\ r a ,./??;,-;, WHITNEY LIBRARY, HARVARD UNIVERSITY Kl IJ.LF ir™V«M THE GIFT OF •I. I). WHITNEY Sturgit ffooper l'rnfttmr m \m MUSEÏÏM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY \S VtiXvrroljy\. *AV>\. ■■ .M.*. mÎnî~ >r\ '/.Aa. ■* . A» ^mm> m mm mmmÉÊtmmmm mm vwm: ■w-rwîwv . " tvo COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PABIS. - IMPniMF.nlE DR GAUTI1IEH-Y1I.LAHS, QUAI DES AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE Ou, î)ate Su. <3 cJuiUct i835. PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME QUATRE VINGT-TROISIÈME. JUILLET — DÉCEMBRE 1870. PARIS, GAUTHIER-V1LLARS , IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Augustins, 55. *•» 1876 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 3 JUILLET 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la fermentation de l'urine; par MM. Pasteur et J. Joubert. « L'urine humaine est acide à l'état normal, mais elle devient alcaline lorsqu'elle est abandonnée à elle-même pendant quelques jours. Cette alcalinité est due à la formation spontanée du carbonate d'ammoniaque aux dépens de l'urée, l'un des produits constants de l'urine. Cette transforma- tion a été rattachée depuis longtemps aux phénomènes de la fermentation, dont elle constitue un des plus curieux et des plus importants exemples : « La ermentation de l'urée, dit M. Dumas, joue à coup sûr un grand rôle dans les phénomènes par lesquels la vie végétale et la vie animale se prêtent une mutuelle assistance. C'est en se convertissant en carbonate d'ammoniaque par la fermentation que l'azote de l'urée devient propre à servir d'aliment aux plantes. » » Quel est donc l'agent de cette singulière métamorphose qui transforme un corps neutre et innocent, tant qu'il séjourne dans la vessie urinaire, en un produit volatil et d'une alcalinité irritante? Dans la confiance qu'inspi- rait la théorie proposée par Liebig pour l'explication des phénomènes de fermentation, on avait admis généralement que la réaction dont il s'agit (6) avait lieu « par le concours du mucus que l'urine renferme et qui se con- » vertit en ferment sous l'influence de l'oxygène de l'air ». Il en fut ainsi jus- qu'au jour où, dans le Mémoire que j'ai publié, en 1862, sur la génération dite spontanée, on soupçonna qu'il n'y avait jamais transformation de l'urée en carbonate d'ammoniaque, en dehors de la présence et du développement d'un petit végétal microscopique, représenté dans les fuj. 21 et 22 de ce Mémoire (1). » Liebig avait donné, comme une preuve d'un mouvement communiqué par les substances en fermentation, le fait de la décomposition de l'urée dans la fermentation alcoolique du sucre sous l'influence de la levure de bière. J'annonce dans ce même Mémoire de 1862, contrairement à l'opinion de Liebig, que la décomposition de l'urée, quand elle a lieu en présence du sucre et de la levure, s'accompagne de l'apparition du petit ferment ammo- niacal dont il vient d'être question. Tous les doutes au sujet de l'existence et de l'action de ce petit ferment organisé furent levés par un travail très- remarquable de M.VanTieghem, à la suite duquel il fallut abandonner com- plètement l'hypothèse du mucus vésical devenant ferment au contact de l'air. » Une circonstance, digne d'être mentionnée, vint corroborer cette conclusion. A l'occasion d'une Note de notre confrère M. Gosselin, faite en collaboration avec M. Albert Robin et intitulée : Recherches sur l'urine ammoniacale, ses dangers et les moyens de s' en préserver, Note présentée à l'Aca- démie dans sa séance du 5 janvier 1874, je fis remarquer que, l'urine nor- male ne devenant jamais ammoniacale après son émission que sous l'in- fluence d'un ferment organisé déterminé, il y aurait à voir si les choses ne se passent pas de même dans la vessie; en d'autres termes, si certaines urines pathologiques ne sont pas ammoniacales à cause de la présence du petit ferment ammoniacal de l'urée dont les germes se seraient introduits par une voie ou par une autre de l'extérieur à l'intérieur de la vessie. Je tentai moi-même cette recherche et mes prévisions se vérifièrent. MM. Gosselin et Albert Robin arrivèrent de leur côté au même résultat. Il devint dès lors constant que, lorsqu'un malade rend des urines ammoniacales, le petit fer- ment organisé de l'urée est présent dans la vessie, tandis que dans les urines saines on ne le rencontre jamais. (l Des chapelets de grains, souvent très-longs, se forment fréquemment dans les urines. Il ne faut pas les confondre avec le ferment de l'urée auquel ils ressemblent par !<■ diamètre des grains. Le ferment de l'urée est formé de couples de grains, rarement et peut-être toujours accidentellement joints en chapelet. ( 7 ) » Les choses en étaient là, lorsque, au mois de janvier de cette année, parut dans les Comptes rendus de l'Académie une Note d'un habile chi- miste de Strasbourg, M. Musculus, qui vint changer le cours des idées, au sujet de la fermentation de l'urine normale et des urines pathologiques. M. Musculus a retiré en effet des urines rendues par des malades atteints de catarrhe de la vessie une matière précipitable par l'alcool, mais soluble dans l'eau, qui transforme l'urée en carbonate d'ammoniaque, à peu près comme la diastase transforme l'amidon en dextrine et en glucose. Toute urine susceptible de devenir ammoniacale renfermerait, suivant M. Mus- culus, ce ferment soluble, et si une urine n'en contenait pas, elle se con- serverait au contact de l'air, même en été, pendant plusieurs mois. Dès lors M. Musculus se crut autorisé à formuler comme il suit ses conclu- sions : « Il faut donc admettre, dit-il, suivant l'opinion ancienne, que le mucus de la vessie agit comme ferment » « Le ferment de l'urée n'a aucune des propriétés qui caractérisent les ferments organisés. Il a au contraire beaucoup de ressemblance avec les ferments solu- bles, tels que la diastase, la salive et le suc pancréatique. « » A peine la Note de M. Musculus avait-elle paru, que nous nous em- pressâmes, M. Joubert et moi, de chercher à contrôler les assertions qu'elle renferme. La principale de ces assertions est parfaitement exacte: il existe un ferment soluble capable de transformer l'urée en carbonate d'ammoniaque à la température ordinaire. Quant aux déductions de M. Musculus, qui intéressaient au plus haut degré les observations antérieu- res, elles sont toutes controuvées. Le Mémoire de M. VanTieghem, les obser- vations qui lui avaient servi de point de départ, restent entières. Toutes les fois que l'urée ou l'urine deviennent ammoniacales, il y a présence et développement d'un organisme microscopique, celui-là même dont il a été question tout à l'heure. L'urine normale, quand elle ne renferme pas le germe de ce ferment, conserve son acidité indéfiniment au contact de l'air ; mais où donc est la conciliation possible de ces faits avec le fait vrai et nouveau découvert par M. Musculus ? Le voici : le ferment soluble de M. Musculus est produit par le petit ferment organisé de l'urée. Le maxi- mum de la production du ferment soluble coïncide même avec l'absence de l'urée dans les liqueurs in inaires ou autres où le ferment organisé se nourrit et se multiplie. Tel est le principal résultat du travail que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie. » Les physiologistes feront sans doute la remarque qu'on a ici le pre- mier exemple d'un ferment organisé, autonome, cultivable dans des li- ( 8 ) quicles quelconques, sous la seule condition que ceux-ci soient propres à sa nutrition, et pouvant former pendant son développement une ma- tière solnble susceptible de déterminer la fermentation même que l'être microscopique engendre. La diaslase n'est pas formée par des cellules autonomes; il en est de même de la pepsine, de la synaptase, des ferments solubles du pancréas, etc.... Tous sont produits par des cellules faisant partie d'organismes élevés dont la vie générale et les fonctions ne sont pas concentrées dans la sécrétion de ces ferments solubles. La levure de bière produit un ferment soluble, inversif du sucre de canne, mais indépendant de la fonction de la levure, tout au moins quand celle-ci s'exerce sur les glucoses proprement dits où l'inversion est sans objet. En d'autres termes, la fonction du ferment inversif soluble des levures alcooliques ne se confond pas avec la fonction de ces levures II n'en est pas ainsi du ferment soluble de l'urée. Ferment soluble et ferment or- ganisé agissent de même sur leur matière fermentescible, c'est-à-dire sur l'urée, parce que le ferment soluble présuppose l'existence de l'être organisé et qu'inversement le petit végétal donne lieu, pendant sa vie et d'une manière nécessaire, au ferment soluble. » Au point de vue des applications à la thérapeutique, les médecins et les cbirurgiens doivent être plus que jamais convaincus de la nécessité d'empêcher l'introduction, de l'extérieur à l'intérieur du corps, des germes du ferment organisé îles urines ammoniacales, et surtout de s'opposer au développement de ces germes lorsqu'ils ont pénétré dans la vessie. Chose étrange, l'acide phénique est presque sans action pour combattre la vie du ferment organisé de l'urée; mais nous avons reconnu que l'acide borique paraît très-propre à empêcher le développement de ce petit organisme; et, comme l'acide borique est un acide des plus faibles, il est probable qu'il n'aura pas sur les muqueuses des voies utinaires une action irritante. M. le Dr Guyon, l'habile chirurgien de l'hôpital Necker, a bien voulu nous pro- mettre d'essayer l'action thérapeutique de cette substance. » CHIMIE physiologique. — Observations sur ta Communication de M. Pasteur cl sur la théorie des fermentations ; par M. Berthelot. « J'ai écouté avec le plus vif intérêt les observations et les théories de notre éminent confrère, M. Pasteur, sur le mode de formation et le rôle du ferment soluble découvert par M. Musculus, ferment sécrété par le végétal mycodermique qui provoque l'hydra talion et le dédoublement de l'urée. (9) « Je suis heureux de signaler l'analogie de ces observations et de ces vues avec celles que j'avais énoncées moi-même, en 18G0, sur le mode de formation et le rôle du ferment glucosique, ferment soluble, sécrété par la levure de bière, et qui provoque l'hydratation et le dédoublement du sucre de canne. Je demande la permission de rappeler à l'Académie quelques lignes tirées de mon travail (1) : « Bref, dans les cas énumérés ci-dessus, et qui sont relatifs à des fer- » ments solubles, on voit clairement que l'être vivant n'est pas le ferment; » mais c'est lui qui l'engendre. Aussi les ferments solubles, une fois pro- » duits, exercent-ils leur action indépendamment de tout acte vital ulté- » rieur; cette action ne présente de corrélation nécessaire à l'égard d'au- » cun phénomène physiologique. J'insiste sur ces mots pour ne laisser » aucune équivoque sur ma manière d'envisager l'action des ferments so- » lubies. Il est d'ailleurs évident que chacun de ces ferments peut être » formé de préférence, sinon même exclusivement, par tel ou tel animal » ou végétal déterminé : cet être organisé produit et multiplie le ferment » qui lui correspond, au même titre et de la même manière qu'il produit » et multiplie tous les autres principes immédiats chimiquement définis » qui le constituent. De là, le succès des très-importantes expériences de » M. Pasteur sur l'ensemencement des ferments, ou plutôt, à mon avis, » des êtres organisés qui sécrètent les ferments véritables. » » Je ne prétends pas d'ailleurs étendre ces vues à tous les ferments sans exception, le mode d'action chimique des ferments organisés étant demeuré fort obscur pour tous les cas où l'on n'a pas réussLà en extraire certains principes solubles, dans lesquels se trouve concentrée leur action spécifique. » 11 y a là, ce me semble, une distinction essentielle, qui n'avait pas été faite avant 1860, et qui ne pouvait l'être, hâtons-nous de le dire, avant les découvertes de M. Pasteur sur l'origine et le mode de multiplication des ferments organisés. La question n'avait pas même été posée et ne pouvait l'être auparavant, je le répète. Mais, depuis qu'elle a été nettement énoncée, cette distinction entre le rôle chimique des êtres microscopiques, qui sé- crètent les ferments, et celui des ferments eux-mêmes, qui déterminent les dédoublements, n'a pas cessé de prendre une importance croissante; elle se trouve pleinement confirmée par les nouvelles recherches de notre sa- vant confrère. » (1) Comptes rendus, t. L, p. 983 (1860 ) ; voir aussi Chimie organique fondée sur la syn- thèse, t. II, p. 619 et 653. C, R., 1876, 2e Semestre. (T. LX.XXI1I, N» 1.) 2 ( «o ) Réponse de M. Pasteck à M. Berlhelot. « Dans la fermentation proprement dite, il y a deux choses essentielles à considérer: l'agent qui la provoque et le mécanisme de l'action de cet agent. L'agent, sa nature, son origine, voilà les sujets qui m'occupent "B""" *■" "Ov depuis vingt ans. Ce sont ces questions et celles-là seulement qui ont amené les discussions vives que tout le monde connaît. Avant mes recherches, l'agent de la fermentation était considéré comme une matière albuminoïde, c'est-à-dire une matière morte, soluhle ou insoluble, qui agissait, tantôt d'une façon ( action de contact : Berzelius, Mitscherlich, etc. ), tantôt d'une autre (mouvement communiqué : Liebig, etc. ). J'ai prouvé : i° que l'agent était un organisme microscopique; i° que cet organisme ne naissait pas spontanément, soit par voie directe, soit par voie indirecte. » Tout observateur qui accepte ces deux points est d'accord avec moi et je suis d'accord avec lui. Or, à l'origine, M. Berlhelot et moi nous étions séparés. C'est un grand honneur pour mes recherches que son solide et ferme esprit accepte aujourd'hui que les agents des fermentations proprement dites soient des organismes microscopiques et qu'ils ne sont pas spontanés. » En cequi touche la fermentation ammoniacale, la Note de M. Musculus nous ramenait exactement à l'état de la Science à l'origine de mes recher- ches, c'est-à-dire aux théories d'il y , qui s'opposent aux cloisons, restent indivis jusque dans la par- tie supérieure de l'ovaire, où ils donnent, en se bifurquant radialement, un faisceau staminal et un faisceau qui entre dans le pétale placé au-dessus. » On voit par là que le système des trois carpelles dériverait exclusive- ment des trois faisceaux a du pédoncule, puisque ce sont les rameaux secondaires de ceux-ci qui, en s'incurvant vers le centre, embrassent l'es- pace occupé plus haut par les loges. L'auteur croit pouvoir conclure de là que chaque carpelle est formé par une feuille. Tout cela serait-il anatomi- ( i3 ) quement exact que la conclusion ne serait point justifiée. Malheureusement, l'observation est défectueuse. Il n'est pas vrai que les placentaires et les faisceaux intercalés aux six principaux dérivent seulement de trois faisceaux du pédoncule. Tous les faisceaux de cet organe concourent à leur produc- tion, en s'unissant au sommet de celui-ci par des fascicules obliques, et c'est de ces points d'union que sortent les douze faisceaux périphériques de la base de l'ovaire et les faisceaux placentaires. De plus, le pédoncule n'a pas toujours six faisceaux ; il n'en possède assez souvent que cinq de la base au sommet, ou bien il en a huit, quelquefois cinq gros et trois ou quatre petits alternes avec quelques-uns des gros. Ces chiffres nécessitent une modification au sommet du pédoncule. Elle s'opère par la réunion des faisceaux. Il n'est donc pas vrai que ce que l'on appelle les trois feuilles carpellaires soit exclusivement produit par trois des faisceaux du pédon- cule. » Cette union de tous les faisceaux du pédoncule est bien plus marquée dans le Leucoiumvermim; et puis ce n'est pas là un caractère qui appartienne seulement à ces plantes. Je l'ai signalé dans les Liliacées que j'ai décrites, et je recommande en ce moment l'étude des Allium et des espèces qui n'ont que six faisceaux dans le pédoncule. Cette union de tous les faisceaux, quand ils sont peu nombreux, ou seulement des principaux quand il y en a davantage, et quelquefois aussi celle d'une partie ou de tous les autres, quand ils sont en plus grand nombre, a un aspect particulier suivant les espèces ou les genres. J'en citerai des exemples en traitant des Narcisses dans ma prochaine Communication. » Je vais exposer maintenant mes observations sur le Galanthus nivalis. » Divers pédoncules de ce Galanthus ont présenté cinq, six ou huit fais- ceaux de la base au sommet, comme je l'ai dit tout à l'heure. Un autre pédoncule avait six faisceaux dans sa partie inférieure et neuf inégaux dans la partie supérieure. Plusieurs pédoncules n'avaient que cinq gros faisceaux, égaux entre eux, avec quelques-uns desquels alternaient trois ou quatre faisceaux plus petits. C'est de ce nombre variable de faisceaux qui, au som- met du pédoncule, s'unissent assez irrégulièrement par de courts rameaux obliques, que sortent douze faisceaux péripbériques : six principaux opposés aux loges et aux cloisons, six plus faibles interposés aux précédents, et d'autres branches qui se portent vers le centre pour produire les placen- taires, ainsi qu'il sera dit plus loin. » Chacun des trois opposés aux loges se bifurque radialement une pre- mière fois un peu au-dessus de sa base, près du fond de la loge correspon- ( i4) dante. La branche interne constitue la nervure médiane du carpelle dont dépend cette loge; la branche externe se bifurque encore une fois à une hauteur variable : tantôt vers le tiers inférieur ou vers la moitié de la hauteur de l'ovaire, tantôt vers le tiers supérieur de celui-ci. La nouvelle branche interne monte dans l'étamine oppositisépale voisine; la branche externe se rend dans la nervure médiane du sépale placé au-dessus. » Chaque faisceau opposé à une cloison se bifurque radialement vers le tiers supérieur de l'ovaire; la branche interne monte dans l'étamine oppo- sitipétale correspondante, tandis que la branche externe va constituer la nervure médiane du pétale superposé. » Les nervures latérales des sépales et des pétales sont produites par les six faisceaux périphériques plus grêles, interposés aux six principaux qui viennent d'être décrits, mais ces six faisceaux interposés ousecondaires se bifurquent langentiellement une première fois dans la paroi ovarienne, communément vers le tiers ou le quart de la hauteur de celle- ci: une branche, souvent après s'être elle-même bifurqnée dans la partie supérieure de l'ovaire, va dans le côté correspondant du sépale placé au-dessus, et l'autre branche dans le côté voisin du pétale contigu, souvent après s'être bi- furqnée aussi dans la partie supérieure de l'ovaire. Ces branches, en se subdivisant après leur entrée dans le sépale ou dans le pétale, donnent lieu à quatre ou cinq nervures latérales, qui se terminent toutes librement dans la partie supérieure du pétale ou du sépale, sauf la nervure latérale la plus voisine de la médiane, qui s'unit à celle-ci près de son sommet dans les sé- pales, mais non dans les pétales, où toutes les nervures latérales sont libres par leur extrémité supérieure ( i ). » Si maintenant nous revenons aux faisceaux placentaires, nous trouvons que ces derniers faisceaux se disposent dans le centre suivant un triangle, dont les angles correspondent à la base des cloisons. Au-dessous des loges ces faisceaux hasilaires des placentas se relient les uns aux autres par des (1) Dans le Mémoire dont j'ai parlé, l'origine des nervures latérales des divisions du perianllie n'étant indiquée que très-brièvement, passe presque inaperçue. Il est dit seule- ment, en effet ( aux pages 224 et 225 du tome xxi des Sa», étr.) que les faisceaux c inter- calaires, dont les branches internes donnent les faisceaux placentaires, produisent par leur branche externe qui se dédouble deux fois expl, àesfîg. io3, 104 et io5) des rameaux dé- signés les uns par c ils accompagnent les faisceaux a qui entrent dans les sépales), les au- tres parc' (ils accompagnent les faisceaux b, qui entrent dans les pétales) ; par conséquent les faisceaux latéraux des sépalesetdes pétales dériveraient comme les placentaires, exclu- sivement des trois faisceaux n du pédoncule , ce qui est évidemment une erreur. ( i5) branches horizontales qui traversent le parenchyme central. Cette union transverse des faisceaux placentaires à leur partie inférieure indique clai- rement qu'il ne saurait être question des faisceaux marginaux de prétendus bords rentrants de feuilles carpellaires hypothétiques. A la partie inférieure des loges, tous les faisceaux placés aux faces du triangle ont leurs vaisseaux tournés vers ces loges. Il reste quelquefois, à l' extrémité interne d'une cloison, un faisceau de l'un des angles qui seul a ses vaisseaux tournés vers le centre. » Là, près de l'insertion des ovules inférieurs, le parenchyme central est encore indivis; mais un peu plus haut il se scinde vis-à-vis de l'intervalle des deux rangées d'ovules de chaque loge. Les cloisons sont alors libres par leur extrémité interne. C'est dans cette extrémité de chacune d'elles que se trouvent les faisceaux placentaires, dont le nombre diminue en montant par leur fusion. Il n'y en a bientôt plus que trois dans chacune, puis deux seulement qui persistent jusqu'au sommet de l'ovaire, où ils se terminent en s'unissant à la nervure médiane du carpelle auquel ils appar- tiennent, avant l'entrée de celle-ci dans le style. » Vers l'insertion des ovules supérieure, les extrémités internes des cloisons jusque-là libres, sans doute pour faciliter la fécondation, commencent à se réunir, mais elles laissent au centre un petit canal triangulaire qui continue celui qui parcourt longitudinalement le style et aux^angles duquel s'op- posent les prolongements des nervures médianes, qui finissent indivises un peu au-dessous du sommet obtus non papillaire du style. » Je n'ai trouvé de faisceaux transverses ni à l'intérieur des cloisons de l'ovaire, ni dans celle d'un fruit déjà avancé dans son développement. » La structure de la fleur du Leucoium vernum a beaucoup d'analo- gie avec celle du Galanthus nivalis, au moins en ce qui regarde la distri- bution des faisceaux périphériques de l'ovaire et celle des nervures du périanthe. » Dans une fleur de Leucoium vernum dont le pédoncule avait huit fais- ceaux disposés en ellipse, quatre un peu plus gros alternaient avec quatre un peu plus petits. Au sommet du pédoncule les faisceaux s'unissent; il s'en écarte d'abord six faisceaux qui se portent dans le parenchyme externe ; puis les faisceaux restés dans la région centrale, toujours reliés les uns aux autres, émettent six autres faisceaux périphériques qui s'interposent aux six premiers, tout en se tenant un peu plus internes. Ceux qui demeurent au centre constituent les placentaires, comme on le verra plus loin. Des douze faisceaux qui montent dans la paroi externe de l'ovaire, les six der- ( '6 ) niers, un peu plus forts que les autres, donnent les trois opposés aux loges et les trois opposés aux cloisons. m Le faisceau opposé à chaque loge se divise radialement d'abord vers le tiers inférieur de l'ovaire : sa branche externe montait dans le sépale placé au-dessus, dont elle formait la nervure médiane; l'autre branche se bifur- quait radialement une seconde fois vers le tiers supérieur de l'ovaire; la nouvelle branche externe donnait le faisceau staminal oppositisépale ; la branche interne constituait la nervure médiane carpellaire proprement dite qui, après avoir contourné le sommet de la loge, entrait dans le style où elle montait en opposition avec un angle du canal central et se terminait au- dessus du renflement fusiforme à petite distance de la pointe stigmalifère. » Les faisceaux périphériques opposés aux cloisons se bifurquent radia- lement aussi dans la partie supérieure de l'ovaire. La branche interne entre dans une étamine oppositipétale; la branche externe va former la nervure médiane du pétale placé au-dessus. Il y avait encore sur le tiers inférieur de ce faisceau opposé à une cloison deux courts ramuscules un peu ascen- dants. » Les nervures latérales des sépales et des pétales sont données, comme dans le Galanliius, par les six faisceaux périphériques plus grêles, inter- posés aux six principaux de l'ovaire. Chacun de ces six faisceaux se bi- furque tangentiellemant vers la moitié de la hauteur de l'ovaire ou un peu plus bas. Une branche monte dans le côté du sépale placé au-dessus, l'autre branche dans le côté du pétale voisin ; mais chacune de ces deux branches se bifurque à son tour, soit avant son entrée, soit après. Quand deux faisceaux résultant de cette bifurcation entrent dans le côté du sé- pale ou du pétale, la branche la plus rapprochée de la nervure médiane monte parallèlement à celle-ci, et se termine en s'unissant à elle près de son sommet; l'autre branche se bifurque de nouveau : le rameau interne va se terminer, si c'est dans un sépale, en s'alliant par son extrémité supé- rieure avec le premier faisceau latéral ; l'autre rameau, en se bifurquant plusieurs fois, produit des nervures latérales externes qui se terminent librement près du bord de l'organe à des hauteurs diverses. Il en est de même dans les pétales; seulement, le premier faisceau latéral de chaque côté est seul lié par son extrémité avec la nervure médiane. » Après la séparation des douze faisceaux périphériques, qui se com- portent comme il vient d'être dit, il reste dans la région centrale une sorte de cercle fibrovasculaire qui, un peu plus haut, se partage en faisceaux rangés suivant les faces d'un triangle, dont les angles tronqués sont oppo- ( '7 ) ses aux cloisons, et dans le centre duquel se trouvent encore quelques fais- ceaux. Cet ensemble triangulaire produit les faisceaux placentaires qui, près de l'insertion des ovules inférieurs, sont placés au fond des cloisons devenues libres entre elles par leur extrémité interne. Là, deux ou trois faisceaux occupent le fond de chaque cloison ; deux autres, un de chaque côté, sont un peu plus externes. Ceux qui a voisinent les loges ont leurs vais- seaux tournés vers celles-ci; le médian, quand il y en a trois au fond de la cloison, les a tournés vers l'extérieur. Ces faisceaux montent jusqu'au som- met de l'ovaire où quelques-uns peuvent même atteindre la base du style. Je n'ai pas observé leur union avec les nervures médianes au-dessus des loges, mais j'ai constaté cette union dans le Leucoium œstivum. Les cloisons de l'ovaire d'une fleur de Leucoium vernum étaient parcourues par des fais- ceaux transverses, qui, insérés sur les placentaires, montaient oblique- ment, s'unissaient quelquefois entre eux, mais n'arrivaient pas encore à la périphérie. Je crois devoir ajouter que, dans les cloisons d'un fruit de L. œstivum déjà avancé en âge, les faisceaux transverses, reliés les uns aux autres, allaient de la périphérie vers les placentaires, qu'ils n'atteignaient pas, si ce n'est dans la partie supérieure de l'ovaire. Ce fait, dont je complé- terai plus tard la description, rappelle, sous une autre forme, ce que j'ai décrit d'après les Scilla sibirica et italica, etc. (Voir Comptes rendus, t, LXX1X, p. i io3 et 14^0.) » PHYSIQUE. — Troisième Note sur les transmissions électriques à travers le sol; par M. Tu. du Moncel. « Dans ma dernière Note, j'ai signalé l'origine des courants telluriques qui se développent au contact des lames de communication d'un circuit avec le sol, et j'en ai fait ressortir les effets dans les transmissions électriques qui mettent à contribution la terre comme complément du circuit. Il me restait à expliquer les causes de ces diverses actions, et c'est cette question que je vais traiter aujourd'hui. » Si l'on jette d'abord les yeux sur le tableau que j'ai donné dans ma dernière Note, on peut de suite reconnaître une influence qui trouve son explication dans les elfets de polarisation dont j'ai parlé dans ma Note du Ier mai 1876. Ainsi l'on voit dans les deuxième et troisième séries d'expé- riences, que les courants de polarisation produits en sens contraire du cou- rant local s'évanouissent beaucoup moins vitequand la petite lame est positive C. K., ih-6, 2" Semestre. (T. LX.XX1U, N» i.) 3 ( «8 ) que quand elle est négative. Alors que ce courant, dans ce dernier cas, passe de — (35° à -t- 5o°en cinq minutes, il ne tombe, dans le premier cas, que de — 00° à — 4°°, dans le même laps de temps, et ne s'annule qu'au bout de huit minutes. 11 en est de même pour les quatrième et cinquième séries d'expériences, dans lesquelles on voit le courant de polarisation tomber de — 3i° à — 3° quand la grande lame est positive, tandis qu'il ne tombe que de — 75° à — 34° quand la petite lame est positive. Ces effets se com- prennent du reste facilement, si l'on considère, d'un côté, que les effets de polarisation sont d'autant plus énergiques que les électrodes présentent une surface moins grande, et d'un autre côté que la polarisation est principalement déterminée par l'électrode positive. Conséquemment plus l'électrode positive dans un électrolyte sera petite, plus les effets de pola- risation devront être énergiques et se maintenir longtemps. » Nous remarquerons toutefois que cette action nuisible n'est pas pré- pondérante dans la troisième série d'expériences, puisque c'est quand la plus petite des deux électrodes est positive que le courant acquiert son maxi- mum d'intensité et de constance; mais c'est qu'alors le courant local marche dans le même sens que celui de la pile. » Dans les quatrième et cinquième séries d'expériences, où le cou- rant local dû à l'inégale humidité du milieu électrolysé se trouve être en sens contraire de celui développé dans les autres expériences, en raison de l'inoxydabilité des électrodes, on retrouve des effets un peu différents. Ainsi l'on reconnaît que, dans les conditions de la quatrième série d'ex- périences, les courants locaux dus à l'inégale surface des électrodes et à l'inégale humidité du milieu électrolysé se combinent pour renforcer l'action du courant de la pile, quand la petite lame est positive et plongée dans le sable le moins humide, tandis que, dans les conditions de la cin- quième série d'expériences, l'action de ces courants locaux étant différen- tielle, et laissant au courant résultant de l'inégale humidité du milieu électrolysé la prépondérance, diminue l'intensité du courant de la pile, quand celui-ci est transmis de manière à rendre positive la petite lame, laquelle est alors plongée dans le sable le plus humide. » Il s'agit maintenant d'expliquer le développement de ces deux cou- rants locaux et le rôle si important qu'ils jouent dans les transmissions électriques. » Lors de mes premières expériences de 18G1, j'avais rendu compte de la production des courants dus à l'inégale humidité du milieu électrolysé, en disant qu'avec des électrodes d'un même métal attaquable, plongé dans ( i9 ) ni) pareil milieu, l'oxydation s'effectuant d'autant plus facilement que les parties de ce milieu en contact avec les électrodes sont plus mouillées, la force électromotrice développée par cette oxydation devait être plus éner- gique sur une électrode que sur l'autre, et, en conséquence, l'électrode la moins attaquée devait être électronégative par rapport à l'autre, c'est-à- dire constituer un pôle positif. Parla même raison, je disais que, si une des électrodes était oxydée et l'autre décapée, cette dernière devait jouer dans le couple, toutes choses égales d'ailleurs, le rôle de l'élément oxydable et par conséquent fournir un pôle négatif. C'est, en effet, ce que l'on a pu remarquer dans les expériences dont il a été question dans ma dernière Note, puisque nous voyons qu'à mesure que la plaque enterrée se rouille le courant tellurique diminue, et ne peut même pas reprendre sa valeur primitive quand on arrose la plaque. Dans ces expériences, il est vrai- semblable que cet effet a dû réagir concurremment avec celui résultant de l'inégale surface des plaques de communication, puisqu'en définitive les conduites d'eau et de gaz devaient être, au moment des premières expé- riences, plus rouillées que la plaque enterrée; j'ai voulu toutefois m'assurer de l'importance de cette action, en examinant l'intensité des courants locaux déterminés avec mon silex d'Hérouville, lorsque j'employais comme élec- trodes une lame de tôle décapée et une autre lame de la même tôle non décapée. J'ai trouvé, en réunissant ces électrodes à mon galvanomètre, un courant dirigé extérieurement de la lame non décapée à la lame décapée, quia pu atteindre en cinq minutes une intensité de i6°,5. Avec du zinc oxydé et du zinc fraîchement décapé, ce courant, par l'intermédiaire de la même pierre, a pu atteindre -f- 34° au début et + 38° au bout de cinq minutes, le zinc oxydé constituant toujours le pôle positif (i). D'après ces expériences, l'explication des courants dus à la différence d'humidité des terrains autour des plaques enterrées est donc simple et facile. » Il n'en est pas de même des courants dus à l'inégale étendue des surfaces des lames enterrées, et, pour en comprendre l'origine, il faudrait peut-être admettre, d'abord, que l'action électrique développée par suite du contact physique de deux corps hétérogènes (hypothèse primitivement admise par Volta et à laquelle on tend aujourd'hui à revenir) varie avec leur surface de contact, ou, ce qui revient au même, avec leur contact plus ou moins intime, ce qui expliquerait les courants développés avec les électrodes de platine, ii La foice éleclromolrice de ces deux couples rapportée .'i celle de l'élément Daniel! prise pour unité est o,oi5 et Q,o44- 20 ) soit par suite de leur inégale surface, soit par leur contact avec un milieu humide inégalement humecté; en second lieu, il faudrait admettre que les corps oxydables sont -plus énergiquement attaqués lorsqu'ils présentent à l'oxydation une petite surface que lorsqu'ils en présentent une grande, fait avancé par certains ingénieurs qui ont fait des recherches dans la mer, et qui ont trouvé que les menus objets en fer étaient plus profondément et plus complètement rouilles que les gros après un même temps de séjour dans l'eau. » D'après cettedouble hypothèse, il devrait résulter : i°qu'avecdes élec- trodes de platine, les courants développés ne pourraient être qu'éphémères, puisque à l'action de contact ne pourrait succéder aucune autre action capable de continuer le mouvement électrique produit; a° qu'avec des électrodes oxydables, ces courants pourraient subsister indéfiniment, grâce à la création subséquente d'une force électromotiice résultant d'une action chimique. C'est en effet ce que l'expérience démontre. Ainsi, en plongeant dans un vase rempli d'eau distillée une lame de platine de 10 centimètres de longueur sur 3e, 5 de largeur et un fil de platine, j'ai obtenu un courant quia fourni au début une déviation de (84°- 170), lequel s'est réduit à 3 degrés au bout de cinq minutes, et s'est ensuite annulé pour ne plus reparaître pendant les quelques jours que l'expérience a duré. En pre- nant au contraire deux laines de zinc présentant des surfaces immergées de 25 centimètres carrés et de 2 centimètres, un courant dirigé de la grande lame à la petite s'est montré dès le premier moment et, après plusieurs inversions successives, est venu se fixer, au bout de deux jours, à 84° degrés dans le même sens. Ces fluctuations, toutefois, méritent un examen tout particulier, car elles semblent venir à l'appui de la théorie que je viens d'exposer. » En effet, d'après celte théorie, puisque la petite lame s'oxyde plus éner- giquement que la grande et qu'elle a constitué une électrode positive pour le courant dû à l'action de contact, elle doit jouer par rapport à la grande lame le rôle de lame éleclropositive et fournir par conséquent le pôle négatif. Toutefois, si l'on considère que cette énergie plus grande d'oxydation a pour résultat de créer à la surface de celte petite laine une couche d'oxyde plus épaisse que sur la grande lame, on peut comprendre que le courant dévi loppé) après avoir passé par une période de renforcement, doit s'affai- blir sous l'influence de la polarité électronégative que tend à prendre, a la suite de la for. nation de cette couche d'oxyde, la petite lame, et au bout d'un certain temps cotte polarité devient assez forte pour permettre à la ( 21 ) grande lame de s'oxyder à son tour plus énergiqucment et déterminer un courant en sens contraire, courant de la même nature que celui qui se pro- duit entre une lame oxydée et une lame qui ne l'est pas. Ce nouveau cou- rant, comme le premier, doit passer par une phase d'accroissement suc- cessif, à mesure que l'effet s'accentue davantage; mais comme, sous l'influence de ce nouveau courant, l'hydrogène qui se dégage alors sur la petite lame tend à réduire la couche d'oxyde qui s'y était formée, l'effet électrique produit, après avoir atteint un certain maximum, commence bientôt à décliner et va en diminuant jusqu'à ce que la surface de cette pe- tite lame se trouve dans le même état d'oxydation que la grande -, alors la faculté que possède la petite lame de s'oxyder plus énergiquement repa- raît, et le courant se renverse de nouveau pour fournir ensuite une nou- velle inversion quelque temps après. Toutefois, comme ces inversions ne sont que le résultat d'actions différentielles qui laissent après elles un ré- sidu, elles doivent tendre de plus en plus à s'éloigner les unes des autres, a mesure que les lames s'oxydent davantage, et il doit arriver un moment où, la réduction de la couche d'oxyde par l'hydrogène ne pouvant plus être faite assez complètement, l'action due à la différence de surface des lames doit subsister seule. Dès lors, le courant doit se maintenir dirigé de la grande lame à la petite. L'expérience démontre que tous ces effets se produisent; mais, pour qu'ils soient bien nets et bien marqués, il faut em- ployer de l'eau distillée, et les lames doivent être parfaitement décapées au début. » Avec les lames de zinc dont j'ai parlé plus haut, j'ai obtenu d'abord au moment de leur immersion un courant de — rj° allant de la grande lame à la petite et qui a aug- menté jusqu'à — 3.5°; puis il a diminue assez rapidement, et, après s'èlre annule, puis in- versé, il a pu atteindre en douze minutes -+- 52° en sens opposé de sa première direction; après quoi il a diminué de nouveau, et une heure après il était repassé à — 22° en sens op- posé. Après ib4°m> 'l ^'t;ut ('e — 25°, et six heures après il fournissait une déviation en sens opposé de -+- 64°. Ces alternatives ont duré pendant deux jours, après quoi l'on a ob- tenu une déviation constante variant de — 700 à — 84". >> Quand, le courant allant de la grande lame à la petite, je retirais de l'eau la grande lame et la laissais pendant quelque temps (deux heures environ) exposée à l'air, la petite lame continuant, à s'oxyder fournissait, au moment où j'immergeais de nouveau la grande lame, un courant de -1- 5c)0 allant de la petite lame à la grande, et qui a pu atteindre -+- 790; mais, au bout d'une heure et demie, cette déviation n'était plus que -1- 56°, et deux heures et de- mie après elle venait se fixer à — 4° ' cn sens opposé. Elle a augmenté ensuite successive- ment jusqu'à — 84°, point où elle est restée stationnaire. » Quand chacune des actions contraires dont je viens de parler était dans sa période as- cendante, une agitation communiquée au liquide augmentait la déviation; quand au cou- ( " ) traire elle était dans sa période descendante, cette agitation ne faisait que la diminuer davantage, et souvent, quand les déviations étaient peu considérables, elles provoquaient l'inversion du courant. » Dans ma précédente Note, j'ai beaucoup insisté sur l'influence consi- dérable exercée sur les transmissions électriques à travers le sol par ces diverses réactions, lesquelles, au premier abord, paraissent bien minimes, et sembleraient devoir s'effacer complètement devant les courants élec- triques que je transmettais et qui résultaient d'une pile de Daniell de vingt éléments. J'ai voukt me rendre compte de cette influence et j'ai entrepris une série d'expériences, à ce sujet, cpii m'ont démontré qu'elle devait être attribuée principalement à la disposition du conducteur humide dans le circuit, par rapport aux pôles du générateur électrique. Je me suis, en effet, assuré que, quand un conducteur humide un peu résistant est disposé de manière à constituer un générateur électrique dont la force électro- motrice peut être même très-faible, il peut fournir, à travers une résislance métallique, même considérable, un courant assez sensible et assez constant, dont V intensité peut élrecle beaucoup supérieure à celle\du courant fourni par une pile d'une force électromotrice beaucoup plus grande, et qui traverserait ce conducteur humide et cette même résistance métallique. Cela tient, en grande partie, aux effets de polarisation, qui, dans un cas, se développent aux deux électrodes, et qui, dans l'autre cas, ne se produisent qu'à une seule, a l'élec- trode la moins nuisible (celle où se dégage l'hydrogène). En effet, dans le cas où le générateur est constitué par le conducteur humide, l'électrode où se dégage l'oxygène est l'électrode attaquée, celle par conséquent où se développe la force électromotrice, tandis que, quand le courant d'une pile traverse ce conducteur humide, même muni de deux électrodes de platine, cette électrode est polarisée par l'oxygène et crée une force électromolrice en sens contraire du courant transmis, laquelle force est supérieure, ainsi qu'on l'a vu, à celle développée par l'autre électrode. » D'après ces considérations, il est facile de comprendre que le courant tellurique développé au contact des lames de communication d'une ligne télégraphique avec le sol puisse ne pas être beaucoup affecté par la résis- lance d'un circuit télégraphique, alors que le courant de la pile qui doit passer à travers la terre, c'est-à-dire à travers un électrolyte susceptible de fournir des effets de polarisation sur ses deux électrodes, puisse en être très-affecté. L'importance de cette réaction dépend du reste de plusieurs circonstances, d'abord de la tension de la pile, et en second lieu de la ré- sistance du conducteur humide; mais elle est beaucoup plus considérable i ,:-. ) qu'on ne serait porté à le supposer, et, dans mie prochaine Communica- tion, je rapporterai quelques-unes des expériences réellement curieuses que j'ai entreprises à cet égard. » NAVIGATION. — Examen des nouvelles méthodes proposées pour la recherche de la position du navire à la mer. Note de M. A. Ledieu. (Suite.) (i) « Le procédé Marcq-Saint-Hilaire traduit analytiqucment consiste à cal- culer d'abord la distance zénithale fictive Ze A, fig. i ou 2, qu'on appelle dis- tance zénithale estimée, au moyen d'un triangle de position déterminé par la colatitude géographique de l'astre, la colatitude estimée du navire et l'angle au pôle, angle qui résulte lui-même de la combinaison de la longitude géographique de l'astre et de la longitude estimée du navire. Ce calcul n'est autre que celui de la hauteur d'un astre à une heure connue, em» ployé dans la réduction des distances lunaires, quand on a observé ces distances sans prendre de hauteur. On détermine ensuite l'azimut PZeA, qui correspond au zénith estimé Ze, ce qui, soit dit en passant, mène à deux solutions Ze A et ZeA.', dont la bonne est fixée par la connaissance de la direction dans laquelle on a observé l'astre. Quoi qu'il en soit, avec l'azimut estimé et la différence ZeV , regardée sensiblement comme un arc de loxodromie, entre la hauteur estimée Ze A et la hauteur observée VA, on détermine aisément, par un simple calcul d'estime, ie point V du cercle de hauteur qui doit servir, dans le procédé qui nous occupe, à me- ner la droite de hauteur. Il reste à noter qu'avec ce procédé l'heure du bord, qu'on peut avoir besoin de connaître pour le service courant, s'obtient en combinant l'heure du premier méridien par le chronomètre avec la longi- tude de l'intersection V. » En résumant ce qui précède, on se trouve définitivement en présence de trois points L, G et V déterminatifs de la droite de hauteur. Nous dis- tinguerons ces trois points par les désignations de intersection-latitude L, in- tersection-longitude G, intersection-vertical V. Maintenant quelle est celle de ces intersections à laquelle il faut donner la préférence; en d'autres termes, quelle est celle qu'il convient de prendre pour ce que nous appel- lerons le point avantageux? C'est là que gît en particulier la discussion que nous nous sommes proposé d'éclaircir. Voir les Comptes rendus du 18 juin. ( a4 ) » Des trois procédés dont nous venons de parler, celui qui emploie l'angle horaire est le plus court, surtout lorsqu'on se sert de tables auxiliaires dressées exprés pour faciliter son effectuation. Mais au fond les différences de longueur d'opération sont peu de chose; et d'ailleurs on doit surtout se préoccuper de l'exactitude du lieu géométrique à se procurer. Il faut dès lors choisir pour point avanta/jeux l'intersection qui se trouve la plus voisine de la position réelle du navire, ou, en cas de renseignements insuf- fisants ace sujet, celle qui n'expose pas à la possibilité d'un écart consi- dérable par rapport à ladite position. Or cette position se trouve manifes- tement à la rencontre du cercle de hauteur par un deuxième cercle décrit du point Ze, fig. i ou 2, comme centre avec un rayon égal à l'erreur to- tale de l'estime. Ce rayon est, il est vrai, complètement inconnu. Mais, pour la discussion qui nous occupe, cela n'importe pas; car il suffit, sans se préoccuper aucunement des distances, de savoir que le cercle d'erreur est susceptible de couper le cercle de hauteur soit en Z et Z{, avec les deux points desécanceen dehors du point L (ou G) par rapport au point V, soit en z et z, avec l'un des points de sécance compris entre L (ou G) et V. » Cela entendu, admettons premièrement qu'on n'ait aucune donnée ur les courants ni sur les erreurs de la dérive et du loch depuis les ob- servations du ou des jours précédents, autrement dit qu'on ne possède aucune indication sur les erreurs probables de l'estime. Le problème est trop indéterminé pour qu'il y ait moyen de fixer par la théorie des pro- babilités le nombre de chances qu'a le point V pour être plus voisin ou également voisin de la position réelle du navire que le point L (ou G). Au surplus, la considération de ces chances ne serait que secondaire. Il faut surtout remarquer qu'avec le point V on n'est jamais exposé à avoir, par rapport à la position réelle du navire, un écart plus grand que la moitié de la distance ZZ, ou zz{ entre les deux places possibles de cette position sur le cercle de hauteur. Avec chacun des points L et G, au contraire, il peut arriver que l'écart atteigne cette dislance. Bien plus, lorsque les deux sécances, telles que s et z,, du cercle d'erreur tombent d'un même côté par rapport au point L (ou G), d'abord l'écart surpasse la distance en ques- tion, si c'est la plus éloignée des sécances qui représente la position réelle du navire; mais en outre, dans un cas comme dans l'autre, l'écart est sus- ceptible de prendre une valeur relativement considérable aux environs des circonstances défavorables (§ 4) concernant le procédé générateur de l'in- tersection considérée L ou G. Celle dernière considération est capitale pour ( *5 ) poser en principe qu'en l'absence de tout renseignement sur les erreurs probables de l'estime, l'intersection V est seule acceptable coramepm! avantageux, surtout lorsque la hauteur a été prise à un moment quelconque. Si l'on avait été à même d'observer dans le premier vertical, ou tout à fait aux environs, il vaudrait mieux, eu égard aux circonstances particulières (§4) où l'on se trouverait alors, prendre l'intersection L, et adopter pour alignement du navire le méridien passant par ce point. Toutefois, en y réfléchissant, on voit que le point V se confondrait très-sensiblement alors avec l'intersection L et la droite de hauteur avec ledit alignement. La généralité de l'emploi du point V ne se trouve donc pas altérée de ce chef; seulement le calcul serait ici un peu plus long. Une remarque analogue est applicable au cas où, ayant observé aux environs du méridien, on serait conduit, eu égard à cette circonstance particulière, à se servir de l'intersection G. « Supposons maintenant qu'on possède quelques renseignements sur les erreurs probables de l'estime. En cette conjecture, on parvient encore avec une extrême simplicité aux conclusions que voici : » i° Si, grâce surtout aux moyens dont on dispose aujourd'hui pour avoir de bonnes observations méridiennes de nuit, et dont M. Fleuriais a été un des plus intelligents propagateurs, on est sûr d'avoir une latitude à peu près exacte, l'intersection L sera manifestement le point le plus voisin. )> 2° Si les courants combinés avec les erreurs de la dérive et du loch ont porté en latitude dans le sens de V vers L, l'intersection L sera pareil- lement le point le plus voisin. » 3° Si les mêmes causes ont, au contraire, porté en latitude dans le sens de L vers V, l'intersection L demeurera encore le point le plus voisin, tant que l'erreur en latitude zc sera plus petite qu'environ la moitié de la quantité Ya, qui représente l'écart en latitude des deux points V et L. » 4° Si l'on a été porté en longitude dans le sens de V vers G, l'inter- section G sera le point le plus voisin. » 5° Si, nu contraire, on a été porté en longitude dans le sens de G vers V, l'intersection G demeurera encore le point le plus voisin, tant que l'erreur en longitude z, d, exprimée en milles majeurs, sera moindre qu'environ la moitié de la quantité Sb, qui représente l'écart en longitude des deux points V et G. CF.., 18-76, ■>.' Semestre. (T. LXXXHI, N° 1 .) 4 ( 26 ) » 6° Dans tout autre cas, l'intersection V obtenue par le procédé Marcq sera l'intersection la plus voisine, et devra, dès lors, être choisie comme point avantageux. Il conviendra encore de foire le même choix toutes les fois que, avec les renseignements qu'on peut posséder sur les courants et sur les erreurs de la dérive et du loch, on commencera, à l'instar de beaucoup de capitaines, par corriger, tant bien que mal, l'estime de ces perturbations, et qu'on basera la recherche du point avantageux sur le point estimé combiné qui résulte de ce mode d'opérer. » Aux considérations précédentes il vient s'en ajouter d'autres non moins importantes en faveur de l'intersection V : nous voulons parler d'une série de propriétés propres à cette intersection, et dont on trouvera l'ex- posé dans notre Mémoire complet. » astronomie physique. — Nouvelle série d'observations sur les protubérances et les taches solaires. Lettre du P. Secchi à M. le Secrétaire perpétuel. o ?.8juin 1876. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le résumé des observations solaires faites dans le dernier semestre. Tout le monde sait que le Soleil présente actuellement un minimum d'activité. Les particularités qui avaient caractérisé cette tranquillité dans le semestre précédent se sont reproduites également dans le dernier. Il n'y a que très-peu de protubérances, presque aucune éruption; habituellement les filets de gaz se soulèvent en ligne droite et verticalement; ces mêmes filets n'ont que peu de durée; leur connexion avec les facules reste la même. L'hydrogène sortant parait écarter la couche plus sombre de métaux absorbants et produire ainsi des facules très-petites, mais bien définies et tranchées, semblables à des grains brillants. Depuis mars, les taches ont été presque nulles : il s'agit des taches garnies de noyau et de pénombre. De petits pores n'ont pas fait défaut d'un jour à l'autre, mais leur durée est toujours resiée courte. Tel est l'as- pect actuel de l'astre, comme nous l'avions déjà signalé, ainsi que d'autres observateurs. Les tableaux suivants donnent en détail la position moyenne des régions plus actives. Il est remarquable que les inaxima occupent les latitudes comprises de ± io° à 200 et de 5o° à 6o°. » Plus près des pôles et surtout du pôle nord, la chromosphère a été sou- vent très-élevée, quoique à fils droits et tranquilles. Les facules ont été peu nombreuses. ( 27 ) •suoumasqo.p surior ■jnot jeJ r-o«oo l~ jC tW - « *^T 3 PO » h « h n h n OS Cl ç | n a - - n c os = J — oo ce ^t a n p, E f •»-.-. ~ « - -îo oc r-ro - r. - omeo :© ^r-*— *ar ci — O 3 O O O o o o O 00 PI PI o o c >-". po s ci [C i -00 'O uo « po c c m - *crin — pi co o o c c uo i_o po co ^r co o pi w ;irt pi pi o > " - - c in v^- ri co pi pi r-LO -o pî r- O — ro x uo i-o r— ■o^fl --— r = a z m pi o r*cr m CO O O ÎO i - o r^n r-« ce ce «--r S. S- S. S- X s. s s s ss s z z z z z >-— - r; o O 00 - c — -0 ^ omintofi P5 ■y. / / « rt M " " PO c c r z z r C jC ^~ m o » CO ■" ** « M o »n o o»fl pi -— pi pi -t oï r^uTî o '■£> c o h ~ -. .. - « - -V es iflot^x r— ■§ c ifi 3 o r*> uO — --o pbj po i_n co pi ^n co C O lO r- c co oo u": i-o olo tO pi co lO — — vfj P> O O PO O co -< x ( *8) M. de Lesseps communique à l'Académie les renseignements qui lui ont été transmis sur l'observation faite à Port-Saïd et à Suez d'un phénomène lumineux qui s'est produit le 1 5 juin courant. « Port-Saïd, 1 5 juin 1876. » Rourille-Timsak. — Hier, vers 8 heures du soir, on a vu ici un globe très-lumineux qui s'est divisé en gerbes, comme font les fusées, direction sud-est. » Desavary. » « Raz-el-Beli, 1 5 juin. 1 On a vu ici, hier soir, vers 81' 3om p. m., comme une étoile filer de l'ouest à l'est. Le phénomène a duré quelques moments en produisant une grande lumière. « Chef de gare de Raz-el-Beh : Péroyich. » <■ Kilomètre G4, 1 5 juin. » A 8'' iom soir, ai vu une étoile filante, allant de l'ouest à l'est, répandant une clarté parfaite pendant 3 secondes environ , puis une détonation semblable à celle du ton- nerre. 9° Nickel obtenu par procédé mixte et fondu. Nickel 98,00 Cuivre o,5o Silicium o, i3 Fer 1 ,60 ioo,23 » Nous présentons aussi un alliage en plaques cubiques à 5o pour 100 de nickel et 5o pour 100 de cuivre, alliage recherché par l'industrie, à cause de la facilité qu'il présente pour la refonte et la combinaison des alliages de maillechort, enfin un maillechort à i5 pour 100 de nickel pur. » Ce dernier alliage est remarquable par sa malléabilité, son homogé- néité et sa blancheur. Nous l'avons laminé à toute épaisseur et même en feuilles minces de j~ de millimètre et nous l'avons étiré en fils de tous dia- mètres. Il s'est comporté d'une manière remarquable, ainsi que le prouvent les échantillons soumis à l'Académie. Nous en avons fait des couverts, dps pièces d'orfèvrerie estampées, retreintes, repoussées, qui montrent toute la valeur de l'alliage à i5 pour 100, au point de vue industriel, ainsi que la qualité du nickel extrait des minerais de la Nouvelle-Calédonie, qui dans tous ces essais nous a paru mieux se comporter que les nickels européens. » Nous ne voulons pas terminer cette Note sans remercier notre chi- miste, M. Herpin, et notre ingénieur, M. Coste-Floret, dont le concours nous a été précieux pour la mise en pratique des procédés nouveaux que nous avons imaginés pour extraire le nickel de ces minerais calé- doniens. » VITICULTUUE, — Sur le mode d'emploi des sulfocaibonales. Note de M. J.-B. Jaubeut. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « La confiance qui avait présidé aux premières applications des sulfo- carbonates s'était refroidie, par le fait de l'exagération même des espé- rances que les vignerons avaient fondées sur leur emploi. Cette réaction, en quelque sorte salutaire, malgré le découragement qu'elle devait apporter ( 32 ) dans quelques esprits, a eu l'avantage d'amener la question sur son véri- table terrain en démontrant : » i° L'impossibilité d'arriver à la destruction complète et définitive des Phylloxéras; 2° l'obligation de revenir plusieurs fois à l'emploi du re- mède, pour éviter le repeuplement ou les invasions nouvelles; 3° l'im- portance absolue d'un mode d'application économique. » Il n'y avait aucun doute sur l'efficacité des sulfocarbonates, insecti- cides puissants, engrais régénérateur. Restait à trouver le moyen de les appliquer sans trop de frais. Les procédés de fabrication restant dans le do- maine de l'industrie, l'économie ne pouvait porter que sur la main-d'œuvre et sur les doses. » L'expérimentation, faite dans ce sens, nous a démontré : » i° Que les doses du remède pouvaient être excessivement réduites, à la condition d'être appliquées plus souvent; 2° que la quantité d'eau de dissolution, surtout à l'époque des pluies, pouvait être aussi considérable- ment réduite; 3° que le moyen le plus simple et le moins coûteux d'in- troduire le remède dans le sol était de faire un trou, à l'aide d'un pal ou d'une aiguille, et d'y verser le liquide. » Je ne donne ici que les expériences, méthodiquement faites, soit à Gréonlx, soit à Manosque. r> Vigne Michel, à Gréonlx. — Agée de six ans, en allées; surface occupée, par cep, in,ti,87 . Traitement fait dans la deuxième quinzaine d'avril. Nombre de trous, par cep, de q à io. Profondeur, o"', 5o. Sulfocarbonate de potassium employé par cep, 84 grammes. Pluies très-abondantes, pendant et après le traitement. b Fisites. — Fin mai, on ne trouve plus de Phylloxéras; fin juin, on trouve trois Phyl- loxéras sur un pied arraché; rien sur les autres. On constate la formation de nombreuses radicelles filiformes. )> Vigne Moheau, à Gréoulx. — Agée de huit ans, en allées; surface occupée par les ceps : 2 mètres carrés. Traitement général du ig au ?4 ,1K1'- Nombre de trous, par cep, 3; profondeur, om,?.o. Sulfocarbonate de potassium employé par cep, 35 grammes. Après le traitement, pluies sans grande importance, quoiqu'elles aient été plus abondantes que d'or- dinaire dans celte saison. » f ' isites. — Fin mai, nous ne trouvons aucun Phylloxéra. Fin juin, nous en trouvons deux, isolés, sur un pied de vigne en voie de régénération; rien sur les autres. Végétation excessivement vigoureuse, en dehors des taches. Dans la tache principale, sur 5o sou- ches qui n'avaient pas poussé en mai, il n'y en a plus que 17 fin juin qui ne soient pas entrées en végétation. Formation de radicelles nouvelles très-vigoureuses, ayant 10 à 12 cen- timètres de long. » Deu riè me traitement total, le 26 juin. — i(i(> ceps autour des taches; un seul trou entre chaque cep; sulfocarbonate employé, 12 grammes. ( 33) » Vicne Hiicou, à Manosque. — Agée de douze ans, en quinconce, à i'",5o; surface occupée, 2ra Cette année, dans le courant de mars, la même vigne a reçu un deuxième traitement; mais, au lieu de traiter /joo ceps, on a opéré sur 5oo, parce qu'on s'est aperçu que, l'année dernière, on n'avait pas suffisamment circonscrit le mal. » État actuel. Tous les ceps, sauf 4 à 5 qui étaient très-affaiblis l'année dernière et qui n'avaient pas encore eu le temps de reconquérir leur ancienne vigueur, non-seulement ne présentent en ce moment aucun signe extérieur de la maladie, mais ils sout même plus vigoureux qu'ils ne l'ont jamais été, et cela, sans doute, grâce à la potasse du sulfocarbonate. Les iusectes n'ont pas encore reparu, et l'on voit un très-beau chevelu formé récemment. » A 100 mètres plus loin, dans le même vignoble, une deuxième tache, que l'on distinguait à peine l'année dernière et qui n'a pasété traitée, montre, en ce moment, plusieurs centaines de ceps qui ne mûriront pas leur récolte. » Conclusion. — Cette expérience prouve qu'en traitant les vignes dès le début de l'invasion, c'est-à-dire avant que les racines et les radicelles soient lésées, la maladie passe inaperçue. » Deuxième expérience. — Celle-ci comprend environ 1200 ceps; il s'agit d'une vigne de M.Thibaud, adjoint de Cognac, soumise au traitement du sulfocarbonate de potassium depuis le commencement de 1875. » Cette vigne a été reconnue atteinte de la maladie dès l'année 1874- L'année dernière, lors du traitement, elle était fortement phylloxérée et présentait quatre taches qui s'étaient réunies. Beaucoup de ceps avaient déjà leurs grosses racines pourries, et celles des plus vigoureux, quoique vertes, étaient vouées aune mort certaine; tout le tissu cortical, par suite des piqûres du Phylloxéra, était déjà entièrement gonflé et altéré. En somme, cette vigne étant abandonnée à elle-même, très-peu de ceps au- raient mûri leurs raisins l'année dernière, et cette année le vignoble aurait dû être considéré comme perdu; l'état des vignes voisines, attaquées plus tard cependant, le démontre clairement. » L'année dernière, on traita deux fois cette vigne avec le sulfocarbonate 5.. ( 36 ) de potassium en mars et à la fin de juin. Le premier traitement fut considéré à peu près comme nul; le produit employé était mauvais : ce n'était guère que du monosulfure de potassium. » Les ceps les moins malades donnèrent encore une bonne récolte, et les autres reprirent de la vigueur à la sève d'août. » Pendant l'hiver, ce que je redoutais est malheureusement arrivé : la plupart des grosses racines, qui étaient fortement lésées lors du traitement, ont pourri ; le remède n'avait pu les sauver, il avait été appliqué une année trop tard ; mais le nouveau chevelu formé sous l'influence du sulfocarbo- nate a résisté. » Cette année, dans le courant de janvier, on a effectué un nouveau trai- tement, suivant le procédé habituel. » Etat actuel. Aujourd'hui cette vigne, condamnée à périr, présente, à part quelques ceps qui étaient tout à fait à la dernière extrémité au mo- ment du sulfocarbonatage, le plus bel aspect; son rétablissement se fait pour ainsi dire à vue d'œil, le système radiculaire se reconstitue, et l'on peut espérer, dès cette année même, malgré la perturbation produite dans la végétation des ceps par la perte de leurs grosses racines, les voir arriver à leur ancienne vigueur. En tous cas, bien que la gelée ait fait fortement sentir ses effets, les raisins sont relativement nombreux et l'on peut encore compter sur une bonne récolte. » Conclusion. — Cette expérience, tout en prouvant l'efficacité du remède, montre qu'il ne faut pas attendre pour traiter les ceps que leurs racines soient fortement endommagées; elle fait voir cependant qu'une vigne déjà très-malade se rétablit encore très-vite par le sulfocarbonatage. » Troisième expérience. — La vigne qui a fait l'objet de cette expé- rience a été mentionnée plusieurs fois l'année dernière; elle appartient à M. Cocuaud, de Sèche-Bec, commune de Cognac. » Les ceps de la partie traitée sont âgés d'environ i5 ans et végètent dans un sol calcaire, sec, peu profond et par conséquent très-favorable à la multiplication du Phylloxéra. » L'application du sulfocarbonate de potassium, commencée l'année dernière, a porté sur 3i3 ceps qui occupaient une surface d'environ 5 ares. » Lors du premier traitement, qui eut lieu en mars, on comptait 41 ceps morts, et un mois après, lorsque les bourgeons se furent épanouis, on en trouvait 5o. » Au jo juin 18-75, c'est-à-dire à l'époque où le remède allait commen- (37 ) cer à agir sur la végétation, et date ultime de la maladie, voici quel était l'état des ceps : 5o étaient morts et desséchés; 70 étaient tout à fait à la dernière extrémité; ils avaient émis seulement quelques feuilles ; i56 étaient très-peu vigoureux; leurs pousses ne dépassaient pas i5à 20 centimètres de long, et leur végétation était à peu près arrêtée; 1 2, situés le long d'un mur, avaient des pousses de3oà /\o centimètres qu'ils continuaient d'allonger très-lentement. » Tous ces ceps, sans distinction, et même ceux qui n'étaient pas encore morts, avaient leurs racines détruites; il ne leur restait de vivants que la souche et la base des grosses racines; de plus, bien qu'il n'y eût pas de gelée, les survivants, sauf deux ou trois, n'avaient pas de raisins. Il eût été difficile d'opérer sur une vigne plus malade. m Dans le courant de juillet, le sol étant particulièrement favorable à la multiplication des Phylloxéras, ces insectes commençaient à redevenir très- nombreux. Je crus alors devoir donner un deuxième traitement, mais seulement avec 20 grammes de sulfocarbonate au lieu de 80 grammes, dose d'hiver. » Voici ce qui arriva jusqu'à la fin de la végétation : » 'Le 28 juillet, je remarquai seulement 20 ceps qui commençaient à allonger leurs pousses. » Le ier août, il y en avait 48. » Le 22 août, il y en avait 7$. » Le 3i août, il y en avnit 1 35. » Le 21 septembre, il y en avait 176. » Enfin, le 20 octobre, on comptait 1 85 ceps qui avaient amélioré leur végétation, 64 qui étaient restés à peu près stationnaires (aspect extérieur); le reste, c'est-à-dire 64, étaient morts. » On constatait aussi, à la même date, que, si quelques Phylloxéras avaient reparu, un abondant chevelu et de nombreuses radicelles se préparaient à remplacer les organes souterrains qui avaient été dé- truits. » Ces ceps ont été de nouveau traités cette année dans le courant de mars. » État actuel. En ce moment, où le dernier traitement commence seu- lement à faire sentir ses effets sur la végétation, voici quel est l'état de cette vigne. ( 38 ) , mm 12 ceps ont îles pousses de i ,20 à 1 ,5o 107 » o,5o à 0,80 128 » o,3o à o,45 66 sont morts. » Soit donc 247 ceps dont la végétation s'améliore. Malgré la gelée, plus de 3o de ces ceps portent des raisins. » Conclusion. — Si l'on veut bien comparer l'état actuel de cette vigne à ce qu'il était l'année dernière à pareille époque, on voit que son réta- blissement se fait sûrement et peu à peu. » Du reste, je fais parvenir à l'Académie un cep moyen de cette expé- rience qui montre les progrès accomplis et la manière dont se fait la re- constitution générale. Ce cep est actuellement dépourvu de Phylloxéras. » Conclusion générale. — A part la question de la fréquence des trai- tements et la question économique, qui seront résolues avec le temps, de ces trois expériences, qui représentent aussi exactement que possible les trois états ou phases par où passe une vigne phylloxérée avant de mourir, il ressort la preuve de l'efficacité du sulfo carbonate de potassium, qui peut faire vivre et même rétablir une vigne phylloxérée prise à tous ses degrés de maladie, propriété commune d'ailleurs, comme je le montrerai dans une prochaine Note, à toutes substances capables de détruire les Phyl- loxéras dans le sol. » Il ressort aussi de ces expériences qu'au point de vue pratique il faut traiter les ceps dès qu'on aperçoit des Phylloxéras sur le chevelu et qu'il ne faut pas attendre que les grosses racines soient lésées et vouées à une mort certaine. Avec cette précaution, la plante ne souffre pas de la ma- ladie; au contraire, si l'on attend, pour appliquer le remède, la destruc- tion des grosses racines, le rétablissement, toujours lent, suivra la recon- stitution du système radiculaire, qui exigera plusieurs années. » viticultuue. — Expériences relatives à la destruction du Phylloxéra. Note de M. Mahiox. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Les essais du Comité, institué à Marseille par M. P. ïalabot, directeur de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, ont porté au 1" mars au i5 juin sur 58 178 ceps. » Les opérateurs se sont conformés de tous points aux instructions de ( 39) la Commission de l'Académie des Sciences, et les divers sulfocarbonates ont été expérimentés. » Nous avons également employé divers polysulfures, provenant des charrées de soude additionnées de chlorure de potassium ou de sulfate de potasse, et leur action a été reconnue comparable à celle des sulfocar- bonates eux-mêmes. Le chlorure de potassium, le sulfate de potasse, les engrais Joulie, les terres dites vulcanites, ont agi comme engrais ordinaires; mais ils sont restés impuissants contre le Phylloxéra. Ce résultat était prévu. Lps terres de savonneries ont été nuisibles à la végétation de la vigne; plusieurs pieds en ont été complètement tués à Saint-Barnabe, près de Marseille. » Tous les plants badigeonnés au pétrole, pour la destruction de l'œuf d'hiver, ont perdu leurs parties extérieures. Aujourd'hui, quelques-uns poussent sous terre des jets rabougris. Le simple décorticage a produit aussi de fâcheux effets; car toutes les souches qui l'ont subi ont été fortement atteintes par les froids tardifs. » Il faut avouer encore que les premiers traitements par les sulfocarbo- nates et par les polysulfures n'ont donné que des résultats incomplets; ils nous renseignent cependant sur l'époque utile de l'emploi de ces sub- stances. » Nous avons pu reconnaître, avec certitude, que quelques colonies de Phylloxéras ont hiverné sous terre à Saint-Barnabe, à la Valduc, au Roucas- Blanc; par contre il était impossible de découvrir un seul puceron sur les racines, en mars et en avril, dans plusieurs localités attaquées cependant l'année passée. » Tel était le cas des vignobles de la Ciotat, de Saint-Zacharie, de la Bégude, de Pas-des-Lanciers; on distinguait facilement sur les radicelles les effets du Phylloxéra; mais évidemment tous les aptères s'étaient trans- formés en ailés en 1875. Remarquons, en outre, que nulle part, dans nos champs d'expériences, nous n'avons détruit complètement les œufs d'hiver, et que ce n'est qu'à Saint-Barnabe et à la Valduc que les premières appli- cations de sulfocarbonates ont agi, comme insecticides, en tuant les co- lonies hibernantes. A Saint-Zacharie, à la Ciotat, à Counil, à Aubagne, il n'existait encore aucun Phylloxéra sur les racines du 10 mars au 3o avril. La descente de nouvelles générations est réellement moins précoce qu'on ne le supposait, et que ne nous le laissait croire l'éclosion hâtive et ano- m de de quelques œufs d'hiver dans les parties abritées de la vigne de Saint-Barnabe. ( 4o ) » Nous observions, en effet, le iG mai, quelques petits Phylloxéras, pris à Pas-des-Lanciers sur le pivot des racines, retrouvés ensuite à Sausset et au Roucas-Blanc. Ces Phylloxéras diffèrent des individus hypogés ordi- naires. Ils apparaissent tardivement sur des vignes dont les racines ne por- taient, cet hiver, aucun puceron. M. Balbiani reconnaît en eux des carac- tères intermédiaires, identiques à ceux des petits Phylloxéras gallicoles de première génération. Ils nous représentent certainement le point de départ des nouvelles colonies radicicoles. Ce serait donc dans la seconde moitié du mois de mai qu'il conviendrait d'appliquer les sulfocarbonates ou les polysulfures pour atteindre à la fois les colonies anciennes et celles issues des œufs d'hiver. « L'inspection de nos champs d'expériences vient confirmer cette pro- position. » J'ai constaté que les premiers traitements en mars avaient produit d'excellents effets à Saint-Barnabe. Tous les pucerons hibernants avaient disparu; un jeune chevelu entrait vigoureusement en végétation. Depuis le mois de mai de nouveaux Phylloxéras ont fait leur apparition. Les mêmes faits se reproduisent à la Valduc, où de fortes doses de sulfocarbonates avaient été introduites dans le sol par une irrigation générale et abondante. Aucun Phylloxéra hibernant n'avait échappé, ainsi qu'on a pu s'en assurer par l'examen de plusieurs souches entièrement arrachées de terre. » Les Phylloxéras issus des œufs d'hiver apparaissent également à la Cio- tat et à Saint-Zacharie, après l'application des sulfocarbonates. Les géné- rations extérieures n'ont pas été atteintes. » Nous avons cru devoir compléter cette étude par des traitements tar- difs, postérieurs à l'époque présumée de la descente des individus issus des œufs d'hiver. Au Roucas-Blanc, des vignes dont les racines étaient entiè- rement couvertes de Phylloxéras, ont reçu, dans les premiers jours de juin, de fortes doses de sulfocarbonates. Aujourd'hui il est impossible de re- trouver un seul puceron vivant sur ces souches : les Phvlloxeras ayant hi- verné et ceux de nouvelles générations ont été également atteints. » Nous nous croyons donc en droit d'affirmer que, dans les vignobles où les œufs d'hiver n'auraient pas été détruits, il serait nécessaire de retar- der jusqu'en juin l'application des sulfocarbonates et des polysulfures. Les difficultés de main-d'œuvre empêcheront peut-être ce traitement, et nous serons dès lors réduits à concentrer tous nos efforts contre les œufs d'hiver, à moins que nous n'acceptions le procédé de M. Allies, dont les bons résul- tats me paraissent indiscutables. ( 4i ) » Dans fous les cas, l'action des sulfocarbonates et des polysulfures est certaine. Les faits contradictoires annoncés récemment par divers expéri- mentateurs trouvent leur explication soit dans l'époque prématurée du traitement, soit dans son imperfection. Nous avons eu nous-mêmes l'occa- sion de constater en plusieurs cas l'insuffisance des sulfocarbonates répan- dus avec une petite quantité d'eau sur un espace limité; mais nous avons exclu ces essais et nous assurons qu'il serait inexact de leur rapporter le retour des Phylloxéras que nous avons signalés plus haut. » M. V. Fatio adresse une Note relative à la reproduction de la forme gallicole du Phylloxéra. (Extrait.) « Depuis ma dernière Communication (i), j'ai reconnu, parmi les Phylloxéras que j'avais recueillis en 1875 à Prégny, une petite pondeuse des renflements, que tous ses caractères me désignent comme nodicole de seconde ou troisième génération. » Je m'explique maintenant plus facilement comment je trouvais sur les renflements cette grosse pondeuse verte, produit de l'œuf d'hiver, jusqu'à la fin d'août. » ( Renvoi à la Commission du Phylloxéra. ) MÉTÉOROLOGIE. — Décharcjeur automatique pour (es tiges éleclro- atmosphé- riques; par M. J. Serra-Caupi. (Extrait.) (Renvoi à l'examen de M. Bertheloi1. ) « Cet appareil se compose d'un levier de cuivre à bras égaux, d'une longueur d'environ 3o centimètres, tournant sur un pivot en commu- nication avec la partie du paratonnerre qui porte la décharge au sol. A l'une des extrémités de ce levier se trouve un bouton doré, à la distance de 5 centimètres de l'extrémité du conducteur isolé ; l'autre extrémité est terminée par un morceau de fer doux. » Quand l'extrémité du levier isolé a acquis une tension suffisante pour produire de petites étincelles, l'attraction a lieu entre Je globe doré du levier et l'extrémité de la tige isolée, de façon que le levier tournant sur le pivot se met en contact avec la tige. Pour que ce contact puisse se maintenir malgré les coups de vent et les autres causes accidentelles (1) Comptes rendus, séance du 13 juin 1876, page 1 878. C. R., 1S76, 2» Semestre. (T. LXXXHI, N° 1.) 6 ( te ) de perturbation, un petit aimant est placé de façon qne, quand le premier contact se produit entre le levier et la tige du paratonnerre, un second contact a lieu entre l'aimant et l'autre bras de levier. L'aimant doit être assez fort pour maintenir l'attraction du levier par le contact, sans induire à une certaine distance. Cela s'obtient, soit en modérant l'intensité de cet aimant par une ancre mobile, soit en variant sa position au moyen d'un mouvement à vis. Le levier ne tourne que dans un seul sens, et il peut être rendu immobile, dans le cas d'une observation spéciale. L'expé- rience m'a déjà démontré l'efficacité de cet appareil, pendant les orages cpii ont eu lieu à Rome dans le mois de juin : dès que la tige acquérait une extension capable de produire des étincelles de 2 à 3 millimètres, elle se mettait aussitôt automatiquement en communication avec le sol, et le levier y restait en contact avec une force suffisante pour résister aux causes perturbatrices ordinaires. » M. Tavignot adresse une Note intitulée : « Le glaucome et le climat de l'Algérie ». (Extrait.) « Aux débuts de notre conquête de l'Algérie, et alors que les chevaux arabes étaient d'un prix très-élevé, des industriels ont eu l'idée d'acheter en France des chevaux atteints d'un vice rédhibitoire : l'ophthalmie périodi- que. Ces chevaux, transportés en Afrique, ne tardaient pas à guérir promp- tement. Depuis longtemps, le bas prix du cheval arabe a rendu ce commerce insuffisamment rémunérateur. Cette guérison spontanée en Afrique d'une maladie manifestement incurable en France prouve que l'immunité dont jouissent à cet égard les chevaux arabes lient plus au climat qu'à une qua- lité spéciale de leur sang. » Il est rationnel de se demander si l'influence du climat ne serait pas favorable à l'homme affecté de glaucome. Cette prévision nous paraît d'au- tant plus autorisée que les affections glaucomateuses sont très-rares en Algérie, ainsi que le Dr Furnari le constatait déjà en i8/j5, et que cette sorte d'immunité étant commune aux indigènes et aux Européens, il y a lieu de l'attribuer, ici encore, au climat et non à la race. » C'est cette immunité du climat de l'Algérie que je propose de mettre à profit. J'ai rencontré, il y a quelques années, plusieurs cas favorables à cette indication prophylactique du glaucome; ils étaient dus au hasard, car les malades n'avaient habité l'Afrique que par suite de circonstances fortuites ». (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie, à laquelle M. Bouley est prié de s'adjoindre.) ( 43 ) M. Melsens adresse à l'Académie des documents relatifs à l'emploi de l'iodurede potassium comme moyen hygiénique et thérapeutique dans les fabriques où l'on emploie les préparations de plomb et de mercure. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) CORRESPONDANCE. M. de Saporta, nommé Correspondant pour la Section de Botanique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Ministre de l'Instruction publique invite l'Académie à lui pré- senter deux candidats pour la chaire de Chimie du Collège de France, de- venue vacante par suite du décès de M. Balard. (Renvoi à la Section de Chimie). M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Un ouvrage portant pour titre : « Instruments and publications of the United States naval Observatory »; 2° Le Bulletin des travaux de l'Association viticole de l'arrondissement de Libourne pour l'étude du Phylloxéra (5e fascicule); 3° Une brochure de M. A. Bcchamp, portant pour titre : « Les micro- zymas dans leurs rapports avec les fermentations et la Physiologie »; 4° « Lettres historiques sur la Chimie à M. le Professeur Courty », par M. A. Bécliamp. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Études de photographie astronomique. Note de M. A. Cornu, présentée par M. Fizeau. « La facilité et la précision avec lesquelles la Photographie enregistre les phénomènes lumineux dans leurs moindres détails assignent à cette mer- veilleuse application de l'Optique un rôle de plus en plus important dans les sciences d'observation et en particulier en Astronomie. Mais la Photo- graphie ne pourra prendre une place régulière dans les observatoires que si les appareils photographiques possèdent la même simplicité et la même perfection théoriques que les instruments en usage pour les observations 6.. ( 44 ) courantes. A l'occasion des travaux de la Commission du passage de Vénus, et plus tard sur la demande du Conseil de l'Observatoire de Paris, j'ai étudié ce problème et trouvé une solution aussi complète que possible; les épreuves que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie justifie- ront, j'espère, cette opinion ; j'ai, en effet, obtenu des épreuves photogra- phiques correspondant à la plupart des observations qu'on peut faire à l'équatorial. » Ce qui caractérise l'originalité de la méthode, c'est qu'elle n'exige au- cun instrument spécial ; toute lunette peut être immédiatement adaptée aux observations photographiques, à l'aide d'une disposition toute mécanique qui n'altère en rien les qualités optiques de l'instrument; il suffit, en effet, de séparer les deux lentilles qui composent l'objectif, d'une quantité dé- pendant de la nature des verres, mais dépassant rarement i -| pour ioo de la distance focale; cette opération raccourcit cette distance d'environ 6 à 8 pour ioo. La théorie et l'expérience prouvent que l'achromatisme pri- mitif des rayons visibles est transformé en achromatisme des rayons chi- miques nécessaire à la perfection des images photographiques ; des mesures directes et précises ont montré que ce faible écartement des verres n'ap- portait aucune aberration dans les images. Cette méthode d'achromatisme a été d'ailleurs adoptée par la Commission du passage de Vénus, et les ré- sultats obtenus ont été très-satisfaisants. » La même méthode a réussi complètement à l'Observatoire de Paris, au grand équatorial (i) de la tour de l'Est, dont l'objectif a om,38 d'ouver- ture et 8m,o,o de distance focale. Un dispositif très-simple permet d'écarter les verres et de faire fonctionner l'instrument aussi bien pour les obser- vations optiques que pour les observations photographiques, Il est bon d'ajouter que l'ajustement photographique ne présente aucun inconvénient pour l'observation des astres de faible éclat; j'ai observé aisément Uranus ( i) L'instrument, commandé par Arago, n'avait jamais fonctionné, par suite de l'altération superficielle du crown-glass de l'objectif; il fut démonté pendant la guerre et la coupole demeura hors de service. Cet objectif me fut confié pour la détermination de la vitesse de la lumière et fut remis en bon état à cette occasion. Lorsque ces expériences furent termi- nées, le Conseil de l'Observatoire, sur la proposition de son président, M. Le Verrier, décida l'organisation d'un service de Photographie astronomique et voulut bien adopter mon projet d'utilisation du grand équatorial démonté; la coupole fut restaurée par les soins du Ministère des Travaux publics, et le pied parallactique construit autrefois par Brunncr fut remis en place par MM. Brunncr fils, qui apportèrent divers perfectionnements importants, notam- ment au régulateur du mouvement d'horlogerie. (45 ) et au moins un de ses satellites sans avoir besoin de rétablir l'achromatisme optique. » Au foyer principal de cet instrument, on obtient des images photogra- phiques directes du Soleil et de la Lune mesurant près de 8 centimètres de diamètre, images qu'on pourrait amplifier sans difficulté par l'oculaire, de manière à produire des épreuves de plus de i mètre de diamètre; je me suis bien gardé d'introduire cette complication. Les images ainsi amplifiées gagnent peut-être un certain effet artistique, mais elles perdent le caractère le plus précieux des images directes, celui d'être absolument affranchies de toute aberration ; en effet, chaque point d'une image directe est formé par le concours des rayons provenant de la totalité de l'objectif, tandis que le point correspondant de l'image amplifiée est formé par un faisceau qui n'a traversé qu'une portion très-minime de l'oculaire amplificateur, portion variable avec les différents points de l'image. » Un autre avantage de cette lunette photographique, c'est la fixité presque absolue de son foyer avec les variations ordinaires de la tempéra- ture; les miroirs de télescopes, précieux d'autre part par la perfection de leur achromatisme, présentent au contraire l'inconvénient d'un foyer con- stamment variable comme position et comme aberrations. » Les épreuves que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie sont, pour le plus grand nombre, des images de la Lune obtenues en vue delà con- struction d'une carte à grande échelle de cette planète; celles du Soleil ne figurent qu'à titre d'épreuves auxiliaires pour la détermination des mesures angulaires en valeur absolue : les images des planètes Vénus et Jupiter sont simplement destinées à montrer la facilité d'impression de la première (on l'obtient en 3 ou 4 secondes en plein jour) et la curieuse visibilité photo- graphique des bandes équatoriales de la seconde. » La photographie de la Lune présente, comme on le sait, des difficultés spéciales, à cause du mouvement rapide et variable de cette planète en ascension droite et surtout en déclinaison; voici comment j'ai tourné ces difficultés : j'ai profité de la transparence de la couche de collodion pour observer un point de la surface de la planète et le maintenir sur un repère, en rectifiant d'une manière continue la marche de l'équatorial. Cet artifice, que je perfectionne en ce moment pour la photographie des astres de faible éclat, me parait capital dans ce genre d'étude. » Dans une prochaine Communication, j'espère pouvoir compléter les résultats que j'ai déjà obtenus dans cette voie, particulièrement en ce qui concerne la photographie stellaire. » (46 ) « M. Le Verrier regrette qu'un incident l'ait empêché d'être présent quand M. Fizeau a déposé le travail de M. Cornu, et qu'ainsi il n'ait pas pu rendre hommage à l'important travail de photographie astronomique exécuté par l'auteur à l'Observatoire. » ANALYSE. — Sur les équations différentielles linéaires du second ordre. Note de M. Fijsch, présentée par M. Hermite. « Nous venons de voir (i) que, dans notre cas, une forme primaire, comme je l'ai déhnie dans mon Mémoire, est d'un degré plus élevé que le deuxième. Il suit alors du même Mémoire que le moindre degré N d'une telle forme ne pourrait avoir qu'une des valeurs 4» 6, 8, io, 12. INous allons faire voir que, dans notre cas, N est égal à 12; car, en soumettant une forme binaire composée de/,, j\ et du degré N, où N a une des valeurs que nous venons d'indiquer, aux conditions : i° d'être invariable par une circulation de z autour du point z = 1, à des racines de l'unité comme fac- teur près; 20 que ni la forme même, ni sa covariante hessienne ne con- tienne des facteurs quadratiques (voir p. 114 et 116 de mon Mémoire), on déduit qu'une telle forme ne peut être d'un degré moindre que le douzième et qu'elle est composée semblablement à la forme (5). » Soit^une intégrale quelconque de l'équation (j) et soit l'équation algébrique à laquelle satisfait Ç ■ — ^ du n"1"11' degré. D'après un théorème d'Abel (Journal de Crelle, t. VI, p. 77; voir aussi le Mémoire de M. Liouville dans le Journal 'de /' Ecole Poly t., Cah. XXIII), logj-a la forme Alogw,«étant une fonction rationnelle de z et de Cet A en notrecasun nombre rationnel. Donc une certaine puissance de y, soit 7*, est une fonction rationnelle de z et Ç, et satisfait par conséquent aussi, comme l'on sait, à une équation dont le degré ne surpasse pas le nombre n. D'après le théorème du P. Pépin cité ci-dessus, pour une certaine intégrale, n ne surpasserait pas le nombre (\. Par conséquent, on pourrait, pour cette intégrale, trouver un nombre en- tier a tel que y* satisfasse à une équation dont le degré ne surpasserait pas le nombre 4? c'est à-dire que j ne pourrait acquérir par les chemins divers de z plus de quatre valeurs dont les quotients ne soient pas racines de l'unité. Le système réduit (voir mon Mémoire, p. 3) de cette équation, n'ayant plus ainsi que quatre termes, offrirait une forme primaire, dont le degré ne surpasserait pas le nombre ,'\. Or nous avons démontré ci-dessus (1) Comptes rendus, séance du 26 juin 1876, t. LXXXII, p. 1 4«)4- ( 4? ) que le moindre degré que puisse avoir une forme primaire est le dou- zième. Donc le théorème du P. Pépin est en défaut. » Je pourrais, du reste, en entrant dans les développements du Mé- moire déjà cité du P. Pépin (contenu dans les Jnnali), faire ressortir plu- sieurs erreurs qui l'ont porté au théorème que nous venons de réfuter; mais cela étendrait cette Note plus qu'il ne me semble nécessaire. » Enfin je remarque que l'on peut comprendre aussi par ce qui pré- cède que le P. Pépin est en erreur, en croyant pouvoir réduire mes formes canoniques an premier ou au second degré, comme il l'a annoncé à la fin de sa Note, p. 1.126 des Comptes retidus. » mécanique. — Sur l'isochronisme du spiral réglant cylindrique. Mémoire de M. E. Caspari, présenté par M. Yvon Villarceau. (Extrait par l'auteur.) « En dehors des travaux des géomètres qui, depuis Huyghens et Ber- noulli jusqu'à M. Phillips, ont traité de l'isochronisme dans les régulateurs de chronomètres, il convient de citer, tout spécialement les recherches expérimentales de Pierre Leroy, qui ont été le vrai point de départ des perfectionnements apportés depuis un siècle à la construction des montres de précision. Pierre Leroy dit : « Il y a dans tout ressort d'une étendue » suffisante une certaine longueur où toutes les vibrations, grandes et » petites, sont isochrones ». Cette assertion se trouvant en désaccord ap- parent avec certains résultats établis depuis, il était intéressant de vérifier par la théorie dans quelle mesure elle est vraie. » J'ai pris pour base la théorie de la résistance des matériaux, me gui- dant spécialement sur les méthodes suivies par M. Resal dans l'étude des ressorts moteurs employés en horlogerie. Considérant le spiral comme une série de cercles superposés, et admettant que la courbure initiale est constante dans toute l'étendue du ressort, ce qui revient à supposer un spiral hélicoïde sans courbes terminales, je suppose qu'on écarte le balancier d'un angle a de sa position d'équilibre. On peut calculer les coordonnées d'un point quelconque du spiral et en déduire l'expression du moment qui agit sur le balancier et celle des pressions latérales que subit l'axe de ce dernier. La principale difficulté consiste en ce que, dans le cas général, on ne peut pas trouver ces quantités sous forme finie; mais l'expérience montre que, lorsqu'un spiral se déforme, les pressions latérales sont des quantités très-pelites, le changement de courbure se faisant d'une façon (48) sensiblement uniforme dans "toute l'étendue du ressort; pourvu que l'an- gle p, qui représente le développement total du spiral, soit suffisamment grand par rapport à l'amplitude des oscillations, on pourra développer en série les quantités dans lesquelles figurent ces pressions latérales. Négli- geant les termes en - et substituant les valeurs ainsi trouvées'dans l'équa- P tion du mouvement, celle-ci devient — = — K=« — ^ [2 — 2 cos{p -+-«) + a sin(p -+- a)]; R2 est le rapport du moment d'élasticité du spiral au produit du moment d'inertie du balancier par la longueur du spiral. L'angle p n'est générale- ment pas inférieur à 20;:. » Cette équation s'intègre soit par un développement en série, soit par la variation des constantes arbitraires. Négligeant les termes en — et appe- lant a„ la demi-amplitude d'une oscillation, on trouve pour expression de la durée des oscillations T~ï.{l-?\ I + Ks(««)-z(a«)]cos/,,«). S(a0) et Z(«0) étant deux fonctions définies par les relations / cos(a0 sin o. » Ces résidtats sont conformes à l'expérience. M. A.-L. Berthoud for- mule ainsi les règles qu'il applique, et qui sont une extension de celle de Pierre Leroy : « Dans tous les spiraux de forme hélicoïde, pour chacun des tours, il y a deux points d'attache, correspondant à N tours ■+- 100 degrés et N tours -+- 260 degrés, où les vibrations d'inégale étendue sont isochrones. Entre ces deux longueurs, les grands arcs avancent sur les petits. Depuis N tours -I- 260 degrés jusqu'à N -l- 1 tours ■+■ 100 degrés, les petits arcs avancent sur les grands. » Ces points restent les mêmes si, au lieu d'un spiral, on en emploie deux symétriques, ce qui supprime les frottements latéraux, comme M. Yvon Villarceau l'avait d'ailleurs énoncé : ces derniers sont donc sans influence sur l'isochronisme des oscillations. » physique. — Sur le radiomètre de M. Crookes. Note de M. G. Govi. « A la suite des objections qui ont été soulevées contre ma première Note, relative à la cause des mouvements du radiomètre, j'ai voulu con- çu., 1S7G, a" Semestre. (T. LXXXHI, N» t.) 7 ( 5o ) sulter l'expérience, afin de reconnaître jusqu'à quel point mon explication pouvait être en défaut. J'espère que l'Académie voudra bien me permettre de lui communiquer les résultats de ces expériences, que l'extrême obli- geance de M. Alvergniat m'a permis de varier tout à mon aise. » Il est bien vrai qu'un radiomètre en mica brûlé, noirci d'un côté, nu de l'autre, placé au centre d'un cercle de vingt-quatre bougies stéariques allumées (rayon du cercle égal à 25 centimètres) tourne assez régulière- ment pendant une heure et même davantage; mais je ne crois pas qu'on ait lait durer suffisamment cette épreuve, ni que les conditions en puissent rester tout le temps assez constantes pour dépouiller les faces noires du ra- diomètre de tous les gaz qu'elles peuvent abandonner dans le vide, à la plus haute température communiquée à leur substance par la lumière et la cha- leur obscure absorbées. Tant que cet état d'équilibre thermique n'est pas atteint, la rotation doit se continuer, à moins, toutefois, que le pouvoir absorbant des deux faces des ailettes et la quantité de gaz que cbacuue d'elles peut abandonner n'arrivent à l'égalité pour certaines radiations ou pour certaines températures, avant d'avoir atteint le dernier degré d'échaut- fement, auquel cas le moulinet doit s'arrêter. Il est même possible que, dans certaines circonstances, son mouvement change de sens, après avoir passé par le repos. Néanmoins, dans le cercle de bougies, où l'intensité de l'éclairement est sans cesse variable et où les courants d'air doivent refroi- dir irrégulièrement le petit ballon, il se peut qu'on n'atteigne que très- difficilement le point d'équilibre thermique qui doit l'arrêter; sa rotation se prolongera alors au delà de ce qu'on aurait pu prévoir. « D'assez faibles variations d'éclairage influent tellement sur la marche de certains radiomètres, qu'on les voit à la lumière diffuse tourner moins rapidement et quelquefois s'arrêter, aussitôt qu'un léger voile de vapeur passe devant le Soleil. Il ne serait donc pas étonnant qu'au milieu d'un cercle de bougies ou de lampes ils éprouvassent sans cesse des raréfactions et des condensations du gaz adhérent telles, que leur mouvement de ro- tation se prolongeât outre mesure; car il ne faut pas oublier que réchauf- fement ou le refroidissement superficiel des ailettes noires est très-prompt en présence de la lumière, et que la force vive qu'il représente, quelque faible qu'elle puisse paraître, peut fort bien mettre en mouvement le moulinet dans le vide, puisque ce même échauflement sur la face noircie d'une pile thermo-électrique suffit (quoique indirectement) pour faire tourner d'un grand nombre de degrés le système asiatique d'un galvano- mètre. ( 5. ) » Cependant, si l'on a beaucoup de peine à se procurer une zone ou une enceinte de lumière constante pendant quelques heures, on peut avoir facilement des radiations calorifiques assez constantes pendant des jour- nées; or les rayonnements calorifiques obscurs agissent sur le radiomètre aussi bien que les radiations lumineuses, à la condition que les surfaces des ailettes soient aptes à les absorber. Ainsi, des ailettes en mica, cou- vertes de noir de fumée sur une de leurs faces, tournent dans un endroit obscur si l'on approche la main des parois de l'instrument, comme elles tourneraient si l'on en approchait une bougie. » On peut donc remplacer la lumière par la chaleur dans l'étude du ra- diomètre, et se rendre compte de ce qui se passerait dans une enceinte uniformément éclairée, en y substituant une enceinte entretenue à une température constante. » Un radiomètre très-sensible, avec des ailettes en aluminium poli d'un côté et en mica noirci de l'autre, placé dans un cylindre en verre où l'on pouvait faire arriver continuellement de la vapeur d'eau bouillante, a pris très-rapidement une grande vitesse de rotation, les faces d'aluminium en avant, aussitôt que la vapeur a commencé à élever la température de l'en- ceinte. Peu à peu cependant (la température de l'enceinte demeurant in- variable), la rotation s'est ralentie, et au bout de quelques minutes le moulinet s'est arrêté pour ne plus bouger, tant que la température est demeurée constante. Ayant suspendu l'arrivée de la vapeur dans le man- chon, le radiomètre s'est mis à tourner en sens contraire et a continué ainsi pendant assez longtemps avant de s'arrêter tout à fait. » Tout radiomètre immobile à la température ordinaire peut être assi- milé à l'instrument arrêté à ioo°de l'expérience précédente. Il suffit donc, pour le faire tourner en sens inverse, de le plonger dans un vase contenant de l'eau refroidie. On le voit alors se mouvoir immédiatement, la face noircie en avant; il ne s'arrête qu'au bout d'un certain temps, c'est-à-dire lorsqu'il a pris un nouvel état d'équilibre thermique. Si on le sort alors de l'eau froide, il se met à tourner tout de suite comme s'il était frappé par la lumière, et cela quand même il serait dans la plus profonde obscurité. » Un radiomètre immobile dans l'enceinte, à ioo degrés ou à zéro, peut tourner de nouveau si l'on dirige sur la face noircie de ses ailettes la lu- mière d'une flamme brillante, parce que dans les deux cas la lumière absor- bée par la face noircie y devient de la chaleur qui s'ajoute à celle que les ailettes possèdent déjà, et peut par conséquent en dégager encore du gaz. » Quand on substitue au radiomètre en aluminium et mica noirci un 7- ( 52 ) radiomètre en mica brûlé, noirci sur ifne face, les phénomènes se compli- quent, soit par suite de la mauvaise conductibilité du mica, soit parce qu'à une certaine température la face nacrée du mica absorbe autant de cha- leur obscure, en abandonnant plus de gaz que la face noircie. Ainsi, dans l'enceinte à 100 degrés, après avoir tourné régulièrement pendant un cer- tain temps, les faces nacrées en avant, ce moulinet s'arrête, puis se meta tourner en sens contraire, quoique la température de l'enceinte demeure tout à fait constante. Il continue ensuite à tourner dans le même sens jus- qu'à ce qu'il ait atteint un nouvel état d'équilibre thermique. Dans l'eau glacée, ce radiomètre se comporte absolument comme les autres. Les ra- diomètres en mica et métal non noircis tournent tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, selon la nature des radiations qui les frappent et qui sont plus ou moins absorbées par le métal ou par le mica. » J'ai essayé de chasser par la chaleur les gaz qui adhèrent aux ailettes des aiguilles radiométriques; mais, quoique j'eusse placé les tubes qui les contenaient au milieu des charbons ardents, je n'ai jamais pu faire rougir les ailettes, par suite de leur éloignement des parois, et, malgré l'action prolongée de la pompe à mercure, je n'ai obtenu d'autre résultat que de mieux dessécher l'appareil et de le vider plus complètement, sans parve- nir à arracher les gaz de dessus les ailettes. On sait, par les expériences de Graham, de M. Dumas, de M. Troost, de M. Grove et de beaucoup d'autres, combien il est difficile d'enlever les gaz retenus par les corps, à moins de les élever à des températures excessives. Les fabricants de tubes à gaz raréfiés savent très-bien qu'après de nombreux lavages avec un gaz déterminé et parfaitement pur, quand ils poussent le vide jusqu'aux dernières limites, le spectroscope, au lieu de révéler dans le tube la pré- sence du gaz employé, n'y manifeste le plus souvent que la vapeur d'eau et l'air atmosphérique, dont les parois du tube étaient restées chargées, malgré toutes les opérations antérieures. En chauffant alors très-fortement le tube, ils parviennent à en tirer encore de l'eau et quelques bulles d'air; après quoi l'espace vide qui reste ne transmet plus, à froid, les décharges élec- triques ». PIIYSIQUK. — Sur l explication du mouvement du radiomètre à l'aide de la théorie de V émission. Note de M. W. de Fokvielle. « M. Ilirn a indiqué, dans sa Communication du 26 juin, la principale objection que l'on peut faire à cette explication ; car la face blanche qui ( 53 ) réfléchit la lumière, et qui se comporte comme une surface élastique, de- vrait êire plus énergiquement repoussée que la noire si les molécules lumi- neuses agissaient comme des masses frappant les faces du radiomèlre. » M. Henry Giffard m'en a convaincu en faisant tomber, d'une hau- teur constante, une bille d'agate sur le plateau d'une balance parfaite- ment équilibrée. Le fléau s'infléchit beaucoup plus quand le plateau est en acier trempé, c'est-à-dire élastique ou analogue à la face blanche, que quand le plateau est en cuivre ou analogue à la face noire. » Cette expérience est conforme aux principes de la Mécanique ration- nelle, puisque, en rebondissant, la balle transmet une impulsion égale à celle qu'elle reçoit du travail des forces élastiques, laquelle grandit avec l'élas- ticité. » Mais ces expériences et ces principes supposent que la vitesse du choc n'est pas supérieure à la vitesse de propagation des mouvements molécu- laires, laquelle est inférieure à celle qu'acquiert une balle sortant d'un revolver. On sait, en effet, qu'on fait un trou dans une vitre sur laquelle on tire, parce que les moléculesdirectement frappéesn'ontpasle tempsde com- muniquer leur mouvement aux molécules voisines. Cette réserve s'applique, a forliori, au choc produit par les molécules lumineuses, car elles ont une vitesse mille fois plus grande environ que celle de la balle. » Si la face est tout à fait réfléchissante, elle ne saurait être poussée en avant par des molécules qui s'en séparent immédiatement et ne font que changer de direction; pour qu'elle obéisse, il faut donc que les molécules qui produisent la percussion ne s'en séparent pas, au moins en totalité. Ce sont par conséquent les surfaces obscures ou absorbantes qui doivent être poussées. Le degré d'absorption, toutes choses égales d'ailleurs, réglera la vitesse de la propulsion. Bien entendu, les mêmes raisonnements s'ap- pliquent à la chaleur rayonnante. » physique. — Sur le radiomèlre de M. Crookes. Note de M. E. Ditcuetet. « Le radiomètre étant exposé à un jour moyen, ses ailettes prennent un mouvement de rotation direct (les surfaces noires sont repoussées). Si l'on verse de l'éther sur l'enveloppe, on voit le mouvement s'arrêter, puis re- commencer en sens inverse. Cette réaction cesse bientôt et l'on voit les ailettes reprendre le mouvement primitif direct, malgré l'évaporation maintenue sur l'enveloppe par un léger arrosement d'éther. A ce moment la rotation devient plus rapide qu'elle n'était au début, l'évaporation semble ( 54) agir comme le ferait une source de chaleur et pourtant l'abaissement de la température, provoqué par l'évaporation de Péther, est très-sensible sur l'enveloppe du radiomètre. Dès qu'on cesse l'arrosement d'éther, le mou- vement reprend sa vitesse normale et reste direct. » Pour refaire ces expériences à nouveau, il faut attendre que la tem- pérature intérieure du radiomètre soit redevenue sensiblement égale à celle qui l'entoure extérieurement. » Voulant observer l'influence que pourrait avoir la phosphorescence sur le radiomètre, nous avons placé celui-ci dans un espace très-obscur, et nous lui avons présenté un certain nombre de tubes à poudres phospho- rescentes, rendus très-lumineux par une exposition préalable au Soleil. Le radiomètre n'a paru accuser aucun mouvement. En ce moment nous faisons construire un radiomètre, dans lequel la face réfléchissante sera recouverte de poudres très-phosphorescentes, l'autre face restant noircie. » PHYSIQUE. — Nouvelle pile au peroxyde de manganèse. Note de M. G. L»e- clanché, présentée par M. duMoncel. (Extrait.) « L'emploi du peroxyde de manganèse dans les piles n'est pas nouveau ; mais jusqu'à l'époque où j'en ai fait usage, on n'en avait pas obtenu des résultats très-satisfaisants. Cela tenait, d'un côté, à ce que, ne se rendant pas un compte exact du rôle que cette substance joue dans la pile, on en faisait une partie intégrante du liquide excitateur en l'associant à de l'acide sul- furique dilué ou à du chlorure de sodium, et d'un autre côté à ce qu'on l'employait en poussière fine, condition qui en paralysait l'action et empê- chait la pile de profiter de la conductibilité propre de cette substance qui, ainsi que l'a démontré M. du Moncel,cst considérableetserapprochedecelle des métaux. Tons les peroxydes de manganèse ne sont pas d'ailleurs également propres à la construction des piles, du moins avec la disposition ordinaire qu'on leur donne, et c'est celui que l'on désigne dans le commerce sous le nom de manganèse aiguillé qui fournit les meilleurs résultats. Dans tous les cas, il faut que cette substance, au lieu d'être réduite en poussière, soit simplement concassée en grains grossiers, et si on la mêle à volume à peu près égal à du charbon de cornue concassé de la même manière, non-seu- lement on diminue la résistance de l'élément dans lequel elle entre, mais on accroît l'état électronégatif de la lame appelée à fournir le pôle positif, ainsi que l'a démontré M. du Moncel, et l'on diminue considérablement les effets de polarisation par suite de la plus grande surface donnée à cette ( 55) électrode. Je dois dire, toutefois, que, par suite des dispositions que j'ai dû prendre dans ma nouvelle pile, ces conditions ne sont plus aussi indispen- sables, et j'ai pu obtenir d'excellents résultats avec toutes espèces de per- oxyde de manganèse. » La pile que j'avais imaginée en 1866 était, comme on le sait, composée d'un mélange de peroxyde de manganèse et de charbon de cornue con- cassés, tassé dans un vase poreux autour d'une large lame de charbon. Ce vase poreux était plongé dans une solution de chlorhydrate d'ammoniaque, et un simple fil de zinc de 1 centimètre de diamètre servait d'électrode positive. Avec cette combinaison, l'usure du zinc ne pouvait se produire que sous l'influence de la fermeture du courant, et elle était proportion- nelle au travail de la pile. La dépolarisation se faisait d'ailleurs, comme dans les autres piles, par la désoxygénation du peroxyde. Toutefois, cette pile présentait une résistance assez considérable qu'il importait de dimi- nuer, et j'y suis parvenu dans le modèle que je présente aujourd'hui à l'Académie. » Toutes les fois que la substance dépolarisante est simplement tassée autour du pôle positif, par le simple pilonnage à la main, qui ne donne jamais au maximum que quelques kilogrammes de pression par centimètre carré de surface, la masse dépolarisante ne possède qu'une conductibilité électrique relativement minime; en outre sa consistance estalors trop faible pour que l'on puisse éviter l'emploi des diaphragmes poreux. En soumet- tant, au contraire, les substances à des pressions considérables (plusieurs milliers de kilogrammes par centimètre carré), la masse dépolarisante est rendue beaucoup plus conductrice et capable par cela même de fournir une plus grande somme d'électricité dans l'unité de temps. De plus, si au mélange dépolarisant on ajoute une matière capable d'en souder en- semble les parties constituantes, on obtient ainsi un pôle dépolarisateur de la forme que l'on désire, formant une masse solide, homogène, pouvant résister à tous les chocs et possédant une conductibilité vraiment métal- lique; c'est précisément ce système que j'ai adopté, et le mélange qui m'a donné les meilleurs résultats est formé de 4o pour 100 de peroxyde de manganèse, 55 pour 100 de charbon de cornue et de 5 pour 100 de résine gomme laque. » Le mélange étant bien intime, on l'introduit dans un moule spécial en acier pouvant supporter une pression de 3oo atmosphères et que l'on chauffe à 100 degrés; puis on le soumet à la presse hydraulique. » L'électricité de cette masse solide peut être alors recueillie simplement ( 5G ) par un petit téton en charbon emprisonné dans le corps de l'aggloméré. » Cette fabrication est très-pratique; j'ai ainsi fait construire plus de 3oooo éléments qui sont actuellement en service dans nos Compagnies de chemin de fer. » L'adjonction de 3 ou 4 pour ioo de bisulfate de potasse dans l'in- térieur de l'aggloméré contribue à diminuer sa résistance dans une no- table proportion en servant de dissolvant aux oxychlorures qui se déposent à la longue dans les pores de l'aggloméré, et en diminuent la conductibi- lité. Cette résistance devient alors si faible qu'un seul élément peut faire rougir un petit fil de platine, ce qui m'a permis d'appliquer usuellement cette pile à l'allumage des becs de gaz. » La force électromotrice de cette nouvelle pile est environ i, 5, la pile Daniell étant prise pour unité. » CHIMIE MINÉRALE. — Action des kydracides sur l'acide sélénieux. Note de M. A. Ditte, présentée par M. H. Sainte-Claire Deville. « I. Acide sélénieux et acide chlorhydrique. — L'acide chlorhydrique sec est rapidement absorbé par l'acide sélénieux anhydre, avec dégagement considérable de chaleur; on obtient bientôt un liquide légèrement ambré qui est une combinaison à équivalents égaux des deux acides; quand on voit apparaître quelques paillettes cristallisées, on arrête le courant gazeux, et l'on chauffe à 20 degrés environ, température suffisante pour détruire ces cristaux sans altérer le produit liquide qui répond exactement à la for- mule SeO'HCl. Ce liquide, soutins à l'action de la chaleur, dégage de l'acide chlorhydrique et sa tension de dissociation peut se mesurer facile- ment à différentes températures à l'aide d'une machine pneumatique à mercure bien sèche qui sert de manomètre. On trouve ainsi pour ces ten- sions évaluées en millimètres : A + io° o""" 3o i5 4o 48 55 142 :5 3i3 1 00 G64 118 1012 L'acide chlorhydrique commence à se dégager à 26 degrés; la tension de dissociation est égale à la pression atmosphérique à 106 degrés environ. » Le liquide Se02HCl absorbe à son tour et à la température ordinaire ( 57 ) l'acide chlot'hydrique, en donnant des paillettes cristallisées qui le rem- plissent bientôt et le changent en une masse solide jaune- clair qui, dès lors, absorbe très-lentement l'acide chlorhydrique gazeux. Néanmoins, la combinaison continue, cesse au bout de quelques heures et l'on se trouve alors en présence du nouveau composé Se022HCl, solide et cristallisé. Il se dissout sans dégagement de gaz dans une très-petite quantité d'eau que l'on ne peut plus en séparer par évaporation dans le vide. La chaleur le décompose, sa tension de dissociation est considérable même aux tem- pératures ordinaires, de sorte que, pour l'obtenir facilement pur, il est bon d'opérer à 10 ou i5 degrés au-dessous de zéro; il donne de l'acide chlor- hydrique gazeux et le composé Se02HCI qui, jusqu'à 26 degrés, reste inattaqué; les valeurs de la tension de dissociation sont les suivantes : A — 20° 60""" — 18 70 0 2'9 -+- 12 4 < 8 i5 483 22°, 5 672 33 995 La tension est nulle seulement au voisinage de — 3o degrés; elle atteint à 25 degrés environ la valeur de 760 millimètres. » II. Acide sélénieux et acide bromhydrique. — L'acide sélénieux absorbe avec une grande énergie l'acide bromhydrique, et l'on doit refroidir dans l'eau le vase qui renferme l'acide sélénieux, de manière à éviter une élé- vation de température qui détruirait les corps mis en présence. On obtient bientôt une masse de paillettes brillantes, gris d'acier, agglomérées entre elles et qui absorbent encore rapidement le gaz; mais si, quand la matière paraît bien homogène, on la chauffe entre [\o et 5o degrés, un peu d'acide bromhydrique se dégage, tandis que les paillettes gris d'acier restent inat- taquées; leur composition conduit à la formule Se02,2HBr. » Au-dessous de + 55 degrés, ce composé n'a pas de tension appré- ciable. Si l'on élève davantage la température, il se détruit, non pas en ses éléments acides, mais avec décomposition de ces éléments eux-mêmes; il se produit du sélénium, du brome et de l'eau, cette dernière en propor- tion d'autant plus considérable que la température est plus élevée. En plaçant la matière dans des tubes en V dont une des branches est maintenue à — 20 degrés, pendant que l'on chauffe l'autre vers 120 degrés, il se con- dense dans la branche froide de l'eau chargée d'acide bromhydrique, du C.R., 1876, 2° Semestre. (T. LXXX1U, N° t.) & ( 5S brome et un peu de sélénium entraîné, tandis que sur les parois se dé- posent des cristaux d'acide sélénieux; en laissant les deux brandies revenir à la température ambiante, l'acide brombydrique, dissous dans l'eau, s'en dégage pour reformer avec SeO2 le composé SeO2, 2HBY, et il reste de l'eau avec un peu de b''ome et de sélénium. Au bout de quelques beures, le brome a disparu, mais on trouve sur les parois de beaux prismes trans- parents rouge-rubis de bromure de sélénium, composé sur l'étude duquel je reviendrai plus tard. » Il ne paraît pas exister, ou tout au moins je n'ai pas pu obtenir une combinaison renfermant moins de 2 équivalents d'acide brombydrique pour 1 d'acide sélénieux. Lors de l'absorption du gaz, la température s'élève beaucoup dès les premiers instants, et la décomposition avec for- mation de brome et d'eau s'effectue, si on laisse ces récbauffements se pro- duire. En refroidissant l'appareil, on évite cet inconvénient; mais, avant même que tout l'acide sélénieux ait disparu, il a fixé plus d'un équivalent de gaz. Si alors on ajoute de l'acide sélénieux de manière à mettre en présence des équivalents égaux de ce corps et d'acide brombydrique, puis qu'on chauffe légèrement vers 45 degrés, la masse fond en un liquide très-foncé qui dissout l'acide sélénieux ajouté, mais qui, après refroidisse- ment, n'est pas homogène, de l'acide sélénieux se séparant en cristaux. Si l'on chauffe davantage, vers 65 degrés commence la décomposition avec production d'eau, de brome et de sélénium. « Le composé SeO2, 2HBr se dissout dans une très-petite quantité d'eau en donnant une liqueur presque noire; une plus forte proportion de ce liquide le dédouble en acides brombydrique et sélénieux. Il est susceptible d'absorber encore de 1 acide brombydrique pour donner une combinaison nouvelle. Je terminerai, dans une Communication prochaine, le rapide examen de ces composés. » CHIMIE. — Sur la décomposition des carbonates insolubles par ilijdrocjènc sulfuré. Note de MM. L. Naudin et F. de Mostiiolon, présentée par M. II. Sainte-Claire Deville. « M. H. Sainte-Claire Deville (1) a expliqué les phénomènes de décom- position, par l'hydrogène sulfuré, des carbonates alcalins dissous dans l'eau 1 11. Sainte-Claire Deville, I rçnns sur tu dissociation, professées devant la Société chi- mique, IcSlij. ( 59) en admettant que l'acide carbonique du sel est volatil dans une atmosphère d'hydrogène sulfuré. Il admet qu'en vertu des lois de Berthollet ces carbo- nates doivent être décomposés. » Inversement, l'hydrogène sulfuré des sulfures solubles est volatil dans une atmosphère d'acide carbonique; c'est ce que l'expérience a vérifié de- puis longtemps. » Nous avons observé un même ordre de phénomènes avec les carbo- nates insolubles, et ce sont ces résultats que nous avons l'honneur de pré- senter à l'Académie. » Nos expériences ont porté sur les carbonates de baryte, de strontiane, de chaux, de lithine, de magnésie et de zinc. » I. Carbonate de baryte. — Le corps est mis en suspension dans l'eau distillée. Le tout est maintenu à une température constante de 10 degrés. L'hydrogène sulfuré vient barboter de façon qu'on puisse compter les bulles de gaz. La disposition de l'appareil barboteur est telle, que tout le carbonate insoluble se trouve mis en mouvement par chaque passage de bulle. Tableau des résultats. Quantité Durée Eau distillée Poids de carbonate de l'expérience ajoutée de transformée pour r pour i matière. en sulfure. de carbonate, de carbonate. ioo 9,5 ih 10 ioo i i ,g 2 io ioo i 3 , 7 3 10 ioo r/j ,5- 4 IO ioo i5,3 5 io ioo i5,3 6 io ioo 5i ,2 6 5o ioo 5i ,2 8 5o ioo 73,i i5 roo 100 100 3o 100 » Du tableau précédent ii résulte que : i° après cinq heures de barbotage, une limite (1 5,3) de décomposition est atteinte lorsque le poids d'eau est égal a 10 fois le poids du carbonate de baryte; 20 les quantités d'eau aug- mentant, la décomposition devient de plus en plus complète; 3° la décom- position est complète lorsque, la quantité de carbonate de baryte restant la même, les quantités d'eau sont égales à 100 et le temps de passage du gaz égal à trente heures. » Chaque série d'expériences a été répétée deux fois. Les résultats que 8.. ( 6o ) nous consignons sont des moyennes concordant dans tons les cas à \ pour ioo près » Les solutions de sulfure obtenues à la fin de chaque expérience étaient incolores. 