t. XVP, 1871, n" 'j (p. 279), formules (d). (695 ) termes jusqu'au degrr où l'on voudrait s'arrêter, puis, au moyen de chan- gements de coordonnées (pouvant se réduire à des inversions et à de petites rotations), astreindre leurs coefficients constants et indéterminés à ce que les expressions où ils entrent soienf isotropes, ou restent les mêmes pour tous les systèmes d'axes (*). » Quant aux formules de composantes de pression du second auteur cité, contenant, au premier degré seulement, des termes de tous les ordres différentiels, elles sont complètes, sans doute, sous ce rapport, puisqu'il les dresse précisément comme nous venons de dire que devraient être dres- sées les formules à termes de divers degrés. Mais, quand il essaye d'en faire une application, l'intégration des équations qui en résultent donne plus de fonctions arbitraires, ou (dans deux cas simples) de constantes que les conditions du problème n'en peuvent déterminer, ce qui offre un danger d'explications fausses fournissant tout ce qu'on veut. Il est obligé d'ima- giner une condition de plus, et il est même conduit, pour avoir un résultat nouveau, à négliger un terme du premier prdre devant un du troisième, qui devrait au contraire être regardé comme moins influent, etc. Ces termes d'ordre supérieur viennent, avons-nous dit, d'une mise en compte des carrés et produits des trois projections des distances molécidaires dans le développement de Taylor des vitesses relatives des molécules. Or cette embarrassante complication, fertile en illusions seulement, n'a pour l'exac titude aucune utilité. C'est avec raison que Navier et Poisson n'ont tenu compte que des premières puissances, tant des dislances dans le dévelop- pement des vitesses relatives, que de ces vitesses elles-mêmes, une fois év?- luées, dans le calcul des actions moléculaires; ces actions n'ayant des va- leurs sensibles qu'à des distances excessivement petites. Si l'on voulait exprimer les vitesses relatives réelles ou individuelles, et les actions, aussi réelles, qui ont lieu dans les mouvements plus compliques des centaines de termes ne seraient pas de trop, et n'atteindraient même aucun but, puis- que ces mouvements, que nous appelons irrégiiliers, changent d'un instant à l'autre, et même rapidement. « Il est d'ailleurs facile de voir que les formides avec termes différentiels, soit de degré supérieur, soit d'ordre supérieur, donnent, si ces termes sont (*) Ainsi qu'il a été fait, jusqu'au second degré, dans la Note première à la suite du Mé- moire .Çk/- l'influence du frottement, etc., de M. Eoussinesq, que l'Académie a approuvé. {Journal des Mathématiques, 1868, t. XIIT, p. 4'-3-) 9J.. ( ^9^ ) supposés influents, des résullats contraires aux expériences citées de Poi- seuille ('). (*) En effet, tl'abonl, avec la formule (2) £ = £,-}- Sji{/ de M. Kleitz, comme, pour le tube ilont il a été ijiustion à la noie du n" 5 ci-dessus, on aurait \}( = 1 — j , l'étjuation («) de celte note serait du PS\r tir 1 qui d(utionnel à I et à R% à moins de faire s, = o. En second lieu, avec les expressions de i^L Levy on aurait pour le frottement sur la sur- face du cylindre fluide de rayon /•, x étant la coordonnée longitudinale, e' et e" deux coef- ficients constants, une expression (a") P,.t = E (Ir dr- _ P."^' Intégrant l'équation de non-arcéléralion /^„ =: !--^^ — t puis déicrminant une des trois constantes de manière que « = o pour r =: R, et a])[)elant C et C" les deux autres, on a * ' 2£ ^' + C'(cosY^--^R\/7)+C"(siu,y7--^R\/7 d'ofi la vitesse moyenne R ir") M^^^' ^ ' 2 £ C 2£" 1 -HC" Cette expression donne bien U proijorllonnclle à \\\ pente 1= — j mais non à U% car les (697 ) » Il n'y a donc nulle nécessité d'adopter des formules d'une si étrange complication (*). » 10. Il convient, comme on voit, de s'en tenir aux six formules (i) du n° 2, /J^i. = p — 2 £ '—)••• , p,-; = — £ ( y + ^ J , • • • ) où les dérivées des vitesses u, v, -w ne sont que du premier ordre et n'entrent qu'au premier degré. » Et c'est dans une tout autre direction que celle des travaux analytiques qui supposent la régularité des mouvements, comme ceux que nous venons de discuter, qu'il convient de chercher les valeurs diverses à attribuer au coefficient de frottement £ pour les divers points des cours d'eau ordi- naires, où les mouvements, plus ou moins tumultueux, n'offrent de varia- tions continues que dans les vitesses moyennes locales, ou de translation des groupes, vitesses dont, alors, les u^ v, w expriment les trois compo- santes en chaque point. » Pour faire cette recherche, examinons les diverses causes pouvant influer sur la formation des tourbillons troublant la régularité des mou- vements individuels des molécules. Nous reconnaîtrons que la rugosité variable des parois où ils prennent naissance n'y contribue pas seule, et que les dimensions plus ou moins grandes des sections transversales, où ils se développent, y ont forcément une part considérable. termes affectés de C et de C" deviennent même extrêmement grands quand le rayon R du tuyau est très-petit, comme il l'était dans les expériences citées. Il faut, pour y satisfaire, comme on voit, faire C et C" nulles, c'est-à-dire égales à ce qu'il faudrait pour que la for- mule [a") du frottement se réduisît à son premier terme — t, ---, trouvé par Navier. ({h' \ '" — — ) j OU une somme de termes semblables, qui ont été proposées, — étant la vitesse de glissement, pour représenter le frottement, en sorte qu on aurait s = e, I — -f- . . . . Dans deux Rapports {Comptes rendus, t. LXXIV, p. 43o et t. LXVIII, p. 585) j'ai dit que cette réfutation, déjà implicitement comprise dans le résultat de ma Note citée de i843, avait été très-bien faite par !\1M. ICleitz et Levy, en s'appuyant, dans le cas simple du mouvement uniforme, sur les théorèmes de cinématique et de statique de Caucliy, cités au n° 6. Il est encore moins besoin de réfuter les formules des auteurs qui ont attribué des coef- ficients différents e et s', au même point, à -r- i suivant que la normale n à la face de pression est horizontale ou verticale. ( 698 ) » En effet, on appliquant à un tuyau d'un rayon R = i mètre, qui revient au clouljJe d'tu) canal à section demi-circulaire de 2 mètres de largeur sur I mètre de profondeur, la formule (b) avec s constant = —r-— (n° 5 et note), donnant la vitesse k,„ du filet d'axe dans le mouvement régulier n,„ == P^' IR% 4° M. Boussinesq a remarqué que, si l'on suppose seulement la pente I fl'im dix millième, on trouve (le poids pg du mètre cube d'eau étant 1000 kilogrammes) l'énorme vitesse centrale (/,„ ^=187 mètres par seconde, qui donne (même Note du n" 5) g4 mètres pour la vitesse moyenne d'écou- lement, que nous avons appelée U. Avec une pente d'un trois millième on aurait, toujours suivant la loi des mouvements réguliers, si elle continuait de s'observer comme dans les petits tubes, ii,„= 628, U = 3i2 mètres. Et si le tube ou le canal avait un ravon double, on trouverait des vitesses quadruples, etc. » Or bien avant, observe M. Boussinesq (*), que de pareilles vitesses aient pu s'établir, les moindres tournoiements produits par les inégalités des parois en écarteront les molécules, qui rouleront par groupes autour de leurs voisines. Ces irrégularités donneront naissance à des pertes de force vive et à des résistance spéciales bien plus considérables que les simples frottements résultant de vitesses variant avec continuité. Elles sont capa- bles de produire un état permanent très-distinct de l'autre, et dans lequel il peut y avoir, contre les parois, une vitesse de translation finie. « Il est M visible (continue-t-il) que ces résistances doivent diminuer avec la sec- » tion du tube et tendre vers zéro quand cette section décroît indéfini- » ment; car, alors, les écarts des molécules hors de leurs trajectoires )) moyennes deviennent forcément très-restreintes. » )) On peut ajouter que, dans les sections où la profondeur R est grande, les différences de vitesse des fdets liquides contigus seraient excessives (tou- jours avec la valeur constante attribuée à s) lmi s'approchant du fond, puisque, poin- r = R, on a = ^R. Avant que de pareilles diffé- (*) ltfén]oire.cité Sur l'inj/iicicr t/rtf/otlrmcnts, etc., § IX IJntirriiil Je Afotlicpiatiqiirs, 1868, t. XIII, p. 4o3). ( ^99 ) rences puissent se produire, il y aura dans le fluide de véritables ruptures, comme dans une pâte qu'on veut pétrir trop vite : d'où une formation de tourbillons. Poucelet signale ceux-ci comme un moyen qu'emploie la nature pour modérer la descente des eaux dans leurs lits; on voit qu'ils sont, sur- tout, ce qui modère les différences de vitesse de translation tendant à se produire entre les couches fluides voisines. » Ces simples remarques, qui se basent sur les résultats de calculs fournis par l'interprétation analytique des expériences de Poiseuille, et qui se trouvent d'accord (n° 6) avec ce que j'avais fondé sur des faits moins précis, fournissent déjà une première et utile donnée relativement à la manière de faire varier s. » Ce coefficient de frottement, qui doit croître avec ce que M. Bous- sinesq appelle, dans une Note de 1870 (*), l'intcnsiié de l'aijitation lourbil- lonuaire, doit, par cela même, augmenter avec les dimensions des sections d'écoulement. Cela se trouve d'accord avec une conclusion tirée par Darcy de ses expériences ('*), et soutenue par lui contre la plupart des autres hydrauliciens, qui se persviadaient que le frottement mutuel des couches ou des filets fluides ne devait dépendre, partout, que de leurs seules vitesses relatives ou de glissement l'une sur l'autre. » Une assertion de M. Bazin, qui a provoqué non moins d'incrédulité, quoiqu'elle fût aussi indiquée par les expériences, a été celle que le frotte- ment intérieur dépendait encore des vitesses absolues des molécules ou des filets fluides (***). Elle n'exprime cependant rien que de naturel, quand on fait dériver de l'état tourbillonnaire le fait qu'elle énonce, si l'on a soin, au lieu des diverses vitesses intérieures, de ne parler que de celles qui ont heu contre le fond et les parois, et qui croissent ou décroissent généralement avec la moyenne générale U des autres. C'est, en effet, contre les parois que se forment les tourbillons générateurs des grands frottements , qui vont sillonner toute la masse fluide, où ils se propagent, et enfin se détruisent (comme dit Léonard de Vinci) pour changer finalement leur mouvement visible en vibrations atomiques ou en chaleur. » Pour montrer d'une manière simple que cette sorte d'influence des (*) Essai théorique sur les lois trouvées e.rpérimentalement par M. Bazin. [Comptes rendus, sg.ioùt, t. LXXI, p. 38g.) (**) Recherches sur le mouvement de l'eau dans les tuyaux, cli, v, Observations géné- rales, p. 181. ('**) Recherches h/dniuliijucs, première fatlie, i865. Introduction, p. 3o. ( 100 ) vitesses est bien conforme aux f'nits constatés, considérons en particulier lui canal roctangnlaire très-large par rapport à sa profondeur li. On a, I étant sa pente cl ;/ la vitesse à une distance : de la surface supérieure, pour l'équation de l'unifoi mité du mouvement de la tranche d'eau d'épais- seur ; (si l'on néglige l'action de l'air) (4) .[-'i^^^^^gu, d'où, u,„ désignant la vitesse à la surface, et en supposant, au moins provi- soirement, que dans chaque section le coefficient e. est le même de la sur- face au fond, (5) n,.,~u=.^, U = i£.^. = .,„-^^ » En combinant, pour avoir une approximation, ce résultat avec la for- mule de Tadini (6) //1 = /;U- = o,ooo4U = qui exprime à j)eu près le mouvement uniforme entre des limifes assez étendues, on trouve PS'^ //U, ou ;> I si l'on adopte encore trouvé par M. Bazin comme représentation de ses expériences sur les iné- galités des vitesses dans une même section. » Cela montre bien que le coefficient de frottement intérieur £, constant et = —rrrr, pour l'écoulement dans les tubes de très-i)etit diamètre, iicul 74ob ' I ' l varier du simple au centuple et plus, dans les cours d'eau ayant de cer- taines profondeurs et vitesses h et U. » Le nombre, l'amplitude et la vitesse giratoire des tourbillons formés, ainsi que les lois de leur propagation et de leur extinction graduelle, n'ont pas été soumis au calcul. On peut, en attendant, et peut-être avec tout ( 70' ) autant d'utilité et d'appioximatiou, faire, sur la grandeur du coefficient £ qui en dépend, des suppositions en rapport avec l'intensité probable de l'agitation qu'il produisent dans les divers cas, puis comparer les résultats aux faits connus. C'est ce qu'a fait M. Boussinesq à la Note citée de 1870, et à deux autres de 1871 (*). Dans la première il suppose, pour les canaux rectangulaires infiniment larges, £ constant dans chaque section et propor- tionnel 1° à la profondeur, 2° à la vitesse au fond. Mais, pour les tuyaux, il le fait, en outre, croissant des parois à l'axe, où les tourbillons viennent converger. Il obtient ainsi, pour les vitesses à diverses distances soit de la surface libre, soit de l'axe, une loi représentée par des paraboles du second degré dans les canaux et.du troisième degré dans les tuyaux, ce qui se trouve conforme, ainsi que d'autres résultats du calcul, aux expériences, conve- nablement discutées, deDarcy et de M. Bazin (**). MÉTÉOROLOGIE. — Sur les aiiioies boréales; par BI. le Î^Iauéchal Vaillant. « Le brillant phénomène céleste, qui a justement attiré l'attention géné- rale, le 4 février, a été l'objet de tant de savantes descriptions et de si in- génieuses tentatives d'explications qu'il nous est peut-être enfin permis d'espérer que le sphinx des aurores boréales va se relâcher quelque peu de l'impitoyable dureté avec laquelle il s'est refusé jusqu'aujourd'hui à sou- lever un coin du voile qui cache cette énigme à notre pénétration. Mais que de choses encore à expliquer et combien il est nécessaire de ne négliger au- cune tentative pour pousser le monstre dans ses derniers retranchements? » Pour notre part, nous ne pouvons admettre le rapprochement fait par M. Ch. Sainte-Claire Deville entre les orages terrestres et les orages magnéti- ques. Expliquons-nous. Un orage terrestre, comme nous l'avons déjà dit bien des fois, suppose un cumulus ou une réunion de cuniuli, c'est-à-dire, comme nous l'avons dit aussi, de ballons sans enveloppe, qui, échauffés à leur surface par l'action directe des rayons du soleil, plus échauffés encore par le courant ascendant qui s'élève du sol, sont portés dans l'atmosphère à des hauteurs de 5, 6 ou 7 kilomètres, s'y refroidissent par leur arrivée dans des couches de température inférieure, diminuent de volume et par là (*) Comptes rendus, 3 et i8 juillet 1871, t. LXXIII, p. 34 t't 101. {**) Recherches liydrauliqucs, p. 242, pour la formule cnipiiique des vitesses dans les canaux demi-circulaires de M. Bazin. G. R,, 1872, I" Semestre, (T. LXXIV, N» U.) 9^ ( 702 ) même émettent de l'électricité qui cesse d'être à l'état latent et se manifeste sous forme d'éclairs. Nous laissons de côté tous les phénomènes accessoires qui se produisent dans l'intérieur du ballon lui-même, tant sur les goutte- lettes d'eau qu'il renferme que sur les cristaux rudimenlairesde glace dont il est aussi composé : voilà sommairement à quoi se réduit un orage ter- restre. » Un orage de cette nature, quiseproduit, par exemple, dans les environs du Havre, est parfaitement perceptible depuis Paris, et un observateur placé près de celte dernière ville a le sentiment de lueurs plus ou moins vacil- lanles et même de petits éclairs plus ou moins vifs, bien qu'il y ait 3o ou 4o lieues entre la localité où se produit le phénomène et celle d'où il est observé. » Nous ne voidons pas non plus traiter ici, en détail, les causes atmo- sphériques et surtout la direction des vents qui donnent lieu, dans nos contrées, aux orages terrestres. Mais nous ferons une remarque qui ne paraît pas avoir suffisamment attiré l'attention jusqu'ici. » La formation des cumuli a lieu presque toujours comme celle des nuages à giboulées dans les moments où la température de la journée s'élève beaucoup et assez brusquement. Il est rare, par exemple, que passé 4 ou 5 heures après midi, on soit exposé à recevoir des giboulées. Pour les orages émanés de cumuli, les limites sont moins absolues, il s'en faut de de beaucoup; les raisons en seraient faciles à donner ici, mais cela nous mènerait trop loin; tâchons de nous resserrer. Toujours est-il, qu'après une journée orageuse, il arrive souvent que, vers 4 ou 5 heures du soir, sur- tout au mois de juin, par exemple, alors que la température de la journée commence à décliner, on voit d'énormes cumuli perdre peu à peu de leur aspect arrondi qui les faisait trancher tout à fait à cet égard sur le ciel, se fondre, pour ainsi dire, dans des formes plus vagues, plus vaporeuses. Cela vient de ce que le sol terrestre est déjà en train de se refroidir, moins frappé qu'il est par les rayons du soleil, qui viennent le rencontrer plus obliquement à ce moment de la journée. Cette différence de force dans le courant ascensionnel de l'air provenant du sol permet aux cumuli de s'abaisser, d'arriver dans des couches accidentellement plus froides, de s'y condenser, de diminuer de volume, et, par conséquent aussi de retenir à l'état latent l'électricité qui, au moment où le mouvement d'abaissement des cumuli allait commencer, était peut-être prête à faire explosion sous la forme d'éclairs. » C'est ainsi qu'il arrive assez souvent que les orages terrestres que l'on ( 7o3 ) croit sur le point d'éclater s'évanouissent entièrement. Mais il y a bien loin entre ces gonflements successifs des nuages ballons et les aurores bo- réales. Les premiers phénomènes se limitent à des hauteurs généralement restreintes, c'est-à-dire à 6 ou 7 kilomètres au-dessus de la terre; les autres doivent s'étendre à plusieurs centaines peut-être de kilomètres. On a vu cependant de petits nuages blancs, par de belles journées d'été, s'élever à plus de i5 kilomètres. Rien de plus curieux que d'examiner un de ces petits nuages descendant doucement de ces hauteurs au moment où le soleil commence h décliner, diminuant de volume apparent et finissant par s'évanouir entièrement bien avant même d'être arrivé au milieu de sa chute. Nous répéterons l'explication déjà donnée ; le nuage moins échauffé par les rayons du soleil, moins soutenu par le courant terrestre, cherche son équilibre dans des couches plus denses, plus chaudes et y abandonne tout ou partie de la vapeur d'eau dont la formation en gouttelettes ou en petits glaçons le rendait visible. Mais nous insistons encore sur ce point, que ce sont là des phénomènes tout à fiiit terrestres et qui n'ont rien de commun avec les courants électriques auxquels M. Ch. Sainte-Claire De- ville voudrait les rapporter. » Il n'y a aucune analogie entre les petites causes qui donnent naissance à nos très-mesquins orages terrestres et les grandes explosions électriques qui font les aurores boréales. Le plus petit rideau de brouillard qui s'élève du sol terrestre vers 8 ou 9 heures du matin au lieu d'y rester pour ainsi dire collé et des'y dissiper, donne lieu immanquablement à un orage dans le courant de la journée. Un courant d'air, sortant d'un bois un peu plus chaud que la lisière extérieure, produit de. même un orage dans la journée, et il n'est pas rare pour le voyageur, qui s'est élevé sur des collines voisines dont la hauteur ne dépasse pas peut-être 4 ou 5oo mètres, de voir des éclairs à la surface du rideau de nuages qui lui cache la plaine, d'entendre le tonnerre, et d'apprendre en rentrant dans les villages qu'il a quittés le matin par le plus beau temps du monde, que ces villages ont été inondés par la pluie ou ravagés par la grêle. Nous avons vu nous-mêmes, dans les plaines légèrement ondulées de l'Auxois, en Bourgogne, des orages avec grêle et tonnerre s'élever immédiatement, pour ainsi dire, du choc de la charrue des laboureurs. Tout cela est fort curieux, sans doute, mais bien étranger aux aurores boréales. Ici ce sont d'immenses jets électriques lancés du pôle magnétique, s'élevant dans l'espace, suivant des directions néces- sairement normales, à la surface du globe, là où le jet émerge de cette surface. Rien ne se perd dans la nature : une planète et son atmosphère est 92.. (7o4) donc coinnie un tout dont rien ne peut s'égarer dans les espaces infinis des cieux. Il doit se faire dans l'intérieur de la ferre, suivant des lois que nous connaîtrons peut-être plus tard, un travail de décomposition ou de recom- position électrique analogue au travail dont nous voyons des preuves joiu'na- lières dans nos volcans terrestres. De là, à de certains intervalles, tpie nous ne pouvons croire réglés de deux ans en deux ans, comme le dit M. Sainte- Claire Deville, des émissions immenses de fluide électrique qui sont, elles, par leur réflexion sur la terre, les véritables aurores boréales. Nous croyons aussi que dans ces jets électriques on trouvera l'origine ou la cause des étoiles filantes, comme nous l'avons dit également, la cause des bolides, car il doit suftlre d'avoir indiqué la théorie nouvelle d'un seul phénomène bien constaté, pour être autorisé à croire qu'elle mettra sur la voie d'autres phénomènes dont la cause est encore à peu près absolument incoiuiue. » Quant à croire, avec notre savant confrère, que les petites causes do courants terrestres, qui viennent de l'ouest et produisent nos orages ici- bas, sont aussi les causes de ces grandes perturbations magnétiques, nous nous y refusons absolument. Il n'y a nulle proportion entre des phéno- mènes qui ont lieu sur des échelles si différentes. » A la vérité, M. Charles Sainte-Claire a été amené au rapprochement qu'il a fait, par cette circonstance que l'aurore du 4 février a été vue simultanément do points bien éloignés les uns des autres; mais c'est préci- sément cette simultanéité qui s'oppose à l'admission d'interprétations don- nées par M. Sainte-Claire. Qu'y a-t-il d'étonnant à ce qu'un phénomène, qui est aperçu simultanément en France, en Russie, on Italie, à Constanti- tinople, même dans luie partie de l'Asie, ait une cause unique et un effet unique qu'il ne faut pas aller chercher dans des luttes de courants ana- logues à ceux qui déterminent nos mesquins orages tei'restres de nos con- trées de l'Ouest. Quant à la remarque que fait aussi M. Ch. Sainte-Claire Deville de la coïncidence des aurores boréales avec ces orages terrestres, elle nous semble encore moins acceptable. » Pendant cinq ou six mois de l'année, et peut-être plus, il n'\ a pas de jour oi'i l'on ail un, deux ou trois orages et même da\aiilage |)ar vingt- quatre heures! Connnent ne pas trouver, dans cette multitude; d'orages, iHie perturbation qui corresponde à une aurore boréale? On en trouverait plutôt par milliers pour chacpie aurore. » Notre confrère excipe, à l'iippni de son opinion, des orages nombreux qui ont lieu à lîiarril/. et à B.iyonnc. Mais qu'est-ce donc quun orage de Biarritz? Le soleil se lève radieux cl chauffe, dès qu'il paraît, la laige plage ( 7o5 ) de pable bordant la côte ; l'air échauffé par son contact avec ce sable s'élève aussitôt, fait le vide au-dessous de lui, s'avance dans les terres et est rem- placé par l'air qui vient de In mer. Cet air, fortement chargé d'humidité, s'avance à sou tour vers les collines à l'est de la plage. De ces collines descend un air plus froid, d'où résulte un mélange, dégagement d'électri- cité, orage, etc.; mais tout cela se passe, pour ainsi dire, comme dans une coquille de noix et dans des proportions microscopiques. Quand le soleil commence à décliner, la plage se refroidit, l'air, qui était au-dessus d'elle, s'affaisse, et l'air hiunide de la mer est refoulé au loin et le calme est rétabli. » 11 est une loi générale, absolue, à laquelle obéissent tous les petits mouvements atmosphériques auxquels nous donnons le nom d'orages ter- restres. Voici cette loi : Toutes les fois c[u'une partie quelconque du sol s'échauffe par l'action directe des rayons du soleil ou par toute autre cause, cet échauffenient se communique à l'air qui touche ce sol, et par là même le soulève et le projette plus ou moins haut dans les régions supérieures. De ce soulèvement résulte à la base de la colonne d'air mise ainsi en mou- vement dans le sens ascensionnel, un vide plus on moins prononcé que les colonnes d'air latérales cherchent à remplir : ces colonnes de température différente, inégalement aussi saturées de vapeurs d'eau, se mélangent et donnent lieu soit à de la pluie, à de la neige, à de la grêle, etc. C'est ainsi que pendant tout ce qu'on appelle les mois douteux du printemps, c'est-à- dire de mars en juin et même en juillet, on a des alternatives fréquentes de giboulées, d'orages, etc. De \k ces dictons du peuple sur saint Médard, saint Rarnabé, etc., etc., et sur ces terribles quatre saints déglace, l'effroi du midi de la France jusqu'au commencement de mai. Mais ces dictons, souvent menteurs, ne signifient autre chose, sinon qu'à cette époque de l'année, il se fait un travail de transformation, c'est-à-dire que le mouve- ment de la période pendant laquelle la terre s'échauffe, n'est pas encore absolument prononcé et que nous sommes exposés à toutes les incertitudes réservées aux époques de transition. iMais croire, avec notre confrère, que chaque jour de ces périodes douteuses, dans une année, a son correspon- dant de date à peu prés absolue dans une autre aimée, nous ne saurions jamais l'admettre. Les lois de la nature ne procèdent point ainsi. )> Nous avons parlé du cas où le sol terrestre s'échauffe sous l'action du soleil. Si, au contraire, il se refroidit sous une autre influence, l'air qui avoisine ce sol diminuera de température, s'abaissera et se répandra dans tous les sens à peu près uniformément sur le sol sans qu'il y ait mélange de couches d'air inégalement denses. Dans ce cas, il ne peut y avoir de chance ( 7o6) que pour du beau temps. Nous avons déjà traité ce sujet plus haut en par- lant des cumuli qui, après avoir été très-menaçants, s'abaissent vers la terre dans l'après-midi, et finissent par disparaître en émettant probablement des lueurs électriques qui, à certains égards, peuvent faire croire à de faibles aurores boréales, mais qui n'en ont que l'apparence trompeuse. » Ne quittons pas encore ce sujet si intéressant des temps incertains au printemps, à la Saint-Médard, aux saints de glace, etc., etc., sans donner une règle générale : toutes les fois que la terre s'échauffe, il y a chance de mauvais temps; toutes les fois qu'elle se refroidit, il y a chance de beau temps. Tout cela, bien entendu, subordonné à beaucoup de circonstances dans le détail desquelles nous ne pouvons entrer ici. Citons cependant un fait curieux et qui nous paraît de nature à porter la conviction dans les esprits. » Le mois de septembre est presque toujours très-beau dans l'est de noire France. A quoi cela tient-il? A ce que, même avant la fin d'août, le soleil commençant à s'abaisser rapidement dans l'écliptique et les jours diminuant tout d'un coup d'une manière prononcée, la partie nord de l'Europe rayonne beaucoup pendant les nuits devenues plus longues et se refroidit proportionnellement à ce rayonnement. Il en résulte qu'un manteau plus ou moins froid, partant du nord, se répand sur l'Allemagne et sur la France, où, trouvant une terre plus sèche et encore chaude, il en occupe la surface même, en absorbe l'humidité et réunit par conséquent toutes les conditions qui sont de nature à donner du beau temps à ces climats. Reve- nons aux aurores boréales. » Le courant électrique émané du pôle magnétique, ou, pour mieux nous exprimer, les divers courants que peut et doit émettre cette source, ont nécessairement, et suivant de nombreuses circonstances trop longues à énumérer ici, des intensités et des directions variables. Pour le spectateur, il peut et doit y avoir des illusions analogues, par exemple, à celle qu'il éprouve lorsqu'il n'aperçoit dans le ciel qu'une partie d'un orage terrestre, avec des cumuli qui se masquent les uns les autres et se dérobent récipro- quement à la vue de ce même spectateur. Il n'en est plus de même pour celui-ci lorsqu'il est, comme nous avons dit que cela arrivait parfois, pour l'observateur placé sur une colline dominant un brouillard ou nuage ora- geux qui est sorti d'un bois, et qui donne à la fois un orage dans la plaine et une succession d'éclairs sur ime surface pour ainsi dire de niveau. Dans ce cas, le spectateur domine tout, et il n'y a plus qu'un aspect unique. De même doit-il en être lorsque le jet électrique a été projeté assez haut dans ( 7^7 ) l'espncc pour que de chaque point du contour terrestre, qui fait comme la base du grand cône d'où l'on peut apercevoir le sommet du jet, on ait, en effet, la perception directe de ce sommet. Nous complétons notre pensée en rappelant que, dans l'aurore boréale du 4 février, la limite du contour dont nous parlons embrassait non-seulement la France et les pays voisins, mais la Turquie et d'autres contrées que des renseignemnts ultérieurs feront sans doute connaître. En pareil cas, il est naturel de penser que de tous ces points on doit voir le sommet de l'aurore comme à l'extrémité de généra- trices se réunissant et formant comme une coupole unique. Ajoutons encore quelque chose à notre explication. » Un volcan terrestre, le Vésuve par exemple, fait éruption et projette dans l'espace un cône de cendre et de fumée; de la terre d'où on le regarde on a des apparences qui varient pour chaque point suivant leur projection dans le ciel ; mais si l'éruption se faisait dans une partie très-élevée de l'es- pace, tous les spectateurs confinés sur la terre ne verraient qu'un même sommet et pour ainsi dire le même cône, surtout si nous faisons abstraction de l'opacité delà colonne d'éruption. Il faut donc que dans l'éruption du 4 février le jet électrique ait été d'une très-grande violence et projeté à une hauteur des plus considérables, pour avoir donné lieu aux apparences qui ont été décrites par les observateurs. » Nous avons dit que ces prodigieux jets électriques étaient le résulat d'un travail intérieur assimilable, jusqu'à un certain point, au travail qui précède les éruptions de nos volcans terrestres. Cela nous explique com- ment peuvent et doivent se trouver entraînées aussi des substances plus ou moins étrangères à Télectricité même et dont les vastes nappes peuvent se distinguer par des raies spectrales. Mais, répétons-le encore une fois, nous ne saurions admettre, avec notre confrère, qu'il y ait périodicité dans les éruptions magnétiques. Nous ne voulons pas dire, en parlant ainsi, que cette périodicité soit absolument impossible, nous voulons seulement faire observer que rien jusqu'ici ne la constate d'une manière tant soit peu irré- cusable. Il en est à cet égard des volcans d'aurores boréales comme des volcans terrestres; pour ceux-ci, beaucoup se sont éteints, qui ont repris ensuite leurs explosions et leurs œuvres de destruction. Le Vésuve, si nous nous rappelons ce que Pline nous a raconté, était depuis longtemps oublié, et l'on ne se doutait plus qu'il fût d'un voisinage aussi dangereux. Pompo- nianus, si c'est bien le nom, l'apprit cruellement à ses dépens, lorsque le premier des Pline ordonna d'aller le rejoindre à Mycène. » Quant à vouloir faire coïncider, pour ainsi dire, jour par jour, les ( 7o8) petits orages de Biarritz avec les grandes conininlions dos aurores bo- réales, nous ne pouvons voir dans ces rapprochenienis que le désir de chercher des rapports que rien encore ne justifie. » GÉOMÉTRIE. — Sur les courbes aplaties. Note de M. A. Cayley, présentée par M. Chasles. « En lisant la thèse de M. S. Maillard, Recherches des caracléristiques des sjslènies élémentaù-es des courbes planes du troisième ordre (Paris, 1871), j'ai été conduit à quelques réflexions sur la théorie générale des courbes apla- ties de M. Chasles ('). » Je considère une courbe représentée par une équation de l'ordre ?i, f{x, 7", A) = o, laquelle pour A = o se réduit à la forme P"QP... = o. Pour^- un infiniment petit, ou disons pour X' == o', cette courbe sera ce que je nomme la pémdtième de P^Qf ... ^ o; la courbe P^Ql^... = o elle-même sera la courbe finale ; et les courbes P = o, Q = o, . . . , les facteurs. Or en menant par un point donné quelconque les tangentes à la coiube pénul- tième, ces tangentes approchent continuellement aux droites que voici : 1° les tangentes aux courbes P = o, Q = o,..., respectivement; 2" les droites par les points singuliers de ces mêmes courbes respectivement ; 3° les droites par les intersections de deux quelconques de ces mêmes courbes P = o, Q = o,..., respectivement; 4" les droites par certains points situés sur l'une quelconque des mêmes courbes P := o, Q = o. . . . En ne faisant aucune supposition particulière par rapport à la courbe pénultième, cette courbe sera une courbe sans points singuliers, et ainsi de la classe jr — « : le nombre des droites i", a", 3", 4" (en faisant attention à la multiplicité de quelques-unes de ces droites) sera donc égal à 71- — n. Les droites 3*^ sont comptées chacune un certain nom- bre de fois ; en supposant que pour lui point d'intersection P =: o, Q = o quelconque ce nombre soit Ô, nous dirons qu'il y a à ce point un nombre 0 de sommets fixes. Les droites 4° sont comptées en général cha- cune une seule fois ; les points par lesquels passent ces droites (j)oinls sur l'une quelconque des courbes P = o, Q = o, ...) seront nonunés sommets libres. Cela étant, on peut considérer la courbe pénultième comme équiva- lente à la courbe finale P*Qf . . . = o phis les sommets : il s'agit, pour un (*) Comptes rendus, t. LXIV, p. 799-805 et 1079-1081; séances des 22 ;ivrii et 27 mai 1867. ( 709 ) cas donné quelconque, de trouver le nombre et la distribution de ces som- mets. » Je considère d'abord le cas le plus simple, celui d'une conique aplatie, pénultième de jc- — o; l'équation d'une telle conique est où, en prenant a = \ , tous les autres coefficients seront des infiniment petits, pas en général du même ordre. Les tangentes menées à la courlîe par un point donné (a, |3, y) seront déterminées par l'équation [hc-f-, ca-g-, nh-Jr, gh ~ af, hj- bg, fg- cli) X{Xj—fiz, c/.z — yjc, fi.r — aj)- = o; ou disons {hc-f\ c-g\ h-h\ gh-J\ hj-bg,jg-ch) X {yj — [^z, az — yjc, ^jc ~ uy)- = 0. En considérant pour un moment tous les coefficients comme étant des infiniment petits du même ordre, = o', cette équation se réduit à (o, c,/>— /, o, o)(7j — fiz, az — yx, [i jc — oc jf = o , ou, ce qui est la même chose, ( <^ -/■> ^) (a s - y.T, fi X — aj)- = o ; et ces tangentes coupetit la droite ar = o dans les deux points donnés par l'équation [c —f, b)[a.z, — aj)- = o, c'est-à-dire b}- -\- sfjz-]- cz" = o, points indépendants de la position du point donné («, [i, y); ces points sont en effet les inlersections de la pénultième par la droite jr= o. Mais il y a là une restriction qu'on évite au moyen d'une supposition plus générale, savoir : en prenant g-, h du premier, b^ c,J du second ordre, ou disons g, h = o', b, c, f — o-, l'équation des tangentes devient {o,c — g"-, b—h-, gh—J,o,o){yf—fiz, az — yx, /3x — «j)- = o, ou (c — g-, gh-f, b~h-){az — yx, [■ix — ar)-=o. » Or, en écrivant j:'= o, cette équation devient (^ — ê% g^i — "/ ^-' - '''')(«= - «/)' = o, c'est-à-dire bf^ ■+- 2fjz -^ cz- — {Jij- + gz)- = o; C.R.,1872, i" Semestre. {T. LWW, NoH.) 9*^ ( 710 ) nous avons ainsi, sur la droite x = o, deux points indépendants de la position du point donné (a, (î, '/), et qui ne sont plus les intersections de la conique par celte droite (autrement dit, ces points ne sont pas situés sur la conique); ces points sont en effet deux points quelconques sur cotte droite. Il y a ainsi pour la conique aplatie pénultième de x' = o deux sommets situés à volonté sur la droite a.' = o (et qui ainsi ne sont pas situés sur la conique pénultième). » Je passe à un cas nouveau, celui de la courbe quartique pénultième de jc-j- = o ; mais pour simplifier l'analyse, au lieu d'un point quelconque (a, 1*5, 7) je prends successivement les points (7-=o, z = o) et (a; = o, 7" = o). On conçoit, en effet, que s'il y a /; sommets libres sur la droite X = o, ç sommets libres sur la droite y = o, et r sommets fixes au point ( j? = o, j- = o), alors les droites par le point donné (^ ^ o, z = o) seront les droites par les /j points, /j/ks la droite j>- ^ o, ç -H /'fois; et de même les droites par le point donné [jc ^ o, z = o) seront les droites par les q points, plus la droite o: = o, /j + /fois : de manière que le procédé donnera les nombres chercbés p, q, r. » J'écris l'équation de la pénultième sous les deux formes + f,x^{h,j){j,z) +4r(A,/)(x,z) + Gx-[ï, p, m) [j, r)- + <3jr'(i, 7, /) [jc, zf + /|x(A-, f/, /', ^) (j, z-Y + hj{l^,p, r, l) [x, z-Y ■+■ {b,f-, /, ', c) (j, z)' = 0, + [(i,j, m, à', c) (x, zY = o, où le coefficient de x")''' est =: G, et tous les autres coefficients sont des infiniments petits, pas nécessairement - — 2D-=: o. M On a depuis A'= o-, B', D', E' = o' ; la seconde équation est donc 27E'x''(3A'a?--2B'-) = o; mais ici E' = (rt,7, 7?i, (/, c) [x, z)'', = x[ax^ + ^jx'^z + &mxz- -f- 4s'z''), à cause de c = o^ ; et, de plus, 3A'jc=- o.V>'- = ?,bx-- 2{kx+fz)\ = [Zb- o.P)x-, A cause dey = o-; donc l'équation se réduit à x^[nx^ + [\jx- z + 6mxzr 4- l\gz^) = o, et il y a sur la droite f = o, trois ronimets libres déterminés par l'équation ax'^ 4- [\jx-z + Qmxz" + 4gz' = o. » Remarquons que la droite/ = o rencontre la quartique dans les quatre points donnés par l'équation E'=.o, c'est-à-dire un point infiniment près de {x = o, j ^ o) et trois autres points, lesquels sont précisément les trois sommets libres sur la droite j>- = o. Il y a de plus trois sommets fixes au point (x = o, j- = o). » Conclusion. — Il y a ainsi une courbe quartique pénultième de x-j- = o, avec neuf sommets libres, trois sur l'une des deux droites (disons la droite ;k = o) et qui sont trois des intersections de la quartique par celte même 93.. ( 7'2 ) droite (la quatrième intersection étant infiniment près du point jc = o, ^- = o), six situés à volonté sur l'autre droite J" = o, et trois sommets fixes à Tintersection des deux droites. » On peut se figurer une telle courbe quartique : elle peut consister en trois ovales aplaties plus une Irigonoïde (savoir, figure fermée avec trois angles saillants et trois angles réentranis) rétrécie ; l'une des ovales coïn- cide à peu i^rès avec la droite j'^o, les deux autres à peu près avec la droite x = o; la trigonoïde entoure le point x = o, y = o, de manière que les angles réentrants, très-approchés de ce point, soient les trois sommets fixes : mais il n'est pas facile d'en faire un dessin. » Je considère le système des courbes quartiques, qui satisfont chacune aux (i4 — I = ) i3 conditions que voici : toucher deux droites données i, 2 en des points donnés A, B; passer par deux points donnés C, D; toucher sept droites données 3, 4) • • • 9- Prenons 7 := o pour que la droite AB, et x = o pour la droite CD : il y aura dans le système une courbe quar- tique pénultième de x-)-= o, laquelle compte sept fois au moins; cette courbe pénultième est censée toucher les droites i, 2 dans les points donnés A, B, et l'une quelconque des sept droites à son intersection avec la droite y =^ o (AB) ; les autres six droites à leurs intersections avec la droite .r = o (CD). Cette courbe péinilliètue entre donc dans la théorie des caractéristi- ques d'un tel système de courbes quartiques. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉTÉOROLOGIE CHIMIQUE. — 5ur la proportion d'ozone contenue clans l'air de la campagne et sur son origine. Note de M. A. Houzeau, présentée par IVI. Ch. Sainte-Claire Deville. « Après avoir énuméré les faits chimiques et physiologiques qui m'ont conduit à admettre la présence dans l'air de la campagne d'un nouveau principe gazeux, l'ozone, j'ai tenté d'en fixer la proportion. Cette détermi- nation, je m'empresse de le dire, présente actuellement les plus grandes difficultés, tant à cause de la nature instable de l'ozone qu'à cause des quantités extrêmement petites qui sont répandues dans l'atmosphère. Mais, ayant fondé des méthoiles d'investigation également très-sensibles, il m'a été possible de ne pas trop désespérer de la solution du problème » ... De nombreux essais, opérés tant sur l'air normal que sur dos mé- langes d'air et d'ozone à titres connus, me portent à admettre qne l'air de (7i3) la campagne, pris à i mètres au-dessus cln sol, contient au maximum ^ ^ ^'^ ^ „ de son poids d'ozone ou ^ ^,'0 „ ^ de son volume (la densité de l'ozone étant 1.658, d'après M. Soret). » La proportion d'ozone contenue dans l'air est d'ailleurs variable et paraît augmenter à mesure qu'on s'élève au-dessus du sol. » Il est certain que l'atmosphère n'en renferme pas ., ^ l'o u 0 ^^ son poids, car un paj)ier vineux mi-ioduré bleuit nettement après quelques minutes, quand on le suspend dans un flacon d'une capacité de 12 litres rempli d'air saturé d'iiumidité à + i4° et auquel ou a mélangé exactement quel- ques centimètres cubes d'oxygène odorant contenant o"'',o57 d'ozone. Un semblable papier n'est, au contraire, jamais altéré dans le même volume d'air de la canipagne. Il ne prend une coloration caractéristique que quel- ques heures après son exposition dans cet air, à l'état libre, quoique sans agitation apparente. » Au reste, les observations qui suivent indiquent le temps que l'air de la campagne (aS-aô octobre i8G5) meta impressionner le papier mi-ioduré, selon que l'atmosphère est calme ou agitée. Altération du papier de toiiriiesnl vineux mi-ioduré à l'air libre. APRÈS VNE EXrOSmOS DE 2h. 4l>. 6l>. 8h. lOh. 121^. 24'>. Air Ail- calme. très-ag Nulle. Violet faib. Violet. Violet. Bleu tr.faib. Bleu faible. Bleu tr.-taib. Bleu. Bleu. Très-bleu. Bleu. Très-bleu. Très-bleu. ' Très-bleu. té » Origine de l'ozone almosphérique. — Ce que nous savons maintenant de la génération artificielle de l'ozone et des conditions naturelles dans les- quelles il se manifeste le plus fréquemment aux réactifs nous permet de discuter sérieusement, dans le Mémoire, cette origine. Évidemment l'ozone de l'air dérive, pour la plus grande partie du moins, de ce qu'on a appelé l'électricité atmosphérique. Par intuition, tous les météorologistes sont tombés d'accord sur ce point. » Cependant il faut s'entendre sur la manière' d'agir de l'électricité dans la question qui nous occupe , car l'étincelle qui donne de l'ozone avec l'oxygène pur (van Marum, Fremy et Ed. Becquerel) ne fournit guère que (7i4) de l'acide nitreux avec l'air (Cavendish). C'est cette différence qui a été complètement omise parles météorologistes. Elle est, on le voit, fort im- portante dans le débat. » Mais ce rôle multiple de l'électricité change tout à coup quand, au lieu de l'appliquer directement à l'air, on fait parcourir d'abord au fluide électrique les cloisons de l'ingénieux condensateur de Bens, ou, mieux encore, les deux électrodes de mon tube ozoniseur. Immédiatement l'air se charge d'ozone. > Cette différence dans les résultats produits par l'étincelle directe et l'étincelle de condensation, rapprochée des observations ozonométriques contenues dans mon Mémoire, permet d'éclaircir plusieurs points demeurés obscurs jusqu'à ce jour. » Bien plus, il me paraît possible aujourd'hui que l'ozonométrie atmo- sphérique soit en mesure à son tour d'indiquer aux physiciens une voie nouvelle dans l'étude de l'électricité aérienne. Il n'y a jias d'exagération à penser qu'après tout les papiers iodurés pourraient bien n'être que des élec- tromètres chimiques. » N'oublions pas que MM. Fremy et Ed. Becquerel ont déjà montré que l'oxygène acquérait la propriété de bleuir le papier amylo-ioduré lorsqu'il était simplement électrisé par injluence au moyen d'une série d'étincelles venant lécher extérieurement la surface du tube qui le renferme. Or, puisqvie les physiciens nous apprennent d'autre part que les nuages, et sur- tout les nuages orageux, font avec le sol un perpétuel échange d'électricité, ne peut-on pas considérer ces nuages et la terre comme formant ensemble les parois d'un vaste condensateur analogue à mon tube ozoniseur et à l'aide duquel l'atmosphère serait perpétuellement électrisée et perpétuelle- ment aussi rendue active aux papiers iodurés? » On aurait ainsi l'explication de l'existence de l'ozone à l'état normal dans l'air de la campagne, fait que je crois avoir suffisamment établi par mes nombreuses observations. » Enfin, celte interprétation nouvelle du rôle que l'électricité joue dans la production de l'ozone fournit, en outre, une explication satisfaisante d'autres faits météorologiques établis par l'examen de l'atmosphère à l'aide de mes papiers de tournesol mi-ioduré et que l'emploi du papier amylo- ioduré ne pouvait mettre en évidence. » Il y a des orages ou autres perturbations atmosphériques qui de- meurent insensibles à mes papiers, tandis qu'il y on a d'autres qui leur (7i5) communiquent une coloialion bleue intense. Ces orages si différents im- pressionnent, au contraire, toujours les papiers ozonométriques ordinaires, c'est-à-dire à base d'iodureet d'amidon. » Il est fort probable que dans les orages de la première classe (négatifs au papier de tournesol mi-ioduré) l'éclair est surtout une étincelle directe qui nitrifie l'air sans l'ozoniser sensiblement, et que, dans ceux de la deuxième classe, l'éclair participe plus généralement des propriétés de l'étincelle de condensation ; elle produit beaucoup d'ozone et peu d'acide niti'eux. « Il y a donc lieu de penser qu'au point de vue où se place la question l'élude de l'éclair a besoin d'être reprise par les physiciens. » PHYSIQUE. — Note sur les moyens de protéger les habitations contre les dan gers d'une fulguration provoquée par les tujaux de gaz, etc., etc.; par M. W. DE FONVIELLE. I « D'après les principes que j'ai rappelés dans ma dernière Note, il est facile de compléter V Instruction sur les paratonnerres adoptée par l'Académie des Sciences en iSaS, et d'y ajouter ce que Gay-Lussac n'aurait pas manqué d'y inscrire si les tuyaux de gaz eussent existé à l'époque où la Section de Physique l'avait choisi pour son rapporteur. Quelque simples que soient ces préceptes, la multiplicité croissante des accidents analogues à ceux que j'ai eu l'honneur de signaler à l'Académie, à différentes reprises, prouve qu'il y a lU'gence à combler une lacune regrettable. » En conséquence, je prends la liberté d'appeler l'attention de l'Académie sur la nécessité de signaler aux architectes le danger résultant de l'habitude trop commune d'établir des tuyaux de gaz dans le voisinage immédiat des paratonnerres ou des objets susceptibles d'en faire fonction. Ne serait-il pas également nécessaire de s'assurer que les tuyaux de gaz aboutissent jus- qu'au sol humide sans solution de continuité et sans diminution notable de conductibilité? » Il me semble que l'attention des architectes devrait être appelée tout particulièrement sur la protection des compteurs. Cet organe devrait être toujours placé le plus près possible du réservoir commun, et le plus loin possible de la face que l'orientation de l'édifice rend susceptible de recevoir le premier choc des orages. En outre, ne serait-iipas prudent d'écarter du voisinage immédiat du compteur toute accumulation de matières soit com- bustibles, soit explosives. (7.6) » Quoique les tuyaux de décharge des eaux pluviales et des gouttières offrent un danger moindre, puisqu'ils ne recèlent pas dans leur intérieur une matière entièrement combustible, il me paraît que les mêmes principes doivent être appliqués autant que possible à letu' disposition. » Je crois donc qu'il serait bon de veiller à ce que les tuyaux de dé- charge se prolongent jusqu'au ruisseau ou au moins jusqu'au sol. Les phé- nomènes signalés depuis la dernière discussion dont ce point a été l'objet devant l'Académie des Sciences ne me paraissent pas laisser prise au doute à cet égard. En tout cas, il serait indispensable de recommander aux archi- tectes de veiller à ce que les tiges des paratonnerres ne puissent être mises en communication avec les gouttières par l'eau des orages, et cela par suite de l'insuffisance ou de l'obstruction des tuyaux de décharge (i). » Je profiterai de cette occasion pour rappeler à l'Académie que j'ai constaté à Paris même des fulgurations d'églises , lesquelles, malgré les prescriptions formelles de l'Instruction de iSaS, n'avaient point été pour- vues de paratonnerres. Quoique ayant été réimprimée à plusieurs reprises, cette Instruction n'est point appliquée même par le Gouvernement, qui en a provoqué, il y a un demi-siècle, la rédaction. Ainsi, le Ministre de l'Inté- rieur néglige presque constamment d'adresser à l'Institut un Rapport sur les cas de fulguration observés dans les monuments pourvus de paraton- nerres. A peine si ce vœu, formulé par vos illustres prédécesseurs reçoit, de loin en loin quelques satisfactions isolées. Je ne crois pas que l'Académie des Sciences ait eu communication de plus de cinq à six Rapports. Sur des événements aussi fréquents qu'intéressants à étudier dans tous les détails, ne serait-il pas urgent de rappeler celte partie de l'Instruction de 1823 à une administration qui doit mettre sa gloire à exécuter des prescriptions aussi sages. » MM. Tabourin et Lemaire présentent au concours, pour le prix dit des « Arts insalubres », un procédé de lenr invention pour la régéiicralion, à l'état d'acide arsénieux, de l'arsenic contenu dans les résidus provenant de la fabrication de la fuchsine. (Réservé pour la future Commission.) M. Chaupextiek soumet au jugement de l'Académie un travail intitulé : « Rléiuoire sur de nouvelles lois reliant les densités aux chaleurs spécifi- (i) A moins qu'on ne les y joigne métalliqucment, comme l'indique l'Instruction de 1823. ( 717 ) qiies, équivalents chimiques et coefficients de dilatation, et sur leur appli- cation industrielle au chauffage économique par combustion complète et sous volume constant des gaz brûlés ». (Commissaires : MM. Regnault, Boussingaull, H. Sainte-Claire Deviile.) M. Gavioli envoie la description et la figure d'un acrostnt dirigeable de son invention. (Renvoi à l'examen de la Commission des aérostats.) M. Rabâche adresse une Noie dans laquelle, à ruccasion de Coinnuuii- cations récentes faites à l'Académie concernant Vinfluence de la liuuiciv Iransmise par des verres dijféremmenl colorée sur certains pliénoniènes de végétation, il rappelle des expériences qu'il a faites anciennement sur ce sujet, et qui ont été ])ubliées par extraits dans divers journaux, eniie autres dans le « Cultivateur charentais ». Une deuxième parlie de la Note de M. llabaclie est relative à des inven- tions de fraîche date, et dont quelques-unes seulement seraient du ressort de l'Académie des Sciences. La Note est renvoyée à l'examen des commissaires désignés poiu' la der- nière Communication de l'auteur : MM. Balard, Delaunay, Jamin. M. JuLLiEN présente quelques remarques relatives à une Noie récente de M. Caron « Sur le fer cristallisé ou brûlé ». (Renvoi à l'examen de M. H. Sainte-Claire Deviile.) M. Petim.eau envoie nue troisième Note relative à l'appareil qu'il dé- signe sous le nom de Presse-moteur. (Renvoyée, comme les Notes précédentes, à l'examen de M. Phillips.) M. Ch. Dupris adresse une Lettre relative à sa Communication du i3 novembre dernier, concernant un appareil »io/eurqni serait fondé sur les lois d'équilibre des liquides. (Renvoi à M. Edm. Becquerel, commissaire désigné pour la première Noie.) i;. R., 1872, i" Semesue. (T. LXXIV, ti" 11.) q/j (7'8 ) CORRESPONDANCE. M. i.ii Ministre de L'AcRicuLTcnE et du Commerce Iraiisuirt pliisieiiis exemplaires du règlement arrêté pour le troisième Congrès séricicole qui se tiendra celle année à Roveredo (ïyrol). M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Une nouvelle partie de l'ouvrage intitulé : « Matériaux pour la Miné- ralogie de la Russie » ; par M. de Kokscliarow; t. VI; 1 872. (I.es parties déjà parues de cet important Ouvrage dispensent de recom- mander à l'attention celle qui vient de paraître.) 2° Un opuscule de M. Pomel : « Le Sahara : Observations de géologie, de géographie physique et b'iologiquc, avec des aperçus sur l'Atlas et le Soudan ». (M. le Secrétaire perpétuel, en présentant cet ouvrage, en indique briè- vement le contenu.) 3Î. C. Luxier, rédacteur en chef d'un journal scientifique, les « Annales médico-psycliologiqiics », journal qui a été, depuis sa fondation, régu- lièrement adressé à l'Académie, la prie de lui donner in retour les Comptes rendus de ses séances. (Renvoi à la Commission administrative. ) M. NoRRis, rédacteur du Mcchanics Magazine, demande poiu'ce journal l'autorisalion de faire usage, dans un article sur la navigation aérienne, de deux figures que l'Académie a fait graver pour ses Comptes rendus hebdo- madaires. (Renvoi à la Commission administrative.) M. le Ministre de l'Agriculture et des Travaux pi^bmcs de l'Empire OTTOMAN, Edhem-Pacha, transmet, connue de nature à inléresser l'Acadé- mie, un Rapport qui lui a été adressé par Î\I. Cde la Réunion (lat. 2o"5i'43"S., long. 53"9'52" E.)], reçue à Paris le 9 mars 187a, par M. le Maréchal Vaillant. « Nous avons eu, dans la nuit du 4 au 5 de ce mois, un spectacle splendide : une niagnificiue aurore australe s'est montrée à nos yeux. Vers 10 heures (environ G'' 3o'", heure de Paris), on aperçut une immense lueur dans le sud de l'île; on crut d'abord à un vaste ineendie, mais c'était peu probable à la suile des |)luics abondantes (]ue nous avions eues. L'horizon s'empour|)ra davautuye vers 1 1'' 3o"' (8 heures, lauie de Paris), et les montagnes, les arbres, se détachant en noir sur ce fonti rouge, faisaient un tiès-bel elïet. Peu à peu cette immense nappe de feu s'étendit de l'est à l'ouest; au travers, on voyait briller les étoiles; puis cette nappe se replia, et l'on vit d'immenses rayons cjui semblaient partir connue des queues de fusées. 11 y avait aussi de grandes raies blanches par groupes de quinze ou seize. Peu à peu la lueur rouge disparut, et l'auroie prit une teinte blanchâtre, qu'elle a conservée jusque vers 2 heures du malin (io''3o"' du soir, heure de Paris). » E.rtniie il'uric autre Lettre de Id Réunion, (idrcsscc à M. le Maréchal Faillant. a. Nous avons eu, dans la nuit du 4 au 5 de ce mois, un de ces phénomènes bien rares dans nos parages : c'est celui d'une niagnitique aurore australe eoiuuie je n'en avais jamais vu. Ses premières lueurs ont paru vers 8''3o"' (5 heures du soir, heure de Paris), et à 5 heures du matin (i''3o"' du matin, heure de Paris) elle était encore très-apparente; mais sa plus grande intensité a été de ii''3o"' du soir à i''3o'" du malin (de 8 heures à 10 heures du soir, heure de Paris), avec des traînées de gris cendré ressemblant à des queues de comètes. 1 ( 721 ) MÉTÉOROLOGIE. — Note sur r mil ore polaire de la nuit du [\ au 5 février i 872 ; par M. AuG. ViNsoN. (Extrait d'une Lettre adressée à M. le Président.) « Saint-Denis [lie delà Réunion (lat. 20°5r/|3" S., long. 53°9'52" E.)], le 6 février 1872 . » Les faits qui intéressent la science sont utiles à recueillii' sur tous les points du globe. Ils le deviennent davantage quand ils concernent la météorologie, où les phénomènes iden- tiques ou solidaires se passent quelquefois sur une très-vaste étendue. » C'est dans ce but que j'ai pensé devoir relater avec quelques détails les phénomènes dont la colonie de la Réunion (Bourbon) vient d'être témoin. » Dans la nuit du 4 au 5 février 1872 une aurore australe a été vue de l'île de la Réunion. » Ce beau phénomène météorique a commencé vers S*" 3o'" du soir (environ 5 heures, heure de l'aris). A ce moment, le ciel s'est teinté d'une couleur de pourpre dont l'étendue s'est agrandie par degics et eu augmentant d'intensité du sud vers le sud-est, et du sud vers le sud-ouest. — On eût dit, tout d'abord, la déflagration d'un vaste volcan ou la lueur d'un im- mense incendie. Toute la partie du ciel qui bordait l'horizon était d'un pourpre foncé, d'une couleur sanglante ou rouge-feu. S'abaissant vers l'est et l'ouest, comme aux deux extrémités d'un arc immense, la coloration au sud montait jusqu'au zénith. Une partie de la Voie- Lactée était noyée dans la clarté lumineuse : l'étoile de première grandeur Ca/ioj>iis elle- même se trouvait envahie par la limite supérieure de la nappe colorée. Dans ce voile purpu- rin, la Croix-du-Sud, appuyée à ce moment sur le 24' degré, apparaissait avec tout son éclat; les étoiles sous-jacentes (les brillantes du Compas), quoique plus basses, scintillaient au travers et s'en dégageaient avec toute leur pureté. La lueur d'un vaste incendie, ou la déflagration d'un volcan ( i ), n'ayant pas la même ténuité, n'aurait point permis une telle pénétration des rayons stellaires : il fallait, pour laisser percer cet éther coloré, qu'il fût constitué tout entier par la transparence purpurine et lumineuse d'une aurore magnétique. » Le doute ne fut plus permis par l'étendue du météore, son activité plus générale, la coloration magique du citi, une diffusion plus harmonieuse de la lumière, sa transparence au-dessus des degrés inférieurs, et surtout par l'apparition soudaine d'immenses jets lumi- neux qui montaient de l'horizon vers le zénith, comme des colonnes de feu, des bandes ou des fusées d'une lumière plus blanche; plusieurs bandes se montraient parallèles, distantes de plusieurs degrés les unes des autres, et dressées comme de grandes queues de comètes. Quelques nuages qui passaient pendant la durée du phénomène, entre le spectateur et ce fond incandescent, flottaient en légers cuniuti-iiiinbi, et se détachaient en noir comme des ombres errantes. » De 10 à 1 1 heures (6'' 3o™ à 7'' 3o'", heure de Paris), l'aurore parut atteindre son maxi- mum d'intensité : par moment ses teintes semblaient se renforcer dans tous les points de leur immense étendue. Alors la clarté répandue sur nous était si vive que j'ai pu voir très- ( I ) Ce qu'aurait pu faire supposer la position du spectateur derrière une ligne de mon- tagnes, et la direction du volcan de l'île Bourbon. Vue de l'autre côté de l'île, la base du phénomène ne doit pas periuettre celte illusion en émergeant de l'océan Indien derrière l'horizon. ( 722 ) (listinclcinent les lignes do ma main, rt à sa surface quelques lâches fortuitement produites la veille par du nitrate d'argent. Les traits des personnes voisines se voyaient avec la même facilité de détail. » Aucun bruit de froissement ou de crépitation ne se faisait cnicndro. Tout paraissait silencieux dans l'atmosphère pendant l'émission de l'orage magnétique que son déveloj)pc- ment extraordinaire au pôle sud nous faisait contempler de si loin. u A minuit (8''3o'", heure de Paris), l'aurore australe prit une coloration rouge-brique et des bandes orangées sn manifestèrcni, aiiinnes d'un véritable mouvement d'ondulation. « A 3 heures du matin (ii''3o'° du soir, heure de Paris), le phénomène austral avait pâli : sa couleur rouge s'était lentement transformée en jaune d'or, comme dans un lever de soleil. C'était le phénomène, si rare pour nos régions, qui se dissipait et s'éteignait presque au moment où allaient naître les premières clartés du jour. » On peut juger de l'immensité du météore et de sa beauté dans les régions polaires où il se développait et même dans les lieux environnants, quand on songe qu'à la distance où se trouve l'île de la Réunion, et n'en voyant que la partie supérieure, ce phénomène occu- pait une si large étendue, montait jusqu'au zénith et apparaissait encore avec un si grand éclat ! Or la base et le corps du météore nous étaient complètement cachés par le cercle im- mense qui, se développant du pôle austral, vient s'arrêter à notre horizon. Combien la foule des spectateurs plus rapprochés, bien éclairés par ces feux magnétiques, dut être vivement émue! Pendant qu'à l'enlour quelques-uns se livraient à la crainte que les états extraoïdi- naircs du ciel ins|)irent, j'étais jeté dans une profonde admiration d'un spectacle que je n'avais jamais vu porté à un si haut point de magnificence. » Ce n'était pas la première fois qu'une aurore australe apparaissait à l'île de la Réunion. 11 est probable que leur apparition a été confondue avec la lueur des éruptions volcaniques qui ont lieu dans cette île. Déjà, dans la nuit du 25 au 26 octobre iS'jo, une aurore australe un peu moins belle a été des mêmes lieux observée par nous. Je crois qu'une aurore boréale fut vue dans le même moment en France (i). La simultan<''ité des aurores magnétiques émises par le pôle nord et par le pôle sud est un fait déjà remarqué dans la science. Pcut-êlre même l'aurore australe que nous venons d'admirer a-t-elle dépassé les limites de notre hémisphère. En France, vous devez snvnir si à la même date, aux heures enrrcspondrtntes, une aurore boréale ou australe a été ohsc/vée en Europe (2). ■1 J'ai regretté de n'avoir pu suivre l'observation de l'aiguille aimantée sur la grande boussole à variations diurnes que ]K)Ssède la colonie. Celte étude eût été pleine d'intérêt. L'inattendu d'un pareil phénomène a été une surprise pour tous. » Cependant les fils conducteurs du télégraphe électrique qui relient les divers quartiers de l'île, au rapport des chefs de service, ont été soumis à une perturbation incessante pendant la durée du phénomène austral dont je viens de vous exposer le tableau. » (1) Des aurores boréales ont été observées à Paris dans les deux nuits consécutives du 24 au 2f) et du 9.5 au 9,6 octobre 1870. (Voir Coinptcs rendus, t. LXXI, p. 584 ''' suivantes, séance étw 3i octobre 1870.) (2) iM. Vinson trouvera dans les numéros précédents des Comptes rendus les observations dont l'aurore jiolairi' du !\ au 5 lévrier 18'ja a l'ié l'objet en Kurope, I a réduction uniforme à l'Iieiirc de Paris lui montrera que les principales phases du ]ihénonièiie ont été partout à \H'u près simultanées. M. Janssen, (jui, dans la nuit du 4 ;iii 5 février 1852, se trouvait ( 7^3) PHYSIQUE DU GLOBE. — Rotations entre C apparition des aurores et le mouvement de la lune; pareil. H. de Paiîville. « Je recueille depuis dix ans, selon un plan systématique, des observations relatives à l'influence de la lune sur les mouvements atmosphériques. Les résultats sont très-nets. Je n'aurais pas toutefois parlé déjà de ces recherches, désirant les soumettre à un contrôle encore plus long, si je n'avais trouvé dans quelques Communications récentes, concernant l'aurore du 4 février, l'idée exprimée sans précision, il est vrai, mais du moins clairement énoncée, d'une relation possible entre l'apparition des aurores et la distance des astres à la terre, et d'une intervention dans le phénomène des marées atmo-' sphériques. » L'influence de la position du Soleil, distance, déclinaison, a été exa- minée autrefois par de Mairan; les relevés de M. Boue et de M. Loomis h, mettent hors de doute. Ainsi sur les aurores bien observées jusqu'en 1860, on compte seulement 60 apparitions pendant le mois de juin, 458 pour le mois de mars et 498 pour le mois d'octobre. C'est assez dire qu'il existe un maximum prononcé dans le voisinage des équinoxes. Les influences lunaires n'ont pas encore été mises de même en évidence. Aussi, pour pouvoir con- tinuer mes études à loisir el éviter toute équivoque pour l'avenir, je demande à l'Académie la permission de prendre date en quelques lignes. » Mes premières recherches sur ce sujet remontent à 1860; j'ai essayé alors de reprendre le problème délicat de 1 équilibre de l'atmosphère en partant de l'expression analytique des composantes méridiennes du Soleil et delà Lune, donnée parLaplace. La discussion des six forces perturbatrices m'a conduit à un certain nombre de conséquences que je n'ai cessé depuis de contrôler par des observations méthodiques. encore dans l'Inde, n'a été ni frappé ni averti de l'apparition d'aucune lueur inusitée, ce qui peut faire présumer que les deux aurores polaires sont restées isolées et ne se sont pas réunies à l'Equateur. " Dans la nuit du 4 an 5, écrit-il, j'étais à Colombo, capitale de Ceylan (lat. y" 10' N., long. 7'j°3o'E. environ). Je n'ai pas vu d'aurore; mais, n'observant pas en ce moment, je ne puis affirmer d'une manière absolue qu'il ne se soit rien produit dans le ciol à une heure avancée de la nuit. ^> L'aurore boréale aurait probablement commencé à Colombo vers 10 heures du soir (lieure indienne). Colombo est situé à plus de 24 degrés à ri-"., de Saint-Denis (Réunion) et à près de 4o degrés à l'E. du point où la ligne tirée de Paris à .Saint-Denis coupe l'Equateur. Il serait donc possible que les deux auroies polaires se fussent jointes à l'Equateur sans qu'on ait rien vu à Colombo. Ce seraient les observations faites sur le haut Nil qui pourraient éclaircir la question. Espérons (ju'on en recevra. L. É. D. B. ( 7^4 ) » Pitisieurs observaleurs avaient déjà essayé de faire la part de la Lune dans la production des météores. On se rappelle les recherches de Flaii- guergues, de Schiibler, de Toaldo, Nasmyth, Johnson, Park Harrison, Bnvs-Ballot, etc En général, les relevés de la plupart de ces observateurs accusent bien une influence de la Lune, mais d'un ordre à peu près insigni- fiant, dans le mécanisme des pliénomènes météorologiques. Pour nous, au contraire, le rôle de la Liuie est parfaitement tranché. La méthode suivie jusqu'ici dans le groupement des chiffres et des observations a été toile qu'elle masquait précisément les résultats à mettre en relief ou les laissait le plus souvent dans l'ombre. C'est à un tout autre point de vue qu'on ne l'a fnil antérieureinent qu'il faut envisager les influences sidérales. Nous re- viendrons sur ce point avec l'agrément de l'Académie. » En 1864, dans de nombreuses publications, nous n'hésitions plus à nous mettre en désaccord avec l'opinion qui a encore cours dans la science et à formuler la pro|)osition suivante : » La production des phénomènes almosjjhériques de grande amplitude )) est réglée par les mouvements combinés du Soleil et de la Lune. » Bour- rasques, orages, aurores et leurs corollaires : variations barométriques, thermoméiriqucs, magnétiques, sont les effets d'une même cause et obéissent aux mêmes lois. I^es grandes perturbations coïncident toujours avec « cer- » tains points astronomiques critiques, » qui se déduisent de notre théorie de l'équilibre atmosphérique. » Notre but n'est pas aujourd'hui d'établir la généralité de ces lois, mais d'en signaler dans cette courte Note une application particulière à la pé- riodicité des aurores sur laquelle l'attention vient d'être appelée. Il nous suffira d'indiquer les dates d'apparition des aurores dans ces dernières années, pour montrer que ces phénomènes concordent avec nos « points )> astronomiques critiques, « tels que : apogée, périgée lunaires, lunislice, équilune, coïncidence de déclinaisons solaire et lunaire. 1869. Avril 3. Auroro :"i Thiirso ; lunislice, » 9. Aurore clans le nord; a[)ogce. » i5. Aurore en Angleterre; lunistice. Mai i3. Aurore, bourrasque; coïncidence de déclinaison. Sept. 5. Aurore, coup de vent; |)origée, NL le 6. Oct. 6. Belle aurore, coup de vent; coïncidence de déclitiaison, 1870. Fév. 12. Aurore en Ecosse, orages; lunislice. Mars I I. Aurore à Greencasile, orages; coïnciiUnce de déclinaison. Sept. 4- Aurore, coup do vent; lunistico. » 24, 25. Belles aurores; équilune. ( 7^5 ) Oct. i4- Aurore, orages; liinisticp. j> 9.ji ~^- Aurore, IwiiriMSfjne; périgée, coïncidence tlo déclinaison. Dec. i3. Belle aurore; Iiinisiire. 1871. Janv, i3. Aurore à Thursô; équiiune le 12. Fév. II. Aurore en Angleterre ; coïncidence, » 12, i3. Aurores; périgée le 1 3. » i3, i4- Aurores à Thursii; hinistice le i5. Mars i3. Aurore en Angleterre; hinistice le 14. Avril i4- Aurore à Thurso, bourrasque; coïncidence. Juill. i5. Aurore, orages; hinistice. » 2.5. Aurore à Roche's Point; périgée, lunistice. Août II. Aurore à Valentia ; apogée le 10. » 12. Aurore à Valentia ; lunistice le 12. >> i3. Aurore à Nairn ; hinistice le 12. » 16. Aurore, bourrasque; coïncidence le 16. Sept. 4- Aurore et coup de vent; coïncidence le 3. I) 'j. Aurore en Angleterre; apogée, hinistice. » Cf. Aurore à Shetland ; lunistice le 8. » i5. Aurore à Roche's Point; coïncidence, éqiiiliinr. » 16. Aurore à Roche's Point; coïncidence. Oct. 4- Aurore; apogée. » 12. Aurore à Thurséi; coïncidence. » i3. Aurore à Thursii ; équiiune. » i5. Aurore à Londres, coïncidence le i4, périgée le 1(1. Nov. 9. Belle aurore à Londres; équiiune. >> II. Belle aurore à Londres; coïncidence le la, périgée le i3. 1872. Janv. q. Aurore à Thurso; lunistice, périgée, NL. » 10. Aurore à Thurso; coïncidence le 11. Fév. 4- Brillante aurore; lunistice. » 24. Aurore, pluie; coïncidence. » Bien qu'il faille se défier, en thèse générale, des coïncidences, celles-ci sont assez répétées et assez rigoureuses pour qu'il soit difficile do ne pas admettre une relation de cause à effet de nature à jeter qtielque lumière sur la théorie des am-ores. » PHYSIQUE. — Voyages scientifiques. Lettre de M. Janssen à M. Dumas, donnant une brève indication des divers résultats obtenus dans l'accomplissement de la mission qu'il avait reçue de l'Académie. « Je viens d'arriver à Paris, ayant accompli la mission que l'Académie m'avait fait l'honneur de me confier. Mon retour s'est effectué dans les meilleures conditions. Après l'éclipsé, que j'ai observée sur un des sommets C. R., 1872, I»'' Semestre. (T. LXXIV, N» H.) 9^ ( 7a6 ) des monts Neelghenies, dans l'Inde centrale, je snis resté un mois dans mon observatoire, afin de profiter, pour certaines études, de l'un des plus beaux ciels que j'aie rencontrés dans mes voyages. Je suis ensuite descendu de ces montagnes, et j'ai visité une partie de l'Inde du sud, la province de Madras, puis l'île de Coylan. Indépendamment des observations astrone- miques, j'ai pu fixer la position actuelle, dans l'Inde, de l'équateur ma- gnétique pour l'inclinaison, et faire des observations de physique terrestre. Enfin, je rapporte une collection d'animaux vivants ou conservés qui, je l'espère, sera de quelque utilité pour notre Muséum d'histoire naturelle. » J'aurai l'honneur de présenter incessamment à l'Académie un Rapport d'ensemble sur ma mission. » GÉOMÉTRIE. — Détermination des caractéristiques des systèmes élémentaires de cubiques. Note de M. H. G. Zecthen, présentée par M. Chasles. CUBIQUES CÉNÉB\LES. « 1 . Une cubique générale est de la sixième classe et douée de 9 tan- gentes d'inflexion. Les cubiques qui satisfont à /uaf conditions forment un système (p., p.'). Soit c' la classe de l'enveloppe des tangentes d'inflexion. » 2. Courbes singulières. — 1° Il y a ordinairement dans un système un nombre de cubiques douées d'un point double; celui-ci est aussi un som- met double. Désignons ce nombre parsr(= w^ -h aro, + 4^2) (*). Nous ne comprenons pas dans ce nombre les cubiques composées dont nous allons parler. )) 2° Une courbe du système peut être composée d'une droite double et d'une droite simple, ou bien, si on la regarde comme enveloppe de tan- gentes, d'un sommet double au point d'intersection, et de quatre sommets simples placés sur la droite double. Nous appellerons ces courbes des cu- biques à branche double. » 3° Une courbe du système peut se réduire à une droite triple douée de six sommets. » Aussi les deux dernières espèces de courbes singulières dépendent de /iu/( conditions, et l'on en peut trouver dans un système satisfaisant à des conditions indépendantes entre elles. » Nous ne nous occuperons ici que de systèmes tangents à 8 courbes in- dépendantes entre elles, ou seulement à 8 — u courbes, a des points de contact étant donnés. (*) Foirma Communication précédente. Compten rendus, t. LXXIV, p. 6o5, ( 727 ) » Nous désignerons par vj^^ le nombre de cubiques à branche double d'un système dont la droite double est tangente à ^ courbes données, dont le sommet se trouve sur yj, et dont les contacts avec ces | + vj courbes sont dus à ces circonstances, et nous poserons 22^+-1Vç^ = V„o-f- 2(Voi +y,„) + 4(Vo2 + Vh +V2o) + 8(v,2 4-Vo,) = V. » Nous désignerons par >,ç le nombre des droites triples du système qui sont tangentes à ^ des courbes données (et dont S, contacts sont dus à cette circonstance), et nous poserons 23^>,s = X„ + 3)., + 9>.2=^X. » Les nombres « théoriques » des courbes singulières du système seront ct et des multiples de v et de X. » 3. Formules. — Le principe de correspondance donne (*) (1) /i/J-=,'^.' + Av + BX, (2) io^a'= u. 4- sj + Cv -f- 3c', (3) p.'-t- 5^j.= c' + Dv + 6E)., où A, B, C, D, E sont des coefficients entiers et positifs. On en déduit (4) 12/x = ?^ + Fv -I- GX, ■ où F = 7A + C-3D, G = 7B-i8E. » Il sera possible de trouver les valeurs des coefficients A, B, F et G en appliquant les formules (i) et (4) aux systèmes élémentaires. » 4. Caractéristiques des systèmes élémentaires. — 11 n'y aura dans le sys- tème {ap, |3Z), où a -t-/3 = 8, ni des cubiques à branche double, ni des droites triples tant que a>4- On sait que N(9/j) = i. Par conséquent, la formule (i) donne (**) N[a/J, (9 — a)Z] = 4°~" pour « = 9,8,7,6,5. (*) On trouve l;i formule (3) en cherchant le nonihre des tangentes qui passent par un point donné et qui rencontrent la courbe en trois points coïncidents (Comparer la formule (4) de ma précédente communication). (**) Ces résultats sont renfermés dans un théorème de M. Bischoff, auquel son auteur, ainsi que M. de Jonquicrcs, avait donné d'abord un énoncé beaucoup trop large, mais que ce dernier savant a corrigé plus tard en y ajoutant l'indication des limites nécessaires. M. de Jonquières a donné après au même théorème des extensions considérables (Voir le Journal de Crelle-Borchardtf t. 66). 95.. ( 7^8 ) » On a donc dans le système (4/^ 40 On trouve pour le même système / ro = 2784 ( = 480 -h 2 . 4 • 240 + 4-^-i(Jj' vf=4v.o = 4-^.-) = 24., ). = o. La l'oriuulo (4) nous tlonue maintenant 24F =288 ou bien 1'" =12, et la l'oruiule (i) p.' = 102/j — 24 A. » On a donc dans le système {3p, 51) [J. =: 1024 — 24 A. Ou trouve 57 = 8832, v = 24o(v,,_, = 3-^, v,, = 3-.'5, v„ = 3.5 Eu substiluant ces valeurs et F = 12 dans la loruuile (4) ou eu déduit que A = 2. Puis on trouve ;-'-=97^' /j.' = 34'i4- » Splèine {ap, 61) : p. = 3424, w= 21828, v = 885, X(=9X,) = 9- Les formules (4) et (i) nous donnent par conséquent 0 = 960 et p.' = 1192G — 9B. » Syslèiiie [p, 7/) : a = 1 192G — gB, 7^ = 39072, V = 1470, X = (j3. La foruuile(4) nous donne li = 240. Ou trouve ensuite p. = 976G, p! — 21004. » SjsUnic {SI} : (j. = 21004, ro = 5o448, V = o, X = 2io. /. 5-a ( 729 ) La formule (4) sert ici seulement de vérification; (1) nous donne ix' = 336 16. » On a donc, pour a = 4, 3, 2, i, o, ^[^PAd ~ ^■)^] — 91^) ^424, 97^t), 21004, 336i6; et les formules (1) et (4) deviennent (i bis) 4u. = p.'+ 2v + 240),, (4 bis) 1 2 p, = îTT ^- I 2 V + 960).. » En appliquant ces formules aux systèmes où un ou plusieurs des con- tacts ont lieu en des points donnés, on trouve, pour a > 3, « = 3, N[«/., (7-r/)/, (/./)] = 4^^ a4-1, N[a/;, (5-a)/, 2(/j/)]= 4^ N[a/;, (3-«)/, 3(/./)] = N[«/J, (. -«)/, 4(/^/)] = Il La plupart de ces nombres sont caractéristiques (/x ou [j.') de deux systèmes, ce qui donne lieu à de nouvelles vérifications (*). » En déterminant ici les caractéristiques des systèmes élémentaires de cubiques, je crois être entré dans le chemin qu'il faut suivre pour résoudre successivement les mêmes questions pour des courbes d'im ordre plus élevé (**). On voit que les formules dont j'ai fait usage sont des cas parti- (*) On évite, par ces vérifications, à' oublier des courbes sinj^nlières. Il 3' a aussi, dans cette théorie des cubiques générales, beaucoup d'autres moyens de vérification que ceux que je nomme ici. ( **) Dans les systèmes de courbes générales du quatrième ordre, les positions de onze des sommets d'une droite quadruple déterminent celle du douzième. Ce fait ne doit pas étonner ; car les douze sommets sont les i)oints d'intersection de la courbe-limite du quatrième ordre avec une courbe du troisième ordre (|ui se réduit à luie droite triple coïncidant avec la droite double. La théorie des systèmes de courbes ])lanes a beaucouj) de relations avec celle des surfaces algébriques. Je n'ai pas ici, dans le choix de mes notations, eu égard à ces relations, ce (|ue les notations b, c, c' pouvaient faire présumer. 2, 1, 0, 856, 2344, 4726, 62, 220, 576, ^3-a t 58, 4' -a ( 7^0 ) ciiliers de formules plus générales, que je u'ai pas indiquées afin de n'avoir pas à ni'occuper de coefficients qui étaient indifférents dans les questions actuelles. Aussi, dans la théorie des systèmes de cubiques, il reste encore beaucoup à faire. » ANALYSE. — Sur lin changement de variables qui rend inlégrables certaines équations aux dérivées paHielles du second ordre. Note de M. J. Bocssinesq, présentée par M. de Saint -Venant. « On a si peu de moyens d'intégrer les équations aux dérivées partielles du second ordre, même linéaires, mais à coefficients non constants, qu'il est bon de faire connaître tout procédé rendant intégrables certaines de ces équations. Je nie propose d'exposer ici la méthode par laquelle, dans le problème des cylindres isostatiques produits à l'intérieur d'un solide homo- gène et ductile {Comptes rendus, 29 janvier 1872, p. 3i8), je suis arrivé aux deux variables indépendantes A et « qui rendent l'intégration possible et même facile, méthode que j'ai reconnue depuis convenir également dans d'autres cas. » Soit une équation de la forme (1) Rr+ 2S^ + T< + P;0 + Q7 -f- Lg = o, dans laquelle z désigne une fonction de deux variables indépendantes or, y, et /;, q, r, s, t ses cinq dérivées respectives du premier et du second ordre en x et js enfin R, S, T, P, Q cinq fonctions données des deux mêmes variables, et L une constante. (On ramènerait immédiatement à cette forme une équation comme celle-ci (2) R/' + aS^ + Tf = 0, où R, S, T dépendraient seulement de p et r/, en lui ajjpliquant, comme je l'ai fait à la première page de l'article cité du 2g janvier, la Iransforniation bien connue de Legendre, transformation qui consiste à prendre p et q pour variables indépendantes, au lieu de x cl y; celles-ci deviennent alors les dérivées respectives en p et q de la fonction rs = px 4- 7 r — z -)- const., laquelle seule reste à déterminer.) » Suj)posons qu'on puisse obtenir les intégrales générales u = const. et i) =: const. des deux équations différentielles ,,. (Jf _ dy de _ dy ^ ' K ~ s + VS- — Rï ' ^ ~ S — v/.S'— Rt' ( 73i ) de manière à avoir deux fonctions ii et v qui vérifient les deux équations aux dérivées partielles du premier ordre (4) dz dz du dz do ■ — • == — • 1 , dx du dx do dx dz dz du dz dv dy du dy dv dy d-'z d-'z dx-' —'■•■> (i.rdy ~ ■ d'z ■■ ' dy-'^ Nous pourrons prendre ii et v, au lieu de x et j*, pour variables indépen- dantes. Les formules de transformation seront (5) » Ces expressions des dérivées premières et secondes de z par rapport à X et à j-, substituées respectivement à p, q, r, s, t dans l'équation (i), la changeront, si l'on tient compte de (4), en celle-ci dans laquelle on a fait, pour abréger, dx \ dx dy j dy \ dx dy ' \dx dy dy dx (7) -_. T^d'^u r, d-'u rr^d-'u du r^du U = R— r+2S— -^ h-T—r +P-r-+Q:^ dx- dxdy dy dx dy _f/«r f/R rffS + y/S^— RT)"] ^r^_ <^(S+v^S'— RT) _^"| dx L dx dy \ dy \_^ rfj: dy J ' _ r/'c _ d-'v ^d-'v ^dv ^dv R T^ + 2S — -- +T --, +P — + Q;7- dx- dxdy dy dx dy dv dx r ^R rf(S + Vs^^^^RT)"| r/.' r„ ( S, = 2, U = i7 23,2 23,32 25,3 24,9r. « » 26,64 25,1', yj„,nin 1 0, 022063 25,6 25,25 /|0,5 42,1/1 71,5 73, •Î9 8S,o 87,80 » 1 » 9'j7^ 90,0 0,026355 3o,6 30,92 '10,8 52,70 95,5 98, 1- 1 2 1 , 1 I3l,0 . ' » l32,25 128,6 1 o,o335o8 .'|2,. 40,39 69,0 70,67 '39.9 .43,5 ■97.9 196,6 » » n O,0220G3 1 18,8 19,06 3i,.1 3i,8r 'i9,5 52,84 66,1 66,1 69,5 67,54 • » g^nim M Formule générale. — La solution du pioblème proposé est donc (7) ni S (A + V>r) e^ arc lang-7; les constantes A, B, C ne dépendant que des unités adoptées. » En prenant pour unité de longueur le déciinclre^ pour unité de ma- gnétisme celle (jui, appliquée en un point, et agissant sur une égale quantité appliquée en vu autre point à la dislance de i décimclre, produit une force de I déàgramme à Paris, et évaluant l'arc en secondes, on a A = 1 0,072582, B= 7^,0,3/42654, C = 0,317065. On passe à l'unité de Gauss, en nudtipliant par 99067,87. » La forunde (7) convient aux noyaux pleins; il suflil de faire e = i\ » Si l'on suppose J = I , e =:/•=: 1 , i = I , on a (8) "in (A 4- 15) arc taug (; = 26,297. « Telle est In (iiiaïUité de nuujnélisme développée à cliaqite pôle d'un cylindre plein, ayant un rajon d'un décimclre ^ lorsfjti il est aimanté par un seul tour de til, p((rcouru par un courant capable de (léoo7 »)4 1,5 4,7 4,4 4,2 2 «,o'4 2,7 2,9 9,0 8,6 8,1 3 1,022 4,3 4,5 «4»> '3,3 13, G 4 «,029 5,5 5,8 18,1 17,1 16,?. 5 I ,o36 G, 9 7,3 22,8 21,5 20,4 ( 7^9) Degré aréométrique. 6 7 8 9 10 . . II !?....«.. i3 •4 i5 i6 17 18 '9 19,5 20 ?.o,ô. . , . 21 21 ,5. . . , 22 22,5. .. . 23...... 23,5. .. , 24 24,5,.., 25 25,2. .. . Densité. ,044 ,o5a ,060 ,067 ,075 ,083 >09i , 100 ,T08 , 116 ,125 ,'34 ,143 , j52 ,.57 ,161 ,i66 ''71 ,175 ,180 ,i85 .'90 ''95 ,'99 ,2o5 ,210 ,212 100 parties contiennent, ào", HCl. 8,4 9,9 11,4 12,7 4,2 i5,7 17,2 '8,9 20,4 21,9 23,6 25,3 27,0 28,7 ^•9ï7 3o,4 3i,4 32,3 33,0 34,1 35,1 36,1 37,1 38,0 39,' 40,2 41,7 100 parties contiennent, h i5°. Résultats donnés par l'expérience. 100 parties contiennent nci. Densités il 0". à i5°. 2,22 1,01 16 I ,oio3 3,80 I ,0202 1,0189 6,26 i,o335 I ,o3io I I ,02 i,o58i 1,0557 l5,20 1,0802 I ,0751 18,67 1,0988 .1 ,0942 20,91 I , I 101 1 ,1048 23,72 1,1 258 i , i I 96 25,96 1 ,1370 I , I 3o8 ( 74o ) n.ri-i ilc'. à 0". à i5". I , I 569 I , I 5o4 1 , I 66b i,i588 i,i8o6 1,1730 I , igSi i,.844 I ,2026 I ,1938 1 ,21 10 I ,2021 I ,2i65 1,2074 I ,2216 I ,2124 100 pnrties contientipiil HCI. 29»72 3i ,5o 34,24 36,63 38,67 40, 5i 41,72 43,09 ASTRONOMIE MÉTÉORIQUE. — Sur tes relations qui exislenl entre les aurores polaires, les protubérances et taches solaires et ta tumièie zodiacale. Note de M. ÎI. Tarry, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « L'état avancé de la science et les moyens nouveaux d'investigation dont elle dispose depuis quelques années permettent d'espérer que Ton trouve enfin une explication satisfaisante du mystérieux phénomène des aurores polaires, « de cette énigme, dont il faut à tout \)iïx trouver le mot », comme le dit M. le Président de l'Académie, dans une des dernières séances. » L'élan a d'ailleurs été donné par l'apparition, sur tout im hémisphère, de la magnifi(}ue aurore du 4 février dernier; car, dans la seule séance du 19, quatre théories différentes sur l'origine des aiuores polaires ont été présentées à l'Académie. » De nouveaux faits étant venus confirmer celle que j'ai cru pouvoir for- muler (i) en coordonnant les travaux faits dans ces dernières années, je demande la permission de les faire connaître. » Grâce à l'entente qui existe entre les astronomes des divers observa- toires, notamment en Italie, pour l'observation spectroscopique de la lu- mière solaire, l'opinion qui fait remonter aux phénonièiies d'activité extra- ordinaire de notre astre central l'origine des aurores polaires peut s'appuyer sur des faits nombreux et précis. )) Le mois de février 1 872 a été remarquable, à la fois, par le grand nombre d'aurores polaires qui ont été signalées en Europe et par une augmentation notable de l'activité solaire. D'après les observations de M. Tacchini, voici les résultats qui ont été obtenus à Palerme pour le nombre des taches et des trous de la surface solaire (2). (i) Comptes rendus, t. LXXIV, p. 549- (2) Gazetta di Palermo., 2 mars 1872. ( 74r ) Février 1872. 1... 2.... 5.... « 7... . 9.... 13.... 11 Taches. Trous ?.I 65 24 70 16 102 16 79 ■?.! 5o 16 24? I 3 36 f '4 26? Février 1872. 17 18 19 20 25 28 29 ftlo venue. . . elles. Trous I I '7 5 24 4 i3 4 10 •7 42 22 63 18 74 i5 46 » On voit, par ce tableau, qu'il y a eu deux maxima en février; le pre- mier a coïncidé avec la belle aurore boréale du 4 février, le second avec une autre belle aurore qui a été observée les 27 et 28 février à Gênes, Mondovi et Moncalieri. » Le 28 février, au matin, l'astronome Tacchini a pu profiter d'une courte éclaircie pour mesurer la grandeur des divers groupes détaches, et il a trouvé qu'elle correspondait à 58 { fois la surface du globe terrestre. » Pour ]\I. Tacchini, pas plus que pour le P. Denza, il n'est douteux que les aurores que l'on observe sur la terre ne soient intimement liées aux phénomènes qui se produisent sur le Soleil, et, dès le 23 avril 1871, dans une conférence publique tenue à Païenne, il développait cette opinion que « nos aurores polaires ne sont autre chose, au moins dans le plus grand » nombre des cas, qu'un phénomène d'induction électrique dû aux » grandes aurores qui se produisent sur le Soleil. » » Dans l'année qui vient de s'écouler, du 1*' mars 1871 au i" mars 1872, M. Tacchini a observé à Païenne et dessiné près de trois mille protubé- rances solaires, réparties sur 1 78 jours d'observations ; les faits ainsi accu- mulés sont venus confirmer l'opinion qu'il a exprimée il y a un an. Car, en traçant la courbe de variation des taches et protubérances et la comparant aux apparitions de 75 aurores polaires notées pendant le même intervalle, il a mis en évidence une lelation incontestable entre ces phénomènes. » Sur ces 75 aurores, 43 ont été vues en Italie et 10 à Palerme, et si on en a vu presque une par mois dans une station placée d'une manière si défavorable, c'est précisément parce que leur observation n'est pas due au hasard, M. Tacchini ayant, en quelque sorte, prédit leur apparition d'après l'aspect que le Soleil présentait dans la journée. » Sur 42 aurores polaires qui correspondent à des observations spec- troscopiques solaires dans l'intervalle précité, il n'y en a (pie 7 qui n'étaient C. K., 1872, 1" ScmciUc{i. LXXIV, N^ 11.) y7 ( 742) pas accompagnées de protubérances, explosions, ou autres phénomènes indiquant une activité solaire extraordinaire. )) Tous ces faits sont de nature à rendre exlrèmemcnt probable la rela- tion de cause à effet qui paraît exister entre ces deux sortes de phénomènes terrestres et solaires; il reste seulement à définir le mode suivant lequel cette influence solaire se propage jusqu'à notre globe pour produire ces oracjes magnétiques dont l'ain-ore polaire est la manifestation lumineuse. » J'ai indiqué les débris de comètes, comme le milieu qui sert à cette propagation à travers les espaces interplanétaires. M. ïacchini indique de son coté la lumière zoditicnle, cette grande nébulosité qui entoure le Soleil souS forme d'un anneau lenticulaire et s'étend jusqu'à la terre. » Les deux opinions se confondent et s'accordent même avec la théorie de M. Silbermann, si l'on admet que la lumière zodiacale est formée préci- sément de cette matière que les comètes abandonnent dans le voisinage de leur périhélie et qui, lorsque leur queue est traversée par la terre, nous apparaît sous forme d'étoiles filantes. )) En fait, l'observation constate que les apparitions d'aurores polaires coïncident avec une extension remarquable de la lumière zodiacale. Le directeur de l'observatoire de Gênes, 1\L Garibaldi, a en effet remarqué que la lumière zodiacale avait une splendeur inusitée pendant les soirées des 3i janvier, i, 2 et 3 février dernier qui oui précédé la magnifique aurore du 4 février, ainsi que pendant les soirées des 26 et 3j février, préci- sément au moment où on observait dans l'Italie septentrionale une belle aurore polaire et en Sicile une recrudescence dans les phénomènes d'activité solaire. » Dominique Cassini avait, d'ailleurs, remarqué que les A^ariations de la lumière zodiacale sont liées à l'apparition des taches solaires, de telle sorte, par exemple, qu'il y aurait eu dépendance directe et non pas seulement coïncidence fortuite entre la faiblesse de la lumière zodiacale en 1G88 et l'absence de toute tache ou facule sur le disque solaire de cette même année (i). » Rappelons d'un autre côté l'observation si intéressante que M. Colla, dirccleur de l'observatoire de Parme a adressée à l'Académie des Sciences, en }8l\G (2), et d'après laquelle il se produit couslainmcnt, dans la direction du méridien magnétique, une lueur singulière, analogue à la lumière zodia- (i) Mciiwiivs de l' Acadèiiiiv des Sciences avant 1781), tome VIII, page 209. (2) Comptes rendus, i845, lonie XX, paye SaS. ( 74'3 ) calo, ayant la forme d'une zone parallèle à l'horizon, large de lo à 12 degrés, et dont l'intensité augmente avec les perturbations de l'aiguille aimantée; lumière mngnétique dont les aurores polaires ne seraient, suivant M. l'abbé Moigno (1), qu'une exagération périodique. » Enfin M. Respighi a annoncé récemment à l'Académie qu'il avait pu identifier le spectre de la lumière zodiacale avec celui de l'aurore polaire, et que « ce spectre continu était donné également par la faible lumière qui » éclairait le ciel dans tous les azimuts et à toutes les hauteurs, partout » aussi distinct que sur la lumière zodiacale » (2). » Il est probable que ce spectre pourrait être observé très-fi-équemment lorsque les circonstances atmosphériques sont favorables, et tous ces faits ne permettent plus de douter de l'origine cosmique des aurores polaires. » MÉCANIQUE CÉLESTE, — Théorie (jéomélriqae du mouvement des Planètes. Note de M. H. Resal, présentée par ÎM. Delaunay. « Cette Note a pour principal objet de faire voir comment la considéra- tion de l'accélération conduit simplement aux formules données par La- grange, dans sa Théorie géométrique du mouvement des Ji.)ltélies {Œuvres de Lngrange, t. V). » i" Mouvement elliplique. — Soient a, b, c, 2p = ^, T, K = 71 Y 1« grand axe, le petit axe, l'excentricité, le paramètre de l'orbite, la durée d'une révolution et l'aire décrite par le rayon vecteur dans 1 unité du temps; (i) Répertoire d'optique moderne^ par l'abbé Moigno, lomell, page 4io. (2) Comptes rendus, tome LXXIV, page 5i5. 97- ( 744 ) F lo centre du Soleil, F, le second foyer, O le centre de l'ellipso, FP la per- pendiculaire abaissée de F sur la tangente en m ; V, H', u la vitesse et ses composantes suivant ¥ m =^ )' et sa perpendiculaire;

\ = F^p + 2 p, :^p; , et de même d'où F, m'P, = Fm'P -h 2 P, m'P; , F'm'F, =2(P,m'P', -P.Op",). { 746 ) Si W" osl la composante normale de '1 , on sail (jne par suite mais ( 5) donne on a donc et F' niF, = u — 7 i'(/f ; ..==,.(, _i)=i:»,F,; F' m'F, = 2— -^vcit F,.ç t= 2 ; l'r//. » Soient X, Y les |)rojections de Fj et 7?2 sur FF, ; on a F,X = - 2r/rte = F',SsinwFY - F.ScosmFY., d'où ri no I —^ ^ — _ . (-7) dae — -[ TT + 2 fT f <■//;. /\ F X » Soit f/oj = F,FF', — -^ la variation de la longitude du périhélie; on a F', X = F'S cosmFY + F, sinmFY, et enfin (8) (^w = F- -f- 2 =r prprfi. » Les équations (6), (7), (8) permettent notamment de résoudre, d'une manière très-simple, le problème du mouvement d'une planète dans un milieu résistant (Poisson). » Si Y n'est pas constamment comprise dans le plan FmP, en considé- rant sa composante dans ce plan, on rentre dans le cas précédent. L'autre composante déplacera la ligne des nœuds et fera varier l'inclinaison de l'ellipse sur un plan fixe. La composition des rotations fait facilement con- naître ces deux variations. » ( 747) PHYSIQUE. — Expériences acouslicjues tendo.nl à déino)itrer que la translaiion cl' un corps en vibralion donne lieu à une onde d'une longueur différente de celle que produit le même cor*ps vibrant dans une positio)i fixe. Note de M. A. -M. Mayeu^ présentée par M. Delaiinay. L'appareil. « Après m'êlre procuré quatre diapasons à fourchette appuyés sur des caisses résonnantes et donnant la note ui^ = 256 vibrations complètes par seconde, je les ai désignés par les n"' 1, 2, 3, 4. J'ai mis à l'unisson parfait les n"' 1 et 2 d'après un procédé que j'indiquerai plus tard. IS" 1 fut placé devant une lanterne magique; une petite balle de bon liège (6 millimètres de diamètre), suspendue par un filament de soie, effleurait une de ses branches; l'image du diapason et de la balle de liège fut projetée sur un écran. N" 3 avait l'extrémité d'une de ses branches chargée de cire, de manière à donner deux battements par seconde avec n° 1 ou n° 2. » N° 4 avait les extrémités de ses branches limées et donnait aussi deux battements par seconde avec n° 1 ou n" 2; ainsi, n° 4 faisait deux vibra- tions par seconde de- plus que n° 1, tandis que n'^ 3 faisait deux vibrations par seconde de moins que n" 1 . Les expériences. » Dans les expériences 1 à 7 inclusivement, le diapason n" 1 reste devant la lanterne, la balle de liège effleurant une de ses branches. » Exp. 1 . — Diapason n° 2, attaché à sa caisse et tenu à la main est mis en vibration à une distance de 3o à 6o pieds du n^ 1 ; la balle est écartée de la branche du diapason n° 1 qui vibre à l'unisson avec n° 2. » Exp. 2. — Je me suis placé à une distance de 3o pieds du n° 1, tenant le diapason n° 2 détaché dans une main et sa caisse dans l'autre. Alors, j'ai fait vibrer le diapason et je me suis dirigé rapidement vers le n° 1. Lorsque mon mouvement fut devenu uniforme, je posai le diapason sur sa caisse, et l'ôtai avant de m'arrêter. Bien que je n'aie été éloigné du diapason n° 1 que d'un pied à peu près, la balle de liège resta en contact avec la branche du diapason. » Exp. 3. — Je me suis approché de nouveau du diapason n*^ 1 comme dans l'expérience 2, mais sans ôter le diapason de sa caisse après l'avoir attaché. La balle ne bougea pas jusqu'au moment où je m'arrél.ii; mais à ce moment même mon assistant qui tenait l'oreille près de la caisse tandis ([u'il observait l'écran, entendit vibrer le diapason n° 1 et vit sauter la balle de liège. ( 748 ) » Exj). 4 el 5. Je me suis éloigné du diapason \i° 1 au lieu de m'en ap- procher. Le résultat a été le même que dans les exp. 2 et 3. » Exj). 6. — J'ai fait vibrer, comme dans l'exp. 1, le diapason n° 3, qui faisait ^54 vibrations par seconde. La balle ne bougea point. Alors j'ai déta- ché le diapason de sa caisse, et, me mettant à une distance de 3o pieds du diapason n" 1, j'ai balancé la caisse dans la main vers n° 1, mettant n° 3 dessus quand elle approchait u° 1 avec la vitesse convenable (8-g pieds par seconde). La balle fut subitement rejetée de n° 1. Si l'on ralentit ou accélère considérablement le mouvement de va et vient de la caisse, les vibrations de n" 3 ne produiront aucun effet sur n° 1 . Exj). 7. — Le diapason n° 4, qui fait deux vibrations par seconde de plus que n° 1, fut substitué à celui employé dans l'exp. 6, mais, placé sur la caisse en mouvement, quand celle-ci s'éloignait de n° 1. Le résultat de ce mou- vement et des changements effectués dans la vitesse fut le même que dans l'exp. 6. » Exp. 8. — J'ai placé le diapason n" 3 devant la lanterne et balancé le n° 1 comme dans l'exp. 7, avec le même résultat. )) Exp. 9. — J'ai placé le diapason n° 4 devant la lanterne et balancé le n° 1 comme dans l'exp. G. Le résultat fut le même que dans l'exp. 6. » Voici les moyens simples dont je me sers pour montrer le change- mont dans la longueur de l'onde, opéré par la translation du corps en vibration. Par analogie, ils expliquent nettement la méthode moderne employée pour déterminer les mouvements d'un corps céleste par les varia- lions dans la réfrangibilité de ses rayons, mouvements qu'il est souvent impossible de déterminer par aucun autre moyen. Donc, il me semble à propos de signaler les conditions difficiles qu'il faut remplir pour obtenir la perfection d'expériences qui élucident si heureusement la nature de ces beaux problèmes qui s'offrent à l'observation spectrale, tandis qu'elles apportent la démonstration expérimentale du théorème im])ortant, établi par Doppler, en iS/ji. » Il est surtout essentiel que les dispasons 1 et 2 soient réellement à l'unisson. Il peut arriver que deux diapasons qui vibrent ensemble ne donnent pas de battements perceptibles, ou qu'ils se coërcent dans une os- cillation mutuelle forcée, et qu'ils fassent ainsi le méuie nombre de vibra- tions-, mais on peut détruire l'égalité en les faisant vibrer séparément. Le procédé que j'ai adopté est le suivant. On prend trois diapasons, censés faire le même nondjre de vibrations dans nu temps doiuié. On les siq)porle sur des tubes de caoutchouc pour les isoler. Ensuite on charge un des dia- ( 749 ) pasons de manière qu'il fasse deux ou trois battements par seconde, avec l'un des deux qu'on veut mettre à l'unisson exact. On détermine l'inter- valle de temps qui s'écoule entre vingt ou trente de ces battements à l'aide d'un chronographe. (Le chronomètre à pointage de Casella sert très-bien). On détermine l'intervalle entre le même nombre de battements avec le second diapason, et, s'il diffère de celui obtenu avec le premier, on charge de cire le diapason qui vibre plus rapidement jusqu'à ce qu'il fasse le même nombre de batteineiits que le plus lent. Après avoir soigneusement ajusté les diapasons, je n'ai pas trouvé la moindre difficulté à faire remuer la balle dans l'exp. 1 à une distance de Go pieds, et je crois cpi'à une distance de loo pieds, l'effet aurait été le même. La balle de liége doit être sphérique, pour qu'elle ne fasse plus que toucher le diapason; le filament qui la sou- tient ne doit être composé que de une ou deux fibres de soie crue. Il faut rendre le liége aussi lisse que possible et ensuite le vernir. Celte précau- tion est importante, parce que le vernis enveloppe la balle d'une couche ferme sans en augmenter sensiblement le poids, et couvre très-bien les pe- tites aspérités élastiques qui, autrement, feraient l'office de la répulsion. Aucun physicien n'aura de difficidté à répéter ces expériences après avoir rempli les condition's précédentes. )) Une machine a été inventée à l'aide de laquelle on pevit communiquer un mouvement uniforme de translation au diapason; c'est avec cette ma- chine que je me propose de faire une étude quantitative des phénomènes, en employant un appareil essentiellement semblable dans son action à celui ■que je viens de décrire. » On peut substituer à la balle de liége un petit miroir plan tenu entre deux fibres verticales tendues, et effleurant le diapason. Le mouvement du rayon réfléchi du miroir à l'écran indique admirablement les vibrations du diapason. Cet artifice ingénieux et très-délicat est dû au professeur O. N. Rood, de Columbia Collège New- York, qui l'a employé le premier dans ini discours pubhc tenu à New-York, le 28 décembre dernier. Nous avons cepe'n- daut trouvé l'usage de la balle de liége plus convenable et assez délicat pour nos expériences. Rapports rtuinéricjucs qtutntitiitifs dtins les expériences et faits a/ia/o(^ucs dans les pkénonicnes île la lumière, » Le diapason ut^^ u" 1, fait aSG vibrations complètes pai- seconde, tandis que le diapason n" 3 en fait 254, l"'- «U'i f'd bi longueur de leurs (;. R., 1872, 1" Sciiu-itre. (T. L\\l\ , N" 11.) 9^ (75o) ondes respectivedicnt 4>3G7 et 4i4oi pieds. Désignons la première par X et la seconde par X'. Prenons à 1118 pieds par seconde la vitesse du son à 60 degrés Fahr. Or 256 vibrations dans 11 18 pieds donnent \ = 4 '''67 254 vibrations dans i n8 — ili=:i 109,266) donnent. . . . )/ = 4,367 » Comme la vitesse de propagation des vibrations et X sont identiques dans l'un et l'autre, il en résulte que /i-r? le nombre de vibrations par seconde est le même, et, pour cette raison, 206 vibrations d'un corps fixe produiront le même effet sur une surface distante que aS/j vibrations d'un corps qui approche cette surface avec une vitesse de 2I, ou de 8,734 pieds par seconde; ce qui est la vitesse que nous avions communiquée au dia- pason dans l'exp. 6. » Nous examinerons maintenant les phénomènes analogues de la lumière. Supposons que le diapason n" 1, qui fait 256 vibrations par seconde, fasse 595 millions de millions de vibrations, le nombre propre au rayon D, du spectre. Alors le diapason n" 3 représentera Sgo millions de millions de vibrations par seconde, ce qui nous donnera une longueur d'onde 0000042 iiuu. plus grande que celle de D, et qui correspond à peu près à la ligne de fer située 42 div. au-dessous de D, dans le dessin d'Angstrom. » Nous avons vu que le diapason n" 3, donnant 254 vibrations par se- conde, devait arriver à l'oreille avec une vitese de 8,784 pieds, pour pro- duire la note due à 256 vibrations par seconde émanant d'un point fixe; de même, une éioile dont le rayon vibre 5go millions de millions de fois, devra arriver à lœil avec une vitesse de 28470 milles par seconde, pour donner la couleiu' produite quand le rayon D, procède d'une flamme stationnaire. » ZOOLOGIE. — IVote sur les drnguacjcs exécnlcs dans la fosse du Cap-Breton durant l'année 1871. Note de MM. P. Fischeu et L. nu Foi.ix, présentée par M. Blanchard. « Nous avons continué, dans le courant de l'année 1871, l'exploration balhymétrique de la fosse du Cap-Breton, commencée en 1870, et dont nous avons comnniniqué à l'Académie les premiers résultats. » fiCS draguagis, durant cette nouvelle campagne, ont été opérés sur trente-deux points et répétés plusieurs fois sur chaque point à des profon- deius comprises entre 24 cl .120 brasses. (75i ) » Il serait difficile de donner ici un aperçu de toutes les espèces recueil- lies et dont le nombre est considérable; nous ne pouvons qu'indiquer eu général, et pour chaque classe d'animaux, les faits les plus importants que nous avons constatés. » 1° Les draguages opérés à de petites profondeurs, et spécialement de 24 à 35 brasses, ont présenté une faune uniforme de mollusques, caracté- risée par une trentaine d'espèces qu'on retrouve sur tous les points où cette profondeur a été atteinte. » Gastéropodes. — Dischides bifissus, Deiitalium novemcostatum, Cyclos- trema striatum, Cyliclma cylindracea, C. umbilicata, C. nitidula, C. acumi- nata, Rullrea scabra, Ringicula buccinea, Tornaîella fasciata, Chemnitzia rufa, Nalica Alderi, Triforis perversa, Rissoa vitrea, inconspicua, costata, Odosfomia spiralis, etc. » Acéphales. — Pandora obtiisa, Venus gallina, Syndesmya prismatica, Tellina fabula, Solen pellucidus, Corbula nucleus, Montacuta bidentata, ferruginosa, Circe minima, Crenella Petagnaî, Psammobia Ferroeensis, Lucina flexuosa, Nucnla nucleus, etc. » Brachiopodes. — Argiope cistellula. » Crustacés. — A ces profondeurs, les Crustacés sont extrêmement abon- dants : Pagurus laîvis, P. Hyndmanni, Galathea rugosa, Corystes dentatus, Porcellana n. sp., Ebalia n. sp., Eurynome aspera, Pilumnus hirtellus, Nikan. sp., Crangon trisplnosus, et un certain nombre d'espèces du groupe intéressant des Diastylidae, considérés longtemps comme des larves, et appartenant aux genres Diastylis, Cuma, Bodotria. Les Amphipodes sont nombreux et variés; les Isopodes sont représentés par des Anthura. » Annélides (i). — Les amas de Sabellaires constituent presque entière- ment le fond atteint dans un draguage opéré par 28 brasses (phare de Biarritz S. 23. O, balize du Cap-Breton E. i5. S.). Les autres vers appartiennent aux genres Serpula, Nereis, Syilis, Phyllodoce, Aphrodite, etc. )) Mentionnons enfin, dans les autres classes zoologiques : des Serlu- laria, Aglaophenia, Tubularia; quelques Echinus jeunes et des Ophiures; des Tubulipora, Cellepora, Crisia; des Miliola, Orbulina, Polystomella, Spiroloculina, Cristellaria, etc. » 2° De 40 à 90 brasses, la faune change d'aspect par suite de l'appa- rition d'espèces qu'on n'avait pas trouvées à des profondeurs moindres, et surtout par l'existence de groupes zoologiques différents. (i ) Nous (levons la détermination des Annélides à l'obligeance de M. L. Vaillant. 98.. ( 752 ) . » Mnlliisr/iies. — Les plus reniarquablos sont : Gnloomma Tiirtoni, Venus ovata, LiK-ina spinifcra, Tclliiia scrrala, Ostrea cncliloar, Solaiinm falla- ciosiim, Pleiirotoma slriolata, attenuata, brachystoni;!, etc. Dans les roches du Champ-des-Vaches et Duprat, qui sont composées d'un grès quarizeux bleuâtre (i), vivent lesSaxicarvarugosa, Gastrochaenamodiolina,Pholadidea papyracea, Rellia suborbicularis; et à leur surface s'épanouissent de nom- breuses colonies de lîi'.icliiopodes : Argiope decoUata, INIegerlia truiicata, Terebratida cranium, Terebratulina caput serpentis, Crania anomala; mais l'espèce la plus curieuse de ce groupe est le Platidia Davidsoni, qui offre exactement l'aspect d'un Anomia, par suite de la perforation de sa valve dorsale, et qu'on n'avait encore rencontré que bien rarement dans les fonds coralligènes de la Méditerranée. » Coralliaires. — Avec les Brachiopodes vivent un certain nombre de Coralliaires : Paracyathus siriatus (Polypier de la Méditerranée), Muricea placomus, belle Gorgone qui n'a jamais été recueillie sur nos côtes; des Gorgonia, Alcyonium, Zoanthus. Les Polypiers flottants sont représentés par le Veretillum pusillum, espèce connue seulement sur les côtes de Sicile. » Crustacés. — Inaclius scorpio, Stenorhynchus longirostris, Porlunus holsatus, Antiuua. Parmi les Cirrliipèdes, Verruca stromia et Pyrgoma anglicum, développé dans tous les Polypiers. » Annélidcs. — Espèces nombreuses des genres Trophonia, Pectinaria, Serpula, Sipunculus, Aspidosiphon: de beaux exemplaires du Sternaspis llialassemoides; un magnifique Serpula: S. echinata, de la Méditerranée. » Bryozoaires. — Dans cette zone, les Bryozoaires sont très-développés en espèces : Crisia eburnea, Discojjorella hispida, Diastopora simplex, Tubulipora serpens, Proboscina tubigera, etc. » Ainovphozoaires. — Parmi les Sjjongiaires, citons : Geodia Audouini, différents Sycon, Halichondria, etc. Les Foraminifères n'offrent que des espèces vulgaires de nos côtes et le Polytrema miniacea. » Enfin nous mentioiuierons les corps étoiles et stelliformes que nous avons déjà trouvés dans nos premiers draguages, et que nous appellerons Arenislella a(j(jliilinaiis. » 3° I20 brasses. Les animaux recueillis à cette profondeur sont plus rares; ils vivent dans la vase et le sable provenant de la décomposition des (i) Ce grès, ainsi que les sédimenis du fond de la fosse, a été analyse ])ar M. Périer, de Panillac. (753) roches sie;nalpes dans les dragnages précédenfs. Les Mollusques dominants sont: Nassa semistriata, Rissoa vitrea, Dischides bifissus, Liicina spinifera, L. flexuosa, L. borealis, Syndesmya alba, Saxicava plicata, Montacuta bidentata. Parmi les Bryozoaires signalons les Escharipora figularis et Cupularia Oweni; ce dernier n'était connu que sur les côtes d'Afrique; peu d'Annélides appartenant aux genres Pectinaria et Clymene; quelques Echinodermes des genres Amphiura, Brissopsis etSynapta; enfin plusieurs Foraminifères et quelques Ostracodes. » 4° 220 brasses. Fonds vaseux, dans lesquels on a obtenu les Nassa semistriata, Bulisea scabra, Rissoa vitrea, Dentalium gracile, Pleurotoma brachystoma, Lucina flexuosa, Syndesmya alba, parmi les Mollusques, et un Sternaspis parmi les Annélides. » Résumé. — Dans les deux campagnes de 1870 et 1871, la fosse du Cap-Breton a été explorée sur quarante-six points différents, de 24 à 2S0 brasses. Le peu d'étendue de cette fosse semble la désigner pour les recherches bathymétriques, car nulle part on ne trouverait une aussi grande variété de profondeurs dans un espace limité. » Par l'analyse des résultats de ces draguages, on reconnaîtra qu'il existe au-dessous de la zone des Laminaires trois zones profondes bien distinctes. » a. De 24 à 4o brasses. — Cette zone est désignée par les naturalistes anglais sous le nom de zone des Corallines ; les Mollusques, les Crustacés, les Bryozoaires et les Hydrozoaires y sont très-abondants. » b. De 4o à 100 brasses. — Zone profonde des Coraux pour les natu- ralistes anglais. Là se développent, dans la fosse du Cap-Breton, les Poly- piers, les Gorgones et les Brachiopodes. » c. De 100 à a5o brasses. — Nous appellerons cette zone zone à Bris- sopsis, parce que cet Échinoderme la caractérise avec quelques Mollusques : Dentalium gracile, Nassa semistriata, Lucina flexuosa. » Ces trois divisions sont bien tranchées dans la fosse du Cap-Breton; en y ajoutant la zone littorale et la zone des Laminaires, on arrive à con- stater l'existence de cinq zones de profondeur. Au delà de aSo brasses commence la faune des Abysses, que nous n'avons pas atteinte, et qu'il faudrait aller chercher au large dans le golfe de Gascogne et bien en dehors de la fosse. » ( 754 ) ANATOMIE COMPARÉE. — Résumé de recherches analomiqitcs sur les Lombriciens terrestres {vers de terré). Note de M. Edimoxd Perriek, présentée par ]M. de Quatrefages. » Les collections du Muséum renferment un certain nombre de vers exo- tiques dont l'aspect est en tout celui de nos vers de terre et auxquels on est naturellement porté à donner le nom de Lombrics. Me trouvant dans l'obligation de revoir cette collection, prévenu d'ailleurs par des recherches précédemment communiquées à l'Académie (Notes sur ]esPerichœta et l'Eu- drihis) des différences considérables au point de vue anatomique que ca- chent, dans cette classe, les plus grandes ressemblances extérieures, j'ai demandé à M. le professeur Deshayes et obtenu l'autorisation de disséquer quelques-uns de ces animaux. » J'ai d'abord été frappé de ce fait que les orifices génitaux mâles étaient très-loin d'être constamment placés en avant de la ceinture, comme le croyait Claparède et comme on l'admettait généralement. C'est, au con- traire, une sorte d'exception qui ne se trouve parmi les animaux que j'ai pu examiner que chez nos Lombrics indigènes et chez de vrais Lombrics de New-York et d'Alexandrie, dont l'organisation est très-peu différente des premiers. B Au contraire, chez tous les Perichœta, chez le ver des Antilles que j'ai nommé Eudriltts, et chez d'autres provenant de la Nouvelle-Calédonie et de la Nouvelle-Hollande, les orifices génitaux sont situés en arrière de la cein- ture. De plus, tous ces vers possèdent un appareil copulateur plus ou moins développé et sont pourvus au moins d'une paire de prostates. On connaît encore trop peu do Lombriciens pour qu'il soit permis de donner à celle coïncidence la signification d'une loi générale ; mais il est utile néanmoins de la signaler en appelant sur elle l'attention. » D'autre part, un ver gigantesque du Brésil, qui ne mesure pas moins de i™, 20 de long, a ses orifices génitaux mâles situés dans la ceinture même; un autre, dont la taille est voisine et qui provient de Cayenne, présente le même fait, si l'on considère comme appartenant réellement à la ceinture tous les anneaux dont les téguments deviennent glandulaires. La même chose s'observe encore chez un ver de Caracas de la taille de nos Lombrics. Ces deux derniers vers présentent ce caractère particulier qu'ils sont dépourvus de poches copulatrices; je n'ai pu leur trouver d'ovaires, bien que leurs testicules fussent très-développés, et je me demande s'ils sont bien réelle- ment hermaphrodites. (755) » Ces faits réunis semblent indiquer que, d'après la position des pores génitaux, on pourrait déjà établir trois familles dans l'ordre des Lombriciens terrestres, ordre qui sans doute demandera à être caractérisé tout autre- ment qu'on ne le fait aujourd'hui. )) Dans la première famille, celle où les pores génitaux mâles sont en avant de la ceinture, je ne vois encore avec certitude qu'un seul genre, le genre Lumbricus. n La seconde famille, dans laquelle les pores génitaux sont en arrière de la ceinture, présente au contraire quelques modifications organiques re- marquables. Elle comprend les Perichœta, chez certaines espèces desquelles M. Vaillant a le premier indiqué la position des pores génitaux qu'il con- sidérait comme fort singulière, et que j'ai retrouvée dans l'espèce que j'ai étudiée et dans toutes celles du genre. La même relation se retrouve chez VEudr'dus. Elle existe aussi chez un ver australien, pour lequel je formerai le genre Digaster, parce que son tube digestif se renfle aux 5' et 7" anneaux en deux gésiers musculeux, huidis que les autres Lombrics n'ont qu'un seul gésier. Ce ver possède deux paires de testicules ressemblant chacun à une glande en grappes, au lieu de former comme chez les autres Lombrics, une masse continue à demi-pulpeuse. Chacun de ces testicules a son pavillon vi- bratile qui vient se greffer sur un canal déférent très-grêle, lequel aboutit à une prostate ovalaire, sans lobes, simplement mamelonnée; un canal lé- gèrement mnsculeux, beaucoup plus gros que le canal déférent, sert à l'é- coulement du sperme et du produit sécrété par la prostate; ce canal est en même temps un pénis analogue à celui des Perichœta, mais encore un peu moins spécialisé. Les soies sont disposées comme chez les Lombrics. La ceinture occupe les anneaux i3, i4et i5, les orifices génitaux sont au 17". » J'appellerai ÀcaiUltodiiliis un ver de la Nouvelle-Calédonie, chez qui les orifices mâles, également postclitelliens, sont au nombre de quatre, situés sur une sorte de plaque glandulaire étendue sur trois anneaux postérieius à la ceinture. Ces orifices dépendent : les deux premiers du 18'' anneau, les deux derniers du 20''. Chacun d'eux livre passage à un véritable pénis chiti- neux, très-long, recourbé et toujours saillant. Ce pénis est formé de quatre soies dont l'extrémité libre est plus ou moins fortement recourbée en un crochet aigu, et toute hérissée de pointes. A chaque pénis correspondent un canal déférent particulier et une prostate fortement lobée. Il y a donc ici, outre quatre testicules situés dans les anneaux 10 et 11, et quatre poches copulatrices (anneaux 9 et 8), quatre prostates, quatre canaux déférents et quatre pénis, qui me paraissent être des modifications très-spéciales des ( 756 ) soies veulniles. Les soies ordinaires sont, du reste, disposées comme chez les Lombrics, courtes et légèrement en forme de S, comme d'habitude. A ce genre Acnnlliodrilus se rapporte encore un très-grand ver de même pro- venance. » Je ferai remarquer ici que, malgré le mode particuUer de disposition de leurs soies, je ne vois rien dans l'organisation des Perichœla qui ne les rapproche des nouveaux genres Eudrilus, Dujasler et Acanlhodvilus. » J'arrive maintenant aux vers remarquables par leur taille et leur orga- nisation, qui constituent provisoirement la troisième famille. Ces vers portent depuis longtemps dans la collection du Muséum le nom d'Hjpo- qcon; mais Savigny a fondé ce dernier genre pour des vers possédant, outre les deux rangées de soies latérales, une rangée de soies dorsales dont les vers en question sont dépourvus; ajoutons que, dans la collection du Muséum qui possède pourtant beaucoup d'échantillons de Savigny, nous n'avons pas vu de vrais Hypogéons. )) Le ver de Cayenne, à qui nous donnerons le nom à'Anleus, possède deux rangées de paires de soies de chaque coté du corps; les soies, de forme ordinaire, conservent leur disposition géminée jusqu'à l'extrémité postérieure du corps. Immédiatement en avant de la soie la plus élevée, de chaque rangée supérieure, se voit un orihce qui n'est pas autre chose que l'orifice d'un organe segmentaire; ces oiifices deviennent plus gros dans les anneaux de la ceinture et notamment dans le 10° et le 11" anneau qui con- tiennent chactni une paire de testicules. Dans ces anneaux ainsi que dans les deux précédents et les six suivants, les organes segmentaires sont un peu modifiés dans leur forme; ils me paraissent être les vrais canaux déférents. » Mais le trait le plus remarquable de l'organisation de l'animal, c'est que, dans les anneaux 12 à 19, le vaisseau dorsal se renfle en huit grosses poches successives, d'où ne partent pas de branches latérales, et qui con- stituent un cœur donal impair, moniliforme. Quant aux cœurs latéraux con- tractiles qui se voient chez les autres Lombrics, ils existent ici, mais com- parativement réduits. Les vaisseaux sont remplis par un sang coagulé de couleur bleu foncé. » La ceinture parait commencer au 8" anneau; elle se termine nette- ment avec le 30"^; en dessous deux grosses bandelettes vont du 10*^ au 30* anneau. » Le dernier ver dont il nous reste à parler atteint, comme le précédent, une taille gigantesque. Les soies sont ilisposées de la même manière à la partie antérieure du corps; les soies de chaque paire paraissent même plus ( 7-^7 ) rapprochées. Mais cotto disposition passe graduellemont à une autre toute différente; un peu en arrière de la ceinture, on voit, d'anneau en anneau, les soies de la même paire s'écarter de plus en plus l'une de l'autre ; dans le tiers postérieur du corps, les soies sont isolées et forment par conséquent huit rangées longitudinales équidistantcs. L'orifice des organes segmentaires se voit immédiatement en avant i]c la soie la plus élevée de la rangée infé- rieure, contrairement à ce qui a lieu dans VJnleas; lorsque les deux soies de la paire se séparent, cette relation ne change pas; c'est donc en avant de chacune des soies qui forment la deuxième rangée en allant du ventre au dos qu'il faut chercher cet orifice. » La ceinture occupe les anneaux de i5 à aS; c'est entre le i8* et le 19* que sont les orifices génitaux. Il n'y a qu'une seule paire de testicules. » Il n'y a plus ici de cœur dorsal impair, mais bien cinq paires de cœurs latéraux, dont l'une présente un remarquable degré de perfection. Le vais- seau ventral donne, dans le i/j*" anneau, naissance à deux branches symé- triques qui se renflent chacune en une grosse poche, musculeuse quoique transparente et à parois flasques; cette poche s'abouche, par sa partie supé- rieure, dans une autre poche en forme d'œuf, à parois musculeuses, exces- sivement épaisses, d'aspect nacré comme le gésier. Le petit bout de cet œuf musculeux est libre; mais un peu avant son extrémité on voit naître un gros vaisseau qui va s'aboucher dans le vaisseau dorsal. Voici donc un cœur parfait pourvu d'une oreillette et d'un ventricule, un véritable cœur de ver- tébré; c'est le cœur latéral des autres lombrics porté à son plus haut degré de perfection. a Nous formons de ce ver le type du genre Titamis. Trois paires de cœurs analogues et un double vaisseau dorsal se voient chez un troisième ver for- mant le genre Rhinodrilus. » Évidemment ces faits anatomiques appellent de nombreuses et intéres- santes comparaisons; mais nous ne pouvons nous étendre dans cette simple Note sur les conclusions importantes auxquelles conduit la discussion qu'on peut en faire. » PHYSIOLOGIE. — Sur les rapides changements de coloration provoqués expé- rimentalement chez les Crustacés. Note de M. G. Pouchet, présentée par M. Coste. « Nous avons montré, par des expériences dont l'Académie a été entre- tenue, que la propriété dont jouissent certains poissons de modifier la cou- C. R., 1872, i" Semestre. (T.LXXIV, N» H.) 99 ( 758) leur de leur peau selon la qualité des radiations lumineuses du fond où ils vivent avait pour point de départ l'œil, en sorte qu'elle cessait sur l'animal aveuglé ; et que, de plus, cette influence était transmise de la rétine et du cerveau aux éléments pigmentés contractiles ou c/i/omo^/rts/es de la peau, par les nerfs crâniens et le grand sympathique. )) Dans \ine nouvelle série d'expériences entreprises aux viviers labora- toires installés par M. Coste à Concarneau, nous avons pu nous asstu-er que cette fonction se retrouve identique chez un certain nombre de crus- tacés de la famille dessalicoques. La grande Crevette [P. Serrolus), en par- ticulier, présente un exemple frappant de cette accommodation chromalicjue au milieu ambiant. Il importe, pour oliserver le phénomène dans sa sim- jjlicité la plus grande, de prendre des animaux longs de 3 à 4 centimètres. Le procédé expérimental consiste à les faire vivre dans des vases de faïence blanche, et dans d'autres dont on a peint le fond en noir. » Les palémons apportés à la côte par les pêcheurs présentetit une teinte rosée ou lilas légèrement rabattue. Si l'on prend un certain nombre de ces palémons et qu'on les place sur fond noir tandis qu'on en met d'autres sur fond blanc, on découvre au bout de vingt-quatre heures que les uns et les autres sont absolument dissemblables. Nous nous sommes mis, dans ces expériences, à l'abri des causes d'erreur qui pouvaient naître d'un contraste simultané. Les palémons placés sur fond clair sont jaunâtres, presque inco- lores si la mue vient d'avoir lieu. Ceux qu'on a mis sur fond noir ont pris une teinte rouge brunâtre. Si l'on transporte alors les deux catégories d'ani- maux d'un fond sur l'autre, on voit ceux qui étaient jaunes prendre la teinte des seconds , tandis que ceux-ci reviennent à la transparence qu'avaient les premiers. L'animal passe toutefois beaucoup phis rapidement de l'état pâle à l'état foncé, qu'il ne retourne de ce dernier état au précé- dent : le changement dans ce cas n'est guère accompli qu'au bout de vingt-quatre heures, pendant lesquelles le palémon présente assez longtemps une couleur bleue très-nette, mais passagère, qui ne se montre point quand de pâle et jaunâtre il devient rouge brunâtre. On peut: donc, en se plaçant dans des conditions déterminées, obtenir à volonté des palémons dont la couleur appartient nettement à la région jaune, ou rouge, ou bleue de l'échelle chro- matique. L'animal passe directement du jaune, qui est la couleur propre de ses tissus, au rouge plus ou moins rabattu ; le bleu est transitoire et ne se montre que quand l'animal revient du rouge au jaune. Il est très-facile de conserver dans la solution de sucre trois pattes ou trois fausses pattes du même palémon, coupées successivement dans les trois étals par lesquels on ( 739 ) l'a fait passer et de faire aiusi la comparaison simultanée des nuances qu'il a successivement offertes. » Le microscope explique celte triple apparence. Quand les chromo- blastessont contractés à l'état spliérique, ils sont trop petits pourfaireune image perceptible sur la rétine, et sont de nul effet. » Dès que l'animal est sur fond noir, les chromoblastes se dilatent; ils étendent de tous côtés des ramifications qui couvrent une grande sur- face : ils deviennent perceptibles et modifient l'image rétinienne. L'animal, sous cette influence, deviendrait d'un rouge ou d'un rose franc, si un autre pigment ne venait rabattre la vive teinte des chromoblastes. Mais, à mesure qu'ils étendent leurs ramifications sous l'hypoderme, on voit ce dernier tissu, à leur voisinage, prendre une belle nuance cobalt plus ou moins haute de ton. C'est ce bleu qui sert de bninilure au caimin des chromo- blastes et donne au palémon sa couleur propre sur fond noir. Quand les chromoblastes dilatés se rétractent de nouveau, ce bleu, qui s'est produit dans l'hypoderme et qui l'imprègne, persiste pendant six à sept heures, puis il disparaît progressivement. » Il est facile de démontrer que ces changements de couleur, chez le palémon comme chez les poissons où on les observe, dépendent des impres- sions visuelles. Il suffit de pratiquer sur le palémon l'ablation des yeux pour que l'animal prenne la teinte foncée qu'il a sur fond noir. Nous avons vu cet état persister sans changement jusqu'au trente-quatrième jour, moment où nous avons dû cesser l'expérience. L'un des animaux aveuglés subit la mue, et celle-ci mita nu des bourgeons, signe d'une régénération des yeux. » Le milieu réagissant par l'intermédiaire de l'organe de la vision, nous dûmes essayer d'entraver cette influence, comme chez le turbot, par des sections nerveuses; mais^ de ce côté, nos tentatives sont restées sans résultat. Nous ne fûmes pas plus heureux en cherchant à modifier la fonction par diverses substances toxiques; la santonine donne toutefois au palémon, aussi bien qu'à la chevrette grise, la teinte que prennent ces animaux sur fond noir; ils présentent en même temps une agitation incessante et finissentpar mourir si l'on n'arrête pas à temps l'empoisonnement. » L'électricité paraît avoir moins rl'influence pour contracter les chro- moblastes des articulés que pour contracter ceux des vertébrés. Il semble que l'élément soit réfractaire à une tétanisation complète, de même qu'on obtient beaucoup plus difficilement la tétanisation totale d'un articulé que d'un vertébré. Nous avons réussi, au contraire, à pi'ovoquer à volonté la dilatation ou le retrait des chromoblastes rouges du jeune homard après la 09- • ( 76o) première nuie, en plaçant l'animal alternativement dans nn milieu confiné de deux centimètres cnhes d'eau recouverts d'une couche d'huile, et dans une eau abondante bien aérée. » En résumé, l'étude de cette propriété d'accommodation chromatique au milieu ambiant nous a déjà conduit à plusieurs résultats positifs énon- cés devant l'Académie, auxquels on peut dès à présent ajouter le suivant : Cette fonction existe chez les articulés aussi bien que chez les vertébrés; elle est soumise à la qualité des radiations qui fraj)pent l'œil mosaïipie des articulés, aussi bien que l'œil dioptrique des vertébrés. Et nous ajoute- rons, comme dernière remarque, qu'on ne trouve point de chromoblastes chez les crustacés privés d'yeux, tels que les brachielles, les lernéonèmes, les sacculines, les anatifs et les balanes. GÉOLOGIE. — Noie sur un Irait parliculicr de la constitution des Pyrénées; par M. A. Leymkrie. CHiINON DES PETITES PYRÉNÉES. « Charpentier et 'les auteurs qui ont écrit après lui sur les Pyrénées ont considéré cette chaîne de montagnes comme étant composée de deux parties presque égales et parallèles, séparées par un intervalle d'environ laiit lieues, comme si la chaîne entière, supposée continue, avait été brisée vers le milieu tie sa longueiu-, l'une des moitiés, la moitié orientale, ayant avancé de huit lieues relativement à l'autre restée en place. » Ce déplacement se fait d'une manière brusque à l'est du plateau de Lannemezan et justement sur le méridien de la Garonne au nord du point où ce fleuve, en sortant des montagnes proprement dites, se coude à angle droit pour prendre la direction longitudinale de la Neste, c'est-à-dire à peu près dans le prolongement de la ligne où se séparent et se raccordent les deux moitiés de la chaîne elle-même. » A partir de la ligne que nous venons d'indiquer, la bande extérieure qui nous occupe ne se manifeste d'abord que par sa composition géognos- tique au fond et sur les flancs de petites vallées du bassin sous-pyrénéen, par des affleurements restreints qui n'en sont |)as moins indiqués sur la carte géologique de France (i); mais, à partir de Saint-Marcet et d'Auri- (i) Les principaux lic ces aniciirumcnls, ceux de Monlléon et de Gcnsac, sonl très-riclies en fossiles sénoniens, (jiie j'ai ligures et décrits dans un Mémoire spécial : Mrmoirc sur un nouveau type pjrvnccii j'iintllùle à la craie proprement dite. {Mcm. soc, gcoL, 2° série, t. iVj i85i.) ( 76i ) gnac, notre bande, cachée dans l'intervalle par le dépôt tertiaire de la plaine, commence à se relever sous la forme d'un chaînon qni se prolonge sans discontinuité parallèlement à la chaîne elle-même jusqu'aux Corbières, formant ainsi une sorte de bourrelet marginal allongé, subordonné aux hautes montagnes. » La lisière avancée que nous signalons a beaucoup plus d'importance qu'on ne serait tenté de lui en attribuer, en considérant seulement sa posi- tion exceptionnelle. Le but de cette Note est de faire voir qu'elle joue un rôle intéressant dans l'orographie et la géologie des Pyrénées. » D'abord elle forme dans la direction normale de la chaîne une ligne de collines séparée des hautes montagnes par une faille qui se mani- feste sous la forme d'une dépression longitudinale, sorte de fossé qui a été depuis longtemps signalé par Flamichon, un des plus anciens auteurs qui ont écrit sur les Pyrénées (i). De j^lus, elle a une structure et une compo- sition toutes spéciales. En effet, les terrains supérieurs de la chaîne (cré- tacé supérieur et nummulitique) s'y trouvent rassemblés, et c'est là qu'ils se montrent exclusivement : on en chercherait en vain des traces de l'autre côté de la faille où se présentent immédiatement le terrain crétacé inférieur et le terrain jurassique. Ces derniers terrains, par contre, ne paraissent jamais dans la chaîne extérieure, si ce n'est cependant en un point, à Foix, où ils ont été poussés un jour par un soulèvement assez énergique pour les voûter et rejeter en dehors les assises habituelles du terrain crétacé supé- rieur. » La lisière de la demi-chaîne orientale des Pyrénées doit, à tous les points de vue, être considérée comme un chaînon spécial ayant une sorte d'individnalité dans l'ensemble, qu'il m'a paru opportun de désigner par un nom particvdier, celui de petites Pyrénées, qui exprime sa subordination relativement à la chaîne principale. » A partir des points que nous avons indiqués ci-dessus, situés vers les confins des Hautes-Pyrénées et de la Haute-Garonne, cette ligne de petites montagnes s'allonge, comme nous l'avons dit, parallèlement à la grande chaîne jusque vers le méridien de Limoiix, où elle rencontre le massif des (i) Ce fossé n'est pas absolument continu; mais il est très-marqué clans la plus grande partie de sa direction. La Neste et la Garonne-Neste, jusqu'à Saint-Martory, coulent dans un de ses tronçons, et il est remarcpiablenient accusé dans l'Ariége et l'Aude à partir de Lave- lanet, région où le terrain crétacé supérieur, en partie couronné ])ar l'assise à milliolitcs, vient buter avec une faible inclinaison contre une falaise presque verticale de calcaire à caprotines. ( 762 ) Corbières, qu'il nous paraîtrait assez naturel de rattacher aux petites Pyré- nées, dout il formerait l'extrémité orientale, considérablement élargie par le soulèvement des schistes et des calcaires anciens de Monthoumet. » Dans toute cette longueur jusqu'aux Corbières, la hauteur de cette pe- tite chaîne se maintient au-dessous de celle des grandes montagnes qui se trouvent de l'antre côté de la faille, bien que certaines sommités des crêts ou crêtes atteignent des altitudes de 600 à 700 mètres; mais les mouve- ments et les dérangements de la stratification n'y sont pas moins très-ac- cusés. Les couches y sont presque toujours relevées, quelquefois jusqu'à la verticale, et même renversées en certains points. Il y a aussi des failles et des courbures qui en rendent l'élude assez difficile. » On peut y distinguer trois traits principaux qui consistent en deux soulèvements longitudinaux et anticlinaux en forme de boutonnière, sépa- rés par une série monoclinale inclinée normalement au nord. » Le premier soulèvement constitue les petites montagnes d'Ausseing, qui se développent princi|)alement dans le département de la Haute-Ga- ronne, sur la rive droite de ce fleuve, d'où elles passent dans l'Ariége. C'est une boutonnière allongée, au centre de laquelle la craie fait liemie par une voûte à deux degrés, et dont les lèvres consistent en des créts avec épau- lements nummulitiques. Ce système se termine un peu avant le Mas- d'Azil (Ariége), point très-remarquable par une disposition toute particu- lière; après quoi commence la série monoclinale qui traverse presque tout le département de l'Ariége au nord de Foix, où ses crêtes s'alignent avec une régularité qui est un trait remarquable de l'orographie de ces contrées, nettement accusé d'ailleurs sur la carte de l'Élat-Major (feuilles de Pamiers et de Foix). A cette série intermédiaire, si simple par ses formes, on voit succéder, près de la limite orientale du même département, la deuxième boutonnière anticlinale, dont les formes sont d'une régula- rité classique. Celle-ci s'ouvre à Lavelanet (Ariége), et finit à Puit- vert (Aude), point au delà duquel va commencer l'épanouissement des Corbières. » Nous avons annoncé que cette chaîne extérieure avait une composition toute spéciale, et qu'elle offrait exclusivement le groupe complet des ter- rains les plus récents des Pyrénées, c'est-à-dire le terrain crétacé supérieur et le terrain à nummuliles. Nous croyons devoir indiquer la composition générale de ces deux terrains, qui reste la même pour tout le système, sauf des modifications de faciès. » Le terrain crétacé supérieur offre ici trois étages distincts, savoir : ( 763 ) 1° ('fage tnronien de cl'Orbigny, représenté par le calcaire à hippurites; 2° le sénonien, du même auteur, qui consiste en des couches argileuses des calcaires et des grès à lignites, où se trouvent les fossiles de la craie blanche et ceux de Maëstricht; 3° le nouveau type, que j'ai appelé cjarumnien. Celui-ci, constitué dans la Haute-Garonne par des couches marines et flîivio-raarines, renfermant des sphérulites et autres fossiles crétacés, prend un faciès lacustre en passant dans l'Ariége et dans l'Aude, où il se distingue nettement par la couleur rutilante de ses principales assises. » Le terrain à nummulitcs, qui est caractérisé par des fossiles particu- liers et par des espèces du terrain tertiaire inférieur du bassin, offre quel- ques variations dans sa composition, qui est assez complexe dans la Haute- Garonne; mais il n'y a pas lieu de le diviser : il convient toutefois de considérer à part le conglomérat qui le surmonte [poudingue de Palassou), conglomérat dont les éléments sont presque toujours de nature calcaire, qui a participé à tous les mouvements du terrain à nummulites et que l'on doit considérer comme le dernier élément qui ait été déposé avant la grande catastrophe qui a donné à notre chaîne son relief actuel. » Il est bon de remarquer que ces terrains, évidemment contemporains de ceux qui bordent les Pyrénées dans la demi-chaîne occidentale, sont composés d'une manière si différente que l'on serait porté à croire qu'ils ont été déposés dans des bassins plus ou moins distincts. )) Ainsi le terrain crétacé supérieur dont les assises sont très-caractérisées par ime faune riche et variée dans la Haute-Garonne, et qui s'y trouve cou- ronné par le type garuninien, est principalement représenté, dans les dépôts des Hautes et Basses-Pyrénées, par le système, assez plat orographi- quement, des schistes et des grès à fucoïdes. Ce système, dans l'arrondisse- ment de Bayonne, où il s'avance beaucoup au nord sans offrir un relief ni aucune autre circonstance remarquable, comprend, il est vrai, des assises contenant des mollusques et des échinodermes crétacés, mais ces fossiles appartiennent, pour la plupart, à des espèces différentes de celles qui do- minent dans la craie des petites Pyrénées. Celle-ci, d'ailleurs, offre au-dessus de la craie de Maëstricht, nettement accusée par des espèces absentes dans l'autre demi-chaîne, le type garumnien, qui paraît être particulièrement af- fecté à notre chaînon oriental. Il y a aussi une assez grande différence en ce qui touche an terrain nummulilique, qui est notamment caractérisé dans les Hautes et Basses- Pyrénées par des espèces de nummulites différentes. )) Nous devons toutefois signaler, dans cette dernière, ce caractère qui lui est commun avec la nôtre, que les terrains supérieurs des Pyrénées y ( l(^^ ) existent exclusivement, et qu'ils s'y trouvent séparés delà hante chaîne par le fossé de Flamichon qui, dans le Béarn et le pavs basque, est plus carac- térisé que dans les Pyrénées centrales. Il existe aussi de ce côté une ano- nnilie qui correspond à celle que j'ai signalée ci-dessus à Foix. Elle consiste dans le soulèvement restreint d'Orthés, où une poussée violente a fait j)a- raître à la surface, en ce point seulement, le calcaire à caprotines qui, dans son état normal, se redresse au sud du fossé de Flamichon sous forme d'une falaise, au pied de laquelle les terrains supérieurs s'affaissent d'une manière remarquable. » M. Laussedat, dans une Lettre adressée à M. le Président et relative à un sujet dont il l'avait précédemment entretenu, à un projet d'appareil pour l'observation du passage de Vénus, annonce que, loin d'abandonnerce projet, dont il avait dû, pour un temps et à son grand regret, cesser de s'occuper, il poursuit ses préparatifs et espère les avoir bientôt menés à bonne fin. Au moment où il fut contraint de les interrompre, il s'était déjà procuré une partie des instruments nécessaires et s'était mis en état de profiter de l'ex- périence acquise par les savants qui ont fait servir aux progrès de l'astro- nomie les procédés de la photographie. En ce moment, MM. Brunner dispo- sent les différentes parties de l'appareil imaginé par M. Laussedat pour assurer le succès des opérations photographiques : il entre à ce sujet dans des détaUs où nous ne pouvons le suivre parce que ce que nous en dirions serait difficilement compris sans le secours de la figure qu'il a jugé lui- même nécessaire de joindre à sa Note. Cette Note sera renvoyée à l'examen de la Commission chargée de s'oc- cuper de tout ce qui concerne la future observation de passage. M. Blanchox adresse de Philadelphie, en date du i5 octobre 1871, une Note qui est une .sorte de jugement porté sur des publications déjà anciennes faites par deux membres d'jVcadémie, M. Claude Bernard d'une part, et M. Coste de l'autre. IjC premier, dans son « Rapport sur les progrès et la marche de la physiologie générale en France » (Paris 1867), avait été conduit à opposer les sciences d'observation aux sciences expérimentales ; M. Coste, dans un opuscule publié peu de temps après et intitulé « De l'ob- servation et de l'expérience en physiologie », s'était attaché à faire ressortir les points sur lesquels il différait d'opinion avec son confrère. Le débat n'ayant point été porté devant l'Académie, ce n'est pas à luie personne qui lui est étrangère à l'en saisir; la Lettre devrait donc, pour ce ( 765 ) seul molif, être considérée comme non avenue. La question débattue n'est d'ailleurs, pour M. Blauchon, qu'un point de départ d'où il s'élève à des considérations qui ne sont plus du domaine de l'Académie des Sciences. M. Larroque adresse de Provins une Lettre relative à ini précédent envoi (pièces manuscrites et imprimées concernant diverses questions de physique générale), envoi mentionné au Compte rendu de la séance du I I décembre 1871. L'auteur annonce avoir soumis également ses idées à diverses Académies étrangères et avoir obtenu de plusieurs d'entre elles un accusé de réception; il s'étonne de n'en avoir pas eu de l'Acadénue, qui n'est pas en effet dans l'usage d'en envoyer, la mention au Compte rendu imprimé de la séance où la pièce a été présentée étant jugée suffisante. La lettre de M. Larroque est renvoyée, ainsi que l'avaient été les pièces précédemment adressées par lui, à l'examen de M. Jamin, que l'auteur dé- signe lui-même comme un des savants dont il serait disposé à accepter le jugement. M. Janneau adresse d'Amure (Deux-Sèvres), un manuscrit intitulé : « Première Note sur l'Astronomie: insuffisance du système de Newton ». (Renvoi à la section d'Astronomie qui jugera si cette Communication est de nature à devenir l'objet d'un Rapport.) M. Albengue demande quelles sont les formes à suivre pour que l'Aca- démie examine un travail qu'il se propose de lui présenter. On fera savoir à l'auteur qu'il lui suffira de déposer au Secrétariat de l'Institut le Mémoire qu'il désire soumettre au jugement de l'Académie; ce travail sera mentionné au Compte rendu de la plus prochaine séance et renvoyé, suivant le cas, à l'examen d'un ou de plusieurs commissaires. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. C. K., 1S73, 1" Semestre, (T. LXXIV, N» 11.) lOO ( 7*^6) COi^nTÉ SECRET. La Section de ?.iécanique présente la liste suivante de Candidats pour la place vacante dans son sein par suite du décès de M. Piobert : En première liyne M. Tresca. I M. BOUSSINESQ. ., ,. , i M. Bresse. En deuxième hcjne, par ordre ] ^^_ ^^^^^ ^^ i.a GorPiLLiÈRE. alphabélique 1 j^j j^^^^^ \ M, Rolland. Les litres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lien dans la prochaine séance; MM. les Membres en seront prévenus par lettres à domicile. j La séance est levée à 7 heures. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 11 mars 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Recueil de Mémoires de Médecuie, de Chirurgie cl de Pharmacie Diilitaires, publié par ordre du Ministre de la Guerre; 3" Série, t. XXVH. Paris, 1871; in-8°. Contribution à I histoire médico-chirun/icale du siège de Paris. UaudmUmcr mildaire de In rue P'iolel., n° 67 [itistilulion des sœurs garde-mahidcs des pau- vres)., succursale de l'Hôtel des Invalides; par \e D' Ch. Girard. Paris, 1872; in-8*'. (Présenté par M. le Baron Larrey.) La répulsion universelle; par TIOMiîiŒSOY. Paris, 1872; br. in-8°. (Deux exciiiplairos.) Traité sur b's déviations des dents et de leur redressement; par M . le D'' S. GOL- DliNSTElN. Paris, 1871; br. in-8". Commission météorologique de Lj on, l'^^^Oî 2(^ année. Lyon, sans date; in-8". (767 ) Précis des herborisations faites par la Société d'Histoire naturelle de Tou- louse pendant l'année 1870; par M. E. Timbal-Lagrave. Toulouse, 1871; iii-8°. (Extrait du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse^ t. IV.) Bibliothèque de l'École des Hautes-Etudes. Bulletin des Sciences mathéma- tiques et astronomiques, rédigé par MM. G. Darboux et J. HouËL; t. II, mai à octobre 1871. Paris, 1871; 6 liv. in-8°. Eléments de Chimie organique et inorganique ,- par M. F. Woehler; traduit de l'allemand sur la onzième édition, par M. L. Grandeau. Paris", sans date; in-S*'. Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Paris pour obtenir le grade de docteur es sciences naturelles; par G. MOQUIN -Tandon. Paris, 1870; in-4''. (Présenté par M. le Baron Cloquet.) Le Sahara. Observations de géologie et de géographie physique et biologique, avec des aperçus sur l'Atlas et le Soudan, et discussion de l'hypothèse de la mer saharienne à l'époque préhistorique; par h. . PoMEL. Alger, 1872; in-8°. Materialien zur Minéralogie Busslands; von Nikolai V. Rokscharow. Sechs- ter band, p. 1-208. Saint-Potersburg, 1872; in-8°, avec atlas in-4°. Sulle azioni chimiche e meccaniche deW acqua corne cagioni attitali modifi- catrici délia valle del P^elino ncl 2° Jbixizzo ulteriore; autore prof. G. Tenore. Napoli, 1871; in-4°. Sopra la costruzione degli ingranaggi ad assi non concorrenti; Memoria dell' ing. prof D. Tessari. Torino, 1871. (Eslratto dagli Annali del R. Museo industriale italiano .) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. •-»»»« SÉANCE DU LUNDI 18 MARS 1872, PRÉSIDENCE DE M. PAYE. MEMOIRES ET COMÎttUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LK Président de l'Institut invite l'Académie à vouloir bien désigner l'un de ses Membres pour la représenter, comme lecteur, dans sa prochaine séance générale, qui aura lieu le mercredi 3 avril. M. LE Ministre de l'Instrcction publique et des Cultes adresse l'am- pliation du décret par lequel M. le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faite de M. ^iry, à la place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de sir Johji Herschel. M. LE Ministre de l'Instruction publique et des Cultes adresse l'ain- pliation du décret par lequel M. le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faite de M. L. Ayassiz, à la place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de sir R. J. Murchison. M. Serret présente, au sujet d'une Note de M. Boussinesq, insérée au Compte rendu de la dernière séance (p. 73o), les remarques suivantes : « Le Compte rendu de la dernière séance renferme une Note de M. Bous- C. R., 1872, 1" Semestre. (T. LXXIV, N» 1Î.1 1 O I ( 77° ) sinesq, dans iMqiiolle l'auleur se propose de faire connaître un procédé qui pennel d'obtenir les intégrales de certaines équations aux dérivées partielles du deuxième ordre. » M. Bonssinesq cpii s'occupe avec une grande activité, depuis plusieurs années, de rcclierclics de mécanique et de physique mathématique, n'a pent-éire-pas en l'occasion, ce qui s'explique facilement, de prendre con- naissance de tous les résultats acquis à la science dans la |)artie du calcul intégral à laquelle se rapporte sa dernière Communication, et notauuneut des beaux travaux d'Euler, de Laplace et de Legendre, sur cette matière. » La transformation que M. Boussinesq croit nouvelle est effectivement daéjà bien ancienne, el l'analyse dont il a fait usage dans la Note présentée lundi dernier à l'Académie, se trouve développée tout au long avec de nombreux détails dans le Ti'ailé du calcul différentiel el du calcul iitlégral de Lacroix (2^ édition, tome II, pages 6o/i et suivantes, n°' 764 7G9). » L'équation que Lacroix considère à l'endroit cité est plus générale que celle dont M. Boussinesq s'est occupé, en ce sens que le second membre, au lieu d'être nul, peut être imc fonction quelconque donnée des variables indépendantes; la présence de ce second membre n'apporte d'ailleiu's aucune complication dans le calcul de l'équation transformée. » La note de M. Boussinesq ayant été publiée iu extenso dans le Compte rendu de la dernière séance, il m'a paru absolument indispensable de communiquer à l'Académie les remarques qui précèdent. » HvnitODYNAMIQUE. — Sur ilirdrod})iaini(iue des cours d'eau [suite (*)]; par M. DE Sai.nt-Vexant. B 11. Dans les Notes de 1871, il généralise ('*), en affectant la valeur de £ de fonctions monômes du rayon moyen de la section (quotient de son aire par son périmètre mouillé) et de la vitesse contre ses parois. Des fonc- tions binômes ou d'une autre forme quelconque se prêteraient au même calcul. » Comme on voit, le fluide, bien qu'iiomogène par nature, doit être traité comme luie masse mécaniquement hétérogène, on donnant lien, pour (*) Foir awx trois séances prccédcntes (26 février, p. Syo-S'j'j; 4 iii;>i's, p. 649-657; 1 1 mars, ]>. 61)8-70 1). (**) Sur le moiwnnent varie de l'fati , etc., par M. Boussinesq. [Comptes rernlu.i, 3 el 10 juillet 1871; I. LXXIJI, p. 34 et loi.) ( 77' ) mêmes mouvemeiifs relatifs intérieurs, à un développement de forces qui varient d'intensité d'un point à l'antre, c'esl-a-due dont le coelticient spécifique dépend des coordonnées des divers points de la masse fluide, et même du temps s'il n'y a pas permanence. » Outre les équations différentielles indéfinies, ou applicables à tous les points de la masse fluide résultant de la substitution des six compo- santes (i) des pressions intérieures (n° 2) dans les trois équations géné- rales connues, telles crue '''," -H '-~ + -7^ -f- yX = o de l'équilibre dy- ' 1 (Ix cIy d: ' i j nainique d'un élément parallélépipède (X étant une force qui anime, parallèlement aux jc, l'unité de son volume), il faut aussi poser des équations définies ou aux limites, qui sont ici surtout le fond et les parois. La résis- tance tangentielle qui s'y trouve en jeu est sui)posée, dans les Notes citées de 1871 (page 35], iTroportioiuielle à un coefficient de rugosité, à une fonction de la vitesse de la coiiclie contiguë, et aussi à une fonction du rayon moyen ou des dimensions de la section, dans laquelle les tourbillons se développent poiu' modéi'er les différences, croissantes avec celles-ci, qui tendent à s'établir entre les vitesses des couches fluitles superposées, voi- sines du fond ou des parois (*). (*) Soient, en général, en se bornant ici au canal rectangle de largeur indéfinie et de profondeur /i, considéré au n° 10, «» la vitesse au fond ou la valeur de u pour z^zh; et soient supposés e = pg- Af (A) /'«»i et le frottement au fond', |)ar unité su|)erfïcielle, PiO'Bo, (A) cD,(i/o) "?. A et B étant deux coefficients qui dépendent de la rugosilé des parois, a et *,, ç- étant des fonctions soit monômes, telles que li°-^, u~'-', soit binômes, telles (]ue 1 + 1,25 h-', I -t-o,i «;;', que semblent indiquer diverses expériences, soit de toute autre forme. Pour déterminer A et B, supposons le mouvement uniforme. Nous avons (n" 10) du .-=p,I., d'où, connue ^q\h est le IVottement au fond par unité de surface, 2Acfi;/0-/"'. ("'« — "») ^I/'% 6At(.(/0./"'o('''" — ^) = I''''' Bïi(''')-?'4"»)«ô =!'''• Éliminant j/„ entre ces trois équations, et mettant, dans les deux autres qui en résultent, pour U, h, T et k„ les valeurs correspondantes fournies par diverses expériences, on en tirera, pour les nombres A ('t B, divers systèmes de valeurs qui, combinées, permettront d'a- dopter, pour eux, des moyennes satisfaisant convenablement aux expériences. Ors tiendrait compte facilemenl, dans ce calcul, de ce ijuc la vitesse maximum ti,„ se Irouve, par exemple, à un cinquième de la profondeur h, au lieu d'être à la surface, même lorsiju'un venl d'une vitesse à peu près égale souffle d'amont, comme l'a remarciué iM. Boilcau en mesu- rant des vitesses, qui, du reste, ont oliservé à peu près la loi parabolicjue. M. Boile.iu l'attiihue loi.. ( 772 ) » Je pense que ce frottement exercé par le fond devrait être fait aussi foncliou de la courbure convexe ou concave de son profd longitudinal. Si, en effet, le fond courbe tourne en haut sa convexité, il doit s'y produire quelque chose comme ce qui a lieu dans les ajutages à parois divergentes : l'eau, ayant une tendance à continuer de se mouvoir suivant chaque tan- gente à la courbe du profil, doit engendrer, dans l'espace compris entre cette courbe et sa tangente, des tourbillons qui ne se formeraient pas sur ini fond plan; et les frottements doivent en être très-sensiblement aug- mentés. Quelque chose d'inverse, mais de moins prononcé, se produit indubilablement sur les fonds à profil longitudinal concave, qui doivent faire localement l'effet d'un resserrement de la section. La courbure devra donc entrer dans la valeur du coefficient par lequel on multipliera des fonctions de la profondeur et de la vitesse au fond pour exprimer le frot- tement qui s'y exerce. o 11 est entendu que si la convexité du fond, ou l'épanouissement de la section, devient rapide, comme les tourbillons engendrés sont alors fort considérables, la question change, et il y a lieu d'appliquer le théorème connu dit de perte de force vive, de Borda. » 12. Mettre ainsi en compte, par des suppositions rationnelleset vérifiées dans un certain nondsre de leurs conséquences, cette hétérogénéité dyna- mique du fluide des cours d'eau, ou celte intensité tourbillonnaire, avec son influence sur It^s coefficients de frottement intérieur ou de frottement extérieur du fluide, et faire entrer ceux-ci dans luie analyse des mouve- ments de translation du fluide aux divers points de ses sections, paraît être la vraie voie où il convient désormais de faire marcher la théorie des grands écoulements. » C'est au moyen de celte analyse des divers mouvements particuliers et locaux qu'on pourra, connue il a été dit au commencement de ce Mé- moire (n° 1 ) traiter les cas de mouvements variés (*), de mouvements non [Comptes rendus, ?. fcviicr 1846, piiiir l'extrait, et 20 juillet pour le Rapport), et M. Bazin, après lui, à un trouble particulier résultant, vers la surface, tics tourbillons qui, lancés du fond, vicnnenl s'épanouir en haut et retombent après s'être un peu émergés. M. Bazin parut, to\itefois, y voir un effet du rapprochement des bords dans les canaux étroits; s'il en était ainsi, l'enfoncement du point de maximum pourrait bien être dû surtout au frottement exercé par l'air dans les cours d'eau pouvant être regardés comme infiniment larges, comme d'autres expérimentateurs semblent l'avoir trouvé. (*) M. BoussiiKsq en a présenté un premier essai, aux Notes citées de juillet 187 1, pour un canal reclangulaire de largeur conslanlcet considérable, ayant une jirofondeur bien moindre, ( 77'^ ) reclilignes, etc., avec quelque chance d'arriver à des résultats rapprochés des laits. Et, même en se bornant aux cas de mouvement uniforme, c'est par là seulement qu'on arrivera à dresser, pour des sections diverses, des formules mettant fin à la confusion qu'apporte chaque année la connais- sance de nouveaux faits, ne rentrant point dans les formules empirique- ment déduites des faits précédemment connus (*). variable, mais non rapidement, d'une section tninsversale à l'autre. Il tient compte de la divergence des filets Guides. Il trouve, entre autres choses, qu'il y a lieu de niodiritr un peu l'équation de mouvement varié permanent posée par Coriolis et par il'autres hydrauliciens. Ces auteurs, en faisant usage du principe dos forces vives, affectent le carré U' de la vitesse moyenne à travers une section w, d'un coefficient « = - I ( — | dw, un peu plus grand que l'unité, représentant le rapport moyen des cubes des vitesses individuelles ii des Tdets au cube de leur moyenne U. M. Boussincsq, en posant l'équation par le principe des quan- tités de mouvement, dont l'emploi élimine les actions intérieures inconnues, trouve qu'au lieu de ce coefficient il faut prendre celui qui est égal au rapport moyen des carrés, et qui diffère trois fois moins de l'unité que le coefficient de Coriolis. Il explique la différence en remarquant qu'un certain théorème, enqjloyé implicitement par Coriolis et explicitement l>ar M. Bélanger, théorème d'après lequel le travail total des frottements tant à l'intérieur qu'aux parois, par unité de longueur du courant, serait égal à la somme des seuls frotte- ments aux jiarois, multipliée par la vitesse moyenne U, n'est vrai que pour le cas particu- lier du mouvement uniforme; cas où il n'y a nullement lieu d'employer le coefficient a, piiisiue l'acquisition de force vive est alors nulle. Et il ajoute, pour en affecter encore les U% un autre coefficient, dû à ce que le frottement au fond n'est pas un même multiple de ce carré de la vitesse moyenne lorsque le mouvement est varié que lorsqu'il est uniforme; en sorle (|ue son équation est plus exacte et plus complète que celles de ses prédécesseurs. Déjà Dupuit avait élevé, sur l'usage du coefficient a de Coriolis dans le mouvement varié, un doute, qu'il fondait {Études sur le mouvement des eaux, 2" édition, i863, n"' iO à 46j sur ce que toute augmentation de la vitesse moyenne, d'une section à une section voisine et plus petite, entraîne, à cause de la chute qui l'accompagne, une diminution dans les diffé- rences des vitesses individuelles. (*) Voyez Du mouvement de l'eau dans les conduites et les canaux, par RI. Gauckler [Annales des Ponts et Chaussées, 1868, premier semestre, et surtout Étude comparative des formules proposées pour calculer le débit des canaux découverts, ])ar M. Bazin, mêmes An- nales, janvier 1871.) Les formules monômes, approximatives dans certaines limites, que j'ai proposées en i85i et 1864, et où la vitesse U avait un exposant fractionnaire tel que i,g, n'avaient pour but que de résoudre facilement certains problèmes (celui, par exemple, du remous ou gonfle- ment occasionné par les barrages) auxquels ne se prête que difficilement la formule binôme du second degré, et de donner des résultats bien plus approchés que ne le peuvent faire les hydrauliciens qui effacent purement et simplement le terme de premier degré du binôme. ( 774 ) » Le problème de rétablissement, dans cbaqiie cas, des équations diffé- rentielles du mouvement, et ensuite de leur intégration approcbée, aura encore sa difficulté souvent grande. Mais il ne présentera plus, envisagé ainsi, cette désespérante énigme contre laquelle des esprits distingués se sont heurtés en vain (n°' 8, 9). On peut espérer, pour l'avenir, que des labeurs aussi intelligents et dévoués ne seront plus prodigués en pure perte. » GHiMii':. — Sur un phénomène de cristallisalioii d'une iolulion s(dinc très-concentrée ; pat M. Chevkeil. » J'ai reconnu dans l'eau où des matières azotées avaient macéré et subi une fermentation que je considère comme le commencement d'une décom- position putride, trois acides au moins qui, s'ils ne sont pas identiques à trois des acides volatils non azotés que j'ai découverts dans le suint, y sont correspondants et très-analogues par leurs propriétés. Je ne suis point en- core en mesure de prononcer définitivement sur cette question; des diffi- cultés que j'exposerai plus tard en donneront la raison. Quoi qu'il en soit, en attendant, je vais signaler quelques faits d'actions moléculaires qui me paraissent dignes d'intérêt. » Un des trois sels, probablement mélangé d'un second presque aussi soluble dans l'eau, présente une propriété remarquable lorsqu'on étudie les phénomènes de sa solution aqueuse dans les circonstances suivantes : » Sa solution concentrée à pellicule transparente et incolore est un liquide épais à la température ordinaire, représenté par 1 parties d'eau et 3 parties de sel anhydre environ. » Si l'on en concentre une vingtaine de grammes dans une capsule hémi- Je pense qu'on peut, dans diverses formules, égaler le frottement RI des parois à une ej^pres- sion affectée d'une simple puissance fractionnaire du rayon moyen 11, mais que la vitesse n'y devrait entrer, pour qu'elles fusstnl plus rationnelles et générales, (pie sous un binôme comme celui qui a été adopté par Prony d'après Coulomb et Girard. C'est, en effet, le seul moyen d'éviter qu'au-dessous d'une certaine vitesse ou d'une certaine pente, il faille, avec les deux auteurs dont nous venons de citer les écrits récents, <]uitter brusquement la for- mule du second degré pour en prendre une du premier en U. En tous cas, la penie I ne devrait point entrer dans le second membre des équations dont le premier membre est RI ou l'intensité, en hauteur de prisme fluide, du frottement par mètre carré de paroi : il faudrait en dégager I ou l'exprimer en U et R, puis multiplier par R; car le frottement ne dépend de la pente qu'en tant (jue celle-ci est génératrice d'une vitesse, vraie cause du frottement de l'eau conirc les parois ou le fond. (775 ) spliériqiie, on obtient une demi-lentille liéniisphériqne parfaitement homo- gène, retenant encore clans cet état plus ou moins d'eau, et elle peut eu retenir même après plus d'une année d'exposition à l'air dans la capsule qui la renferme, couverte d'un simple papier. » Mais voici les faits sur lesquels j'appelle l'attention de l'Académie : » Une solution concentrée à pellicule, abandonnée à l'évaporation spon- tanée, me présenta, après un mois environ, au centre de la surface d'une niasse transparente et d'apparence solide, une excroissance d'un blanc par- fait, de I centimètre de diamètre, ne dépassant la surface que de 2 à 3 mil- limètres; le diamètre intérieur de la capsule était de 7*^,5. L'excroissance s'éleva lentement jusqu'à 3 centimètres au moins, et peu de temps après son apparition, des excroissances se produisirent autour d'elle, et peu à peu la capsule en fut couverte. Eu outre, on compta au fond du vase, sur les bords de la solution, six protubérances circulaires creuses au centre, et rappelant des capsules vides de gland plutôt que la figure d'un cratère. » L'apparence de l'ensemble de ces excroissances était celle de certaines stalagmites, ou plus exactement, selon M. Daubrée, d'un Jlos-feiri. » L'explication de cette cristallisation, formée de petits cristaux micro- scopiques dont l'agrégation symétrique résultait de couches successives pioduites de bas eti haut, ne s'offrit pas, je l'avoue, immédiatement, d'une manière nette à mon esprit; car c'était la première fois depuis cinquante- deux ans que la matière sur laquelle je travaille aujourd'hui me la présen- tait. Mais ayant bientôt cherché à m'éclairer, l'explication m'a paru celle-ci. » Des solutions analogues à la précédente m'ont présenté les faits sui- vants. Elles étaient dans de petites capsules ou dans des verres de uiontre. 1) Une bidle hémisphérique de quelques millimètres se montre au centre. Elle est circonscrite en relief, comme le reste de la surface, par une pelli- cule. Mais la pellicule hémisphérique est plus mince que la pellicule plane; en l'observant dans un verre de montre et en la pressant légèrement, on constate que la bulle ne renferme que du liquide sans air. Eh bien! la for- mation de la bulle me paraît être une conséquence de la pression exercée par la pellicule solide résultant de l-évaporation de l'eau qui se produit à la surface plane; de là, sur la solution saturée de l'intérieur, une pression dont la résultante se faisant sentir au centre donne lieu d'abord à une bulle hémisphériqvie. A sa circonférence se produit un suintement de solution qui finit par produire des cristaux microscopiques, lesquels se mouillant par capillarité, donnent lieu à des afflux successifs qui, par évaporation, ( 77G ) produisent une cristallisation ascensionnelle, rentrant en définitive clans les cristallisations dites ijriinpantes, où la couche liiiuitle s'élève successivement entre les parois du vase contenant la solution et des cristaux qui se sont formés aux dépens du liquide touchant ces mêmes parois. » En définitive, c'est donc le retrait de la couche superficielle devenue solide qui, par la pression qu'elle exerce sur la partie centrale, mobile à cause du liquide qu'elle retient, rompt la pellicule centrale en donnant lieu à un suintement de solution qui produit des cristaux microscopiques; et c'est après une certaine élévation de la protubérance centrale que de nou- velles cristallisations apparaissent symétriquement autour d'elles. )) Les protubérances creuses situées à la circonférence montrent bien comment la cristallisation commence circulairement, et comment, faute de liquide affluent, ces mêmes protubérances ne se sont pas accrues. » J'ai trouvé, ai-je dit, au moins trois acides dans l'eau où des cadavres ont macéré. L'un d'eux se rapproche des acides caproique et caprique, par la faible solubilité de son acide hydraté, d'apparence oléagineuse, dans l'eau. Il no serait pas impossible que cet acide fût mêlé d'un autre acide, qui en différerait par une volatilité moindre. Les deux autres sont diffé- rents, en ce que l'un forme avec la baryte un sel qui, parfaitement séché, conserve des années entières sa forme vitreuse, tandis que l'autre acide, uni à la baryte, cristallise en longues aiguilles. Ces deux sels sont remar- quables à deux égards, par leur excessive solubilité dans l'eau et leur noii- déliquescencc. » Il me reste à rechercher si la solution qui m'a présenté les phénomènes que je viens de décrire est formée d'un seul sel ou, ce qui semble plus vrai- semblable, si elle ne renfermerait pas les deux sels dont je viens de parler, ou encore si le sel grimpant ne serait pas produit par un sel différenl de celui qui cristallise en longues aiguilles. » Je ferai remarquer que des solutions des sels Irès-solublcs dont je parle présentent des phénomènes intéressants quand on les observe dans des verres de montre abandonnés à l'évaporation spontanée; on pont obser- ver : 1° que les unes se réduisent en luie matière pailaitenient transparente et incolore, comme le serait le plus beau vernis; 2° que d'autres, avant leur dessiccation parfaite, présentent des figures en relief symétriques, rappelant les figures des ondes sonores de Chladni, » La vue du phénomène que je viens de décrire me rappela,roi)inion de Tournefort, sur la véfjctalion des minéraux, et la phrase plus spirituelle qu'exacte de Fontenelle, dans son éloge du célèbre botaniste, lorsqu'en ( 777 ) parlant de la descente de Tournefort et de ses deux compagnons de voyage, le médecin Gundelsheimer et le dessinateur Aubriet, dans la grotte d'Anti- paros, ii dit : « En vain la natiu'e s'était cachée dans des lieux si profonds » et si inaccessibles, pour travailler à la végélation des pierres, elle (ut pour » ainsi dire prise sur le fait par des curieux si hardis. » )) Il ne s'agissait pas du spectacle magnifique de la grotte d'Anliparos, dans le phénomène que je viens de décrire, mais d'un spectacle inattendu offert aux regards par quelques grammes d'un produit chimique contenu dans une modeste capsule de poicelaine, bien précieuse pourtant! parce qu'elle renfermait luie préparation dont l'origine remonte à une trentaine d'années, et qu'avaient respectée et l'obus prussien qui éclata dans l'atelier de teinture des Gobelins, au-dessous même de mon laboratoire, et plus lard, les flammes des incendiaires de la Commune de Paris! » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Id formation (lu cliloral; parMM. A. Wuktz et G. VoGT. « L'un de nous a démontré que l'action du chlore sur l'aldéhyde, dans des conditions convenables, donne lieu à la formation d'une certaine quan- tité de chlorure d'acélyle et d'une combinaison de chlorure d'acétyle avec l'aldéhyde. Cette réaction est conforme à celle que l'on observe avec d'au- tres aldéhydes, en particulier avec l'essence d'amandes amères dont la transformation en chlorure de benzoyle, sous l'influence du chlore, a été démontrée autrefois dans les travaux classiques de MM. Liebig et Wohier. Toutefois, il s'en faut que la réaction soit aussi nette avec l'aldéhyde qu'avec l'essence d'amandes amères. Le premier de ces corps possédant une ten- dance très-prononcée à se jiolymériser, on obtient par l'action prolongée du chlore des dérivés chlorés de produits de condensation, parmi lesquels MM. Krœmer et Pinner ont signalé le chloral crotonique (i). » En tout cas, si l'on se place dans les conditions que j'ai indiquées, ce n'est pas le chloral ou l'hydrure de trichloracélyle qui se forme avec l'al- déhyde, ce n'est pas, en d'autres termes, le groupe mélhylique de l'al- déhyde CH'-CHO, mais l'autre groupe, le groupe incomplet CHO qui est attaqué, et il se forme du chlorure d'acétyle CH^-COCI. » Il nous a semblé qu'on pourrait empêcher ce dernier groupe de céder (i) Annales de Chimie et de Plijrsique, 4" série, t. XXIII, p. 828. C. K., 1S72, i" Semcstie, (T. LXM V, N" 12.) « 02 ( 77« ) à l'action du chlore, en le saturant par la fixation d'autres éléments. Celte saturation est effectuée dans un composé décrit par IMM. Wurlz et Frapolli et que ces chimistes ont obtenu en dirigeant un courant de gaz chlor- hydrique dans un mélange d'aldéhyde et d'alcool. Dans ce produit CH'-CH le groupe CHO de l'aldéhyde se trouve remplacé jiar un et l'on pouvait espérer qu'en soumettant le corps dont il s'agit à l'action du chlore, ce n'est pas sur ce dernier groupe qui renferme déjà du chlore, mais bien sur le groupe méthylique CH^ que porterait l'effort de ce corps simple. L'expérience a confirmé ces prévisions. En soumettant le produit chloré de MM. Wurtz et Frapolli à l'action du chlore, en présence d'une petite quantité d'iode, on obtient le corps tétrachloré qu'il est facile de transformer en chloral. » On a purifié le composé tétrachloré dont il s'agit en le faisant digérer à chaud avec du perchlorure de phosphore. On l'a obtenu ainsi sous la forme d'un liquide incolore, bouillant de i83 à i88 degrés, et possédant à zéro degré la densité de 1,426. De fait, ce corps est identique avec l'éther tétrachloré C*H*CPO que M. Malaguti a décrit comme un des produits di- rects du chlore sur l'éther, et que M. Henry a obtenu récemment en faisant agir le })erchlorure de phosphore sur l'alcoolale de chloral. M. Henry in- dique le point d'ébullilion i88 degrés, et la densité i,4 21 à i5 degrés. » L'éther tétrachloré se convertit avec une grande facilité en chloral. Il suffit de le chauffer pendant quelque temps, en vase clos, avec de l'eau, à 100 degrés, pour le (Redoubler en alcool, acide chlorhydrique et chloral. CCP -CH j ^,^'"'+ H-O = HCl + C= H'. OH + CCI' - COH. Étlier télracliloré. Chloral. » D;uis une expérience dont les détails seront décrits ailleurs rt d;uis la- quelle on avait chauffé 20 grammes d'éther tétrachloré, pendant plusieurs jours, avec de l'eau, au bain-marie, on a obtenu, par un traitement con- venable, environ 10 grammes de chloral pur. (Chauffé j)endant quelques jours au bain-marie, avec de l'alcool, l'éther tétr.ichloré se convertit eu acide chlorhydrique et en acétal trichloré 1 or" ip 1 or' H' CCI' - CH j ", " -H CMF.OH = Cl H + CCI' -CH JJ[:^[J^. hlher tt'lrachloiu. Acùlal trichloré. ( 779 ) Toutefois, l'acide clilorliydrique réagissant sur un excès d'alcool, il se forme une quantité notable de chlorure d'éthvle. » Dans une opération, où l'on avait chauffé 20 grammes d'éther tétra- chloré avec 3o grammes d'alcool, on a recueilli et condensé 3 grammes de chlorure d'éthyle. F/acétal (richloré obtenu dans celte réaction a passé à l'ébullilion de 199 à 201 degrés. » Distillé avec l'acide sulfurique, l'éther tétrachloré a donné du chlorure d'éthyle et du chloral. » On remarquera que le chloral obtenu dans tontes ces réactions est un dérivé direct de l'aldéhyde. Partant de l'aldéhyde, on a converti d'abord ce corps, au moyen de l'alcool et du gaz chlorhydrique, en éther mono- chloré (corps de Wurtz et Frapolli), lequel a élé converti successivement en éther tétrachloré et en cfiloral. Ainsi on a obtenu du chloral avec de l'aldéhyde, de l'alcool, du gaz chlorhydrique et du chlore. Ce sont là préci- sément les produits qui sont en présence dans la préparation du chloral, lorsqu'on fait passer du chlore dans l'alcool. M. Stns a constaté autrefois la présence de l'aldéhyde parmi les produits de l'action du chlore sur l'alcool faible. On comprend qu'il ne puisse pas se former une quantité notable d'aldéhyde dans la première phase de la préparation du chloral; en effet, sous l'influence de l'excès d'alcool et de l'acide chlorhydrique, sans cesse formé, l'aldéhyde doit se convertir immédiatement en éther monochloré, et celui-ci, par l'action du chlore, se transforme lui-même en éther tétra- chloré. Ce dernier donne du chloral par l'action de l'eau, de l'acéfal per- chloré par l'action de l'alcool. On sait, en effet, par les expériences de M. Lieben, que i'acétal perchloré existe parmi les produits de l'action du chlore sur l'alcool, et joue un rôle dans la préparation du chloral : il fournit ce corps par l'action de l'acide sulfurique. » Toutefois, la réaction principale donnant naissance au chloral nous paraît être l'action de l'eau sur l'éther tétrachloré. Et cette eau, indépen- damment de celle qui peut exister dans l'alcool, prend naissance dans la première phase de la réaction elle-même, par l'action de l'acide chlorhy- drique sur l'aldéhyde et l'alcool CH'-CHO + C-H^0H^-HCI = CH^-CH | °^'"' + H'O. Aldéhyde. Alcool. ~~T " ^ ™"^ -' Ether monochloré. )) Elle décompose l'éther tétrachloré, selon l'équation donnée plus haut, en chloral, acide chlorhydrique et alcool, lequel peut entrer en réac- tion avec une nouvelle quantité d'aldéhyde et d'acide chlorhydrique. On 102.. ( 78o) conçoit donc qu'une quantité limitée d'eau, alternativement formée et dé- composée, puisse concourir à la formation d'une quantité notable de cliloral. » Pour convertir l'aldéhyde en chloral, il a donc suffi de fixer certains éléments sur le groupe aldéliydique CHO, en faisant agir sur l'aldéhyde l'alcool et l'acide chlorhydrique. 11 nous a paru intéressant de ri'chercher si l'on n'arriverait point au même résultat, en remplaçant dans cette expé- rience l'alcool par l'eau. Théoriquement, une telle substitution paraissait ion 1 qui cor- respond au composé de MM. Wuriz et Frapolli, et qui représente de l'al- cool monochloré, ou encore la chlorhydrine du glycol éthylidéniquo CH^-CH • Un tel corps étant soumis à l'action du chlore, celui-ci de- vait attaquer, par les mêmes raisons que dans le cas précédent, plutôt lo groupe CH' que l'antre. Dans ce cas encore l'expérience a ratifié les prévi- sions de la théorie. » Lorsqu'on ajoute de l'aldéhyde à de l'acide chlorhydrique ordinaire, on observe une réaction très-vive avec dégagement de chaleur, et le liquide brunit facilement au bout de quelque temps. Pour éviter cet inconvénient nous avons opéré de la manière suivante : De l'aldéhyde pure et refroidie est mélangée avec de l'eau glacée dans la proportion des poids moléculaires; le liquide refroidi à — lo degrés est mélangé avec précaution avec environ son poids d'acide chlorhydrique moyennement concentré et refroidi a — lo degrés. Dans le mélange inco- lore ou très-légèrement fauve on dirige immédiatement un courant de chlore, le liquide étant refroidi. Au bout de quelques heures on chauffe légèrement en continuant de faire passer du chlore et en ayant soin de mettre le vase où s'opère la réaction en communication avec un récipient, à l'aide d'un tube recourbé qui plonge dans ce dernier. Dès que la tempé- rature s'élève vers loo degrés, on voit alors un liquide épais, visqueux, se rassembler dans le récipient : il y passe goutte à goutte, entraîné par l'excès de chlore. I>orsqu'on opère dans les conditions qui viennent d'être indiquées, la proportion de ce liquide est assez considérable et l'on peut en obtenir un poids sensiblement égal à celui de l'aldéhyde employée. I.e liquide épais et visqueux dont il s'agit est un hydrate d'aldéhyde dichlorée, mélangé avec de l'hydrate de chloral. Somnis à la distillation, il passe presque en- ( 7^' ) tièrement au-dessous de io5 degrés. Distillé avec un excès d'acide snlfurique, il donne un mélange d'aldéhyde dichiorée et de chloral, qui passe à la dis- tillation entre 85 et 98 degrés. Tous les essais qui ont été lentes pour séparer ces corps chlorés n'ont pas abouti : leurs points d'ébullition sont trop voi- sins, celui du chloral étant gî degrés, celui de l'aldéhyde dichiorée 88 à 90 degrés d'après M. Paterno, qui a obtenu, comme on sait, ce dernier corps en décomposant l'acétale dichloré par l'acide sulfurique. Toutefois les analyses que nous avons faites ont démontré que les parties qui passent à la distillation au-dessous de 90 degrés, sont généralement plus riches en aldéhyde dichiorée que la portion qui présente le point d'ébullition du chloral. Lorsqu'on expose cette dernière à l'air, il s'y forme quelquefois des cristaux d'hydrate de chloral. Les portions riches en aldéhyde dichiorée forment, au contraire, avec l'eau, un hydrate sirupeux (1). » Lorsqu'on traite par la potasse caustique le mélange d'aldéhyde dichio- rée et de chloral, ce dernier se dédouble en chloral et eu chloroforme, tandis que l'aldéhyde dichiorée éprouve un autre mode de décomposition. Dans une expérience où l'on a décomposé par la potasse i3 grammes d'iui tel mélange, bouillant au-dessous de 90 degrés, on n'a recueilli que S^'', 5 de chloroforme. La liqueur a noirci, et l'on a pu constater dans la solution noire la présence d'une quantité notable de chlortue de potassium et celle d'un acide organique complexe, soluble dans l'eau, et formant avec le sous- (i) Nous donnons ici les résultais des nombreuses analyses que nous avons fnites avec le mélange d'aldéhyde dichiorée et de chloral obtenu dans le cours de nos recherches. Produits obtenus par l 'action du chlore sur un mélange d'acide clilorhydrique et d'aldéhyde. Point d'ébullition. . . 88° à 96 90" 85° à 90 94° 96° Carbone 18,9 16, 56 '9167 18, o5 17, 38 Hydrogène i ,5 i)54 i,53 1,26 i,6r Produits obtenus par l'action du chlore Produit obtenu selon la méthode sur un mélange d'aldéhyde et d'e/iu. de M. Pinner. Points d'ébullition. . 85° à 92 94°^ 9^ 90° à 96 Carbone i8,4o 18, 65 '9? 10 Hydrogène ',46 i,25 •)39 Chlore » 68 , 1 3 » Clilor.il. Aldéhyde dichiorée. Théorie. Théorie. Carbone '6,27 21,24 Hydrogène 0,67 ' »77 Chlore 72,20 62,83 (782 ) acétate de plomb un abondant précipité. Cet acide n'a pas encore été étu- dié. Ce qui est hors de doute, c'est que la potasse enlève du chlore à l'al- déhyde dichlorée et modifie ensuite les corps oxygénés qui peuvent résulter de celte action et qui sont sans doute d'une nature très-instable. » L'action du chlore sur un mélange d'acide clilorhydrique et d'aldé- hyde donne naissance à une quantité assez notable du liquide visqueux dont il a été question. Dans luie opération où l'on avait opéré sur i5 gram- mes d'aldéhyde pure mélangée avec quelques grammes d'eau et avec ao grammes d'acide clilorhydrique moyennement concentré, on a recueilli dans le récipient près de i5 grammes du liquide visqueux, sans compter ce qui a pu rester en dissolution dans le mélange acide lui-même. » Les choses se passent ainsi lorsqu'on opère avec les précautions qui viennent d'être indiquées. Dans le cas contraire, si on laissait s'échauffer le mélange d'aldéhyde et d'acide clilorhydrique, si, d'un autre côté, l'on em- lîloyail un grand excès de ce dernier acide, il serait dilficile d'éviter la coloration du mélange et la transformation d'une quantité notable de l'aldéhyde. A la vérité, ces mélanges bruns se décolorent sous l'influence du chlore; mais le liquide visqueux qui passe, comme dans le cas précé- dent, en moindre quantité toutefois, entraîne alors des produits insolubles qui se séparent immédiatement, ou au moins lorsqu'on soumet le liquide visqueux à la distillation. Ces produits .se prennent quelquefois en une masse de cristaux. En même temps on voit apparaître, à la fin de l'opéra- tion, des cristaux soit dans le tube lui-même qui plonge dans le récipient, soit même dans le liquide acide qui a été soiunis à l'action du chlore, après le refroidissement de ce liquide. » Les cristaux dont il s'agit sont l'hydrate de chloral crotonique décrit par MM. Rrœmer et Pinner. Il fond à 76 degrés. Dans le liquide oléagi- neux lui-même, on a pu constater la présence d'une certaine quantité de chloral crotonique. Lorsqu'on le soumet à la distillation, il passe entre des limites de température très-étendues, le thermomètre s'élevant au delà de 200 degrés à la fin de l'opération. En distillant, avec de l'acide sulfiirique, les parties qui ont passé entre i5o et 180 degrés, on peut isoler une cer- taine quantité de chloral crotonique présentant la composition et les pro- priétés du corps découvert par MM. Kra^mer et Pinner. Ajoutons que dans toutes ces expériences nous avons remarqué la formation de produits inso- lubles qui se déposent d'abord du liquide sous forme de corps oléagineux, et qui restent finalement, au sein de la liqueur acide, sous la forme d'une masse visqueuse jaune. ( 783) » L'action du clilore sur l'aldéhyde donnant naissance à de l'acide chlor- hjdrique, on s'est deiiiandé si l'addition de cet acide peut être regardée couime une condition nécessaire à la formation du chloral, et s'il ne suf- firait pas d'ajouter de l'eau pour arriver au luéine résultat. D'une part, l'acide chlorhydrique formé peut jouer le rôle de celui qu'on ajoute; d'autre part, on conçoit la saturation de la molécule d'aldéhyfle par les éléments de l'eau seule. L'aldéhyde s'échauffe lorsqu'on la mélange avec de l'eau et cette élévation de température est sans doute l'indice d'une com- binaison. Ce mélange pourrait renfermer l'hydrate saturé, mais très-instable, isomérique avec le glycol, lequel se forme, comme on sait, par l'union directe de l'eau avec l'oxyde d'éthyléne, isomérique avec l'aldé- hyde. Le chlore eu agissant à une basse température sur un tel hydrate pourrait sans doute attaquer la molécule par le groupe méthylique. On a donc fait l'expérience suivante : » 5o grammes d'aldéhyde ont été mêlés à 20 grammes d'eau, les deux liquides étant refroidis à zéro degré. En 4 minutes la température s'est élevée à 19°, 5, celle de l'air ambiant étant à 16 degrés. On a ajouté ensuite 80 grammes d'eau à 16 degrés et l'on a constaté une élévation de tempé- rature très-sensible, le thermomètre s'étant élevé à 82 degrés. On a ajouté ensuite 5o grammes d'eau et l'on a fait passer le chlore pendant 6 heures à — 10 degrés, puis pendant deux jours au bain-marie. " On a recueilli dans le récipient l\o grammes de l'hydrate visqueux qui a été mentionné plus haut, et d'où l'on a retiré, par distillation avec l'acide snifurique, un mélange d'aldéhyde dichlorée et déciderai, comme dans l'expérience précédemment décrite. Le liquide acide (i) dans lequel on avait fait passer le chlore renfermait, eu dissolution, une portion des produits chlorés formés dans la réaction. Aucun produit résineux ne s'y était déposé. » Les conditions dans lesquelles le chloral et l'aldéhyde dichlorée se sont formés dans l'expérience qui vient d'être décrite, sont, à peu de chose (i) La réaction terminée, ce liquide a été distillé, et le premier quart du liquide qui avait passé a été mélangé avec 2 fois son volume d'acide sulfiirique. Ce mélange ayant été distillé, on a recueilli d'abord un liquide riche en aldéhyde dichlorée et en chloral, puis il a passé entre 1 10 et i5o degrés un liquide acide qui s'est rempli de cristaux du jour au lendemain. Ces cristaux étaient solnbles dans l'eau bouillante, d'où ils se sont déposés par le refroidis- sement en belles lames allongées. Ce corps fond à 80 degrés. Son point d'ébulhtion est élevé. Sa composition paraît repondre à la formule C H^Cl'O^ =^ (C H'Cl'O, H'O?). ( 784) près, celles où s'est placé récemment M. Pinner (i). Seulement ce chi- niisle attribuant à la polymérisation de l'aldéhyde l'insuccès des expériences relatives à la formation du chloral par l'action directe du chlore sur l'al- déhyde pure, a voulu empêcher cette polymérisation, en saturant par le marbre l'acide chlorhydrique au fur et à mesure qu'il se forme dans la réaction. Les expériences précédemment décrites démontrent que la pré- sence de l'acide chlorhydrique n'empêche pas la formation de l'aldéhyde dichlorée et du chloral, et qu'on serait plutôt tenté de lui attribuer une in- fluence favorable. Au surplus, l'expédient imaginé par M, Pinner, s'il s'op- pose à la présence d'une quantité notable d'acide chlorhydrique, n'exclut pas cet acide de la liqueur. Celle-ci reste acide dans tout le cours de la réac- tion, et il faut qu'elle le soit pour qu'elle puisse attaquer le marbre. Or, d'après les expériences de M. Rekulé, il suffit d'une trace d'acide chlorhy- drique pour provoquer la formation de la paraldéhyde. De fait, en inter- rompant une expérience faite d'après les indications de M. Pinner, au mo- ment où le chlore passait dans le liquide refroidi à — lo degrés, nous avons pu constater à la surface de la solution aqueuse des cristaux de paraldé- hyde, qui ont fondu dès que le liquide a repris la température ordi- naire. » Ajoutons qu'en répétant l'expérience décrite par IVI. Pinner, nous avons observé la formation de l'hydrate visqueux qui a été mentionné dans celte Noie, et qui s'est rassemblé dans le récipient qu'on avait eu soin de dis- poser à la suite du ballon renfermant l'aldéhyde, l'eau et le marbre. Dans une de nos expériences, une partie de cet hydrate s'était séparée dans le ballon même de la solution de chlorure de calcium qui s'est prise, après le refroidissement, en une masse de cristaux. L'hydrate a pu être séparé, par décantation, de ces derniers. Distillé avec de l'acide sulfurique, cet hydrate a donné un mélange d'aldéhyde dichlorée et de chloral dont on trouve l'analyse ci-dessus. » MÉTivOr.OLOGlK. — Remarques sur la Note présentée par M. le Maréchal Vaillant, au sujet des aurores boréales. Note de M. Cii. Sainte-Claire Devu-le. 0 M. le Maréchal Vaillant a présenté lundi dernier à l'Académie un tra- vail dans lecpiel il me fait l'honneur de discuter des opinions qu'il m'at- tribue et qui sont les suivantes : (i) Bcrichte dcr DeuUclieri Chew.ischcn Gacllsc/uift zii Berlin, t. IV, p. 2S6. ( 785) » J'aurais été amené à établir un rapprochement entre les orages ter- restres et les orages magnétiques, par la circonstance que l'aurore du 4 fé- vrier a été vue simultanément de points très-éloignés les uns des autres. » J'excipe à l'appui de mon opinion des orages nombreux qui ont eu lieu à Biarritz et à Bayonne. » Enfin, d'après moi, les retours de ces phénomènes électriques se fe- raient à des intervalles réglés de deux ans en deux ans. M N'ayant nulle part exprimé ces opinions, je ne me crois pas obligé de les défendre. » Les deux seuls points sur lesquels porte la critique de notre confrère, sont les suivants : » 1° J'ai admis implicitement, mais sans en tirer aucune conséquence pour le but que je me proposais, un rapprochement entre deux phénomènes électriques, savoir : les orages terrestres et les orages magnétiques ou au- rores boréales. Mais, en cela, j'ai été précédé par un savant d'une compé- tence si incontestée, que je puis aisément m'abriter derrière son sentiment. Voici ce qu'à imprimé notre illustre associé étranger, M. Auguste de la Rive {Comptes rendus, t. XLIX, p. 424)- « Dans cette théorie, dont je résume ici les principaux traits, les vapeurs qui s'élèvent constamment des mers, et principalement des mers équatoriales, emportent avec elles dans les régions supérieures de l'atmosphère une quantité considérable d'électricité positive, à laquelle elles servent de véhicule, laissant dans la partie solide du globe l'électricité néga- tive. Chassées vers les pôles boréal et austral par les vents alizés qui régnent constamment de l'éciuateur aux pôles dans les parties de l'atmosphère les plus éloignées de la terre, ces vapeurs y portent avec elles leur électricité positive et constituent ainsi toute l'atmosphère dans lin état éleclri(|ue positif, qui va en diminuant de haut en bas. Il y a une tendance constante à la neutralisation entre cette électricité positive de l'almosplière et la négative de la terre, neutralisation (|ui s'opère, soit directement à travers la couche d'air elle-même, soit surtout aux deux pôles, où viennent converger et se condenser les couranis de vapeurs entraînées par les vents. Le premier mode de neutralisation est plus ou moins actif, sui- vant le degré plus ou moins grand d'humidité de l'air, et il se manifeste souvent sous forme d'orages et par la chute de la foudre. Le second, qui est le nioi^p normal, donne lieu aux aurores, qui ne sont, en général, visibles que dans les régions polaires. L'aurore boréale n'est donc que la décharge électrique, conséquence de ce mode de neutralisation, assez intense pour être lumineuse, et affectant une forme et un mouvement particuliers sous l'in- flnence du pôle magnétique de la terre. » » Dans ce système, les orages et les aurores boréales ne sont pas le même phénomène; l'iui d'eux est plutôt l'équivalent de l'autre. Aussi, les orages sont-ils très-rares près des pôles, où les aurores sont presque habituelles, C. R., 1879, 1" Semestre. (T. LXXIV, N» i2.) I o3 (786) el an contraire, presque continuels dans les régions équatoriales, dénuées d'aurores (i). » Si l'on admet cette tliéorie, j'ajoute que les phénomènes de tempéra- ture, sous l'influence desquels se déterminent les mouvements atmosphé- riques dont il est question, sont sujets à des variations périodiques, et que la cause de ces variations doit probablement être attribuée à des variations, périodiques aussi, dans les propriétés du milieu] interplanétaire que doi- vent traverser les rayons solaires pour atteindre la Terre. » Je ne puis, d'ailleurs, accorder à M. le Maréchal Vaillant que les orages terrestres soient un phénomène aussi accidentel et aussi local qu'il le croit. Et, pour rendre ma pensée, je lui demanderai la permission de me servir de l'image même qu'il a employée. » Un habitant de Naples, qui aurait peu lu et n'aurait pas du tout voyagé, jjourrait croire que le Vésuve est une bouche volcanique entièrement isolée dans ses manifestations. Mais, s'il examine les Champs phlégréens, qui l'en- tourent, il verra déjà que le volcan napolitain est un centre au milieu d'une foule d'émanations, avec lesquelles il a des relations qu'on peut faire res- sortir. Si, s'élevant plus encore dans ses études, il remarque, avec l'un de nos dlustres Secrétaires perpétuels, que ce volcan se trouve sur une ligne qui, au sud, lie l'Etna et le Stromboli, et vers le nord, va passer au Saint- Elie et au Mowna-Roa des îles Sandwich, il ne pourra plus douter que ie Vésuve ne soit un point singulier sur une immense courbe volcanique, avec l'état eruptif de laquelle ses manifestations sont nécessairement en rapport. ' » De même, un habitant de Biarritz qui assiste à la formation des orages qui se déchaînent vers les différents points du golfe de Biscaye, peut aisé- ment s'imaginer que tout cela est purement local; mais il changera d'idée lorsqu'il jeltera les\eux sur une carte quiaui'a résumé les diverses contrées qui, leinême jour ou à un jour d'intervalle, auront vu naître des orages. Le i3 février dernier, par exemple, un orage violejil, très-rare à cette époque de Tannée, se déclarg à Vendôme. Ce n'est plus un fait isolé, lorsqu'on voit que, du la au i3, il y a un orage à Santiago, et le lendemain, i4, orage à Faris, et orages eu plusieurs points placés sur les deux intervalles. » Le second point dénies travaux sur lequel portent les critiques de M. le Maréchal Vaillant, c'est qu'en effet j'ai cherché à établir l'existence (i) A l{oss<'ko|>, en Lapoiiit-, du i?. SL'jUeiiibi'fi iS38 au i8 avril i83(), MM. Louin, Bra- vais et Marlins oui ubsiivu i53 aurores. [Co//i/>tes rendus, t. X, p. 2y5.J ( 787 ) (le retours périodiques pour les phénomènes rie température, et, par suite, pour les antres phénomènes atmosphériques. M Ceci est un sujet dont je m'occupe assidiunent depuis i853, bien que je n'aie commencé mes publications qu'en 1865. Comme pour tous mes autres travaux, je suis disposé à accepter ici avec reconnaissance les cri- tiques bienveillantes de mes confrères, et à en profiter. Mais M. le Maré- chal Vaillant me permettra, j'en ai la conviction, de ne pas considérer comme une discussion sufBsante de près de vingt ans d'études, en grande partie publiées, cette simple assurance exprimée par lui, sans preuves à l'appui, que « les lois de la nattu'e ne procèdent point ainsi », et qn'il ne saurait voir dans les coïncidences que je me suis efforcé d'établir par une longue et persévérante statistique, que « le désir de chercher des rapports que rien encore ne justifie. ». CHIMIE AGRICOLE. — Recherches sur la conservation des vins. Note de 31. de Yekg\ette-Lamotte. " La question de la conservation des vins par le chauffage est devenue tellement obscure, depuis les dernières discussions relatives à ce sujet qui se sont produites devant l'Académie, qu'il me paraît indispensable de ré- tablir les faits en quelques mots, et de rappeler les bases scientifiques du débat. » C'est au commencement du siècle qu'Appert applique à la conserva- tion des vins les observations si importantes qu'il avait faites sur la conser- vation (les autres substances alimentaires. Je n'ai pas à défendre la cause d'Appert : à la Société centrale d'Agriculture, son illustre président, M. Chevreul, a établi de la manière la plus précise ses droits à celte décou- verte. Mais le procédé d'Appert soulevait deux questions: 1° la conservation du vin; 2° la conservation de sa qualité. » Après avoir, de|3uis i85o, reconnu aussi que le chauffage préservait les vins de toute altération ultérieure, c'est sur la seconde question que j'ai dirigé mes recherches. Elles ont eu pour but d'apprécier, d'une part, la nature des vins qui devaient étreutilement soumis au chauffage, et de l'antre les changements que le procédé opère dans leur constitution; et j'ajoute que mes expériences ont porté principalement sur les vins fins de la Bour- gogne qui constituent la grande richesse de la Côte-d'Or. » Sans vouloir insister longuement sur des détails techniques qui seraient peut-être déplacés ici, l'Académie me permettra cependant de résumer en quelques mots mes principales observations. Elles ont porté sur les points io3.. (788) suivants : la nature des principes solubles qui sont contenus dans le vin ; la quantité d'alcool qu'il contient, son âge, son temps de tonneau et son temps de bouteille, sa couleur, l'année de la récolte, et enfin la tempéra- ture et la durée du chauffage. » On voit donc combien est complexe et difficile le problème que j'avais à étudier; ai-je réussi à le résoudre? Je ne le prétends point, tant, pour moi, malgré mes observations les plus récentes, la question renferi;ie encore d'inconnu; seulement je pense que mes travaux ont jeté et jetteront quelque lumière sur cet important sujet. » 1° Lorsqu'on soumet au chauffage des vins très-jeunes et très-riches en matières solubles (ex. : vins de i858 et de i8G5), on leur donne le ca- chet des vins d'Espagne et de Portugal. » 2° J'ai reconnu que, dans le chauffage, il fallait prendre en très-grande considération la quantité d'alcool contenue dans les vins, et que leur vino- sité permettait d'abaisser le degré de chaleur nécessaire à celte conserva- tion. C'est ainsi que, dans les bonnes années, les grands vins de la Côte- d'Or, dont la richesse alcoolique (d'après les essais que je suis régulièrement depuis i834) peut s'élever à i4 degrés centésimaux, n'exigent qu'une tem- pérature de 5o degrés pour être préservés de toute altération ultérieure, tandis qu'un vin moins riche en alcool demandera au chauffage une tempé- rature plus élevée. M 3" L'âge d'un vin exerce, d'après mes observations, la plus grande influence sur les caractères qu'il conserve après le chauffage. Tout vin vieux soumis au chauffage devient sec, maigre au goût, enfin il vieillardc et laisse dans l'opération une grande partie de ses qualités et presque toute sa valeur vénale. Ce sont là les vins dont, en i85o, je ne conseillais pas l'exporta- tion. Si, au contraire, on applique le chauffage à un vin jeune, on le vieillit utilement et l'on peut ainsi le livrer plus tôt à la consommation. Ce prin- cipe, qui est le résultat de ma longue expérience, résume, selon moi, tout ce que le chauffage des vins présente de plus important. » 4" Dans le chauffage des vins, il faut également tenir compte du temps de tonneau et du temps de bouteille. Ainsi, en prenant du vin à un même tonneau, à quatre époques distantes l'une de l'antre d'une [année, en l'introduisant dans des bouteilles que l'on chauffe à la même température, j'ai obtenu quatre sortes de vins qui différaient entre elles par des nuances très-sensibles. » 5" Ia^ chauffage donne, en général, d'excellents résultats avec les vins blancs. Eu l'applicjuant aux vins jeunes, encore riches en principes so- ( 7«9 ) lubies, on leur conserve cette qualité si précieuse que les œnologues dési- gnent sous le nom de liqueur. » 6° La délerinination du degré de chauffage auquel les différenis vins devaient être chauffés a été un des points importants de mes recherches. J'ai reconnu, en effet, qu'une température exagérée, qui conserve d'autant mieux les vins qu'elle atteint un degré plus élevé, altère souvent leur qua- lité. Par conséquent, pour les vins fins, la question à résoudre était de fixer le minimum de température qu'il fallait leur appliquer au point de vue de la conservation. En i85o, déjà, je faisais varier la température du chauffage de 5o à 75 degrés cenlésimaux, et j'ai reconnu que les grands vins de la Bourgogne, riches en alcool, pouvaient conserver leurs principales qualités et acquérir une tenue remarquable par un chauffage de 5o degrés seulement. J'attache, je l'avoue, une grande importance à la fixation de ce chiffre, que j'ai indiqué le premier. » 7" J'ai fait ressortir tous les avantages que présente, au point de vue pratique de la conservation des vins, l'emploi rapide d'ime température peu élevée qui conserve mieux au liquide ses précieuses qualités. En 1864, ayant été conduit, par un heureux hasard, à étudier quelle était, sur les vins, l'ui- fluence de ces basses températures, lorsque leur action se prolongeait, j'ai reconnu le fait suivant : en chauffant au-dessous de 5o degrés, et pendant deux mois, des vins de Bourgogne riches en alcool et en matières solnbles, non-seulement j'ai empêché leur altération, mais j'ai encore développé chez eux certaines qualités appréciées des consommateurs, tandis que les mêmes vins avaient souffert de leur séjour dans une mauvaise cave. » L'étude dece fait a encore eu pour résultat de me permettre d'être fixé davantage sur le minimum de température que demandaient au chauffage les grands vins de la Bourgogne. » 8" Le chauffage ne réussit pas également avec toutes les récoltes; ainsi avec les vins de i8G5 les résultats ont été remarquables, et ils me paraissent jusqu'à présent douteux pour les vins de 1868. » On peut conclure des différentes propositions que je viens d'établir qu'il existe, pour ainsi dire, pour chaque vin, des conditions particulières de chauffage, qui, tout en assurant sa conservation, doivent encore ne pas compromettre sa qualité. » On voit combien nous sommes loin du principe absolu d'Appert. Dans toutes mes expériences, je n'ai jamais employé d'autre chauffage que le chauffage en vases clos. » Je tiens à bien faire encore remarquer que les vins chauffés m'ont con- ( 790 ) stamment donné des dépôts. Cette observation, que j'ai faite dès le principe et qui d'abord n'avait pas été admise, a son nnportance dans l'élude des ferments ; nous y reviemirons plus tard. > Enfin, je dirai en terminant ce qui est relatif au chauffage, que l'appré- ciation de ses effets n'est souvent possible que longtemps après l'opération. » Je viens de résumer les principales observations que j'ai faites sur les effets que la chaleur exei'ce sur les vins. On me permettra de jiréseiiter également à l'Académie les faits que j'ai observés sur ïamélioralion des vins par la congélation. Celte opération, utilement appliquée, de temps inuné- morial, à nos grands vins de Bourgogne, exigeait des études que j'ai entre- prises, même avant de m'occuper du chauffage. > Dans le débat qui s'est agité devant l'Académie, on a voidu,bien àtort, établir une confusion entre les effets produits sur les vins par l'emploi de ces méthodes. Les deux opérations ont des résultats absolument distincts l'un de l'autre ; et quant à moi, je ne les ai jamais confondus dans mes travaux. » Je viens de dire ce qu'est le chauffage. La congélation a toujours pour but V amélioration des vins. » Un des effets de la congélation est de concentrer les parties sapides du vin ; elle est donc surtout applicable aux vins fins, peu riches en al- cool. » Mais quelles sont les conditions que demande le procédé? Telle est la question très-complexe que j'ai traitée, il y a quelques années, dans plu- sieurs Mémoires. J'en rappellerai, en peu de mots, les points principaux. A plusieurs reprises, ce sujet a déjà fixé l'attention de l'Académie, et mon nom a eu l'heureuse fortiuic de se trouver, à cette occasion, allié à ceux des Chevreul, des Boussingault, des Thonard ; ces hommes éminenis ont, par leurs propres travaux sur cette question, été conduits aux mêmes résultats que moi. » Les vins légers, peu alcooliques, peu acides, doués d'une grande fi- nesse, gagnent à la congélation qui ]es améliore, de manière à souvent dou- bler leur valeur ; tandis qu'elle n'est pas utile avec les vins comminis, ni avec ceux qui sont doués de toutes les qualités que l'on demande aux grands vins des années normales. » Cependant, lorsqu'on applique la congélation à ces derniers vins, on obtient des produits doués d'une grande tenue et très-riches en alcool. Ces vins ont toujours admirablement réussi comme vins d'exportation. Le pro- ( 79' ) cédé a donc, ici, le double avantage d'améliorer les vins et de leur per- mettre de résister en fiils (j'insiste sur ce mot) aux plus rudes épreuves des longs voyages. » En disant en peu de mots comment j'ai compris les effets du chauffage et de la congélation sur les vins, j'ai démontré, je l'espère, combien on a mal interprété mes travaux. Ce sera là ma seule réponse à la critique pas- sionnée dont ils ont été l'objet. » En résumé, l'Académie comprend aujourd'hui cpiel a élé mon rôle dans le débat relatif à la conservation des vins et à leur aniélioration. » Me plaçant an point de vue de la consommation et de l'importation de nos grands vins de Bourgogne, j'ai pris deux méthodes qui existaient dans la science pour conserver et améliorer les vins, c'est-à-dire la congéla- tion et le chauffage, et j'ai étudié, pendant un grand nombre d'années, la plupart du temps sur des vins que j'avais récoltés, dans quelles conditions ces deux méthodes pouvaient être utilement appliquées aux grands vins de la Côte-d'Or. Vodà quel a été, et quel est encore, comme l'académie le voit par cette Communication, le but de mes recherches. » Si je crois avoir donné à la pratique œnologique des renseignements utiles et qui lui manquaient de la manière la plus absolue, je n'ai aucune prétention, je le déclare, sur les questions théoriques relatives aux ferments des vins qui ont été émises par M. Pasteur, et dont je lui laisse toute la res- ponsabilité. » L'Académie a entendu les attaques si vives qui ont été dirigées contre moi; elle voudra bien me tenir compte de la modération que j'apporte dans cette discussion. Je l'avouerai cependant, devant les insinuations bles- santes qu'on a introduites dans le débat, cette modération m'eût été im- possible, si je n'avais eu I4 confiance qu'en rétablissant les faits j'assurais tous mes liroils; et j'espère, en définitive, que, dans na. haute équité, l'Aca- démie m'accordera la modeste part que je réclame dans l'application des méthodes relatives à la conservation des vins, qui ont fait le sujet de cette Communication. » CHIMIE AGKICOLE. — Obseivalions au sujet de la lecture de M. de Vergnette; par M. Pasteur. « li y a beaucoup de choses dans la Note que vient de lire M. de Ver- gnette. Les assertions au sujet tie la priorité de l'invention du chauffage comme moyen de conservation des vins, qui sont stules eu litige, se trou- ( 79-^ ) vent noyées et comme perdues au milieu de remarques qui me paraissent empruntées exclusivement à mes propres publications concernant cette pra- tique. Au lieu de répondre avec simplicité à des conclusions formulées avec précision par M. Balard, M. deVergnetle accunude des explications con- fuses, et m'oblige de rétablir quelque clarté dans ce débat. » M. de Vergnette prétend que déjà, en 1846 et en i85o, il a conservé des vins par le chauffage. J'affirme de nouveau et après M. Balard, qui l'a établi si clairement, qu'à ces époques, M. de Vergnette n'a introduit que des erreurs dans la question du chauffage, qu'il a rendue, en outre, profon- dément obscure. En i85o, le chauffage, entre 5o et 73 degrés, était ponr M. de Vergnette une épreuve qu'il fallait faire subir à un échantillon de vin à exporter. Si l'échantillon résistait à cette épreuve delà chaleur, le vin était d'une santé robuste; il pouvait voyager. Dans le cas contraire, il fallait s'abstenir de l'expédier. Tout cela est erroné. .Te le répète donc encore : M. de Vergnette n'a rien compris à l'action de la chaleur sur le vin en 1 85o. » Il me vient à la pensée un argument : puisque M. Thenard trouve que M. de Vergnette a des droits à la priorité de l'invention du chauffage, pour- quoi donc dans le Rapport qu'il a lu, en 1864, à l'Académie, sur les litres de cet œnologue ;i la place de Correspondant, pourquoi, dis-je, M. Thenard n'a-t-il pas dit un seul mot du tiavail de i85o de M. de Vergnette concer- nant le chauffage des vins? C'est qu'à cette date je n'avais rien publié encore sur la question du chauffage et son importance pratique. » Il y a un autre travail, un seul, de M. de Vergnette sur le chauf- fage des vins; il est de i8G5, postérieur de trois seu)aines à la prise de date que j'ai donnée à mes études, le 1 1 avril i865. Sa Note fait connaître un procédé dont je laisse à M. de Vergnette tonte la responsabilité : il con- siste à placer les vins de Bourgogne sous un loij, dans un grenier, pendant deux mois, en juillet et août. » M. de Vergnette établit, dans la Note ci-dessus, une distinction entre le chauffage en vase clos et le chauffage au contact de l'air. Cette distinc- tion m'appartient, et j'ai, le premier, insisté pour que, dans le chauffage en grand, ou se rapproche le plus possible des conditions du chauffage en bouteille. » M. de Vergnette dit encore (autant qu'on peut répondre d'avoir bien compris en écoutant une lecture, quelque attention qu'on y apporte) : 1 II faut chaufferies vins jeunes, pour les vieillir... Les vins vieux, soumis au chauffage, deviennent secs et vieillardent. ■> ( 793 ) » N'ai-je pas publié que les vins chauffés après plusieurs années de bouteilles, conservent moins bien leurs qualités délicates que si on les a\ait chauffés plus jeunes? » M. de Vergiiette dit encore qu'il a fait ressortir les avantages de l'em- ploi rapide d'une température peu élevée. Mais, avant qu'il connût exac- tement ma méthode, pourquoi donc M. de Vergnette conseillait-il d'ex- poser le vin à la chaleur lente d'un grenier pendanl deux mois? » M. de Vergnette, pour établir qu'il a conservé du vin en i85o par le chauffage, vient de lire la phrase suivante de son Mémoire portant celte date : « Nous avons toujours réussi, en faisanl varier la température du bain de 5o à 75 degrés centigrades, à préserver /es vins de tjualiié, soumis à ces essais, de toute alté- l'alion ultérieure. » » Je le prie itérativement de lire la phrase suivante qui donne le vrai sens de celle qui précède. » M. de Vergnette s'y refusant, je la rétablis : « Il n'en était pas de même pour ceux (|ui, d'une santé dauteuse, ne présent/lient i>oint cette composition normale sans laquelle les vins ne se conservent pas. Dans ce cas, ils ne résistent pas h cette épreiwe. » » J'attends la réponse de M. de Vergnette, et je regrette sou silence. » M. Lii Pkkside.nt rappelle à l'Académie qu'elle doit se former en Comité secret, pour entendre divers Rapports, et déclare la discuïsiou close. M. Liî Secrétaire perpétuel communique à l'Académie, de la part de A! M. Auguste de La Rive et Henry de Saussure, l'annonce de la perte tout ;t fait imprévue qu'elle vient d'éprouver par le décès de M. Piclet [François- Jules), l'un de ses j)his émiiieiits correspondants, enlevé, par une fièvre pernicieuse, le i5 mars, à Genève. « M. l'ictet laisse iiu vide immense dans l'Académie de Genève, dont il était l'âme; dans les conseils de son Canton et dans ceux de la Suisse, dont il était une des Imnières. » 11 n'ain-a pas vu l'inauguration du hàtiuient de l'Académie qui s'achève en ce moment, auquel le canton de Genève a consacré 3 millions, et qui est, pour ainsi dire, son œuvre. » M. Pictet possédait des collections d'histoire naturelle importantes, loniours libéralement mises à la disposition des savants de tous les i)ays. Sa C. R., 1872, 1" Semestre. (T. LXXIV, N» 12.) I o4 ( 794 ) fortune était emploj'ée à répandre la connaissance des richesses paléonlo- logiqiies de la Suisse par la publication, faite à ses frais, des ouvrages ac- couipMgnés des planches nombreuses nécessaires à leur étude. n Les vingt dernières années de sa vie avaient été consacrées, en effet, à la paléontologie, science qu'il avait dotée d un Traité classique en quatre volumes, de nombreux Mémoires sur les fossiles de la Suisse, d'un Mé- moire spécial sur les poissons fossiles du Liban, etc. » Les premières années de sa vie scientifique avaient été plus parificu- lièrement réservées à l'élude de l'entomologie, circonstance qui l'avait amené à faire un long séjour dans les galeries du Muséum, où il s'était lié d'une étroite amitié avec notre ancien confrère, M. Audouin, et où il avait préparé ses travaux sur les Ephémères et les Phryganes, (pii fon- dèrent sa répiitalion. » M. Pictet avait gardé de ce séjour le souvenir le plus, profond, et il avait conservé toutes les sympathies des professeurs d'un établissement où chacun appréciait la rare étendue de son esprit, la sûreté de son savoir et son infatigable zèle pour la science de la nature. » IXOIHEVATIOIVS. I. L'Acndémie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Mend)re qui remplira, dans la Section de Mécanique, la place laissée va- cante par le décès de M. Pinbert. Avant le vote, M. le Secrétaire perpétuel donne lectiue de la liste de candidats qui a été présentée par la Section de Mécanique, et qui est com- posée comme il suit (i). En première ligne M. Tresca. (M. BoUSSINESQ. M. Bresse. _,. .,. .,..„, , M. HaTON de la GoiTPIM.lÈRK. ) » Doiiiiniqiip Cnssiiii qui a découvert la lumière zodiacale (i), on du moins qui crut l'avoir décor.verle, ])arce que plus d'une génération s'élant écoulée depuis la dernière reprise de ce phénomène, on en avait complè- tement perdu le souvenir, avait déjà exprimé, il y a près de deux siècles, l'opinion que « cette lumière peut venir du même écoulement que les taches )) et les facules du Soleil. » » Quant à de Mairan, le célèbre Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, auteur du traité le phis considérable et le plus consciencieux qui existe sur l'aurore boiéale, il n'hésite pas à dire que « la véritable cause de » l'aurore boréale est la lumière zodiacale. » » Son chapifie VIII est intitulé : De In cnircspondance des reprises de l'au- rore boréale avec les appar'ilions delà lumière zodiacale ou avec lesaccroissemeuls de V atmosphère solaire; et en terminant son ouvrage, après avoir rapjielé le sentiment de Cassini, il l'appuie des remarques suivantes, que nous repro- duisons textuellement (9.) : « Ce qui paraît favoriser cette idée, c'est (jiie depuis cin(i à six ans (pic les aurores bo- réales, suite ordinaire, selon notre liypotlièse, des i^randes e.xtensions de l'alinosphère solaire, sont devenues si fréquentes, les lâches du Soleil l'ont été aussi beaucoup. On sçait encore qu'au commencement du dernier siècle, après l'invention des Inneites, on ne voyoit presque jamais le Soleil sans taches, et il en avoit (pulipiefois des amas si considérables que le P. Schciner dit y en avoir compté une fois jusqu'à cinquante. » lilles devinrent ensuite plus rares, de sorte que depuis le milieu du siècle jusqu'en 1670, c'est-à-dire dans l'espace d'une vingtaine d'années, on n'en peut trouver qu'une ou deux, et qui parurent même fort peu de temps. Or, comme nous l'avons vu, il y eut un grand nombre d'aurores boiéales au commencement du wi'' siècle et jusques au delà de 1(131, après (pioi l'on n'en enicnd plus parler juscpi'en 1686, époque de la 20' reprise (3). M On voit donc que, si l'on renonçait à l'hypothèse de Voritjiuc almo- splicricpte ou terrestre des atn-ores polaires, on ne ferait qtie revenir aux idées des Cassini et des Mairati, c'est-à-dire, au point de départ. C'est ce qui est arrivé déjà potir les éloiles filaiites. M. Taury adresse inxî seconde Note concernant la « périodicité dti phé- nomène almosphéi iqiic des pltiies île sable observées au sud de l'Europe. » (l) I-e grand Mémoiie qu'il a publié à ce sujet est inlilulé: Découverte de lu liiniirrc rc- h'slc qui parni't rtn/is le zndinrjur, et le |)rrinier clia|)ilre a pour litre : luirr rC singulier pliè- twinrnr d'uiw luiiiirrr céleste rpii a pitru iiu conuiicrieciucnt du printemps de cette année l683. l'nir les cliapitres xxi et xxii et la conclusion. {?.| De Maii\a\, Traité physique et hisloiique de l'aurore boréale, p. aSo. Paris, i^Si. (3) De Mairan place vers l'an 400 de notre ère la première reprise des aurores boréales. ( 797 ) Ij'auk'iir s'allaclie à démonlrer que les trois pluies de sable ties 16 ilé- cembre 1870, 27 juin 1871 et 10 mars 1872 s'expliquent par les cyclones qui, après avoir traversé notre continent du nord-ouest au sud-est, éprou- vent, vers les régions tropicales, un mouvement de recul : les conditions de ces pliénomènes sont assez connues aujourd'hui pour qu'on en puisse pré- dire l'arrivée plusieurs jours à l'avance. M.Tarry apporte, à l'appui de cette opinion, l'avertissement qui a été donné par lui, dès le 28 février 1872, à divers Observatoires du sud de l'Europe, d'une pluie de sable qui devait survenir dans les premiers jours de mars; des dépèches adressées par les Observatoires de Rome et de Palerme, et par l'Observatoire de Moncalieri lui annoncent que le phénomène s'est produit en effet le 10 et le 11 mars. (Commissaires : MM. de Tcssan, Ch. Sainte-Claire Deville, Edm. Becquerel.) M. E. DE BouYN adresse une nouvelle Noie relative à des locomobiles à rails mobiles. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Peffan adresse une Note relative à un système d'aérostats diri- geables. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDANCE. M. i,E Secrétaire perpétcel donne lecture de la Lettre suivante, qui lui est adressée par IM. Bartli, président de l'Académie de Médecine, au nom du Comité d'organisation de l'Association française contre l'abus des boissons alcooliques. « En présence des effets désastreux ([iii résullenl de l'usage excessif de l'alcool, et qui se traduisent non-seulement par une progression alarmante du chiffre des morts accidentelles, des suicides et des crimes dus à l'ivresse, mais encore par le nombre considérable de ma- ladies qu'engendre l'abus des liqueurs alcooliques, jiar le caractère de gravité que l'alcoolisme iujprimc aux affections cbirurgicalcs et par la multi]ilication cioissanle des cas de folies qui en sont la conséquence, un certain nombre de médecins, mus par le désir d'enrayer le mal, se sont réunis pour fonder nnc Jssnciatinn contre l'abus des boissons alcooliques. » Le succès de cette oeuvre dépend de la coopération de tous les hommes de Iiicn ayant à cœur le salut du pays. L'assentiment de l'Académie des Sciences serait un puissant encoura- gement pour le Comité d'organisation, dont j'ai l'honneur d'être le Président, et c'est en son ( 798 ) nom que je viens solliciter l'appui moral de l'Académie et le concours personnel de ses Membres. » Cette Lettre est renvoyée à une Commission composée de MM. Dupiti, Dumas, Bienayraé, H. Sainte-Claire Devilie. M. PioRRY prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. Stan. Laïujier. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Remarques sur un Mémoire de Legendre. Note de M. Ed. Gombescure, présentée par M. Serret. a Legendre termine comme i! sint le § III de son important Mémoire sur l'intégration de quelques équations aux différences partielles (Académie des Sciences, 1787) : « La théorie des équations linéaires étant la plus impor- » tante dans le calcul intégral aux différences partielles, je saisirai cette » occasion de présenter quelques résultats généraux sur ce genre d'équa- » tions. Ils sont le fruit d'iui calcul assez pénible, mais dont je crois devoir 'I supprimer les détails à cause de leur longueur. » » Je me propose de rétablir assez simplement les détails supprimés et d'introduire en même temps quelques remarques, que je crois nouvelles, et qui paraissent avoir échappé à l'illustre auteur. » 1. Soit C \ A — H -^ -^ T '' — ^ ' dx'" d.f"'~'dj' ' dz'" l'ensemble des termes de l'ordre le plus élevé d'une équation linéaire que je suppose à trois variables indépendantes, pour tîxer les idées. Soit, en même temps, F(X, Y, Z) = AX'" + liX'"-' Y -i- . . . + 1,Z'", de sorte que (a) se déduise de F en posant dV ,. r/V „ dV d.r. ay dz à la condition de changer ensuite les exposants en indices de différentia- tioii. Si Ton substitue à .r, y^ z trois nouvelles variables indépeiulantos x\ jr\ z' et que l'on pose et changeant ensuite les expo- sants en indices de différenliation. D;ins le cas où F est le produit de deux facteurs rationnels, il en sera de même pour F', et réciproque- ment. » 2. Lorsqu'on se propose, avec Legendre, de satisfaire à une équation linéaire [que je désignerai simplement par son groupe («)] au moyen d'une expression qui renferme linéairement une fonction arbitraire et ses dérivées partielles jusqu'à un ordre déterminé, cette fonction portant d'ailleurs sur d'autres fonctions déterminées dont le nombre est inférieur d'une unité à celui des variables indépendantes, on peut, quelles que soient ces fonctions déterminées, les prendre pour deux des nouvelles variables j' et z', et leur adjoindre une troisième variable indépendante r', choisie comme on l'en- tendra. Or il est Irès-aisé de voir que l'équation aux différences transformée ne peut être satisfaite par une expression de la forme supposée qu'autant que, dans l'ordre le plus élevé, les coefficients des dérivées dans lesquelles ne figure pas fix' sont identiquement nuls. Mais alors F' est le produit du facteur X' et d'un autre de degré m — \. Par conséquent, F est le produit d'un facteur linéaire et d'un autre de degré m— i. » Si l'on s'imposait la condition de l'existence simultanée de deux inté- grales de l'espèce indiquée et contenant, chacune, une fonction arbitraire, F devrait renfermer deux facteurs linéaires, et ainsi de suite. » 3. Considérons spécialement les équations du second ordre , d^-\ ^,d'\- ,„d'y ,. d'\ T,, d'\ T,„ d'Y A-^ -*- A'-— + A"-— + 2li;^— T- + ïB';^— T- H- 2R"— — d.v' dy «2 dydz dxdz d.rdy + C^-^C'f + C"^ + HV=o, dx dy dz ( 8oo ) de sorte que F(X, Y,Z) = AX- + A' Y- 4- A"Z- + aliYZ + ali'XZ + 2B"XY. En faisant abstraction, pour nu uiouieut, de la question d'intégration, on peut, en s'appuyaut sur ce qui a été dit au 11° 1, la réduire à une forme beaucoup plus sim[)le, dans le cas où F(\,Y, Z) = ,nX + /A^ + />Z)(MX + ]NY + PZ). On a, en effet, F'(X',Y', Z' ) = {m'X' + n'\'+ p'Z') (M'V 4- WY' + 1>'Z'), en posant m' =z iny -h ?ift + py, n' = inu! + nfj -y p-/ , // = my' -}- 7/]3" + p-/\ M' = Ma + Ni'i + P7, N' = Mi(' + Nf;' + P'/, F = M5;"+ N/S"+ P7"; et si l'on prend, |)our 7', z' , deux intégrales indépendantes de l'équation du in-r- {l.r «^ls • 7 .9 Eau 9'2.9 ( «'5 ) » 8'" nbscivtition. — Le professeur Kiit m'a remis des excréments blancs rendus par un malade qui n'avait jamais d'urines irlériquesj'les excréments redevinrent colorés, puis un au après blancs, sans motifs connus. w La présente Note a surtout pour but d'appeler l'attention des méde- ciijs qui pratiquent des autopsies. Les iaits ne sont pas encore assez nom- breux et les observations trop incomplètes pour qu'on puisse les expliquer d'une luanièie satisfaisante. Je ferai seulement remarquer que, dans quel- ques cas, surtout chez les animaux, la bile incolore coïncidait avec l'ictère; mais, dans tous les cas, le foie présentail une dégénérescence graisseuse plus ou moins avancée. » iMKDliciMli t;xi'iiltlMElNTALK. — Aclion combinée de la morphine et du chloro- forme. Note de M. (ii'iBERT, présentée par M. Claude Bernard. " M.\L Labbé et Goujon, dans leur Communication du 26 février 7 ) à une nouvelle injection hypoclermi(|ue d'un demi-centigramme de mor- phine, qui suffira, en s'ajoutant à la première dose, pour rendre suppor- tables, parfois^mème presque nulles, les atroces douleurs du passage de la tète. >• L'analgésie atténue sensiblement l'état de fatigue extrême qui suit les accouchements laborieux. » J'ai recueilli une observation de version pelvienne pratiquée, pour une présentation dn tronc, plus de seize heures après l'écoulement des eaux, et exécutée avec la plus grande facilité sous l'influence de l'état analgésique, sans que la mère, qui continuait à répondre aux questions qu'on lui adres- sait, poussât un seul cri, une seule plainte. L'action combinée de la mor- phine et du chloroforme avait complètement dissipé la contracture ou rétrac- tion de la matrice qui, dans ces conditions, rend la version si difficile pour l'accouchement et si douloureuse pour la mère. » Cet état d'afialgésie m'a paru jusqu'ici assez facile à maintenir sans amener l'anesthésie, pourvu que les inhalations de chloroforme soient assez fréquemment interrompues. M Dans une observation d'anesihésie mixte, obtenue pour ime amputa- tion du sein, j'ai constaté un ralentissement considérable du pouls qui, de 100 pulsations est tombé progressivement à 54- Sans doute la vie de la ma- lade n'a couru aucun danger sérieux. Inobservation n'en démontre pas moins, sur la circulation, une action Irès-remarquable contre laquelle il convien- dra de se mettre en garde. Une demi-heure après la cessation de l'inhala- tion, le pouls était remonté lentement à 80 pulsations. » CHIRURGIE. — Des greffes eitlanées. Note de M. Olmer , présentée |);>rM. C\. Bernard. H En i86q, M. Reverdin a démontré que de petits lambeaux d'épiderme de 1 à 3 millimètres carrés, transportés sur des plaies en voie de répara- tion sont susceptibles de se greffer sur la couche de bourgeons charnus, et deviennent des centres de formation épithéliale dont on peut tirer parti pour hâter la cicatrisation de la plaie. » Les faits que nous avons l'honneur de soumettre à l'Académie mon- trent que ce ne sont pas seulement des lambeaux microscopiques d'épi- derme, qui peuvent èlre ainsi transplantés, mais de larges lambeaux cutanés formés, non-seulement par la couche superficielle du derme, mais |)ar toute l'épaisseur de la peau. C. R., 1872, 1" Semestre. (T.I.XXIV, N" 19. ) 107 ( 8.8 ) B Ali lieu d'un semis de petits fragments d'épiderme, je fais de vérita- bles transplantations cutanées. Je ne me borne pas à semer sur les bour- geons charnus de petits îlots épidermogènes, je recouvre par de larges lambeaux de plusieurs centimètres carrés une plus ou moins grande étendue de la plaie dont je veux bâter la cicatrisation. Je ne cherche pas seulement ainsi à hâter l'épidermisation naturelle des bourgeons charnus, je ferme la plaie par une couche cutanée empruntée ailleurs, et qui, une fois grefiée, forme ime membrane limitante toute différente des cicatrices ordinaires. » Quand on transplante de pelits lambeaux épidermiques ou dermo-épi- dermiques, on hâte, sans doute, dans une certaine mesure, la cicatrisation de la plaie, mais on n'obtient pas une cicatrice différente de celle qui se serait produite naturellement. C'est le même processus fondamental, c'est la même structure; ce sont les mêmes propriétés dans le tissu cicatriciel. » La pellicule épidermique dont la formation a pu être avancée par la multiplication des centres d'épidermisation a les mêmes caractères que la couche superficielle des cicatrices ordinaires. Elle est si peu stable qu'elle se détruit sous l'influence de la moindre irritation. Elle est lisse, luisante, et laisse voir par transparence le tissu violacé qui constitue la partie fonda- mentale de la cicatrice. Aux membres inférieurs, sur la périphérie des ulcères chroniques, elle se transforme en une couche cornée plus ou moins épaisse, mais qui n'offre aucune stabilité, et qui doit être considérée comme un produit pathologique. Sous les greffes épidermiques, le tissu propre de la cicatrice se comporte comme dans les cas où il s'est formé naturelle- ment; il a la même rétractilité et, par conséquent, les mêmes inconvé- nients au point de vue chirurgical. » En transplantant de larges lambeaux cutanés et en les multipliant, je puis recouvrir en une seule séance la plus grande étendue de la sur- face d'une plaie, et la guérison a lieu alors par un processus tout autre que dans les greffes qui ont été pratiquées jusqu'ici. » M. lleverdin et les chirurgiens qui l'ont imité (en y comprenant M, Frank Hamilton, de New-York, qui avait déjà transplanté de la peau quelques années auparavant, i854) n'ont cherché qu'à multiplier les cen- tres d'épidermisation : ils ont voulu seulement hâter la formation de l'épi- derme à la surface de la plaie. » Pour moi, en transplantant de larges lambeaux cutanés, je cherche à réduire autant que possible l'épideiinisation naturelle des bourgeons char- nus. Mou but est de changer sur une surface plus ou moins grande de la plaie le processus de réparation. (8.9) » Je remplace la couche épithéliale de nouvelle forniafion, mince, déli- cate et peu stable^ par une couche cutanée, charnue, épaisse, stable dans ses éléments fondamentaux, et destinée, malgré l'absence de ses glandes, à remplir le rôle d'une véritable peau. » C'est donc une autoplastie que je pratique. » Pour opérer ces greffes cutanées, je détache des lambeaux de 4i 6 et 8 centimètres carrés; je me sers d'un couteau mince et large que je fais agir parallèlement au plan de la peau, par un mouvement rapide de va et vient. Les lambeaux taillés ainsi en dédolant se trouvent plus épais à leur centre qu'à leurs bords. A leur centre, ils peuvent comprendre le sommet des aréoles du pannicule graisseux sous-cutané ; mais il faut enlever ces petites masses adipeuses avant d'appliquer le lambeau sur la plaie. A la péri])hérie, ils sont de plus en pkis minces, à mesure qu'on s'approche du bord, de sorte qu'à leur limite extrême ils ne sont constitués que par l'é- piderme. Ces lambeaux sont très-rétractiles et, une fois détachés, ils se recroquevillent et diminuent très-notablement de volume, quelquefois de plus de moitié, selon l'abondance des fibres élastiques que la peau contient dans la région opérée. Il faut les étaler avec la plus grande précaution sur la couche des bourgeons charnus pour les faire adhérer. » On peut prendre les lambeaux cutanés, soit sur le sujet lui-même, soit sur d'autres individus. Nous avons pris la plupart de nos greffes sur des membres amputés à la suite d'accidents, chez des hommes sains d'ailleurs. » Dans les cas où nous avons été obligé de les prendre sur le sujet lui- même, nous avons, pour éviter la douleur de l'opération, misa profit un fait expérimental que nous avons communiqué, il y a plus de dix ans, à l'Académie [Comptes rendus de l' Académie des Sciences, 27 mai 1861 ), c'esl- à-dire la possibilité de greffer des tissus soumis à de basses températures. A cette époque, nous démontrâmes que des lambeaux de périoste gelé, puis transportés sous la peau d'un autre animal, pouvaient, non-seulement reprendre vie, mais encore produire du tissu osseux. Nous avons, pour pratiquer nos greffes cutanées, ai)p)liqué sur la peau un mélange réfrigé- rant (glace et sel). Une fois la peau gelée, c'est-à-dire devenue blanche, exsangue et insensible, nous avons taillé des lambeaux comprenant la totalité du derme, qui, transportés sur une plaie, se sont greffés parfai- tement. » 107. ( »20 ) BOTANIQUE. — Sur la (jonidies des Lichens. Noie de 31. Eu. Eornet, présentée par M. Decaisne. 0 Le ihallus des Lichens est formé d'un tissu filamenteux généralement incolore (liyplia) et de cellules colorées en vert, en jaune, en bleu ou en brun (gonidies). Ces cellules présentent une ressemblance extrême avec celles de quelques Algues inférieures. On a cherché à expliquer cette res- semblance en supposant que les Algues en question n'étaient que des étals imparfaits et stériles des Lichens, qui seuls représenteraient la plante arri- vée à son complet développement; mais l'étude des rapports de l'hypha avec les gonidies n'est pas favorable à cette manière de voir, comme je le dirai tout à l'heure. Dans ces derniers temps, M. Schwendener a émis une autre hypothèse, d'après laquelle les Lichens seraient des êtres complexes, formés de l'association de certaines Algues avec divers Champignons du groupe des Thécasporés. Quelque bizarre que cette théorie pai'aisse au premier abord, je crois qu'elle s'appuie sur des faits assez nombreux pour mériter d'être prise en considération, » Il semble en effet que l'on puisse trouver dans chaque Lichen une Algue correspondante (ce qui n'implique pas toutefois qu'il doive y avoir une Algue différente pour chaque Lichen). Ainsi les gonidies des Ompludaiia se retrouvent dans les Clirooco(ciis, celles des Sjnalissa dans les Glœocapsa, des Collema dans les Nosloc. Les Ephehe, Spilonemael Gonioneina répondent aux Slicjoneina^ Sirosiplion et Scylonema. Dans les Lichens qui renferment de la chlorophylle, les granules verts ne diffèrent en rien des Protococciis, Cyslococxus et autres |)roductions analogues. Les gonidies rameuses des Ofjcfjraplta ont la même structure que les Titiilepolilui {ChrooUpus, Ag.). Enfin le curieux genre Cœnocjonium paraît avoir pour plante nourricière une Conferve appartenant au genre Claduphoia. n Quand on examine sans parti pris ce singulier parallélisme, il est dif- ficile de croire qu'une concordance si générale entre les Algues inférieures et les gonidies des Lichens ne soit due qu'à une coïncidence accidentelle. Il faut remarquer d'ailleurs que ces gonidies se niulli|)lieiit suivant leurs lois propres et dans une complète indépendance de l'hypha, et que si, après les avoir extraites du ihallus, on les place dans un milieu approprié, elles se développent et se reproduisent précisément de la même façon que les Algues correspondantes. Il J'ai piiisé que le incillrin ihon tn d'éclaircir cette question seiait de ( «21 ) déterminer exactement les rapports de l'hypha avec les gonidies et d'en constater, s'il était possible, la véritable origine. La science possède peu d'observations précises sur ce point, et les assertions des auteurs sont contradictoires, les uns disant que les gonidies naissent de l'hypha, les autres que l'hypha est prochiit par les gonidies. Voici les résultats aux- quels je suis arrivé dans certaines espèces dont la structure se prête à ces recherches. » Dans une espèce du genre Plectopsora, qui a les gonidies disposées en chapelet, comme celles des Collema, j'ai vu avec la plus grande netteté que de courts ramules se détachent des filaments principaux de l'hypha et viennent s'appliquer, comme une sorte de doigt, sin- une des cellules des chapelets. A ce contact, la cellule se gonfle considérablement et s'entoure d'une membrane épaisse. Son contenu s'altère, finit par disparaître en en- tier, et il ne reste plus qu'une poche vide adhérente à l'hypha. Ici le para- sitisme est évident. » D'autres genres voisins, S/nali.'>s(i^ Oiujjlialaria, etc., présentent exac- tement les mêmes phénomènes. Toutefois les gonidies ne sont pas aussi profondément modifiées; leur contenu devient plus homogèneet plus dilué, mais leur forme n'est pas changée. » Dans les Lichens supérieurs, les gonidies sont généralement disposées, sous la couche corticale, en une zone particulière traversée par les nom- breuses cellules de l'hypha qui passent de la couche médullaire dans la couche corticale. Leur attache à l'hypha est difficile à bien voir ; mais, en choisissant des espèces dont la zone gonidiale est peu serrée, j'ai constaté avec certitude que l'adhérence entre les deux organes est de même nature que dans les cas précédents. L'attache se fait directement sur le côté des filaments de l'hypha, et la gonidie est sessile ; ou bien elle a lieu par l'in- termédiaire d'un ramule latéral, et alors elle est pédicellée. Dans l'un et l'autre cas, le filament s'applique étroitement sur la gonidie et se moule en quelque sorte sur son contour. ïrès-souvent il se dilate au point de con- tact en un épatement irrégulier ou en une cupule qui embrasse toute la base de la cellule. Du pourtour de ce disque d'insertion naît un nombre variable de ramules qui entourent la gonidie d'un réseau plus ou moins serré et qui vont se terminer au-dessus d'elle dans la couche corticale. Tous les Lichens que j'ai examinés, à l'exception des Collema et des Lcplogiiim, offrent la même disposition, et il n'est pas douteux qu'elle ne se trouve dans la famille entière. » En semant des spores de Patinelia parieliim avec des globules de Pio- ( 822 ) tococctis viîidis, on prend en quelque sorle tur le f;iit la manière dont s'rta- blit la connexion. Au bout de quelques jours, les spores se niellent à germer; elles émettent des filaments radiculaires qui s'allongent rapide- ment et toutes les fois que ces filaments rencontrent les globules veris ' J'ai reçu les relations d'un très-grand nombre de stations italiennes, mais les circon- stances du météore ont été partout à peu près les mêmes que celles qu'on a publiées dans les Comptes rendus; c'est pour cela que je ne m'arrête pas dans leurs descriptions. » La lumière aurorale a été très-intense. Elle a partout dépassé le zénith et s'est étendue vers le sud, de sorte que l'on pouvait croire, à quelques instants, assister à la fois à une au- jore boréale et australe. Dans beaucoup de stations, comme à Moncalieri, elle a offert toutes les a]ipiirences qui accompagnent ordinairement ces météores dans les régions du nord. On a vu les rayons lumineux et obscurs se changer, alterner de mille manières et s'élever jusqu'au zénith; on a vu l'arc obscur et la splendide couronne, dont les rayons convergeaient vers le (i) Recherches sur les poisso/is fossiles, t. V, ]>. 88, et PI. XXX. ( 824 ) Taureau et firent un lent mouvement de l'ouest vers l'est, on se dirigeant ensuite vers Orion et plus tard vers le Monoccros ; ce déplacement dérivait sans doute en parlie de la rotation de la sphère céleste, en partie d'un mouvement oscillatoire de l'aurore dans le sens du méri- dien. » L'aurore a persisté dès le crépuscule jusqu'à minuit. Dans quelques endroits, on a ob- servé des lueurs aurorales jusqu'à deux heures, et même jusqu'à trois heures après minnii. > Je me suis occupé surtout de l'analyse spectrale de la lumière aurorale. Voici en peu de mots les résultats les plus importants de mes observations. » Dans la lumière blanc-verdâtre qui resplendissait au nord avec une forte intensité, un peu à l'est du méridien majinétiquc, j'ai observé une bande billlante Irès-vive dans le jaune- vert du spectre, sur fond obscur. La lumière était, par conséquent, monocliromatique. Cette bande correspondait à la raie 1246 deKirchhoff, c'est-à-dire à la 556o d'Angstrom. Elle était aussi très-brillante dans les nuages blancs et verdâtres qui se formaient vers le sud. Nous avons observé cette raie sur tout le ciel, même au zénith, quoique beaucoup moins sjjlendide. On ne la voyait pas sur l'horizon sud. C'est la raie découverte par AngstriJm dans l'aurore boréale, que j'ai observée aussi en Sicile dans la couronne solaire pendant l'éclipsé totale de Soleil du 32 décembre 1870. » Cette raie a été vue aussi par le R. P. Secchi et par RIM. Respighi et Donati, plus vers l'ouest, c'est-à-dire plus près du méridien magnétique, aussi bien que dans le méridien et un peu à l'ouest de celui-ci, où la lumière aurorale était plus vive, et les rayons jaunes et rouges se développaient avec plus d'éclat; le spectre se montra continu, mais très-faible. Sur ce spectre continu, outre la raie 11^6, i'en ai remarqué bien distinctement deux autres, beau- coup moins vives que la première, mais très-nettes et persistantes. " La première de ces deux raies se trouvait dans le vert-bleu, entre les deux 1818,7 et 1821 4 de Kirchhoff et peut-être une de celles-ci. Cette raie a été vue à peu près à la même position par M. Respighi, à Rome. La seconde se trouvait dans le bleu; elle était la F de l'hydrogène et fut observée aussi par M. Donati, à Florence. » Entre ces deux raies, très-bien observées, j'en ai remarqué parfois plusieurs autres très-faibles et bien peu persistantes, dont il m'a été inqjossible de déterminer la position. Dans le jaune-rouge, je n'ai pas vu Jes raies rouges qui ont été observées par le P. Secchi à Rome et par AL Donali à Florence. » ,I'ai aussi, avec un Ijon polariscope de Savart, distingué des traces de polarisation dans la lumière aurorale. » Les perturbations ont été partout très-intenses dans les instruments magnétiques, qui, en beaucoup d'endroits, à Florence, à Livourne, àAoste, etc., ainsi qu'à Moncalieri, sorlireut de leur échelle, entre 4 et 5 heures du soir. Nous n'avons pu commencer à enregistrer les indications du déclinomètre qu'à 6'' 1 1'"; car, en ce moment seulement, il est revenu l'aiguille aimantée a continué à être agitée, surtout le soir, chez nous comme ailleurs. Une lumière uniforme et rougeâtre a été notée par moi, surtout au nord, dans la soirée du 5 et celle du 6 : elle a été également observée le 5, à Rome, par le professeur Respighi. » Dans la soirée du 8, une autre apparition aurorale a été observée à Aostc, dans la vallée du mont Blanc, par le R. P. Volante, de 7'' So"* jusqu'à q heures. Celte lumière fut aussi remarquée par le professeur Garibaldi, à l'Observatoire de Gènes, où elle s'est reproduitedans la soirée du 9. *■ C.R., 1872, i"S^mM/r<-(T. LXXIV, N» 18.) ' 1 08 ( 8^6 ) » Le soir du lo, une nouvelle appaiitiun ;iiii(ii,ilf a été observée à Volpei,'lino, par le R. D. Rlaggi; elle a acquis sa jjIus grande splendeur vers 6"' 3o'". A ce moment une lumière rougeâtre et uniforme s'étendait sur l'horizon, an nord, sur un Irait de plus de 10 degrés de longueur et i i de hauteur, malgré la vapeur et les nuages qui voilaient le riel. •> Le soir du 17, une lumière blanchâtre a élé observée vers le nord, à Monealieri. » Le 26, tandisqu'une forte dépression barométrique traversait la péninsule italienne, une belle apparition aurorale fut observée à Moudovi par le K. professeur Bruno, et à Monea- lieri, de 7 heures ;\ 9 heures du soir. La lumière s'étendait jusqu'à Céphée d'un côté, et aux Pléiades de l'autre. A 8 heures, la voûte céleste devint splendide, presque sur tout l'horizon, depuis l'ouest jusqu'au nord-ouest par le nord. ' » Le soir du 37, un dernier phénomène auroral a été vu àG ênes, à Alexandrie et àVolpe- glino, depuis 7 heures jusqu'au lever de la Lune. On voyait une belle liunière blanchâtre pour 25 degrés à l'est et à l'ouest du méridien magnétique, et sur une hauteur de 35 degrés. > La lumière zodiacale vue en janvier avant l'aurore du 4 a reparu les jours suivants, et pendant tout le mois de février. Elle a été parfois très-splendide, et on l'a signalée dans un grand nombre de nos stations piémontaises. J'ai essayé de l'analyser au moyen du spectro- scope, mais toujours en vain. » Les halos lunaires ont été très-fréquents pendant le mois de février, et les soirs des 19 et 20, deux de ces météores ont été vus dans toutes les stations du Piémont, même sur les Alpes, au col de Valdobbia près le mont Rosa, et sur le petit Saint-Bernard, près du mont Blanc. On les a signalés aussi à Gènes et ailleurs. Leur diamètre était, à Monealieri, de 44 degrés. » Les instruments magnétiques ont été très-souvent agités y Monealieri, h Gènes, à Aoste, à Florence, etc. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Pluie de sable et phénomènes cosmiques observés en flalie dai}s la première décade de mars ï8'j2. Note du P. Denza, direclpiir (le l'Observatoire de Monealieri. (Coiniminiqtiée par M. Le Verrier.) < Pluie (le sahte. — M. le professeur Tacehini, astroniime à l'Observatoire de Palerme, et M. le docteur Conti, directeur delà station météorologique de Cosenza (Italie méridionale), ainsi que M. le professeur Bellucci, assistant à l'Observatoire de l'Université de Pérouse (Italie centrale), m'ont annoncé qtie, dans les journées des 10 et 1 1 du roiuant, une pluie de pous- sière jaune rougeâtre est tombée dans ces régions. Celte pluie a suivi les vents de sud qui ont soufflé avec force les jours précédents; elle a été recueillie aussi à l'Observatoire du Collège romain. B II est très-probable, sinon certain, que cette pluie de sable a été amenée dans nos con- trées par les contre-courants atmosphériques, rappelés vers nous par les vents (pii, des régions polaires, se sont avancés avec violence vers l'équateur ])eudanl Ks dernieis jours de février. Le retai'«l a été occasionné par les fortes pressions qui dominaient sur rEuro|)e mé- ridionale pendant les premiers jours de ce mois. » Une autre pluie de sable, très-limitée, a été observée à Cosenza par M. Conti, le 57 février, lors du passage de la grande dépression barométrique des jours de lévrier. » Phénomènes auroruux et lumière zodiacale. — Dans ces premiers jours de mars, nous ( «27 ) avons traversé une période très-rciiiar(|iiable de phcnoiviènes cosmiques et surtout élec- lri(|ues. En voici la note : Mars I. Lumière aiirorale à Florence (observée aussi en Russie et en Ecosse). •2-3. Lumière zoiliacale très -brillante dans presque toute l'Italie, depuis Moncalieri jusqu'à Palerme et Messine; elle s'élevait jusqu'aux Pléiades. 4 . Lumière zodiacale splendide. Lueurs aurorales au nord de Moncalieri. 5. Lumière zodiacale très-brillante. Lumière auioralc à Aoste, à Moncalieri, à Palerme. 6. Aurore polaire à Messine (Sicile). 7. Lumière aurorale à Moncalieri et à Gênes (aurore polaire à Haparanda, Tliurso, Londres). 8. Aurore polaire à Moncalieri (oliservée à Londres et à Tliurso). Q. Auroie polaire à Moncalieri. Légères secousses de tremblement de terre à Gènes. » Pendant ces jours, nous avons observé des |)erturbations presque continuelles dans les aiguilles aimantées. Le 5, la chromosphère du Soleil a été très-agitée, et nous avons observé de belles protubérances, '. Depuis le 5, le ciel a [)resque toujours été couvert et pluvieux, et les aurores des 7, 8, 9, ont été observées à travers les nuages. Pendaut le mois de février, nous avons observé les phénomènes auroraux suivants : s- Février 4- Grande aurore polaire dans toute l Italie. 5. Lumière aurorale à Moncalieri et à Rome. 6. Lumière aurorale à Moncalieri. 8. Lumière aurorale à Aoste et à Gènes. q. Lumière aurorale à Gènes. 10. Lumière aurorale à Volpeglino, près de Toitonc. 20-21. Grand halo lunaire dans tout le nord de l'Italie jusqu'à Florenie. Son dia mètre était de 44 degrés environ. 26. Lumière aurorale à Mondovi. 27. Aurore à Gènes, Alexandrie, Volpeglino. .. Lumière zodiacale brillante pendant plusieurs jours et dans un grand nombre de sla- lions. Bourrasques et perturbations magnétiques pendant les jours ci-dessus. MÉTÉOROLOGIE. — Atiroie boréale du 4 février. Lettre de M. Mohn, Directeur de l'Observatoire de Cliristirtnia. (Communiquée par M . Le Verrier.) 5 Le temps couvert, que nous avons eu presque continuellement, depuis le commence- ment de celte année, ne nous a pas permis d'observer l'aurore boréale remarquable du 4 février. A Throndlijem, on a été plus heureux. » Le temps de l'apparition est le même qu'à d'autres endroits. A Throndlijem, le phéno- mène a cependant eu, ce me semble, le caractère d'une aurore boréale dans un moindre io8.. ( .S2.S ) degré ({u'en général; il élait moins mobile ou Oanibant qu'on ne l'obsoive d'Iiabilude quand il est tios-l'ort. De plus, chose rare pour cette latitude, au même temps que la lueur rouge embrassait tout l'horizon de ouest-uord-ouest par le sud au nord-est, tout l'iiori^on boréal était parfaitement clair et pur, et il ne présentait pas l'obscurité sombre appartenant au segment qu'on reraarcjue au-dessous d'un arc auroral ordinaire vu vers le nord. Il y avait cependant assez de mouvement dans la lueur rouge pour rappeler les caractères de l'aurore boréale; et les étoiles, même les faibles étoiles, sous la ceinture d'Orion, brillaient au travers d'elle d'un éclat presque inaltéré. >) Le phénomène s'est à peine présenté d'une manière si étendue depuis beaucoup d'an- nées; il semblait presque une masse rouge de nuages contigus, et qui, peu à peu, s'étalait sur les { du ciel. » MiixÉOROLOGli:. — Aurore boréale du l\ février. Lettre de M. Coumbarv, directeur de l'Observatoire de Constanlinople. (Communiquée |);ir M. Le Verrier.) 1 Le 4 février, à 8 heures du soir, une aurore boréale, d'un éclat extraordinaire ])our nos latitudes, a été vue. L'étendue de ce phénomène lumineux embrassait iSo degrés environ sur l'horizon, de l'ouest à l'est; en hauteur, il atteignait le zénith, en le dépassant ])arfois. » L'aurore a été vue sur toute la Turquie d'Iîurope et sur une gi'ande partie de celle d'Asie. Des perturbations très-intenses ont été observées sur toutes les iligncs télégraphiques de la Turquie et l'Asi e Mineure. Ces perturbations ont eu lieu sur des lignes de direction diversement orientées, et même sur des lignes de petites longueurs, telles que ao à a5 kilo- mètres. « A ce sujet, le chef de la station météorologique de 'V^olona nous a communiqué ce qui suit : « Tout l'après-midi du 4 février, nos lignes télégraphiques furent sillonnées par de forts 1, courants atmosphériques augmentant graduellement d'intensité et de fréquence jusqu'au » couclierdu soleil, où ils devinrent permanents; le galvanomètre du bureau télégraphi(jue, » quoique dans un circuit de 1200 kilomètres ide Volona à Constantinoplcj, indiquait une • déviation anomale de 65 à ^o degrés, due à la |)resencc d'un courant négatif; à ■^''35'", » le courant se renverse et devient positif, en conservaîit une grande intensité. >> » A la même heure, il fut constaté, au bureau télégraphi(|ue de Péra, un ])hénomène identique. » Le chef de la station de Jurgat nous a communiqué ce qui suit : 0 A G'' 30'", les appareils fonctionnaient automatiquement; à 7 heures, le courant a été ' permanent; à ■j*' i5"', la communication était devenue impossible; à 7'' So"", le galvano- • mètre a été désaimanté et réaimanlé inslaiitanénient en sens inverse; à 8'' t5'", l'influence • était insignifiante; à g heuies, la comnuiuicalion a élé lélablie. » « Ainsi il est certain, d'après les observations faites sur ces trois points très-éloignés les uns des autres, qu'un renversement brustpie et intense du courant a eu lieu vers 7'' 30'°. " A Diarbékir, de forts courants circulaient aussi sur les lignes télégraphiques. ( 829) » L'apparition de l'aurore boréale correspondait à un maximum de pression baromé- trique qui était de 770 millimètres et à un maximum de température nocturne, qui était de 5°, 8. Celle du 2^ octobre 1870 correspondait à un minimum de pression qui élait de ■j5t milliuièlreset à un maximum de temi)éiaturede 1 1°,5. Celle du 5 a»ril 1870 correspondait à un maximum de pression qui était de 768,5 et à un maximum de température de i°,8. » M. F. Hamel adresse une Note sur l'emploi du permanganate de potasse titré, pour le dosage de l'acide sidftu-eux et des sulfites. M. TosELLi adresse une Note relative aux résultats obtenus au moyen de sou réjrigéraleur dynamiqut. Cette Note est renvoyée à l'examen de M. Edm, Becquerel. M. Chatel adresse une Note relative à l'emploi du charbon de terre pulvérisé comme engrais. M. E.-L. MoREAU demande et obtient l'autorisation de retirer du Secré- tariat un Mémoire qu'il a adressé récemment, sur la corrélation des forces. A 5 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures un quart. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 18 mars 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Observations relaiives à l insertion d une Note de M. Renou au Compte rendu de la séance du 5 février 187a; par M. Serret. Paris, 1872; in-4''. (Extrait des Comptes rendus des séances hebdomadaires de l Académie des Sciences; t. LXXIV.) f »3o ) Recherches sur la sj^métrie de structure des plantes vasculaires ; par M. Ph. VAN TiEGHEM ; i" fascicule, Introduction. — I. La racine. Paris, 1871; in-8°. Biographie d' Aimé Bonpland, compagnon de vojacje et collahoraleur d'Jl. de Humboldt; parM. Ad. Brunel; 3* édition. Paris, 1871; in-8". (Présenté par M. Cl. Bernard.) Obseivntions cliniques sur /'Eucalyptus globulus (Tasmanian blue Gniu); par M. Ad. Brunel. Paris, 1872; in-8". (Présenté par M. Cl. Bernard.) De l'état de la science dans la question des maladies infectieuses, fermentation, parasitisme ; par le D' PicOT. Paris, 1872; br. in-8°. (Présenté par M. Cli. Robin.) L'Eucalyptus globulus, son importance en aijricidture, en hygiène et en mé- decine; par \e D"^ GiMBERT (de Cannes). Paris, 1870; in-8". (Présenté par M. Ch. Robin.) Recherches expérimentales sur les phénomènes consécutifs à l'ablation du cer- veau et sur les mouvements de rotation; par M. Onimus. Paris, 1872; br. in-8°. (Présenté par M. Ch. Robin.) Fragments zoologiques n° 1. Questions obscures relatives à /'Hydractyma echi- nata, Flem., et à /'Alcyonium domunciila Lamk., tous deux logeurs de pa- gures.— N°II. Notes spécifiques sur le genre Polia, d'Orbigny [solénacées); par M.Ch. Des Moulins. Bordeaux, 1872; in-8°. (Extrait des Actes de la Société Lirméenne de Bordeaux ; t. XXVIII, Z" liv., 1872.) Proceedings of the London Mathematical Society ; n° [\\^ vol. IV. Londoii, 1871; in-8°. annales Academici CIOIOCCCLXV-CIOIOCCCLXVI , CIOIOCCCLXVI- CIOIOCCCLXVII. Lugduni-Batavornm, 1870-1871; 2 vol. in-4°. Schweizerische meteorologisclie beobachlungen; augnst, september 1870; januar, februar, marz 1871; 5 liv. in-4°. Nuevos metodos astronomicos para determinar la hora, cl azimut, la latilud ( 83, ) j la longitud (feogra/icas^ cou t'utera independencia de medidns anijulares; abso- lutas par Francisco DiAZ-CovARRUBiAS. Mexico, 1867; in-4". Tratado de topografia y geodesia, con los primeros elementos de astronomia practica; por Francisco Diaz-Covarrubias; tomo I, Topografia ; tomo II, Geodesia Y Astronomia. Mexico, 1869; 2 vol. in-4°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 23 MARS 1872. PRÉSIDENCE DE M. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secrétaire perpétcel annonce à l'Académie que le tome LXXII de ses Comptes rendus (i'^"' semestre de 1871) est en distribution au Secrétariat. K M. Eue de Beaumont fait remarquer que ce volume et le précédent, par leur peu d'épaisseur, marqueront péniblement, dans la collection des Comptes rendus, la période du siège et de la Commune. Ils sont moins ré- duits cependant que ceux des deux semestres de 1848. Ils seraient peut-être plus minces encore que ces derniers, si les travailleurs scientifiques avaient mis moins d'activité à s'occuper de tout ce qui pouvait contribuer à la dé- fense et à l'alimentation de Paris. » A partir de la séance du 29 mai 1871, la reprise des travaux scienti- fiques s'est prononcée avec une rapidité singulière. Le tome LXXIII(2'' se- mestre 1871) a 100 pages de plus que le tome LXIX(2® semestre 1869), et, malgré la sévérité de plus en plus grande que les circonstances finan- cières contraignent à mettre dans l'acceptation des communications admises à prendre place aux Comptes rendus, le tome LXXIV (1*' semestre 1872) ne semble pas devoir rester au-dessous du tome LXX (1" semestre 1870). » C.R., 1875, i" Semettre. (T. LXXIV, N» 13.) IO9 ( 834 ) M. I.E Ministre de l'Instruction publique et des Cultes adresse l'amplia- fion (lu Décret par lequel iM. le Président de In République française a|)- prouve l'élection que l'Académie a faite de M. E. Roll/md, pour remplir la place laissée vacante, dans la Section de Mécanique, par le décès de M. Pio- hert. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Rolland prend place parmi ses confrères. BALISTIQUE. — Nole sur l'emploi simultané des appareils électriques à induc- tion et des appareils de déformation des solides pour l'étude des lois de mou- vement des projectiles et de la variation des pressions dans l'âme des bou- ches à feu; par M. le général Morin. « L'étude des effets, si complexes et si rapides que les substances ex- plosives et la poudre en particulier exercent, soit dans l'intérieur des bou- ches à feu, soit sur les projectiles, a depuis longues années occupé les savants et les artilleurs les plus distingués. Il a été donné à l'illustre Piobert de résoudre scienlifiquement cette question si délicate et de déduire de ces recherches des conséquences d'une grande utilité pour le service de l'artillerie. Mais il restait à trouver des moyens d'expérimentation directe qui, eu dispensant de calculs longs et laborieux, permissent d'obtenir de ces effets des indications certaines, à l'abri des doutes que laissent trop sou- vent dans l'esprit les déductions le mieux fondées de la science. » Dès l'année i854 un officier d'artillerie, M. Martin de Rrettes, dans un Mémoire présenté à l'Académie des Sciences, proposait l'emploi de l'étincelle d'induction pour obtenir des indications du passage des projec- tiles à travers des cadres placés à des distances connues. M. le capitaine Navez, en Belgique, M. le capitaine Vignotti, à Metz, et M. Schullz, en i SSg, ont aussi eu recours aux mêmes moyens pour la détermination des vitesses initiales et pour l'étude des effets de la résistance de l'air. Plusieurs de ces savants officiers, et M. Scbuitz en particulier, avaient aussi indiqué la possibilité d'étudier, par de semblables appareils, la loi du mouvement des projectiles dans l'âme même des bouches à feu. » Mais, jusqu'à ce jour, aucune série d'expériences complètes n'était parvenue à notre connaissance. » D'une autre part, la détermination des pressions développées par les gaz produits pendant la déflagration des substances explosives essayée par ( 835 ) des moyens divers à l'étranger et en France n'avait été jusqu'à ces derniers temps que l'objet d'expériences partielles. » Des essais, qui devaient conduire à des résultats d'une précision suf- tisante, basés sur les études de M. Tresca (i) relatives à l'écoulement des solides, avaient été, dès 18GG, tentés en France par MM. de Reffye et Po- thier. Ils avaient pour objet la détermination des efforts exercés par les gaz en différents points de l'âme de la pièce et sur la base du projectile lui- même par la compression et l'écoulement de cylindres en plomb, sous forme de jets tronçonniques. Ce procédé paraît susceptible de donner des résultats plus précis que ceux qui ont été jusqu'ici mis en usage. Malheu- reusement ces expériences ont été interrompues par les événements et n'ont pas encore été reprises, ce qui est surtout regrettable en ce moment où la question présente un intérêt d'autant plus grand qu'il s'agit à la fois d'aug- menter les vitesses, les portées et le poids des projectiles. (i) Je croi» devoirconiplitcr les indications générales qui précèdent par les détails suivants : I,a propriété (jiront les solides de s'écouler à la manière des liquides sous de fortes pressions, constatée par les belles expériences de M. Tresca, promettait une solution du pro- blème plus favorable que celles qui avaient été essayées jusqu'alors. En 1866, l'application en fut proposée d'abord h M. le commandant de Montluisant, qui recherchait un moyen dyna- mométrique convenable, puis à M. le commandant de Reffye, pour ses essais sur la pièce dey. Des éprouvettes à piston furent disposées dans l'épaisseur de lu paroi d'une bouche à feu à des distances rapprochées. Les premières expériences montrèrent que des cylindres en plomb placés à leur base étaient parfois expulsés en totalité par le canal cylindrique disposé pour leur écoulement par un orifice d'un diamètre moindre. M. de Reffye modifia le canal d'écoulement de l'éprouvette et le remplaça par un canal conique, dans lequel la résistance variait nécessairement d'une manière croissante. Les charj^es nécessaires pour déterminer un écoulement conique de longueur donnée furent constatées au Conservatoire des Arts et Métiers par des expériences directes et mon- trèrent que ces longueurs étaient proportionnelles aux efforts correspondants, au moins dans la limite des essais ii faire. Les formules de la déformation justifièrent bientôt ce résultat et le moyen destiné à con- stater la pression maximum aux différents points de la paroi intérieure de l'âme fut ainsi réalisé dans des conditions de simplicité telles que MM. de Reffye et Pothier purent l'appli- quer à la surface même du culot du projectile pour connaître la pression déterminée sur celte paroi au moment du développement du plus grand effort des gaz. La grande régularité de résistance du plomb, la facilité de couler et de préparer dans une même masse de ce métal un très-grand nombre de cylindres homogènes |)our une même éprouvette, la longueur relativement considérable des jets, donnent à ce moyen d'expérimen- tation une précision très-supérieure à celle des autres dispositifs employés jusqu'à ce jour. 109.. ( 836 ) )) En atlendant que ces recherclies importantes, trop longtemps diffé- rées, soient reprises en France, il m'a paru utile de porter à la connaissance des physiciens, et surtout à celle des officiers d'artillerie l'ensemble des moyens analogues employés et des résultats obtenus dans des expériences récemment exécutées en Angleterre. X Les résultats dont je me propose de parler dans celle Note sont prin- cipalement ceux qui font l'objet des rapports sommaires adressés au Secré- taire d'Étal de la guerre, en Angleterre, par la Commission des substances explosives (i). » Nous devons la connaissance de ces documents importants à l'obli- geance des officiers, membres de cette Commission, qui ont eu, en outre, la courtoisie de reconnaître qu'une partie des moyens d'observation qu'ils ont mis en usage leur avaient été suggérés par les recherches entreprises par l'artillerie française. » Comme l'indique le litre de cette Commission, il n'est queslion dans ses rapports que des propriétés des matières explosives et en |)arlicidier des effets que produisent, dans les bouches à feu, certaines variétés de poudre. » Je donnerai, dans les annales du Conservatoire des Arts et Métiers, la traduction complète des premiers rapports sommaires de la Commission anglaise, et j'y renvoie pour la description des appareils enq)loyés. » Dans ces recherches on a déterminé : 1° A l'aide d'un chronoscope électrique proposé par M. le capitaine A. Noble, de l'artillerie royale, la loi du mouvement du projectile dans l'âme. Cet appareil avec lequel on obtient, à l'aide de l'étincelle d'induction, des traces de mouvements qui s'accomplissent pendant quelques millièmes de seconde, permet d'apprécier la durée des trajets jusqu'à des loo millièmes, et même, assure-t-on, jusqu'à des millionièmes; 2° Les intensités variables de la tension des gaz depuis les premiers in- stants de l'inflammation jusqu'à la sortie du projectile. On s'est servi, à cet effet, d'un appareil dans lequel de petits cylindres en cuivre sont comprimés j)ar l'action des gaza des degrés différents et des observations préliminaires permettaient d'apprécier la relation des déformations avec les pressions qui les avaient produites. (i) Celte Cotnniissifin était composée de MM. JoughuslKind, colonel ilc rartillcrie royale; A. Noble et W. H. IS'oL>lc, capitaines; F. A. Abel, chimiste; C. M. Molony, capitaine, et Morgan Singer, capitaine de la marine royale. ( 837 ) » Ce procédé, qui paraît avoir donné des résultats généraux satisfai- Courbe théorique 4e§ pressions, d'après le général Piobert. Courbe exporinicntale des pressions (Cunimissiou arifjbiise'. sants, a fourni une vérification très-remarquable des lois que Piobert avait ( 838 ) trouvées pour la marche de ces pressions. On peut en juger en jetant un coup d'œil sur les figures qui représentent ces résultats, et sur le croquis autographe de notre illustre confrère, que je présente à l'Académie; 3" Enfin, soit par l'observation de la loi du mouvement du projectile, soit par l'emploi d'un chronoscope Navez-Leurs, on a déterminé les vi- tesses acquises aux différents points du parcours dans l'âme et à une pe- tite distance de la bouche à feu. » Tous les résultats de ces recherches sont représentés par des construc- tions graphiques et par des courbes dont la continuité seule indique déjà avec quelle régularité les appareils ont fonctionné. » Mais comme les deux principaux, celui qui donne la loi du mouve- ment du projectile et celui qui fournit la loi des pressions des gaz sont tout à fait indépendants l'un de l'autre, et que cependant, si leurs indications sont exactes, elles doivent pouvoir se contrôler les unes par les autres, il m'a semblé utile de rechercher si, en réalité, l'on pouvait facilement parve- nir à cette vérification. » Tel est le but de la présente Note, dans laquelle, en partant de la re- présentation graphique des résultats fournis dans le Rapport de la Commis- sion anglaise, j'ai cherché, par l'emploi des simples quadratures et de constructions élémentaires, à établir ce contrôle. f'érificalion des résultats obtenus par la Commission des matières explosives, par la discussion des tracés graphiques qui les représentent. » Courbes de pressions observées. — Ces courbes ont pour abscisses les longueurs d'âme parcourues par le projectile exprimées en pieds anglais, et pour ordonnées les pressions exercées par les gaz exprimées en tonnes, par pouce carré de la section de l'âme. M Par conséquent, leur quadrature fournit la valeur du travail moteur exercé par les gaz, exprimée en tonnes anglaises de ioi5'''',6 élevées à i pied anglais de o"", 3o88. » Courbes des vitesses. — Ces courbes ont aussi pour abscisses les lon- gueurs d'âme parcourues exprimées en pieds anglais, et pour ordonnées les vitesses correspondantes aux mêmes positions du projectile exprimées en pieds parcourus en i seconde. » Elles fournissent donc directement les vitesses à la sortie de la bouche à feu, et l'on peut eu déduire la force vive imprimée, et par suite, le travail utile réalisé, dont la comparaison avec la valeur trouvée pour le travail moteur peut donner luie idée du degré d'exactitude des moyens d'obser- vation employés. ( 839 ) » En faisant cette comparaison |30ur les quatre poudres essayées, on trouve les résultats consignés dans le tableau suivant : Résultats de la comparaison du travail moteur déduit des courbes des pressions et des forces vives communiquées aux projectiles. Travail Travail Espèce de poudre. moteur. utile. Différence. Proportion. km km km Poudre de service R. L. G.. . . 674735 696161 —21426 — o,o3o Russe prismatique 746867 740164 -+- 6708 +0,009 Pellet de service 717078 7ioi5i +6927 -t-0,008 Pebble n" 5 796700 74^%' -^^1^^9 +0,064 Différence moyenne +o,o5i » Conséquences des résultats précédents. — On voit de suite, par les nom- bres consignés dans le tableau, que les résultats des deux modes d'obser- vation employés, mais différents et indépendants, concordent avec toute la précision que l'on peut désirer dans de semblables recherclies. » Il y a tout lieu de croire que, quand on aura recours, pour la mesure des pressions, à l'emploi des jets de plomb proposés par M. Tresca et déjà essayés, comme je l'ai dit, dans des épreuves préliminaires par M. de Eeffye, ou parviendra à des résultats encore plus précis que ceux que peu- vent fournir l'appareil de Rodman ou l'appareil d'écrasement de la Com- mission anglaise. M Courbes des vitesses. — L'examen de ces courbes montre de plus : 1° Que les vitesses initiales à la bouche de la pièce sont à peu près égales avec les quatre poudres essayées, mais qu'elles croissent beaucoup plus rapidement avec la poudre de service ordinaire (RLG) qui est à grains plus petits, qu'avec les trois autres; » 2° Que la longueur de 8 pieds (2™47) a^^c lui boulet de i5 pouces anglais (o™38i) de longueur et 8 pouces anglais ouo^aoS de calibre, égale à -^^-^7= 12.16 fois le calibre et avec des charges égales à -^ du poids O,203 D D b ' du projectile suffit pour que ces charges de poudres, très-denses, soient presque complètement brûlées et produisent à peu près tout leur effet, puisqu'à cette longueur de parcours dans l'âme les vitesses ne croissent plus. » Ce résultat est très-important, attendu que les canons de 24 français ont ' ^ = ao fois le calibre, ce qui serait plus que suffisant pour obtenir la même égalité dans les vitesses. » Il n'est pas inutile de faire remarquer que l'innocuité des poudres ( 84o ) d'une assez grande densité, mais à grains très-gros, tirées à des charges de 4 à ^ au plus du poids du boulet, n'infirme en rien les conclusions dé- duites en 1 834-36 par la Commission des principes du lir de Metz à la suite de ses expériences faites avec des poudres de densités analogues, mais à grains plus fins et tirées à des charges égales au tiers du poids du boulet. )) Les résultats obtenus par la Commission anglaise ont d'ailleurs com- plètement confirmé les vues que M. le général Didion avait émises dès i863 sur les avantages que pouvait procurer l'emploi des poudres à gros grains dans un Mémoire auquel le gouvernement n'attacha pas alors l'im- portance qu'il méritait. » Courbes des lois du mouvement. — Ces courbes montrent, par leur con- tinuité, que le chronoscope de M. le capitaine Noble (i) est susceptible de donner des résultats très-satisfaisants, et permet de déterminer avec une précision remarquable la loi du mouvement d'un projectile dans 1 ame d'une bouche à feu, quoique ce mouvement s'accomplisse parfois en moins d'un centième de seconde. » Elles ont pour abscisses les longueurs d'âme parcourues par le projec- tile exprimées en pieds anglais, et pour ordonnées les temps correspon- dants exprimés en secondes. » En les combinant avec les courbes des vitesses acquises après les mêmes temps ou les mêmes parcours, on peut en déduire d'autres courbes ayant pour abscisses les vitesses V, et pour ordonnées les temps T employés à acquérir celles-ci. » Or l'inclinaison des tangentes à ces nouvelles courbes fournissant, pour chacun des points auxquels elles sont menées, la valeur de l'accélé- ration du mouvement, il est facile d'en déduire celle des efforts correspon- dants exercés sur le projectile, et, par suite, celle de la pression développée par les gaz. » De cette comparaison, il doit donc résulter un nouveau moyen de contrôler les résultais fournis par les courbes des lois du mouvement, par les courbes des pressions et par les courbes des vitesses. » (y est ce que nous avons fait poiu- la poudre de service Pelle! , tirée à la charge de 3o livres anglaises ou i3''s,6o2 avec un projectile cylindrique de 8i''e,6i2. » Le relèvement des éléments correspondants des courbes du mouve- ment et lies vitesses nous a permis de former le tableau suivant : (i) Il y a tout lieu de croire, d'.ipiès quelques résultats obtenus en 1869 ** inédits, que l'appareil de M. Scluiliz donnerait des résultats au moins aussi précis. ( 84i ) Poudre Pellct. — Boulet n" 28; charge : 3o livres (i3''',6o2) Es|iacos pi a o,i 0,2 parcourus, m o,o3o9 0,0618 Temps correspondants, s 0,00078 0,00120 Vitesse en 180 5o5 I seconde. m 55,58 94,18 0,3 0,0926 0,00145 4o5 125,06 0,4 0,5 I ,0 2,0 0,1235 o,.544 0 , 3oS8 0 ,6176 0,00175 0,00195 0,00275 o,oo385 485 545 770 980 >49'77 168,29 2.37,78 302,62 3,0 4.0 0,9264 I ,2352 0,00480 o,oo568 1 120 I2l5 345,86 375,43 5,0 6,0 1,5440 1,8528 0,00647 0,00725 1270 i3i5 391 ,18 406,07 ;><> 2,1616 o,oo8o5 i33o 410,70 » En construisant la courbe dont les temps sont les abscisses et les vitesses les ordonnées, et en lui menant des tangentes en divers points, on a obtenu, par l'inclinaison de ces lignes, les valeurs de l'accéléralion y, et, par suite, celles de l'effort - -j exercé sur le projectile, puis en divisant ces efforts par 324'^''; 29, section de l'âme, on en a déduit la pression par centimètre carré. » En mettant en regard les résultais de celte opération graphique avec ceux de l'observation directe des pressions faite par la Commission an- glaise, on forme le tableau suivant : Résultats déduits de la courbe auxiliaire des temps et des vitesses. lEjirs ESPACE écoulé depuis lo déparl. parcouru corres- pondant. n m 0,0010 0,093 o,oû3o 0,376 0 , oo.'i 0 0,670 0,0048 0,926 o,oo55 .,173 o,ooG5 1,559 ISCLINllSOX des (an^enlcs, ou accélcralion Tlt' 95569 63536 /j99j3 3890/1 aS6a5 i8o3g PRESSIONS C.VLCULEtS totales P ch s Vit' 759134 52-j6i9 .'1 1 5609 3'!36Si 238 1 Go I 5ooS4 par centiraètre carré. 2^;j2 i63o 1221 909 731 463 PRESSIONS DIFFE- observées. RENCES. 27,6!'7(,) — 265 '79^,0 — 58 1192,0 -t- 89 883,0 + 116 6gS,o -\- 36 405,0 — 2 APPROHIMA- TIOX. ■ — 0,010 — o,o32 -+- o,oS3 -h 0, i3i -H 0,052 — 0,00'( Écart moyen. o,o4o (i) Cette pression est celle qui correspond au sommet de la courbe. ^ G. R., 1S7X, 1" Semestre. (T. LXXIV, N" 13.) I 10 ( «4^ ) » L'examen de ce tableau montre que, malgré les incertitudes que pré- sentent nécessairement des constructions et des calculs faits d'après des planches lithographiées qui n'ont pas même la précision des représenta- tions giaphiques originales, il y a un accord très-satisfaisant entre les ré- sultats des observations directes des pressions et ceux qu'on déduit des tracés. » De l'ensemble de cette discussion des résultats obtenus par la Com- mission anglaise chargée d'étudier les effets des substances explosives, on peut conclure : » 1° Que le chronoscope de M. le capitaine Noble ou d'autres appareils électriques analogues qui utilisent les indications de l'étincelle d'induction permettent de déterminer avec une précision suffisante pour l'étude des questions d'artillerie la loi du mouvement si rapide des projectiles dans l'âme des bouches à feu ; » 2° Que l'appareil de compression muni de cylindres en cuivre que l'action du gaz déforme plus ou moins fournit sur l'intensité des pressions développées en différents points de la longueur de l'âme, des indications qui permettent de comparer les effets des diverses variétés de poudre et qui, dans leur ensemble, concordent avec les lois indiquées par Piobert ; » 3** Que l'appareil analogue proposé, vers i866, par M. Tresca, et dans lequel, au lieu des cylindres en cuivre on emploie des cylindres en plomb que la pression des gaz oblige à s'écouler sous forme de jets coni- ques, dont la longueur est en rapport direct et déterminé avec l'intensité maximum dos pressions, donnerait des résultats bien plus précis encore, attendu que les jets de plomb atteignent des longueurs de plusieurs centi- mètres, ainsi que l'ont montré de premiers essais exécutés sous la direction de M. de Reffye; » 4" Qi'e les méthodes graphiques indiquées plus haut permettent, par la quadratiu'e des courbes des pressions et par la construction de la loi dos vitesses du projectile, de vérifier a posteriori l'exactitude des indications fournies par les appareils et montrent lo degré de confiance qu'on doit accorder aux conséquences que l'on en déduit; » 5° Enfin, que les conséquences et les expériences qui y ont conduit ont, pour l'étude dos nouvelles bouches à fou ot dos poudres qu'il convient d'y. employer, une telle importance, que l'on doit vivement désirer que des recherches analogues soient exécutées le plus tôt possible par une nou- velle Couunission des principes du tir, à laquelle le Gouvernement donne- rait les moyens les plus larges d'exécution ot toute la liberté d'action néces- saire pour conduire à bonne fin ces études délicates et difficili^s. » ( 843 ) CHIMIE AGRICOLE. — Observations relatives à ta réponse faite par M. Pasteur, dans la séance précédente, à propos de la consenation des vins; par M. de YeRGNETTE-L AMOTTE . « Dans la dernière séance de l'Académie, lorsque M. Pasteur me con- testait le peu que j'ai fait dans la question si importante du chauffage des vins, j'ai cru devoir, pour établir mes droits, lire la phrase suivante, extraite de mon Mémoire de i85o : « Nous avons répété cette expérience (le chauffage en vases clos) sur d'autres vins, à l'époque de leur mise en bouteilles, et toujours nous avons réussi, en faisant varier la tem- pérature du bain-marie de 5o à 76 degrés centigrades, à préserver les vins de qualité sou- mis à ces essais de toute altération ultérieure. » » La phrase qui suivait se trouve dans les Comptes rendus du 24 février dernier, et ia Note que je venais de communiquer à l'Académie avait eu surtout pour but de répondre aux critiques qu'elle avait soulevées. )) J'ai donc cru inutile de la lire à l'Académie, comme le demandait M. Pasteur, puisque cette lecture devait me conduire à répéter les conclu- sions de mon travail et à rentrer immédiatement dans un débat dont l'Académie paraissait fatiguée. » Mon silence ayant été mal interprété, je viens aujourd'hui compléter ma citation. J'ajoutais donc ceci : n II n'en était pas de même pour les vins qui, d'une santé douteuse, ne présentaient pas celte composition normale sans laquelle les vins ne se conservent pas; dans ce cas ils ne résistent pas à cette épreuve. » » Ainsi, déjà en i85o, je reconnaissais que si le chauffage pouvait s'ap- pliquer utilement à la conservation de certains vins (les vins bien faits et naturels), il en était d'autres qui étaient altérés par cette opération. » Ce que j'ai dit en i85o, je le répète encore aujoiu'd'hui : le chauffage, pratiqué sans intelligence, compromet quelquefois la qualité des vins. » Je pourrais, dans ma longue expérience, trouver plusieurs faits qui confirment ce principe; mais, pour en démontrer toute l'importance, je ne puis mieux faire que de reproduire devant l'Académie ce qtie, d'après des renseignements que je dois croire exacts, sont devenus quelques-iuis des vins chauffés par la marine. » Des vins du Midi, vinés à i3 degrés d'alcool et soutnis au chauffage, ont été envoyés en 1869 au Gabon et en Cochinchine. Une partie de ces vins, revenus en France, a été soumise à la dégustation. 1 10.. ( 844 ) » Il a été reconnu qu'ils étaient presque entièrement décolorés et avaient iiris une saveur désagréable et comme phannaceiilitjuc. » Un pareil fait porte avec lui de grands enseignements. En effet, si de semblables résultats ont été constatés, et cela avec des vins communs qui sont devenus impotables, on comprendra que certains vins fins, dont le prix réside principalement dans une franchise de goût absolue, puissent aussi être atteints dans cette franchise par le chauffage. » N'ayant plus alors aucune valeur industrielle, ils sont tout autant per- dus pour le commerce que s'ils avaient subi une des décompositions con- nues du vin. » En disant les insuccès que donne le chauffage, insuccès déjà moins fré- quents qu'autrefois, je suis loin de condamner le procédé. » J'en ai, dans mon Mémoire de i85o, à plusieurs pages, et depuis, ail- leurs, constaté et recommandé l'efficacité, surtout lorsqu'on opère sur des vins naturels, bien faits, sur des vins blancs, etc. Mais encore une fois, pour obtenir de bons résultats de cette opération, il ne faut pas seulement se préoccuper de la conservation du vin, c'est-à-dire le préserver des mala- dies connues qui l'atteignent, mais tenir compte encore de la conservation de sa qualité. » Je répondrai peu de mots aux observations de M. Pasteur. Étudiant la question au point de vue des effets de la chaleur sur les vins et non au point de vue de leur conservation par le chauffage, conservation qui, pour moi, n'est plus en question depuis mon expérience de i8/|6 sur les vins de 1840, je recherchai, comme je le dis dans mon Mémoire de i85o, quelles conditions devaient remplir les vins destinés aux longs voyages. Ces essais ont rendu de grands services au commerce d'exportation ; aussi, malgré les critiques de M. Pasteur, je continuerai à en conseiller l'emploi. » On le voit, là encore, M. Pasteur a introduit une confusion qui fait la base de tout son raisonnement. » En définitive, ce sont les parties les plus altaipiées de mon Mémoire de i85o qui ont peut-être le plus d'importance à mes yeux, puisque, à cetle date déjà je disais qu'il y avait un choix à faire parmi les vins qui pouvaient être, utilement ou non, soumis au chaulfage. » L'emploi de ce procédé ayant pour résultat de remplacer les maladies connues du vin par d'autres effets favorables ou non au développement de ses qualités , c'est donc à l'étude de ces changements qu'on devra de- mander les conditions qui importent à la réussite du procédé. » Quant aux effets de l'action prolongée du chauffage siu- les vins ( 845 ) riches en alcool, je maintions l'exactiturle de tout ce que j'ai dit a ce sujet. » En résumé, si l'Académie veut bien remarquer que ce Mémoire, qui a soulevé de si nombreuses critiques, a été publié il y a vingt-deux ans, elle m'accordera, je l'espère, qu'il avait déjà jeté quelque lumière sur cette question si neuve alors du chaufdige des vins. » Ainsi, après avoir confirmé le principe d'Appert, j'avais abaissé à 5o degrés la température du chauffage, température que j'avais d'abord portée à qS^CI. » Je signalais, dans ce travail, le grand défaut du chauffage qui des- sèche et maigrit les vins. M Enfin, après avoir fait mes réponses sur les effets nuisibles qu'd pou- vait avoir sur certains vins, je disais qu'il m'avait toujours donné d'excel- lents résultats avec les vins blancs. » Ces observations ont aujourd'hui la consécration du temps. Aussi l'Académie me permettra de lui dire, en terminant, que si, dans ce débat, j'ai fait tous mes efforts pour laisser de côté devant elle les questions per- sonnelles et irritantes, j'entends ne rien abandonner de ce qui peut m'ap- partenir dans les travaux qui ont été publiés sur le chauffiige des vins. » CHIMIE AGRICOLE. — Réponse à la Communication précédente de M. de Vergnet te- Lamotte; parM. Pasteur. « T>a question n'est pas de savoir si le procédé de conservation des vins par le chauffage est une pratique pouvant rendre de grands services, ou si, parmi les vins vinés et plus ou moins aérés, chauffés par la marine, il en est qui ont pu devenir maigres, se dépouiller de leur couleur pendant un voyage au Gabon ou en Cochiiichine. Nous traitons une question de prio- rité soulevée par M. Thcnard, en faveur de M. de Vergnette, à l'instigation de M. Fremy. » Une seule chose importe, c'est de savoir si, en i85o, M. de Vergnette a conservé des vins par le chauffage. Je le nie de la manière la plus absolue et voici mes preuves (i). (i) Il existe cli^ux Mémoires de M. de Vergnette sur le cliaiiffage. Le premier est de i85o, le second du i" mai i865. — Ce dernier étant postérieur à la première prise de. d.ile lie mes étndes, le ii avril i865, je n'ai à m'ocu[ier ([iie de ce rpie dit le Mémoire de i85o, puisque seul il peut faire autorité dans le débat. ( 846 ) M Que dit M. de Vergnette pour appuyer ses prétentions? Il cite la phrase suivante de son Mémoire de i85o : « Nous avons répété cette expérience sur d'autres vins, à l'époque de leur mise en bou- teille ; et toujours nous avons réussi, en faisant varier la température du bain-marie de 5o à ^5 degrés C, à préserver de toute altération ultérieure les vins de qualité soumis èi ces essais. ■> » L'Académie n'a pas oublié qu'invité par tnoi et par plusieurs de nos confrères à lire la phrase suivante qui donne à celle qui précède son véri- table sens, M. de Vergnette s'y est refusé. Je rétablis cette phrase : « Il n'en était pas de même pour ceux qui, d'une santé douteuse, ne présentaient point cette composition normale sans laquelle les vins ne se conservent pas. Dans ce cas ils ne résistent point à cette épreuve. « » Que signifient donc ces mots de la première phrase : J'ai l'éussi à pré- server des vins de qualité de toute altération. Ils signifient que les vins étaient d'une santé non douteuse, robustes, c'est-à-dire susceptibles de se conserver naturellement. Dans ce cas, dit M. de Vergnette, l'épreuve de la chaleur ne les altère pas; mais si les vins ont une santé douteuse^ ne présentant point une composition sans laquelle ils ne se conservent pas, l'épreuve de la chaleur les altère. Tout ceci repose sur des erreurs; mais passons. » Nous verrons plus tard, poursuit M. de Vergnette, quel parti on peut tirer de ces observations. Lisons donc aux pages 523 et 524 du recueil où se trouve le Mémoire de M. de Vergnette quel est ce parti qu'il a tiré de ses observations sur le chauffage, observations erronées, je le répète. « Nous savons que les voyages dans les pays cbauds produisent sur les vins le même effet que la chaleur d'un bain-marie ou celle d'un four, dans les limites de 6o à 70 degrés centi- grades. Si donc, après avoir soumis à la congélation les vins qui doivent être exportés, nous en exposons dès qu'ils sont devenus assez limpides pour être tirés en bouteilles un échan- tillon à l'action de la chaleur, nous pouvons, dans le cas où ils résistent à cette épreunc, et si l'on se rappelle ce que nous avons dit plus haut, en conclure qu'ils résisteront aussi à toutes les fatigues des plus longs voyages. » » La chaleur était donc pour M. de Vergnette une épreuve qu'il faisait subir aux vins, sur des échantillons, pour savoir si elle les altérait séance tenante. Par exemple : un propriétaire de vins qui doit faire nue expédition a un grand intérêt à ne livrer que des vins qui se comporteront bien ulté- rieurement. Eh bien, dit M. de Vergnette, que ce propriétaire chauffe des échantillons de ces vins. S'il en est parmi ces échantillons qui résistent à l'épreuve du chauffage, les vins correspondants sont robustes, on peut les ( 847 ) expédier. S'ils ne résistent pas à cette opération du chauttage, c'est qu'ils sont d'une santé douteuse, et il ne faut pas les livrer. Encore une fois, cela est erroné. Si Ton pouvait, en effet, connaître a priori quels sont les vins qui ont une santé douteuse, il faudrait précisément leur appliquer la pra- tique du chauffage préalable avant de les livrer. M. de Vergnette-Lamotte n'a donc pas conservé, en i85o, une seule goutte de vin par le chauffage. Cela a la clarté de l'évidence. » Dans le résumé qui termine son Mémoire, on retrouve mieux précisé encore ce caractère à^ épreuve qu'il prétend faire subir à des échantillons de vins en les chauffant, épreuve complètement illusoire, puisqu'elle repose sur une erreur capitale, comme je viens de le dire. » Voici ce résumé. On lit p. 524 du Mémoire de i85o : » En résumé, nous n'admettons pas que les vins doivent, pour être expédiés au dehors, subir aucun conditionnement qui entraîne avec lui l'addition de substances étrangères. » Pour nous, il n'est qu'une manière rationnelle d'améliorer les vins qui doivent faire de longs voyages, c'est de les concentrer par la congélation. . . » Les vins qui ont voyagé dans les pays chauds présentent tous les caractères des vins que l'on soumet artificiellement, dans les limites de 60 à 70 degrés centésimaux, à la chaleur d'un four ou à celle d'un bain-marie. Si, après avoir soumis à cette épreuve quelques échan- tillons des vins que Von veut exporter, on reconnaît qu'ils y ont résisté, on pourra, en toute sécurité, les expédier; dans le cas contraire, on devra s'en abstenir. » » Parlons maintenant des droits d'Appert dans la question : je les ai revendiqués le premier, et je lui ai rendu la justice que M. de Vergnette lui a refusée en i85o. Le nom d'Appert n'est cité qu'une seule fois par M. de Vergnette-Lamotte; voici dans quels ternies: « Ne peut-on pas, en outre, s'assurer à priori si les vins résisteront aux fatigues qui résultent de leur envoi dans les pays chauds? » J'ai observé, il y a quelques années, im fait assez important qui contribuera singulière- ment à éclaircir la question. Souvent obligé, dans le moment de la récolte, de conserver, par la méthode Appert, des moûts destinés à des expériences qui ne pouvaient être faites que plus tard, J'ai aussi appliqué ce procédé à des vins de différentes qualités. » » M. de Vergnette-Lamotte s'attribue donc dans cette dernière phrase le mérite d'avoir le premier appliqué la chaleur aux vins, tandis que ce mérite revient à Appert. Mais Appert, tout en affirmant la conservation, ne l'avait pas démontrée, et ce n'est pas devant cette Académie qu'il est besoin d'insister sur la différence qui sépare une affirmation d'une preuve. [Voir à ce sujet la Note de M. Balard.) » On se prend aujourd'hui d'une belle passion pour les droits d'Appert; ( 8/, 8 ) c'était en i85o qu'il fallait les rappeler non pour les moûts, mais pour les vins, et surtout quand il s'est agi de l'expérience dont parle M. de Verguellc sur le vin blanc, expérience qui est la reproduction textuelle de celle d'Ap- pert, sans la mention de son nom et sans la démonstration qui a manqué également à l'expérience de cet éminent praticien. » En résumé, Appert, ainsi que je l'ai publié le premier dans nos Comptes rendus (séance du 4 décembre i865), a affirmé la possibilité de la conser- vation des vins par le chauffage, mais il ne l'a pas démontrée. M. de Ver- gnette, en i85o, s'est attribué le mérite qui revient à Appert d'avoir le premier appliqué la chaleur aux vins, et il a obscurci complètement la ques- tion par des erreurs palpables. J'ai, le premier, non-seulement démontré la conservation possible de tous les vins naturels, les plus communs comme les plus fins, par une action préalable de la chaleur, à 6o degrés, ne fût-ce que pendant une minute; j'ai donné, en outre, la théorie complète de cette pratique. En France comme à l'étranger, le temps et la raison ont déjà fait justice de toutes les assertions contraires. Eu Bourgogne notamment, je sais que l'on s'étonne des prétentions de j\I. de Vcrgnette et des affirmations gratuites de son ami M. Thenard, qui a cru pouvoir traiter ex abniplo, de- vant le Conseil général de la Côle-d'Or, en 1869, une question de priorité, n'ayant qu'une connaissance très-insuffisante du sujet. » « CHIMIE AGRICOLE. — Réponse ù la Communivation jaiie par M. Pasteur, dans la séance précédente ; par ^l. Tuenard. « Dans la dernière séance M, Pasteur a dit : " Il me vient à la pensée un argument : Puisque M. Thenard trouve que M. o ) » M. I.tither, dans le cas où la priorité de la découverte lui resterait, pro])ose le nom de Peitho, pour la nouvelle planète. » PHYSIQUE. — Sur tes dégâts produits par la foudre, à Àlatri, en frappant un paratonnerre. Note du P. Secchi. 0 Rome, ce 20 mars 1872. » Parmi les publications que j'ai l'honneur de présenter aujourd hui à l'Académie et qui contiennent les résultats de recherches relatives au So- leil et à quelques autres sujets (i), je prends la liberté de lui signaler la Note relative au cas de foudre constaté à Alatri : il est très-intéressant à cause des accidents qu'il a produits, et qui sont semblables à ceux sur les- quels M. de Fouvielle a rappelé l'attention dans les Comptes rendus. » L'énorme décharge d'Alatri, survenue pendant une nuit très-ora- geuse (2), est la troisième qui frappa le paratonnerre dans la même nuit : elle a produit des effets extraordinaires (3). » 1° Elle a fondu la pointe en cuivre du paratonnerre, jusqu'au diamètre de 1 1 millimètres : le cuivre a coulé comme de la cire et est resté adhérent à la tige. » 2*^ Cette pointe était munie réellement de deux conducteurs (nous les appelons spnndenti) en pleine règle, reliés ensemble sur les toits, et garnis de pointes de cuivre ensevelies dans le charbon; on les a retrouvés intacts, comme à l'époque de l'installation : chacun des conducteurs ainsi ensevelis a une longueur de 4 mètres, et est garni de larges pointes et d'un gros fil de cuivre métallique entortillé, pour augmenter la surface de contact avec le charbon. Malgré cela, la décharge a éprouvé l'influence des tuyaux conducteurs de l'eau, et l'étincelle a jailli de l'extrémité du conducteur en- seveli sur le tuyau, en franchissant la distance de 10 à 12 mètres, et creu- sant une tranchée rectiligne de cette extrémité aux tuyaux du château d'eau voisin (4). » 3" Le tuyau le plus voisin a été frappé et a éclaté en plusieurs pièces qui ont été lancées à distance, malgré l'eau dont il était plein, et qui a (i) Voir les titres de ces diverses publications au Bulletin bibliographique. (2) Nuit du 7. novembre 187 1 . (3) Ce paratonnerre a été foudroyé plusieurs fois, toujours, et même la dernière, sans aucun donuuage à la cathédrale sur laquelle il a été placé sous ma direction. (4 ) Ces tubes n'existaient pas à l'époque de l'installation des paratonnerres. ( 85i ) immédiatement cessé d'arriver à Ferentino. Cette conduite avait une lon- gueur de 12 kilomètres; il semblait donc qu'elle devait offrir une surface suffisante : il n'en a rien été. » 4° Une portion de la décharge s'est portée sur un autre tuyau qui se termine au même château d'eau et se dirige dans la ville, en traversant un large réservoir. Dans ce trajet, elle a lancé en l'air des tampons qui fer- maient les tuyaux et la foudre s'est déchargée dans une boîte métallique de division de l'eau, en déformant les grilles de plomb (que nous appelons cipolle) destinées à empêcher le passage des objets étrangers dans les tuyaux. Tout cela, malgré que ces deux tuyaux soient en communication avec un troisième, de i5 centimètres de diamètre et i5 kilomètres de longueur. » Sans doute la décharge a été exceptionnellement forte, mais enfin il n'est pas rare d'en observer de seinblables dans nos contrées. Le fait de l'étincelle éclatant dans la boîte de division de l'eau rappelle les décharges survenues dans les compteurs à gaz, dont parle M. de Fonvielle, car, en ces points, la continuité métallique est interrompue. » Le fait le plus singulier est la rupture du tuyau de conduite de Feren- tino : il paraît pouvoir s'expliquer par l'énorme chaleur développée par la décharge, laquelle aurait produit une quantité de vapeur d'eau capable de déterminer l'explosion. Un fait semblable est arrivé à Civita Lavinia, dans une grande cloche qui, frappée par la foudre, a été trouvée brisée, sans doute à cause de l'énorme élévation locale de température an point frappé par la décharge; en ce point, le métal avait été fondu jusqu'à couler; la cloche se serait donc brisée comme se brise lui verre au contact d'un fer rouge. Peut-être pourrait-on penser que le tube de Ferentino s est brisé de la même manière, sans explosion : mais alors comment les pièces auraient- elles été lancées? Je crois la première explication plus probable. » Ces faits font voir combien il faut avoir de circonspection lorsqu'on réunit des tuyaux aux paratonnerres, ou qu'on les place simplement dans le voisinage. Je crois qu'on devrait placer les conducteurs de paiatonnerres aussi loin que possible des tuyaux à gaz. » II 1 ( 8',2 ) MÉMOIRES PRÉSEÎVTÈS. HALISTIQL'E. — Cons'uléralions ihéoriques ajnnt trait à iartUlciic rayée. Effets (le la résistance Je l'air sur un solide de révolution anime d'un mouvement de rotation simultanée. Mémoire de M. V. Albexqce. (Extrait.) (Commissaires : MJM. Morin, Vaillant, Phillins.) « Conclusions. — Dès l'instniit qu'un projectile est animé d'un mouvement de rotation, son axe se sépare de la tangente à la trajectoire, et, par l'elfet de la résistance de l'air, se met à décrire autour de cette tangente une surface conique. Si le projectile est de forme allongée et tourne autour de son grand axe, il se présente toujours obliquement à la résistance de l'air et lui offre plus de prise; la trajectoire sera donc déjà moins tendue que si le projectile restait couché sur la ligne courbe parcourue par son centre de gravité. )) Pour la même vitesse de translation, la résistance de l'air augmente avec la vitesse de rotation. Donc, avec la même vitesse initiale, la trajec- toire sera d'autant plus couibe que la vitesse de rotation sera |)lus grande. » La dérivation venant se combiner avec le mouvement conique de l'axe iait décrire une sorte de spirale au centre de gravité; le chemin parcouru l)ar le projectile se trouvera dès lors plus grand que le chemin efficace; la coinbure de ce dernier chemin ou la trajectoire pratique sera donc phis j>rononcée. Or, comme à vitesse de translation égale, les phénomènes se dévelopj)ent dans le sens de la vitesse de rotation, la trajectoire pratique sera d'autant plus courbe, à vitesse initiale égale, que le projectile tournera plus vite. M Outre ces inconvénients très-sérieux , comme en pratitpie il faut recou- rir à des mouvements de rotation très-rapides, on tond)e dans une grande perplexité quant à la forme à donner au i)rojectile : si la pointe s'allonge, la spirale décrite se raccourcit et se rétrécit, la justesse augmente et la portée diminue; si la pointe se raccourcit, la spirale est longue, mais ample; il y a dès lors sacrifice sous le rapport de la justesse, et avantage sous le rapport de la portée. » Tous ces faits sont justifiés par l'expérience. > En résumé, l'idéal à réaliser serait un projectile de forme allongée, restant constamment tangent à la trajectoire ilécrite par son centre de gra- vité; or, non-seulement le mouvement de rotation est loin d'avoir permis ( 853 ) d'alleiiidrece résuhal, mais encore il est certain qu'avec lui on ne l'attein- dra jamais. • M. Bouvard adresse un Complément à la Note qu'il a présentée récem- ment à l'Académie, sur deux propositions de Géométrie élémentaire. (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. Lezukier adresse une Note relative à la Théorie des parallèles. (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. CiiAMAitD soumet an jugement de l'Académie trois Mémoires relatifs à la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. Bacheldek adresse une Noie relative au traitement du choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. RoBLiN adresse une nouvelle rédaction de son second Mémoire sur « l'ère des antédiluviens et la véritable longueur de l'année astronomique ». On fera savoir à l'auteur que, la Commission chargée d'examiner ce tra- vail ayant jugé qu'il n'était pas dénature à faire l'objet d'un Rapport, il l^ourra, s'il le juge convenable, faire reprendre les trois Mémoires au Secré- tariat. M. L. Dalemagne adresse une Lettre concernant les résultats qn'd a ob- tenus dans la silicatisalion des matériaux calcaires. Cette Lettre sera soumise, conformément au désir exprimé par l'auteur, à la Commission des Arts insalubres. CORRESPONDANCE. M. AiRY, nommé Associé étranger dans la séance du 26 février en rempla- cement de Sir John Herschel, adresse à l'Académie l'expression de sa re- connaissance. ( 854 ) M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1" Une brochure de M. O. Lindci; intitulée « Des dépôts lacustres du val- lon de Saucats » ; 1° Les trois premiers numéros du « Journal de physique théorique et appliquée » publié par M. J. Ch. d'Altneida; 3° Le deuxième fascicule du « Cours de physique à l'usage des élèves de la classe de maihématiques spéciales » par MM. Biisse et André. M. LE Ministre des Affaires étrangères transmet à l'Académie inie Lettre de M. Gauldrée-DoiUeau , ministre de France au Pérou, contenant l'annonce de plusieurs secousses de tremblement de terre, pendant le mois de janvier dernier, à Lima, au Callao et à Arequipa. Cette Lettre contient un extrait de la Boisa d'Arequipa, donnant sur la secousse du lo janvier les renseignements suivants : « Dans la nuit du lo janvier, à 7'' l'y'", on ressentit une foile secousse, accompagnée d'un bruit souterrain ; le mouvement dura plus d'une minute et demie, faisant sortir de leurs maisons les habitants qui remplirent en un instant les rues. Un quart d'heure après, nou- velle secousse et nouvelle frayeur des habitants. On en eut encore trois autres, à des inter- valles de six à huit minutes, un peu moins foi tes que les deux premières, de 7'' 5o"' à environ g heures. Il ne paraît pas (pi'il y ait de dégâts dans les bâtiments. » On remarquera peut-être que ces mouvements, qui ont eu lieu de neuf à dix heures après la nouvelle lune, coïncident avec une des plus fortes marées de cette année. u Dans cette même soirée, on avait pu voir qu'il y avait un orage vers le nord-nord-est, et, dans la nuit, on eut dans la ville une pluie que rien ne semblait annoncer. a Les trois jours précédents, l'air était Irès-chaud. » MÉCANIQUE. — Sur la détermination des bî'ncliisiochrones. Note de M. Bresse, présentée par M. Phillips. (Extrait par l'auteur.) « La méthode que j'emploie est analogue a celle au moyen de laquelle Jacques Bernoulli résolut le problème posé par son hère Jean : seulement je considère, au lieu d'un point pesant, im point soumis à des forces quel- conques, avec cette seule condition qu'il existe des surfaces de niveau et une fonction des forces. M'appuyant sur le résultat connu du problème de minimum de Fermât, j'en conclus très-simplement : 1° que la brachisto- chrone doit avoir son plan oscidateur sans cesse normal aux surfaces de niveau, à chaque point de rencontre; 2° que la force accélératrice totale est égale à la force normale à la surface de niveau, mais que ces deux forces ( 855 ) sont symétriquement situées par rapport à la tangente à la trajectoire, la première du côté de la concavité, la seconde an dehors. Cela conduit aux équations différentielles de la courbe demandée, savoir, quand l'arc s est pris pour variable indépendante, crfc» d.v dx'' -r- -7- = X 4- V^^ -TT ' as as ils^ I \ I vdv dy _, „ rf'r (0 \-:r ir—^ -^ " -tt' ^ ' ^ ds ds ds^ vdv dz ^d-z ds ds ds^ Si la variable indépendante est le temps t, il faut poser d''.r ,^ d'y ,, anl par une même tangente à cette surface et qui correspondent au point de contact de cette tangente sont sur une circonférence de cercle. Voici im théorème nouveau de même nature : » TnÉoii. IV. — Les centres de cou7~hure des développées de toutes les sec- (*) Ce théorème, ainsi que certains antres parmi ceux qui vont suivre, est siisci'])tible d'être clendu au cas d'un contact du ri" ordre; mais, dans ce travail, mes énoncés se rap- porlciiint ùni|ilcmcrit au cniiiart du S'' ordre. ( 859) lions faites dans une surface par des plans passant par une même tangente à cette surface, et qui correspondent au point de contact de cette tangente, sont sur une ellipse. » Pour démontrer ce théorème, il suffit de faire voir, en admettant la conséquence du théorème de Meusnier que je viens de rappeler, que ces centres de courbure sont dans un même pian. » Appelons a le point de contact de la tangente at par laquelle on mène les plans sécants, a le centre de courbure de l'une des sections faites dans (S) par l'un de ces plans, et y le centre de courbure correspondant de la développée. Prolongeons ya et portons à partir du point a une longueur égale à —■• Désignons par / l'extrémité du segment ainsi obtenu. La droite al est le diamètre des coniques ayant avec la section que nous considérons un contact du troisième ordre, comme cela résulte d'un théo- rème dû H Maclaurin. » La droite al a été appelée par M. Transon l'a.xe de déviation; les droites telles que al, que ion obtient en considérant tous les plans sécants menés par a(, sont dans un même plan. » Cette propriété, à laquelle M. Transon est arrivé analytiquemeiit, étant démontrée, on en déduit tout de suite que les droites telles que ay appartiennent aussi à lui même plan. Voici, d'après M. Laguerre, une dé- monstration géométrique très-simple de la propriété due à M. Transon. Prenons sur (S) un point a,, infiniment voisin de a, et menons a,a^ pa- rallèlement à at. Cette droite coupe de nouveau (S) au point a^. Désignons par m le point milieu de a,a^. Menons aux extrémités de cette corde des plans tangents à (S), et appelons T la droite d'intersection de ces deux plans. Tout plan mené par la corde a, «a coupera T en un point, et la hgne qui joint ce point au point m est à la limite l'axe de déviation de la sec- tion que ce plan détermine dans (S); car lorsque 0,^2 se rapprochera in- définiment de at, cette droite sera bien à la limite le diamètre de la conique ayant en a un contact du 3^ ordre avec cette section. » Ce que nous disons pour un plan s'applique à tous les plans menés par a^a^. On voit donc que les axes de déviation de toutes les sections dé- terminées par ces plans sont dans le plan, limite des positions du plan {m,T) ; on voit de plus ainsi que la trace de ce plan sur le plan tangent en a est la tangeent conjuguée de at. » Remarquons maintenant que, lorsqu'on considère les plans qui passent par l'im des axes de l'indicatrice en « à (S), le plan des axes de déviation 1 12.. ( 8Go ) des sections déterminées par ces plans sécants passe par l'autre axe de l'in- dicatrice, et par suite est perpendiculaire an j)lan sécant normal à (S). T.es centres de courbure des développées des sections déterminées par ces plans sécants sont aussi dans un plan perpendiculaire au même plan normal. » Dans une prochaine Communication, je montrerai l'usage que je fais de ces théorèmes. » ÉLECTRICITÉ. — Elude physique . 55g. C. R., 1872, 1" Semestre. (T, LXXIV, N" l~.) I I à ( 866 ) me suis servi, pour la production de ce spectre, d'un simple tube de verre de Tioliéme, dont les deux extrémités étaient arrondies, et que l'on plaçait, après l'avoir entouré de clinquant, sur une grille à analyses organiques. La source lumineuse, dont les rayons traversaient le tube selon son axe, était un dé de fd de platine porté au blanc éblouissant et presque à la fusion par un chalumeau à gaz et k air fonctionnant à l'aide d'une trompe. Cette source lumineuse, employée avec avantage par M. Bourbouze, possède un spectre absolument continu. Il n'en est pas tout à fait de même de la lumière oxhy- drique à la chaux ou à la magnésie. Le fait que la vapeur de soufre doit être surchauffée pour donner un spectre ne m'avait pas écha[ipé dans ma première Communication, où j'indique que l'expérience a été faite au rouge faible. En la répétant dans diverses conditions, j'ai déterminé la place des bandes sombres les plus visibles. Elles coïncident, comme je l'avais an- noncé, avec les bandes lumineuses du spectre du soufre dans la flamme de l'hydrogène et, comme elles, présentent leur maximum du côté le plus ré- frangible. Voici les longueurs d'onde de quelques-uns de ces maxima : 477' 47O' 465, 458, 454. .. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle classe de combinaisons de la dulcilc avec les hjdracides. Note de M. G. Boitchardat, présentée par M. Wurtz (i). « Jusqu'à ce jour, oh n'a pas signalé de combinaisons de la dulcite avec les alcools, différentes d'es étherset dans lesquelles l'acide peut être regardé comme prenant la place de l'eau de cristallisation ou d'hydratation. On connaît d'ailleurs des composés cristallisés d'alcools monoatomiques avec les chlorures métalliques. Ou connaît également une combinaison définie de glucose et de chlorure de soditnn. Tous ces composés présentent une cer- taine analogie de constitution avec les corps que je vais décrire et qui sont des combinaisons d'iiydracides et de dulcite. » Quand on met de la dulcite en contact avec de l'acide chlorhydrique aqueux saturé à zéro, on observe que ce corps s'y dissout à froid en grande quantité, en déterminant un faible abaissement de température. Si l'on maintient cette solution, aussi saturée que possible, à une basse tempéra- ture pendant vingt-quatre heures, il s'y dépose des cristaux très-volumi- neux de chlorhydrate de dulcite, dont la composition est représentée par la (i) Ce travail a été fait an laboratoire de M. Berthelot, au Collège de France. ( 867 ) formule suivante : » Cette combinaison est très-instable; elle ne peut exister que dans une atmosphère saturée d'acide chlorhydrique. Les cristaux s'cffleurissent à l'air libre; au bout de très-peu de temps tout i'acide disparaît et il ne reste que de la dulcite pure. L'eau froide détruit instantanément la combi- naison. Si l'on projette un cristal de chlorhydrate de dulcite dans une solu- tion de bicarbonate de potasse, ce cristal s'y dissout en déterminant une abondante effervescence, jusqu'à ce qu'il ait entièrement disparu. » Quand on essaye de dissoudre la dulcite dans de l'acide bromhydri- que aqueux d'une densité égale à i,8, on observe une élévation de tempé- rature qui, dans les conditions où j'ai opéré, a atteint 7 degrés. La quantité de dulcite que peut dissoudre l'acide bromhydrique est moins abondante que celle que peut dissoudre l'acide chlorhydrique. Au bout d'un jour ou deux, il se sépare des cristaux de bromhydrate de dulcite C'-H'^0' = 4-HBr + 3H=0^ Ce composé, quoique très-instable, l'est moins que le composé chlorhydri- que. Abandonné à l'air humide, il condense de l'eau qui dissout une cer- taine quantité de la matière eu la décomposant partiellement. Une quan- tité plus considérable d'eau décompose totalement ce corps. L'acide bromhydrique concentré dissout aisément à 100 degrés le bromhydrate de dulcite et le laisse cristalliser par le refroidissement. 11 faut éviter de main- tenir longtemps la solution acide à cette température, car, dans ces condi- tions, il se forme des éthers véritables de la dulcite. » L'acide iodhydrique dissout aisément la dulcite à la température ordi- naire; 5 grammes de dulcite ont été ajoutés à i5 grammes d'acide iodhy- drique de densité égale à 2. On observe tout d'abord que la dulcite se dissout, en produisant une élévation de température de 6 degrés; puis, au bout d'une minute, toute la masse se remplit de cristaux et la tempéra- ture s'élève de 12 degrés, ce qui fait une variation totale de 18 degrés. On fait cristalliser l'iodhydrate de dulcite formé en chauffant le mélange de ce corps et de l'excès d'hydracide à une température qui ne doit pas dépasser 60 degrés; par le refroidissement, il se sépare des cristaux qui ont la composition indiquée par la formule C'=^H''0'-4- HI + 3H^0-. » Ce corps, plus stable que le composé chlorhydrique, possède les mètnes ii3.. ( 8<')H ) caractères cliiiniqucs. L'acide ioiiliydrique le dissout à chaud, mais eu le réduisant partiellement et en mettant de l'iode en liberté. » Tons ces composés semblent correspondre à un hydrate de dulcile CH'^O'--!- 4H-0-, que je n'ai pas encore pu obtenir; ils diffèrent com- plètement des élliers cpie la dulcite forme avec les mêmes hydracides, » .J'ai essayé de réaliser la formation de composés analogues avec la mannite, la glucose et la galactose; dans certains cris, j'ai observé que la dissolution était accompagnée, comme pour la dulcile, d'une élévation de température; mais je n'ai pas réussi jusqu'à présent à obtenir de compo- sés cristallisés avec ces différentes matières, u CHIMIE ORGANIQUE. — AclioH du brome sur le protoclilorurc de pliosolioic. Note de M. Pkinvault, présentée par M. Fremy. (t Le |)rotochlorure de phosphore agit très-vivement sur le brome. La réaction inverse du brome sur le protochlornre est plus calme. Dans ce cas, le brome tombe au fond du protochlorure, et il se forme deux couches de liquide, que de nouvelles additions de brome font disparaître. Il arrive un moment où l'atmosphère de la cornue dans laquelle on lait l'expérience devient rutilante. » L'excès de brome ainsi ajouté est chassé par une distillation au bain- marie à 65 degrés. L'opération est terminée lorsque l'atmosphère de la cor- nue n'est plus rulilanle. )' Le résidu de cette distillation est un corps rouge-brun, dense et oléa- gineux. Il cristallise vers 4 ou 5 degrés au-dessus de zéro, en aiguilles brunes à reflets métalliques. Souu)is à la distillation au bain -marie, il passe inaltéré dans le récipient, si l'opération est conduite avec prudence et si la tempéralurc du bain-marie ne dépasse pas 90 degrés. Ses vapeurs sont inco- lores, malgré la grande quantité de brome qu'il contient. Il est soluble dans le sulfure de carbone et, en petite quantité, dans le protochlorure de phos- phore. L'eau le décompose en brome et en acides phosphoriquc, chlorhy- drique et bromhydrique. » L'analyse lui assigne la foruude PhCPBr'*, que l'on peut écrire PhBr'', 3ClBr. L'action de la chaleur sur ce corps présente quelque intérêt. » Si on le distille brusquement au-dessus de 90 degrés, on voit se dépo- .ser dans l'allonge et dans le récipient des cristaux prismatiques souvent très-beaux, et l'atmosphère du récipient est rutilante, ce qui n'anive pas quand la distillation est ménagée au-dessous de 90 degrés. ( 869 ) )) Ces cristaux, égoiitlés ctsécliés rapidement sur une plaque poreuse, ont donné à l'analyse la formule PhCl-Br', que l'on peut écrire PliBr',.2Cl Br. Ils sont très-peu stables ; un courant d'air sec et prolongé, le sulfure de carbone, la chaleur les dédoublent en perbromure de phosphore et en chlorure de brome. L'eau les décompose instantanément en brome et en acides phosphorique, chlorhydrique et bromhydrique. » Ce corps (PhCl-Br') peut être produit directement en faisant agir le protochlorure de phosphore sur le brome. L'action est très- vive, comme je l'ai dit plus haut. La réaction.est assez énergique pour faire entrer le brome en ébuUition. Le protochlorure de phosphore est ajouté par petites i)or- tions, jusqu'à ce qu'il se forme deux couches dans le ballon où se fait l'expérience. Du jour au lendemain, il se dépose par le refroidissement des cristaux magnifiques qui ont quelquefois 2 ou 3 centimètres de lon- gueur. » Les cristaux se dissolvent à froid dans le protochlorure de phosphore. Si l'on élève la température jusqu'à l'ébuUition du protochlorure de phos- phore, il se dépose des cristaux jaunes d'un chlorobromure de phosphore PhCl*Br, qui se produit aussi par l'action directe du chlorure de brome sur le protochlorure. Le corps que l'on peut écrire PhCl%ClBr, comme l'on écrit le perchlorure de phosphore PhCl',Cl-, est un de ceux qui sont prévus par la théorie du perchlorure de phosphore, donnée par M. Cahours. » A l'aide des deux chlorobromures de phosphore que je viens de dé- crire et du protochlorure de phosphore, j'en ai produit un troisième qui a pour formule PhCPBr*. » Il se présente en cristaux rouge rubis, qui sont des prismes double- ment obliques, de forme tubulaire. » L'eau les décompose comme les précédents en brome et acides phos- phorique, chlorhydrique et bromhydrique. » Chauffés dans un tube fermé à 60 degrés, ils se dédoublent et donnent du protochlorure de phosphore et le chlorobromure PhCl'Br", suivant l'équation ^ 2(PhCl^Br") = PhCl' + PhCl'Br«. Si l'on refroidit le tube, le protochlorure est absorbé de nouveau par le chlorobromure, et régénère les cristaux primitifs au bout de quelques jours. Cette réaction constitue un mode de préparation pour le chlorobro- mure en question. » Je l'ai trouvé en dissolvant dans le protochlorure de phosphore le chlorobromure PhCl^Br' et en versant dans cette solution le chloro- d' ou ( 870) bromure PhCl'Br"; le corps PhCl'Br^ prend naissance en très-peu de temps et se présente en beaux cristaux transparents, tandis que ceux que l'on fait par synthèse directe sont opaques. La réaction peut s'exprimer ainsi : PhCl'Br«+ PhCP =PhCl^Br' +PhCl'Br, PhCl*Br -H PhCl^Br' = (PhCl'Br^)». /INALYSSS. PhCPBr». . Matière i''',232 Pyrophosphate de magnésie o«'',i6'j Phosphore calculé o'"", 049 • trouvé o, o47 Chlorure et brome^ Matière o«'',488 Précipité d'argent calculé \^\i\Z » » » trouvé I , 207 Perte par le courant de chlore sur o''',444 i^" précipité. . . o", 082; Brome trouvé o^'', 899 Calculé o^'', 899 Chlore » o, 066 » o, 066. PhCl-Br'. Matière oS'',579 Précipité d'argent calculé 1^,402 » » u trouvé 1 , 3qo Perte par le courant de chlore sur !"■, 176 o^"^, 281 ; d'où Brome trouvé oS'',49' Calculé o«'',490 Chlore trouvé o , 062 » o , 063 Phosphore par différence. . . o , 026 » o , 027 Deuxième analyse : Matière oS'',448 Précipité d'argent trouvé («""joSo • ■> » calculé 1 , 090 Perte par le chlore sur o'^'', 575 o"'', 1 14. Brome trouvé o«', 383 Calculé o^'', 379 Chlore o, o45 « o, 048 Phosphore » o , 020 » 0,021. Troisième analyse : Matière o^^ 870 Précipité d'argent o8',886 Perte par le chlore sur o'%649 °''» '29; d'où cV ou ou ( 870 Brome trouvé o"',3i6 Calculé o«%3i3 Chlore » o , o36 » o , 039 Phosphore » o, 018 » 0,018. PhCl''Br\ 1° Matière o^'t^^S Précipité d'argeni i'^ gSa Perte par le chlore sur qS'', 387 o^'', o58 ; Brome trouvé oE'',5i9 Calculé o*',523 Chlore » o, 171 » o, 173 Phosphore » o, o55 » o, 049. 2." Matière os^goS Précipité a»"', 358 Perte par le chlore sur i f'', 1 4» o*', 170; Brome trouvé o^', 63o Calculé os'",632 Chlore » 0,217 " 0,211 Phosphore » o , o58 » o , 062 . 3" Jîatière o^^gSô Précipité 26"',552 Perte sur os^Sgi os^oSg; Brome trouvé o^^,6gi of, 68g Chlore » o, 226 Calculé o, 22g Phosphore t o , o65 » o , 068 » Conclusion. — La production des chlorobromures PhCI'Br' et PhCI'Br* par l'action du brome sur le protochlorure de phosphore est en contra- diction avec les idées d'atomicité soutenues par certains chimistes; car, d'après eux, le corps possible dans ces circonstances est PhCI'Br*. Au point de vue formulaire (je ne dis pas au point de vue chimique) on pourra être séduit par les analogies qu'expriment les formules suivantes : Acide phosphorique. Acide pyi-ophosphorique. Ph H' 0' — Ph H' 0' -t- HO, PhCl'Br«= PhCl'Br + ClBr, Acide hypophosphoreux. 2(PhH'0')= PhH^O» + PhH>, 2(PhCPBr')= PhCl'Br»-i-PhCl», d'où et enfin PhK'4-0' = PhO% 3 KO, PhCP +Br'=:PhBrS aClBr. » Ce travail a été fait dans le laboratoire de M. Fremy. » (87. ) PALliONTOI.OGlF.. — Siiv Ics CiOCOiHliciis (ossil<:i (II' Saint-Gérand-le-Puy. Note de M. L. Vaillant, présentée par M. Milne Edwards. « L'étude des faunes tertiaires de France a déjà donné lieu à un grand nombre de travaux; cependant l'intérêt de ce genre de recherches m'a en- gagé à profiter de l'heureuse occasion que j'ai eue d'avoir entre les mains une fort riche collection d'ossements de reptiles fossiles de Saint-Gérand- le-Pny pour chercher à éclairer la faune herpétologiqne de cette époque, et je voudrais aujourd'hui présenter sommairement à l'Académie quelques- ims des résultats que j'ai dt^jà obtenus. Je ne m'occuperai dans cette Note que des Crocodiliens, me réservant de revenir plus tard sur les autres familles. » Les représentants de ce groupe appartiennent à trois espèces, toutes du grand genre CtocodiUis, quoique pouvant être réparties dans différentes de ses subdivisions principales. Deux espèces, malgré mie différence im- portante dans la caractéristique, différencesur laquelle j'aurai à m'expliqner dans lui instant, rentrent dans cette section dont M. Poinel a fait le genre Diplocyiiodoii^ remarquable par le développement et les rapports des troi- sième et quatrième dénis inférieures. L'iui de ces Crocodiles me semble même pouvoir être rapporté à l'espèce typicpie : le D.Ilatelli, Pomel, tel qu'il nous est connu par les brèves descriptions de l'anteur, la figure d'un fragment qu'il en a doimé dans les Bulletins de la Société géolor/iquc de France, et le crâne représenté par M. le professeur Gervais dans sa Paléontoloc/ic française. Il en existe, dans les échantillons dont je m'occupe ici, une mâchoire infé- rieure presque complète dans sa portion dentaire, deux intermaxillaires droit et gauche appartenant à deux individus différents; enfin, un maxil- laire supérieur gauche dans un état très-satisfaisant de conservation, long de 22 centimètres, et portant dix-sept dents ou alvéoles. » La seconde espèce, qui me paraît devoii- ètie tlislinguée tle la précé- dente, quoiqu'elle en soit évidenunent très-voisine, en diffère au premier coup d'oeil parla gracilité relative de toutes ses parties, la moindre jMofon- deiu' des rugosités qui couvrent la surface des os de la tète aussi bien que par la saillie uioins accusée des courbures, ce qui me la fait désigner sons le non) de Crocodiliis [Diplncynodon) (/racilis. Ces caractères seraient de peu d'importance, siu tout en tenant compte du |)etit nombre de points de comparaison, et |)ourraient tout aussi bien être mis sur le compte d'une différence d'âge; mais il en existe un autre d'une plus grande valeur. Dans le 1). lîalelli , les troisième et quatrième dents inférieures sont reçues dans (873) deux cavités particulières (M. Poincl dit une), cr. us ''es près île la suture qui joint l'intermaxillaire au maxillaire, tandis qu'ici elles passent sur les côtés de la mâchoire supérieure dans une simple écbancrure, ce qui éloi- gnerait cette espèce des vrais Caïmans, auxquels elle se joint par tous ses autres caractères. Pour la rapprocher des Crocodiles proprement dits, il convient de remarquer, cependant, que ces dents, sur le vivant, devaient être presque cachées, pour peu que le rebord labial fût développé, car elles sont obliquement dirigées et dépassent à peine le bord externe de la mâ- choire supérieure. J'ai à ma disposition la pins grande partie du squelette d'un individu de ce D. gracilis, chez lequel les membres en particulier sont presque complets, ainsi que la tète, à laquelle manque seulement l'angu- laire, le surangulaire , le complémentaire gauche et les opercidaires. On peut donc facilement en apprécier les caractères; je me contenterai, toute- fois, d'indiquer les trails les plus saillants du crâne, lesquels font le mieux ressortir les différences et les analogies spécifiques. L'ensemble de cette partie présente une forme triangulaire médiocrement allongée, la longueur étant de très-peu inférieure au double de la plus grande largeur; elle est aplatie supérieurement. Ld plaque fronto-pariétale est plane, réirécie en avant; les trous temporaux supérieurs sont de grandeur médiocre. L'inter- maxillaire ne présente pas six dents, ainsi que l'a avancé M. Pomel : il n'y en a que cinq, comme chez les autres Crocodiliens; seulement la cavité de récep- tion de la première grosse dent inférieure, presque sur le bord dentaire et très-profonde, peutdoiuier le change sur des exemplaires imparfaits et aura été prise pour une alvéole; cette remarque s'applique également à l'espèce type telle que je la connais. La troisième et la quatrième dent de cet inler- maxillaire sont les plus développées; le maxillaire en porte seize : ici les plus fortes sont la quatrième et la cinquième (neuvième et dixième en comptant les dents interniaxillaires). La mâchoire inférieure a sur l'exem- plaire dix-huit dents à droite et dix-neuf à gauche; les plus grosses sont les premières, puis la troisième et la quatrième, déjà citées, enfin la douzième. Les dents antérieures ne percent pas la mâchoire supérieure. En résumé, ces quelques caractères montrent que ce sous-genre rentre dans la section des Alligators établie par Cuvier. » La troisième espèce ne m'est connue que par une tète, mais dans un remarquable état de conservation : Us parties postérieures des mâchoires inférieures au delà des trous ovales manquent seules. Ici l'on rencontre plutôt les caractères des Crocodiles proprement dits. La forme générale du eu., 187?., i".SV,m.j(rcomme la moelle; dans le Leduin lalifolium, elle est réticulée conuiie la moelle; par contre, dans le Rhododendron ferrugineum dont la moelle est homogène, la couche herbacée est réticulée. 1.4 • (876 ) » La partie prosenchymateuse du liber existe presque toujours dans les pousses annuelles, mais elle est gi'néralement de |ieu de durée. Elle se mortifie de bonne heure et ne se reproduit pas (abstraction faite du Lyonia jianivtilala) dans le cours des années suivantes. Le Clellirn tilnijolia m'a pré- senté une particularité rem;irquable : la partie prosenchymateuse du liber fait défaut dans ses rameaux feuilles, et, chose singulière, on la retrouve dans les divers axes floraux de la même plante. Quant à sa constitution, cette région est fréquemment formée de deux sortes d'éléments à parois épaissies : les uns sont des fibres dont l'étroite cavité peut être traversée par de fines cloisons transversales; les autres sont des cellules dont la forme, la grandeur et l'agencement peuvent varier d'un type à l'autre (Lj'o- nia, Cnssniulia, Lcucollio(\ etc.). J ai pu constater assez souvent, dans la par- tie profonde du liber, l'existence de vaisseaux cribreux très-fins, apparte- nant à une forme spéciale que M. Hartig a signalée dans les Ciiruibitn, et que M. Hanstein a décrite et figurée depuis dans quelques autres plantes. » L'existence d'un pcriiU rme interne paraît encore un fait général et ca- ractéristique dans la famille des Ericinées. Il a])|iaralt dans l'épaisseur même du liber, au-dessous de sa région prosenchymateuse. Je l'ai observé à la fin de l'automne, dans les branches de l'année [Léonin, Cletinrij Azalen, Rliodora, Lediun, Cassairlra, Zenohia); je l'ai même trouvé à cette époque jusque dans les niérithalles supérieurs des pousses [L)onia, Clellirn, Azalea niuliflora); sou développement est moins précoce dans les geni-es Rhododendron^ ArclosUiplijlus et Arhutus, car je ne l'ai point trouvé, au commencement de 1 hiver, dans les branches annuelles, mais seidement dans les axes pourvus de deux zones ligneuses. » Considéré dans la première année de son développement, tantôt il constitue un étui de cellules incolores superposées en séries radiales [Rho- dodendron ferriicjinenni, K'dinia, Arctostajdijiox); tantôt un semblable étui est lui-méuie revêtu d'une couche d'éléments analogues fortement a|)latis et contenant luie sidjslance limpide et rougeâlre [Clethrn, JUtodora, .htdea fjlduca); quelquefois il consiste en >uie assise unique de grandes cellules spéciales et tout à fait caractéristiques, auxquelles il faut sans doute ad- joindre une zone mince et superficielle de petites ulricules irrégulières et irrégulièrement groupées [I.yoniti). Considérées isolément, les cellules péridermiques ont des formes variables; leurs parois sont minces ou diver- sement épaissies. Ainsi cet épaississemcnt se montre sur leur paroi externe dans VJrcloslaphflos, sur leur paroi interne dans le Leuiolhoe. » La présence de ce péridermc infra-libérien entraîne la formation d'un (877) liijlidoinf, c'est-à-dire l'alkM-alion et la chute des tissus qui se trouvent au- dessus de lui. La chlorophylle disparait à l'intérieur des cellules aplaties de la couche herbacée. J'ai souvent constaté que leurs parois jaunissent et que dans leur cavité se montre une substance brune et limpide. Les élé- ments de la couche prosenchymateuse m'ont offert fréquemment la même coloration de leurs parois et le même contenu. Enfin ces tissus mortifiés ne tardent pas à se fissurer et à se détacher. )) Comme on vient de le voir, l'absence d'un suber sous-épidermique, la mortification rapide du prosenchyme, l'existence d'un périderme intra-li- bérien sont les traits généraux de la structure de l'écorce dans les Éricinées. D'autre part, l'organisation de la couche herbacée, la présence ou l'ab- sence et la structure intime du prosenchyme, l'appaiition plus ou moins précoce d'un périderme interne variant dans le nombre de ses couches et la manière d'être de ses éléments sont autant de traits anatomiques propres à caractériser les genres. Nous ajouterons que la mortification précoce du prosenchyme montre vme fois de plus le peu d'importance physiologique de cette partie de l'écorce, dont l'élément véritablement essentiel est le tissu cribreux. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Obscivntions sur Vexistence de la matière minérale dans les plantes; jiar M. A. Bauduimont. (Extrait par l'auteur.) « M. Sacc a affirmé, dans un travail récent, qu' « il n'y a point de raj)- » port chimique entre la matière organique des plantes et leurs cendres ». Trouvant cette assertion contraire à l'ensemble des faits observés, et con- sidérant d'ailleurs qu'elle pourrait entraver les progrès de l'agriculture en niant, par ce seul énoncé, l'influence de la nature du sol, celle des amen- dements et des engrais, j'ai cru devoir répondre à M. Sacc, et citer les prin- cipaux faits qui me paraissent contraires à l'assertion qu'il a formulée. » M. Sacc a persisté dans son opinion et a cité plusieurs autres faits qui méritent d'être pris en considération : les Caroubiers croissent avec la plus grande vigueur sur des rochers arides, et il en est de même des Opiui- tia, des Aloès, des Ficoïdées et des Sedum. De mon côté, j'avais observé des faits du même ordre, que je passe ici sous silence; mais j'ai pensé qu'une question de cette nature ne pouvait être résolue que par l'expé- rience. J'ai eu recours à l'obligeance de M. Durieu de Maisonneuve, direc- teur du Jardin des plantes de Bordeaux, qui a mis immédiatement à ma disposition plusieurs plantes dites (jrasscs, sur lesquelles j'ai opéré. ( 878 ) » Ces piailles ont été immédiatemeut pesées, desséchées et incinérées. Leurs cendres ont été traitées par le carbonate d'ammoniaque, fortement desséchées et pesées de nouveau, afin d'en recarbonater les bases et de les rendre aussi comparables que possible. En suivant ce procédé, la compo- sition immédiate des végétaux a pu être représentée par trois ordres de pro- duits différents : 1° Teau et les matières volatiles; i° la matière organique; 3° la matière minérale. » Les résultats obtenus sont exposés dans le tableau suivant. Les ma- tières minérales contenues dans les végétaux étant le principal objet de ce travail, c'est d'après leurs quantités relatives, et en allant de la plus faible à la plus élevée, que les végétaux ont été rangés. Composition des diverses jilantcs grasses récemment cueillies. Eaw et matière Matière Matière volatile. organique. minérale. 1 Cactus peruvianns o,i)4^3 0,0462 o,oo55 2 Agave gigantesque (indéterminée) o,8838 o,io85 0,0077 3 Crassiila lactea 0,909a 0,0780 0,0128 k Cactus triangiilaris o,8832 0,1008 0,0160 5 Opuntia (indéterminé) 0,9864 0,0464 0,0172 6 Sedum altissiniura 0,8707 0,1090 o,o2o3 7 Portulacca oleracea 0,9096 0,0700 o,02o4 8 Semper-vivum arboreum 0,8912 o,o863 o,o225 9 Cactus quinquangidaris 0,8846 0,0928 0,0226 10 Cactus (indéterminé, à 14 divisions). .. . 0,9200 0,0672 0,0228 11 Aioés (indéterminé) 0,7963 0,1768 0,0269 12 Opuntia volutina 0,9219 o,o485 0,0296 13 Sedum calcareum 0,8781 0,0919 o,o3oo \k 0[)untia coccinilifera 0,8qi3 0,0776 o,o3ii » Il résulte du simple examen de ce tableau que tous les végétaux exa- minés, sans exci'ption, contiennent de la matière minérale; maison ne peut voir, sans une surprise profonde, que le Caclits du Pcivu contient près de g5 pour 100 d'eau; 5 centièmes de matière organique et de matière miné- rale suffisent donc pour lui donner une forme netteinent déterminée et une consistance qui lui permet de résister aux agents extérieurs. » Il résulte de l'ensemble des faits observés, et notamment de ceux qui sont exposés dan.s ce travail : » 1° Qu'il y a de la matière minérale dans toutes les plantes, même dans celles qui paraîtraient n'en pas devoir contenir d'après les circonstances dans lesquelles elles croissent et vivant; ( 879 ) » a° Que la matière minérale contenue dans un végétal doit s'y trouver au moins d;nis deux conditions distinctes : i" simplement dissoute dans le suc végétal, soit comme n'ayant point encore pu être utilisée, soit comme inassimilable, ou comme produit de déjection; 2° unie ou fixée avec la ma- tière organrque; » 3° Que ce dernier mode d'union a lieu en proportions variables, depuis la quantité la plus minime, celle qui est indispensable à la production de la matière organique, jusqu'à une limite où l'action réciproque des parties devient nulle; la variabilité des proportions relatives de la matière orga- nique et de la matière minérale indique qu'elles ne sont point unies entre elles comme les éléments des composés fondamentaux de la chimie le sont entre eux. » 4° Quau lieu d'une combinaison intime, en proportions définies entre LES ÉLÉMENTS DES MOLÉCULES, ttinsi que Cela est et demeure indubitable pour l'acide clilorhjdriquc, l'eau, l'ammoniaque, l'acide carbonique, etc., etc., il n'y a qu'une simple réunion adhésive avec conservation de la structure fondamentale des produits organiques. » BOTAIflQUE. — Sur le Gonolobus Cundurango. Note de M. TRiii\A, présentée par M. Roulin. (Extrait.) « Depuis un certain temps on parle, sous le nom de Cundurango, d'un nouvel ngent thérapeutique qui ne serait rien moins qu'un antidote dn can- cer, et viendrait enfin répondre à l'un des grands desiderata de l'art médical. » Ce n'est point à ce titre, d'ailleurs, que le Cundurango a d'abord figuré dans la médecine populaire de l'Amérique du Sud, et longtemps on n'y a vu, ainsi que dans d'autres plantes du même pays, le Guaco, le Matos, etc., qu'un remède contre la morsure des serpents. » Ces sortes de blessures, en apparence si légères, étant, dans bien des cas, suivies d'une prompte mort, on ne s'étonnera point d'apprendre que la découverte des remèdes qui passent pour les guérir ait été partout, dans l'opinion populaire, entourée d'un certain merveilleux; mais ce qui vaut la peine d'être remarqué, c'est que ce merveilleux soit presque partout le même. Il s'agit toujours d'un animal qui, faisant la chasse aux reptiles, re- court, pour se préserver de leur morsure ou pour neutraliser leur venin, à quelque plante du pays. La plante, d'ailleurs, ainsi que l'animal qui l'a fait connaître, varie suivant les localités. Ainsi, dans la vallée du Magdalena et dans les montagnes qui s'élèvent de ses deux côtés, c'est un Héron, le ( 88o ) Gimro, qui se guérit avec les feuilles d'une composée que TlumbolcU et lîoiipland ont appelée Mikania (jiinro. Dans la Nouvelle-Grenade encore, mais clans les grandes plaines qui s'étendent à l'orient de la Cordillère des Andes, c'est ini petit mammifère qui obtient le même résultat en rongeant les racines tuberculeuses d'une Aristolochiée que les naturels appellent de son nom Matas. Dans l'État de l'Equateur enfin, c'est le Condor qui em- ploie comme contre-poison du venin des serpents les feuilles d'une espèce de Gonolobiis, désignée, pour cette raison, sous le nom de Cundur-anijti, c'est-à-dire liane du Condor (i). » Quelques Gonolobées sont considérées par les indigènes comme des poisons violents, et c'est par suite de cette croyance qu'on serait arrivé à découvrir leur action contre le cancer. On rapporte qu'une Indienne de Loxa, qui connaissait les effets meurtriers du Cunduraïujo et voulait se dé- faite de son mari, lui administra avec persévérance luie infusion de cette plante; mais, loin de causer sa mort, elle le guérit d'un cancer dont il sor.f- frait depuis longtemps. C'est cette histoire, devenue légendaire, qui parait avoir suggéré au D'' Eguiguren, médecin et frère du Gouverneur de la pro- vince de Ijoxa, l'idée d'essayer le Cundnrango dans les affections cancéreuses et syphilitiques. On assure que ces essais eurent un plein succès. Plus lard, le Gouverneur lui-même, appelé à Quito par des fonctions politiques, y obtint lui égal succès siu' plusieurs autres personnes. Le Président de l'Equa- teur, don Gabriel-Garcia Moreno, informé de ces guérisons, notamment de celles qui s'étaient produites dans les hôpitaux de la ville, crut de son de- voir de donner à ces faits la plus grande publicité, afin d'attirer l'attention des gouvernements de l'Europe et de l'Amérique sur une découverte qui, si elle se confirmait, conmie il en avait l'espoir, donnerait à la primitive patrie du Quinquina un nouveau titre à la recormaissancc du monde. En conséquence, on distribua avec la plus grande libéralité des tiges du Cwi- duniiKjo, et l'on en fit parvenir par voie diplomatique aux gouvcinements amis, avec j)rière de les soumettre à l'étude des médecins, des botanistes et des chimistes. 1) J'étais encore en Angleterre quand le gouvernement anglais reçut et transmit à l'établissement botanique de Kew les échantillons du Ciindii- vdiKjo pour y être déterminés. On me permit de les examiner; mais il me fut inqjossible alors de reconnaître, d'après de simples morceaux de tiges, (i) S'il était vrai que les trois animaux eussent les habitudes qu'on leur a attribuées, il faudrait confesser que l'instinct les avait assez bien j^uidés en leur faisant reclieroher les contre-poisons dans des plantes certainement douées de propriétés liès-iiiergiiiues. ( 88i ) une plante que je n'avais pas vue auparavant. Quant à ce qui se disait des propriétés anticancéreuses qu'on lui attribuait, je ne pus me défendre de témoigner quelque incrédulité, nie souvenant qu'en Amérique on donne quelquefois le nom de cancer à des ulcères atoniques de mauvaise natiu-e, syphilitiques, gangreneux, etc., qui peuvent être guéris ou améliorés au moyen de plantes empruntées à la médecine populaire du pays. Plus tard, cependant, mes doutes s'affaiblirent lorsque j'eus lu attentivement les do- cuments authentiques émanés des médecins de l'État de l'Equateur et d'autres parties de l'Amérique qui ont fait la description circonstanciée des maladies traitées et guéries par le Cundurauqo. » Les journaux officiels delà République de l'Equateur et des Républiques voisines s'étant occu|iés, à plusieurs reprises^ de cette importante ques- tion, et le gouvernement de la Colombie, en particulier, ayant témoigné le désir de la voir complètement éclaircie, j'ai, en ma qualité de Colombien, pensé qu'il était de mon devoir de faire l'étude botanique de cette plante intéressante. Quant à ses propriétés médicales, si je ne suis pas en mesure de les vérifier, je ne dois pas cependant dissimuler mes convictions à cet égard; d'après les documents et pièces à conviction qui ont passé sous mes yeux, je crois ne pas trop m'avancer en disant : i° que, parmi les des- criptions des maladies traitées en Amérique par le Cundurango , il y en a plusieurs qui paraissent bien ne pouvoir s'appliquer qu'à des affections cancéreuses; 2° que, même dans le cas d'tuie erreur de diagnostic de la part des praticiens qui ont essayé le médicament en question, il resterait toujours suffisamment établi qu'il a guéri des maladies tout aussi graves et, autant qu'on peut croire, aussi incurables que le vrai cancer; 3" que, d'après la famille à laquelle le Cu/if/urangro appartient, et jugeant par ana- logie, il y a tout lieu de croire que cette plante possède des propriétés antisyphilitiques et dépuratives, comme plusieurs autres Asclépiadées, par exemple les Colotropis , les Scainwoiiées, les Tyloplwra. » Les membres du Gouvernement de lEquateur, dans le zèle qu'ils ont mis à propager cette découverte, n'ont été évidemment inspirés que par un mouvement généreux et désintéressé; mais, comme plusieurs d'entre eux étaient complètement étrangers à l'art médical, il est bien permis «le croire qu'ils ont pu se tromper quant au diagnostic difficile et délicat du cancer, tandis que, même pour les plus compétents, il faut faire la part à l'enthousiasme qu'excite naturellement l'annonce d'une grande et utile découverte. Ce qui viendrait à l'appui de celte supposition, c'est que le Cuiuhi- C. R., 1872, 1" Semestre. (T. LXXIV, K" JT..) ' > -"> ( 882 ) rango , en Europe, n'a donné jusqu'à présent que des résultats négatifs dans les cas de cancers bien caractérisés (i). Mais pour que ces résultats pussent être considérés comme étant toute valeur à ceux qu'on a obtenus en Amérique dans des expériences dirigées par des médecins éclairés, il faudrait être certain que dans les deux pays les expériences ont été faites dans les mêmes conditions. Est-on en mesure d'affirmer que la plante, en se desséchant, ne perd pas beaucoup de son activité? Le mode d'admi- nistration a-t-il été exactement le même en Europe qu'en Amérique? Enfui ne serait-il pas possible que, dans les envois de Cundurango, on eût con- fondu diverses espèces de Gonolobées (2)? » Par des circonstances particulières, je crois être arrivé à déterminer botaniquement le Cundurango. Il y a quelque temps, on soumit à mon examen, sous le nom de Cunduntngo, les échantillons en tiges, feuilles et fruits^ d'une plante de la Nouvelle-Grenade, que je reconnus facilement pour une de celles que j'avais récoltées moi-même dans la région chaude du Magdalena. C'est une espèce du genre Macroscepis, des Asclépiadées que ?iî. Decaisue, savant monograplie de cette famille, a reconnue comme nouvelle, et à laquelle il a bien voulu donner mon nom (3). » En même temps, j'ai consulté la description botanique assez détaillée du Cundurango de l'Equateur, faite sur les lieux et d'après nature par M. Fuentes, pharmacien, qui en a fait l'étude botanique et chimique. (1) On devra remarquer toutefois que des résultais négatifs perdent beaucoup de leur importance quand un nouveau médicament n'est essayé, comme c'est trop fréquemment le cas, que sur des malades dont la fin est évidemment inévitable et très-prochaine. (2) Pour croire à la possibilité d'une confusion de ce genre, il suffira de se rappeler ce qui est arrivé avec les Quinquinas. Dans l'origine, les botanistes eux-mêmes confondaient, sous le nom de Cinchona, des plantes qui font partie maintenant de plusieurs autres genres. Il a fallu plus d'un siècle pour débarrasser la science des erreurs qui auraient pu compro- mettre le succès de ce précieux médicament, et qui, en tout cas, l'ont singulièrement re- tardé. J'espère que la publication que je viens de faire d'importants documents inédits sur les Quinquinas contribuera à éclaircir les questions si longtemps en litige, (3) Macrosci'pis Triariœ, Dcne. — Rainis cortice suberoso, raniulis annotinis foliis((ne junio- ribus birsulissimis, foliis cordatis ovatis, acuminatis, brevitcr petiolalis, flurihus congeslis, pedunculis brevibus bracteatis, foliolis calicinis Icniiibus ovato-lanceolalis, pilosis, corolla campanulata, ttibo glabro lobis ovato-rotundis, extrorsum piibenilis supra pa|nllosis, gvno- stegio brevi, foliolis coronie lotundalis compressis snbinvohitis, facie vciilrali coslulata, stig- mate pcntagono depresso, antheris membrana destitutis, pollinis massis cuneatis compressis, folliculis carnosciilis ovato-oblungis, a[)ices attenuatis, 7-alatis glabris, seminibus compressis, margine denticulatis. ( 883 ) D'après les caractères qu'il lui attribue, ia plante appartient, comme le Macroscepis, au groupe ûes Gonolobées des Asclépiadées. Le Cundurango a évidemment des affinités intimes avec ce M'wroscepis, mais ne peut pas être rapporté à ce genre à cause de sa corolle, cpie M. Fuentes décrit comme étant rotacée. Ce même caractère éloigne le Cundurango des Fisclieria, un des genres alliés au groupe des Gonolobées. A l'Equateur, on a cru que le Cundurango pouvait être un Oxypelalum ; mais les Oxypétales ont des fruits lisses, des styles bifides, des pétales linéaires, caractères tout à fait distincts de ceux du Cundurango. Il ne reste donc, de tous les genres alliés au groupe de Gonolobées, que le genre Gonolobus lui-même, auquel puisse être rap- porté le Cundurango. Quant à moi, toute hésitation à ce sujet a disparu, ayant pu examiner dans les bureaux du Consulat de l'Equateur les fruits et feuilles du Cundurango; les premiers sont des follicules à côtes longitu- dinales, et les dernières sont cordées et profondément échancrées à la base, comme dans la généralité des espèces du Gonolobus. Le Cundurango est donc une espèce de Gonolobus qui, d'après ses caractères botaniques, doit être nouvelle, et que nous appellerons Gonolobus Cundurango [i) . Plusieurs au- tres espèces de Gonolobus ou de Gonolobées de la zone tropicale américaine doivent posséder des propriétés analogues; mais, avant que leur valeur thérapeutique respective soit constatée, on devra éviter de les confondre. » LITHOLOGIE. — Présence de la dunile en fragments empâtés dans les basaltes de iîle Bourbon; par M. Sta.\. Mecnier. « On sait combien sont fréquents, dans l'intérieur des basaltes, les no- dules de péridot. Déjà même on a insisté sur la diversité de nature de ces nodules, et l'on a constaté que beaucoup d'entre eux sont réellement con- stitués par la Uierzolite. Or des essais chimiques m'ont conduit à recon- naître, dans les nodules péridotiques des basaltes de l'île Bourbon, non pas le péridot pur, ni la Uierzolite, mais précisément la roche découverte à la Nouvelle-Zélande par M. de Hochstetter, et désignée par lui sous le nom de dunile (2). » D'après les analyses de M. Reuter et de M. Madelung, cette roche ré- sulte du mélange du péridot ferrifère (hyalosidérite) avec une petite quan- (i) G. Cundurango., ramulis snlcatis, petiolis pedunculisque piibe gricea indiitis, foliis longiuscule petiolatis cordatis sinu lato cusi)idatis supra puberulis, subtus ciiiereo tomen- tosis mollibus a basi 5-neiviis folliculis ovato-oblongis ventricosis 4-aIatis glabris. (2) Leonhard's Neues Jahrbuch fur Minéralogie, etc., année i8(J5; p. 94. Il5.. ( H« ( ) lité de fer chromé, disséminé en grains cristallins. Je ne connais la dunite que par l'échantillon donné au Muséum par M. dé Ilochstetter lui-même, et enregistré au catalogue Carré sous le n° 845. Mais j'ai retrouvé tous ses caractères, sans exception et d'une manière rigoureuse, dans les fragments péridotiques empâtés dans les laves basaltiques de Bourbon. Je citerai spé- cialement à cet égard un échantillon donné par M. Textor de Ravizy, et porté au catalogue Carré avec le n" 449.1, et un échantillon rapporté par le voyageur Leschenault et affecté du signe 2. C. 99. » J^a seule différence de cette dunite empâtée avec l'échantillon donné par ]M. de Hochstettei' est qu'elle est, du moins dans certains points, plus grenue et plus friable. Mais cette circonstance peut être simplement spé- ciale aux fragments comparés entre eux et ne pas se retrouver dans d'autres. En outre, il est possible que la haute température du basalte et les actions qui ont accompagné sa sortie aient eu quelquefois pour effet de modifier la structure de la roche péridotique. » Quoi qu'il en soit, le fait de la présence de la dunite dans le basalte de Bourbon m'a paru mériter d'être signalé, parce qu'il révèle l'existence, dans les profondeurs du globe et sur de très-vastes étendues, d'une roche connue seulement jusqu'ici sur les hautes montagnes qu'elle constitue près de Nelson, à la Nouvelle-Zélande, roche qui, suivant la remarque de M. Daubrée (1), offre le caractère intéressant de reproduire dans sa consti- tution minéralogique le type très-rare de météorites auquel appartient la pierre tombée à Chassigny, dans la Haute-Marne, le 3 octobre 181 5. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les aurores boréales et leur oriijine cosini(jue; par M. DoxATi. Lettre à M. Delaunay. « Florence, le 20 mars 1872. )) Je prends la liberté de vous prier de présenter en mon nom à l'Acadé- mie des Sciences une lecture que je viens de publier dans le journal la Nuova Anlolocjia de Florence (cahier de mars 1872), sur les aurores boréales. Cette lecture n'est pas exclusivement destinée aux savants, et c'est pour cela qu'elle contient des choses tout à fait élémentaires. Mais pourtant je me permets de la présenter à l'Académie, parce que j'y suis revenu sur des idées que j'avais déjà soutenues autrefois^ pour expliquer les phénomènes des aurores boréales. (l) Bulletin de lu Socièlr géologique de Fruncc, 2' sérii", t XXIIf, |). 4^7; 1866. ( 885 ) » En effet, j'eus l'honneur d'envoyer, clés 1869, à l'Acaçiémio, une leçon que je fis à Florence, au commencement de cette année, et qui fut alors imprimée dans différents Recueils scientifiques, entre autres dans le journal scientifique la ftivista Viinnale (cahier de mai 1869). Dans cette leçon, je fis une histoire succincte, mais aussi complète et exacte qu'il me fut possible, non-seulement des différents faits, mais encore des différentes opinions qui me conduisirent alors à écrire ce qui suit : « Dans l'état actuel M de la science, pour se rendre compte des rapports qui se passent entre » les planètes et les phénomènes solaires, on ne peut mieux faire que » d'avoir recours aux phénomènes électro-magnétiques. » El j'ajoutais que le Soleil doit exercer une influence électro-magnétique sur les planètes, et « qu'il doit de son coté subir un influence [iiijlusso) semblable de la part » des jîlanètes, qui (si elles sont, comme le Soleil, des corps électro-ma- » gnétiques) pourront en modifier l'état électrique, d'une manière ou d'une » autre, selon qu'elles seront plus près ou plus loin du Soleil, ou selon « qu'elles seront d'un côté ou d'un autre côté de lui. » Et j'insistais beau- coup sur les liens qui me paraissaient exister entre les phénomènes solaires et nos aurores boréales. « Dans la lecture que je viens de publier, je soutiens encore que les aurores boréales peuvent bien dépendre d'un échange d'électricité entre le Soleil et les planètes, et je suppose que cet échange est peut-être la cause qui modifie l'état électrique naturel de la terre et produit nos aurores boréales. » Il me parait que cette opinion peut rendre compte non-seulement des périodes des aurores boréales, dont M. Loomis s'est si savamment occupé, mais encore de la circonstance, qui semble assez bien constatée par l'ex- périence (i), que les phénomènes lumineux des aurores se manifestent d'abord dans les pays les plus orientaux, et plus tard dans les pays les plus occidentaux. On n'a qu'à supposer qu'un courant électrique part du Soleil ou va vers le Soleil; et alors on peut au moins concevoir que certains phénomènes des aurores boréales ne puissent se vérifier que dans ces endroits de notre atmosphère qui ont une certaine direction et une certaine position par rapport à ce courant. Et, en conséquence, les phénomènes auroraux pourront devenir visibles sous les différents méridiens terrestres, à mesure que le mouvement diurne de notre planète amène successivement (i) Deniso:» Olmsteo, Smithsonian Canlribiitions, Jaiiuai y, i855; p. 44 42- — H. Tarry, Comptes rendus, t. LXXIV, p. 549. ( 886 ) les différents méridiens à prendre la même position et la même direction par rapport à ce courant. » J'ai fait cette courte analyse de mes publications sur ce sujet, parce que je vois que M. Tany a présenté à l'Académie (séance du 1 1 mars 1872) une Note dans laquelle il estdit queM.Tacchini, dès le 23 avril 187 r , développait l'opinion « que nos aurores polaires ne sont autre chose, au moins da'is le )i plus grand nombre de cas, qu'un phénomène d'induction électrique, dû « aux grandes aurores qui se produisent sur le Soleil. » )) M. Tarry n'a fait que rapporter ce que M. Tacchini lui-même a souvent écrit dans les journaux italiens, c'est-à-dire qu'il fut le premier à faire con- naître en 187 1 « que nos aurores boréales ont des liens avec les phénomènes » solaires ». Je suis au contraire obligé d'affirmer qu'en tout cas cette opi- nion (quelle qu'elle soit) appartient plutôt à moi qu'à M. Tacchini. Du reste, on n'a qu'à lire ma Leçon de 1869 pour se convaincre de l'exactitude de ce que je viens de dire. « Quant aux observations spectrales que j'ai pu faire à l'occasion de l'au- rore boréale du 4 février passé, je vais les résumer en peu de mots. )) Le 4 et le 5 février, j'observai le bord du Soleil au spectroscope, et je vis un assez grand nombre de protubérances, mais je ne remarquai rien de vraiment extraordinaire ni dans le nombre ni dans la grandeur de ces pro- tubérances. Seulement, le 5, je remarquai que l'enveloppe rouge, ou d'hy- drogène, qui entoure le Soleil, se montrait plus élevée que d'ordinaire dans la direction de l'équateur terrestre. » Le spectre de l'aurore boréale manifesta tme lumière très-faible, mais continue, du roug« au violet. J'y vis la raie verte très-brillante et deux autres raies lumineuses très-faibles, l'une dans le rouge et l'autre dans le bleu. Je ne pus déterminer que la position de la raie verte : selon mes obser- vations, elle correspond à la division laSS de l'échelle de Kirchhoff. Je ne puis pas donner cette position comme absolument exacte, mais je crois pou- voir assurer que la raie verte était un peu plus réfractée que la raie ia45,6 du Soleil, que je pus observer le 5 février avec le même spectroscope qui m'avait servi le soir du 4 février pour la lumière de l'aurore boréale. » M. le directeur général des télégraphes italiens ayant eu la bienveil- lance de me communiquer toutes les observations faites par les employés télégraphiques pendant l'aurore du 4 février, j'ai pu en conclure que les pertiu'ba lions siu- les lignes télégraphiques ont été plus sensibles dans la di- rection de l'est à l'ouest que dans la direction du nord au sud, comme l'a déjà fait remarquer M. Tarry pour les lignes de la France. » ( ««7 ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur les propriétés de la moelle des os. Note de M. V. Feltz, présentée par M. Ch. Robin. « Dans son travail snr les embolies capillaires, M. Feltz, de Strasbourg, a déjà démontré, cliniqnement et expérimentalement, que les lésions os- seuses étaient très-souvent le point de départ des accidents périphériques multiples connus sous le nom d'infection purulente, et de plus que la propa- gation des lésions se faisait par des détritus venant des os mêmes, ou au moins des vaisseaux de ces derniers. Aujourd'hui, il démontre, par des expériences nouvelles, que, par l'intermédiaire du tissu médullaire des os, on peut introduire à volonté toute espèce de substance liquide ou en sus- pension moléculaire dans le système veineux. » Première série d'expériences. — Les substances septiques et les alcaloïdes toxiques, injectés dans le tissu spongieux des os sur le vivant, sont absorbés et agissent aussi vite que si on les introduisait directement dans les veines. » Deuxième série d'expériences. — Le pus, le lait et les poussières fines, de quelque nature qu'elles soient, organiques ou autres, passent dans le sang et les organes splanchniques aussi facilement que si on les injectait directement dans le système veineux. » L'examen anatomique et l'étude histologique des pièces démontrent, suivant l'auteur, que les lacunes osseuses du tissu spongieux des extrémités articulaires des os longs et de la substance intertabulaire des os plats sont en connexion directe avec le système veineux, et que le tissu spongieux pour- rait être considéré comme un tissu de sinus caverneux à parois solides. » L'auteur fournit à l'appui de sa thèse huit dessins représentant le ré- sultat de ses expériences. » PHYSIOLOGIE. — Expériences sur la (jénération spontanée. Note de MM. Legros et Onimus, présentée par M. Gh. Robin. « Il y a six ans déjà, l'un de nous a cherché à déterminer la naissance d'éléments anatomiques ayant forme déterminée, dans un liquide amorphe, d'origine organique, et identique à celui qui accompagne certains éléments anatomiques, tels que les leucocytes dans la sérosité des vésicatoires. Ce liquide était renfermé dans une membrane endosmotique qu'on plaçait au milieu de tissus vivants. Au bout de deux jours, ou trouvait le liquide rempli de leucocytes. On a objecté à cette expérience le passage des leuco- cytes à travers la membrane, grâce à leurs mouvements amiboïdes. Nous avons répondu à cette objection par d'autres expériences qui démontrent ( 888 ) que lorsque la membranne inlérieure est inerte et ne peut être le siège des phénomènes d'endosmose, on ne trouve pas de leucocytes. Sans nous arrêter sur ces expériences, nous ferons cependant remarquer que nous avons choisi une membrane endosniotique, parce que les manifestations vitales et la formation d'élémenls ayant forme nécessitent non-seulement un liquide favorable au point de vue chimique, mais encore des phéno- inènes constants d'endosmose et d'exosmose et un renouvellement molécu- laire continu. » Pour rechercher quelle pouvait être, dans les fermentations, l'influence des milieux extérieurs sur les liquides renfermés dans l'intérieur d'une membrane endosmotique, nous avons mis dans des tubes de verre, fermés à leurs extrémités par du papier parchemin, de l'eau sucrée préalablement bouillie. Ces tubes étaient plongés dans des vases renfermant de l'eau sucrée fermentant sous l'influence de la levure de bière. Au bout de quel- ques jours, le sucre renfermé dans les tubes offrait tous les caractères de la fermentation alcoolique, et au microscope on constatait la présence de spores de la levure. Ces faits ont été présentés à la Société de Biologie en 1869. On ne pouvait objecter, dans ce cas, le passage des corpuscules à travers la membrane, grâce à leurs mouvements amiboïdes; l'épaisseur de la membrane et sa constitution physique éloignent également toute idée de pénétration mécanique passive. On nous objecta que la ligature de la niendjraiie contre le verre pouvait être défectueuse et laisser des ouver- tures imperceptibles, mais par lesquelles les corpuscules auraient été introduits. De plus, au moment de la fermeture des tubes, l'eau sucrée ayant été un instant au contact de l'air, on trouvait dans ce fait une nou- velle objection. » Les expériences que nous venons de fiiire récennncnt répondent^ il nous semble, à toutes ces objections. En voici le résumé : » Nous enlevons une portion de la coque d'iui œuf, près delà chambre à air, en laissant complètement intacte la membrane enveloppante, dite mcmhraiH' de la coqne, et nous plongeons cette partie de l'œuf dans de l'eau très-fortement sucrée. Au bout de quelques heures, le mouvement d'en- dosmose a fait pénétrer dans l'œuf du sucre, comme cela est facile à con- stater par les réactifs ordinaires. Cet œuf est ensuite plongé dans de l'eau sucrée en fermentation, à une température de 35 à 87 degrés. Au bout de deux à trois jours, mais surtout ajirès sept ou huit joins, on constate au microscope la présence, dans le blanc d'œuf, des s[)ores de la fermentation sucrée. ( 889) » L'air extérieur n'a pu pénétrer dans l'intérieur de l'œuf, et il est de toute évidence qu'il n'y avait primitivement aucun germe ni dans le blanc ni dans le jaune de l'œuf. Il faut donc que ces spores se soient formées spon- tanément, ou qu'elles aient pénétré à travers la membrane. Or cette mem- brane est partout continue, et elle ne renferme normalement aucune ouver- ture. D'ailleurs, dans les œufs préparés identiquement et maintenus dans la levure de bière, mais sans présence de sucre, on ne trouve pas de spores. De plus, en maintenant, dans un tube fermé par cette membrane, de la levure de bière fraîche, on ne trouve pas à l'extérieur de cette membrane, ni dans l'eau distillée dans laquelle plonge le tube, les spores de la levure de bière. La membrane n'est donc pas traversée par ces éléments. » D'un autre côté, dès qu'il y a la plus légère ouverture, on s'en aperçoit immédiatement, car il y a une forte pression intérieure par suite de l'en- dosmose, et cette pression détermine aussitôt la sortie de gouttelettes albu- mineuses, qui apparaissent à la face externe de la membrane toutes les fois où elle a été accidentellement ou expérimentalement piquée. » Le mouvement considérable d'endosmose qui se produit fait gonfler l'œuf, et, dans beaucoup de cas, fait rompre la membrane; on ne réussit à conserver la membrane intacte que dans un nombre de cas très-limités. On peut obvier à ces inconvénients en solidifiant la membrane, par une légère cuisson, ou en faisant une contre-ouverture à l'autre bout de l'œuf, dans laquelle on scelle un tube de verre, rempli de coton à sa partie supérieure. )) Il n'est point nécessaire de laisser la membrane constamment en con- tact avec de l'eau sucrée en fermentation, mais il faut quelques jours pour que les spores se trouvent en assez grande quantité dans l'intérieur de l'œuf. A''oici les conditions qui nous ont paru les plus favorables : douze à quinze heures de contact avec l'eau fortement sucrée, un même nombre d'heures avec l'eau sucrée en fermentation, puis laisser l'œuf uniquement à la tem- pérature moyenne du laboratoire pendant quelques jours, en le remettant une ou deux fois pendant quelques instants en contact avec de l'eau sucrée en fermentation. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la marche de la pnlréfaclion cadavé- rique chez les sujets alcoolisés. Note de M. Champouillox, présentée par M. Larrey. « Il est admis, en médecine légale, que les signes de la rigidité et de la putréfaction cadavériques peuvent être utilement consultés, quand il s'agit C.R., 1872, i"Serawrre. (T.LXXIV, N» 13.) I iG ( sgo) de déterminer l'époque de la mort. Ces signes peuvent être exceptionnelle- ment précoces ou tardifs dans leur apparition. Les causes qui favorisent et accélèrent le développement de la décomposition putride se rapportent au milieu ambiant et au sujet lui-même. Les premières sont l'air chaud, hu- mide et chargé d'électricité; les secondes comprennent la jeunesse, l'obé- sité, la constitution plus ou moins humide dri cadavre, et surtout la nature des maladies qui ont amené la mort. Ainsi, parmi les affections générales, celles qui altèrent les humeurs et les solides organiques pendant la vie, telles que le scorbut, la variole, l'anasarque, les fièvres putrides, certaines ca- chexies, précipitent le début de la putréfaction. L'alcoolisme, en abaissant la vitalité des tissus, hâte-t-il pareillement leur dissolution après la mort? M. Champouillon le croit, et il trouve la démonstration de son opinion dans les faits qu'il a observés pendant la prise de Paris et qu'il résume dans cette Noie. » Le 22 mai, entre trois et quatie heures du matin, quatorze fédérés fu- rent exécutés près du cimetière d'Auteuil; dès le même jour, vers midi, ces quatorze cadavres avaient pris une teinte violacée, la face était livide, forte- ment tuméfiée, et les blessures exhalaient l'odeur caractéristique de la pu- tréfaction qui commence. Des phénomènes de décomposition tout aussi rapide se sont manifestés et ont pu être constatés sur les diftérents points de Paris où des insurgés ont succombé eu combattant. » Sur 44 1 cadavres reconnus en sa présence, M. Champouillon est par- venu à apprendre que 296 étaient ceux d'individus adonnés depuis long- temps à l'ivrognerie. » Les cadavres de 58 militaires tués à l'attaque des barricades ou en d'autres l'encontres présentaient, sous le rapport de la conservation, un contraste frappant avec ceux des fédérés tombés aux mêmes lieux et au même moment. « Du lundi 22 au jeudi 25 mai, le temps fut chaud, mais sans influence orageuse. Le vendredi 26, la pluie tomba avec abondance, et il y eut un abaissement notable dans la température atmosphérique, circonstance pro- pre à retarder la fermenlation putride. Néanmoins, M. Champouillon a pu constater, place des Vosges, place de la Bastille et dans les rues voisines, que les cor()s des insurgés gisants pêle-mêle avec ceux des militaires, avaient conservé sur ceux-ci leur avance habituelle dans la marche de leur décom- position. » M. Champouillon, rap[)rochant les nombreuses observations qui font l'objet de cette Communication, croit pouvoir affirmer que l'ivrognerie crée ( «9' ) dans l'organisme une sorte d'adynaniie morbide, analogue à l'adynamie des fièvres putrides, et capable de favoriser la rapidité d'action des causes de décomposition po5/ woiiem ; que la putréfaction cadavérique, chez les sujets alcoolisés, prend et conserve une avance marquée sur le début de la putré- faction cadavérique chez les individus relativement sobres. Il pense qu'il serait peut-être prématuré de vouloir fixer, dès à présent, les limites de cette avance, que des recherches ultérieures permettront de déterminer, un jour, avec plus de précision. » M. Larrey ajoute que la Note de M. Champouillon lui a paru mériter l'attention de l'Académie, eu égard à diverses Communications reçues par elle pendant ou après le siège de Paris, et surtout à l'occasion de la lec- ture faite, dans la dernière séance, par M. le Secrétaire perpétuel, d'une Lettre de M. le Président de l'Académie de Médecine sur rétablissement d'une Association française contre l'abus des boissons alcooliques. M. E. Deschamps adresse une Note relative à un moyen d'empêcher la gelée en hiver. (Renvoi à l'examen de M. Jamin.) M. Beaude adresse une Lettre relative à un perfectionnement à apporter aux procédés de tannage. (Renvoi à l'examen de M. Bouley.) M. Babois adresse une Lettre relative à une précédente Note sur les pro- priétés des aimants. On fera savoir à l'auteur que, d'après l'avis de la Commission chargée d'examiner cette Note, elle n'est point de nature à faire l'objet d'un Rap- port. A 5 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures et demie. É. D. B. ( 892 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du a5 mars 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Mémoires de la Société impériale d' Agriculture^ Sciences et Arts d'Angers [ancienne Académie d' Angers), nouvelle période; t. XII (1869), n"' 3 et 4- Angers, 1869; in-8''. Mémoires de la Société nationale ci Agriculture, Sciences et Arts d'Angers [ancienne Académie d' Angers), nouvelle période ; t. XIII, 1870; t. XIV, 1871, n° I. Angers, 1870-1871-, 2 vol. in-8°. Cours de Physique à l'usage des élèves de ta classe de mathématiques spéciales; par MM. Ch. Brisse et Ch. André; 2* fascicule. Paris, 1872; in-8°. Étude comparative des formules nouvellement proposées pour calculer le débit des canaux découverts; par M. Bazin. Sans lieu ni date; br. in-8°. Étude anatomique de quelques graminées, et en particulier des Agropyrum de l'Hérault; /j«r DuvAL-JouvE. Paris, 1870; in-4°. • Des comparaisons histotaxiques et de leur importance dans l'étude critique des espèces végétales; pari. DuvAL-JouvE. Paris, 1871; in-4°. Etude anatomique de l'arête des graminées; par J. DuvAL-JouvE. Paris, 1871; in-4''. Des Salicornia rfe l'Hérault; parJ.-M. DuvAL-JouvE. impartie: Observa- tions anatomiques et morphologiques. Paris, 1868; in-S". (Extrait du Bulletin de la Société botanique de France.) (Ces cinq derniers ouvrages sont présentés, au nom de M. Duval-Jouve, par M. Brongniart.) Paléontologie française où Description des fossiles de la France, etc.; 2" série : Végétaux, Terrain jurassique ; liv. 4 : Algues; par M. le comte de Saporta. Texte, feuilles 10 à 12; planches 21 à 28. Paris, 1872; in-8°. (Présenté par M. Brongniart.) Des dépôts lacustres du vallon de Saucats; par M. O. LiNDER. Bor- deaux, 1872; in-8''. (Extrait des Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, t. XXVII.) {La suite du Bulletin au prochain numéro.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 1" AVRIL 1872. PRÉSIDENCE DE M. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — De la théorie des mirores polaires. Note de M. de la Rive. (( La magnifique aurore boréale du 4 février dernier a donné lieu, dans les Comptes rendus de i Académie des Sciences à une foule de Communications dont quelques-unes renferment l'exposition de diverses théories sur la cause de ce phénomène. Occupé à réunir et à coordonner, en les complé- tant, les nombreuses Publications que j'ai faites sur ce sujet depuis plus de vingt ans, je me permets d'extraire de ce travail, pour les soumettre à l'Académie, quelques considérations dont les Communications que je viens de rappeler justifient l'opportunité. )) D'accord avec la plupart des physiciens, je persiste à considérer les au- rores polaires comme un phénomène qui se passe dans l'atmosphère. Je n'en voudrais, au besoin, pour preuve, que la remarque faite par M. Biot, à l'occasion des aurores qu'il avait observées en 1817 aux îles Shetland, que l'aurore ne se déplace jamais par rapport à l'observateur, tandis que si elle était un phénomène cosmique, elle ne suivrait pas le mouvement de C. R., 1R75, 1" Scnu-slre(T. I.XXIV, N" M.) I I 7 ( «94 ) rotation dn globe terrestre. C'est ce qu'observe aussi M. Fron f i) qui attri- bue, comme je l'ai toujours fait, l'aurore boréale à l'électricité provenant des régions équatoriales où la nappe ascendante se partage entre les deux conlre-alisés, l'un marchant vers le nord, l'autre marchant vers le sud ; ce qui donne l'explication de la simultanéité des aurores polaires, ainsi que celle des perturbations électriques et magnétiques qui les accompagnent dans les deux hémisphères. » Je ne reviendrai pas sur toutes les preuves qui militent en faveur de cette explication, telles que la coïncidence des aurores australes et boréales, l'apparition, dans les fils télégraphiques, pendant les aurores, de courants électriques continus ou du moins d'une durée sensible, qu'on ne peut donc considérer comme des courants induits et qui ne sont que des dériva- tions des courants électriques terrestres, cheminant des pôles à Téqualeur; telle, enfin, que l'action de ces courants sur l'aiguille aimantée, simultanée avec la présence des courants dans les fils télégraphiques et qui suit les mêmes phases d'intensité et de direction. » Je ne crois pas inutile de rappeler les observations nombreuses faites par tous les voyageurs qui ont séjourné dans les régions polaires, et qui constatent que, dans ces régions, l'aurore se manifeste tout près du sol et est souvent accompagnée d'un bruit de crépitation et d'une odeur d'ozone, ré- sultats de la transmission de l'électricité à travers l'air. Dernièrement encore, l'intrépide aéronaute Paul Rollier, descendu en Norvège quatorze heures après son départ de Paris, en décembre 1 870, se trouva sur le mont Lidde, à i3oo mètres de hauteur, au milieu des brillants rayons d'une aurore bo- réale, avec accompagnement d'un bruissement particulier et d'une odeur de soufre presque asphyxiante (3). Je pourrais encore citer bien des faits du même genre, mais je me bornerai à mentionner les observations ré- centes de M. Ozlim Lemstrom, sur l'électricité de l'air et les aurores bo- réales, faites pendant l'expédition suédoise de 1868 au pôle nord (4). Cet observateur, qui s'est trouvé plusieurs fois très-rapproché du phénomène, a pu en faire une étude détaillée, qui confirme, comme il le remarque lui- même, la théorie que j'en ai donnée. (i) La Communication de M. Fron, ainsi que celles qui suiveni, se trouve dans les Comptes rendus de février et de mars. (2) Voyez mes divers Mémoires et en particulier : Mémoires tic la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, t. XVI, ]). 3i4> et Comptes rendus, t. LTV, p. 1171. (3) ^'ojfz la Communication de M. Becquerel père (Cow/jfw /-f/îrfrt.f du 12 juin i8ti). (4) Histoire des Sciences physiques et naturelles , imn ly^i, t. XLl, p. i4i. ( 895) » Mais ce qui me paraît établir surtout d'une manière solide l'origine électrique de l'aurore boréale, c'est l'expérience par laquelle j'ai réussi, en 1849 (0» ^ démontrer l'aclion du magnétisme sur les jets électriques lu- mineux transmis à travers les gaz raréfiés. Cette action, constatée dès lors sous diverses formes, et toujours de la manière la plus facile, au moyen de l'admirable appareil de Ruhmkorff, explique très-bien coniment l'action magnétique du globe terrestre dispose les jets électriques, qui, de l'at- mosphère, aboutissent vers les régions polaires, de manière à leur donner la position qui détermine la situation et la forme de l'aurore, ainsi que les mouvements de translation qu'ils manifestent souvent, et qu'on peut imiter artificiellement. « Diverses théories ont été mises en avant, à l'occasion do l'aurore bo- réale du 4 février, principalement par MM. Silbermann, Tarry et von Baum- hauer. Toutes ces théories tendent plus ou moins à attribuer une origine cosmique au phénomène, et M. Tarry est disposé, comme Mairan, à l'assi- miler à la lumière zodiacale, qui en diffère cependant essentiellement en ce que, contrairement à ce qui existe pour l'aurore, elle est indépendante du mouvement de la Terre. Quant à la coïncidence entre l'apparition des aurores et celle des étoiles filantes, qui est mise en avant dans ces théories, ainsi que le remarque le P. Denza et que je m'en suis assuré moi-même en remontant assez loin en arrière, ces théories ont toutes l'inconvénient d'être très-vagues, et de ne rendre compte ni du fait que les aurores ont pour centres les pôles magnétiques de la Terre, ni des phénomènes magnétiques et électriques qui les accompagnent. Elles ont en outre l'inconvénient, du moins celles de MM. Tarry et von Baumhauer, d'avoir été provoquées essen- tiellement par le grand éclat de l'aurore du 4 février, qui est un fait excep- tionnel, quoique du reste l'aurore du 29 aoiît 1859 l'ait surpassée, sinon par son éclat, du moins par sa durée; ce qui n'a point empêché d'y recon- naître, par les observations dont elle a été l'objet, l'effet de l'électricité terrestre et atmosphérique. » Deux points importants, parmi ceux qui ont été signalés à l'occasion de l'aurore du 4 février, méritent cependant, je le reconnais, un examen attentif; c'est l'analyse spectrale de la lumière aurorale et l'influence des taches solaires sur son apparition. » La présence d'une raie spéciale vert-jaune dans la lumière de l'aurore, (i) Annales de Chimie et de Physique ; 1849, t. XXV, p. 3l9, et Comptes rendus, 1849, t. XXIX, p. 4i2. 117.. { -^i)j la'air n'est rien autre chose que Vœther mêlé d'effluves aqueuses et d'exhalaisons des corps solides. L'air le plus dense, qui entoure notre terre, est dit atmos|)liérique. !■ L'autre fluide, plus dense, est Veau, qui constitue la matière de tous les corps, et de laquelle ils sont sortis matériellement, comme l'atteste l'tcriture et le reconnaissent les phi- losophes de l'antiquité. » Car l'eau est l'intermédiaire du fluide aethéré céleste, et de la terre, l'élément inférieur le (i) Fundamenta Chymiœ rationalis, etc., Norimbergse, 1782, édition publiée deux ans avant la mort de l'auteur; p. i. (2) Idem, p. 2. 118.. (9o4) plus dense, dont elle est le véhicule; et c'est ainsi que lous les éléments sont unis et con- joints en elle. » La terre est l'élément solide, dense, épais, (jui donne aux corps la fermeté et la résis- tance. » » Il distingue quatre terres : la vitrifiable, la calcaire, la saline, l'éthérée qui est mobile et dite sulfurée ou inflainniable. » Les principes, les éléments des mixtes, des composés, sont la tcirc, ïeau et Vœtlicr; et d'eux proviennent les P^.I^XIPES, le sel et le soiijiv; quant au MERCURE, il a plus de rapport avecVœlher ou avec l'eau. D L'oiV concoiu't à la mixtion des corps, moins à leur composition pro- prement dite, et à la vérité non pas tant essentiellement qu'accidentelle- ment, pendant qu'il pénètre les petits espaces ou les pores formés par les humeurs. » IJœtlier, qui est une matière très-subtile, mobile et cause immédiate et médiate de mouvements, concourt essentiellement à la constitution des fluides et non moins à la mixtion des soufres et des sels. M h'œtlicr diffère beaucoup de l'air (atmosphère) ; car Vair est plus dense de beaucoup; il e.st élastique, rempli d'une multitude d'exhalaisons et véhicule du son ; mais Vœtlier l'est lui-même de la lumière; car ini rayon de lumière est transmis en ligne droite par Yœllier, et vraiment dans un mo- ment ; mais le son est propagé successivement par lignes circulaires et semblables aux ondes des eaux stagnantes. Chapitre III. Théorie de la fcrincntalion de Stahl . n Je ne crois point avoir dépassé le nondjre des citations générales né- cessaires à donner des idées précises et exactes des théories de la fermen- tation et de la combustion de Stahl, sans recourir au texte original, et à mettre en parfaite évidence l'intimité des deux théories : c'est ce qui me reste à montrer, en parlant successivement de la fermentation et de la cond>ustion. » En iG()7, Stahl, âgé de trente-sept ans, publiait sa Z/nmla luiid faii- dainenlalis. » Quand on considère la réputation dont il jouit de son vivant et après sa mort, je me demande comment il se fait que son ouvrage, à mon sens le j)liis original, n'ait point été traduit en français, lois(pie son Traité du suujre, de 1711, le fut en 1766, et son Traite des sels, de i7'22, le fut en 1783, question bien naturelle, quand on sait qu'à l'âge de quinze ans, Stahl (9o5) était familiarisé avec les écrits chimiques de Rainer, de Kunkel et de Bêc- her, et que l'esprit spéculatif dont il était doué à un degré remarquable ne le rendait point exclusif, puisque malgré les justes critiques sur Kunkel dont j'ai parlé, il appréciait en lui l'homme pratique et la nécessité des recherches expérimentales eu chimie. Lors donc il publiait sa Zjmotechnie en 1697, il témoignait, par l'importance de l'ouvrage, que le goût de l'étu- diant de quinze ans pour la chimie, loin d'avoir été stérile, avait porté des fruits préparés et mûris par vingt-deux ans de culture. Ce livre renferme effectivement tout ce qu'il était possible d'écrire de scientifique à cette époque sur la fermentation, et j'ajoute, comme je crois en avoir le pre- mier fait la remarque, que la Théorie de la comlntstion de Stalil n'est qu'une extension, un épa]iouissen}cnt, si cette expression est permise, de la Zymo- teclinie. C'est dans ce Traité qu'on lit en effet le mot plilogistique, avec un chapitre consacré au soufre, fait qui ne doit pas surprendre, puisque l'il- lustre auteur considérait le principe inflammable du soufre comme nécessaire à la fermentation. » Comment donc s'expliquer que la Zjmotectmia fundamentalis soit moins connue que la théorie du phlogistique, que les traités du soufre et des sels? Ma réponse est celle-ci. C'est qu'avant mes recherches sur l'histoire des connaissances chimiques on n'avait point pris en considération, d'abord l'origine simultanée des théories de la fermentation et de la com- bustion de Stahl, ensuite la théorie de la combustion avait dans l'esprit de tous les chimistes un degré de généralité que la théorie de la fermenta- tion était loin d'avoir; enfin, j'ajouterai en troisième lieu que la distinction n'avait point encore été faite explicitement des phénomènes passagers des actions moléculaires d'avec les phénomènes permcments qui leur succèdent, distinction qui établit une différence si évidente entre la théorie de Slahl et de Lavoisier, ainsi que je l'ai fait remarquer à plusieurs reprises. » Tels sont les motifs qui me paraissent expliquer pourquoi, lorsqu'on a voulu traduire en français des ouvrages de Stahl, on n'a pas préféré à tout autre sa Zjmoteclviia fundamentalis. L'étude de cet ouvrage à laquelle il faut joindre celle de ses trois cents expériences, la dernière de ses publi- cations originales, me paraissent indispensables pour porter un jugement équitable sur l'auteur de la Théorie du phlogistique. » Justifions cette manière de voir par un examen rapide delà Z^v/io/erAnù', des modifications qu'il a pu apporter à ses premières idées et de celles qu'il y a ajoutées. » Stahl, après avoir énoncé les sens divers du mot fermentation, en donne ( 9oti ) deux définitions assez longues; si ]a seconde l'emporte en précision sur la première, cependant il omet d'y parler d'une circonstance notée dans la première, qui semblait ne pas devoir être négligée. Le second chapitre, commençant par l'exposé des deux définitions, com])rend ensuite vuie appréciation brève de chacune des circonstances de la première définition. Puis il revient sur les détails de chacune d'elles dans des chapitres spéciaux, et si tous ne présentent pas un égal intérêt, on y remarque plus d'un pas- sage et plus d'une vue générale qu'on regrette d'avoir été négligés dans des ouvrages consacrés à l'histoire des connaissances chimiques et surtout à un exposé historique relatif aux théories des actions moléculaires. » Stahl distingue trois espèces de fermentations caractérisées chacune par un produit spécial : » La fermentation spiritiieuse, qui l'est par l'alcool; » La fermentation acide, par le vinaigre ; » La fermentation putride, par l'ammoniaque. » Il les considère coiiune trois phases successives de la décomposition des matières organiques, surtout de celles dont l'origine est végétale. » Sans prétendre taire une analyse complète de la Zjmotechnia fundamen- talis, j'en exposerai les idées principales. » Stahl énumère clairement les conditions de la fermentation telles qu'il la conçoit et les principaux phénomènes qu'elle présente. » La matière fermentescible, loin de se présenter comme homogène, est très-complexe, formée de substances diverses qu'il appelle huile, sel, terre, faiblement unies, elle se dissout dans l'eau, et c'est au sein de ce finide qu'elle présente le mouvement qui caractérise la fermentation : elle com- mence à le recevoir de l'air ambiant dont la chaleur doit être douce. » Le premier effet du mouvement est de se propager lentement et d'une manière continue dans toute la masse fermentescible et de la préparer à iHie collision de partie dont la manifestation est le second effet de la fer- mentation; c'est à celte période du phénomène qu'il y a élévation de tem- pérature, ébuUition, écume et trouble du liquide. Des parties se précipitent, et les plus tenues, séparées de celles-là, restent en solution et présentent des composés moins complexes que la matière fermentescible et dont les éléments sont plus fortement unis. Il y a en définitive J'ia.y.piTiç et aûp- xpi(7iç, c'est-à-dire, analyse et synthèse. » En dernier résumé, la fin ou \'(ffel de la fermentation présente trois actes principaux suivant Stahl (i) : II) Zymoteclinia, ^. 112. ( 907 ) 1° Une simp\e décomposition ; 2° Une atténuation des parties; 3" Une nouvelle transposition, c'est-à-dire un arrangement plus stable des atomes. » Je vais examiner maintenant les fermentations de Stahl au point de vue le plus général et grâce à la distinction que j'ai faite des actions molé- culaires eu égard aux phénomènes qu'elles présentent qui sont passagers durant l'action, et permanents après l'action dans les corps qui y ont pris part, il me sera aisé de montrer que la doctrine de Stahl ap|)artipnt au domaine de la physique bien plus qu'à celui de la chimie; manière de voir qui est d'ailleurs en parfait accord avec la définition de la chimie donnée par Stahl que j'ai citée plus haut, et en opposition avec la mienne. » Stahl pose le principe qu'aucun corps sublunaire (brut) n'est capable de se mettre en mouvement spontanément; il ne se meut qu'à la condition de recevoir le mouvement d'une cause, d'une puissance qui agit hors delui (i). » Conséquemment il distingue dans la fermentation lui moteur et des corps susceptibles de recevoir le mouvement; ceux-ci sont composés de plusieurs principes, dont l'union n'est pas extrême, de sorte que l'agitation, le frot- tement, la colhsion les séparent les uns des autres; ces corps qualifiés de mobiles appartiennent aux substances salées, sulfurées et terreuses. Ce com- mencement delà fermentation est la diacrèse. )) Ces substances, une fois séparées, peuvent s'unir dans un ordre diffé- rent du premier et constituer ainsi des composés plus stables; cette fin de la fermentation est la syncrèse. Les nouveaux composés sont, poiu' \a fer- mentation spiritueuse, l'alcool qui la caractérise, et pour la fermentation putride, l'alcali volatil qui la caractérise. » Les corps moteurs capables d'agir par le mouvement sur les matières fermentescibles sont assez nombreux; j'en citerai quatre : l'eau, l'air, l'œther, le ferment. » L Eau. — L'eau, indispensable à la fermentation, transmet le mou- vement immédiatement à la matière fermentescible. Pour agir efficacement, elle doit être tiède (2). » Stahl la considère d'ailleurs comme étrangère à la matière fermentes- cible proprement dite. (i) Zymotec/inia, p. loo. — Fundamenta chymiœ dogm. et rat.,p. 76. (2) Zymotechnia,p. loi, io3, io4, 107, 109, m. (9o8 ) « II. L'air. — L'air ne sert à la fermentation que pliysiqnement, parle choc, l'oaii le reçoit et transmet le mouvement qui en est la conséquence à la matière fermeutescible. » Comme l'eau, il doit être tiède. » Stahl fait remarquer que ce n'est pas l'air atmosphérique, au sein duquel se trouve le vaisseau contenant la matière en fermentation qui est nécessaire; c'est l'air qui frappe le liquide. Seulement, je ne dois pas omettre la citation d'une circonstance où une fermentation s'accomplit sans que l'air semble intervenir : c'est la bière en bouteille (i). Enfin je ne puis ne pas faire remarquer que, du temps de Stahl, Bohnius avait fait l'observa- tion de la nécessité de la présence de l'air pour la fermentation du moût de raisin, du suc de groseille, etc. » Quoi qu'il en soit, Stahl, tout en reconnaissant l'utilité de l'air dans la fermentation, ne le considérait pas comme essentiel (2). Il était beau- coup plus affirmatif, quant à l'absolu nécessité de l'air dans la putréfac- tion (3). » III. De iœther. — Jusqu'ici, le plus grand nombre de mes citations ont été empruntées à la Zjmoleclinia. Je m'interromps pour citer Fun- damenta chymiœ dogmatico-ralionalis, ouvrage publié en 1732, non pour la première fois, mais comme édition nouvelle. Il fait intervenir Vœllter dans la fermentation, non pas l'aelher répandu dans l'espace entre les astres, mais un œther qui, s'il n'est pas partie constituante de la ma- tière fermentante, y est uni d'une manière assez intime. Voici ce qu'il dit (4) : » Puisque la fermentalion est un mouvement, pour qu'elle ait lieu il faut non-seulement ime matière mobile, mais encore une cause motrice. » Les particules salines, acides, terreuses, sulfureuses reçoivent le mou- vement de plusieurs moteurs dont le principal est [\vtlier qui est concentré dans leurs particules et tenu à Vétat latent par la texture visqueuse de ces particules. A son mouvement concourt le mouvement chaud de l'extérieur qui l'aide à briser les liens qui le retenaient captif. Mis ainsi en mouvement, il disjoint, disperse et divise les particules; et en vertu de cettte division. (i) Zyinntechnia, p. joi, i 1 5, 116. (2) Jndfx rcatis des Opuscuirs de Stahl, comprenant lu zymotcchnic, ]). Rrrrr 3, verso, les deux dernières lignes do la 1'° colonne. (3) Funditmenta r/iyniia; dogiiiatico-nitionalis, p. iS. (4) Fuindaniinta,\t.l(\, 1^32. ( 909 ) les particules les plus subtiles s'élèvent : Ce sont ]es spirilaeitses ; tandis que les parties grossières et terrestres, plus denses que le liquide au sein du- quel la fermentation s'accomplit se précipitent au tond (ce sont les lies fèces). » Le rôle imposé à l'œther (édition publiée deux ans avant la mort de l'auteur) me suscite deux réflexions : » La première est que, malgré l'extrême élasticité de l'œther, cet œlher semblait cependant devenir principe des corps, manière de voir bien diffé- rente de celle qu'il avait exprimée à une certaine époque en refusant à l'air la propriété de s'unir aux autres corps. » La seconde est que l'auteur de la théorie du plilogistique, en recon- naissant dans la matière fermentescible l'œther concentré SE cachant sous la structure visqueuse de celle-ci [subqne harum viscosa lexlura latilans), ne fait-il pas jouer à l'œther, dans cette circonstance, un rôle tout à fait com- parable à celui que Lavoisier, phis tard, avait reconnu au calorique latent de Black, comme principe des liquides et des fluides élastiques? » N'y a-t-il pas dans le fait que j'expose une circonstance de l'histoire de l'esprit humain propre à attirer l'attention du penseur étudiant l'esprit humain, non d'après des idées a priori, mais d'après des faits consacrés par l'histoire des sciences? ■» IV. Du ferment. — Si Stahl, dans sa manière d'envisager la fermen- tation, tenait compte de l'idée chimique en parlant du changement de na- ture de la matière fermentescible en composé plus stable qu'elle, on ne peut se refuser à admettre que dans sa manière de se représenter l'action du ferment Vidée pli^sicjue dominait sur Vidée chimique. En effet, qu'était le ferment pour Stahl? Un agent phjsique avant tout; animé lui-même du mouvement, il le communiquait à la matière fermentescible; il ne le consi- dérait pas comme essentiel à la fermentation, parce que, malgré l'impor- tance que van Helmont avait attribuée au levain de pâte dans la confection du pain, Stahl reconnaissait parfaitement que la pâte de froment, abandon- née à elle-même un temps suffisant, fermente naturellement sans addition. Mais il ne suit pas de là qu'il était indifférent à toute considération autre que celle du mouvement entre le ferment et la matière fermentescible. S'il n'a jamais défini d'une manière explicite le ferment une matière capable d'en changer une autre en sa propre substance, il a parfaitement exprimé Vidée d'analogie entre le ferment et la matière fermentescible, comme pou- vant tenir, en définitive, à une certaine analogie de nature entre le ferment C.R., 1872, i" Semeitre. (T. LXXIV, N« ii.) 119 ( O'o ) et la matière fermentescible et à un certain mode de mouvement des mo- lécules du ferment relativement aux molécules mêmes de la matière fermen- tescible. » Si l'on peut apercevoir quelque analogie entre la communication du mouvement du ferment à la matière fermentescible et l'équilibre de tempé- rature qui s'établit entre un corps chaud et un corps i'roid, il y avait évi- demment dans l'esprit de Stahl quelque chose de moins général, de spécial dans le premier cas; car, loin de considérer toutes les molécules du fer- ment comme identiques, il attribuait l'activité aux molécules les plus TÉNUES, et leur action sur la matière fermentescible se faisait sentir particulièrement à celles des molécules de celte matière qui LEUR RESSEMBLAIENT. » Je reproduis ici quelques alinéas de la Zymolechnie qui m'ont paru donner l'idée la plus précise que Stahl se faisait du ferment : Febmentdm vocant hanc materiam; partes nimiruin tenuimes, primo mobiles, et jam quidem actiiali motu affectas, totiiis compositis fermentesceiuis : dicrassioribus, leiuiori- bus, segnioribus, semotas, adeoque mobilitad proinptiori vindicatas. » Sunt vero lise ipsœ partes, Fermeistum proprie et proxiiiie constituentes, salino-olœosœ tenues, inio ttmuissimœ, at spumidn halituosam usque sublilitatem. Ha;, iil)i seniel ita è crassioribus emotae sunt, ut liberius deinceps \nJluido reliquo jactari possint, et ita sui simi- libus collidi ; fiunt hoc ipso quasi instrumcntum alque médium, facilioris excussionis earundem sui simitium, quse in compositione adhuc duni haerent. » Iino videnturhae ips» ?en«/«//«(5E? partes, tune non modo puro et nViào allisii, à\mQ- tionem sui similium a reliquis, promovere; sed etiani aliquo cohsesionis et complicationis modo : nisi malimus dicere quod subtilitate sua, mayis in ipsas veluti commissuras composi- tionis, penetrare appareant. » Sane si consideremusquod cerix species fcrmentationum Jermcnto praebeant, praecipue, et quasi immédiate, candem spcciem fermentationis, in subjeclo gencralitcr tantuiu habili, producentia et quasi determinantia; vix possumus aliter, quam de complicatione aliqua cum solis sui similibus, aut ad minimum quacunque specialissimœ mobititatis homogcneiCate sus- picari > » Je ne finirai pas ce chapitre, qui termine ce que je me proposais de dire sur la théorie de la fermentation de Stahl, sans faire une citation tirée de ses Fundamenta chjmiœ docjmatico-ralionalis (édition de lySa, p. 124). Elle doit être annexée au deuxième tableau de mon atlas des principales opinions que l'on a eues de la nature des corps. Ce tableau présente à la vue, d'une manière concise, le résumé de plus de trente ans de recherches sur Vliisloire de l'alchimie. » Ainsi il montre comment, selon les alchimistes penseurs, les quatre éléments constituaient trois composés : le soufre, le mercure et le sel, et (9i>) comment ces composés quaternaires étaient les principes immédiats des métaux imparfaits et paifaits. » Mais le point capital de ma citation porte sur l'idée que les alchimistes penseurs se faisaient de la pierre pliilosophale.T ai dit dans le tableau qu'ils considéraient l'or et Vargent de la nature comme morts, tandis que la pierre philosophale, le GRAND œuvre, le but de l'art alchimique, était de rendre l'or ou Varijent vivants, en leur donnant la faculté à'un ferment, à savoir celle de changer un métal imparfait en sa propre substance or ou argent. Eh bien! la citation de Stahl vient à l'appui de mon opinion. Après avoir parlé des végétaux, des animaux et même des minéraux et des métaux au point de vue de la fermentation, il dit : « Si toutefois la pierre dite des philosophes n'est rien autre chose que l'or réduit par une fermentation métallique, pour ainsi parler, en un esprit agile et pénétrant au suprême de- gré, proposition cependant qu'il n'y a pas lieu ici de démontrer. » Chapitre IV. Théorie de la combustion de Stahl. ' » Je ne veux point m'éloigner du but principal de cette Communication, qui est la fermentation, mais il y aurait une lacune regrettable si je ne montrais pas, sans entrer dans aucun détail, l'extrême liaison existant dans l'esprit de Stahl entre cette théorie et sa théorie de la combustion. J'ai déjà fait la remarque que le mot phlogistique fut exprimé dès l'origine de sa Zj- motechnia (i). Je rappellerai, dans l'intérêt de l'histoire, que, dans ses trois cents expériences, Stahl revient sur le phlogistique pour affirmer qu'il a tou- jours pensé qu'il était solide, divisé à l'extrême, mais dépourvu de la fluidité élastique. « Avec quoi elle (la fermentation) a de grands rapports, c'est la combustion; elle en dif- fère cependant : l'énergie, la vélocité de l'action qui réside dans ce mouvement igné est ex- trême ; dans la fermentation l'action est prodigieusement plus douce [remissior], plus lente, plus calme (2). » » Cette citation suffit pour justifier ce que j'ai dit de l'intime liaison dans l'esprit de Stahl de la théorie de la fermentation avec la théorie de la combustion. Cette analogie évidemment n'existe qu'à la condition de res- treindre la cause de ces deux actes moléculaires à des causes de mouvement agissant en dehors de la matière fermentescible d'une part et d'une autre (i) Pages I ig, 142. (2) Page 179. 119.. ( 9'2 ) part de la matière combustible ; car, évidemment encore, nulle analogie de propriétés n'existe entre les produits de la fermentation et les produits de la combustion. » Là il n'y a donc aucune analogie entre les idées de Stahl et la distinc- tion faite longtemps après lui entre une combinaison lente et une combi- naison rapide que peuvent présenter les mêmes corps en donnant lieu à un même composé. Chapitre V. Conclusions générales : Les t/iéo/-ics de la fermentation et de la combustion ont le caractère physique plutôt que te caractère chimique, » La citation que je viens de faire me conduit à la conclusion générale de ma seconde Communication, à savoir que les théories de la fermentation et de la combustion de Stahl appartiennent au domaine de la Physique plutôt qu'à celui de la Chimie. » Je résume ainsi les raisons de ma conclusion : S) Rien dans les définitions que j'ai citées de Stahl relatives à la Chimie et à la connaissance de la matière dans le Chapitre II de cette Communica- tion, consacré à l'examen général des écrits chimiques de ce grand homme, n'a le caractère spécial qui dislingue cette science des autres sciences na- turelles. » Si, incontestablement, la Mécanique chimique se compose d'une partie djnamique et d'une partie statique, il faut bien se garder de n'en considérer qu'une à l'exclusion de l'autre, et encore de négliger de chercher à se rendre compte de l'origine du caractère spécial de la Chimie. )) C'est conformément à cette manière de voir que j'ai distingué les wA^- nomèiics des actions moléculaires en passagers et en permanents, et c'est par des citations textuelles empruntées aux écrits chimiques de Stahl que j'ai pu mettre en évidence l'analogie des idées qu'il s'était faites du froid, de la chaleur et de la lumière avec les idées professées aujourd'hui par beaucoup de savants, et que cette justice rendue à sa mémoire montrait en même temps qu'il n'avait point donné à l'étude des phénomènes permanents la même attention qu'aux phénomènes passagers dont l'étude approfondie appartient au domaine de la Physique plutôt qu'à celui de la Chimie. )) C'est en effet de l'étude des phénomènes permanents des actions mo- léculaires que ressortit le caractère par lequel la Chimie se distingue des autres sciences naturelles, parce que la Chimie seule dislingue la matière en espèces définies, chacune par des propriétés physiques, chimiques et organoleptiques dont l'ensemble n'appartient qu'à elle par la raison que (9i3) la première condition à cette étude, c'est que l'espèce qu'on y soumet soit purifiée de toute autre. M J'ai cité, page 9, des phrases de Slalil d'après lesquelles il admettait l'impossibilité de reconnaître par l'expérience les propriétés des corps qu'il considérait comme principes des autres, à l'état de pureté, d'où il con- cluait que la pensée seule était capable de reconnaître les corps simples comme distincts les uns des autres. » De cette opinion exprimée par Stahl, je tire la conséquence rigou- reuse que l'analyse chimique était impossible, puisqu'il admettait en fait qu'on n'avait point à sa disposition de t/pes matériels nettement définis, au sens de tous les chimistes, pour y ramener avec certitude les corps qu'on se serait proposé de séparer d'une matière soumise à l'analyse chimique avec l'intention d'en connaître la composition. » Les faits de la première théorie chimique, amenés à l'étal: de coordina- tion où ma seconde Communication les présente, me permettront, dans une troisième Communication, de montrer non-seulement ce que Lavoisier a fait pour la Chimie, mais encore ce que les chimistes et physiciens phlo- gisticiens ont fait pour elle. » ASTRONOMIE. — JVote sur V Association nouvellement fondée en Italie sous le titre de Societa dei Spettroscopisti italiani; par M. Faye. (c On vient d'organiser une Société, en Italie, dans le but d'appliquer systématiquement l'analyse spectrale à l'étude du Soleil; elle a déjà obtenu l'appui du gouvernement italien et vient d'annoncer son existence à l'Aca- démie en lui adressant le premier numéro de la publication mensuelle de ses travaux. Cette création ne pouvait manquer d'attirer votre attention et votre sympathie : je crois donc devoir retracer rapidement les faits qui ont provoqué cette nouvelle entreprise et essayer d'en discuter le programme- je terminerai par quelques suggestions analogues pour notre pays. » A l'apparition du grand et beau travail sur le Soleil de M. Rirchhoff il sembla tout d'abord que le sujet avait été épuisé par l'illustre physicien : il ne restait plus qu'à appliquer aux autres astres la méthode qui venait de nous révéler l'analyse chimique du Soleil et avait, en même temps, suggéré à l'auteur une séduisante théorie de sa constitution physique. M. Huggins, en Angleterre, entreprit cette tâche avec une incomparable habileté; il sou- mit successivement à l'analyse spectrale les planètes, les comètes, les étoiles et les nébuleuses. La science y gagna les résultats les plus surprenants. ( 9^4) » En France il en fut autrement. M. Janssen ne jugea pas que la question solaire fût épuisée. Il s'attacha tout d'abord à un travail indispensable : c'était de distinguer minutieusement dans le spectre du Soleil les raies propres à cet astre de celles qui proviennent de l'interposition de notre atmosphère. Il parvint ainsi à montrer que les raies telluriques, si nom- breuses et si intimement mêlées aux raies solaires, sont ducs principale- ment à l'action de la vapeur d'eau dissoute dans notre atmosphère. Une expérience directe vint confirmer complètement les vues de l'habile phy- sicien et nous apprit en même temps que la vapeur artificielle, pour pro- duire les raies observées, devait être traversée par la hmiière sous une épaisseur et une pression capables de remplacer la grande étendue de va- peur diffusée dans l'atmosphère entière. Ce premier pas, dont nous ra|ipelons plus loin l'intérêt sous d'autres rapports, devait conduire bientôt l'auteur à en faire un second. Vivement frappé, à cette époque, des controverses que la théorie de M. Kirchhoff avait soulevées, M. Janssen résolut d'étendre ses recherches à la fameuse atmosphère du Soleil, à laquelle on attribuait alors le renversement des raies exclusivement solaires. L'Académie et le Bureau des Longitudes lui confièrent dans ce but, en 1867, la mission d'aller observer en Italie une éclipse annulaire dont les circonstances devaient permettre, non pas d'é- largir la question, mais du moins de la résoudre. Grâce à une connais- sance approfondie des moindres détails du spectre solaire, M. Janssen obtint le résultat le plus net. Il vit bien alors que les choses ne se passaient nullement comme on l'avait présumé : les raies solaires n'étaient pas dues à l'absorption d'une vaste atmosphère semblable à la nôtre. Qu'étaient-ce alors que l'enveloppe gazeuse du Soleil et les protubérances qui s'y mon- trent dans les éclipses totales? L'année suivante M. Janssen fut chargé par le Gouvernement, l'Académie et le Bureau des Longitudes d'aller en Asie étudier, à ce point de vue, la plus belle éclipse totale de notre siècle; il constata que l'enveloppe gazeuse du Soleil, la chromosphère, est une simple couche d'hydrogène presque pur du sein de laquelle s'élèvent inces- samment des éruptions ou des courants ascendants de même matière, d'une hauteur et d'une violence inouïes. Les protubérances ne sont pas autre chose que la silhouette gigantesque de ces éruptions. Bien plus, il décou- vrit le jour même et appliqua le lendemain, avec un bonheur complet, le moyen de revoir ces protubérances qu'on n'avait aperçues jusqu'alors qu'à la faveur des éclipses totales, de les suivre dans leurs incessantes mo- difications, de les dessiner, de les soumettre en un mot à l'investigation journalière. (9>5) » C'est de cette mémorable découverte que datent les nombreux travaux qui fin-ent entrepris dès lors sur ces régions solaires, subitement démas- quées à nos regards. Or. simplifia la méthode première de M. Janssen ; on en rendit l'usage plus facile et pour ainsi dire courant. Les uns se mirent à suivre d'heure en heure, et même de minute en minute, quelques protu- bérances isolées pour assister à leur formation, mesurer l'incroyable vitesse avec laquelle les jets d'hydrogène s'élèvent au-dessus de la chromosphère, et suivre les phases de leur chute ou de leur disparition successive. D'autres s'attachèrent à l'ensemble du phénomène qui envahit le contour entier du Soleil, et voulurent étudier la distribution de ces flammes tout autour du disque. De là les curieux dessins que nous possédons aujourd'hui par cen- taines et dont je viens de montrer à l'Académie quelques échantillons : des- sins d'ensemble où sont enregistrés, jour par jour, tous les produits de l'activité solaire ; dessins de détail et à grande échelle où sont retracés, de minute en minute, les aspects si variables de ces étonnantes formations. On en sentira encore mieux l'intérêt si l'on songe que cette sorte de géologie solaire n'est pas un fait isolé dans l'univers, mais bien l'histoire de ce qui se passe probablement à divers degrés sur toutes les étoiles. » Faute d'instruments, ou plutôt d'une installation convenable, M. Janssen n'a pu prendre vine part journalière au mouvement qu'il a fait naître lui-même par une des découvertes les plus fécondes que la science ait enregistrées dans ces derniers temps; mais l'Académie ayant fait un nouvel appel à son habi- leté et à son dévouement, il n'a pas hésité à retourner en Asie pour observer la dernière éclipse et attaquer de nouveaux problèmes. Les résultats qu'il a rapportés de cette troisième expédition ont frappé le monde savant; ils n'ont cependant pas encore été complètement appréciés, et, pour ma part, je crois y entrevoir le germe de découvertes d'un ordre tout aussi élevé que les précédentes. » Pour être juste, il faudrait citer ici les noms de tous ceux qui ont pris , part à ces nouvelles études solaires et, en première ligne, M. Huggins et surtout M. Norman Lockyer en Angleterre, M. Zœllner en Allemagne, le P. Secchi et M. Respighi à Rome, M. Rayet en France, qui a observé avec talent et succès l'éclipsé de 1868, puis M. Tacchini, de Palerme, dont le zèle et l'habileté nous ont valu les admirables séries de dessins que je viens de soumettre en partie à l'Académie. Mais je suis loin d'avoir la prétention de faire ici une histoire complète ; c'est assez pour moi de rappeler à grands traits les pas successifs et le point où nous sommes parvenus. » Eh bien, ces phénomènes mystérieux qui préoccupèrent tant le génie ( 9-6 ) d'Arago, et qui semblaient devoir nous échapper à jamais, ou du moins ne se révéler à nous qu'à l'instant si fugitif de nos trop rares éclipses totales, comme pour irriter noire curiosité impuissante, voici qu'on les observe couramment aujourd'hui : la mine est si riche que, pour l'exploi- ter, les astronomes et les physiciens se trouvent conduits à s'associer, à mettre leurs efforts en commun, à se partager mois par mois l'énorme besogne. » Telle est, Messieurs, l'origine de la Société des Spectroscopistes, qui dispose, à son début, de cinq établissements, des télégraphes italiens, des subventions généreusement accordées par l'État, etc., du talent d'hommes tels que notre Correspondant le P. Secchi, MM. Respiglii, EjO- renzoni, de Gasparis et Tacchini. » Examinons leur programme. Dessiner et suivre de minute en minute les plus belles éruptions hydrogénées pour en étudier toutes les phases; dessiner jour par jour les innombrables détails de la photosphère et les consigner sur une longue bande de papier qui représente le développement du contour entier du Soleil, de manière à présenter chaque jour le tableau complet des protubérances grandes ou petites; faire chaque jour l'analyse détaillée de la chromosphère, en classant systématiquement les éléments chimiques qui y sont entraînés par les éruptions, telles sont les prescriptions principales : elles répondent parfaitement au but de la science nouvelle. » D'autres prescriptions ne me paraissent pas aussi heureusement con- çues. On recommande aux associés de dessiner, en s'aidant de la projec- tion sur un simple écran, les taches et les facules du disque solaire, afin d'étudier leurs relations avec les protubérances; de mesurer fréquemment le diamètre du Soleil en différents sens; de guetter à l'horizon les traces d'au- rores boréales chaque foisqu'une grande protubérance a paru sur le Soleil; enfin de surveiller les perturbations magnétiques que l'on soupçonne d'être placées, ainsi que les aurores, sous la dépendance immédiate des éruptions solaires. » Il y a deux sortes d'esprits; les uns sont vivement frappés de coïnci- dences et d'analogies qui n'émeuvent pas les autres. Le magnétisme ter- restre, à en juger par ses variations séculaires, ne paraît pas être en rela- tion plus intime avec le Soleil que les autres phénomènes généraux de notre physique terrestre qui dépendent de la température. Il serait donc bien surprenant (pie ]'a|)parition fugitive d'une protubérance au bord du Soleil, sans action appréciable sin- la chaleur que nous recevons, dût retentir aus- sitôt sur nous et provoquer ici un orage magnétique ou une aurore bo- (9'7 ) réale. D'ailleurs, les aurores boréales sont presque journalières au nord, de même que l'on voit presque chaque jour surgir des protubérances au bord du Soleil; pour cette seule cause il doit y avoir de fi'équenles coïn- cidences fortuites entre ces phénomènes. Sans prétendre nier absolument des relations que plusieurs esprits distingués ont conçues et tiennent à véri- fier, je n'oserais, je l'avoue, conseiller à un établissement quelconque de régler son activité d'après des suggestions de ce genre. » J'en dirai tout autant de la mesure fréquente du diamètre du Soleil. Les phénomènes de la chromosphère se jouent sur des niasses tellement nulles par rapport à celle du Soleil, que je ne saurais y soupçonner une action sensible sur les dimensions de cet astre. Je n'y vois de possible que des relations à étudier avec les grandes dénivellations de la mince couche continue de la chromosphère ou les imperceptibles saillies des facules. » Quant aux rapports qui doivent exister entre les facules ou les taches et les accidents de la chromosphère, et que la Société italienne a l'intention si rationnelle d'étudier en grand, il me semble que de simples dessins à vue, exécutés péniblement par projection sur un écran, ne suffisent pas aujourd'hui. Il y a dans cette partie du programme de nos savants voisins un sentiment particulier des choses que je ne puis partager. Le point que je me permets de contester ici est nettement formulé dès la première phrase de leur manifeste : « Lo spettroscopio è, senza dubbio, il solo instrumente » capace di arrichire la scienza di nuove scoperte sulla fisica costituzione del » nostro Sole. » Je suis au contraire profondément convaincu et je crois avoir prouvé que, malgré les brillantes découvertes réalisées ou promises par l'analyse spectrale, l'étude de la rotation solaire et des mouvements des taches restera toujours la base première de la théorie naissante. Or cette étude ne saurait désormais se faire fructueusement que par la photo- graphie et non par des dessins relevés à la main, soit qu'on veuille suivre par le calcul les mouvements ou les accidents des taches, soit qu'on se borne à les rapprocher des éruptions de la chromosphère. M Pour moi je voudrais qu'il nous fût possible, en France, non pas d'imiter l'excellente création italienne, mais de fonder un simple laboratoire à la fois spectroscopique, photographique et chimique, où chaque jour l'image complète du disque solaire serait enregistrée par la photographie avec tous ses accidents, où l'on superposerait à cette image complète et irrécusable le dessin de la chromosphère obtenu par le spectroscope; où chaque jour C. R., 1872, I" Semestre. (T. LXXIV, N° l-i.) 1 20 ( 9'8 ) on ferait l'analyse chimique détaillée de reiiveloppe solaire; où enfin on préparerait les expéditions cpii ont pour but de mettre à profit les éclipses totales. Une étude ainsi dirigée est plutôt du ressort diin laboratoire que d'un observatoire astronomique, car l'on v verrait plus de flacons et de réactifs que de liuiettes et d'horloges. Elle aboutirait bien vite à de grands résultats et se relierait d'ailleurs très-bien avec la Société italienne, dont l'organisation assure à ses travaux une continuité à laquelle nous ne saurions prétendre dans un établissement isolé et sous un ciel moins favo- rable. M Ajoutons que ce laboratoire physico-chimique ne resterait pas forcé- ment limité aux études solaires : M. Janssen nous a montré, dans son beau travail sur les raies telluriques du spectre, une voie nouvelle pour l'étude de notre propre atmosphère, car ces raies donneront, sur notre état hygro- métrique général, des indications qu'on demanderait en vain aux instru- ments de la météorologie ordinaire. » Il paraîtra peut-être indiscret de proposer une création nouvelle au lendemain des décisions gouvernementales qui viennent d'assurer à l'Astro- nomie française des ressources inespérées; mais si, comme le dit l'auteur sacré des Proverbes, il y a trois choses et même quatre qui ne disent ja- mais: C'est assez, je crois bien que la quatrième est la science. Du moins, si elle demande toujours, elle ne cesse jamais de produire. Nous en trou- vons la preuve, sans sortir de notre sujet, dans les trois fécondes missions de M. Janssen. Par elles seules, notre pays aurait largement payé son tribut à la science nouvelle, quand même il devrait momentanément s'en tenir là. » ASTRONOMIE. — De Clij pollièse des veiils alizts sur le Soleil; par M. Fave. « Je suis un peu étonné d'être obligé de revenir sur ce sujet, mais comme je disais au D"^ Zœllner qu'il suffit de jeter un coup d'œil sur la chromo- sphère pour renoncer aussitôt à cetle hypothèse (i), mon savant adversaire m'a répondu que le P. Secchi vient justement d'y retrouver les vents alizés, et cette vérification expérimentale de sa théorie lui paraît décisive. » En elfet, le P. Secchi nous a annoncé, il y a (juelques mois, qu'il ve- nait de trouver sur le Soleil des indices de l'existence tle courants généraux (l) Faye, ^'«/- la rotation du Soleil [Comptes rendus, t. LXXIII, p. i 123 ( 9'9 ) allant r!e l'équateiir aux pôles dans les hantes régions do la chromosphére où pi'iiètrent les protubérances élevées. On voit, en effet, un certain nombre de protubérances dont les sommités s'infléchissent comme des panaches de fumée tantôt dans un sens, tantôt dans l'antre, ce qui indiquerait bien des mouvements locaux plus ou moins circonscrits, mais non un courant gé- néral soufflant toujours dans le même sens comme nos alizés. Néanmoins le P. Secchi a eu recours à un moyen assez singulier pour étayer son hypo- thèse ; il a eu l'idée de mettre la question aux voix : il a compté les pro- tubérances favorables, celles qui ne disent ni oui ni non, et celles qui fran- chement disent non. Et comme sur [\i jours d'observation il a compté 4o3 oui et i38 non, il conclut avec la majorité que l'alizé supérieur existe. » J'avoue que ce raisonnement ne me satisfait pas. Si l'on voit en rase campagne 3oo girouettes parfaitement libres indiquer le nord, et loo gi- rouettes également libres, mêlées indifféremment aux premières, indiquer le sud, on ne s'avisera généralement pas d'en conclure qu'il y a 3 à parier contre i qu'il vente du nord : on diia simplement qu'il n'y a pas de vent. D'ailleurs cette statistique a le désavantage d'être fondée sur un temps bien coint d'observations. M. Respighi, sur un nombre d'observations six fois plus considérable, c'est-à-dire sur 260 jours d'observation, ne retrouve nul- lement la proportion assignée par notre savant correspondant. » C'est justement pour cela qu'en répondant à M. Zœllner j'invoquais le jugement des esprits non prévenus. Je vais le faire encore en mettant sous les yeux de l'Académie les beaux dessins des protubérances publiés par M- Tacchini. » L'Académie s'étonnera peut-être de voir subsister ce désaccord entre nous. Je lui dois à ce sujet quelques explications. Nos controverses tien- nent principalement à nue question de méthode. Je me suis constamment appuyé sur les observations et le calcul, c'est-à-dire sur des faits. Mes savants adversaires ont constamment recours à l'induction par analogie. Or celle-ci, dont vous connaissez la puissance et le fréquent usage, n'est pas toujours légitime. » En matière de physique céleste, l'analogie (et ici je parle d'analogie dans les constructions de détail, et non de cette induction générale, si sou- vent vérifiée par l'expérience, d'après laquelle les lois mécaniques, phy- siques et chimiques sont partout les mêmes), l'analogie dans les détails, dis-je, est de mise quand les astres comparés se trouvent à la même phase de leur évolution. Elle cesse de l'être, et il faut s'en méfier quand on com- lao.. ( 9^0 ) pai e des astres parvenus à des phases différentes comme les planètes et les étoiles, ou bien les étoiles et les nébuleuses. » Si, par exemple, on rencontre sur une planète quelconque le moindre indice d'une atmosphère, il sera très-légitime d'en raisonner par analo- gie d'après la nôtre, d'en expliquer les apparences lointaines à l'aide de ce que nous savons de nos propres vents alizés, de nos nuages, de nos mers, en un mot, de notre météorologie. La partie physique de l'astronomie abonde en résultats très-positifs obtenus de cette f;iron. M Mais, si l'on compare des astres comme le Soleil et la Terre, si l'on juge de ce qu'on ignore sur l'un d'après ce qu'on voit tous les jours sur l'autre, ce procédé porte à faux. Sans doute il viendra un temps où le Soleil, encroûté comme la Terre, pourra quelque temps avoir, connue elle au- jourd'hui, des mers, des continents et une vaste atmosphère avec ses nuages et ses vents alizés; mais il n'en est pas encore là. Aujourd'hui le Soleil est constitué comme il y a des millions d'années, pour émettre une prodigieuse quantité de chaleur et de lumière; or ce fait seul lui impose une consti- tution physique qui peut et même qui doit être essentiellement différente de la nôtre, bien que les lois générales de la mécanique, de la physique et de la chimie restent les mêmes pour lui comme pour nous. La différence la plus frappante consiste en ce que, dans le Soleil, la masse interne ne pou- vant contribuer largement à la dépense incessante de la surface par voie de conductibilité, il faut qu'elle y supplée par des courants ascendants qui mettent en communication continuelle cette surface avec l'intérieur. Or cette communication continuelle, sujiprimée depuis longtemps pour les astres éteints et encroûtés comme la Terre, ne peut s'opérer sans réagir sur toute la constitution physique et mécanique du Soleil, sans faire disparaître toutes ces analogies de détail dont nous parlions totit à l'heure. » Si donc nous rencontrons sur le Soleil l'indice d'un prolongement ga- zeux de la masse au delà de ses limites apparentes, soyez sûrs qu'on fera fausse route chaque fois qu'on voudra se le figurer, par induction analogi- que, comme une atmosphère semblable à la nôtre, avec ses nuages, ses ré- fractions régulières, ses vents alizés, etc. On pourra bien faire illusion quelque temps eu pliant des faits mal connus à ces interprétations com- modes, mais, sitôt que les faits viendront à être mieux observés, mieux ap- préciés, toutes ces analogies s'évanouiront l'une après l'autre, en laissaiu au public un sentiment de méfiance générale à l'égard d'une science qui procède ainsi. Les nuages du Soleil? Il a pu en être question tant qu'on ne ( 92' ) s'est pas donné la peine de calculer en détail les mouvements des taches ; mais lorsqu'on a commencé à interroger les faits dans les sept belles années d'observations anglaises que nous possédons, les taches se sont chargées de l'épondre qu'elles n'étaient pas des nuages voguant au-dessus de la photo- sphère, ni même des scories, avec un petit nuage au-dessus de chaque scorie, comme le veut encore M. Zœlluer (i), mais de simples dépressions. T.es réfractions de la vaste atmosphère du Soleil? On leur attribuait les irrégu- larités des mouvements des taches, et cela a pu se soutenir tant qu'on n'examinait pas de près ces irrégularités; mais lorsqu'on s'est mis enfin à les calculer, on s'est aperçu qu'il n'y avait pas de réfraction du tout. Les courants alizés réagissant jusque sur la photosphère pour en altérer les mouvements superficiels? encore une analogie disparue, car du moment où l'on s'est avisé d'étudier ces courants, on s'est aperçu qu'il n'y avait nulle trace d'un mouvement d'ensemble des pôles vers l'équateur, ni de l'équateur vers les pôles. Du moins, me demandera-t-on, cette grande at- mosphère n'est-elle pas nécessaire pour expliquer le renversement des raies du spectre ? En aucune façon, car du moment où l'on a voulu saisir son ac- tion là où elle devait être le plus marquée, on n'a rien trouvé do plus que dans les régions où elle devait être beaucoup plus faible. )) Ainsi l'analogie entre le Soleil et notre planète a constamment abouti à des contre-vérités. » Maintenant que l'analyse spectrale nous a fait voir ce qui existe en réalité aux lieu et place de l'atmosphère calquée sur la notre dont on avait doté le Soleil, on voit bien qu'il ne doit pas y avoir de réfractions régu- lières et appréciables, et que j'avais bien raison de les nier; que celte enveloppe gazeuse ne saurait engendrer des nuages, ni se prêter au jeu régulier des vents alizés, ni même renverser les milliers de raies du spectre. L'analyse spectrale m'a donc donné raison sur tous les points. (l) M. Zœllncr (V. Uehcrden Ursprung des Erd magiietismiis ; Leipzig, 1872, p. ^4i note l) s'est plaint récemment de ce (]iie j'avais mal présenté son liypolhùse sur le Soleil ( Comptff: rendus, t. LXXIII, p. i ia8). Il a bien léellcment basé son raisonnement et son analyse sur l'hypothèse d'nn globe solide entouré d'une très-mince couche de lave liijuefiée, mais il admet plus lard que les résultats ainsi obtenus s'appliquent également au cas d'une sphère entièrement liquéfiée Pour cette sphère, le coefficient du frottement intérieur du liquide incandescent serait, d'après lui, sensiblement le même que celui du frottement de l'atmo- sphère gazeuse sur la surface liquide. Sauf cette rectification, je maintiens toutes mes appré- ciations de la théorie de M. Zoellner. ( 922 ) M Je tire de là une conséquence : c'est cjue si l'induction par analogie est un puissant moyen pour passer du connu à l'inconnu, l'usage exagéré que l'on en fait quelquefois finit par habituer l'esprit à prendre pour des réalités des analogies qui ne sont, au fond, que des suppositions gra- tuites. J'aïu'ai peut-être rendu un service réel à la science si je jiarvieiis à faire adopter ce principe : qu'il ne faut s'aider de l'induction par analogie qu'entre des astres parvenus à la même phase de leur évolution. » M. Ch. Sainte-Claire Deville, en présentant à l'Académie le Bulletin de l'Observatoire tnétéorologique de Montsoiiris (Bulletin quotidien et Bulletin liebdomadaire) , pour les trois premiers mois de 1872, s'exprime comme il suit : « J'ai le regret d'annoncer à l'Académie que ce sera sans doute la der- nière fois que je pourrai lui présenter les travaux de l'Observatoire que j'ai été chargé de fonder en 1869, et que j'ai maintenu jusqu'à ce jour au milieu des plus grandes difficultés. » Une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique, en date du 9 mars, m'annonce, en effet, que l'Observatoire météorologique de Mont- souris doit perdre son autonomie pour devenir une simple station, placée sous l'autorité du directeur de l'Observatoire de Paris. )) Je ne dois point omettre de dire que M. le Ministre a bien voulu m'a- dresser ses remercimcnts pour les services que j'ai pu rendre dans l'accom- plissement de ma tâche, et témoigner de favorables intentions à mon égard. Mais tous mes confrères me croiront assurément si j'affirme que ma meilleure récompense est dans la conscience du service que j'ai rendu à la Météorologie, en jetant les bases d'un établissement spécial qui n'existait point encore en France, et dont le développement introdiiii'a, j'espère, un jour des pro- grès réels dans l'étude des phénomènes atmosphériques, au double point de vue de la théorie et des applications. » Enfin, je dois à l'Académie l'expression de ma profonde gratitude pour les encouragements réitérés qu'elle a accordés à mon œuvre, et j'es- père pouvoir bientôt lui soumettre le travail qui résumera la discussion des trois années d'observations laites à Montsouris, sous ma direction. » Cette Communication de M. Ch. Sainte-Claire Deville donne lieu à une discussion à laquelle prennent part successivement M. Le Veriuer, ( 9^^ ) M. CiiASLF.s et M. Di'MAS. A la suite d'une proposition laite par M. Chasles, l'Acadéîuie décide que cette discussion sera reprise, dès lutidi prochain, dans un Comité secret, pour lequel la proposition de M. Chasles sera mise à l'ordre du jour. ART VÉTÉKINAIRE. — Note de M. Thexard à propos d'une Lellre de M. Bouley sur la peste des steppes. « Notre confrère, M. Bouley, m'écrit de Vienne (Autriche), où il repré- sente la France dans la Conférence internationale qui a pour but de reciier- cher les moyens d'atténuer la propagation de la peste des steppes, que la question est pratiquement résolue. Je n'insisterai pas sur la méthode, il la développera bientôt lui-même devant vous. Mais, dans la situation ac- tuelle, je crois que j'aurais manqué à l'Académie, au commerce et à l'agri- culture, en ne leur annonçant pas cette bonne nouvelle. » M. Decaisxe, en faisant hommage à l'Académie des dernières livraisons de la Monographie du Poirier qu'il vient de publier dans le Jardin fruitier du Muséum, s'exprime comme il suit : (( Ces livraisons contiennent : l'Introduction générale, i'Organographie, les descriptions et les figures de toutes les espèces de poiriers sauvages, l'étude d'un groupe remarquable de poiriers à cidre désignés sous le nom de Saugers, et enfin l'énuméralion des arbres à cidre classés par pro- vinces. » M. Di'CHARTRE fait hommage à l'Académie de deux brochures portant pour titres : « Note sur une monstruosité de la fleur du Violier [Cheirantlius Cheiri, L.) » et « Réflexions sur les expériences du général américain Plea- sonton, relatives à l'influence de la lumière bleue ou violette sur la végé- tation ». M. d'Avezac fait hommage à l'Académie de son » Allocution à la Société de Géographie de Paris, à l'ouverture de la séance de rentrée du 20 oc- tobre 1871 ». ( 924 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section de Géographie et Navigation, en remplacement de M. (rjhbadie, élu Membre de l'Académie. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant /|3, M. l'abbé A. David obtient 2 a suffrages. M. Ledieu 19 » M. Garnier 2 » M. A. David, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Corres- pondant, pour la Section de Géographie et Navigation, en remplacement de feu M. le prince Démidoff. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant l\l\, M. Ledieu obtient 26 suffrages. M. Garnier 18 » M. Ledieu, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- clame élu. MEMOIRES LUS. CHIRURGIE. — Sur le cliolx dcs mojens de traitement dans les maladies chirur- gicales de l'adolescence. Mémoire de M. Gossemn. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) « Sans revenir sur les détails que j'ai donnés dans mes précédents travaux, sur les maladies chirurgicales spontanées des adolescents, je viens indiquer aujourd'hui (picUe est l'influence exercée par l'âge du sujet sur le choix des moyens de traitement dans ces maladies, et je propose, pour déterminer ce choix, de se laisser guider par la formule suivante. » Les maladies chirurgicales spontanées spéciales des jeunes gens ont de la tendance à durer, à s'accroître ou à récidiver tant que dure l'adolescence. Elles jierdent ces tendances une fois que l'âge adulte est arrivé. » Examinons l'application de cette formule au traitement de chacune des maladies spontanées spéciales à l'adolescence. » 1° Pour Vongle inraniê, beaucoup de modes de traitement ont été conseillés, et l'on en a toujours cherché de nouveaux, parce que ceux dont on s'était servi avaient été suivis de récidive. Or celle-ci tenait le plus sou- vent à ce que le sujet était jeune et conservait l'aptitude pathologique spé- ciale en vertu de laquelle le mal s'était produit une première fois. Peur ma part, je n'ai pas eu l'occasion d'observer la récidive après vingt-cinq ans, et j'en conclus que, tout en donnant les soins les plus propres à éviter le re- tour du mal, il ne faut pas attendre d'un procédé quelconque une guérison définitive, certaine, tant que le sujet n'aura pas atteint sa vingt-troisième ou sa vingt-quatrième année. » 2" Pour le valgits douloureux, que je nomme aussi tarsalgie, j'ai établi que cette maladie tenait à une arthro-ostéite spéciale du torse qui se déve- loppe par suite de l'accroissement de cette partie du squelette, et que l'in- dication capitale était de faire cesser la douleur de la marche et la contrac- ture concomittante des muscles de la jambe, et, en les faisant cesser, d'empêcher une terminaison par rétraction musculaire, valgus permanent et ankylose. Les meilleurs moyens pour obtenir ce résultat sont : le repos, les appareils inamovibles, quelquefois la ténotomie des péroniers latéraux et l'électricité. Mais, tant que le sujet est jeune, une récidive n'est pas tou- jours inévitable. Quand elle a lieu, il faut revenir à l'emploi des mêmes moyens et ne pas considérer trop vite le mal comme incurable. En persé- vérant dans le traitement jusqu'à ce que le sujet ait atteint l'Age adulte, on lui évitera la difformité et l'infirmité consécutive, qui auraient lieu si l'on prenait le parti d'abandonner la maladie à elle-même. » 3° Pour Vostéite épiphysaire suppurante aiguë, lorsqu'elle n'a pas été assez intense pour nécessiter une amputation primitive ou amener la mort, et lorsque la terminaison a lieu par une nécrose de longue durée, je conseille de ne pas se laisser entraîner trop vite à une amputation consécutive. Car j'ai vu, en pareil cas, la nécrose cesser, et la guérison définitive avoir lieu lorsque le sujet arrivé à vingt-cinq ou vingt-six ans avait perdu la prédisjjo- sition à l'ostéite suppurante qui était une conséquence de l'âge, d'une aberration de la nutrition au moment de la soudure des épiphyses. » /i" Pour ce qui est de Vexostose épiphjsaire ou de développement, mes observations m'oni appris que cette tumeur cessait de s'accroître et d'être douloureuse une fois que le sujet avait passé l'adolescence et,comuie C. R., i8-;'3, i" Semestre. (T. LXXIV, N» 14.) ' ^ ' ( 9^6 ) l'ablntion est une opération dangereuse, je donne le conseil de temporiser et d'abandonner le mal à lui-même. » 5" Pour Vexostose sons-wiquéale du gros orteil, maladie trop gênante et trop douloureuse pour que le chirurgien n intervienne pas, l'objection faite à la plupart des procédés d'ablation est encore la récidive. Mais ici comme pour l'ongle incarné, j'ai vu que si la récidive avait lieu tant que le sujet était jeune, elle cessait une fois la période adulte arrivée. » 6° Mais c'est surtout pour les gtvs polypes fibreux naso-pharyngiens, pour ceux dont les dimensions ne permettent pas de les traiter, même d'une façon palliative, sans une opération préliminaire qui ouvre un accès vers leur implantation, que la considération de l'âge a des conséquences capitales. Je rejette la résection du maxillaire supérieur, parce qu'elle expose la vie et laisse une mutilation de la face, sans assurer d'une façon absolue contre la récidive. Je donne la préférence à l'ouverture du voile du palais et de la voûte palatine, par le procédé de M. Nélaton, et je me rési- gne à ne faire que des opérations palliatives par excision et cautérisation, afin de conserver la vie du patient jusqu'à l'époque où, devenu adulte, il aura perdu, selon toute probabilité, la prédisposition à la durée et à la reproduction de sa tumeur. Ce précepte, qui a été formulé déjà par M. Le- gouest, a été appliqué avec grande apparence de succès sur un jeune homme dont j'ai commencé le traitement à l'âge de vingt-deux ans, chez le- quel la mort par suffocation a été empêchée par une excision partielle, faite après l'ouverture palatine par le procédé de M. Nélaton, et qui, après quinze mois de lutte contre une repullulation incessante, a fini par être débarrassé de sa tumeur. Cette disparition, constatée le ii février 1871, est-elle restée définitive? J'ai tout lieu de l'espérer. Mais n'ayant pas revu depuis ce temps le malade, qui a quitté Paris, je suis obligé de faire mes réserves à cet égard. En tout cas, j'aurais obtenu du moins ce résultat d'avoir une repullulation beaucoup moins active et rapide, après la vingt-quatrième année, qu'elle ne l'était auparavant, et j'aurais tout lieu d'espérer, si une nouvelle interven- tion devenait nécessaire, que celle-ci débarrasserait définitivement le malade qui touche à sa vingt-sixième année, et le débarrasserait sans mutilation nouvelle de la face et sans incidents compromettants pour la vie. » CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Note de M. Crova, extraite des « Mémoires de l'Aca- ( 92? ) demie des sciences et lettres de Montpellier », et portant pour litre « Con- sidérations théoriques sur les échelles de températures et sur le coefBcient (le dilatation des gaz parfaits ». L'échelle centigrade, d'après laquelle ont été calculés les résultats de tous les travaux de physique qui ont marqué en France la première moitié de ce siècle, résultats dont la valeur numérique est d'une si haute importance pour toutes les questions qui intéressent les sciences expérimentales, avait été l'objet de critiques très-vives de la part de M. Mohi\ professeur à l'Université de Bonn. M. Crova s'est livré à un travail dont le but est suffisamment indiqué par les lignes suivantes : . Dans un ouvrage publié en 1868 (1), M. aïolir propose une nouvelle échelle therrao- uieuicjue .1 la<|uelle il donne le nom d'eelielle chromatique, et se livre à ce sujet à des consi- déralions qui tendraient à prouver que l'échelle du thermomètre centigrade est comparable, par son imperfection, aux échelles arbitraires des aréomètres de Baume et de Cartier, c'est-à- dire qu'à des degrés égaux ne correspondraient point des accroissements égaux de tempéra- ture. Il donne à ce sujet des démonstrations tendant à prouver que la position du zéro absolu sur l'échelle centigrade dépend du point de départ que l'on adopte pour le déterminer, et que par conseciuent il ne doit pas exister de zéro absolu. L'échelle ihermométtique qu'il propose est, du reste, indéfinie dans les deux sens. >: Quoique l'inexactitude des assertions contenues dans cet ouvrage sur les points que j viens d'énumérer soit évidente, et que les erreurs s'y révèlent d'elles-mêmes, j'ai cru qu'il ne serait pas inutile de résumer quelques principes relatifs aux échelles de température et au coefficient de dilatation des gaz parfaits. La comparaison de ces principes avec les démons- trations contenues dans cet ouvrage montrera immédiatement où sont les erreurs. » M. LE Secrétaire perpétuel signale également, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance, la traduction du « Mémoire sur le mouvement organique dans ses rapports avec la nutrition, de M. J.-R. Mnjer », par M. L. Pérard. Si. LE Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie les deux Lettres suivantes, qui lui sont adressées par les consuls de France à Corfou et à Janina, au sujet de tremblements de terre qui ont ébranlé la côte d'Épire au mois de février dernier. « Corfou, 30 février 1872. i> Le tremblement de terre qui s'est fait fortement ressentir ici, mais sans suites funestes, a presque entièrement détruit un groupe de deux villages (Saïada et Ronigspoii) sur la côte (i) Mec/tfitiisr/ifii Théorie der cheinischcn Jffinitàt, etc., par !\L Molir, professeurs l'Uni- versité de Bonn ( 1868). lai.. ( 9^8 ) d'Épire, vis-à-vis l'île de Corfou : on cite quelques moils et une trentaine de blessés. Un grand nombre de bestiaux, richesse du pays, sont resiés, dit-on, ensevelis sous les dc- conibres. Les secousses se sont répétées presque constamment [lendant plus d'une semaine, nier soir notamment nous en avons ressenti de nouveau le contre-coup, blL-n qu'assez fai- blement. Un fait assez remarquable, c'est que le phénomène s'était produit même dans la rade, par un mouvement oscillatoire des plus gros navires. » (1 Janina, le 23 féTricr 1872. » Le phénomène semble avoir présenté d'intéressantes circonstances géologiques. Ainsi à l'échelle de Saïada (cette échelle ne se compose que des bâtiments de la douane et de la santé, et d'une auberge; elle est située sur un îlot, au milieu d'une lagune), la première secousse qui a eu lieu vers dix heures du soir, le dimanche 1 1 février, a été suivie de dix-huit autres, dans l'espace de deux heures, et quarante-huit heures après elles duraient encore; chacune d'elles était précédée de bruits souterrains ou explosions, que l'on compare à des décharges d'artillerie. Plusieurs éniinences ont été abattues, le sol s'est fendu en divers endroits, et les crevasses laissaient échapper de la fumée à odeur sulfureuse. On n'a rien senti à Philiatis, petite ville éloignée d'environ quatre lieues; à Corfou, séparée de la côte albanaise par un canal ayant à peu près la même ouverture, on dit qu'il a été ressenti plusieurs secousses. » Les ébranlements de la croûte terrestre n'ont, au reste, rien de rare en Épire. Eu 1848, la moitié de la ville de Berah, ainsi que la forteresse, furent renversées, et le 28 décem- bre 1869, la secousse, qui détruisit en grande partie Cauille et Sainte-Maure, dans l'ile de Leucade, causa aussi d'assez graves dommages à Prévéza, qui est à deux lieues de là, sur la côte opposée. Cette même secousse fut très-sensible et très-prolongéc à Janina, où plusieurs autres ont été senties, depuis comme avî^nt cette époque, mais sans jamais occasionner de dégâts. M. LE Président du Congrès médical de Lyon adi'esse les Statuts et le Pro- gramme de ce congrès, qui doit s'ouvrir à Lyon le i8 septembre 1872. GÉOMÉTRlR. — Recherches géométriques sur le contact du troisièiuc ordre de deux surfaces (suite). Note de M. A. Mannhelm, présentée par M. Serret. « 4-. Désignons toujours par (S) une surface, par a un point de cette sur- face et A la normale en ce point. Appelons ^ et c les centres de courbure principaux de (S) situés sur A. Menons au point b la normale B à la nappe (B) de la développée (i) de (S) et au point c la normale C à l'autre nappe (C) de cette développée. Les plans (A, B), (A, C) sont les plans des sections principales en a de (S). Si l'on considère le dièdre droit formé par ces plans (1) Pour faciliter le langage j'appelle développée d'une surface la surface des centres de courbures principaux de celte surface, .