'Après quelque temps d'exposition à l'air, elles jaunissent. » II. Quant aux carbonates de magnésie, de zinc et de lithine, nous avons cherché tout de suite s'il y avait une limite à la décomposition. Les résultats ont été les mêmes que pour le carbonate de baryte, c'est-à-dire que la transformation a été complète. Nous nous réservons d'étudier le phé- nomène de plus près. » Le carbonate de lithine a été mis dans une quantité d'eau insuffisante pour le dissoudre, sa solubilité étant beaucoup plus grande que celle des carbonates de magnésie, de baryte et de zinc. » Dans une prochaine Note, nous ferons connaître nos recherches sur l'action des gaz inertes sur les cyanures, les formiates et quelques acétates. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Schùtzenberger, à la Sor- bonne. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle méthode de substitution du chlore et du brome dans les composés organiques. Note de M. O. Dasioiseau. « Le* matières poreuses ont la propriété de déterminer un grand nombre de combinaisons chimiques; j'ai comparé à ce point de vue quelques-unes des plus usitées. Dans des conditions que je vais préciser, le charbon animal m'a semblé être la plus active de toutes ces substances. J'ai pu utiliser cette observation pour effectuer plusieurs réactions qui ne peuvent être faites que très-difficilement par les méthodes habituelles. Des résultats particulièrement favorables ont été obtenus pour la substitution du chlore et du brome dans les composés organiques. » Un très-grand nombre de corps sur lesquels le chlore et le brome sont sans action, même à une température relativement élevée, sont attaqués avec facilité dans les mêmes conditions lorsqu'on les met en présence du charbon animal. La plupart des réactions que l'on n'a pu faire jusqu'ici que sous l'influence de la lumière se réalisent ainsi fort aisément. » Pour ces expériences, le charbon animal doit être préalablement dé- barrassé des sels calcaires que le chlore et le brome pourraient transformer en produits empâtant la masse et diminuant sa porosité. Le noir animal du commerce lavé à l'acide et calciné peut être employé, mais son état pulvérulent, en s'opposant au passage des gaz, rend l'opération lente et (6i ) pénible. J'ai fait usage plus avantageusement du charbon préparé suivant la méthode de M. Bussy (i), c'est-à-dire par calcination d'un mélange de sang desséché et de carbonate de potasse. Après refroidissement, on les- sive avec soin et l'on calcine de nouveau à la température la plus élevée possible. » Parmi les substitutions que j'ai étudiées, je prendrai pour exemple la préparation des dérivés chlorés du chlorure d'éthyle C4HSC1. Si l'on dirige un mélange en proportions convenables de chlore et de vapeur de chlo- rure d'éthyle dans un tube chauffé de a5o à 4oo degrés et contenant di- verses matières poreuses, telles que la pierre ponce, le charbon de bois, soit seul, soit platiné, et la mousse de platine elle-même, on n'observe qu'une réaction insignifiante. Si, au contraire, le tube a été rempli de charbon préparé comme je l'ai indiqué ci-dessus, on voit bientôt appa- raître à l'extrémité du tube d'épaisses fumées blanches d'acide chlorhy- drique et des gouttelettes huileuses ruisseler le long des parois. La substi- tution s'opère d'une façon tellement nette, que l'on peut, en variant les proportions du mélange gazeux, produire à volonté et presque isolément les chlorures d'éthyle monochloré, bichloré, trichloré, quadrichloré et perchloré, décrits autrefois par M. Regnault. Ce dernier corps, désigné plus généralement sous le nom de sesquichlorure de carbone, peut être obtenu par ce procédé avec facilité et à bas prix; or, dans ces dernières années, son emploi dans la fabrication des couleurs d'aniline semble avoir été entravé par les difficultés de sa préparation. » Dans les mêmes conditions, le chlore réagit sur l'éthylène, mais la chaleur énorme développée instantanément par l'addition de deux atomes de chlore pour former le chlorure d'éthylène détermine rapidement l'incan- descence du charbon poreux placé à l'entrée du tube et la formation de produits de décomposition. Ces accidents ne se produisent pas si l'on a soin départir du chlorure d'éthylène déjà tout formé; la réaction s'effec- tue alors avec une très-grande régularité, et l'on obtient tous les termes de la série des chlorures d'éthylène chlorés sans qu'il y ait production simul- tanée de quantités appréciables d'isomères (chlorures d'éthylène chlorés). » Le même procédé m'a permis de réaliser avec une facilité peut-être plus gr.inde encore la substitution du brome. Le bromure d'éthyle et le bromure d'éthylène fournissent ainsi tous leurs dérivés bromes jusqu'au sesquibromure de carbone C*Brc inclusivement. Néanmoins, comme il [i) Bussy, Journal de Pharmacie, I. VIII, p. 25^. (6a ) était d'ailleurs aisé de le prévoir, ce dernier corps est presque constam- ment mélangé d'éthylène perbromé, car on sait que le sesqnibromure n'existe à l'état de vapeur qu'en présence d'un excès considérable de brome. » Pour préparer isolément chacun des dérivés bromes, il est important de faire passer dans le tnbe, à un moment donné, le mélange des vapeurs réagissantes en proportions convenablement réglées. Le procédé le plus simple pour atteindre ce but m'a paru être le suivant : « On ajoute le brome au bromure d'éthyle ou au bromure d'éthylène et l'on fait tomber goutte à goutte le mélange sur le charbon poreux lui- même. De cette façon, la vaporisation des deux corps est instantanée et les quantités réagissantes correspondent toujours au mélange primitif. » Les faits que je viens d'exposer pour les composés éthyliques se re- produisent avec une égale facilité dans les autres séries, et je crois pouvoir affirmer que la méthode précédente pourra être employée à la préparation de tous les composés chlorés ou bromes saturés au moins relativement, qui sont volatils et indécomposables à des températures variant de 25o à 4oo degrés. En l'appliquant au chlorure et au bromure de méthyle, j'ai pu notamment établir un procédé rapide de préparation du chloroforme et du bromoforme qu'on n'avait obtenu, jusqu'ici, d'une façon pratique, que par des méthodes indirectes. Ces expériences feront l'objet d'une autre Note. » Ce travail a été fait dans le laboratoire de M. Jnngfleisch, à l'École Polytechnique. » chimie organique — Sur la synthèse de l'allanloïne. Note de M. Ed. Grimaux, présentée par M.Wurlz. « L'acide pyruvique, en réagissant sur l'urée, donne naissance à divers composés; l'un d'eux, le pyvurile, C5H8Àz403, paraît être un homologue de l'allantoïne, C''HGAz*03, et se rattache à la série urique par son dédou- blement en acide parabanique (1). » L'acide pyruvique présentant avec l'acide glyoxylique les mêmes rela- tions d'homologie que l'aldéhyde avec l'acétone, Ç'H'O», C2H203, Acide pyruvique. Acide glyoxylique. i Bulletin de la Société chimique, t. XXIII, p. 4, et prolongés dans le sens de l'axe transversal. Les chiffres suivants indiquent les angles mesurés directement et comparés aux angles trouvés par Dauber : A. Henninger. Dauber. Formes observées m, «', h\ p m, a', h1, p Angle des axes 86°52' 86°43' mm 65° 47' 65° 27' mil1 I 22° 55' I 22° 43' ph< 93° 8' 93° 17' />«• i35°52' i35°5o' «'/,'... ? i3o°56' i3o°5o' » L'identité de la diuréide glyoxylique avec l'allantoïne est donc établie par 1 ensemble des caractères. » L'allantoïne peut être représentée par la formule -AzH-CO-AzH2 C'H°Az"Ol = | xAzHXœ CH<" I CO- AzH/ » Cette formule est analogue à celle de la diuréide pyruvique • CH3 1 J,/AzH-CO-AzIP C5H*Az''01= |XAzHx CO-AzH/ » L'analogie peut être poursuivie dans les dérivés des deux corps. Ainsi a l'allantoïne correspond l'bydantoïne, de même au pyvurile correspond la lactylurée décrite par M. Urech (1). » En faisant agir l'acide chlorhydriquesur l'allantoïne, Pelouze a obtenu l'acide allanturique, C3H6Aza03. Dans la même réaction, M. Mulder (2) a préparé un acide C,7 Tl'° Az"O0, qu'il appelle également acide allnuturique. » L'existence des deux composés C3H6Az808 et C7IIl0Azf'0c me semble en rapport immédiat avec les faits observés dans l'étude du pyvurile. En effet le pyvurile C'Ils Az'():l fournit avec l'acide cldorbvdrique concentré (1) Annalcn der Chemie und Pharmacie, t. CLXV, p. <)<), ri Bulletin de la Société c/ii- mique, I. XIX, p. J07; 1873. (a) MuLDïR, Bulletin île la Société chimique, t. XVI, p, 269; 1871. (65) la mono-uréicle pyruvique C4H4 Az202, et avec l'acide chlorhydrique faible la triuréide dipyruvique C9Hl0Az6O5. » Il est permis d'établir les deux séries parallèles : C4H6Az403 C5H8Az403 Allanloïne. Pyvurile. C8H2Az202,H20 C4H4Az402 Glyoxyl urée. Pyruvylurée. (Acide allanturique de Pelouze.) C'H8Az605,H20 C9H,0Az6O' Triuréide diglyoxylique. Triuréide dipyruvique. (Acide allanlurique de ÎUulder.) C3H4Az203 C4H6Az202 Hydantoïne. Lactylurée. » En faisant varier les proportions d'urée et d'acide glyoxylique, on obtient, comme avec l'acide pyruvique, d'autres uréides parmi lesquelles doit se trouver la triuréide diglyoxylique. » La synthèse de l'allantoïne et celle de l'acide parabanique réalisent la reproduction synthétique de tous les dérivés du groupe parabanique. Il reste à obtenir les composés du groupe alloxanique; je poursuis mes expé- riences dans cette voie, où j'ai déjà obtenu de premiers résultats (forma- tion des iso-alloxanates) par mes recherches sur les uréides maliques. » chimie ORGANIQUE. — Sur un nouveau glycol bulj'lique. Note de M. Nevolé, présentée par M. Wurtz. « M. Wurtz a fait connaître que, parmi les gaz provenant de la dé- composition de l'alcool amylique par la chaleur, se trouve une petite quan- tité d'un butylène, dont le bromure bout à peu près à 1 58 degrés (i). C'est avec ce bromure que M. Wurtz a préparé un glycol butylénique qui bout d'après lui à i83-i84 degrés (2). Plus tard, M. Boultlerow, en faisant absorber par l'acide iodhydrique les gaz provenant de la décomposition de l'alcool amylique par la chaleur, a trouvé que le produit de la ré- action contient, outre l'iodure d'isopropyle, l'iodure du triméthylcarbinol, ce qui prouve que, par la destruction de l'alcool amylique, il se forme une ■ — — — ■ ■ . — ■ (1) Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. XLI,- p. g3. (i) Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. LV, p. 452. C. R., 1876, 2» Semestre. (T. LXXX11I, N« I.) 9 (66 ) certaine quantité de butylène qui renferme ÏÏ>C=CH»(.). Ce butylène, découvert et étudié par M. Bouttlerow, se combine au brome en donnant un bromure qui bout à 1/47-148 degrés. Par suite on a en- visagé leglycol butylénique de M. Wurtz comme correspondant au bro- mure de 147-148 degrés, et on lui a attribué la formule suivante : CH3CH8 COH CH2OIi » L'auteur a entrepris de préparer ce glycol en partant du bromure de butylène bouillant à 148-149 degrés et préparé de l'alcool butylique de fermentation d'après la méthode de M. Bouttlerow. Cet alcool a été con- verti en bromure butylique, qui bout, à 90 degrés. L'auteur a trouvé que la préparation de ce corps est beaucoup plus avantageuse par l'action de HBr sur l'alcool que par l'action du brome en présence du phosphore. Le bromure butylénique traité par la potasse alcoolique dégage du butylène qui, combiné au brome, donne le bromure cherché bouillant à 147-148 de- grés. Pour le transformer en glycol, l'auteur a eu recours à une méthode publiée récemment par MM. Zeller et Hufner pour la préparation du glycol éthylénique. Cette méthode consiste à faire bouillir le bromure d'éthylène avec une solution concentrée de carbonate de potasse. Mais, pendant que la transformation du bromure d'éthylène en glycol s'ac- complit en dix heures, l'auteur a été obligé de chauffer le bromure de butylène pendant dix jours. La réaction n'est pas nette, il se dégage une faible quantité de butylène, et il se forme en même temps un peu d'al- déhyde isobutylique provenant probablement d'une décomposition du glycol formé. Au bout de huit à dix jours, la plus grande partie du bro- mure a disparu; ce qui reste n'est plus attaqué et contient surtout du butylène brome. On décante, on filtre à la trompe et l'on distille pour sé- parer le liquide du bromure et du carbonate de potassium. Le liquide distillé et concentré sous la cloche dans le vide constitue une solution aqueuse du glycol. Lorsqu'on distille cette solution, la température s'élève bientôt au-dessus de 100 degrés; les dernières gouttes passent vers 180 degrés. En fractionnant ce qui a passé entre 170-180 degrés, l'auteur (1) Bulletin de la Société chimique, l. I, p. 4"o; itJ68. ( 67 ) a observé que la plus grande partie passait de 176-178 degrés. La com- bustion de cette fraction a donné les chiffres suivants : C =53,17 pour 100 ) . . r>-rnor\-> ■ I C = 53,3 „ _ la formule C HloO" exiee { „ H = 1 i,j pour 100 ) D ( H = 1 1,1 C = 53,3 pour 100 pour 100 Pour la densité on a trouvé, avec le flacon de Regnault : d à o° = 1,0129, d à 10° = 1 ,ooo3. » Ce glycol est très-soluble dans l'eau et dans l'alcool. Dans un mélange d'acide carbonique solide et d'éther, il se solidifie complètement en une masse amorphe et transparente. » C'est donc le véritable glycol primaire tertiaire correspondant au bromure de butylène de M. Bouttlerow. » La formule est par conséquent CH3CH3 \/ COH CEPOH » Il est probable que le glycol butylique de M. Wurtz correspond au bromure bouillant à i5q degrés, dont la formule est très-vraisemblable- ment CH3 1 CHBr CHBr CH5 » Ce glycol serait donc un glycol deux fois secondaire. Il s'ensuit enfin que, dans la décomposition de l'alcool amylique par la chaleur, il y a formation des deux butylènes isomères, l'un dont le bromure bout à 147-148 degrés, et l'autre dont le bromure bout à i5g degrés. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz. » CHIMIE analytique. — Nouvelle méthode d' alcoométrie par distillation des spiritueux alcalinisés. Mémoire de M. E. Macmené. (Extrait.) « La mesure de l'alcool dans les spiritueux par distillation simple en- traîne tin certain nombre d'erreurs dues à plusieurs causes. » i° L'alcool volatilisé avec l'eau est accompagné d'acides volatils, car- 9- (68 ) bonique, acétique, et qui tous augmentent la densité du liquide distillé. » 2° L'acide carbonique et quelques autres gaz dissous dans les spiri- tueux sont dégagés en un temps très-court avec les premières vapeurs qui sont fortement alcooliques; ils entraînent une quantité très-appréciable de ces vapeurs, malgré la condensation de la plus grande partie de l'eau et de l'alcool. » 3° Le liquide hydro-alcoolique où l'alcool devrait être condensé tout entier et seul présente une viscosité variable avec les proportions diverses des corps étrangers et ne produit pas toujours la même poussée sur les alcoomètres dans des liquides de même richesse alcoolique. » J'ai cherché à mesurer ces diverses causes d'erreur au moyen d'un appareil d'une disposition spéciale : le récipient pour le liquide hydro-al- coolique est hermétiquement fermé; mais un tube de dégagement permet aux gaz non condensables de se rendre dans l'atmosphère en traversant une série de tubes à botdes contenant une dissolution alcaline. » Voici les principaux faits observés : » i° Influence des acides volatils pour augmenter la densité. — La quantité de l'acide acétique est toujours la plus grande dans les vins de vigne; d'au- tres peuvent dominer dans les vins de betterave ou de mélasse, ou d'autres origines. Dans les vins convenablement fermentes et bien conservés, le maximum d'acide acétique dépasse rarement i grammes par litre, ce qui ne peut être réellement sensible ni au goût ni à l'odorat (a). Les vins de Champagne ne contiennent pas plus de £ à ~ de gramme d'acide (bien entendu, nous parlons de l'acidité réunie de tous Iles acides exprimée en CM-PO').Les vins oxydés peuvent contenir jusqu'à i5, 20, 3o grammes d'acide; mais ces doses ne peuvent échapper ni à l'odorat ni au goût. » L'influence île ces quantités d'acides sur la quantité de l'alcool est d'en diminuer le chiffre de oc,20 à 2e, ou 2e, 5, quand ce chiffre ne dépasse pas 1 5 centièmes du volume de liquide vineux; en d'autres termes, elle altère ce chiffre dey^ dans le premier cas et de \ dans le second. » 20 Influence des corps étrangers sur la viscosité du liquide distillé. — Je crois devoir attirer l'attention sur ce point, et, pour exprimer clairement ma pensée, je supposerai un liquide hydro-alcoolique, obtenu pat* distilla- (1) Traité du travail des vins, 3e édition, p. iog. — Comptes rendus, t. LVII, p. 398, et t. LV1II, p. 21G. ( G9) tion, et contenant dans un premier échantillon i gramme d'acide acétique et, dans un deuxième échantillon de même volume et de même richesse alcoolique, la quantité d'acide butyrique, par exemple, qui peut com- muniquer au liquide la même aucjmenlation de densité. Ces deux échantil- lons, qui tous deux présenteraient exactement la même densité mesurée par la méthode du flacon, ne produiront pas tous deux la même poussée sur l'alcoomètre, parce que leur effet se complique alors d'une viscosité qui peut être très-différente. » J'ai eu l'occasion d'observer ce fait d'une manière frappante avec les eaux de suint dont nous avons les premiers, M. V. Rogelet et moi, fait connaître la richesse en potasse pure, et démontré la valeur en créant l'in- dustrie des potasses de suint, aujourd'hui si grande. Les eaux de la même densité, io3o par exemple, peuvent être limpides, pures, ou bien elles peuvent être émulsionnées par la graisse du suint bien exempte de terre et elles ont la même densité si on les étudie par la méthode du flacon et non par les flotteurs densimétriques. Alors la différence peut-être très- grande : avec les flotteurs elles peuvent ne marquer que ioi5 dans les cas extrêmes, quand l'émulsion est fortement graisseuse. » Les densités des liquides hydro-alcooliques purs employés par Gay- Lussacdans la construction de l'alcoomètre centésimal ont élé calculées par M. Ruau (a), ce qui a décidé M. Collardeau à publier la table même dont il avait fait usage pour les tables de Gay-Lussac (3). J'ai élé amené par la comparaison des deux tables à refaire tout le calcul ; 20 des résultats de M. Ruau différaient de ceux de Gay-Lussac; mais 21 seulement étaient exacts et 4 parmi ceux de Collardeau. « Ce travail m'a conduit à revoir le calcul des contractions donné par M. Ruau d'après une formule adoptée depuis par Rudberg et par tous ses successeurs; mais cette formule n'est pas exacte : elle donne pour l'eau un volume qui est seul fonction de la contraction, tandis que celui de l'alcool n'en dépend en aucune sorte. J'en donne la preuve dans le Mémoire. On trouvera le chiffre des contractions pour chaque degré de l'alcoomètre dans la table où j'ai réuni les densités et où je donne en même temps la compo- sition en volume et en poids de tous les mélanges hydro-alcooliques par centièmes ou décriés de l'alcoomètre. Ci (1) J'emploie l'acide à gS^SO'HO par litre. (?.) Ann.de C/mn. etdePhys., 3e série, t. LXIII, p. 35o. (3) Comptes rendus, t. LUI, p. Q25. ( 7° ) » Ainsi modifié, le procédé de Gay-Lussac devient une méthode nouvelle dont voici la description. » Il faut mesurer, à -+- i5°, 200 centimètres cubes du liquide spiritueux, ramené au besoin à 14 ou i5 centièmes d'alcool, au plus; neutraliser ce volume par de la soude caustique en petit excès ; faire distiller ce liquide à moitié, on 100 centimètres cubes aussi à -+- i5° et mesurer l'alcool au moyen d'un bon alcoomètre centésimal. » Si ce liquide, examiné ensuite au papier de curcuma (ou avec deux gout- tes de tournesol), paraît contenir une quantité appréciable d'ammoniaque, on le neutralise par les quelques gouttes d'acide sulfurique nécessaire (i)eton distille les no ou 120 centimètres cubes formés à peu près par les eaux de lavage encore à 100 centimètres cubes (+ i5°). L'alcoomètre plongé dans ce liquide donne le titre très-exact. » L'Académie me permettra dédire qu'aucune méthode n'est supérieure ni même égale à celle dont je viens d'exposer les détails. Et ce n'est pas là me permettre une critique du Rapport adressé à l'Académie par MM. The- nard, Dumas et Desains, Rapport dans lequel est établie la supériorité de l'ébullioscope Vidal-Malligand sur la méthode par distillation sim- ple. Les expériences décrites dans mon Mémoire viennent à l'appui du Rapport et expliquent la conclusion ; mais aujourd'hui la distillation des spiritueux alcalinisésrend à l'idée de Gay-Lussac tous les avantages qu'elle comporte et dont la méthode ébullioscopique n'est certainement pas douée. » La méthode nouvelle permet d'évaluer l'alcool à moins de ^ mil- lième de son expression numérique. L'ébullioscope ne peut que diffici- lement donner cette expression à un demi-centième. J'ose espérer que cette vérité sera reconnue par les Commissaires de l'Académie et deviendra pour les chimistes comme pour les négociants la base d'une mesure de l'alcool complètement exacte. » CHIMIE analytique. — Recherches de la fuchsine dans les vins. Note de M. E. Jacqcemuv. « La fuchsine ou rosaniline est actuellement employée pour remonter en couleur des vins de l'Hérault et même des Pyrénées-Orientales ; je crois donc utile de soumettre à l'Académie trois procédés de recherche de cette matière colorante dans les vins. » i° Par teinture directe de la jiyroxyline ou fulmi-coton. — Dans une Com- (7* ) munication du 4 m;,i 1874» intitulée : Influence de lu présence de l azote dans la fibre textile sur la fixation directe des couleurs de l'aniline, j'ai annoncé que la pyroxyline ou cellulose, dans laquelle l'azote a pénétré par l'action du mélange sulfurico-nitrique, se teint directement en fuchsine et autres couleurs d'aniline. » Ce fait peut être utilisé pour l'analyse des vins, dont la couleur natu- relle ne se fixe pas sur cette fibre modifiée. Il suffira donc de chauffer pen- dant quelques minutes 10 à 20 centimètres cubes de vin avec une petite bourre de fuirai-coton, puis de laver à l'eau pour être en mesure de recon- naître cette fraude. L'opération marche même à froid, d'après une remarque de M. Didelot, mais avec bien moins de netteté, par une vive agitation dans un tube de verre pendant deux à trois minutes et lavages à grande eau. » Toutefois l'orseille, qui est également employée pour remonter les vins en couleur, se fixe aussi sur la cellulose nitrée, d'après mes constatations, et lui donne une nuance qui ressemble à celle de la rosaniline. Mais la dis- tinction est facile à établir à l'aide de l'ammoniaque, qui fait virer au vio- lacé la teinte due à l'orseille, et décolore, bien qu'assez lentement, celle de la fuchsine. » M. Ritter a remarqué que la pyroxyline en voie de s'altérer fixait mieux la couleur que le produit récent et pur; il indiquera plus tard les applications qu'il a faites à la recherche d'autres matières usitées pour la coloration artificielle des vins, Althœanigra, etc., qui se fixent suffisamment sur le fulmi-coton pour que l'on puisse tirer des conclusions du virage que leur fait subir l'ammoniaque. » 20 Par teinture directe de la laine. — Dans ma Communication du 24 août 1874» intitulée : De la combinaison directe de l'acide chromique avec la laine et la soie, et de ses applications à la teinture et à l'analyse des vins, j'indiquai sommairement le parti que l'on pouvait tirer de la teinture de la laine pour l'analyse des vins, et je dis en terminant : « C'est « ainsi que j'ai pu constater que des caramels rouges pour vins nouveaux et « pour vins vieux, qui se vendent à Paris, doivent leur pouvoir colorant » aux dérivés de l'aniline ». » Le vin rouge naturel ne teint pas la laine, qui après lavage redevient presque blanche, tandis qu'un vin remonté en couleur par la fuchsine teint en rouge plus ou moins foncé, résistant aux lavages, mais en nuance rabattue par la faible quantité de colorant naturel qui s'y est fixé en même temps. Voici comment il convient d'opérer. On chauffe dans une capsule de ( 72) porcelaine ioo centimètres cubes de vin, et, lorsque l'alcool est à peu près volatilisé, on y plonge un fil de laine blanche à broder de 20 à 3o centi- mètres de long, préalablement mouillé, puis on fait très-légèrement bouillir jusqu'à réduction d'un peu plus de moitié. La laine sortie etlavéeà grande eau reste teinte en nuance fuchsine rabattue plus ou moins foncée, lorsque le vin a été plus ou moins remonté en couleur par cette substance. Cette nuance, que des yeux peu exercés pourraient confondre avec celle que fournissent les vins fraudés à l'orseille, s'en distingue très-nettement par une réaction chimique: l'eau ammoniacale dissout en ce cas rapidement la fuchsine sans se colorer, et fait virer au brun sur la laine la faible portion de couleur naturelle fixée; cette eau ammoniacale séparée devient rose par saturation à l'acide acétique, et peut teindre un fragment de laine fraîche. La laine teinte dans un vin à l'orseille vire au violet assez foncé par l'am- moniaque liquide, qui elle-même se colore en violet. » 3° Par teinture de la laine au moyen de la fuchsine ammoniacale. — Ce procédé est une conséquence de ma Communication du 24 janvier 1876, intitulée Action de l'ammoniaque sur la rosaniline. On chauffe dans une capsule de porcelaine 100 ou 200 centimètres cubes de vin, jusqu'à départ à peu près complet de l'alcool (ou bien on utilise le résidu du dosage de l'alcool par le grand appareil Salleron), puis on traite à froid par un excès d'ammoniaque, en ayant soin d'agiter vivement pour déterminer la solubilité de la fuchsine, et l'on agite enfin avec de l'éther qui dissout la fuchsine am- moniacale. Ces deux dernières opérations pourraient à la rigueur être pra- tiquées dans un flacon quelconque, niais il est plus convenable de se servir d'un extracteur à robinet et bouché à I emeri. Après avoir laissé écouler le liquide inférieur, on détruit par addition d'un peu d'eau l'état globulaire qui existe à la surface d'intersection, afin de terminer nettement la sépara- tion. La couche éthérée, recueillie dans un ballon que l'on fait communi- quer avec un réfrigérant de Liebig, est évaporée en présence de laine blan- che à broder qui se teint en nuance fuchsine pure et caractéristique. Ce mode d'évaporer convient lorsque l'on a une série d'analyses de ce genre à effectuer, car l'éther ammoniacal condensé peut être employé à de nou- velles opérations; dans le cas d'une seule recherche, on pratiquera l'évapo- ration dans un vase quelconque en perdant l'éther. » Le procédé que je viens de décrire se confond avec celui de M. Fa- lières ou de M. Garcin pour l'extraction de la fuchsine ammoniacale ; mais, tandis que ces chimistes font apparaître de suite la couleur par saturation avec de l'acide acétique, je nie contente d'utiliser la propriété, que j'ai ( 73 ) signalée, de cette fuchsine ammoniacale incolore, de teindre la laine sans intermédiaire, et j'obtiens en outre une pièce à conviction. » Il ne saurait y avoir en ce cas de doute sur la nature de la matière tinctoriale employée pour remonter un vin en couleur, l'orseille ammo- niacale colorant l'éther en rouge faible: le mode d'extraction, la propriété de cette dissolution éthérée ammoniacale incolore de teindre la laine en une nuance caractéristique, qui disparaît de nouveau et presque instanta- nément par l'action de l'ammoniaque, pour la reprendre par celle de l'acide acétique, sont des faits qui n'appartiennent qu'à la fuchsine on rosa- niliue. » CHIMIE organique. — Sur la nitralizarine. Note de M. A. Rosexstieiil. « J'ai eu l'honneur de communiquer récemment à l'Académie une Note sur la nitralizarine [Comptes rendus, t. LXXXII, p. i/|55), dans laquelle je donne l'histoire de sa découverte, son mode de formation, cpii est très-remarquable, et ses propriétés comme matière colorante. Aujourd'hui elle se trouve dans le commerce et est offerte par plusieurs fabriques d'alizarine artificielle d'Allemagne, qui ont mis à profit les pu- blications de la Société industrielle de Mulhouse sur ce sujet (i). Dans ma Note, je parle de la nitralizarine comme d'une substance nouvelle. Cette assertion demande à être rectifiée. H.-W. Perkin, en traitant la diacétylalizarine par l'acide azotique, a obtenu un dérivé nilré de i'aliza- rine C'*H'(Az02)0'', qui possède la propriété de teindre les mordants d'alumine en orange et ceux de fer en un violet rougeâtre. D'après ces caractères, elle pourrait bien être identique avec celle que j'ai décrite et qui a été obtenue par l'action directe de l'hyponitr ide sur l'alizarine sèche. » On trouve sur le travail de M. W. Perkin une courte indication dans le Bulletin de la Société allemande de Chimie, sous la date du 4 juin 1 8^5 (t. VIII, p. 780). Cette indication est donnée sous forme d'une correspon- dance de Londres, sans litre spécial, ce qui explique qu'elle m'ait échappé. Quoique le mode de production dont H.-W. Perkin s'est servi ne soit pas de nature à se prêter à des applications industrielles et n'ait point eu d'in- fluence dans cette direction, la priorité de la découverte de la nitralizarine ne lui en appartient pas moins incontestablement. » 1) Bulletins de la Soc/été industrielle, I, XLVI, p. 12^, l5q, ,\!\i, 2^. C. a., 1S7G, i" Semé, ire, (T. LXXXlil, N« 1.) IO ( 74 ) COSMOLOGIE. — Nouveau minéral renfermé dans une météorite : daubrélite. Note de M. Lawrence Smith. « Deux des masses de fer dont j'ai parlé dans ma Communication pré- cédente ont été coupées; la section occupe sur l'une d'elles une surface de i5 décimètres carrés; on a également fait plusieurs coupes transver- sales; j'ai découvert dans toutes ces sections beaucoup de concrétions no- dulaires dont la plupart sont très-petites, peu d'entre elles ayant un dia- mètre de plus de i centimètre. » A première vue, tous ces rognons paraissent être de la troïlite finement cristallisée, mais, après un court examen, on s'aperçoit que la plupart de ces rognons renferment, en plus ou moins grande quantité, un minéral noir. Je n'avais encore rien vu qui y ressemblât ; il était très-évident que ce n'était pas du graphite. » Une analyse attentive m 'ayant démontré que c'était un minéral nou- veau et intéressant, j'ai cru devoir lui donner le nom d'un de mes amis per- sonnels, membre illustre de l'Académie, M. Daubrée, qui a tant contribué par ses études et ses recherches à éclaircir nos connaissances sur les mi- néraux météoriques. J'envoie, en même temps que la présente Note, des échantillons qui serviront à contrôler l'analyse que j'ai faite de ce minéral. » La daubrélite est un minéral noir et brillant, d'une structure essen- tiellement cristalline; il se rencontre sur les bords des rognons de troïlite dont parfois même il traverse le centre. Dans l'un des échantillons que j'adresse à l'Académie, on remarquera un fdon du minéral ayant 2 milli- mètres de large et 12 de long, traversant le centre même du rognon; il y a également dans un autre rognon une masse ayant la forme d'un quadrilatère et qui a plus de 5 millimètres en moyenne sur chacun de ses côtés. » La daubrélite a un clivage particulier, mais je ne puis déterminer sa forme cristalline ; elle est très-fragile et, lorsqu'on essaye de la détacher du fer, elle se casse en petits morceaux ressemblant à des parcelles de molyb- dénite. Au contact d'un puissant aimant, elle se laisse attirer par très-petits fragments, ce qui provient peut-être d'une très-petite quantité de troïlite, dont il est difficile de la débarrasser. » Lorsqu'elle est pulvérisée, elle se change en poudre complètement noire, dont la plus petite parcelle produit au chalumeau une réaction très- 1 Comptes rendus, séance juin iS^ti. ( 75 ) forle de chromo. Lorsqu'elle est soumise à l'action d'une chaleur très-in- tense, elle perd sa couleur brillante et devient d'un noir terne. » L'acide nitrique et l'eau régale la dissolvent entièrement; la solution qui en résulte est d'une couleur verte et fournit une forte réaction d'acide sulfurique et d'oxyde de chrome; elle n'est que peu sensible à l'effet des autres acides. » Cette solubilité clans l'acide nitrique la distingue aisément du fer chromé. Je n'ai pu obtenir qu'une très-pelite quantité de minéral pur ou à peu près pur, car la réaction des acides sur le minéral est presque la même que sur le troïlite; je ne puis donc les séparer qu'en variant le degré de concentration de l'acide nitrique et la durée du temps pendant lecptel elle est en contact avec les minéraux. » J'ai pu obtenir un peu moins de ioo milligrammes d'une pureté suffi- sante pour trouver sa composition ; elle est de 36,48 pour ioo de soufre, le reste étant du chrome avec presque 10 pour ioo de fer et un peu de ma- tière carbonifère. » Lorsqu'on pourra se procurer ce minéral en quantité suffisante, à l'état pur, et qu'on pourra en faire une analyse complète, on trouvera, j'en suis convaincu, que c'est un protosulfure de chrome, le fer qui se trouve mêlé à la daubrélite étant sous forme de troïlite. » Voici donc sa vraie composition : Soufre 37,6a pour 100 Chrome 62,38 » Ce minéral est d'un grand intérêt. D'après ce que le spectroscope nous a appris sur les vapeurs qui entourent le Soleil, nous pouvons nous attendre à trouver l'élément du chrome largement diffusé dans la ma- tière de l'univers. » Outre les morceaux de fer qui accompagnent cette Noie et qui font connaître le nouveau minéral, j'ai envoyé un morceau de ce minéral déta- ché et presque pur, d'après lequel on peut reconnaître toutes les pro- priétés cpii le caractérisent. » COSMOLOGIE. — Sur la présence du nickel clans les poussières ferrugineuses atmosphériques. Note de M. G. Tiss.vadieis. « J'ai recueilli pendant un an, depuis le Ier mai 1875, les eaux pluviales tombées à Sainte-Marie-du-Mont (Manche), sur un collecteur de porce- laine à vaste surface, installé par M. Hervé Mangon dans son observatoire 10.. ( 7« ) météorologique; j'ai recueilli en outre, dans un espace de temps plus con- sidérable encore, les poussières tombées directement de l'air, sur une sur- face déterminée. J'ai pu extraire du sédiment des pluies, et des poussières ainsi amassées,' 124 milligrammes de corpuscules attirables à l'aimant. Après avoir fait l'analyse micrograpbique de ces corpuscules, j'ai procédé à leur analyse chimique qualitative. » Traitée à chaud par l'acide chlorbydrique additionné d'une petite quantité d'acide nitrique, la substance examinée n'a laissé qu'un très-léger résidu siliceux insoluble. Le liquide filtré a donné par l'ammoniaque un abondant précipité de sesquioxyde de fer. Après avoir mis de côté la liqueur ammoniacale filtrée, le précipité a été dissous dans l'acide chlorbydrique, puis reformé par l'ammoniaque, et ainsi de suite alternativement à plu- sieurs reprises. Les eaux ammoniacales, réunies à celle provenant du premier traitement, ont été concentrées au bain-marie. Le liquide ob- tenu a donné avec le sulfocarbonate de potassium une coloration rose caractéristique du nickel. Le sulfhydrate d'ammoniaque a déterminé la formation d'un léger précipité noir; celui-ci, après calcination, a donné dans la perle de borax, traitée au chalumeau, la réaction caractéristique du nickel : coloration violette virant au gris brunâtre par le refroidissement. » La présence du nickel, dans les corpuscules ferrugineux aériens, con- firme les idées que j'ai émises précédemment sur leur origine cosmique ( 1). » cosmoi.ogik. — Analyse micrographique comparative de corpuscules ferru- gineux atmosphériques et ) ou mamelonnée (fig. /j). Pendant les mois d'août et de septembre 1875, j'ai recueilli, parmi les poussières loni- 1) Comptas rendus, ?.3 mars i!~'7J. j janvier 187 i el j octobre 11S7V ( 77 ) liées directement de l'air, quelques fragments ferrugineux magnétiques analogues à celui de la fig. l\, et qui atteignaient une longueur de ~j à -^ de millimètre. » Il m'a paru intéressant de comparer ces corpuscules atmosphériques aux fragments que l'on obtiendrait en grattant la surface de météorites authentiques. M. Daubrée, qui m'a précédemment donné des encourage- ments précieux, a bien voulu in'autoriser à examiner quelques échantillons de la collection du Muséum d'Histoire naturelle, avec le concours de M. Stanislas Meunier. » A l'aide d'une lame d'acier, j'ai gratté la surface d'une masse de fer météoritique tombée, le i4 juillet 1847, A Brannau Hauptmannsdorf (Bo- hême). Cette surface, formée d'une croûte noire adhérente au métal, se divi- sait facilement, et, parmi les fragments pulvérulents détachés, j'ai trouvé quelques parcelles globulaires et mamelonnées très-apparenles sous un 0 tk g t> •«•' WjL 0 V ■ '-Jmffi e « ■>t'i.C'~- ■a * h& ■ . m ■ ■ ■ Fig. 1. Fig, 1. /|00 D. /foo D. Fig. 5. 100 D. Fig. C. 4oo D. i%è Fig. 7. ioûD. grossissement de 100 diamètres (fi>j. 5). Plusieurs fragments semblables ont été rencontrés en grattant la surface d'autres échantillons, parmi lesquels je citerai la météorite tombée le 11 juillet 18G8 àOrnans (Doubsj. La surface métallique extérieure, très-peu adhérente au silicate formant la masse inté- rieure, est mamelonnée, et j'y ai observé par places des sphérnles qu'on y aurait dit incrustées. » Les parcelles cosmiques recueillies parM.Nordenskiold sur les champs de neige des régions polaires, et envoyées au Muséum, ont été directe- ment examinées au microscope. Elles sont constituées de grains noirs très- petits, agglomérés (fnj. 6), offrant une ressemblance frappante avec ceux que j'ai extraits d'un sédiment d'eau de pluie tombée en France [fig. 2). » Un sable ferrugineux tombé à Loebau (Saxe), le i3 janvier 1 835, ren- ferme des grains sphériques ( fnj. 7) et de nombreux fragments, dont la surface est formée de mamelons arrondis [fig. 8). » J'ajouterai, en terminant, que, s'il paraît certain, d'après les observa- tions précédentes, que, parmi les poussières ferrugineuse* atmosphériques, (7» ) il en est dont l'origine est extra-terrestre, il faut reconnaître aussi qu'il en existe d'autres qui sont soulevées par les vents à la surface de la terre, on emportées dans l'air par la fumée de nos usines. J'ai indiqué antérieurement que le, fer affecte la forme globulaire quand il jaillit en étincelles, ou qu'il brûle dans une flamme: l'oxyde des battitures formé au rouge donne naissance à des sphérules magnétiques. Lors des dernières inondations de la Seine, un sable apporté à Choisy par des eaux qui avaient sans doute balayé le voisinage de quelque usine contenait une grande quantité de globules sphériques d'oxyde de fer magnétique. Cet échantillon curieux, qui m'a été communiqué par M. Stanislas Meunier, ne contenait pas de nickel. Il y a donc des réserves à faire au sujet des sphérules d'oxyde île fer que l'on peut rencontrer dans le voisinage des grandes villes. Mais celte source terrestre de poussières ferrugineuses n'explique en aucune façon l'abondance extraordinaire de parcelles de fer qui flottent partout dans l'atmosphère, et qui se retrouvent dans la neige des régions polaires, dans celle des Alpes, dans les eaux météoriques recueillies au milieu des cam- pagnes ; elle est étrangère;! l'existence dans l'air de ces innombrables cor- puscules nickeliferes, dont il faut selon nous chercher l'origine dans la poussière qui se détache en pluie de feu de la surface incandescente des météorites. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur la physiologie de l'appareil musical de la Cigale. Note de M. G. Caulet, présentée par M. Milne Edwards. « Quand on considère l'appareil musical des Cigales, on est tout de suite frappé des admirables dispositions que présentent la timbale et le miroir, en vue des vibrations que ces organes doivent effectuer. La tim- bale sèche et parcheminée porte des bandes chitineuses destinées à favo- riser, par l'élasticité, son retour brusque à sa position d'équilibre. Le mi- roir, si mince et si bien tendu sur son cadre, défie toiUe imitation et réalise l'idéal delà membrane vibrante. Mais l'organe désigné par Jléaumur sous le nom de membrane jjlissée semble, au premier abord, ne présenter que des conditions défavorables à la vibration, car cette membrane est lâche et molle. Cependant elle lait partie de l'appareil vocal, et, si l'on examine une Cigale, pendant qu'elle chante, on voit que cette membrane vibre, à tel point qu'elle a été prise, pendant longtemps, pour l'instrument du son. Or une membrane ne peut ainsi vibrer qu'a la condition d'être tendue. Je crois être le premier à signaler un muscle spécial, destiné à produire, sur ( 79 ) la membrane plissée, la tension nécessaire à sa vibration : je l'appellerai muscle tenseur de la membrane plissée. » Ce muscle a son insertion fixe à la partie supérieure et antérieure du cadre timbalaire (la Cigale étant placée verticalement, le tète en haut). De là il se porte en dedans et en avant, pour aboutir à l'angle supérieur ex- terne de la membrane plissée, où il prend son insertion mobile. C'est un muscle charnu dans toute son étendue et à fibres striées. Je me suis assuré qu'il reste contracté pendant toute la durée du chant, et. que, par conséquent, c'est un muscle tenseur, dans toute l'acception du terme. Je ne l'ai pas trouvé chez les Cigales femelles, où l'on observe néanmoins la membrane plissée. C'est là une nouvelle preuve de l'action île ce muscle, car, chez ces Cigales muettes, la membrane plissée n'a pas à jouer le rôle de corps vibrant, et elle ne sert plus qu'à relier à la partie antérieure le thorax et l'abdomen. » Si l'on fait, au moyen de ciseaux très-fins, la section des muscles tenseurs, sur une Cigale vivante, sans produire d'autres lésions, on ob- serve une diminution très-légère, mais néanmoins sensible pour une oreille exercée, dans l'intensité de son produit, ses autres caractères restant les mêmes. » Ainsi que je le disais dans une Note précédente, j'ai en vain cherché un muscle tenseur de la timbale. D'ailleurs ce muscle serait inutile et même nuisible, car la timbale est convexe et un muscle tenseur l'empêcherait de revenir à sa convexité naturelle, c'est-à-dire qu'il s'opposerait a l'action des bandes chitineuses dont on a vu plus haut l'utilité. J'incline à croire que Dugès, qui parle de ce muscle en le disant très-petit et sans donner ses insertions, a pris pour tel le muscle tenseur de la membrane plissée. » Enfin on peut se demander si les deux timbales vibrent synchro- niquement pendant le chant. Il est facile de prévoir qu'il en est ainsi à la simple audition ; mais la vue confirme pleinement les prévisions de l'ouïe. » En effet, si l'on examine par le dos une Cigale hématode qui chante et à laquelle on £ coupé les ailes, on voit très-bien les deux timbales à nu. Or, chez les sujets jeunes, la timbale, encore peu consistante, devient con- cave au moment de la contraction de son muscle moteur. On voit alors parfaitement les timbales, de chaque côté, devenir en même temps toutes deux concaves ou toutes deux couvexes, ce qui démontre leur synchro- nisme. » En résumé, chez les Cigales : i° il existe un muscle spécial destiné à produire, pendant le chant, la tension de la membrane plissée qui vibre ( »o ) alors par influence cl renforce le son ; 2" il n'y a pas de muscle tenseur de la timbale ; 3° les i\eux timbales qui produisent le son vibrent syn- chroniquement. » PHYSIOLOGIE. — De l'action toxique des alcools mélhylique, capr) liaue, œnan- thylique et célylique. Note de MM. Dij.uidi.v,. Beaumbtz et Audigé. « Dans une précédente Communication [Comptes rendus, séance du 28 juillet 1875), nous avons exposé le résultat de nos travaux sur les effets toxiques des alcools; de nouvelles expériences nous permettent aujour- d'hui de compléter ces premières recherches, qui portaient sur les alcools par fermentation, et dont le tableau suivant donne le résumé : DÉSIGNATION. DOSES TOXIQUES CHEZ I.F. CDIEfl l'Ait KILOGRAMME 1)1 POIDS DU COUPS. PAR LA VOIE HYPODERMIQUE par l'estomac. Dose toxique générale en prenant l'alcool éthj lîque pour unité. Non dilué. Dose moyenne Dilué. Dose moyenne Quantités. Dose moyenne éthylique C'H'O. . 0 ' propylique i H'O. % 1 butyliqué C4H"0 ' amylique CsH"0.. Sr gr 6, i8 ;i 8,00 i ,08 a î . j; 2,00 il 2,3o 1,83 à 2,23 gr 7,09 ',.3 2 î,i5 pr gr 6,00 à 7,20 3.0 | à .'i.ii'i 1,83 à r,gg 1 ,3o a 1.71 gr 6,32 3, i8 r,go 1 ,bi gr gr 5 . 5o à6,5o 3,oo à 3, •; 1 . ; 2 a 1 ,76 1 . [0 & 1 . 53 gr 6,00 3 . 1 3 '•"i i,/,8 1 ■/, •/, •1, » Nous avons dû modifier les chiffres ci-dessus, en ce qui concerne l'al- cool éthyliqne, et élever à la dose de r]ST, ^5 à 8 grammes par kilogramme du poids du corps la quantité moyenne toxique. La cause de notre erreur provenait sans doute de ce que nous avions dilué, pour l'introduire dans l'économie, cet alcool absolu dans la glycérine; cette substance possède, en effet, comme nous l'avons reconnu depuis, un pouvoir toxique repré- senté approximativement par 12 à i5 grammes par kilogramme du poids de l'animal. » Nos premières recherches nous avaient permis de démontrer que, dans la série des alcools par fermentation, les propriétés toxiques suivaient d'une façon à peu pies mathématique leur composition atomique. Il était important de savoir si cette loi se vérifierait dans tout le groupe des alcools monoatomiques. Nous avons dans ce but expérimenté les alcools suivants : Alcool métliyliqufl CH'O « heplytique ou œnanthylique C'H"0 « oclylique ou capry tique CH"0 « cétylique ou élhal C,6U3'f ( 8. ) » Ces substances ont été introduites par la voie hypodermique chez le chien, en ayant toujours soin de rapporter au poids de l'animal en expé- rience la quantité d'alcool pur nécessaire pour amener la mort dans les vingt-quatre heures. Voici en résumé, le résultat de nos recherches. »> L'alcool métli/lique, CrTO, est plus nocif que l'alcool élhylique, et les chiffres qui représentent son pouvoir toxique varient selon la plus ou moins grande pureté de ce produit. Ainsi, tandis qu'il faut à peu près 7 grammes par kilogramme d'alcool méthylique chimiquement pur pour amener la mort, il suffit, pour les alcools de provenance commerciale, d'une dose variant de 5sr, 5o à 6gr, 20 par kilogramme. Nous pensons que la pré- sence de l'acétone, en plus ou moins grande quantité dans ces derniers produits, explique cette différence dans les chiffres toxiques. En effet, des expériences nous ont permis d'établir que ce corps déterminait chez le chien des symptômes d'empoisonnement rapide, et causait des accidents promptement mortels lorsque la dose était portée au chiffre de 5 grammes par kilogramme. h » L'alcool heplfliqne ou œnantlijlique, C'HuO, a une section toxique différente selon qu'il est introduit dans l'économie à l'état pur, ou bien lorsqu'il est mélangé avec l'alcool élhylique absolu. Dans ce premier cas, la dose nécessaire pour amener la mort est à peu près égale à celle de l'alcool éthylique, c'est-à-dire 7gr, 5o à 8 grammes par kilogramme, tandis que, lorsque cette substance est diluée au dixième dans l'alcool éthylique, les phénomènes toxiques mortels se produisent avec 2gr, 3o à 2gr, 5o. » L'alcool octyÈique ou caprylique, C8 H48 O, présente, comme le précé- dent, des différences dans son action toxique. Lorsqu'il est pur, il tue à la dose de 7 grammes en moyenne par kilogramme; au contraire, si l'on em- ploie une solution au dixième dans l'alcool éthylique, le pouvoir toxique est alors représenté par les chiffres de 2 grammes à isr, 20 par kilogramme. » Quant à l'alcool cétjliqae ou éthal, C,aH340, son insolubilité absolu- ment complète à la température ordinaire, dans l'eau et dans l'alcool, en fait un corps n'ayant aucune propriété toxique, soit qu'on l'introduise sous la peau ou qu'on l'administre par l'estomac. » Comme on le voit, la loi qui veut que, dans une série de corps ana- logues, les plus actifs soient ceux qui contiennent le plus grand nombre d'atomes, loi qui, pour la série des alcools par fermentation, est rigoureu- sement exacte, cesse de l'être, comme l'avait prévu M. Dumas, lorsqu'on l'applique à tout le groupe des alcools monoatomiques. Les irrégularités que l'on observe dépendent surtout de la plus ou moins grande solubilité des C.R., 1 8->G, 1° Semestre. (T. LX.XX11I, N» 1.) • ' ( ** ) corps en expérience. Au point de vue hygiénique, il est important de faire ressortir ce fait, que les alcools que nous venons d'expérimenter acquiè- rent des propriétés toxiques considérables, lorsqu'ils sont mélangés à une autre liqueur alcoolique; c'est ainsi que, à notre avis, on peut expliquer l'action délétère de certaines eaux-de-vie, alors même qu'elles ne renfer- ment que des doses à peine appréciables de ces différents produits. » PHYSIOLOGIE pathologique. — Des caractères analomiques du sang dans /es anémies. Note de M. G. Hayem, présentée par M. Vulpian. « Dans cette première Note, nous ne- nous occuperons que des carac- tères histologiques des globules rouges dans les anémies. » Les globules rouges ont élé étudiés au point de vue de leurs dimen- sions, de leur forme et de leur couleur : » I. Dimensions. — A. Sang normal: Le sang normal contient constam- ment des globules de dimensions diverses. On peut distinguer, à ce point de vue, trois variétés de globules : les grands, les moyens, les petits. Les grands ont un diamètre moyen de 8^,5; les plus grands atteignent 8^,8 (en chiffre rond çf). Les moyens ont 7^,5 de diamètre ; les petits 0^,5 et les plus petits du sang normal 6^. » On compte, en général, sur 100 globules : ^5 moyens, 12 grands et 12 petits, ce qui donne, pour le diamètre moyen des globules du sang par- faitement normal, 7^, 5. » 15. Sang des anémiques. — Il faut distinguer Y anémie aicjué résultant de la perle subite d'une quantité importante de sang des anémies chroniques qui durent depuis un certain temps ou s'accentuent d'une manière pro- gressive. » Dans l'anémie aiguë, les dimensions des globules restent normales; il en est sensiblement de même du rapport entre les variétés de ces éléments. » Au contraire, dans les anémies chroniques ayant acquis une certaine intensité, les dimensions moyennes des globules sont toujours modifiées. Ces modifications sont le résultat : i° de la présence dans le sang d'éléments dont le diamètre est anomal ; 20 d'une altération plus ou moins appréciable dans la proportion des diverses variétés de globules. » i° Le sang des anémiques contient presque toujours un certain nombre de globules plus petits que les plus petits globules du sang normal. Le dia- mètre de ces petits éléments varie de 2^,2 à 6^; les petits globules ne mesu- rant que a11, a à 2^,5 sont rares et toujours peu nombreux, tandis qu'il est ( « ) fréquent d'en trouver un bon nombre mesurant 3^,3; 3^,8; 4^; 5>\ Les plus communs sont ceux qui mesurent de 4^5 à 611. » Dans les mêmes circonstances et presque aussi fréquemment, on trouve des globules plus volumineux que ceux du sang normal. Ces éléments, qu'on pourrait appeler globules géants, ont des caractères tout particuliers. Ils mesurent en moyenne io à 12^; mais j'en ai trouvé de plus larges en- core, atteignant 1^. Leur forme est régulièrement discoïde, comme celle des éléments normaux ; mais ils sont moins netlement aplatis au centre et beaucoup moins épais que les globules sains. D'ailleurs les globules des anémiques, quel que soit leur diamètre, paraissent souvent moins nettement excavés et moins épais que les globules normaux. » 20 Les rapports que nous avons signalés plus haut entre les globules grands, moyens et petits dans le sang normal, sont, dans le sang des ané- miques, plus on moins profondément modifiés. Presque toujours, en effet, on constate dans ce dernier sang une abondance insolite de globules moyens et petits parmi lesquels il existe une proportion plus ou moins forte de plus petits globules que les plus petits du sang normal. » La proportion des globules géants étant toujours très-faible (de -i- à 4 pour 100), ces modifications de diamètre produisent un résultat impor- tant, en quelque sorte fondamental, que nous formulerons ainsi : » Dans Ions les cas d'anémie chronique d'une certaine intensité, la moyenne des dimensions globulaires est toujours inférieure à la normale. Elle peut tom- ber à ^ ; 6t\8; 6*, 5 et même 6*. » Cette diminution du diamètre moyen entraîne un amoindrissement correspondant de la masse formée par les globules, ce qui revient à dire que chez les anémiques, pour un même nombre de globules, le volume de la masse globulaire est sensiblement moindre. En ne tenant pas compte de l'amincissement des globules des anémiques, et en prenant comme épaisseur générale des globules qu'on supposerait non aplatis au centre le chiffre de i%5, on peut calculer approximativement la diminution de la masse globulaire chez les anémiques. Le globule normal, ayant en moyenne 7', 5, représente une masse d'environ. 66^ c Le globule de •]*■ a pour volume environ 5^ c. Celui de &*, 5 » » » 491* c- Celui de 5* » » « 42'1 c. » En conséquence, dans l'anémie, lorsque le diamèlre moyen des élé- ments tombe à 7^, 100 globules correspondent en volume à environ 80 glo- : 1 .. ( «4 ) bnles sains, lorsqu'il descend à 6^,5, 100 globules ne valent plus que 75 globules normaux; enfin, lorsque ce diamètre n'est plus que de 6^ (ce qui est rare), 100 globules ne représentent plus que 65 globules sains. » II. Forme. — En général les globules altérés des anémiques éprou- vent des déformations plus ou moins notables qui semblent indiquer un défaut de consistance. Les déformations portent particulièrement sur les globules moyens et petits. Lorsqu'elles sont peu accentuées, les globules, au lieu d'être parfaitement circulaires, prennent une forme ovalaire allon- gée. Quand elles sont très-prononcées, elles donnent aux bématies des apparences très- variables qui sont comparables aux formes d'un bâtonnet, d'une raquette, d'un corps ovalaire étiré en pointe à l'une de ses extré- mités ou aux deux, etc. » III. Couleur. — Outre les modifications précédentes, les globules rouges des anémiques présentent souvent un affaiblissement plus ou moins marqué de leur teinte propre. » Cette diminution de coloration porte rarement sur tous les glo- bules; elle atteint de préférence ceux qui sont déformés ou dont les dimensions sont anomales. Elle est constante et très-marquée dans les globules géants, de sorte que ces éléments sont à la fois volumineux, amincis et d'une très-faible teinte. Ils ont de plus un aspect finement gra- nuleux, indiquant une altération profonde. La proportion des globules pâles est très-variable suivant les échantillons de sang. Tantôt on notecelte altération dans quelques globules seulement, soit dans 10 à 20 pour 100; dans d'autres cas la décoloration' est appréciable dans la plupart des glo- bules et ceux qui ont une teinte normale sont rares. Enfin on observe communément dans les anémies anciennes et profondes une diminution plus ou moins notable de la couleur des globules dans tous ces éléments sans exception . » Bien que ces observations aient eu pour objet des cas d'anémie d'ori- gines très-diverses [chlorose, perla de sang répétées, cachexie paludéenne, anémie saturnine, cachexie cardiaque, cachexie cancéreuse, tuberculose, etc.), nous n'avons trouvé aucune altération globulaire spéciale à telle ou telle variété d'anémie. Les recherches précédentes établissent donc, en résumé, que dans toutes les anémies chroniques, quelle qu'en soit l'origine, les glo- bules rouges sont altérés dans leur volume, leur couleur et leur consis- tance; que, pour un nombre donné de ces éléments, la masse globulaire est non-seulement moins considérable que celle d'un nombre correspondant ( 85 ) de globules normaux, mais encore que cette masse amoindrie contient moins de matière colorante qu'une masse équivalente de globules sains. » Ainsi nous disions tout à l'heure que, relativement au volume, ioo glo- bules d'un sang anémique ne valaient souvent que ^5 globules normaux; il faut ajouter qu'au point de vue de leur richesse en matière colorante ils ne correspondent qu'à 5o ou même à 25 globules sains. » Ce dernier fait sera mis plus nettement en évidence dans nos Commu- nications ultérieures. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Ânesthésie par la méthode des injections intra- veineuses de chloral. Extrait d'une Lettre de M. J. Linhart, médecin de la marine autrichienne, à M. le baron Larrey. « L'anesthésie par injection intraveineuse de choral, préconisée par M. le professeur Oré (de Bordeaux), a rencontré tant d'opposition qu'il appartient à ceux qui y ont eu recours de faire connaître les résultats qu'ils ont observés. Encouragé par les défenseurs distingués de la méthode Oré, je me permets de vous adresser le fait suivant et de le soumettre au juge- ment de l'Académie des Sciences. » Au mois d'octobre de l'année passée, un homme robuste, très-muscu- •leux, atteint depuis cinq jours d'une luxation infra-glénoïdale de l'humérus droit, eut recours aux soins d'un chirurgien qui me demanda de l'assister. Nos tentatives de réduction sans ânesthésie furent vaines; la résistance ac- tive et passive du patient était extrême. Nous nous décidâmes alors à l'anes- thésier. L'examen du malade donne les résultats suivants : » Pas d'affection des organes de la circulation ni de la respiration ; pas d'autre contre-indication de l'anesthésie. Le sujet a été ânesthésie par inha- lation de chloroforme deux fois; mais, chaque fois, les médecins auxquels il eut recours avaient remarqué un violent état d'exaltation au commen- ■cement du narcotisme; le malade pouvait à peine être dompté. 11 vomis- sait pétulant et après; il souffrait ensuite beaucoup de fortes nausées et restait les deux jours suivants sans appétit. » Je me décidai alors à l'anesthésier, selon la méthode de M. le profes- seur Oré, par injection intra-veineuse de choral. Mon collègue ayant donné son consentement, je m'occupai d'abord de la préparation de la solution de chloral; nous en avions de trois provenances : du français, de l'anglais de l'allemand; les solutions des deux premiers étaient fort acides, celle du chloral français, qui avait été décomposé par l'effet du temps, était de ( «6 J plus troublée; le chloral allemand parut préférable, et nous le choisîmes pour en faire une solution absolument limpide et neutralisée à l'aide de quelques gouttes d'une solution de carbonate de soude. » A défaut de la pompe de M. le professeur Oré, j'employai une seringue calibrée presque du même volume, et je me servis d'une aiguille d'or neuve, que je fis aiguiser et polir finement après avoir retiré sa lance d'acier. L'extrémité de la seringue calibrée fut revêtue d'une petite pièce de crêpe fine comme la toile d'araignée, afin d'arrêter les corpuscules étrangers qui, à mon insu, auraient pu pénétrer dans la solution, d'ailleurs bien filtrée, parfaitement pure et limpide. » La pompe est remplie de la solution au quart; il faut ajouter une très-petite quantité d'eau distillée, afin que chaque division de sa tige in- dique i gramme de choral ; elle s'articule exactement avec le pavillon de l'aiguille en or. Les bulles d'air étant chassées, je commence au bras gauche. A 9 heures du matin, avec l'injection de ?5 grammes de chloral, le pouls est de 80 à la mi- nute. Un appareil électrique est prêt. Pouls, ta m s pr A <). 1. o nous sommes à o,5o o 1 ,00 96 1 ,5o 96 ?.,oo IOO 2,5o 120 Respiration régulière, un peu plus fréquente. 3,oo 100 Sommeil; difficulté de parler. 3,5o 100 ( Légère congestion de la lace; l'insensibilité '7^ j commence. 4,oo 100 Respiration normale. , Congestion fiévreuse de la face ; sommeil pro- I fond ; le bras droit élevé tombe sans ré- 4,25 100 < sistance; l'insensibilité est presque com- J plète; les cornées sentent encore leçon- • ' tact du doigt. 4,5o 5,oo 96 Régulier. 5,25 5 , 5o 96 5 ,"j5 96 La sensibilité des cornées s'émoussc. Les cornées sont encore sensibles; nous at- tendons une minute. Anisthésie absolue; pas un mouvement re- flexe. 9- 2. 0 9- 3. 0 9- 4- 0 9- 5. 0 9- 6. 0 9- 1 • 0 9- 8. 0 M- <)• 0 9- 10 ,3o 9- 1 1 0 9- 1 1 . ,3o 9- 1 2 . 0 <)■ 12. 3o 9- i3 , 0 9- ,4 0 6 , 00 96 H ,00 I OO ( «7 ) » Aussitôt la réduction de l'humérus luxé est faite avec une facilité extrême. » Le malade demeure absolument anesthésié pendant une demi-heure; réveillé alors il boit et s'endort pendant quelques heures. Puis le malade se réveille et reprend connaissance. Il évacue i litre environ d'une urine limpide, aqueuse, ne renfermant point de sang. Aucune irritation de la veine, point de phlébite, point de coagulation. Le patient se trouvait fort bien de ce narcotisme; point de vomissement pendant l'opération; point de vomissement, point de nausée après; le même jour il mangeait quelque peu et buvait aussi. » Il paraît d'ailleurs que la sensibilité du malade resta émoussée à un certain degré pendant une partie de la journée suivante; en effet, après le réveil définitif, dans l'après-midi du jour de l'opération et pendant la nuit qui fut très-bonne, il n'accusa point de douleur à l'épaule malade; il n'en ressentit pas non plus le lendemain matin; ce fut seulement dans l'après-midi qu'il s'exprima de la sorte : « Si l'on ne m'avait pas dit ce » qui s'est passé, il me semblerait n'avoir souffert qu'une forte contusion de l'épaule. » » Tels sont les résultats d'une forte injection de 7 grammes de chloral eu quatorze minutes. On aurait pu, il est vrai, faire la réduction à l'aide du chloroforme, mais avec les différences suivantes : » i° La quantité de l'anesthésique aurait dû être beaucoup plus grande. » 20 On aurait dû anesthésier beaucoup plus longtemps. « 3° On aurait eu à lutter contre une forte exaltation, une résistance extrême; de plus le malade aurait vomi pendant l'opération, aurait souffert longtemps de nausées et de vo- missements après le narcotisme, comme le rendent probable les expériences faites précé- demment sur lui; il aurait dû certainement rester à jeun pendant un ou deux jours. » 4° Après le narcotisme, il aurait été complètement réveillé et aurait souffert les premières et les plus fortes douleurs de l'opération, qui lui fuient épargnées par l'anes- thésie à l'aide de l'injection intra-veineuse de chloral. » botanique. — Lichens rapportés de l'île Campbell, par M. Filhol, déterminés par M. W. Nvlaxder. I. — Spu^rophokei. « I. Spu^rophokon Pers. — 1. Spli. compressant Ach. — Sur des troncs pourris parmi les mousses. » 2. Sph. teneritm Laur. — Avec le précédent. " 3. Sph. australe Laur. — Avec les deux précédents. ( 88 ) II. — Stf.rfoc.aiilei. » I. Stfrf.ocauion Schreb. — 1. St. raniulosunr Ach.i Nvl. — Sur les rochers. >> * St. miicrocarpum Rich. — Sur les rochers. » ** St. submollcscens Nyl. Sterrocaulo ramuloso lypico lenuius, toluin albidum, axi pode- tioriiiii et ramulis arachnoideo-obductis, ita faciei mollescentis. Apothecia rite evoluta non visa. — Parmi les mousses. » 2. iSf. argodcs n. sp. (Est. St. argus Hook. et Tayl. pro p. Affine S'ereocaulo ramu- loso, sed magis cnrtum altit. 3-^ cenlimetr. ), rugoso-corticatnm, efibrillosnm (vel fibrillis paucis et paru m evolulis vel paru m divisis); apotlieciis lecanorinis latit. 3 5 millimetr. , fuscis vel nigricantibus. Sporeœ bacillares 5-septatre, longit. 0,032-4^ millimetr. , crassit, 0,006-7 millimetr. Spermatia arcuatiila , longit. 0,008-0,011 millimetr., g rassit. o,oooj millimetr. similia ut in St. ramuloso). Cœspitibus latis densis crescens, apotheciis facifi Argopscos mcgalosporœ Th. Fr. — Sur les rochers. » II. Abcopsis Th. Fr. — 1. À. megalospora Th. Fr., Nyl. Syn.l, p. î54- Adde ibi : Cephalodia pallida aut livescentia podeliis adnala, convexa, aggregata. Spermogonia subler- minalia, osiiolo subnigricante, intus incoloria; spermatia le vi ter arcuata tenuia (u troque apice acuminata), longit. o,ooq-o,oi 1 millimetr., crassit. o,ooo5 millimetr. (ut in St. ramuloso, et est Argopsis facile solum subgenus Stereocauli). — Sur les rochers. III. — Cladonif.i. » I. Ci.adonu Hflm. NyK — I. Cl. pyxidata L. . — Sur la terre parmi les mousses. » 2. Cl. fimbriala f. subcornuta Nyl. — Sur les troncs pourris. » 3. Cl. carneopallida Flk. — Avec le précédent. u 4. Cl. vcrticillata Hffm. — Sur des détritus de végétaux. a 5. Cl. cornuta L. f. gracilentior Nyl. Podetia altit. 3-5 cenlimetr., crassit. circiter 1 millimelr. — Avec le précédent. » G. Cl. subsubulata n. sp. Est quasi Cl. furc.ata minor, tliallo pallido -albido simpli- ciore Iv +• flavens), cortice laevi, axillis demain àngusbe subscyphosis perviis et ramulo subulalo appendiculalis; apothecia luleo-teslacea convexa (latit. 1 millim. vel minora , terminalia et laleralia; sporae parvae, longit. circiier 0,008 millim., crassit. o,oo3 millim. Podetia crassit. 1 millim. vel tenuiora, altit. 2-3 cenlimetr., basi squamulis crenalis firmu- lis. — Sur du bois pourri. » 7. Cl. scabriuscula Del., data in Coem. Cl. Bclg. n° 173 B. Cfr. Nyl. in Flora 1875, p. 4'|7 )• Thallus K obsolète flavescens. Scyphi imperforali. — Sur les troncs pourris et les mousses. » 8. Cl. rigiila Tayl. Parum distat a Cl. delicata Flk., quacum etiam reaclione K. -4-con- vonit, sed dilfert praecipue granulis baseos 1ère deficienlibus, nec facile squamulilormihus, et podeliis apice attenuaiis. — Sur le bois pourri. » 9. Cl. bacillarii Acli.' — Sur les troncs pourris parmi les mousses. •■ 10. Cl. subdigitata n. sp. Sat similis Cladonice digitatœ vel satins Cl. Fia ricana- , sed podeliis tolis squamuloso-exasperalis nul squamuloso-granulosis. Squamulse majores baseos inciso-crenalae, sublus medio versus basin sallem] aurantiaco-oebracese ut etiam po- delia basi VtllgO nnnniliil ocliraceo-lincla, Podetia altit. 3-5 ecnlimelr., crassit. 2-3 millim., ( 8g) corticata, K -+- (flavenlia), variant sursum cortice subsoluto. Sporae rite evolutae non vis» (i). — Sur du bois pourri parmi les mousses. i! Var. polydactyloid.es Nyl. podetiis scyphis proliferis, inde ramosis. » II. Cladina Nyl. — l.Cl. interhiascens n. sp. Sat similis Cladinœ sylvaticœ, sed minus divisa et axillis podetiorum fissura saepius dilatata hiascenlibus. Forsan propria species. — Parmi les Hépatiques sur les troncs pourris. » III. Ciauia Nyl. — Slratum corticale totum ex elementis filamentosis longitudinalibus dense conglutinatum, qua lextura niox Cladia genus a Cladinis omnino distinctum efficit. (Nyl. Ramalin, p. 69). » 1. Cl. aggregata (Eschw.). Polymorplia et saepe luxurians, etiam forma ad Cladiam rcliporam accedente. — Sur les troncs pourris et parmi les mousses. » 2. Cl. retipora (Ach.). — Sur la terre. IV. — Usnef.i. » Usnea (Ach.). — 1. U. xanthopoga n. sp. Quasi U. hirta, sed thallo flavido laevi, modo ramis et ramulis leviter soredioso-punctatis. Apothecia non visa, nec spermogonia. — Sur les rameaux des arbres. V. — Paumeliei. » I. Parmelia Ach. — \. P. pertusa Schrank. — Sur les branches des arbres. VI. — Stictei. » I. Sticta Ach., Nyl. — 1. St. orygmœa Ach. — Sur les troncs des arbres et sur les mousses. » 2. St. physciospora Nyl., saepe platyphylla, Iobis latioribus, frondibus latitudine pcdali et amphore ; cyphcllae flavescentes et variantes albicantes. — Avec le précédent. » 3. St. Freyeinetii Del. — Avec les deux précédents. VII. — Lecaxorei. u I. Lecaîjoea Ach., Nyl. — 1. L. sphinetrina (Mnt.). — Sur les écorces des arbres et sur les hépatiques. » Var. leproloma Nyl., differens margine laciniarum leproso-sorediosis. Sporae longit. 0,012-18 millim., crassit. 0,009 m>lhm. » 2. L. pholidotoides f. crispetla (Nyl. in hb. Rew, Coll. Colens. n° 47°^)- Psoroma. Est quasi L. sphinetrina thallo microphyllo cervino-rufescente vel lurido, apotheciis margine lhallino crispalo-contorto. Hypolhallus niger. — Sur les écorces. « 3. L. araneosa Bab. — Sur des détritus de végétaux. » k. L. xanthnmelana Nyl., Coll. Colens, n° 4546. Psoroma. Species insignis laciniosa facile dignota thallo fiavido et apotheciis saepius pertusis. Apothecia sparsa et variantia conferta in eodem specimine. — Sur les mousses et sur les branches du Dracophyllum longifolium. >• 5. L. subgelida n. sp. Placopsis. Subsimilis Lecanorœ gelidœ (L.), at diversa prsesertim (1) Apothecia saepe et spermogonia nigricanlia observantur, sed hoc tune non typicum est. C. R., 1876, 2' Semestre. (T. LXXXUI, N" i.) l 2 ( 90 ) sporis multo majoribus (longit. o,023-3o millim., crassit. o,oi5-22 millim.). Apothecia dcmum zeorina. — Sur les rochers et sur la terre. VIII. — Pertusaiuei. » I. Pertisariv DC. — 1. P. tyloplaca n. sp. Thalliis albidns tennis oLiducens (K — ) ; apolhecia in protubérantes albido-pallidis verrucosis subgloboso-difformibus eminulis, dis- cretis vel confluentibus ; Iatit. 1-2 millim.) variis inclusa, incoloiïa, ostiolo subimpresso punctiformi pallido; sporae 8nœ solita;, longit. o. 100 0,120 millim.. crassit. o,o36-44 millim. (iodo cœrulescentes et gelatina hymenialis, prasertim thecarum, intensive cœrulescens). — Sur les hépatiques » 2. P. thelioplaca n. sp. Thallns albidus tenuis protnberantiis mastoideis (Iatit. circiter o,5 millim.], sa?pius conferlis conspersus ; apothecia incoloria in protnberantiis majoribus (Iatit. fere r,5 millim.) inclusa, singulum in quavis tali proltiberantia ; sporse S"1", longit. o,o52-65 millim., crassit. o,o3o-38 millim. Indu gelatina hymenialis intensive et diffuse cœrulescens. Facie est fere Pcrlu^nriœ cucurbitulce Mnt., sed non affinis, nam nimis reactione iodo effecta gelatina? hymenialis distat. Thallus K lutescens. Spermogonia rite evoluta non visa. — Sur l'écorce du Draeophyllum longifolium. IX. — Lecidf.f.i. » I. Leciàea Arch., Nyl. — 1 . L. marginiflexa Tayl. — Sur l'écorce des arbres. » 2. L. cœsiopnllcns Nyl. in litt. ad Knight (1867). Thallus albidus, sat tenuis, inae- qualis, subdeterminatus; apothecia pallida, epithecio fuscescente (et ssepe csesio-pruinoso) piano, margine (pallido ; distincto (Iatit. 1 millim. vel minora); sporae 8n!E incolores elli- psoideaa i -sep taise, longit. o,oi5-i8 millim., crassit. 0,007-8 millim., paraphyses graciles, hypolhecium incolor. Iodo gelatina hymenialis cœrulescens, (loin violaceo-rubescens. — Sur les écorces des arbres. M. Knight l'a rencontré à la Nouvelle-Zélande avec des apolhécies tantôt plus pâles, tantôt plus foncées. » 3. L. Campbclliana n. sp. Thallus macula alba subdeterminata indieatus, sorediis albidis pulverulentis adspersus convixis rotundatis vel oblongis (Iatit. 1 millim. vel minoribus); apothecia nigra convexa Iatit. o, 5-o, 6 millim.), intus obscura; thecœ monosporse, sporae incolores ellipsoideae, longit. o,o.|o- 10 millim., crassit. o,o?4~2>'> millim., epitheeium cum perithecio cœrulescens, paraphyses non bene discretae, hypothecium incolor. Iodo gelatina hymenialis intensive cœrulescens. Soredia K et Ca Cl superaddito ruseo-violascentia. — Sur du bois pourri. » k. L. cltirinnin-cn n. sp. Patellea? Apothecia nigra parasitica innata minntula (Iatit. o,t millim. vel parum latiora), supra leviter impressa ; sporae 8nT incolores oblong.-e sim- plices, longit. o,oocj-o,oi5 millim., crassit. o,oo3o-o,oo35 millim., paraphyses graciles, epitheeium cum perithecio et hypothecio tenui infuscatis. Iodo gelatina hymenialis vix tincta. — Parasite sur les squames lhallines du Cladonia subdigitata. » PALÉONTOLOGIE. — Sur un Hippopotame à six incisives inférieures trouvé fossile en Algérie. Note de M. A. Gaudry, présentée par M. P. Gervais. « Un savant, qui habile Bone en Algérie, M. Papier, vient d'adresser à la Société géologique de France des débris de Mammifères que M. l'abbé (9* ) Mouchel a remis à l'Académie d'Hippone. Le sieur Puchot, de Duvivier, les a trouvés en creusant un puits près de sa maison, sur la rive gauche de la Seybouse, en amont de Bone. La couche où ils étaient enfouis est à 8 mètres au-dessous delà surface du sol; elle n'a que om,25 d'épaisseur, mais son étendue horizontale paraît être considérable; selon M. Papier, elle appartiendrait au terrain pliocène. )> Les pièces fossiles sont les suivantes : quatre incisives presque entières et deux incisives brisées, deux canines, deux prémolaires et une moitié d'arriere-molaire. Ces dents semblent provenir d'une seule mâchoire infé- rieure; elle indiquent un Hi/ipopotame qui diffère des espèces vivantes ou fossiles signalées jusqu'à présent en Afrique et en Europe et qui appartient au groupedes Hippopotames à six incisives pour lequel M. Falconer avait proposé le nom d'Hexaprotodon; ce groupe n'avait encore été rencontré que dans l'Inde. » En dehors de son intérêt géographique, la nouvelle espèce d'Algérie est curieuse en ce qu'elle diminue un peu plus le grand intervalle qui pa- rait exister entre le type Cochon et le type Hippopotame; les dents canines ne sont pas fortement cannelées, comme cbez Y Hippopotame amphibie, et, à cet égard, elles s'écartent moins de cellesdes Codions; par leur dimension pres- que égale, aussi bien que par leur nombre, les incisives s'éloignent moins de cellesdes Cochons que les incisives de Y Hippopotame amphibie ; en outre, tandis que les incisives de Y Hippopotame amphibie difièrent beaucoup de celles delà plupart des Pachydermes par leur couronne, qui est d'une seule venue et dont l'émail est cannelé jusqu'au sommet, les incisives de l'espèce fossile de Bone marquent une tendance vers les dents de Cochon par leur cou- ronne bien délimitée et leur émail lisse. » Ces derniers caractères n'ont pas été indiqués par M. Falconer, et, comme il n'est pas probable qu'ils aient échappé à la sagacité d'un aussi habile paléontologiste, je dois supposer que les espèces fossiles de l'Inde diffèrent de celles de Bone. Quant à YHippopotamus minutas de Cuvier, M. P. Gervais a exprimé l'opinion qu'il fallait le ranger auprès de YHippopo- tamus liberiensis; cette opinion est très-vraisemblable. Si elle est fondée, il faut admettre que Y Uippopolamus minulus a représenté, dans les temps géologi- ques, une tendance opposée à celle de l'espèce de Bone, puisque, au lieu d'avoir deux incisives de plus que les Hippopotames ordinaires, il en a eu deux de moins. » On pourrait inscrire les pièces fossiles de Boue sous le nom d'Hippo- polamus (llexpratodon) hipponensis pour rappeler qu'elles ont été décou- 12.. ( 9*) vertes non loin des ruines de l'ancienne Ilippone, et que c'est à l'Académie d'Hippone qu'on doit la connaissance de ces intéressants débris. On avait déjà signalé des restes tV Hippopotames fossiles en Algérie et en Egypte, mais ils appartenaient à l'espèce ordinaire qui vit actuellement en Afrique. » ANATOMIE Comparée. — Sur la morphologie du système dentaire dans les races humaines et sa comparaison avec celle des singes. Note de M. Lam- bert. (Extrait.) « Examinant le système dentaire au point de vue du volume relatif des pièces qui le composent, comparativement chez l'homme et chez les singes, divers auteurs, et en particulier M. Pruner-Bey, qui a formulé ce principe en loi, ont cherché à établir une loi d'inversion quant au volume des grosses molaires chez l'homme et les singes. » D'après eux, tandis que ce volume serait décroissant chez l'homme, de la première à la dernière molaire, il irait croissant chez les singes. » Cette loi de M. Pruner-Bey ne me paraît pas conforme à la réalité. » Il ressort clairement pour moi, des observations auxquelles j'ai pu me livrer, que si l'on peut établir une série de modifications dans le sys- tème dentaire des races humaines, cette série se continue chez les simiens, de manière que les anthropomorphes, c'esl-à-dire les singes les plus voisins de l'homme, ceux qui rentrent dans le genre homo de Linné, ont une den- ture qui ressemble plus à celle des races humaines inférieures qu'à celle des races supérieures. En d'autres termes, on observe une série continue dont les extrêmes sont la race blanche et les anthropomorphes, la race nègre étant l'intermédiaire. » J'arrive de même à la confirmation du principe que M. Huxley a reconnu à la suite de l'examen comparatif de l'organisme de l'homme et des singes, et qu'il a formulé ainsi : « Quelque partie de l'économie animale, quelque série de muscles, quelque viscère que nous choisissions pour tracer un parallèle, le résultat resterait le même : nous trouve- rions que les singes inférieurs et le gorille diffèrent plus entre eux que le gorille et l'homme. » M. Mervoyer adresse une Note sur l'emploi, pour la destruction des in- sectes, des eaux de lavage obtenues dans l'épuration des huiles. (Extrait.) « J'emploie des lessives alcalines dans les divers traitements que je fais subir aux huiles pour leur épuration. Le travail de rectification proprement (93) dite est suivi de quatre lavages successifs, dont les eaux sortent chargées à différentes doses de margarine, de stéarine, de diverses matières concrètes et de principes colorants. J'obtiens aussi, par ioo kilogrammes d'huile traitée par mon procédé, environ cinq cents litres d'un liquide quasi-vis- queux, possédant toutes les qualités odorantes de l'huile. » Depuis quelque temps, j'ai fait avec ces eaux de lavage, jusqu'ici sans emploi, une série d'expériences sur les insectes, et aucun d'eux n'a résisté à leur action. Ainsi, après avoir déterré des vers blancs sous les racines de fraisiers et de salades, je les ai mis, avec la terre même dans laquelle ils vivaient, dans un pot à fleurs, j'ai arrosé ensuite ce pot, et j'ai reconnu qu'il suffisait d'un quart d'heure pour les détruire (i); j'ai opéré avec le même succès sur des fourmis, des limaces, des chenilles, etc. » Ce liquide paraît, en outre, se comporter comme un fertilisant actif pour les plantes potagères. » M. G. Torin adresse une Note intitulée: « Description d'une machine automatique ». A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à G heures. D. (i) Ce temps paraît court. Les vers blancs semblent morts en pareil cas, mais on les voit reprendre leur activité au bout de quelques heures ou même de quelques jours dans des circonstances semblables. (Note du Secrétaire perpétuel.) ETxRATA. (Séance du 19 juin 1876.) Page i44^) ligne 12, au lieu de carbone trouvé pour aldéhyde isotoluique = 73,4i> lisez 79,4' • (94 Juin 1876. Observations météorologique!! M H H < a < ï §■1 THERMOMÈTRES du jardin. =3 - a a a ~ es « « us Ô> H U ai «i -J 0 H 0 •W « i •* M ■Hi O SS THERMOMÈTRES (lu BOl. p, ■< -< u a T. 0 rf. ■r. C> •ai O m < H a, 0 00 g" .« U K H •U O O 03 PS ■a O O < > 0 •S H '•A H G U fcJ £ « 11 = 1 ~ i = a "" 3 £ s. O S p a 03 H B O O a) H 0 O 0 a O e 0 -«0 0 e " (S (t) U) (3) U) (51 (6) -: (8) (9) (,o) (■>) (U (i3) ul (iM (16) f'7> 1 ,0 i QIC, 7(Î0,0 7>' O 18,9 0 i3,o i3,3 O -2,8 0 ,3,3 69,3 .54 0 16,7 0 ".9 D1Q1 6,2 57 ai qi n UlUl 6,0 733 2 55,o 7>S 17,8 12, s i3,i -3,. ,3,i Go, 4 '4>7 |G,2 ", 9 6,6 60 tt 5,9 760 0,6 3 53,6 8,0 2 1 , 5 iG.'i 16,8 0,5 1G.11 59,3 '9.7 iG,8 11,9 8,1 5g n 4,4 762 °.7 4 57,i 12,3 19,4 10,9 i5,o -'.4 ,5,i 4o,5 '6,9 17,0 12,0 9,7 77 0,0 2,8 '99 0,7 5 57,4 9.8 20,7 i "> , 3 l6,2 -o,3 .6,7 33,, 17,0 16,6 12,1 10,4 76 » '.9 42 o,9 6 57,2 '3,9 21 ,4 '7.7 17,3 0,7 '6,7 23,3 18,1 17,0 ,2,2 '3,9 sg 0,0 ',' 2S > .0 7 57,0 i5,5 l8,2 '6,9 i5, 1 -1,6 ,4,8 28, a 16,0 .7.1 '2,4 9,8 76 2.4 ',8 27 o,5 8 52,3 9-7 20,7 15,2 i5,5 -i,3 i5,i 46,5 '7.' 16.8 12,7 S, 6 6G // 3,o 465 II 9 ■17.5 u,8 i5,6 .3,7 12,6 -4,3 12,2 23,3 ■ 3,7 16,3 12,7 9,3 86 12,0 ■ . ' 55 0,9 . 10 53,8 9.7 15,7 12,7 12,0 -5,o n,8 19,2 12,0 ■ 5,o 12,8 7.4 7 1 0,4 3,5 36 o,G il 55,8 9.3 ■6,9 i3,i ",7 -5,4 n,6 37,3 .2,5 ,3,8 12,7 6,9 6 S // 5,7 // 1,0 12 55,9 6,3 22,5 ■4,4 •5,3 -,,8 .■'> 7 77.3 '/■7 ■4,7 12,5 5,5 48 // 8,' 4" o,3, i3 55,9 ■o,4 24,5 '7,3 '6,. -', ' .G,o 36,2 .;,. 16,6 .2,3 10,6 §0 o,S 3,3 1,5 o.4, '4 57.7 12,8 21,8 17,3 i5,6 -',7 '5,7 4o,9 .6,0 '7,' .2,4 8,5 65 2, 1 2,4 .4s o,4 i5 54,0 1 1 ,0 23,/, 17,2 i7,3 0,0 '7-4 6,2, "9.5 ■ 7,5 12,5 8,9 63 tt 4,' no 0,6 16 53,g m, 1 18,3 1 i . -■ 12,6 -4.7 12, G 5g, 7 '3,9 .7.4 12,6 6.9 GG 1,2 3,7 28 .,4 '7 50,8 G, 7 20,7 ,3,7 1 5 , 1 —2 2 '4,9 56,7 '7.' .6,7 12, S 9.2 74 tt 3,o .67 > .2 .8 58,5 12,6 34,4 i8,5 '7.6 o,3 17,2 28,2 18, a •7,3 "2,9 10,2 70 0,4 1,8 9° ,,0 '9 59,3 9,6 27,3 i8,5 20,1 2,8 20, 1 67,8 20,9 's,î i3,o 10,8 65 n 3,o ,0 0,4 20 54,9 ! 3 , 5 3o,3 21,4 22,7 5,4 23,2 63,8 23,6 20,0 "3,2 10,6 5', n 4,8 92 0,6 21 5',9 i5,o 3.'|,8 ■'4.9 23,9 6, G 24,0 58,8 25,0 21,1 .3,5 12.0 60 n 4,8 -65 0,4 22 54 . 4 ■4,3 26,5 20,4 '7.8 o,5 l8,0 46,9 2, , I 21,3 ,4,0 '2,7 85 2.') ,0 ••7 5i „,4 23 54,5 i3.o 21 ,6 '7,3 .6,4 -1,0 16,6 26,5 '7,1 20,0 .4.3 '0,9 80 28,3 '.7 G5 ,,0 2.', 5o,C 10,6 2i,5 .6,1 16,8 -0,6 '6,9 32,8 "7,7 '9,0 '4,3 10,7 75 II 2,3 7' o,5 20 48,9 '4,5 25,5 20,0 '9,3 2,0 '9.6 67,5 20,2 '9, a '1,4 9,6 58 tt 4,5 iGj o,5 26 5o, 1 ,3,7 25,3 '9,5 '9.2 i,6 '9,4 6,,i 19,6 ■9.5 ■4,4 8,0 4g tt 7,9 479 0,6 27 37,0 i3,3 2C,U '9,7 '9.9 à, a 20,4 57,0 ■9.7 ,9.8 .4,5 9,6 58 tt 7," •?_ 1 a o,3 28 57,2 '4,9 !6,8 20,9 20, (i '-*,9 21,2 53,i ,1,6 20,7 ■ 4,6 [o,3 60 tt 5,4 — 1 5 1 o,5 29 53,i ■4," 37,5 20,8 20,0 2,2 20, 1 67, (i 20,3 21,3 '4,7 '"., 63 tt 5,2 1 10 0,6 3o 54,8 ,,,3 21,3 16,3 -2,3 1 5 , 8 48,8 ■7,' 21,0 '4,9 8,9 69 " 3,7 270 [,0 (6) La températui e normale est déduite de la co urbe re itifiée des températures moyennes de soixan le anné es d'ob servatlo IIS. (8) Moyennes des cinq observations. — '. ^es degr es actin jmctriqnes sont ramenés à la constant e m,1. u e 100. (5) (7) (9) (">) (" ) (12) (i3) (10) Moyen les des observa lions sexhoraires. . ■ ( 95 ) FAITES A L Observatoire de 3Ioxtsocris. Juin 1876. MAGNÉTISME TElîtïF.STRE VENTS ai ( moyennes diurnes). à >0 mètres. < -s OS t e 3 B 0 « 1 S « a = 0 I S 0 0 a a 0 c B S O a = 0 a 0 c « . a — 0 = § - s> a S 2 g 15 a £ » S. u a 7: 0 ? a H ce 5 0 0 3 ca REMARQUES. (15) (I0) (*>) («) (22) (23) ( 24) (55) (»6) i o , 17.18,2 65. 35 ,5 i,g33o 4,6582 NE km 21, ', 4,3i N A » 5 ■8,7 35,9 9327 6588 NNE 16,8 2,66 N 8 Halo partiel et parhélies. 3 18,0 35,7 93" 6577 j\NW à SW .0,2 o,gS W 4 » 4 '7. ■ 36,o g33 1 6fioo WSW 9,8 0.90 WSW 7 Pluvieux par intervalles. Rosée le soir. 5 '9.9 36,9 933o 6624 sw 1 s .5, 1 2, i5 SW j s 9 Gouttes de pluie dans la soirée. 6 ■ 9.5 36,9 9332 6629 SW 7>5 0,53 rf 10 Continuellement pluvieux. 7 '9.o 36,. 93.8 G596 W à NE m,6 1 ,27 w 10 Pluvieux le malin. s ■9.0 35 ,3 933 1 6579 ENE 10,7 r,o8 NE 10 Pluie le soir. /i 36,3 933 7 6624 N 29,6 8,25 N 8 Gouttes de pluie par intervalles. ., 18,6 36,9 9026 6614 N "7.'i 7-°7 NE fi » ,1 18,6 37,, g3ao 6606 NNW 1 5 . 5 2,26 If 0 » i3 .9.3 36, /j 9327 6601 W i NW 10,0 o,94 WNW 8 Orage vers 6 heures soir. 'i 18,8 36,5 93^ 659S NW 9.7 0,89 WSW S Pluie le matin. i 5 19,0 3(i,o g3 3o 6097 SSW .3,. 1,62 SW h 9 Halo solaire. iG 17,5 35,8 9333 65y8 w ; sw .8,4 3, ,9 W fi Pluvieux le matin. '7 19.2 35,5 9323 6567 ssw 2o,5 3,96 S t 9 Petite pluie le soir. iS ■ g.5 35, S 93>6 658. SW à N 11,0 ...4 SWàNNVï 7 Pluvieux le soir. '9 .8,2 3-1,.) 9333 6572 ESE 7.9 o,5g WSW i 3 Rosée et brume le matin. 20 .8,7 34, 4 9337 6367 E 8,5 0,67 S^SW / 2 Légère brume et faible rosée le matin. 21 iG, 5 33,5 g33o 6524 variable. 8.0 0,60 SW 4 Défi'1 à gh soir : éclairs ettonn . . violente averse 2 ! .6,7 33,8 9327 65 i\ NW \ N u, S 1 ,3i ssw 8 Orage le soir et forte pluie. [à 8'1 oom. 23 .8,3 3/l,o 9337 6556 NW ,,,4 1 ,22 NW 7 Petite pluie le matin. M 18,0 33,6 9343 6558 NNE 9,1 0.78 NNE 8 » 25 18,0 34,o 9337 6554 NE JE 21,8 4,48 EjNE i » ,6 ■7.2 3d A 9337 6566 NE 2'|,I 5,47 NE 3 » »7 .7.3 3 1,6 9327 6548 NNE 1 3 , 5 ',72 NE{E ■} Brume le matin. Faible rosée le s.oir. a 8 18,6 35,o 9322 6548 NE 10,2 0,98 ENE 3 [d. ") 17, 1 3 ',,2 9328 653g NW l3,2 1,64 WNW 5 Éclairs le sefir. 3n i8,5 34,2 g33o 6543 NW 12,4 .,45 NW ' n (18, ig) Valeurs déduites des mesures absolues prises sur la fortification. » (•>(>, 3i) Valeurs déduites des mesures absolues faites au pavillon magnétique. (22) (25) Le signe W indique l'ouest, conformément à la décision de la Conférence internationale de Vienne. ( 96) Moyennes horaires et moyennes mensuelles (Juin 1876). 6hM. 9hM. Midi. 3hS. 6''S. 9° S. Minuit. Moyenne!. Déclinaison magnétique Inclinaison » Force magnétique totale.. Composante horizontale 65°- i3,i 36,2 65g3 9326 Électricité de tension (,),.... iç 16,4 36,', 656o 93"0 129 »4.3 33,, C55'| 9323 3/1,8 65P9 g333 20, 1 34,8 6577 g336 89 i8,3 4e 03,0 G5r)5 93.|I >34 ni m l'.arométre réduit à o° 7a .'F , 89 755,06 70/1,87 yô'i , 35 75 1 , 16 7 J 4,89 Pression de l'air sec 745,54 ', h 5,1 7 7 i 5,6; 7/1 5, 49 744 >s2 740,26 Tension de la vapeur en millimètres 9.35 g,(>g 9,20 8,86 9,34 9,63 État hygrométrique 59, 3 65,7 54, o 49>3 56,9 71,8 00 00 00 Thermomètre du jardin 13,70 17,35 19,8g 20,89 19,26 15,78 Thermomètre électrique à 20 mètres 14,28 16,90 19,14 20, 3o 19,24 16, i3 Degré actinométrique 35,8g 54,90 64,67 5S,2g 29,10 » Thermomètre du sol. Surface i5,5o 22,45 25, o5 23, o3 18, g8 i3,63 » à om, 02 de profondeur.. . 13,67 18,06 21, i3 21,89 20, 3g 18,17 i5,8 35,3 6588 9334 924 mm 754,77 7^5.37 9) 4o 79,5 0 ■ 3,8.', 14,24 10 à om, à 0m,20 a om,3o à im,oo 16,71 16,95 18,18 19,63 19,78 19,02 17,46 17,30 i3,o5 111 m '7>'9 I7)32 13,07 llllll 3,9 Udomètre à iro, 80 6.2 Pluie moyenne par heure 0,03 o,o'| Évaporation moyenne par heure (2) 0,06 0,12 Vitesse moy. du vent en Uilom. par heure ■ 1 , 5g 12, g8 16, o5 Pression moy. du vent en kilog. par ruètre carré. 1,27 i,5g 2,43 17,35 ■7,24 i3,o9 mm 0,3 0,00 0,22 1-.07 '7,'i2 i3, 1 1 mm 0, I 12,00 16,93 18,20 |8,53 18,67 l8,34 7.99 3, i5 '7.74 i3, 12 mm i3,o 0,00 0,14 0,28 0,27 16,80 16,86 2,66 2,68 '7-99 i3,i4 mm 28,8 0,32 0,18 .4,34 '•9! mm 18,3 0,20 0, 10 12,66 i,5i 17.18,3 65.35,4 4,6578 1 ,g33o ■83 mm 754,67 745,35 9,32 67,4 o 16,67 16,73 48, 57 ■7.88 i8,53 18,22 >7>9a 17,6a i3, 10 mm t. 70,6 t. 1,5,8 .4." Heures. Déclinais. Pression. I*1 matin.. 2 „ 3 » . 4 » 5 » .. 6 » .. 7 .. .. 8 » .. 9 .. . 10 » .. 11 » . Midi 17. 13, 1 ,4.9 ■ 4,5 ■ 4,0 ■ 3,5 «3,i 1 3 , 1 ■4,2 16,3 19,1 22, 1 ,4,3 754,55 54, 'M 54,3s 54,49 5 '1,70 54,8g 55,02 55,07 55, 06 55,oi 54,95 Moyennes horaires. Température. Heures. I*1 soir. ., i3,4i 12,93 12,67 12,60 , 1,93 l3,6g i.'l.Si 16,08 17,35 18,41 19,23 19,88 ■3, 96 1 3 , 7 < i3, 18 ■ 3,5; i3,8o .4,28 ■ 5, 04 i5,97 16, go ■7,78 ,8,52 i9,i5 Déclinais. Pression. Température. 3 » 4 » 5 .. 6 .. 7 ., 8 » 9 » 10 » 11 » Minuit. 17.25,5 25,3 24,1 22,6 21 , 1 20, 1 ig,5 18,8 ,S,3 ■ 7,5 i6,5 ,5,7 /54,75 5 1,57 54,36 5 1,17 54, oS 5.'|,i 5 5', ,36 54,63 54, ss 55,0, 54,95 54,77 20,37 20,75 20, Sg 20,7'l 20,19 ■9,27 ,*,,„) 16,86 ■5,77 ■4,93 1 4 , 3 1 «3,84 19,66 20,06 20, 3o 20,29 >9,9'l 19,24 18,26 '7,i7 16, ,4 ,5,28 .4,66 I.'|,25 Thermomètres de l'abri (moyennes du mois.) Des minima ,,°, 4 Des maxima 22°,6 Moyenne Thermomètres de la surface du sol. Des minima g», 8 Des maxima 35°, 6 Moyenne. Températures moyennes diurnes par pentades. o o 1876. Mai 3, à Juin \ i.',, 5 Juin ,0 à ,4 > '1 . , Juin 20 à 24. Juin 5 à < g ,5,3 u 13 à 19 16, 5 » 25 à 29. I7°,° 22°, 7 ■9,5 .9,8 (1) Unité de tension, la millième partis de la tension totale d'un élément Daniell pris égal à 2S700. Moyennes de 3g jours. — (a) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 JUILLET 187G. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Théorèmes relatifs à des couples de segments rectilirjnes, ayant un rapport constant; par M. Chasles. « Les théorèmes dont je vais donner une démonstration directe, tou- jours extrêmement simple, sont des réciproques des théorèmes qui ont été le sujet d'une Communication antérieure (Comptes rendus, t. LXXXI, séance du 20 décembre 1875) (1). En continuant la série des numéros des (1) Je place ici un erratum relatif à deux de ces (héorèmes : Page 1222, théorème III, ligne 3, au lieu de 2w(m'+ n'), lisez im[m'-h 2're'); et, à la démonstration, substituez celle-ci : n m 2 a I 7. m' -h 2/i' )m (I) x 2 m \m -t- i n' La courbe a, à l'infini : i° deux points multiples d'ordre «'m aux deux points circu- laires; ?° /" points multiples d'ordre in' aux m points de U„, ; 3° mm' points doubles sur les tangentes de la courbe U"' en ses m' m points d'intersection avec U„,. Théorème IV, ligne 4, au Heu de im{m' -+- n' ), lisez im{m' ■+- m'); et supprimez les quatre lignes : « Il y a imm' solutions étrangères.... ». C.R., 1876, i° Scmesife. (T. LXXXlll, N° 2. ' ^ ( 9» ) théorèmes, j'indiquerai, pour chacun, le numéro de celui auquel il se rapporte. « XIX. On mène, de chaque point a d'une courbe U,„, à une courbe U"' une tangente aS, et du point Q une tangente W à une courbe U"", et l'on prend sur celle-ci les deux jmints x dont la distance au point a est proportionnelle à la tangente a 0, ('— —À) : le lieu de ces points x est une courbe de l'ordre 2mn"(2m'-f n') [VII]. ,. „r , imn\im 4- n ). » La courbe a, à l'infini : i° deux points multiples d'ordre n" m' n aux deux points cir- culaires; 2° mm' n" points doubles sur les tangentes de U"" menées des mm' points d'inter- section de U,„ et U"'; 3° in! n" points multiples d'ordre m sur les tangentes de U"' menées des ■},!>' points de contact 0 des in' tangentes de U"' issues des deux points circulaires. u XX. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène à U"' une tangente a 5 sur laquelle on prend un jioint x tel, qu'une tangente x£' menée à une autre courbe U"" soit proportionnelle à la dislance du point de contact 6' au point a de U,„, ( — , = X ) : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2tnn'(m"-f- 2i>") [VIII]. 2 inn' (m" + in") x, n 211111 u u, n'm {2111" -+■ 211") \ 11] x » La courbe a, à l'infini : i° deux points multiples d'ordre n'mn" aux deux points cir- culaires ; 2n m points multiples d'ordre in'n" aux m points de U,„; 3° m" points multiples d'ordre ■? n' m aux m" points de U"". » XXI. La tangente de chaque point 0 de U"' rencontre deux courbes U,„, U,„ en deux points a, a, ; on prend sur cette tangente les deux points x dont ta dislance au point a, est proportionnelle au segment aô, ( -^ — X J : le lieu de ces points x est une courbe de l'ordre 2inm, (in' 4- 211') [IX]. 2 mm, (m' ■+- 3«'). 11 u, -2111 [m' 4- in') m, [XXII] a: Il y a 2111111,11' solutions étrangères dues aux points x situés sur les tan- gentes de U" issues des deux points circulaires de l'infini. Il reste 2mm, (/«' H- in'). » La courbe a, à l'infini : i° deux (joints multiples d'ordre n'm m, aux deux points circu- ( 90 ) laires; 2° m points multiples d'ordre ?.«'/«, aux m points de U,„; 3° m, points multiples d'ordre 2n'm aux m, points de U,,,, ; 4" '"' points multiples d'ordre 2mm, aux m' points de U"'. » XXII. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes ad, a 0' , et ion prend sur la seconde un segment ax pro- portionnel à la première ( — = X J : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2tun"(m'+ an') [XI]. imn"{m' -h 211'). x, n mn a u u, 2(111' -i- ri)mn" 1 1] -r » La courbe a, à l'infini : 1° deux points multiples d'ordre n" mn' aux deux points cir- culaires; 2° m points multiples d'ordre 2 n' n" aux m points de U„,; 3° m' m n" points doubles sur les tangentes de U"" menées des m' m points a de U„, situés sur les asymptotes deU"'. » XXIII. De chaque point a d'une courbe Um on mène à deux courbes U'", U"" deux tangentes nO, aO', et l'on prend sur ta première les deux points x dont la distance au point de contact 0' est proportionnelle à la tangente a 0', (— , =±s>j: le lieu de ces points x est une courbe de l'ordre 2mn'(m" -+- 2n") [XV]. 2m?i'(m" -+- 2/2"). x, ri' mn" 2 u u, 2 m" -+- 2n)mn' [II] x » La courbe a, à l'infini : i° deux points multiples d'ordre n mn" aux deux points cir- culaires; 2° m points multiples d'ordre 2 n" n' aux m points de U„ ; 3" m" mn' points doubles sur les tangentes de U"' menées des m'" ni points a de U,„ situés sur les asymptotes de U"". » XXIV. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à deux courbes U"', U"" deux- tangentes xô, x5' dont la première est proportionnelle à un segment au', fait sur la seconde par une courbe U,„, (^-7 = >•)> estime courbe de l'ordre 2m(m'n"-r-m"n/ -4- an'n") [XVI]. X, tt'(2/?i"+ 2«")/H « ,,„,„,, , « «, n"m{2in' -f- 2?*') x » La courbe a, à l'infini . 1" deux points multiples d'ordre n" mn' aux deux points circu- laires; 20 m points multiples d'ordre 2«'«" aux m points « de U„,; 3° m" points multiples d'ordre nmn' aux m* points de U""; 4° m' points multiples d'ordre 2n" m aux m' points deU"'. » Le théorème XVII {Comptes rendus, t. LXXXI, p. 1226), est la repro- duction du théorème XXII. On le remplacera par le suivant : i3.. ( lOO ) » XVII. On mène d'an point x deux tangentes, x5, \5' à deux courbes U"', U"", et d'an point a où la seconde rencontre une courbe U,„, une tangente à 5" à une courbe U"" : /e lieu d'un point x /e/, que la première tangente \6" soit à la tangente a 0" dans un rapport constant ( — -u = X Ai est une courbe de l'ordre 2 mn"(m'n'" -f- m" n' -t- an'n"), ,r, 72' ( 2 m" + 2 «") mii u u, n" mn"\2in' -+- in' ) x a mn [in n -f- m « -h an n « La courbe a, à l'infini : î" deux points multiples d'ordre n" nui'" n' aux deux points cir- culaires ; 2° m points multiples d'ordre n"'n"7.n' aux m points a de U,„ ; 3" m'"mn" points multiples d'ordre in' sur les tangentes de U"' menées des ni" m points où les asymptotes de U"'" rencontrent U„, ; 4° '"' points multiples d'ordre in" mit" aux m' points de LK. » Théorème réciproque : » XXV. On mène de chaque point a d'une courbe U,„ deux tangentes a 6, a $' à deux courbes U"', U"", et sut la seconde on prend les points x d'oii l'on peut mener à une courbe {]"'" une tangente x6" proportionnelle à la tangente a 6, (— =X) : le lieu de ces points x est une courbe d'ordre amn>'n"+ m'"n' + an'n") [XVII]. a, n n (2m -f- 2ti )m u «, n\ini" -+- 2v.")n"m n 2 nui m n -+- m n » Les théorèmes suivants, relatifs à des courbes enveloppes, démon- trés directement, se pourraient aussi conclure comme conséquences des précédents. » XXVI. De chaque point a, dune courbe U,„,, on mène les tangentes a, 0 d'une courbe U" ', et des points de contact 5, des dioiles 6n à des points a d'une courbe U,„, tels que l'on ait la relation — = X : ces droites 5a enveloppent a, a une courbe de la classe 2mm, (2111'-+- n') [Vil]. 2 mm, (2 m'-)- n'). IX., m' m, 2 m IL IU, 111(2111'-+- un') m, [I] IX » XXVII. De chaque point a d'une courbe U,„, oji méxe les tangentes aô' d'une coUrbe U"", et d< s points de contint 0' on mène des dioiles Q'xt à des G' a points a, d'une courbe l!„, , tels (tue l'on ait — - = X : les droites a, a envé- 6 a imm, (m" -+- 2n" ( TOT ) loppenl une courbe de la classe 2 mm, (m"-f- 211") [VIII]. IX, mfï'zm, IU 10, . m, (2m"+ 2ti") [II] IX » XXVIII. De chaque pointa, d'une courbe Om on mène les tangentes a ,0 d'une courbe V" et des droites a, a À des jioints a d'une courbe XJm tels que l'on ait ~ — ).; ces droites a, a enveloppent une courbe de la classe 2111m, (m'+ 211') [Xi"]. TX 111 . n' n m 2111m, (m' -h in'). IX, 111,71' 2m IU IU, m( 2 m' 4- 2 72') m, [I] IX » XXIX. .De chaque point a «Ame courbe Um on mène les tangentes a, S r/e U"'; e< cfa points de contact Q les droites 6a aux points a d'une courbe U,„ a- 0 *e/s, (pe l'on ait ~ =1; les droites 0 a enveloppent une courbe de la classe 2mm,(2m'-+- n') [XII]. IX, m' m, im IU IU, 111(2111' -h 2n') m , [I] IX 2111111,(2111' -+- n'). » XXX. Z)e chaque point a d'une courbe U,W|, on mè/ie /es tangentes a, 6' d'une courbeXJ"', et des points 0, des droites 6' a à des points a d'une courbe U,„ a, 6' fe/s, ^ue /'o/i flii — ■ = ). ; les droites a, a enveloppent une courbe de la classe 2mm, (m"+ 211'") [XV]. IX, m, n" 2m IU IU, m( 2in"-h 2n")m, IX 2 mm, [m" -f- 211" » XXXI. Si l'on prend sur deux courbes Um , U,„ deux points a,, a tels, que l'on puisse mènera deux courbes U"', U"'" deux tangentes a , 0, aO" dont le rap- 'a,0 port soit constant I ~ = X ) : les droites a, a enveloppent une courbe de la classe 2111m, (m'n'" + ni"' 11'-+- 211'n") [XVII]. IX, m, (21/+ 211)111 IU IU, mn"(2?n' -h 2ii')m, IX 2111m, (m'n'" ■+- m"n'-y- 211! n"). » ( \o% ) méthodes scientifiques. — Philosophie et enseignement des Mathématiques, Sur la réduction des démonstrations à leur forme la />lus simple et la plus directe; par M. de Saixt-Yf.xaxt. « M. Villarceau, dans la séance du 26 juin (i\ a cité Lamé comme ayant remarqué que tout résultat ou théorème simple devait pouvoir se démon- trer simplement. J'avais, en 1849, exprimé la même chose dans une Com- munication faite à la Société Philomathique (2). J'y disais qu'en général un théorème peut recevoir une infinité de démonstrations; mais qu'il n'a qu'une raiso7i , un pourquoi, dont l'expression offrira généralement sa démonstration la plus naturelle, la plus simple, ainsi que la plus facile à retenir. » C'est ainsi qu'une foule de théorèmes de Géométrie élémentaire ou élevée, de Trigonométrie, de Statique ou de Dynamique, démontrés naguère par des circuits de raisonnements et de calculs, ont été reconnus n'être que la conséquence de cette simple et évidente vérité, que la projection, sur une droite, du chemin direct d'un point à un autre, est égale à la somme des projections des parties de tout chemin polygonal menant aussi du premier au second point, genre de considération susceptible d'être étendu aux aires (3). Et l'on peut même, en regardant le chemin direct comme une somme géométrique, exprimable par les mêmes signes que les sommes algébriques , démontrer sans projections et en quelques lignes beaucoup de théorèmes (4). » J'ajoutais qu'il y avait un moyen assez général de réduire ainsi à cette forme In plus simple une démonstration donnée. Il consiste à substituer d'abord aux lemmes ou aux théorèmes déjà connus qu'elle invoque les propres démonstrations de ces théorèmes et de ces lemmes, et à faire des substitutions semblables pour les propositions antérieures sur lesquelles ceux-ci eux-mêmes s'appuient; puis à passer en revue et à rapprocher les unes des autres les diverses parties de la démonstration totale ainsi con- (1) Comptes rendus, t. LXXXII, p. njlii). (2) Bulletin de cette Société, séance du 5 mai, ou V Institut, numéro 8o3, paru le a3 mai. Ci) C'est par des projections d'aires infinitésimales que j'ai pu arriver géométriquement à beaucoup de formules relatives aux courbes non planes (Journal de t' Ée. Z'o/.jXXX" Cahier, l845, ou Comptes rendus, i84|, '■ XIX, p. 547-) (4) M. Grassmann, de Stettin, avait donne l'idée de ces sommes et de ce calcul géomé- tritjue (Der lineale Ausdehnungsichre, Leipzig, i844) avant ma Communication du i5 sep- tembre l845 ( Comptes rendus, XXI. p. 620). ( i°3 ) slruite. On apercevra en effet, entre les parliez non contigués, des relations connues, souvent même évidentes;, qui permettent de passer directement des unes aux autres en supprimant les intermédiaires , de même qu'on efface les termes qui se détruisent dans une formule où l'on a substitué, à quelques lettres, les expressions polynômes dont ces lettres tenaient lieu. On se trouvera ainsi conduit, d'une manière dont on s'étonnera soi-même, après un travail de patience qu'on verra s'abréger d'une manière imprévue, à une démonstration aussi simple que directe , se basant quelquefois sur les seules définitions. » Veut-on en faire l'application à un théorème vulgaire, soit celui du carré de l'hypoténuse. » Si BFGC est ce carré, dont on veut prouver l'équivalence à la somme de ceux ABHL, ACIK. élevés sur les côtés AB, AC du triangle BAC rectangle en A, la démonstration Euclidienne se tire de ce que deux certains triangles obtusangles HBC, ABF se trouvent dans l'un des cas pour lesquels on a précédemment démontré, par superposition, l'égalité des triangles; et sur ce qu'ils ont respectivement des aires équivalentes, pour le premier, a la moitié du carré ABHL, pour l'autre à la moitié du segment BDEF du grand carré, détaché par une perpendiculaire A DE abaissée, de A sur BC, etc. ; lemme qui se fende lui-même sur l'équivalence de parallélogrammes doubles de ces triangles à un rectangle ou carré de même base et de même hauteur, vu qu'on les y transforme en ajoutant à chacun un triangle su- perposable à un autre triangle qu'on en retranche. » Eh bien, à tous ces lemmes, substituons leurs démonstrations, en con- struisant, pour plus de commodité, le carré BCOIN surBC, de manière qu'il ait le triangle BAC à son intérieur. Il est clair que, si nous faisons glisser ( io4 ) suivant sa propre direction le côté DAP du segment rectangle BDPN jusqu'à ce qu'il ait pris la situation AM, sa figure, devenue BAMN, aura conservé la même superficie, puisque, dans son mouvement, il aura perdu d'un côté et gagné de l'autre deux aires triangulaires dont la première, pat- un glissement analogue, serait amenée à se superposer à la seconde. Fai- sons maintenant glisser de la même manière le côté MN de la figure BAMN jusqu'à ce qu'il arrive en LH; elle sera devenue aussi, sans changer d'aire, le carré ABIIL. Donc ce carré est équivalent au segment BDPN. La même cliose peut être dite de l'autre segment et de l'autre carré. Donc, etc. » Je ne prétends pas que cette démonstration ne s'appuie que sur les définitions et sur les axiomes, ni qu'il y ait toujours avantage à pousser les substitutions jusque-là, ni qu'elle soit très-certainement exprimable en moins de mots que toute autre. Toujours est-il qu'elle est plus patente, plus intuitive, plus propre, je crois, à se graver dans l'esprit, pour n'en plus sortir, que celle qui commence par une considération indirecte, comme est celle des deux triangles scalènes HBC, ABF qui ne sont, dans la figure, les parties ni les transformés de rien; enfin qu'elle se présente comme le vrai pourquoi du théorème, ou au moins qu'elle s'en rapproche. Et, quoique la Géométrie élémentaire, depuis longtemps amenée à une grande concision, soit peut-être le sujet le moins propre à ma thèse, je crois pouvoir avancer que, si les démonstrations des divers théorèmes et résultats dont se compose chaque branche des Mathématiques étaient soumises à des transformations de ce genre, de grandes simplifications se trouveraient révélées; et comme rien n'empêcherait de grouper, ensuite, en lemmes, communs à plusieurs démonstrations, une partie des raisonnements, un pareil travail conduirait sans doute au système des démonstrations les plus brèves comme les plus directes dans chaque branche. » Je disais aussi, en 1849, que cette méthode de réduction s'appliquera très-bien, comme je l'ai souvent éprouvé, aux démonstrations qui se ba- sent sur des théorèmes analytiques. En substituant à ces théorèmes, même d'analyse élevée, leurs démonstrations, et en les traduisant géométrique- ment suivant les cas, on voit, après un certain travail, comme en Géométrie pure, s'opérer les réductions, et ressortir finalement une démonstration dégagée des considérations d'Analyse qui ne lui étaient point essentielles. » Mais on sera conduit, j'en suis persuadé, si l'on entre dans une telle voie de simplification, à éliminer même, et tout à fait, les longs raisonne- ments, variés de tant de manières, mais toujours embarrassés et jamais ( ">5 ) satisfaisants, par lesquels on semble persister à en envelopper d'autres, simples, clairs et hautement rationnels, qu'on veut écarter, quoique fina- lement ils s'imposent toujours quand ce ne serait que dans les applications. Il n'est pas difficile, en effet, de se convaincre que les méthodes et consi- dérations tant anciennes que modernes d'exhaustion, de limites, de rap- ports d'évanouissants, de fluxions, de développements bornés à leurs premiers termes, de différences qu'on annule par réduction à l'ab- surde, etc., ne font que déguiser, masquer la considération de l'infiniment petit, qui se trouve, quoi qu'on fasse, au fond de toutes, parce qu'elle est dans la continuité des grandeurs; considération qui, si elle est, an con- traire, présentée à découvert et sans détour aux élèves, même à peine adolescents, est saisie aussitôt et acceptée ardemment par eux comme lucide et pleinement satisfaisante. Et pourquoi ne l'accepteraient-ils pas aussi bien, par exemple, que la définition des angles (à laquelle Vincent a eu l'heureuse hardiesse d'ajouter, dès les préliminaires de sa Géométrie, et l'on voit dans quel but, celle des bandes de Bertrand, de Genève)? » Il y a du mystère, sans doute, dans l'infini, bien que nous en ayons, dit Fénelon, une idée précise; et il y en a aussi, à coup sur, dans l'infini- ment petit. Est-ce une raison pour les rejeter, ou les tourner, les dissi- muler? Je ne le vois nullement. » Est-il fâcheux qu'il y ait du mystère en Mathématiques? C'est heureux plutôt : oui, c'est un bonheur qu'il soit inévitable, car, ici comme ailleurs, l'acceptation motivée du mystérieux nous met en rapport avec son souve- rain principe; elle nous ouvre, par cela seul, les horizons larges, et trans- porte allègrement, ici notre intelligence, là notre cœur et notre volonté, dans des régions supérieures, qui, en Mathématiques, sont appelées trans- cendantes, bien que, dès l'Arithmétique, il faille y faire un premier pas, suivi forcément d'antres plus marqués, en Géométrie, où l'infini entre dans les définitions, et la continuité partout. Et cet appui sur le mystère a, en tous sujets, les conséquences pratiques les plus libres de toute obscurité, au point que, dans un autre ordre d'idées que celui qui nous occupe ici, ces conséquences, ces règles sont trouvées, par bien des hommes, trop claires, et c'est pour cela précisément qu'ils combattent ce dont elles découlent, comme disait finement un grand orateur, dont l'image sympathique orne le vestibule conduisant à nos séances. » Je ne veux pas ici faire la métaphysique de l'infini et de sa distinction de l'indéfini ; et, tout en rejetant comme contradictoire l'opinion qu'il puisse y avoir un nombre infini de choses ou de parties de choses existantes, je C. P,., 1875, 2e Sewestre. (T. LXXXIII, N« 2.) '4 ( io6 ) n'examinerai pas non plus, comme a fait devant nousM.Transon(i), si l'espace qui, pas plus que le temps, n'est une chose, admet, pris comme purement intelligible et non objectivement réel, l'infini en étendue et l'infini en divi- sibilité, ou bien s'il faut, pour lui comme pour les êtres créés, s'en tenir à l'indéfini. Toutefois, j'ajoute, comme il l'a fait, que l'idée de l'indéfini implique celle de l'infini en soi. Elle n'a, en effet, sa raison que dans notre assurance qu'une puissance souveraine existe de créer des inondes nou- veaux au delà du monde, et d'insérer indéfiniment de nouveaux êtres dans les plus petites divisions de l'espace, si c'était sa volonté. » Et je termine simplement en observant que, depuis quatre-vingts ans, le Conseil d'une haute École prescrit l'emploi exclusif, dans le cours d'Ana- lyse, de la méthode des infiniment petits, et que cette décision n'a jamais été, je crois, obéie; d'où il suit que la même méthode esta peu près exclue des éludes préparatoires qui, cependant, seraient rendues plus brèves et plus claires si, comme du temps de l'excellent Bezout, on s'en permettait l'em- ploi. Y aurait-il là une cause du dégoût et de l'abandon, pour ne pas dire de la haine de la Science, qu'emporte, comme résultat final de longues et pénibles études, la majorité des élèves, une fois subis les examens qui ouvrent les carrières? » Mais les voies et moyens, me dira-t-on, quels seraient-ils pour introduire dans l'enseignement les simplifications désirables, urgentes même si l'on veut se ménager le temps de pousser plus loin qu'on ne fait ce qui sert aux applications, exigeant pour la plupart le maniement du plus haut calcul, ainsi que des méthodes d'approximation les plus délicatement raisonnées? Faudra-t-il pour cela revenir à la multiplicité et à l'organisation ancienne des Universités, conservées partout ailleurs qu'en France, et à leur auto- nomie aussi large sons le rapport de l'enseignement que sous celui de l'ap- préciation de ses résultats? C'est ce qu'ont pensé et exprimé, il y a cinq ans, dix de mes plus autorisés confrères, par de chaudes et lumineuses paroles, consignées par six d'entre eux aux Comptes rendus des G et i3 mai 1 87 1 (a). Je ne peux qu'y adhérer encore aujourd'hui pleinement. » (1) Sur l'emploi du l'infini en Mathématiques, Note lue de sa part, le 17 août 1S71, par Élic de Beaumont, et insérée aux Comptes rendus, t. LXXIII, p. 367. - (2) T. LXXI, p. 238, 23g, 261, 269. ( '°7 ) chimie physiologique. — Note au sujet d'une Communication de M. Sacc, intitulée : « De la panification aux Etals-Unis et des propriétés du houblon comme ferment »; par M. L. Pasteur. « M. Sacc a communiqué à l'Académie, dans sa séance du 6 dé- cembre 1875, une Noie concernant la panification aux États-Unis. Des pratiques qu'il décrit et au nombre desquelles se trouve celle de l'emploi d'une décoction de houblon, l'auteur déduit plusieurs conséquences. La plus importante est relative à la prétendue existence d'un ferment alcoo- lique soluble dans les cônes du houblon : « La panification par le houblon, dit M. Sacc, diffère donc de la panification au levain en ce que la fermentation de la farine est instantanée, ce qui dispense de la préparation longue, coûteuse et incertaine du levain: c'est une pratique qui me semble devoir être introduite sur une large échelle en Europe. » Maintenant, comment agit la solution de houblon sur la farine? Absolument comme la levure, mais avec une telle force que son action est instantanée. Il y a donc dans les cônes de houblon un ferment alcoolique bien plus énergique que celui qui existe dans la levure de bière. Ce ferment est soluble dans l'eau, et, particularité unique dans l'histoire des fer- ments, il résiste à l'action de l'eau bouillante. » » Voulant savoir à quoi m'en tenir sur ces révélations inattendues au sujet des propriétés de la décoction du houblon, je les ai soumises à une vérification expérimentale, avec l'aide de M. Chamberland, agrégé-prépa- rateur à l'École Normale supérieure et de M. le Directeur de la boulan- gerie Scipion. » On a fait de la pâte avec deux portions égales de farine du poids de 2kK,5oo chacune ; mais l'une a été pétrie avec de l'eau tiède ordinaire, l'autre avec une décoction de houblon préparée comme l'indique M. Sicc. Ces deux pâtes ont été placées dans de larges bocaux cylindriques, en verre, à la température de 25 degrés. Douze heures après, la pâte sans houblon avait levé de \ centimètre environ en hauteur, celle avec houblon n'avait pas changé de volume; ce n'est que dix heures après qu'elle a commencé à lever. » Des organismes microscopiques ont apparu en même temps que le soulèvement de la pâte dans les deux cas. Ils sont devenus de plus en plus nombreux au fur et à mesure que les pâtes levaient. Les deux pâtes sont arrivées au même volume maximum au bout de trente-six heures. On a noté que les organismes de la pâte à houblon ont été un peu moins variés que ceux de la pâte ordinaire. » Les pâtes, après s'être affaissées dans les deux bocaux, ont commencé i4- ( «>8 ) à lever de nouveau. Le microscope a montré alors les globules de levures de bière ordinaire. « On a recommencé des expériences comparatives à des températures moins élevées, de 16 à 20 degrés. Les pâtes ont toujours levé à peu près eu même temps dans ces nouveaux essais et ont toujours atteint sensiblement le même volume maximum. La levure de bière ne s'est présentée qu'acci- dentellement; généralement, il ne se développe que de petits organismes filiformes articulés, mobiles ou immobiles, de 1 à 2 millièmes de milli- mètre de diamètre. » Le levain de la boulangerie Scipion, qui est un levain sans levure de bière, montre des organismes analogues, quoique de structure un peu plus uniforme que ceux qui apparaissaient spontanément dans nos pâtes et sans mouvements. » Des pains ont été faits avec les pâtes préparées comme il vient d'être dit, cuites en temps voulu. Ils étaient assez mal levés, mais différaient très- peu les uns des autres. Les pains au houblon avaient seulement un peu plus d'amertume et étaient préférés pour ce motif par quelques personnes; d'autres donnaient au contraire la préférence au pain sans houblon. » Nous avons fait de nouveaux pains en nous servant des pâtes des expé- riences précédentes en guise de levain et toujours en pétrissant, dans un cas avec de l'eau tiède ordinaire, dans l'autre cas avec la décoction de houblon. Tout s'est passé comme dans les expériences précédentes, avec celte différence que les pâtes levaient beaucoup plus vite, ce qui se com- prend aisément, puisque les organismes agissant comme levain étaient, dès le début, nombreux, adultes et prêts pour la multiplication. » Il a paru probable que, par des répétitions de panification dont la première serait spontanée et les suivantes toujours déterminées par le levain de l'opération précédente, on arriverait facilement à avoir dans leur nature et leur uniformité les mêmes ferments que dans les levains de pâte des boulangeries qui, comme à Scipion, n'emploient jamais de levure de bière. » Toutes nos expériences conduisent à ce résultat que, contrairement aux assertions de M. Sacc, le houblon n'a aucune influence pour faire lever la pâte, et qu'on ne peut admettre qu'il renferme un ferment alcoolique soluble. La pâte lève par suite du développement d'organismes microsco- piques; le houblon peut favoriser ou empêcher la production de certains d'entre eux; il donne surtout au pain un peu d'amertume qui peut plaire à certaines personnes et à laquelle on doit s'habituer facilement. Ce sont là probablement les raisons d'être de l'emploi de cette substance dans la ( lo9 ) panification aux États-Unis. N'ayant d'autre but que de m,' éclairer sur l'assertion de M. Sacc, relative à l'existence d'un ferment alcoolique so- luble, je n'ai pas poussé plus loin ces investigations, malgré tout l'intérêt qu'elles peuvent offrir au point de vue économique. » botanique. — De la théorie carpeltaire d'après des Amaiyllidées (quatrième partie : Narcissus); par M. A. Trécul. « La fleur des Narcissus que j'ai examinés, à part quelques détails de structure et l'insertion des étamines qui varie, comme l'on sait, est con- struite sur le même plan. » Dans le pédoncule du Narcissus Bulbocodium, qui n'a que douze faisceaux : six gros et six plus petits alternes avec eux et plus externes; les six gros, que l'on peut considérer, si l'on veut, comme formant deux triangles alternes, se relient entre eux au sommet du pédon- cule. Cette union se fait par de courtes branches, et il en émane des rameaux qui se répandent dans le centre, en s'anastomosant entre eux; puis, un peu plus haut, ils se disposent en un triangle dont les angles sont opposés à la base des cloisons. Près du fond des loges, le triangle possède, outre les trois faisceaux des angles, deux faisceaux sur chaque face. Près de l'insertion des ovules inférieurs, il n'y a plus que six faisceaux placen- taires, un de chaque côté de l'extrémité interne de chaque cloison ; leurs vaisseaux sont tournés vers le dehors. Cet état persiste jusque vers les ovules supérieurs, où commencent les glandes septales, qui s'ouvrent sur le fond du tube du périanlhe. Près de la base de ces glandes, chaque faisceau placentaire se divise en deux ou trois courtes branches, qui se rangent sur le coté correspondant de la glande voisine. » Retournons à la base de la fleur, où les six gros faisceaux du pédoncule se sont unis pour donner les placentaires. Us montent ensuite dans la paroi externe de l'ovaire. Trois s'opposent aux loges et trois aux cloisons. Près du sommet de l'ovaire chacun de ces six faisceaux se bifurque radia- lement deux fois. Les faisceaux opposés aux loges donnent d'abord une première branche qui s'incline sur le sommet de la loge, puis se redresse sous le style, dans lequel elle entre et se prolonge en opposition avec un angle du canal central; elle se termine près du sommet stigmatique en s'élargissant en une sorte de petit pinceau vasculaire oblique (i "). Un peu au- (i) Dans les autres espèces citées, elle est lu tout à fait indivise. ( no) dessus de l'insertion de cette nervure médiane carpellaire, la seconde bi- furcation du même faisceau produit une autre branche interne, qui entre dans une étamine oppositisépale, insérée près du fond du tube périan- thique, tandis que la branche externe monte dans le sépale placé au-dessus, où elle forme la nervure médiane. » Les faisceaux opposés aux cloisons émettent d'abord, vers le sommet de l'ovaire, de courtes branches recourbées en arcades, qui vont rejoindre les faisceaux placentaires divisés de chaque côté des glandes septales. Un peu plus haut les mêmes faisceaux opposés aux cloisons donnent une autre branche qui entre dans une étamine oppositipétale, insérée aussi près du fond du tube du périanthe, tandis que le faisceau externe monte dans le pétale correspondant, dont il forme la nervure médiane. » Outre les six gros faisceaux dont il vient d'être parlé, le pédoncule, ai-je dit, en a six plus petits alternes avec eux. Ces six faisceaux grêles entrent librement dans la paroi externe de l'ovaire, c'est-à-dire sans con- tracter d'union avec les autres. C'est au moins le cas le plus ordinaire, s'il n'est pas constant. Ils montent dans la paroi ovarienne en s'interposant aux six principaux. Près du sommet de l'ovaire, chacun d'eux se bifurque tangentiellement ; les deux branches montent dans le tube du périanthe où, vers le tiers ou le quart de la hauteur de celui-ci, chaque branche se bifurque de nouveau : un rameau se prolonge dans la couronne, l'autre rameau, le plus rapproché de la nervure médiane du sépale ou du pétale placé au-dessus, se prolonge dans le côté correspondant de ce sépale ou de ce pétale, dont il forme la nervure latérale, qui se termine en s'unissant à la médiane près du sommet de l'organe. Dans trois fleurs examinées, chaque sépale et chaque pétale n'avaient ainsi que trois nervures: une médiane et deux latérales. Dans une quatrième fleur les sépales avaient une nervure de plus de chaque côté ; elle était plus courte que les antres et avait son extrémité libre; elle provenait d'un prolongement du rameau delà seconde bifurcation qui, dans les trois autres fleurs, se rendait seulement dans la couronne. Celle-ci, insérée au sommet du tube du périanthe, reçoit des rameaux de tous les faisceaux qui parcourent longitiulinalement le tube. Le faisceau qui produit la nervure médiane de chaque sépale ou de chaque pétale donne ordinairement deux faisceaux à la couronne; les autres faisceaux du tube n'en donnent le plus souvent qu'un. » Telle est la constitution la plus simple et la plus régulière que j'aie observée dans la fleur des Narcisses. Connue les bifurcations radiales des six faisceaux principaux se reproduisent dans toutes les espèces pour ( "I ) donner les faisceaux staminaux et les nervures médianes des carpelles, des sépales et des pétales, en variant seulement la hauteur de l'insertion, je n'en parlerai plus. » Quoique contraint par l'espace d'abréger mes descriptions, je crois devoir indiquer une particularité que m'a offerte le Narcissus htncifolius. N'ayant pu examiner qu'un petit nombre de fleurs de cette jolie petite espèce, je ne sais si elle se reproduit toujours; je puis seulement ajouter que je l'ai retrouvée dans une autre plante voisine. Le nombre des gros faisceaux du pédoncule est variable ; il y en a quelquefois seulement quatre ou cinq. J'ai dit, eh parlant du N. Bulbocodium, que, quand il y en a six, on peut les regarder comme formant deux triangles alternes. Ce qui suit vient appuyer cette opinion. Dans un pédoncule où les six gros faisceaux étaient inégaux et irrégulièrement disposés, et avec lesquels en alternaient déplus petits, de façon à constituer deux verticilles et le commencement d'un troisième, trois gros faisceaux seulement s'unissaient en ^triangle après avoir grossi dans la partie supérieure du pédoncule; tandis que quatre autres des plus gros faisceaux après eux se bifurquaient au contraire et se répartissaient à la périphérie avec les autres petits faisceaux. Des angles du triangle cen- tral se détachaient d'abord trois faisceaux : c'étaient les faisceaux opposés aux loges. De chaque face du triangle se dégageaient ensuite un faisceau qui plus haut s'opposait à une cloison et deux faisceaux latéraux qui se por- taient vers le centre pour former les faisceaux placentaires. Ainsi, dans ce singulier exemple, trois faisceaux seulement, après s'être reliés en triangle, produisaient et les placentaires et les six faisceaux périphériques principaux. » Les placentaires, vers le bas des loges, sont assez irrégulièrement dis- posés en un triangle dont les angles sont opposés aux cloisons; mais vers l'insertion des ovules inférieurs, où les cloisons sont disjointes à leur extré- mité interne, il y a trois faisceaux dans cette extrémité de chacune d'elles : un médian et deux latéraux. Plus haut le médian se bifurque et disparaît par l'union des branches avec les latéraux voisins. Il reste donc alors deux faisceaux placentaires dans chaque cloison. Ils se divisent vers le haut des loges et se répartissent de chaque côté des glandes septales. » Nous avons vu que dans le pédoncule, outre les faisceaux qui ont pris part à la formation des six principaux de la paroi ovarienne et de ceux des pla- centas, il y en avait d'autres, dont quelques-uns se bifurquaient tangen- tiellement. Ces petits faisceaux entrent dans l'ovaire, où ils s'interposent aux six principaux de la paroi, de façon que, dans chaque intervalle, il y en a deux ou trois, ou seulement un. Quelques-uns se relient quelquefois aux ( '12 ) gros à la base de l'ovaire. S'il y en a deux dans chaque intervalle, ils peu- vent provenir d'un même faisceau bifurqué dans le pédoncule; on trouve quelquefois que les petits faisceaux de deux intervalles proviennent d'un même faisceau du pédoncule. Quand il yen a deux dans chaque intervalle des principaux, ils entrent tous les deux dans le tube du périanthe; s'il n'y en a qu'un vers le bas de l'ovaire, il se bifurque plus ou moins haut à l'in- térieur de celui-ci, ou à son entrée dans le tube du périanthe ou plus haut. Alors chacune des deux branches monte dans le côté correspondant du sé- pale ou du pétale placé au-dessus; elle se divise ordinairement avant d'y entrer et aussi après, pour former les nervures latérales divergentes, qui se terminent à des hauteurs différentes près des bords des sépales et des pé- tales. Chaque branche émet en outre, dans la partie supérieure du tube, ainsi que les faisceaux principaux, des rameaux qui se prolongent dans la couronne. » Au sommet de l'ovaire, les trois faisceaux opposés aux cloisons émettent, de chaque côté, des rameaux qui vont rejoindre les placentaires situés près des glandes septales. On trouve aussi de tels rameaux partant des faisceaux secondaires interposés aux principaux. » Dans le Nareissus aureus, le pédoncule a présenté six gros faisceaux internes et six plus grêles alternes avec eux; quelques autres petits peu- vent alterner avec quelques-uns des précédents ou être placés derrière ries çros. Au sommet du pédoncule les six gros faisceaux s'unissent et les petits aussi entre eux et avec les gros, au moins une partie. Un peu plus haut, tandis que les faisceaux placentaires se séparent de ces points de jonction et se portent vers le centre, où ils se relient les uns aux autres, donnent deux faisceaux opposés à' chaque cloison avec vaisseaux en dehors, puis se divisent au sommet des loges et entourent les glandes septales d'un cercle de dix faisceaux environ, six autres faisceaux se por- tent à la périphérie et forment les principaux de l'ovaire qui émettent les faisceaux staminanx et les nervures médianes fies sépales et des pétales. Il est à peine besoin de rappeler que les trois opposés aux loges donnent en outre les nervures médianes carpellaires. Dans chaque intervalle de ces six faisceaux principaux de l'ovaire s'interposent deux on trois fascicules longitudinaux, mais tous ceux-ci n'entrent pas dans le tube du périanthe. L'un d'eux se bifurque soit en haut de l'ovaire, soit vers le milieu, soit en bas; l'autre ou les autres sont d'ordre inférieur. Partis fie la base de l'ovaire ou d'un faisceau principal, ils vont se terminer ordinairement plus ou moins haut sur l'une fies branches de celui qui est bifurqué. Les ( "3 ) deux branches de ce dernier se bifurquent de nouveau dans le tube à des hauteurs variables, et donnent des rameaux qui vont former les nervures latérales des sépales et des pétales, et des minuscules qui entrent dans la couronne, s'y terminent indivis, s'y bifurquent deux ou trois fois ou s'al- lient à Leurs voisins. » Dans le pédoncule du Narcissus Gouani, les faisceaux sont plus nom- breux que dans les espèces précédentes. Six gros sont internes, six moyens un peu plus extérieurs alternent avec les six gros; douze plus petits alter- nent avec les douze précédents; les plus externes, petits aussi, sont placés moins régulièrement. Il en est à peu près de même dans les Narcissus pseudonnrcissus et poeticus. Les six gros et les moyens alternes avec eux fournissent en s'alliant les éléments des faisceaux placentaires, qui se dis- posent d'abord en triangle au-dessous des loges, et plus haut prennent des arrangements variés que l'espace ne me permet pas de décrire ici. Au sommet des cloisons, ils entourent les glandes septales et sont reliés avec les périphériques par des rameaux dont il sera fait mention plus loin. Dans chaque intervalle des six principaux de la paroi ovarienne externe, il y a trois faisceaux plus grêles, dont le médian était le plus fort et se bifurquait au sommet de l'ovaire. Il entrait donc dans le tube du périanthe quatre faisceaux dans chaque intervalle des six principaux. » Le pédoncule du Narcissus intermedius est de ceux où le nombre des gros faisceaux est variable. Dans l'ovaire il y a aussi plusieurs faisceaux interposés aux six principaux, et ils sont assez irrégulièrement liés les uns aux autres. L'espace ne me permet pas d'en dire davantage. » Dans la fleur du Narcissus jiseudonarcissus, il y avait trois faisceaux secondaires longitudinaux dans chaque intervalle des six principaux avec quelques-uns d'ordre inférieur plus déliés. De ces trois faisceaux les deux plus rapprochés d'un faisceau principal opposé à une loge montaient directement dans le tube du périanthe, tandis que le troisième, qui était voisin d'un faisceau principal opposé à une cloison, se bifurquait tangen- tiellement au sommet de l'ovaire. Une des branches de la fourche se bifur- quait de, nouveau un peu plus haut, puis l'autre branche plus haut encore, et aussi les autres faisceaux, en sorte que le nombre des ner- vures augmente graduellement en montant dans le tube du périanthe. Tous ces faisceaux, après avoir donné des rameaux à la couronne, vont produire les nervures latérales des sépales et des pétales, dans lesquels ils se subdivisent encore. Les deux ou trois nervures les plus rapprochées de la médiane sont seules reliées entre elles par leur extrémité ou avec la mé- C. R., 1S76, 1° Semestre. (T. LXXX.I1I, N° 2.) U ( "4) diane; les autres qui se terminent près des bords, à des hauteurs variables, sont libres par leur extrémité supérieure. » Dans la fleur du Narcissus poelictis, il y a dans la partie moyenne de l'ovaire six à sept faisceaux longitudinaux dans chaque intervalle des prin- cipaux, mais tous ne s'étendent pas de la base au sommet. Quelques-uns ne sont que des rameaux tertiaires insérés sur les principaux ou sur les secondaires; ils présentent d'assez fréquentes liaisons par des ramuscules plus ou moins obliques. Le tout forme une sorte de réseau très-irrégulier. Il entre communément cinq de ces faisceaux secondaires dans le tube du périanthe pour chaque intervalle des six principaux, et il en est qui se bifurquent déjà dans la région moyenne du tube; mais tous le font dans la partie supérieure de celui-ci, soit pour se relier les uns aux autres, soit pour fournir les faisceaux de la couronne, soit pour donner les nervures latérales des sépales et des pétales, dans lesquels ils se ramifient encore. Il est à remarquer que, des cinq faisceaux de chaque intervalle qui passent de l'ovaire dans la base du tube périanthique, les trois plus rapprochés du faisceau qui forme la nervure médiane d'un sépale vont constituer les fai- sceaux latéraux du côté correspondant de ce sépale, tandis que les deux autres, qui sont plus rapprochés du faisceau qui donne la nervure mé- diane du pétale adjacent, fournissent les nervures latérales du côté de ce pétale placé au-dessus. Dans les pétales et surtout dans les sépales, les ner- vures latérales, multipliées par des divisions successives, sont unies par de nombreux petits faisceaux plus ou moins obliques ou longitudinaux, mais leurs extrémités sont toujours libres auprès du bord de la lame, où ils se terminent à toutes les hauteurs. » Au sommet des ovaires des Narcissus Gouani, pseudoharcissus et poe- ticus, les faisceaux périphériques opposés aux cloisons et aussi les fai- sceaux secondaires longitudinaux envoient vers le centre des rameaux plus ou moins sinueux et horizontaux, qui vont rejoindre les divisions des pla- centaires rangées autour des glandes septales, comme il y en a aussi dans les espèces précédentes, où les faisceaux secondaires sont en plus petit nombre. Dans le N. pseudonarcissus, de ces rameaux sinueux se diri- geaient aussi vers les nervures médianes carpellaires près d'entrer dans le style. » Dans la fleur îles Narcissus Bulbucodium, juncifolius, aureus et intermedius, les cloisons de l'ovaire ne possèdent pas d'autres faisceaux transverses que ces faisceaux du sommet. Il n'en est pas de même dans l'ovaire des Narcissus Gouani, pseudonarcissus et poeticus. Dans le Narcissus Gouani j'ai tiouvé des ( "5 ) faisceaux transverses à partir du tiers inférieur des cloisons et plus haut; tous arrivent aux placentaires après une marche plus ou moins sinueuse. Les faisceaux transverses sont bien plus nombreux à l'intérieur des cloisons de l'ovaire des Narcissus pseudonarcissus et poelicus. îl en existe à toutes les hauteurs, et il en vient non-seulement des faisceaux opposés aux cloisons, mais aussi de faisceaux longitudinaux secondaires, souvent très-éloignés de celles-ci et assez voisins des nervures médianes carpellaires. » Mes conclusions seront consignées dans ma prochaine Communica- tion. » PHYSIQUE Du GLOBE. — Note au sujet de V « Etude sur les ouragans de l'hémisphère austral », de M. le Commandant Bridet (3e édition, publiée par ordre du Ministre de la Marine et des Colonies); par M. Faye. a M. Bridet me charge de présenter à l'Académie la troisième édition de son remarquable ouvrage sur les ouragans de l'hémisphère austral, phéno- mènes qu'il a eu si souvent l'occasion d'étudier en sa qualité de capitaine de port à la Réunion. Les deux premières éditions étaient épuisées; M. le Ministre de la Marine a donc rendu un véritable service à la Science et aux navigateurs en faisant publier une édition nouvelle, à laquelle M. Bridet a ajouté une réponse aux critiques de M. Meldrum. L'auteur ayant eu con- naissance de la Notice que j'ai publiée dans Y Annuaire du Bureau des Lon- gitudes pour 1875, grâce à la libéralité avec laquelle M. l'Amiral directeur du Dépôt des cartes de la Marine a bien voulu faire distribuer au loin un cer- tain nombre de ces Notices, a tiré quelque parti de nies conclusions; mais je regrette vivement que mon article des Comptes rendus sur l'ouragan de 1860 ne lui soit pas parvenu : il y aurait vu que, de Paris même, on a pu le défendre avec quelque succès contre d'injustes critiques (1). Il y aurait trouvé aussi la solution des deux seules objections d'apparence sérieuse que M. Meldrum, le savant directeur de l'Observatoire de l'île Maurice, ait opposées aux lois des tempêtes dont M. le commandant Bridet s'est fait, à la Réunion, l'interprète habile et dévoué. » J'ose croire que cet excellent ouvrage, qui manquait à notre Biblio- thèque, sera accueilli favorablement par l'Académie. Malgré son titre, il ne s'adresse pas seulement aux navigateurs de l'autre hémisphère, car tous (1) Voir l'article intitulé : Les désastres de l'ouragan de 1860, près de la Réunion, sont-ils imputables aux lois cyeloniques? [Comptes rendus, t. I.XXXI, p. 64; 1875). i5.. ( »6) les phénomènes décrits et les règles nautiques développées par l'au- teur, avec une compétence parfaite, s'appliquent à l'hémisphère nord, pourvu qu'on y change quelques mots, tels que ceux qui indiquent le sens de la rotation des cyclones, ou celui des amures sous lesquelles il faut se prépaiera recevoir la tempête. » Cependant j'aurais voulu que l'auteur eût sacrifié, dans cette nouvelle édition, quelques pages finales consacrées à l'explication théorique des cyclones. Ces pages n'étaient pas nécessaires dans un ouvrage essentielle- ment destiné à exposer les faits et les règles pratiques qui en découlent, et elles ont, en outre, le défaut de présenter avec le reste du livre une contra- diction qu'on rencontre, il est vrai, dans tous les livres publiés en France ou à l'étranger sur ce grave sujet. En effet, tant que les auteurs auxquels je fais allusion étudient les cyclones dans un hul pratique, ils procèdent par la voie de l'observation, sans idée préconçue, et arrivent aisément à la vérité; niais, lorsqu'ils veulent faire de la théorie, ils changent subitement de route et procèdent par voie d'hypothèse. Alors se présente à leur esprit le préjugé vulgaire d'après lequel les typhons, les tornados, les trombes pompent l'eau de la mer jusqu'aux nues et aspirent quelque peu les navires eux- mêmes; ils se trouvent donc conduits fatalement à la théorie de l'aspiration centripète, sans faire attention qu'ils détruisent d'une main ce qu'ils ont édifié de l'autre. « C'est en profitant de cette distraction logique et de la communauté de préjugés que certains météorologistes modernes, qui procèdent aussi a priori, sans s'occuper beaucoup des faits et moins encore des règles de manœuvre en face du danger, sont parvenus à ébranler la confiance que les marins de tous les pays avaient d'abord accordée aux lois des tempêtes. Singulier service qu'ils auront rendu la à l'humanité! » Il importe donc de dire ici que la vraie science, celle qui prend pour base les faits et non des idées préconçues, a prononcé en dernier ressort sur cette grave question. Le jugement qu'elle a rendu est pleinement favo- rable au livre de M. Bridet dans tout ce qu'il contient de prescriptions ap- plicables en mer. Espérons que ce livre continuera à servir de guide à nos marins. Quant aux hommes de science, ils y trouveront une foule d'obser- vations curieuses sur les cyclones de l'hémisphère austral et des apprécia- tions du plus haut intérêt sur les signes précurseurs, la variation de la dé- pression cyclonique avec la distance, les ras de marée, l'action des hautes terres, l'influence prétendue de la Lune, les inondations et le rôle de la télégraphie entre Maurice et la-Réunion. » ( "7 ) SPECTROSCOPIE. — Nouvelles remarques sur la question du déplacement des raies spectrales dû au mouvement propre des astres; par le P, Secchi. « Je prie l'Académie de me permettre de revenir sur ma dernière Com- munication, relative au déplacement des raies spectrales dû au mouvement propre des étoiles (i). Je crois d'autant plus important d'insister sur ce sujet, que la théorie de ces phénomènes n'est pas encore bien assise. Ayant relu l'intéressant Mémoire de M. Van der Willingen (2), j'ai été convaincu que, dans cette matière, il est nécessaire d'établir les faits avec une préci- sion absolue. Il ne suffit pas d'attribuer un résultat à une imperfection de l'instrument, il faut encore indiquer l'origine de l'erreur et l'analyser. » La Réponse que M. Huggins a faite à ma Note (3) justifie mes craintes. Il reconnaît que ses résultats et ceux des observateurs de Greenwich ne s'accordent pas dans la première série et il présente un nouveau tableau dans lequel plusieurs des résultats de Greenwich concordent avec les siens, ha comparaison de cette dernière liste avec la première met en évidence un nombre très-notable de changements de signes. » M. Christie, tout en admettant mes remarques dans une Note pré- sentée à la Société Astronomique de Londres (4), déclare que je n'ai pas bien compris sa première publication de novembre, et que je n'ai pas cru devoir rejeter ses observations avant le 3 1 mai 1875. Je crois réelle- ment les avoir exclues d'après son avis; mais, pour m'en assurer, j'ai exa- miné de nouveau sa liste et j'ai trouvé que ses résultats finaux subsistent encore, même en rejetant les observations antérieures. Ainsi, tout en négli- geant celles de ses observations pour lesquelles il redoute de graves erreurs inconnues, on trouve Daus la première liste. Dans la deuxième liste. Procyon — Procyon. Régulus — Régulus -+- r, Grande Ourse.. . . — n Grande Ourse douteuse a Couronne — a Couronne + a Ophiuchus db a Ophiuchus manque (1) Comptes rendus, t. LXXXII, p. 761. (2) Sur la fausseté de la proposition que la réfraction est modifiée par le mouvement de la source lumineuse et du prisme. Musée ïeylor, t. III. fasc. 4. (3) Comptes rendus, t. LXXXII, p. 1291. (4) Monthly Notices, t. XXXVI, n° 7, mai 187G, p. 3i5. ( "8 ) » Les évaluations numériques ne s'accordent pas davantage : les moyennes sont prises entre les nombres 10 et 3o, 10 et /jo, et même 1 1 et 73 (« Andromède). N'y a-t-il pas quelque raison d'insister sur de pareilles divergences, dans une question si importante et si délicate? » MM. Huggins et Christie assurent que ces divergences proviennent d'erreurs qui dépendent de l'instrument de Greenwîch, et qu'elles ont disparu après que celui-ci a été rectifié. Nous ne pouvions supposer que l'appareil de M. Christie fût aussi défectueux, d'après la description qu'il en donne lui-même dans les Monlhly Notices; mais nous sommes heureux d'avoir provoqué cette discussion : elle éclairera plusieurs observateurs. » Ces savants pensent qu'il doit y avoir eu, dans mes observations, un défaut de focalité, lequel a été évité, à Greenwich, au moyen d'un appareil spécial ; M. Huggins dit s'être assuré d'abord rigoureusement qu'il n'y avait, dans son appareil, aucun déplacement pendant le transport diurne de l'étoile. Je ne mets point en doute les précautions délicates qui ont pu être prises par M. Huggins : je connais d'ailleurs sa grande habileté; mais je crois avoir satisfait à cette condition en mettant au point la fente du spectroscope avec les protubérances solaires, dans le bleu ; il peut se faire cependant que la différence de température ait produit une petite va- riation de longueur focale clans l'appareil. J'ai, du reste, employé également un spectroscope à réticule, qui ne présente pas certaines erreurs signalées par M. Christie dans ces prismes ; nos prismes en sont heureusement exempts. » Toutefois, malgré toutes les précautions, je ne crois pas que l'on puisse, même avec le meilleur instrument, être sans préoccupation à l'égard des erreurs sytématiques. Telle serait, par exemple, une divergence con- stante entre les deux axes de la lunette et du collimateur, laquelle pourrait bien se reproduire également dans deux instruments, surtout avec la préoc- cupation d'obtenir des résultats d'une certaine nature. Une erreur de cette espèce pourrait changer avec la position de l'étoile, et se retrouver la même pour une même étoile qu'on ohserverait habituellement dans la même position. Pour se mettre à l'abri de ces erreurs, je proposerais aux illustres observateurs de renverser complètement leur spectroscope; on éliminerait ainsi cette espèce de collimation. >> L'emploi de la Lune ou d'une planète ne me paraît pas fournir une garantie suffisamment sûre : ces astres, présentant une surface étendue, ne permettent pas de relever le point précis duquel émane la lumière analysée. » 3e ferai remarquer, en outre, que, dans la manière d'éclairer la fente, ( "9 ) lorsqu'on place le tube soit dans le milieu de la lunette, comme le fait M. Huggins, soit devant l'objectif (comme j'ai fait dernièrement), les rayons qui tombent sur la fente n'ont pas la même convergencequeceux de l'étoile, ce qui doit produire une aberration, comme l'a déjà remarqué M. Van der Willingen. » Je répète ici ce que j'ai dit dans ma première Communication : je ne cherche point à convaincre ces savants d'erreur, mais seulement à décou- vrir les sources possibles des erreurs qui pourraient se glisser dans l'emploi d'un instrument délicat et compliqué. M. Chrislie convient de cette diffi- culté : il conviendra aussi que, les erreurs de son appareil ne s'étant mani- festées qu'après un long usage, il pourrait arriver que les instruments les mieux construits ne nous fournissent pas un moyen absolu de les éli- miner avec toute sûreté. » Quant à la Note que M. Huggins a ajoutée au bas de la page 1291, je ferai observer que son Mémoire de 1864 a été publié un an entier après le Mémoire assez étendu que j'ai publié dans le Bullettino meteorologico du Collège Romain, dans le mois de juillet et dans les mois suivants de l'année i863, et par extraits dans les Comptes rendus, t. LXII, p. 74, i863. Je n'aurais donc pas pu profiter de ses travaux. J'ajouterai encore que, dans ce Mémoire et le suivant sur les nébuleuses, je n'ai rien pu trouver qui eût quelque rapport avec la question actuelle du déplacement des raies. J'ajouterai enfin que cette idée, quoique développée dans le Bulletlino, ne m'appartient pas, car, dans le même article des Comptes rendus, je cite V Optique de Billet où elle est énoncée (voir t. Ier, p. 85); mais tout le monde connaît aujourd'hui les doutes sérieux qui ont été émis à ce propos par M. Van der Willingen; ce savant croit que les phénomènes observés dans les étoiles et le Soleil pourraient bien s'expliquer d'une ma- nière différente. » Je n'ose pas discuter cette difficile question de théorie; mais j'insiste sur la nécessité de rendre les observations spectrales indépendantes de toute erreur possible, provenant des instruments; ou de trouver un moyen sûr de les éliminer, ce que je ne crois pas facile. » PHYSIQUE. — Objections à la dernière Communication de M. Hirn, sur le maximum de la pression répulsive possible des rayons solaires. Note de M. A. Ledieu. « De même que M. Hirn, j'admets comme excellente l'application de la méthode d' élimination successive à l'étude de la cause motrice dans le radio- ( 120 ) mètre de M. Crookes; mais cette méthode, employée à faux, ne saurait qu'ap- porter un nouveau ferment de complication dans une question déjà si spé- cieuse et si délicate en elle-même. » Or les nombres os',ooo4i57 et ogI',ooo83i4 proposés par M. Hirn pour représenter la répulsion maximum possible de la lumière par mètre carré, soit d'une surface noire, soit d'une surface parfaitement polie, n'ont aucune signification acceptable pour les deux raisons que voici : » i° M. Hirn suppose que la vitesse de choc V des particules frappant les palettes n'est autre que la vitesse même de la lumière; tandis que, dans la collision hypothétique dont il s'agit, il faut évidemment considérer la vitesse vibratoire desdites particules. Mais cette dernière vitesse n'a rien de commun avec la rapidité de propagation des ondes lumineuses (i). » 2° Pour calculer l'effort maximum p, susceptible de presser les palettes du radiomètre, M. Hirn pose la relation > — = p X V ou x - si la sur- face des palettes est parfaitement polie). Or, de quelque manière qu'on s'v prenne pour appliquer l'équation des forces vives à la question qui nous occupe, il est absolument impossible de parvenir à ladite relation. » NAVIGATION. — Examen des nouvelles méthodes pioposces pour la recherche de la position du navire à la mer. Noie de M. A. Ledieu (2). (Suite.) « Nous n'avons fait jusqu'ici aucune hypothèse sur les ordres de gran- deur respectifs des distances de l'espèce Z^Z, ZeV, ZeL, VZ, LZ, ..., fia. 1, que nous avons considérées. Or, si, à priori, et sans bien peser la chose, on regarde ces diverses quantités comme des très-petits du même ordre (3), (1) On ne saurait trop regretter la confusion que, dans l'étude des systèmes vibrants, l'on voit faire à chaque instant : i° entre l'onde et la vibration; 2° entre la vitesse de transmis- sion de l'onde et la vilesse de vibration ; 3° entre la longueur de l'onde et la longueur de la vibration. Tout ce qu'on sait jusqu'à présent sur ces choses, c'est que, d'après les travaux de Caucliy, la vitesse de propagation de l'onde est toujours une fonction de la longueur de l'onde, et que cette fonction tend vers une constante, quand la longueur de l'onde devient très-grande par rapport au rayon de la sphère qui contient toutes les molécules capables d'exercer une action sensible sur la molécule située au centre. Mais on n'a aucune donnée sur les éléments de la vibration ni sur leur corrélation avec les éléments de l'onde. (2: Voir les Comptes rendus des 18 juin et 3 juillet. (3) On trouvera dans notre Mémoire complet les conventions qui spécifient nettement les très-petits des divers ordres, étant donnée dans chaque cas à traiter la limite caractéris- tique d'un des ordres, suivant le degré d'approximation qu'en se propose de considérer. ( '21 ) on est porté à croire que les droites des hauteurs menées par les trois intersections V, L et G feront entre elles des angles de contingence, et con- séquemment se fusionneront en une même direction aux très-petits près du second ordre. Dès lors ces trois intersections s'équivaudraient comme point déterminatif de la droite de hauteur, et la préférence demeurerait acquise à celle de ces intersections qui dépend du calcul le plus usuel, c'est-à-dire à l'intersection L, qui repose sur le calcul d'angle horaire. » Cette objection spécieuse n'a pas manqué d'être soulevée par les adver- saires du procédé Marcq. Mais rien ne dit que les distances des points V et L (ou G) à la véritable position du navire puissent être toujours simulta- nément des très-petits du même ordre. Et effectivement, d'après ce que nous avons expliqué dans la Communication du 3 juillet, chacune des intersections L ou G peut, aux environs des circonstances défavorables concernant son procédé générateur, être écartée de la position réelle du navire d'une quantité très-grande comparée à l'écart propre du point V. Par suite, on est amené à conclure que les trois droites de hauteur relatives aux trois intersections V, L et G, doivent, en principe, être regardées comme ayant trois directions distinctes; et le choix du point avantageux conserve toute son importance. On peut dire seulement que l'intersection L (ou G) donnera sensiblement la même droite de hauteur que le point V, chaque fois qu'on se trouvera suffisamment éloigné des circonstances défavorables concernant le procédé générateur de ladite intersection L (ou G). Cela rentre au fond clans la recherche de l'ensemble des cas où il y a possibilité, aux très-petits près du second ordre, de regarder la variation en longitude comme proportionnelle à la variation en latitude (ou vice versa), la hauteur de l'astre demeurant constante. Cette recherche a été faite avec beaucoup d'élégance par M. Mas-Sain t-Guiral, dans son cours de l'école navale, pour en conclure les erreurs résultant, dans la méthode Pagel, de l'essence même de cette méthode. » En mûrissant la longue discussion que nous venons de développer, tout esprit non prévenu ne saurait ne pas conclure qu'en règle générale c'est avec le procédé Marcq, générateur de l'intersection V, qu'il faudra obtenir le point déterminatif de la droite de hauteur. Ce n'est qu'excep- tionnellement que les intersections L et G seront plus avantageuses, et d'ailleurs dans le seul cas où l'on aura des données sur les erreurs probables de l'estime, et où l'on préférera, en outre, ne pas faire entrer en ligne de compte, dès le début du calcul, ces données pour en déduire un point C. K., ii',6, 2» Semestre. (T. LXXX1I1, N° 2.) '6 ( 122 ) estimé combiné. Et encore, en pareil cas, sera-t-on obligé, pour fixer son choix, de calculer les trois intersections V, L et G, lorsque lesdites données indiqueront que la position réelle du navire tombe entre V et L (ou G). Maintenant ira-t-on à la mer se livrer à un tel labeur? Il y a des circon- stances graves où, eu égard à la nécessité de s'éclairer le plus possible sur la position du navire, on ne reculera pas devant ce travail; mais ce sera certainement l'exception. » En résumé, le procédé Marcq semble appelé à prendre le pas sur toute autre méthode, comme calcul usuel, pour la détermination d'une droite de hauteur. » PALÉONTOLOGIE humaine. — Homme pliocène. — M. deQuatrefages, en présentant à l'Académie un travail de M. Capellini, imprimé en italien, et portant pour titre : « L'Homme pliocène en Toscane », rappelle qu'il a déjà entretenu l'Académie de la découverte due à M. Capellini; mais il n'avait pu, faute de données suffisantes, se prononcer avec certitude sur la réalité de l'interprétation donnée par l'auteur au sujet des entailles que portaient certains os de Cétacés. Les planches qui accompagnent le travail actuel ne laissent plus de doutes dans l'esprit de .M. de Quatrefages. Elles présentent tous les caractères d'incisions faites sur l'os encore frais, par un instrument tranchant, qui, dans plusieurs cas, a pénétré obliquement en faisant éclater l'os sur une des faces de l'incision, tandis que l'autre est lisse et nettement délimitée. L'existence de 1'nomme en Toscane à l'époque pliocène est donc définitivement démontrée. » Les ossements de Balœnotus, décrits et figurés dans ce travail, ont été découverts dans trois localités, San-Marino, Poggiarone, près du mont Aperto, et la Collinella sous Castelnuovo délia Misericordia. » M. de Lesseps, en présentant à l'Académie un Rapport sommaire de M. E. Roudaire, sur les résultats de sa mission dans l'isthme de Gabès et les chotts tunisiens, s'exprime comme il suit : « M. le Ministre de l'Instruction publique a bien voulu me charger de remettre à l'Académie le Rapport sommaire que vient de lui adresser M. le capitaine d'état-major Roudaire, au retour de son voyage d'éludés géodési- ques dans les chotts tunisiens. » Le Rapport complet sera terminé dans deux ou trois mois; il sera communiqué à l'Académie, et la Commission dont j'ai l'honneur de faire partie pourra alors exprimer une opinion raisonnée sur l'importante ques- ( "3 ) tioti de la mer intérieure africaine. En attendant, l'Académie, qui depuis deux ans a lémoigrié beaucoup d'intérêt pour les études persévérantes du capitaine Roudaire, apprendra certainement avec satisfaction que ses tra- vaux ont été couronnés d'un succès complet : la conclusion à en tirer est, suivant mon opinion, la possibilité de rétablir une mer intérieure de 25 à 4o mètres de profondeur, de 4oo kilomètres de longueur de l'est à l'ouest, ayant son entrée au golfe de Gabès et recouvrant un espace d'en- viron 16000 kilomètres carrés. » Voici quelques passages extraits du Rapport adressé par M. Rou- daire à M. le Ministre : » La ligne principale de nivellement part de la Méditerranée à l'embouchure de l'oued Akarit, dont elle franchit le col, longe les chotts tunisiens dans toute leur étendue et va rejoindre en Algérie, sur le bord occidental du chott Rharsa, les repères que j'y avais laissés en 1875. Plusieurs lignes secondaires, se greffant sur cette ligne principale, donnent divers profils du bassin des chotts. Une autre ligne part de la mer à l'embouchure de l'oued Melah, franchit le seuil de Gabès dans sa plus grande dépression, et se réunit dans le chott el Fejej à la ligne partant de l'embouchure de l'oued Akarit. La longueur totale des lignes nivelées ne pourra être précisée qu'après le calcul des stadias, mais elle doit être évaluée à 5oo kilo- mètres environ. Le nombre des stations est de 1200. Ces résultats importants n'auraient pu être atteints dans un pays dénué de ressources, au milieu de populations que le fanatisme religieux nous rend hostiles, sans le concours efficace du Gouvernement tunisien et l'appui bienveillant du général Khereddine, qui avait donné aux chefs indigènes des ordres formels pour que ses hommes et les moyens de transport nécessaires fussent misa la disposition de la mission. » En ajoutant aux 5oo kilomètres de nivellement qui viennent d'être exécutés en Tunisie les 65o kilomètres exécutés en 1 S'y 5, on arrive au total de 1 i5o kilomètres nivelés dans les chotts tunisiens et algériens. » La dépression la plus basse de l'isthme de Gabès est occupée par l'oued Melah. Les indigènes désignent sous le nom unique d'oued Melah deux cours d'eau distincts, qui pren- nent naissance, l'un à l'est, l'autre à l'ouest du point culminant de cette dépression, et cou- lent en sens inverse, le premier vers la mer, le second vers le chott el Jejej. La raison de ce fait est qu'ils considèrent le lit de ces deux rivières comme ayant une origine commune et comme n'étant que les vestiges du détroit qui reliait la Méditerranée et le bassin des chotts à l'époque où les derniers étaient occupés par les eaux de la mer. Je donnerai, dans le Rap- port général, des détails curieux sur cette tradition, très-répandue dans le Djered et dans le Nifzaoua, dont les habitants ne mettent pas un seul instant en doute la présence de la mer dans le bassin des chotts, à une époque qu'ils considèrent, sans pouvoir en préciser la date, comme antérieure à la naissance du Prophète. Toutes les observations que j'ai faites, d'ail- leurs, sont venues confirmer en moi la conviction que ce bassin est bien l'ancienne baie de Triton, et j'ai été amené à cette conclusion, qu'il a été séparé de la mer à la suite d'un soulèvement récent qu'il me semble naturel de rattacher au soulèvement des couches raa- 16.. ( '24 ) rines de Cagliari, en Sardaîgne, qui sont acluellement à 90 mètres au-dessus du niveau de la mer et dans lesquelles on a trouvé de nombreux fragments de poterie. » On ne trouve, dans la dépression de l'oued Melali, aucune trace de roches dures. Près de la mer, les eaux se sont creusé un lit assez profond et coulent en certains endroits à 7 ou 8 mètres au-dessous du sol. Partout les berges à nu ne laissent voir que du sable. Dans les parties inférieures de ces berges d'érosion, on trouve cependant, en quelques points, des macignos en voie de formation, disposés par couches régulières de 1 à 3 centimètres d'épais- seur. Ces macignos proviennent de l'agglomération du sable cimenté par le sulfate de chaux, sous la pression des couches supérieures. Ils sont tendres, friables et, ce qui prouve bien qu'ils se sont formes sur place, c'est qu'ils se présentent par tranches absolument hori- zontales. » Les nivellements géodésiques et géométriques exécutés en i8^3, 1874 et 1 8^5 avaient délimité le bassin inondable en Algérie. Des observations géodésiques faites à la pointe occidentale du chott Rharsa m'avaient en outre permis d'affirmer que le lit de ce chott se trouvait à i5 mètres au moins au-dessous du niveau de la mer, à très-peu de dis- tance du point où nous avions dû nous arrêter. Non-seulement les opérations qui viennent d'être exécutées en Tunisie ont confirmé celte assertion, mais elles ont encore établi que les bords du Rharsa sont partout (sauf la petite pointe occidentale) à 20 mètres au moins au- dessous de la Méditerranée et que la profondeur atteint /{o mètres dans la région centrale. Je ne pourrai calculer exactement l'étendue de ce magnifique bassin inondable que lorsque la carte aura été faite, mais on doit la considérer comme au moins égale à la moitié du grand bassin algérien du chott Melrir, dont la superficie est de 6000 kilomètres carrés. » J'ai fait creuser une tranchée dans le chott oued cl Melah, sur le seuil de Gabès, à l'al- titude de 3i mètres, et j'ai trouvé l'eau à 80 centimètres de profondeur. J'ai constaté que le niveau de la croûte solide peut varier en quelques jours. Le 6 avril, en refaisant comme vérification le nivellement entre le chott Rharsa et le chott el Djerid, j'ai reconnu que cette croûte s'était affaissée de 10 centimètres depuis le 3i mars. » Il n'y aurait pas un seul palmier détruit en Tunisie. Les magnifiques oasis du Djerid et du Nifzaoua sont dans leurs parties les plus basses à 20 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ainsi tombe une des principales objections élevées contre le projet de mer exté- rieure. » M. Tisserand adresse à l'Académie son Rapport définitif sur l'ensemble des observations effectuées par ses soins à l'Observatoire de Kompira-Yama, près de Nagasaki, au Japon, pendant sa mission pour le passage de Vénus, avec toutes les pièces à l'appui. (Renvoi à la Commission du passage de Vénus.) ( "5 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre libre, en remplacement de feu A.-P. Sécjuier. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 58, M. Favé obtient 3i suffrages. M. Damour 21 » M. Lalanne 5 » M. Lefort 1 » M. Favé, ayant obtenu la majorité des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Recherches expérimentales sur la polarisation rotatoire magnétique. Troisième partie : Dispersion des plans de polarisation des rayons lumineux de diverses longueurs d'onde. Mémoire de M. Henri Recquerel, présenté par M. Fizeau. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) u A la suite de mes recherches (1) sur la polarisation rotatoire magné- tique, j'ai été conduit à reprendre l'étude de la dispersion des plans de po- larisation de la lumière sous l'influence du magnétisme, en me servant de la méthode expérimentale que j'ai déjà décrite, et dont je donne tous les détails dans le Mémoire que j'ai l'honneur de présentera l'Académie. Le tableau ci-joint renferme les résultats des expériences faites sur plusieurs corps diamagnétiques et magnétiques. Les nombres d'une même colonne verticale se rapportent à la même longueur d'onde, et représentent les rapports des diverses rotations, à la rotation correspondante pour la lumière jaune D, avec le même corps. Les dénominations de rotations magnétiques positives et négatives se rapportent, la première aux rotations de même sens que celle de l'eau, la seconde aux rotations inverses des précédentes. (1) Comptes rendus, t. LXXX, p. iS'jb, et t. LXXXII, p. 3o8. ( 1*6 ) ■S K s: o S V) O ! p» + Ci r*. O ^ es fc ^ % & t L" ^ - p co ^ >< U p 5 C ce 5; ft 5: £ S: ^ ^J » C — O te O -a (C o r* fe r^. ÇA S: t ï; 5: t 5 t \ 1 co — *T ^r- * .o os Pn fc * % ^ ^ 3* fc s t 1 - a, S-J. * ►S 6 P ^n C pt ci er - s * 1 Î! H pi CD ^J U % 5: c p % ^ ^ ^ ^ ^ ï; 5; u « ^1 O -«v te o , -y ç £*■ p- Pl po S: S 5: 5: ^ Z- ^ " *" "~ o V H ~ «^ c c z •4 C C C 2 0 C g "^3 r. ^ o C O O C o o c c c o o o c 5 O >- < o ~ " " 1 ■" — "•- "■ w ^ 0 0, c « * ce o ■S1 a o 5 * r* % fe a * * '4 U c -s '3 o s »o o - PI CD 00 *« èr Os CD CD r*. r-* co r* S % ce S CD «3 CD CD CD CD o ,3 o f. O O 3 0 0 0 ed o m c 2 M ■ S V.— c*. c^ 2 o 00 W uo >o fe y. r** S: * a î; t CD fe ^ cp ce 3 i i - s= ° £ C c c I S o * c a O X r» t s ^ 5; ï; S S ^ ce — o ■ o fi r^ Q O ..- M r*. l/î .2 Cî «O r- m •»a* PO r- r^ CD ï: ï: 5: CD CD o c c O 'CJ (ft — a •S _§ r^ ^- 3?« S fc t> 5: ï ï; !: 5 3 5 - ° C -3 c g O -S CL y, O p perclil.de fer id. id. id. t. .- 3 er « s V w g f c O PO O D l." (3 r» i^ o" O C O K u SflS, c 3 c fe S ^ "" 1 2 " ■ f : )UBUd|U03 I 1 ^ ■ c 3 o t. 1 - I p 1 ■ 3 O - 1 (niî9(j sacp joj ; apo.injon|3.i.uI E C S te; ce =6 c/ ■~ S0 p 5 op siiii[in|>)ss[(i Ph « ( I27 ) » La discussion des observations conduit aux conséquences suivantes : » i° Rotations positives des corps diamagnéliques. — Les rotations positives des plans de polarisation des rayons de diverses longueurs d'onde crois- sent, comme on le sait, approximativement en raison inverse du carré des longueurs d'onde. J'ai déjà montré dans ma dernière Note que , si l'on tient compte de l'indice de réfraction de chaque rayon en même temps que de la longueur d'onde, on pouvait se rendre compte des écarts signalés à ii.. i • i • > i i i > • n7(n2 — Or*. î la loi simple indiquée plus haut, et que 1 expression — — - '-■> A étant la longueur d'onde et n l'indice correspondant, se rapprochait beaucoup des observations pour les corps que j'ai étudiés. » 2° Rotations négatives des corps magnétiques. — Les rotations négatives des plans de polarisation de la lumière, qui n'avaient pas été étudiées jus- qu'ici, présentent des caractères remarquables. Le bichlorure de titane, qui est incolore, se prête très-bien aux expériences; les dissolutions de per- chlorure de fer dans l'eau, qui sont très-colorées, ne permettent les obser- vations qu'avec les rayons rouges et jaunes. Si pour ces dernières dissolu- tions on tient compte de l'action de l'eau, on en déduit un nombre constant qui représente, pour le perchlorure de fer anhydre, le rapport des rotations correspondant à des rayons de mêmes longueurs d'onde. » On voit par le tableau précédent que les rotations négatives des sub- stances que nous venons de citer suivent une marche notablement diffé- rente de celle des rotations positives des corps étudiés plus haut, et cor- respondent à une dispersion rotatoire considérable, caractéristique des corps magnétiques. J'ai montré, du reste, antérieurement que ces corps possèdent, à un autre point de vue, des propriétés spéciales. » La grande dispersion rotatoire du perchlorure de fer se met facilement en évidence en prenant une dissolution ayant une très-faible rotation ma- gnétique positive ou négative, pour la lumière jaune. Une dissolution de perclilorure de fer dans l'eau, dont la densité est voisine de i ,i 55, remplit cette condition. On voit alors la même dissolution être positive pour les rayons rouges et négative pour les rayons verts. Cette expérience curieuse montre bien l'indépendance entre l'action de l'eau et l'action du perchlo- rure de fer sur la lumière polarisée, ainsi que l'inégale dispersion rotatoire de ces deux corps. » On peut observer que les rotations négatives des corps que nous avons étudiés croissent approximativement en raison inverse de la quatrième puissance des longueurs d'onde, comme on peut le voir dans le tableau qui précède. ( '28 ) » Les considérations exposées dans nies premières Notes montrent que le phénomène de la rotation magnétique est à la fois fonction de la lon- gueur d'onde de la lumière, de l'indice de réfraction et de la nature des molécules des corps. Comme l'indice de réfraction est, pour un même corps, lié à la longueur d'onde, on voit que, suivant que l'on tiendra ou l'on ne tiendra pas compte de cet indice, on pourra donner diverses formes à l'ex- pression approchée de la dispersion rotatoire magnétique des corps. L'une des expressions les plus simples satisfaisant aux observations faites jusqu'ici est de la forme - -+- -i a et b étant des coefficients dont le signe et la valeur numérique varient avec les divers corps; a est relativement grand et positif pour les corps très-diamagnétiques, b est grand et négatif pour les corps très-magnétiques. » chimie ORGANIQUE. — De la fermentation cellulosique du sucre de canne. Note de M. E. Dcrin (i). (Commissaires : MM. Fremy, Pasteur, Berthelot. ) « Dès 1868, nous avions remarqué dans le jus de betteraves des gru- meaux blancs assez durs, dont l'origine ne nous était guère expliquée. Notre première pensée était de considérer ces grumeaux non comme une formation spéciale due au sucre, mais plutôt comme une concrétion de protoplasma delà betterave, et une étude plus approfondie ne paraissait pas intéressante; mais la même année une autre circonstance s'est pré- sentée. » 5o hectolitres environ d'une dissolution neutre de mélasse, d'ori- gine allemande, étaient préparés dans une cuve en bois ayant servi de réservoir à du jus de betteraves, et dont les parois étaient recouvertes d'une faible couche de dépôts organiques. Douze heures après la prépara- tion, tout le contenu de la cuve se trouva transformé en une masse géla- tineuse compacte, composée de grumeaux insolubles entourés d'une liqueur visqueuse. Les grumeaux furent séparés par un lavage à grande eau, et restèrent complètement isolés. Il ne pouvait être ici question de concré- tions du protoplasma, et nous nous trouvions en face d'une transformation particulière. La question fut du reste jugée immédiatement en principe: une certaine quantité de ces grumeaux fut ajoutée à une solution neutre ( 1 ) Le Mémoire sera reproduit in extenso clans les Annales agronomiques de juillet. ( 129 ) de mélasse, et, douze heures plus tard, cetle solution était transformée en un produit semblable. Dans la betterave et dans cette mélasse, se trouvait donc un ferment spécial qui opérait la transformation du sucre en une ma- tière solide et insoluble. » Nature des produits formés. — i° L'aspect des grumeaux pouvait faire croire à des composés pectiques; mais leur insolubilité à l'ébullition dans l'eau fortement alcalinisée par la soude caustique a démontré le contraire. Ils ont toutes les propriétés de la cellulose; une longue ébullition dans l'eau acidifiée par l'acide sulfurique les dissout et les convertit en dextrine, puis en glucose (i) ; ils produisent de l'acide oxalique par l'acide azo- tique, sont insolubles dans l'acide azotique monohydraté, peuvent se con- vertir en pyroxyle et enfin sont désagrégés et dissous par la liqueur de Schweitzer. » 2° Le liquide visqueux qui entourait les grumeaux, additionné d'al- cool à 96 degrés, laisse précipiter une masse amorphe, blanche et élastique comme du gluten ou du caoutchouc. Ce produit, desséché par des lavages successifs à l'alcool, présente absolument les mêmes caractères chimiques que les grumeaux ; son état physique seul est différent. » 3° Le liquide mère, qui ne contenait initialement que du sucre de canne, renfermait des proportions considérables de lévulose. » Les deux produits cellulosiques, différents à première vue, sont donc semblables ; l'un est concret, l'autre ne présente pas de traces d'organisa- tion au microscope et ressemble à la cellulose des fucus et des algues. Ce dernier n'est pas soluble, mais il se gonfle indéfiniment et donne à la liqueur une apparence de forte viscosité. Selon la nature du milieu, les proportions de matières cellulosiques visqueuses varient beaucoup. Quel- quefois, il n'y en a que des traces, et toute la cellulose est en grumeaux; d'autres fois il n'y a que peu ou point de grumeaux. » Cette fermentation cellulosique n'est pas la fermentation visqueuse. Les travaux des savants éminents qui ont étudié la fermentation visqueuse, MM. Peligot, Berthelot, Pasteur, Fremy, et, avant eux, Braconnot, Tilley- Desfosses, ont démontré que tous les sucres pouvaient l'éprouver; le sucre de canne seul fermente cellulosiquement. De plus, la fermentation vis- queuse ne produit pas de grumeaux, tandis que la viscosité dans la fer- (1) Celte observation a été faite en 1868, conjointement avec M. d'Henry, préparateur à a Faculté des Sciences de Lille. C.R., 1876, 1° Semestre. ( I . LXXXI1I, N» 2, 17 ( i3o) mentation cellulosique n'est qu'une circonstance, et qu'il y a souvent ab- sence complète de viscosité. » Fermentation cellulosique cl réaction. — Si l'on sème dans une solution de sucre pur des grumeaux parfaitement lavés, de nouveaux grumeaux se forment aux dépens du sucre, et il y a production équivalente de lévulose. Cette équivalence n'est appréciable qu'autant qu'il n'y aura pas eu de fer- mentations secondaires. Dans une fermentation cellulosique simple, il n'y a pas de dégagement de gaz; mais, si la liqueur s'acidifie, l'acide carbo- nique apparaît, et il se forme de l'acide acétique principalement. Dans ce cas, l'inversion du sucre de canne devient indépendante de la réaction cellulosique. Liqueur mise en expérience (composition). Solution de sucre pur contenant sucre de canne 10 centièmes Carbonate de chaux précipité Ier, 5o Grumeaux fraîchement produits et parfaitement lavés. . . . » Le volume des grumeaux a considérablement augmenté. Après fer- mentation, le liquide mère contenait : Sucre cristallisante traces Lévulose 5 , o5 Cellulose visqueuse précipitable par l'alcool traces » Cette expérience confirme la probabilité du dédoublement du sucre en cellulose et en lévulose, suivant la formule simple 2(C10-H220H) =C12Ii2oO,04-C,2II2/> La deuxième génération du Phylloxéra aérien, que nous avions laissée il y a un mois sur les jeunes feuilles du sommet des pampres, a formé, comme la génération de laquelle elle descendait, des galles semblables à celles dont la description a déjà été donnée. Ces galles se sont formées plus rapidement et sont nombreuses : il m'a été permis d'en compter une trentaine sur certaines feuilles et le même pied en possédait une centaine (1). » Le nombre d'oeufs que j'avais signalés, dans ma Lettre du 3 juin der- nier, dans deux galles, l'une de taylor, l'autre de cipaye français, s'est beaucoup accru, et, bien que les conditions dans lesquelles elles se trou- vaient (elles étaient dans des tubes et séparées de la feuille) ne leur fussent (1) Les galles sont très-communes sur les vignes sauvages qui vivent dans les haies à portée des vignobles phylloxéras. Des spécimens existent et nous ont été montrés par M. Bâillon, sur sa propriété cle Vérac. ( <32 ) pas favorables, la première a donné plus de 600 insectes et la seconde près de 200. Chaque galle ne contenait qu'une seule pondeuse bien con- statée. » La coque de l'œuf s'ouvre, pour donner issue à l'insecte, en deux valves, avec mortification d'un lambeau en croissant, et sans qu'il y ait rien à changer aux constatations déjà faites précédemment. Si le mode d'éclosion est le même, il n'en est pas ainsi de la membrane enveloppant l'embryon. Celle-ci est difficilement apercevable; elle est vaporeuse et très- blanche; sa ressemblance avec celle des insectes sexués est frappante. Nous sommes donc en présence de quatre enveloppes embryonnaires, qui correspondent chacune, et sans qu'on puisse les confondre, avec une pé- riode de la vie du Phylloxéra. Celle de l'aptère hypogée est épaisse, jaune- citron et très-visible; celle de l'œuf d'hiver est aussi épaisse, jaune-paille, avec un point rouge à l'extrémité opposée à la tête de l'insecte, visible à l'œil nu, mais moins cependant que la précédente; toutes les deux restent distendues après l'éclosion ; celles des insectes aériens provenant de l'œuf d'hiver sont blanches, transparentes, gazées, se plissant fortement ; celles des insectes sexués ressemblent beaucoup à ces dernières, mais elles sont plus volumineuses et s'affaissent davantage. » Le 6 juin, les insectes fixés sur les feuilles depuis le 2 du même mois avaient commencé des galles qui étaient très-visibles. Les pluies survenues les jours suivants ont fortement contrarié leur marche et leurs habitudes : plusieurs se fixaient, pour éviter l'inclémence du temps, sous le limbe de la feuille, mais sans réussir à former de galles (1). » La direction de tous ceux que j'ai pu voir a toujours été dans le sens ascendant. Une feuille détachée, portant des galles pourvues d'œufs et fixée, à l'aide d'une épingle, dans le pli d'une autre feuille située au milieu d'un pampre, a servi à me démontrer que tous les insectes des galles se sont portés vers le sommet. A l'examen à l'œil nu, on constate que les Phyl- loxéras se dirigent, par le pétiole, vers le pampre; arrivés sur le nœud qui correspond à la feuille, ils le suivent transversalement, sur le quart environ de sa circonférence, et se dirigent presque à angle droit vers la partie su- périeure. Leur marche est très-sûre, très-rapide, et ce n'est que bien rare- ment qu'ils se fourvoient sur un pétiole ou une vnlle, et dans ce cas ils ne tardent pas à les abandonner. (') Les gelées de la dernière quinzaine d'avril, en faisant disparaître les bourgeons déjà édos et porteurs de jeunes insectes, ont dû m diminuer notablement la quantité. ( i33 ) » Si, en arrivant sur le pampre, ils se dirigent en bas, ce qui n'a lieu qu'exceptionnellement, à peine ont-ils fait quelques millimètres qu'ils reprennent une nouvelle direction. Rendus au sommet du pampre, ils retardent leurs mouvements et font plusieurs marches et contre-marches, avant de se fixer sur l'une des deux ou trois feuilles les plus tendres. Cette gymnastique, vérifiée de nouveau ces jours derniers sur la troisième géné- ration, se reproduit exactement de la même manière. Impossible d'en trouver sur les jeunes feuilles situées au-dessous de celles portant les galles et vérification de leur présence sur toutes celles situées au-dessus (i). Leur vitesse de locomotion sur une surface unie est d'environ 80 centimètres à l'heure. » Le 24 juin, la deuxième génération avait commencé à pondre, et le qo, j'ai constaté sur les feuilles des insectes formant la troisième génération. Le seul caractère distinctif se trouve dans la coupe ovalaire du troisième article de l'antenne, qui est plus prononcée. » Ayant à ma disposition un grand nombre de pieds porteurs de galles et surtout certains qui en sont fortement fournis, j'ai cherché, sur les radi- celles de ces mêmes pieds, si je pourrais constater cette génération aérienne. Beaucoup de radicelles malades ont été enlevées, les insectes qu'elles por- taient ont été examinés minutieusement au microscope, et tous avaient des caractères négatifs. » Ainsi donc, jusqu'ici, il a été impossible d'établir la présence, sur les racines, des individus provenant plus ou moins directement de l'œuf d'hiver. J'ai cherché à faire greffer, soit naturellement, soit directement, des in- sectes issus de ces trois générations, et cela sur des racines sans radicelles, sur des racines avec radicelles, sur des radicelles, sans pouvoir y parvenir. Us se sont promenés à leur surface, les ont palpées dans tous les sens et fi- nalement sont morts sans y implanter leur suçoir. Si de nouvelles expé- riences, que l'on ne pourra faire que l'année prochaine, venaient démontrer que ces observations sont absolues et rigoureusement vraies, un nouveau genre de tratiement tout mécanique surgirait et consisterait à enlever, dans le courant de mai, les trois premières feuilles de la base du pampre, points d'élection certains des produits de l'œuf d'hiver. » Cette méthode vraudra-t-elle mieux que le badigeonnage ?Sera-t-elle plus facilement applicable ? Aura-t-on le temps nécessaire pour la prali- (1) Au moment où je venais de terminer rette Note, j'ai constaté leur présence sur les quatre entre nœuds situés au-dessous des galles; ( r34 ) quer? C'est ce qu'il ne sera vraiment ulile de savoir que lorsque le cfesi- deralum posé plus haut sera définitivement résolu. « Les badigeonnages nous ont donné de si bons résultats, malgré les quelques accidents inhérents à un début, que nous continuerons à les préconiser, en y apportant certaines modifications dans les quantités, la pré- paration et le mode d'emploi. Je reviendrai plus tard sur ce sujet. » Je joins à ma Lettre un tube contenant trois feuilles. Sur la plus grandi', se trouvent une dizaine de galles plus ou moins complètes et dont quelques- unes sont pourvues d'insectes de la deuxième génération et de leurs œufs. Sur la moyenne, on aperçoit plusieurs insectes de la troisième génération, formant leurs galles. Sur la plus petite, ce sont également des insectes de la troisième génération, arrivés depuis un ou deux jours. » M. Rousseau adresse, d'Arles, une Note relative aux résultats obtenus par son traitement sur les vignes phylloxérées par les eaux d'enfer et con- firmant les bons résultats obtenus depuis trois ans par leur emploi. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. Déjouez adresse une Note relative à un procédé de destruction du Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. A. Gérard adresse, de Liège, la photographie et la description d'un « baromètre automatique ». (Renvoi à l'examen de M. Faye.) M. Diîponchel soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre : « Explication des divers phénomènes de déformation et de dis- location de l'écorce solide du globe terrestre, par le fait de l'inégale attrac- tion du Soleil à la surface de ses deux hémisphères ». (Commissaires : MM. Daubrée, Phillips, Resal.) M. AI aille adresse diverses Notes relatives à la théorie des cyclones. (Renvoi à l'examen de M. Faye.) M. A. de Vives adresse une « Elude sur les inondations, leurs causes et les précautions à prendre pour en diminuer les effets ». (Commissaires : MM. Belgrand, de la Gournerie.) M. J. Morin adresse une Note relative à un nouveau barométrographe. (Commissaires : MM. Fizeau, Edm. Becquerel.) ( '35 ) M. Cn. Cros adresse une nouvelle Note concernant son procédé pour la reproduction des couleurs naturelles par la photographie. (Renvoi à l'examen de M. Edm. Becquerel.) M'ue A. Lacombe a dresse, pour le Concours des prix de Médecine et Chirurgie (fondation Montyon), un Ouvrage accompagné d'une Note ma- nuscrite, sur la science du mécanisme vocal et l'art du chant. (Renvoi à la Commission.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Notice biographique sur Gustave-Adolphe Thuret, par M. Ed. Bornet. M. F. Lucas prie l'Académie de comprendre ses travaux parmi ceux qui seront admis à concourir pour le prix Dalmont, à décerner en 1876. (Renvoi à la Commission.) ANALYSE. — Sur le développement des fonctions elliptiques et de leurs puissances. Note de M. D. André, présentée par M. Hermite. « Soient n un exposant entier quelconque, au moins égal à l'unité, et l(x), p.(x), v{x) les trois fonctions elliptiques. On sait que les dévelop- pements des puissances n"5"1" de ces trois fonctions affectent les formes suivantes : X* (.r) = Ai" se* AW x^ -2 -4- \<-T- 1 xT-+i + 4) AW X ! 3 (« + 6)1 Al (* -*- 3) f**(ar) = B« - Bf -. 1 1 + B« X* ~6 — B(,I) — °3 6! v* (.r) = CS« Ll 2! + c^! X> C» 6! et que les coefficients de ces développements sont des polynômes entiers par rapport au carré d'une certaine indéterminée À', de façon qu'on peut écrire ( i36) » Je me suis proposé de trouver la forme générale des (rois coefficients «Jy|J, |3£], y*-*} en fonction de g, l'exposant n et l'indice i étant supposés constants; et voici les résultats auxquels je suis parvenu : » Chacun de ces trois coefficients, suivant que n est égal à 2p -+- i ou à -2p, est de l'une ou de l'autre des deux formes suivantes : M*)(s >.t + e((7)(2«-J-l)S« Sr(?)(2 ty« p + i p + 1 t,(?)l>*)2î, dans lesquelles E, ( -r-> -y-; -r dw àa> du du ,)v j — + — T — , ■+■ ày dx dx dr dx (') t r. 1/ P ' i r- /\' . Id(v | û = K \k62 -+- dx I \ dr I \ dz i i idv dwy i Idw dii\- xfdu àv\n z\dz dy J i\dx dz) z\dy dx) J > - du dv du' iii- i • ,. ,, ci* . ou & = -5 — f- -; — 1 — ?- est la dilatation cubique; h. et k deux coenicients dx dy dz ' ( i37 ) dont le second doit être pris égal à \ si l'on adopte les théories de Navier, Caucliy, Poisson, Duhamel, M. de Saint-Venant, confirmées par les expé- riences de M. Cornu. » Cela étant, le problème du refroidissement d'un corps, tel que le pose Duhamel, revient analytiquement à déterminer les quatre fonctions V, u, v, w, par les conditions suivantes : » i° Qu'en tous les points du corps elles satisfassent aux quatre équa- tions à différences partielles simultanées du second ordre d da d an d dn t^>/q/ \ ^v T — r + T ~n TT + a Ta a~X = 2Ko(3ft -+- l) y-, dx Ou dy (du dv\ dz Ida àw\ v ' dx dx \dy dx) \dz dx j i d dn d dn d dn ,^r (3) <)!V d7\ d-Y où z ^ f 1 Â? cos("' x) + 57 cos("' ^ "*" "^ cos("' Z)J + 9 v = °- » 3° Que pour / — o, V —f(x, j, z),J étant une fonction donnée. C. R., 1876, 2e Semestre. (T. LXXX11I, N" 2.) I 8 ( i38 ) » Supposons que, pour résoudre ce problème, on cherche d'abord des solutions particulières de la forme (6) u = u->e CD vie *&' :V»C CD satisfaisant à toutes les conditions, sauf celle relative à l'instant initial. On en déduira 0 = 0>, e 'rn' - OU,. Ô<>\ Otf; en posant o> = -; h -. — h -r- » Les fonctions u\, t'>, w\, V\ des trois variables x, y, z satisferont aux équations (2) et (3) en tous les points du corps, et à celles (4) et (5) à la surface. » Soient X et \j. deux valeurs différentes de X; si l'on ajoute les équa- tions (2) où les lettres a, <>, w, V sont remplacées par iiy, vy, u'>, Vx, mul- tipliées respectivement par u^dxdy dz, v^dxdy dz, w^dx dy dz, et qu'on intègre dans l'étendue du volume du corps, on obtient facilement, au moyen d'intégrations par parties et en ayant égard aux conditions (4), /// r da du do. dv„ àa 6>)dx dr dz = °- » D'autre part, si l'on substitue les expressions V = V> , e »&< V = Vlie ■*&' dans l'équation (3), on voit que les fonctions V>, Vu, ôy, 0U satisfont en tous les points du corps aux deux équations G _ a _ (8 j 1 A2 Vx + V> + C-^rr- $y = o, -, A2 Vtt + Va + ^_ o. 38 "'■ ' f*s ~z ,|J- ' 'v- ' 33 » Si on les retranche après avoir multiplié la première par ô^dx dy dz, ( i39) la seconde par 5\dx dy dz, et qu'on intègre la différence dans l'étendue du volume du corps, il vient, à cause de (7), l fffy[I.à2Yldxdrdz--1fffylA2yp.dx(fjdz = oi mais si l'on a égard à ce que les fonctions V> et V^ satisfont toutes deux à la condition à la surface (5), une double intégration par parties, ou si l'on veut, le théorème de Green montre que les deux intégrales triples qui entrent dans cette équation sont identiques, en sorte qu'elle se réduit à (i — -M fffVy A» V^ dx dy dz = o, et, par conséquent, si p. >. X, à ( 9) /// V). A2 Vp dx dy dz = o. Telle est la formule que je voulais établir. » Soit d'après cela V = 2A> V>,e , une somme de solutions se rap- portant à toutes les valeurs admissibles de X, on demande de déterminer les constantes AA, de façon à satisfaire à la condition 3° relative à l'instant initial, c'est-à-dire de façon que 2A>,Vx —J(x,y, z), on voit qu'on trouve A. = JJJ ,,,., ' , , . , î>i, avec Fourier, on fait abstraction de la JJJ Vl ^2 ^ (1m • dz contraction que subissent les corps pendant le refroidissement, les équa- tions (8) se réduisent à leurs deux premiers termes, et celle (9) se réduit à la formule classique fffY^Y^dxdjdz == o. » Toutes les fois que cette dernière permet de déterminer les coef- ficients A>, en négligeant la dilatation ou la contraction des corps, notre formule (9) fournit la même solution en y ayant égard. » HYDRAULIQUE. — Expériences de mesuracje de vitesses faites à Roorke [Inde anglaise) par M. Allan Cunningham. Note de M. Bazin, présentée par M. de Saint-Venant. « Les magnifiques canaux d'irrigation de l'Inde anglaise présentent pour les expériences hydrauliques des facilités exceptionnelles. » Les expériences exécutées sur le canal du Gange à Roorkee, du 9 dé- cembre 1874 au i5 avril 1875, ont été faites au milieu du grand pont- aqueduc sur lequel le canal du Gange franchit la rivière Solani; la cuvette de ce pont est divisée par un mur longitudinal en deux sections égales de 26 mètres de largeur chacune; la profondeur d'eau peut atteindre 3 mètres; 18.. ( '4o) les parois, fort régulières, sont en maçonnerie de briques; le fond est géné- ralement recouvert d'un léger dépôt vaseux. » Les flotteurs se présentent tout naturellement pour la mesure des vitesses superficielles : quelques précautions sont cependant nécessaires. Le parcours doit être assez long pour que l'observation du temps ait une précision suffisante, mais on ne peut dépasser une certaine limite variable dans chaque cas particulier, les flotteurs ne suivant pas une ligne parallèle au fil de l'eau. L'équation personnelle de chaque observateur a une influence appréciable sur l'évaluation du temps : on peut toutefois l'éliminer. u Au-dessous de la surface, l'usage des flotteurs devient sujet à de sé- rieuses objections; ils doivent être doubles et se composer : i° d'un flotteur plus dense que l'eau, plongeant à la profondeur où l'on veut mesurer la vitesse; i° d'un flotteur de surface rattaché par une corde légère au flot- teur de fond dont il accuse la marche. Les dimensions du flotteur de sur- face et du cordeau de jonction doivent être aussi petites que possible, afin de ne pas influer sur le mouvement du flotteur inférieur. Ces conditions sont en partie incompatibles. » Trois types de flotteurs ont été essayés. Le premier consistait en une boule en bois dur de om, 0^5 de diamètre, reliée par un fil de cuivre très- fin à une plaque de même diamètre, en liège ou en bois léger. Dans le deuxième, le flotteur de surface n'était plus qu'un simple morceau de liège de om,025 de largeur, et la boule en bois était remplacée par deux disques de fer-blanc de om,07.5 de diamètre assemblés à angle droit. Enfin le troisième type était formé de deux boules égales: l'une d'elles était en tout semblable à celle du type n° 1 ; l'autre, faite d'un bois plus léger que l'eau, servait de flotteur de surface. La vitesse U que prenait ce dernier appareil devant être sensiblement égale à la ■ des vitesses V et i> qui agissent sur les boules supérieure et inférieure, on mesurait directement V en faisant accompagner l'instrument par un flotteur libre semblable à la boule supérieure, et l'on en déduisait c = 2U — V. » On doit admettre que l'instrument qui accuse la plus faible vitesse est celui dans lequel l'influence du flotteur de surface a été le plus complète- ment éliminée. Contrairement à ce que l'on pourrait attendre, le flotteur n° 2 a donné des vitesses légèrement supérieures à celles du n° 1 : quant au n° 3, ses vitesses, inférieures de 9 pour 100 à celles du flotteur n° 1, sont incontestablement trop faibles, et il est probable que la correction admise pour éliminer l'action de la surface est exagérée. Ces essais compa- ( '4* ) ra tifs, qui ont conduit à donner la préférence an lypen0 1, montrent quelle est l'influence des instruments sur l'appréciation des vitesses. » L'emploi du métal pour la construction des flotteurs serait préférable à celui du bois dont la densité se modifie par suite des alternatives de sécheresse et d'humidité. » Les vitesses locales en chaque point d'un courant ne sont nullement constantes : elles varient sans cesse et d'une manière très-rapide; c'est seulement en formant la moyenne de mesures nombreuses qu'elles peu- vent être appréciées exactement. En élevant en chaque point de la section transversale une perpendiculaire à son plan, d'une longueur proportion- nelle à la vitesse correspondante, les extrémités de toutes ces perpendicu- laires formeront une surface qui sera la représentation géométrique de la distribution des vitesses. Si l'on calcule, à un instant donné, le volume compris entre cette surface et le plan vertical à partir duquel ses ordon- nées sont portées, on le trouvera toujours sensiblement constant, malgré les variations incessantes de forme, semblables en cpielque sorte à celles d'une membrane flexible qui renfermerait un fluide incompressible. Cette constance approchée se retrouve dans l'aire des courbes résultant des sec- tions de la même surface par des plans horizontaux et verticaux. » Courbe des vitesses à la surface. — La courbe des vitesses à la surface dans chaque demi-cuvette du pont-aqueduc de Solani est fort exactement représentée par 1 équation V indiquant la vitesse maximum au milieu du courant, dont Lest la demi- largeur, et v la vitesse au point situé à la distance x du milieu. » Cette courbe se présente donc comme une sorte d'ellipse de quatrième degré, qui est fort aplatie. MM. Humphreys et Abbott ont attribué à une pareille courbe, sur le Mississipi, la figure parabolique. D'après M. Revy, la vitesse en chaque point de la surface d'une rivière serait sim- plement proportionnelle à la profondeur correspondante. Ces divers résul- tats ne peuvent être admis d'une manière générale. » Courbes des vitesses suivant la verticale. — Cette courbe est franche- ment parabolique; on peut mettre son équation sous la forme v indiquant la vitesse au point situé à la profondeur x, h la profondeur du point où se trouve la vitesse maximum Y, et H la profondeur totale. ( '4* ) » La vitesse maximum a été trouvée le plus souvent au-dessous de la surface, mais à une profondeur moins grande que dans les expériences du Mississipi, le rapport - n'ayant pas dépassé \. » Le choix des instruments employés à la mesure des vitesses a une in- fluence considérable sur la valeur du paramètre M, ainsi que le démontrent deux séries comparatives exécutées dans des conditions parfaitement iden- tiques avec les flotteurs nos 1 et 3. La courbure de la parabole obtenue à l'aide des flotteurs n° 3 (deux boules) est beaucoup plus accusée, bien que la vitesse moyenne soit la même pour les deux courbes. L'emploi des flot- teurs n° 1 (boule et plaque) tend certainement à diminuer cette courbure, mais celui des flotteurs n° 3 tend à l'exagérer. » Flotteurs verticaux. — On se sert quelquefois, pour mesurer directe- ment la vitesse moyenne sur une même verticale, de tiges en bois lestées à leur extrémité inférieure, de manière à se tenir debout dans le courant. Ces instruments n'accusent pas la véritable vitesse moyenne. Les expériences comparatives faites avec ce genre de flotteurs ont prouvé en effet que, pour une petite profondeur, leursindications sont légèrement trop fortes; elles de- viennent ensuite trop faibles, et cet écart augmente progressivement avec la profondeur d'immersion du flotteur et aussi avec celle du courant. Il s'est élevé jusqu'à 6 pour ioo dans un courant de a™, 90 de profondeur. Les flotteurs verticaux ne peuvent donc pas donner avec précision la véri- table vitesse moyenne et ne constituent qu'un procédé de jaugeage ap- proximatif. » Si l'on déduit d'une série d'observations faites avec ces flotteurs la courbe des vitesses suivant la verticale, on obtient une parabole à cour- bure très-accusée, tout à fait analogue à celle que fournissent les flotteurs doubles n° 3. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur In différence de potentiel que présentent, après la rupture du courant inducteur, les extrémités isolées d'une bobine ouverte d'induction. Note de M. Mocton. « Dans deux Communications précédentes (i), j'ai annoncé cpie la diffé- rence de potentiel dont il s'agit, nulle tant qu'est fermé le courant induc- teur, commence à se manifester aussitôt la rupture, augmente, atteint un maximum, diminue, retombe à zéro, change de signe pour revenir à zéro et i | Comptes rendus ilu 3 janvier et du 12 juin i8"(>. ( i43 ) osciller ainsi autour de cette dernière valeur jusqu'à ce qu'elle y retombe définitivement. Dans la Communication du 12 juin, j'ai donné, au point de vue du temps, les lois de ces mouvements électriques. Je me propose de donner aujourd'hui les valeurs successives de ces différences de tension, et d'établir quelques lois de leurs variations. » L'instrument de mesure était, comme je l'ai dit, un électromètre à quadrants de M. Thomson; l'aiguille était chargée par sa communication avec l'un des pôles d'une pile ouverte dont l'autre pôle était relié au sol. 'Ce procédé, appliqué à ces instruments par M. Branly (1), est d'une extrême commodité; mais il doit être accompagné de précautions spéciales quand les différences de potentiel à mesurer peuvent être comparables à la valeur du potentiel de charge de l'aiguille. Je ne signalerai de l'étude préalable que j'ai faite de l'instrument que les deux faits suivants (2) : » i° Pour une même différence de potentiel entre deux points reliés aux quadrants, la déviation de l'aiguille dépend de la valeur absolue de ces potentiels; si l'on fait communiquer alternativement ces deux points au sol, leur différence de potentiel demeurant la même, la moyenne des dé- viations obtenues est sensiblement égaie à celle qu'on obtient quand les deux potentiels sont égaux et de signe contraire. Voici trois de ces dévia- tions correspondantes : 126 — 18G — 160. » 20 Quelles que soient les valeurs absolues des potentiels des deux points liés aux quadrants, si l'on donne alternativement à l'aiguille des charges égales et de signe contraire par un intervertissement des pôles de la pile de charge, la moyenne des deux déviations obtenues est sensible- ment égale à la déviation qu'aurait donnée l'instrument si les deux poten- tiels avaient été égaux et de signe contraire. »Ces faits sont une vérification expérimentale de la formule récemment donnée par M. Mascart, et qui m'a servi de guide (3). » De la seconde conséquence il résulte qu'il suffit d'établir une courbe de graduation de l'instrument au moyen de piles ouvertes à milieu re- lié au sol; une double mesure rapidement faite au moyen d'un commuta- (1) Annales scientifiques de VEcole normale, t. II (1873), p 210. (2) Cette étude a été faite au moyen île batteries voltaïques; M. Thomson attribue l'idée de ce procédé à Dellmann et l'emploie constamment. Voir Rcprint of Papers on elcctro- static and magnétisai. London, 1872, p. 201, 202, 204, 3oo, etc. (3) Journal de Physique de M. d'Almeida, t. IV, p. 324 et suiv- (Extrait d'un Traité d'électricité statique aujourd'hui paru.) ( '44 ) teur spécial interposé entre la pile de charge et l'aiguille donne deux nom- bres dont les moyennes se rapportent à la graduation établie; de plus, les valeurs relatives de ces deux nombres peuvent fournir d'utiles renseigne- ments sur les valeurs absolues des potentiels mesurés, et ainsi ce qui pou- vait paraître un inconvénient de ces charges relativement faibles, présente au contraire un nouvel avantage. J'ai dressé cette courbe de graduation en suivant, au moyen de piles ouvertes, une marche tout à fait analogue à celle de la graduation du galvanomètre par la lentille à secteurs de MM. de la Provostaye et Desains. Une batterie de ao éléments Daniell, soigneu- sement entretenus, me servait à éliminer les variations qui pouvaient se produire dans la sensibilité de l'instrument (i). » Quant aux appareils d'induction, ils étaient ceux que j'ai rapidement décrits dans ma Communication di! 12 juin. « Cela posé, voici les résultats que j'ai obtenus : » ]° Lorsque la bobine induite est formée d'une seule partie, de sorte que l'une des extrémités du fil se trouve à l'intérieur de la masse enroulée et l'autre à l'extérieur, la première reste pendant toute la durée du phéno- mène à un potentiel a peu près nul; la différence mesurée représente ainsi tout entière le potentiel du pôle extérieur. Si la bobine est formée de deux bobines semblables, reliées soit par leur extrémité intérieure, soit par leur extrémité extérieure, les deux pôles libres ont à chaque instant des poten- tiels égaux et de signe contraire. » 20 L'appareil d'induction restant le même, si l'on change l'intensité du courant inducteur, les valeurs du premier maximum, le seul dont je me sois occupé dans ce cas, croissent plus vite que proportionnellement aux intensités du courant inducteur; mais, si l'on considère les valeurs des inté- grales / Edt, où E désigne la différence de potentiel fonction du temps VQ et 6 le temps compris entre le début et le premier zéro, ou, ce qui revient au même, les aires de la première boucle de la courbe générale, ces valeurs sont exactement proportionnelles aux intensités du courant inducteur. Exemple : courants, 1,2, 3; premiers maximum, 18, 4°, 63; aires, 140, 281, 428. » 3° L'intensité du courant inducteur restant la même, les valeurs du premier maximum croissent plus vite que proportionnellement aux nom- bres de couches de spires composant la bobine inductrice; mais les aires (1) Thomson, Inc. cit., p. 24^- ( '45 ) Je o Edt leur sont encore proportionnelles. Exemple : nombres de couches, i, 2, 3, 4; premiers maximum : 28, 6r , io/j, i5o: aires : 90, 182, 3oo, 3q3 (il y a ici une erreur par excès que j'ai toujours trouvée dans ce sens). » 4° L'introduction de dix morceaux de fil de fer doux dans la bobine inductrice a fait monter le premier maximum de 18 à 5o, et l'intégrale / Edt de i4o à 457. J a » 5° Les maximum diminuent assez lentement pendant la période oscil- latoire. Voici des nombres extraits d'une série obtenue le 3 mai 187G, per- mettant de tracer six boucles de la courbe, la vis micrométrique de mon disjoncteur ne me permettant pas d'aller au delà. L'unité de la colonne 1 est le temps correspondant à l'une des vingt-cinq divisions du limbe de la vis; ce temps était, ce jour-là, o%ooooo45; l'unité de la colonne 2 est la force électromotrice d'un Daniell. La pile inductrice était un élément Da- niell, demi-grandeur, rempli aux 2 tiers environ de dissolutions bien pures de sulfate de zinc et de sulfate de cuivre; sa résistance était 4>5 unités Siemens; le courant traversait en plus une résistance de i,5 unités Sie- mens; la bobine inductrice avait deux épaisseurs de spire, sans fer à l'in- térieur; la bobine induite était celle de i38Go tours : t .1 1 06 24 o3 7.° 34,4 61,7 3ii;;s ',)>° 0,0 1. t o ■2 07 droite °9 ■4 u 1 1 » 23 iS,o* 32,0 46,0 36, o 4,0 I 2 , od î. bc t d 3 02 04 08 12 '4 le '7 34,4ai"iie 41,4 » 32,3 •> 7,0 » 5j06auilic 23,0 •> 1. 1 d 3 20 22 4 01 o5 05 10 ■4 2. l. 35jg6auche l d 4 18 36,8 » 22 23,6 » 24 0,0 » 5 02 I2)0droite j 07 25 , 0 » i3 n r f 04,4 » 16 25j0droile 5,0 » 4,0Eauche 19,4 » 3 1 , 6 >■ » Ce travail a été fait au laboratoire de l'École Normale. chimie GÉlNÉhali;. — Sur les réactions du chlore sous l'influence du charbon poreux. Extrait d'une Lettre de M. Mklse\s à M. Dumas. « Dans la dernière séance de l'Académie, M. Damoiseau a adressé une Note ayant pour objet une nouvelle méthode de substitution du chlore dans les composés organiques. Cette méthode consiste, en définitive, à faire réagir le chlore sur les substances organiques, eu présence du C.U., 1876, 2e Semestre. (T. LX.XXU1, N« 2.) '9 ( '46 ) charbon poreux. En lui laissant tout le mérite de ses intéressantes obser- vations, me serait-il permis de rappeler à l'Académie qu'en 1872 (Mémoires de l' Académie royale de Belgique) et en 1873 (Comptes rendus, t. LXXVI, p. 62) j'ai appelé l'attention des chimistes sur les réactions provoquées par la présence du charbon poreux, soit pour opérer à froid el dans l'obscurité complète la combinaison du chlore et de l'hydrogène, soit pour réaliser, dans ces conditions, la formation de l'acide chlorosulfurique de M. V. Re- gnault? » Les physiciens et les chimistes savent, d'ailleurs, que le charbon poreux m'a permis de réaliser, d'une manière facile et prompte, la liquéfaction de divers gaz, à la suite de leur condensation préalable dans les pores du charbon. » J'ai insisté d'une manière particulière sur cette action du charbon, que M. Chevreul a si bien classée parmi les actions dues à Y affinité capillaire et que j'ai montrée comme étant analogue, en ce qui concerne le chlore, à celle de la lumière et comme étant même souvent supérieure à celle-ci. » CHIMIE organique. — Sur un nouveau glycol butylique (suite). Note de M. Milan-Nevole, présentée par M. Wurtz. « Dans un Mémoire précédent, l'auteur a décrit la préparation et les pro- priétés d'un glycol butylique primaire tertiaire. L'objet de la Communication actuelle est rémunération des produits obtenus par l'oxydation de ce glycol. L'oxydation a été essayée de différentes manières. » Oxydation par le permanganate de potasse. — Une solution aqueuse étendue de permanganate de potasse ne réagit pas à froid sur le glycol, mais il suffit d'une légère élévation de température pour produire une coloration et un dépôt brun de sesquioxyde de manganèse sans dégagement de gaz. La solution, filtrée et évaporée, a laissé une masse blanche, qui était un mélange de carbonate et d'acétate de potasse. L'oxydation par le permanganate est par conséquent trop violente. » Oxydation par l'acide nitrique. — L'acide nitrique étendu de trois à quatre fois son volume d'eau est sans action sur une solution aqueuse de glycol; l'acide nitrique concentré ne réagit pas non plus à la température ordinaire. 1 partie du glycol a été mélangée avec 3 ou 4 parties d'eau; on a ajouté 1 partie d'acide nitrique (densité 1 , 33), de manière à le faire couler au fond de l'éprouvette, qui était plongée dans l'eau froide. Après vingt- quatre heures, les deux liquides s'étaient à peu près mélangés sans avoir ( '47 J réagi. On a plongé l'éprouvette dans un bain-marie et l'on a chauffé dou- cement : entre 5o et 60 degrés, le liquide est devenu trouble; vers 90 degrés il s'est séparé une couche légèrement jaunâtre, d'une odeur éthérée, qui surnageait; on n'a pas observé le dégagement d'un gaz quelconque. Par le refroidissement, le volume de cette couche augmentait. En traitant à peu près 10 grammes du glycol de la manière indiquée, on a pu recueillir environ 6 grammes de cette liqueur éthérée. Une distillation fractionnée a donné 4gr, 5 d'un liquide parfaitement incolore et neutre, passant à 1 36- i38 de- grés. La réaction avec du potassium a prouvé qu'il ne contient pas d'azote. Trois combustions ont donné en moyenne les chiffres suivants: C = 62, 27 pour 100, H =11,28, O (calculé) = 2.6,55 : la formule Cc H'2 O2 exige C = 62,06 pour ioo, H = 10,34, 0 = 27,58. » La densité des vapeurs a été prise deux fois dans la vapeur d'aniline avec l'appareil Hofmann. On a trouvé 63, 3 et 64, ">- rapporté à l'hydrogène : la formule C'H12 O2 exige 58. Ces données semblent indiquer que le corps n'est pas homogène. Le sodium ne réagit, même quand on le chauffe, que très-faiblement; une solution aqueuse de baryte, de même que la baryte caustique, n'attaque pas le liquide, même à chaud. Chauffé avec six fois son poids d'acide bromhydrique fumant, dans un tube scellé, au bain-marie, pendant huit heures, le liquide paraît complètement transformé; la solution est presque noire; dans le tube il n'y a, après le refroidissement, aucune pression . » Quand on distille le produit île la réaction avec de l'eau, il passe, avec la vapeur d'eau, un liquide jaune, plus léger que l'eau, d'une odeur terpénique, qui ne contient pas de brome. Le pentachlorure de phosphore réagit vivement, mais le produit de la réaction n'a pas pu être étudié, de même que celui de la réaction précédente, vu la faible quantité de matière dont on disposait. » Les eaux mères de la réaction avec l'acide nitrique ont été neutralisées par du carbonate de baryte et filtrées; le dépôt était constitué entière- ment de carbonate de baryte ajouté en excès et ne contenait pas d'oxa- late. La solution aqueuse qui était neutre a été chauffée à l'ébullilion ; on a recueilli les premières gouttes qui passaient: elles réduisaient une solu- tion ammoniacale de nitrate d'argent et s'échauffaient légèrement avec une solution de bisulfite de sodium, sans donner de dépôt cristallin. On a évaporé ensuite jusqu'à siccité, et l'on a repris le résidu jaunâtre avec de l'alcool bouillant; la solution alcoolique évaporée a laissé une masse jaune iq.. ( i48 ) sirupeuse, qui contenait des cristaux microscopiques et dont l'odeur rap- pelait l'acide isobutyrique. La quantité était trop minime pour qu'on put en faire une analyse. L'acide nitrique fumant dissout complètement le glycol quand on chauffe légèrement ; il suffit d'ajouter ensuite un excès d'eau pour produire la séparation du même liquide qu'on a obtenu par l'action de l'acide nitrique ordinaire sur le glycol dilué. Le produit princi- pal de l'oxydation du glycol avec l'acide nitrique est donc un liquide sur la constitution duquel il est encore impossible d'émettre une opinion et dont l'auteur se réserve l'étude approfondie. » Oxydation par l'acide chromique. — On s'est servi d'une solution aqueuse d'acide chromique qui contenait, sur 100 parties, 5gl',3 de CrO3. On a ajouté par petites doses une quantité calculée de la solution titrée d'acide chro- mique pour transformer le glycol en acide oxy-isobutyrique. Cette solution d'acide chromique ne réagit pas à froid, mais il suffit de chauffer légère- ment au bain-marie pour produire une coloration brune et la formation d'un dépôt brunâtre; il se dégagea en même temps une quantité notable d'acide carbonique. On a observé, dans le tube à dégagement, des goutte- lettes d'un liquide très-volatil, d'une odeur acétonique; on a réussi à en re- cueillir une petite quantité, qui s'échauffait vivement avec une solution très-concentrée de bisulfite de sodium : le mélange a déposé en peu de temps des cristaux. On a filtré à la trompe, on a réduit la liqueur brune par l'hydrogène sulfuré et l'on a précipité par l'ammoniaque. Le liquide filtré a été mélangé avec de l'oxyde de zinc et évaporé à siccité; on a repris par l'eau et l'on a filtré; la liqueur a été concentrée au bain-marie et mise sons une cloche, dans le vide. Il est resté une petite quantité d'une masse blanche cristalline, dans laquelle on a pu déterminer par des réactifs la présence de l'acide acétique. » L'auteur, n'ayant pas à sa disposition une quantité suffisante de glycol, n'a pas pu étudier l'oxydation du glycol par l'acide chromique d'une ma- nière satisfaisante; mais il espère pouvoir revenir bientôt sur ce sujet et avoir l'honneur de communiquer à l'Académie de nouveaux résultats. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurl/.. » physique. — Explication de l'impressionnabilité des faces noires du radio- mètre à l'aide de la théorie de l'émission, d'après J.-D. Biot. Note de M. YV. de Fo.wiei.le. (Extrait.) « J.-B. biot explique, dans le troisième volume de son Traité de Phy- sique, comment les molécules lumineuses ne peuvent communiquer leur ( >49 ) force vive aux surfaces réfléchissanles. En effet, ces dernières exercent à distance une véritable action répulsive sur ces corpuscules qui, n'arrivant point à les toucher, ne sauraient produire sur elles aucune percussion pareille à celle qu'impriment les corps électriques. Les considérations développées par l'illustre physicien ne s'appliquant nullement aux faces noires, on comprend que la rotation du moulinet de Crookes se produise dans le sens qui leur permet de fuir devant le rayon. » N'est-il pas curieux de constater que la théorie de l'émission a permis, en quelque sorte, dès 1816, de prévoir l'expérience de M. Crookes : l'ex- plication du phénomène ne réclame, si l'on admet le point de départ de M. Biot, aucun raisonnement nouveau. » L'effort perdu dans le changement de direction de la molécule lumi- neuse semble, au premier abord, ne produire aucun effet, résultat qui ne paraît point conciliable avec la loi de la conservation de la quantité de mouvement. Cependant on peut répondre à cette objection en faisant remarquer que, suivant la théorie de l'émission, cette quantité de mouve- ment est représentée par un travail intérieur exécuté sur le rayon de lu- mière; car l'orientation de l'axe des molécules lumineuses a été changée lors de la réflexion, puisque, au lieu d'être situés dans la direction du rayon, ces axes lui sont devenus perpendiculaires après la réflexion. Dans cette hypothèse, l'énergie anéantie est représentée par celle qui a été em- ployée pour la polarisation du rayon incident. » J'ai étudié avec M. Ruhmkorff un appareil connu en Allemagne sous le nom de moulin à lumière, dénomination qui me paraît peu justifiée, car la rotation de la roue placée au centre d'un tube de Geissler semble exclusivement produite par un effet dynamique spécial à l'électricité et dans lequel la lumière n'intervient en aucune façon. En effet, le vide est si imparfait que le radiomètre placé dans le tube de Geissler ne peut tour- ner sans l'action d'un rayon de lumière. En outre, l'état des surfaces n'a aucune influence sur le sens de la rotation du tourniquet de M. Geissler, qui est tout blanc, tant que le sens de cette rotation est interverti à volonté en changeant la direction du courant. » La prépondérance de la flamme négative, beaucoup plus intense que la flamme positive, ne peut exercer, comme j'avais commencé à le croire, aucune influence dans cette inversion ; car un radiomètre très-sensible, qu'on mettrait en mouvement avec ce qui reste de lumière à une allumette qu'on vient d'éteindre, ne s'ébranle pas avec la lueur d'une étincelle d'in- duction éblouissante, décrépitant assez près de l'ampoule pour pouvoir la perforer, ( «*o ) » L'électricité de l'arc voltaïque exerce, en outre, une attraction visible snr la palette voisine que l'on voit foudroyée à travers le verre. Mais, aussitôt qu'on allume la gutta-percha du rhéopliore, sous l'action d'une flamme aussi calorifique que lumineuse, le tourniquet se met à tourner avec rapidité. » CHIMIE industrielle. — Sur la cristallisation du sucre. Note de M. G. Flocrexs, présentée par M. Peligot. « Depuis les anciens travaux de Dutrône, on n'a pas publié d'étude importante sur la cristallisation du sucre, et les tables que cet auteur a données sur les températures d'ébullition des dissolutions de sucre pur et la proportion de sucre quelles peuvent abandonner par le refroidissement sont inexactes. » Les tables de Dutrône sont encore reproduites dans les derniers ou- vrages sur l'industrie sucrière. Ce chimiste a pris pour base de ses détermi- nations les nombres suivants : » A la température de 270, 5o C, 3 parties d'eau et 5 de sucre donnent une dissolution saturée, la température d'ébullition de ce sirop étant io3°,8o,. Il admettait, ce qui est tout à fait erroné, qu'en soumettant à l'évaporation cette dissolution, ce qui augmentait progressivement sa tem- pérature d'ébullition, et la refroidissant ensuite à 270, 5, il devait se dé- poser une proportion de sucre égale à celle de l'eau évaporée. La compo- sition de cette liqueur était représentée par 63, f>o pour 100 de sucre et 36, 5o d'eau. » Nous trouvons qu'à 270, 00 C, le sirop saturé de sucre pur renferme 67,70 pour 100 de sucre et 32, 3o d'eau; il marque, à l'aréomètre de Baume, 35°, 90, ou 36°, 46 à i5 degrés G. Son ébullition se produit a io4°,70. » Nous nous sommes proposé de déterminer : » i° La richesse en sucre des dissolutions saturées de sucre pur aux températures comprises entre zéro et 100 degrés C. ; » 20 Les indications de l'aréomètre de Baume et du densimètre de Gav- Lussac dans ces sirops aux températures observées, et dans ces mêmes sirops amenés à i5 degrés C. ; » (La Table n° 1 donne ces différents résultats.) » 3° Les températures d'ébullition, à la pression ordinaire de l'atmo- sphère, des dissolutions sucrées à différents degrés de concentration indi- qués par les aréomètres. (Voir la table n° 2.) ( 'Si ) » Ces résultats ont surtout une grande importance dans la fabrication du sucre candi; ils permettent d'étudier la formation des cristaux pendant le refroidissement des sirops mis en cristallisation, et de se rendre compte de leur état de saturation, ainsi que de l'influence des variations de la température sur la cristallisation, et des limites de température entre lesquelles celle-ci se produit. » C'est ce que l'auteur de cette Note se propose de faire dans un pro- chain travail. Table n° 1. Sucre Degré à l'aréomèl à la température ;re Baume, Degré au densimètr à la température e Gay-I.ussac Températures. à |5 degrés à i5 degrés pour îoo. observée. centigrades. observée. centigrades. o 64,70 0 35, 3o . 0 34,6o i32°,35 0 1 3 1 ,5o 5 65, 00 35,35 34 ,90 i3a,43 1 3 1 , 90 65, 5o 35,45 35,20 i32,55 l32,25 i5 66,00 35, 5o 35, 5o i32,6o i32,6o 66, 5o 35,6o 35,75 132,75 i32,go 25 67 , 20 35,8o 36, 25 i33,oo i33,55 3o 68,00 36,oo 36,70 i33,25 i34,o5 35 68,80 36,20 37,10 i33,5o i34,6o 4° 69, 75 36, 4o 37 ,5o i33,75 i35,io 45 70,80 36,75 38, 10 i34,io 135,90 5o 71,80 37,10 38,70 i34,6o i 36 , 60 55 72,80 37 ,5o 39,30 i35, 10 137,40 6o 74,00 37,90 39,90 i35,6o i38,2o 65 75,00 38, 3o 4o,55 i36,i5 1 39 , 1 0 7° 76,10 38, 60 4i , to i36,5o i3g,8o 75 77,20 3g,oo 41,70 137,00 1 4o,6o 8o 78,35 39, 3o 42,20 1 37,4o i4i,3o 85 79, 5o 39,65 42,80 137,90 142,20 9° 8o,6o 39,95 43, 3o i38,2o 142,90 95 81 ,60 4o, IO 43,70 i38,5o i43 ,40 82,5o 4o,3o 44, -o 1 38,75 l44»00 » L'aréomètre de Baume employé correspondait à la table des densités construite par Gay-Lussac et publiée par M. Collardeau. Son module était i44,3, c'est-à-dire que, si l'on représente par 11 le degré Baume, la densité D- .ffi'3 ■ ( ■ :>■ Table n° "2. Degrés ii l'aréomètre de Baume, Degrés au densimètre de Gay-Lussac, températures d'ébulliiiôn. i o_i , 5 . i o5 . . . io5,5. 1 06 . . , 1 06 , 5 . 107 .. , 107,5 1 08 . . , .o8,5. 109. . , 109,5, in).., 1 io,5 , 111... iii,5 ! 12. , , 1 12,5. 1 1 3 . . n6. 1 ■ 7 ' m8 1 19 1 ?.o . I JO ii la température observée. o 3a, 20 >3, 20 34 ,20 35,on 1 ^ f J),DO 36, 00 36, 5o 37,(10 07 ,5o 37,90 38,a5 38, 5o 38, 75 39,00 39,3o 39,60 39,80 4o,oo 40,00 4o,6o 40,90 41,20 4i,45 4 1,65 41 >9° 4?.,8o 43, 5o à iô degrés centigrades. 36,20 37,20 39,6 >5 i5 38, jo 39,10 io,i5 4.0,70 10 H* 4> 42,10 42, 5o 42,80 -j3 ,00 43, 3o 43 ,G5 44,oo 44,20 44, 40 la température observée. 28,72 29.90 3i ,06 3 2 ,00 32,6o 33,25 33,85 34, 5o 35, 10 35,62 06,07 36, 4 o 36,70 37 ,00 37,40 37,70 38, 10 38,35 38,75 39,i5 09,55 4o,oo .jo . Jl 40 ,60 4o,85 î-,i5 43, .5 a i5 degrés centigrades. 0 i33,5o 1 34 >8o 1 36 , 1 3 137,20 137,80 i38,55 139,25 1 39,85 i4o,8o 14 1 , 20 1 4 1 ,80 .42,15 142,45 142,90 143,35 14 3,80 .44,15 145,00 » Au-dessus de 43°,5o I)., on ne peut plus 1 trique à froid, à cause de la viscosité des sirops. lire l'observation aréomé- » PHYSIOLOGIE pathologique. — Des caractères anàtomiques du sang dans les anémies. — Deuxième Note de M. G. Hayem, présentée par M. Vulpian. « L'examen analomique du sang doit, pour être complet, comprendre: 1" l'étude histologique des éléments; 2° la détermination de la couleur ( >53 ) ou du pouvoir colorant du sang; 3° la numération des éléments dans un volume connu. » Après avoir décrit dans une première Note les caractères histologiques des globules rouges dans les anémies, nous résumerons dans celle-ci les résultats de nos recherches sur le pouvoir colorant du sang. » Dans les études anatomiques entreprises sur les anémies, on s'est préoccupé surtout, jusqu'à présent, de la numération des éléments du sang, et l'on croit généralement que cette opération permet d'apprécier très- exactement le degré de l'anémie. Cependant, d'après les faits rapportés dans notre précédente Note, il est évident que, du moment où les globules rouges sont altérés, tout procédé tenant uniquement compte de leur nombre est imparfait. Nous montrerons même que ra numération fournit souvent des résultats qui sont en contradiction formelle avec l'état réel des ma- lades. 11 est donc nécessaire de chercher à évaluer par un autre moyen la proportion de substance globulaire active contenue clans le sang, c'est-à- dire la proportion d'hémoglobine. » L'hémoglobine étant la seule matière colorante du sang (car on peut négliger la faible matière colorante du plasma), il suffit, pour atteindre le but que nous indiquons, de déterminer exactement la couleur de ce liquide ou mieux son pouvoir colorant.. » On entend par pouvoir colorant du sang l'intensité de coloration que peut produire, dans une certaine quantité de liquide, un volume de sang déterminé. » C'est John Duncan, qui le premier, croyons-nous, eut l'idée, en 18G7, d'étudier le pouvoir colorant des globules à l'aide de solutions de sang salées. Les recherches fort intéressantes de cet auteur, faites sur la chlorose, le conduisirent à penser que, dans cette maladie, les globules éprouvent individuellement des altérations, et que chacun d'eux contient moins d'hémoglobine qu'à l'état normal. Duncan fit de cette lésion des globules rouges un caractère propre à la chlorose. » Nous avons repris cette étude, en nous servant de nouveaux procédés et en étendant ce genre de recherches à toutes les anémies. » Afin de rendre la détermination du pouvoir colorant du sang facile et expéditive, nous utilisons le mélange sanguin préparé pour la numération des globules. Après avoir pris la goutte nécessaire pour faire cette numé- ration, on verse le mélange sanguin dans une cellule de verre, formée par un anneau de verre blanc collé sur nue lame également de verre blanc. En appliquant cette sorte de cuvette sur une feuille de papier écolier ordinaire, C.R.,1876, J« Semestre. (T. LX.XXIII, N»!*.) ^O ( '54 ) l«i couche tle sang dilué qu'elle contient présente une teinte particulière, qui varie nécessairement suivant la richesse du sang en hémoglobine. » Comme, d'autre part, on a fabriqué à l'aquarelle un certain nombre de rondelles coloriées t\u même diamètre que la cellule de verre el repré- sentant une échelle de teintes aussi analogues que possible à celles des divers mélanges sanguins, il ne reste plus qu'à déterminer, par comparaison, à quelle teinte correspond la couleur du mélange contenu dans la petite cuvette. » Au premier abord, ce procédé ne parait pas être très-rigoureux, et, à la vérité, il est loin d'être sans défaut ; mais il a l'avantage de n'exiger qu'une goutte de sang et par conséquent de pouvoir être mis en pratique, sans aucun inconvénient, chez tous les malades. De plus, l'expérience m'a dé- montré qu'il est d'une précision parfaitement suffisante, ce qui tient surtout à la netteté des différences de coloration qu'il s'agit d'apprécier. » Nous ajouterons que nous avons essayé en vain de nous servir de l'instrument d'optique appelé colorimètre et qu'on utilise particulièrement dans l'industrie des sucres. Ce colorimètre nécessiterait l'emploi d'une certaine quantité de sang, qu'il faudrait se procurer par la saignée. Il ne serait donc pas applicable aux recherches cliniques, et cet inconvénient ne serait probablement pas compensé par une exactitude plus grande. » Après avoir obtenu une échelle de teintes,- il restait à déterminer la valeur de chaque teinte. Nous avons choisi comme point de départ, comme étalon en quelque sorte, la plus forte coloration que puisse donner chez l'adulte le sang du bout du doigt: c'est la teinte que présente habituelle- ment le sang veineux. Nous avons eu ainsi le n° 1 de notre échelle, c'est- à-dire celui qui correspond à la proportion d'hémoglobine la plus forte du sang normal. » Nous appelons 11 la quantité d'hémoglobine et nous posons R = i pour représenter le maximum de matière colorante contenue dans le sang normal. Ce maximum correspond à 6 millions de globules sains par milli- mètre cube. » En faisant varier nos dilutions de sang normal dans des proportions convenables, nous avons pu estimer la valeur de chacune de nos teintes par rapport à i . De plus, en faisant, comme contre-épreuve, la numération des globules dans chaque dilution, nous avons pu inscrire, à coup sûr, à côté de la valeur de chaque teinte par rapport à i , le nombre correspondant de globules normaux. » L'examen du sang, fait d'après ces principes et par ce procédé, chez ( '55 ) plusieurs individus sains et un grand nombre de malades, nous a permis d'arriver aux principales conclusions suivantes : « La quantité d'hémoglobine contenue dans le sang varie, à l'état patho- logique, dans des proportions considérables. Soient, comme nous l'avons posé plus haut, R la quantité d'hémoglobine et i la valeur de R dans le sang le plus riche. La quantité d'hémoglobine, soit R, peut osciller de i à — p> c'est-à-dire 0,66, sans qu'il y ait anémie. I ,3 » A l'état normal, on trouve le plus souvent R = o,85 ou 0,90. » L'anémie commence lorsqu'on trouve R <" — =■ 1,0 » Quand on embrasse tous les degrés et toutes les variétés d'anémie dans un tableau d'ensemble, on voit que R varie de — ?à „> soit de 0,66 à o,i25, ce qui constitue un vaste champ d'oscillations, dans lequel on peut trouver toutes les proportions intermédiaires entre les deux chiffres extrêmes. » Dans les anémies profondes, la quantité d'hémoglobine contenue dans le sang est donc environ huit fois moins forte qu'à l'état normal. » N'ayant pas observé de mort par anémie, il nous est actuellement impossible d'indiquer le minimum de la valeur de R, c'est-à-dire la pro- portion d'hémoglobine qui cesserait d'être compatible avec la vie. « Dans les anémies de moyenne intensité, R oscille entre- et 7» soit J 2 4 entre o,5o et o,25. » Cela posé, lorsqu'on met en regard de la richesse du sang en hémo- globine le nombre des globules rouges, on obtient des valeurs qui sont loin d'être proportionnelles, et ce rapprochement permet d'apprécier l'im- portance de l'altération individuelle des globules. C'est sur ce dernier point que portera notre prochaine Communication. » PHYSIOLOGIE. — Influence de la fatigue sur les variations de l'état électrique des muscles pendant le tétanos artificiel. Note de MM. Morat et Toussaint, présentée par M. Cl. Bernard. « Dans une précédente Note, nous avons exposé les résultats fournis par la contraction induite pour l'étude des phénomènes électriques de la con- traction volontaire et du tétanos artificiel provoqué par une série d'excita- tions rapprochées. » En comparant soit plusieurs tétanos produits dans des conditions dif- 20.. ( «56 ) fé rentes, soit les phases d'un même tétanos, et en enregistrant simultanément dans les deux cas la contraction de la patte induite, on arrive à cette con- clusion implicitement contenue dans notre précédent travail : Le 'graphique de la contraction directe, qui est l'expression exacte du travail mécanique du muscle, ne peut pas donner d'indications rigoureuses sur les variations de l'état électrique de ce muscle; ces variations sont au contraire fidèlement accusées par les indications du tracé de la patte induite. » Nous avons de plus démontré que, de même que les contractions inter- mittentes cpii constituent le tétanos sont transformées en un travail continu, les oscillations concomitantes du courant musculaire peuvent être atté- nuées au point de fixer le courant musculaire en état de variation négative presque constante; et cela par le même procédé, c'est-à-dire en obtenant une fusion plus parfaite des secousses composantes du tétanos. » Nous nous proposons dans ce travail d'insister spécialement sur les moyens qui nous ont servi à démontrer la corrélation plus ou moins pro- chaine, suivant les cas, qui existe entre le travail physiologique et l'état électrique du muscle tétanisé, en étudiant spécialement un des facteurs les plus importants qui interviennent dans la fusion des secousses, savoir la durée ou l'allongement de chaque secousse en particulier. Dans le cas d'excitation de nerfs sectionnés, cet allongement dépend surtout d'une con- dition qui, nulle au début, va en croissant à mesure que le tétanos se pro- longe : c'est la fatigue du muscle ou plutôt du nerf excité. » Tout tétanos provoqué par un nombre relativement peu fréquent, mais constant, d'excitations, s'il se prolonge un certain temps, présen- tera trois phases, nullement distinctes dans son propre graphique, mais qui se traduisent dans le tracé de la patte induite par trois phases bien nettes, correspondant à des états électriques différents du muscle inducteur; première phase : les secousses brèves du tétanos inducteur, que le graphique montre déjà fusionnées, s'accompagnent en réalité d'oscilla- tions accentuées de la variation négative (tétanos induit); deuxième phase : la fusion des secousses devient de plus en plus parfaite (chute graduelle du télanos induit); troisième, phase : les secousses composantes du tétanos s'al Ion géant de plus en plus, les oscillations électriques s'atténuent au point de ne plus provoquer de réactions dans la patte galvanoscopique (cessation du tétanos induit). » On peut se rendre un compte exact des modifications que subit le téta- nos inducteur et rendre ces modifications sensibles sur le graphique même de ce tétanos, à la condition d'obtenir isolées la première et la dernière de ses secousses. ( i57 ) » En produisant une seule excitation immédiatement avant lui et un nutro immédiatement après, on isole de la sorte deux secousses dont la première représente exactement sa contraction initiale et l'autre sensible- ment sa secousse terminale. « En produisant une série de tétanos plus ou moins prolongés toujours sur un nerf frais ou reposé, pour avoir des débuts comparables, on réali- sera facilement les différentes phases que nous avons indiquées. » La secousse initiale obtenue à chaque début dans les mêmes conditions ne change pas; la secousse terminale, au contraire, présente des modifica- tions de forme de plus en plus accusées, à mesure que l'on a affaire à un tétanos plus longtemps prolongé. Son sommet s'arrondit, sa ligne de descente devient de plus en plus oblique et reste à une assez grande hau- teur au-dessus de la ligne des abscisses. » Ainsi, en tenant compte des modifications de l'état électrique des muscles, nous pouvons distinguer dans le tétanos artificiel deux types : l'un dans lequel les secousses sont assez parfaitement fusionnées pour être presque invisibles dans le graphique musculaire, mais où la valeur de la variation négative subit néanmoins à chaque secousse des oscillations ca- pables d'induire un tétanos secondaire ; ce type peut être considéré comme un tétanos encore imparfait. Dans l'autre type, non-seulement les secousses sont fusionnées, mais la variation négative est amenée à une va- leur à peu près constante; c'est le tétanos parfait, celui que les indications de la patte galvanoscopique nous montrent semblable à la contraction vo- lontaire, » ( .58 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur un cas remarquable de réduction de l'acide nitrique et d'oxydation de l'acide acétique, avec production d'alcool, sous l'influence de certains microzymas', par M. J. Béchamp. (Extrait par l'au- teur.) « Il y a quelques années, M. A. Béchamp a fait voir que l'acétate de soude, l'oxalate d'ammoniaque étaient brûlés sous l'influence des ferments qui se développent dans leur solution; tandis que l'acétate de soude et l'oxa- late d'ammoniaque sont transformés en carbonates, il se forme une quan- tité très-appréciable d'alcool (i). Vendant cette action, l'oxygène de l'air contenu dans les appareils est absorbé, mais la quantité de ce gaz dans le carbonate produit est plus considérable que celledà. On a conclu de ce fait à la décomposition nécessaire de l'eau. » M. IYIéhay, dans une Note récemment publiée sous ce titre: « Sur un cas d'oxydation à froid de l'acide acétique dans les liquides neutres ou faiblement alcalins, en présence de ces azotates et des phosphates alca- lins » (2), fait voir qu'un mélange d'acétate, de nitrate et de phosphate de soude peut fermenter: l'acétate de soude disparaît sous forme de carbo- nate; de l'azote se dégage. Il se forme en même temps une matière glai- reuse, substance azotée, combustible, soluble dans l'acide sulfurique concentré et l'acide sulfurique monohydraté. M. Méhay admet que c'est au phosphate de soude qu'appartient la propriété de déterminer l'action. Il arrive enfin à conclure que « cette décomposition de l'acétate de potasse ou de soude rappelle tout à fait les fermentations, mais que c'est une fermentation provoquée uniquement par des réactions chimiques». » Nous venons de voir que les fermentations de cet ordre étaient déjà connues. M. A. Béchamp avait de plus constaté que des mélanges d'acétate de soude, de phosphate et de carbonatedechanx, d'alun ammoniacal, subis- sent la même transformation avec production d'alcool ; mais il avait noté que ces fermentations sont corrélatives au développement d'êtres micro- scopiques ( bactéries, bactéridies, mycéliums grêles, microzymas), causes des transformations observées. En effet, si dans un milieu semblable on empêche le développement des microzymas atmosphériques, les ferments ne se développent pas et le mélange resté inaltéré. . ( 1 ) Sur la fermentation alcoolique et carbonique de l'acétate de soude et de l'oxalate d'ammoniaque, par M. A. Béchamp. [Comptes rendus, t. LXXI, p. 6g.) ( 2 ) Journal de Pharmacie et de Chimie, 4° série, t. XXIII, p. 184. — Bulletin de la Société chimique de Paris, t. XXV, p. 5l>?.. ( i59 ) » La conclusion à laquelle arrive M. Méhay est exactement l'opposé de celle-là. D'après l'auteur, la présence d'un être vivant n'est pas indispen- sable ; une matière chimique comme le phosphate de soude suffit pour provoquer ces transformations. Cest pour vérifier l'opinion de M. Méhay que j'ai répété ses expériences. m Le travail que j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie démontre que la matière glaireuse observée par M. Méhay est constituée par un amas de microzymas, de bactéries, et, à un certain moment, de vibrions ; le phosphate de soude, par lui-même, n'est doué d'aucune activité comme ferment; car, si l'on empêche l'évolution des microzymas, par une addition de créosote, à dose non coagulante, la fermentation ne s'opère pas. » Les ferments que le microscope avait définis sont capables, non-seule- ment d'opérer la fermentation signalée par M. Méhay, mais encore de faire fermenter la fécule et le sucre de canne. La trame de leurs tissus contient une matière saccharifiable par l'acide sulfurique : ils sont donc, dans toute la force du terme, des ferments organisés. • » Mais la réduction du nitrate et l'oxydation de l'acide acétique sont ac- compagnées de la formation d'une quantité notable d'alcool, dont la pré- sence est corrélative à la nutrition de ces ferments. » Enfin, dans ces expériences, nous assistons à un mode de synthèse de la matière organique, dans lequel l'appareil est l'organisme le plus simple que l'on connaisse: le microzyma, et les matériaux, le carbone et l'hydro- gène de l'acétate de soude, l'azote de l'acide nitrique. Le phosphate de soude et les matières minérales ambiantes fournissent les autres éléments dont un organisme a besoin pour se constituer. » CHIMIE ORGANIQUE. — Influence des forces physico-chimiques sur les phénomènes de fermentation. Note de M. ÎI.