^ ( 929 ) et si on le déplace en assujettissant ses faces à rester tangentes aux nappes (B) et (C), tandis que son arête A reste tangente à ces nappes, cette droite restera toujours normale à (S). » Considérons une surface (B') osculatrice en b à (B) et (C) osculatrice en c à (C). (B') et(C') satisfaisant aux conditions géométriques qui relient les éléments de courbures des nappes d'une développée, notre dièdre droit, pour des déplacements infiniment petits, lorsqu'on assujettit ses faces et son arête à être fangenls à (B') et (C), sera encore tel que A reste normale à des surfaces parallèles, et, en particulier, à une surface (S') qui passe par a. Traçons à partir de b sur (B) et (B') des courbes osculatrices entre elles et prenons-les respectivement pour le lieu des points de contact de A avec chacune de ces surfaces. A, pendant les déplacements du dièdre, assujetti d'abord à avoir ses faces tangentes à (B) et (C), puis, ensuite, à toucher (B',) et (C), engendrera alors des normalies à (S) et (S') qui sont, comme il est facile de le voir, osculatrices entre elles le long de A. » En faisant varier les courbes tracées à partir de b sur (B) et (B') on ob- tiendra toutes les normalies à (S) et (S'). Nous voyons ainsi que : » ThÉOR. V- — Si deux surfaces (S) et (S') osculatrices en a sont telles que les nappes de leurs développées sont osculatrices entre elles aux centres de cour- hures situés sur la normale commune A à (S) et (S'), ces suijaces jouissent de la propriété d'avoir des normalies osculatrices entre elles le long de A. » 5. Il résulte de là et du théorème III, que (S) et (S') ont en a un contact du troisième ordre. » Nous pouvons donc dire : )) ThÉOR . VI. — Si, aux centres de courbure principaux communs à deux surfaces (S) et (S') qui passent par le même point a, les napj)es des développées de ces surfaces sont osculatrices entre elles, les surfaces (S) et (S') ont, au point a, U7i contact du 3« ordre. » 6. La marche que je viens de suivre montre bien qu'on pourra dé- terminer en a, sur une surface, ce qui est relatif au troisième ordre, lors- qu'on connaîtra les éléments qui servent à définir la courbure des n;ippes de la développée de cette surface. » Ces éléments, pour chacune des nappes, se composent de deux droites, mais les quatre droites que l'on obtient ainsi ne sont pas indépendantes. J'ai fait voir, dans ma Communication du 12 février 1872, eu tenant compte de la liaison qui existe entre ces droites, que quatre conditions suffisent pour déterminer ce qui concerne la courbure des nappes de la développée (93o ) d'une surface. D'après cela, il suffit d'ajouter 4 au nombre G, qui exprime le nombre des conditions auxquelles une surface est assujettie lorsqu'elle doit être osculatrice à une autre en un point donné , pour trouver le nombre lo, (jiti esl alors le nombre des ronditioDS auxquelles on assujettit une surface lorsqu'on demande qu'elle oit, en un jmint d'une surjace donnée et avec cette surface, un contact du troisième ordre. 1) 7. Nous avons maintenant un nouveau moyen de prouver que deux surfaces (S) et (S') ont en un même point a un contact du '5^ ordre. » Il nous suffit pour cela de démontrer que les nappes de leurs déve- loppées sont osculatrices entre elles. C'est ainsi que je vais procéder pour démontrer ce nouveau théorème (jui me paraît remarquable : » ThÉoR. VII. — Lorsque en un point a deux surfaces (S) et (S') ont des lignes de courbure ayant entre elles un contact du 3" ordre, les surfaces (S) et (S') ont entre elles en ce j)Qint a un contact du même ordre. » Désignons toujours par A la normale commune en a aux deux sur- faces (S) et (S'), par A' et A" les axes de courbure des lignes de courbure données. Ces deux droites rencontrent A aux points b et c, centres de courbure principaux communs aux deux surfaces. » Menons au point a, la tangente ap à la ligne do courbure dont l'axe de courbure est A' et appelons w le centre de courbure de la développée de cette courbe. Le plan passant par le point w et par la tangente en a à l'au- tre ligne de courbure est le lieu des centres de courbure des développées des sections faites dans les deux surfaces par des plans menés par a p. Ce plan rencontre la normale B, comn)une aux deux nappes (B)et (B') des développées de (S) et (S'), en un point o qui est alors le centre de coiu- bure commun des développées des sections faites dans les deux surfaces par le plan normal (A, ap). » Ce point o n'est autre que le centre de courbure commun des sections faites dans (B) el (B') par le plan normal (A, np). Nous avons ainsi une courbe sur chacune des nappes (B) et (II'), et ces deux courbes sont oscu- latrices entre elles. » Considérons les normalies à (B) el (li) qui ont ces courbes pour directrices. Le [)lan normal en h à ces courbes directrices touche les deux normalies au même point 5. Ces deux normalies oui, en outre, même plan tangent au point /;; je vais faire voir qu'en un troisième point de B elles ont encore un plan tangent comnuui et que, par suite, elles se raccoidcnt le long de B. Les deux lignes de courbure tangentes à ap ayant entre elles un contact du 3*^ ordre leurs surfaces polaires ont même axe de cour- ( q3i ) bure. Cet axe est dans le plan normal commun k ces surfaces polaires, qui est mené par A'. Il est la caractéristique de ce plan normal et il rencontre B en un point (i qui est le point où ce plan normal touche nos deux nor- nialies. » Ainsi, c'est aux points b, (i et o que les deux normalies ont les mêmes plans tangents. » Ces deux normalies se raccordent donc: elles touchent le paraboloïde des huit droites, dont j'ai parlé dans ma Communication du 1 1 février 1 872, et qui est le même pour les deux surfaces (S) et (S'), aux deux mêmes points. » Ce paraboloïde, comme ces normalies, est tangent aux plans des sec- tions principales des nappes (B) et (B'), nous voyons donc que ces deux points de contact sont les centres de courbure principaux de ces nappes. » Les deux nappes (B), (B') ayant les mêmes centres de courbure prin- cipaux sur B et les mêmes plans des sections principales sont osculatrices entre elles. » On démontrera de même que (C) et (C) sont osculatrices entre elles en c. 11 résulte alors du théorème VI que (S) et (S') ont au point a un con- tact du 3" ordre. » Remarquons que, tandis que quatre courbes quelconques tracées sur deux surfaces (S) et (S') à partir d'un point a, ayant entre elles en ce point un contact du 3"^ ordre, sont nécessaires (théorème II), pour que les deux surfaces aient entre elles ce même contact, on voit maintenant qu'il suffit, pour obtenir ce résultat, d'avoir ce contact du 3" ordre entre les deux lignes de courbure des deux surfaces (S) et (S'). 8. Lorsque deux surfaces ont entre elles en un point a un contact du 3^ ordre, les lignes de courbure de ces deux surfaces ont évidemment entre elles en ce point le même contact. Il résulte de la démonstration précédente que les nappes des développées de ces deux surfaces sont osculatrices entre elles. Nous pouvons donc énoncer le théorème suivant, qui est le réci- proque du théorème V, et qu'on peut démontrer directement : ThéOR. VIII. — Si deux surfaces (S) et (S') ont en un point a un contact du 3" ordre, les normalies à ces surfaces, dont les directrices sont tracées à partir du point a, sont osculatrices entre elles. » En terminant, j'ose exprimer une espérance, c'est de voir quelques géomètres continuer ces recherches. » S'ils veulent bien me suivre dans la voie nouvelle que je viens de tracer aujourd'hui, ils arriveront certainement à d'intéres.sants résultats. » (932 ) OPTIQUK. — Sur les phénomènes d' interférences fjrndiiits par les réseaux parallèles (2* partie); par M. A. Crova. « Dans une Note précédente (i), j'ai exposé les phénomènes (riiiteifé- rences que l'on observe quand un rayon lumineux est transmis normale- ment à travers un système de deux réseaux parallèles. Pour étudier les lois expérimentales de ces phénomènes, j'ai fait usage, soit de la méthode de projection que j'ai déjà décrite, soit d'un appareil qui p(>rmet de les observer an moyen d'un oculaire convergent. Cet appareil est composé d'un système de lentilles analogues à celle de l'oculaire terrestre des lunettes. En face de ta fente éclairée, sont disposées deux lentilles de même foyer, qui donnent une image de la fente renversée et de même grandeur; on en observe l'image virtuelle agrandie au moyen d'un oculaire convergent. Le diaphragme, que l'on place ordinairement entre les deux lentilles, est remplacé par le système des deux réseaux, mobiles l'un par rapport à l'au- tre, et dont la surface non striée est recouverte d'un écran en laiton noirci. Les bandes des spectres et les franges de l'ouverture s'obtiennent ainsi avec une très-grande netteté, surtout si l'on éclaire la fente avec la flamiiie mo- nochromaliquc du sodium. Cet a[)pareil constitue lui véritable réfracto- mètre interférentiel, qui peut recevoir plusieurs applications. » Les franges de l'ouverture convenablement élargie obéissent à des lois analogues à celles qui déterminent la disposition des bandes des spectres diffraclés; en effet, le rayon lumineux transmis sans déviation à travers les deux réseaux interfère avec les deux rayons de droite et de gauche, qui ont été diffractés deux fois en sens inverses à travers les deux réseaux, de manière à conserver après ces deux diffractions une direction parallèle à celle du rayon simplement transmis à travers les deux réseaux. Ces franges ont une intensité sulfisante, toutes les fois que l'atténuation de l'intensité lumineuse due à l'obliquité de la diffraction n'aura pas été trop grande. Aussi sont-elles très-nettes avec des réseaux au cinquantième de milli- mètre, et très-pâles avec des réseaux au centième. » Si le diamètre apparent de l'ouverture éclairée est nu peu plus grand, les rayons incidents sur les réseaux sous des angles différents donnent nais- sance à un système de franges qui correspondent, comme les bandes des spectres, à des différences de marche proportionnelles à la distance des réseaux, et dont les lois sont, par suite, analogues à celles des bandes des spectres diffractés. Il est facile de calculer le nombre des bandes coule- nues dans un spectre, en fonction de la dislance des réseaux. (i) Comptes rendus, 26 juin 1871. (933) » Soient d cette distance, n le nombre de traits du réseau par millimètre, a le cosinus de l'angle de diffraction de la lumière de longueur d'onde "k. » La différence de marche p des deux rayons interférents sera, comme je l'ai déjà dit dans la Note précédente, » Pour qu'il y ait destruction par interférence, il faut que cette différence de marche soit égale à un nombre impair de demi-ondulations. On aura donc, dans le violet extrême X, \a I ^ ' 1 -2. k\a » Pour chaque bande observée dans les lumières dont la longueur d'onde diminue d'une manière continue, en allant vers le rouge, la diffé- rence de marche croîtra d'une longueur d'onde de la lumière correspondante, et si dans le spectre entier on observe m bandes, la dernière, située dans le rouge extrême ).', correspondra à une différence de marche égale 2, ik — \ -\- im demi-ondulations. On aura donc >' X' ç'— {ik' -\- 0 ~ = (2/' — I -+- 2w)— î m = k' — k. Et comme l'on a en retranchant, il vient k' — k = il[ ■ rr-, r— | = Ul. » Donc, le nombre de bandes contenues dans un spectre est proportion- nel à la distance des deux réseaux. » a est le cosinus de l'angle de diffraction; le sinus de cet angle est donné par la formule connue sin5 = hN)., d'où » En développant, dans la valeur de m, - et -7 en série, et négligeant les termes affectés des puissances deX supérieures à la troisième, il vient m = ^«-N=(X'-X). C, R., 1873, l" Semestre. (T. LXXIV, N» l-i.) ' 22 (934) » Donc, le nombre île bandes contenues dans le spectre d'ordre n est sensiblement proportionnel au carré de son numéro d'ordre et au carré du nombre de stries contenues dans i millimètre. » application des lois précédentes à la mesure des longueurs d'ondulation. — Faisons varier la distance des réseaux de manière à amener luie bande noire sur la lumière dont nous voulons mesurer la longueur d'onde; nous aurons di-^ — ! ) = f2A- — II-- \COiS J ^ ' -2. » Pour une certaine variation de la distance d, une nouvelle bande noire se sera substituée à la précédente; il faudra, pour cela, que la diffé- rence de marche ait varié de X. Soit d' la nouvelle valeur de la distance des réseaux; nous aurons 2 En retranchant, il vient coso » On peut augmenter la précision des mesures en substituant successi- vement, à une première bande noire, autant de bandes que l'on voudra. » Cette formule exige, pour la détermination de )., la mesure de t'excur- sion d' — d des réseaux et de langle o de diffraction. On peut se dispenser de mesurer 5, si l'on ne veut qu'une valeur très-approchée de X, ce qui peut être utile, notamment dans les recherches de spectroscopie. » Pour cela, il suffit de développer en série comme précédemment — r» et de négliger les termes affectés des puissances de X supérieures à la troi- sième. On obtient ainsi la formule très-simple X = » Mesure des indices de refraction au moyen des réseaux. — Soit ime auge à faces parallèles formées de deux réseaux distants de quelques millimètres, et dont les systèmes de stries sont rigoureusement parallèles. L'auge étant vide et placée entre les deux lentilles du réfractomètre, on compte le nombre de bandes contenues dans le premier spectre, ou mieux, le nombre de franges contenues dans l'image de l'ouverture convenablement agrandie; soit m ce nombre; remplissons l'auge du liquide dont nous voulons mesu- rer l'indice: les franges se dilatent; soit m' leur nombre. » La longueur d'onde de la lumière incidente, que nous supposerons ( 935 ) simple, est X dans l'air et - dans le liquide, en appelant u l'indice cherché. La diffraction se fait dans le liquide sous un angle a donné par l'équation sina=:«N-' Au sortir de l'auge, la diffraction se fait sous un angle o donné par la formule connue sine? = «NX. Il est facile de voir que le rayon, diffracté à l'entrée ^ous un angle a et réfracté à la sortie, sera dévié sous un angle 5; ce rayon se superposera donc au rayon transmis à l'entrée et diffracté à la sortie sous un angle â. » Soit m' la distance à laquelle devraient se trouver, dans l'air, les deux réseaux, pour donner le même système de franges que donne l'auge pleine de liquide ; on aura dans l'air d \ — ; — i) = (2A — i) -, \ COS 0 I ^ ' 1 dans le liquide d i- — - — i\ z^ {ik - En divisant terme à terme, il vient 2« ans lair -77 = —, M En développant en série R — ' (V _ COS 0 I m ~d ~ I n m' 1 COS a m m' série I COSff = 'i -n'WX-)'': et — = f . - «•-' W -^ \ osa \ «-/ et négligeant les termes affectés des puissances de X supérieures à la troi- sième, il vient m —, = U. m » Si l'on opère sur un corps solide transparent, on le taillera en lame à faces parallèles, d'épaisseur a moindre que la largeur d de l'auge. On cal- culera l'indice au moyen de la formule facile à obtenir ani — d[/ii — m') » H est facile devoir que l'on obtient beaucoup plus de précision si, 12a. { 93(3 ) au lieu de compter le nombre des franges contenues dans l'image de l'ou- verture, on mesure la distance de deux ou d'un plus grand nombre de franges au moyen d'un fil réticulaire mû par une vis micromélrique. CAPILLARITÉ. — Du mouvemenl ascensionnel spontané des liquides dans les tubes capillaires; par M. C. Decharme. « Lorsqu'on plonge dans un liquide bien fluide (l'eaii pure, par exemple) l'extrémité d'un tube capillaire, ouvert à ses deux bouts, et préalablement mouillé par le liquide, celui-ci s'élance dans le tube avec une grande vi- tesse initiale; l'ascension se ralentit à mesure que le liquide approche de son niveau final, qu'il atteint avec une extrême lenteur dans les tubes très- étroits. C'est ce mouvement ascensionnel spontané que je me suis proposé d'étudier. » Ce mouvement est-il uniformément ou irrégulièrement retardé? quelle en est la nature? Comment la vitesse et l'espace, au bout d'un temps dé- terminé, varient-ils avec le diamètre et l'inclinaison du tube, avec l'espèce et la température du liquide, et avec d'autres propriétés physiques ou chi- miques, telles que la densité, la chaleur spécifique, le point d'ébullition, l'équivalent, etc. ? Quels sont les liquides qui s'élèvent le plus vite? Les plus rapides sont-ils ceux qui montent le plus haut , ou inversement? Quels rapports y a-t-il entre la vitesse dans ce mouvement spontané et la vitesse d'écoulement sous pression constante (expériences de M. Poiscuille)? Quelle relation jieut exister entre la vitesse capillaire et la vitesse endosmotique d'un même liquide? Enfin, quelles applications pourrait-on faire de ce mou- vement? » Telles sont les questions qui se présentent tout d'abord à l'esprit. C'est pour y répondre que j'ai entrepris et exécuté, depuis plusieurs années, des expériences nombreuses (des milliers), expériences imparfaites au début de mes recherches et devenues maintenant assez précises pour légitimer les conclusions de mon travail et pour être soumises au contrôle de la théorie^ sans avoir toutefois, en certaines parties, le degré d'exactitude et de ri- gueur que je poursuis et que j'espère atteindre bientôt. C'est pourquoi je ne donne les résultats suivants que comme provisoires et approximatifs, afin de prendre date et de pouvoir continuer mes recherches, des Communi- cations récentes à l'Académie sur la capillarité me faisant craindre que mon sujet ne soit bientôt abordé par d'autres observateurs. » Lorsque j'aurai l'hoiuicur de soumettre à l'Académie mon Mémoire définitil, j'ex|)oserai le mode d'expérimentation que j'ai suivi, je donnerai ( 93? ) les tableaux numériques des expériences les plus importantes et les courbes qui les représentent; enfin, j'établirai la formule générale du mouvement, en y joignant les valeurs des constantes particulières aux divers liquides types, et les vérifications qui établissent la concordance entre les données expérimentales et la théorie. )) Aujourd'hui, je me bornerai à énoncer quelques résultats, que je puis, formuler dès à présent en termes généraux. » Nature du mouvement. — Le mouvement ascensionnel spontané des liquides dans les tubes capillaires n'est pas uniformément retardé; car, si l'on représente par une courbe l'ensemble des résultats numériques qui lient l'espace au temps, pour un même liquide, dans des conditions iden- tiques d'expérience, on voit immédiatement que, si cette courbe a pour certains liquides quelque analogie avec une parabole, dans la première partie de son développement, elle s'écarte de plus en plus de cette forme à mesure que le temps augmente, sa dernière partie semblant plutôt se rapprocher de l'hyperbole. La théorie montre d'ailleurs que cette coiu-be rentre dans la catégorie des logarithmiques. La formule théorique qui jusqu'alors a le mieux coïncidé avec les données expérimentales, renferme les deux premières puissances du temps et le logarithme népérien de la longueur de la colonne liquide soulevée au bout de ce temps. Je donnerai cette formule lorsque je serai parfaitement certain qu'elle rend compte de toutes les particularités du phénomène complexe que j'étudie, ce qui exige un long et minutieux contrôle. » Résultats généraux d'expériences. — En faisant varier successivement : la nature et la température du liquide, le diamètre et l'inclinaison du tube (les autres conditions demeurant constantes), on trouve, entre les longueurs des colonnes liquides soulevées, et, par suite, entre les vitesses et les temps correspondants, les relations suivantes : » 1° Chaque liquide a une vitesse ascensionnelle qui lui est propre et que l'on pourrait appeler sa vitesse capillaire, en se servant d'un tube de I millimètre de diamètre, le liquide et le tube étant à une température fixe, à la température de zéro, par exemple (i). (i) Et en prenant pour évaluation comparative de la vitesse, soit l'espace parcouru au bout d'une seconde, soit, |)lus exactement, le rapport entre la diftërentielle de l'espace et celle du temps, au point correspondant de la courbe figurative du mouvement, rapport qu'on obtient avec une approximation sullisanle en construisant la tangente en ce point et prenant les valeurs numériques des deux côtés du triangle rectangle dont cette tangente est l'hypoténuse. ( 038 ) » 1° Pour un même tube, conservaut la même inclinnisoii, el pour des liquides différents pris à la même températiu'e, les vitesses (tsccitsionuelles ne sont pas en rapport direct avec les longueurs totales que doivent atteindre ces liquides. On peut citer de nombreux exemples à l'appui de cette asser- tion : ainsi tous les liquides visqueux, comme l'acide sulfurique, la glycé- rine, les huiles, ont une vitesse initiale, et même on peut dire une vitesse permanente, plus faible que celle de tous les liquides très-fluides, comme l'alcool, le sulfure de carbone, l'éther; et cependant les premiers s'élèvent capillairement plus haut que les derniers. Cette vitesse n'est point d'ailleurs exactement en raison inverse de la durée totale d'ascension, ni en raison in- verse de la densité des liquides. La loi de ce phénomène paraît complexe. Les courbes figuratives des mouvements correspondants peuvent seules, jusqu'alors, ainsi que les formules théoriques ou empiriques, représenter cette loi. » 3° Parmi les liquides soumis à l'expérience (plus de i5o, choisis no- tamment parmi les chlorures, les iodures, les bromures et les sels d'am- moniaque, de potasse, de lithine, de glucyne), la solution aqueuse de chlorhydrate d'ammoniaque possède la plus grande vitesse ascensionnelle, vitesse qui va croissant avec la proporhon du sel dissous et qui surpasse celle de l'eau, d'une quantité d'autant plus grande que la température est plus élevée. » Le chlorure de lithium, en solution aqueuse, le seul liquide qui, après la solution de sel ammoniac s'élève capillairement plus haut que l'eau pure, a une vitesse bien moindre que celle de l'eau, vitesse qui est d'ailleurs surpassée par celle d'un grand nombre de liquides. » Il est à remarquer que la solution alcoolique de sel ammoniac pour des conditions identiques, est constamment moins rapide que l'alcool anhydre, quoiqu'elle s'élève Bnalement plus haut. Le chlorure de lithium ralentit également la vitesse de son dissolvant, mais la solution alcoolique n'atteint pas tout à fait la même hauteur finale que l'alcool pur. )' 4° Pour tous les liquides, la vitesse capillain: augmente encore avec la température. L'eau elle-même, dans le voisinage de son maximum de den- sité, ne fait pas exception à cette loi. Toutefois, on peut dire que, si cette vitesse croît d'une manière continue entre zéro et lo degrés ou au delà, elle augmente d'autant plus rapidement que la température s'élève davan- tage. Jj'accroissement de vitesse avec la température varie d'ailleurs avec la vitesse des liquides; cette vitesse, pour quelques-uns, peut doubler de valeur pour une élévation de température de 5o degrés. (939) » 5° Pour un même liquide et pour la même inclinaison du tube, la vi- tesse, au bout de l'unité de temps, ou plus simplement l'espace parcourtiau bout d'une seconde, s'accroît à mesure que le diamètre du tube augmente. » 6° Pour un même liquide et pour un même tube, cette vitesse s'accroît avec Vinclmaison du tube. » A mesure que le temps augmente, ces différences de vitesse diminuent successivement, finissent par s'effacer, puis se manifestent en sens con- traires; les hauteurs finales diminuent elles-mêmes à mesure que les dia- mètres augmentent. Par suite, les courbes se rapportant à un même tube et à un même liquide ne se coupent pas (ne se rencontrant qu'à l'origine), tandis que les courbes relatives à un même liquide^et à des tubes de diffé- rents diamètres, placés sous la même inclinaison, se coupent à des distances d'autant plus rapprochées du point de départ que les diamètres diffèrent davantage. » D CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la sorbite, matière sucrée analogue à la mannite, trouvée dans le jus des baies du Sorbier des oiseleurs; par M. Joseph Boi'SSINGAULT. « En continuant mes recherches sur les fruits utilisés pour la fabrication de l'eau-de-vie, j'ai été conduit à étudier la fermentation des baies du Sor- bier avec lesquelles, dans certaines contrées forestières, on prépare soit une boisson analogue au cidre, soit de l'alcool. Mes expériences entreprises à un point de vue pratique, ont principalement pour objet de constater la différence, souvent considérable, existant entre la quantité d'alcool obtenue par les brûleurs, et la quantité d'alcool qu'auraient dû fournir les matières sucrées contenues dans les fruits, conformément à l'équation de Lavoisier : » Les sorbes, comme les cerises, les prunes, les pommes, etc., ne rendent pas à beaucoup près l'alcool correspondant à leur teneur en sucre. On en jugera par le résultat d'une fermentation accomplie dans d'excellentes conditions, puisque, commencée le i^'' novembre 1867, elle était complè- tement terminée le 10 du même mois. Sucre Acideespriraé , Voliime. Poids. réducteur. Alcool. en SO'HO. Jus avant la ferment"". lit 4;500 4995,0 872,96 0,0 çr 5o,4o Jus fermenté 4,493 0,007 4855,6 76,79 w -296,17 135,69 49,33 Différences — 139,4 -+- 135,69 - «,07 (*) Annales de Chimie et de Physir/ue, ^' série, t. XI, p. 434- ( 94o ) » Les 9.9GS', 17 de sucre disparu auraient dû donner théoriquement i5i^'',37 d'alcool. On en a obtenu ï'i5^',6g: les ^'^. » Dans le vin de sorbes il est resté ^ô''', 8 de sucre réducteur, environ 17 grammes par litre, et comme c'est dans les baies du Sorbier que Pelouze a découvert un sucre non fermentescible, la sot bine, il était naturel de supposer que dans le vin de sorbes c'était ce sucre qui avait échappé à la fermentation ; il y avait donc lieu de le rechercher. Ce vin fut traité par le sous-acétate de plomb; le précipité très-abondant séparé, l'on fit passer dans le liquide un courant d'acide suUhydrique pour en éliminer le plomb mis en excès. Le sirop que l'on obtint no laissa pas déposer de cristaux, même après plusieurs mois. Or on sait avec quelle facilité la sorbine cris- tallise. Cette tentative d'extraction de la sorbine fut réitérée en 1868 et 1869, sans plus de succès. Les sirops maintenus pendant un mois dans luie étuve dont la température variait de 60 à Ho degrés, laissèrent une matière ayant l'apparence de la gélatine, translucide, d'un jaune pâle, cédant sans adhérence à l'impression du doigt. On l'enferma dans un flacon où elle passa l'hiver; au printemps, elle avait subi une transformation complète; on trouva ime masse visqueuse renfermant une multitude de très-petits cristaux aciculaircs. Par une forte pression, l'on fit sortir la matière siru- peuse contenant des acélates alcalins et un sucre réducteur. Le marc lavé à froid avec de l'alcool, pressé à nouveau, séché à l'air, était blanc, sucré, bien qu'il ne renfermât pas trace de sucre réduisant la liqueur cupropo- tassique; la solution était inactive sur la lumière polarisée. » Cette substance sucrée se dissout en toute "proportion dans l'eau, for- mant un sirop très-difficilement cristallisable; il fallut plus de six semaines pour voir apparaître des cristaux formés d'aiguilles fines, d'un aspect nacré. Ou accéléra la cristallisation en posant sur ce sirop un très-petit cristal, ainsi que me le conseilla M. Berthelot (i). » Je décris, dans mon Mémoire, les procédés employés pour purifier cette matière à laquelle je crois devoir donner le nom de sorbite, à cause de son origine et des propriétés qui la rnpjHOchent de la mannite et de la dulcite. En effet, la sorbite, à peu près insoluble dans l'alcool absolu froid, est dissoute en assez forte proportion par l'alcool absolu bouillant, d'où elle est précipitée par le refroidissement en un volumineux dépôt trans- parent, opalin, disposé en mamelons du plus singulier aspect. Si l'alcool, (i) M. Berthelot se trouvait alors au Liebfraiienberg, chez mon père; il m'engagea à poursuivre l'étude de cette matière, malgré les difficultés que présentait sa préparation. (94i ) au milieu duquel le dépôt est formé, est décanté et exposé à une tempé- rature inférieure à zéro, il se forme dans ce liquide sursaturé de nombreux cristaux agglomérés en houppes soyeuses. » La sorbite a été analysée après avoir été desséchée à iio degrés dans le vide sec. Elle a commencé à fondre vers 65 degrés; ensuite elle prit plus de consistance tout en restant visqueuse, ce qui rend sa dessic- cation fort lente. » On a trouvé pour sa composition : I. II. III. Carbone 89,13 39,21 39,12 Ilydnigène 7,67 7,67 7,67 Oxygène 53, 20 53,12 53, 21 ioo,oo 100, no 100,00 » C'est la composition de la mannite : LiEBfG et Pelouze (1). Favre. Carbone 39,01 39,1 3 39,23 Hydrogène » » 7)84 Oxygène » » 52,98 100,00 » La formule déduite de ces analyses est C'-H'''0'^. La sorbite cristal- lisée, chauffée à 100 degrés, abandonne de l'eau et devient moins fusible; on a dû rechercher si leau qu'elle perd pendant la dessiccation s'y trouve en proportion définie. » De la sorbite en cristaux nacrés, provenant d'une solution aqueuse fortement comprimée pour lui enlever les traces de sirop qu'elle pouvait retenir, a donné : Carbone 87 ,58 Hydrogène 7)88 Oxygène 54 ,54 100,00 composition représentée par la formule C'-H'^O'^. » Ces cristaux de sorbite paraissent donc renfermer i équivalent d'eau, qu'ils abandonneraient à une température un peu supérieure à 100 degrés. (i) Calculant les résultats de l'analyse avecl'écjuivalent du carbone de M. IDiinias. En i833, avec l'ancien équivalent du carbone, MM. Liebig et Peloiue trouvaient pour le carbone : 39,55 - 89,78. C. R., 1872, 1" Semeilre. (T. LXXIV, N» 14.) I 23 ( 94a ) En déduisant cet équivalent d'eau, on retombe sur les nombres fournis par la sorbite desséchée à i lo degrés : Carbone 39,56 Hydrogène ■j ,69 Oxygène 52,^5 100,00 » La sorbite serait donc un isomère de la mannite et de la dulcite; mais elle se distingue de ces sucres par plusieurs i)ropriétés; ainsi, luiie à i équi- valent d'eau, elle fond à 102 degrés; à iio ou i 11 degrés quand elle est anhydre. Je rappellerai ici que la mannite fond à i65 degrés, la dulcite à 182 degrés. La sorbite forme, avec l'eau, un sirop dans lequel les cristaux n'apparaissent qu'après un temps très-long. Une solution aqueuse de man- nite ne prend pas la consistance sirupeuse. M Traitée par l'acide nitrique, la sorbite ne produit pas d'acide nitrique, comme cela a lieu avec la didcite. » La mannite cristallise en [)rismes à base quadrilatère; » La dulcite en prismes rhomboïdriques obliques. » La sorbite se présente en cristaux tellement déliés qu'il sera difficile d'en déterminer la forme. Elle possède d'ailleurs des caractères communs aux matières sucrées de la formule C'"H"0'*. Ainsi, mêlée au sulfate de cuivre, elle empêche la précipitation de l'oxyde par la potasse. Elle est inactive, ne réduit pas la liqueur cupropotassique. L'acide sulfurique ne la carbonise pas, et si l'acide qui l'a dissoute est saturé par le carbonate de baryte, on obtient un sel soluble barytique dont je me propose d'exa- miner la nature. »|La sorbite trouvée dans le vin de sorbes ne paraît pas être un produit de|la fermentation ; on a pu l'extraire du jus de sorbes pris à la sortie du pressoir, et transformé en sirop avant qu'il eût pu subir la moindre mo- dification. » CHIMIE OUGANIQUE. — Sur ijtichjues Iricliloracélalcs métalliques. Note de M. A. Clermont. « Dans la dernière Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie (voir Comptes rendus, t. LXXIII, p. 5oj), j'ai décrit les trichloracélates de baryte, de strontiane, etc.; je présente aujourd hui la suite de mes recher- ches sur les combinaisons de l'acide trichloracélique avec les bases. i> Trirhloracétate acide de potasse. — Ce sel se présente en beaux cristaux ( 943 ) transparents, qui sont des octuèdres à base carrée; il est inaltérable à l'air et dégage d'abondantes fumées blanches, formées d'acide trichloracétique, quand on le chauffe légèrement. Je l'ai obtenu pour la première fois par l'évaporation très-lente d'une solution de sesquioxyde de chrome et de carbonate de potasse dans un grand excès d'acide chloracétiqne, liqueur préparée dans le but d'obtenir un sel double. On le reproduit facilement eu ajoutant, à luie solution concentrée de bicarbonate de potasse, le poids d'acide trichloracétique nécessaire pour former le chloracétate acide, et plaçant dans la liqueur un des cristaux décrits précédemment: il se produit alors des cristaux qui augmentent peu à peu, et dont la composition est la suivante : Trouvé. Calculé. 1 II. 12, ,52 12. >49 12, ,90 • 3, ,25 .3, 07 i3, .«4 o. ,28 0, .27 0, .27 58, ,28 58. ,3o 58. ,34 i5, .67 ,00 i5 100. ,«7 ,00 i5 ,35 100. 100. ,00 Potasse. . . . Carbone. . . Hydrogène. Chlore Oxygène. . . )) Ces nombres conduisent à donner au sel la formule RO,C^Cl%HO,C*Cl'0% qui le rapproche de l'acétate acide de potasse obtenu par Thomson et étu- dié par M. Melsens. » Iricliloracétatc de nickel. — Il se dépose en cristaux prismatiques, réunis en t^roupes radiés, quand on abandonne à l'évaporation lente une solu- tion de carbonate de nickel dans l'acide chloracétique; l'analyse a conduit à leur donner la formule C^CPO^NiO-^4HO, comme le prouvent les nombres suivants : Trouvé. -v__ — -m-^ Calculé. I. H. Oxyde de nickel 16, 4o 16, 38 16, 44 Acide trichloracétique 67,71 67,59 67,76 Eau ( par différence) 15,89 16, o3 i5,8o Trichloracélale de magnésie. — Eu dissolvant l'hydrocarijonate de tiia- 123.. ( 944 ) gnésie dans l'acide trichloiacétique étendu, ou obtient, an hout de six à huit mois, des cristaux déliquescents qui ont donné à l'analyse les résultats suivants : Trouvé. Calculé. Magnésie 9)39 9)43 9)5o Acide trichloracctiqiie. .. . 73,29 73,28 73, 3() Eau (par différence) '7)32 '7)-9 •7)'' 100,00 100,00 100,00 Ils correspondent à la formule C^CPO',MgO-t-4HO. » Trichloracélate de lithiiie. — Il cristallise, après plusieurs mois, dans une solution de carbonate de lithine dans l'acide trichloracétique, en prismes; abandonné à l'air, il tombe rapidement en déliquescence; il ne peut se con- server que dans des tubes fermés à la lampe. La composition des cristaux est représentée par les nombres suivants : Triiuvé. ^ — ^ ■ ■ -^ Calculé. I. II. Lithine 7)20 7>i8 7)29 Acide trichloracétique. .. . 75, o5 7^,09 75, 18 Eau (par différence) '7)^9 '7)73 '7,53 100,00 100,00 100,00 Ils correspondent à la formule C*Cl'0%LiO + 4HO. » Il est à remarquer que les sels qui précèdent se rapprociient, par leur composition, des acétates correspondants; le type de l'acide acétique a donc gardé dans ces sels ses propriétés principales, malgré l'introduction du chlore, comme M. Dumas l'a reconnu depuis longtemps. » CHIMIK ORGANIQUK. — Jclciitilë des bt'omltplrate et iodhidnile de prnpylèuc I) 10 nu: avec les dibruinhydrate et iodubroinlij'dnite d idlylène. Ddjionilij diate d'acétylène. Note de M. E. Reboul, présentée par M. lîalard. « I. Dans un travail publié il y a deux ans, j'ai montré que l'acide iodhydrique en solution aqueuse tres-conccntrée s'unit peu à peu, à froid, avec le propylène brome, qu'il transforme en un iodliydrate bouillant à 147-148 degrés (corrigé), et que, dans ces conditions, il ne dorme que (945) cette coml)iiini5on sans iodobroimire, du moins en proportion sensible. Les faits que j'ai eu l'honneur de signaler à l'Académie dans ma dernière Communication permettaient de prévoir que le propylène brome prove- nant de la décomposition de cet iodhydrate au moyen de la potasse alcoo- lique, devait être non le propylène brome primitif, mais bien son isomère, le monobromhydrate d'allylène, et c'est ce que l'expérience est venue confirmer. » L'huile lourde précipitée par l'eau du liquide distillé provenant de la réaction de la potasse alcoolique est un mélange de monobromhydrate d'allylène avec une certaine quantité d'iodhydrate d'allylène et d'iodhy- drate primitif qui a échappé à la décomposition. Au moyen de quelques distillations fractionnées, on en retire le bromhydrate d'allylène, bouillant à 48"49 degrés, avec tous ses caractères. (Remarquons en passant que la potasse n'enlève pas HI à tout l'iouhydrate de propylène brome pour le transformer en monobromhydrate d'allylène; une portion, beaucoup plus faible à la vérité, perd sous son influence son brome à l'état d'acide brom- hydrique, et devient, par suite de cette soustraction, un propylène iodé qui, sans aucun doute, est du monobromhydrate d'allylène.) M Inversement, le monobromhydrate d'allylène, en fixant l'acide iod- hydrique, fournit thi iodobromhydrate bouillant a 147-148 degrés, en se décomposant un peu avec mise d'iode en liberté, absolument comme l'iod- hydrate de propylène brome. L'analyse et la synthèse établissent donc l'identité de ces deux corps. Seulement, tandis que l'acide iodhydrique en solution très-concentrée et en excès (6 à 8 volumes) n'opère, à froid, la transformation à peu près complète du propylène brome en iodhydrate qu'au bout de quelques jours, le même acide, dans les mêmes conditions (toutes ces sortes d'expériences ont toujours été faites simultanément), se fixe sur le monobromhydrate d'allylène avec une rapidité bien plus grande, cai-, au bout d'une heure, ce dernier est déjà devenu plus lourd que la solution acide, ce qui indique une transformation sinon complète, du moins fort avancée. » L'iodhydrate de propylène brome n'étant autre chose que Tiodo- bromhydrate d'allylène CBrI, la production de ce corps par la fixation CiP directe de ITI sur le bromhydrate d'allylène CBr s'explique très-aisément, mais comme ce même corps se produit aussi par l'action directe de l'acide (946) iodliydriqiie sur le propylene brome CH , il faut bien admettre, dans ce CHRr dernier cas, que l'acide commence par modifier moléculairement le pro- pylene brome, qu'il cliange en monobromhydrate d'allylène, avec lequel il s'unit ensuite. [Foir la note (i).] » L'identité du bromhydrate de propylene brome avec le dibromhydrafe d'allylène n'est pas moins certaine. J'ai montré déjà que, détruits par la potasse, les deux corps fournissent le même composé, qui est le mono- bromliybrate d'allylène. Si le premier, dont j'avais fixé le point d'ébuUition à 121- 122 degrés, semble bouillir à quelques degrés plus haut que le second, c'est que j'avais entre les mains un produit souillé d'une certaine quantité de son isomère, le bromure de propylene, qui prend naissance, comme lui, par l'action de l'acide bromhydrique sur le propylene brome et en même temps que lui. En préparant, en effet, une quantité de bromhydrate de propylene brome assez considérable pour pouvoir être soumise à un nombre suffisant de distillations fractionnées, on peut le débarrasser de la petite propoiiion de bromure de propylene qu'il contient, et obtenir le composé C^H°Br-, bouillant vers ii5 degrés et identique avec le dibrom- hydrate d'allylène. Ici, observations analogues à celles du paragraphe qui eu» précède; comme en agissant sur le propylene brome Cil , l'acide brom- CHBr CH' hydrique donne les deux isomères : CHBr , qui est le bromure de propy- CH^Br CH= lène, et CBr', qui est le dibromhydrate d'allylène, la formation de ce der- CH» nier ne peut s'expliquer que par une modification moléculaire préalable du propylene brome qui sert à le former et qui se change en bromhydrate CH' d'allylène CBr, lequel s'unit ensuite avec l'hydracide (i). Cil' CH' (i) Si l'on admet pour le propylene brome la formule CBr, [celui-ci, dans l'hypothèse CH^ généralement admise où il n'y a pas de remaniement, ne peut, en fixant HBr, donner que CH' deux bromures (et il les donne en effet), l'un, CBrli , qui est le bromure de propylene, et CH'Br ( 947 ) » II. On comprend que cette étude a dû tout naturellement m'ainener à examiner ce qui se passe dans la série homologue immédiatement infé- rieure. Je rappellerai brièvement qu'en agissant sur l'éthylène brome, les hydracides donnent lieu à des faits analogues à ceux qu'on observe dans la série propylique; l'acide bromhydrique en particulier peut fournir deux bromures isomères, le bromure d'éthylène et le bromhydrate d'éthy- lène brome • Ce dernier, en perdant H Br, donne-t-il de l'éthylène brome ou un isomère, ce qui est peu probable, mais point impossible; car, si l'élimination se faisait aux dépens du même groupe carboné, il en résulterait le corps • » J'ai décomposé par la potasse alcoolique une assez grande quantité de bromhydrate d'éthylène brome bouillant à i lo degrés. Le corps C^H^Br qui en résulte, purifié par quelques distillations, bout à ly-iS degrés, comme l'éthylène brome; en outre, traités simultanément et dans les mêmes conditions par le même acide bromhydrique, les deux composés se comportent toujours de la même manière, et, suivant ces conditions, fournissent tous deux soit du bromhydrate, soit un mélange de brom- hydrate et de bromure, soit même du bromure presque seul. Il y a donc identité. » La présence de traces d'acide chlorhydrique dans l'acide bromhy- drique ralentit beaucoup la rapidité avec laquelle la fixation s'elfectue et favorise surtout singulièrement la production du bromhydrale. 11 en est de même pour le propylène brome. Je reviendrai plus tard sur cette influence, que j'ai étudiée avec détail, et dont il est fort important de tenir compte. )) J'avais déjà établi antérieurement l'identité du bromure d'éthyle brome avec le bromhydrate d'éthylène brome; aussi est-il presque inutile d'ajouter que le C^H'Br qui résulte de sa destruction par la potasse s'est montré identique avec l'éthylène brome. CH» l'autre, CBr% qui est le dibronihydiatc d'allylène. Mais, en perdant HBr, le dibromhydrate d'allylène ne peut donner que CBr, qui, dans l'hypothèse où nous raisonnons, est le pro- CH- pylène brome j or il ne le donne pas en réalité, mais bien son isomère, le bromhydrate { '/.« ) » L'isomérie des deux propylénos bromes n'a donc point son pendant dans la série de l'éthylène, comme ia formule plus simple de Téthylène pouvait d'ailleurs, jusqu'à un cerlain point, le faire prévoir. En se laissant guider par l'analogie, le bromhydrate de propylène brome étant identique avec le dibromhydrate d'allylène, le bromhydrate d'éthylène brome et le dibromliydrate d'acétylène doivent être un seul et même corps, et, par suite, l'éthylène brome et le monobromhydrate d'acétylène sont aussi identiques. » J'ai vérifié directement la première de ces conséquences en unissant l'acide bromhydrique avec l'acétylène. Cette union s'effectue, mais avec une grande lenteur, à la température ordinaire; au bout de dix à douze jours, elle m'a paru loin d'être complète, et l'acétylène n'a pas encore, à beaucoup près, été complètement absorbé. L'huile produite, soumise à quelques distillations, fournit, comme produit principal, un liquide bouillant à iio-iii degrés, qui a la composition et le point d'ébuUition du bromhydrate d'éthylène brome. Bien que l'identité me semble à peu près hors de doute, pour l'établir d'une manière tout à fait certaine il eût fallu détruire ce composé par la potasse et voir si le C'H^Br qui en ré- sulte est bien de l'éthylène brome. Malheureusement je n'avais pas assez de matière à ma disi)osition pour entreprendre cette vérification, et je me suis vu forcé de l'ajourner à un peu plus tard. » ANATOMIE viJGliTALE. — Sur V ^imlomie des cloisons ijue prtsenlenl les feuilles (te certains Juncus. Note de M. Dcval-Jouve, présentée par M. Duchartre. « Dans le genre Juncus, un groupe se distingue de tous les autres par des feuilles que l'on a successivement dites arliciilées ou noueuses, attendu qu'elles présentent, de place en place, de petits renflements, souvent visibles à l'œil, toujours sensibles au toucher quand on fait glisser la feuille entre les doigts. L'anatomie des feuilles de cette sorte présente des particularités qui méritent d'être signalées. Disons d'abord qu'elles ne sont point ) « M. Chasles fait hommage à l'Académie, de la part de M. le prince Boncompagni, des livraisons de juillet et août 1871 du liiilletliiio di hiblio- grafia e di sloria délie scienze matematiclie e Jîsiche. La première renferme des recherches historiques fort étendues de M. Steinschneider sur divers ouvrages du moyen âge relatifs à l'aimant. Dans la deuxième se trouvent trois articles sur le même sujet. Le premier, du P. T. Bertelli, a été motivé en partie par une Communication faite à l'Académie dans notre séance du 16 mai 1870, par notre confrère de l'Académie des Inscriptions, M. d'Ave- zac. Le P. Bertelli y constate l'existence de dix-sept manuscrits, dont quatre appartiennent à la bibliothèque du Vatican, contenant le petit Traité inti- tulé : Epistola de Magnele, composé en 1269 par Petrus Peregrinus de Maricourt, et dédié à Siger de Foucaucourt. Les deux suivants sont de M. Boncompagni : le premier renferme des renseignements sur trois diffé- rentes éditions de ce |)etit Traité, faites successivement à Augsbourg en i558, à Londres en 1800 et à Paris en i838; le deuxième donne des ren- seignements sur deux éditions, l'une en latin et l'autre en français, faites à Bologne en i5o4, d'un Opuscule de Dominique-Marie Novare, maître de Copernic, intitulé : Pronosticon in annum Domini MDIlIl. » La séance est levée à 6 heures et demie. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du iS mars 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Rapport sur les travaux du Conseil d' hygiène publique et de salubrité du dç- partement de la Sartlie pendant les années 1869 et 1870; par le D"' J. Le BÉLE. Le Mans, 1872; in-8". Di alcuni fenomeni accaduti nella scarica di un fulmine in Jlatri; Nota del P. Angelo Secchi. Roma, 1872; in-Zj". (Estratto dagli Atti deW Accademia ponlificia de' Nuovi Lincei, anno XXV.) Sulla distribuzione délie protuberanze intonxo al disco solare; Memorin del P. Angelo Secchi. Roma, 1872; 1 br. in-Zi". (Estratto dagli Aiti dell' Acca- demia pontificia de' Nuovi Lincei, anno XXV.) T24.. ( 9^2 ) Riassuuto délie Ossewazioni sidle protuberanze solari e In loro distribuzione faite ali Osicwaloiio del Collegio Romano ncll anno 187 1; del P. A. Secchi. Pisa, iS^a; iii-S". (Estratto del Nuovo Cimento.) Iltraforo délie Alpi nella catena del Moncenisio al colle di Frejus. Lettura fatta ali Accademia Tiberina dnlV. A. SecCHI Jiel giorno 29 gennaro 1872. Roma, 1872; in-4°. (Articoli estratti dal giornale la Voce délia venta.) Memorie délia Societa dei Spetlroscopisti italiani, raccolte e piibblicate per cura del prof. P. Tacchini. Dispensa 1, geniiaio 1872. Palernio, 1872; iu-4°. 5»//' arresto dei corpi stranieri nel condotlo faringo-esofagco studio teorico- pratico del dottorL. SiLVESTRi. Firenze, 1871; 111-8". (Sept exemplaires.) Dei fenomeni solari in relazione con altri fenomeni cosmici. Lezione popolare di G.-B. DONATi. Urbino, 1869; in-8''. (Estratia dalla Revista urbinate.) [Présenté par M. Delaunay.] Le aurore boreali e la loro origine cosmica. Lettura del prof. G.-B. Donati. Firenze, 1872; in-S". (Estratta dalla Nuova Antologia.) [Présenté par M. Delaunay.] Obseivatorio astronoinico arjentino. Discursos sobre su inauguracioii verifi- cada el o.[\ de octubre de 1871. Buenos-Aires, 1872; in-8°. Prof. B. Studer. Der Metcorstein; yoji Walkringen. Sans lieu ni date ; opuscule in-S". Handbuch der Matliematik, Plijsik, Geodàsie und Astronomie; von Xy Ru- dolf WOLF. Zweiter Band; Zweite Lieferung. Zurich, 1872; in-8°. Address ofCom. M. -F. Maury, before thefair oftlie Âgricullural and Me- chanical Soc. oj Memphis, Tenu delivered al the fair Grounds, in présence oj a large audience ocl. i"] th., 1871. Memphis, 1871; in-8°. The Journal of the Franklin Listitute devoted to Science and the Mechanic Arts, etc.; vol. XCIII, n" 553; third séries, vol. LXIll, february 1872, n° 2. Philadelphia, 1872; in-8<'. (953 ) ERRATJ. (Séance du i8 mars 1872.) Page 777. La Communication de M. Chevreul devait être accompagnée des deux figures Fig. I. F'g. 2. suivantes : La figure i représente la crislallisation vue dans la capsule placée de manière à apercevoir le bord A d'une manière distincte; elle présente dans cette position des parties creuses que j'ai comparées ii des cupides de gland, vides, plutôt qu'à Ae petits cratères. La figure 2 représente une coupe d'après un plan vertical passant par le centre do la capsule posée sur un plan horizontal; elle montre que la cristallisation décroit du centre à la circonférence. (Séance du aS mars 1872.) Page 838, ligne 29, au lieu de o"',3o88, lisez o'^,'ào5. Page 889, le tableau qui donne les résultats de la comparaison du travail moteur déduit des courbes des pressions et des forces vives communiquées aux projectiles doit être modi- fié ainsi qu'il suit : Travail moteur, 666425"'" 787632 709768 786489 Travail utile. 678373'"" 722099 692490 780337 Différetice, — 11948 -+- 15533 -+- 17278 + 56i52 Proportion. — 0,018 4-0,021 -1-0,024 -(-0,071 -f-o,02g Page 841, ligne 3, au lieu île o,o3og, lisez o,o3o5 ; et ligne 8, au lieu de 0,8088, lisez 0,8047. Page 886, ligne 11, au lieu de nos aurores boréales ont des liens avec les phénomènes solaires, lisez nos aurores boréales ont des liens électriques avec les phénomènes solaires. Observations météorologiqitf.s faitks a i.'Orservatoîre de Paris. — Mars 1872. THERMOMÈTRES THERMOMÈTRES | TEMPERATURE TEMPÉRATCRE c- a ■ Ed ta ■< a a 0 « -i _; a 3 s a Id H < ANCIENS. Salle méridienne. NO. Terrass s E c 7. JVEAIIX. 6 du jardin. MOYENNE de l'air MOYENNE du so! c: 1 « — il t- _ < s > c ■< a — ra r S. 2 '^ il *- 1 td SI 0 es T. 0 1 a 1 ' es 0 .3 0 c c i3",T. à :!3",o. à à à - 1 *>".o^ ■ o*,i9- o-,3o. ^ S H 1- I 755,5 8> 0 !2,> io:3 0 8,5 0 ,2,5 0 10,5 1) » 8*36 7°86 0 7, .6 0 0,8 7.90 80 „ ,,,5 2 7^', 9 9,7 '3,9 ' 11,8 9,2 16,8 i3jO » n .0,05 9,32 8,24 2,0 9,08 86 » 4,0 3 765, /| 9,' 16,3 '2,7 8,5 '7,8 ■ 3,. .. 10,47 9,97 9,37 3,9 8,24 81 ■• 2,5 /| =)7G:i,5 4.4 .3,0 8,7 3,8 '4,5 9,' » » 8,64 8,85 9.01 3.4 6,39 83 " 0,0 5 76, ,6 4,4 i5,6 (0,0 3,6 '7,4 .0,5 ' » 9,28 8,92 8,80 7.4 6,27 65 ■> 0,0 G 752,3 4.8 i5,8 10,3 3,8 ■ 7,6 '0,7 n n 9,33 8,98 8,97 7,' 5,99 O2 » 0,0 7 744.2 6,8 .3,3 .0,0 5,7 '4,0 9,8 n » 9,4' 9," 8,99 ',4 7,:''4 70 " 0,0 8 747.6 9,8 '4,' ",9 9,2 .6,2 '2,7 « • 9,99 9,76 9,3. 2,1 7.62 78 » 7 '^ 9 7^4.9 7,G .3,1 10,3 6,8 .4,6 '0,7 n .0,36 9.99 9,58 3,2 7,94 83 " "•" 10 -'''.7 6,8 11,2 9,0 6,4 12,8 9,6 n n 9, Sa 9,65 9,75 •6,0 5,76 70 ■■ 1 ,0 II 76", 9 ■,7 9,3 5,5 0,6 11,2 5,9 » » 8,22 8,45 9,34 6,9 4,88 67 • . ,0 12 759,7 ■,8 12,7 7,2 0,3 .5,3 7,8 » » 8,40 8,3. 8,80 5,7 6,99 82 » ',5 i3 7J5,3 4,9 10,1 7.5 3,5 12,0 7,7 » n 7,87 8,19 8,72 ',2 6,44 86 U 0,0 'fl 745,6 ■ ,4 .1,1 6,2 0,4 .3,6 7,0 » D 8,55 8,2, 8,53 5,8 0,38 80 » 1,5 I j /■'.S, 4 6,3 ..,6 8,9 5,8 .Î.4 9,6 n » 8,62 8,74 8,80 4,' 6, ,2 78 » 9.0 ' ifi 758,3 3,. ■4,7 8,9 2,0 .7,2 9.6 » .. ■9,85 9." 8,98 7,4 6,89 68 » 3,5 '7 760,3 6,8 .5,6 .1,2 6,2 .8,3 12,2 }> B '0,47 .0,12 9,58 ',8 7,69 74 » 3,5 i8 755,0 7,3 '0,9 9,' 6,0 12,6 9,3 .. 0 8,82 9.77 9,74 4,' 5,93 68 » » '9 752,6 6,2 9,4 7,8 5,3 ",4 8,3 .. )• 8,58 8,66 9.4/ 4,5 5,25 68 » .2,5 20 754,7 2,4 5,9 4,' ',2 6,8 4.0 n n 6,37 7,35 8,53 ',7 4.24 77 » 1 ,0 21 748,8 -0,6 6,6 3,0 -1,6 8,4 3,4 0 n 5,59 6,.o 7,66 3,6 4,54 8'i » t ,0 22 747,6 0,0 4,8 2,4 0,0 5,8 2,9 » » 5,59 6,24 7,45 6,3 4,o3 77 » " 23 750,9 -2.6 6,6 2,0 -3,8 7,5 .,8 » » 5,5a 5,7. 7,P5 5,8 3,76 70 '. 1) 1 24 746,5 -1,0 8,5 3,7 -2,3 .0,2 3,9 " » 0,56 6,1. 6,89 6,8 4,85 72 » » ' 25 744.0 -1,3 5,5 2,1 -2,1 8,4 3,, » .. 5,3. 5,5/ 6,93 4,8 4,26 79 I) 0,0 26 746,9 -',2 8,7 3,7 -2,4 ",7 4,6 » . 5,73 5,60 0,58 6,. 4,22 00 » 2,5 27 750,0 ',2 16,0 8,6 -0,1 ■7.7 8,8 » » 8,68 7,48 7, ' ' 5,3 6,77 '67 » 3,0 j ^^ 748,5 10,5 '9,8 i5, . .0,. 21,2 .5,6 .' » .0,72 9,98 8,60 2, . 8,28 67 n 8,5 1 î9 744,4 10,5 2. ,6 .6,0 9,8 22,3 16,0 » » 12,04 j.0,86 9.65 3,9 7>93 60 » 4,5 3o 741,0 .2,3 .4.4 .3,3 '0,9 ,4,8 .2,8 i> M f.,09 .0,85 .0,18 0,9 8,06 78 9 5,0 3i 748.8 8,4 '4,0 11,2 7-6 '5,7 1 1 ,6 » » 10,65 .0,43 .o,iS 3,' 6,87 75 » 8,5 M.)y 752,9 4,8 !«.' 8,5 4,0 '3,9 8.9 V 1) 8,67 8,52 8,64 4,2 6,35 74,2 » » (.) La vole Dr T — ^ exprime la dlffÉ ronce de tem pi- rn turcs ( onnces par deux ihermotmHres d.ms le vide, exposés au soleil. Bt dont un, /, , est u boule d e verre Incolore, et l'jiul ro T, à b ïule de verre b ou Dolr, - (7) Nooil)ro obtenu par interpnlalion. ( 955 ) Observations météorologiques faites a l'Observatoire de Paris. — Mars 1872. M,IGNÉT1SME TEP.r.ESTRE. Observalion PLL'IE. VENTS. de 9 11 eureâ du maliu. d ï H < 1 a a Direction et force. 9 7, 0 -1 ca KEMARtjtltS. ! 1 I 0 / 17.36,6 0 / 65. 4., 5 4,538; mm mm » SO modéré. OSO 1,0 Pluvieux vers minuit. 2 39>3 (2)43,4 4,4 164 0,0 0,0 )t 0 faible. OSO 0,9 Cumulo-nimbus. 3 32,0 34,5 4,5o66 » » » 0, SE faible. S 0,4 Lé;;er brouillard. 4 3o,8 44,5 4,5087 » » .. ESE faible. » 0,3 Brouillard, forte rosée. 5 33,0 39,6 4,4857 a » .. SE faible. » 0,0 Beau. 6 3i,3 4 ',4 4,5193 i> i> » SSE faible. » 0,0 Id. 7 3o,7 40,4 4,5o3o 0,1 0,1 .. SSE as. fort. )) 1 ,0 Pluie. 8 32,9 4s2 4,5o39 1,3 1,6 » S modéré. SSO 0.7 Id. 9 34,3 42,2 4,4888 0, 1 0,1 0 SO, NO faible. NO 0,9 Pluvieu.x le soir. 10 3, ,2 42,3 4,5o3i n » » N modéré. NNE 0,0 Brumes à l'horizdn. 1 1 32,4 42,5 4 > 4'j39 u U » N faible. » 0,0 Id. 12 3o,7 40,6 4 I 4990 » b » N, SO tr.-faib. » 0,1 Brouillard, gelée blanche. .3 29,8 37,4 4,4902 » '. " NO faible. 0, N 0,6 Brumeux. i4 32,3 41, 3 4,49.6 0,0 0,0 » S faible. S 0,8 Brouillard. i5 3o,8 4', 9 4, 5 160 1,2 ■,3 » S faible. SSO 0,4 Le soir, uébuleux, halo. i6 3i,5 41,2 4,5o34 t> » » OSO faible. 0 0,3 Brumes à l'horizon. i 1 '7 3i,5 42,5 4,49«. » a . OSO faible. 0 0,8 Cumulo-nimbus. i8 3o,6 4i,4 4,4Î3:, 0,0 0,0 » 0 assez fort. ONO 0,7 Id. >9 3o,4 42,0 4,5oi5 ■,9 2,0 » NO assez fort. NO 0,7 Gouttes de pluie vers midi. 20 3o,8 43,8 4,54o(i 0,4 0,4 » NO assez fort. NO 0,8 Cumulo-nimbus. 21 3o,o 4l,2 4,5269 » » « ONO faible. NO 0,8 Brouillard, gelée blanche. 22 23,9 42,8 4,5373 1,2 ',4 » NNO modéré. NO 0,4 Neige. 23 28,3 42,9 4,5372 » u .. 0 faible. SO 0,3 Cumulo-nimbus, beau le soir. 24 29>2 43,0 4,5462 u 0 u SSO à ESE laib SO 0,5 Cirrus, nébuleux. 25 28,0 42,9 4,5286 » u u OSO faible. SO 0,2 Brouillard, pluie et neige. 26 29,1 4i,s 4,5333 3,4 3,3 » NNE, SO faib. OSO 0,3 Brumes, gelée blancbe. La soir, halo ' avec paraselênes. 27 3o,9 42,7 4,5347 n B M SSO as. fort. SSO 0,8 Pluie le soir. 28 27,3 '(1,9 4,5278 ",7 »ïl » SO assez fort. SSO 0,9 Pluvieux. 29 3i,6 41,6 4,5o55 « » » SSO modéré. SSO 0,9 Ciel voilé. 3o 26,3 43,9 4,5ii 1 » » » SSO faible. SSO 1,0 Pluie depuis 9'' 5'" M. j 3. 27,5 43,0 4,4945 8,7 ,1,4 " OSO modéré. OSO 0,7 Grêle à 2°20s.; tonnerre il 2^3û s. ' Moy. 17.30,9 65.42,0 4,5075 '9,0 22,7 » 0,55 (OPa rlie super leure du bâtiment do l'Obse rvatoire . - (î Nombres obtenus i ar interpola tien. ( 956 ) Observations météoroi-ogiqoes faites a l'Observatoire de Paris. — Mars 1872. Résumé des observations régulières. Les moyennes comprises dans la dernière colonne du tableau sont déduites des observa- tions de 9 heures du matin, midi, g heures du soir et minuit, sauf le cas d'indications spé- ciales. Les autres colonnes renferment les moyennes mensuelles des observations faites aux heures indiquées en tête des colonnes. S'' M. 9'' M. Midi. Z^S,. G^S. O'' S. Minuit. Hoy. mm mm mm mm mm mm mm mm liarométre réduit à 0° 7'>2,96 753, il 7.12,86 752,10 752,43 75i,8o 752,76 702,88 Pression de l'air sec 7-'|6,69 7.^6,79 745,98 7/|5,i8 7.'|5,84 7'|6,56 746,78 746,53 o Température moyenne des maxima et mininia de la salle méridienne 8,5 Il » du jardin 8,9 0000000 Thermomètre il mercure (s.illc méridienne) G, 35 7,62 10,90 11, 58 10,17 ^>'a^ ^i^- ^'" i> (jardin) 6,29 7,95 11, 56 12,00 10,08 7,97 6,33 8,45 Thermomètre à alcool incolore (jardin).. 5,85 7,63 11,11 12,00 9,78 7,60 6,08 8,12 Thermomètre électrique (13"", 7) » .1 » » „ » » » » (SS-n.o) » .. » » . » » . Thermomètre noir dans le vide, T '0,78 16,42 24,12 22,45 9,85 7,46 5,49 1^,12 Thermomètre nu dans le vide, f 7,81 11,10 17,39 16,79 9)54 7|2^ ^j''^ 10, 33 Excès(T— <) 2,97 4,32 6,73 5,66 o,3i 0,23— 0,i3 2,79 Température moyenne T' déduite des observations diurnes 9 h. M., midi, 3h. et6h. S "7.96 Température moyenne (T' — t') » » » 4)^'' ,28 7,95 10,22 10,47 91^9 8,59 7,9i 8,67 7'7' 7)77 8,67 9,45 9,42 9,07 8,59 8,52 8,53 8,5o 8,5o 8,47 8,61 8,76 8,81 8,64 0,27 6,32 6,88 6,92 6,59 6,2'| 5,98 6,35 81,8 76,0 65,7 63,5 69,0 74,8 80,2 74,2 I r I I I I t f Inclinaison magnétique 65o-t- 42,12 l\i,ol l\\ ,1.) I\\ ,\^ 4')l-'l 4i)48 ^'i^? t\\ ,i>i Déclinaison magnétique 17°-»- 29,70 80,87 40.9^ 39,45 33, G5 3i,3o 3i,4S 33,65 Pluie en millimètres [udomètre de la terrasse (total du mois)] 19,0 » (udomètre du jardin). 5,3 o,3 5,i 7,1 2,1 0,8 4)^ 24,9 Température du sol à o''',02 de profond'' D o"*,io •> » o'",3o » Tension de la vapeur en millimètres. . . État hygrométrique en centièmes Errata inobservations de février^. Pluie le 3 terrasse, 2""",?. (i); cour, 2""", 4 (1 Pluie totale du mois » 26'""', 8; » 29""", 3. (1) Nombres obtenus par interpolation. COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 AVRIL 1872. PRÉSIDENCE DE M. PAYE. ME^fOroES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. E. Laiicjier, Membre de la Section d'Astro- nomie, décédé à Paris le 5 avril. Les obsèques ont eu lieu aujourd'hui même; M. Faye a pris la parole au nom de l'Académie, M. Uelaunay au nom du Éureau des Longitudes, M. l'amiral Jurien de la Gravière au nom du Ministre de la Marine. CHIMIE. — Deuxième Noie de M. Chevreiti- sur In cristallisation de sels baryliques (loiit les acides proviennent de l'eau de macération des cadavres. « Dans la séance du i8 de mars dernier (18^2), j'ai montré im fait nou- veau de cristallisation que m'a présenté l'examen des acides neutralisés par la baryte provenant de l'eau de macération des cadavres. La figure de la cristallisation, décrite précédemment, a paru dans le Compte rendu do la dernière séance (i'''' d'avril ). Aujouid'hui je présente deux autres faits rela- tifs à l'examen que m'a offert le précédent; ils en sont donc la suite. C. K., 187.?, 1" Semestre. (T. LXX.IV, N° IS.) I 25 ( 95S ) » Premier nouveau fait. — Une soliilion barytiqne contenant un ou plu- sieurs sels des acides de l'ean de macération des cadavres, évaporée spon- tanément, a laissé un résidu d'apparence vitreuse, incolore, transparente, à surface plane : peu à peu en perdant de l'eau, la surface est devenue très- légèrement concave; après plus d'un mois, un centre cristallin radié a apparu presque au milieu du verre de montre qui le contenait; enfin, au bout de huit jours, s'est produit ce que sans hésitation je compare à la forme d'un cratère volcanique, tranchant sur un fond transparent, à la fois par son opacité et par son relief. Je suis heureux que notre Secrétaire per- pétuel, M. Élie de Beaumont, en le voyant, l'ait comparé à l'Etna. ;; C'est bien toujours la pression exercée par la siuface devenue solide à la suite de l'évaporation, sur une portion de la matière saline conservant encore son eau de dissolution, qui a produit le cône tronqué dont la forme rappelle un cratère volcanique. » Enfin à la base du cône il y avait comme une seconde bouche volca- nique fermée par une pellicule transparente, rappelant celle qui fermait le cratère supérieur. L'observation microscopique apprenait que ces deux pellicules étaient fendillées en tous sens. La partie solide présentait, sons certaines inclinaisons, une couleur complémentaire de celle des fentes. » En comparant la forme volcanique du cône tronqué dont je viens de parler, à ce que j'ai appelé cupules dans la Communication du 1 8 de mars, on s'explique comment ces cupules, le dernier produit de la cristallisation ascendante, qui s'était ojiérée successivement du centre à la circonférence, apparaissant sur les bords de la niasse, étaient creuses, faute de solution, la totalité de celle qui restait après la cristallisation centrale ascendante ayant été employée à former la paroi solide des cupules. » Deu.xième nouveau fait. — Un résidu vitreux s'est manifesté comme le précédent, après l'évaporation spontanée d'une solution renfermant lui ou plusieurs sels barytiques. » Même après un laps de temps moindre que celui où le cratère du fait précédent s'est produit, des aiguilles satinées ont apparu dans le résidu vitreux; elles ont grandi et formé les étoiles satinées que je mets sous les yeux de l'Académie, et plus tard des dentrilcs ont a|>|)aru dans la masse des étoiles, ainsi qu'un très-petit chou-Jicur près du bord. » La partie restée vitreuse présentait une nudtitude de lignes en tous sens, qui étaient en reliej et non en creux, comme le sont les interstices d'une boue de fossé qui s'est séchée lentement en place. En outre, la partie vitreuse comprise entre les lignes, observées au microscope et même ù la ( 959 ) loupe, j)résentail des lignes sinueuses ou plis sinueux en relief, rappelant les méandres de rarchilecliu'e de la Renaissance. » Je me borne à ces faits, remetlant à un travail final mes recherches sur quatre acides que j'ai reconnus dans l'eau des cadavres. » a M. Décaisse annonce à l'Académie la perte que la Section de Botanique vient de faire dans la personne de M. Haijo de Molil, l'un de ses correspon- dants, décédé à ïidiingue le i'^"' avril. Le nom de M. de Mohl est attaché aux découvertes les plus délicates de l'Anatomie végétale, et ses travaux sur la structure ties tiges des Fougères et des Palmiers, devenus depuis longten)j)s classiques, l'ont placé au premier rang des botanistes. » MÉMOIRES LUS. MliTÉOHOLOGlE. — Suite au Mémoire sur les lois des murées atmosphériques et les conséquences qu'on peut en tirer au point de vue du sjslème du monde • par M. J.-J. SlLBERMANN. (Commissaires : MM. Delaunay, Daubrée, Edm. Becquerel.) u 1° Toutfts les fois qu'il y a affluence dVtoiles filantes, il y a aurore boréale lumineuse, ou simplement nuageuse tlans les latitudes moyennes. Des laits nombreux me portent à admettre qu'il en est absolument de même pour la lumière zodiacale. A ce |)ropos, je dois ajouter (pie la lumière zodiacale, ainsi que les aurores, correspond à de biusques oscillations du baromètre, et qu'en outre, comme les aurores, elle est quelquefois colorée en rouge vif (voir celle décrite ])ar Eéguelin, dans les Mémoires de l'Académie des Sricnces de Berlin, en 1771). Arago a observé simultanément avec Laugier, Mauvais, E. Bouvard, M. Paye et Goujon (yoiv Astronomie populaire, t. II, p. i()3), la coloration en jaune et en rouge. Les changements brusques d'intensité ainsi que l'apitarition de mouvements ondulatoires ont été observés par Humboldt. Une lumière zodiacale s'étendant d'un bout de l'horizon a l'autre, comme celle vue par Béguelin, a été observée ])ar M. Liais. De son côté, ftL Respighi a constaté dernièrement par l'analyse spectrale, que la lumière zodiacale pré- sente la raie brillante de l'azote découverte par M. Angstriim dans les aurores boréales. Tous ces faits, ainsi que la coïncidence de la lumière zodiacale avec les affliiences d'étoiles filantes et les aurores boréales, tendent à faire admettre que cette lumière est en réalité une aurore zodiacale, correspondant à l'onde de marée, et non de la matière cos- mique. On sait, du lesle, que I.aplace n'admettait pas que la lumière zodiacale puisse étie une extension matérielle de l'atmosphère du Soleil. 2" Lor.squ'il y a aurore boréale, il y a deux vents superposés soufflant selon des directions rectangulaires. 3° Quand le vent supé- rieur souflle d'un [)oint quelconciue de l'horizon du couchant, la |)ression almosphiiique augmente et la température baisse. 4" Quand le vent supérieur vient d'un point quekonque ii5.. ( 9(^o ) (lu levaiil, la picssion aliiiospliciique diminue tt la IciniH'iatme aiiij;i)ieiitc'. 5" Le veiUsii|)c- rieiir so niLiil loujouis lians la niéiiie direction <]iie les étoiles filantes. Ce fait a déjà élé ob- servé, avant moi, par Coulvier-Gravier. Mais cet observateur prenant l'effel pour la cause, en a conclu que les étoiles filantes étaient des météores terrestres emportés par le vent. 6° On voit donc que, lorsque l'essaim d'étoiles filantes se meut dans la même dii'ection que la rotation terrestre, la température diminue et la pression augmente. ^" Lorsque le cou- rant d'astéroïdes se meut en sens contraire de la rotation terrestre, la ten)pératiire aug- mente et la pression almospliérique diminue, c'est-à-dire que la Terre s'échauffe. Ce fait doit être attribué à l'attraction du courant d'astéroïdes tendant à ralentir la rotation terrestre et, jiar suite, transformer sa force de rotation en chaleur. Ce fait ])eut trouver son exiilica- tion par la belle expérience de Léon Foucault transformant la vitesse de rotation en cha- leur. 8" Lorsque l'attraction |)ar la masse des astéroïdes tend à accélérer la rotation terrestre, il y a production de froid. Ce fait donne rexi)licati(>n des apparitions périodiques de froid -F-^t^l^.^^^l^,^*'^^''^^^^*^^^ *" (vulgairement ni)pe\cvs jours (/es saints de glncr). La réalité de l'exacte périodicité de ce phé- nomène a été étudiée el bien établie par ;\L Charles Sainte-Claire Deville; on voit, jiar la cause qui le produit, que ce phénomène est de la plus haute importance jiour la Mécaniiiue céleste. Ces immenses traînées d'astéroiiles semblent donc en quelque faç(m remplir tantôt le rôle d'agent de mouvement, et tantôt celui de tliermophores en se compcutant comme une courroie de transmission de mouvement qui refroidit le tambour en augmentant de vitesse et l'échauffé en allant plus lentement et surtout en tournant en sens contraire, t)" D'autre part Fourrier a établi que la Terre perdait une fois plus de chaleur par rayonnement qu'elle n'en recevait du Soleil. Il s'agissait de découvrir cette source de chaleur inconnue jusqu'ici et indis])ensable à l'existence des êtres. Il est présumable que la chaleur produite par l'attraction de la masse des essaims d'astéroïdes tendant à retarder la vitesse de rotation de la Terre rendra compte, du u)oins en partie, de rap])oint calorifique nécessaire que la Terre a perçu; peut-èlre reconuaitra-t-on aussi i)ius tard (jue la l^uue et le Soleil oui de la ( 96i ) inùme façon une part dans la production de la chaleiir terrestre, mais c'est aux L^éomèti'cs qu'il appartient d'établir la théorie physico-mécanique de ces phénomènes. Simple observa- teur je ne fais qu'indiquer la question. On sait d'autre part que Fresnel admettait que la lumière se transforme en chaleur. On voit donc qu'il n'est ]).is nécessaire que le Soleil soit chaud pour procurer à la Terre la chaleur indispensable à la vie. J'ai dessiné au pastel, d'après nature, |)rès do (jiiatre mille nuages terrestres, non-seulement pour étudier ce règne à part, ainsi que les marées atmosphériques, mais particidièrcment encore pour avoir tous les éléments de comparaison entre la néphelographie solaire et la néphelo- graphie terrestre. On reconnaîtra sans peine, par la simple inspection, l'idenlité d'aspect et de forme que présentent les nuages terrestres avec ceux du Soleil. Les nuages, com- posés de petits ciistaux de glace qu'on appelle cirrlii, présentent, comme on peut le voir ])ar les figures ci-jointes, la plus grande analogie avec ceux du Soleil, les trous noirs dus à des cyclones et appelés œil de la tcmpcte par les marins, ainsi que les trous plus petits qui se trouvent an centre des nuées orageuses provenant des tourbillons qui dérivent des cyclones. lo" Le vent inférieur se meut toujours dans une direction rectangulaire au courant supérieur, quels que soient les changements de direction du vent supérieur, abso- lument comme le fait une boussole par rapport à «n courant électrique. Ce fait curieux pourra peut-être s'expliquer au moyen de la théorie d'Arago sur le magnétisme de rotation. Il" On ]iourra ])eut-étre aussi à l'aide de ce fait arriver à pénétrer l'origine du magné- tisme terrestre et rex])lication astronomique des variations séculaires aussi bien que des variations brusques, i a" Puiscpic la direction des déviations de la boussole déjjend de celle du courant d'astéroïdes, on trouvera sans doute que l'aiguille aimantée pourrait peut-être servir non-seulement à révéler l'existence, la force et la durée des courants d'astéroïdes, mais encore leur direction, cpioique la traînée d'astéroïdes ne soit révélée par aucune étoile lilanle visible. iS" Ce fait de l'entraînement des couches atmospliéri(|ues en sens inverse de la rotation, produit par l'attraction des corps célestes sur les jiarlies de l'atmosphère qui leur l'ont l'ace, donnera, comme on le verra : i/j" I. La véritable explication et la théorie des vents alizés. i5" IL L'explication delà Irace sinueuse de la zone des alternatives de calmes et de vents variables, par la résistance plus ou moins grande qu'opposent les obstacles de terre ferme au passage de l'onde de marée, puisqu'elle doit s'éloigner de l'équateur par le fait de toute résistance qui tend à retarder sa marche d'O à E en sens contraire de la rotation terrestre, et de même se rapprocher de l'équateur au-dessus de la surface lisse des mers. i6" La cause réelle qui engendre les cyclones en certains lieux est déterminable ])ar la théorie des marées astéroïdaires à certaines époques fixes, ainsi que la raison du sens et de la force de leur mouvement giratoire. Elle expliquera de même la raison d'être de la trace sinueuse do la zone des calmes, s'éloignant de l'équateur à l'aiipioche des continents et au-dessus, et s'en rapprochant au contiaire au-dessus des mers; le sens de la rotation des cyclones et leur détachement de IVmde de marée, ainsi que leur projec- tion contre les côtes orientales, le long desc|uelles ils roulent conime une toupie le long d'un talus; la formation des tourbillons (tournant alternativement en sens contraire) et dérivés des cyclones; la raison et leur mode de détachement du tourbillon |)rincipal au cyclone pour donner lieu à la forn)a(ion des groupes de nuées oi'ageuses, entre autres celles qui traversent l'Atlantique et parcourent l'Europe après, tourbillons qui, de même que les cyclones, longent les montagnes et les coteaux, et ne traversent que là où il y a un col ou un ( 9^2 ) niinimuin d'olislacle, absolument de Li même manière i|iie |)oiir Tomle de marée dessinant lu zone des calmes éqiiatoriaux. Ces lois des phénomènes qui ont lieu dans ralniosphère terrestre et sont parf;iitement vérifiables par l'expérience et le calcul, nous sei virent à pou- voir faire l'ébaudie de la Géographie solaire. On atteindra ce but : i" à l'aide de la loi de Laugier, que j'ai citée plus haut dans la première Partie de ce IMémoire; 2° à l'aide de la loi de Carrington sur le mouvement des lâches dans les régions ou latitudes moyennes, et enlin à l'aide des observations, surtout celles de Sonrel et du P. Secchi, sur les mou- vements projjres des taches en elles-mêmes. L'étude de ])lus en plus minutieuse de la na- ture, de la l'orme et des mouvements des taches solaires, ainsi que celle des cyclones et des nuées orageuses à la surface de la Terre, fera faire des progrès à la science de la Géographie solaire, iiarliculièrement par l'observation de ce qui se passe lorsque des nuées orageuses de mer approchent des côtes de la partie occidentale des continents; ce phéno- mène permettra ])eut-étre, du moins je l'espère, de pouvoir arriver de même à dessiner les cotes occidentales des continents solaires. » Ainsi l'étude minutieuse de ce qui se passe lors des aurores boréales conduit à: i°dé- couvrir les lois des essaims d'astéroïdes; a" leur influence sur la rotation terrestre; 3° leur influence sur la température terrestre; z{" sur le magnétisme terrestre; 5° l'engendrement des vents alizés; 6° la cause des sinuosités de la zone des calmes; 7° la loi de l'engendre- ment des cyclones et de leurs modes de mouvements; 8" la loi d'engendrement et de marche des tourbillons secondaires qui donnent lieu aux nuées orageuses; 9" à faire connaître la cause de la lumière zodiacale ; 10° Les marées atmosphériques expliqueront en grande partie les fluctuations de la santé; i i" Les lois des marées atmosphériques rendues visibles à l'oeil nu par les phénomènes i)arllculiers présentés par lesnuages; 12° Elle condiiit à la découverte de la pres(]ue identité de la géographie et de la météorologie solaire, avec la géographie et la météorologie terrestre; i3° Elle a conduit à montrer que les raies noires du spectre so- laire sont dues non à une prétendue incandescence du Soleil, mais simplement à l'absor- ption de certains rayons lumineux du Soleil par la vapeur cpii ])rovient de la combustion superficielle des étoiles filantes à ])roximité de son atmosphère. Pour s'en assurer, il suffit de voir la série des corps que M. Daubrée a trouvée par l'analyse chinuque des météorites. Le système des raies doit donc changer avec la nature chimicpie des astéroïdes. [Toir la classification de JL Daubrée, ainsi que les raies spectrales des étoiles; voir les travau.x de MM. Donati-Rutheaford, Huggins, P. Secchi, Janssen, etc. Par ce fait, les analyses de M. Daubrée ont une importance bien plus grande qu'il ne pouvait leur supposer lui même; 14° L'étude des couleurs dans les aurores boréales montre qu'une couleur (luelconciuc peut ])araître et dispuraîlre sans enlraîiicr les autres; io cet accident, qui a donné au pays de Bray sa forme définitive, paraît avoir été précédé, dans cette même région, par d'autres mouvements du sol bien caractérisés. La faille du Bray est une cassure en échelons, et il est fort probable que les déviations qui produisent les échelons, ainsi que les différences souvent observées entre la direction générale et les alignements particuliers mesurés à la boussole, doivent être attribuées à l'influence des reliefs antérieurement acquis. » Ajoutons enfin que, si la fractiu'c du Bray date du dépôt des sables de Beauchamp, les phénomènes de dénudation qui ont donné à la contrée son relief actuel ont dû se produire avec assez de lenteur pour qu'elle soit restée émergée pendant tout le temps du dépôt des étages tertiaires supérieurs. » ( 973) PHYSIOLOGIE. — Observations relatives aux faits signalés récemment par M. Champoiiillon, sur la putréfaction cadavérique chez les sujets alcoolisés. Note de M. Gauthier de Claubry, présentée par M. Larrey. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Tout fait tendant à démontrer les funestes effets de l'abus des liqueurs spiritueuses attire en ce moment l'attention générale. Ceux que M. Cham- pouillon a communiqués à l'Académie, dans sa séance du aômars, présentent un caractère tout particulier, qui éluciderait d'une remarquable manière la question et ouvrirait une voie nouvelle d'observation dont l'importance est facile à comprendre, parce que ces faits peuvent être vérifiés. » Mais il faut pour cela que les caractères si particuliers delà putréfaction des cadavres des individus fusillés et autres insurgés dont parle M. Cham- pouillon ne soient dus qu'à l'alcoolisme. Rien ne le démontre d'une ma- nière certaine, et des causes très-diverses pourraient avoir déterminé les effets observés. Il me semble bon de rappeler à ce sujet des faits observés sur une grande échelle, que j'ai signalés il y a plus de trente ans. » Un nombre considérable de cadavres provenant des batailles de rues, en juillet i83o, avaient été enfouis sur divers points, et en nombre beau- coup plus grand qu'ailleurs à l'entrée du Champ-de-Mars, devant le pont d'Iéna. Ils appartenaient tous à des individus frappés par des projectiles ou des armes de guerre, — étant tous également trouvés soumis aux mêmes conditions atmosphériques, — et ayant été enfouis dans le même temps, — d'où devaient résulter, d'une manière générale, des conditions analogues de putréfaction. » Lorsqu'au mois de juillet 1840 l'exhumation en fut opérée pour leur transport à la colonne de la Bastille, on les trouva, côte à côte, dans les rangées supérieures comme dans les rangées inférieures, dans quatre états différents. Un certain nombre étaient réduits à l'état d'ossements; — d'au- tres étaient réduits à l'état de gras de cadavre; — pour une partie, la putré- faction était en pleine activité; — et enfin, il s'en trouvait dont la conser- vation était telle que les familles ont pu facilement les reconnaître à des caractères qu'elles avaient elles-mêmes signalés. » Il faut bien que des causes particulières aux individus aient exercé une lnr<^e influence sur l'altération de ces corps, et rien ne démontre qu'il ne se soit pas présenté quelque chose d'analogue dans les faits signalés par M. Champouillon, qui n'en restent pas moins d'une réelle importance. (;. R,, 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, N» Ici.) 1 ^7 ( 9l^ ) Ces faits, s'ils Jippartieniient en ré.ililé à l'alcoolisnie, no pourraient-ils pas conduire à mieux élucider qu'on n'a pu le faire jusqu'ici, la ([ueslion si con- troversée des comhusiions spontanées, que, pour ma part, je suis loin de regarder comme résolue par les expériences de Baup? » M. Lecoq DE BoisBAiDRAN prie l'Académie de vouloir bien comprendre, parmi les pièces admises au Concours du prix Bordiii, pour l'année 1872, les Communications qu'il a successivement adressées sur la constitution des spectres lumineux. (Renvoi à la Commission précédemment nommée et à la Commission du prix Bordin.) M. C. S\ix adresse une Note, accompagnée d'un dessin, sui- une « lunette- microscope M. (Commissaires : MM. Fizeau, Jamin.) M. WixiAc, M. Sekgext adressent de nouvelles Lettres relatives à leurs systèmes d'aérostats. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. Rabâche adresse une nouvelle l^etlre relative à diverses questions de l^liysique. (Renvoi à la Conuuission précédemment nouunée.) CORRESPOÎVDAIVCE. M. LE Ministre de l''1sstbiictio.\ publique prie 1 Académie de vouloir bien désigner deux de ses Membres pour faire partie de la Counnission qui doit être cli.u-gée d'inspecter annuellement l'Oljservaloire de F'aris, confor- mément au décret du 5 mars 18^2 (1). Cette Commission doit se réunir le [iremier mercredi du mois de mai, à l'Observatoire. 31. Lkdieu, nonuné Correspondant pour la Section de Géographie et de Navigation, dans la séance du i*^' avril, adresse ses remerciements à l'Aca- démie. (1) (>î décret fs! inséré au ./oHr/;«/ fj^r/t7, numéro du ilimaiulic 10 mars 1872, p. 1697. ( 97'' ) M. C. Skdillot, Correspondant pour la Seclioii do Médecine et de Chi- rurgie, prie l'AcadeMiiie de voiiloii- l.'ien le comprendre parmi les candidats à la place de Membre, actuellement vacante, dans celte même Section. (Renvoi à la Commission de Médecine et de Chirurgie. ) M. LR Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance ; 1° Une brochure de M. II. Résnl, intitulée « De l'équilibre d'élasticité et de la résistance du ressort à boudin >•. (Cette brochure sera renvoyée, à titre de document, à la Section de Mécanique.) 2° Le tome Vin de la « Revue de Géologie (années i868 et 1869), par MM. Delesse et de Lappmenl ». Comme les volumes antérieurs, le vohune actuel contient le lésumé et la discussion des travaux de géologie récents, et plus particulièrement de ceux qui ont été ])ubliés à l'étranger; des ana- lyses inédiles de roches, et quelques Commiuiications qui ont été faites directement à cette Revue. 3" Le premier volume du « Cours d'analyse infinitésimale (partie élé- mentaire), |)ar M. Ph. Gilbert », qui est présenté à l'Académie par M. Pui- seux. « Dans ce volume, dit M. Puiseux, les notions usuelles du calcul différentiel et du calcul intégral sont exposées avec la clarté et la méthode qui caractérisent les autres ouvrages du savant professeur de Louvain. Les théories analytiques, plus élevées ou d'une application moins immédiate, feront la matière d'un second volume ». M. LE Directeur de l'Observatoire physique central de Saint-Péters- bourg adresse lUie f.ettre relative à l'échange de publications établi entre cet établissement et l'Académie. (Renvoi à la Commission administrative.) ANALYSE. — Recherches sur les substitutions ; par M. C. Jordan. « On sait qu'il existe un groupe de six lettres, trois fois transitif, et d'ordre 6.5.4- » M. Emile Mathieu, généralisant ce résultat, a montré que, si m est ini nombre quelconque premier, ou puissance de nombre premier, il existera au moins un groupe trois fois transitif de degré /n + i et d'ordre [m -h })in{tn — i ) . 127.. ( 976) » M. Mathieu a signalé également l'existence d'un groupe de douze let- tres, cinq fois transitif, et d'ordre 12. ii. 10.9 8. » Ces résultats donnent quelque intérêt à la question suivante : )) Trouver à quelles conditions doivent satisfaire les deux entiers m et k pour qu'il existe des groupes k + 2 fois transitifs, de degré m ■+- k et d'ordre {m -i- k){m -h k — i)... m [m — i). » Il est clair que s'il existe un groupe K satisfaisant aux conditions de renoncé, le groupe G, formé [)ar celles de ses substitutions qui laissent immobiles k lettres prises à volonté, sera deux fois transitif par rapport aux m lettres qu'il déplace, et aura pour ordre in[m — i). La première condi- tion pour que le groupe R soit possible, est que le groupe G le soit lui- même. » On obtient à cet égard le théorème suivant : » Théorème. — Pour que le groupe G, deux fois transitif, de degré m et d'ordre ni[m — i), puisse exister, il est nécessaire et suffisant que m soit une puissance d'un nombre premier, telle que p". » Les lettres de G étant caractérisées par ti indices x, J' ■,..., variables de o à p — I , le groupe G s'obtiendra en combinant les substitutions 1 Jc,y\..., X -h u,x -h fi,... I avec des substitutions de la forme I x,r,..., ax + by + . ..y a' x -4- h' y -+-...,... |. Ces dernières substitutions forment un groupe partiel H, d'ordre m — i, et simplement transitif par rapport aux m — 1 lettres qu'il déplace. » Le groupe G sera susceptible d'autant de formes distinctes qu'il y a de manières distinctes de déterminer le groupe H contenu dans le groupe linéaire et satisfaisant aux conditions précédentes, à la condition de ne pas considérer comme distinctes deux formes différentes du groupe H, réduc- tibles l'une à l'autre |)ar un changement d'indices indépendants. » Il existe parfois plusieurs manières distinctes de déterminer le groupe H; mais, dans tous les cas, on aura une solution admissible en le supposant formé des puissances d'une substitution linéaire d'ordre p" — i. Cette sub- stitution aura pour forme canonique la suivante : / étant une racine primitive de la congruencc /''"'"'^(mod p) et z, z,,... des indices imaginau'es conjugués formés avec /. ( 977 ) » La démonstration du théorème ci-dessus repose essentiellement sur le lemme suivant, d'où l'on peut tirer d'ailleurs d'autres conséquences : » Un groupe transitif T, entre ni lettres n, h, c,..., (ontient nécessairement des siibslitittions qui déplaceni toutes les lettres. Ces substitutions sont en nombre Y = m -N,„_o -h...-\ N^ + - -.H No \ 3. m — X m N^. étant le nombre des substitutions de T qui ne déplacent que x lettres, parmi lesquelles a ne se trouve pas. (Tout groupe contenant la substitution unité, on aura No = i, et Y sera au moins égal à m ~ i .) M Pour le groupe cherché G, la formule ci-dessus donne Y = ;?2 — i. » Le groupe deux fois transitif G étant construit, on pourra essayer d'en déduire des groupes 3, 4vm k -h 2 fois transitifs, par l'adjonction de sub- stitutions contenant i, a,... k lettres nouvelles. Mais on obtient le résultat suivant : i Si m < 5, on pourra poursuivre cette opération indéfiniment, et l'on obtient ainsi les groupes symétriques et les groupes alternés de tous les degrés. j Si m = 3-, on obtiendra pour G deux groupes différents G,, Go- L'un d'eux ne donne naissance qu'à un groupe trois fois transitif R,. De l'autre on peut déduire successivement un groupe trois fois transitif de dix lettres, un groupe quatre fois transitif de onze lettres, un groupe cinq fois transitif de douze lettres. Mais là il faut s'arrêter. )) Pour toute autre valeur de m, G ne pourra donner naissance qu'à un groupe trois fois transitif. » Le groupe cinq fois transitif de douze lettres, découvert par M. Mathieu, n'est donc pas, comme le groupe trois fois transitif de six lettres, le premier terme d'une série. Il reste unique de son espèce. » ANALYSlî MATHÉMATIQUE. — Sui' un système particulier d'équations aux diffé- rences partielles. Note de M. En, Combescure, présentée par M. Serret. « Soit le système IX ■ ^'S+^='£"^---"^^"^„-^=' clz,„ . Il reste à prouver que ces mêmes équations (3) fournissent pour z,, Zo,..., z,„ des valeurs qui satisfont aux pro])Osées (0. » On observe, en premier lieu, qu'une quelcon(]ue des fonctions J vé- ( 979 ) rifie l'équation ^ ' ' dj:, -de-, dx„ ' dz^ ' dz, dz„ Ensuite, en désignant généralement par [;<] l'expression _. du du ^ du rfj:, «X] dXn et employant des parenthèses pour marquer les dérivées partielles com- plètes, de sorte quo \dûCi} d.Ci dzt dxi ' dz„ dxi on conclura de cette dernière relation ou bien, en éliminant \j ] au moyen de (4), » Maintenant, r^ = o désignant l'une quelconque des équations (3), on a df, \d.vj "^ d/: \d.,:J ^■••'^ df^ \dxj d'où, en multipliant par X, et sommant depuis j^i jusqu'à i = ii, |)uis ayant égard à (5), on conclut (6) fê)iw-z.i+(âi)iw-^.i+-+(aiw-^.i=- » En prenant successivement |)our y, dans cette équation, o,, çi^,..., 'j3,„, on formera un système de m équations, lesquelles, .à cause que le dé- terminant \-^('^](±\...('^\ ^~\dzj\dzj \dz„l ne peut être rnd, exigent que l'on ait [z,] — Z, = o, [z„] — Z. = o,..,, [z,„] — Z,„ = o, c'est-à-dire (pie les écpiations (i) sont satisfaites. ( 'j8o ) » La non-annulation du déterminant ci-dessus étant un point essentiel de la démonstration, il convient d'ajouter quelques mots à ce sujet. D'abord dans les équations (3) les fonctions 9,, fa»---» 'fm offrant, par hypothèse, luie composition distincte relativement k J\, f^,..., J^^ considérées comme autant de variables indépendantes, il est clair qu'il est impossible d'éliminer sinudlanément de ces équations toutes les fonctions 2,, Zaï---? ^mi de sorte que lorsqu'on aura donné à (p,, çî^,..., o,„ des formes distinctes déterminées et d'ailleurs quelconques, on pourra tirer pour ces fonctions des valeurs aussi déterminées or, pour les équations Zi — ST, = o, Zo — cr2 = o,..., z,„ — ^,„ = o, qui peuvent remplacer (3), le déterminant correspondant est égal à l'unité. » On peut faire du précédent théorème diverses applications et y ratta- tacher, comme cas très-parliculier, l'intégration de l'équation considérée par Legendre au § VIII de son Mémoire de 1787, et à laquelle j'ai fait allu- sion dans une Note récente, insérée aux Comptes rendus. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Recherches sur la volatilisation apparente du sélénium et du tellure, et sur la dissociation de leurs combinaisons hydrocjcnées. Note de 31. A. Ditte, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville [Extrait (i)J. « Le sélénium et l'hydrogène chauffés ensemble à l\l\0 degrés produisent, comme on le sait, de l'acide sélenhydrique (2); j'ai éludié aux diverses températures comprises entre i5o et 700 degrés environ les particularités que présente cette combinaison et les j)hénonièiies qui s'y rattachent (3). » La quantité maxinuun d'acide sélenhydrique qui se produit est lonc- tion delà température; elle augmente depuis aSo degrés, point de fusion (i) Le Mémoire complet paraîtra dans les Annales scientifiques de V Ecole Normale supérieure. (2) P. Hautefeuille , Comptes rendus, t. LXIV, p. (iiu, note. (3) Les expériences ont été faites en plaçant de l'hydrogène sons pression déterminée avec du sélénium en excès dans des Uilies scellés, |)Ionyés pendant un certain temps dans nn l)ain on dans nneélnve à température constante. I-es tubes étaient (ormes d'un verre très- j)eu fusible, <|ui, dans les conditions des expériences, n'est pas attaqué par l'hydrogène ni par l'acide sélenhydrique. (98' ) dn sélénium, jusque vers 2:jo degrés, puis diminue quand on chauffe au deln. On peut doubler la pression de 1 hydrogène introduit dans les tubes, ou faire intervenir un corps poreux, la pierre ponce, sans changer nota- blement la quantité d'acide sélenhydrique produit. Quelle que soit d'ailleurs la température à laquelle on opère, on constate que la quantité de cet acide formée dans le tube va tout d'abord en augmentant, mais, au bout d'un nombre d'heures, d'autant plus considérable que le tube est moins fortement chauffé, elle cesse de s'accroître, et l'on a dans le tube la propor- tion maximum d'acide sélenhydrique qui peut y prendre naissance dans les conditions de l'expérience qu'il devient inutile de prolonger plus longtemps. » Lorsqu'au lieu de plonger tout le tube dans le bain à température constante, on n'y chauffe que la portion qui renferme le sélénium, on arrive à produire de l'acide sélenhydrique, qui, au bout d'un certain temps cesse encore d'augmenter, et la quantité maximum que l'on obtient est d'ailleurs la même que si le tube avait été chauffé tout entier; seule- ment tandis que, dans ce dernier cas, on retrouve au fond du tube, ou disséminé en gouttelettes sur ses parois, le sélénium en excès, dans le pre- mier, au contraire, on voit bientôt apparaître, en dehors de la partie chauffée et là où la température est sensiblement celle du sélénium des cristaux brillants, d'un éclat métallique, entrelacés de manière à embrasser toute ime section du tube. Ils ne cessent pas de se déposer, alors que la proportion maximum d'acide sélenhydrique est atteinte; ils s'accroissent, au contraire, tant qu'il reste du sélénium au fond du lube. » Si prenant deux tubes chauffés dans les mêmes circonstances et arrivés à ce point que la quar.lité d'acide sélenhydrique n'augmente plus à leur in- térieur, on refroidit l'un brusquement comme dans toutes les expériences qui précèdent, tandis qu'on laisse l'autre revenir peu à peu à la tempéra- ture ordinaire en passant lentement par tous les degrés intermédiaires; ou constate que celui-ci contient moins d'acide sélenhydrique que le premier et d'autant moins que le refroidissement a été plus lent : les deux tubes re- froidis brusquement auraient contenu la même proportion de ce gaz. Il y a donclors du refroidissement progressif décomposition d'unepartiedel'acide sélenhydrique formé; c'est un phénomène de dissociation par abaissement de température. )) Pour étudier méthodiquement l'influence de l'abaissement de tempé- rature sur la quantité de gaz détruite, j'ai faitime série d'expériences dans lesquelles prenant deux tubes qui renferment la quantité maximum d'acide C. U., 1872, i" Semestre. (T. T.XXIV, N» 18.) I ^8 ( 9«2 ) sélenhydriqiie possible à une température donnée, on refroidit l'un brus- quement, tandis qu'on maintient l'autre pendant un temps plus ou moins considérable à une température plus basse que la première. La quantité de gaz détruite dans ce dernier cas est d'autant plus considérable que l'on se rapproche davantage de 270 degrés environ. De plus si l'on compare les résultats fournis par ces expériences avec ceux que donne la combinaison directe du sélénium et de l'hydrogène aux mêmes températures, on voit qu'au-dessus de ayo degrés, à chaque température correspond une quan- tité déterminée d'acide sélenhydrique, quantité constante et toujours la même, soit que le tube porté à cette température contienne d'abord de l'acide sélenhydrique tout formé, soit qu'il ne renferme que ses éléments; cette égalité établit que l'on avait bien atteint à ces températures la limite de décomposition. Au-dessous de 270 degrés la combinaison et la décom- position sont tellement lentes 1 une et l'autre, et surtout la combinaison, que l'on ne peut pas regarder comme définitivement fixées les quantités décomposées à ces températures. » Quand, au lieu de soumettre l'un des tubes considérés à l'action d'une chaleur plus faible que celle à laquelle on l'avait exposé d'abord, on l'échauffé davantage au contraire, on voit, comme je l'ai dit plus haut, la proportion d'acide sélenhydrique augmenter jusque vers 5io degrés pour diminuer au delà. Or, si de deux tubes contenant la quantité maximum possible à Bio degrés, c'est-à-dire la plus grande que l'on puisse obtenir par combinaison directe, on refroidit l'un brusquement tandis qu'on porte l'autre à une température plus élevée, l'acide sélenhydrique diminue dans ce dernier; il y a dissociation de ce gaz par élévation de température, et la quantité détruite est d'autant plus considérable que l'on a chauffé davan- tage au delà de 520 degrés. » Enfin la dissociation de l'acide sélenhydrique par abaissement ou par élévation de température s'effectue sans que le tube soit porté tout entier à la température considérée; il suffit d'y maintenir un de ses points, et lors- qu'on a chauffé deux tubes dans les mêmes circonstances, l'un tout entier, l'autre en partie, la proportion d'acide sélenhydrique qui reste non détruite est la même dans tous les deux. » L'acide sélenhydrique soumis à l'action de la chaleur, éprouve déjà vers i5o degrés une décomposition sensible, mais tros-lente; la quantité dissociée atteint, vers 270 degrés, une valeur à partir de laquelle elle dé- croit peu à peu, et passe, vers Sao degrés, par un minimum. La décompo- sition de ce corps offre donc ici un phénomène comparable à celui que (983 ) présente le sous-chlorure de silicium, qui paraît posséder un maximum de stabilité au voisinage du point de fusion (supérieur à celui de la fonte) du silicium (i). Au-dessus de Sao degrés, l'acide sélenhydrique se décompose peu à peu et d'une manière continue quand ou élève davantage la tempé- ratiu-e; il se comporte alors comme les corps composés le font d'habitude, comme l'acide clilorin drique et la vapeur d'eau par exemple. » De plus, si l'on considère un tube inégalement chauffé en tous ses points et renfermant de l'hydrogène, de l'acide sélenhydrique et du sélé- nium en vapeurs, la quantité d'acide sélenhydrique qu'il renferme quand l'équilibre s'y est établi est précisément la proportion maximum de ce gaz qui existerait dans ce tube entièrement porté à la température de son point le plus chaud. Si l'on rapproche ce fait de ce qui se passe dans une enceinte à température variable contenant une vapeur avec excès de son liquide (principe de Watt ou de la paroi froide), on retrouve dans les propriétés de l'acide sélenhydrique les analogies reconnues par M. II. Sainte-Claire Deville entre les phénomènes de combinaison et de décomposition des corps, et les phénomènes de formation et de condensation des vapeurs. )) Considérons maintenant un tube contenant du sélénium et de l'hy- drogène et plongé partiellement dans une enceinte à température fixe, il se produira, dans la partie chaude, une certaine quantité de gaz sélenhy- drique qui viendra se décomposer partiellement dans les régions plus froides, surtout dans celles où sa dissociation est rapide, en y déposant du sélénium. L'extrême mobilité de l'hydrogène et les différences de températures que présentent les diverses sections du tube déterminent, à son intérieur, un mouvement continuel des gaz; l'hydrogène provenant de la décomposition de l'acide sélenhydrique revient sans cesse, dans la partie chaude, se com- biner à du sélénium qu'il abandonne en se refroidissant, de sorte qu'il existe une région du tube où du sélénium se dépose constamment. Il prend l'état liquide tant que la température est supérieure à son point de fusion, l'état solide quand elle est inférieiu-e, et toujours, dans ce dernier cas, il se dé- pose en cristaux qui, dans un tube partiellement chauffé, constituent l'an- neau déjà décrit; si le tube renfermant déjà de l'acide sélenhydrique pré- sente en tous ses points la même température, le sélénium se déposera en cristaux tapissant toute la paroi, ou en gouttelettes, selon cpie cette tem- pérature n'atteindra pas aSo degrés ou sera supérieure à cette limite. » Quand on remplace, dans les expériences qui précédent, l'hydrogène (i) L. Troost et P. Hautefeuille; Comptes rendus, séance du 28 août 1871. ia8.. ( 9«4 ) par un autre gaz sans action sur le sélénium, l'anneau ne se produit plus ; le sélénium se volatilise plus ou moins vite, selon que la température est plus ou moins élevée, et si le tube présente une partie froide, il s'y condense en poudre rouge qui devient noire en sechauffant. On peut mettre ces dif- férences en évidence par une expérience bien simple : deux tubes contenant, l'un de l'hydrogène, l'autre un gaz différent, sont en partie chauffés dans le même bain; on voit bientôt toute la partie froide du second se recouvrir d'une poussière rouge orangé, tandis que le premier reste transparent; dans ce dernier, la vapeur de sélénium se combine à l'hydrogène à mesure qu'elle se forme, l'acide sélenhydrique se décompose à n^esure qu'il se re- froidit, aussi bientôt le sélénium disparaît au fond des deux tubes; mais tandis qu'il recouvre d'un enduit opaque toute la portion froide de celui qui ne contient pas d'hydrogène, l'autre reste transparent sur toute son étendue, sauf l'espace occupé par l'anneau caractéristique où tout le sélé- nium libre est venu se rassembler, » Le tellure peut, comme le sélénium, se combiner directement à l'hy- drogène et donner de l'acide tellurhydrique, qui permet d'obtenir un an- neau de cristaux tout à fait comparable à celui du sélénium et produit dans les mêmes circonstances. Avec un tube partiellement chauffé, l'acide tel- lurhydrique produit dans la partie chaude se décompose à une température moins élevée, et l'on voit se former des cristaux de tellure d'une blancheur éclatante, des prismes pouvant atteindre 20 millimètres de longueur (r), et lephénomène nes'arréte encoreque lorsquetout le tellure a disparu au fond du tube. On peut ainsi, par une volatilisation apparente, transporter avec une quantité limitée d'hydrogène une quantité indéfinie de tellure comme de sélénium; en même temps qu'ils se transportent, ces deux corps cristal- lisent, de telle sorte que, vis-à-vis d'eux, l'hydrogène joue le rôle d'un vé- ritable agent minéralisateiu'. » "O^ CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur les piopriélés vcduclriccs de l'/tj-drogène, cl des va- peurs (le phosphore et de leur application à la reproduction de dessins. Note de M. B. Renault, présentée par M. II. Sainte-Claire Devillc. a Lorsqu'on dirige un jet d'hydrogène froid sur inie feuille de papier Berzélius, imprégné d'un sel oxydé d'argent tel que phosphate, azotate, (i) Bcrzcliiis avait obtenu des aiguilles iiiicroscoi)iqiics en ilistillaiU du tellure dans un coixianl d'hydio'^iinc {Tniicé de Chimie, t. II, p. 222; 1846.) ( 985 ) arsénite, sulfate, sulfite, carbonate, acétate oxalate (i), l'argent est ramené à l'état métallique et le |)apier noircit instantanément. » Des caractères invisibles ou faiblement colorés, tracés avec l'un des sels précédents sur la feuille, apparaissent subitement sous l'action de ce gaz. » L'hydrogène ne réduit pas dans ces circonstances les chlorure, bro- mure, iodure, cyanure, sulfocyanure d'argent, mais il faut que ces sek soient bien exempts de sels oxydés. Ainsi l'iodure d'argent préparé avec l'iodure de potassium du commerce noircit par l'hydrogène, qui n'altère pas, au contraire, celui qui provient de l'action de l'acide iodhydrique sur l'argent métallique. » Si donc au moyen d'une encre renfermant un chlorure ou un bromure alcalin (il est préférable d'employer un sel ammoniacal), on trace, ou on imprime un dessin sur un papier imprégné d'azotate d'argent et légèrement paraffiné (2), et si l'on soumet ce papier à l'action réductrice de l'hydro- gène; il noircira dans toute son étendue, sauf aux points où l'encre a formé un sel irréductible; le dessin resté blanc se détachera alors sur fond de- venu noir. » Le papier Berzélius très-poreux à l'origine est devenu bien moins per- méable aux gaz, par son immersion dans le sel oxydé d'argent, surtout si à ce dernier on a ajouté le sel de mercure, qui correspond au même acide. » Ainsi l'azotate d'argent additionné d'azotate de bioxyde de mercure, l'arsénite d'argent et de mercure, rendent le papier imperméable (3) à l'hy- drogène; il devient en même temps in.iltérable à la lumière, si le milieu où il se trouve ne renferme pas de chlorure en suspension ou en vapeur. » Quant aux traits du dessin cpù sont formés d'un sel d'argent, le chlo- rure, bromure, eJc, irréductible dans les conditions de l'expérience, ils (i) Ces sels sont ceux sur lesquels j'ai expérimente; il est probable que la série comprend la plupart des sels oxydes, sinon tous. (2) La paraffine a pour but d'empêcher le trop grand écartement du Irait, elle colle eu quelque sorte le papier que l'on imbibe avec une solution formée de Essence de pétrole 100 grammes. Paraffine 2 » et qu'on laisse sécher, (3) L'imperméabilité provient tout à la fois de ce que les pores du papier sont en partie bouchés, et de ce que l'hydrogène est arrêté par la réduction superficielle du sel d'argent. La dissolution d'argent doit être au moins au ~ et la dissolution de mercure à peu près équivalente. (986) laissent passer les gaz avec facilité. Cette propriété permet d'obtenir un certain nombre d'épreuves du même dessin. » Si Ton place, en effet, une feuille de papier sensibilisé sous le dessin primitif, dont les traits doivent avoir traversé l'épaisseur du |)apier et être bien secs, on obtiendra sa reproduction exacte en dirigeant perpendiculai- rement à sa surface un jet d'hydrogène; ce gaz ne passant qu'à fraveis les traits, réduit les points correspondants de la deuxième feuille, et l'on a en noir une épreuve directe du tracé primitif, épreuve qne l'on peut alors fixer et virer en modifiant, s'il y a lieu, les procédés ordinaires, en les adaptant au sel d'argent qui a servi à sensibiliser la feuille de papier. » A l'hydrogène on peut substituer avantageusement l'azote ou l'acide carbonique qui ont traversé préalablement un tube renfermant des frag- ments de phosphore; ces g^z noircissent alors non-seulement les sels oxydés d'argent mais ceux de mercure et de cuivre ; j'ai obtenu par ce procédé des épreuves siu' du papier imprégné de carbonate de cuivre par exemple. » La quantité de phosphore entrahiée par le gaz est très-petite; dans une première série d'expériences, en dosant le phosphore à l'aide d'un procédé très-sensible, j'ai trouvé qu'aux teinpératiiros 4, i5 et ly degrés, lo litres de gaz acide carbonique renfermaient approxunativemento^s, 8, i'"^,! et i'"s,2 de phosphore. » On peut déduire de ces nombres les tensions de vapeur du phosphore aux températures indiquées; je reviendrai du reste sur cette question. » L'hydrogène se charge également de vapeurs de phosphore, mais en quantité un peu plus grande aux mêmes températures; de plus, les frag- ments de phosphore qui restent obscurs dans l'acide carbonique devien- nent lumineux dans le gaz hydrogène purifié avec le plus grand soin ; l'action de l'hydrogène chargé de phosphore sur les sels d'argent est plus énergique que celle des autres gaz. » Quand apiés avoir traversé le tube à phosphore, le gaz, quel qu'U soit, azote, acide carbonique ou hydrogène, se répand dans l'air, il est lumineux dans l'obscurité. Les vapeurs de phosphore entraînées sont la cause du phé- nomène; la phosphorescence apparaît à une petite dislance de l'orifice d'é- coulement du gaz, elle est plus brillante, mais plus limitée avec l'hydrogène qu'avec les autres gaz. » Si l'on dirige le jet gazeux de fiiçon à l'étaler sur des feuilles de papier imprégnées de carbonate de cuivre, de teinture de tournesol, ou d iodure d'ammonium, la feuille imprégnée de carbon;ite de cuivre noircira depuis l'orifice par lequel lu gaz s'écoule dans l'air jusqu à la région où commence (987) la phosphorescence, et ne sera pas altérée au delà ; la feuille colorée par le tournesol bleu rougii'a seulement à partir de la région où commence la phosphorescence et un peu au delà; enfin, celle qui est imbibée d'iodnre d'ammonium deviendra brune, surtout dans la partie du jet où le gaz n'est plus phosphorescent. » Le carbonate de cuivre est noirci par les vapeurs de phosphore entraî- nées par le gaz, ces vapeurs qui s'oxydent en se mélangeant à l'air, prochii- sent la phosphorescence et rougissent la teinture de tournesol, sur laquelle tout d'abord elles étaient sans action; enfin ces vapeurs, devenues acides, brunissent le papier imbibé d'iodnre d'ammonium en mettant l'iode en li- berté. » CHIMIE. — Sur une combinaison de bioxjde de chrome et de dichromate potas- sique, dichromate kfdicbrornique [(CrO')'(CrO')'R'OJ H=0 (i). Note de M. D. ToMMAsi, présentée par M. H. Sainle-Claire-Deville. (Extrait.) » On obtient le dichromate kalichromique en faisant réagir un courant de bioxyde d'azote sur une solution bouillante de dichrouiate potassique dans de l'acide azotique fumant. » Ce composé se présente sous forme d'une poudre amorphe d'iui brun violâtre, douce au toucher, sans saveur ni odeur. Sa densité à i4 degrés C. est environ de 2,28. Ce corps est complètement insoluble dans l'eau, l'al- cool, l'acide acétique, etc. Chauffé au-dessus de 3oo degrés, il fond et se découipose en sesquioxyde chromique, oxygène, dichromate potassique et eau. La réaction a lieu de la manière suivante : [(CrO-)'(CrO')'KH)]H^O = Cr-0' + [(CrO'j^R'Oj + H=0 + O'. » L'acide azotique es* presque sans action sur ce composé à la tempéra- ture ordinaire; sous l'influence de la chaleur, il en dissout une certaine quantité en le transformant en acide cluoniique. L'acide sulfurique ne l'at- taque pas à froid;, à chaud, il le dissout aisément en prenant une teinte verte, cette solution neutralisée par l'ammoniaque donne du chromale neutre d'ammonium. L'acide sidfureux en solution aqueuse le dissout en faible quantité. L'acide chlorhydrique concentré et bouillant le dissout avec dé- gagement de chlore. Le dichromate kalichromique mêlé à du chlorate po- tassique ne détone pas par le choc. (i) 0= 16. ( 988 ) » Chauffé sur une lame de platine, ce mélange prorliiit une vive rléfla- gralioii. » L'analyse de ce composé a donné les résultais suivants : Expérience. Théorie. Chrome ^&>o 46>' Potasse i6,5 i6,6 Eau 3,4 3,1 Oxygène 34,?. ^4 ,o 100,1 99)^ Ces nombres conduisent à la formide suivante : [(CrO=')'(CrO')^K='0]H^O, ou [(Cr^O', CrO') (CrO')=R='0]IFO. » Dans une prochaine Note, j'aurai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie le résultat de mes recherches relatives à l'action du bioxyde d'azote sur les solutions nitriques de quelques chromâtes, et en particulier, de ceux de sodium et d'ammonium. » Ces recherches ont été faites au laboratoire de Chimie de M. Schutzen- berger, à la Sorbonne. « CHIMIE AGRICOLE. — Recherches sur le rôle des inatières organiques du sol dans les phénomènes de la nutrition des végétaux. "Note de M. L. Guandeau, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Le point de départ de mes recherches est un travail d'ensemble sur les terres noires de Russie dont la fécondité est connue tie tous. Ayant eu à ma disposition des échantillons volumineux provenant d'une coupe verti- cale de 3 mètres, pratiquée sur mes indications, à Uladowka (Podolie), par un habile agriculteur, M. N. Gallnnd, j'ai pu faire une étude complète d'un sol n'ayant jamais reçu de fumure d'aucun genre, assolé triennale- ment et produisant depuis longues années : t8 hectolitres de blé, 22 hec- tolitres d'avoine et 3oooo kilogrannnes de betterave à l'hectare. 1) La composition chimique de cette terre, déterminée par les méthodes ordinaires, ne rend pas compte de sa fertilité persistante; c'est en en recher- chant la cause que j'ai été conduit aux résultats qui font l'objet de ce Mémoire. La terre noire doit sa couleur et probablement sa fertilité à une combinaison particulière de matières organiques avec la silice, l'acide phosphorique, le fer, la chaux et la magnésie que j'ai isolée et dont je vais faire connaître les principales propriétés. Unie dans le sol, selon toute pro- ( 989 ) habilité, aux bases terreuses, cette subslance complexe n'est enlevée à la terre dans son état naturel ni par l'eau ni par les solutions acides ou alca- lines. Il finit préalablement détruire la combinaison calcaire dans laquelle elle est engagée. On peut procéder de la manière suivante : on met la terre en contact avec une solution acide faible, on lave par déplacement poiu* enlever l'excès d'acide, on humecte la masse avec de l'ammoniaque et l'on épuise le sol par des lavages réitérés à l'eau ammoniacale. La matière noire se dissout, le sol se décolore complètement, en même temps qu'il subit dans ses propriétés physiques et chimiques d'importantes modifica- tions. La solution brun foncé ainsi obtenue, traitée parles réactifs ordi- naires de PhO% F-0% MgO, CaO, SiO% ne décèle la présence d'aucun de ces corps, fiiit en accord avec celui qu'a observé Th. de Saussure dans ses recherches classiques sur le terreau. » Évaporée à sec, elle donne un résidu noir brillant, cassant, soluble dans les alcalis. Calciné, ce charbon laisse un résidu rouge colcotar, dont la coloration et le poids varient avec la nature du sol d'où il provient. Ce charbon, suivant les cas, m'a donné de 2 à 60 pour 100 de son poids de cendres. Traité par l'acide azoticjue, ce résidu se dissout partiellement; la partie soluble est formée de phosphates de fer, de manganèse, de chaux, de magnésie et de potasse; la partie insoluble dans AzO' est complètement attaquée par SO%HO; elle consiste en silicate de fer contenant un peu de silicate de chaux. Je crois devoir rappeler ici le rôle important que M. P. Thenard a été conduit, en i858, d'après ses expériences, à assigner aux silicates comme dissolvants des phosphates dans le sol. )) Comme on le voit, dans certaines conditions, l'ammoniaque dissout dans le sol les phosphates de fer et de chaux, la magnésie et la silice à un état de combinaison que la Chimie est jusqu'ici impuissante à reproduire. » La terre noire que j'ai analysée contient, pour 100 grammes de terre, oS''20 de PhO% dont o^'iô, c'est-à-dire 80 pour 100, sont à cet état qui le rend facilement assimilable par les végétaux, comme on le verra plus loin. La terre de Russie donne par kilogramme [\i grammes de cette ma- tière noire laissant par calcination 21 grammes de cendres. » Les analyses de différents sols consignées dans mon travail et rappro- chées des rendements agricoles de ces sols montrent qu'il y a eu rapport étroit entre la fertilité d'une terre et sa richesse en matières solubles dans l'ammoniaque (notamment PhO' à cet état particulier). » A l'aide de quelles réactions, sous quelle influence la matière orga- C.R., 1872, i«f Sem«/re. (T.LXXIV, «<> IS.) I29 ( 99° ) niqup combinée dans le sol aux hases terreuses est-elle, dans la nature, mise à la dis|)osition des racines des végétaux? Connuent devient-elle soluble ? Les faits suivants me semblent offrir une réponse satisfaisante à ces ques- tions. J'ai d'abord constaté que l'intervention d'un acide énergique, tel que l'acide chlorhydrique, n'est pas nécessaire; une solution d'acide oxa- lique mèn)e étendue suffit pour mettre en liberté, dans la terre de Russie, la matière soluble dans lammoiiiaque. Lorsqu'on traite la terre noire par l'acide oxalique, puis par l'eau, el enfin par l'ammoniaque, on obtient la solution brune contenant PhO%Fe-0%CaO,MgO,SiO', comme par l'acide chlorhydrique. L'acide oxalique qui s'empare de l'élément calcaire du sol est impuissant à précipiter la chaux engagée dans la combinaison organique. » Après avoir essr.yé sans succès décisif de substituer le gaz acide carbo- nique libre à l'acide oxalique, j'ai complètement réussi avec l'acide car- bonique combiné à une base alcaline, avec le carbonate d'ammoniaque notamment. Une solution étendue de ce sel, traversant lentement une cou- che de terre noire, joue successivement le rùle d'acide et le rôle de base vis-à-vis de la matière noire en question (i). Au début de l'expérience, le carbonate est décomposé, son acide carbonique fixe la chaux, qui rend la matière noire du sol insoluble; l'ammoniaque devenue libre dissout la sub- stance noire isolée de la chaux, le sol se décolore, la solution brun fonce, évaporée à sec et calcinée, donne un résidu rouge (PhO^, Fe'O^, CaO, MgO, SiO') tout à fait analogue à celui que j'ai décrit plus haut. Il y a lieu dépenser, d'après cela, que le carbonate d'auuuoniaque doit être le véri- table agent naturel de la dissolution dans le sol du fer, de l'acide phospho- rique, de la silice, de la chaux et de la magnésie qui s'y trouvent à l'état particulier qui fait l'objet de cette étude. Si j'ajoute que le fumier de ferme, traité comme la terre, donne des solutions de tous points compa- rables à la solution ammoniacale de la terre noire, j'aurai indiqué les ré- sultats principaux de mes recherches analytiques. M Reste à examiner comment cette solution de phosphates de silice, de chaux, etc., se comporte dans la nutrition des végétaux, et l'influence qu'exerce leur présence ou leur absence dans des sols d'autre pari iden- tiques. J'ai entrepris à ce sujet des expériences directes dont j'aurai l'hon- neur de communiquer les résultats à l'Académie dès qu'elles seront termi- (i) M. Deherain a constaté, de son côté, en i856, Comptes rendus, t. XL VII, p. 988, le le carbonate d'ammoniaque enlève au sol les phosphates insolubles dans l'acide carbo- que nique ( 991 ) nées. Je me bornerai aujourd'hui à faire connaître comment se comporte la solution noire extraite du sol dans un dialyseur. Dans le vase intérieur, j'ai placé une solution de matière noire donnant par la calcination 53 pour loo du résidu minéral (rapporté au poids de la matière noire des- séchée). Après Irente-six heures, le liquide extérieur (eau distillée), qui était resté complètement incolore, a été évaporé et le résidu analysé ; ce dernier, qui ne contenait pas de matière charbonneuse, était foriiié de phosphates de fer, de manganèse, de chaux, de magnésie, en un mot des matières de la solution noire du sol, moins les sidjstances organiques. Le liquide du vase intérieur a été évaporé, le résidu cliarbonneux calciné n'a donné que 8 pour loo de cendres. 85 pour loo du poids primitif des éléments miné- raux avaient doue traversé la membrane. Il me paraît résulter de là : i° que les éléments minéraux en question (PhO^, Fe-0% CaO, MgO, etc.) sont à un état directement assimilable pour les végétaux, ou tout au moins qu'ils peuvent être absorbés par leurs racines; 2° que la matière organique de l'humus n'est point absorbée et reste dans le sol. » Il résulte de l'ensemble des faits consignés dans mon Mémoire : i" que les sols fertiles renferment les éléments nutritifs minéraux sous la forme où nous les offre le fumier de ferme et notamment le purin; a" que la fer- tilité d'un soi est étroitement liée à la richesse en éléments minéraux de la matière organique soluble dans l'ammoniaque qu'il renferme; 3" que les substances organiques sont dans la nature le véhicule des aliments miné- raux, qu'elles les extradent du sol pour les présenter sous une forme immé- diatement assimilable aux racines des végétaux. » MÉTÉOROLOGIE. — Analjse chimique et microscopique de la pluie de sable météorique tombée en Sicile les g, lo et 1 1 mars 1872. Note de M. O. Sil- vESTRi, présentée par IM. Ch. Sainte-Claire Deville. « Le ag février, M. H. Tarry, météorologiste français, s'appuyant sur les données recueillies à l'Observatoire météorologique central de Mont- souris, u>'annonçait que le cyclone qui était descendu au sud de l'Europe du 24 au 27 février, après avoir parcouru l'Afrique, reviendrait sur la Sicile vers le 3 ou le 4 niars avec clntte de sable. » Cette prédiction s'est réalisée complètement à partir du 5. En effet, du 5 au 1 1 mars, la pression barométrique diminua rapidement et régulière- meut de769'"'"i8 à 758'"'"g5; en même temps, arrivait uu ouragan fiu'ieux; une tempête épouvantable régnait sur mer, et le ciel demeurait assombri 129.. ( 992 ) par un épais brouillard, qui se résolut, les 9, 10 et 11 mars, en une pluie dont la couleur jaune rougeâtre était due à une abondante poussière qui s'y trouvait en suspension. » Cette eau trouble, après un quart d'heure de repos, laissait déposer un résidu jaune rougeâtre, composé de particules plus .lourdes, que deux filtrations, au moins, étaient nécessaires pour séparer du liquide. » Un litre d'eau contenait S^'S de poussière météorique. L'eau tiltréeet la poussière météorique ont été analysées séparément. Yoici les résultats de cette analyse. » I. Eaufillrée. — Elle est limpide, incolore, sans odeur, ayant une lé- gère saveur saline; sa densité est 1,00069. Elle n'est ni acide ni alcaline. Traitée par la dissolution alcoolique de savon, elle donne un précipité blanc abondant et marque 17^5 à l'aréomètre, tandis que l'eau de pluie ordinaire, recueillie avant et après la pluie météorique, ne marque que i de- gré. )) Soumise à une ébullition prolongée, elle se trouble et dégage, par litre d'eau filtrée, 19 ^ centimètres cubes de gaz, composé de 83,959 pour 100 d'azote, 13,070 pour 100 d'oxygène et 2,97 i pour 100 d'acide carbonique. » Si on l'évaporé jusqu'à siccité, après avoir pris une teinte jaune de plus en plus prononcée, elle abandonne un résidu solide, fixe, de couleur gris clair, pesant o^'ôG, dont la moitié est composée de sels solubles, et l'autre moitié, par parties égales, de matières minérales insolubles et de matières organiques donnant toutes les réactions des substances organiques azotées. » L'analyse chimique de cette eau a donné les résultats suivants : Eau 1 000 , 000 S Bicarbonate tle chaux. . o , i?,g Bicail)onaic île inajjncsic o ,o35 insolubles: j Bicarbonate de fer 0,000 (traces) \ Sulfate de chaux 0,041 ,. ., ■ . , i Chlorure de i)otassiuni. 0,000 (traces spcctroscouiiiues Matières minérales \ ,. , , , ,, , Sulfate de soude o.ooo solubles : 1 r \ Chlorure de sodium... » Matières organiques o ,o63 Poids d'un litre d'eau météorique. . . 1000,698 » II. l'oussicre méténriqite. — Séparée de l'eau et sécliée, elle conserve une couletir jatuie rougeâtre, due à d<îs parlicides Itiisantes; soumise à l'action de la chaleur, elle prend la couleur ronge de la terre cuite. On la (993) analysée, ainsi que le sable du Sahara, qui avait été envoyé par M. Tarry. Les résultats sont les suivants : Poussière Sable météorique. du Sahara. Parcelles colorées en jaune ( argileuses 75,ofï » par le fer oxydé : \ siliceuses » 9' )7 Parcelles de carbonate calcaire 1 1 ,65 8 ,o Chlorure de sodium » o,5 Matières organiques '3) '9 o>3 ioo,oo ioo,o Densité 2,5258 2,6242 M Cette poussière météorique a été soumise à un examen microscopique pendant qu'elle était encore humide, immédiatement après la filtration. » Elle présentait une quantité de débris organiques incomplets, tels que poils, fragments de membranes végétales, portions de plantes aquatiques, petites fructifications, etc. ; en outre, on y découvrait des formes organiques complètes, des diatomées et des infusoires vivants. » Parmi ces petits organismes, ceux que j'ai pu clairement distinguer sont les suivants : » 1° Vésicules sphériques de -^ de millimètre de diamètre linéaire, à parois très-minces, avec un noyau central ovoïde jaunâtre, granuleux, en- touré de lignes concentriques (abondantes); » 2° Vésicules discoïdes, ayant souvent la forme de ménisque, d'un dia- mètre de Y^ de millimètre, à parois transparentes, incolores, sans noyau intérieur, mais avec des rugosités (abondantes); » 3° Vésicules protéiformes diverses, d'un diamètre variant de -^ à ■j-g-Q^ de millimètre, incolores, unies, transparentes, sans aucun signe de ru- gosité (peu abondantes) ; M 4° Quatre espèces de diatomées, déjà observées et étudiées parM.Ehren- berg, de Berlin, dans d'autres poussières météoriques, savoir : Naviciila Jidva, Sinedra enlomon, Piimulaiia œqualis? Gallionclla crenaln (toutes trois très-rares); » 5° Trois espèces d'infusoires à mouvement inquiet et rapide, étudiées aussi par Ehrenberg : CjcUdium arl/onun, Trachelias deiulmpliilus, Bursnria Iricjitetra. Très-fréquents (excepté la dernière espèce, très-rare). Je les ai observés tournant autour de grumeaux, de matière organique, et je suis con- vaincu qu'ils avaient leur origine dans 1 eau chargée de sable qui était tombée du ciel. » (994) CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la composition chimique du vert de Chine (lokao). Note de MM. S. Cloez et Er. Guignet, présentée par M. Cahours, « Le vert de Chine, signalé pour la première fois en 1848 comme ma- tière colorante distincte par Daniel Rœchlin, a été l'objet de nombreux tra- vaux dus à MM. l'ersoz, Michel de Lyon et Cliarvin. Ce dernier est même parvenu à reproduire le vert de Chine an moyen des nerpruns indigènes. » Après avoir attiré vivement l'attention des chimistes et des teinturiers, le vert de Chine est tombé dans un oubli à peu près complet. Cette couleur a été délaissée poiu' les magnificpies verts d'aniline; elle était d'ailleurs d'un usage difficile en teinture et d'un prix tort élevé. » Au point de vue de !a chimie pure, il nous a paru intéressant de re- prendie l'étude du vert de Chine, surtout en vue d'obtenir im produit d'une comi)Osition définie et d'étudier les relations qui peuvent rattacher ce produit aux nombreuses matières colorantes extraites des fruits des nerpruns (matières jaunes des graines de Perse et d'Avignon, vert de vessie, etc.). » C'est la première partie de notre travail que nous avons l'honneur de soumettre à l'Académie. » Le vert de Chine ou lolîau est une véritable laque contenant une forte proportion de matières minérales diverses : chaux, alumine, oxyde de fer; il retient aussi beaucoup d'humidité : la partie sur laquelle nous avons opéré perd 9,4 pour 100 d'eau par une dessiccation à 100 degrés. Soumise à l'incinération, la matière laisse un résidu grisâtre, égal à 26,2 pour 100. » Jction de l'eau. — Le vert de Chine se dissout en très-petite quantité dans l'eau froide. A l'aide d'une digestion prolongée il se gonfle et se dis- sout en plus grande proportion. » Abandonné pondant une .semaine au contact de l'eau dans un vase fermé, le vert de Chine subit une sorte de fermentation accompagnée d'une réduction partielle. La liqueur filtrée est d'un bleu verdâtre très-foncé : le résidu, épuisé i)ar l'eau fraîche, se dissout dans l'eau chaude et la colore en violet rouge Irès-intense. » On |)()urrai! croire que la matière bleue ainsi préparée représente le principe colorant du vert de Chine à l'élal de piuelé ; mais il n'en est rien : ce n'est autre chose qu'une laque semblable à lalatpie primitive, et laissant par l'uKini ration une quantité considérable de résidu. (995) » Ainsi cette réduction du lokao par voie fie fermentation ne présente d'intérêt qu'au point de vue de la teinture et ne peut donner lui produit d'une pureté suffisante. » Action des carbonates olcalins. — Le vert de Chine se dissout aisément dans les solutions des carbonates de potasse et de soude ; mais il s'altère en même temps, et le produit précipité par l'eau de la soUition alcaline con- centrée n'est encore qu'une laque impure » Après de nombreux essais, nous avons réussi à obtenir la matière co- lorante suffisamment pure par le procédé suivant : n Dans 4 litres d'eau distillée, ou fait dissoudre loo graiiuues de carbo- nate d'ammoniaque pur; on ajoute à la solution loo grammes de lokao grossièrement pulvérisé, et l'on agite de tem[>sen temps. Après quatre jours decontact, laliqueurest devenue d'un vert bleu très-foncé; on filtre et l'on évapore au baiu-niarie, dans une capsule j)late, de manière à chasser complètement le carbonate d'ammoniaque en excès. » On obtient ainsi 60 pour 100 d'un produit bleu parfaitement soluble dans l'eau, représentant la combinaison de la matière colorante pure, que nous appellerons lokaïne, avec de l'ammoniaque. » Ce résultat confirme les observations de Persoz, d'après lesquelles le vert de Chine, complètement purifié, devrait être bleu et non pas vert. » La lokaïne ammoniacale se comporte comme \in véritable sel d'ammo- niaque. » La lokaïne ammoniacale, obtenue par l'évaporation de la dissolution aqueuse, n'est pas encore un produit absolument pur : elle laisse par calci- nation près de -^wû ^^' matière minérale contenant de 1 alumine et une petite quantité d'oxyde de fer. )) Pour obtenir la lokaïne ammoniacale dans un plus grand état de pu- reté, on ajoute de l'alcool à la dissolution du vert de Chine dans le carbo- nate d'ammoniaque; il se forme ainsi un précipité bleu foncé qu'on lave à l'alcool jusqu'à épuisement. Ce précipité séché ne laisse plus à l'inciné- ration qu'une trace de matière minérale. » L'alcool de lavage tient en dissolution diverses matières brunes et une certaine quantité de glucose. » La composition de la lokaïne ammoniacale obtenue par précipitation et séchée à 100 degrés peut être représentée par la formule C^^H^O^', AzH^O. Elle a donné à l'analyse les nombres suivants : ( 996 ) I. II. C"H''0«'Az. Carbone 5i,020 50,1580 60,98 Hydrogène 5, 660 5,65 5,62 Azote 2,187 " 2,125 Oxygène 4'>'^3 .. 4'>275 100,000 100,000 » La formule C"H'H)'^ représente la composition de la lokaïne pure, que l'on doit considérer comme un acide faible. » Les différeuls sels métalliques donnent avec la solution de lokaïne ammoniacale des précipités qui paraissent être de véritables laques, mais qu'il est difficile d'obtenir de conq:)osition constante et définie, car la plu- part des sels, le cliloriue de sodium entre autres, précipitent la lokaïne am- moniacale sans l'altérer; par des lavages prolongés, le précipité se redissout dans l'eau pure. » Action de l'acide suif tirique étendu sur In lokaïne ammoniacale. — Quand on traite à chaud la lokaïne ammoniacale par de l'acide sulfurique étendu d'eau (au vingtième), la matière se dédouble très-nettement en un corps brun rougeâtre insoluble dans l'eau acide, en glucose soluble et en une autre substance également soluble et précipitable par l'acétate de plomb. )) La matière insoluble est facile à purifier, d'abord par l'eau, qui enlève l'acide sulfurique, puis par l'alcool, qui dissout une matière brunâtre. » Nous appelons lokaéiine le produit insoluble du dédoublement de la lokaïne ammoniacale; il nous paraît être à cette substance ce que l'acide galliqtie est a\i tannin, ce que la rhamnétine est à la rhamnine. » La lokaïne serait doue un glucocide. » La lokaétine se forme encore en chauffant pendant plusieurs heures, à la température de 1 10 degrés, la lokaïne ammoniacale; mais le dédouble- ment n'est pas complet : on obtient une matière d'un violet très-{)ur, com- plètement insoluble dans l'eau à froid et à chaud, ainsi que dans le car- bonate d'aunnouiaque. Il est facile d'isoler ce produit par des lavages de la lokaïne ammoniacale non altérée et des autres substances solubles. » La lokaétine séchée à 100 degrés ne laisse qu'une trace de cendres; elle a donné à l'analyse les nombres suivants : I. II. C'«H'0'°. Carbone 54,595 54,62 55, 10 Hydrogène 4,407 4,4 1 4,06 Oxygène 40,99*^ 40,97 40,84 100,000 100,00 100,00 ',^ ( 997 ) » La formule C"II*0'", que nous adoptons provisoirement, représente assez exactement la composition de la lokaétinc. Celle substance est très-peu soluJjle dans l'eau; abandonnée au contact de ce liquide, elle s'y gonfle à la manière de la gomme adragante. Les plus faibles traces d'alcali suffisent pour la faire viier au violet; elle se réduit par le sulfhydrate d'am- moniaque comme la lokaïne elle-même; elle forme des flocons rouges peu solubles dans la liqueur ammoniacale et redevenant violets au contact de l'air. » La lokaétine s'attaque aisément par l'acide nitrique même très-étendu, sous l'influence d'iuie températiu'e de loo degrés. On obtient ainsi une grande quaLitité d'acide oxalique et une matière jaune cristallisable douée tl'un pouvoir colorant Irès-inlense. Cette matière est soluble dans l'eau,, l'alcool et l'éther; elle diflére complètement de l'acide picrique, dont elle n'a pas la saveur aii)ère. » L'acide sulfurique concentré dissout facilement à froid la lokaétine, en se colorant en brun pourpre très-foncé; la liqueur précipite par l'eau et donne un produit brun insoluble dans l'eau et dans l'alcool acidulés. Par l'action des alcalis faibles, cette matière donne un produit vert foncé, so- luble dans l'alcool. En la souiuettant à l'analyse après lavage complet et dessiccation, nous avons obtenu des nombres qui conduisent à la formule » C'est la lokaétine, moins deux équivalents d'eau enlevés par l'acide sulfurique. » B0T.4NIQUE. — Sur le polymorpltlsmc du Mucor Mucedo. Note de MM. Pu. Van Tieghem et G. Le IMowxier, présentée par M. Decaisne. « Des rechercbes siu- la végétation di! Mucor Mucedo nous ont fait dé- couvrir, pour cette moisissure, une des plus généralement répandues, trois formes repioducirices nouvelles, savoir : deux systèmes distincts de sporanges et l'appareil sexué qui engendre par voie de conjugaison l'œuf ou zygospore. En même temps nous avons dû modifier la signification at- tribuée jusqu'ici à deux des appareils reproducteurs déjà connus pour .tppartenir à cette même espèce; de telle sorte que, si les formes reproduc- trices que le Mucor Mucedo est capable de revêtir dans le cours de sa végé- tation sont aiijourd'lnii plus nombreusi.'s qu'on ne le croyait, elles se trou- vent, par contre, enfermées dans un champ plus restreint. C. B., iS-j?. i«r S™r<(-r. (T. LXXIV, N" IS.) I 3o ( 09« ) » Nous rogardons commo apparicnant an Mitror Muicrlo tout org.ino ou svsti'ino d'organes qui se trouve, soit par une insertion immédiate, soit par l'intermédiaire du mycélium commun, en parfaite continuité de tissu avec le sporange caractéristique de cette espèce, ou dont les corps repro- ducteurs, purs de tout mélange, développent par une germination suivie sans interruption sur le porte-objet du microsco|)e un mycélium portant ce sporange carnctéristique. Appuyés sur les mêmes |jrincipes, MM. de Bary et Woronin ont pu déjà (Beilrâr/e, ]^ 2, p. i3, 1 865) rattacher au Miicor Miicedo cinq formes reproductrices distinctes : 1° le sporange terminal ordi- naire qui seul caractérisait autrefois l'espèce; 1° les sporanges latéraux produisant des formes rameuses décrites autrefois comme espèces distinctes [.Mucor ramosiis, etc.; Ascophora Candelabrum, etc.); 3° le système diclio- tome de petits sporanges sans columelle et ordinairement tétrasporés, nommé par link Tliamnidiitm elecjans ; c'est le Melidiwn d Eschweiler ; 4°. l'appareil à rameaux pointus et verticillés, nommé Clicetocladiiim Jo- nesii par M. Fresenius, et dont les petits corps reproducteurs sont consi- dérés par lui et par MM. de Bary et Woronin comme de simples spores exogènes, desconidies; nous montrerons plus loin que ces prétendues coni- dies sont, en réalité, des sporanges monospermes; 5° enfin, des cellules ovoïdes, isolées ou unies en chapelet, qui interrompent les filaments mycé- liens ou en terminent les rameaux, et dont chacune reproduit la plante; pour MM. de Bary et Woronin, ce sont des gonidies, mais nous verrons que le mode de formation en est endogène. » Ceci posé, et sans parler ici des sporanges terminal ou latéraux bien connus, ni du système thamnidien que nous avons obtenu et cultivé en même temps que les autres formes, nous nous bornerons à caractériser brièvement chacun des trois appareils nouveaux qui doivent prendre rang dans la série précédente, après quoi uqus reviendrons sur les deux derniers termes de cette série, pour en mieux préciser la valeur morphologique. » Forme hélirm^tylée. — En étudiant les filaments sporaugifères d'un Mucor Muccdo développé sur des excréments, nous avons rencontré, tantôt inséré directement sur la partie inférieure ou moyenne du filament, tantôt implanté à côté de lui sur le mycélium, un appareil re|)roducteur inaperçu jusqu'ici comme tel et qui n'est autre que la forme imparfaitement décrite et figurée par (lonla en i 84'2, sous le nom d'/Iclicoshlum clcr/ans [Icônes, V, p. 17 et 65, pi. II, fig. a8), forme cpii ne jjarail pas avoir été étudiée depuis celte époque, mais que nous avons pu semer et cultiver abondamment sur divers milieux {voir sur ce point le journal Vlnsdtiil, numéro du i3 mars ( 999 ) iS'jT.). Semées sur le porte-objet dans une goutte de jus d'orange filtré, ses spores germent et reproduisent, après deux jours, les sporanges caractéris- tiques du Miicor Mucedo^ l'appareil hélicostylé à divers degrés de compli- cation et le Mucor hélicostylé. L'helicostylum appartient donc au même litre que le thamniciiuin au Mucov Miicedo, et les deux preuves résultant de la continuité de tissu et du semis établissent à cet égard pour les deux appareils nne certitude du même ordre et complète. » Forme circiiioiubellée. — La seconde forme, qui nous paraît entière- ment nouvelle, tient à la fois du sporange terminal ordinaire par la dimen- sion de ses sporanges, le grand nombre de leurs spores et le grand dévelop- pement de leur columelle, et du système hélicostylé par la disposition et l'enroulement en crosse de ses rameaux fructifères. Sur le mycélium se dresse un filament dont le sommet porte d'un seul côté et en des points fort rapprochés un certain nombre de rameaux recourbés en crosse, terminés chacun par un assez gros sporange sphérique, d'un gris d'ardoise à la matu- rité, et formant une ombelle fructifère à la fois terminale et unilatérale. La paroi du sporange réfléchi est granuleuse, non diffluenfe, et se rompt à la maturilé, en laissant une large cupule autour de la base de sa grande colu- melle cylindroïdc, pour laisser échapper plusieurs centaines de spores sphériques, mais de même dimension et de même aspect que celles du spo- lange caractéristique du Mucor Mncedo. Les filaments circinés ne se brisent pas et les sporanges ne se détachent pas tout entiers comme dans l'helico- stylum. Sous l'ombelle, et du même côté, s'échappent un ou deux ra- meaux plus gros qui s'allongent, tendent à reprendre la direction verticale en déjetant l'ombelle, et se terminent par une ombelle semblable à la pre- mière et munie à son tour d un ou deux rameaux latéraux. Cela se répète un certain nombre de fois, jusqu'à ce que le dernier rameau, s'allongeant plus que les autres, se termine en pointe stérile. Il se constitue ainsi un long filament dressé, simple ou rameux, formé de branches de génération différente implantées les unes sur les autres, et dont les ombelles succes- sives se trouvent rejetées latéralement de manière à regarder le ciel. » Tel est, dans ses traits essentiels, le mode de végétation de cette curieuse moisissure à laquelle, pour rappeler à la fois la courbure cir- cinée des rameaux fructifères et leur disposition en ombelle , nous propo- sons d'appliquer le nom de Circinnmbella. Nous ne l'avons pas, jusqu'à présent, trouvée en continuité de tissu avec les sporanges ordinaires du Mucor Mncedo au milieu desquels elle se développe sur les excréments; on pourrait donc la croire autonome. Mais comme ses spores sphériques i3o.. ( lOOO ) mises à germer sur le porle-objct dans une goutte de jus d'orange filtré donnent un mycélium qui porte, après deux jours, les sporanges caracté- ristiques du Miicov Miuedo, il devient certain qu'elle n'est qu'une forme reproductrice, la forme circinombellôe de ce Muror Mticedo. » Forme sexuée. — On connaît les zygospores de trois es|)èces de Mucor, les M. Sfz)(jilcSj fiisiger et stoloiiijer; nous avons «lécouvert, en février dernier, celles du Mucor Mucedo. A la suite d'un semis de spores d'iielico- styluin siu'un excrément, il s'ét;iit développé une riche el homogène végé- tation de Mucor dont les fdaments se trouvèrent, après dix jours, entière- ment flétris. C'est alors, douze jours après le semis, que nous vîmes, dans les recoins où le mycélium brunâtre était abrité contre l'accès de l'air et de la lumière, des zygospores en abondance et à divers degrés de développe- ment. IJien mûres, elles ont la forme d'un tonneau plus large que haut et atteignent envn-on -j% de millimètre; leur épispore, d'iui noir opaque, est hérissée de gros tubercides obtus, excepté sur le milieu des faces planes où s'insèren tles cellules d'atlache, qui sont brunâtres, renflées à la manière or- dinaire et égales. Elles n'ont pas germé jusqu'à présent. » Forme chœloclodienne. — Pas plus cpie le circinumbella, le chœtocla- dium n'est associé diiecteuient an sporange caractéristique, et la preuve de sa dépendance avec le Mucor ne peut être obtenue que par le semis. Cette preuve a été donnée par MM. de Bary et Woronin. Grâce à l'obligeance de M. M. Cornu, (pii nous eu a donné des spores, nous avons pu cultiver celte forme et répéter l'expérience. On place sur le poi te-objet, dans une goutte de jus d'orange, un fra{;meut bien pur de cet appareil ayant en place ses corps reproducteurs bien mûrs, gris d'ardoise. A|)rès six à huit heures, la membrane externe bruiiâire et finement hérissée du cor[)S reproducteur s'ouvre par une large déchirure, et il s'en échappe une spore sphérique, incolore, lisse, de même dimension et de même aspect que celles du circinum- bella, et qui germe au dehors. 11 est démontré par là ce qu'une certaine similitude d'aspect et de coloration avec le thanuiidium, l'heliccistylnm et le circinumbella aurait permis de prévoir, que les corps reproducteurs du chajtocladunn ne sont pas des spores de formation exogène, des conidies, comme l'admettent MM. de Bary et Woronin, mais bien des sporanges mo- uos|)erines. iW, point nous paraît capital dans l'histoire morphologique du MiKor Mucedu, dont le polymorphisme se trouve par là resserré entre des liu)iles plus étroites. Ainsi compris, l'appareil chaUocladien n'est pas autre chose, en effet, (pie le terme extrême de la sérii^ de réductions qui s'opèrent dans le nombre des spores et dans la dimension de la coluiiielle (|uaud on ( I OO 1 ) passe (lu sporange terminal aux sporanges latéraux, de ceux-ci au circi- niuiibella, puis à rhelicostyluni et au tliamiiidiuin. » Ces semis de chsetocladium sur jus d'orange nous ont donné, non-seu- lement comme à MM. de Bary et Woronin, du Mucor pur, mais encore du Mucor plus ou moins mélangé de cliaUocladium, et même plusieurs géné- rations successives de chaîlocladiuin pur. Développé dans ces conditions, l'appareil chittocladien a constannnent ses sporanges pédicellés. » Spoies mycéliennes. — Les spores qui se forment sur le mycélium quand sa végétation est pauvre sont regardées par MM. de Bary et Woronin comme de simples articles transformés de ce mycélium, des gonidies. D'après nos observations, elles naissent à l'intérieur du tube mycélien dont la paroi ne contribue pas à leur formation et sont mises en liberté par la résorption de cette paroi; elles sont d'origine endogène. » En ré.sumé, l'évolution du Mucor Mucedo comprend aujourd'hui huit formes reproductrices : i" l'appareil sexué qui donne par voie de conju- gaison l'œuf ou zygospore; 2" six systèmes distincts de sporanges qui, sous le rapport du nombre des spores et de la dimension de la columelle, s'éche- lonnent ainsi : sporange ternunal, sporanges latéraux isolés, appareils circi- nombellé, hélicostylé, thamnidien et chœtocladien ; 3° les spores mycé- liennes. Ces huit appareils ayant ce caractère commun d'engentirer leurs corps reproducteurs par voie de formation endogène, on voit que, dans l'état actuel de nos connaissances, le polymorphisme si riche du Mucor Mucedo s'exerce, en définitive, dans un cliamp fort restreint. » PHYSIQUE DU GLOBE. — McKjnélisme terrestre. Lettre de M. Di.4milla-Muller, communiquée par M. Le Verrier. .< J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un exemplaire d'une carte d'essai des lignes isoipnes de la mer Adriatique, et un tableau de la décli- naison absolue pour les principaux endroits de la côte réduite à l'an- née 1872. » La variation totale de la boussole, à partir de Corfou jusqu'à Venise, est, en chiffres ronds, de 3" 3o' (plus exactement 3° 26', 4). » I>cs perturbations que l'on y rencontre présentent le plus grand intérêt pour les marins. Les plus importantes sont au nombre de trois : )) i" La ligne = i 1" 3o', qui semble détournée de sa marclie régulière |iar l'influence du nionî ralcbll qui a une extension de nres de 60 milles mai'ins ; ( I002 ) » a" Le rocliPr Porno, autour duquel se trouve une grande perturba- tion symétrique; 3° la ligne ô.e Lissa (lo^So'), qui peut être influencée par la même cause de perturbation du rocher Porno. » La position magnétique de ce dernier mérite la plus grande attention des marins. D'après la disposition générale des lignes isogones de celte mer, Poino devrait avoir maintenant une déclinaison d'environ ii degrés, comme, en effet, cela a lieu à l'est et à l'ouest de sa position. Au lieu décela l'aitïuille aimantée se trouve tout à coup repoussée vers l'est, d'environ 2 degrés. II est possible que la cause de cette perturbation se trouve dans la matière volcanique du rocher lui-même. Quoi qu'd en soit, il est évident que les marins doiventy faire la plus grande attention, parce qu'ils peuvent être trompés et se croire à l'entrée de l'Adriatique, près il'Aulona. Pomo en est éloigné de plus de a4o milles, m PHYSIQUE nu GI.OBE. — Sur l'origine cosmique des niirorcs boréales. Note de M. Diamilla-Mulleu, présentée par ftL Le Verrier. « M. ïarry a présenté à l'Académie (ii mars 1872) une Note dans hi- (pielle il est dit que M. Tacchini, dès le 23 avril 1871 , développait l'opinion a que nos aurores polaires ne sont autre chose, au moins dans le plus grand » nombre des cas, qu'un phénomène d'induction électrique dû aux grandes » aurores qui se produisent sur le Soleil. » » D'un autre côté, ^L Delaunay a présenté dans la séance du 25 mais une lettre de M. le professeur Donati, de Florence, qui réclame pour lui la priorité de cette opinion. En effet, M. Donati, dès 1869, disait que pour se rendre compte des rapports existant entre les planètes et les phéno- mènes solaires on ne peut mieux faire que d'avoir recours aux phéno- mènes électro-magnétiques, et aujourd'hui il conclut que les aurores po- laires peuvent bien dépendre d'un échange d't4ectricité entre le Soleil et les planètes. » Mais l'Académie sait que bien longtemps avant MINL Donati et Tac- chini, c'est-à-dire au mois de mai i854, j'avais publié à Paris une série de recherches, qui ont été soiuuises à son jugement, sur l'analogie des phéno- mènes magiiéliques avec les phénomènes thermiques dus au Soleil (1). D.uis ces recherches, à plusieiu-s reprises j'ai dévelop[)é ro|iinion que le Soleil (i) L'.lic/iro Jiti/iri//i>. Paiis. V. Wasson, i854, |'- '34> '4*^» -"' ^'^ *"'^- ( ioo3 ) agissait directement sur le magnétisme comme il agissait sur la tempéra- ture du globe. Pent-ètre, à cette époque-là, le parallèle était trop hasardé, au moins dans les détails. Toutefois, entre autres choses, j'ai écrit les lignes suivantes dans les Études présentées à l'Académie (i) : « Ce n'est pas le moment de discuter une idée ([ue nons suivons depuis longtemps pour étudier si le globe de la Terre est magnétique par lui-même ou s'il est magnétique par l'in- fluence d'une force étrangère; si c'est son action qui dirige l'aiguille aimantée, ou si cette action est produite par la grande cause qui régit tout notre système planétaire. Mais nous demandons la permission de su|)poser que le Soleil, tout en dirigeant des rayons lumineux et des rayons calorifiques, envoie sur la terre une quantité de rayons magnétiques capables > Dernièrement, par l'entremise de M. Le Verrier, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie (3) une autre Note relative aux observations ma- gnétiques pendant l'aurore polaire du 4 février dernier; et, partant du grand nombre de doiuiées recueillies par moi depuis i854, je croyais pou- voir émettre de nouveau l'opinion que Vaurore macjnétique n'était que la ( I ) Comptes rendus, 4 4) d'où (.5) dU U R'-^r' dW dU U ar^ dr r R' — /•>' dz ~ dr r ~ R^ — r' N.-N, N, — N., N,„ — N. U 3/ = -i-R2 2R' 3/-»— R' Cela prouve que N., — N, est la plus petite des trois différences entre les pressions princi- ( '0'7 ) appartenant au même type, et, au point de vue de la forme cristalline, ils présentent une ressemblance qui ne laisse rien à désirer. Ce sont des édifices pales, et que la plus grande, celle qui doit (n" 1) être égale à 3.K, sera tantôt la seconde, tantôt la première des deux autres, en sorte qu'on aura [n" 4, première équation (5)], {i6) N,. — Ni.^aK, h- — =0 pour des valeurs de r telles que 3r'<;R-, R'. L'intégration donne, dans le cas de (i6), R 3Kr^ R' (18) N, = /J, -f-aKlog' -^, N, = /., — K g^ ■+- K H'' 7? ' valeur qui pour /^ ;= -5- est (19) N. = /;,-2KH-Klog'?|ji-, d'où, pour la pression P' = tt j ^■,d[i--) sur la surface supérieure, depuis r'^R; jusqu'à (.0) p-T-rv"''^)""^i'""R^) '^.r Et dans le cas (17), C et C étant des constantes et P" étant la pression sur une portion annulaire finie de la surface de base (21) N, = 2Klog(3 + ^\-t-C, N==2Klogj'3-T-^')+C— 2K, (22) P" = TT Tn, f/ (/■>) = ir/-^(C — 2K) + 2K/' log ( 3 + ^ ) + -3- 1%'(3/' + R') + C. La constante C étant déterminée de manière à avoir N^ =/;, quand 3R; >> R% et N; = la valeur (iq) quand 3R' < R% et la constante C l'étant de manière à avoir P" = o pour •ni r' = R' ou r'= — dans les deux mêmes cas, on aura, en ajoutant P" avec P', quand 3R' < R% et en prenant P" seul, quand 3Pi; >. R=, la pression totale sur la base de l'an- neau. En divisant par la superficie 7r(R' — R^ ), on obtiendra la pression par unité de cette base, que nous avons appelée/);, et, par suite, une relation entre /j, — /Jj, K, R et R,, des- tinée à remplacer celle (i3) de 18(19. Cette relation nouvelle ne sera toujours, comme on voit, qu'approximative, bien que basée sur les équations différentielles de 1870. Cette distinction des deux cas, 3R' < ou > R-, a été aperçue aussi, depuis quelques jouis, par M. Tresca. C. R., 1872, I" Scmaue. (T. LXXIV, N" IG.) l33 ( ioi8 ) en tout semblables, dans lesquels deux assises peuvent être changées et remplacées par d'autres, mais sans que les qualités nouvelles modifient en rien le plan architectural de l'édifice (i). L'étude des aluns parait doue plus particulièrement propre à éclairer la question qui nous occupe. » Pour faire cette étude d'une manière complète, nous passerons succes- sivement en revue les divers éléments dont se compose le phénomène de la dissociation cristalline. Le plus considérable et le plus apparent est l'élé- ment thermique, qui donne la mesure du travail effectué, intérieur ou exté- rieur. Le calorimètre, sans doute, ne fera connaître qu'un résultat complexe, et il ne sera pas toujours facile de démêler, dans le résultat total, la part qui revient à chacun des travaux élémentaires. » L'espace est un second élément qui joue un rôle important dans les phénomènes de dissolution, et qui semble intimement lié à rélément ther- mique. Ainsi que nous l'avons remarqué dans notre précédent Mémoire sur la dissolution cristalline, toutes les fois qu'un sel se dissout, il se produit luie contraction du volume total : les sels qui dégagent le plus de chaleiu' subissent en même temps la plus forte contraction ; et, si le sel est susceptible de cristalliser en retenant un certain nombre d'équivalents d'eau, la ma- jeure partie de la contraction a lieu dans la formation même du cristal. Il peut donc arriver qu'une grande partie de la chaleur dégagée provienne pré- cisément du travail de contraction. Cette supposition s'accorde, en effet, très-bien avec ce qu'on sait sur l'énergie du travail nécessaire pour opérer sur un liquide une compression même très-faible. » Lorsqu'un sel se dissout, il se produit deux phénomènes inverses. Il y a d'abord une dissociation des molécules salines qui servent d'assises dans l'édifice géométrique constitué par le sel solide. Il y a de la part du sel sur le dissolvant une action en sens contraire, à laquelle nous donne- rons le nom d'action coercitive. La contraction du volume total, le retard du point d'ébidlition, la moindre tension des vapeurs émises par la disso- lution à une basse température, sont autant de faits qui semblent mettre cette action hors de doute. (i) 11 y a lieu de se demander si, en passant d'un alun à un autre, l'étendue reste la même, ou, en d'autres termes, si les cristaux d'alun conslilucnt des édiiiccs égaux ou seule- ment de forme semblable. C'est ce que nous nous proposons de vérifier, en prenant avec le plus grand soin les densités des divers aluns, qui, dans l'Iiypolliése de l'égalité de volume, devront être proportionnelles aux poids de leurs équivalents chimiques. ( »o'9 ) » Aujourd'hui nous nous bornerons à exposer les résultats de nos pre- mières recherches^ et à signaler les questions incidentes qu'elles ont sou- levées et dont nous poursuivrons la solution. Recherclies thermiques. » I. — Nous avons opéré sur six aluns en faisant varier les conditions des expériences. Voici d'abord la moyenne des résultats fournis par la dis- solution de I équivalent des aluns mis en présence d'une très-grande quan- tité d'eau (looo équivalents environ) : Tableau I. Aliimino-potassiqiie. . Alumino-ammonique. Chromo-potassique. . Chromo-animonique. . Ferrico-potassique.. .. Ferrico-animonique... ÉQDIVALESTS. CALOHIES do a a II degrés. CALORIES de 19 a ai degrés. 174,5 — 9803 — 9883 ^53,5 — 9580 - 963 1 5oo,5 — 9651 — 9499 4:9,5 — 9628 - 9S89 5o3,o -16016 V 482,0 — 16571 — 18060 » Comme on peut le voir, l'action de l'eau sur les quatre premiers aluns est assez sensiblement la même aux deux températures auxquelles nous avons opéré. Il n'en est plus de même pour les deux derniers, sur lesquels l'eau exerce son action dissociante avec une énergie plus grande, et sensi- blement la même pour l'un et l'autre pris à la même température. L'alun ferrico-ammonique, le seul que nous possédions lorsque nous avons opéré à la température de 20 degrés environ (sa préparation étant plus facile que la préparation de l'alun ferrico-potassique), semble se dissocier davantage sous l'influence de l'eau prise à une temnérature plus élevée de 10 degrés environ. » II. — Nous avons ensuite voulu nous assurer de l'influence que pou- vaient exercer sur les aluns des quantilés d'eau variables. Pour cela, nous avons traité les aluns, pris en grand excès, par un poids déterminé d'eau qui se saturait complètement à la température de 20 degrés environ. Voici la moyenne des résultats fournis par Tes expériences : [33.. { I020 ) Tableau II. ALU^S. liQllVALESIS. CALORIES. TEMPS des o[)éraUoDS. OUAXTITÉ D'aLUS cnntenuo dans 100 gr. tl'eaa. 0 cr I Alumino-potassique W,5 - 9C37 .9.5 II , n:> Alumino-ammoiiique. . . . /|53,5 — 9G92 20,1 I 1 ,203 Chromo-potassique 5oo,5 — 9706 20,2 20,910 Ferrico-ammonique /|S2,0 — 1S57O 20,1 So,320 » On voit que les quantités de chaleur mises en jeu sont sensiblement les mêmes que dans le tableau précédent. }) III. — Dans une troisième série d'expériences faites à la température de 20 degrés environ, les aluns ont été préalablement desséchés à 85 degrés environ. A cette température, à laquelle ils ont été soumis pendant un temps assez long, le départ de l'eau qu'ils pouvaient perdre ne s'est pas fait avec la même rapidité. L'alun ferrico-anuiioniquc est le seul qui soit entré en fusion bien au-dessous de 85 degrés, et qui, après avoir perdu 42,72 pour 100 d'eau, ou 23 équivalents, se dissout avec une trop grande lenteur et trop incomplètement pour être soumis à l'expérience thermique. Les autres aluns, chauffés à des températiu'cs plus élevées, perdent encore de l'eau et finissent aussi par devenir très-leutement solubles à froid et même insolubles. » Pour avoir la chaleur totale d'hydratation des autres aluns qui renfer- ment encore au moins 10 équivalents d'eau, il faut au nombre (A) du tableau ci-dessous, trouvé pour chacun d'eux pendant leur dissolution, ajouter le nombre qui exprime la chaleur mise en jeu lorsqu'ils se dissolvent avec leurs a4 équivalents d'eau (Tableau 1), après avoir changé le signe. Tableau III. cualf.uk CIIALEUn QUANTITE ALUNS DEssiicniis d'eau roslanlo ÉQUIVALENTS. mUo on Jou clialour do dissolution a i'j degrés. exprimée les opûralloni. prise avec (A) UQ iiigue cuuirelro. Alumino-potassique 10,00 348,50 ij/(i6cal 220/|7"l Alumino-ammonique 10, S3 33:1, UO 120,(3 217^:5 Ctiromo-potassitiue 11,67 389, 5o 3Sa5 Cliromo-aminoiiiquo 10,75 36o,a5 /lS5i ( I02I ) » Pour les deux premiers aluns, les nombres sont encore assez concor- dants, et si le nombre qui correspond au premier est plus élevé, il faut re- marquer que cet alun avait perdu plus d'eau que le second. Quant aux deux derniers aluns, pour lesquels nous ferons aussi les mêmes remarques, il suffira d'étudier, comme nous le ferons tout à l'heure, l'action de la chaleur sur les aluns de chrome violets pour comprendre qu'il nous faut encore attendre avant de nous prononcer sur la signification des nombres obtenus. » Les résultats qui précèdent permettent déjà d'aborder la discussion de diverses questions. Ainsi, par exemple, le Tableau III apprend que les deux premiers aluns, lorsqu'ils ne renferment plus que lo équivalents d'eau, dégagent, en se dissolvant, plus de 12000 calories. Quelle cause faut-il assi- gner à ce phénomène thermique? Une première explication consiste à dire que le sel, en se dissolvant, reprend un certain nombre d'équivalents d'eau, opération qui détermine, en effet, un dégagement de chaleur (i). Cepen- dant cette explication n'est pas à l'abri de toute objection, et, en particu- lier, elle semble établir une anomalie avec les effets ordinaires des dissolu- tions qui sont des effets de dissociation, tandis que le fait de reprendre de l'eau par la dissolution constituerait, au contraire, un véritable effet d'as- sociation (2). (i) En interprétant à ce point de vue les phénomènes thermiques qui accompagnent la ilissociation des sels, on serait ainsi conduit à cette conséquence générale : que les sels ])lus ou moins complètement déshydratés ])ar la chaleur peuvent reprendre, sinon la totalité, au moins une partie de l'eau qu'ils ont jierdue. Bien plus, il faudrait admettre que la quantité d'eau associée à certains sels, tels que l'acétate de zinc et le chlorure de cuivre, par exemple, cristallisés au sein de l'eau, augmente encore lorsque ces sels entrent en dissolution et qu'elle devient de plus en plus forte à mesure que la quantité d'eau dans laquelle on les fait dissou- dre est plus considérable. En effet, la quantité de chaleur que dégagent ces sels augmente avec la quantité d'eau, et ils n'en absorbent que lorsque la quantité d'eau mise en présence est très-faible, parce que, dans ce dernier cas, c'est le phénomène de dissociation cristallins qui prédomine (voyez Comptes rendus, t. LXXIII, séance du 18 septembre 187 i, Tableau II). Il résulte de là que ces sels, à mesure qu'ils se concentrent, donnent lieu à une absorption de chaleur à laquelle succède le phénomène thermique contraire au moment même de leur cris- tallisation. (2) Les preuves de la dissociation par voie de dissolution sont nombreuses. Grâce à la méthode d'analyse chimique par voie thermique, l'un de nous a pu constater, par exemple, une fois de plus, que les sels doubles ne peuvent pas exister en dissolution dans l'eau. En effet, après avoir montré que, dans de l'eau contenant i équivalent de sulfate de cuivre, on I)eut dissoudre i équivalent d'un sull'ate quelconque, susceptible de former avec lui un sul- ( I02a ) » Mais il est une autre partie du phénomène qui permet d'eu donner une seconde explication indépendante de la première : ce sont les effets de con- traction qui accompagnent généralement les dissolutions et qui entraînent un dégagement considérable de chaleur, à cause de la grande résistance de l'eau à la compression. On sait d'ailleurs que les sels qui dégagent le plus de chaleur sont ceux qui o|)èrent la contraction la plus énergique. Dans cette manière de voir, lorsqu'un alun se dissout, l'eau exercerait d'abord une action dissociante dont le résultat serait la destruction de l'édifice cristallin, l'eau de cristallisation s'incorporant au dissolvant; mais, de son côté, le sel exercerait sur la masse du dissolvant une action coercitive accu- sée par une contraction du volume total. La première action serait accom- pagnée d'une absorption de chaleur, la seconde correspondrait au contraire à un dégagement de chaleur, et le calorimètre mesurerait la différence de ces deux effets. En définitive, le sel et le dissolvant, pris séparément, peuvent être considérés, au point de vue mécanique, comme constituant deux systèmes moléculaires dont les conditions d'équilibre sont distinctes ; après la dissolution, il se formerait un système unique dont le nouvel équi- libre serait la résultante de l'action dissociante de l'eau, d'une part, et, d'autre part, l'action coercitive de la substance saline. » Signalons encore une autre interprétation du phénomène thermique. En consultant le Tableau I, on voit que l'équivalent d'un alun quelconque cristallisé renferme 24 équivalents ou 216 grammes d'eau à l'état solide, qui, si elle n'était pas combinée, exigerait 17000 calories environ pour passer à l'état liquide. Or, la même quantité d'eau, et tous les autres éléments des aluns cristallisés, pris ensemble, ne semblent exiger, pour perdre l'état solide, par le fait de la dissolution, que gSoo calories environ, dans le cas des aluns d'aluminium ou de chrome; i6 5oo calories environ, dans le cas des aluns de fer, dissous à la température de 8 à 11 degrés; et enfin 18000 calories environ, lorsque ces mêmes aluns de fer sont dissous à la température do 20 degrés. fate double, sans que la chaleur mise en jt-ii pendant sa dissolution diffère de celle qui aurait été mise enjeu dans l'eau pure, et que, par conséquent, le sulfate double ne prenait pas naissance, il a montré également que les sulfates doubles, lornits par voie de cristallisa- tion, sont détruits jiar l'eau dans laquelle on lésa fait dissoudre [Comptes rendus, t. LXXIII, séance du 18 septembre 1871, Tableau VI). C'est également |)ar l'emploi de cette méthode que nous avons constaté la destruction, par l'eau, des aluns et la dissociation, également par l'eau et assez avancée, des éléments constituants du sulfate de sesquioxyde de fer que deux de ces aluns renferment. ( 1023 ) » Ainsi donc, en ne nous préoccupant aujourd'hui que des premiers aluns (nous réservant de revenir plus tard sur les aluns de fer), on serait conduit à se demander s'il ne conviendrait pas d'admettre que la chaleur latente de l'eau est considérablement diminuée lorsque ce corps est associé aux éléments salins des aluns cristallisés. » Les résultats relatifs aux deux aluns de chrome conduisent à diverses conséquences remarquables. Lorsqu'on soumet à une ébullition suffisara- nienl prolongée les aluns de chrome violets dissous dans l'eau, ils devien- nent verts et incristallisables, et les solutions de ces sels, ainsi modifiés, ne laissent plus précipiter qu'une partie de l'acide sulfurique qu'elles renfer- ment, lorsqu'on les traite à froid par le chlorure de baryum (i). La constitu- tion de ces sels, ainsi modifiés par la chaleur, est difficile à établir par la méthode ordinaire de précipitation par le chlorure de baryum employé en excès. En effet, lorsqu'on veut connaître la quantité d'acide sulfurique pré- cipité à froid, il n'est pas possible, comme dans le cas d'une dissolution de sulfate de chrome violet, traitée de la même manière, d'obtenir par la fil- tralion une liqueur limpide, car, alors même que la liqueur pourrait laisser sur le filtre tout le sulfate de baryte qu'elle renferme, cette liqueur se trou- blerait immédiatement, parce qu'elle laisserait précipiter peu à peu, et d'une manière continue, à l'état de sulfate de baryte, la totalité de l'acide sulfurique qu'elle renferme encore en dissolution, et avec une lenteur d'au- tant plus grande que la température serait moins élevée (2). » En modifiant la méthode que nous venons de rappeler, nous avons introduit dans la liqueur, qui renferme un poidff connu d'alun violet mo- difié par l'ébullition, non plus un excès de chlorure de baryum, mais, successivement et par quart, le chlorure de baryum qui pourrait opérer la précipitation complète de l'acide sulfurique, si cela était possible à froid. Nous avons pu^ de cette manière, établir assez nettement la com- position du sulfate vert de chrome qui prend ainsi naissance. En effet, ( 1 ) Nous devons rappeler ici les beaux travaux de M. E. Peligot sur l'uranium, sur l'an- timoine et sur le clirouie, dans lesquels il a signalé, pour la première fois, le rôle aussi singulier qu'inattendu que peuvent jouer l'oxygène et le chlore dans certains composés métal- liques. Nous devons aussi rappeler les intéressantes lecherches de M. Lcewel sur la niodilica- tion que la chaleur fait subir au sulfate violet de chrome, et dans lesquelles il signale pour l'acide sulfurique le même rôle exceptionnel que M. E. Peligot avait déjà constaté pour l'oxj'géne et pour le chlore. (2) Il y a bien d'autres réactions qui se produisent avec une lenteur plus ou moins grande. Parmi ces réactions, on peut citer celles qui donnent naissance aux sels doubles qui ( I024 ) en opérant dans ces conditions, nous avons pu constater que les deux premiers quarts de chlorure de baryum ont été immédiatement et complè- tement précipités et que, dans la liqueur qui s'éclaircit assez rapidement, et que nous avons eu soin de décanter, le troisième quart de chlorure de baryum n'a déterminé qu'un légernuage qui est allé en augmentant d'abord, puis, après un temps plus ou moins long, a fini par disparaître, lorsque tout le chlorure de baryum a été précipité. Il en a été de même pour le quatrième quart du chlorure de baryum employé. » Le sulfate vert de chrome peut donc être formulé : SO* [Cr*(SO*)^], en considérant le composé Cr-(SO'')- comme un radical métallique, le sitl- fochromylc, analogue à Vuranyle, U"0-, et à l'antimonjle, Sb-Q-, de M. Peli- got ; et c est l'acide sulfurique du sulfate de potassium ou d'ammonium, et l'acide sulfurique du sidfate de sulfochromyle qui ont été seuls précipités à froid par les deux premiers quarts de chlorure de baryum, avec production des chlorures solubles correspondants. » IV. — Il nous a été facile de contrôler cette première analyse, faite par voie de précipitations successives, en faisant intervenir les phénomènes thermiques. Pour cela, nous avons opéré comme nous venons de le dire, mais en tenant compte, pour chacun des quarts de chlorure de baryum employés, de la chaleur recueillie par le calorimètre. C'est cette véritable analyse par voie tltermique qui nous a donné les résultats dont les moyennes sont consignées dans le tableau suivant. Un équivalent de chaque alun, dissous dans l'eau, a été modifié par la chaleur, placé dans le calorimètre, et traité, dans trois opérations successives : i" par un excès de chlorure de baryum; 2° par la première moilié, puis par la seconde moitié du chlorure de baryum, qui serait nécessaire pour opérer la précipitation complète des 4 équivalents d'acide sulfurique; 3" par la même quantité de chlorure de baryum introduit par quart dans les opérations qui se succèdent immédia- tement. se précipitent d'une dissoliition où se trouvent leurs sels constituants ; c'est le cas, par exem- ple, du sulfate double de cuivre et de potassium, et du sulfate double de cuivre et d'am- monium. Ces réactions, qui n'ont rien de brusque, peuvent être assimilées, à ce point de vue, aux réactions contraires de dissociation de ces sels, opérées sous l'iniluence de l'eau. En effet, ainsi ([ue l'un de nous l'a constaté, lorsque dans de l'eau saturée de sulfate double de cuivio et d'ammonium et de sulfate d'ammonium, par exemple, on fait dissoudre du sulfate de cuivre cristallisé, ce sel se dissout d'abord avec absorption de chaleur accusée par le calorimètre, lequel s'ccliauffe ensuite lorsque le sel dissous s'associe au sulfate d'ammo- nium pour former le sulfate double qui se précipite. ( I025 ) Tableau ÎV. ALUSS do clirouic. CHLORURE (le baryum en Qxciis (A). if" MllITlÉ. 2^ MOITIIÎ. 1*"" QlîAt\T. 2' QUART. ?l' QUART. Potassique Animoiiique. . . . 76', 1 S] '(-"' 50Î"' .-lio:!"' /|I02"1 _^'Î6"' » Les nombres inscrits clans la colonne (A) ne sont pas très-éloignés l'un de l'autre; cependant ils sont loin de concorder entre eux. La diffé- rence provient sans doute de ce que les aluns n'ont pas été également mo- difiés par la chaleur. )) V. — Les résultats fournis parles expériences dans lesquelles nous avons f^iit réagir successivement ^ de chlorure de baryum montrent que l'acide sulfurique précipitable est emprunté également à l'un et à l'autre sulfate, ainsi qu'on devait s'y attendre, puisque ces deux sels sont intimement mêlés. Mais, puisque, ainsi que nous le disons plus loin, le sulfate de potassium est précipité par le chlorure de baryum en dégageant 33oo calories environ, l'acide sulfui'ique du sulfate de sulfochromyle, si ce sel avait été seul, au- rait dégagé 4900 calories environ, eu se précipitant à l'état de sulfate de baryte, c'est-à-dire une quantité qui se rapproche beaucoup de celle qui est fournie par la précipitation du sulfate de baryte provenant de l'acide sul- furique libre. C'est ce qui ressort des données expérimentales suivantes . Tableau V. Le sulfate de potassium, précipité par le chlorure de baryum, donne 335;«»' » d'ammonium » » 2279(1) L'acide sulfurique » • 5l'53 N03I1IVATI0AS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux de ses Membres, qui devront faire partie de la Commission chargée d'inspecter ( i) Comme ce nombre différait très-notablement du nombre 277(1 inscrit dans le tableau VI du Mémoire que l'un de nous a comuiuniqué à l'Académie (séance du 18 se])tenibre 187 i), nous avons du nous assurer de la valeur des nombres inscrits dans le même tableau, R., 1872, I" Semestre. (T. LXXIV, N» IG.) i3^' ( I026 ) annucllcineiit l'Observatoire de Paris, conformémoiil au décret du 5 mars 1872 (i). Les Membres qui ont obtenu le plus de voix sont : M. Ch. Sainte-Claire Deville 4 t suffrages. M. Chasles i5 » M. Élie de Beaumont. 9 » M. Serret 8 » M. Chasles annonce à l'Académie que l'état de sa santé ne lui permet- trait point de prendre part aux travaux de la Commission; il remercie ceux de ses confrères qui ont bien voulu lui donner leurs voix. En conséquence, les deux Membres de l'Académie définitivement désignés pour faire partie de la Commission sont M. Ch. Sainte- Claire Deville et M. Elie de Beaumont. MÉMOIRES LUS HYDRODYNAMIQUE. — De l'influence des forces centrifuges sur l'écoulement permanent varié de l'eau dans les canaux prismatiques de grande largeur; par M. J. BoiTssiivESQ. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Mécanique.) « Les auteurs qui ont étudié l'écoulement permanent varié de l'eau dans les canaux prismatiques découverts ont admis que la pression est régie par et nous avons ainsi été conduits à reconnaître qu'ils étaient tous trop faibles de la môme quantité. Cette erreur, qui ne modifie en rion les conclusions qu'on avait cru pouvoir tirer (le leur interprétation, provient uniquement ilo ce que les résultats fournis par les expé- riences ont été calculés en partant d'un poids déterminé de chlorure de biirvum considère à l'élat anhydre, tandis que ce sel cristallise avec 2 équivalents d'eau. Voici les nombres four- nis par les nouvelles ex|)ériences et |)ar consciiiunt rectifies : Sulfate de potassium SSS^"' » d'ammonium ^279 » de cuivre 332C) » d'ammonium et cuivre 33^7 » de potassium et cuivre 3432 » de sodium 3370 » de linc 3324 » d'hydrogène 5o53 (i) Les Membres du Bureau des Longitudes faisant partie, de droit, de cette Commission, l'Académie n'a du comprendre aucun d'eux dans ce vote. ( '0^7 ) la loi hydrostatique aux divers points d'une même section normale. Cette hypothèse peut être acceptée quand la petite inclinaison des filets fluides, par rapporta l'axe rectiligne du canal, n'éprouve de changements sensibles que sur une grande longueur, de manière que la courbure de ces filets et, par suite, les forces centrifuges développées par le mouvement, soient à peu près négligeables. Mais il n'en est plus ainsi aux points où l'inclinaison des filets change, sur une longueur finie, de quantités comparables à sa valeur propre; car les variations éprouvées, d'une section à l'autre, par la partie non hydrostatique de la pression, sont alors du même ordre de grandeur que celles de la partie hydrostatique. Aussi l'équation usuelle du mouvement permanent tondje-t-elle en défaut dans ces circonstances, et notamment quand il s'agit du ressaut occasionné, au bas d'un canal d'assez forte pente, par un barrage ou par toute autre cause capable de produire un gonflement. » Il est donc utile de faire entrer en ligne de compte la courbure des filets et l'influence de cette coiubure sur la pression. C'est le but que je me suis proposé dans le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie. » J'y développe d'abord les considérations résumées dans deux articles du Compte rendu (29 août 1870, 3-io juillet 1871), où se trouve soumise au calcul, pour la première fois, la vraie cause des résistances passives dé- veloppées au sein des eaux courantes, c'est-à-dire ïagUation lourbitlonnaire qui règne en tous leurs points et qui enlève à la translation générale (pour la changer sans cesse en énergie interne ou en chaleur) une notable quan- tité de force vive, ainsi que l'ont observé MM. Poncelet, de Saint-Venant, Darcy, Bazin, etc. Dans les cas où les sections normales sont rectangulaires et de grande largeur, ou circulaires, ces considérations permettent de ra- mener le problème physique de l'écoulement à une question de calcul in- tégral qui, sans être des plus simples, peut être néanmoins résolue par ap- proximations successives aux points où l'inclinaison relative des filets est une i)etite quantité. La première approximation donne les lois du régime uni- forme telles qu'elles résultent des expériences de MM. Darcy et Bazin, tant pour la dépense que pour la répartition des vitesses sur toute l'étendue d'une section ; la seconde conduit à l'équation du mouvement permanent varié, qui est le principal objet du Mémoire. » Cette équation, spécifiée pour le cas d'un canal prismatique rectangu- laire très-large, contient, de plus que la formule usuelle établie par Coriolis, ( 1028 ) un terme propoilioiinel : i" à la dérivée, prise le long de l'axe, de la cour- bure de la surface libre; 2° au carré de la dépense par unité de largeur du canal, et 3" à un coefficient constant pour une même espèce de parois. Elle est donc du troisième ordre, et son intégrale générale comporte trois con- stantes arbitraires, qui sont, par exemple, la profondeur sur la première section amoiil et sur la dernière section aval ûi\ canal, et l'inclinaison ou la courbure de la surface libre sur une section intermédiaire. Comme il y a souvent des points où cette courbure est insensible, c'est-à-dire peut être supposée donnée à. fort peu près égale à zéro, il suffit alors, pour que le problème de l'état du canal soit déterminé, de connaître, outre la dépense, la profondeur aux deux extrémités. Ainsi se trouve justifiée théoriquement la nécessité de tenir compte à la fois des circonstances d' amont et des circon- stances d'aval, nécessité reconnue depuis un certain temps dans le cas où il y a des ressauts, et dont M. Boudin, professeur à l'École du Génie civil de Gand, a développé diverses, conséquences dans son remarquable ouvrage De iaxc lijdrauliquc des cours d'eau contenus dans un lit prisnialicjue. [Jnnales des travaux publics de BeLjiqne, t. XX, i863.) » C'est seulement quand la courbure de la surface est partout négligeable; que l'équation du mouvement permanent se réduit au premier ordre, et qu'il suffit de se donner la profondeur en un point pour la déterminer en tous les autres. Cette équation prend alors la forme de celle de Coriolis; mais elle s'en distingue toutefois, au point de vue théorique, |)ar deux dif- férences importantes. La première consiste en ce que le coefficient a de Coriolis, coefficient égal au quotient, par le cube de la vitesse moyenne sur luie section, de la valeur moyenne du cube de la vitesse aux divers [)oints de la même section, y est remplacé par un autre, dont l'excès sur l'unité est environ trois fois moindre, et qui représente le rapport au carré de la vitesse moyenne de la valeur moyenne du carré de la vitesse aux divers points de la section considérée : cette différence tient à ce que Coriolis, qui s'est servi du principe des forces vives au lieu de celui des quantités de mouvement bien plus commode, a évalué le travail des frottements infé- rieuis en supposant implicitement la répartition des vitesses pareille à ce (ju'elle est quand le régime uniforme existe, hypothèse dont il n'est pas difficile de démontrer l'impossibilité. Mais une autre différence compense presque exactement celle-là dans la pratique : en effet, le coefficient, peu supérieur à l'unité, qui doit remplacer a, est augmenté d'une quantité petite, mais sensible (0,0- ou 0,08 environ), par suite de ce que le frotte- ( I029 ) ment extérieur dépend directement de la vitesse à la paroi et non de la vitesse moyenne, et n'est pkis la mémo fonction de celle-ci que dans le cas du mouvement uniforme. » Le Mémoire se termine par l'étude des circonstances intéressantes que présentent l'établissement et la destruction du régime uniforme, circon- stances que l'on observe, les premières immédiatement en amont, et les secondes immédiatement en aval des endroits où ce régime existe. A ce point de vue, les cours d'eau se rangent, suivant que leur pente est plus ou moins faible, en trois catégories, que l'on peut caractériser par les dénomi- nations respectives de rivières, torrents de jieitte modérée, torrents rajiides. Les deux |)entes particulières, l'une un peu plus petite que l'autre, qui établis- sent la démarcation, la première entre les rivières et les torrents modérés, la seconde entre les torrents modérés et les torrents rapides, varient dans d'assez larges limites en sens inverse du degré de poli des parois et du rayon moyen de la section. » Les cours d'eau de faible pente, ou rivières, sont caractérisés : i" aux endroits où le régime uniforme se détruit, par cette circonstance que l'élé- vation ou l'abaissement de la surface s'y font sans aucune inflexion du profd longitudinal et assez grailuellement pour que la courbure des filets fluides y soit négligeable ( i); 2° aux endroits où le régime uniforme est sur le point de s'établir, par une série d'ondulations transversales de la surface, ondidations d'une longueur constante et peu considérable, d'autant plus petite que la pente du fond est plus faible, et d'une hauteur qui diminue de chaque ondulation à la suivante, lorsqu'on suit le cours de l'eau, avec d'autant jjIus de rapidité que la pente est plus grande. » Dans les cours d'eau de forte pente, ou loirents rapides, le régime uniforme se détruit par une surélévation ou un abaissement presque brusques de la surface, sans inflexion du profd longitudinal, et il s'établit également sans inflexion, mais assez graduellement pour que la courbure des filets soit négligeable jusqu'à une distance assez notable en amont des endroits où le mouvement est uniforme. » Enfin les torrents de pente modérée tiennent des rivières en ce que le régime uniforme ne s'y établit qu'avec une série d'ondulations de la sur- face, plus longues toutefois et de hauteurs plus rapidement décroissantes (i) M. (le Saint-Venant avait déjà, en \'65i, appf lé rhicrcs les courants qui jouissent de cette ilernièi-e propriété, et torrents ceux dont la surface affecte au contraire, aux points où le régime uniforme se détruit, une courbure sensible. ( io3o ) de l'une à l'antre que dans los rivières, et ils tiennent des torrents rapides en ce que la courbure des filets fluides et l'influence des forces ceniriluges n'y sont pas négligeables aux points où le régime uniforme se détruit. Quand, en ces points, la surface s'abaisse, elle ne présente aucune in- flexion ; mais si, au contraire, elle se relève en ressaut, ce ressaut est allongé et coupé transversalement par un certain nombre d'ondulations, au lieu d'être court et à une seule inflexion vers le haut comme dans les torrents rapides. L'analyse indique en outre que les premières de ces ondulations ont très-sensiblement la forme des ondes solitaires observées par Scott Rus- sell et par M. Bazin, et que j'ai étudiées dans un Mémoire publié récemment au Journal (le Matliéniali(iues [i. XVII, 1872). » De nombreuses expériences de M. Bazin (i) confirment toute cette théorie des ressauts, et la distinction qu'il y a lieu d'établir entre les tor- rents de pente modérée et les torrents rapides. » ZOOLOGIE. — Recherches sur les oiseaux fossiles, par M . Alpu.-Milne Edwards. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. de Quatrefages, Blanchard, Robin.) (( Au moment où mes recherches sur les oiseaux fossiles touchent à leiu- fin, et avant que le dernier fascicule de mon ouvrage soit livré au public, je demanderai a l'Académie la permission de lui exposer en quelques mots les résultats auxquels j'ai été conduit par ces études, qui n'ont pas duré moins de douze années. » Je crois avoir démontré, par l'examen des ossements que l'on trouve dans les terrains récents des îles Mascareignes et qui appartiennent pour la plupart à des espèces éteintes, telles que la Dronte, le Solitaire, l'Aphana- pteryx, le Foulque de Newton, les grands Ferroquets, etc., que ces îles de- vaient se rattacher à une vaste étendue de terres, et que ces terres, peu à peu et par un abaissement lent, ont été cachées sous les eaux du grand Océan, laissant paraître quelques-uns de leurs points culminants, tels que Maurice, Rodrigue et lîourbon. Ces îles ont servi de refuge aux derniers représen- tants de la population terrestre de ces époques anciennes; mais les espèces, confinées dans un espace trop limité et exposées à toutes les causes de des- (1) Voir le dernier chapitre de la première partie des lUchtirlics liydrauliqtics cnmmtncces par Darcy et cuntinuces par M. Bazin [Savants étrangers, t. XIX). ( io3i ) triiction, ont disparu peu à peu, et l'homine a pu en quelque sorte assister à leur anéantissement. M Madagascar n'était évidemment pas en communication avec ces îles, car lorsque les Européens les visitèrent pour la première fois, ils n'y trou- vèrent pas de mammifères; à l'exception de quelques grandes Chauves-Sou- ris; aucun de ces Lémuriens si remarquables et spéciaux à la faune malga- che, n'existait aux Mascareignes. L'étude des oiseaux fossiles conduit au même résultat, et les trois espèces d'^pyornis que M. A. Grandidier et moi avons pu reconnaître parmi les fossiles recueillis dans les marécages de la côte sud-ouest nous ont permis d'établir les lieus de parenté qui rattachent ces oiseaux aux Dinornis, aux Pnlnplerjx et aux Àplomis de la Nouvelle- Zélande. Toutes ces espèces appartiennent au même type zoologique et font pressentir qu'à une époque plus ou moins reculée il a pu exister des com- munications entre ces terres si distantes l'une de l'autre; peut-être des groupes d'îles, aujoiu'd'hui submergées, établissaient-ils des stations inter- médiaires dont malheureusement nous ne pouvons plus trouver aucune trace. » En France, dès les premiers âges de l'homme, nous remarquons soit dans les terrains meubles, soit dans les cavernes, des débris d'oiseaux qui nous foinnissent de précieuses indications sur les conditions climatériques de cette époque. Quelques-unes de ces espèces ont aujourd'hui entièrement disparu; d'autres, en assez grand nombre, se sont peu à peu retirées vers le nord : ce sont des Tétras et la grande Chouette Harfang, qui alors étaient extrêmement communs dans nos contrées. Leur présence est des plus signi- ficatives, car si pour quelques naturalistes le Renne ne se trouve fossile en France que parce qu'd y avait été introduit par les populations finnoises, on 113 |)eut invoquer la même explication pour des oiseaux qui n'ont jamais été domestiqués. Enfin, on trouve encore dans nos cavernes un grand nombre d'espèces identiques avec celles qui habiteut aujourd'hui l'Europe tempé- rée, et entre autres le Coq, que l'on croyait originaire des Indes et qui au contraire aurait été le contemporain des premiers âges de l'homme. » Ce sont surtout les terrains tertiaires moyens qui m'ont fourni une riche moisson ; ainsi, dans le département de l'Allier, j'ai reconnu la pré- sence d'environ 70 espèces se rapportant à des groupes très-variés, et dont quelques-uns n'appartiennent plus à notre Faune. Des Perroquets, des Couroucous, habitaient les bois ; des Salanganes construisaient dans les aufractuosités des rochers des nids probablement semblables à ceux que l'on trouve aujourd'hui dans certaines parties de l'Asie et de 1 archipel ( loSa ) Indien. Vn Serpentaire assez rapproché de celui du Cnp de Bonne-Espé- rance cherchait dans les phiines les Serpents et les Reptiles qui, à celle époque comme aujourd'hui, devaient foinier sa nourriture. De grands Ma- rabouts, des Grues, des Flamants et les Pa'iclodes, oiseaux à formes bizarres, participant à la fois des Flamants et desÉchassiers ordinaires, des Ibis fréquentaient le bord des cours d'eau où abondaient les larves d'In- sectes et les Mollusques. Des Pélicans nageaient au milieu des lacs, enfin des Gangas et de nombreux Gallinacés achevaient de donner à cette popu- lation ornithologique une physionomie dont il est impossible de ne pas être frappé, et qui rappelle les tableaux que Livingstone nous a tracés de certains lacs de l'Afrique australe. )) La liste que j'ai donnée des oiseaux dont j'ai pu constater l'existence dans la partie des lacs miocènes dont les alluvions ont formé les terrains, de Saint-Gérand le Puy, de Vaumas, etc., indique les rapports dans les- quels vivaient les différents groupes de cette classe de vertébrés. Tandis que certains d'entre eux sont extrêmement communs, il en est d'autres qui ne se trouvent pour ainsi dire qu'accidentellement, et qui ne sont représentés dans ma collection que par un seul ou par quelques os. Les espèces que l'on rencontre le plus fréquemment sont aquatiques; ainsi les Canards ont laissé de nombreux débris; le Cormoran ne se trouve que sur cer- tains points. Evidemment, à cette époque ainsi qu'aujourd'hui, ces Oi- seaux affectionnaient certaines places, certains rochers, dont ils s'éloi- gnaient peu. Le petit Plongeon [Colymbo'ides mimilus) est moins abondant que les Mouettes, dont deux espèces, le Lnriis elegans et \eLarus tolaiiovies, existent à profusion. » Il en est de même pour quelques-uns des petits Échassiers de rivage appartenant aux genres Tolaitus et Triiuja, tandis que les Elorius et les Hiinanlopiis sont représentés par de rares individus. J'ai trouvé de nombreux ossements de l'Ibis et surtout du Patœlodus amhiguus; les quatre autres es- pèces de ce dernier genre sont moins communes. Ainsi, sur deux cents osse- ments de ces oiseaux, on en compte à peine un provenant du P. Cirissipes, du P. Mimilus^ du P. Giacilipes ou du P. Goliath. Les pièces du squelette du Flamant se trouvent rarement entières à Saint-Gérand le Puy; au con- traire, à Couruon et à Chaptuzat, elles sont bien conservées. Je n'ai jamais rencontré qu'une seule fois des os du Marabout; ils appartenaient à deux jemies individus et étaient réunis dans lUie même exca\ation lemplie de sable. Les Grues sont rates; leurs os sont presque toujours brisés et sou- vent attaqués par la dent des Rongeurs, comme s'ils ayaicnt séjourné long- ( io33 ) temps sur le rivage avant d'être entraînés au fond du lac. Les Raies, les Gallinacés, les Colombes, les (iangas, les Passereaux, les Rapaces et les Perroquets n'ont laissé que peu de traces de leur existence. Ces oiseaux, à raison de leur genre de vie, ne se tenaient pas continuellement sur le bord des lacs ou des cours d'eau : leurs dépouilles pouvaient se trouver dévorées ou détruites sur place, et il fallait un concours exceptionnel de circon- stances pour qu'elles fussent transportées par les eaux dans les alluvions des lacs; aussi j'ai exploré pendant plus de dix années ces gisements avant d'y avoir rencontré un seul os du Perroquet, du Ganga, du Secrétaire ou de plusieurs des Rapaces, et quelques-uns dont j'avais recueilli des débris il y a fort longtemps ne se sont pas présentés depuis. M Tous les ossements d'oiseaux recueillis dans les couches miocènes de Weisseneau, dans le bassin de Mayence, et que j'ai pu examiner, présen- tent une similitude complète avec ceux du département de l'Allier. » La population ornitliologique du célèbre gisement de Sansan, dans le département du Gers, présente un autre caractère; auciui de ses représen- tants ne se retrouve dans les terrains lacustres du Bourboiuiais et de l'Auvergne, et si la plupart des espèces appartiennent à des familles existant dans noire faune contemporaine, pas une n'est connue dans la nature actuelle, et plusieurs d'entre elles offrent des caractères suffisants pour constituer des genres nouveaux. » J'y ai découvert un Perroquet à formes plus grêles que celui de l'Al- lier, et que je désigne sous le nom de Psittaciis Lartetianus, pour attacher le nom de mon regretté maître et ami à l'une des espèces les plus intéressantes qui ait jamais été trouvée dans ce riche gisement. Des Gallinacés de grande taille, et sous ce rapport à peine inférieurs au Paon, de véritables Faisans, habitaient aussi le bord du petit lac où se sont accumulés les dépôts qui, aujourd'hui, forment la colline de Sansan ; de très-nombreux Passereaux, rappelant les Bengalis et les Sénégalis, fréquentaient le bord des eaux; enfin le noiubrc des esi)èces n'était pas inférieur à 35, et certainement de nouvelles fouilles ne manqueront pas d'en faire connaître davantage. » Les faluns marins de la Loire ne m'ont fourni que peu d'espèces d'oi- seaux; j'ai pu cependant y reconnaître un Cormoran presque aussi grand que celui qui vit aujourd'hui sur nos côtes; une Oie un peu plus petite que la Bernache, un Héron et un Faisan. » Les couches de gypse des environs de Paris renferment de nombreuses empreintes de squelettes d'oiseaux, et l'on remarque que les animaux de celte période s'éloignaient davantage des formes zoologiques qui existent C.R., 1872, 1" S<;mcs(rc( T. LXXIV, N" 16.) l35 ( io34 ) aujourd'hui. Aussi, malgré la répugnance que j'éprouve, surtout dans des études paléontologiques, à augmenter le nombre déjà trop grand des coupes génériques, jai été obligé de former pour beaucoup d'entre eux des genres nouveaux. Ainsi le Cryplornis anliqiius était plus voisin des Calaos que d'aucun type connu; la Laurillardia^ le Pa/œ^yî^/ifi/MS appartien- nent à l'ordre des Passereaux, mais se distinguent de tous ceux que nous connaissons dans la nature actuelle. Les Palœoitjx sont des Gallinacés de la taille des Cailles, mais bien différents de ces oiseaux. Le Gypsornis est !e géant de la famille des Rallides; il devait presque atteindre la taille de la Ci- gogne. \J J(jnnplerus se rapproche des Flamants, bien qu'il revête des carac- tères qui lui sont s()éciaux. « La singidarité des formes de ces oiseaux éocènes nous fait doublement regretter de ne pas connaître ceux de la période crétacée. Il n'existe mal- heureusement qu'un très-petit nombre de dépôts d'eau douce datant de cette époque; il n'est donc pas étonnant qu'on n'y ait encore découvert que peu de traces des animaux terrestres qui vivaient pendant le dépôt de ces puissantes assises; peut-être y découvrira-t-ou des formes zoologiques nouvelles, pouvant combler l'immense lacune qui existe entre VArchno- p/erjjf jurassique et les oiseaux typiques de l'époque tertiaire. » PALÉONTOLOGIE. — Animaux fossiles du Lébewn [Vauduse). Note de M. A. Gaudry. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les résultats des fouilles paléontologiques que j'ai entreprises dan.*! le mont Léberon, près doCucuron (Vauchise). Les publications de MM. de Christol, Gervais, Bayle et quelques recherches que j'ai commencées, il y a plusieurs années, permettaient de supposer que le mont Léberon renferme une faune presque semblable à celle de Pikermi. J'ai cru que des fouilles exécutées dans ce gisement complé- teraient utilement celles que l'Académie a bien voulu autrefois me charger de faire dans l'Attique. Le Mémoire dont je présente ici un extrait a surtout pour but d'appeler l'attention sur la question des races fossiles. Les |)ièces que j'ai recueillies sont au nombre d'environ 1200; je les ai données au Muséum d'Histoire naturelle. Ou trouve dans le Léberon : VJhœiKi cxiinia, les Iclilherium hippariomim cl Orb'ujiiyi, le Macliœrodus cullridens, le Dinollicriuin (j'ujnntctun^ le lihinoccros Sclilcienncicheri, un Ace- roUieruiin? \e Sus innjor, VJJclIndol/teriuin Duvernoji, le Ceruus Matlieronis, une multitude d'Ilipparions, de Gazelles, d'Antilopes à cornes de chèvre, ( io35 ) désignées sons le titre de TreTgocères^ une Tortue terrestre de moyenne taille et une autre qui surpassait toutes les Tcstudo fossiles d'Europe. » Sauf le Cerf et la grande Tortue, ces animaux du Léberon, ou bien paraissent semblables à ceux de l'Attique, ou bien en diffèrent si peu que je suis porté à les considérer comme descendant des mêmes parents. » Ainsi l'Hipparion de la Provence nommé prostyliim par M. Gervais a été en général plus petit que VHipparion gracile de Pikcrmi; bien qu'il ait ressemblé à la variété grêle de ce gisement, il paraît avoir eu, ainsi que la variété lourde, des métacarpiens un peu plus courts comparativement aux métatarsiens. Cependant je ne peux considérer VHipparion prostjlum que comme une race (\ugracile^ car si je mets à côté les uns des autres les 1900 os d'IIipparions rapportés de Pikermi et les 700 os d'IIipparions recueillis dans le Léberon, j'observe entre eux les passages les j)lus insensibles. )) Les Tragocères qui ont dominé à Pikermi sont appelés amaltlieus, ceux qui ont dominé dans le Léberon sont distingués par M. Gervais sous le nom d'arcitattis; eu effet, les seconds ont en général des cornes moins hautes, plus élargies et moins divergentes. Mais on voit entre V amallheus et Varcualits de tels passages, que l'un doit être simplement une race de l'autre ; d'ailleurs des individus de ces deux races se rencontrent dans l'un et l'autre gisement. » Le nom de Gazella (Antilope) deperdila a été proposé par M. Gervais pour un animal du Léberon, quedeChristol avait inscrit sous le titre de mou- ton. J'ai recueilli des pièces de quatre-vingts individus de cette Gazelle ; ses molaires sont un peu plus fortes proportionnellement que dans la Gazella brevicornis de Pikermi; les axes de ses cornes sont généralement plus aplatis; au lieu de diverger, ils restent quelque temps parallèles; quand ils étaient recouverts de leur étui corné, ils devaient avoir une tendance vers la forme en lyre. Ces différences sont si inégales et si peu importantes, les ressem- blances sont d'ailleurs si frappantes que sans doute plus d'un naturaliste jugera que les Gazelles de Grèce et de France ne sont que des races d'une même espèce. » Sur trois individus adultes de Sus major Gerv., dont j'ai trouvé les restes dans le Léberon, il y en avait un plus fort que le Sus erjmanlhim de Pikermi; les deux autres individus étaient de même taille. A en juger par les pièces de ma collection, le seul caractère par lequel l'espèce de Pro- vence se distingue est l'absence de la grosse saillie qu'on remarque dans les maxillaires du Sus erymanlhius au-dessus de la canine; sur tous les autres points, les ressemblances sont aussi complètes que possible; quand on cou- i35.. ( io36 ) sidère la singulière complication des arrière-molaires des sangliers et qn'on retrouve sur les dents des animaux du Léberon les moindres linéaments de ceux de Pikermi, il est difficile de ne pas supposer une étroite parenté entre ces quadrupèdes. » Le Rhinocéros Schleiermacheri de la Provence ressemble à celui d'Ep- pelsheim, mais il avait des formes moins lourdes que le RInnoceios Scltleier- mncheri de Grèce et son ouverture nasale était différente; il n'était pas non plus semblable au Rhinocéros Schleiermacheri de Sansan, appelé Rhinocéros sansaniensis. » Ainsi, lorsqu'on passe d'un gisement à un autre, on voit souvent les espèces fossiles offrir des nuances légères qui paraissent indiquer d'an- ciennes races issues fl'une même souche. » Après avoir étudié les animaux du Léberon, j'ai cherché à me rendre compte de leurs relations géographiques. A l'époque où ils vivaient, on voyait en Provence de nombreux troupeaux d'Hipparions et d'Antilopes. L'abondance de ces quadrupèdes grands-coureurs fait supposer un vaste espace émergé; en effet, leur ressemblance avec ceux de Pikermi, de Eal- tavar en Hongrie, et de Concud en Espagne, porte à penser que, vers la fin de l'époque miocène, il y avait des terres continues depuis la Grèce jus- qu'en Espagne. Les analogies avec les animaux africains font croire que le midi de l'Europe avait alors d'étroites connexions avec l'Afrique. La faune du riche gisement d'Eppelsheim n'a pas également une physionomie afri- caine; cela semble résulter de son ancienneté un peu plus grande, et de la séparation que la mer avait établie entre le sud et le nord de l'Europe pendant une partie de l'époque miocène. » Non-seulement les fossiles du Léberon ont de grands rapports avec ceux de Pikermi, mais encore leur gisement présente de singulières res- semblances avec ceux de l'Attique. Les ossements sont de même accumulés sur quelques points, et enchevêtrés les uns dans les autres. Le limon dans lequel ils sont engagés a le même aspect qu'à Pikermi, sauf qu'il est un peu moins rouge; c'est également un dépôt terrestre. Il atteint loo mèircs de puissance. La formation d'un limon fin d'une telle éjiaisseur a sans doute exigé un temps considérable; mais la réunion des ossements dans certains endroits a dû s'opérer assez promptement ; car rien n'annonce que les ani- maux soient morts de vieillesse ou de maladie; ainsi que dans les autres gisements tertiaires, les carnassiers sont trop rares |)our laisser supposer qu'ils ont suffi pour anéantir les herbivores. L'hypothèse des inondations est sans doute la plus vraisemblable pour expliquer une destruction rapide ( «o37 ) de tant de quadrupèdes. L'endroit où j'étais campé, au pied du Léberon, était placé entre deux torrents, peu éloignés l'un de l'autre; une l'ois, à la suite d'un orage, leurs eaux resserrèrent beaucoup celte place. Si des ani- maux s'y étaient réfugiés alors, et que les eaux des deux torrents croissant toujours se fussent rejointes, ces animaux auraient été noyés, et de nom- breux débris seraient rassemblés dans un petit espace. Peut-èlre des phé- nomènes analogues se sont-ils passés autrefois. » M. Trémacx donne lecture d'un Mémoire portant pour titre : « Répul- sion universelle, par vibrations éthérées ou autres, modifiée parla moindre vitesse du corps plus dense, qui ne peut rendre directement au corps moins «lense toute la force vive qu'il en reçoit. » (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) MÉMOniES PRÉSENTÉS. M. L.-V. TuRQCAN adresse un « Mémoire sur l'intégration en termes finis de l'équation fiûc, 7, -f- j := o, du premier ordre et de degré quel- conque. » (Commissaires : MM. Chasles, Bertrand, Hermile.) M. L.-V. TuitQUAN soumet au jugement de l'Académie la description d'un appareil destiné à indiquer la présence du grisou dans les mines. « Cet appareil consiste en une sonnerie mise en jeu par un mouvement d'horlogerie dont le balancier est arrêté au moyen d'un obstacle qui a la forme du fléau d'une balance, et dont un des bras de levier, moins pesant que l'autre, se trouve engagé dans une cage de toile métallique, où il est retenu par une corde en fil de coton imprégné de salpêtre épuré et qui con- serve toute sa résistance. » Le grisou pénètre avec l'air extérieur dans cette cage, et quand il a atteint des proportions convenables, il s'enflamme an contact d'une lampe qui y brûle, et par là produit en quelques secondes la combustion du fil de coton. Dès lors, le balancier du mouvement d'horlogerie est rendu libre ; la sonnerie se met à jouer, et les mineurs, avertis du danger, doivent se retirer. En même temps, on est averti de la nécessité d'activer l'aération de la mine et de l'assainir. » (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( io38 ) M. G. DE CoxixcK adresse un Mémoire concernant l'atmosphère du globe terrestre. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) M. W. BoYD adresse, par l'entremise du Ministère des Affaires étran- gères, le projet d'un nouveau système d'aérostats. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPOIXDAIVCE. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un « Traité élémentaire de chimie organique, par M. Bertlielot; » 2° Une « Étude sur les ciiemins de fer de montagnes avec rai! à crémail- lère, par M. A. Mallet. » (Extrait des Mémoires de la Société des ingénieurs civils.) M. le Secrétaire perpétuel signale une brochure de 3f. Van der Mens- bnuinhe intitulée : « Note préliminaire sur un fait remarquable qu'on observe au contact de certains liquides de tensions superlicielles très- différentes. » L'auteur énonce le principe suivant : « Chaqtie fois qu'un liquide à forte tension superficielle et contenant des gaz en dissolution est mis en con- tact avec un liquide à faible tension, il y a un dégagement plus ou moins lu'onoiicé des gaz dissous dans le premier liquide. » Il ajoute ensuite : « Ce principe, que je ine propose de vérifier en tlLtail tlans un INIrmoire spécial, peut se démontrer par un très-{;rand nombre d'expériences. Provisoirement, je n'en citerai quequel- ques-unes i> 1. Il suflit d'introduire une gouttelette d'alcool ou d'étlier dans de l'eau distillée, rem- plissant à moitié un petit flacon de trois à quatre centimètres de diamètre, et d'agiter le liquide, \)our constater une vive effervescence après l'agitation; celte expérience a été décrite depuis longtemps par M. Duprez (i), mais sans explication. Il est impossible d'attribuer l'effervescence observée à de l'air introduit parl'agitation, puisque l'alcool ou l'éther seul et l'eau seule ne donnent à cet égard aucun résultai marqué. » L'expérience réussit de même avec la benzine, le sulfure de carbone, la créosote, l'es- sence de térébenthine, les huiles d'olive, de lavande, de lin, de colza, de pétrole, d'amande (i) Bulletins (le r Académie royale de Belgique ; i838, l" série, t. V, p. ^02. ( io39 ) douce, etc. On n'a même qu'à agiter l'eau distillée, après y avoir plongé une baguette de verre portant des traces d'un corps gras quelconque, pour voir se produire nettement un dégagement de petites bulles de gaz. i> Si le flacon contenant l'eau dislillée n'est pas parfaitement débarrassé de toute matière grasse ou étliérée, il se forme bientôt de nombreuses bulles gazeuses aux points de la paroi intérieure oii cette matière est attachée. » II. Une goutte d'huile qui s'étale à la surface de l'eau distillée produit un dégagement de petites bulles gazeuses, qu'on observe aisément au microscope : ce dégagement est, selon moi, la vraie cause delà formation des ^g-a/ej de cohésion, comme les appelle JM. Tomlinson, c'est-à-dire de la séparation de la lame étalée en une inlinité de parties, constituant d'abord une sorte de réseau, et se décomposant peu à peu en lentilles de moins en moins larges, jusqu'à ce que, le dégagement gazeux venant à cesser, les petites lentilles demeurent indéfi- niment. J'ai pu suivre au microscope toutes les phases du phénomène, dues évidemment aux innombrables petites bulles gazeuses qui se dégagent au-dessous des lamelles. » L'expérience peut se faire avec toutes les huiles fixes ou volatiles, le sulfure de carbone, la créosote, res|)rit-de-bois, etc. )i Quand une huile quelconque est maintenue en contact prolongé avec l'eau, on sait que la surface de séparation des deux liquides perd bientôt sa trans|)arence. Ce fait si connu s'explique par le dégagement de très-petites bulles de gaz, qui résinifient plus ou moins l'huile et qui la rendent impropre à se laisser traverser par la lumière. » III. On a observé depuis longtemps que l'eau entre d'autant plus difficilement en ébullition qu'elle est mieux débarrassée des gaz (ju'elle tient en dissolution. Ce qui précède fait ])révoir que, si l'on mêle l'eau distillée avec de l'alcool, par exemple, on peut chasser une grande quantité des gaz dissous. C'est en effet ce que confirme une expérience récente de M. Kremers : ayant ajouté une partie d'esjirit-de-vin à trois j)arties d'eau et chauffé fortement, cet obser- vateur a vu le point d'ébullition s'élever aisément à 109 degrés et même beaucoup au delà, à mesure que le liquide volatil s'était évaporé en plus forte proportion. . .. » M. Hato\ de la GoLPiLLiÈRE prie l'Académie de vouloir bien le compren- dre parmi les camlidats à la place laissée vacante, dans la Section de Méca- nique, par le décès de M. Combes. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. LE Ministre de l'Ixstruction publique transmet à l'Académie la copie de la Lettre suivante, adressée à M. le Ministre des Affaires étrangères par le gérant de l'Agence consulaire de France à Mostar, stir le tremblement de terre qui s'est produit, au mois de mars dernier, dans l'Herzégovine : 0 Mostar, 6 mars 1S72. » Depuis un mois, la contrée environnant Mostar et la ville elle-même sont agitées par des secousses qui ne sont pas sans impressionner les Ilerzégovinicns, peu accoutumés à un phénomène de cette nature, aussi couliiiu et aussi caractéristique. " Le 6 février, deux jours après la belle aurore boréale qui a été entrevue très-distiuc- ( io4o ) tement ici, une première oscillation rapide donna l'éveil ; elle fut bientôt suivie, le 7 et le 8 du même mois, de secousses fréquentes et ondulatoires, très-courtes, mais nettes, qui sem- bleraient avoir leur direction du nord-ouest au sud-est, comme si elles suivaient la longue chaîne des Alpes-Dinariques, pour secouer ensuite le haut rameau des monts Scordus. » Les journées suivantes, le phénomène se manifesta par de rares mouvements, qui de- vinrent plus manifestes le i3 au soir, où la secousse fut ]>lus longue que d'ordinaire, et suivie d'un grondement sonore, semblable à celui du canon dans le lointain. Jusqu'au 24 février, le silence des matières souterraines fut presque complet; le aS et le 27, de nou- velles secousses, plus fortes que les précédentes, sont venues ébranler de rechef les puis- santes montagnes entourant Mostar, où la sensation oscillatoire fut très-perceptible, vers les g heures du soir et à minuit passé. » C'est ainsi que, jusqu'à la (in du mois de février, on put enregistrer environ trente à quarante secousses, avec détonations semblant avoir leur direction de l'inléricur de la mer Adriatique, c'est-à-dire du nord-ouest au sud-est, et procédant verticalement la plupart du temps. » Le 2 et le 3 mars, cette force cachée se manifesta encore par des détonations plus fortes qu'auparavant, et cette fois horizontales. » Pendant toute cette période, l'atmosphère a été constamment pure, sans pluie; je n'ai constaté un peu de ])esanteur dans l'air que ces jours-ci (i). » Les mêmes effets ont été ressentis, à diverses reprises, à 6 heures au sud-ouest de Mostar, vers Lynbuska, dans la campagne de Chiroki-Brig, et pas ailleurs. Ni Raguse, si cruellement éprouvé par le tremblement de terre de 16G7, ni Sérajévo, où trois fois, en 1SG8-69, des secousses ont été signalées, et qui est ordinairement placé dans le jeu de cette force expansive, n'ont rien ressenti; le phénomène s'est borné au nord-ouest-ouest de l'Herzégovine. Ne serait- il pas intéressant, dès lors, d'examiner aux dates susdites l'état du Vésuve et de l'Etna, dans les Deux-Siciles? » ASTRONOMIE. — Découverte de deux nouvelles planètes, (i 19) et (120). Note de 31. Lœwy. « En l'absence du Directeur de l'Observatoire, je prie M. le Secrélaire perpétuel de vouloir bien annoncer à l'Académie que deux planètes ont été découvertes en France dans le courant de la semaine dernière : la pre- mière, (i 19)» a été trouvée à Paris le 9 avril par M. Paul Henry, aide-astro- nome de l'Observatoire; la seconde, (120), a été découverte le lendemain, 10 avril, à Marseille, par M. Borelly. » La planète (i 19) est un peu plus brillante que (120); elles sont toutes les deux à peu près de la 11^ grandeiu'. Les deux astres ont été observés (1) Depuis vingt jours, le thermomètre centigrade se maintient, dans la ville de Mostar, entre 9 et i5 degrés au-dessus de zéro. 11 avril.. 12 avril.. i3 avril.. 1 1 avril. . 12 avril. . T. m. de Marseille. h m s 10 avril.. . . 12. 16. Sa T. m. de Paris. Observateurs. Lrevy et Tisserand. Id. Id. ( I04l ) avec soin à l'Observatoire, dans les soirées des i r, 12 et i3 avril, tant aux instruments méridiens qu'au grand équatorial. )) Voici les résultats de ces observations, qui permettront aux astronomes de retrouver les deux planètes et de les observer ultérieurement. Positions de la planète (i iq). Grand Éijuatorial. 1872. T. m. de Paris. Asc. dr. Dist. pol. Il m s h m s o , ,/ 11. I.18 13.17.19,62 98.34.39,?. 10.45.24 i3.i6.3o,84 98.27.40,5 10.20.4'J i3.i5.4i,8i 98.20.43,8 Grand inslrument méridien. II. 55. 21 13.17.18,47 98.34.25,7 Périgaud et Chevallier. ii.5o.35 13.16.28,77 98.27.22,4 Périgaud et Leveaii. Positions de la planète (120). Asc. dr. Dist. pol. Observateurs, h m a 0 , /r 12. 0.55, 38 95. 2.44)9 Borelly. Grand Équatorial de Paris. II. 47. 19 12- 0.14,90 9^.59.44)9 Lœvy et Tisserand. 11.59.38,44 94)57- 6,2 Id. 11.58.58,56 94.54. 2,8 Id. Grand instrument méridien. 11 avril.... io.j0.5i 12. 0.16,72 94.5g. 55, 5 Périgaud et Chevallier. 12 avril.... 10.33.56 11. 59. 36, 5o 94-56.57,3 Périgaud et Leveau. » M avril.. 12 avril. . i3 avril,, 9,20.24 9.48.21 io.38.3i 10.33.56 PLASTICODYNAMIQUE. — Sur un procédé d'intégration, par approximations successives-, d'une certaine équation de la Plasticod/namique. Note de M. Ed.Combescuue, présentée par M. de Saint-Venant. « Dans le Complément aux Mémoires du 7 mars 1 870, etc. [Journal de Liou- i'ille 2" série, t. XVI, 1871), M. de Saint-Venant appelle l'attention sur l'intéfration, par approximation, de l'équation (portant le n° 18 dans le Mémoire cité) Cette équation ne rentre pas dans les types, en si petit nombre, intégrés jusqu'ici. On peut cependant, sous les restrictions inhérentes à la plupart G. R., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, N" IG.) i36 ( io43 ) des niélhodes d'approximation, l'intégrer par approximations successives; mais il paraît préférable de revenir aux équations (q) d'où elle découle [Mémoire sur l'élubltssemenl des équations différenlielles, etc., Comptes rendus du 7 mars 1870). M Ces équations (9), en supprimant les seconds membres des deux pre- mières, et supposant, ce qui est ici permis, K égal à l'unité, reviennent à {^) dNr dl rfN, dT -r^H- — =0, — + -—=0. dx dz dz dv N, — N.^ = 2 Vi-T- ; f/N, dT 2T dT dn, dT dx dz y/,_T' ^^ dz dx"" d'r d'T 2T d'-T 2 rfT dT dx' dz' v'- f3 dx dz i-Tf"'-' du dw div du T l dtv du ^"1 dZ'^'dI~^-' d^ ~^7h~ ^T^rT'\d^ ~ dij' le radical étant pris avec un signe déterminé. M En différentiant la dernière [a) par rapport à x, ayant égard à la première et rapprochant la seconde, on a d'où [d) » Cette équation rentre dans un type connu; malheureusement la mé- thode d'Ampère, ou des caractéristiques^ ne lui est pas applicable. Mais on peut l'intégrer par approximations successives, poussées aussi loin qu'on voudra, en se tondant sur la simple remarque que T est moindre que l'unité, et sur la forme spéciale de l'équation. » Il convient d'abord de prendre pour variables indépendantes '^ — X -\- z, i; = X — z, ce qui transforme la proposée dans d^di 2 *^ '^ ^ \di' d^'j^i^ ' \di' » En développant (i — T^T^ et (i — T')"^, on aura d^d^ V2^^4^^ )\d^' d^^j^y^^i'-^ j\di^ dv » La fonction T étant moindre que l'unité, en la considérant.comme dT dV ( 'o43 ) une quantité du premier ordre, le second inenibre de cette équation sera du second ordre; et si l'on fait T = T, + Ta + T, + . . . , les indices désignant tespeclivement l'ordre de grandeur, la substitution dans l'équation précédente donnera d^T, 1 didt^ 2 ' (d'T, -^^T, I ^ dldi 2 ' r/'T,\ 1 Id-Ï] dT]\ d^\ ir^ A'=T, _ 254 24,352 Potasse , i5,888 4i)8'2 Soude 05173 0,455 Matières minérales non déterminées. .. . 5o,635 133,278 6283,200 16535,288. » THERMOCHIMIE. — Sur la citaleur de formation des composés oxj-génés de l'azote; par M. Berthelot. B Les expériences de thermochimie ne peuvent servir aux calculs de la théorie que si les quantités de chaleur trouvées dans le calorimètre répon- dent à des réactions définies et complètement connues : circonstance moins commune en chimie que la simplicité des équations qui figurent dans les livres et même dans les Mémoires ne le ferait supposer. Nulle part peut- être la difficulté de réaliser cette condition essentielle n'est plus grande que dans l'étude des combinaisons oxygénées de l'azote. Trois séries de détcr- (1) Comptes rendus, t. LXXIII, p. 1269. (2) Comptes rendus des séances ne l' Académie des Sciences. ( io46 ) ininations thermiques ont été publiées sur la formation des acides nitriques et iiitreux; mais les trois séries offrent des divergences extraordinaires, qui me paraissent dues à l'incertitude des réactions véritablement effectuées dans les calorimètres. » 1° M. Favre (i) s'est occupé le premier de cette difficile question. Les réactions qu'il a étudiées (action de l'acide azotique sur le cuivre et action de l'acide azotique sur un azolite) l'ont conduit aux valeurs suivantes : 0 AzO»+ 0» + HO + /zAq = AzO'H étendu +20,7 AzO'-t-O 4-HO + «Aq = AzO'H étendu — 6,6 AzO', HO (étendu) -»- 0= = Ar 0" H étendu + 27 ,7 » Ces nombres ont fait autorité jusqu'à ces derniers temps : je les ai employés moi-même dans divers calcids, suivant en cela l'usage reçu dans la science à l'égard des résultats obtenus par ncs prédécesseurs, résultats que chacun met en œuvre, sans en devenir pour cela responsable (2). » a° En 187 1, MM. Troost et Hautefeuille (3) ont mesuré la chaleur dégagée dans la réaction de l'acide hyponitrique liquide sur un excès d'oxygène, en présence de l'eau. Cette réaction, d'après les savants précités, donne toujours naissance à une certaine proportion d'acide nitreux, en même temps qu'à l'acide nitrique, produit dominant. Ils ont présenté le tableau suivant de leurs résultats : AciJe nitrique formé. N" 1 0,9143 N" 2 o,8582 N" 3 0,8170 Chaleui • dégagée par i équivalent d' acide hyponitrique Acide se ti •arisforniante:i acides nitreux. nitrique et nitreux. 0,0857 0 20,370 o,l4l8 1 1 ,340 o,i83o 6,365 (i) Journal de Pharmacie,^' série, t. XXIV, p. 3i i; i853. (2) Les doutes élevés récemment sur ces valeurs n'atteignent point les calculs relatifs à la formation des azotates et aux matières explosives. En effet, la formation de l'azotate de potaiise, depuis ses éléments : Az-(-0»4-K=:AzO«K, peut être calculée directement, comme je l'avais fait observer dans mon Jlémoire [Annales de Chimie cl de Physique, 4° série, t. XXH, p. 66 et 72), c'est-à-dire sans qu'il soit besoin de prendre pour inconnue auxiliaire la formation du bioxyde d'azote. On trouve ainsi le chiffre 129?, 00; cette quantité est d'un ordre de grandeur comparable avec la détermination expérimentale i^i"", 5o) de M. Bunsen, dont elle est déduite. (3) Comptes rendus, t. LXXIII, p. 38o. ( io47 ) •1 En admettant les deux équations simultanées (i) AzO' + 0 + HO + nAq = AzO"=H étendu, zAzO' + li'O^ + nXq — AzO«H étendu ■+■ AzO'H étendu, Le calcul montre que la première réaction dégage -I- 33", 5 (2) Et la seconde absorberait — 85"^, o » Ce dernier nombre est probablement trop grand; mais le fait même d'une absorption de chaleur, croissante avec la proportion relative de l'acide nitreux et par conséquent caractéristique de la simple action de l'eau sur l'acide hyponitrique, ne paraît guère douteux. )) 3" M. Thomsen (3) vient de publier les résultats suivants. Il a fait réagir le bioxyde d'azote et l'oxygène dans un premier calorimètre; puis il a dissous dans l'eau les produits gazeux de la réaction, dans un deuxième instrument; enfin il les a traités par le chlore. Il admet que la première réaction fournit uniquement et instantanément de l'acide hyponitrique (gazeux) AzO^+0= = AzO*; que la deuxième réaction produit uniquement et instantanément les acides azoteux et azotique dissous 2 AzO' -+- H-0'H-/zAq = AzO'H étendu -4- AzO' H étendu; enfin que l'action du chlore sur ce dernier mélange produit uniquement et instantanément les acides azotique et chlorhydrique. Sans nous arrêter à discuter ces hypothèses multipliées et qui pourraient être contestées, tant comme simplicité des réactions que comme instantanéité, et comme exclu- sives de la formation bien connue de l'eau régale, nous allons transcrire les valeurs suivantes, calculées par M. Thouisen : AzO' -1-0' + HO -l-nAq=:AzO«H étendu + 36% 5 Au lieu de -I- 10", 7 (Favre); AzO'H-O-f-HO -l-«Aq = AzO'H étendu.. . .