-Ch. Iî asti an. o J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie des faits nouveaux qui me paraissent démontrer, contrairement à la théorie des germes atmosphé- riques, que certains liquides organiques contiennent les substances com- plexes chimiques, qui, sous des influences diverses, s'organisent, deviennent visibles, et finissent par former différentes espèces de bactéries. » Mes observations ont été faites sur de l'urine portée à l'ébullition, soustraite à l'influence de tout germe atmosphérique, et qui, par consé- quent, dans la théorie des germes, devrait rester stérile. Pour déterminer la production des bactéries dans cette urine, j'ai fait intervenir, comme ( i<3o ) influence chimique, la potasse et l'oxygène, et, comme influence physique, une température de i 22 degrés F. (5o degrés C). » J'ai constaté, dans des expériences nombreuses et variées, cpie de l'u- rine, rendue stérile parles procédés connus, pouvait entrer en fermentation et engendrer les bactéries sous les influences que je viens d'indiquer. 11 y a plusieurs mois, j'ai reconnu pour la première fois qu'une tem- pérature de 12a degrés F. (5o degrés C), que l'on considère, en général, comme peu favorable à là fermentation, pouvait, au contraire, favoriser le développement des bactéries dans l'urine et quelques autres liquides organiques. » Dans l'automne de 1875, j'ai constaté que l'urine normale et acide, rendue stérile par l'ébullition, pouvait devenir fertile en deux ou trois jours lorsqu'elle était saturée exactement par la potasse, sans autre conta- mination, et après avoir été exposée à une température élevée. » Il m'est impossible, dans cet extrait, comme je le fais dans mon Mé- moire, de donner le détail de mes expériences, mais je dois dire que j'ai pris les précautions les plus minutieuses pour éviter, dans mes essais, l'in- fluence des germes qui auraient pu se trouver dans la potasse ou sur les parois des appareils que j'employais; j'ai éliminé également, avec le plus grand soin, tous les germes que l'air aurait pu apporter. » Quant à l'influence de l'oxygène dans la fermentation de l'yrine, je l'ai constatée en soumettant l'urine (rendue stérile), neutralisée par la po- tasse, à l'action d'un courant électrique, au moyen d'électrodes en pla- tine que j'avais placées préalablement dans les flacons qui contenaient l'urine; dans ces expériences comme dans les précédentes, toutes les pré- cautions ont été prises pour éliminer les germes atmosphériques. » Les résultats de ces expériences furent très-remarquables; sous l'in- fluence combinée de la potasse, de l'oxygène et de la température de 122 degrés F. (5o degrés C), l'urine stérile fermenta rapidement et fut remplie de bactéries en sept à douze heures, c'est-à-dire dans un temps beaucoup moins long que celui qui aurait été nécessaire pour faire fer- mentera l'air l'urine normale, pendant l'été. » Tels sont les faits principaux que je voulais soumettre à l'Académie. Si l'on veut bien les examiner sans prévention, on reconnaîtra qu'ils sont absolument en opposition avec la théorie des germes atmosphériques. En effet, M. le professeur Tynilall, qui est partisan de cette théorie, a déclaré lui-même que l'on détruit pour toujours les bactéries et leurs germes qu'une liqueur peut contenir, en soumettant cette liqueur pendant une ( I& ) minute ou deux à une température de 212 degrés F. (100 degrés C); or, c'est dans une pareille liqueur, rendue stérile par l'ébullilion, que je vois apparaître des bactéries en faisant intervenir l'oxygène, à une température convenable, et en saturant l'acide libre par de la potasse; en un mot, en plaçant les substances organiques qui existent en dissolution dans la li- queur dans des conditions convenables pour le développement des bac- téries. » Il résulte donc des expériences que je viens d'analyser que la fer- mentation de l'urine est absolument indépendante des germes qui peuvent exister dans l'air. » MÉTÉORITES. — Note sur une nouvelle météorite tombée le i5 mars 1 865, ('/ Wis- consin (Etats-Unis), et dont le caractère est identique à celui de la météorite de Meno; par M. L. Smith. « Dans le comté de Vernon (Étal de Wisconsin, États-Unis), lat. 43° 3o' long. o,o°ii', à 9 heures du matin, le 25 mars 1 865, plusieurs personnes virent un corps passant rapidement à travers l'atmosphère et accompagné d'un grondement semblable à celui du tonnerre. 11 était lumineux et pro- jetait des rayons; il allait du N.-O. au S.-E.; il fit explosion à une hau- teur qu'on estime à 4 milles. Au moment où les petits fragments se séparèrent de la masse principale, qui semblait avoir un mouvement de rotation estimé à environ un tour en deux secondes, on entendit un bruit semblable à celui d'une décharge de fusil. » Le témoin oculaire qui m'a transmis ces renseignements pense que le principal corps ne tomba pas, mais s'égara dans l'espace. On n'a trouvé de fragments que cinq jours après la chute, et l'on n'en a découvert alors que deux, pesant ensemble seulement i5oo grammes environ. Les surfaces courbes de ces fragments sembleraient indiquer qu'ils ont fait partie d'une masse dont le diamètre était de 3o centimètres environ. On n'a pas pu évaluer exactement sa vitesse; mais le témoin dont j'ai parlé plus haut dit qu'on l'a estimée, à diverses reprises, comme étant de i5 à 26 milles par seconde. » Des deux fragments découverts, l'un a été perdu ou détruit, l'autre m'a été donné, ainsi que les renseignements sur le phénomène, par M. Clay- water. Il pesé 700 grammes; une croûte noire et épaisse couvre environ le tiers de sa surface. L'intérieur est granuleux; la météorite est poreuse et appartient aux météorites dures. C.R., 187G, a" demeure. (T.I.XX.X1U, N» 2.) 2 1 ( i6* ) s Au microscope, le grain est d'une couleur vert sale, d'une appa rence graisseuse et ayant en quelques endroits une structure globuleuse. Des parcelles de fer sont disséminées abondamment à travers la masse, et l'on y voit également des parcelles de troïlite. » Le poids spécifique est de 3,66. La composition est la suivante : Matière pierreuse 78, 33 pour 100. Parcelles de métal ' 7 ' °7 * Troïlite , 4, 60 » ioo, 00 » La matière pierreuse, soumise à l'action de l'eau régale, m'a donné, sur 100 parties, 47>20 de matière soluble et 52, 80 de matière insoluble; quant à la composition, elle est la suivante : Partie soluble. Partie insoluble. Silice 32,55 57 ,4» Protoxyde de fer 3o,4o 9>5o Alumine traces 4 > °° Magnésie 35, 80 22,80 Chaux » 3,70 Soude 0,60 2,01 99 >35 99» 42 » Les parcelles de métal , complètement séparées de la matière pier- reuse, se composent de : Fer 92>'5 Nickel 7,37 Cobalt ... 0,28 Cuivre j quantité Phosphore ) inappréciable. 99,80 « De ces analyses, je crois pouvoir conclure que la météorite se com- pose de : Bronzile, avec un peu d'anorthite (probablement). . . . 41 »^5 pour 100 Hyalosidérite (olivine) 36,98 Fer nickelifère ' 7 ' °7 Troïlite 4 >^° » Cette météorite présente, au point de vue physique, une remar- quable analogie avec la météorite de Meno (Alt Strelitz Mecklenburg), tombée le ier octobre 18G1 à midi. Quant à la composition minéralogique ( '63 ) et chimique, voici le résultat des analyses que j'ai faites de ces deux mé- téorites : Claywater. Meno. Matière pierreuse 78,33 77 , 76 Parcelles métalliques 1 7 ,07 18 Troïlite 4 >6o 4>24 100,00 100,00 Matière pierreuse, soluble 47 >20 48>7o » insoluble 5a, 80 5i,3o 100,00 100,00 Matière pierreuse : Silice 44>9^ 44i;° Protoxyde de fer et alumine 21 ,g5 22,26 Magnésie 29,30 28,97 Chaux 1 ,80 1 ,85 Soude , 1,32 1 , 20 Parcelles métalliques : Fer 91 , t5 91 ,86 Nickel 7 , 37 7 ,53 Cobalt 28 i5 Cuivre et phosphore traces. traces. Poids spécifique 3,66 3,65 (1) » Eu considérant avec attention le tableau ci-dessus, on voit que les compositions des deux météorites ne diffèrent pas plus l'une de l'autre que celles de deux morceaux d'une même pierre, tandis que leurs appa- rences ne sont pas celles de la classe des météorites en général; on peut même dire que ces deux météorites n'ont dans les collections que peu ou point d'analogues; ils n'en ont certainement pas dans la mienne, qui se compose de météorites pierreuses provenant de plus de cent chutes. » J'adresse à l'Académie, en même temps que cette Note, un bon échan- tillon de la météorite de Claywaler. » (1) On remarquera que ce poids spécifique de la météorite de Meno est inférieur ail poids spécifique 4, ' qui est donné dans les Annales de Poggendorff ( vol. CXVH-CXXXVII ), probablement d'après un fragment contenant quelques fortes parcelles de fer; la densité que j'indique plus haut, a été déduite de deux bons échantillons, de grosseur moyenne, faisant partie d'un spécimen que m'a envoyé feu W. Nevill de Londres; je procédai comme j'ai l'habitude de le faire, c'est-à-dire en mettant le fragment, une fois pesé, dans un vase rempli d'eau, que je plaçai ensuite sous le récipient d'une machine pneumatique, dans le but d'ex- traire tout l'air de la surface et des cavités; puis je continuai, comme on le fait généralement. 21., ( m ) géologie. — Faits pour servir à l'histoire des puits naturels; par M. Stan. Meunier. « En visitant récemment les grandes exploitations de sables moyens des environs de Fleurines (Oise), je me suis trouvé en présence d'un accident remarquable que je demande à l'Académie la permission de décrire. Il pa- rait d'autant plus opportun de le signaler immédiatement, que les progrès de l'exploitation ne tarderont pas à le faire disparaître et qu'il serait dési- rable que les géologues pussent aller l'examiner. L'accident dont il s'agit se présente au lieu dit les Friécjes, dans la carrière exploitée par M. Frigaux. Il consiste en une colonne cylindrique de 6 mètres environ de diamètre qui, d'une manière très-imposante, s'élève d'une dizaine de mètres, depuis le fond de la carrière jusqu'à la surface du sol, au travers de toute l'assise du sable exploité. On dirait la tour ruinée d'un ancien château-fort. Le travail des ouvriers l'avait, paraît-il, absolument isolée il y a quelques mois, mais aujourd'hui îles remblais en cachent un côté. Toutefois, il est facile d'en observer les caractères les plus saillants. » La masse principale de la colonne est constituée par des blocs de grosseur variée, jetés sans ordre les uns sur les autres, et parmi lesquels on distingue surtout du calcaire à grain fin et du grès quartzeux plus ou moins friable. Entre ces blocs, se montrent des filets d'argile souvent com- pactes et rappelant alors les lithomarges. On observe aussi des incrusta- tions variées dont les plus apparentes sont des encroûtements d'oxyde de fer brun, qui revêtent plusieurs morceaux de grès d'une enveloppe résis- tante. Diverses régions d'un noir profond sont imprégnées d'oxyde de manganèse, et il est à noter que ces deux métaux si analogues, fer et man- ganèse, très-abondants l'un et l'autre, semblent se repousser mutuellement : ce n'est que sur des points exceptionnels qu'on les rencontre ensemble. » Mais le fait le plus remarquable, présenté par la colonne de Fleurines, est l'enveloppe qui la sépare nettement, avec une forme quasi géométrique, de la masse de sable où elle est noyée. Cette enveloppe, d'une grande élé- gance, consiste en grès botryoïde, variant, suivant les points, du blanc pur au gris foncé, et dont les sphéroïdes, gros souvent comme du chènevis, atteignent et dépassent souvent les dimensions d'un œuf de pigeon. Son ensemble donne l'idée d'un vaste ruissellement le long de ce curieux mo- nument naturel. » Le mode de formation de la colonne que je viens de décrire rentre dans le mécanisme qui a accompagné le forage des puits naturels proprement ( «65 ) dits et paraît assez facile à comprendre. Tout d'abord, on peut reconnaître que la colonn'e est plus ancienne que le relief actuel de la contrée et qu'elle date d'une époque où le sable moyen, aujourd'hui à fleur de sol, était recouvert, comme il l'est encore dans la butte voisine de Saint-Christophe, par des couches calcaires de Saint-Ouen. C'est, en effet, à cette formation qu'appartiennent les blocs calcaires contenus dans la tour naturelle de Friéges, car on peut y observer la Limnea longiscosta et le Planorbis ro- tundatus. » Cela posé, nous devons admettre que les eaux superficielles ont exercé sur le travertin inférieur une action corrosive, analogue à celle dont le cal- caire grossier porte des traces en tant de points. Le carbonate de chaux dis- sous était entraîné au travers des sables sous-jacents, et c'est à sa précipita- tion qu'il faut attribuer la production des grès en grappes d'un si remar- quable effet. Il se forma donc un cylindre creux de grès, dont le diamètre alla toujours en grandissant au fur et à mesure de la corrosion supérieure. En même temps, les blocs calcaires et gréseux venant d'en haut pénétraient plus profondément dans le puits et contribuaient à sa solidité, toujours menacée par la poussée des sables. L'absence de grès conciétionnés à l'intérieur du cylindre s'explique aussi aisément en remarquant que c'est exclusivement par la paroi en contact avec le sable poreux que l'acide carbonique con- tenu dans l'eau pouvait se dégager; dans l'intérieur circulaient toujours des eaux capables de dissoudre le calcaire, et les grès, formés d'abord, étaient désagrégés, puis entraînés sous forme de sable. Enfin, lorsque le puits fut amené jusqu'aux profondeurs inconnues où il débouche mainte- nant, il livra passage, comme la plupart des puits naturels, à des produits élaborés dans les régions inférieures. Des eaux ferrugineuses et manga- neuses s'y élevèrent, entraînant les argiles fines qui empâtent aujourd'hui les blocs corrodés. » C'est ainsi que la colonne de Fleurines vient éclairer vivement la ques- tion si longtemps agitée des puits naturels, et confirmer, semble-t-il, la théorie à laquelle d'autres faits avaient conduit (i). Ajoutons qu'elle paraît fournir une évaluation du travail de dénudation lente subie par la surface du sol, au point où elle se présente. Voici comment : la petite colline de Friéges est formée du haut en bas par les sables moyens; mais la butte Saint-Christophe, à laquelle elle sert pour ainsi dire de contre-fort, présente, au-dessous de ces sables, des grès, puis le travertin de Saint-Ouen, recou- (i) Comptes rendus, t. LXXX, p. 71)7. ( 166 ; vert lui-même par d'autres formations plus récentes. Or, la colonne prou- vant que, au-dessus de Friéges, le Saint-Ouen a existé, et, d'autre part, la proximité des points autorisant à supposer que l'épaisseur des couches était sensiblement la même sur les deux buttes, on arrive à reconnaître que la dénudation subie par le haut du puits naturel, et conséquemment par les couches où il est compris, dépasse une cinquantaine de mètres. » minéralogie. — Notices minéralogiques. Note de M. F. Pisani, présentée par M. Des Cloizeaux. « Âmésite de Chester (Massachusetts). — M. Shepard a donné ce nom à un minéral qui se trouve sur du diaspore à Chester (Massachusetts), et qui ressemble, comme couleur et comme éclat, au talc vert du Tyrol, ou bien à certaines chlorites du Piémont; il rappelle aussi l'aspect de la pyrosclérite de l'île d'Elbe, quoique sa couleur soit plus pâle. L'examen que j'ai fait de cette substance prouve qu'elle vient se placer à côté des silico-aluminates. » L'amésite se présente en petites masses cristallines, formées de lames empilées, un peu ondulées, d'apparence hexagonale et ayant un clivage assez facile suivant la base. Elle est accompagnée de quelques rares ai- guilles de rutile et recouvre un beau diaspore d'un blanc rosé. Elle est translucide en lames minces. Une plaque de clivage donne, au microscope polarisant, un axe optique positif. Son éclat est fortement nacré suivant la base. Elle est d'un vert-pomme pâle. Dureté = 2,5 à 3. Densité = 2,71. » Au chalumeau elle est presque infusible et devient noirâtre. Dans le mal rus elle donne de l'eau. Elle s'attaque difficilement par l'acide chlor- hydrique. Son analyse a été faite après attaque au carbonate de soude. Elle a donné : Oxygène. Rapports. Silice ai, 4o 11,4 9 Alumine.... 32, 3o i5,o 12 Oxyde ferreux i5,8o 5,2 ) ., », . . ' i3,i 10 Magnésie 19,90 7,9 ( Eau 10,90 9,7 8 ioo,3o » Je me suis assuré que le fer est en totalité à l'état de protoxyde. Cette composition diffère complètement de celle de tous les silico-alumi- nates connus et dos chlorites avec lesquelles ce minéral a quelque ana- logie; c'est donc bien une espèce distincte, et on doit lui conserver le nom d'amésitei ( <67 ) » Euchlorile. — Ce nom a été donné par M. Shepard à un minéral ressemblant à la chlorite et provenant de Chester (Massachusetts). Il se présente en masses schisteuses, ondulées, formées d'écaillés possédant un clivage facile suivant la base. Elle est translucide en lames minces. Au microscope polarisant elle donne, à travers la base, un seul axe négatif comme lesbiotites. Éclat nacré suivant le plan du clivage. Couleur d'un vert foncé. Flexible sans être élastique. Dureté = a, 5. Densité = 2,8/j. » Au chalumeau, elle s'exfolie, devient blanche et fond difficilement en un émail grisâtre. Humectée de chlorure de calcium, la matière donne, avec le verre bleu, la coloration de la potasse. Dans le matras, on obtient un peu d'eau. Lentement attaquable par l'acide chlorhydrique concentré. » Elle a donné à l'analyse, au moyen d'une attaque au carbonate de soude : Silice 39,55 Alumine !5,95 Oxyde ferrique 7 , 80 Magnésie 22 ,25 Perte au feu 4 > ' ° Alcalis (KNa) 10, 35 100,00 » Cette composition étant celle d'un mica magnésien, comme la biotite du Vésuve, l'euchlorite de M. Shepard n'est point une espèce particulière, mais une simple variété de mica, seulement son aspect et le manque d'é- lasticité la font prendre, au premier abord, plutôt pour une chlorite ou pour ce qu'on a appelé mica-chlorite. Dans ce cas, la perte au feu seule suffit pour la distinguer de ces minéraux qui contiennent de 10 à 12 pour too d'eau. » Spessartine jaune de Saint-Marcel. — On trouve à Saint- Marcel, en Piémont, associé à la marceline, à la piémontite, au quartz ainsi qu'à un mica rouge, un minéral jaune ressemblant un peu à la roméine, et que l'on a reconnu comme étant un grenat manganésien. » La spessartine de Saint- Marcel se présente ordinairement en masses grenues d'un jaune clair, et plus rarement en cristaux d'un jaune orangé, formés des faces b' a2, le dodécaèdre rhomboïdal étant dominant. Une par- ticularité remarquable que l'on observe sur certains échantillons, c'est que les cristaux ont toujours un noyau considérable de marceline ou brau- nite siliceuse, de sorte que la spessartine ne forme que la croûte de ces cris- taux. La matière de l'enveloppe extérieure est parfaitement pure, et les surfaces cristallines sont bien réfléchissantes, tandis que le noyau de mai- ( i68 ) celine n'est pas bien homogène et contient quelques grains de spessartine. Densité = 4>OT • » Au chalumeau, elle fond en un verre brun et donne, avec le borax, une perle améthyste. L'acide chlorhydrique l'attaque après fusion. » L'analyse a été faite sur la masse grenue, car je n'avais point à ma disposition assez de cristaux. Elle a donné : Oxygène. Rapports. Silice 38, 5o 20, 5 2 Alumine i8,4o 8,57) „„ , _ > Q,0O 1 Oxyde lernque 3»70 0,OI | J Oxyde manganeux 34,25 7<74) / Chaux....' 5,87 !,68(9'42 ' 99' 72 » Ces nombres correspondent exactement à la formule ordinaire des grenats et montrent, en outre, que la spessartine de Saint-Marcel est une des plus pures parmi celles dont on a donné les analyses. » Baslite (schillerspath) de l'île d'Elbe. — Ce minéral, trouvé originai- rement dans la serpentine de Baste, au Hartz, a été reconnu depuis dans la forêt Noire et dans le duché de Bade. J'ai reçu dernièrement de belles ser- pentines brunes avec bastite, provenant de la Venella, Circondario di Rio, île d'Elbe. Ces serpentines ressemblent, au premier abord, à des serpentines diallagiques ; mais l'examen optique démontre de suite qu'on n'a pas affaire à une diallage. Cette bastite forme de petites masses laminaires facilement clivables dans une direction et ayant un éclat métalloïde sur le plan du clivage facile; sa couleur est d'un vert poireau ou olive. Une lame mince sui- vant le clivage basique donne, au microscope polarisant, deux axes assez écartés avec une bissectrice aiguë négative normale au plan de ce clivage. J'ai obtenu, pour l'écartement dans l'air : aE^=6i° à 65°. Ce minéral serait donc bien orthorhombique, comme l'a reconnu M. DesCloizeaux sur la bastite de Baste, qui possède presque le même écartement d'axes. Dureté = 3,5; densité — 2,59. Au chalumeau fond difficilement; dans le matras, décrépite et donne de l'eau. Entièrement attaquable par l'acide chlorhydrique concentré, son analyse a donné : Oxygène. Rapports. Silice 39,10 20,8 12 Alumine 3,6i • » Oxyde ferreux 8,<>3 1 ,78 ) Magnésie 33, 60 l3,44 ? 16, t5 9 Chaux 3 , 28 o , g3 I Eau 1 2 ,60 1 1 , 20 G 1110,22 ( »69 ) M. Xénopiion adresse, de Thessalonique, une Note écrite en grec mo- derne, et contenant une démonstration du poslutahim d'Euclide. « M. Chaslks fait hommage à l'Académie, de la part de M. le prince B. Boncompagni, des livraisons de janvier, février et mars delà présente année du Bullnttino di Bibliografia e di Storia délie Scienze matemaliche e ftsiclie. » La première livraison et une partie de la seconde renferment un tra- vail fort étendu sur la vie et les travaux de Fr. Maurolicus, de M. Federico Napoli; on trouve aussi, dans la seconde livraison, une Table de toutes les publications récentes en toutes les langues. » La livraison de mars renferme une discussion historique de M. Edouard Lucas sur un théorème de l'Arithmétique indienne; un Mémoire de M. A. Favaro sur le très-important ouvrage allemand de M. Moritz Cantor : Sur les arpenteurs romains, et leur rang dans l'histoire de l'arpentage. — Re- cherches historiques et mathématiques; un opuscule de M. Kuckuck : L'art décompter auX\e siècle, écrit en allemand et reproduit en langue italienne par M. Alph. Sparagna; enfin, un travail et des recherches historiques fort étendues, de M. Boncompagni sur un Traité d'Arithmétique de Giovanni Widman di Eger. "bv « M. Chasi.es fait hommage à l'Académie, de la part de M. Sr. Hunyady, d'un opuscule écrit en langue hongroise, sur les formes différentes des équations qui expriment que six points sont sur une conique; puis, de la part de M. D. Chelini, de deux Mémoires, l'un sur les principes fondamen- taux de la Dynamique, avec des applications au pendule et à la percussion des corps, d'après la théorie de M. Poinsot; l'autre sur les polygones inscrils et circonscrits à des coniques. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. C.R., 1876, 3e Semestre, (T. LXXXI1I, N° 2.) 22 ( '7° BULLETIN Bim.IOGKAPIIIQlK OlIVRACFS REÇDS DANS LA SÉANCE DU 3 JUILLET iS'jG. Notice historique sur les roues hydrauliques à aubes courbes; par M. le général Didion. Paris, Gauthier-Yillars, 1876; br. in-8°. Sur la structure et les mouvements des feuilles du Dionéa Muscipula; par C. DE Cakdolle. Sans lieu ni claie; br. in-8°. (Extrait des Archives des Sciences physiques et naturelles. Manuel pratique d'essais et de recherches chimiques appliqués à eux et à l'industrie; par P. -A. Bolley; 4e édition, revue et augmentée par le D1 E..K.OPP; 2e édition française, traduite par le Dr L. Gautier. Paris, F. Savy, 1877; 1 vol. in-8°. Lettres historiques sur la Chimie à M. le professeur Court j ', par A. BÉCiiAMP. Paris, G. Masson, 1876; 1 vol. in-8°. A. Béchamp. Les microzymas dans leurs rapports avec les fermentations et la Physiologie. Nantes, impr. Vincent Forest et E. Grimaud, sans date; br. in-8°. P. Guieysse. De la propagation des marées dans les rivières. Nantes, impr. Vincent Forest et E. Grimaud, sans date; br. in-8°. Principes de la mécanique moléculaire relatifs à l'élasticité et à la chaleur des corps; par Et. Gény. Nice, imp. Caisson et Mignon, 187G; br. in-8°. L'utilisation et l'aménagement des eaux. Rapport présenté à la Section du Génie rural par M. Ch. Cotard. Paris, imp. E. Donnaud, 1876; br. in-8°. (Présenté par M. de Lesseps.) Le Phylloxéra. Élude de la maladie de ta vigne; parÉt. Lapierre-Beaupré. Paris, Ch. Douniol, 1875; br. in-8°. Essais de mensuration de l'orbite ; par J. G AY AT. Paris, A. Delaliaye, 1873; in-8°. Notes sur l'hygiène oculaire publiée par les ordres de M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce; t. VIII, 2e parlie. Paris, Impr. nationale, 1876; in-4°. L'âge d'un arbre a-t-il une influence sur l'époque moyenne de sa feuillaison ? par M. Alph. de Candolle. Sans lieu ni date, br. in-8°. (Tiré des Archives des Sciences de la Bibliothèque universelle de Genève.) Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par l'Académie royale de Médecine de Belgique; collection in-8°, t. Ier, fascic. i-5; t. III, fascic. 1-6. Bruxelles, H. Manceaux, 1870-1876; 7 liv. in-8°. Le massif du Mont-Blanc; parE. Viollet-le-Duc. Paris, J. Baudry, 1 876; in-8°. Etudes sur les manœuvres des combats stir mer ; par M le vice-amiral BOUR- GEOIS. Paris, Berger-Levrault, 18765^-8°. (Extrait de la Bévue maritime et coloniale). Notice biographique sur M. Gustave-Adolphe Thuret; par M. Ed. Bornkt. Paris, G. Masson, 1876; in-8°. Contribution à l'étude anatomique et clinique de iérysipèle et des œdèmes de la peau ; par le Dr J.Renault. Paris, G. Masson, 1874; in-8°. (Présenté par M. Bouley pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) De l'adénopathie Irachéo-bronchiqne en général, elc; par A. BarÉTY. Paris, A. Delahaye, 1874; in-8°. (Présenté par M. Boidey pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) ( 172 ) Mémoires de ta Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans; t. XVIII, n° 2, 1876, 2e trimestre. Orléans, inip. de Puget, 1876; in-8°. Annales de la Société des Sciences industrielles de Lyon, n° 2, 187G. Lyon, IF. Storck, 1876; in-8°. Association viticolede l'arrondissement de Libournepour l'étude du Phylloxéra et des moyens de le combattre. Bulletin des travaux. Libourne, Dessianx et Contant, 1876; br. în-8°. Des résultats de l'irrigation de la plaine de Genneviliers par les eaux d'égouts île la ville de Paris. Étude par les Docteurs Danet, Bastin, et Garrigou- DES ARENES. Paris, imp. P. Dupont, 1876; in-4°. Annales de l'Observatoire de Moscou; vol. II, 2 liv. Moscou, imp. A. Lang, 1876; in-/j°. Lettre à D.-B. Boncompagni sur la vie et les travavx de M. Lonis-Amédée Sédillot; par M. C.-E. Sédillot. Rome, imp. des Sciences mathématiques et physiques, 1876; br. in-4°. (Extrait du Bullettino di Bibliografia e di Sloria délie Scienzcmntematiche e fisiche.) (Présenté par M. Sédillot.) La vie et les travaux de Jean Hévelius; par L.-C. Réziat. Rome, imp. des Sciences mathématiques et physiques, 187G; br.in-4°. (Extrait du Bullettino di Bibliografia e di Sloria délie Scienze matematiclie e fisiche.) EBBATA. (Séance du 26 juin 1876.) Page 1 5 1 4 » au lieu île Cypressus, lisez Cupressus. — — -1.^* y 9 v < COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 JUILLET 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE THYSIOLOGIQUE. — Note sur la fermentation des fruits et sur la diffusion des germes des levures alcooliques; par M. L. Pasteur. « Dans l'ouvrage que je viens de publier sur la bière et les fermentations, j'ai rendu compte d'expériences faciles à reproduire qui prouvent que les germes des levures alcooliques sont très-abondants sur les grappes de raisins mûrs, très-abondants aussi dans les laboratoires livrés à des recher- ches sur la fermentation, rares au contraire dans les poussières de l'air atmosphérique extérieur. J'ai établi également que la surface du bois de la grappe est bien plus riche que celle des grains eux-mêmes, que par la dessiccation, à la température ordinaire, les germes de levures distribués sur les bois des grappes perdent peu à peu, en quelques mois, leur fécon- dité; enfin que, tant que le nouveau raisin n'est pas mûr, la levure se mon- tre tout à fait absente à sa surface. Bien plus, dans leur état de parfaite maturité, les raisins sont souvent dans l'impossibilité de fermenter quand on les écrase par petites parties au contact de l'air. Cette impossibilité, dans ces conditions, de la fermentation d'un fruit dont le jus est si éminemment propre à la fermentation, s'observe surtout avec les raisins qui ont poussé C. R., 1876, 2e Semestre. (T. LXXXIII, N° 5.) a3 ( '74 ) dans des serres et qu'on récolte au mois d'avril ou de mars; on peut la constater en toute saison sur des portions de grappes de raisins conservés par la méthode de Thomery. » On connaît l'industrie de Thomery pour conserver les raisins pendant plusieurs mois après la récolte. Chaque grappe est détachée du cep munie du rameau qui la porte, et celui-ci est introduit dans un petit bocal où il y a de l'eau ordinaire avec un morceau de charbon au fond. La grappe pend au dehors du flacon. Grâce à l'emploi du charbon, l'eau ne se putréfie pas, de telle sorte que le bois de la grappe, les grains qu'elle porte et le rameau ne peuvent se dessécher. Les grains sont si peu flétris sur leurs grappes qu'on croirait que celles-ci viennent d'être cueillies lorsqu'on les livre en boîte pour la vente dans les mois d'hiver et de printemps. Dans ces conditions de conservation de l'humidité dans le bois de la grappe et dans les grains, la levure, répandue à leur surface, garde assez sa vitalité pour que la fermentation puisse avoir lieu quand on écrase plusieurs grappes ou fragments de grappes ; mais parmi ces derniers il en est toujours qui ne fermentent pas quand on répète plusieurs fois les essais. Pour compléter ces observations, j'ai entrepris, avec l'aide de M. Chamberland, agrégé-pré- parateur à l'Ecole Normale supérieure, de nouvelles expériences sur les fraises, les cerises, les groseilles. De même que les raisins, ces fruits, avant leur maturité, n'ont pas montré de germes féconds de levure alcoolique. Ils ne fermentent pas si on les écrase au contact de l'air et surtout ils ne font pas fermenter des jus sucrés dans lesquels on les submerge entiers ou écrasés. Des moisissures apparaissent, plus ou moins variées, mais pas de levure proprement dite. Des cellules de dematium se montrent constam- ment comme si cette plante devait plus tard être celle d'où sortiront les cellules de levures alcooliques au moment de la maturité. Comme pour les raisins, ces mêmes fruits mûrs fermentent quand on les réunit en certain nombre. Si l'on opère sur ces" mêmes fruits plus ou moins isolés, la fer- mentation se déclare ou ne se déclare pas suivant qu'il y a présence ou absence de germes féconds de levure. » A l'époque de l'année où nous nous trouvons présentement, les germes des levures alcooliques réapparaissent sur les arbres fruitiers et peut-être sur d'autres plantes. Dans une immense ville comme Paris, le commerce des cerises, des fraises, des groseilles se fait sur une grande échelle. On manipule des fruits de tous côtés-, la température est, en outre, élevée et favorable aux fermentations. L'air des rues de Paris doit vraisemblable- ment contenir en ce moment beaucoup de germes de levures. Si les fermen- ( '75 ) tarions constituaient des maladies, on pourrait dire que, dans Paris, actuel- lement, il y a des épidémies de fermentations. Voici comment on peut constater facilement la présence des germes de levures dans l'air que nous respirons à Paris en ce moment : on expose en plein air, sur une terrasse par exemple (terrasse de mon laboratoire, rue d'Ulm), un moût sucré, dans des cuvettes en porcelaine, peu profondes, à fond plat, bien purgées au préalable, par la chaleur, de tous germes d'organismes étrangers. Le moût de raisin conservé convient très-bien pour ces expériences. Après vingt- quatre ou quarante-huit heures, on verse le contenu de chaque cuvette dans un ballon à long col sortant de l'eau bouillante. Ce transvasement est indispensable pour bien constater ensuite la fermentation du moût. Si le moût restait dans les cuvettes où l'eau d'évaporation serait remplacée de temps à autre par de l'eau qui aurait bouilli, la fermentation serait masquée le plus souvent par un développement exagéré de moisissures. En opérant sur douze cuvettes de 200 centimètres carrés de surface environ, et un égal nombre de ballons, par un air un peu agité, on est à peu près sûr d'obtenir la fermentation dans plusieurs ballons, si l'exposition à l'air dure seule- ment quarante-huit heures, ce qui amasse, il est vrai, une assez grande quan- tité de poussières au fond de chaque cuvette. Les levures qui prennent nais- sance le plus ordinairement sont celles qu'on trouve le plus abondamment à la surface de nos fruits domestiques (S. past., S. apic, S. ellips., et une le- vure sphérique très-voisine du S. ellips.). Le mycoderma vini ou cerevisiœ et les torulas aérobies ressemblant aux levures sont également fréquents, ce qui se comprend aisément, car ce ne sont, suivant moi, originairement que des cellules de dematium. » En hiver, ces expériences ne donneraient pas du tout les mêmes résul- tats et réussiraient rarement. » On peut encore recueillir les poussières en suspension dans l'atmo- sphère à l'aide débourres de coton ou d'amiante, traversées par un courant d'air produit par l'aspiration d'une trompe à eau, bourres que l'on place ensuite dans des moûts sucrés. Cette disposition laisse à désirer. Par l'em- ploi des cuvettes, les germes de la levure se préparent tout de suite, après leur chute, pour la germination, au contact de l'air dissous à saturation dans le moût. Lorsque celui-ci est placé ensuite dans les ballons à long col, ce qui supprime l'accès facile de l'air, les spores des moisissures, gênées dans leur développement, ne sauraient plus s'opposer efficacement à la multiplication des cellules de la levure, qui, en trois ou quatre jours, est assez développée pour qu'il y ait fermentation sensible. Les bourres de a3.. ( '76) coton, plongées dans le moût, donnent la fermentation, niais plus rarement, toutes choses égales, que si l'on opère avec les cuvettes, comme il vient d'être dit. Autrefois, dans des essais répétés, peut-être il est vrai avec des poussières de l'hiver, je n'avais pas obtenu la fermentation. (Voir mon Mémoire de 1862 Sur les générations diles spontanées.) » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Note au sujet delà Communication faite par M . Durin, dans la précédente séance; par M. L. Pasteur. « M. E. Durin a communiqué, dans la dernière séance, des observations nouvelles et très-intéressantes au sujet de ce qu'il appelle la fermentation cellulosique du sucre de canne. » Sans vouloir porter un jugement sur les faits remarquables annoncés par M. Durin, je prends la liberté, afin de faciliter ses propres recherches, de rappeler que, dans une étude déjà ancienne sur la fermentation visqueuse et dont je n'ai publié qu'un court extrait en 1861, ne jugeant pas mes observations suffisantes , j'ai annoncé qu'il fallait distinguer deux sortes de fermentations visqueuses, produites par deux ferments organisés différents : l'un en très-petits grains réunis en chapelets, l'autre presque de la grosseur de la levure de bière, en cellules de formes plus ou .A Grossissement =if2. moins irrégulières. Le premier m'a donné de la matière visqueuse, de la maturité et du gaz carbonique; le second, une matière visqueuse sans mannite. C'est ce second ferment qui doit provoquer, suivant moi , le dédoublement annoncé par M. Durin. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Note sur l'altération de l'urine, à propos d'une Communication du D' Bastian, de Londres; par M. L. Vasteur. « L'Académie a reçu dans sa dernière séance une Note du Dr Bastian, partisan déclaré de la génération spontanée, et dont les écrits ont eu, cette année même, l'honneur d'une réfutation, devant la Société Royale de Londres, par le célèbre physicien anglais Tyndall. ( i77 ) » Plus heureux que les inventeurs du mouvement perpétuel, les hété- rogénistes auront longtemps encore la faveur de provoquer l'attention des corps savants. Dans l'ordre des sciences mathématiques, on peut dé- montrer que telle proposition n'est pas et ne saurait être; mais les sciences de la nature sont moins bien partagées. Les mathématiciens peuvent dé- daigner de jeter les yeux sur tout Mémoire qui a pour objet la quadrature du cercle ou le mouvement perpétuel ; la question des générations dites spontanées a toujours, au contraire, le privilège de passionner l'opinion publique, parce qu'il est impossible, dans l'état actuel de la Science, de prouver, a priori, que la manifestation de la vie ne peut avoir lieu de prime-saut, en dehors de toute vie antérieure semblable. » Qu'un observateur quelconque annonce avoir découvert un dispo- sitif propre à faire naître la vie spontanée, il peut être assuré de la prompte adhésion de tous les adeptes systématiques de sa doctrine, et d'éveiller le doute parmi ceux qui n'ont acquis qu'une connaissance plus ou moins superficielle du sujet. Les travaux dont je parle seront plus remarqués encore si l'auteur se présente, comme c'est le cas du Dr Bastian, avec une situation élevée, un talent de dialectique et d'écrivain et des recherches consciencieuses. » Voilà bientôt vingt années que je poursuis, sans la trouver, la recherche de la vie sans une vie antérieure semblable. Les conséquences d'une telle découverte seraient incalculables. Les sciences naturelles en général, la Médecine et la Philosophie en particulier, en recevraient une impulsion que nul ne saurait prévoir. Aussi, dès que j'apprends que j'ai été devancé, j'accours auprès de l'heureux" investigateur, prêt à contrôler ses asser- tions. Il est vrai que j'accours vers lui plein de défiance. J'ai tant de fois éprouvé que, dans cet art difficile de l'expérimentation, les plus habiles bronchent à chaque pas et que l'interprétation des faits n'est pas moins périlleuse! » Voyons si le Dr Bastian a su triompher de ces deux écueils. On pour- rait le croire, à lire le titre inattendu de sa Communication : Influence des forces physico-chimiques sur les phénomènes de fermentation, et les passages suivants que j'en extrais textuellement: « Mes observations, dit-il, ont été faites sur de l'urine portée à l'ébullition , soustraite à l'influence de tout germe atmosphérique, et qui, par conséquent, dans la théorie des germes, devrait rester stérile. Pour déterminer la production des bactéries dans cette urine, j'ai fait intervenir comme influence chimique la potasse et l'oxygène, et comme influence chimique une température de 122 degrés F. (5o degrés C. ). » ( '78 ) » L'auteur termine son travail par cette déclaration : « Il résulte donc des expériences que je viens d'analyser que la fermentation de l'urine est absolument indépendante des germes qui peuvent exister dans l'air. » « Je m'empresse de déclarer que les expériences de M. le Dr Bastian sont, en effet, très-exactes; elles donnent, le plus souvent, les résultats qu'il indique; j'ajoute même qu'il est tout à fait inutile d'opérer, comme il le fait et comme il paraît croire que cela est nécessaire, à la température de 5o degrés C. Dans la saison actuelle, de 25 à 3o degrés et même au-dessous, l'urine bouillie, rendue alcaline par une solution aqueuse de potasse, au sein d'une atmosphère d'air pur, se remplit d'organismes, bactéries et autres. Si M. Tyndall, comme l'assure le Dr Bastian, a cru que cela n'était pas, c'est simplement un oubli de sa part. Le Dr Bastian ne peut ignorer, en effet, que les expériences qu'il vient de communiquer à l'Académie, ou du moins des expériences absolument du même ordre, ont été faites par moi et publiées pour la première fois dans mon Mémoire de 1862 intitulé : Sur les corpuscules organisés qui existent dans l'atmosphère, examen de la doc- trine des générations spontanées. Je démontre dans ce Mémoire, de la page 58 à la page 66, que les liquides acides, qui deviennent stériles dans tous les cas par une exposition préalable de quelques minutes à 100 degrés, sont, au contraire, féconds si on leur communique une faible alcalinité. » La nouveauté que le Dr Bastian introduit dans son travail, en recourant à une température de 5o degrés C, n'est qu'apparente, puisque cette con- dition est tout à fait superflue. Il n'y a donc, entre M. Bastian et moi, qu'une différence dans l'interprétation d'expériences qui nous sont main- tenant communes. » M. Bastian dit : « Ces faits prouvent la génération spontanée ». Et moi je réponds qu'il n'en est rien, qu'ils démontrent seulement que certains germes d'organismes inférieurs résistent à la température de 100 degrés, dans les milieux neutres ou légèrement alcalins, sans doute parce que leurs enveloppes ne sont pas, dans ces conditions, pénétrées par l'eau, et qu'elles le sont, au contraire, si le milieu où on les chauffe est légèrement acide. Je rappellerai à ce propos que les ouvriers de la ville de Bouen, ainsi que nous l'a appris M. Pouchet, non suspect assurément en pareille matière, ont remarqué que certaines graines exotiques attachées aux brins de laine venant du Brésil germent après quatre heures d'exposition à la tempéra- ture de l'eau bouillante; et M. Pouchet a prouvé que, toutes les fois que la germination avait lieu à la suite d'une ébullition si longtemps prolongée, ( '79 ) c'est que les graines avaient conservé leur volume, leur enveloppe dure et cornée, n'avaient pas été pénétrées, en un mot, par l'eau ou la vapeur; dans tous les cas contraires, la germination devenait impossible (Pouchet, Comptes rendus, 1866). Pour ce qui est des germes disséminés dans les pous- sières en suspension dans l'air atmosphérique ordinaire, j'ai prouvé direc- tement qu'ils périssent dans un milieu acide à 100 degrés, mais qu'ils restent féconds dans ce milieu rendu alcalin. (Lire à ce sujet la page 65 de mon Mémoire précité.) Ils n'y périssent que de 100 à 1 10 degrés. Les faits suivants porteront la conviction dans tous les esprits. » Le D1 Bastian veut-il s'assurer, en effet, de l'erreur de l'interprétation qu'il donne à mes résultais confirmés par les siens ? Il le peut aisément : il obtient des bactéries en saturant de l'urine bouillie par une dissolution de potasse. Je l'invite simplement à faire tomber dans l'urine, non pas de la potasse en dissolution aqueuse, mais de la potasse solide après qu'elle aura été portée au rouge ou seulement à 1 10 degrés. Jamais son expérience ne réussira, c'est-à-dire qu'il ne se formera plus du tout de bactéries dans l'urine exposée à 3o, 4o ou 5o degrés. La conclusion qu'il a déduite de nos expériences communes est donc absolument inadmissible, car il serait absurde de prétendre que le primum movens de la vie est dans Ja potasse caustique fondue. Telle est l'expérience décisive dans le sujet qui nous occupe. En un mot, je prie M. le Dr Bastian d'éloigner simplement les germes de bactéries que peut contenir la solution aqueuse de la potasse qu'il emploie. Si le D1 Bastian devait éprouver quelque difficulté par suite du dispositif expérimental dont il se sert et qu'il ne décrit pas, à faire rougir au préalable la potasse avant de la faire tomber refroidie et solide dans l'urine, qu'il se serve encore de la dissolution aqueuse de potasse, mais, au lieu de la chauffer à 100 degrés, qu'il la chauffe à ito degrés. Cette fois encore il aura la stérilité dans tous les cas, s'il opère rigoureu- sement. Enfin, si leDr Bastian conserve encore des doutes, qu'il supprime la condition de l'ébullition préalable de l'urine. Chose assurément remar- quable, quoiqu'elle ne fasse que confirmer une de nos assertions au sujet de l'urine normale de l'homme sain, on a encore la stérilité de l'urine rendue alcaline en laissant tomber un morceau de potasse solide en poids déterminé dans de l'urine absolument normale sortant de la vessie, recueillie avec les précautions que j'ai indiquées au Chapitre III de mon récent Ou- vrage sur la bière, pour éviter le contact des germes de l'air atmosphérique. » M. le Dr Bastian cherche consciencieusement la vérité. L'alternative dans la conclusion est maintenant impossible. J'ai le ferme espoir qu'il ( i8o ) abandonnera sa croyance à la génération spontanée et aux preuves qu'il croit en avoir données. » M. Pasteur se plaît à reconnaître, en finissant, qu'il lui aurait été difficile de mener à bonne fin les expériences précédentes s'il n'avait eu le secours actif et intelligent de M. J. Joubert, professeur de Physique au collège Rollin, et de M. Cb. Chamberland, agrégé-préparateur à l'Ecole Normale supérieure. » M. Pasteur expose ensuite de vive voix des observations qui dé- montrent que l'urine d'un homme sain ne renferme aucun germe d'orga- nismes étrangers à sa nature, mais que dans la plupart des cas, au moment de son émission, elle rencontre diverses sortes de germes, soit à l'extrémité du canal de l'urètre, soit dans l'atmosphère extérieure voisine de ce canal. M. Pasteur décrit également les appareils très-simples qui lui ont servi à répéter les expériences du D' Bastian, de manière à obtenir les résultats décisifs qu'il vient de faire connaître. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la génération intracellulaire du ferment alcoolique; par M. L. Fkemy. « La lecture qui vient d'être faite par M. Pasteur m'oblige à communi- quer immédiatement une observation qui ne devait trouver place que dans le Mémoire que je publierai plus tard sur la fermentation alcoolique. » Parmi les expériences que j'oppose à la théorie de la panspermie at- mosphérique, soutenue par M. Pasteur, celles que je considère comme dé- cisives se rapportent aux fermentations intracellulaires, c'est-à-dire à ces al- térations qui se produisent dans l'intérieur des tissus où les poussières de l'air ne pénètrent pas. » En continuant mes études sur la fermentation intracellulaire des dif- férents fruits, j'ai examiné récemment des cerises qui étaient en expérience depuis le i5 juin. » A cette époque, des cerises sucrées et très-saines ont élé soumises d'a- bord ta un lavage prolongé, qui les. a débarrassées des poussières qu'elles pouvaient retenir sur leur pellicule extérieure : elles ont été introduites ensuite dans un flacon à deux tubulures el exposées à un courant d'acide carbonique jusqu'à ce que l'atmosphère du flacon fût formée d'acide car- bonique pur, entièrement absorbable par la potasse; le tube qui amenait l'acide carbonique a été fermé alors à la lampe pendant le dégagement du ( i8i ) gaz; les cerises se trouvaient donc ainsi clans un flacon rempli d'acide carbonique. » J'ai disposé de la même manière une série d'autres flacons, dans les- quels l'acide carbonique était remplacé par l'hydrogène. Dans ces condi- tions, la fermentation intracellulaire des cerises s'est produite très-rapide- ment, et j'ai constaté, dans tous les flacons, le dégagement presque immédiat de l'acide carbonique. » Un de ces flacons a été ouvert le i5 juillet; les cerises qu'il contenait étaient dures et, dans la plupart des cas, ne présentaient pas de déchirures sur leur pellicule extérieure; seulement les membranes des cellules inté- rieures étaient opaques et comparables à celles qui auraient été plongées dans l'eau-de-vie; le fruit avait perdu absolument sa saveur sucrée et était devenu alcoolique; en distillant le suc de fruit, j'en ai retiré des quantités considérables d'alcool. » Soumettant ensuite à l'observation microscopique les cellules du fruit et le suc qu'elles contenaient, j'ai trouvé, dans ces cellules, même dans les plus profondes qui se rapprochaient du noyau, des grains très-abon- dants et parfaitement organisés de levure alcoolique. » Ce ferment alcoolique a été extrait et mis en présence du sucre, dont il a déterminé rapidement la fermentation. » Il résulte donc de cette expérience que des fruits placés dans une at- mosphère d'acide carbonique ou d'hydrogène éprouvent la fermentation alcoolique, et que, dans la fermentation intracellulaire qui se produit, il s'engendre des quantités considérables d'un ferment organisé qui peut lui- même produire la fermentation du sucre. » Si l'on veut bien examiner, sans prévention, l'observation que je viens de décrire, on reconnaîtra, je l'espère, qu'elle est absolument inexplicable dans la théorie de M. Pasteur, tandis qu'elle confirme entièrement celle que je soutiens. » Elle prouve, en effet, que les poussières de l'air ne jouent aucun rôle dans la génération intracellulaire du ferment alcoolique, qui est produit sous des influences diverses, soit par les cellules mêmes, soit par ces corps organisés vivants, souvent gélatineux, que j'ai nommés hémi-organisés et que les botanistes appellent ptasmatiques. » En étudiant la fermentation intracellulaire des cerises, j'ai reconnu que le ferment alcoolique qui s'engendre éprouve, avec le temps, quelques- unes des transformations qui ont été si bien décrites par M. Trécul : les grains changent de forme et s'allongent. Je reviendrai dans une autre Com- munication sur ce phénomène intéressant. » C R., 1876, 2e Semestre. (T. LXXXIII, N* 3.) 24 ( i8a ) Réponse de M. Pasteur à M. Fremy. « M. Fremy me demande si j'admets toujours que des fruits qui, étant plongés dans le gaz carbonique, donnent de l'alcool et du gaz carbonique, selon les observations de MM. Lechartier et Bellamy et les miennes pro- pres, ne présentent jamais à l'intérieur des cellules de levure véritable. » Non, certainement, il n'y a jamais de levure à l'intérieur, à moins que l'expérience ne soit mal faite, qu'on n'écrase les fruits sous leur poids et que, d'une manière ou de l'autre, on ne fasse pénétrer à l'intérieur les germes de levure qui se trouvent à la surface des fruits mûrs. » Je renvoie, pour le détail des preuves, au Chapitre VI de l'ouvrage que je viens de publier, intitulé : Etudes sur la bière. M. Dumas travaillait dans mon laboratoire lorsque j'y ai fait ces observations sur les raisins, et il les a vérifiées séance tenante à diverses reprises. « M. Dcmas ne croit pas bien nécessaire de confirmer par son témoi- gnage des observations faites par M. Pasteur. Il n'a point oublié la préci- sion singulière avec laquelle toutes les prévisions de notre éminent confrère furent confirmées par l'étude attentive des détails de ces expériences, qui s'effectuaient pour la première fois dans son laboratoire, à l'époque qu'il vient de rappeler. » ÉLECTRICITÉ. — Quatrième Note sur les transmissions électriques à travers te sol; par M. Th. du Moncel. « Pour arriver à déterminer l'importance des différentes actions mises en jeu dans les effets produits au contact des plaques de communication d'un circuit avec le sol ou avec un corps médiocrement conducteur, jouis- sant d'une conductibilité électrolytique, j'ai dû étudier d'une manière toute spéciale l'influence exercée par ces sortes d'électrodes suivant la nature des métaux qui les composent, et, pour cela, j'ai mis de nouveau à contribu- tion mon silex d'Hérouville ; j'ai reconnu que, toutes les fois que j'adaptais à cette pierre des électrodes constituées avec des métaux différents, j'obte- nais un courant dont l'énergie était en rapport avec l'état plus ou moins humide de la pierre et l'état plus ou moins électropositif d'une électrode par rapport à l'autre. » D'un autre côté, pour apprécier la valeur relative de ces courants et en déterminer la force électromotrice, je les comparais à celui d'un élé- ment de Daniell convenablement disposé pour représenter le type servant ( i83) d'unité, et je faisais varier l'intensité de ce courant avec un appareil rhéo- statique à résistances étalonnées, jusqu'à ce que la déviation produite sur mon galvanomètre devînt la même que celle des courants produits par mes électrodes. En raison de la grande sensibilité de mon galvanomètre, j'étais obligé, pour obtenir ce résultat, d'employer le système des dérivations. Connaissant par des expériences directes les résistances de l'élément Da- niell et de mon silex, lesquelles résistances étaient, au moment où j'ai expérimenté, i kilomètre de fil télégraphique pour l'un et 1754 kilomètres pour l'autre, j'avais tous les éléments nécessaires pour calculer la force électromotrice de mes divers courants. En effet, en appelant R la résis- tance de la pierre, g celle du galvanomètre, cl celle de la dérivation, R' celle de la pile de Daniel!, y compris la résistance des fils de communica- tion, r celle du rhéostat, E la force électromotrice du courant développé par les électrodes et la pierre, E' celle de la pile de Daniell, je pouvais poser, au moment où j'arrivais à obtenir avec les deux courants égalité de déviation galvanométrique, E E'rf ,, ■ „ E'd(R + g) a ou h, = R-J-ff (K.'+r)(g + d)+gd' (R' + ^ig + dï + gd' équation qui, en employant pour d une résistance de 1 kilomètre et en prenant E' pour unité, se réduit à E- R + g _ H54 + 733 (r-M)(£+l)-He (»■ -4-0 734 + 733' » En opérant dans des conditions convenables, j'ai obtenu pour les forces électromotrices des couples constitués par ma pierre avec des élec- trodes zinc, platine, laiton, cuivre, fer, étain et plomb , différemment combinés, les chiffres suivants : Zn. Pt. Zn. Lai. Zn. Pb. Zn. Cu. Zn. Sn. Zn. Fe. Pt. Fe. Pt. Sn. Pt. Pb. Pt. Cu. 0,28 0,26 o,i35 0,06 0,06 0,016 o,o34 o,o33 0,022 o,oo44 Pt. Lai. Lai. Sn. Lai. Pb. Lai. Fe. Cu. Sn. Cu. Fe. Cu. Pb Fe. Pb. Su. Pb. o,oo33 0,0084 0,0048 o,oo44 0,011 0,0071 0,0044 o,oo44 o,oo33 » Ainsi la force électromolrice développée par ma pierre avec des élec- trodes zinc et platine (du commerce) était environ le quart de celle de mon élément Daniell, pour une déviation de 86 degrés du galvanomètre. Pour une déviation de 83 degrés elle n'eût été que 0,2, c'est-à-dire le cinquième. En possession de ces rapports de force électromotrice, et connaissant d'ailleurs la résistance de ma pierre, je pouvais comparer l'action exercée 2/4.. ( i84) sur un circuit de résistance donnée par le courant local et celui de la pile, et en déduire leur influence réciproque; or voici les résultats obtenus, d'abord, avec le courant local résultant des électrodes zinc et platine : Intensité Au début. i° Avec un circuit sans autre résistance que celle du gal- vanomètre qui était égale ( + t3 à 733 kilomètres / 2° Avec le même circuit et 1 — 1- 8 1 une résistance addition- > nelle de 2o32 kilomètres.. ) -f- 70 courant. Courant de 5m après. polarisation. 0 -4-83 » » 1 Ces courants + 75 0 0 — (65-to) 1 de polarisation \ se sont évanouis + 82 — (21-10 ) 1 au bout 1 de dix minutes. 74 Intensité du courant. Courant 11 de lu début. 5m après. polarisation. 0 + 34 0 + 18 0 0 — (80-16) Ces courants -r-3o -f-16 -(85-i4) | de polarisation > se sont évanouis + 26 + 16 -(73-. 1) | au bout de dix minutes. -f- 21 + i3 — (76-10) 1 » En faisant traverser la pierre munie cettefois d'électrodes de platine par le courant de l'élément Daniell, ce qui n'ajoutait à la résistance du circuit qu'un seul kilomètre de fil télégraphique, les intensités du courant ont élé réduites dans une très-grande proportion, et le courant lui-même s'est affaibli avec une grande rapidité, ainsi qu'on le voit ci-dessous: i° Avec le circuit sans autre résistance que celle du gal- vanomètre plus celle de l'élément Daniell 2° Avec le même circuit et une résistance addition- nelle de 2o3î kilomètres.. » Les affaiblissements successifs des déviations que l'on remarque après chaque expérience, dans l'expérience de contrôle, tenaient au dessèche- ment successif de la pierre et à sa polarisation. » Il résulte donc de ces expériences que le courant d'une pile de Daniell dont la force électromotrice est près de cinq fois plus forte que celle du couple constitué par la pierre fournit, en traversant un même circuit de 2487 kilomètres de résistance, une déviation plus de moitié plus petite que celle fournie par le courant de la pierre et de plus subit, de la part d'une résistance métallique ajoutée dans le circuit, un affaiblissement plus grand. D'un autre côté, le courant s'affaiblit considérablement avec le temps, quand on emploie la pile, et augmente au contraire d'intensité quand la pierre constitue le générateur. Au premier abord ces résultats peuvent étonner, et l'on pourrait croire que la résistance intérieure d'un couple devrait élre ( '85 ) favorable à la tension électrique qu'il développe, ainsi que l'ont cru cer- tains savants; mais nous allons voir, parles expériences suivantes, que ces effets peuvent être expliqués d'une autre manière : » En effet, répétons les expériences précédentes en plaçant le circuit extérieur, par rapport aux deux générateurs électriques, dans les mêmes conditions, c'est-à-dire en plaçant le silex d'Hérouville, dont la résistance est de 1754 kilomètres, dans le circuit, au lieu et place de la résistance métallique additionnelle de 2032 kilomètres. Prenons comme générateurs élec- triques la pile de Daniell précédemment expérimentée et un second silex à peu près sem- blable au premier, sur lequel nous appliquerons les électrodes zinc et platine. Ce second silex avait à peu près la même résistance que le premier; car, au moment des expériences qui vont suivre, il fournissait un courant de 75 degrés au début, qui atteignait 84 degrés au bout de cinq minutes, alors que l'autre silex développait un courant de 80 degrés. Or voici les résultats que j'ai obtenus en substituant un générateur à l'autre sur le circuit en question, qui avait 2487 kilomètres de résistance extérieure : Courants produits par le silex. Courants produits par la pile. Courant de polarisation Courant de polarisation Au début. 5m après, au début. i5m après. Au début. 5m après, au début. i5m après, u 0 000 0 0 OOO I... -35 -14 +(90-18) +5 II.. —56 —20 +(90-26) +5 III.. — 11 —12 +(90-16) +5 IV. . — 33 —20 +(90-25) +5 » Ces résultats sont concluants, et l'on peut voir que les rôles des deux générateurs, dans ces expériences et celles qui les ont précédées, ont été complètement intervertis. Cette fois l'avantage reste tout entier à la pile de Daniell, et les courants sont aussi inconstants dans un cas que dans l'autre. Il est vrai que, dans le cas où le générateur est constitué par le silex, la résistance totale du circuit est plus grande que dans le cas où la pile est employée, puisqu'elle devient alors de 424ï kilomètres au lieu de 2488 kilomètres; maison devra considérer que, si cet accroissement de résistance était seul à agir, il ne pourrait faire tomber la déviation de 85 degrés à 33 degrés, car on a vu, dans les premières expériences, que quand on interposait dans le circuit une résistance de 2o32 kilomètres, c'est-à-dire une résistance plus forte, cette déviation ne tombait seulement que de 1 degré. J'ai d'ailleurs vérifié le fait par l'expérience, et pour cela il m'a suffi d'égaliser les résistances dans les deux cas, en ajoutant au circuit, quand j'employais la pile, une résistance de 17 53 kilomètres, et de l'en retirer quand j'employais le silex. J'ai obtenu de cette manière 12 et 11 degrés (au début), 90 et 8°, 5 (cinq minutes après) avec la pile; 9 et 7 degrés (au début), 6°, 5 et 5°, 25 (cinq minutes après) avec le silex. Les ( i86) pierres étaient, alors, naturellement plus desséchées qu'au moment des premières expériences. » C'est donc surtout aux doubles effets de polarisation produits par le passage du courant à travers un conducteur humide qu'est dû l'affaiblis- sement considérable des courants électriques qui traversent un circuit composé extérieurement d'une partie métallique reliée à une partie hu- mide, et c'est parce que le courant local provoqué sous l'influence de ce conducteur humide n'a pas à traverser un milieu susceptible de fournir des effets de polarisation aussi marqués qu'il conserve toute son énergie. Du reste, ces effets de polarisation dépendent beaucoup, quant à leur réaction sur les courants transmis, de la force électromolrice de la pile et de sa résistance intérieure. Ainsi, tandis que le courant d'un seul élément de Daniell produit, en traversant le silex dont nous avons parlé, une dévia- tion qui tombe de + 3o° à -+- i6° en cinq minutes, en donnant lieu à un courant de polarisation de — (85°-i4°)j une pile de 12 éléments Le- clanché traversant cette même pierre, un moment après, a fourni, avec une dérivation de 4 kilomètres interposée entre les deux extrémités du fil du galvanomètre, une déviation de -+- 770, qui est devenue -t- 790 cinq minutes après, avec un courant de polarisation de — (c)o0-8o0), lequel n'est tombé qu'à — 52° au bout de cinq minutes. Un effet de polarisation relativement minime affecte donc beaucoup plus le courant d'une pile formée d'un seul élément que ne le fait un effet de polarisation infiniment plus éner- gique pour le courant d'une pile composée de plusieurs éléments. » Les effets que je viens d'analyser expliquent la puissance relative des courants telluriques qui, quoique n'étant issus que d'un seul couple, peuvent réagir efficacement sur des circuits assez résistants; ils rendent également compte du peu d'influence qu'exercent sur de pareils courants les dérivations à la terre qui affectent tant les courants des piles dans les transmissions électriques ordinaires. Ce fait, comme on l'a vu, a été dé- montré par les expériences de M. Lenoir. J'ai voulu toutefois, pour re- connaître cette influence, étudier l'effet produit en supposant la terre re- présentée par mon silex, et en établissant entre les deux électrodes (platine et zinc) fournissant le courant une troisième électrode de platine reliée au circuit de mon galvanomètre par l'intermédiaire de mon rhéostat, liaison qui représentait une dérivation de la nature de celles dont il vient d'être question, mais dont je pouvais faire varier la résistance. J'ai obtenu de celte manière les résultats suivants: » Quanti la dérivation n'était pas interposée, le courant fourni par la pierre provoquait ( i87 ) une déviation de 86 degrés. En donnant à la dérivation une résistance de iooo kilomètres et l'établissant de manière que le galvanomètre fût placé, sur le circuit, entre elle et la plaque de platine, le courant s'est abaissé à 85°3o', et quand le galvanomètre était placé entre la dérivation et la plaque de zinc, il a remonté à 86° 3o'. En rendant la résistance de cette déri- vation à peu près nulle, et le courant fourni par la pierre étant toujours de 86°, on a ob- tenu avec la dérivation placée entre le galvanomètre et la plaque de zinc 85° i5', et avec la dérivation placée entre le galvanomètre et la plaque de platine 87 degrés. Le courant dé- terminé par la plaque de dérivation et la lame de zinc était d'ailleurs de 80 degrés. « Pour comparer cette influence à celle qui se produit dans les condi- tions des transmissions télégraphiques ordinaires, j'ai pris la même pierre pour représenter la terre, seulement j'ai retiré la lame de zinc et l'ai rem- placée par une lame de platine. De cette manière, cette pierre était munie de trois électrodes de platine, qui avaient toutes été flambées, et les expé- riences n'ont commencé que quand aucun courant ne s'est produit sur le galvanomètre sous leur influence. J'ai d'abord employé comme générateur électrique un second silex muni d'électrodes platine et zinc, et je l'ai in- terposé entre la borne de gauche de mon galvanomètre et l'une des plaques terminales de mon silex représentant la terre; l'autre plaque terminale de cette pierre était directement reliée au galvanomètre. La dérivation plus ou moins résistante étant mise en rapport avec la borne de gauche ou la borne de droite du galvanomètre, je plaçais, par cette simple manœuvre, cet appareil en arrière ou en avant de la dérivation. Or voici les résultats que j'ai pu consigner: 1 i° Quand la dérivation était interposée entre le générateur et le galvanomètre, ce qui est le cas ordinaire des lignes télégraphiques, la déviation, qui était de — 25° sans dérivation, tombait à — io°. Il est vrai que le courant lui-même s'était abaissé à 220 pendant les expé- riences, par suite des effets de la polarisation. » 20 Quand la dérivation était interposée entre le galvanomètre et la pierre jouant le rôle de la terre, la déviation galvanométrique était portée à — 270. » Dans ces deux dernières expériences la résistance de la dérivation était à peu près nulle . Quand cette résistance a été portéeà 1000 kilomètres et que le courant fourni directement par le générateur n'était plus que de — 160, la déviation est devenue, dans le premier cas, — 90 et — 24° dans le second. En employant l'élément Daniell comme générateur, les effets se sont produits dans le même sens, mais avec plus d'énergie. » On a déjà compris que les affaiblissements et les renforcements de l'in- tensité électrique constatés dans les expériences précédentes sont le résultat de ce que, suivant la position de la dérivation par rapport au galvanomètre, le courant traverse celui-ci en totalité ou partiellement; maison peutrecon- naître toujours que les dérivations affectent beaucoup plus lecourant quand ( -88) les pôles du générateur qui le produit sont placés aux deux extrémités du circuit, que quand ils sont placés à une seule de ses extrémités. Cette diffé- rence d'action tient sans doute aux effets électriques qui sont produits au sein du générateur électrique lui-même par suite de l'intervention de ces dérivations. En effet, dans le cas où les deux pôles de ce générateur sont en rapport avec les deux extrémités du circuit, la dérivation a pour effet d'accroître l'intensité du courant dans la partie du circuit en rapport avec le nôle négatif et d'augmenter par conséquent l'énergie de l'oxydation à ce pôle; en même temps elle constitue une électrode électronégative intermé- diaire qui absorbe une partie des effets de polarisation, lesquels, sans elle, seraient entièrement concentrés sur la lame électronégative du générateur. Or ces deux causes font que, si le courant a une tendance à s'affaiblir au bout correspondant à l'électrode de platine par l'effet de la dérivation, cette tendance se trouve à peu près compensée. Quand les pôles du générateur sont au contraire placés à une seule des extrémités du circuit et que l'un d'eux est en rapport avec l'une des plaques du conducteur humide, la dé- rivation non-seulement affaiblit l'intensité électrique à l'extrémité du cir- cuit, en écoulant une partie du courant, niais elle renforce les effets de polarisation sur l'électrode en rapport avec le pôle le plus voisin de la pile, et, loin de contribuer à l'oxydation du zinc, elle tend à l'amoindrir. » On devra toutefois observer qu'en raison des courants permanents qui peuvent être déterminés par les dérivations dans la partie du circuit corres- pondante à l'électrode attaquable, on devra, quand on emploiera des cou- rants telluriques, disposer le récepteur du côté de la lame inattaquable, et l'interrupteur du côté opposé. » navigation. — Examen des nouvelles méthodes proposées pour la recherche de la position du navire à la mer. Note de M. A. Ledieu (suite) (i). §2. — Cas d'une seule observation-. Diverses manières de mener i.a droite de hauteur par le point choisi. o Une fois arrêté le point B, fig. 2, du cercle de hauteur que l'on a choisi comme point détermina tif de la droite de hauteur, on mène par ce point, soit une corde BD, passant par un deuxième point G du cercle, à très-petite distance du premier; soit une tangente BE à ce cercle. Nous admettrons, d'abord, que l'on peut se borner dans les calculs aux très- (1) Voir les Comptes rendus des 18 juin, 3 et 10 juillet. ( i89 ) petits du premier ordre. En celte hypothèse, la portion de la droite de hauteur s'étendant de part et d'autre de B, à une distance n'excédant pas l'ordre de grandeur convenu, se confondra avec la portion du cercle de hauteur, sur laquelle se trouve le navire. Elle représentera par suite un relèvement auquel appartiendra le bâtiment, toutefois dans un rayon ne s'écartant pas du point B au delà dudit ordre de grandeur. Fig. 2. » Lorsqu'on emploie une tangente comme droite de hauteur, il suffit, pour la mener sur une carte deMercator, de tracer une droite faisant avec le méridien du point choisi un angle égal à l'angle PBE de la sphère céleste, lequel angle n'est évidemment autre que l'amplitude de l'astre A par rap- port au point B, et qui, d'après la propriété fondamentale des cartes en question, s'y projette en véritable grandeur. Cette amplitude se déduit par- fois de l'azimut relevé au moment de l'observation, et corrigé de la varia- tion ainsi que de la déviation du compas. Mais ce moyen est peu recom- niandable, à cause de son manque de précision. Le mieux est de déduire l'amplitude de l'azimut calculé dans le triangle de position, dont la dis- tance zénithale BA fait partie, en se servant d'ailleurs des tables azinmtales de M. Labrosse pour accélérer l'opération. Dans le cas du procédé Marcq, on peut, afin d'éviter de compliquer le calcul, prendre pour cet azimut la valeur déduite du triangle de position comprenant le zénith estimé, et dont la recherche fait partie du procédé lui-même, pour la détermination de l'intersection V qui lui correspond. L'erreur commise ainsi est négli- geable, car la différence des deux azimuts est un angle de contingence dans l'ordre d'approximation où nous nous sommes placé. C. R., iS70, 2« Semestre. ( T. LXXX.III, N» 5.) 25 ( '9° ) » Le système delà tangente est dû à M. Johnson; il ne date que de quelques années. Il est de beaucoup postérieur à l'usage de la sécante imaginé dès 1847 par le capitaine américain Sumner, qui est le véritable inventeur de la droite de hauteur, et l'a proposée en prenant pour point déterminatif l'intersection L correspondant à la latitude estimée. Le système de la sécance ne s'associe pas d'une manière naturelle au procédé Marcq. Néanmoins ce qui suit est applicable à ce procédé, pourvu qu'on ne con- sidère comme variant qu'une des deux données de l'estime. Sous cette ré- serve, on peut poser en principe que, quelle que soit celle des trois inter- sections L,G ou V choisie pour point déterminatif, il suffit, pour trouver le deuxième point de la corde cherchée, de faire varier la latitude ou la longitude estimée, qui a servi à déterminer ladite intersection, d'une quan- tité de la grandeur des très-petits du premier ordre, et de déduire de l'élé- ment varié la nouvelle intersection y relative. De cette façon, on est cer- tain de ne pas avoir une corde dont la deuxième extrémité pourrait se trouver à une distance delà position réelle du navire, telle que l'écart entre celte corde et son arc excéderait le degré d'approximation convenu. Par ailleurs, pour faciliter le tracé sur la carte, on substitue au deuxième point de sécance très-rapproché du premier, un autre point de la droite beaucoup plus éloigné. On obtient ce nouveau point en multipliant par un même nombre entier arbitraire la variation de l'élément déterminatif et celle del'élémentcalculélui correspondant. Parexemple, si le deuxième point de sécance a été déterminé à l'aide d'une variation en latitude de 1 minute et du changement en longitude correspondant, on multipliera cette variation et ce changement par les nombres 10, 20, ..., suivant que l'échelle de la carte est moins ou plus petite. Toutefois, on commet de ce chef une nou- velle erreur d'un très-petit du deuxième ordre sur l'alignement du navire; car, pour opérer avec rigueur, il faudrait, dans la multiplication du chan- gement en longitude, substituer auxdits nombres les rapports des variations en latitude croissante pour 10, 20 minutes, etc., à la variation en latitude crois- sante pour 1 minute. En tout état de cause, il est rationnel, afin d'éviter toute partie proportionnelle, de prendre pour l'élément déterminatif un nombre rond, et de faire sa variation égale à un multiple de la différence tabulaire des angles. Au lieu de recommencer complètement la deuxième opération, on a adopté, depuis longtemps déjà, le mode proposé' par M. Pagcl dans sa méthode complète pour déterminer le point par deux hauteurs. Ce mode consiste à inscrire, à la place des deuxièmes logarithmes, les différences des premiers logarithmes qui résultent de la variation de l'élément déter- ( '9> ) minatif. Lorsque cet élément est la latitude estimée, et que dés lors le calcul fondamental du problème est l'angle horaire, il est visible que, pour éviter toute partie proportionnelle, il faut, dans l'un on l'antre mode d'o- pérer, prendre pour variation dudit élément le double ou plus généralement un nombre pair de fois la différence tabulaire des angles. Les deux modes de calcul donneraient le même résultat si l'on prenait, dans le cas du mode Pagel, pour différence logarithmique de la latitude la somme des deux différences, correspondant dans la table aux deux différences tabulaires successives. Mais, d'habitude, on se contente de doubler la différence loga- rithmique correspondant à la différence tabulaire des angles adjacents à l'angle considéré. Comme les différences secondes ne sont pas nulles, il suit de là un écart entre les résultats obtenus par les deux modes en ques- tion. Toutefois, cet écart rentre largement dans les très-petits du second ordre. » Pour opérer avec une parfaite méthode, il faudrait voir si la somme de ce nouvel écart, de l'erreur susmentionnée, due au tracé de la droite de hauteur et enfin de la divergence entre cette droite et le véritable lieu géométrique du navire, ne dépasse pas la limite supérieure adoptée comme caractéristique des très-petits du second ordre. Mais cette appréciation ré- trospective n'est guère praticable dans les applications. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats, qui devra être adressée à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour la chaire de Chimie laissée vacante au Collège de France par le décès de M. Balard. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candi- dat, le nombre des votants étant 36 : M. Schutzenberger obtient 36 suffrages. Il y a deux billets blancs. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant 3a : M. Cernez obtient , , , . . 3o suffrages. 11 y a deux billets blancs. a5. ( '92 ) En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre com- prendra : En première ligne M. Schïtzexberger. En seconde ligne M. Gernez. MÉMOIRES LUS PHYSIQUE. — Sur la mesure de la résistance électrique des liquides au moyen de i éleclromèlre capillaire. Note de M. G. Lippmaxx. (Commissaires : MM. Fizean , Edm. Becquerel, Jamin.) « On sait que, dans les méthodes en usage pour mesurer la résistance des liquides, on opère, non sur une simple colonne liquide, mais sur le sys- tème complexe formé par le liquide et par les électrodes qui y amènent le courant. La polarisation de ces électrodes intervient ainsi dans chaque expérience; mais on tient compte de cette polarisation au moyen d'expé- riences doubles. La méthode que j'ai l'honneur de soumettre à l'Acadé- mie n'exige qu'une expérience simple : elle est indépendante de la polari- sation des électrodes. » On peut reconnaître l'égalité de deux résistances r, r' en se servant delà loi de Ohm-Kirchhoff: les résistances retr élant placées dans un même circuit de pile, si l'on constate, au moyen d'un électromètre sensible, que la différence des potentiels aux extrémités de r est égale à la différence des potentiels aux extrémités de /•', on en peut conclure que r est égale à /■'. Dans nos expériences r est la résistance à mesurer, r* est une échelle de résistances métalliques graduées. Le liquide sur lequel on opère est contenu dans un tube de verre cylindrique terminé par deux électrodes métalliques, lesquelles servent à amener le courant ; ces électrodes sont planes et per- pendiculaires à l'axe du tube, afin que les surfaces éqnipotentielles du tube leur soient parallèles. On a foré dans la paroi du tube deux trous fins p, //, destinés à mettre les points correspondants de la colonne liquide en communication avec les pôles d'un électromètre capillaire; au moyen d'un commutateur à godets, on peut mettre les pôles de l'électromètre en com- munication successivement avec p, p' ou avec les extrémités d'une boîte de résistances graduées /•'. On fait passer le courant d'un élément Bunsen à travers le tube plein de liquide et la boite /■'. On débouche des résistances dans cette boîte jusqu'à ce que, en faisant basculer le commutateur, on ne ( '9^ ) produise plus aucune variation dans la position de l'index de l'électro- mètre. En ce moment, la somme des résistances débouchées en /•' est égale à la résistance de la colonne liquide contenue dans le tube et comprise entre deux sections droites menées par les points p et //; on remarquera (c'est le point essentiel ) que cette colonne liquide pp' ne contient aucune électrode traversée par le courant; c'est la portion moyenne d'une colonne liquide homogène. La polarisation n'intervient donc pas. La communication élec- trique entre les points p, p' et les pôles de l'électromètre est établie par l'in- termédiaire d'ajutages latéraux mastiqués sur le tube de verre, rem- plis du même liquide que le tube, et aboutissant à des électrodes composées à la du Dois-Reymond. Ces électrodes composées sont pluscom- modes que des électrodes simples, à cause de leur constance; elles ne servent pas ici à éviter la polarisation par le courant de la pile, car ce courant ne les traverse pas. Avant et après chaque détermination, on vérifie directement avec l'électromètre qu'elles ne présentent pas une différence électrique égale à t 0Vô d'un élément k sulfate de cuivre (i). » La méthode qui vient d'être décrite a fourni des résultats numériques que j'aurai l'iionneurde communiquera l'Académie dans une Note ulté- rieure. La précision en a été suffisante pour faire ressortir les petites er- reurs de graduation commises dans la construction de l'échelle de résis- tances métalliques qui nous servait. » L'emploi de l'électromètre a un avantage particulier dans la mesure des grandes résistances : c'est que la sensibilité ne diminue pas quand même la résistance augmenterait indéfiniment. Dans le cas où l'on veut observer des variations brusques de résistances, l'électromètre capillaire a encore cet avantage particulier que les mouvements de l'index du mercure sont apériodiques et sensiblement instantanés. On a ainsi pu observer que la con- ductibilité électrique d'un fil placé dans une bobine de fer varie brusque- ment au moment où l'on ouvre et où l'on ferme le courant dans cette bobine. De même on a pu constater directement que l'action de la lu- mière sur la conductibilité du sélénium est sensiblement instantanée. La colonne de mercure de l'électromètre se déplace brusquement chaque fois qu'on intercepte ou qu'on laisse passer le rayon de soleil qui éclaire le sélé- nium. Les actions du magnétisme et de la lumière étant instantanées, (i) L'emploi de la loi de Ohm à la détermination des résistances a déjà élé proposé par M. Branly et par M. F. Fuclis, mais tantôt l'influence de la polarisation ne serait pas évitée, tan'ôt chaque détermination exigerait deux expériences. ( i94) on en peut conclure qu'elles ne sont pas dues à des variations de tempé- rature. » Ces expériences ont été faites au laboratoire des recherches physiques de la Sorbonne. » GÉOCRAPIHE BOTANIQUE. — Sur une wche d'origine végétale. Note de MM. Bureau et Poisson. « A son retour de l'île Saint-Paul, et pendant une de ses explorations botaniques dans les parties élevées de l'île de la Réunion, M. de l'isle, voyageur naturaliste attaché à l'expédition pour le passage de Vénus, apprit par des gardes forestiers l'existence de deux cavernes dont le sol était combustible. Tl se fit conduire à la moins éloignée, située dans la plaine des Palmistes, à la base du Piton des roches, à 1200 mètres d'alti- tude. C'est une grotte d'environ 10 mètres de profondeur sur 6 mètres de large. On y entre en rampant, par une ouverture très-étroite, et l'on descend sur le sol de la grotte par un talus rapide, formé de terres éboulées. Tout ce sol est formé, sur plus d'un mètre d'épaisseur, par une substance d'une teinte d'ocre jaune, douce au toucher, insipide, inodore, se divisant facile- ment en fragments très-légers, qui laissent eux-mêmes aux doigts une pul- vérulence jaune, et se réduisent facilement en poussière par la pression ou le frottement. Lorsqu'on approche une allumette d'un des fragments, il brûle, s'il est très-sec, avec une flamme jaune très-courte, presque sans fumée et sans odeur. S'il est quelque peu humide, il se consume sans flamme, comme l'amadou, avec une fumée abondante et une odeur d'herbe brûlée. » Nous avons étudié au microscope cette substance intéressante, re- cueillie par M. de l'isle, et nous l'avons trouvée entièrement composée de petits corps qui ne peuvent être autre chose que des spores ou des grains de pollen. Leur couleur est jaunâtre, leur forme ovale, et leur surface est couverte d'une réticulation saillante. Sur un des cotés, et dans le sens delà longueur, est un sillon, ouvert dans la plupart des cas, et formant une fente presque aussi longue que le grain et par laquelle a dû s'échapper le contenu. » Il y a peu de plantes qui soient capables de fournir une assez grande abondance de pollen ou de spores pour former un dépôt semblable. » Les recherches, pour arriver à une détermination, nous ont paru ne poi voir présenter aucune chance de succès en dehors d'un des quatre groupes suivants : ( '95 ) i) Les Conifères, dont le pollen forme parfois des nuages qui ont donné lieu à la fable des pluies de soufre; » Les Cjcadées; » Les Lycopodes, dont notre voyageur a vu , à la Réunion même, les spores répandues dans l'air en quantité telles qu'elles occasionnaient une gène de la respiration ; « Enfin les Fougères, et particulièrement les Fougères arborescentes, dont les frondes remplissent parfois les feuilles de nos herbiers d'une couche épaisse de poussière jaune, formée de spores et de sporanges. » Nous avons successivement comparé les spores ou grains de pollen de la grotte de l'île de la Réunion avec les poussières fournies par les quatre groupes naturels dont nous venons de parler, et nous avons pu établir successivement que : » Ce n'est point du pollen de Conifère, car celui des Abiétinées, seule tribu des Conifères qui puisse en donner avec une telle abondance, porte sur le côté deux expansions vésiculenses caractéristiques, et finit par se dépouiller complètement de sa membrane extérieure ou exine, qui se plisse et se contracte après s'être isolée. Rien de tout cela n'existe dans les grains dont nous cherchons la nature, et dans lesquels la membrane exté- rieure est parfaitement conservée; du reste, il n'y a pas de Conifère dans l'île de la Réunion. » Ce n'est pas du pollen de Cycadées; car le pollen du genre Cjcas, le seul qui existe dans l'île, bien que d'une forme assez analogue, est au moins d'un tiers plus petit, hyalin, et présente une exine tout à fait lisse. Le genre Cycas n'est du reste pas indigène à ia Réunion : il y a été apporté du Japon ou des Moluques, et on ne le trouve pas à plus de 3oo mètres au-dessus du niveau de la mer, c'est-à-dire qu'il s'arrête à 900 mètres au- dessous du point où se trouve située la grotte. » Ce ne sont pas des spores de Lycopodes, malgré leur abondance dans certains points de l'île; car les spores de Lycopodes ont une forme géo- métrique facile à reconnaître, celle d'un tétraèdre. » Nous sommes donc arrivés, par exclusion, à circonscrire nos recher- ches dans la classe des Fougères. Le sous-ordre de cette classe auquel il était le plus probable que cette poussière devait appartenir était celui des Cyathéacées, Fougères en arbres qui fournissent une quantité de pollen beaucoup plus considérable que les espèces des autres groupes. Nous avons encore été obligés de renoncer à cette attribution, car les spores de toutes les Cyathéacées de la Réunion, que nous avons examinées, sont ( *96 ) absolument lisses et transparentes; elles affectent la forme d'un tétraèdre, dont un des angles serait plus saillant que les autres et la base presque corci iforme. » Au contraire, si l'on rapproche, des spores formant le sol delà grolle, celles d'espèces de Fougères du sous-ordre des Polvpodiées, on est frappé de la ressemblance : la forme, la réticulation sont les mêmes, la couleur même est analogue; enfin, en passant en revue des Polypodiées de la Réunion rapportées par M. G. de l'Isle, nous en avons une dont les spores nous ont fourni, avec celles qui font l'objet de nos recherches, une identité presque complète. C'est une espèce à très-grandes feuilles, qui est assez abondante à cette altitude et que nous n'avons pu encore déterminer. » La cohésion de ses spores, ainsi que la fente qui existe dans la plupart d'entre elles et a laissé échapper le contenu, nous fait penser que cette accumulation s'est faite par l'eau et non par le vent. Quoi qu'il en soit, c'est la première fois sans doute que l'on voit une roche ou une couche du sol présenter une semblable composition. » La seconde grotte, située dans le plaine de Belouve, n'a encore été explorée par aucun naturaliste. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. chimie INDUSTRIELLE. — Note sur la transformation du saccharose en sucre réducteur, pendant les opérations du raffinage; par M. Aimé Girard. (Commissaires : MM. Peligot, Berlhelot.) « Au premier rang, parmi les impuretés qui exercent une influence sur le rendement des sucres bruts au raffinage, les praticiens placent le sucre réducteur que renferment surtout les produits de la canne, sucre réducteur qu'habituellement on désigne sous le nom de glucose. » Jusqu'à ces derniers temps on avait admis que ce glucose, par sa seule présence, immobilisait, à l'état de sirop, dans la mélasse, une proportion double de saccharose. M. Maumené, il est vrai, avait, en 1870, émis des doutes à ce sujet, mais ces doutes, n'étant pas accompagnés d'une démon- stration expérimentale, n'avaient pas prévalu. » Plus récemment, un travail important de M. Durin est venu complè- tement modifier les idées ayant cours à ce sujet et établir que le glucose ne possède qu'un coefficient d'immobilisation très-faible, si toutefois il en possède un. ( «97 ) » Cependant l'influence redoutable du glucose au raffinage ne saurait être niée, mais cette influence est toute différente de ce que l'on avait cru jusqu'ici. » M. Feltz, dans une élude remarquable publiée eu 1872, a ouvert la voie dans laquelle il convient de recliercher l'origine de cette influence. Ce savant a démontré en effet qu'un mélange, à proportions variables, de saccharose et de sucre inverti par les acides, soumis à la température de 70 degrés et mieux à l'ébullition, va se chargeant peu à peu en glucose. m Mais les résultats obtenus par M. Feltz ne sauraient être considérés comme absolument concluants; d'une part, en effet, les produits employés étaient des produits artificiellement préparés; d'une autre, la perte en cris- tallisable n'était point mesurée comparativement à la production du glu- cose. » Pour obtenir sur ce point une certitude complète, c'était chose néces- saire que d'opérer avec des produits industriels et de déterminer à l'aide du polarimètre les relations entre le saccharose disparu et le glucose formé. » Désireux de donner à cette question une solution expérimentale, j'ai pris, moi-même, en raffinerie, à Nantes, au Havre, à Paris, au pied des filtres, dans lesbacs, etc., des échantillons d'origine certaine (.sirops et masses cuites), les uns à réaction neutre, les autres à réaction acide; ces échan- tillons, après analyse, ont été maintenus pendant des temps variables à une température de 65 degrés environ, n'excédant pas, par conséquent, la tem- pérature à laquelle ils se trouvent soumis pendant les opérations de la raf- finerie, depuis la fonte des bruts jusqu'à la cristallisation des vergeoises. Et toujours, dans ces conditions, j'ai vu la proportion de saccharose dimi- nuer, la proportion de glucose, au contraire, augmenter dans une large mesure; c'est ce que montre le tableau suivant (1) : Sucre cristallisable Sucre réducteur Nature du produit de chauffe. avant. après. avant. après. Travail du sucre exotique. Sirop de communes, acide (M. R.). . 18'' 36,5 3i,20 '9i4 a3,4o Sirop de vergeoises, acide (M. R.) .. . 18 32, o 29i75 '9»9 22,00 Sirop de vergeoises, acide (M. R.) .. . 4° 32, o 27,50 >9i9 22,34 (1) Quelques-uns de ces temps de chauffe sont, à coup sûr, exagérés pour les premiers jets, mais ils sont, en somme, de beaucoup inférieurs aux temps (plusieurs semaines) pen- dant lesquels les bas produits (bâtardes, vergeoises, etc.) restent, dans les bacs, soumis à des températures élevées. 0. H., 1876. 1' Semcitre. (T. LN.X.X11I, N° 5.) a() ( «9») Sucre cristallisabte Sucre réducteur Temps . — ■ — — — ■— . — ~ Nature du produit. de chauffe. avant. après. avant. après. Sirop de turbinage, acide (E.) 6oh 43,5 41'00 i ,77 2,60 Sirop de bâtardes, acide (E.) 60 33,5 24,00 i4>9° 20,40 Sirop de communes, acide (M. R.). . . 60 36,5 16,75 non dosé non dosé Clairce pour pains, neutre (A.) 36 58, o 54, 80 1,86 4, ''9 Sirop vert des pains, neutre (A.). .. . 36 63,6 58, 80 4>42 8,36 Sirop de bâtardes, acide (A.) 36 47 j° 35, 00 16,72 23,33 Sirop de vergeoises, acide (A.) 36 4^,0 4°>00 10>72 Il,9° Travail de sucres indigènes turbines et d'exotiques. Clairce pour pains, neutre (C.) 4° 5c),5 57,2 °i<$ 2,78 Sirop vert de pains, neutre (C.) 4° 64 , 5 61,6 2,75 4 >% Masse cuite de troisième jet, acide (C). 4° 62,7 57,5 10,28 i5,25 Masse cuite de vergeoises, acide (C). 4° ^9,0 55, o 12, 23 i5,07 Masse cuite de vergeoises, acide (C). 36 5g>° 52, o 12, 23 17,20 » De l'étude de ce tableau résultent, de suite, plusieurs faits importants : d'abord l'intensité même du phénomène, puis le fait de l'altération du saccharose non-seulement dans les milieux acides, mais encore dans les milieux neutres et même tendant vers l'alcalinité ) enfin l'inégalité, dans certains cas, entre les proportions de saccharose disparu et de glucose formé. » C'est dans les travaux classiques de M. Peligotsur les transformations des sucres qu'il faut, je crois, chercher l'explication de ces faits. M.Peligot nous a appris, en effet, avec quelle facilité le glucose, sous l'influence d'actions diverses, se transforme en composés acides, et j'ai précisément constaté que, dans les expériences ci-dessus relatées, les sirops neutres ou légèrement alcalins avaient acquis une acidité prononcée; j'ai constaté, en outre, que, pour chacun de ces produits, la proportion des matières précipitables par l'acétate de plomb était beaucoup plus considérable après qu'avant la chauffe. C'est donc, très-probablement, à une altération du glucose préexistant et à l'influence exercée par les produits de cette altéra- lion sur le saccharose qu'est due la transformation de celui-ci. » Quelle que soit, d'ailleurs, l'explication théorique des laits que je viens d'exposer, on peut considérer comme démontré, dorénavant, ce fait affirmé par les personnes versées dans l'art du raffinage, mais mis en doute par beaucoup d'autres, qu'au cours des opérations que cet ait comporte une quantité importante de saccharose se trouve transformée en sucre réduc- teur et que l'auteur de cette transformation n'est autre que le sucre réduc- teur lui-même préexistant dans les produits bruts. » ( '99 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Recherche et dosage de la fuchsine et de t arsenic, dans les vins qui ont subi une coloration artificielle par la fuchsine. Note de M. C. Hussox (Extrait). (Commissaires : MM. Chevreul, Pasteur, Cl. Bernard, Wurtz, Gosselin.) « La coloration artificielle des vins par la fuchsine a déjà donné lieu à des travaux remarquables de la part de MM. Ritter et Jacquemin. Je me suis proposé de trouver une méthode simple, permettant à un employé de l'octroi ou tle la régie de découvrir immédiatement la fraude. » On introduit quelques grammes du vin suspect dans une fiole et l'on ajoute un peu d'ammoniaque. Le mélange prend une teinte d'un vert sale. On plonge alors dans le liquide un fil de laine blanche à tapisserie. Lorsqu'il est bien imbibé, on le retire, on le dispose verticalement, et on fait couler le long de ce fil une goutte de vinaigre ou décide acélique. Si le vin est naturel, à mesure que la goutte s'avance, la laine redevient d'un beau blanc; s'il est altéré par la fuchsine, elle se teint en rose plus ou moins foncé. La réaction est des plus nettes (i). » Je me suis proposé ensuite de rechercher si la fuchsine est un véritable toxique. Ne connaissant aucun travail fait dans ce sens, j'ai entrepris l'expérience suivante : » Avec de la fuchsine complètement exempte d'arsenic et due à l'obligeance de M. Dor- vault, j'ai préparé dix pilules contenant chacune osr, 02 de ce produit. Elles ont été admi- nistrées, de demi-heure en demi-heure, à un lapin âgé d'un an, qui n'a été nullement im- pressionné par cette médication. Alors, trois liols de ogr, 5o de fuchsine lui ont été donnés d'heure en heure. Le lapin, douze heures après, n'a paru ressentir aucun malaise. Enfin je lui ai donné, en huit heures, 8 grammes de fuchsine pure : la respiration seule a paru plus précipitée; les excréments étaient saturés de fuchsine : quarante-huit heures après, l'animal plein de vie a été tué, afin de procéder à l'autopsie. « Tout l'appareil digestif est teint en rose violacé. L'estomac et les intestins sont cou- verts de larges plaques roses, mais ne présentent aucune lésion. La vésicule biliaire est rem- plie d'un liquide rouge violacé, avec lequel a été teint un des échantillons de laine que j'ai l'honneur d'ailresser à l'Académie. La portion du foie qui touche à la vésicule est fortement colorée. » Le poumon est fortement congestionné, couvert de plaques rouges et brunes, dues, (1) J'ai l'honneur de présentera l'Académie une série d'échantillons de laine, teints par ce procédé avec des vins contenant successivement : osr,2o, o8r, 10, o6r,o5, oEr,o25, ogr,oi25, oBr,oo625, o?r,oo3i25 de fuchsine par litre devin. On voit que les couleurs sont bien graduées et que leur intensité est proportionnelle à la quantité de fuchsine contenue dans le vin. 26.. ( aoo ) non pas ù la fuchsine, mais à du sang extravasé, comme cela a lieu dans l'asphyxie. C'est le seul organe présentant des lésions notables. 11 cède à l'éther des traces de fuchsine. * La vessie est remplie d'un liipiide rouge vineux, fortement alcalin, faisant efferves- cence sous l'influence des acides, dégageant une grande quantité d'ammoniaque sous l'action de la chaleur et de la potasse, reprenant la teinte rouge de fuchsine sous l'influence de l'acide acétique, et colorant alors la laine. » Cet examen rapide suffit pour prouver que, si la fuchsine pure n'est pas un poison violent, elle n'en produit pas moins quelques phénomènes d'intoxication. Il montre que la vésicule biliaire est surtout l'organe d'éli- mination de ce produit; que la faible quantité qui passe dans le reste du torrent circulatoire est transformée, en partie, en carbonate d'ammoniaque qui est éliminé par l'urine, ainsi que la fuchsine non décomposée. » Nous croyons pouvoir affirmer que, si la fuchsine employée était chi- miquement pure, il n'y aurait pas grand inconvénient à s'en servir. Mais aujourd'hui le produit employé est arsenical, et c'est à l'arsenic que l'on doit surtout attribuer les accidents qui ont été signalés. J'ai cherché un procédé qui permît de le doser rapidement et avec certitude. » Il y a quelques années, j'avais indiqué une méthode simple pour con- stater qualitativement la présence de l'arsenic. Il suffit d'étrangler légère- ment le tube de dégagement de l'appareil de Marsh, à l'endroit où l'on a l'habitude de produire l'anneau, et d'introduire à cette placent) peu d'iode. Dès que le dégagement d'hydrogène arsénié se produit, il se forme un an- neau d'iodure d'arsenic, qui se volatilise en vapeur jaune sous l'influence de la chaleur. Depuis, j'ai cherché à utiliser cette propriété pour doser l'ar- senic, en faisant arriver le courant gazeux dans une solution titrée d'iode. » Après avoir opéré successivement sur des solutions d'iode dans l'alcool, l'éther, la benzine, le sulfure de carbone, j'ai été conduit à donner la pré- férence à une solution d'iode dans la benzine. Presque aussitôt que cette solution est traversée par un courant d'hydrogène arsénié, elle se décolore complètement, pour se teinter légèrement dès qu'il n'y a plus de gaz toxique mêlé à l'hydrogène. Après une série de décolorations successives, il arrive un moment où la benzine reste tout à fait incolore. Par évaporation, on obtient des iodures rouges et jaunes, des produits brun noirâtre, des pail- lettes et des aiguilles blanches, probablement de benzine iodée. Toutefois je n'ai pas fait l'analyse élémentaire des nombreux produits qui se forment. » J'ai alors préparé : i° une solution titrée, contenant ogr, 10 d'iode pour ioo centimètres cubes de benzine; 2° une solution arsenicale formée de IO grammes de liqueur de Fouler, dosée et étendue d'eau distdlée de manière à former ioo centimètres cubes; par conséquent, u> centimètres cubes ren- ( 201 ) ferment os',oi d'acide arsénieux. Ensuite, deux appareils à hydrogène ont été montés. L'un, contenant du zinc et de l'acide sulfurique pur, était ter- miné par un tube de dégagement, plongeant dans une longue éprouvette contenant 20 centimètres cubes de la solution titrée d'iode. » Les deux appareils ont été mis en activité au même moment. Pendant toute l'opération, la teinture iodée dans laquelle plonge le tube du premier appareil n'a pas changé de couleur. La benzine qui recevait le tube du second s'est, au contraire, décolorée rapidement. A mesure que cette dé- coloration s'opérait, on avait soin d'ajouter une nouvelle quantité de benzine iodée, à l'aide d'une burette graduée, jusqu'au moment où la déco- loration ne s'est plus produite : le volume de la benzine était alors de 4o centimètres, c'est-à-dire que 1 centigramme d'acide arsénieux transformé en hydrogène arsénié est décomposé par o?t, 02 d'iode. Ce chiffre doit être vérifié par des recherches plus précises. » Pour éviter les causes d'erreurs, voici la méthode que je propose : » Après avoir décomposé la matière suspecte par les procédés ordinaiies, de manière à transformer l'arsenic en arsénite ou en arséniate de potasse, on dissoudra le résidu dans un peu d'eau distillée. Cette solution sera divisée en deux portions : l'une, destinée à l'ana- lyse qualitative ; l'autre, au dosage de l'arsenic. Pour cela, celte dernière potion sera elle- même divisée en deux : la première servira à faire un dosage approximatif par la méthode précédente; avec l'autre, on arrivera à un dosage plus exact à l'aide du moyen suivant. Au tube de dégagement de l'appareil de Marsh, on adaptera un tube un peu plus large, renfermant de l'amiante et du papier Joseph, afin de dessécher le gaz. De ce tube en partira un autre, recourbé de manièreà plonger jusqu'au fond d'une longue éprouvette, dont l'ou- verture sera fermée par un bouchon de caoutchouc percé de deux trous : l'un, destiné à laisser passer ce premier tube, l'autre devant recevoir un tube de dégagement dont l'extré- mité ira plonger dans une éprouvette analogue. On réunira ainsi cinq ou six éprouvettes. Dans la première on mettra gr 0,01 d 'iode en dissolution d ans ce 20 de benzine Dans les deux second es » o,oo5 » » 20 » Dans la quatrième •- 0,001 » » 20 » Dans la cinquième " o,ooo5 M » 20 » Dans la sixième a 0,0001 >J »> 20 1) » La quantité d'arsenic indiquée par le premier dosage pourra faire varier ces chiffres ; s'il y en a beaucoup, on devra forcer la quantité d'iode et même augmenter le nombre des éprouvettes dans lesquelles passera le gaz. S'il y a peu d'arsenic, il sera bon de mettre moins d'iode dans chaque éprouvette. » Dans ces conditions, si le courant est bien modéré, on peut être sûr que tout l'hydrogène arsénié est décomposé par l'iode, et que le nombre d'épiouveltes colorées indique exactement la quantité d'arsenic introduit dans l'appareil de Marsh. » ( 202 ) physique. — Sur un nouveau pendule compensateur. Note de M. J.-L. Smith. (Commissaires: MM. Faye, Fizeau, Edm. Becquerel.) « J'ai mis à profit, pour la construction de ce nouveau pendule com- pensateur, la dilatabilité considérable que possède la combinaison de soufre et de caoutchouc, qui est connue sous le nom de caoutcliouc vulca- nisé, de vulcanile ou d'cbonite. On sait que le coefficient de dilatation de ce corps se rapproche de celui du mercure, pour les températures com- prises entre zéro et 70 degrés. » La tige du pendule est formée par une verge ronde en acier, munie d'un écrou à son extrémité inférieure; une pièce cylindrique de vulcanite entoure cette extrémité de la tige d'acier et est maintenue par l'écrou (1). La masse pesante du pendule est formée par une pièce de cuivre percée d'une cavité suffisante pour recevoir le cylindre de vulcanite, qu'elle dé- passe à la partie supérieure et sur laquelle elle repose au moyen d'un ar- rêt. De cette façon, toute dilatation de la vulcanite soulève la masse de cuivre et compense ainsi la dilatation delà tige en acier. » J'ai adopté les dimensions suivantes pour un pendule à secondes destiné à une horloge astronomique, et pour un autre pendule à demi- secondes : Pendule Pendule à secondes. à demi-secondes. Diamètre delà verge en acier 6mm 3mm Diamètre de la vulcanite 25 1 1 Longueur de la vulcanite i65 63 Diamètre du poids en cuivre 63 38 Longueur du poids en enivre i56 5"] » L'un de ces pendules, adapté à une horloge astronomique, a fonc- tionné pétulant quatre mois d'une manière très-salisfaisante » Ce système serait certainement très-facile à transporter et beaucoup moins coûteux que les systèmes employés; pour le pendule à demi-se- condes dont on se sert si fréquemment dans les pendules de cheminées ce nouveau système sera de la plus grande utilité : le prix n'excédera pas de plus de i franc celui des plus .simples qu'on emploie aujourd'hui. » Quant au coefficient de dilatation des vulcauites, on ne doit naturel- lement pas supposer qu'il soit exactement le même pour toutes ; mais on peut déterminer celui d'un seul échantillon pris dans un lot déter- miné (i). » (i) J'adresse à l'Académie l'instrument, en même temps que cette Note. [a] J'ai fait des expériences sur plusieurs échantillons divers : les résultais sont peu dif- ( 203 ) BOTANIQUE. — Note sur trois Sabliers qui existent sur la Savane de Fort- de-France, Martinique; par M. Bekexgeu-Féraud. (Extrait.) « Il existe sur la place dite <> la Savane », à Fort-de-France, dans l'île de la Martinique, trois arbres appelés vulgairement Sabliers, appartenant, comme on lésait, à la famille des Euphorbiacées [5e tribu de A. de Jussieu (Mppomanées) genre Sablier : Sablier élastique, Hura crepitans Linn.], qui sont les derniers vestiges d'une allée plantée dans la partie la plus occi- dentale de la baie du Carénage, c'est-à-dire au point où se faisait le débar- quement, par les premiers Français qui sont venus coloniser la Marti- nique. » Cette allée était sensiblement dirigée du nord-est au sud-sud-ouest; les trois arbres qui sont encore vivants étaient les deux premiers et le dernier en allant du nord au sud. » Celui que je désigne par le n° 1 est le plus méridional ; il est à ^5 mè- tres du n° 2, qui est intermédiaire et celui-ci est à 12 mètres du troi- sième, qui est le plus septentrional. » Le 6 mars 1876, je les ai mesurés, et voici'Ies proportions que je leur ai reconnues : » Arbre n° 1. — L'arbre n" 1 est celui dont le développement a été le plus régulier. Il présente un tronc assez court, qui se divise, à peu de distance du sol, en trois grosses branches maîtresses et qui s'élève à la hauteur de22m,i. Il est très- légèrement incliné vers le sud-ouest sous l'influence du veut de nord-est qui règne presque perpétuellement à la Martinique. » Le tronc est fixé à terre par une série de fortes racines, disposées en rayons tortueux et bosselés, dépassant çà et là le sol jusqu'à la hauteur de 60 centimètres. Ce tronc n'est pas régulièrement cylindrique, il est comme cannelé du côté du nord à l'est-nord-est, comme s'il était le résultat de l'accolement de deux cylindres de diamètre inégal. » Au niveau du sol il a iim4° de circonférence, mais quelques bosselures en augmen- tent notablement le pourtour réel. férents. La température a varié entre zéro et 43 degrés C. Une barre de 25 millimètres de diamètre et de 3o4 millimètres de long a pris un accroissement de longueur de 9 à 10 milli- mètres; c'est une dilatation de %^ de la longueur totale de la verge pour une température variant de zéro au point d'ébullilion, ce qui donne comme coefficient de dilatation linéaire, pour 1 degré C, ooooo7g365. On voit que ce coefficient est inférieur à celui du mercure ; mais, comme le mercure ne règle le pendule que par la moitié de son expansion et que la vulcanite le règle par son élasticité entière, la longueur de vulcanite nécessaire est moindre que celle de la colonne de mercure dont on se sert dans le pendule à mercure. ( ao4 ) » A i mètre environ de hauteur, ce tronc est à peu près cylindrique, et là nous lui avons trouvé 9 mètres de circonférence. » A 3 mètres du sol, se trouve le point le plus rétréci, qui a encore ô"1,1^ de circon- férence. A partir de ce point et jusqu'aux plus petites subdivisions des branches, l'écorce est hérissée de piquants vigoureux. » En mesurant le périmètre ombragé par l'arbre quand le Soleil est au zénith, je suis arrivé au chiffre de 280 mètres carrés de superficie. Avant le coup de vent de 1 8^5, ce pé- rimètre était un peu plus grand, m'a-t-on dit. » Arbre n° 2. — L'arbre n° 2 est moins étalé, moins régulier que le premier, mais il s'est élevé un peu plus en hauteur. » Le tronc a I2m, 80 au ras du sol ; 7m,90 à i'",5o, et 6m,6o à 2m,5o qui est le point le plus rétréci; à 3 mètres du sol, sur la face ouest-nord-ouest, commence la première branche maîtresse. » L'ombre projetée par l'arbre n° 2, lorsque le Soleil est au zénith, est d'environ 200 mè- tres carrés. Les dernières ramifications des branches s'étendent à i3, 1 4 et 1 5 mètres du tronc. La hauteur est de 22'", 4 1 . » Arbre n°3. — L'arbre n° 3 est très-sensiblement plus petit de tronc, moins élevé de taille, moins étendu en surlace que les deux précédents. Il n'a que 6m,5o de circonférence au niveau du sol, que 5 mètres à 1 mètre plus haut Les premières branches sont à 5"\5o au-dessus du sol, et elles sont peu épaisses relativement, ce qui fait que l'arbre paraît plus élancé. Cette disposition porte, il me semble, à penser qu'il est plus jeune que les pré- cédents. » Ce qu'il y a de positif, c'est que du coté du sud, c'est-à-dire du côté de l'arbre n" 3, il fournit peu de branches qui sont d'ailleurs d'un volume médiocre. )> On voit que l'arbre n° 2, plus vigoureux, ou premier en date, s'est développé à l'aise, et que l'arbre n° 3 n'a pris que les espaces laissés libres par son voisin du côté nord-ouest ; au nord-nord-est au contraire, cet arbre n° 3 étend ses brandies jusqu'à i3 mètres, i3m,6o et i4m,5o; sa hauteur, mesurée par M. Frimet, est de 20m,g7. « Ces trois arbres présentent, d'une manière manifeste, des signes de ma- laise, des branches rompues entièrement ou à moitié; des rameaux en- dommagés çà et là attestent les assauts que le dernier coup de vent du 9 septembre 1875 leur a livrés. » Toutefois nous pouvons dire que ces Sabliers n'offrent pas encore les indices de la sénilité; car leur tronc est parfaitement sain partout, les rameaux qui n'ont pas été fatigués par la bourrasque sont également feuilles; en un mot, ils semblent destinés à vivre encore de longues années. » ( 2o5 ) VITICULTURE. — Sur la parthénogenèse du Phylloxéra^ comparée à celle des autres Pucerons. Note de M. Balbiani, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Dans ma Note Sur les Phylloxéras sexués et i œuf d'hiver (Voir Comptes rendus du 4 octobre 1875), j'ai cru pouvoir émettre hypothétiquement cette idée, que, si l'insecte était abandonné, pour sa multiplication, aux seules ressources de la génération parthénogénésique , il finirait probablement par disparaître de lui-même, par épuisement de sa force reproductive, et que, pour obtenir ce résultat, il suffirait de détruire les œufs d'hiver qui vien- nent chaque année ranimer la vitalité des colonies souterraines. » Il est bien évident que ce n'est pas en une seule campagne qu'on attein- drait ce résultat, et que la destruction des œufs d'hiver devrait être prati- quée partout où l'on peut soupçonner leur présence, c'est-à-dire, non- seulement dans les contrées déjà envahies, mais aussi dans toutes celles directement menacées par le fléau dans un rayon de 20 à 25 kilomètres au moins. Mais qu'on pense ce que l'on voudra de cette opération, au point de vue de l'action curative, son efficacité comme moyen préventif n'en reste pas moins hors de doute, pour toute personne au courant des dernières observations sur les mœurs du Phylloxéra, et appelée à se prononcer sans parti pris dans la question. Ajoutons que cette méthode de traitement permettrait de reconstituer la culture de la vigne dans les pays infestés, à la condition d'établir les nouvelles plantations dans un sol vierge, ou dans les anciens vignobles d'où le parasite aurait entière- ment disparu. » Un entomologiste distingué de Montpellier, M. Lichtenstein, a cru pou- voir attaquer la validité de ces conclusions dans ses dernières Commu- nications à l'Académie et dans d'autres publications (1). » M. Lichtenstein ne sépare pas dans ses critiques ce qui me parait ab- solument certain, c'est-à-dire l'action préservatrice, et ce que je regarde comme simplement probable, ou l'effet curât if. Il ne cherche à prouver qu'une chose, savoir, que la destruction des œufs d'hiver serait sans in- fluence sur la vitalité des colonies souterraines. Grâce à cette confusion, il arrivera le plus souvent que le vigneron qui aura foi dans les assertions de M. Lichtenstein ne distinguera pas entre les deux côtés de la question et repoussera un moyen qui eût sûrement préservé son vignoble. [1) Voir notamment Annales agronomiques, t. II, n° 1, 1 87G. C.R., 1876, a' Semestre . (T. LXXXIII, N« ô.) ( 206 ) » M. Lichtenstein ne m'objecte d'ailleurs aucune observation con- cluante, aucun fait précis concernant le Phylloxéra. Toute son argumen- tation repose sur une analogie qu'il établit entre cet insecte et les Puce- rons ordinaires qui habitent les parties aériennes de nos plantes sauvages ou cultivées. » Il me serait d'abord facile de mettre M. Lichtenstein en contradiction avec lui-même en lui rappelant que pour lui le Phylloxéra n'est pas un véritable Aphidien, mais se rapproche plutôt des Coccidiens ou Coche- nilles (i), dont les mœurs diffèrent à beaucoup d'égards de celles des Pucerons. )> Mais passons sur cette difficulté et voyons comment M. Lichtenstein se sert des données de la science pour défendre ses idées sur la perpétuité des colonies phylloxériennes abandonnées à elles-mêmes. » Il invoque « les expériences de Bonnet et celles plus récentes de » quelques savants allemands qui ont obtenu pendant de longues années, » chez quelques Aphidiens, des reproductions parthénogénésiques, sans » avoir remarqué moins de vigueur au bout de huit à neuf ans que le » premier jour (2). » » Or chacun sait que dans la mieux réussie de ses expériences, faite avec le Puceron du Plantain, Bonnet obtint dix générations dans l'espace de deux mois et -vingt jours. Duvau (Mémoires du Muséum, i8a5) a ob- servé la durée de la fécondité sans accouplement pendant onze généra- tions, qui se succédèrent dans l'espace de sept mois. » Quant aux expériences des savants allemands cités par M. Lichten- stein, je n'en connais pas de plus récentes que celles de Kyber, lesquelles remontent à l'année 1 8 1 5. Kyber a vu la fécondité sans le concours du mâle se prolonger pendant quatre ans dans les colonies des Jphis rosœ et dianlhi. C'est la plus longue durée dont fassent mention les annales de la Science. Ajoutons que cette prolongation des phénomènes parthénogéné- siques n'était obtenue par Kyber qu'à l'aide d'un artifice, c'est-à-dire en plaçant chaque hiver dans une chambre chauffée les colonies qu'il obser- vait. Jamais en effet on n'observe une pareille durée dans leur vie normale à l'air libre, où l'on voit apparaître, chaque année, des sexués qui s'accou- (1) n II est plus près des Cochenilles que des Pucerons » (Lichtenstein, annales agro- nomiques, t. II, p. 128). Disons, en passant, que cette opinion n'est pas nouvelle, car, dès i85c), M. Leuckart l'avait déjà énoncée pour le Phylloxéra quercûsi (2) Loc cit., p. 1 36. ( 207 ) plent entre eux et pondent des œufs hibernants, après quoi la colonie tout entière meurt et disparaît. » On voit qu'en rétablissant les faits, tels qu'ils sont enregistrés par la science, les arguments de M. Lichtenstein perdent beaucoup de leur va- leur. Remarquons d'ailleurs qu'il existe de très-grandes inégalités d'une espèce de puceron à l'autre, quant à l'époque où la reproduction parthé- nogénésique fait place à la génération sexuelle. Si, chez la plupart, les sexués apparaissent en automne seulement, il en est d'autres où ils se mon- trent déjà au commencement de l'été (ex. : dphis salicis). Il en résulte que les faits observés chez une espèce ne sauraient être généralisés et étendus aux autres, et, à plus forte raison, au Phylloxéra, qui constitue un des types les plus anomaux de la famille. » Mais il est des faits plus positifs qui parlent en faveur de la durée limi- tée de la reproduction parthénogénésique du Phylloxéra. Nous trouvons, en effet, dans l'étude anatomique de l'appareil reproducteur chez les dif- férentes générations issues les unes des autres, la preuve irrécusable d'une diminution de la fécondité à mesure que celles-ci s'éloignent de leur auteur commun, c'est-à-dire le Phylloxéra issu de l'œuf d'hiver. Chez de grosses pondeuses gallicoles écloses de cet œuf et vivant sur les feuilles d'un cépage du Bordelais, qui me furent remises par M. Delachanal au mois de mai dernier, le nombre des tubes de l'ovaire s'élevait de 20 à 24. Lorsqu'on examine, au même point de vue, les individus des galles à une époque plus avancée de la saison, on constate qu'un nombre plus ou moins grand de ces tubes sont en voie d'atrophie ou ont même complètement disparu. » Cet avortement graduel de l'organe reproducteur dans les généra- tions successives est plus prononcé encore chez les Phylloxéras radici- coles. Je ne puis dire qu'elle est la richesse en tubes ovariques de la mère fondatrice des colonies souterraines, n'ayant pas eu l'occasion de l'ob- server à l'état adulte, mais tout me porte à croire qu'elle n'est pas moins bien partagée sous ce rapport que sa congénère gallicole, car elles ont une origine identique, l'œuf d'hiver. Vers la fin de mai 1874, j'observais à Montpellier de nombreuses pondeuses aptères à seize et même vingt gaines ovigères : c'étaient probablement les descendants immédiats du Phylloxéra issu de l'œuf d'hiver, ceux-là mêmes dont M. Marion a retrouvé, vers le milieu de mai dernier, les analogues à l'état jeune, sur le pivot des souches, aux environs de Marseille (Comptes rendus du 3 juillet 1876, p. 3g). Dans les générations d'automne, en octobre et novembre, je ne trouvais que rarement, au contraire, des pondeuses aptères ayant un total de plus de 27.. ( ao8 ) six à sept tubes ovariques, cl le plus ordinairement même le nombre de ceux-ci n'était que de deux ou trois. » Cette variabilité dans le nombre des cœcums ovigères n'est nullement en rapport, comme on pourrait le croire, avec l'abondance ou la qualité de la nourriture. Celles ci jouent bien un rôle manifeste dans l'activité des pontes, mais sont sans influence sur le développement de l'appareil génital. Cela est surtout bien évident cbez les larves vivant sur les renflements et destinées à se transformer en sujets ailés. Après celte transformation, on ne trouve jamais plus de deux à quatre gaines arrivées à maturité et produisant un égal nombre d'œufs, qui forment toute la progéniture des ailés (i). D'ail- leurs, si l'alimentation était la cause de cette variabilité, comment expliquer que le seul accouplement avec le mâle suffit pour relever brusquement le nombre des tubes de l'ovaire, tombé graduellement à un seul (cbez la fe- melle fécondable), jusqu'à vingt ou vingt-quatre, qui est celui qu'ils pré- sentent chez l'individu résultant de cet accouplement? Concluons donc que c'est la reproduction parthénogénésique seule qui manifeste à la longue ses fâcheux effets sur l'organisme, dont elle affaiblit la vitalité jusqu'à en amener l'épuisement complet et la stérilité, ce qui aurait pour consé- quence nécessaire la disparition de l'espèce, si la génération bisexuelle n'intervenait périodiquement pour la ranimer et lui faire recommencer le cycle. » Quant à la carrière que les colonies souterraines, soustraites à l'in- fluence régénératrice des œufs d'hiver, sont aptes à parcourir avant de s'éteindre par épuisement, les données nous manquent à cet égard. Remar- quons seulement qu'un grand nombre d'aptères se transforment annuelle- ment en ailés et abandonnent la colonie. Si, dans beaucoup de cas, celle-ci paraît à peine moins peuplée après le départ de ces émigrants, il semble que, dans certaines circonstances, la colonie tout entière subisse cette transformation. Ainsi s'explique vraisemblablement la disparition subite du Phylloxéra sur des ceps qui eussent longtemps encore suffi pour le nourrir. Tous les observateurs ont signalé des faits de ce genre (2). Peut- (1) Quelques ailleurs ont prétendu récemment que le Phylloxéra pouvait pondre sous le sol à l'étal de nymphe, et ([ne la majeure partielles petits aptères hibernants proviendrait même d'œufs pondus en novembre par ces nymphes souterraines (Gerstacker). Mes obser- vations, d'accord avec celles de M, Max, Cornu, me permettent d'affirmer (piécette opinion n'a rien de fondé. {■?.) Voir notamment la Communication précitée de M. Marion [Comptes rendus du 3 juillet 1876). ( 2°9 ) être même cette transformation générale des aptères en ailés est-elle la ma- nière la plus fréquente dont la colonisation sous le sol prend fin. Cette présomption est appuyée par ce qui se passe chez une espèce voisine, le Phylloxéra coccinea, où il arrive très-souvent qu'aucune des larves compo- sant la dernière génération de l'année n'échappe à la transformation en nymphe, puis en ailé, ce qui amène la dispersion de toute la colonie. » VITICULTURE. — Résultats obtenus à Coi/nac avec les suif ocarbonates île sodium et de baryum appliqués aux vignes phjlloxérées.'Nute de M. P. Mouii.lefeut, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Dans la dernière Note que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Aca- démie des Sciences et où j'ai fait connaître les résultats obtenus avec le sulfocarbonate de potassium qui était en expérimentation depuis l'année dernière, il en est ressorti l'efficacité certaine de ce produit pour com- battre la nouvelle maladie de la vigne, ainsi que la conséquence pratique, que dès maintenant, grâce à lui, les grands crûs étaient à l'abri de la des- truction; qu'au fur et à mesure qu'il surviendrait des progrès dans la fabrication et dans l'application de cette substance, elle serait d'un usage de plus en plus fréquent. » A côté de ce sulfocarbonate, qui aura désormais son rôle dans la culture de la vigne, il en existe deux autres, celui de sodium et celui de baryum qui, bien qu'ils ne constituent pas un engrais énergique, se re- commandent néanmoins, vu leur prix peu élevé, à l'attention des viticul- teurs. » Déjà, dès l'année 1874» je signalais à l'Académie les résultats encoura- geants que j'avais obtenus comme insecticides avec ces deux produits. » Les expériences de l'année dernière n'ayant fait que confirmer ces résultats, celte année j'ai expérimenté ces deux sulfocarbonates sur une plus grande échelle. » Vu l'époque où nous sommes, les faits qu'on obtiendra ne sont pas encore complètement connus; néanmoins j'ai pensé qu'il n'était pas sans intérêt d'exposer dès à présent l'état de ce qui est. I — Sulfocarbonate de sodium. » L'expérience dont je vais rendre compte a été faite sur la vigne de M. E. Martell, à Chanteloup. ( 21° ) Les ceps traités sont au nombre de 4^8 et constituent une planche de i3 lignes à 36 ceps chacune; ceux-ci sont âgés d'environ une trentaine d'années. Le sol est calcaire et très-peu profond ; le sous-sol, de même na- ture, est pierreux. » Au moment du traitement, qui a été effectué cette année le i4 avril, on a trouvé des Phylloxéras sur tous les points de la planche. Mais au point de vue des ravages causés par la maladie, à la fin de mai, avant que le re- mède eût commencé à agir sur la végétation, ces 4o8 ceps se divisaient à peu près ainsi: 280 paraissaient encore assez vigoureux, bien que le chevelu fût déjà entièrement détruit; 78 avaient leur végétation arrêtée ; q5 n'allon- geaient plus leurs pousses depuis environ une quinzaine de jours et parais- saient être à la dernière extrémité; le reste, c'est-à-dire i5 ceps, était mort. » Après avoir déchaussé ces ceps jusqu'aux grosses racines, on a effec- tué le traitement avec 80 centimètres cubes de sulfocarbonate (environ 100 grammes) de M. Gélis, dilués dans i£ litres d'eau auxquels on ajou- tait 5 litres du même liquide, après absorption de la solution toxique; les ceps étaient plantés à 1 mètre sur im,65 de distance. On a donc mis par unité de surface 12 litres d'eau et 66 grammes de sulfocarbonate. » Etat actuel. — Aujourd'hui, i3 juillet, on constate que, depuis la fin de mai, cette vigne s'est considérablement améliorée. Les deux pre- mières catégories de ceps, surtout la deuxième, où la végétation était arrê- tée, sont dans un état très-peu inférieur à ce qu'il serait sans la maladie, tandis que si on ne les avait pas traités, suivant ce qui arrive d'habitude, ils n'auraient fait que péricliter cette année. » Quant à ceux qui étaient très-malades, c'est-à-dire dans la troisième phase de la maladie, après être restés sans végéter depuis la première quin- zaine ^de mai jusqu'à la fin de juin, ils commencent, depuis une huitaine, à allonger leurs pousses au lieu de dépérir de plus en plus, comme cela serait arrivé sans le traitement. » D'autre part, en examinant les racines de ces ceps, on voit sur tous, même sur ceux qui sont très-malades, du chevelu nouveau et pas de Phylloxéras, ou seulement quelques-uns par cep. » Conclusion. — Le sulfocarbonate de sodium, ce que j'avais déjà an- noncé en 1874 {Comptes rendus, 2e semestre), est, comme insecticide, aussi énergique que son congénère» celui de potassium : il est, comme lui, sus- ceptible de faire développer de nouvelles racines à une vigne épuisée par la maladie et, par conséquent, d'après ce que nous savons déjà, de lui permettre de vivre, et même de la ramener à son ancienne vigueur. (211 ) » Ce produit employé aux doses efficaces n'est pas nuisible à la plante, et, eu égard au bas prix auquel on peut le fabriquer, il pourrait devenir d'un emploi plus fréquent que le sulfocarbonate de potassium. II. — SULKOCARBOSATE DE BARYUM. » Ce sulfocarbonate, comme on le sait, est à l'état solide et a l'aspect d'une belle poudre jaune de soufre; il est très-peu soluble dans l'eau (il exige environ trois cents fois son poids d'eau); à l'air et dans le sol, il résiste beaucoup plus longtemps à la décomposition que les sulfocarbonates alca- lins; enfin les matières qui servent à le fabriquer ne sont ni rares ni chères, de plus, n'exigeant pas d'eau pour son emploi, il y avait donc intérêt à l'expérimenter sur les vignes phylloxérées. » Par mes expériences de 1874 et de l'année dernière, je savais déjà que, comme ses congénères, il était très - énergique sur le Phylloxéra, même dans le sol. Cette année, son application a été faite sur une assez grande étendue, et voici sommairement 1 état actuel des résultats obtenus: » Première expérience. — Cette expérience, faite sur les vignes de M. Rousseau, de Cognac, le 3o et le 3i décembre 1875, a porté sur cent- dix ceps et a été variée de la manière suivante; tout en traitant toute la surface infestée: i° trente-deux ceps reçurent chacun 760 grammes de produit; 20 dix-huit reçurent 570 grammes et 3° soixante reçurent chacun 35o grammes. » Ces ceps végètent dans un sol calcaire peu profond et sur un sous- sol de même nature, mais pierreux; ils sont âgés d'environ douze ans. Au moment du traitement ils étaient fortement phylloxérés, bien qu'ils eussent à peu près mûri leur récolte; leurs grosses racines pouvaient être consi- dérées comme mortes, et ils ne devaient pas fructifier cette année. » Les lignes de ceps ayant été déchaussées pour la taille (façon d'hiver habituelle dans les Charentes) jusqu'aux grosses racines, on répandit dans la rigole environ la moitié du sulfocarbonate; puis, en même temps qu'on ramenait la terre au pied des ceps et qu'on enterrait la substance, on faisait, dans les intervalles de droite et de gauche, deux autres rigoles qu'on trai- tait de la même manière, et ainsi de suite; de sorte que, en même temps qu'on comblait une rigole, on en faisait une autre. Ces rigoles étaient suf- fisamment larges pour que l'on pût considérer la surface comme entière- ment traitée. » Du 4 janvier au 12 du même mois il plut beaucoup, le pluviomètre accusa près de 60 millimètres d'eau; l'expérience avait donc été faite en de bonnes conditions. ( 212 ) » Résultat. — Le 8 mars deux ceps dans chaque cas furent examinés; malgré les recherches les plus attentives, il me fut impossible devoir des Phylloxéras, qui étaient cependant très-nombreux lors du traitement. Comme contrôle, j'examinai aussi quelques ceps voisins qui n'avaient pas été traités là: les insectes étaient toujours en très-grande quantité. » Actuellement, c'est-à-dire après deux mois et demi de végétation, on voit tout d'ahord que le remède n'a pas été nuisihle à la vigne et cela bien que la dose de substance employée ait été très-forte; on ne trouve pas non plus de Phylloxéras sur les racines, ou seulement quelques-uns sur certains ceps. Mais ce qu'il y a de non moins important, c'est que ces ceps épuisés émettent du nouveau chevelu, leurs pousses s'allongent et ils semblent devoir améliorer de plus en plus leur végétation, tandis que les vignes voisines non traitées, qui étaient au même état l'année dernière, n'ont pas de nou- velles racines et ont cessé de végéter depuis plus d'un mois. » DEUXIÈME expérience. — Ici on a opéré sur environ trois cents ceps d'une vigne appartenant à M. Thibaut. Le sol de cette vigne est silico-argi- leux; les ceps sont âgés et déjà très-affaiblis par la maladie, mais, grâce à la grande compacité du sol, les insectes, lors du traitement, n'étant pas très-nombreux sur les racines, chaque pied de vigne reçut environ 200 grammes de sulfocarbonate qu'on répandit comme dans l'expérience ci-dessus. Le terrain était très-humide et il plut beaucoup quelques jours après : dans les douze premiers jours qui suivirent l'expérience, il était tombé 5i millimètres d'eau. » Résultat. — Le traitement avait été exécuté les 3 et 4 février; le 2 mars, soit un mois après, j'examinai quelques ceps; sur aucun je ne trouvai de Phylloxéras, tandis que sur les ceps voisins non traités on les voyait rela- tivement nombreux. Lors de cette visite je retrouvai encore quelques pelites mottes de sulfocarbonate qui n'étaient pas entièrement décomposées. Le fait de la longue résistance dans le sol de ce produit est important pour la pratique, puisqu'elle lui permet d'attendre pendant assez longtemps les pluies qui doivent diffuser le principe toxique dans les couches terreuses. » En ce moment tous les ceps traités forment de nouveau chevelu et continuent d'allonger leurs pousses, tandis que sur les ceps voisins il n'y a rien de semblable; la bonne action du remède se trouve donc établie. » TROISIÈME EXPÉRIENCE. — La troisième expérience, dont j'ai à rendre compte sommairement, a été f.iile chez M. Jules Robin, dans sa propriété de Lafont, le !\ mars de celle année. On a traité une tache comprenant environ deux cents ceps. La vigne est jeune et visiblement malade depuis ( 2l3 ) l'année dernière. Près de la moitié des ceps traités avaient déjà leur sys- tème radienlaire fort endommagé; le reste de la taclie était en meilleur état. Le sol est argilo-ealcaire. On a traité la partie la plus affaiblie avec s5o grammes par cep et l'autre avec 200 seulement. L'épandage du sulfo- carbonate a été fait comme dans les deux autres expériences et par un temps très-pluvieux, c'est-à-dire dans de très-bonnes conditions. » Résultat. — Le 28 juin, jour où j'ai fait une visite à celte vigne, je re- marquai que les ceps, qui étaient au début de la maladie lors du traitement, ne paraissaient plus malades; que les autres continuaient à végéter, et qu'il se formait sur leur souche de nouvelles racines, destinées à remplacer celles qui avaient été détruites. D'un autre côté, sur cinq ou six ceps qu'on a examinés très-attentivement, on n'a pu trouver que quelques Phylloxé- ras. Enfin, la meilleure preuve du bon effet du remède, c'est que, dans le même vignoble, à une dizaine de mètres de la tache traitée, on voit une autre tache déjà plus malade que la première, et qui n'était même pas vi- sible extérieurement l'année dernière. » Quatrième et cinquième expérience. — J'ai encore fait deux autres expériences avec le sulfocarbonate de baryum, l'une le i5 avril, chez M. E. Martell, à Chanteloup, et l'autre à Crecey, chez M. J. Martell, son frère. La dose employée était de 200 grammes par cep. » Malheureusement, pour ces deux expériences, le résultat a été à peu près négatif; il est resté beaucoup d'insectes vivants; les pluies se sont fait attendre quinze jours ou trois semaines, et quand elles sont arrivées il était un peu tard, et surtout elles n'étaient pas assez fortes; la substance s'est décomposée sans qu'elle ait pu être diffusée dans le terrain infesté. n Conclusion. — Il ressort des trois premières expériences que le sul- focarbonate de baryum appliqué sur les vignes phylloxérées pendant la saison des pluies est un insecticide puissant; qu'il est capable, comme les sulfocarbonates alcalins, une fois le Phylloxéra détruit, de faire vivre la vigne et de lui permettre de reformer son système radienlaire. » Des deux dernières expériences, il résulte aussi malheureusement que, si les pluies se font trop longtemps attendre après l'application, ou si elles sont trop faibles, le remède ne développe pas toute son énergie. Néan- moins je pense que dès à présent on ne saurait trop recommander aux viticulteurs l'essai de ce sulfocarbonate. » Quelques autres expériences faites avec le sulfure de carbone, seul ou réuni au sulfate de potasse dans la proportion où ces deux produits se trouvent dans le sulfocarbonate de potassium employé comparativement, C.R., 1876, l'Srmestre. (T.LXXX11I, N" ô.) 28 ( ai4 ) m'ont aussi donné des résultais intéressants. En attendant que je publie en détail ces expériences, voici le résumé sommaire des résultats connus jusqu'ici : » i° En détruisant les insectes dans une vigne avec le sulfure de carbone (pour cela j'ai employé la solution aqueuse , titrant environ , u20 u ) , on voit cette vigne reformer son système radiculaire et se rétablir peu à peu. » 2° Le sulfate de potasse seul, appliqué même à forte dose sur des ceps très-malades, non-seulement ne tue pas les Phylloxéras, mais en- core ne produit aucun effet sur la végétation, la plante continue à dé- générer. » 3° Si l'on emploie le sulfure de carbone et qu'on y ajoute une quan- tité de sulfate de potasse égale à celle que peuvent fournir 100 grammes de sulfocarbonate de potassium, et qu'on applique comparativement ce dernier sel à cette dose, à d'autres vignes dans le même état, on obtiendra des deux éléments dissociés le même résultat que de leur combinaison. L'action du sulfocarbonate de potassium est bien due avant tout à sa pro- priété antipbylloxérique. » Enfin, il ressort aussi de ces expériences, ainsi que de celles faites avec les sulfocarbonates de sodium et debaryum,que, si l'on détruit les Phylloxé- ras par un procédé quelconque, la vigne se rétablira. Le rétablissement se fera d'autant plus vite que le sol contiendra plus de substances nu- tritives, a VITICULTURE. — Résultais obtenus par l'emploi de la pyrite de fer contre l'oïdium. Lettre de M. J. François à M. le Secrétaire perpétuel. « J'ai l'honneur de vous rendre compte des essais faits cette année, dans l'Aude et dans l'Hérault, notamment dans les communes de Puycherie et d'Olonzac, contre l'oïdium, par l'emploi de la pyrite de fer substituée au soufre. » Nous avons à noire disposition, après broyage et blutage, dans notre usine de Puycherie (Aude) : N° 1. Pyrite marchande, crue, des usines deSalindre, venant de Saint-Juhen-de-Valjjalgues (Gard , à 4*> | pour 100 de soufre. N° 2. Pyrite brûlée, venant de Saint-Julien-de-Valyalgues (Gard) à 5 à 8 pour 100 de soufre. N° 3. Pyrite, menue, du Soulier (Gard), venant de Stok-de-IIalde, à 3o pour 100 de soufre. N° k. Pyrite riche de la Cabarède (Tarn), à, 52 pour 100 de soufre. ( 2I5 ) » On a employé concurremment les pyrites de la Gabarède et de Sainl- Julien-de-Valgalgues aux deux soufrages préventifs de la pousse et de la floraison. » La pyrite de la Cabarède agit avec plus d'activité que celle de Saint- Julien -de-Valgalgnes. » Le résultat a été satisfaisant, sur tous les points où les essais ont été faits, dans des vignes situées au milieu d'autres vignes soufrées au soufre. Vert plus intense et plus noir sur les feuilles et sur les jeunes pousses; vigueur reconnaissable à la vue et à une grande distance; aspect rappe- lant les effets d'une forte fumure d'hiver. » On suit ces effets avec attention, afin de se rendre compte des résul- tats comparés du soufre et des pyrites contre les retours de l'oïdium, dans les mois de juillet et d'août. » L'oïdium est très-menacant cette année. Il faut remonter à six ou huit ans pour le retrouver avec la même intensité. » M. Prud, M. Ch. Ballet, M. J. Juxg, M. Ch. Burtin, M. Ozanex- (jIiabé adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. E. Lefebvre adresse la description et les dessins d'un nouveau mé- téorographe. (Renvoi à l'examen de M. Ch. Sainte-Claire Deville.) M. IV. Jabloxowski adresse, de Varsovie, un Mémoire d'Analyse mathé- matique portant pour titre: « Méthode des changements ». (Renvoi à l'examen de M. Hermite.) M. J. Hugentobler adresse divers documents relatifs à l'origine des mé- thodes pour l'enseignement des sourds-muets, récemment soumises au jugement de l'Académie par M. Magnat. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Decharme adresse une Note « Sur les qualités sonores comparatives des métaux ». (Renvoi à l'examen de M. Desaius.) 28.. ( 21(3 ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. IJé'icrt, intitulée : « Ondulations de la craie dans le nord de la France (Evlrait des Annales des sciences géolo- giques) », cl divers autres opuscules de géologie, du même auteur. M. le Président de la Société linnéenne de Normandie informe l'Aca- démie que l'inauguration de la statue d'Eliede Deaumont aura lieu à Caen, le dimanche 6 août, à midi. MM. Cliarles Sainte-Claire Deville et Daubrée veulent bien accepter la mission de représenter l'Académie dans cette cérémonie. ASTRONOMIE. -- Découverte de la planète (164) à l'Observatoire de Paris. Note de M. Paul Henry, présentée par M. Le Verrier. Temps moyen 1876. de Paris. Ascension droite. Déclinaison. Juillet 12 i^'oo" i5h56"1 — 2i°59' Mouvement diurne — 3^s — •)' » La planète est de la grandeur ia,5. » Observations de la planète (\6l\), faites à Céquatorialdu Jardin; par MM. Henry. Temps mojen Ascension Distance 1816. de Paris. droite. t. fact. par. polaire. 1. fact. par. h m 9 li m s _ o , „ Juill. i2. io. 4i.4'3 i5. 56. io,45 +li,357) m. 58. 41,0 -(0,907) i3. io.aS. i3 15.55.37,95 -+-(7, 319) 112.545,2 —^,910) 14. 9.57.58 i5. 55. 7,83 + (7,23i) 112.12.45,5 -(0,915) Position moyenne, pour 1876,0, de rétoile de comparaison commune aux trois observations. Étoile. Ascension droite. Réduction au jour. Distance polaire. Réduction au jour. S Scorpion. i5h53mo»,20 -+-2,86-+- 2.86 + 2,85 ti20i6'o",g +16,9 + 16,9+16,9 ASTRONOMIE. — Observations de la planète ( 1 64) (P<"tl Henry), fuites à l'Observatoire de Marseille; par M. E. Stéphan. Temps moyen Ascension Distance 1876. de Marseille. droi'.e. I. f. p. polaire. I. I. p. Obs. Juill. i3. 10.27.24 i5. 55. 37,5o +(1,370) 112.5.49,0 —(0,5.479) Cob'8ia 14. 10. 0.14 i5.55. 7,68 +(7,285) 112.12.42,6 —(o,532o) i5. 9.54.36 i5.54. 38,65 +7,283) 112.19.49,0 -(o,53oo) [ â*7 ) » Ces trois positions de la planète (164") ont été obtenues au moyen d'une même étoile auxiliaire, comparée elle-même avec l'étoile c? du Scorpion. » chimie. — Sur les circonstances de production des deux variétés prismatique et octaédrique du soufre. Note de M. D. Gernez. « On sait que le soufre peut affecter deux formes cristallines incompa- tibles, l'octaèdre droit à base rectangulaire que l'on prépare généralement par évaporation spontanée des solutions dans le sulfure de carbone et le prisme oblique symétrique que l'on obtient par voie de fusion; les deux espèces de cristaux peuvent se transformer l'une dans l'autre à des tempé- ratures convenables : ainsi, chaque prisme maintenu à la température or- dinaire se divise avec dégagement de chaleur, sans changer de forme extérieure, en une multitude de petits cristaux oclaédriques , et de même les octaèdres suffisamment chauffés éprouvent une dévitrification analogue et se transforment en prismes. Je me suis attaché à préciser les circon- stances dans lesquelles se produisent ces deux variétés de soufre, sans in- tervention d'aucun dissolvant, et voici quels sont les résultats de cette étude. » Supposons d'abord que l'on opère avec du soufre provenant de solutions dans le sulfure de carbone: si, après l'avoir fondu, on l'abandonne au re- froidissement dans un bain-marie, en le préservant du contact de poussières de soufre, il sera facile de le maintenir à l'état de surfusion à une tempéra- ture bien plus basse que celle où on le solidifierait par le contact d'un germe cristallin. Dans ces circonstances, le soufre peut devenir solide sous deux influences : par un refroidissement rapide de l'un des points de la masse liquide ou par le frottement de deux corps solides au sein du liquide. On réalise facilement le premier cas en touchant avec un corps froid un point de la surface extérieure du vase qui contient le liquide : la solidifica- tion commence en face du point refroidi et se propage dans toute la masse liquide avec une vitesse d'autant plus grande que la température est plus éloignée du point de fusion. Pour réaliser le second cas, il suffit, si l'on a laissé dans le liquide un long fil de verre, d'appuyer sur le fil de manière que son extrémité frotte contre le fond du tube; on voit aussitôt naître aux points frottés des cristaux qui envahissent rapidement tout le liquide. J'ai reconnu que les cristaux qui se produisent dans ces deux cas sont toujours des prismes aux températures supérieures a Go degrés et jusqu'à la tempé- rature de fusion du soufre prismatique. ( 2.8 ) » Il résulte de là que la l'orme prismatique peut être considérée comme la figure d'équilibre du soufre aux températures supérieures à 60 degrés, puisque c'est celle qui se produit spontanément, c'est-à-dire en l'absence d'un germe cristallin. Du reste, si l'on sème dans le soufre surfondu un cristal prismatique, il ne se développe que des prismes comme dans les cas précédents. Quelle que soit leur origine, ces cristaux prismatiques aban- donnés à la température ordinaire perdent peu à peu leur transparence, ce qui les fait paraître d'un jaune plus pâle. » INÏais il est une influence capable de produire des octaèdres aux tempe ratures où naissent spontanément des prismes, c'est celle d'un germe cristallin octaédrique. Vient-on, en effet, à amener dans le soufre surfondu un cristal octaédrique, il se développe au sein du liquide jusqu'à solidifi- cation complète. L'accroissement de ces cristaux est beaucoup plus lent que celui des prismes : cela doit tenir principalement à ce que la cha- leur dégagée pendant la solidification des octaèdres est plus grande que celle qui se produit dans la formation des prismes. On voit, d'après cela, qu'il est possible de produire à une même température, dans du soufre surfondu, les deux variétés cristallisées du soufre, comme je l'ai fait voir antérieurement pour le cas des solutions dans la benzine, le sulfure de carbone, etc. Pour réaliser l'expérience d'une manière commode, on prend un tube de verre de 1 centimètre de diamètre, on le courbe à la lampe en forme d'U, de manière que les deux brandies soient aussi rap- prochées que possible ; on met du soufre dans une des branches, on le fond à 125 ou i3o degrés dans un bain de chlorure de calcium; il passe alors en partie dans l'autre branche. On préserve le liquide contre les poussières extérieures par des tampons de papier placés sur les orifices du tube, puis on introduit le tube dans un bain-marie, par exemple dans un ballon contenant de l'eau maintenue en ébullition : le soufre resterait indéfiniment liquide dans ces conditions; mais, si l'on enlève le papier qui couvre l'un des orifices du tube et si l'on y laisse tomber une petite par- celle de soufre octaédrique, on voit aussitôt naître à la surface liquide un cristal octaédrique qui est retenu par capillarité sur cette surface et se dé- veloppe de haut en bas, envahissant graduellement les couches inférieures du liquide. Cette solidification, sans changement de la température am- biante,'étant accompagnée d'une diminution de volume, et la surface libre primitive étant solidifiée, il se fait, au-dessous, un vide qui fait baisser dans l'autre branche du tube le niveau du liquide; d'une quantité qui est à peu près \ de la hauteur primitive, lorsque les octaèdres sont descendus ( 2I9 ) jusqu'à la partie coudée. A ce momeu^ si l'on veut avoir des prismes dans l'autre brandie, il suffit de déboucher son orifice et de toucher le liquide avec un fil de verre portant un cristal prismatique. En quelques secondes, les prismes viennent rencontrer les octaèdres dans la partie coudée, et, comme à la température de l'expérience les deux espèces de cristaux sont translucides, il est impossible de les distinguer les uns des autres. Mais vient-on à laisser refroidir le tube pendant quelques minutes, aux points où ils rencontrent les octaèdres, les prismes deviennent opaques et pren- nent une teinte blanchâtre qui s'étend peu à peu dans toute la région pris- matique, laquelle contraste aussi par son opacité avec les octaèdres qui ont conservé leur transparence et leur couleur. On peut du reste produire faci- lement les mêmes effets dans un tube droit; il suffit de semer les octaèdres à la surface, et, lorsque la moitié supérieure du liquide est solidifiée, de toucher avec un corps froid l'extrémité inférieure du tube : on produit ainsi dis prismes dans la moitié inférieure du liquide; ou bien encore, par un tour de main facile à concevoir, on fait tomber un octaèdre à la partie inférieure du liquide et l'on sème plus tard des prismes à la partie supé- rieure. » Les octaèdres que l'on produit dans le soufre surfondu présentent une limpidité d'autant plus grande qu'ils se sont formés plus lentement, c'est- à-dire à une température plus élevée. Vers iii et 112 degrés, ils mettent plus d'une heure pour atteindre 1 centimètre d'épaisseur : ils ne se pro- duisent plus lorsque la température ambiante atteint environ ii3 degrés. A cette température le soufre octaédrique entre en fusion, s'il est en par- celles très-petites, c'est-à-dire susceptibles d'être amenées rapidement en totalité à la température de fusion. Au contraire, s'il est en fragments de quelques millimètres d'épaisseur, pour peu que la température ambiante s'élève au-dessus du point de fusion, chaque fragment, après avoir éprouvé la fusion à sa surface, se dévitrifie à l'intérieur en donnant des prismes microscopiques au contact desquels se solidifie la partie fondue qui se remplit alors de petits prismes nettement visibles. Cet effet se produit tant que la température ambiante ne dépasse pas 1 17°,4 qui est, comme je m'en suis assuré, le point de fusion du soufre prismatique, lequel se confond avec le point de solidification du soufre octaédrique fondu au-dessous de i3o degrés. « J'ai supposé que, pour réaliser les expériences précédentes, on se ser- vait de soufre octaédrique; on arrive aux mêmes résultats en faisant usage de soufre en canon ordinaire : dans ce cas, il convient de fondre le soufre ( 220 à une température un peu plus élevée et d'opérer dans des tubes très-pro- pres, afin d'éviter la coloration permanente qui résulte de l'action des matières organiques sur le soufre fortement chauffé. » chimie GÉNÉRALE. — Recherches critiques sur certaines méthodes employées pour la détermination des densités de vapeur, et sur les conséquences qu'on eu tire. Note de AI. L. Troost et I*. Hadtefeuiixe. « Depuis les expériences classiques de M. Cahours sur les densités de vapeur des acides acétique, iormique, etc., et celles que l'un de nous a publiées avec M. H. Sainte-Claire Deville sur un grand nombre d'antres substances, il est établi qu'il faut, pour obtenir exactement les densités, atteindre une température telle que le coefficient de dilatation de la vapeur devienne égal au coefficient de dilatation de l'air. Il est de plus nécessaire que la loi de compressibilité de la vapeur soit la même que celle de l'air ; aussi M. Regnault a-t-il insisté pour que les résultats obtenus à haute tem- pérature, sous la pression ordinaire, soient vérifiés par des expériences effec- tuées sous faible pression. » La méthode de M. Dumas convient tout aussi bien pour ces dernières recherches que pour les premières ; il suffit, en effet, de faire communi- quer le col du ballon avec une grande enceinte, où il est facile de main- tenir une pression constante et aussi faible que l'on veut. » Dans les déterminations faites jusqu'à ces dernières années, on avait la précaution de mettre d'avance dans le ballon un assez grand excès de matière pour que l'air lût complètement chassé pendant l'opération. S'il restait des traces d'air, elles ne pouvaient pas altérer d'une manière notable l'exactitude du résultat. Cela revenait à diminuer d'une petite quantité la capacité occupée par la vapeur. » Ou évitait ainsi d'avoir à se préoccuper de la loi de Dalton sur les forces élastiques des gaz mélangés, loi qui, d'après les expériences de M. Regnault, n'est pas rigoureusement applicable à des mélanges en pro- portion quelconque d'air et de vapeurs. » Mais, depuis un petit nombre d'années, plusieurs chimistes ont pris pour ainsi dire, le contre-pied de la règle suivie ordinairement. Au lieu de mettre le col du ballon en communication avec une grande enceinte à faible pression, et d'employer un excès de matière pour qu'à la fin de l'opé- ration le ballon soit à peu près uniquement occupé par la vapeur sous faible pression, ils laissent le ballon en libre communication avec l'atmo- ( 341 ) sphère; et, pour être sûrs que la vapeur n'acquerra cependant qu'une faible tension, ils n'y mettent qu'une très-petite quantité de la substance à vapo- riser. La vapeur dont on cherche la densité se trouve ainsi mélangée avec un très-grand excès d'air. » Au moment de la fermeture du ballon, on note la pression atmosphé- rique; puis, après refroidissement et pesée, on mesure le volume toujours considérable de l'air qui y est resté. On en déduit par le calcul la force élastique que possédait cet air au moment de la fermeture. On admet en- suite que la différence entre la pression atmosphérique notée et celte force élastique calculée pour l'air représente exactement la tension de la vapeur dont on cherche la densité. C'est en réalité admettre que la loi de Dalton, sur la force élastique des gaz mélangés, est rigoureusement exacte pour le mélange en proportion quelconque de l'air et de la vapeur en question, bien qu'aucune expérience ne l'ait établi. » C'est parce procédé que MM. L. Plavfair et J.-A.Wanklyn (Proceedincjs ofllie Royal Society of Edinburcjli, t. IV, p. 396) ont cherché à déterminer la densité de vapeur de l'acide hypoazotique, à des températures inférieures à son point d'ébullition, en vaporisant (diffusant) une petite quantité de ce produit clans un gaz inerte, l'azote. » C'est également par ce procédé que M.Wurtz a, dans une première série d'expériences (Comptes rendus, t. LXXVI, p. 602), pris la densité de vapeur du perchlorure de phosphore à des températures inférieures à celles de sa distillation sous la pression ordinaire. Dans ces expériences, le volume de l'air resté était jusqu'au quadruple (i65fC,i5) de celui (39e0, 75) de la vapeur. » On a été plus loin : ou a remplacé l'air, dans lequel se faisait la diffu- sion, par une vapeur plus dense, mais dont ni le coefficient de dilatation ni la loi de compressibilité ne sont rigoureusement connus. Ainsi M.Wurtz, dans une seconde série d'expériences, a mis dans le ballon un très-grand excès de protochlorure de phosphore avec une très-petite quantité du per- chlorure dont il voulait déterminer la densité. » Pendant l'opération, la vapeur du protochlorure a rempli le ballon en chassant l'air; on a attendu, pour fermer le col, le moment où la petite quantité de perchlorure solide s'était diffusée dans cette vapeur de proto- chlorure. On a eu alors un ballon fermé, plein d'un mélange de vapeurs de protochlorure et de perchlorure de phosphore. « Les nombres obtenus par ce procédé ont été de beaucoup supérieurs à celui que M. Cahours avait déterminé, pour une température peu diffé- C. R., 1873, 2' Semestre. {T. LXXXIII, N° 3.) 29 ( 222 ) rente en opérant sous la pression atmosphérique, et en suivant les règles ordinaires. » M. Wurtz a conclu de ces nombres que la présence du protochlorure de phosphore avait diminué la tension de dissociation du perchlorure. Cela revient à dire, d'une manière générale, que, lorsqu'un composé peut, comme le perchlorure de phosphore, se dissocier en deux produits gazeux, la présence d'un seul de ces produits suffirait pour diminuer très-notable- ment la tension de dissociation du composé. » M. Wurtz trouve dans ces mêmes nombres un nouvel argument pour faire admettre que l'équivalent du perchlorure de phosphore correspond à [\ volumes et non à 8 volumes. » L'importance de ces conclusions théoriques nous a fait penser qu'il y avait utilité à soumettre au contrôle de déterminations directes les bases mêmes du calcul, qui a été appliqué à des expériences dont la précision ne saurait être mise en doute. Ces déterminations nous ont paru d'autant plus nécessaires aujourd'hui, que d'autres chimistes s'engagent dans la voie nouvelle que semblent ouvrir les expériences dont nous parlons (i). » Dans cette nouvelle méthode, la force élastique de la vapeur du perchlo- rure de phosphore a été regardée comme égale à la différence entre la pres- sion totale (mesurée parla pression atmosphérique) et la force élastique cal- culée de la vapeur du protochlorure de phosphore. Or l'application de la loi de Dation est alors d'autant plus difficile à justifier, que la force élastique de la vapeur du protochlorure n'a pu être calculée qu'avec une approxi- mation très-contestable. Il a fallu en effet, dans le calcul, admettre que cette vapeur avait, à la température où l'on opérait, non-seulement un coefficient de dilatation constant et égal à celui de l'air, mais aussi une loi de compressibilité identique à celle de l'air. Il y a là plusieurs causes d'er- reur qui proviennent à la fois de la loi de compressibilité, de la différence entre le coefficient de dilatation de la vapeur et celui de l'air, et enfin de la loi de Dalton sur les forces élastiques des vapeurs mélangées. » L'influence de ces causes d'erreur sur le résultat est d'autant plus à redouter, qu'elles agissent toutes dans le même sens pour élever la valeur du nombre que l'expérience donne pour la densité de vapeur cherchée. )> Cette influence est, d'après nos expériences, assez considérable pour (l) M. Mélikof [Deutsche chemhche Gcsellschaft, t. VIII, p. 49°^ annonce qu'il va prendre la densité de vapeur du trichlorure d'iode en la diffusant dans un grand excès de proto- chlorure d'iode. ( 223 ) expliquer la différence entre les résultats obtenus par M. Wurtz et par M. Cahours, et pour ôter par suite toute base aux conclusions que l'on a pu tirer de cette différence. C'est ce que nous essayerons d'établir dans une prochaine Communication. » chimie MINÉRALE. — Action des hydracides sur l'acide sélénieux. Note de M. A. Ditte (r). « Le composé SeO2, 2I1 Brest susceptible de se combiner avec une nou- velle quantité d'acide bromhydrique. A la température ordinaire il absorbe énergiquement ce gaz avec dégagement de chaleur, bientôt la réaction se ralentit, les cristaux s'agglomèrent en petits noyaux compactes que le gaz pénètre difficilement et l'absorption devient très-lente; on la rend plus rapide en maintenant la matière à — i5° environ: on obtient alors des paillettes brunes, brillantes, agglomérées entre elles, dont la composition correspond à la formule 2Se02, 5HBr. La chaleur le décompose au-dessus de 65 degrés en donnant du brome et de l'eau, mais aux températures inférieures à celte limite il dégage de l'acide bromhydrique et se transforme en SeO2, 2rIBr. La mesure de la tension de dissociation ne peut phissefaire à l'aide de la machine pneumatique à mercure : le gaz attaquerait ce métal ; on l'effectue de la manière que voici : le ballon A renfermant la matière qui se décompose est maintenu à une température convenable ; il est fermé par un bouchon de caoutchouc qui, portant un tube à robinet de verre, aboutit à un robinet à trois voies communiquant d'autre part avec un ballon B de 25o centimètres euhes environ, fermé lui aussi par un robinet: tout le système communique avec une machine à faire le vide. Entre cette machine et le robinet à trois voies est interposé un tube rempli de potasse, de manière à empêcher l'acide bromhydrique d'arriver jusqu'au mercure. On pèse le ballon B vide, puis on le met en communication avec A: il se remplit d'acide bromhydrique sous une tension qui est précisément la tension de dissociation à la température de l'expérience; au bout de quelque temps, l'équilibre étant établi, on pèse le ballon B, et de son poids on déduit la pression du gaz qui le remplit; on recommence l'expérience après avoir fait le vide dans le ballon Bon sans prendre cette précaution, mais en faisant varier la température de A : on trouve ainsi aux diverses tempéra- tures les valeurs suivantes pour la tension de dissociation du composé aSeO2, 5HBr. i; Voir Comptes rendus, séante du 3 juillet 18^6. 29" ( "4 ) A — 6? io8""n o i35 -4-1 I I(}l l4 20<| 3o 2S7 4i 335 54 4°4 ) traces de vapeurs de 62 4°4 ) brome. ( Décomposition avec vapeurs '"" (de brome en abondance. La tension de dissociation serait nulle au voisinage de — 26°. » L'élude des combinaisons précédentes exigeait un courant continu d'acide bromhydriqne pur, qu'il soit possible d'arrêter à volonté ou de prolonger pendant longtemps. Je me le suis procuré sans difficulté par la méthode de Laurent et avec une disposition fort simple d'appareil. Une cornue lubulée de 2 litres environ est remplie jusqu'aux deux tiers de naphtaline pure; la tubulure porte une pipette à robinet pleine de brome et terminée par un entonnoir, dans lequel s'adapte un petit tube en S con- tenant de l'acide sulfurique destiné à empêcher les vapeurs de brome d'arriver dans l'atmosphère. Le brome tombant goutte à goutte sur la naphtaline donne des produits de substitution et de l'acide bromhydriqne qui entraine un peu de vapeur de brome. Au sortir de la cornue, le gaz traverse un flacon plein de naphtaline, qui retient le brome entièrement, et une éprouvette pleine de ponce saupoudrée d'acide phosphorique anhydre qui retient le peu de naphtaline qui peut être mécaniquement entraîné. Au sortir de cette éprouvette, le gaz arrive au contact de l'acide sélénieux. » 3. Acide sélénieux cl acide iodhydrique. — Il y a réaction entre ces deux corps anhydres, même à — io°, mais avec décomposition immé- diate; l'acide sélénieux se colore en brun foncé : il se produit de l'eau, de l'iode et du sélénium qui reste sous la forme d'une poudre noire, lorsqu'on enlève l'iode et en traitant la masse par l'alcool. Les deux corps réagissent de même en présence de l'eau : il se forme encore un précipité pulvérulent d'iode et de sélénium. » Les combinaisons de l'acide sélénieux avec ces trois hydracides pré- sentent donc un degré de stabilité tout à fait comparable à celui de ces acides eux-mêmes; la manière dont ils se décomposent sous l'influence de la chaleur correspond bien à l'action que cet agent exerce sur les trois acides pris séparément. ( fc?5 ) » X. Acide sélénieux et acides cyanhydrique el fluorliyJiique. — La combi- naison de ces corps anhydres s'effectue avec élévation de température; je nie suis borné à constater la combinaison sans étudier les produits qui en résultent » 5. Acide sélénieux et acide sulfltydrique. — En présence de l'eau, les deux corps se décomposent avec production de soufre et de sulfure de sé- lénium. J'ai étudié déjà cette réaction avec détails (i). » 6. Acide sélénieux et acide sélénliydrique. — Les deux corps se décom- posent en présence de l'eau avec dépôt de sélénium. Que l'on prenne des dissolutions concentrées ou étendues, chaudes ou froides, on obtient tou- jours le même résultat et pas de composé correspondant à l'acide penta- thionique; après avoir fait passer de l'acide sélénliydrique en excès, la liqueur filtrée, puis séparée de cet excès d'acide, ne renferme plus de sé- lénium. » Le précipité de sélénium que l'on obtient avec une liqueur étendue et froide est extrêmement léger et volumineux; il est rouge pâle et brillant, et soluble entièrement dans le sulfure de carbone qu'il colore en rouge faible. Ce qui n'est pas immédiatement dissous cristallise avec une facilité extrême, si bien qu'en mouillant le précipité avec un peu de ce liquide, au bout de deux ou trois jours, il est entièrement transformé en cristaux rouge-rubis, transparents et très-nets. C'est là un moyen commode d'obtenir, par voie humide et en quantité quelconque, le sélénium cristallisé et soluble dans le sulfure de carbone. La liqueur filtrée, abandonnée à l'évaporation lente, adandonne les mêmes cristaux, et parfois des tables rouges, transparentes, affectant la forme d'un hexagone régulier de plusieurs millimètres de côté, mais tellement minces qu'on ne peut, sans les briser, les retirer du vase dans lequel la cristallisation sera effectuée. » L'acide sélénliydrique sec réagit à température peu élevée sur l'acide sélénieux; il se produit de l'eau et un dépôt noir de sélénium pulvéru- lent. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Observations sur l'iode réactif de l'amidon; par M. Ed. Pichot. « Ayant été chargé d'examiner un échantillon de beurre dans lequel on soupçonnait l'introduction frauduleuse de la fécule , j'ai été conduit à (i) Sur lu préparation et les propriétés d'un sulfure de sélénium (Comptes rendus, sep- tembre 1871.) ( 226 ) reconnaître que la sensibilité de l'iode comme réactif de l'amidon peut être mise en défaut par la présence de certaines matières organiques azo- tées : de ce nombre est l'albumine; le petit-lait trouble provenant de l'égouttage du lait coagulé se conduit comme la solution de blanc d'ceuf. Ce fait est démontré par les expériences suivantes. » Si l'on verse de l'albumine sur de l'iodure d'amidon en suspension dans l'eau, la couleur disparaît. » Si l'on ajoute de l'albumine à une solution d'amidon, l'eau saturée d'iode n'y produit plus de coloration, à moins qu'on n'en verse un grand excès. » L'albumine agit vraisemblablement en s'emparant en proportions dé- finies de l'iode, soit avant, soit après sa combinaison avec l'amidon : on voit en effet, lorsqu'on verse de l'albumine dans la solution aqueuse d'iode, la couleur de celle-ci disparaître. » Il est à peine besoin d'ajouter que la solution d'iode décolorée par l'albumine ne colore plus l'amidon en bleu. » On peut aussi mettre le fait en évidence en opérant avec de la fécule triturée dans un mortier, si l'on a soin, en la triturant, d'y incorporer un peu d'albumine; si alors on y fait tomber de l'iode par gouttes, cbaque goutte produit une tache bleue locale, qui disparaît en peu d'instants, à mesure que la goutte, en s'étalant sur une plus grande surface, ren- contre une quantité suffisante d'albumine. » CHIMIE ORGANIQUE. — De la rliodéine, réaction nouvelle de l'aniline. Note de M. E. Jacquemin. « La réaction classique de l'hypocblorite de chaux sur l'aniline, connue depuis la découverte de cet alcaloïde, ne dépasse pas comme sensibilité 6 (|'(l u. d'après Uragendorff. J'ai pu reculer la limite de sensibilité en me servant de l'hypocblorite de soude et démontrer, il y a deux ans (t), que osc,oi d'aniline dilué dans ioo centimètres cubes d'eau donne encore une nuance violette prononcée, ce qui revient à dire que i gramme d'aniline colorerait ainsi par ce réactif iooo grammes ou 10 litres d'eau. » Lorsque l'aniline ou ses sels sont à un état de dilution plus considé- rable, soit 0,0 1 sur 200 grammes d'eau, les hvpochlorites ne donnent plus 1 Recherche analytique et toxilogique de l'aniline. (Journal de Pharmacie et de Chimie, 1S7 \ ; Revue médicale de l'Est, etc., tic. ( 227 ) qu'une teinte légèrement brune, sans caractère; et, quand ce centigramme d'aniline est dissous dans 5oo centimètres cubes d'eau, les mêmes agents chimiques, à la même dose de dix à quinze gouttes, ne produisent aucun effet visible ; l'eau conserve sa limpidité, reste parfaitement transparente. » J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie une réaction de l'aniline, que je viens de découvrir, vingt-cinq fois plus sensible que la précédente, et précisément applicable aux cas où la limite de sensibilité des hypochlorites paraissait épuisée. En effet, lorsqu'on ajoute alors, que la liqueur soit incolore ou brune, quelques gouttes d'une solution très-étendue de sulfure ammonique (une goutte sur 3o centimètres cubes d'eau), [on voit se déve- lopper une magnifique coloration rose plus ou moins foncée, suivant le desré de dilution de l'aniline. » Cette coloration est encore très-manifeste dans une eau qui ne ren- ferme que /j milligrammes d'aniline par litre, soit quatre millionièmes de gramme par centimètre cube, ce qui me porte à affirmer que 1 gramme d'aniline, par l'effet de l'hypochlorite de soude et d'un sulfure alcalin, devient capable de colorer en rose 25oooo grammes d'eau ou 25n litres, et que par conséquent la sensibilité atteint ., 5 u'0 u u . » La nuance de ce nouveau dérivé de l'aniline ne peut être comparée qu'à celle de la rose, de là le nom de rhodéine que je propose pour le désigner, en attendant la possibilité de l'isoler et de l'étudier. La rhodéine, dans les conditions où je l'ai obtenue, est très-fugace, et disparaît presque instanta- nément quand on ajoute un excès de sulfure. » L'eau chlorée en produit certainement, peut-être parce qu'elle renferme un peu d'acide hypochloreux, mais son aptitude à cette génération n'est pas comparable à celle d'un hypoehlorite. Les oxydants directs ne con- duisent point à ce résultat ; ainsi, quand on fait virer du sulfate d'aniline au pourpre par l'acide piombique, l'addition d'un sulfure ne donne qu'un précipité violet brun. L'hypobromite possède une action spéciale, cpie j'indiquerai dans une prochaine Communication, bien différente de celle de l'hypochlorite. » Les sulfures on polysulfures ont de même seuls le privilège de produire la rhodéine en agissant sur l'aniline préalablement transformée par l'hypo- chlorite : la substitution d'un sulfite ou d'un hyposulfite ne donne rien. » Enfin nulle autre base que l'aniline ne fournit de rhodéine : ainsi la diphénylamine, la toluidine, traitées successivement par l'hypochlorite de soude et le sulfure ammonique, ne produisent rien de semblable. » ( 2*8 ) chimie ORGANIQUE. — Etude sur l'action de l'eau sur tes glycols. No!e de M. Milan Nevolé, présentée par M. Wurlz. « Casius a trouvé, en i865, que le bromure d'éthylène chauffé avec de l'eau à i5o°-i6o°se convertit en aldéhyde. Plus tard Linnemann a étudié l'action de l'eau sur les bromures et chlorures d'autres hydrocarbures, et il a observé spécialement que le bromure d'isobulylène (bouillant à i47°-i48°) se transforme également en aldéhyde correspondante. Cepen- dant on ne trouve pas dans les travaux de ces deux savants une explication satisfaisante de cette curieuse réaction. L'auteur a répété ces expériences avec le même résultat : il a trouvé que la transformation du bromure d'iso- butylène en aldéhyde est complète quand on ajoute au contenu des tubes un peu de carbonate de chaux et de litharge, pour neutraliser l'acide bromhydrique qui prend naissance. D'après son avis, deux explications peuvent être données de cette réaction. » 1. Il se forme d'abord par élimination d'une molécule de HBr un butylène brome qui réagit à son tour avec une molécule d'eau en se trans- formant en aldéhyde; il se forme en même temps une seconde molécule de H Br : CH'CH3 CH3Cir \/ \/ HBr; C -+- HJ0 = CH -f-HBr. n i CH'Br CHBr CHBr CHO » 2. Il se forme d'abord le glycol correspondant, qui se transforme en aldéhyde en perdant les éléments de l'eau : CH3CH3 CtPCU3 CH3CH3 CH3CH3 \/ \/ \/ \/ CBr 4-2H'0= CHO -t-aHBr, C.Ofl = Cil -f- IPO. i i il CH'Br CH'OH CIHOH CHO » L'auteur a préparé le butylène brome en traitant le bromure d'iso- bulylène par la potasse alcoolique. Son point d'ébullition est à 920 gl°. Ce corps fut chauffé avec un excès d'eau en vase clos à i5o°-200°, et ûna- nalemeut jusqu'à 210 degrés et même au-dessus; mais il est resté complè- tement inattaqué. L'éthylène et le propvlène brome se comporteront très- probablement de la même manière. » Conformément à la deuxième explication, l'auteur a étudié l'action de l'eau sur le glycol butylénique primaire tertiaire préparé avec le bromure d'i- sobutylène. Ce glycol bout à 1 76°-! 780. Il a été chauffé avec trois ou quatre CIPCH1 CH3CH \/ \/ CBr = C 1 11 ( 22Q ) fois sou volume d'eau, cinq heures à i8o°-20o°. La substance répandait après l'ouverture du tube une forte odeur aldéhydique; l'aldéhyde elle- même a passé à la distillation avec les premières gouttes et a pu être suffisamment caractérisée par sa transformation en acide isobutyrique au moyen de l'oxyde d'argent. Le glycol éthylénique donne dans les mêmes cir- constances l'aldéhyde ordinaire. On a observé que la température de 200 degrés ne suffisait pas, le glycol éthylénique étant à peine attaqué ; on a été obligé de chauffer à220°-23o° pour trouver des quantités plus notables d'aldéhyde. L'effet a été le même quand on augmentait la quantité d'eau jusqu'à dix ou douze fois du volume du glycol. L'un et l'autre de ces deux glycols chauffés seuls en vase clos aux températures indiquées ne s'altèrent pas du tout. « Il parait donc que, dans l'action de l'eau sur les bromures des hydro- carbures non saturés, ceux-là passent dans leur transformation en aldéhyde parles alcools correspondants^ moins qu'on n'admette qu'il se forme en effet un hydrocarbure brome, mais qu'il est à l'état naissant attaquable par l'eau de façon à donner une aldéhyde. L'auteur a étudié aussi l'action de l'eau sur un alcool trialomique, la glycérine, et il a observé qu'il y a attaque seulement à une température de 20o0-3oo°. Il ne se forme pas d'acroléine, mais, lorsqu'on distille le produit de la réaction, il passe, avec les premières gouttes, un corps d'une odeur particulière qui réduit fortement une solution ammoniacale de nitrate d'argent. On n'a pas réussi à isoler ce corps, vu la faible quantité qui se forme à chaque opération. L'auteur se propose de revenir sur ce sujet. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz. » CHIMIE minérale. — Sur [existence, en Espagne, d'un gisement de mine- rais de nickel, analogues à ceux de la Nouvelle-Calédonie. Lettre de M. Meissonnier à M. le Président. « L'attention de l'Académie vient d'être appelée de nouveau (1 ) sur l'exis- tence d'un gisement de minerai de nickel, découvert en Nouvelle-Calédonie, dans lequel ce métal se trouve à l'état d'oxyde combiné avec la silice, c'est-à- dire à un état de minéralisation tout à fait distinct de celui où le renferment les minerais de provenance européenne, dans lesquels il est associé à l'arse- nic. L'absence de l'arsenic permet d'en extraire un métal très-malléable, ( 1 j Comptes rendus, page 29 de ce volume,. C. K , 1876, i" Semestre. (T. LXXXIii, !V° 5.) 3o ( 230 ) facile à travailler, bien supérieur, par conséquent, au nickel extrait des mi- nerais arsénieux et antimonieux des mines d'Allemagne, dont le traitement fournit un métal aigre et dur au travail. Il n'est pas sans intérêt de faire sa- voir que le silicate d'oxyde de nickel n'est pas exclusivement produit par la Nouvelle-Calédonie. Il en existe, en Espagne, dans la province de Malaga, un gisement dont l'exploitation a été récemment entreprise et dont les premiers travaux ont fourni déjà quelques centaines de tonnes. Divers échantillons de ce minerai ont été examinés au laboratoire de l'Ecole des Mines. » Le dernier bulletin d'analyse du 3 avril i87<>, que j'ai sous les yeux, porte : « Échantillon de nickel silicate avec quartz et mica, remis par M. Mcissonnicr, inspec- teur général des mines, comme provenant des environs de Malaga. » On a dosé pour ioo parties de minerais : Nickel 8,96 Cobalt absence. » Le silicate d'oxyde de nickel qui, sous le nom de /nmélite, était jusqu'à ces dernières années considéré comme assez rare, est donc, en réalité, assez abondant. Si l'industrie trouve avantage à le traiter pour la préparation d'un nickel exempt d'arsenic et d'antimoine, elle n'en sera pas réduite à une provenance unique pour ses approvisionnements en minerais; l'Es- pagne pourra concourir avec la Nouvelle-Calédonie pour les lui assurer, m ANATOM1E PATHOLOGIQUE. — Des caractères analomiques du sang dans les anémies. Troisième Note de M. G. Hayf.m, présentée par M. Vulpian « Nomlnedes (/lobules rouges. — Pour compter les éléments du sang, je me suis servi de la petite cellule décrite par M. Nachet et par moi dans les Comptes rendus du 26 avril 1875. En prenant certaines précautions indis- pensables, on obtient facilement avec ce petit appareil le nombre des glo- bules que renferme 1 millimètre cube de sang, sans s'exposer à commettre une erreur relative dépassant i,5 pour 100. » A. San Dans un travail antérieur (Comptes rendus, t. LXI, p. 374), j'ai rap- pelé que le phénomène de la fermentation de l'urée avait été étudié par M. Jacquemart, dans le laboratoire de M. Dumas, en se dirigeant d'après les vues de l'illustre Secrétaire perpétuel. M. Dumas dit textuellement (Traité de Chimie appliquée aux arts, t. VI, p. 38o) : « C'est par le concours du mucus que l'urine renferme et qui se convertit en ferment que la transformation de l'urée en carbonate d ammoniaque s'opère. » » Et plus loin (p. 38a) : « I.e dépôt blanc qui se forme dans les vases où l'on recueille habituellement les urines, et qui se dépose pendant leur fermentation, parait être le plus énergique de tous les éléments de décomposition. » » Le dépôt était recueilli sur un filtre, et 2 grammes de ferment en pâte ont suffi pour détruire, en vingt-quatre heures, l'urée de ioo grammes d'urine. » Depuis cette époque, plusieurs auteurs ont décrit les infnsoires dans l'urine qui a subi la putréfaction ammoniacale. Dans le travail que j'ai cité plus haut, je signalais, en outre des productions décrites par les au- teurs, les êtres que j'ai plus tard étudiés sous le nom de microzymas. » On s'est également préoccupé de l'origine de ces ferments. M. Pasteur a soutenu que le ferment ammoniacal de l'urine vient « du dehors, soit » en parcourant le canal de l'urètre, qui constitue pour eux un vaste » tunnel, soit par le cathétérisme, etc. », et il soutient encore aujourd'hui qu'il pénètre « de l'extérieur à l'intérieur du corps ». » Jusqu'en 1 865, j'avais également admis que la fermentation ammo- niacale de l'urine est provoquée par des germes venus de l'atmosphère. Mais l'observation des petits êtres mobiles dont j'ai parlé et les études qui 3t.. ( *4o ) me sont communes avec M. Estor, sur la nature et la fonction de cer- taines granulations moléculaires de l'organisme animal ou humain, les- quelles sont capables de produire des bactéries, des formes intermédiaires et des vibrions, m'ont bien vite mis sur la voie. De nouvelles recherches m'ont démontré qu'il n'est pas nécessaire de chercher ailleurs que dans l'urine la cause de sa fermentation ammoniacale ou autre. » Dans un Mémoire (i) publié pendant le siège de Paris, je disais : « Le mucus, en tant que composé chimique, n'intervient en aucune façon dans la putré- faction île l'urine... Le mucus, tel qu'il sort de la vessie avec l'urine, naturellement ou à l'aide de la sonde, n'est pas seulement un composé chimique organique, il contient des éléments organisés : globules de mucus, cellules épithélialts, noyaux de ces cellules et granulations moléculaires. Ce sont là les germes des infusoires. » » Et dans le même Mémoire, je montrais comment il faut s'y prendre pour étudier le passage des granulations moléculaires de l'urine à l'état de microzymas associés par couples ou par trois et un plus grand nombre de grains, affectant la forme d'une petite torula, pour voir ces grains s'allon- ger et la bactérie apparaître. Je citais le dépôt très-abondant formé dans l'urine d'une jeune femme scrof'uleuse, lequel, quoique l'urine fût récente, était formé exclusivement de microzymas, de petites bactéries, de bacté- ries plus grandes et de toutes lesformes intermédiaires entre le microzyma simple ou accouplé et la bactérie constituée. Je signalais, en outre, la régression possible de toutes ces formes en microzymas, de telle sorte qu'il petit arriver que, dans l'urine où il y avait dt>s bactéries en foule, il n'existe plus, à un moment donné, que des microzymas, et vice versa. 11 résulte de cette observation qu'il ne faut pas attacher une grande impor- tance à la forme, mais à l'origine des infusoires de l'urine que l'on exa- mine, ce dont je vais donner plus loin une démonstration sans réplique. » Il y a deux cas à considérer : » i° Celui où l'urine ne fermente qu'après la miction. Dans ce cas, il peut ne pas y avoir de fermentation ammoniacale; au contraire, l'urée peut se conserver et l'urine devenir plus acide, par l'acide acétique et l'acide benzoïque produits (voir Comptes rendus, t. LXI, p. 074.) C'est l'urine physio- logique : on n'y découvre d'abord que des microzymas simples ; si on ne les aperçoit pas, c'est qu'ils sont empalés dans le mucus. Ce n'est que par un changement de milieu, et avec le temps, qu'ils se modifient et acquièrent leur nouvelle fonction ; ce qui se fait plus ou moins rapidement selon les circonstances et la constitution plus ou moins bonne du sujet. [i) Recherches sur la kyestéine [Montpellier médical, octobre 1870 . ( 24 1 ) » 2° Celui où l'urine devient ammoniacale dans la vessie même : c'est l'urine pathologique ; on peut y découvrir, au moment de la miction, même sans cathétérisme préalable, toutes les formes de l'évolution des mi- crozymas. Les médecins ont noté que l'urine devient ammoniacale dès la vessie; dans les cas graves de la maladie de Briglit, où les reins sont altérés dans quelqu'une de leurs parties, dans la néphrite aiguë et la chronique ; dans les inflammations des bassinets et des uretères ; dans les maladies de la moelle où les fonctions de la vessie sont altérées ; dans les rétentions d'urine où, à la suite d'un séjour prolongé, l'urine détermine une phlegmasie de la muqueuse vésicale ; dans la cystite chronique. Lors donc que l'urine devient ammoniacale dans la vessie, il faut admettre que les microzymas, cause pro- chaine de la fermentation, sont des microzymas morbides ou qui le sont de- venus. C'est ce que je formulais ainsi clans un travail publié en 1874 : « Lorsque l'urine devient ammoniacale clans la vessie, le phénomène est corrélatif de la lésion ou de l'état morbide de quelque partie de l'appareil urinaire. » » Le fait que l'urine doit être ammoniacale dans la vessie, et que cet état est corrélatif de la présence d'infusoires (bactéries, bactéridies, microzymas en chapelet), tend à dé- montrer qu'il y a lieu de distinguer fonctionnellement les microzymas dans l'état de santé des microzymas devenus morbides consécutivement à une altération quelconque de l'une des parties de l'appareil urinaire ( 1 ). » » Mais il peut arriver que l'urine, dès la vessie, contienne des mi- crozymas évolués par couples de deux ou plusieurs grains et des bacté- ries, sans qu'elle y soit ammoniacale ou le devienne, même exposée à l'air pendant longtemps, sans soins particuliers. Depuis 1873, une personne qui me touche de près et que j'examine sans cesse, se portant très-bien, d'une bonne constitution, sans cathétérisme, rend des urines qui contiennent des infusoires en apparence les mêmes que ceux de l'urine ammoniacale et ces urines sont acides; elles ne deviennent pas alcalines, même exposées pen- dant plusieurs jours au large contact de l'air. Le volume des urines rendues dans les vingt-quatre heures est normal; la quantité d'urée depuis trois ans y varie de 21 à 2/1 grammes par litre. J'ai prié la Société de Médecine et de Chirurgie pratiques de Montpellier dénommer une Commission pour examiner ces urines. J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie le Rap- port original de cette Commission, avec les dessins à l'appui. » Les médecins qui ne voudront pas égarer leur diagnostic devront ne pas se préoccuper outre mesure de la forme des infusoires de l'urine, mais porter toute leur attention vers les lésions ou les troubles fonctionnels de (1) Voir, pour plus de détails, le travail que j'ai publié à ce sujet [Montpellier médical, février 1874)- ( 24a ) leurs sujets. En finissant, n'est-il pas juste de dire qu'en i8/j3M. Dumas avait eu raison de placer dans le mucus la cause prochaine de la fermenta- tion de l'urine : c'était le fruit d'une merveilleuse intuition. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Du fer météorique. Note de M. E. Yung. « Nous avons entrepris pendant les hivers 1 874-1 875 et 1 875- 1 876 des analyses de résidus de neige, afin d'y déceler la présence de deux corps simples : le fer et l'iode. Ces recherches, au moins en ce qui concerne le fer, ont pris de l'importance depuis les intéressants travaux de MM. Nor- denskiold et Tissandier. » Nous avons recueilli la neige à plusieurs reprises, en diverses altitudes qui sont : Montreux au bord du lac Léman (3^5 mètres), la station des Avants au-dessus de Montreux (979 mètres) et l'hospice du Saint-Bernard (2/491 mètres), et toujours dans les mêmes conditions, n'y intéressant qu'une couche moyenne distante du sol et de la surface. Nous avons exa- miné les résidus de ces neiges au microscope et nous les avons comparés aux poussières recueillies dans les clochers de plusieurs cathédrales (Paris, Varsovie, Samara sur le Volga, Genève, Lausanne, etc.). De plus, nous sommes parvenus à estimer, d'une manière relative, la quantité de fer con- tenue dans ces neiges, en nous basant sur l'intensité de la coloration pro- duite par le sulfocyanure de potassium dans une quantité donnée de résidu. » Ce travail nous a conduit aux conclusions suivantes : » i° Le fer existe dans toutes les poussières accumulées depuis des siècles dans les clochers d'église. Il y possède une forme globulaire ca- ractéristique fort bien représentée par M. Tissandier (1), indiquant qu'il a été porté à une haute température. » 20 Ce fer flottant dans l'atmosphère est entraîné par la neige dans sa chute; nous l'y avons retrouvé dans tous les cas, par les procédés chi- miques. » 3° Malgré nos soins et notre désir, nous n'avons pas rencontré dans les résidus de neige le fer avec la forme globulaire, mais toujours en frag- ments irréguliers. » 4° l-e fer est toujours en plus forte proportion dans les neiges des régions inférieures que dans les neiges recueillies à de plus grandes alti- tudes. 1 Complet rendus, 1. LXXXI, p. S^C). ( 243 ) » 5° Quoique ayant scrupuleusement suivi les indications données par M. Chalin dans son Mémoire du 10 janvier dernier (2), relativement à la recherche de minimes quantités d'iode, nous n'avons pas réussi à constater la présence de ce métalloïde dans les neiges que nous avons exa- minées. » Nous nous proposons de poursuivre ces recherches sur des masses de neige plus considérables, afin d'y constater, s'il y a lieu, la présence du nickel, du cobalt et du phosphore, comme M. Nordenskiold l'a fait pour les glaces polaires. Nous aurions là une excellente preuve de l'origine cos- mique de ce fer. Nous pensons aussi qu'il serait bon de laver et doser les poussières d'une quantité donnée d'air à différentes époques de l'année, afin de saisir le phénomène dans ses variations. Il est à présumer que cette poussière métallique doit se rencontrer en plus grande abondance, dans notre atmosphère, à la suite des pluies d'étoiles filantes des mois d'août et novembre. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur une colonne verticale, vue au-dessus du Soleil. Note de M. E. Renop, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Au Parc-Saint-Maur, le 12 juillet, vers 7h3om du soir, le Soleil étant à 4 degrés au-dessus de l'horizon, et quelques légers cirrhus, chassés lentement de la région du nord-est, le voilant un peu, on commença à apercevoir une colonne verticale de 12 à i5 degrés de hauteur, se per- dant insensiblement en haut, mais nettement terminée par deux verticales, tangentes aux deux bords du Soleil. Lorsque le Soleil fut couché, la colonne devint rouge et plus lumineuse; elle eut tout son éclat de 8h 1 5m à 8h 3om. A 8h 37m-38m, elle était terminée nettement en demi-cercle, vers 6 degrés de hauteur, en conservant à peu près la même largeur horizontale, 35 à 4° minutes. Elle disparut à 8h 43m-44,u> c'est-à-dire trois quarts d'heure après le coucher du Soleil. » Cette apparition est rare. Depuis l'observation d'un phénomène sem- blable faite par Cassini, le 21 mai 1672, on en connaît un certain nombre d'exemples. Elle se produit, comme Bravais l'a fait voir {Journal de l'Ecole Polytechnique, 1847, p. 1 6 5 ) , dans des cirrhus formés de prismes verticaux, terminés par des bases planes et horizontales. On peut ajouter à la théorie de Bravais que le temps considérable pendant lequel on ob- (2) Comptes rendus, t. LXXXII, p. 128. ( Wi serve la colonne verticale après le coucher du Soleil prouve que les nuages dans lesquels elle se forme sont trés-élevés, probablement de ioooo mè- tres au moins, et fait comprendre une des causes de leur rareté. A cette hauteur, les cirrhus sont vus par un observateur jusqu'à une distance de 25o kilomètres, c'est-à-dire dans un lieu où l'horizon fait avec celui fie l'observateur un angle de plus de 2 degrés. Cette circonstance et l'in- flexion des rayons lumineux par l'atmosphère, dont Bravais n'a pas cru devoir tenir compte dans sa théorie, rendent compte de la grande lon- gueur de ces colonnes, indépendamment du balancement des prismes, qui aurait pour effet de nuire beaucoup à la production du phénomène et d'augmenter ses dimensions horizontales, si l'on suppose qu'il dépasse 2 ou 3 degrés. » Le baromètre, à l'altitude de 46m, 38, à 8 heures du soir, le 12 juillet, était à 768™, 09; la température de l'air i4°, 7 ; le degré hygrométrique 70, le ciel beau et le vent nord-est très-faihle. Le lendemain, à 9 heures, le baromètre était à 768™, 64) hauteur qu'il n'avait pas atteint en juillet, depuis 1848. » PAL.EO-ETriiNOLOGlE. — Sur les traces de la présence de l'homme dans les grottes des diverses parties de la Provence. Note de M. Jaubert. (Extrait.) « La Provence, par sa position topographique, son climat, ses cours d'eau, son vaste littoral, en admettant qu'elle ait été autrefois ce qu'elle est aujourd'hui, ne pouvait manquer d'attirer et de fixer les premières peuplades errantes. Cette opinion, établie sur les plus anciennes données de l'histoire, est tons les jours confirmée pnr de nouvelles découvertes; mais, à mesure que les recherches se multiplient, le champ paraît s'élargir et il est, aujourd'hui, à peu près avéré qu'il n'y a guère de grottes, de galeries ou de simples anfractuosités du sol, en Provence, qui n'aient été habitées. Sans parler des grottes de Confaron, de Rians, de Chaleau- Donble, de Gémcnos, où le bronze a été trouvé mélangé à des silex taillés, nous pourrions signaler les environs de Barjols, de Varages, de Cabasse, de Saint- Jullien, de Montferrat et de bien d'antres villages, comme stations préhistoriques à peu près inexplorées, où les traces du passage de l'homme sont évidentes. Elles le sont, non-seulement dans les grottes, mais aussi à la surlace du sol, ainsi qu'on peut s'en convaincre en visitant, près d'Ilyères, le dépôt de coquilles exploré par le duc de Luynes et, dans l'in- térieur des terres, quelques points où l'on trouve un grand nombre de ( 245 ) coquilles (murex, patelles, pinnes) éparses sur le sol, avec des silex taillés et des pointes de bronze ( i ). Mais, à mesure que l'on s'élève vers la région des Basses-Alpes, les traces de ces anciennes populations deviennent de plus en plus fréquentes, probablement par le fait de l'existence de nom- breuses grottes naturelles qui, ayant offert un asile aux premiers hommes, durent les solliciter à s'y établir. Plusieurs vallées étroites, celle du Verdon en particulier, y offrent ce singulier spectacle de grottes parallèles, s' enfonçant dans les parois de leurs rives escarpées. A partir de Gréoulx, par exemple, jusques et au-dessus de Castellane, on rencontre très-fréquemment de ces excavations naturelles, dont quelques-unes sont très-remarquables par leurs dimensions, entre autres celles de Moustiers. Les travaux du canal du Verdon en ont , successivement, mis au jour ou comblé un nombre considérable. Dans des rectifications de routes, près de Saint-Martin, près d'Allemagne, dans des carrières ouvertes pour l'extraction des blocs, dans des travaux d'endigue- ment, on a encore découvert de ces cavernes avec ossements humains et silex taillés. A Gréoulx, surtout, les grottes offrent une disposition particulière ou mieux accentuée : ce sont de longues galeries, régulières, arrondies ou ogivales, prenant jour, pour la plupart, sur la rive droite du Verdon, dans un banc de roches néocomiennes qui s'enfoncent du sud au nord. Ces galeries, souvent réunies par des manches transversales, suivent la couche de terrain et s'en vont ainsi à une distance qu'on ne peut calculer. Cette couche, se relevant vers le nord-ouest, supporte le village qui s'échelonne sur la pente méridionale du coteau. Plusieurs de ses maisons ont, pour caves, des enfoncements dans le roc qui vont se perdre dans les profon- deurs du sol et ne sont autre chose que des entrées de grottes (2). » Les premières fouilles, commencées il y a quelques mois à peine, me donnèrent la certitude que toutes ces grottes avaient été habitées, à une époque antérieure sans doute à l'usage du bronze. Les objets recueillis sont des silex taillés, des silex polis (quelques-uns très-finement), des poinçons en corne de cerf, de nombreux fragments de vases d'une pâte plus ou moins grossière, tantôt rougeâtre, tantôt noire, mélangée de grains de quartz. Ces ( 1 ) Ces dépôts île coquilles se continuent, de nos jours, sur les bords de la mer, partout où l'existence d'une source d'eau douce convie les bateaux de pêche à s'arrêter. (2) J'espère démontrer bientôt l'origine géologique de ces galeries et leur rapport avec le gisement des eaux thermales. C.R., 1876, 2e Semestre. (T. LXXXIil, N« 5. 32 ( 246 ) poteries noires, exactement conformes aux types danois, ne pouvaient être fabriquées que dans un rayon assez éloigné, car il n'y a, dans les environs, ni argiles noires, ni sables quartzeux. Quant aux silex polis, on prétend qu'il en existait une fabrique non loin de Forcalquier. Les deux seuls vases à peu près intacts que j'aie rencontrés portent les traces du feu. Les plus grands étaient ornementés par des impressions digitales, des anses, des cordons en creux ou en saillie, quelques-uns portaient des trous destinés à passer des liens pour les suspendre. Les uns, à peine cuits, se délitent fa- cilement; les autres, au contraire, paraissent irréprochables sous le rapport de la cuisson. Avec ces débris de poteries, se rencontrent de nombreux frag- ments de bois plus ou moins carbonisés; quelques branches de chêne vert éparses offraient une particularité à signaler : la partie ligneuse avait com- plètement disparu ou se trouvait réduite en poussière, tandis que l'écorce, protégée par son tannin, était restée intacte. J'ai gardé plusieurs de ces four- reaux, d'une conservation parfaite. Les ossements d'animaux recueillis, jus- qu'à présent en petit nombre, appartiennent au loup ou au chien, au cerf ou au daim, au sanglier ou au cochon. Quelques petits carnassiers, quel- ques rongeurs, un oiseau de rivage, que je crois être Vavocette, complètent la série... >> Le premier squelette humain trouvé avait été enfoui àl'entréed'une des grottes, avec plusieurs armes de silex; les autres reposent dans les parties profondes. Or ces grottes, ayant la forme de longs boyaux, n'étaient habi- tables que dans leur partie éclairée; aussi avaient-elles été murées, à l'aide de pierres superposées, à 12 ou i5 mètres de l'entrée, et les parties pro- fondes réservées à l'enfouissement des corps, à en juger par la quantité d'ossements que l'on y rencontre sur quelques points accessibles, où ils ont été malheureusement bouleversés par le travail des animaux fouisseurs (la- pins ou blaireaux). » Si l'on considère maintenant le nombre de ces galeries dont le sol est parsemé et les résultats qu'ont donnés les premières fouilles, on ne peut douter qu'il n'y ait eu là une station des plus importantes. Le village de Gréoulx, construit sur l'emplacement même des grottes, serait la continua- tion des habitations primitives; la race actuelle, une filiation plus ou moins directe des premières générations qui, répandues comme elles l'étaient sur les bords du Ver.lon et de la Durance, ont dû concourir à la fondation de Riez (Civilas filieiorum), une de nos plus anciennes villes connues... On ne saurait toutefois, sur les données actuelles, fixer l'âge auquel il faut faire remonter la présence de l'homme dans nos grottes provençales. On n'a ( 247 ) aucune preuve paléontologique de son ancienneté; rien ne prouve que cette présence soit de beaucoup antérieure aux temps historiques. Quand on songe, d'une part, que l'existence de la capitale des Rhéiens est consi- dérée comme bien antérieure à la fondation de Marseille par les Phocéens, il est permis d'admettre chez les populations de cette époque reculée l'u- sage encore exclusif des armes de silex... Mais, d'un autre côté, l'absence du bronze ckns nos grottes ne prouverait pas que ces dépôts soient anté- rieurs à cet âge; car des peuplades disséminées loin des grands centres ont pu conserver leurs usages et leur industrie, alors que le progrès s'éten- dait autour d'elles. En un mot, tous les silex taillés ne sont pas de Vâcje de pierre! Quoi qu'il en soit, l'époque qui nous occupe est fort reculée, et les grottes à explorer sont probablement pleines de révélations. La séance est levée à 5 heures un quart. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE OUVRAGES REÇUS DANS LA SEANCE DU IO JUILLET 1876. ( SUITE.) Sulla successione e persistenza délie sensazioni dei colori; par A. RtCCO. Mo- dena, tip. Soliani, 1 875 ; in-Zj0. Memorie délia Socielà deqli Spettroscopisti italiani ; maggio 1876. Palermo, tip. Lao, 1876; in-4°. Scritti inediti di Francesco Maurolico, pubblicati dal prof. Federico Napoli. Roma, tip. délie Scienze matematiche e fisiche, 1876; in-4°. (Estratlo dal Bullettino di Biblioijrafia e di Sloria délie Scienze matemaliche e fisiche). (Pré- senté par M. Chasles.) Bullettino di Bibliografia e di Sloria délie Scienze matematiche e fisiche; gennaio, febbraio, marzo 1876. Roma, tip. délie Scienze matematiche e fisiche, 1876; 3 liv. in-4°. (Présenté par M. Chasles.) Inlorno aipoligoni inscritli e circoscritli aile coniche. Nota del prof. P.-Dom. Chixini. Bologna, tipi Gamberini e Parmeggiani, 1875; in-4°. Sopra alcuni punti notabili nella teoria elementare de' tetraedri e délie co- niche. Memoria del prof. D. Chelini. Bologna, tipi Gamberini e Parmeg- giani, 1874; in-4°. ( 2/,K ) V uomo pliocenio in Toscana. Memoria del prof. G. CAPELLINI. Roma, Salviucci, 1876; in-4°.( Présenté par M. de Qualrefages.) Aslronomical and meteorological observations, made during tlie year 1873, atlhe United Slates naval Observatory . Rear-admiral B.-F. Sanus. Washington, Government printing office, 1875; in-4°. Seventh annual Report on tlie noxious, bénéficiai, and otlier insects oftlie Slates of Missouri, etc., by C.-V. Riley. Jefferson city, Rega'n et Carter, j 875 ; in-8°. Report on the ventilation of tlie Hall of représentatives, and of the South TVing of the capital of the United States, etc. Commission of inquiry, etc., by Robert Briggs. Philadelphia, press of Henry B. Ashmead, 1876; in-8°. Proceedings ofthe american pharmaceutical Association at the twenty-third annual meeting, held in Roston, mars, september 1875. Philadelphia, Sherman etCie, 1876; hi-8°. Proceedings of the american philosophical Society ; vol. XIV, n° g5. Phila- delphia, 1875; in-8°. First annual Report ofthe Provost to the trustées ofthe Peabody institute of the city of Raltimore; june 4 1868-june 1 1876. Baltimore, Boyle and Son, 1876; 2br. in-8°. Catalogue of paintings, bronzes, etc., exhibited by the Essex Institute at Plummer Hall, november 1875. Salem, 1875*, br. in-8°. Sixth annual Repoit of the trustées ofthe Peabody Academy of Science for the year 1 873. Salem, 1874*, in-8°. Memoirs ofthe Peabody Academy of Science; vol. I, n° IV. Salem, mars 1875; in-8°. Check list of theferns of north America, north of Mexico, published John Robinson. Salem, the naturalists'Agency, i873;in-8°. (A suivre.) ERRATA. (Séance du 10 juillet 1876.) Page 169, ligne 1, au lieu de M. Xknophon, lisez M. Xénoi-uon Papa-Moschos. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 24 JUILLET 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instruction publique adresse l'ampliation du Décret par lequel le Ptésident de la République approuve l'élection que l'Acadé- mie a faite de M. le général Favê, comme Académicien libre, en remplace- ment de feu M. le baron Séguier. physique. — Sur iobseivation de la pattie infra-rouge du spectre solaire, au moyen des effets de phosphorescence ; par M. E»m. Becquerel. (Extrait.) « J'ai déjà montré (i) comment des rayons de la partie infra-rouge du spectre, qui n'ont aucune action sur la rétine, peuvent agir sur les matières phosphorescentes pour détruire l'excitation produite sur elles parles rayons bleus ou violets, et permettent d'étudier le spectre, dans cette région, autre- ment que par les effets calorifiques qui s'y produisent. Il suffit, en effet, de fixer avec un peu de gomme sur une surface, carton ou verre, une substance (l) Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. XXII, |>. 344- — Comptes rendus, t. LXXVII, p. 3o2; 1873. — Edm. Becquerel, La lumière, ses causes et ses effets, t. I, p. 14.. CR. .iS^G. ie .Semestre. (T. LXXX1II, N° 4.) 33 ( 25o ) très-phosphorescente, comme un sulfure alcalino-lerreux impressionnable, pour manifester, après l'impression préalable de la surface à la lumière dif- fuse, l'extinction que la partie infra-rouge du spectre peut produire en agis- sant pendant quelques instants. Quand on opère avec un spectre convena- blement épuré et étalé, on reconnaît que celte extinction fait apparaître des parties inégalement actives, c'est-à-dire des espaces correspondant à des bandes ou'raies noires du spectre solaire; mais cette observation est difficile, même en élevant la température de la surface après l'action du spectre, et l'on n'a que des indications assez vagues sur les positions des bandes les plus fortes. Cependant, avec la plupart des substances impressionnables, on a les mêmes effets avec une même image prismatique, si le temps d'expo- sition à la lumière est suffisant. » J'ai pu rendre visible, dune manière continue, une partie de cette région infra-rouge qui a échappé jusqu'ici à toute observation oculaire immédiate, en opérant comme il suit : dans le volet de la chambre noire, au moyen de deux fentes verticales faites au volet, on fait pénétrer, à l'aide d'un hélio- stat, deux faisceaux de rayons solaires parallèles. L'un des faisceaux, le premier, donne, au moyen d'un prisme à arêtes verticales et d'une lentille, l'image spectrale que l'on veut étudier; je me suis servi de préférence d'un prisme en sulfure de carbone d'un angle de Go degrés; ce premier spectre tombe sur la surface enduite de matière phosphorescente. Le second fais- ceau est reçu sur un prisme en flint blanc, dont l'arête est également ver- ticale, et qui est placé près du premier. On peut faire varier la position de ce prisme de façon à superposer la partie ultra-violette du spectre qu'il donne sur la partie infra-rouge du premier spectre, et à promener les di- verses parties très-réfrangibles de cette seconde image prismatique sur la partie infra-rouge de la première image. On n'interpose pas de lentille siir la route du second faisceau lumineux, et l'on donne à la seconde ouverture du volet une largeur assez grande, afin d'éviter la production des raies ou bandes de l'ultra-violet qui pourraient gêner l'observation que l'on doit faire; le premier spectre doit seul donner les lignes et bandes obscures. On peut même, en avant de la fente qui donne passage au second faisceau lu- mineux, placer un verre coloré en bleu par le cobalt, qui élimine la partie rouge, jaune et verte, c'est-à-dire la plus lumineuse du second spectre, et rend plus facile l'observation du phénomène à étudier. » Si l'on projette ce système de deux spectres à régions extrêmes super- posées sur une surface phosphorescente préparée comme il va être dit ci-après, on observe l'effet suivant : dans la partie infra-rouge du spectre à bandes, la matière impressionnable, excitée par l'ultra-violet du second ( *5i ) spectre, a sa phosphorescence détruite, mais inégalement, et sur une cer- taine étendue correspondant à la partie infra-rouge on a l'apparence de parties inégalement éclairées; cet effet très-curieux, qui rend visible, d'une manière continue, une certaine portion de la partie infra-rouge, ne se pro- duit pas dans toutes les circonstances et avec tous les corps impression- nables. En voici le motif : » D'abord cette extinction des corps phosphorescents dont je me suis souvent occupé, et ainsi que je l'ai fait voir, exige un certain temps pour se produire, et il faut que la matière phosphorescente commence à devenir lumineuse, puis s'éteigne, et qu'il s'établisse une sorte d'équilibre la lais- sant par places dans un certain état d'obscurité; il y a donc à régler une question d'intensité entre les parties inversement actives des spectres, ce que l'on fait en déplaçant le second spectre et en faisant varier la largeur de la seconde fente du volet. D'un autre côté, tous les corps phospho- rescents ne peuvent manifester immédiatement cet effet; si la substance ne conserve que pendant peu de temps l'impression lumineuse, on ne peut rien observer : tel est le cas du spath-fluor, de la chaux carbonatée, des composés d'uranium, des platinocyanures et de certaines substances orga- niques; si la matière conserve pendant très-longtemps une assez grande intensité lumineuse, c'est-à-dire a une très-grande capacité pour la lumière, alors la partie infra-rouge du premier spectre n'arrive pas à rendre suffi- samment obscure, par places, la région éclairée par l'ultra-violet du second spectre, et cette région reste toujours sensiblement illuminée de la même manière : tel est le cas des sulfures de calcium, de baryum et de strontium plus ou moins phosphorescents; ces composés peuvent bien manifester des effets, mais autrement et, ainsi qu'on l'a dit plus haut, en rendant l'action des rayons différemment réfrangibles successive et non simultanée. » Mais il y a un composé phosphorescent qui se trouve dans des con- ditions très-lavorables pour permettre l'observation du phénomène dont il s'agit : c'est la blende hexagonale phosphorescente, obtenue il y a plu- sieurs années par M. Sidot, substance qui est vivement lumineuse, mais qui présente un décroissement d'effet plus rapide que les sulfures alcalino- terreux, mais moins que la chaux carbonatée. Je dois même ajouter que les différents échantillons de blende hexagonale que j'ai essayés ne sont pas également propres à bien manifester les bandes de l'infra-rouge; celui qui m'a le mieux réussi était un échantillon moyennement lumineux, mais dont l'extinction de phophorescence était plus rapide qu'avec d'autres préparations qui étaient plus vivement lumineuses. » Voici ce que j'ai pu observer au moyen de cet échantillon : la partie 33.. ( 252 ) active de l'infra-rouge s'étend au delà de A sur un espace un peu plus grand que celui compris entre la ligne A et la double ligne D et au delà duquel les effets ne sont plus appréciables. Avec un prisme en sulfure de carbone et une lentille en crown, on a, après A, deux bandes ou lignes qui paraissent aussi fortes que A et que j'ai appelées A, et A2; ensuite on arrive à un groupe de quatre bandes ou lignes que je distingue sous la dénomination du groupe A' et qui renferme les lignes A', A',, A'2, A'3, dont les trois premières sont à peu près équidistantes et la quatrième, la moins réfrangible, plus écartée; au delà, en A", doit se trouver une large bande assez diffuse et en A", près de la limite où l'observation est possible, se trouve une large bande à bords définis, surtout du côté le plus réfran- gible. Cette bande A'" se trouve à peu près à la même distance de A que celle qui sépare A de D, et paraît être la même que celle qui a été observée par MM. Fizeau et Foucault, en 18/17, au moven des effets calorifiques produits sur des thermomètres à très-petite capacité. Au delà de A", il y a apparence d'une ou deux autres bandes, quand le spectre est très-intense, mais qui sont très-difficiles à distinguer. » Il faut remarquer que l'expérience donne des effets lumineux con- traires à ceux que je décris, car les parties qui correspondent à des raies ou bandes d'absorption, étant éclairées par les rayons ultra-violets du second spectre, sont des parties lumineuses pendant l'observation, tandis que là où il n'y a pas d'absorption, l'action de ces rayons étant détruite, il y a obscurité; on a donc une image négative de la disposition des bandes ou des raies qu'il faut restituer dans son véritable sens pour l'interpréter comme je l'ai fait ci-dessus. » Un des effets les plus caractéristiques de ces observations est la viva- cité de la partie active de l'infra-rouge comprise entre A" et A'", et qui est plus grande qu'avant et après ces limites. Cet effet se traduit, d'après ce qui vient d'être dit, par un espace relativement plus obscur que les parties voisines au moment de l'action simultanée des spectres à parties extrêmes superposées. L'apparition de cette bande obscure correspondant à une partie très-active de l'infrarouge se remarque immédiatement avec la plu- part des substances étudiées et apparaît même quand les autres inaxima et nùnima d'action ne sont plus appréciables. On l'observe également avec les sulfures alcalino-terrcux, mais en opérant autrement et comme je l'ai rappelé plus haut, en faisant agir l'infra-rouge seul sur la surface, après avoir impressionné celle-ci au moyen de la lumière diffuse. » J'ai fait usage d'un prisme et d'une lentille en sel gemme, ainsi que d'un prisme et d'une lentille en spath-fluor, et j'ai observé cette même ( 253 ) partie très-active A" A"; mais, la pureté de ces substances étant moindre que celle du verre et du sulfure de carbone, je n'ai pu reconnaître les autres maxima et minima d'action. L'apparition de cette même bande active montre que le pbénomène ne dépend pas de la nature de la matière impressionnable ni de celle du prisme, mais bien de la constitution de l'agent lumineux. Avec ces différents prismes, les limites de l'espace actif ont paru être les mêmes. Une remarque assez curieuse, c'est que la lumière Drummond, étudiée de la même manière, a présenté une partie très-active dans l 'infra-rouge, correspondant à cette région A" A'", et de même que la lumière solaire. » Le bord le plus réfrangible de la bande obscure A'" est assez bien limité pour permettre d'en déduire approximativement sa position angulaire par rapport à celles des raies du spectre lumineux B, D et F, et, par consé- quent, l'indice de réfraction correspondant. Quant aux autres lignes, sauf celles qui sont près de A, même dans des spectres très-étalés, elles ont des bords assez mal définis. » L'évaluation de la longueur d'onde des rayons de cette région est assez délicate à faire : les spectres des réseaux n'ayant pas offert une intensité assez grande, je me suis servi de la position des bandes d'interférence obtenues en faisant réfléchir le faisceau solaire, avant son passage au tra- vers de l'ouverture rectiligne du volet, sur un appareil donnant les anneaux colorés au moyen de lames minces d'air, et par un procédé analogue à celui de MM. Fizeau et Foucault. Quand la lumière est très-vive et le spectre peu étalé, on a une série de bandes de G à A" qui, pour être obser- vées, peuvent être au nombre de dix ou douze, et dont les positions sont alors faciles à reconnaître. En admettant que dans la partie infra-rouge elles se continuent d'après la même loi que dans la partie lumineuse là où les longueurs d'onde sont connues, on a eu, d'après plusieurs expé- riences et avec un prisme en sulfure de carbone : Indice Longueur Parties du spectre. de réfraction. d'onde. I Bord le moins réfrangible. » i3io f 1 A" ' Milieu » 1265? < l Bord le plus réfrangible (1). 1,6877 1220 ""^ (A' ! '...!/. .',5992 84o c A 1 ,6o5i 76i,5 ,, . anectre \ „ , ' „ ( Longueurs d onde (B 1,0114 007,3 > imineux. 1 _ „ , -„ 1 connues. [ D 1 ,6240 509,2 ; (1) Ou bord le moins réfrangible de la partie très-active caractéristique A" A'". ( ^54 ) » La bande A" serait ainsi comprise entre les longueurs d'onde 1200 et i3oo. » Si l'on calcule les longueurs d'onde de A' et de A'", d'après la for- mule de Cauchy, dans laquelle l'indice n est donné par une expression h c de la forme a -\- — -\- —^ X étant la longueur d'onde, on arrive à des nombres plus élevés que les valeurs précédentes. Du reste, ces détermina- tions expérimentales approximatives sont à reprendre, et je n'ai donné que les premières observations faites par celte méthode. » On voit donc que l'on peut suivre par vision directe quelques-uns des effets produits dans la région infra-rouge du spectre. On ne peut observer ainsi que quelques bandes d'absorption un peu larges et qui se trouvent dans cette région, et encore est-il nécessaire d'avoir une très- grande intensité lumineuse pour cela; il est probable que beaucoup de lignes et de bandes plus étroites échappent à ce moyen d'observation. Les bords des images ne sont pas bien arrêtés, sauf ceux de la partie A" A'", et cela doit être attribué à une illumination latérale par diffusion, la- quelle peut impressionner les parties voisines des points directement influencés par les rayons du spectre. D'un autre côté, les observations ne s'étendent guère beaucoup au delà de A'" et ne comprennent pas toute l'étendue de l'espace où les phénomènes calorifiques sont observés; cela peut dépendre des limites entre lesquelles les effets de phosphorescence sont appréciables et qui peuvent ne pas être les mêmes que celles du spectre calorifique. Néanmoins, ce nouveau mode d'expéri- mentation permet de faire quelques remarques intéressantes : ainsi, par exemple, il est facile de s'assurer que le verre et plusieurs corps solides ne font subir que peu de changements à l'image que l'on observe; mais un écran d'eau distillée, qui ne change que peu l'action de la partie AA', diminue beaucoup l'intensité de la région très-active qui touche à A'". » Il est possible que d'autres corps impressionnables donnent des résultats analogues, plus nets et plus étendus; mais jusqu'ici je n'en ai pas ren- contré. On peut également se servir d'un phosphoroscope qui élimine les rayons incidents et permet de suivre uniquement les elfets de phospho- rescence; mais il faut alors faire usage d'un appareil de grandes dimen- sions, ce qui ôte de la simplicité à la méthode d'observation. « J'ai essayé de former un oculaire de spectroscope qui permit d'ob- server la région infra-rouge de l'image spectrale, comme on peut le faire pour la partie ultra-violette au moyen du sulfate de quinine; mais la grande intensité nécessaire à l'observation des effets dont il s'agit et le peu ( 355 ) de netteté des bords des bandes d'absorption ne m'ont conduit jusqu'ici à aucun résultat bien satisfaisant; c'est une question que j'étudie actuel- lement. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note sur le paraldol, modification polpnérique de l'aldol; par M. Ad. Witrtz. « Lorsqu'on abandonne l'aldol pur à lui-même, il laisse déposer, tantôt au bout de quelques jours, tantôt au bout de quelques semaines, des cristaux incolores qui finissent par remplir la masse tout entière. On les sépare de l'aldol demeuré liquide en traitant le tout par l'étlier, qui dis- sout ce dernier avec une grande facilité. Il reste une masse cristalline d'une grande blancheur qu'on lave à plusieurs reprises avec de l'éther. Ce corps est une modification polymérique de l'aldol, que je propose de nommer paraldol, car il est à l'aldol ce que la parakléhyde est à l'aldé- hyde. Il a donné à l'analyse les mêmes nombres que l'aldol (i). » Son point de fusion est difficile à déterminer. Il commence à se ra- mollir vers 80 degrés. A 90 degrés, il est fondu, lorsqu'on le chauffe au bain de paraffine dans un tube capillaire, après l'avoir desséché dans le vide. Distillé dans le vide, il passe, comme l'aldol, entre 90 et 100 de- grés; le liquide qui a passé ne tarde pas à se prendre de nouveau en une masse cristalline. Le paraldol se dissout facilement dans l'eau. La solution agitée avec de l'éther cède à celui-ci une petite quantité de paraldol, qui cristallise après l'évaporation de l'éther. L'alcool dissont de même le pa- raldol très-abondamment. 1 partie de ce corps se dissout, à 25 degrés, dans 3,8 parties d'alcool à 99 degrés C. La solution soumise à l'évaporation spontanée laisse déposer de beaux cristaux qui sont des prismes anor- thiques. Il reste une eau mère épaisse. » Le paraldol exige pour se dissoudre 20 fois son poids d'éther, à 23 de- grés. La solution saturée à l'ébullition laisse déposer une partie du paraldol par le refroidissement. L'eau mère fournit une nouvelle quantité de cristaux par l'évaporation spontanée; mais il reste finalement une dernière eau mère qui donne, après l'évaporation de l'éther, un liquide incolore vis- queux, soluble en toutes proportions dans l'eau et dans l'éther, et qui, par Analyse : Carbone. . . Hydrogène. Expérience. C'H'O5. 8,80 9>°9 54,63 54,54 ( a56 ) conséquent, n'est plus du paraldol. Soumis à la distillation dans le vide, ce résidu visqueux passe, en grande partie, au-dessous de 110 degrés à une pression de 2 centimètres. Ce qui passe possède les propriétés de l'aldol. Le résidu est très-épais et incomplètement soluble dans l'eau. Il semble donc qu'une portion du paraldol en solution se transforme de nouveau en aldol, dans les conditions de l'expérience précédente. » Le paraldol est doué de propriétés réductrices énergiques. Chauffée avec de l'eau et de l'oxyde d'argent, sa solution aqueuse donne du y-oxybu- tyrate, comme la solution d'aldol elle-même. w L'eau mère d'un échantillon d'aldol, qui avait laissé déposer des cristaux de paraldol, ayant été distillée dans le vide, on a obtenu une quantité assez notable d'aldol pur qui a passé au-dessous de 1 10 degrés, à une pression de 2 centimètres. Mais comme il arrive toujours, dans les distillations d'aldol, il reste, à cette température, un résidu assez notable, qui se prend, par le refroidissement, en une masse très-épaisse. Je revien- drai sur ce fait. » J'ai dit plus haut que les cristaux de paraldol appartenaient au système anorthique. M. Friedel a eu l'obligeance d'en déterminer la forme cristalline. Voici la Note qu'il m'a remise à cet égard : « La forme primitive des cristaux de paraldol est un prisme anor- » thique pmt, qui se présente sans modifications aucunes. On a trouvé, » pour les angles de la forme primitive : ml = 99° 45', pt = 88° 25' et » nip = ioo°5o'. Les angles ne sont qu'approximatifs, les faces n'étant pas » planes, quoique brillantes. » Il existe deux clivages faciles parallèles à m et à t. Les lames de cli- » vage parallèles à t présentent, au microscope polarisant, un système » d'anneaux excentré; l'extinction s'y fait presque parallèlement à la lon- » gueur du prisme. Les lames de clivage parallèles à m ne présentent » pas d'anneaux; l'extinction s'y fait quand la direction parallèle à l'inter- » section avec t est à environ 3o degrés du plan de polarisation. » MKTIIODKS SCILN'TIFIQULS. — Deuxième Note sur la réduction des démonstra- tions à leur forme la plus simple cl la plus directe; par M. dk Saint- Venant. « J'ai cru devoir, dans ma lecture sur ce sujet, insérée au Compte rendu du 10 juillet, donner une application du procédé général que j'y indi- quais, eu prenant pour exemple un théorème! connu et Ires-vulgaire. » Tout en reconnaissant que cette application en présente une démon- ( 257 ) stration claire et très-patente, quelqu'un veut bien m'écrire (i) pour me faire remarquer (ce qui est juste) qu'elle suppose d'abord prouvé que l'angle N (figure de la page io3) du plus grand des trois carrés, dans la situation où je le trace, tombe nécessairement sur le prolongement du côté HL du plus pelit carré. » La preuve peut en être immédiatement donnée en faisant tourner d'un angle droit le triangle donné ABC autour de B, ce qui l'amène à la situa- tion HBN. » On peut d'ailleurs, si on le préfère (et ce serait même davantage dans l'esprit de la méthode proposée), laisser les trois carrés à leur place usi- tée, et faire glisser, suivant sa direction, non pas le côté HL, mais le côlé LA du petit carré, jusqu'à ce que son extrémité A arrive en C; ce qui change ce carré en un parallélogramme équivalent, qu'on fait ensuite tourner d'un angle droit autour de B, de manière que H arrive en A et C en F; puis, faire glisser de la même manière le côlé opposé à BF du parallélogramme ainsi transporté, jusqu'à ce qu'il se confonde avec DE, ce qui change ce parallélogramme, et par conséquent le petit carré BI1LA, dans le rectangle FBDE, qui est l'un des deux segments du grand carré. » Si l'on me dit que cette rotation, ajoutée à deux glissements, allonge ma démonstration, je réponds simplement que je ne donne celle-ci que pour ce qu'elle peut valoir, à savoir comme plus intuitive que celle d'Eu- clide, par cela seul qu'elle invoque bien moins de lemmes; mais, du reste, sans prétendre, pas plus que je ne le faisais il y a deux semaines (page io4), qu'elle doive remplacer désormais celle-ci dans tous les livres. » Je crois toujours devoir recommander mon procédé général de réduc* tion, par et après substitutions et éliminations de raisonnements ou syllo- gismes, employé peut-être déjà par bien d'autres avant moi, et dont l'usage raisonné et systématique, j'en ai la conviction, profitera, comme il m'a bien souvent profité, à tous ceux qui voudront patiemment s'en servir (avec toutes modifications à leur gré), dans les divers cas où un théorème, d'une expression simple, n'a encore reçu que des démonstrations com- pliquées, fort indirectes, invoquant une foule d'autres théorèmes ou résultais d'analyse, et ne mettant aucunement en lumière ce que j'appelle son pourquoi, son fondement, ou la raison essentielle de la vérité qu'il énonce. » (i) M, Buchwakler, sans cloute ingénieur civil à Paris. C.R.,1876, 2' Semestre. (T. LXXXUl, Ji» 4.) -H ( 258 ) BOTANIQUE. — Théorie de la modification des rameaux pour remplir des fonctions diverses, déduite de la constitution des Amaryllidées etc.; par M. A. Trécol. « En i843, j'ai montré que l'ovaire infère des Prismatocarpus a la struc- ture d'un rameau, et en 1868 j'ai signalé dans le pétiole, dans la tige fruc- tifère et dans le fruit des Musa sine?isis et Ensete, une distribution et une composition des faisceaux telles que les plus petits, purement fibreux, sont à la périphérie, tandis que les plus gros et les plus complexes sont les plus éloignés de la surface (Comptes rendus, t. LXVI, p. l\6At et suivantes). Ce sont des faits de cette nature et beaucoup d'autres que j'ai décrits déjà, qui m'ont amené à penser que les rameaux se modifient suivant les fonc- tions qu'ils doivent remplir. L'étude des Amaryllidées justifie cette ma- nière de voir, et tend à montrer, dans la variété des formes des organes, l'unité de nature bien plus que la dualité (axes et appendices). Cette étude, en effet, enseigne qu'il existe entre les divers organes une gradation remar- quable de leur structure. » Tous les botanistes savent que les bulbes et les rhizomes de beaucoup de Monocotylédones ont une constitution autre que celle de leurs hampes, et que la structure des feuilles ne ressemble généralement pas à celle de ces hampes. Il m'a paru intéressant d'indiquer ce que l'on observe dans quelques Amaryllidées. Je ne dirai rien de la distribution des faisceaux dans les bulbes du Galanthus, des Narcissus etc., ni dans la tige du Clivia, où elle a l'aspect si connu de quantité de tiges monocot} lédonées. Les hampes ont un autre caractère. Celle du Clivia nobilts est comprimée et amincie sur les côtés comme les feuilles des Agave; elle présente dans le centre un espace lenticulaire vide de faisceaux, autour duquel sont répartis les plus gros, tandis que les plus petits sont à la périphérie, comme dans les organes des Musa cités. Il y en a sur environ quatre plans sur les deux faces et tous ont leurs vaisseaux tournés vers le centre. Les hampes des Narcissus, moins comprimées, cylindroides et plus grêles, ont une constitution analogue; toujours les petits faisceaux sont les plus externes. » Si à la hampe du Clivia on compare les feuilles des Agave americana, altenuata, geminiflora, on est frappé tout d'abord par' une grande ressem- blance. De nombreux faisceaux y sont distribués de même parallèlement aux faces sur plusieurs plans et de plus petits faisceaux sont aussi à la cir- conférence, quoiqu'il s'en mêle également aux plus centraux; mais il y a une différence importante, c'est qu'il n'existe pas dans la région centrale ( *% ) cet espace lentiforme autour duquel sont les plus gros faisceaux. Comme dans les feuilles des Yucca que j'ai décrites, il y a au-dessus du plan moyen correspondant à la plus grande largeur une ligne des plus gros faisceaux orientés vers la face supérieure; ceux qui sont au-dessous de cette ligne ont aussi leurs vaisseaux tournés vers la face supérieure, quel- ques-uns les ont un peu de côté; ceux qui sont au-dessus ont leurs vais- seaux tournés vers le dos de la feuille. » Si nous examinons ensuite les feuilles des Narcissus Jonquilla, interme- dius, jiincifolius, Gouani, pseudon arc issus etc., nous trouvons une structure analogue, quoique plus simple. Il y a encore dans le plan moyen une ligne de faisceaux plus volumineux, qui s'atténuent graduellement vers les côtés delà feuille, et qui ont leurs vaisseaux tournés vers la face supérieure; mais il y a en outre, sur tout le pourtour de la lame, des faisceaux plus petits, disposés tantôt à peu près sur le même plan (N. poeticus), tantôt sur deux plans à la face supérieure et sur trois à la face inférieure, au moins près du milieu du dos (N. intermedius, Jonquilla). Tous ces faisceaux ont leurs vaisseaux tournés vers le centre. Il ne manque à ces feuilles, pour res- sembler en petit à la hampe du Clivia, qu'un arc de plus gros faisceaux sous les petits de la face supérieure. » Le Narcissus Bulbocodium se distingue des autres espèces nommées en ce qu'il n'a pas de petits faisceaux sous la face supérieure de la feuille; mais, au-dessous des faisceaux du plan moyen, il existe au moins une rangée de plus petits faisceaux ayant leurs vaisseaux à la face supérieure, comme ceux des principaux. Cette feuille du Narcissus {Corbulnria) Bulbocodium forme une sorte de passage à la feuille des autres Amaryllidées étudiées, qui toutes n'ont offert que la rangée des faisceaux du plan moyen [Galnn- tluts, Lcucoium, Clivia, Crinum (i), 4 Istrcemeria , Pancraliwni\. » Ce qui précède dénote une transition évidente entre la structure des hampes et celle des feuilles des plantes citées. Voici un autre fait qui com- plète la démonstration. Il est commun aux hampes et aux feuilles des Nar- cisses. On sait qu'il existe à la face supérieure des feuilles d'une multitude de végétaux une couche de cellules vertes, allongées perpendiculairement à cette face sous l'épiderme. Cette couche existe dans les feuilles des Nar- cisses sur tout le pourtour de la lame, par conséquent, aussi bien à la face inférieure qu'à la supérieure , et, ce qui est plus singulier encore, c'est (i) Les feuilles des Crinum seront l'objet d'une Note spéciale, que l'espace ne permet pab d'introduire ici. 34- ( 2Ô0 ) qu'une zone de cellules semblables se retrouve à la périphérie des hampes des mêmes plantes. Ces cellules doivent être étudiées dans la partie supé- rieure verte; car, à mesure cpie l'on avance de haut en bas vers la parlie étiolée, les cellules allongées radialement diminuent peu à peu et finissent par n'avoir plus qu'un diamètre égal dans tous les sens [Narcissus junci- folius, inlennedius, pseudonarcissus, Bulbocodium etc.). » La transition des hampes aux feuilles étant manifeste, voyons si rien d'analogue n'existe pour les parties de la fleur. Pour déterminer la nature morphologique des carpelles, il y a à considérer les faisceaux placentaires et les parois ovariennes; mais, auparavant, je dirai quelques mots suscep- tibles de jeter quelque lumière sur la nature des placentaires. Obligé d'être bref, je ne puis que donner l'idée générale. » Dans le Narcissus juncifolius etc., les plus gros faisceaux de la hampe s'unissent sous la spathe, et de cette liaison sortent les faisceaux du pédon- cule qui demeurent au centre, et quelques faisceaux qui, avec les faisceaux plus grêles et périphériques de la partie supérieure de la hampe, entrent dans la spathe. Quelque chose d'analogue a lieu sous la fleur; les gros faisceaux du pédoncule s'unissent et il en sort d'une part les placentaires, d'autre part les six principaux périphériques de l'ovaire, auxquels s'inter- posent les faisceaux grêles du pédoncule. Il en résulte que les faisceaux placentaires sont bien plutôt assimilables aux faisceaux qui de la hampe passent dans le pédoncule, qu'a des faisceaux marginaux de feuilles hypo- thétiques. En outre, puisque, d'après cela et ce qui va être dit plus loin, les placentaires ne sont pas desf.iisceaux marginaux de telles feuilles, il est clair que les périphériques opposés aux loges ne peuvent en être les dor- saux. Au contraire, il tombe sous le sens que les faisceaux péiiphériques de l'ovaire, par leur insertion, ont beaucoup d'analogie avec ceux de la spathe amplexicaule, et que, par conséquent, celle-ci est assimilable à un certain degré à l'ovaire infère ou plutôt à la coupe réceptaculaire; mais il y a celte différence capitale, c'est que la spathe, suivant mon opinion, est un rameau 1er miné destiné à la protection, tandis que la coupe réceptaculaire qui pro- duit d'autres organes est un rameau indéterminé. » Si les faisceaux placentaires n'étaient que des faisceaux marginaux de feuilles repliées sur leur face supérieure, ces faisceaux seraient tout simple- ment rapprochés dans l'axe de l'ovaire, comme on se l'est figuré jusqu'ici. Non-seulement ils n'ont pas l'origine auatomique qu'on leur attribue, mais encore, après s'être séparés de ceux qui les ont produits au sommet du pé- doncule, ils se relient les uns aux autres dans la région centrale, prennent (26i ) une disposition particulière à chaque espèce ou à chaque genre, montent dans l'axe en diminuant souvent en nombre et se terminent diversement au sommet. Dans les Narcisses, ils se divisent et répartissent leurs branches sur les côtés des glandes septales, etc. Dans les Alslrœmeria versicolor et psiltacina, on en trouve seulement trois à la base de l'ovaire, mais ces trois faisceaux (et aussi les nervures médianes des trois carpelles) sont formés chacun par la fusion de deux petits rameaux de faisceaux du pédoncule reliés comme je l'ai dit. Ces trois faisceaux placentaires basilaires, qui ont leurs vais- seaux sur la face interne, au-dessous du point où ils donnent insertion au faisceau opposé à la cloison correspondante, les ont ensuite à leur pourtour jusqu'à l'endroit où ils se relient horizontalement; puis chacun, avec les vaisseaux en dehors, se divise en deux près de l'insertion des ovules et, vers le sommet des loges, chaque paire, opposée à une cloison, rapproche ses éléments et va rejoindre le faisceau opposé au côté externe de cette cloison. Tout cela est incompatible avec des bords de feuilles simplement rapprochés. » L'examen de la paroi externe de l'ovaire proprement dit, dans les mêmes Alslrœmeria, donne un résultat tout aussi décisif, puisque la paroi de cet ovaire possède, dans la fleur même, les éléments fibreux horizontaux d'une couche qui devient tout à fait ligneuse dans le fruit, etc. {Comptes rendus, t. LXXXI, p. 863). » L'ovaire proprement dit n'étant pas formé par des feuilles, voyons si la coupe réceptaculaire ou le tube du périanthe répond à l'idée qui en a été donnée plus haut. Les Ahtrœmeria vont encore nous donner une réponse précise. Il y a, en effet, dans leur ovaire infère, i° les carpelles qui occu- pent le centre et dont il vient d'être question ; 2° une coupe réceptaculaire qui supporte les élamines, les pétales et les sépales. Cette coupe possédant six faisceaux longitudinaux reliés au sommet de l'ovaire par des faisceaux en arcades, sur lesquels s'insèrent les faisceaux latéraux des sépales et des pétales, il est clair que les prétendues feuilles sépalaires et pétai ines ne descendent pas jusqu'à la base de l'ovaire, et qu'elles s'arrêtent à ces ar- cades. D'autre part, il est évident que de prétendues feuilles slaminales ne s'étendent pas davantage sur l'ovaire, puisque les faisceaux que les éta- mines surmontent ont dans l'ovaire infère, ou mieux dans la coupe récepta- culaire, leurs vaisseaux tournés vers le dehors et opposés à ceux des faisceaux périphériques, et que, de plus, au sommet de l'ovaire infère, des rameaux les relient aux autres faisceaux périphériques et aux arcades. La partie périphérique de l'ovaire infère n'est donc pas formée par la base ( 2Ô2 ) de feuilles staminales et de feuilles périanthiques, chez les Jlslrœmeria. » Serait-elle d'une autre nature dans les plantes dont les faisceaux lon- gitudinaux périphériques de l'ovaire infère ne sont pas reliés par des arcades vasculaires? Le Cliuia nobilis ne laisse rien à désirer à cet égard, puisqu'il montre des faisceaux latéraux d'un côté d'un sépale ou d'un pétale, ou de.s côtés adjacents d'un sépale et d'un pétale, s'insérant par un même faisceau, tantôt sur un faisceau substaminal placé devant la nervure médiane du sépale ou du pétale considéré, tantôt sur la partie inférieure d'un faisceau opposé à une loge ou à une cloison, etc. [Comptes rendus, t. LXXX1I, p. 882.) » Celte structure de la fleur des Alstrœmeria et du Clivia nobilis prouve que l'ovaire infère et le tube périanthique n'ont rien de la constitution foliaire supposée, et qu'ils sont plutôt une modification creuse de l'axe, qui a son sommet organique au fond de la coupe, et sur les parois internes de laquelle s'insèrent, à différentes hauteurs, les divers organes de la fleur. Ainsi, dans les Alstrœmeria, les divisions du périanlhe sont insérées sur les arcades vasculaires qui couronnent la coupe réceptaculaire; les étamines sont aussi insérées prés de là, au-dessus des faisceaux substaminaux; l'o- vaire au contraire est vasculairement attaché près du fond même de cette coupe. Dans les Narcissus les divisions du périanthe, qui ne reposent point sur des arcades, r?