• -f- 18", 2 Au lieu de — 6%6 (Favre); AzO* étendu 4- O' = AzO'H étendu H- 18% 3 Au lieu de -+- 27% 7 ( Favre); AzO* (gaz) -f-O-r-HO -l-«Aq =AzO=H étendu + i6'9 Aulieude-.. -l-33',5(Troostet Hautefeuille), (i) AzO' étant liquide. (2) Les auteurs indiquent -+- 23,5, sans doute par quelque erreur de transcription. (3) Berichte der Chem. Gesellschaft zu. Berlin, 25 mars 1872. ( K.48 ) valeur qui se rapporte à l'acule liyponitriqne liquide et qui devrait être accrue nolablemeiit pour l'acide gazeux, à cause de la clialcur de liquéfaction , aAzO' -+- H-'O' + nM[ + i5s5 (acide gazeux), au lieu du nombre négatif qui ressort des expériences de MM. Troost et Hautefeuille sur l'acide liquide (i ). » La discordance entre ces Irois séries d'expériences est extrême : elle me paraît trop grande pour pouvoir être expliquée par la différence des méthodes et des instruments, quelle que soit la part d'erreur attribuable à ceux-ci. Il me semble plus probable que certaines des équations'admises par les auteurs sont inexactes; les propriétés physiques singulières de ce que l'on est convenu d'appeler la vapeur nitreiise ou Vacide Inponitrique ne ré- pondent guère à celles d'un composé défini et complètement formé; peut- être d'ailleurs le caractère lent et progressif de certaines réactions vient-il compliquer les mesures. » Eu tout cas, ces mesures, pi'ises les unes et les autres par des expéri- mentateurs exercés, montrent quelle modestie est imposée aux savants dans l'exposition de leurs résultats, et combien nous devons nous garder d'en- visager nos observations personnelles comme la mesure unique et définitive de l'erreur et de la vérité. » J'aurais encore quelques remarques à faire sur les rapprochements nu- mériques que M. Thomsen, après M. Iloss, M. Dupré et divers autres, croit apercevoir entre les quantités de chaleur dégagées dans les réactions chi- miques. Pour que ces relations eussent quelque portée théorique, elles de- vraient s'appliquer à des réactions comparables, où tous les corps seraient piis dans le même état physique, autant que possible dans l'état gazeux et sous des condensations pareilles : il faudrait en outre admettre entre les chaleurs spécifiques des relations spéciales. En général, tout rapprochement numérique du genre de ceux présenlés par M. Thomsen, c'est-à-dire établi entre des réactions dissemblables, où (igin-ent d'un cùté des solides, tels que le soufre, d'un autre côté des gaz, tels que l'oxygène et l'acide sulfu- reux, enfin des liquides tels que l'eau et l'acide sulfurique, s'évanouit dès que l'on transporte la température commune à laquelle les réactions ont été étudiées jusqu'au point où il se produit quelque nouveau changement d'état physique; attendu que la chaleiu' mise en jeu dans ledit changement n'est point, en général, multiple do l'iiiiité prétendue. » (i) La réaction entre le bioxyde d'azote et l'oxygène, quels qu'en fussent les produits, était-elle totale dans le premier calorimètre de M. Thomsen, ou ne s'est-elle pas achevée dans la deuxième en présence de l'eau? ( 'o49 ) MÉTALLURGIE. — Réclamation de priorilé au sujet d'un Mémoire de M. Gruner, relatif à l'action de ioxjde de carbone sur le fer et ses oxjdes. Note de M. A. Gillot. « L'Académie, dans sa séance du 22 janvier dernier, a décidé, sur le Rapport de M. H. Sainte-Claire Deville, l'admission, dans son ftecueil des Savants étrangers, d'un Mémo'we, de M. Gruner, relatif à l'action del'oxyde de carbone sur le fer et ses oxydes, au moyen d'un courant à une tempé- rature de 4oo à 5oo degrés. Or, le Mémoire que j'ai eu l'honneur de pré- senter à l'Académie, le 3 février 1868, sur la carbonisation du bois et l'emploi du combustible dans la métallurgie du fer, Mémoire qui n'a été jusqu'ici l'objet d'aucun Rapport, résout précisément le point traité par M. Gruner, ainsi qu'il résulte de l'extrait suivant de ce Mémoire : « La"réduclion et la carburation sont deux phénomènes de même ordre, que l'on peut comprendre sous le nom générique de cémentation, etc » Les limites de température entre lesquelles la carburation s'opère paraissent fort étendues; car, bien que l'on admette assez naturellement que cette réaction a lieu au- dessous du ventre el dans la région des étalages, et par conséquent à la température de cette zone," puisque le fer n'achève sa réduction que vers le ventre, il n'est pas sans intérêt de remarquer que l'on peut transformer complètement le fer en acier à une température com- prise entre 400 et 5oo degrés. Si l'on soumet pendant un temps assez long un morceau de fer à un courant gazeux élevé à cette température, et contenant une quantité suffisante d'oxyde de carbone, on obtient constamment de l'acier. J'ai répété cette expérience un grand nombre de fois avec les gaz provenant de la combustion de la houille, du coke, du goudron, du bois, du charbon de bois, avec le gaz d'éclairage sans aucune épuration préa- lable, et la transformation en acier a toujours eu lieu. On obtient les mêmes résultats dans un haut-fourneau au-dessus du ventre, à partir du point où conmience cette température limite de 4oo à 5oo degrés. D'où la conséquence que la carburation devrait suivre la réduction à mesure que cette dernière s'opère. Mais on a vu, d'après ce que j'ai dit précédemment, qu'il n'en est rien et que la réduction, jusqu'à son entière terminaison, fait obstacle à la carbura- tion. Cela se comprend, etc. » » Je réclame donc, comme m'appartenant, le fait signalé par M. Gruner. Mais je ne revendique pas la réduction qu'il énonce, de l'oxyde de fer par le carbone en nature, car j'affirme, au contraire, avec M. Leplay, son prédé- cesseur, que le carbone en nature n'a aucune action sur le fer et sur ses oxydes, en vertu de cet axiome : Corpora non agunt nisi soluta. » C. R.,1873, 1" Semescre. (T. LXXIV, N» 10.) I 37 ( ro5o ) SPECTROSCOPIE. — Sur te spectre de la vapeur d'eau. Note de M. Lecoq de Boisbaudraiv. « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie le dessin d'un spectre obtenu en faisant passer l'étincelle d'induction au travers d'un tube contenant de Principales raies du spectre solaire. Spectre obtenu en faisant passer un courant d'induction dans un tube plein de vapeur d'eau h faible tension. la vapeur d'eau raréfiée : il se forme de belles stralifications blanches donl la lumière se résout en quatre raies principales (i) grasses et nébuleuses, quoique vives, et en deux autres raies nébuleuses beaucoup plus faibles. » Il n'y a pas traces des raies de l'hydrogène. Cette expérience, qui date déjà de quelques années, n'est peut-être pas sans intérêt, tant pour la connaissance de ce qui se passe dans les tubes au vide que pour la discussion des résultats de l'analyse spectrale appliquée aux phénomènes cosmiques ou météorologiques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouveaux faits pour servir à r histoire des phénols. Note de MM. L. Dusart et Ch. Bardt, présentée par M. Cahours. « Nous avons montré, dans des Communications précédentes, que les phénols ont avec les alcools proprement dits un grand nombre de pro- priétés communes et que, pour vaincre l'inertie de leurs molécules^ il suf- fisait le plus souvent de l'emploi plus énergique de la chaleur et de l'action prolongée du temps. Les expériences suivantes, en apportant des faits nouveaux et incontestables à l'histoire des phénols, serviront à mettre en évidence la vérité de noire thèse. (i) J'ai attribué ces raies à l'oxygène. ( io5i ) » L'éthérification directe du phénol par l'acide chlorhydrique fumant impliquait la possibilité de reproduire, par réaction inverse, le corps pri- mitif; c'est, en effet, ce que nous avons réalisé. » La transformation du chlorure de phényl en phénol, affirmée par Church, a été contestée par plusieurs expérimentateurs qui, se plaçant dans les mêmes conditions que le chimiste anglais, démontrèrent que la réaction annoncée ne se produisait pas. Il s'agissait ici de l'action du chlorure sur une solution alcoolique de potasse, à une tempéi'ature de i5o à 170 de- grés, et nous avons constaté nous-mêmes que cette réaction ne s'accomplit pas même à 225 degrés. )) Le chlorure de phényl, qu'il provienne de l'action du chlore sur la benzine, de celle de l'acide chlorhydrique ou du perchlorure de phosphore sur le phénol, est décomposé à une température de 3oo degrés par une solution aqueuse de soude caustique : le produit unique de la réaction est le phénol proprement dit. » Le toluène chloré, dans les mêmes conditions, donne naissance à l'hy- drate de crésyl ; le bromure de naphtyl, qu'on obtient si facilement par l'action du brome sur la naphtaline, est transformé tout entier et rapide- ment eu naphtol presque blanc. » Bien que nos recherches se soient bornées à ces trois substances, nous croyons pouvoir en conclure que cette réaction est susceptible d'être géné- ralisée. » Nous avons envisagé la constitution des sulfophénates comme ana- logue à celle des sulfovinates, malgré l'idée opposée introduite dans la science par M. Rékulé. La grande stabilité de ces corps en présence des alcalis avait, en effet, porté ce chimiste à attribuer à l'acide sulfurique une position différente de celle qu'il occupe dans les sulfovinates ; il tiendrait la place d'un équivalent d'hydrogène du radical phényl au lieu de celle d'une molécule d'eau. » Les expériences suivantes sont contraires à cette vue théorique. Des poids égaux de sulfophénate de soude, d'eau et de chlorure de baryum sont chauffés à 2^0 degrés pendant quatre heures; au bout de ce temps, le sulfophénate est décomposé et la totalité du phénol régénéré est mise en liberté. » De l'acide sulfophénique chauffé avec son poids d'alcool à une tem- pérature de 225 degrés pendant quatre heures donne en abondance le phénéthol de M. Cahours. B II ressort de ces expériences que, dans sa combinaison avec l'acide 137.. ( loSa ) siilfiirique, le phénol a conservé l'intégrité de sa molécule et qu'il peut se prêter aux transformations des composés analogues de la série des alcools proprement dits. » Nous demanderons à l'Académie la permission de répondre quelques mots à une critique de nos expériences sur les phénols, insérée dans un des derniers Comptes rendus. » Nous avions annoncé que le phénol chauffé à aSo degrés, en présence de chlorhydrate d'aniline et d'acide chlorhydrique, se combine à ce sel pour donner de la diphénylamine. » MM. Girard et de Laire, s'appuyant sur ce fait, que du chlorhydrate d'aniline chauffé au-dessus de 3oo degrés se détruit en produisant le même corps, en concluent que le phénol n'intervient pas dans la réaction que nous annonçons. Tous les chimistes qui ont étudié la question savent que la di- phénylamine est un produit constant de la destruction par le feu des sels d'aniline. Déjà vers 25o-a6o degrés, le chlorhydrate d'aniline chauffé seid présente au bout de douze heures un commencement de décomposition, due sans doute à l'action des alcalis du verre. En présence de l'acide chlor- hydrique, la stabilité du sel est augmentée et c'est à peine si l'on constate une légère altération. » Vers 23o-235 degrés, le chlorhydrate d'aniline avec excès d'acide chlor- hydrique reste parfaitement intact, quand, à 2i5 degrés, un mélange de phénol, de chlorhydrate d'aniline et d'acide chlorhydrique donne déjà de la diphénylamine et du chlorure de phényl. Ce dernier fait suffit pour le- ver tous les doutes. » Nous avons montré qu'un mélange de phénol, d'acide chlorhydrique et de chlorhydrate d'ammoniaque fournit de l'aniline et de la diphényla- mine, et, interprétant la réaction, nous avons attribué au chlorure de phé- nyl formé dans cette circonstance la transformation du phénol en alca- loïdes. Les mêmes chimistes, mettant en présence du chlorure de phényl tout formé et du chlorhydrate d'ammoniaque, concluent des résultats né- gatifs qu'ils obtiennent à l'absence de réaction dans les conditions où nous nous plaçons, en les qualiliant de coinj)ticalions inuliles. « Or, il ne nous a point paru inutile de réunir dans ces réactions diffi- ciles tous les éléments destinés à en assurer le succès; mettre en présence un méiangcî de corps solubles les mis dans les autres, pouvant se pénétrer réciproquement, et offrir le chlorure de phényl à l'état naissant, nous a paru préférable à la réaction d'un corps huileux sur un sel inerte; c'est, du reste, ce que l'expérience négative de nos contradicteurs a parfaitement démontré ( io53 ) » Nous ne nous arrêterons pas à relever les autres objections contenues dans cette Note; elles ont la même valeur critique et expérimentale que les précédentes. » PALÉONTOLOGIE. — Sur une déteiminalion plus précise de certains genres de Conifères jurassiques par l'observation de leurs fruits. Note de M. de Saporta, présentée par M. Ad. Brongniart. « La réunion entre mes mains d'une nombreuse série d'échantillons de Conifères jurassiques m'a mis à même de découvrir les fruits de plusieurs de ces végétaux : ce sont les premiers résultats de cette étude que je soumels à l'Académie. Jusqu'ici deux causes s'étaient surtout opposées à la connais- sance exacte des Conifères de l'âge secondaire; c'étaient, d'une part, l'ali- sence ou l'cxlrème rareté des organes fructificateurs, et, de l'autre, un faciès généralement très-uniforme qui portait les auteurs à étendre la même dénomination à des formes en réalité dissemblables. I-a confusion était encore augmentée par la méthode appliquée à la classification des Coni- fères, qui associait dans les mêmes sections, sans avoir égard à l'ordre d'apparition de ces divers groupes, les Araucariées et Abiélinées, les Sé- quoiées, Taxodiées et Cupressinées. Aussi a-t-on remarqué bien souvent les appréciations tout à fait arbitraires de certains savants, tels que M. Gœp- pert, qui a rapporté aux Cupressinées le genre Ulmaniiia, o|iinion que rien ne semble justifier, et M. Andra, qui applique le terme de Tltujiles Ger- mari i\ dos rameaux dont les feuilles sont visiblement disposées en spirale. La plupart des auteurs ont désigné indifféremment sous le nom de Ihachj- phyllum la masse des Conifères jurassiques, et M. Pomel avait même pro- posé, il y a vingt ans, de les comprendre presque toutes dans son genre Moreauia^ qu'il rapprochait des Dacrjdium, en se basant sur une empreinte évidemment mal comprise. >. Je crois qu'il est possible, au moyen des observations que je viens de faire, de débrouiller un peu ce chaos et d'établir l'existence d'un certain nombre de genres, les uns éteints, les autres encore existants, qui se distri- buent sans trop d'anomalie dans les tribus actuelles des Araucariées, des Séquoiées et des Cupressinées, auxquelles il faut ajouter celle des PFalcItiées, souche prototypique d'où les trois autres se seraient successivement déta- chées. » C'est aux Walchiées que je rapporte le genre Brachjphyllum, tel que M. Brongniart l'avait originairement compris. Ce genre, un des plus singu- ( io54 ) liers de la flore secondaire, se montre non-seulement dans l'oolithe inférieure en France et en Angleterre, mais aussi dans le corallien de la Meuse, ainsi tju'à Cirin, Armailie et Orbagnoux (Ain), dans le kimmeridgien. Les ra- meaux des Bracliyphyllum sont couverts de feuilles, disposées dans un ordre spiral, en forme d'écussons plus ou moins convexes, épais et probablement coriaces, converties par la croissance en plaques hexapenlagonales qui re- couvrent le vieux bois d'un ensemble de compartiments réguliers, taillés pour ainsi dire à facettes. Un échantillon de Châteauroux (Indre), dont je dois la communication à M. Pomel, m'a permis d'observer les cônes de ce type, encore attachés au rameau et par conséquent incontestables. Ils sont remarquablement petits et offrent l'aspect, la dimension et la structure de ceux des TValchia, Vlinaimia et Palljssia. J'ai rencontré à Orbagnoux des cônes semblables, situés sur les mêmes |)laques que des rameaux de BrachjplijHum, et à côté de l'un d'eux des semences éparses, longues en tout de 2 millimètres et surmontées d'une aile membraneuse inégale; ces semences, qu'il est naturel d'attribuer au cône prés duquel elles sont pla- cées, auraient été inverses et disposées deux ou plusieurs sur chaque écaille. Les écailles elles-mêmes affectent un ordre compliqué de plusieurs rangs de spire; insérées à angle dioit sur l'axe et persistantes, elles se redressent par leur bord libre et donnent lieu à un apophyse en forme d'appendice lancéolé, étroitement opprimé. » A la suite des Brachyphylliim ainsi limités, il faut mentionner les Pa- clij-plijlluin, dont la dénomination est due à M. Pomel, qui l'appliquait à l'une des seclions de son genre Moreauia. Ici les feuilles, épaisses comme celles des BrachyphjUum, sont trigoucs, en faux et en crochet et analogues à celle des Eiitarta, sauf la consistance. M Les fruits, dont il existe plusieurs exemples, étaient formés d'écaillés larges, minces, emboîtées et imbriquées dans le fruit ; caduques à la matu- rité, comme celles des Dammara, à qui elles ressemblent beaucoup, ces écailles portaient une semence unique logée dans une fossette encore recon- naissable. Le genre, malgré desliens indirects avec les Brachyphylhtm d'une part, de l'autre avec les Cimningluviiia, se place donc fort naturellement dans la tribu des Araucariées, non loin des Dammara, auxquels il ressemble si peu par le feuillage. M La présence des Araucaria à cette époque a été mise en lumière par M. Carrulhers, qui en a figiu'é des fruits entiers; j'ai moi-même entre les mains une écaille isolée, provenant du corallien de la Meuse, qui ne diffère en rien de celle de V Araucaria CookHR. Br. ( io55 ) » Deux genres de Conifères jurassiques viennent se placer selon moi sans difticulté parmi les Séquoiées. » On peut conserver au premier de ces genres le nom tV Ecliinostrobus, proposé par M. Schimper pour désigner des fruits encore attachés à leur rameau, trouvés à Solenhofen et dont M. Unger avait remarqué la ressem- blance avec ceux des Aiihrolnxis. Cet auteur avait eu seulement le tort de les réunir à son Aiihwtaxis princeps (^Cniilerpites princeps Sternb.) qui re|jré- sente certainement une Cupressinée, sur laquelle nous allons revenir. Le rameau avec strobiles de Solenhofen a été très-bien figuré par M. Schim- per (i); il paraît identique avec l'Arlhr. Balioslichus Ung. [Baliostichus oriinlus Sternb.); des rameaux pareils se reirouvent à Cirin^ à Orbagnoux et à Creys (Isère); quoique non accompagnés de fruits, ils sont reconnais- sablés à leur aspectj à leiu' mode de ramification, mais surtout à la liaison intime qui les rattache aux Jrlhrotaxis et que j'ai pu vérifier en com])arant une très-belle empreinte de Creys à V Arlhrolaxis laxifolia Hook., de Tas- manie. Quant aux fruits de Solenhofen, ils ne s'écartent entièrement de ceux des Arlhrotaxis par aucun caractère sensible, sauf leur plus grande dimension. » Je laisse au second genre de Séquoiée présumé le nom de Cunningha' mite déjà appliqué à des formes de la Craie. Les Ci/Aî/unjy/jrtmi'to jurassiques ressemblent aux Cunnimjhamin par l'aspect du fruit et celui des rameaux; seulement les proportions sont beaucoup plus faibles; en outre, les feuilles sont dépourvues de nervure médiane et les écailles du fruit plus serrées et plus étroitement imbriquées. Je viens d'observer ce type dans le kimméridgien d'Armaille (Ain); il existe aussi dans le lias de Steier- dorf, où il a été signalé par M. Andrii sous le nom singulier de Tlmjites Germari, » Les Cupressinées jurassiques ont été souvent méconnues, parce que leurs feuilles, au lieu d'être exactement décussées et distinguées en /rtcia/e5 comprimées et latérales naviculaires^ sont le plus souvent irrégulièrement opposées ou même insérées sans ordre et subspiralées comme celles des TViddvincjlonia. Après un examen attentif, je crois devoir signaler les trois genres suivants : i" des Widdringtonia, qui ne diffèrent de ceux de l'Afrique australe par aucun caractère extérieur, sauf l'extrême petitesse du fruit, qui a valu à l'espèce d'Armaille, chez qui je l'ai observé, le nom de fF. mi- crocarpa ; 2" un genre à feuilles étroitement appliquées et squammiformes, 1) Trailéde Pal. vég., t. II, PI. 75, fig. 21 ( io56 ) opposées deux par deux, mais avec un certain désordre, qui a fait admettre à plusieurs auteurs qu'elles étaient alternes. Ce genre, répandu dans l'oo- lithe, comprend le Thuyites expansus Sternb., de Stonesfield , le Thuyiles ro- husliis Sap. {Echinoslrobus Schimp.) d'Etrochey, le Tlnijites [Jrthrolaxiles Ung.) ;jn/î(c/)s de Soieuhofen, une forme nouvelle de l'Abergement (Ain), et enfin le Thuyiles elegaus Sap. (in Schimp. Pal. veg.) d'Aïuiailie. Il existe de celui-ci, outre des rameaux entiers, un petit ramule terminé par un fruit jeune, des plus petits, et un fruit adulte isolé, mais reconnaissable; il est ovale-globuleux, long à peine de i centimètre, composé d'écaillés en tète de clou, contiguës, rliomboidales et irrégidièrement disposées, comme les feuilles. Je propose, pour ce genre, la dénomination de Palœocjparis; bien que distinct de tous ceux du monde actuel, il rappelle certain Cliamœcjparis et particulièrement le Cli. oblusaSieh. et Zucc, du Japon. 3''iUn dernier type de Ciipressinée se trouve représenté par un ramule à feuilles imbriquées et régulièrement décussées, surmonté d'un fruit quadrivalve; il prendra le nom de Plij lloslrobus, parce que les écailles valvaires de ce fruit, au lieu d'être coriaces et épaisses comme celles des Callitris et des fFiddnngtonia, paraissent avoir eu une consistance mince et souple, à l'exemple des Thuja et des Libocedius. » Ainsi, les genres jurassiques ou plutôt oolithiques, dont je viens de déterminer les affinités par l'observation combinée des rameaux et des fruits, sont au nombre de huit, dont un représente les Walchiées, deux les Araucariées, deux les Séquoiées et trois les Cnpressinées.De ces huit types, trois paraissent avoir survécu : ce sont les Araucoria, Jrtlirotaxis {Echi- noslrobus) et JFiddrimjlonia. Il est digne de remarque que tous les trois sont actuellement relégués au sud de l'équateur, circonstance qui donne la mesure des changements survenus et de l'intérêt même qui s'attache à l'étude de l'ancienne végétation jurassique. » EMT5RY0GÉNIE. — Premiers effets de la fécondation sur les œufs de poissons: sur l'oricjine et la sitjnifirntion du feuillet muqncux on ijlnndulaire chez les poissons osseux. Note de M. Cu. van Bambeki:, présenlée par M. de Qiuitrefages. (i L'histoire du développement des poissons osseux, malgré les savants travaux dont elle a été l'objet, présente encore de nombreuses lacunes, et les auteurs .sont divisés même sur des questions fondamentales concernant l'embryogénie de ces Vertébrés. C'est ainsi, |)ar exemple, que l'origine et la formation des divers feuillets embryonnaires, et notamment du feuillet ( >o57 ) inférieur ou muquetix, sont Irès-imparfaitement connues. On peut réduire à deux principales les opinions émises sur ce point. D'après la première, celle de Lereboullet, à laquelle je rattache la manière de voir de Rupffer, il se forme sous le blastoderme proprement dit, c'est-à-dire sous la partie du disque qui se segmente, une couche reposant immédiatement sur le globe vitellin et distincte, par ses caractères physiques et son mode de développement, du blastoderme fragmenté; Lereboullet, qui donne à cette couche le nom dejeidllel muqueux, ne l'a toutefois observée qu'à son oii- gine, et il nous laisse ignorer la part qu'elle prend à la formation du tube digestif; le professeur Rupffer, de son côté, ne se prononce pas d'une manière parfaitement nette sur la destination de sa zone nucléaire, et ce n'est qu'avec doute qu'U considère cette zone comme pouvant donner naissance au feuillet blastodermique inférieur ou glandulaire. D'après la seconde opinion, mise en avant par le D' Rieneck, opérant sous la direc- tion du professeur Slrickcr, on trouve sur le plancher de la cavité de segmentation une rangée de grosses ceUnles issues du fractionnement proprement dit, et l'analogue de la couche récemment décrite par Pere- raeschko, Oellacher et Stricker dans l'oeuf du poulet; cette rangée cellu- laire se continue à la périphérie avec une double rangée de cellules sem- blables appartenant à la portion épaissie du blastoderme où se forme l'embryon. Cette double rangée cellulaire donne naissance aux feuillets moyen et muqueux, tandis que la rangée polaire ou centrale, qui corres- pond à l'endroit du futur sac vitellin, finit par disparaître. Les descriptions et les figures de Rieneck sont faites d'après des coupes d'œufs durcis de Truite. » Nos propres observations sont aussi fondées sur l'étude de coupes microscopiques; mais, loin de confirmer les résultats de Rieneck, elles se rapprochent, au contraire, singulièrement de ceux obtenus par le pro- fesseur Rupffer et surtout par Lereboullet. Voici ce que nous apprend l'examen de coupes transparentes pratiquées dans le sens des méridiens de l'œuf arrivé à la fin de la segmentation : la calotte blastodermique se compose de deux parties parfaitement distinctes, une supérieure, repré- sentée par les cellules issues du fractionnement du disque et qui entourent la cavité de segmentation; les cellules qui constituent le fond de cette cavité présentent absolument les mêmes caractères que celles de la voiUe; l'autre partie de la calotte blastodermique est formée par une couche d'une forme et d'un aspect particuliers, qui ne prend point part au fraction- C. R., 1872, 1" Semestre. (T. LXXIV, N" IG.) I 38 ( io58 ) nement; nous la désignerons, à cause de sa situation entre le blasto- derme segmenté et le globe vitellin, sous le nom de couche intermédiaire. On peut distinguer, dans celte couche, une partie périphérique épaisse et une partie centrale mince. Sur les coupes méridionales de l'œuf, la partie périphérique épaisse (bourrelet périphérique) alfectc une forme triangu- laire et représente une sorte de coin enchâssé entre le globe vitellin et le disque segmenté. Prise dans son ensemble, la partie périphérique peut être considérée comme un prisme recourbé en anneau et reposant par une de ses faces sur le segment supérieur du globe vitellin; la face externe du prisme, celle qui regarde en dehors, est libre. La face supérieure reçoit la portion périphérique du germe segmenté. La partie centrale de la couche intermédiaire réunit les deux angles internes de l'anneau prismatique sous forme d'une mince lamelle séparant le germe segmenté du globe vitellaire. Cette lamelle intermédiaire se lorme-t-elie d'emblée en même temps que la partie périphérique annulaire, ou bien s'étend-elle insensiblement de cette partie périphérique vers le centre? Je crois celte dernière supposition la plus probable, si je considère que, sur certains œufs appartenant aux stades les plus jeunes que j'ai eu l'occasion d'examiner, il m'a été impossible de découvrir, dans une certaine étendue de la zone polaire supérieure, aucune Irace de la couche intermédiaire. Plus tard, la lamelle centrale est com- plète, constitue le feuillet interne ou niuqueux du blaslodennc et accompacjne ce dernier dans son développement autour du globe vitellin. Mais la couche intermédiaire ne se distingue pas seulement par sa forme spéciale : elle pré- sente aussi une structure caractéristique qui empêche, au premier aspect, de la confondre, soit avec les cellules du germe segmenté qui la recouvre, soit avec le vitollus nutritif sous-jacent. Elle se compose, en effet, d'un proto- plasme à granulations nombreuses, plus volumineuses que celles qui sont renfermées dans les cellules issues de la segmentation, plus petites, au con- traire, que celles qui sont contenues dans quelques vésicules du globe vitel- lin. Fréqucnuiieut les granulations se disposent de manière à former une zone plus foncée, plus compacte, parallèle au contour du globe vitellin; les parties en contact avec ce globe et l'angle externe du prisme sont plus pâles et moins riches en granulations. En outre, la partie épaissie de la couche intermédiaire renferme constamment un certain nombre de noyaux et de cellules. Ces éléments n'affectent en général aucune disposition régulière; ccpenilanl il m'a paru qu'ils sont plus noudjrcux tians la zone foncée dont il vient d'être question. Il m'a paru également que les noyaux se rencon- trent surtout vers l'angle inférieur de l'anneau prismatique, et que les ( loSg ) cellules ne deviennent apparentes que dans le voisinage de la couche seg- mentée. Ceci, soit dit en passant, vient à l'appui des observations de Ruptfer. Mais les noyaux, aussi bien que les cellules, diffèrent de ceux de cette dernière couche; ainsi les noyaux sont ovalaires plutôt qu'ar- rondis, à grosses granulations; les cellules d'un plus petit diamètre. Dans la partie centrale amincie, on découvre des noyaux semblables à ceux que renferme le bourielet périphérique; plus tard, ces noyaux, devenus plus petits, semblent indiquer qu'à ce niveau les cellules se multiplient par division. Quelle est l'origine de la couche intermédiaire? Dans l'œuf des poissons aussi bien que dans celui des Batraciens, la vésicule germinatrice a disparu au moment de la ponte, et le noyau de la première sphère de segmentation est le résultat d'une véritable génération endogène; en d'au- tres termes, les éléments de la vésicule germinative et des taches germina- tives ou nucléoles répandus momentanément dans le protoplasme de l'œuf se sont de nouveau séparés de ce protoplasme; l'œuf, qui était redevenu un cytode, reprend, sous l'influence de la fécondation, la forme cellu- laire (i). Chez les Batraciens, les Leptocardiens, les Cyclostomes, les Esttn-- geons, la cellule nouvelle se segmente tout entière pour foruier le blasto- derme. Le phénomène est un peu plus compliqué chez les poissons osseux ; ici, le premier effet de la fécondation n'est pas le retour à la forme cellu- laire, mais la séparation du plasson, pour nous servirde l'expression d'E. van Beneden, en deux parties distinctes : l'une supérieure, qui se segmente (i) Voici ce que nous disions en note dans une traduction du premier chapitre de l'Ou- vrage du professeur Stricker : Handbuch der Lehre -von den Gewehen : o 11 est vrai, comme le dit le professeur Stricker : i" que l'aspect du nucleus de l'œuf fécondé des Batraciens dif- fère de celui de la vésicule germinative de l'œuf non fécondé; 2° que jusqu'ici on n'a pu observer directement que le noyau de l'œuf fécondé se constitue aux dépens des éléments de la vésicule germinative. Nous croyons cependant qu'on n'émet pas une hypollièse hasardée en disant que le nucleus de l'œuf fucoiidé des Batraciens nest autre chose que le noyau pri- mordial [vésicule germinalifc) plus ou moins modifié, et dont les éléments, un instant mêlés à la masse vitelline, sont venus se reconstituer dans l'hémisphère supérieure de V œuf sous l'influence de la fécondation. Ce qui s'observerait' ici serait comparable à ce que l'on con- state pour l'œuf d'une foule d'animaux inférieurs, où le protoplasme de la cellule-œuf, ou œuf primordial, mêlé un instant au vitellus proprement dit ( Protoplasme d'E. van Beneden), se sépare de nouveau de ce dernier, aussi sous l'influence de la fécondation, pour aller former le blastoderme •> {Bulletin de la Société de Médecine de Gand, l86g, p. iSg). A cette époque n'avaient pas encore paru les remarquables Recherches d'E. van Beneden sur l'évo- lution des Grégarines (Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 1" série, t. XXXI, 1871), qui fournissent, croyons-nous, un sérieux argument à la thèse que nous soutenons ici. ( io6o ) après la réapparition d'un noyau; l'autre inférieure, d'une dignité moindre, ne prenant aucune part au fractionnement et où certains éléments se di(- férentient pour constituer probablement des nucléoles d'abord, puis des noyaux, autour desquels le protoplasme se délimite en donnant naissance à des cellules. Déjà Lcreboullet avait parfaitement observé que le premier effet de la fécondation est la séparation du germe en deux groupes dont le supériein- seul segmente, et le professeur Kupffer a pu constater que les éléments de sa zone nucléaire ne descendent point du germe fragmenté. » En résumé : i° sous l'influence de la fécondation, le disque germinatif de l'œuf des poissons osseux se sépare en deux couches : une supérieure, moins riche en granulations vitellines, qui se segmente; une inférieure, Irès-chargée de granulations, ne prenant aucune part au fractionnement, et dans laquelle les cellules se développent par voie endogène; » 2° La couche inférieure du disque germinatif fécondé, tout en ne par- ticipant pas à la segmentation, fait néanmoins partie du blastoderme; nous ne pouvons donc la comparer, à l'exemple de Lereboullet, au vitellus nutritif; » 3° Cette couche intermédiaire, qui sépare le blastoderme fragmenté du globe vitellin, se compose d'un bourrelet périphérique plus épais et d'une partie centrale mince; » 4° La couche intermédiaire accompagne le reste du blastoderme dans son développement autour du globe vitellin, sur lequel elle s'étale; » 5° La partie centrale mince est l' homologue du feuillet munueux ou glandulaire. » Je ne puis encore me prononcer avec certitude sur le sens du bour- relet périphérique. « ANTHROPOLOGIE PRÉHISTORIQUE. — Découverte d'un squelette humain de l'âge du renne, à Langcrie- Busse [Dordogne). Note de MM. E. Mas.sexat, Pli. Lalande et Cartaii-uac, présentée par M. de Quatrefages. « Le gisement célèbre de Laugerie-Basse, presque en face de la station des Eysies, est constitué par un talus considérable le long de la Vezère, au pied des grands escarpements qui la dominent. Pendant 5oo mètres environ, ce talus, élevé de la mètres en moyenne au-dessus du lit actuel delà rivière, présente d'innombrables traces du long st'join- de l'homme. Mais sur les points nombreux cpii n'ont j)as été abrités par le surplomb des rochers et là où des sources ont entretenu une trop grande humidité, les ossements ( io6i ) sont à peu près ponrris, et les dents et les silex seuls attestent la richesse des foyers, que décèle aussi la coloration toute spéciale des terres, » Dans l'endroit le mieux préservé de cette immense station, MM. Lartet et Christy et le marquis de Vibraye avaient exécuté jadis, on le sait, des fouilles fructueuses. Depuis six années, un de nous, M. Massenat, poursuit sans se lasser des recherches lentes, mais complètes. » A partir de Tépoque du renne, l'homme a toujours vécu sous ces débris majestueux, mais la principale partie du talus s'est formée pendant la pé- riode paléolithique. Malgré des nivellements plus ou moins récents de la surface, des vestiges de ces occupations successives se montrent çà et là : par exemple, ce sont les traces de l'âge du bronze, avec des résidus de creuset et de charmants petits vases en poterie noire très-fine, ornés de dessins géo- métriques, identiques à quelques-uns de ceux du lac du Bourget; ailleurs, c'est un foyer de l'âge de la pierre polie, avec ses ossements d'animaux actuels, ses lissoirs et poinçons en os, ses haches et surtout ses poteries grossières. » La poterie, nous saisissons l'occasion de le dire, n'a jamais été trouvée par nous dans les couches franchement intactes de l'âge du renne. Elle accompagne constamment, au contraire, les ossements d'animaux domes- tiques. Elle est l'œuvre des populations de l'âge de la pierre polie, et sa présence dans un gisement quaternaire est pour nous un signe certain de remaniement; car, il faut le dire, sans songer encore aux conséquences possibles, xm abîme trop peu remarqué sépare les civilisations de l'âge de la pierre taillée et de l'âge de la pierre polie; elles n'ont aucun point de con- tact dans nos pays. » Les couches quaternaires de l'âge du renne affleurent donc à la surface du talus de Laugerie-Basse. Les fouilles n'offrent pas d'abord de diffi- cultés; les objets les plus beaux, les ])lus remarquables sculptures et repré- sentations d'animaux ont été trouvés dans ces foyers supérieurs; mais l'explorateur rencontre bientôt des rochers, souvent énormes, détachés de la voûte de l'excavation ou du sommet de l'escarpement. Il doit chercher im passage dans les interstices de ces blocs, qui, par la force de leur chute, se sont enfouis dans les cendres et les terres des foyers inférieurs. Les foudles sont pénibles dans ces galeries souterraines; elles sont dangereuses, diffi- ciles et demandent des mains exercées. » On peut descendre ainsi, comme l'a fait sur plusieurs points M. Mas- senat, jusqu'au niveau actuel des plus grandes crues de la Vezère, sans sortir des foyers de l'âge du renne; d'où l'on doit tirer cette consé- ( 1062 ) quence, que la vallée était déjà à cette époque clans son état actuel. Il ne paraît pas que la rivière ait recouvert ni remanié les foyers inférieurs; tandis que, dans la grotte du Moustier, à quelques kilomètres en amont et à a4 »nè. 634- ( io85 ) suivant le rayon /*, et^ suivant la tangente au cercle ayant ce rayon, il faut écrire N„ N„, N„ o, T, G pour p_,,, p^.^, p.„ /;,„ p,^, /j,^; et réquatiou (3), qui se décompose, prend la forme (4) (P-N„) N,-t-N.- ■/'■■- (^iJp-^-v/ = o. » Or le principe de la dynamique de plasticité est, comme j'ai eu plu- sieurs fois l'occasion de l'énoncer, que la plus grande composante tau- gentielle de pression eu chaque point, ou, ce qui est la même chose, la demi-différence entre la plus grande et la plus petite des composantes normales, soit égale au coefficient spécifique K de résistance plastique. Ou a donc aK égal à la plus grande des différences, prises positivement, des racines de l'équation (4). et par conséquent la triple condition (2). » M. Levy n'en avait posé que la première partie, sans doute pour avoir divisé l'équation générale (3), que l'annulation de p,.^ et p^-y réduit à deux termes, par le facteur ce qui le portait à négliger sa racine P = pyy = N„, (*). » Cette racine N^ est cependant quelquefois ou la plus grande ou la plus petite des trois, en sorte que c'est quelquefois à la seconde ou à la troi- sième des valeurs du second membre de l'équation de condition (2), et non pas toujours à la première, qu'il faut égaler 2K. » C'est ce qui arrive, par exemple, dans le problème traité à la précé- dente séance (**), d'un anneau ou cylindre creux ductile dilaté ou distendu (*) Dans le niùrae Mémoire cité, M. Levy, pour le cas général où il faut faire usage de trois coordonnées rectangles j-, j, z et où l'on ne peut résoudre analytiquement l'équation du troisième degré (3), M. Levy y a suppléé habilement en construisant l'étuiation'aux carrés des différences de ses racines, et en mettant ( 2K)' à la place de son inconnue, ce qui lui a donné une équation de condition de déformation plastique pouvant être mise {Journal de Liout'illc cité, 187 i , t. XVI, p. 870) sous la forme 4(K' + q)(4K= + q)= 4- 27r= = 0, où q et r sont des fonctions des six composantes de pression. On voit que l'usage de cette équation de condition générale ne doit être fait qu'avec des précautions et une certaine discussion pour ne pas tomber dans une omission comme celle qui vient d'être signalée. (**) l5 avril 187?., Comptes rendus, t, LXXIV, p. 1012. ( io86 ) latéralement par une forte pression exercée intérieurement ou dans son éviclement, tandis que les divers éléments de ses bases sont supposés sup- porter des pressions telles qu'elles conservent leur forme plane et leur distance l'une de l'autre. Alors, comme dans tous les autres cas où le mou- vement est le même dans tous les plans parallèles entre eux et dont les distances les uns des autres ne varient pas, la pression sur ces plans leur est partout normale, et a pour valeur In demi-somme des composantes normales sur les deux autres plans, perpendiculaires à ceux-ci. Cette pres- sion est, ici, N-, et l'on a en conséquence (5) ]S.= ?Î^:±A", d'où résulte (6) N,-N«=2(N,-N,.,) = a(N,-TS,l; en sorte que N;. — N(j est la plus grande des différences des pressions, et l'on doit égaler aR à celte différence et non pas à N^ — Nj, comme, on ferait si l'on se tenait à la première valeur du triple second membre de la condition (2) de mouvement plastique dans le cas de l'anneau déformé comme nous supposons, ou de T nul. » Cette relation (5) N^ = — — ~ entre les trois pressions normales sub- siste lorsque le rayon extérieur R et le rayon intérieur R, de l'anneau sont supposés extrêmement grands par rapport à lein- différence R — R,, et que chaque portion finie comprise entre deux sections méridiennes de petite inclinaison mutuelle se trouve ainsi changée sensiblement en un parallélépipède. En effet, il y a toujours, alors, vu l'invarinhilité de la hau- teur, une dilatation dans le sens des tangentes aux cercles parallèles, c'esl- à-dirc dans le sens perpendiculaire aux deux sections dont nous parlons; en sorte que c'est toujours la pression N,, dans la direction de la dimension invariable, qui est moyenne arithmétique entre les deux autres N^, N^,. » Il en est autrement, passé certaines limites des rapports entre les don- nées, dans le cas de l'autre problème dont on s'est occupé à la séance du i5 avril, savoir lorsque l'anneau distendu latéralement, par la pression exercée dans l'évidement, a la liberté d'augmenter de hauteur. » Alors, suivant la solution que nous avons donnée de ce problème, solu- tion qui ne peut être qu'approximative, puisque nous n'avons pu l'obtenir qu'en supposant que la hauteur augmente également à toutes les distances de l'axe, on a vu [équations (i5) du i5 avril, j). 1016] : ( io87 ) » 1° Que N^ — N(o est la plus grande des différences deux à deux des trois pressions normales, aux points dont la distance r à l'axe est telle que 3r= Du reste, M. le Président me permettra d'être d'un avis différent du sien, lorsqu'd pense que les protubérances sont seulement dues à une agi- tation de 1,1 mince couche chromosphérique. Une longue expérience me prouve qu'elles sont le signal de changements profonds qui s'accomplissent ( iogi ) dans la masse solaire : c'est ce que j'aurai l'honneur de développer dans une autre occasion. » En revanche, je suis complètement de son avis sur cet autre point, que les émissions particulières sont loin de pouvoir être regardées comme ca- pables d'avoir une influence sérieuse sur la terre et les planètes, en pro- duisant, soit des aurores, soit des perturbations magnétiques dans chaque circonstance pnrliculicre ; je crois cependant pouvoir affirmer que les grandes périodes d'activité solaire peuvent se traduire par des phénomènes ter- restres, bien que ce genre d'action ne soit pas facile à interpréter jus- qu'ici par la tlièorie. » Comme tous ces points ponvaient être utilement l'objet d'une re- cherche, ia société ne s'est p;is refusée à faire porter ses investigations sur chacune des questions qui pouvaient lui être suggérées par les différents individus, se réservant de modifier son programme d'après le résultat des observations qui seraient recueillies. !. Nous espérons que le beau climat de l'Italie nous permettra d'obtenir une série à peu près continue d'observations, dont les lacunes pourront être comblées dans les différentes régions. » MÉI^IOniES PRÉSENTÉS. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur V hypothèse du Soleil aimante; par M. W. DE FoxviELLE. (Extrait par l'auteur.) « L'auteur rappelle que cette hypothèse a été invoquée par plusieurs auteurs de Communications intéressantes relatives à la grande lueur polaire de février dernier. Il fait remarquer que la principale objection faite à cette théorie est la difficulté de rendre compte de la constance du magné- tisme terrestre qui semble devoir élre assujetti à de véritables inversions aiuiuelles, s'il est vrai qu'il soit produit par des courants développés à la surface du sphéroïde par l'action inductrice du Soleil. En effet, une des causes principales de production de ces courants induits semble être le mouvement de la Terre suivant ses rayons vecteurs. Or, ce mouvement va- riant à chaque instant de grandeur et deux fois de sens chaque année, on comprend difficilement qu'il ne se manifeste que par l'existence d'une in- égalité annuelle dont la valeur absolue est assez faible. » Mais, appliquant à l'analyse des causes de nature à produire des cou- rants induits les principes dont la légitimité a été établie par Ampère dans 142.. ( i"9^ ) son Étude des actions électrodj mimiques , l'auteur cherche à prouver qu'on doit surtout tenir compte de l'effet d'induction produit sur la Terre par la rotation du Soleil autour de son axe. Il s'efforce d'établir que cette action doit être beaucoup plus énergique que l'action variable de sens et d'in- tensité due au mouvement de la Terre elle-même le long des rayons vec- teurs. A cette action, constante de sens et d'intensité, viennent s'ajouter les inductions spéciales dues au mouvement diurne et à la rotation de la Terre dans son orbe considérée comme circulaire. Ces deux actions sont également constantes d'intensité et de direction pendant tout le cours de l'année. » Enfin on doit admettre que les courants induits entretenus par l'ac- tion solaire, depuis un nombre indéfini de siècles, ont développé des aimants permanents, répartis d'une façon stable dans l'intérieur de la pla- nète. De plus, les courants telluriques de la nature de ceux qiie MM. Bec- querel ont signalés comme produits par l'action du contact des terres et des mers ont une direction et une intensité également constantes. Beau- coup de causes convergent donc pour réduire le mouvement de la Terre le long des rayons vecteurs k l'état de simple perturbation. » M. Tripieu adresse, pour le Concours des applications médicales de l'éleclricité, un Mémoire, accompagné de divers autres documents, sur les questions posées pour ce Concours. (Renvoi à la Commission.) M. Tabourin adresse une Lettre relative aux pièces qu'il a présentées au Concours des Arts insalubres. (Renvoi à la Commission.) 31. Braciiet adresse une Note relative à l'emploi de la lumière éloclrique pour l'éclairage d'un tunnel sous-marin. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Bertraxb présente à l'Académie une nouvelle copie du Mémoire de M. Massieu, sur les fonctions caractérisfiques des divers fluides et sur la théorie des vapeurs. Ce Mémoire, qui était resté entre les mains de ÎNI. Bertrand et qui avait été détruit par l'incendie, avait été antérieurement l'objet d'un Rapport ( logS ) concluant à l'insertion clans le recueil des Mémoires des Savants étrangers : ces conclusions avaient été adoptées par l'Académie. La Commission nommée pour les questions relatives au grisou ayant été réduite à deux Membres, par le décès de M. Combes, cette Commission est reconstituée : elle se composera de MM. Élie de Beaumont, Regnault, TI. Sainte-Claire Devilie, Daubrée, CORRESPONDANCE. BI. LE 3I1XISTRE DE l'Instruction publique invite l'Académie à lui pré- senter deux Candidats pour la chaire de physique générale et expérimentale du Collège de France, devenue vacante par l'admission à la retraite de M. Regnault. (Renvoi à la Section de Physique.) M. LE Ministre de l'Agriculture et du Commerce adre.sse de nou- veau le programme des questions qui seront soumises au troisième Congrès séricicole international de Roveredo. La Société de Géographie annonce à l'Académie qu'elle tiendra sa pre- mière séance générale de 1872 le samedi 27 avril. M. G0SSELIX. M. HuGuiER prient l'Académie de vouloir bien les com- prendre parmi les Candidats à la place devenue vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. Slan. Laugier. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Lettre circulaire de M. Coule, fondateur de la Société des Chevaliers-Sauveteurs à Marseille. ANALYSE. — Sur les formes réduites des congruences du second degré; par M. Camille Jordan. « Soit proposée la question suivante : » Déterminer le nombre des solutions de la eongruence du second degté ( '094 ) à m inconnues <7, x; +...+ rt^a-,; + b,.,jc,a:. -h.-.^c (oiod. M), où M est un entier quelconque. » Soit M = P'P',', ...,?, P,,... étant premiers. On voit immédiatement que le nombre cherclié est égal au produit des nombres de solutions de la même congruence relativement aux modules P', P'j, On peut donc ad- mettre, sans nuire à la généralité de la question, que M est une puissance d'un nombre premier, telle que P^. )) La solution de la question dans ce dernier cas s'obtient aisément en ramenant le premier membre de la congruence, par un cbangemcnt de variables, à une forme canonique plus traitable que la forme générale. » A cet effet, si P est impair, on fera la transformation de manière à faire disparaître les carrés des variables, ce qui sera toujours possible. Réunissant ensuite celles des variables dont les coefficients sont divisibles par la même puissance de P, et mettant cette puissance en évidence, on mettra la con- gruence sous la forme P*2„+ P?:ip -H... = c (mod.P^), en posant X, X,,..., Y, Y,,... étant les nouvelles variables, et A, A ,,..., B, B,,... des entiers premiers à P. On peut d'ailleurs faire en sorte queA,,... se rédui- sent à l'unité, et A à l'unité ou à un nombre «, cboisi arbitrairement parmi les non-résidus quadratiques de P. De même pour B, B,,..., » Cela posé, le nombre des solutions cherchées dépend des valeurs de a, jS,..., des nombres d'indices respectivement contenus dans les suites 2oj, -p,..., et enfin des valeurs de A, B,.... Il s'obtient aisément dans cliaque cas particulier'. » Le cas où P = 2 est plus compliqué; car il n'est plus possible en général de faire disparaître les rectangles des variables. La congruence aura pour forme réduite la suivante P''Za + pP:Sp-t-... = c (mod.P^). Mais les sommes 1^, 2p,... ne seront plus des sommes de carrés. L'une quelconque d'entre elles, 1^, sera en général de la forme •^a — - "a ~l~ ■'■a» ( logS ) Sa étant une somme de rectangles, telle que XY+X,Y, +..., et Ta une fonction d'une ou deux variables ayant l'une des trois formes suivantes : Z-+ zu + u-, AZ=+BIJ- \ A impair < 8, AZ^ j B impair < 4. » 11 pourra d'ailleurs se faire que l^ se réduise à S^ ou à T^, l'autre terme T^ ou S^ se réduisant à zéro. » Si l'on veut que les formes réduites ne soient pas transformables les unes dans les autres par un changement de variable, il faudra assujettir leurs coefficienis à quelques nouvelles restrictions : » 1° Si l'on a Tp = AZ", Tp.^., = CV", on devra poser A^ i (mod. 4) ; » 1° Si Tp = AZ= et Tp+, = CV -f- DW- avec C + D = 2 (mod. 4), on aura A = i ; » 3° Si Tp = AZ-+BU% Tp^., =CV^ on aura A = i (mod. 4) et B==i; .. 4" Si Tp = AZ=H-BU- et Tp^, = CV' + DW% on aura B = i A^i (mod. 4) [et A = i, si C -h D;^2 (mod. 4)J; .. 5" Si Tp = AZ- et Tp^2 = EV" + FW^ ou Tp^, = EV% on aura A < 4; » 6° Si Tp = AZ- + BU-, avec A + B e;:^ o (mod. 4) et Sp^, ^ o, on aura B = i; ). 7" Si Tp = AZ^ + BU^" et Tp+, = V- -+- VW + W^ on aura A + B = 0 (mod. 4); » 8° Si T(,_2 = AZ- ou = AZ- + BU% on aura A < 4, B < 4 ; » 9° Enfin, si T^^_, n'est pas nul, il sera de la forme Z^ ou de la forme z^ + zu + u-. » On voit que les caractères de ces formes vraiment réduites forment un système assez compliqué. » PHYSIQUE. — Sur le travail interne qui accompagne la détente d'un gaz sans variation de chaleur. Note de M. J. Moutier. « Les recherches de MM. W. Thomson et Joule ont mis en évidence l'existence du travail ultérieur dans le phénomène de l'écoulement des gaz. ( logG ) La loi de Dulong et Petit, rapportée par M. Clausius aux chaleurs spéci- fiques absolues, a permis déjà (*) de comparer les quantités de chaleur consommées en travail intérieur par des gaz qui se (hlatent sous une pres- sion constante : cette loi fournit également des indications à propos du travail intérieur, effectué par un gaz qui se détend sans variation de cha- leur. M Considérons i kilogramme de gaz à la température t, sous la pression p et sous le volume v. La quantité de chaleur nécessaire pour produire une transformation élémentaire, caractérisée par une variation de volume ch et une variation de température dt, est ^Q = Ich + cdt; c désigne la chaleur spécifique sous volume constant, Z la chaleur de dila- tation, qui a pour expression, d'après le théorème de Carnot, (U ' \ + ■j.t en désignant par A l'équivalent calorifique du travail, par T la tempéra- ture absolue et par a le coefficient de dilatation du gaz sous volume con- stant. » Lorsque le gaz se détend sans variation de chaleur, dÇ^ = o, (i) kT-!^^^dv-\-cdl = o. M D'un autre côté, la quantité de chaleur dQ nécessaire pour produire une transformation élémentaire se compose, d'après M. Clausius, de trois parties : i" l'accroissement de chaleur réellement existante à l'inté- rieur du corps kdt, en désignant par k la chaleur spécifique absolue, indé- pendante de l'état physique du corps; 2° la chaleur consommée par le tra- vail externe kpdv; 3" la chaleur consommée par le travail interne kd\, dQ — kdl + Kpdv -h Adl. » Lorsque le gaz se détend sans variation de chaleur, dQ = o, ( 2) kdt ■+- kpdv + kdl = o. » En éliminant dt entre les équations (i) et (2) et en désignant, pour (*) Comptes rendus, t. LXVIII, p. 95. ( "^97 ) abréger, par o le rapport du travail interne au travail externe —•, on ob- tient aisément » Si la détente du gaz est accompagnée d'un travail intérieur, p est diffé- rent de zéro. Pour résoudre la question de l'existence du travail intérieur, il faudrait connaître la chaleur spécifique absolue du gaz, mais jusqu'à présent on n'a pu délerminer d'une manière exacte la valeur de cet élément pour aucun gaz. )) Supposons qu'un second gaz se détende à la même température que le premier. On aura pour ce nouveau gaz, en conservant les mêmes nota- tions, l'expression analogue /' a' ï ' c \-\- a. t et par suite I -f jD X- c' a. I -f- a' f I + p' /' c a' \ + a.t » Si l'on désigne par ?ô, ttt' les poids atomiques des deux gaz supposés simples ou les poids atomiques moyens de ces gaz, s'ils sont composés, la loi de Dulong et Petit appliquée aux chaleurs spécifiques absolues donne la relation vik — Tô'k'. » On déduit de là I + 0 ct' c' a. 1 -\- a' t 3 ^= - X - X - X -— — • » Les expériences de M. Piegnault fournissent tous les éléments néces- saires au calctd de ce rapport pour un certain nombre de gaz. )) Si ce rapport est égal à l'unité, il faut en conclure que dans la détente des deux gaz le travail interne est au travail externe dans un ra|)port con- stant pour les deux gaz; dans ce cas, le travail interne peut être nul d'ail- leurs pour les deux gaz. Si le rapport est au contraire différent de l'unité, il faut en conclure que le travail interne est au travail externe dans un rap- port variable d'un gaz à l'autre, de sorte que, si le travail interne est nul pour un des gaz, il ne saurait être nul pour l'autre gaz. Une valeur du rap- port précédent différente de l'unité entraîne donc l'existence du travail interne dans la détente de l'un des gaz au moins. c. R., 1875, i»"- Semestre. (T. LXXIV, J\° Î7.) ^4 ' ( 'ogs ) » Si l'on compare l'air à l'hydrogène, la valeur du rapport précédent diffère à peine de l'unité, de sorte que l'on ne peut rien conclure relative- ment à ces deux gaz; il n'en est plus de même si l'on compare l'acide car- bonique à l'hydrogène. » Le poids atomique moyen de l'acide carbonique est tû = ^j si l'on prend pour poids atomique de l'hydrogène w' = -• » Les coefficients de dilatation sous volume constant sont, d'après les expériences de M. Regnauît, pour l'acide carbonique a = o,oo3688, pour l'hydrogène a' = 0,003667. » La chaleur spécifique sous volume constant c se déduit pour chaque gaz de la chaleur spécifique C sous pression constante et des deux coeffi- cients de dilatation par une relation simple, que M. Clausius a fait con- naître (*) : C = i. — AT pv X — ; -> OÙ a, désigne le coefficient de dilatation sous la pression constante p. » A la température de la glace fondante sous la pression de l'atmosphère ^ = io333''", on a, d'après les expériences de M. Regnauît, pour l'acide carbonique ^= ,7^93. X., 529- «. = «'Oo37,o, C= 0,187, et pour l'hydrogène i>' = ^ — '- — 't^ — F' a'=o,oo366i, C = 3, 409. 1,2932x0,00920 » On déduit de la formule précédente pour les chaleurs spécifiques à volume constant des deux gaz c = o,i4i, C = 2,4i5. » En désignant par p le rapport du travail interne au travail externe dans la détente de l'acide carbonique à zéro sous la pression initiale de l'almo- sphère, par p' le rapport correspondant pour l'hydrogène, l'équation (3) donne comme résultat final i + P 1,'7'i' i + p- p = 0,174 + 1,174 p'- {*) Théorie mécanique de la chaleur, traduite par F. Folie, t. I, p. SgS. ( '099 ) » On peut donc conclure de la loi des chaleurs spécifiques absolues et des expériences de M. Regnault que, dans la détente de l'acide carbonique, le rapport du travail interne au travail externe est notablement supérieur au rapport correspondant dans la détente de l'hydrogène. » GÉOMÉTRIE DE SITUATION. — Solution complète du problème relatif au cavalier des échecs. Seconde Note de M. P. Volpicelli. « Dans tna première Note (i) j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Aca- démie les bases de la solution du problème dont il s'agit. Je viens aujour- d'hui prier l'Académie de me permettre de lui communiquer les formules qui permettent de résoudre complètement ce problème. » Les courses du cavalier sur l'échiquier sont les unes partielles, les autres totales, et chacune d'elles se termine lorsque le cavalier, en faisant un pas de plus, devrait revenir sur une case qu'il a déjà parcourue. Dans les courses partielles, le cavalier ne parcourt point tout l'échiquier; il le parcourt tout dans les courses totales. Les ))remières de ces deux espèces de courses n'ont pas encore attiré l'attention, bien qu'elles soient elles- mêmes autant de solutions du problème. » On arrive aux formules indiquées par une méthode tout à fait ration- nelle, c'est-à-dire sans tâtonnement, sans besoin d'avoir l'échiquier sous les yeux, et indépendamment de sa forme. Appelons a, |3 l'abscisse et l'or- donnée de quelque case que ce soit, qui sera uidiquée par (a, /3); de telle sorte que le nombre des courses partielles et totales du cavalier, en com- mençant par cette case, sera représenté par l{a, P). » En premier lieu, considérons l'échiquier carré, ayant pour côté le nombre pair 2X de cases; supposons-le partagé en quatre carrés, ayant chacun un côté de jr cases. Par suite de la position symétrique de ces carrés, le nombre No^, des courses en question sera No^= 4«; 71 étant le nombre de toutes celles que l'on obtient d'un de ces quatre carrés. Le nombre n s'exprime par les symboles 1, en observant que toutes les courses provenant des cases de la diagonale du carré jc'^ sont en nombre 2 (i, i) -^ 2(2, 2) + 2(3, 3) + ...-+- 2(.r,x), (i) Comptes rendus, séancedu 3 se|)tenibie i85o, t. XXXI, p. 3i4. i43.. ( I lOO ) et que les courses provenant de toute autre case du nièiiie carré se trouvent placées symétriquement par rapport à la même diagonale. Leur nombre total sera donc exprimé comme il suit : 23(l,2)Hh22(l,3) 4- 22(l,4) + . ..-h2l{l,x) -4- 2l{2, 3) + 22(2,4) 4- ... 4- 22(2, X) ■+■ 22(3,4) + . . . + 22(3, J^') -+- 2 2(X — i,xj. » Par conséquent ou obtiendra |No^.= 2(i,i)+ 2(2,2)+ 2(3,3)+...+ I{x,x) + 2 2(1, 2) + 22(1, 3) + 22(1, 4) + - • .4- 22(1, x) , s . +22(2, 3) + 22(2, 4) + .. -4-22(2, a-) ^ +22(3,4) 4-.. -4- 22(3, .x) » On conclut facilement de celle formule que, dans l'écbiquier de /jx^ cases, on en devra considérer seulement — ^5 pour arriver à la solulion du iiroblème. On conclut encore que le nombre Noj.. doit être divisible par 8, puisque chaque course doit avoir sa correspondante inverse. » En second lieu, si l'on considère un échiquier carré, ayant pour côté un nombre impair ^x + i de cases, supposons qu'il soit partagé en quatre carrés, ayant chacun x cases pour côté, et séparés par deux rangées or- thogonales de cases, formant luie croix grecque. Les nombres respectifs des cases contenues dans les quatre carrés et dans la croix sont ^ix- et l^x + 1. Eu égard à la symétrie des cases formant la croix, le nondjre des courses provenant de toutes les cases de celle croix sera 4[2(i, a' + 1) ■+-l[-2,x + I) + 2(3,x + 1) +. . . + 2(x, A- + i)] +2(.r + i,a? + 1). » Par consécpicnt le nombre N-j^+i des courses provenant de chacune des cases de cet échiquier devra être ' N 2;,+ , = N 2^. + 4 [ 2 ( r , .r + I ) + 2 ( 2 , a; + I ) (2; \ + 2(3, a,' + i) +. . . + 2(j:-, x + i)] + 2(x + i,ar + i). ( l'oi ) » Il est facile de voir par cette formule que, dans l'échiquier de {3JC-\-iy cases, le nombre de celles considérées pour la solution du problème est seulement — — -hx-hi. Chaque terme de la formule (2) représente un nombre pair de courses, parce que chacune d'elles doit aVoir sa correspondante inverse; conséquemment, le nombre N^^+i devra être divisible par 2. » La condition que doivent remplir les coordonnées, appartenant aux deux cases relatives à un pas du cavalier, est exprimée en calcul par les huit couples d'équations suivantes : I. \ ^- - ■^•. (j-r. II. \ .'-■ - .r, Ij-r. I, •-1- III. X — X, = + I , 1 J— Ji = — 2, V. jx — X, = — I, (/— r. = + 2, VII. } " IV. 1 X — X, = +2, \.r—y^ = — I, VI. \ .)-■ — X, = — 1, \ y —y^ = + I. VIII. [y X, = — I , ■y\ = » Les valeurs des inconnues x, y de ces équations doivent être entières, positives et dans les limites marquées par la forme, quelle qu'elle soit, de l'échiquier. Moyennant ces valeurs, on construit la table directrice des courses du cavalier sur un échiquier quelconque. Cette table est indispen- sable pour exprimer en nombres les symboles 1 contenus dans les équa- tions (i) et (2). Pour l'échiquier de soixante-quatre cases, les valeurs des x, j- doivent être comprises entre i et 8 inclusivement. En conséquence, lesx,,j^, étant données, on aura, par les huit précédentes équations, la table direc- trice suivante. Tiible directrice des courses du cavalier, pour l'échiquier de 64 cases. '■,-r, ■i-> r ■■c,y x,I ^,y X,J .(■,>• .c,y x,j- •r„J-, .r, y x,X ■'•■,^' -<:> y x,y x,y X, X ■^.y 1 . 1 2,3 i.i 3,4 1,3 1 ,5 2,2 2,6 4.2 4.6 5,3 5,5 ' >'^ ■i,'( 3,1 3,3 3,5 >,'. 1,0 2,3 2,7 4,3 4,7 5,'i 5,0 1,3 2, I 2.5 3,2 3,4 3,0 1 ,5 1.7 2,1 2,8 4.4 4,8 JyJ 5,7 ■ ,4 2,2 2,0 3,3 3,5 3,7 1,0 1,8 2,5 4.5 5,6 5,8 1,5 2,3 2,7 3,'i 3,0 3,8 1.7 2,0 4.0 5,7 i,G 2,'l 2,8 3,5 3,7 4,1 2,2 3,3 5.3 0,2 ■'7 2,5 3, G 3,8 4,2 2, 1 2,3 3,4 5,4 G,i 6,3 1,8 2, G 3,7 4,3 2,2 2,4 3,1 3,5 5 J I j,^ 6,2 0,4 2, 1 1,3 3,3 'l,2 4,4 2,3 2,5 3,2 3,6 5,2 5,6 6,3 6,5 U,i 1,-1 3,'| 4,1 4,3 4,5 2,4 2,0 3,3 3,7 5,3 5.7 6,-1 6,6 ■j,3 I , I 1 ,5 3,1 3,5 4 , '-J 4,4 4, G 2,5 2,7 3,4 3,8 5.4 5,8 G, 5 6.7 2,'l I ,2 1,0 3,2 3,0 4,3 4,5 4 , 7 2,6 2,8 3,5 b^^ 0,6 6,8 2,5 1,3 '■7 3,3 3,7 4 , '\ 4,0 4,« 2,7 3,6 5,0 0,7 2,6 1,4 1,8 3,'| 3,8 '[,5 1 ,7 5,1 3,2 4,3 0,3 7,2 3,7 1 ,5 3,5 4,0 4,8 . 5,2 3,1 3,3 4,4 0,4 7.' 7.3 2,8 i,G 3,0 4,7 5,3 3,2 3,4 4,1 4,5 6,1 6,5 7.2 7.4 .1, 1 1 ,2 2,3 4-3 5,2 5,4 3,3 3,5 4.2 4.0 6,2 6,6 7.3 7.5 j , i 1 , 1 1 >3 ■^,'\ 4,4 5,1 ô,'S 5,5 3,', 3,0 4,3 4,7 G, 3 6.7 7.4 7-0 :),3 1 ,2 .,'1 •i," 2,5 4,1 'l , 5 5,2 5 , 'i 5,0 3,5 3,7 4,'i 4,« 6,1 6,8 7,5 7.7 ( I I02 ) '■...>. x,r •r.r -r,^ ^,^ ^'.y ■',X ■^>.y ^•,^' i„^. .ï.r jc,y ^,r x,r ^,r ',J 5,7 3,6 3,8 4,5 6,5 7,6 7.8 7,'. 5,3 5,5 6,2 6.6 8,1 8,5 5,8 3,7 4,6 6,6 7-7 7.5 5.4 5,6 6,3 6,7 8,3 8,7 6,1 4.Ï 5,3 7,3 8,3 7,6 5,5 5,7 6,4 6,8 8,4 8,8 G, 2 ■'(,■ 4,3 5,4 7,4 8,1 8,3 7.7 5,6 5,8 6,5 8,5 6,3 4,î 4,4 5,1 5,5 7-' 7.5 8,3 8,4 7,8 5.7 6,6 8,6 «,4 4,3 4,5 5,2 5,6 7.2 7,6 8,3 8,5 8,1 6,2 7.3 6,5 4,4 4.6 5,3 5,7 7,3 7.7 8,4 8,6 8,2 6,1 6,3 7.4 0,6 4,5 4,7 5,4 5,8 7.4 7.8 8,5 8.7 8,3 6,2 6.4 7.1 7.5 G. 7 4,0 4,8 5,5 7.5 8,6 8,8 8,4 G, 3 6.5 7.2 7,6 6,8 4,7 5,6 7, G 8,7 8,5 6.i 6,6 7.3 7-7 7.6 5,2 6,3 8,3 8,6 G, S 6,7 7-4 7,8 !•''- 5,1 5,3 6.4 8,4 8,7 6,6 6,8 7,5 7,3 5,2 5,4 6,1 6,5 8,1 8,5 8,8 6.7 7,6 •r.r x>y » Les courses totales du cavalier peuvent encore s'obtenir mécanique- ment^ sans tâtonnement, et indépendamment de la j)résence de l'échiquier, par une petite machine très-simple, pourvu que l'on donne une de ces courses rentrante. » PHYSIQUE. — Recherches sur la réflexion de la chaleur à la surface des corps polis ; par M. P. Desains. « Lorsque, avec des appareds de sel gemme, ou forme le spectre de la chaux ou celui du platine incandescent, on trouve, à l'extrémité la moins réfractée de ces spectres, des rayons complètement absorbables par de minces couches d'eau ou même de verre. Ces rayons se réfléchissent à la surface des métaux polis, en proportion beaucoup plus forte que les rayons voisins du rouge; et, par tous ces caractères, ils se rapprochent beaucoup de ceux qui sont émis par le noir de fumée chauffé seulement à 200 ou 3oo degrés. Aussi a-t-on depuis longtemps admis que la chaleur émise par les sources obscures est notablement moins réfrangible que la chaleur lumineuse dans son passage à travers le prisme de sel gemme. » Il y a quelques années, j'ai étudié l'action réfléchissante que le verre et le sel gemme exercent sur les rayons venus d'une source à basse tempé- rature, et j'ai reconnu que, quand le flux incident était complètement pola- risé dans le plan d'incidence, la formule de Fresnel P = . , . : repré- sente exactement la marche du phénomène; / est l'angle d'incidence, tou- jours lié à l'angle r par la relation siu i = n sin/-. Dans le cas du sel gemme, n est l'indice qui répond aux rayons employés. Il m'a paru devoir être pris égal à 1 ,49. Dans le cas du verre, la valeur de n qui satisfait aux expériences est 7ï == 1,7; mais ici il n'y a plus de mesures d'indice possibles, puisque le verre, sous une épaisseur de -j millimètre, arrête déjà les rayons employés. ( iio3 ) Si toutefois on admet que, dans ce cas encore, n conserve la signification physique ordinaire, il faut en conclure que, dans le verre, les rayons obcurs extrêmes sont incomparablement plus réfractés que les rayons rouges, les- quels sont pourtant bien plus réfrangibles qu'eux dans un prisme de sel gemme. » Ces faits ont été consignés dans un Mémoire présenté à l'Académie en 1868. J'ai cru devoir les rappeler aujourd'hui, en les rapprochant des expériences faites depuis dix -huit mois sur la dispersion anormale, et de celles que M. Leroux avait antérieurement publiées sur le même sujet. » L'étude de la réflexion à la surface des métaux conduit à des consé- quences analogues. En étudiant, avec de La Provostaye, la réflexion que la chaleur polarisée éprouve à la surface des métaux, nous avons reconnu que les formules de Cauchv représentent très-bien les résultats que l'on obtient pour les deux positions principales du plan de polarisation. )) Mais, quand on se borne au cas où le plan de polarisation est parallèle > . . 1.. . 1 ' 1 r I iQ sin*(( — r) à celui de 1 incidence, on peut s assurer que la torraule V = . , , . f ^ sin'(; + r) reproduit très-bien les données de l'expérience, l'angle r étant toujours lié à l'angle d'incidence i par la formule siui = n sinr, n étant une constante. Seulement les valeurs de n sont très-considérables en général. Pour les rayons voisins du rouge extrême, elles m'ont paru les .suivantes : platine = 8 ; métal des miroirs = 8,7 ; argent = 20; enfin «=26 quand il s'agit de rayons émis par le noir de fumée à 3oo degrés et se réfléchissant sur le métal des miroirs. Cet accroissement énorme concorde bien avec ce que m'avait déjà donné l'étude de la réflexion sur le verre. M Dans le cas où les rayons sont polarisés perpendiculairement au plan d'incidence, la formule de Fresnel P = ''"",'. , ''; ne représente plus la réflexion métallique ni celle des rayons de basse température sur le verre. Mais il suffit de modifier bien peu les considérations desquelles cette for- mule dérive, pour en obtenir une autre qui représente les phénomènes. » Que l'on admette, en effet, que la force vive du faisceau réfracté, au lieu d'être égale à la différence de celles qui existent dans le faisceau direct et dans le faisceau réfléchi, diffère lui peu de cet excès, et l'on aura alors, entre les coefficients de vibration i^vei u des trois faisceaux, une relation de la forme (1 — f') cosi sinr = u^ cosr sinî(i — e?), ê représentant le coefficient du terme correctif. Or je me suis assuré que, ( iio4 ) par l'introduction de ce terme, on arrive à une formule finale, représen- tant bien toutes les expériences que je connais, pourvu que l'on donne à â une valeur de la forme k tang-(/ — /•) ; k est une constante qui dépend de la nature des rayons et de celle du miroir. Quant à la constante n, tou- jours définie par la relation sin/ = n sinr, elle conserve la valeur déduite des expériences faites dans le cas où le plan de polarisation est parallèle à celui de l'incidence. » La formule finale est la suivante : farig(/ — r] -F cos; sin; ^- tang'(/ — r)! cos/ sin ? / tang' (/ — /•) irig(/ — r) -F cos; sin; ^- tang'(/ — r)! in^{i-i-r} [ cos( sin; H- cosrsin; j tang(/-|-/-; I cos( sin; -h cosrsin; j cos/ sinf -(- cosr sinr )) J'ai vérifié cette formule entre les incidences 20 et yS degrés. » CHIMIE. — Sur un mode de dosage de cuivre par le cjanure dr potassium. Note de M. de Lafollye. « Chargé de nouveau, depuis i865, par l'Administration télégraphique, de travaux de pénétration d'arbres résineux, suivant le procédé conserva- teur de M. le D'' Boucherie, j'ai été conduit, à cette époque, à étudier le mode de répartition du cuivre dans le tissu du bois préparé. J'ai dû écarler les méthodes par pesées et préférer le procédé de M. Pelouze, fondé sur l'emploi du sulfure de sodium en liqueur titrée; mais j'ai rencontré dans son usage une difficulté, venant de l'altération que ma solution de sulfure subissait dans les circonstances où j'ai dû l'employer. Elle brunissait très- facilement, et comme le procédé consiste à déterminer le point où l'am- moniure de cuivre est décoloré, on conçoit que la coloration du réactif masquait le moment précis où son action achevait de s'accomplir. Sans essayer de surmonter celte difficulté, j'ai cherché un autre moyen, et j'ai été amené à une méthode exempte de cet inconvénient. » TiOrsque, comme dans la plupart des cas où l'on mélange un sel métal- lique et un alcali puissant, on verse dans une solution de sulfate de cuivre une solution de cyanure de potassium, il se forme un précipité qui se redis- sout dans un excès de cyanure alcalin. Il est clair que, dans cette opération, il existe deux points où le cyanure employé est en proportion constante avec le cuivre précipité et redissous. Ma première pensée avait été de me servir du cyaniu'e de potassium comme de liqueur titrée. Le point où le précipité est dissous est assez facile à saisir, mais comme il n'en est pas de même de la fin delà formation du précipité, surtout quand il est abondant, on ne peut pas compter sur un contrôle de la méthode par elle-même, et il ( iio5 ) m'a semblé nécesairede inodifier le procédé de manière à obtenir un résultat plus précis. Or, si sur le cyanure de cuivre en suspension on verse de l'ammoniaque au lieu de cyanure alcalin, le précipité est redissous comme précédemment et la liqueur prend une couleur bleue, plus ou moins intense, tandis que, si le précipité a été préalablement redissous par une quantité suffisante de cyanure alcalin, l'addition d'ammoniaque ne colore, en aucune façon, la solution alcaline du cyanure de cuivre. » Il résulte de cette expérience que le cyanure de potassium a pour le cyanure de enivre une affinité qui paralyse l'action colorante de l'ammo- niaque. De sorte que, si on la répète en sens contraire, c'est-à-dire en coni- menrant par l'ammoniaque, la solution cuprique énergiquement colorée en bleu doit être complètement décolorée par le cyanure de potassium. C'est en effet ce qui a lieu, et le résultat est si net qu'à la fin de l'opération une goutte d'une solution très-étendue de cyanure fait passer le liquide essayé d'une coloration encore sensible aune décoloration parfaite. M Une solution de cyanure blanc de potassium peut donc être employée comme liqueur titrée, pour doser très-exactement le cuivre en décolorant son ammoniure. En résumé, bien que je n'y sois pas parvenu directement, le procédé que je propose consiste à remplacer, par le cyanure de potas- sium, le sulfure de sodium dont se servait M. Pelouze. La présence d'un peu de fer ou de zinc dans le sel de cuivre essayé ne nuit pas à l'exacti- tude de l'opération. » Pour préparer la liqueur titrée, on dissout dans l'acide azotique une petite quantité de cuivre pur, i gramme par exemple : c'est la seule pesée à faire; on colore la solution par un excès d'ammoniaque, on l'élcnd d'eau jusqu'à un volume de loo ou de looo centimètres cubes et on la recueille dans un flacon bouclié à l'é.meri. Dans un autre flacon, on fait une solution de cyanure de potassium. Ensuite, dans un tube gradué, on verse une quantité quelconque de solution cuivrique et on note la division marquée. On ajoute peu à peu la liqueur cyanurée et l'on cesse dès que la décolora- tion est complète. Si le nombre de divisions correspondant au cyanure ajouté est moindre que celui qui correspond au cuivre, on étend la liqueur cyanurée en conséquence. Si, au contraire, ce nombre est plus considé- rable, on concentre la liqueur, sauf à l'étendre ensuite. La liqueur est titrée de la manière la plus commode quand le nombre des divisions de l'éprouvelte est le même pour le cyanure que pour le cuivre. » Si l'on a opéré sur une solution de J gramme de cuivre pour loo ccn- C. R,, 1872, i" Semestre. (T.LXXIV, >» 17.) l44 { iio6 ) limèlres cubes de liquide, on obtient une liqueur titrée au centième et que j'appelle par analogie lujueiir centime. Si la solution cuivrique est à la dose de 1 pour looo, la liqueur titrée est une liqueur luillime. C'est celle qui m'a servi dans les analyses que j'ai faites. » La grande avidité du cyanure de potassium pour l'eau ne permet pas d'évaluer, dans l'air ordinaire, le poids de sel nécessaire pour former la liqueur titrée qu'on désire; mais il est très-facile de l'obtenir comme je viens de l'indiquer, et elle se conserve parfaitement dans un flacon bien bouché. » CHIMJE. — Aclion de l'étlier sulfurique sur les iodures. Note de M . È. Ferrière. « Lorsqu'à la solution d'un iodure, préalablement additionnée d'empois d'amidon, on mélange par agitation une dose d'éther sulfurique, voici ce que l'on observe : » 1° Si la solution est faiblement concentrée, une partie de l'iode est instantanément mise en liberté : l'empois d'amidon se colore en bleu; » 2" Si la solution est étendue, la coloration bleue apparaît au bout de deux ou trois heures; » 'à° Si la solution est extrêmement étendue, la coloration bleue n'appa- raît qu'au bout de deux ou trois jours. » 4° Si l'on fdtre la solution, pour en séparer l'amidon bleui, et qu'on ajoute une nouvelle dose d'éther et d'empois, la coloration bleue (incli- nant vers le violet) reparaît au bout d'un temps plus ou moins long; et ainsi de suite : l'iode finit par être entièrement chassé de sa combinaison. » Les expériences ont été faites, non-seidement avec les ioilures artificiels, mais encore avec des eaux naturellement iodurées. (Par exemple, avec l'eau de Saxon-les-Bains (Valais), l'empois d'amidon s'est coloré en bleu, et la benzine en rose). » Dans les mêmes conditions, les chlorures et les bromures sont restés inaltérés. » A quoi attribuer cette action de l'éther sulfurique sur les iodures? Pro- bablement à la formation plus ou moins lente, mais continue, d'un éther ioJhydricpie (G'II'^I) instable, comme semble l'indiquer la coloration vio- lacée que prend la liqueur. JMais je n'eu ai pas la preuve expérimentale. » ( II07 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la s/ntlièse de l'orcine. Note de MM. G. Vogt et A. IIewixger, présentée par M. Wuriz. » L'orcine, la hase des matières colorantes des lichens, a été l'ohjet de nomhrenx travaux; mais, jusqu'à présent, on n'était pas arrivé à reproduire artificiellement ce composé. Nous avons été assez heureux pour réussira effectuer cette synthèse, en étudiant l'action de la potasse en fusion sur l'acide sulfoconjugué du toluène chloré. » Lorsqu'on chauffe au bain-mariele toluène chloré C'IPCI^CH^CICH^ avec de l'acide sulfurique, il se dissout après quelques heiu'es. Le produit ici „ » iso- t?w H. mères et un excès d'acide sulfurique. Pour enlever ce dernier, on étend le liquide d'eau, et l'on ajoute assez de carbonate de baryum pour neutraliser la totalité de l'acide sulfurique libre, sans saturer les acides sulfoconjugués. On filtre alors, et l'on finit la neutralisation avec une dissolution de baryte caustique. La liqueur neutralisée contient en dissolution les sels barytiques de deux acides isomères, qui différent par leur solubilité, leur forme cris- talline et la proportion d'eau de cristallisation. Le moins soluble, Vx-chloro- crésjlsulfite de barjum (C'H^CISO')^Ba -)- 2H-O est en belles lamelles rhombiques incolores; le second sel, beaucoup plus soluble, le ^-chlorocré- syhidfile de barjum (C'H''ClSO')-Ba + i ^H^O, est en petits grains cristallins groupés en choux-fleurs; nous n'avons pas pu séparer entièrement ce sel du premier. Le sel de baryum a fournit, par double décomposition avec le sulfate de potassium, Va-cldorocrésybulfile de potassium C'H*C1S0'R, qui cristallise en lamelles nacrées assez solubles dans l'eau froide et dans l'al- cool bouillant. » Il était à prévoir que ce sel, sous l'influence de la potasse en fusion, donnerait un diphénol de la formule C'IIM identique ou isomérique avec l'orcine ^^'ï^1sU + ^^«0 = C'II«j^^^ + KCl4-S0|^;^. L'expérience a montré qu'il se forme, en effet, dans cette réaction, de Vor- cine présentant tous les caractères de celle que fournissent les acides des lichens. » On chauffe, dans une capsule d'argent, i partie de sel de potassium et 2 parties de potasse caustique jusqu'à fusion ; la masse brunit et dégage, 144.. ( iio8 ) vers a8o à 3oo degrés, un gaz que nous avons reconnu être de l'hydrogène pur. Ce dégagement, ayant duré quelques minutes, on arrête l'opération, on dissout la masse dans l'eau, on sursature par l'acide chlorhydrique, et l'on agite avec de la benzine. » Celle-ci enlève au liquide l'acide salicylique et le crésylol formés en petite quantité dans la réaction, et laisse dans la liqueur aqueuse la pres- que totalité de l'orcine. Après ce traitement, on agite la liqueur à plusieurs reprises avec de l'éthcr et l'on soumet à la distillation la solution éthérée; il reste un résidu brun sirupeux qui contient de l'orcine souillée par des matières résineuses et colorées. La purification de celte orcine brute nous a présenté dans le début de grandes difficultés, et, après de nombreuses tentatives infructueuses, nous nous sommes arrêtés au mode suivant. » Le résidu brun est repris par l'eau, qui sépare une partie des matières étrangères insolubles; on filtre et l'on évapore la solution au bain-marie, dans un courant d'acide carbonique, jusqu'à consistance sirupeuse. Ce sirop étant soumis à la distillation dans le vide, il passe d'abord de l'eau, puis le thermomètre monte rapidement vers i85 degrés; il distille alors entre i85 et iqo degrés un liquide jaunâtre très-épais, qui, à la longue, se soli- difie; c'est de l'orcine anhydre qui contient encore une petite quantité de matières insolubles dans l'eau. La solution aqueuse filtrée, évaporée dans le vide, dépose des cristaux blancs d'orcine pure. » L'orcine ainsi obtenue fond à 67°, i, renferme i molécule d'eau de cristallisation (i) qu'elle perd à 100 degrés et présente toutes les réactions colorées de l'orcine des lichens. » En présence de l'air, l'ammoniaque la transforme en une matière d'un beau rouge violacé qui est de l'orcéine. Sa solution aqueuse donne avec l'eau de brome un précipité de tribromorcine; elle réduit le nitrate d'ar- gent ammoniacal et donne avec le sous-acélate de plomb un précipité blanc (i) o", 1945 (l'orcine hydratée séchéc à 100 degrés ont perdu o5'',o244 'l'eau os'',9,n49 » » » o^'',o35i » cequi conduit à 12, 54 et 12,76 pour 100 d'eau; théorie pour C'H'O' -f- tl-O : 12,67. o«', 1701 de matière sèche ont donné o^'^,^t']3 d'acide carbonique; o^', 102 d'eau oS'-,2398 . . os^SSgS » qs--, i4i5 » ce nui correspond à I. II. Thmiic pour C'H'O'- C 66,91 67,04 67,74 H 6,66 6,55 6,45 ( "09 ) qui rougit à l'air. Elle forme avec l'eau une solution sursaturée, qui ne se solidifie que difficilement; mais, dès qu'on y projette luie parcelle d'orcine naturelle, le tout se prend en masse. Les cristaux de l'orcine synthétique sont formés par un prisme mm avec la modification h' Irès-développée, donnant aux cristaux l'aspect de tables; les angles observés sont : Orcine synthétique m/«. . . io2''4o' Orcine des lichens 77! w. .. . i02°24' m/l'... 128° 43' . 77i/i' I28°48' Malheureusement les cristaux ne présentaient pas de sommets, ce qui nous a empêché de déterminer les autres angles. » L'orcine est solubie dans le chloroforme à chaud; elle se dépose par le refroidissement à l'état hydraté en aiguilles aplaties incolores et d'aspect nacré. » L'orcine synthétique est donc identique avec l'orcine des lichens et son mode de formation montre qu'elle est un diphénol du toluène C H" ' „ > ' ' ( OH ainsi qu'on l'avait supposé. » L'orcine est le produit principal de l'action de la potasse sur le chloro- crésylsidfite de potassium; cependant, comme nous l'avons indiqué plus haut, il se forme par une réaction secondaire du crésylol et de l'acide salicy- lique. L'hydrogène dégagé pendant la fusion se substitue au chlore d'une certaine quantité de chlorocrésylsulfile de potassium et le transforme ainsi en crésylsulfite. Ce dernier, comme l'ont montré M. Wurtz et M. Barth, donne, sous l'influence de la potasse fondante, du crésylol et de l'acide salicylique, et ce fait explique la présence de ces deux corps dans les pro- duits de la réaction. » Nos expériences ont été faites au laboratoire de M. Wurtz, à l'École de Médecine. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches sur les propriétés de divers prin- cipes immédiats de l'opium. Note de M. Rabuteau, présentée par M. CIi. Robin. « Les beaux travaux de M. Cl. Bernard sur les alcaloïdes de l'opium nous ont appris qu'il existait des différences notables entre ces divers prin- cipes expérimentés chez les animaux. Ils ont démontré que trois d'entre eux seulement étaient soporifiques (la narcéine, la morphine et la co- déine); qu'ils étaient tous toniques à haute dose et à des degrés divers; qu'ils étaient tous convulsivants, excepté la narcéine. Il était intéressant ( 'iio ) (l'étndier ces mémos principes comparalivemeiil chez l'iiomme e\ chez les animaux, non-seulement au point fie vne de lem-s propriétés soporifiques et (le leur énergie, mais an point de vue de leurs effets analgésiques et anexosmoliques; car nous employons l'opium plus souvent pour calmer la douleur et arrêter les flux intestinaux que pour procurer le sommeil. » Mes expériences, qui sont au nombre de près de i5o, ont été faites sur l'homme sain ou malade, sur les chiens, les lapins et les grenouilles. J'ai étudié non-seulement les six principaux alcaloïdes de l'opium, mais l'acide méconique et la méconine. Ces diverses substances étaient tantôt ingérées dans le tube digestif, tantôt injectées dans le tissu cellulaire sous- cutané. » Tliébaïne. — D'après M. Cl. Bernard, la thébaine est la plus toxique des bases de l'opium chez les animaux. Cette proposition, qui est éminem- ment vraie, ne s'applique pas à l'homme, qui peut ingérer sans danger lo et i5 centigrammes de chlorhydrate de thébaine. A la suite de cette pre- mière donnée, j'ai constaté que cette substance, introduite par la méthode hypodermique, chez des malades atteints de névralgies, était analgésique autant que la morphine. Je me suis assuré qu'elle n'était pas anexosmo- tique, c'est-à-dire qu'elle n'arrêtait pas la diarrhée. C'est ce que m'avait démontré déjà l'expérience suivante, qui a été faite pour chacun des opia- cés. J'ai injecté sous la peau, chez un chien, 5 centigrammes de chlorhy- drate de thébaine, puis j'ai porté, dans une anse intestinale, une solution de sulfate de soude; or, cette anse, après avoir été remise dans l'abdomen, s'est remplie de liquide, de sorte que le purgatif a agi comme si l'animal n'avait pas été thébaine. On verra qu'il n'en est pas de même chez un chien morphine. Enfin, j'ai reconnu que la thébaine n'était pas soporifique chez l'homme, ce que M. Cl. Bernard avait déjà constaté chez les animaux. » Papavérine. — Celte substance est beaucoup moins active que la thé- baine ; i5 centigrammes de son chlorhydrate, introduits sous la peau d'un lapin, 25 centigrammes chez un chien, ne produisent rien. L'homme la supporte très-bien également. Elle n'est soporifique ni chez les animaux ni chez l'homme. Elle n'empêche pas les courants exosmoticpies dans l'intes- tin et n'arrête pas la diarrhée. Enfin elle est légèrement analgésique. )) Narrotine. — Suivant M. Cl. Bernard, lanarcotine est la moins toxique des bases 0|)iacées chez les chiens. Il en est de même chez l'homme 43 cen- tigrammes de son chlorhydrate, ingérés en une lois, n'ont rien produit chez moi. Elle n'est pas ou n'est presque pas analgésique. Elle n'est pas anexosmotique; en effet, dans vingt cas de diarrhée où je l'ai administrée, ( Mil ) elle ne l'a arrêtée qu'une seule fois, ce qu'on peut considérer comme acci- dentel. Enfin, elle n'est pas plus soporifique clicz l'Iiomme que chez le ciiien. C'est donc une substance presque inerte; toutefois, à très-haute dose, à celle de 3 centigrammes, par exemple, elle produit chez les grenouilles de légères secousses convulsives : c'est la brucine des opiacés. » Codéine. — Cette base est moins dangereuse que la tliéhnine et plus dangereuse que la morphine chez les animaux. C'est le contraire chez l'homme. Aux doses de 5 à lo centigrammes, elle produit de la pesanteur de tête et de la faiblesse dans les membres inférieurs. Elle n'est pas anexos- motique, très-peu soporifique et peu analgésique chez l'homme. )) Narcéine. — La narcéine est la plus soporifique des bases de l'opium chez les animaux; mais ce n'est pas à dire pour cela qu'elle soit très-som- nifère. En effet, il faut plus de 5 centigrammes de son chlorhydrate injecté sous la peau d'un chien de taille moyenne pour le faire dormir. Elle est beaucoup moins soporifique que la morphine chez l'homme; mais elle ne l'est qu'à haute dose, à celles de lo à 20 centigrammes, par exemple; mais le sommeil qu'elle procure est calme et réparateur, et le réveil est tout à fait physiologique, tandis que celui de la morphine, lequel est plus pro- fond, ne laisse pas que de produire de la fatigue. Enfin cette précieuse substance est éminemment analgésique, comme je l'ai prouvé par des expé- riences thérapeutiques dont les résultats ont été exposés l'an dernier devant la Société de Biologie. Elle ne diminue pas l'excrétion urinaire, comme on l'a avancé, mais elle arrête très-bien la diarrhée, moins efficacement que la morphine, qui doit être d'ailleurs employée à des doses beaucoup plus faibles; mais elle n'entrave pas les fonctions digestives : aussi est-elle utile dans les diarrhées des phthisiques. » Morphine. — La morphine est la plus active des bases opiacées chez l'homme, tandis que, d'après M. Cl. Bernard, elle occupe le quatrième rang dans l'ordre toxique chez les animaux. Elle est très-anexosmotique, comme le prouve l'expérience de l'intestinale faite déjà avant moi par M. IMoreau, et comme le démontre la pratique médicale. Elle est la plus soporifique des bases de l'opium; mais elle ne paraît pas plus analgésique que la mor- phine, elle l'est même moins parfois. » Acide mécanique et méconine. — Mes expériences démontrent que l'acide méconique est inerte, même à de hautes doses. J'ai injecté 5o cen- tigrammes de cet acide dans le sang chez un chien; j'ai fait prendre à d'autres de i à 3 grammes de biméconates de potasse ou de soude, et je n'ai rien observé, si ce n'est que les urines sont devenues neutres ou al- ( ï"2 ) câlines suivant la dose du biméconate ingéré. La réaction de l'acide iné- conique par lo perchlorure de fer était tout à fait nette dans ces mêmes urines. La méconine est également inactive. i> Les alcaloïdes de l'opium peuvent être classés de la manière suivante, d'après leurs effets chez l'homme : » Ordre soporifique : Morphine, Narcéine, Codéine. Les autres ne pro- duisent pas le sommeil. )) Ordre d'activité toxique : Morphine, Codéine, Thébàine, Pnpavérine, Narcéine, Narcoline. » Ordre analgésique : Narcéine, Morphine, Thébaïne, Papavérine, Codéine. La narcotine ne paraît pas émousser la douleur. » Ordre anexosmotique : Morphine, Narcéine. Les autres n'arrêtent pas la diarrhée. » Action simultanée des bases de l'opium, du chloroforme et du bromoforme. — On sait que l'action combinée de la morphine et du chloroforme pro- duit l'analgésie sans que le sommeil soit nécessaire. Or, un chien qui avait reçu sous la peau 5 centigrammes de chlorhydrate de narcéine, et qui avait été endormi ensuite par le chloroforme, ne sentait plus rien à son réveil. On pouvait le pincer, le piquer, lui marcher sur les pattes sans qu'il témoignât la moindre douleur; cependant il marchait, courait même dans le labora- toire. Cet état extraordinaire, dans lequel le système nerveux sensitif était aboli, persista plusieurs heures. J'ai reconnu qu'on arrivait aux mêmes résultats en employant le bromoforme ou le chloral et un autre alcali de l'opium, moins la narcotine, et à des degrés divers. » Mes expériences physiologiques ont été faites dans le laboratoire de 1\L Robin, à l'École pratique de la Faculté de Médecine ; les expériences thérapeutiques, dans divers hôpitaux [Charité^ service de M. Sée ; Pitié, dans un service dirigé par M. Lancereaux); enBn, dans ma pratique. » ZOOLOGIE. — Sur les métis des espèces du Lièvre et du Lapin. Note de M. A. Sanson, présentée par M. Milne Edwards. « L'étude des générations croisées est à juste titre considérée comme ayant une grande importance, pour arriver à préciser la notion de l'espèce. Les conditions do fécondité des produits de ces générations, possibles seu- lement entre espèces d'un même genre naturel, ont donné lieu à de nom- breuses controverses, que rexpérimcutation seule était capable de faire cesser. Ainsi, l'idée d'infécondité absolue, corrélative de celle d'hybridité. ( '"3 ) ne peut plus être admise comme critérium pour la distinction des espèces. L'expérience a démontré que des individus appartenant à des espèces no- toirement distinctes peuvent s'accoupler et donner des suites indéfiniment fécondes. Les métis de Lièvre et de Lapin, dont l'ostéographie fait l'objet de mon Mémoire, en fournissent un exemple des plus intéressants. » L'existence de ces métis, annoncée en i858 sans preuves suffisantes, est aujourd'hui certaine. Leur production a été réalisée en avril 1868, à Brétigny-sur-Orge (Seine-et-Oise), par M. Eug. Gayot. Accouplés entre eux depuis lors, ils se sont montrés constamment féconds et leur fécondité ne paraît point s'affaiblir. Dans mon Mémoire, je retrace en détail leur histoire et j'expose les résultats de leur étude crâniomélrique et cràniologique, faite sur deux individus que M. Gayot a bien voulu mettre à ma disposition. Ces individus, arrivés à la sixième génération, représentent les deux variétés auxquelles l'auteur a donné les noms de Léporide ordinaire et de Léporide l'jiujne-soie, à cause des différences de leur fourrure. » De cette étude, il résulte que des deux sortes de métis l'une est abso- lument identique au Lapin par tous ses caractères spécifiques, l'autre se rapproche du Lièvre sans y être complètement arrivée, mais moins par les formes de son crâne que par ses attributs extérieurs. » Pour la première sorte, celle du Léporide ordinaire, et dont la carac- téristique est entièrement semblable à celle de tous les sujets de provenance moins authentique présentés en diverses occasions, il est évident que, con- formément à la loi de réversion bien connue, les métis reproduits entre eux ont opéré leur retour complet à l'espèce ou au type du Lapin, un de leurs ascendants. C'est ce que notre étude rend tout à fait incontestable. » Pour la seconde sorte, celle du Léporide dit longue-soie, dont la four- rure est celle du Lièvre légèrement modifiée, l'influence de cette loi de ré- version ne paraîtra pas moins hors de doute à l'observateur attentif. Il con- clura des faits constatés que les métis sont, dans ce cas, en voie de retour vers le type du Lièvre, auquel ils seraient certainement déjà parvenus si leur reproduction s'était effectuée dans les conditions d'existence propre à ce type, c'est-à-dire en état de complète liberté. » Ij'observation des faits, dans leur état actuel, permet donc de résoudre la question importante de l'existence ou de la non-existence du type spéci- fique nouveau qui a reçu le nom de Léporide, comme résultant du croise- ment des espèces du Lièvre et du Lapin, et leur étant intermédiaire. Notre étude démontre que ce type n'existe point et que les sujets nés de ce croi- C. K.,1872, 1" Semestre. (T. LXXIV, N° 17.) l45 ( '"4) sèment sont purement et simplement des métis qui, à la façon de tous les autres, oscillent durant un certain temps entre leurs divers types naturels ascendants, pour faire en définitive retour à l'un ou à l'autre. Dans les expériences de M. Gayot, le plus grand nombre s'en est allé résolument et sans arrêt vers le type du Lapin, tandis que quelques-uns seulement ten- daient vers le Lièvre, auquel ils éprouvent quelques difficultés à retourner. Il ne faut pas oublier que tous sont issus du même père, et que la diffé- rence si accusée de tous leurs caractères, crâniologiques ou extérieurs, quand bien même ces caractères ne seraient exactement ni ceux du Lajjin ni ceux du Lièvre, suffirait toute seule pour leur faire dénier la qualité d'es- pèce, la condition indispensable de celle-ci étant l'ideiililé des caractères fondamentaux du type. » Mais si ces expériences ne permettent point d'admettre la réalité du Léporide, en tant qu'espèce zoologique nouvelle, elles auront eu néan- moins le mérite de lever tous les doutes sur l'existence même des métis ré- sultant de l'accouplement dont il s'agit. Les caractères du Léporide longue- soie, notamment, ne sauraient être autres que ceux d'un métis de Lièvre et de Lapin. Us suffiraient tout seuls pour attester la réalité du croisement et du métissage qui l'a suivi. » Pour que la fécondité des produits d'un tel croisement soit indéfinie, il suffit, me scmble-t-il, que ces produits soient capables de donner entre eux vine première génération. La loi de réversion qui leur est propre ne peut ensuite, par son action infaillible, qu'augmenter leiu- fécondité, la- quelle devient bientôt celle de l'espèce naturelle même. C'est là du moins ce qui s'est toujours manifesté dans les expériences bien conduites. On n'en connaît point dans lesquelles la fécondité se soit affaiblie après avoir été constatée d'une façon non douteuse. Il n'y a dans la science que le fait du mâle hybride d'Hémione et d'Auesse ra|)porté par Isidore Geoffroy Saiiit- Hilaire; mais M. Milne Edwards a montré que ce fait ne mérite aucune créance. Les produits de croisement sont radicalement inféconds entre eux, ou ils sont indéfiniment féconds. Les faits connus portent à penser qu'il n'y a point de moyen terme, précisément à cause de rintcrvention de la loi de réversion. Les femelles hybrides peuvent être fécondées par le mâle de l'une des deux espèces qui ont contribué à leur formation. Elles jouissent de la faculté de produire des ovules. Il y en a dans la science d'assez nombreux exemples concernant les Mules. Mais, dans aucun cas, il n'est arrivé que la Mule ait donné naissance à un produit viable. » Sur la question de savoir à quoi peut être attribuée la différence entre ( "i5) les produits de croisements radicalement incapables de se reproduire, et ceux qui jouissent notoirement d'une fécondité indéfinie, entre les hybrides et les métis, il y a une probabilité que je demande la permission d'énoncer en terminant; elle me parait conforme aux faits connus. Les espèces, dans leur genre respectif, sont disposées en série régulière. Celles qui sont voisines dansleur série donnentpar l'accouplement croisé desproduitsfeconds.il en est de même lorsqu'elles ne sont pas trop éloignées. S'il y a entre elles au delà d'un certain nombre de termes, le produit de leur accouplement est infécond. En tout cas, il serait intéressant que cette vue put être vérifiée complètement par l'expérimentation. » ZOOLOGIE.— Rotateurs pat^asiles des Néhaties. Note de M. A. -F. Marion, présentée par M. Milne Edwards. « L'étude des rapports des animaux entre eux possède pour le natura- liste un attrait tout particulier, bien que leur découverte réclame des con- ditions spéciales d'observations, pour ainsi dire expérimentales, qui ne sont point indispensables aux travaux de simple anatomie. MM. van Beneden et Hesse, qui ont acquis dans ce genre de recherches une réputation bien mé- ritée, ont décrit autrefois comme un Bdellode voisin des Histriobdelles un curieux animal auquel ils donnèrent le nom de Saccobdella et qu'ils avaient trouvé vivant sur la Nébalie de Geoffroy. » Ce parasite, ainsi que l'a fort bien reconnu depuis M. van Beneden fils, n'appartient pas au groupe des Bdellodes, mais doit être considéré comme un véritable rotateur, chez lequel le mode anomal d'existence a déterminé l'atrophie complète de l'appareil ciliaire et analogue, à ce point de vue, à certains membres de la même classe signalés par MM. E. Mecznikow, Cla- parède. Gosse et Dujardin. » Il existe dans la Méditerranée, notamment dans le golfe de Marseille, une espèce particulière du genre Nebalia, indiquée anciennement par Risso, dans une description incomplète sous le nom de Nebalia Strausii. » Il suffit pour observer des crustacés de cette espèce de recueillir en juillet et en août les amas volumineux de capsules nidamentaires du Murex brandaris, au milieu desquels ces Gastéropodes demeurent enfermés à la suite de leur ponte. Les Nébalies de Straus affectionnent ce séjour et semblent trouver auprès des Murex qui se sont ainsi enveloppés de leurs œufs des conditions très-favorables d'existence. Etudiées comparativement avec les Nébalies de Geoffroy, elles présentent des caractères différentiels d'une va- 145.. ( iii6) leur spécifique bien évidente. Les plus grands individus adultes sont longs de 8 millimètres. Les antennes, les mandibules, les pattes-mâchoires sont disposées suivant des contours assez différents de ceux des organes ana- logues de l'espèce primitive. Les anneaux de l'abdomen sont crénelés à leur bord postérieur, etc. » Au commencement de l'été, les femelles portent sous la carapace une multitude de jeunes individus qui viennent d'cclore avecla forme définitive des parents. En observant la situation de ces jeunes dans cette sorte de poche incubatrice, on aperçoit, fixés sur les lames foliacées des pattes bran- chiales, de petits animalcules très-protéiformes, longs de o"", 9, et que l'on reconnaît bientôt jiour de véritables Saccobdelles, bien distinctes toutefois de la SaccobdcUe de la Nébalie de Geoffroy, et munies d'ovaires très-déve- loppés. Jusqu'à ce jour les mâles, grâce peut-être à un mode d'existence moins sédentaire, ont déjoué toutes mes recherches. » J'ai cru devoir mentionner cette concordance très-significative dans les caractères différentiels de l'hôte et du parasite comparés à leurs congé- nères de l'Océan. » ZOOLOGIE. — Sur l'appareil respiratoire du Zonites algirus. Note de M. H. SicAUD, présentée par M. Milne Edw^ards. « Des recherches entreprises sur certains points de l'anatomie des mol- lusques Gastéropodes m'ont amené à faire quelques observations sur la structure de l'appareil respiratoire du Zonites aUjirus et à constater dans la poche pulmonaire de cet animal la présence d'un organe glandulaire nouveau. » Si l'on examine la membrane mince et transparente qui forme le pou- mon, on trouve qu'elle est composée des mêmes éléments histologiques que la peau; elle comprend dans sa structure du tissu lamineux et des fibres musculaires; elle est en outre sillonnée par de nombreux vaisseaux formant à sa surface un réseau dont la disposition est connue. La cavité pulmonaire est revêtue d'un épithélium à cellules prismatiques; ces cellules mesurent o""",025 environ de longueur et o'"™,oo6 de largeur; par places et particulièrement sur le trajet des gros vaisseaux, ces cellules épithéliales portent des cils vibratiles courts, à mouvements vifs. Ce fait a été indiqué avec soin par Williams dans les limaces et dans Vllclix nspcrsa. Chose sin- gulière! postérieurement aux travaux de Williams, l'existence même du revêtement épilhélial a été mise en doute dans la cavité respiratoire des ( i"7 ) Gastéropodes terrestres, et Leydig, dans son Traité d77/s68 73,33 77,37 73,53 76,20 71,76 74,78 7 ',69 74,5. 72.45 73, o3 69,39 72,46 69,52 72,30 69,34 72,09- sujets observés. Maximum. Embryon de 2-5 mois i » Fœtus tle 3 à 4 mois 4 88,88 Fœtus de 4 à 5 mois 6 81 ,70 Fœtus de 5 à 7 mois 6 80,64 Fœtus de 8 à 9 mois 5 78,74 Enfants de I à 10 jours 11 79,47 Enfants de 1 1 à 20 jours. ... 7 78,47 Enfants de 21 à 3o jours. ... 7 76,92 Enfants de 2 mois 3 73,62 Enfants de 6 mois à 2 ans. . . 6 75,65 Enfants de 5 i i3^ ans 6 75, l5 Jeunes gens et adultes 53 74>6o GÉOLOGIE. — Surl'iinilé de composition des Pyrénées proprement dites et du chaînon improprement appelé petites Pyrénées Note de M. F. G^RRitioc. « Il n'est pas possible d'établir une limite, même approximative, entre la grande chaîne pyrénéenne et la partie à laquelle on a donné le nom de petites Pyrénées. Ces deux portions du même relief, qui limite au sud la France, se relient l'une à l'autre avec plus de netteté encore que les Cor- bières ne s'unissent à la Montagne-Noire d'une part et aux Pyrénées de l'autre. On sent parfaitement, en étudiant la géologie pyrénéenne, dans laquelle on trouve si souvent à appliquer avec fruit le système des direc- tions (le divers soulèvements, que les bombements isolés formant le massif d'Aurignac, d'Aussaing, de Foix, du plateau de Lannemezan, descôleaux du Béarn, etc., ne sont que des plis de terrain, reliés au grand massif par des attaches que les grandes plaines d'alliivions cachent aux yeux. » La composition de ces îlots isolés montre qu'ils sont formés, non pas exclusivement par les terrains crétacés supérieurs et nummulitiques, ( II23 ) ainsi que l'a écrit M. Leymerie (i), mais bien par des terrains de tous les âges, ce qui leur enlève le cachet d'originalité qu'on a voulu leur donner. » Ainsi la bande de coteaux située dans i'Ariége entre Leycherc et Foix montre aux géologues toute la série des terrains, depuis le trias jusqu'au nummulitique et au miocène. A Foix, le granit apparaît et sert de point d'appui au crétacé moyen (cénomanien et turonnien) et au trias (col del Bouich). » En continuant vers l'ouest, nous trouvons encore, ainsi que je l'ai prouvé ailleurs en 1866 (2), et comme l'ont aussi montré M. Ma- gnand (3) et M. Bleicher (4), le granit, le terrain de transition, les ter- rains crétacé inférieur, crétacé moyen, crétacé supérieur, garumnien, nummulitique, tertiaire, forment une série complète de Salies à la Tour- d'Ausseing, rendue célèbre par M. Leymerie. » Plus à l'ouest encore, le granit, les schistes de transition avec galène, se montrent en plein plateau de Lannemezan, à Capvern, dont ils forment on quelque sorte le squelette avec l'aide du crétacé inférieur, du crétacé moyen et du crétacé supérieur. » Au nord-est et au nord-ouest de Bagnères-de-Bigorre, la même série de terrains continue à former les mamelons que M. Leymerie rapporte aux petites Pyrénées. 11 Nous arrivons ainsi jusqu'aux plaines du Béarn, où la série crétacée garumnienne, nuamiulitique et tertiaire forme le côté nord du fossé de Flammichon, que j'avais également signalé en 1866, en indiquant la direc- tion ouest 5 degrés nord à la faille qui le forme en ce point. » I/ensemble de tous ces terrains est le même, soit que l'on étudie le côté occidental des Pyrénées, soit qu'il s'agisse du côté oriental. La pa- léontologie et la lithologie sont, à très-peu de chose près, semblables. C'est surtout l'absence partielle de tel ou tel élément qui peut entraîner quelque apparence de différence. » Ainsi, par exemple, pour ne parler que de l'une des parties consti- tuantes du terrain crétacé, je dirai que la Brèche de Celtes ou Conglomérat de Cammarade, qui forme la base du crétacé moyen ou cénomanien, existe (i) Comptes rendus, séance du 11 mars 1872. (2) Étude du terrain turonnien [Bull. Soc. géol. de France, 1866). (3) Id. Magnan, 1867. (4) Thèse, 1870. 146.. ( II24 ) dans la partie occidentale sous forme de brèche (aux environs de Salies et de Bidache), et sous forme de grès ou de conglomérat fin à Gan (au sud de Pau). L'étage à dalles gréseuses du turonnien se montre dans toute l'étendue de la chaîne pyrénéenne. Le garumnien lui-même, sous diverses formes et avec fossiles d'eau douce ou avec fossiles mélangés, suit égale- ment le versant nord des Pyrénées, depuis le département de l'Aude jusqu'à Bayonne. Cependant il faut avouer que les fossiles sont surtout répartis vers la partie orientale et médiane de la chaîne, où ils manquent cepen- dant dans bien des localités. » Ainsi donc, je crois qu'il faut considérer les Pyrénées comme unifor- mément formées, quant aux terrains, dans toute leur étendue. Je crois, de plus, que si les bombements ou plissements les plus avancés vers le nord semblent former un relief à part, à cause de leur isolement en forme d'îlots au milieu des plaines alluviennes du bassin sous-pyrénéen, ce n'est là qu'une apparence. Déjà bien anciennement les plissements de la croûte terrestre avaient porté à des hauteurs plus ou moins grandes les terrains déposés dans le point qu'occupent aujourd'hui les Pyrénées. Des failles, dont l'orientation permet d'établir l'âge, ont produit des dislocations qui ont plus ou moins séparé les parties du squelette pyrénéen, et ont donné aux parties les plus au nord de la chaîne une position qui ne leur assigne en rien une place spéciale dans l'ensemble de la composition de ce massif montagneux. Le soulèvement spécial décrit sous le nom de soulèvement des Pyrénées a agi autant sur la partie la plus basse de la chaîne que sur la partie la plus élevée, et il a atteint, dans ces points, tout aussi bien le terrain éocène que les terrains les plus anciens. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les observations pluviométricjues faites à Athènes de i859 à 1871, par^l. V. Raumn. a L'intérêt que tout homme instruit porte aux pays dont les hommes et les choses ont fait l'admiration de sa jeiu^esse m'engage à présenter à l'Aca- démie un résumé des observations pluviométriques faites à Athènes, par M. Julius Schmidt, directeur de l'Observatoire grec. Elles donnent des no- tions jjrécises sur le degré de sécheresse du climat, qui sans doute n'est pas très-différent aujourd'hui de ce qu'il était il y a 2000 à ?)ooo ans et aussi pendant les temps héroïques. » Les observations embrassent une période de 1 2 années et demie, d'août 1809 à décembre 1871. Le pluviomètre carré a une superficie de 10'''' 55 ; ( II25 ) il est placé à i5", 6 au-dessus du sol, sur la terrasse d'une maison située au nord-est de l'Acropole et au pied occidental du mont Lycabette, à gS™, 5 d'altitude. Années civiles. Jan?. Févr. Mars. Avril. Mai. Juin. JallI. Août. Sept. Oc(. Not. Dec. Ann. met Quantités mensuelles et annuelles. i83r) » » » » » » » » 6,8 5,3 5,'\ ■]3,n -j-iJi » i86o 38j,i 37,7 90,9 /|i,7 i'|,8 ii,8 io,i 17,8 0,0 2,1 36,2 67,9 65, i oga.'i 1861 317,7 14,3 1,3 3.'|,8 10,8 75,5 21,0 1,8 g, g 1,7 53,8 3,'| 90,5 292, 3 1862 236,3 /|/|,o 16,5 9,9 3,2 6,1 43,6 2,5 0,0 6,6 0,0 102,8 9,1 335,7 i863 277,7 -7'3 2'5 74'0 8,6 1,8 14,0 0,0 o,t 5,4 3,4 68,6 72,0 214,8 1864 718,4 75,6 70,1 i3,6 11,8 55,6 11,3 0,0 0,0 52,8 i4i,i 340,9 40.6 749,8 1865 382,2 lfi,i 110,7 44;' '0)8 0,4 0,6 5i,i 4'' 5,6 35,5 56,2 16,9 4o5,g 1866 365,0 21,4 20,0 23,3 i,g 21,4 3,2 0,0 0,0 3i,6 22,6 i35,3 79,4 3o2,5 1867 335,6 3o,g 2,5 23,9 17,6 3,6 23,1 3,6 0,9 0,4 74,0 54,6 ici, 5 3i3,5 1868 3g2,5 70, g 8,1 78,5 13,3 29,4 4>' '.5 0,3 6,1 49>4 108, 3 24,1 46g, g i86g 934,6 39,7 16,6 68,9 44,7 28,6 12,3 2,7 19,4 38,7 49,6 28,7 64,7 354,0 1870 436,3 66, '1 3i,7 53, 0 65,7 6,') 0,0 0,0 29,2 3i,3 47,0 25,8 80,8 420,2 1871 565,2 97,2 27,5 26,1 31,7 ig,7 3,3 0,0 0,0 7,5 i83,g 110, 5 67,9 587,1 Moyennes mensuelles et annuelles générales. i85g-7i (13^) 47)6 34, o 4i>c '8,7 21,7 12,1 6,7 5,4 '4,0 53, 1 75,2 53,7 382,2 Maxima et minima mensuels générau.x. Max. 7'8,4 g7,2 110,7 78,8 65,7 75,5 43,6 5i,i 29,2 52,8 i83,g 24a, g ioi,5 749,8 Min. 277,7 14,2 1,3 9,9 1,9 0,4 0,0 0,0 0,0 0,4 0,0 3,4 g,i 314,8 Quantité maxima de pluie tombée en un jour. 56,0 47,8 2g, 8 i5,i 53, o 36,2 5i,2 19,6 3i,2 71,1 98,1 37,9 Nombres moyens mensuels et annuels des jours de pluie. 11,9 9,2 11,6 7,8 6.1 4,0 ',9 2,8 3, g 8,5 13,7 i3,i 93,5 » Il résulte, relativement à la quantité de pluie tombée dans l'année, que l'année la plus pluvieuse a été i864 (7i8"""4 et 749™™8) et les plus sèches 1862 et i863 {236"""3el 2i4'""8); l'écart entre le maximum et le mini- mum est un peu plus faible pour l'année civile (482,1) que pour l'année météorologique (535, o); il est de beaucoup supérieur pour toutes deux à la moitié du maximum. » Relativement à la répartition de la pluie entre les diverses saisons, celles-ci se placent dans l'ordre suivant, à partir de la plus pluvieuse : automne, hiver, printemps, été. Les moyennes sont les suivantes : Hiver, 1 34,3; Printemps, 81, 4; Été, 24,2; Automne, 142, 3 » Quant aux quantités annuelles et trimestrielles pendant les deux années les plus pluvieuses, 1864 et 1871, la plus grande abondance d'eau est sur- venue pendant l'hiver et l'automne; pendant les deux plus sèches, 18G1 et i863, c'est l'été et l'automne ou bien l'hiver et l'été, qui ont été les saisons sèches. ( I I 26 ) Enfin, relativetnetit à la réparlition de la pluie entre les divers wois, les moyennes mensuelles des douze années 1859-71 établissent une division en deux parties : l'une de six mois humides, d'octobre à mars, et l'autre de six mois plus secs, d'avril à septembre. Une réparlition de la quantité de pluie donne les résultats suivants : 382,2 entre les 12 mois, donnent par mois 3i ,8 3o3,6 entre les 6 mois humides 5o,(} ■jSjô entre les 6 mois secs i3, i » Relativement aux (juantités maxima de pluie totnhéc en un jour, le régime méditerranéen, caractérisé par des averses torrentielles, est bien accusé, malgré la faible moyenne annuelle. En effet, dans les mois d'octobre et de novembre, il est tombé jusqu'à ^S""" 2 à 98°"" i d'eau en un jour ; et, pen- dant quatre autres mois, le maximimi a presque atteint ou dépassé un [)cu 5o millimètres. » Relativement aux nombres moyens mensuels et annuels des jours de pluie, il est de 93,5 poin- l'année, en comptant ceux où il est tombé à peine quel- ques gouttes d'eau; mais il serait certainement réduit aux deux tiers si l'on supprimait tous ceux où il est tombé moins d'un millimètre d'eau. Ces 93,5 jours sont répartis par saisons de la manière suivante : Hiver, 34,2; Printemps, 25,5; Été, 8,7; Automne, 25, i. » GÉOLOGIE. — Secousses en mer; tremblement de terre du mois d'août 1868. Extrait d'une Lettre de M. E.-B. des Essards, enseigne de vaisseau, au Secrétaire général de la Commission centrale de la Société de Géo- graphie. (Communiquée par M. de Quatrefages.) « ... Je viens de recevoir de Parisdivers documents qui se rattachent aux campagnes de circumnavigation que j'ai faites à bord de la frégate à voiles la Néréide. En les consultant, j'y retrouve deux détails qui peuvent vous être utiles pour éclaircir ou compléter certains points de la science, et que je m'empresse de vous communiquer. » Le premier est relatif à l'existence et à la position fixe du banc de Penedro de San-Pedro, toutes les deux sinon douteuses, tout au moins contestées. » Le 10 septembre 1869 nous venions de franchir l'équateur, remon- tant vers l'Europe, lorsque, vers i heure du matin, la frégate éprouva une violente secousse de bas en haut, qui se prolongea latéralement, en s'affai- ( 'i'>-7 ) blissant, pendant près d'une minute. Le point estimé, pris sur-le-champ, donnait pour ce moment Latitude i»o8'5o"N. Longitude 2g"37' lo' O. Ce point, corrigé le lendemain matin par le calcul observé et l'estimation du courant, donna pour le moment de la secousse Latitude i"o8'4o"N. Longitude ag^SS' 3o"0 (i). C'est ce point que j'ai marqué sur le petit croquis que je joins à ma Lettre, avec l'extrait du journal de bord pour ce moment. » L'impression que m'a causée la secousse est à peu près la même que celle qu'on ressent en heurtant un bas-fond et en continuant à monter dessus (transport la Gironde^ 1867, banc de Bareiuusb, près la Jamaïque) ou en rencontrant un petit navire, le coulant et passant dessus. » La secousse fut assez violente pour que la sonde jetée dans la cale ac- cusât 45 centimètres d'eau, tandis que deux heures avant elle était étanche. Nous n'avons jamais fait autant d'eau en vingt-quatre heures, si ce n'est après une tempête au sud de la Tasmanie. » Ce point que je vous envoie a dû être déjà transmis en 1869 par le commandant; mais, comme il ne figure pas encore sur les cartes que j'ai pu voir, je crains que pendant ces deux guerres affreuses il n'ait subi le sort de bien des documents précieux, et je vous l'envoie en tous cas. C'est un jalon de plus pour fixer la position ou le déplacementdu volcan sous-marin . » Je ne veux en rien affirmer ou infirmer la position fixe donnée par les cartes routières : mes faibles connaissances, le manque de documents sé- rieux me l'interdisent; mais je pense que l'on peut sans témérité accuoillir l'idée d'un déplacement, si l'on considère la carte et les divers points où les secousses se sont fait sentir. (i) Dans deux Notes insérées aux Comptes rendus (t. VI, p. 5ï2, et t. XV, p. 44^)' M. Daussv a rapporié des observations tout à lait analogues à celles de M. des Essards, faites par différents navigateurs en des points situés environ pai- 20 minutes de latitude sud et 22 degrés do longitude ouest de Paris, et par 26 minutes de latitude sud et 22"2i' de longitude ouest. Ces divers points et le nouveau point éruptif signalé par M. des Essards seraient situés sur une ligne d'environ 7 degrés ou 780 kilomètres de longueur (i4o lieues marines), coupant l'équateur un peu obliquement en se rapprochant de la direction E.S.E.-O.N.O. Peut-être existe-t-il là, au fond de la mer, une zone d'évents volcaniques comparable et presque parallèle à celle des Açores, mais un peu plus longue. É. D. B. ( 1128 ) » On y voit, en effet, que depuis le siècle dernier jusqu'en 1842, les se- cousses se produisent toutes près de l'équaleur, dans l'hémisphère sud et entre les 20" et 3o'^ degrés de longitude oucsl. De 1842 à 1860, rien. Puis elles réapparaissent, mais au-tlessus de l'équateur et à gauche du 3o* degré (sauf la secousse que je signale), c'est-à-dire de 100 à i5o lieues plus à l'ouest. » Or l'espace compris entre les aS® et 3o® degrés est sillonné par les na- vires, surtout ceux à voiles, qui viennent y coupei' la bande des calmes équatoriaux à sa plus faible épaisseur; il est ilonc plausible que si aucune secousse n'a été signalée pendant ces dix-huit années, c'est qu'd y a eu interruption momentanée, ce qui milite en faveur du déplacement. » Cette hypothèse, je la formule d'ailleurs sous forme de question, car j'ai beaucoup besoin d'apprendre et je ne saurais affirmer ce ilont les hommes les plus éminents doutent encore. » Le deuxième point a trait au grand tremblement de terre qui boule- versa 200 lieues et plus de la côte chilienne vers le i5 août 1868 (1). J'ache- vais alors mon premier tour du monde. Partie de Tahiti le i5 juillet, la Néréide se trouvait à cette époque à mi-chemin du cap Horn. Vers le i5 nous avons éprouvé un mauvais temps bizarre sans hausse ni baisse du baromètre, sans motif apparent. Grosse mer, grosse houle. Était-ce le contre- coup ? Ce n'est que possible. » Mais c'est à partir du 27 août que les effets des phénomènes se révèlent à nos yeux sans que, toutefois, vu notre ignorance de la catastrojjhe, nous puissions leur assigner leur véritable cause. » Veuillez à ce propos excuser la liberté que je prends de mettre sous vos yeux un extrait d'une lettre que j'écrivais à mon père, en manière de journal, et qui constate le fait que je désire vous signaler. » Elle est datée du 22 septembre en mer, par le travers de Tristan da Cunha n Le passage du cap Horn s'est effectué dans les meilleures conditions possibles. Nous le passions au plus mauvais moment, en plein hiver ( fin d'août).... » Un fait que tu peux si{;naler à MM. Babinet et autres et que je ne puis e,\pliquer, c'est la débâcle prématurée des glaces du pôle sud. Cette débâcle, par suite de la fonte des neiges, n'a lieu qu'au commencement de l'été, tout au ])Ius à la fin du printemps de rhémisphère sud, c'est-à-diie octobre, novembre, décembre et janvier; comniciil se tait-il donc que dés le '.î^ août, et par 5i degrés de latitude sud, nous en avons rencontré qui, rares d'abord, se (i) i3 août i868. (Voyez Comptes rendus, t. LXVI, p. i349, 2' semestre de 1868.) ( II29 ) sont imiltipliées h mesure que nous remontions vers le pôle, et ne nous ont quittés que vers le lo septembre? » Il a dû y avoir au pôle sud une terrible secousse ou quelque phénomène analogue pour détacher ainsi ces masses imposantes au moment où elles tiennent le plus. 1) Quoi qu'il en soit, ce nouveau danger a rendu notre service... » » Mon journal constate que j'étais à cette époque en dissentiment com- plet sur ce point avec quelques-uns de mes collègues, qui penchaient pour des glaces d'années précédentes errant au gré des courants. Cette hypothèse n'avait rien d'impossible; les glaces détachées du pôle sud atteignent quel- quefois plus de loo mètres d'élévation au-dessus de l'eau; mais ce qui me la fit repousser ce fut l'aspect des formes angulaires, aiguës, tranchantes de ces énormes masses. Ces caractères ne peuvent guère se présenter après une ou plusieurs années de flottement, les angles devant rapidement s'é- mousser au contact d'une température au-dessus de zéro. )) Je pense donc pouvoir en conclure que le tremblement de terre qui a désolé le Chili a été aussi sous-marin et s'est fait ressentir assez fortement vers le pôle sud pour en détacher des blocs énormes. L'un d'eux, mesuré au sextant, avait environ loo mètres au-dessus de l'eau. » Lorsque ma lettre parvint en France, mon père, instruit de la cata- strophe du Chili, voulut publier le passage qui précède, mais des difficultés hiérarchiques ayant été mises en avant, il dut y renoncer. J'ai donc le plaisir de vous eu offrir la primeur bien que deux ans se soient écoulés depuis. Acceptez, je vousen prie, ces détails tels qu'ils sont. Je me tiens pour heureux s'ils peuvent vous être utiles, ce que j'espère, car j'estime qu'en science il n'en est pas d'insignifiants; quelque minime que soit leur importance absolue, tous concourent à la grande œuvre à laquelle vous vous êtes dévoués et à laquelle je veux apporter ma modeste part. » « M. DE QuATREFAGES fait obscrver que, lors de la présentation de la Note précédente à la Société de Géographie, l'amiral Fleuriot de Langle et un autre de ses collègues, dont il ne peut se rappeler le nom, ont fait des réserves au sujet de la hauteur attribuée aux glaces flottantes. » MÉTÉOROLOGIE. — Sw In période fl' aurores du lo au i6 avril 1872,6* son rapport avec les mouveinenls de l' atmosphère. Note de 31. Fron, présentée par M. Delaunay. (c Le i5 avril 1872, vers 8''3o'" du soir, à Sèvres, le ciel présente du côté du nord une teinte d'un blanc laiteux analogue à celle de la lumière zodiacale C.R., 1872, 1'='^ Semestre. (T. LXXIV, N» 17.) 14? que l'on voit faiblement à l'ouest. A 8''35", deux rayons blanchâtres partent de l'horizon nord : l'un au-dessous de Céphée; l'autre au-dessous de Cassiopée. Peu à peu, ces rayons deviennent plus nets. Bientôt celui de Céphée traverse cette constellation et s'étend jusqu'à la Polaire. A 8''4o™,les rayons diminuent peu à peu d'intensité et s'effacent. A8''45", ils reprennent dans la même position. Le rayon au-dessous de Céphée darde par moments jusqu'à la Polaire; l'autre rayon, plus étalé, couvre Cassiopée, laissant voir très-nettement les étoiles. Il a un léger mouvement de l'est vers l'ouest. Bientôt les rayons s'effacent peu à peu, et à S** 5o" une trace blanchâtre lé- gère subsiste seule à l'horizon, puis s'évanouit. C'était une aurore de 4* ordre, d'après la classification d'OlmsIed. » La période amorale qui s'est manifestée dans les régions nord de l'Eu- rope du lo au i5 avril, s'étendant jusqu'à Brest et Paris, permet de véri- fier de nouveau l'analogie que présente ce phénomène avec les périodes orageuses de l'été, et par suite les idées de Delarive. Une bourrasque très- intense apparaît le lo avril au nord de la Scandinavie, se dirigeant vers la Russie; le centre d'une seconde atteint la Norwége le i3, la Suède le i4i et se trouve le lendemain i5 en Russie; ce même jour, une troisième appa- raît au nord des îles Britauniqpies. Cliacune d'elles a |)roduit sur son pas- sage, et jusqu'à une distance considérable de sou centre, des aurores qui ont dû être visibles en un assez grand nombre de stations des régions nord de l'Europe. Nous connaissons déjà quelques-uns de ces points. M Dans la nuit du lo au 1 1, l'aurore a été signalée à Thurso, à Stockolm, à Hernosand, à Brest, à Paris. Le lendemain les phénomènes auroraux se sont transportés vers l'est avec la bourrasque; ils ne sont plus vus ni en France ni en Angleterre, mais sont constatés encore à llerniisand et de plus à Saint-Pétersbourg. Dans la nuit du 12 au i3, la deuxième bourrasque signale son apparition par une aurore vue à Thursii; le i3, son centre s'ap- proche de la Suède, et des orages sévissent à Stockolm. En6n, le i5 au malin, une troisième bourrasque apparaît aux îles Britanniques, et c'est à elle que se rapporte l'aurore de 4® ordre signalée dans le voisinage de Paris. Une brillante aurore sur laquelle nous n'avons pas encore de détails se montrait en même temps à Thurso, au nord de l'Ecosse. » Depuis le i5, la ligne de parcours des bourrasques s'est approchée de nous ; les mauvais temps ont atteint successivement les îles Britanni- ques, puis la France; et hier, ai avril, le centre d'une bourrasque intense se trouvait dans le voisinage du Havre, et a inauguré la période de mauvais temps qui commence pour nos régions. » .fc»s. ( 'I3. ) MÉTÉOROLOGIE. — 5»/' les aitrol'es boréales; par BI. Donati. (Extrait d'une Lettre à M. Delaunay.) « J'ai eu l'occasion défaire de nouvelles recherches sur les observations qui furent faites par les employés des télégraphes italiens, à l'occasion de la grande aurore boréale du 4 février dernier, et je prends la liberté d'en communiquer les résultats à l'Académie, dans l'espoir que ces résultats ne resteront peut-être pas tout à fait inutiles pour la science. » A l'occasion de la grande aurore boréale du 4 février passé, les chan- gements de direction et d'intensité que subirent les courants électriques sur les lignes italiennes ont été en très-grand nombre. De l'ensemble de toutes les observations, je crois pouvoir établir avec sûreté ce qui suit : » Sur les lignes des télégraphes italiens, les perturbations accidentelles produites par le phénomène de l'aurore boréale commencèrent à être aperçues à 4''3o'" p. m. du 4 février. Le maximum du courant se manifesta à 6''3i™ p. m.: en ce moment, le courant changea subitement de di- rection. » Un autre maximum, mais un peu moindre que le précédent, se mani- festa à &" 37™ p. m. A 6''52™ les aiguilles des rhéoscopes demeurèrent sta- tionnaires pendant 3 minutes environ. » Vers 8 heures p. m., les perturbations perdirent beaucoup de leur force, et cessèrent les grandes perturbations, qui étaient même capables d'empêcher la transmission des dépêches. « Toutes les heures ci-dessus sont données en temps moyen de Rome, et il serait très-intéressant de pouvoir constater si, sur d'autics lignes télégra- phiques, bien différentes en longitude des lignes italiennes, se manifestè- rent des phénomènes sendjlables, et à quelle heure exacte. » M. H. Tarry a déjà cherché à faire ime telle constatation. Il dit que les perturbations magnétiques éprouvées sin- les lignes télégraphiques se sont fait sentir en même temps, ou à quelques minutes d'intervalle, en Italie, en France et en Amérique (i). Mais on ne peut pas nier que les faits sur lesquels M. Tarry appuie ses déductions sont trop généraux et en trop petit nombre, et il serait bien à désirer d'eu pouvoir comparer de plus par- ticuliers et un plus grand nombre. » Voilà le peu que je puis maintenant ajouter sur cet argument. » M. Tarry nipporle que >■ sur la ligne télégraphique de Brest à Paris, de 1 ) Comptes nndus, t. LXXIV, p. 549- i4'^.. ( Il32 ) » 5''55'" à 6 heures du soir (l. m. de Paris), il y a eu deux ondes Irès- B reoiarquables. La déviation s'est d'abord élevée progressivement de zéro » à 4- 60 degrés; à ce moment, il y a eu adhérence très-forte de la palette M de l'appareil pendant i minute, avec persistance de la déviation, puis » l'aiguille est descendue graduellement à zéro, et remontée de même à » -+■ 60 degrés, où elle s'est encore maintenue pendant i minute, et, à » 6 heures, elle a sauté violemment de + 60 à — 60 degrés (2). » » J'ai cherché si, dans l'intervalle de temps qui correspond de 5'' 55™ à 6 heures du temps moyen de Paris, il y avait des observations faites en Italie, pour les comparer aux observations faites en France. J'ai trouvé que des observations faites à Rome sur la ligne Rome-Milan, et de celles faites à Florence sur la ligne Florence-Turin, l'on peut tirer le tableau suivant. Su/' la ligne Rome-Milan. Temps moyen de Paris L'aiguille du galvanomètre h looo tours h m h Di 0 o de 5.55 à 5.57 va graduellement de — 6a ;i -1- 78 de 5.57 à 5.57,5 se porte rapidement de + 78 à — 5o de 5.57,5 à 5.58 va rapidement de — 5o à -(- 78 de 5.58 à 5.58,5 va rapidement de + 73 à — 65 de 5.58,5 à 5.5f) ])resque stationnaire entre. . — 65 et — 72 de 5.5() à 6.00,5 va à zéro, et puisse déplace rapidement ît + 60. Sur la ligne Flnience-Turin. h m II m o de 5.55 à 5.56 oscille, et va rapidement de. — 80 à + 80 à 5.57 va rapidement de -f- 80 à — 60 à 5 . 58 va rapidement de — 60 à -1- 75 ù 5.58,5 se porte de -4- 75 à — 65 à 6.5o presque stationnaire vers — 70°, puis saule violemment à -\- 10°. » Les heures des observations italiennes ont été réduites en temps moyen de Paris, en soustrayant l\o minutes de celles marquées par les observa- teurs italiens. )) En comparant les indications contenues dans ce tableau avec les in- dications raj)portées par M. Tarry, il paraît que l'on peut déduire qu'en Italie comme en France, de 5''55'" à 5''57'" (temps moyen de Paris), il y a eu \\\\ mouvement graduel de l'aiguille; qu'après il y a eu des sauts in- stantanés, et qu'à 6 heures il y a eu, dans l'aiguille, un repos assez pro- (2) Comptes rendus, t. LXXIV, p. 484-485. ( ii33 ) longé (d'environ i minute), et qu'après ce repos l'aiguille se déplaça vio- lemment. » Il paraît donc que, de ce que je viens de dire, on peut conclure, avec M. Tarry, que les perturbations sur les lignes télégraphiques furent, en cjénéral, simiittanées. Mais sur un point d'un si haut intérêt scientifique, on doit désirer des recherches plus étendues et plus détaillées que celles qu'on a faites jusqu'à présent. Les perturbations sur les lignes télégraphi- ques se succédèrent d'une manière presque continuelle, et de petites erreurs, ou dans le temps, ou dans les déviations qu'on a observées, pour- raient bien faire apparaître la coïncidence où en réalité elle n'existe pas. » M. Donati termine sa Lettre par quelques remarques sur une Communi- cation faite à l'Académie le 8 de ce mois d'avril, par M. Diamilla-Muller (i). Suivant lui, les idées émises par M. Diamilla dans ses Mémoires de i854 n'étaient pas nouvelles et peuvent se trouver, soit dans des Mémoires de Faraday [Philosophical transactions pour l'année i85 1), soit dans le chapitre V de r Astronomie de John Herschel, publiée en i833. ASTRONOMIE MÉTÉIOHIQUE. — Réclamation de priorité pour la théorie de l origine solaire des aurores magnétiques; par M. H. Taury. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « L'Académie a accueilli, dans ses séances des aS mars et 8 avril (2), les réclamations que lui ont successivement adressées M. Donati, directeur de l'Observatoire de Florence, et M. Diamiila-Muller, ingénieur à Milan, au sujet de la priorité qui leur reviendrait pour l'opinion qui place dans le Soleil l'origine des aurores boréales ou magnétiques. Ces deux savants m'ac- cusent tous deux d'avoir fait honneur de cette découverte à M. Tacchini, astronome de Palerme, aux dépens de leurs travaux antérieurs. Je demande la permission de revendiquer pour la science française une idée dont je me trouve à peu près le seul défenseur en France, tandis qu'en Italie elle paraît adoptée presque unanimement par tous les savants, M La théorie de l'origine cosmique des aurores magnétiques, que j'ai eu l'honneur de présentera l'Académie dans la séance du 19 février dernier, en même temps qu'un physicien de notre Observatoire national se faisait le (i) Comptes rendus, t. t. LXXIV, p. 1002. (2) Comptes rendus, t. LXXIV, }>. 88() et 1002. ( ii34 ) défenseur de l'opinion qui attribue à ces phénomènes une origine purement atmosphérique (i), était fondée sur les travaux récents des savants français et étrangers, et notamment sur le Mémoire que M. Becquerel avait présenté à l'Académie, dans la séance du 12 juin 1871, relativement à l'origine cé- leste de l'électricité atmosphérique. » Dès que j'ai eu connaissance d'un article scientifique étendu publié sur le même sujet dans le Giornale di Sicilia du 2 mars 1872 (2), j'ai pro- fité de l'occasion qui s'offrait de faire connaître à l'Académie des faits nou- veaux et intéressants, pour dire incidemment que M. Tacchini avait ex- primé la même opinion que moi ini an pUis tôt; je considérais cette déclara- tion comme un acte de loyauté. « Mais je n'ai pas dit, comme le croit iM. Donati, que M. Tacchini ait été le premier qiù eût émis cette opinion. Au contraire, avant même que les réclamations auxquelles je fais allusion se lussent produites, celles que j'a- vais reçues directement de MM. Donati, Serpieri, etc., m'ayanl montré la nécessité de remonter plus haut dans mes recherches, j'avais fait connaître à l'Académie, dans la séance du 18 mars (page 796), que c'est à Dominique Cassini et à de Mairan qu'on doit faire remonter la théorie qui place dans le Soleil l'origine des aurores magnétiques et de la lumière zodiacale. » A la suite de cette Communication, M. Serpieri voulut bien reconnaître la légitimité de cette reveîKlicatiou, qui n'était qu'un acte de justice (3). » (i) Comptes rendus, t. LXXIV, p. 544 *' 55o. (2) Voici le texte : >■ Le aurori boréale e loro relazione coi fenomeni del Sole. Nella pub- » blica conferenza del 23 apriie del passato anno, il professore Tacchini diede la prima » diniostrazione délia relazione che passa fia le aurore boreali délia Terra e i fenomeni del » Sole.... Egli non esito ad emettere l'opiiiione, che cioe le aurore nostre non siano altro » che un fenomcne d'induzione elettrica prodotto dalle grandi aurore che avvengono sul » Sole.... Le aurore venivano cosi levate dalla categoria dei fenomeni puraraenle ter- « restri e coUocale nell' ordine dei fenomeni cosmici. » (3) Voici comment s'exprime à cet égard M. Serpieri, directeur de l'Observatoire niétco- rologifjue d'Urbino, dans sa Lettre du 3i mars 1872 : « 1\I. le professeur G.-B. Donati de Florence fut le premier en Italie qui donna le signal d'alarme pour combattre l'hypothèse atmosphérique.... Je vois bien que vous avez par votre propre inspiration imaginé la même théorie que nous soutenons en Italie. Mais, par vos recherches historiques, vous êtes remonté plus haut, et rappelant les travaux et les an- ciennes opinions du vénérable Dominique Cassini et de de Mairan, vous avez raison de de- mander qu'on vous accorde que c'est là une théorie française et de proclamer que nous avons fini par retourner au point de départ. » . .Je ne connaissais pas le Mémoire de Cassini quand j'ai publié mes Notes Je viens ( ii35 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les rapports qui existent entre la météorologie terrestre et les mouvements sible de fournir aux astronomes quelques indications qui pourront servir .à découvrir les causes agissantes de cette partie du mécanisme. Je puis dire, dès à présent, qu'on peut également attribuer celte fonction à certains courants d'astéroïdes. » Il suit de l'ensemble de ces considérations que le Soleil lui-même est mii et pourvu en partie de la chaleur qui lui est nécessaire à peu près de la même façon que les planètes. >. Il résulte des observations qui établissent l'identité entre l'enveloppe nuageuse du Soleil et celle de la Terre, ainsi que l'analogie des courants alizés elles mouvements des taches ou trouées cyclonaires sur les deux astres, que la rotation du noyau solide du Soleil doit être ])lus rapide que son enveloppe nuageuse ne l'a fait supposer jusqu'ici; attendu que la Terre tourne aussi plus rapidement sur elle-même que la vue des nuages des courants alizés et les trouées cyclonaires ne le feraient croire, pour un observateur situé sur la Lune ou le Soleil. Quoique les trous cyclonaires soient emportés par la rotation terrestre, ils n'en sont pas de le lire: C'est plus qu'un Mémoire, c'est une divination (Pia che una Memoria, è una di- vinazioiie). — P. -Al. Serpieri. » ( ii36 ) moins emportes un peu en sens contraire le long de l'alizé, ce qui doit causer une erreur quant à l'exacte détermination de la vitesse de rotation du noyau solide, laquelle est causée par la traction en sens contraire des ondes des marées atmosphériques dues à la gravitation universelle, et qui engendre les courants alizés. Il résulte de toutes ces considérations que c'est dans le spectre de la lumière des comètes qu'il faudra dorénavant chercher les raies brillantes de la série des corps simples qui entrent dans la composition des astéroïdes ou météorites. RI. Huggins, le P. Secchi et M. AVolff de Zurich, qui ont déjà fait des observations de ce genre, découvriront ces raies dans la lumière des comètes à essaims moteurs et réfrigérants, soit sur les comètes à essaims calorigènes et modérateurs des mouvements planétaires. » Peut-être que la prédominance de certains corps dans les météorites servira à reconnaître quelles fonctions elles ont remplies durant leurs excursions dans les espaces célestes. Un travail très-intéressant de MM. Troost et d'Hautefeuille, d'où il résulte que le silicium a un pouvoir calorifique considérable, fait penser que les météorites pierreuses ou asidéritcs, comme les appelle M. Daubrée, pourraient bien être considérées comme calorigènes, tandis que celles qu'il appelle sidérites, c'est-à-dire où le fer et le nickel dominent, pourraient être regardées comme des dynamophores (et peut-être aussi des magnétophores). » Les étoiles filantes des courants frigorifères d'ouest à est comme celui du 2 mai (très- visibles dans les constellations de la Lyre et du Cygne) donnent lieu aux gelées blanches at- tribuées à la Lune rousse. Ces essaims d'astéroïdes sont généralement difficiles à bien voir, attendu leur faible éclat, la brièveté de leurs trajectoires et leur grande vitesse, ce qui fait qu'ils ont été moins remarqués que ceux des thermaphores d'est à ouest, dont les longues et brillantes trajectoires frappent la vue; par exemple, les Perséides auxquelles sont dus la chaleur et le beau temps de la mi-août; et les Léonides qui nous procurent l'été de la Saint-Martin [voirie tracé des trajectoires, d'après M, Alexandre Herschel, page Sgg, dans le Ciel., de M. A. Guillemiti). » Il est facile à toute personne de bonne volonté, possédant les connaissances les plus élémentaires de la physique, de vérifier l'exactitude des lois que j'ai énoncées plus haut con- cernant les aurores boréales et leur corrélation avec les étoiles filantes. L'occasion est très- proche, car il est probable que dans les premiers jours de mai, comme les années précé- dentes, on jouira du spectacle des apparitions d'aurores boréales. " Pour bien observer, il suffit d'une attention soutenue et de bons yeux. » Comme il ne s'agit, dans ce genre d'observations, ni de tein|)érature absolue, ni de pres- sion absolue, ni de déclinaison magnéticjue d'un nombre voulu de degrés, mais simplement d'oscillations dans un sens ou dans un autre, les instruments de haute précision ne sont pas rigoureusement nécessaires. Il n'y a à observer que des changements en plus et en moins, selon la direction moyenne des étoiles filantes soit d'ouest à est, soit d'est à ouest. Pour réussir à bien voir, il faut porter toute son attention sur une seule constellation : là où les petites étoiles sont très-visibles, afin de ne pas avoir la vue distraite ou fatiguée. » Au bout de quelques instants, la vue est apte à apercevoir les moindres étoiles filantes. » 1° On note leur direction et leur nombre. » 2° On note la direction dans laquelle sont transportés les cirrhi. » 3° On note de même la direction dans laquelle le vent inférieur emj)orte les nubécules comulifortncs. ( '1^7) » 4° Comme il ne s'agit que de savoir si la température devient plus chaude ou plus froide, un thermomètre à 65 centimes peut suffire. On notera la température d'heure en heure depuis la On d'avril jusqu'après la période hebdomadaire des apparitions d'aurores boréales. » 5° Quant à l'augmentation ou à la diminution de la pression atmosphérique, il suffit, pour pouvoir la constater (faute d'un baromètre, en ce cas, ne pas secouer le baromètre, mais noter avec soin la forme plus ou moins rebondie ou déprimée du ménisque de la co- lonne de mercure), de se servir d'un baroscope Babinet, que l'on peut construire soi-même en prenant une bouteille au quart remplie d'eau rougie, dans laquelle on fait jilonger un tube de verre d'un mètre de long à travers le bouchon que l'on a préalablement perforé d'un trou de la grandeur voulue pour y faire passer le tube de verre. On empêche la communi- cation directe de l'air intérieur de la bouteille avec l'air extérieur, en faisant couler de la cire chaude sur le pourtour du bouchon, du tube de verre et du col de la bouteille. On y insuffle un peu d'air. Ce petit excès du pression dans l'intérieur du baroscope produit l'as- cension de l'eau rougie dans le tube de verre : on n'a plus alors qu'à fixer un index en papier contre le tube. Si la pression atmosphérique augmente, la colonne baisse; si au contraire elle diminue, la colonne d'eau rougie monte. On trace sur l'index des divisions équidistantes que l'on numérote. » Avant, pendant et après cette huitaine, on note d'heure en heure les hausses et les baisses. Mais pendant l'apparition des aurores, il faut noter les variations barométriques, thermométriques et magnétiques à chaque changement dans les apparences du phénomène. » On feia bien de faire autant de croquis du phénomène qu'il présentera de phases. » Pour éliminer autant que possible toute erreur pouvant provenir de l'action de la cha- leur extérieure sur l'air du baroscope, il suffit d'entourer la bouteille de duvet ou de petites plumes, de laine ou de ouate, en maintenant le vase dans une boîte en bois ou en carton ; au besoin, on peut atteindre ce but par à peu près, en plongeant la bouteille au milieu d'un manchon de dame. » 6° Afin de pouvoir déterminer le sens de la déviation de la boussole par rapport à celui du courant d'astéroïdes, et par rapport aux phases de l'aurore boréale, comme éclat et comme mouvement si l'on ne possède pas de boussole, on peut en improviser une suffisam- ment grande et sensible à la fois. Pour l'exécuter il suffit i° de faiie aimanter une aiguille à tricoter; 2" de l'embrocher par le milieu dans un bouchon de liège; 3° d'embrocher dans ce bouchon (par la tête et dans une direction perpendiculaire) une aiguille à coudre, laquelle servira de pivot; 4" d'embrocher, en piquant dans le même bouchon et selon un plan per- pendiculaire à l'aiguille, deux minces baguettes de bois ou de plume lestées par des boulettes de mie de pain, de cire à cacheter ou de plomb; elles doivent être piquées obliquement dans le bouchon de liège, de façon à. présenter l'aspect des deux branches de la lettre A et de façon à ce que le centre de gravité de cette espèce de balance se trouve au-dessous de la ])ointe du pivot; un godet en porcelaine pourra servir de pivot. On disposera le tout au fond d'un vase en faïence ou en verre, qu'on recouvrira d'un carreau de verre pour préserver la boussole des agitations de l'air. Enfin pour avoir un repérage divisionnaire en degrés, il suffit de décalquer ou reporter 36o divisions millimétriques sur une bandelette de papier so- lide. On la recourbe en cercle, on la fixe circulairement sur un disque en papier de même grandeur, que l'on fixe par son centre au travers de l'aiguille qui sert de pivot; ainsi cen- C. R., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, N» 17.) l48 ( ii38 ) tré, on le fixe en le collant au-dessous ic de lours en millimètres. dans 3o secondes. 38 32 i8 41^ I 54 » Dans la dernière expérience le jet n'était plus visible, il n'y avait qu'une nappe circulaire, légèrement lumineuse, entre la boule centrale et l'anneau métallique qui, en tournant rapidement sous l'action du magné- tisme, entraînait le tourniquet. i> Une nombreuse série d'expériences a été ensuite consacrée à étudier les variations d'intensité qu'éprouve le courant électrique qui produit le jet, quand celui-ci fait tourner le tourniquet. Pour mesurer ces variations nous avons employé le même appareil de dérivation dont nous avons fait usage dans notre précédent travail et que M. de la Rive a décrit dans son premier Mémoire sur ce sujet. » Nous avons ainsi constaté que l'intensité du courant diminue sensible- ment quand le jet fait marcher le tourniquet. Ainsi dans l'air atmosphérique le mouvement imprimé par le jet au tourniquet a déterminé dans l'air, à 9 millimètres de pression, luie diminution de lo degrés dans la déviation du galvanomètre qui, de [\i est descendu à 32 degrés, et dans l'air à 8 millimètres de pression une diminution de i i degrés dans la déviation du galvanomètre qui de 45 est descendu à 34 degrés. Dans luie autre ex- périence, où l'air était à la pression de ïl\ millimètres, le tourniquet faisant i8 tours dans 3o secondes et le jet électrique 72, le galvanomètre est descendu de 32 à il\ degrés, soit de 8 degrés. » Avec l'hydrogène la diminution d'intensité du courant est moins sen- sible qu'avec l'air, ce qui tient à diverses causes, et en particulier à la plus grande conductibilité électrique de ce gaz. Elle n'est guère dans les condi- tions les plus favorables que de 5 degrés, et à déliants degrés de raréfaction elle est encore moindre. » La diminution d'intensité qu'éprouve le courant par la résistance qu'oppose au jet le tourniquet, nous a fait présumer que, sans tourniquet, la résistance que le milieu gazeux ambiant doit opposer au jet dans sa rota- lion produii'ait à elle seule le même effet, quoique à un degré moindre. C'est, en effet, ce que l'expérience a conhrnié. Ainsi dans la grande cloche remplie d'air atmosphérique, à la pression de 19 millimètres, nous avons obtenu une diminution de !\ degrés dans la déviation du galvanomètre qui ( ii45 ) est descendu de 43 à Sg degrés; la vitesse de rotation du jet était de 45 louis dans 3o secondes. La pression étant réduite à 8 millimètres et la vitesse du jet étant de 87 tours, nous avons également eu une diminution d'inten- sité de 4 degrés. L'augmentation de la vitesse du jet qui était à peu près double compensait ici la diminution de la masse du gaz qui était deux fois et demie moindre environ. » En déterminant la diminution d'intensité du courant avec et sans l'em- l)!oi du tourniquet, nous avons obteiui avec l'air atmosphéric|ue une di- minution de 8 degrés (28 à 20 degrés) à la pression de 18 millimètres avec une vitesse du jet de 102 tours dans 3o secondes, et en mettant le tourni- quet, une diminution de 10 degrés poiu" une vitesse du tourniquet de 22 tours, et du jet de 82 fours dans 3o secondes. » Avec riiydrogène sans touriuquet, la rotation ne détermine aucune diminution sensible d'intensité; il faut remarquer que dans ce cas le jet disparaît et se répartit en un nombre infini de filets dans toute la masse du gaz, comme le ferait, dans les mêmes circonstances, un courant électrique ordinaire dans un liquide conducteur, de sorte que la nappe gazeuse tourne tout entière sous l'action de l'aimant. » Toutefois, avant de conclure de ces dernières expériences que c'est à la puissance mécanique exercée par le jet, soit siu' le tourniquet, soit sur la masse gazeuse, qu'est due la diminution d'intensité du courant, il faut tenir compte d'une circonstance qui peut influer sur cette diminution, savoir, le refroidissement qu'éprouve le jet dans sa rotation, par son contact, soit avec le moulinet, soit avec le milieu gazeux. Ce refroidissement peut cire constaté dans ces derniers cas par le manomètre, qui indique une pres- sion légèrement plus considérable cjuand le jet est en rotation que lorsqu'il est inunobile, ce qui ne peut tenir qu'à cec{ue dans son mouvement il vient en contact avec les différentes parties du milieu gazeux et le réchauffe ainsi davantage. Cejîendaiit, si l'on con)pare cet effet avec la diminution d'in- tensité du courant, on ne trouve pas un rapport qui puisse rendre compte suifisamment de cette influence. Ainsi avec l'air atmosphérique, sous une pression de 10 millinièlres, en employant une cloche de moins grande dimension, on obtient pour urie vitesse de rotation de 90 tours dans 3o se- condes une diminution d'intensité du courant de 8 degrés (de 42 à 34 de- grés), tandis que l'augmentation de pression n'est c]ue de j-^ de millimètre, ce qui indique une bien faible élévation de température du milieu gazeux, et par conséquent un bien faible refroidissement du jet. » Il y a plus ; si au moyen d'un appareil disposé dans ce but, on donne ( n46 ) à la cloche qui renferme le gaz raréfié avec le tourniquet, un mouvement (le rotation sur son axe, la diminution d'intensité est presque nulle quand on fait tourner l'appareil dans le même sens et avec la même vitesse que l'aimantation imprime au jet, tandis que, dans les mêmes circonstances, le mouvement de rotation imprimé au tourniquet par le jet produit une diminution d'intensité du courant de 5 à 3 degrés. On peut même, sans employer l'action de l'aimant, imprimer directement au tourniquet, au moyen de la vitesse acquise par la rotation rapide de la cloche, un mou- vement de rotation tel qu'il vienne rencontrer et couper le jet demeuré immobile, plusieurs fois dans sa rotation, sans qu'il en résulte de change- ment dans l'intensité du courant. Et cependant, si cette diminution était due au refroidissement du jet opéré par son contact avec le tourniquet, on devrait l'observer dans ce cas, tandis que si elle provient du travail exercé sur le tourniquet, comme il n'y en a point dans cette expérience, il ne doit pas y avoir de diminution ; or, c'est ce qui a lieu (i). >; La question mérite, du reste, d'être examinée de plus près, et c'est ce que nous comptons faire. » Nous ne nous arrêterons donc pas pour le moment sur les conséquences qu'on peut tirer de nos expériences, eu particulier en ce qui concerne la constitution de ce filet gazeux lumineux qui forme le jet et qui a une puis- sance mécanique si prononcée. Nous nous bornerons à observer qu'il a une analogie marquée avec la partie de la décharge électrique de la bobine Euhmkorff dans l'air sous la pression ordinaire, que M. Perrot avait dési- gnée sous le nom d'auréole et qu'il avait trouvé être susceptible de se dé- placer sous une simple impulsion mécanique, telle que le souffle. » GÉOMÉTRIE. — Théorèmes relatifs aux obliques menées par les points d'une courbe sous (les angles de même grandeur; par M. Chasles. « On mène en chaque point d'une courbe U,„, d'ordre m, une oblique sous un angle de grandeur donnée, compté à partir de la tangente, dans un sens de rotation déterminé. Ces obliques, qui oftrent une généralisation (i) L'emploi de la table tournante permet de montrer de la manière la plus directe que la division qu'éprouve le jet dans sa rotation sous l'influence de l'aimant, n'est qu'une illu- sion qui dépend uniquement de la vitesse de cette rotation et de l'impression persistante qui en résulte sur la rétine. En effet, si, sans employer l'aimant, on fait tourner sur son axe mécaniquement la cloche où est le jet, celui-ci présente exactement l'apparence des rayons d'une roue, lorsqu'on atteint avec la rolaiion un certain de^^ré de vitesse. ( ii47 ) des normales, ont été considérées en premier lieu, il y a plus d'un siècle et demi, par Réaumur (i). Leur courbe enveloppe a été appelée alors par Fontenelle développée imparjaile [2). Réaumur démontre que le point où l'oblique d'un point a de U^ touche la courbe enveloppe est situé sur le cercle dont le diamètre est le rayon de courbure du point a; il donne, en outre, l'expression analytique de la distance du point de contact au point a. Au commencement de ce siècle, Laiicret a nommé ces courbes développoïfles, et en a étendu la conception aux courbes à double cour- bure (3) : il suppose que par tous les points d'une courbe, plane ou à double courbure, on mène des droites qui se rencontrent deux à deux con- sécutivement, en coupant la courbe sous un angle constant; ces droites sont les tangentes de la développoide, ligne plane ou à double courbure, suivant que la courbe proposée est elle-même plane ou à double courbure. C'est principalement aux courbes à double courbure qu'est consacré ce travail, qui faisait suite à un Mémoire beaucoup plus important sur la théorie générale des courbes à double courbure (4)- Je crois que, depuis cette époque, on ne trouve à citer, concernant la développoide plane, qu'un travail assez récent de M. Dewulf(5). Dans ce travail, M. Dewulf, se pro- posant d'abord de démontrer analytiquement deux théorèmes d'un Mé- moire de Steiner concernant les normales (6), étend ces théorèmes aux obliques. 11 démontre que les obliques abaissées d'un point sur une courbe d'ordre m ont leurs pieds sur une autre courbe d'ordre m; d'où il conclut qu'il y a m- obliques [supposé qu'il s'agît de la courbe générale, c'est- à-dire représentée par l'équation générale du degré /w, dont tous les coefficients sont indépendants entre eux, auquel cas la courbe est dé- pourvue de points multiples (7)]. M. Dewulf appelle cette courbe d ordre m première polaire inclinée. Il en démontre quelques propriétés. (i) Mémoires de V Académie des Sciences, année i^og, p. 149-163, et iSS-iga. (2) Histoire de V Académie pour lyoq, p. 64-68. ( 3 ) Mémoire sur les dévcloppoidcs des courbes planes, des courbes h double courbure et des surfaces développables ; lu à l'Institut le 22 décembre i8o6. Voir Mémoires des Savants étrangers, t. II, 181 i; p. 1-79. (4) Lu le 6 floréal an x. Voir Mémoires des Savants étrangers, t. I, 1806, p. 4i6-454- (5) Mémoire sur les polaires inclinées. Voir Nouvelles Annales de Mathématiques, t. XVIII, 1859, p. 322-333, et t. XIX, 1860, p. 175-180. (6) Journal de Crelle, t. XLIX, i854. — Journal de Mathématiques de M. Lioiiville, t. XX, i855, p. 36-53. (7) Ce nombre m' des normales qui passent par un même point a été donné en premier ( n4t^ ) u On voit qiio l'on s'est fort peu occupé jusqu'ici des obliques de Héau- miir, susceptibles cependant de donner lieu à ime théorie. fort étendue, comprenant particulièrement, sous un énoncé plus général, tout ce qu'on a trouvé successivement concernant les normales. C'est probable- ment parce qu'en analyse la double condition d'un angle de grandeur donnée, et du sens de rotation dans lequel il doit être compté, complique singulièrement les calculs propres au cas de l'angle droit, où l'expression même de l'angle devient nulle. Mais les théories récentes de la géométrie évitent ces difficultés, à tel point qu'il est tout aussi simple de traiter les questions d'obliquité sous un angle donné, que toutes celles de l'angle droit. Cela résulte de l'introduction du rapport anharmoniquc dans les considérations suivantes : )) 1° Les deux calés d'un angle (A, A') Untrnant aulour de son sommet font sur une droite fixe deux divisions homogropinques dont les points doubles sont toujours les mêmes, cpielle que soit la grandeur de l'angle; » 2° Si la droite fixe est à l'injini, les deux points doubles sont les deux j)oints dits circulaires, (pii appartiennent à tous les cercles tracés dons un j)lan (2). » En d'autres termes : Les deux cotes d'un angle (A, A'), tournant autour de son somnjet, rencontrent la droite de l'infini en deux points ixiri(d>lcs n, a', qui font un rapport anliainwnitpte constant X, avec les deux jioints circu- laires e, f ; rapport égal à — i, dans le cas de l'angle droit (3). M Ainsi la condition [d'un angle de grandeur donnée, exprimée par uu rapport anharmonique formé avec deux points (ixes, toujours les mêmes, est tout aussi simple que dans le cas particulier de l'angle droit. Aussi toutes les démonstrations relatives aux normales s'appliquent-elles d'elles-mêmes aux obliques, » On en trouve divers exemples dans les applications de la théorie des deux caractéristiques des systèmes de coniques, je rappellerai celle-ci : Le lieu par 51. Teiqueni (Journal de Matht-nuUiques, f. IV, 1889, p. 175), ainsi que le nombre »i' — m"- -f- m (les noniiaks menées d'un ])oint à une surface d'ordre /«, dont on ne con- naissait encore que le cas des surfaces du deuxième ordre [Correspondance mathématique et physique de M. Quelelc!, t. XI, i83f), p. go). M. Salmon a donné, le premier, l'expres- sion générale m -f- « du nombre des normales d'une courbe douée de points multiples, ainsi que l'ordre de la développée, t' + 3/« {Ilighrr planes curi'cs, Dublin, i852, ]). loq et 1 12 ). (2) On sait que la notion des points ciiculaires, c'est-à-dire cette propriél(': de tous les cercles décrits dans un jilan d'avoir deux points cominuns, imaginaires à j'indni, est dne à Poncelet. (3) Traité de Géomét/ir supérieure, i85?., p. 120 ct/j^'l. ( •'49) lieu des pieds des obliques abaissées d'un point fixe sur les conirpies d'un sjstème (a, v), sous un angle de grandeur donnée^ et dans un sens de rotation délernùné, est une courba de l'ordre [ay, 4- v) qui a trois points multiples de l'ordre [x, l un en P et les deux autres à l 'infini, aux deux points circulaires ( i ). » Depuis, donnant une démonstration extrêmement simple et directe du nombre [m -h Ji) des normales que l'on peut mener à une courbe U,"^ d'ordre m et de la classe Ji, j'ai ajouté que cette démonstration s'appli- quait au cas des obliques (2). Puis, après avoir donné un très-grand nombre de théorèmes où interviennent des normales, et particulièrement les théo- rèmes sur les axes harmoniques des courbes, dans lesquels on considérait des points correspondants sur des courbes unicursales, j'ai fait remarquer que ces théorèmes généraux donnent lieu, comme cas particuliers immé- diats, à des théorèmes sur les normales et sur les obliques (3). Ces obliques, grâce à la notion du rapport anharmonique et au principe de correspon- dance, qui a été le seul mode de démonstration de tous ces théorèmes, ne présentent donc aucune difficulté de plus que les normales. Mais si le principe de correspondance s'applique immédiatement à ces questions si variées et si nombreuses, il en est cependant qui présentent parfois de très-grandes difficultés, dans la recherche et la détermination du nombre des solutions étrangères, que peut renfermer un premier résidtat obtenu souvent par le plus simple raisonnement. Ces solutions étrangères peuvent être diverses dans une même question : mais ce sont celles principale- ment auxquelles peuvent donner lieu les points singuliers d'une courbe, dont il peut être difficile parfois de reconnaître l'importance numérique effective. » Je vais démontrer, comme exemples du procédé général de démons- tration, quelques-uns des théorèmes qui appartiennent à cette théorie dos obliques. Théorèmes. » I. Si chaque tangente d'une courbe U,„' coupe une courbe U,„ en m points, les obliques de ces points se coupent deux à deux sur une courbe de l'ordre n'[im(m -+■ 7t — 1) ^ Sn — il'] 2 » Démonstration. — Par un point x d'une droite L passent [m -h n) (l ) Comptes rendus, t. LVIII, 1864, p. /p^- (2) Comptes rendus, t. LXXII, iS'yi, p. Sg^. (3) Comptes rendus, t. LXXIV, 1872, p. 28. C. R., iSj-j, \" Senicslie(T. LXXIV, No 18.) iSo ( 1 I 5o ) obliques de U„, ; par les pieds a de ces obliques on mène (m -\- n)n' tan- gentes àU,„', qui coupent U,„en [m -\- n)n'[ni — i) points a'; les obliques de ces points cou])ent Len n'[m — \)[m -+- n) points u. De même, à un point ;< correspondent n'[m — i)(m + n) points x. 11 existe donc 2 n' [m — i){m ■+- n) points X qui coïncident chacun avec un point u correspondant. Mais il y a n'{n + d') solutions étrangères, dont n'ii sont dues aux ?i'n tangentes com- munes à U,„' et U„, et 7i'd' aux points de rebroussement de U,„. Il reste 2n'{m — i){m -+- n) — n' ?i — n'd' = n' [im[in -\- n — i) — 3n — d' \. C'est le nombre des couicidences de x et u. Or chaque corde an' satisfaisant à la question, donne lieu à deux coïncidences; donc le nombre des cordes telles, que les obliques en leurs extrémités a, a' se coupent sur L, est n 2 - [2m{m + n — \) — ?>n — d']. Donc ce nombre exprime l'ordre de la courbe. Ce qu'il fallait démontrer. » La courbe a — — ^^ pouits sur une courbe {],„". 2 ' Il s'ensuit que, réciproquement: » II. Si de chaque point d'une courbe U,,// on abaisse des obliques sur une courbe V^, les cordes qui joignent deux à deux les pieds de ces obliijues enveloppent 1,1, m"[im'{m -{- n — 2) — 3rt — <■/'] une courbe de la classe • 2 , . m" n'\2m(m -i- n — 2) — 3n — d'] » Car cette courbe aura toujours ^ tan- gentes communes avec une courbe de la classe n'. » Si dans le théorème I la courbe U,„' se réduit à un point O, Ji' — i, et l'on a ce théorème : » III. Une droite tournant autour d'un point O rencontre une courbe U,„ en m points; les obliques de ces points se coupent deux à deux sur une courbe de ,, , 2iii(m-hn — l) — 3« — d' l ordre — ^^ 2 » Et si dans le théorème II, la courbe U,„" est une droite, m" = i ; et l'on en conclut que : -) IV. Si de chaque point d'une droite 1) on abaisse des obliques sur une courbe U,„, les cordes qui joignent deux à deux les pieds de ces obliques enve- 2Hi{m + n — l) — 3n — d' loppent une courbe de la classe 2 » Si l'on veut démontrer ce théorème directement, on trouve des solu- { i'5i ) tions étrangères introduites par les points de la courbe enveloppe des obli- ques, qui se trouvent sur U,„. Cette circonstance offre un moyen de déter- miner l'ordre de cette courbe enveloppe. » V. La courbe enveloppe des obliques d'une courbe U^ est de tordre 3ti + d'. Cherchons à démontrer le théorème IV. » Une droite IX coupe U„j en m points a; les obliques de ces points rencontrent U en m points «, d'où l'on abaisse m[m-\-n — i) autres obli- ques; par les pieds a' de ces obliques passent m[m-{-n— i) droites lU. De même, à une droite lU correspondent m[m-\-n~i) droites IX. Il existe donc im[m + n — i) droites IX qui coïncident chacune avec une droite correspondante lU. Mais il existe des solutions étrangères, en nombre N, dues aux points de la courbe enveloppe des oblicpies de U,„ qui se trouvent sur la droite D; car un de ces points a est à l'intersection de deux obliques infiniment voisines, c'est-à-dire, apppartenant à deux points rt, a' de U,„, infiniment voisins, situés sur deux droites IX, lU, qui coïncident donc, à la limite, et donnent une solution étrangère. Il existe donc ainsi N solutions étrangères; et il reste 2 7n(/?z -+- « — i) — N coïn- cidences de IX et lU, donnant les cordes aa' qui passent par le point I. Mais le nombre effectif de ces cordes est simplement sous-double, c'est- à-dire, ^" "' — 5 parce que le point a occupe successivement les deux extrémités de chaque corde. Or nous savons (IV) que ce nombre est ! ^ ; donc N = 3« H- a . c. q. f. d. )) VI. Si ion mène de chaquepoint d'une droite les tangentes d'une courbe U,„^ les cordes qui joignent deux à deux les points de contact de ces tangentes enve- . . . nlim — 3) — 3/2 — d' loppent une courbe de la classe )) Démonslralion. — Une droite IX rencontre U,„ en m points a; les tan- gentes en ces points coupent D en m points «, d'où l'on mène m[ji — i) autres tangentes an'; par les points de contact de ces tangentes passent lyi'yri — i) droites lU. De même, à une droite lU correspondent m[n — \) droites IX. Il existe donc 2m[n — i) droites IX qui coïncident chacune avec une droite correspondante lU. Mais il existe ni-\- t' solutions étran- gères, dont m sont dues aux m points a de U„, situés sur D, et t' aux t' tan- gentes d'inflexion de U,„. Il en reste 2m{n— \)~m — t', qui appartiennent, , , 2 m ( « — 0 — m — t' , , , • . T T^ par couples, a — ^ -; cordes aa passant par le pouit I. Donc ( I iSa ) la courbe cherchée est de la classe — ^ -, on 7.m(n — l) — n — d' n[7,i>i — 3) -•- r/' , 2 2 parce que m-+- t'=7i-i- d'. c. Q. F. d. » On concUit de ce théorème le suivant : » VII. Une droile tournant aulour cV un point O renconlre\],„ en m points; les tangentes en ces points se coupent deux à deux sur une courbe de i ordre n{im — 3) — d' >) Mil. Si de chaque point d'une droiteT) on mène les tangentes d'une courbe Um, les obliques des points de contact se coupent deux à deux sur une courbe de ,, , 2.n (m -l- « — i) — 3n — d' I ordre — ^— • 2 » Démonstration. — D'un point x d'une droite L on mène {ni + 7i), obhques de U„,, en {m + ") points a; les tangentes en ces points coupent D en {m + 7i) points a, d'où l'on mène {m -f- n) {n — \), tangentes aa'; les obliques des points de contact a' coupent L en [m -+- Ji) {71 — i), points u. De même, à un point u correspondent [ni -+- 7i) {71 — i), points x. Il existe donc 2(71 — i) [m -+- 7i), points x qui coïncident chacun avec un point u correspondant. Mais il y a 77i -+- t' solutions étrangères; dont m sont dues aux m points a de U,„ situés sur D, et t' aux t' tangentes d'inllexion de U,„. II reste ■2.[7i — 1) (??^ + 11) — in — t' = 271 (m + « — i) — 3i7i — t' = 2 7i {l7l -\- 71— l) — 371 — d'. » Chaque coïncidence de x et « entre deux fois dans ce non.' re; de 1 1. 1 1 ' . 1 I' J 2n [m -\- n — i) — 3n —d' sorte que la courbe cherchée est de l ordre — ;^-^ » On peut démontrer directement, comme vérification, que la courbe a ce nombre de points sur la droite de l'infini A. i" L'oblique de chaque point a deU,„ sur A, coïncide avec A ; la tangente de ce point rencontre D en ini point a, d'où l'on mène (« — i) tangentes aa' ; les obliques des (?2 — i) points a' coupent A en (« — i) points appartenant à la courbe cherchée; ce qui fait m (« — i) points, à raison des w points de U^ sur A. 2° n tan- gentes de U,„, sont parallèles à D; les obliques des 71 points de contact ont donc deux à deux " "" ' > points communs sur A. 3° La courbe U,„ a < tan- gentes doubles qiù donnent lieu à t couples d'obliques parallèles, ayant ( n53 ) donc t points d'intersection à l'infini. 4" Enfin les t' tangentes d'inflexion de U,„, donnent anssi t' points d'intersection de 2 obliques infiniment voi- sines. Le nombre des points de la courbe cherchée, situés à l'infini, est donc m (n — 1)4- — ^^ ■ -{- t -h t = ^^ ^ — ^ 2n(m -h n — i) — 3n — d' = ^ C. Q. F. n, » On conclut de ce théorème le suivant : » IX. Si de chaque point d'une droiteD on mène tes obliques d'une courbe U,„, les tangentes aux pieds de ces obliques se coupent deux à deux sur une I , ,. , o.n{in-\-n — i) — Zn — d' courbe de t ordre — ^^ ■ • 3, » Si l'on cherche à démontrer ce théorème directement, on a à tenir compte de solutions étrangères dues aux points de la courbe enveloppe des obliques de U,„, situés sur la droite D; et le résultat cherché étant connu, on en conclut le nombre de ces solutions étrangères, c'est-à-dire l'ordre de la courbe enveloppe des obliques, comme nous l'avons déjà fait (V). » X. Le nombre des obliques doubles d'une courbe U,,, est—^ ^ — '—. ' 2 Nous appelons oblique double une corde aa' qui est oblique, sous un angle donné, en ses deux points a, a', c'est-à-dire, qui fait avec les tangentes en ces points deux angles égaux à un angle donné, comptés dans vui sens de rotation déterminé. )) Démonstration. — D'un point x d'une droite L on mène (m -h n) obliques de U,„, en des points a, lesquelles rencontrent cette courbe en [m -i- n) {m — i) points a'; les obliques de ces points coupent L en [m + n) [m — i) points h. D'un point n on mène [m -+■ n) obliques en [m -+- n) points a', d'où l'on mène [m 4- n) {m -+- 71 — 1) autres obliques qui coupent L en [m ■+- n) [ni -f- « — i) points jc. Il y a donc (m -f- ?i) [m — i] + [m -f- 7i) [m -\- Ji — i) = [m -+- n) [2m -h ?i — 2) points Jc qui coïncident chacun avec un point u correspondant. Mais il y a des solutions étrangères de quatre sortes : 1" ni[m -\- ti — i) sont dues aux m points de U„, sur D; 2° m[m — i), aux m points de U,„ sur la droite de l'infini ; 3° 2/z aux 2?i points de U^ où l'oblique coïncide avec la tangente ; et 4° enfin, d' sont dues aux d' points de rebroussement de U,„. Il reste (/// + n) {2m ■+- n — 2) — ?n{ni + ?i — i) — m {m — \) — 2n — d' — 7i{2m -\- n — l\) — d'. ( "54 ) Or chaque oblique double aa' donne lieu à deux points de coïncidence de X et m; le nombre effectif des obliques doubles est donc -! tJ C. Q. F. P. 2 » XI. Le nombre des cordes aa' d'une courbe U,„, qui sont obliques, sous un angle donné, en leur point a, et tangentes à U,„ en &'_, est n(m + n — 4)- » Démonstration. — Par un point x d'une droite L passent {m -+- n) obliques en des points a, qui coupent U,„ en [m -+- 7i) [m — i) point a'; les tangentes en ces points coupent L en [m -\- n) {m — i) points u. D'un point u partent n tangentes; par leurs points de contact a' passent n [m -h n — i) obliques qui coupent L en n{m -h n — i) points x. Il y a donc {m -+- ti) [ni — i) -h n{m -i- n — i) points x qui coïncident chacun avec un point u correspondant. Mais il y a m[m -\- n — i) -+- 2n solutions étrangères, dont m{m -+- n — i) sont dues aux m points de U,„ sur L, et 2n aux 2H points où l'oblique coïncide avec la tangente. Il reste [,n-{- n){in — i) -\-n{m -1-/2 —i) — m{m + » — i) — an = n{m + n — 4)- Donc le nombre des cordes demandées est 72 (m + 22 — 4)' » MEDECINE VETERINAIRE. — Police sanitaire applicable à la peste bovine. Note de M. Iîocley (i). « Une Conférence sanitaire internationale a été convoquée à Vienne, le i6 mars dernier, sur l'initiative du Gouvernement austro-hongrois, pour poser les bases d'un règlement de police sanitaire uniforme, grâce auquel les mêmes moyens étant appliqués, soit pour prévenir l'invasion de la peste bovine, soit pour empêcher sa propagation d'une manière certaine, les rela- tions commerciales pourraient ne pas être interrompues entre les pays signataires de cette convention sanitaire, quand bien même, malgré les mesures préventives adoptées contre la peste, cette maladie aurait pu s'in- troduire dans une région ou dans une autre de ces différents pays. .. Onze Étals s'étaient fait représenter à cette Conférence par vingt-six délégués, savoir : l'Allemagne, l'Aulriche-Hongrie, la Belgique, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, les principautés Roumaines, la Russie, la Ser- (i) L'Académie a décidé que cette Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée en entier aux Comptes rendus. { n55 ) vie, la Suisse et la Turquie. Il y avait parmi les délégués de ces États, quinze membres appartenant à l'enseignement vétérinaire et or.ze conseil- lers ou fonctionnaires administratifs, attachés au service sanitaire de leurs pays respectifs et ayant toute compétence pour se prononcer en connais- sance de cause sur les différentes questions qui devaient élre soumises à leur appréciation. » Le questionnaire sur lequel la Conférence a été appelée à délibérer, ne comptait pas moins de soixanle-cinq questions, auxquelles l'initiative de plusieurs membres en a ajouté quelques-unes encore. Eh bien, chose remar- quable, et qui mérite à coup sûr d'être signalée, tant elle sort de ce qui est ordinaire, malgré le nombre des membres de la Conférence et celui des questions posées, les décisions prises et formulées dans « un exposé des » principes devant servir de base à un règlement international contre la » peste bovine » ont été adoptées toutes, à l'unanimité des voix, sauf dans deux cas, d'une importance secondaire, où l'accord n'a pas été aussi com- plet. » Cet accord si parfait, et dont on n'est pas coutumier dans les choses qui ressortissent à la jMédecine, résulte de ce qu'aujourd'hui il n'y a plus, il ne peut plus y avoir de divergence sur la nature exotique de la peste bovine, par rapport à l'Europe occidentale et centrale, et sur son mode de propagation. On sait aujourd'hui, de_la manière la plus certaine, comme j'ai eu l'honneur de le rappeler Tannée dernière à l'Académie, qu'en dehors de la Russie, elle ne se développe jamais spontanément, sur n'importe quelle race, même celle des steppes; et que, conséquemment, lorsqu'elle se manifeste quelque part, en dehors de son pays originel, c'est que, d'une manière ou d'une autre, elle y a été importée. On sait également que lorsqu'elle persiste plus ou moins longtemps dans les pays qu'elle a en- vahis, elle ne s'y entretient que par la contagion, qu'elle ne peut se per- pétuer qu'autant qu'elle trouve où se prendre, et qu'elle s'éteint toujours quand cette condition vient à lui manquer. Ce qui revient à dire, contrai- rement à ce que prétendent certains médecins, trop fortement imprégnés de vieilles idées doctrinales, que la peste bovine n'est pas susceptible de deve- nir une maladie de nos pays, sous l'influence de ce qu'on appelle, assez obscurément, un génie épidémique. 11 y a cent vingt ans, elle a persisté, treize années consécutives, en Angleterre, parce qu'on n'avait pas su s'en dé- barrasser; mais le fantôme de l'épidémicité ne tarda pas à s'évanouir quand on se décida à s'attaquer à la contagion et à annuler ses effets. « Le même fait s'est reproduit, dans le même pays, en i8t)6, et d'une manière plus flagrante encore. Lorsqu'à cette époque, la peste y tut ( ii56 ) importée par les voies commerciales, on s'obstina à en méconnaître l'ori- gine et à la considérer comme une maladie indigène, développée sous l'in- fluence de la chaleur exceptionnelle de la saison ; et, sous l'impression de cette fausse idée, on se refusa, pendant de trop longs mois, à l'application des mesures sanitaires dont l'expérience du continent attestait l'efficacilé certaine. De là, l'immense sinistre dont furent frappées l'Angleterre et l'Ecosse. Mais, lorsqu'enfin l'erreur fut reconnue et que le Parlement con- voqué eut voté lebill de l'abattage qui armait les autorités anglaises d'nn pouvoir suffisant pour faire abattre, au nom de l'intérêt général, les ani- maux qui pouvaient donner prise à la contagion et en étendre le foyer, alors, chose en apparence assez singulière et qui, de fait, n'est pas commune dans les annales de la médecine, l'épizootie, qui était en pleine activité de destruction, ne tarda pas à disparaître par commandement exprès du gou- vernement. » La contagion, voilà donc la cause exclusive de l'importation, de la propagation et de la permanence plus ou moins durable de la peste bo- vine, dans les pays de notre Europe, et dans ceux de l'Europe centrale. C'est de cette notion, si certaine et si incontestable, que procèdent toutes les mesures sanitaires que la Conférence internationale a arrêtées, et dont elle propose l'adoption à tous les gouvernements des pays qui sont natu- rellement exempts delà peste, et qui ne la subissent que par accident. » Mais, s'il est certain que cette maladie ne se développe jamais sponta- nément au delà des frontières de l'empire de Russie, est-ce que toutes les provinces de cet empire doivent être tenues toutes pour également suspectes et frappées du même interdit? C'est là une question qu'il eût été bien im- portant de résoudre dans l'intérêt des relations commerciales, mais les élé- ments de cette solution ont manqué à la Conférence. Il est présumable, d'après les éléments que les délégués de la Russie ont fait connaître que, dans les provinces occidentales de cet empire, la peste ne procède que de la contagion comme dans les autres parties de l'Europe, et que c'est dans les territoires asiatiques qu'elle trouve les conditions de son développement spontané; mais ce n'est là qu'une présomption. Et comme en définitive, le courant des bestiaux des monts Ourals vers les frontières occidentales de l'em- pire dissémine trop communément les germes de la contagion dans les pays qu'il traverse, force a bien été de laisser la Russie, jusqu'à nouvel ordre, en dehors de la convention sanitaire qu'il s'agissait d'établir et de ne per- mettre l'exportation de son bétail que sous certaines garanties plus ou moins eificaces dont je vais dire quelques mots tout à l'heure. » Les dangers de la peste bovine dont les menaces pèsent incessamment ( i'57 ) sur l'Europe, par cela même que U\ Russie n'est pas encore parvenue à en défendre ses provinces occidenfales, ne pourraient-ils pas être conjurés par une inoculation généralisée et rendue obligatoire dans toute l'étendue des steppes? Mais les steppes, c'est l'immensité, et elles sont peuplées par des troupeaux cpie l'on peut appeler innombrables. Est-ce que, dans de telles conditions, l'inoculation est véritablement praticable? A première vue, il semble que cette question ne doive être résolue que par la néga- tive. Cependant l'objection de l'impossibilité tombe devant ce fait que la très-grande majorité des animaux mâles des steppes sont des bœufs et que, conséquemmeiit,cbaciui, individuellement, a passé par les mains de l'émas- culateur. Si l'émasculation est possible, l'inoculation pourrait l'être égale- ment. Mais présente-t-elle des avantages économiques réels? Sur ce point les opinions sont restées divisées parmi les membres de l'enseignement vétérinaire en Russie; tandis que les uns continuent à préconiser l'inocu- lation, d'aulres la combattent résolument. Après de longues et coûteuses expériences, le gouvernement de Russie y a renoncé; et la Conférence inter- nationale, se basant sur les résultats de ces expériences, qui donnent une mortalité moyenne de i3 pour loo, même sur les troupeaux des steppes, mortalité qui peut s'élever jusqu'à 5o pour loo, comme cela a été le cas à Orenbourg et à Rhersou, en 1860 et i863, a émis l'avis que, dans les pays où la peste bovine règne à l'état endémique, rien n'autorise à la prescrire comme une mesure qui ait fait ses preuves au point de vue de ses avantages économiques réels. , » Quant à l'application de cette méthode, prétendue préventive, aux bestiaux de l'Europe centrale et occidentale, la Conférence a formulé l'opi- nion qu'il fallait la répudier absolument, parce qu'elle serait trop fertile en désastres dans les pays où on aurait l'imprudente audace d'en faire l'appli- cation. De fait, le dépouillement des documents relatifs aux inoculations pratiquées dans l'Europe centrale et occidentale depuis cent vingt ans, donne un chiffre moyen de mortalité de 18 à 19 pour 100; ce qui réalise- rait d'emblée, et de propos délibéré, une perte de 1900000 têtes de bétail rien que pour la France seulement, à supposer que sa population bovine soit de 10 millions (i). Or la peste, même dans les conditions si malheu- reuses où elle a fait invasion sur notre territoire, et avec les moyens si in- suffisants que l'on a pu opposer dans le principe à sa propagation, n'a (i) Le cliiffre de la population Ijovine, d'après le recensement de 1866, est de i2'j33 188. R., 1872, I" Semestre. (T. tXXlV, N» 18.) ' 5l donné lieu encore qu'à une perle totale de 35ooo animaux , morts on abattus. » Le rapprochement de ces chiffres peut me dispenser de longs commen- taires; il donne à lui seul la mesure de la valeur pratique de l'inoculation, appliquée comme mesure préventive en dehors de la Russie. » Étant reconnu que le bétail de la Russie est exposé à contracter la peste d'une manière plus ou moins inévitable, soit par la fatalité de son origine, soit plutôt, pour une très-grande étendue du territoire, parla fata- lité de la contagion à laquelle il est difficile d'o|)poser une barrière efficace dans les conditions économiques actuelles du i)ays, il n'était pas possible de permettre l'exportation libre du bétail russe. La question même de savoir s'il fallait absolument l'interdire a été discutée dans la Conférence et réso- lue affirmativement par les délégués de l'Allemagne, dont les frontières sont fermées au bétail russe : chose très-praticable en raison du service des douanes, et surtout des caractères si distinclifs des animaux de la race des steppes, qui tranchent si nettement avec ceux qui appartiennent aux races indigènes des provinces allemandes limitrophes de l'empire russe. Mais si, dans de telles conditions, il est possible d'empêcher l'importation en Allemagne du bétail de la Russie, il n'en est pas de même pour l'empire austro-hongrois, dont les frontières, mesurant une étendue de plus de cent vingt lieues, sont difficiles à fermer à la contrebande, et dont les steppes sont peuplées par des animaux de la même race que celle des steppes russes. Et puis les bœufs russes contribuent pqur une part impor- tante à l'approvisionnement des grandes étables d'engraissement des dis- tilleries de la Gallicie et des marchés des grandes villes. Vienne, à elle seule, en consomme plus de 80000 par an. En cal état de choses, la Conférence a pensé qu'il n'était pas possible de fermer les frontières de l'Autriche à l'importation du bétail de la Russie; mais que ce bétail ne pouvait pas entrer et) libre pratique et qu'il était nécessaire de continuer à le sou- mettre, comme par le passé, à une quarantaine de dix jours, avant de le laisser libre de contiiuicr sa route vers les localités auxquelles il était destiné. » Je m'abstiens d'entrer ici dans les détails des mesures qui ont été pro- posées pour rendre ces quarantaines aussi efficaces que possible, et sou- mettre les animaux importés à une surveillance assidue, soit que leur des- tination iuHuédiate doive être l'abattoir, soit qu'ils doivent être mis à l'engrais dans les étables des distilleries. Sans dou'e que ces mesures ne donnent pas une garantie certaine contre la peste, mais elles en diminuent assez les chances pour qu'il y ait plus d'avantages pour l'Autriche à per- mettre l'importation du bétail russe qu'cà l'interdire. » Une fois l'ésokie l'importante question des relations commerciales de la Russie avec les pays limitrophes, la Conférence a établi les principes qui doivent servir de base à un règlement uniforme pour tous les pays où la peste bovine ne peut s'introduire, se propager et se maintenir que par la contagion. » Que si, en effet, dans ces pays où la peste n'est qu'un accident qu'on est maître de rendre aussi passager que possible, la garantie est donnée par leurs gouvernements respectifs qu'on prendra contre elle des mesures par- tout identiques, dont l'expérience a démontré l'efficacité certaine lors- qu'elles sont rigoureusement et scrupuleusement appliquées, il n'existera plus de raisons ponr que les relations commerciales soient interrompues entre les uns et les autres, lorsque, dans l'un on dans l'autre, ou dans plu- sieurs, des accidents de peste viendront à se manifester. » Maintenant quelles sont ces mesures dont l'application, faite d'une manière uniforme, peut donner cette garantie nécessaire de l'innocuité, au point de vue commercial, des pays dans lesquels la peste bovine a fait une invasion accidentelle et s'est manifestée par places isolées ? » Les voici dans ce qu'elles ont de plus essentiel : » Abattage immédiat, moyennant indemnité, de tous les animaux atteints de la peste, et de ceux qui doivent être considérés comme suspects de cette maladie, en raison des influences auxquelles ils ont été exposés. » Enfouissement des cadavres de tous les animaux malades de la peste, sans que rien puisse en être distrait pour être utilisé d'une manière quel- conque. » L'utilisation des viandes des animaux sains, abattus pour cause de suspicion pouvant être permise, mais sous des conditions spéciales, rigou- reusement déterminées. » Destruction des germes de la contagion partout où ils peuvent se trouver : dans les éfables, dans les fumiers, sur les fourrages, sur les har- nais, sur les routes, dans les pâturages, dans les charrettes, dans les wagons de chemins de fer, etc., etc., partout enfin, et sur tout ce qui a pu être exposé à l'influence de la contagion. » Isolement aussi complet que possible des lieux où la peste s'est dé- clarée, de telle sorte qu'il ne puisse en sortir aucun animal susceptilile de servir de véhicule à la contagion^ et qu'aucun ne puisse y entrer qui soit capable de l'entretenir. i5ï.. ( ij6o ) » Cet isolement doit être prescrit et mis en pratique pour les fermes, |)onr les localités, pour les communes, et enfin pour des circonscriptions plus ou moins étendues, suivant l'extension de la maladie. » Établissement autour des localités dont l'isolement a été prescrit, et qui sont déclarées infectées, d'une zone où la circulation des ruminants est interdite, ainsi que le commerce et le transit de tout ce qui pourrait servir de véhicule à la contagion : fourrages, fumiers, produits et débris ani- maux de toutes sortes. » Suspension des foires et marchés de bestiaux dans un certain rayon, autour des foyers d'infection; recensement de tous les ruminants dans la localité infectée et dans la zone suspecte, pour que l'autorité ait une ga- rantie que ces animaux ne seront pas déplacés par des trafics clandestins des lieux qu'ils occupent actuellement. » Dès qu'un cas de peste a été constaté officiellement dans une localité, la déclaration immédiate de tous les cas de maladies dont les animaux ru- minants peuvent être atteints devient obligatoire pour tous les propriétaires, détenteurs ou gardiens de ces animaux. » Précautions toutes particulières prescrites après la disparition de la peste d'une localité et l'application des mesures de désinfection, pour pro- céder au repeuplement des étables et des herbages, ainsi qu'au rétablisse- ment de la liberté de circulation du bétail et des transactions commerciales dont il est l'objet. )) A toutes ces mesures, de date ancienne pour la plupart, et dont l'ef- ficacité, quand elles sont appliquées dans leur ensemble, est attestée par l'expérience de tous les temps et de tous les pays, la Conférence en a ajouté une toute nouvelle et très-importante, au point de vue, tout à la fois, et des relations commerciales et de la police sanitaire; elle consiste dans l'obligation, pour tout État où la peste bovine se serait manifestée^ d'an- noncer immédiatement, par voie télégraphique, l'invasion de la maladie aux Gouvernements des pays voisins, d'abord, et ultérieurement, à ceux des États plus éloignés qui exprimeraient le désir d'être renseignés sur cette invasion. » Dans le cas où la localité infectée par la peste se trouverait à une dis- tance de moins de yS kilomètres de la frontière, ce serait aux autorités de la circonscription à laquelle appartiendrait cette localité que reviendrait le soin d'annoncer cette invasion, par voie télégraphique également, aux au- torités du pays voisin. » Une enquête minutieuse serait faite sur les voies d'introduction et de ( ii6i ) propagation de la peste bovine, et les résultats de celte enquête seraient, dans le plus court délai, portés à la connaissance des autorités des contrées qui peuvent être menacées de l'invasion de la maladie. » Chaque pays où sévirait actuellement la peste bovine devrait être tenu de publier, dans son Journal ofticiel, un bulletin hebdomadaire, où l'on ferait connaître l'état de cette maladie, les mesures ordonnées pour empêcher sa propagation, les modifications successives qui pourraient leur être imprimées suivant les circonstances, et enfin le jour où elles cesseraient d'être en vigueur. » Ce bulletin serait envoyé aux rédacteurs des journaux officiels des autres États qui en feraient la demande. » On conçoit, sans qu'il soit besoin d'y insister longuement, combien cette mesure sanitaire serait féconde en grands avantages pour tous les pays, si elle était scrupuleusement mise à exécution partout où la peste peut éclater, car tout le monde se mettrait immédiatement en garde contre elle: les autorités des pays les plus immédiatement menacés, en prescrivant sans délai les mesures préventives qui sont recommandées en pareil cas, et le commerce en s'abstenant de relations actuelles avec les localités ou les régions infectées. » La première idée de cette excellente mesure sanitaire, proposée à la Conférence par un des délégués de l'A-llemagne, appartient à M. Zundel, modeste et savant vétérinaire de Mulhouse, qui l'a fait connaître par la voie du Recueil de médecine vétérinaire. Je me fais un devoir et un plaisir de la lui restituer ici. » En résumé, la Conférence internationale s'est proposé pour but, non pas d'instituer un régime sanitaire nouveau, en vue de prévenir l'invasion de la peste et d'empêcher sa propagation, mais bien de faire adopter par tous les pays qui se concerteraient pour cet objet, un ensemble de mesures identiques, dont l'efficacité est attestée par les résultats heureux qu'elles ont toujours donnés, partout où l'on a su en faire une application rigoureuse : r(',sultats tels que l'on peut affirmer que cette terrible peste, dont nous subissons depuis près de deux ans les ravages, est cependant, de toutes les épizooties, celle dont il est le plus facile de se rendre maître, dans les circonstances ordinaires, avec un service sanitaire bien organisé, parce que, étrangère à notre pays, elle n'est pas susceptible d'y prendre racine; que, procédant exclusivement de la contagion, elle ne s'entretient que par elle; et, qu'en supprimant sa cause, on a la certitude absolue de la faire dispa- raître : l'histoire de tous les temps et de tous les lieux en témoigne. ( Il62 ) « S'il en est ainsi, comment se fait-il alors que nons ayons tant de peine à nous en débarrasser et qu'aujourd'hui, après deux ans presque écoulés depuis son invasion, elle sévisse encore dans quelques localités de quel- ques-uns de nos départements? » C'est que d'abord, grâce au concours des circonstances désastreuses dans lesquelles cette invasion s'est faile, le fléau de la peste, importé par les troupeaux d'approvisionnement des armées étrangères a pu s'étendre sans obstacle sur une grande étendue du territoire, favorisée dans sa marche et dans son expansion par le va et vient des troupes, et aussi par les s]iéculations des trafiquants de bestiaux qui, mettant à profit pour leur propre compte les terreurs de la peste, se sont empressés d'acheter à bas prix dans les pays infectés les animaux déjà contaminés pour aller les re- vendre, à prix plus élevés, dans ceux qui ne l'étaient pas encore. » Le mal avait déjà pris d'énormes proportions, lorsque l'administration centrale de l'agriculture, redevenue maîtresse de ses actions, se mit en de- voir de lutter contre lui. Mais nous n'avons pas en France un service sani- taire organisé comme il conviendrait pour que toutes les prescriptions sani- taires pussent être exécutées à leur heure et toutes les résistances immédiate- ment surmontées. En France, c'est aux autorités municipales que revient la tâche difficile de faire exécuter ces prescriptions ; en Allemagne, cette mission est confiée à un conseiller, délégué de ladministration supérieure assisté d'un conseil vétérinaire, et revêtu d'un pouvoir qui lui donne le droit de commander aux autorités locales et même aux autorités militaires, et de les faire concourir, dans la mesure de ce qui est nécessaire, à l'exécution de toutes les prescriptions dont les circonstances réclament l'application im- médiate et le maintien rigoureux. Avec un service sanitaire aussi bien or- ganisé, la lutte est facile contre l'épizootie et le succès certain. De temps à autre, en effet, elle fait bien quelque invasion dans les provinces prus- siennes limitrophes de la Russie, mais toujours les foyers allumés sont étouffés aussitôt que naissants, et une barrière infranchissable se trouve iiii- luédiatemeut o|)posée à la contagion. » En France, pour obtenir les mêmes résultats qu'en Allemagne, il fau- drait que le service sanitaire y fîit organisé de la même manière, car nous diMuandons aux autorités municipales plus qu'il ne leur est possible de faire, dans le uulieu où elles vivent, avec leurs conditions d'origine et avec les dispositions d'esprit de leurs administrés. Il faut bien avouer en effet que nous ne savons pas toujours fléchir sous la loi et nous accommoder à son joug; et que nous avons d'autant plus de tendance à nous y soustraire que ii63 ) ceux qui sont chargés de nous l'imposer vivent avec nous dans des rapports plus intimes qui émoussent leur autorité. Dans de telles conditions, les at- tributions de police sanitaire que la loi française donne aux maires ne sont pas placées, il faut bien le reconnaître, dans des mains suffisamment énergiques, trop souvent tout au moins; et c'est là une des causes princi- pales des difficultés de l'application des mesures sanitaires qui ne peuvent produire tout leur effet qu'autant qu'elles sont exécutées partout dans toute leur rigueur. Un seid manquement à un seul moment, et la conta- gion trouvant une voie ouverte devant elle, se répand et fait perdre tout le bénéfice de ce qui a pu être fait pour la contenir et pour l'éteindre! Par exemple, que l'on néglige, dans une administration de chemin de fer, de faire désinfecter un wagon qui a pu servir au transport d'animaux malades, et ce wagon, réceptacle des germes de ia contagion, va les transmettre à tous les animaux ruminants dont on le chargera à nouveau ; et, par leur intermédiaire, il les disséminera dans tout son parcours et à longue dis- tance. Un grand nombre de rapports, transmis à l'administration centrale, portent témoignage que, dans un trop grand nombre de cas, les wagons non désinfectés ont servi de véhicules à la peste bovine et ont été les in- struments les plus actifs de sa dissémination. » En Allemagne, il en est tout autrement : les wagons qui ont servi au transport des bestiaux sont soumis à une désinfection avant d'être employés à de nouveaux transports; c'est avec de l'eau chaude à 70 degrés qu'on y procède. L'eau tombe d'un réservoir élevé, et par sa chute et ia force de ses courants, elle détache et entraîne les matières organiques adhérentes aux parois; en outre, par l'élévation de sa température, elle annule, dans ces matières, toute activité virulente. « Voilà encore inie bonne manière de faire que nous devrions bien prendre pour modèle. )) Mais je ne veux pas abuser des moments de l'Académie en consacrant de plus longs développements à la matière que je viens de traiter; ce que j'en ai dit suffit pour fniie comprendre que, si en France nous ne parve- nons pas à nous rendre maîtres de la peste bovine aussi raiiidement que dans les autres pays, cela dépend, non pas de l'inefficacité des mesures prescrites, mais bien de la manière trop incomplète dont on en a fait, dont on a pu en faire l'applic^.tion, par la force des circonstances, des choses et des hommes. Qu'on fasse ce qu'on doit faire, au lieu de faire ce que l'on fait, et la réussite sera assurée en France tout autant qu'elle l'est ailleurs. » J'ai cru devoir entrer dans ces quelques développements parce (jue la ( I.r./, ) pratiqtie do l'abattage obligatoire, qui sert de base a tontes les mesures que la Conférence de Vienne a préconisées, est trop souvent considérée comme une pratique grossière, barbare, qui, d'après un certain nombre de méde- cins, serait la négation de la science el de l'art, et parce que, s'inspirant de fausses idées, im trop grand nombre de propriétaires la répudient au nom de leurs intérêts qu'elle léserait, et souvent aussi au nom de leurs sentiments qu'elle froisse. Au lieu de s'y conformer, comme le veut la loi , ils ont recours trop souvent à des pratiques clandestines de traite- ment, et, lorsque la réussite paraît couronner leurs tentatives, ils en arguent, par toutes les voies de la publicité, pour protester contre les excès des mesures officielles et en réclamer la réforme. C'est là une ma- nière de voir tout à fait dangereuse. La question n'est pas de savoir si la peste bovine est susceptible de guérir dans une certaine mesure; il n'est pas contesté que, même dans notre Europe, une minorité des malades, assez faible du reste, puisse échapper à la mort. Mais il faut se deman- der si l'animal qu'on laisse vivre ne constitue pas un danger public, et si, conséquemment, l'intérêt public n'exige pas son anéantissement dans le temps le plus rapide possible. A cette question, la réponse ne peut pas être douteuse. Incontestablement, il est dangereux de laisser vivre un animal malade de la peste, parce que chacune des particules de sa masse est grosse, si l'on peut ainsi dire, de l'infection de tout un troupeau, de toute une commune, d'une région, d'une province, d'un continent tout entier. La plupart des épizooties de peste qui, de temps à autre, ont débordé des steppes orientales sur l'Europe ou sur l'Afrique ont commencé par l'infini - ment petit pour aboutir à l'infiniment grand. L'épizoolie qui a entraîné la perte d'un million de têtes de bétail en Egypte, il y a vingt-cinq ans, avait été importée par quelques bœufs provenant des principautés roumaines. C'est un très-petit troupeau, acheté dans l'Esthonie, qui a infecté l'Angle- terre en 18G6, et lui a infligé l'énorme sinistre qu'elle a subi; c'est par douze bœufs, exportés de Londres à Rotterdam, que la Hollande, infectée à son tour à la même époque, a vu la peste prendre chez elle de telles proportions, qu'elle est devenue pour ce pays, dont la population bovine est si condensée, luie véritable calamité publique. Cette infime minorité de de douze bœufs a entraîné la perte de cent cinijuanle mille têtes. » Voilà ce que l'histoire enseigne. C'est parce que tout cela est connu, c'est parce que l'on a aujourd'hui des notions certaines sur la nature exo- tique de la peste bovine, sur ses propriétés contagieuses, condition exclu- sive de sa manifestation en dehors de son pays d'origine; sur l'activité de ( ii65 ) son contage; sur les modes divers et multiples de sa propagation et de son expansion; c'est parce qu'on sait enfin tous les désastres qu'elle entraîne inévitablement quand on laisse ses foyers s'allumer et grandir, qu'il est indiqué et qu'il doit être prescrit de sacrifier le plus petit nombre pour sau- vegarder et sauver le plus grand. )) La pratique de l'abattage obligatoire est donc essentiellement ration- nelle et scientifique, puisqu'elle a pour base les notions les plus certaines, acquises par l'histoire, l'observation et l'expérimentation. » J'ose espérer que l'Académie me trouvera justifié, en raison de la gra- vité des circonstances actuelles, d'avoir retenu quelque temps son attention sur cette terrible peste de bestiaux qui a été et qui est encore pour notre agriculture une cause de si grandes pertes et qui porte de si graves atteintes à la fortune publique. » PHYSIQUE. — Recherches sur la dissociation cristalline. Mémoire de MM. P. -A. Favre et C.-A. Valson (suite). Aluns (Seconde partie). « VI. — Dans le tableau suivant nous donnons la moyenne des résultats fournis par la dissolution du sulfate de sesquioxyde d'aluminium dans l'eau pure ou renfermant i équivalent de sulfate de potassium ou de .sul- fate d'ammonium, ainsi que par la dissolution du même sel desséché à loo degrés. Tableau VI. CHALEUR CHALEUR DIMINUÉE de la SULFATE d'aLUMINIL'M. FORMULES. ÉQUIVA- LENTS. mise en jeu pendant les opérations. ctiiileur déf^agée pendant la dissolution du sulfate d'aluminium h is équir. d'eau. dissous d.ans l'eau pure (S0')"Al',i8II0 333,5 407S<:al dissous d.iiis l'eau contenanl 1 équiv.) ._j id. 398a ) dissous dans Veau contenant ■ équiv.) id. 4064 i desséché il lOO degrés (S0*)»AP,6H0 225,5 57997 aSgigfal (0 1 (i) Ce que nous avons dit sur la dissolution des aluns desséchés ; i 85 degrés, s': ipplique aussi à la dissolution du sulfate d'aluminium desséché a. lOO degrés C. R., 1872, I»' Semestre. (T. LXXIV, N» 18.) 132 ( 1 i66 ) » N'ayant pas de sulfate de sesqiiioxyde de fer ni de sulfate violet de sesquioxyde de chrome, il ne nous a pas été possible d'opérer sur ces sels. » VII. — Dans le tableau suivant, nous donnons les moyennes des ré- sultats fournis par des expériences faites à la température de lo degrés en- viron, dans lesquelles i équivalent de sulfate de sesquioxyde d'aluminium a été précipité par 3 équivalents de chlorure de baryum qu'on a fait réagir à la fois, puis successivement. Tableau VIX. 3 ÉQDIVALENTS A LA FOIS de cliloruro do baryum. 1.877 I^"" ÉQUIVALENT de Chlorure de baryum. 388o •>" EQUIVALENT de chlnruro de baryum. 3S95 3* ÉQUIVALENT de chlorure de baryum. 38t8 » VIII. — Dans le tableau que nous donnons ci-dessous sont inscrites les moyennes des résultats fournis par des expériences dans lesquelles les aluns ou leurs sels constituants, mis en dissolution immédiatement avant l'expérience, ou depuis un temps plus ou moins long, ont été précipités par le chlorure de baryum. Les expériences ont été faites à la température de 10 degrés environ. Tableau VIII. ALUNS. phécipitation Immédiate. PHÉCIPITATION après li jours. PRÉCIPITATION Immédiate de>aelaoon>tlluanl9. PRÉCIPITATION des sels cotjsliluarils nprès 1'. jours. Alun alumino-potassique.. . iSoîGcal i/l94iical i4893cal i.'igoafal M ahimîiio-ainnioniqiu;. . i.'iSSS Ii^fljO 1.1813 ■''17S7 » chromo-potassique... ./,707 i3Û'j3 » chroniû-ammoriique. . i/,G3G 13900 > ferrico-poUissiquo. . . . 18161 iSoga n ferrico-ammonique. . . 18386 18399 » Il résulte de l'interprétation des nombres inscrits dans ce tableau : 1° que le temps ne modifie en rien l'état des aluns ou de leurs sels consti- tuants dans leurs dissolutions, excepté pour les aluns de chrome qui sem- blent subir un commencement de la transformation qu'ils subissent très- rapidement dans l'eau portée à l'ébullilion ; 2" que la chaleur mise en jeil pendant la précipitation des deux aluns étudiés à ce point de vue est Hssei ( n<57 ) exactement la somme des quantités de chaleur mises en jeu par leurs sels constituants précipités séparément ou ensemble, après avoir été dissous dans la même éprouvette. Donc, ces aluns qui ne peuvent prendre nais- sance au sein de l'eau, ne peuvent pas non plus se maintenir au sein de ce liquide après avoir pris naissance par voie de cristallisation ( i ). ( I ) A propos de l'action que l'eau exerre sur les aluns cristallisés, action qui, dans le plus grand nombre des cas étudiés, semble se borner à dissocier les deux sels consiihiants, nous ferons remarquer que, pour les aluns de fer, cette action ne s'arrête pas là. En effet, l'eauj en agissant sur ces deux aluns, ne paraît pas se borner à dissocier les deux sulfates con- stituants; elle semble dissocier aussi les éléments du sulfate de sesqiiioxydc de fer. (Voyez les tableaux I et VIII, et l'interprétation des nombres qui y sont inscrits.) C'est à cette ac- tion dissociante de l'eau sur les éléments constituants des molécules salines qu'il faut attri- buer l'apparition de certains phénomènes thermiques qui se produisent au sein d'un liquide recevant des sels différents, lesquels renferment, par conséquent, des acides ou des bases plus ou moins énergiques. Que peut-il, en effet, se passer lorsque dans une grande masse d'eau on met plusieurs sels en présence? Les acides et les bases peuvent rester dans cet état d'équilibre qui semble commander la loi des modules calorifiques (*j, et d'où résulte la thermoneutralilé des sels. Il |)eut arriver encore que cet état d'équilibre sera rompu parce qu'il peut se produire des phénomènes de deux ordres : i° des phénomènes d'association plus avancée de certains éléments salins qui tendent à se soustraire de plus en plus à l'action de l'eau qui les tient en dissolution. C'est ce qui arrive dans la précipitation des sels, étudiée par Berthollet, phénomènes accompagnés d'un dégagement de chaleur; 1° des actions de dissociation plus ou moins avancée de certains éléments salins, lesquelles sontanalogues aux phénomènes de dissociation provoqués par la chaleur, qui tendent à soustraire ces éléments à leur action réciproque, et qui sont accompagnés d'une absorption de chaleur; c'est sur ces derniers phénomènes que M. Henri Sainte-Claire Deville a le premier appelé l'attention des chimistes et des physiciens. Ces phénomènes thermiques, qui ne peuvent pas se produire sans rupture momentanée de l'état d'équilibre des éléments salins que l'eau tenait d'abord en dissolution, n'infirment en rien la loi des modules qui entraîne nécessairement celle de la thermoneutralité des sels, et réciproquement. La première loi permet de calculer la chaleur mise en jeu pendant la dissolution fictive des sels insolubles. Cette loi ne peut pas plus être infirmée que la loi de Mariette qui lie le volume des gaz à leur pression, parce qu'elle perd de son exactitude lors- que les gaz approchent de leur point de liquéfaction, ce qui amène une diminution plus rapide de volume, excepté pour l'hydrogène dont le volume diminue moins rapidement. Le phénomène de dissociation des éléments salins, provoqué dans les mélanges par l'ac- tion de l'eau, peut être comparé, jusqu'à un certain point, au phénomène de dissociation provoqué dans ces mêmes mélanges par l'action du courant voltaïque. Celui-ci, d'après les expériences de l'un de nous, agit de préférence sur les éléments salins dont l'association se fait avec le plus faible dégagement de chaleur. Seulement, la dissociation, sous l'influence de (*) Ânnalci de Chiriiic et de Phjstquc, 3" 3criu, t. XXX\^II, p. iS'i» l52,. ( ii68 ) » En comparant la différence de 3ooo calories environ que présentent les résultats thermiques fournis par la précipitation des aluns de fer et les résultats thermiques fournis par la précipitation des autres aluns, avec la différence beaucoup plus forte qui existe entre les résultats thermiques obtenus pendant la dissolution de ces mêmes aluns, on est conduit à admettre que l'action dissociante de l'eau, qui s'est exercée sur le sesqui- sulfate de fer, s'exerce aussi sur le sesquichiorure de fer qui prend nais- sauce, mais avec moins d'énergie. En effet, si l'action dissociante de l'eau était la même pour l'un et l'autre sel, la précipitation des aluns mettrait en jeu luie quantité de chaleur qui serait sensiblement la même pour tous. » Il résulte encore de l'interprétation des nombres inscrits dans la se- conde colonne du tableau ci-dessus que, si des 1 5 ooo calories environ qui se rapportent à la précipitation des deux premiers aluns, on retranche les 33oo calories, environ, dégagées pendant la précipitation du sulfate de po- tassium ou du sulfate d'ammonium de ces aluns, les 11700 calories res- tantes sont uniquement dues à la précipitation du sulfate de sesquioxyde d'aluminium que renferment ces mêmes aluns, et qui, précipité séparé- ment, a donné 11 877 caloi'ies. [Foir \e tableau Vil.) En divisant par 3 ce dernier nombre, presque identique au précédent, on obtient le nombre 3900, environ, qui exprime, en calories, la quantité de chaleur mise en jeu pendant la précipitation, à l'état de sulfate de baryum, de l'équivalent d'acide sulfurique emprunté au sulfate de sesquioxyde d'aluminium. Ce nombre est beaucoup plus faible que le nombre 5ooo environ qui exprime, également en calories, la quantité de chaleur produite par la précipitation, à l'état de sulfate de baryum, d'une même quantité d'acide sulfurique pris à l'état de liberté. Il n'en est plus de même pour les aluns de fer; car, si des 18200 calories environ qui se dégagent pendant la précipitation de tout l'acide sulfurique qu'ils renferment, on retranche les mêmes 33oo calories, il reste i5ooo environ qui, divisés par 3, donnent 5ooo calories, nombre identique à celui que donne la précipitation de l'acide s(dfurique libre. Ou est ainsi conduit à se demander comment le sesquioxyde de fer peut rester en dissolution, en présence d'un acide qui semble avoir cessé d'exercer sur lui son action chimique ordinaire (i). l'eau, se produit graduellement, comme celle qui a lieu sous l'influence de la chaleur; elle n'est pas nécessairement complète, et la chaleur employée à la dissociation est empruntée à la inassf iiijiiide. La dissociation vollaïque, au contraire, se produit brusquement et d'une nianii'-re roinplèl.', en faisant h la pile l'emprunt de la chaleur née ssaire. ( I ) Il suffit de rappeler les résidtats, aussi intéressants qu'imprévus, obtenus par Péan ( n69 ) )) IX. — Le tableau suivant renferme les moyennes des résultats fournis par des expériences dans lesquelles on a précipité l'acide sulfurique des aluns, successivement par moitié, puis par quart. Tableau IX. ALUNS. l""^ MOITIÉ. 1" MOITIÉ. I ^^ QUART. 1' QUART. 3^ QUART. ,'1" QUART. Alun alumino-potassique. . - . » chromo-potassique. . . . » ferrico-ammonique 7601 75-4 78.5 7388 368o 4570 370. 4600 36fi.3 4793 3699 47.Q » On voit, comme dans le tableau IV, relatif aux aluns de cbrome modifiés par la chaleur, et comme dans le tableau VII, relatif au sulfate d'aluminium , que des nombres égaux correspondent , dans le tableau ci-dessus, à des quantités égales d'acide sulfurique précipité, et nous ne pouvons que rappeler, à propos de cette égalité, ce que nous avons dit précédemment, lorsque nous avons interprété l'égalité des nombres inscrits au tableau IV. » X. — Lorsqu'on chauffe une dissolution suffisatnment étendue de l'im des deux aluns de fer, sa couleur, brune d'abord, prend une teinte de plus en plus vive, qui finit par se rapprocher beaucoup de celle des sels de cobalt, et lorsqu'on porte cette dissolution jusqu'à rébnllition, pro- longée pendant un temps suffisant, elle laisse précipiter une quantité plus ou moins considérable de sesquioxyde de fer, qui entraîne avec lui des quantités d'acide sulfurique variables, et quelquefois trop faibles pour qu'il soit possible d'admettre que le sesquioxyde de fer précipité est tout entier à l'état de sous-sulfate basique insoluble. En effet, pour qu'il en fîit ainsi, il faudrait que, dans l'expérience n° 1, par exemple, il se formât un sous-sul- fate de fer, i-enfermant dix-huit fois moins d'acide sulfurique que le sulfate neutre de sesquioxyde de ce métal. Dans cette expérience, il paraît évident de Saint-Gilles, par M. Ordway, M. Bécliamp, M. Scheurer-Bestner, par T. Graham, et enfin par M. Debray srir les modifications que peuvent subir le sesquioxyde de fer et ses sels, lorsqu'ils sont soumis à l'influence de l'eau et de la chaleur, pour comprendre tout lin- térèt que peuvent oflrir des recherches thermiques entreprises dans cette voie. En outre, les recherches de cet ordre, relatives au.\ sels de sesquioxydes pourront jeter quelque lu- mière sur leur constitution, et, par conséquent, sur la constitution des aluns qui, au pre- mier abord, semblent faire exception parmi les sels doubles. ( 1*70 ) que l'action dissociante de la chaleur s'est ajoutée à l'action dissociante de eau. » Voici pour chacun des aluns de fer la quantité de sesquioxyde de fer et d'acide sulfurique qui, dans quatre expériences, a été précipité ou non précipité par l'ébullition. Tableau X. ALUNS DE FE(i AMMONIACAL 1 ALUNS de fer potassique. no 1. N" 2. N» 3. Fe^Q, précipité..... non précipité 1 gQ. (précipité ( non précipité G4,3 .6,, 5,4 i86,o C6,3 .3,. 5,8 i85,6 59.' 31,0 4i,i i5i,5 7(i,i /|,7 Go, 3 i3o,9 » XI. — Nous donnons ci-dessous, en (A), la quantité de chaleur dégagée pendant la précipitation, à l'état de sulfate de baryte, de l'acide sulfurique des aluns de fer qui, pour l'équivalent de ces aluns, n'a pas été précipité par l'ébullition eu même temps que le sesquioxyde de fer. Tableau XI. ALUNS DE FER AMMONIACAL ALUNS de fer potassique. N» 1. s" 2. (A) iSSgocal 56j (I) (B) igiSî (C) 5a84 (A) i8556<:al 60.', (.) (B) 19160 (C) 5i87 (A) i3584cal 6281 (0 (B) 18865 (C) 5i88 (1) Ces nombres expriment la quantité de chaleur dégagée par un poids d'acide sulfurique libre, égal au poids de cet acide qui a été précipité par rébuUition avec le sesquioxyde de fer. n Si des quantités de chaleur inscrites en (B), on soustrait la quantité de chaleur (SSoo*^^'- environ) dégagée pendant la précipitation de l'acide sulfurique du sulfate d'ammonium ou du sulfate de potassium, il reste des nombres qui, divisés par 3, donnent les nombres inscrits eu (C). Ces der- niers nombres expriment chacun la quantité de chaleur dégagée |)ar l'éqiii- ( "71 ) valent d'acide sulfnriqne non préripité avec le sesquioxyde de fer nnquel il correspond dans l'alun, et ne diftèrent pas beaucoup du nombre 5o53, inscrit dans le tableau V et relatif à la précipitation de l'acide sulfurique libre, ainsi que du nombre 5ooo qui se rapporte à la précipitation de l'acide sulfurique, du sesquisulfate de fer, des aluns de fer (Voyez le tableau VIII et l'interprétation des résultats qui y sont inscrits.) )) XII. — Lorsque le chlorure de baryum précipite l'acide sulfurique des aluns de fer, l'acide chlorhydrique qui se substitue à l'acide précipité se trouve-t-il, par rapport au sesquioxyde de fer, dans le même état de disso- ciation que ce dernier acide? Pour répondre à cette question, nous avons traité i équivalent d'alun de fer ammoniacal, dissous dans la quantité d'eau employée ordinairement, par trois équivalents d'acide chlorhydrique suffi- samment étendu, et nous avons constaté une absorption de chaleur exprimée par ySo calories environ. Cette faible quantité de chaleur ainsi absorbée est atlribuable, très-probablement, à l'action que les acides exercent sur les dissolutions salines (Voyez Comptes rendus, t. LXXIII, séance du i8 sep- tembre 1871, tableau II), et qui a été signalée pour la première fois par M. Thomsen. Il faut cependant remarquer que la dissolution de l'alun de fer conserve sa même couleur brune lorsqu'on la traite par le chlorure de baryum, tandis qu'elle prend la teinte jaune verdàlre de l'eau saturée de chlore, lorsqu'elle est traitée par l'acide chlorhydrique. Il faut également se rappeler que les 3ooo calories, environ, que dégagent en plus les aluns de fer, comparés aux autres aluns, lorsqu'on les précipite par le chlorure de baryiuîi (Voyez le tableau VIII), semblent témoigner en faveur d'une dis- sociation moins avancée du sesquichlorure de fer. » XIII. — Enfin nous avons précipité par l'ammoniaque le sesquioxyde de fer de l'alun de fer et d'ammonium, ainsi que le sesquioxyde d'alumi- nium du sesquisulfate d'aluminium et de l'alun d'aluminium et d'ammo- nituii. En précipitant ainsi le sesquioxyde de fer par l'ammoniaque, nous avons voulu savoir quelle est encore l'action exercée sur le sesquioxyde de fer par l'acide sulfurique qui lui correspond et que le chlorure de baryum précipite en dégageant une quantité de chaleur égale à celle que dégage le même acide pris à l'état de liberté. En un mot, nous avons voulu savoir où s'arrête l'action dissociante de l'eau sur cet alun. M Trois équivalents d'ammoniaque, eu précipitant le sesquioxyde de fer de l'alun ferrico-ammonique, et en donnant naissance à trois équivalents de sulfate d'ammonium qui s'ajoutent au sulfate d'ammonium existant déjà, ( i'72 ) dégagent en moyenne, à la températnre de i3 degrés, environ 27997 calo- ries. Ce nombre divisé par 3, donne donc 9 332 calories (i) pour chaque équivalent de sulfate d'ammonium produit, tandis que le même sel dégage i5 000 calories, environ, pendant sa formation par la combinaison de l'am- moniaque avec l'acide sulfarique. D'où il résulte que l'action dissociante de la chaleur s'ajoute nécessairement à l'action dissociante de l'eau pour com- pléter la dissociation du sulfate desesquioxydede fer, lorsque le sesquioxyde de fer de ce sel est précipité plus ou moins complètement par l'ébullition. » En ]irécipitant le sesquioyxde d'aluminium par l'ammoniaque et en cherchant ainsi l'expression thermique de la formation du sulfate d'alumi- nium par l'union de l'acide sulfurique avec le sesquioxyde d'aluminium, nous nous sommes surtout proposé de prouver, une fois de plus, que les aluns n'existent plus dans leurs dissolutions, puisque le résultat thermique est le même, soit qu'on précipite l'ahmiine du sulfate d'aluminium dissous, soit qu'on précipite l'alumine de son alun également dissous. En effet, 3 équivalents d'ammoniaque, en précipitant le sesquioxyde d'aluminium contenu dans les sels précipités et en donnant naissance à 3 équivalents de sulfate d'ammonium, dégagent 1 1610 calories pour le sulfate d'aluminium et 11889 calories pour son alun. )) Signalons encore une dernière conséquence des résultats que nous avons déjà obtenus. Nous avons montré, d'une part, qu'en se dissolvant, le sulfate d'aluminium dégage 4ooo calories environ [voirie tableau YI); le sulfate de potassium et le sulfate d'ammonium absorbent, le premier, 3ooo et le second looo calories environ (von* Cornples rendus^ t. LXXIII, séance du 18 septembre 1871 , tableau II), et les deux aluns correspondants absorbent 95 000 calories environ. D'autre part, nous avons aussi montré que le sulfate d'aluminium et le sulfate de potassium, en se dissolvant ensemble, et de même pour le sulfate d'aluminium et le sulfate d'ammo- nium, donnent, les premiers, 4ooo — 3ooo =: 1000 calories, et les seconds 4000 — 1000 = 3ooo calories, c'est-à-dire ce qu'ils donnent lorsqu'ils se dissolvent séparément. Nous sommes ainsi conduits à conclure que le sul- fate d'aluminium et le sulfate de potassium cristallisés, d'une part, et, d'autre part, le sulfate d'aluminium et le sulfate d'ammonium également cristallisés, dégageraient, les premiers, loSoo calories environ, et les seconds laSoo calories environ, en s'associant à 6 équivalents d'eau (i) Ces 9 332 calories fournies par l'expérience doivent être diminuées de toute la chaleur mise en jeu par la précipitation du sesquioxyde de fer. ( "73) pour donner naissance à leurs aluns cristallisés. Pendant ces diverses trans- formations, quelle part faut-il faire, au point de vue thermique, à la des- truction des édifices cristallins des deux sulfates, aux actions moléculaires qui s'exercent entre l'eau et les sels dissous, enfin à la construction de l'édifice cristallin des deux aluns? » Il suffit de poser ces questions pour donner une idée des difficultés dont se trouve hérissé le problème. Les développements dans lesquels nous sommes déjà entrés montrent en même temps tout le parti qu'on peut tirer, pour la solution de la question, des considérations thermiques. Toutefois, avant d'aller plus loin, il nous faudra maintenant étudier le rôle des autres éléments dont nous avons parlé en commençant; car c'est seulement par la comparaison logique de tous ces éléments qu'on peut espérer résoudre le problème dont nous cherchons la solution. » ZOOLOGIE. — Sur la multiplication inusitée, observée ù Paris, de l'insecte connu sous le nom de Bibion des jardins. Note de 31. Blanchard. L'Académie ayant reçu diverses Communications relatives à l'appari- tion d'une mouche qu'on rencontre depuis plusieurs jours en abondance sur les murs de Paris, M. Em. Blanchard donne à ce sujet les indications suivantes : « L'insecte tout à fait inoffensif qui préoccupe en ce moment la popu- lation parisienne est le Bibion des jardins [Bibio liorlulanus), un Diptère de la famille desTipulides. Ce n'est pas, à proprement parler, un représentant du groupe des mouches; à cette occasion, il n'est peut-être pas inutile de rappeler que les Diptères se partagent d'une manière très-naturelle en deux divisions. Les représentants de la première ont des antennes filiformes INémocères); les représentants de la seconde, des antennes courtes, sur- montées d'un style [Brachocères). Les Tipulides sont des Némocères, les Mouches des Brachocères. » Le Bibion des jardins, qui est fort commun dans la plus grande partie de l'Europe, est un insecte phytophage, comme toutes les Tipulides. A l'état adulte, l'animal ne prend que peu de nourriture, consistant en matières fluides; à l'état de larve, il vit dans la terre de nos jardins et de nos champs, et se nourrit exclusivement de substances végétales. C'est donc bien à tort que certaines personnes ont supposé que l'abondance extraordinaire des Bibions avait une relation quelconque avec l'enfouissement de nombreux cadavres. Le Bibion des jardins n'est jamais rare au printemps, et l'appari- C. R., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, N» 18.) • 53 ( «174 ) tion d'un plus ou inoius grand nombre d'individus s'explique par les cir- constances plus ou moins favorables au développement de l'espèce. Ainsi que les naturalistes l'ont souvent répété, toute espèce d'insecte se multiplie annuellement d'une manière fort inégale, et la différence, due à des circon- stances diverses, dépend le plus souvent de la quantité des parasites dont l'espèce peut être attaquée. » M. DE LA Rive fait hommage à l'Académie, au nom de M. Soret, d'un exemplaire d'une Notice biographique sur feu F.-J. Pklet, correspondant de la Section d'Anatomie et de Zoologie, décédé à Genève le i5 mars 1872. RAPPORTS. OPTIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. Croullebois, relatif à la double refraction elliplicjue du cpiartz. (Commissaires : MM. Bertrand, Edm. Becquerel, Fizeau rapporteur.) » Les prismes hexagonaux qui constituent le quartz cristallisé possèdent, en premier lieu, la double réfraction ordinaire ou rcctiligne, inhérente à leur forme cristalline, symétrique autour d'un axe principal. Le prisme biréfrin- gent de Rochon et celui de Wollaston sont fondés sur cette propriété, et per- mettent de séparer l'un de l'autre, à ime distance angulaire considérable, les deux rayons polarisés à angles droits auxquels ces cristaux donnent naissance, l'effet se produisant avec toute sa netteté dans une direction normale à l'axe. D En second lieu, ces cristaux présentent dans la direction de leur axe les brillants phénomènes de la polarisation rotatoire signalés par Arago, étudiés par Biot, et qui ont conduit Fresnel à la découverte d'une seconde double réfraction distincte de la précédente, et qu'il a ap|)elée double ré- fraction circulaire. Un prisme d'une construction spéciale , connu sous le nom de Iriprisnic de l''resnel, permet de même de séparer l'un de l'autre les deux rayons polarisés circulairement en sens contraires qui se mani- festent lorsqu'un rayon de lumière traverse le quartz dans la direction de son axe. 1) Si l'on considère enfin ce qui se passe dans les directions intermédiaires à celles dont on vient de parler, c'est-à-dire dans les directions inclinées sur l'axe, on doit à M. Airy et ensuite à Cauchy, de savantes cousidératious ( i'75 ) tliéoriques conduisant à admettre, dans ces circonstances, une troisième double réfraction appelée elliptique, dont l'existence a été confirmée de la manière la plus satisfaisante, par le phénomène bien connu des spirales d'Airy, et par les mesures si précises que l'on doit à M. Jamin, sur les con- stantes numériques de la polarisation elliptique du quartz. » Cette double réfraction elliptique est l'objet du Mémoire de M. Croul- lebois. Dans ce travail, l'auteiu' s'est attaché particulièrement à réaliser pour les deux rayons de la double réfraction elliptique, et au moyen de prismes de quartz diversement orientés, une séparation angulaire analogue à celle qui a été obtenue dans le cas de la double réfraction rectiligne ou circulaire. Voici le résumé très-succinct des principaux résultats rapportés dans le Mémoire, et qui ont été mis sous les yeux de vos commissaires. » 1° Lorsqu'un rayon de lumière traverse dans une direction, inclinée de 8 à lo degrés sur l'axe, un bi-prisme formé de deux quartz de rotations contraires unis entre eux, suivant des faces très-inclinées, par une couche de baume du Canada, les sections principales des deux quartz étant tour- nées à 90 degrés l'une de l'autre, il y a séparation de deux rayons polarisés elliptiquement. )) 1° Dans les mêmes circonstances, si l'on fait usage d'un biprisme formé de deux quartz de mêmes rotations, la séparation des deux rayons polarisés elliptiquement a lieu en apparence de la même manière. » 3" Enfin, si le biprisme est formé de deux quartz de rotations con- traires, mais dont les sections principales sont parallèles, la séparation des rayons n'a plus lieu au moins d'une manière bien sensible. » Ces résultats n'ont pas encore été signalés et appartiennent en propre à l'auteur; mais quel que soit l'intérêt qu'ils présentent, ils ne pourront être interprétés avec quelque certitude que lorsque l'auteur aura pu les com- pléter par les mesures précises qu'il se propose de prendre et que réclame manifestement la nature très-complexe des phénomènes dont il s'agit, » En résumé, vos commissaires sont d'avis que plusieuf's des résultats obtenus par l'auteur ont un caractère réel de nouveauté et d'intérêt, mais que la question de la séparation des deux rayons réciproques d'Airy par la réfraction dans un prisme analogue à celui de Fresnel, n'est pas encore complètement résolue. » Ils vous proposent, en conséquence, de remercier l'auteur de sa Com- munication, et de l'engager à poxu'suivre par des expériences nouvelles, et surtout par des mesures précises, la solution complète de la qt'estion intéressante qui fait le sujet de son Mémoire. » i53.. II76 ) ME]>I0IRES PRESENTES. MÉCANIQUE. — Théorèmes généraux sur l'équilibre et le mouvement des sjsU' mes matériels. Mémoire de M. F. Lucas. (Extrait par l'Auteur.) (Coiiunissaires : i\TM. Serrât, Phillips, de Saint-Venant.) « Je considère un système de points matériels, au nombre de N, ayant chacun une masse déterminée et exerçant les uns sur les autres des actions à des distances absolument quelconques. Pour les distinguer entre eux, je leur attribue respectivement les indices (i) 1,2,2,..., m,..., N. » Soit Rm„ la distance des points m et n, de masses §•„ (^^gn- Leur action mutuelle, positive s'ils s'attirent et négative s'ils se repoussent, est repré- sentée en grandeur et en signe par l'expression (^ ) ëin§njm,n \"-m,n ) • Les fonctionsy^n „ sont au nombre total de— ^ -• n J'appelle />o/e. Si elle est toujours poiî'iii'e, l'équi- libre est instable. Si elle est positive pour certaines déformations et négative pour d'autres, l'équilibre est mixte. » Après avoir produit la déformation infinitésimale qui exige une dépense (positive ou négative) de travail extérieur ©o, on peut, au moyen d'impul- sions, animer les points matériels de vitesses infinitésimales déterminées, moyennant une dépense (positive) de travail impulsif n„. Ce travail, égal à la demi-somme des produits des masses par les carrés des vitesses, est un infiniment petit du second ordre. » Le système, abandonné à lui-même, se met en mouvement. En compa- rant l'état qui se produit à l'instant t à l'état d'équilibre primitif, on est con- duit à considérer un nouveau travail morphique 0, et un nouveau travail impulsif n,. » Je démontre qu'on a, quel que soit t : (12) 0, + n,=.0o + n„; par conséquent la somme des travau.x morphique et impulsif reste constante. Cette valeur constante représente le travail emmacjasiné dans le mouvement du système. » Soit, au même instant t, r,„ la distance du point m à sa position d'équi- libre. On a „3) n,-e, = i%:i, c'est-à-dire qu'à un instant quelconque du mouvement, Cexcès du travail im- pulsif sur le travail morphique est éyal au quart de la seconde dérivée par rap- port au temps de la somme des produits obtenus en multipliant la masse de chaque point du système par le carré de sa distance à sa position d'équilibre. ( "79 ) » En intégrant les équations différentielles des petits mouvements des points matériels, on trouve des équations finies de la forme Ix„^ T^at-^ a' -h l'kh^co&{tsls -+- î), j-,„ — bt-hb' -h llk^ cos{t\ls -+- e), . Z,„ = Ct-h C' -h ly^lm COs{t\Js -T- s), ^mijmi z,„ désignant les coordonnées du déplacement du point m. » Les paramètres s, au nombre de 3(N — i), sont tous réels et déter- minés par une équation algébrique. Les paramètres /i,„, yt,„, Z„, relatifs à chaque point m pour chaque valeur de s, se déterminent par des équations linéaires et homogènes. » A chaque valeur de s, correspondent deux constantes arbitraires X et £, qui sont les mêmes pour tous les points m, de même que les constantes ar- bitraires a, b, c, rt', b', d . On a en tout 6 IN constantes arbitraires, qui se déterminent d'après les projections des déplacements et des vitesses au temps zéro. M La translation générale / ^ = «f + rt', (i5) )fi=bt + b\ ( Ç = ci + c', commune à tous les points du système, représente un mouvement simple qui pourrait se produire isolément. » A chaque valeur (positive ou négative) de s, correspond un autre mou- vement simple i S,„=XA,„cos(«V/j + £), (i6) •/j,„=XA-,„cos(8o 100,00 Analyse chimique. Partie inattaquable par l'tau régale (calcinée).. 58, 96 Partie attaquable : Carbonate de chaux 27 ,84o Carbonate de magnésie o ,890 Potasse , , 0,225 Soude „ o , I o5 Scsquioxyde de fer 4 ,35o Alumine 2,o3o Eau de combinaison des sesquioxydes i ,45o Acide phosphorique (molybd. initial) 0,146 Matière organique et acides non déterminés.. . . 4îO°4 100 ,000 » On passe sous silence les observations agrologiques, malgré leur grand intérêt; on se borne à faire remarquer le dosage d'acide phospho- rique, qui représente 6000 kilogrammes d'acide anhydre par hectare, dans la couche arable et dans la partie attaquable seulement. C'est un dosage triple du dosage moyen des traces argilo-calcaires, et il suflit, avec l'équi- libre des autres aliments, à explicpier la fécondité proverbiale d'un sol qtu porte les plus belles luzernières de France. ( Ilf^' ) » ... L'auteur de la Note espère que l'Académie jugera utile de demander la vérification de l'analyse de la terre de la plaine du Vislre par un de ses Membres, afin de donner à sa méthode et à ses inductions une autorité qu'elles ne sauraient empriuiler à lui-même. Il peut affirmer à l'Académie qu'elle rendrait ainsi le pluséminent service à l'agriculture. Cette industrie peut n'avoir pas une conscience très-nette des services qu'elle doit à la science, mais elle a besoin plus que jamais d'être soustraite aux entreprises des empiriques, et elle ne peut l'être que par des travaux au-dessus de la puissance d'un seul homme, quel que soit son zèle, et qui exigent l'adop- tion d'une méthode commune, acceptée par tous les investigateurs, pour la solution des diverses questions scientifiques qui l'intéressent. » PHYSiQun:. — Sur V hypothèse du Soleil aimanté. Seconde Note de ]M. W. DE FoNviELLE. (Extrait par l'Auteur.) (Cette Noie est renvoyée, ainsi que la précédente, à l'examen d'une Commission composée de MM. Becquerel, Bertrand, Fizeau) « L'Auteiu- rappelle le Mémoire publié par M. Becquerel père, à la re- prise des travaux de l'Académie des Sciences, après la Commune, Sur l'ori- gine céleste (le l'électricité atmosphérique. Il cherche à prouver que cette hy- pothèse, à laquelle les derniers travaux de la Physique solaire ont doiuîé naissance, paraît revenir au fontl à celle du Soleil aimanté. )) Il s'efforce de montrer que l'hypothèse du Soleil aimanté explique très-simplement pourquoi la Terre pourrait être assimilée à un système de deux aimants croisés autour de son centre, et faisant l'un avec l'autre un angle très-noiable. » L'un de ces aimants serait en réalité un électro aimant produit par l'in- duction solaire, et l'autre annant un aimant jjermanent produit par la ré- sultante des aimants naturels renfermés dans le sphéroïde. » La seule théorie qui puisse rendre compte d'une façon simple du nombre et de la distribution des lignes magnétiques à la surface du globe est donc une conséquence très-simple de l'hypothèse du Soleil aimanté. Les deux hypothèses fondamentales que M. Hansteen a développées avec tant de génie se prêtent donc un mutuel appui. )) L'Auteur montre, par un exemple simple, comment les planètes ai- mantées par l'aclion du Soleil peuvent réagir sin- cet astre et y créer à leur tour un second axe d'aimantation. Après avoir rappelé ce que dit M. Hans- teen a ce propos, il fait remarquer cpie IM. de la Rive a émis le vœu (jue G. R., 1873, !"■ Semestre. (T. LXXIV, N" !«.) ï 54 ( ij82 ) l'on mette en rotation une boule de cuivre sous l'influence de l'aiiuant terrestre, et que l'on étudie la nature des courants induits. Il tâche de montrer que Faraday a rempli cette condition par son expérience de i832. La loi est trouvée, puisque Faraday a établi que la rotation doit avoir lieu autour d'un axe perpendiculaire à l'aiguille de déclinaison pour que l'effet fût le plus grand possible. Au contraire, l'effet est nul quand la rotation a lieu autour d'une direction parallèle à cette aiguille de déclinaison. » L'Auteur rapproche ces expériences de celles que M. Palmieri, direc- teur de l'Observatoire vésuvien, qui vient d'être détruit par le tremblement de terre, a exécutées il y a quelques années. Les courants électriques ont été recueillis. Ils avaient le sens indiqué par Faraday, et mie intensité assez grande pour produire tous les effets d'une puissante machine de Clarke. » L'Auteur insiste sur l'assimilation qu'il est possible d'établir entre la boule de Faraday et le système solaire lui-même. En effet, la boule de Fa- raday est vis-à-vis de la Terre comme la Terre se trouve vis-à-vis du Soleil. Il est possible de compenser les variations de vitesses de diamètre, et même de distance à l'aide des aérostats, de manière à se trouver dans des condi- tions proportionnelles. Des expériences pourraient être faites avec la spi- rale de Palmieri. » L'Auteur rappelle enfin que l'hypothèse du Soleil aimanté a été déve- loppée pour la première fois en i64o, par le P. Rirciier, dans son Arl ma- gnétique, alors que ce savant était professeur de Mathématiques au collège Romain. Il est assez curieux de remarquer que l'hypothèse du Soleil ai- manté semble faire partie des traditions scientifiques de cet établissement, car le P. Secchi peut être rangé au nombre de ses promoteurs les plus distingués. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Suite du Mémoire sur les causes et les lois des aurores boréales; marées terrestres, actions des astéroïdes donnant lieu aux trem- blements de terre et aux éruptions volcaniques; par M. J.-J. Silbermann. (Extrait.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « ... La coïncidence des tremblements de terre et des éruptions des volcans en activité, non-seulement avec les syzygies et les époques de l'année, mais aussi avec les heures d'ap- parition des essaims d'étoiles filantes, me paraît démontrée, ainsi que cela résulte des cata- logues d'apparitions d'étoiles fdaiites publiés par M. Chasies et par M. Quetelet, directeur de l'Observatoire de Bruvclles, dans sa P/ijsif/uc t/ic globe, 1861. iM. Perrey avait déjà remar([ué la coïncidence de certains Ireniblenients de terre avec les équinoxcs ou syzyijies ; ce fait a éle du reste remarqué, depuis la plus haute antiquité, par les populations voisines ( ii83 ) des régions volcaniques du globe. Il restait à confirmer cet ordre d'idées restées sans ex- |)lication pour les tremblements de terre et les éruptions volcaniques à d'autres époques de l'jinnée, vu l'ignorance oij l'on était sur l'action des masses des courants astéroïdaires. » On sait que les tremblements de terre dans notre hémisphère ont principalement lieu en hiver, et le plus souvent de minuit au matin, c'est-à-dire dans la première partie de la journée. Ce qui s'explique parfaitement par les lois des afflux d'étoiles fdantes (voir la Notice de M. Delaunay). >' On sait, d'autre part, que les éruptions de volcans ont principalement lieu en été, faits d'où il semble résulter que les courants d'étoiles filantes qui ont lieu dans le sens de la rotation terrestre donnent principalement lieu aux tremblements de terre, et les courants d'étoiles filantes en sens contraire de la rotation terrestre, à la plupart des éruptions volcaniques (i). » Depuis le commencement du présent mois d'avril, les apparitions d'étoiles filantes et d'aurores boré.iles ont été presque incessantes, de jour et de nuit : apparitions d'aurores zodiacales, savoir ; le i" avril, au soir; le 3 avril, à 6*" 55"" du soir; vendredi 5 avril, à 5''45'" du soir; le i3 avril, depuis 6''5o'" du matin jusqu'à 9 heures du matin. Chaque fois, il y avait deux vents rectangulaires superposés : le supérieur d'ouest-sud-ouest ou de sud-ouest, et l'inférieur d'ouest-nord-ouest ou de nord-ouest. Chaque fois, l'arc de la lumière zodiacale se trouvait dans le ciel d'ouest, tandis que le Soleil se trouvait dans le ciel d'est. u Mon observation du i3 avril a été confirmée par un grand nombre de personnes, aux- quelles j'ai fait constater de visu les faits ci-dessus mentionnés; entre autres, par M. Paul Rousseau, fabricant de produits chimiques, et par M. Villain, employé dans sa maison. » Deux fois, les apparitions aurorales ont été interrompues par l'arrivée de tourbillons cyclonaires, savoir : le i^"' avril au soir et le 23 au soir. » Le aS avril au soir, entre 1 1*" i5"' et minuit, j'ai compté, dans la Petite Ourse seule- ment, trente-quatre étoiles filantes courant d'ouest à est, principalement sud-ouest à nord- est; ce qui semble dénoter le passage d'un banc d'astéroïdes à proximité de notre globe. ï II est bien entendu que les étoiles filantes rendues visibles par leur incandescence super- ficielle ne représentent que la faible escorte de la masse des astéroïdes qui restent toujours invisibles. (Si le courant d'astéroïdes se compose de météorites où le fer magnétique domine, on comprend aisément l'action que doit avoir cette espèce de barreau aimanté gigantesque, par induction, sur l'électricité et le magnétisme terrestre.) Il est probable que la crise vio- lente dans l'éruption du Vésuve est due au grand afflux de la nuit du 7.5 au 26 avril. La nuit dernière et ce matin, entre 3 et 7 heures du matin, il y a eu de nouveau grand afflux d'étoiles filantes, courant principalement du sud-sud-ouest au nord-nord-est, et un moindre de sud- ouest à nord-est. » Il est présumable que cet afflux donnera ou a dû donner lieu aujourd'hui à un noii- veau paroxysme du Vésuve. » Depuis 4 heures jusqu'à 8 heures du matin, s'est montrée l'apparition aurorale la plus (i) ^o(> pour la confirmation de ce point de vue: 1°^ Notice sur les étoiles filantes, dans y Annuaire du Bureau des Longitudes pour l'année 1870, par M. Delaunay; 2° l'Expo- sition des faits et des idées relativement aux tremblements de terre et aux éruptions volca- niques dans les ouvrages de MM. PouUet-Scrop et Boscowicz. 154.. ( ii84 ) extraordinaire que j'aie jamais vue; elle se composait, entre autres, d'une traînée luminousr de cirrlii s'étendant du nord-nord-est au sud-stid-ouest en arc d'un bout à l'aulri" de I ho- rizon ; il y avait aussi un arc de uord-nord-csl à sud-ouest... » M. DcFossK adresse deux complôments à son précédent Mémoire « sur les bruits et les sons expressifs que font entendre les poissons, etc. » (Renvoi à la Commission ])récédeinment nommée, dans laquelle feu M. Duméril sera remplacé par M. Ch. Robin.) M. TcnoiTAN adresse une nouvelle Note, accompagnée d'un dessin, sur son appareil propre à avertir de la présence du grisou dans les mines. (Renvoi à la Commission précédemment nomiiiée.) M. BnACHET adresse un Mémoire sur l'emploi du diamant poiu- les objec- tifs de microscope. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Saboureau adi'ossc une Note relative à un système de freins pour les trains de chemins de fer. (Renvoi à la Commission nommée.) M. KiiAMER adresse, de Lausanne, une Note relative à un remède contre le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétahîe perpétuel a reçu de M. de Luc a la dépèche léléora- phique suivante, parvenue seulement pendant le Comité secret qui a suivi la séance publique : 0 N.iplcs, 2() avril, rj'i lo'" du inatiii. î> Vésuve, jeudi et vendredi, grande conflagration presque imprévue. Nouvelles houclies, émettant lave abondante. Plusieurs morts, quelques blessés. Samedi, hier et dans ce mo- ment, fine |iiiiie de cendres siliceuses, de i)lusieurs centimètres d'é])aisseur. Naples donne asile aux po]iulations voisines. » M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, tni nouveau innnéro de la publication faite par la Société des Specti'oscopistes italiens. ( ii85 ) M. A. Gal'dry prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la chaire de paléontologie, laissée vacante'au Muséum d'his- toire naturelle, par le décès de M. Larlel. (Renvoi aux Sections d'Anatomie et de Minéralogie.) M. SiLBERMANN prie l'Académie de vouloir bien le comprendre i)a!'mi les candidats à la chaire de physique générale et expérimentale, acluelle- nient vacante au Collège de France, par suite de la retraite de M. Regnaidl. (Renvoi à la Section de Physique.) PHYSIQUE. — Recherches sur la réflexion de la chaleur (suite); }iar M. P. Desains. « Dans la séance du 22 avril, j'ai eu l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie sur des effets de réflexion calorifique c[ni se rattachent aux phé- nomènes de la dispersion anomale, et, à ce sujet, j'ai été conduit à dire qu'en reprenant l'étude de la réflexion de la chaleur polarisée je m'étais as- suré que, dans le cas où les rayons sont polarisés parallèlement au plan d'in- cidence, l'intensité delà réflexion était toujours donnée par la formule de Fresnel, i>- = -. et cela tout aussi bien lorsque les rayons sont par- tiellement transmissibles à travers les miroirs que quand la portion qui échappe à la réflexion est complètement absorbée par ces miroirs. J'ai dit aussi que dans le cas où les rayons sont polarisés perpendiculairement au plan d'incidence, il suffit de modifier très-peu les hypothèses ou équations de Fresnel pour arriver à une formule représentant bien les phénomènes. Admettons, en effet, qu'à la partie la plus superficielle d'un milieu opaque la transmission commence à se faire comme Fresnel la conçoit dans les mi- lieux transparents, sous la condition toutefois que la force vive du rayon incident ne se retrouve pas tout entière dans le rayon réfléchi et dans le rayon réfracté proprement dit. I^'équation des forces vives, si l'on conserve les notations ordinaires, pourra s'écrire (0 li~i^-] = -. n-{i—Q), § étant une quantité dont le signe sera d'abord indéterminé. Si à celte équation on joint celle qui exprime la continuité du mouvement dans un sens parallèle à la surface du miroir a, savoir (2) (i -f- ^')cos/ = «cosr, d sin( cosi siu/ cos( -4- sinr cosr ( 1186 ) on en déduit aisément que le coefficient de vibration v dans le rayon réflé- chi est donné par la formule ( 3 ) -. = — f I ^-. : : • ) ^ ' tangi -f r \ sin; cos; -f- sinrcosr/ » Jusqu'ici c? est toujours indéterminé, mais avec quelques tâtonnements j'ai reconnu que l'on reproduit bien toutes les déterminations que j'ai faites en posant fï = Ktang^(/ — r), et donnant à R les valeurs négatives suivantes pour les rayons rouges extrêmes K = — o, 19 dans lecas du plalineet —0,22 dans le cas du métal des miroirs; pour le verre et ces mêmes rayons, R = 0. Pour le verre et les rayons obscurs extrêmes, R = — 0,8. Pour le métal des miroirs et ces mêmes rayons, R = — 1,9. Enfin pour la chaleur solaire totale, mais transmise à travers une épaissetn- assez considérable de verre et de spath d'Islande, on a R = — 0,1 1 dans le cas de l'acier et dans celui de l'ar- gent R = — 0,3. Pour le sel gemme, R est toujours égal à zéro. » Dans chacun deces cas la constante n conserve, bien entendu, la valeur qu'on lui avait trouvée dans le cas correspondant, en opérant avec des rayons polarisés parallèlement au plan d'incidence. Les tableaux suivants vérifient toutes ces assertions. Intensité de l.\ réflexion calorifique socs différentes incidences. Clwleur polarisée parallèlement au plan d'incidence. Angles Intensités Intensités Intensités Intensités d'incidence. observées. calculées. observées. calculées. Platine Métal du miroir (rayons rouges « = 8). (rayons rouges ii — 8,7). So" o,65 0,65 o,65 0,67 5o 0,72 0,72 0,74 0,74 72,30 » » 0,87 0,87 76 G, 856 0,88 vicier Argent (flialeui' solaire totale n = 7 ,,'|). (chaleur solaire totale « =: 50). 30° 0,64 o,63 0,84 0,84 5o o>6g 0,70 0,87 0,88 70 o,83 o,83 0,936 0)934 76 0,87 0,87 » » 80 0,88 0,91 o>954 OjpS Verre Métal ilii miroir (rayons obscurs cxtrùmes h =:r,7). (rayons obscurs extrêmes n = 36). 20" 0,074 0,077 » » 3o 0,11 0,093 0,87 0,87 5o 0,168 o,i63 » » 60 » » o>93 0,93 70 0,375 0,373 o»94 0)9^ ( i'«7 ) Chaleur polarisée perpendiculairement au plan d'incidence, hiatine Méliil lics miroirs (rt = 8, A = — o,\Ç)). (« = 8,7, i = -ù,T2). So" 0,59 o,58 c,(J2 0,61 5o o,5i o,5i 0,5-j'] 0,55 70 0,43 0,43 » » 72,80 » « 0,42 0,42 76 Oj4o 0»4o " " 80 » » 0,45 0,45 .4<:ier (chaleur solaire totale Argent (chaleur solaire totale « = 7,'l, A= — 0,11). « = 20, A=— 0,3). 3o" 0,57 0,54 0,80 0,80 5o o>47 ''j47 " " 70 " » 0,81 o, 79 76 0,27 o , 26 >> » 80 o,3o o,3o o,83 0,84 f'erre (rayons obscuis extrêmes J/t?V«/(/H ;Hf/-o//' (rayons obscurs extrêmes n = i,7, A =— 0,8). « = '2G, A= — 1,9). 20" 0,06 0,06 » » 3o o,o5 o,o5 Oj83 0,84 5o 0,027 0,028 » » 60 " ■• 0,79 o , 80 70 07095 "jOL)^ O576 Ol^S » Relativement aux expériences faites avec le rayonnement solaire total, il est bon de rappeler que dans un spectre solaire, surtout quand il est ob- tenu avec des appareils de verre et de spath d'Islande, la chaleur est presque tout entière confinée dans un espace qui n'occupe pas la sixième partie de la longueur totale du spectre. La valeur de n que l'on emploie dans ce cas est une moyenne entre celles qui correspondent aux différents rayons simples de cette étroite région. » J'ai cru devoir signaler l'accord mis en évidence dans les tableaux qui précèdent; mais je le signale comme un fait, et sans vouloir entrer dans au- cune discussion théorique. J'ai laissé dans cette seconde Communication l'équation (i) sous la forme que je lui avais donnée dans la première. On pourrait tout aussi bien écrire ., , sin i cos r „ ,^ . (i — i'- = -. ^, n-y\ -h 0). ^ ' sin /■ cos ( ^ ' Alors l'équation (j) deviendrait tangfî — r) I 5 sin ("ces/ \ (î sin/ cos/ t;^7pw7Tj77^ y siii/cos/ + sinr cosr/ shi/ cos/ + sin/cosA ( ii88 ) et les valeurs de Iv clevieiulraient positives, mais sans changer de grandeur absolue. J'ajouterai, en terminant, que dans ma Communication dernière il s'était glissé luic erreur d'écriture dans l'équation finale; celte erreur se trouve rectifiée ici. » ACOUSTIQUE. — Sur un harmonium à double clavier. Note de M. G. Guéroult, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie la Note suivante au sujet (l'un harmonium à double clavier, que M. Debains a bien voulu construire sur mes indications. » L'instrument a deux claviers : le clavier antérieur et le clavier posté- rieur, de douze notes à l'octave, comme le piano, et comprenant chacun cinq octaves, de fa en fa. Les deux claviers sont accordés par quintes justes, mais le clavier postérieur est à un comma [tt-] plus bas que le cla- vier postérieur, qui est au diapason normal. Eu adoptant la notation d'IIehnholtz et désignant par ut, ré, mi, fa, sol, etc., les sons du clavier antérieur, par ut, ré, nii, fa, sol, etc., les sons du clavier postérieur, on voit que l'accord ut mi sol est exactement l'accoid parfait juste, tel que le donne la théorie acoustique. Les touches noires de chaque clavier repré- sentent chacune un bémol et un dièze, mais pas de la même série. Ainsi, sur le clavier antérieur, le mi'', par exemple, représente le ré* du clavier postérieur, autrement dit, xin^ = ré*. Considérées comme des bémols, les touches noires du second clavier représentent les dièzes d'un troisième clavier qui serait accordé un comma plus bas que le second; ainsi mi'' = ré*. En confondant ainsi le bémol d'une série avec le diéze de l'autre, on commet une erreur égale à l'intervalle 'qrfi situé à la limite ex- trême des hauteurs perceptibles. i> On accorde l'instrument de la manière suivante : On commence par le clavier antérieur, et l'on obtient, par quintes justes descendantes, si, mi, la, ré, sol, ut, fa, si*», mi'*. Ces quintes doivent cire absnUnuenl justes, ne donner aunure d'iode et d'alizarine. Note de M. D. Gerxez, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. » J'ai récemment annoncé à l'Académie (i) que la propriété de donner par interposition des systèmes de raies obscures dans les spectres lumineux continus, loin d'être un fait présenté exceptionnellement par quelques sub- stances, se retrouve dans un certain nombre de vapeurs plus ou moins colorées, où j'ai réussi à les observer en opérant sur une épaisseur suffisante de ces vapeius portées à une température convenable; les expériences dont je vais indiquer les résultats ajoutent à la liste des vapeurs qui produisent un spectre d'absorption les huit substances suivantes : sélénium, proto- chlorure et bromure de sélénium, tellure, protochlorure et protobromure de tellure, prolobromure d'iode et alizarine. » Le sélénium, chauffé vers 700 degrés, donne sous une épaisseur de quel- ques centimètres des vapeurs rougeâtres dont la teinte est d'autant plus rouge que l'épaisseur sous laquelle on l'observe est plus grande; une cou- che de vingt-cinq centimètres absorbe tous les rayons du spectre jusqu'à (r) Complfs rendu.':, t. LXXIV, 660 et 8o3. ( iigi ) la région rouge voisine de la position occupée par la raie c du spectre so- laire. Lorsqu'on fait l'expérience dans un tube de porcelaine, fermé à ses deux extrémités par des lames de verre parallèles et chauffé graduellement par une rampe de becs de gaz, on n'observe, pendant toute la période d'é- chauffeaient, qu'une extinction progressive de toutes les régions du spectre à partir des rayons les plus réfrangibles jusqu'aux rayons rouges, sans au- cune (race de i-aies noires; mais si l'on continue à élever la température, la teinte de la vapeur plus dilatée s'éclaircit, et les diverses régions du spectre reparaissent sillonnées de faisceaux de bandes noires dans le bleu et le violet. Le phénomène présente une certaine ressemblance avec le spectre d'absorption de l'acide sélénieux que j'ai signalé récemment, mais il n'est pas dû à la production accidentelle de cette substance, comme je m'en suis assuré en chauffant toujours le sélénium dans une atmosphère d'acide car- bonique soigneusement desséché, qui ne produit aucune trace visible d'a- cide sélénieux. » Le prolochloriire de sélénium, obtenu en faisant arriver du chlore sec sur du sélénium en excès, est un liquide brun, limpide, dont la vapeur sillonne le spectre de raies qui commencent à la limite du vert et du bleu pour s'étendre jusqu'à l'extrémité du violet. » Le bromure de sélénium exerce ses propriétés absorbantes dans une ré- gion différente du spectre; il produit des systèmes de raies presque équi- distants lorsqu'on l'observe, comme le protochlorure, sous une épaisseur de lo centimètres. « Le tellure se prête plus facilement que les corps précédents à l'obser- vation du phénomène; chauffé dans un tube de verre vert, de 2 à 3 centi- mètres de diamètre, préalablement rempli d'acide carbonique sec, il émet, à la température voisine de celle où le verre entre en fusion, une vapeur d'un jaune d'or qui produit un spectre d'absorption très-brillant, bien plus étendu vers le rouge que ceux du soufre et du sélénium, et composé de systèmes de raies fines s'étalanl depuis le jaune jusque dans le violet. » Le prolochloriire de lellwe a été préparé par l'action du chlore sec sur du tellure contenu dans un tube étroit ; il forme une masse noire, fusible en un liquide rouge, se réduisant en vapeurs jaunes qui agissent très-acti- vement sur la lumière. Il suffit d'une couche de i centimètre d'épaisseur pour observer le spectre d'absorption de cette substance, qui est particuliè- rement développé dans l'orangé et le vert. » he fiiolobromure de te//ure s'obtient facilement par l'action du brome sur un excès de tellure; c'est une matière cristallisée qui, par l'action delà i55.. ( II92 ) chaleur, émet une vapeur violette donnant un spectre d'absorption dont les raies les plus remarquables sont dans le rouge et le jaune. ») Le protohromure d'iode est un corps solide que l'on peut obtenir cris- tallisé par sublimation ; il émet, à la température ordinaire, des vapeurs dont la couleur est rouge de cuivre sous une faible épaisseur, et présente, sous une couche de 80 centimètres, une teinte rouge groseille. Le spectre d'absorption de cette vapeur, de même genre que ceux du brome et de l'iode, est formé de raies très-fines situées dans le rouge, le jaune et l'orangé; il diffère de l'effet que l'on observe en faisant passer la lumière à travers des couches successives de vapeurs d'iode et de brome. n Les matières organiques volatiles peuvent donner, comme les autres vapeurs, des spectres d'absorption; ainsi, Valizarine sèche, chauffée avec ménagement, émet des vapeurs qui produisent, dans la région moyenne du spectre, des systèmes de raies sensiblement équidistantes. » BALISTIQUE. — Sur quelques effets de la pénétration des projectiles dans divers niilieux et sur l'impossibilité de la fusion des balles de plomb dans les plaies produites par les armes à feu; par M. L. Melsexs. « Les opinions émises dans la séance du 20 novembre i7^9 Chlorure de magnésium o>o97 1,824 o>434 2,000 Chlorure de sodium (par différence). 98,533 94>i84 97^960 94,866 100,000 100,000 100,000 100,000 Eau 6,9 10,4 9,7 9,2 » C'est donc à tort que les sels de Sétnbal sont confondus sous une même dénomination; les sels de première récolte, obtenus presque à sec, sont d'une pureté égale, quelquefois même supérieure à celle des meilleurs sels de la Méditerranée; les sels de deuxième récolte, levés sous l'eau, chargés en composés magnésiens, se rapprochent de nos sels de l'Ouest. » Le sel le plus pur étant fourni par l'eau qui a le plus longtemps séjourné sur le sol du marais, c'est à un phénomène particulier dont ce sol serait la cause déterminante que semble due la disparition des composés magnésiens et, par suite, l'épuration des eaux. » Sur le fond du marais de Sétubal s'est développé, de temps immémo- rial, un feutre compact, de a à 3 millimètres d'épaisseur, dû à la végéta- tion d'une conferve marine, feutre dont la présence, au dire des sauniers portugais, est indispensable à la production des récoltes, et qui me parait être l'agent de celte épuration (i). (i) Un feutre de même nature se développe spontanément, et sous tous les climats, sur les surfaces consacrées à l'évaporation de l'eau de mer. Chacun sait le parti important que nos sauniers de la Méditerranée tirent du feutre Dol pour la production d'un sel blanc et pur; j'ai récemment constaté la présence d'un feutre analogue dans les fares des marais du Croisic, mais je ne saurais dire si la nature du sol sous-jacent permet, soit dans le Midi, soit dans l'Ouest, à ce feutre de jouer le même rôle qu'à Sétubal. C. R., 187Î, I" Semeitre. (T. LXXIV, N» 18.) i56 ( "9» ) » On peut admettre que cette surface continue, séparant l'eau salée qui se concentre du sol toujours plus ou moins perméable sur lequel elle re- pose, joue, entre ces deux milieux, le rôle d'un diaphragme dialytique. Le chlorure de magnésium traversant le dialyseur plus vite que le chlorure de sodium, l'eau de mer se purifierait spontanément, par le long séjour qu'elle fait sur le feutre, en attendant la première récolte, tandis qu'elle ne le pqur- rait pas pendant le temps relativement court qui sépare cette première ré- colte de la deuxième et de la troisième. » ]'ai cherché à vérifier cette hypothèse par des essais directs. » J'ai préparé des solutions diversement concentrées d'un mélange de chlorure de sodium et de chlorure de magnésium, contenant, pour loo par- ties du premier sel, aS parties environ du second. Chacune de ces solutions a été divisée en deux portions : l'une d'elles a été placée dans un dialyseur, l'autre a servi à mouiller du sable fin, sur lequel ce dialyseur a été simple- ment posé. L'appareil ainsi installé a été abandonné à lui-même; puis, au bout de quelques jours, j'ai déterminé la proportion relative des deux sels dans les liquides placés dessus et dessous le dialyseur; voici les résultats : Rapport primitif des deux sels. Après trois jouis Rai)piiit primitif des deux sels. Après trois jours , .iiliiour à G degi'ésB. Liqueur à i 6 degrés B. MgCl _ 24 NaCl 100 MgCl NaCl 28 100 dessus dessous dessus dessous 21 26 27 3i 100 100 100 lOO -iqueur à 6 degrés 15. Liqueur à 17 degrés B. MgCl _ 22 MgCl ^_24_ NaCl ^ 100 NaCl 100 dessus dessous dessus dessous 19,7 23,4 23,7 25 100 100 lOO 100 » Dans les singuliers procédés suivis à Sétubal, on peut donc admettre que la saunaison est précédée par une épuration spontanée des eaux, qui, sous l'action dialytique du feutre dont est recouvert le marais, se débar- rassent, surtout pendant la saison hivernale, d'une grande partie des sels magnésiens qu'elles renferment. » Le procédé suivi siu- les marais de Lisbonne est une sorte de compro- mis entre le procédé de nos salines de la Méditerranée et le procédé de Sé- tubal ; le procédé suivi à Aveiro n'est autre que celui de nos marais de l'Ouest, très-soigné et habilement rais en oeuvre. ( "99 ) » Je donne ici les analyses de sels recueillis par moi, aux marais, et par conséquent d'âge connu et de provenance certaine : Sels (le Lisbonne. !'■'' récolte. 2* récolte. enflaconn Sels i d'Aveiro es de suite. égouttésparun andemeu 1866 1865 1865 1866 1864 1865 Matières insolubles . . 0,045 0,008 0,067 0,473 0,327 0 , 3g6 Sulfate de chaux .... 1,538 i>47i 0,645 0,575 0,697 0,640 Sulfate de magnésie. . o,565 2,337 0,903 0,861 0,218 0, i65 Clilorure de magnésie 0,777 2,l5l i,i34 1,285 0,843 0,181 Chlorure de sodium (par différence). . . 97,075 94,o33 97,25i 96,807 97'9'5 98,618 100,000 100,000 100,000 100,000 100,000 100,000 Eau 2,3 8,3 4»9 8,2 3>9 4,5 )> Les sels de première récolte de Sétubal et de Lisbonne, les premiers surtout, sont donc d'une pureté égale, quelquefois même supérieure à la pu- reté des sels de la Méditerranée, et les sels de deuxième récolte, ainsi que les sels d'Aveiro, ont, avec nos sels de l'Ouest, la plus grande analogie de composition. Mais ces sels ont sur les produits de nos marais de la Bre- tagne et de la Vendée l'avantage d'être d'une blancheur parfaite, et de ne renfermer qu'une faible proportion de matières terreuses insolubles. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur ta présence du sélénium dans L'acide suljurique de fabrication française. Note de M. ï. Pebsoîjne , présentée par M. Bussy. « Le sélénium, découvert par le célèbre chimiste suédois dans le soufre de Falhun, a été rencontré plus tard dans les sulfures du Harz, qui ont été mis à profitpourson extraction; M. Gmelin l'a aussi signalé dans les pyrites de Bohème et a constaté sa présence dans de l'acide sulfurique fabriqué à Rrelitz, à l'aide du grillage de ces pyrites. Mais ce métalloïde n'a pas en- core été rencontré jusqu'à présent, au moins à ma connaissance , dans l'acide sulfurique. » Dans le cours des travaux chimiques que je dirige à l'École supérieure de Pharmacie, il m'a été donné de constater la présence du sélénium dans l'acide suU'urique provenant d'une fabrique du département de la Seine, et obtenu par le grillage des pyrites. » Cet acide sélénifere a pour densité 1,820*,. aucun caractère ne le dis- tingue de l'acide ordinaire. Cependant, il n'est pas propre à tous les usages i56.. ( I200 ) des laboratoires de chimie; lorsqu'on le soumel à la distillation, dans le but d'obtenir l'acide pur, on obtient un produit qui rougit par l'addition de cristaux de sulfate de fer, ce qui a fait croire à certains fabricants de produits chimiques qu'il était impossible de le priver des composés oxy- génés. Mais un examen attentif de la réaction fait bien vite recouiiairie que la coloration rouge obtenue est bien dift'erenle de celle que fournissent les composés niireux ; eu effet, le sulfate ferreux ne se colore pas en rouge violacé, comme avec les produits nitreux, il devient, au contraire, com- plètement blanc, gagne le fond du vase et est recouvert par un liquide de couleur rouge brique. Lorsqu'on fait réagir l'acide sélénifére sur le sel marin, pour préparer l'acide chlorhydrique, l'acide que l'on obtient se co- lore peu à peu en jaune orange, puis en rose foncé, et laisse enfin déposer une poudre rouge : c'est l'examen du dépôt ainsi obtenu qui m'a fait reconnaître la présence du sélénium. j> Il est facile d'isoler le sélénium de cet acide sulfurique; il suffit, pour cela, de l'étendre d'environ 4 fois son volume d'eau; puis, la liqueur étant refroidie et filtrée pour en séparer le sulfate de plomb, d'y ajouter une solution d'acide sulfureux ; on obtient aussitôt une teinte jaime orange, qui se fonce de plus en plus, devient rouge et laisse déposer des flocons rouges de sélénium. La liqueur est ensuite agitée avec du sulfure de carbone bien pur, qui dissout le métalloïde mis en liberté et l'abandonne à l'état de pureté par une évaporation ultérieure. C'est ainsi que j'ai pu retirer o^^ao de sélénium de trois lilres d'acide sulfurique. » La question importante de ce sujet, c'est l'origine de ce sélénium. Les renseignements qui m'ont été fournis tendent à me faire croire qu'il pro- vient de pyrites cuivreuses, d'origine française, employées à cette fabrica- tion; mais ces renseignements ne sont pas encore assez certains pour m'au- toriser à affirmer cette origine. Tout ce qu'il m'est permis de dire pour le moment, c'est que de l'acide sulfurique, fabriqué avec des jjyrites de pro- venance belge, a été trouvé exempt de sélénium. Je compte m'occuper de ce sujet, et quand mes renseignements seront précis, j'aurai l'honneur de les l'aire connaître à l'Académie. )) La présence du sélénium dans l'acide sulfurique implique nécessaire- ment sou existence, eu quantités plus ou moins grandes, dans les produits accessoires de sa fabrication, et notamment dans les boues des chambres; c'est cette recherche que je aie réserve de poursuivre. » ( I20I ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — De l'action de roxjcjène sur certnmes infusiotis végétales. Note de 31. l'abbé Laborde, présentée par M. Pasteur. « J'ai fait une expérience qui peut avoir une grande importance dans des questions difficiles que M. Pasteur a résolues, et qui cependant revien- nent sans cesse en discussion. Voici en quoi elle consiste. » De chaque côté d'un ballon de verre, on étire à la lampe un tube à tra- vers lequel on fait passer un fil de platine, puis on fond le verre sur le pla- tine. On a ainsi deux fils métalliques qui pénètrent dans le ballon, et pré- sentent au dehors leurs extrémités opposées. On remplit le ballon, aux deux tiers, d'une décoction de plantes, puis on étire le goulot à la lampe. On fait bouillir le liquide pendant quelque temps, puis on fond l'extrémité du tube, pour fermer hermétiquement le ballon. Ayant trouvé diificile de faire cette dernière opération pendant que la vapeur traversait le tube, j'ai enve- loppé de la flamme soufflée l'extrémité ouverte, et, faisant cesser l'ébidli- tioii, j'ai fondu cette extrémité, en sorte que l'air qui a pu rentrer avait dû traverser la flamme ardente du chalumeau. « On voit de suite que les fermetures sont complètes lorsque l'ébullition recommence d'elle-même, et qu'elle continue pendant quelque temps dans le vide produit par la condensation de la vapeur. » Une partie de la précédente décoction, séparée d'avance et laissée à l'air libre, présentait, au bout de cinq à six jours, des plaques de moisis- sures qui se sont multipliées à la surface. Rien de semblable ne s'est mon- tré dans le ballon, et, au bout d'un mois, le liquide qu'il contenait pré- sentait encore la même apparence. » J'ai mis alors les fils de platine en contact avec les pôles d'une pile de 60 petits éléments, et j'ai fait naître dans l'intérieur du ballon environ a centimètres cubes d'oxygène. Une expérience préalable, faite sous une petite éprouvctte, avec ime décoction semblable, m'avait montré qu'avec la pile et le temps employés, je devais obtenir à peu près 2 centimètres cubes d'oxygène. Après cinq jours, le liquide ayant toujours la même ap- parence, j'ai introduit, encore à l'aide de la pile, 1 centimètres d'oxygène dans le ballon, et j'ai renouvelé cette opération tous les cinq jours pendant un mois, sans qu'aucun changement se soit manifesté. Alors j'ai brisé le tube, et, au boirt de dix jours, quelques groupes de moisissures se sont montrés sur le liquide; la décomposition a continué ensuite, mais plus lentement que dans les décoctions fraîches qui n'avaient pas subi le même traitement. ( I202 ) » Rien ne prouve mieux, ce me semble, l'impuissance de l'oxygène à produire la fermentation, que cette expérience, où, mis en contact à plu- sieurs reprises avec un liquide fermentescible, il n'y détermine aucun chan- gement sensible. Cette impuissance est d'autant plus remarquable que, dans cette circonstance, l'oxygène possède une activité particulière, puis- qu'il est sous la forme d'ozone, c'est-à-dire à l'état naissant. » CHIMIE OUGANIQUË. — Sur la question de l'assimilation de l'ammoniaque par la levure. Note de M. Gkiessmayer, présentée par M. Pasteur. )) M. Duclaux [Comptes rendus, t. LIX, p. 48o) a confirmé l'assertion de M. Pasteur, en opposition à l'opinion de M. Liebig, à savoir, que le cham- pignon de la levure, lors de la fermentation, peut emprunter aux sels ammoniacaux l'fizote nécessaire à sa vie. » A ce sujet, M. Liebig a répondu qu'il y avait là erreur : que l'on ne retrouvait plus, après la fermentation de la liqueur, l'ammoniaque qu'on y avait ajoutée à dessein, par la raison que la méthode employée par M. Pas- teur, d'après M. Boussingault, qui consiste à faire bouillir la liqueur avec la magnésie calcinée pour en dégager l'ammoniaque, n'est pas propre à cet ob- jet ; qu'au contraire, en présence des phosphates, l'ammoniaque était par là précipitée sous forme de phosphate ammoniaco-magnésien. » Cette manière de voir n'est pas juste. Lorsqu'on met du phosphate am- moniaco-magnésien dans l'eau et qu'on le chauffe avec de la magnésie cal- cinée, l'ammoniaque est chassée. Il y a plus, le phosphate ammoniaco-ma- gnésien, chauffé tout seul avec de l'eau, et sans qu'on y ajoute de la magnésie calcinée, laisse dégager au bout de quelques minutes l'ammoniaque qui s'y trouvait à l'état de combinaison. M II faut donc reconnaître que la manière de voir de M. Pasteur sur le pouvoir nutritif des sels ammoniacaux reste intacte. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur l'action physiologique de l'étlier formique. Note de M. H. Byasso.v, présentée par M. Robin. « Dans notre travail sur l'hydrate de chioral, après avoir confirmé par de nouvelles expériences lé dédoublement de ce composé dans l'organisme animal en cliloroforme et fornnate alcalin, nous avons montré par des expériences comparatives exécutées avec ce composé, le chloroforme et le bichloracétate de soude, que l'hydrate de chioral avait une action propre, différente de celle du chloroforme et pouvant être envisagée comme la ( 13o3 ) résultante de l'action du chloroforme et de l'acide formique produits. Nous avons cherché à confirmer cette interprétation de nos expériences. Les for- miates alcalins n'ayant pas d'action bien caractérisée sur l'organisme, nous avons cherché si un corps qui produirait par dérloublement de l'acide for- mique n'exercerait pas une action marquée. L'éther formique se décompo- sant facilement sous l'influence des alcalis en alcool et formiate alcalin était tout indiqué. Ce composé a été préparé de la manière suivante : l'acide oxalique et la glycérine^ ayant été mélangés suivant le procédé de M. Ber- thelot pour la préparation de l'acide formique, sont chauffés pendant en- viron quatre heures, et l'acide carbonique se dégage, en même temps qu'il distille un mélange d'eau et d'acide formique en petite quantité ; si on laisse refroidir et qu'on ajoute au mélange de l'alcool à gS degrés, puis qu'on chauffe lentement, une grande partie de l'alcool s'éthérise directe- ment, et il distille un mélange d'éther formique et d'alcool qui est traité par les procédés ordinaires, pour arriver à avoir de l'éther formique pur. Ce corps, plus volatil que le cliloroforme, peut être administré facilement parla voie pulmonaire. 11 estsoluble dans dix fois son poids d'eau ; l'addi- tion d'un peu d'alcool augmente beaucoup sa solubilité, ce qui permet de l'employer à l'intérieur, soit par la voie stomacale, soit par injection sous- cutanée. » Nos expériences ont été pratiquées comparativement avec l'éther for- mique, le chloroforme et l'éther acétique, sur des rats, des cochons d'Inde, des chiens. Par la voie pulmonaire, l'action est rapide, moins cependant que celle du chloroforme; on observe surtout les phénomènes d'asphyxie, un refroidissement qui atteint 3°, 5. La résolution musculaire n'est pas com- plète et la sensibilité n'est pas abolie. Comme anesthésique, l'éther for- mique ne peut donc pas être comparé au chloroforme. Les animaux restent plusieurs heures avant de revenir à l'état normal ; le refroidissement et l'horripilation persistent souvent. Par la voie pulmonaire ou par injection sous-cutanée, à la dose de i à 2 centimètres cubes pour les rats et les cochons d'Inde, de 4 à 6 centimètres cubes pour les chiens, les mêmes phénomènes apparaissent, mais l'asphyxie est moins prononcée; les ani- maux restent cloués sur place, avec résolution musculaire marquée, ten- dance au sommeil, refroidissement; la sensibilité n'est qu'émoussée. L'éther formiqueagitdoncsur le système nerveux moteur et sur lacalorification et son action persistent longtemps. Administré àl'homme, à la dosede 6 à Sgrammes, dans le but de rechercher l'acide formique dans les urines, il a produit une tendance marquée au sommeil ; les autres phénomènes n'ont pas été ( I204 ) constatés. L'acide formique a été retrouvé dans les urines, en suivant le procédé décrit dans nos expériences sur l'hydrate de chloral. » Dans les mêmes conditions, l'éther acétique n'a produit aucun résultat marqué. Ces expériences viennent donc confirmer nos premières conclu- sions, à savoir : que l'action physiologique de l'hydrate de chloral ne sau- rait être assimilée à celle du chloroforme introduit successivement dans l'économie, qu'elle est spéciale à ce corps et qu'elle résulte de l'action com- binée du chloroforme et de l'acide formique, produits dans l'économie sous Tinfluence des carbonates alcalins du sang. » PALÉONTOLOGIE. — Sur le squelette humain trouvé dans les cavernes des Baoussé-Roussé (Italie), dites grottes de Menton, le 26 mars i8y2. Note de M. E. Rivière, présentée par M. de Quatrefages. « La caverne du Cavillon ou quatrième caverne des Baoussé-Roussé (i) a été exploitée maintes fois, mais seulement dans les couches supérieures, depuis nombre d'aimées, et antérieurement aux recherches dont j'ai été chargé au mois de juillet dernier par M. le Ministre de l'Instruction pu- blique. Jusqu'alors aucun ossement humain n'y avait été découvert. » Depuis plus de trois mois, j'étudiais également le sol de cette caverne, creusant chaque jour plus profondément, et j'étais parvenu à 6™, 55 au- dessous du premier niveau, sans avoir recueilli d'autres objets que de nom- breux instruments en silex (2), des instruments en os, des coquilles marines et terrestres, et un grand nombre d'ossements, de dents et de mâchoires appartenant à divers animaux, carnassiers [VUrsus spelœus entre autres), pachydermes, ruminants et rongeurs; j'étais, dis-je, parvenu à 6'",55 de profondeur, lorsque, dans la journée du 26 mars dernier, je découvris les ])remiers ossements d'un pied appartenant au squelette humain sujet de cette première Note. » Ce squelette, dont le dégagement entier n'a pu être terminé qu'après huit jours d'un travail non interrompu, était placé sur le côté gauche (dé- ctibitus latéral gauche); son attitude était celle du repos, celle d'un homme que la mort aurait surpris pendant le sommeil. La tète, un peu plus élevée que le reste du corps et légèrement inclinée en bas, reposait sur la partie latérale gauche du crâne et de la face ; le maxillaire inférieur était appuyé sur les dernières phalanges de la main gauche. (1) Mot patois qui signifie rochers rouges. (2) Quelques milliers. ( I205 ) » Le squelette était situé dans le sens longitudinal de la caverne, à n mètres environ de l'entrée et près de la paroi latérale droite. » Le crâne était recouvert de nombreuses coquilles percées d'un trou (i), se rapportant au genre Nassa (la Nassa neritea), et de quelques dents égale- ment perforées par l'homme (prémolaires de Cerf). » De plus, un instrument en os, long de o'",i73, terminé en pointe d'un côté, de l'autre par une extrémité large et aplatie, était appliqué sur le crâne en travers du front. » En arrière du crâne et contre l'occipital étaient placées deux pointes de lance en silex, toutes deux brisées à la base, mais à pointe à peu près in- tacte, à bords accidentellement dentelés. La plus grande mesurait o^jOgS de longueur, l'autre o™,o83. » Le crâne a conservé sa forme, malgré les quelques fractures qui le sillonnent, et présente les caractères des dolichocéphales. » L'occipital est fortement déprimé. Les os de la face sont bien conser- vés ; les dents paraissent être au complet; elles sont très-usées, indice d'un âge avancé. Le maxillaire inférieur est assez développé; l'apophyse odon- toide très-peu saillante, l'angle de la mâchoire très-arrondi. Le crâne a éprouvé un léger renversement, de gauche à droite et de haut en bas, sur les os de la face. L'angle facial, difficile à déterminer, paraît mesurer plus de 80 degrés. » La colonne vertébrale présente une incurvation très-prononcée, à con- cavité intérieure, principalement à la région dorsale, due à la position du corps avant la mort et à la compression du thorax. Les vertèbres de la région cervicale sont bien conservées; celles de la région dorsale sont mar- quées par des fragments de côtes brisées. Les vertèbres lombaires sont apla- ties et brisées. Le sacrum est entier. » Le thorax, qui a dû subir une compression considérable par le poids des terres qui le recouvraient, est assez fortement écrasé, les côtes sont bri- sées. Les membres supérieurs présentent une flexion prononcée des os de l'avant-bras sur l'humérus. Le cubitus et le radin sgauches sont fracturés au niveau du tiers inférieur (2). La courbure des clavicules est très-peu prononcée. L'angle inférieur du scapulura droit est brisé. » Les os du bassin, très-friables, ont souffert également d'une forte (i) J'en ai recueilli plus de deux cents. ^2) Un bourrelet osseux, ayant les apparences d'un cal semble indiquer que cette fracture s'est produite pendant la vie. C. K., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, N" 48.) 1 5'] ( I3o6 ) compression et présentent quelques fractures, surtout au niveau du pubis. » Les membres inférieurs, à demi flécbis, s'entrecroisent légèrement, reposant l'un sur l'autre. )) Les fémurs sont parfaitement conservés, et mesurent de la tète aux condyles o™,464- Les rotules sont intactes. Par contre, les extrémités supé- rieures et inférieures, très-volumineuses, des tibias sont fracturées ainsi que l'extrémité supérieure du péroné droit. Au-dessous des tubérosités de l'ex- trémité supérieure du tibia gauche, j'ai recueilli quarante et une coquilles percées d'un trou (les Nassa nerilea trouvées sur la boîte crânienne), parais- sant avoir fait partie d'un bracelet de la jambe. » Seuls, les ossements des pieds sont incomplets. » Les objets environnant le squelette, soit autour, soit au-dessus de lui, se composent de : » 1° L'ne cinquantaine d'inslrinuents en silex taillé mais non poli, tels que pointes, lames et grattoirs; » 1° Un fragment de poinçon en os, de petite dimension ; » 3° Une dent incisive de Bœuf, quelques dents séparées, trois maxillaires inférieurs brisés, appartenant à des ruminants du genre Cervus, une dent incisive du iS'(/s scrofa, deux fragments de côte de Bœuf, ainsi que d'autres ossements plus ou moins brisés, incinérés ou non, et un astragale de Cerf ; 1) 4° Des coquilles appartenant aux genres Patelin, Pectunculus, Cardium, Mjtilus, et Pecten jacobeus; cette dernière, renfermant encore des traces de cendres et de charbon, était placée tout auprès du crâne. Le sol était mêlé de nombreuses parcelles de charbon et de quelques pierres calcinées. » Ces ossements présentaient une teinte rougeàtre due à la présence d'une couche très-mince de sanguine; cette couche était beaucoup plus épaisse à la surface du crâne. L'analyse n'en a pas encore été faite, non plus que de la poussière métallique, d'un aspect gris et brillant, qui était placée dans un s'ilon creusé au devant de la bouche et des fosses nasales, à o™,o6 environ de ces ouvertures, sur une longueur de o™, 1 8, une largeur de o™, o4 et une profondeur de o"", o35. » La base du crâne, ainsi que la région postérieure du tronc jusqu'au bassin, était appuyée contre quelques |)ierres plus ou moins volumi- neuses, non taillées et de formes irrégulières. La disposition de ces pierres n'indique nullement un éboulement; elles paraissent plutôt avoir servi de points d'appui au corps pendant le sommeil. » En résumé, le squelette dont il s'agit ici n'offre aucun caractère qui puisse, en quoi que ce soit, le rapprocher du Singe, et les crânes humains ( I207 ) avec lesquels il paraît avoir le plus d'analogie sont les crânes humains trouvés à Cm Magnon (en Périgord.) » J'étudierai, dans une prochaine Note^ les animaux composant la faune au milieu de laquelle cet homme a vécu. » MÉTÉOROLOGIE. —P/i^nomène5 auroraux observésen Italie enmars etavril 1872. Note du P. Denza, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « apparitions aiirorales du 6 au lo itloresque; mars 1872; ;ii-4". Marseille médical; n° a, 1H72; iii-8°. Monthl y... Notices mensuelles de la Société royale d'Astronomie de Londres; t. XXXII, 11" 4, 1872; in-8". Montpellier médical. .. . Jourmd mensuel de médecine; n" 3, 1872; in-8". Nouvelles Annales de ,\Jathématiques ; mars 1872; in-8". Répertoire de Pharmacie; février 1872 ; in-8°. ( I2l6 Revue Bibliographique universelle; mars 1872; in-8°. Revue des Eaux et Forets; mars 1 872 ; in -8". Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale; n"^ 5 à 7, 1872; in-8'^. Revue hebdomadaire de Chimie scientifique et industrielle ; n"* 22 a a5, 1872 ; in-S". Revue maritime et coloniale; février, mars 1872; 111-8". Revue médicale de Toulouse; mars 1872; in-8°. Société d'Encouragement. Comptes rendus des séances; n" 5, 1872; in-8°. The Food Journal ; n°* 26, 27, 1872; in-8'*. The Mechanics Magazine; n"* des 2, 9, 16, 28 mars 1872; in-4°- » ag> « COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES- SÉANCE DU LUNDI 6 MAI 1872. PRÉSIDENCE DE M. PAYE. MEMOIRES ET COMIVIUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PALÉONTOLOGIE. — Sur un Singe fossile, d'espèce non encore décrite, qui a été découvert au Monte-Bamboli [Italie). Note de M. Pacl Gervais. « Les Mammifères fossiles que l'on a signalés jusqu'à ce jour dans les lignites du Monte-Bamboli, près Livourne, se rapportent exclusivement aux deux ordres des Carnivores et des Bisulques. On a décrit, parmi les Carnivores, un Amphicyon et une grande espèce de Loutre (i); mais il s'agit plutôt, du moins dans le premier de ces deux cas, d'un Hyé- narctos, comparable pour la taille à celui d'Alcoy, en Espagne, et la Loutre du Bamboli n'a pas tous les caractères des animaux de ce genre. Une autre espèce du même ordre est un animal du groupe des Canidés, comparable par ses dimensions au Galecynus d'OEningen. Pour les Bisul- ques, ce sont le grand Jntliracotherium, un sanglier attribué au Sus chœ- roidesj espèce également observée à Alcoy, ainsi qu'un Ruminant, peut-être identique avec ï Amphitragulus de Cadibona (2). Il faut ajouter à cette ( I ) Meneghini, Jtti délie Soc. ital. de Scienze nat., t. IV, p. 29, pi. i et 3 ; 186g. (2) Gastaidi, Mém. Acad. se. Turin, 2' série, t. XIX, p. 89, pi. 10; i86i. G. R., 1872, I" Semestre. (T.LXXIV, N» 19.) ï ^9 ( I2l8 ) liste une espèce de Singes se rattachant à la série des Anthropomorphes par quelques-uns de ses caractères et dont aucun naturaliste n'a parlé; elle m'a été communiquée par M. le professeur Cocchi, de Florence. » On sait que les Singes fossiles observés jusqu'à ce jour en Europe, et dont les caractères sont dès à présent certains, appartiennent à la tribu des Pitliécins ou Singes actuels de l'ancien continent, et qu'ils se rapportent aux deux groupes des Anthropomorphes et des Semnopithèques (i). » Les Anthropomorphes européens ont d'abord été trouvés en France. Ils constituent deux genres distincts, dont l'un, appelé Dryopithecus par M. Lartet (a), a pour type le D. Fontatii, grande espèce découverte dans le miocène de Saint-Gaudens (Hautes-Pyrénées) par M. Fontan, et dont l'autre, que j'ai moi-même nommé Pliopithecm (3), repose sur le Singe de moindres dimensions [PI. anliqmis) dont M. Lartet a le premier recueilli des débris à Sansan. M. l'abbé Bourgeois a retrouvé le Pliopithèque dans les sables de l'Orléanais, et il a été signalé une seconde espèce du même genre [PL platjodon, Biedermann), dans la molasse suisse, à Elgg, canton de Zurich. Le Dryopithecus Fonlani a aussi été observé ailleurs qu'en France, particulièrement dans les dépôts sidérolithiques du Wurtemberg. On a également attribué à cette espèce le fémur de Singe qui provient du dépôt d'Eppelsheim. )) Aux Semnopithèques de l'ancienne Europe appartiennent trois espèces : 1° le Semnopiihecus Pentetici, de Pikermi, en Grèce, type du genre Meso- pithecus d'A. Wagner, au sujet duquel ce savant, soit seul, soit en collabo- ration avec M. Roth, MM. Lartet et Gaudry, et ultérieurement M. Berich, ont successivement fourni des détails, et que M. Gaudry (4) a surtout con- tribué à faire bien connaître; a" le Semnopiihecus monspessulanus, que j'ai découvert (5) dans les marnes fluviatiles de Montpellier, et 3° le Colobus? granclœvus, récemment cité à Steinheim par M. Fraas (6). » Les Singes fossiles de l'Inde ne sont pas aussi bien connus dans leurs caractères que ceux dont il vient d'être question; mais on ne saurait ré- (i) Les indications publiées relativement à dilférentes espèces de Macaques, particulière- ment au M ) judicieuse proposition de MM. Wolf et André de revêtir les objectifs des- tinés à cette observation d'une légère argenture qui, comme nous l'a mon- tré Foucault, n'affaiblit pas trop les rayons solaires, et les dépouille presque entièrement de leur chaleur dans le tube même de la lunette. » Il est remarquable que les mesures héliomélriques dont les astronomes allemands et russes comptent faire usage, en grand, au prochain passage de Vénus (1874) soient sensiblement exemptes de ce genre d'erreur. Il en est de même de l'observation photographique; sa rapidité extrême doit en effet atténuer beaucoup les effets dus à réchauffement de l'air, si l'on s'arrange de manière à démasquer l'objectif au moment même où doit s'opérer l'ad- mission presque instantanée des rayons sur la plaque sensible. » Toujours est-il que le diamètre du Soleil, mesuré par les astronomes italiens, doit présenter de ce chef, outre l'effet de la réfraction générale dans le sens vertical, de légères variations en tous sens qui ne sauraient être at- tribuées à la cause qu'ils étudient, c'est-à-dire à l'apparition des grandes pro- tubérances. Il en est autrement des fluctuations considérables de la chro- mosphère si bien signalées par M. Tacchini : celles-ci doivent sans doute être en relation avec les grandes protubérances. » Telle est l'origine du doute quej'ai cru devoir opposer à un simple détail de la belle entreprise des Spectroscopistes italiens. Quant aux dessins des taches et des facules, je reconnais, conformément au dire de M. Tacchini, que les mesures d'angles de position ne laissent rien à désirer sous le rapport de l'exactitude, mais je crois que l'observation photographique, qui n'oublie rien et qui n'exclut pas d'ailleurs l'inspection oculaire, est infiniment pré- férable sous tous les rapports. Te savant astronome sicilien s'étonne, il est vrai, de ce que je presse les Italiens d'adopter une méthode que je n'aurais même pas recommandée dans mon propre pays. Je répondrai que je n'ai pas cessé de le faire depuis un quart de siècle. Je ne me suis pas borné à proposer d'observer les taches du Soleil en ajoutant aux photographies or- dinaire» l'image d'un fil horaire convenablement orienté, mais j'ai cherché à étendre cette méthode à l'Astronomie entière, de manière à supprimer l'ob- servateur aux instruments méridiens et à remplacer ses sens et son système nerveux par une plaque sensible, combinée avec l'enregistrement électrique de l'heure. u J'ai même fait exécuter par un enfant, il y a une douzaine d'années, grâce au concours d'artistes distingués, une observation méridienne du Soleil, biiMi supérieure à tout ce qu'un astronome exercé pourrait faire aujourd'hui ; cette observation, comprenant dix épreuves successives, existe G. R., iS'jî, i" Semestre, (T, LXXIV, K° 19.) 1C2 ( 1242 ) encore, et je l'ai mise autrefois sous les yeux de l'Académie. En6n nous avons obtenu de la même manière, sur collodion sec, en i858, l'observation des diverses phases d'une éclipse partielle de Soleil, à l'aide de la grande lunette de i5 mètres de M. Porro et grâce au concours de M. Quinet. Nos épreuves sont restées sans rivales par leur grandeur et leur pei'feclion (i); nous avons pu y mesurer avec exactitude, non-seulement les coordonnées des cornes du croissant solaire, mais aussi celles des taches, au moyen d'un appareil micrométrique de Porro, qui a plus tard été imaginé de nou- veau et construit derechef avec une grande perfection par M. Warren de la Rue, à l'occasion d'une éclipse plus récente. Si donc je me suis permis de recommander aux savants italiens ces procédés auxquels on devra, je crois, une bonne partie des progrès futurs de l'Astronomie, c'est que je les avais moi-même longtemps auparavant proposés et expérimentés en France. Sans doute ces méthodes n'ont pas encore la sanction d'une adoption gé- nérale, malgré l'avantage qu'elles possèdent de pousser plus loin la préci- sion des mesures et d'éliminer la personnalité de l'observateur : les travaux continus des Observatoires ne se prêtent pas aisément à de telles tentatives, et l'on sait, par exemple, qu'il n'a pas fallu moins d'un demi-siècle pour décider les astronomes à remplacer leurs alidades et leurs pointés à l'œil nu par les lunettes qu'ils appliquaient pourtant chaque jour à la contem- plation des astres. Heureusement nous touchons au moment où ce progrès va s'accomplir, car, cette année même, mon savant ami, M. Gould, l'orga- nisateur de l'Observatoire de la République Argentine, s'excusait, dans la séance publique d'inauguration, de n'être pas encore en état d'y introduire les mesures de photographie stellaire qui ont fait tant de progrès depuis quelques années dans son pays natal, aux États-Unis, et, d'autre part, je viens de recevoir de M. le conseiller Paschen un Mémoire important sur l'em- ploi de la photographie dans l'observation du prochain passage de Vénus (2), dont la conclusion est que l'on peut déterminer ou éliminer toutes les causes d'erreur; sur une épreuve solaire de o™,! i seulement de diamètre, les mesures atteignent une précision plus que double de celle qu'on obtient directement à l'aide du célèbre héliomètre de Kœnigsberg (double par conséquent de celle que j'avais moi-même réalisée dès i858 sur nos épreuves de o", i4). On en ferait autant avec les belles épreuves récemment obtenues à l'Observatoire de Lisbonne. (1) Sauf les stries d'un collodion défectueux [Comptes rendus, i858, t. XLVI). (2) Astr. Nachr. von Petcrs, n"^ iS83-i885. ( 1243 ) » Quoi qu'il en soit, je désire vivement que les légères critiques que j'ai cru devoir faire sur les projets déjà en cours d'exécution de la Société des Spectroscopistes italiens ne soient considérées par nos collègues d'outre- nionts que comme une preuve du soin avec lequel j'ai étudié leurs idées fécondes et leur savant programme. Après les phénomènes terrestres où la vie intervient, il n'y a rien au monde de plus beau, rien qui nous touche de si près, que les phénomènes solaires : c'est un des plus grands problèmes qui se posent aujourd'hui devant nous, et la nouvelle Société dont la fon- dation, provoquée par ce problème, vient de rappeler au monde savant que l'Italie a été le berceau des sciences expérimentales verra, j'en suis con- vaincu, ses efforts couronnés de succès. » GÉOMÉTRIK. — Propriétés générales du déplacement d'une figure de forme variable. Note de M. H. Durrande, présentée par M. Chasles. « 1. Je suppose, comme je l'ai fait dans luie première Note, présentée le i5 septembre 1871 (*), qu'ime figure se déplace et se déforme de ma- nière que les projections des vitesses des divers points soient des fonctions linéaires de leurs coordonnées ; en désignant par X, Y, Z ces fonctions, on aura donc d.v _ '^r _ V ^^^ 7 dt ' dt ' dt Si nous désignons encore par X, y., v les cosinus des angles d'une certaine direction avec les axes, par 9 l'angle que la vitesse v d'un point (a:, y, z) fait avec cette direction, on aura ( I ) V coso = >. X + [j-Y + V Z, (2) V siny = V(P-Z - vY)^ + (vX - XZ)-^ + (XY - u.X)^ La première de ces deux relations indique l'existence d'un plan ayant pour équation (3) XX + /j.Y + yZ = o, et que j'appellerai le plan conjugué de la direction (X, /j., v) ; ce plan est le lieu des points de la figure dont les vitesses sont normales à celte direction. » De plus, la relation (i) a luie signification d'une grande importance ; si l'on remarque que le second membre de cette relation est proportion- nel à la distance du point {XjJ', z) au plan conjugué, on en conclut : {*) Comptes rendus, septembre 187 1. 162. ( 1244 ) » Théorème I. — Les vitesses de tous les points de lajîgure estimées dans une même direction sont propoiiionnellcs aux distances de ces points au plan con- jugué. » La relation (2) indique l'existence d'une droite fr\ X Y Z 4) - = -+-, A p. V correspondant à une valeur nulle de 9, c'est-à-dire lieu des points dont les vitesses totales sont parallèles à la direction {1, [j., v). » Je désignerai, comme M. Chasles l'a fait dans la Théorie du déplace- ment d'une figure invariable (*), par le nom de foyer, tout point d'un plan et, en général, d'une surface dont le déplacement est normal au plan ou sur la surface. » Je ne trouve pas de nom plus convenable que celui de droite adjointe pour la droite représentée par les équations (4); cette droite n'est autre, en effet, que celle à laquelle M. Mannheim a donné le nom de droite adjointe au plan perpendiculaire à la direction (X, p., v) (**). » On a sans peine les théorèmes suivants • » Théorème II. — La droite adjointe à une direction est le lieu des fojers des plans perpendiculaires à cette direction. Théorème III. — Le plan conjugué d'une direction est le lieu des caracté- ristiques des plans perpendiculaires à cette direction. » Ce sont des conséquences immédiates des définitions de la droite adjointe et du plan conjugué. » De ce que le plan conjugué contient tous les points dont les vitesses sont normales à une même direction, il doit passer par le foyer d'un plan parallèle à cette direction, et par la droite adjointe à ce plan ; donc : » Théorème IV. — Le plan conjugué d'une direction est le lieu des fojers et des droites adjointes de tous les plans parallèles à cette direction. » Il suit de là une foule de conséquences faciles à prévoir; par exemple : » Théorème V. — Si une droite se meut dans un plan perpendiculaire à une direction, le plan conjugué tourne autour de la droite adjointe à celte di- rection. (*) Comptes rendus, i843. (**) Dcplacrmcnt d'une figure de forme iiH'ariahle [Joiintal de Vheole polytechnique, 43° cahier, p. 68). ( 1245 ) » 2. Si l'on divise membre à membre les relations (2) et (i), on en dé- duit l'équation : (5) (fj.Z- V Y)= + (vX - XZj"- + (XY - IJ.X)- - tang=(p(XX + p.Y 4- vZ)" =: o, qui prouve que : » Théorème VI. — Le lieu des points de la figure, dont les vitesses sont également inclinées sur une direction donnée, est un cône du second degré. » De plus, on remarque facilement que : » Théorème VII. — Tous les cônes correspondant aux diverses valeurs de l'inclinaison de la vitesse sur ta direction donnée sont tangents aux deux plans imaginaires conjugués passant par la droite adjointe, suivant deux droites situées dans le plan conjugué. » En d'antres termes : Le plan conjugué de la direction donnée est le lieu des polaires conjuguées de la droite adjointe par rapport ci tous les cônes. » D'où il suit que sur un plan : I» Théorème VIII. — Le lieu des points du plan mobile dont les vitesses ou trajectoires sont également inclinées sur la normale au plan est une conique. » De plus, le foyer du plan est le pôle de la caractéristicpie par rapport à toutes les coniques correspondant aux diverses inclinaisons. » En particulier, dans le cas d'une figure invariable, on voit sans peine que le foyer cinématique et la cnractérislique du plan mobile sont le foyer et la directrice commims à toutes les coniques, lieux des points de vitesse d inclinaisons constantes. » Cette propriété, que je n'ai vue énoncée nulle part, me paraît justifier parfaitement l'expression si heureusement choisie de/oj'erpour désigner le point dont la vitesse est normale au plan mobile. » 3. Revenons à la question du déplacement de la figure. Les trois plans représentés par les équations X = o, Y = o, Z = o, sont conjugués aux trois directions des axes rectangulaires des coordon- nées, et la droite adjointe relative à chacun d'eux est l'intersection des deux autres. Il est évident que le déplacement de la figure peut présenter des circonstances très-différentes, suivant que les trois plans conjugués des axes coordonnés se coupent en lui point, ou suivant une même droite, ou enfin, comme dans le cas d'un corps solide invariable, sont parallèles à une même droite. Dans le premier cas, il y a dans la figure un point de ( 1246 ) vitesse nulle pendant le temps, dt; je donnerai à ce point le nom de rentre de vitesse; dans le second, il y a une droite dont tous les points ont une vitesse nulle et que j'appellerai nxer/e l'i^c.^e, qu'il ne faut pas confondre avec un axe de rotation, car les points de la figure ne sont pas à des dis- tances invariables de cet axe. » On obtient, en remarquant la forme de l'équation d'un plan conjugué et celle des équations delà droite adjointe, quelques nouveaux théorèmes. 1) I. La figure a un centre de vitesse : » Théorème IX. — Toiis les plans conjugués à toutes les directions possibles^ et toutes les droites adjointes correspondantes passent par le centre de vitesse. » II. La figure a un axe de vitesse : » Théorème X. — Tous les plans conjugués à toutes les directions possibles passent par l'axe de vitesse, toutes les droites adjointes se confondent avec lui. M III. La figure a un centre de vitesse à l'infini : » Théorème XL — Tous les plans conjugués et toutes les droites adjointes sont parallèles à une même direction. )) 4. Il est facile de remarquer que si X, Y, Z désignent des fonctions complètes du premier degré, elles renferment douze paramètres, ce qui exige pour leur détermination la connaissance des vitesses de quatre points eu grandeur et en direction. Rien de plus facile que de déterminer géomé- triquement la nature et les éléments essentiels du déplacement. En effet, les quatre points donnés sont les sommets d'un tétraèdre; le plan conjugué de la direction normale à chacune des faces divise les arêtes du sommet opposé dans les rapports des vitesses estimées suivant cette direction normale. Les quatre plans ainsi déterminés feront connaître si le déplacement rentre dans l'un des types I, II, III du n" 3. De plus, les intersections de ces plans trois à trois donnent les droites adjointes relatives à chacune des faces (Th. V). On connaît donc, pour chacune des faces du tétraèdre, le foyer et la carac- téristique (Th. II, III et IV), et, de plus, on a trouvé le centre de vitesse s'd y en a un, ou l'axe de vitesse, ou enfin la direction commune des plans conjugués. » On prendra ensuite trois directions rectangulaires, et l'on déterminera, au moyen des vitesses des quatre points estimées suivant ces trois directions, trois plans conjugués à ces directions. Si, alors, on désigne par A", A', A" trois constantes, par v la vitesse inconnue d'un |)oint de la figure, par &, ô', à" ses distances aux trois plans qu'on vient de déterminer, par a, /3, y les ( 1247 ) angles de v avec les trois axes rectangulaires, on aura fCOsa = /i:c?, ('cos]3 = /l'5', v cosy =^ k" ^" . Et la vitesse du point est ainsi déterminée (Th. I). Réciproquement, con- naissant une vitesse en grandeur et en direction, on pourra déterminer les points de la figure qui en sont doués. » HYDRODYNAMIQUE. — Note sur le mouvement de l'eau dans les déversoirs; par M. Th. D'Estocqcois. « Soit un liquide homogène. On peut trouver dans beaucoup de cas une fonction cp dont les dérivées -^» -^» -^ représentent les composantes de la vitesse parallèles aux trois axes rectangulaires. L'équation de continuité prend alors la forme rf^tp ^'(f d'if » Si l'on pose 9 = const., on a les équations d'une série de surfaces nor- males aux filets liquides. » Supposons qu'il n'y ait pas de mouvement dans le sens des z, l'équa- tion de continuité deviendra — - -4- — - = O- cette équation serait satisfaite en posant B étant une constante. Los surfaces normales seraient des cylindres ayant pour traces dans le plan des xj- des hyperboles équilatères. Les filets liquides seraient aussi des hyperboles équilatères représentées par l'é- quation jcj' = const. » Supposons qu'un liquide pesant, après avoir coulé sur un plan hori- zontal, arrive à un plan incliné, puis tombe verticalement; le mouvement est permanent. Le plan des jcj est vertical et perpendiculaire au plan in- cliné. L'axe des x est horizontal et tangent à la surlace supérieure du li- quide quand il est en terrain horizontal. L'axe des j' est vertical et dans le sens de la pesanteur. Faisons-le d'abord passer par le point le plus bas du plan incliné. Soient, pour les coordonnées de ce point, a: = o, ( <248 ) y = A, et pour le point le plus haut du plan incliné x =^ a, j = ^. Repré- sentons les équations des filets liquides par exprimons qu'un de ces filets passe par le point le plus haut et le point le plus bas du plan incliné. On aura, pour le point le plus bas, ah = m" ; pour le point le plus haut, [u -i- n)^ ^ ah; on en tire » Prenons maintenant pour axe des j la ligne verticale menée dans le plan des xj- à une distance du point le plus bas du plan incliné égale à la fonction y pourra être représentée par 's = B{j-- X-), les équations des filets par j?/ = II'', et l'un d'eux passera par le point le plus haut et le point le plus bas du plan incliné. » Si maintenant la longueur du plan incliné devient infiniment petite, nous aurons un déversoir; mais a, abscisse du seuil du déversoir, ne pourra plus être déterminé de la même manière. L'expérience indique que la hau- teur du liquide au-dessus du seuil est o,']2h. » Pour les filets superficiels du liquide, la pression est toujours la pres- sion atmosphérique, de sorte que, pour le point x = ci, j = o,2(S/?, on aura le carré de la vitesse f^ = 2g X o, 28//. Mais, en posant o = B(^^- — x'^), on a "f ll,ù 2Dj, ^ = _2Bx, P^=/,n^(,r^+jr = ); dy -J ' iLv on en tire 4 R=(«=-f- 0,28- //-)•■= 2gX",28//. Cette équation détermine B en fonction de a et de quantités connues. r,a vitesse horizontale, pour x = a, est en valeur absolue 2Brt. 1) .Soit X la larg«MU"(lii > MÉTÉOROLOGIE. — Sur la relation entre tes phénomènes météorologiques et les éruptions volcaniques. Lettre de M. Silbermann à M. le Président (Extrait). « Paris, 5 mai 1872, 9 heures du matin. B J'ai l'honneur de communiquer immédiatement à l'Académie ce que les observations d'hier soir et de ce matin semblent révéler. Hier, depuis 8 heures et demie du soir jus<(u'à 2 heures du matin, grand afflux d'étoiles filantes (ly rides de RI. Alexandre Hcrschel), courant d'ouest-sud-ouest à est-nord-est; un autre de sud-ouest à nord-est, et enfin un troi- sième courant du sud-si;d-ouest au nord-nord-est. Pendant toute la soirée, il y a eu aurore nuageuse, sombre en bas avec arcs blancs cirrhoïdes au-dessus, parallèles et correspondant respectivement aux courants d'étoiles filantes. M Ce matin, à 8 heures, persistance des mêmes arcs cirrhoïdes; au-dessous, ciel criblé de cumulicules courant d'ouest à est ; mais, à 8 heures, instantanément le Soleil est devenu bla- fard; le ciel d'est est devenu d'un ton métallique (vieil argent); les nubécules sont devenues d'un gris de fer sombre et se sont arrêtées. Les trois arcs de cirrhi sont devenus d'un lilanc éblouissant. ( '270 ) " A 9 heures, persistance du phénomène, mais avec moins d'intensité quant aux niibé- cules, qui ont repris leur course d'ouest à est. • M. Silbermann croit reconnaître, aux signes relatés ci-dessus, qu'une éruption doit avoir eu lieu (au Vésuve?) le dimanche 5 mai, à huit heures du matin (temps de Paris). A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures et demie. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPUIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 6 mai 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Les merveilles de ta Chimie; pat M. DeheRRYPON. Paris, 1872; i vol. in- 12. Histoire de la Physique et de la Chimie depuis les temps les plus reculés jus- (ju à nos jours ; par F. HOEFER. Paris, 1872; i vol. in-12. Progranune des concours ouverts des sciences industrielles de Lyon. Lyon, 1872; br. in-S". Récit d'une ascension faite en iSS'j au pic de Néthou [Maladetla). Itinéraire ç/éoloijique de cette course à partir de Luchoti; par A. Leymerie. Bagnères, 1872; \n\ in-8°. Note sur la phosphorite du Qiiercj; par M. A. LeymeRIE. Toulouse, 1872; br. in-8°. Carte géologique et minéralurgique du département de l'Jriége; par M. MusSY. Foix, 1872 ; i vol. in-S", avec texte explicatif, in-4°, et quatre cartes grand aigle. Notes sur les tremblements de terre en 1869, avec suppléments pour les an- nées antérieures de i8/|3 à 1868; jrar M. A. Perrey. Sans lieu ni date; br. in-8°. (Extrait du tome XXII des Mémoires cournrmés et autres Mé- moires publiés par l' Académie royale de l'elgique. ) Iconographie pholographiijue des centres nerveux; piu i. LuYS; i"^ hvr., ( 1271 ) texte et planches. Paris, sans date; in-4''. (Présenté par M. Ch. Robin pour le concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1872.) Caites cotées Jigurant approximativement les mers anciemies et actuelles de la France, ainsi que le relief de leurs Jonds; par M. DeleSSE. Paris, sans date; carte en ] feuille. ^nnali scienlifici del R. Istituto tecnico di Udine; anno quinto. Udine, 1871 ; grand iti-8°. Atti deir Jccademia pontiftcia de' Nuovi Lincei, compilati dal Segretarto; anno XX F, sessione 4 del 24 marzo 1872. Roma, 1872; in-4°. PUItLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS d' AVRIL 1872. Annales de Chimie et de Physique; février et mars 1872; in-8°. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées; mars 1872; iu-8°. Annales du Génie civil; avril 1872; in-S''. Annales industrielles; n" i4 à 17, 1872; in-4''. Association Scientifique de France; Bulletin hebdomadaire, 11°' des 7, i4, 21 et 28 avril 1872; in-8°. Bibliothèque universelle et Revue suisse; n"' 17J, 172, 1872; in-8°. Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Belgique^ t. VI, n"* i et 2, 1872; in-8°. Bulletin de V Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; t, XXXIll, n" 3, 1872; in-8°. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de ta Sarthe; 3* et 4* trimestres, 1871; in-8'^. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale; mars 1872; iu-4°. Bulletin de la Société de Géographie; février 1872; in -8°. Bulletin de la Société française de Photographie; n" 3, 1872; in-8''. Bulletin de la Société Géologique de France; t. XXIX, n° i , 1871 ; in-8°. Bulletin de la Société Philomatliique; \. VII, janvier à décembre 1871; in-8°. ( '^72 ) Bulletin de la Société centrale d'agriculture de France; n°' l\, 5, 1872; in-S". Bulletin général de Thérapeutique; n° du i5 avril 1872; iii-8°. Bulletin mensuel de la Société des Agriculteurs de France; n° 4> 1872; in-8°. Bulletin météorologique mensuel de l'Observatoire de Paris; n°' 40 •' 4^, 1872; in-8°. Bulletin météorologique mensuel de r Observatoire de l'Université d'Upsal; t. I, 11° 12; t. IV, n° I, 1872; in-/i°. Bullettino meteorologico deW Osservatorio del B. Collegio Carlo Alberto; n° 4, 1872; in-4°. Bullettino meteorologico del B. Osservatorio del Collegio Bomano; n° 3, 1872; in-4°- Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; n°* i4 à 18, i" semestre 1872; in-4°. Chronique de l'industrie; n"^ 9 à 12, 1872 ; in-4°- Écho médical et pharmaceutique belge; n" 4» 1872; in-8". Gazette des Hôpitaux; 11°' Sg à 5o, 1872; 111-4". Gazette médicale de Paris; n"' i4 à 17, 1872: in-4°. Journal d'Agriculture pratique ; u'"' i4 à 17, 1872; in-8°. Journal de l'Agriculture; n"' i56 à iSg, 1872; in-8°. Journal de l'Éclairage au Gaz,- n"' 7 et 8, 1872; inVi". Journal de Pharmacie et de Chimie; avril 1872; 111-8". Journal des Connaissances médicales et pharniaceutiques; n°'' 6 et 7, 1872; in-S". Journal des Fabricants de Sucre; 12" année, n° 52, i3^ année, n"' i, 2, 1872; in-fol. Kaiserliche... Académie impériale des Sciences de Vienne; i\° 7, 1872; in-8°. L'Abeille médicale; n°* i5 à 18, 1872; in-4°. L'Aéronaule; avril 1872; iii-8". L'Art dentaire; mars et avril 1872; in-8". L'Arl médical; n° [\, 1872; in-8". Le Gaz; n° 10, 1872; in-4". Le Moniteur de la Photographie; n°' 7 et 8, 187?.; iii-4". Le Moniteur scientifique-Qnesneville ; mars et avril 1872; gr. in-8". ( Ï273 ) Le Mouvement médical; n<" 7 et 8, 1872; in-4°. Les Mondes; n°' i4, 16, 17, 1872; in-S". Magasin pittoresque; a\ri\ 1872; in-4". Matériaux pour t histoire positive et philosophique de l'homme; décembre i87i;in-8o. Montpellier médical. . . . Journal mensuel de médecine; n° 4, 1872; in-8°. Nachrichten Nouvelles de l' Université de Gœttingue; n° 5, 1872; in-12. Nouvelles Annales de Mathématiques; avril 1872; in-8°. Répertoire de Pharmacie; mars 1872 ; in-8°. Revue Bibliographique universelle; avril 1872; in-8°. Revue des Eaux et Forêts; avril 1 872 ; in-8°. Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale ; 11° 8, 1872; in-8°. Revue hebdomadaire de Chimie scientifique et industrielle ; n°' 27 à 28, 1872 ; in-8°. Revue maritime et coloniale ; avril 1872; in-8°. Société Entomologique de Belgique ; n°^ 72, 78, 1872; in-8''. The Mechanics Magazine; n"' des 6, i3, 20, 27 avril 1872; in-4°. ERRATA. (Séance du 22 avril 1872.) Page II 32, ligne 27, au lieu de à6''5o"', lisez à 6''oo™. (Séance du 29 avril 1872.) Page 1194» ligne 11, au lieu de toutes les dents, lisez les quatre os des deux branches de la mâchoire et les deux molaires. C. R., 187a, I" Semestre. (T. LXXIV, N» 19.) i66 ( 1274 ) Observations météorologiques faites a l'Observatoire de Paris. — Avril 1872. 1 TBERMOMLTKES TIIEr.MOMLTRES TESir-LHATCRE TEMPÊUATIRE ^ c: ttl ■< a -M a o < — Q ce S cd H ■< ANCIESS. Salle méridienoe. NOCVEAIX. Terrasse du jardin. MOYENNE de l'air MOYENNE du sol 3 — 0 © E H ce 0- H ^ 0 si 0 0 5 a g- lî M 'M a II S ° 0 N 0 es a B H ai 0 c c 0 a S s a s 0 0 E a l3",;. à o",02. o",io. à o",3o. , 747iO 0 7,0 0 1 0 14,7 ;io,8 0 7,4 0 16,8 0 12,1 0 n 0 » 0 10,58 0 ■0,19 %M 0 3,8 8,5o 83 u i5j5 3 744,1 9,2 ",9 10,5 8,9 i3,6 11,2 » B 10,42 10,35 10, 06 2,9 7,40 86 » i5,o 3 7-l7,5 5,8 ■ 1,3 8,5 5,4 ■4,7 10,0 j) » 9,8' 9,73 9,85 4,5 5,79 72 D 8,0 4 754,5 5,3 9,7 7,5 4,8 ■',9 8,3 » » 8,89 9,o3 9,58 3,0 4,60 65 n 8,5 5 760,1 3,4 12,0 7,7 2,' ■4,2 8,1 » » 9,00 8,77 9,'o 2,7 5,78 70 » 4,0 6 764,5 5,6 7.2 6,4 5,4 7.4 6,4 » u 7,89 8,. 8 8,92 0,8 5,57 79 » 3,5 7 7G7.3 5,3 7,3 6,3 5.1 7,4 6,2 D » 7,72 7,92 8,38 0,5 6,33 84 « 2,5 8 762,9 5,5 11,3 8,4 5,2 11,4 8,3 B « 8,90 8,45 8,4'2 '.3 8,3. 87 » 6,0 9 762,3 8,2 12,1 10,1 7.8 i4,i ■0,9 '■ l> 9,79 9,5i 9,20 5,7 6,16 7^ 0 9,5 10 763,5 4,4 i4,i 9,2 3,0 ■5,9 9,4 » » 9,77 9,45 9,40 4,1 7,42 82 » 1,5 1 1 759,7 4,7 '6,9 10,8 3,7 ■9,3 11,5 « » M ,3o .0,3. 9,87 7,5 7,26 64 u 1,5 13 754,5 6,9 33,4 '4,6 5,7 24.7 l5,2 » 1) i3,.3 ■■,77 10,74 7,4 9,22 63 D 2,0 i3 759,8 10,7 18,8 ■4,7 9,5 21,2 i5,3 1) JD .3,56 12,58 11,63 6,4 7,73 63 M 4,0 i4 761,9 ')6,5 "6,9 ">7 5,6 ■8,9 12,2 „ » i3, 1 1 13,26 11,82 7,6 6,42 58 D 4,0 i5 759'. 9 6,5 18,5 12,5 5,1 20,7 ■2,9 » }) ■2,99 12,27 11,90 7,' 7,45 61 » 0,0 i6 757," 7,8 .5,3 11,5 7,2 18,, .2,6 » » ■2,77 12, .8 12,06 7,0 6,23 6. n 0,0 '7 75", 6 6,5 8,8 7,6 5,8 9,5 7,6 » M 10,28 .0,87 11,62 2,6 5,, 2 65 b 2,5 iS 749,5 4,2 11,6 7,9 3,2 ■4,' 8,6 » » 10,53 10,38 ■0,89 4,9 6,03 75 » 0,0 '9 75i,3 2,7 10,9 6,8 ,,6 i3,8 7,7 » }i .0,68 .0,02 10,59 4,' 5,34 68 » 0,0 20 744.5 3,9 ■2,4 8,1 2,1 ■3,4 7,7 « » 10,28 9,49 10,27 3,5 6,77 78 B 0,0 21 734,5 8,1 II, I 9,6 7,7 11,4 9,5 » » 10,82 10,14 10, 3i 3,2 6,63 79 D 0,0 22 739,0 5,1 i3,5 9,3 4,0 ■5,7 9,8 » » 10,08 9.71 10,02 3,8 7,29 83 0 6,0 23 7.'|3,o 4,8 '2,9 [ 8,8 4,2 ■4,4 9,3 U " 10, i5 10,01 10,23 3,2 6,79 S. » . . ,0 24 749,8 6,0 ■4>2 10, « 4,8 i5,6 10,2 .> n 11,12 10,33 10,27 4,7 6,86 75 » 6,0 25 753,9 4,9 '7,9 ,",4 3,8 20,4 .2,. » » i3,4i 11,59 '0,74 7.4 7,02 61 » 4,0 îC 755,0 7,3 20,7 :I/|,0 5,6 22,3 ■3,9 » » 14, 85 i3,o5 1 1,52 5,9 8,5. 61 M 3,5 37 750, C 10,5 20,3 II 5, 4 9,9 2^,9 ■5,9 » » '4, 5913, 32 12,17 4.0 8,80 70 » 3,5 38 754,9 10,7 30,1 i5,4 10,2 31,6 ■5,9 )» » ■5,74 ■4,îo .2,76 5,0 8,83 73 » 8,0 39 764,9 8,1 i6,2 12,1 7,0 .8,8 ■2,9 » » .4,80 .3,53 .2,90 5,8 6, .3 55 » 7,5 3o 763,9 8,6 17,0 12,8 ! 1 7,5 '9,4 .3,4 ** ,1 .5,05 ■3,7' ",93 7,2 6,39 54 » Moy. 754,4 6,5 14,3 '10, /, 5,6 16, 1 10,8 » i> II ,/|0 10,78 10,60 4,6 6,89 70,9 B 4,7 (i) La TBlcn est à boule do r T — / exprime la dlffér verre incolore, el l'yulrt ence des T, a lio lempcr ulo de T itnres d erre blc années t u Qolr. - ar deui - (>) Ne thermomètres dans le Tldo, exiiosés aa mbro obtenu au moyen d'une courbe d' soleil, e oterpola dont 1 lion. un, /, ( 1275 ) Observations météorologiques faites a l''Observatoire de Paris. — Avril 1872. MAGNÉTISME TERRESTRE. Observation de 0 heures du malin. PLUIE. 0 VESTS. t- H s '3 0 a B a 1 0 es 0 a. < > ■w Diroclion et force. z; ■r, 0 .J s ta ■w REMARQUES. I 0 , '7-27,9 0 t 65. 41, 2 4,5o39 mm 4,8 mm 5,5 „ SO modéré. SO 0,9 Pluie le soir. 2 27,0 40,9 4,5o68 >,4 .,3 n OSO modéré. OSO 0,9 Pluie. 3 22,6 40,7 4,5238 3,9 3,8 » ON'O modéré. 0 0,5 Curaulo-nimbus. 4 34,7 41,6 4,5070 » )) .' MVO laible. NO 0,7 Petite pluie dans la nuit. 5 28,4 4., 2 4,4098 0 0,2 .. NNE as. fort. NNE 0,7 Brumeux. 6 26,3 40,8 4,5oo3 » n » jNNE modéré N 1,0 Brumeux; pluie le soir. 7 26,8 4r,. 4,5o66 0,0 0,0 .. N faible. » 1 ,0 Nimbus. 8 28,4 41,8 4,5i39 « . » OSO modéré. 0 .,0 Pluvieux. 9 3o,8 41, 1 4,4964 ■2,0 .,8 » ÎVO modéré. NNO 0,3 Cirro-cumulus. 10 3. ,4 29.3 » 44,4 B 4,5i52 i> » ') NO, E tr.-faib. ESE faible. 0,1 0,. Ciel voilé; perturb. magnét. Brumeux. la 28,3 43,6 4,5096 » e ., SSE faible. „ 0,1 Cirrus. i3 28,4 4. ,8 4,5i55 » ■> )j N modéré. » 0,0 Légère brume. i4 28,. 4i,3 4,5167 " » " N modéré. N 0,2 Halo lunaire. i5 27,3 ]> » » u » ONO faible. » 0,0 Légère brume. i6 3o,9 42,4 4,5i85 u » » ^0 faible. « 0,1 Brume à l'horizon. 17 28,9 45,3 4,5278 u u » ONO faible. NO 0,9 Cumulo-nimbus. i8 3o,4 44,6 4,4226 0,4 0,4 .. ONO faible. NO 0,5 Petite pluie vers midi. >9 33,4 43,1 4,5oi8 0,1 0,1 » NNE faible. NNE 0,4 Vapeurs. 20 29,7 43,5 4,5.33 n » ») NE modéré. SO 0,9 Pluie dans la soirée. 21 3i,3 43,4 4,5223 2,9 3,2 » SSO as. fort. SO 0,6 Grains. 22 29,4 42,9 4,5o5o 11,4 .2,5 . SO faible. SSO 0,9 A 6^ s., éclairs et tonnerre au SE. 23 3o,o 43,0 4,5170 >,7 1,8 » SSO modéré. SO 0,6 Pluie vers midi. 24 28,4 i> » 3,0 3,0 M SSO modéré. SO 0,5 Petite pluie. 25 32,2 43,5 4,5o66 0,7 0,9 » S faible. SSO 0,4 Invas. des mouclies Biùio hurlutanus. 26 27.4 43,1 4,5.25 0,0 0,0 U SSE faible. s 0,7 Id. 37 26,5 40,7 4,5176 » n U S faible. SO 1,0 Orageux. Pluie dans la nuit. 28 26,7 4a,6 4,5234 1,7 1,8 » SO modéré. SO 0,5 Gouttes de pluie vers 6'' soir. 29 27,9 42,3 4,5.64 » » >l NNO faible. N 0,4 Brumeux. 3o 3o,4 42,7 4,5265 11 " » N modéré. N 0,2 Halo de g'', j"» à lo'' du matin. Moy. 17.29,0 65.42,4 4,5095 34,0 36,3 » 0,54 [OPa rlie super ieure du bâllment de TObservatoire. ( 1^76 ) Obseevations météoeologiques faites a l'Observatoire de Paris.— Avril 1872. Résumé des observations régulières, 7'' M. e*"»!. Midi. Si" S. 6*» S. gl» S. Hlnnlt. Moy. (i). mm niDi mm mm mm mm mm mm Baromètre réduit à 0° 754>70 7^4.72 754,43 733,91 734, 10 754,64 764,82 754,65 Pression de l'air sec 748, o3 747,65 747, '8 756,65 747, Oi 747,90 748, 3o 747,76 Thermomètre à mercure (salle méridienne) 7,97 10,71 12,73 13,87 '2,46 9,93 » (jardin) 7,92 11,37 '3,52 14,62 12,21 9,58 Thermomètre à alcool incolore (jardin). . . 7,65 11,02 i3,i8 14,27 ",97 9,36 Thermomètres électriques (2) »»»»»• Thermomètre noir dans le vide, T i3,8o 21,75 26,42 24,92 12,74 8,90 Thermomètre incolore dans le vide, f 10, 3o 16,12 18,93 19,37 11,96 8,86 Excès(T — 1) 3,5o 5,63 6,49 5,55 0,78 0,04 9,18 10,98 i3,43 i3,74 12,11 10,95 8,46 8,. 4 7,93 » 7.68 7,49 0,19 10,24 9,73 9,97 '0,95 11,85 11,82 11,34 '0,84 10,73 10,78 Température du sol à 0™,02 de profond"'. . . • o'",io • ... » o™,3o » ... 10,52 10,48 10,4' 10,44 10,56 Tension de la vapeur en millimètres 6,67 7,07 7,26 7,26 7,08 6,74 6,5i État hygrométrique en centièmes 81,0 68,8 6a, 8 58,7 65,6 73,8 78,4 Pluie en millimètres (jardin) i5,4 0,2 5,0 3,5 3,7 4,0 5,4 t. 37,2 i I I I < t r r Inclinaison magnétique (3) 65"^- 4',25 4^,40 4', 75 4'," 4o,8o 4', 85 4', 4° 4', 85 Déclinaison magnétique i7''-(- 28,36 28,97 40, 94 4°, 58 33,83 3i,58 30,87 33, 09 10,46 10,65 10,37 » '5,94 12,85 3,09 11,40 10,78 10,60 6,89 70.9 Températures moyennes des majcima et minima. Thermomètres de la salle méridienne. . . . 10°, 4 Thermomètre du jardin 10°, 8 Pluie. Pluviomètre de la terrasse 34'°'",0 Moyennes des observations de g*", midi, 3'' et 6'' S. Thermomètre noir dans le vide T' 21°, 21 Thermomètre incolore dans le vide t' . . . . 16°, 60 Excès T — t' 40,61 ERRATA [observations de mars). Page 954. Hauteur barométrique à midi : le 4» <''' ''"' ^^ 764,5, lisez 764,0. » » le ig, flM lieu de 752,6, lisez 751,6. Page 956. Baromètre à midi : au lieu de 752,86, lisez 752,81. » Moyenne barométrique du mois : au lieu de 752,88, lisez 752,87. (i) Moyennes des observations faites à 9 heures du matin, midi, 9 heures du soir et minuit, (a) Les thermomètres électriques sont en réparation. (3) Plusieurs lacunes dans les observations trihoraires ont été produites par des perturbations. Nota. — Un nouveau zérotage des thermomètres a montré que leur zéro .avait subi les déplacements suivants : Thermomètre de la salle méridienne —0, i ■ ordinaire du jardin -f-0,1 • à maxima du jardin 0,0 B à minima du jardin +0,2 Il en a été tenu compte en avril 1872. Thermomètre noir dans le vide » incolore dans le vide. » du sol à 0™,02 » ào™,io » à o'°,4o —0,1 0,0 — o,3o —0,40 -0,40 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 MAI 1872, PRÉSIDÉE PAR M. DE QUATREFAGES. MEMOIRES ET COaHWUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Théorèmes relatifs à la théorie des obliques d'une courbe; par M. Cbasles (suite). « XII. 5/ de chaque point d'une coinbe\Jm' on mène les tangentes et les obliques d'une courbe U„, les droites qui joicjnent les pieds des obliques aux points de contact des tangentes enveloppent une courbe de la classe m' (m — i) (m + 2 n). » Démonstration. — Une droite IX coupe U^ en m points a; les tan- gentes en ces points coupent U,„' en mm' points a, d'où l'on mène mm' [m -h n) obliques de U,„; par les pieds a' de ces obliques passent mm' [m -\- n) droites lU. Une droite lU coupe U,„ en m points a'; les obli- ques de ces points coupent U,„' en mm' points a, d'où l'on mène mm' n tan- gentes de U,n; par les points de contact a passent mm'n droites IX. Il existe donc mm' [m + n) -f- mm'n = mm' [m -\- 2n) droites IX qui coïn- cident chacune avec une droite correspondante lU. Mais il y a 2 m'n-h m' m solutions étrangères, dont 2m' n sont dues aux 2n points de U„où l'oblique coïncide avec la tangente, et Jtim' aux mm' points d'intersection de U„, et U,„'. Il reste m'm[ni -+- 2 n) im' n — m' m = m'[m — i) [m -\- 2«). Donc la courbe cherchée est de la classe m' [m — i) [m -+- in). C R., 1872, 1" Semestre. (T. LXXIV, No20.) 167 ( 1278 ) » On conclut de ce théorème le suivant : » XIII. Si aux points oii chaque tangente d'une courbe U"' rencontre une courbe U^ on mène les tangentes et les obliques de cette coutbe Um, la tangente de chaque point rencontre les obliques des autres points sur une courbe de l'ordre n'(in — i) (m -h an). 1) XIV. Les obliques d'une courbe U„ rencontrent les tangentes qui leur sont perpendiculaires sur une courbe de l'ordre n (m -+- 2 n — 9.), qui a sur la droite de l'infini deux points multiples d'ordre n(n — i), et m points multiples d'ordre n. » XV. Les normales d'une courbe U^ rencontrent les tangentes qui leur sont perpendiculaires sur une courbe de l 'ordre (n — i ) ( m + 2 n ), qui a, à l'infini, deux points multiples d'ordre n (n — i) et m points multiples d'ordre (n — i). » XVI. Si de chaque point a d'une courbe U„ on abaisse des perpendicu- laires sur les tangentes aux points oh l'oblique du point a rencontre la courbe : » 1° Ces perpendiculaires enveloppent une courbe de la classe n (m + n — i) + m (m — i), qui a, à l'infini, une tangente multiple d'ordre m (m — i) ; » 2° Leurs pieds sont sur une courbe de l ordre an (m + n — i ) + m (m — i ) , qui a, à l'infini, m points multiples d'ordre (m — i), et deux points multiples d'ordre n (m -f- n — i) aux deux points circulaires. )) XVII. Si en chaque point a d'une courbe U„ on mène la tangente et son oblique, et qu'aux points oh cette oblique va couper la courbe on mène les tangentes, ces tangentes rencontrent la tangente en a sur une courbe de l'ordre n (am H- n — l^) — d'. » XVIII. Si de chaque point d'une droite on mène les tangentes et les obliques d'tme courbe U^, /es droites qui joignent les pieds des obliques aux points de contact des tangentes enveloppent une courbe de la classe (m — i) (m + 2 n). » XIX. Si aux points oh une transversale, tournant autour du point O, ren- contre une courbe U^, on mène les tangentes et les obliques, ces obliques ren- contrent les tangentes sur une courbe de l'ordre (m — i) (m + 2n). » XX. Si de chaque point d'une droite D on mène des obliques et des tan- gentes d'une courbe \J^, ces tangentes rencontrent les tangentes des pieds des obliques sur une courbe de l'ordre (n — i) ( m -f- 2 n ). » XXI. Si de chaque point d'une droite on mène les tangentes de U^, l oblique du poml de contact de chacune de ces tin(/entes rencontre les autres tangentes sur une courbe de l'ordre (n — i) (111 + lu). ( Ï279 ) » XXII, L'oblique de chaque point a d'une courbe U^ rencontre les tan- gentes parallèles à la tangente du point a sur une courbe de l'ordre (n — i) (m + an). )) XXIII. Si de chaque point d'une droite on mène les tangentes et les obliques de Um> ces obliques rencontrent celles des points de contact des tangentes sur une courbe de l'ordre (m + n — i)(m-4-2n). « XXIV. Si de chaque point d'une droite on abaisse les obliques de U^, la tangente au pied de chacune de ces obliques rencontre les autres obliques sur une courbe de l'ordre (m -+- n — i) (m -+■ 211). » XXV. Si de chaque point d'une courbe U,„ on abaisse les obliques sur la courbe, les cordes qui joignent deux à deux leurs pieds enveloppent une courbe de la classe 2m (m — i) (m H- n — 2) — n (3m — 4) — md'. 1) XXVI. Si de chaque point de U^ on abaisse les obliques sur la courbe, les tangentes aux pieds de ces obliques se coupent deux à deux sur ime courbe de l ordre — ^ '-^ '- î^ ^ i^ '— ; d' étant le nom- bre des points de rebroussement de U„, et t' le nombre des tangentes d'inflexion. » XXVII. Une droite tournant autour d'un point O coupe une courbe U,„ en m points, oii l'on mène des obliques {sous un même angle) et les normales : la normale de chaque point rencontre les obliques des autres points sur une courbe de l'ordre 2 (m — i) (m + n). XXVIII. Si de chaque point d'une droite on abaisse des obliques et les nor- males sur ime courbe U^, les cordes qui joignent les pieds des obliques aux pieds des normales enveloppent une courbe de la classe 2 [m — i) ( m -f- n). » XXIX. On a sur une courbe unicursale U,„ deux séries de points a et a', qui se coirespondent anharmoniquement ; aux points a on mène des obliques sous un angle donné, et aux points a' des obliques sous un angle également con- stant et quelconque : tes obliques des points correspondants se rencontrent sur une courbe de l 'ordre 2 ( m + n ) . » XXX. De deux points correspondants a, a' sur U,„ unicursale^ on abaisse des obliques sous des angles de grandeurs respectives constantes : ces obliques se coupent deux à deux sur une courbe de l'ordre 2 (m — i) (m + n) (m +11 — 1). » 167. ( I28o ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — Sur la dissociation de l'acide carbonique sous V influence de l'effluve éleclriijue. Note de M. Arnould Thenard. (Commissaires : MM. Dumas, Fremy, Edai. Becquerel.) « Quand, dans un tube de verre analogue à celui dont se sert M. Houzeau pour la préparation de l'ozone, on fait passer un courant lent d'acide car- bonique, 4 à 8 pour loo du gaz se décomposent et donnent, après l'absorp- tion de l'acide carbonique excédant par la potasse, un mélange de i vo- lume d'oxyde de carbone et |^ volume d'oxygène. J'ai obtenu ainsi, en trente heures, 265 centimètres cubes de ce mélange. » L'oxygène est d'ailleurs sensiblement ozone ; l'odeur du gaz, son action sur l'iodure de potassium et la liqueur bleu d'indigo ne laissent aucun doute à cet égard. Cependant, il l'est si faiblement, que jusqu'ici je n'ai pu par l'absorption directe en déterminer la proportion. D'après cela, on serait vraiment, à priori, tenté de croire que, le travail électrique se portant plutôt du côté de la dissociation des éléments de l'acide carbonique, il n'en reste plus ou presque plus pour l'ozonification de l'oxygène. M Quelle est la portée de ce phénomène? Que deviendront les autres gaz ou des vapeurs soumises à la même influence; quelles réactions leurs mélanges engendreront-ils? L'expérience seule peut décider. Je vais la poursuivre, et si elle me donne des résultats intéressants, je m'empresserai de les soumettre au jugement de l'Académie. » M. LE D'' Bedoi\ adresse une Note relative aux effets produits par une balle de fusil Chassepot, dans un cas de suicide. Les lésions et les désordres produits par la balle ont été tels, que, en l'absence d'autres documents, on evit pu être conduit à les attribuer à une balle explosible; cependant la balle a été retrouvée entière. Le projectile présentait un aspect boursouflé, indiquant une fusion partielle, ce que l'Au- teur regarde comme confirmant l'opinion émise par M. Cozc, dans sa Com- munication à l'Académie du 20 novembre 1871; il paraît avoir traversé, sans perte sensible de vitesse, les parties molles qu'il a d'abord rencontrées, et avoir été brusquement arrêté par la colonne vertébrale, où toute sa force vive a pu se convertir en chaleur. L'Auteur pense qu'on peut trouver ici réalisées les conditions signalées par M. Melsens, dans la séance du 29 avril ( '^8i ) 1872, comme nécessaires pour que le plomb atteigne une température su- périeure à 3i5 degrés, son point normal de fusion. (Commissaires précédemment nommés: MM. Morin, Phillips, Larrey, Diipuy de Lôme.) BI. Legkand du Saule adresse, pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie (fondation Montyon), un Ouvrage portant pour titre ; « Le dé- lire des persécutions », et joint à cet envoi une Note manuscrite indiquant les points sur lesquels il désire attirer plus spécialement l'attention de la Commission. (Renvoi à la Commission.) Un Acteur dont le nom est contenu dans un pli cacheté, adresse, pour le concours de l'année 1872, un Mémoire écrit en latin sur le problème des trois corps. (Renvoi à la Commission.) CORRESPONDANCE. 31. LE MiNisTiîE DE l'I.vstruction PUBLIQUE invitc l'Académie à lui présen- ter une liste de deux candidats pour la chaire de Paléontologie du Muséum d'histoire naturelle, laissée vacante par le décès de M. Lartet. (Renvoi aux Sections de Zoologie et de Minéralogie.) M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Trois nouvelles livraisons des « Matériaux pour la Paléontologie suisse » publiées par M. F.-J. Picict, le correspondant que l'Académie a eu la douleur de perdre récemment (9'', 10*, 1 1'^ livraisons de la 5* série). 2° Une traduction de la « Détermination pratique des minéraux, de M. F. de Robell », publiée d'après la lo'^ édition allemande par le comte L. de la Tour-du-Piri, avant-propos et additions par M. F. Pisani. 3° Un « Traité de Chimie organique élémentaire », par M. Grimaud. M. LE Ministre des Affaires étrangères transmet à l'Académie la nou- velle, qui lui est annoncée par le consul général de France à San Francisco, d'un tremblement de terre qui a désolé diverses localités situées dans le comté d'Inyo, sur les confins du Nevada. A San Francisco, il ne s'est ( ia82 ) produit qu'une secousse très-légère, vers deux heures et demie de la □uit. Voici quelques extraits du « Courrier de San Francisco », qui donne des détails sur cette catastrophe : « Visalia, 3o mars. u Vers deux heures et demie du matin, les habitants de Loue Pine furent réveillés par une forte explosion, suivie presque immédiatement d'une terrible motion de la terre, dans la direction du sud au nord. En un instant, la ville entière fut en ruine; pas une maison ne resta debout. » Le premier choc fut suivi rapidement de trois autres. Puis il y eut un temps d'arrêt, et les secousses recommencèrent. On en compta trois cents depuis la première jusqu'au jour. En fait, la terre ne cessa ])as d'être en motion pendant trois heures. Dans la vallée, une cre- vasse s'ouvrit, s'étendant sur une distance de 35 milles et variant en largeur de 3 pouces à 4o pieds; des rochers roulèrent des montagnes; enfin, il n'est pas un endroit où l'on ne puisse voir les traces de la terrible convulsion. • Cerro Gordo a été grandement endommagé; il y a beauconp de maisons craquées, quel- ques-unes renversées, mais personne de dangereusement blessé. » Swanseu est totalement détruite; maisons et fourneaux ne font plus qu'un amas de ruines. Le colonel Tregallar a été tué. Le surintendant de l'usine a envoyé 20 hommes à Lone Pine, et il en est arrivé 16 autres de Cerro Gordo, pour aider à retirer les cadavres de dessous les décombres. Tout le monde s'accorde à dire que Lone Pine a été le centre de la commotion. Chaque secousse y a été précédée d'une explosion qui paraissait venir des entrailles de la terre. On estime à plus de 5oo le nombre des secousses ressenties en l'espace de 58 heures. » La plus grande misère règne à Lone Pine et les environs, la plupart de ceux qui ont survécu ayant perdu tout ce qu'ils possédaient. Le colonel Whipple se rend à San Francisco pour y solliciter des secours. » La nuit dernière, on a ressenti ici plusieurs secousses bien distinctes. On s'attend à trouver d'immenses crevasses dans les montagnes, aussitôt que la neige aura disparu. Les gens qui demeurent dans le voisinage du mont AVhitney décrivent les explosions comme ressemblant à des décharges d'artillerie et se répercutant en s'affaiblissant le long des mon- tagnes au nord et au sud. On parle d'un volcan en éru])tion, qu'on peut voir du sommet du mont Greenhood à 60 milles au sud-est, mais le fait est douteux. Les Indiens sont tous partis, dans la crainte de voir se renouveler une convulsion générale, semblable à celle qui, d'après eiirs traditions, a formé la vallée et la rivière Owen, là où s'élevait autrefois une chaîne de montagnes. » SPECTBOSCOPIE. — De l'influence de la pression sur les raies du spectre[i). Note de M. L. Cailletet. « Les expériences que j'ai l'honneur de fairg connaître à l'Académie sont (i) J'ai eu l'occasion de voir récemment à Rome le R. P. Sccchi; je liens à le remercier des encouragements et des excellents conseils qu'il a bien voulu me donner à l'occasion des expériences qui font l'objet de celte JXote. ( 1283 ) fondées sur l'examen spectroscopique de l'étincelle d'induction produite entre deux fils de platine, scellés à la partie supérieure d'un tube de verre épais, dans lequel on peut comprimer un gaz à une pression exactement déterminée, » La pression est fournie par l'appareil que j'ai décrit à l'occasion de mes recherches sur la compressibilité des gaz (r). Le tube de verre qui contient les fils de platine est soudé à un réservoir en forme de thermo- mètre; on emmagasine ainsi une quantité de gaz relativement considérable, qui, lorsqu'il sera refoulé par le mercure dans lequel plonge la partie ouverte du réservoir, occupera autour des fils de platine une hauteur de plusieurs centimètres. L'appareil qui contient le gaz en expérience est en- fermé dans le tube laboratoire en acier, et la partie supérieure du tube de verre est seule visible. Pour éviter les accidents que pourrait amener sa rupture, on enveloppe ce tube d'un manchon en cristal bien transparent. En cas d'explosion, ainsi que je l'ai souvent constaté, les fragments projetés ne peuvent briser cette enveloppe, qui met l'observateur à l'abri de tout danger. » Lorsqu'on fait passer entre les fils de platine, espacés de 2 ou 3 milli- mètres, l'étincelle produite par une bobine de Ruhmkorff, animée par trois éléments de Bunsen, la lumière est faible et présente au spectroscope des raies assez nettes, se détachant sur un fond à peine éclairé; si alors on donne lentement et graduellement la pression , on observe que les raies prennent bientôt un éclat de plus en plus grand, puis s'élargissent, s'es- tompent, et finissent par se dissoudre dans le champ du spectre, devenu brillant et vivement coloré. A ce moment, si l'on continue à augmenter en- core la pression, la lumière électrique cesse subitement. » J'ai fait de nombreux essais pour obvier à cet inconvénient, mais mes efforts n'ont pas abouti. J'ai cherché surtout à éviter le dépôt d'une très- faible quantité d'eau alcaline, qui se condense constamment sur les parois vitreuses; à cet effet, j'ai recouvert d'un vernis à la gomme-laque l'intérieur du tube, et j'ai introduit dans celui-ci un fragment de potasse caustique. Ces divers moyens ne retardent pas sensiblement le moment où l'étincelle cesse de passer. J'ai augmenté l'intensité du courant électrique employé. L'étincelle, fournie par une bobine de o™,3o de longueur, animée par huit grands éléments de Bunsen, n'a pas une énergie suffisante pour franchir l'espace de moins de ^ millimètre qui sépare les fils de platine. (i) Comptes rendus, t. LXX, p. Il3i. ( 1284 ) M L'emploi d'un courant électrique plus puissant détermine inévitable- ment, par le brusque échauffement qu'il produit, la rupture du tube de verre. C'est vers 4o à 5o atmosphères que les étincelles cessent de passer ; les parois du tube deviennent alors faiblement lumineuses dans l'ob- scurité. j> Les gaz que j'ai examinés sont : l'hydrogène, l'air atmosphérique et l'azote, préalablement desséchés par leur passage sur de la potasse caus- tique ou de l'acide sulfurique concentré. La raie rouge (a) de l'hydrogène prend un grand éclat à mesure que la pression augmente, et, lorsque la ten- sion du gaz est voisine de 4c> atmosphères, la région rouge du spectre est devenue si lumineuse que la raie (a) se détache à peine sur ce fond bril- lant. A ce moment, la raie (-y) est complètement dissoute dans la partie la plus réfrangible du spectre. Les raies des autres gaz que j'ai examinés pro- duisent les mêmes effets, et les moins nettes d'entre elles ont disparu quand la pression est devenue telle que le courant lumineux cesse de passer. Il arrive souvent, dans ces expériences, que le verre est attaqué; alors la raie du sodium paraît très-brillante. Lorsque je trempe la pointe des fils de platine dans un sel de soude, de lithine, de tliallium ou d'un des métaux faciles à reconnaître, les raies caractéristiques de ces métaux prennent un éclat qui va croissant avec la pression, et lorsque les raies gazeuses sont à peu près effacées, les raies métalliques, quoique très-estompées, tranchent encore sur le spectre devenu sensiblement continu. Plusieurs expériences me laissent croire que, s'il était possible d'observer sous de plus fortes pres- sions, on obtiendrait probablement des spectres métalliques continus. J'ai mesuré dans quelle proportion l'intensité lumineuse de l'étincelle croît sous pression. A cet effet, j'emploie deux bobines d'induction, de mêmes dimensions, fournissant des étincelles de même intensité. Je comprime alors le gaz contenu dans un des tubes lumineux, et je peux comparer, par un des moyens photométriques connus, l'étincelle primitive avec l'étin- celle accrue par la pression. J'ai pu ainsi établir qu'en faisant varier de i à 4o atmosphères la tension du gaz où se produit l'étincelle, celle-ci devient au moins 200 fois plus lumineuse. En effet, l'étincelle qui, à la pression atmosphérique, est à peine visible, peut éclairer sous pression un vaste la- boratoire. M Je crois pouvoir conclure des faits que j'ai rapportés : » 1° Que l'étincelle qui traverse facilement les gaz raréfiés des tubes de Geissler ou de l'œuf électrique éprouve une résistance considérable, lorsqu'on la produit dans un gaz comprimé; il est probable, égale- ( 1285 ) ment, que réchauffement des parois du tube facilite l'écoulement de l'élec- triciré, ainsi que les expériences de M. Regnault l'ont démontré; » 2° Que l'éclat de l'étincelle obtenue sous la pression ordinaire devient an moins 200 fois plus grand quand on augmente la tension du gaz jus- qu'au point où le courant lumineux cesse de passer. Ce fait confirme les belles expériences de Franckland snr la combustion de l'hydrogène sous pression ; » 3° Que l'intensité lumineuse des raies gazeuses croît avec la pression, et que vers l\o atmosphères, alors que la température doit être très-élevée dans le voisinage des fils, ces raies disparaissent presque complètement dans le champ du spectre, devenu très-îumineux et sensiblement con- tinu. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Observation^ à propos d'une Note récente de M. Per- sonne, sur la présence du sélénium dans Vacitle sulfuriaue de fabrication j-rançaise. Note de M. Lamy. (Extrait.) « Dans le dernier numéro des Comptes rendus, M. Personne signale comme un fait nouveau la présence du sélénium dans l'acide sulfurique de fabrication française. Je prends la liberté de faire observer que des re- cherches de ce genre ont été déjà faites, il y a une dizaine d'années. » Le sélénium, comme l'arsenic, comme le thallium et d'autres corps simples que l'on peut trouver dans l'acide sulfurique commercial, provien- nent de la pyrite qui a servi de matière première. Certaines pyrites, comme celles de Theux et d'Oneux (Belgique), renferment des quantités relalive- menl très-grandes de sélénium, et surtout de thallium, tandis que d'autres, comme les pyrites non cuivreuses de Saint-Bel, près de Lyon, n'en contien- nent que des traces à peine sensibles. D'autre part, pour la même nature de pyrite, si l'on isole la première chambre d'une batterie du mouvement de circulation de l'acide, on accumule la plus grande partie des éléments en question dans les dépôts de cette chambre, et l'acide sulfurique produit n'en peut renfermer que des proportions minimes. » Tous ces faits ont élé signalés à l'Académie par M. Ruhlmann, en i863 (i). En 1862, M. Ruhlmann fils a extrait, des boues des chambres de la fabrique de Loos, du sélénium qu'il a employé plus tard à étudier le sé- (1) Comptes rendus, •26 janvier i863. C. R., 1S7Q, 1" Semestre. (T. LXXIV, N"20.) I 68 ( 1286 ) léninre, le séléniate et le sélénite de thallinm (i). Enfin, on peut voir clans mon premier Mémoire sur le lliallium (2) la description des procédés que j'ai suivis pour séparer ce métal des nombreux éléments auxquels il est associé dans les boues des chambres, en particulier du sélénium, de l'ar- senic, du fer, du plomb, du mercure et de l'argent. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Stii' ta présence du sélénium dans V acide sulfurique de fabrication française. Note de 31. A. Schedrer-Kestner, présentée jiar M. Wurtz. (Extrait.) « M. J. Personne a présenté à l'Académie, le 29 avril dernier, une Note dans laquelle il indique la présence du sélénium dans l'acide sulfurique fabriqué en France. Qu'il me soit permis de rappeler qu'en 1868 j'ai publié, avec M. Rosenstiebl, un travail qui a été imprimé dans le Bulletin de la Société Chimique de Paris (3), et dans lequel je signale la présence du sélé- nium dans l'acide sulfurique préparé au moyen des pyrites de Saint-Bel. » Dans le courant de l'année 1870, j'ai adressé à l'Académie une Note sur les pertes de sodium éprouvées pendant la préparation de la soude par le procédé Leblanc, Note dans laquelle j'indique l'introduction du sélénium, dans la soude brute, par le sulfate de soude préparé au moyen d'acide sul- fiu'ique sélénifère. Le Mémoire complet est inséré au Bullclin de la Société Chimique de la même année (août 1870, p. 121). » Les expériences de M. Personne confirment donc celles que j'avais entreprises sur le même sujet. » Les boucs des chambres de plomb sont très-souvent l'osées, lorsqu'on a préparé l'acide sulfurique avec les pyrites de Chessy et de Saint-Bel, et il est alors facile d'en extraire le sélénium; mais il est nécessaire, pour cela, que l'acide qui occupe le fond des chambres renferme de l'acide sulfureux, ou, en d'autres termes, qu'il soit exempt de produits azotés oxydants. Le sélénium disparaît lorsqu'on concentre l'acide sulfurique dans des vases de platine pour l'amener à G6 degrés Beaumé. Mais le liquide acide à 52 degrés, tel qu'on le soutire des chambres de plomb, est très-souvent coloré en rouge. » (i) Mém. de la Société des Sciences de Lille, 2"^ série, t. X, i863. (2) Annales de Chimie et de Physique, t. LXVII, 3° série, et Annales de l 'École Nornude, t. II. (3) Note sur la composition des résidus provenant du giillago des ]iyrit('S, ])ar MM. A. Scheurer-Kcslner et Roscnstiehl. [Bulletin de la Société Chimique, 1868, i"' semestre, p. 43)- ( 1287 ) CHIMIE. — Recherche et dosage du carbone combiné dans le fer météorique. Note de 31. Josepu Boussingadlt. « Le graphite, le fer carburé, le charbon ayant probablement appar- tenu à des matières bitumineuses, ont été signalés dans les fers et les pierres météoriques. Mes recherches ont eu uniquement pour but de constater si, dans certains fers d'origine cosmique, il y a du carbone au même état que celui où on le trouve dans les fers provenant des usines, dans l'acier; état désigné par les métallurgistes sous le nom de carbone combiné, et dont peut-être le caractère le plus saillant est de disparaître complètement pendant l'émission du gaz hydrogène résultant de l'attaque du métal par un acide. Le carbone combiné ne peut donc être mis en évidence que par les procédés employés pour le doser dans les fers et les aciers: la chloruration opérée par lebichlorure de mercure. )) L Fer méléoricfue de Caille [Alpes-Marilimes): » Ce fer était en copeaux. Après l'avoir traité par une solution de potasse, puis par l'éther, pour éliminer les matières organiques qui pouvaient adhé- rer à la surface, on l'a séché dans un courant de gaz hydrogène maintenu au rouge naissant. o*',g86 de fer chloruré ont donné pour résidu une matière charbonneuse d'un noir mat et très-divisée, pesant o,oo65 Après la combustion et la réduction o,oo5o Carbone brûlé o,ooi5 » IL Un fragment de fer de Caille pesant 5 grammes a été chloruré. Ré- sidu charbonneux, noir, terne, extrêmement divisé. Poids o , o33o Après combustion et réduction 0,0270 Carbone disparu 0,0060 » Après la chloruration, le charbon, très-volumineux, a brûlé à la manière de l'amadou, quand on eut chauffé l'extrémité de la nacelle de platine dans laquelle il était déposé. » Dans les expériences I et II, 5s',ç)86 de fer ont donné : Carbone] o^^ocyS. » Pour I gramme : Carbone combiné o5'',ooia » C'est la proportion qu'on trouve dans certains fers d'usine. 1G8.. ( 1288 ) » III. I gramiuc de fer de Caille a donné à l'analyse : Fe=0' i*'.279 NiO o»Si24 o IV. De iS',2 de fer on a obtenu NiO.. Nickel . oS% i5t o«Mi8S » I gramme de fer météorique a donné par la méthode volumétrique Fer oe^SgyS Fer Nickel Carbone combiné Insoluble dans l'acide, substances indéterminées, pertes (i) j) On a reconnu des traces de soufre; on n'a pas réussi à mettre en évi- dence la présence du chrome; on n'a pas cherché le cobalt. M Ces deux analyses, faites sur deux fragments de fer, diffèrent notable- ment de celles faites antérieurement par le duc de Luynes et M. Rivot : I^lVOT. DE LUÏSES. 87,6 11,4 traces III. IV. 89,53 89.73 9.76 9.90 0,12 0, 13 0,59 o,a5 100,00 100,00 Fer Nickel Chrome, cobalt, silicium. 92,3 92»7 6,2 5,6 » 00, () Cuivre. . 98,5 99>2 99)0 » Fer météorique (le Lenarlo [Hongrie) : » 1. iS'', 2(35 chloruré par le bichlorin-e de merciuc : Poids du résidu Après combustion et réduction Carbone » II. I gramme chloruré : Poids du résidu Après combustion et réduction. Caibone o,oo4o o,oo4o 0,0045 0,0045 0,0000 (1) Le résidu insoluble dans l'acide parait contenir du fer chromatc. ( 1289 ) » Le résidu obtenu après la cliloiuratiou était d'un gris métallique; chauffé à l'air, on remarquait quelques étincelles brillantes. La matière brûlée, probablement des particules de fer, prenait une teinte brune qui disparaissait par la réduction dans le courant de gaz hydrogène. » Il n'y aurait donc pas de carbone combiné dans le fer de Lenarto, ni du graphite, qu'on aurait certainement aperçu dans le résultat de la chlo- ruration. » De iS'', 265 de fer soumis à l'action du bichlorure de mercure on a retiré : NiO o5%i38 Nickel oS'-.ioSG et une trace de cuivre. » Dans I gramme de fer météorique, on a dosé par la méthode volumé- Irique : Fer oE^giS )> Ij'échantillon examiné contenait : Fer f)i ,5o Nickel 8,58 Cuivre indices Carbone 0,00 Soufre 0,00 Résidu insoluble o,3o 100, 38 » On n'a pas cherché le phosphore, le chrome, le cobalt. Cette compo- sition diffère peu de celle que Wehrle assigne au fer de Lenarto . Fer 90,9 Nickel 8,5 Cobalt 0,7 Cuivre traces 100, i . » TOXICOLOGIE. — Recherches sur l'action des bases et des alcaloïdes tirés de Copiutn, tels que ta morphine, la codéine, la narcéine, la théhaïne, la nar- coline, la papavérine, la mécoiiine^ l'acide opianique. Note de M. Bouchut. (Extrait par l'auteur.) « Conclusions. — De l'ensemble de faits observés sur des enfants de trois à treize ans, et sur quelques sujets plus avancés en âge, il résulte : 1) 1° Que les alcaloïdes tirés de l'opium, administrés par l'estomac ou ( 1290 ) par le tissu cellulaire, se diviseut en deux groupes, l'un comprenant les al- caloïdes doués de propriétés soporifiques, et l'autre les alcaloïdes qui sont inertes; » 2° Que ceux qui font dormir ont une action différemment énergique; ') 3° Que, aux doses assez fortes où il est possible de les administrer, il n'y en a pas qui ait d'action convidsivante; » 4° Q"6 ceux qui font le mieux dormir sont ceux qui sont toxiques lorsqu'on les emploie à des doses trop considérables; » 5° Que la morphine et les sels de morphine sont les préparations les plus actives de l'opium; » 6" Que la codéine vient après la morphine, pour les propriétés dormi- tives et anesthésiques; » 7" Qu'il faut employer trois fois plus de codéine que de morphine, pour avoir des effets soporifiques et anesthésiques semblables; » 8" Que la narcéine ne vient qu'après la morphine et la codéine, pour ses propriétés dormitives, et qu'on peut, si elle est bien pure, en faire ab- sorber des doses considérables sans produire d'effet appréciable; » 9" Que la papavérine, en injections dans le tissu cellulaire à la dose de 10 centigrammes, et dans l'estomac à la dose de i gramme, n'a aucune action; » 10° Que la narcotine à 5o centigrammes n'a aucun effet narcotique ou anesthésique; » II" Que la thébaïne à 5o centigrammes est absolument inerte; » 12" Que la méconine à 3o et 5o centigrammes ne produit aucun effet appréciable; » i3° Que l'acide opianique est une substance inerte; » i4° Que, dans l'usage médical, il n'y a que l'opium d'abord, puis la morphine et la codéine, qui soient utiles aux malades; )) I 5° Qu'enfin la différence des résultats obtenus par les observateurs, sur les propriétés des alcaloïdes et des bases de l'opium, dépend de l'élat de pureté ou d'impureté des substances soumises à l'expérimentation. » CHIMIE. — Sur le sulfhjdrate de chloral [chloral sulfuré). Note de M. H. Byassox, présentée par M. Ch. Robin. « En soumettant le chloral anhydre à un courant d'hydrogène sulhu-é sec, à la température ordinaire, ce gaz est absorbé, et si le courant est sul- fisamment rapide, il y a production très-sensible de chaleur. Bientôt le ( I29I ) chloral anhydre liquide devient presque solide et, pour terminer la réac- tion, il est nécessaire de soulever le tube adducteur de façon qu'il affleure à la surface. Au bout de vingt-quatre heures environ, la réaction est ter- minée. Le corps formé est complètement solide, blanc, présentant à sa sur- face quelques portions colorées en jaune rougeâtre. En purifiant ce corps par distillation d'abord, puis par cristallisation dans l'éther ou l'alcool anhydre, on obtient le sulfhydrate de chloral pur présentant les caractères suivants : » Il est blanc, d'une odeur très-désagréable, d'une saveur spéciale qui rappelle celle du chloral hydraté. Il cristallise, par évaporation lente de sa dissolution dans l'éther, l'alcool anhydre, le chloroforme, soit eu lamelles rhomboïdales, soit en prismes droits à quatre pans. Il fond vers 77 degrés et bout à la température de laS degrés sous la pression de 0,7385. Il s'éva- pore à la manière du camphre et ses vapeurs noircissent à une grande dis- tance les papiers humides imprégnés d'un sel soluble de plomb. Il est soluble en toute proportion dans l'alcool anhydre, l'éther, le chloroforme. En présence de l'eau, il se décompose lentement, avec dépôt de soufre, formation d'hydrogène sulfuré qui se dégage, d'acide chlorhydrique et de chloral hydraté, qu'on retrouve dans l'eau, et d'une petite quantité d'un liquide qui se dépose et qui nous a présenté le caractère du tétrachlorure de carbone. Il est certain qu'en présence de l'eau la réaction est très-com- plexe, parce que l'hydrogène sulfuré exerce son action réductrice sur le groupement C'HCI'O-, comme le prouvent le dépôt de soufre, la forma- tion de l'acide chlorhydrique et du chlorure de carbone. )) Sous l'influence des alcalis hydratés ou de l'ammoniaque en dissolu- tion dans l'eau, la réaction à froid est rapide, le liquide se colore eu brun jaunâtre, du chloroforme se dépose, l^a solution renferme du sulfhydrate de sulfure, du métal alcalin, du formiate et du chlorure de la même base. Cette réaction, analogue à celle que présente le chloral hydraté et dans laquelle la formation ilu chlorure est secondaire, peut être représentée par l'équation suivante : CniCPO% ilIS + 2(KO,HO) = C-HCl' ■+■ C^'HKO* -f- KS,HS -+- 2HO. » Soumis à l'action de l'acide nitrique concentré, le sulfhydrate de chloral s'oxyde rapidement, le dégagement des vapeui's nitreusesest intense, et la réaction doit être pratiquée sur de petites quantités à la fois. On retrouve dans le liquide de l'acide sulfurique et de l'acide trichloracétique dont on peut d'ailleurs manifester promptement l'existence par la produc- ( '■^o^ ) fion (lu chloroforme an moyen de la potnsse et que nous avons isolé par distillation. Cette réaction peut être exprimée par l'équation suivante : C'HCP0%2HS + 4(AzO^HO) = C^HCi^O* + 2(S0*H) + 3AzO^ + AzO^ + 4IIO. » Ij'acide sulfuriquc concentré n'a pas à froid d'action marquée; à cliaiid il y a production de chloral anhydre, dégagement d'hydrogeno sulfuré et d'acide sulfureux avec dépôt de soufre. » En oxydant avec précaution ce corps sous l'influence de l'acide nitri- que, avec addition à la fin de la réaction de chlorate de potasse, et en dosant l'acide sulfurique produit, à l'état de sulfate de baryte, nous avons trouvé pour o'^''', 5o, et comme moyenne de trois essais comparatifs, oS'',()35 de sulfate de baryte, nombre sidfisamment rapproché de o^', 642 qu'il faudrait trouver en admettant la f'ornnde CHICPO-, 2 IIS. » Nous fondant, d'une part, siu- les réactions précédentes, d'autre part sur le dosage du soufre, nous représentons la formule de ce corps par C''HCPO-,2HS. On voit que la formule du suUTiydrate n'est autre que celle de l'hydrate, en remplaçant l'eau par l'hydrogène sidfuré. » Ce corps étant décomposé par l'eau, l'alcool non anhydre, son admi- nistration présente des difficultés. Des animaux (cochons d'Inde), ayant reçu en injection sous-cutanée et en dissolution dans l'éther des doses va- riant de of=', 20 à oS'',6o de ce corps, ont présenté les phénomènes suivants (nous avions le soin d'agir chaque fois comparativement sur deux animaux semblables, dont l'un recevait une injection d'éther) : » Diminution de la température d'environ i degré (39°,2 à 38°, 3); résolution musculaire avec sommeil paisible durant etiviron deux heures, pas de duninution notable de la sensibilité, légère accélération des batte- ments du cœur. Après le sommeil, l'animal revient rapidement à l'état normal. » UELMINTIIOLOGIIC. — Sur le dcveloppemcul des Ccstoides iiiennes. Note de M. J.-P. Miîg.mn, présentée par M. Robin. « Le travail de M. Mégnin repose sur l'observation d'un cheval moit de péritonite, sur lequel il trouva deux kystes contenant plusieurs petits Tœiiins et communicpiant avec l'iléum, contre la nnu{ucnse duquel adhé- raient beaucoup d'autres vers semblables. » Si nous ciiecclioiis lu linlcnaul à (Iriprn)iiiei- l'espèce à laquelle il ap- ( 1^93 ) partient, nous ne trouvons, dit l'auteur, ni dans Dujardin, ni dans Gervais et van Beneden, ni dans Davaine, aucune description d'espèces s'appli- quant parfaitement à notre petit Tœnia ; il est évidemment voisin du Tœnia perfoliata (Goeze), du Jœnia plicata ['Rud.), du Tœnia mamillann (Mehlis); mais c'est d'une espèce innommée, décrite par M. Baillet (i) et trouvée par lui dans le gros intestin d'un mulet, qu'il se rapproche le plus. En voici la description : » Ta:îtiA... Tœnia.. .? Vers long de 6 à ■j centimètres. Tête tétragone assez épaisse, large de 2 { millimètres à 3 millimètres, portant en arrière quatre appendices (deux de chaque côté) qui la débordent, et s'appuient sur les premiers anneaux. Quatre ventouses circulaires assez saillantes, fortement creusées au centre. Point de trompe ni de crochets. Corps ayant de 4 à 5 millimètres de largeur en arrière de la tète et s'clargissant ensuite très-rapidement jusqu'à avoir bientôt une largeur de i4 à i5 millimètres, qu'il conserve dans tout le reste de son étendue; très-finement denliculé en scie sur ses bords et formé par des anneaux qui semblent appli(]ués les uns contre les autres comme les feuillets d'un livre, et n'adhèrent entre eux que suivant une ligne médiane transversale au grand axe du ver. Chacun des anneaux postérieurs mis à plat est elliptique, ayant l4 millimètres dans le sens qui corres- pond à la largeur du strobile, et 4 à 5 millimètres dans l'autre sens. Sa partie médiane est occupée par une matrice simple, allongée dans le sens du grand axe de l'anneau et se termi- nant vers chacun des bords par un angle très-aigu. Chaque anneau ne présente qu'un seul testicule formé par une ampoule dont le cul-de-sac est tourné vers le centre d* l'anneau, et dont l'autre extrémité s'amincit en un tube grêle qui se recourbe vers son origine, puis revient vers le bord de l'anneau et se verse dans un tube d'un plus fort diamètre assez long, s'amincissant lui-même à son extrémité libre en un pénis. OEufs irrégulièrement cuboïdes anguleux, ayant un diamètre de o™™,o63 à o'"™,072. » » Comparons maintenant le taenia de M. Baillet avec le nôtre. La taille de celui-ci, loin d'être uniforme, est de 5 millimètres à 2 centimètres; la tête, quelle que soit la taille des individus, varie peu de dimensions : elle a à peu près 2 millimètres de largeur sur un peu moins d'épaisseiu-; elle est tétra- gone, et ses quatre ventouses saillantes sont largement percées; elle est prolongée de chaque côté par une paire de lobgs qui s'appuieut sur les premiers anneaux. Ces anneaux, au nombre de 60 à 80, sont très-minces et sont juxtaposés comme les feuillets d'un livre par leur plat; leur lon- gueur varie suivant la largeur de la région du corps ot'i on les examine; leur largeur est d'environ i millimètre; ils n'adhèrent que par le milieu de leur face plane. Ces feuillets ou anneaux ne présentent ni organes génitaux ni ovaires; écrasés jusqu'à transparence parfaite, ils ne montrent qu'un (i) Art. Helminthe du nouveau Dict, de médecine vétér. de Bouley et Reynal. C. R., 1872, 1" Scmesire. (T. LXXIV, N" 20.) I 69 ( Ï294 ) tissu amorphe, homogène, comme sarcodiqiie, en sorte que nous sommes amené à conchire que notre taenia, quoique ayant déjà la forme de slrobile, n'est pas encore adulte et vient à peine de quitter l'état de scolex. » Comme il ne diffère guère de celui de M. Baillet que par sa taille plus petite et par l'absence d'organes sexuels, que la tète, la forme et la disposi- tion des anneaux sout les mêmes, nous sommes amené à penser qu'ils sont de la même espèce et qu'ils ne diffèrent que par l'âge : notre taenia est au début de l'état strobilaire; celui de M. Baillet est à l'âge de l'émission àesproglottis. » Mais ce que notre observation a surtout d'intéressant, c'est qu'elle montre ce qui n'avait encore été vu par personne, savoir : le lieu où se dé- veloppe le scolex du tœnia inerme innomné. C'est dans des kystes péri-in- leslinaux, kystes qui résultent peut-être, nous pouvons même diie proba- blement, de la transformation d'une hydatide polycéphale encoi e inconnue (nous ne disons pas cysticerque, puisque ces scolex sont toujours monocé- phales), et dont la communication avec l'intestin est certainement le résultat du passage répété par la même voie d'un grand nombre de ces petits vers, s'introduisant dans le tube digestif, au fur et à mesure de leur développement et de leur séparation d'avec leur nourrice-mère. Nous avons luie preuve, du reste, que ces kystes ne communiquent pas toujours avec la cavité de l'intestin. L'autopsie nous a en effet montré une tumeur qui n'est qu'un kyste avorté, non ouvert, et dont la cavité, en tout semblable à celle des autres kystes (moins la fistule), montrait une matière pultacée, blanche, molle, résultant évidemment de la décomposition des vers qu'elle conte- nait, morts par suite d'une cause inconnue; la même matière existait, mais en moins grande quantité, dans les kystes à vers vivants, mélangée à des débris organiques végétaux provenant du chyme; elle contenait, aussi bien dans le kyste fermé que dans les kystes ouverts, des cellules de différentes grandeurs ayant l'apparence d'ovules; nous les signalons sans nous pro- noncer sur leur nature ni sur l'importance de leur présence. » Il nous semble maintenant que rien ne s'oppose à ce qu'on puisse émettre une opinion très-vraisemblable sur le développement de cette es- pèce de Tœnia inerme. Les œufs laissés par les progloltis du t;cnia vivant dans l'intestin même du cheval, ou mieux déglutis avec les herbes sur les- quelles ils auraient été déposés, donnent naissance à un proscolex, proba- blement armé comme celui du Tœnia peifoliala (Gœze), qui s'attache à la nuiqueuse de l'intestin grêle, la traverse ainsi que les couches mnsculeuses, peut-être par la voie des chylifères, et s'arrête immédiatement après, sous ( 1295 ) le péritoine, ou même reste dans l'épaisseur de la couche musculeuse, comme le kyste. Là le proscolex devient scolex sous la forme d'une hydatide polycéphale; puis, chaque scolex, arrivé à maturité, se détache, prend la forme strobilaire, repasse par le chemin tracé par le proscolex, et va s'at- tacher à la muqueuse intestinale, où s'opèrent les dernières phases de son développement. Le passage répété des petits taenias par le même chemin explique la persistance de la fistule dont le proscolex est le premier auteur, et c'est peut-être la disparition de cette fistule qui a causé la mort des vers de l'un des kystes. Quoi qu'il en soit, le jeune taenia déjà à l'état de strobile, malgré qu'il soit encore agame, comme nous l'avons vu, ne tarde pas à devenir sexué, et à prendre la taille et la forme décrites par M. Baillet ; puis il émet des proglottis remplis d'œufs, qui sont rejetés au dehors avec les excréments, et mis en contact avec les herbes des pâturages. » Là, ils peuvent être absorbés par des herbivores de la même espèce que celui dont ils proviennent, de sorte que, sans l'intervention d'insectes, d'animaux inférieurs ou même de carnassiers, on se rend compte du mode de développement et de propagation des tœnias inerines chez nos grands ani- maux domestiques. )> PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Véqélctux silicifiés d' Autun ; observations sur la structure du Dictyoxylon. Note de M. B. Renault, présentée par M. Brongniart. « Le nom de Dictyoxjlon a été donné par M. Brongniart, dans les collec- tions du Muséum d'Histoire naturelle, à des échantillons provenant de fragments de tiges trouvés avec les autres végétaux silicifiés des environs d'Aututi, seule localité où, jusqu'à ce jour, on lésait rencontrés. La structure du tissu ligneux, formé de bandes qui s'entrecroisent, ou plutôt s'anasto- mosent dans la direction rayonnante et dans le sens longitudinal , produi- sant par leur trajet sinueux de larges mailles occupées par du tissu cellulaire, a été l'origine du nom donné à ce végétal. Le tronc de ce végétal n'a jamais été rencontré complet, et les fragments présentant une section transversale étendue sont extrêmement rares; le plus souvent, ils ne se composent que de portions de tissu ligneux, auxquelles se trouvent adhérente soit un peu d'écorce, soit une petite partie de la moelle centrale. Ce tissu cellulaire intérieur n'a même été rencontré que dans deux échantillons. » Les échantillons ne se sont jamais présentés sur une grande étendue en longueur; ce .sont, le plus souvent, des sortes de plaques ligneuses de 169.. ( 1296 ) 8 à 3o millimètres d'épaisseur, atteignant 10 à 12 centimètres de largeur, quelquefois à peine courbés, d'autres fois formant lui cylindre presque complet, souvent brisés en plusieurs fragments. D'après les échantillons que j'ai vus, le diamètre de ces tiges devait dépasser 12 à i5 centimètres; elles étaient cylindriques, comme l'indique un des échantillons. » On remarque dans la couche ligneuse une tendance fréquente à se sé- parer par zones concentriques, comme s'il y avait des surfaces cylindriques de moindre résistance, déterminant, sous l'action d'une pression extérieure, la division du tissu ligneux silicifié, mais non encore durci, en cylindres concentriques sensiblement de même épaisseur. » Un échantillon semble présenter trois de ces zones, dont l'intervalle est occupé par de la silice noircie par des traces de carbone. On ne sau- rait y voir des zones d'accroissement annuel, car ce phénomène ne se pré- sente pas sur tous les échantillons. s Les échantillons de Dictyoxylon sont souvent colorés en jaune brun et opaques, de sorte que les détails de structure sont difficiles à saisir; mais il suffit de les faire bouillir dans l'eau régale qui dissout le sesquioxyde de fer et la matière organique, pour leur donner la transparence néces- saire. )) Les fragments de tige rencontrés jusqu'à présent se composent de la moelle, de la zone ligneuse et de l'écorce. » La moelle ou tissu placé à l'intérieur de la zone ligueuse, rarement conservée, se montre dans quelques échantillons comme formée de petites cellules hexagonales qui se continuent dans l'intervalle des faisceaux ligneux par des cellules dont la coupe transversale est généralement quadrangu- laire; je n'y ai jamais rencontré de faisceaux vasculaires ni de partie centrale renfermant ces éléments qui, généralement, se conservent mieux que les autres tissus. » Le tissu ligneux se compose de lames rayonnant obliquement du centre à la circonférence, s'écarlant les unes des auti'es, puis s'anastomosant de façon à laisser par leur entrecroisement apparent, soit horizontalement, soit dans le sens vertical, de nombreux espaces occupés par du tissu cellulaire. » Certaines écorces, comme celle du tilleul, rappellent, sur une coupe tangentielle, cette disposition réticulée particulière. « Il est facile de remarquer que les mailles du réseau rempli de tissu cellulaire augmentent d'épaisseur en se rapprochaiU de la circonférence par l'écartement plus grand des lames qui les forment. Dans la partie cxlerne, ces mailles sont occupées par des cellules dont la section longitudinale est ( 1297 ) sensiblement rectangulaire, tandis que, dans la partie voisine de la moelle, ces cellules paraissent beaucoup plus allongées et analogues au tissu fibreux. » Les cellules allongées qtii forment le tissu ligneux n'ont pas plus de o™'",5 à o°"",6 de longueur sur une largeur de o™'",o4 à o""°,o5. On ne reconnaît à leur surface aucune perforation ni aucune ligne saillante; leurs parois sont toutes semblables et uniformes; sur les coupes tangen- tielles, elles sont atténuées à leurs deux extrémités et fusifornies; sur une coupe radiale, elles présentent une forme tronquée et sont disposées par bandes transversales régulières plus ou moins étendues. Dans les nom- breuses sections verticales que j'ai faites, je n'ai jamais rencontré de fais- ceaux vasculaires verticaux s'étendant au milieu de ce tissu. » Le tissu ligneux se compose donc luiiquement débandes rayonnantes dont les éléments sont des cellules médiocrement allongées et qui forment un réseau dont les mailles sont occupées par du tissu cellulaire; mais il peut être traversé par des faisceaux vasculaires se dirigeant presque horizon- talement vers l'écorce pour aboutir à une feuille. Les faisceaux de cette na- ture sont très-rares, ils semblent se perdre dans l'épaisseur du bois, ou du moins je n'ai pas pu les suivre bien loin de la surface. Ils sont formés de vaisseaux scalariformes et de quelques trachées déroulables. Des coupes perpendiculaires à la direction d'un de ces faisceaux montrent les modifi- cations qu'il éprouve dans son parcourt et sa structure très-particulière. » Le tissu placé au dehors de la zone ligneuse constitue une écorce cel- luleuse formée uniquement de petites cellules polyédriques qui s'allongent un peu en se rapprochant du tissu ligneux. L'écorce était recouverte d'un épidémie lisse qui ne persiste que sur peu d'étendue dans les échantillons fort rares qui offrent leur surface externe. ■» La partie la plus intéressante de l'écorce est sans contredit celle qui correspond aux cicatrices foliaires qui jettent quelque lumière sur la nature du végétal; la forme de ces cicatrices est celle d'un quadrilatère à diamètres légèrement inégaux, le plus grand étant vertical et les angles plus ou moins arrondis, surtout l'intérieur, les latéraux plus aigus. » Au centre de la cicatrice se trouve une ouverture légèrement lunulée, qui donnait passage au faisceau vasculaire de la feuille, et de chaque côté les traces des deux cavités elliptiques, qui, dans les coupes du faisceau vas- culaire, accompagnent le faisceau central, et qui sur sa section transversale présentent une concavité dirigée vers ce faisceau central. Ces cicatrices sont disposées en quinconce, et la distance de leur centre est, dans le sens hori- zontal, de 35 à 4o millimètres, et, dans le sens vertical, de aS à 3o. Mais ces ( 1298 ) distances peuvent être moindres. M. Brongniart, auquel j'ai communiqué ces échantillons, m'a signalé la ressemblance frappante que ces cicatrices offrent dans leur forme et leur disposition avec celles du SicjiUarin Lepido- (lendrifolia (Hist. vég. fon., I, p. 4^6, PI. t6i) Si ce rapprochement est exact, ce serait la troisième sigillaire dont la structure interne serait connue : Skjilloria etegans, Brong. ; Sigillaria vascularis, Biimey, et Sigiltaria Lepido- dendrijolia. Mais les différences de structure interne paraissent au premier abord si considérables entre ces trois plantes, qu'on peut douter de leur analogie fondée seulement sur la forme des cicatrices des feuilles. » GÉOLOGIE. — Sur l'éruption actuelle du Vésuve. Extrait d'une Lettre de M. Palmieri à M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Naples, 5 mai 1873. » Je ne vous ferai pas de la dernière éruption une relation qui dépasse- rait les limites d'une simple lettre (i). Je veux seulement vous exposer quel- ques faits que je crois dignes de l'attention des savants. » La nuit du 26 avril, une grande fente s'est déclarée sur le cône du Vésuve, du côté sud-ouest, et près de celle de i858, mais très-large et plus profonde que celle de i85o. Cette fissure se prolongeait sur l'Atrio del Ca- vallo jusqu'à une centaine de mètres des escarpements du Monte di Somma. La lave n'en sortait que sur l'étendue de l'Atrio; on n'en voyait point sur le reste de la fissure. En s' échappant, cette lave soulevait les scories an- ciennes de i855, i858, 1868 et 1871, et formait une colline d'environ 60 mètres de hauteur, qui, de loin, ressemblait à une chaîne de montagnes. De la base de cette colline, la lave sortait avec une merveilleuse tranquil- lité, sans bruit et sans projections. Il ne s'est donc produit, sur toute l'étendue de la fissure, aucun de ces cônes excentriques ou adventifs, que j'ai toujours vus en pareille occasion. De là vient que la fissure est repré- sentée par une dépression sur le cône et par une colline allongée sur le Piano. (i) Qu'il me soit permis de regretter qu'aucun de nos savants correspondants de Napk's ne nous ait adressé une reialion de cette éruption. En moins de quatre pages, assurément, l'un d'eux aurait pu nous fixer sur les principaux traits d'un cvénemcnt dont on ne peut se faire une idée juste d';iprès les récits dos journnux. La présente Coniinuiiication, tout in- téressante qu'elle est, n'est pas suffisante pour cet objet. Elle ne nous rend pas complète- ment compte, par exemple, des deux belles photographies obtenues par M. Tcll-Meuricoffre, et que j'ai eu l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie dans la dernière Séance. (Gh. S.-C. D. ) ( 1299 ) » Un autre fait singulier, c'est que, dans le Fosso délia Vetrana, la lave, qui avait une largeur de 800 mètres, a fait successivement, et en trois points différents, de véritables éruptions, en projetant des globes de vapeur et des scories incandescentes. Ce phénomène arrivait chaque fois prés des bords de la coulée, où se forment les moraines et le plus grand nombre des fume- rolles. Les fumées qui s'échappaient de ces bouches passagères étaient de couleur plus foncée que celles de la lave, et, vues de Naples, elles ont fait croire à l'existence de nouvelles bouches menaçant l'Observatoire. Cha- cune de ces petites éruptions durait une demi-heure. » La colonne de vapeurs, de cendres et de lapilli était presque toujours poussée, par la direction du vent, sur l'Observatoire; ce qui m'a permis de faire d'intéressantes observations électrométriques avec mon appareil bi- filaire à conducteur mobile. Il en résulte que la vapeur seule, sans cendres, donne de fortes indications d'électricité positive, la cendre seule, d'élec- tricité négative, et que, lorsque les deux choses sont réunies, on observe de très-curieuses alternatives, que je ne peux décrire ici. Les éclairs ne se produisent dans la vapeur qu'autant que celle-ci est mélangée à une grande quantité de cendres, et il n'est pas exact, comme l'ont affirmé les anciens historiens du Vésuve, que ces éclairs aient lieu sans tonnerre. » PHYSIQUE. — Sur la dilatation des gaz humides. Note de M. Ama»at, présentée par M. Balard. (Extrait.) « Le but des expériences qui font l'objet de cette Noie a été d'examiner le rôle de l'humidité dans la dilatation des gaz. L'appareil que j'ai employé est celui qui m'a déjà servi dans mon travail sur la dilatation des gaz, et que j'ai sonmiairement indiqué dans une précédente Communication (4 juillet 1870). » J'ai trouvé qu'en représentant par 0,00367 le coefficient de l'air sec, celui de l'air non desséché, et ayant même traversé un flacon laveur rempli d'eau, est compris entre o,oo368 et 0,00869; dans beaucoup d'expé- riences, où j'avais simplement négligé de dessécher, il n'a pas même atteint le nombre o,oo368. » Avec l'acide sulfureux humide, l'influence de l'humidité est plus considérable; en représentant par 0,00890 le coefficient ilu gaz sec, celui du giiz humide a été compris entre 0,00895 et 0,00896. » Dans tous les cas, il résulte des nombres précédents : 1° Que, pour peu qu'on prenne quelques précautions pour dessécher les , ( i3oo ) gaz, leur dilatation est loin d'être aussi augmentée (les vases étant secs) que l'ont cru quelques savants, qui ont attribué complètement à la présence de la vapeur d'eau les différences qui existent entre les coefficients des diffé- rents gaz; 2° Qu'il est complètement impossible de fonder une méthode hygromé- trique sur la variation du coefficient de dilatation de l'air due à l'humidité, cette variation étant difficilement appréciable, même pour des états hygro- métriques très-différents. » PHYSIQUE. — Sur les paratonnerres à conducteurs multiples; par M. Melsexs. [Extrait (i).] « Dans la séance de l'Académie du lo juillet i865 (Comptes rendus, t. LXI, p. 84)» j'ai appelé l'attention sur un nouveau système de paraton- nerres, à conducteurs aériens multiples et à conducteurs souterrains mul- tiples, les premiers formant une immense aigrette composée de nom- breuses pointes effilées. Les détails nécessaires pour faire comprendre la disposition du paratonnerre établi sur l'hôtel de ville de Bruxelles exige- raient le secours de quelques figures, qu'on trouvera dans mon Mémoire. » J'appelle l'attention des physiciens sur le système de paratonnerres à conducteurs multiples, persuadé que son établissement, si facile et si sim- ple, si peu coûteux et d'une réparation commode, le fera adopter partout, mais principalement à la campagne pour les clochers, pour les fermes, etc. Je m'occupe de la rédaction d'une instruction détaillée. Je pense que l'idée de Gay-Lussac est susceptible d'une large application. L'illustre physicien, après avoir conseillé les conducteurs de i5 à 20 millimètres carrés, disait : « On pourrait même les /aire plus petits et se servir d'un simple fil métallique, pourvu qu'arrivé à la surface du sol on le réunît à une barre métallique de lo à i3 millimètres carrés, qui s'enfonçât dans l'eau ou dans une couche luiniide. Le fil, à la vérité, serait sûre- ment dis])ersé par la foudre; mais il lui aurait tracé sa direction jusque dans le sol et l'au- rait empêchée de se porter sur les corps environnants.... Et nous ne proposons de réduire le conducteur à un fil de métal que pour diminuer les frais de construction des paraton- nerres et les mettre à la portée de toutes les fortunes. » M. Decuarme adresse une Note intitulée : « Du mouvement ascensionnel spontané des Hquides dans les tubes capillaires, comparé à l'écoulement (1) Le Mémoire de M. Melsens ne peut être compris qu'à l'aide des nombreuses figures de détail dont il est accompagné. 11 sera publié ailleurs in extenso. ( i3or ) des mêmes liquides sous pression artificielle constante dans ces sortes de tubes ». L'auteur s'est proposé surtout de rapprocher ici les résultais obtenus par lui sur l'ascension des liquides dans les tubes capillaires (i), de ceux de M. Poiseuilie sur l'ascension des liquides dans ces tubes, sous pression constante (2). Il trouve, entre ces deux sortes de mouvements, des diffé- rences capitales, montrant que les deux ordres de phénomènes sont bien distincts et qu'il n'existe entre eux jusqu'ici aucune relation connue. M. Clos adresse une Note relative à une partie de la feuille à laquelle il donne le nom de prélimbe. Cet organe se présente, avec une netteté particulière, dans diverses es- pèces de Melampjntm, où il forme des dents ciliées ou des bractées à crête; dans ]e Rliinaiiihus minor, dans plusieurs Labiées, où il constitue les larges membranes qui entourent les faux vertici lies des fleurs; enfin, chez un grand nombre d'Euphorbes, où les feuilles florales eu cœur, dues au pré- limbe, n'ont aucune ressemblance avec les feuilles linéaires delà tige. M. Garrigou adresse une Note sur la nature du principe sulfureux des eaux de Luchon. L'auteur conclut tpie le principe sulfureux des eaux de Luchon est un monosulfure alcalin. Suivant les sources, c'est du sulfhy- drate de sulfure de sodium, ou de l'acide suifhydrique libre. M. E. Blaxqci adresse, par l'intermédiaire de M. le Ministre de l'In- struction publique, une Lettre écrite par lui à M. le Président de la Répu- blique, sur un instrument de mathématiques qu'il a soumis au jugement de l'Académie. Cette Lettre sera transmise à la Section de Géométrie. M. BoTEsu adresse, de Jassy (Roumanie), un « Mémoire sur la propriété de la série harmonique ». Ce Mémoire sera soumis à l'examen de M. Serret. M. Peslin demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat son (1) Comptes rendus, séance Ju i" avril 1872, t. LXXIV, p. 936. (2) Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. VI, p. 63; t. VII, p. 5o, et t. XXI, p. 76. C. F,., 1873, 1" Semcitre. (T. LXXIV, N<> 20.1 • 7» ( l302 ) Mémoire sur les moiivemeiits généraux de l'atmosphère, Mémoire sur le- quel il n'a pas été fait de Rapport. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. La Section de Mécanique, par l'organe de son doyen M. Cli. Dupin, pré- sente la hste suivante de candidats pour la place vacante dans son sein, par suite du décès de M. Combes. En première ligne M. Tresca. / M. BOUSSIXESQ. r, , , ;• ; 1 M. IJnESSE. En deuxième liane, par ordre ., „ r' «.,„.,,. ;-«,. J ' I < M. HaTON de la UOl'PILLlfcRE. alplinbétique 1 m» tsï s ' M. Resal. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures un quart. I). BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i3 mai 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Du roulis sur uict houleuse, calculé en ayant cijaid à l'cffcl relnrdalcur pro- duit imr 1(1 rcsislancede l'eau; par M. DE Saint-Venant. (Extrait des Mé- moires de la Socie'lé des Sciences naturelles de Clierboun/; t. XVL) Paris, 187 1 ; hr. in-8". Le mal social et ses remèdes prétendus. Etudes critiques en faveur du vrai re- mède; parTh. IIenri-Martin. Paris, 1872; hr. in-8°. ( j3o3 ) Le délire des persécutions ; par le D'' Legrand DU Saule. Paris, 1871; vol. in-8". (Présenté ^jour le Concours des prix de Médecine et de Clii- rurgie.) Traité pratique des maladies des jeux, contenant des résumés d'anatomie des divers organes de l'appareil de la vision; par le D' FakO; t. II. Paris, 1866; vol. in-8''. Chimie organique élémentaire; leçons professées à la Faculté de Médecine; p«r Edouard Grimaux. Paris, 1872; vol. in-12. Les engrais chimiques appliqués à la culture de la vigne. Expériences agricoles faites à Rochet en 1869; par C. SAiiNTPiERnE. (Extrait du Messager agricole du 5 juin 1870.) Montpellier et Paris, 1870; br. in-8°. Sur la décomposition spontanée du bisulfite de potasse; réponse aux observa- tions de M. Langlois; par G. Saintpierre. Paris, 1871; demi-feuille in-4°. Nouvelles recherches sur les engrais chimiques appliqués à la culture de la vigne. Expériences agricoles faites à Rochet en 1870; par C. Saintpierre. (Extrait du Messager agricole du 10 mai 1B71.) Montpellier et Paris, 1871 ; br. in-8°. Analyse des gaz du sang. Comparaison des principaux procédés, nou- veaux perfectionnements; par C. Saintpierre. Montpellier et Paris, 1872; br. in-8". Mémoire sur la théorie du développement précoce des animaux domestiques ; par M. A. Sanson. (Extrait du Journal de i Anatomie et de la Physiologie de M. Ch. Robin, n" de février 1872.) Paris; br. in-8". Astronomie al and meleorological observitions made at the United-States naval Ohservatory during the year 1869; published hj authority of the hon. Secre- tajy of the Navy. Washington, 1872; vol. grand in-4°. Astionomische mitlheilungen ; von D^ Rudolph WoLF. Februar 1872; br. in-8". Sulle ghiaie délie colline piscine e sulla provenienza loro e dclle sabbie che in- sieme coslituiscono la parte superiore dei terreni pliocenici délia Toscana; per Antonio d'Aciiiardi. (Estratto dal Bollettino geoloijico, n. i e 2 ; gennaio e febbraio 1872.) Firenze, 1872; trois quarts de feuille in-8"' Tcoria y calculo de las maquinas de vapor y de gns cou arrcglo a la termodi- namica; por don GuMERSiNDO Viguna. Madrid, 1872; vol. in-8". Monographie des Saprolégniées, étude physiologique et systématique avec ( i3o4 ) planches; Tlièses présentées à la Faculté des Sciences de Paris; par M. Maxime COBNU. Paris; vol. grand in-8°. Matériaux pour la paléontologie suisse, ou Recueil de moiiof/rapliics sur les fossiles du Juui et des Alpes; publié par F.-J. PlCTET; S*" série, 9^, 10" et 1 1* livraisons. Genève et Bâle; grand in-4°. Paris, étude démocratique et médicale; par le D"^ Ély. Paris; br. iu-S". ERRJTJ. (Séance du 29 avril 1872.) Page 13 10, ligne 10, cnire ainsi In seconde ligne de ta formule : — i33/'sin2('sin(? — 9 — 47") — ^o/'' sin3»''sin(? — 4?°) ondes diurnes. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 MAI 1872, PRÉSIDÉE PAR M. DE QUATREFAGES. MËMOmES ET COMaïUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Mémoire sur les théories des quatre planètes supérieures: Jupiter, Saturne, Uramis et Neptune; par M. Le Verrier. « J'ai eu l'honneur de présenter à l' Académie, à diverses époques, une suite de recherches concernant le système des quatre planètes les plus voi- sines du Soleil, Mercure, Vénus, la Terre et Mars. Bien qu'à une date antérieure je me fusse déjà occupé des grosses planètes, j'avais éprouvé le besoin, avant de poursuivre, d'établir sur des fondements solides la théorie du mouvement de la Terre, qui sert de base à toutes les autres; cette étude m'entraîna dans celle des trois planètes les plus voisines et qui constituent la partie inférieure du système planétaire. u Ces travaux ont montré que les mouvements de la Terre et de Vénus sont représentés par la théorie avec toute l'exactitude que comportent les observations. Mercure et Mars présentèrent, au contraire, des incertitudes. » Les difficultés en présence desquelles on se trouvait à l'égard de ces deux dernières planètes se trouvèrent toutefois circonscrites par un examen attentif. On arriva à reconnaître que, pour tout mettre d'accord, théories et observations, il devait suffire d'augmenter le mouvement séculaire du G. K.,i87J, i" Semestre. (T. LXXIV, N" 21.) I?! ( i3o6 ) périhélie de Mercure et le mouvement séculaire du périhélie de Mars; ce qui impliquait qu'il existât, d'une part, dans les environs de Mercure, et, de l'autre, dans les environs de Mars, des quantités notables de matières dout on n'avait point encore connaissance. » Ces déductions se sont trouvées vérifiées à l'égard de Mars. On a con- staté que la matière, dont on n'avait pas tenu compte, devait être ajoutée à la Terre elle-même, la masse de notre planète ayant été estimée trop petite de ^ environ. » La vérification n'est point encore complète à l'égard de Mercure. Divers astronomes ont constaté le passage devant le Soleil de petits corps qui ne sauraient être autre chose que de minimes planètes; mais on n'est parvenu à établir le cours d'aucune d'elles. Qu'il s'agisse de l'action d'un certain nombre de petites masses ou de celle d'une matière disséminée dans les environs du Soleil, la théorie de Mercure a été établie avec assez de soin, et les passages de la planète devant le Soleil fournissent des obser- vations trop précises pour qu'on puisse douter de l'exactitude des résultais; d'autant plus qu'ils ont été obtenus de la même façon que pour Mars, et que pour cette dernière planète la vérification ne s'est pas fait attendre. D Des recherches analogues sur le système des quatre grosses planètes les plus éloignées du Soleil offriraient un intérêt; elles nous fourniraient des données sur la matière encore inconnue qui pourrait se trouver dans ces parages. Il ne serait point impossible qu'on arrivât ainsi à constater l'existence de quelque planète située au delà de Neptune, et à circonscrire l'espace où les recherches devraient être tentées. En tout cas, on aurait préparé les matériaux nécessaires pour hâter les découvertes à venir. » La première partie du travail qu'il s'agit d'effectuer consiste dans la détermination des mouvements que chacune des quatre planètes éprouve par l'action des trois autres. C'est cette première partie que je présente aujourd'hui à l'Académie. » Les théories respectives de Jupiter et de Saturne ne sont point exemptes de difficultés, résultant de la grandeur des masses des planètes, et aussi du rapport approché de 5 à 2 existant entre les moyens mouvements de Jupiter et de Saturne. Dans ces conditions, divers termes acquièrent une valeur considérable, ce qui exige qu'on porte plus loin les approximations. De plus, les séries des multiples des angles suivant lesquels on développe les fonctions perturbatrices et les perturbations doivent être prolongées fort loin, quand ou ne veut négliger aucun terme de la longitude supérieur à ( '3o7 ) I centième de seconde, ainsi que nous nous sommes efforcé de le faire. Enfin Ips termes dépendant du second ordre, par rapport aux masses perturbatrices, deviennent fort sensibles, et leur détermination est labo- rieuse. » Deux routes peuvent être suivies pour arriver à la détermination des inégalités du i" et du 2* ordre par rapport aux masses. » Les [méthodes dites d'interpolation offrent cet avantage, que la mise en œuvre de la plus grande partie du travail peut être abandonnée à un cal- culateur, des vérifications nombreuses, qui se présentent d'elles-mêmes, ne permettant point de laisser échapper aucune faute sérieuse. Ces méthodes, en revanche, offrent cet inconvénient, que le calcul ne pouvant être effectué que sur des données numériques, tout est à recommencer dès que ces don- nées ont subi des changements sérieux par l'effet des variations séculaires des éléments des orbites. » Le développement des fonctions perturbatrices, ainsi que celui des inégalités des éléments sous une forme algébrique, où on laisse à l'état d'in- détermination tout ce qui varie avec le temps, conduit au contraire à des expressions qui peuvent servir indéfiniment dans la suite des siècles. C'est cette marche qu'il m'a paru nécessaire de suivre pour rendre à l'Astrono- mie un service plus sérieux. » En conséquence, dans les expressions que je présente, les excentricités et les inclinaisons, les longitudes des périhélies et des nœuds sont, comme les longitudes moyennes, laissées à l'état de variables. Les parties moyennes des grands axes sont seules traitées comme des nombres donnés, ainsi qu'il est permis, puisque ces parties moyennes n'éprouvent point de variations séculaires. » Le premier chapitre est consacré au développement des transcendantes dont dépend la détermination des coefficients des fonctions. u Dans le second, nous donnons le développement algébrique de tous les termes des fonctions perturbatrices dont il est fait usage dans la théorie de Jupiter et de Saturne. » Les termes de la grande inégalité dépendant de cinq fois le moyen mou- vement de Saturne, moins deux fois celui de Jupiter, sont développés avec soin jusqu'au 7* ordre. n Le troisième chapitre présente les expressions numériques particulières à Jupiter et à Saturne. » Dans le quatrième sont déterminées les perturbations de Jupiter, qui sont du premier ordre, par rapport à la masse de Saturne. On trouve par 171.. ( i3o8 ) exemple, pour la partie de la grande inégalité dépendant de l'angle 51' — a). — zs' — 2w, l'expression expression où i + |x' représente la masse réelle de Saturne ; |3 et |5' sont les rapports des excentricitésde Jupiter et de Saturne à une époque quelconque, à leurs valeurs à l'origine du temps fixé au i"""^ janvier i85o, midi moyen. » X est le rapport de l'inclinaison mutuelle des orbites de Jupiter et de Saturne à la valeur de cette inclinaison à l'origine du temps, n' et co se rap- portent aux longitudes des périhélies de Saturne et de Jupiter. » Le chapitre V présente en la même forme les inégalités des éléments de Saturne. » Les inégalités qui sont du deuxième ordre par rapport aux masses sont assez sensibles pour qu'il importe de les déterminer avec soin : c'est à quoi est consacré le chapitre VL II faut leur donner la même forme que pour le premier ordre, afin qu'en réunissant le tout on ait les expressions com- plètes des variations périodiques des éléments en la forme où elles peuvent être transportées sans difficulté à une époque quelconque. » En raison de la grandeur des perturbations du premier ordre et de la petitesse des diviseurs 2 «' — /i, S/i'— w, 5«'— an et ion' — 4"> "'i grand nombre de termes du second ordre sont sensibles; ils dépendent de la combinaison de divers groupes, et dans chacun de ces groupes de termes assez nombreux auxquels il faut avoir égard si l'on veut obtenir un ré- sultat exact. » Le terme par exemple dépendant de l'angle 5/' — aX — 2o) — ct', cor- respondant à celui que nous avons cité dans le premier ordie, ne dépend pas de moins de dix-huit combinaisons de groupes deux à deux, dans chacune desquelles il entre environ dix combinaisons de termes. Le total donne pour coefficient un angle de 17 secondes. )> La détermination de l'ensemble de ces termes a été ramenée à un algo- rithme qui, tout en la laissant compliquée, lui donne cependant luie lonne dans laquelle on peut procéder avec sécurité, en laissant indéterminés, comme dans le premier ordre, les éléments variables. » Mais comment s'assurer qu'au travers d'opérations aussi nombreuses il ne se sera point glissé de fautes regrettables. » Sous le rapport algébrique, on peut, en attribuant aux deux planètes ( i3o9 ) (les longitudes moyennes déterminées, en les supposant, par exemple, pla- cées à leurs périhélies ou à leurs aphélies, obtenir les expressions simples de la valeur particulière correspondante de la fonction perturbatrice et ainsi en conclure entre les coefficients de l'expression générale de cette fonction des relations qui constituent une vérification précieuse. Ces vérifications, faites avec soin a posteriori, se sont toutes trouvées exactes. Il n'y a eu d'exception que pour un tout petit terme de la fonction perturbatrice de Saturne, provenant delà réaction de Jupiter sur le Soleil, terme d'un ordre élevé, tout à fait insensible, et qui avait été changé de signe. » Sous le rapport numérique, bien que tous les coefficients des dévelop- pements eussent été revus trois fois, nous avons voulu en déterminer de nouveau les sommes par les méthodes d'interpolation dont nous avons déjà parlé ; et même nous avons poussé le travail assez avant pour qu'il soit une détermination indépendante de la question que nous traitons. Ce second travail s'est trouvé complètement d'accord avec le premier. » Nous pouvons donc espérer que les astronomes accueilleront avec confiance le travail que nous leur remettons aujourd'hui. Notre intention est d'ailleurs de donner à l'impression tous les détaUs particuliers néces- saires pour que chacun puisse vérifier les parties qu'il aurait intérêt à exa- miner de plus près. De cette façon, si un doute vient à s'élever sur quelque point, on saura où le travail de vérification doit porter. » Les deux fascicules suivants que je présente à l'Académie comprennent les théories des perturbations de Jupiter par TJranus et par Neptune. » Le quatrième comprend les perturbations de Saturne par Uranus et par Neptune. » Viennent ensuite trois fascicules comprenant les perturbations d'Ura- nus par Jupiter, par Saturne et par Neptune. I^e travail des perturbations d'Uranus par Saturne a été effectué par nous, il y a déjà de longues années ; mais j'avais alors suivi une méthode d'interpolation, et dans le travail actuel, qui s'accorde d'ailleurs dans ses résultats avec le premier, j'ai suivi la forme algébrique qui permet de l'appliquer à une époque quelconque. » Les derniers fascicules comprennent enfin les perturbations de Nep- tune produites par Jupiter, par Saturne et Uranus. » En présentant à l'Académie cette première Partie d'une œuvre assez considérable, je ne forme qu'un voeu : c'est que l'Académie ne juge point le travail indigne de lui être offert et de recevoir sa haute approbation. ( ]3ïo ) B Pour pouvoir le continuer, il faudrait : » 1° Calculer les formules et les réduire en tables provisoires; » 2° Rassembler toutes les Observations exactes des quatre planètes et les discuter à nouveau pour bien rapporter les positions à un même sys- tème de coordonnées; » 3° Au moyen des tables provisoires, calculer les positions apparentes des planètes pour les époques des observations; » 4° Comparer les positions observées avec les positions calculées, en conclure les corrections des éléments elliptiques des quatre planètes et vé- rifier si l'accord est alors parfait ; » 5° Dans le cas contraire, en rechercher les causes. n Mais, s'il nous est permis de dire que la seule théorie du Soleil com- prend douze volumes in-folio de calculs, chacun comprendra que le pro- gramme que je viens de tracer ne peut être réalisé qu'au prix d'un labeur qui ne saurait être l'œuvre d'un homme isolé. » Privé de tous les modes de ressources nécessaires à l'astronome, je ferais un acte de peu de sagesse si, dans la situation actuelle, je m'engageais dans la suite d'un pareil travail. )) Je reste néanmoins aux ordres de l'Académie. » ÉLECTROCiiiMiE. — Des moyens d'augmenter les effets des actions électro- capillaires, dans les corps inorganisés, et des effets du même genre produits dans les corps organisés vivants (9* Mémoire) (i); par M. Becqueuf.l. (Extrait.) « Les actions électrocapillaires reposent sur un principe fécond en appli- cations, dans la nature organique comme dans la nature inorganique, attendu qu'elles se manifestent toutes les lois que deux liquides conduc- teurs de Félectricité, ayant de l'affinité l'un pour l'autre, sont séparés par une cloison de nature quelconque, à interstices capillaires, dans lesquels ces liquides s'introduisent par capillarité; ils réagissent alors l'un sur l'autre, dégagent de l'électricité et produisent un courant électrique, par l'intermédiaire de la couche liquide excessivement mince adhérant aux |)arois et qui se comporte comme un corps solide conducteur. Le courant n'est à intensité constante qu'autant que ces derniers sont constamment (i) Foir pour les Mémoires antérieurs les Comptes rendus, de]niis le i3 mai 1867 jusqu'au 21 novcuibie i8()i), ainsi (|ue les Mémoires de r Académie des Sciences entre ces époques. ( x3ii ) dépolarisés ; cette condition est remplie quand les éléments déposés par l'action éleclrochimique sont enlevés par les liquides ambiants. Tel est le couple que l'on a appelé électrocapillaire, et à l'aide duquel on réduit à l'état métallique la plupart des métaux et l'on désoxyde d'autres corps. On introduit, à cet effet, la dissolution métallique dans un tube fêlé fermé par un bout et que l'on plonge dans une dissolution de monosulfure de sodium, ou bien entre deux lames épaisses de verre assujetties l'une à l'autre avec des liens, et que l'on plonge également dans une dissolution de monosulfure alcalin. M L'expérience suivante met en évidence le pouvoir conducteur des parois des fissures du tube fêlé recouvertes de liquide, lesquelles se com- portent comme des corps solides conducteurs : on substitue à la dissolution de monosulfure de sodium, dans l'appareil à tube fêlé, une dissolution concentrée de protoxyde de plomb dans la potasse caustique, laquelle, en présence de la dissolution de nitrate de cuivre, n'opèie pas la réduction du cuivre, la force électromotrice de ces deux dissolutions étant moindre que celle qui se manifeste au contact du monosulfure et de la dissolution de nitrate; mais si l'on fait passer dans les deux dissolutions un courant électrique provenant d'un couple à acide nitrique ou de deux à sulfate de cuivre, au moyen de deux lames, l'une de cuivre en rapport avec le pôle positif et plongeant dans la dissolution de nitrate de cuivre, l'autre de platine en communication avec le pôle négatif et plongeant dans la dissolu- tion de potasse plombique, on voit, quelque temps après, du cuivre métal- lique déposé sur la paroi de la fissure en contact avec la dissolution métal- lique et sur la paroi opposée du peroxyde de plomb. Cette dissolution a donc été décomposée, l'acide nitrique s'est combiné avec l'alcali et l'oxy- gène a peroxyde le plomb ; le courant est devenu ainsi constant. L'effet est le même que si l'on eiit introduit un fil de platine entre les deux dissolutions, et que le courant électrique n'eût passé de l'une à l'autre que par son inter- médiaire; en effet, le bout plongé dans la dissolution métallique est le pôle négatif, l'autre le pôle positif, et l'on en conclut que les parois ont rempli les mêmes fonctions que des électrodes métalliques. Cela est tellement vrai qu'avant le dépôt il se dégage des gaz, de l'oxygène et de l'hydrogène, de chaque côté de la fissure, l'un en dedans, l'autre en dehors du tube; ces deux gaz ne peuvent provenir que de la décomposition de l'eau. Le dégage- ment de gaz augmente, comme il était facile de le prévoir, à mesure que le dépôt de cuivre devient plus abondant, puisque ce dépôt remplit alors la fonction de conducteur intermédiaire. La J'éduction du cuivre et l'oxyda- ( l3l2 ) tion du plomb sont dues à celle du nitrate. Au lieu d'un tube fêlé, on peut opérer avec un tube fermé par en bas avec du papier parchemin; les résul- tats sont les mêmes. » La surface d'un corps quelconque recouverte d'une couche excessive- ment mince de liquide conducteur de l'éleclricilé, qui est retenue par la ca- pillarité, conduit également l'électricité à la manière des corps solides, quoi- qu'à un moindre degré. En effet, dans un tube fêlé, les surfaces intérieure et extérieure n'étant que le prolongement des parois de la tissure, doivent jouir des mêmes propriétés physiques que ces dernières, avec celte diffé- rence près, toutefois, qu'en raison de leur médiocre conductibilité, les parois de la fissure, étant plus rapprochées des centres d'actions chimiques, doivent contribuer davantage aux effets électrochimiques. L'expérience suivante ne laisse aucun doute à cet égard : l'éprouvette et le tube fêlé de l'appareil électrocapillaire ayant été remplis d'eau acidulée au -^ d'acide sulfurique et soumise à l'ébullition pour chasser tout l'air qu'elle contient, on plonge dans chaque partie de liquide une lame de platine, de manière qu'elle ne soit iiiunergée que de quelques millimètres et en rapport avec l'un des pôles d'une pile ordinaire quelconque, composée de plusieurs couples; l'eau est décomposée avec dégagement de gaz sur chacune des électrodes. Si la lame positive est en contact avec le liquide du tube, on voit peu à peu la surface extérieure de ce dernier se couvrir de petites bulles de gaz oxygène^ qui grossissent et finissent par se dégager. Il faut en conclure que cette surface de verre se comporte comme une électrode posi- tive. On voit également se former de petites bulles de gaz sur la surface inté- rieure du tube. Ces effets mettent donc en évidence les propriétés conduc- trices des surfaces humides ayant de l'analogie avec celles des corps solides. )) On reviendra plus loin sur les effets du même genre qui peuvent être produits dans l'organisme. » En substituant à la dissolution métallique l'acide nitrique pouvant être désoxydé, on arrive à un résultat analogue. Les actions électrocapillaires se produisent dans tous les corps à pores capillaires de quelques centièmes de millimètre d'étendue, quand ils séparent deux liquides qui se trouvent dans les conditions que l'on vient d'indiquer. » On obtient des effets semblables avec un tube de verre non fêlé, fermé par le bout plongeant dans la dissolution de monosulfure de sodium avec du sable très-fin, une petite plaque de grès poreux ou un tampon d'asbeste soyeux qui retient le sable ; la réduction est alors lente à s'opérer à cause de la difficulté qu'éprouvent les liquides à se déplacer. ( i3i3 ) » Les appareils dont on vient de rappeler la description sont des couples électrocapillaires simples ; mais on peut y faire une addition qui permet d'augmenter leur action, et par suite, les eflels qu'ils produisent. Voici en quoi consiste cette addition : » On a vu que lorsque deux dissolutions, l'une acide, l'autre alcaline, ou se comportant comme telles, réagissent l'une sur l'autre dans un espace capillaire, il se produit un courant électrique le long des parois dont la direction est telle que la paroi en contact avec la dissolution mé- tallique est le pôle négatif et l'autre le pôle positif du couple électroca- pillaire; on augmente la force décomposante du courant, à l'aide d'un autre courant résultant d'une action chimique semblable, en établissant la communication entre la dissolution alcaline et la dissolution métallique au moyen d'un tube recourbé non capillaire, dans lequel passe une mèche épaisse d'asbeste humectée préalablement d'eau distillée, les bouts de ce tube plongeant, chacun, dans l'une des deux dissolutions; celles-ci, s'é- levant peu à peu par capillarité dans la mèche, finissent par se joindre et à réagir l'une sur l'autre en formant un sulfure; il y a alors dégagement d'électricité; la dissolution métallique rend libre de l'électricité positive la dissolution alcaline de l'électricité négative, le circuit étant fermé par l'intermédiaire de la fissure. Il en résulte un courant dirigé dans le même sens que le courant électrocapillaire de la fissure, de sorte que les actions de ces deux courants s'ajoutent. Si la fêlure n'existait pas, ou si l'ouverture n'était pas capillaire, les deux courants résultant des réactions chimiques se détruiraient, puisqu'ils chemineraient en sens contraire. Mais comme le courant électrocapillaire suit une direction opposée, il en résulte que les effets électrochimiques s'ajoutent comme on l'a constaté par l'expérience; ces effets paraissent d'autant plus marqués, que le tube communiquant a un plus grand diamètre. » On a montré ensuite comment il pouvait se produire de semblables effets dans les vaisseaux capillaires artériels et veineux de l'homme n'ayant pas le même diamètre, après avoir rappelé succinctement le mode de transmission du sang artériel dans tontes les parties du corps et de sa transformation en sang veineux, ainsi que l'opinion des physiologistes sur les communications entre les artères et les veines qui sont jjlus ou moins directes dans certains cas, pouvant s'établir par des capillaires d'iui fort volume, tandis que dans d'autres on n'aperçoit que des artérioles visibles à la vue simple. C. R., 1872, i" Semestre. (T.LXXIV, NoSt.) ' 7^ f i3i4 ) B On a cité à cet égard les opinions de M. Claude Bernard el celles de ]M. Robin. Suivant M. Robin, les conduits sanguins ayant de ©"""joS à o""",o8, établissant des communications entre les artérioles et les veinules plus larges que celles qui résultent de l'existence des capillaires ordinaires, sont remarquables par la présence dans leurs parois de nombreuses fibres musculaires qui, en se contractant, peuvent réduire leur diamètre et amener temporairement leur oblitéralion complète; ce fait peut être con- staté sous le microscope, en étudiant la circulation sur les grenouilles vivantes. » Au lieu de communiquer par des capillaires larges de o""°,oo7 à o""",oi5 comme ils le font généralement, ou les voit communiquer par des conduits larges de o™™,o(So à o'"'",o8o aux extrémités des doigts, autour du poignet, du coude, du coup de pied et des os plats, et des extrémités des os longs, etc. Ces dispositions s'exagèrent même dans certains cas morbides, au point de voir doubler au moins la largeur des conduits. W. Claude l^ernard, dans ses recbercbes sur le grand sympathique, a montré que ce nerf est le nerf vasculaire ou vasomofeur, qu'il peut res- serrer ou élargir les gros vaisseaux, mais surtout les vaisseaux capillaires, au point d'arrêter même dans certains cas la circulation. On rapporte dans le Mémoire les expériences que cet éminent physiologiste a faites pour démontrer cette proprié(é. » Dans le jMémoire présenté à l'Académie dans la séance du i5 janvier 1868 [voir le Compte rendu), on a montré que les effets électrocapillaires se produisaient dans des fissures de o"",o3o, o'"'",029 et o°"",o5 de lar- geur, de même que les phénomènes d'hématose ont lieu dans des tubes capillaires ayant de semblables diamètres. De la similitude des effets élec- triques et chimiques produits au contact du sang artériel et du sang vei- neux, on a pensé pouvoir supposer que la cause était la même dans les deux cas, c'est-à-dire qu'elle était électrocapillaire. Le couple électrocapillaire sanguin est à courant constant comme le couple électrocapillaire de la na- ture inorganique, condition indispensable poin- qu'il n'y ait pas d'interrup- tion dans le travail de l'hématose. Cette constance dans l'intensité du cou- rant provient de ce que le courant électrocapillaire enlève constamment aux globules du sang artériel l'oxygène qui leur est associé, pour le trans- porter sur les parois internes des capillaires veineux qui sont positives, où il brûle les matières carbonacées et autres qui y pénètrent par infil- tration. « 11 n'est pas possible, à la vérité, de vériûer sur le vivant les déductions ( i3i5 ) de la théorie électrocapillaire qui embrasse les phénomènes de la nature inorganique dans les espaces capillaires, puisque les conditions de la capil- larité changent avec la mort ; mais l'analogie dans les effets porte à admettre celle dans les causes. » On a vil précédemment qu'en expérimentant avec un tube fêlé conte- nant une dissolution de nitrate de cuivre et plongeant dans une autre de plombate de potasse, et un couple ou deux à acide nitrique ou même à sulfate de cuivre, on opérait la réduction du cuivre dans l'espace capillaire alors qu'elle n'aurait pas lieu sans l'intervention du couple additionnel. Rien ne s'oppose donc à ce qu'il ne s'y produise pas aussi des effets semblables quand on fait passer un courant électrique continu dans un muscle, comme cela a lieu dans les applications de l'électricité à la théra- peutique. On se rend bien compte des effets physiques produits, c'est- à-dire des contractions musculaires résultant de l'irritation des nerfs qui s'y ramifient, mais non des effets chimiques qui ont lieu lorsque le même courant traverse les vaisseaux capillaires dont les parois sont des électrodes; ces effets sont incontestables, car il doit se produire sur leurs parois intérieures et extérieures des effets semblables à ceux qui ont été pré- cédemment décrits. Ce sont là des phénomènes qui intéressent la théra- peutique. » Dans un autre Mémoire, on exposera les effets résultant des infdtra- tions des dissolutions au travers de membranes organiques et qui .sont suivis d'un composé insoluble, question relative à un cas que n'a pas exa- miné M. Graham et qui se rattache directement à des phénomènes orga- niques. « ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Résumé des observations des protubérances solaires, du i" janvier ail 29 avril. Lettre du P.Secchi à M.le Secrétaire perpétuel. n Rome, ce 7 mai 1872. » J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie le résumé des observations des protubérances, faites pendant les quatre dernières rotations solaires, du 1" janvier au 22 avril, complétant ainsi une année entière d'observations. Dans cet intervalle, nous avons eu cinquante-neuf jours d'observations com- plètes. Le tableau ci-après, dressé sur le système des précédents, n'exige aucune explication nouvelle. Je me bornerai donc à résumer les conclu- sions principales qui résultent directement des chiffres. * 172.. ( i3iG ) » 1° Pendant l'intervalle en question, on trouve confirmée la loi que le maximum des protubérances correspond , dans la région des taches, à un faible minimum relatif à l'équateur. Le maximum relatif aux zones po- laires est à peine sensible. » 2° Dans cet intervalle, je ferai remarquer l'absence habituelle des protubérances polaires, qui sont remplacées seulement par des élévations très-sensibles de la chromosphère. » 3" En se bornant aux protubérances dont la hauteur atteint ou sur- l)assc 5 unités ou 4o secondes, on trouve que, près des pôles, elles ont été très-rares. » 4° Avec cette absence de protubérances polaires concorde l'aspect des granulations et des bandes plus brillantes, circonscrivant les zones polaires du Soleil, qui sont maintenant très-difficiles à reconnaître, tandis que l'année dernière elles étaient très-visibles. » 5° L'intensité et ie nombre des facules sont aussi diminués. n 6° En partageant les protubérances en trois classes, selon leur direc- tion par rapport aux pôles, on arrive aux chiffres suivants : Indifférentes 3y8 Dirigées vers les pôles 342 Dirigées vers l'équateur 67 ïolal 807 » 7° Dans les observations, surtout dans les derniers temps, on a fait grande attention à la direction des filets ou poils de la chromosphère, et les résultats obtenus sont les suivants : » a) En général, dans les latitudes moyennes, les filets sont aussi dirigés vers les pôles; mais il y a de nombreuses exceptions, surtout dans le voisi- nage des protubérances, des taches et des granulations. A l'équateur et aux pôles, il n'y a j)as de règles constantes. » b) La variabilité de cette inclinaison est souvent étonnante, à la même place : elle paraît même changer pendant l'observalion, de sorte que j'ai souvent cru èlre victime d'une illusion; mais une attention soutenue, dans des journées plus claires, a démontré que cette variabilité est réelle. On serait tenté de comparer cette difiusion à luie espèce de pétillement électrique très-variable, plutôt qu'à luie émission de matière réelle; mais il serait prématuré de se prononcer, et nous ne prétendons pas en préjuger ici la véritable interprétation. Il ne faut pas manquer de faire observer que ( i3i7 ) quelquefois, surtout lorsque les poils sont très-fins, ils paraissent divisés en deux sens opposés, selon la tranche de la chromosphère qui est limitée par le bord de la fente. Toutes ces circonstances font voir combien ces obser- vations sont difficiles et combien il reste encore à éclaircir. » ^) Une des particularités les plus remarquables qui attirent l'atten- tion dans cette recherche, c'est la fixité de la couche chromosphérique et de ses accidents, au milieu de l'agitation apparente du bord solaire. Il est vraiment étonnant de voir cette ligne, garnie de franges et de poils très- déliés, rester immobile au milieu du tourbillonnement qui agite la lumière du bord solaire. Cela prouve qne cette agitation est toute factice, qu'elle est due à notre atmosphère, et ne déplace pas l'image directe du Soleil. C'est à peu près ce qui se produit dans l'observation des étoiles près de l'horizon, où l'on voit les raies noires rester immobiles au milieu des vagues incessantes qui paraissent parcourir le spectre. Cela m'a conduit à chercher si l'on ne gagnerait pas considérablement en précision, en prenant le pas- sage du disque solaire avec l'intermédiaire d'tm spectroscope : les observa- tions m'ont montré qu'il y aurait un avantage sensible à opérer ainsi; mais pour rendre ce système parfaitement pratique, il faudrait réaliser quelques conditions de détail que je n'ai pas pu encore mettre à exécution. » e) J'ai cherché si la direction des poils de la chromosphère ne serait pas influencée par cette agitation, mais je me suis convaincu qu'il n'en est rien. Ces poils, qui nous paraissent si minces, sont de véritables flammes sur le Soleil, et il est bien naturel que notre atmosphère n'ait ici aucune influence. » On voit, par tous ces résultats, combien il importe que les observa- tions des protubérances soient faites fl'une manière soutenue, et au moins pendant la durée d'une période des taches, pour pouvoir comparer les vi- cissitudes de la chromosphère avec celles de la photosphère. Les trois derniers mois ont manifesté une activité médiocre de taches et de protubé- rances; actuellement, elles semblent se ranimer. Je m'occupe maintenant de discuter les relations des deux phénomènes, en profitant des dessins que j'ai faits pendant l'année. La comparaison de ces dessins avec les belles photographies de M. Capello m'ont convaincu que nos dessins, sans arri- ver à la perfection des images photographiques, pourront cependant rendre un service suffisant à la science actuelle. » /) Lorsque le ciel est voilé, on peut encore observer la chromosphère, si le voile est formé simplement par des brouillards formés de goutte- ( i3i8 ) lettes aqueuses ; on ne voit rien si le brouillard est formé de petits cristaux de glace. Avec le voile aqueux, la ligne brillante de la chromosphère paraît bordée de deux lignes sombres très-fortes, qui paraissent la détacher du Soleil : ces deux lignes sont évidemment dues à la vapeirr d'eau dans notre atmosphère. La longueur de ces lignes, augmentant avec la densité du voile, ne laissent aucun doute sur leur origine. » Qu'on me permette enfin de revenir sur la structure de la Couronne dont j'ai parlé dans ma dernière Communication, pour prévenir quelques objections que l'on pourrait faire. » Les rayons curvilignes nous portent à penser qu'il y a là une certaine circulation; mais devons-nous imaginer cette circulation s'exécutant comme celle qui se produitsur une planète calme, chauffée à l'extérieur? Nullement, sans doute. Nous avons, dans le Soleil, un élément qui mérite une appré- ciation spéciale : ce n'est pas seulement la force ascensionnelle des masses chauffées en bas, mais une autre cause peut-être plus puissante, la pro- jection matérielle de l'intérieur à l'extérieur, qu'il faut aussi considérer. En élisant abstraction de la résistance du milieu dans lequel se font les émis- sions solaires, si nous admettons les évaluations des savants les plus distin- gués, nous aurions des vitesses initiales capables de lancer la matière au delà de la sphère d'attraction solaire. Sans doute, ces vitesses sont exception- nelles et sont atteintes seulement aux époques de plus grande activité. Mais si les vitesses ordinaires ne peuvent lancer la matière à de telles di- stances, elles peuvent bien la soulever jusqu'aux limites de la couronne visible, après quoi elle retomberait sur le Soleil, après s'être refroidie par dilatation et par radiation vers l'espace. Ces masses, en montant, ressentent l'influence des couches qu'elles traversent, ce qui doit modifier leur direc- tion et les fléchir en filets curvilignes, si ces couches ont elles-mêmes une circulation propre. » D'après ces considérations, la Couronne solaire ne serait pas seulement formée d'une couche circulant paisiblement, mais elle serait interromj)ue par les jets provenant du corps de l'astre; sa constitution ne pourrait être assimilée à celle cl'une nappe en équilibre dynamique, circulant d'après les lois de la rotation et de la différence de densités produite par la chaleur infé- rieure. Ces considérations mu paraissent propres à nous faire apprécier et à expli(]uer les mouvements et les courbes curieuses que nous présenlent les photographies de lord Lindsay, ainsi que les dessins de M. Liais et d'autres observateurs. ( î3i9 ) Résumé des observations des protubérances solaires du i" janvier au aa avril 1872 ROTATIONS. IlÉMlSPlIÊnE NORD 20» àio» 10» ào" 0» a 10» HÉMISPHÈRE SBD. 90» à 80» 80» à 70» 70» à 60" 60» à50» 50» à 40» 40" à30» 30« il 20" 10» 420» 20» à 30» 30» à 40" 40» Ô50" 50" àeo» lîOO à 70" 70» à 80» Nombre des protubérances. Rotation X » XI XII XIII..,. Totaux .3 7 q .'1 1 13 l'f 1:. i3 i5 iq 2,3 18 i3 1 1 3 8 Ki 8 5 h 13 I 1 31 18 17 22 A ^'1 20 1 1 9 8 4 li 1 S 10 .'1 '7 '7 17 53 '0 22 I.) ■7 q 11 5 '1 I 4 36 7 7 '|3 ij 55 .4 G6 11 61 13 lis 16 7' 17 79 1 1 3 .38 8 "Ti 4 n'i 3(3 30 27 Nombre des protubérances de hauteur supérieure à 5 unités ou 40 minutes. Rotation X. . . . XI.... . XII... xin.. Totaux. Il n II I 3 J 7 3 7 8 5 i3 II 5 8 2 n 3 ir 1 ti ti J 4 7 5 7 4 i3 10 b 3 H " I II n •j. 9 10 9 G 5 10 1 1 7 33 4 3 tl I " n 1 r G -2i 2G 0 26 23 5 ~V3 27 3'| 9 1^ 3 '9 V G II 4 I I Hauteur moyenne des protubérances (unité = 8 minutes). Rotation X » XI » XII XIII.... Moyennes . , 3,0 3,0 3,3 3,3 4.4 4,5 'l'7 5,3 4.q 4.9 6,3 5,1 4,3 4.9 4,> 3,0 3,0 3,3 3 0 3,0 5,3 3,q 4.1 5,'| 4.1^ '1.7 4,8 5,3 4.9 4.9 3, G 3,5 ■y-, 3,0 3.1 '(.q G, 8 5,3 e.7 0, I 5,3 J.7 3,0 :),8 G,o '1.3 4.0 3,0 3,0 3,0 3,5 4^ 3,8 6,9 5,8 4^ 5,5 5,5 4,0 4,9 G, 3 5,3 3,0 5, ! 4.ii 5. 1 3, 1 5,3 3, G 5,3 4.4 3, G 3,3 3^ 3,0 3,2 3,0 3,1 3. I 3,0 4.0 3,3 4.7 4.6 3,1 3,0 Iiargeur des protubérances ( unité = iG minutes). Rotation X XI .. XII.... XIII... Moyennes. 5,5 8,1 5,7 4.0 5,3 5,6 G,o G, s 6,6 6,1 6,5 5,7 5,4 5,4 5,5 6,5 4.8 7.6 5,4 8,0 G, 6 G, 3 6,1 6,2 6,3 8,3 G, 5 6,q 7.5 7.3 6,1 6,2 7,0 «,i 8,0 8.5 8,5 7.7 6.7 6.7 6,q 6,1 4.9 7.3 6,4 7.1 3,q 6,6 3, 1 8,0 5,0 10,0 6,3 G,o 7,0 3,7 6,0 7.0 6,3 7>' 6,4 7.7 6,7 3,8 G, 2 6,9 6,7 1^ 6,8 6,3 6,5 7.' 6,8 3, 1 5,9 3,', S, 9 4.9 5,4 3,3 G,o 7,8 7,' 6,0 Étendue des facules (unité := 16 minutes). Rotation X » XI •> XII XIII . . . Moyennes . 2,0 5,0 7,5 3,0 10,0 3','o 5,0 6,0 4,5 3,0 '1.0 4,4 3,0 2,3 2,0 5,7 3,0 4,8 5,/| 6,2 5,5 si 7,2 6,2 7,' 8,3 7.6 6,9 7,5 5,6 7'9 3,3 5,9 6,3 3,5 l.« 1.8 3.3 3,8 5,5 5,5 6,5 ''A 6,2 8,0 7.9 8,0 7,0 7.7 8,6 8,0 7.3 7,3 7.8 6,8 6,3 6,3 '1,8 6,0 6,6 5,3 4,5 3,7 5,5 8,0 1 ,0 3,0 3,0 3^ tl 4,0 8,5 6,3 II 10,0 5,5 3,0 4,9 6,0 5,8 3,8 3,8 6,4 6,0 5,9 6,0 6,0 Nombre des facules. Rotation X. . . » XI... » XII.. „ XIII. Totaux. t 1 2 1 10 11 26 31 S 23 3S 23 21 6 ! „ „ o t> ■i 3 1 '1 11 3G 18 i3 33 33 20 li 8 I 1 1 2 1 3 2 1 1 11 2'| .4 6 21 29 23 5 6 4 " 1 1 1 3 8 ■9 3 1 i3 8 >4 20 .4 10 4 1 2 I 6 3 7 9 43 85 97 66 35 80 100 79 5ù ■A 7 3 4 ( l320 ) » p. s. — Je reçois dans ce moment des nouvelles de l'Australie par M^'' Salvado, évèque de la colonie de Swan-River, dans l'Australie occi- dentale (latitude Sa degrés sud, longitude io5 degrés est de Greenwich) : l'aurore boréale observée en Europe le 4 février a paru dans cette colonie le 5 février à i heure du matin, et a duré jusqu'au lever du Soleil. Le ciel était éclairé au sud, comme par un crépuscule très-clair; à l'est et à l'ouest, on avait une lumière cramoisie Irès-inicnse. » Comme la longitude de celte station, par rapport à Rome, est d'en- viron 6''5o™, et qu'à Rome on a observé le commencement de la lumière et les perturbations les plus fortes à5''45", il en résulte que celte heure cor- respond à o''35" après minuit, le 5 février, à Swan-River. Si l'on admet que l'aurore a excité l'attention seulement lorsqu'elle était bien dévelop- pée, on trouve que son apparition a été simultanée avec celle d'Europe. Ce fait n'est pas nouveau, mais il est intéressant à enregistrer. Il paraît, du reste, que la lumière n'a pas été aussi brillante que chez nous, car on ne parle pas de faisceaux brillants étincelants. » NOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre qui remplira, dans la Section de Mécanique, la place laissée vacante par le décès de M. Combes. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5/(, M. Tresca obtient 34 suffrages. M. Resal i6 » M. Boussinesq i n M. Bresse i » M. Tresca, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président delà Répu- blique. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOLOGIE. — Terrain oolithique on jurassique de la Vendée. Mémoire accompagné d'une carte géologique du déparlement de la Vendée; par M. A. Rivière. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Delafosse, Daubrée, de Vibraye.) « Le feirain jurassique ou oolithique occupe, au pied des montagnes anciennes, une grande partie de la Vendée. Il constitue le sol de la plaine, ( r3.i ) celui du bassin de Chantonnay, plusieurs dépôts aujourd'hui isolés et beau- coup d'ilôts situés dans les marais. Tous ces restes jurassiques, maintenant plus ou moins séparés, devaient se trouver jadis dans la même mer ooli- thique et quelquefois se rattacher par des détroits. » La forme générale du terrain jurassique de la Vendée est une dépen- . dance de celle de l'ensemble du terrain jurassique du sud-ouest de la France; n'étant qu'une partie, elle n'a rien de propre à elle-même, si ce n'est que sa limite suit à peu près du sud-est au nord-ouest la direction du sol élevé de la Vendée, qui formait la côte sud-ouest de la grande île qu'entourait la mer jurassique dans cette région de la France. » Le relief du sol formé par le terrain jurassique est ordinairement peu accidenté, et lorsque ce sol présente des accidents prononcés, c'est qu'il participe alors du relief des roches granitiques ou schisteuses sur lesquelles il s'appuie, ou bien qu'il a été raviné par des érosions postérieures au dépôt des assises jurassiques. )) Quoique les couches du terrain jurassique de la Vendée paraissent être horizontales, ces couches, prises dans leur ensemble, ont une inclinaison de 3 à 5 degrés environ vers le sud-sud-ouest. La plus forte inclinaison est ordinairement vers les bords du bassin où les assises jurassiques s'appuient sur les versants granitiques ou schisteux, pour diminuer insensiblement jusqu'au centre du bassin. » Dès lors ces couches affectent une direction générale, sensiblement de l'ouest-nord-ouest à l'est-sud-est, qui se rapproche des directions du terrain houiller et des terrains de transition, fait tout naturel, puisque les bords du terrain jurassique se sont façonnés suivant les allures des terrains sur lesquels ils s'appuient. Le terrain jurassique de la Vendée comprend le lias, l'oolithe inférieure et l'oolithe moyenne. » A partir du pied des montagnes anciennes de la Vendée et en se diri- geant vers le Midi, on trouve une série complète d'assises depuis la partie la phis inférieure du lias jusqu'à la partie siq>érieure de l'oolithe moyenne; on peut même, en s'éloignanl davantage vers le Midi, suivre la succession entière de tout le terrain oolithicpie. Alors on reconnaît qu'il n'y a pas eu d'interruption, sauf quelques exceptions locales, d;ins la formation de ce grand terrain ; on verra qu'à partir du pied des montagnes anciennes de la Vendée, les couches du terrain oolithique se recouvrent successivement en allant vers le sud-sud-est, à l'inverse des tuiles d'un toit, et qu'elles retra- cent, pour ainsi dire, des phénomènes de soulèvements lents ou des retraits C. K., 1S75, i" Semestre. (T. I.XX1V, N» 2!.) ' 7^ ( l322 ) de la mor jurassique par suite du comblement vers ses côtes ou de son abais- sement dans ses parties méridionales. M Mais, quoique l'on trouve dans la Vendée une série complète depuis la b;ise du lias jusqu'à la partie supérieure de l'oolitlie moyenne, il n'est cependant aucun point qui offre cette série entière des couches^ même en tenant compte des assises équivalentes, c'est-à-dire se présentant aux mêmes niveaux géologiques que les assises fondamentales ou prises pour types. » Il est impossible d'établir des séparations rigoureuses dans l'ensemble des dépôts qui constituent le terrain jurassique de la Vendée. Certains dé- pôts, tels que les arkoses, les jaspes, le calcaire calaminaire, le calcaire à bélemnites, etc., paraissent, il est vrai, déterminer des horizons géognos- tiques; maison ne saurait les suivre mathématiquement sur une grande étendue, d'autant plus qu'il y a des dépôts qui, quelquefois, manquent ou sont accidentels, ou se trouvent répétés à des niveaux différents, ou sont remplacés par d'autres, ou bien s'enchevêtrent et se fondent les uns avec les autres. » Ainsi, la composition minéralogique n'est pas absolue, ni suffisamment caractéristique, la même roche se présentant dans des étages différents, et des roches différentes se trouvant aux mêmes niveaux géologiques. » Les fossiles ne fournissent pas non plus un moyen de division rigou- reux; car les fossiles manquent quelquefois, ou sont mal caractérisés, ou bien ils passent d'une série de couches dans une autre, se mêlent, et leur présence dépend plutôt des circonstances locales que des niveaux géologi- ques constants. » En effet, les fossiles se trouvent de préférence dans les situations qui convenaient le mieux aux coiiditions vitales des animaux. Ainsi, certaines familles, certains genres ou certaines espèces se tenaient plutôt dans la vase, d'autres dans des bas-fonds, d'autres près des rivages, d'autres dans des anses, d'autres dans des eaux claires et non agitées, d'autres loin des côtes, etc., comme cela a lieu encore maintenant pour les animaux vivants. Les fossiles ne représentent donc pas des niveaux géologiques constants; ils |)euveut fournir seidement des indices qui ont une valeur relative. » Ces circonstances ne m'ont pas empêché d'établir des ilivisions; mais, loin de les trancher, je ne les ai données que pour ce qu'elles valent, quoi- qu'elles n'aient été faites qu'en copiant la nature le plus exactement possible. I) D'après des vues d'ensemble, on peut appliquer au terrain jurassique de la Vendée les trois grandes divisions suivantes : lias, oolilhe inférieure, oolithe moyenne. ( i323 ) » Dans les détails, le lias petit être divisé en cinq étages et l'oolithe infé- rieure en deux étages. » La multiplicité et la composition variée des étages liasiques de la Ven- dée, le petit nombre et le peu de variété de la composition des étages des autres groupes du terrain jurassique, démontreraient que la mer a été agitée sur les côtes et relativement de courte durée pendant la formation du lias, puis qu'elle a été calme et de longue durée pendant la formation des oolithes. » GÉOLOGIE. — Sur les terrains liouillers des bords du Rhin. Note de M. H. Douvillé. (Commissaires : MM. Brongniart, Ch. Sainte-Claire Deville, de Verneuil.) « M. Naumann a depviis longtemps séparé les bassins houillers de la Saxe en deux groupes distincts, reposant l'un sur l'autre en stratification discor- dante ; après sa description du terrain houiller inférieur, il ajoute que ce dernier terrain se rattache immédiatement au terrain de transition, et sous ce point de vue doit être rapproché des bassins houillers de l'Angleterre, de la Belgique, de la Westphalie et de la haute Silésie, tandis qu'il paraît essentiellement distinct de ceux de la basse Silésie, de la Thuringe et de Zwickau. Cette distinction, que M. Naumann s'est borné à indiquer, peut être établie d'une manière précise dans les pays rhénans : c'est l'objet de la présente note. » MM. Sedgwick et Murchison ont signalé également les grandes disloca- tions qui ont eu lieu en Allemagne et en France au milieu de la période houil- lère; mais ils nous paraissent avoir méconnu les phénomènes qui se sont passés à cette époque siu" les bords du Rhin. Ils ont montré, dans leurs travaux, que le système de grès et de schistes connu en Allemagne sous les noms dejûngste Grauwacke, Kulmcjrauwacke doit être rattaché à la formation houillère. Ce système a été identifié par sa flore {Bornia radiata, Brongt. Sp. — Calamités transitionis, Rœmer) à la première zone de M. Geinitz, c'est-à- dire au terrain houiller inférieur de la Saxe. » Dans vui Mémoire récent, MM. Michel Levy et Choulette ont rapporté à un grand cercle du réseau pentagonal, le Primitif de Lisbonne [dirigé à Frciberg, 60° 29' (i) J les accidents qui en Saxe ont séparé le terrain houiller (i) Les angles sont comptés de o à i8o degrés à partir du nord vrai, dans le sens du mou» veiuent des aiguilles d'une montre. 173.. ( i324 ) inférieur du terrain houiller supérieur. Cette systématisation des directions va nous permettre de suivre vers l'ouest les dislocations qui ont eu lieu à celte époque. » Dans la Thuringe, les terrains paléozoïques, y compris la grauwacke à Bornia, sont plissés dans la direction nord-est, tandis que les terrains houillers intimement vuiis au terrain permien inférieur reposent sur les terrains précédents en stratification discordante. » Plus au nord, dans le Hartz, un plissement énergique toujours de même direction a affecté le terrain dévonien, le calcaire à goniatites et les schistes à posidonies, équivalents du calcaire carbonifère, ainsi que la grauwacke à Bornia, Le terrain houiller supérieur d'Ilfeld repose en stra- tification discordante sur les couches plissées et est recouvert immédiate- ment par le terrain permien inférieur. » De l'autre côté du Wéser se trouve le massif rhénan qui nous présente le prolongement des terrains anciens du Hartz et de la Thiiringe. Ici les couches anciennes ont été étudiées avec le plus grand soin, et l'on a reconnu que toutes les couches dévoniennes et carbonifères sont concordantes, j usques et y compris les terrains houillers de la Belgique et de la Westphalie qui forment, au nord, la bordure du massif. Vers l'est, le calcaire carbonifère proprement dit est remjilacé peu à peu par ses équivalents, le kieselschiefer et les schistes à posidonies ; les couches de houille disparaissent également, et au-dessus des schistes à posidonies on ne rencontre plus dans la Hesse qu'une puissante formation de schistes et degrauwackesavec^omia radiata. Toutes ces couches sont fortement plissées parallèlement au primitif de Lisbonne et viennent ainsi mettre en évidence l'existence d'un mouvement considérable dans l'écorce terrestre postérieur au terrain houiller inférieur. Dans les pays que nous venons de parcouru-, ce plissement est intercalé au milieu de la période houillère : il en est de même ici. Sur les couches re- dressées du massif rhénan viennent s'appuyer, au sud, eu stratification dis- cordante, les couches du bassin houiller de Sarrebriick, et tandis que nous avons vu le terrain houiller de la Belgique et de la Westphalie se relier slra- tigraphiquement aux terrains plus anciens, ici, au contraire, il y a passage aux terrains plus récents, et l'on sait combien il est difficile, dans le bassin de Sarrebriick, de tracer une limite entre le terrain houiller et le terrain permien. » Il y a donc lieu de distinguer sur les bords du Bhin deux terrains houillers séparés par un grand phénomène géologique: i" un terrain houiller inférieur, tantôt dépôt de rivage et riche alors en couches de houille, comme ( 1025 ) en Belgique et en Westphalie, tantôt représenté seulement par des schistes et par des grès, comme dans la Hesse. — 2° Un terrain houiller supérieur représenté par les couches inférieures de Sarrebrùck. » Cette distinction peut être facilement étendue à la région vosgienne. M. Elie de Beaumont a depuis longtem|)s signalé l'analogie que présentent entre eux les bassins houillers de Sarrebrùck, de Ville, de SaintHippolyle, de Ronchamp, ainsi que'ceux de Sinccy, de Saint-Gervais et de Littry, et le contraste qu'ils forment avec ceux de la Belgique et du sud du pays de Galles. Les bassins houillers d'Autun etduCreusot, si intimement liés au terrain permien inférieur, se rattachent naturellement, comme celui de Ronchauip, au terrain houiller de Sarrebrùck. Enfin, la grauwacke de Thann, fortement plissée, nous présente le Bornia radiata iwec une flore Irès- analogue à celle du terrain houiller inférieur de laSaxe; elle fait partiede ce que M. Elie de Beaumont a appelé le terrain de porphyre brun, sur lequel le terrain houiller de Ronchamp repose en stratification discordanle. )) On voit donc que le phénomène de plissement qui a partagé en deux la période houillère a été général dans la région comprise entre les Vosges et la Saxe, et que, dans cette région, il a suivi à très-peu près le Primilif de Lisbonne. » Nous réservons pour une prochaineCommunication l'exposé des modi- fications que ce mouvement a éprouvées dans le reste de la France et en Angleterre. » LITHOLOGIE. — Elude minéralogiqiie de la serpentine grise. Note de M. Stas. Meunier. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Les roches réunies sous le nom de serpentines présentent, à côté de caractères communs, des différences considérables. Elles constituent une famille plutôt qu'une espèce. J'examinerai aujourd'hui la constitution minéralogique des roches qui rentrent dans le type des serpentines grises et grenues, si abondamment représentées dans les Alpes. » Les échantillons sur lesquels a porté mon examen sont au nombre de dix, et je crois utile, au point de vue des vérifications, de les désigner ici parles signes de Catalogues qui leur sont affectés dans les Collections du Muséum. Ce sont : i" une serpentine du glacier des Bossons, dans la vallée de Chamounix, donnée par M. Gillct-Laumont, et portant le signe 6. T. 597; 2" une serpentine provenant des environs de Verres, dans la vallée d'Aosle, ( i326 ) et faisant partie de la collection du marquis de Drée, 8.N.1225; 3° et 4° deux échantillons recueillis par Cordier, entre Verres et Saint-Vincent, dans la vallée d'Aoste, 8.R.197 et 8.R.198; 5° une serpentine de la Combe d'Alen, au mont Rose, collection de Drée, 8. N. 1208; 6° une serpentine du glacier du val Sorrey, an grand Saint - Bernard , collection de Drée, 8.N.i335; 7° une serpentine d'Imbrunetta, en Toscane, collection de Drée, 8.N.593; 8° une serpentine du mont Temla, dans le Marstlial, en Styrie, collection Sennoner, 5.M.3o2; 9° une serpentine recueillie par la Commis- sion scientifique de Morée à Sikima, île de Tynos, dans l'archipel grec, S.A. io5; enfin 1° une serpentine de Caéthé, province de Minas-Geraes, au Brésil, rapportée par JM. Claussen, 7.R'. Sq. » La roche représentée par ces divers échantillons offre une couleur d'un gris verdâtre et une texture essentiellement grenue. Dans certains cas, elle tend à devenir un peu schistoide, mais, en général, elle n'offre aucun délit. Elle n'agit pas sensiblement sur l'aigiiilie aimantée, et cependant on peut, au moyen d'un aimant, extraire de la roche pulvérisée une propor- tion appréciable de substance attirable. Sa dureté n'est pas grande : égale à 3 environ de l'échelle de Mohs, et voisine par conséquent de celle du spath calcaire. Son toucher est un peu onctueux. Sa ténacité est très- grande, et, sous le choc du marteau, on la brise en éclats anguleux, limités quelquefois par des surfoces offrant un poli naturel. Lorsque ces surfaces polies n'apparaissent pas, la cassure est un peu esquilleuse et cireuse. La densité de cette roche est comprise, suivant les échantillons, entre 2,37 et 2,52. L'analyse élémentaire d'un échantillon d'apparence moyenne m'a donné les nombres suivants : Silice 3f),90 Magnésie 38, 10 Alumine i ,9.5 Chaux 2,00 Protoxyde de fer 6 ,4^ Eau 1 1 , 60 99.27 » Je n'ai d'ailleurs exécuté cette analyse que pour avoir un point de re- père avec les réstdtats obtenus par les minéralogistes; en thèse générale, une analyse de ce genre n'a qu'un très-faible intérêt pour le lithologistc. J'ai concentré tous mes elforls sur l'examen minéralogique de la roche. » La sidjstance étant finement pulvérisée dans un mortier dagate, une portion de la poudre est débarrassée, au moyen d'un aimant, de la matière ( i3a7 ) magnétique qui peut s'y trouver mélangée. Si l'on veut en déterminer le poids, il faut opérer sur fo grammes au moins et recourir, bien entendu, à tous les procédés de nature à procurer un triage aussi parfait que pos- sible. Le résidu de cette première opération est exclusivement formé de substances silicatées. Il est mis en digestion dans l'acide chlorhydrique pur, et abandonné à une douce chaleur pendant un temps très-prolongé. Beau- coup de mes attaques ont duré un mois, de l'acide étant ajouté chaque jour dans la capsule, afin de maintenir le niveau constant. Au bout de ce temps, le résidu est débarrassé de la silice provenant de l'attaque, bien lavé, séché, pesé et soumis à l'analyse suivant la méthode ordinaire. La dif- férence entre le poids de ce résidu et le poids de la serpentine examinée consiste évidemment en silicate attaquable. Toutes les serpentines grises que j'ai traitées par ce procédé n'ont pas donné les mêmes nombres pour les proportions des diverses matières qui y sont mélangées, mais il y avait peu d'écart entre les résultats extrêmes ; la serpentine des Bossons, qui peut être considérée comme moyenne, a donné : Matière magnétique 0,79 Silicate inattaquable o ,80 Silicate attaquable 9^,4' loo ,00 » La matière magnétique consiste exclusivement en oxyde de fer; elle est anhydre et offre toutes les propriétés de la magnétite. » Le silicate inattaquable est à base de magnésie et d'oxyde de fer, avec traces très-sensibles d'alumine. La faible quantité de matière dont je dis- posais ne m'a pas permis d'en faire une analyse complète, mais j'ai reconnu qu'il est absolument anhydre et j'ai pu y doser la silice. Celle-ci constituant 52 pour 100 du minéral, on doit comprendre celui-ci dans le groiqie des pyroxènes; l'examen microscopique a pleinement conBrmé cette con- clusion. » Reste le silicate attaquable, et ici, en même temps que l'intérêt aug- mente, la difficulté devient beaucoup plus considérable. En effet, dans l'analyse précédente, ce silicate a été complètement détruit et par consé- quent d est difficile de se faire directement une idée de sa constitution. Toutefois un premier résultat certain est que ce silicate est hydraté. La serpentine qui m'occupe renferme, comme on l'a dit, de 1 1 à 12 pour 100 d'eau, et ce qui précède montre que toute cette eau appartient à la substance attaquable. L'idée simple, celle qui a été admise généralement, est de voir dans cette substance un composé défini d'eau, de silice et de bases. Mais il ( i328 ) est indispensable de s'assurer si cette supposition s'accorde avec les faits d'observation. Or, connue on va voir, il n'en est rien. L'examen microsco- pique d'une lame mince de serpentine montre que la j)âle de cette roche est loin d'être homogène. On y voit, si l'on opère dans la lumière polarisée, une substance cristalline, extrêmement active, formant des grains réunis entre eux par une substance grise, opalescente et amorphe. Çà et \k se mon- trent des grenailles absolument opaques, dont quelques-unesdansia lumière réllécliie manifestent l'éclat métallique. 