çoivent leurs nervures des faisceaux qui montent dans le tube et s'y ramifient. Elles sont insérées au bord de la coupe réceptacu- laire, et près d'elles, en dedans, est fixée la couronne. Dans les Narcissus juncijolius, aureus, poeticus etc., les étamines opposilisépales sont insérées près du haut du tube et les étamines oppositipétales notablement plus bas; dans le Narcissus pseudonarcissus toutes les étamines sont insérées beaucoup plus bas, mais à quelque distance au-dessus de l'ovaire; dans le N. Bulbo- codiuin les étamines sont insérées plus bas encore, auprès du sommet de l'ovaire. Celui-ci, dans toutes les espèces étudiées ici, a ses faisceaux parié- taux attachés plus ou moins haut sur ceux des parois de la coupe récepta- culaire, tandis que les faisceaux placentaires sont fixés sur le fond de celle-ci. » A l'appui de cette manière de considérer la coupe réceptaculaire, c'est-à- dire comme un axe creux, on peut encore invoquer le mode d'insertion de la couronne des Narcisses, qui reçoit des nervures de toirs les faisceaux longi- tudinaux du tube, et aussi cette circonstance que l'intervalle des sépales et des pétales ne tomhe pas toujours entre les faisceaux qui semblaient dési- gnés comme devant délimiter les prétendues feuilles constituantes du tube ( a63 j périanthique. Les rameaux secondaires ou tertiaires d'un faisceau placé sous le côté d'un pétale dans lequel ils paraissaient devoir monter n'y vont pas tous assez souvent; il arrive que l'un de ces rameaux ou quelques- uns vont former les nervures externes du sépale adjacent [Narcissus juncifo- lius, aurais, pseuilonarcissus etc.). Une disposition analogue a été offerte par les fleurs de V Agave altenuala, Salm. [A. glauca hort.) : tantôt c'est un rameau d'un faisceau subsépalaire qui envoie une nervure au pétale voisin, tantôt au contraire c'est un rameau d'un faisceau subpétahn qui donne une nervure externe au sépale contigu. Tout ce qui précède prouve une fois de plus l'impossibilité où sont les botanistes de délimiter, de définir ce qu'ils appellent axes et a/ipen lices. Il est d'ailleurs évident que divers organes réputés axes dans la même plante peuvent avoir une structure très-différente (les bulbes et les hampes chez des Amaryllidées et des Liliacées, etc.). J'ai cité antérieurement les feuilles des Aioe et de !' ' Allium Cepa etc., comme ayant une constitution analogue à celle de certaines tiges. Dans cet Allium la hampe ne diffère guère de la feuille que par une rangée de faisceaux en plus ou deux à la base, avec une zonule de cellules étroites interposée entre les deux rangées. Le système vasculaire de la feuille représente en quelque sorte la rangée externe des faisceaux de la hampe. De plus, par ces plantes, par la hampe du Clivia et par les feuilles des Agave, des Narcissus intermedius, Jonquiila, poeticus et ensuite par celle du Nar'cissus Bulbocodium, on arrive, par une gradation incontestable, de la structure des hampes à celle des feuilles les plus simples. Dès lors, n'est-il pas plus naturel de dire que c'est la ramification qui se modifie pour produire les divers organes des plantes, et de diviser les rameaux en terminés ou définis et en non terminés ou indéfinis? Les rameaux définis sont les feuilles, les stipules, les spalhes, les bractées, les sépales, les pétales, les étamines, les styles ou les divisions stigmatiques. Les ra- meaux indéfinis sont les racines ou branches souterraines et les advenlives, les branches aériennes proprement dites, les pédoncules, les coupes récep- taculaires, les ovaires et enfin les ovules. Toutes les divisions de la plante étant considérées comme des modes de la ramification, on ne sera plus aussi surpris de voir des organes, ordinai- rement définis, passer à l'état indéfini, comme les feuilles du IhyophylUun calycinum, qui donnent des bourgeons dans leurs dents, ou les feuilles de beaucoup de Fougères, qui en produisent sur leurs faces et parfois dans leurs divisions, etc. » ( 264 ) PHYSIQUE. — Réponse de M. Hirn à la aitique de M. Ledieu, insérée dans le Compte rendu du 10 juillet 1876. « J'ai vu avec regret que M. Ledieu me fait affirmer ce que précisément j'ai implicitement réfuté (1). L'erreur que m'attribue M. Ledieu est trop grave, pour que je puisse ne pas la relever. » Pour établir le maximum de la puissance répulsive possible des rayons solaires, non-seulement j'ai admis, contrairement à mes opinions person- nelles, que la lumière et la chaleur sont des mouvements de la matière pondérable, mais je me suis placé entièrement et exclusivement au point de vue delà théorie de l'émission. Dans celte théorie, le mouvement de trans- talion est le seul absolument que possèdent les particules de la lumière et de la chaleur rayonnante. Si l'on désigne par V la vitesse de translation, juV2 exprime la totalité de la force vive que possède une masse p. de parti- cules. Si, sous une forme plus spéciale, p. désigne la masse totale des particules qui, avec la vitesse V, frappent, dans l'unité de temps, l'unité de surface d'un corps et sont absorbées par lui, la quantité de chaleur sensible Q qui se développera dans l'unité de temps et le travail tofal F dont est capable Q , , i*Vs équivaudront nécessairement a - — » L'égalité — = F = Q./|a5 est, dans la théorie de l'émission, une évi- dence et ne réclame aucune démonstration; il est plus correct peut-être de dire qu'elle résulte delà définition même que nous donnons des choses. • De l'égalité précédente, il est facile de tirer, par l'élimination de p., la valeur p„ = ( — ) de la pression exercée par unité de surface pour le cas d'une surface absorbante, et/?, = 2 (^r) pour le cas d'une surface parfai- , V , lement réfléchissante (2). La démonstration de cette égalité est trop élé- mentaire, pour qu'il m'ait semblé nécessaire de la donner dans les Comptes rendus. » J'ai dit que pa et /;, sont nécessairement chacun un maximum qui ne peut jamais être atteint, dans toute théorie autre que celle de l'émission. Je n'ai ici à justifier cette assertion que quant à la théorie des ondulations, (1) Comptes rendus, ?.G juin, n" 20, p. i472 cl suivantes. (2) Je profite avec empressement de cette occasion pour rectifier une faute qui s'est glissée dans mes calculs, par suite d'un lapsus calami. ( «65 ) après y avoir remplacé, par de la matière pondérable, l'éther impondé- rable admis ordinairement en Physique. » Dans celte théorie, la vitesse de propagation et la vitesse de vibration des particules sont qualitativement et quantitativement distinctes: il n'est toutefois pas exact de dire qu'elles n'ont rien de commun, puisque l'une donne lieu à l'autre. Dans celte théorie aussi, c'est la somme de la totalité des forces vives, de quelque espèce de vitesse qu'elles relèvent, qui donne lieu à la chaleur produite par l'absorption des rayons frappant un corps opaque. » Poser ici, comme me le prête M. I.edieu, Ç = F = Q.425, ou plutôt (ce que je n'ai même écrit nulle part) ce serait commettre, non-seulement une erreur, mais une absurdité. Et, si je l'avais commise, mais seulement dans ce cas, c'eût été un autre non- sens de dire que la valeur de p ne peut atteindre ( — ]• Tous les raisonne- ments de ma Note tendent, au contraire, à montrer que ces équations sont ici nécessairement fausses. La question est seulement de savoir quel est, comme grandeur numérique, le caractère de (-n-)' par rapport à la valeur de la pression hypothétique que peuvent produire la lumière et la chaleur rayonnante (solaires, dans ce cas particulier) frappant l'unité de surface d'un corps et y développant, dans l'unité de temps, Q unités de chaleur. » Parmi les mouvements d'espèces diverses dont on peut supposer con- stitué l'ensemble des ondes ou vibrations lumineuses et calorifiques, aucun de ceux qu'on peut appeler mouvements ondulatoires parfaits n'est capable de produire une pression sur une surface illuminée. Dans ce genre de mou- vements, en effet, toute onde ou toute vibration positive étant toujours ac- compagnée d'une onde ou d'une vibration négative, la pression positive que produit l'une est toujours aussi compensée et annulée par la pression né- gative égale que produit l'autre (je ne pense pas avoir à justifier ni à expli- quer l'ensemble de ces termes, que je n'emploie que par abréviation exces- sive). C.R. ,1876, 2«Semei(re.(T.LXXXIIl, N«4.} 35 ( 266 ) » Les ondulations ou les vibrations lumineuses proprement dites, quelle que soit leur direction, ne peuvent pis plus exercer une pression sur une surface que les ondes sonores (aériennes, par exemple) n'en peuvent exercer sur un obstacle qui les réfléchit ou sur les parois d'un tube qu'elles par- courent. Je ne fais ici que répéter ce qu'ont démontré depuis longtemps des analystes éminents. » Il n'y a donc absolument que les mouvements non compensés qui puissent donner lieu à une pression. » L'existence de tels mouvements dans les ondes lumineuses est fort hypothétique ou plutôt difficilement soulenable, même en pure théorie: mais, s'il en existe, ceux-là du moins ne peuvent avoir d'autre direction que celle des rayons lumineux eux-mêmes, et leur grandeur maxima ne peut dépasser la vitesse de la propagation. Il s'ensuit évidemment que la pression qu'ils seront capables de produire sera, dans toute hypothèse, considérablement inférieure à la pression p0 = ( — )>/>, = a( — J> qu'exer- ceraient la lumière et la chaleur rayonnante, si la théorie de l'émission était l'expression de la réalité. » Voilà ce que j'ai voulu prouver, entre autres choses, dans ma Note, et je pense que personne ne dira que je soutienne une absurdité. J'avoue que j'aurais dû développer davantage ma pensée, mais les limites dans lesquelles j'étais obligé de me renfermer m'obligeaient à compter sur la bonne vo- lonté du lecteur. » CULTURE. — Note sur la floraison du Cedrela sinensis au Muséum par M. Decaisne. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un rameau fleuri d'un arbre introduit depuis peu d'années au Muséum par les soins de M. L. de Geofroy, Ministre de France à Pékin, et de M. Eugène Simon, chargé en 1861 d'une mission agricole en Chine. Cet arbre, sur lequel j'avais parti- culièrement appelé leur attention, a été très-bien décrit par Adrien de Jussieu, sous le nom de Cedrela sinensis, d'après un petit échantillon envoyé en 1743 à Bernard de Jussieu par le R. P. Incarvilie qui l'avait découvert au nord de Pékin. » Le Cedrela sinensis a résisté au rigoureux hiver de 1 87 1 ; son port rappelle l'Ailanthe; il a le bois rougeâtre et de même nature que celui du Cedrela odorala ou acajou à planches, avec lequel se fabriquent les caisses à ( 2<;7 ) cigarres; ses feuilles, dont la saveur participe de celle de l'oignon, enlrent, dit-on, dans la préparalion de plusieurs mets chinois; enfin, ses grandes panicules florales blanches, pendantes, qui mesurent plus de 5o centimè- tres de longueur, en font un arbre d'ornement. Le Cedrela sinensis me paraît donc digne de fixer l'attention de l'Horticulture, au même titre que le Paulownia et le Xanlhoceras, également introduits en Europe par le Muséum. » M. Milxe Edwards informe sps confrères de là perte qu'ils viennent de faire en la personne de M. Ehrenberg. Ce savant illustre élail, depuis 1860, l'un des huit associés étrangers de l'Académie, et son nom restera toujours gravé dans la mémoire des naturalistes. Il est mort à Berlin, le 27 juin der- nier, âgé de 82 ans. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Sur la production des effluves électriques. Note de M. A. Boillot. (Extrait.) (Commissaires : MM. Berthelot, P. Thenard.) Dans cette formule, i est l'intensité du rayon de longueur d'onde )., émis par la source, A est un coefficient qui dépend de la construction de l'appareil et de la perte de lumière par absorption et réflexion; X, et ï,2 sont deux longueurs d'onde telles qu'une source qui émettrait seule- ( 270 ) ment ces deux rayons donnerait dans le spectroscope deux raies en contact dont le bord commun passerait parle point considéré. » Si l'on projette sur la fente du spectroscope, supposée verticale, l'image d'un compensateur de Babinet, disposé de manière à donner des franges horizontales, et qu'on l'éclairé par deux faisceaux lumineux polarisés à angle droit envoyés par deux sources différentes, on produira un spectre rayé de franges horizontales. Chacune des sources donnera un système de franges, et les franges obscures de l'un se superposant aux franges bril- lantes de l'autre, les portions du spectre dans lesquelles l'intégrale pré- cédente a la même valeur pour les deux sources conserveront seules leur aspect ordinaire. En faisant varier dans un rapport connu l'intensité de la lumière émise par l'une des sources, on pourra mesurer l'éclat des diverses parties du spectre qu'elle produit. Si elle donne un spectre de raies, on ouvrira la fente assez pour que les raies deviennent de larges bandes, ce qui rendra l'observation plus facile. » L'appareil est ainsi disposé : en avant de la fente d'un spectroscope est placé le photomètre, qui renferme les pièces suivantes, rangées en ligne droite et sous l'axe du collimateur : » Une lentille achromatique; » Un Nicol, dont la section principale est horizontale; » Une pièce analogue au compensateur de Babinet, dans laquelle les axes des prismes de quartz sont à l\5 degrés des franges, qui sont horizon- tales; » Un prisme de spath achromatisé, dont la section principale est ho- rizontale; » Un Nicol mobile au centre d'un cercle gradué, et une lentille. » Entre le prisme de spath et le dernier Nicol, le tube porte une branche latérale à angle droit, qui renferme un prisme à réflexion totale et une lentille. » Une flamme étant placée devant cette branche latérale, la lumière qui n'est pas arrêtée par les diaphragmes traverse le spath à l'état de rayon ex- traordinaire; le contraire a lieu pour une flamme placée devant le Nicol mobile. » Les deux flammes donnent ainsi des franges complémentaires, dont l'image se projette sur la fente du spectroscope, et passe dans le spectre. « En mettant une lampe à la place de la fvnte du spectroscope, on peut, en suivant les rayons qui ont traversé le photomètre, voir quels points de l'espace peuvent envoyer de la lumière dans le spectroscope, et régler les ( 271 ) appareils en conséquence. Ces rayons forment un faisceau resserré, qui a un diamètre inférieur à 5 millimètres sur une longueur de 20 centi- mètres. » Les flammes que j'ai employées étaient produites de la manière sui- vante : de l'air comprimé à iatm,5 sort par un ajutage au-dessus duquel est fixé le bout effilé d'un tube de verre, dont l'autre extrémité plonge dans une solution saline, qui est aspirée et réduite en poussière très-fine. Le gaz d'éclairage est aspiré en même temps, se mélange à l'air et à la poussière saline, et vient brûler au-dessus d'une toile métallique. La parlie bleue de la flamme qui donne les raies du carbone s'élève de 2 ou 3 milli- mètres au-dessus de la toile métallique; la flamme est ensuite homogène et un peu réductrice; elle forme un cône de 8 centimètres de hauteur sur 2 de diamètre; c'est vers la base que je l'ai observée dans les expériences dont il me reste à parler. » Ces expériences avaient pour objet de chercher l'intensité moyenne des rayons qui constituent les raies du spectre des flammes colorées. Soient k une constante, z l'intensité du rayon de longueur d'onde >., X, et >2 deux longueurs d'onde choisies de part et d'autre de la raie considérée; l'éclat de cette raie sera égal à kf'idl. Si je place près de la flamme un miroir de pouvoir réflecteur R, disposé de telle sorte que la même partie de la flamme envoie sa lumière dans le photomètre directement et après réflexion, les rayons réfléchis trouveront la flamme là où ils ont été émis; l'éclat de la raie devient I' = (i + R)A-f idX-Rk Tr-dX, en supposant que l'unité choisie ait été l'intensité du rayon de même lon- gueur d'onde émis par un corps de pouvoir absorbant absolu, et porté à la température de la flamme, et appliquant le principe de l'égalité des pou- voirs émissifs et absorbants, d'où f !(■■+ R) — r __iJxi i'tn 2 ri 2 r\ ' id\ £ c'est l'ordonnée du centre de gravité de l'aire comprise entre l'axe des X et la courbe formée en élevant à chaque point de cet axe une ordonnée ( 272 ) égale à i. Cette hauteur du centre de gravité peut varier de o à |, et sa va- leur indique quelles radiations sont dominantes. » Les expériences ont montré que les raies étroites (sodium, thallium, lithium, raie bleue du strontium) ont un centre de gravité élevé et voisin de. l'ordonnée o,3. Sa hauteur augmente peu avec l'éclat de la flamme. » Voici les nombres trouvés pour le lithium : Éclat. Hauteur. 6 , 1 3 o , 29 4,6 0,285 2,6 0,27 5 » Pour le sodium, l'éclat a varié de 1 à i5, et la hauteur de 0,28 à o,3o. On voit que l'augmentation d'éclat se fait principalement par l'élargisse- ment des raies. » Les raies nébuleuses, au contraire (a, y et ô* du strontium, a et jS du calcium), ont un centre de gravité dont la hauteur est comprise entre o et o,o3; il est probable que le centre de gravité s'élève quand l'éclat aug- mente, mais mes expériences sont trop incomplètes pour que je puisse rien affirmer sur ce point. 0 physique. — Note sur le radiomèlre ; par M. A. Gaiffe. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie une disposition du radio- mètre qui me paraît démontrer que les rayons actiniques et calorifiques agissent sur cet instrument. » C'est un radiomètre de forme ordinaire, dont les ailettes sont peintes en bleu mat sur une de leurs faces et en rouge mat sur l'autre; on peut le faire tourner dans les deux sens, en employant tour à tour des sources de lumière et de chaleur convenables. Si, par exemple, on expose cet instrument aux rayons solaires, les faces bleues acquièrent l'action prédo- minante et, après quelques instants d'hésitation, le moulinet se met à tourner de gauche à droite; si ensuite on l'expose à la flamme d'un bec de g;iz ordinaire, ou à celle d'un bec de Bunsen, ou encore au rayonnement d'une plaque de fer chauffée, la rotation se produit en sens inverse. » Quelles que soient les déductions qu'on en puisse tirer, l'expérience m'a semblé assez intéressante pour être publiée. Elle servira peut-être, entre des mains plus habiles, à élucider un point de la théorie si délicate de cet instrument. » ( 273 ) PHYSIQUE. — Sur les radiomètrés à lamelles formées de différentes matières. Note de MM. Ai.vehgmat frères. « Nous avons l'honneur de porter à la connaissance de l'Académie les observations que nous avons faites en construisant des radiomètrés à ai- lettes de métaux différents. Les expériences suivantes ont été faites dans le laboratoire des recherches physiques à la Sorbonne. » Le n° 1 est un radiomètre à lamelles d'argent et mica transparent ; à la lumière, le radiomètre tourne le mica en avant, l'argent repoussé; à la chaleur obscure, le radiomètre plongé dans l'eau à 3o ou 4o degrés, la ro- tation a lieu en sens contraire ; dans la glace, il tourne comme à la lu- mière. » Le n° 2 est composé d'aluminium et de mica noirci. A la lumière, le radiomètre ainsi construit tourne le métal en avant, la face noircie re- poussée. La chaleur obscure et la lumière, si vive qu'elle soit, ne peuvent modifier en rien le sens de la rotation. Plongé dans la glace, il tourne en sens contraire, le mêlai repoussé, la face noircie en avant. » Le n° 3 est composé d'aluminium et mica non noirci; à la lumière, ce radiomètre tourne le mica en avant, le métal repoussé. Lorsqu'il est plongé dans la glace, la rotation est la même qu'à la lumière. La chaleur obscure le fait tourner en sens contraire, le métal en avant, le mica repoussé. C'est avec ce radiomètre que M. Jamin a pu faire l'expérience suivante, répétée un grand nombre de fois : en dirigeant sur un point du radio- mètre en mouvement une petite lumière, de manière à n'échauffer qu'un seul point du globe, M. Jamin est parvenu à faire prendre aux ailettes un état d'équilibre tel, que le mouvement de rotation n'a plus lieu, mais simplement des oscillations comme dans le pendule. Les deux faces des ailettes, métal et mica, sont repoussées; lorsqu'on fait varier la dislance de la flamme, l'une des deux lamelles est plus ou moins repoussée. » Le n° 4 est un radiomètre dont le poids total du moulinet est de 6oo milligrammes. Nous en construisons un dans ce moment que nous présenterons à l'Académie, dont le poids total du moulinet est de 5 grammes. » Le n° 5 est un radiomètre à moulinet argent et aluminium. Nous avons échauffé ce radiomètre à l\l\o degrés en distillant du soufre et en continuant à faire le vide à l'aide de notre pompe à mercure ; nous avons rendu l'in- C. R., 1876, î« Semestre. (T. LXXXI1I, N° 4.) 36 ( 274 ) st rumen t insensible, tandis qu'il tourne très-vile quand le vide est fait dans les conditions ordinaires sans chauffer; mais, si le radiomètre, au lieu d'être composé de deux métaux, est constitué avec des ailettes mi-partie métal et mica, on ne parvient pas à obtenir l'insensibilité. Avec une décharge élec- trique nous avons percé l'enveloppe du radiomètre, le moulinet s'est mis à tourner avec une grande vitesse, et cela pendant une heure, par suite de la rentrée d'air dans le radiomètre. Le trou percé par l'étincelle était tel- lement fin, qu'il nous a fallu un microscope puissant, pour pouvoir en me- surer à peu près le diamètre; nous avons pu refaire le vide dans ce radio- mètre, quoique percé, jusqu'à ioo millimètres; la rotation a eu lieu comme précédemment. Nous espérons pouvoir construire un instrument avec le- quel il sera facile de répéter cette expérience. » Les nos 6, 7, 8 sont des radiomètres à ailettes en mica, et cuivre verni, vert, bleu, rouge et jaune ; les couleurs, dans ces conditions, n'ont aucune influence sur la radiation. » PHYSIQUE. — Sur la cause du mouvement dans le radiomètre. Deuxième Note de M. G. Salet, présentée par M. Wurtz. « D'après toutes les expériences faites, la cause du mouvement, dans les appareils semblables au radiomètre de Crookes, est une différence dans la température des faces des ailettes. La théorie de Tait parait donc la meilleure. » Une ailette, composée ou simple, dont les faces ont actuellement ôeux températures différentes, et qui est plongée dans une atmosphère très- raréfiée, se met en mouvement, la face la plus chaude éprouvant un recul. Tant que la différence de température existe, le mouvement se maintient. Il n'y a pas à faire intervenir, à tout le moins au bout d'un certain temps, l'action possible des gaz condensés par les surfaces. Partout où deux thermomètres isolés dans le vide et construits avec deux substances dif- férentes, A et B, marqueraient deux températures différentes, une ailette de radiomètre composée de lames voisines, l'une de la substance A, l'autre de la substance B, se mettra en mouvement et ce mouvement révélera le sens et la grandeur de la différence de température. Dans le cercle de bougies, l'écart des indications de deux thermomètres, dont l'un à boule noircie, se mantient indéfiniment ; il en est de même du mouvement du ra- diomètre. Non content de répéter l'expérience de M. Crookes et deM.Fizeau, en plaçant le radiomètre au centre d'une sphère de verre opale, de façon à ( 275 ) égaliser l'éclairement et à éviter les courants d'air, j'ai fait, à ce sujet, une autre expérience qui paraît absolument démonstrative. J'ai fait fixer sur le moulinet d'un radiomètre une aiguille de boussole; les ailettes se com- posaient de deux lames de mica brûlé, l'une d'elles étant noircie. Sous l'influence d'une flamme voisine, l'aiguille aimantée était déviée d'un cer- tain angle, et les variations dans l'éclat ou dans la distance de la flamme s'accusaient très-nettement par un changement correspondant dans la dé- viation. Un appareil semblable a été décrit par Crookes. Or, la source de lumière étant demeurée constante pendant quatre jours, l'aiguille a gardé pendant tout ce temps une position invariable. L'action des gaz condensés ne peut plus être invoquée ici, et il semble nécessaire de chercber l'origine de la réaction des ailettes dans la matière si atténuée qui remplit l'appareil. » On peut modifier à l'infini la substance des ailettes, et alors, selon la disposition, la conductibilité, l'épaisseur, la chaleur spécifique, le pou- voir absorbant, etc., de ces substances, on obtiendra les curieux résultats que M. Alvergniat signale aujourd'hui. On peut ainsi leur donner telle forme qu'on voudra, et je présente à l'Académie un radiomètre à deux ailettes composées, dans lequel les faces métalliques se prolongent de l'autre côté de l'axe, de façon qu'on puisse, au foyer d'une lentille, chauffer forte- ment ces appendices et par conductibilité seulement les lames elles- mêmes. Bien que l'action directe de la radiation sur les appendices soit un mouvement de recul, on voit ceux-ci s'avancer vivement vers la source ca- lorifique, si l'ailette a sa face postérieure recouverte de mica, ou seulement d'une autre feuille métallique. Tout se passe, en un mot, commesi la lame métallique recevait directement la radiation et, pourvu qu'une différence de température existe entre les deux faces, la manière d'obtenir cette dif- férence n'exerce pas d'influence sensible. » CHIMIE. — Décomposition des bicarbonates alcalins, humides ou secs, sous l'influence de la chaleur et du vide; par M. AitM. Gautier. « Pour obtenir les bicarbonates de potasse ou de soude purs et secs, j'ai pris ces sels à l'état légèrement humide, et les ai saturés par de l'acide carbonique. J'ai enlevé ensuite l'eau hygroscopique en faisant traverser leur poudre par un courant d'acide carbonique sec, et, lorsque la dessic- cation est très-avancée, en les soumettant à l'action du vide. On obtient alors les nombres théoriques de CO2 el HaO que doivent donner les bicar- bonates purs. 36.. ( =76) » A. — Action du vide et de la chaleur sur le bicarbonate sodique. — a. Décomposition du bicarbonate sec. — J'ai soumis ce corps à l'action prolongée d'un vide de i5 millimètres à la température de 20 degrés. Au bout de trente heures, 4 grammes du sel n'avaient pas perdu | milligramme. Il donnait, à la calcination, 36, 92 pour 100 de CO2 -f- H2(J au lieu de 36,90 que veut la théorie. Le bicarbonate sec pulvérisé a été chauffé à 100 degrés. Au bout de quatre heures il avait perdu environ 20 pour 100 de son poids. Après dix-huit heures la température ayant varié de 100 à 1 i5 degrés, le sel avait perdu 36,52 pour 100. La théorie, pour la décom- position complète du bicarbonate de soude en carbonate neutre, demande 36,90. » Je conclus que le bicarbonate sodique parfaitement pur et sec ne se décompose pas sensiblement dans le vide à 20-a5 degrés, mais que sa dé- composition dans l'air sec est très-rapide à 100, quoique les dernières por- tions de CO2 et H20 de constitution ne soient chassées que lentement vers 1 1 5 . Toutefois, si l'on prolonge les expériences, la dissociation du bicarbonate sodique sec, dans le vide de 10 à 20 millimètres, devient sen- sible dès la température de 25 à 3o degrés, même lorsque le sel contient déjà une certaine proportion de carbonate neutre; c'est ce que montrent les nombres suivants, relatifs à C03NaH = 97,88; CO'Na2 = 2,12 (pour 100 parties). Poids initial 4^987 ] Poids après cent soixante-quatre heures en air sec. 4>4p8q I „.. ' . . ' f, , . H 4y M C0!+ H1 0 perdus = o. Poids après un séjour de cent vingt heures dans le i ' vide à 22-25 degrés 4>49$8 ] Poids après un séjour dans le vide de quarante-huit \ nouvelles heures à 25-3o degrés 4 '4977 } CO2 "+" H20. perdus 0,004 '• Poids, quarante-huitheures après; même température 4>49^ ; » Ainsi, la température restant au-dessous de 25 degrés, le poids du sel ne varie pas. De 25 à 3o degrés, la dissociation, quoique très-légère, devient sensible par cette méthode, qui accumule sur le produit final la somme des faibles variations dues à une tension de dissociation très-minime. » b. Décomposition du bicarbonate de soude en présence de l'eau. — Si le bicarbonate de soude sec ne se décompose pas sensiblement dans le vide de 20 à a5 degrés, il n'en est plus de même lorsqu'il est humide, et sa dé- composition est d'autant plus rapide que les quantités d'eau sont plus grandes. On a dissous 5 grammes de bicarbonate sodique dans 20 grammes d'eau, qu'on a saturés d'acide carbonique et mis à évaporer dans un vide ( a77 ) partiel de 3oo à 4oo millimètres à la température de 26 degrés. Au bout de quatre jours le sel était sec. On a dosé alors le carbonate sodiquc qu'il contenait et trouvé 81, 3o pour 100. Ainsi les ~ du sel primitif avaient été décomposés par le départ de 80 d'eau pour 20 de sel. » On a pris, d'un autre côté, des cristaux de bicarbonate humides qui contenaient 8 pour 100 d'eau. On les a séchés dans un courant d'air à 36-4o degrés. Le sel séché donnait à l'analyse de 6 à 7 pour 100 de car- bonate neutre, au lieu de 80 qui s'étaient formés avec 80 pour 100 d'eau. » Je suis donc obligé de relever comme erronée l'affirmation pé- remptoire de MM. Mathieu et Urbain, que je trouve dans une de leurs Notes destinées à étayer l'hypothèse de la coagulation du sang par son acide carbonique. Entre autres vagues critiques des expériences que j'ai faites à ce sujet, les auteurs cités ajoutent : » M. Gautier observe que le plasma sec peut être chauffé à 100 degrés, et même quelque temps à no degrés, température qui décompose jusqu'aux bicarbonates, sans perdre la propriété de donner des flocons fibrineux lorsqu'on le reprend par l'eau. Celte affirmation nous paraît également contestable : toujours nous avons constaté que les bicarbonates secs résistaient parfaitement à une température de i oo degrés, )> Or on sait que c'est le bicarbonate de soude qui existe surtout dans le plasma sanguin, et l'on a vu plus haut ce qu'il faut penser de l'objection de MM. Mathieu et Urbain, que les carbonates secs ne se décomposent pas à 100 degrés. Le bicarbonate de soude sec se décompose complètement et le bicarbonate de potasse sec partiellement, comme on le verra, à celte température. » J'ajoute que la simple dessiccation du plasma dans le vide suffit pour décomposer ses bicarbonates, grâce au départ de la grande masse d'eau relative, et cela à la température ordinaire, quoi qu'en pensent les mêmes auteurs. » L'objection principale de MM. Mathieu et Urbain tombe donc à faux ; et les critiques secondaires qui l'accompagnent me semblant avoir été suf- fisamment réfutées par les expériences de M. F. Glénard et par les miennes, je n'y reviendrai pas. » B. — Action du vide et de la chaleur sua le bicarbonate de po- tasse. — a. Décomposition du bicarbonate de potasse sec. — Le sel employé était pur, mais légèrement humide. On l'a séché soixante-douze heures dans l'air sec. Il avait alors perdu 8,27 pour 100 d'eau et s'était légèrement dissocié. Il contenait CO'KH = 96, 81 et C03K2 = 3, 19 pour 100. On l'a soumis à l'action du vide (20 à 25 millimètres). ( 278 ) Poidsinili.il 4-49^4 ) Diff : o,ooJ2 (sans doute une faible quantité Poids après '•21'.... 4>4°82 ) d'eau que ce sel contient avidement). ' Poids après iaoh... 4 »4^83 l Poids après tGS1'... 4>4S,C>3 _ , „ 1 Poids 48h après la 1=2.5 a 3o° ' r . ' . . , ,Q c / pesée précédente. 4,4070 » Ce sel ne se décompose donc pas sensiblement clans le vide. Toutefois, et comme pour le bicatbonate sodique, on commence à percevoir un in- dice de dissociation entre 25 et 3o degrés. » Le sel précédent a été porté alors dans l'étuve à 100 degrés. Au bout de 4 beures, il avait perdu o, 197 pour 100. Au bout de 24 nouvelles beu res, la température ayant varié de 100 à 1 10 degrés, il avait perdu 4,243 pour 100. A ce m ornent, ce sel avait pour composition C03KII = 8 1,91 etC03K.2 = 1 8,09. » Le bicarbonate de potasse sec se décompose donc très-sensiblement vers 100 degrés, mais bien moins rapidement que le sel correspondant de soude. » b. Dessiccation du bicarbonate de potasse en présence de Tenu. — Comme le bicarbonate de soude, celui de potasse se décompose, même à la pres- sion ordinaire, et rapidement lorsqu'on le dessèche en présence de l'eau. » 100 grammes de bicarbonate de potasse contenant 8,3o pour 100 d'eau ont été séchées dans l'air à 35 degrés. Lorsque le poids est devenu constant, il contient 32 pour 100 de carbonate neutre. » 5 grammes de bicarbonate de potasse pur ont été dissous dans 3o grammes d'eau, qu'on sature d'acide carbonique. On place la solution dans le vide partiel (3oo à 4oo millimètres). Au bout de sept jours, le sel ne change plus de poids. Il contenait alors 86,64 CO'KH et i9,36C03K2 pour 100 parties. On voit encore ici combien la dissociation du bicarbo- nate augmente rapidement lorsque croissent les quantités relatives d'eau en présence desquelles on le sèclie. Il a suffi de le mélanger à six fois son poids d'eau et d'évaporer pour qu'une quantité de bicarbonate se décom- pose cinq fois plus forte que celle que le même sel avait perdue par son ex- position dans le vide durant deux cent seize beures, et de 100 à 110 de- grés durant quarante-neuf beures nouvelles. » ÉLECTUOPHYSlOLOGli:. — Inscription photographique des indications de l'élec- tromètre de Lippmcmn. Note de M. Mahey, présentée par M. Edm. Bec- querel. « Le 24 avril dernier, j'indiquais à l'Académie les remarquables réstdlats que fournit, en électrophysiologie, l'emploi de l'électromètre capillaire de ( 2; '865. 37. ( 284 ) la putréfaction de l'urine, tout en conservant ses propriétés saccharifiantes. C'est dans un travail postérieur à la découverte de la ncfrozymase (i) que j'ai établi ces faits et que j'ai fait voir, en outre, que les organismes de l'u- rine putréfiée sont capables d'agir sur le sucre de canne et sur la fécule, pour produire une véritable fermentation, avec dégagement d'acide car- bonique et d'hydrogène, production d'alcool et d'acide acétique et même butyrique. Ces mêmes ferments de la fermentation ammoniacale de l'urine sont, en outre, capables de fluidifier l'empois, comme la néfrozymase elle- même; mais j'ai montré, en étudiant les variations de la néfrozymase (2), que, dans certaines urines pathologiques, notamment dans la maladie de Bright confirmée, la néfrozymase peut disparaître complètement. » J'ajouterai que, dans une Note présentée à l'Académie (3) en 18G7, nous avons démontré, MM. Estor, Saintpierre et moi, que l'activité de la salive buccale est due à l'action des organismes buccaux (microzymas, bac- téries, leptothrix, etc.) sur la salive parotidienne et autres, et que ces or- ganismes, débarrassés par le lavage de la salive adhérente, opèrent, par eux-mêmes, la fluidifîcation rapide de l'empois et la saccharification de la fécule, c'est-à-dire que l'une des fonctions de ces ferments se confond avec celle de la zymase qu'ils produisent. Mais à cette action en succède une autre, qui est de produire de l'alcool, de l'acide acétique et de l'acide butyrique. » Ces faits tendent à prouver que les ferments ont plusieurs fonctions. Relativement à l'origine des zymases, j'ai démontré, pour celle de la levure de bière et pour un certain nombre de microzymas, que les ferments figurés ne sont pas seulement, comme le pense M. Pasteur, des organismes « pouvant former pendant leur développement une matière soluble suscep- tible de déterminer une fermentation », mais qu'ils contiennent, chacun selon sa nature, une zymase toute formée ». zoologie. — Sur ta faune malacologique des îles Saint-Paul et Amsterdam. Note de M. C11. Vélaix, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « La faune malacologique de l'île Saint-Paul était peu connue; cette île, en raison de sa situation exceptionnelle et de sa configuration particulière, présentait un grand intérêt : on était en droit de penser qu'un grand nom- ( 1 ) Comptes rendus, t. LXI, p. i'J^ (2) Comptes rendus, t. LXI, [>. a5i. (3) Comptes rendus, I. L\1V, ]>. (><)!>. ( 285 ) bre d'embryons apportés par les courants devaient se fixer et se développer dans le lac, relativement tranquille, qui occupe maintenant l'intérieur du cratère de ce volcan isolé au milieu d'une mer sans cesse agitée. Il était alors intéressant de rechercher les affinités de cette faune, afin de voir à quelle province marine on pouvait rapporter cette île, située à plus de 5oo lieues des continents. On ne possédait, à cet égard, aucun renseigne- ment, Fraûendfeld, après son séjour à Saint-Paul, en 185^, lors du voyage de la frégate autrichienne la Novara, s'étant contenté de décrire une Ra- nelle sous le nom d' Apollon {Bursa) proditor, et de citer comme très-abon- dant un Brachyopode, Kraussina pisum Davids, qui vit sur le littoral, au niveau du balancement des marées. Dans les monographies conchyolo- giques de Reeve, on trouve en outre la description de deux espèces, Sipho- naria Macgillevrayi et Patella depsta, qui sont citées de l'île Saint-Paul, mais sans autre indication, les connaissances s'arrêtaient là. Les collec- tions que nous avons rapportées permettent de combler cette lacune; j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie la liste des Gastéropodes et des Lamellibranches que nous avons recueillis : cette liste comprend 4o espèces, réparties dans 29 genres dont 5 sont nouveaux : » Murez Duthiersi. M. Hermanni. Apollon proditor, Frau. Trophon tritonide.a. Purpura Dumasi. P. Magellani. Magilina serpuliformis. Lac/tais Titrijucti. Persicula polj odonta. Turbonilla Peroni. T. scalaris. T. disculus. Triforis isleanus. Rissoa Lantzi. R. Cazini. Ris- soella Sancti-Pauli. Phasianella brans. P. Munieri. Margarita Lacazei . M. r/igricans. Sc/iis- mope Mouchezi. Fissurella australis Krauss. F. mutabilis Sow. Patcllci depsta Rve. Chiton Constanti. C. Bcrgoti. Rulla fragilis, Marinula nigra Vh\\. Siphonaria Macgillevraj i Rve. — Rocheforlia australis. Lutetina antarctic.a. Turquetia fragilis. Venus (Carjrathis) antarc- liea. Erycina alba. Lasea rubra Mont. Hochstetleria crenclla. H. aviculoïdes. H. modiolina . Avicula,sp. intl. Pccten, sp. ind. (i). » A celte liste, il convient d'ajouter quatre Nudibranches appartenant aux genres Doris, Eolis, Clùorcera (Melibœa) et Tveveljana. » Cette faune, malgré la faible latitude de l'île, 38°42', se fait surtout remarquer par ses formes australes [Trophon, Margarita, etc.); elle se compose d'espèces de petite taille dont les dimensions n'excèdent souvent pas 3 millimètres, au milieu desquelles apparaît comme un géant la Ra- nelle décrite par Fraûendfeld, qui peut atteindre jusqu'à 8 centimètres en hauteur. Son caractère est tout à fait spécial ; cependant je dois dire que, parmi les espèces déjà décrites, trois se retrouvent au cap de Bonne-Espé- rance [Fissurella mutabilis, F. australis, Kraussina pisum), et que certaines [1) Toutes les espèces citées sans nom d'auteur sont nouvelles. ( 286 ) autres, comme les pourpres, par exemple, onl, avec celles décrites par Krauss, de Port-Natal, de grandes analogies. La Marinula nigra se retrouve dans l'ile de Tristan d'Acunha, de l'autre côté du Cap; elle présente donc un certain nombre de caractères communs avec la faune sud-africaine, et ce fait s'explique naturellement par la direction des courants et des vents généraux qui portent tous clans l'Est. » L'ile Saint- Paul possède pour ainsi dire deux faunes distinctes, celle de l'intérieur du cratère et celle de l'extérieur; cette dernière est la moins riche : des côtes abruptes, environnées de récifs sur lesquels la mer déferle sans cesse avec violence, sont en effet peu favorables au développement des Mollusques marins. Les espèces y prennent des formes courtes, ven- trues, avec un test épais, et celles-là seules qui se fixent solidement aux récifs ou qui vivent sous les anfractuosités des roches peuvent y résister. » Dans l'intérieur du cratère, la zone littorale est exlraordinairement riche, sinon en espèces, du moins en individus qui se montrent là, par une sorte de compensation, en nombre prodigieux; les conditions de milieu peuvent se caractériser ainsi : fond rocheux exposé à la lumière, pression faible, température entretenue à peu près constante par les sources ther- males (i 3 à i4 degrés), agitation de l'eau presque nulle, végétation marine extrêmement abondante. Quant à la faune profonde, elle y est nulle; les dégagements abondants d'acide carbonique qui se font au fond du cratère empêchent en effet la vie de s'y manifester dès la profondeur de 20 à 25 mètres. » La faune profonde de l'extérieur paraît au contraire assez riche : on peut en juger par le nombre considérable de coquilles que rejettent sur les plages, avec du sable fin, les ras de marées, qui sont fréquents et d'une extrême violence. » La faune de l'ile Amsterdam est identique à celle de l'extérieur de l'île de Saint-Paul : la proportion des différentes espèces seule varie; ainsi, tan- dis que le Purpura Dumasi et la Ranclla protlitor sont assez rares à Saint- Paul, ces mêmes coquilles sont très-communes sur la côte nord d'Ams- terdam. » Mais je dois mentionner sur cette dernière île la présence d'une coquille terrestre appartenant au genre Hélix, cpii vit dans les petites an- fractuosités des laves poreuses dans les falaises du nord. Le seul individu que j'aie recueilli n'est malheureusement pas adulte : c'est une espèce d'as- pect insulaire appartenant aux formes minces fragiles, intermédiaires entre les Hélix véritables à test mince et les Zonites ; très-voisine des espèces rates rapportées des Açores par M. Morelet , elle est aussi différente ( a«7 ) que possible des espèces citées du Cap et de Port-Natal. Elle ne peut pas davantage se comparer avec la seule espèce connue du pôle sud, Hélix IIoo- keri, qui habite la terre de Rerguelen. » EMBRYOGÉNIE. — Sur la reproduction du Volvox dioïque. Note de M. L.-F. Hexneguy, présentée par M. Cl. Bernard. « On ne connaît que deux espèces de Volvox, le Volvox globalor L. (V. stellalus Ehr.) et le Volvox minor Slein : le premier est monoïque, Volvox monoicus Colin, c'est-à-dire que les éléments mâles et les éléments femelles sont réunis sur le même individu; la seconde est dioïque, Volvox dioicus Cohn. « Cohn vient de publier {Beilrcuje zur Biolocjie der PJlanzen, 1875) une nouvelle monographie du Volvox monoicus, dans laquelle il décrit la re- production de cette espèce. J'ai pu, de mon côté, suivre le mode d'évolu- tion du Volvox dioicus et observer quelques faits qui n'ont pas encore été signalés. » Chaque Volvox est une colonie (canobium) formée de petites algues rnonocellulaires, munies de deux cils vibratiles, et disposées régulièrement dans l'épaisseur de la paroi gélatineuse d'une sphère creuse intérieurement. Il existe quatre sortes de ccenobiums: i° les uns ne sont constitués que de cellules végétatives, et renferment dans leur intérieur de jeunes ccenobiums, ou colonies filles, provenant chacune de la division et de la multiplication d'une cellule véeétative; 20 un grand nombre de ces ccenobiums renfer- ment en même temps des éléments mâles ou androgonidies, situés dans l'épaisseur de la paroi gélatineuse; 3° d'autres ne présentent avec les cel- lules végétatives que des androgonidies et ne produisent pas de colonies filles; 4° les ccenobiums femelles ne renferment que des gyuogonidies, ou oosphères, placées dans l'intérieur de la sphère. » Les androgonidies se forment aux dépens d'une cellule végétative, qui acquiert un volume un peu plus grand que les autres et se divise en segments parallèles. Chacun de ces segments a la forme d'un cône allongé; sa plus grosse extrémité est verte; l'autre, transparente, présente un petit point rouge et deux cils vibratiles. Le faisceau d'anthérozoïdes est animé dans l'anthéridie d'un mouvement continuel d'oscillation. » Les gyuogonidies naissent également par différenciation d'une cellule végétative. Celle-ci devient beaucoup plus volumineuse que les androgo- nidies, et se remplit d'une grande quantité de grains d'amidon et de grains ( 288 ) de chlorophylle, qui donnent à l'oosphère ainsi formée un aspect vert foncé. » Au moment de la fécondation, les faisceaux d'anthérozoïdes sont mis en liberté par dissolution de la paroi de l'anthéridie; ils se meuvent avec rapidité dans l'eau etvont se fixer sur les coenobiunis femelles. Là, ilssedés- agrégent pour permettre aux anthérozoïdes de féconder les oosphères, mais il m'a été impossible jusqu'à présent de saisir le moment de leur pénétration. » Après la fécondation, les oosphères s'entourent d'une membrane épaisse à double contour, qui jusque-là était invisible, et changent rapi- dement de couleur : de vert foncé elles deviennent vert jaunâtre, puis orangé; elles renferment alors une matière huileuse rouge et une grande quantité d'amidon. C'est cette coloration orangée .qui avait fait croire à quelques observateurs qu'il existait une troisième espèce de Volvox, le Volvox aureus Ehr. » Les Volvox, mâles, femelles et neutres, recherchent la lumière solaire ou artificielle et se tiennent près de la surface de l'eau. Dès que les cceno- biums femelles sont fécondés et que les oospores, changent de couleur, on les voit fuir la lumière et s'éloigner de la surface de l'eau. On peut observer très-facilement ce phénomène dans un cristallisoir ou dans un verre de montre; les Volvox verts se tiennent tous du côté du jour, les autres du côté diamétralement opposé; vient- on à retourner le vase, ils changent res- pectivement de place et cette translation s'opère en très-peu de temps. Les Volvox à oospores orangées fuient beaucoup plus rapidement la lumière que les autres ne la recherchent. Le déplacement des Volvox est dû, comme on sait, au mouvement des deux cils vibratiles dont chaque cellule végéta- tive est pourvue et qui font saillie hors de la sphère gélatineuse; on n'ob- serve aucun changement de couleur ni de forme dans ces cellules après la fécondation ; on est donc porté à penser que c'est par une sorte d'attraction s'exerçantsur la matière verte que les Volvox sont entraînés vers la lumière, et que c'est par une sorte de répulsion qui s'exerce sur la matière rouge des gynogonidies fécondées que ces mêmes Volvox recherchent ensuite l'obscurité. » Au moment où les Volvox commencent à apparaître dans les eaux où on les trouve, on ne rencontre guère que des cœnobiums neutres, c'est-à- dire ne renfermant que des cellules végétatives donnant naissance par seg- mentation à des colonies filles. Au bout de quelque temps, le nombre des colonies filles renfermées dans chaque cœnobium diminue; mais il apparaît alors dans un grand nombre de Volvox des androgonidies qui représentent des colonies filles avortées. On ne trouve à ce moment que quelques rares ( *89) Volvox femelles, ne contenant pas de colonies filles. Quand les Volvox se sont ainsi reproduits pendant un certain temps par des colonies filles, on voit le nombre des cœnobiums femelles augmenter et quelques cœnobiums exclusivement mâles, privés de colonies filles, apparaître, tandis que les cœnobiums neutres deviennent très-rares. » Il résulte de ces faits que, pendant une certaine période, le Volvox se multiplie par génération asexuée, par scissiparité d'une cellule végétative qui, par segmentations successives, produit une colonie d'individus sem- blable à la colonie mère à laquelle appartenait cette cellule. Mais il arrive un moment où la cellule végétative ne possède plus la propriété de se reproduire ainsi; elle peut encore se segmenter et donner naissance à une colonie de petites cellules qui prennent le caractère sexuel, c'est-à-dire qu'elles sont incapables de vivre isolément et de se reproduire ultérieure- ment. Cette colonie fille avortée constitue l'élément mâle, doué de mouve- ment et jouissant encore d'une certaine activité. Bientôt la cellule végétative devient incapable de se segmenter ; elle ne peut plus que s'accroître en volume: c'est l'élément femelle dépourvu de mouvement, qui a besoin, pour se reproduire, de fusionner avec l'élément mâle. » La sexualité, cbez les Volvox, apparaît donc peu à peu par degrés, le sexe mâle apparaissant avant le sexe femelle, au fur et à mesure que l'espèce s'épuise par reproduction asexuée. » On doit rapprocher ce fait de ce qui se passe dans le règne animal, pour les animaux qui se reproduisent par parthénogenèse. M. le professeur Balbiani a observé que certains Pucerons et les Phylloxéras dégénèrent lorsqu'ils se reproduisent pendant un certain temps par parthénogenèse; leurs organes génitaux et digestifs tendent à s'atrophier. Il arrive un mo- ment où les individus parthénogénésiques ainsi dégradés donnent nais- sance d'abord à des individus mâles, puis à des individus femelles qui ont besoin d'être fécondés pour reproduire de nouveaux individus parthéno- génésiques. » GÉOLOGIE. — De l'âge géologique de quelque filons métalliques et en particulier desfilons de mercure. Note de M. "Virlet d'Aoust, présentée par M. Dau- brée. (Extrait.) « La détermination de l'âge des filons métalliques joue un trop grand rôle dans l'art de l'exploitation des mines pour qu'il n'y ait pas un très- grand intérêt à reconnaître exactement l'époque de leur formation. C.R., 18-6, 2° Semestre. (T. LXXXIU, N° 4.) 38 ( 290 ) » L'existence des filons dans les terrains primitifs on plus modernes n'indique pas en général leur âge relatif, qui peut être de beaucoup pos- térieur à celui des terrains qui les renferment. » Ainsi, en Fiance, les beaux et ricbes minerais de fer hématite du Cani- gou, de Fillols, d'Escoumps, etc. (Pyrénées-Orientales), quoique insérés dans les terrains siluriens, sont postérieurs au soulèvement des Pyrénées, et par conséquent à la craie. » En Amérique, les riches vétas ou filons argentifères et souvent auri- fères du Mexique et de l'Amérique centrale (1), que l'on croyait très-anciens, me paraissent au contraire très-modernes; car les porphyres métamor- phiques et métallifères qui les renferment appartiennent probablement à l'époque tertiaire. » A propos des Communications faites récemment à l'Académie sur les mines de mercure dans les Cévennes, dans l'Hérault et dans l'Aveyron, je rappellerai que l'abbé Sauvage a indiqué la présence du même métal dans les terrains tertiaires les plus récents des environs de Montpellier, et que M. Daniel Sharpe a fait connaître qu'à la fin du siècle dernier on avait exploité en Portugal une mine de mercure qui gisait dans les sables ter- tiaires supérieurs. » De plus, en Amérique, à Guadalcazar (État de San Luis Potosi), j'ai vu exploiter le mercure à l'état de cinabre, dans des calcaires de l'époque crayeuse, qu'il a plus ou moins pénétrés; mais, comme ce minéral se ren- contre également très-fréquemment dans les filons argentifères de ce pays, il est permis d'en conclure qu'il est de l'âge de ces filons, c'est-à-dire très-récent. » Enfin, en Espagne, tandis que les fameuses mines de mercure d'Al- maden, en Andalousie, existent dans les terrains siluriens, celles de Miérès, dans les Asturies, sont gisantes dans le terrain houiller; dans cette loca- lité, les émanations mercurielles ont pénétré jusque dans les alluvions, probablement anciennes, qui recouvrent directement la formation houil- lère et les ont imprégnés sur des surfaces assez étendues; elles y for- ment, dans le sol, des taches diffuses qui pourraient servir, au besoin, d'in- (1) Voir à ce sujet mon Coup d'oeil général sur la topographie et la géologie du Mexique et de t Amérique centrale [Bulletin de la Société géologique, t. XXIII, 2e série). Il est à remarquer que la quantité d'or contenue dans les minerais d'argent est toujours plus grande dans la partie supérieure des filons et qu'à mesure que la loi d'or diminue en profondeur, celle d'argent, au contraire, augmente. ( 29r ) dices pour retrouver les filons générateurs. L'arrivée du mercure me paraît donc ici évidemment postérieure à ce dépôt moderne. Ces terres mercu- rielles alluviales sont exploitées simultanément avec les minerais des filons proprement dits; on en forme, pour les distiller, des briquettes que l'on place ensuite dans des fours clos, communiquant avec des chambres de condensation. » Sans prétendre que le mercure doive avoir partout le même âge mo- derne, il nous est permis cependant de conclure de ces divers faits géolo- giques que dans les Asturies, comme au Mexique et très-probablement comme en France, le mercure a une origine très-moderne. » PHYSIQUE. — Note sur la photographie des couleurs; par M. Ch. Cros. (Extrait.) « M. Edm. Becquerel me fait l'honneur de critiquer ma méthode de photographie des couleurs ; qu'il me soit donc permis de fournir les expli- cations qui suivent (Après avoir décrit de nouveau sa méthode, M. Cros ajoute :) « Il est clair que les trois clichés, obtenus à travers ces trois verres, ne conservent aucune teinte des rayons qui les ont frappés, mais bien une image plus ou moins transparente, formée d'argent réduit. Les transpa- rences variant à chaque cliché déterminent les quantités respectives de couleurs types que contient chaque point du tableau. » Pour les rayons peu actiniques, on sensibilise le collodion par des teintures complémentaires des rayons qui le frappent. Pour les rayons orangés, la chlorophylle, indiquée par M. Edm. Becquerel, convient par- faitement à cause de la substance bleue qu'elle renferme. » Les tirages positifs, réalisés dans les trois couleurs types déterminées comme il est dit plus haut, ne sont donc pas faits au gré des opérateurs et ne peuvent donner des teintes de fantaisie. On ne saurait concevoir rien de plus naturel que ces teintes analytiquement fixées par le regard humain et recombinées par lui. L'oeil est le seul instrument connu des physiciens pour apprécier les couleurs. » M. Edm. Becquerel fait observer que la Communication précédente de M. Cros laisse entière la principale remarque qu'il avait faite antérieure- ment, lors de la présentation de sa première Note (i). Cette remarque con- (i) Voir Comptes rendus, séance du 3 juillet 1876, t. LXXIII, p. 11. 38.. ( 292 ) siste en ce que ce procédé ne reproduit pas les couleurs naturelles des images photographiques; que les teintes arbitraires qu'il donne aux épreuves positives, à l'aide de matières colorantes diverses, et au moyen des mêmes clichés, peuvent être variées à volonté; en un mot, que ce pro- cédé de tirage photographique polychrome ne permet pas de peindre avec la lumière. » M. A. Gpillemin adresse une Note relative à la colonne verticale qui a étéobservée au-dessus du Soleil, dans la soirée du 12 juillet, et dont M. Re- nou a déjà entretenu l'Académie (1). Aux détails déjà signalés, M. Guillemin ajoute les remarques suivantes : « La largeur de cette colonne à l'horizon, ou à la base, me parut plus grande que le dia- mètre solaire : elle pouvait atteindre à peu près 1 degré; sa hauteur était égale à dix fois en- viron la largeur de la base : elle pouvait donc mesurer 8 ou 10 degrés. De légers stratus, d"un gris bleu violacé, coupaient horizontalement la lueur, sans l'interrompre. A Orsay, le temps, sauf une légère brise nord-est, était calme; le ciel serein, sauf à l'horizon, où se voyaient quelques brumes, quelques stratus, fort peu denses. » Le lendemain, je ne vis rien de pareil. « Le surlendemain, i4 juillet, un phénomène semblable se montra, toujours au même point de l'horizon ; mais, quand je vis la colonne verticale, le Soleil venait de se coucher, quelques minutes auparavant. Sa hauteur était beaucoup plus considérable que le 12; je l'évaluai au double et peut-être même au triple de la première; il était difficile de préciser le sommet, comme il arrive dans les phénomènes lumineux dont l'éclat se dégrade insensi- blement. La largeur ne me parut point changée, mais la teinte de la lumière était notable- ment plus blanche, et analogue à celle de la lumière zodiacale ou des queues de comètes. » Les circonstances atmosphériques étaient d'ailleurs les mêmes que l'avant-veille. » « M. Peligot fait hommage à l'Académie, de la part de M. G. Bon- temps, de la traduction du deuxième livre de l'essai sur divers arts du moine Théophile (Theopliili presbylei i et monachi divevsarum artium sclicdula liber secwulas). » Ce livre, qui remonte au XIe ou au xne siècle, traite spécialement de l'art de la verrerie; en raison de ses connaissances techniques, M. Bontemps était autorisé, plus qu'aucun autre traducteur, à en donner une version fidèle. Cette traduction, avec le texte en regard, est accompagnée de figures et de Notes explicatives. » M. Larkev présente à l'Académie, de la part de M. le D1 Minich, chi- (1) Voir p. 243 de ce volume. ( *& ) rurgien en chef de l'hôpital de Venise, un Mémoire (en italien) o Sur la cure antiseptique des plaies et sur un nouveau mode de pansement ». « L'auteur, dit M. Larrey,a lu récemment à Y Institut des Sciences, des Let- tres et des Arts de Venise, un intéressant travail sur ce sujet. La question, à l'ordre du jour en Chirurgie, a été l'objet de recherches spéciales de la part d'un savant professeur de l'Université d'Edimbourg, M. Joseph Lister, dont j'ai transmis les travaux à l'Académie, dans sa dernière séance. » Le Dr Minich propose l'emploi du sulfite de soude, qu'il préfère de beaucoup aux acides phénique et salicylique, non-seulement dans le pan- sement des plaies, mais encore contre l'érysipèle. Le principal avantage qu'il attribue à cette substance, d'ailleurs déjà connue et mise en pratique, c'est la modicité du prix du sulfite de soude, opposée aux inconvénients des acides phénique et salicylique. » Quant à l'application du nouveau moyen, elle est conforme à la mé- thode employée par M. Lister pour le pansement phénique des plaies, et la solution dont se sert M. Minich est composée de x partie de sulfite de soude pour 9 parties d'eau, en y ajoutant i partie de glycérine. » Les heureux effets de ce nouveau mode de pansement ont été con- statés dans un grand nombre de cas, par l'habile chirurgien de Venise. Il passe d'abord en revue les divers modes de pansement antiseptique préconisés jusqu'ici, en résumant les principaux faits qui s'y rapportent, d'après les auteurs eux-mêmes, et il expose ensuite les résultats qui lui sont propres, pour conclure en faveur de l'a substance antiseptique, dont l'emploi lui parait être le plus simple, le plus sûr et le plus éco- nomique. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance do 10 juillet 1876. (suite.) The american naturalist a popular; vol. VIII, february-december 1874; vol. IX, january-december 1875. Salem, Mass Peabody Academy ot Science, 1874, 1870; in-8°. ( *94) Almanack der koniglich bayerischen Akademie der JVissenschaflen fur das Janv. 1875. Mûnchen, sans date; in-12. Astronomische Nachrichten, begriindet von H.-C. Schumacher; Band 85, 86, n0820i7 à 2064. Kiel, Fienche et Schachel, 1875; 2 liv. in-4°. Deak ferencz Koponyajan tett meresck es ezekbol vont kouetkeztcteseck ket Szamtablaval irta Lenhossek Joszef. Budapest, 1876, a Magy; in-4° cartonné. Ouvrages reçus dans la séance du 17 juillet 18-6. Laboratoire de Chimie agricole de la Loire-Inférieure, 1 850-1875. Compte rendu des travaux ; par A. Bobierre. Paris, G. Masson, 1876; in-8°. Leçons de clinique chirurgicale professées à (hôpital Saint-Louis pendant les années 1874 et 1875 (ier semestre), par M. le Dr Péan. Paris, Germer- Baillière, 1876; in-8°. H. de Parville. Causeries scientifiques; i5e année, 1875. Paris, J. Roth- schild, 1876; in-12. A. Vogl. Les aliments; traduction par A. Focillon. Paris, J. Rothschild, 1876; in-18 cartonné. Le chalumeau; par E. Jannettaz. Paris, J. Rothschild, 1876; in-18 car- tonné. Chirurgie antiseptique. Principes. Modes d'application et résultats du panse- ment de Lister; par le Dr Just Lucas-Championnière. Paris, J.-B. Baillière et fds, 1876; in-12. (Présenté par M. le baron Larrey au Concours Mon- tyon, Médecine et Chirurgie, 1877.) Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe ; 2e série, t. XV, 4e trimestre de 1875. Le Mans, imp. Monoyer, 1875; in-8°. Principe universel dit mouvement et des actions de la matière, etc.; par P. Trémaux. Paris, cliez l'auteur, 1876; in-12. Mémoires de ta Société nationale des Sciences naturelles de Cherbourg ; t. XIX. Paris, J.-B. Baillière et fds; Cherbourg, Bedelfontaine et Syflerts, i875 ; in-8°. Phénomènes ophlfialmoscopiques invoqués comme signes de la mort; par le Dr Gayat. Gand, imp. von Doosselaere, sans date; br. in-8°. Etudes sur les corps étrangers de la conjonctive et de la cornée; par J. GATAT. Paris, A. Delahaye, 1872; br. in-8". ( 295 ) Disposition des lambeaux de la capsule cristallinienne, après son ouverture; par le Dr Gayat. Lyon, imp. Vingtrinier, sans date; br. in-8°. Expériences et interprétations nouvelles du cristallin, relativement à la régé- nération; par M. J. Gayat. Lyon, imp. Pitrat, sans date; br. in-8°. Inlroductory lecture deliveted in the Universitj of Edinburgh, novemher 8, 1869; byS. LiSTER. Edinburgh, Edmonston and Douglas, 1869; br. in-8°. On the effects of the anliseplic syslem of treatment upon the salubrity of a surgical hospilal; by J. Lister. Edinburgh, Edmonston and Douglas, 1870; br. in-8°. Remarks on a case of compound dislocation of the ankle with other injuries; illustraling the antiseptic system of 'treatemenl ; by J. LiSTER. Edinburgh, Ed- monston and Douglas, 1870; br. in-8°. Obseï votions on ligature of arteries an the antiseptic system; by J. LiSTER. Edinburgh, Edmonston and Douglas, 1869; in-8°. On some cases illustraling the results of excision of the wristfor caries, etc.; byj. LiSTER. Edinburgh, Oliver and Boyd, sans date; br. in-8°. A contribution to the germ theory of putréfaction and other ferrnentative changes and to the natural history of torulœ and bacteria; by J. LiSTER. Edinburgh, printed by Neill, 1875; in-4°. J further contribution to the natural history of bacteria and the germ theory of ferrnentative changes; by J. LiSTER. London, Adlard, 1873 ; br. in-8°. (Ces ouvrages de M. Lister, présentés par M. le baron Larrey, sont ren- voyés au Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1877.) OuvHAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DD 24 JUILLET l8"j6. Etudes sur l'épizootie encore régnante chez les vers à soie du mûrier. État ac- tuel de la question; par le Dr N. Joly. Toulouse, impr. Douladoure, 1876; br. in-8°. (Extrait du Journal d'Agriculture et d'Economie rurale pour le midi de la France.) Sur ce que l'on appelle espèce en Botanique ; par M. H. -A. Weddell. Paris, impr. Martinet, 1876; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société botanique de France.) Les calamagrostis des Hautes- Andes; par M. H. -A. Weddell. Paris, impr. Martinet, sans date, br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société botanique de France.) ( 296 ) Excursion lichénologique dans l'île d'Yen, sur la côte de la Vendée; par II. -A. WEDDELL. Cherbourg, impr. Bedelfontaine et Syffert, 1875 ; br. in-8°. (Extrait des Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles de Cherbourg.) Mémoires publiés par la Société centrale d' Agriculture de France; année 1875. Paris, Veuve Bouchard-Huzard, 1 8 7 G ; in-8°. Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents; juillet 1876. Paris, Dunod, 187G; in-8°. Annales télégraphiques; 3e série, t. III, mai, juin 1876. Paris, Dunod, 1876; in-8°. ' Actes de l'Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bor- deaux ; 3e série, 35e année, 1873. Paris, Dentu, 1875; in-8°. Becueil des travaux du Comité consultatif d' Hygiène publique de France, etc.; t. V. Paris, J.-B. Bail Hère et fils, 1876; in-8°. Annales de la Société enlomolog'ujue de Belgique, t. XVIII. Bruxelles, 1875 ; in-8°. Elude sur les ouragans de l'hémisphère austral; par M. Bridet, 3e édition. Paris, Challarnel, 1876; in-8°. (Présenté par M. Faye.) Notices sur les puits artésiens des provinces d'Alger, d'Or an et de Constan- tine; pari*. Ville. Alger, impr. Aillaud et C'% 187G; in-8°. (Présenté par M. Daubrée.) Les îles Saint-Paul et Amsterdam. L'île de la Béunion ; par Ch. Velain. Nantes, impr. Vincent Forest et E. Grimaud, 1876; br. in-8° avec plan- ches. Classification du terrain crétacé supérieur; par M. Hébert. Meulan, impr. A. Masson, sans date; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société géolo- (jique de France.) (A suivre.) EH BATA. (Séance du 17 juillet 1876.) Page ?.36, ligne 5, nu lieu rie M. Tubini, lisez M. Fubini. 1^ aapi COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 31 JUILLET 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. botanique. — De la théorie carpellaire d'après des Loasées (première partie : Mentzelia); par M. A. Trécul. « Les fleurs des Mentzelia Lindleyi, nuda et ornata frappent tout d'abord, parce qu'elles ont de une à quatre feuilles insérées à diverses hauteurs sur leur ovaire infère; celui du Mentzelia Lindleyi supporte même quelquefois un rameau florifère avec sa feuille axillante. » La présence de ces feuilles sur l'ovaire engage déjà à douter que cet organe soit constitué par l'assemblage de plusieurs feuilles, représentées par la partie inférieure des sépales, des pétales, des élamines et des car- pelles. Il est vrai que, dans des cas de cette nature, les adversaires de l'opinion que je soutiens prétendent qu'il n'y a là qu'une simple soudure parenchymateuse, ou une coalescence de ces feuilles supra-ovariennes avec celles que l'on dit former la paroi de l'ovaire. Je montrerai, dans la se- conde partie de ce travail, d'abord que chacun des faisceaux principaux qui composent la charpente de cet ovaire infère ne peut être le résultat d'une agrégation des faisceaux des feuilles sépalaires, pétalines, staminales et carpellaires; je ferai voir ensuite que les faisceaux qui vont aux feuilles C. R., 1876, 2" Semeslre. (T. LXXX1II, N" S.) 3o, ( *g8 ) supra-ovariennes des Mentzelia Lindleyi et nuda s'insèrent entre ceux de l'ovaire, comme les faisceaux des feuilles ordinaires le font entre ceux de la tige; en effet, avant leur écartement de ceux de l'ovaire, leurs voisins immédiats, on les trouve encore reliés à ceux-ci par la zone libérienne, et cela quand les autres faisceaux de l'ovaire sont déjà tout à fait isolés; par conséquent, ces faisceaux foliaires ayant leur insertion vasculaire dans l'ovaire infère même, celui-ci, assimilé par là à un rameau, n'a point la constitution que lui suppose la théorie des feuilles modifiées. Il n'en était point de même pour les feuilles supra-ovariennes du Mentzelia ornala, dans les fleurs que j'ai eues à ma disposition. Leur insertion externe était bien aussi supra-ovarienne, mais l'insertion fibro-vasculaire avait lieu dans le pétiole. Cette observation, toutefois, n'infirme pas le résultat donné par les deux autres espèces. » Je commence ma description par la structure de la fleur du Micro- sperma barlonioides, que j'ai trouvée organisée avec le plus de symétrie. Le pédoncule possède un système fibro-vasculaire cylindrique, qui con- tient un assez grand nombre de petits groupes vasculaires, distribués sans grande régularité. Près du bas de la fleur, ce système devient penta- gonal en s'évasant. Un peu plus haut, cinq faisceaux principaux se forment aux angles et cinq autres au milieu des faces; des fascicules plus petits sont interposés. Vers le bas de la cavité ovarienne, les cinq fais- ceaux du milieu des faces devenues un peu rentrantes s'étendent radiale- ment et se dédoublent dans cette direction. La branche externe se pro- longe dans la paroi de l'ovaire; la branche interne s'oppose à un placenta, émet un rameau qui entre dans celui-ci, et plus haut y pénètre elle-même, y monte jusque dans la partie supérieure, en continuant de se ramifier pour donner insertion aux faisceaux des ovules. Les faisceaux placentaires n'entrent pas dans le style; ils s'arrêtent dans la partie supérieure des placentas, qui finissent sous le plancher qui termine l'ovaire, c'est-à-dire sous la partie libre du pistd. » Des dix faisceaux principaux qui parcourent longitudinalement la paroi de l'ovaire, cinq se prolongent dans la nervure médiane des sépales; les cinq autres, alternes avec les précédents, se bifurquent au-dessous des intervalles de ces sépales; chaque branche de la bifurcation entre dans le côté du sépale voisin, où elle concourt avec les divisions de la nervure médiane à former le réseau fibro-vasculaire de ce côté du même sépale. » De la bifurcation de chacun de ces cinq faisceaux principaux, ou d'auprès d'elle, sort aussi le faisceau d'insertion d'un pétale. Ce faisceau ( 299 ) se trifurque en entrant dans la lame pétaline : la branche moyenne, qui est la plus forte, forme la nervure médiane; chaque latérale, en se divi- sant successivement quelques fois, donne les nervures du côté corres- pondant. » Les dix faisceaux principaux qui viennent d'être mentionnés, ne com- posent pas seuls le système fibrovasculaire de la paroi de l'ovaire; il y a entre eux un réseau de fascicules beaucoup plus déliés. Une dissection minutieuse fait voir que le plus fort de ces fascicules interposés occupe à peu près la ligne médiane de l'intervalle de deux faisceaux principaux, qu'il se ramifie, s'atténue graduellement de haut en bas, et qu'à sa partie supérieure la plus grosse, il se courbe et s'insère sur l'un des deux fais- ceaux principaux voisins, étant en outre relié avec l'un et avec l'autre par des rameaux plus faibles. » Ce n'est pas tout. Ces faisceaux périphériques émettent encore les nombreux faisceaux staminaux et ceux qui s'étendent dans le plancher qui couvre la cavité ovarienne, ou, si l'on veut, dans la partie dite libre de l'ovaire. Ces faisceaux staminaux et pistillaires ne sont pas insérés exclusi- vement sur les dix faisceaux principaux; il en sort aussi de la partie supé- rieure arquée des rameaux secondaires interposés qui viennent d'être décrits. » L'ensemble de ces faisceaux se distribue en trois zones dans la partie supérieure de l'ovaire infère : l'une fournit les faisceaux du calice, l'autre ceux du court tube corollostaminal ; la plus interne donne les faisceaux du plancher ovarien. » Ces derniers, assez nombreux, sont souvent anastomosés entre eux au pourtour du plancher, dans lequel ils avancent ensuite, droits ou plus ou moins sinueux. Quinze d'entre eux pénètrent dans le style, où ils sont dis- posés avec plus ou moins de régularité. J'en ai trouvé un opposé à chaque angle saillant du canal pentagonal central, et deux interposés à ces premiers faisceaux et en opposition avec les angles rentrants de cette cavité. "Vers le haut du style, près de la division de celui-ci en cinq lobes, la disposition relative est changée à cause même de cette division. Il y a encore quinze faisceaux, mais trois sont opposés à chaque face du canal central, et le médian est le plus gros. Les trois faisceaux de chaque face entrent dans un lobe du style. Les deux latéraux, qui sont les plus grêles, n'arrivent guère qu'environ au tiers de la hauteur de ce lobe; ils peuvent rester simples, mais ils émettent souvent quelques ramuscules qui fréquemment se bifur- quent aussi. Le gros faisceau médian se prolonge jusqu'au sommet de la 3g.. ( 3oo ) brandie stigmatique, en donnant de chaque côté plusieurs rameaux qui eux-mêmes se divisent plusieurs fois. » Dans les Menlzelia Lindleyi, nuda et omnta, la paroi de l'ovaire infère est constituée à peu près comme dans le Microsperma barlonioidcs; il y a de même ordinairement dix faisceaux principaux, dont cinq opposés aux in- tervalles des sépales se bifurquent près du sommet de l'ovaire, etc. Ce- pendant les coupes transversales de la partie inférieure de l'ovaire peuvent ne présenter que huit ou neuf faisceaux (M. Lindleyi). Dans ce cas, un ou deux se bifurquent plus haut et complètent le nombre dix. Au contraire, on trouve parfois onze ou douze faisceaux principaux sur les coupes trans- versales, quand un ou deux des cinq faisceaux opposés aux intervalles des sépales se sont bifurques beaucoup plus bas que de coutume. Il y a, entre les faisceaux principaux, le plus souvent un, quelquefois deux faisceaux plus grêles, dont les ramuscules latéraux, étendus dans le parenchyme in- terposé, se relient ou non avec les faisceaux principaux. » Les cinq pétales du Menlzelia Lindleyi sont insérés, comme ceux du Microsperma barlonioidcs, dans la bifurcation des cinq faisceaux principaux placés sous l'intervalle des sépales. Dans la fleur du Menlzelia nuda, dont les pétales sont plus nombreux, il y en a cinq alternes avec les sépales et insérés comme il vient d'être dit pour ceux du Menlzelia Lindleyi. Cinq autres, opposés aux sépales, sont insérés à la même hauteur sur le faisceau qui produit la nervure médiane du sépale correspondant. Plusieurs autres pétales résultent de la dilatation de filets staminaux externes. Le Menlzelia ornala possède ordinairement dix pétales : cinq sont alternes avec les sépales, cinq opposés à ceux-ci. On trouve aussi des fleurs qui ont un ou deux petits pétales supplémentaires. » Dans les Mentzelia Lindleyi, nuda et ornala les faisceaux des étamines ont une insertion analogue à celle qui est indiquée plus haut pour les fais- ceaux staminaux du Microsperma barlonioidcs, c'est-à-dire que plusieurs petits faisceaux partent des dix faisceaux périphériques principaux, un peu au-dessous de l'insertion des faisceaux basilaires des pétales : les uns mon- tent tout droit, les autres obliquent à gauche et à droite, en se ramifiant; il en est aussi qui parlent des faisceaux secondaires arqués de la partie supérieure de la paroi ovarienne. Tous se répartissent au pourtour de la base de la partie dite libre du tube du calice, et chacun, en se divisant, donne les faisceaux de plusieurs étamines, ainsi que je l'exposerai avec plus de détail dans la seconde partie de ce travail. » Les faisceaux placentaires de ces trois plantes et ceux du plancher ( 3cù ) présentent plus de diversité. Ainsi, dans le Menlzelia Lindleji, dont l'ovaire n'a que trois placentas pariétaux, chacun de ceux-ci possède un seul fai- sceau longitudinal, qui s'insère au-dessous du fond de la cavité ovarienne. Ces trois faisceaux placentaires, sur lesquels sont fixés les fascicules ovu- laires, restent simples jusqu'au pourtour du plancher qui couvre la loge. Là, à la hase de la partie dite libre du pistil, chaque faisceau placentaire se bifurque, et les deux branches, s'écartant un peu, l'une à droite, l'autre à gauche, s'avancent jusqu'au-dessous du style, de chaque côté d'une fente qui, à la face inférieure du plancher, marque la limite des car- pelles voisins ef est en communication avec le canal qui parcourt le style. » Ces six branches des faisceaux placentaires entrent dans celui-ci, où elles se disposent aux côtés des trois angles du canal central. En haut du style, les deux faisceaux correspondant à la même face du canal triangu- laire pénètrent dans celui des trois lobes sligmatiques qui est placé au- dessus, et ils se terminent près de son sommet. » Je crois devoir faire remarquer tout de suite que, dans la partie libre du pistil de ce Menlzelia Lïndleyi, les trois feuilles carpellaires, si feuilles l'on veut, n'auraient pas de nervure médiane, puisque chacune ne rece- vrait qu'une branche de chacun des deux faisceaux placentaires adja- cents. » Dans le Menlzelia nuda, dont l'ovaire possède aussi trois placentas pariétaux, il y a plusieurs faisceaux opposés à chacun de ceux-ci; ils en dépendent et les suivent jusqu'au bas du plancher, dans lequel ils pé- nètrent; mais, avant d'y entrer, les latéraux de droite et de gauche envoient horizontalement des rameaux, qui se courbent ensuite et s'étendent dans les parties du plancher non opposées aux placentas. Il arrive dans le style environ quinze de ces faisceaux, qui se répartissent en arcs de cinq ou de quatre faisceaux, opposés aux angles du canal central. "L'ovaire infère du Menlzelia ornata peut avoir cinq, six ou sept placentas pariétaux, et vis-à-vis d'eux, ordinairement dès la base, plusieurs faisceaux placentaires. On en trouve quelquefois seulement deux à certaines places, sur les coupes transversales, un de chaque côté, ailleurs trois, ou quatre opposés deux à deux, ou davantage assez irrégulièrement placés. Ils donnent insertion aux faisceaux des deux rangées d'ovules. Il est clair que, quand il y en a plusieurs, quelques-uns ne sont que des rameaux des placentaires principaux. » Des rameaux de ces faisceaux placentaires entrent dans le plancher supra-ovarien en assez grand nombre ; mais à l'intérieur de ce plancher il y a (3m) d'autres faisceaux venus de la périphérie de l'ovaire infère. On y trouve de ces derniers superposés aux placentas, et plus forts que les autres; ils pé- nètrent dans le style. Tantôt ils sont simples, tantôt ils sont bifurques, tantôt ils sont doubles, c'est-à-dire qu'il y en a deux au-dessus de chaque placenta. Ceux qui sont simples se bifurquent près de leur entrée dans le style, un peu avant ou après. Des coupes longitudinales montrent ces fais- ceaux venant s'insérer souvent, à une petite distance du sommet de la loge, sur des faisceaux périphériques ou de la région basilaire des faisceaux staminaux. D'autres descendent beaucoup plus bas dans la région placen- taire et s'insèrent à diverses hauteurs de même sur des faisceaux de la périphérie. Entre eux sont d'assez nombreux fascicules plus déliés, qui s'avancent sinueusement dans le plancher, souvent s'y ramifient, et s'a- nastomosent les uns aux autres. Venus, au moins la plupart, de la région placentaire, on les trouve aussi reliés avec des faisceaux péri- phériques. » Chaque paire des faisceaux du plancher qui entrent dans le style (ou les deux branches de ceux qui se bifurquent près de leur entrée) s'oppose à un angle du canal stylaire, de façon qu'il y a ordinairement un faisceau de chaque côté de cet angle. Les faisceaux de la base du style sont donc communément en nombre double de celui des angles du canal central. Cependant on peut trouver plus haut quelques faisceaux de plus. Ainsi, dans le style d'un ovaire présentant sept placentas, il pourra y avoir quatorze faisceaux à la base et quinze ou seize plus haut; dans un style qui en avait dix à la base, il en existait douze plus haut et quatorze plus haut encore. Le style se termine par autant de branches qu'il y a de carpelles ou de placentas, et chaque branche ne reçoit que deux faisceaux qui se rappro- chent au sommet. » Je donnerai mes conclusions dans ma prochaine Communication , après avoir discuté les principaux faits contenus dans cette première partie. » MÉTÉOROLOGIE. — Oscillations de la température de la mi-mai, de la mi-juin, de la mi-juillet 1876; parallélisme non synchronique delà pression baromé- trique et de la température. Note de M. Ch. Sainte-Claire Deville. « Je continue à enregistrer, à mesure qu'elles se produisent, pour l'an- née météorologique 187G, les oscillations de la température, dont le mini- mum tombe moyennement sur le vingtième jour dodécuple. Je donne ( 3o3 ) aujourd'hui à l'Académie les résultats pour les trois mois de mai, juin et juillet 1876. « On voudra bien se rappeler que la station météorologique de Paris, que je discute à ce point de vue, se compose de trois localités différentes, dont je combine les observations, de manière à représenter parfaitement le climat de cette petite région. Ces trois localités sont : le parc Saint-Maur, Montrouge-Montsouris et Versailles (1). Fig. 1. Paris (3 Stations) Dates loup moyenne/ W 23 22 21 20 19 III a îs Juin 13 / 12 i \ / 11 i \ / 10 \ \ V \ / *^ , t \ i i 9 ' \ \ / ' \ / / 8 * \ \ 3 \ s' 6 1 Datespour le Dates pour le Thermomètre-. * 5 S 7 8 9 10 11 12 13 1» 15 _ S 6 7 8 9 10 11 12 13 1* 15 16 / , 760 Y \ 18° 756 17 la* r v i t \ -'" \ i "' V / ; / i i ■\ / / / \ / 13 i ■ \ *, \ .-' \ \ 12 i .Baromètre Juin! '' \ 1 \ \ / i 11 \ 1 1 1 \ / température observée en Algérie, du 7 au 17 juin 1876 (1). Les trois (i)Ces documents sont les températures observées, à 7 heures matin, en cinq stations C. R., 1876, 2« Semeitre. ( T. LXX.XIII, «• S.) ^O ( 3o6 ) courbes ponctuées ou pointillées présentent les résultats respectifs des trois régions du littoral, du Tell et des hauts-plateaux. La courbe pleine donne la moyenne des trois régions. » Le mouvement décemdiurne est très- net dans chacune d'elles, et le mouvement quinquédiurne un peu moins marqué. Le minimum tombe les 12, i3 et 12; le premier maximum varie du 7 au g, et le second tombe invariablement sur le 16. » La seconde partie de la présente Note est consacrée à la compa- raison des allures du thermomètre et du baromètre observés, pendant ces trois intervalles, par M. Renou, à la station du Parc-Saint-Maur. Comme pour les cinq mois précédents, je représente chaque jour par deux ordon- nées, correspondant respectivement à la moyenne de 4 heures, 7 heures, 10 heures matin et 1 heure soir; et la moyenne de 4 heures, 7 heures, jo heures soir et 1 heure matin. Fig. 5. Pare Saint Main? - Juillet 18 7G r Dal*s pora-le Baromètre 3 Dtttps pour \v ThoniiinDètre 5 25° Y/F** 1t. J2_ _Jl a ir "nr -ït 23 22 2.1 20 13 18 15 16 16 n ;68 366 :6o ai t -r - / V / / \ • • \ i / 1 / / \ \ <$*>*" / \ / ■ ^ \ / 1 1 « ■V. / 1 1 i \ --— \ \ / / A \ t _^__ Baromètre \ / / > n^ k 4 S / » Dans la courbe de mai (fig. 4) le baromètre est en avance de quatre jours sur le thermomètre; en juin {fig. 4) d'un jour seulement; en juillet (fig. 5) de deux jours et demi. littorales (Nemours, Oran, Cap Caxine, Alger et Tunis); en cinq stations du Tell (Saïda, Tlemcen, Aumalc, Batna et Tebessa) et quatre stations des hauts-plateaux et du Sahara Géryville, Lagliouat, Djclfa el Biskraj.Ces nombres me sont obligeamment adressés, au nom du service météorologique algérien, par M. le commandant du génie Bongarçon. ( 3o7 ) » Dans la période de juin, les allures des deux instruments sont remar- quablement semblables. Il faut, d'ailleurs, noter que les brusques in- flexions de la température, pour les deux ordonnées d'un même jour, qui altèrent souvent le parallélisme des deux courbes, ont, en partie, pour cause la position de la station au fond d'une vallée : ce qui donne des nombres trop faibles le matin et trop élevés le soir. A Montsouris, où la position est meilleure, la série triboraire normale i, 4, 7) 10, du matin et du soir, que j'ai discutée pendant trois ans, représentait plus exactement, pour chacune des deux ordonnées, la moyenne des i(\ heures. » Électricité. — Cinquième Note sur les transmissions électriques à travers le sol; par M. Tu. du Moncel. « Les expériences que j'ai dû entreprendre pour déterminer les forces électromotrices des courants développés par des électrodes de métal différent appliquées sur mon silex m'ont fait constater quelques particu- larités qui ont leur intérêt pour le classement des métaux dans l'ordre que leur assigne, les uns par rapport aux autres, leur état électropositif ou électronégatif. Ces particularités sont la conséquence de ce que les oxydes formés sur les lames électropositives, restant adhérents à ces laines (puisque, daus les expériences en question, aucun liquide ne peut les dissoudre), constituent entre les électrodes et le conducteur électrolysé un corps in- termédiaire qui non-seulement diminue l'état électropositif du métal sur lequel il est déposé, mais peut donner lieu par lui-même à une action électrique particulière, de la nature de celle qui se produit dans les batte- ries secondaires de M. Planté. D'un autre côté, comme cette oxydation peut s'effectuer plus ou moins rapidement suivant la nature des métaux employés, et que chez quelques-uns de ceux-ci elle peut se produire d'abord très-promptement puisse développer ensuite lentement, alors qu'elle s'ef- fectue d'une manière lente et régulière chez d'autres, comme d'ailleurs l'énergie de ces actions varie avec l'état d'humidité du conducteur électro- lysé, il doit en résulter que les courants développés peuvent subir des variations d'intensité plus ou moins rapides pendant le temps qu'ils circulent et quelquefois même fournir des inversions résultant d'un changement de polarité des deux électrodes. C'est en effet ce que l'on remarque souvent quand on emploie, comme électrodes, du fer et de l'élain ou du fer et du plomb. Au début l'étain ou le plomb est élec- tropositif par rapport au fer et détermine un pôle négatif, et au bout 40.. ( 3o8 ) de quelques minutes, c'est le fer qui joue ce rôle. D'autres causes compliquent encore ces différents effets, particulièrement le change- ment de conductibilité du conducteur électrolysé lui-même, sous l'in- fluence des courants d'air, de la température ambiante et de l'humidité atmosphérique. Généralement, par les temps chauds de l'été, une pierre dure que l'on sort d'un appartement pour l'exposer à l'air augmente assez rapidement de conductihilité, et cet effet se continue pendant un certain temps, puis celte conductibilité suit les mouvements de l'humidité atmo- sphérique, et peut servir, comme je l'ai dit plus d'une fois, de mesure hy- grométrique. On comprend, d'après cela, que si l'on a muni cette pierre dure d'une électrode en platine et d'une électrode en zinc, le courant fourni dans les premiers moments suivra une marche ascendante, malgré l'aug- mentation delà température de l'air et la diminution de son humidité, et ce ne sera que quand toute la masse de la pierre aura été complètement saturée, que les variations hygrométriques de l'air commenceront à se montrer. Toutefois, comme l'oxydation du zinc se sera effectuée depuis longtemps, le courant aura diminué d'énergie par ce seul fait, et conti- nuera à s'affaiblir encore successivement à mesure que la couche d'oxyde augmentera, de sorte que, au bout de peu de jours, les variations hygromé- triques atmosphériques recommenceront à être dissimulées. Les expériences suivantes pourront donner une idée de ces fluctuations : » I\lon silex d'Hérouville ayant été ainsi disposé en hygromètre le n juillet à 10 heures du malin, on a obtenu, par une température de 2i°,5 et en interposant entre les deux extrémités du ni galvanométrique une dérivation de 64 kilomètres, une déviation de 3o de- grés, qui a atteint à deux heures .{7 degrés, bien que la température de l'air fût devenue de 23 degrés; puis elle a commencé à décliner et a passé par les phases suivantes : A 9I» Le 1 1 ( déviation galv » juillet j température » Le 12 ( déviation galv 41" juillet ( température 190 Le i3 ( déviation galv 120 juillet ( température 'Ç/SS » On voit par ces résultats qu'on ne pourrait employer avantageusement les courants locaux fournis par les pierres comme indicateurs hygrométriques, et cela par les raisons que j'ai exposées plus haut. » Quoi qu'il en soit, il résulte de ces expériences que la conductibilité des pierres dures, comme sans doute celle du sol eu égard aux plaques qui pourraient être enterrées à sa surface, est loin d'être uniforme dans midi. A a1' A G1' A 9>> A minuit. » 47° 39° 37» 19° B 23° 21° 33° l5° 33° 25° i3° io° 9° 22° î3° 20°, 5 18" i5°,5 H" 5% 5 .. » » 22°, 5 24° » « n ( 3o9 ) toute leur masse; leur surface subit beaucoup plus promptement les va- riations hygrométriques et thermométriques de l'air ambiant que les parties intérieures, et il doit en résulter pour les courants transmis des variations qui, suivant les conditions relatives d'humidité de ces deux parties, peuvent se produire dans des sens différents. Il ne faut pas perdre de vue, en effet, que la résistance présentée par ces sortes de conducteurs, de la surface à la partie centrale, est toujours très-considérable et que cette partie centrale ne participe efficacement au mouvement électrique général qu'après un temps assez long. Supposons donc que la surface de la pierre soit plus humide que la partie centrale, le courant, s'écoulant de préfé- rence par la voie la moins résistante, sera conduit dès le premier moment par la partie superficielle de la pierre, et devra augmenter successivement d'intensité à mesure que les parties les plus internes prendront davantage part à la conduction, car les effets de polarisation déterminés sur les élec- trodes pourront être alors dominés par cet accroissement de puissance de la conduction. Supposons maintenant que la surface de la pierre soit plus sèche ou aussi sèche que la partie interne; la première action que nous avons analysée précédemment n'existera pas, toute la masse prendra part à peu près en même temps à la transmission électrique, et les effets de polarisation, intervenant sans compensation, affaibliront dans une propor- tion d'autant plus grande l'intensité du courant, que la conductibilité élcctrolytique pourrait se trouver alors plus facilement épuisée. Cette explication pourrait rendre compte des effets si différents produits sur les courants transmis à travers les pierres, quand la tension électrique employée varie notablement. En effet, dans le cas où la partie superficielle de la pierre est convenablement humide, le courant d'un élément de pile de faible tension peut être facilement transmis par ce conducteur superficiel; mais, ne pouvant pénétrer à travers la masse entière, les effets de polari- sation déterminés ne sont plus compensés, et le courant s'affaiblit rapide- ment, ainsi qu'on l'a vu dans ma précédente Note. Si l'on emploie une pile de tension plus forte, il n'en est plus de même : toute la masse de la pierre est pénétrée par l'action électrique, et, prenant part à la con- duction, elle détermine un accroissement d'intensité du courant qui masque et annule les effets de la polarisation, quoique ceux-ci soient alors plus énergiques que dans le premier cas. » D'après les considérations qui précèdent, il est facile de comprendre que les déviations galvanométriques que l'on obtient avec des électrodes { 3io ) de métal différent, appliquées sur une pierre conductrice, doivent être ex- trêmement variables suivant l'état plus ou moins humide de la pierre et " au s" débu!. après, début, après, début, après, début, après, début, après, début, après, début, apres. ouooooooooo ooo Platine >. ,. -t- 8 -t- G -m4 -Mi -+-44 -+-44 -1-45 -+4° -+-48 4-49 +64 -*-6° Cuivre — j \ ,, » — i — i — t— rt -1-17 -H20 -I-22 -+-2.'| +16 -+-16 -t-/jo -r-29 Laiton — 12 — 11 00»» -mi -+-20 -+-20 +21 -r-29 -t-22 -+-68 -+-65 Fer — 35 —40 — 22 — 16 — 18 — i5 » » -Mo -f- 7 -+-20 +12 -+-35 -1-22 Etain — 5^ —54 — iC —20 — 12 —10 — 15 —10 » • -m4 -+"9 -+7' -+-*>i Plomb — ',3 — 41 —20 —18 — 13 —12 — 13 —10 — 8 —11 • » -+-75 -+-72 Zinc —85 —85 —71 —71 -6g —61 — ja —38 — 7Î —62 — ;j —76 » ( 3n ) Tableau II. (La pierre étant assez humide.) Platine Cuivre Laiton Fer Etain Plomb Zinc au 5" an 5" au S" au 6" au S" au 5" au 5" début, après début, après, début, après, début, après, début, après, début, après, début, après, oooooooooooooo Platine » » +23 -4-i6 +i5 -+- 1 3 +45 +58 +57 +57 +65 +48 +78 +8.'( Cuivre — 18 — 10 i> » -t- 2 o +i3 +23 +33 +3t +24 +'9 +47 +43 Laiton — 6 — 5 +14 +5 » » +i5 +16 +24 +26 +20 +17 +5g +60 Fer — 55 — 71 — 3o — 3t —20 — 3g » » +10 — 5 +33 +27 +55 +.'|i Étain — 48 — 65 — 20 — 16 — 3o — 34 — 14 — " " » +10 +i3 +7'| +70 Plomb — 65 —71 — 5o — 5o — 45 —46 — 21 —10 o — 5 « <• +86 +84 Zinc —80 —86 —58 —69 —80 —85 —35 -35 —70 —69 —78 —80 » Quoi qu'il en soit de l'exactitude plus ou moins parfaite des chiffres précédents, il suffit de les comparer entre eux pour reconnaître d'abord que les métaux essayés peuvent le plus généralement être rangés dans l'ordre suivant, eu égard à leur pouvoir électromoteur et en admettant que chacun des métaux désignés est électronégatif par rapport à ceux qui le suivent et électropositif par rapport à ceux qui le précèdent : PLATINE, CUIVRE, LAITON, FER, ÉTAIN, PLOMB, ZINC. » On remarquera que la différence d'état électrique entre le cuivre et le laiton est très-minime et se produit dans un sens différent suivant l'état d'hu- midité de la pierre; mais ce qui est le plus curieux à constater, c'est la dif- férence des déviations produites par l'accouplement du zinc avec le cuivre, l'étain et le plomb. Le cuivre étant le plus électronégatif des métaux oxy- dables, et l'étain et le plomb étant les métaux les plus oxydables après le zinc, on aurait dû trouver des déviations infiniment plus grandes avec le cuivre et le zinc qu'avec le zinc et le plomb ou le zinc et l'étain, surtout si l'on considère les chiffres des déviations produites par l'étain et le plomb accouplés au platine; or c'est précisément le contraire qui a lieu, et cet effet n'est pas accidentel, car je l'ai obtenu dans toutes mes expériences. Il est pro- bable qu'il provient de ce que l'hydrogène alors dégagé sur le plomb et l'étain, en se combinant à l'oxyde déjà développé sur ces deux métaux, tend à augmenter leur polarité électronégative et à créer un courant secondaire de même sens que le courant principal et de la même nature que celui qui se développe dans la batterie Planté. Le fer présente également des effets intéressants; on dirait que sa faculté oxydante augmente de plus en plus, à mesure que le courant se développe. On remarque en effet que, quand il est électropositif par rapport à un autre métal, le courant qu'il engendre augmente généralement d'énergie avec le temps, tandis qu il produit un effet diamétralement opposé quand il est électronégatif. Cette propriété ( 3" ) contribue évidemment aux effels d'inversion dont j'ai parlé en commen- çant quand on accouple à l'étain ce métal. » Pour qu'on puisse juger de l'importance des forces électromotrices mises en jeu dans ces sortes de réactions, je donne ci-dessous les valeurs de r correspondant aux différentes déviations de mon galvanomètre sous l'in- fluence d'un élément Daniell et avec l'arrangement qui a été indiqué dans ma précédente Note. Cette quantité r, comme on l'a vu, est la seule quan- tité variable dans ma formule, en admettant que la résistance de la pierre reste la même. Toutefois cette dernière résistance doit être regardée comme égale à 2048 kilomètres pour le tableau I et à 17 54 kilomètres pour le tableau II. 89". . . . r= 3km 700. . , /■= 5ikm 5i°.. r= I29km 32°. r= 294km 88.. . . r= 6 69.. r= 54 5o. . . r=i35 3i. . r— 3o8 87... . r= 8 68. . r = 57 49- • r= i4l 3o. r = 322 86.. . ; = 10 67... r= 61 48.. r== i47 29. r = 34o 85.. . r = 1 2 66. . r= 64 47- ■ . r=i53 28. /•= 359 84... . r=l5 65. . r= 68 46.. r = 160 27. . r = 375 83.. . /•= i7 64.. /'= 72 45.. . r=i65 26. r = 4°° 82.. . • r= 19 63. . r= 75 44- ■ r=i74 25. /•=r 4^2 81.. . r=2î 62. . r= 78 43.. r= 182 24. . r= 448 80.. . r= 24 61. . r= 82 42.. r= 190 23. . r— 476 79-- • rz= 27 60.. r= 86 41.. . r=i96 22. . r= 5o8 ,8... • r = 29 59.. /■= 90 40.. r = 204 21 , . r= 544 77-- • . r=3i 58. . ■ r= 96 39.. r=2i4 20. . r= 576 76... . r=34 57.. r= 100 38. . r= 224 '9- r = 620 75... . r=3, 56. . ;■== 104 37.. r = 233 l8. . r== 664 74... • '■=39 55. . r= 108 36.. r=2:ji «7- r = 702 73... . 7- = 43 54.. r = 1 13 35. . r=253 16. /•= 767 72.. . . r = 46 53. . /•= 119 34.. /■ == 266 i5. . /•= 836 <]!... . r = l8 52. . r ==. 124 33. . r=lSo •4- i3. r= 960 r = i023 » Les quelques irrégularités que l'on remarque dans les chiffres de ce tableau tiennent sans doute à quelques défauts d'étalonnage des bobines et aux contacts plus ou moins parfaits des bouclions interrupteurs de l'ap- pareil. Elles n'ont d'ailleurs qu'une faible importance pour les calculs d'ef- fets aussi variables. » M. le général Favé, élu Membre libre en remplacement de feu M. Sé- (juier, adresse ses remercîments à l'Académie. ( 3i3) MEMOIRES LUS. BOTANIQUE. — Recherches sur le développement de la châtaigne; par M. H. Bâillon. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Botanique.) « On a souvent cité et l'on répétera souvent, avec raison, celte phrase de M. Ad. Brongniart, que les études organogéniques, « appliquées suc- cessivement à des organes variés et à des plantes de familles diverses, jet- teront beaucoup de jour sur l'organisation végétale et permettront d'ap- précier l'exactitude des différentes théories sur la constitution des plantes ■>. » Rien ne le démontre mieux que le développement de la châtaigne dont, en dehors de l'observation organogénique, ou ne pourrait soup- çonner le singulier mode de formation. Qui croirait, en effet, à ne consi- dérer que l'état adulte, qu'un fruit composé de Châtaignier, renfermé dans la coque épineuse que tout le monde connait, a commencé par être une cîme, parfaitement régulière, de sept fleurs, portées sur un système convexe d'axes dichotomiquement ramifiés, appartenant à trois générations suc- cessives? » C'est là cependant ce que rend évident l'observation organogénique. Elle présente de grandes difficultés; mais les matériaux abondent et l'on peut à volonté reproduire les dissections, chaque année, au printemps. L'arbre est, en effet, un de ceux dont l'évolution florale se parfait en peu de mois et dans l'année même de la maturation des fruits; ce qui est une exception assez rare. En ouvrant, au mois d'avril, les bourgeons qui doivent donner des fleurs femelles, on y trouve des inflorescences axillaires, qui sont représentées par des axes cylindro-coniques très-élnés. Ils se cou- vrent, de bas en haut, de bractées alternes, dans l'aisselle desquelles se pro- duit un glomérule. La fleur de première génération y est accompagnée de deux bractéoles latérales, ayant chacune une fleur de seconde génération dans leur aisselle, et chaque fleur de la seconde généraiion a sur ses côtés deux bractéoles et deux fleurs de troisième génération ; en tout sept fleurs, par conséquent. » Alors que les quatre plus jeunes fleurs du glomérule sont encore ré- duites à un mamelon presque globuleux, le support commun de ce glo- mérule commence à présenter une légère modification, dont le début est C. R., i»-6. i° Semest.e. (T. LXXXI1I, N° S.) 4' ( 3i4) assez difficile à saisir. Il s'épaissit en un bourrelet extérieur ou inférieur aux sept fleurs et qui les entoure toutes d'une sorte de couronne, à bord supérieur libre et entier, mais un peu inégalement élevé suivant les diffé- rents points de son pourtour. C'est ce bourrelet, expansion tardive du pied du glomérule et, par conséquent, formation axile due à un pbénomène comparable à celui qui, dans l'intérieur des fleurs, produit les disques, qui est le premier rudiment du sac épineux dont les châtaignes sont fina- lement enveloppées. A cette époque, cet organe surnuméraire est lisse sur sa surface extérieure. Il porte seulement, en quatre régions déterminées, des bractées d'âges différents, régulièrement superposées. Mais bientôt, outre ces bractées qui sont des organes purement appendiculaires, la sur- face extérieure du sac présente des saillies, en forme de rides ou collerettes superposées, qui naissent de haut en bas, à peu près parallèlement les unes aux autres et en nombre fort variable. Les phis prononcées sont donc les inférieures, et la plus élevée de toutes, c'est-à-dire la plus jeune et la moins marquée, répond au bord du sac accessoire, là où se trouvent les fleurs de troisième génération. Chacune de ces fleurs en devient comme étroite- ment encadrée, sans adhérence avec lui; et l'on a de la sorte quatre sec- teurs, occupés par ces rides qui font défaut au niveau des points couverts par les bractées dont il était question tout à l'heure. De là, la distinction, déjà possible à cette époque, de huit zones, alternativement bractéifères et chargées de ces plis. Les inférieurs se découpent, les premiers, de fins festons marginaux. Viennent ensuite les plus élevés; mais, pendant long- temps, les festons manquent encore sur les rides supérieures, tandis que les inférieures en sont chargées. Ces dentelures élégantes sont les premiers états des aiguillons rigides, simples ou ramifiés, dont sera ultérieurement cou- verte l'enveloppe de la châtaigne. Expansions d'un organe axile, dans les- quelles se prolongeront les faisceaux vasculaires appartenant à celui-ci; elles sont morphologiquement bien différentes des bractées dont les groupes alternent avec elles et qui dépendent totalement du système ap- pendicnlaire. A l'époque de la maturité des fruits, les lignes de déhiscence de la coque répondent aux zones bractéifères, et chacun des secteurs re- couverts d'aiguillons correspond à un des panneaux. » Comment se fait-il cependant que les fruits ne se trouvent, le plus souvent, qu'au nombre de trois dans le sac épineux de la châtaigne, tandis que le groupe floral était formé de sept fleurs? C'est que les trois fleurs de première et de deuxième génération prendront seules les caractères des femelles. Seules elles auront un réceptacle profondément creusé, et, dans ( aïs ) son intérieur, un ovaire fertile. Toujours elles auront des étamines, mais celles-ci demeurent stériles. Dans les fleurs de la troisième génération, au contraire, le réceptacle prendra généralement peu de développement en profondeur. Elles seront uniquement mâles, et encore faut-il dire que leurs étamines auront le plus souvent des anthères stériles. Çà et là, du pollen pourra s'y former, et quelquefois encore, au lieu de demeurer inté- rieures au sac accessoire, ces fleurs mâles pourront être anormalement soulevées jusqu'à son bord, ou même reportées plus ou moins bas sur sa face extérieure. Ainsi s'expliquent ces cas assez rares où le sac épineux des châtaignes présente, plus ou moins cachées au milieu de ces saillies de nature diverse, des étamines fertiles disposées sans ordre apparent à l'âge adulte. » Par la découverte du mode d'évolution des châtaignes, se trouve jugée la question si controversée du développement de la cupule dans le gland des Chênes, qui constituent un genre si voisin. Ce qui se passe autour d'un groupe floral dans les Châtaigniers se produit, dans des conditions ana- logues, autour de la fleur isolée d'un Chêne. C'est à une époque variable, suivant les espèces, mais toujours postérieure à l'apparition du périanthe ou même de toutes les parties essentielles de la fleur, que se montre le premier rudiment de la cupule. C'est un épaississement annulaire de l'axe, qui se produit tout autour de la base de la fleur, en dedans des bractées qui accompagnent celle-ci, absolument de la même façon qu'on voit cer- tains réceptacles se dilater en bourrelet autour du pied de l'ovaire, pour constituer des disques hypogynes. Ce sont les mêmes organes qu'on appelle épines dans les châtaignes et dans les faînes du Hêtre, qu'on nomme brac- tées dans la cupule du gland des Chênes. Dans ces divers genres d'un même groupe fort naturel, on a employé jusqu'à trois désignations diffé- rentes pour un seul et même organe, variable de forme et de consistance On l'appelle ici épine, c'est-à-dire rameau transformé, organe axile, et là, bractée, c'est-à-dire organe appendiculaire : confusion dont l'étude organo- génique pouvait seule, à ce qu'il semble, nous tirer. » 4i.. ( 3'6) MEMOIRES PRESENTES. MÉDECINE. — Sur lu maladie dile diarrhée de Cochincliine; par M. Normand. (Extrait d'une Lettre adressée à M. le Président par M. le vice-amiral Jurien de la Graviére.) « Le Dr Normand, médecin de ire classe de la marine, a, vers la fin de juin, adressé à l'Académie un pli cacheté exposant sommairement une dé- couverte relative à l'affreuse maladie qui exerce de si grands ravages parmi nos troupes et nos équipages en Cochincliine. Le 3 juillet, un nou- veau convoi de malades étant arrivé à Toulon, M. Normand a pu, avec l'as- sislance de M. Bavay, pharmacien professeur de la marine, conduire ses recherches à ce point où sa première impression lui est apparue comme une certitude. « Je puis prouver aujourd'hui, dit-il, que, dans la maladie dite diarrhée de Cochincliine, on rencontre à certains moments, et longtemps dans les cas graves, un parasite qui n'a ja- mais été signalé dans des circonstances pareilles, et que j'ai cherché en vain chez les hommes atteints d'affections analogues d'autres provenances. » » Il y a certes un intérêt capital à ce que des faits paraissant de nature à éclairer heaucoup le diagnostic d'une maladie qui frappe environ i mil- lier d'hommes chaque année soient vulgarisés le plus tôt possible. » Le parasite découvert par M. Normand et désigné jusqu'à nouvel ordre, par M. Bavay, sous le nom d'Jnguillula stercoralis, a \ de millimètre de longueur. Il serait dans la catégorie des objets visibles à l'œil nu, n'était sa minceur. Si l'on examine une plaque préparée pour l'examen microsco- pique, avec un grossissement de 5o à Go de diamètre, on voit quelquefois une quantité considérable de ces vers grouiller et s'agiter, au sein de la masse plus ou moins transparente dans laquelle ils sont emprisonnés. Le para- site séjourne d'abord dans l'épaisseur des tissus intestinaux. Il ne serait même pas impossible qu'il eût pour nid, pour enveloppe première, les glandes en tube de l'intestin. M. Normand a vu fréquemment l'animal plongé et s'agitant dans un étui dont il cherchait à sortir. Cette gaine sem- blait formée de corps nucléaires agglomérés en cylindres irréguliers. Elle était plus longue que le ver, et plus large que le diamètre de ce parasite, puisqu'il pouvait s'y replier pour chercher une ouverture du côté opposé à celui où il rencontrait l'obstacle qui s'opposait à sa sortie; mais ses len- ( 3.7 ) tatives étaient sans doute inutiles, car il ne tardait pas à revenir dans le premier sens. Feu à peu, les noyaux accumulés autour de la gaîne dispa- raissaient par petites masses, comme s'ils eussent été détachés par les se- cousses du ver, et la gaîne apparaissait constituée d'une substance tellement transparente qu'on pouvait, au travers, reconnaître les organes intérieurs du parasite. Lorsqu'à la suite d'un effort victorieux l'animal était parvenu à sortir de sa coque, celle-ci gisait avec l'apparence d'un tube flexible trans- parent ayant subi quelques plicatnres, tandis que le ver se livrait à des mouvements d'une vivacité extraordinaire et se montrait avec des organes intérieurs extrêmement transparents et vides, aspect bien différent de celui qu'a le ver libéré depuis quelque temps. « D'autres observations, ajoute RI. Normand, m'ont fréquemment fait constater re qui suit : Un ver ayant la partie céphalique prise dans une masse de noyaux épithéliaux et agitant sa tète avec vigueur en tous sens pour s'en débarrasser, spectacle que j'ai pu suivre pendant dix minutes parfois et dont on peut se faire une idée en se représentant un chien qui aurait la tète embarbouillée dans un filet, qu'il secouerait avec fureur. » » Parmi les malades atteints de la diarrhée de Cochinchine, les uns ont subi une infection peu intense; l'élément causal disparaît vite, les lésions destructives sont peu graves, peu étendues; la guérison survient rapide- ment si le malade suit un régime rationnel. Le lait triomphe de ces cas; il supprime rapidement le catarrhe, et le malade, conduit par un sevrage général à une alimentation réparatrice, ne conserve plus bientôt aucun symptôme de sa maladie. » D'autres, plus infectés, rechutent facilement, alors même qu'ils sont parvenus à triompher de la diarrhée. L'helminthe n'a pas disparu; il con- tinue ses ravages, de nouvelles éclosions ayant lieu chaque jour. L'intestin est incapable de fonctionner physiologiquement ; il devient impossible de continuer l'alimentation lactée; les féculents déterminent une lienteriequi ajoute à l'épuisement, par le catarrhe qu'elle entraîne; les aliments proléi- ques passent absolument indigérés. Au bout de quelque temps, plus d'un an quelquefois après l'infection, ces malades peuvent encore guérir. La diarrhée cesse subitement parfois, et, peu à peu, le sujet, s'il vit dans des conditions hygiéniques, récupère un certain degré de vigueur et d'embon- point. D'autres fois, la maladie évolue progressivement vers une des formes terminales qui constituent le troisième groupe. Celui-ci est constitué par les malades chez lesquels, soit peu de temps après une infeclion intense, soit après de longues alternatives d'améliorations et de rechutes, il survient une entéro-colite qui termine ce triste drame. Un abus de boissons ou d'à- ( 3i» ) hments, une variation de température amènent dans l'intestin, dont la mu- queuse est désorganisée sur de larges surfaces, une irritation tout à fait analogue à celle qui accompagne une infection dysentérique grave et, en quelques heures, le malade est enlevé. » D'autres fois, le processus est moins rapide; quelquefois même, la marche est tout à fait chronique. Le sujet, après avoir lutté longtemps contre la diarrhée, est arrivé à un état extrême de marasme et succombe par anémie. Le plus souvent, c'est la respiration qui s'arrête, après une lutte de quelques heures. » Cette Note abrégée comporte-t-elle une conclusion thérapeutique? Le lait est jusqu'ici le seul agent qui puisse être réputé efficace. Vingt fois, M. Normand l'a vu guérir rapidement des cas qui s'éternisaient sous l'in- fluence d'un régime mal entendu; mais à côté des cas les plus nombreux, où son action est manifeste et rapide, il en est qui lui résistent. » Le microscope, intervenant alors, révèle immédiatement si l'on a affaire à une infection persistante ou à une affection consécutive à l'infec- tion parasitaire. S'il n'y a plus de parasites, la thérapeutique doit être con- sacrée exclusivement à l'apaisement de l'irritation et au relèvement du sujet. Si l'infection parasitaire existe encore, il faut s'adresser à des agents d'un autre ordre. « J'espère, dit en terminant M. le Dr Normand, que le fait que j'ai constaté sera rapi- dement vulgarisé et que quelque confrère, plus heureux que moi, trouvera l'agent para- siticide qu'il faudra employer contre ces cas rebelles. Je voudrais essayer les eaux miné- rales; j'expérimente en ce moment la sanlonine, le mercure et les arsenicaux; je compte essayer ensuite les huiles essentielles, les sulfureux, la quinine, sans négliger les soins hygiéniques et alimentaires, qui seuls peuvent permettre à des organismes épuisés de lutter encore pour l'expulsion du parasite et plus tard pour la réparation des désordres qu'il a causés. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la théorie générale des régulateurs. Mémoire de M. Wischxegradski, présenté par M. ïresca. (Commissaires : MM. Rolland, Phillips, Tresca.) « L'objet de ce Mémoire est la recherche de la loi du mouvement que prend un régulateur à action directe, appliqué à un moteur, quand l'équi- libre entre la force motrice et la résistance de ce moteur subit une pertur- bation. L'auteur considère le cas dans lequel les variations de la vitesse et les déplacements du régulateur sont petits. ( 3i9 ) » En développant en séries, par rapport aux puissances ascendantes des petites quantités, les diverses fonctions qui expriment les conditions du problème, l'auteur se contente des termes proportionnels aux premières puissances de ces quantités. En traitant du reste le problème au point de vue général, il considère le régulateur muni d'une cataracte (un piston plongé dans un liquide, qu'il déplace par son mouvement). La résistance de cette cataracte est supposée proportionnelle à la vitesse du piston, qui reste toujours assez petite. Enfin les résistances passives du régulateur et des organes commandés par lui sont négligées, ce qui est permis pour les régulateurs bien construits, par exemple pour ceux des diverses machines Corliss. » En désignant par : t le temps compté à partir du moment de la perturbation de l'équilibre entre la force mo- trice et la résistance; n la valeur que prend au bout du temps t le déplacement d'un point du régulateur, qui commande l'organe destiné à modifier l'intensité de la force motrice : ce déplacement est ... , , . . , . , du ... ■ d-u suppose rectiligne; la vitesse du point considère est — et son accélération — ; 11 ° l dt df ' o>„ la vitesse angulaire de l'arbre du moteur dans les conditions normales de sa marche ; m la vitesse de l'arbre au bout du temps t; m, la vitesse de l'arbre, qui correspond à l'équilibre du régulateur à la distance u de sa po- sition normale; p l'intensité normale de la force motrice et de la résistance, rapportées à un même bras de levier p; q la valeur que prend la résistance en vertu de sa variation subite; P l'intensité de la force motrice, correspondant à la position du régulateur au bout du temps t; J le moment d'inertie de la machine par rapport à son arbre; d2 u l'auteur exprime la partie de l'accélération —•> qui dépend de la variation de la vitesse de la machine, par K^ — , et la partie due à l'influence de la ,, du ., cataracte par — M — ; en outre, il pose 1' W« W" HT / T>\ X k =N«, (p — P)p = L«, K, L, M et N étant des coefficients constants et positifs dont les valeurs dépendent delà construction du régulateur et de sa relation avec la ma- chine. On arrive ainsi à léquation d*u ,Tf/2K ..rfn KL Tr (p — g) a -jn-4-M-pr + N-r4-T-=K l/ , H]?- dt2 dt' dt J u. Jcv, ( 3io i » Cette équation étant du troisième ordre, linéaire et à coefficients con- stants, son intégrale dépend des racines de l'équation M52 + N5 + î- = o. J «o » Pour discuter plus simplement les divers cas qui se présentent, l'au- teur introduit deux nouvelles variables xet y; en posant M =«*fë *^m et il prouve que : » i° Tous les régulateurs pour lesquels xy < i, lorsque leur équilibre vient à être rompu, font des oscillations dont les amplitudes croissent in définiment avec le temps, ce qui les rend impropres à régulariser le mou- vement des moteurs. » 2° Tous les régulateurs pour lesquels on a aj> i, x- y- — 4 {x3 -4-.rs) ■+■ \Bxy — 27 < o font des oscillations dont les amplitudes diminuent avec le temps, et leur position converge indéfiniment vers celle qui correspond à l'équi- libre. » 3° Tous les régulateurs pour lesquels x2y2 — 4(-*':t +JT!J + ^XJ — 27 > o ne font point d'oscillations, mais se meuvent constamment dans le même sens en s'approchant indéfiniment de la position d'équilibre entre la force motrice et la nouvelle valeur de la résistance. » Pour représenter plus clairement ces résultats principaux, l'auteur construit la courbe donnée par l'équation x*y- — l\{x% + 71) -+- 1837- — 27 = °> que l'on désignera dans la suite par (A) et l'hyperbole équilatère ayant pour équation xy = 1. L'espace compris entre les directions positives des axes OX el OY se trouve partagé par ces deux courbes en trois régions, dont la première, celle qui est comprise entre l'hyperbole et les axes, con- tient les points auxquels correspondent les régulateurs à mouvement périodique et aux amplitudes croissant avec le temps; la seconde, entre l'hy- perbole et la courbe A, correspond aux régulateurs à mouvement pério- dique et à amplitudes décroissantes; la troisième, limitée par la courbe A, correspond aux régulateurs qui, en sortant de leur état d'équilibre, pren- nent UII mouvement dirigé constamment dans le même sens. Si l'on cal- ( 32, ) cule pour un régulateur donné les valeurs de x et de y, on reconnaît im- médiatement, d'après la figure, la loi du mouvement de ce régulateur. » L'auteur tire les conséquences suivantes : * » i° Un régulateur non muni d'une cataracte, quelle que soit d'ailleurs sa construction, ne peut pas bien fonctionner, parce que, pour un tel ré- gulateur, M = o ; par conséquent, x = o : la condition xy ]> i ne peut pas être satisfaite. « 20 Un régulateur isochrone ne peut pas bien fonctionner, même s'il est muni d'une cataracte, quelque énergique qu'elle soit, parce que, pour un tel régulateur, N = o; par conséquent y = o, et la condition xy ]> i ne peut être non plus satisfaite. » L'auteur démontre, par des considérations particulières, que cette der- nière conséquence est vraie pour toutes les cataractes, quelle que soit la puissance de la vitesse en fonction de laquelle leur résistance s'exprimerait. En condamnant ainsi les régulateurs strictement isochrones, l'auteur montre que la recherche des régulateurs à peu pies isochrones conserve toute son importance, vu que la limite vers laquelle converge la vitesse de la ma- chine, munie d'un régulateur fonctionnant bien, s'exprime par • r N [p-q)f\ et, par conséquent, la vitesse finale delà machine varie avec la résistance d'autant moins que la valeur de N diffère moins de zéro, de manière qu'il est avantageux de rendre N aussi petit que possible en augmentant l'action de la cataracte pour satisfaire à la condition xj ^> i . » Enfin, l'auteur explique que, par suite de l'influence des résistances passives, certains régulateurs, qui ne satisfont pas à la condition xy > i, peuvent encore agir efficacement; mais cet avantage est alors acheté aux dépens de leur sensibilité, qui ne sautait être conservée qu'en réduisant autant que possible les résistances passives. » météorologie. — Sur la foudre globulaire. Note de M. G. Planté. (Extrait.) (Renvoi à la Commission des Paratonnerres.) « Dans un travail présenté à l'Académie (i), j'ai signalé des phénomènes pouvant conduire à l'explication de la foudre globulaire. Les conditions (i) Complus rendus, i8^5, t. LXXX, p. 1 i 33 et suiv. C. K., i8.;6, i' Semcs:rc.ajr. l-XXXIIl, N" 5. k 2 ( 322 ) que j'indiquais comme favorables à sa production se sont trouvées réali- sées lors du violent orage qui a éclaté, à Paris, le 2I juillet, entre 3h 3om et 4 heures de l'après-midi, et il en est réstdté une chute de foudre sous la forme globulaire, sur une maison portant le n° 28 de la rue des Tournelles et sur un coin du théâtre du boulevard Beaumarchais. a Le vent étant relativement faible, une portion de la nuée orageuse se maintint presque Gxe, pendant quelques minutes, sur le quai lier de la Bastille; les décharges étaient inces- santes et plusieurs coups de tonnerre, succédant aux éclairs sans intervalle appréciable, annoncèrent que la foudre était tombée plusieurs fois dans le voisinage. » D'après l'enquête à laquelle je me suis livré, elle parait être tombée trois fuis presque au même point, sur le théâtre, dans la cour et dans le jardin de la maison n° 28 de la rv.e des Tournelles (1). Le régisseur du théâtre Beaumarchais, qui se trouvait dans le magasin des costumes, petit pavillon situé à la partie supérieure de l'édifice, a vu tomber une bombe de feu de la grosseur du poing. Dans la rue des Tournelles, un ouvrier, demeurant au qua- trième étage, a vu un globe de feu de la grosseur d'un boulet de canon passer au bord du toit, près d'un pot de fleurs, en ne brisant qu'une tige, et tomber dans la cour. Au même instant, un autre ouvrier, placé au rez-de-chaussée, a observé trois petites boules de jeu au-dessus du sol de la même cour qui était alors complètement inondée. De son côté, M. L..., fabricant de bronzes, voyait tomber dans son jardin deux oir trois parcelles incan- descentes, sans contours nettement définis, et qui ont semblé, suivant son expression, se noyer dans le jardin transformé en un vaste bassin par l'abondance de l'eau tombée comme une véritable trombe* » Les dégâts matériels ont été insignifiants, comme on pouvait s'y attendre, en raison même de la chute de cette colonne d'eart qui a pu conduire la majeure partie du flux élec- trique jusqu'au sol. Un fragment de la toiture en zinc du théâtre soulevée et lancée sur la maison voisine, le gaz enflammé à l'extrémité d'un tuyau de plomb, et quelques commo- tions ressenties par les diverses personnes térrroirrs du phénomène, tels sont les accidents qui ont été constatés. » Ces observations me paraissent confirmer les vues que j'ai émises pré- cédemment. Bien qu'il n'y ait pas eu là un de ces cas extraordinaires dans lesquels la foudre en boule se meut avec lenteur et reste quelque temps visible, il s'est formé néanmoins des globes électrisés comme dans les expé- riences citées plus haut, et comme dans d'autres, où un filet d'eau tra versé par un puissant courant électrique et sillonné intérieurement de traits de feu reproduit les effets des trombes, en déterminant avec crépitation le jaillissement de globules lummeux à la surface du liquide où plonge le pôle négatif. » Si l'on cherchait à expliquer, en quelques mois, la formation de la fondre globulaire, on pourrait dire qu'elle résulte : i° de l'agrégation, sous (1) Cette maison est connue, au Marais, sous le nonr de Y hôtel de Ninon de Lenelos. ( 3a3 ) forme sphérique, de matière pondérable, et particulièrement d'air et de vapeur d'eau, par suite de l'aspiration et de la raréfaction que le flux élec- trique détermine sur son passage; î° de la condensation de l'électricité positive dans cette enveloppe ou ce milieu de matière raréfiée, électricité qui se dissipe sans bruit, si le sol est fortement négatif par l'influence du nuage électrisé, ou qui donne lieu à une explosion, quand l'électricité du globe fulminant peut se combiner avec l'électricité opposée du sol » physique. — Des radiomètres de Crookcs à lamelles formées d'un métal et de mica non noirci ; par MM. Alvergxiat frères. (Renvoi à la Section de Pbysique.) « Dans une précédente Note, nous avons indiqué qu'un radiomètre composé de lamelles moitié argent et aluminium, chauffé à 44° degrés pour en compléter le vide, est devenu insensible à toute radiation, lumière ou chaleur obscure. » Pour les radiomètres moitié métal et mica, nous n'étions pas parve- nus à les rendre insensible, et encore moins pour le mica seul et noirci. Cependant, voici un radiomètre à lamelles métal et mica non noirci, qui, lorsque le vide a été fait comme dans tous les radiomètres, tournait très- facilement en approchant une allumette du globe ; en le chauffant très-for- tement et en continuant de faire le vide, il est devenu beaucoup moins sen- sible : la radiation produite par plusde vingt bougies placéesà 10 centimètres du globe n'a pas suffi pour le faire bouger; il a fallu la pleine lumière du Soleil pour le mettre en mouvement. Mais ce radiomètre, très-peu sensible à la lumière, est resté d'une très-grande sensibilité à la chaleur obscure : réchauffement produit par la main suffit pour lui faire prendre son mou- vement de rotation très-rapidement et en sens contraire. » Il nous a semblé intéressant de signaler toutes les particularités que nous pouvons rencontrer dans le cours de nos recherches, qui ont pour but la suppression complète de toute sensibilité dans les radiomètres. » M. Blandet, M. Cuassy adressent diverses Communications relativas au radiomètre. (Renvoi à la Section de Physique.) M. C. Décharné adresse une Note relative aux qualités sonores des tiges de bois, comparées à celles des métaux. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) 42.. ( 32/, ) VITICULTURE. — Résnttit (V observations faites sur des vignes présentant des pemphigus en grande (ptantité. Lettre de M. L. Lai.iman à M. le Président. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie des feuilles de divers cépages européens ayant reçu en liberté des nids de pemphigus (i ). Je n'avais jus- qu'ici constaté que des tentatives de galles sur ces sortes de vignes; jamais l'insecte n'avait pu réussir à y constituer complètement cet habitat qui lui permet de mènera terme ses pontes. « Les cépages sur lesquels on en trouve le plus sont : les gamays de la Bourgogne, les alicantes du midi et même les cabernets du Médoc. Ce qu'il V a de remarquable, c'est que, dans mon vignoble, ils se trouvent éloignés des vignes américaines, qu'ils se portent à merveille dans ces conditions, alors que j'en perds des quantités lorsqu'ils n'ont pas de pemphigus. « C'est le Phylloxéra vastatrix qui s'acclimate sur les feuilles, vont dire » certaines personnes, c'est donc le même insecte ». (Je le disais aussi en 1869.) Mais alors comment se fait-il que je trouve sur leurs racines au- tant de pemphigus que sur leurs feuilles, et qu'attaqués par en bas comme par en haut par cet insecte, ou si l'on veut par ces deux insectes différents, ces cépages prospèrent et fructifient ? » Si c'est le même insecte, comment ne peut-il vivre quarante-huit heures dans l'eau, et ses œufs moins de temps encore, alors que M. Bal- biani déclare que le P. vastatrix y vit douze jours et que ses œufs y éclosent; comment les ceps français les moins résistants, placés à 1 et 2 mètres des chutons d'Amérique si sujets aux galles (et ce depuis dix ans), sont-ils les seids préservés de la mort chez moi ? » Comment les jeunes pemphigus sant-ils si sveltes, si alertes, si rapiJes dans leur marche, démunis de tubercules, et ont-ils les antennes diffé- rentes île celles du Phylloxéra, alors que ce dernier est lourd dans ses mou- vements, a des tubercules sur le dos, etc., etc ? » Les partisans de l'œuf d'hiver vont due : « C'est l'insecte qui en dé- » rive qui monte sur les feuilles, s'y fixe selon l'aptitude des feuilles de » certains cépages à les nourrir, et de là retourne aux racines. » Mais, encore une fois, comment ces vignes françaises supportent-elles si bien ces deux attaques, quand une seule suffit pour les tuer? Cet œuf d'hiver si (1 L'opinion exprimée pai M. Laliman doit être considérée comme lui étant toulà lai: personnelle. ( (Xofe du Secrëtuire perpétuel. ( 3a5 ) rare, comment peut-il fournir jusqu'à ido individus sur une seule feuille constatée dans la même journée sur le même cep, sans compter des mil- liers sur les autres feuilles du même pied ? » Tout est diffus dans cette question et l'on a encore beaucoup à étu- dier; je crois donc qu'en attendant il faut modifier les idées de M. Mares, qui engage à anéantir les vignes qui nourrissent le pemphigus, car il fau- drait alors, après ma constatation, dévaster la Bourgogne complantée en gamay et le Midi qui cultive l'alicante. » Le pemphigus que j'ai découvert, conjointement avec M. Planchon, il y a dix ans, n'a encore occasionné aucune mortalité chez moi, il protège même les ceps français qui en ont ou qui vivent dans son voisinage, et au lieu de le confondre avec le Phylloxéra vastntrix, on l'appellera dans l'avenir le Phylloxéra conservatiix. » VITICULTURE. — Confirmation nouvelle des migrations phylloxériennes. Note de M. J. Lichtensteix. (Extrait.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « D'après une Note publiée par M. Boiteau, il a été « impossible jusqu'ici d'établir la présence sur les racines des individus provenant de l'œuf d'hiver, cartons ses essais ont échoué ». J'ai été plus heureux dans mes tentatives. « J'ai installé, dans un tube en verre, un morceau de racine de vigne, parfaitement droit et implanté dans un bouchon qui fermait le tube, d'un côté; de l'autre côté, un tampon en éponge imbibé d'eau recevait le bout de la racine et la maintenait fraîche. Après cela, j'ai mis dans le tube, à côté de la racine, une galle recueillie à Bordeaux ayant environ 200 œufs. Le 7 juin, ces œufs sont éclos et les petits Phylloxéras se sont répandus dans le tube et sur la racine. Presque tous sont morts, mais six se sont fixés sur la racine. Leur évolution a été singulièrement inégale : ainsi, tandis que deux grossissaient, subissaient trois mues, et se met- taient a pondre, les quatre autres végétaient et n'augmentaient pas beaucoup de volume. Celui qui a marché le plus vite a eu besoin de 22 jours (depuis le jour où il s'est lixé, à sa naissance, jusqu'à celui où il a pondu), pour atteindre tout son développement de larve à aptère parthénogénésique pondant sur les racines. Sept à huit jours après, le premier œuf bourgeon (non fécondé par un mâle) est éclos à son tour et aujourd'hui, 25 juillet, une trentaine de jeunes Phylloxéras sont lixés sur la racine. » Donc l'évolution, le cycle complet de biologie du Phylloxéra de la vigne est bien absolument conforme au tableau que j'en ai dressé pour le congrès de Bordeaux. Seulement, les lois qui président à la durée de chaque stage de la vie phylloxérienne m'écha| peut tout a fait, car je vois des puce- rons nés le même jour, fixés le même jour sur la même racine, se dévelop- per fort inégalement. ( 3a6 ) » Il est vrai que j'ai vu, de nies propres yeux, le Phylloxéra éclos le 29 avril (le l'œuf d'hiver, poudre le 12 mai (dans une galle); j'ai vu ces œufs bomgeons des galles éclore dix jours après. J'ai vu le Phylloxéra qui en provient se fixer sur la racine, et, vingt-deux jours après, pondre à son tour les œufs bourgeons des racines; je suis très-certain que j'arriverai à voir bientôt nymphe et insecte ailé. Mais, ce dont je suis très-certain, ce qui est un fait acquis depuis les observations de Riley qui datent déjà de plusieurs années, c'est que ce Phylloxéra des galles, que j'ai forcé à passer aux racines dès le 7 juin, peut parfaitement renouveler ses générations aériennes et gallieclcs tant qu'il trouve des feuilles tendres, c'est-à-dire tant que la vigne pousse. Dans ce cas-là, il ne passe aux racines qu'en automne. » Nous voici donc en face d'un insecte qui émigré des feuilles aux racines, mais qui a la faculté de se reproduire parlhénogénésiquement, pendant une série indéfinie de générations, soit dans les galles des feuilles, soit sur les racines. » L'histoire de la lignée directe de l'insecte sexué et reproducteur est assez claire : œuf fécondé passant l'hiver; grosse mère gallicole et par- thénogénésique; œufs-bourgeons des galles; passage aux racines; grosse mère aptère radicicole; œufs-bourgeons des racines; nymphe sortant de terre; insecte ailé pupifère ; pupes; insectes sexués; accouplement à ponte de l'œuf fécondé. Mais à côté de cela il y a les légions de collatéraux, d'insectes neutres répondant aux neutres des abeilles, des fourmis, des termites, et bien plus dangereux qu'eux, puisque leur reproduction paraît indéfinie. Ce sont ces légions dévastatrices sur le développement desquelles on ne peut guère hasarder que des hypothèses; j'ignore si, même dans les insectes supérieurs, tels que les abeilles, les fourmis, etc., on a trouvé les règles présidant à la formation des insectes neutres à partir de l'œuf; je crois que chez l'abeille, par exemple, le développement des organes géni- taux est dû à une nourriture particulière (gelée royale de Réaumur). » Chez les Phylloxéras, il me semble que ce sont ceux qui rencontrent un point de la racine plus charnue ou une radicelle, qui grossissent et pondent les premiers; quelques-uns font surgir des nodosités; d'autres, non; mais là c'est, je crois, une disposition particulière de la plante et non une modification dans la piqûre de l'insecte; car, sur une radicelle fraîche, tous font surgir une nodosité ou renflement, tandis que, sur la racine même quelques-uns seulement produisent une nodosité; mais alors, je ne sais par quel instinct, les voisins moins heureux abandonnent la place résistante à l'action de leurs piqûres et viennent se placer à côté de celui qui a eu la chance de rencontrer un tissu propice au développement d'une ( 327 ) nodosité; sous leurs efforts réunis, une. racine humectée avec de l'eau pure se couvre çà et là de nodosités fort apparentes. » Après avoir ainsi rectifié l'histoire du Phylloxéra vaslatrix, je vais passer à l'histoire des Phylloxéras du chêne. On m'a assez vivement raillé lorsque j'annonçais, le premier, que le Phylloxéra quetcûs naissait sur le Quercus coccifera, avait une forme ailée qui émigraitsur le Quercus pubescens pour y passer l'été et revenait, sous une seconde forme ailée pupifère, rapporter ses pupes sexués sur l'arbrisseau destiné à lui fournir ses quartiers d'hiver. » Plutôt que d'admettre cette bizarre biologie, un des Membres les plus compétents de l'Académie Lisait deux espèces avec les deux formes ailées du même insecte et appelait la seconde Phylloxéra Lichtensteinii. » Mais voici que l'un des plus savants observateurs des pucerons, le profes- seur Targioni-Tozzetti, de Florence, très-incrédule aussi aux idées de migra- tions, m'a pourtant fait l'honneur de voir par lui-même, si mes observations étaient aussi erronées que le prétendaient mes contradicteurs. Ses éludes ont porté sur un Phylloxéra découvert par lui et appelé Phylloxéra floren- lina. Or, en répétant sur cet insecte les expériences que j'ai faite* sur le Phylloxéra quercus, M. Targioni est arrivé aux mêmes résultats. 11 a con- staté et montré à ses collègues de la Société eniomologique d'Italie, dans la séance du a5 juin, que le Phylloxéra florenlina naissait sur le Quercus ilex, prenait des ailes et émigrait comme ailé parthénogénésique sur le Quercus pubescens. Voilà donc une seconde espèce de Phylloxéra, naissant sur un chêne du groupe des chênes à femlles persistantes et émigrant au printemps sur un chêne à feuilles caduques. » Le savant professeur de Florence poursuit le cours de ses études et il est à peu près hors de doute qu'il verra en automne s'établir le courant contraire, et son Phylloxéra florenlina revenir comme insecte ailé (pupifère cette fois) sur le Quercus ilex. Il s'y attend lui-même et se prépare à débap- tiser son Phylloxéra Siijnoreli, qui ne serait que la seconde forme adée du Phylloxéra florenlina. » M. Mii-lardet adresse un Mémoire accompagné de planches et portant pour titre : « Études sur les vignes américaines qui résistent au Phyl- loxéra ». (Renvoi à la Commission.) M. E. Fauères, M. Creissac adressent diverses Communications rela- tives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) 328 ) M. Dumas fait observer, à propos de la Note présentée, dans la dernière séance, par MM. P. Giraud et J. Arnaud (p. 268), « Sur l'efficacité de l'enfouissement du tilhymale au voisinage des vignes phylloxérées », que la première pensée de l'emploi des Euphorbes comme insecticide et comme engrais est due à M. Balme, d'Alais. » M. Balme a fait parvenir à l'Académie des échantillons des Euphorbes dont il fait usage, et dont il continue à obtenir de bons effets. La Com- mission du Phylloxéra a constaté que ces échantillons se composent de trois espèces : Euphorbia peplus, E. vegelalis, E. characias. » M. A. Gérard adresse une Note relative à un appareil destiné à me- surer la vitesse des projectiles. (Commissaires : MM. Morin, Edm. Becquerel.) M. Melsexs adresse un extrait d'une Lettre de M. J. Hermann, de Vienne, en date du G juillet 1876, d'après laquelle le D' Gerbez, à Idria, affirme avoir toujours obtenu les meilleurs résultats dans la cure de l'hy- drargyrose par l'iodure de potassium. (Renvoi à la Commission des Arls insalubres.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une Lettre adressée à M. le Président par le Comité central de l'Exposition internationale d'hy- giène et de sauvetage organisée à Bruxelles, pour appeler l'attention de l'Académie sur le Congrès international qui doit la suivre, et qui s'ouvrira à Bruxelles le 27 septembre. (Renvoi à la Commission administrative.) M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, le Rapport sur le Concours ouvert dans le dé- partement des Bouches-du-Bhône, en 1876, pour le meilleur emploi des eaux des canaux d'irrigation. ASTHONOMIK. — Nébuleuses découvertes et observées à i Observatoire de, Marseille; par M. E. Stephan. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie une nouvelle liste de 23 nébuleuses découvertes, à l'Observatoire de Marseille, à l'aide du té- ( 3*9 ) lescope Foucault de ora, 80. Joinle à nos listes précédentes, celle-ci porte à 120 le nombre des nébuleuses nouvelles actuellement publiées par nous. » La plupart de ces astres étant d'une extrême petitesse (sans cela ils n'auraient point écbappé aux recherches antérieures), et présentant presque tous un point de condensation plus ou moins marqué, il est possible, en général, de donner leurs positions avec une grande exactitude : c'est ce que nous nous sommes efforcés de faire. » Chaque nébuleuse a été comparée, en ascension droite et en distance polaire, avec une étoile voisine, au moyen d'un micromètre à fils, avec le même soin que Ton apporte à l'observation d'une petite comète. » Dans le tableau suivant figurent : » i° Les positions moyennes des nébuleuses pour 1876,0; » a0 Les positions moyennes des étoiles de comparaison correspon- dantes; » 3° Une description sommaire des nébuleuses. » Nous possédons les positions approchées de l\oo nébuleuses nou- velles environ, toutes renfermées dans la zone qui est comprise entre l\S et 100 degrés de distance polaire, et nous espérons augmenter encore con- sidérablement ce nombre. Positions moyennes pour 1876, o. Nébuleuses. Étoiles de comparaison. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 Asc. droite. Dist. polaire. Asc. droite. Dist. polaire, h m s ° i 1/ h m s 0 , „ 5.48.32,70 ^8. 5g. 12,4 28942 Lalande 15.46.48,80 49- °- 8,6 5.51.46,29 67.14.2,4 i329W. (N. C.)H.XV i5.53.57,42 67.11.41,1 6.0.28,17 68.io.38,8 i549i55oW.(NC.)B. XV 16. 1.17,37 68.i5.33,g 6. 5.34,2i 75.25. 2,6 21 W. (A. C.) H. XVI 16. 3. 5, 91 75.32.49,6 6. 6.22,36 75.28.12,1 Id. 6. 7.29,48 75.29.48,6 Id. 6.17.50,64 77.55.23,2 32i W. (A. C.) H. XVI 16.17.58,28 78.2.51,7 6.26.24,38 49.11.30,9 806-807 W.(N.C) H. XVI 16.27.10,00 4916.41,0 6.27.25,56 49-10- 4>° id. 6.46. 9,i3 47. 2.3o,i 2389 Gr. 16.49. 36,45 46.57.i8,3 7.6.46,99 48.11.44,9 83 AV. (N. C.) H. XVII 17.7.30,21 48.i5.46,5 7.9.32,68 46.4.32,8 216 W.(N. C.)H. XVII i7.8.36,6i 46.7.27,2 7.1017,68 46.12.27,6 274 AV. (N. C.) H. XVII 17.10.44,12 46.2047,2 7.10.29,46 46.10.34,2 216 AV. (N.C.) H. XVII 17.8.36,61 46.7.27,2 7.11.17,26 4^> .12.12,4 i(i. 7.12.31,99 46. 2.47,9 I(l- C.R., 187G, x" Semestre. (T. LXXXIIl, N° B.ï /| 3 ( 33o ) Nébuleuses. Étoiles de comparaison - N' . ASC» droite. Disl. polaire. Asc. droite. Dist. polaire. ii m s o , „ h m s o t „ 17 17.34.39,59 83. 37.11,1 444 W. (A. C.) H. XVH 17.25.10,38 83. 3?.. 57, 9 18 17.38.43,42 86.46*26,5 658 W. (A. C.) II. XVII 17.34.59,77 86. 5o. 25,2 11) 17.46.42,17 65.28.57,0 32643 Lai. 17. 44-55, 80 65.2g.34,i 20 18. 8.5o,58 6745. 1,0 6343 R. 18.9.36,52 67.40.53,4 21 18.11.39,45 75. 2.34,2 208W. (A.C.)H.XVIII iS. 10.39,34 74.58. 2,9 22 i8.28.3i,3o 56. 1 .53, 1 966 W. (A. C.) H. XVIII 18.32.45,28 55.58.36,2 23 18.33.23,67 5o. 2 52,i io56W. (N.C.)fl. XVIII 18. 35. 38, g4 46. 59. 33,2 »os Description. 1. Excessivement exe. faible ; exe. petite; irrégulièrement ronde; faible condensation centrale. 2. Exe. exe. petite et faible; ronde; condensation centrale. 3. RIodérément étendue; exe. exe. faible; un (rès-pelit point brillant. k. Exe. exe. petite et faible; ronde; condensation centrale. 5. Aspect identique à celui de la précédente. 6. Exe. exe. petite et faible; presque imperceptible. 7. Exe. exe. faible (à peine observable); très-petite; très-faiblement condensée. 8. Exe. exe. petite et faible; ronde; condensation centrale très-marquée. 9. Exe. exe. petite et faible; ronde; condensation centrale peu marquée. 10. Très- faible; assez étendue dans le sens S.E.-N.O.; irrégulière; deux points de conden- sation (la position donnée est celle du premier). 11. Très-petite; ronde; assez brillante. 12. Exe. exe. petite et faible; presque imperceptible. 13. A peu près identique à la précédente. 1 '1 . E\c. petite et faible; ronde; condensation centrale. 15. lu peu étendue; ovoïde; exe. exe. faible; condensation centrale irrégulière. 1G. Exe. petite et faible; ronde; condensation centrale. 17. Presque imperceptible; très-difficile à observer. 18. Exe. cxc. faible; assez étendue; ovoïde; condensation à peine sensible; aspect vaporeux. 19. Exe. cxc. petite et faible; ronde; condensation bien marquée. 20. Exe. exe. petite et faible; ronde; condensation centrale peu marquée; aspect vaporeux. 21 . Petite; faible; ovoïde; belle condensation; paraît résoluble. 22. Exe. petite et fail !e ; ronde; un petit point brillant à peu près central. 23. Exe. faible; ovoïde; grand diamètre = tifi" environ; pas de point de condensation. » ClllMlli. — Note sur (a dissociation de la vapeur de calomel ; par M. II. Debbat. « La densité de vapeur du calomel, prise à 44° degrés, est égale à 1 18 fois celle de l'hydrogène. La théorie atomique conduisant à une i\en- ( 33i ) site théorique double de celle que donne l'expérience, M. Odling a le pre- mier supposé qu'à cette température le calomel n'existait plus, mais qu'il se dédoublait en un mélange à volumes égaux de vapeur de mercure et de sublimé corrosif. La densité observée est bien celle que le calcul assigne à un tel mélange. » M. Odling trouve une confirmation de son hypothèse dans ce fait qu'une lame d'or, plongée dans la vapeur de calomel, se trouve blanchie par le mercure en même temps qu'elle se recouvre d'un dépôt contenant du bichlorurc. Vers la même époque (i 864), M- Erlenmeyer arrivait à la même conséquence par une expérience différente que je dois rapporter avec quelques détails. » Dans un ballon à long col, en verre dur, de 35o centimètres cubes, il chauffait aussi fortement que possible durant 3o minutes, et même de ma- nière à maintenir la majeure partie ou même la totalité du ballon constam- ment remplie de vapeurs. Le col du ballon était traversé par un long tube, fermé à un bout et contenant une colonne de mercure de quelques centi- mètres de hauteur, qui entrait en ébullition au contact de la vapeur de calomel. Après le refroidissement, il trouvait dans l'intérieur du col du ballon et sur le tube intérieur, un peu au-dessus du niveau, du mercure dans ce tube, des globules apparents de mercure. Dans une expérience où la durée de la chauffe avait été longtemps prolongée, il put recueillir 0^,0296 de mercure et constater la présence du bichlorure de mercure dans les produits condensés près de ce métal. » En 18G6, je trouvai cependant qu'une lame d'or, placée dans l'inté- rieur d'un ballon à densité, où je vaporisais du calomel à l\l\o degrés, comme s'd se fut agi de prendre la densité de vapeurs de ce corps, n'é- prouvait aucune amalgamation. Cette expérience, qui semble contraire à l'hypothèse de M. Odling, n'aurait cependant pas cette portée d'après M. Lebel. Ce chimiste a démontré qu'une lame d'or, préalablement blan- chie par le mercure, perd tout ce métal quand on la maintient à la tempé- rature de 44o degrés; mais on voit de suite que, si l'intéressante obser- vation de M, Lebel modifie certainement l'idée généralement reçue de l'extrême stabilité de l'amalgame d'or, elle ne démontre en aucune façon que la lame d'or ne puisse blanchir dans une atmosphère contenant une notable quantité de mercure. m ■ » Il est donc nécessaire, en présence de ces affirmations et de ces résul- tats contradictoires, de soumettre chaque expérience à un examen appro- 43.. ( 33a ) fondi pour en bien déterminer la valeur au point de vue de l'hypothèse qui nous occupe : » i° Expérience de M. Erlenmeyer. — Cette expérience n'apporte en réalité aucun argument en faveur de la dissociation du calomel. Dans les conditions où se place l'habile chimiste allemand, le verre est fortement attaqué parle calomel en vapeurs; son alcali se transforme en chlorure et une quantité proportionnelle de mercure se trouve mise en liberté. Cette quantité varie d'ailleurs, comme l'a observé M. Erlenmeyer sans en donner l'explication, avec la durée et l'intensité de la chauffe. » La surface des parois d'un ballon de verre où l'on volatilise du calo- mel, même à l\[\o degrés, est fortement imprégnée de chlorures alcalins; mais on met facilement en évidence cette action du verre sur le sous-chlo- rure de mercure en chauffant ce corps dans un tube avec du verre pulvé- risé; on obtient aussitôt un abondant dépôt de gouttelettes de mercure. La petite quantité de bichlorure qui se forme toujours n'est nullement en rapport avec celle du mercure ainsi produit, et il n'est pas évident qu'elle provienne d'une dissociation véritable, car rien ne prouve, par exemple, qu'elle ne se soit pas formée par suite de la décomposition du calomel au contact des chlorures alcalins en mercure et bichlorure. » Il est donc nécessaire de rejeter les vases de verre dans ces expé- riences. )> 20 Expériences avec la lame d'or. — La lame d'or ne peut utilement servir que s'il est établi qu'à la température de 44° degrés la tension de dissociation de l'amalgame d'or est inférieure à ^ atmosphère, qui est la tension de la vapeur mercnrielle dans le mélange à volumes égaux de mercure et de sublimé corrosif, supposé par l'hypothèse d'Odling. Si elle dépasse -£ atmosphère, la lame d'or ne pourrait blanchir dans un tel mélange et ne pourrait servir par conséquent à en constater l'existence. » Il résulte de mes expériences que la lame d'or chauffée à 44°! degrés ne blanchit même pas dans la vapeur mercurielle à la pression atmosphé- rique; elle ne pouvait donc pas s'amalgamer dans le ballon à densité de vapeurs. » 3° Le calomel éprouve cependant un commencement de décomposition à 44o dearés. — J'ai chauffé du calomel à 44° degrés dans un tube de pla- tine, et j'ai plongé dans la vapeur un tube creux en U, en argent doré, dans lequel circulait un courant d'eau froide. Dans ces conditions, la va- peur condensée était maintenue à la température ordinaire et ne pouvait ( 333 ) subir aucune altération ultérieure. Le tube, qui ne séjournait d'ailleurs que quelques secondes dans la vapeur de calomel, a toujours été trouvé recouvert d'un dépôt grisâtre, composé d'un peu de mercure tellement divisé dans une poudre fine de calomel qu'il n'avait pu attaquer l'or. En frottant le tube ou une lame quelconque de ce métal avec cette même poudre humectée d'eau, on obtient un blanchiment très-manifeste de l'or. Mais, comme ce dépôt est principalement composé de calomel, même quand on a maintenu la vapeur assez longtemps chauffée à 44o degrés comme si l'on devait en prendre la densité, on n'est nullement fondé à con- sidérer comme démontrée l'hypothèse de M. Odling qui suppose un dédoublement complet du protochlorure en mercure et bichlorure. M. Marignac était arrivé à cette conclusion en mesurant la chaleur latente de volatilisation du calomel. Cette quantité est beaucoup trop faible pour qu'on puisse admettre autre chose qu'une dissociation extrêmement li- mitée (i). PHYSIQUE. — Sur les lois de compressibililé et les coefficients de dilatation de quelques vapeurs. Note de MM. L. Troost et P. Hautefeuille. « A l'appui des conclusions de la dernière Note présentée par nous à l'Académie (2), nous avons institué des expériences sur les lois de dilata- tion et de compression de quelques vapeurs. Nous avons choisi celles qui présentent la propriété importante, au point de vue qui nous occupe, de pouvoir, dans les conditions où nous opérons, être mélangées les unes avec les autres, sans entrer en combinaison. » 1. Compressibit/té de quelques vapeurs. — Les tableaux qui résument les expériences de M. Reguault, sur les forces élastiques des gaz, éta- blissent que les gaz liquéfiables ont, même à des températures assez éloignées de celle de leur liquéfaction, une compressibililé plus grande que celle que l'on déduirait de l'application de la loi de Mariotte. Les vapeurs, qui peuvent être assimilées à des gaz liquéfiables considérés dans le voisinage de leur point de liquéfaction, doivent, a plus forte raison, avoir une compressibililé supérieure à celle des gaz parfaits. C'est ce que nous avons vérifié par plusieurs séries d'expériences sur les vapeurs du chlorure de silicium, qui bout à 59 degrés; du perchlorure de carbone, (1) Archives des Sciences physiques, etc., 1 863, t. XXXIII, p. ig4- (2) Comptes rendus, t. LXXXIII, p. 220. ( 334 ) qui bout à 780, 1 ; et du protochlorurc de phosphore, bouillant à 78 degrés. » Les expériences ont été faites d'abord à roo degrés, puis à 180 de- grés. A 100 degrés, on employait tantôt la méthode de M. Dumas, tantôt celle de Gay-Lussac. A 180 degrés, nous nous sommes servis exclusive- ment de la méthode de M. Dumas, pour éviter la correction relative à la vapeur de mercure, correction qui, dans la méthode de Gay-Lussac, inter- viendrait pour une forte proportion. Nous avons ainsi obtenu, pour la vapeur de chlorure de silicium à 100 degrés : V. p P. V. 273,620 756,83 207085 292 , 187 714,36 208,35 364, 81 577,58 210707 448,62 470,05 210874 596,19 356,79 212720 962 , 16 222,82 214389 » On voit que les produits inscrits dans la troisième colonne sont iné- gaux et augmentent rapidement quand la pression diminue. On en peut conclure immédiatement que le chlorure de silicium est, à 100 degrés (/|2 degrés au-dessus de son point d'ébullition), beaucoup plus compres- sible qu'un gaz parfait. » Une seconde série d'expériences faites à 180 degrés nous a donné un tableau analogue, où les produits varient dans le même sens, quoique moins rapidement, et qui montre que, même à cette température, supé- rieure de iai degrés à son point d'ébullition, le chlorure de silicium se comprime plus que ne l'indiquerait la loi de Mariotte. » Des tableaux semblables ont été dressés successivement à la suite d'expériences faites sur le perchlorure de carbone et sur le protochlorure de phosphore. » Ne pouvant reproduire ici tous ces tableaux, nous résumerons les ré- sultats cpi'ds contiennent, en indiquant, pour chaque vapeur, la contraction, c'est-à-dire la différence entre le volume calculé d'après la loi de Ma- riolte et le volume observé, lorsqu'on fait passer de \ atmosphère à 1 atmosphère la pression que supporte cette vapeur. Vapeur. Contraction à j oo°. • Contraction a i8o°. Chlorure de silicium 2,07 pour 100. o,455 pour 100. Perchlorure de carbone 1 ,38 » 1,367 » Protochlorure de phosphore. .. , » » 1,548 » ( 335 ) » La compressibilité de ces vapeurs est donc, pour chacune d'elles, plus grande que celle qui résulterait de la loi de Mariotte. Il eu résulte que la densité, déterminée à une même température (très-supérieure à leur point d'ébullition), variera avec la pression pour chacune de ces vapeurs. » II. Détermination du coefficient de dilatation de quelques vapeurs. — Les résultats des expériences précédentes, joints à ceux que nous avons obtenus par des expériences analogues à des températures intermédiaires entre 100 et 180 degrés, nous ont permis de déterminer le coefficient moyen de dila- tation de ces vapeurs jusqu'à 180 degrés. Coefficient moyen de dilatation Vapeur. — — ■ _____ __ de ioo° à iq5°. de iib" à iSo°. Chlorure de silicium o,oo449 0,00399 Perchlorure de carbone 0,00470 o,oo4i4 Protoclilorure de phosphore 0,00489 0,00417 » Ces coefficients de dilatation, déduits d'expériences faites à des tem- pératures différentes, mais sous la même pression, pour éviter toute influence de la loi de compressibilité, sont, même à 180 degrés, notable- ment plus élevés que celui de l'air. Il en résulte que, comme dans les expériences de M. Cahours, la densité, prise sous la même pression, mais à différentes températures, varie avec la température pour chacune de ces trois vapeurs : elle augmente quand la température s'abaisse. » Ces variations de la densité d'une même vapeur avec la tempéra- ture, pour une pression donnée, et avec la pression pour une même tem- pérature, font pressentir quelles difficultés on rencontre quand on veut calculer la force élastique qu'une vapeur doit acquérir dans un mélange. La valeur que l'on obtient pour cette force élastique varie en effet avec la densité que l'on fait entrer dans le calcul. » Si, dans un mélange de deux vapeurs dont le poids, le volume et la température sont connus, on calcule séparément la force élastique de chaque vapeur, en employant la densité théorique, comme on pourrait se croire autorisé à le faire quand on opère sous faible pression et à une t<-m- péralure élevée, on obtient des nombres dont la somme est supérieure à la pression totale observée. » Il en résulte, pour la détermination de la densité d'une vapeur, prise par diffusion dans une autre vapeur, des différences dont nous ferons ressortir l'importance dans notre prochaine Communication. » ( 336 ) chimie MINÉRALE. — Action des hydracides sur l'acide tellureux. Note de M. A. Ditte. « L'acide tellureux anhydre peut s'obtenir, tantôt sous la forme d'une poudre blanche qui ne paraît pas cristallisée, en dissolvant le tellure dans l'acide azotique et calcinant le produit, tantôt sous la forme de beaux cristaux transparents et brillants, en dissolvant à chaud la matière précé- dente dans l'acide nitrique étendu et laissant refroidir. Cristallisé ou non, l'acide tellureux pur se comporte de la même façon en présence des hy- dracides. » I. Acide tellureux et acide chlorhydrique. — L'acide tellureux anhydre absorbe ce gaz avec dégagement de chaleur, et il est bon de maintenir dans l'eau le vase qui contient la substance, afin d'éviter une élévation trop considérable de température; l'acide tellureux se transforme bientôt en une substance brun clair, tandis que l'absorption de l'acide chlorhydrique se ralentit, puis cesse entièrement si l'on maintient la matière à — 10 degrés environ, de manière à la saturer de gaz acide chlorhydrique; la quantité absorbée de celui-ci correspond à la formule 2TeOa, 3HCI. Trouvé. Calculé. TeO! 5g, 06 59,25 HCI 40, 94 40, 7f 73 100,00 100,00 » Une légère élévation de température détruit ce composé en en déga- geant de l'acide chlorhydrique, et il reste une seconde combinaison dont la composition est Te02,HCI, comme l'indiquent les nombres sui- vants : Trouvé. Calculé. TeC" 68,18 08,79 HCI 3i,82 3i,2i m Lorsqu'on chauffe ce dernier, il ne dégage pas d'acide chlorhydrique, et jusque vers 90 degrés la chaleur est sans action sur lui; mais, à parlir de ce moment, on voit apparaître des gouttelettes d'eau qui se déposent sur les paities froides du tube. Vers 1 10 degrés la matière fond, sans chan- ger de couleur, en un liquide transparent ; en même temps la quantité d'eau condensée sur les parois augmente, et il s'en dégage d'autant plus que l'on élève davantage la température. I ^7 ) » En chauffant doucement la matière sur une flamme de gaz, de ma- nière à la porter à 3oo degrés environ, la couleur du liquide devient de plus en plus foncée, tandis qu'il se condense de l'eau à la partie supérieure du tube; en chauffant celle-ci à mesure qu'elle se forme, on finit par s'en débarrasser entièrement; on arrête l'opération au moment où l'apparition de vapeurs blanches indique que ce qui reste dans le tube commence à se volatiliser. La matière fondue est alors très-foncée, presque noire; par le refroidissement, elle se solidifie en une masse cristalline feuilletée brun clair. Sous l'influence de la chaleur, la combinaison TeO2, HC1 s'est dé- composée avec production d'eau et d'oxy chlorure de tellure TeO-, H Cl = TeOCl + HO. » Cet oxychlorure fond en un liquide fortement coloré qui bout en don- nant des vapeurs rouge orangé semblables à celles du brome; celles-ci, en se condensant sur les parois froides du tube, y déposent des cristaux blancs très-déliés, dont la production cesse au bout île quelque temps, tandis qu'il reste au fond du tube une masse fondue très-peu volatile à la température de l'expérience (4oo degrés environ); l'eau décompose immédiatement les cristaux en donnant un abondant précipité blanc d'acide teliureux soluble à froid dans l'acide nitrique étendu ; leur composition correspond à la for- mule TeCl2 : c'est donc là du bichlorure de tellure. La partie peu volatile qui reste au fond du tube est de l'acide teliureux à peine soluble dans l'eau, mais qui se dissout entièrement à chaud dans l'acide azotique étendu; l'oxychlorure de tellure se décompose donc à son tour en acide teliureux et bichlorure de tellure, 2(TeOCl) = TeCl2 -4- TeO2. o Ainsi, sous l'influence de l'élévation de température, le com- posé Te02HCl ne se comporte pas comme son analogue SeOa,HCI; au lieu de se dédoubler simplement en ses deux éléments acides, il donne d'abord de l'eau et de l'oxychlorure de tellure, qui à une température plus élevée se décompose à son tour comme il vient d'être indiqué. » Quant à la combinaison 2Te02, 3 H Cl, elle ne parait pas susceptible de fixer une nouvelle proportion d'acide chlorhydrique. Je n'ai pas réussi à obtenir l'analogue du composé SeO2, 2ÎIC1 fourni par le sélénium. J'étu- dierai dans une Communication prochaine l'action des autres hydracides sur l'acide teliureux. » C. R., 1873, 1e Semestre. (T. I.XXX1II, i\« 15. ) 44 ( 33S ) CHIMIE. — Sur de nouveaux sels de bismuth et leur emploi à la recherche de la potasse. Note de M. A. Carxot, présentée par M. Daubrée. « J'ai réussi à préparer de nouveaux sels de bismuth, qui se distinguent, entre tous les sels du même métal à acides minéraux, par une complète solubilité dans l'eau. Ce sont des hyposulfites doubles de bismuth et d'alcalis. r J'indiquerai le mode de préparation et les propriétés de ces sels, et je montrerai qu'ils se prêtent à une application très-intéressante pour la Chimie analytique. » Lorsque, dans une dissolution faiblement acide de chlorure de bis- muth, on verse une dissolution assez concentrée d'hyposulfite de soude, la liqueur prend aussitôt une coloration jaune; elle reste d'ailleurs parfai- tement claire, et même elle retrouve une complète limpidité, lorsqu'elle était primitivement un peu louche par défaut d'acide. Elle peut être en- suite additionnée d'eau en quantité quelconque, sans qu'il s'y produise aucun trouble, pourvu que l'on ait employé une quantité suffisante d'hy- posulfite (3 grammes environ pour i gramme de bismuth). » Cette liqueur, abandonnée à elle-même, s'altère peu à peu, et d'autant plus vite qu'elle est plus concentrée. Il y a dépôt de sulfure de bismuth et formation de sulfates, réaction qui s'explique aisément par la décomposi- tion d'un hyposulfite de bismuth : Bi20%3S-02 -4- 3lIO = Bi2S3 + 3 (S03,HO). La chaleur favorise cette décomposition et produit un dépôt de sulfure en petits grains cristallins noirs, qui, regardés au microscope, présentent une forme cubique. » On peut ajouter une quantité quelconque d'alcool à la dissolution qui vient d'être préparée, ou bien verser l'hyposulfite de soude dans une dissolution alcoolique de chlorure de bismuth, sans obtenir aucun préci- pité. Or, il est à remarquer que, seul, l'hyposulfite de soude donne aussitôt un précipité blanc dans l'alcool, où il est presque insoluble. Le composé formé, qui est un hyposulfite double de bismuth et de soude, se distingue donc à la fois, et des sels ordinaires de bismuth par sa solubilité dans l'eau, et des hyposulfites par sa solubilité dans l'alcool. » Une petite quantité de chlorure de potassium, ajoutée à la liqueur alcoolique parfaitement claire, y produit aussitôt un précipité abondant, d'un jaune-serin, qui se rassemble aisément, surtout après quelques instants d'agitation. ( 339) » Il ne se fait, au contraire, aucun précipité en présence des chlorures de sodium, de lithium, d'ammonium, de calcium, de magnésium, d'alu- minium, de fer, de manganèse, etc., en un mot, de tous les métaux usuels, qui ne sont pas précipités par l'hydrogène sulfuré. Seuls, les chlorures de baryum et de strontium donnent des précipités blancs, dans la disso- lution aqueuse ou alcoolique d hyposulfite. » La réaction du sel de potasse est donc tout à fait caractéristique. Elle m'a paru pouvoir fournir un procédé très-sensible et très-rapide pour la recherche de cette base, recherche qui est longue et délicate par les pro- cédés actuellement en usage. » Elle ne réussit pas seulement avec une dissolution de chlorures, mais aussi avec un mélange de chlorures et d'azotates, et même avec des azo- tates seids, le chlore ne jouant aucun rôle dans la formation du précipité. » Elle est, au contraire, plus ou moins incomplète en présence des sul- fates, et ne pourra sans doute pas être appliquée directement à la recherche de la potasse dans ce genre de sels. On sait, du reste, qu'il en est de même des meilleurs procédés connus jusqu'à présent pour la séparation et le dosage de cette base. Tous exigent une transformation préalable des sul- fates. » Hyposulfite double de bismuth et de potasse. — En vue d'une applica- tion à la Chimie analytique de celui des nouveaux composés dans lequel entre la potasse, j'ai dû faire une étude spéciale. En voici les principaux résultats. » Le précipité jaune obtenu dans l'alcool est facilement soluble dans l'eau, sa dissolution est verdâtre; il est au contraire bien insoluble dans l'alcool. On peut donc le purifier des sels qui l'imprègnent, en le recevant d'abord sur un filtre, lavant avec de l'alcool, puis dissolvant par un peu d'eau et précipitant de nouveau par l'alcool en excès. Après une ou deux opérations semblables, il peut être considéré comme bien pur. II peut alors être séché doucement sur le filtre, et supporte ensuite, sans altération, une tempéra- ture de ioo degrés. » Il se conserve très-bien lorsqu'il estsec ; mais il s'altère assez rapidement quand il est humide, notamment au contact de la liqueur mère, d'où il a été précipité, et qui est d'ailleurs elle-même facilement altérable. Dans ces conditions, il est, au bout de quelques heures, plus ou moins mélangé de sulfure de bismuth, qui en modifie la couleur et la composition. La disso- lution neutre du sel dans l'eau s'altère également et laisse peu à peu dépo- ser du sulfure. ( 34o ) Le sel précipité par l'alcool présente un aspect cristallin d'autant plus marqué qu'il s'est formé plus lentement. J'ai pu l'obtenir nettement cris- tallisé, en réalisant par divers moyens un mélange graduel des liqueurs. La difficulté réside toujours dans le défaut de stabi'ité île la liqueur, qui doit cependant rester assez longtemps en expérience pour la formation des cris- taux ; aussi ne peut-on guère éviter qu'il y ait un peu de sulfure mélangé avec les cristaux d'byposulfite. Le procédé qui m'a donné les meilleurs résultats consiste à faire la dissolution aqueuse des trois substances dans les proportions voulues (environ i partie de cblorure de potassium et 3 par- ties d'Iiyposulfite de soude en cristaux pour i partie de bismuth métallique transformé en cblorure), à précipiter par l'alcool et filtrer pour enlever la liqueur mère, à reprendre par l'eau, et à ajouter de l'alcool à la dissolu- tion, mais sans aller jusqu'à y produite un trouble; puis on y fait plonger un dialyseur, dans lequel on verse de l'alcool assez concentré, de manière à élever peu à peu le titre alcoolique de la solution d'byposulfite. Il se forme sur les parois du vase, et principalement sous la membrane du dia- lyseur, des cristaux d'un jaune verdâtre, très-brillants, présentant la forme d'aiguilles prismatiques très-fines en général et longues de 2 à 3 milli- mètres, mais atteignant parfois 10 millimètres de longueur et A de milli- mètre de diamètre. Ces cristaux se conservent très-bien à I air, sans aucune altération. J'ai fait plusieurs analyses du sel cristallisé ou du précipité cristallin. Elles m'ont toujours donné des résultats, qui correspondent presque rigou- reusement à la formule Bi3 03,3S2 O2 + 3 (KO,S202) + 2 HO, soit en centièmes : Acide hyposulfureux ^1,7.5 Oxyde de bismuth 34 , 33 Potasse 20,78 Eau 2 ,64 1 (H), 00 » Il me reste à indiquer de (pu-Ile manière la formation de ce sel peut être pratiquement utilisée pour la séparation et le dosage de la potasse. Je demande à l'Académie la permission d'en faire l'objet d'une seconde C0111- ii.uuii ation. » ( 34i j CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Visomêrie du pouvoir rotatoire dans les camphols; par M. J. de Moxtgolfier, présentée par M. Berthelot, « Les camphols de diverses origines, naturels ou artificiels, diffèrent entre eux seulement par le pouvoir rotatoire, et l'on n'a pas jusqu'à pré- sent obtenu, dans la préparation de ce corps et par les mêmes méthodes, des résultats identiques. Je rappellerai que M. Berthelot a donné un pou- voir rotatoire «,• = 44° (ou aD = 370) et que j'ai obtenu moi-même 9°36', en employant la même méthode. Pour le bornéol provenant de l'action du sodium, M. Riban a donné 2°36', M. Kuckler oej = 4'.° (soit a„ = 36° en- viron) et moi-même i°3o'. Depuis, j'ai obtenu dans ces diverses prépara- tions des chiffres encore différents. » Ces diverses rotations ne peuvent évidemment indiquer des isoméries véritables; on peut les expliquer, au contraire, en admettant des mélanges d'actif ou d'un inactif de nature toute particulière, comme vont le prouver ses transformations. » En étudiant les faits de plus près, je suis arrivé à ces conclusions, que l'on peut faedement obtenir le hornéol d'un pouvoir aussi fort qu'on veut, jusqu'à une limite qui est environ 37 degrés pour la raie D; ce bornéol 37 degrés constitue l'actif véritable à pouvoir rotatoire complet. On ne réussit pas d'une façon aussi certaine à obtenir le bornéol très-peu actif et je n'ai pu encore, par aucun procédé, l'avoir entièrement inactif. » Lorsqu'on prépare le bornéol par l'action du sodium, le résultat est le même, toutes choses égales d'ailleurs, qu'on opère à 100 degrés, à 140 degrés ou même au-dessus. Les variations entre les diverses prépa- rations tiennent à d'autres causes, et semblent provenir plutôt de l'énergie et de la rapidité de l'action du sodium, dont la dissolution dégage beau- coup de chaleur. Dans la préparation du bornéol par la méthode de M. Berthelot, action de la potasse alcoolique sur le camphre, on obtient tout d'ahord un mélange de camphre et de camphol. Qu'on prenne le pouvoir rotatoire de ce mélange, qu'on y dose ensuite le camphol par le procédé si net qui a été indiqué autrefois par M. Berthelot, transformation du bornéol en éther chlorhydrique et dosage du chlore, on s'apercevra que le pouvoir rotatoire du bornéol est assez faible. J'ai obtenu des chiffres tels que i°4i', 3 degrés, 5° 1 5', etc. Lorsque, toutes choses égales d'ail- leurs, on emploie de l'alcool de moins en moins fort, le pouvoir rotatoire du bornéol produit augmente avec la dilution de l'alcool. Ainsi, dans deux expériences, l'une avec de l'alcool à cp, l'antre de l'alcool à 8G, j'ai en ( 342 ) les pouvoirs rotaloires 3 degrés et 20 degrés environ. Enfin ces pouvoirs augmentent ou varient dans d'autres circonstances, dont j'achève l'étude. » J'ai eu des résultats plus nets dans l'action des acides. J'avais remar- qué, depuis longtemps, en décomposant par la chaux sodée le bornéol stéarique, une légère augmentation dans le pouvoir rotatoire du hornéol régénéré. Il était naturel de voir, dans ce fait, une séparation de l'actif et de l'inactif, l'actif entrant de préférence en combinaison. Il n'en est rien, il n'y a aucune séparation : la rotation du produit non combiné ne varie pas, celle du bornéol combiné devient beaucoup plus forte; il y a donc, dans cette action, augmentation pure et simple de pouvoir rotatoire. » Parmi de nombreuses expériences, je citerai la suivante : » Du bornéol parfaitement pur a été chauffé avec deux fois son poids d'acide stéarique à 200 degrés pendant dix heures. On a éliminé le bornéol non combiné, etc., etc.; tous les produits ayant été purifiés et sublimés, on a eu les résultats suivants : Pouvoir rotatoire du bornéol primitif 14 • 35 » non combiné i5 » combiné 22. 18 » Il n'y a donc aucun doute sur le sens du phénomène. La rotation du bornéol non combiné n'a pas changé (j'attribue sa légère augmentation, qui d'ailleurs est presque dans les limites d'erreur, à une trace de camphre qui se concentre forcément dans ce produit); celui du bornéol combiné a augmenté de près de S degrés. » L'augmentation peut encore être beaucoup plus forte, si l'on fait varier la température à laquelle a lieu l'éthérification. Ainsi, dans une autre série d'expériences, j'ai eu les résultats suivants, après des chauffes de dix heures, à 200, 25o et 2^5 degrés : Pouvoir rotatoire du bornéol primitif 1 .4?. •> après action à 200 degrés 9-3(i » » à a5o degrés 20 . 36 » » à 275 degrés 3 1.37 » Enfin, que l'on prenne ce bornéol 3i°37', ou le bornéol 20°36', et qu'on les traite une seconde fois par l'acide stéarique à 2^5 degrés, on obtiendra, dans les deux cas, un bornéol d'un pouvoir rotatoire égal à 37 degrés, qui est jusqu'à présent le plus élevé que j'aie atteint. » On ne saurait, je pense, trop insister sur cette singulière augmen- tation de pouvoir rotatoire et sur les conditions dans lesquelles elle se ( 345 ) produit. Tandis que généralement les actions violentes et les hautes tem- pératures détruisent le pouvoir rôtatoire, ici au contraire ces mêmes ac- tions non-seulement le font naître, mais lui donnent une intensité consi- dérable. Y a-t-il là réellement création de pouvoir rôtatoire? Je ne le pense pas, car la transformation en camphre des bornéols de diverses activités donne toujours des camphres de même rotation que le camphre ordinaire. Je citerai les transformations suivantes : » Des bornéols ayant des pouvoirs rotatoires tels que i°3o', g°36' et 37 degrés ont été transformés en camphre par l'action de l'acide nitrique. Les rotations des camphres obtenus sont 4o04o/, 44° '8', 43° 30. » Ces résultats ne s'expliqueraient point en admettant un mélange de bornéol véritablement inactif et d'actif, à moins de supposer la destruction partielle de l'inactif dans l'action de l'acide stéarique, et sa destruction totale dans la transformation en camphre. Mais, outre que l'on n'aperçoit dans l'action de l'acide stéarique aucun produit de destruction, la trans- formation en camphre d'un bornéol presque inactif, tel que i°3o', ne devrait donner guère qu'un vingtième de camphre actif, et l'on obtient des quantités dix fois plus fortes. L'hypothèse d'un inactif ordinaire doit donc être écartée absolument. » On pourrait de même supposer la présence d'un racémique, en ad- mettant de même la destruction totale du gauche dans la transformation en camphre. Cette facile destruction du camphre gauche ne s'accorderait guère avec ce que nous connaissons de ce corps; mais, de plus, bien que ces transformations en camphre n'aient pas été faites en vue de dosages, j'ai toujours eu des poids égaux ou un peu supérieurs à ce qu'il faudrait pour un racémique. Mais il y a, dans toutes ces opérations, une perte con- sidérable, et, comme elle est sensiblement la même, quel que soit le pouvoir rôtatoire du bornéol employé, elle ne tient donc pas à la pré- sence d'un racémique. » Il y a donc là un type nouveau, corps actif où le pouvoir rôtatoire est pour ainsi dire dissimulé et prêt à reparaître à la première action un peu énergique qu'on lui fera subir. Ainsi fait l'élhérification, à quelque température qu'elle ait lieu, mais surtout à de hautes températures, comme si le pouvoir rôtatoire, pour se montrer dans toute son intensité, avait besoin encore d'une certaine quantité de chaleur. Ainsi les bornéols, na- turels ou artificiels, seraient des mélanges de cet inactif particulier et d'actif; il suffira, par exemple, de combiner le bornéol naturel à l'acide stéarique pour obtenir le bornéol complet de 37 degrés dont nous avons déjà parlé. » ( 344 ) CHIMIE. — D'une cause de l'altération spontanée de l'acide cyanhydrique anhydre et d'un ras nouveau de transformation totale de cet acide. Note de M. J. de Gikard. « On sait que l'acide cyanhydrique anhydre éprouve quelquefois au bout de peu de temps la décomposition azulmique, tandis que, dans d'autres cas, on peut le conserver des mois entiers sans altération. I.a cause de cetle différence provient du chlorure de calcium employé pour le dessécher. Si le chlorure de calcium est neutre (i), l'acide obtenu sera pur et se conservera indéfiniment; si le chlorure de calcium est alcalin, es qui a lieu quand il a été calciné au contact de l'air, l'acide subira bientôt la décomposition spontanée. » La théorie des amides donne l'explication de ce fait : il se forme d'abord du cyanure de calcium, au contact de l'acide prussique et delà chaux contenue dans le chlorure de calcium calciné; l'eau qui arrive avec l'acide cyanhydrique dans le chlorure se fixe sur le cyanure de calcium et produit du formiate de chaux et de l'ammoniaque. Cet alcali, transformé à son tour en cyanure, va se mêler avec l'acide condensé dans le malras refroidi. Or, on sait, depuis les travaux de Millon, qu'il suffit d'une trace d'ammoniaque pour déterminer l'altération de l'acide cyanhydrique anhydre. » Mais il y a aussi une autre cause de transformation de l'acide cyanhy- drique anhydre, qui n'est pas liée à la présence d'un peu d'alcali, c'est la chaleur. Si l'on chauffe en tube scellé, pendant quatre à cinq heures, à ioo degrés, de l'acide pur, le liquide brunit bientôt et finalement se prend en une masse noire et compacte. A l'ouverture des tubes, il ne se dégage pas de gaz. Le produit brut chauffé à 5o degrés, pour le débarrasser d'une trace d'acide cyanhydrique non transformé, représente le poids total de l'acide employé, et a la composition centésimale de l'acide générateur. » Comme l'avait déjà vu P. Boullay, dans son étude sur l'acide azul- mique, cette matière, chauffée dans un tube fermé par un bout, dégage d'abord du cyanure d'ammonium, puis du cyanogène et laisse un charbon dur, peu combustible. Le cyanure d'ammonium ne paraît pas exister tout formé dans cette matière, puisqu'on peut la chauffer à 5o degrés sans qu'elle dégage de l'ammoniaque. (i) On obtient le chlorure de calcium neutre en évaporant la solution légèrement acide et s'arrêtent aussitôt que lu dessiccation est achevée. ( 345 ) » J'étudie en ce moment cette curieuse transformation, en soumettant le produit à l'action de dissolvants variés. J'ai déjà constaté que l'éther en enlève une matière cristallisable. » J'ai constaté, en outre, que l'acide cyanhydrique chauffé à 100 degrés avec de l'éther anhydre ou de l'alcool absolu éprouve une modification qui parait analogue; mais elle est plus lente à se manifester spécialement avec l'éther. L'analyse dira si les éléments de l'alcool et de l'éther inter- viennent dans cette réaction. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la décomposition du cyanure de potassium, du cya- nure de zinc et du formiale de potasse dans l'acide carbonique , l'air et l'hydrogène pur. Note de MM. L. Naudin et F. de Montuolo.v. « On sait depuis longtemps que le gaz carbonique dégage le cyanogène du cyanure de potassium à l'état d'acide cyanhydrique, et finit par le transformer en carbonate de potasse. Ce fait semble incontestable, et c'est en vue seulement d'étudier la marche de la réaction que nous avons été amenés à nous occuper de cette question. » Nous avons vu : i° que le gaz carbonique décompose, en effet, le cya- nure de potassium en solution aqueuse, mais que le gaz sec n'a aucune action sur le cyanure de potassium sec, quelque temps que dure l'expé- rience, ce qui était du reste à prévoir ; 2° que l'air privé d'acide carbo- nique et l'hydrogène pur ont aussi un pouvoir de décomposition ( dans les mêmes conditions) limité par suite de la non-neutralisation de l'alcali mis en liberté. Ce sont ces résultats que nous consignons plus bas. » Action de l'acide carbonique sur le cyanure de potassium en solution aqueuse. — Nous nous sommes assurés que le gaz carbonique enlève com- plètement le cyanogène du cyanure de potassium, à l'état d'acide cyanhy- drique, après un temps plus ou moins long, suivant la rapidité du courant. Ces quantités peuvent varier depuis 5 pour ioo jusqu'à 8o pour ioo, si, tout étant égal, le courant devient plus rapide. » Dans une antre série d'expériences, avec des solutions de cyanure de potassium dont la teneur moyenne était de 3 pour ioo, et un courant de gaz régulier, nous avons trouvé que les quantités de cyanure décomposé sont égales après chaque heure, si l'on prend pour titre initial le titre de la solution à la fin de l'heure précédente. » Décomposition du cyanure de potassium dans l'hydrogène pur et dans l'air dépourvu et acide carbonique. — Avant l'entrée du gaz dans le flacon con- C. R,, iS-j6, i° Semestre. (T. LXXX.III, N° S.) 45 ( 34(3 ) tenant la solution de cyanurede potassium, on a placé un flacon témoin qui ne devait pas, pour le cas de l'hydrogène, être troublé pendant toute la durée de l'expérience. A la suite du flacon de cyanure, était un autre flacon de nitrate d'argent servant à suivre la marche de la décomposition. » Durée totale de l'expérience, 46 heures; température moyenne, 160 ; titre initial de la liqueur en HCy,2,i7 pour 100; après 3G heures, la perte en HCy correspond à 5,68 pour ioo. A partir de ce point, la décomposition du cyanure marche très-lentement ; les quantités chassées sont insensibles à l'analyse; néanmoins, le nitrate d'argent accuse un très-léger trouble après plusieurs heures de courant. » Dans toutes nos expériences, la quantité limite 5,68 pour ioo a été atteinte d'autant plus rapidement que le courant lui-même a été plus ra- pide. Nous n'avons pas, à la température de i5 degrés, observé la pro- duction d'acide formique. » Dans d'autres expériences, la température a été portée à 60-80 degrés; nous avons alors constaté la production d'une quantité notable de for- miate de potasse, qui lui-même, dans ces conditions, se trouve décomposé, à un faible degré, il est vrai. Ces circonstances nous ont empêché de suivre exactement la marche de la décomposition. b L'air nous a donné des résultats identiques. » En résumé, le cyanure de potassium se décompose dans un gaz inerte, et la décomposition n'est limitée que par l'alcalinité due à la potasse formée. Dans le cas de l'acide carbonique, il n'y a pas de limite, puisque l'alcali est saturé au fur et à mesure de sa production. » Décomposition du cyanurede zinc et de formiate de potasse dans l'acide carbonique, l'air et l' hydrogène pur.— Le cyanure de zinc, mis en suspension dans l'eau distillée, a accusé une décomposition lente sous l'influence d'un courant rapide d'acide carbonique. » De même, dans l'air privé d'acide carbonique, la décomposition a été marquée, mais à un plus faible degré. » Le cyanure d'uranium et le cyanure de nickel n'ont manifesté aucune trace de décomposition, dans un courant prolongé d'acide carbonique. » L'acide carbonique décompose également, à une température comprise entre 80-90 degrés, le formiate de potasse, d'une façon notable, lien est de même, mais a un plus faible degré, dans l'air privé d'acide carbonique et l'hydrogène pur. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Schiitzenberger, à la Sor- bonne. » ( 347 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur deux nouvelles urées sulfurées. Note de MM. Ph. de Clerjioxt et E. Wehrli.v. « L'un de nous a décrit récemment (Comptes rendus, t. LXXXII, p. 5 12) un procédé par lequel on prépare avantageusement de la sulfophénylurée. Il était intéressant d'examiner si cette méthode s'appliquait également à l'obtention d'autres urées, après s'être montrée toutefois en défaut pour l'urée sulfurée. On a obtenu, en suivant les prescriptions mentionnées pré- cédemment, deux nouvelles-sulfocarbamides. » Nous ferons remarquer à cette occasion que la manière d'opérer, qui consiste à chauffer le chlorhydrate d'aniline avec le sulfocyanure d'ammo- nium et qui fournit la sulfocarbamide phényh'que, est, à notre avis, préfé- rable au procédé indiqué par M. H. Schiff (Annalen der Cliemie und Phar- macie, t. CXLVIII, p. 338). En effet, cet auteur doit chauffer jusqu'au point d'ébullition de la phénylamine, et n'obtient qu'un rendement nota- blement inférieur à celui qu'exige le calcul, tandis que la marche suivie par nous conduit à un résultat avantageux, en ce qu'une température de 100 degrés est suffisante, et que le déchet est insignifiant. Au surplus, il reste à savoir si le procédé de M. H. Schiff est général. La facilité avec laquelle nous avons préparé par double décomposition la naphtylsulfo- carbamide et la crésylsulfocarbamide, en opérant à 100 degrés, ne nous a même pas induits en tentation d'essayer d'un autre procédé. » Crésylsulfocarbamide. — Cette urée se produit en faisant réagir du chlorhydrate de paratoluidine sur du sulfocyanure d'ammonium, en pré- sence de l'eau, à la température du bain-marie. Le mélange, d'abord inté- gralement soluble dans l'eau, renferme, au bout d'un temps très-court de chauffe, une matière insoluble dans l'eau. On lave à l'eau jusqu'à ce que le sel de fer ne donne plus de réaction rouge due au sulfocyanure; on dissout dans l'alcool bouillant, qui, par le refroidissement, laisse déposer des cris- taux de crésylsulfocarbamide, CS, AzH2, AzHC'H7. » Cette urée cristallise en petites lames incolores, transparentes et bril- lantes. Elle a une saveur amère, persistant longtemps; elle est peu soluble dans l'eau et dans l'éther à froid et à chaud, assez soluble dans l'alcool bouillant et beaucoup moins dans l'alcool froid. Son point de fusion est situé à 188 degrés. La potasse la décompose en régénérant de la toluidine. » Naphtylsulfocarbamide, CS, Azll2, AzHC,0IF. — Cette urée se prépare exactement comme la précédente, en remplaçant dans la réaction la tolui- dine par la naphlylamine. Elle est en petits cristaux prismatiques à base 45.. ( 348 ) rhombe, incolores, transparents, généralement agglomérés les uns aux autres et fusibles à 198 degrés. Ils brunissent à l'air, sont peu solubles dans l'eau et dans l'éther,aussi bien à chaud qu'à froid, assez solubles dans l'al- cool bouillant, mais très-peu solubles dans l'alcool froid. La saveur de cette urée est amère, niais bien moins que celle de la crésylsulfocarhamide. La potasse la décompose avec production de naphtylamine. L'acide nitrique la colore en rouge intense. L'oxyde de plomb, en présence de l'alcool bouil- lant, la désulfure complètement au bout de très-peu de temps et fournit un corps cristallisé, dont on s'occupe en ce moment de reconnaître la nature. » Lorsqu'on dissout la napbtylsulfocarbamide dans de l'acide sulfu- rique, et qu'on ajoute ensuite un peu d'acide nitrique à la solution, il y a dégagement de vapeurs nitreuses et production d'une matière jaune flo- conneuse, peu soluble dans l'eau, mais très-soluble dans l'alcool; elle a un pouvoir tinctorial intense et colore la soie en beau jaune. » M. H. Schiff( Comptes tendus, t. LVII, p. 981) avait déjà signalé une matière jaune, prenant naissance dans les mêmes circonstances, avec la di- naphtyls'ulfocarbamide. La phénylsulfocarbamide, ainsi qu'on l'a con- staté, se comporte comme la napbtylsulfocarbamide, lorsqu'on la soumet à l'action de l'acide sulfurique et qu'on ajoute ensuite un peu d'acide azo- tique. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur l'emploi industriel du vanadium dans la fabrica- tion du noir d'aniline; par INI. G. Witz. (Extrait.) « Après avoir vérifié l'action du vanadium sur des solutions mixtes de cblorates et de chlorhydrate d'aniline, j'ai constaté, par la teinture en noir d'écheveaux de coton, que l'oxydation est considérablement hâtée à mesure que la dessiccation concentre les bains, tandis qu'inversement elle devient d'autant plus lente que les liqueurs sont plus étendues. Ayant re- marqué, toutefois, que la réaction commence, non pas brusquement, mais d'une façon présente insensible d'abord, pour s'accélérer plus tard et se compléter dans un temps qui varie en raison directe des quantités de métal plus ou moins grandes, quoique toujours très-minimes, qui sont en présence, j'ai profité de ces circonstances favorables pour appliquer le mode de formation du noir d'aniline aux couleurs épaissies pour l'impres- sion. » Dans quelques séries d'essais se succédant, pour l'addition du métal, en progression géométrique décroissante, j'ai déterminé la proportion infini- ( 34e) ment réduite de vanadium qu'il suffit d'employer dans la couleur, pour réaliser l'oxydation de l'aniline. J'ai opéré soigneusement, par des em- preintes faites au doigt, en dehors de tout contact avec le cuivre ou les autres métaux, et avec des sels aussi purs que possible. Je suis arrivé finale- ment à employer, dans l'impression, une proportion de vanadium excessi- vement faible : suivant moi, ce n'est guère que par cent-millièmes du poids du sel d'aniline qu'il faut opérer. Bien plus, je me suis assuré que, pour l'impression, on ne peut dépasser notablement ces dosages si minimes, sous peine de décomposer la couleur épaissie elle-même; là est l'écueil qui a dû décourager plus d'un expérimentateur et faire rejeter des préparations trop actives. » J'ai imprimé en grand, depuis plusieurs mois, des quantités assez con- sidérables de pièces en noir d'aniline, en modifiant, dans certaines limites, les additions de vanadium; celles-ci donnent toujours une rapidité d'oxy- dation proportionnelle au dosage de métal employé, ce qui est une res- source précieuse dans la pratique (i). » Les préparations au sulfure de cuivre ont été complètement aban- données et remplacées par le vanadium; celui-ci assure des résultats plus prompts, plus parfaits; il évite le cuivrage des lames d'acier, l'attaque du métal des rouleaux gravés, et chose remarquable, les couleurs épaissies peuvent être conservées, sans altération, pendant plusieurs semaines. Avec tous ces avantages, le vanadium ne coûte guère actuellement que le onzième de ce que l'on a toujours dépensé en sulfure de cuivre. Tous les composés solubles du vanadium peuvent servir, puisque le contact de l'acide chlorique les amène toujours au maximum d'oxydation. » Les quantités de vanadium à ajouter aux couleurs noir d'aniline va- rient en général en i*aison inverse de la concentration, c'est-à-dire de la pro- portion d'aniline qu'elles renferment, ainsi que de la chaleur plus ou moins considérable et de la durée du temps consacré à l'oxydation des impres- sions. »... Dans les conditions où j'ai été à même d'opérer, l'impression sur co- (i) Il suffit de prendre une quantité de vanadium correspondant à ,„„',,„,, ou à j-StVôT du poids du chlorhydrate d'aniline pour obtenir, par impression, une oxydation suffisante en peu de jours à la température de 25 degrés C. On peut adopter environ -jTo ifo du poids du chlorhydrate d'aniline pour les couleurs à 80 grammes de ce sel foi niant 1 litre ; je crois bon de ne pas trop s'écarter en grand de cette donnée. lin deux ou trois jours d'aerage vers a5 degrés C. et 20 degrés liumjdes" la couleur est entièrement développée, et l'on achève la fabrication par les moyens ordinaires. ( 35o ) ton ou noir d'aniline au vanadium, sans autre métal, m'a permis d'obtenir les avantages suivants : » i° Amélioration de la ricliessse du noir et de la netteté de l'impres- sion; » 2° Suppression de l'attaque des racles et des rouleaux; m 3° Facilité de régler à volonté la durée de l'oxydation; » /j° Longue conservation de la couleur épaissie; » 5U Enfin, préparation simple et plus économique que celles qui ont été pratiquées jusqu'à présent ». CHIMIE INDUSTRIELLE. — Snr la fabrication de la dynamite. Note de M. A. Sobrero. « Tont en reconnaissant l'importance de l'idée de M. Nobel, de donner à la nitroglycérine la consistance d'un corps solide en la faisant absorber par une matière siliceuse, et de la rendre par là plus facile à employer dans le travail des mines, j'ai toujours été frappé par la fréquence des explo- sions qui se produisent dans les fabriques de dynamite. J'ai pensé plusieurs fois que ces accidents, dont en général on ne connaît que très-imparfaite- ment les détails, pourraient bien avoir pour cause les manipulations qui se pratiquent, soit en préparant la pâle de nitroglycérine et de matière absor- bante (le Kieseltjulir ou autre), soit en moulant la pâte même et en la comprimant pour lui donner la forme de cartouches. La compression et le frottement contre des corps durs sont autant de causes qui déterminent facilement l'explosion de la nitroglycérine : il me semble qu'on peut éviter ces causes de danger, en modifiant la fabrication de la dynamite comme il suit : » Les matières siliceuses de la nature du Kieselguhr, la farine de mon- tagne, la terre de Santa-Fiora en Toscane, etc., bien que maigres et peu plastiques, se prêtent toutefois, après avoir été mouillées avec un peu d'eau, à être moulées, et prennent une consistance qui n'est pas inférieure à celle des cartouches de dynamite. J'ai expérimenté dans cette direction, en me servant de la farine fossile de Santa-Fiora; j'eu ai fait des pains prisma- tiques, cylindriques, qui ont bien tenu, malgré l'imperfection des instru- ments de moulage dont je pouvais me servir. Ces pains humides doivent êtreséchésà ioo degrés pour en chasser l'eau : la dessiccation ne lesgâte pas; ils conservent l'état d'agrégation qu'on leur a donnée; ils sont très-absor- bants, tout autant que la matière dont on les a formés. Il reste alors à y { 35i ) faire pénétrer le liquide explosif, ce tqui me semble ne présenter aucune difficulté. Il suffit, en effet, de les plonger verticalement dans le liquide qu'on vent y introduire, et l'absorption se fait très-promptement. Il est utile de faire l'immersion graduellement, pour que l'air qui remplit les vides de la matière poreuse puisse se dégager par la partie des moules qui sort du liquide et qui, en peu de temps, s'imbibe elle-même. On peut rendre plus prompt le dégagement de l'air, en faisant le vide sous une cloche qui couvre le récipient dans lequel se fait l'opération; en laissant ensuite ren - trer l'air dans la cloche, la pénétration du liquide réussit parfaitement ; au reste, ce moyen ne me semble pas nécessaire pour des moules de la forme et des dimensions des cartouches ordinaires de dynamite. J'ai fait, comme j'ai dit, mes essais sur la farine fossile de Santa-Fiora : je n'ai pas eu à ma disposition du Kieselguhr, mais je pense que cette matière doit se prêter aux mêmes manipulations. » J'ai cherché à déterminer la quantité de nitroglycérine que les pains ainsi préparés peuvent absorber: ces essais n'ont pas été exécutés avec ce liquide même, pour éviter la préparation et le maniement de quantités considérables d'une matière aussi dangereuse. J'ai opéré en me servant de l'huile d'olive, qui, par sa consistance, représente très-bien la nitrogly- cérine. J'ai donc déterminé exactement combien de cette huile absorbait un pain séché à ioo degrés et d'un poids donné; et, en tenant compte de la densité de l'huile et de celle de la nitroglycérine, je me suis convaincu qu'on obtiendra, par mon procédé, de la dynamite à ^5 pour ioo de ma- tière explosive, telle qu'on l'exige ordinairement. » En opérant comme je viens de le dire, on évite toute action violente de pression ou de frottement: les pains sortant du bain de nitroglycérine n'ont plus besoin que d'être placés dans un endroit convenable, pour que l'excès du liquide s'écoule; ils sont alors disposés à être enveloppés dans le papier parchemin et livrés à la vente. » Dans l'impossibilité d'exécuter, dans mon laboratoire, des expériences qui pourraient contrôler mes prévisions de succès du nouveau procédé, je livre mes idées aux fabricants de dynamite ; eux seuls sont à même de l'essayer et de la compléter dans les détails. Pour ma part, je serais heu- reux si j'avais rendu, par cette Communication, un service aux fabricants et à l'humanité, en diminuant les dangers qui accompagnent une industrie très-importante et à laquelle j'ai quelque droit de paternité, comme inven- teur de la nitroglycérine. » ( 35a ) ÉCONOMIE RURALE. — Sur la Carte agronomique de l'arrondissement de Rethcl (Ardennes). Note de MM. 3Ielcy et Nivoit, présentée par M. Daubrée. « La Carte agronomique de l'arrondissement de Rethel a été exécutée d'après les mêmes principes que celle de l'arrondissement de Vouziers, publiée en 1873. » Nous avons été surtout dominés par celte idée qu'une Carte agrono- mique ne doit pas se borner à indiquer aux cultivateurs la nature du sol arable, mais qu'elle doit faire connaître en même temps la nature du sous- sol, qui, au point de vue agricole, joue un rôle très-important. Si le sous- sol ne détermine pas seul la composition de la terre qui le recouvre, il con- serve toujours une influence prédominante sur cette composition. De plus il imprime au relief topographique son caractère particulier. Il exerce sur la végétation une action de premier ordre par la manière dont il se com- porte à l'égard des eaux pluviales. Il contient enfin des amendements, des engrais minéraux, des sources, en un. mot toute sorte de substances utiles à l'agriculture. » Nous avons donc été conduits par la force des choses à prendre les grandes divisions géologiques comme bases de la classification des terres, à faire en d'autres termes une Carte géologique agronomique. » Voici les divisions que nous avons admises dans l'arrondissement de Rethel : i° alluvions modernes ; 20 limon ou argile sableuse des alluvions anciennes; 3° gravier, sable ou glaise des alluvions anciennes (diluviums gris); 4° terrains diluviens de diverses natures, formés généralement sur place aux dépens de la roche sous-jacente ; 5° sahles et glaises tertiaires; 6° craie blanche; 70 marnes crayeuses; 8° sables argileux verdâtres avec no- dules phosphatés noirâtres ; q° gaize ; io° sables verts et argiles de gault avec nodules phosphatés activement exploités ; 1 i° calcaires à astartes ; 12° calcaires coralliens ; i3° groupe oxfordien. » Les terrains portés sous les nos 2, 3, 4 »e sont indiqués sur les Cartes purement géologiques que quand ils ont une importance notable. En raison de la grande échelle que nous avons admise ( 1 à 40000), nous avons pu les délimiter partout où nous les avons observés, indication d'autant plus importante que ce sont souvent ces terrains qui donnent les meilleures terres végétales. » Dans chacun des compartiments tracés sur la Carte, la nature de la terre végétale change nécessairement d'un point à l'autre, ainsi que celle ( 353 ) du sous-sol. Ces variations ne se font pas cependant au hasard. Nous les avons d'ailleurs indiquées sur la carte par des lettres et des points assez rapprochés pour qu'on puisse en tirer une idée générale sur la constitu- tion agronomique d'une région déterminée, de même que, à la simple inspection d'une carte topographique ne donnant les altitudes que d'un petit nombre de points, un observateur exercé peut se représenter le relief d'une contrée. Ces lettres, indépendantes du compartiment géologique où elles se trouvent, sont au nombre de dix-sept. Nous les avons affectées d'un indice faisant connaître le degré d'humidité ou de sécheresse : i dési- gnant les terres très-sèches, 5 les terres très-humides ou marécageuses et les autres chiffres des degrés intermédiaires. » Les terrains que nous venons d'énumérer sont loin d'avoir une égale importance dans l'arrondissement de Relhel. L'Aisne qui coule à peu près de l'est à l'ouest est bordée par des alluvions modernes assez étendues qui donnent généralement de bonnes terres. Au sud de cette rivière, le sol est presque entièrement constitué par la puissante formation crayeuse recou- verte ça et là de limon ou de quelque dépôt de grève. On retrouvera encore la craie blanche au nord de l'Aisne dans la partie orientale de l'arrondisse- ment ; maislà, elle disparaît en grande partie sous le limon. En somme, si l'on néglige les dépôts modernes et quaternaires qui la recouvrent, la craie s'étend sur près de la moitié de la surface de l'arrondissement. Elle donne des terres naturellement médiocres, qui ne produisent des récoltes qu'à force de soins et que l'on a boisées en essences résineuses sur une assez grande étendue, depuis une quarantaine d'années. » Après la craie, la marne crayeuse est la formation la plus importante. Elle s'étend à ses pieds, en large bande dirigée du nord-ouest au sud-est, recouverte aussi par des lambeaux de limon, parfois assez épais. On y trouve d'excellentes terres à blé, propres- aussi à la culture de la betterave à sucre, qui, dans ces dernières années, a pris une grande extension. » L'argile sableuse verte et surtout la gaize, qui jouent un rôle si consi- dérable dans la constitution agronomique de l'arrondissement de Vouziers, sont ici peu développées ; on ne les rencontre que dans les cantons de Chaumontet deNovion. » lien est de même du calcaire à astartes et des calcaires coralliens, qui n'affleurent que dans le fond de quelques vallées et ne tardent pas à disparaître complètement à l'ouest pour laisser reposer directement la gaize sur l'oxford-clay. » Les sables verts sont un des groupes géologiques les plus intéressants C.R., 1876, >° Smf.irc, (T. LXXXIII, 1M"!Î.N 46 ( 354 ) de l'arrondissement de Rethel, à cause de la couche de nodules phosphatés qui existe à In séparation des sables et de l'argile du gault. Le canton de Novion-Porcien en offre une assez grande étendue ; un de leurs caractères agricoles les plus saillants est la culture des arbres fruitiers. » Enfin l'oxford-clay afflue dans la partie nord-est de l'arrondissement; c'est là que poussent les plus belles forêts des Ardennes. « La Carte que nous venons d'esquisser à grands traits doit être accom- pagnée d'un volume de texte destiné à compléter ces indications. On y trou- vera des renseignements sur la constitution topographique du sol, l'hy- drographie, la composition chimique des terres, des amendements, des engrais minéraux et des eaux, les cultures de l'arrondissement, etc. » CHMIE PHYSIOLOGIQUE. — Note sur la fermentation des fruits plongés dans l'acide carbonique; par MM. J. Joubert et Cii. Cuamberland. « Nous demandons à l'Académie la permission de lui soumettre les résultats des expériences que nous avons entreprises sur la fermentation des fruits plongés dans le gaz acide carbonique, à la suite de la Communication faite par M. Fremy dans la séance du 17 juillet dernier. » Nous avons opéré de la manière suivante : Les fruits (cerises, prunes, groseilles à maquereau, etc.), choisis aussi sains que possible et que, pour plus de sûreté, nous avons pris sur l'arbre lui-même, ont été introduits dans des éprouvettes à gaz ordinaires, placées sur le mercure et en partie remplies d'acide carbonique pur. Pour éviter toute meurtrissure de la surface nous ne mettons qu'un fruit dans chaque éprouvette. » Quand le volume du gaz a cessé d'augmenter sensiblement, le fruit est retiré et nous en extrayons la pulpe intérieure, en prenant toutes les précautions pour empêcher le contact direct ou indirect de cette pulpe avec la surface. Pour les cerises, nous enlevons la pellicule avec une pince; pour les groseilles, nous détachons une partie du fruit avec un couteau et nous puisons à l'intérieur avec une petite cuiller d'argent, la pince, le couteau et la cuiller venant d'être passés dans la flamme. » Dans ces conditions, jamais l'examen microscopique de l'intérieur du fruit ne nous a montré de cellules de levure. On aperçoit bien dans le champ quelques cellules rondes à granulations, mais on les rencontre également dans les fruits qui n'ont pas été plongés dans le gaz acide car- bonique. D'ailleurs ces cellules, par leur aspect, se distinguent nettement de toutes les levures connues. » Une expérience très-simple ne laisse place à aucun doute sur leur ( 355 ) véritable nature: la pulpe, extraite avec les soins nécessaires, introduite dans du moût de raisin, ne le fait pas fermenter. Dans le grand nombre d'expériences que nous avons faites, il n'en est pas une seule qui nous ait donné la moindre trace de fermentation. » La contradiction entre les résultats de M. Fremy et les nôtres est donc absolue. L'explication en doit être cherchée dans les circonstances parti- culières des deux expériences; nous serions portés à l'attribuer principa- lement à deux causes : le lavage prolongé des fruits et leur entassement dans un flacon. » Le lavage, nous l'avons constaté, est impuissant à enlever tous les germes de la surface et il a l'inconvénient de tendre à détacher le fruit de sa queue ; l'entassement, sut tout dans une expérience d'aussi longue durée que celle de M. Fremy, ne peut que produire des meurtrissures ou des décbireinents de la pellicule, toutes causes ayant pour effet d'établir une communication de l'intérieur avec l'extérieur. Le fait de cette communi- cation serait sans doute très-difficile à constater à l'œil nu, mais nos expé- riences nous font croire qu'il s'est produit d'une manière nécessaire dans celles de M. Fremy. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Fermentai ion cellulosique, produite à l'aide d'organes végétaux, et utilisation probable du sucre dans la végétation pour la formation de la cellulose. Note de M. Durin. (Extrait.) « Dans une Communication précédente, nous avons rendu compte de la production de matières cellulosiques dans les solutions sucrées, sous l'influence de ferments particuliers. Ayant observé ce genre de fermen- tation dans les sucs de végétaux vivants, nous nous sommes demandé si, dans la végétation, le sucre ne concourait pas à la formation des cellules. Nous avions à chercher : i° si, à l'aide des ferments contenus dans les organes végétaux, la transformation du sucre en produits cellulosiques pouvait s'effectuer; 2° si l'on pouvait saisir cette cellulose à l'état tran- sitoire dans les plantes; 3° si la production de cellulose dans les plantes correspondait à une disparition de sucre. » i° Production de matières cellulosiques sous l'influence des ferments végé- taux. — ... Les graines grasses ont paru offrir un avantage sur les autres organes; elles sont moins susceptibles d'altérations rapides. Solution sucrée : 5oocc contenant, sucre de canne 1 1 er,43 |>. ioo j » 46.. graine de colza fraîche. ... 10 , oo ( 356 ) » La fermentation cellulosique a été rapide, afin d'éviter les altérations résultant d'un contact prolongé; elle a été arrêtée au huitième jour. » Le liquide obtenu, extrêmement visqueux, a été analysé. 346r. 455 de ce liquide contenaient, avant fermentation, sucre 3, 948 » après fermentation, sucre de canne traces » » lévulose 1 ,58o » » cellulose précipitée.. 1,618 » H y avait eu un peu d'acide acétique et d'alcool formés. Cette expé- rience laissait entrevoir aussi le dédoublement du sucre de canne. » Une solution de sucre interverti n'a pas éprouvé de fermentation cel- lulosique, mais la lévulose s'est peu à peu transformée en acide acétique. » 20 Le carbonate de chaux favorisant la fermentation cellulosique, une solution sucrée de la composition suivante a été préparée : Eau (volume total de la solution) ?.ooocc Sucre de canne ionfT Graine de colza . . 35Br Carbonate de chaux. » L'essai, commencé le 18 août 1875, a été arrêté le 21 suivant : Analyse du produit fermenté : sucre de canne 1 ,87 p. 100 » lévulose 3,17 » cellulose précipitée. . 2,98 » Il y avait de l'acétate de chaux dans la liqueur. La probabilité du dédou- blement se confirmait encore. » La cellulose gonflée qui se forme présente les mêmes caractères que celle des fucus et des algues; comme cette dernière, elle a de l'affinité pour la chaux. Boehm, Wolf, Mayer ont reconnu le pouvoir absorbant de la cellulose des fucus pour la cliaux, et Scheibler a même obtenu des combi- naisons définies remarquables de la chaux avec des matières cellulosiques qu'il appelait dextrane insoluble. » Les fucus provoquent eux-mêmes la fermentation cellulosique avec pi 11s ou moins d'énergie dans les solutions sucrées faites avec de Veau de mer et avec de l'eau douce. » 20 Dans tous les végétaux il y a une matière autre que le sucre cristallisable, la glucose, les nommes pouvant se transformer en glucose par les acides. — Quelquefois celte matière peut être matériellement constatée ; dans le nopal, par exemple, la cellulose visqueuse peut être retirée par pression des ra- ( 357 ) quelles et par précipitation alcoolique. Le protoplasma est aussi presque toujours mucilagineux. » 3° La production de cellulose dans les plantes correspond à une disparition de sucre; inversement, l'arrêt de certaines jonctions de végétation augmente la quantité de sucre localisé dans les tiges. — En général, on peut remarquer que le sucre de canne, dans les plantes, n'existe guère qu'à l'état transitoire; et, lorsque la plante est arrivée au terme de son développement, quellea porté ses fruits, elle n'en contient plus guère. MM. Peligot et Corenwinder l'ont constaté pour la betterave. 11 n'en est ainsi, bien entendu, que lors- que les organes de formation du sucre dans les plantes ont cessé d'exister; dans la betterave portant des graines, les feuilles latérales tombent, et la tige est alimentée par le sucre contenu, comme réserve, dans la racine. Dans d'autres cas, si la partie foliacée continue à fonctionner, et si l'em- ploi du sucre se ralentit, il y a, au contraire, augmentation de sucre dans les parties où il se localise. De plus, le sucre de canne existe en quantité tnaxima et la glucose en quantité mini ma vers la racine; en remontant vers les parties vertes, le sucre de canne disparait et la glucose domine. Or les parties vertes sont celles où l'accroissement se montre le plus rapide et où il se forme le plus de cellulose nouvelle. » Exemples. — Dans les zones tempérées, en Andalousie, les cannes à sucre arrivent à maturation complète vers la fin de mai; elles contiennent alors leur maximum de sucre de canne et le minimum de glucose. Elles peu- vent être bisannuelles sans donner de graines; après une courte suspen- sion, elles recommencent à se développer si on les laipse en terre une se- conde année, et alors le sucre de canne diminue, la glucose augmente, et il se forme de la cellulose puisque la piaule grandit. Densité Sucre cristallisable Glucose par litre Dates. du jus. par litre de jus. de jus. Juin 3o 1075 186,40 1 ,63o Juillet 8 1074 182,00 3,3oo Juillet 14... 1070 153,70 6,3oo Juillet ?.g. .. . 1062 "47»3o 3,g20 (sécheresse). Août 18 1057 iti,3o i3,8oo » On voit donc, dans ces cannes à sucre, le sucre disparaître el la glucose augmenter en raison de l'activité de l'accroissement de la plante. » Maïs. — Deux tiges absolument semblables ont été choisies avant la floraison, sur le même plant, au Muséum : l'une a été laissée à son libre dé- veloppement; l'autre, privée de ses épis au fur et à mesure de leur nais- ( 358 ) sance. Un peu avant la maturation, les tiges, coupées à égale longueur à partir du premier nœud au-dessus de la racine, pesaient nues : 1 Poids. i° Tige laissée libre et ayant fructifié Pcids 184,00 2° Tige privée de ses épis au moment de leur formation « 290,00 Première tige : Sucre cristallisable 4 >85 p. 100 pour toute la tige. 8,92 Glucose 0,10 » 0,18 Deuxième tige : Sucre do canne §,99 * 25, 07 Glucose 0,10 » °>29 » Dans la première tige, le sucre avait été en partie employé à nourrir les épis; dans la seconde, il s'était accumulé dans cette lige. » Caroubier. — Les cosses de caroubier contiennent de 7 à 20 pour 100 de sucre de canne et de 5 à i3 de glucose, suivant l'époque de végétation. L'enveloppe des graines est de la cellulose cornée. Lorsque ces graines tout mûres, l'emploi du sucre s'arrête et la cosse en contient le maximum. Ne semble-t-il pas que la localisation si abondante du sucre dans ces cosses a pour raison la formation de cellulose des graines? Il paraît donc que les plantes renferment un ferment pouvant transfor- mer le sucre en cellulose, et que le sucre concourt à la formation de la cellulose dans la végétation (1). » CHIMIE physiologique. — Sur les mierozymas de l'orne germéeet des amandes douces, comme producteurs de la diastase et de la synaptase, à propos d'une Note de MM. Pasteur et Joubert; par M. A. Béciiamp. (Extrait.) « La Note de MM. Pasteur et Joubert (Comptes rendus, t. LXXXIII, p. 5) soulevé, au sujet de l'origine, de la destination et de la fonction deszymases, plus d'une objection. Comme la manière de voir des auteurs aboutit à la réfutation de celle que j'ai émise, en plusieurs circonstances, comme fondée sur l'expérience, je prie l'Académie de me permettre de défendre celle-ci en invoquant de nouveau l'expérience. » Selon MM. Pasteur et Joubert, « La diastase n'est pas formée par des cellules autonomes; il en est de même de la pep- sine, de la synaptase, des ferments solublcs du pancréas, etc. Tous sont produits: par des cellules faisant partie d'organismes élevés, dont la vie générale et les fonctions ne sont pas concentrées dans la sécrétion de ces ferments solubles. La levure de bière produit un fer- (1) Le Mémoire sera publié in extenso dans les Annales agronomiques. ( 359 ) ment soluble, inversif du sucre de canne, mais indépendant de la fonction de la levure, tout au moins quand celle-ci s'exerce sur les glucoses proprement dits, où l'inversion est sans objet. En d'autres termes, la fonction du ferment inversif soluble des levures alcooliques ne se confond pas avec la fonction de ces levures. Il n'en est pas ainsi du ferment soluble de l'urée. Ferment soluble et ferment organisé agissent de même sur leur matière fermentes- cible, c'est-à-dire sur l'urée, parce que le ferment soluble présuppose l'existence de l'être organisé, et qu'inversement le petit végétal donne lieu, pendant sa vie et d'une manière né- cessaire, au ferment soluble. » » Il y a là toute la pensée actuelle de M. Pasteur sur ce grave sujet. Je prie l'Académie de me permettre une citation tirée d'un travail que j'ai eu l'honneur de lui présenter autrefois : » Une zymase ou ferment soluble est toujours le produit de l'activité d'une cellule ou d'un groupe de cellules vivantes. Spontanément, aucune matière albuminoïde ou autre ne devient une zymase, ou n'aqtiiert les propriétés des zymases ; partout où celles-ci apparais- sent, on est sûr de trouver quelque chose d'organisé (i). » Avant mes recherches, on croyait, en effet, que les ferments soluhles étaient le résultat d'une certaine altération des matières animales ou des filbuminoïdes. » Dans la précédente Communication j'ai rappelé que MM. Estor, Saint- pierre et moi avions démontré que les organismes microscopiques de la bouche et l'un de leurs produits, la sialozymase, possèdent la même acti- vité saccharifiante sur la fécule. Il ressort de mes recherches ultérieures que ce sont les microzymas (certaines granulations moléculaires des au- teurs) qui, dans chaque cellule de levure, dans chaque centre organique des organismes plus compliqués, animaux ou végétaux, chacun selon sa nature et le but qu'il doit atteindre, recèlent l'aptitude à produire les zy- mases et en possèdent respectivement les fonctions. » Dansplnsieurs publications antérieures, j'ai expliqué l'interversion du sucre de canne, la fluidification et même la saccharification de l'empois de fécule sons l'influence de certains microzymas, moisissures et autres fer- ments figurés, par la sécrétion osmotique d'un ferment soluble au contact de la matière transformable , ft-rment soluble préexistant dans le micro- zyma, etc. C'est ainsi que j'ai montré les microzymas de la craie contenant une zymase. M. Estor et moi nous avons fait voir que les microzymas du foie, bien lavés, fluidifient également l'empois. La fibrine, grâce aux micro- zymas qu'elle contient, fluidifie également le même empois. De là à essayer (i) Comptes fendus i t. LXVI, p. 422. Cette citation figure au Dictionnaire de la langue française de M. Littré, à la suite du mot zymasf. (36o ) fie démontrer que, généralement, les microzymas d'une glanrle, d'un tissu, d'une cellule, sont doués des propriétés des zymases de ces glandes, tissus ou cellules, il n'y avait qu'un pas. Je vais m'appesantir surtout sur trois des cas invoqués par MM. Pasteur et Jouberl et démontrer que l'activité de la pancréazymase, de la diastase et de la synaptase réside dans les mi- crozymas du pancréas, de l'orge germée, des amandes. » 11 est assez facile d'isoler les microzymas du pancréas, de l'orge ger- mée el des amandes doues. Je décrirai ailleurs, en détail, le procédé appliqué à chaque cas; il est d'ailleurs plus ou moins semblable à celui que nous avons décrit, M. Estor et moi, à propos des microzymas du foie. » Pancréas. — Les microzymas du pancréas (bœuf, chien) étant isolés et bien lavés, fluidifient rapidement et saccharifient l'empois de fécule. Le tissu du pancréas est d'autant moins actif qu'il a été mieux débarrassé de ses microzymas (i). » Orge germée. — Les microzymas de l'orge germée étant isolés et bien lavés à Veau, jusqu'à ce que l'eau de lavacjc ne saccharifie plus l'empois de fécule, sont introduits dans de l'empois nouveau ; au bout de quelques heures à la température ordinaire, de quelques minutes à 5o-6o degrés, l'empois est non-seulement fluidifié, mais saccharifie comme avec la diastase elle- même; par la détermination du pouvoir rotatoire, on s'est assuré que plus de 75 pour roo de la fécule avaient été transformés en glucose. Et cette grande activité est conservée après une et même deux actions successives de la même masse de microzymas. Toutefois cette activité diminue, comme si les microzymas s'épuisaient peu à peu. » Orge non germée. — Les microzymas de l'orge non germée sont moins nombreux et, toutes choses égales d'ailleurs, presque aussi actifs que ceux de l'orge germée. La germination a donc pour effet, non la création, mais la multiplication des microzymas. Il résultait de cette observation que l'orge naturelle devait contenir une zymase possédant quelque chose de l'activité de la diastase : c'est, en effet, ce que l'expérience a confirmé. • A mandes douces. — Les microzymas isolés d'une émulsicn d'amandes douces sont empâtés dans l'huile de l'émulsion. Après avoir enlevé l'huile par l'éther et les avoir lavés à l'eau, jusqu'à ce que l'eau de lavage fût sen- siblement sans action sur l'amygdaline, les microzymas ont été introduits (1) Ce fail n été rite dans le Mémoire de M. J. Béchamp : Des microzymas et de leurs fonc- tions riii.r différents âges d' un même e'ire : Comptes rendus, t. LXXXI, |>. 226, et Thèse de la Faculté de Médecine de Montpellier, 1875). ( 36i ) dans une solution de la même amygdaliue : à 5o-6o degrés, la décomposi- tion n'a pas tardé à être complète; on pouvait constater la formation du glucose, et dans la liqueur distillée la présence de l'essence d'amandes amères réunie en gouttelettes, enfin celle de l'acide cyanliydrique par les moyens connus. Mais ce n'est pas tout : dans des recherches encore iné- dites sur les zymases, je me suis assuré que la synaptase pouvait fluidifier l'empois de fécule. Cette propriété devait également appartenir aux mi- crozymas des amandes. Ceux qui avaient déjà agi sur I'amygdaline ont été mis dans l'empois et celui-ci a été fluidifié au bout de quelques heures; les mêmes microzymas, retirés de l'empois fluidifié, remis dans une nou- velle solution d'amygdaline, ont encore développé la fermentation. » Levure de bière. — Il y a quelques années, j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie une Noie sur ce qui arrive quand, parle broiement, on réduit la levure en ses microzymas (i ). Eh bien, ces microzymas introduits dans l'eau sucrée s'intervertissent très-rapidement. On croyait que la zymase de levure avait pour fonction spéciale l'interversion du sucre de canne; elle fluidifie également l'empois pour former la fécule soluble, et cette pro- priété est également possédée par les microzymas. » Les microzymas du pancréas, de l'orge naturelle ou germée, des amandes, de la levure, possèdent donc la fonction chimique de la pan- créazymose, de la diastase, de la synaptase et de la zymase de levure ou zymozymase. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Rectification relative à une Communication précédente sur la panification aux Etats-Unis et les propriétés du houblon comme ferment. Lettre de M. Sacc à M. le Président. « Le procédé américain de panification que j'avais indiqué (2) n'ayant donné en Europe, d'après les expériences de M. Pasteur (3), que de mauvais résultats, j'ai cherché d'où venait l'insuccès : je viens de reconnaître que j'avais été induit en erreur par le boulanger qui avait opéré sous mes yeux; voici comment on prépare et comment on emploie ce levain : » Levain. — Prenez 4 onces de houblon frais et 6 quarts d'eau ( le quart est 1 litre;) faites bouillir et réduire à 3 quarts, tamisez bouillant et versez aussitôt sur 3 pintes de (1) Annales de Chimie et de Physique, 4" série, t. XXIII, p. 44^; 1871. (2) Comptes rendus,, t. LXXXI, 6 décembre 1875. (3) Comptes rendus, 10 juillet 1876, page 107 de ce volume. C. K., 1876, a» Semestre. (T. LXXXI1I, N° S.) 47 ( 36a ) farine. (La pinte vaut { litre '.. Ajouter i cuiller à bouche de gingembre et une autre de sel Quand le mélange est froid, ajoutez -y i pinte de levain froid de pâte, ou de bière ; il se gonfle aussitôt ; on y ajoute alors assez de farine de mais pour en faire une pâte épaisse; on la découpe en tranches minces, qu'on sèche le plus rapidement possible en les exposant au soleil, sur une planche où l'on a soin de les retourner souvent. On peut aussi sécher à l'étuve; l'essentiel est que la dessiccation soit prompte et totale. Alors on pulvé- rise le ferment et on le conserve dans des vases clos ou dans des sacs en papier qu'on suspend au plafond de la cuisine. » Ce ferment n'est donc pas autre chose que du levain de pâte ordi- naire, associé à de la farine de maïs et à une solution de houblon. Dans cette préparation, le houblon n'est donc pas le ferment, comme je l'avais cru, mais la substance conservatrice du levain, qu'elle empêche de subir la fermentation lactique. Il y a là une action fort intéressante, qui n'échap- pera certainement pas à la sagacité de M. Pasteur. En deux mots, le levain américain permet de conserver cette préparation indéfiniment fraîche, ce qui est toujours important, mais surtout en été. » Pain. — Pour faire cinq pains, prenez 2 quarts (litres) d'eau, délayez-y une cuiller à bouche de ferment, et ajoutez assez de farine pour faire une pâte épaisse qu'on laisse reposer vingt-quatre* heures, au frais en été, et au chaud en hiver. Le lendemain on mêle le levain avec assez de farine et d'eau pour obtenir les cinq pains qu'on enfourne de suite. Le pétris- sage exige le plus grand soin. » Voilà tout ce que j'ai à ajouter à ma première Communication, dont les bases étaient erronées; toutes les conséquences théoriques que j'en ai tirées sont naturellement fausses. Il n'en reste pas moins ce fait important pour la pratique, qu'on peut garder le levain américain aussi aisément que la farine, ce qui supprime le long et pénible travail de la fabrication des levains. » chimie physiologique. — Note sur la fermentation de l'urine, à propos dune Communication de M. Pasteur ; par M. H.