11 résulte, de cette nature complexe de la pâte, la nécessité de tenter la séparation des diverses matières égale- ment attaquables par les acides et qui peuvent se trouver en mélange dans la roche. Je n'ai pas besoin d'insister sur les difficultés spéciales d'une semblable séparation. L'emploi des acides étant interdit, j'ai eu recours à celui des alcalis, dont M. Delesse a signalé dans certains cas les propriétés, et le succès que j'ai obtenu m'engage à résumer rapidement mes résultats. » Il s'agissait de savoir comment se comporterait la serpentine pulvérisée, mise en présence d'une lessive plus ou moins concentrée de potasse, et mainlonue à ce contact pendant un temps plus ou moins long. Dans ce but, plusieurs séries d'expériences furent instituées parallèlement: je me bor- nerai à en faire connaître la conclusion générale. La serpentine des Bossons déjà citée (6. T. 597.), laissée pendant un mois à froid en contact avec une lessive concentrée de potasse, fut partiellement attaquée. Le résidu soumis à la lévigation, dans le but de le débarrasser des flocons grisâtres provenant de l'attaque, ne contenait plus que 7,742 pour 100 d'eau, au lieu de 1 1,60 que renferme normalement la roche. En opérant à chaud (80 degrés envi- ron), j'arrivai au bout de huit joins à obtenir un résidu ne contenant que 2,517 pour 100 d'eau, et je ne doule pas que la déshydratation totale ne puisse être obtenue. Si je n'ai pas cherché à la réaliser, c'est qu'elle ne peut être atteinte sans que la portion anhydre de la roche soit elle-même, à la longue, attaquée par la lessive alcaline. Quoi qu'il en soit, la substance lavée après son traitement par la potasse et soumise à l'action de l'acide chlor- hydrique fut fortement attaquée, avec production de silice gélatineuse, et se comporta comme une matière fort riche en péridot et renfermant de très- petites quantités de silicates pyroxéniques inattaquables. Ces expériences, recommencées plusieurs fois sur des échantillons de provenances très-di- verses, donnèrent toujours les mêmes résultats, sauf au point de vue de la proportion relative des substances attaquables, hydratée et non hydratée, et il fut établi poui' moi que la partie attaquable aux acides, dans les serpen- tines grises, est constituée par le mélange du péridot avec un hydrosilicate ( f329 ) mngnésieii. J'ajouterai que cette conclusion est pleinement confirmée par l'examen microscopique du résidu de l'attaque par la |)otasse, qui montre bien dans celui-ci le péridot tout à fait prédominant. On doit avoir soin d'opérer clans l'eau; or les grains superficiellement altérés par l'alcali ne sont guère transparents quand ils sont secs. C'est manifestement le silicate hydraté qui apparaît au microscope, dans les lames minces, sous l'aspect d'une matière opalescente et amorphe, tandis que le péridot se reconnaît à sa transparence et à son activité. Dans un échantillon, ce silicate hydraté constituait à très-peu près la moitié en poids de la substance attaquable aux acides, et devait par conséquent renfermer environ a5 pour loo d'eau, ce qui est la proportion contenue dans beaucoup de variétés de magnésite. » En résumé, les serpentines grises et grenues consistent essentiellement dans le mélange des quatre minéraux suivants : magiiéiile, pfroxène, péridot, magnédle. » Je me borne, pour aujourd'hui, à constater ce résultat des analyses, me promettant d'y revenir prochainement en montrant comment on peut rendre compte de la nature minéralogique des serpentines dont il vient d'être question. » 31. Baudoin adresse, par rentren}ise de M. le général Morin, poiu' le concours de l'un des prix Montyon,iuie description du « monte-courroie » dont il est l'inventeur. Cette description est extraite du Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse. (Renvoi au concours du prix de Mécanique, fondation Montyon.) M. A. WiîiLER écrit, de Mannheim, pour annoncer l'envoi d'un ouvrage relatif au problème des trois corps. (Renvoi à la Commission du grand prix des Sciences mathématiques.) ]^ï. Brachet adresse une Note relative à un projet d'hélioscope. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE . M. LE DiuKCTEcn DE 1,'ÉcoLE DES PojJTs ET Chaussées adrcsse, pour la bibliothèque de l'Institut, les treize premières livraisons do la collection de dessins et de notices que l'École publie, sur les principaux travaux publics de la France et de l'étranger. C.R.,i87>, i"S.TO«(/-.-(T. LXXIV, Nooj.) I 7/) ( i33o ) M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un opuscule de M. E. Diipeyron intitulé : « Soulèvements de mon- tagnes et leurs effets sur les terrains de Lot-et-Garonne »; 2° La ot Clinique chirurgicale de M. F. Rizzoli », traduite de l'italien par M. Andreini, Cet ouvrage, qui est présenté à l'Académie par M. Larrey, est le recueil des travaux insérés par l'auteur dans les « Actes de l'Académie des Sciences de l'Institut de Bologne » ou dans divers journaux de médecine : il comprend des Mémoires relatifs à un très-grand nombre de questions de Chirurgie et d Obstétrique. ACOUSTIQUE. — Des relations qui existent entre les nombres de vibrations des sons musicaux et leurs intervalles. Règle à calcul acoustique. Note de M. G. GcÉRocLT, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Jusqu'ici, à ma connaissance du moins, on a toujours mesuré un in- tervalle musical par le rapport des nombres de vibrations des deux sons qu'il sépare. Il résulte de ce système que, pour prendre la moitié, le quart, le douzième d'un intervalle donné, il faut prendre, non la moitié, le quart, le douzième, mais la racine carrée, la racine quatrième, la racine douzième de son expression numérique. Pour ajouter ou retrancher deux intervalles, on est obligé, non de les additionner ou de les soustraire, mais de les mul- tiplier ou diviser l'un par l'autre. Pour savoir combien de fois un intervalle donné en contient un autre plus petit, il faut chercher l'exposant de la puissance à laquelle il faut élever le dernier pour reproduire le premier. y> Indépendamment de ces complications arithmétiques, cette notation a l'inconvénient, beaucoup plus grave encore, d'obscurcir dans l'esprit la notion même de l'intervalle. » Un intervalle est une distance, c'est-à-dire une longueur ; dans le lan- gage acoustique on les traite toujours comme des hauteurs. La gamme est appelée aussi l'échelle des sons. Qu'on essaye de se représenter une échelle, par le moyen des rapports et non des différences de hauteur des échelons, et l'on se fera une idée exacte des difficultés qu'oppose perpétuellement la notation actuelle des intervalles au trav.ul mental de l'acousticien. Il est beaucoup plus simple de prendre, pour mesure de l'intervalle, le logarithme du rapport des nombres de vibrations. Pour partager un inter- valle en n parties égales, vous n'avez plus qu'à prendre la «'""" partie du logarithme; pour ajouter ou soustraire des intervalles entre eux, vous ( i33i ) n'avez plus qu'à additionner ou soustraire leurs expressions numériques; pour savoir combien de fois un intervalle en contient un autre, il n'y a plus qu'à diviser le premier par le second. » Ce simple changement de notation entraîne des conséquences nom- breuses qui sont résumées par la formule suivante. Si l'on désigne par y le nombre de vibrations d'un son musical quelconque par rapport à une to- nique donnée, par x son intervalle, sa distance à partir de cette même tonique, on a jr = a*, a étant un nombre entier quelconque, et cette équation renferme toutes les relations qui peuvent exister entre les nombres des vibrations et les inter- valles des sons musicaux. Ces relations sont figurées par la famille des courbes logarithmiques y ^ a^; les ordonnées représentant les nombres de vibrations des sons par rapport à la tonique, et les abscisses leurs inter- valles, leurs distances à partir de cette même tonique. » D'après les considérations qui précèdent, je f^iis construire en ce mo- ment une règle à calcul acoustique, dont je vais indiquer ici, pour prendre date, le principe et les applications les plus importantes. » Sur une règle, disposée à peu près comme les règles à calcul ordi- naires, on prend une longueur horizontale égale à o™,3oio, c'est-à-dire au logarithme de 2, exprimé en millimètres. Cette longueur, qui représente l'intervalle d'octave, est divisée : )) 1° En douze parties égales, qui représentent les intervalles des tons et des demi-tons de la gamme tempérée; » 2° En un certain nombre de parties correspondant aux intervalles de utj ré, mi, fa, etc., respectivement égales aux logarithmes de i, 2, _, 1, etc. Sur trois lignes horizontales distinctes, les intervalles de la gamme tempé- rée, de la gamme naturelle, de la gamme pythagoricienne, sont ainsi figurés séparément. » 3" La règle est encore divisée horizontalement en 56 parties égales, cor- respondant chacune à l'uitervalle de i comma (5-) et égales à o'",o.o54- Ces 56 commas, qui font un peu plus d'une octave, sont eux-mêmes divisés en dix parties égales. » En chacun des points ut, ré, ini, etc. de la ligne horizontale, s'élè- vent des perpendiculaires respectivement égales à o", 01, multiplié par 174.. ( i332 ) I â, _, etc., qui représentent les nombres de vibrations. Leurs extrémités, 8 4 réunies par une ligne continue, forment la courbe j" = — lo"^. Un cur- seur métallique, divisé en millimètres et dixièmes de millimètres, permet de mesurer les ordonnées de la courbe. » Sur le revers de la rè^le est figurée une courbe analogue r = — 10'°", o a " ^ 100 où les intervalles ou abscisses sont le dixième des abscisses de la courbe tracée sur la face de la règle, tandis que les ordonnées conservent la même valeur. La coulisse ne présente que les divisions horizontales de la face de la règle au-dessous de laquelle elle est placée. » Au moyen des dispositions qui précèdent, on peut, entre autres très- nombreuses applications : » 1° Faire toutes les opérations possibles sur les intervalles; » 2° Trouver la place dans la gamme d'un sou musical quelconque, donné soit par le nombre de ses vibrations, relativement à la tonique, soit j)ar l'intervalle qui le sépare de cette dernière, et vice versa; )) 3" Déterminer la place, dans la gamme, des sons résultants (différen- tiels) de divers ordres pour un intervalle quelconque. Les vibrations du son rêsidlant de deux autres étant re|)résentées par la différence des ordonnées des deux sons composants, on les lit immédiatement sur le ciu'seur. Des borizontales, menées de tous les points ut, ré, mi, etc., placés sur la courbe, facilitent cette recherche. La différence étant connue, on trouve la place du son rësiillant, en promenant le curseur jusqu'à ce qu'on rencontre une or- donnée égale à celte différence. » 4" 1*^1' u" procédé, exactement identique, on trouve le nombre de battements de deux sons voisins donnés, en fonction du nombie de vibra- tions de la tonique. » Dans une Note subséquente, j'aurai l'honneur de faire connaître à l'Académie quelques auties applications de la règle à calcul acoustique. » PHYSIQUE. — Sur les forces éleclroniolrices développées au conlacl des niélaux cl des liquides inactifs (suite). Note de M. J.-.>1. Gaugai.n, présentée par M. Jamin. « Dans la première Partie de ce travail (t), je me suis occupé des modifica- tions que le frottement d'un corps mou, tel qu'un linge, peut faire éprouver (i) f r«>- ihms les Comptes rcndiix, séance tlii '.'G février. ( i333 ) au platine; j'aiatlaché de rimportance à l'étude de ces modifications, parce que, dans les recherches très-étendues qui ont été faites en Allemagne sur la classe de forces électromotrices dont je m'occupe en ce moment, on s'est généralement servi d'un linge pour donner le dernier poli aux lames mises en expérience; il m'a paru indispensable, pour cette raison, de rechercher avant tout si le seul frottement d'un linge ne pouvait pas donner naissance à des variations de force électromotrice. » lime reste maintenant à parler des modifications que la chaleiu' peut faire éprouver au platine; mais, pour faire comprendre l'uitérét qui peut s'at- tacher aux résultats obtenus, je crois utile de rappeler, en quelques mots, les idées théoriques au moyen desquelles on a essayé d'expliquer les faits ana- logues. Les savants qui se sont occupés avant moi de 1 élude des forces élec- tromolrices que le platine peut développer lorsqu'il est mis en contact avec l'eau distillée, ont en général attribué ces forces à l'oxygène qui se trouve condensé, en plus ou moins grande quantité, à la surface du métal; mais deux opinions tout à fait contradictoires ont été émises sur le rôle de cet oxygène. Suivant l'ime de ces opinions, qui est, je crois, celle que M. Becquerel avait adoptée d'abord, le platine absorbe le gaz lorsqu'il est hors de l'eau, et il s'en débarrasse lorsqu'il est immergé; d'où il résulte nécessairement que l'absorption de l'oxygène a pour effet de diminuer la posiduité du platine. Suivant l'autre manière de voir, qui me paraît avoir prévalu en Allemagne, c'est au contraire lorsque le platine est plongé dans l'eau, qu'il condense l'oxygène à sa surface; il l'abandonne lorsqu'il est exposé à l'air et soumis à certaines opérations; lorsqu'on adopte ce point de vue, on est forcé d'ad- mettre que l'absorption de l'oxygène augmente la positivité du métal. Ne trouvant ni l'une ni l'autre de ces explications complètement satisfaisante, je me suis hasardé à en proposer une troisième, toute différente des deux premières, qui fait dépendre les courants absorbés de l'adhérence qui s'établit graduellement entre le liquide et le n)étal : de même que, dans les piles hydroélectriques ordinaires, la force électromolrice mise en jeu n'est pas autre chose, suivant les vues de Faraday, que l'affinité qui pro- duit la combinaison chimique, j'admets que la force électromolrice déve- loppée dans mes expériences n'est pas autre chose que l'affinité qui pro- duit l'adhérence. Pour expliquer, à ce point de vue, les résultats exposés dans ma précédente Note, il faut admettre à la vérité qu'une lame frottée se mouille plus difficilement et plus lentement qu'une lame qui n'a pas subi cette opération ; mais on ne peut pas douter, je crois, qu'il en soit réellement ainsi, d'après les expériences cjue j'ai citées. ( i334 ) » Il résulte de ces expériences qu'une lame de platine, qui a perdu la fa- culté de se mouiller, sons l'influence du frottement, retrouve cette faculté lorsqu'on la chauffe à une certaine température ; la théorie que je viens d'indiquer permet de conclure de là qu'une lame, qui a été rendue négative par un frottement prolongé, doit perdre une partie au moins de sa négativité lorsqu'on la porte à une température convenable; c'est ce qui arrive en effet. J'ai constaté d'abord qu'une certaine lame de platine frottée, avec un linge mouillé, puis avec un linge sec, comme je l'ai indiqué, développait au mo- ment de son immersion une force négative égale à 5o unités environ, lors- qu'on la plongeait dans l'eau immédiatement après l'avoir frottée et qu'on l'opposait à une lame normale; ensuite j'ai déterminé, dans une série d'ex- périences, les valeurs que prenait la force électromotrice lorsque la lame, après avoir été frottée, toujours de la même manière, était chauffée pendant un certain temps dans une étuve, puis refroidie avant d'être plongée. J'ai trouvé, en opérant ainsi, que la négativité de la lame est toujours diminuée par l'action de la chaleur, mais que la diminution varie avec la tempéra- ture de l'étuve : cette diminution est de 2 à 3 unités seulement pour la température de 100 degrés, de 5 à 6 unités pour la température de 180 de- grés, de i4 à 18 unités pour la température de 275 degrés et pour les tem- pératures plus élevées. )) Jj'action de la chaleur peut être expliquée de différentes manières, sui- vant l'idée qu'on se fait de la modification apportée par le frottement. Si l'on imagine que cette opération laisse un dépôt invisible sur le métal, on dira que ce dépôt est détruit à une certaine température, et si l'on admet, comme je suis porté à le faire, que le frottement ne fait pas autre chose que d'écrouir légèrement le métal, on dira que cet écrouissage disparaît par le recuit. B Je passe maintenant aux modifications que l'action seule de la chaleur peut faire subir au platine. Nous supposerons, pour écarter toute influence du frottement, que la lame de platine, prise dans l'état normal, est transportée tout humide, sans subir aucun essuyage, dans le vase où elle doit être chauffée; si, après l'avoir soumise à l'action de la chaleur pendant un certain temps, on la laisse refroidir et qu'on l'immerge de nouveau dans l'eau distillée, elle est toujours négative au moment de son innnersion, par rap|)ort à une lame normale plongée d'avance dans le liquide, et la valeur de la force électromotrice reste à peu près la même pour toutes les tempéra- tures comprises entre 100 degrés et le rouge naissant ; elle est peu différente de 22 unités. Lorsque, au lieu de chauffer la lame dans un vase clos, on ( i335 ) la chauffe à nu dans la flamme d'une lampe, la valeur de la force électro- motrice s'élève à 32 unités environ. M On comprend maintenant pourquoi, dans les expériences où la lame est frottée d'abord et chauffée ensuite, le chauffage ne peut pas faire tomber la négativité de la lame au-dessous d'une certaine limite; il ne peut faire disparaître que la différence qui existe entre la négativité due au frottement et la négativité que le chauffage lui-même peut produire. » J'ai supposé jusqu'à présent que la lame chauffée était plongée dans l'eau dès qu'elle était refroidie ; si on la laisse exposée à l'air pendant un jour ou deux avant de la réimmerger, la valeur de la force électromotrice au moment de l'immersion varie avec l'état hygrométrique de l'air. Lorsque l'air est desséché complètement, ou à peu prés, au moyen de la potasse, la valeur de la force électromotrice n'est diminuée par l'action de lair que de aà 3 unités seulement ; la diminution est, au contraire, de i4 à i8 unités lorsque l'air est saturé d'humidité; cette diminution peut prendre d'ail- leurs toutes les valeurs comprises entre les deux limites que je viens d'in- diquer, lorsqu'on fait varier convenablement l'état hygrométrique de l'air. Ces résultats sont faciles à expliquer, au point de vue que j'ai adopté; la lame chauffée devient négative parce que la chaleur expulse l'eau qui était fixée à sa surface; cette lame conserve sa négativité dans l'air absolu- ment sec, parce qu'elle ne trouve pas d'eau à absorber; elle perd cette négativité dans l'air humide parce qu'elle attire et condense à sa surface la vapeur d'eau que l'air contient. » Comme on le voit, l'idée théorique que j'ai mise en avant peut servir, provisoirement au moins, à relier les faits observés; ils se résument tous dans les deux propositions suivantes : i° une lame de platine sèche, que l'on plonge dans l'eau distillée, est négative par rapport à une seconde lame déjà imbibée d'eau; 2° une lame sèche et écrouie par le frottement est né- gative par rapport à une autre lame également sèche mais recuite ; et la seconde proposition peut être considérée comme une conséquence de la première, lorsqu'on admet, ce qui me parait démontré par l'observation directe, qu'une lame écrouie se mouille plus difficilement qu'une lame recuite. » PHYSIQUE. — N^ote sitr les coin-anls induits résultant de l'action des aimants sur les bobines d'induction normalement à leur axe; par M. Tii. dc Moxcel. « Jusqu'à présent, on ne s'est guère occupé que des effets d'induction produits par l'aimantalion directe des noyaux magnétiques dans le sens de { i336 ) leur axe; mais les effets si complexes que présente la distribution du ma- gnétisme sur les armatures des aimants pouvait faire supposer que des réactions moins simples devaient être en jeu (piand Tinduction était le résultat d'une action exercée perpendiculairement à l'axe des bobines induites, et surtout quand cette cause inductrice se déplaçait elle-même. C'est ce genre de réactions qui a donné naissance à la curieuse machine de IM. Gramme; ce sont celles que j'ai étudiées dans le travail que je soumets aujourd'hui à l'Académie. » Pour qu'on puisse se faire une idée bien nette des effets mis en jeu dans ces réactions, il faut se rappeler ce principe que j'ai démontré, il v a environ quinze ans {voir mon Élude du magnétisme, p. 53), que, dans une armature soumise à l'action d'un pôle magnétique, le magnétisme attiré n'occupe qu'un espace liémispliérique très-limité au-dessus du pôle inducteur, que le magnétisme repoussé occupe tout le reste de la masse magnétique, et que le magnétisme attiré, quoique occupant un espace d'autant moins grand que l'intervalle entre l'armature et l'aimant est plus petit, n'en agit pas pour cela moins énergiquement, du moins dans les réactions dynamiques auxquelles son action donne lieu. Cela posé, nous allons commencer par examiner ce qui se passe quand, siu- une bobine d'induction traversée par un noyau de fev un peu long, on fait réagir normalement à son axe le pôle d'un fort aimant, et quand on fait voyager celui-ci d'une extrémité à l'autre de la bobine. » Ou remarquera d'abord que cette action peut donner naissance à trois sortes de cornants induits : i"^ à des courants d'aimantation, qui se déve- loppent au moment où le pôle inducteur de l'aimant approche de l'une ou de l'autre des extrémités de la bobine, et qui sont de sens différents à ces deux extrémités; 2" à des courants induits, d'une nature particulière, qui résultent de l' interversion des polarités magnétiques déterminées dans le noyau magnétique de la bobine, et dont le sens varie suivant le sens du mouvement de l'aimant inducteur; 3" à des courants de désaimantation, qui se produisent au moment où, le mouvement de l'aimant étant accom- pli, on enlève celui-ci. » Ces courants d'aimantation et de désaimantation, qui sont de sens dif- férents quand ou les excite aux deux extrémités de la bobine, parce que le noyau magnétique recouvert pai' l'hélice est polarisé d'une manière inverse dans les deux cas, peuvent être relativenx'iit plus ou moins forts quand le noyau de fer dépasse les extrémités de la bobine d'une manière inégale, et cela, parce que la polarité magnétique du noyau la plus directement op- ( '337 ) posée à l'aimant peut se trouver plus ou moins affaiblie par la masse de fer qui dépasse. Ces courants, du reste, peuvent être annihilés complélement quand on les excite au milieu de la bobine^ car, dans ce cas, la polarité de nom contraire à celle de l'aimant inducteur constitue, au milieu du noyau magnétique, un point conséquent qui rend nulle l'action de ce noyau, le courant d'induction produit par l'une des moitiés de ce noyau se trouvant détruit par celui qui détermine l'autre moitié. Du reste, en tout autre point de la bobine, les courants d'aimantation et de désaimantation peuvent plus ou moins manifester leur i)résence, parce que les deux parties du noyau magnétique des deux côtés du point conséquent ne sont plus égales. » Quand la bobine d'induction est recourbée, ainsi que le noyau qui la traverse, de manière à constituer un anîieau, les courants d'aimantation et de désaimantation ne peuvent prendre naissance, parce que, dans quelque position que l'on applique l'aimant, la polarité contraire excitée par celui- ci, et qui est toujours relativement restreinte, est intermédiaire entre deux polarités de même nom, que l'on peut considérer comme égales et symétri- ques, et p;u- conséquent dans les conditions des deux parties égales du bar- reau à point conséquent dont il a été question précédemment. » Les courants résultant du déplacement du pôle magnétique inducteur, et que nous pourrions appeler courants d'intei'version polaire, sont complè- tement indépendants de ceux que nous venons d'étudier et peuvent se produire dans les cas mêmes où ceux-ci ne peuvent se développer; ils sont la conséquence de ce que la polarité uniforme de la périphérie du noyau magnétique de la bobine, qui est de même signe que le pôle inducteur, se trouve partiellement et successivement renversée par la- polarité restreinte et contraire qui est directement opposée à l'aimant, et qui le suit dans son mouvement, effet qu'on peut analyser facilement en faisant glisser succes- sivement sur l'un des pôles d'un électro-aimant droit (perpendiculaire- ment à son axe), les deux pôles d'un aimant persistant également droit. Si l'on fait cette expérience, on reconnaît, non-seulement qu'il se produit par ce seul fait un couraiit d'induction plus éneigique que les courants d'aimantation et de désaimantation résultant de l'action d'un seul des pôles de l'aimant persistant, mais encore que ce courant n'est pas instantané et semble augmenter d'énergie jusqu'à ce que l'interversion des pôles soit complète. Le sens de ce courant varie suivant le sens du mouvement du barreau aimanté, et si on le compare à celui qui résulte de l'aimantation ou de la désaimantation du noyau électromagnétique sous l'influence de C. K., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, N" 21.) tyS ( i338 ) l'un ou de l'autre des pôles du barreau aimanté, on reconnaît qu'il est exactement de même sens que le courant de désaimaulation déterminé par le pôle qui a agi le premier; il est, par conséquent, de même sens que te courant d'aimantation produit par le second pôle; et comme, dans le mouvement accompli par l'aimant, le noyau magnétique de l'électro-aimant se déma- j^nétise pour se réaimanter en sens contraire, les deux courants qui résultent de ces deux réactions consécutives se trouvent être de même sens, et four- nissent par conséquent un même courant pendant tout le mouvement de l'aimant. D'un autre côté, le mouvement en sens inverse de l'aimant ayant |)our effet de provoquer, eu commençant, une démagnétisation en sens contraire de celle qui s'est opérée dans le premier cas, le courant qui résulte de ce mouvement rétrograde doit être de sens inverse au premier. 1) Si l'on revient maintenant aux effets produits par notre aimant mobile, agissant perpendiculairement à l'axe des bobines d'induction, on pourra comprendre, d'après l'explication précédente, que, le déplacement de la polarité magnétique du noyau la plus directement surexcitée par l'aimant conducteur ayant pour effet d'intervertir la polarité de ce noyau en avant et en arrière des points successivement influencés, il devra en résulter que les dif- férentes parties du noyau de la bobine constitueront successivement une série d'aimants à pôles intervertis, analogues à celui dont nous avons ana- lysé précédemment les effets, et qui pourront provoquer ces courants de même sens dont nous avons constaté la présence, lesquels sont plus éner- giques que les simples courants induits et changent de direction suivant que l'aimant inducteur marche de droite à gauche ou de gauche à droite. On s'explique d'ailleurs facilement que ces effets doivent être diamétrale- ment opposés quand le pôle inducteur de l'aimant change de signe. » Si la bobine d'induction est disposée de manière à constituer un an- neau, on comprend facilement que, l'aimant pouvant se mouvoir tout autour de l'hélice d'une manière continue et dans une même direction, il devra en résulter que les courants d'interversions polaii-es devront être continus, et durer tout le temps que l'aimant toiunera autour de la bobine amiulaire, ou, ce qui revient au même, tout le temps que la bobine annu- laire tournera devant l'aimant. Tel est le principe sur lequel est fondée la machine de M. Granune. » Si, au lieu d'une seule bobine placée sur un noyau de fer, on en considère deux parfaitement distinctes, et disposées de manière que le bout de sortie du fil de l'une soit relié au bout d'entrée du fil de l'autre, les effets que nous avons constatés se retrouvent exactement et se pro- ( i339 ) duisent comme si les deux bobines n'en formaient qu'une; mais, si les bouts des fils de ces bobines sont réunis les uns aux autres d'une ma- nière inverse, aucun cotu'ant ne peut se développer, et cela se comprend aisément, puisque, dans ces conditions, les courants fournis individuelle- ment dans les deux bobines sont opposés l'un à l'autre; toutefois, dans cette dernière condition, on peut obtenir des effets énergiques si on unit les deux fils de jonction des bobines aux extrémités du circuit extérieur, et, pour s'en rendre compte, il suffit de considérer que la disposition du système magnétique se trouve alors dans les conditions de deux piles d'égale énergie, dont les pôles de même nom sont reliés l'un à l'autre, et qui se trouvent ainsi accouplées en quantité. Le courant extérieur qui semble alors constituer une sorte de dérivation se trouve donc, par le fait, réunir les deux pôles du système électromagnétique, lesquels pôles sont alors représentés par les fils de jonction des bobines. Cette disposition, habilement appliquée par M. Gramme à sa machine, a résolu de la manière la plus heureuse le problème de la mise en action des aimants en fer à che- val, et établit à elle seule une ligne de démarcation très-tranchée entre son invention et celle de M. de Romilly qui l'avait précédée. « EMBRYOGÉJNlE. — Segmentation de la cicatricule dans l'œuf des poissons plagioslomes. Note de M. Z. Gerbe, présentée par M. Coste. « Après sa belle découverte de la segmentation dans l'œuf des oiseaux, découverte qui comblait une grande lacune dans l'histoire du développe- ment des animaux, M. Coste, invoquant l'analogie, put dire avec raison que, chez les plagiostomes, la cicatricule seule, comme il l'avait vu chez les poules, les lézards, les serpents, les tortues, etc., devait être le siège de la segmentation. » De longues recherches faites au laboratoire de Concarneau depuis plu- sieurs années, et notamment en 1870, m'ont permis de recueillir des faits qui confirment pleinement cette ])roposition : ce sont les raies qui me les ont fournis. Je résume ici mes observations à ce sujet. » Cliez les raies, la cicatricule, immédiatement après que la vésicule qui en occupe le centre s'est évanouie et que l'ovule a abandonné l'ovaire, manifeste un premier changement dans sa configuration. Le# éléments organiques qui la composent, en quelque sorte disséminés et sans cohésion, se rapprochent, se condensent comme s'ils étaient sollicités par luie force centrale, et à une cicatricule tout à l'heure très-déprimée, mince, à limites 175.. ( i34o ) assez diffuses et assez étendues, succède une cicatricule plus limitée, bien accentuée, formant un petit disque épais, saillant comme un bouton de variole et à bords nettement accusés. Ce travail de condensation est indé- pendant de toute influence de l'élément fécondant : il se produit sur l'œuf engagé dans l'oviducte, qu'il ait été imprégné ou non; mais si la féconila- tion est intervenue, d'autres modifications surviennent, qui changent radi- calement la constitution du germe. D'exclusivement granuleuse qu'elle était, la cicatricule acquiert un premier degré d'organisation ; elle devient celluleuse. Pour en arriver là, les choses se passent ici absolument comme chez toutes les espèces dont le germe est sous forme de disque. Un pre- mier sillon de a millimètres environ d'étendue, semblable à une dépression que l'on produirait avec le tranchant de l'ongle sur de la pâte molle, se manifeste au centre de la cicatricule. liientôt un deuxième sillon coupe celui-ci à angle droit; puis, les sommets des quatre triangles qui résidlent de ce sillonnement se détachant par segmentation, forment autant de sphères organiques primitives qui subiront à leur tour luie série de fraclion- nements. Le phénomène se poiu'suivant, de nouveauxsillons, qui donneront lieu à la formation de nouvelles sphères organiques, s'avancent en rayon- nant vers la circonférence de la cicatricule. Ce double travail : division incessante des sphères organiques, sillonnement de plus en plus multiplié du disque germinatif, va se poursuivant jusqu'à ce que toute la substance delà cicatricule ainsi fragmentée soit convertie en une substance organisée, exclusivement composée de cellules juxtaposées et unies ensemble. Les figures qui accompagnent cette Note sont l'expression de ces faits. » Dans quel point de l'oviducte et à quel moment ces phénomènes s'ac- complissent-ils? )) Nous savons par les observations très-précises de M. Coste que, chez les poules, la segmentation de la cicatricule ne commence pas avant que l'oeuf ne soit arrivé dans le compartiment du canal vecteur où se forment les membranes de la coque; que cette segmentation est très-j)eu avancée lorsque l'œuf, pourvu de ces membranes, arrive dans la portion utérine où se dépose la coquille, et que c'est là surtout qu'elle s'accomplit et s'achève. En est-il de même chez les plagiostonics? » L'oviducte de ces poissons différant de celui des oiseaux et leiu* œuf n'ayant pas absolument la même organisation, surtout si l'on considère les produits adventifs, il semblerait qu'il doive y avoir une différence entre les deux types, eu égard au lieu et au moment où se fait la segmen- tation. ( i34t ) » Je montrerai dans une autre Communication qu'il y a, en effet, ime différence réelle quant à la manière dont se forment les chalazes, l'albu- men, les membranes prolectrices de l'œuf; mais, poiu- ce qui est du travail dont le germe est le siège, on peut dire qu'il s'opère dans des conditions sinon identiques du moins fort analogues à celles où nous le voyons se pro- duire chez les oiseaux. C'est lorsque l'ovule descendu de l'ovaire a revêtu tout son albumen et qu'il a déjà la moitié de sa coque subcornée, albumen et coque qui lui sont fournis par la glande annexée à l'oviducte, que com- mence la segmentation de la cicatricide chez les raies, et c'est pendant le séjour qu'il fait, avant la ponte, dans le dernier compartiment de l'oviducte, qu'il se poursuit et s'achève. Ce compartiment, chez les plagiostomes vivi- pares, représente la portion utérine du canal vecteur des oiseaux. » J'ajouterai que l'on trouve invariablement deux œufs dans les ovi- ductes des raies (un dans chaque oviducte), et que les modifications que la cicalricule présente dans l'un et dans l'autre sont toujours les mêmes, ce qui fait supposer que leur chute de l'ovaire et leur entrée dans les oviductes doivent être à peu près simultanées. Je dirai aussi que, le plus générale- ment, la cicairicule occupe sur le jaune le point qui regarde la glande. » PHYSIOLOGIE. — Sm^ tes colornlious bleues chez les poissons. Note de M. G. Pouchet, présentée par M. Coste. « Les botanistes ont, depuis longtemps, classé les colorations des fleurs des végétaux en deux catégories, selon qu'elles appartiennent à la moitié la moins réfrangible (série xanthique) ou la plus réfrangible du spectre (série cyanique). La coloration des animaux, au moins en ce qui concerne les poissons et les crustacés, peut donner lieu à une distinction anatomique de même ordre. Ces colorations constituent deux groupes bien distincts, à côté d'un troisième groupe formé par les colorations brunes et noires. » Celles-ci, connues depuis longtemps, sont dues à la présence de granu- lations généralement très-fines et Irès-foncées, insolubles dans l'acide sul- furique concentré (pigment mélanique). » Une seconde classe (série xanthique) s'étend du rouge à l'orangé et au jaune inclusivement. Les pigments de cette série sont tantôt à l'état greiui et tantôt à l'état de dissolution réciproque, dans la substance contractile des éléments anatomiques que nous avons désignés sous le nom de clno- mohlastes. Il est extrêmement rare d'y trouver un pigment appartenant à la portion la plus réfrangible du spectre, et quand cela arrive, comme chez ( i34a ) la crevette grise [C. tmtgaris), les chromoblastes à pigment violet sont en quelque sorte les ant.igoftistcs des chromoblastes à pigment jaune : ils s'é- talent sous les influences qui resserrent ceux-ci ; ils se rétractent quand les autres se mettent en expansion. n La troisième classe ( série cyanique) n'a rien de commun avec la précé- dente. On ne trouve jamais, en particulier, de pigment bleu dans la sub- stance des chromoblastes. Les colorations bleues sont partout ducs, chez les poissons et chez les crustacés, soit à de véritables teintures qui imprè- gnent à la fois plusieurs tissus, soit à des phénomènes optiques spéciaux. Dans la première variété rentrent : la couleur bleue du test du homard ; celle qu'offre passagèrement le palémon; la teinte verte des organes, os, mus- cles, derme, etc. , de la moitié supérieure du corps chez VEsox belone, et celle, non moins vive, qu'offre la scorpène, où presque toutes les parties, os, muscles, œsophage, intestin, en sont imprégnés, jusqu'au liquide péri- tonéal qu'on peut conserver plusieurs mois avec sa couleur vert bleuâtre, dans des tubes bouchés. » C^uant aux belles nuances violettes ou franchement bleues de certains poissons, nous avons pu nous assurer, par une série de recherches faites aux viviers laboratoires de Concarneau, qu'elles tiennent à \\n phéno- mène optique qui ne paraît point avoir fixé jusqu'ici l'attention des ana- tomistes. » Nos observations ont porté : » 1° Sur les points brillants d'un bleu violet, qu'on trouve sur les mâ- choires de la vive [Trachina draco) ; » 2° Sur la variété rouge et bleue du labre [Lahrus bergyltas)', » 3" Sur la tache bleue ocellée que présentent, à la .seconde dorsale, certaines variétés de cottes [Cottits huhalis); n 4° Sur les nageoires du grondin où la coloration bleue est à la fois franche et intense; « 5" Enfin sur le CaUionyme Ijre. r> Dans tous ces cas, la coloration tantôt plus violacée et chatoyante (vive, collionynie), tantôt d'iui bleu franc et mat (cotie, grondin), reconnaît une cause anatomique constanle. On trouve toujours au-dessous de la peau une couche plus ou moins épaisse de petits corps ovoïdes ou irrégulièrement sphériques, jaunes à la lumière transmise, et qui sont les véritables géné- rateurs de la couleur bleue complémentaire à la lumière diffusée. Nous les appellerons corps irisants, d'après certaines analogies avec des élémeuls anatomiques qu'on trouve chez les céphalopodes et les acéphales {Fenm). ( i343 ) Chez les poissons le diamètre des corps irisants varie de 2 à 4 et même 5 millièmes de millimètre. Chez le callionyme, où ils sont plus gros qu'ailleurs, on voit que chacun d'eux est formé d'une pile de lamelles ex- traordinairement minces, appliquées les unes contre les autres, mais qu'on parvient cependant à dissocier dans le champ du microscope; chaque corps irisant offre alors l'aspect d'un rouleau de monnaie renversé sur une table. Ces lamelles paraissent de même nature que celles qui font l'argenture. Elles sont détruites par les alcalis, par les acides minéraux, tandis que l'alcool ne les attaque pas, et laisse persister la coloration bleue qu'on retrouve tou- jours sous l'épithélium devenu opaque. » Quant à la cause physique de la couleur bleue, on n'entrevoit, malgré la composition lamellaire des corps irisants qui la produisent, aucune struc- ture géométrique assez régulièrement définie pour la rapporter aux phéno- mènes de diffraction des réseaux, comme l'éclat bleu-violet des plumes d'oiseau ou des ailes de papillon. Cette couleur bleue affecte luiiformément l'œil sous toutes les incidences; elle persiste, quoique considérablement affaiblie, à la lumière artificielle et à la lumière du magnésium; elle dispa- raît à la lumière jaune monochromatique. Ce qui semble probable, c'est que cette couleur bleue, complémentaire de la couleur jaune par transpa- rence, est due à une sorte de fluorescence, à un véritable phénomène d'épi- polisme analogue à celui dont le pétrole offre un si frappant exemple et qu'on retrouve dans un certain nombre de tissus animaux tels que les car- tilages articulaires, la substance osléoide de certains poissons, etc » Une conséquence de cette origine, c'est que la teinte bleue sera d'au- tant plus intense que les tissus seront plus noirs au-dessous de la couche de corps irisants. Aussi les trouve-t-on partout accompagnés de chromoblasfes remplis de pigment mélanique. Et comme les conditions extérieures, la nourriture, la captivité, le changement de fond, les impressions diverses du système nerveux agissent directement sur l'état de dilatation ou de retrait de ces chromoblastes, on conçoit que les circonstances puissent modifier à leur tour la teinte bleue. Quand les chromoblastes noirs font défaut, elle est beaucoup moins intense que chez le grondin par exemple où l'o- pacité du tissu de la nageoire est complète. » Il peut arriver de même qu'un certain nombre de chromoblastes soient disposés au-dessus de la couche de corps irisants, qu'ils masquent quand ils s'étendent, et qu'ils laissent voir seulement alors qu'ils se rétractent. Ceci arrive en particulier pour la tache ocellée du C. bubatis, qu'on décou- vre parfois tout à coup chez des individus où elle était restée invisible plu- sieurs jours de suite. « ( i344 ) PHYSIOLOGIE BOTANIQUE. — De C influence de la congélation sur le poids des tissus végétaux. Note de M. Ed. Puilliel-x, présentée par M. Ducharlre. « Dalibai'd (i)dans le cours d'expériences qu'il avait entreprises sous la direction de Biifl'on sur Jes variations de pesanteur des bois plongés dans l'eau àdifférentes températures, observa, il y a plus d'un siècle, que quand lo froid est assez vif pour déterminer la congélation de l'eau, les bois en- gagés dans la glace perdent une portion notable de leur poids. Dalibard attribua ce phénomène à ce que les bois, en se contractant par l'effet du froid, expulsent une partie de l'eau dont ils sont imbibés. M. Sachs (2) reprit les expériences de Dalibard, sur les variations de poids des bois, mais seulement pour les températures supérieures à zéro degré. » M. Hofmeister (3) dans une série d'expériences sur ce sujet, constata, comme Dalibard, une diminution de poids des bois, par suite du refroidis- sement poussé jusqu'à la congélation; mais l'explication qu'il en donna est toute nouvelle. Selon lui (4), quand l'eau gèle dans les cavités du bois, l'air qu'elle contenait en dissolution se dégage sous forme de bulles à l'ui- térieur des cellules ligneuses. Après que le bois est dégelé, ces bulles d'air demeurent dans l'intérieur du bois, et en diminuent le poids. » En étudiant les effets du froid sur les plantes vivantes, j'ai reconnu (*) que la glace se forme dans les tissus en dehors des cellules et que, par con- séquent, l'eau qui se prend en glace est rejetée, sous l'influence du froid, hors des organes qui la contenaient. » J'ai pensé que peut-être l'observation de Dalibard et de M. Hofmeister pourrait se rattacher au même phénomène, et j'ai cherché à reconnaître si, en se plaçant dans des conditions différentes de celles où l'expérience avait été faite, on pourrait constater une perte de poids des tissus gelés à l'air aussi bien que dans l'eau. )) Je me suis servi, pour mes expériences, de racines de carottes et de navets et de tubercules de pomme de terre, c'est-à-dire de tissus contenant ■s ( I ) Dalibaud, JC.rpéiicncvs pkjsiijucs sur la varintion de pesanteur des corps jilongé t/rt/w rf/j{^Ve««j//iy«//76'.s-. (Mémoires préscnti's à l'Acaclciiiii; (les Sciences, t. I, p. .>,3Gt'lss.) (2) .T. Sachs, QiicUungscischeiiiungen an Hotzcrn [Bot. Ztg, 18G0, p. 253 et ss.). (3) IF. Ilofiiieislcr, If'cbcr Sjuumung , Jusfliissnienge iind Ausflussgcscliivindighiit l'un Saflen khender P/lanzen [Flora, 1862, n" 7, p. lo3 et ss.). (4) Loc. cit., p. io5. (5) Comptes rendus, T. I.XX, \i. 4o5, 1870. ( i345 ) une assez grande quantité d'eau, et je les ai exposés à l'influence du froid dans des bocaux contenant du chlorure de calcitnn. » Dans chaque expérience, je mettais des morceaux de racine à peu près de même poids dans des bocaux; je plaçais les uns dans un mélange de glace pilée et de sel, tandis que les autres demeuraient à la température ordinaire. Je ne saurais exposer ici en détail ces expériences; je citerai seu- lement le résultat de deux d'entre elles, prises au hasard, comme exemples. » Deux rondelles prises sur une même racine de navet pèsent, au com- mencement de l'expérience, l'une (A) 35 grammes, l'autre (B) 33s'',o5. Je laisse la rondelle B exposée à une température de + 18" C, tandis que la rondelleA est exposée à un froid d'environ — 10 degrés, durant quatre heures et demie. Au bout de ce temps, la rondelle A gelée pèse 332"^, 99; elle a perdu iS'^,01 ou 2,85 pour 100 de son poids, tandis que la rondelle B pèse 32^'",58 et n'a perdu que o^'^,l['j ou 1,42 pour 100 de son poids. » Dans une autre expérience, on a employé des morceaux de carotte pesant l'un (A) 23^', 84 au commencement de l'expérience, l'autre (B) 2iB'',8i. Au bout d'une demi-heure d'exposition au froid la racine B gelée pèse 2i^',58; elle a perdu oS'',23, soit 1,06 pour 100 de son poids; la ra- cine A, laissée à la température de -+- 16, pèse 23^'',7i5; elle a perdu'o^'", i25, soit 0,52 pour 100 de son poids seulement. )) Dans tous les cas que j'ai observés, les racines exposées à la gelée ont ainsi perdu plus de poids que celles qui demeuraient à la température or- dinaire. « Les tissus végétaux perdent donc dans l'air, comme les bois plongés dans l'eau, une partie de leur poids en se congelant. Cette perte ne saurait être attribuée, ce me semble, qu'à ce que les tissus abandonnent une por- tion de l'eau qu'ils contenaient. Eu effet, si pendant le gel une certaine quantité d'eau est rejetée de l'intérieur des tissus qui la contenaient au dehors, comme cela a été précédemment établi, il n'est pas surprenant que celte eau mise en liberté, perde plus par évaporation, même à une très-basse température, que celle qui à une température plus élevée demeure fixée dans les organes. » Du reste, cette manière de voir me paraît pleinement confirmée par une nouvelle expérience, dans laquelle j'ai fait geler des rondelles de carotte, non plus à l'air, mais dans un liquide autre que l'eau, et auquel l'eau ne se mélo pas, la benzine. » Quatre rondelles de carotte réunies deux à deux pèsent, au commen- C, R., 1892, l" Semestre. (T. LXXIV, N» 21.) I ?(> ( i346 ) cernent de l'expérience, les premières (I) 23s'',54, les denx autres (11) 23^"^, 3o. Je les plonge dans deux bocaux de benzine, où je les liens immergés. Le lot I est maintenu durant deux heures et demie à une température de — 12 degrés, tandis que le lot II demeure à une température de +i i''5. Au bout de ce temps, les rondelles I gelées et complètement dures sont mises dans un vase contenant de la benzine à la température ordinaire; elles y dégèlent, et en les observant alors on voit des bouquets de très-petites bulles d'air se dégager à chaque instant des divers points de leur surface, et, en même temps, toute la portion de la benzine qui est au-dessous et autour de ces morceaux de racine, se troubler. I^a transparence du liquide ne se rétablit que peu à peu, quand les morceaux sont dégelés, et alors on voit de petites gouttelettes d'eau se former et se réunir au fond du vase. Ce phénomène s'explique aisément : les bulles d'air qui étaient contenues dans les glaçons se sont dégagées, et l'eau provenant de la foute de la glace, après avoir troublé la benzine, se dépose en gouttes. .Au bout d'une heure, quand les tissus sont certainement dégelés complètement, je pèse les ron- delles de carotte qui ont été gelées et celles qui ont été seulement plongées dans la benzine à +i i°5. Ces dernières (II) pèsent 23s%85, elles ont gagné oS'',45, sans doute par endosmose; les rondelles qui ont gelé (I) au contraire, ne pèsent plus que 23s'',i5, elles ont perdu oS',39. » Cette expérience me semble montrer encore et même d'une façon plus nette, ce qui ressortait déjà des expériences précédentes, savoir, que les tissus gelés rejettent, lors de la congélation, une portion de leur eau et per- dent par suite une partie de leur poids. » Il résulte, eu outre, de ces observations, que la suppasition proposée par M. Ilofmeister pour expliquer le phénomène n'est pas fondée. » GÉOLOGIE. — Réponse à une Noie de M. Garrigou, intitulée: « De l'unité de composition des Pyrénées, etc. »; par M. A. Leymeiue. » Je maintiens toutes mes assertions, qui, loin d'avoir été émises à la lé- gère, ainsi que la Note de M. Garrigou semblerait l'insinuer, sont appuyées sur des observations générales, suivies pendant vingt-cinq ans : » i" L'existence d'un bourrelet extérieur avancé, servant de lisière à la demi-chaîne orientale des Pyrénées et parallèle à cette chaîne, est un fait évident. Il suffit d'ouvrir les yeux pour le constater, et, loin des lieux où il e.st si manifeste, il est encore possible de s'assurer de sa présence en jetant un simple coup d'œil sur la carte géologique de la France; { ^347 ) » 2° Ce bourrelet, tel que je l'ai indiqué dans ma Communication, com- mence à Saint-Marcet et Aurignac par une bande /rtjV/e'e qui se termine à la Garonne^ au delà de laquelle les petites Pyrénées offrent un relief plus pro- noncé, composé de deux soulèvements anticlinaux, en forme de boutonnière, celui d'Ausseing et celui qui s'étend entre Lavellanet et Pnitvert (Aude), reliés par la bande monoclinale de l'Ariège. Dans ces limites, il n'y a abso- lument que le terrain crétacé supérieur et le nummulitique; je défie qu'on y cite un seul point où affleure un terrain plus ancien; » 3° Le soulèvement exceptionnel de Foix, qui a été assez énergique pour amener au jour, sous forme de voi!ite, le terrain jurassique, en rejetant de part et d'autre les terrains supérieurs, vient, il est vrai, apporter ici une |ierturbation. Je n'ai pas dissinudé ce fait dans ma Note, et il est tout sim- ple qu'il ait porté au sud quelques-unes des couches crétacées, qui se suc- cèdent si régulièrement au nord dans la série monoclinale que je viens de mentionner; mais, en dehors de la région où cet accident a pu exercer son influence, le chaînon des petites Pyrénées reprend son allure normale. » 4° Je ne comprends pas dans les petites Pyrénées les régions déprimées de la demi-chaîne occidentale, qui offrent toutefois ce même caractère d'être uniquement composées des terrains pyrénéens supérieurs. J'ai seulement dit et je répète que ces terrains synchroniques de ceux de nos petites mon- tagnes offrent des caractères lithologiques et paléontologiques différents. M. Garrigou ne pourra méconnaître ce fait, s'il vient à étudier ces contrées. Qu'il me permette, en attendant, de lui offrir un témoignage qu'il ne vou- dra sans doute pas récuser. Voici comment s'explique à cet égard M. d'Ar- chiac, dans l'un des Mémoires qu'il a consacrés à la description des fossiles des Basses-Pyrénées : a II existe des différences zoologiques beaucoup plus prononcées entie les couches num- mulitiques des Corbières et de la montagne Koire, telles qu'elles ont été comprises et décrites ])ar M. Leyiuerie, et celles des environs de Dax et de Bayonne, placées sur le même paral- lèle, qu'entie ces dernières et la faune tertiaire du nord situées sous des latitudes qui diffè- rent de 5 à 7 degrés. On pourrait donc présumer qu'il existait i\ cette époque, entre le pla- teau central et les Pyrénées, une banquette sous-marine ou peut-être un itshme étroit qui rendait incomplète ou interceptait même tout à fait la communication directe des eaux de l'ouest avec celle de l'est, formant ainsi deux golfes profonds .... M. Al. Rouault a fait con- naître un gisement de fossiles nummuliques au Bos d'Arros près de Pau. L'auteur y justifie complètement ce que nous venons de dire sur le peu de rapport des fumes orientale et occi- dentale du versant nord des Pyrénées [Mvm. de la Société géol., 2' série, t. III, i). 3qi)). » « En terminant cette courte réplique, je ferai observer que je n'ai rien 176.. ( i348 ) (Ht dans ma Note qui puisse me faire accuser d'avoir attaqué l'iuiité des Pyrénées. Je n'ai jamais douté que le chaînon parallèle (jui constitue les pe- tites Pyrénées n'ait été soulevé et façonné par la cataslropbe même qui a donné à la chaîne entière son relief actuel. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les aurores boréales. Lettre de M. Forsteu à M. Delaunay. « Dans les Comptes rendus, séance du 22 avril dernier (page i i3i), vous avez communiqué à l'Académie une Lettre de M. Donati contenant quel- ques observations faites par les employés des télégraphes italiens à l'occa- sion de la grande aurore boréale du 4 février dernier. M. Donati discute dans cette Lettre quelques coni|)araisons des observations italiennes avec les observations faites à la même occasion à Brest et communiquées par M. Tarry dans les Comptes rendus de la séance du 12 février dernier, et il ajoute à cette comparaison la remarque qu'on doit désirer des recherches plus étendues et plus détaillées que celles qu'on a faites jusqu'à présent, pour établir sur une base plus sûre les résultats préliminaires tirés par lui- même et par M. Tarry de l'ensemble des observations publiées jusqu'à pré- sent. En comparant sous les mêmes points de vue les observations italiennes et françaises avec les observations des employés des télégraphes allemands, qui m'ont été confiées par la direction centrale des télégraphes allemands, j'ai eu la même impression que M. Donati. Des observations exprimées en minutes, comme toutes celles qui sont publiées jusqu'à présent, ne suffisent pas pour prouver la simultanéité ou pour déterminer les vitesses des propa- gations des grandes oscillations produites par les courants terrestres durant l'apparition d'une aurore boréale. Cei)endant je crois que, dans l'état actuel des choses, la publication de quelques résultats des observations faites sur les lignes allemandes pourrait éire de quelque intérêt, quoiqu'elles ne jouissent pas d'une précision plus grande que les autres observations déjà publiées dans les Comptes tendus de l'Académie. » La coiucidence bien approchée de plusieurs déviations très-énergiques du galvanomètre, observées au centre de l'Allemagne avec les mêmes phé- nomènes observés à Brest, contribuera à monlrer l'importance de la mulli- ])lication et de la subtilisation ultériein-es de ce genre d'observations. )> Le commencement des perturbations des lignes télégraphiques a été observé à Berlin vers 2''iG"' (pour faciliter les comparaisons, j'exprimerai tous les temps en temps moyen de Paris). A Brest la même époque a été ( 1^49 ) a^'Sa'", temps moyen de Piiris, à Rome et à Florence 3'' 49"", temps moyen de Paris. » Parmi les observations ultérieures en Allemagne, les plus complètes ont été faites par la station télégraphique de Halte. A Halle, on a noté et fixé graphiquement toutes les oscillations de l'aiguille d'après une échelle temporaire donnée pendant quelques intervalles de minute en minute. Tout comme à Brest les déviations de l'aiguille qui ajipartiennent à un courant négatif traversant les fils télégraphiques ont été les plus fréquentes, pendant que les déviations positives ont été plus rares, mais quelquefois plus éner- giques que les déviations négatives. » D'après la disposition des lignes télégraphiques, dont on a fait usage dans ces observations, le courant négatif dans les fils a eu la direction de l'est à l'ouest. Les lignes du sud au nord ont montré moins de perturbations que les lignes de l'est à l'ouest. » Je ne comparerai pas les amplitudes des déviations observées à Brest et à Halle, parce que, pour ce but, il faudrait préalablement discuter les con- ditions spéciales des lignes et des appareils à Brest et à Halle, mais je con- fronterai les époques des déviations très-prononcées et apparemment de courte durée. )) On a observé à Brest les déviations positives les plus considérables au temps suivants, qui se retrouvent de très-près dans la série des mouvements cjue l'aiguille a subis dans le sens positif observés à Halle : A Brest. A H.ille. h m h m 5.i6 5.i6,8 5.2.8 5.28,8 5.3'a 5. 3 1,8 5.56 ..• 5.56,o G. o 6. 0,8 » La petite différence moyenne des époques de Brest et de Halle ne peut donner lieu à des conclusions scientifiques, parce qu'elle semble se tenir dans les limites de la précision des données; mais, de la concordance géné- rale de ces nombres, il résulte assez clairement que, même à grande dislance, les phénomènes présentent des relations intimes, qui les font dignes de l'observation la plus précise aussi bien chronographique que dynamique. » M. ïarry indique encore un mouvement de l'aiguille de — /lo à -h- 5o degrés vers 5''34"', mais, d'après les indications précédentes, je pr-'-sume que ce nombre doit être changé en 5''32'". En effet les observations de ( i35o ) M. Bothe de la station de Halle donnent dans l'intervalle de 5''32™, 8 jus- qu'à 5''36'",8 une déviation négative tout à fait constante. » L'indication de M. Donati, qu'en Italie, à 6'' 12"", terme moyen de Paris, les aiguilles sont devenues stafionnaires pendant 3 minutes, est confirmée par Halle, qui donne une grande déviation négative, dévelojjpée et disparue lentement, et qui a son maximum et son point de retour vers 6^ i5™. » A Halle, il y avait encore un grand maximum de déviation négative à 7'' 46™ terme moyen de Paris. » A Berlin, on croit avoir observé que la reprise des communications télégraphiques commençait à s'effectuer plus tôt avec les stations orientales qu'avec les stations occidentales. » M. GocMAi\-CoRMLL écrit pour demander à l'Académie quelques instruc- tions, pour un voyage qu'il se propose de faire dans les Etats-Unis d'Amé- rique. La demande de l'auteur sera transmise à MM. Milne Edwards, Bron- gniart, de Quatrefages, Daubrée. M. Maldcy adresse une Note relative à quelques faits d'observation, pouvant conduire à une théorie des trombes, La Note sera soumise à l'examen de MM. Ch. Sainte-Claire Deville et Belgrand. M. P. GuYOT adresse une Note sur la coloration du ciel à Nancy (mars et avril). La Note sera transmise à M. Ch. Sainte-Claire Deville. M. Gauthier adresse, ae Molinges (Jura), une Note concernant les dé- gâts produits par un orage sur une ligne télégraphique. Cette Note sera transmise à M. Ch. Sainte-Claire Deville. M. S. Papillon adresse une Note portant pour titre : « De la force cen- trifuge libre ». Cette Note sera soumise à l'examen de M. Delaunay. M. Ch. Gros soumet au jugement de l'Académie la première partie d'un ( i35i ) ouvrage manuscrit, intitulé . « Théorie mécanique de la perception, de la pensée et de la réaction ». Ce travail sera soumis à l'examen de M. Claude Bernard. « M. CiiASLEs présente à l'Académie les livraisons de septembre et d'oc- tobre 1871 du BuUellino di Bibliograjia e di Storia délie Scienze Malematiche e Fisiche. Il signale, dans la première, une Notice de M. Genocchi sur la vie et les écrits de Félix Chiô, savant mathénialicien de Turin, où il a oc- cupé la chaire de plij'sique supérieure et mathématique, illustrée pendant quelque temps par les leçons de notre confrère Cauchy. Au nombre des travaux de Félix Chio, M. Genocchi cite particulièrement deux Mémoires sur la Série de Lagrange, présentés à notre Académie (1) ^t insérés, sur les Rapports de Cauchy (2), dans notre Recueil des Savants élraïu/ers (t. XII, 1854, p. 340-468). M. Genocchi a joint à sa Notice quelques Notes dont une, inspirée parle titre même delà chaire de physique supérieure et mathé- matique, de Turin, a pour objet l'importance absolue des études théo- riques au pUis haut degré. Il cite à ce sujet un passage de Lamé en une de ses leçons à notre Faculté des Sciences, et un passage de l'illustre doyen de notre Section de Chimie. L'actualité de ces considérations qui nous préoccupent tous est telle, que je prie l'Académie de me permettre d'en extraire ici quelques mots : « Ou le mouvement scientifique continuera de » s'accélérer en France, dit Lamé, ou bien l'honneur d'y mettre la dernière » main appartiendra à une autre nation. D'un côté la gloire, de l'autre » la décadence. Tout à espérer ou tout à craindre. » Le passage de M. Che- vreul se rapporte à l'état de certaines parties des arts chez les Chinois : « Ni les arts chimiques, dit-il, ni les arts mécaniques ne peuvent atteindre » (en Chine) à la perfection où ils sont parvenus dans l'Europe occidentale » sans l'étude des sciences mathématiques, physiques et chimiques, culti- » vées au point de vue de la plus grande abstraction possible, parce que » cette étude donne seule les moyens d'assujettir les procédés des arts aux » préceptes et aux règles qui en assurent l'exécution, en même temps » qu'elle seule préside à la confection de toute machine, de tout instrument » de précision, sans lesquels les progrès des sciences du monde extérieur (i) Voir Comptes rendus, t. XIX, i844; t. XXII et XXIV. (2) Comptes rendus, t. XXIII, 186G, p. 49'^-493- Note de M. Caiicliy, p. ^(^"i-Soi; — t. XXXIV, l852, p. 3o4-3og. Notes iointcs au Rapport, rédigées par le Rapporteur, p. 309-319. ( i352 ) » sonl impossibles. C'est donc parce que cette étude a manqué à la Chine M que le développement de l'industrie y a été borné aux progrès que » chaque art a dus aux uniques efforts des ouvriers qui l'ont pratiqué (i). » « M. Boncoinpagni donne, à la suite de la Notice de M. Genocchi, un Catalogue intéressant des divers et nombreux écrits de Félix Chiô. » Dans la livraison d'octobre, M. Sédiilot revient sur la question d"Aboul-Wefâ, pour réfuter quelques points qui lui ont été opposés dans le Journal des Savants d'octobre 1871; il répond aussi à un passage du BullcUino, d'août iS'jo, article de M. Henri IMartin, au sujet de Roberval. Enfin, le numéro actuel du BuUelllno contient une Table fort étendue des matières renfermées dans toutes les publications scientifiques de sep- tembre 1871. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 20 mai 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Ecole impériale des Poitts et Chaussées. Collection 'de dessins distribués aux élèves. Légendes explicatives des planches; t. L liv. i à 7, i858 à i8G3; t. II, liv. 8 à i3, 1864 à i86c). Paris, iSjj k 18G9; i3 liv. grand in-S", avec porte- feuille grand aigle. Les minéraux. Guide pratique; par M. F. Dii KOBKLL; publié d'après la dixième édition allemande par le Comte L. DE L.v ïouu nu PiN. Avant- propos et additions par F. Pisani. Paris, 1872; in- 18°, relié. Clinujue chinDgicnlr. Mémoires de chirurgie et d'obstétrique ; par le prof. F. RizzOLi, traduit de l'italien j)ar le D'' R. Andreini. Paris, 1872; i vol, grand in-8°. Les soulèvemenis des montagnes et leurs effets siw les terrains du département de Lot-et-Garonne; jiar M. Eug. DuPEYUON. Agen, 1872; br. in-8". {La suite du bulletin au prochain numéro.) (l) Joiir/Kil (les Savants de l845, p. o32. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. »»»<»< SÉANCE DU LUNDI 27 MAI 1872, PRÉSIDÉE PAR M. CHASLES. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Ministre de l'Instruction publiqce et des Cultes adresse l'amplia- tion du Décret par lequel M. le Président de la F. publique française ap- prouve l'élection que l'Académie a faite de M. Tresca, pour remplir la place laissée vacante, dans la Section de Mécanique, par le décès de M. Combes. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Tresca prend place parmi ses confrères. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Du fer contenu dans le sang et dans les aliments, par M. Boussingault. « Ayant eu cette année, dans mon enseignement du Conservatoire des Arts et Métiers, à traiter de l'alimentation de l'homme et du développe- ment du bétail nourri à l'étable, j'ai été conduit à discuter l'influence de certaines substances qui n'entrent qu'en très-minimes proportions dans les rations alimentaires : du sel marin d'abord, et ensuite du fer, élément essentiel du sang. C.R. ,187a, i^'Semeitre. (T. LXXIV, M" 22.) 177 ( i354 ) » Pelouze a dosé ce métal dans le sang de divers animaux. De loo gram- mes, il a retiré : fer exprimé à l'état métallique : Sang de l'homme. Bœuf. Porc. Oie. Dinde. Poulet. Canard. Grenouille. o,o5i o,o55 OjoSg o,o37 o,o33 0,087 oro34 0,042 o,o54 0,048 o,o5i o,o33 o,o34 » Le sang était brûlé à une température peu élevée dans un vase en platine. On dosait le fer dans les cendres par l'excellente méthode vohi- métrique due à M. Marguerite (i). J'ai suivi le même procédé. Les quan- tités de métal que j'ai rencontrées dans le sang du bœuf et du porc ne dif- fèrent pas notablement de celles trouvées par Pelouze. Le sang avait été pris à la sortie de la veine, pesé, desséché, incinéré sous la moufle. Dans 100 grammes, dosé : Sang de bœuf. Sang de porc. Fer exprimé en métal o8'',o3'j5 o^'',o634 La cendre du sang de porc présentait la couleur et l'aspect du sesquioxyide ferrique. » Une fois établi que le fer est une des parties constituantes du sang, il devient évident que les aliments doivent en renfermer, y compris bien entendu les aliments végétaux, puisque ce métal entre dans la composi- tion du sang des herbivores et des granivores. )) De ces faits, il res ort deux conséquences : la première, c'est que s'il était possible de former un régime privé de fer, l'animal que l'on y sou- mettrait succomberait infailliblement-, par la raison que le sang ne pourrait pas être constitué; la seconde conséquence, c'est que le fer paraît être tout aussi indispensable à la vie végétale qu'à la vie animale. » On sait d'ailleurs que le prince de Salm-Horstmar, dans des expé- riences remarquables sur le rôle des substances minérales dans la végétation, a communiqué la chlorose à l'avoine, au colza, en les faisant naître dans un sol exempt de fer; chlorose qu'il fit disparaître par l'intervention de l'élément ferrugineux (2). Toutefois, c'est Eusèbe Gris qui, le premier, en i8Zj9, rattacha la chlorose des feuilles à l'absence ou à l'insuffisance des sels de fer. N'oublions pas néanmoins que l'analogie, selon moi assez éloignée, que l'on cherche à établir aujourd'hui entre la matière verte des (i) Pelouze, Comptes rendus, t. LX, p. 880. (2) Annales de Chimie et de Physique, 3° série, t. XXXII, p. 461 : « Sans fer, la couleur verte manque plus ou moins à la plante qui ressemble à un végétal venu dans l'obscurité. » ( i355 ) plantes et la matière colorante du sang, est née de cette assertion de M. Verdeil, que le fer existe en forte proportion dans la chlorophylle à l'état où il est dans l'hématosine; par suite, on a introduit, en physiologie végétale, le mot chlorose, emprunté à la pathologie pour exprimer l'élio- lement des feuilles. » Le fer existant dans les aliments, probablement même dans tous les aliments, il restait, en se plaçant à un point de vue pratique, à en fixer la quantité, non-seulement dans les substances servant à la nourriture de l'homme, mais encore dans les fourrages, afin d'être à même d'en appré- cier la proportion dans les rations alimentaires. Les données analytiques que déjà j'ai pu rassembler intéresseront, je l'espère, les physiologistes, et aussi les éleveurs, s'il est vrai que la bonne constitution du sang exerce une influence favorable sur la santé, la vigueur, en un mot sur la qualité des animaux et sur celle de leurs produits. » En ce qui concerne les aliments, les dosages ont été exécutés à l'état où ils sont consommés, c'est-à-dire avec leur eau constitutionnelle. J'ai cru devoir doser le fer dans le vin, dans la bière et dans quelques-unes des eaux distribuées à Paris, que notre confrère M. Belgrand a bien voulu me procurer avec une obligeance dont je ne saurais trop le remercier. J'ai à peine besoin d'ajouter que l'eau, soit comme boisson, soit en intervenant dans la coction des viandes et des légumes, apporte nécessairement un faible contingent du métal objet de ces recherches. » Voici les résultats des dosages que j'ai pu faire jusqu'à présent : Fer exprimé à l'état métallique. Dans loo grammes de matière : gr Sang de bœuf. 0,0875 Sany de porc o,o634 Chair musculaire de bœuf 0,0048 Chair mustulaire de veau 0,0027 Chair de poisson (merlan) o,ooi5 Merlan, poisson entier 0,0082 Arêtes fraîches de merlan 0,0100 Arêtes d'aigrefin, séchées à l'air. . . 0,0372 Morue dessallée (chair) 0,0042 Lait de vache 0,0018 OEufs de poule, sans la coque... . 0,0067 Colimaçon, sans la coijuilie. o,oo36 Coquilles de colimaçons 0,0298 Os de bœuf (frais) 0,0120 Os de pieds de mouton o,o20() Corne de bœuf (sèche) o,oo83 Cheveux noirs (honmie de 4o ans). 0,0755 Crins de cheval , . . o,o5o7 Plumes de pigeon 0,0 1 70 Laine de mouton 0,0402 Peau de lapin, fraîche, épilée. . . . o,oo3g Poils de lapin 0,0210 Souris (entière) 0,01 10 Urine d'homme (moyenne) 0,0004 Urine de cheval 0,0024 Excréments de cheval, humides. . 0,01 38 Pain blanc de froment 0,0048 Maïs o,oo36 Rii 0,00 1 5 Haricots blancs 0,0074 177.. Lentilles o,oo83 Avoine o,oi3i Pommes de terre 0,00 1 6 Carottes (racines) 0,000g Feuilles de carottes 0,0066 Pommes 0,0020 Feuilles d'épinards o,oo45 Chou, intérieur, étiole o,ooog Chou, feuilles vertes 0,0089 Champignons de couches 0,0012 Foin 0,0078 Paille de froment 0,0066 ( i356 ) (r Warech, séché à l'air o,o548 Boissons, dans i litre. Vin rouge du Beaujolais 0,0109 Vin blanc d'Alsace 0,0076 Bière. 0,0040 Eau deSeine, Bercy (i4 mai), filtrée o,ooo4o Eau de la Marne (10 avril) o,ooio5 Eau de la Dliuis (10 avril) o,ooio4 Eau du ])uits de Grenelle 0,00160 Eau du puits de Passy 0,00280 Eau de la mer, Nice (i) 0,0070 » Établissons maintenant, avec les données précédentes, la quantité de fer contenue dans divers régimes alimentaires : Ration du marin français, Pgp contenu. Pain 760 ou l'équivalent en biscuit o,o36o Viande.. . . 3oo Légumes secs 120 Café Beurre. . . . Choux Vin Eau-de-vie. Sel marin . . ou l'équivalent en viande salée. . 0,01 44 haricots, lentilles 0,0101 20 mis en infusion » i5 et huile d'olive 6*'' » 20 o ,ooo5 460 o , oo5 1 60 » Fer dans la ration 0,0661 » Dans la ration du soldat, peu différeute de celle du marin : Fer 0,0780 Ration d'un owrier anglais (2). Pain 750 o,o36o Viande 65o o,o3i2 Pommes de terre 1000 0,0160 Bière 2''' o , 0080 Fer dans la ration 0,0912 » Dans la ration journalière des ouvriers on Irlande, la |)ointne de terre remjijaçant le jiain (3) : (i) Cette eau, prise il y a quelques années, était dans un flacon bouché à l'émeri. (2) Ouvrier travaillant au chemin de fer de Rouen, d'a|)rès IM. de Gasparin. (3) Payf.n, Siihstnnnrs alimrntaires, p. 607. ( i357 ) Fer contenu . Sr f Pommes de terre 6000 0,0960 Lait 5oo o ,oogo Bière 1"' o , oo4o 0,1090 Ration du forçat soumis au travail. "' ^' rr Pain 917 0,0440 Légumes secs à l'huile ou au lard. , 1 20 o , 0099 Vin 48'"' o ,oo52 0,0591 Ration du cheval de la cavalerie de réserve. gr gr Foin 5ooo o , 3900 Avoine 36oo 0,4716 Paille pour nourriture et litière. . . 5ooo moitié pour nourriture 0,1 55o I , o I 66 Ration du cheval attelé h de lourdes voitures. gr gr Foin 7000 o ,5460 Avoine 775o • i ,oi52 I ,56 12 Une vache du poids de 600 kilogrammes ^^ ^^^' consommant par jour Foin... 17,5 reçoit . i,365 Produit, en moyenne Lait. ... 7 ,52 contenant o , 1 35 Au maximum de rendement i4>42 0,260 Un veau, pendant l'allaitement, con- somme, en moyenne Lait.... 10,3 contenant.... o,i85 M Chez un individu ayant atteint son complet développement, le fer compris dans la ration ne fait que traverser l'organisme, en apparence du moins. Je dis en apparence, parce que le métal donné chaque jour avec la nourriture, remplaçant celui qui est éliminé chaque jour par les fonctions vitales, on retrouvera dans les excrétions une quantité de fer égale à celle qui aura été introduite. Le sang brûlé, expulsé par le rein après la com- bustion respiratoire, entraîne évidemment une partie du fer qui entrait dans sa constitution. La présence du métal dans l'urine de l'homme, dans les déjections du cheval, établit la réalité de cette élimination. » Pour un animal en voie décroissance, tout le fer ne sera pas éliminé, et il y aura chaque jour du fer fixé dans l'organisme, comme il y a, dans cette condition, fixation d'azote, de phosphates, de phosphore, de soufre, par cela même qu'il y a production de sang, augmentation de chair mus- ( i358 ) culaire, dont le fer est partie intégrale. Ajoutons que les os, les poils, la peau, les plumes chez les oiseaux, retiennent ce métal en notable quantité. » Il a paru intéressant de rechercher en quelle proportion le fer était réparti dans l'organisme d'un animal. )) Mouton, — A l'occasion d'observations sur l'engraissement, on fut obligé de peser les divers organes, le squelette, la peau, la laine, la graisse, la chair, le sang d'un mouton pesant Sa'', 07 après qu'on eut vidé les in- testins (i). » En appliquant les dosages, on trouve que le fer contenu doit appro- cher de 3^,38, soit 0,00011 du poids du mouton. » Souris. — Dans la cendre d'une souris du poids de 27 grammes et brûlée dans la moufle, on a dosé : Fer, o^'jOoSo, les 0,0001 1 du poids de l'animal. » Poisson. — Un merlan pesant 182 grammes a laissé une cendre très- blanche, dans laquelle on a dosé ; Fer, o^'', 0149, les 0,000082 du poids du poisson. » Il n'y aurait donc pas au delà de ^^,l^,^J de fer. Pour les invertébrés ne renfermant ni os ni arêtes, la fraclion serait encore moindre; elle ne dépasse pas o,oooo4 dans les mollusques. » Tout infime que soit la quantité de fer constatée, elle n'en est pas moins indispensable, puisque, sans elle, il n'y aurait pas de sang cousli- lué. Il y a là xui nouvel exemple de l'intervention efficace d'infiniment l^etils dans les phénomènes de la vie. » C'est au fer que, généralement, on attribue la couleur du sang. L'hé- matosine, matière colorante des globules, en contiendrait au nombre de ses éléments; mais la présence de ce métal n'expliquerait pas la coloration en rouge de l'hématosine, puisqu'il résulte des expériences de MM. Mulder et van Goiidoever qu'elle j)cut en être dépouillée complètement sans que sa couleur soit modifiée (2). Ensuite, on est amené à n'accorder à la cou- leur (lu sang qu'une importance limitée, par cette raison qu'elle manque entièrement dans le sang de presque tous les animaux invertébrés (3). k Si » l'on ouvre le cœur d'un colimaçon ou d'une huître, on y trouve un » liquide dont le rôle physiologique est le même que celui du sang d'un (1) BoussiNCAULT, Économie rurale, t. II, p. 628, 2' édition. (2) MiLNE Edwards, Leçons de Vhysiologie, t. I, p. 179. (3) Idem, p. 104. ( »359 ) » animal vertébré; seulement, au lieu d'être rouge il est incolore. C'est » bien du sang au même titre que le fluide nourricier de l'homme ou du » cheval, mais c'est du sang blanc au lieu d'être du sang rouge (i). » Or les observations microscopiques montrent que le sang incolore est à peu près constitué comme le sang coloré des vertébrés. Chez les mollusques, les globules du sang blanc sont circulaires, plus ou moins aplatis (a). » Il y avait, je crois, lieu de rechercher si ce sang incolore contenait du fer. )) i/Jo grammes de colimaçons séparés de leurs coquilles ont été dessé- chés et brûlés dans la moufle. » Dans les cendres, on a dosé o^,oo5o de fer. Pour loo grammes, fero^', oo36. )> Ainsi, la chair de colimaçons injectée de sang blanc renfermerait à peu près autant de fer que la chair musculaire du bœuf et du veau injectée de sang rouge. » Comme conclusion, voici un rapprochement assez curieux entre les animaux et les végétaux : c'est que si le sang blanc des invertébrés contient peut-être autant de fer que le sang rouge^ les plantes exemptes de matière colorante verte, telles que les champignons, renferment du fer comme celles qui en sont pourvues. Ce rapprochement serait sans doute plus facile à saisir, si la comparaison portait sur des organismes amenés à un même état de siccité. )) De tontes les substances nutritives consommées par l'homme, le sang est certainement l'aliment le plus riche en fer, et je puis ajouter en fer assi- milable, par la raison qu'il a déjà été assimilé. En Europe, le sang de porc est à peu près le seul que l'on accepte comme nourriture; le sang des autres animaux de boucherie a une saveur, une odeur particulière qui font qu'on le repousse. Cependant, dans les steppes de l'Amérique du Sud, on le mange après l'avoir coagulé et assaisonné avec des condiments très- sapides. C'est un usage fort ancien. Lors de la conquête, les Espagnols con- statèrent avec étonnement que les Indiens de Cibola (Nouvelle-Espagne) recueillaient avec soin, pour s'en nourrir, le sang des bisons qu'ils tuaient dans leurs chasses (3). » (i) MiLNE Edwards, Leçons de Physiologie, p. gi. (2) Idem, p. 96. (3) LoPEz DE GoMARA, Histotia gênerai de las Indias, année i552. ( i36o ) MÉTÉOROLOGIE. - - Sur la Culture de la vigne dans les terrains argileux Note de M. Becqïierei>. « On déterminait jadis la température de l'air au moyen d'observations faites avec un thermomètre ordinaire placé au nord à i"",33 au-dessus du sol; maison sait aujourd'hui, d'après les observations recueillies à Mont- pellier et à Genève et surtout d'après celles faites au Jardin des Plantes avec le thermomètre électrique qui est aussi établi aujourd'hui à l'Observatoire de Paris, qu'il faut se placer à 20 ou aS mètres au-dessus du sol, pour être à l'abri de ses radiations et de celles de tous les corps qui se trouvent à sa surface. Il résulte de là que les sols calcaires ou siliceux s'échauffant davantage et se refroidissant plus lentement que les sols argileux et humides, la température de l'air au-dessus des premiers diminue en s'éle- vant jusqu'à la limite, tandis qu'elle va en augmentant au-dessus des seconds. Les arbustes comme la vigne, qui craignent la gelée et demandent delà chaleur, doivent être cultivés dans les premiers sols. Si donc on veut cultiver de la vigne dans les terrains argileux et humides et même dans certaines localités un peu au nord, il faut faire courir les ceps sur de longues perches ou sur des arbres, comme dans le Milanais, pour les mettre à l'abri le plus possible de l'action refroidissante du sol. » J'ai fait l'essai de cette prescription depuis un certain nombre d'an- nées déjà dans un terrain très- argileux humide et boisé situé com- mune du Charme (Loiret), dans lequel on ne cultivait pas la vigne. On y récolte maintenant une très-petite quantité devin, quoique n'étant pas de première qualité. Cette année a été désastreuse pour les ceps de vigne dans l'arrondissement de Montargis et les localités environnantes où la température en décembre s'est abaissée à 27° au-dessous de zéro; cet abais- sement exceptionnel de température a gelé un grand nombre d'arbres, et notamment des treilles très-anciennes, qu'on a dû couper à ras de terre. Dans un terrain de la commune du Charme, où l'on avait planté de la vigne cultivée comme on vient de le dire, les pousses de l'année dernière ont seules gelé; le vent, quelque temps avant la gelée, ayant renversé des perches qui servaient de tuteurs à la vigne, puis la neige ayant recouvert le tout, les ceps ont été conservés et sont aujourd'hui couverts de fruits. Le fait suivant, qui est important, vient à l'appui de ce qui précède : dans la même commune du Charme, les taillis de l'année dernière dont les tiges étaient près du sol, ont été gelés par le froid exceptionnel de décembre, tandis que dans les taillis plus anciens les tiges étant plus éloignées du sol ( i36i ) ont été préservées. Ne pourrait-on pas en tirer la conséquence qu'il serait possible de cultiver la vigne sur une petite échelle, à la vérité, plus au nord qu'on ne le fait aujourd'hui, en abattant les ceps au commencement de l'hiver et les recouvrant de terre comme on le fait pour la culture du figuier dans les environs de Paris? On aurait alors la chance d'obtenir un certain degré de maturité pour le raisin. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur lin aldéhyde-alcool. Note de M. Ad. Wurtz. « Je me propose de faire connaître dans cette Note un corps qui me paraît appartenir à un nouveau type en Chimie organique, du moins parmi les corps dont la constitution est parfaitement connue. C'est un dérivé de l'aldéhyde, qui joue à la fois le rôle d'aldéhyde et le rôle d'alcool. Le nou- veau corps est un polymère de l'aldéliyde ordinaire C^H*0, et sa compo- sition est représentée par la formule C*H^O^. Voici dans quelles circon- stances il prend naissance : » Lorsqu'on abandonne à lui-même un mélange d'aldéhyde pure, d'eau et d'acide chlorhydrique, la liqueur, d'abord incolore, prend, au bout de quelques jours, une teinte fauve d'autant plus foncée que la proportion d'acide chlorhydrique est plus considérable. Il convient de prendre, pour I partie d'aldéhyde, i partie d'eau au moins et 2 parties d'acide chlor- hydrique à 21 degrés Baume. » On mélange d'abord l'aldéhyde avec l'eau refroidie à zéro; on place le liquide dans un mélange réfrigérant, et l'on y ajoute peu à peu l'acide chlorhydrique refroidi lui-même à — 10 degrés. Quand la température est maintenue très-basse, le liquide ne se colore pas, et se prend quelquefois en luie masse de cristaux de parakléhyde (i). Il se liquéiie de nouveau au- dessus de zéro, et se colore peu à peu lorsqu'il est abandonné à lui-même. Dès qu'il a pris une teinte fauve et que l'odeur de l'aldéhyde et de la paral- déhyde se font sentir plus faiblement, on neutralise le liquide en y ajoutant des cristaux de carbonate de soude, et on l'agite ensuite à plusieurs re- prises avec de l'éther. La solution éthérée, distillée au bain-niarie, laisse \\n liquide transparent, légèrement coloré, qui devient sirupeux par le refroidissement. Lorsqu'on distille ce produit dans le vide, il abandonne d'abord de l'éther, puis de l'eau, puis il passe, entre go et io5 degrés, sous (1) On a constaté qu'un mélange de paraldéhyde et d'acide clilorhydrique fournit le nou- veau polymère de l'aldéhyde, dans les mêmes conditions que l'aldéhyde elle-même. C. R., 1873, 1" HcmaiUc. (T. LXXIV, N» 22.) ' 7^ ( i362 ) une pression de a centimètres de mercure, un liquide parfaitement inco- lore, qui demeure fluide aussi longtemps qu'il est chaud, mais qui, après le refroidissement, prend la consistance et la parf.iite transparence du sirop de sucre le plus épais. Ce corps est l'aldéhyde-alcool, qui fait 1 objet de cette Note, et que je nommerai par abréviation oldol. » Ce corps est tellement visqueux à zéro, qu'on peut retourner le tube qui le renferme sans qu'il s'écoule. Lorsqu'on le chauffe doucement, il devient fluide comme de l'eau, et ce n'est que quelques heures après le re- froidissement qu'il reprend entièrement sa consistance visqueuse. Sa den- sité à zéro est égale à 1,1208; à 16 degrés, elle est égale à 1,1094; à 49°j6, elle est égale à 1,0819. » Il est fortement réfringent. Son indice de réfraction pour le rayon jaune est iij = i,/|58; pour le rayon rouge, il est «r= i,455. Sa saveur est forte, à la fois aromatique et amère. Il se mêle en toutes proportions à l'eau et à l'alcool. Il se dissout aussi dans l'étber. Lorsqu'il est pur, il donne avec l'eau une solution limpide. » Il supporte sans altération sensible une température de 100 degrés. Sous une pression de 2 centimètres, il passe à la distillation vers 90 degrés; mais lorsqu'on le chauffe au delà de 100 degrés, à la pression ordinaire, il se décompose, à partir de i35 degrés, en aldéhyde crotonique et en eau. A i5o degrés, il ne reste dans le vase qu'une petite quantité d'un liquide visqueux à peine coloré. Lorsqu'on chauffe brusquement, la décompo- sition commencée contiiuie d'elle-même pendant quelques instants, sans le secours de la chaleur, avec de petits pélilleuients. » L'aldéhyde crotonique ainsi obtenue présente l'odeur caractéristique, le point d'ébullition de io3 degrés et la composition du produit obtenu par M. Rekiilé par l'action de l'acide chlorhydrique sur l'aldéhyde k chaud. Il est probable que, dans cette réaction, la formation de l'aldéhyde crotonique est précédée de celle du corps visqueux, qui se déshydrate à la température de l'cbullition de l'acide chlorhydrique. CMI'O^ = CIIOQ + H-0. Aldol. Alcliliydc crotonique. » L'aldol réduit énergiquement le nitrate d'argent ammoniacal, en for- mant un beau miroir. Il réduit de même la liqueur cupropolassiqiie, avec formation d'un précipité rougeâtre qui est de l'oxyde cuivreux enveloppé d'une matière résineuse. On élimine facilement celle-ci par des lavages à l'alcool et à l'éther. ( i363 ) » Lorsqu'on le chauffe avec de l'acide acétique cristallisable, l'aldol se dédouble en aldéhyde crotonique et en eau. » Chauffé pendant plusieurs jours au bain-marie avec trois fois son poids d'acide acétique anhydre, il s'y combine. Le produit traité par l'eau froide laisse précipiter un corps oléagineux dont le poids a été, dans une expérience, sensiblement double de celui de l'aldol employé. Distillé im- médiatement dans le vide, ce produit a abandonné d'abord une certaine quantité d'acide acétique anhydre, puis s'est séparé en deux acétates, l'un bouillant de loo à iio degrés sous la pression de i centimètres, l'autre bouillant de i5o à i6o degrés. A 160 degrés, il n'est resté qu'une très- petite quantité d'un produit épais. » L'acétate qui avait passé dans le vide de 100 à 1 10 degrés est un liquide incolore, sensiblement neutre, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, et dont la composition répond à la formule C*H'0(C'-H'()^). Chauffé avec l'eau à 100 degrés, il se dissont, en se dédoublant, avec formation d'acide acétique. Chauffé avec l'eau de baryte à 100 degrés, il donne de l'acétate de baryte, en même temps que des flocons jaunes de nature rési- neuse se séparent du liquide. C'est probablement de la résine d'aldéhyde qui se forme dans cette circonstance par l'action de l'excès d'alcali. « L'acétate qui passe dans le vide de i5o à 160 degrés a donné à l'analyse des nombres qui répondent sensiblement à la formule C*H°(C°H'0-)^. Celle-ci représente le diacétate d'aldéhyde crotonique. Ce corps peut prendre naissance par fixation des éléments de l'acide acétique anhydre sur l'aldéhyde crotonique, produit par la déshydratation de l'aldol. Il pour- rait aussi dériver d'un triacétate d'aldoi, lequel, par l'action d'une tempé- rature élevée, se dédoublerait en acide acétique et diacétate d'aldéhyde crotonique C*H'(C»H^O^)^ = C='H^O- + C''H"(C^H'0=')^ Tiiacftcile d'aldoi. Diacétate d'aldohyde crotonique. » On a cru remarquer, en effet, que les produits les moins volatils ré- sultant de l'action de l'acide acétique anhy 2p X ^ ' ' r \^2p J puis on élimine de cette inégalité les fonctions ij/ au moyen de la rela- tion (4)} dans laquelle on remplace successivement ;■<, par r,, r^,..., après avoir divisé x par v (r,, l'c), v [r.,, r'c),..., suivant le cas. » Toutes réductions faites, on obtient et, par suite, S'og/^^W>[('-^)^-(=^ff+0^^v/^]logA-(2g- + i)g|2|!^ [ - i~4 jl0g'^ + (2S + /i-/i)l0g2/J. » Or, si l'on met ox à la place de jc dans cette dernière inégalité, il est clair qu'on pourra donner à fî une valeur telle (i > s), que le deuxième membre devienne au moins égal au deuxième membre de l'inégalité (5), auquel cas, entre x et âx, il y aura au moins un nombre premier d'une forme quelconque '^pj ■+■ r, c'est-à-dire 2g nombres premiers de formes dif- férentes. » Opérant le rapprochement indiqué, on est conduit à poser (2/;— l)(l —s)' Cl, poiM- abréger, à représenter par G et H des expressions fonctions de x ( iSgS ) en dénominateur; on trouve (8) à>, ^, Jr + H + ^-^^^'^^^^-^^n- W -(2/,— I) (l — OL 2 J » Parmi les modules 2p pojir lesquels la condition de l'énoncé est satis- faite, nous en avons choisi dix-huit, et nous avons calculé pour chacun d'eux et réuni dans un tableau les multiplicateurs de x tirés de l'équa- tion (8), dans laquelle nous avons introduit l'hypothèse or^ioooo. » Nous citerons ici, connue résultais dignes de remarque, les multipli- cateurs de X' relatifs aux modules 4 6 lo 12 i8 3o 42 60 et 210 qui sont respectivement, à ^u près, 2,20 1,60 3,10 2,20 3 2,70 4»90 5,80 et 34. )) Le module 2-. 3. 5. 7 = 420, qui comprend 96 résidus premiers avec lui, donnerait, sous la condition x^ 1000 000, un multiplicateur de x inférieur à 5o, » GÉOMÉTRIE. — Sur une surface qunrlique aplatie. Note de M. A. Cayley, présentée par M. Chasles. « Il y a évidemment pour les surfaces une théorii- analogue à celle des courbes aplaties : la pénultième d'une surface P^'Q' ... =: o est, pour ainsi dire, composée des surfaces P = o, Q = o, etc., plus des lignes courbes ou arêtes, lesquelles correspoudint aux sommets d'une courbe aplatie (i); par exemple une surface quadrique peut se réduire à P" = o, un plan deux fois, plus une conique qui est l'arête de la surface aplatie. Pour les surfaces quartiques, un exemple assez intéressant se rencontre dans le beau Mé- moire (le M. Casey, On cjclides and spheioquarlics [Phil. Trans., t. CLXI, p. 585-721; 1871). L'auteur, d'après jNL Darboux, nomme cyclide la sur- face qiiartique générale, qui a pour ligue double le cercle à l'infini [sur- face quarlique anallacjmalique de M. Moutard), et spheroquartic lu combe d'intersection d'une sphère par une surface quadrique quelconque; et il est conduit à considérer la sphéroquartique comme cas particulier de la cyclide. J'aime mieux dire qu'il y a une cyclide aplatie ayant pour aiête une courbe sphéroquartique. » Voici comment on y arrive : la cyclide est l'envelopjje des sphères, (i) Voir Comptes rendus, t. LXXIV, p. 708 (séance du 11 mars 1852). C.R., 187a, 1" Stmcjlic(T.LXXIV, V<"i395 ) touche quatre fois la sphère-cône x' -f-j^+ z'' = o, ayant le même sommet (i). » M. Casey dit que le cône quartique a iG droites focales : cela a besoin d'explication. Le cône qnartique et le sphère-cône ont en comnum 8x2=16 plans tangents, y compris les plans tangents selon les 4 droites de contact, chacun deux fois : hormis ceux-ci, il y a donc 8 plans tangents communs. L'intersection de deux quelconques de ces 8 plans est droite focale du cône quarlique : donc - 8x 7 = 28 droites focales. Mais je trouve que les 8 plans tangents forment deux systèmes de [\ plans chacun : les 4 points de l'un de ces systèmes coupent les 4 plans de l'autre système dans 16 droites, lesquelles sont les droites focales de M. Casey; il y a de plus Ç> + Ç) droites, dont chacune est l'intersection de deux plans du même système. Je n'ai pas cherché les distinctions qui doivent exister entre ces différents systèmes de droites focales. » MÉCANIQUE. — Sur les oscillations infiniment petites des systèmes matériels. Noie de M. C Jordan, présentée par M. Yvon Villarceau. « Nous avons montré, dans une précédente Com. uinication, à quelles conditions doit satisfaire un système d'équations d' iérentielles linéaires à coefficients constants, dans le cas où son équation caractéristique a des racines égales, pour que la variable indépendante ne figure pas dans les intégrales hors des signes Irigonométriques. » M. Yvon Villarceau, dont une Remarque, insérée aux Comptes rendus, m'avait conduit à m'occuper de cette question, a bien voulu me commu- niquer tout récemment un travail de M. Somof, publié, en iSSg, dans les Mémoires de i Académie de S aint-Pélersbour cj . L'auteur, étudiant le système des équations qui déterminent les oscillations très-petites d'un système de points matériels, montre que l'équation caractéristique de ce système n'a que des racines réelles, ce que l'on savait déjà, mais qu'elle peut avoir des racines égales, et que, néanmoins, si elle n'a pas de racine nulle, le temps ne figurera jamais dans l'intégrale hors des sinus et des cosinus. (i) En général, en considérant une courbe quelconque sur une surface S, et un point O quelconque, les deux cônes, soiiiuiet O, dont l'un passe par la courbe et l'autre est circon- scrit à la suiface, se touchent partout où ils se rencontrent : autrement dit, ils n'ont que des droites d'intersection doubles ou de contact. 182.. ( '396 ) » Ce résultat intéressant peut s'élablir très-simplement, comme ou va le voir. » Le système à intégrer est le suivant (0 où d^ dJ rfU fl" dT dV dt' dq, dq, de' dqn dq„ T = la^.q^qs, U = ^b^qrq. sont des fonctions entières et du second degré des n variables q,,..., q„ (on suppose (7„ = n^r-, brs = ^s;)- I-'^ forme T est définie et positive; enfin le déterminant des quantités rt„ n'est pas nul. « On peut, sans altérer la forme du système (i), prendr eponr variables, au lieu de q,,.- ., q,n des fonctions linéaires quelconques q\,...,q'„ de ces mêmes variables. En effet, —^i-'-i -j-^ s'exprimeront linéaireuient en fonc- dq, ,„ m, -h ...-h h„„ m„ — a[a,„ m, -h . . . + n„„ m„) = ah„, lesquelles exigeront, pour être compatibles, qut* l'on ail la condition bii — a^^c; ... /;,„ — a,„(T b„, — a„,„,m, -h b„2m3 = o. ( i399 ) » Or pour la racine g = a^ on a h^ = a -h- yi, Aj = |3 4- Si, d'où a,, m, ~h (1,2 m^ ==«-)- -y/, «j, m, + «22 '^2 = 13 4- ci*/. » Pour a = ffa, on aura un autre système de valeurs de /«,, Wj, définies par les relations rt,, m,, + fl,2 «12 = « — 7/, «21 '«n -1- <Ï22'«)2 = /3 — ^', et les relations (8) devront être satisfaites par ces deux systèmes de valeurs de m,, ???2) ce qui ne pourra avoir lieu que si l'on a (10) ^3, = ^3j ==... = /;,,, = i„2 = 0. » Or, en introduisant les relations (b) et (10) dans l'équation caractéris- tique (4), elle devient hu a,, a '12 ■^22 o o '22 ~~' "22 ^ ^ O ^33—^33(7 Oon —* Clno C = O, de telle sorte que c, , a^ devraient être les deux racines de l'équation par- tielle {b,, — a,, a){h22 — a-.i'^) — b\^ = ot, résultat absurde, car cette équation a ses deux racines réelles, son discri- minant étant égal à {a^ib,, — bn2a,,Y -h l^n^^a^.bi,, quantité positive, car, la forme T étant positive, rt,, et «22 ne peuvent être négatifs. » GÉOMÉTRIE. — ISole sur tes développées des surfaces; par M. Ribauçocb. « J'adopte la définition de développée pour désigner la surface lieu des centres de courbure principaux d'une surface (A); je me propose d'établir dans cette Note les relations qui déteriniiient les éléments du second ordre des deux nappes de ces surfaces et d'en déduire quelques conséquences géométriques. Posons : pour le ds' de (A) rapporté aux lignes de courbure, et / D ë p ( i4oo ) où R, et Rj désignent les rayons de courbure principaux de (A) au point A. Soient B et C les points où la normale en A à (A) touche les deux nappes (B) et (C) de la développée. Enfin prenons pour axes de coordonnées AX tangente à la ligne [v], AY tangente à la ligne {u) ( t AZ normale en A à (A) » Lorsqu'on donne aux paramètres des accroissements du et dv, on passe du point B au point B' sur (B). Désignons par ^ la dislance au point B d'un point M de la normale en B, et par 0 l'angle que le plan tangent en M à la iiormalie déterminée par les deux points B et B' fait avec le plan XAY; ces quantités sont liées entre elles par la relation , rfR, , dK, j >, du — h dv — \- duat . du dv — tango = dvbiVi^-ViA + dv^^-du-^i, ^ ' jdu ' g dv » Cette équation et son homologue relative à la nappe (C) déterminent, à elles deux, tout ce qui est relatif à la courbure de la développée. » Elles ne contiennent en réalité que les dérivées par rapport k u et v des quantités B.,}{^Jg; mais en tenant compte des éqnations de Codazzi , ,,. . dR, ^ dR, , on peut eiimuier -r— et — -> car on a par exemple : dv gdv a ^ ' ' » Il ne reste plus que -r-> — r-» 7— r' t^' Ces deux dernières fonctions ' ^ du dv Jgdv jgdu étant les valeurs des courbures géodésiques des courbes {v) et (m), on peut dire que : » Si les iujnes de courbure de deux suifnres tangentes en A ont un contact du troisième ordre, les développées de ces deux surfaces sont osculatriccs. » Mais tons les éléments du troisième ordre d'une surface dépindant seulement de ceux des lignes de courbure (comme il résulte des formules de Codazzi), on peut dire que : si deux surfaces tangentes en A ont un contact du troisième ordre, leurs développées sotit osculatrices. Ces deux théorèmes ont été trouvés géométriquement par M. Mannheini. » Cherchons comment sont situés les centres de courbure j)rincip;\iix sur les normales à (B) et à (C). Aux centres de courbure principaux, ces plans t.uigeuls sont les mêmes, quels que soient (/« et dv; on doit donc ( i4oi ) avoir d , clf h , — tangS = gdv fdu » Ces deux équations déterminent les plans principaux et les centres de in courbure ; mais l'une d'elles ne contient pas -7-^5 et par conséquent s'ap- plique aux développées de toutes les surfaces ayant en A un contact du se- cond ordre; elle exprime une liaison géométrique entre la position d'un centre de courbure et la direction du plan tangent en ce point. On peut déterminer ces deux éléments à l'aide d'une droite passant par le centre de courbure et contenue dans le plan tangent; pour la déterminer nous l'as- sujettirons à rencontrer la normale en C. » Les équations de cette droite sont Z + R, R R, . Z -4- R, sds' a^ ' '' — ■? — taneS = — — -^ )) En éliminant le paramètre £, on trouve _R^ dff , y B. ^y , ,_„ z + R, fgdn "^ Z -(- R, yg- dv "^ ' équation d'un paraboloïde qui s'applique aussi bien à la nappe (C) qu'à la nappe (B). Dès lors on peut énoncer la proposition suivante : » Soit M un centre de courbure principal de (B) et m le point oii le plan tan- gent en M à la développée de (B) rencontre la normale en C à (C); le lieu des droites telles cpie M m pour toutes les surfaces ayant en A un contact du second ordre est un paraboloïde. Les deux paraboloïdcs relatifs aux nappes (B) et (C) coïncident. » La section de ce paraboloïde par le plan ZAX se compose des droites Z + R,= o, ^ + x/Ç + i = o, c'est-à-dire de la normale à (B) en B et de l'axe de courbure de la ligne (u). » Ces propriétés intéressantes ont été établies géométriquement par M. Mannheim [Comptes rendus, 12 février 1872). » Il est essentiel de remarquer que le paraboloïde en question ne déter- mine pas tous les éléments du second ordre de la développée, tandis que les équations générales des normalies à (B) et (C) permettent de traiter c. R., 1872, l" Semestre. (T. LXXIV, K" 22.) I ^3 ( l402 ) tous ]es problèmes où n'entrent que ces éléments. Je vais en donner quel- ques exemples. n Equations des lujnes de courbure. — Si l'on suit une ligne de courbure de (B) la normalie est développable, tangS est indépendante de ^, d'où résulte , rfR, , rfR, an — h do — — du dv a du rfKè(R,- R,) dg df dv — du -— fdu gdv Dans quel cas les lignes de courbure se correspondent-elles sur les deux nappes (B) et (C)? Il faut que les deux équations de ces lignes relatives à (B) et (C) soient identiques en du et dv\ on en conclut facilement que Rj — R, = K : les deux rayons de courbure principaux de {A) ont une différence constante. )) Si l'on veut que les lignes de courbure de (B) et de (C) correspondent à deux systèmes conjugués de (A), on trouve que te rapport des deux rayons de courbure principaux de (A) doit êlre coustnut. » Equation des lignes conjwjuées. — Soient deux directions déterminées par (/udi> et du' dv' conjuguées entre elles, le plan tangent en C à la seconde normalie est le plan central de la première. En exprimant cette condition, il vient dv.dv' T-f- -7- + du.dii! ~ -—^ = o. fdu dv gdv du qui est l'expression cherchée. » Si l'on veut qu'iui réseau conjugué sur (B) corresponde toujours à un réseau conjugué sur (C), il faut que les rayons de courbure principaux R, et R2 soient fonction l'un de l'autre; on en déduit celte conséquence inté- ressante : » Les asjmploliques des deux nappes {'B) ef(C) se correspondent lorsque les rayons de courbure de (A) sont fonctions l'un de l'autre. On sait que dans ce cas les nappes (B) et (C) sont applicables sur des surfaces de révolution. » Si l'on suppose que (A) soit une surface du second degré, le ds^ étant mis sous la forme ds = i'^' - ^')l,^S^^L^) 'i^' + (.S;^-.) ^^'^'} l'équation des asymptoliques devient +. (^'—b'){l,'—c') ~^- {v'—b'){v'—c') ( i4o3 ) qui s'intègre, puisque les variables sont séparées; il est remarquable que |9 disparaisse de l'équation. Ce résultat a déjà été signalé par M. Darboux, à propos de surfaces dont il intègre les asyniptoliques. » Je crois avoir suffisamment montré, par ce qui précède, le parti que l'on peut tirer de l'équation des normalies à (B) et (C). Je termine en fai- sant une dernière remarque. » Pour déterminer tout ce qui est relatif aux éléments du troisième ordre sur (A), il faut introduire, outre les normalies, la surface développable formée par les axes de courbure d'une surface quelconque tracée sur (A) ou les développées de surfaces ayant en (A) un contact du premier ou du second ordre. » ACOUSTIQUE. — De quelques applications de la règle à calcul acoustique. Note de M. G. Gcéroult, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Dans toutes les formules où figure le nombre n des vibrations d'un son, on peut remplacer n par l'ordonnée de la courbe ^ = «^ que porte la règle à calcul, dont j'ai donné le principe et l'usage (i). On trouve ainsi une relation où intervient l'intervalle qui sépare un son d'une tonique donnée, et qui permet d'utiliser les propriétés de la règle. « Exemple. — On sait qu en désignant par n le nombre des vibrations d'une corde, par T sa tension, par / sa longueur, par ^i le poids de l'unité de longueur, ces quatre quantités sont liées entre elles par la formule et, en désignant par tz,,, T„, /g, fx,, les éléments correspondants de la corde tonique, (^) "o^ T„ "4,-.'j' d'où, divisant (i) par (2) » Or n —j — à^ et «0 = «" = I ; on a donc (3) T. (* /' * (i) Voir le Compte rendu de la séance précédente, p. i33o. i83. ( i4o/. ) » Supposons maintenant qu'on veuille déterminer la longueur, on la ten- sion, ou la densité d'une corde sonore quelconque, par rapport aux quan- tités correspondantes de la corde tonique, la longueur, par exemple. En supposant, dans (3), T = To, /;. = /j.o, /„ =i, et prenant les logarithmes, on a On obtiendra donc la longueur de la corde sol, par rapport à la corde ui, en prenant à gauche de cette dernière un intervalle égal à tit — sol, ou o"", 1 7G, et on lira, sur le curseur, la valeur correspondante de l'ordonnée de la courbe, qui donne la longueur cherchée. Comme vérification expé- rimentale de ce qui précède, ou n'a qu'à jeter les yeux dans un piano à queue ouvert. Les points d'attache, non en ligne droite, des cordes non filées, forment une courbe très-sensiblement identique à une portion delà courbe jr = a^, et dont la dissemblance très-faible ne peut être attribuée qu'à la présence des trois cordes répondant à chaque son, et à la différence (les tensions. Pour les cordes graves fdées, leurs extrémités forment aussi une portion de la courbe y = a^, dont les ordonnées sont réduites par le fait de la différence de densité. » De même, pour trouver la tension relative, la densité des cordes, etc. » Indépendanuiiencdes applications de ce genre, qui se rencontreront en nombre égal au nombre de fois où n figure dans les formules de l'acous- tique, la possibilité d'embrasser d'un coup d'oeil une échelle continue de sons avec leurs intervalles permet de déduire de nombreuses propriétés, qui ne sauraient que difficilement apparaître à l'esprit, réduit aux seules forces du raisonnement et du calcul. » C'est un fait bien conini, par exemple, que l'oreille est beaucoup moins difficile pour la justesse des intervalles graves que pour celle des intervalles aigus. Ilelmholtz attribue ce phénomène à une différence dans les portions de l'organe auditif chargées de percevoir les sons de différentes hauteurs. A la seule inspection de la courbe des sons, il semble que cette hypothèse ne soit pas nécessaire. En effet, la tangente de l'angle de la courbe avec l'horizontale, ce qu'on pourrait appeler la penlc du chemin, croît comme l'ordonnée elle-même » Il suit de là que, pour emprunter les termes du langage usuel, dans le grave le son monte moins vite qu'à l'aigu ; pour un même intervalle, deux ( i4o5 ) sons consécutifs aigus sont bien plus éloignés sur la courbe que les sons graves correspondants, et il est tout naturel que l'oreille les distingue mieux. )) Des considérations du même genre s'appliquent à la limite des sons graves ou aigus perceptibles. La courbe j = «^ est, comme on sait, asym- ptote à la partie négative de l'axe des x. Il suit de là qu'à partir d'une certaine limite on peut la considérer comme sensiblement parallèle à cet axe. Dans cette région, le sou ne descend plus; des vibrations en nombre variable peuvent bien donner encore à l'oreille cette conlinuilé de sensation qui donne la sensation sonore, mais celte sensation sonore se confond né- cessairement dans l'esprit avec celle à partir de laquelle on ne peut plus descendre. » Pour les sons aigus, voici peut-être comment on pourrait expliquer la limite de nos perceptions. Admettons que, conformément à l'hypothèse de Helmholtz, des organes particuliers aient pour mission de vibrer sous l'influence de chaque son. Ces organes, quels qu'ils soient (Helmholtz avait d'abord attribué ce rôle aux fibres de Corti; dans la troisième édition de son livre, il suppose qu'il appartient aux fibres génératrices de la mem- brana basilaris), sont assimilables, dans une certaine mesure, à des cordes sonores. Sur la courbe des sons, qui est en même temps la courbe des lon- gueurs de corde, on voit que, dans la région aiguë de la gamme, ces der- nières ne présentent plus que des différences tout à fait imperceptibles; ce sont alors les différences de tension qui doivent entrer en jeu (au moins, par analogie avec ce qui se passe dans les cordes de piano). Or la tension croît comme le carré du nombre de vibrations, comme le carré de l'ordon- née de la conrbe, c'est-à-dire très-vite. Elle doit donc très-rapidement dé- passer la limite de résistance des tissus physiologiques. » Pour terminer ce travail, la règle à calcul acoustique peut permettre d'apprécier les différentes gammes sous un point de vue différent de celui qui a été adopté jusqu'à ce jour. Prenons, par exemple, la gamme tem- pérée et la gamme naturelle. Dans la gamme tempérée, l'octave est parta- gée en douze parties égales; mais, précisément parce que ces distances, ces intervalles sont égaux, les différences de hauteur des ordonnées, différences qui, musicalement, se traduisent par les sons résultants, sont très-inégales et très-irrégulières. En disposant les sons de la gamme naturelle par accords parfaits, on voit les variations du son résultant se produire, au contraire, suivant une loi très-régulière; l'échelle procède par degrés, l'escalier pro- cède par marches, dont la largeur est égale à une quinte pour chaque pen- ( i4o6 ) tacorde. La gamine naturelle et la gamme tempérée sont donc fondées toutes deux sur le principe de l'égalité, de la régularité de divisions; seu- lement, dans la première, cette régularité correspond à un phénomène sai- sible^ le son résultant; tandis que, dans la seconde, l'égalité des intervalles facilite seulement la construction matérielle des instruments. Quant à la gamme pythagoricienne, où ni les intervalles ni les sons résultants ne pro- cèdent par degrés égaux ou réguliers, c'est une échelle doublement boiteuse, qui n'a plus aucune raison d'être. » Enfin, les considérations qui précèdent peuvent-elles s'appliquer, dans une certaine mesure, à tous les phénomènes vibratoires, et même, d'après le théorème de Fourier, à tous les phénomènes caractérisés par des mouve- ments périodiques? C'est ce que je laisse à de plus compétents le soin de décider. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle, base organique dérivée des sucres. Note de M. G. Bocchardat, présentée par M. Wurtz. « On connaît un certain nombre de bases organiques artificielles renfer- mant de l'oxygène au nombre de leurs éléments. Ces composés ont été pré- parés au moyen d'alcools polyatomiques. Tels sont : i° la glycéramine (i), obtenue au moyen des éthers chlorhydrique et bromhydrique de la gly- cérine; 2° les oxyéthyléniques (2), préparées au moyen de la chlorhydrine du glyeol. » J'ai également obtenu un alcali puissant, la dulcitamine C'^H" AzO'*, en faisant réagir l'ammoniaque sur les éthers chlorhydrique et bromhy- drique de la dulcite C'^11'*0'*. La composition de tous ces composés les rapproche des alcaloïdes naturels, et l'on peut vraisemblablement envisager ces derniers produits comme faisant partie de séries de bases organiques azotées et oxygénées dont les termes les plus simples sont précisément la glycéramine, l'oxyéthylamine et la dulcitamine. » La dulcitamine est la base organique simple connue qui renferme la plus forte proportion d'oxygène au nombre de ses éléments. » On prépare le chlorhydrate de dulcitamine en chauffant à 100 degrés pendant six heures i partie de dulcilanc mouochlorhydrique C-H"C10'' et 10 parties d'alcool saturé de gaz ammoniac. Il ne se sépare pas de sel (i) Bebtbelot et de Ldca, yinn. de C/iim, et de Phys., t. XL VIII, p. Zi'j. (•2) Wurtz, Bulletin de la Soc. chim., p. 112; Paris, iSSg. ( i4o7 ) ammoniac. Le produit de la réaction est composé de chlorhydrate de dulci- tamine, d'un peu de dulcitane et de chlorhych-ate d'ammoniaque en quan- tité correspondante à la dulcitane régénérée. On sépare le chlorhydrate d'ammoniaque au moyen de l'alcool absolu; on ajoute ensuite de l'éther à la solution alcoolique de ^chlorhydrate de dulcitamine, de façon que les deux liquides ne se mélangent que très-lentement. On obtient le chlorhy- drate de la base sous forme de longues aiguilles. La formation du chlorhy- drate de dulcitamine a lieu d'après l'équation suivante : C*'H" CIO* + H=0^ + AzH' = C'^H« = AzO«HCl. » Il y a fixation des éléments de l'eau et de ceux de l'ammoniaque, de sorte que l'on obtient un dérivé de la dulcite et non pas de la dulcitane. La même particularité se présente d'ailleurs dans la préparation de la gly- céramine au moyen de l'épichlorhydrine. » Le chlorhydrate de dulcitamine est très-peu soluble dans l'alcool éthéré; il est Irès-soluble dans l'alcool et dans l'eau. On ne l'obtient que très-difficilement à l'état cristallisé par l'évaporation de pareilles solutions. Sa solution aqueuse est neutre au papier de tournesol ; elle a une saveur à peine sucrée. » Le chlorhydrate de dulcitamine, traité par l'oxyde d'argent en pré- sence de l'eau, fournit la dulcitamine à l'état libre. C'est une base puissante, qui déplace l'ammoniaque de ses combinaisons; ses solutions bleuissent énergiquement le papier de tournesol rouge; elles attirent l'acide carbo- nique de l'air; par l'évaporation, la dulcitauiine se concrète sous forme d'un sirop incristallisable. Elle forme, avec les acides, des sels neutres dif- ficilement cristallisables. » La dulcitamine prend également naissance quand on fait agir l'am- moniaque sur la dulcite dichlorhydrique ou dibromhydrique. Il y a élimi- nation de chlorhydrate ou de bromhydrate d'ammoniaque et fixation simultanée de deux équivalents d'eau C'^H'^CPO* + 2 AzH' + H=0^ - AzH'Cl = C'^H''AzO"'HCl. » Le chlorhydrate de dulcitamine forme avec le chlorure de platine une combinaison très-soluble dans l'eau et dans l'alcool absolu, insoluble dans l'éther. Ce composé cristallise sous forme de longues aiguilles d'ini jaune orangé; sa composition ré[)ond à la formule C'^H'^AzO"*HClPlCP. Le chloroplalinate de dulcitamine chauffé fond en se décomposant et en dégageant des vapeurs qui rappellent à la fin l'odeur du sucre brûlé et celle ( i4o8 ) de la corne brûlée ; il reste un résidu très-volumineux de charbon et de platine. » Le chlorure d'or fournit également un chlorure double, mais diffici- lement cristallisable. » La dulcitamine ap|3roche par toutes ses propriétés de la glycéra- mine Cni'AzO', alcali dérivé de la glycérine. Le mode déformation de ces deux composés s'accomplit de la même manière. Ces faits établissent un nouveau rapprochement entre la glycérine alcooltriatomique et la dul- cite alcoolliexatomique. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Berthelot, au Collège de France. » CHIMIE AGRICOLE. — Influence du terreau sur l'ameublissement des sols. Note de M. Th. Schlœsing, présentée par M. Peligot. « La terre ameublie, c'est-à-dire divisée en particules laissant entre elles des interstices pour la circulation de l'air et de l'eau, ne pourrait conserver cet état, si les débris minéraux dont se compose chaque particule n'étaient agglutinés par quelque substance remplissant la fonction d'un ciment. L'argile est, dans les sols, le ciment par excellence, et j'ai montré dans une Communication antérieure qu'elle y demeure coagulée par les sels solubles de la terre, siu'tout par les sels calcaires, et que la présence de ces com- posés est une condition du maintien de l'ameublissement. Mais, pour suf- fire à ce rôle de ciment, l'argile doit atteindre une certaine proportion, qu'on peut déterminer par l'expérience. A cet effet, après l'avoir nettoyée par lévigation, on en pétrit des quantités calculées avec des poids constants de sable extrait d'une terre végétale et calciné, ou de calcaire, ou à la fois de calcaire et de sable. On laisse sécher jusqu'à ce que le mélange encore humide s'émiette sous les doigts, on l'introduit en cet état dans une allonge et on l'arrose, pendant trois ou quatre jours, très-lentement, avec de l'eau contenant deux à trois dix-millièmes d'un sel calcaire. Les particules sonl- elles détruites par l'eau, la matière tombe en bouillie et devient presque imperméable; mais si les particules résistent, la matière garde son aspect et laisse passer l'eau indéfiniment. En opérant ainsi avec l'argile de Vanves, j'ai constaté qu'il faut au moins 1 1 d'argile dans loo de sable pour consti- tuer (les particules capables de résister à l'imbibition totale; il en faut un peu plus pour cimenter la craie. Cette proportion ne doit pas être rigoureu- sement applicable à toutes les argiles, leur pouvoir comme ciments variant sans doute avec leur composition et leur provenance. ( i4o9 ) » Cependant beaucoup de sols, et des meilleurs, ne contiennent pas ce taux d'argile et conservent néanmoins l'ameublissement : l'argile ne doit donc pas être la seule substance capable de cimenter les éléments minéraux. A cet égard, l'expérience suivante est très-instructive. JMe proposant, pour compléter l'analyse d'une terre, d'en extraire les acides humiques, j'en avais épuisé 5oo grammes dans une allonge par l'acide cblorliydricpie faible, et je commençais l'épuisement par une dissolution étendue de potasse, lorsque je vis les particules de terre, intactes jusque-là, se désagréger à me- sure qu'elles étaient atteintes parl'alcali : bientôt l'opération devint impos- sible, une couche imperméable s'étant formée dans le haut de l'allonge. Ainsi la destruction des particules marchait de pair avec la dissolution des acides humiques. Je pensais dès lors que les humâtes, qui appartiennent à coup sûr à la classe des colloïdes, partagent la propriété commune chez ces corps de fonctionner à petites doses comme ciments. Cette hypothèse concordait avec le f;iit constaté par M. Chevreul que le sable de l'alios est agglutiné par une matière organique brune, et avec l'opinion très-répandue qui attribue au terreau la faculté de donner du corps aux terres légères. Sa vérification par la synthèse est bien simple : partant de la terre végétale ou du terreau, je prépare des humâtes de chaux, d'alumine, de fer; j'obtiens des pâtes brunes dont l'analyse m'apprend la composition, et que je mêle, sous des poids déterminés, avec du sable, de la craie, de l'argile. Je laisse sécher les mélanges jusqu'à ce que je puisse les réduire en particules : ils ressemblent alors, à s'y méprendre, à des terres naturelles. Introduits et tassés modérément dans des allonges, ils sont soumis pendant plusieurs jours à un arrosage très-lent, fait avec l'eau calcaire. Je me borne à résumer les résultats de nombreuses expériences exécutées de la sorte : » i" I pour 100 d'acide liiiniique combiné à la chaux, ou à l'alumine, suffit pour con- stituer avec le sable, la craie, ou un mélanj^e des deux, des particules résistant à un lavage prolongé. » 2° Les divers humâtes insolubles m'ont paru posséder cette faculté à peu près au même degré. » 3" Des mélanges ternaires de sable, craie et argile, dans lesquels la proportion d'argile serait trop faible pour maintenir les |)arlicules en p.résence de l'eau, acquièrent, avec I pour 100 de principe humique, une résistance indéfinie au lavage. » La couche superficielle des champs est exposée il subir une dessiccation ]>resque absolue, et à être broyée, en cet état, par piétinement ou par les outils de travail : il était intéressant d'étudier le colloïde humique dans de semblables conditions. « 4° si les terres artificielles contenant i pour loo de principe humique sont sécliées pvaut d'être soumises à l'arrosage, leurs particules résistent encore ù la désagrégation |)ar C.R,, 1872, i" Scmi-strcÇr. I.XXIV, No'22.) 1^4 ( 1410 ) l'eau j mais si elles sont séchées, puis broyées et éprouvées après qu'on leur a rendu l'état (le particules par une inibibition convenable, elles présentent deux cas différenls : les terres purement sableuses, calcaires ou sablo-calcaires ne résistent plus à l'eau quand elles ne con- tiennent que I pour 100 de principe liumique; mais elles résistent l)ien quand elles con- tiennent 2 pour loo : d'où l'on peut conclure que le colloïde humique, désagrégé aprèf des- siccation, ne reprend qu'une partie de son pouvoir sous l'influence de l'humidité; je ne sais encore s'il le retrouve intégralement à la longue. Quand les terres contiennent de l'argile, même en petite quantité (je suis descendu jusqu'à 4 pour loo), i pour loo de iirincipe bumique demeure suffisant, soit que le colloïde minéral supplée à ce qu'a perdu le colloïde organique, soit que tous deux contractent une combinaison qui résiste mieux que l'iiumate seul à la dessiccation. » Les fonctions que les principes humiques lemplissent dans les sols, on vertu de leur caractère de colloïdes, ne se bornent pas à celles qui res- sortent du résumé précédent. On va voir en effet que l'argile est singulière- ment modifiée par son mélange avec des humâtes. J'ai pétri avec de l'eau de l'argile de Vanves, pure ou additionnée de 2, 4» 6 pour 100 d'hnmate de chaux ou d'alumine: les pâtes séchées deviennent toutes fort dures; mais elles présentent des différences remarquables quand on les met au contact de l'eau : l'argile pure se résout en un mélange de poudre et de petits fragments qui se ressoudent quand on laisse sécher sans remuer, et donnent une masse passablement dure; les "argiles qui contiennent des humâtes se résolvent aussi dans l'eau ; mais, après dessiccation, les particules reprennent d'autant moins de cohésion que l'humale est plus abondant; on dirait que celui-ci, s'interposant entre les particules, reiuplace, en par- tie, la soudure à l'argile par la soudure bien moins énergique à l'humale. On peut varier ce genre d'expérience; par exemple, réduire les argiles en poudre grossière, en former des couches d'égale épaisseur, et verser lente- ment de l'eau à la surface. On laisse sécher et l'on constate que les petites masses formées par l'argile contenant 4 pour 1 00 d'humate s'écrasent encore aisément, que l'argile à 2 pour 100 est plus résistante, qti'cnfin l'argile pure a pris une cohésion bien supérieure. Au lieu de sécher les argiles pour les piler ensuite, on peut les découper encore humides en lames minces que l'on hache en petits fragments : les résultats sont semblables. On en peut conclure que le terreau, qui passe pour ameublir les terres fortes, n'agit pas seulement en contribuant à les diviser par ses débris organiques, mais encore en diminuant par ses humâtes la cohésion de l'argile. » On trouvera peut-être que j'ai introduit, soit dans mes terres artifi- cielles, soit dans mes argiles, des quantités d'humates exagérées. En pré- vision de cette objection, j'ai déterminé la perte d'azote que subissent des ( '4ii ) terres végétales de composition différente, quand on en élimine les acides humiques. J'ai trouvé qu'elle s'élève à très-peu près à 5o pour loo; d'autre part, l'analyse des acides humiques extraits m'a donné de 5 à 6 pour loo d'azote. D'après cela, Acide bumiqiie. Une terre pauvre en azote, en contenant i millième, possède }'"'" X ^-^ = 9"'" ,. . ICO „ ordinaire, » 2 » i X7r-p=io 5 5 -, -, , lOO riche en azote. o 3 >, i yX ^— f ^=27 5.5 100 5~5 100 575 » Quant à mes argiles, je puis dire que, si l'on^compare les proportions d'azote dans les terres et dans les argiles qu'on en extrait par lévigation, on trouve celles-ci de deux à trois fois plus riches. » En résumé, les humâtes répandus dans les sols me paraissent produire un même résultat, le maintien de l'ameublissement, soit dans les terres légères, en consolidant les particules, soit en formant obstacle à leur soudure, dans les terres fortes. Ces effets n'ont pas évidemment une persistance indéfinie, puisqu'il faut toujours en revenir au labour; mais ils n'en sont pas moins mcontestables, et la propriété de donner au sol des colloïdes organiques doit être comptée au nombre des avantages précieux assignés au terreau par les chimistes qui l'ont étudié, notamment par de Saussure, M. Bous- singault, M. Paul Thenard. » CHIMIE APPLIQUÉE. — 5ur la poudre de blancliiment. Mémoire de M. F. Crace-Calvekt, présenté par M. Balard. (Extrait.) « Sauf le remarquable travail de M. Balard (i), dont les recherches ont jeté une si vive lumièie sur cette question, il n'existe aucune étude appro- fondie sur la composition de la poudre de blanchiment. » Le procédé d'analyse auquel je me suis arrêté est le suivant. On épuise par l'eau un poids connu de poudre de blanchiment, on obtient un résidu insoluble et la solution filtrée est traitée par un courant d'acide carbonique, qui n'attaque pas le chlorure de calcium, mais décompose rhypochlorite. Lorsque toute la chaux de l'hypochlorite est précipitée, une partie se redissout à l'état de bicarbonate; il faut donc soumettre le liquide (i) Annales de Chimie et de Physique, 2° série, t. LVII; i834. 184.. ( l4l2 ) à une ébullition prolongée, pendant laquelle le bicarbonate est décomposé. I.e carbonate ainsi formé est recueilli sur un filtre, lavé et transformé en sulfate de chaux que l'on pèse et qui donne la quantité de chaux que con- tient l'hypochlorure. Le liquide filtré contient le chlorure de calcium non décomposé par l'acide carbonique; on peut, soit doser son chlore parle nitrate d'argent et en déduire le chlorure de calcium, soit obtenir directe- ment ce composé en évaporant à siccité et en fondant la masse; ces pro- cédés donnent les mêmes résultats. )) J'ai opéré sur différentes poudres provenant des fabriques les plus importantes de l'Angleterre.... » 11 résulte de ces analyses qu'une série de poudre de blanchiment, de provenances diverses et même de fabrications diverses, donne à peu prés les proportions de i partie d'hypochlorite de chaux pour i parties de chlorure de calcium. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur Un nouveau procédé pour oblenir la reproduction de dessins. Note de M. lî. Rexault, présentée par M. Balard. (Extrait.) « Si l'on trace, sur papier un peu fort et glacé, un dessin avec une encre collante, et si l'on passe sur les traits une poudre métallique (poudre de bronze du commerce) on obtient ainsi une espèce de planche qui permet de transporter les dessins les plus variés sur papier sensibilisé; ce papier se colore en noir par la réduction opérée par le métal pulvérulent. » Comme on peut, en ramollissant l'encre par la vapeur d'alcool, re- nouveler la poudre métallique, quand elle s'est épuisée en réagissant sur le papier sensibilisé, je ne doute pas que l'on ne puisse tirer parti de ce nou- veau genre d'impression. En transportant sur fort papier glacé le dessin fait ou l'écriture tracée, on peut en constituer une nouvelle planche et obtenir ainsi une reproduction redressée. » J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie les premiers essais que j'ai faits dans cette direction, et c[ui ne sont pas aussi parfaits que ceux que je pourrai lui soumettre dans quelque temps. » En rem|)larant dans la photographie au charbon la jioudre colorante par une poudre métallique, j'ai obtenu ïintpression des épreuves sur [japier sensibilisé. » ( i4'3 ) ZOOLOGIE. -~ Sur le prétendu Crustacé au sujet duquel Latreille a créé te genre Prosopistoma, el qui esl un insecte hexapode. Note de RIM. N. Joly et E. Joly, présentée par M. Milne Edwards. « Signalé pour la première fois par Geoffroy, en 1 799 (dans son Histoire des insectes des environs de Paris), sous le nom de Binocle à queue eii plumet; appelé ensuite Binocle pennigère par Latreille; Binocle piscifornie par G. Duméril; baptisé plus tard (i833) par l'auteur des Familles du règne a/u'ma/ du nom de Prosopistoma, qu'il avait créé à l'occasion d'un petit animal de Madagascar très-voisin du Binocle à queue en plumet de Geoffroy, enfin, inscrit avec de très-prudentes réserves par M. Milne-Edwards, dans son Histoire naturelle des crustacés, l'être énigraatique qui fait le sujet de ce Mémoire a été retrouvé par l'un de nous (M. E. Joly), à Toulouse (vers la fin du mois de septembre 1868), dans cette partie du bassin de la Ga- ronne qui baigne lile des Grands-Piamiers, non loin de l'ancien Chciteau- Narbonnais. » Disons tout d'abord que notre animal n'est pas un crustacé, mais bien un véritable insecte liexapode, encore incomplètement développé, et très-probablement une larve aquatique , voisine de celle des vraies Éphémérines. » Telle est du moins la conclusion à laquelle nous amènent toutes nos recherches, toutes nos dissections, bien que jusqu'à présent nous n'ayons pu suivre notre singulier insecte jusqu'à sa dernière morpliose. » Singulier, en effet, est bien le nom qui lui convient. » Qu'on se figure une Coccinelle, dont le corps serait terminé par une queue garnie à son extrémité libre d'un élégant plumet; ou, mieux encore, que l'on s'imagine une tortue d'eau douce, à queue plumeuse et à six pattes fixées sur le plastron, et l'on aura une idée approximativement exacte de sa forme extérieure. » Voici d'ailleurs la diagnose du genre Prosopistoma ^ telle que l'a donnée Latreille. » Genre Prosopistome. Prosopistoma. — Corps ovoïdo-hémisphérique, recouvert presque entièrement par un bouclier divise en deux segments : l'antérieur, plus petit, presque semi- circulaire, ayant en dessus deux yeux à réseau, écartés, et deux antennes ties-petites, séta- cées et simples, offrant en dessous deux paires de mâchoires, épineuses au bout, recouvertes par une lame serai-circulaire; second segment caréné longitudinaleuient dans suii milieu, tronque et échancré postérieurement. Trois paires eie pattes iiliformes, sim])lcs et muliques, insérées sur les côtés d'un plastron triangulaire, appliquées sur les cotés de la poitrine et ( «4i4 ) coudées. Abdomen en forme de petite queue, composée de quatre segments, dont le dernier aplati, presque serai-circulaire, portant des filets branchiaux et rétractiles (i). » » La diagnose qui précède, bien qu'assez exacte, ne convient pas en tous points à notre animal toulousain : elle renferme même quelques erreurs et quelques lacunes qu'il nous semble utile de signaler ici. » 1° Les yeux situés de chaque côté et vers la base du bouclier cépha- lique ne sont pas des yeux à réseau, ou du moins ils ne méritent pas encore ce nom, attendu que la cornée qui les recouvre forme une espèce de verre convexe, sans aucune facette bien visible. ») a° Outre ces yeux latéraux, il en existe trois autres plus petits, disposés en triangle, que Latreille n'a pas vus, mais dont il soupçonnait l'existence, puisqu'il invitait les naturalistes qui pourraient étudier ces Crustacés [sic) sur le vivant à vérifier ses conjectures à cet égard. » 3° Latreille n'a vu ni la lèvre inférietu-e ni sa pulpe, mais, sauf cette omission, il a bien décrit la structure de la bouche, qui est évidemment celle d'un insecte broyeur. » 4" Les filets qui terminent l'abdomen ne sont point branchiaux. Il est vrai qu'ils servent à la respiration, mais d'une manière toute mécanique, ainsi que nous l'expliquons dans le Mémoire dont nous donnons ici un simple extrait. » 5° Enfin Latreille ne mentionne ni les houppes pseudo-branchiales, ni les cœcums trachéens que nous avons découverts sous le bouclier thoraco- abdominal, et qui, à eux seuls, suffiraient pour fixer, dhme manière cer- taine^ la place du prétendu Criistacé de Latreille et de Geoffroy parmi les vrais insectes, » 6° La structure de la bouche, la présence des tubes de Malpighi annexés au canal digestif, l'existence de cinq yeux lisses, comme chez les larves d'EPHÉMÉRiNES; les trois paires de pattes, très-analogues de forme à celles de ces dernières; l'abdomen composé aussi, comme chez elles, de neuf segments (et non (Xcqualre)^ dont les cinq premiers sont excep(ion)ielle- ment et intimement soudés entre eux ; les trois soies barbelées qui le ter- minent, comme chez les vraies Ephemera; tout cet ensemble de caractères essenliellemenl entomolocjiqucs vient corroborer notre manière de voir. Nous le répétonsdonc avec la plus entière conviction: pour nous^le Binoch' à queue en plumet de Geoffroy , le Binocle peimicjère et le ProsopisLoma punclijrons (i) Latreille, Description d'un nouveau genre de Crustacés. (Nouvelles Jnnales du Muséum d'histoire naturelle, t. II, p. 33.) ( i4i5 ) de Latreille, ]e B inoculas piscinus de C. Dtiméril; enfin, le petit animal trouvé par nous à Toulouse, appartiennent à une seule et même espèce et sont de vrais insectes. » PHYSIOLOGIE. — Démonslration expérimentale de l'action des boissons dites spiritueuses sur le joie. Note de M. Z. Pcpier, présentée par M. Claude Bernard. « Nous avons étudié, sur des poulets et des lapins, les effets de l'usage prolongé de l'absinthe, du vin ronge, du vin blanc, de l'alcool, et nous avons obtenu certaines lésions du foie qu'on observe chez l'homme. » Dans une première série, expériences de tâtonnement qtii remontent à décembre 1868, nous soumettons huit poulets (espèce bressane), âgés de six mois environ, au régime de l'absinthe, du vin blanc et du vin rouge. Ces différents liquides étaient pris spontanément depuis deux mois et demi, lorsque nous constatons une hypertrophie considérable de la crête, seule- ment chez les sujets abreuvés au vin rouge et au vin blanc; les papilles vasculaires sont tuméfiées an point de recouvrir les yeux des animaux. En les tuant vers cette date, nous ne trouvons aucune lésion organique bien marquée; à la coupe des crêtes, la rougeur ne persiste pas audelà des bords; le tissu est, comme à l'état normal, d'un blanc laiteux, sans trace de matière amyloïde. Conservés depuis trois ans dans l'alcool, ces organes accusent, malgré la rétraction due à ce liquide, un développement remarquable. » Dans une deuxième série (décembre 1869), nous prenons neuf poulets (espèce rustique de la Haute-Savoie), âgés de six mois; ils sont également sou- mis à l'absinthe, au vin rouge, au vin blanc et à l'eau ordinaire comme terme de comparaison. Leur régime solide consiste en maïs, blé noir, rarement en pain détrempé ou panade; ils sont dans une cage assez vaste, exposés à une lumière suffisante, dans de bonnes conditions hygiéniques. Après quatre mois et demi, un certain nombre de ces animaux est sacrifié et présente des résultats consignés plus loin; les autres, gardés jusqu'au 20 septembre 1869, auront subi une expérience de dix mois. « Ces derniers ont eu à supporter un été très-chaud ; le poulet à l'ab- sinthe présentait une maigreur extrême, sa plume terne était cassée, pen- dante, la lame supérieure du bec dépassait l'inférieure de o™,o25, l'ergot offrait deux fois le volume d'un crayon ordinaire et mesurait o™,o45 de longueur; il est mort dans une réduction squelettique, tout en buvant l'ab- sinthe jusqu'au dernier jour. ( i4i6 ) » Le poulot .111 vin rotige n'a jamais été vigoureux ; la crainte de le perdre l'a fait sacrifier un mois plus tôt. Les poulets au vin blanc et à l'eau n'ont rien présenté de particulier. » Notre troisième série d'expériences a trait au lapin. Vers le lo janvier 1872, cinq animaux de cette espèce, âgés de sept mois, sont soumis au régime de l'absinthe, du vin rouge, du vin blanc et de l'alcool. Le dernier, gardé comme terme de comparaison, suit un régime naturel. Les aliments solides, uniformes pour tous, consistent en légumes herbacés, en débris de pommes de terre et de fruits. » Au bout de cinq jours, les lapins à l'absinthe et à l'alcool meurent ; ils sont remplacés par deux autres qui sont poussés, celui de l'absinthe à trente-six jours, celui de l'alcool à cinquante-deux jours; les autres sont sacrifiés le 5 avril, après environ trois mois d'expérience. Pendant la vie, point de phénomène spécial à noter. » Les lésions les plus caractéristiques appartiennent à la deuxième série. Nous les aurons exclusivement en vue. » L'examen anatomique, fait en commun avec le M. Léon Tripier, nous a permis de constater les résultats suivants : » Chez le poulet à l'absinthe, émaciation extrême; muscles atrophiés, ré- duits à leur gahie fibreuse; le foie est dur, résistant, paraît diminué de vo- lume; inégalités sur ses deux faces, nombreuses dépressions blanchâtres; les parties intermédiaires sont d'un rouge brun. Au microscope, dilatation considérable des vaisseaux remplis de granulations qui s'épanchent à la périphérie des lobules; compression et dégénérescence extrême des cellules hépatiques. » Chez le pontet au vin rouge, le panicule graisseux persiste, mais les muscles sont pâles, décolorés; le foie, d'une couleur jaune clair, est mou, pâteux; il huile la lame du scalpel. Au microscope, les cellules hépatiques sont considérablement agrandies, plus rondes qu'à l'état normal; elles sont remplies de granulations analogues à celles qu'on observe dans l'inflam- mation parenchymateuse au début; çà et là, de grosses gouttes graisseuses. » Chez te poulet au vin blanc, tissu graisseux sous-cutané. Les muscles n'offrent pas d'altération notable. Le foie, assez coloré, est ratatiné à sa face inférieure et au niveau des bords sur des coupes histologiques; ce qui frappe, c'est la dilatation vasculaire, offrant trois ou quatre fois les dimen- sions ordinaires par rapport aux cellules qui ont subi une dégéiiération atrophique. » Chez le lapin à ialcaol, rien du cùlé du réseau; les cellules semblent ( '4ï7 ) altérées et contiennent deux ou trois noyaux autour des canaux biliaires, noyaux plus abondants de tissu conjonctif. )> Chez les poulets de la première série et chez les lapins, on trouve les mêmes lésions, les mêmes diftérences; toutefois, elles sont moins accu- sées. D Pour résumer, il nous a semblé que l'absinthe portait sa lésion primi- tive sur le stroma, sans toutefois produire du tissu connectif nouveau, ni la sclérose des parois vasculaires; cette néoplasie entrevue n'a pas été confir- mée. Quant au vin rouge et au vin bhuic, à l'alcool, leur lésion se pro- duirait plutôt dans le plasma, le parenchyme hépatique. » Nos interprétations resteront donc suspendues, jusqu'à ce que des ré- sultats nous permettent d'être plus affirmatifs. Nous reprenons nos expé- riences sur les animaux, espérant bientôt combler ces lacunes de nos re- cherches. » ZOOLOGIE. — Sur les Batraciens anoures à petits et à gros têtards; Note de M. S. Jodrdain, présentée par M. Blanchard. « Tous les erpétologistes connaissent la curieuse particularité présentée par un Batracien anoure de la Guyane, le Pseudis de Mérian, dont le têtard énorme donne naissance à une forme sexuée de taille beaucoup moindre, circonstance exceptionnelle qui avait fait admettre par M'"' de ^lérian une transformation du Pseiidis adulte eu tel rd ou, comme elle disait, en poisson. Les observations auxquelles je u^e suis livré sur le développement des Anoures m'ont permis de reconnaître des faits analogues chez plusieurs de nos espèces françaises. Les têtards de Pelodyles jninrtnlus, d'une de nos grenouilles, la Rannviridis, et surtout ceux de nos deux Pelobntes, devien- nent rapidement très-gros, puis, à mesure qu'ils perdent leurs caractères de larve, diminuent de grosseur de manière à donner naissance à une forme sexuée qui, au début, est beaucoup plus petite que le têtard dont elle procède. J'ai dû m'appliquer à rechercher les conditions biologiques auxquelles étaient liées ces différences de taille chez les têtards des Batra- ciens anoures. » Les espèces à petits têtards peuvent être comparées aux insectes à mé- tîlmorphoses incomplètes; celles à têtards volumineux offrent de l'analo- gie avec les insectes à met imorphoses complètes. M Les premières se nourrissent et croissent d'une manière régulière et graduelle, pendant toute leur vie, jusqu'à ce que l'adulte ait acquis sa taille ■".. R.. '87Î. I" S-m-l/rr. (T. LXXIV, N» 22.) ' "^5 ( i4i8 ) normale et définitive. Elles grandissent et se complètent peu à peu, comme le forait un hémiptère, par exemple. » Les secondes se comportent différemment. A leur sortie de l'œuf, les têtards croissent rapidement et acquièrent vite une taille considérable, comme le ferait la chenille d'un lépidoptère, à laquelle on peut les compa- rer durant cette première période, qu'ils emploient à se constituer en tissus une ample réserve nutritive. Dans une deuxième période, ils prennent peu ou point d'aliments, mais la réserve alibile est dépensée et utilisée pour la constitution des parties de nouvelle formation, ainsi que pour la ration quotidieime d'entretien. En somme, leur volume diminue : physiologique- ment, ils deviennent carnivores, comme le seraient des herbivores soumis à l'abstinence; l'animal se nourrit de sa queue et des autres parties qui se résorbent ou perdent de leur importance. C'est cette période remarquable que j'ai assimilée, avec des restrictions que chacun fera, à l'état de nymphe des insectes à métamorphose complète : à ce moment, en effet, l'animal 5e nourrit des matériaux enuiiagasinés par la larve, et en constitue les parties caractéristiques de l'être sexué. » Dans les Anoures à petits têtards, une réserve de matériaux alibiles est d'abord constituée dans l'oeuf, pour le développement de la forme asexuée, laquelle à son tour doit pourvoir journellement à son entretien et acquérir, jour par jour, les éléments plastiques et autres nécessaires à la constitution de l'animal parfait » Dans les Anoures à gros têti rds, une première fois aussi les matériaux alibiles sont emmagasinés dans l'œuf, puis l'animal, sous sa forme asexuée, par l'acte de l'assimilation nutritive, se crée une deuxième réserve qui sera mise à profil potu* la foraiation du Batracien sexué. » Les phénomènes particuliers présentés par les Batraciens à gros têtards sont peut-être en rapport avec la double ponte annuelle qu'ils effectuent. Ces têtards, nés en automne, passeraient la saison rigoureuse sans prendre de nourriture, et se trouveraient aptes à se constituer à l'état d'animal par- fait vers la fin de l'hiver. » MÉTiiOHOLOGlt;. — Elude sur les lois des cjclones et des tempêtes et sur leur représentation géoniétri(jue. Note de M. Fron. présentée par M. Delaunay. « La météorologie, et en particulier l'étude des orages et des tempêtes, a fait des progrès considérables dans les trente dernières années. Depuis ( i4i9 ) le moment où Loomis construisait pour la première fois des cartes synop- tiques d'Europe et d'Amérique, où IMaury, Quételet réunissaient la confé- rence de Bruxelles, où Buys-Bailot énonçait la loi qui lui servait à prédire les coups de vent dans les Pays-Bas, où Le Verrier organisait la météorologie télégraphique à l'Observatoire de Paris, se sont produits les travaux de Marié-Davy, de Buchan etMohn, Meldrum et R. Scott, Jelinek et Francis Galton, Poincaré, Peslin, Coumbary, tandis que les physiciens de l'Obser- vatoire de Paris continuaient patiemment et sans s'arrêter un seul jour la discussion de cartes quotidiennes résumant les documents d'Europe, d'Asie et d'Amérique. » De ces discussions, de l'étude des travaux sur les cyclones publiés par Reid, Redfield, Espy, Piddington, Dove, Keller, Andrau, de Vaneechont, Sonrel, Baille, de l'examen comparatif des Atlas publiés par l'Observatoire de Paris, par l'Institut de Christiania, et de celui des cartes construites par Meldrum, Scolt, Buchan, est résultée pour nous une conception générale du cyclone et de son mouvement, déjà énoncée dans l'Atlas de 1867 et qui depuis ce moment nous a donné l'explication d'un grand nombre de faits nouveaux et intéressants présentés par les cartes. Cette conception, hâtons- nous de le dire, ne peut être considérée comme l'expression rigoureuse des faits tels qu'ils se passent dans la nature, mais comme une idée théo rique facilitant les études d'ensemble et devF it elle-même servir de base à des discussions ultérieures qui pourront l'affermir ou l'ébranler. » Si l'on considère l'ensemble des positions que peuvent occuper à un moment donné les masses aériennes, entraînées par un cyclone, cet en- semble, embrassant un espace annulaire de grande étendue, offrant un calme central et une région périphérique également calme, peut être con- sidéré comme contenu dans une surface enveloppe assimilable, comme première approximation^ à un tore. Ce n'est là, bien entendu, qu'une pre- mière approximation permettant d'expliquer de la manière la plus simple possible les phénomènes observés, de les réunir dans un énoncé unique, enfin et surtout de fixer les idées siu' un corps bien défini, bien connu en géométrie. D'ailleurs les considérations que nous allons présenter aujour- d'hui sur le mouvemenl du cyclone, étant d'un ordie tout à fait général, s'appliqueront aussi bien à tout autre corps tournant qu'à un tore, elles ne présument rien sur la nature de la surface, mais supposent seulement que cette surface reste identique à elle-même pendant le temps où nous la con- sidérons. Cette dernière hypothèse n'est évidemment pas vraie; elle est contraire à l'opinion émise par divers météorologistes, qui admettent que i85.. ( l420 ) de l'air nouveau est à chaque instant entraîné dans le cercle d'action du météore. Entre ces deux extrêmes se trouve probablement la vraie solution du problème, mais la première hypothèse conduit à l'explication naturelle d'un si grand nombre de faits, qu'il nous a semblé utile de la développer en l'admettant d'abord d'une manière absolue. » Figurons-nous donc un cyclone comme un système invariable, arrivant avec une certaine vitesse sur nos côtes d'Europe, par exemple, et deman- dons-nous le chemin que parcourt chaque masse d'air entraînée par lui et soumise à la fois à son mouvement de translation et à son mouvement de rotation, en même temps qu'au mouvement diurne d'entraînement. Pour cela, supposons que le cyclone soit amené d'une position à la position voi- sine parla superposition de deux mouvements, savoir : un mouvement de translation du centre de gravité et de toutes les molécules aériennes qui le constituent suivant des trajectoires parallèles à celle du centre, puis un mouvement de rotation du système tout entier autour de ce même centre de gi-avité. » Mouvement de translation. — Le centre de gravité du système se meut comme un projectile lancé horizontalement à la surface de la Terre. Il devra donc décrire une sorte de parabole; c'est en effet la forme de trajectoire la plus ordinaire des cyclones : c'est celle qui a été constatée dans les cyclones du 17 août 1827, du 23 juin i83i,du 10 août 1 83 1. Ce fait est tellement connu, qu'il est inutile de multiplitr les citations, de compléter cette liste et d'y ajouter d'autres cyclones ayant atteint l'Europe et ayant continué leur tra- jectoire parabolique dans le nord, le centre et le sud du continent, persis- tant à l'état de cyclone parfaitement déterminé pendant douze jours quel- quefois, et n'étant perdus souvent qu'à cause du manque d'observations dans les régions atteintes. Quelques causes peuvent modifier la courbe : citons seulement l'action que peut exercer la |)résence soudaine d'un autre cyclone qui vient englober le pi'emier, l'action solaire, et aussi l'influence des élévations du sol. Cette influence est facile à prévoir, elle est mise en évi- dence en traçant les trajectoires sur une carte d'Europe avec courbes de niveau, ainsi que nous l'avons fait déjà pour l'étude des orages en France, en i865. » En résumé, l'assimilation du cyclone a un système invariable tour- nant est vérifiée à posteriori par les faits que nous révèle l'étude des trajec- toires (les mouvements tournants aériens; elle donne l'explication générale- ment admise du demi-cercle dangereux cl des manœuvres conseillées par les marins pour l'évilei-. ( I42I ) » Mouvement de rotation. — Il est défini à chaque instant par la direction de l'axe instantané de rotation et sa vitesse w. Considérons l'ellipsoïde cen- tral des moments d'inertie correspondant ;iu cyclone. On sait que l'axe in- stantané de rotation est nn des rayons vectenrs de cet ellipsoïde, et que la longueur de cet axe est proportionnelle à la vitesse de rotation w. D'ailleurs, cet ellipsoïde, qui est lié invariablement au cyclone, se meut en restant constamment tangent a une courbe fermée que les circonstances initiales du mouvement permettent de définir. L'axe instantané de rotation entraîné par cet ellipsoïde décrira donc dans l'espace un cône ayant pour sommet le centre de gravité du corps. Ce cône mobile, dont on peut obtenir l'équa- tion, roule d'ailleurs sans glissement sur un autre cône fixe défini également par son équation. La rotation de ces deux cônes l'un sur l'autre permet de fixer aux divers instants qui suivent l'instant considéré quelle est la po- sition de l'axe instantané du cyclone dans l'espace. D'ailleurs, la vitesse de rotation autour de cet axe instantané est à chaque instant proportionnelle à la longueur du demi-diamètre de l'ellipsoïde central correspondant. » Ces considérations permettent de faire rentrer dans une explication générale certaines singidarités constatées dans la marche des cyclones. Sou- vent, par exemple, au lieu de décrire une courbe parabolique, le centre de dépression, qui n'est autre que la trace de l'extrémité de l'axe, semble dé- crire à la surface de l'Europe une portion de spirale s'enroulant autour de la courbe tracée par le centre de gravité. C'est ce que nous montrent les cartes du 23-27 février, du 3 au 12 décembre i865..., et, pour prendre un exemple plus récent, la dépression suivie dans le nord de l'Europe du 20 au 24 avril 1872 (i). » Ce mouvement conique de l'axe fait que le cyclone frotte contre les surfaces terrestres (ou les couches d'air interposées) tantôt parle bord sep- tentrional, tantôt par le bord méridional, tantôt par les régions intermédiai- res, et à chacune de ces positions se lie une région dangereuse située dans l'azimut correspondant. Un grand nombre de coups de vents de directions anomales proviennent d'une cause analogue. Citons, par exemple, les coups de vent d'est de l'océan Atlantique nord, qui avaient été déjà expliqués en admettant un cyclone à axe horizontal. Citons aussi, dans l'hémisphère sud, (i) Cette dépression avait en effet son centre le 20 sur l'Irlande, et le 21 près du Havre, ayant marché du nord -ouest au sud-est. Le rentre recule ensuite vers l'ouest et se trouve, le 22, près lies îles Scilly; remontant, le 23, vers le canal Saint-Georges, il se dirige enfin, le 24, vers l'Islande, ayant décrit une sorte de boucle, fait qui est assez commun dans ces parages. ( l432 ) certaines tempêtes du Cap de Bonne- Espérance, étudiées par le commandant Andraii. Ce savant devait d'ailleurs être nommé à cette occasion, car c'es' lui qui, le premier, énonça cette opinion que la région dangereuse située au sud d'un cyclone marchant vers le nord est due au frottement de la partie méridionale du cyclone contre le sol. Il expliquait ce frottement par \apei sis- lance du plan de rotation du cyclone; notre interprétation est plus complexe, il est vrai, mais plus générale; elle comprend tous les cas. Elle explique encore, en effet, le cas assez fréquent où la portion dangereuse est l'azimut nord, alorsque le cyclone reste immobileou se meut suivant une parallèle ter- restre. Elle se prête d'ailleurs parfaitement à l'interprétation de tous les cas particuliers signalés dans la nature, et que mettent en évidence les cartes publiées par l'Observatoire de Paris. îs'ous ne pouvons entrer dans l'examen détaillé de ces cas particuliers, ce qui nous entraînerait trop loin. » Il suffit ici d'avoir posé les deux principes qui nous guident dans la discussion des cyclones et des pliénomènes concomitants, principes qui consistent à remplacer la considération du cyclone par celle du lore orageux ou tempétueux, et la considération du cyclone ou du tore par celle de Vellipsoïde central des moments d'inertie correspondants. » GÉOLOGIE. — Sur l'éruption actuelle du Vésuve. Lettre de M. Guiscardi à M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Naples, 23 mai 1872. « Je prends du bienveillant reproche, au bas de la page 1298 [Comptes rendus), la petite partie qui, peut-être, m'appartient, et je me hâte de vous renseigner sur ce que j'ai vu, le i4 courant. » Il n'y a plus de plateau au sommet du Vésuve. Scories, lapilli, cendres ont tout égalisé ici comme en bas, de sorte que la pente extérieiue du cône adventif se fond avec celle du grand cône. « Le cratère du cône adventif est allongé à peu près du NNO au SSE (i). De ce dernier côté, la paroi du cratère est, en partie, celle du cône qui existait déjà. Le cratère est partagé en deux par une sorte de muraille, bien plus basse que les bords du cratère et presque dans la direction contraire à celle de son allongement ; ce qui reproduit la disposition de i85o que vous connaissez. (i) C'est par une erreur typographique, qui m'a écliappé, qu'il est dit au Compte rendu (p. 1298) que la fissure de l'éruption s'est ouverte sur le flanc SO du grand cône: c'est au NO qu'il faut lire. (Ch. S.-C. D.) ( i423 ) » Le gouffre au S est moins grand que l'autre; il est très-irrégulier et de ses bords se projettent des crêtes vers son milieu. » L'autre gouffre a une échancrure bien large et profonde, presque au N, là où était jadis un petit cône marginal {voyez Zeitscit. d. deuts. Geolocj. GeselL, pi. XVIII), qui certainement a disparu par suite de la dernière érup- tion. » La paroi E, presque verticale, du gouffre est composée, de bas en haut, de bancs Iiorizonfaux de laves, qui alternent avec des bancs de sco- ries ; les laves y prédominent. Sur le bord, il y a des couches de cendres, ce qui est bien naturel. Abstraction faite des dikes, que je n'y ai pas vus, cette paroi ressemble beaucoup aux escarpements du mont Somma. » Au-dessous de l'échancrure, il y a sur le grand cône un large ravin, dont le flanc E se montre comme une coupe faite dans le cône par un plan passant par son axe. On ne voit pas bien quelleroche existe à la base; en haut, ce sont des laves et des scories, inclinées en dehors. Les scories en forment la plus grande partie. Je pense que cette paroi est le prolongement de celle du gouffre. Le fond du ravin est une surface plane, unie, inclinée de /|5 degrés à peu près; on n'y voit que des cendres. On cherche en vain l'autre flanc du ravin, car la surface qui en forme le fond va se confondre avec celle du grand cône. » Avant d'arriver à la base du ravin, on rencontre dansl'Atrio un monti- cule allongé, comme im toit k deux pans, dont la crête a une direction voisine de EO et la longuein- d'une centaine de mètres. Ses flancs sont couverts de cendres comme le tond du ravin. » I^e long de la pente extérieure du petit gouffre, à partir du bord, il y a une fissure étroite, apparemment opposée à l'échancrure de l'autre gouffre. La température y est assez élevée et la couleur jaime prédomine dans les sublimations. C'est de cette fissure que vers 3''3o'" du soir, le 24 avril, une lave est sortie et, bientôt arrivée au bord du grand cône, a continué à couler sur son dos. J'ai vu cela, car j'étais avec MM. A. Heim et J. Zervas, à étudier les dikes du mont Somma. Ceci a été le pre- mier acte de la grandiose éruption qui a coûté la vie à plusieurs curieux qui, dans la nuit du 25 au 26 avril, étaient à l'entrée de l'Atrio à y voir les laves qui coulaient déjà, ou commençaient à couler, des deux côtés des Canleroni et par conséquent dans la Velrona et sur le Piano délie Ginestre. » On ne voit pas clairement d'où ces lavessont sorties, à cause des lapilli et des cendres de beaucoup d'épaisseur, mais variable suivant les lieux, qui ont tout couvert. On reconnaît les laves récentes à leur chaleur, aux ( «42/. ) sublimations seulement; mais tout porte à croire qu'elles sont sorties de l'échancnu-e du gouffre, de la fissure du cône qui est représentée par le ravin que j'ai déjà décrit. » Les cendres sont blanchâtres, et, à cet égard, elles n'ont rien à faire avec les cendres noirâtres propres du Vésuve. Les laves sont d'un gris noir, des points blancs très-petits annoncent la lencite ; les cristaux d'au- gite, vert-bouteille, y atteignent la longueur de 6 millimètres. J'en ai re- cueilli d'isolés dans les cendres sur la pente du cône. » Depuis janvier \8'j\ jusqu'à la dernière éruption, la quantité de vapeur sortie du cratère, surtout du petit cône marginal, a été énorme. » I/abondance des cendres, les mugissements ont caractérisé l'éruption d'avril 1872. » MÉTÉOROLOGIE. — Bolides obsewés en Piémont le soir du 24 avril 1872. Note du P. Dexza, présentée par M. Le Verrier. « r^e bolide vu à Agde par M. Perris (Comptes rendus, 29 avril 1872) est apparu aussi à Moncalieri et àMondovi. l>'heure de l'apparition a été chez nous à peu près la même qu'à Agde, c'est-à-dire à 8''24™ en temps moyen de Paris. » A Mondovi, on n'a pu déterminer avec précision le chemin du météore; mais à Moncalieri nous avons soigneusement tracé la position de sa tra- jectoire. En eftet, nous avons vu le météore s'allumer dans le Cancer, au- dessus de a de cette constellation ; ensuite, il a traversé l'Hydre, passant entre la tète de cette constellation et Procion; enfin, le bolide est allé s'éteindre dans le Monocéros. Voici ia position du commencement et de la fin de la trajectoire : Ascension droite. Déclinaison. Commencement iS^" +1^° Fin ii5,5 — 9 » Le diamètre apparent du nurteus a été estimé, à Moncalieri, à peu près à deux fois celui de Jupiter; à Mondovi, le cinquième du diamètre lunaire. Sa clarté était tres-vive, de sorte qu'elle a éclairé les maisons environ- nantes. » Ix* bolide était suivi par une traînée tres-briilante. Il marchait très- lentement. Sa couleur était d'abord rouge, ensuite verte, très-délicate. » Un deuxième bolide a été observé en Piémont, le soir même du ( 14^5 ) 24 avril, àVolpeglino, près de Tortoni, par M. Maggi, directeur de l'Ob- servatoire météorologique. » Le météore apparut, à 9''54'" en temps moyen de Paris, dans l'étoile Q (le l'Auriga, et finit sa course à peu de distance de /3 de Cassiopée. La position apparente de son chemin, dans la sphère céleste, est la suivante : Ascension droite. Déclinaison. Commencement. 87° + 3^" Fin 35i H- 58 » Le bolide marchait avec peu de rapidité, et, arrivé à moitié de sa course, c'est-à-dire dans la constellation de la Girafe, s'arrêta subitement pendant plus de deux secondes. » Sa grosseur apparente était à peu près les deux tiers de ce que pai'aît être la Lune lorsqu'elle passe au méridien. Le noyau ressemblait à une poire très-allongée : il était d'une couleur blanc argenté très-vive, avec une longue traînée blanchâtre. » Une belle aurore polaire a été vue, le soir du 9 courant, à Moncalieri et à Aoste^ et plusieurs phénomènes aiiroraux ont été observés pendant ces jours derniers à Moncalieri, Aoste, Voipeglino, Mondovi, Gènes (i). » MINÉRALOGIE. — Production d'un j>hosplntre de fer cristallisé. Note de M. Sidot, présentée par M. Daubrée. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences un nouveau phosphure de fer cristaUisé, jouissant à un très-haut degré des propriétés magnétiques. Pour obtenir ce phosphure de fer, je commence par faire passer de la vapeur de phosphore en excès sur du fil de clavecin entassé dans un tube de porcelaine, qui est cliauffé au rouge clair. A cette tempéra- ture, le phosphure ne tarde pas à s'unir au fer pour former un phosphure cassant et assez fusible, d'un aspect métallique très-prononcé. » J'ai répété plusieurs fois cette opération, dans le but d'obtenir une plus grande quantité de phosphure de fer, aussi pur que possible. Après avoir recueilli ainsi plus de i kilogramme de la substance, je l'ai calcinée à plusieurs reprises dans un creuset ordinaire, afin de chasser une partie du phosphore et de le ramener à un degré inférieur dé phosphiuation; puis (i) Le 29 avril, une nouvelle pluie de sable est tombée en Sicile, [à Messine et à Syra- cuse. Elle était peu importante. C. R., 1873, 1" Semestre. (T. LXXIV, N» 22.) I 86 ( i426 ] j'ai coulé la matière en fusion dans un tét à rôtir, chauffé à l'avance pour en éviter la rupture. » Le phosphure de fer, ainsi fondu et refroidi, se présente sous la forme d'une masse métallique ayant l'apparence de la fonte; mais si l'on vient à briser cette masse, on trouve l'intérieur de certains morceaux tapissé de très- beaux cristaux, dont la forme est celle du prisme droit à base carrée; ils atteignent près de i centimètre de longueur. Ces cristaux sont quelquefois d'un blanc d'acier, mais, le plus souvent, ils sont irisés et d'une très-grande dureté, comparable à celle de l'acier. » La composition de ce phosphure de fer est représentée par la formule Fe'Ph. Il contient en effet, comme moyenne de deux analyses très-concor- dantes : Calculé. Trouvé. Ph 12,1 12, 0 Fe 87,9 87,3 » Il y a en outre une petite quantité de silicium, o,5 pour 100, qui pro- vient soit du fer employé, soit de la porcelaine, ou même du creuset dans lequel le phosphure a été fondu plusieurs fois. » On ne connaît, je crois, aucun phosphure de fer de cette composition. Le plus riche en fer de tous ceux que l'o)! a préparés jusqu'ici est le phos- phure Fe"?!!, obtenu par M. Hvoslef, en chauffant fortement sous le bo- rax le phosphure Fe-Ph. Mais le phosphure n'est pas magnétique, et n'a été obtenu que sous forme de culot cassant à cassure grenue, tandis que mon phosphure est nettement cristallisé. M Le seul phosphure magnétique dont il soit fait mention dans les Traités de Chimie (Felouze et Fremy, t. III, p. 186), aurait été obtenu en chauf- fant ensemble un mélange de vivianite en poudre, d'oxyde de fer et de charbon. Il constituait un composé blanc, très- dur, contenant i4,25 pour 100 de phosphore. Sa composition le rapprochant beaucoup du pré- cédent, qui en contient i5 pour 100, on peut penser qu'il contenait, à l'état de liberté , du fer qui lui communiquait ses propriétés magné- tiques. » L'analyse du phosphure Fe'Ph se fait très-simplement. On dissout la matière pulvérisée dans l'acide azotique très-concentré, et l'on fond avec du carbonate de potasse pur le phosphate de fer qui résulte do cette réac- tion après l'avoir desséché. Il se forme du phosphate de potasse et du ses- quioxyde de fer que l'on sépare par l'eau bouillante. L'oxyde de fer est dissous dans l'acide chlorhydrique et précipité ensuite par l'ammoniaque, ( j427 ) ce qui permet de l'obtenir exempt d'alcali. On dose l'acide phosphorique soit à l'état de phosphate de bismuth, soit à l'état de phosphate amnioniaco- inagnésien, » MINÉRALOGIE. — Observations relatives au phosphure de fer cristallisé obtenu par M. Sidot; parM. Daubrée. « En présentant la Note de M. Sidot, je crois devoir rappeler que du phosphure de fer a été préparé, il y a quelques années, en grand, dans le département des Ardennes, par M. Boblique, qui réduisait dans un haut- fourneau, en présence du fer, la chaux phosphatée en rognons qui se ren- contre abondamment dans les couches de Gault. I.e phosphure de fer ainsi obtenu ressemble, par son aspect métallique et son état cristallin, à celui dont il vient d'être question ; il est aussi très-fortement magnétique. Mais les cristaux prismatiques que l'on rencontre dans les géodes de ces masses, bien qu'ils aient souvent plusieurs millimètres de longueur, ne sont pas assez nets pour que leur système ait pu être déterminé avec certitude. » On sait qu'aucun phosphure n'a jusqu'à présent été signalé dans l'é- corce terrestre, où les phosphates sont cependant très-répandus et constituent des espèces nombreuses, mais que cette sorte de combinaison est habituelle dans le fer d'origine météorique. Le phosphure de fer et de nickel que Berzélius y a découvert, et qui depuis lors y a été fréquemment rencontré, constitue l'un des traits les plus caractéristiques des roches cosmiques, comparées aux roches terrestres. » Les différences que présentent les résultats des analyses de ce phos- phure double, auquel on a donné le nom de schreibersite, n'ont pas encore permis d'en établir la composition avec certitude. M. Laurence Smith a proposé la formule Ni^ Fe* Ph . M A part les grains et les lamelles de schreibersite que l'on distingue faci- lement à l'œil nu dans les fers météoriques, soit immédiatement, soit dans le résidu qu'ils laissent, après avoir été traités par un acide, M. Gustave Rose a reconnu dans le fer tombé le i4 juillet 1843 à Braunau, en Bohème, un phosphure en cristaux aciculaires, ayant la forme du prisme droit à base carrée, et qu'il a désignés sous le nom de rhabdite (i);; la proportion des éléments de la rhabdite n'a pas été déterminée. En attendant que les cristaux de cette substance puissent être l'objet d'une analyse quantitative, (i) Beschreibung und Einleitung der Meteoiiten; 1864, p. 48- 186.. ( t4a8 ) il importe de signaler que par leur système cristallin, ainsi que par leur aspect général, ils se rapprochent tout à fait de l'espèce chimique bien dé- finie dont il vient d'être question. Cette ressemblance, qui peut résulter d'un isomorphisme, si ce n'est d'une identité, rehausse l'intérêt que pré- sente la substance très-habilement préparée par M. Sidot. » M. DE CoppET adresse, par l'entremise de M. Wurtz, une Note relative à la sursaturation des solutions de lactate de calcium et de lactate de zinc. M. GiLLET DE Grandmoxt adrcssc, par l'entremise de M. Cloquet, une Note sur l'emploi d'un nioxa soufré. Ce moxa présente la fornie d'un petit crayon, formé de soufre et de plombagine; il s'enflamme aisément, con- serve une température à peu près constante, et n'émet presque pas de cha- leur rayonnante. 31. Faucher adresse une Note relative à une modification des piles pour les appareils électro-médicaux. La pile employée par l'auteur, et qui est construite par M. Morin, con- siste en un vase prismatique de porcelaine, fermé de toutes parts et présen- tant seulement une petite ouverture pour l'introduction du liquide. Le vase est partagé, par une cloison incomplète, en deux compartiments, dont l'un reçoit le liquide et dont l'autre reçoit la pile proprement dite : il suffit d'in- cliner le vase d'un côlé ou de l'autre pour mettre la pile en activité ou pour suspendre son action. Cette Note sera soumise à l'examen de M. Becquerel. M. J. Girard soumet au jugement de l'Académie quelques spécimens de reproductions photographiques des matières ramenées du fond de la mer par les sondages. M. Brachet adresse un complément à sa Note sur un hélioscope. (Renvoi à la Commission nommée.) La séance 2st levée à 6 heures un quart. 1). ( i429 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 20 mai 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Clinique obstétricale ou Recueil d'observations et statistique de M. le D'' A. Mattei; 1. 1, liv. i à 2; t. II, liv. 3, 4; t. III, liv. 5, 6, Paris, 1862 à 1871; 6 liv. in-8°. Enoncé des titres des travaux scientifiques et des principales recherches obsté- tricales de M. le D"^ A. Mattei. Paris, sans date; br. in-8°. (Ces deux der- niers ouvrages sont adressés par l'auteur au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1872.) Sur l'application de la transformation arcjuesienne à la génération deî courbes et surfaces géométriques; par "L. Saltel. Bruxelles, 1872; iu-4°. (Extrait du tome XXII des Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par l'Aca- démie royale de Belgique.) (Présenté par M. Chasies.) Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques, rédigé par MM. G. Darboux et J. HoiJEL; t. III, février, mars et avril 1872; Paris, 1872; 3 liv. in-S". (Présenté par M. Chasies.) Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Paris pour obtenir le grade de docteur ès-sciences physiques; par E. Kitter. i"' Thèse : Des modifications que subissent les sécrétions sous l' injluence de quelques agents qui modifient le globule sanguin; 2" Thèse : Propositions de physique données par la Faculté. Cler- mont-Ferrand, 1872; in-4*^. (Présenté par M. Ch. Robin pour le concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1 872. ) Mémoire sur la répartition de l'atropine dans la feuille et la racine de bella- done., lu à l'Académie de Médecine le 21 novembre 1871 et le i3 février 1872; par M. J. Lefort. Paris, 1872; br. in-8°. Nombre d'oscillations par calme des bâtiments de notre marine; par M. Ch. Antoine. Brest, 1871; grand in-8'' autographié. Transactions of the royal Society of Edinburgh, vol. XXVI, part. II, III, for the session 1 870-1 871. Edinburgh, sans date; 2 vol. iu-4". Proreedings ofthe royal Society of Edinburgh, session 1870-71. Edinburgh, sans date; in-8°. ( i.45Q ) Currents and surface température oftlie Nortli Atlantic océan from llie Equa- tor to latitude 40° N.for each month of thejear with a gênerai current cliart. London, 1872; in-4°. BuUetlino di Bibliotjrafia e di Storia délie Scienze malemaliche e fisiclie, pub- blicatodaB. Bongompagni; t. IV, settembre-ottobre 1871. Roma, 1871; 2 br. in-4°. (Présenté par M. Chasles. ) Jnnali délie Université toscane. Parte prima, Scienze 'noologiche; tomo undecimo. Pisa, i86g; in-4°. Renie htilulo lombardo di Scienze e Lettere. Rendiconti; série II, vol. II, fasc. 17 à 20; vol. III, fasc. i à 20; vol. IV, fasc. i à 20; vol. V, fasc. i à 3. Milano, 1869 à 1872; iii-8°. Memorie del reale Islilitio lombardo di Scienze e Lettere, classe di Scienze ma- tematiche e naturali ; vol. XI, fasc. 3 e ultimo; vol. XII, fasc. i à 3. Mi- lano, 1870-1871; 4 l'v. in-4°. Reale Islituto lombardo. Rapporti sui progressi délie Scienze, I. Sopra alcuni recenti sttidj di Chimica organica e sulT applicazione dei loro risullati ail' arte linloria; del D. L. GabbA- Milano, 1870; in-S". Atti délia fondazione scientifica Cagnola; vol. V, part. 2, 3. Milano, sans date; 2 vol. in-8°. Sulla burrasca del 2'] febbrajo e sulla pioggia rossa del 10 marzo 1870; Note del prof . Cav.-D. Ragona. Modena, 1872; br. in-S". Proprietalea seriei armonice eu ulilitaiea ei scientifica cercetata, disunlita si demonslrala prin analisa elementare de N.-S. BOTESU. Jassy, 18725 in-8". (Deux exemplaires. ) L'Académie a reçu, dans la séance du 27 mai 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Mémorial du Dépôt de la Guerre, imprimé par ordre du Ministre. T, X, coïi'^ tenant la description géométrique de l'Algérie. Paris, 1871; in-4", avec planches. Bibliothèque de l'Ecole des Hautes-Etudes, publiée sous les auspices du Minis- tère de l'Instruction publique, section des Sciences naturelles; t. IV. Paris, 1871; I vol. in-8». Mémoires de l'Académie de Metz, 1868-1869, 1869-1870, 1870-1871. Metz, 18G9 à 1871; 3 vol. in-8°. ( >43i ) liulletiii de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau, 1 87 1 - 1 872 ; 3* liv. Pau, 1872; 111-8". Société scientifique et littéraire d'Jlais; année 1871,3'' Bulletin. Alais, 1 87 1 ; in-8°. Mémoires d'Jgriculture, d'Économie rurale et domestique, publiés pur la So- ciété centrale d'Jgiiculture de France; années 1868-1869. Paris, 1872; t vol. in -8°. De la généralisation des anévrismes milinires; par M. H. LiOUViLLE. Paris, 1871 ; in-8°. (Présenté par M. Cl. Bernard pour le Concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1872.) Physiologie du système nerveux cérébro-spinal d'après l'atialjse physiolo- gique des mouvements de la vie; par M. Ed. Fournie. Paris, 1872; t vol. in-8° relié. (Présenté par M. Cl. Bernard pour le concours des prix de Mé- decine et Chirurgie, 1872.) Timlé élémentaire de Chirurgie; parle D'' Fano. Paris, 1869; 2 vol. in-8°, avec figures. Exposé des applications de l'électricité; par le Comte Th. Du MoiNCËL. 3^ édition, entièrement refondue; t. Ij Technologie électrique. Paris, 1873; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. E. Becquerel.) Manuel pratique d'acclimatation; par U. de i.a BlanchÈRE. Paris, 1872; I vol. in-i2. Pleurésie et thoracentèse. Étude clinique; par le D'^ L. Lereboullet. Mont- pellier, 1872; br. in-8°. Les Conseils de révision et la nouvelle organisation militaire; par Dioms T)ES Carrières. Auxerre, 1872; br. in-8'*. Bnrbotan [Gers). Eaux et boues minérales, etc.; par le D'' E. de Larbès. Toulouse, 1872; in-8''. Des amputations sous-périostées; par le D'F.PoNCET. Paris, 1872 ; br. in-8°. (Extrait de la Gazette médicale de Paris.) (Ces quatre derniers ouvrages sont présentés par M. le Baron Larrey.) Hjqiène alimentaire. Observations sur la gélatine, etc.; par A. GuÉRARD. Paris, 1871 ; br. in-8". Noie sur les usages physiologiques et économiques de la gélatine; par A. GuÉ- RARD. Paris, sans date-, br. in-8°. ( i432 ) Élude de physiologie exfjéiiinentak cl tliérapculique sur la ciguë et son alca- loïde; par Martiin-Damourktte et Pelvet. Paris, 1870; grand in-S". Côtes du Brésil, Rio de la Plata, République du Paraguay. Caries dressées d'après les travaux exécutés sur les avisos à vapeur le Bisson [de i856 à 1860) et le d'Entrecasteaux (1861-1862), et complétées à l'aide des documents les plus récents; par M. Ernest Mouchez, capitaine de frégate. Paris, i86/|; I vol. grand aigle, relié. (Présenté par M. le vice-amiral Jurien de la Gra- vière. ) Métallotliérapie. Traitement spécial des maladies nerveuses de la cldoro-aiié- uiie et du diabète par les métaux et les eaux minérales qui en contiennent, etc.; par le D"^ V. BuRQ; 2* édition. Paris, 1871 ; in-12. Éléments de thérapeutique et de pharmacologie; par A. Rabuteau; 1'' fasci- cule. Paris, 1872; I vol. in-12. Causeries scientifiques; par H. DE Parville; 10" année,»i870. Paris, 1872; I vol. in-12. Observations sur un hybride spontané du lérébinthe et du lentisque; par M-M. DE SAPORTAe< A.-F. Marion. Paris, 1871; br. in-8**. Conférence médicale de Paris. Discussion sur la variole et la vaccine; par MM. Gaffe, Dally, Gallard, Marchal [deCalvi), Lanoix, Tardieu, Re- viLLOUT, etc.; 1870. Paris, 1872; in-8°. (La suite du Bulletin au prochain numéro.) ERRATA. (Séance du 29 avril 1872.) Page 1 167, ligne 12 de la note, au lieu de qui, lisez que. Page ii6g, ligne 4 en remontant, au lieu de sous-sulfate, lisez sesquisulfate; et ligne i tle la note, au lieu de Bestner, lisez Kestner. Page 1 1 ']o, ligne 8, au lieu de l'équivalent, lisez i équivalent. ( Séance du 20 mai 1872.) Page 1820, ligne 28, au lieu de M. Resal, 16 suffrages, lisez M. Resal, ii 1° Si deux régulateurs sont constitués de telle sorte que les organes homologues des ii systèmes partiels dont ils se composent soient de même densité; si, en outre, les dimensions homologues sont proportionnelles, ces régulateurs offriront une similitude partieUe. » Dans les systèmes présentant une similitude partielle, l'angle o est le même, et il résulte de l'équation (i) que, si Ton désigne par Q,' et p' les quantités homologues respectivement de û et p, on aura la relation (2) 9Jy' = ir-p, qui permettra, étant donnés : d'une part, un système partiel isochrone et les valeurs correspoîidantes de il et p; d'aulre part, un autre système par- tiel semblable au premier, de conclure, pour le second, soit la dimension o' correspondant à line vitesse de régime Q.', soit la vitesse Q.' correspon- dant à p'. » 2" La similitude est complète entre deux régulateurs, lorsque, le nombre des systèmes partiels étant le même, les dimensions p et p' ont entre elles le ranport de similitude qui existe entre des dimensions linéaires homolo- eues des systèmes partiels : dès lors, le rapport -, n'est plus arbitraire, et l'on a la relation (3) û'=iu/-,i ou, inversement, (4) - — d'où il suit que, si l'on veut construire un régulaleiu- isochrone semblable à un régulateur donné, mais devant fonctionner sous luie autre vitesire de régime, le rapport de similitude s'obtiendra en élevant au carré le rapport inverse des vitesses de régime : les dimensions linéaires du régulateur pro- jeté se déduiront de celles tle l'autre, par un simple changement d'échelle. Rcgulntcars isochioncs de lu picmicic classe, » Ces régulateurs doivent satisfaire à luie condition i)arlicnlièie, eu outre de celles qui ont été spécifiées plus haut. » Soient oj, et Wo les limites supérieure et inférieure de la vitesse de rotation, entre lesquelles la vitesse réelle doive rester comprise, pour le b^n fonctionnement des opérateurs; nous poserons I w, — w. G. K., iS'2, 1" S,;,i,-stre. {T. l.XXIV, N" 2^.) ' ^^ ( i442 ) et A sera ce que l'on désigne sons le nom iVécart proportionnel de In vitesse. » Soient : a l'angle des tiges avec la verticale, mesuré dans le même sens que l'angle y ; N l'effort vertical constant ou variable que la fourchette oppose au mou- vement ascendant ou descendant du manchon. On pourra calculer les valeurs successives que prend la quantité N sina ^ ^ 2A sin^ cos(a — (p) lorsque l'angle a varie entre ses limites extrêmes; désignons par P, le maximum de ces diverses valeurs. » Soient encore : P' le poids de l'une des liges supérieures, comprenant celui de toutes les pièces solidaires avec cette tige (axes, vis, etc.) ; L' la distance du centre de gravité de la même tige à son point d'articula- tion avec le plateau supérieur, mesurée vers l'autre articulation ; / la longueur commune des tiges, ou la distance comprise entre leurs points d'articulation ; P, le poids du plateau mobile et du manchon réunis, » Ces diverses quantités doivent satisfaire à la relation (7) P, +«P'=Po + nP'^, qui peut se traduire comme il suit : » Le poids total du manchon et des tiges supérieures doit être égal à L' la quantité P, augmentée de la fraction — - du poids des tiges supérieures réunies. » Un régulateur construit suivant les conditions énoncées, ne devra pas laisser subsister d'écarts proportionnels de la vitesse excédant sensiblement l'écart A, et cela quelle que puisse être, entre les limites données, la variation du travail résistant (addition ou suppression d'un nombre quelconque d'opérateurs, métiers, etc.). On devra seulement remarquer que les écarts périodiques étant du ressort des volants, il conviendra que l'écart propor- tionnel, admis dans le calcul du régulateur, ne soit pas intérieur à celui qui a été employé pour le calcul du volant, le régulateur ne pouvant avoir d'autre objet que de ramener la vitesse moyenne à la vitesse de régime. Quant aux meilleures conditions de l'emploi des régulateurs de la première ( »443 ) classe, je ne puis mieux faire que de renvoyer au Mémoire de M. Rolland, intitulé : Sur les variations du travail transmis par les machines, etc. )) Masse principale. — On peut satisfaire aux conditions énoncées en donnant à cette niasse des formes très-diverses. Les plus simples que l'on puisse employer sont celles d'un parallélipipède ou d'un cylindre, dont les plus grandes dimensions sont dans les plans de symétrie. Lorsque les masses des tiges sont équilibrées à part, comme il a été dit plus haut, au moyen de masses supplémentaires, la droite qui joint le point d'articula- tion de la tige inférieure et du plateau fixe au centre de gravité du parallé- lipipède ou du cylindre est perpendiculaire à leur plus grande dimension; dans le cas contraire, cette droite s'écarte quelque peu de la même per- pendiculaire. Régulateurs isnchrories de la deuxième classe. » Le seul objet de ces appareils étant d'obtenir le mouvement le plus uniforme possible, l'écart proportionnel A ne figure pas parmi les données; dès lors, on n'a point à se préoccuper de satisfaire à la condition (7), et le manchon n'a pas besoin de présenter une gorge, puisqu'il n'existe pas de fourchette à mettre en action. )> L'exactitude avec laquelle pourra fonctionner l'appareil dans des conditions où le poids moteur variera dans la proportion de i à 6 ou davantage, dépendra essentiellement des soins que le constructeur aura mis à réaliser les indications de la théorie et à prévenir ou réduire les effets du frottement des axes et du manchon. » Malgré les précautions les plus délicates, il arrivera que la densité des métaux employés ne sera pas exactement égale à celle dont on aura fait usage dans les calculs; il arrivera encore que les dimensions réalisées par le constructeur ne seront pas tout à fait égales à celles qui lui auront été assignées. De là un défaut d'isochronisme, et même des écarts plus ou moins sensibles entre la vitesse de régime et les diverses vitesses effectives. Pour obvier à ces inconvénients, il faut se réserver des moyens de réglage. Or les diverses conditions à remplir se traduisent ici par quatre équations; par conséquent, on doit se réserver les moyens de |îroduire quatre varia- tions distinctes de l'état de chaque système partiel. Ces quatre variations s'obtiennent : 1° au moyen d'un simple changement de la masse du man- chon (addition ou suppression de disques concentriques); 2° en déplaçant trois masses mobiles le long de tiges filetées et faisant partie de la masse principale, que nous nommerons masses régulatrices. 188.. ( i444 ) » Ces quatre coiitlitioiis sont exigées par une lliéoric qui n'assigne aiiciiiu; limite aux déplacements angulaires des tiges, dans les plans de symétrie; mais comme, en réalité, l'amplitude de ces déplacements ne dépassera pas ^ ou y de circonférence, il arrivera que, si l'exécution de l'appareil n'est pas trop incorrecte, il suffise d'opérer trois, ou même deux seulement des quatre variations exigées par la théorie générale; on sera donc dispensé de modifier le poids du manchon et l'on n'aura qu'à faire varier les positions des masses régulatrices. » Ces explications feront comprendre la disposition adoptée pour la masse principale. Voici en quoi elle consiste : Un parallélipipéde rectangle est relié à la tige inférieure, au moyen d'une cliappe; du côté opposé à l'articulation, luie ailette se fixe au parallélipipéde par le moyen d'une autre chappe. Les masses régulatrices sont des cylindres traversés par des tiges filetées : deux de ces tiges sont implantées sur la surface du paralléli- pipéde qui regarde l'ailette etàdes distances égales des bouts du paralléli- pipéde; les dimensions des tiges filetées sont égales, ainsi que celles des niasses régulatrices qu'elles conduisent; la troisième tige a son axe de figure en coïncidence avec le grand axe du parallélipipéde; les masses de la tige et du cylindre mobile qu'elle supporte sont calcidées de manière que l'axe de figure de l'ailette passe à la fois par le centre de gravité du paralléIi|Mpède et le point d'articulation de la tige inférieure. » Je crois être fondé à déclarer qu'on ne saïu'ait imaginer de solution plus simple; car chaque organe remplit ici le rôle indispensable que lui assigne la théorie. )) L'ailette est de forme trapézoïdale; en la construisant en aluminium, on facilite les moyens de satisfaire aux conditions de l'isochronisme; les tiges sont en acier, et les autres parties qui composent la masse principale sont en bronze d'aluminium. » Du ré(jl(tcic (le i appareil. — Le régulatein- étant mis en communication avec lui mouvement d'horlogerie, on observe la vitesse ci qu'd acquiert sous l'action du poids moteur, et l'angle a des tiges avec la verticale (nous ne décrirons pas ici la disposition, d'ailleurs fort simple, qui sert à l'observation de cet angle). On fait varier le poids moteur et l'on observe les nouvelles valeurs des quantités w et a. Si, en opérant de cette manière, on recueille au moins quatre systèmes distincts de valeurs de w et a, on aura les données expérimentales nécessaires pour calculer les trois dépla- cements que doivent subir les masses régulatrices, et, au besoin, la varia- tion du poids du manchon. ( i445 ) Le réglage étant effectué conformément aux prescriptions de la théorie, si l'on recommence les observations de la vitesse, on trouvera que quel que soit le poids moteur entre ses limites extrêmes, les diverses vitesses seront excessivement peu différentes de la vitesse de régime qu'il s'agissait de réaliser. Ici la précision des résultats n'a d'autre limite que celle de nos moyens d'action sur la matière. » GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces divisibles en carrés par leurs courbes de courbure et sur la théorie de Dupin. Note de M. A. Cayley. « Soient 0 une fonction arbitraire de h, k\ x, j, z des fonctions de h, k, telles que li'x de cl.r d@ d.r dhdh ~ dïtlk~ 7k'diL~ ^^ d^y d& dy d@ dy ^ dhdk ~ dli dl ~ TΠdit ~ ^' ^ d-z d0 dz de dz 20- et que, de plus, dhd/. dh dk dk dh dx d.v dy dy dz dz 717, TU- ~^ d/i dk ~^ dli Tïk ~ ^'' en éliminant h, A", on a, entre x, y, z, l'équation V == o d'une surface. Je dis que les équations h = const., A=:const. déterminent les deux systèmes des courbes de courbure de cette surface, et, de plus, que cette surface est divisible en carrés par ses courbes de courbure. » En effet, les équations donnent ®;7^[(Ê)'+ (I) + (s)i -S[(S)^+ (iy+ (s)i ="' ce qui implique où H est fonction de h seulement; et l'on trouve de même (s) -(Sy -(:!)=«, où K est fonction de / seulement; donc en écrivant, comme à l'ordinaire, f/x= + cl)- -+- dz" = \L(lh- -f- 2F (Uiclk + Gclk'', ( 1446 ) cette expression se réduit à dx- + (Ij^ + dz" = Q{\\dh- + Rf/A-), ce qui fait voir que la surface est divisible en carrés par les courbes ^ = const., Â: = const. » Les équations donnent aussi d.T 'ty dz lî^ di: M d.r dr dz Tk' dl' dk d'.r d-y d'z dhdk' dhdk'' dhdk = o: et, cela étant, l'équation différentielle des courbes de courbure se réduit, comme je vais le montrer, à dhdk = o; on a donc h = const., k = const. pour les équations des courbes de courbure de la surface. » Pour cela, en considérant x^j^ z comme des fonctions données de h,k^ j'écris, comme à l'ordinaire, dh ^^ dk a = a, d'^x d-:. = a , = a dh' "' dhdk " ' dk' et de même b, b' , /3, ^', /3", et c, c', y, 7', 7" pour les coefficients différen- tiels de y et z respectivement. J'écris aussi A = bc' — b'c, B = ca' — c'a, C = ab' — a'b, E = a- -h a'^ -h a"-, F = aa' -h bb' -f- cc\ G = a'" h- b'^ 4- c'^. » L'équation différentielle des courbes de courbure est dx, dy, dz A, B, C =0. dA, r/B, de Le premier terme de ce déterminant est dx[BdC — CdB), savoir : [adh+a'dk) \ B[{afi'-boc' + b'(/-a' ^)dk+ {a^"-ba"-hb'a'-a^j')dk] -C[{ca'-ay-ha'y-c'ûL)dh-+- {ca" -af+a'i - c'a')dk] \ , ce qui se réduit tout de suite à {adh + a'dk) \ [a(Aa' + B/3' + Cy') - a'[\a + B/3 + C-i)]dh - [a(A«"H- Bp" + Cy") - «'(Aa' + 6,3' + Ci)]dk\ ; = o: ( '447 ) en formant les expressions analogues du second et du troisième terme, et en prenant la somme, l'équation devient [E(A«' + B|5' + C/) _ F (Aa + B,3 + C7)] dli' + [E(A«"+ B/3"+C7") - G(Aa4- H/3 -t- Cy)](ihdk 4- [F(Aa"-)- B/5"+ C7") - G(A«'+ B/3'+ C/jj^/r = o, ou, ce qui est la même chose, dk\ -dhdk, dP E, F, G A« + B|S + C7, Aa'+BjS'+Cy, A«"+B/3"+C7" celle-ci est l'équation différentielle des courbes de courbure d'une sur- face quand les coordonnées x, j^ z d'un point de la surface sont donnés comme fonctions de deux paramètres h, k. » En supposant F = o, l'équation se réduit à (Aa' + B/3' + G/) (Ec^A- - Gr/A=) -\- [( Aa" + B/3" + C7") E - ( A« + B/3 + C7) G] dh dk = o; et en supposant de plus Aiz'-l- B/S'-l- C7'= o, l'équation se réduit sim- plement à dh dk := o; mais cette équation Aa' + B/3' -l- C7' = o, savoir a, ou dh'' dr d''y dhdk'' dhdk' C C' i dx dir d.v dl' d^x dz dïi dz dk d'-z dh dk = O, et aussi F = o, subsistent dans le cas actuel; et nous avons ainsi dhdk = o pour équation différentielle des courbes de courbure. » On vérifie sans peine les équations fondamentales, en prenant Q = h — k, — [c — a) {a — h)x-= n[a-h h) {a -+- k), _ (rt -b)[b-c)f-=b[h+h){b + k), — [h — c){c —a)z^=^ c{c +h.){c + k); <■ { I/.48 ) ce qui donne les courbes de courbure de l'ellipsoïde — + V + -; = '? l'ellipsoïde étant, comme on sait, une surface divisible en carrés par des courbes de courbure; mais je n'ai pas encore chercbé d'autres solutions. » Je remarque que l'équation pour ce peut s'écrire sous la forme donc, en posant ou trouve ce qui donne d M d dît dx I d.v & ah l'If. &d I dr edïi l /l dA dk \ 0 dh d--l\ dh dk '' dû. d/i ~ dh ' dh ~ ^ dk' d_ l' AlX d^ f da dh \ dhl '^ dh \ 'dh équation pour fi de la même forme que celle; pour .t. » On déduit une démonstration trés-sim|)le du théorème de Dupin. En considérant comme auparavant {^^, J', s) comme des fonctions données de [h, k), le point (x, j', s) sera situé sur une surface, et les conditions pour que les courbes de courbure soient // = const., A = const. seront ilz dz Ihdk"^"' d: dJi dx d.v dx dir d.v dïr d-.v dy dy^ dh dh dh dk dy 'h- d'y dhdh dz Th d'z Tihdk = (>. » Cela étant, en introduisant un troisième paramètre /, soient //, A, / des fonctions ilonnées de {x,j-, z), ou réciproquement (.ir', 7-, z) des ionc- tions données de {h,li,l). On a ici les trois systèmes de surfaces /i = cons!., A=const., / = consf., et les conditions pour (pie ces surfaces se coupent oïliiogonalement peuvent s'écrire sous la forme = 0, de Th d.r. 7/7 + dh di + dz dk dz d.r. ~dï dx + dr di di + dz dz 71, d.,- Tu, dx 77. + dv 7ÏÏ, ''y dk + dz ~dîi dz Tu. — o. o. ( 'Via ) On a donc (•/./• _ ily _ ilz ri) (h tlz ily _ /Iz il.r el.i: ily _ il r ily tly dz 11 ' 711 • TFi ~ Tïïi Tk~7ui TïJrTÏFi 717. ~ M 7ï. ' 7ii U,~7fi"dïi' Pour abréger, j'écris dx dx dy dy dz dz dh dk dh dk dit dh [/..AJ,, et de même dx d''x dr d'Y dz d''z ^, , ,-. dh dkdl dh dkdl Les conditions données sont ainsi [A-./j = o, [/.//] = o, r/i.A-] = o; en différentiant ces équations par rapport à A, k-, l respectivement, on obtient [A.//?] + [/.//A] = o, [/.A//]+[//.A/] = o, \h.l,l\ + [k.lh] = o; donc [h.kl] = o, \k.lh] = o, [lJch] = o. Mais l'équation [h.k] = o et l'équation [Z.//A] = o, en substituant dans celle-ci les valeurs de -77 j ^5 %-,, sont précisément les conditions pour que dl dt dl ' ' ' la surface / =: const. soit coupée par les autres surfaces selon ses courbes de courbure : donc le théorème. » ZOOLOGIE. — Sur une espèce nouvelle de Paradoxornis. Note de M. l'abbé A. David. « Le P. Heude, missionnaire à Cbanghaï, s'occupe activement à étudier et à rassembler les productions naturelles de la pi-ovince qu'il habite. Parmi les oiseaux de sa collection qu'il m'a montrés à mon passage dans cette ville, il s'en trouve plusieurs qui ne figurent pas encore dans les cata- logues ornithologiques de l'empire chinois. J'en remarque en particulier tui fort intéressant, qui appartient à ce curieux groupe d'insectivores à bec gros et comprimé, qui est représenté dans l'Asie orientale par les genres Conostoma, Cholornis, Paradoxornis et Sutliora. C. R., i»72, l" Semestre. (T. LXXIV, N° 25.) I 89 ( i45o ) » L'oiseau dont il s'agit me paraît intermédiaire entre ces deux derniers genres, et pourrait peut-être en constituer un nouveau. Je le range provisoi- rement dans le genre Paradoxornis, dont il offre les principaux caractères. » Le P. Ileude m'ayant permis de prendre le signalement de son oiseau, imique dans sa collection, je m'empresse de vous le transmettre, en me fai- sant un devoir de lui dédier cette nouvelle espèce, sous le nom de Para- doxornis Heudei : Longueur totale i8 centimètres " de la (]iicu(' ci| » i> de l'aile fermée 5^ millimètres » du torse 24 " Bec jaime; pattes d'un gris jaunâtre; ongles gris. Queue longue, très-étagée, avec les pennes noires, terminées par une large tache blanche; les médianes, d'un gris jaunâtre unicolore. Ailes courtes et rondes, avec les pennes noires, entourées d'une large marge d'un gris rous- sùtie; petites couvertures d'un fauve canelle, ainsi que les plumes de l'insertion des ailes. Toutes les tiges des rectrices et des rémiges, noires au-dessus, blanches au-dessous. Tèle grise au milieu; deux larges raies noires au-dessus des yeux, en forme de sourcils; cou gris; région parotique d'un gris rosé; dos gris rosé, avec quelques rares taches allongées brunes; croupion d'un jaune roux. Gorge blanche; poitrine d'un rosé vineux; flancs roussâtres; milieu du ventre blanchâtre, de même que les sous-caudales. » Le P. Heiule a tué ce joli oiseau en décembre 1871, parmi les roseaux (phragmiles) qui bordent un lac du Kiang-Soii, qu'il parcourt en petites bandes. D'après ce naturaliste, il possède une voix agréable, et les habitudes grimpantes (ou mieux accrochantes) des genres voisins. » Le P. Secchi fait hommage à l'Académie d'un Méinoire, imprimé en ita- lien, sur les spectres prismatiques des corps célestes. (Extrait des ÀUi deW Accademia ponlificia de Nuovi Lincei. Séance du 24 mars 1872.) M. C. Naumaxn fait hommage à l'Académie d'un nouvel ouvrage inti- tulé : « Explication de la carte géognostique des environs de Hainichen, dans le royaume de Saxe ». M. Élie de Beaumont fait remarquer que la carte géologique très-détaillée à laquelle ce petit volume se rapporte, et dont M. Naumann fait également hommage à l'Académie, est dressée à une échelle triple de celle de Cassini, et accompagnée de coupes qui représentent les gisements relatifs de quinze formations différentes, depuis le micaschiste jusqu'au grès rouge. ( i45i ) MÉMOIRES LUS. HYGiÈiSE PUBLIQUE. — Nole siii (a distribution des eaux du Rhône, à Nimes; par M. A. DuMONT. (Commissaires: MM. Balard, de Saint-Venant, Belgrand.) « En 1866, j'ai soumis à l'Académie les bases d'un projet pour alimenter la ville de Nimes d'eau potable, à l'aide des eaux du Rhône naturellement filtrées. Depuis lors, j'ai exécuté ce ])rojet; je vais en résumer très-briève- ment les résultats. » Il assure à la population de cette ville une distribution journalière de 3oooo mètres cubes, soit de Soo litres par habitant et par jour. Ainsi se trouve résolu ce problème sécidaire des eaux de Nimes, qui était posé de- puis le jour où le pont du Gard, détérioré par les Vandales, a cessé d'y amener les sources d'Eure. )) Au point de vue scientifique et industriel, cette opération présente trois ordres de faits intéressants : » i" La filtralion naturelle des eaux du Rhône par une galerie souter- raine et latérale de 5oo mètres de longueur, de 1 1 mètres de largeur inté- rieure : cette galerie est aujourd' hui ta plus grande connue ; » 2° Le refoulement direct de ces eaux par deux machines à vapeur de deux cents chevaux chacune, à une distance de 9960 mètres, par luie conduite de refoulement unique de o™,8o de diamètre intérieur. Cette conduite, qui présente dans son parcours de nombreuses inflexions, est commandée par un grand réservoir d'air de \[\ mètres de hauteur, sur lequel actionnent les pompes, non pas directement, mais après avoir re- foulé dans d'autres réservoirs d'air plus petits joints à ces dernières. L'in- tervention de ces réservoirs multiples, la pose de nombreux évacuateurs d'air à tous les points saillants, ont eu pour effet de rendre très-maniable cette immense colonne d'eau, dont le poids est de près de 5 000 tonnes. L'élévation des eaux à cette distance est de 72 mètres. » 3° Les machines à vapeur, qui sont verticales à mouvement direct, sans intermédiaire d'aucun engrenage, ont été établies suivant le système de Woof. Leur consommation ne s'élève qu'à i"^'', 4oo de charbon par heure et par force de cheval, calculée en eau montée. » De ces faits, résulteiit des conséquences importantes au point de vue de la théorie des distributions d'eau en général, tant sur la possibilité de 189.. ( i452 ) filtrer iialinellemcnt les eaux des fleuves avec une grande abondance, que sur l'économie remarquable que l'emploi simultané de la filtration natu- relle et des macliines présente, pour l'approvisionnement des grands centres de population, sur l'emploi des eaux de source. » En effet, on s'est ainsi procuré à Nîmes un instrument capable de fournir 3oooo mètres cubes d'eau par jour, pour une dépense initiale de 35ooooo francs; et si l'on ajoute les dépenses d'entretien des machines on arrive à cette conséquence, que ce volume aura pu être obtenu pour une dépense peu supérieure à six millions. » Si la ville de Nîmes, placée dans les conditions les plus défavorables, éloignée de 2-j kilomètres du Rhône, a trouvé un avantage à puiser dans le Rhône même, à l'aval de la Durance, ses eaux d'approvisionnement, s'il est prouvé qu'on a rencontré dans celle solution à la fois économie et sécurité, ne faudrat-il pas en conclure que bien des villes placées sur le l)or(l immédiat des fleuves doivent, à fortiori, dans la plupart des cas, em- ployer les eaux de ces derniers, préférablement aux eaux de sources, presque toujours très-chères, insuffisantes et incertaines? » Lorsque je proposais, en i843, d'employer la filtration naturelle des eaux du Rhône à l'approvisionnement de la ville de Lyon, je soutenais cette théorie, à laquelle les faits ont donné raison : qu'il existe sous les qraviers et les sables du lihone, comme sous tous les couis f/'t'o» d'une nature analoque, un volume d'eau parfaitement clarifié, un véritable fleuve inférieur et souterrain ; que ces rivières sont de véritables filtres, bien supérieurs à ceux qui alimentent les sources; quils se nettoient d'eux-mêmes, par un double i)rocc(lé ; que leur produit est toujours le même. Les travaux exécutés par moi à Lyon et qui fonctionnent depuis près de vingt ans ont donné raison à cette théorie, et ont permis d'établir les vrais principes qui doivent guider dans l'exécution de semblables travaux. Ces principes sont les suivants : » 1° Donner la préférence aux galeries latérales sur les bassins fil- trants; » 2" Rapi^rochcr autant que possible ces galeries du courant principal du fleuve; » 3" Donner à ces galeries le plus grand diamètre intérieur possible; )) 4° Fonder les culées au niveau de l'étiage seulement, et constituer en berceau le radier inférieur filtrant. )) Ainsi éclairés par l'expérience, nous devions, à Nîmes, arriver de suite à la solution, et c'est ce qui s'est réalisé. » (Jn ainait pu ciMindre qu'en o[)érant à l'aval de la Durance, sur un ( i453 ) point peu éloigné du delta du fleuve et où la pente est moins forte qu'à Lyon, les résultats de la filtration fussent moins satisfoisants ; il n'en est rien : même par les plus fortes crues de la Durance, la filtration ne laisse rien à désirer, et le coefficient de filtration est au moins de 5 mètres cubes d'eau par vingt-quatre heures et par mètre carré de surface filtrante. » Aux principes précédents, qui se rapportent surtout aux grands fleuves, on peut eu joindre un autre quand on opère sur des cours d'eau moins importants : c'est celui d'exécuter non-seulement des galeries latérales, mais encore des galeries souterranies perpendiculaires. On capte ainsi tous les filets d'eau claire qui circulent sous le lit. » Les résultats auxquels nous sommes arrivés pour la filtration naturelle des eaux du Rhône à l'aval de la Durance soulèvent la question s'il ne serait pas possible d'employer le même moyen pour filtrer les eaux du canal de Marseille. » En étudiant le lit de la Durance vers le point des prises d'eau de ce canal, nous avons reconnu la possibilité d'y établir un système combiné de galeries de filtration parallèles et perpendiculaires, capables de filtrer tout le volume du canal, à la condition d'adopter des dispositions spéciales. Les sondages que nous avons faits démontrent, en effet, que la couche filtrante de la Durance n'est qu'une nappe mince de 5 à 7 mètres de profon- deur, comprise entre le lit visible et des couches inférieures imperméables : de là la nécessité de faire des voûtes de captation,dont le radier ne descende pas plus bas que le gravier, et dont le dessus ne dépasse pas le lit visible. Il est hors de doute que, par l'établissement de 8 kilomètres de galeries latérales et d'une galerie transversale en tète, on captera la plus grande partie des eaux souterraines du lit de la Durance entre Pertuis et Peyrolles, et que le volume de ces eaux sera bien certainement supérieur à celui qui est nécessaire pour alimenter le canal de Marseille. » L'expérience que nous avons acquise dans l'établissement des galeries filtrantes, pour Lyon et Nîmes, nous autorise à affirmer que telle est la solution la plus économique et la plus radicale à doimer à la question de la clarification des eaux du canal de Marseille. On sera obligé d'y venir tôt ou tard, et le plus tùt sera le mieux, car le décantage actuel n'est qu'un ])alliatif, non-seulement impuissant, mais encore dangereux pour la santé publique. M C'est ainsi que les trois villes de Lyon, de Marseille et de Nîmes auront trouvé, dans la pratique de la filtration naturelle, la meilleure solution de la question des eaux potables. » ( i454 ) 3IÉM0IRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Sur les bruits et les sons expressifs que font entendre les poisso7U. Note de 31. A. Dufossé, présentée par M. Ch. Robin. (Commissaires précédemment nommés : MM. Coste, Cl. Bernard, de Quatrefages, Cli. Robin. ) « En continuant les recherches dont j'ai déjà entretenu l'Académie, je crois pouvoir démontrer, au moyen des vivisections et d'autres expé- riences , que deux espèces de Chaboisseaux de mer, le Cotlus scorpius (Linn. et Cuv.) et le Coltus Bubalus (Eph. etCuv.) qui sont des poissons de petite taille, d'un aspc et hideux qui leur a fait donner les noms vulgaires de Diables, de Scorpions, de Crapauds de mer, produisent, quand on les saisit ou lorsqu'on les a entre les doigts, un fréniissement intense accompagné d'un bruit ou plutôt d'un cri et quelquefois d'un son coinmensurable, vi- brations sonores qu'ils émettent dans l'atmosphère aussi bien que sous l'eau; que ces vibrations sont volontaires^ de véritables actes d' expression inslinctiveet enfin qu'elles ont pour cause la trémulation musculaire ou la contraclilité ivollastonicnne. Cette propriété du tissu musculaire examinée jusqu'à ce jour presque exclusivement au point de vue de la pratique médicale et de la dynamique, n'a été qu'entrevue, pour ainsi dire, au point de vue de l'acoustique, et a même été condamnée à priori par certains physiologistes à n'être jamais qu'une propriété de peu de valeur scientifique, eu raison de la faiblesse des phénomènes qu'elle était, suivant leur opinion, capable de produire. Eh! cependant, c'est bien le même principe physiologique qui, étudié à nouveau et mis en évidence par mes observations datant déjà de dix années, se révèle au monde savant connue une propriété impor- tante du tissu musculaire, capable d'engendrer des sons commensurables, musicaux, quelquefois d'une puissante intensité, et par suite de créer des manifestations acoustiques instinctives, d'un saisissant intérêt. » Les muscles qui produisent ces vibrations sont situés sous le crâne, dans les parois des cavités buccale et respiratoire de nos Chaboisseaux; plusieurs même sont moteurs des parties antérieures du système osso-ca ri i- lagineux hyoïdien; de plus, ce sont ces cavités qui, modifiées temporaire- ment dans leur forme, et simplement par les mouvements qui leur sont |)roj)res, se transforment eu un ajjjiareil de renlorcemenl de ces vibrations sonores. ( i455 ) » Ces faits nouvellement connus, servent à établir plusieurs analogies de fonction entre les organes conslitufifs des cavités buccale et respira- toire, et entre ces cavités elles-mêmes, considérées comme un appareil cbez nos Chaboisseaux et chez les Vertébrés de trois autres classes : les Ba- traciens, les Reptiles et les Mammifères, Ils montrent, par exemple, une très-intéressante analogie de cet ordre entre la proéminence linguiforme de la bouche de nos Cottus et une portion plus ou moins étendue de la langue des Vertébrés que nous venons de nommer, en considérant ces organes sous le rapport des modifications qu'elles peuvent produire sur les sons émis par les Vertébrés dont il s'agit ici. Comme autre exemple, nous attire- rons l'attention des physiologistes sur la remarquable analogie de fonction existant d'une part, entre les cavités buccale et respiratoire de nos Cra- pauds de mer, cavités qui se transforment en table d'harmonie servant à amplifier les vibrations sonores que rendent ces poissons et, d'autre part, la bouche et la cavité thoracique des Vertébrés sus-mentionnés, la bouche faisant office de porte-voix, et la cavité thoracique remplissant la fonction d'une caisse retentissante où ces deux cavités constituent un appareil de renforcement des phénomènes acoustiques que produisent ces animaux. » M. DcFossÉ demande en outre l'ouverture d'un pli cacheté qui a été dé- posé par lui et qui est relatif au même sujet. Ce pli est ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel. Le Mémoire qu'il contient est renvoyé à l'examen de la même Commission. m. E. LiSLE adresse, pour le concours des prix de Médecine et Chirur- gie (fondation Montyon), le manuscrit du second volume de ses « Études cli- niques sur les maladies mentales ». Ce second volume est relatif au traite- ment moral de la folie. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.) M. BoETTCHER adrcssc, de Dorpat, pour le concours des prix de Méde- cine et Chirurgie, un ouvrage, imprimé en allemand, sur le développe- ment et l'histologie de l'organe de l'ouïe. L'auteur annonce l'envoi prochain d'une analyse en français de cet ouvrage. (Renvoi à la Commission.) M. Facconnet adresse une « Étude sur quelques conséquences de l'évo- ( i456 ) lution du principe de la rougeole dans l'économie, dans certaines circon- stances données. » (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) M. Faccoxnet adresse un Mémoire intitulé : « Des dartres en général et de quelques lupus en particulier ». (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) Un auteur, dont le nom est contenu dans un pli cacheté, avec l'épi- graphe : « Heureux si je puis rendre service à mes semblables », adresse un Mémoire sur le « Méphitisme des excavations souterraines ». (Renvoi à la Commission du concours des Arts insalubres.) M. RoussET adresse une nouvelle Communication relative à ses recherches sur les tubercules. (Commissaires précédemment nommés : MM. Andral, Nélaton, Bouillaud.) BI. Portail adresse de nouveaux documents relatifs à son système de sauvetage pour le forage des puits. (Renvoi à la Commission du concours des Arts insalubres.) M. E. Décaisse adresse une Note sur le mouvement de la population en France, comparé à celui des principaux États de l'Europe. (Commissaires : MM. Dupiii, Bouillaud, Bienaymé.) M. Chacornac adresse une Note relative aux petites planètes qiii n'ont point encore été découvertes. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) M. RÉcY adresse, par l'entremise de M. le Ministre de l'Instruction pu- blique : 1° Une Note relative à un système nouveau de communication éleclrique; 2" Une Note relative à un projet de transformation des buttes Chaumout en |)arc iiydrosco|jique. Ces Notes seront soumises, la première à MM. Jamin et Edni. Becquerel, la seconde à M. Belgrand. ( ^57 ) M. ViTTORis adresse, par l'entremise de M. le Ministre de l'Instruction publique, un Mémoire imprimé en italien sur le rapport de la circonférence au diamètre. (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. Vert, M. Piffet adressent des Coramunicalions relatives à la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. ÎÎERTRAND Gst prié de s'adjoiudre à M.Claude Bernard, pour l'exa- men du Mémoire de M. Cros, sur la Théorie mécanique de la perception, de la pensée et de la réaction. CORRESPONDANCE. M. LE Directeur des Beaux-arts, en annonçant à l'Académie que l'exé- cution du husie en marbre de INI. Combes a été confiée à M. Félon, la prie de vouloir bien lui faire connaître ceux de ses Membres qu'elle désignera pour surveiller ce travail. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. i.E Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Resal, portant pour titre « Etude sur les effets mécaniques du marteau-pilon à ressort, dit américain. » L'Association française contre l'abus du tabac et des boissons alcoo- liques adresse à l'Académie le programme de son concours pour l'année 1873. M. RicHET jM'ie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. Slan. Laucjicr. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) TOrOGRAPlllE. — Sur les lignes de faite et de thalweg; par M. C. Jordan. « Dans un ailicle publié récemment aux Comptes rendus (séance du II décembre 1871), M. Boussinesq établit, ainsi que l'avait fait avant lui c. U., 1872, 1" Sc,7wst,c. (T. LXXIV, K<> 25.) I 9» ( i/|58 ) M. Breton de Champ, que les lignes de moindre pente sur la surface de la terre ne se confondent pas en général avec les lignes de faîte et de thalweg. )) L'erreur vulgaire, que M. Boussinesq signale et rectifie, doit sa source au défaut de définitions nettes, Les lignes de faîte et de thalweg se pré- sentent en général avec tant de clarté à la surface de la terre, qu'on oublie volontiers d'en préciser le sens géométricpie. Nous allons essayer de le faire brièvement. )) Les ondulations du sol étant limitées dans leur amplitude, im obser- vateur qui suivrait une ligne de plus grande pente ne pourra s'élever ni s'abaisser indéfiniment. Il arrivera donc forcément à un point où la tan- gente à la ligne de plus grande pente, el, par suite, le plan tangent à la surface du sol sera horizontal. Ce point pourra être un sommet, un fond ou un col. u Toutes les lignes de plus grande pente qui passent par le voisinage d'un sommet contiiuient évidemment à s'élever jusqu'à ce qu'elles l'attei- gnent. Donc, il passe à chaque sommet une infinité de ces lignes. De même à chaque fond. » Au contraire, à chaque col n'aboutissent que quatre lignes, se croisant à angle droit. En effet, les sections de la surface, par des plans horizon- taux voisins du col, donnent une suite d'indicatrices sensiblement hyper- boliques, dont lis trajectoires orthogonales sont les projections des lignes de plus grandes pentes. Or le moindre croquis suffit pour voir que ces trajectoires sont des courbes qui tournent leur convexité au col, dont elles s'éloignent rapidement, à l'exception de deux d'entre elles, qui sont les axes de ce système d'indicatrices. » Cela posé, un tronçon de ligne de plus grande pente, s'élevant d'un col à un sommet, sera dit une ligne de fcùle; s'd s'abaisse du col vers un un fond, ce sera un tludweg. On peut encore concevoir un tronçon terminé à ses deux extrémités par deux cols; mais l'existence d'une semblable ligne supposerait un choix de circonstances tout à fait improbables; aussi n'en est-il pas question en topographie. » Il résulte de cette définition, qui nous paraît conforme à la notion géo- graphique de la chose, que les lignes de faite ou de tliakoeg ne se distinguent en rien, dans leur parcours, des autres lignes de plus grande pente. En effet, con- sidérons la partie inférieure d'un*; vallée, et traçons ses lignes de plus grande pente. On pourra évidemment modifier la forme de la vallée supé- rieure, de telle sorte que le prolongement de l'une quelconque de ces lignes, choisie a piioii, vitiuic aboutir à un col. ( '459 ) » De là ri^sulte encore cette conséquence, au premier abord paradoxale, qu'une ligne de faite, au lieu d'être saillante à la surface du sol, peut se trouver, sur une portion de son étendue, dans luie dépression du terrain, et qu'inversement une ligne de thalweg peut faire saillie sur le sol envi- ronnant. Ces cas exceptionnels sont rares dans la nature, où ils ne peuvent se présenter que d'une manière instable. La vallée de l'Isère, dans les envi- rons de Grenoble, en offre pourtant des exemples remarqualdes. Les tor- rents qui sortent des vallons latéraux ont déposé, au point où ils débouchent dans la grande vallée, des cônes de débris formant saillie, sur lesquels coulent leurs eaux. » MliCANlQUE. — Sur le frottement additionnel, dû à la charge des machines. Note de M. de Pambour. « Le mode que nous suivons pour introduire le frottement dans le cal- cul de l'effet des machines, et que nous avons appliqué particulièrement aux locomotives, aux machines à vapeur et aux roues hydrauliques, étant différent de celui qui est généralement employé, nous croyons nécessaire d'entrer dans quelques nouveaux détails à ce sujet. » Au lieu de calculer, d'après le procédé ordinaire, le frottement de la machine avec sa charge, ce qui est très-compliqué, nous divisons ce frotte- ment en deux parties, savoir : le frottement de la machine non chargée, qui est constant, qu'on peut mesurer directement, et qui, ])our les roues hydrau- liques, peut être évalué à 0,07 du poids de la roue: et le frottement addi- tionnel dû à la charge, qui varie avec celle-ci et qiù est proportionnel à la pression qu'elle produit sur l'axe, de sorte que la résistance totale oppo- sée par une charge /•, en y comprenant le surplus de froltementjf', qui ré- sulte de son action, peut être exprimé par le terme Nous évitons, par ce moyen, de longs et difficiles calculs, qui occupent sou- vent plusieurs pages des meilleurs auteurs, et qui suffiraient pour éloigner tous les praticiens. » Il fallait donc déterminer la valeur de ce frottement additionnel. Nous l'avons fait précédemment pour les locomotives et les machines à vapeur; nous n'y reviendrons donc pas. Eu ce qui concerne les roues hydrauliques, nous en avons donné une première évaluation, fondée sur des expériences faites par M. le général Morin sur les roues à augets ( Comptes rendus, t. LXII, p. 218). Mais, comme le nombre de ces expériences était très-reslreint, nous IQO.. ( i46o ) avons cru nécessaire de reprendre cette recherche sur un plus grand nom- bre de cas et sur plusieurs espèces de roues. Nous avons donc, pour toutes les expériences et les roues calculées par nous précédemnu^nt, repris l'é- quation de l'effet ulile, en considérant cet effet comme connu par l'expé- rience, ainsi qu'il l'était effectivement, et nous avons résolu léquation par rapport à la quantité (i ■+-/')■, considérée comme l'inconnue du problème. » Pour montrer la simplicité de ce calcul, il suffit de faire observer que, dans toutes les formules de l'effet utile, que nous avons données pour les diverses roues, les termes qui expriment le travail ou les effets des forces appliquées par la puissance, sont toujours et exclusivement divisés par la quantité (i -+-/')■, de sorte qu'en représentant l'ensemble de ces termes par la lettre N, qui varie nécessairement pour chaque roue, négligeant en même temps la résistance de l'air, et conservant les notations déjà admises, les équations sont toujours de la forme De plus, il faut remarquer que cette quantité N est composée entièrement de termes calcidés à f)riorij indépendamment de toute valeur de (i ■+-/')-, et sans aucun rapport quelconque avec cette quantité. Il en résulte qu'après avoir calculé N, on peut se servir de l'équation qui précède, soit pour con- naître l'effet {l'v +Jv), en admettant une valeur pour le facteur (i -\-J'), soit, au contraire, pour connaître la valeur de (i +/'), lorsque l'effet (/v -\-Jv) est donné ù priori. » Ainsi, pour ce dernier cas, il suffit d'avoir la valeur de {n> -\-Jv). Or, 7- est la charge imposée volontairement à la roue et rapportée à sa circonfé- rence extérieure, charge qui est connue à priori; /est le frottement propre de la roue, qu'on sait être égal à 0,07 du poids de cette roue et ramené à la circonférence extérieure. Enfin, v est la vitesse que prend la roue avec cette charge et ce frottement, et cette vitesse est connue par l'observation di- recte. On peut donc affirmer que la quantité (/v --{-J'i') est donnée par l'ex- périence. Par conséquent, pour avoir (i -\-J'), il suffit de calculer l'équa- tion C'est le calcul que nous avons fait pour chaque expérience, et il nous a con- duit à une valeur moyenne, dont nous voulons faire connaître tous les chiffres pour qu'on puisse se faire une opinion sur son exaclilude et sur le degré de confiance qu'elle peut inspirer dans les calculs. N* Valeur de (le l'exp. (■+./■) Roue de coté. Série I. . Série II. Série III. I. . I.IIO a. . 1,27,^ 3.. i.aSo /,.. 1,2'|0 5.. 1,2-28 G.. 1,267 2. . i,o6S 3.. 1.077 5... 6... 4... 8... Série IV. Série V. 9-- 10. . G... 7... 8... 9... 10. . . 6... 7... 1, i37 i,.43 0,966 o>992 1 ,084 1, 104 1,062 1,107 i,i6i i,ii3 i,oi5 1,021 i,o56 i,o'|8 I,2l5 1,201 1,118 1,248 T,lSl Série VI. 9... I.I04 6... 1,180 7... i,i63 8... 1,177 Q... i,i36 Total . 34... 38,690 Roue à augets. Série I. . .171 ,142 ( i46i ) Détermination du frottement additionnel. Série II. Série IV. de l'exi». 7... 8... 9... Série 111. Série V.. 6... 7. . . 8... 9... 10. . . 5. . . 6... 7... 8... 9.., 10. . . 9... 10.., II . . . 12. . i3.. 7 ■ ■ 8.. 9-- 10. . II.. 12. i3.. Série VI. .5... Valeur de (.+/■) I, io5 i,o5o i,o53 1 ,076 1,143 1 , 194 1.074 1,172 1,019 i,i48 1,164 1 ,106 1,07.-1 I ,023 i,o49 1,048 1,017 1,01 4 o , 980 0,914 1,116 1,112 1,112 1.077 I ,096 I .077 1.097 1 , lOI 1,1 19 1,1 '17 1 , 1 5 '1 l.l'|2 I , 1 2J 1,096 1 , 1 J5 i,i45 1 ,091 1 , i55 N° Valeur de de l'eip. (1+/') 6.. 7-- 8.. 9-- 10. . 11.. 12. . 1,066 I, io3 I, io5 1,098 1 , 116 i , i4j 1,24-, Total . . Roue à Série I. . .')0. . . 56, 22., aubes courbes. 2 . . . I ,009 1,017 1 ,069 1,094 1,093 3.. 4.. .3 . . 6.. 7-- 12. i3. 17.. 18.. 19.. 20. . 21 . . 22. . 23.. 24.. 2J. . 26.. 27.. 28.. 39- • 3o . 3i.. 32.. I, lOI I ,io5 1,109 1,136 i,i33 i,i'|i i,i;|i 1,1.39 i,i'l« 1,1 38 1,143 ■,■47 1,1.39 1 , 1 54 1,182 1,1 54 i,i39 ,,,43 1,146 • , '49 i,il6 1 , 107 I , iGo 1, 164 de roxp. 33... 34... 35... Valeur de (-+/') 1,164 I,l83 1,238 Total.. 3',... 38,549 Turbines. Séiie IV. Série V.. Série VI. 5o 53... 54... 55... 56... 57... 58... 59... 60... 61... 62... 63... 6',.., 65... 66... 67... 68... 69... 70... 71. . . 7 |. . . 75. . . 76... 77... 78... 79- •• 80... Si... 83.. 84^ Total . . 33 . . Somme des totaux partiels. Roue à réaction Total général.. . , Moyenne des iji expériences. Moyenne des 172 expériences. 169,582 23,876 193,458 1 , 12 1,12 0,328 1,082 1,221 1,547 I, i53 I ,023 1,122 1,187 i,i49 1,167 1,090 I, 123 1,101 1.074 1 , o5G i,oi3 0,948 i,'74 1,068 '-'77 I, i53 1,124 1,157 1, 108 i,o35 1,060 1,272 1,233 1,018 1,068 1,112 1 , 160 1 . 1 15 36, 118 » En jetant un coup d'œii sur ce tabl ainsi obtenus, on verra que, sur un total eau, qui contient les résultats de i5i expériences, la valeur { i462 ) moyenne tlu terme qui représente le frottement additionnel est r +f = I. 12; et que l'addition de 21 nouvelles expériences sur une antre roue, faisant en tout 17a expériences, ne change pas ce chiffre. » L'ensemble des résultats obtenus dans toutes les expériences montre qu'on peut sans crainte se servir de cette valeur; qu'elle s'applique indif- féremment aux diverses roues hydrauliques; et, enfin, que l'exactitude de la méthode, qui consiste à diviser le frottement en deux parties, l'une fixe et l'autre variable, se trouve confirmée par les faits. » Cependant, comme notre théorie n'exige pas exclusivement l'emploi du frottement additionnel, nous dirons encore que, si l'on veut en faire abstraction, il suffira de faire dans les formulesy^ = o, et de remplacer le frottementy de la roue non chargée par son frottement F, calculé avec sa charge, par lu méthode ordinaire. La formule restera toujours exacte après ce changement, et Ton pourra de même arriver à la solution désirée. Mais comme le calcul du frottement F, tel qu'il est expliqué, repose sur la con- naissance préalable de la puissance de la machine exprimée en chevaux,' qui ne peut être qu'une supposition, puisque c'est précisément l'effet qu'on se propose de déterminer, nous ne croyons pas qu'on puisse y trouver l'avantage de l'exactitude. » CHIMIE GÉiNÉRALE. — Formation de l'acétjlcne par la décharge obscure; par M. Berthelot. « t. L'acétylène prend naissance, comme je l'ai établi, lorsque la vapeur d'un composé organique quelconque est traversée par une série d'étin- celles électriques. Ayant eu occasion, il y a quelques années, d'exposer dans mes Cours le procédé de M. Babo pour préparer l'ozone, au moyen d'un appareil à forte tension dont la décharge s'effectue sans étincelle à travers une grande épaisseur de verre, j'ai fait quelques essais avec le même appa- reil, sur la formation de l'acétylène. Je faisais passer dans les tubes de Ihy- (Irogène chargé de vapeurs hydrocarbonées. L'expérience, prolongée pen- dant plus d'une heure, a fourni en effet de l'acétylène, mais à l'état de traces presque insensibles; j'ai .««ignalé ailleurs ce résultat (i). Récemment, j'ai r.-pélé l'expérience avec l'appareil imaginé par M. Ilouzeau pour la pro- duction de l'ozone. Dans les conditions où j'opérais, la décharge avait lieu [ i) Revue des Cours scienlifiques, 4 juin 1870, p. 4 '8. ( i463 ) sans étincelle très-brillante, mais cependant avec des étincelles véritables, peu lumineuses, que l'on pouvait apercevoir en y faisant attention. L'a- cétylène s'est encore formé, toujours en petite quantité; mais la proportion en était bien plus notable que dans l'appareil Babo, quoique dans ce der- nier le flux d'électricité fût certainement beaucoup plus considérable. » 2. Ces expériences jettent, je crois, quelque jour sur les différences qui distinguent l'action chimique de la décharge lumineuse et celle de la décharge obscure. En effet, la décharge lumineuse donne lieu à une tempé- rature bien plus élevée, et plus cette température est élevée, ])lus la pro- portion d'acétylène formée est considérable : circonstance qui s'accorde avec la formation universelle de l'acétylène aux dépens des composés hy- drocarbonés chauffés au rouge vif ou au rouge blanc. « L'ozone, au contraire, ne prend pas naissance sous l'influence de la chaleur, mais est détruit par elle. Aussi sa formation par la décharge élec- trique est-elle accrue, dans une forte proportion, lorsqu'on évite la haute température développée par les étincelles brillantes. » Les observations de M. Arn. ïhenard sur la décomposition de l'acide carbonique s'accordent avec les faits précédents. Elles montrent, en effet, que la décliarge obscure, dans l'appareil Houzeau, ne décompose que len- tement l'acide carbonique. Dans l'appareil Babo, la décomposition serait sans doute plus lente encore, tandis que les fortes étincelles décomposent le même gaz avec rapidité, comme on le sait depuis longtemps, et comme j'ai eu occasion de le vérifier moi-même dans mes expériences sur les équilibres chimiques. » CHIMIE ORGANIQUE. — 5»;' la transformation de t'élhjlnaphlaline en acénapltlène; par MM. Berthelot et Bakdy. « 1. L'éthylnaphtaline est un carbure complexe préparé par MM. Fittig et Kemseu, au moyen de la naphtaline bromée, de l'éther iodhydrique et du sodium, lequel peut être représenté par l'association des éléments de l'éthy- lène avec ceux de la naphtaline C"H\C"ri«; Il diffère par 2 équivalents d'hydrogène d'un autre carbure, racénaphlènc, beau corps cristallisé, obtenu synthétiqucinent par l'un de nous, en faisant réagir au rouge l'éthylène ou l'acétylène sur la naphtaline; il se rencontre ( i464 ) aussi dans le goudron de houille. Nous avons pensé que l'élhylnaphlaline pourrait être changée en acénaphtène d'une manière directe, soit par voie humide, soit par voie pyrogénée; et nous avons réussi, en effet, à opérer cette transformation par les mêmes méthodes qui ont permis à M. Ber- thelol d'opérer une transformation parallèle, celle de l'éthylbcnzine en styrolène. » 2. Mclliode pyrogénée. — L'élhylnaphtaline, dirigée à travers un tube de porcelaine chauffé au rougevif,s'y décompose entièrement, ou à peu près, tandis qu'elle traverse sans altération notable un tube de verre chauffé au rouge sombre. Au rouge vif, elle donne naissance à une grande quantité de naphtaline, comme il était facile de le prévoir, et à une proportion no- table d'acénaphtène. Ce dernier carbure a été isolé par des distillations frac- tionnées, suivies d'une sublimation lente à loo degrés qui l'a fourni tout à fait pur, sous la forme d'aiguilles brillantes, implantées obliquement sur les parois des vases. On l'a caractérisé par ses principales propriétés, et notam- ment par le composé spécifique cristallisé en longues et belles aiguilles rouges Irès-Eolubles qu'il forme avec loxanthracène binitré (i). » La décomposition de l'élhylnaphtaline, qui forme l'acénaphtène, ré- pond à l'équation C" lî' . C-" H« = C II- . C^" H« -+- 11= . » 3. Voie humide. — Nous avons traité l'élhylnaphtaline, chauffée vers i8o degrés, par a équivalents de brome; dans l'espérance d'obtenir l'éthyl- naphtaline broméc, qui possède les propriétés d'iui éther. Le composé formé est liquide et ne peut être purifié par distillation (2). Comme nous nous proposions surtout d'obtenir l'acénaphtène, nous avons traité directement le produit brut par la potasse alcoolique à 100 degrés. Après douze heures de réaction, avec séparation de beaucoup de bromure de potassium, nous avons versé dans l'eau le contenu des malras, et isolé la couche pesante qui (1) Annales de Chimie et de Phjsiijue, 4"^ série, t. XII, p. i8i. {•).) L'éthylbcnzine bromée, au contraire, avait été obtenue sans grande difficulté dans mes expériences iirécédentes. .Te possède encore un échanlillon pur d'éthylbenzine broméc, ainsi ipie de l'aliool styrolénique qui en dérive. Si je fais cette remarque, c'est que M. Thorpe a eu quelque peine à préparer le premier corps, bien (ju'il ait reproduit ensuite les princi- paux composés que j'avais découverts [Pioc. Rny. Soc, p. laS, 1870), et que M. Fittig semble avoir échoué récemment, en obtenant à la place de l'élhythcnziiie Ijroniéc le stvrolène, que j'avais signalé comme un produit de décomposition : je pense qu'il a opéré sur de trop {jiandcs quantités de matière à la lois et trop brusqué l'action du brome. s'est précipitée. Elle a été soumise à une flistillation fractionnée, laquelle n'a fourni que des corps liquides. Chacun de ceux-ci, spécialement les corps qui avaient passé vers 3oo degrés, a été traité par une solution alcoolique d'acide picrique; il s'est formé, dans toutes les liqueurs, un abondant pré- cipité, constitué par l'acide picrique associé aux corps hydrocarbonés. Le produit volatil vers 3oo degrés a fourni un picrate rouge, semblable au pi- crate d'acéiiaphtène. Ce picrate, décomposé par l'ammoniaque, a donné encore une substance liquide, qui a déposé des cristaux au bout de quelque temps. Les cristaux isolés par expression, puis par sublimation, ont fourni, avec l'oxanlhracène binitré, les belles aiguilles rouges qui caractérisent l'acénaphtène. Ce dernier carbure avait donc été régénéré de l'éthylnaphta- line bromée C*H^ Br . C^^H' + KHO- = C'H- . C-TP + KBr + H=0-. La proportion d'acénaphtène ainsi formée n'est pas très-considérable. Quoi qu'il en soit, sa formation prouve que l'éthylnaphtaline est un hydrure d'acénaphtène; elle fournit une nouvelle preuve de la concordance qui règne entre la théorie des doubles décompositions opérées par voie humide et celle des réactions pyrogénées. d PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations de la déclinaison macjnélique^ faites à Batavia et à Buitenzorcj pendant i éclipse de Soleil du 12 décembre 1871. Lettre de M. Bekgsma à M. Le Verrier. « Dans le but de reconnaître si les variations extraordinaires de la décli- naison de l'aiguille aimantée, observées en Italieà l'occasion de l'éclipsé de Soleil du 22 décembre 1870, se sont répétées pendant l'éclipsé qui a eu lieu le 12 décembre 1871, des observations détaillées des variations de la décli- naison de l'aiguille aimantée ont été faites, sous ma direction, en dé- cembre 1871, à Batavia et à Buitenzorg, île de Java. » A Buitenzorg (6''35'45" lat. sud, io6"47'22" long, est de Greenw., 265 mètres au-dessus du niveau de la mer), l'éclipsé devait être totale; à Ba- tavia (6"ii'o"lat. sud, io6°49''45" long, est de Greenw., 7 mètres au-dossiis du niveau de la mer), la grandeur de l'éclipsé devait être 0,992, le diamètre du Soleil étant i. La ligne centrale passait à une distance de 59 kilomètres de Buitenzorg, et de 102 kilomètres de Batavia. Batavia et Buitenzorg étaient donc deux stations très-bien situées pour faire les observations. Il m'était impossible de me rendre à une station située sur la ligne centrale; pour G. R., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, «"25. '9' ( i466 ) cela j'aurais dû abandonner l'observaloire de Batavia plus longtemps que je ne jugeais prudent de le faire. » D'après les calculs de M. Oiidemans, les temps du commencement et de la fin de l'éclipsé devaient être : . „ . I Commencement de réclipse à q''6"', A Batavia i ■ , „ ,■ , , ( Fin de I éclipse à 1 2" 4'" ; I Commencement de l'éclipsé à g'' 6", . , _, . ' Commencement de la totalité à io''28'°, A à Bmienzorg. . . -, ^.^ ^ ,^ ,^,, , ,_ , ,__^„^ éclipse a 12" a" » Il suffisait donc d'étudier avec soin la marche de l'aiguille aimantée entre 8 heures du matin et i heure de l'après-midi. A l'observatoire de Ba- tavia, ei: outre des observations horaires des variations de la déclinaison qui s'y font chaque jour, j'ai fait observer ces variations de 8 heures du matin à t heure de l'après-niidi, de cinq en cinqinituites, pendant dix jours avant l'éclipsé, et pendant dix jours après l'éclipsé. ABuitenzorg, les varia- tions de la déclinaison ont été observées de 8 heures du matin à i heure de l'après-midi, de cinq en cinq minutes, pendant quatre jours avant léclipse, le jour de l'éclipsé, et pendant deux jours après l'éclipsé; en outre, ces variations ont été observées à Buitenzorg pendant ces sept jours, à 7 heures du malin, à 2, 3, 4 ^t 5 heures de l'après-midi. » La variation diurne de la déclinaison, déduite des observations ho- raires faites pendant dix jours avant et dix jours après l'éclipsé, était celle-ci : à 8 heures du matin, déviation maximum de l'extrémité nord de l'aiguille à l'ouest de sa position moyenne; de 8 heures du matin à 3 heures de l'après-midi, l'aiguille marchait régulièrement vers l'est; à 3 heures de l'après-midi, déviation maximum à l'est de la position moyenne; de 3 heures de l'après-midi à 8 heures du matin, l'aiguille marchait vers l'ouest ; l'amplitude moyenne de cette variation était 5', 96. 11 résulte des observations faites de cinq en cinq minutes que, de 8 heures du matin à I heure de l'apres-midi, la marche de l'aiguille de l'ouest vers l'est était très-régulière. La marche de l'aiguille, à Buitenzorg, était à peu près la même qu'à Batavia, surtout entre 8 heures du matin et i heure de l'après- midi. » Pendant les heures de l'éclipsé, l'aiguille aimantée devait, en suivant sa marche normale, se mouvoir régulièrement de l'ouest à l'est; et si les variations extraordinaires observées en Italie le 22 décembre 1870 se ré- pétaient à Java le la décembre 1871, une grande déviation de la marche ( i467 ) normale devait être trouvée en comparant les directions des aiguilles ob- servées à 9''5'" et à 12^ 5'", avec la direction observée à lo^So™. » Il résulte des observations faites le 12 décembre, de cinq en cinq mi- nutes, que pendant l'éclipsé la marche de l'aiguille ne s'est pas écartée beau- coup de sa marche normale; l'aiguille s'est mue presque régulièrement de l'ouest à l'est; à Batavia seulement, une fois, un mouvement de o',2 vers l'ouest a été observé; à Buitenzorg, l'aiguille a exécuté deux fois un mou- vement rétrograde de o',i, deux fois de o',i. La variation de la déclinaison de 9^5" à 10'' 3o" et de io''3o'"à 12'' 5" a été presque normale ; cette variation a été comme il suit : , . „ . ,.10 De q'' 5" à I oh 30™. De loI" 30™ à i2''5™. Mouvement normal a Batavia, en décembre 1071, déduit de 20 jours d'observations 2,oi vers 1 est. i,bi vers 1 est. Mouvement observé à Batavia, le 12 décembre 1871. 2,09 •■ 2,66 » Mouvement observé à Buitenzorg, le 12 décembre 1871 ?,o4 » 2,62 » » La marche de l'aiguille aimantée, de lo^-So" à 12'' 5", a été plus rapide que d'ordinaire; mais c'est une déviation de la marche normale qui s'ob- serve assez souvent; par exemple, le i3 décembre, le changement de la direction de l'aiguille entre io''3o" et 12'' 5™ a été encore plus grand; la variation, le 12 décembre, était celle-ci : De gliS™ il loliSo™. De iol>3o™ à la^S™. f t Mouvement observé à Batavia, le i3 décembre 1871. 2,^3 vers l'est. 3,5g vers l'est. Mouvement observé à Buitenzorg, le i3 décembre 1871 2,3o » 3,70 11 » De ceci l'on peut conclure que les variations extraordinaires de la dé- clinaison de l'aiguille aimantée, observées eu Italie pendant l'éclipsé du 22 décembi^e 1870, ne se sont pas répétées à Java pendant l'éclipsé du 22 décembre 1871. » Cependant la marche de l'aiguille aimantée pendant l'éclipsé du la dé- cembre 1871 n'a pas été tout à fait normale, quoique les déviations des positions normales n'aient pas été grandes. » Pour reconnaître s'il y a quelque relation entre ces déviations et l'é- clipse du Soleil, j'ai corrigé toutes les observations faites du 2 au 22 dé- cembre, de l'influence de la Lune sur la déclinaison (i); ensuite j'ai (i) A Batavia, l'influence de la Lune sur la déclinaison de l'aiguille aimantée est, en dé- cembre, assez considérable. Entre deux passages méridiens successifs, la Lune fait dévier 191.. ( '468 ) calculé d'après les observations corrigées, faites pendant dix jours avant et dix jours après l'éclipsé, les positions normales de l'aiguille aimantée aux temps d'observation; enfin j'ai comparé les observations corrigées, faites le 12 décembre, avec les positions normales. » Je n'ai pu découvrir la moindre relation entre les différentes phases de l'éclipsé et les déviations trouvées ainsi de cinq en cinq minutes pendant l'éclipsé. A 8 heures et S*" 5", l'aiguille était à l'ouest de sa position nor- male; à 8''io™ elle commençait à dévier vers l'est; la déviation à l'est atteignait sa plus grande valeur, o',79, à 8*" 55'" ; à g*" 5" l'aiguille déviait de o',72 à l'est de sa position normale; celle déviation diminuait régulière- ment jusqu'à 9*" 35"; entre g*" 35™ et 9'' ^o™ l'aiguille passait au côté ouest de la normale ; à g*" 55™ déviation maximum de o',2a à l'ouest; elle conti- nuait à l'ouest jusqu'à lo*" 10™; de 10'' 10™ à io''35™ l'aiguille déviait à l'est avec un maximum de o',57 à 10'' 25™; de io''4o™ à io''55™ elle dé- viait à l'ouest avec un maximum de o',i4 à io''45™; à 10'' 55'" la déviation devenait est et augmentait régulièrement jusqu'à une heure après midi ; à midi 5 minutes l'aiguille déviait de i',29 à l'est de sa position normale. » Les déviations observées à Buitenzorg pendant l'éclipsé sont presque identiques avec les déviations observées à Batavia. » Les observations de la déclinaison de l'aiguille aimantée faites à Batavia et à Buitenzorg en décembre 1871 ont donc conduit au résultat que Téclipse de Soleil du 12 décembre 1871 n'a pas exercé la moindre influence sur la marche de l'aiguille aimantée, ni à Batavia où la grandeur de l'éclipsé était 0,992, ni à Buitenzorg où l'éclipsé était totale. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la déclinaison inagnélique en ALjérie. Note de M. Ch. Grad, présentée par M. Le Verrier. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie une série d'observations de la déclinaison magnétique, que j'ai faites en Algérie l'hiver dernier. Ces observations se rapportent à quatorze stations, tlisposées suivant deux lignes, l'une parallèle à la mer Méditerranée, depuis la Tunisie jusqu'à la frontière du Maroc, l'autre allant de la côte au Sahara dans une direction à peu près perpendiculaire. Voici les résultats obtenus : l'aiguille ikiix Ibis pendant six lieures vers l'est, et deux lois ])endaiU six heures vers l'ouest; ramplitudo de ectte variation est o,oi. ( 1469 ) Déclinaison Longitude Stations. magnétique. de Paris. Latitude. Bone 13.17 ouest. 5 . 26 est. 36 . 54 nord. Guelma 13.42 » 5. 5 » 36.27 * Philippeville 14. 4 " 4-35 » 36.52 » Constanline 14. aS » 4''^ " 36.22 » Batna 14.28 » 3.55 » 35.4o • El-Kantara 14. 35 » 3.22 « 35. 20 » Biskra i4.i9 » 3.22 » 34 57 » Tizi-Ouzou '5. 19 » 1.44 " 36.43 » Dellys i5.23 » 1.35 » 36.56 » Alger i5.36 » 0.44 " 36.47 " Relizane 16.44 " '-47 " 35.44 » Le Sig 17. 8 » 2.3o » 35.35 » Oran '7-^7 " 2.59 » 35.42 • Tlenicen 17.39 » 3.42 » 34-57 » i> L'époque des observations se rapporte à l'intervalle du i5 décem- bre 1871 au 16 mars 1872. Pendant le mois de janvier, la persistance du mauvais temps ne m'a pas permis de faire, le long de mes itinéraires entre Alger et Oran, des observations aussi nombreuses qu'entre Alger et Bône, du côté de l'est. Quoi qu'il en soif, ces observations indiquent une augmen- tation à peu près régulière de la déclinaison occidentale de l'est à l'ouest. D'un autre côté, la déclinaison absolue diminue du nord au sud, sous un même méridien, de telle sorte que la ligne isogone ou d'égale déclinaison de i7°3o', qui passe actuellement près de Paris, passe en Algérie près de Tlemcen, à 4 degrés de longitude plus à l'ouest, tandis qu'Alger a la même déclinaison que l'Alsace, située à 4 degrés de longitude plus à l'est et à 12 degrés de latitude plus au nord. » Une moyenne de dix séries d'observations, faites du 29 janvier au i"' mars, me donne pour Alger une diminution moyenne annuelle de la déclinaison de 6 minutes environ, pour la période des trente dernières an- nées, depuis les obsei'vatious de M. Aymé, en 1842, pour la même station. D'après deux observations du capitaine Bérard, en date du 2 août i832 et du 19 novembre i833, la déclinaison aurait diminué à Alger de 5', 7 envi- ron par année, de i832 à 1842, tandis que M. Simon, professeur au lycée, constata seulement une diminution annuelle de 2', 7 du mois de mai 1842 au mois d'août 1860. Ces chiffres présentent des différences très-considé- rables. Mais, d'une part, les observations de M. Simon, faites à l'intérieur de la ville, ont pu être influencées par le fer des constructions, tandis que ( 1^70 ) les observations du capitaine Bérard ont été faites dans le port, et les miennes au champ de manœuvre de Mustapha, hors ville. D'un autre côté, la diminution annuelle de ô minutes, que j'ai constatée pour Alger, concorde mieux avec la diminution de 7 minutes environ, obtenue pour les trente dernières années à l'Observatoire de Paris, à Munich par ]\I. La- mont, à Toulouse par M. Petit, en Italie par M. Diamilla-Muller. Voici d'ailleurs la déclinaison magnétique indiquée pour Alger à différentes époques : o I En 1904, le pilote Michelot 5 à 6.00 ouest. i8o5, un portulan de la même année i4 i5.oo ■ i832, 2 août, g heures du matin, le capitaine Bérard it) 25. 00 » i833, ig novembre, i heure du soir, le capitaine Bérard '9-4° " 1842, 25 mai, entre 2 et 3 heures du soir, M. Aymé 18. 36 » 1842, octobre, M. Aymé 18. 35 » 1 860, août, M. Simon ' 7 • 4^ " 1872, février, j'ai obtenu, pour la déclinaison absolue i5.36 » )) Mes observations ont été faites à l'aide du magnétomètre de Praz- mowski, dont l'aiguille, mobile sur sa chape, peut être retournée à volonté, et qui permet de lire la déclinaison à moins de cinq minutes près. Je n'ai pas cherché à déterminer la variation diurne, cette étude ayant été pour- suivie avec soin pendant près de deux années, du mois de juin i84i au mois de décembre 1842, par M. Aymé, membre de la Commission scienti- fique de l'Algérie. M. Aymé a entrepris ses recherches magnétiques à la demande de l'Académie des Sciences de Paris, simultanément avec les ob- servations régulières installées par les soins de la Société royale d'Angle- terre, à Montréal, à VanDiemen, à Madras, à Bombay, à l'île Sainte-Hélène et au Cap de Bonne-Espérance. L'observatoire magnétique d'Alger se trou- vait hors ville, au bord de la mer, dans un pavillon vitré avec armature de cuivre. Suivant une Note de M. Aymé, insérée aux Comptes rendus (t. XVII, p. io3i), le minimum de la déclinaison diurne, sujet à un déplacement an- nuel, arrive à 7 heures du matin dans les jours les plus longs et à 8''3o"" dans les jours les plus courts, tandis que le maximum a lieu à 2 heures du soir dans les jours les plus longs, et à midi et quelques minutes dans les jours les plus courts. Quant à l'amplitude de l'écart, elle varie également avec les saisons : en hiver, l'écart est ordinairement de 4 à 5 miiuites; en été, de g à 10 minutes. Les variations sont donc plus faibles à Alger qu'à Paris. » ( i47i ) M, A. nv Petrat adresse un Mémoire « sur le principe de la formation des mondes ». Ce Mémoire est renvoyé à l'examen de M. Delaunay. M. DiAMiLLA-MuLLER adressc. en réponse à la Note de M. Donati, du 6 mai dernier, quelques exemplaires d'une brochure imprimée en italien et portant pour titre : «Sur la cause productrice des aurores polaires (2" Note) ». L'auteur déclare que, ne voulant pas prolonger devant l'Aca- démie une question personnelle, il préfère répondre publiquement à M. Donati et lui offrir le moyen de rectifier les questions de fait. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 20 mai 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Association scientifique de France. Compte rendu des travaux de la session ré- gionale de Montpellier; par le D'' L.-H. DE Martin. Montpellier, 1872; in-8°. Monographie de Bagnères-de-Luchon. Extrait de la monographie complète des eaux minérales des Pyrénées; par le D"' F. Garrigou ; 1. 1". Paris, 1872 ; in-8°. (Présenté par M. Bouillaud.) La paléontologie en Italie. Lettre à S. Exe. le Ministre de l'Instruction pu- bhque. Florence, 1871; opuscule iu-12. (Extrait du Journal de Florence.) Journal of the chemical Society,- february, march, april 1872. Londres, 1872; 3 liv. in-8°. The pharmaceutical Journal and transactions ; march, april 1872. London, 1872; 2 liv. in-8°. Note ofa new jorm of armature and break for a magneto-eleclric machine; by R.-M. Fergusok. Edimbourg, sans date; br. in-8°. Monasbericht der Kôniglich Preussischen Akademie der fVissenschaften zu Berlin; juin 1870, décembre 1871. Berlin, 1870-1871; 17 liv. in-S". ( i472 ) Vei-eicliniss (1er Abliamllunyen cler Konujlkh Preussischen Akademie iler ïVissenscliaflen von 1 870-1071, in alpliabelisclter Folge der Ferfasser. Berlin, 1871 ; in-8°. Arcliiv fur mikioskopische Anatomie, lierausgegeben von M. SCHULTZE. Acliter Band, drittesHeft. Bonn, 1872; in-8°. Grundzi'tge einer neuen Stôrungs iheorie und deren Ànwendung auf die Théorie des Mondes, e»<îoo?yèn uon D"' A. W El ler. Publication des ^sfro»o- mischen GeseKscliaft; XII. Leipzig, 1872; in-4°. L'Académie a reçu, dans la séance du 3 juin 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Précis analytique des travaux de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen pendant l'année 1870-1871. Rouen, 1871; i vol. in-8°. Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers [^ancienne Académie d'Angers); t. XIV, n°* 2, 3; t. XV, n° i. Angers, 1872; 3 liv. in-8°. Bulletin de la Société d' Histoire naturelle de Toulouse; t. 1-IV. Toulouse, 1867- 1870; 4 vol. in-8». Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Oi- téans; t. X[V, n°' 1,2; 1872, i*' et 2" trimestre. Orléans, 187a; in-S". Élude sur les effets mécaniques du marteau-pilon à l'essort, 'dit américain ; par M. RÉSAL. Paris, sans date; opuscule in-8°, avec planches. Inauguration du buste de M. Delpecli dans la salle des Ilbislrcs an Ca- pitale de Toulouse. Eloge historique de ce grand chirurgien, prononcé, le 5 mai 1872, /)«(• le D' JOLY. Toulouse, 1872; in-8". (Présenté par INI. le Baron I.arrey. ) Mélallothérapie. Traitement spécial des maladies nerveuses, de la cliloro ané- mie et du diabète par les métaux et les eaux minérales qui en contiennent; par le D' V. BuRQ. Paris, 1871; 1 vol. in-12. Mélallotbérapie. Traitement du diabète par les métaux associés aux eaux de Vichy. Lettre d'un diabétique traité avec succès par l'oxyde de zinc ; par le D'' V. BURQ. Vichy, 1871; opuscule in-8''. (Ces deux derniers ouvrages sont adressés par l'auteur au concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1872.) ( 1473 ) Traité pratique des maladies du larynx et du pharynx ; par le D' Ij.Mandl. Paris, 1872; I vol. in-8°, avec figures. (Présenté par M. le Baron Larrey pour le concours des prix de Médecine et Chirurgie, 1872.) Àtti dell' Jccademia pontificia de Nuovi Lincei, compilali dal Secjretario, anno XXF, sessione 5 del 28 aprile 1872. Roma, 1872; in-4°. StUflj intorno ai casi d' integrazione sotto forino fnita ; Memoria seconda di Angelo Genocchi. Torino, 1872; in-4°. Forme délie protuberanze regioni del magnesio edelferro sulla superficie del Sole ; conferenza pubblica da P. Tacchini. Palermo, 1872; br. in-8°. Sulla causa produllrice délie aurore polari. Seconda Nota di E. DiAîllLLA- MULLER. Milano, 1872; br. in-S". (Estratto dalla Gazetta diMilano.) Rapporta délia circonjerenza del cirxolo al suo diametro; di J. ViTTORiS. Alexandrie, 1871; grand in-S*^. (Deux exemplaires.) Considerazioni sui mouimenti del Sole ovvero conseguenze emergenti dal moto translatorio del Sole ; Memoria del cap. L.-G. Pessina. Messina, 1872; in-8°. Erlàuterungen zu der geognostischen Karte der Umgegend von Hainichen irn Kônigreiche Sachsen; von D"' G. Naumann. Leipzig, 1871; in-12, avec carte. Resultate aus den meteorologischen Beobachtungen angestellt an fïmfund- zwnuzig kônigl sàchsischen Stntionen im Jatire 1 86q; von D'' G. BruuîSS. Sechster J.ihrgang; Leipzig und Dresden, 187 1; in-4''. Statisli/ca central-byrans underdaniga berattelse for aar 1869. Stockholm, 1869; in-4°. Le ncvé de Justedal et ses glaciers; par G. DE Seue. Programme de l'Univer- sité du second semestre 1870, publié par les soins du Sénat académique; par S. -A. Sexe. Ghristiania, 1870; in-4°. Bidrag til lymphekjertlernes normale og patliologiske Anatomi af G. A. Hansen. Ghristiania, 1871; in-4''. Om skuringsmaer/ier glacial formationen og terrasser samt om giundfjeldets og sparagmitj jeldets maegtighedi Norge. \. Grundfjeldel, etc.; af prof. T. Kje- RULF. Rhristiania, 1871; in-4°. Carcinologiske bidrag til norges fauna, afG.-O. Sars. L Monographi over de ved norges kisler Jorekommende mysider. Christinnia, 1870; in-4°. Bidrag til kundskabom Christianiafjordens fauna II; a/ M. Sars. Ghristiania, 1870; in-8°. C. R., 1872, !"■ Semestre. (T. LXXIV, N" 23.) '92 ( '474 ) Forliandlinijcr i vidoukabs-sekkahel i Christiania nar 1869. Christiania, 1871; iti-8°. Forliandlincjer i videnskabs-seUkabel i Christiania aar 1870. Christiania, 1870; in-8°. Christiania omegns phanerogamer og bregner, etc.; af A.Blytt. Christiania, 1870; in-8°. Diplomatarium norvegicum XV. Christiania, 1871; in-8°. PUBLICATIONS PERIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE MAI 1872. Annales de Chimie et de Physique; mai 1872; in-8°. Annales de r Agriculture française i avril et mai 1872; in-8°. Annales de la Société d' Hydrologie médicale de Paris; 5" Hvraison, 1872; in-8«. Annales des Conducteurs des Ponts et Chaussées; avril 1872; iii-S". Annales du Génie civil; mai 1872; in-8°. Annales industrielles; n" 18 à 22, 1872; in-4°. Association Scientifique de France; Bulletin hebdomadaire, n"' des 5, 12, 19 et 26 mai 1872; in-8°. Atti del reale Istituto Lombardo diScienze, Lettere ed Arti; t. F"', 4" série, liv. 3, 4. Milan, 1872; in-8". Bibliothèque universelle et Revue suisse; n"'^ 173, 1872; in-8°. Bulletin astronomique de l' Observatoire de Paris; n°^ 47 ^ ^2, 1872 ; in-8°. Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Belgique; n° 3, 187a; in-8°. Bulletin de la Société Bol(udque de France; Comptes rendus n° 2, 1872; in-8°. Bulletin de la Société académique d'Agriculture, Belles-Lettres, Sciences et Arts de Poitiers; u" 164, décembre 1871 ; in- 8°. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale; avril et mai 1872; in-4°. ( i475 ) Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; n° 2, 1872; in-8° avec atlas in-fol. Bulletin de la Société de Géograjiliie; mars 1872; in-8°. Bulletin de la Société française de Photographie; n°' 4» 5, 1872; in-8°. Bulletin de ta Société Géologique de France; n°'* 2 et Zj, 1872 ; in-S". Bulletin général de Thérapeutique; n°^ des 3o avril, i5 et 3o mai 1872; in -S». Bulletin international de r Observatoire de Paris, du i'^"' au 3l mai 1872; in-Zj". Bulletin mensuel de la Société des Agriculteurs de France; n° 5, 1872^11-8°. Bullettino meteorologico del B. Osservalorio del Coltegio Bomano; n° 4» 1872; iu-4". Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences; n°^ 19 a 22, i"' semestre 1872; in-4°. Chronique de l'Industrie; n°^ i3 à 17, 1872 ; in -4°. Echo médical et pharmaceutique belge; n° 5, 1872; in-S". Gazette des Hôpitaux; n°' 5i à 63, 1872; in-4°- Gazette médicale de Paris; n°* 18 à 22, 1872; in-4°. Il Nuovo Cimente . Journal de Physique, de Chimie et d'Histoire naturelle; mars 1872; in-8°. Journal de la Société centrale d'Horticulture; mars, avril 1872; in-S". Journal de Médecine vétérinaire militaire; décembre 1870 et janvier 1871; in-8°. Journal d'Agriculture pratique; n°^ 18 à 22, 1872; in-8''. Journal de l'Agriculture; n"' 160 à 164, 1872; in-8". Journal de l'Eclairage au Gaz; n" 9, 1872; iii-4". Journal de Mathématiques pures et appliquées; avril, mai 1872; in-4'*. Journal de Pharmacie et de Chimie; mni 1872; in-8''. Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; u"^ S à 10, 1872; in-8°. Journal des Fabricants de Sucre; n°^ 3 à 7, 1872; in-rol. Journal de Physique théorique et appliquée; n° 5, 1872 ; in-8°. Kaiserliche... Académie impériale des Sciences de Vienne; n'"' 10 à 12, 1872; in-8°. 192.. ( >476 ) L'Abeille médicale; n*" 19 à 2'3, 1872; in-4°. L'Aéronaule; mai 1872; in-8°. UArl dentaire; mai et juin 1872; ii)-8°. LArl médical; n°* 5 et G, 1872; in-8". Le Gaz; n*" 11, 1872; in-4°. Le Moniteur de la Photographie; n°' 9 à 11, 187a; in-/i". Le Moniteur scientifufue-Quesneville ; mai 187a; gr. iii-B". Le Mouvement médical; iV^ 18 à 22, 1872; iii-4°. Les Mondes; n°' i, 2, 4> 5, 1872; in-8°. Magasin pittoresque; mai 1872; in-4". Marseille médical; n°' l\, 5, 1872; in-8°. Matériaux pour l'histoire positive et philosophique de ihonime; février, mars 1872; in-8°. Monthly... Notices mensuelles de la Société royale d' Astronomie de Londres; n°* 6, 7, avril, mai 1872; in-8°. Montpellier médical. .. . Journal mensuel de médecine; 11° 5, 1872; iii-8". Memorie dellà Società degli Spettroscopisli ilaliani; mars 1872; in-4°. Nouvelles Annales de Mathématiques; mai 1872; in-S". Répertoire de Pharmacie; avril 1872 ; in-8°. Bévue Bibliographique universelle; mai 1872; in-8". Bévue des Eaux et Forêts; mai 1872; iu-B". Bévue de Thérapeutique médico-chirurgicale; n"* 29 a 3i, 1872; in-8°. Bévue maritime et coloniale ; mai 1872; in-8°. Revue médicale de Toulouse; mai 1872; in-8°. Société d' Encouragement. Comptes rendus des séances; n" 9, 1872; in-S". Société Entomologique de Belgique; n** 74, 1872; in-8". The Food Journid; n° 28, 1872; ii)-8°. The Mechanics Magazine; n"' des 4, ' ' , 18, aS mai 1872; in-4*'. The Journal oj the Franklin Institute; mai 1872; iii-8". ( ''177 ) ERRATA. (Séance du 27 mai 1872.) Page 1869, ligne 3, nu lieu de canine postérieure, lisez canon postérieur. Même page, ligne 3o, an lleit de à Apt, par exemple, M. Rudler...., lisez j'i Apt, par exemple. M. Rudler.... Page 1876, lignes, au lieu de i854, lisez i858. ( i478 ) Observations biétéorolooiques faites a l'Observatoire de Paris.— Mai 1872. ^^M^ ^^HM« M^^^B M^a^H ^^^^v P THERMOMÈTRES THERMOMÈTRES TEMPÉRATrRE TEMPÉnATCRE ^ es S ta 0 . -a a 0 es ANCIENS. Salle méridienne. NOUVEAUX. Terrasse du jardin. MOVKNNF, de l'air MOYENNE du sol > 0 0 •;:■ il H < ■< -: ta 3 D 3 a ■a s u B -< n ^_^__ ^-^ - ^ .5 H c: (- C si 0 s •7 a eu H es 0 i: s il < w T. 0 N 0 (9 a i a 0 3 B c Moyennes. à l3-,7. à o'",02. o",jo. à o",3o. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 I 761,4 9,6 21,3 ■5,4 9,2 23,3 16,2 » » ■4,87 14,02 l3,22 6,. 9,01 64,5 » U 2 760,0 10,7 21,7 16,2 9,8 24, ■ ■6,9 » » .6,68 15,09 .3,74 6,6 7.55 52,7 n 6,5 3 760,6 8,9 20,9 ■4,9 . 7,5 23,2 i5,3 1) » .6,7. i5,i6 ■4,09 6,5 9.02 69,5 » S, 5 /. 752,4 9,5 .4,8 12,1 9,0 .5,2 12,1 » » .3,70 i3,86 i3,93 2,1 7,9^ 75,0 » 9,0 5 7'l9.C 8,5 ■5,7 ,>2,i 7,6 16,8 12,2 » i) ■3,79 ■3,44.3,37 4,5 7,20 7^,7 » 9,5 6 749,2 8,2 i5,o 11,6 7,0 16,3 i.,6 » » 12,96 ■ 2,93 i3,o8 3,. 7,95 86,0 » 10,0 7 748,2 8,0 16,4 '12,2 7,4 18,7 .3,0 t) n 12,8. 12,70 .2,8. 3,8 7,94 76,7 n i3,o 8 748,2 6,7 ■4,5 .0,6 6,2 i5,8 11 ,0 » » 12,09 .2,12 I2,5o 5,3 7,20 77,5 n .4,0 9 751,5 5,5 .3,5 9,5 5,0 ■5,4 10,2 » a .1,71 11,57 12, .4 6,8 6,75 73,2 » 9,0 1 1 10 755/1 5,5 .1,5 8,5 4,8 ■4,5 9,6 n » 10,80 10,82 ..,6y 3,2 6,36 75,0 » 9,0 II 757,4 3,6 7,8 5,7 2,7 10,0 6,3 » 0 9,98|io,23 10,77 2,9 5,24 76,2 n 8,0 13 752,9 2,3 6,6 4,4 .,2 7,6 4,4 » » 8,75 8,95 .0,35 0,9 6,44 90,7 n 5,0 i3 750,0 5,2 11,2 8,2 4,8 ..,5 8,1 » n 9,21 9,36 10,09 2,5 6,72 85,0 a 0,0 ■4 753,0 6,2 ■3,4 9,8 6,0 ■4.3 10,1 » I) ■ 0,97'. 0,08 !0,3l 3,1 7,23 73,0 » » i5 752,6 8,1 l5,2 ..,6 7,' 16,5 11,8 n )) .1,08 i,,o8'io,87 4,0 7,66 80,7 » B i6 701,5 4,7 17,6 ■',■ 3,2 21,6 ■ 2,4 i> » i3,.i9 i2,o4 !■ ,3n 5,0 9,65 74,0 u 1) '7 745,9 ■0,7 22,3 .6,5 .0,0 24,4 17,2 » » ,5,87 14,40 12,53 6,1 11,17 78,8 u 2,0 i8 742,6 ■ 2,3 21,8 17,0 '■,7 22,8 .7,2 » » i6,44'i5,27 i3,66 6;7 9,83 72,3 B 2,5 ; '9 750,0 7,2 10,5 1 8,8 7.0 1 1 ,3 9,1 )> )' 12,94.3,26 i3,5i 1,5 6,47 77,0 )l 8,5 20 753,2 7,5 .5,5 ..,5 4,5 18,0 11,2 » A i3,23 12,70 ■2,7', 6,5 7,80 74,5 l> 4,5 21 752,0 9,5 i3,3 ..,4 9,0 ■ 4,4 ",7 n » 12,46 .2,55 12,72 0,8 7,82 84,0 t> 3,5 22 754,9 5,6 ■6,4 . 1,0 4,0 18,6 11,3 » » i3,68 .2,72 12,52 7,4 6,78 62,2 U 4,0 1 23 754,9 7,5 ■7,7 !'2,6 6,0 '9,9 ■2,9 » » 14,01 .3,36 ■2,97 5,7 8,27 73,5 n 8,5 24 754,4 8,3 >7,^ ■2,7 7.4 18,8 .3,. » " 1^,33.3,64 i3,.8 4,9 8,52 70,8 u 3,5 25 760,5 8,3 17,3 12,8 7,4 '9,0 l3,2 » » .4,45^3,8o|,3,43 7,8 6,74 58,2 n 5,5 26 7fi1>9 8,4 .8,4 .3,4 6,9 20,7 i3,8 M )) 14,78 '4,07 i3, 60 7,1 7,56 58,8 » 4,5 27 76'l,7 12,3 '■9,4 15,8 9,' 22,0 i5,5 » '■ 15,28 .4,5s', 3, 94 5,4 9,56 67,3 u 4,5 28 763,2 10,4 21,9 !.6,i 9,3 23,8 16,5 » » 16, i5 15,19 14,28 5,4 9,9^ 69,2 » 3,5 29 760,4 ■0,9 2.,. .6,0 .0,7 24,0 ■7.3 n » 16,16 .5,37 14,71 4,3 10,40 76,5 u 3,0 3o 758,7 ■',9 18,8 .5,3 11,6 Q.,3 ■6,4 » }) i5,7. i5,4o 14,87 3.7 9,3i 71,5 u ■,5 3i 756,6 9.9 16,4 >3,i 9,3 .8,8 '4,0 n » .4,63 14,73 .4,68 2,. 8,5. 80,5 D 6,0 Moy 754,5 8,1 16,3 12,2 ( 1 7,2 .8,1 12,6 )) 1) i3,34 i3,o5.i2,83 4,6 8,02 73,5 » 6,2 (0 La f «lei r T— / oiprime In diffé ronce des températures d oonées par deu i Ibermomètrea dans le ride, ei posés au soleil. st dont 'un, t. esti boule d< verre Incolore, ol l'nuli e T, à boule de verre bl ou noir. ( i479 ) Observations météokologiques faites a l'Observatoire de Paris. — Mai 1872. MAGNÉTISME TERRESTRE. Observallon PLUIE. VENTS. 2 de 9 11 eares du malin. ^ 0 < g a. Direction -^— '!4 3 S REMARQtES. é 0 â 0 'é 9 t- < 0 ■W « a > z: a c * 0 ■w et « (j a t. a 1 a S force. 0 , 0 , mm mm I 17.29,^ 65.42,2 4,5260 B » u N modéré. N 0,4 » 2 35,2 42,6 4,5i53 u » 1> NO modéré. NNE 0, 1 Éclairs entre cj^ s. et minuit. 3 28,3 4.,i 4,5200 » u » ONO faible. 0 0,5 Ciel voilé. 4 39;9 42,7 4,52',3 » .< .. SO modéré. SO 0,9 Pluvieux; voilé le soir. 5 2S/1 42,2 4,5222 0,6 ",7 » SO modéré. SO 0,7 Pluie le soir. G 28,2 4. ,6 4, 5218 6,2 6,3 u OSO modéré. OSO 0,8 Pluie. 7 29,2 4>,7 4,5i55 » OSO assez fort. OSO 0.8 Id. 8 32,5 42,. 4,5i38 1,8 1,7 » OSO as. lort. OSO 0,6 Id. 10 27.9 40,6 4,5.35 6,7 ./, -, 0 0 faible. OSO 0,7 Grains. Pluie et grùle à G''35" s. 35,0 43,9 4,5095 8,8 '4,7 » NNO modéré. N 0,8 Pluie. 1 1 33,0 42,8 4,5i4i 0,9 0,8 » NNO faible. N 0,6 Petite pluie. Parhélie à 6'' s. 12 29,2 44,3 4,5078 ',1 1,3 » N faible. NE r,o Pluie. i3 28,5 41,3 4,5o6o 5,7 5.7 )) SO modéré. OSO 0,9 Nombreuses étoiles niantes vers 9 b. ». i I', agjG 42,0 4,5io3 3,9 4,2 a SSO modéré. SSO 0,9 Ciel voilé. Pluie. i5 1 3o,8 4". 9 4,5oo8 3,1 2,6 n SO assez fort. SO 0,7 u '- 3ù,2 4 I , 2 4 ,5ioi 0,0 0,1 » SE faible. SSO 0,8 Brouillard. Halo vers minuit. ,- 28,1 4. ,3 4,6093 0,7 0,8 » SSE faible. SSO 0,7 Tonnerre et éclairs au NE a 6 h. /,5" ï. et dans la soirée. i8 28,2 42,6 4,5.09 0,9 1 ,0 u SO faible. SO 0,7 Orage vers 6^ s. '9 3u,/, 40,6 n 8,4 8,3 )) ÎSNO faible. N 0,7 Pluie. 20 27, G 40,7 4,5i53 0,0 0,0 » SE laible. OSO 0,5 Brumeux. : 21 27,3 42,4 4,5266 2,3 2,4 » NNO faible. iNNO 0,9 Pluie. Halo vers minuit. 22 2G,3 38,6 4,5191 .,6 1,5 n OSO faible. OSO 0,7 Ée'_'irs vers 8l>45n> s. 23 3o,9 43,0 4,532 :'| 3,8 3,7 » SSE, NE faib. SSO 0,6 Orage au SO à Sliio™ s. 2/, 28,1 42,5 4,5239 0,3 0,3 » N modéré. NNE 0,7 Ciel voilé. 25 27,1 43,. 4,5iio n a » NNO modéré NNO 0,3 » 26 29,7 41,8 4,5iG5 a » » N faible. NNE 0,4 Vaporeux. 27 3o,8 42,2 4,5i54 » » u NNO faible. NNE 0,4 Brumeux. 28 3o,8 40,9 4,5ii3 » » a ONO (aible. NNO 0,4 Orage de 4'' 3o"> à 6" 1 5"" s. 29 27>9 42,2 4,5i32 5,7 4,0 M NNO faible. ONO 0,4 Pluie dans la nuit. 3o 3o,4 4a. 7 4,525g 5,7 5,5 » NO faible. NO 0,8 Id. 3i »9>6 40,8 4,5,83 4,6 5,2 NO faible. KO 0,9 Pluie le matin. Moy. 17.29,6 65.41,9 4,5i6o 72,8 70,8 » o,G5 (.)P inie supé loure du bâtiment do l'Obs orvatoii e. { i48o ) Obseevatiohs météorologiqdks faites a l'Observatoire de Paris. — Mai 1872. Résumé des observations régulières. 7'' M. gl-M. Midi. al" S. G'" S. '> S. Minnit. mm mm mm mm mm mm mm Baromètre réduit à 0" 755,07 754,94 754,54 754,01 754, i3 754,7a 754,65 Pression de l'air sec 747j22 746,38 746,11 745,84 746, n 747 (03 747) '^ 0000000 Thermomètre à mercure (salle méridienne) 9,96 12, 5i i4,8i i5,5i 14, 35 12,00 10,27 » (jardin 6) '",29 i3,oo 15,76 16, oS i4,'8 11, 35 9,57 Thermomètre à alcool incolore (jardin). . . 9,99 12, C3 i5,42 15,78 i3,93 11,16 9,35 Thermomètres cleclriques (2) » » » » » n » Thermomètre noirci dans le vide, T' i4,o8 24,89 28,94 25,77 '6,60 10,82 Thermomètre noir dans le vide, T 14,62 23, o4 27,82 24,81 16, 46 10,67 Moy. (i). mm 75^>7i 740,69 0 12, 40 Thermomètre incolore dans le vide, t '2,95 Excès (T' — 0 1,1 3 Excès (T— J) 1,67 Excès (T' — S) 3,79 Excès (T— e) Température du sol à o'",02de profond'. . . • o^.io • ... » o"*,3o » ... Tension de la vapeur en millimètres État hygrométrique en centièmes 4,33 1 1 ,76 17,64 7.25 5,40 11,89 10,04 12,90 21 ,16 7,78 6,66 i3,i8 12,06 1 5 , 1 2 '9.97 5,80 4,S4 9.69 8,73 15,67 i5,oo 1 ,60 1 , 46 2,42 2 10,64 0,18 o,o3 !ii — 0,53 — 0,72 0,68 — 0,66 8,85 8,yi 8,9> ■0,06 0,00 4,60 i3,46 12,69 12,11 12,26 i3,o8 i3,8S 14,07 i3,63 i3,22 13,83 12,74 12,66 12,68 12,78 12,92 12,98 7,85 8,56 8,33 8,27 8,02 7,69 7,49 82,1 75,1 62,3 Go, 5 65,7 74.6 81,8 Pluie en millimètres (jardin) 3o,9 10,5 9,0 3,5 Inclinaison magnétique 65°- Déclinaison magnétique 17°- 42,36 4'i89 4<'>'i^ 3ç),r|fi 4'>i<'5 40,87 4'j'4 26,95 29,63 39,43 38,87 33,06 32,45 3i,29 12,1.'| n iS,3S 17,61 '4>59 3,79 3,02 5,96 5,19 i3,54 i3,o5 12,83 8,02 73,5 t. 90,7 r 4', 09 33,20 Températures moyennes des maxima et miiiima. Thermomètres de la salle méridienne. .. . 12°, 2 Thermomètres du jardin 1 2**, 6 Pluie. Pluviomètre de la terrasse 72™"', 8 » » de la cour 70""", 8 » » du jardin 90""", 7 Moyennes des observations de 9'', midi, 3'' et G*" S. Thermomètre noirci dans le vide T' 24°, o5 Thermomètre noir dans le vide T 230,03 Thermomètre incolore dans le vide t '8°, 44 Excès T—t 5", 61 Excès T — t 4*, 59 (1) Moyennes dos observations faites à 9 heures du matin, midi, 9 heures du soir et minuit. (2) Les thermomètres électriques sont en réparation. — tr rnr -m~ COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. EaaaOTg; SÉANCE DU LUNDI 10 JUIN 1872, PRÉSIDÉE PAR M. DE QUATREFAGES. MEMOIRES ET COM»IU]\ICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, M. LE Président rappelle à rAcadémie la perte douloureuse qu'elle a faite dans la personne de M. le maréchal Vaillant, l'un de ses membres libres, décédé à Paris le 4 ]"•"• Les obsèques ont eu lieu le samedi 8; l'Académie y était représentée par son Vice-président et par un grand nom- bre de ses Membres. MÉCANIQUE. — Sur le régulateur isochrone à ailettes construit par M. Bréguet; Note de M. Yvon Villarceac. « L'appareil que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie a été expérimenté, pour la première fois, le 24 mai 1870 : ce jour-là, le poids moteur a subi des variations dans le rapport de i à 5,6 et les vitesses obtenues ont présenté un écart moyen, relativement à la vitesse moyenne, qui ne s'est élevé qu'à -^ de cette dernière. » Quelques défauts de construction ont été corrigés, après quoi l'on a procédé à l'opération du réglage : l'écart moyen de la vitesse s'est trouvé, C.R., 1872, i" Semestre. (T. LXXIV, M» 24.) ^9^ ( i482 ) |)ar cette opération, réduit au millième de la vitesse de régime. îl a élé jugé iiiiUile do pousser plus loin une approximation que le mode d'exécution (le l'appareil ne comporte pas. Pour faire mieux, il eût fallu organiser un outillage spécial, et chacun comprendra qu'd pouvait être prudent d'at- tendre les résultats d'une première expérience. o Dans les opérations du réglage, la position des ailettes reste sensi- blement constante sous l'action du poids moteur employé, et la comparaison des résultats successifs ne peut faire apprécier l'effet du déploiement des ailettes sous l'influence d'un poids moteur variable. Pour en juger, onafait l'expérience suivante : les limites extrêmes du poids moteur étant i\ et 1 20 kilogrammes, on a appliqué le poids de 1 20 kilogrammes; puis, au moyen d'un frein manœuvréà la main, on a produit l'équivalent d'une réduction de la force motrice pouvant atteindre la lunite intérieure 21 kilogrammes: d était facile d'en juger, d'après la position des ailettes, dont on connaissait la relation avec le poids moteur lui-même. Le mouvement d'horlogerie est muni d'iuie aiguille indicatrice des nombres de tours. Or, en supposant la vitesse de rotation constante, les tours indiqués par l'aiguille pouvaient être transfor- més en secondes de temps et l'appareil se trouvait par le fait transformé en un chronomètre. Il ne s'agissait plus que do comparer les temps ainsi obtenus avec les temps correspondants qui étaient fournis par un chrono- mètre véritable : les discordances devaient donner la mesure des erreurs du régulateur. )) L'expérience a été faite dans ces conditions, et l'on a trouvé que, malgré le serrage du frein, produit arbitrairement entre les limites corres- pondant aux excursions extrêmes des ailettes, l'écart moyen du régulateur par ra[)port au chronomètre, résultant de 5i observations faites durant 3o minutes, ne s'est élevé qu'à ±1 o*,2 : ce nombre excède un tant soit peu l'erreur du régulateur, puisqu'il est affecté des erreurs des observations. L'expérience n'a pas été poursuivie plus loin, à cause de l'insuflisance de hauteur de chute du poids moteur. » La discussion des observations montre que le mouvement oscillatoire des ailettes ne trouble pas sensiblement la marche de l'appareil : on peut dès lors espérer qu'un mode spécial de construction permettrait d'obtenir des résultats bien plus précis encore. » Toutefois, il est utile de remarquer que M. Bréguet, dans sa première ébauche du nouvel appareil, a déjà atteint un haut degré de précision : il ne parait pas en effet que l'appareil construit par M. lirégnet soit en rien inférieur, pour la conduite d'un Équatoi ial, au plus parfait des régulateurs ( <483 ) actuellement existants, celui de L. Foucault. Adapté aux enregistreurs, té- légraphes, etc., on en obtiendrait d'excellents résultats. » Je suis heureux de produire devant l'Académie des Sciences une nou- velle preuve de l'injustice des accusations que bien des personnes ont l'habitude de lancer contre les théories mathématiques, confondant ces théories avec les fausses applications qui en ont été trop souvent faites. Ici l'application a été faite avec une telle rigueur, que l'artiste a dîi se préoc- cuper particulièrement de ne modifier en rien les dimensions et poids portés au projet. » Sur la demande expresse de M. Bréguet, je prierai l'Académie de me permettre de consigner la déclaration suivante, qu'il a faite à plusieurs de nos confrères: « C'est la première fois, dit M. Bréguet, en parlant de la » construction du nouveau régulateur, qu'il m'est arrivé, dans ma longue » carrière, de voir un projet entièrement basé sur la théorie réussir du » premier coup. » BOTANIQUE. — Nouvelles remarques sur l'apparition spontanée en France de plantes fourraqères exoticpies, à la suite du séjour des armées belligérantes. Noie de M. de Vibraye. « Avant de quitter Paris, je crois utile de compléter, pour n'y plus re- venir, jusqu'à l'époque où des tentatives régulières auront amené des résultats sérieux, ce que j'ai dit précédemment sur l'apparition spontanée des fourrages exotiques. » Depuis le 3 mai, vingt nouvelles espèces ont fait leur apparition dans nos communes de Cour et de Cheverny, ce qui porte à iG3 le nombre des plantes fourragères adventices, dans le seul département de Loir-et-Cher. » D'autre part, il devient nécessaire, à mon sens, de recommander cha- leureusement aux observateurs l'étude intéressante d'un phénomène qui s'étend, se généralise et s'accentue chaque jour davantage. » En effet, ne semblerait-il pas dès aujourd'hui certain que, sur tous les points du centre de la France où notre cavalerie régulière aura dû séjourner, où les chevaux de nos armées en campagne avuont consommé des fourrages de provenance algérienne, de la zone niéditerraïu'enne, les recherches se montreront invariablen)ent fructueuses'' » Angoidème vient tout récemment Ai^n fournir un nouvel e,\einpl(> : M. deBochebrune, l'un de mescorrespomiants, naturaliste des plus distin- 193.. ( i484 ) gués, parlait naguère, accidentellement et sans y attacher d'importance, de l'existence, pendant la guerre, d'un camp de cavalerie dans les environs de cette ville. Tout aussitôt, M. Franchet, qui l'entend, improvise une prome- nade, et cette course unique et rapide a permis de constater sur ce nouvel emplacement l'existence de quarante-quatre espèces adventices. » M. le Général Morin ayant exprimé le vœu qu'il fût donné suite aux im- portantes observations de M. de Vibraye, l'Académie, sur la proposition de M. le Secrétaire perpétuel, charge les Sections réunies d'Économie rurale et de Botanique de rédiger un programme pour la récolte et l'importation des semences des plantes fourragères algériennes propres à noire climat. On peut espérer que, par les soins de M. le Ministre de la Guerre et de M. le Gouverneur général de l'Algérie, ces semences seront bientôt obtenues en bonne condition de choix et de maturité, et qu'une nouvelle ressource de prospérité pourra être ainsi créée au double profit de l'ancienne et de la nouvelle France. GÉOGRAPHIE. — Sur l'Atlas des caries des voies du Brésil, levées par M. le capitaine de vaisseau Mouchez. Note de M. Jurien de la Gravière. « J'ai l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie sur un Atlas com- prenant 5i cartes, que M. le capitaine de vaisseau Mouchez a levées sur les côtes du Brésil en 1864, et qui fait suite aux vingt premières feuilles de ce grand travail, dont l'Académie a déjà reçu l'hommage. » Le levé des côtes orientales de l'Amérique du Sud a été exécuté pendant trois campagnes successives, sur des navires attachés au service de la station navale, navires qui ne pouvaient être que momentanément distraits de leur mission militaire. Il a donc fallu recourir à des méthodes rapides, à des procédés ingénieux, pour terminer en aussi peu de temps et dans de semblables conditions un travail qui comprend plus de mille lieues do côtes entre l'Amazone et la l'iata. On connaissait déjà le levé sous voiles. M. Mouchez, en mettant à profit l'instrument plus docile dont il disposait, nous a montré ce qu'on pouvait attendre du levé sous vapeur. Il a su com- biner Irès-heureuseuient les routes du navire et les déterminations astro- nomiques, les stations faites à terre et les relèvements pris de la mer. Les détails de la côte, les sondages ont pu être ainsi rattachés à un certain nombre de points culminants dont la position avait été fixée avec toute la ( i4''^5 ) précision désirable. Quant aux ports, aux divers mouillages accessibles aux navires européens, ils ont été levés avec assez de soin et construits à assez grande échelle pour qu'on puisse les fréquenter aujourd'hui avec une sécurité complète. » Les positions géographiques sur lesquelles s'appuie l'ensemble de cette exploration ont été, de la part de M. Mouchez, l'objet de nombreuses observations, exposées dans un Mémoire déjà présenté à l'Académie. » M. CiiEVKECL fait hommage à l'Académie, au nom du bureau de la Société centrale d'Agriculture de France, d'une brochure contenant les discours prononcés dans la séance publique annuelle de cette Société, le 12 mai 1872, séance qui a été présidée par M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce. MÉ3I0mES PRÉSENTÉS. ANALYSE. — Détennination du point critique oii est limitée In région de con- venjence de la série de Tnylor. Mémoire de 31. Marie (i) (Extrait par l'Auteur.). « Soient y {^f^ij) = o l'équation qui définit la fonction j', que l'on veut développer, et .r„ =«„-+- |5o \/— i, J« = «'„ + l'^o v'— ' '^ système de valeurs de j: et de 7- à partir duquel on veut développer j-; on déterminera le point critique cherché d'après la règle suivante : » On construira les courbes formées des points [x, j") correspondant aux solutions de l'équationy (a', ^'■) = o, où x serait delà forme la partie réelle de .r variant ainsi seule. (On sait que je représente la solution .r = a + |3y'— I, j = u -h ^' \l — i par le point x = oc -\- fi , )) Ces courbes partageront le plan en bandes, et les points critiques qui seront à considérer seront seulement ceux qui se trouveront contenus dans les deux bandes comprises entre la courbe sur laquelle se trouvera le point (i) Ce Mémoire est la reproduction de celui qui a été adressé à l'Académie le 20 no- vembre 1865, et qui a été détruit, avec les papiers de M. Bertrand, dans les incendies al- lumés par la Commune : cette nouvelle copie sera transmise à M. Bertrand. ( i486 ) origine {a:„, jo) et les deux courbes voisines, dans un sens et dans l'autre. » Soient ^ = fl„ + b„ V — I et j = fl'„ + b'„ s'^^ les coordonnées d'un des points critiques remplissant cette condition, et p son degré de multiplicité : on fera varier a: de «„+ f>„\ — i à r/,, + jS^y — ' » et l'on suivra dans leur marche continue les p points qui partiront du point critique. M Si aucun de ces p points ne vient tomber sur la branche de la courbe caractérisée par l'équation X = a -Hj^oV'— I à laquelle appartient le point origine, le point critique en question ne sera pas à considérer. » On prendra, parmi les points critiques qui resteront, celui dont l'abscisse retranchée de ao + j^oV— ' donnera la différence de moindre module. La série sera convergente pour toute valeiu- de Jc, telle que le module de X' — Xp se trouve plus |)etit que le module trouvé, et divergente pour toute autre valeur. » La mise en pratique de cette règle se simplifiera singulièrement lorsque l'équation y(jr, j) = o aura ses coefficients réels, et que a\ sera réel. » CHiMlli APPLlQtJÉli. — Sut' un nouveau mode d'impression sur étoffes, an moyen des précipilations métalliiptes. Note de M. E. Vial. (Commissaires : WS\. Becquerel, Dumas.) « J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, il y a quelipies aimées, plusieurs procédés de gravure et de reproduction de gravures, fondés, h; premier sur les précipitations métalliques, le second sur les transports, et le troisième sur de nouveaux phénomènes électro-chimiques; aujourd'hui, j'ai l'honneiu- de lui présenter un nouveau procédé d'impression sur étoffes, entièrement basé sur les précipitations métalliques. » Si l'on trempe dans une solution d'azotate d'argeut, par exemple, un tissu quelconque de coton, de fil, de soie ou autre, et que, après l'avoir essoré légèrement, on applique par-dessus une pièce de monnaie ou mieux un cliché de zinc, de ])loinb ou de cuivre, on voit, dès (pui le contact a lieu et dans les parties les plus liues, luzotate décomposé, ( 1487 ) l'argent iinniédiatement précipité sous forme d'une poudre noire, repré- sentant dans ses moindres détails l'image fidèle, nette, indélébile et adhé- rente au tissu, d'une manière si parfaite et avec une telle solidité qu'elle ne disparaît qu'avec lui. Autant de fois on posera le cliché sur le linge humide, autant de fois l'impression s'en fera, instantanée et irréprochable, car elle n'est point le résultat d'un encrage, mais bien celui d'un phé- nomène chimique se manifestant au simple contact entre le sel et le cli- ché, et quelles que soient d'ailleurs la finesse ou l'étendue des points de contact. Quant au dépôt, il se fait avec une telle intensité, qu'il gagne de proche eu proche jusqu'à traverser l'étoffe. 11 suffit alors d'un simple lavage à l'eau pour enlever au tissu le sel non décomposé. » La durée du tirage peut être comparée à celle de la typographie, mais la taille-douce peut aussi s'imprimer de la sorte. Dans ce cas particulier, la pression du linge humide s'exerçant sur toute la planche, parties taillées ou non, on comprend que l'étoffe deviendrait uniformément noire; on doit donc recourir à un artifice pour protéger la surface et n'imprimer que les tailles. La galvanoplastie offre un moyen facile de résoudre le problème : il faut tout simplement argenter la surface des planches de cuivre, car l'argent ne se précipite pas lui-même, et réserver les tailles ; pour les planches d'acier, réserver au contraire la surface, car l'acier ne précipite pas l'argent, et cuivrer les tailles. Au tirage, le fond de la gravure, qui est resté ou devenu cuivre, précipitera le sel d'argent dans le tissu avec une exac- titude et une solidité surprenantes. 11 suffit d'une mince pellicule d'argent dans le premier cas, ou de cuivre dans le second, pour obtenir ce ré- sultat. » La teinte de l'impression peut varier à volonté, du gris le plus clair au noir le plus vif, suivant les proportions du sel d'argent et suivant les métaux qui servent à le précipiter. En général, elle est d'autant plus noire que le métal a plus d'affinité pour l'oxygène et qu'H s'éloigne le plus de l'argent sous ce rapport. » Les étoffes de coton, de fil, de soie, de laine, le papier et, en un mot, tous les tissus que l'on peut imprégner se prêtent à ce nouveau genre d'impression. Un léger apprêt de l'étoffe favorise l'opération; plus le tissu est fin ou serré, plus il est essoré sans être sec, et meilleurs sont les résultats : la soie donne les plus beaux produits. » Four employer un tenue de teinture, la couleur est grand teint et résiste à tous les lavages alcalins ou acides, et l'impression se fait avec une fidélité et une pureté qui sont inconnues jusqu'à ce jour dans l'impression ( i488 ) (les tissus. La reproduction des monnaies présente, en outre, celte parti- cularité remarquable, témoignage de la délicatesse du procédé, que l'im- pression correspond par son modelé aux différentes parties en relief de la pièce, suivant leur degré d'oxydation ou de pression. » (^uant au procédé en lui-même, il est simple, facile, et, si familiarisé qu'on soit avec les réactions chimiques, il ne laisse pas que de surprendre, tant il semble étrange de voir apparaître sur un linge blanc une image noire, sans encrage du cliché. » M. Fadconnet adresse, pour le concours du legs Bréant, un Mémoire sur « le lupus vorax de nature syphiloïde. » (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. KRisHABEa adresse, pour le Concours des prix de Médecine et de Chirurgie, le Mémoire sur la « Névropathie cérébro-cardiaque » dont il a déjà présenté le résumé. (Renvoi à la Commission.) M. Brull adresse quelques nouveaux documents, concernant la fabri- cation de la dynamite. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPOI\DA!\CE. M. LE Secrétaike perpétuel sigualp, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° TJn ouvrage de M. Tassj, relatif à l'aménagement des forêts; 2° Un volume de M. Lehon, sur la physiologie humaine appliquée à l'hygiène et à la médecine; 3° Une brochure de M. Berllielot, intitulée « Sur la force de la Poudre et des Matières explosives » ; 4° Un ouvrage de M. Rodin, re\nt\( aii\ pla/ttes médicinales et usuelles; 5° Un ouvrage de M. Jules Pizzella inlilulé ; l\î(juarium d\', est la droite (i), (2); de même pour le plan (2), en faisant croître u seul. Mais la première condition revient à dire que l'équation (2) peut être remplacée par la suivante : (3) (.u.^)..^(.x^^»),-^(a + ^). = Dx+- où ). désigne une certaine fonction de u et v. C.R., 1872, I»' Semestre. (T.LXXIV, NoS-î.) '9'^ ( '49» ) » La seconde condition sera dès lors exprimée en écrivant que (i) est identique avec ('*^ V + -^j ^- + (b'7 + ^) r + (C'7 -f- ^ ^ = D'y rfD' ou «i» (iv ilv av et où Y désigne une certaine fonction de u et i\ L'identification donne les équations cVk .dk ^'^^ _ Kf du dv du ' di> ' i/'D . ^D du ^. ) » Les considérations précédentes s'appliquent avec succès à certains cas particuliers dont je vais donner un exemple. Lorsque les dévcloppables suivant lesquelles on peut ranger les normales d'une surface découpent sur une autre surface (A) un réseau conjugué, en faisant réfléchir sur (A) les droites du système, on obtient un second sys- tème de droites dont les développables découpent (A) suivant le réseau conjugué relatif au premier système. Ce théorème est dû à M. Dupin. Je désignerai par (S) un système de droites satisfaisant à cette condition. » Dans une prochaine Communication, nous nous proposerons de trou- ver tous les systèmes (S) relatifs à une surface (A) du second degré. On éta- blit d'abord facilement les propositions suivantes : » i" Si un sjrstème de droites est tel, que les développables suivant lesquelles ou peut les ranger découpent une surface du second degré (A) sur un réseau conjugué^ le second réseau qu'elles j" déterminent est également conjugué. » 9° Pour exprimer la condition précédente, il suffit d'écrire que le pôle de l'un des plans tangents à lime des développables par rapporta (A) est toujours situé dans le plan tangent à la développable, coupant le premier suivant l' mie des droites du sjstème. D 3" Si, outre la condition précédente, on exprime que les droites sont nor- males à une surface, c'est-à-dire que le système est (S) par rapport à (A), il jouit de la même propriété par rapport ù toutes les surfaces du second degré homofo- cales à ( A ) . » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherche sur les Irichloracétates métalliques. Note de M. A. Clermont. 07 42» '6 99>3i 99>4*> 100,00 qui conduisent à donner au sel la formule TlOjCCl'O'. » Les résullats qui précèdent permettent de conclure que, dans les sels acides comme dans les sels neutres, l'acide trichloracétique et l'acide acé- tique ont la même capacité de saturation. » Action du permanganate de potasse sur l'hydrate de chlorul. — On peut ( '493 ) oxyder directement l'hydrate de chloral par le permanganate de potasse, et produire ainsi de l'acide Irichloracétique, qui se combine à la potasse restée dans la liqueur : on peut obtenir ainsi facilement les trichloracé- tates neutre et acide de potasse. )) Quand on mélange, à équivalents égaux, des solutions concentrées de permanganate de potasse et d'hydrate de chloral, on obtient bientôt une réaction très-vive, qu'il faut modérer en entourant d'eau froide le vase où l'on a fait le mélange; la masse se boursouffle fortement, à cause du déga- gement gazeux qui se produit à son intérieur; la liqueur, filtrée et conve- nablement évaporée, donne les aiguilles blanches soyeuses de trichloracétate neutre de potasse, décrites depuis longtemps par M. Dumas. En doublant la quantité d'hydrate de chloral, dans l'expérience précédente, on obtient le trichloracétate acide de potasse, que j'ai obtenu d'abord par l'union directe de ses éléments )) L'action d'un oxydant énergique, tel que le permanganate de potasse, permet donc d'arriver à l'oxydation du chloral sans employer l'acide azo- tique; c'est un moyen nouveau de préparer l'acide trichloracétique; j'étu- die avec soin cette réaction et d'autres analogues, me proposant de revenir sur ce sujet. » PHYSIOLOGIE. — Su7' les expériences de M. O. Liebreich, tendant à établir que ta strychnine est l'antidote du chloral. Note de RI. Oré, présentée par M. Wurtz. « Des recherches expérimentales que je poiu'suis depuis longtemps sur le chloral, considéré comme anesthésique et comme antidote de la strychnine, m'ont conduit à répéter les expériences que M. Oscar Liebreich a commu- niquées à l'Académie des Sciences sous ce titre : La strychnine antidote du chloral [Comptes rendus, t. LXX, p. ^o3; 1870). » Les expériences de M. Oscar Liebreich peuvent se résumer ainsi : » 1° Une injection hypodermique de 2 grammes de chloral est mortelle pour les lapins (p. 4o4)' )) 2° Une injection de i milligramme et demi de strychnine est égale- ment mortelle (p. 4o4). » 3° Si l'on fait à un lapin une injection sous-cutanée de i |-milligramme de strychnine, alors même que les effets produits par une injection sous- cutanée de 2 grammes de chloral (dose mortelle) ont commencé à se ma- nifester, ces effets sont rapidement enrayés et l'animal revient à la vie. Il succombe, au contraire, si l'on n'injecte pas de strychnine (p. 4o4)' ( i494 ) » Conclusion. — La strychnine est l'antidote du chloral. » La lectnre de cette Note a fait naître dans mon esprit des doutes que les faits suivants sont venus confirmer. a I ° Est-il vrai qu'une dose de 2 cjrammes de chtoral, injectée dans le tissu cellu- laire sous-cutané, soit suffisante pour occasionner la mort chez les lapins? » Première expérience. — Jeune lapin du poids de i kilogramme. Injection sous-cutanée de 2 grammes de chloral. Après dix minutes, sommeil, affaiblissement musculaire et de la sensibilité. L'animal, injecté à 2'' 3o'", a succombé le soir. )> Deuxième expérience . — Lapin pesant i''^, 35o. Injection sous-cutanée de 1 grammes deciiloral. Phénomènes caractéristiques du chloral. Sommeil. Perte des mouvements volon- taires et réflexes. Abolition de la sensibilité. Le soir tous les phénomènes ont disparu, l'ani- mal a survécu. u Troisième expérience. — Injection sous-cutanée de 2 grammes de chloral à un lapin de i'^^, 85o. Apparition des phénomènes caractéristiques. L'animal a survécu. » Quatrième expérience. — Lapin pesant 3'"'^, 85. Première injection de 1 grammes de chlo- ral. Phénomènes caractéristiques, qui se dissipèrent bientôt. Deuxième injection de i gramme de chloral, trois heures après la première. L'animal, (jui avait reçu 3 grammes de chloral, a parfaitement survécu. » Conclusion de cette première série d'expériences. — Si la dose de 2 grammes de chloral injectée dans le tissu cellulaire est quelquefois mortelle pour les lapins (exp. i ), elle ne l'est pas toujours (exp. 2,3,4)- » 2° Une injection hypodermique de i \ milligramme de strychnine constituc- t-cllc une dose mortelle pour les lapins? » Cinquième expérience. — Lapin pesant 800 grammes. Injection sous-cutanée de i \ mil- ligramme de strychnine. Après 7 minutes, crises tétaniques. Mort en 12 minutes. » Sixième expérience. — Lapin pesant i''i^,35o. Injection de i | milligramme de strych- nine. Trois minutes après, crise tétanique qui a duré trois minutes, suivie de mouvements convulsifs qui n'ont pas cessé jusqu'à la mort. » Septième expérience. — Au lapin pesant i''^, 85o, qui avait, trois jours auparavant, reçu, sans en ressentir aucun effet fâcheux, 2 grammes de chloral, j'injectai i -\ uiilligrarauie de strychnine. L'animal a eu deux crises tétaniques légères, après lesquelles il est revenu à son état normal. Il a fallu 2 milligrammes rie strjc/mine pour amener la mort. » Huitième expérience. — Lapin de 3 kilogrammes. I^remière injection de i -j milligramme de strychnine. Deux crises convulsives, puis retour à l'état normal. Quelques jours après deuxième injection de 2 niilligrauimes. Nouvelles crises tétaniques qui se dissipèrent bientôt. Ce lapin n'a succombé (pi'à une troisième injection de 2 y milligrammes de strychnine. M Conclusion de celle seconde série d'expériences. — Si i -îr milligramme de strychnine peut occasionner la mort chez quelques lapins (exp. 5 et 6) , il ne l'occasionne pas chez d'autres (exp. 7 et 8). ( i49^ ) » A quoi tiennent les différences dans les résultats observés par M. Lie- breich et par moi? Elles tiennent incontestablement au mode d' expérimen- tation et surtout aupoids de l'animal dont il paraît s'être peu préoccupé. » Si, confiant dans l'affirmation de M. Liebreich que 2 grammes de chloral constituent une dose mortelle, j'avais, dans le but de neutraliser cette dose, injecté i ^ milligramme de strychnine au lapin qui fait l'objet de la septième expérience, on aurait certainement invoqué, comme favo- rable à sa thèse, le résultat heureux que j'ai signalé. Or ce lapin a sup- porté, sans mourir, la dose de 2 grammes de chloral, et, quelques jours après, celle de i -^ milligramme de strychnine. D'où cette conclusion que I k milligramme de strychnine aurait paru, dans ce cas, avoir empêché de mourir par le chloral un animal qui sans cela ne serait pas mort. Du reste, ce n'est pas seulement dans sa Note à l'Académie des Sciences que M. Lie- breich ne fait aucune mention du poids exact des animaux; dans son Mé- moire, YHydrale de chloral, traduit paris. Levaillant, on lit : » Ohsfni. ']. — Je me suis servi d'un grand lapin noir, très-agile, qui reçut i gramme de chloral (p. 29). Ce lapin a survécu. » Observ. 8. — Je pris un grand lapin qui reçut i gramme de chloral (p. 3i). L'animal a survécu. » Observ. g, — Quatre lapins de moyenne grandeur reçurent : les deux premiers qo cen- tigrammes de chloral ; le troisième, 1 5% 80; le quatrième, 38% 60 (p. 33). Les trois premiers survécurent, le quatrième mourut. » Observ. 10 et 1 1 . Il s'agit de deux lapins noirs de moyenne grandeur. Le premier reçut 2 grammes, le second a^^So (p. 34 et 35). Ils succombèrent tous les deux. » Ces six dernières observations ne démontrent-elles pas, jusqu'à l'évi- dence, l'action qu'exerce le poids de l'animal sur le résultat de l'expérience? Les six lapins étaient de mojenne grandeur. Or le chloral qui n'a pas tué les uns a fait mourir les autres. Ils se ressemblaient cependant tous par la taille, les doses de chloral injectées étant seules différentes. Donc le même poids nécessite les mêmes doses, qui doivent varier avec lui. » Conclusion. — Il est possible que la strychnine soit l'antidote du chloral, mais les expériences de M. 0. Liebreich, reposant à leur point de départ sur une donnée expérimentale défectueuse, sont insuffisantes pour le démontrer. » GÉOGRAPHIE BOTANiQUii. — Sur la distribution géographique des Ulmidées ou Vlmacées proprement dites. Note de M. J.-E. Planchon, présentée par M. Decaisne. « Eu reprenant, pour le Prodromus de De Candolle, l'étude de la famille des Ulmacées, je ne trouve qu'un genre absolument neuf et que très-peu ( i49« ) d'espèces nouvelles à joindre à une première monographie de ce groupe, publiée en 1848. Les coupes d'ensemble, déjà bien vues par M. Spach, ne sont que très-peu modifiées. Il s'agit d'arbres ou d'arbustes faciles à voir ou à récolter, répandus principalement dans des régions assez explorées. C'est donc une famille qui se prête aux considérations géographiques, parce que la grande majorité des espèces en est connue, que les groupes génériques ou sous-génériques en sont clairement définis, et que les grandes coupes en sont évidemment naturelles. Ces coupes ou sections se réduisent à deux seulement : 1° les Ulmidées groupées autour des types Ulinus et Planera ; 1° les Celtidées, rangées autour du genre Celtis. )) Les Celtidées sont, dans la famille, la section à peu près cosmopo- lite, puisqu'elle occupe toute la zone intertropicale et qu'elle s'étend dans les zones tempérées des deux hémisphères. Nous en ajournerons cette fois l'étude, pour ne traiter que des Ulmidées, groupe beaucoup plus res- treint dans son extension géographique. » Caractérisées par leur fruit sec, non drupacé, les Ulmidées com- prennent cinq genres, savoir : Planera, Zelkova^ Ilemiplelea, Ulnnis et Ho- loplelea. Trois de ces genres ont chacun une seule espèce, confinée dans une aire spéciale : le Planera aqualica, Gmel., dans les États sud de l'Amé- rique du Nord (Géorgie, Caroline, Floride); V Hemijitelca Davidii, Planch., dans la Mongolie orientale; V Holoplelea inlegrifolia, Planch., dans les mon- tagnes élevées de la péninsule de l'Inde et de Ceylan. Ce dernier genre est le seul qui s'avance franchement dans les tropiques; le reste de la section habite presque exclusivement la zone moyenne de notre hémisphère, entre le 3o'^ et le 64* degré de latitude. Le Zelkova, Spach., genre parfaitement naturel, comprend trois espèces: l'une d'elles, Zelkova crelica, Spach., connue dès le xvi* siècle sous le nom d'^beticea, est cantonnée sur les plus hautes montagnes de l'île de Crète; la seconde, Zelkova crennla, Spach., plus connue sous le nom d'Ornte du Caucase ou de Planera Piichaidi, est un type essentiellement caucasique; la troisième, enfin, Zelkova aciiminata, Planch. [Planera acuniinata, Lindl.); /'. japonim, Miq., Ulnnis Kia-Ki et Planera Kia-Ki des jardins (1), est particu- lière au Japon. » Voilà donc un genre dont une espèce est méditerranéenne et insulaire, une autre de l'Asie occidentale, et une troisième des grandes îles à l'est de (1) Cette espèce vient de fleurir pour la ])reinièie fois en Europe, dans le jarilin d'un amateur très-distingué de plantes, M. Eugène Mazel, de Montsauve, près Anduze (Gard). C'est d'après ces fleurs cpie j'ai pu en déterminer le genre avec une certitude absolue. f i497 ) l'Asie. Cette dernière est parfaitement caractérisée, tandis qne les Zelkova cienaln et cretica ne différent i'nne de l'autre que par des nuances, et que le Zelkova crenala lui-même, d'après les indications que me transmet M. de Saporta, se confond presque avec le Planera ou Zelkova Ungcri, une (les espèces fossiles les plus répandues dans les terrains tertiaires de l'Europe. Pour bien saisir la distribution géographique des Ulmus, il faut consi- dérer à part chacune des sections du genre, sections très-naturelles d'ail- leurs et très-faciles à définir. Ce sont : les Oreoplelea, Sjiach., à fleurs longuement pédicellées, à calice oblique, à samares non ciliées; les Dijo- ptelea, Spach., à courts pédicelles, à calice cyathiforme régulier; à samares non ciliées; les Mkroptelea^ Nob. (genre Microplelea^ Spach.), à courts pédicelles, à calice profondément découpé, à samares dépourvues de cils. » La section Oreoptelea renferme un petit nombre d'espèces, dont luie seule européenne, deux de l'Amérique du Nord, une quatrième du Mexique. » L'espèce européenne [Ulmus pedumulnta on effiisa) semble avoir en Russie son principal centre d'extension : elle manque à la Sibérie, s'avance en Suède jusque dans l'est du Smoland et s'étend vers l'ouest par la Hon- grie vers le centre de l'Allemagne, l'est de la Belgique et de la Suisse, le centre et l'ouest de la France, jusqu'à Nantes [fide lioreau). a Des deux espèces des Etats-Unis, l'une [Ulmus ameikaiia, Michx.) s'étend du Canada incbisivemenl jusque dans la Géorgie et la Floride; l'antre [Ulm. «/afa, Michx.), plus particidièrement méridionale, remonte de la Floride, de la Géorgie et de la Caroline jusque dans le Tennessee et le Missouri. L'espèce mexicaine enfin [Ulmus inexicana, Planch., Cltœlo- ptelea mexicana, Liebin.), est un type très-spécial, au lieu que V Ulmus pedun- culala d'Europe et Vamericana des Etats sont deux espèces très-voisines par l'ensemble de leurs caractères. » L'absence d' Ulmus de cette section dans toute l'Asie est un fait assez singulier et qui contraste avec la distribution européo-asiatique des Planera. « La section Drjoplelea comprend les Ormeaux par excellence, notam- ment les types campestris et montana, espèces essentiellement polvmorphes, dont nous avons groupé les formes eu nombreuses catégories. Le détail de ce groupement ne pouvant trouver place ici, signalons simplement comme fait saillant la vaste extension de ces deux espèces, dans le sens des lon- gitudes, depuis l'extrême ouest de l'Europe jusqu'à l'est de la partie C R., 1872, I" Semestre. (T. LXXIV, N» 2-!.) 193 ( 149» ) tempérée ou froide de l'Asie, dans la région du fleuve Amour. Quant aux latitudes, VVtnuis campcslris occupe une aire |)lus large que le moiilann, puisqu'on l'observe en Tunisie et en Algérie, où VUlniiis montana n'a pas été signalé. » iJ'Vlrniis fjuinila, Pallas {proparle), est une espèce de l'Asie moyenne, qui s'étend du lac lîaikal à la Mongolie, où vient de la retrouver M. l'abbé Armand David. » Une autre espèce très-voisine de notre Ulmiis campestris {Ulinits Davi- diana. Plane!), mss.), une seconde très-distincte, bien que |)arente àw inonluna [Uiiinis nuicrocarpa, Ilance), représentent encore cette section dans les régions septentrionales de la Chine. » Le même groupe compte dans le nord de l'Inde anglaise deux espèces [Ulmiis fFallicliiaim^ï'lùnch. et U.vinjala, Wallich) : une espèce douteuse {U. erosa, Roth) est signalée dans la Péninsule en deçà du Gange; enfin l'Orme fauve d'Amérique [Ulmus fulua, Mictix.) complète cette série des Oreo/; La position d'un point de l'espace peut se définir au moyen : i° d'une série de plans parallèles; 2° d'une seconde série do plans passant tous par une même droite, normale aux précédents; 3" d'une série de sphères ayant pour centre commun un point de cette droite. Dans ce système de coor- données, formé par les trois séries de surfaces z^const., a = const., ). r=const., un élément de volume d\J a pour valeur HV = IdKdiJ.dz. Dans le même système (z, X, a), un élément superficiel of?, appartenant à une surface z = r(>., /Jt), s'exprime ainsi : ?(7 = x\/ . . ('^y -- ."!'" , v/f^/ « Si la surface F se réduit à un plan normal à l'axe z, ou bien à ui^ti sphère, la formule précédente devient da = IdlJiJ.. » Pour un cylindre de diamètre D, on a dG = 4)''sin'(xcos'ft ^,_4ï^ » L'équation générale d'une surface est, aux termes du quatrième ordre prés, en prenant pour axe des z la normale et en rapportant l'orientation p. ( I-'î" ) au plan oscillateur de l'une des lignes de courbure, dl dl dl \ 3 y-cos^fx sin |l». -l- 3 -j-cosp. sin-fj. 4- — sin'p. / ; dans cette équation, - et -désignent les courbures principales de la surface, d^ dl rfi dl — , — , — , — des constantes proportionnelles aux variations que ces dx dy d.r dj ' ' ' courbures subissent, lorsqu'on passe de l'origine à un point infiniment voisin sur l'une ou l'autre des lignes de courbure. » En représentant par I le coelficient de X° dans la formule précédente, et par - la courbure qui correspond à l'orientation [j. et dont la valeur est ^"'' ^ -I ^, ou trouve, pour une surface quelconque, rlr; = \ 1 + 2 dl I i\ 2 1,3 l • 0 0 '^ l 7 dl ) s\r\- (J. cos- p. H — - + -r^ -r B ~ Ay \7 ^f* ''f* .lldld^. » On peut, à l'aide du système de coordonnées (s, X, |x), réduire à ime simple quadrature le problème qui consiste à évaluer la résultante des attractions exercées par luie paroi plane ou cylindrique sur l'en- semble des éléments superficiels d'un ménisque liquide, l'angle à la paroi étant supposé nul. Ce problème paraît, au premier abord, devoir dépendre d'une intégrale quadruple; mais on arrive immédiatement à une infé^^rnle triple, en observant que chaque file de molécules normale à la ligne de contact est attirée de la même manière. Un nouvel abaissement s'obtient par un artifice bien simple. Soient M et N les centres de deux éléments superficiels appartenant, l'iui au ménisque, l'autre à la paroi; P et Q les projections des points M et N sur la ligne de contact, nécessai- rement horizontale. En admettant (ce que l'expérience confirme) que le ménisque reproduit la forme même de la paroi, jusqu'à une distance de la ligne de contact supérieure au rayon d'activité des forces moléculaires, on pourra transporter l'élément M en P, pourvu qu'en même temps on fasse subir à l'élément N un déplacement identique NN' sur l'aréle NQ. Si, du point Q, on conçoit QM' parallèle à MN, toutes les molécules comprises dans l'étendue M'P donneront lieu à des forces parallèles et identiques en 197 • ( l5l2 ) gratuleiir à la force MN; les points d'applicalion de toutes ces forces se trouveront transportés en P sur la ligne de contact, en même temps que leur direction commune viendra coïncider avec PN'. En définitive, les choses se passeront comme si toutes les molécules de l'arête verticale MP étaient transportées sur la ligne de contact, sous cette double condition : 1° que l'épaisseur infiniment petite de la ligne de contact sera supposée égale à l'unité de longueur; 2° que l'on attribuera à chaque élément de la paroi une densité égale à la distance qui le sépare de la ligne de contact. » D'après cela, la résultante R de toutes les attractions, pour un cylindre de diamètre D, s'exprime ainsi qu'il suit — z- Icll ./f. {'■) 'V 4v sin-u. cos^p' D» d'- V- 4 À- sin'ftcos'a R=r^ rn() on a, d'ailleurs, L'intégration par rapport à ix n'offre aucune difficulté; elle donne 2J0 ^' ^i 1.2. ..« _\[n+i)2"'+'D-"J^ ^^ » La force ascensionnelle totale est ttDR; or, d'autre part, le volume sou- levé est -y- h + Y, en désignant par h la hauteur du centre du ménisque et par Y le volume du ménisque. On a donc, en supposant D assez petit pour que Y soit négligeable, ;, = «. Cette formule montre que le produit hD cesse d'être constant lorsque le diamètre est inférieur à une certaine limite, et qu'il doit, à partir de celte limite, s'accroître progressivement à mesure que le tube devient plus étroit. » On a vu, dans notre second Mémoire (*), que l'équation d'équilibre du ménisque, en faisant abstraction de la cohésion, est (.) A = II -^ + .1, I I (*) Comptes rendus, t. LXXII, p. S49. { ,5.3 ) équation dans laquelle H désigne une constante arbitraire, dont la significa- tion analytique est - / n(X)).- + - / ¥,(X)).'r/X, la caractéristique H s'appliquant, comme tout à l'heure, aux attractions superficielles, et la ca- ractéristique Y, aux attractions mutuelles des molécules appartenant indis- tinctement à la masse liquide. Il est aisé de démontrer que le volume sou- levé ou déprimé, tel qu'il résulte de l'équation (i), avec un angle à la paroi nul, est ttDH; il s'ensuit que M', (X) doit nécessairement s'évanouir. » Laplace a supposé que toutes les molécules qui constituent une co- lonne liquide s'attirent indistinctement, l'intensité de la force attractive ne dépendant pas de la dislance des molécules. D'après nos recherches ac- tuelles, on est, au contraire, en présence de forces purement superficielles, et c'est à la théorie des surfaces à rendre compte des effets produits. » L'équation d'équilibre (i) ne s'applique qu'aux ménisques dont la courbure ne dépasse pas une certaine limite; au delà, il faut ajouter au second membre une quantité sensiblement constante pour un même mé- nisque, mais variable d'un ménisque à un autre. La pression en chaque point, pour un ménisque à forte courbure, est constante, sans être rigoureu- sement nulle, de sorte que les attractions mutuelles des éléments superficiels du ménisque n'influent que sur sa forme, la hauteur à laquelle il vient se placer étant déterminée par l'attraction des molécules liquides adhérentes à la paroi. La pression effective est détruite, en chaque point, par la cohé- sion, qui annule aussi les effets des forces tangeniielles. » GÉOLOGIE. — Observations nouvelles sur la conslilidion des Pyrénées ; Réponse à M. Leymerie, par M. F. Garrîgou. (Extrait.) (Cette Note est renvoyée, ainsi que les Notes précédentes de M. Garrigou et de M. Leymerie, à une Commission composée de MM. Delafosse, Ch. Sainte-Claire Deville, Daubrée. ) » .... 1° J'ai toujours admis (i) l'existence du « bourrelet extérieur » avancé servant de lisière à la demi-chaîne orientale des Pyrénées et » parallèle à cette chaîne », tel que le décrit M. Leymerie. )) 2° J'admets encore que les bourrelets d'Aurignac et d'Ausseing ne contiennent que le terrain crétacé supérieur et ceux qui lui sont super- posés. (i) Bull, de la Soc. Gcol. de France, i865 et i8(36. ( i5i4 ) » Mais contrairement à M. Leymerie (i), je signalerai, à la base du bourrelet qui relie les massifs d'Ausseing et de Lavelanet, en outre du jurassique et du crétacé inférieur de Foix : i" le trias, le jurassique, le crétacé inférieur, le crétacé moyen à Leycherc; i° le granit, le trias, le jurassique et le crétacé inférieur au col de! Bouich, près de Baulou; 3° le granit, les terrains de transition, du trias, jurassique, crétacé inférieur, crétacé moyen, à Salies du Salât, c'est-à-dire immédiatement au-dessous du massif classique d'Ausseing. » 3" Contrairement encore à ce qu'a dit (2) M. Leymerie, il est tout à fait impossible d'admettre que tous les terrains, à partir du crétacé supé- rieur, soient rejetés au nord du bourrelet limitant vers le nord le fossé de Flammichon (3). » En effet, à i5 kilomètres au sud de Foix, la petite vallée deTarascon, en outre des terrains granitiques et de transition, du trias, jurassique et crétacé inférieur, contient des laznbeaux du crétacé moyen (Rabat); du nummulitiquc calcaire à millioliles (flancs de la montagne de Soudour), de l'éocène avec poudingue calcaire de' Palassou (base de la montagne de Soudour et sud de la plaine d'Aïuignac). )) A plus de 4° kilomètres au sud du massif d'Ausseing, dans la vallée de Massât, le crétacé moyen (crétacé supérieur de M. Leymerie) se montre encore d'une manière bien nette, composé, comme partout, par des alter- nances de grès souvent psammitiques et d'argiles feuilletées. » Comment donc M. Leymerie a-t-il pu dire que la lisière N du fossé de Flammichon a une structure toute spéciale, » que « les terrains supé- rieurs de la chaîne (crétacé supérieur et nummuli tique) s'y trouvent ras- semblés, que « c'est là qu'ils se montrent exclusivement, » et enfin « qu'on en chercherait en vain des traces de l'autre côté (côté sud) de la faille. 4° Les parties déprimées de la demi-chaîne occidentale (c'est-à-dire depuis le parallèle de la vallée d'Aran jusqu'à l'Océan) seraient également, d'après M. Leymerie (4), « uniquement composées des terrains pyrénéens supérieurs. « Si M. Lf-ymerie « vient à étudier ces contrées, » il lui sera (i) Comptes rendus, n" ai, p. i347; '872. (7.) 1(1 , n" I I, p. 76; ; 1875. (3) 11 serait à désirer, pour éviter toute confusion, que M. I,eymene voulût hien limiter dans toute leur étendue les deux bords du fossé de Flammirlinn, tels qu'il les comprend. (4) Comptes rendus n° ai, p. 1347. 1872. ( i5i5 ) facile de constater, ainsi que je l'ai déjà dit ailleurs (i), que le granit, les terrains de transition et crétacé inférieur sont visibles en plein plateau de Lannemezan, à Capvern et aux environs ; que, toujours au nord du fossé de Flamniichon, le granit apparaît encore dans la Bigorre et dans les plaines de Tarbes. Enfin, tout le monde sait qu'au centre même de la haute chaîne, les terrains dont M. Leymerie n'accepte l'existence que. sur la lisière nord du fossé de Flamniichon (terrains crétacé supérieur, nummu- litique, etc.) forment un immense et énorme bourrelet, dont les glaciers et les neiges éternelles n'ont pas caché tous les fossiles caractéristiques. » Quant à l'existence des golfes profonds qu'on suppose avoir existé de chaque côté d'un isthme étroit qui aurait relié le plateau central aux Pyré- nées, M. Leymerie me permettra de lui répondre que malgré l'incontestable importance de la Conchyologie, les observations sont encore tellement limitées sur la faune de ces deux golfes supposés, qu'il n'est guère possible d'en tirer des conclusions définitives. » D'ailleurs, si la Conchyologie donne des indications, la Lithologie fournit également des données qu'il faut se garder de négliger dans une étude générale. Et je crois cpie, n'aurait-on parcouru qu'une .seule fois, avec attention, la demi-chaîne occidentale de la région pyrénéenne, après avoir étudié la portion orientale, on pourrait voir : premièrement, que les couches rapportées par M. Leymerie au crétacé supérieur, et qui forment en réalité le crétacé moyen, se composent dans toute l'étendue de la chaîne : i° d'un conglomérat à éléments plus ou moins gros; 2° d'alter- nances d'argiles et de grès. Secondement, que le nummulitique renferme tant dans la partie orientale que dans la portion occidentale des Pyrénées, des calcaires, des marnes et des grès superposés ; 3" que le poudingue de Palasson est l'un des éléments de l'èocène ayant un développement consi- dérable tout aussi bien dans l'Ariége el dans l'Aude que dans les Basses- Pyrénées. » L'ensemble de ces grands faits géologiques permet, je le pense du moins, de croire à l'unité de formation des terrains relativement récents dans la chaîne de montagnes qui m'occupe. » Limiter an soulèvement des Pyrénées la cause du dernier relief de la chaîne, et principalement de la lisière nord du fossé de Flammichon, c'est n'être pas d'accord avec les données fournies par l'étude appliquée des sou- (i) Monographie de Bagnères de Luchon, 1872, et Comptes rendus n° 17, |>. iiaS, 1872. Bull, de la Hoc, géol. de France; i866. ( i5iG ) lèvenients. Depuis le soulèvement des Pyrénées, le relief qui forme celle chaîne a été soumis à des dislocations plus récentes. De grandes fractures, dont les principales sont orientées N. 24 degrés E., E. 2G degrés N., E. j8 degrés N., ont recoupé non-seulement tous les terrains jusqu'au mio- cène inclusivement dans le bassin sous-pyrénéen et dans ses environs, mais encore les alignements O. 18 degrés N. rapportés aux Pyrénées sont eux- mêmes rejetés par les cassures et les failles dont je viens de donner la di- rection, et qui doivent être rapportées aux systèmes des Alpes occiden- tales, (les Alpes principales et du Sancerois. » Je citerai simplement comme mention le miocène faille ou brisé entre Clialabre et Mirepoix (d'après MM. Élie de Beaumont et Raulin), dans les environs deSaverdun (Ariége), dans les environs de Cinte-Gabelle (Haute- Garonne), enfin à Pézenas (Hérault), en suivant exactement l'alignement E. 26 degrés N., passant entre Chalabre et Mirepoix. Ces trois derniers f;iits sont le résultat de mon observation. » Je n'insisterai pas sur le rôle considérable qu'ont joué les failles de ces systèmes de soulèvement dans l'issue des sources thermales de diverses natures qui abondent dans la région des Pyrénées, sources dont l'étude géologique fournit des éléments irrécusables à la théorie du système des soulèvements et à l'étude des filons » M. Mecrand, directeur des consulats et affaires coram.erciales au Minis- tère des affaires étrangères, transmet à l'Académie, au nom de M. le Mi- nistrcj une Note historique de M. Limperani, consul général de France à Naples, sur les éruptions du Vésuve à diverses époques. (Renvoi à la Section de Minéralogie.) M. Blanc adresse une nouvelle Noie relative à la navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDANCE. M, LE Secrétaire PEnpÉTrEL, en signalant à l'Académie un exemplaire du tirage à part des « Etudes relatives aux inondations et à l'ondiguemont des rivières, par M. Dausse », insérées dans le tome XX des Mémoires des Savants dtramjers, qui va bientôt paraître, présente à ce sujet les observations sui- vantes : ( '5i7) Le volume actuel est la réunion de dix Mémoires lus ou présentés à l'A- cadémie, de i856 à i864; un accident et les circonstances ont retardé leur publication. Du reste, l'auteur a mis à profit ce retard en continuant jus- qu'en 1870 les observations sur lesquelles repose en partie son ouvrage ; et de là bien des Notes précieuses qui en augmentent la valeur. Les questions qu'il traite sont de la plus grande importance et toujours pendantes. Déjà, les Comptes rendus de l'Académie ont fait passer plusieurs des idées de l'auteur dans diverses productions marquantes; la publication intégrale faite par l'Académie de ces persévérantes recherches fera sans doute sentir de plus en plus leur haut intérêt scientifique et pratique, et amènera, il faut l'espérer, la publication, vivement demandée par tous les hommes compétents du pays, de \a. Statistique des rivières de France, dont elles ne sont qu'un appendice, et à l'élaboration de laquelle M. Dausse a consacré de longues années. » GÉOMÉTRIE. — Sur un point de ht théorie des surfaces. Note de M. Ed. C0.MEESCURE, présentée par M. Chasles. « Les coordonnées rectangulaires a:-, )■, z d'un jioint quelconque d'une surface étant censées des fonctions de deux paramètres indépendants a et /3 qui définissent deux séries de trajectoires orthogonales, si l'on pose (0 on n'a pput-étre pas remarqué la relation qui existe entre l et m lorsque les courbes v. = constante et ^ = constante sont respectivement les lignes de courbure de la surface considérée. Cette relation peut se déduire facile- ment des formules relatives à la déformation des siu-faces (voir, par exemple, le dernier paragraphe d'un travail siu* les coordonnées curvilignes, inséré au tome IV des Annales scientifiques de l'Ecole 7iorniale supérieure, i" série); mais on peut y arriver d'une autre manière par les considérations que voici. » On sait que R et R, désignant, abstraction faite du signe, les rayons C.R„i873, i"Sem«<(f(T. LXXIV, N»eij.) I98 djc- dy} -h 'h' dor dz- = r-, dx'- -+- dy- dp^ dz' = m-, (l.V Th. d.v d + d r dr 7. r/e "^ dz 7h dz Idp- 0 { i5i8 ) principaux de courbure de la surface, et X, j7., v leurs cosinus de direction. on a : dx dl d.r d\ (^) d;.-^d;: 7î^ = ^'T^' et des formules analogues pour j et z, « et /3 étant les paramètres des lignes de courbure. En écrivant la condition d'intégrabilité de chaque couple 1, , • / \ • 11- . d\ d\ d équation (2), puis multipliant tour a tour par — et par —, et prenant cliaque fois les sommes symétriques, on obtient ces autres relations con- nues : (3) (R-R,)^ + A- = o, (R-R,)--A- = o, f/V d^' dt-- ^ dV du} dv' OU A-= , , , . _ da' doC- do} f/p^ d^-' df Enfin, on a la relation de Lamé, relative à toute courbe sphérique : d l \ d\\ d [ i d\ D'un autre côté, la comparaison de(i) et (a) fournit RA=:/, R,V=m, ce qui, par l'élimination de R et R,, transforme les équations (3) dans ,£,, \ dl I dl I d\ i dm ^ ' Vl^ ~ m dy llh. ~ 7 d^' E' équation (4) devient, par suite, (6) AV==57, en faisant, pour abréger, _ d I i dm \ d j i dl \ Si l'on pose, en outre, de sorte que I dl I dm w ^ ~ ^' l'7û~f' dp dq ^ = ;^ + rfp' ( i5i9) on déduira de (5) et (6) el, par suite, A' = 2j'qrsd{i + A, V" = 2J'pzsda + B, A éianl une fonction arbitraire de a seul, et B une fonction arbitraire de /3 seul. On aura donc la relation annoncée [a) 7Z- = (2 j'(/t3r/j3 + A) {2j'{}7:ôdx -+- B), qui n'est pas évidemment identique, et qu'il serait facile de débarrasser de tout signe d'intégration. » Lorsque cette relation est satisfaite par des valeurs convenablement données de l et m, comme alors p, cj, z^ et, par suite, A et V sont connus en fonctions de a et p, on peut obtenir X, [x, v par l'intégration d'un sys- tème d'équations que l'on peut traiter comme aux différentielles ordinaires [i;oirle§ IV d'un Mémoire de M. Brioschi sur les coordonnées curvilignes [Anncdi di Matematicn, t. I, série 2^)]. On peut voir aussi sur ce dernier point le dernier paragraphe du travail déjà cité; on fera dans les formules de ce paragraphe . pw = o, Q'P) = o, en observant que l'expression que l'on y rencontre pour l'inverse du pro- duit des rayons principaux de courbure doit être changée de signe. » Les intégrations dont il s'agit n'introduisent d'ailleurs aucune fonc- tion arbitraire dans la solution, si ce n'est des constantes qui correspondent à un changement insignifiant d'axes coordonnés. » 2. Dans le n° du 3 juin 1872 des Comptes rendus, M. Cayley considère les équations suivantes, où j'ai écrit ce et fi au lieu de h et A-, et $- au lieu de 9 : ' . ct'.v (19 dx M d.r (h.dp ~ d^'d^'^ lh.7ij' ^ d-r _ dO dy dS dy dxd^ ^ djTh.^ d^d^' ^ > \ , d'z _ dQ dz dQ dz da.dp ~ d^d^~^ d^Tif' dx d.r dy dy dz dz dZdp~^ TiZdfj ~^ dZdp~ °^ OÙ 0 est supposé une fonction abUraite do « et /3. En conservant les nota- 198.. ( 1J20 ) liuiis du coiniiiciicenu'nl du n" i, on conclut de ces équations, multipliées tl.v ilx tour a loui- iiar -r-v •■> -t-j-- -5 et aioulees, I (Il 1 ilO I dm I t/fj d'où / = m eu remplaçant par l'unité les fondions arbitraires l'une de l'autre de |3, que rintégration immédiate introduit, substitution qui ne nuit évidemment en rien à la généralité de la question. La surface (.r, j', z), quelle que soit la fonction 0, est découpée en carrés infinitésimaux par les courbes K := constante, |5 = constante; mais lorsqu'on suppose que a et ]S défi- nissent les lignes de courbure, la fonction Q, en faisant log!; 1= oj. doit vériiier l'équation [a) ou l'on fera dv diji d-a> d-b) la fonction 6 ne reste donc plus tout à fait arbitraire. Cette remarque essen- tielle me paraît avoir échappé à l'illustre géomètre anglais. » D'ailleurs, comme je l'ai déjà dit plus généralement, on peut faire dé- pendre l'intégration des équations [h) de celle de deux systèmes successifs que l'on peut traiter comme aux différentielles ordinaires séparément. » Par exemple, si l'on sujjposait (j fonction de (if + p), en indiquant par des accents les dérivées relatives à cette dernière variable, et posant 0 -/ ' l'équation (rt) deviendrait rt et b étant des constantes arbitraires, et _/ serait le sinus anipliiude de /?(« -H ^), h étant une constante qui dépend de a et de /;. Pour toute autie forme dey en (a + /3), non ccuiiprise dans la précédente, on ne peut ob- tenir de surface découpée eu carrés [)ar ses lignes de courbure. » ( 1021 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur iinteiisUé de la chaleur du Soleil dans les régions polaires; par M. A. Genocchi. « Comme il a été plus d'iuic fois question devant l'Académie d'un travail de Plana (son illustre associé) relatif à l'intensité de la chaleur du Soleil dans les régions polaires, travail dont la conclusion est que ta chaleur solaire mojenne croît du cercle polaire au pôle, j'espère qu'elle ne voudra pas refuser l'insertion dans ses Comptes rendus d'un court résumé des re- cherches que j'ai faites sur celte même question et que j'ai développées dans les Bulletins de l'Institut Lombard (séance du 8 février iSya), dont j'ai l'honneur de lui adresser un Extrait. » Le point de départ de mon analyse, ainsi que de celle de Plana, est une formule de Poisson qni donne la moyenne diurne de la chaleiu' polaire à une latitude (boréale) quelconque p.. Si l'on représente par y l'obliquité de l'écliptique, par v la longitude vraie du Soleil et par ij/ l'angle que fait le méridien du lieu avec celui où se trouve le Soleil à un instant donné, et qu'on développe en une série de cosinus d'angles multiples de ^ l'expres- sion de l'intensité de la chaleur solaire à la latitude [j., on trouve qu'en faisant abstraction des inégalités dues à la distance variable du Soleil, la partie indépendante de ^l^ dans ce développement est proportionnelle à la quantité V ^ ij^i S'"'/ sinp. sin«' + sini}v| cosp, \/ 1 — sin-y sin-»', dans laquelle <\ii doit être réduit à zéro si le parallèle parcouru par le Soleil est tout au-dessous de l'horizon, doit être remplacé par n si ce paral- lèle est entièrement au-dessus de l'horizon, et dans les autres cas ({/, est un angle compris entre zéro et ti, et déterminé par l'équation siny sinu. sinv» -I- cosa. cosi}', \/i — sin-y siu'-v = o. )) Ainsi V sera dans un rapport constant avec celte moyenne diurne; et, si l'on développe aussi la fonction V suivant les sinus et les cosinus d'angles multiples de t", on aura pour la partie indépendante de v, qui donnera la mesure de la moyenne annuelle de la chaleur solaire à la latitude /Ji, de manière que cette moyenne s'exprimera simplement par ZîQ, h étant un coefficient constant. -.. Pour les lieux situés entre le cercle polaire et le noie (^dans l'hémi- ( l522 ) sphère boréal), il faut, d'après Poisson, prendre un angle aigu v, tel que cosu siny et partager l'intégrale en plusieurs intervalles, puisque de i'= ^n — t', à if =: ^n -h i^, le Soleil reste constamment au-dessus de l'horizon, et, au contraire, depuis (> = |7i — c, jusqu'à i'—lr,-hi>, il est toujours au-dessous de l'horizon. Dans le premier de ces deux intervalles, l'intégrale aura pour valeur an siny sin^u. sum>, ; dans le second, elle sera nulle. Plana a cru que la partie restante de l'in- tégrale était également nulle, et a réduit, par conséquent, la valeur totale de Q à la fonction P = siny sina sine, = siufji. ysii'^V — cob-p.. Mais il a été fourvoyé par des fautes de calcul assez évidentes, car, en exé- cutant l'intégration avec toute l'attention nécessaire, on obtient sans difficulté 2 / / . . „ v^i — cos'c, sin^w cos^u \ O = - I sinv sur a ^^ ; — .—, h cosa cosf , -— ■ , T J \ I — cos-fisin-w ^1 — cos'c, sin'My loi. où l'on a fait siiu'=: cost-, sinw. Comme on voit, Q s'exprime par des inté- grales elliptiques complètes. » ]>a fonction P de Plana est évidemment croissante avec la lalitnde p.. Au contraire, la quantité Q, qu'on vient de déterminer, est décroissante, ainsi qu'on le vérifie en formant la dérivée y-- Cette dérivée est négative tant que l'obliquité 7 a une valeur inférieure à /|5 degrés. » Pour le pôle, Q, aussi bien que P, devient égal à siny. Pour le cercle polaire, où cosp. = sin-y, on a Q2 / . „ , I + sinv =: - sm-y + COS-7 io"; comme le trouve Poisson. La quantité P s'évanouit pour ce cercle et prend, étant continue, des valeurs voisines de zéro tant qu'on voudra pour les lieux peu éloignés du même cercle : d'où il suit que, d'après Plana, qui acceptait la formule de Poisson pour le cercle polaire, il y aurait lu) saul dans la marche de la chaleur solaire aux environs du cercle polaire, ce qui nous semble tout à fait inadmissible. ( i523 ) » Mais il s'est aussi trompé dans l'évaluation numérique de cette valeur de Q, qu'il a donnée dans ses deux Mémoires comme égale à 0,373, tandis que la vraie valeur est 0,479. ^'' comme on a au pôle Q == 0,398, valeur supérieure à 0,373 que Plana admettait pour le cercle polaire, c'est peut- être ce résultat erroné qui l'amena à penser que la chaleur moyenne devait aller en croissant du cercle polaire au pôle. » Plana a cherché en outre le terme général du développement de V, et en a conclu |jour le pôle la formule _, . / TT . 2 V'" C0S(2/ — 0 cN V = sm7H — sun' ~ -cosai' — 2 > ; — -. h ' \ 2 3 ^-2 (a? — i)- — 1/' mais cette expression, différente de celle de Poisson et déduite de calculs extrêmement compliqués, n'est pas admissible. En effet, au pôle, V doit se réduire à sinysin^» depuis v=o jusqu'à t» = tt, et doit s'annuler de t' = 7: à V = 2n : la formule de Plana ne satisfait pas à cette condition. Il y a plus : d'après cette formule, l'intensité de la chaleur serait positive au sol- stice d'hiver pour le pôle boréal, et cela est absurde. A l'équinoxe du prin- temps, Plana trouve que V est positif (réellement V doit être nul), mais il obtient ce résultat parce qu'il néglige le terme négatif , tandis qu'en tenant compte de ce terme, sa formule donne V négatif, et, par suite, l'in- tensité de la chaleur serait négative à cette époque, ce qui n'est pas moins étrange. )) Je crois en avoir assez dit pour démontrer que les prétendues lois na- turelles énoncées par Plana ne ressortent que d'une suite d'inadvertances, fort excusables sans doute à son âge plus qu'octogénaire, mais qu'il était utile de relever. » Quant à la question traitée par Gustave Lambert (Comptes rendus, t. LXIV, p. i56), elle n'est pas la même que celle dont Plana s'était oc- cupé, puisqu'elle se rapporte aux mojennes diurnes et non pas a la mojenne annuelle de la chaleur solaire : la loi des moyennes diurnes est fort diffé- rente de celle des quantités Q. Des recherches analogues avaient été faites dans le siècle passé par Halley, par de Mairan et surtout par l'illustre Lam- bert dans sa Pyromélrie, et par Grégoire Fontana dans ses Disquisitiones phy- sico-malhenmticœ . » J'ajouterai ici qu'en poursuivant mes études sur les moyennes dési- gnées par Q pour une latitude quelconque et même pour une planète quel- conque, j'ai reconnu que la chaleur solaire moyenne Q est décroissante depuis l'équateur jusqu'au pôle, si l'obliquité de l'écliptique (pour la pla- ( i524 ) nèle dont il s'agit) ne dépasse pas 45 degrés; qu'elle est toujours croissante si cette obliquité est de 66 degrés ou au-dessus; qu'elle est décroissante depuis l'équateur jusqu'au cercle polaire si l'obliquité ne dép;isse pas 56 degrés, mais décroissante encore dans le voisinage de l'équateur, et au contraire croissante dans le voisinage du cercle polaire si l'obliquité de l'orbite est comprise entre 5^ et 65 degrés; qu'elle augmente du cercle po- laire au pôle si l'obliquité n'est pas au-dessous de 5-] degrés, mais est tlé- croissante dans le voisinage du cercle polaire, et croissante dans le voisi- nage du pôle si l'obliquité est comprise entre 45 et 56 degrés. Dmus ces derniers cas, la chaleur moyenne présente donc un minimum entre l'équa- teur et le cercle polaire, ou bien entre le cercle polaire et le pôle. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une Combinaison d'ncide slannique avec r acide acé- tique anhydre. Note de M. Laure.vce, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « Lorsqu'on chauffe vers i 5o degrés en tube scellé un mélange de 2 par- ties d'acide acétique anhydre et de i partie d'acide métastannique séché à loo degrés pendant deux ou trois heures, on obtient un liquide sirupeux qui cristallise par le refroidissement en longues aiguilles. » Ces cristaux, préalablement exprimés entre des feuilles de papier bu- vard, puis abandonnés deux à trois jours dans le vide au-dessus d'un vase contenant de la chaux, ont fourni à l'analyse : Oliservé. Cilculé. Élain 33,70 33,33 Acétyle 49 48,58 » Ces nombres conduisent à la formule SnO= VC'H'OX _.-] = Sn-OVC"'H'-0'==). » Los mêmes cristaux lavés avec de l'éther aidiydre et pur, jusqu'à ce que celui-ci ne présente plus de saveur acide, puis séchés dans le vide, ont donné : observé. Calculé. Kiain ^\& ,on 4^'^-'- Acélylc 34 34 , 1 Sn==0*(C'H«0''). ( i525 ) » Si l'on expose les cristaux au contact de l'air, ils deviennent amorphes et se transforment en une masse vitreuse dont l'analyse a donné : Observé. Calculé. Étain 55,49 56,19 Acétyle 20,48 21 SnO- ^ ^)0, Sn=0'(C*H''0'). » En résumé, j'ai obtenu les composés '^"^'[(c^h'o)^!' Sn^O^C-H'^O'^), ^"^' (c^H'o)'^' Sn^O^(C«H''0«), SnO^ (^'"'h)^' Sii=0^(C'H*0'). » L'acide stannique, séché à 100 degrés, se comporte comme l'acide mé- tastannique. » Ces recherches ont été faites au laboratoire de M. Schiitzenberger, à la Sorbonne. » « M. Eue de BEAumoNTest frappé de ce que M. Henri Sainte-Claire De- ville vient de dire, en présentant la Note de M. Laurence, de l'action de l'a- cide acétique anhydre sur l'oxyde d'étain. L'acide acétique, cet acide réputé faible, agit aussi sur l'aluminium. Son action sur deux corps qui semblent presque inertes en présence des agents chimiques qui jouent les rôles les plus efficaces dans la nature actuelle, le confirme dans la pensée que, dans les premiers âges du monde, la nature mettait en pratique une chimie dif- férente de celle qui fonctionne aujourd'hui dans les volcans et dans les phénomènes atmosphériques. Cette chimie primitive, qui a donné nais- sance aux granités et à beaucoup d'autres roches qu'on n"a pas encore re- produites, employait sans doute des agents susceptibles de produire des effets autres que ceux dont nous sommes aujourd'hui les témoins, moins parce qu'ils auraient agi avec plus d'énergie, à une lempérattu-e ou à luie pression plus élevée, que parce qnils élaient différents et capables de réactions différentes. Le phosphore, le chlore, le fluor qu'on trouve si fréquemment G. K.,1872, i" Semestre. (T. LXXIV, N" 2S.) 199 ( i526 ) dans les minéraux de l'âge du tungstène, du molybdène, du cérium, de l'yttriuin, du tantale, etc., ne sont peut-être que des résidus de ces mani- pulations primordiales. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle combinaison phosplioplatiniqiie dé- rivée de la toluidine. Note de 31. G. Saillard, présentée par M. H. Samte- Clairc Deville, a M. Schûtzenberger a récemment fait coimaitre une nouvelle classe do composés phosplioplatiniques résultant de l'union du protochlorure de phosphore avec le sous -chlorure de platine : PhCl'PtCP. Ce corps, réagissant sur l'alcool, lui a fourni un éther cristallisable en beaux prismes anortiqiies jaunes Ph(C^H'O)' PtCl". Mis en présence de l'amnioniaque, cet éther fournit successivement ces deux dérivés : » Ph(C-H'0)'AzH^PtCl^, qui se comporte comme le sous-chlorure du . ji, Pt ? » Et [Ph(C=H^O)»AzH^PtH*]Az-2ClH, qui est le dichlorhydrate d'une diammine, dans laquelle le même radical remplace les deux atomes d'hy- drogène. » Il était intéressant d'étudier quelle serait l'action des ammoniaques composées sur le même éther; c'est dans ce but que les recherches suivantes ont été entreprises. » Une solution alcoolique de l'élher Ph(C= H' 0)'PtCl'' est chauffée avec un excès de toluidine cristallisée. Au bout de quelque temps la réaction est terminée et la coloration jaune du liquide a disparu. Par le refroidisse- ment du liquide concentré, on obtient un abondant dépôt cristallin que l'on débarrasse de l'excès de toluidine par un lavage à l'élher froid dans lequel les cristaux sont peu solubles. On les purifie finalement par une ou deux cristallisations dans l'alcool bouillant. Le nouveau produit se présente sous forme d'aiguilles prismatiques incolores, très-peu solubles dans l'eau et l'élher, solubles dans l'alcool. Séché à loo degrés, il a doiuié à l'analyse les nombres suivants ; Calculé. Observé. Pli 5,73 5,70 C 28,83 28,80 H 4,43 4,60 Az 2,59 2,56 Pt 36,43 35,97 Cl i3,i2 12,43 ( i527 ) » Le composé précédent, traité par la potasse en solution alcoolique, fournit du chlorure de potassium et un nouveau produit incolore, soluble dans l'alcool, d'où il cristallise en fines aiguilles soyeuses, insolubles dans leau. La réaction peut être représentée par l'équation Ph(C='H^O)^C'H»AzPtCP-f- 2KH0= 2KCl + Ph(C-H»0j'C'H'AzPt(H0)^ » En effet, séché à loo degrés, le dérivé précédent a fourni à l'analyse les nombres suivants : Calculé. Obsen'é. Ph 6,i5 5,34 C 30,95 29,93 H 5,i5 4,65 Az 2,78 2,40 Pt 3g, 09 39,05 » Ces expériences ont été faites au laboratoire de la Sorhonne. » ZOOLOGIE. — Sur les affinités naliirelles des poissons de la famille des Balistes. Note de M. C. Dareste, présentée par M. Blanchard. « J'ai montré, dans un travail publié en i85i, que l'ordre des Plccto- gnalhes de Cuvier contient un certain nombre de types fort disparates, et réunis entre eux par une caractéristique très-imparfaite; qu'il doit, par conséquent, être rayé de la classification, ainsi que M. Vogt l'avait précé- demment indiqué, mais sans en donner la démonstration; que les types divers réunis sous cette dénomination commune doivent être rattachés à d'autres g-oupes de poissons osseux. Reprenant actuellement ces re- cherches, je me propose de démontrer qu'un des groupes de l'ordre des Plectognathes, celui des Balistes, doit prendre place parmi les Acanthopté- rygiens, dans le voisinage des Acanihures et d'autres poissons de la petite famille desTeuthyes. » La famille des Teuthyes, établie par Cuvier, présente, dans le petit nombre de genres qu'il réunissait sous cette dénomination, deux types d'organisation assez différents. Les Sidjans ou Jmphacanthes, que Cuvier plaçait en tête de cette famille, s'éloignent assez des autres genres pour que M. Agassiz, et plus tard M. Gunther, aient cru devoir les en séparer. Cette élimination faite, les Acanihures et les quatre ou cinq genres voisins qui restent dans la famille des Teuthyes ont, avec les Balistes, les affinités les plus étroites, ainsi que je vais essayer d'en donner la preuve. )) Chez les animaux vertébrés, c'est le squelette qui donne les indications 199- ( i528 ) les plus exactes, relativement aux affinités, et par conséquent les véritables caractères des groupes naturels. L'incertituile où nous sommes encore aujourd'hui sur l'établissement de ces groupes chez les poissons ne sera dissipée que par la détermination de leurs types ostéologiques. Les éléments d'un pareil travail nous font encore aujourd'hui trop complètement défaut jiour que nous puissions l'jiborder dans son ensemble, mais nous pouvons déjà le préparer par des éludes partielles. C'est ainsi que je me projjose aujourd'hui de démontrer l'analogie très-grande et les caractères communs du squelette des Àcatulmres et de celui des Batistes, particulièrement des /^rt/isfci- véritables, plus voisins des ^cfm;/u/?e,s que les Triacanthes, les Mtnacnnthes et les Alutcres. M Dans les deux groupes, les mâchoires sont très-pelites. Le rebord delà mâchoire supérieure est uniquement formé par les intermaxillau'es. Les maxillaires, Irès-peu développés, sont attachés d'une manière fixe et immo- bile aux intermaxillaires; ce fait est d'autant plus important qu'il constitue, d'après Cuvier, le caractère de l'ordre des Plectognalhes : or les Acanthures méritent la dénomination de Plectoguathes à autant de titres que les Balistes. Les dents, aux deux mâchoires, ont la forme d'incisives. » La tète osseuse est très-étroite. Sa face supérieure est trè.s-allongée et formée par deux plans qui se coupent à angle obtus au-dessus de l'orbite, d'où il résulte que le crâne proprement dit descend obliquement en arrière de l'orbite, pour rejoindre la colonne vertébrale, au lieu d'être placé sur un même j)lau horizontal avec cette tige osseuse. Il résulte également, de cette situation oblique de la région crânienne, que l'os mastoïdien est placé très-bas. 11 présente néanmoins, dans les deux groupes, une grande apophyse verticale, en avant de son articulation avec les os de l'épaule. » L'occipital supérieur ou interpariétal s'avance entre les frontaux principaux, et forme au sommet de la tête une crête plus ou moins élevée. » L'ethmoïde est très-allongé, et par suite les frontaux antérieurs et les palatins sont à une grande dislance les uns des autres, et ne se sondent point pour former des cavités nasales osseuses. » Le sphénoïde antérieur se prolonge, en avant de l'orbite, sous la forme d'une lame verticale qui vient rencontrer une lame verticale produite par l'ethmoïde, et forme avec elle une cloison osseuse qui sépare l'ethmoïde de la voùle palatine. » Le vomer est très-petit, et sans dents. ( i529 ) » liCs palatins sont également petits, privés de dents, et articulés d'ixne manière mobile avec l'ethmoïde et l'intermaxillaire. » Les différentes pièces de l'aile temporale ne sont point toutes soudées, et laissent des espaces vides, simplement occupés par la membrane du palais. » Le battant operculaire n'est formé que par l'opercule et le sous-oper- cule. L'interoperciile est plus ou moins cassé en dedans du préopercule; il présente, au moins dans la partie antérieure, celle qui est unie à la mâchoire et quelquefois dans toute son étendue, la forme d'une tige. Le second cas est celui des Balises; le premier celui des Acanthures, où il ne prend que dans la partie postérieure la forme d'une lame très-étroite. » L'os hyoïde s'attache à l'aile temporale à peu de distance de l'angle postérieur de la mâchoire inférieure; il est, par conséquent, très-petit. Les branches latérales, qui portent les rayons branchiostéges, ont moins de pièces que dans les autres poissons. La pièce impaire, ou queue de l'Itjoïde, est très-grande, et formée de deux branches assez longues, s'unissant à angle droit. » Les os (le l'épaule se présentent, dans la partie antérieure aux nageoires pectorales, sous la foruie de larges plaques, résultant de la soudure, au moins partielle, des trois pièces osseuses qui, d'après la nomenclature de Cuvier, forment Vhumérus, le radius et le cubitus. Le coracoïdien est très- développé. Le bassin est très-allongé, et les deux pièces qui le constituent sont plus ou moins soudées. » La colonne vertébrale est constituée par un nombre restreint de ver- tèbres (20 à 22 environ). Les vertèbres dorsales portent des nécrapophyses verticales et très-longues, et des hémapophyses horizontales partant du milieu de la vertèbre, et portant de très-petites côtes. Les vertèbres caudales ont les nécrapophyses et les hémapophyses verticales et très-allongées. » Les différences entre les squelettes des Acanthures et celui des Balistes sont peu nombreuses et de faible importance. » Les Acanthures ont des os nasaux et sous-orbitaires qui font défaut chez les Balistes ; mais ces os sont très-variables chez les poissons et ne peu- vent fournir que des caractères secondaires. » La nageoire dorsale est unique chez les Acanthures, tandis que les rayons épineux et les rayons mous se séparent chez les Balistes, pour former deux nageoires. » Le préopercule a, chez les Balistes, sa branche oblique plus courte que sa branche horizontale; c'est l'inverse chez les Acanthures. Par suite, ( i53o ) les fentes branchiales et le battant operciilaire sont plus considérables chez les Acanthures que chez les Balistes. » Les hémapophyses dorsales portent, chez les Acanthures^ en outre des côtes, de petits stylets qui remontent dans l'intérieur des muscles, comme cela a lieu chez les Chipes. M On voit donc qu'à un très-petit nombre de différences près, le type ostéologique des Acanlhures est le même que celui des Balistes. Je regrette de ne pouvoir compléter ce travail par la comparaison des autres organes, qui doivent incontestablement nous présenter des ressemblances compa- rables à celles des squelettes. Je dois ajouter cependant que Valenciennes a déjà signalé la similitude, au moins apparente, que présente l'écaillure d'une espèce d'Acanthure, V Acanlhurus scopas, avec celle de certains Ba- listes du genre Monncanthe , et qui avait déjà frappé les Hollandais de l'Inde, puisqu'ils confondent les Balistes et les Acanthures sous une même déno- mination, celle de Leervisrli ou poissons à cuir. » PALÉONTOLOGIE. — Sur une révision de In Jlore fossile des Gypsesd'Jix. Note de M. G. de Saporta, présentée par M. Ad. Brongniart. 0 Des explorations répétées ont mis entre mes mains une riche série de documents relatifs à la flore fossile des Gypses d'Aix, et le nombre des espèces de cette flore s'élève maintenant à aSr au moins. Une révision générale était devenue nécessaire par suite de cet accroissement; ce sont les résultats de ce travail, actuellement achevé, que je viens soumettre à l'Académie. » La flore d'Aix peut être considérée sous trois points de vue : en elle- même, dans ses rapports avec les autres flores fossiles, enfin d'après les liens qui la rattachent à l'ordre contemporain. Par elle-même la flore d'Aix est assez considérable pour que les chiffres pioportionnels tirés des éléments qu'elle renferme inspirent une certaine confiance. La proportion relative des Monocotylédones et des Dicotylédones, y compris les Gymno- spermes, est de 15,06 pour les premières et de 84,92 pour les secondes, sur 100 Phanérogames. Cette proportion s'écarte peu de celle qui existe, en moyenne, actuellement, en considérant le monde entier (i). Elle marque (i) Elle est de 17 pour les Monocotylédones et de 83 pour les Dicotylédones, selon Lin- dley. M. Heer, de son colé, indique i6 Monocotylédones et 84 Dicolylédones sur 100 Pha- nérogames pour l'ensemble de la végétation des quatre étages de la mollasse suisse. ( i53i ) pourtant, si l'on tient compte des variations en plus ou en moins que pré- sente à cet égard chaque contrée en particulier, une prépondérance assez sensible des Dicotylédones sur les Monocotylédones pour l'époque des Gypses d'Aix. C'est là luie prépondérance qui n'est pas dénuée de signifi- cation par elle-même, puisque, pour rencontrer maintenant une proportion semblable ou très-rapprochée, il faut s'adresser aux Canaries, aux îles du Cap-Vert, à Java, aux districts élevés de l'intérieur de l'Afrique australe, c'est-à-dire à des contrées généralement chaudes et sèches, tandis que sui- vant une loi très-explicite, formulée par M. A. de Candolle, la proportion des Monocotylédones tend à augmenter dans les régions humides et plus encore dans les régions humides et froides. L'ensemble de la flore d'Aix concorde avec ces données, puisque, par sa physionomie et le détail de ses caractères, elle trahit une végétation adaptée à un climat à la fois chaud et serein, exposée peut-être à des extrêmes de sécheresses et de pluies pério- diques et soumise à une température dont la moyenne annuelle ne pou- vait être inférieure à a2 degrés. )) La famille prépondérante par excellence est celle des Légumineuses, conformément à ce qui existe presque partout sous les tropiques; viennent ensuite les Anacardiacées, Protéacées, Myricées, Graminées, Ebénacées, Abiétinées, etc. 11 faut énumérer 1 1 à 12 familles pour obtenir la moitié du nombre total des Phanérogames, résultat qui atteste la richesse absolue de la flore fossile et la range sous ce rapport à côté de celles du pays d'As- san, de Timor et du Japon. Les types frutescents dominent à Aix, non pas cependant d'une façon absolue, puisqu'il existe des preuves delà présence des Graminées et des Composées; ces dernières, représentées par des akaines bien caractérisés, comptent déjà quatre espèces. Toutes ces plantes ne sont pas connues seulement par des feuilles; je possède des fleurs de Bombax, des fleurSj des fruits et des calices de Diospyros, des capsules de Salicinées, des baies d'Araliacées, des samares de Bétiilacées, de Microptelea et lV Ai- tantlws, des involucres fructifères d'Osttja et de Juglandées, des légumes d\4cacia et de Cercis, etc. Plusieurs organes démontrent l'existence de types spéciaux alliésde plus ou moinsprès à ceux de nos jours, distincts cependant. Il en est ainsi de l'un des fruits d'Araliacées, d'une Anacardiacée que je nomme Helerocaljx. Les fleurs du Solaniles Brongnartii, les involucres fruc- tifères d'une Jnglandée voisine de Emjelliardiia, les corolles mêmes du Bombnx iepullijloruin, Sap., dénotent des coupes génériques ne coïncidant pas d'une manière absolue avec celles qui leur correspondent le mieux dans l'ordre actuel. Ce sont là des sous-genres propres à l'Europe tertiaire et de- ( i532 ) puis entièrement disparus. L'examen des akaines de composés semble ame- ner à la même conclusion. La végétation ancienne de notre continent a possédé certainement des traits spéciaux qu'elle n'a partagés avec aucune autre contrée et qui se sont depuis complètement perdus. En revanche, les genres absolument identiques avec ceux de nos jours sont évidemment les plus nombreux. Beaucoup sont restés indigènes; les suivants doivent être signalés parce qu'ils caractérisent encore la végétation provençale, et que depuis l'époque des Gypses d'Aix ils semblent n'avoir jamais quitté le pays -.^Pleris (type du P. nquilina), Junipems (type du /. sabinn), Quercub (type du Q. ilex), Lnimis (type du L. uohilis), Neriitm, Vaccinium (type du V, vitis-idœa), Paliurus, Pistacin (type des P. lentiscus et tei-ehintlius), Cer- cis, etc. » La part des types exotiques est encore pins considérable, surtout si l'on joint aux genres extra-européens celles des formes fossiles qui revêtent une physionomie exotique, tout en se rapportant à un genre demeuré in- digène. Il eu est ainsi du Smilax rotunditoba, Sap., voisin de ceux de l'ile Mau- rice; du FaUisnerin bromeliœformis, Sap., qui se rapproche d'ime espèce des Philippines, des Mjrica, qui ressemblent aux M. œtliiopica, L., et Salici/oliri, Hochst., et de bien d'autres. » Les principaux genres exotiques dont la présence entraîne le moins d'incertitudes sont les suivants : Lyqodium , Callitris, Widdringlonia, Podo- carpus, Dracœna, Musa, Cletliropsis, Microptelea, Cinnamomum, Lomatin, Myrsine^ Diospyros, Magnolia, Bombax, Sapindm, Pitlosporum, Zizyplius, Ailanthus, Mimosa, Acacia. » C'est à ces genres qu'appartiennent la plupart des formes dominantes. Ces formes reparaissent en partie, sinon en totalité, dans d'autres localités tertiaires, mais non pas dans toutes; de là une sorte de distribution géo- graphique reconnaissable, malgré la distance, et qu'il m'a |)aru d'autant plus important de signaler qu'elle n'est pas sans relation avec la disposition des terres et des mers dans l'âge éocène. Les Caltilris, IFiddiinrilonia, Loma- lites, Diospyros à calices rugueux, certains Zizyplms ( t quelques autres ly|)es caractéristiques de la flore d'Aix se montrent à llaering, en Tyrol, dans le Vicentin, à Radoboj, à Solzka et même à Coumi (Eubée). Au contraire, la mollasse suisse ne les renferme pas, ni l'Allemagne centrale et austro- orientale. D;ins le midi de la France, ces mêmes types existent dans la plu- part des dépôts postérieurs à celui des gypses d'Aix. Mais il faut observer que les localités tertiaires de Provence, aussi bien que celles de l'Italie sep- tentrionale et des rives opposées de l'Adriatique jusqu'en Grèce, étaient ( i533 ) situées sur le pourtour d'un des grands golfes de l'ancienne mer nummii- litique. Il est alors facile de concevoir que la vt^gétation croissant sur les mêmes rivages ait compris les mêmes essences et revêtu le même aspect d'un bout à l'autre de la même mer, conformément à ce qui se voit de nos jours. » Une dernière considération plus importante encore est celle des liens qui rattachent la flore des gypses d'Aix à celle de certaines régions actuelles. Ce sont des Dracœna, des M/rsine, des PiUosporiim, des Launis semblables à ceux des Canaries; le CalUtris ramène vers l'Algérie; les Acacia^ dans l'A- frique centrale ou orientale; les Myricées, les Célaslrinées, le Musa, en Abyssinie ou dans l'Afrique australe; les JFiddrincjtonin , au Cap et à Mada- gascar; \e Smilax, vers l'île Maurice. Ces analogies africaines sont les plus étroites; ensuite on en remarque d'autres avec le Népaul, Java, les Philip- pines et le Japon ; celles-ci se manifestent par des Cinnamomum, des Ailan- tlnis, Muroptelea, Podocarpiis, Zizjphus, par des Diospjios, des Juglandées à peine distinctes des Engelhardlin. Ce sont là les pays qui fournissent les exemples d'analogie les plus saillants. Or il est impossible de ne pas faire !-essortir que ces contrées coïncident justement avec les limites présumées de la mer nummulilique, dont elles jalonnent très-nettementle contour dans la direction du Sud. » La mer nummulitique, et à beaucoup d'égards aussi la mer miocène qui lui succéda peuvent être considérées comme une immense méditerranée qui aurait recouvert tout le centre de l'ancien continent. Les plages de cette mer, au midi comme au nord, ont bien pu admettre les mêmes genres et comprendre des formes sensiblement pareilles, à une époque où le froid encore absent n'apportait aucun obstacle à la diffusion des plantes. C'est ainsi que les mêmes types ont pu s'étendre sur de vastes étendues. Ces types, plus tard éliminés de notre sol et remplacés par d'autres généralement venus par la direction du nord, ont très-bien pu se maintenir ailleurs, à la faveur de circonstances moins défavorables. Il est à remarquer pourtant que plusieurs de ceux que nous venons de signaler : les Dracœna, Mjrsine et Pittospontm aux Canaries, le Callilris en Algérie, le ÏViddriiujLonia dans l'Afrique australe, les Zjjfot/a/»!, dans l'intérieur de ce continent, n'occu- pent plus que des aires fractionnées ou réduites à un étroit espace et à des espèces, soit uniques, soit peu nombreuses. Ces types sont justement ceux dont l'existence paraît la mieux constatée dans l'Europe tertiaire; ils sont maintenant en voie de déclin, et là même où le climat les a épargnés jus- C. R., 1872, \" Semestre. (T. LXXIV, N» 2o.) 200 ( i534 ) qu'ici, ils fendent à disparaître graduellement; mais, par cela même, le lien généalogique qui doit les unir aux types fossiles, dont ils seraient un dernier prolongeinenf, semble difficile à révoquer en doute. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur un coup de foudre produit à P^ersailles, dans In soirée du 6 juin iS'72. Note de M. Ad. Béricnt. « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie la relation d'un coup de foudre qui s'est produit à Versailles, le 6 de ce mois, à ii'" 4o" du soir, dans des conditions qui me paraissent exceptionnelles. » Deux orages distincts se sont manifestés dans la soirée de ce jour: Je premier, de 10'' 20™ à io''35'", pendant lequel six coups de tonnerre, pré- cédés de forts éclairs, se sont fait entendre; le second, de 1 1^' 35™ à minuit, pendant lequel les éclairs et les coups violents ont été si rapprochés, qu'il m'a été impossible de les compter. Tout le tour de l'iiorizon était telle- ment enflammé, que je ne pourrais pas dire d'où venaient ces orages, dont le bruit se faisait entendre au zénith de la ville. » Voici les conditions et la situation topographique dans lesquelles ce coup de foudre a eu lieu. La maison qu'il a frappée, et qui est située à l'est de la ville (rue Montebello, i3), forme un quadrilatère dont un côté fait face au nord-est, tandis que le côté opposé regarde le sud-ouest ; elle n'a pas de paratonnerre. Mais il en existe trois du côté du nord-est, situés sur trois maisons différentes, distants les uns des autres de 5o mètres envi- ron, et distants aussi de la maison foudroyée de la même longueur. C'est sur la face sud-ouest que la foudre est tombée; on peut constater les dégâts sur chaque extrémité des tubes en plomb, ainsi que sur le dessin ci-joint. » La foudre s'est introduite dans l'angle droit d'un mur, en frappant et perforant une conduite horizontale en plomb, qui traversait ce mur, épais de 60 centimètres, après lequel se trouvait immédiatement le compteur; cette conduite a 2 centimètres de diamètre. Dans l'angle de ce imu', se trou- vait juxtaposée, sur la conduite de plomb, une gouttière en zinc, peinte à l'huile en blanc, située exactement dans l'angle droit de ce mur; cette gout- tière, perpendiculaire au sol, était destinée h amener en bas de la maison les eaux pluviales. La foudre a contourné celte gouttière, sans laisser de traces, a suivi la conduite en plomb jusquà 20 centimètres dans l'épaisseur du mur, et là a fait une ouverture ronde que l'on peut voir sur une des extrémités de la conduite en plomb et sur le dessin ci-joint, sur lesquels ( i535 ) on peut constater aussi les autres dégâts produits dans le parcours de la conduite, sur une longueur de 20 centimètres. Alors le gaz enflammé, sor- tant de l'intérieur du mur, est monté le long de la gouttière et a formé au- dessus de la maison un panache de feu si effrayant, que l'on a battu le rap- pel dans la ville ; mais on n'a pas tardé à éteindre le jet de feu, en bouchant hermétiquement l'ouverture du mur avec une grande quantité de terre mouillée. AB, conduite de plomb pour le gnz, de "i centimètres de diamèlie, pénétrant dans le mur, qui a 60 centimètres d'épaisseur. CD, commencement du mur. EF, suite de l'épaisseur du mur, après lequel se trouve le compteur. G, emplacement de la gouttière en zinc pour les eaux pluviales. M, ouverture à 4 centimètres du commencement du mur, par laquelle la foudre est entrée. N, autre ouverture à 7 centimètres. R, ouverture h 20 centimètres. PQ, région où la fusion du plomb a été la plus complète. » Ce coup de foudre m'a paru intéressant à relater, à cause des phéno- mènes qui en ont été le résultat et des questions qu'ils soulèvent. » 1° Les paratonnerres situés en regard de la face nord-est et à 5o mètres de distance ont-ils pu protéger ce côté de la maison ? » 2° La foudre s'est-elle manifestée sur le côté sud-ouest de cette habita- tion, parce que les orages viennent, en général, de cette orientation? » 3° La gouttière en zinc, que la foudre a contournée, a-t-elle été épar- gnée parce qu'elle était peinte à l'huile en blanc, ou parce que le plomb serait meilleur conducteur de l'électricité? » 4° Les ouvertures parfaitement rondes qui existent sur chaque extré- mité du tube en plomb foudroyé peuvent-elles laisser supposer que la oudre s'est présentée sous la forme d'éclairs en boule, ])uisqiie la Science 200.. ( i53b ) serait tentée d'atlinettre que, sous cette forme, les effets frinflainniatiou sont fréquents? » 5° Enfin, serait-ce le compteur en fer, situé immédiatement après le mur de 60 centimètres d'épaisseur, qui aurait attiré la foudre? » Comme l'observation exacte des moindres faits peut éclairer la Science, j'ai pensé qu'il était utile de relater ce pbcnomène, que j'ai été étudier sur le lieu même où il s'est produit. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Viw explication du mistral; j>arM. Laktigue. « Le mistral est un vent d'entre le N. et le N.-O., oi'diuairement très-intense et quelquefois même violent, qui règne la plus grande partie de l'année sur les côtes du Languedocetde la Provenceet sur les terres voisines. Pendant sa durée, l'air est pur, très-sec, relativement froid, le ciel très-clair et le baromètre élevé. Ces propriétés sont tellement semblables à celles des vents polaires et à celles des alizés soufflant de la terre vers la mer, qu'il est naturel d'en déduire que les uns et les autres proviennent d'une seule et même cause. » Quelquefois les vents polaires qui soufflent dans le golfe de Gascogne, dans la Manclie, sur les mers d'Irlande et d Ecosse et sur la mer du Nord, se propagent le long de la surface terrestre jusqu'à la Méditerranée; mais d'autres fois les vents tropicaux d'entre le S. et l'O. régnent entre les côtes de l'Océan et les Cévennes, tandis que le mistral souffle entre ces montagnes et la Méditerranée. » Dans le premier cas, les causes du mistral s'expliquent facilement : ainsi les vents d'entre l'O. -N.-O. et le N., et même ceux du N.-N.-E. qui régnent dans le N. des Pyrénées et des Alpes, doivent augmenter d'intensité lorsqu'ils arrivent entre ces montagnes, où l'air se trouve comprimé; ils peu- vent même devenir violents, lorsqu'ils parviennent dans la partie où ces deux chaînes sont le plus rapprochées l'une de l'autre. Les terres comprises entre l'Océan et la Méditerranée étant échauffées lorsque le Soleil est au-dessus de l'horizon, et refroidies lorsque cet astre est couché, les vents de la partie du N. doivent être plus intenses pendant le jour que pendant la nuit. Au surplus, quelle qu'en soit la cause, il en est toujours ainsi, même en hiver, à moins que leur direction ne se rap- proche trop de 10. » Les Cévennes arrêtent la partie inférieure du courant polaire, lorsqu'il est modéré; alors il peut faire calme entre ces montagnes et les côtes de la ( i537 ) Méditerranée, mais aussitôt qu'il devient intense, il gravit les rampes de ces montiignes, desquelles il descend ensuite avec plus ou moins de rapi- dité vers les terres chaudes qui sont dans le S. » Par intervalle, le mistral conserve une grande intensité pendant trois, six ou neuf jours, ensuite il se modère graduellement. Dans la première pé- riode, il conlinue à souffler pendant toute la nuit, mais avec un peu moins de force que pendant le jour: dans la deuxième, il cesse après ou quelque temps après le coucher du Soleil, pour ne reprendre que le lendemain vers les 8 ou lo heures du matin. ■» Les vents polaires, qui sont toujours plus ou moins froids, refroidissent les points de la surface au-dessus desquels ils passent; mais quelque temps après qu'ils se sont établis, le temps, qui d'abord est ordinairement couvert, s'éclaircit ; alors le Soleil échauffe graduellement la Terre et l'air qui l'avoi- sine. Dès que cet air est suffisamment chaud, il tend à s'élever de manière à maintenir la partie inférieure du courant polaire à une certaine distance du S., et lorsque cette distance est assez considérable, il survient soit des calmes, soit des brises locales, et assez souvent ces vents se glissent entre le sol et les vents polaires. Des effets analogues se produisent lorsque la Terre est naturellement plus chaude que l'air quil'avoisine. C'est ainsi que, sur les côtes et sur les terres de l'Europe occidentale, les vents polaires peuvent, dans un grand nombre de cas, continuer à se porter vers l'équateur en se maintenant dans les régions supérieures de l'atmosphère, au-dessus des calmes, des brises locales ou des vents tropicaux. » J'ai souvent reconnu l'existence des vents de N.-O. et quelquefois celle des vents de N.-E. au-dessus de ceux d'entre le S. et l'O.; Fitzroy dit, dans son livre du Temps, que des ohservalions minutieuses et l'épétées lui ont révélé ])tus d'une fois In présence des premiers au-dessus de ces derniers; Slaury, dont le nom est cité par certains météorologistes comme autorité en Météorologie, admet que, dans les zones tempérées et dans les zones glaciales, les vents polaires se maintiennent le plus ordinairement au-dessus des venis tropi- caux, et comme d'ailleurs le fait a été observé par plusieurs autres navi- gateurs, il y a lieu, ce me semble, de le considérer comme exact. )) En raison de ce principe de Mécanique que, lorsque deux fluides sont su- pet posés, le plus lourd tend à occuper la partie inférieure, les vents polaires des régions supérieures doivent tendre toujours à se rapprocher du sol, et lorsqu'ils y parviennent, ce doit être d'abord sur les points où les courants tropicaux sont le moins intenses, et comme les Pyrénées altèrent toujours plus ou moins l'intensité normale de ces derniers, le mistral commence à ( i538 ) s'établir près de ces montagnes et successivement à Cette, Marseille, Toulon, Saint-Tropez et Antibes, ville près de laquelle il commence à se modifier; car assez souvent les vents viennent du N.-N.-E. ou du N.-E. au golfe Juan et sur les côtes situées à l'E. de ce golfe, tandis qu'à iine dislance plus ou moinsgrandeau large, lemistral continueencore jusqu'au delà du cap Corse. )j L'intensité des vents S.-O. sur nos côtes de la Méditerranée, comme du reste sur celles de l'Europe occidentale, dépend du point où les alizés commencent à se détourner pour former leur contre-courant. Ce point est susceptible de se déplacer considérablement, non-seulement d'une saison à l'autre, mais encore à peu de jours d'intervalle. Ainsi, si, comme cela arrive assez souvent en hiver, ce point se trouve sur le parallèle de 20 de- grés N. et sur le méridien de 20 à 25 degrés O., le contre-courant, qui vient d'abord de l'E.-S.-E., et varie ensuite en augmentant d'intensité à mesure qu'il s'éloigne de l'équateur, au S.-E., au S. et au S.-O., pourra avoir la direction du S.-S.-O sur le parallèle de 3o à 32 degrés, et alors toutes les parties de l'Afrique occidentale situées plus au N., la partie de la Méditer- ranée comprise entre le détroit de Gibraltar et la côte d'Italie, l'Espagne, le Portugal et la France, se trouvent sur la route de la partie du contre-cou- rant, qui a une grande intensité; mais si les alizés ne se détournent que par a3 degrés de latitude et par aS degrés de longitude, les contrées que je viens de nommer ne seront plus exposées qu'à des vents plus ou moins modérés du S.-O., et si, comme en été, le contre-courant ne commence que sur le parallèle de 3o degrés et sur le méridien de 3o degrés, les vents de S.-O. ne peuvent parvenir que sur les côtes septentrionales de l'Europe, et alors rien n'empêche le mistral de souffler dans les conditions les plus na- turelles (la marche de ce contre-courant est tracée sur mes cartes des vents dominant à la surface des mers, 1 840-1 855). 1) Il arrive souvent, dans les premiers de ces trois cas, que les vents de S.-O. font dévier les vents polaires ; alors la pression atmosphérique est moindre que dans les deux autres cas, la température moins basse, le temps moins beau, et le mistral souffle d'autant plus près de l'O. qu'il s'éloigne des côtes de France. Dans le troisième cas, et même chaque fois que les vents tropicaux ne parviennent pas entre les Cévennesetles côtes d'Afrique, le mistral dévie en sens contraire ; il souffle à peu près du N. aux Baléares ; il varie ensuite successivement au N.-N.-E., au N.-E. et à l'E., en a])pro- chant des côtes de l'Algérie. » La direction du mistral est oïdinairemenl d'entre le N. et le N.-O. sur nos côtes ; mais, à quelque distance dans l'intérieur des terres, elle est ( i539 ) souvent N. et même N.-N.-E. Ces différences dans les directions pourraient bien provenir du plus ou du moins de proximité des Pyrénées. J'ai en effet observé que les vents d'entre le N.-O. et le N.-N.-E. avaient de la tendance à prendre la même direction que ces montagnes, dont le gisement est à peu près O.-N.-O. et E.-S.-E. C'est probablement par suite de celte tendance qu'à Port-Vendres les vents sautent plusieurs fois dans la même journée du N. au N.-O. ou à l'O.-N.-O., pour revenir ensuite au N. J'ai fait une remarque semblable dans le voisinage de la partie occidentale de ces mon- tagnes (i). » D'après quelques auteurs, le mistral serait causé par un refroidisse- ment survenu au sommet des Cévennes. Il est vrai que, sur tous les points où la marche des courants polaires d'une certaine intensité est suspendue ou ralentie par l'effet d'un obstacle quelconque, la température décroît plus ou moins, et qu'après avoir franchi cet obstacle, leur vitesse augmente d'autant plus que la température est devenue plus basse (2). Le froid, sur- venu de cette manière au sommet des Cévennes, peut bien être une des causes de la violence du mistral; mais son origine, comme celle de tous les vents polaires, provient d'une cause générale, qui est la grande différence existant entre la température élevée de la zone torride et la température, beaucoup plus basse, des zones tempérées et des zones glaciales. » Laviolence des vents de S.-O. [pamperos] dans le Rio de la Plata et celle des vents de S.-S.-E. dans la ville et sur la rade du Cap de Bonne-Espérance, peut s'expliquer comme celle du mistral. Ceux du S.-O. (vents polaires de l'hémisphère austral) sont en effet beaucoup moins forts sur les côtes du Chili que sur le revers oriental des Cordillères, du sommet desquelles ils descendent comme un torrent impétueux vers les rives de la Plala. Les vents de S.-S.-E. sont aussi moins intenses à False-Bay que dans la ville du Cap, séparées l'une de l'autre par la montagne de la Table. Des nuages couvrant le sommet de cette montagne, tandis que toutes les parties du ciel sont très-claires, annoncent l'arrêt que subissent les vents de S.-S.-E. régnant (i) Les montagnes et les terres élevées produisent, sur les courants polaires intenses, des effets à peu près analogues à ceux que produisent les barrages dans les cours d'eau. (2) Lorsque les vents polaires succèdent au calme, ils sont d'abord |)kis ou moins niodcrés, et la température décroît peu ; mais lorsqu'ils succèdent à des vents tropicaux qui les ont empêchés pendant quelque temps de continuer leur marche vers l'éqiiateur, ils acquièrent leur plus grande force aussitôt qu'ils surviennent, et la température décroit immédialement de plusieurs degrés. Ces derniers cas s'observent très-fréquemment entre les tropiques et les environs des pôles. ( i54o ) dans False-Bay, et suivant que ces nuages sont plus ou moins condensés, les vents descendront avec plus ou moins de rapidité sur la ville et sur la rade du Cap. » M. Dcr.uEMiN adresse une Note relative à diverses applications d'un pa- pier importé de la Chine, et produit par la moelle d'un arbre. L'auteur signale particulièrement les propriétés électroscopiques de ce papier, la consistance et la souplesse qu'il acquiert lorsqu'il est mouillé, et l'emploi qu'on peut en faire pour le tirage des épreuves photographiques. M. Lake adresse, de Birmingham, une Note relative à l'étal électro-ma- gnétique du Soleil et des corps célestes. M. Macry adresse, de Montady (Hérault), une Note relative à un déca- mètre en ruban, servant de mesure de précision. Cette Note est renvoyée, avec l'instrument, à l'examen de M. Delaunay. M. A. Brachet adresse une nouvelle Note relative à l'éclairage électrique. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. A. BoissiER demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat une Note adressée par lui le 3 juin dernier. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECliET. L'Académie continue et termine la discussion des titres des candidats à lu place vacante, dans la section de Médecine et de Chirurgie, eu remplace- ment de M. Slan. Laucjier. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures trois quarts. É. D. B. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 24 JUIN 1872, PRÉSIDÉE PAR M. DE QUATREFAGES. MÉMOIRES ET C03IRIUIVICATI0NS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secrétaire perpétdel annonce à l'Académie que le tome XX des Mémoires des Savants étrangers est en distribution au Secrétariat. M. Mathieu présente à l'Académie, de la part dn Bureau des Longi- tudes, la Connaissance des Temps pour l'année 1873, avec des additions relatives à des méridiens fondamentaux. Les déplorables circonstances dans lesquelles la France s'est trouvée ont beaucoup retardé les travaux de tous genres; cependant le volume de 1874 pourra paraître prochaine- ment. LITHOLOGIE. — Examen des roclies avec fer natif, découvertes en 1870 par M. Nordenskiôld, au Groenland ; par M. Daubrée. « La découverte très-remarquable de grandes masses de fer natif, que M. Nordenskiôld a faite en 1870, dans son voyage au Groenland, a déjà été signalée à l'Académie (1), ainsi que dans un volume où ce savant a rendu compte de son exploration (2). (1) Comptes rendus, t. LXXIII, p. 1268. (2) Redogorelse for en expédition till Gronland ar 1870. — Je dois à l'obligeance de C. R., 1872, 1" Semestre. (T. LXXIV, N» 26.) 20 \ ( i542 ) » A Ovifak, localité située dans la partie méridionale de l'île de Disko, le rivage présentait, au milieu de blocs arrondis de granité et de gneiss, quinze blocs de fer, dont le plus gros, d'un poids de 20000 kilogrammes, déjiasse les plus fortes masses de même nature cpie l'on ait signalées. Ces blocs se trouvaient les uns à côlé des autres, sur une superficie qui n'excède pas 5o mètres carrés. » A une distance de 16 mètres seulement du principal bloc, une roche, ayant ra|)parence du basalte, s'élevait au-dessus du sable, en faisant une saillie de quelques décimètres, sur une longueur de plus de 4 mèlres. Du fer natif fut ég;dement découvert dans cette roche; il y affecte la forme de grains arrondis ou celle de lentilles, dont l'une, avec une épaisseur de quelques centimètres, s'étend sur une longueur de plusieurs mètres. » D'ailleurs, aux grosses masses de fer isolées étaient encore adhérents, comme des débris de croûte, des fragments de cette même roche basaltoïde ressemblant à cell-,j qui eni|)âle le fer natif, ce qui montrait que, dans ces deux siluations, le fer natif a une même origine. » L'examen chimique des divers échantillons, qui fut fait par plusieurs chimistes suédois et jjar M. Norden.skiôld lui-même, y fit connaître la pré- sence du nickel et du cobalt, et vint tout à fait à l'appui de la supposition, que ht reconnaissance sur le terrain avait fait naître, que ce sont des masses d'origine extra-terrestre. Telle est aussi la conclusion à laquelle est arrivé M. Wohler à la suite de l'analyse qu'd vient d'en faire (1). « Cependant, d'après une autre hypothèse, leur origine serait terrestre et serait bée à celle des roches érnplives qui forment de grands massifs dans le voisinage (2). » M. Nordenskiold ayant bien voulu m'envoyer des échantillons des principales variétés de ces roches avec fer natif, je vais faire connaître le résultat de l'examen que j'en ai fait, grâce à l'obligeance de ce courageux et savant explorateur qui, dans très-peu de jours, le 1*' juillet, s'embarquera pour une nouvelle expédition scientifique vers le pôle nord. » Je ne mentionne que pour mémoire un gros bloc de fer à contours 1\I. k' D' Bcrnhard Liinilgren d'avoir jui ])rcmlre connaissance du conlcnu do cet Ouvrage. Toiiles les localités dont il est qucslion ici sont figurées sur la carte (jui accompagne le voluiiifi. (i) Nachrichten von dcr Konigl. Ccscllsclw/t dcr fVissenschaften zu Gottingen, i 1 mai 1872. (2) QiKirtcrly Journal of Gcological Society, t. XXVIII, p. 2 et 3. — Bulletin de la Société géologique de France, t. XXIX, p. 1^5. ( i543 ) arrondis, du poids de 65 kilogrammes, et l'un de ceux qui ont été ren- contrés épars sur la plage. Comme tous les autres, depuis qu'il est en Europe, il subit une altération très-sensible et donne lieu à un suintement continuel d'un liquide jaune brun, consistant principalement en chlorure de fer. » Les quatre autres échantillons qui m'ont été transmis ont été pris dans la roche d'aspect basaltique. Quoique présentant certaines analogies, ils appartiennent à autant de types distincts : deux sont doués de l'éclat métallique, l'un d'un gris foncé et l'autre d'un gris clair; dans les deux autres, les substances à éclat métallique sont disséminées en globules et en grains, au milieu de substances lilhoïdes, de nature silicatée. » C'est le premier type que j'examinerai spécialement aujourd'hui, c'est- à-dire la roche métallique noirâtre. Examen de la roche métallique noirâtre d'Ovifak. » Par son éclat, comme par sa teinte générale d'un gris très-foncé, presque noire, cette roche rappelle certaines variétés de fer oxydnlé ou ma- gnétite, d'oligiste ou de fontes graphitiques. Sa cassure est très-lamelleuse, sans que les faces de clivage permettent de reconnaître luie disposition régulière et un système cristallin. Elle n'est pas ductile, mais se brise sous le choc du marteau, en donnant des étincelles. La poussière n'est pas d'un noir pur, mais d'un brun rouge très-foncé; elle est fortement attirable au barreau aimanté. » Considérée dans sa cassure naturelle, la substance paraît de nature uni- forme; mais il n'en est pas de même sur une face polie: on y distingue alors, dans la pâte noire qui |)rédomine, deux substances douées aussi de l'éclat métallique. L'une, d'un blanc clair, y dessine un réseau brillant et fort net, à raison de la manière dont elle s'est logée entre les lamelles : elle offre les caractères du phosphure ap|)elé schreibersile. L'autre, d'un jaune de laiton et en grains irréguliers, consiste en protosulfure de fer ou troïiite. En outre, quelques parties, d'un aspect lithoïde et d'un vert foncé, sont formées de silicates. » Par la trituration, on réduit le tout en poussière impalpable, sans ren- contrer, comme il arrive ordinairement dans les météorites, du fer, en parcelles résistantes et ductiles. » Traitée par l'eau froide, la matière, finement pulvérisée, abandonne au liquide du chlore, de l'acide sulfurique, de la chaux et du fer; la dis- solution est neutre aux papiers réactifs. D'après les résultats de l'analyse, 20I.. ( i544 ) la substance contient, sur loo parties, i ,a88 de sulfate de chaux, 0,039 ^^ chlorure de calcium et 0,027 ^^ chlorure de fer. » La présence du chlorure de calcium, qui n'avait pas été, je crois, re- connue précédemment dans les météoriles, rappelle celle du sulfure de calcium ou oldhamite, que M. Maskelyne a découverte dans les météorites de Busti. Une substance aussi déliquescente doit contribuer, avec le chlo- riu-e de fer, à produire un suintement. » Sous l'action de la chaleur, la substance perd de l'eau et des gaz carbonés. 3 grammes de matière ont perdu à 100 degrés o^^oa^S, et à a/jo degrés oS'',o585; ce qui correspond, pour 100, à 0,91 d'eau hygromé- trique, et à 1,9? d'eau de constitution ou de décomposition. )) On a fondu au creuset brasqué et à la température de la fusion du fer 9^'', 98 de la substance, qjii ont fourni une masse parfaitement fondue et réduite au poids de 7^'", 63, ce qui fait une perte de 23,5 pour 100. Le culot était surmonté d'une très-petite scorie pesant 12 centigrammes. » L'acide chlorhydrique bouillant dissout presque entièrement la matière, sauf un résidu noir. Il en est de même de l'eau régale. » La présence du nickel, du cobalt, du chrome et du phosphore a été re- connue. Avec le speclroscope, on a constaté la présence du calcium et celle du cuivre; ce dernier métal a été précipité aussi par le fer. » Pour doser la quantité totale de fer, on a employé la méthode de M. Marguerille, modifiée par M. Boussingault. » La détermination du carbone a été obtenue par la méthode que M. Boussingault emploie pour doser le carbone dans les fontes; seule- ment, à cause du fer combiné resté dans la nacelle à la fin de l'opéra- tion, on a dosé le carbone libre à l'état d'acide carbonique. Le fer qui restait dans la nacelle après la combustion du graphite devait représenter le fer combiné à l'état d'oxyde et de sulfure. » Après avoir constaté la présence de l'arsenic dans l'appareil de Marsh, on a trouvé que ce corps forme 0,4 1 pour 100 du poids de la matière, c'est à-dire en j)roporliou beaucoup plus forte qu'il ne paraît avoir été jusqu'à présent reconnu dans les météorites. » Pour doser l'oxygène aussi api)roximativement que possible, ou a chauffé la matière dans un nioufde, de manière à oxyder tous les métaux. Il y a eu une augmentation de poids de 8,26 pour 100; mais, pendant cette calciiialion, la matière a perdu son acide sullurique, son soufre, son carbone, son chlore, son fer combiné au chlore, quantités valant 10,078 pour 100. En réalité, il y a donc eu absorption de 19, 338 d'oxygène. ( i545 ) D'autre part, la totalité de l'oxygène uni au fer, au cobalt et au nickel après l'oxydation vaut 3t,/i4- De là on déduit que le poids de l'oxygène contenu primitivement dans loo de matière est égal ou peu inférieur à 12,10. » Le silicium a été dosé en faisant passer un courant d'hydrogène sur la matière préalablement oxydée, puis un courant d'acide clilorhydrique, et enlevant la silice par l'acide fluorhydrique. Par différence, on a eu la silice et de là le silicium. » Enfin, par la méthode de M. Koussingaidt, on a trouvé l'azote. » Assemblant ces divers résultats, on obtient : Fer métallinue io.aA I „ ,.,.,, , f ^ 1 , Z Z i Fer, total : 71,09. Fer combine a I oxygène, au soufre et au pliosphore. 3o,i5 1 ' ' ^ Carbone combiné 3 ,00 | , , , .- , „ . ... ' , 5 Carbone, total : 4,64. Carbone libre i,64 ' Nickel 2 ,65 Cobalt °^9^ Soufre à l'état de sulfure 2,70 Arsenic o,4' Phosphore 0,21 Silicium 0,076 Azote o , 004 Oxygène 12,10 Eau de constitution i ,g5 Eau hygrométrique o,gi ! Sulfate de chaux. 1,288 1 Ciller. (le calcium 0,089 } i,354 Chlorure de fer. . 0,027 ) Chrome, cuivre, et pertes 1,01 100,00 » J'ajouterai que M. Berthelot, dans un examen de la même substance, qu'il a bien voulu fiire sur ma demande, a constaté les résidtats suivants: 1° Par inie calcinalion lente dans un tube de verre de Bohème, elle perd 3,4 pour too. Cette perte est représentée par de l'eau renfermant ini peu d'acide chlorhydriqne, par une substance sublimée (chlorure de fer), et par des gaz; ces derniers, dont le volume s'élevait à 20 cenliinètres cubes en- viron, sont principalement formés d'oxyde de carbone et d'acide carboni- que, à peu près à volimies égaux. Il n'y avait pas de gaz hydrocarbonés. » 2° 3 grammes de la même substance ont été consacrés à la recherche du graphite. Ou les a successivement traités par l'acide nitrique froid, bouil- ( i546 ) lant, et l'acide nitrique fumant mêlé de chlorate de potasse, par l'acide fliiorhydrique à deux reprises, et de nouveau par le chlorate de potasse et l'acide nilriqiie fumant. Après ce traitement, tout s'était dissous, sauf i mil- ligramme environ d'une substance noirâtre, très-dure, qui n'était ni du graphite, ni de l'oxyde graphitique. Cette substance n'est pas altérée par le chlorate de potasse fondu, mais elle se dissout dans le sulfate de potasse en fusion. Comparaison de cette roche, d'une part, avec les autres météorites connues, d'autre part, avec les roches terrestres les plus analogues. » Ce n'est pas seulement par leur grande dimension, mais aussi par leur constitution chimique, que les masses d'Ovifak sont très-remarquables. » D'abord leur composition, ainsi que certains traits physiques, les dis- tinguent des types de météorites jusqu'à présent connus. » Dans les deux types lilhoïdes, la netteté des cristaux des silicates con- traste avec l'état confus de la cristallisation qui est habituel aux météorites: tandis que les silicates y sont généralement en cristaux très-petits, mal for- més, on distingue dans les roches d'Ovifak, même à l'oeil nu, des clivages nets avec l'angle rentrant qui caractérise un feldspath du sixième système. L'examen, au microscope ou même à la loupe, d'une plaque mince et trans- parente montre d'une manière très-nette des cristaux incolores, minces et allongés, mâclés suivant des plans parallèles et ap|)artenant à un systèmedou- blement oblique, de manière à produire, par leur juxtaposition, sous l'action de la lumière polarisée, tout à fait les mêmes dispositions que les cristaux du labradorile de certaines dolérites. Ils ne présentent pas d'ailleurs ce fen- dillement, comparable à celui du feldspath des trachytes, que l'on remarque dans les météorites de la famille des choudrites et même de celle des eukrites. » La présence d'une forte quantité de sels solubles, et particulièrement du sulfite de chaux, est un second caractère à rappeler (i). » On sait que les météorites renferment presque constamment du fer métallifiue et du fer combiné à divers états, sulfure, pliosphure, cliromite, silicates, mais non à l'état d'oxytie libre. Dans les roches d'Ovifak, une grande partie est combinée à l'oxygène, sans qu'on puisse déterminer avec certitude quel est le degré d'oxydation. (i) Dans la inéléorite d'Orgueil, les sels solubles sont encore en proportion plus consi- dérable, d'après les dctcrminalions de M. Cloëz et de !M. Pisani. ( '547 ) » De plus, la présence et l'abondance du carbone dans ces masses, tant combiné au ter qu'à l'état libre, constitue un autre fait non moins remar- quable. » Par ces deux derniers caractères, les rocbes, d'Ovifak se rapprochent des météorites dites charbonneuses; cependant elles en diffèrent par d'au- tres caractères, et avant tout par leur aspect, soit dans les parties métalli- ques, soit dans les parties silicatées. Ce sont de nouveaux types dans la série des roches météori tiques; ils servent à combler une lacune qui existait jus- qu'à présent entre les météorites charbonneuses et les autres météorites. » Si les roches à fer natif d'Ovifak diffèrent à certains égards des météo- rites connues, elles se séparent d'une manière encore bien plus tranchée des roches terrestres, même des dolérites et des basaltes, auxquelles on serait porté de les rattacher, à raison de la présence de l'oxyde magnétique et de la disposition cristalline des silicates; car jamais, dans ces dernières, on n'a signalé le fer natif allié au nickel et au cobalt, non plus que le protosulfure de fer, » A la suite des expériences par lesquelles j'ai cherché à imiter les mé- téorites des types connus en agissant sur des roches terrestres, la Iherzolite et le périilot, j'ajoutais : « Rien ne prouve qu'au-dessous de ces masses, qui » ont fourni en Islande, par exemple, des laves si analogues au type des » météorites de Juvinas, qu'au-dessous de nos roches péridotiques, dont » se rapproche tellement la météorite de Chassigny, d ne se trouve pas » des massifs dans lesquels commence à apparaître le fer natif, c'est-à- » dire semblables aux météorites du type commun, puis en continuant » plus bas, des types de plus en plus riches en fer, dont les météorites » nous présentent une série de densité croissante, depuis ceux où la » quantité defer représente à peu près la moitié du poids de la roche jus- u qu'au fer massif (i). » » Des régions qui présentent de vastes épanchements de roches doléri- tiques, conmie le Groenland, paraissent, plus que d'autres, dans des condi- tions qui favoriseraient un apport de masses très-profondément situées. » D'ailleurs, sans qu'il y ait lieu de recourir à cette hypothèse d'éruptions exceptionnellement profondes, ces roches basaltiques elles -mêmes, qui ren- ferment au delà de 20 pour 100 de leur poitls d'oxyde de fer, pourraient avoir subi, en arrivant au jour, une réduction partielle, de même que (i) Bulletin de la Société géologique île France, 2"= série, t. XXIII, p. 4'4; ^ mA\s 1866. — Annales des Mines, 6° série, t. XIII, p. 62. ( i548 ) dans les expériences que je viens de rappeler. Cette hypothèse serait d'autant plus admissible pour la région qui nous occupe, que le Groenland renferme, entre le 69* et le 72" degré de latitude, des couches de lignite nombreuses, épaisses et parfois exploitables (i), particulièrement dans l'île de Disko où est situé Ovifak. Ou y connaît également des gisements de graphite. De telles masses charbonneuses pourraient avoir été rencontrées par les basaltes dans leur ascension vers la surface. » Je suis donc loin de considérer comme impossible que des masses de fer natif et nickelifère puissent avoir été apportées jusqu'à la surface du globe par des éruptions; mais tant qu'un fait de cette importance n'aura pas été reconnu sur place et démontré par des observations précises, on n'est pas en droit de l'admettre. Il ne faut pas se laisser séduire par le haut intérêt qu'il présenterait, en fournissant une confirmation des induc- tions théoriques que je viens de rappeler, et par la nouvelle preuve qu'il procurerait de l'unité de composition des corps célestes accessibles à nos observations. Circonstances dans lesquelles les roches h fer natif d'Ovifak, cl en général les météorites charbonneuses, peuvent avoir été formées : essai d'imitation synthétique. » Quelles que soient les régions des espaces où se sont formées les roches d'Ovifik, leur constitution chimique est très-digne d'intérêt. » Ce mélange intime de substances qui se décomposent ou se dégagent à une chaleur trés-modérée paraît incompatible avec la température élevée par laquelle ces corps ont passé, à en juger par les silicates anhydres et cristallisés dont ils sont accompagnés. » Le mode d'association dont il s'agit mérite d'autant plus l'attention qu'il ne constitue pas un fait isolé et fortuit; car il se retrouve dans les météorites charbonneuses qui appartiennent à quatre chutes survenues depuis le commencement du siècle (2). » Dans les autres météorites, bien que le fer métallique allié de nickel ne fasse jamais défaut, on n'a pas signalé ce métal à l'état d'oxyde libre. Or, contrairement à ce que l'on devrait supposer <"( priori, ce sont précisé- (1) Particiiliorement à Noursalt, Patoot et à Atane Kcidluk. D'après les savantes dctermi- nations de M. Heer, ces combustibles appartiennent à l'ctaj;e tertiaire miocène. [i] Ce sont les ctiiites d'Alais (Gard), i5 mars 180G; de Cold Bokkcweld, dp de Bonne- Espérance, 1 3 octobre i838; de Kaba, près Dehreczin, en Hongrie, i5 avril 1857; et d'Orgueil (Tarn-et-Garonne), 14 mai 1864. ( '549 ) ment les météorites riches en carbone qui renferment leur fer à l'état d'oxyde, en totalité ou à peu prés (i). » On pourrait émettre Ja supposition que l'im de ces corps s'est produit après l'autre, et, par exemple, que le fer aurait été ultérieurement oxydé par de la vapeur d'eau. » Mais en présence d'une association si persistante d'oxyde de fer et de carbone, il est beaucoup plus probable que la présence de l'un est liée à celle de l'autre, comme l'effet à la cause. » D'après une réaction très-remarquable signalée par M. le docteur Stammer, l'oxyde de carbone, placé en présence d'un oxyde de fer, ou même de fer métallique, se dédouble dans certaines circonstances que M. Grûner a fait connaître d'une manière approfondie (2); il se produit alors un dépôt de carbone, en partie combiné à du fer, en partie mélangé à de l'oxyde, qui me paraît offrir de l'analogie avec la constitution des météo- rites charboimeuses. Il importe d'ajouter que cette décomposition, qui se produit facilement à environ l\oo degrés, n'a plus lieu à une tempéra- ture très-élevée. » C'est dans celte voie que j'ai tenté et que je continue quelques essais de synthèse, afin d'éclairer expérimentalement les circonstances qui ont pu présider à la formation des roches à fer natif d'Ovifak et des météorites charbonneuses en général. » Les roches cosmiques de cette catégorie se présentent comme si, alter- nativement ou simultanément, elles avaient été soumises à des influences oxydantes et à des iufluences réductrices, telles que celles de la vapeur d'eau et de l'oxyde de carbone. » Ces dernières actions se seraient d'ailleurs produites quand ces masses n'avaient plus les températures très-élevées par lesquelles elles ont peut-être passé originairement, c'est-à-dire qu'elles correspondraient à la période de refroidissement. » (i) Ainsi qiianil on dissout clans l'afide chlorliydrique la météorite d'Oa'gueil, qui rcn- feime au delà de 5 pour 100 de carbone, il n'y a pas dégagement de la moindre tiacc d'hydrogène comme l'a reconnu M. Cloëz. Dans d'autres, s'il y a du fer métallique, le métal n'y apparaît pas en grenailles : il y est en très-faible quantité, très-divisé, et comme noyé dans une quantité bien plus considérable d'oxydcj ainsi que le montrent les résultats de l'analyse de la météorite de Cold Dokke- weld, pariM. Wohler. (2) Comptes rendus, t. XXIII, p. 28, et t. XXIV, p. 226. C. R., 1872, 1" Scmcitrc. (T. LXXIV, N" 20.) 202 ( i55o ) M. Delacxay fait hommage à l'Académie d'un exemplaire du « Rapport présenté à la Commission d'inspection par le Directeur de l'Observatoire de Paris, le 3i mai 18^-2 ». M. Favre fait hommage à l'Académie d'une brochure intitulée « Obser- vations sur les critiques dont le calorimètre à mercure a été l'objet ». « M. H. Sainte-Claire Devii.le exprime, en quelques mois, l'opinion qu'en se servant du calorimètre à mercure avec toutes les précaulions indiquées par M. Favre, on peut obtenir des nombres aussi exacts que par toute autre méthode (i). Mais les circonstances physiques qui entou- rent l'expérimentation peuvent apporter quelques causes d'erreur, dont on est averti parles écarts de l'instrument lui-même, quand on est suffisamment familiarisé avec son emploi, ce qui explique certaines discordances dont l'instrument n'est pas responsable. » NOaiINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre qui remplira, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, la place laissée vacante par le décès de M. Stnn. Laugier. Au premier tour de scriifi», le nombre des votants étant 54, M. Sédillot obtient 22 suffrages. M. Marey 18 » M. J. Guérin 6 » M. Gosselin 4 » M. Vulpian 4 » Aucun des candidats n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. Le nombre des votants étant encore 54, M. Sédillot obtient 34 suffrages. M. Marey 19 » Il y a un billet blanc. M. Sédillot, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de M. le Président de la République. (1) Il convient d'excepter de celte comparaison le calorimètre à glace de M. Bunsen, dont M. Deville ne connaît pas le maniement, mais dont l'excellent principe et la construction si parfaite promettent un instrument d'une admirable précision. ( i55i ) RAPPORTS. GÉOLOGIE. — Rapport sur un Mémoire de M. Delesse, intitulé « Etude des déformations subies par les terrains de la France » (i). (Commissaires: MM. Élie de Beaumont, Ch. Sainte-Claire Deville, Daubrée rapporteur.) « Les dépôts que la mer a successivement produits pendant les anciennes périodes, et qui occupent une large place dans la constitution de l'écorce terrestre, forment l'objet de l'une des branches les plus importantes de la Géologie. A ce point de vue, les sédiments que la mer étale actuellement sur son fond méritent un examen attentif, comme présentant des termes de comparaison utiles pour l'intelligence de ceux qui les ont précédés, c'est-à-dire des terrains stratifiés. » Depuis plusieurs années, M. Delesse s'est occupé spécialement de ce dernier sujet; il a réuni et coordonné, sous une forme claire et substantielle, les nombreux résultats de sondages et autres observations relatives au fond des mers actuelles. Comme complément de ces études, ce savant a ensuite abordé l'examen des anciens sédiments qui, dans la série des âges, ont suc- cessivement fondé le sol de la France. » De nombreux documents, surtout ceux que fournit la Carte géolo- gique de France, ainsi que d'autres recueillis par divers géologues qu'il se plaît à citer, lui ont d'abord servi à reconstituer, de la manière la plus probable, les terrains stratifiés, tels qu'ils se sont originairement déposés, c'est-à-dire avant d'avoir éprouvé les déformations complexes que l'on observe de toutes parts, et d'avoir subi des ablations qui en ont fait dispa- raître des lambeaux souvent très-considérables. » La configuration actuelle de chacun de ces dépôts, en dehors des ployements considérables qu'ils ont subis dans les chaînes de montagnes, et lors même qu'elle résulte d'un simple gauchissement des strates, est très- digne d'intérêt. Il s'agissait de la représenter. » Pour atteindre ce but, c'est-à-dire pour figurer la disposition souter- raine des couches, M. Delesse a eu recours au système de courbes horizon- tales dont il a déjà fait un heureux usage dans l'exécution de la carte géologique de la ville de Paris et du département de la Seine. (i) Comptes rendus, t. LXXIV, p. i225, 6 mai i8'j2. 202 . ( i552 ) w Ce sont les terrains dont le synchronisme est le mieux établi sur toute l'étendue de la France que l'auteur a choisis, en s'attachant spéciale- ment à l'un des étages bien définis de ces terrains ; car les limites de la mer ont varié très-notablement pendant le long laps de temps qui a présidé à la formation d'un terrain entier. » Cinq cartes à l'échelle de ^„^^^,^,o représentent la France silurienne, triasique, liasique, éocène et pliocène et accompagnent le texte explicatif. Un système de coloriage, judicieusement choisi, complète les notions repré- sentées par les cotes et les courbes de niveau. » La courbe qui a la cote zéro, c'est-à-dire celle qui figure l'intersection de la surface du terrain avec la surface de niveau de la mer, offre un intérêt particulier; car elle fait ressortir, dans un simple coup d'œil, les régions dans lesquelles le terrain a subi des élévations et celles qui ont éprouvé des abaissements. » On voit que le travail dont il s'agit est une sorte de relevé géodésique des dépôts des anciennes mers qui ont successivement occupé la partie du globe que nous habitons. Si, d'un côté, l'étude des faits actuels sert à faire pénétrer dans l'intelligence de certains faits passés, d'un autre côté, l'ob- servation de ces derniers ouvre un horizon étendu aux investigations rela- tives à la période actuelle. Aussi, les nouvelles études de M. Delesse, rap- prochées de celles qui les ont précédées, intéressent-elles à plus d'un point de vue. » En conséquence, nous proposons à l'Académie de remercier M. Delesse de sa Communication et de lui témoigner l'intérêt avec lequel elle a vu a|)- pliquer au sol de la France le système de représentation graphique qu'il avait antérieurement employé pour le département de la Seine, système qu'il pourra utiliser pour d'autres contrées encore plus étendues. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE. — Sur la (lissoliilioii du carhoiiale de cliaux par l'acide carbotiiqae. Note de M. Tu. Sciii.œsixg. (Commissaires : MM. Peligot, Ch. Sainte-Claire Deville, H. Sainte-Claire Deville, Daubrée.) « La dissolution du carbonate de chaux à la faveur de l'acide carbo- nique joue lui rôle considérable dans les phénomènes nattn-els. Elle mo- ( i553 ) difie constamment la composition et les propriétés physiques des terrains agricoles, et intervient dans la nutrition des végétaux; elle est la cause principale du transport du carbonate de chaux à la surface du globe et de la formation des roches calcaires; par elle l'eau devient potable ou im- propre aux usages domestiques et industriels; en sorle que l'agriculteur, le géologue, l'ingénieur, le manufacturier ont intérêt, aussi bien que le chimiste, à connaître exactement les conditions d'un fait dont les consé- quences sont si nombreuses et si variées. Néanmoins, et malgré les travaux de savants éminents, ces conditions ne sont encore nullement déterminées: les proportions de carbonate de chaux et d'acide carbonique dissous en- semble varient selon les circonslances et ne peuvent être représentées par une formule chimique ; et si l'on admet l'existence du bicarbonate de chaux, ce n'est que par analogie avec les bicarbonates de potasse et de soude. » Conduit à étudier ce sujet à la suite de mes recherches sur les disso- lutions contenues dans les sols, et convaincu de la nécessité de préparer pour l'analyse un grand nombre de dissolutions produites dans des condi- tions bien déterminées, j'ai adopté la méthode suivante : » Dans l'eau pure, maintenue à une température constante et conte- nant du carbonate de chaux en excès, faire passer un mélange d'air et d'acide carbonique de composition variable à volonté, mais constante pour chaque expérience, mélange incessamment renouvelé jusqu'à produc- tion d'un équilibre parfait entre les corps réagissants; doser alors dans la dissolution filtrée les quantités d'acide carbonique et de chaux ; » Parcourir ensuite l'échelle des pressions de l'acide carbonique depuis la plus faible jusqu'à la plus forte que je saurais produire ; » Puis changer la température et recommencer de nouvelles séries d'ex- périences pour dégager l'influence de la chaleur. » Les appareils propres à réaliser ces données devant marcher jour et nuit, il était nécessaire de les disposer de manière à dispenser l'opérateur d'une surveillance continuelle : en pareil cas, j'ai recours à des agence- ments mécaniques fonctionnant par l'eau, source de force la plus f;icile à régler avec précision. Malgré la difficulté d'une description sans figures, j'espère donner en quelques mots une idée suffisante des dispositions adoptées. J'obtiens deux courants constants d'air et d'acide carbonicpie à l'aide de tubes en verre remplissant les fonctions de trompes; l'air aspiré est refoulé dans de grands v:ises où il traverse successivement de la chaux éteinte, de la ponce potassée et de la ponce sulfurique ; l'acide carbo- nique est fourni \r,ir un flacon plein de marljre qui reçoit goutte à goutte ( r554 ) de l'acide chlorydrique et laisse écouler par une tubulure inférieure la dis- solution de chlorure de calcium. Les deux gaz purifiés vont se mêler dans un vase spécial, puis barbottent dans un ballon qui contient de l'eau pure et du carbonate de chaux ; ce ballon est plongé dans un bain d'eau entre- tenue à une température invariable à l'aide du thermorégniateur dont j'ai donné la description ( ^nna/es de Chimie et de Phjsique, tome XIX). Les trompes que j'emploie débitent les deux gaz dans un rapport constant, lorsque les filets d'eau qui les alimentent sont eux-mêmes dans mi rapport invariable; cette dernière condition se réalise très-simplement : le tourni- quet hydraulique, que j'ai déjà mis à profit, comme force motrice, pour arroser uniformément de la terre, me sert ici de distributeur : l'eau des- tinée à l'alimentation des trompes et débitée par un vase à niveau constant passe d'abord dans le tourniquet qui la répand en cercles dans ini bassin dont il occupe le centre; ce bassin est divisé, par des cloisons mobiles, en secteurs entre lesquels l'eau se partage proportionnellement à leurs angles au centre ; chaque secteur alimente luie trompe. Par ces dispositions, j'ai obtenu des mélanges d'air et d'acide carbonique d'une constance remar- quable, ainsi que le témoignent un nombre considérable d'analyses. » Quand l'équilibre est établi dans la dissolution, c'est-à-dire après six ou sept jours, je filtre en syphonnant sur un entonnoir enfermé sons cloche, dans une atmosphère de même composition que le mélange d'air et d'acide carbonique, et à la température du bain ; ces précautions évitent toute altération de composition due à la diffusion des gaz ou aux varia- tions de température. Le liquide filtré est aspiré dans un ballon taré, où j'ai fait le vide, et que je pèse après chaque remplissage. L'acide carbo- nique, déplacé par un acide et entraîné par l'ébullition, est dosé dans un appareil qui permet une approximation de ^ milligramme : la chaux est dosée par l'oxalate d'ammoniaque, après une évaporation à sec dans du platine qui a pour effet d'éliminer des traces de silice empruntées au verre. » Le tableau suivant présente les résultats calculés pour un litre d'eau de douze expériences faites à la température de i6 degrés avec des mé- langes gazeux dans lesquels la proportion d'acide carbonique a été en crois- sant depuis i millième jusqu'à la pureté. Les pressions de cet acide y sont rapportées à la pression 760 millimètres prise pour unité. ( i555 ) Acidit Carbonate Pressions. carLonlquc. de cbau-\- I.... o,ooo5o4 (airafm.) 60, g6 74î6 II... 0,000808 73»' • 85 III.. o,oo333 128 137,3 IV.. 0,01887 218,86 228,1 V... 0,0282 810,4 396,5 VI.. o,o5oo8 4°8)^ 36o Acide carbonique. VII.. VIII IX.. X... XI.. XII . Pressions. o, 1422 0 ,2588 0,4167 o,5588 0,7297 ^ ^0/ , (acide carb. ^onr „ 0,9041^ pur) 2t)b4,2 niB 1072,2 i5oo,5 1846,3 2269,8 Carbonate de chaos. mg 583 668,4 787,5 885,5 973 1086 M Pour interpréter ces résultats, j'ai fait une hypothèse que je rappor- terai parce qu'elle a été vérifiée par le calcul. Il m'a semblé que la prt'>sence d'un carbonate acide, dont l'existence était d'ailleurs très-probable, ne pouvait modifier sensiblement la faculté de l'eau de dissoudre de l'acide carbonique, conformément à la loi d'absorption des gaz, et du carbonate de chaux, en raison de la solubilité propre de ce sel. En conséquence, j'ai commencé par déterminer, avec tous les soins nécessaires, les solubilités dans l'eau pure, à la température de 16 degrés, du carbonate de chaux et de l'acide carbonique. J'ai trouvé : Pour la première iS^'^, i pour 1 litre Pour la seconde. . 1948"!', 8 » J'ai procédé ensuite à des calculs dont voici un exemple : mg / Carbonate total trouvé pour 1 litre 36o Carbonate neutre dissous dans i litre i3, 1 Reste, ou carbonate correspondant au Expér. VI carbonate acide (bicarbonate) 246,9 Acide carbonique du carbonate neutre 5,76 « du bicarbonate 3o5 , 3o » libre (d'après la loi d'absorption) . 97 i57 Total 408,68 » Voici l'ensemble des résultats ainsi obtenus : I. 11. mg mg Calculé. . . 60,7 70,6 Trouvé. . . ^30,9 72, 1 Vil. VIII. niu' mg 740,8 Trouvé. 408,5 Acide carbonique III. IV. V. VI. mg 121 ,5 mg 217,5 mg 3io,4 mg 408,6 123 218 3io,i 408,5 IX. X. XI. XII. Calculé . . Trouvé . . 1072,2 i5oo,5 1846,3 2269,8 2864,3 1072,8 i499'i ï85i,5 2271,3 2867,2 la concordance entre les nombies trouvés et calculés permet de poser la conclusion suivante : ( i556 ) » En présence du carbonate de chaux en excès et d'une atmosphère contenant une proportion constante d'acide carbonique, l'eau dissout à la fois de Vncide carbonique libre, du carbonate neutre et du bicarbonate. » La dissolution (le l'acide carbonique s'effectue comme dans l'eau pure, en l'absence de carbonate et conformément à la loi d'absorption. » La dissolution du carbonate neutre s'effectue comme clans l'eau pure, en l'absence d'acide carbonique. » Quant au bicarbonate, sa proportion dépend, pour une température donnée, de la tension de l'acide carbonique contenu dans l'atmosphère gazeuse, et suit une loi mathématique qui fera l'objet, si l'Académie veut bien me le permettre, d'une prochaine Communication. » En terminant, je reviens au point de départ de ces recherches, pour faire observer que, dans les terrains agricoles, où l'almosphère confinée con- tient en moyenne, d'après MM. Boussingault et Lewy, environ i pour loo d'acide carbonique, la dissolution de substances minérales doit contenir à peu près i lo milligrammes de chaux combinée à l'acide carbonique, sans compter celle qui est unie à d'autres acides. » CHIMIE INDUSTUIELLE. — Sur la fabrication des couleurs d'aniline. Note de MM. GiKARD et DE Laire. (Extrait.) (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) n Les procédés au moyen desquels la rosaniline est convertie en ma- tières colorantes de différentes couleurs sont, on peut le dire, tout à fait inoffensifs au point de vue de la santé publique. D'un autre côté, l'extrac- tion de la benzine, sa conversion en nitrobenzine, la réduction de celle-ci en aniline, peuvent être déjà, depuis quelques années, regardées comme des opérations faciles, industrielles, ne présentant aucun danger réel. Nulle industrie ne mériterait donc moins que celle qui nous occupe d'être rangée dans la catégorie des industries insalubres, et il n'y aurait qu'à s'applaudir de ses dévcloppemeiits, source de richesse pour notre pays, si le remar- quable ensemble des fabrications qui la constituent n'était radicalement vicié par le jjrocédé de préparation de la rosaniline, cause permanente d'empoisonnement pour les lieux où il s'exécute. » Il repose, en effet, sur l'emploi de l'acide arsénique, et n'exige pas moins de 4oo kilogrammes de cet acide pour une production de loo kilo- grammes de rosaniline propre à être transformée en bleu ou en violet. Il y a telles fabriques que nous pourrions citer, qui consomment plus de Goo kilo- ( i557 ) grammes d'acide arsénique par jour, quantités effrayantes, si l'on songe au pouvoir toxique de ce corps et à la manière dont les fabriques s'en dé- barrassent, soit en les jetant à l'état d'arsénitc et d'arséniale de soude dans les cours d'eau, soit en les enfouissant, sous forme de composés calcaires ou organiques, dans le sol même. » On conçoit sans peine que de nombreux empoisonnements aient dû être la conséquence de ce mode d'opérer. Presque toutes les usines dans lesquelles on protluit le rouge d'aniline sur une vaste échelle ont élé le théâtre d'accidents de cette nature, assez graves pour forcer les Conseils d'hygiène et les autorités compétentes, à Lyon, à Bâie, à Zurich, d'inter- venir et de se préoccuper des mesures à prescrire pour éviter le retour de pareils faits (i). » Malheureusement aucune des prescriptions, édictées ou conseillées, ne s'est trouvée jusqu'à présent soit efficace soit pratique. A priori, on a peine à comprendre qu'd en soit ainsi; la question semble comporter deux solu- tions, également possibles théoriquement, et paraissant n'exiger pour être pratiquées que peu d'efforts. B Ces deux solutions sont : ou bien le remplacement de l'acide arsénique comme agent de transformation de l'aniline en rosaniline, par un autre réactif non vénéneux ou ne donnant pas naissance à des résidus vénéneux; ou bien un mode de traitement du rouge d'aniline arsenical, permettant de recueillir en entier, sous une forme quelconque, l'arsenic qu'il contient et de le régénérer. » Dans chacune de ces deux voies, malgré des essais multipliés, malgré un intérêt pressant, l'industrie n'est point parvenue à un résultat satisfai- sant. Vainement on a tenté de remplacer l'acide arsénique parle nitrate de mercure, l'acide antimonique, la nitrobenzine agissant en présence du fer; procédés ou réactifs, rien n'a franchi le seuil du laboratoire; aucun fabri- cant n'a jamais pu les pratiquer sincèrement et exclusivement. Il y a déjà sept ans, vivement préoccupés nous-mêmes de cette question, nous avons cru en trouver la solution, d'une part dans l'évaporation des eaux arseni- cales, d'autre part clans la combustion, au moyen de fours spéciaux, des ré- sidus solides provenant de la purification de la rosaniline. Mais ces traite- (i) L'Angleterre n'a clé préservée de semblables accidents que par la situation des usines ])lacées sur des cours d'eau, assez près de la mer jiour être soumis à l'influence du (lus et du reflux. C. K., 1871. i^r Scmeare. [T. Î.XXIV, N» 20.) î"^-' ( i558 ) ments, qui en eux-mêmes sont simples et peu coûteux, imposent cependant aux fabricants français un surcroit de dépenses qu'ils ne peuvent suppor- ter, surtout en présence du bas prix actuel de ces couleurs et de la concur- rence allemande, si favorisée par le bon marché des sels et des alcools exempts de toute taxe en Suisse et eu Allemagne. » Nous avons pensé qu'une solution, alors même qu'elle ne serait qu in- directe et approchée, n'en posséderait pas moins une importance réelle. Telle est celle que nous avons l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie pour le Concours des arts insalubres de cette année. » Elle repose sur ce fait déjà indiqué en commençant, que la teinture ne consomme qu'une quantité très-restreinte de la masse totale de la rosani- line fabriquée, dont la plus grande partie, dans le rapport de g à i, est em- ployée à produire d'autres matières colorantes bleues, vertes, violettes ou brunes. De là il suit qu'un procédé qui permettrait de préparer la rosaniline triphénylique sans employer le rouge d'aniline ni aucune substance toxi- que, réduirait les quantités d'acide arsénique consommées par l'industrie des matières colorantes artificielles dans une proportion considérable, que nous estimons être de deux cinquièmes environ. » Ce procédé résulte de l'ensemble de nos recherches sur la préparation des monamines secondaires phényliques et toluyliques, et sur leur trans- formation en rosaniline et mauvaniline phényliques et toluyliques. » Une courte description de ce nouveau mode de fabrication montrera que nous ne sommes point, en cherchant à éviter un inconvénient, tombés, comme il arrive quelquefois, dans un plus grand; mais que notre procédé est bien véritablement d'une innocuité complète, et, de plus, parfaitement pratique. » Prcpnriition de la diphrnrlamine, dr la ditnlaylaminc et en général de toutes tex mo- namines secondaires et tertiaires de la série aromatique. — Le procédé au moyen duquel nous préparons la diphénylaniine commerciale présente la plus extrême simplicité. Il con- siste cssentielleuient a faire réagir, dans un appareil fermé, sous une pression de cinq â six atmosphères et à une température de 200 à 260 degrés, l'aniline du commerce sur son chlor- hydrate. L'appareil, contenant environ deux hectolitres, se compose d'un vase cylindrique en fonte, éniaille intérieurement et lérnié au moyen de boulons par un couvercle portant une sou- pape, un manomètre et un tube creux servant d'étui à un thermomètre. Il est encastré dans un fourreau construit en briques et disposé de manière à ce que le chauffage s'opère par l'air chaud seulement. » On introduit dans l'apjjareil environ équivalents égaux d'aniline et de chlorhydrate d'aniline parfaitement sec, et l'on élevé graduellement la teuq)éialure jusqu'à 260 degrés ; la pression intérieure ne dépasse pas cinq ou six atmosphères. Ou maintient cette température ( '559 ) dix à onze heures, et au bout de ce temps on laisse refroidir. Dans ces conditions, l'aniline et son chlorhydrate se sont transformés en grande partie en diphénylamine. » Pour purifier cette substance, on traite toute la masse à chaud par l'acide chlorhy- drique fort et l'on étend la dissolution imparfaite obtenue, d'une grande quantité d'eau, vingt à trente fois le volume de l'acide employé. L'aniline non transformée reste en dissolu- lion dans la liqueur à l'état de chlorhydrale d'aniline ainsi que quelques résidus colorés, tandis que la diphénylamine, dont le chlorhydrate est décomposable par l'eau, se précipite. On la recueille, on la lave, on la sèche, et pour achever sa purification, on la distille soit à feu nn, soit par entraînement mécanique au moyen de la vapeur d'eau. « C'est au moyen de ce procédé que l'un de nous a depuis obtenu et pu étudier les monamines aromatiques suivantes : Phényltoluvlamine, ditoluvlaniine ou dicrésylamine, phénylxylidine, crésylxylidine, dixylidine, pliénylnaphtylamine, crésylnaphtylamine, xylyl- naphtylamine, dinaphty lamine. • Nous avons pu également, en introduisant des radicaux alcooliques dans les mona- mines secondaires précédentes, obtenir des monamines tertiaires capables de se transfoi mer en matières colorantes : Rléthyldiphénylamine, benzyidiphénylamine, niéthylditoluylamine, éthylditoluy lamine, benzyldiloluy lamine. » Transformation de la diphénylaniine en bleu. — Presque tous les agents oxydants qui convertissent l'aniline connnerciale en rosaniline peuvent opérer la transformation de la diphénylamine commerciale (mélange de diphénylamine et de ses homologues) en matière colorante bleue. Mais de tous ces réactifs, celui dont l'emploi nous a paru le plus avan- tageux sous le rapport du rendement, de la rapidité de l'opération, de la facilité de la purification du bleu obtenu, c'est le sesquichlorure de carbone. La réaction est très-nette. Le sesquichlorure de carbone passe à l'état de protochlorure et distille. » L'opération se prati(|ue dans des cornues en fonte émaillée, munies d'agitateurs et chauffées au bain d'huile. Elles peuvent contenir environ 4o à 5o litres. On introduit 12 kilogrammes de sesquichlorure de carbone et lo kilogrammes de diphénylamine com- merciale. On chauffe graduellement jusqu'à 180 degrés. La réaction commence vers 160 degrés; on maintient le thermomètre entre ces deux points, pendant trois ou quatre heures; 6 atomes de chlore enlèvent 6 atomes d'hydrogène à trois molécules des monamines secondaires, qui se soudent pour donner naissance à une molécule d'une triamine tertiaire colorante. Il se produit un abondant dégagement d'acide chlorhydrique et il distille du protochlorure de carbone : on le recueille dans une éprouvette graduée, sur laquelle on a marqué d'avance le volume que doit occuper le protochlorure correspondant au sesqui- chlorure employé. Lorsque cette quantité est obtenue, la réaction est terminée. » On coule alors, sur des plaques de tôle, la matière colorante qui devient cassante par le refroidissement et se présente sous un bel aspect métallique. » Purification. — Le bleu en cet état n'est pas assez pur pour les besoins de la teinture • il exige une purification qui peut être faite suivant différentes méthodes, mais il nous suffira de citer la suivante : Une partie de bleu brut est dissoute dans deux parties d'aniline tiède. Cette solution est versée dans dix fois son poids de benzine, petit à petit et en agitant constamment. Cette opération se fait à froid, dans un vase fermé, pour éviter l'évaporation; on peut la répéter plusieurs fois, puis le bleu recueilli est lavé avec cinq fois son poids de benzine, dans un 203.. ( i56o ) appareil fermé. Celle matière dans cet état est propre déjà aux usages de la teinture ; on peut, s'il est nécessaire, la purifier davantage en la transformant en base, par l'ébullilion dans une solution étendue de potasse dans l'alcool, et en précipitant la solution filtrée de cette base dans l'alcool, par un acide tel que l'acide clilorli^'drique. Le bleu obtenu se présente alors sous la forme d'un précipité cristallin, qui, lavé et séché, constitue une magnifique matière colorante. » Tel est l'ensemble des opérations qui nous ont permis d'obtenir une matière colorante bleue, sans prendre la rosaniiine comme point de départ, et d'éviter par suite l'emploi de l'acide arsénique. Cette nouvelle méthode, dont nous avons montré la généralité dans diverses publications, dès 1866, est devenue féconde. Divers chimistes et industriels, tels que 5151. Bardy, Poirrier, Dusart et Lauth l'ont appliquée et perfectionnée; ils ont préparé ainsi les matières coIorante.s violettes que l'on n'obtenait qu'en soumettant la rosaniiine à l'action des iodures alcooliques, par l'action des agents déshydrogénants sur les nionamines secon- daires, à la fois aromatiques et alcooliques, telles que la méthylaniiine, la méthyltoliiidine, la diméthylaniline, etc. ■ 11 ne reste donc plus qu'à produire le vert au moyen des monamines secondaires ou tertiaires, pour que la solution du problème indiqué soit aussi complète que possible, dans les termes que nous avons posés. De nombreuses expériences nous permettent de prévoir que ce moment n'est pas éloigné. » PHYSIQUE. — Sur une nouvelle pile à sulfate de cuivre, disposée en vue de l'applicalion des courants continus à la thérapeutique. Note de M. J. Moki.v. (Extrait.) (Renvoi à l'exanieti de M. Becquerel.) « L'élément nouveau que nous proposons a pour objet d'éviter complè- tement l'inconvénient qui résulte, dans la pile à sulfate de cuivre ordinaire, des déj)ôts de zinc qui se forment, soit sur le cuivre, soit sur le vase poreux. Il consiste en un cylindre de cuivre, à l'intérieur duquel se trouve placé concentriquement le cylindre de zinc; l'espace annulaire compris entre les deux surfaces métalliques est partagé en deux parties égales, par un cylindre en papier à filtrer. On met du grès ordinaire entre la surface intérieure du cuivre et le diaphragme de papier, et du soufre sidjlimé du côté du zinc; le tout est plongé dans ime solution de sulfate de cuivre, qui pénètre dans la masse au moyen de divers petits orifices pratiqués au travers du cuivre. » Des centaines d'éléments, préparés de cette manière et fonctionnant assez fréquemment, sont montés depuis plus de 20 mois, et l'altération qu'ils ont subie indique qu'ils ont parcouru la moitié de leur carrière; ils sont restés parfaitement clos pendant ce temps et n'ont été l'objet ni d'en- tretienni de surveillance. » ( i56r ) M. PiARRON DE MoNDÉsiR adresse une Note relative à la valeur théorique du rapport des deux chaleurs spécifiques des gaz permanents. L'auteur arrive, par des considérations théoriques, à assigner à ce rap- port la valeur y = 2. Il fait remarquer que ce résultat est en désaccord avec l'expérience et avec la formule donnée par Laplace, pour la vitesse de pro- pagation du son ; mais, d'autre part, la nouvelle théorie des gaz permanents qu'il a exposée dans ses publications précédentes conduit à remplacer la for- mule de Laplace parune formule nouvelle, qui concorde très-suffisamment avec les mesures directes de la vitesse de propagation du son dans l'atmo- sphère. (Commissaires : MM. Bertrand, Delaunay, Phillips.) M. Ch. Antoine adresse à l'Académie, avec un exemplaire autographié du « Mémoire sur les propulseurs hélicoïdaux » qu'il lui a présenté le 1 1 avril 1870, des « Tables pour le calcul des hélices et des résistances de carène ». (Commissaires précédemment nommés : MM. Delaunay, Paris, Dupuy de Lôme.) M. E. Pierre adresse la description d'un système de propulseur pour bateaux à vapeur. (Commissaires : MM. Dupuy de Lôme, Rolland.) M. Benner adresse, de Mulhouse, une Note relative à un procédé de ventilation pour les fosses d'aisance. (Commissaires: MM. Morin, Tresca.) M. Josz adresse une réclamation de priorité, à propos du système de reproduction de dessins sur étoffes présenté à l'Académie par M. Fiai. (Commissaires précédemment nommés : MM. Becquerel, Dumas.) M. H. Vernecil soumet au jugement de l'Académie un « Examen de la mémoire, au point de vue physiologique, psychologique, etc. ». (Renvoi à l'examen de M. Cl. Bernard.) ( i562 ) CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire perpétuel signale à l'Académie, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance, diverses brochures adressées par M. l'abbé Moigno, et portant pour titres : « Métamorphoses chimiques du carbone, par M. JF. Odling; Programme d'un cours en sept leçons, sur les phéno- mènes et les théories électriques, par M. J. Tyndall; la Lumière, Notes d'un cours de neuf leçons sur le rôle scientifique de l'imagination, par M. J. Tyn- dall; Géologie des Alpes et du tunnel des Alpes, par M. Elle de Beaumont, et Nouvelles observations géologiques sur les roches anthracitifères des Alpes, par M. Sismotida; Recherches sur les agents explosifs modernes et leurs applications récentes, recueillies et résumées par M. l'abbé MoUjno; L'art des projections, par M. l'abbé 3Ioi(jno; elc. » MÉCANIQUE. — Sur ta délerminalion de la trajectoire d'un point pour laquelle une certaine intégrale est minimum. Note de M. Bresse, présentée par M. Delaunay. « Dans une Note présentée à l'Académie le 25 mars dernier, j'ai cherché la brachistochrone d'un point soumis à une force quelconque, avec la seule condition que le théorème des forces vives fût applicable, ou, en d'autres termes, qu'il existât une fonction des forces. Je me propose au- jourd'hui de généraliser la solution, en supposant qu'il s'agisse de rendre /tls — ? mais une intégrale fUds, en désignant par U une fonction quelconque de la vitesse v. » Précisons bien d'abord la question : un point mobile m devant partir d'un point donne A, avec une vitesse l'o de grandeur connue, pour arriver en un autre point donné B, et devant être constamment soumis à une force F, Jonction de ses coordonnées x, y, z, sur quelle courbe faut-il l'assujettir à se mouvoir pour que l'intégrale f Uds, dans le parcours AB, soit un minimum? » Je suppose toujours qu'on ait l'équation des forces vives et les surfaces de niveau répondant aux valeurs constantes de la fonctiony. » Cela posé, soient AB la trajectoire; m', m, m" trois positions consécutives infiniment voisines du point mo- bile, par lesquelles passent les surfaces de niveau n'n', nri, n"n"; ( i563 ) Fia force correspondante à la position m, laquelle a pour composantes X, Y, Z, suivant les axes coordonnés; N la réaction normale exercée en outre par la courbe AB; i et i' les angles infiniment peu différents que les éléments m'm,m"m font avec la force F, ou avec la normale à la surface nn. U m' m » Si l'intégrale fU ds est un minimum, la somme de ses deux éléments [U + d\J)inin" doit elle-même être minimum, sans quoi une simple modification du parcours m' m" permettrait de diminuer la somme totale; on en déduit immé- diatement, comme dans la solution bien connue du problème de mini- mum de Fermât : i° que le plan os- cillateur m' mm" doit être normal en m à la surface un, car autrement on ' pourrait diminuer à la fois m' m et mm", sans changer t) et U + c/U dans l'expression précédente; 2° qu'il faut remplir en outre la condition U sin/ = (U + du) sini' exprimant que la différentielle de la même expression est nulle quand m varie sur l'intersection de ce plan osculateur avec nn. D'ailleurs /' — i n'est autre que l'angle de contingence — ; donc Usin/ = (U -4- ^U)sin|i ou, toute réduction faite, = (U -h du J)(^sin/^-^' COSl ]■> dV ~ds sm/ Ucos/ = o. P Or les équations du mouvement donnent, la masse du point étant prise pour unité, i>di> COS. = ^.' N — Fsitif donc on a, par substitution de ces valeurs, -r-sm? + ^— r (N — Fsinn — o, ( i564 ) d'où l'on tire (.) N = Fsi„/(,-^, Comme on a aussi N = — I- F sin/, l'élimination de Fsint donne une se- P conde expression de l'inconnue auxiliaire N, savoir » Équations de la trajectoire. — La valeur (3) de N comprend une partie - justement égale à la force nécessaire pour produire l'accélération centripète : donc le surplus doit être joint à F pour produire l'accélération taneentielle. Remplaçons cette force -tti dirigée suivant le rayon de courbure, par ses composantes, suivant les axes coordonnés; cela est facile, car, en prenant s pour variable indépendante, les trois projections de -sont -7^5 -7—5 tt' e' ces quantités, multipliées par r^r» donne- p ds' cls^ ils' ^ ' r r f/jj ront les composantes dont il s'agit. ... 1, /l ' . tlv V ilv j , , ■ » Aujsi l accélération — ou --— est due a une résultante ayant pour pro- jections _^ \]vdi> dKr Wvdn d'y XJvdi' d-z dïT lïF^ djTlh'' TnTd?'^ donc on écrira immédiatement (' c/i' ilx _. \Jii di> d'x ds ds — — -, — -— • ' ' ds ds ds n Les équations (/() définissent la tr;ijecfoire; elles renferment ou outre implicitement rr(|n;ilioii des forces vives, dont on obtiendrait la difléren- tielie en les ajoutant après les avoir respectivement multipliées par d.v, clj., (Iz, et teuaiit com|)li.' de la relation dx'^ -\- dy' -\- d:r = di' : enfin si on les ( i5G5 ) ajoute respectivement multipliées par dj cl- z — dzd^j^ dz d'^ x — dx d^ z, dx d^ y — dj d'^jc, on retrouve ce fait connu d'avance que la force F est dans le plan osculateur. jippUcation.'!. » 1° Cas de la pesanteur. — L'axe des z étant pris vertical et descendant, on aX = o, Y = o, Z = g. Les deux premières équations (4) donnent, par une division membre à membre, une équation revenant à (Ix dy ds ds dx dy ds ds d'où l'on tire successivement, en nommant a et |3 deux constantes dx = oidj, X = uy -+- [i. C'est l'équation d'un plan vertical contenant la trajectoire : nous le sup- poserons pris pour plan des zx. L'équation non employée est vdv dz Jji'dv d^z m 7h~~ ^ dW rf7=' ou bien, comme le théorème des forces vives donne vdi' = gdz. Cette équation peut s'écrire Idz d^ <7v HT-' idzd'^z ds^ 2rfU = O, OU en uitegrant Par suite ds , U-( I - ^'J = const = C^ dz et en intégrant une seconde fois, ,„, r ndz (5) s= I +const.: ^ ' J v'U'— G= il ne reste à faire qu'une quadrature, car v'- étant égal à 2gz-+-U, la quau- C. R., 1872, I" Semestre. (T. LXXIV, N" 2C. 20l^ ( i566 ) tité U donnée en fonction de v est aussi, par là inètue, une fonction connue de z. » Pour avoir l'équation delà courbe en coordonnées rectangulaires, on remplacera, dans la première intégrale ci-dessus trouvée, ds'- par c/z--\-dx'-. Il vient ainsi d'où l'on tire (6) — = —=^ et X ^ C 1 , + fonst. ; le problème se trouve encore réduit à une quadrature. » 2" Cas (lime force centrale, Jonction de ta distance. — IjC centre d'action étant pris pour origine des coordonnées, on a identiquement Yz-Zj=o, Z.r-X= = o, X/ -Yjc = o, et par suite, si l'on forme le premier de ces binômes d'après les deux der- nières équations (4), z(lr—ydz_ Mih ld\y d'z ds ~ ~ IFiJ \~"d? ~ ^ ~d? » Cette équation mise sous la forme \ ds -^ ds) _ dXi ILy Tz îf' ds ■' ds s'intègre immédiatement et donne, ei; Jiummant C une constante, » On trouverait de même, D et E désignant deux autres constantes, « L'addition de ces trois équations multi|)liées respectivement par X, y^i z, donne ÇjX + D ;• -4- Y.X = o ; donc la trajectoire est dans nu phm passant par le centre d'action, et nous supposerons que ce plan soit pris pour celui des yz. ( '567 ) » Adoptoiis maintenant des coordonnées polaires, et posons z = rcosô, y = rsinô : l'équation (7) devient alors (8) ,'dO = ^ds. On a, d'autre part, ds- = dt- + r'dô'^, et conséquemment, par l'élirai- nation de ds au moyen de l'équalion (8), dr' -h r'dû^ ^^de'; donc dO = , ^^'" , ou enfin (q) e = C l '^'' -+- const. J^xV'r' — C » On se rappelle que U désigne une fonction connue de v, et par le théorème des forces vives on connaît f en fonction de r : l'équation (9) est donc, moyennant une quadrature à effectuer, l'équation polaire de la courbe demandée. » Observation. — Il est assez remarquable que nous ayons pu traiter les deux applications précédentes et en donner une solution îi peu près complète sans rien supposer sur la forme de la fonction U. Or quand on fait U ;= i» ou U = -■> le problème que nous avons résolu revient à chercher soit la trajectoire d'un point libre (en vertu du princi|)e de la moindre action), soit sa brachistochrone : donc, dans le cas de la pesanteur ou d'une force centrale, la détermination de la trajectoire d'un point libre, celle de sa brachistochrone, ou encore celle de la courbe rendant minimum l'intégrale | Ur/.t du produit de l'élément de chemin par une fonc- tion quelconque de la vitesse, sont des problèmes réductibles à des quadratures au moyen de procédés identiques. Leur difficulté, sous ce rapport, est la même, et les différences ne peu- vent porter que sur le degré de complication des quadratures à effectuer, ou sur la détermi- nation des constantes arbitraires. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur les mouvements relatijs à la surface de la Terre. Note de M. F. Tisserand, présentée par M. Delaunay. » Considérons le mouvement d'un corps pesant mobile autour de son centre de gravité, et en tenant compte seulement de la force centrifuge composée. Prenons pour axes fixes l'axe de la Terre, et deux axes ox., oj, situés dans le plan de l'Equateur, de façon que l'ascension droite du point j- surpasse celle de x de 90°; soient o.r,, oj,, oz, les axes principaux d'inertie 204.. ( i568 ) du corps à une époque quelconque; p, q, ries composantes de la rotation suivant ces axes; A, B, C les momenis d'inertie principaux du corps; ii la vitesse de rotation de la Terre; définissons enfin les neut cosinus par les formules ^= fljr, + b y, -+■ c z,, j = a'x, -hb'y, + c'Zf, z = a"x, + by, -h c"z^ ; on trouve aisément que les équations d'Euler sont ici A J + (C - B)], C ^ + (B -A)/J<7 = «[(G + A- B) Z.> - (B + G- A)rt"<^], p, q^ r sont liés aux cosinus par les relations bien connues , , (la j db de. . » Les équations (i) qui sont établies dans divers Traités de Mécanique, sont susceptibles d'une transformation simple et élégante; soit posé p + na"=V, q^nb"=Q, r-+-/ic"=R; on trouve, en tenant compte des relations (2), dP (3) A ^ + (C - B)QR = n^-{C - B)b"c\ B ^ + ( A - C) RP = «^(A - C)c"a", dK (B- A) PQ == «-(B - \]n"b"; mais les relations entre P, Q, R, et les neuf cosinus, n'ont plus la même forme (2); voici ces nouvelles relations : da -— =bR — cQ -h mi' tu ^ da' '^ = b"li-c"Q dt ^ dl> "dt dt 'dt = c p - rt R + nb' = c'P - rt'R - nb = c"P - a'R de li de' lit -— = aQ— bP -hnc a'Q - b'? - ne { i569 ) » L:i forme de ces équations conduit à poser a = a cos Ht -\- a' &ïn rit ^5) I a' = a' cou nt — a sin?it a = a h = — /3cosn^ + ^'sin/i^ h"-. P" c = ycos7it + Y'sin Jtt c' = Y cos ni ^ -ysin nt c =y .... dt ' -vQ dt yP- a R dy dt = aQ- ,3P dt ' -v'Q dt yp- a'R 'h' dt = a'Q - ryp dt ' - 7"Q d^" _ dt ~~ V"P - «"R ''V dt = a"Q - fi-p les équations (3) restent les mêmes, si ce n'esl qu'on aura à y remplacer, pour la symétrie, a", b", c" par a", /5", 7"; quant aux formules (4), elles deviennent (6) c'est-à-dire qu'elles ont repris la forme (2). » Cela posé, au lieu des axes fixes ox, o/, imaginons deux axes rectan- gulaires oÇ et O'/j, mobiles dans le plan de l'équateur, avec la vitesse de rotation de la Terre, et dans le sens du mouvement diurne; nous aurons 2:= (acosnf — rt'sin nt) ,v, -+- [bcosnt — b'sinnt)}-, -+- {ccosnt — c' sin rit) z,, Yl = [a&hint-+- a'cos>nt)x^ -+- {b&mnt-\- h'cos?it)j>-, ■+• {ca'inni + c'cos7//)z,, Ç = a" X, -+- h" y-, -t- c" z,, ou bien S == a j:, + ,3 7, 4- 7 z, , •,3 = a X, fjj V Ç = a"x, +/3y, +7"z,, ce qui montre que «^7, a'|3'7' sont les cosinus des angles que font avec les axes principaux d'inertie les deux axes mobiles o§, or\. Donc, par rapport aux axes o^, o-c\, oÇ (ou or), le mouvement du corps est donné par les équations (7) A ^ + (C - B)QR = «ne - B)/3"7", B 'ig + (A - C)RP = «='(A - C)7"«", C^ + (P. - A)PQ = «'(B - A)a"p", ( i57o ) P, Q, R étant des inconnues auxiliaires, liées aux cosinus par les rela- tions (6). » On peut faire sur les équations précédentes les combinaisons bien con- nues, et on trouvera AP- + BQ* + CR' rf(APa + BQp -(- CR7) (8) fit rf(APa'+BQ P' + CR7' ) dt rf(APa"-+-BQP"-+-CR7") -h n- [Ka "= + B,5"= 4- cr-) =r const n- = (Aa'a" + B,'5'P" + Cy'v") = 0, n- '(Aaa" -1- B/3/3" 4- Cv7") = 0. dt ' A=P- -f- B-Q^+ C=R= - n-{W.u"- + CAp"- + kV,f^) = const. la dernière de ces équations étant une conséquence des trois précédentes. M Si l'on consent à négliger «', le carré de la vitesse de rotation de la Terre, les équations (7) seront celles d'un corps libre, dans le cas où la Terre ne tournerait pas. )> On est donc conduit au résultat suivant; » Par rapport à un système d'axes oS, or;, rÇ, tel que les axes oS et ovj situés dans le plan de l'équateur tournent d'un mouvement uniforme avec la vitesse de rotation de la Terre, et dans le sens du mouvement diurne, le mouvement du corps est le même que si la Terre ne tournait pas; et cela a lieu aux quantités près de l'ordre du carré de la vitesse de rotation de la Terre. On pourra donc appliquer dans ces conditions les expressions don- nées par Jacobi des neuf cosinus au moyen des fonctions elliptiques. » Remarquons en terminant que dans le cas où les trois moments A, B, C sont égaux, le théorème est tout à fait exact; dans ce cas, les équations (7) s'intègrent immédiatement, et donnent P = const. Q = const. R = const. » GÉOMÉTRIE. — Sur In théorie des lignes de courbure. Note de M. A. Ribaccocr, présentée par M. O. Bonnet. « Proposons-nous de trouver tous les systèmes (S) relatifs à une sur- face (A) du second degré (*). » Soit n* o' r^ (*) f^nir ma dernière Communic.ilion, Comptes rendus, scancr du lo jdin iS'ja. ( i57. ) l'équation de (A). Ou exprimera que le pôle du plan est silue daiis le plau par la condition ■2X + ~l.(A-a- + B-è- 4- C-c- - D-) = o, dv ^ laquelle, combinée avec l'équation exprimant que les droites sont normales à une surface, devient ^ ■ A' +'BM^' ~ °' qui donne, en intégrant, (5) A^ (rt^ - /r ) + B- {b- - U-) + C- [c- - ir) = D- ; et celle équation exprime le théorème remarquable que voici : .S'( un système dt droites est (S), par rapport à une J (mille de surfaces homofocales du second degré, chacune des déueloppahles qui le composent est circonscrite à l'une de ces surfaces du second deijré. » Si Ion veut déterminer complètement les systèmes tels que (S), par rapport à une surface du second degré (A), on est conduit, en éliminant }.x et 0 entre les équations du [iroblème, à ré.soudre les équations simultanées A- + t: \- -h (^- — \, A- {a- — u- ) -{- B- [b- - -«■-) + (:-(c--«') = D-, dkdk, „ ., dnd^ ,„ da dv ^ ' du dv ^ ^C dC , ., o , f/D du — u-]-\- —~[c- — II- = -— -— ^ du dv ^ ' du dv /dky, , ,. , /r/B\',,., — v')-h ( — ] (c- — i>')= — » La seconde équation et la quatrième expriment que ces deux systèmes de développables sont circonscrits à des surfaces du second degré; la troi- sième exprime une propriété distincte : » Le paie du plan normal à l'ime des développables le Ioikj d'une de ses rjéné- ratrices, par rapport ci la surface du second degré qui lui est inscrite, est situé sur la tangente à la ligne de contact de celte développable avec la développable du système i^S). M De ceci résulte que, si l'on connaît un système (S), on peut immédia- ( '^72) lemcnt déterminer les lignes de corirbure des surfaces auxquelles il est normal; ces lignes de courbure correspondent à celles des surfaces nor- males aux faisceaux provenant de la réflexion du faisceau (S) sur lune quelconque des surfaces du second degré hoiiiofoc;des à (A). » Il est d'ailleurs important de remarquer que deux développables cor- respondantes [la seconde provenant de la réflexion sur (A) des généralrices delà première] sont toujours circonscrites à une même surface du second ordre. » Citons maintenant quelques exemples de systèmes tels que (S). » Les normales d'une surface du second ordre, dont les développables découpent sur cette surface le réseau des lignes de courbure, forment un système (S). » Il en est de même du système de droites tangentes à deux surfaces du second degré homofocales. » Les tangentes aux géodésiques d'tnie famille quelconque, tracées sur une surface du second ordre, forment aussi un système (S). » Le plus intéressant est, sans contredit, celui formé par les normales à une surface anallagmatique du quatrième ordre; on sait, en effet, que les lignes de courbure des doux nappes d'une de ces surfaces se correspondent, puisqu'elles se transforment l'une dans l'autre par rayons vecteurs récipro- ques; dès lors, en désignant par (A) la surface du second degré, lieu des centres des sphères enveloppées, on voit que les normales aux deux nappes (le la surface le long de deux lignes de courbure correspondantes, forment deux développables circonscrites à une même surface du second ordre ho- mofocale à (A); si l'on adtnet qu'il existe plusieurs sinfaces telles que (A) |)oiivaut donner naissance à la même surface anallagmatique, ces diverses surfaces du second degré doivent être homofocales. » Partant de la connaissance du système d'anallagmatiques triple ortho- gonal, on peut tirer des résultats énoncés plus haut cette conséquence que la développable circonscrite à une anallagmatique le long d'une ligne de courbure est aussi circonscrite à une surface du second degré. Une anal- lagmatique contenant comme ligne double VombilicaL qui peut être consi- dérée comme ligne de courbin-e, on voit que les focales singulières d'une anallagmatique sont les focales simples d'une surface du second ordre. I) Nous retrouvons ainsi quelques résultats de la théorie établie par MM. Moutard et Lagucrre sur ces surfaces intéressantes. » ( '573 ) OPTIQUE. — Sur le calcul de la vitesse de la lumière dans les corps en mouvement ; par M. J. BoussixESQ. Note présentée par M. de Saint-Venant. « Le résultat principal d'une analyse développée au § III d'une addi- tion à ma Théorie nouvelle des ondes lumineuses [Journal de M. Liouville, t. XllI, 18G8), consiste en ce que les équations qui régissent un système d'ondes lumineuses propagées à travers un corps en mouvement peuvent se déduire de celles qui représentent un système d'ondes de même direction et de même période vibratoire dans ce coVps supposé immobile, en substi- tuant simplement à la vitesse de propagation m relative au cas du repos, celle co' qui convient au cas du mouvement, et à la densité p, de la ma- (Y'\ 2 I ; j » OÙ V désigne la vitesse transi- toire du corps, estimée dans le sens suivant lequel progressent les ondes. » J'ai montré que ce principe conduit, pour le cas où le rapport de V à «' est une petite quantité, et où l'on peut négliger, vis-à-vis de l'unité, le produit de ce rapport par chacun des trois pouvoirs dispersif, biréfringent, rotatoire, à la formule de Fresnel I (0 (.'=M+^I-^jV', ordinairement suffisante, et dans laquelle N représente l'indice de réfrac- tion du corps. Mais certaines observations de M. Mascart ont atteint un tel degré fie précision qu'il devient nécessaire de reprendre les calculs en comp- tant les plus influents des termes ainsi négligés, c'est-à-dire (si l'on se borne au cas d'un milieu isotrope symétrique comme le verre) ceux qui sont comparables au produit de V par le pouvoir dispersif. D'après une expression de or donnée après les relations (6) du Mémoire intitulé : Théorie nouvelle des ondes lumineuses [Journal de M. Liouville, même t. XIII), on a : a et fi désignant le coefficient d'élasticité et la densité de l'éther, A un coef- ficient positif et constant dépendant de la nature du corps transparent con- sidéré, T la durée de la vibration, enfin D une petite quantité, caractéristique du pouvoir dispersif, dont la partie principale est constante, mais qui égale plus exactement [voir ^ IV du même Mémoire) une série très-rapidement G. R., 1872, i" Semestre . (T.LXXIV, K" 20.) 2o5 ( '574 ) convergente ordoiiiu'e suivant les puissances négatives t^w^. Cette série, par la subsiitntion de valeurs de plus en plus approchées de w'', tirées suc- cessivement de ( 2). prend la forme (3) D = D. + 5 + ^ + P;+.... » Lorsque le corps est en mouvement, l'application du principe énoncé ci-dessus conduit à changer la formule (2) en celle-ci : (4) a r 4D;r' / V'\' i T quant à la série D, ordonnée suivant les puissances négatives de t'co-, la substitution de w' à co n'y introduit que des variations négligeables, c'est- à-dire beaucoup plus petites que le produit de son terme principal et con- stant Do par le rapport de V à w'. On peut lui conserver la valeur (3) et y substituer même, à l'inverse de t, l'expression très-peu différente Les formules (3) et (4j deviennent ainsi JD =D„ + 5^ + î^+..., M La seconde (6) donne lieu à une deuxième approximation, c'est-à-dire en y négligeant des termes de l'ordre de Y", p. A y,_ p,A » Le premier terme du second membre de (7) est la valeur de la vitesse avec laquelle se propageraient, à travers le corps supposé immobile, des ondes pour lesquelles la période de vibration, au lieu d'être t, serait ï : je le représenterai par F ( ;^J- Cette valeur, en négligeant la dispersion, ou, ce qui revient au même, en y faisant T un peu grand, se réduit à i/ — ^ — , V p + p,A et son rapport à la vitesse t/^ de la lumière dans i'éther libre, rapport égal ( i575 ) à \/ — ^ — , est l'inverse de l'indice N de réfraction du corps, ab- V p-f-p.A straction faite de la dispersion. Il en résulte que la relation (7) peut s écrire (8) -'^Mï-'l^l'-N^)^' Il ne reste plus, pour la traduire en langage ordinaire, qu'à chercher ce que représente la quantité ï définie par la formule (5). Concevons, pour cela, un observateur qui participerait au mouvement du corps transparent, et par rapport auquel les ondes seraient par suite animées d'une vitesse de propagation égale à »' — V. Cet observateur verrait passer à côté de lui, dans l'unité de temps, un nombre d'ondes égal au quotient de w' — V par la longueur d'onde tco', c'est-à-dire justement à l'inverse de T, et T repré7 senterait pour lui la durée de la vibration. La formule (8) équivaut donc à la loi suivante : Lorsqu'un corps transpa- rent, isolrope-sjniétrique, se transporte dans l'espace avec une vitesse dont le rap- port à celle de la lumière est très-petit et a son carré négliçieable, la vitesse de propagation des ondes lumineuses qui le travei^sent est sensiblement la somme : i" de la vitesse avec laquelle se propageraient, à travers le même corps supposé en repos, des ondes lumineuses ayant, pour un observateur placé sur le corps, la même période apparente de vibration que celles qu'on étudie; et 2° du produit de la vitesse translntoire du corps, estimée dans la direction suivant laquelle pro- gressent les ondes, par l'excès, sur l'unité, du carré de l'inverse de son indice de réfraction relatif à des radiations d'une longueur d'onde assez grande pour que l'influence de la dispersion y soit insensible. » Cette loi diffère de celle de Fresnel, exprimée par la formule (i), en ce que, dans la partie principale co du second membre de celle-ci, la durée de la vibration est remplacée par sa valeur apparente T, ce qui augmente à fort peu près cette partie de — ^ /^J' V. D'antre part, M. Mascart a été conduit par ses observations à une formule pareille à (8), mais dans laquelle il désigne par N l'indice de réfraction relatif à des ondes de période t ou T; ce qui revient à ajouter encore à l'expression de «' la quantité — ^-——'V', pins petite que le terme correctif précédent dans le rapport deN^ à i (soit de 4 à I pour N = 2). Je ne sais si ces observations prouvent l'existence du se- cond terme correctif, que ma théorie n'indique pas, aussi bien que celle du premier. Si elles avaient atteint une précision suffisante pour cela, il faudrait en conclure, ce me semble, que les vitesses translatoires de l'éther traversé 3o5.. ( '57G ) par un corps en mouvement ne sont pas entièrement négligeables, en com- paraison de la vitesse de la lumière, ou encore que l'élasticité et la densité de cet élher diffèrent un peu de celles de l'éther libre; ce qui rendrait seu- lement très-approchées et non exactes jusqu'au delà de toute limite acces- sible à l'expérience les hypothèses admises dans mon Mémoire de 1868, cité au commencement de cet article (*). CHIMIE ORGANIQUE. — De quelques composés de la paraffine. Note de M. P. Champion (■*). K En présence de l'acide nitrosulfurique, maintenu à la température de 90 degrés environ, la paraffine se transforme en un liquide huileux, légè- rement coloré, qui renferme de l'azote et de l'oxygène ("'). » Pour que la transformation soit complète, l'action doit durer soixante heures, avec addition, chaque jour, de nouvelles quantilés d'acide azotique fumant. Pendant la plus grande partie de l'opération, il se dégage d'abon- dantes vapeurs d'acide hypoazotique. Le composé ainsi obtenu, débarrassé, par des lavages répétés, des acides qu'il renferme, et desséché au moyen du chlorure de calcium cristallisé, présente les caractères suivants : » Il est liquide à la température ordinaire, s'épaissit à — 10 degrés sans perdre sa transparence. Sa densité à i5 degrés est de 1,1 4. » Il est insoluble dans l'eau, soluble dans l'éther, l'alcool, l'alcool amy- lyque et méthylique. Sa réaction est franchement acide. Il brûle avec une {*) Au § II du même Mémoire, j'ai donné, pour expliquer la rotation du plan de polari- sation par le magnétisme, une théorie simple que je croyais être la première, et qui rend compte de toutes les lois expérimentales du phénomène. J'ai appris depuis peu (jtie M. Charles Neumann, de Halle, s'était déjà occupé du même sujet dans sa thèse de doctorat soutenue le 29 mai i858 : il y déduit, de plusieurs hy])othèses et de calculs assez complicpiés dont il ne donne pas le détail, des équations difréreiiliclles des mouvements de l'éther dans lesquelles les termes provenant de l'action magnétique reviendraient précisément à ceux que ma théorie introduit, s'ils s'y trouvaient différentiés deux fois de plus j)ar rapport au temps. Cette dif- férence est cause que le savant géomètre-physicien obtient un pouvoir rotatoire indépendant de la longueur d'onde, abstraction faite du petit pouvoir dispersif ordinaire du corps, et non un |)Ouvoir rotatoire qui soit sensiblement en raison inverse dn carré de cette longueur d'onde, conformémentà l'expérience. Lesautres lois du phénomène s'expliqueraient d'ailleurs par sa théorie, antérieure à la mienne de dix ans. (**) Avec le concours de AI. H. Pellct. (***) La paraffine que nous avons employée provenait du bughcad d'Ecosse; son point de fusion était de 53 degrés. ( '5-7 ) flamme éclairante, et il se dissout clans l'ammoniaque la soucie et la potasse, avec lesquelles il forme des combinaisons. Cet acide, auquel nous avons donné le nom cVacide paniffinique, présente à l'analyse la composition suivante : Calcul. Expéi'ience. Carbone 56 ,53 56 ,6 Hydrogène 9>42 9>^ Azote 5,07 ^,8 O.tygène 28,98 29, ,1 correspondant à la formule C°^H-»AzO'". » Sel de soude. — On l'obtient en traitant l'acide par le carbonate de soude en solution. On évapore à sec au bain-niarie et l'on reprend par l'alcool anhydre, qui, par l'évaporalion, abandonne le sel sous forme d'une masse amorphe, légèrement colorée en jaune. Ce composé est soluble dans l'eau. Il est précipité par les sels de baryte, d'argent, etc. » Sel d'élhyle. — On dissout i partie d'acide paraffinique dans 10 parties d'alcool à 40 degrés C, et l'on sature la liqueur par de l'acide chlor- hydrique gazeux. L'éther formé se précipite au bout de quelques instants. » Il est soluble dans l'alcool, l'élher, et cristallise à la longue comme la paraffine. u Composition : Calcul. Expérience. Carbone 59,21 59,8 Hydrogène 9)^7 9'^ Azote 4'*^' 4»5 Oxygène 26,81 26,4 100,00 100,0 correspondant à la formule C=''H-=(C*rP)AzO'«. » Le sel de mélhyle se prépare de même, en remplaçant l'alcool ordi- naire par l'alcool méthylique. Il présente les mêmes propriétés que le sel d'élhyle. » Composition : Carbone 5^ ,98 Hydrogène 9,65 Azote 4 )83 Oxygène 27 ,5g 100,00 correspondant à la formule C='«H-»(C-H')AzO'°. ( «578 ) » 5e/ d'amjte. — L'éther ne se sépare que par l'addition d'un excès d'acide chlorhyfirique concentré. Il vient surnager le liquide, sous forme d'un liquide légèrement verdâtre. Purifié, il est presque incolore, et cris- tallise à la lonr^ue comme les précédents. » Il correspond à la formule C^'"H= = (C'"H")A7,0"'. » Dans la préparation de l'acide paraffinique, lorsqu'on enlève les der- nières quantités d'acide sulfurique et azotique, l'eau dissout encore une combinaison azolée, qui fournit par l'évaporation un corps solide blanc qui a donné à l'analyse : Calcul. Expérience. Carbone 5o,48 5o,6 Hydrogène .. 8,4i 8,5 Azote 2 , aS 2,1 Oxygène 38,86 38,8 correspondant à la formule C^^H'^AzO'". » En prolongeant pendant dix jours l'action du mélange acide sur la paraffine, nous avons obtenu un composé plus oxygéné, correspondant à la formule C'^^IP- AzO'*, qui présente des propriétés analogues à celui que nous avons étudié. » L'acide azotique fumant, sous pression, à la température de 1 10 degrés, attaque rapidement la paraffine. La combinaison azotée obtenue dans ces conditions nous a paru différer de celles qui précèdent. » Action du chlore sur In paraffine. — La paraffine, étendue en couche mince sur des parois d'un flacon rempli de chlore, absorbe rapidement le gaz sous l'influence des rayons solaires, en même temps qu'il se forme de l'acide chlorhydrique. La réaction a lieu avec dégagement de chaleur. En calculant la quantité de chlore d'après la formule C'H"'' fréquemment admise pour la paraffine, on obtient un corps blanc, d'un aspect analogue à celui de la paraffine, renfermant de 7 à 8 poin- 100 de chlore, et corres- pondant à la paraffine monochlorée. En continuant l'action du chlore, on obtient une série de produits liquides, incolores; à partir d'un certain moment, la viscosité augmente. » L'un de ces composés renfermait 58 pour 100 de chlore. » Passé ce point, la paraffine ne parait plus absorber le chlore sous l'in- fluence des rayons solaires, mais l'action se continue en chauffant la paraf- fine, comme l'ont démontré MM. Saint-Evre, Gerhardt, etc. » Il paraît évident, d'après ce qui précède, que la paraffine doit passer par une série de degrés de chloruration. Mais la formule de la paraffine ( i579 ) n'ayant pas été établie d'une manière certaine jusqu'à présent, il parait dif- ficile d'assigner des équivalents aux combinaisons chlorées. » Action du brome. — La paraffine à la température de io5 à i lo degrés est attaquée sous pression par le brome. On obtient ainsi des composés blancs analogues à ceux que forme le chlore. En continuant l'action du brome, la matière noircit et se charbonne. On peut produire les mêmes combinaisons en introduisant des vapeurs de brome dans de la paraffine maintenue à 170 degrés (i). » L'iode, même à la température de 200 degrés, paraît attaquer diffici- lement la paraffine. » PHYSIOLOGIE. — Sur les expériences de M. O. Liebreich tendant à démontrer que la strjchnine est l'antidote du chloral. Note de M. Oré, présentée par M. Cl. Bernard. « Je crois avoir démontré, dans la Note que j'ai adressée récemment à l'Académie, que les expériences de M. O. Liebreich, fendant à prouver que la strychnine est l'antidote du chloral, reposent sur une donnée expéri- mentale défectueuse; que ni 1 grammes de chloral ni i -| milligramme de strychnine ne constituent, pour les lapins, des doses absolument mortelles. Les faits nouveaux que j'ai l'iionneur de communiquer aujourd'hui achè- veront de lever tous les doutes à cet égard. » Première expérience. — A S'^So"", j'ai injecté 3 grammes de chloral clans le tissu cellu- laire de la région dorso-lombaire à un lapin du jjoids de 2*^,200. » & 5". Apparition des premiers troubles, caractérisés par l'affaiblissement du train postérieur. » 6'' 3o'". Sommeil, paralysie complète des mouvements volontaires et réflexes, dimi- nution notable de la sensibilité. « 8 heures. Tous les phénomènes caractéristiques du chloral sont des mieux accentués; ralentissement notable de la respiration (i 5 inspirations à la minute). Abaissement de la température, 36 degrés. « \o heures du soir. Le même état persiste. » Le lendemain, je trouve le lapin courant dans mon laboratoire. » Deujcicme expérience. — A un lapin pesant 2 kilogrammes, j'ai injecté 3 grammes de chloral. Les j)hénomènes physiologiques du chloral commencent à se manifester douze mi- nutes après l'injection. ( 1 ) Piéparalion de l'acide bromliydritiue au moyen de la paraffine. Champion et Pellet [Comptes rendus 1870, p. 620). ( i58o ) » Après lieux heures, sommeil profond, abolition de tous les mouvements. Le lapin, étendu sur le côté droit, paraît mort. Saisi par la peau du dos, il présente, exceptionnelle- ment, une certaine rigidité qui semble cadavérique. La température a notablement diminué, 3i degrés. RL-ilgré cet état de mort apparente, h; iiincement des oreilles fait éprouver de douleur à l'animal, qui pousse des cris. La respiration est très-ralentie (i4). » lo heures du soir. Même état. u Le lendemain matin, je constatais que tons les phénomènes précédents s'étaient dissipés et que le lapin était revenu ù son état normal. " Troisième expérience. — Lapin pesant 2*-,5o. Injection sous-cutanée de 3^'',5o de cliloral; heure de l'irjjection, a*" 3o"'. Apparition des premiers symptômes, 2'' 45'". Phéno- mènes franchement caractéristiques, 3'' 1 5'". » 10 heures du soir. Sommeil, paralysie des mouvements volontaires et réflexes, aboli- tion presque générale de la sensibilité, qui persiste à l'extrémité des oreilles (c'est un carac- tère qui est presque constant^. Température, 34", 5'. » L'animal a survécu. " Quatrième expérience. — Lapin du poids de i'',g5o. Injection sous-cutance de 4 grammes de chloral; heure de l'injection, 2''22"'. » 2'' So". Paralysie commençant dans ie train postérieur. u a*" 3-"'. Relâchement musculaire complet, sommeil. La sensibilité persiste, quoiijue amoindrie. 2(j inspirations. Température, 37 degrés. » S'ils"'. Insensibilité, excepté à l'extrémité des oreilles. Température, 36 degrés. 16 inspirations. s 4'' 22'". IMèmes phénomènes généraux. Température, 35 degrés. 12 inspirations. » S"" 10™. Température, 34 degrés. 12 inspirations. s 5'' 42'™- Mêmes phénomènes généraux. Température, 33 degrés. 11 inspirations par minute. » L'animal meurt à 8 heures du soir. » J'ai répctô plusieurs fois cette dernière expérience, en ayant le soin de me placer dans les mêmes conditions; j'ai toujours observé le même résul- tat, c'est-à-dire la mort des animaux. » Si l'on aïKilyse les expériences précédentes, il est facile de reconnaître que j'ai choisi des lapins ayant tou.s à peu près le même poids. Le premier pesait 2*^,200; le deuxième, 2 kilogrammes; le troisième, 2'', 5o; le qua- trième, i"*, qSo. » Mon biit, en agissant ainsi, était de rechercher quelle était la dose de chloral véritablement mortelle pour des lapins d'un poids déterminé. Je voulais éviter, par là, de tomber dans l'erreur commise par M. O. Liebreich, faute d'avoir observé cette donnée expérimentale. Or ces quatre expériences prouvent : » 1° Que les lapins pesant 2 kilogrammes environ, loin de succomber à une injection sous-cutanée de 2 grammes de chloral, ainsi que M. O. ( i58t ) Liebreich l'avait affirmé, peuvent recevoir impunément 3 grammes ou S^^So de cette substance; » 1° Que vouloir empêcher la mort avec des injections sous-cutanées de I ~ milligramme de strychnine, chez des lapins du poids de 2 kilo- grammes, qui ont reçu une dose de chloral supérieure à 2 grammes et infé- rieure à 3^', 5o, c'est combattre une terminaison que la strychnine ne pou- vait pas empêcher, puisque cette terminaison ne serait pas arrivée sans elle ; » 3° Que les lapins du poids de 2 kilogrammes succombent constam- ment à la suite d'une injection sous-cutanée de 4 grammes de chloral. » Ce dernier fait une fois bien établi, je me suis posé cette question : Esl-ilvrai que ta slrjclmine soit l'anticlole du chloral? L'expérimentation seule pouvait la résoudre. Aussi ai-je entrepris une nouvelle série d'expériences, dans lesquelles j'ai opposé à /^ grammes de chloral (dose mortelle pour les lapins du poids de 2 kilogrammes) une injection sous-cutanée de 1 ô milli- gramme de strychnine. » Je me hâte de faire remarquer que, dans le choix de cette dose de strychnine (i^ milligramme), administrée comme antidote, je n'ai cédé ni à l'influence du hasard ni à l'exemple de M. O. Liebreich. J'ai démontré, dans ma première Note, que i i milligramme de strychnine ne tue pas un lapin de 2 kilogrammes; or il m'a paru physiologique de combattre l'in- toxication certaine, occasionnée par 4 grammes de chloral à l'aide d'une quantité de strychnine qui ne fût pas toxique : j'évitais par là de soumettre l'animal à une double cause d'empoisonnement. » Cinquième expérience. — Lapin pesant 2''^, 200. Injection sous-cutaDee de 4 grammes de chloral, combattue par i| milligramme de strychnine. Mort. » A 5'' 5"", je fais à un lapin du poids iniiiqué une injection de 4 grammes de chloral ; en moins de huit minutes, apparaissent les phénomènes caractéristiques : affaiblissement du train postérieur, troubles de la sensibilité, tendance au sommeil. » 5'' 23™. Ces phénomènes étant beaucoup plus accentués, j'injecte dans le tissu cellulaire 1 J millignimme de strychnine. A ce moment, la température est de 38"5. » Jusqu'à 8 heures du soir, la présence de la strychnine ne se manifeste par aucun phéno- mène apparent. Il 8 heures du soir. L'animal vit encore. L'insensibilité est complète. La respiration est devenue très-lente. L'animal n'a pas présenté le moindre phénomène convulsif. Tempéra- ture, 35 degrés. Les ins|)iralions ont si peu d'amplitude qu'il faut une certaine attention pour les remarquer, tilles diminuent même avec une telle rapidité, que l'animal meurt à 8'' iS'". Au moment de la mort, il a régurgité une certaine quantité de liquide incolore et gluant. C.R., 1872, 1" Semestre. (T. LXXIV, N°26.) 206 ( i582 ) D Le lendemain, le lapin présentait la rigidité cadavérique caractéristique de la strychnine. u Jutupsic cadavérique. — J'ai recueilli les urines, que j'ai traitées : u 1° Avec le bi-iodiire de potassium, » 2° Avec la décoction de noix de galle. » Avec le bi-iodurc de potassium, elles ont donné un précipité granuleux, indiquant la présence d'un alcaloïde; avec la noix de galle, précipité blanc. >' La décoction du foie et de la x'ate, traités de la même façon, ont donné les mêmes résultats. u La strychnine à dose non toxique n'ayant pas suffi à neutraliser l'action du chloral, je l'ai administrée à la dose de 2 milligrammes (dose toxique). » Si.ricme expérience. — A 2 heures, je fis à un lapin du poids de l'^^gSo une injection sous-cutanée de 4 grammes de chloral. » Vingt-six minutes après, tous les phénomènes caractéristiques du chloral étant très- prononcés, injection sous-cutanée de 2 milligrammes de strychnine (dose mortelle pour un lapin de 2 kilogrammes, lorsque la strychnine est injectée seule). » La présence de la strychnine ne s'est manifestée par aucun signe appréciable, et l'ani- mal a succombé le soir, après avoir offert un tableau semblable en tous points à celui de l'expérience précédente. ^ , >' Les urines, la décoction de foie et de rate, traitées comme il a été dit plus haut, ont donné lieu aux mêmes précipités. Roideur cadavérique strychnique. >> Septième expérience. — La|)in pesant ySo grammes. Injection sous-cutanée de 2 grammes de chloral (dose mortelle pour un lapin pesant moins de i kilogramme). En dix minutes, apparition des phénomènes produits par cette substance; dix-neuf minutes après, injection sous-cutanée de i ~ milligramme de strychnine. L'animal a succombé sans avoir présenté le moindre symptôme que l'on pût attribuer à la strychnine. Mêmes particu- larités, relativement à l'examen des urines, de la décoction de foie el de rate. Roideur cada- vérique strychnique. » Conclusions. — 1" La dose de 4 gi'ammes de chloi-al, injectée dans le tissu cellulaire, est fatalement mortelle pour des lapins du poids de 2 kilo- grammes. 11 en est de même de la dose de 2 grammes, pour des lapins pe- sant moins de i kilogramme. M 2" Si, lorsque les effets produits par cette injection de cldoral se sont franchement manifesiés, on essaye de les combattre et de les arrêter en in- jectant I ^ milligramme ou 2 milligrammes de strychnine (la première de ces deux doses n'étant pas mortelle, la seconde l'étant au contraire pour un lapin de 2 kilogratnmes), les animaux succombent dans l'iui et l'attire cas. » 'i" Pendant toute la diu'ée de l'expérience, depuis le moment ota la strychnine est introduite dans l'organisme jusqu'à la morl, aucun phénomène ne révèle sa présence. La rigidité cadavérique, ainsi que les précipités foiu-nis par les urines, la décoction de foie et de rate traitées |)ar le bi-iodure de ( i583 ) potassium et la décoction de noix de galle, sont les seules particularités qui ne permettent de conserver aucun doute sur l'absorption de l'alcaloïde. » 4" Quoique les expériences précédentes semblent renverser l'opinion de M. O. Liebreich, que la strychnine est l'antidote du chloral, je neveux pas me hâter de tirer cette conclusion, de nouvelles expériences me parais- sant encore nécessaires pour fixer définitivement les idées sur ce point; elles feront l'objet d'une prochaine Note. » PHYSIOLOGIE. — Expériences physiologiques sur l' absorption cutanée. Note de M. Erémond, présentée par M. Claude Bernard. « Je viens soumettre à l'Académie des expériences physiologiques, faites à l'Asile de Vincennes, sur l'absorption cutanée à l'aide des bains de vapeurs médicamenteuses. Placé à la tète d'un service où sont réunis des individus atteints d'affections chroniques, je me suis trouvé dans d'excellentes con- ditions pour expérimenter sur une grande échelle. » Les conclusions du Mémoire de Réveil sur cette question résument les faits connus jusqu'à ce jour : « L'absorption par le bain, dit-il, ne s'effeclue que dans des circonstances exceptionnelles et très-rares; elle n'a point lieu dans les cas habituels. Le savonnage delà peau, les frictions pro- longées, les corps irritants et certains dissolvants la facilitent. » » L'appareil balnéaire se compose d'un fourneau, d'une chaudière, d'un récipient où la vapeur d'eau, sortant de la chaudière, se charge du médi- cament, et d'une cage en bois où est assis le malade enveloppé de vapeurs médicamenteuses. » Comme médicament d'essai, je préfère l'iodure de potassium, i° parce que c'est un corps non volatil; 2° qu'il est facile à constater dans les urines par l'acide nitrique et le chloroforme; 3° qu'en s'emparant de l'iode mis en liberté par l'acide nitrique, le chloroforme prend des couleurs qui va- rient du rose le plus tendre au rose le plus éclatant, ce qui permet au mé- decin d'établir avec quelque certitude une échelle graduée pour apprécier, sans faire d'analyse quantitative, si l'iodure de potassium est plus ou moins abondant dans les urines, où il a été recherché pendant toute la série des expériences. » La peau des sujets soumis à l'expérience doit être intacte, sans plaie, sans écorchure. Les urines sont essayées avant le bain pour établir l'ab- sence de l'iode. Le tube à respiration de M. Mathieu permet de faire res- pirer au malade l'air extérieur et de pincer les narines. Une feuille épaisse 206.. ( i584 ) de caoutchouc, maintenue par un bandage en T, obture l'anus; un man- chon du même tissu entoure la verge; les mains et les pieds sont entourés de coton et recouverts de taffetas gommé qui est fixé par une bande roulée. 0 L'expérience ainsi disposée, le sujet est placé dans la cage en bois ; un jet de vapeur s'échappant du récipient, dans lequel on met 20 grammes d'iodure de potassium, vient envelopper le corps du malade pendant 3o minutes; on élève graduellement à 45 degrés la température de l'air de la cage mêlé de vapeurs iodurées; la peau du sujet est bientôt mouillée. On ne le débarrasse de ces divers objets que lorsque, enveloppé d'une couver- ture de laine, il est couché dans un lit, où se produit une sudation abon- dante. Les urines, analysées deux heures après le bain, donnent une colo- ration rose ; celles de trois heures après une coloration plus vive, preuve évidente de l'absorption de l'iodure de potassium à travers la peau, seule voie par laquelle il ait pu pénétrer dans l'organisme ; d'ailleurs, si l'ab- sorption avait eu lieu par les voies pulmonaires, l'élimination, au lieu de se produire deux heures après, se ferait presque immédiatement après le bain. Il est donc démontré par cette première série d'expériences que l'absorption d'une substance non volatile a lieu par la peau; qu'il y a, en un mot, absorplion cutanée. » Dans une seconde série d'expériences, je cherche à déterminer quel est le degré de température que doit atteindre l'air mêlé de vapeurs médi- camenteuses qui entourent le sujet, pour que l'absorption ait lieu. » Un thermomètre très-sensible est appliqué contre la poitrine du sujet; variant la température du bain de 3o à 38 degrés pendant trente minutes, je ne puis constater dans les urines l'absorption cutanée qu'à i degré au- dessus de celle du corps (37 degrés), c'est-à-dire à 38 degrés. En effet, la matière sébacée qui tapisse les cellides dessécliées et cornées del'épiderme ne commence à se dissoudre qu'à une certaine température (38 degrés), au moment où la peau est réellement mouillée; c'est alors que l'imbibitiou se produit, et que l'absorption en est la conséquence. La vapeur d'eau en- traîne mécaniquement l'iodure de potassium et péi>etre à travers l'épi- derme, d'où elle est ensuite portée dans le système capillaire sanguin, et de là dans tous nos organes. M 11 est maintenant facile d'expliquer pourquoi rabsor[)tion n'a pas lieu ordinairement dans un bain d'eau. A cause de la densité de l'eau et de sa grande chaleur s|)éci(ique, la température de ces bains ne varie que de 3o à 33 degrés. M. le D' Homolle a séjourné dans un bain de 34 à 35 degrés; serait-il resté dans un bain de 38 à Sg degrés? D'autre paît, la couche ( )585 ) liquide qui touche la peau peut seule fournir le sel potassique à l'absorp- tion; si le malade n'agite pas l'eau, cette couche ne se renouvelle pas sans cesse comme dans les bains à l'hydrofère et dans les bains de vapeurs. En sortant d'un bain liquide, la peau n'est pas mouillée, ce qui fait que l'ab- sorption n'a pas lieu. » Toutefois je suis parvenu à constater un commencement d'absorption cutanée à une température inférieure à celle du corps en me conformant aux conseils de Réveil, déjà cité. Je fais prendre un bain de vapeur simple au sujet pour détruire la matière sébacée; la peau est savonnée et essuyée avec soin. Le sujet est replacé immédiatement dans la cage (après avoir constaté l'absence de l'iodure dans ses urines) et reçoit pendant trente mi- nutes lui jet de vapeurs d'iodure de potassium, variant la température du bain de 34 à 36 degrés. Deux heures après le bain pris à 34 degrés, la co- loration des urines est légèrement rose, tandis qu'après le bain de 36 de- grés elle est plus rose à l'analyse. Ce doit être dans des cas analogues qu'il y a absorption dans les bains d'eau. » Dans l'expérience de M. le professeur Colin, l'eau chargée de cyanure de potassium, tombant pendant cinq heures sur le dos d'un cheval, a déter- miné sa mort, parce que la matière sébacée a été détruite par la percussion de l'eau et que l'absorption cutanée en a été le résultat. » Dans les bains de sable, à Cette et à Arcachon, qui ont une efficacité si grande contre les affections scrofideuses, adénites, tumeurs blanches, etc., que se passe-t-il? Dans ces bains, on ne peut admettre l'absorption par les voies pulmonaires; sous l'influence d'une température plus élevée que celle du corps (plus de l\o degrés), la peau se mouille, la matière sébacée se fond dans la sueur, et l'absorption des sels contenus dans le sable se produit à travers la peau comme dans les bains de vapeurs médicamen- teuses. » Il m'a semblé impossible de constater l'iode libre dans les urines; l'acide nitrique a toujours été indispensable pour que le chloroforme don- nât des signes positifs de l'absorption. D'ailleurs l'iode, une fois introduit dans l'économie, ne tarderait pas à former divers composés. » Les effets remarquables obtenus par les bains de vapeurs iodurées dans de graves maladies sont une preuve évidente de l'absorption de ce médicament sous forme d'iodure de potassium; l'iode seul n'eîit point pro- duit les mêmes résultats. « De la série d'expériences auxquellesje me suis livré pendant huit mois, je peux tirer les conclusions suivantes • ( i586 ) M 1° L'absorption cutanée d'une substance médicinale non volatile ne peut être niée, et est établie d'une manière irréfutable par l'expérimenta- tion, à la suite de bains de vapeurs d'eau médicamenteuse. » 1° Dans les cas ordinaires, elle n'est possible qu'à la température de 38 degrés, c'est-à-dire à un degré au moins au-dessus de celle du corps. )) 3° Par l'emploi antérieur d'un bain de vapeur suivi d'un savonnage et de frictions énergiques, on peut faire absorber par la peau de l'iodure de potassium à des températures inférieures à celle du corps, à 34 et 36 degrés. » 4*^ Avec l'appareil dont je me suis servi, l'absorption cutanée aug- mente en raison directe de l'élévation de la température du bain de va- peur, de sa durée et de la quantité d'iodure de potassium. » 5" Cet appareil permet de laisser la tête du malade hors de la cage, d'entourer son cou d'un drap pour empêcher la vapeur d'en sortir, ce qui rend l'absorption par les voies pulmonaires très-difficile. La disposition anatomique de ces régions et la présence du mucus sur les mu(|ueiises ne laissent pas les molécules métalliques charriées par la vapeur d'eau ou par l'air pénétrer dans les voies pulmonaires. D'ailleurs le ralentissement de l'élimination du sel potassique par les urines, où on ne peut le constater que deux heures après le bain, prouve qu'elle n'a pas lieu par les voies pul- monaires. » 6° Ce sel est en suspension dans la vapeur d'eau et est entraîné mé- caniquement dans la cage en bois. » 7" L'élimination de ce sel commence environ deux heures après le bain, augmente de quantité jusqu'au repas, après lequel elle semble dimi- nuer, à cause de la grande quantité deau ingérée, redevient plus abon- dante ensuite, et cesse complètement vingt-quatre heures après, quelles que soient la dose du sel, la température et la durée du bain. » 8° Lorsque le malade a pris dix ou douze bains, l'élimination se con- tinue pendant trois ou quatre jours; s'il en a pris de vingt-cinq à trente, elle persiste dix à douze jours après le bain. )) 9° Un bain de vapeur simple, suivi de savonnage et de frictions éner- giques, est très-ntile pour hâter et favoriser l'absorption d'une substance médicinale non volatile dans un bain de vapeur. » io° C'est bien à l'état d'iodure de potassium qu'il est absorbé, puisque l'analyse de la vapenr d'eau qui s'échappe du récipient ne constate nulle trace d'iode à l'état libre, nulle trace d'iodure de fer. L'iode seul ne pour- rait produire les effets thérapeutiques obtenus par les bains de vapeurs iodurées. { '587 ) » Je me borne à exposer aujourd'hui ces expériences physiologiques, réservant pour une autre Communication les résultats thérapeutiques que j'ai obtenus. » MÉDECIINE. — De l'aspiralion des liquides palhologiques, méthode de diagnostic et de traitement. Note de M. G. Dieulafoy, présentée par M. Cl. Bernard. » J'ai a|)pliqué à l'extraction des liquides pathologiques en Médecine et en Chirurgie la force d'aspiration que nous donne le vide de la machine pneumatique. Les appareils destinés à cet usage ont reçu le nom iVaspira- ieurs, et j'ai donné à la méthode médico-chirurgicale le nom cVaspiration. Nous décrirons successivement l'instrument et la méthode, c'est-à-dire l'aspirateur el l'aspiration. » L'as^iVafeu/' est un appareil dont la conformation extérieure peut être modifiée, mais dont le principe est invariable. Il est composé de deux par- ties principales : i° un corps de pompe ou récipient dans lequel on fait le vide; 2° des aiguilles creuses, longues et fines, reliées au récipient par un tube de caoutchouc flexible. » Ces aiguilles creuses sont destinées à être introduites à travers les tis- sus; elles ont un volume si exigu que les organes les plus délicats (foie, poumon, vessie, etc.) peuvent être traversés par elles sans en être plus in- coMunodés que par les aiguilles à acupuncture, dont on connaît la parfaite innocuité. La finesse de l'aiguille n'est pas un obstacle au passage des liquides même les plus épais, à la condition que le vide soit bien fait dans le récipient. Quant au corps de l'aspirateur, c'est en quelque sorte une machine pneumatique de petite dimension. Les deux modèles que j'ai fait connaître (aspirateur à encoche et à crémaillère) font le vide dans un corps de pompe, et du premier coup de piston. » h'aspiiation constitue une méthode de diagnostic et de traitement. Elle est d'abord destinée à déceler d'une manière certaine l'existence, le siège et la nature des collections liquides, puis elle a pour but de tarir la source de ces liquides. Envisagée à ce double point de vue, elle embrasse une partie de la Pathologie médicale et chirurgicale, qu'elle tend à réunir sur le même terrain. Comment l'aspiration est-elle un mode de diagnostic et de traite- ment? C'est ce que nous allons examiner. « Pour aller à la recherche d'un épanchement plus ou moins ])rofondé- ment situé, nous utilisons ce que nous avons fait connaître sous le nom de vide préalable. Ce point nous paraît mériter quelques développements. ( i588 ) » Supposons, par exemple, que nous allions à la recherche d'un épan- chement de la plèvre : on fait d'abord le vide dansl'aspirateiu', ou introduit l'aiguille creuse dans l'espace intercostal, et à peine a-t-elle parcouru I centimètre dans la profondeur des tissus (c'est-à-dire dès que les ouver- tures situées à son extrémité ne sont plus en rapport avec l'air extérieur), on la met en rapport avec le récipient, dans lequel le vide a été yjréalable- ment établi. Alors, et j'appelle toute l'attention sur ce point, on ouvre le robinet correspondant de l'aspirateur, et grâce à cette manœuvre, le vide se fait dans l'aiguille. Il suffit de pousser lentement cette aiguille, qui porte le vide avec elle, et c'est le vide à In main qu'on traverse les tissus à la recherche de l'épanchement. Les yeux de l'opérateur restent fixés sur le corps de pompe ou sur l'index en cristal et au moment où l'aiguille rencontre le liquide, on voit celui-ci se précipiter avec force, et le diagnostic s'inscrit lui-même dans l'instrument. C'est basé sur les données qae je viens d'ex- poser que j'ai pu formuler cette idée : » Jlest toujours possible, grâce à l'aspii'ntion, d'aller sans aitcun danger, et avec certitude, à In recherche d\ine collection liquide, quel que soit son siège et quelle que soit sa nature. » Les aspirations pourront être répétées fort souvent et sans aucun in- convénient dans le même organe, et il est rare qu'elles ne finissent pas par tarir la source du liquide. » L'observation des faits m'a permis d'émettre sur le traitement des épanchements la proposition suivante, qui devient une loi thérapeutique : » Quand un liquide, quelle que soit sa nature, s'accumule dans une cavité séreuse ou dans un organe, et quand cette séreuse ou cet organe sont accessibles sans danger pour le malade à nos moyens d'investigation, notre premier soin doit être de retirer ce liquide; s'il se forme de nouveau, on le retire encore, et plusieurs fois si cela est nécessaire, de manière à épuiser la séreuse par un moyen tout mécanique et absolument innffensif, avant de songer à en modifier la sécrétion par des agents irritants et quelquefois redou- tables. » J'ai appliqué l'aspiration à un grand nombre de maladies que je clas- serai en trois groupes : » 1° Aspirations de liqiiides accumulés dans une cavité séreuse : hydro- céphalie, hydrorachis, pleurésie, péricardite, hydarthrose, kystes syno- viaux; » 2° Aspiration de liquides accumulés dans la profondeur des organes : abcès ou hydatides du poumon, kystes ou abcès du foie, tumeurs liquides ( '589 ) de la rate et des épiploons, kystes de l'ovaire, rétention d'urine, hernies élranglées de l'intestin; » 3° Aspiration de liquides formés dans le lissn cellulaire de différentes régions : abcès par congestion et abcès froids, bubons, phlegmon péri- néphrétique, phlegmon iliaque, phlegmon péri-utérin. » ZOOLOGIE. — Sur la distribution géographique des Crustacés podophthalmaires du golfe de Gascogne. Note de M. Fischer, présentée par M. Milne Edwards. « La faune des Crustacés podophthalmaires du sud-ouest de la France comprend, à ma connaissance, soixante-treize espèces, dont deux seule- ment vivent dans les eaux douces [Aslacus fhwialilis et Caridina Desmaresli). Pour dégager le caraclère de cette faune, il faut la comparer, d'une part, avec celle des îles Britanniques, telle qu'elle a été établie par Bell et White, et, d'autre part, avec celle de la Méditerranée, qui est résumée com- plètement dans le livre de Heller. » Sur les soixante-onze espèces marines du golfe, quarante-quatre sont communes h la fois aux mers d'Angleterre et à la Méditerranée. Elles n'ont, par conséquent, aucun caractère spécial, mais elles prouvent la continuité de la faune littorale qui, en Europe, est régulièrement distribuée du nord au sud. Ces quarante-quatre espèces, purement européennes, sont : M Stenorhyncims phalangium, S. longirostris, Iiiachus scorpio, Pisa Gibsii^ Maia squinado, Euiynome aspera, Cancer pagurus, Piiimela denticutata, Xan- tho jloridus, X. rivalosus, Pitumiius liirtelhis, Carcimis mœnas, Platyonychus latipes, Porlumts piiber, P. depurator, P. Iiolsntus, P. marmoreus, P. arcuatus, Gonoplnx rlwmboïries, Pinnotlieres pisum, Alelecyclus cruentatus, Thia polita, Corjsles denlatiis. D Dromia vulg/iris, Pagurus Bernhardus, P. Prideauxi, Porcellana plaly- clieles, P. longirornis. » Galathca slrigosa, G. squamifera. Palinurus vulgaris, Cotlianassa subter- rnnea, Homarus vulgnris, Nephrops norvégiens, Crangon vulgaris, C. spinosus, Nihn edulis, Pakemon serratus, P. squilla, P. rectirostris, Virbius varions, Athanas nitescens, JÎlpheus ruber. » Squilla Desmaresti. B Quelques-unes de ces espèces comblent des lacunes dans la distribu- lion géographique des Crustacés. Ainsi l'on ne connaissait pas, pour le c. R., 187a, !"• Semestre. (T. LXMV, N" 2G.) 2O7 ( 'Sgo ) Nephrops norvégiens, de station intermédiaire entre les mers anglaises et la Méditerranée. Il est probable qu'en cherchant ce Crnstacé par des profon- deurs de 4o à 60 brasses on l'obtiendra sur tout le littoral occidental de la France. » Neuf espèces de la Méditerranée paraissent dans le golfe de Gascogne sans dépasser la ]\Ianche au nord. Ce sont : » Eripitia spinijj-ons, Pochjgrapsus mannurattis, Homola spinifrons, Paqu- rus misanlhropus, P. meticulosus, Scyllarus arctiis, Gebia litloralis, Palœmon Edwardsi, Virhius viiiilis. )) Neuf espèces, au contraire, vivent dans les mers d'Angleterre et dans le golfe, mais ne pénètrent pas dans la Méditerranée. Ce sont : i> Polylniis Henslowi, Pngurus cuanensis, P. lœvis, P. Hjndmanni, Crangon trhpinosus, Diasljlis biconiis, Iphinoe irispinosa, Mysis chameleon, M. spi- nuhsa. » Neuf espèces semblent, jusqu'à plus ample informé, propres au sud- ouest de la France : » Ebalia chiragra, Porcellana bicuspidata, Pn(/unis Lnfonli, Nika plulyiiru, Palœmon imbellis, Peneus orbign/anus, Diastylis Orbignji, Bodotria ferox, Cynthin cirinata. » Enfin on a signalé sur les côtes de la Manche et de la Bretagne neuf espèces qui n'ont pas encore été recueillies dans le golfe de Gascogne. Ce sont : » Acheus Cranclii, Uyas nranea, H. coarctata, Pisa letraodon, Gebia del- tura, Axius stirhyncus, Hippolyle Cranclii, H. crassiocomis, Cwnu Audoiiini, ce qui porte à qnalre-vingt le nombre des Crustacés podoplithahnaires des rivages océaniques de la France. » En rapprochant ces chiffres, on peut conclure que la faune carcinolo- gique marine du golfe est parfaitement mixte-, environ deux tiers de ces espèces sont communes aux régions situées au nord et au sud; neuf sont d'origine méditerranéenne, neuf sont celtiques, neuf, enfin, sont spéciales. » Notre faune n'est donc pas plus celtique que méditerranéenne, puis- que les éléments fournis par ces deux provinces zoologiques sont équiva- lents, fait qui prouve une fois de plus que les espèces se remplacent suc- cessivement, du nord au sud, le long de nos côtes et de la même façon que les espèces fossiles se remplacent chronologiquement de bas en haut dans un bassin où la stratification a été régulière. » Si maintenant on vient à comparer notre faune avec celle des régions plus fraîches du nord de l'Europe, on verra que plusieurs genres, qui don- ( 139' ) lient les meilleurs caractères pour la constitution des grandes faunes, man- quent dans le golfe. Les genres des mers froides sont : « Chionœcetes, Gerjon, Lilhocles, Calocaris, Nectocrangon, Snbinea, Lettcon poclopsis, Lopliog aster, Tlieniisto^ etc. d Mais si l'on fait la même comparaison avec la faune méditerranéenne, on est stupéfait du nombre considérable de genres de cette région qui man- quent sur nos côtes : » Leplopodia, Amathia, Herbstia, Lissa, Milhrax, Acanthonix, Lambius, Aclœa, Tlialamita, Lupa, Ocypoda, Gelnsimus, Brachjnolus, Heterograpsus, Eiicliirograpsiis, Grapsus, Metopogrnpsiis, Plagusia, Acantliopus, Ilia, Ca- lappa, Cjcloe, Dorippe, CymopoUa, Ethusn. » Lntreillia, AIhunea. » Pseiidibacus, Calliaxis, l'olycheles, Lysmuta, Gnatbophylliim, Epitjra, Aulonomea, Pontania, Typton, Ancliistio, Syciona^ henopiis. » Gonodactyius. » La Méditerranée, comme l'a déjà fait remarquer à juste titre M. H. Milne Edwards, est donc un centre géographique des plus importants; mais elle offre un autre intérêt : c'est qu'un grand nombre des genres qui l'ha- bitent : Leptopodia, Millirax, Acanlhoiiyx, Lambnis, Liipa, Tlialamita, Ocy- poda, Grapsus, Calappn, Plagusin, Gonadactylus, etc., appartiennent, en réalité, aux mers tropicales, et que leur présence dans la Méditerranée in- dique l'extrême limite au nord de la répartition géographique de ces genres. Ils représentent donc, au milieu d'une population pour ainsi dire euro- péenne, l'élément exotique, provenant de l'Atlantique tropical ou de la mer des Indes. » Cette introduction dans la Méditerranée de genres des mers chaudes n'a pu avoir lieu qu'à l'époque où la Méditerranée renfermait, avec de nom- breux Polypiers astréens, tonte une faune à faciès encore plus chaud que celui qu'elle nous offre aujourd'hui. Il faut, par conséquent, remonter à l'époque miocène, alors que de vastes bras de mer recouvraient une por- tion de l'Egypte, de l'Asie Mineure, et faisaient largement communiquer les eaux de 1 Océan indien avec celles de noire Océan européen. Cette même hypothèse est nécessaire pour saisir les caractères de la faune fossile de notre terrain miocène; elle peut être démontrée par les restes enfouis des animaux mollusques et rayonnes de cette époque. Malheureusement, les Crustacés fossiles des terrains tertiaires, moyen et supérieur, sont trop rares pour qu'on ait pu tirer quelque profit de leur examen au sujet de cette question. 207.. ( IJ92 ) » Il est nécessaire aujourd'hui de tenir compte très-sérieusement, dans l'étude des faunes actuelles, des phénomènes géologiques antérieurs de la contrée où elles se sont développées. En un mot, la distribution géogra- phique actuelle des animaux marins est la conséquence forcée de leur distri- bution straligraphique antérieui-e. » BOTANIQUE. — Sur la maladie du péclier, connue iuus le nom de Cloque. Note de M. Pbilliecx, présentée par M. Duchartre. a La cloque du pêcher est une maladie assez commune et qui a été signalée depuis longtemps. Elle a en effet des caractères très-apparents. Elle attaque surtout les feuilles, qui, au lieu d'être vertes, deviennent d'une couleur jaune pâle ou rosée , s'épaississent un peu en changeant de con- sistance, se contournent, se recroquevillent et se boursouflent en s'on- dulant d'une façon très-frappante. Cependant, malgré le dommage assez considérable que cette maladie cause aux arbres, elle a été peu éludiéc et aujourd'hui encore on ignore très-généralement à quelle cause elle est due. La ressemblance de l'altération causée par la cloque avec les déformations que les piqûres des pucerons produisent communément sur les feuilles, a dû faire rapporter la cloque à cette cause; mais, dans les feuilles atteintes par la cloque, on ne trouve pas de pucerons, et déjà de Candolle, dans sa Plijsiologie, t. III, p. i382, ne cite qu'avec beaucoup de doute l'opinion qui attribue aux pucerons la cloque du pêcher. La plupart des auteurs qui ont parlé de cette maladie se bornent à la considérer comme une altération des tissus, due à des conditions météorologiques défavorables à la végétation (pluies froides, brusques modifications dans la température). Nulle part je n'ai vu exprimée l'opinion que la cloque soit due à un Champignon parasite. Les traités modernes de pathologie végétale de M. Kùhn et de M. Hallier ne font pas mention de la cloque du pêcher, et cependant le Champignon qui la produit a été très-bien étudié par M. Tulasnc, dans un Mémoire spécial sur le genre Tnplivina, et décrit par lui sous le nom de Taphrina dc- formans. (L.-R. Tulasne, Super Friesiano Taplirinarum (jenere, in Jnn. Se. Nal., 5* série, t. V, p. 128,) Si l'on compare le tissu d'une feuille atteinte de la cloque à celui d'une feuille saine de pêcher, ou voit que toutes les cellules de la feuille malade ont été le siège d'une multiplication considérable. Dans le parenchyme verl, qui est composé tle cellules allongées perpendiculairement à la surface, on Toit d'abord apparaître des cloisons transversales, puis la multiplication ( '593 ) des cellules se continue par la formation de cloisons à peu près dans tous les sens, et il se produit ainsi un tissu charnu homogène, composé de cel- lules pressées les unes contre les autres, et dans lesquelles il n'y a point de chlorophylle. Pendant ce temps, les cellules de l'épiderme se multiplient aussi par suite de la formation de cloisons particulières à la surface, et ainsi, dans les points particulièrement atteints par la cloque, la feuille croît notablement en surface. De là ces boursouflements, ces saillies en forme de cloques qui caractérisent celte maladie. Quand la cloque prend un dé- veloppement considérable, on constate que l'altération du tissu ne porte pas seulement sur les feuilles, mais aussi sur l'extrémité jeune des rameaux, qui, sur une partie de leur étendue, deviennent épais et charnus. Dans ce cas, c'est le parenchyme vert de l'écorce qui est le siège de la multiplica- tion des cellules; les parties profondes, tout en prenant plus de dévelop- pement que d'ordinaire, contiennent encore de la matière verte, mais les couches les plus rapprochées de l'extérieur en sont dépourvues; elles se multiplient, comme le parenchyme de la feuille, par la formation de nom- breuses cloisons qui se produisent à leur intérieur et dans tous les sens. On voit que l'altération due à la cloque est profonde et qu'elle peut s'étendre assez loin de la surface où se montre le petit Champignon parasite que M. Tulasne a nommé Taphrina deformans. » Si l'on enlève un petit lambeau de l'épiderme d'une feuille manifeste- ment atteinte de la cloque, on voit à sa surface une très-grande quantité de cellules souvent pressées les unes contre les autres. Elles sont à peu près globuleuses ou un peu anguleuses, quand les faces par où plusieurs d'entre elles se touchent sont planes. Ces cellules ne sont pas disposées en files ré- gulières, mais elles forment au-dessus de l'épiderme une sorte de mem- brane lacuneuse. » Si l'on fait des coupes transversales de l'épiderme, on peut arriver à reconnaître que ces cellules globuleuses se développent entre l'épiderme et la cuticule, comme l'a déjà indiqué M. L.-R. Tulasne. Si le Champignon était ainsi réduit à ces simples cellules juxtaposées, se maintenant entre la cuticule et l'épiderme, sans prolongements pénétrant dans l'intérieur du tissu sous-jacent, il serait bien difficile de comprendre comment il pourrait vivre et exercer au loin une action si considérable sur la constitution des tissus de la plante qui le porte. Mais il n'en est pas ainsi en réalité : le petit végétal possède un mycélium très-ramifié, qui se glisse dans l'intervalle des cellules et pénètre tout le parenchyme, en s'étendanl le long des parois des cellules, mais sans les perforer. Les cellules qui composent eu mycélium ( •59-'i ) sont généralement irés-allongées, mais elles sont souvent dissemblables, de forme irréguliére et anguleuse; elles se sont plus ou moins étendues en largeur, selon qu'elles ont trouvé un espace plus ou moins grand pour se développer et se sont ainsi modelées sur les méats intercellulaires. » Le mycélium est très-ramifié; ses branches se terminent le plus sou- vent par deux ou trois très-petites ramifications en forme de digitations qui s'appliquent sur les parois des cellules du parenchyme et ressemblent beau- coup en très-petit à l'extrémité digitée des poils radicaux des végétaux su- périeurs. Les filaments du mycélium se rencontrent surtout en grand nombre au-dessous de l'épiderme, mais ils s'étendent aussi loin à travers tous les tissus où l'altération se manifeste. » Si l'on examine une feuille fortement atteinte par la cloque, on voit que souvent sa surface a un aspect blanchâtre et un peu velouté, qui rap- pelle assez ce qu'on nomme la fleur des fruits. Dans ces places, l'épiderme est couvert de Taphrina deformansen fructification, et d'ordinaire on trouve les uns auprès des autres un certain nombre de ces petits êtres aux divers degrés de leur développement. » Quand la fructification commence à se faire, on voit la cellule globu- leuse qui constitue le Champignon stérile s'élever par sa partie supérietwe et bientôt faire saillie à travers la cuticule, puis se dresser librement en forme de colonne. Peu aorès, il se forme vers le bas de cette longue cel- Iule une cloison transversale qui en sépare la partie saillante de la partie inférieure. La première, qui est cylindrique et tronquée au sommet, est une véritable thèque; on y voit bientôt apparaître une file despores sphé- riques au nombre fie 8. Peu à peu ces spores vont s'amasser au sommet de la thèque, qui s'ouvre ensuite par une fente transversale, de façon à former deux lèvres qui souvent s'enroulent au dehors, et laissent un libre pas- sage aux spores qui se disséminent. » Les spores germent en donnant naissance à de petits bourgeons qui produisent des corps de même forme. » La conséquence pratique qui ressort de cette étude c'est que, pour combattre l'extension de la cloque sur le pêcher, la première précaution à prendre est de couper, aussitôt que possible, toutes les parties attaquées et de les brûler. » ( i595 ) HiSTOiiiF, NATURELLE DE l'homme. — Epoque de la pierre polie. Grottes pré- histori(jiiesdela Munie. Note de M. J. de Bayk, présentée par M. de Qiia- trefages. « Je me bornerai anjourd'hiii à donner sommairement quelques dé- tails : 1° sur les cavernes elles-mêmes; 2" sur le mode de sépulture; 3" sur lescrâues'et les ossements humains; 4" sur les ossements d'animaux; 5" sur les principaux objets appartenant à l'industrie primitive. » 1° Les (jrotles. — Ces cavernes affectent les mêmes formes et, malgré les nuances particulières à chacune, elles revêtent des caractères qui révèlent une commune origine. Les parois et les voûtes portent les empreintes des coups de hache en silex. Les unes sont simples, les autres composées de deux compartiments. Certaines sont exclusivement des sépultures, d'autres ont évidemment servi d'habitations. Ces dernières, généralement plus con- fortables, ont un accès plus facile; des rainures pratiquées autour des portes permettaient de les fermer plus exactement et plus commodément. Les pa- rois sont pourvues de crochets taillés dans la craie, quelques-unes ont des étagères; enfui elles offrent des surfaces polies, particulièrement aux entrées, qui dénotent une fréquentation réitérée et prolongée. L'une de ces grottes- habitations est ornée dans sa partie antérieure d'un relief sculpté dans la craie naturelle, qui représente une hache emmanchée et une fronde. C'est, à n'en pas douter, l'œuvre d'un habitant prunitif qui avait utilisé ses loisirs et qui semblait avoir quelques dispositions pour les arts. » Les grottes sépulcrales proprement dites sont généralement moins bien travaillées, simples ; elles ont été peu pratiquées ; l'ouverture en est plus soi- gneusement fermée et la pierre de l'entrée est scellée fort solidement. » La tranchée qui précède les grottes, la pierre qui les obstrue et qui les indique, les matières calcaires piiées qui la remplissent sont autant de su- jets (lignes d'attention et d'étude. » 2" Le mode de sépulture. — Aucune des grottes n'était vide. Un certain nombre contenaient de la cendre mélangée à des ossements peu abondants ; plusieurs renfermaient une terre pulvérulente mélangée à quelques rares fragments dos. J'ai lieu de le croire, ces grottes ont été fréquentées à des époques postérieures à l'âge de la pierre polie. Celles qui avaient été res- pectées et conservées intactes étaient loin d'offrir le même aspect. Dans plusieurs, les corps, déposés horizontalement, étaient nus. Les ossements gardaient leurs rapports anatomiques; des crânes, dans leur position natu- relle, regardaient encore vers la voûte de la grotte. Une de ces sépultures ( ' '90 ) avait reçu quarante sujets, disposés d'une manière fort intéressante que nous avons notée. Dans (l'aulres, les corps, placés aussi horizonlalement, étaient recouverts de cendres ou de terre fine. Plusieurs nous offriront un autre mode de sépulture : les corps y étaient accroupis et soutenus par des pierres. " Nous avons cru remarquer que les corps qui étaient nus se rencon- traient spécialement dans les grottes qui avaient préalablement servi d'ha- bitation. » 3" Les crânes et les ossements Itumnins. — Tons les crânes dans un état de conservation convenable ont été recueillis. Le type brachycéphale do- mine presque exclusivement. Deux ou trois crânes se rapprochent du type dolichocéphale. Nous regrettons la disparition d'un de ces derniers types, très-caractérisé; une main indélicate se l'est approprié. Le col du fémur est fort prolongé dans certains sujets. Plusieurs anomalies se sont rencon- trées; elles offriraient plus d'intérêt à la Médecine qu'à la Paléontologie humaine. » /|° Les ossrmenls r/'r/zimint/x. — Les ossements d'animaux, malgré ce qui a été publié sur la découverte des cavernes préhistoriques de la Marne, n'offrent que peu d'intérêt. Si l'on excepte quelques mâchoires de pachy- dermes, les autres ossements ne sont généralement que des restes des repas des carnassiers qui fréquentèrent les grottes à certaines époques, couune on peut s'en assurer par les traces de leurs griffes, encore visibles sur plusieurs points des parois. » 5" Les objets appartenant à Finduslrie piiniitive. — L'art primitif était représenté dans ces grottes par de nombreux spécimens, dont je signalerai seulement les principaux. Les instruments en silex sont : des haches en grande quantité, de formes, de natures, de dimensions variées. Plusieurs de ces haches étaient encore dans leur gaîne. Le nombre des couteaux est considérable; plusieurs sont remarquables par leur longueur. Les percoirs, en grand nombre, sont intéressants par leur travail. Des scies retaillées dé- licatement, des flèches d'un travail recherché, des grattoirs, dont un du type du Grand- Pressiguy, forment une intéressaiite collection. Les trau- chets s'y trouvaient par centaines. Outre les haches en silex, nous en avons trouvé plusieurs en matière verte et une en porphyre. Un polissoir bien caractérisé, quelques pierres à aiguiser, des objets en craie grossièrement travaillés sont dignes d'attention. j> Les instruments en os sont moins nombreux et moins variés. Cepen- dant plusieurs poinçons sont remarquables. Un tranchet formé d'un os, ( i597 ) armé à ses deux extrémités d'une canine d'animal, est fort intéressant. Une aiguille à chas, des manches d'instruments courts et cylindriques, un cône surmonté d'une petite sphère rappelant assez la forme d'une quille, sont, parmi beaucoup d'autres, les objets les mieux caractérisés. » Un instrument en corne de cerf, taillé en biseau et percé, comme les gaines des haches, d'un trou destiné à recevoir le manche, mérite une men- tion particulière. » Comme objets de parure, nous avons recueilli : des coquillages de plusieurs genres, taillés de différentes manières, percés d'un ou de plusieurs trous; des grains de collier en craie et en pétoncle; des pendeloques en schiste et en marbre. Ces objets de l'art primitif sont nombreux et plusieurs offrent un grand intérêt. » La céramique nous a donné un vase entier, une partie notable d'un autre et des fragments en quantité. » Nous avons pu, par des rapprochements, déterminer quelques emplois de plusieurs de ces instruments. La position des objets semble n'être pas le résultat du hasard; ils se rencontraient souvent dans les mêmes conditions : les grains de collier dans les régions cervicales, les coquillages sur toute l'étendue du corps. Les tranchets paraissent avoir eu un usage funéraire. Les haches, emmanchées particulièrement, étaient placées vers la partie supérieure entre le corps et la paroi de la grotte. » PALÉONTOLOGIE. — Sur i homme fossile descavernes des Baoussé-Roussé (Italie)^ dites Grottes de Menton. Deuxième Note de M. E. Rivière, présentée par M. de Quatrefages. (Extrait.) « Dans la dernière Note que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie le 2q avril, j'ai fait une étude générale des conditions dans lesquelles j'ai découvert l'homme fossile des Baoussé-Roussé. Je complète aujourd'hui ce premier travaU par les nouvelles recherches auxquelles je me suis livré, tant sur la mensuration des pièces principales du squelette que sur la faune au milieu de laquelle il a vécu. » Le squelette est à peu près complet; il ne lui manque que quelques- uns des ossements des pieds, ainsi que l'extrémité inférieure du tibia gauche et l'extrémité postérieure du calcanéum du même côté, lesquelles ont été brisées par le coup de pioche qui a révélé la présence de l'homme. » La mensuration aussi approximative que possible des ossements les plus importants m'a donné les résultats suivants : C. R., 1S72, ier,ç^„^,„-p. fT. I.XXIV, N« 2G.) -'^O^ { i^9« ) Côté droit. Longueur. Humérus 0,342 Cubitus 0,283 Radius o,263 Clavicule o , 1 58 Fémur 0,464 Tibia 0,412 Côté droit. Longueur. Péroné (à peu prés entier) o,3q Caicanéuni o ,o8c) Calcancum et astragale réunis. . . 0,102 Tarse o,i38 i" métatarsien o,oC5 i" phalange (gros orteil) 0,035 » Quant aux dimensions du crâne, il n'a pas été possible de les prendie avec quelque exactitude, en raison des fractures au milieu de l'occipital, avec chevauchement des os, et au niveau du frontal avec renversement latéral de la boîte crânienne; mais, relatant ici les principaux caractères que présente le squelette, je citerai les particularités suivantes : crâne allongé, très-dolichoccpliale, bombé au sommet, moins volumineux que le crâne n° 1 (crâne de vieillard) trouvé à Cro-Magnon, en 1868, et avec lequel il offre cependant le plus d'analogies, beaucouj) moins large aussi à la région postérieure ou occipitale; front également un peu plus étroit; tempe aplatie (1). Parmi les sutures du crâne, sont seuls apparents : celle des pariétaux entre eux ou suture sagittale, le commencement de la suture lambdoïde et la suture temporo- pariétale. La suture fronto-parié- tale existe peut-être, mais elle est masquée par la croûte ferrugineuse qui recouvre la surface du crâne. Le trou pariétal est très-apparent de chaque côté de la suture sagittale. » Orbite extrêmement remarquable, d'une ressemblance frappante avec l'orbite de l'homme de Cro-Magnon, et présentant, comme chez celui-ci, un diamètre transverse très-étendu et un diamètre vertical très-réduit; le rapport de ces diamètres chez le squelette des Baoussé-Roussé est de o,o43 à 0,027, ^^ ^"^ donne un indice de 62,79. Le bord orbitaire supérieur est mince et tranchant, moins cependant que sur le crâne n" 1 de Cro-Magnon ; de même, le bord orbitaire inférieur est moins épais que sur ce dernier. » La fosse canine du maxillaire supérieur est très-peu profonde. Aucun prognathisme. » La branche montante du maxillaire inférieur est très-peu inclinée; le condyle paraît assez épais ; l'apophyse coronoïde esta peine saillante; l'é- chancriire sigmoïde, large et peu profonde; l'angle de la mâchoire arrondi. » Toutes les dents existent et sans aucune carie; leur sinface triturante (1) Toutes ces indications se rapportent plus spécialement à la moitié latérale droite du crâne et de la face. ( '599 ) De présente ni saillies ni tubercules, mais e;;t complètement rasée, par- faitement plane et sans aucune obliquité, non plus sur les incisives et les canines que sur les molaires, non plus sur les supérieures que sur les infé- rieures. » Cette usure est-elle l'indice d'un âge avancé? L'aspect des sutures du crâne semble s'y opposer. Est-elle un caractère de la race à laquelle appar- tient ce squelette? Est-ce l'effet d'une alimentation plus végétale qu'ani- male? La quantité énorme d'ossements trouvés dans la caverne et brisés par l'homme paraît repousser cette idée. Et cependant la brièveté et le peu de saillie de l'apophyse coronoïde du maxillaire inférieur devaient per- mettre des mouvements de latéralité très-étendus de cet os sur les maxil- laires supérieurs. » Passant maintenant aux autres parties du squelette, je citerai la lon- gueur des clavicules et le peu de courbure de leurs extrémités, la non- perforation de la cavité olécrânienne de l'humérus; la fracture consolidée du radius gauche, au tiers inférieur, avec déformation considérable et incurvation de la portion fracturée (i), fracture survenue pendant la vie. » Le thorax est complètement écrasé, et les côtes plus ou moins brisées ; l'appendice xiphoïde du sternum a disparu. Les vertèbres cervicales sont bien conservées, les dorsales sont masquées par les côtes, les lombaires ne sont pas entières; à ia région lombaire est encore adhérent un astragale de cerf. » Le bassin n'a pu être mesuré, en raison de sa déformation due à l'at- titude du corps, qui a entraîné la rupture des os. » Les fémurs sont longs, forts; ils présentent une courbure de torsion assez marquée, tandis que la courbure antéro-poslérieure est normale. Le col est court, sa brièveté a fait croire à un écrasement ; les trochanters pré- sentent un volume à peu près normal; la lèvre externe de la ligne âpre, ligne très-accentuée, est assez saillante; l'épaisseur des coudyles réunis est de 0,084. » Les rotules sont fortes et bien développées. >' Les tibias sont assez massifs, et leurs extrémités inférieures et supérieures sont fortes; ils présentent la forme en lame de sabre des tibias de Cro- it) J'avais primitivement indiqué cette fracture comme intéressant les deux os de l'avant- bras gauche, mais un dégagenaeut plus romplet de ces os, rendu possible après la consolida- tion du squelette par le procédé remarquable de M. Stabl, m'a permis de reconnaître que le radius seul avait été atteint. ao8.. ( i6oo ) Magnon; la face externe est assez fortement incnrvée et creusée pins pro- fondément qu'on ne le remarque ordinairement. Les péronés sont assez volumineux ; l'extrémité inférieure qui forme la malléole externe est plus forte, plus arrondie et moins triangulaire qu'elle ne l'est habituellement. » Le pied est grand, fort et très-développé. Le talon est haut, sa face postérieure est presque droite, verticale, et présente à la partie moyenne connue un bourrelet formé par des rugosités d'insertions tendineuses très- marquées. » En résumé, l'homme fossile que je viens d'essayer de décrire devait être d'une grande taille. Son angle facial est beau et doit se rapprocher du chiffre de 85 degrés. » Les diverses espèces animales dont j'ai recueilli les débris dans le voi- .sinage le plus immédiat du squelette, espèces que M. le docteur Séné- chal m'a aidé à déterminer, se composent de : I) 1° Carnassiers : Fefc spe/œa, plusieurs phalanges; Ursus spelœus, |)ha- lange incinérée; Ursus de petite taille, probablement V Ursus nntos; Canis lupus de grande taille; Erinnceus, maxillaire inférieur. » 1° Pachydermes: Rhinocéros^ fragments de dent molaire (i) ; Equus, dent molaire; Susscrofn, plusieurs dents. I) 3° Ruminants: .Cos /jr/m/^enius, plusieurs dents molaires et incisives et des ossements; Ceruus alces^ une première molaire supérieure droite; Ceruus elaplnis, des fragments de mâchoire, des dents et des ossements, un fragment de bois incinéré; Ceruus canadensis (lequel ne diffère de l'Élaphe que par des dimensions plus grandes), des fragments de mâchoires, des dents et des ossements brisés ; un Ceruus plus petit que l'Élaphe et qui pourrait être le Cerf de Corse, des dents et des mâchoires brisées ; le Cervus caprcolus, dciUs et ossements; une grande Chèvre, Cnpra primigenia? [-2) des dents et des fragments de mâchoire en très-grand nombre, ainsi que des ossements brisés; Antilope rupicapra ou Chamois, un astragale et deux fragments de mâchoires présentant ime troisième molaire à trois collines. » 4° Rongeurs : Lcpus, une mâchoire inférieure avec ses dents. (i) J'avais déjà recueilli, à plus d'un mètre au-dessus de cet homme, deux dents de Rhi- nocéros tichorhinus, attenant encore ensemble et à un fragment de mâchoire. (2) Nom donné par M. le professeur Gcrvais à une Chèvre plus grande et plus trapue que la Chèvre actuelle. Elle a du reste été déjà signalée, dans les grotlcs de Menton, par M. Fore], comme un Mouton supérieur en dimension au Mouton actuel. ( i6oi ) » Parmi les divers animaux dont je viens de faire l'énumération, trois surtout, par leur pn-sence autour du squelette, et à des niveaux supérieurs à lui, le grand Felis, VUrstis spelœus et le Rhinocéros, dont j'avais déjà trouvé, et antérieurement à l'homme, des débris osseux, indiquentl'époque à laquelle l'homme fossile des Baoussé-Roussé a vécu (i). » Quant au Renne, il n'existe pas dans les cavernes de Menton ; il paraît également faire défaut dans toutes les autres cavernes de l'Ilalie. Le Renne vivait-il cependant à la même époque et en d'autres parties de l'Europe? Dans la grotle d'Arcy, M. de Vibraye l'a signalé, principalement dans l'as- sise moyenne où l'on ne trouve plus les restes de l'Hyène, du grand Ours, etc. » Parmi les divers objets trouvés auprès du squelette, je citerai princi- palement deux lames de couteaux en silex, l'épingle en os taillée dans un radius de Cerf, les tinssa neritea du crâne et du jambelet, et les vingt-Hcux canines de Cerf perforées, tous objets qui présentent la coloration rougeâtre que j'ai signalée sur toutes les pièces du squelette et principalement sur la léte. Cette coloration est due au peroxyde de fer, peroxyde formé par l'hy- dratation du fer oligistedont toute la surface du corps avait été recouverte après la mort, et indique une inhumation de l'homme fossile. » Cette inhumation a eu lieu, mais sans aucun déplacement; en effet, l'allitude du squelette indique parfaitement qtie l'homme est mort pendant son sommeil, aux lieu et place où je l'ai découvert, c'est-à-dire sur un sol formé de cendres, de charbon et de pierres calcinées, et au milieu des dé- tritus de la vie de chaque jour, et sans aucune trace d'éboulement. u AGRICULTURE. — Sur le Phylloxéra vastatrix. Note de M. L. Lalimax. « Dans le Rapport de la Commission ministérielle instituée pour l'étude de la nouvelle maladie de la vigne, je lis : on J. vON Lenhossek. Wien, 1871 ; in-4''. Schweizerische meteorologische Beobaclitungen ; Jahrgaiig, October, No- vember 1870; April 1871. Zurich, 1870-187 1 ; 4 liv- i"-8°. Bidrag till sveriges officiela Statistik. A. Befolknings-Statistik nj fôljd, Xll-I. Statistis/ia central-bp'ans underdaniga beràttelse for ar 1870. Stockholm, i872;in-4°. Sugli spettri prismatici de' corpi celesli; Memoria del P. A.Secchi. Roma, i872;in-4°. L'Académie a reçu, dans la séance du 17 juin 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Société des Agriculteurs de France. Liste générale des membres par ordre alphabétique, par déj/artenjcnts et par régions, arrêtée au i" mai 1872. Paris, 1872; br. in-8°. Société d'Horticulture de la Gironde. Exposition des produits de l'horticul- ture, du 5 au 8 septembre 1872, à Bordeaux. Bordeaux, 1872; br. in-8". Compte rendu des travaux de la Société de Médecine, Chirurgie et Pharmacie C. R., 1S7Î, I" Semestre. (T. LX\1V, N» 20.) 209 ( i6o6 ) de Toitluiise, depuis le 12 juin 1871 jus(ju'au limai 1872; ya'^jinnée, 1872. Toulouse, i872;in-8°. Du mouvement d'un corps solide relié à un système matériel animé d'un mou- vement relatif par rapport à ce co)ps; finr JI. II. Resal. Paris, 187-2; in-4°. (Extrait clos Annales scientifiques de iEcole Normale supérieure.) Traité des plantes médicinales indigènes, précédé d'un cours élémentaire de botanicpte, etc.; par le D"' Antonin Bossu. Paris, 1872; i vol. in-8", avec allas de 60 planches. (Présenté par M. le Baron Larrey.) Relation sur les plaies de guerre observées à l'ambulance de Bischwiller ( 1 870- 1871); par h Christian. Strasbourg, 1872; br. in-S". (Présenté par M. le Baron Larrey.) Paul de Saint-Robert. Mémoires scientifiques réunis et mis en ordre. T. I, Balistique. Turin, 1872; i vol. in-S". (Présenté par M. Gbasies.) Cryplogamie médicale. Leçons pi ofessées en 1869 et en 1870 à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux ; parle ly L. MiCÉ. Bordeaux, 1872; iu-8°. (Présenté par M. Wurtz pour le concours Desmazières.) Nouveau système de Jermclurc de lampe de sûreté, inventé par M. Dînant, employé à la Compagnie des mines d' Anzin . Valenciennes, 1872; opuscule in-8°. (Extrait de la Revue agricole, industrielle, littéraire et artistique.) (Renvoi à la Commission du prix des Arts insalubres.) Contributions (u molecular phjsics in tlte domain of ladiant tieat; by John Tyndall. London, 1872; in-8", relié. Àstronomical observations made al tlie royal Observatorj Edinburg ; by Charles Piazzi-Smyth; vol. XIII, for 1860-18G9, with additions to 1871. Edinburg, 1871; in-^", relié. Memorie del reale Isliluto veneto di Scienze, Lettere ed Arti; volume decimo seslo. Venezia, 1871; in-4''. Socielà reale di Napoli. Atti dell' Accndemia délie Scienze fisiclie e malema- ticlie; vol. IIl-IV. Napoli, 1866-1869; 2 vol. in-/|°. Annali délia slazione sperinwntale acjrarin di [Idine, anno primo, 1871. Udiiio, 1872; iM-8". Teoria de las numéros } pcrfeccion de las Malematicas; par don \' . PuyaLS DK LA Bastida. Madrid, 1872; br. in-8°. Medizinische jolirbitcher lierausgegebcn von der K. K. Gescllscliaft der drzte, re(/j8°. L'Académie a reçu, dans la séance du 24 juin 1872, les ouvrages dont les titres suivent : Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Sciences de l'Institut de France et imprimés par son ordre. Sciences mathématiques et physiques; t. XX. Paris, 1872; in-4°, avec planches. Connaissance des temps ou des mouvements célestes, à l'usage des astronomes et des navigateurs pour l'an 1873, publiée par le Bureau des Longitudes. Paris, 1872; in-8''. (Présenté par M. Mathieu.) Coup cl' œil sur les mammifères fossiles de l'Italie; par M. Paul Gervais. Paris, 187a; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France.) Sur un singe fossile d'espèce non encore décrite, qui a été découvert au Monte-Bamboli [Italie)', par M. Paul Gervais. Paris, 1872; in-4". (Extrait des Comptes rendus de l' Académie des Sciences.) Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques, rédigé par MM. G. DaRBOUX et J. HoÛEL; t. III, mai et juin; Paris, 1872; 2 n°' in-8°. (Pré- senté par M. Chasies.) Études relatives aux inondations et à l'endiguement des rivières; par M. Dausse. Paris, 1872; in-4°. (Extrait du tome XX des Mémoires présentés par diven savants à l' Académie des Sciences, ) Nouveau Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, publié sous la direction du D^ Jaccoud. T. XV% FOET-GÉNÉR. Paris, 1872; iij-8«. Le cancer considéré comme souche tuberculeuse ; par le D' E. Rurdel (de Vierzon). Paris, 1872; in-8°. (Présenté par M. le Baron Cloquet pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1873.) L'ambulance Bourjac. Compte rendu offert à la Société de Statistique de Mar- seille ; par le D' A. SiGARD. Marseille, 1872; br. in-8°. Inttoduction à Marseille du poisson chitwis macropode et sa reproduction dans notre cité; parleTi" h. SiCARD. Marseille, 1872; br. in-8''. L'unité dans la création et les limites actuelles dans la variabilité des espèces ; par le Comte H. de Villeneuve-Flayosc. Marseille, 1872; br. in-S". 209.. ( i6o8 ) Mémoire sur les propulseurs hcliçoïfloux, présenté à V Académie des Sciences; par Ch. Antoine. Brest, 1872; in-folio autograpbié. Hygiène des pnjs chauds. Contagion du choléra démontrée par V épidémie de la Guadeloupe, etc.; par A. Fellarin. Paris, 1872; in-8°. (Présenîé par M. Ch. Robin pour le concours Bréanl, 1873.) Religion et patrie vengée de la Jausse science et de l envie haineuse; pat M. l'abbé Moi GNO. Paris, 1872; in-12. Recherches sur les agents explosifs modernes et sur leurs applications i-écentes, recueillies et résumées par M. l'abbé MoiGNO. Paris, 1872; in-12. L'art des projections; par M. l'abbé MoiGNO. Paris, 1872; in-12. Théorie du vélocipède. Sur les lois de l'écoulement de la vapeur; par M. J. Macquorn-Rankine, traduction de M. J.-B. Viollet, revue par RI. l'abbé MoiGNO. Paris, 1870; in-12. Programme d'un cours en sept leçons sur les phénomènes et les théories élec- triques; par M. John Tyndall, traduit de l'anglais par M. l'abbé Raillard, revu par M. l'abbé Moigno. Paris, 1871; in-12. Géologie des Alpes et du tunnel des Alpes; par 'M. Élie DE Beaumont. Nou- velles observations géologiques sur les roches anthracitifères des Alpes; par M. SlS- MONDA, traduit de l'italien par M. l'abbé JMoiGNO. Paris, 1871; in-12. La lumière. Note d'un cours de neuf leçons sur le rôle scientifique de l ima- gination', par M. John Tyndall, traduit de l'anglais par M. l'abbé Raillard, revu par M. l'abbé Moigno, accompagné d'un appendice Sur iarc-en-ciel par M. l'abbé Raillard. Paris, 1872; in-12. Les métamorphoses chimiques du carbone; par M. W. Odling, traduit de l'anglais par M. l'abbé Richard, revu par M. l'abbé Moigno. Paris, 1870; in-12. Conspeclus sjstematicus et geograpliicus auium europœanim; auctore Al. DU- BOIS. Bruxellis, MDCCCLXXI; in-8°. Mineralogia dclla Toscana; studj di A. D'ACHIARDI; vol. I. Pisa, 1872; in-8". Di alcuni fenomeni chi si manifestarono suite linee telegrafiche durante la grande aurora boréale del [\ febbraio 1872, etc., Nota dcl proj. G.-i>. DONATI. Firenze, 1872; br. in-8°. (Présenté par M. Uelaunay.) Sulla nota del prof. P. Secclii intitolala : SuU' ullima eclisse del la diceni- hre 1871, Nota del prof . L. Respigui. Sans lieu ni date; in-4". ( 1^09 ) Sullo speltro délia hue zodiacale e délia liice délie aurore polari. Communi- cazione del prof. L. Respighi. Sans lieu ni date; opuscule iii-4''- Osservazione deir eclisse totale del 12 décembre 1871 à Poodoocoltah neW Indoslan. Nota del prof . L. ReSFIGHI. Roma, 187a-, ii]-4°- (Ces trois derniers ouvrages sont extraits des Jetés de l'Académie de' Lincei. ) The quarlerlj Journal oflhe Geological Society; t. XXVI, u° io4 ; t. XXVII, 11'" io5, 106, 108. London, 1870-1871 ; 4 »°^ '"-S". List ofthe Geological Society of London; november 1871. Londres, sans date; in-8°. (Deux exemplaires.) PUBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR l' ACADEMIE PENDANT LE MOIS DE JUIN 1872. Jnnales de Chimie et de Physique; juin 1872; in-8°. Annales de la Société d' Hydrologie médicale de Paris; 6" livraison, 1872; in-8o. Annales du Génie civil; juin 1872; in-8°. Annales industrielles ; n" 23 à 25, 1872; in-4°. Association Scientifique de France; Bulletin hebdomadaire, 11°^ des 2, 9, 16 et 23 juin 1872; in-S". Atti del reale Istiluto Lombardo di Scienze, Lettere ed Arli; 5^ caliier, Milan, 1872; in-8°. Bibliothèque universelle et Revue suisse; u°'- 174, 1872; in-8°. Bulletin astronomique de l'Observatoire de Paris; n°^ 53 et 54, 1 872 ; in-8°. Bulletin de la Société Botanique de France; Revue bibliographique, B. C, 1872; in-8°. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale; juin 1872; in-4°. Bulletin de la Société de Géographie; avril 1872; in-8°. Bulletin de la Société Géologique de Finance; n" 3, 1872 ; in-8°. Bulletin général de Thérapeutique; numéro du i5 juin 1872; in-8°. ( i6io ) Bulletin mensuel de la Société des agriculteurs de France; n° 6, 1872; in-S". Bulletin méléorolocjique mensuel de l Observatoire de Paris; mai 1872; in-8°. Bullettino meteorologico dell' Osservatorio del II. Collegio Carlo Alberto; II" 5, 1872; in-4°. Bullettino njeteorologico del B. Osservatorio del Collegio Bomano; n° 5, 1872; in-4". Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie des Sciences, n°* 23 à 2G, I*' semestre 1872; in-4°. Chronique de l'Industrie; n°^ 18 à 21, 1872 ; in-4°. Echo médical et pharmaceutique belge; n" 6, 1872; in-8°. Gazette des Hôpitaux; n°' 64 à 74, 1872; 111-4". Gazette médicale de Paris; n°* 23 à 25, 1872; in-Zf". Journal de Médecine de l'Ouest; i" trimestre, 1872; 111-8°. Journal d' Agriculture pratique ; 11°' aS à 26, 1872; in-8". Journal de i Agriculture ; n°^ 166 et 167, 1872; in-8°. Journal de l'Eclairage au Gazj n"' 11 et 12, 1872; 111-4". Journal de Mathématiques pures et appliquées; juin 1872; in-4°. Journal de Pharmacie et de Chimie; juin 1872; in-8°. Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n"* 11, 1872; in-8". Journal des Fabricants de Sucre; n°* 8 à i i, 1872 ; in-fol. Kaiserliche... Académie impériale des Sciences de Vienne; n"* i3 à 16, 1872; in-8". La Bévue scientifique; n°* 5o à Sa, 1872; in-4°. L'Abeille médicale; 11"" 24 à 26, 1872; in-4''. L'Imprimerie; mai 1872; in-4°. Le Gaz; n" 12, 1872; in-4°. Le Moniteur de la Photographie; n° 12, 1872; in-4°. Le Moniteur scientifique-Quesneville ; ]\\\\\ 1872; gr. in-S". Le Mouvement médical; n"* 23 à 25, 1872; in-4". Les Mondes; n"^ 6 à 8, 1872; in-8". Marseille médical; n" 6, 1872; in-8". ( i6ii ) Montpellier médical. . . . Journal mensuel de médecine; u° 6, 1 872 ; in-8°. Memorie délia Società degli Speltroscopisli ilaliani; avril 1872; in-4°. INachrichteii.... Nouvelles de l'Université de Gœttimjue; n°^ 7 à \t\, 1872; in-i2. Répertoire de Pharmacie; mai 1872 ; in-8°. Revue Bibliographique universelle; juin 1872; in-8°. Revue des Eaux et Forêts; juin 1 872 ; in-H". Revue de Thérapeutique médico-chirurgicale ; n° 12, 1872; in-8°. Revue hebdomadaire de Chimie scientifique et industrielle ; n°* 32 à 34, 1872 ; in-8^ Revue maritime et coloniale; juin 1872; in-8°. Revue médicale de Toulouse ; in'm 1872; in-8*^. Revue des Sciences naturelles; t. I, n° i, 1872; in-8". Société Entomologique de Belgique; n° 75, 1872; in-8". The Food Journal; n° 29, 1872; in-8°. The Mechanics Magazine; a"* des 1,8, i5, 22 juin 1872; in-4" ( l6l2 ) ERRATA. (Séance du ii mars 1872.) Page 74o> 'igné 17, au lieu de trouve, lisez trouvera. » ligne 19, au lieu de le, lisez l'a. Page 742) ligne 4» P^i' t'n bas, au lieu de 1846, lisez i845. (Séance du 18 mars 1872.) Page 795, ilernier mot, au lieu de 000, lisez 8a5, (Séance du 22 avril 1872.) Page 1102, ligne 4> "" '"'" ^'^ 8,3, //.«fc 8,2. » ligne 1 2, au lieu de 7 ,6, lisez 7,1. Page 1 182, ligne 27, au lieu de 6''5o"', lisez G heures. (Séance du 3 juin 1872.) Page 14691 lignes 1 1 à i4; les longitudes de Relizane, le Sig, Oran et Philippeville sont des longitude» Est, et non pas Ouest. Page 147O) ligne 1 i, au lieu de icf à 25° 00, lisez i9''25'. FIN DU TOME SOIXANTE-QUATORZIEME. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JANVIER — JUIN 1872. TABLE DES MATIÈRES DU TOME LXXIV Pages. 1 AcorsTiouR. — Équalions du mouvement vibratoire d'une lame circulaire; Note de M. Re.sal 171 — Sur les intervalles musicaux méthodiques; Note de MM. A. Cornu et E. Mcrm- dier 321 — Expériences acoustiques tendant à dé- montrer que la treinslation d'un corps en vibration donne lieu à une onde d'une lonijueur différente de celle que produit le même corps vibrant à position fixe ; par M. A. -M. Mnxcr 747 — Sur un harmonium à double clavier; par M. Giiéroiilt 1 1 8S — Des relations qui existent entre les nom- bres devibrations des sons musicaux et leurs intervalles. Règle à calcul acous- tique ; par le même i33o — De quelques applications do la règle à calcul acoustique ; par le même 1 4o3 — M. Diifussé adresse deux compléments à son précédent Mémoire « sur les bruits et les sons expressifs que font entendre les poissons » 1 454 — Et demande l'ouverture d'un pli cacheté relatif au même sujet 1 4 '»5 ÂÉnAGE. — Voir VenlHaliim. AÉnoNAiiTiQUE. — Rapport sur différents Mémoires do M. IV. de Fonviellc, con- C. R., 1872, 1" Srmcslre. (T. LXXIV.) Pages, cernant des projets d'observations à effectuer dans les ascensions aérosta- tiques ; par M. Edm. Becquerel 169 Résumé de la Note sur l'aérostat à hé- lice, remise en décembre 1871 à la Commission d'essai; par M. Diipnr de Lomé 337 Essai do l'aérostat à hélice; par le même. 344 M. A. Biirmann adresse un projet de di- rection des aérostats io5 SI. E. Miiiiar adresse divers Mémoires concernant la direction des aérostats. 370, 5g5, 659 et 974 M. P. Soleillet adresse une Note sur un projet d'aérostat dirigeable 5i3 M. l eUIct adresse une Note concernant un projet de ballon dirigeable SgS M. Brochet adresse deux Mémoires rela- tifs à l'aérostation, et en particulier au système de Meunier 463 M. /. Chiimard adresse diverses Com- munications relatives à son système d'aérostats '5i3et 853 M. PoHtret adresse une Communication relative à l'aérostation CSg M. Serf;eiit adresse diverses Communi- cations relatives à l'aérostation. C59 et M. Gnvinli adresse la description d'un aérostat dirigeable, de son invention.. . 974 :'7 210 ( «ti Pages. — M. Peffan adresse une Note relative à un système d'aérostats dirigeables 797 — M. fV. Boyd adresse une Note relative à un projet d'un nouveau système d'aé- rostats io38 — M. Pijfci adresse une Communication re- lative à la direction ries aérostats 14^7 — M. Vert adresse une Communication re- lative à la direction des aérostats i457 — M. Blanc adresse une Note relative à la navigation aérienne i5i() Alcools. — Faits relatifs à quelques points particuliers de l'histoire de l'alcool pro- pylique ; Note de MM. Is. Pierre et Ed. Puchot 5 1 1 — Étude morphologique des diverses es- pèces de levures alcooliques; par W. En- gel ... . 468 — M. le Secrétaire perpétuel dotme lecture d'une Lettre adressée par M. Barth, au nom du Comité de l'Association fran- çaise, contre l'abus des boissons alcoo- liques 797 Voir aussi Fermentations, Fins. Aluns. — Recherches chimiques sur un alun complexe, obtenu de l'eau de la solfatare de Pouzzoles ; Note de M. S. de Luca.. i23 Amidon. — Note sur l'existence de l'amidon dans les testicules; par M. C. Darcste. i3o — Sur l'iodure d'amidon; Note de M. Da- claux 533 — Sur l'iodure d'amidon; Note de M. Per- sonne 617 Analyse chimioue. — Note relative à une modification des procédés de dosage de l'azote, à l'état de liberté, dans l'analyse des matières organiques ; par M. L. Kesslcr 683 — Sur un mode de dosage du cuivre par le cyanure de potassium; Note de M. de Lnffollye 1 io4 — Sur le dosage du cuivre par le cyanure de potassium; Note de M. P. Yvon 1262 — M. F. Hamel adres,so une Note sur l'em- ploi du permanganate de potasse titré, pour le dosage de l'acide sulfureux et des sulfites 829 Analyse MA'niÉ.MATiouE. — Résolution d'une question numérique; par M. Bniip;aci' . 449 — Sur un rliiuigement de variables (|ui rend intégrabics certaines équations aux dé- rivées partielles du second ordre; Note de M. Boitssincs 1037 — M. Rublin adresse une nouvelle rédaction de son Mémoire sur « l'ère des antédi- luviens et la véritable longueur de l'an- née astronomique » 853 — M. A. Pcrrccrio adresse une Note con- cernant les lois générales de l'univers. . ioo5 ^ M. J. (tu Pcyrot adresse un Mémoire sur le principe de la formation des mondes. 1471 — M. Mathieu présente à l'Académie, de la part du Bureau des Longitudes, Y An- nuaire de l'année 1872 17 — M. Mathieu présente à l'Académie, do la part du Bureau des Longitudes, la Con- naissanre des Temps, ytour l'année 1873, a\ec des additions relatives à des méri- diens fondamentaux i45i — M. Janneau |)résente un manuscrit inti- tulé : « Première Note sur l'Astronomie : insuffisance du système do Newton » . . 765 — M. h- Ministre de l'Agrieultiire et des 'J'rni'au.r publics de l'Empire Ottoman transmet un rapport que lui a adressé M. Coumbary, directeur de l'Observa- toire de (.".onstanlinople 719 Aurores i>olaiiies. — Communications rela- tives à l'aurore boréale du 4 février; par IM. Fron, M. Salicis, M. Laussedat, M. Cliapelas 384 — Observations relatives à l'aurore boréale du 4 février; par M. ficaire, le P.Jid- Iwn, AL P. Guyot, M. Foucart 473 — M. Ch. Sainte-Claire Derille communique divers documents relatifs à la même au- rore 47G — M. Le Verrier communique un grand nombre de documents relatifs à la même aurore 480 — Nouvelle série de Communications rela- tives à l'aurore boréale du 4 février ; par MM. Tacchini, Decharnic, Lausse- dat, de J'illenoisy, Bulard, Fron, Bau- dinnt, Breton, Croi'a, On), DiauiiHa- Mïdler, Le Breton, Tarrr, Silbernuinn . 540 — Mémoires de M. Silbcrmann sur divers faits concernant la théorie des aurores boréales et les relations qu'elles pré- sentent avec les essaims d'étoiles fdantcs. 553, 638, g5() et 1 18a T- Mémoire sur l'aurore boréale du 4 fé- j yrier ; par M . Laussedat C34 16) Pages. — Sur l'aurore boréale du 4 février; par M. Mohn 827 — Aurore boréale du 4 février ; par M. Coum- bary 828 — Sur l'aurore boréale du 4 février, observée à Rome ; par le P. Secvhi 583 — Sur l'aurore boréale du 4 février, observée en Italie; par le P. Denza 823 — Sur l'aurore boréale du 4 février, observée à l'île de la Réunion ; Lettres commu- niquées par M. le Maréchal l'aillant. . . 720 — Sur l'aurore boréale du 4 février, à l'ile de la Réunion ; Lettre de M. l'inson. . . -ji\ — Observations de l'aurore boréale du 4 fé- vrier, faite à Kischinevv (Bessarabie); par M. A. Dœngingk 1211 — Sur le spectre de l'aurore boréale du 4 février; Note de M. yl. Cornu Sgo — Étude spectrale de la lumière de l'aurore boréale du 4 février; par M. Praz- moivshi 39 1 — M. Boue adresse une rectification à une opinion qui lui a été attribuée sur la\i- sibilité des aurores boréales 497 — Sur les phénomènes qui donnent nais- sance aux aurores boréales ; Note de M. le Maréchal T aillant 5 1 o — Sur l'origine des aurores polaires; Note de M. Tarry ■. 549 — Sur l'application probable des symétries quadruple, dodécuple et tridodécuple, ou des périodes de 90 jours, de 3o jours et de 10 jours, aux retours moyens des phénomènes électriques de l'atmosphère (orages et aurores boréales); Note de il. Ch. Sainte-Claire Dei'ille 577 — Sur la raie brillante do couleur jaune ci- tron, dans le spectre des aurores bo- réales: Note de SL Piazzi Smyth 597 — Sur l'origine des aurores polaires ; Note de M. E.-H. von Baumhaucr G78 — Sur les aurores boréales; Note de M. le Maréchal î'aillant 701 — Remarques sur la Note précédente; par M. Ch. Sainte-Claire Deville 784 — Relations entre l'apparition des aurores et le miiuvemont do la Lune; Note do M. H. dcParville. 723 — Note sur les relations qui existent entre les aurores polaires, les protubérances et les taches solaires, et la lumière zo- diacale ; par M. Tarry 740 — Sur l'extension extraordinaire de la lu- mière zodiacale et sa co'ineidence avec la reprise des apparitions d'aurores po- laires ; Note de M. Tarr) 795 — Sur les aurores boréales et leur origine cosmique ; Note de M. Donati 884 ( i6 Pages. De la théorie des aurores polaires; Note de M. de la Rh'c 8g3 Sur l'origine cosmique des aurores bo- réales; par M. DinmUla-Mûllcr 1002 De la prévision des aurores magnétiques à l'aide des courants terrestres; applica- tion à l'aurore du 10 avril, par M. Su- reau; Note de M. Tany 10G6 Étude sur les aurores boréales en géné- ral, à propos de l'aurore du 4 février dernier; par M. Heis 1070 M. Limier adresse une Note relative à la théorie des aurores polaires 1074 Note sur les aurores boréales ; par M. Do- Jiati 1 1 3 1 Réclamation de priorité pour la théorie de l'origine solaire des aurores magné- tiques ; par Jl. Tarry 1 1 33 M. Uiipo/ic/iel adresse une Note relative à la cause des aurores boréales 1 138 M. /'«/v;^- transmet à l'Académie la lettre qui lui a été écrite par M. Serpieri, à propos de la théorie cosmique des au- rores boréales i235 Sur les aurores boréales ; Lettre de M. Do- 17) Pages. nati à M. Delaunay i '267 — M. Diainilla-Mullcr adresse, en réponse à M. Donati, une Noie imprimée « Sur la cause productrice des aurores po- laires » 1471 — Sur les aurores boréales ; Note de M. Fôrster i348 — Lueurs polaires observées à Paris dans la soirée du 10 avril; par M. Chapclas.. io65 — Sur la période d'aurores du 10 au iG avril 1872,01 son rapport avec les mou- vements do l'atmosphère ; Note de M. Fron 1 1 29 — Phénomènes auroraux observés en Italie en mars et avril 1872 ; par le P. Dcnza. 1207 — M. Gidllanl adresse une Note sur des indices d'aurores boréales, observés à Lyon dans la soirée du 8 avril 1211 -- M. P. Giiyot adresse une Note sur l'au- rore observée à Nancy le 23 juin i6o3 Azote. — Note relative à une modification des procédés de dosage de l'azote, à l'état de liberté, dans l'analyse des ma- tières organiques ; par M. L. Kesslcr. . G83 B Balistique. — Sur le mouvement des pro- jectiles oblongs dans les milieux résis- tants; explication des blessures pro- duites sur les corps animés par les balles oblongues des fusils rayés; Note de M. Martin de Breltcs 98 — Note sur l'emploi simultané des appareils électriques à induction et des appareils de déformation des solides, pour l'étude des lois de mouvement des projectiles et de la variation des pressions dans l'âme des bouches à feu ; par M. le Général Morin 834 — Considérations théoriques ayant trait à l'artillerie rayée. Effets de la résistance de l'air sur un solide de révolution animé d'un mouvement de rotation si- multané ; Note de M. Albenque 852 — Note relative aux effets produits par une balle de fusil Chassepot, dans un cas de suicide; par M. Bédoin 1280 Batraciens. — Sur les Batraciens anoures, à petits et à gros têtards; Note de M . S. Jourdain • 4 ' 7 Bile. — Quelques observations do bile in- colore; Note de M. E. Ritter 81 3 Bisulfites. — Sur la décomposition spon- tanée de quelques bisullites ; Note de M. C. Saint-Pierre 52 Blanchiment. — Sur la poudre de blanchi- ment; Note de M. F. Cracc-Calwrt. . . 141 1 Bolides. — Sur un bolide observé à Nancy le 20 décembre 1871; Note de M. P. Gufot 202 — Observation d'un bolide, faite à Reims dans la nuit du 19 au 20 avril, par M. Chapelas 1210 — Observation d'un bolide, faite- à Agde dans la soirée du 24 avril 1872, par M. Perris 1211 — Bolides observés en Piémont, le soir du 24 avril , par le P. Dcnza. , 1 424 Voir aussi Météorites , Étoiles filantes. Botanique. — Considérations générales sur la structure de l'écorce dans les Érici- nées ; par M. J. Gris 875 — Sur le Gonolobus Cundiirango ; Note de M. Triana 879 — Sur l'anatomie des cloisons que présen- tent les feuilles de certains Juneus; Note de M. Dm'(d-Jouve 948 — Note relative à une partie de la feuille à laquelle on peut donner le nom de pré- lindie; par M. Clos loi 3 — Sur le polymorphisme du Mueor Mu- ri-Levi et Kiinzrl 3l4 — M. Bhiiin adresse di\ erses Noies concer- nant un procédé destiné à rendre le pé- trole moins inflammable io5 et 3i6 ( i6ao ) Pages. Pages. Note relative à l'action du biosyde de plomb sur diverses huiles ; par le même. 497 M. Saar adresse une analyse de l'huile de lin sur laquelle a porté un travail qu'il a adressé à l'Académie 392 .4dresse une Note relative aux divers principes contenus dans les olives mûres. 1074 M. L. Dalemagnc adresse une Lettre con- cernant les résultats qu'il a obtenus dans la silicatisation des matériaux calcaires. 853 M. Beaude adresse une Lettre relative à un perfectionnement à apporter aux pro- cédés de tannage 891 MM. Lemaire et Tnbourin adressent, pour le concours des « Arts insalubres », un procédé pour la régénération de l'arse- nic contenu dans les résidus provenant de la fabrication de la fuchsine 716 M. Niehen adresse une Noie concernant un procédé industriel de conservation du sang 173 M. L. Z)w/;^'c demande des renseignements sur certains ciments employés à Paris, et notamment à l'aqueduc de la Vanne. 644 — Sur les propriétés réductrices de l'hydro- gène et des vapeurs du phosphore et de leur application à la reproduction des dessins; Note de M. B. Reiiaidt 98^ — Sur un nouveau procédé pour obtenir la reproduction des dessins; par /c me'ine. 1412 Chimie organique. — Distdiation simulta- née de l'eau et de l'iodure butylique; Note de M. /«>/. Pierre 224 — Sur la transformation du phénol en al- calo'i'des; Notes de MM. L. Dusart et Bardy 1 88 et io5o — De la production du cymène par l'hy- drate d'essence de térébenthine ; Note de M. Ph. Barbier 194 — Sur l'iodure d'amidon ; Note de M. E. Dialaux 533 — Sur l'iodure d'amidon; Note de M. Per- sonne 617 — Sur les isomères de la trichlorhydrine, reproduction de la glycérine; Noie de MM. Fricdel et Sih'n 8o5 — Formation de l'acétylène par la décharge obscure; Note do M. Jiertliehi 1462 — Sur la transformation de l'élhylnaphla- line en acénaphlène; Note do M.M. Bcr- thclot et Bardy 1 463 — Des éthers acétiques de la dulcite; Note de M. G. Bimihardat 665 — Transformation de l'acétone en hydrurc d'hcxylène ((li]iropyle); |iar le même.. . 809 — Sur une nouvelle classe de combinai- sons de la dulcite avec les hydracidcs; liar le même 866 — Sur une nouvelle base organique dérivée des sucres; par le même — Action de l'éther sulfurique sur les io- dures ; Note de M. E. Fcrrière — Sur la synthèse de l'orcine ; Note de WSI. f'^ogt et Henni nger — Du fer contenu dans le sang et dans les aliments. Mémoire de M. Èoussingmdt. — Sur quelques trichloracétates métalli- ques ; Notes de M. yJ. Clermont.. 942 et 1491 — Sur la formation du chloral; Note de MM. U^itriz et Vogt — Sur un aldéhyde-alcool; Note deM.//'«7';3. — Sur une méthode de séparation analy- tique des deux toluidines isomères; Note de M. Roseiixtielil — Sur une nouvelle combinaison phospho- platinique, dérivée de la toluidine; Note de M. G. Saillard — Sur la pyruvine; Note de M. Schlagden- Imuffcn — Faits relatifs à la diphénylamine ; Notes de MM. Ch. Girard et G. de Laire. 811 et — Sur la fabrication des couleurs d'aniline; Note de MM. Ch. Girard et G. de Laire. — De quelques composés de la paraffine; Note de M. P. Champion — Sur deux nouveaux isomères du bromure de propylène; Note de M. Reboul — Bromhydrate et chlorhydrate d'allylène ; par le même — Identité des bromhydrate et iodhydrate de propylène brome avec les dibromhy- drate et iodobromydrate d'allylène. Di- bromhydrate d'acétylène ; par le même. — Sur une combinaison d'acide stannique avec l'acide acétique anhydre ; Note de M. Laurence — Note relative à deux nouveaux alcaloïdes dans V Isopyrum thalictroidc.'^, et à la pré- sence du stéaroptène dans la Clnmte.i- tina rectiflora; par M. llartsen M. Gatibe adresse une Note relative aux acides qui accompagnent les essences dans plusieurs familles botaniques Chirurgie. — Anus anormal à l'aine droite. Entérotomie iléo-cœcale; Note de M. Stari. Laiigier — Mémoire sur le choix des moyens de traitement dans les malalies chirurgi- cales de l'adolescence; par M. GosscUn. — M. Baudon adresse une Note tendant à réfuter l'opinion émise par M. Coze sur le morcellement et la fjsion des balles.. — M. Mégnin adresse deux observations sur la fragmentation des balles et leur fu- sion probable dans les plaies d'armes à R. 1875, !"• Semestre. (T. LXXIV.) ( 1621 ) Pages. Piiges. feu 595 1406 — Sur quelques effets de la pénétration des projectiles dans divers milieux et sur 06 l'impossibilité de la fusion des balles de plomb dans les plaies produites par les 107 armes à feu; Note de M. L. Melsens. . 1192 Note relative aux effets produits par une 353 balle de fusil Chassepot, dans un cas de suicide ; par M. Bédnin 1280 — De l'aspiration des liquides pathologiques; Note de M. G. Dieutafoy 1587 — M. Lantier adresse un Mémoire sur la conservation des membres blessés par les armes à feu perfectionnées 695 — M.Z«r/ï'>-présenle, de la part de M. Coze, un Mémoire intitulé : « De l'emploi des greffes épidermiques, pratiquées avec des lambeaux de peaux de lapin, pour la guérison des plaies rebelles. » 642 — M. Ccï«r}- adresse une observation d'ané- vrisme traumatique de l'artère carotide externe gauche, avec complication d'ab- cès superficiel de la région parotidienne, guéri par la ligature de la carotide pri- mitive du même côté 669 — M. Larrcy présente l'analyse d'un ou- vrage imprimé en anglais et portant pour titre : « Rapport sur les casernes et les hôpitaux, avec la description des postes militaires ( aux États-Unis) »... 1076 Chloral. — Sur la formation du chloral ; Note de MM. JFiirtz et Vogt 777 — Sur le sulfhydrate de chloral (chloral sulfuré) ; Note de M. Byasson 1290 — Sur les expériences de M. Ose. Lie- breich, tendant à établir que la strych- nine est l'antidote du chloral ; Notes de M. Oré 1493 et 1579 Choléra. — M. A. fF'y.ftrychoivshy adresse une Note relative au choléra loG — M. Kimbal adresse une Lettre relative à un remède contre le choléra 173 — M. Kriiji adresse une Communication re- lative au choléra 236 — M. Ledyord adresse une Communication relative au choléra 23G — M. Funhhimscr adresse une Communica- tion relative au choléra 370 — M. Netter zAresse une Communication re- lative au choléra 370 — M. J. Luct adresse une Communication relative à un remède contre le choléra. 44o — M. Drnuet adresse une nouvelle Note re- lative au traitement du choléra par le collodion .'ii3 — M"'" Eyssariier adresse une Lettre rela- tive à diverses questions de médecine, et au choléra en particulier 560 21 I 777 i36i 249 l524 672 1254 i556 1576 6i3 669 944 i524 i6o3 334 91 924 438 ( 1022 ) Pages — M. Bachetdcr adresse une Noie rela- tive au irailomcnl du choléra 853 — M. A>i77/KT adresse une Noie relative à un remède contre le choléra 1184 — M. Biirq appelle de nouveau l'attention de l'Académie sur l'immunité dont jouis- sent, dans les épidémies cholériques, les ouvriers qui travaillent le cuivre 1887 Chrome et ses composés. — Sur une com- binaison de biosyde de chrome et de dicbronîate potassique; Note de M. D. Tomma.si 987 Collège de France. — M. le Ministre de l'Inxtructinn publique invite l'Académie à lui présenter deux candidats pour la chaire de Physique générale et expéri- mentale du Collège de France, devenue vacante par l'admission à la retraite de M. Re^nault 1098 — M. Masrart et M. Janssen sont désignés par l'Académie au choix de M. le Mi- nistre, comme candidats à cette chaire. 1224 Co.MÈTEs. — Sur la comète d'Encke et sur les phénomènes qu'elle vient de présen- ter à sa dernière apparition; Note de M. Fnye 216 Comités secrets de l'Académie. — Obser- vations de M. Bertrand, à propos d'une Note de M. de Saint-Venant, sur les in- convénients qui résulteraient delà publi- cité donnée aux discussions qui ont eu lieu en Comité secret 1081 — Répense à la précédente Note ; par M. de Scdnt-Ven'tnt Commissions spéciales. — M. Chasles et M. Decaisnc sont nommés Membres de la Commission centrale administrative pour l'année 1 872 — M. le Ministre de r Instruction publique prie l'Académie de désigner deux de ses Membres pour faire partie de la Commission ijui doit être chargée d'in- specter annuellement l'Observatoire de Paris, conformémentau décretdu imars 1872 974 — MM. Élie de Beaumont et Ch. Sainte- Claire Det'ille sont nommés par l'Aca- 1082 i3 P."l(!«8. demie, comme Membres de cette Com- mission 1025 Cristallis.\tion. — Sur un phénomène de cristallisation d'une .solution saline très- concentrée ; par M. Clun'reul 774 — Note sur la cristallisation des sels bary- tiques dont les sels proviennent de la macération des cadavres; par M. Che- vrent 957 — Sur la sursaturation de la solution de chlorure de sodium ; Note de M. de Coppet 328 — Note relative à la sursaturation des solu- tions de lactate de calcium et de lactate de zinc ; par le même 1428 — Recherches sur la dissociation cristalline; par MM. /'«(■rc et ^W.m/?... 1016 et ii65 Cristallographie. — Sur un nouveau type de cristaux idiocyclophanes ; Note de M. Janncttaz 86 Crustacés. — Sur le prétendu crustacé au sujet duquel Latreille a créé le genre Prùsopistomn, et qui est un insecte hexa- pode; Note de MM. N. Joly et E. Jolj. 141 3 — Sur la distribution géographique des crustacés podophthalmaires du golfe de Gascogne ; Note de M. Fischer 1 589 CoiVRE. — Sur un mode de dosage du cuivre par le cyanure de potassium; Note de M. de Laffollye 1 104 — Sur le dosage du cuivre par le cyanure de potassium; Note de M. P. }'i'«« 1252 Cyanogène et ses composés. — Recherches sur les propriétés physiologiques et les métamorphoses des cyauates dans l'or- ganisme ; Note de MM. Rabuteau et Massul 57 Ctclones. — Nouvelle Note concernant le mouvement de recul des cyclones dans les régions équatoriales; par M. Tarry. 2o3 — Étude sur les lois des cyclones et des tempêtes , et sur leur représentation géométriqutr, par M. Fron i4i8 — M. Mauduy adresse une Note relative à quelques faits d'observation pouvant conduire à une théorie des trombes... . i35o D DÉCÈS de Membres et de Correspondants de l'Académie. — Annonce de la mort de M. Combes, décédé le 1 1 janvier 1 37 — Annonce de la mort de M. Stan. Lau- gicr, décérlé le lO février 5oi — M. Dumas annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Pictct, Correspondant de la Sec- tion d'Anatomio et de Zoologie 793 Annonce de la mort de M. E. Lau«;ier, décédé le 5 avril 967 M. Decaisnc annonce à l'Académie la |)erte que la Section de Botanique vient de faire dans la personne de M. Hugo ( .623 ) Pages. MoM, l'un de ses Correspondants, dé- cédé à Tubingue, le i"' avril gSg — Annonce de la mort do M. Duhamel, dé- cédé le 29 avril 1 1 4 1 — Annonce do la mort de M. le Maréchal Vnillant, décédé le 4 juin 1481 DÉCRETS du Président de la Brpublique fran- çaise. — M. le Ministre de l'Instruc- tion publique transmet une amplialion du décret approuvant l'élection de M. Hervé- Manann 269 — Adresse l'ampliation du décret qui ap- prouve l'élection de M. Airy à la place d'Associé étranger 769 — Adresse l'ampliation du décret qui ap- prouve l'élection de M. Jgassiz à la place d'Associé étranger 7C9 — Adresse l'ampliation du décret approu- vant l'élection de M. E. Rolland 83^ — Adresse l'ampliation du décret approu- vant l'élection de M. Trcsca i353 Dilatations. — Sur la dilatation des gaz hu- mides ; Note de M. Amagat 1 299 Pages; Dissociation. — Sur la décomposition spon- tanée de quelques bisulfites; Note de M. C. Saint-Pierre 52 — Recherches sur la volatilisation apparente du sélénium et du tellure, et sur la dis- sociation de leurs combinaisons hydro- génées ; Note de M. A. Ditte 980 — Recherches sur la dissociation cristal- line; par MM. P.-A. Favrc et C.-A. Valson 1016 et ii65 — Sur la dissociation de l'acide carbonique sous l'intluence de l'effluvo électrique ; Note de M. Arn. Thenard 1280 Distillation. — Distillation simultanée de l'eau et de l'iodure butylique; Note de M. Isid. Pierre 224 Dvnamite. — M. P. Guyot adresse une Note relative aux modifications qu'apporte la gelée dans les propriétés explosives de la dynamite 644 — M. Brull adresse quelques nouveaux do- cuments concernant la fabrication de la dynamite 1488 E Eaux minérales. — Sur l'altération des eaux sulfureuses des Eaux-Bonnes, au contact d'un air limité; Note de M. L. Martin. 968 — M. Garrigou adresse une Note sur la na- ture du principe sulfureux des eaux de Luchon i3oi Échecs. — Solution complote du problème relatif au cavalier des échecs; Note de M. P. Volpicelli 1099 Éclipses. -- Lettre de M. Janssen à M. le Secrétaire perpétuel, sur les motifs qui l'ont déterminé dans le choix d'une sta- tion sur la côte Malabar pour l'observa- tion de l'éclipsé de décembre 107 — Lettres de M. Janssen à M. le Secrétaire perpétuel et Lettre à M. Paye, sur les résultats les plus saillants de ces obser- vations 110 — Lettre de M. Janssen, sur les consé- quences principales qu'il peut tirer de ses diverses observations sur l'éelipse de décembre dernier 175, 5 14 et 725 — Sur l'analyse spectrale de la lumière zo- diacale et sur la couronne des éclipses ; Note de M. E. Liais 262 — Marche de l'aiguille aimantée iicndant les éclipses solaires; Note de M. Diamilla Minier 1 99 — Observations de la déclinaison magnéti- que, faites à Batavia et à Buitenzorg, pendant l'éclipsé du 12 décembre 1871; Note de M. Bergswa École Polytechnique. — M. &77cV est nommé Membre du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, en remplace- ment de feu M. Combes Écono.mie rurale. — Recherches sur le rôle des matières organiques du sol dans les phénomènes de la nutrition des végé- taux ; Note de M. L. Grandeau — Sur l'apparition spontanée en France de plantes fourragères exotiques, à la suite du séjour des armées belligérantes, en 1870 et en 1871; Notes de M. de Vi- braye 1 376 et — Influence du terreau sur l'ameublisseraent des sols ; Note de M. Schlœsing — Rapport de M. Bussy sur un procédé de conservation des grains par le vide, pré- senté par M. ïjmvel — MM. Balonchard Q\, Z)«m«rs- adressent une Note relative à un procédé nouveau de conservation et de nettoyage des grains. — Statique des cultures industrielles : le houblon ; Note de M. A. Miïntz — M. F. Barrot communique les résultats des observations qu'il a effectuées sur la végétation de {'Eucalyptus glohuhis . . . — M. Moison adresse une Note relative à la théorie des fumiers en couverture — M. Chatel adresse une Note relative à l'emploi du charbon de terre pulvérisé, 211.. 1466 269 988 i483 1408 421 1212 1044 658 684 ( i624 ) Pages, comme engrais 829 — M. Tiistivint adresse une nouvelle Note relative à son procédé d'élevage des perdreaux 596 — M. CheiTeid fait hommage à l'Académie du Compte rendu de la séance publique annuelle de la Société d'Agriculture'de France i485 Electricité. — Sur les courants électriques obtenus par la flexion des métaux ; Note de M. P. VolpicelU 44 — Mémoire sur les effets chimiques résul- tant de l'action calorifuiue des dé- charges électriques ; par M. Becquerel . 83 — Des moyens d'augmenter les effets des actions électrocapillaires dans les corps organisés, et des effets du même genre produits dans les corps organisés vi- vants; 9" Mémoire de M. Becquerel. . . . i3io — Électrisalion parfrotlement^ observée dans le sulfure de carbone, et décomposition de ce corps par la lumière; Note de M. 77i. Sidot J79 — Recherches sur les courants d'induction produits dans les bobines d'un électro- aimant, entre les pôles duquel un dis- que métallique est mis en mouvement; l)ar M. H. de Jacohi 287 — Sur les courants d'induction produits dans les masses polaires de l'appareil de Fou- cault ; Note de M. /. l'iolle 323 — Sur les courants d'induction produits dans les bobines d'un électro-aimant, lorsqu'on met une masse métallique en rotation entre ses pôles ; Note de M. L. Suret 527 — Mesure de la polarisation dans l'élément volta'ique ; par M. E. Branly 628 — Sur l'emploi des courants secondaires pour accumuler ou transformer les effets de la pile voltaïque; Note de M. G. Planté 592 — Recherches expérimentales sur la durée de l'étincelle électrique ; Notes de MM. ,-/. Cazln et F. Lucas 1 80 et 65g — Étude physique du plan d'épreuve ; Note Pages, de M. P. rolpicelli 860 — Sur les forces électromotrices dévelop- pées au contact des métaux et des li- quides inactifs; Notes de M. Gnugain. Oio et i332 — Note sur les courants induits résultant de l'action des aimants sur les bobines d'induction normalement à leur axe ; par M. Tli. du Mnncel i335 — Recherches sur le jet électrique dans les gaz raréfiés, et en particulier sur sa puissance mécanique; Note de MM. de la Rh'e et Sarrazin 1141 — Sur une nouvelle pile à sulfate de cuivre, disposée en vue de l'application des cou- rants continus à la thérapeutique; Note de M. /. Morin i56o /'«(/■aussi Foudre. E.MBRYOGÉME. — Sur la chaleur absorbée pendant l'incubation ; Note de M. A. Moitessier 54 — Sur la fécondation chez les écrevisses ; Note de M. L. Chanlran 201 — Premiers effets de la fécondation sur les œufs de poissons; sur l'origine et la signification du feuillet muqueux ou glandulaire chez les poissons osseux; Note de M. Ch. van Bamheckc lo56 ~ Sur le développement des Cesto'ides inermcs; Note dô M. J.-P. Mrgnin.. .. 1292 — Segmentation de la cicatricule dans l'œuf des Poissons plagiostomes ; Note de M. Z. Gerbe i339 Errata, p. 73, 204, 267, t)47, 689, gSS, 1080, 1273, i3o4, 1432, 1477, 1612. Étoiles filantes. — Note relative aux tra- vaux de M. Heis sur les étoiles filantes; par M. Faye i G8 — M. Figneau adresse une Note relative à des observations d'étoiles filantes, ani- mées d'un mouvement hélicoïdal 334 — Mémoires de M. Silbeniiann sur divers faits concernant la théorie des aurores boréales, et les relations qu'elles pré- sentent avec les essaims d'étoiles fi- lantes 553,633,95901 1182 Fer et ses composés. — Sur l'étal des corps dans les dissolutions : sels de peroxyde de fer; Notes de M. Berthelot.. 48 et 119 — Rapport do M. H. Sainte-Claire Dci'illc sur un Mémoire de M. G/-««tv, relatif à l'action de l'oxyde de carbone sur le fer et ses oxydes 226 — Uéclamalion do priorité de M. A. Gillot, au sujet de ce Mémoire de'JI. Griiner. 1049 Nouvelle méthode do production et pro- priétés du protoxyde de fer anhydre ; Note de M. G. Tissandier 53i Sur le fer cristallisé ou brûlé ; Note de M. H. Carnn GG2 M. Jutlien présente quelques remarques relatives à cette Note de M. Caron.. . . 717 ( 1025 ) Pages. — M. A. Gilloi adresse une nouvelle Lettre concernant son Mémoire sur la carbo- nisation du bois et l'emploi du com- bustible dans la métallurgie du fer... 5()G — Recherche et dosage du carbone combiné dans le fer météorique; Note de M. J. Boiissiiigault 1287 — Du fer contenu dans le sang et dans les aliments ; Mémoire de M. Boussiiigault. i353 — Considérations sur la chlorose et l'a- némie dans l'espèce humaine, à propos de la Communication précédente ; par M. Boidltaud 1 434 — Production d'un phosphure de fer cris- tallisé; Note de M. Sidot 1425 — Observations de M. Dnubrée, relatives à ce phosphure de fer 1 427 — Examen des roches avec fer îiatif, décou- vertes en 1870 par M. Nordenskiold, au Groenland; par M. Dauhrée i54i FER.MENTATIONS. — Note de M. Pasteur, rela- tive à une Communication précédente de M. Trécul sur l'origine des levures lactique et alcoolique 23 — Cellules de levure de bière devenues mo- biles comme des monades ; Note de M. Trécul 23 — Note sur les prétendues transformations des bactéries et des mucédinées en le- vures alcooliques ; par M. de Seyiies ... 1 1 3 — Sur le développement des ferments al- cooliques et autres dans les milieux fermentescibles , sans l'intervention di- recte des substances albuminoïdes ; Note de M. Béchamp 1 1 5 — Réflexions concernant l'hétérogénèsc, sug- gérées par les expériences et les opi- nions de quelques observateurs contem- porains ; par M. Trécul 1 53 — M. Balard^ à propos de cette Communi- cation , rappelle les résultats obtenus par la Commission qui a été chargée au- trefois de refaire quelques-unes des ex- périences de M. Pasteur 1 62 — M. /VtvHj indique, à ce propos, les points principaux qui le séparent de M. Pas- teur, quant à la théorie des fermenta- tions 1 64 — Observations de M. Blanclund sur les opinions émises par M. Trécul et M. Fremy 167 — Sur la cause de la fermentation alcoolique par la levure de bière, et sur la forma- tion de la leucine et de la tyrosinc dans cette fermentation ; Note de M. Bc- clmnip 1 84 — Observations de M. Balard, au sujet de la Note précédente de M. Fremy 2o5 Pages. — Réponse de M . Fremy 209 — Sur la nature et l'origine des ferments; Note de M . Pasteur 209 — Recherches sur les fermentations ; pre- mière Communication de M.Fremr. . . . 276 — Observations de M. Balard au sujet de cette Communication 289 — Observations de M. fVurtz sur le même sujet 292 — Nouvelles observations de M. Balard . . . 293 — Recherches sur les fermentations ; se- conde Communication de M. Fremy. . . . 355 — Remarques de M. Dumas, au sujet des expériences décrites dans cette Commu- nication 366 — Réponse de M. Balard à M. Fremy 366 — Résultats expérimentaux, contraires à la principale expérience de M. Pasteur ; par M. F. Meunier 382 — Réponse de M. Pasteur à la précédente Communication de M. Fremy 4o3 — Observations de M. Le Verrier sur le même sujet 408 — Communication de M. Chevreul relative à l'histoire des ferments, d'après van Helmont 409 — Étude morphologique des diverses es- pècesde levures alcooliques ; par M. En- gel 468 — Observations de M. Balard, au sujet de la Communication précédente ÙQ^l. Fremy. 5oi — Nouvelles observations de M. Pasteur sur le même sujet 5o5 — Sur la fermentation alcoolique du sucre de lait; Note de M. Bhndlnt 534 — Observations au sujet d'une Note de iM. de Seynes sur les microzymas; par M. Béchamp 538 — Sur la nature essentielle des corpuscules organisés de l'atmosphère, et sur la part qui leur revient dans les phôn»mènes de fermentation; Note de M. Béchamp. 629 — Note relative au fait, fréquemment ob- servé, de la fermentation du vin en fu- taille à l'époque de la floraison de la vigne ; par M. E. Robert 683 — Seconde Communication de M. Chei'reul sur l'histoire de la fermentation 898 — Action de l'oxygène sur certaines infu- sions végétales; Note de M. l'abbé La- borde laoi — Sur la question de l'assimilation de l'am- moniaque par la levure ; Note de M. Griessmayer 1202 — M. Baudet adresse une Note relative au germe des ferments, des cryptogames et à leur fécondation 1075 Fossiles. — Voir Paléontologie. ( 1626 Pages. Foudre. — Explication de trois fulgurations dans lesquelles les paratonnerres ont été insuffisants; xiar'WJV. de Formelle. G7G — Noie sur les moyens de protéger les ha- bitations contre les dangers d'une ful- guration provoquée par les tuyaux de gaz, etc. : par le même 7 1 5< — Nouveaux exemples du danger résultant du voisinage des masses métalliques pendant les orages ; par le même i383 — Sur les dégâts produits par la foudre, à Alatri, en frappant un paratonnerre ; Lettre du P. Secchi SSo Pages. Sur les paratonnerres à conducteurs mul- tiples; Noie de M. L. Mclsens i3oo Cas de foudre globulaire, observé à Brives, le 17 mai 1872; Note de M. E. Nasse 1 384 Sur un coup de foudre produit à Ver- sailles dans la soirée du 6 juin 1872 ; Note de M. Jd. Bêrigny 1 534 M. Durliemin adresse une Note relative à la construction des paratonnerres 4^9 M. G«H//i/('/- adresse une Note concernant les dégâts produits par un orage sur une ligne télégraphique 1 35o Gaz. — Sur la dilatation des gaz humides ; Note de M. Amof^at 1299 — M. Piarrun de Momlcsir adresse une Note relative à la valeur théorique du rapport des deux chaleurs spécifiques des gaz permanents i55i GÉNÉBATIONS SPONTANÉES. — Voir Hétéro- eénèse et Fermentations. GÉOGRAPHIE. — M. Levasseiir adresse, au nom de la Commission de Géographie, une épreuve des programmes de ren- seignement géographique, tels qu'ils ont été rédigés par cette Commission 3i8 — Note accompagnant la présentation d'une brochure intitulée : « l'Étude et l'en- seignement de la Géographie » ; par M. Let'asseur 4 ' 5 — De l'enseignement de la Géographie dans nos écoles primaires; Note do M. P. de Roii fille 1 0G4 — M. Jnricn de la Gravière présente, de la part de M. Larousse, une 0 Étude sur les embouchures du Nil et sur les chan- gements qui se sont produits à ces em- bouchures pendant les derniers siècles ». 642 — Sur l'atlas des cartes des côtes du Brésil, levées par M. le capitaine de vais- seau Mouchez ; Note de M. Jiirien de la Gravière i484 — La Commission des Lords de l 'Amirauté adresse un exemplaire des cartes pu- bliées par « V Hydrographie Office .... 5 1 4 — M. d'Avezac fait hommage à l'Académie de son « Allocution à la Société de Géo- graphie de Paris, à l'ouverture de la séance de rentrée du 20 octobre 1870 ». 923 — Indications données par ^\.Delaunay, sur le travail géodésique entrepris en Algé- rie, et qui doit servir de fondement à la carte de cette contrée i38i GÉOGRAPHIE BOTANQUE. — SuT la distribution géographique des Ulmidées ou Ulmacées proprement dites ; Noie de M. Planchon. i495 — Sur l'apparition spontanée, en France, de plantes fourragères exotiques, à la suite du séjour des armées belligérantes, en 1870 et en 1871 ; Notes de M. 4i9 io3 i5-3 235 441 réflecteur des miroirs en verre argenté. 5o8 — Sur un projet d'appareils pour l'observa- lion du passage de Vénus: Lettre di' M. Laii.isedat 7C4 -- M. Croullebois adresse un Mémciii^e sur la double réfraction plliptiipie du quartz.. io3 — Rapport sur ce Mémoire, par ^L Fizeau. 1174 — Sur les phénomènes d'interférences pro- duits par les réseaux parallèles (2'' par- tie ) ; par M. Crovn 932 — M. Siebel fils adresse la description et le dessin d'un nouvel ophthalmoscope 370 — JL C. Snix adresse une Note sur une « lunette-microscope » 974 — M. --/. Brarliet adresse diverses Notes, re- latives à quelques instruments d'op- tique el à l'emploi de la lumière élec- trique pour l'éclairage. 9.3.'), 3iG, .').'")8, 044, 950, 109», 1184, i329, 1428, 1 5oo et 1 .')4o / i>ir aussi Analyse spectrale. i Os. — Sur les propriétés de la moelle des os ; Note de M. T'. Fritz OxYCHLORUREs. — Actioii de la chaleur sur les oxychlorurcs de siliciiuii; Note de MM. L. Troost et P. Haiitrfeuillc OzoN'E. — Sur la préparation de l'ozone il l'état concentré; Notes de M. Hou- ( i63:^ ) fafl'^s- Pages. ■eriti 250 pt 3iG - Sur la production d'ozone contenue dans l'air de la campagne, et sur son origine; par le nicnie 712 - Sur l'ozone atmosphérique; Note de M.Pa/- mieri 122G Pai.éo-ethnologie. — M. de Qitnirefages ap- pelle l'attention de l'Académie sur les résultats fournis par un ouvrage récent de M. Chantre, intitulé : « Les pala- filles, ou constructions lacustres du lac de Paladru » ao4 — Découverte d'un squelette humain de l'âge du renne, à Laugerie-Basse (Dor- dogne); Note de MM. Cartailhac, Mas- seiKit et Lriliincle 1060 — Sur le squelette humain trouvé dans les cavernes des Baoussé-Roussé (Italie), dites « grottes de Menton », le 26 mars 1872; Notes de M. E. Ritière. 1204 et iSgy — Époque de la pierre polie. Grottes pré- historiques de la Marne ; Note de M. /. de Bure 1 595 — M. Caradlo transmet un silex taillé, trouvé dans un torrent de la Catalogne. SgS Paléontologie. — Découverte d'un abondant gisement d'Heniir/irnchiis Deshayesi dans le calcaire grossier de Puteaux (Seine) ; Note de M. Stiin. Meunier — 82a — Sur les crocodiliens fossiles de Saint- Gérand-le-Puy ; Note de M. L. Vadlant. 872 — Recherclies sur les oiseaux fossiles ; Note de M. Alph.-ÏMilnc EcUvards io3o — Animaux fossiles du Léberon (Vaucluse); Note de M. A. Gaudry io34 — Sur un singe fossile, d'espèce non encore décrite, qui a été découvert au Monte Bamboli (Italie); Note de M. P. Ger- çais 121 7 — Sur les Mammifères dont les ossements accompagnent les dépôts de chaux phos- phatée des départements du Tarn-et- Garonne et du Lot ; par le mémo i3G; — Observations de M. Dnubréc, relatives à la Note précédente 1372 Voir aussi les articles Botanique fossile, Pcdéo-ethnologie. Pathologie.— Névropathie cérébrocardiaque; Notes de M. Krishuber 12O1 et 1488 — M. T. Desmartis adresse une nouvelle Note sur l'emploi des préparations phé- niques, comme spécifique contre la con- tagion de la fièvre puerpérale 173 — M. Faiiconnet adresse une « Étude sur quelques conséquences de l'évolution du principe de la rougeole dans l'écono- mie, dans certaines circonstances don- nées » ,45G — Adresse un Mémoire intitulé ; « Des dar- tres en général et de quelques lupus en particulier » 145c — Adresse un Mémoire sur le lupus vora.v de nature syphiloïde 1 488 Peinture. — Sur un procédé de peinture dé- corative sur étain ; Note de M. C. Daniel. 122g — Observations de M. Dumas, au sujet de celte Communication 122g Peste bovine. — Note de M. P. Thenard, à propos d'une Lettre de M. Bouley sur la peste dos steppes 923 — Police sanitaire applicable à la peste bo- vine ; Note de M. Bouley • 1 1 54 — M. Pigeon adresse deux Lettres concer- nant la peste bovine 72 et 3i6 Phosphates. — Sur la transformation des pyrophosphates en phosphates ; Note de M. Prinvault 1 249 — Sur les Mammifères dont les ossements accompagnent les dépôts de chaux phos- phatée des départements du Tarn-et- Garonne et du Lot; Note de M. P. Ger- rais 1 3G7 — Observations de M. Dauhrée, relatives à la Note précédente 1 372 — M. Malinoivski adresse diverses Commu- nications relatives aux phosphates de chaux naturels du Quercy i385 Photographie.— M. H. Fimdet adresse une copie du traité intervenu entre Joseph- Nicépliore Niepce et Jacques -Mandé Daguerre, le 1 3 mars 1 83o 440 — Note de M./. Girard, accompagnant l'en- voi de photographies de tiges de végé- taux gSo — M. /. Girard adresse des reproductions photographiques de matières ramenées du fond de la riier par les sondages. ... 1 428 Physiologie animale. — Recherches sur les propriétés physiologiques et les méta- morphoses des cyanates dans l'orga- nisme; Note de MM. Babuleau et Mas- sul 57 ( '634 ) Pages. Note sur l'existence de l'amidon dans les testicules ; par M. C. Dareste 1 3o Des gaz du sang. Expériences sur les rir- constances qui en font varier la propor- tion dans le système artériel; Note de MM. Mathieu et Urbain ign Analyse des gaz du sang; comparaison des principaux procédés; nouveaux per- fectionnements; par MM. J. Estor et C. Saint-Pierre 267 et 33o Recherches expérimentales sur l'influence que les changements dans la pression barométrique exercent sur les phéno- mènes de la vie; par M. P. Bert G17 Recherches sur la respiration des pois- sons ; par M. Gréhant Ca 1 Sur le rôle des organes respiratoires chez les larves aquatiques; Note de M. Mon- nicr 3.35 Détermination des inclinaisons du plan de l'aile aux différents instants de sa révolution ; Note de M. Mnrey 589 Quelques observations de bile incolore; Note de M. E. Ritter 8i3 Sur l'action physiologique de l'éther for- mique ; Note de M. H. Byassnn laoa Sur le sulfhydrate de chloral (chloral sulfuré) ; par le même lîgo Sur les expériences de M. Ose. Liebreich, tendant à établir que la strychnine est l'antidote du chloral; Note de M. Oré. 1493 et iSyg Recherches sur la nature du globule san- guin, d'après une note de MM. Béclianip et Estor; Note de M. .9. Arining i25() Du fer contenu dans le sang et les ali- ments; Mémoire de M. Boussingault.. . i353 Considérations sur la chlorose et l'anémie dans l'espèce humaine, à propos de la Note précédente; par M. Bniiillaiul.. . . i454 Recherches sur l'action des bases et des alcaloïdes tirés de l'opium, tels que la morphine, la codéine, etc.; Note de M. Bouclmt I aSg Noie sur les rapides changements de co- loration provoqués expérimentalement chez les crustacés; par M. G. Poitrhet. 767 Sur les colorations bleues chez lus pois- sons ; par te même 1 34 1 Des greffes cutanées; Note de M. Ollier. 817 Recherches sur les propriétés de divers principes immédiats de l'opium; par M. Rabuteau .' i rog Expériences physiologiques sur l'absorp- tion cutanée; par M. Brémnntl i583 Sur les modifications analomiipies qui se produisent dans la moelle é|)iiiièr(', à la suite de l'amputation d'un membre ou Pa(»es . de la section des nerfs de ce membre ; par M. fiitpian fia4 — De l'altération des muscles qui se pro- duit sous l'influence des lésions traunia- tiques ou analogues des nerfs. Action trophique des centres nerveux sur le tissu musculaire ; par le même 964 — M. Pigeon adresse une Note relative à la constitution du sang io5 — M. Pigeon adresse une Note concernant l'influence de la combustion du sang dans les capillaires, sur sa pénétration et sa circulation dans le système veineux. . . 1075 — M. Ch. Gros soumet au jugement de l'Académie la première partie d'une 0 Théorie mécanique de la perception,- de la pensée et de la réaction » i35f — M. //. Verneuil adresse un « Examen de la mémoire, au point de vue physiolo- gique, psychologique , etc. « i56i Physiologie pathologique. — Considéra- tions sur la chlorose et l'anémie dans l'espèce humaine, à propos d'une Com- munication de M. Boussingaull sur le fer contenu dans le sang et les aliments; par M. Binnllaïul 1 434 — Démonstration expérimentale de l'action des boissons dites spiritueuses sur le foie ; par M. Z. Papier 1 4 1 5 — M. Roussel adresse une nouvelle Commu- nication relative à ses recherches sur les tubercules 1 4'>'' Physiologie végétale. — Observations rela- tives aux expériences communiquées par M. A. Poëy, concernant l'inlluence de l:i lumière violette sur la végétation; Note de M. Baudrimont . ... ; 47' — M. Rabâche adresse une Note relative à diverses Communications, concernant l'influence de la lumière transmise par des verres colorés , sur certains phéno- mènes de végétation — De l'influence du froid de l'hiver sur les graines végétales; Note de M. E. Du- claujc — Observations sur l'existence de la matière minérale dans les plantes; Note de M. Baudrimont 877 — Recherches sur le rôle des matières or- ganiques du sol dans les phénomènes de la nutrition des végétaui; Note de M. L. Grandeau 988 — Sur un l'ait physiologique observé sur des fouilles de Drosera; Note de M. Zié- gler 1 227 — De l'influence de la congélation sur le poids des tissus végétaux ; Note de M. E. Prillieiu: ' i344 717 802 ( i635 ) Pages. — Sur la maladie du pêcher, connue sous le nom de cloque; par le même iSga Physique générale. — Étude sur les densi- tés de l'acide chlorhydrique; Note de U.Kolb 737 — Notes sur la production économique de la glace-etdu froid; parM.rcftf/-. 4^8 et SgS — Note relative à la force expansive déve- loppée par la congélation de l'eau; par M. E. Robert 684 — Note sur l'état vésiculaire de l'eau; par M. Plateau 371 — M. Dumas donne lecture de quelques pas- sages d'une brochure de Sf. van iler Mensbrugghe , intitulée : « Note prélimi- naire sur un fait remarquable qu'on ob- serve au contact de certains liquides de tensions superficielles » io38 — M. Charpentier adresse un Mémoire sur de nouvelles lois reliant les densités aux chaleurs spécifiques, équivalents chimi- ques et coefScienls de dilatation, et sur leur application industrielle au chauf- fage économique 7'*> — M. Zalia'ski adresse une Note concernant la théorie du siphon 497 — M. E.-L. Moreau adresse un Mémoire sur la corrélation des forces physiques, chimiques et organiques 5i3 — L'auteur demande et obtient l'autorisa- tion de retirer ce Mémoire 829 — M. Rabâche adresse une Lettre relative à diverses questions de Physique 974 Physique du globe. — Recherches sur la composition des gaz qui se dégagent des fumerolles de la solfatare de Pouzzoles ; par M. S. (le Luca 536 — Observations de M. Bonssingault, au su- jet de cette Communication 538 -— M. Gorceix adresse une Note relative à la composition de ces mêmes gaz 595 — Marées de la Basse-Cochinchine ; déter- mination des ondes diurnes et semi- diurnes; par M. G. Héraud 1209 Foir aussi Cyclones, Pluies de sable. Tremblements de terre, etc. Physique mathématique. — Rapport sur un Mémoire de M. Kleitz, intitulé : « Études sur les formes moléculaires dans les li- quides en mouvement et application à l'hydrodynamiiiue »; par M. de Saint- Venant 4^6 — Note sur les lois qui régissent, à une |)re- raière approximalion, les ondes lumi- neuses propagées dans un milieu homo- gène et transparent d'une contcxture quelconque ; par M. Boussinesti io3 — Lois géométriques de la distribution îles Pages, pressions dans un solide homogène et ductile, soumise desdéformations planes ; par le même 24a - Sur l'intégration de l'équation aux déri- vées partielles des cylindres isostatiques produits dans un solide homogène et ductile ; par le même 3i8 • Équations aux dérivées partielles des vi- tesses dans un solide homogène et duc- tile, déformé parallèlement à un plan; par te même 450 De l'influence des forces centrifuges sur l'écoulement permanent varié de l'eau dans les canaux prismatiques à grande largeur; par le même 1026 Sur le calcul de la vitesse de la lumière dans les corps en mouvement; par le même '. . 1573 — M. Bertrand présente à l'Académie une nouvelle copie du Mémoire de M. Mas- sien, sur les fonctions caractéristiques des divers fluides et sur la théorie des vapeurs, Mémoire qui avait été détruit par l'incendie 1092 Piles voltaïqdes. — Mesure de la polarisa- tion dans l'élément voltaïque; Note de M. E. Branly 528 — Sur l'emploi des courants secondaires pour accumuler ou transformer les ef- fets de la pile voltaïque ; Note de M. G. Planté 5g2 — Sur les forces électromotrices développées au contact des métaux et des liquides inactifs; Notes de M. Ga«^(7(«. Cio et i332 — M. Faucher adresse une Note relative à une modification des piles pour les ap- pareils électromédicaux 1428 — Sur une nouvelle pile à sulfate de cuivre, disposée en vue de l'application des cou- rants continus à la thérapeutique; Note de M. /. Morin i56o Planètes. — Sur la recherche de la planète perdue (99) Dike; Note de MM. Lœvy et Tisserand 517 — Observations de M. Delaunay, relatives à cette Communication 5ii — M. Delaunay annonce à l'Académie qu'une nouvelle planète a été décou- verte à Bilk, par M. Luther, dans la nuit du 1 5 au 16 mars 849 — Découverte de deux nouvelles planètes (i 19) et (i2o) ; Note de M. Lœt>y io4o — Théorie géométrique du mouvement des planètes; par M. Resnl 743 — Mémoire sur les théories des quatre pla- nètes supérieures : Jupiter, Saturne, Uranuset Neptune; par M. LeVerrier. i3o5 — M. Chacornac adresse une Note relative ( i636 ) Pages. aux petites planètes qui n'ont point en- core été découvertes 1 4 jG Puits. — Lettre de M. Larouhuuiie, relative à l'outillage imaginé par M. Portail pour le creusement des puits i-j Pluies de sable. — Périodicité du i)héno- mène des pluies de sable, observées au sud de l'Europe ; Note de M. Tarry.. . . jijG — Pluie de sable et phénomènes cosmiques observés en Italie dans la première dé- cade de mars 1872; Note du P. Dcnza. 82G — Analyse chimique et microscopique de la pluie de sable tombée en Sicile les 9, 10 et II mars 1872; par M. O. Sil- restri f)f) I — Nouvelle pluie de sable tombée eu Italie dans la nuit du ig au 20 avril 1872; Note du P. Denza 12G8 Poissons. — Matériaux pour servir à l'his- ' toire du Gymnètre épée {Grmnctrus ghtdiits ) ; Note de M. S. Jourdain 58 — Recherches sur la respiration des pois- sons ; par M. Gréhaut G2 1 — De la terminaison de la colonne verté- Pagcs. brale chez les Pleuronectcs ; Note de M. G. Saiii'ngf 1118 — Sur les colorations bleues chez les |)ois- sons ; Note de M. G. Pnuchct i34i — Sur les affinités naturelles des poissons de la famille des Balistes; Note de M. C. Daresle i 527 — M. Du fossé adresse deux Compléments à son Mémoire « sur les bruits et les sons expressifs que font entendre les poissons » 1454 — Et demande l'ouverture du pli cacheté relatif au même sujet 1 455 — M. Mnithcy adresse une Note relative aux essais de pisciculture faits à Val- lorbes, de 1864 à 1870 264 Putréfaction. — Sur la marche de la pu- tréfaction cadavérique chez les sujets alcoolisés; Note de M. Champouillim.. . 889 — Observations relatives aux faits signalés par M. Champouillon, sur la putréfac- tion cadyvéri(|uc chez les sujets alcoo- lisés; par iM. Gauthier de Claubry 973 R RÉGULATEURS (appabeils). — M. J.Jcanncl adresse la description d'un « Régulateur thermostalique à gaz » 292 — Observations de M. Miliie Edwards, à propos de la Communication précé- dente, sur un appareil régulateur in- stallé par M . Alpli.-Milne Edwards pour le chauffage des couveuses par le gaz. . 892 — Théorème sur le spiral réglant des chro- nomètres ; Note de M. PldlUps 58 1 — Sur les régulateurs isochrones, dérivés du système de Watt ; Note de M. Ymn fitlarceau 1457 — Sur le régulateur isochrone à ailettes, construit par M. Bréguet; Note de M. P'iUarceau 1481 Respiration. — Recherches expérimentales sur l'inlluence que les changements dans la pression barométrique exercent sur les phénomènes de la vie ; par M. P. ISert.. G17 — Recherches sur la respiration des pois- sons ; par M. Grchmit G21 — Sur le rôle des organes respiratoires chez les larves aquatiques; Note do M. Mmi- iiier 235 — Sur l'appareil respiratoire du Zonites «/- girus ; Note de M. H. Sicard 1 1 1 G Voir aussi Sang. Salants (marais). — Étude sur les marais salants et l'industrio saunière du Portu- gal ; par M. J. Girard i ig5 Sang. — Des gaz du sang; expériences sur les circonstances qui en font varier la proportion dans le système artériel ; Note de MM. Mathieu et Urbain 190 — Analyse des gaz du sang; com|)araison des principaux procédés; nouveaux jier- fectioiuH'menls; Notes de MM. Estor et Siiint-Picrrc 257 et 33o — Recherches sur la nature du globule san- 125G i353 guin, d'après une Note de MM. lié- champ et Estor ; Note de M. Arloing.. . — Du fer contenu dans le sang et dans les aliments; Mémoire de M. Jioussingau/t. — Considérations sur la chlorose et l'ané- mie dans l'espèce humaine, à propos de la Communication précédente ; par M. BouiUaud 1454 T'oir aussi Hcspiratinn. , Sections de l'Académie. — La Section de HIi'-((ini(juc présent(^ la liste suivante do candidats pour la [ilace vacante dans son ( i637 ) Pages 980 199 sein, par suite du décès de M. Piobert 1° M. Tresca ; 1° MM. Boussincsq, Bresse, Haton de la Goupillicre, Mau- rice Lci'y, Resnl, Rolland 7G6 et 794 — La Section de Mécanique présente la liste suivante de candidats pour la place va- cante dans son sein, par suite du dé- cès de M. Combes : 1° M. Tresca; 2° MM. Boussincsq, Bresse. Hnion de la Goupillière, Maurice Levy, licsal l3o2 — La Section de Médecine et de Chirurgie présente la liste suivante do candidats pour la place vacante dans son .sein, par suite du décès de M. Stan. Laugier : M. Scdillot; 2"'i\lM. GosscUr, J. Guérin, Huguicr^ Riclict; 3°M.M. Marey,Piorry, Scqipey, T'ulpinn 1 5oo SÉLÉNIUM. — Recherches sur la volatilisation apparente du sélénium et du tellure, et sur la dissociation de leurs combinai- sons hydrogénées; Notede M. J. Ditte. — Sur la présence du sélénium dans l'acide sult'urique de labrication française ; Note de M. Personne 1 — Observations do M. Lamy, à propos de cette Note 1285 — Note deM. Scltcuicr-Kestncr sw lemême sujet ,286 Silicium. — Action de la chaleur sur les oxychlorures de silicium ; Note de MM. L. Troost et P. Hautefeuille m Soleil. — Sur la température solaire; Noies du P. Secchi 2G et 3oi — Sur la température delà surface solaire; Notes do M. E. ficaire 3i et 4G1 — Observations de M. Paye relatives à la première Communication de M. Vicaire. 35 — Observations de M. H. Sainte-Claire De- ville sur le mémo sujet 35 — Observations de M. Edm. Bccc/uerel sur le même sujet 35 — Observations de M. Fizcau sur le même sujet 3G — Sur la mesure des températures très-éle- vées et sur la température du Soleil; Note de M. H. Sainte-Claire Bcville. . . 145 — Sur les protubérances solaires , Lettre du P. Secchi 218 — Sur l'atmosphère solaire; Note de M. P. Blaserna 3;8 — De l'hypothèse des vents alizés sur le So- leil ; Note de M. Fore 918 — Sur les études photographiques du Soleil récemment entreprises à l'Observaloire de l'Infant don Luiz; Noie de M. Paye. 1082 — Sur quelques particularités de la consti- tution du Soleil; Lettre du V. Secchi.. . 1087 — Sur l'hypothèse du Soleil aimanté ; Notes C. R., 1871, i" Scmcsuc. (T.LXXIV.) Pages, de M. W. de Fonviclle 1181 — Résumé des observations des protubé- rances solaires, du i"janvierau29 avril; Lettre du P. Secchi i3i5 — Note en réponse au P. Secchi, sur la constitution du Soleil ; par M. Respighi. 1387 — Réponse du P. Secchi aux observations présentées par M. Respighi sur quelques |)articularités de la constitution du So- leil i5oi T'oir aussi Éclipses et Spectrale [Analyse). Spectrale (Analyse). — Sur les raies du spectre solaire ; Note do M. Peslin 325 — Sur les raies d'absorption produites dans le spectre par les dissolutions des acides hypoazotique, hypochlorique et chlo- reux ; Note de M. D. Gcrnez 465 — Spectres d'absorption du chlore et du chlorure d'iode; par le même 6G0 — Sur les spectres d'absorption des vapeurs de soufre, d'acide sélénieux et d'acide hypochloreux ; par le même 8o3 — Sur les spectres d'absorption des vapeurs de sélénium, de protochlorure et de bro- mure de sélénium, de tellure, de prolo- chlorure et protobromure de tellure, de protobromurc d'iode et d'alizarine ; par le me nie — Sur le spectre d'absorption de la vapeur de soufre; Note de M. G. Salct — Sur la lumière émise par la vapeurd'iode; par le même 1 249 — Note de M. Paye sur l'Association nou- vellement fondée en Italie sous le titre de Societh dei Spettroscopisti ila- liani 913 — Lettre de M. Tacchim à M. Faye, à pro- pos de sa Note sur l'organisation de la Société des Spectroscopistes italiens... 1237 — Réponse de M. Faye à M. Taceliini, à pro- pos de l'organisation de cette Société.. 1240 — Sur quelques nouveaux résultats d'Ana- lyse spectrale. Lettre du P. Secchi 593 — I\L Lccoq de Boishaudran prie l'Acadé- mie d'admettre au concours du prix Bordin ses Communications sur la con- stitution des spectres lumineux 974 — Sur le spectre de la vapeur d'eau ; Note de JI. Lecoq de Boisbaudran io5o — Sur le spectre de l'aurore boréale du 4 février ; Note de M. Cornu Sgo — Etude spectrale de la lumière do l'aurore boréale du 4 février ; Note de M. Praz- mowski 3r)i — Sur la raie brillante de couleur jaune ci- tron dans le spectre des aurores bo- réales ; Note de M. Piazzi Smyth 597 — Sur l'analyse spectrale do la lumière zo- 2i3 I igo 865 ( i638 ) Pages, (liacale; Note de M. Respighi 5i4 — De l'influence de la pression sur les raies du spei-lre; Note de M. L. Cnilletet... 1282 — Le P. Scrchi fait hommage à l'Académie d'un Mémoire imprimé en italien, sur les spectres prismatiques des corps cé- lestes 1450 Statistique. — Statistique des cultures in- dustrielles; le houblon; Note de M. A. Muntz 1044 — M. Bergent adresse un Mémoire sur la relation entre la météorologie et la mortalité de la ville de Saint-Étienne (Loire) i385 — M. E. Decaisnc adresse une Note sur le mouvement de la population en France, comparé à celui des autres États de l'Europe 1 456 Strychnine. — Sur les expériences de M. 0. Liebreich, tendant à établir que la strychnine est l'antidote du chloral ; Notes de M. Oré 1493 et 1579 Sucres. — Sur une matière sucrée apparue sur les feuilles d'un tilleul ; Note de M. Boussiiigniilt 87 — Observations de M. Unrdng, au sujet de la Communication précédente 47'^ — Réponse de M. Boussingault 473 — M. Le Verrier communique, à propos de cette même Communication, une Leltre de M. Fnllie, sur la miellée du tilleul.. 473 — Sur la contraction des solutions de sucre de canne au moment de l'inversion et sur un nouveau procédé saccharimé- trique ; par M. G. Chcmcel 376 — Sur la sorbite, matière sucrée analogue à la mannitc, trouvée dans le jus des baies du sorbier des oiseleurs; Note de M. /. Boussingault 939 — Des éthers acétiques de la dulcite; Note de M. G. Bouchnrdal 665 — Sur une nouvelle classe de combinaisons de la dulcite avec les hydracides ; par le même 866 — Sur une nouvelle base organique, dérivée des sucres; par le même i4o6 Sursaturation. — Sur la sursaturation de la solution de chlorure de sodium ; par M. de Coppet 3-28 — Note relative à la sursaturation des so- lutions de lactate de calcium et de lac- tate do zinc ; par le même 1 4^8 Teinture. — Recherches sur la composition chimique du vert de Chine (lohao)] Note de MM. S. Chez et Ern. Guignet. 995 — Sur un nouveau mode d'impression sur étoffes, au moyen des précipitations mé- talliques; Note de M. E. fiai i486 — Sur la fabrication des couleurs d'aniline; Note de MM. Girard et de Laire i556 f'oir aussi Chimie industrielle. Thérapeutique. — Sur l'action combinée de la morphine et du chloroforme; Note de MM. Labbé et Gujon 627 — Action combinée de la morphine et du chloroforme; Note de M. Cuibert 8i5 — M. Erb adresse une Note relative à un remède contre la phthisie 659 — M. Gillet de Gramlmoiit adresse une Note sur l'emploi d'un rauxa soufré 1428 — M. Faucher adresse une Note relative à une modilicatiun des piles pour les ap- pareils électromédicaux 1428 T'oir ausâi Médecine. Thermochimie. — Sur la chaleur do forma- tion des composés oxygénés de l'azote; Note de M. Bertheht io45 TuEHMODVNAMiQUE. — Sur le travail interne (jui accompagne la détcnlc d'un gaz sans variation do chaleur ; Note de M. /. Mou- lier 1095 ^ Du coefficient économique dans la ther- modynamique des gaz permanents; Note de M. Bourget i23o Tremblements de terre. — Sur la prévi- sion des tremblements de terre; Note de M. Fron 33i — M. le Ministre des Affaires étrangères transmet une Lettre du gérant du con- sulat de France à Malaga, annonçant la production d'un tremblement de terre à Malaga, le 28 janvier 1862 696 — Transmet une Leltre de M. Gauldrée- Botlleau, ministre de France au Pérou, contenant l'annonce do plusieurs se- cousses de tremblement de terre, pen- dant le mois de janvier 1872, à Lima, au Callao et à Arequipa 854 — Transmet à l'Académie la nouvelle d'un tremblement de terre qui a désolé le comté d'Inio, sur les confins du Nevada. 1281 — Transmet à l'Académie deux Lettres qui lui sont adressées par les consuls de France à Corfou et à Janina au sujet de Ireniblements de terre qui ont ébranlé la côte d'Épirc au mois de février der- nier 927 — M. te Ministre de l'Jnstritction publique ( '639 ) Pa(»e' transmet à l'Académie la copie d'une Lettre du gérant de l'agence consulaire de France à Mostar, sur le tremblement de terre qui s'est produit, au mois de mars, dans l'Herzégovine loSç) — Notice sur l'accomplissement des prédic- tions de tremblements de terre, faites par les Observatoires de Paris et d'Al- Paf;es. ger; par M. Cnmnhnry 719 — Secousses en mer ; tremblement de terre du mois d'août 1 868; Note de M.E.-B. des Ess/irrl.i 1 1 îG — Observations relatives à cette Communi- cation de M. des Essards ; par M. de Quntrefages 1 129 Vapeurs. — Recherches sur la volatilisation apparente du sélénium et du tellure, et sur la dissociation de leurs combinai- sons hydrogénées; Note de M. A. Ditte. 980 — M. Bcllanger adresse des observations relatives à l'avance qu'éprouve le point d'ébullition de l'eau lorsqu'elle est mé- langée à des liquides plus volatils 1 1 38 Ventilation. — Sur un ventilateur applicjué à l'aérage des mines ; Note de M. Gidbal. 05; — M. Bcnner adresse une Note relative à un procédé de ventilation pour fosses d'aisances i56r — Mémoire anonyme sur le « Méphitisme des excavations souterraines » i45C VÉNUS. — Lettre de M. IFolf, au sujet du développement à donner à ses expé- riences sur le mode d'observation à adopter pour le prochain passage de Vénus 235 — Sur un projet d'appareils pour l'obser- vation du passage de Vénus; Lettre de M. Lausscdnt 764 Vignes. — Voir Viticulture. Vins (conservation des). — Observations de M. P. Tlieiiard, relatives aux procédés de conservation des vins par le chauf- fage, à propos d'une Communication de M. Balard 293 — Observations de M. J. de T'ergnette-La- inotte, relatives aux procédés de con- servation des vins par le chauffage, à propos d'une Note de M. Balard 539 — Observations de M. Bnrt , relatives à un brevet pris par M. Gervais, en 1827, pour l'amélioration des vins par le chauf- fage 540 — Réponse de M. B(dard aux observations de M. P. Thenard, sur l'invention de la méthode de conservation des vins par le chauffage 367 et 56 1 — Réponse de M. P. Tlwnard iy M. Balard.. 5(i9 — Note relative à la fermentation du vin en futaille, à l'époque de la floraison de la vigne; Note do M. E. Robert 683 — Recherches sur la conservation des vins ; Note de ^. A.deVergnette-Lomotte.. 787 — Observations de M. Pasteur au sujet de cette Communication de M. Vergnette- Lamotte 791 — Observations de M. de Vergnette -La- mntte, au sujet de la Réponse de M. Pas- teur 843 — Nouvelle Réponse de M. Pasteur à M. de Vergnetle-Lamotte 845 — Réponse de M . P. Thenard à M. Pasteur. 848 Viticulture. — M. Tissot adresse diverses Notes concernant les ravages du Phyl- loxéra vastatrix 106 et 370 — M. H. Anez adresse diverses Notes au sujet du traitement par submersion des vignes attaquées par le Phylloxéra vas- tatrix 106, 595 et I232 — Observations de M. Dumas, à propos d'une Communication de M. Anez, sur les procédés indiqués pour la destruc- tion du Phylloxéra nastatrix 1234 — M. Dumas donne lecture d'un passage des « Causeries scientifiques, de M. H. de Parville », concernant l'emploi du cuivre contre le Phylloxéra iiastatrix.. i386 — Lettre concernant l'emploi du cuivre con- tre le Phylloxéra vastalrix; par M. E. Robert 1G02 — Note de M. Laliman sur le Phylloxéra vastatrix 1601 — Sur la culture de la vigne dans les ter- rains argileux; Note de M. Becquerel.. i36o — ^Institut agricole catalan demande des renseignements sur un procédé particu- lier de greffe, pratiqué sur la vigne. . . 1 138 Vol. — nétermination des inclinaisons du plan de l'aile aux différents instants de sa révolution ; Note de M. Marey 589 Volcans. — M. le Secrétaire perpétuel com- munique une dépêche télégraphique de M. Luca, sur l'éruption actuelle du Vé- suve 1184 — JL Tell-Meuricoffre fait hommage à l'Académie de deux photographies re- présentant l'éruption actuelle du Vé- suve 1268 2l3.. ( i64o ) Pages. Sur la relation entre les phénomènes mé- téorologiques et les éruptions volca- niques; Note de M. SUbcnnann 12C9 Sur l'éruption actuelle du Vésuve; Note de M. Pdlntieri 1298 Note de M. de Ferneuil, relative à la der- nière éruption du Vésuve iSyS Sur l'éruption actuelle du Vésuve; Note de M. Guiscnrdi 1 422 M. Mcurand transmet une Note histori- que sur les éruptions du Vésuve à di- Pajes. verses époques, par M. Limperani . . . . i5i6 Voyages scientifiques. — M. Jiirien de la Grmière transmet une demande de M. Hérniid, qui désire faire partie des expéditions scientifiques qui seront char- gées d'observer le passage de Vénus sur le Soleil, en 1874 3i7 — M. Goumain-Corndl demande des in- structions à l'Académie pour un voyage dans les États-Unis d'Amérique 1 35o Zodiacale (LuMiiinE). — Sur l'analyse spec- trale de la lumière zodiacale; Note de M. E. Liais 2G2 — Sur l'analyse spectrale de la lumière zo- diacale; Note de M. Respighi 5i4 — Note sur les relations qui existent entre les aurores polaires, les protubérances et taches solaires et la lumière zodia- cale ; par M. Tnrry 740 — Sur l'extension extraordinaire de la lu- mière zodiacale et sa co'i'ncidence avec la reprise des apparitions d'aurores po- laires ; Noie de M. Tany 795 — M. Bla/iqui adresse une Note concernant les causes de la lumière zodiacale loG Zoologie. — Matériaux pour servir à l'his- toire du Gymnètre épée [Gyiiuietius gla- diiis, C. et V.), Note de M. S. Jour- dain 58 — Rotateurs parasites des Nébalies; Noie de M . .4.- F. Marion 1 1 1 5 — Sur les organes reproducteurs de XOria Armnndi (Clap. sp.) ; par le même. . . . 1254 Sur les Batraciens anoures, à petits et à gros têtards; Note de M. S. Jourdain. . 1417 Note sur les dragages exécutés dans la fosse du Cap-Breton durant l'année 1871; ))ar MM. P. Fischer et L. de Folin 75o Sur la distribution géographique des Crustacés podophthalmaires du golfe de Gascogne ; Note de .M. Fischer 1 589 Sur une espèce naturelle de Paradoxnr- iiis ; par M. l'abbé --/. David i449 Sur les allinités naturelles des poissons de la famille des Balistes; Note de M. C. Darcsle 1 527 M. Matthey adresse une Note relative aux essais de pisciculture faits à Val- lorbes, de 18C4 à 1870 2G4 M. Salle transmet trois crustacés nou- veaux recueillis par M. Bclfrage, dans un voyage dans le Texas 11 38 T'iiiraxiisi Anatoniie comparée et Paléon- tolos'ie. ( i64i ) TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. AGASSIZ est nommé Associé étranger, en remplacement de feu M. Murchison . . . 589 AIRY est nommé Associé étranger, en rem- placement de feu Sir John Hcrsclwl. . SSg ALBAN (C.) adresse les résultats d'observa- tions microscopiques sur la précipita- tion des métaux les uns par les autres. . 1074 ALBENQUE. — Considérations théoriques ayant trait à l'artillerie rayée. Efiets de la résistance de l'air sur un solide de révolution, animé d'un mouvement de rotation simultanée 852 ALIX (E.) adresse une Note sur l'existence du « nerf dépresseur » chez l'hippopo- tame 557 AMAGAT. — Sur la dilatation des gaz hu- mides 1 299 ANEZ (H.) adresse diverses Notes au sujet du traitement par submersion des vi- gnes attaquées par le Phylloxéra f/ista- trix loG, 595 et 1232 ANOKi'MES. — Un auteur, dont le nom est MM. Pages, contenu dans un pli cacheté, adresse, pour le concours de l'année 1872, un Mémoire écrit en latin sur le problème des trois corps 1281 — Mémoire sur le « Méphitisme des exca- vations souterraines » i456 ANTOINE adresse, comme complément à un Mémoire précédent, des « Tables pour le calcul des hélices et des ré- sistances de carène » 1 56 1 .4RL0ING (S.). — Recherches sur la nature du globule sanguin, d'après une note de MM. Béchawp et Estor 1256 ASSOCI.ATION FRANÇAISE (l') contre l'a- bus du tabac et des boissons alcooliques adresse à l'Académie le progr;;mme de son Concours pour l'année 1873 1457 AVEZ.\C (d') fait hommage à r.\cadémie de son « Allocution à la Société de Géogra- phie de Paris, à l'ouverture de la séance de rentrée du 20 octobre 1871 » 923 B BABOIS adresse une Lettre relative à une précédente Note sur les propriétés des aimants 89 1 BACHELDER adresse une Note relative au traitement du choléra 853 BALARD, à propos d'une Communication de M. Tràcul concernant l'hôtérogénèse , rappelle les résultats obtenus par la Commission qui a été chargée, il y a cinq ans, de refaire quelques-unes des expériences de M. Pasteur 1C2 — Observations relatives à diverses Com- munications de M. Freiny, sur les fer- mentations. .. 2o5, 289, 293, 366 et 5oi — Réponse aux observations de M. P. Thc- nard sur l'invention de la méthode de conservation des vins par le chauffage. 367 et 56i BALONCHARD adresse une Note relative à un procédé nouveau de conservation et de nettoyage des grains. (En commun avec M. Duimirs.) 1212 BARBIER (Pli.). - De la production du cymène par l'hydrate d'essence de té- rébenthine 194 BARDY (Ch.). — Sur la transformation du phénol en alcaloïdes. (En commun avec M. L. Di/scirc.) i88 et io5q — Sur la transformation de l'éthylnaphta- lineen acénaphlène. (En commun avec ( i642 ) MM. M. Berthelot.) BARROT (F.) communique les résultats des observations ((u'il a effectuées sur la \égétation de X Eiunlyptus gtobtdus. BART. — Observations relatives à un brevet pris par M. Gfrc/tis, en 1827, pour l'a- mélioration des vins par le chauffage. . BAUDET adresse une Note relative au germe des ferments, des cryptogames, età leur fécondation BAUDINOT. — Communication relative à l'aurore boréale du 4 février BAUDOIN adresse une description du « mon- te-courroie » dont il est l'inventeur BAUDON adresse une Note tendant à réfuter l'opinion émise par M. Coze sur le mor- cellement et la fusion des balles BAUDRIMONT. — Observations relatives aux expériences communiquées par M. ^. Poef, concernant l'iniluence de la lu- mière violette sur la végétation — Observations sur l'existence de la ma- tière minérale dans les plantes BAUMHAUER (E.-H. von). — Sur l'origine des aurores polaires BA'YE (J. de). — Époque de la pierre polie. Grottes préhistoriques de la Marne. . . . BEAUDE adresse une Lettre relative à un perfectionnement à apporter aux pro- cédés de tannage BÉCHAMP. — Sur le développement des ferments alcooliques et autres, dans des milieux fermcntescibles, sans l'in- tervention directe des substances albu- minoïdes — Sur la cause de la fermentation alcoo- lique par la levure de bière, et sur la formation de la leucine et de la tyro- sine dans cette fermentation — Observations au sujet d'une Note de M. (■/<' Scynes sur les microzymas — Sur la nature essentielle des corpuscules organisés de l'atmosphère, et sur la jiarl qui leur revient dans les phéno- mènes de fermentation BECQUEREL. — Mémoire sur les effets chimiques résultant de l'action calori- rKjue des décharges électriques — Des moyens d'augmenter les effets des actions électrocapillaires dans les corps organisés et des effets du même genre produits dans les corps organisés vi- vants (9" Mémoire) — De la température du sol, observée au Jardin des Plantes, à l'Observatoire et à Montsouris, pendant le mois de dé- cembre 1871, ào™,io au-dessous de la surface. (En commun avec M. Edm .Bcc- Pages. i463 658 .540 1075 545 iSag 438 471 877 678 i565 891 538 G29 83 i3io MM. Pages. (jitcrcl. ) a 1 2 — Sur la culture de la vigne dans les terrains argileux i36o BECQUEREL (Ed.m.).— Observations relatives à une Communication de M. Ficaire. sur la température de la surface solaire. 35 — Rapport sur différents Mémoires de M. W. de Fom'ieUe, concernant des projets d'observations à effectuer dans les ascensions aérostatiques 1 69 — De la température du sol, observée au Jardin des Plantes, ;^ l'Observatoire et à Montsouris, pendant le mois de décem- bre 1871, à o™,!© au-dessous de la sur- face. (En commun avec M. Becquerel.) 212 BEDOIN. — Note relative aux effets produits par une balle de fusil-chassepot, dans un cas de suicide 1280 BELLANGER adresse des observations re- latives à l'avance qu'éprouve le point d'ébullition de l'eau lorsqu'elle est mé- langée à des liquides plus volatils 1 138 BENNER adresse une Note relative à un procédé de ventilation pour fosses d'aisances 1 5G i BERGERET adresse un Mémoire sur la rela- tion entre la météorologie et la morta- lité de la ville de Saint-Etienne (Loire). i385 BERGSMA. — Observations de la déclinaison magnétique, faites à Batavia et à Bui- tenzorg, pendant l'éclipsé de soleil du 12 décembre 1871 14G6 BÉRIGNY (Ad.). — Sur un coup de foudre produit à Versailles, dans la soirée du 6 juin 1872 i534 BERT(P.). —Recherches expérimentales sur l'influence que les changements dans la pression barométrique exercent sur les phénomènes de la vie G17 BERTHELOT. — Sur l'état des corps dans les dissolutions : sels de peroxyde de fer 48 et 119 — Sur la chaleur de formation des com- posés oxygénés de l'azote io45 — Formation de l'acétylène par la décharge obscure 1 4G2 — Sur la transformation de l'éthylnaph- talinc en acénaphtène (en commun avec M. Bnrdr) i4G3 BERTON (V.-J.). —Sur la détermination de limites entre lesquelles se trouve un nombre premier d'une forme donnée. Solution élémentaire dans un cas par- ticulier 1390 BERTRAND. — Observations, à propos d'une Note de M . de .'ynint-Fe/irint 9.ut les incon- vénients qui résulteraient de la publicité donnée aux discussions qui ont eu lieu ( i643 ) MM. Pages, en Comité secret 1 08 1 — M. Bertrand présente à l'Académie une nouvelle copie du Mémoire de M. Mas- sieu, sur les fonctions caractéristiques des divers fluides et sur la théorie des vapeurs, Mémoire qui avait été détruit par l'incendie 1092 BIZE.4U (de). — Lettre relative à la tempé- rature de Binche (Belgique), le 8 dé- cembre 1 87 1 71 BLANC adresse une Note relative à la navi- gation aérienne i5i6 BLANCHARD. — Observations relatives aux opinions émises par M. Trécul et par M. Fremy, sur les fermentations 167 — Sur la multiplication inusitée, observée à Paris, de l'insecte connu sous le nom de Bibion des jardins 1 1 73 BLANCUON adresse des considérations sur les sciences d'observation et les sciences expérimentales 764 BLANQUI adresse une Note concernant les causes de la lumière zodiacale 106 — Lettre relative à un instrument de ma- thématique qu'il a soumis au jugement de l'Académie i3oi BLASERNA (P.). — Sur l'atmosphère so- laire 378 BLEICHER fW.). — Note sur la découverte de la Posidonia minuta dans le trias du Gard, et sur un nouveau gisement de schistes à Walchia, dans le terrain per- mien de rAveyron 04 BLONDLOT. — Sur la fermentation alcoo- lique du sucre de lait 534 BLOUIN adresse diverses Notes concernant un procédé destiné à rendre le pétrole moins inflammable io5, 3 16 — Note relative à l'action du bioxyde de plomb sur diverses huiles 497 BOBIERRE (A.). — Études chimiques sur les landes de Bretagne 375 BOETTCHER adresse un ouvrage sur le dé- veloppement et l'histoire de l'organe de l'ouïe 1455 BORMANN (A.) adres_se un projet de direc- tion des aérostats 106 BORNET (Ed.). — Sur les gonidies des li- chens 820 BOTESU adresse un Mémoire sur la propriété de la série harmonique i3oi BOUCHARDAT (G.). — Des éthers acétiques de la dulcite 665 — Transformation de l'acétone en hydrure d'hexylène (dipropyle) 809 — Sur une nouvelle classe de combinaisons de la dulcite avec les hydracides 866 — Sur une nouvelle base organique déri- MM. Pages, vée des sucres 1 4o6 BOUCHUT. — Recherches sur l'action des bases et des alcaloïdes tirés de l'opium, tels que la morphine, la codéine, etc.. 1289 BOUE adresse une rectification à une opinion qui lui a été attribuée sur la visibilité des aurores boréales 497 BOUGAEV. — Résolution d'une question nu- mérique 4 49 BOUILLAUD. — Considérations sur la chlo- rose et l'anémie dans l'espèce humaine, à propos dune Communication de M. Bous- singaidt sur le fer contenu dans le sang et les aliments i434 BOULAND (P.). — Recherches anatomiques sur les courbures normales du rachis chez l'homme et chez les animaux ; cour- bures antéro-postérieures normales chez l'homme laSg BOULEY. — Police sanitaire applicable à la peste bovine > 1 54 BOURGET prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante, dans la Section de Mécanique, par le décès de M. Piobert 3 1 7 — Du coefficient économique dans la ther- modynamique des gaz permanents .... i23o BOUSSLNESQ. — Note sur les lois qui ré- gissent, à une première approximation, les ondes lumineuses propagées dans un milieu homogène et transparent d'une contexture quelconque io3 — Lois géométriques de la distribution des pressions dans un solide homogène et ductile, soumise des déformations planes. 242 — Sur l'intégration de l'équation aux déri- vées partielles des cylindres isostatiques produits dans un solide homogène et ductile 3i8 — Équations aux dérivées partielles des vi- tesses dans un solide homogène et duc- tile, déformé parallèlement à un plan.. 45o — Sur un changement de variables qui rend intégrables certaines équations aux dé- rivées partielles du second ordre 780 — De l'influence des forces centrifuges sur l'écoulement permanent varié de l'eau dans les canaux prismatiques à grande largeur , 1026 — Sur le calcul de la vitesse de la lumière dans les corps en mouvement 1573 — M. Bnussincsq prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats aux places vacantes dans la Section de Mécanique. 5i4 — Est présenté parla Section de Mécanique comme candidat à la place vacante par suite du décès de M. Piobert 766 — Est présenté par la Section de Mécanique MM. Paeea. comme candidat à la place vacante par suite du décès de M. Combes 1 3o2 BOUSSINGAULT. — Sur une matière sucrée apparue sur les feuilles d'un tilleul. ... 8; — Réponse à une Communication de M. //«/- tiiii;, sur le mémo sujet 473 — Observations relatives à une Communica- tion de M. de Liicn, sur la composition des gaz qui se dégagent des fumerolles de la solfatare do Pouzzoles 538 — Sur la sorbite, matière sucrée analogue à la mannite, trouvée dans le jus des baies du sorbier des oiseleurs gSg — Du fer contenu dans le sang et dans les aliments • 1 353 BOUSSINGAULT (.1.).— Recherche et dosage du carbone combiné dans le fer météo- ( 1644 ) MM. rique . 1287 853 797 BOUVARD soumet à l'Académie deux propo- sitions de géométrie élémentaire, qui fe- raient disparaître les difficultés résul- tant de l'introduction du « postulatum d'Euclide » SgG et BOU'i'N (de) adresse quelques détails complé- mentaires au sujet de son système de rails mobiles tournants SgS et BOYD ( W.). — Projet d'un nouveau système d'aérostats 10 BRACHET (A.) adresse diverses Notes rela- tives à quelques instruments d'optique et à l'emploi de la lumière électrique pour l'éclairage. 235, 3i6, 558, 644, 95o, 1092, 1184, i329, 1428, i5oo et — Adresse deux Mémoires relatifs à l'aéros- tation, et en jiarticulier au système de Meunier 463 — Adresse une Note sur l'application du che- min de fer mù par les moteurs hydrau- liques, au transport des voyageurs et des marchandises dans le tunnel de la Manche 1075 — Adresse une Note intitulée : « Modifica- tion apportée aux chemins de fer atmo- sphériques destinés à franchir, avec une très-grande vitesse, le tunnel do la Pages. i54o Manche » i235 BRANLY (E.). ~ Mesure de la polarisation dans l'élément voltauiue 528 BRÉMOND. — Expériences physiologiques sur l'absorption cutanée i583 BRESSE prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à l'une des places vacantes dans la Section de Mécanique. 237 — Est présenté par la Section de Mécanique comme candidat à la place vacante par suite du décès de M. Piobert 7GO — Est présenté, par la Section de Mécani- que, comme candidat à la place vacante par suite du décès de M. Combes i3o2 — Sur la détermination des brachistoch re- nés 854 — Sur la détermination de la trajectoire d'un point pour laquelle une certaine inté- grale est minimum i5G2 BRETON. — Communication relative à l'au- rore boréale du 4 février 545 BRONGNIART. — Observations relatives à une Communication de M. de Sn/jortn, sur les plantes fossiles de l'époque ju- rassique 262 BRULL adresse quelques nouveaux docu- ments concernant la fabrication de la dynamite i488 BULARD. — Communication relative à l'au- rore boréale du 4 février 544 — Adresse une Note relative aux phéno- mènes qui lui ont permis déjà d'établir des prévisions météorologiques et séis- miques 557 BURQ appelle de nouveau l'attention de l'.Aca- démie sur l'immunité dont jouissent, dans les épidémies cholériques, les ou- vriers qui travaillent le cuivre 1 387 BUSSY. — Rapport sur un procédé de con- servation des grains par le vide, pré- senté par M. Lniwel 421 BYASSON (11.) —Sur l'action physiologique de l'éther formique 1202 — Sur le sulfhydrate de chloral (chloral sulfuré ) 1 290 CAILLETET(L.). — De l'inllucncc de la pres- sion sur les raies du spectre 1 282 CARON (H.). — Sur le fer cristallisé ou brûlé. CO2 CARTAILHAC. — Découverte d'un squelette humain de l'âge du renne, à Laugerie- Basse (Dordogne). (En commun avec MM. Miisscnat et l.idarule.] loGo CARVALLO adresse une Note intitulée : « In- tégrale de l'équalion différentielle de la courbe décrite par un mobile sur la face intérieure d'un cylindre droit horizontal à base circulaire » Sg Adresse une Note sur la détermination d'intégrales nouvelles 172 Adresse divers Mémoires de mécanique rationnelle 172, 3 16 et 439 Transmet un silex taillé, trouvé dans un torrent de la Catalogne SgS Tprie l-Âcadémie de le comprendre parmi les candidats à l'une des places vacantes dans la Section de Mécanique.. . .... • • CVrALÂN - Sur une Communication de ■ M Didion, concernant une expression du rapport de la circonférence au dia- niètrG -** TAUVY adresse une observation d'anévnsme traumatique de l'artère carotide externe eauche, avec complication d'abcès super- ficiel de la région parotidienne, gueri par la ligature de la carotide primitive du même côté • •. • • • CAYLEY (A.). — Sur une surface quartique aplatie ," " " " _ Sur les surfaces divisibles en carrés par leurs courbes de courbures et sur la théorie de Ditpin r.""'^' CAZIN (A). - Reclierches expérimentales sur la durée de Tétincelle électrique. (En commun avec M. F. Lucas.).. i8o et _ Note sur la quantité du magnétisme des électro-aimants • • ' CHACORNAC adresse deux Notes sur le mode de formation des nébuleuses • • • 4o _ Adresse une Note relative aux peti es planètes qui n'ont point encore été dé- couvertes • : ■ ■ CHAMARD (J.) adresse diverses Communica- tions relatives à son système d'aréostats 174 177 659 1893 1445 95 1 i35i 659 733 i456 5i3 et ses 1576 889 CHAMPION (P.). - De quelques coraposi de la paraffine ", " " j ' ', CHAMPOUILLON. - Sur la marche de la pu- tréfaction cadavérique chez les sujets alcoolisés ".■■■,■ ,' " CHANCEL (G.) - Sur la contraction des solu- tions de sucre de canne, au moment de l'inversion, et sur un nouveau procédé saccharimétrique ,••;•••;•■ CHANTRAN (S.). - Sur la fécondation chez les écrevisses ; ,■■,.■■■■.;, CHAPELAS. - Communication relative a l'aurore boréale du 4 février.. . •;••••• _ Lueurs polaires observées a Pans dans la soirée du 10 avril ....._..•••■. _ Observation d'un bolide, faite a Reims dans la nuit du 19 au 20 avnl • 1210 CHARPENTIER adresse un Mémoire sur de nouvelleslois reliant les densités aux cha- leurs spéeiliques, équivalents chimiques et coefficients de dilatation, et sur leur application industrielle au chauftage éco- nomique • \"'y\"n"'''' f HASLES est nommé Membre de la Commis- sion centrale administrative pour 1 an- née 1872 • _ Théorèmes relatifs aux axes harmonique* C. R- 1871, 1"^ Semeslic. (T.LXXIV.) { 1645 ) Pases. MM. , ■. \ \, des courbes géométriques ( suite) . .... 21 - Observations relatives à une Communica- tion de M. Zciii/irn, intitulée: « Déter- mination des caractéristiques des sys- tèmes élémentaires de cubiques » 52b - M C/iasles fait hommage à l'Académie, (ie la part de M. le prince Boncompngni, des livraisons de juillet et août 1871 du 1, Biillettino di bibliografia v di storin délie Scicnze matcmaticlic cfisichco.. - Analyse des livraisons de septembre et d'octobre 1871 du même recueil - M. Chcisles, en présentant trois nouvelles livraisons du Bulletin des Sciences ma- tlwnmtiques et astronomiques, appelle l'attention de l'Académie sur l'état de l'enseignement des Mathématiques en France ' ' " - Théorèmes relatifs aux obliques menées par les points d'une courbe, sous des angles de même grandeur 1146 et CHATEL adresse une Note relative à l'emploi du charbon de terre pulvérisé, comme engrais CHEVREUL. — Note sur l'objet de ceux de ses Mémoires qui doivent former le XXXIX" volume des Mémoires de V Académie... - Observations relatives à une Communica- tion de M. Dumas, sur la combustion du carbone par l'oxygène _ Note relative aux recherches sur la tein- ture entreprises par M. P. Havrez.. . . - Communications relatives à l'histoire des ferments, d'après P'an Helnumt. 409 et 898 - Sur un phénomène de cristallisation d'une solution saline très-concentrée 774 _ Note sur la cristallisation de sels bary- tiques dont les acides proviennent de la macération des cadavres _ M. Chci'reul fait hommage à l'Académie du Compte rendu de la séance publique annuelle de la Société d'agriculture de France • • • •. CIOTTI. — Sur l'emploi des lames élastiques vibrantes pour la réalisation d'un pro- pulseur >78 et 5i2 CLERMONT (A.). - Sur quelques trichlora- cétates métalliques 94^ et CLOEZ (S.).— Recherches sur la composi- tion chimique du vert de Chine [lo- kao). (En commun avec M. Ern. Gui- gnet.) • ' " j '1 ' QLOS — Note relative à une partie de la feuille à laquelle il donne le nom de/J/-e- limbe ' CODRON adresse la description d un appa- ,3 reil destiné à permettre aux aveugles d'écrire avec les caractères ordinaires. . 4o 21 4 853 1076 1277 829 77 142 294 376 384 io65 957 85 1491 7.6 995 i3oi ( i646 Pages. ) MM. COifBES. — Sa mort, arrivée le ii janvier i872, est annoncée à l'Académie iS; COMBESCURE (Ed.). - Sur quelques points du calcul inverse des différences 454 — Remarques sur un Mémoire de Legendre. 798 — Sur un système particu'ier d'équations aux différences partielles 977 — Sur un procédé d'intégration, par ap- proximations successives, d'une certaine équation de la plasticodynamique 1041 — Sur un point de la théorie des surfaces. i5i7 COMMISSION DES LORDS DE L'AMIRAUTÉ ( LA ) adresse un exemplaire des cartes publiées par « V Hydrographie Office ». 5i4 CONINCK (G. de) adresse un Mémoire con- cernant l'atmosphère du globe terrestre. io38 COPPET (L.-C. de). — Sur la sursaturation de la solution de chlorure de sodium.. . 3j(8 — Note relative à la sursaturation des solu- tions de lactate de calcium et de lactate de zinc 1428 CORNU (A.). — Sur les intervalles musicaux mélodiques. (En commun avec M. E. Mercadier.) 32 1 — Sur le spectre de l'aurore boréale du 4 fè- MM. Pages, vrier 390 COUilB.\RY. — Notice sur l'accomplisse- ment des prédictions de tremblements de terre faites par les Observatoires de Paris et d'Alger 719 — .4urore boréale du 4 février 828 CRACE-CALVERT (F.). - Sur la poudre de blanchiment 1 41 1 GROS (Ch.) soumet au jugement de l'Acadé- mie la première partie d'une « Théorie mécanique de la perception, de la pensée et de la réaction » i35i CROULLEBOIS adresse un Mémoire sur la double réfraction elliptique du quartz.. io3 — Rapport sur ce Mémoire. (Rapporteur M. Fizeau.) 1 1 74 CROVA. — Communication relative à l'au- rore boréale du 4 février 547 — Sur les phénomènes d'interférences pro- duits par les réseaux parallèles (2' par- tie) 932 CRUSSARD adresse une Communication con- cernant un nouveau mode de propulsion économique, dans la navigationà vapeur. 439 D DALEMAONT ( L.) adresse une Lettre con- cernant les résultats qu'il a obtenus dans la silicatisation des matériaux calcaires. 853 DANIEL (C). — Sur un procédé de peinture décorative sur étain 1229 DARESTE (C). — Note sur l'existence de l'amidon dans les testicules 1 3o — Sur les affinités naturelles des poissons de la famille des Balistes i527 DAUBRÉE. — Observations relatives à une Communication de M. P. Grrvni.s, sur les dépôts de chaux phosphatée de Tarn- et-Garonne et du Lot 1372 — Observations relatives au phosphnre do fer cristallisé obtenu par M. Suht 1427 — Examen des roches avec fer natif, décou- vertes en 1870 par M. NnrdcnskUild, au Groenland 1 54 1 — Rap|)ort sur un Mémoire do M. Delessr, intitulé : « Étude des déformations su- bies par les terrains de la France ».. . . i55i DAVID (A.) est élu Correspondant, pour la seclion de Géoi;raphie et Navigation, en remplacement de M. ttÀbbadie, élu Membre de l'Académie 924 — Sur une espèce naturelle de Pnrudoxor- nis 1 44o DECAISNE est nommé Membre de la Com- mission centrale administrative, pour l'année 1872 i3 — M. Decnisne fait hommage à l'Académie des diverses livraisons de la Monogra- phie du poirier, qu'il vient de publier dans le Jardin fruitier du Mu.»'uni .... 923 — M. Dccaisne annonce à l'Académie la perte que la Section de Botanique vient de faire dans la personne de M. Hugo Mohl^ l'un de ses Correspondants, dé- cédé à Tubingue, le i'"' avril 969 DECAISNE { LE D"^ Emile ) adresse une Note sur le mouvement de la population en France, comparé à celui des principaux États de l'Europe 1456 DECHARME (C). - Communication re- lative à l'aurore boréale du 4 février. . . 542 — Du mouvement ascensionnel spontané des liquides dans les tubes capillaires 936, 1074 et i3oi DELAUNAY. — Note sur les mouvements du périgée et du nœud de la Lune... 17 — Variations séculaires des moyens mouve- ments du périgée et du nœud de la Lune. 162 — Observations sur une Communication de MM. Pros/jer et Paul Henry, relative à la construction de cartes célestes très- détaillées, voisines de l'écliptique 247 — Remarques sur diverses Notes de M. Re- ncu, relatives à l'Annuaire météorolo- ( '647 ) MM. MM. Pages, gique de l'Observatoire de Paris pour 1872 299 et 401 — M. Delaiinny présente à l'Académie le premier numéro d'un « Bullelin météo- rologique mensuel » publié par l'Ob- servatoire de Paris 3oi — Remarques au sujet des expériences de M. ff^o/fsur le pouvoir réflecteur des miroirs en verre argenté 5o8 — Observations relatives à une Communi- cation de MM. Lœn'Y et Tisserand, sur la recherche de la planète perdue (99) Dike 521 — M. Delaunay annonce à l'Académie qu'une nouvelle planète a été décou- verte à Bilk, par M. Luther, dans la nuit du i5 au 16 mars 849 — Indications sur le travail géodésique en- trepris en Algérie, et qui doit servir de fondement à la carte de cette contrée.. i38i — M. Delaunay fait hommage à l'Académie d'un exemplaire du « Rapport présenté à la Commission d'inspection, par le Di- recteur de l'Observatoire de Paris, le 3 1 mai 1 872 » 1 55o DELESSE. — Étude sur les déformations subies par les terrains de la France. . . 1225 — Rapport sur ce Mémoire. (^Rapporteur M. Daubrée.) i55i DENZA { LE P.). — L'aurore boréale du 4 fé- vrier, observée en Italie 823 — Pluie de sable et phénomènes cosmiques observés en Italie dans la première dé- cade de mars 1872 826 — Phénomènes auroraus observés en Italie en mars et avril 1872 1207 — Nouvelle pluie de sable tombée en Italie, dans la nuit du 19 au 20 avril 1268 — Bolides observés en Piémont, le soir du 24 avril 1872 1424 DERATTE (A.) adresse deux tiges métalli- ques qu'il considère comme n'éprou- vant aucune dilatation par la chaleur.. 393 DESAINS (P.). — Recherches sur la ré- flexion de la chaleur 1102 et ii85 DESCHAMPS (E.) adresse une Noie relative à un moyen d'empêcher la gelée en hiver 891 DESMARTIS (T.) adresse une nouvelle Note sur l'emploi des préparations phéniques, comme spécifique contre la contagion de la fièvre puerpérale 173 DIAMILLA-MULLER. — Marche de l'aiguille aimantée i)endanl les éclipses solaires.. 199 — Communication relative à l'aurore bo- réale du 4 février 548 — Lettre sur le magnétisme terrestre looi — Sur l'origine cosmique des aurores bo- Pages, réaies. . . 1002 — Adresse, en réponse à une Note précé- dente de M. Donati, une Note imprimée « Sur la cause productrice des aurores polaires » i47i DIDION (le Général). — Expression du Rapport de la circonférence au diamètre et nouvelle fonction 36 DIEULAFÛY (G.). — De l'aspiration des liquider pathologiques i587 DIRECTEUR DES BEAUX-ARTS (M. le) prie l'Académie de lui désigner deux de ses Membres pour surveiller l'exécution du buste de feu M. Combes 14^7 DIRECTEUR GÉNÉRAL DES DOUAN"ES (M. le) adresse un exemplaire du « Ta- bleau général du commerce de la France avec ses colonies et avec les puissances étrangères, pendant l'année 1869 » . . . . 107 DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DES PONTS ET CHAUSSÉES (M. le) adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, les treize premières livraisons de la collection de dessins et de notices que l'Ecole pu- blie, sur les principaux travaux publics de la France et de l'étranger 1329 DITTE (A.). — Recherches sur la volatilisa- tion apparente du sélénium et du tellure, et sur la dissociation de leurs combi- naisons hydrogénées 980 DODGE (L.) demande des renseignements sur certains ciments employés à Paris, et notamment à l'aqueduc de la Vanne. 644 DŒNGINGK (A.). — Note sur l'observation faite, à Kischinew (Bessarabie), de l'au- rore boréale du 4 février dernier 1 2 1 1 DONATI. — Sur les aurores boréales et leur origine cosmique 884, ii3i et 1267 DOUVILLÉ. — Note sur le terrain de sable granitique et d'argile à silex (en commun avec M. Potier) 1262 — Sur les terrains houillers des bords du Rhin 1 323 UROUET adresse une nouvelle Note relative au traitement du choléra par le col- lodion 5i3 DUBOIS (E.). — Sur le gyroscope marin.. . — Réponse aux objections laites par M. Le- dieu à l'emploi du gyroscope marin. . . DUBRUNFAUT. — Sur l'acide carbonique considéré comme comburant du carbone en présence de l'eau, etc DUCHARTRE fait hommage à l'Académie de deux brochures portant pour titres : « Note sur une monstruosité delà fleur du y'xoWsv (Cheiranthus c/ieiri,L.) » et u Ré- flexions sur les expériences du général américain Pleasonton, relatives à l'in- ai4-- 232 471 125 MM. Pages. fluence de la lumière bleue ou violette sur la végétation « 923 DUCHEiMIN adresse une Note relative à la construction des paratonnerres 43;) — Adresse une Note relative à diverses ap- plications d'un papier importé de la Chine, et produit par la moelle d'un arbre i54o DUCLAUX (E.). — Sur les lois des mouve- ments d'écoulement des liquides dans les espaces capillaires 368 — Sur l'iodure d'amidon 533 — De l'influence du froid de l'hiver sur les graines végétales 802 DUFOSSÉ adresse deux compléments à son précédent Mémoire « sur les bruits et les sons expressifs que font entendre les poissons » i454 — Et demande l'ouverture d'un pli cacheté relatif au même sujet i455 DUHAMEL. — Sa mort, arrivée le 29 avril 1872, est annoncée à l'Académie 1 141 DUMARS. — Note relative à un procédé nouveau de conservation et de nettoyage des grains. (En commun avec M. Balon- rhiird. ) 1 2 1 2 DUMAS. — Observations relatives à une Communication de M. Dubrunfaut, sur l'acide carbonique considéré comme comburant du carbone en présence de l'eau, etc 128 — Sur la combustion du carbone par l'oxy- gène 1 37 — Remarques relatives aux expériences dé- crites dans une Communication do M. Frcmy, sur les fermentations 3CG — Observations relatives à une Communi- cation de M. C. Daniel, sur un procédé de peinture décorative sur étain 1229 — Observations, à propos d'une Communi- cation (le M. Jiicz, sur les [jrocédés indiqués pour la destruction du Phyl- loxéra vnstatri.T 1234 — M. le Secrétaire pcrpéliiel, en annon- çant à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Picitt^ Correspondant de la Section d'Anatomie et de Zoologie, indique, en quelques mots, les principaux traits de sa vie scientifique 793 — M. le Secrétaire i)ei-péUiel donne leclurc d'une Lettre adressée par M. Ilartii, au nom du Comité de l'.\ssocialion fran- çaise contre l'abus des boissons alcoo- li(l"«'^ 797 — Do qucl(]ues passages d'une brochure de M. l'an lier Meii.sLrii^f^lie, intitulée ; « Note préliminaire sur un luit renmr- ( >648 ) MM. Pai;e6 quable qu'on observe au contact de certains liquides de tensions super- ficielles très-différentes » io38 - D'un passage des « Causeries scientifiques de M. H. fh'Pari'il/e «, concernant l'em- ploi du cuivre contre le Phylloxcra r'astatrix 1 386 - M. /(■ Secrétaire perpétuel communique une dépèche télégraphique de M. de Liica, sur l'éruption actuelle du Vé- suve 1184 - M. le Secrétaire perpétuel s'\2,m\e, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, les ouvrages suivants : « Un vo- lume de M. Gauldréc-Boitcau; — un volume de M. P. Toc/ion; — un ouvrage de M. Tellier ^ 106 - Un Rapport adressé par l'Observatoire do Washington, surTéclipse totale d\i 22dé- cembre 1871 ; — la huitième feuille de la carte géographique de la Suisse ; — le Monde [irimitif de la Suisse, par le D' Oswald Heer; — une brochure de M. Furiet;— une brochure de M. Tri- bes 236 - Les procès-verbaux des séances de la conférence géodésique internationale , — une brochure de M. E. R(,mant ; — un Rapport de MM. Barbe et Briill, sur les effets do la dynamite ; — la neuvième livraison des « Annales du Musée public de Buenos-.Vyres >> ; — l'année scientifique et industrielle de M. L. Fii^uier 371 ■ Une brochure de M. /. Cliautard ; — deux articles insérés dans le Journal d'Jgri- culture et d'Horticulture de la Gironde, sur les divers Phylloxéra 5 1 3 Une Note de M. Croi>a, portant pour titre: « Considérations théoriques sur les échelles de température et sur le coefficient de dilatation des gaz par- faits. » 926 La traduction du « Mémoire sur le mou- vement organique dans ses rapports avec la nutrition, de M. J.-B. Maycr «, par M. L. Pérard 927 Un Traité élémentaire de Chimie orga- nique, par M. Berthelot ; — une Etude sur les chemins de fer de montagnes avec rail à crémaillère, par M. ,7. Maltet io38 Les publications faites |)iir la Société des S|)ectrosco|)istes italiens 1 1 84 Les II Matériaux pour la l'aléontologio suisse », ])ubliés jiar M. /'.-./. Piciet ; — une Iraduclion de la « Détermina- tion pratique des minéraux, de M /'. de ( '649 ) MM. Kobell » ; — un « Traité de Cliimie or- ganique élémentaire, par M. Grimaud ». — Un Mémoire de MJI. Martin-Duniourette et Petnct ; — un Mémoire de M. Gué- rarcl; — un ouvrage de M. de la Blau- chère — Divers ouvrages de MM. Tassy, Lehon, Berthelot, Rodin, Pizzetta et Reynard. — Diverses brocliures adressées par M. l'abbé Moignn DUMONT(A.). — Note sur la distribution des eaux du Rhône à Nîmes DUPONCHEL adresse une Note relative à la cause des aurores boréales DUPUIS (Ch.) adresse une Lettre relaliveà sa Communication du 1 3 novembre dernier, 1281 i386 1488 iSCa i45i u38 MM. Pages, concernant un appareil moteur do son invention 717 DUPUY DE LOME. — Résumé de la Note sur son aérostat à hélice, remise en dé- cembre 1871 à la Commission d'essai. 337 — Essai de l'aérostat à hélice 345 DURRANDE (H.). — Propriétés générales du déplacement d'une figure de forme variable i243 DUSART (L.). — Sur la transformation du phénol en alcaloïdes. (En commun avec M. Ch. Bardy. ) 188 et Io5o DUVAL-JOUVE. — Sur l'anatomie des cloi- sons que présentent les feuilles de certains Juncus 948 E EDWARDS (Milne).— Observations, à propos d'une Communication de M. /. Jeanne!, sur un appareil régulateur installé par M. Alph.-Mdnc Edwards pour le chauf- fage des couveuses par le gaz Sga — M. Milne Edwards présente, de la part de l'auteur, la troisième édition de l'ouvrage intitulé ; Prehistoric limes as illustrated by ancient remains, par sir /. Lubbock. . , 1076 EDWARDS (Alph.-Milne). — Recherches sur les oiseaux fossiles io3o EllRENBERG (Cii.). - Lettre de remercî- ment pour le pri.v Ciivier qui lui a été décerné en 1 869 4o ÉLIE DE BEAUMONT. — Observation rela- tive à une Communication de M. Cata- lan^ concernant une expression du rap- port de la circonférence au diamètre. . 177 — Observations relatives au tome LXXII des Comptes rendus 833 — M. Elie de Beaumont est nommé Mem- bre de la Commission chargée d'inspec- ter annuellement l'Observatoire de Paris, conformément au décret du 5 mars 1872 loaS — M. le Secrétaire perpétuel sigT\?i['i,^iim\ les pièces imprimées de la Correspon- dance, les ouvrages suivants : un Vo- lume adressé par M. QaesneMle; — un Volume de M. Jrmieux 174 — Un Volume de M. Emm. Liais 174 — Un Ouvrage do M. Bâillon; — un Mé- moire de M. Boiirget ; — une Brochure de M. Martin de Brettes 3l7 - Un Ouvrage de M. Ladrey ; — une Bro- chure de M. Sirand 44o - Une nouvelle partie de l'ouvrage intitulé : « Matériaux pour la Minéralogie de la Russie » , par M. de Kokscharow ; — un opuscule de M. Pomel 718 - Une Brochure de M. O. Lindcr ; — le Journal de Physique de M. (XAlmeida ; — un Ouvrage de MM. Brisse et André. 854 ■ Une Brochure de M. //. Résal ; — le tome VIII de la Revue de Géologie, par MM. Delessr et de Lapparent ; — un volume de M. Pli. Gilbert 975 Une Brochure de M. Jl. Pcrrey, et deux Brochures de M. A. Lcymerie i ^SG — Un Opuscule de M. F. Dupeyron ; — la « Clinique chirurgicale de M. E. Riz- zoli », traduite par M. Andrcini i33o — Une Brochure de M. Resal 1457 ENGEL. — Etude morphologique des di- verses espèces de levures alcooliques. . 468 ERB adresse une Note relative à un remède contre la phthisie 65g ESSARDS (E.-B. des). — Secousses en mer; tremblement de terre du mois d'août 1868 1126 ESTOCQUOIS (Th. d'). - Note sur le. mou- vement de l'eau dans les déversoirs. . . 1247 ESTOR (A.). — Analyse des gaz du sang ; comparaison des principaux procédés; nouveaux perfectionnements. ( En com- mun avec M. C. Saint-Pierre.). 267 et 33o EYSSAUTIER (M'") adresse une Lettre rela- tive à diverses questions de Médecine, et au choléra en particulier 596 ( i65o ) F MM. Pages. FAUCHER adresse une Note relalive à une modification des piles pour les appa- reils éleclrom(^dicaux 1 428 FAUr.ONNET adresse une « Étude sur quelques conséquences de l'évolution du principe de la rougeole dans l'écono- mie, dans certaines circonstances don- nées » ,, i45G — Adresse un Mémoire intitulé : « Des dartres en général et de quelques lupus en particulier » 1 456 — Mémoire sur le lupus vora.i- de nature syphiloïde 1488 FAVRE (P.-A.) fait hommage à l'Académiede ses « Observations sur les critiques dont le calorimètre à mercure a été l'objet ». i55o — Recherches sur la dissociation cristalline. (En commun avec M. raison.). 1016 et iiGj FAYE (M.), au nom de M. Cnstes, Président sortant, rend compte à l'Académie de l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie, et des change- ments survenus parmi les Membres et les Correspondants pendant l'année 1 87 1 . 14 — Observations relatives à une Communi- cation de M. Vicaire, sur la température de la surface solaire 35 — Note relative aux travaux de M. Heis sur les étoiles filantes 1G8 — Sur la comète d'Encke et les phénomènes qu'elle vient de présenter à sa dernière apparition aiC — De l'hypothèse des vents alizés sur le Soleil 918 — Note sur l'Association nouvellement fon- dée en Italie, sous le titre de « Sociciîi (lei Spettroscnpisli italiani » g 1 3 — Réponse à M. Tacchini, à propos de l'or- ganisation de cette Société 1240 — Sur les études photographiques du Soleil, récemment entreprises à l'Observatoire de l'Infant don Luiz 1082 FELTZ (V.). — Sur les propriétés de la moelle des os 887 PERRIÈRE (E.). — Aclioa de l'éther sulfu- rique sur les iodures 1106 FISCHER (P.). — Note sur les dragages exécutés dans la fosse du Cap-Breton durant l'année 1871. (En' commun avec M. L. (le Folin) 75o — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la cluiirc de Paléon- tologie du Muséum d'hisloiro natu- relle, laissée vacante (lar le décès do MM. Pages. M. Lartel i236 — Est désigné par l'Académie au choix de M. le Ministre de l'Instruction publique, comme second candidat à cette chaire. . i382 — Sur la distribution géographique des Crustacés podophthalmaires du golfe de Gascogne 1 589 FIZEAU. — Observations sur une Communi- cation de M. Vicaire, relative à la tem- pérature de la surface solaire 36 — Rapport sur un Mémoire de M. Croulle- bois, relatif à la double réfraction elli))- tique du quartz 1174 FOLIN (L. de). — Note sur les dragages exécutés dans la fosse du Cap-Breton durantl'année 1871. (En commun avec M. P. Fischer. ] 760 FONDET (H.) adresse une Copie du traité intervenuentre Joseph-Nicéjiliorc Niepcc Gi Jacqucs-Maiiilc Daguerre, le i3 mars i83o 440 FONSSAGRIVES prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à une place de Correspondant, vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie. 597 FONVIELLE (W. de). — Explication de l'apparition d'anneaux n'offrant point la décomposition chromatique, pendant les ascensions aéroslatiques 71 — Rapport sur différents Mémoires de M. /f^ (/(■ Fum'iclle, concernant des projets d'observations à effectuer dans les as- censions aérostatiques. (Rapporteur M. Edni. Becqurre/.) 169 — Explication do trois fulgurations dans lesquelles les paratonnerres ont été in- suffisants 676 — Note sur les moyens de protéger les habitations contie les dangers d'une fulguration provoquée parles tuyaux de gaz, etc 7 1 5 — Sur l'hypothèse du Soleil aimanté. 1091, 1181 — Nouveaux exemples du danger résultant du voisinage des masses métalliques ]iimdant les orages i383 FtJRSTEU. — Sur les aurores boréales. . . . i348 FOUCART. — Ol)servations relatives à l'au- rore boréale du 4 février 47^ FREMY. — A projios d'une Communication de M. lia/an/, M. Freiiiy indique les points principaux (|ui le séparent de M. /V/A/cHr quant à la théorie des fer- mentations 164 — Réponse aux ubservutions do M. lialard. 209 ( i65i ) MM. Pages. — Recherches sur les fermentations. ^76 et 355 FRIEDEL (C). — Sur les isomères de la Irichlorhydrine ; reproduction de la gly- cérine. (En commun avec M. R.-D. Si/m.) 8n5 FRON. — Sur la prévision do certains tremblements de terre 33 1 — Communication relative à l'aurore boréale du 4 février 384 et 544 MM. Pages. — Sur la période d'aurores du 10 au 16 avril 1872, et son rapport avec les mou- vements de l'atmosphère 1 129 — Étude sur les lois des cyclones et des tc-mpètes, etsur leur représentation géo- métrique 14 18 FUNKHOUSER adresse une Communication relative au choléra Syo GARRIGOU (F.). — Sur l'unité de composi- tion des Pyrénées proprement dites et du chaînon improprement appelé petites Pyrénées 1 1 22 — Note sur la nature du'principe sulfureux des eaux de Luchon 1 3o 1 — Observations nouvelles sur la constitution des Pyrénées; réponse à M. Leymerie . i5i3 GASPARIN (P. de). — Sur la constitution des argiles 1 1 80 GAUBE adresse une Note relative aux acides qui accompagnent les essences dans plusieurs familles botaniques 334 GAUDRY(A.). — Animaux fossiles du Lé- beron (Vaucluse) '..... ïo34 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la chaire de Paléontolo- gie, vacante au Muséum d'histoire na- turelle, par le décès de M. Lariet 1 185 — Est désigné par l'Académie au choix de M. le Ministre de l'Instruction publique, comme premier candidat à cette chaire. i382 GAUGAIN. — Sur les forces électromotrices développées au contact des métaux et des liquides inactifs 610 et i332 GAUTHIER adresse une Note concernant les dégâts produits par un orage sur une ligne télégraphique i35o GAUTHIER DÉ CLAUBRY. — Observations relatives aux faits signalés par M. Cham- pouillnn, sur la putréfaction cadavérique chez les sujets alcoolisés 973 GAVIOM adresse la description d'un aérostat dirigeable, de son invention 717 GÉNÉRAL COMMANDANT l'École d'Applica- tion DE l'Artillerie et du Génie (M. le) sollicite le concours de l'Acadé- mie pour la reconstitution de la biblio- thèque de cette École 5 1 3 GENOCCHI (A.). - Sur l'intensité de la chaleur du Soleil dans les régions po- laires l52I GERBE (Z.). — Segmentation de la cicatri- cule dans l'oeuf des poissons plagiosto- mes i33o GERNEZ (D.). — Sur les raies d'absorption produite dans le spectre par les disso- lutions des acides hypoazotique, hypo- chlorique et chloreux 465 — Spectres d'absorption du chlore et du chlorure d'iode 660 — Sur les spectres d'absorption des vapeurs de soufre, d'acide sélénieus et d'acide hy pochloreux 8o3 — Sur les spectres d'absorption des vapeurs de sélénium, de protochlorure et de bro- mure de sélénium, de tellure, de proto- chlorure et protobroraure de tellure, de protobromure d'iode et d'alizarine 1190 GERVAIS (P.). — Sur un Singe fossile, d'es- pèce non encore décrite, qui a été dé- couvert au Monte BamboU (Italie) 1217 — Sur les Mammifères dont les ossements accompagnent les dépôts de chaux phos- phatée des départements du Tarn-et- Garonne et du Lot 1 367 GILLET DE GRANDMONT adresse une Note sur l'emploi d'un moxa soufré 1428 GILLOT (A.) adresse une nouvelle Lettre, concernant son Mémoire sur la carboni- sation du bois et l'emploi du combustible dans la métallurgie du fer 596 — Réclamation de priorité au sujet d'un Mé- moire de M. Gruner, relatif à l'action de l'oxyde de carbone sur le fer et ses oxydes 1049 GIRARD (A.). — Étude sur les marais sa- lants et l'industrie saunière du Portugal. 1 195 GIRARD (Ch.). — Faits relatifs à la diphé- nylamine. (En commun avec M. G. de Laire.) 811 et 1254 — Sur la fabrication des couleurs d'aniline. (En commun avec M. de Laire.) i556 GIRARD (J.). — Photographies de tiges de végétaux 950 — Adresse des reproductions photographi- ques de matières ramenées du fond de la mer par les sondages 1428 GORCEIX adresse une Note relative à la composition des gaz qui se dégagent de MM. la solfatare de Pouzzoles GOSSELIN. — Mémoire sur le choix des moyens de traitement dans les maladies chirurgicales de l'adolescence — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. Stan. Laurier — Est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme candidat à cette place GOUMAIN-CORNILL demande des instruc- tions à l'Académie, pour un voyage dans les États-Unis d'Amérique GllAD (Ch.). — Sur la déclinaison magné- tique en Algérie GRAILLAT demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui et relatif à un clavichiflre GRANDEAU (L.). — Recherches sur le rôle des matières organiques du sol dans les phénomènes de la nutrition des végé- taux GRÉHANÏ. — Recherches sur la respiration des poissons GRIESSMAYER. — Sur la question de l'as- similation de l'ammoniaque parla levure. GRIS(.\.). — Considérations générales sur la structure do l'écorce dans les Érici- riécs GRUNER. — Rapport sur un Mémoire de M. Griincr relatif à l'action de l'oxyde de carbone sur le fer et ses oxydes. ( Rap- porteur M. H. Sdinte-Cldirc Dcrille.]. . GUÉRIN (J.) est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme can- ( i652 ) MM. P.npes. 595 924 1093 i5oo i35o 1468 988 621 226 Pages, didal à la place vacante, par suite du décès de M. Stan. Lnugier 1 5oo GUÉROULT. — Sur un harmonium à double clavier 1 1 88 — Des relations qui existent entre les nom- bres de vibrations des sons musicaux et leurSjintervalles. Règle à calcul acous- tique 1 33o — De quelques applications de la règle à calcul acoustique 1 4o3 GUIBAL. — Sur un ventilateur appliqué à l'aérage des mines (JH-p GUIBERT. — Action combinée de la mor- phine et du chloroforme 81 5 GUIGNET (Er.n.). — Recherches surlacora- position chimique du vert de Chine (fo- Itiii). (En commun avec M. S. Chez.). ggS GUILLARD adresse une Note sur des indices d'aurore boréale, observés à Lyon dans la soirée du 8 avril 1211 GUISCARDI. — Sur l'éruption actuelle du Vésuve 1 422 GUYON. — Sur l'action combinée de la morphine et du chloroforme. (En com- mun avec M. Labbé.) G27 Gm'OT (P.). - Sur un bolide observé à Nancy le 20 décembre 1871 202 — Observations relatives à l'aurore boréale du 4 février 373 — Adresse diverses Notes sur la coloration du ciel . . . 2o3, 497, 684, 1212, i35o — Adresse une Note relative aux modifica- tions qu'apporte la gelée dans les pro- priétés explosives de la dynamite 644 — Adresse une Note sur l'aurore observée à Nancy le 23 juin 1G06 H HALPHEN. — Sur les droites qui satisfont à des conditions données HAMEL (F.) adresse une Note sur l'emploi du permanganate do potasse titré, pour le dosage de l'acide sulfureux et des sulfites HAMY (E.-T.). — De l'existence de nègres brachycéphales sur la côte occidentale d'Afrique — Sur le développement proportionnel de l'humérus et du radius chez l'homme.. HARTING. — Observations relatives à une Communication de M. Boussinguult sur une matière sucrée apparue sur le." feuilles d'un tilleul '.. — Adresse la description d'un physomètrc , destiné à mesurer les variations de vo- lume do l'air contenu dans la vessie 41 829 379 natatoire des poissons 1493 HARTSEN (P.-A.). — Note relative à deux alcaloïdes découverts par lui dans \'Iso- prnini t/ui/ic/ri>ïi/i!s, et à la présence du sléaroptène dans la Clandcstiiid rccii- Jlorii iCo3 HATON DE LA GOUPILLIÈRE prie l'Acadé- mie de le comprendre parmi les candi- dats à la place laissée vacante dans la Section de Méraniciue, par le décès de M. le Général Piobcrt '. 40 — Est présenté par la Section de Mécanique ".V. . .ne candidat à cette place 7CG I » ne l'Académie do le comprendre parmi I les candidats à la place laissée vacante dans la Section do Mécanique, par le décès de M. Combes 1039 — Est présenté par la Section de Mécanique ( i653 ) MM. Pages, comme candidat à cette place r3o2 IIAUTEFEU1LLK(P.). - Action delariui- leur sur les oxychlorures de silicium. ( En commun avec M. L. Tmdst.) m HÉBERT (A.) adresse une Note relative à un nouveau frein pour les trains de che- mins de fer 236 HEIS. — Étude sur les aurores boréales en général, à propos de l'aurore du 4 fé- vrier dernier 1070 IIÉMENT (F.). —Sur la vallée de la Vezère. 1265 HENNINGER (A.). -Sur la synthèse de l'or- cine. (En commun avec M. G. Fogi'.).. 1107 HENRY (Prosper et Paul.). — Sur la con- struction de cartes célestes, très-détail- lées, voisines de l'écliptique 246 HÉRAUD (G.). — Marées de la Basse-Cochin- MM. Pages. chine ; détermination des ondes diurnes et semi-diurnes 1209 HERVÉ-MANGON. — M. Hervé-Mtmmn est élu Membre de la Section d'Economie rurale, en remplacement de feu ^A.Paycn. 3o HOUZEAU. — Sur la préparation de l'ozone à l'état concentré 256 et 3i6 — Sur la proportion d'ozone contenue dans l'air de la campagne et sur son origine. 712 HUGUIER prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. Stnn. Laugier 1098 — Est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme candidat à cette place 1 5oo I INSPECTEUR GÉNÉRAL DE LA NAVIGA- TION DE LA SEINE (M. i.') adresse les états des crues et des diminutions de la Seine, observées chaque jour au pont Royal et au pont de la Tournelle pendant l'année 1 87 1 817 INSTITUT AGRICOLE CATALAN (l'). - De- mande des renseignements sur un pro- cédé particulier de greffe, pratiqué sur la vigne 1 1 38 JÂCOBI (H. de). — Recherches sur les cou- rants d'induction produits dans les bobines d'un électro-aimant, entre les pôles duquel un disque métallique est mis en mouvement 287 JANNE.4U présente un manuscrit intitulé : « Première Note sur l'Astronomie : in- suffisance du système de Newton » . . . . 765 JANNETTAZ (Ed.) — Sur un nouveau type de cristaux idiocyclophanes 863 JANSSEN. — Lettre à M. le Sccrétnirc per- pétuel, sur les motifs qui l'ont déterminé dans le choix d'une station sur la côte de Malabar, pour l'observation de l'éclipsé de décembre 107 — Lettre à M. le Secrétaire perpétuel, et Lettre à M. Fnye, sur les résultats les plus saillants de ses observations 1 10 — Lettre sur les conséquences principales qu'il peut tirer de ses diverses observa- tions sur l'éclipsé de décembre dernier 175, 5i4, 725 — Est désigné par l'Académie au choix ,-t M. le Ministre de l'Instruction publique, comme second candidat à la chaire do Physique générale et expérimentale du Collège de France, vacante par l'ad- mission à la retraite de M. Regnûult.. . 1224 C. R., 1871, i^Semcsire. (T. LXXIV.) JEANNEL (J.) adresse la description d'un « Régulateur thermostatique à gaz »... 392 .lOLY (N.) et JOLY (E.). — Sur le prétendu crustacé au sujet duquel Latreille a créé le genre P/-osopistoma, et qui est un insecte hexapode 141 3 JORDAN (C). — Recherches sur les substi- tutions 975 — Sur les formes réduites des congruences du second degré i og3 — Sur les oscillations infiniment petites des systèmes matériels iSgS — Sur les lignes de faite et de thalweg. . . . 1457 JOSEFOWICZ (P. de) adresse un Mémoire intitulé : « Nouvelle idée de l'infini ». . 173 JOSZ adresse une réclamation de priorité, à propos du système de reproduction de dessins sur les étoffes, présenté à l'Aca- démie par j\I. FUil i56i JOURDAIN (S.). — Matériaux pour servir à l'histoire du Gymnètreépée (G/mw//-«y gladiiis, C. et V.) 58 — Sur les Batraciens anoures, à petits et à il os têtards i4i7 I N présente quelques remarques re- latives à une Note récente do M. Caron « Sur le fer cristallisé ou brûlé» 717 JULLIEN (le P.). — Observations relatives à 21 ^ ( '65/i ) MM. Pages, l'nurorp boréale du 4 février 474 JULLIOT adresse uno Note sur une nouvelle disposition des pistons de machines pneumatiques 5.î8 JURIEN DE LA GRAVIÈRE transmet une demande de M. Héraitd, qui désire faire partie des expéditions scientifiques qui seront chargées d'observer le passage de Vénus sur le Soleil, en 1874 317 MM. Pages. — M. Jiirien de la Gravière présente, de la part de M. Larousse, une 0 Etude sur les embouchures du Nil et sur les changomenls qui se sont produits à ces embouchures pendant les derniers siècles » 642 — Sur l'allas des cartes des côtes du Brésil, levées par M. le capitaine de vaisseau Mouchez i484 K KESSLER (L.). — Note relative à une modi- fication des procédés de dosage de l'azote, à l'état de liberté, dans l'analyse des matières organiques KIMBAL adresse une Lettre relative à un remède contre le choléra KLEITZ. — Études sur les formes molé- culaires dans les liquides en mouvement, et application à l'hydrodynamique. (Rap- ]iort sur ce Mémoire; rapporteur M. de Saint-Fcnant.) KOLB. — Étude sur les densités de l'acide chlorhydrique KRAMER adresse une Note relative à un 683 173 426 737 remède contre le choléra 1 184 KRISHABER. — Névropatliie cérébrocar- diaque 1261, 1488 KRUYT adresse une Communication relative au choléra 23G KUHLING adresse une Note relative à un procédé d'extinction des incendies, et à divers emplois des aérostats 334 KUNZEL. — Réponse à une revendication de priorité de l\LM. ilr Ruolz et Fo/ifrmiy, concernant la découverte du bronze phosphoreux et son emploi pour la fabrication des bouches à feu. (En com- mun avec M . Mont) 974 SALET (G.). — Sur le spectre d'absorption de la vapeur de soufre 865 — Sur la lumière émise par la vapeur d'iode. 1249 SALICIS. — Communication relative à l'au- rore boréale du 4 février 384 SALLE transmet trois crustacés nouveaux, recueillis par M. Belfrage dans un voyage dans le Texas 1 1 38 SANSON. — Sur un crâne d'équidé des tour- bières de la Somme 68 — Sur les métis des espèces du lièvre et du lapin 1 1 1 2 SAPORTA (de). - Plantes fossiles de l'épo- que jurassique 258 — Sur une détermination plus précise de certains genres de conifères jurassiques, par l'observation de leurs fruits io53 — Sur une révision de la flore fossile des gypses d'Aix 1 53o SAPPEV prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Médecine et de Chi- rurgie, par le décès de M. Slan.Laiigier. 1 385 — Est présenté par la Section de Médecine et do Chirurgie comme candidat à cette place 1 5oo SARAZIN (E.) —Recherches sur le jet élec- trique dans les gaz raréfiés, et en parti- culier sur sa puissance mécanique (en commun avec M. de la Rive.) 1141 SAUVAGE (H.-E.). - De la terminaison de la colonne vertébrale chez k'S pleuro- nectes 1118 SCIIEURER-KESTNER (A.). - Sur la pré- sence du sélénium dans l'acide sulfuri- quo (le fabrication française 1286 SCllLAGDENllAUFFEN . - Sur la pyru- ( r663 ) MM. vine SCHLOESING (Th.). — Influence du terreau sur l'ameublisï^emenl des sols — Sur la dissolution du carbonate de chaux par l'acide carbonique SECCHI (P.). — Sur la température solaire. 26 et — Sur les protubérances solaires ~ Sur l'aurore boréale du 4 février, ob- servée à Rome, et sur quelques nou- veaux résultats d'analyse spectrale -— Sur les dégâts produits par la foudre, à Alatri, en frappant un paratonnerre — Sur quelques particularités de la consti- tution du Soleil — Résumé des observations des protubé- rances solaires, du 1" janvier au 29 avril. — Réponse aux observations présentées par M. Respighi sur quelques particularités de la constitution du Soleil — Fait hommage à l'Académie d'un Mémoire imprimé en italien, sur les spectres prismatiques des corps célestes SECRÉTAIRE perpétdel de l'Académie ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET Reaux-Arts DE Belgique (M. le) in- vite l'Académie à se faire représenter à la solennité de la célébration du cen- tième anniversaire de la fondation de cette Société SECRÉTAIRES PERPÉTUELS (MM. les). - Voir MM. Elie du Beuumont et Dumas. SÉDILLOT (C.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à une place vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie — Est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme candidat pour la place vacante, par suite du décès de M. Stan. Lmigif/' — Est élu Membre de la Section de Méde- cine et de Chirurgie, en remplacement de M. Stan. Lmigier SERGENT adresse diverses Communications relatives à l'aérostation 65g et SERRET (J.-A.). — Le pendule de Léon Foucault — Observations relatives à une Note de ■ M. Renou sur l'Annuaire météorologique de l'Observatoire de Paris — Réponse à une Note de M. Le Fer- rier, sur le môme sujet 5o2 et — Observations relatives à une Note de M. Boussinesq, sur un changement de variables qui rend intégrables certaines écpiations aux dérivées partielles du se- cond ordre Papes. 672 1408 i552 3oi 218 583 85o 1087 i3i5 i5oi i45o 659 i5oo i55o 974 2G9 402 5o5 769 MM. Panps. SEYNES( J.-C. de). — Note sur les préten- dues transformations des bactéries et des mucédinées en levtlres alcooliques. . 1 13 — Réponse à un passage d'un Mémoire de M. Trécul, sur l'hétérogénèse 248 SICARD (H.). — Sur l'appareil respiratoire du Zonites algirus 1116 SICHEL FILS adresse la description et le des- sin d'un nouvel ophthalmoscope 870 SIDOT (Th.). — Électrisation par frotte- ment, observée dans le sulfure de car- bone, et décomposition de ce corps par la lumière 179 — Production d'un phosphure de fer cristal- lisé 1425 SILBERMANN.— Mémoire sur des faits dont on peut déduire : 1° une théorie des aurores boréales et australes, fondée sur l'existence de marées atmosphériques ; 2° l'indication, à l'aide des aurores, de l'existence d'essaims d'étoiles filantes à proximité du globe terrestre. 553, 638, 959 et 11 82 — Sur les rapports qui existent entre la météorologie terrestre et les mouve- ments des corps célestes. Faits révélés par les marées atmosphériques, rendues visibles de jour par les nuages et le soir par des lueurs électriques 1 135 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la chaire de Physique générale et expérimentale actuellement vacante au Collège de France, par suite de la retraite de M. Regnault 1 185 — Sur la relation entre les phénomènes mé- téorologiques et les éruptions volcani- ques 1269 SILVA (R.-D.). — Sur les isomères de la trichlorhydrine ; reproduction de la gly- cérine. (En commun avec M. C. Fric- det.) 8o5 SILVESTRI (0.). — Analyse chimique et mi- croscopique de la pluie de sable météo- rique tombée en Sicile les 9, 10 et II mars 1872 99' SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE (la) annonce qu'elle tiendra sa première séance géné- rale de 1872 le samedi 27 avril 1093 SOLEILLET (P.) adresse une Note sur un projet d'aérostat dirigeable 5i3 SORET (L.). — Sur les courants d'induction produits dans les bobines d'un électro- aimant, lorsqu'on met une masse métal- lique en rotation entre ses pôles 527 STÉPHAN (E.). — Nébuleuses découvertes et observées à l'Observatoire de Mar- seille 444 216.. ( iG64 MM. l'^B''^- TABOURIN adresse, pour le concours des « Arts insalubres » un procédé pour la régénération de l'arsenic contenu dans les résidus provenant de la fabrication de la fuchsine. (En commun avecM.Zc- maire.) 7 16 et 1092 TACCHINl. — Communication relative à l'aurore boréale du 4 février 54o — Lettre à M. Fnrc, à propos de la Note présentée à l'Académie le i" avril, sur l'organisation de la Société des spec- troscopistes italiens 1237 TABRY. — Nouvelle Note concernant le mouvement de recul des cyclones, dans les régions équaloriales 2o3 — Communication relative à l'aurore boréale du 4 février 54'j — Sur l'origine des aurores polaires 649 — Note sur les relations qui existent entre les aurores polaires, les protubérances et taches solaires, et la lumière zodiacale. 740 — Sur l'extension extraordinaire de la lu- mière zodiacale et sa coïncidence avec la reprise des apparitions d'aurores po- laires , 795 — Périodicité du phénomène atmosphéri- que des pluies de sable observées au sud de l'Europe 7g(5 — De la prévision des aurores magnétiques, à l'aide des courants terrestres ; applica- tion à l'aurore du 10 avril, par M. .SV^- i-enii loGG — Réclamation de priorité pour la théorie de l'origine solaire des aurores magné- tiques 1 133 — Transmet à l'Académie la lettre qui lui a été écrite par M. Scrpirri, à propos de la théoriecosmique des aurores boréales. 1 235 TASTES (dk). — Sur l'emploi des lames élastiques vibrantes, comme moyen de propulsion 461 TELL-MEUIUCOI'FRE. — Envoi de deux photographies représentant l'éruption actuelle du Vésuve 1 2(iS TELLIEU. — Note sur la production écono- mique de la glace et du froid. . 438 et Sg.'i TIIENAHD (Arn.J. - Sur la dissociation de l'acide carbonique sous l'inlluence de l'eflluve électrique 1280 TllENARD (P.). — Observations relatives aux procédés de conservation des vins par le chauflage, fi [iropos d'une Commu- nication de M. Jlfi/firti 9()3 — Réponse à la Note de M. Hn/tirt/ sur la priorité d'invention du chauffage des MM. Panes, vins 56G — Réponse à uneCommunicationde M.Pm- iciir, sur la conservation des vins 848 — Note à propos d'une Lettre de I\l. Bnulrr sur la peste des steppes 9^3 TISSANDIER (G.). — Nouvelle méthode de production et propriétés du protoxyde de fer anhydre 53i T1SSI;RAND. — Sur la recherche de la pla- nète perdue (99) Dike. (En cuninnm avec M. Lonry.) 617 — Sur les mouvements relatifs à la surface de la Terre 1 5()7 TISSOT adresse diverses Notes concernant les ravages du Phylloxéra vastairix. 1 06 et 370 TOMMASI (n.). — Action de l'iodure plom- bique sur quelques acétates métalliques. ia5 — Sur une combinaison de bioxyde de chrome et de dichromate potassique. . . 987 TOSELLI adresse la description d'un appareil auquel il donne le nom de u Taupe ma- rine » 3 1 (i — Notes relatives à son léfrigànilcur rlynn- niir/Kc 558 et 829 TOSTIVINT adresse une nouvelle Note rela- tive à son procédé d'élevage des per- dreaux 59() TRÉCUL. — Cellules de levure de bière, de- venues mobiles comme des monades. . . 23 — Réflexions concernant l'hétérogénèse , suggérées par les expériences et les opinions de quelques observateurs con- temporains '53 TRÉI\L\UX adresse diverses Notes sur les « Phénomènes indiquant l'état du milieu sidéral » 235 et 370 — Donne lecture d'un Mémoire intitulé: « Répulsion \miverselle, par vibrations élhérées ou autres, etc. » 1037 TRESCA ])rie r.\('adémie do le comprendre |)armi les candidats aux places vacantes dans la Section de Mécanique 5i4 - Kst présenté par la Section de Mécaniipic connue candidat ]iour la place vacante, ]iar s\iile du décès de M. Piohcit 7CG — Est présenté par la Section de Mécani- que comme candidat à la place vacante, par suite du décès do M. Combes i3o2 — Est nommé Membre de la Section de Mécanique, en remplacement de M. Coiii- hrs 1 320 TRIANA. — Sur le Gonnlnbiis Cii/iiliiningv. '^79 ■rUll'll':ii adresse, pour le Concours des apiilications médicales de l'élcclricilé, MM. Pa[;es. un Mémoire sur les questions posées pour ce Concours 1092 TROOST (L.). — Action de la chaleur sur les oxychlorures de silicium. (En com- mun avec M. P. Hautcfeuille .] 111 TURQUAN (L.-V.) adresse un Mémoire sur l'intégration en termes finis de ré(|u;Uion { i665 ) MM. Pages. du premier ordre et / de degré quelconque loSy Description d'un appareil destiné à in- diquer la présence du grisou dans les mines 1037 et 1 184 URBAFN (V.). — Des gaz du sang. Expé- riences sur les circonstances qui en font varier la proportion dans le système u artériel. (En commun avec M. Ed. Mti- thii'u.) 190 VAILLANT (le Mauéchal). — Sur les phé- nomènes qui donnent naissance aux aurores boréales 5 10 — Sur les aurores l^oréales 701 — M. le Maréchal T'aiUaui communique des extraits de deux lettres qu'il a reçues de l'île de la Réunion, concernant l'aurore boréale de la nuit du 4 au 5 fé- vrier 1872 720 — Sa mort, arrivée le 4 juin, est annoncée à l'Académie i48i VAILLANT (L.). — Sur les crocodiliens fossiles de Saint-Gérand-le-Puy 8-2 VALSON (C.-Alpii.). — Sur une relation entre les actions capillaires et les den- sités dans les solutions salines io3 — Recherches sur la dissociation cristalline. (En commun avec M. P.-J. Fai'rc.). 1016 et II 65 VAN BAMBECKE (Cii.). — Premiers effets de la fécondation sur les œufs de poissons; — sur l'origine et la signification du feuillet muqueux ou glandulaire chez les poissons osseux io56 VAN TIEGIIEM (Pn.). — Sur le polymor- phisme du Miicor Muccdo. ( En commun avec M. G. Le MoniiitT.) 997 VEILLET adresse une Note concernant un |>rojet de ballon dirigeable 596 VERGNETTE-LAMOTTE (A. de). — Obser- vations relatives aux procédés de con- servation des vins par le chauffage, à propos d'une Note de M. Bnlard SSg — Recherches sur la conservation des vins. 787 — Observations relatives à la réponse faite par M. Pasteur, à propos de la conser- vation des vins 843 V^RNEUIL (de). — Note relative à la dernière éruption du Vésuve 1 373 VERNEUIL (H.) adresse un « Examen de la mémoire, au point de vue physio- logique, psychologique, etc. » i5Gi VERT adresse une Communication relative à la direction des aérostats 1457 VIAL (E.). — Sur un nouveau mode d'im- pression sur étoffes , au moyen des précipitations métalliques 148G VIBRAYE (de). — Sur l'apparition spontanée en France de plantes fourragères exo- tiques, à la suite du séjour des armées belligérantes, en 1870 et 1871. 1376 et i483 VICAIRE (E.). — Sur la température de la surface solaire 3i et 4G1 — Observations relatives à l'aurore bo- réale du 4 février 473 VIGNEAU adresse une Note relative à des observations d'étoiles filantes, animées d'un mouvement hélicoïdal 334 VILLARCEAU (Yvon). - Sur les régulateurs isochrones, dérivés du système de Watt ." 1437 — Sur le régulateur isochrone à ailettes construit par M. Bréguet 1 481 VILLENOISY (de). — Communication rela- tive à l'aurore boréale du 4 février.. . . 543 VINSON. — Sur l'aurore boréale du 4 fé- vrier. Extrait d'une Lettre adressée de l'île de la Réunion à M. le Président ... 721 VIOLLE (J.). — Sur les courants d'induction produits dans les masses polaires de l'appareil do Foucault 323 VITTORIS adresse un Mémoire sur le rappoi t de la circonfôrcnco au diamètre 1457 VOGT (G.). — Sur la formation du chlo- ral. (En commun avec U. Jf'urtz.). . . 777 — Sur la synthèse de l'orcine. (En commun avec M. A. Henninger.) 1 107 VOLPICELLI (P.). — Sur les courants élec- triques obtenus ])ar la flexion des mé- taux 44 ( i666 ) MM. Pages. — Étude physique du plan d'épreuve 8Co — Solution complète du problème relatif au cavalier des échecs 1099 VULPI.4N. — Sur les morlificalions anato- miques qui se produisent dans la moelle épinière, à la suite de l'amputation d'un membre ou de la section des nerfs de ce membre 624 — De l'altération des muscles qui se pro- duit sous l'intluence des lésions trau- MM. Pages. raatiques ou analogues des nerfs. Action Irophique des centres nerveux sur le tissu musculaire 9(14 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante, dans la Section de Médecine etdeChirur- gie, par le décès de M. Stnn. Laugier. i236 — Est présenté, par la Section de Médecine et de Chirurgie, comme candidat à cette place 1 5oo W ■WEILLER (A.) annonce l'envoi d'un ou- vrage relatif au problème des trois corps 1 329 WOLF (C). — Lettre relative au développe- ment à donner à ses expériences sur le mode d'observation à adopter pour le prochain passage de Vénus 235 — Sur le pouvoir réflecteur des miroirs en verre argenté 44' ■WURTZ. — Observations relatives à une Communication de M. Frcniy sur les ferm.entations 292 — Sur la fermentation du chloral. (En com- mun avec M. f'ogt .) 777 — Sur un aldéhvde-alcool i36i WYSTRYCHOWSKI (A.) adresse une Note relative au choléra 1 06 YVON (P.). — Sur le dosage du cuivre par le cyanure de potassium 1 262 YTON VILLARCEAU. CEAU. — Voyez M. ViLlAR- ZÂLIWSKI adresse une Note concernant la théorie du siphon 497 ZEPPENFEL adresse une Lettre relative à son Mémoire sur « les corps simples et quel- ques-uns de leurs résultats positifs «... i23G ZEUTHEN. — Détermination des caractéris- tiques des systèmes élémentaires de cubiques Sai, fio4 et 72G ZIANA (S.) adresse une Note sur l'iodosul- fate de soude et les iodosulfates en gé- néral 558 ZIÉGLER. — Sur un fait physiologique observé sur des feuilles de Drosera 1227 OAUTlllliil-VII.I,AllS, IMimiMRIIH-LIBHAlilK DES COMPTES BENOUS DES SKWCES DE L ACADKMIE DES SCIENCES. Paris. — Quai des Augustins, 55. i'^ m m yj^, 093 253 268 J'Y Date Due j APR 1 3 1953 74^i«;ï:dï lêm. kSSDSlJmMW-mmmMm w m> mil h m