-C11. Bastian. « Dans la séance du 17 juillet, M. Pasteur a lu à l'Académie une Note relative à la Communication que j'avais eu l'honneur de lui faire dans la séance du 10 juillet et qui se rattachait à la question de la génération dite spontanée. Je demande à l'Académie la permission de lui soumettre, aujourd'hui, les faits suivants : » Pour interpréter le fait, admis par M. Pasteur, que l'urine, rendue stérile par l'ébullition, peut entrer en fermentation par l'addition d'une quantité déterminée d'une solution de potasse préalablement portée à ( 363 ) ioo degrés, il se contente d'affirmer que quelques germes de bactéries peuvent survivre dans cette liqueur caustique, même à la température d'ébullition. « Cette hypothèse, assez incroyable par elle-même, a été absolument réfutée par un grand nombre des expériences que j'ai faites cette année. Ces expériences ont démontré que la solution de potasse bouillie peut fer- tiliser l'urine rendue stérile, seulement quand on l'emploie dans une pro- portion correspondant à l'acidité et à la quantité exacte de liquide sou- mis à l'expérience. En effet, si la solution de potasse ne fertilise l'urine stérile que par les germes vivants qu'elle contient, ainsi que le suppose M. Pasteur, une quantité très-petite de ce liquide ne devrait jamais être capahle d'agir sur une quantité indéfinie d'urine, et ce degré d'acidité ne devrait pas avoir d'importance. Je prierai M. Pasteur de vouloir bien don- ner une démonstration directe de ce fait, que des germes de bactéries peu- vent survivre dans un liquide aussi caustique que la solution de potasse faite dans les proportions pharmaceutiques, quand elle est portée, même pour quelques instants, à une température de ioo degrés. Aucune des expériences de son célèbre Mémoire de 1862 ne me paraît jeter de lumière sur ce point. » Je signalerai également à l'Académie ce fait, que l'urine fraîche et acide fermente après l'ébullition, sans l'addition de solution de potasse, mais seulement sous l'influence vivement provocatrice de la température de 5o degrés, quand son acidité n'est pas très-prononcée, c'est-à-dire quand elle peut être neutralisée par une quantité de solution de potasse ne dépassant pas 1 ~ pour 100. Ces liquides bouillis ne peuvent contenir des germes de bactéries vivants. M. Pasteur lui-même dit encore : « J'ai prouvé directement qu'ils périssent dans un milieu acide à 100 degrés. » » Je crois pouvoir ajouter que beaucoup d'autres, liquides organiques acides, dans lesquels tous les germes de bactéries auraient été tués de la même manière, resteraient stériles à une température de 25 degrés, quoique ces mêmes fluides fussent capables de fermenter en peu de jours et de four- miller de bactéries, s'ils étaient exposés à l'influence provocatrice de la température de 5o degrés. La découverte de ce fait me parait devoir être d'une importance immense, pour l'établissement de la vérité sur la doctrine des générations dites spontanées, et pour le renversement de la théorie vitale des fermentations, comme doctrine exclusive. » 47- ( 364 ) chimie PHYSIOLOGIQUE. — Observations relatives aux opinions attribuées par M. Bastian à M. Tyndall, à propos de la doctrine des générations spontanées. Extrait de deux Lettres de M. Tyxdall à M. Dumas. « M. Tyndall écrit à M. Dumas, à la date du 26 juillet, de Brigue, dans le canton du Valais, qu'il a été surpris d'apprendre, par le Compte rendu du 10 de ce mois, que le Dr Bastian le signale comme garant de l'exactitude de ses expériences. Il trouve, au contraire, qu'à la température de 5o degrés C, fournie par le soleil des Alpes, rien ne donne raison au Dr Bastian. Tout ce qu'il allègue en faveur des générations spontanées s'obstine à ne lias se manifester. 1 Dans une seconde Lettre, à la date du 29, RI. Tyndall, après avoir lu la réponse de M. Pasteur à M. le Dr Bastian, donne son entière adhé- sion à notre confrère et réclame le concours de tous les esprits éclairés pour bannir de la Science cette doctrine des générations spontanées, qui ne s'appuie sur rien. ■ MÉTÉOROLOGIE. — Sur les poussières métalliques de l'atmosphère. Note de M. T.-L. Piiipson. « A l'occasion des Communications faites récemment par M. G. Tissa n- dier, j'ai l'honneur de rappeler à l'Académie que j'ai, pour la première fois, constaté la présence du fer dans l'air, dans une expérience faite au sud-ouest de Londres en 1866, et décrite dans l'appendice de mon livre sur les aérolithes (1). Cette expérience consistait à exposer à l'air en mou- vement, avec une vitesse d'environ i3 lieues à l'heure, des plaques de verre enduites de glycérine pure, qu'on examine ensuite au microscope et par les réactifs chimiques. » Par un fort vent du sud-ouest, à la suite de la période météorique de novembre, on constate sur la plaque des fragments noirs très-sem- blables à ceux de \nfig- 1 de M. Tissandier (Comptes rendus, 3 juillet 1876), mais plus gros : ces fragments donnent les réactions du fer. J'ai décrit ces fragments dans mon livre sous le nom de black angular particles. Dans l'espace de deux heures, j'en avais obtenu trois ou quatre, même sur une plaque de porte-objet d'un microscope, plaque n'ayant que quelques (1) Metcors,ai-rolit/ics andfalling stars; 1867,1}. 23o. ( 365 ) pouces d'étendue. Dans l'été, cette expérience ne m'a pas réussi; je n'ai pas rencontré non plus de fer dans une assez grande quantité de grêle, recueillie au mois de niai, cette année même. Ce n'est que dans l'hiver, jusqu'à présent, que j'ai pu ainsi recueillir des particules noires anguleuses, qui donnent du chlorure de fer avec l'acide chlorhydrique; ma première expérience sur ce sujet fut faite peu après le magnifique essaim d'étoiles filantes de novembre 186G. » Je saisis cette occasion pour rappeler encore que feu le baron von Reichenbach a recueilli sur le sommet des montagnes, en Allemagne, deux ans avant mon expérience, des poussières qui donnaient les réactions du fer et du nickel, observation qui a été consignée dans mon livre (p. 1 85 ). » Enfin, j'appellerai l'attention sur une Note adressée à l'Académie par M. H. von Baumhauer, le 4 mars 1872, quelque temps avant les observa- tions de M. Nordenskiold. Dans cette Note remarquable, qui traite des aurores polaires, il est question de plusieurs observations de particules magnétiques, enfermées dans des grêlons, surtout dans ceux de la chute de grêle à Padoue le 26 août i83/j (c'est-à-dire après la période météorique d'août). C'étaient des grêlons à noyaux gris cendré, consistant en grains de diverses grosseurs, attirables à l'aimant et contenant du fer et du nickel. (Comptes rendus, 4 mars 1872, p. 679.) » Il est à souhaiter que M. Tissandier continue ses intéressantes expérien- ces. Il existe certainement dans l'air un grand nombre de substances que l'analyse chimique ordinaire ne peut indiquer. » M. Chapelas adresse les résultats de ses observations d'étoiles filantes pendant les mois d'avril et de mai. M. Maille adresse une nouvelle Note sur la cohésion et l'inertie. La séance est levée à 4 heures et demie. I). ( 366 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 24 juillet 1876. (suite.) Notes sur le terrain crétacé du département de l'Yonne; par M. HÉBERT. Sans lieu, ni date; br. in-8°. Description des deux espèces d'Ilémipneusies de la craie supérieure des Py- rénées; par M. Hébert. Meulan, impr. A. Masson, sans date; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France.) Ondulations de la craie dans le nord de la France. Deux systèmes de plis, âge de ces plis; par M. HÉDERT. Paris, G. Masson, 1876; br. in-8°. (Extrait des Annales des Sciences géologiques.) Theojihili presbyteri et monachi diversarum artiumschedula, liber secundus, translatore Georgio BONTEMPS {Deuxième livre de l'essai sur divers arts; pat Théophile, prêtre et moine, traduit par Georges Bontemps). Paris, libr. du Dictionnaire des Arts et Manufactures, 1876; br. in-4°. Note sur la mesure des angles avec le goniomètre de Babinet. Caen, impr. F. Leblanc-Hardel, 1870; br. in-8°, deux exemplaires. The geografical distribution of animais and plants; Part II. Plants in their wild state; by Charles Pickering. Salem, mass, Naturalist'Agency, 1876; in-4°. Memoirs of the american Association for the advancement of Science; I. Salem mass, 1875 ; in-4°. Kortigem, not hengest, the invadcr of Kent. Communicated to the Society of anliquaries ; by H.-C. Coote. London, Nichols and Sons, 1876; br. in-4°. The milites stationarii considered in relation to the hundred and lithing of England, communicated to the Society of antiquaries; by H.-C. COOTE. London, Nichols and Sons, 1876; br. in-4- Surgical cases vith illustrations ; by Ch.-B. Brigham. Cambridge, Houghton, 1876; in-8° relié. (Présenté par M. le baron Larrey.) The proceedings of the linnean Society of New-South-fVales, vol. I, Part the first. Sydney, Cunninghame, 1876; in-8°. Records of the geological survey of India; vol. VIII, part I, II, III, IV. Calcutta, 1875; 4 liv. in-8°. ( 367 ) Memoirs of the geological survey of India. Palœontologia indica, etc., Ju- rassicfauna of Kutcli. Vol. I, II, série IX, 2; vol. I, III, série IX, 3. Cal- cutta, 1 8y5 ; 2 vol. in-4°. Cura anlisetlica délie ferile e proposta di un nuovo metodo. Memoria del cav. Dott. A. MlNlCH. Venezia, tip. Grimaldo, 1876; br. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Délia vita e délie opère di Simone slratico. Memoria del prof. F. ROSSETTI. Venezia, tip. G. Antonelli, 1876; in-4°. Memorie délia Société degli speltroscopisti italiani, raccolte e publicate per curadelprof. P. Tacchini. Dispensa 6a, giugno 1876. Palerrno, tipog. Lao, 1876; in-4°. Il radiomelro deCrookes. Memoria del prof. ROSSKTTI. Padova, tip. Randi, 1876; br. in-8°. L'exposizione di oggetli preistorici che ebbe luogo a Verona dal 20 febbraio al 3 aprile 1876. Cenni di G. Omboni. Venezia, tip. Grimaldo, 1876; br. in-8°. Verhandlungen des Natwforschenden vereine in Brùnn; XIII Band, 1874. Brûnn, 1874, br. in-8°. Verzeichniss beobachteter, polarlichter, zusammengestellt von Hermann Fritz. Vien,i873; gr. in-8°. Katalog der Bibliothek des Naturforschenden vereines in Briinn. Brùnn, 1875; in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 3i juillet 1876. Discours prononcés le 21 février 1876 sur la tombe de M. Adolphe Brongniart. Paris, Martinet, 1876; in-4° relié. Ministère de i Agriculture et du Commerce. Direction de l'Agriculture. Les irrigations dans le déparlement des Bouches- du -Rhône. Rapport sur le Concours ouvert en 1 875, pour le meilleur emploi des eaux d irrigation ; par J.-A. Barral. Paris, Imprimerie nationale, 1876; in-4°. Mesure de l'intensité calorifique des radiations solaires et de leur absorption par l'atmosphère terrestre; par M. A. Crova. Paris, Gauthier-Villars, 1876; in-4°. Mémoire sur l'emploi d'un nouveau sulfate d'alumine brut, propre à la cla- rification et à la désinjeclion des eaux des égouts de la ville de Paris; par M. Cagnant. Granville, typ. Cagnant, 1876; in-4°. ( 368 ) Mémoire sur la Myologie du Putois (Ptitoriiis commuais, Cuv.); par M. E. Alix. Paris, impr. Bouchard-IIiizard, 187G; br. in-8°. (Extrait du Jounint de Zoologie.) (Présenté par M. P. Gervais.) Compte rendu des travaux de la Société de Médecine, Chirurgie et Phar- macie de Toulouse, depuis le io mai 1870 jusqu'au 14 mai 1 876. Toulouse, impr. Douladoure, 1876; br. in-8°. Recherches physiologiques sur l'innervation du cœur,- par le Dr L. Miot. Bruxelles, II. Manceaux, 1876, br. in-8°. Traité pratique des maladies des ovaires et de leur traitement, précédé d'une Élude anatomique et physiologique de ces organes de l'ovariotomie; par A. Boinf.t. Paris, G. Masson, 1877; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey, pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1877.) Etudes électrochimiques des déiivés du benzol; par F. Goppelsroeder. Mulhouse, impr. veuve Bader, 1876; br. in-8°. Pradromi systematis naturalis vegetabitium hisloria numeii, conclusio; auc- tore Alphonso de Candolle. Parisiis, G. Masson, 1873; in-8°. La terra 71011 gira inlorno al Sole. Bozzetto di Franchini Giuseppe. Napoli, tip. N. Jovene, 187G; br. iu-8°. Monthly Report ofthe départaient of Agriculture Jor may and j une 1876. Washington, Government printing office, 1876; br. in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 7 AOUT 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Critique expérimentale sur la glycémie (suite). La glycémie est le résultat d'une fonction physiologique, elle prend sa source dans l'organisme et non dans l'alimentation. Note de M. Claude Bernard. « Dans mes précédentes Communications (i), j'ai décrit les méthodes et les procédés qu'il convient de mettre en usage pour la recherche du sucre dans le sang. Aujourd'hui j'aborderai le problème physiologique de la glycémie en lui-même et je montrerai tout d'abord que l'existence de la matière sucrée dans le sang n'est point un fait accidentel d'alimenta- tion, mais qu'elle constitue un phénomène physiologique aussi constant et aussi permanent dans l'organisme que tous les autres phénomènes de la nutrition, dont il n'est d'ailleurs qu'une expression directe. I. — La glycémie ne diffère pas chez les animaux carnivores et herbivores; ELLE EST INDÉPENDANTE DE L-ALIMENTATION. » Après avoir établi par mes anciennes expériences que le sucre existe dans le foie de l'homme et des animaux, quelle que soit leur nourriture, à (i) Comptes rendus, 12 et 19 juin 1876. C. R., 1876, 2e Semestre. (T. LXXX1I1, Nc C.) 4^ ( 37o) jeun ou même dans l'état de vie fœtale, il était facile de prévoir qu'un phénomène aussi général et aussi fixe ne pourrait pas être soumis à l'éven- tualité d'une alimentation essentiellement changeante. Dans les conditions normales, les herbivores introduisent dans leur appareil digestif une grande quantité de substances féculentes ou sucrées, tandis que les carnivores n'en prennent généralement pas ; et cependant nous trouvons que les quantités de matière sucrée contenues dans le sang de ces divers animaux sont exac- tement les mêmes. La méthode critique expérimentale que nous suivons ici exige que nous donnions avant tout la démonstration de cette propo- sition fondamentale, à l'aide de faits précis et décisifs. .» Si nous résumons en un tableau quelques expériences, prises en quelque sorte au hasard et dont nous aurions pu multiplier les exemples presque à l'infini, nous trouvons : Quantité de sucre dans le sang. \ i ,a5 (>. 1000 Lapins en pleine digestion tierces) f Chiens en digestion (viande) I ,32 .,45 1,10 i i , 24 Lapin à jeun 1 , 1 7 » Chien à jeun bien portant 1,21 » Chien à jeun et fébricitant 1 , \ 1 ■ Homme bien portant [alimentation mixte 1 , 17 » » Ainsi, on le voit, quelle que soit la nature de l'alimentation, chez les herbivores aussi bien que chez les carnivores, pendant la digestion, pen- dant l'abstinence et même pendant la fièvre, le sang renferme toujours à peu près les mêmes proportions de sucre. Ces faits me semblent assez nets pour réfuter les théories qui ont placé dans l'alimentation la source de la matière sucrée du sang, et assez clairs pour démontrer qu'il existe au contraire dans l'organisme vivant une fonction glycogénique qui entre- tient et règle la quantité de la matière sucrée dans le sang et la rend indé- pendante des conditions variables de la digestion. » Pour découvrir et démontrer expérimentalement la source du sucre dans le sang, nous suivrons une méthode physiologique simple et facile à comprendre. Nous analyserons le sang qui entre dans tous les organes, ainsi que celui qui en sort ; si le sang à sa sortie est plus riche en sucre qu'à son entrée, c'est qu'il aura nécessairement traversé un organe formateur de matière sucrée. ( 37i ) » J'ai annoncé dès longtemps que cet organe glycogénésiqueest le foie. Nous allons donner ici de nouveau cette démonstration en examinant la répartition de la matière sucrée dans le sang des diverses parties des sys- tèmes artériel et veineux, et en montrant : i° que le sang artériel a une teneur en sucre sensiblement égale dans tout son parcours; 2° que le sang veineux au contraire contient des quantités de sucre variables suivant les organes, mais toujours inférieures à celle du sang artériel ; 3° qu'un seul organe du corps fait exception à cette règle : c'est le foie, qui nous montre le sang sortant par les veines sus-hépatiques plus riche en sucre que le sang qui y entre par la veine-porte ou par l'artère hépatique. » Cette étude, ainsi conçue, nous conduira d'une manière certaine à la solution du problème, mais à la condition d'être fondée sur une critique expérimentale sévère. C'est pourquoi je désire préalablement revenir en quelques mots sur la rigueur des méthodes et les procédés d'expérimenta- tion que je mets en usage. « En parlant des conditions physiologiques dans lesquelles il faut se placer pour étudier la glycémie, j'ai précédemment insisté sur une règle essentielle, que j'appellerais volontiers le principe de la comparaison simulta- née, à cause de son importance en Physiologie. Pour comparer la teneur en sucre de deux sangs pris dans différents vaisseaux, il faut que l'extraction en soit faite d'une manière absolument simultanée. Si l'on procède autre- ment, on obtient des résultais qui ne sont point comparatifs, ces résultats discordants sont soumis pourtant à des lois qu'il s'agit avant tout de déter- miner si l'on veut bien fixer les règles de l'analyse du sucre dans la sang. » La première loi à connaître, c'est que le sucre augmente dans le sang toutes les fois qu'on pratique des hémorrhagies successives, surtout quand elles sont lentement produites. Ce fail général s'observe chez tous les ani- maux, qu'ils soient à jeun ou en digestion. Nous examinerons plus tard s'il y a lieu d'expliquer ces résultats par des conditions nouvelles de diffusion ou par les changements de pression que la saignée apporte dans la tension vasculaire ; pour le moment, je me borne à signaler les faits et à en tirer cette conséquence pratique, qu'il ne faut jamais faire porter l'expérience comparative que sur des liquides sanguins extraits simultanément des vaisseaux. » Quant au procédé chimique de dosage du sucre que j'ai fait connaître dans une précédente Communication (i), je me bornerai à rappeler que (i) Comptes rendus, séance du i :>. juin 1S76. 48.. ( 37a ) la coagulation du sang par le sulfate de soude et le dosage par le liquide de Fehling constituent un procédé très-délicat qui me semble exempt de toute cause d'erreur. Je me suis assuré qu'il n'existe dans le sang, traité par le sulfate de soude, aucune matière autre que le sucre (glycose) qui puisse donner lieu à la réduction cuivrique. D'autre part, j'ai vérifié par une méthode de contrôle que le procédé et la formule que j'emploie donnent une grande exactitude (à ^ à p u „■ près). Je citerai quelques chiffres comme exemples. Dans plusieurs échantillons de sang privé de sucre ou dont le sucre avait été comparativement dosé, on a ajouté une quantité connue de sucre (sucre interverti), et l'on a recherché, par le procédé du sulfate de soude et de la liqueur de Fehling, en faisant usage de la formule ~ 8000 . », . , • ' 1 ' TT ' • S = ? si 1 on retrouvait exactement la quantité de sucre ajoute. Voici le résultat de cinq expériences de contrôle : Nombres calculés. Nombres trouves. Différence. ire expérience. 1 ,26 de sucre p. 1000 1 ,23 o,o3 2* » 1,10 » 1,10 0,00 3e » 2,28 » 2,20 0,08 4e » 3,o3 » 3,oo o,o3 5e » i,58 •> 1 ,56 0,02 » Ainsi l'on a trouvé une fois exactement le même, ce qui peut être une coïncidence; mais, dans tous les cas, les écarts n'ont porté que sur la seconde décimale, dont on ne peut pas répondre à cause de la variabilité de la partie aqueuse du sang qui peut osciller dans ces mêmes limites, non-seulement chez les divers chiens, mais aussi chez le même animal, lorsqu'on lui a fait subir des pertes de sang plus ou moins consi- dérables. II. — Dans le parcours du système artériel le sang renferme une proportion DE SUCRE SENSIBLEMENT IDENTIQUE. » Pour établir cette proposition, nous avons comparé la teneur en sucre du sang des divers troncs artériels. » On a extrait simultanément, à l'aide de deux seringues, le sang des deux artères que l'on voulait comparer. On a traité les deux sangs immé- diatement par le sulfate de soude, sans attendre la coagulation spontanée qui amène des inégalités pour la cuisson du caillot et peut ainsi donner lieu à des causes d'erreur. » Sur quatre analyses simultanées et comparatives que nous avons ( 373 ) faites, nous avons trouvé f n . . o i .- ' «-rnraie 1,21 pour 1000 Première expérience. — Sang des artères. ■ . ■, ., ' l Carotide 1,21 » „ , • „ , ,. ( Crurale 1 , 3o » Deuxième expérience. — Sang des artères Carotide 1 ,3o » Troisième expérience. — Sang des artères. . I Crurale gauche . . 1 ,o3 _ ^ ., , . . . ( Aorte 1 ,1 î » Quatrième expérience. — !iang des artères . . . , , v ' b (Crurale i,i4 » Nous pouvons donc conclure de ce qui précède qu'à un moment donné il y a égalité dans la teneur en sucre du sang considéré dans les divers points du système artériel. Nous voyons en outre qu'à l'état or- dinaire celte richesse en sucre du sang artériel oscille entre 1 gramme et igr, 5o pour 1000 (1). Toutefois il faut rappeler ici ce fait important que la quantité du sucre augmente à mesure que l'on fait subir à l'animal des hémorrhagies lentes et successives. » Nous devons retenir dès à présent ce fait remarquable de l'augmen- tation du sucre dans le sang à la suite des hémorrhagies; on ne saurait l'expliquer par les conditions de l'alimentation, car celte augmentation du sucre survient chez des chiens nourris de viande ou à jeun. Il s'agit donc hien là d'une source intérieure de sucre dont la production se trouve ex- citée ou exagérée par des conditions particulières de l'organisme. III. — Dans le système veineux général la proportion de sucre est variable, MAIS TOUJOURS INFÉRIEURE A CELLE DU SANG ARTÉRIEL. » Première série d'expériences. Comparaison du sang artériel el veineux dans les membres. — Pour le membre postérieur, nous faisons l'extraction simul- tanée du sang dans l'artère et dans la veine crurale. » A cet effet, nous plaçons une ligature sur l'artère et la veine crurales; puis nous introduisons au-dessus de la ligature, dans le bout central de l'artère et dans le bout central de la veine, deux tubes ou deux sondes que nous faisons pénétrer à 5 ou 6 centimètres jusque dans les artère et veine iliaques primitives. Alors, à l'aide de deux seringues, nous faisons, pendant (1) On trouve parfois exceptionnellement des nombres plus forts. Récemment j'ai ren- contré un chien nourri de viande, paraissant bien portant, n'ayant encore subi aucune expérience, qui m'a donné pour teneur en sucre de son sang artériel carotidien 2 grammes pour 1000. ( 3;4 ) que l'animal est calme, l'aspiration simultanée du sang artériel et du sang veineux. » Sur 5 chiens opérés de cette façon, voici les résultats fournis par l'expérience : Sucre pour 1000 Sucre pour 1000 dans le sang artériel. dans le sang veineux. Premier chien i ,24 °>9^ Deuxième chien 1 ,00 0,88 Troisième chien 1,10 1 ,08 Quatrième chien 1 , 17 °>95 Cinquième chien 1 ,3o 1 ,02 » Dans le membre antérieur, le sang veineux se montre également plus pauvre en sucre que le sang artériel. » Dans une expérience comparative sur les deuxsangs, nous avons trouvé i6r,22 pour 1000 de sucre dans le sang de l'artère et ifr,og dans le sang de la veine. » Nous n'avons pas observé que l'abouchement du canal thoracique déversant le chyle dans la veine sous-clavière gauche apportât un change- ment sensible dans le rapport de la richesse sucrée des deux sangs (1). » Ainsi dans les membres le sucre se détruit, puisque le sang veineux qui en revient est plus pauvre en sucre que le sang artériel qui y pénètre. » Deuxième série d'expériences. Comparaison du sang artériel et veineux de la télé.— Nous avons comparé le sang artériel des carotides avec le sang veineux des jugulaires externes. » Sur trois chiens nous avons trouvé : Sucre pour 1000 Sucre pour 1000 dans l'artère carotide, dans la veine jugulaire. ïr sr Premier chien 1,10 o ,67 Deuxième chien 1,10 o,83 Troisième chien 1 ,5i o ,g5 » Le sang veineux qui revient du cerveau est plus pauvre en sucre que le sang artériel. » Sur un chien dont la glycémie avait augmenté par suite d'opération et d'hémorrhagies antérieures, nous avons extrait le sang des tissus de la dure-mère et perforant à l'aide d'un ( 1 Le chyle et la lymphe sont en général moins riches en sucre que le sang artériel. Nous reviendrons plus lard sur ces analyses en parlant de la digestion des matières féculentes et sucrées dont l'absorption se fait spécialement par la veine-porte. ( 375 ) troquari le torcular ou pressoir d'Hérophile, nous avons obtenu pour 1000 de sang : ] 6r, 21 de sucre dans le sang veineux des sinus rachidiens; iEr,35 » dans le sang veineux des sinus de la dure-mère; 2e', 70 » dans le sang artériel 1 . » Cette seconde série d'expériences nous conduit donc aux mêmes con- clusions que la première, relativement à l'appauvrissement du sang vei- neux. » En résumé, nous pouvons conclure que, normalement, le sang veineux des membres, du tronc, de la tète et du cou contient moins de sucre que le sang artériel correspondant; de sorte que la substance sucrée se dé- truit dans tous ces organes en proportions sans doute variables, mais assez difficiles à déterminer. » Nous allons prouver maintenant qu'il n'y a dans le corps qu'un seul organe qui fasse exception à cette règle : c'est le foie, qui, au lieu d'appau- vrir en sucre le sang qui le traverse, l'enrichit au contraire de cette sub- stance qu'il répand dans l'organisme d'une manière constante. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Observations de M. P. Thenakd à l'occasion de la Communication de M. Cl. Bernard. « Ce serait faire preuve d'une singulière ignorance, que de nier cette affinité spéciale que M. Chevreul a si bien désignée sous le nom A'ajfinité capillaire et de ne pas reconnaître l'influence qu'elle peut exercer sur les résultats quand on analyse les matières qui en sont douées. » Dans les recherches que j'ai poursuivies sur les corps noirs du fumier et leurs analogues, j'ai eu longtemps à lutter contre cette force particu- lière; et certainement il me serait resté des doutes sur leur composition, si le hasard ne m'eût conduit à un coup de main, à l'aide duquel je suis parvenu à détruire leur affinité capillaire pour les matières solubles aux- quelles ils étaient mélangés. » J'avais en effet laissé, dans une chambre où il gèle pendant l'hi- ver, un grand flacon rempli d'alumine gélatineuse; or, en ayant eu besoin au printemps suivant, je fus très-surpris de le trouver rempli d'eau, au fond de laquelle s'était précipitée une mince couche, d'une alumine, qui, sous le rapport de ses affinités capillaires, ne partageait plus qu'à un faible degré les propriétés de l'alumine en gelée. (1) Dans le liquide céphalorachidien on a trouvé 1 gramme pour 1000 de sucre. ( 376 ) » C'est ce procédé, pratiqué artificiellement, que j'appliquai à la purifi- cation de mes acides noirs. » En s'en tenant à l'acide humique, voici d'ailleurs comment je me suis contrôlé. » Par une légère modification au procédé ordinaire, je suis parvenu à obtenir d'emblée de l'acide humique entièrement soluble dans la potasse, la soude et l'ammoniaque, et dont la composition est constante. Cependant, en raison du sucre qui sert à le préparer, il laisse toujours un petit résidu à la combustion : ce résidu étant dosé, je prends un poids de 10 à i5 grammes de cet acide humique et je le dissous dans la potasse, puis je le précipite avec un léger excès d'acide sulfurique ou chlorhydrique. Ce précipité étant alors abondamment lavé, d'abord par décantation, puis sur un filtre, j'ob- tiens une volumineuse masse d'une boue dont il est impossible de chasser le sel de potasse ; mais, si alors je soumets cette boue pendant quarante- huit heures à un froid de 12 à i5 degrés, il se précipite au dégel un sable dense, qui représente à peine les deux centièmes de la boue congelée : jeté alors sur un filtre, lavé et séché à la manière ordinaire, ce sable redonne à très-peu près le poids d'acide humique employé et laisse toujours à la combustion un résidu un peu moindre que celui de l'acide humique primitif, et ce résidu ne contient que des traces presque insensibles de po- tasse. » De plus, chose à noter, ce précipité a toujours la composition exacte de l'acide humique normal (C14H,0O,°), tandis qu'il arrive très-fréquem- ment, surtout par les temps froids, et quand on force les doses de potasse, (pie la composition de l'acide humique varie; en effet, quand on n'use pas de la congélation, il se charge souvent d'eau dans des proportions très- variables, mais que nous avons vues paifois s'élever jusqu'à 18 équivalents au lieu de 10. » Ces faits me semblent avoir de grands rapports avec la méthode de préparation du sang que suit M. Cl. Bernard. Comment s'y prend-il en effet ? » Au sein d'une solution de sulfite de soude au maximum, il verse un volume égal de sang. Aussitôt le sang se coagule; puis bientôt, par l'éva- poration et le refroidissement, la cristallisation du sel s'opère. » Quelle différence y a-t-il, au point de vue qui nous occupe, entre cette cristallisation et ma congélation? Je n'en vois vraiment aucune; mais, si une différence existe, elle doit être toute en faveur de M. Cl. Bernard. Il modifie en effet dans un sens favorable, en les concrétant, les parties inso- ( 377 ) lubies du sang, et par là il détruit leur affinité capillaire pour les matières solubles dans le sulfate de soude, qui entrent dans sa composition ; en sorte que, les réactions ultérieures aidant, ces mêmes matières doivent toutes se retrouver dans les eaux mères, ce qui rend, au point de vue de l'affinité capillaire, l'analyse exacte. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'altération de l'urine. Réponse à M. le D1' Bastian; par M. L. Pastf.ur. « La réponse du Dr Bastian est à côté du point en discussion, tel qu'il l'a soulevé lui-même. » Ainsi que j'ai eu l'honneur de le dire à l'Académie dans la séance du 17 juillet, les faits avancés par le Dr Bastian, huit jours auparavant, sont exacts. Ces faits sont la reproduction, sous une autre forme, d'expériences consignées pour la première fois dans mon Mémoire des Annales de Chimie et de Physique, en 1862. Puisque je suis entièrement d'accord avec M. le D1' Bastian sur le résultat de son expérience, notre dissentiment ne porte que sur l'interprétation qu'il faut donner à cette expérience. » Cela posé, une Note du 17 juillet devait avoir et a eu pour but de reproduire l'expérience dont il s'agit, de f.içon à montrer au Dr Bastian que l'interprétation qu'il adopte est absolument inadmissible et démentie par l'expérience elle-même, quand celle-ci est conduite en vue de cette conséquence. » Voici ma démonstration : si l'urine rendue alcaline donne des bacté- ries SANS CONTENIR DE GERMES FÉCONDS DE CES ORGANISMES, il est de toute évidence que, pour le succès de l'épreuve, il importe peu, d'une part, que l'urine ait été neutralisée par de la potasse en solution ou par de la potasse solide qu'on vient de faire fondre, et, d'autre part, que l'urine ait été recueillie au sortir de la vessie (avec assez de précautions pour n'être pas souillée par les poussières extérieures), ou prise dans un vase quelconque. » Or, les expériences de ma Note du 17 juillet démontrent : i° que l'urine bouillie, rendue alcaline par de la potasse solide, ne produit plus de bactéries; 2" que l'urine fraîche, sortant de la vessie sans ébullition préalable et saturée de même, n'en produit pas davantage. » L'interprétation donnée par M. le Dr Bastian aux faits qu'il a avancés est donc absolument erronée. Voilà ce que ma Note du 17 juillet avait pour but de démontrer et ce qu'elle démontre incontestablement. » Si M. le Dr Bastian veut entamer le débat sur d'autres points, je ne C.K.,i8-G, a« Semestre. (T. LXXXHI N°G) 49 (378 ) m'y oppose pas. Toutefois, je demande qu'il reconnaisse d'abord que, sur celui-ci, qu'il a lui-même soulevé, il s'est complètement trompé. Agit autrement, ce serait éterniser la discussion sans l'éclairer. » BOTANIQiTK. — De la théorie carpellaire ((après des Loasées (2e partie); par M. A. Tréccl. « J'ai décrit dans ma dernière Communication la structure de la fleur des Microsperma bartonioides , Mentzetia Lindlejï, nuda et ornata ; voyons quelles déductions en découlent. » Pour admettre que l'ovaire infère de ces plantes soit produit par la coalescence de cinq feuilles calicinales, de cinq ou dix feuilles pétalines, de cent-cinquante à cinq cents feuilles staminales et de trois à sept feuilles carpellaires, il faut faire une série d'hypothèses que l'anatomie ne justifie pas plus que la raison. Il faut d'abord supposer que les feuilles calicinales se fusionnent latéralement entre elles, de façon que cbacun des cinq fais- ceaux de l'ovaire, qui sont placés au-dessous des intervalles de deux sépales, représente les deux plus gros faisceaux latéraux fusionnés des côtés adja- cents de deux feuilles calicinales. Il convient de faire remarquer que, dans cette hypothèse, les feuilles calicinales ne sont point accolées bords abords, puisqu'il y aurait une large marge de chacune d'elles, avec les faisceaux ter- tiaires et quaternaires la parcourant, qui serait supprimée. Il faut supposer aussi que ce même faisceau contient en outre les éléments fibro-vascu- laires du pétale placé au-dessus, inséré dans la fourche des deux faisceaux dits fusionnés. Je ferai observer à cet égard que, pour qu'une telle fusion pût avoir lieu, il faudrait que, dans toute la longueur de l'ovaire infère, la feuille pétaline eût une structure très-différente de celle de sa partie supé- rieure libre, puisque celle-ci est lamellaire, possède plusieurs faisceaux longitudinaux, et qu'elle s'insère au sommet de l'ovaire par un seul fais- ceau. Il y aurait donc contraction de la lame pétaline en un seul faisceau, puis fusion de celui-ci avec les deux faisceaux latéraux réunis des deux feuilles calicinales voisines. Il en serait de même pour les cinq pétales op- posés aux sépales des Mentzetia nuda et ornata, avec cette différence que le faisceau pétalin basilaire s'unirait avec la seule nervure médiane du sépale correspondant. » Le grand nombre des étamines constitue une autre difficulté non moins grave. J'ai compté dans une fleur de Mentzelia Lindleyi cent cinquante éta- mines, quatre cent soixante-deux dans une fleur de Mentzelia nuda et ( ^79) cinq cent dix dans une autre, etc. Ce sont donc de cent cinquante à cinq cent dix faisceaux qui s'ajoutent aux précédents et se fusionnent avec les dix faisceaux supposés sépalaires, augmentés déjà de ceux des pétales. Mais tous ces faisceaux staminaux ne sont pas insérés isolément sur les faisceaux de l'ovaire infère. Toutes les étamines, en effet, sont réparties assez également sur le pourtour de la partie supérieure de la coupe réceptaculaire, en petits groupes ou en petites séries de trois ou quatre à huit ou dix. Si l'on enlève avec précaution le parenchyme qui couvre les faisceaux, on trouve que plusieurs étamines, souvent celles de la même série, quelquefois celles de séries différentes, reçoivent leur fascicide vas- culaire d'un même petit faisceau , qui n'est qu'un rameau d'un faisceau plus fort, etc. » D'après la théorie des feuilles modifiées, chaque étamine étant une feuille, il faut de toute nécessité admettre que la feuille staminale la plus haut placée s'ajoute à une feuille staminale placée plus has, qu'à ces deux réunies s'en ajoute une troisième, une quatrième, une cinquième, etc., que ces cinq feuilles sont représentées alors par un seul faisceau, qui s'assemble lui- même avec un autre qui représente aussi plusieurs feuilles staminales, que le faisceau qui en résulte peut en recevoir encore un ou deux semblables, après quoi il s'insèie directement ou non sur l'un des dix faisceaux principaux de l'ovaire, qui lui-même peut contenir, toujours d'après la théorie, un pétale et une nervure médiane sépalaire (Mentzelia nuda et ornata) , ou un pétale et les faisceaux des deux côtés réunis de deux sépales conjoints {Mentzelia nuda, ornata, Lindeleyi et Microsperma bartonioides). » On est donc forcément conduit à dire que chacun des dix faisceaux de l'ovaire infère représente de quinze à cinquante feuilles et plus. Un esprit sé- rieux ne peut s'arrêter à une telle conclusion. Tout ce que l'on pourrait à la rigueur soutenir, c'est que chaque feuille florale a, dans ce faisceau, un prolongement fibrovasculaire, comme l'aurait admis la théorie phyto- nienne (dont j'ai démontré autrefois la vanité); elle y aurait un prolonge- ment radiculaire, comme l'on disait alors. Mais, que l'on y fasse bien atten- tion, cette hypothèse nouvelle nous ramène précisément, par une voie in- directe, à l'opinion que je propose. En affirmant que l'ovaire infère en question, de même que la tige, soit formé par des prolongements fibro- vasculaires des feuilles florales, la théorie assimilerait cet ovaire à la tige et au rameau qui le porte. Eh bien! oui, cet ovaire infère est un rameau creux disposé pour la reproduction. » Je n'ai rien dit encore des feuilles carpellaires. Si elles sont en nombre 49- ( 38o ) égal à celui des sépales, comme dans le Microsperma bartonioides, elles s'a- jouteront, suivant la théorie, aux feuilles calicinales. Mais s'il n'y a que trois carpelles, ou s'il y en a six ou sept, on ne peut plus admettre une telle supposition ; car alors chaque carpelle ne peut coïncider avec un sé- pale, s'y superposer, se fusionner avec lui. En effet, dix. n'étant divisible ni par trois, ni par six, ni par sept, le milieu des trois, des six ou des sept carpelles ne saurait coïncider avec trois, six ou sept des dix faisceaux prin- cipaux, et pourtant l'on ne voit réellement rien, sur les coupes transver- sales, qui puisse représenter les nervures médianes des feuilles carpellaires. Les placentas indiquent seuls la position des carpelles, et dans le Menlzetia Lindleyi la partie dite libre du pistil ou le plancher ne présente pas de traces de nervures médianes carpellaires ; il n'y pénétre que les six branches des trois faisceaux placentaires bifurques, comme je l'ai dit, au sommet de la loge. La théorie des feuilles modifiées se montre donc ici encore défec- tueuse. Elle ne représente que le chaos, la confusion de tous les faits. » Tout est clair, si l'on admet que l'ovaire infère est formé par un ra- meau qui se creuse, en allongeant les faisceaux sur lesquels s'insèrent suc- cessivement les organes périphériques de la fleur, de façon que les fais- ceaux placentaires, qui sont les plus centraux, sont le plus bas insérés, tandis que ceux des sépales prolongent ceux du bord de la coupe récepta- culaire. » Le mode d'insertion des faisceaux de tous les organes qui composent la fleur, sur ceux de cette coupe ou de l'ovaire infère, ou, si l'on aime mieux, la manière dont se ramifient les faisceaux principaux de cet ovaire, mérite aussi d'être pris en considération, et ne me paraît pas favorable à la théorie de la modification ou de la fusion des feuilles. » Dans les ovaires infères dont il s'agit ici, la ramification des fais- ceaux présente trois aspects principaux : i° ou bien de petits groupes fdu'ovaseulaires s'écartent des côtés du faisceau principal, ayant comme lui leurs vaisseaux sur la face interne; 2° ou bien le faisceau producteur s'élargit latéralement, en se courbant sur la face interne et donnant ainsi lieu à une gouttière ouverte ou comme fendue sur celte face, et des bords de laquelle s'écartent les rameaux du faisceau; 3° ou bien cette gout- tière se ferme tout à fait, ayant alors, sur les coupes transversales, l'ap- parence tubuleuse d'un petit axe. J'ai déjà signalé cette structure tubuleuse des faisceaux avant leur ramification, dans l'ovaire infère des Campa- nti lacées [Comptes rendus, t. LXXV, p. 779 et ailleurs). Cette disposition tu- buleuse est fréquente dans les ovaires infères des Microsperma barlonioides, (38i ) Mcnlzelia Linclleyiel muta. La forme en gouttière ouverte sur la face interne était plus ordinaire clans le Menlzelia omala. Si le faisceau s'est disposé en gouttière ouverte ou fendue, les rameaux, donnés par les bords plus ou moins recourbés en dedans, ont à leur base leurs vaisseaux plus ou moins nettement tournés vers le dehors. Si le faisceau est en gouttière fermée, c'est-à-dire tubuleux, il se fend un peu plus haut sur les côtés en deux segments ordinairement inégaux; le segment externe qui est le plus grand a ses vaisseaux orientés normalement vers l'intérieur, tandis que le seg- ment interne les a tournés vers le dehors. Chacun de ces segments se divise un peu plus haut pour former de nouveaux faisceaux. Il me semhle que ce dernier mode de multiplication des faisceaux est peu compatible avec l'hyothèse de la fusion des feuilles. » Il me reste à discuter l'insertion des feuilles supra-ovariennes. » Dans les Menlzelia Lindleri et nuda, comme dans beaucoup de Dico- tylédonées,les faisceaux qui se rendent aux feuilles sortent d'entre les autres faisceaux de l'axe qui les porte. Dans le Menlzelia Lindleyi, dont chaque feuille ordinaire reçoit normalement trois faisceaux (ou seulement deux dans quelques feuilles supérieures : le médian et un latéral), ce sont les faisceaux latéraux qui s'écartent les premiers du cylindre fihrovasculaire ; le médian ne sort que plus haut. les feuilles que porte l'ovaire infère ne reçoivent qu'un faisceau, et il sort d'entre les faisceaux de l'ovaire, comme ceux des feuilles normales sortent d'entre les faisceaux de la tige. » L'ovaire, ai-je dit, doit avoir, pour subvenir à la constitution de la fleur, dix faisceaux longitudinaux principaux. Si les feuilles qu'il porte à sa sur- face ne sont que juxtaposées, que le résultat de soudures, le chiffre de leurs faisceaux doit s'ajouter, dans le pédoncule, à celui des faisceaux qui doivent constituer l'ovaire, et dans la paroi de celui-ci, ces faisceaux fo- liaires accessoires doivent être superficiels, rejetés en dehors des faisceaux ovariens. S'il y a trois feuilles supra-ovariennes, il doit y avoir dans le som- met du pédoncule, d'ahord les faisceaux particuliers à l'ovaire, et de plus, vers l'extérieur, ceux qui appartiennent aux feuilles surajoutées. » Il n'en est point ainsi dans l'exemple cité. J'ai trouvé dans le pédoncule un nombre de faisceaux inférieur à la somme des faisceaux ovariens et des feuilles surajoutées. Immédiatement au-dessous d'un ovaire infère qui por- tait trois feuilles, le pédoncule n'avait que dix faisceaux à peu près égaux. Pour satisfaire aux besoins de la théorie, il en eût fallu treize : dix pour l'ovaire et trois pour les feuilles accessoires. De plus, il eût fallu que ces trois derniers faisceaux fussent déjà situés en dehors du cylindre fibrovas- ( 38a ) culaire, qui était, au contraire, parfaitement régulier. Il n'y avait donc point de feuilles juxtaposées dans le pédoncule. Un seul de ces dix fais- ceaux manifestait un commencement de dédoublement, et ce n'est que beaucoup plus haut, comme je vais le dire tout à l'heure, que deux autres des faisceaux existants se dédoublaient pour compléter le nombre des fais- ceaux exigés pour la constitution de la fleur. Au bas de l'ovaire même, les dix faisceaux du cylindre fibrovasculaire, plus un résultant du dédouble- ment indiqué de l'un d'eux, commençaient à s'espacer les uns des autres. Rien n'annonçait encore la séparation des faisceaux destinés aux feuilles, ou leur écartement vers l'extérieur. Au-dessus du fond de la loge, il n'y avait encore que onze faisceaux. Sur ces onze faisceaux, neuf étaient réunis trois à trois en arcs par leur liber. Le faisceau médian de chaque arc était précisément le faisceau destiné à une feuille supra-ovarienne. » Puisque ces trois faisceaux médians de chaque arc étaient encore réunis par leur liber à celui des faisceaux de droite et de gauche, il est évident qu'ils étaient bien réellement interposés aux faisceaux de l'ovaire, comme les faisceaux des feuilles normales sont d'abord interposés à ceux de la tige qui les porte; par conséquent, ces trois feuilles étaient bien des feuilles normales. Ce n'était que plus haut que leurs faisceaux s'écartaient tout à fait vers l'extérieur, laissant alors libres les autres faisceaux qui se prolon- geaient dans la partie supérieure de l'ovaire. Eh bien! là, après la sépara- tion des trois faisceaux de ces feuilles, il ne restait dans l'ovaire que huit faisceaux, au lieu de dix nécessaires. » Puisque là, dans la région moyenne de l'ovaire infère, il n'existe pas le nombre de faisceaux qu'exigerait la constitution de cet ovaire, supposé formé par cinq feuilles calicinales soudées par leurs faisceaux latéraux, il est clair que la théorie est une fois de plus en défaut. Si l'on persiste à la soutenir, il faut ajouter une nouvelle hypothèse à toutes celles que l'on a déjà faites, et admettre que quatre des faisceaux du tube calicinal se sont fusionnés deux à deux, ce qui réduirait, en effet, à huit le nombre des dix faisceaux qui existent dans la partie supérieure de l'ovaire. » Mais voici les conséquences de cette supposition. Les dix faisceaux principaux de l'ovaire représentant, d'après la théorie, alternativement des nervures médianes des feuilles sépalaires et des nervures latérales des mêmes feuilles, fusionnées deux à deux, la nouvelle hypothèse équivau- drait à dire qu'un tel fuis, cm double, appartenant à deux sépales différents, se fusionne avec la nervure médiane d'un de ces deux sépales. Ce phénomène se renouvellerait doux fois. ( 383 ) » Après toutes ces fusions répétées, qui donc pourrait reconnaître là des feuilles calicinales et les autres ? » On voit combien cet échafaudage d'hypothèses est inadmissible. Il faut bien remarquer que je n'exagère rien ; qu'au contraire ces faisceaux seraient bien plus compliqués encore, puisque, d'après la théorie, ils devraient con- tenir, en outre, des faisceaux pétalins, des faisceaux staminaux en grand nombre et des faisceaux carpellaires. » L'expression simple des faits est beaucoup plus satisfaisante el plus juste à la fois. L'axe ou pédoncule ayant un nombre quelconque de fais- ceaux, soit dix comme dans le cas cité, ces faisceaux s'écartent dans l'o- vaire ; l'un d'eux s'étant dédoublé, trois autres allant aux feuilles, il en reste huit pour constituer l'ovaire. Deux se dédoublent un peu plus haut pour compléter les dix faisceaux nécessaires à la partie supérieure de la fleur. Ces dix faisceaux se ramifient à diverses hauteurs, pour produire les fascicules interposés entre eux, puis les faisceaux du pistil, ceux des éta- mines, des pétales et enfin ceux du calice. )> J'ai dit, dans la dernière séance, qu'un pédoncule florifère, avec sa feuille axillante, s'insère quelquefois sur l'ovaire infère d'une fleur termi- nant un des forts rameaux du Mentzelia Lindleyi, et que cet ovaire peut porter en outre deux feuilles. Ces dernières feuilles se comportent comme celles que je viens de décrire ; le faisceau de chacune d'elles sort d'entre deux faisceaux de l'ovaire, et il est d'abord relié par le liber, sur une cer- taine étendue, avec les deux faisceaux voisins, qu'il abandonne plus haut en s'écartant vers l'extérieur. Le pédoncule se comporte de même. Ouvert en fer à cheval à son insertion, il appuie ses deux côtés, par l'intermédiaire du liber, sur deux faisceaux ovariens, comme il ferait si ces faisceaux dé- pendaient d'une tige proprement dite. Il forme donc sur l'ovaire un sinus profond, comme celui qui existe à l'insertion de tout rameau sur l'axe qui le supporte. Seulement le rapprochement des faisceaux composant ce pé- doncule contrastait avec l'écartement des autres faisceaux de l'ovaire. Comme cela arrive aussi pour beaucoup de rameaux, les faisceaux latéraux de la feuille placée derrière ce pédoncule étaient déjà libres sur les côtés de celui-ci, tandis que la nervure médiane occupait encore le fond du sinus, entre les autres faisceaux de ce pédoncule, dont elle ne s'écartait que plus haut. » Tous ces faits concordent pour démontrer que l'ovaire infère des plantes nommées n'est point formé par l'agrégation ou la fusion d'autant de feuilles qu'il y a, dans la fleur, de sépales, de pétales, d'étamines et de ( 38/4 ) carpelles, et qu'un tel ovaire est un rament» destiné à la reproduction de l'espèce, sur lequel sont insérées d'autres formes de la ramification, qui concourent à cette fonction, les unes étant des organes sexuels, les autres des organes protecteurs; il y a même des organes de la respiration propre- ment dits, représentés par les feuilles supra-ovariennes ». PHYSIQUE. — Réponse à la dernière Communication de M. Hirn. Note de M. A. Ledieu. « J'ai toujours eu en trop haute estime les travaux si remarquablement originaux et ingénieux de M. Hirn, pour m'être jamais permis d'avancer que cet éminent ingénieur avait soutenu une absurdité. » J'ai dit seulement que les nombres qu'il proposait pour représenter la répulsion maximum possible de la lumière dans deux cas limites n'avaient pas de signification acceptable avec la théorie des ondulations, et que d'ail- leurs d était impossible de retrouver l'origine des formules d'où les nombres en question étaient déduits. » Dans sa réplique du il\ juillet, M. Hirn a rectifié ces formules, qui sont devenues, en définitive (*), p0= p.Y = (— ) pour le cas d'une surface absorbante, et p, = 2;j.V = i [— \ pour le cas d'une surface parfaite- ment réfléchissante. Grâce à cette rectification, j'ai immédiatement re- connu que les équations ci-dessus se déduisaient du théorème des impul- sions, appliqué pour une durée égale à l'unité de temps, absolument comme dans la question bien connue du choc d'une veine liquide. » Je n'ai donc plus d'objection à soulever contre lesdites équations. Malheureusement leur application me semble toujours incorrecte; car enfin c'est la vitesse de choc qu'il faut introduire dans ces équations. Or, à quelque point de vue qu'on se place en dehors du système de l'émission, il est plus que probable que cette vitesse doit être considérablement infé- rieure à la vitesse de propagation de la lumière. Par suite, comme elle entre en dénominateur dans les expressions ( — ) et 2 ( -zr- ) , où d'ailleurs F a une valeur déterminée, expérimentalement indépendante de V, les deux ( * ) Le lecteur n'a pu manquer de s'apercevoir que c'était par erreur que dans ma cri- tique il a été imprimé Ejt, au lieu de p tout seul, lequel représente une somme de la forme 1m. ( 385 ) pressions cherchées p0 et p, ne sauraient être que considérablement supé- rieures aux deux nombres calculés avec la vitesse de propagation. » Au surplus, dans la théorie des ondulations, le choc relatif au cas où il y a réflexion ne peut plus évidemment se traiter suivant le procédé ci- dessus, et il n'y a pas à avancer que les faces blanches devraient être plus poussées que les faces noires, à l'encontre de l'observation. La recherche de M. Tlirn ne conduit donc qu'à condamner le système de l'émission pour expliquer le jeu du radiomèlre de M. Crookes. » Quant à la soi-disant impossibilité, pour toute vibration pendulaire, de produire aucun mouvement d'ensemble, nous renverrons M. Hirn à notre Communication du 26 juin, où nous avons réfuté cette objection, déjà sou- levée par M. Govi. » MEMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Sur les racliomèlres d'intensité. Note de M. W. de Fonviei.le. (Renvoi à la Section de Physique.) « Jusqu'à ce moment, les divers radiomètres présentés à l'Académie ne diffèrent que par la teinte ou par la nature des deux faces cont ignés des palettes, qui toutes passent invariablement par l'axe de rotation du système. Cependant la dissymétrie d'action nécessaire à la rotation peut également être obtenue en donnant à l'instrument un jeu de palettes toutes semblables et dont les deux faces soient de même substance et de même teinte; mais, dans ce cas, il faut faire en sorte que les palettes soient de forme hélicoïdale, ou concave ou convexe, ou simplement inclinées par rapport à l'axe de rotation; en un mot, il faut qu'une dissymétrie de figure par rapport à l'axe remplace la dissymétrie de substance ou de coloration. » On peut imiter la disposition des moulins en plume que nous voyons chez les marchands de jouets, celle des anémomètres à coupe, celle des hélices, qu'un courant aérien met en action, ou des oreries, que les cou- rants électriques d'une machine de Holtz font tourner si facilement. » L'axe lui-même n'a pas besoin de rester vertical, si, en lui donnant une position horizontale ou inclinée, on ne crée pas des frottements exa- gérés; car le radiomèlre se mettra en mouvement sous l'action du rayon moteur si les résistances passives ne dépassent pas la fraction de l'impulsion totale qui, dans le système adopté, agit pour produire la rotation. )> Quelle que soit la position de l'axe, toutes les palettes recueilleront C.R., 1876, i« Semestre. (T. LX.X.X1II, N« G.) 5o ( 386 ) un effort moteur formant une fraction assignable de l'impulsion totale, et les formules dynamiques à l'aide desquelles on déterminera cet élément seront indépendantes de toute hypothèse sur la cause du mouvement. Ces calculs offriront la plus grande analogie avec ceux auxquels les turbines ou les moulins à vent donnent lieu. On ne peut songer à les exécuter avec les radiomètres marchant par simple différence de coloration. » Aussi proposerai-je de donner à ces nouveaux appareils le nom de radiomèties d'intensité, qui explique suffisamment l'usage auquel ils sont destinés. » M. E. Monier adresse une Note sur un nouveau procédé pour préparer les mèches à briquet, sans substances vénéneuses. Le procédé indiqué par M. E. Monier consiste dans la substitution de l'oxyde de manganèse au chromate de plomb qui a été employé jusqu'ici. Les mèches sont imprégnées de sulfate de manganèse, qu'on décompose par la soude caustique ; ou bien encore, on se contente de les plonger dans une solution de permanganate de potasse. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. Normand adresse une Note relative au Nématoïde dont la présence paraît être la cause de la diarrhée de Cochinchine. Cette Note sera soumise, ainsi que la Lettre de M. l'amiral Jurien de la Gravière, insérée au dernier Compte rendu, à l'examen de la Section de Médecine, à laquelle MM. Ch. Robin et Gervais sont priés de s'adjoindre. M. Kastus adresse une Note relative au projet d'établissement d'une mer intérieure dans le Sahara. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) VITICULTURE. — Note sur la tache phylloxcrce de Mancey (Saôue-et-Loirc)', par M. Alpu. Hommier, présentée par M. Thenard. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « L'an dernier, il a été reconnu à Mancey, dans Saône-et-Loire, à 3o kilomètres sud des grands vignobles de la Bourgogne, une tache phyl- loxérée de l\ hectares au maximum. » Malgré les difficultés que la situation de cette tache opposait au Irai- (387 ) tement par les sulfocarbonates, une Commission, composée de M. Mathey, viticulteur, vice-président du Conseil général, Millot, maire de Mancey, A. Thenard, Ladrey et Rommier, se mit, dès le 18 juillet, en devoir de l'effacer. » Les sulfocarbonates de M. Dumas furent seuls employés; on en ré- pandit 800 à 810 kilogrammes par hectare, dilués dans 3io mètres cubes d'eau (jamais jusque-là on n'avait autant forcé les doses); les travaux de terrassement furent très-complets et exécutés par les vignerons, proprié- taires et cultivateurs de ces mêmes vignes, avec un soin et une habileté dignes de ces infatigables travailleurs. » D'abord on crut à un succès complet : on ignorait, en effet, que, ainsi que l'ont démontré depuis MM. Balbiani et Thenard, les œufs de Phyl- loxéra sont très-réfractaires à l'action vénéneuse du sulfure de carbone; aussi, malgré les doses, inusitées jusque-là, de sidfocarbonate et d'eau em- ployées, tous les œufs n'ayant pas été détruits, l'insecte répara-t-il ses pertes en deux mois. m Cependant, malgré cette déconvenue, la tache phylloxérée donna une abondante et excellente récolte; et, sur les points les plus infestés et qu'on attaqua les premiers, le nombre des larves de l'insecte ailé fut-il insi- gnifiant et d'autant moins considérable sur les autres qu'il y avait moins d'insectes aptères. » Mais, cette année, les choses ne sont plus les mêmes, et, faute de trai- tement, les insectes ailés sont, en comparaison de l'an dernier, des milliers de fois plus nombreux ; de plus, le fait anormal suivant s'est produit : jus- qu'ici, on plaçait entre le 25 et 3o août l'apparition des insectes ailés; cette année il a été observé à Mancey dès le 25 juillet, et s'est révélé sous les formes indiquées d'ailleurs par MM. Boiteau et Balbiani. » Au a5 juillet, le nombre des insectes ailés était de un insecte par feuille; au 2 août, il n'était plus que de un par vingt feuilles. Cependant la progression décroissante n'a pas été régulière; elle a varié dans d'étroites limites, suivant que le temps était plus ou moins chaud. » Que faut-il conclure de ces faits? » i° C'est que, en avançant vers le nord, le Phylloxéra, en essaimant plus tôt, ne recontrera pas dans la fraîcheur du climat d'obstacle à son développement, et que les vignobles les plus rapprochés du nord sont aussi fatalement condamnés que ceux du midi; » 20 Que l'application des sulfocarbonates, en saison convenable et sur des taches avancées, doit, en réduisant l'essaimage, préserver, pendant 5o.. ( 388 ) une période plus grande, les vignobles voisins non encore attaqués. » La lâche de Mancey limitée l'an dernier ne s'est pas, en effet, étendue ; mais l'an prochain il n'est pas douteux qu'elle couvrira une immense sur- face, sans compter les colonies qui en sont parties pour se répandre au loin. M. Garreac propose d'employer, pour la destruction du Phylloxéra, la culture de plantes parasiticides, telles que : Le Chanvre, le Fenouil, la Tanaisie, le Pyrèlhre, la Staphysaigre, la Rue, les Solanées, une grande partie des Lahiées, etc. M. Souffiiaix, M. Ch. Sexot, M. Paoi.i, M. Lefebvre, AT. Reigxier adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) CORRESPONDANCE. CHIMIE AGRICOLE. — Sur le dosage de l'acide carbonique contenu dans les eaux [eaux d 'irrigation, de drainage, de sources, de rivières, etc.). Note de M. A. Houzeac, présentée par M. Peligot. « Il n'est peut-être pas de question dont l'élude ait plus exercé la saga- cité des chimistes émihenls que le dosage de l'acide carbonique contenu dans les eaux. Nous avons vu tour à tour MAI. Bunsen, Peligot, Boussin- gault, etc., proposer des méthodes un peu différentes, quant au mode opé- ratoire, mais semhlahles sous le rapport du principe : la détermination de l'acide carbonique à l'état gazeux. » La méthode que je propose aujourd'hui est simple et rapide. Elle con- siste à dégager successivement, à l'état gazeux, l'acide carhonique libre et l'acide carbonique combiné, à l'absorber par 5 centimètres cubes d'une solution concentrée de soude titrée, additionnée de i millième d'oxyde de zinc. L'acide carbonique est ensuite évalué volumétriquement par la méthode que j'ai fait connaître [Annales de Chimie et de Physique). » L'appareil se compose d'une fiole à fond plat, de y5o centimètres cubes de capacité, fermée par un bouchon cpii donne passage à i\c.\.\\ tubes. L'un de ces tubes est recourbé en S et sert à l'introduction de l'acide fixe (SOs,IIO), destiné à dégager l'acide carbonique combiné, après que l'acide ( 389) libre a été expulsé par une ébullition prolongée. L'autre tube sert à con- duire le gaz carbonique dans un ballon de 2to cenlimètres cubes de capa- cité, où se trouve une partie de la soude titrée, l'autre partie de cette soude étant contenue dans un tube Will en relation, par un bouchon en caout- chouc, avec ce ballon. Lorsque tout l'acide carbonique a été dégagé par une ébullition suffisamment prolongée de l'eau, ce qui a lieu, du reste, pour les cas ordinaires (eaux d'irrigation, de drainage, de sources, etc.); lorsqu'on a condensé environ 170 centimètres cubes d'eau clans le ballon à la soude titrée, on verse le contenu alcalin de ce ballon et du tube Will dans une éprouvette à pied, jaugée à 200 centimètres cubes, on ajoute tin excès d'une solution de chlorure de baryum neutre, et l'on parfait le vo- lume de 200 centimètres cubes avec les eaux de lavage. Le carbonate de baryte se précipite assez rapidement pour que, après quelques minutes de repos, on puisse prélever, dans la partie de la liqueur qui est éclaircie, 5o centimètres cubes de solution alcaline, dont on détermine ensuite 1« titre avec un acide représentant exactement 2mc,o de CO2 par centimètn, cube. » La différence entre le titre de la soude, avant et après l'absorption du gaz carbonique, fait connaître le volume de l'acide titré correspondant a la soude carbonatée; ce volume, multiplié par 2, donne le poids de l'acide carbonique. D'ordinaire, j'opère sur -î, litre d'eau. » On voit que cette méthode très-simple permet d'apprécier aisément le poids de l'acide carbonique sous les états où il existe le plus communé- ment dans les eaux employées en agriculture : à l'état libre de bicarbonate et à l'état de carbonate simple. » La durée du dosage de l'acide carbonique total n'excède pas iV|5m. » Contrôle de la méthode. — Le degré de confiance qu'on peut accorder à cette méthode est justifié par les résultats concordants de deux séries d'essais. » Dans une première série, on a ajouté à \ litre d'eau distillée, bouillie, une quantité déterminée d'acide carbonique, mise sous forme de solution titrée de carbonate de soude pur, qu'on a ensuite décomposé par de l'acide sulfurique au dixième. » Voici les résultats obtenus : i. me Acide carbonique mis 25, o » trouvé 9.4 ,5 » Dans l'antre série, on a opéré sur une eau d'irrigation, mais en exécu- 11. m. IV. m» 49,3 mg 80,0 mg 15.4,5 48,7 80, l 19 1,9 ( 39o ) tant deux dosages consécutifs et séparés sur la même eau (£ litre) : i. ii. m. Acide carbonique libre et ;\ l'état de bicarbonate ( volatilisable par la chaleur) 38,9 ^9,2 » Acide carbonique à l'état de carbonate ( non vo- latilisable par la chaleur) 35,2 35,5 » Acide carbonique total 74, 1 ?4)7 "4'"6>4 (') » Le dosage du gaz carbonique dans les eaux gazeuses peut s'effectuer par cette méthode. 11 suffit de n'opérer que sur 5o, 100 ou 200 centimètres cubes du liquide et de les étendre d'une quantité d'eau distillée, bouillie de manière à avoir 4 litre. » Le procédé est également applicable à l'analyse des carbonates et des liquides qui ne peuvent émettre d'autre gaz acide que le gaz carbonique. » Dans un prochain Mémoire, j'exposerai les résultats que m'a fournis l'application de cette méthode à l'examen de diverses questions intéressant l'Agriculture normande. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau procédé de recherche qualitative et de dosage de la potasse. Note de M. Ad. Carnot. « Malgré les perfectionnements apportés dans les méthodes de dosage delà potasse par M. Peligot et M. Schlcesing, la détermination exacte de cet alcali dans une substance quelque peu complexe est restée l'une des opérations les plus délicates de la Chimie analytique. On ne possède d'ail- leurs aucun réactif sensible pour constater qualitativement sa présence lorsqu'il se trouve en faible proportion. » Je crois pouvoir montrer que la réaction nouvelle, donnée par les sels de potasse en présence de l'hypostilfite de soude et d'un sel de bismuth, dans une solution chargée d'alcool, résout ces deux difficultés. » Recherche qualitative de tapotasse. — On dissout dans quelques gouttes d'acide chlorhydrique 1 partie de sous-nitrate de bismuth (ogr, 5o par exemple); on dissout, d'autre part, dans quelques centimètres cubes d'eau, 2 parties environ (1 gramme à 1 er, 25) d'hyposulfite de soude en cristaux; on verse cette solution dans la première et l'on ajoute de l'alcool concentré en grand excès. On a ainsi, en quelques minutes, le réactif prêt pour l'ex- périence. (1) Obtenu en une seule opération, en faisant bouillir de suite l'eau avec l'acide sulfu- rique. ( 39' ) » Mis en présence de quelques gouttes d'un sel de potasse en dissolution , ce réactif détermine aussitôt la formation d'un précipité jaune. Au contact d'un sel non dissous, il produit une coloration d'un jaune franc, très-re- connaissable. » Tous les sels de potasse à acides minéraux se prêtent également bien à cette réaction, aussi bien les sulfates ou les phosphates que les carbonates, les azotates, les chlorures, etc. Elle est encore très-sensible avec les sels organiques, tartrates, citrates, etc. Elle n'est pas empêchée par la présence des autres bases; il ne se produit, avec celles-ci, rien d'analogue. Le ca- ractère est donc d'une netteté parfaite. » La baryte et la strontiane seules pourraient causer quelque embarras, à cause des précipités blancs d'hyposulfites doubles qu'elles forment dans le même réactif; mais il est très-rare de les rencontrer avec la potasse, et il est très-facile de reconnaître et d'éliminer ces deux bases. » Si l'on a affaire à une solution contenant à peine quelques milli- grammes de potasse, on la réduira par évaporation à un très-petit volume; on pourra même l'évaporer complètement à sec, pour faire ensuite appa- raître la réaction caractéristique. On peut aussi imbiber à plusieurs reprises un morceau de papier à filtre avec la solution étendue, et, après dessic- cation, le tremper dans le réactif alcoolique; la coloration jaune se mani- feste aussitôt et principalement sur les bords du papier. » Dosage de la potasse. — Mes expériences ont principalement porté sur les chlorures, sur les azotates et sur les mélanges de ces deux genres de sels. » De récents essais me donnent lieu de penser que le nouveau procédé peut aussi être appliqué directement aux sulfates, moyennant quelques précautions spéciales; mais je crois devoir réserver ce côté de la question, jusqu'à ce qu'une série d'essais concordants aient levé tous les doutes. Quoi qu'il en soit, si l'on a affaire à des sulfates, il sera facile de les trans- former en traitant d'abord par le chlorure de baryum, puis éliminant la baryte par ébullition avec du carbonate de soude ou d'ammoniaque, opé- rations rapides, et qui ne donnent lieu à aucune perte sensible de potasse. » Les réactifs à employer sont le chlorure de bismuth et l'hyposulfite de soude. On les obtient aisément. » L'hyposulfite se trouve dans le commerce à l'état de cristaux, dont la pureté est bien suffisante; on le dissout dans une petite quantité d'eau, au moment de l'expérience. » Le chlorure de bismuth se prépare en traitant le métal pulvérisé par ( 39a ) quelques gouttes d'acide azotique, évaporant à sec, puis chauffant avec une très-petite quantité d'acide chlorhydrique. » On se débarrasse du plomb que peut contenir le bismuth, en ajoutant à la solution refroidie de l'alcool concentré, qui fait déposer le chlorure de plomb. Pour une série d'essais, il est commode de préparer d'avance cette solution alcoolique, en déterminant le volume qui correspond à un poids donné de bismuth. » Si l'on a entre les mains du sous-nitrate de bismuth, il suffit d'en dis- soudre à froid la quantité voulue, au moyen de quelques gouttes d'acide chlorhydrique. « La liqueur dans laquelle on veut doser la potasse doit être amenée à un faible volume, de 10a i5 centimètres cubes par exemple, de telle façon que le volume total des solutions aqueuses ne dépasse pas 20 ou 25 centi- mètres cubes. Pour 1 partie fie potasse supposée, on prendra environ 2 par- ties de bismuth ou 2 ~ parties de sous-nitrate, avec 7 parties d'Iiyposulfite cristallisé. » La solution du sel de potasse étant placée dans une petite fiole, on y verse tout d'abord la solution chlorhydrique de bismuth, puis l'hypo- sulfite de soude, on mêle rapidement, et l'on ajoute de l'alcool concentré, en assez grand excès (200 à 25o centimètres cubes). On agite quelques instants et on laisse reposer. Le précipité jaune d'hyposulfite double de bismuth et de potasse se rassemble vite au fond de la fiole. Au bout d'un quart d'heure, on peut le recevoir sur un filtre; on le lave soigneusement avec de l'alcool. » Ce précipité est trop altérable pour qu'on puisse, avec quelque exac- titude, calculer, d'après son poids, celui de la potasse contenue. On aurait d'ailleurs à craindre qu'il renfermât, soit des sels peu solubles dans l'al- cool, azotates, sulfates, etc., soit du soufre libre ou du sulfure de bismuth provenant de la décomposition des hyposulfites. Mais on peut aisément s'affranchir de ces diverses causes d'erreur par l'artifice suivant : on dis- sout le précipité encore humide par une assez grande quantité d'eau, qui laisse sur le filtre les substances insolubles; puis on précipite le bismuth à l'état de sulfure par le suif hydrate d'ammoniaque; on le lave par décan- tation, et on le reçoit sur un filtre taré; on sèche à 100 degrés et l'on pèse. On corrige, au besoin, le poids obtenu, en séparant du filtre une partie du précipité desséché, et chauffant de nouveau vers 1 5o ou 200 degrés dans un petit creuset de porcelaine, pesant avant et après, et rapportant la cor- rection au poids total du sulfure. ( 393 ) » Comme, d'après la composition précédemment indiquée de l'hypo- sulfite double, il y a 3 équivalents dépotasse pour 3 équivalents d'oxyde de bismuth, le poids de la potasse s'obtiendra en multipliant le poids du sulfure de bismuth par le rapport -r— 3 = o,5/|9- » J'ai constaté, par des expériences répétées, que ce procédé permet d'obtenir rapidement un dosage exact de la potasse lorsqu'elle est en pré- sence des autres alcalis, soude, lithine, ammoniaque, et même en présence de la chaux, de la magnésie, de l'alumine et du fer, c'est-à-dire de toutes les bases que l'on est exposé à rencontrer avec elle dans la nature. » CHIMIE analytique. — Sur les différents pouvoirs rotaioires que pré- sente le sucre de canne selon le procédé employé pour les mesurer; par M. L. Calderox. « On sait que les déviations qu'une substance douée du pouvoir rota- toire produit sur le rayon jaune moyen et sur l'image extraordinaire au minimum d'éclat, mesurée avec la teinte de passage, ne sont pas égales. Jusqu'à ces dernières années, le pouvoir rotatoire des matières actives était rapporté à la teinte de passage, conformément aux conventions introduites dans la Science par Biot. Mais, depuis quelque temps, l'usage s'est introduit d'employer de préférence la lumière jaune monochromatique, en définis- sant la déviation au moyen d'un prisme disposé suivant les indications de MM. Jellet et Cornu. C'est à ce dernier mode de mesure que se rap- portent les nombres de MM. Girard et de Luynes, qui ont trouvé, pour le sucre de canne pur, le pouvoir rotatoire aD = 6rj°i S'. » Il m'a semblé utile de comparer directement, sur un même échan- tillon, les deux modes de détermination, afin de permettre un rapproche- ment rigoureux entre les anciennes observations et les nouvelles, ce rap- prochement n'ayant pas été fait, à ma connaissance, dans les recueils scientifiques. » Le sucre employé était du sucre candi blanc, ne réduisant aucune- ment la liqueur deFehling. Différents échantillons de la même provenance contenaient de 0,12 à o,i3 pour 100 d'eau et laissaient, par la calcina- tion, 0,0 1 5 à 0,0 1 6 pour 1 00 de cendres. » J'ai fait usage de deux solutions de concentration différente : l'une à 10 pour 100 et l'autre à 20 pour 100. Dans la préparation des liqueurs, on a opéré à la température de i5 degrés. C.R., 1876, 2' Semestre , (T.LXXX1II, N° G.) ->J ( 394 ) » J'ai exécuté, dans ces conditions, dix-huil séries de six expériences, en faisant usage de tubes de om,2etom,3 de longueur. » Les résultats obtenus sont inscrits dans le tableau suivant : Sucre réel Longueur Déviation moy. Pouvoir Anciennes dans 1 litre. du tube. de l'expérience. rotatoire. Moyenne. déterminations. 99,855 o,3 21.56 73.i2 ) „ , 199,710 o,3 |3 . 52 73.13 > 73.12 73.48 199,710 0,2 29.14 73.II ) (d'après M. Beilhelot). gg,8j5 o,3 20. 8 67.12 , 199,710 o,3 io.12 67. 5 67. 9 67.18 199,710 0,2 2Ô.5o (17.10 ' (d'après M. A. Girard). o 1 Pouvoir rotatoire moyen (teinte sensible) aj = 73. 12 Pouvoir rotatoire moyen (flamme monochromatique) «D = 67 . 9 Différence 6 . 3 » Rappelons ici que le rapport de ces deux déviations varie suivant la loi de dispersion propre à chaqne substance active. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Bertlielot. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Procédé pour doser les hydrocarbures et en particulier le grisou dans les mines. Note de M. J. Coquillion. (Extrait. ) « Le grisou mêlé à l'air n'a pu être dosé, jusqu'à présent, que par la méthode eudiométrique, et l'on n'a employé que l'étincelle électrique pour produire la combustion. Ce moyen n'est pratique que dans un laboratoire. Un fil de platine porté au rouge peut, comme l'étincelle, donner lieu à une détonation; mais de plus, d'après M. Orsat, pour qu'un mélange puisse brûler en présence du fil de platine rougi, il faut y introduire un mélange détonant qui commence la combustion. » A côté du platine, se trouve le palladium, qui jouit de propriétés en- do>motiques considérables; d'après les travaux de Graham, on sait avec quelle facilité il absorbe l'hydrogène; c'est un métal très-poreux, et c'est à cette porosité qu'il faut sans doute attribuer la particularité que je vais signaler. » J'ai étudié l'action du fil de platine et du fil de palladium sur les hydrocarbures en présence de l'air ; j'ai constaté que, tandis qu'avec le platine j'obtenais de fréquentes détonations, avec le palladium je n'en obtenais jamais ; j'ai répété surtout ces expériences avec les hydrogènes carbonés et j'ai constaté les mêmes résultats. J'ai songé, dès lors, à réaliser (395 ) des analyses eudiométriques avec un fil de palladium chauffé au rouge par la pile; les résultats obtenus me permettent de conclure, avec une certaine approximation , la quantité de grisou contenue dans une atmosphère donnée. » Dans l'air pur, le palladium rougi n'absorbe aucun gaz. Dans l'hydro- gène protocarboné pur, il se dépose de petites parcelles de charbon sur le fil, mais le volume ne varie pas d'une manière sensible, en opérant sur 10 à 12 centimètres cubes, comme je l'ai fait. Dès lors, pour réaliser mes analyses, je compose un certain nombre de mélanges d'air et d'hydrogène protocarboné, et j'introduis un volume déterminé de ce mélange dans un tube fermé à l'une de ses extrémités, et au milieu duquel j'ai fait souder une spirale de palladium ; je fais rougir le fil, j'attends le refroidissement, après quoi je mesure le gaz restant, en prenant les précautions voulues pour avoir des expériences comparables » La méthode que je viens d'indiquer pour le grisou me paraît géné- rale; elle peut être appliquée aux autres hydrocarbures gazeux. L'observa- tion première, telle que je l'ai décrite, ne donne que le volume de vapeur d'eau, d'où l'on conclut l'hydrogène ; il est facile d'absorber l'acide car- bonique produit, et l'on en conclura 1-e charbon. Mais cette méthode ne présente guère d'intérêt qu'au point de vue du grisou; c'est pourquoi mes expériences n'ont porté que sur ce composé. » Ces expériences ont été faites au laboratoire de M. Wurtz. » chimie appliquée. — Sur l'emploi du chlorure de calcium dans l'arrosage des chaussées, promenades et jardins publics. Note de M. Cousté, présentée par M. Tresca. (Extrait.) a L'attention de l'Académie ayant été appelée, dans la séance du 26 juin dernier, par une Note de M. Houzeau, sur « l'emploi du chlorure de » calcium dans l'arrosage des chaussées, des promenades et des jardins » publics, » j'ai pensé qu'il serait opportun de lui faire connaître les expé- riences que j'ai faites, antérieurement et à diverses reprises, sur le même sujet. » Mes premiers essais, effectués dans la rue Aguado, à Dieppe, remon- tent au mois de mai 1 8 5 4 • Le sel fut répandu, en dissolution, à raison de a5o grammes de sel réel par mètre carré. Malgré quelques pluies qui sur- vinrent, l'effet de l'arrosage était encore sensible deux mois après. » En i855, à l'ouverture de l'Exposition universelle, je fis, au palais de 5i.. ( 396) l'Exposition, un essai consistant en un arrosage avec du chlorure liquide, résidu d'une fabrique d'eau de Seltz, du plancher en bois à l'entrée prin- cipale nord du palais. L'emploi du sel fut de i5o grammes, chlorure réel, par mètre carré. » En 1 856, j'entrepris, aux frais du service des Promenades et Planta- tions de la ville de Paris, des essais en grand, qui furent poursuivis à diverses reprises jusqu'en 1 863. J'avais constaté : i°que 5 de chlorure de calcium réel sur îoo de terre argileuse en poudre suffisaient pour empê- cher toute formation de la poussière ; 2° que, dans les mêmes condi- tions, le chlorure de magnésium se dessèche rapidement et contribue à augmenter la poussière au lieu de la détruire; 3° que les eaux mères des marais salants, très-riches en chlorure de magnésium, donnaient un produit convenable, quand on les additionnait d'un lait de chaux qui changeait le chlorure de magnésium en chlorure de calcium; mais que, toutefois, la magnésie précipitée pouvait présenter des inconvénients, en ce sens qu'elle donnerait au sol un aspect crayeux; 4° que le liquide résidu delà fabrica- tion du chlore (composé d'acide chlorhydrique non attaqué, de chlorure de manganèse, de perchlorure de fer, le tout mêlé à des résidus solides de manganèse et de peroxyde de fer non attaqués, de silice et d'alumine), traité par un lait de chaux, puis évaporé et calciné jusqu'à la fusion ignée, formait un produit qui, refroidi, se présentait en une masse de couleur briquetée, contenant environ 66 pour ioo de chlorure de calcium réel. Les 34 pour ioo restants consistaient en peroxyde de fer, auquel était due la couleur rougeâtre de la matière; en peroxyde de manganèse, lequel passait (après l'arrosage) à l'état de deutoxyde et colorait le sol en noir. Je me servis donc de ce produit très-impur, qui m'était fourni par l'usine de Chauny et par celle de M. Kuhlmann, de Lille. Je me le fis livrer à l'état de petits morceaux, pralinés, afin de pouvoir le répandre à la pelle sur le sol, où il se liquéfiait bientôt sous l'action de l'humidité de l'air.... » En 1866, je fis, au manège de l'École militaire, un essai d'arrosage au chlorure. . . . » Malgré les avantages qu'a paru présenter, dans divers essais, ce pro- cédé d'arrosage, il n'a point été adopté jusqu'ici ■>. ( ^97 ) PHYSIOLOGIE. — Sur quelques particularités des mouvements réflexes déterminés par l'excitation mécanique de la dure-mère crânienne. Note de M. Bochefontaixe, présentée par M. Vulpian (i). « La dure-mère crânienne est douée de sensibilité dans certains points de son étendue, puisque l'irritation de ces points détermine, comme on le sait, des cris de douleur en même temps que des mouvements généraux plus ou moins énergiques. Mais l'excitation mécanique des points sensibles de la dure-mère crânienne peut produire, dans certaines conditions, des mouvements limités à une ou plusieurs parties du corps. » Ces faits ont été observés sur des chiens qui étaient mis en expérience pour l'étude de l'excitabilité de l'écorce grise du cerveau. Ces animaux avaient été, les uns, élhérisés; d'autres, chloralisés par injection intra-vei- nense; d'autres enfin, légèrement engourdis par le curare. Une partie du crâne avait été enlevée, pour mettre à découvert la dure-mère crânienne. » Dans ces conditions, si l'on vient à gratter légèrement, avec les pointes d'une pinceà dissection, le point de la dure-mère qui se trouve au niveau de la partie moyenne de l'hémisphère cérébral d'un côté, il se fait aussitôt un mouvement d'occlusion des paupières de ce côté. Quelquefois, la même excitation cause un mouvement d'élévation de la lèvre supérieure et de l'oreille, et fait dévier le nez du côté correspondant. Une irritation plus forte, c'est-à-dire un grattage plus fort, fait remuer simultanément les membres du côlé correspondant, la queue qui se porte du côté lésé, et les parties de la face qui viennent d'être indiquées. Enfin, une stimulation plus forte encore, répétée deux ou trois fois rapidement, détermine des mouve- ments des deux côtés de la face, dans le cou et dans les quatre membres. Les mouvemenlsdes membres du côté correspondant sont plus énergiques que ceux du côté opposé. » Le grattage de plusieurs points de la dure-mère situés plus en avant, dans la région frontale, provoque également des mouvements isolés des paupières ou de quelques muscles de la face; mais ces mouvements n'ont pas été observés lorsque l'irritation portait sur d'autres parties de la dure- mère, en dehors ou en arrière du premier point excité. Dans ces derniers cas, l'irritation était suivie de mouvements des membres et du tronc seu- lement. (i) Travail du laboratoire de M. Vulpian. (398) » Après avoir fait ces observations, la dure-mère étant intacte, j'ai cherché si des phénomènes du même genre se produiraient encore lorsque la dure-mère est sectionnée pour mettre à nu les circonvolutions céré- brales. Or, voici ce cpie j'ai constaté : la partie antérieure de la dure-mère étant divisée de manière à former quatre lambeaux, le lambeau antérieur a été serré avec les mors de la pince à dissection, et, selon que la com- pression a été forte ou faible, il y a eu des mouvements des membres ou des mouvements limités à l'orbiculaire des paupières, comme dans les expérience où la dure-mère intacte était grattée avec la pointe des pinces. La compression des lambeaux externe et postérieur n'a pas donné lieu à des mouvements limités de la face, mais seulement à des mouvements des membres et des diverses parties du corps. Le pincement du lambeau in- terne, à 7 ou 8 millimètres de la faux du cerveau, n'a déterminé l'apparition d'aucun phénomène; par conséquent, la transmission de l'excitation de Ja dure-mère d'un côté ne se fait pas au moyen de fibres nerveuses sen- sibles, venant du côté opposé. » Ces résultats n'étaient pas dus, évidemment, à une excitation de la substance grise cérébrale mise à nu par la section de la dure-mère, puisque cette substance est inexcitable par les agents mécaniques. Mais, pour dé- truire toute objection possible, j'ai renouvelé les essais précédents après avoir enlevé la substance grise et la substance blanche sous-jacente, dans toute l'étendue du gyrus sigmouie. Or, les phénomènes observés ont été les mêmes qu'avant l'abrasion de la substance cérébrale. » En résumé, il me paraît établi que l'excitation mécanique de la dure- mère crânienne, d'un côté, peut déterminer îles contractions d'un ou de quelques muscles de la face, seulement du côté correspondant. Pour obte- nir ce résultat, il suffit que l'excitation de la dure-mère soit légère ou que l'animal soit anesthésié à un certain degré. Une stimulation mécanique plus forte provoque, en même temps que les contractions des muscles de la face, des mouvements des membres du côté correspondant, et, si l'irritation est plus intense encore, il survient des mouvements dans les quatre mem- bres, les membres du côté correspondant étant plus violemment agités que ceux de l'autre côté. » Quel est le chemin suivi par l'excitation mécanique de la dure-mère crânienne, pour parvenir jusqu'aux muscles? » Lorsqu'il s'agit des mouvements isolés de l'orbiculaire des paupières, le mécanisme est si simple qu'il n'y a pas lieu de s'y arrêter. Il en est de ( 399 ) même pour les mouvements plus ou moins isolés des muscles de la face du côté correspondant. Au contraire, une difficulté se présente à l'esprit, lorsque l'on veut expliquer la production des mouvements des deux membres du côté correspondant. » Il semble, en effet, que ces mouvements, à cause de la décussation des pyramides antérieures, devraient se manifester du côté opposé. Comme il n'en est rien, force nous est d'admettre que, dans ces cas, l'excitation se transmet, d'une façon directe, à la moitié correspondante de la moelle épi- nière. Lorsque les mouvements se produisent dans les quatre membres, il y a alors transmission, à la fois directe et croisée, de la stimulation à la moelle épinière. Mais on doit noter que la transmission directe l'emporte alors en intensité sur celle qui a lieu d'une façon croisée, par l'entre-croi- sement des pyramides antérieures; car,ainsi que je l'ai dit, les mouvements sont alors plus prononcés dans les membres du côté où l'excitation a été faite, que dans ceux du côté opposé. » Ces faits m'ont paru devoir être publiés, parce qu'ils seront probable- ment pris en considération, dans la discussion des expériences sur lesquelles on s'est appuyé pour admettre l'existence de centres psycho-moteurs dans l'écorce grise du cerveau. En outre, ils pourront sans doute jeter un cer- tain jour sur la pathogénie des mouvements convulsifs, généraux ou par- tiels, qui accompagnent l'inflammation de la dure-mére crânienne, et les irritations méningitiques en général. » BOTANIQUE fossile. — Affinités botaniques du genre Nevropteris. Note de M. B. Renault, présentée par M. P. Duchartre. « Le genre de Fougères fossiles désigné sous ce nom par M. Ad. Bron- gniart, notre maître regretté, est peut-être le plus naturel de ceux qui ont été établis dans cette grande famille, lorsque l'on considère les espèces les mieux caractérisées, et celles qui forment le centre du genre en con- stituant le vrai type. » On ne peut guère douter que ces plantes ne se ressemblassent au- tant par leur fructification que par la forme et la structure de leurs feuilles. » Dans son Rapport sur un Mémoire de M. Grand'Eury [Flore carbo- nifère du département de la Loire), M. Brongniart dit encore : « Tout semble » s'accorder à nous prouver que les Odontopleris et probablement aussi les ( 4oo ) » Nevropteris, qui leur sont si étroitement liés, sont des Fougères de la » tribu des Marattiées, dont les espèces, actuellement vivantes, se rap- » prochent du reste, par leur port et par la dimension gigantesque de » leurs frondes, de ces genres anciens. » » Depuis les récentes recherches de M. Grand'Eury, on sait que les frondes de ces Fougères étaient ce qu'il y a de plus étonnant; d'après l'en- semble de leurs énormes pétioles dénotant, par leur grandeur et leurs nombreuses ramifications, une envergure qui atteignait, sans exagération, une longueur de 10 mètres. » Sous le nom de Myelopleris radiala et sous celui de Myeloplcris Lan- driotii, j'ai fait connaître (i) la structure anatomique complète de divers pétioles, structure qui ne laisse aucun doute sur l'existence, à l'époque houillère, de plusieurs groupes de Fougères appartenant à la famille des Marattiées, mais dont l'organisation était plus compliquée. b La Note que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie a pour but d'établir la dépendance de l'une des espèces de Myelopleris, abon- damment répandue dans les gisements silicifiés d'Autun et de Saint- Etienne, et des empreintes de Fougères du genre Ncvropteris qui y sont également fréquentes. » Un échantillon silicifié que j'ai trouvé à Autun m'a offert en effet la possibilité de constater l'adhérence de trois fragments de pinnules de Neumpteris à un pétiole de Myeloplcris. » Sur une section transversale du pétiole, qui est légèrement aplati, on peut reconnaître les faisceaux vascnlaires, isolés au milieu du tissu cellu- laire, et caractéristiques des pétioles de Myeloplcris. En un point de la pé- riphérie, j'ai cru reconnaître la disposition radiée des faisceaux fibreux de l'écorce qui distingue l'espèce que j'ai désignée sous le nom de Myeloplcris radiala. » Des trois pinnules qui étaient adhérentes au pétiole, une seule est assez complète; les deux autres, en partie brisées, sont placées du côté opposé à la première, et contiguës entre elles sans pourtant se toucher. » Fa longueur des pinnules est d'environ 10 à 11 millimètres; leur plus grande largeur de 7 à 8. » La nervure médiane, assez peu marquée, se répand en nervures fines, nombreuses, plusieurs fois bifurquées; toutes les nervures secondaires (1) Mémoires présentés par divers savants étrangers a V Académie, t. XXII; 1 8^5. ( 4oi ) s'échappent plus ou moins obliquement de la nervure médiane, aucune du rachis. » L'ensemble de la nervation rappelle assez celle du Nevropteris cordata; mais les pinnules très-légèrement recourbées en faux sont plus obtuses, et soudées en partie au rachis par leur bord inférieur. » De ce qui précède, il ressort clairement que certains Myelopleris ont porté des pinnules de Nevropteris et que ce dernier genre doit être regardé, avec plus de certitude que par le passé, comme venant se ranger dans la famille agrandie des Marattiées. o PHYSIQUE DU GLOBE. — Note sur la révision annuelle de la Carte magnétique de la France; par MM. Marié-Davy et Descroix. « Le travail de la révision annuelle de la Carte magnétique de la France a été commencé le 28 juin dernier. Nous nous proposions cette année un double but : de mesurer la déclinaison en certains points où nous n'avions pu opérer l'année dernière, et d'expérimenter les instruments portatifs que nous nous proposons d'appliquer à la mesure de l'inclinaison et de l'in- tensité absolue. Parmi ces derniers, s'en trouvent qui sont spécialement destinés à la détermination des éléments magnétiques du globe dans les voyages de circumnavigation. Nous ne nous occuperons dans cette pre- mière Note que des opérations de M. Descroix relatives à la déclinaison. Ces opérations ont été faites avec le théodolite-boussole de Brunner qui nous a déjà servi l'année dernière, el auquel nous avons fait ajouter deux pièces pour les mesures d'inclinaison et d'intensité absolue. Les résultats obtenus par M. Descroix sont consignés dans !e tableau suivant. La pre- mière colonne des déclinaisons donne le résultat direct de l'observation. Ce résultat est d'abord comparé à la déclinaison correspondante de Paris, puis ramené au i5 juin 1876; c'est le nombre ainsi obtenu qui est inscrit dans la colonne déclinaison corrigée. A côté de la moyenne des déclinaisons corrigées, nous avons inscrit la déclinaison tirée de la Carte magnétique déduite des opérations de 1875 et publiée dans les annuaires de 1876. Les écarts entre les deux sont inscrits dans la dernière colonne. Ces écarts sont île l'ordre des incertitudes qu'entraînent et les influences locales, et le défaut exact de concordance des variations à Paris et dans les divers points de la France. La moyenne de ces écarts est — o°i'3o". De juin 1875 à juin 1876, la variation moyenne annuelle de Paris a été de — o°2'i2". C. R., 1876, 2» Semestre. ( T. I.XXX1II, N° G.) 52 ( 402 ) Déclinaisons magnétiques en 1876. Déclinaison O. Lieu. Emplacement. Date. Lyon Mont -Ceindre. 28 juin. [ Rabanesse(Ob- \ Clermont-Fer- ] servatoire de > i er juill. rand j la plaine. . . ) [ Lempdes 4 juill. Ficeac Laveissière ... 7 juill. \ 8 juill. 1 Observatoire. . { . .„ I 9Jul11- Campagne. . . . t) juill. Toulousf . I Masd'Anglade. 11 juill. Perpignan. ■ • ■ \ f Le Vernet. . . . 12 juill. Port-Vendres. Bord de la mer. 12 juill. Carcassonne. . Cazilhac 1 3 juill. Tarbes La Loubère. . . 1 5 juill. Pau La Trespoye . . t6 juill. Agen Le Mestrol. . . 18 juill. Périgueux . . \ Ptivabn-Les- , Romains. . * Chateaurocx . Orléans . Saint - Cyran- Varenncs. . . Les Toits, Fi- 20 juill. 21 juill. Heure. h m 4.3o S. 1 5. oS. [ 5.3oS. ' 8. oM. 9.35 M. ' 3.3oS. 4-45S. ' 4.30s. 1 5.45s. ; 6. 5S. 4.30s. 8.3oM. 6. oS. 1 6.40S. ! 7-i5S. | 9. oM. 'io. oM. | 7.3oM. 1 8. 5M. j i.45S. 1 2.20S. 5.5oS. 7 . 10S. 6. 10 S. 6.40S. 3.45S. 5.20 S. 6. oS. 3.i5S. 3.4o'S. 4. 20 S. 3. oS. 4. oS. 4.40 S. 3. oS. 4.45S. 6. i o S. 4. oS. 4.5oS. 5.45S. I larmoy. . . La séance est levée à 6 heures. observée. o , it 5.47. 10 5.46. 5 5.45.40 6.20.45 6.26. 5 6.32.45 6.20. 5 6.32.55 6.32. o 6.3i .5o 6.48.20 6.39.40 6.37 .20 6.38.45 6.38. 5 5.52. 5 5.56.45 5.49.i5 5.5o.55 5.54.5o 5.57 .3o 6.i5.55 6.17.45 7. 8.i5 7-. 8.10 7 .22.5o 7 . 20 . 3o 7.21 .55 7.13.40 7 . 1 1 . 5o 5 11 , 17 . o i3.5o 14. o 10.45 8. 5 7.20 20.35 , 1" 8.55 '1. 18. 5 corrigée. ». 1 » 5.42.20 \ 5.4l 4o 5.41.25) 6.25. i5 \ 6.26.55 6.28.21 ) 6.i6.35 6.28.25 6.3o. o 6.3o.25^ 6.45.3o 6.45.45 6.37. 0} 6.39. o 6.38.45) 5.56. 5 5.57.45| 5.52.4o ) 5.52.5o ) 5.47. 8 5o. 10 ) i3-4o 16. 3o 5.45 6. 10 Moyennes pour 1876. Carte de i875. Écarts. 7.l8.5o \ ,7.25 19. o) 9.28', 7 .5o > 8.25) i3. o ] 17 . 12 . 20 ) r7.11.45) 17. 6 25 1 6.55 6.3o) i6.35 16.25 > 1 7 . 20 ) 5 . 4 1 • 5o 6.2Ô.5o 6.i6.35 6.29.35 6.45.35 6.38.i5 5.56.55 5.52.45 5.48.40 6.i5. 5 7. 6. o 7.18.25 0 , H 0 , l5.37.25 +O.4.25 I > 16.25. o +0.1. 5o —0.8.25 16.34. ° — 0.4.25 16.43. o +0.2.35 -0.4.45 i5 .54. o +0.2.55 ■ — o. 1 . i5 i5.5o. o 16.18. o 17. 6. o — o. 1 .20 — o . 2 . 55 0.0. 0 17.21. o — o . 2 . 35 7. 8.35 17. 8. o +0.0 35 7. 12.25 I7.l5. 0 7 . 6. 35 17 . 10. o — 7.16.45 M. B. I 1 .21 . o -o . 2 . 35 0.3.25 o.4-'5' ( 4o3 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance do 7 août 1876. Association française pour l'avancement des Sciences; Compte rendu de la quatrième session. Nantes, 1875. Paris, au secrétariat de l'Association, 1876; in -8° relié. Sur le problème des liquides superposés dans un tube capillaire; par G. van der Mensbrugghe. Bruxelles, F. Hayez, 1876; br. in-4°. Notes sur le dépôt scaldisien des environs d' Herenthals et sur quelques lo- calités pliocènes de la rive gauche de i Escaut; par G. Dewalque. Liège, imp. Vaillant-Larmanne, 1876; br. in-8°. Complément du Mémoire couronné de MM. de la Dallée-Poussin et Renard, sur les roches plutoniennes de la Belgique. Rapport de M. Dewalque. Bruxelles, imp. F. Hayez, sans date; br. in-8°. (Extrait des Bulletins de i Académie royale de Belgique.) La docli me physiologique moderne. Exposition périodique des travaux théo- riques et pratiques du Dr Mourgue. Anduze, impr. Castagnier, 1876; br. in-8°. Sur une nouvelle espèce du genre d'Éphémérines, Oligoneuria (O. Rbenana) ; par feu le Dr L. Imhoff. Traduit de l'allemand et annoté par le Dr E. Jolt. Angers, E. Barassé, 1876; br. in-8°. Proceedings of the royal geographical Society; vol. XX, n° l\. London, i876;in-8°. The quarterly journal of the geological Society; vol. XXXII, n° 126. London, 1876; in-8°. (A suivre.) ERRATA. (Séance du 3i juillet 1876.) Page 363, ligne 11, au lieu de ne devrait jamais être capable, lisez devrait être capable. ( 4o4 Juillet 1876. Observations MÉTÉonoLociQrt a m à < -w M m „ < H ^ 0 O 0 ■£ PS •< PB mm 1 756,7 2 57, . 3 58,8 4 58,8 5 56,5 6 56,2 7 54,6 8 52, 4 9 58,4 10 57,3 1 1 61 ,9 12 65,i i3 64,6 '4 64,0 i5 G'i ,6 16 62, 1 '7 60,2 18 59-7 '9 56,3 20 60,9 21 5g,4 22 55,8 23 52,0 »4 53, 4 25 58,6 26 58,5 27 56,3 28 49,5 29 57,1 3o 57>4 3i 5,,, TIIERMOMF.TKF.S da jardin. □ (B B M M B C S 0 c 0 e (a) (3) co w 0 0 0 0 10,3 23,1 .6,7 '7.5 1 j, 1 25,) 20, 1 19.4 •5,7 24,1 '9,9 19,4 '4,7 26,6 20,7 20, . i3,6 29,6 21,6 21 ,5 ■ 5,i 27,3 2. ,2 2',7 ,7,8 28,9 23,4 23,1 17,6 26, 1 21,9 20,0 i5,3 24,3 '9,8 .8,4 ■4,' 25,8 20,0 '7.4 9,8 21,7 .5,8 1 5, S 9,6 21,8 '5,7 .6,0 9,4 26,0 ■7,7 •9,6 '5,9 28,5 22,2 21,8 i5,8 3. ,0 23,4 2 4,3 i8,3 3o,i 2$, 2 2'|,2 .5,4 3i,i 23,3 a-ii 5 i6,3 28,7 22,5 21,7 17,0 27,2 22,1 20.6 ,3,7 20, 3 '9-5 18, S 12,5 26,9 '9.7 2. ,0 .3,4 3o ,0 21,7 22,4 ■4,5 3o,7 22,6 23,0 16,5 23,4 20,0 ■7,7 ,5,. 23,3 '9,3 .3,2 .3,1 ag,4 2. ,3 2 2,3 ■4,3 26,2 20,3 20,2 ■ 3,5 3. ,5 22,5 22,6 .3,2 2',, 8 •9>° .8,5 '0,9 3i ,2 21,1 22,2 i3,6 27.' 20,4 20, I H C a •a i: -a S tJ a s 0 «o ?! - a O 0 ■< u © H (6) (7) («) O O -0,4 '7-' 3o,7 ',4 '9,3 42,9 i,3 '8,9 29,9 ',9 20,0 00,2 3,2 21,4 58,çi 3,3 21,9 45,o 4,5 22,9 52,3 .,3 '9,5 53,i -0,4 '7,9 37,8 -.,5 17,3 35,o -3,2 16,. 55,6 -3,. 16,6 49,8 0,4 20,3 59,9 2,5 21,8 59,8 5,0 24,6 64,9 4,9 24,5 64,5 5,2 24,7 55,9 2,5 21,9 5o,o ',4 20,5 56,4 -0,4 '9-o 57,6 ',9 21,2 58,9 3,', 23,9 5g,2 4,o 23,8 42,2 -',2 17,6 36,2 -o,7 .8,. '8,9 3,4 23,2 54,2 i,3 21,1 65,3 3,7 23, a 64,5 -o,4 18,7 54,7 3,3 23, . 62,7 1,2 21,1 4<,o TIlEIXMOSIETrtES Ou sol. © 0 a s 00 O 1 O ta (9) (.0) 18,2 0 20, . 2. , > 20,4 21 ,0 21,2 22,9 21,9 23,2 22,8 23,3 23,0 24,7 22,9 2T,8 22,5 .8,8 21 ,4 'G, 9 2. ,3 '7-7 20,8 16,6 20,4 2., 5 20,6 24,4 22,0 26,5 a2,g 25,4 23, S 25,8 ai, 3 23,7 24-4 23,1 -'4,4 20,8 24,1 22,0 23,8 2 |,6 24,0 24,4 a3,g '9-4 22,5 '7.4 21,1 22,8 21 ,6 23,0 22,4 23,7 22,7 18,8 22,,'| «,9 22,6 '9,5 22, I ("1 o 5,. 5,i 5,. 5,3 5,4 5,6 5,8 6,1 6,3 6,5 6,5 6,4 6,3 6,3 6,3 6,5 6.7 6,9 7,' 7,3 7>3 7,3 7,3 7,5 7,5 7-4 7,3 7,3 7,3 7,3 7,3 BS M -; > aa a ta 0 ta 2 ■ 3 H 'S O BS < H *- •u - E v 0 5 O w 3 BQ td O O b < > •H M s et pj , 9 69 I 7 3,3 56 10,7 69 3,2 [53 9,6 65 4,0 i63 8,0 62 5,2 îgj 8,0 6. 5,2 20 4 9,7 60 5,0 49 ..,8 63 5,8 93 ",9 56 6,5 .3J 11,6 55 6,9 272 ",' 52 7-2 214 ■ i,4 62 5,6 l.'-2 .0,3 58 8,3 '47 9,2 58 6,3 455 9,8 56 4,8 i97 9.2 5o 5,4 610 9,5 5o 0 1 4,8 534 ",7 80 20 6 3,2 '79 12,1 78 O 8 2,1 20 .3,2 69 2.7 59 11, g 68 4,5 100 '0,9 61 5,3 5 a 9,4 62 0 B 4,7 88 8,9 5. 5,7 3i 10,9 63 0 2 4,0 108 (6) La température normale est déduite de la courbe rectifiée des températures moyennes de soixante années d'observations. (S) Moyennes des cinq observations. — Les degrés aclinomélriqiics sont ramenés à la constante solaire .00. (5) (7) (9) (10) (1 .) (12) (i3) (ifi) Moyennes des observations sexhoraires. ( 4o5 ) a l'Observatoire de Montsocris. Juillet 1876. 1 HAGSÊTISMB TERRESTRE VENTS ( moyennes diurnes). à 20 mètres. 3 c M H O □ a s 0 "h c c © c 0 1 S © O C e V k» 0 E c 0 5 0 c a . a, £ a, a a 2 v. e. v e > 0 e ? -© = - t- V a £ a £ » 0 — a -SB = = = ï*5 m m a O u ce p 0 ■ïl O •1 S a ■w T. REMARQUES. (■5) ' (••>) (*>) U.) (") (l3) (m) f.»5) (26) 10 1 0 ' 1 .° .' 17.18,2 65.35,0 1,9320 4,6543 wsw 10,6 1 ,06 WSW Continuellement pluvieux. 1 i8,5 34,5 93î3 6537 NW i3,S 1,79 NW 9 ,, 3 .8,7 34,3 g323 653o NW 9.3 0,82 NW 9 u \ '7.9 33,9 g32.5 6523 NW ii,G 1,27 W 6 » 5 '7,7 33,2 9333 652i SàNpar W 8,3 0,65 SW 4 Rosée le matin. 6 i8,5 33,5 9329 GÔ20 N 8,8 0,73 SW S Halo solaire. 1 18,8 33,8 g33o 653i sw ; w iG,8 2,67 SW 9 Pluvieux vers midi et dans la soirée. 8 17,2 34,3 9322 6529 wsw 19,0 3,4o SWjW 8 Pluie l'après-midi. 9 17,6 35,6 g325 6544 wsw (.6,3) (2,50) AV 7 » 10 '7.7 34,5 9323 6537 WNW '4,5 1,98 wsw 6 Brumeux, le matin. u 17.9 34,5 9302 6486 NNW '4,2 ',9' NW£N 5 » 19 ■ 8,6 34,4 g3o5 6489 NNE 14,0 i,85 NNE 4 u i3 ■8,4 33,5 93i3 6',8i NNE l3,7 I ,52 H 0 Rosée et brume le matin. "4 '7.9 33,8 9320 65o8 NE 18,6 3,26 NE 1 Brumeux le matin. i5 '8,4 33,4 933o 65ig NE JE 16,7 2,G3 // 0 Légère brume le matin. iC '7.5 33,i g332 65i6 ne ;- e i5,3 2,21 NE 2 Rosée le matin. <ï '7.7 33,7 93îo 6507 NNE '2,8 .,54 // 1 Id. 18 .7.3 33, G 9323 65i3 NE (.3,5) (',72') NNW 4 Brumeux le matin. 19 lS,3 33,6 93-26 6.117 NNW (■6,7) (2,62) N 5 Légère brume matin et soir. 30 '8,7 33,8 g33o 653-2 NE7N l5,2 2,18 NNE 1 Brumeux le soir. 11 '8,9 34,0 9Î27 653 1 NE 9,8 o,9' NE 0 Rosée et brume le matin. 1 " '7.5 33,7 9333 G537 Ei-NE 8.7 o,7' '/ 1 Brumeux le matin. 1 l3 '7,7 33,7 9332 6534 NW 5,i 0,25 SW k 8 Id. pluvieux le soir. Orage dans la nuit. 1 M 18,1 33,6 9335 653y NW i5,8 2,35 NW^N 9 Violente averse de pluie mêlée de grêle vers , î5 '7,9 3'.,' 9336 G557 N 11,4 I ,32 NNW 7 Pluvieux le matin. [51' s. Fort orage ensuite. 1 s6 18 ,/, (33,7) 9345 6565 SW i W 7.7 0,56 SW 2 Brumeux le matin. ' '7 ■7,3 33,4 9340 6544 NW 1 1 , 1 1 ,.f. WSW k 3 Rosée le soir. , 28 '7,7 33,5 g33G 6537 WSW .3,4 1,69 wsw 5 Gouttes de pluie le soir. : 29 1 3° 3. >;,5 33,8 9335 6544 W { SW 16,1 2,41 wsw 3 Rosée abondante le soir. i8,G 33,4 9341 6547 S io,5 .,04 n 0 ,, '7,6 33,9 9338 6554 wsw 18,8 3,33 SW k C Petite pluie vers midi. (18, 19) Valeurs déduites des mesures absolues prises sur la fortif cation. («>, 31) Valeurs déduites des mesures absolues faites au pavillon i îagnétique. (i i)(25) L 3) Vitess e signe V\ :s maxim indique 1 : le 8, l'ouest, i7k°\5; conformémen e 24, 3gkni, 5 t à la c le 3 1 , écision 46km,8 de la Conf( renct internationale de Vienne. ( 4o6 ) Moyennes horaires et moyennes mensuelles (Juillet 1876). 6hM. 9hM. Midi. 3hS. C^S. 9 h S. 1 1 1 1 1 t Déclinaison magnétique 17°-!- 12,2 iô,g 23, g 24,2 20, 3 17,7 Inclinaison » .. C 5° + 3^ , 7 35,0 33,9 33,3 33, 1 33,6 Force magnétique totale 4,"*- 6542 GÔ22 C5o2 65a 1 6.Ô29 G53g Composante horizontale » 1,4- 93i3 93ii 93i6 g33i 9337 9336 Électricité de tension (1) 96 1 63 175 198 2?7 3?'| mm mm m ra ni m mm mm baromètre réduit à o° 768,20 708,18 767,91 757,39 737 , 1 7 767,83 Pression de l'air sec 7'i/>07 '46.73 74/, !3 7^6,24 74 6 , 45 746,79 Tension de la vapeur en millimètres 1 1 , i3 1 1 ,45 10,78 1 1 ,i5 10,7? n,n.j État hygrométrique 79,4 6', 5 48,8 48,' 49,8 63,9 00 00 00 Thermomètre du jardin 16, 5l 21,20 a/| , 18 25,17 23,g8 ' 9 jÇ)3 Thermomètre électrique a 20 mètres '7,26 20,78 23,5g 24,48 24, o3 20, G8 Degré actinométrique 30, 07 Go, 85 66,94 64,45 2 4 , G '1 » Thermomètre du sol. Surface 18, 3i 26,92 30,87 3o,2Î î3,o3 ig,3i » à om, 02 de profondeur.. . 19,71 22,8g 26,82 27,76 25, 5i 23, o3 a o'",io à 0,n,20 à om,3o à ira,oo Udomètre à 1 m, 80 Pluie moyenne par heure Évaporation moyenne par heure (2) Vitesse moy. du vent en kilom, par heure Pression moy. du vent en kilog. par mètre carré. 20, iG 20,33 21,77 23,22 23,4' 22, So 22,00 21,5g 21,78 22,42 22,9') 23, 14 21,95 21,76 21,66 21,81 22,12 22,54 i5,g8 i5,gg 16,01 16,02 16,02 16, o3 mm mm mm mm mm mm 5,4 0,0 0,0 2,0 12,2 0,2 0,90 0,00 0,00 o,G7 4.°7 °i°7 0,06 o,i3 0,26 0,36 o,35 0,22 9,71 io,85 14,80 i6,53 16, 5i i4>52 0,8g 1,11 2,06 2,5S 2,67 1,99 10,7 33.7 654 ■ 9335 '77 mm 75S, o4 7'|6,96 11,08 '6,0 0 17, 10 '7-7S 14,78 21, 3l 2', 79 22,65 22,43 16, o3 mm 4.8 1 ,60 0,12 ■ 2,3; i,44 Moyennes. » / 17.18,0 65.33.9 4,6529 1,9328 '71 mm 757,83 746,90 10,93 63,5 0 20,44 20,67 5o,5g 21,75 23,34 21,78 22,34 22, 04 16,01 mm t. 24,6 t. i44,2 i3, i3 1 ,62 Heures. Déclinais. Pression. 0 , mm 0 lh Tiatin. ... 17. i5,2 757>y8 16,49 2 » 14.7 57,92 i5,93 3 n .... 1 4 , 2 57>g3 1 • • 1 7 4 » iM 57,99 ■ 5,3o 5 ,, .... 12,7 58,io iâ,6i 6 11 .... 12,2 53,19 16,00 7 ii .... 12,4 58,24 ■7>89 8 r> .. . .3,7 58,23 '9,56 9 » • •• '3,9 58, 18 21,19 10 ■ 19,2 53,12 22,55 11 a .... 21,2 58,02 2.3,53 Mid ^7,9' 24,18 Thermoinè 4°. 2 Moyennes horaires Température Heures. â 20' l'1 soir. 2-1,2 22,9 21 ,5 20,3 19,3 i8,5 17,7 17,0 i6,3 17,32 ■6,97 16,71 16,60 16,7a 17,26 18,20 ■9,44 20,7s 22,01 22,96 23,59 Thermomètres de l'abri (moyennes du mois.) Dos maxinia 270, 0 Moyenne, Thermomètres de lu surface du sol. De» minima i2°,3 Des maxima 4°°,6 Moyenne, Températures moyennes diurnes par pentades. Juillet 10 à i4 18,1 Juillet 20 à 24 i5 ii tg, Déclinais. Pression. 3 » 4 » 5 „ G » 7 » 8 9 » 10 » 11 . Minuit. 0 , mm 17.20,3 767,76 26,1 57,08 57, 38 57.19 07, 12 57,17 07,34 57,59 58,07 58, 08 58, o5 Température. 3 so". 0 23,96 24,26 24,48 24,60 2 i,5o 2.4, o3 23, 18 22,00 20,68 19,47 iS,5o 24,61 24,95 25,17 25,18 24, 81 23, 98 22,77 21,32 19,93 18,73 17,81 17,10 1870. Juin 3n à Juillet ', 18,4 Juillet 5 à ■ 9 20,9 18,1 23,1 2o a 29. 20°, 6 2G°,5 20,6 20,4 (1) Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daniel) pris égal à 28700. (2) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 14 AOUT 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le tome LXXXl des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat. PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Critique expérimentale sur ta glycémie (suite). La glycémie a sa source dans la fonction glycogénésique du Joie; par M. Cl. Bernard. « J'ai montré, dans ma dernière Communication (i), que le sang s'ap- pauvrit en sucre en traversant les divers organes du corps; aujourd'hui je vais prouver qu'il s'enrichit, au contraire, de la même substance, en traver- sant le tissu du foie. I. — Lb sang des veines sus-hépatiques est plus sucré que le sang artériel ET QUE LE SANG DE LA VEINE-PORTE. » Dans mes premiers travaux sur la glycogénie animale, j'ai déjà donné, pour preuve de la formation du sucre dans le foie, ce fait que le sang émer- (i) Comptes rendus, y août 1876. O.K., i876,>« Semestre.ST. LXXX11I, N° 7.) 53 ( 4o8 ) géant des veines sus-hépatiques renferme plus de sucre que celui qui entre dans l'organe par la veine-porte et par l'artère hépatique (i). A celte époque, je faisais l'expérience sur un animal vivant ou venant d'être sacrifié par la section du bulbe rachidien. Je pratiquais la ligature de la veine-porte à son entrée dans le foie, puis j'ouvrais largement l'abdomen et je recueillais séparément le sang des veines sus-hépatiques et celui qui s'était accumulé dans la veine-porte devenue turgescente au-dessous de sa ligature. Je constatais de celte manière que le sang des veines sus-hépatiques donnait jusqu'à 7 grammes de sucre pour 1000 par la fermentation avec la levure de bière, tandis que le sang de la veine-porte ne dégageait pas de gaz et ne fermentait pas d'une manière appréciable (2). » Des analyses faites ultérieurement avec la liqueur de Fehling me don- nèrent, dans les mêmes circonstances, de 3 à 7 grammes de sucre pour 1000 dans le sang sus-hépatique et de os',o6 à ogr,o8 pour la veine-porte, le sang artériel en renfermant de 1 à i6r,5o pour 1000. » Ainsi, quand on recueille le sang du foie, après avoir Héla veine-porte et ouvert largement l'abdomen, on trouve que le sang des veines sus-bépa- tiques est incomparablement plus sucré que le sang des artères et que celui qui vient de l'intestin par la veine-porte. )> Mais lorsque, plus lard, j'eus découvert qu'après la mort le sucre se détruit rapidement dans le sang des vaisseaux, tandis qu'il continue à se former dans le foie, je reconnus que le procédé opératoire décrit ci-dessus était défectueux et qu'il fallait le remplacer par une autre manière d'opé- rer, qui permît d'arriver aux veines hépatiques sans troubler aussi profon- dément le circulation hépatique ou la circulation générale. II. — Le sang de la veine cave inférieure s'enrichit subitement en sucre, avant d'entrer DANS LE COEUR, AU NIVEAU DU DÉVERSEMENT DES VEINES SUS-HÉPATIQUES. » Le procédé opératoire nouveau, auquel je me suis arrêté aujourd'hui, a pour but d'établir que, sur un animal vivant dont la circulation reste normale, le sang qui sort par les veines sus-bépatiques dépasse, par sa richesse en sucre, le sang artériel et tous les sangs veineux des autres organes. » Pour extraire sur le vivant le sang des veines sus-hépatiques, je pénètre (1) Voir mes Leçons de Physiologie expérimentale appliquée h la Médecine, i855. (2) Voir à ce sujet les Analyses confirmatives de Lchmann, Lcconte, Poggiale, etc. (Comptes rendus), et mes Leçons de Physiologie de i855, p. 479- ( 4o9 ) dans la veine cave au moyen du cathétérisme vasculaire, avec une sonde de gomme élastique que j'introduis soit de haut en bas par la veine jugu- laire externe droite, soit de bas en haut par la veine crurale. A l'aide de ce mode opératoire, j'ai pu voir non-seulement que le sang des veines sus- hépatiques est le sang le plus sucré du corps, mais que le sang des veines caves supérieure et inférieure ne reçoit aucune autre source de matière sucrée. » A. Veine cave supérieure. — Sur un jeune chien de forte taille et en digestion de viande, on ouvre la veine jugulaire externe et l'on recueille 25 grammes de sang; ce dosage donne ogr,c)i de sucre pour iooo. Parla plaie de la même veine on fait pénétrer une sonde de gomme élastique que l'on pousse dans la veine cave supérieure jusqu'au-dessous du tronc brachio-céphalique veineux; puis on aspire à l'aide d'une seringue 25 grammes de sang que l'on analyse immédiatement. On trouve ogr, go pour iooo de sucre, ce qui est un nombre identique à celui de la veine jugulaire. Cette expérience est importante, parce que le sang de la veine cave supé- rieure, dans le point où nous l'avons pris, ne représente pas seulement le sang veineux de la tête et des membres, mais il contient en outre le chyle qui est venu s'y déverser par le canal thoracique dans la veine sous-cla- vière gauche. On voit ainsi que le déversement du chyle n'a pas été une source d'enrichissement en sucre pour le sang delà veine cave supérieure. En effet, la lymphe et le chyle contiennent du sucre qui, comme celui du sang veineux, provient du sang artériel dans le réseau capillaire, et l'absorp- tion du sucre dans l'intestin s'opère spécialement, ainsi qu'on le sait, par les rameaux de la veine-porte. Lorsqu'on extrait le chyle ou la lymphe par des fistules appliquées au canal thoracique, on peut, ainsi que nous l'avons constaté nous-mêmes, obtenir des chiffres de sucre assez forts, quoique au-dessous de ceux du sang artériel pris au même moment (i ), mais on se trouve alors dans des conditions qui ne sont pas absolument normales. L'ouverture d'un vais- seau dans le système circulatoire, sur l'animal vivant, amène toujours une ( i ) Sur un chien en digestion de viande nous avons extrait i5 grammes de chyle du ca- nal thoracique chez un animal venant d'être sacrifié. Nous avons obtenu iBr,34 pour looode sucre. Sur un autre chien en pleine digestion, nous avons extrait le chyle au moyen d'une fistule pratiquée au canal thoracique, à son abouchement dans la veine sous-clavière. Le do- sage a donné isr,70 pour iooo de sucre. 53.. ( 4io ) suractivité locale dans la circulation et dans l'absorption des liquides; c'est pourquoi, pour rester dans les conditions strictement physiologiques, il faut éviter, autant que possible, de recueillir les liquides de celte manière. Nous préférons, ainsi que nous l'avons dit, pénétrera l'aide d'une sonde dans un gros vaisseau, que l'on ferme par une ligature, de manière que le mouvement sanguin dans le point où l'on opère n'éprouve ni retard ni accélération notables dans son cours. » Toutes ces expériences, on le voit, ne demandent pas seulement l'exacti- tude des procédés de dosage de la matière sucrée, mais elles exigent encore des conditions opératoires très-délicates. Nous insistons toujours sur ces conditions spéciales, afin de prémunir les expérimentateurs contre les causes d'erreur si nombreuses qui les entourent et afin d'éviter, par une bonne critique des procédés opératoires, des contradictions expérimentales qui sont aujourd'hui un des principaux obstacles à la marche de la science physiologique. » En résumé, nous avons vu, par les résultats qui précèdent, que le sang de la veine cave supérieure n'apporte au cœur que du sang pauvre en sucre. Il n'en est pas de même pour la veine cave inférieure, ainsi que nous allons le voir. » B. Veine cave inférieure. — Au moment où la veine cave inférieure se constitue dans le bassin par la réunion des veines iliaques primitives, elle contient, ainsi que nous le savons déjà, du sang qui est moins sucré que le sang artériel correspondant. En remontant plus haut jusqu'au niveau de l'abouchement des veines rénales, on trouve encore le sang veineux infé- rieur par sa teneur en sucre au sang de l'aorte; mais au niveau du dé- versement des veines sus-hépatiques, le sang de la veine cave s'enrichit subitement en sucre, de manière à établir l'équilibre sucré entre le sang ar- tériel et le sang veineux. » L'expérience à l'aide de laquelle j'obtiens ce résultat capital, qui suffit à lui seul pour prouver la fonction glyeogénésique du foie, est des plus simples et n'apporte aucun trouble notable dans la circulation hépa- tique. Elle s'accomplit à l'aide du procédé opératoire que nous avons déjà indiqué pour faire l'analyse comparative des sangs artériels et veineux du membre postérieur. On découvre et l'on incise les vaisseaux cruraux dans le pli de l'aine; on introduit dans le bout supérieur de la veine crurale une sonde en gomme élastique, que l'on pousse avec les précautions convenables jusqu'au niveau du déversement des veines sus-hépatiques d;ms la veine cave, un peu au-dessus du diaphragme. Alors on aspire lente- (4" ) ment, avec une seringue, la quantité de sang dont on vent faire l'analyse relativement à sa teneur en sucre. La partie difficile de l'opération est de savoir quand on est parvenu au niveau des veines sus-hépatiques. J'ai re- marqué qu'en général on y est arrivé lorsqu'on a enfoncé une longueur de sonde pouvant être mesurée du pli de l'aine droit jusqu'à la base de l'appendice xiphoïde. Si l'animal est calme et que la circulation veineuse ne soit point troublée par les efforts respiratoires ou par des mouvements violents, on obtient des résultats très-nets dans le dosage comparatif du sang de la veine cave à diverses hauteurs; mais, pour plus de certitude dans l'opération et pour empêcher les reflux par en bas du sang hépatique dans la veine cave, on peut pratiquer une petite ouverture aux parois abdominales, immédiatement au-dessous et dans l'angle de la dernière fausse côte. Avec l'index de la main gauche porté sur la veine cave, au- dessus de l'insertion des veines rénales, on peut alors reconnaître et diriger l'extrémité de la sonde, en empêcher, par une compression ménagée, les reflux sanguins, de manière à obtenir le sang des veines sus-hépatiques sans mélange de celui des parties inférieures de la veine cave. Nous citerons, parmi un grand nombre d'expériences toutes faites sur des chiens, un certain nombre de résultats qui sont des plus dé- cisifs. Première expérience : Sucre. Sang de la veine cave inférieure clans le bassin 0,88 p. 1000 » au niveau des veines rénales 1 ,00 » » au niveau des veines sus-hépatiques. 2,66 » Deuxième expérience : Sang de la veine cave inférieure au-dessous des veines rénales 1 ,08 » » au niveau des veines sus-hépatiques. 2,00 » Troisième expérience : Sang de la veine cave inférieure au niveau des veines sus-hépatiques. 2,5o à 3 Sang artériel 1 ' > 7° " » Au lieu de pénétrer par la veine crurale pour arriver aux veines sus- hépatiques, on peut encore, ainsi que nous l'avons dit, pénétrer par la veine jugulaire externe droite et descendre de là dans la veine cave infé- rieure jusqu'au-dessous du coeur, ou bien pénétrer dans le cœur lui-même en pratiquant le cathétérisme du ventricule à l'aide d'une sonde appropriée. » Voici les résultats de quelques expériences obtenues par ce dernier mode opératoire : ( 412 ) Sucre. Première expérience : Sang de la veine jugulaire 0,67 p. 1000 » Sang du cœur droit 1 ,56 • » Sang artériel 1,06 » Deuxième expérience : Sang artériel 1 , 1 7 » » Sang du ventricule droit 1 ,81 « Troisième expérience : Sang de la veine jugulaire droite. 0,91 » » Sang de la veine cave supérieure. o,qo » » Sang de la carotide droite 1,10 » » Sang du cœur droit 1 , ;>5 » » Ainsi, on le voit, au niveau de l'abouchement des veines sus-hépa- tiques dans la veine cave inférieure, la teneur en sucre du sang augmente subitement de plus du double. Souvent on voit cette augmentation déjà manifeste dans la veine cave abdominale, mais cela tient à des reflux du sang hépatique produits par les mouvements respiratoires, et non au mélange du sang veineux rénal qui, de même que le sang de la veine cave, est plus pauvre en sucre que le sang artériel. » Le sang pur des veines sus-hépatiques est au contraire plus riche en sucre que le sang artériel, ainsi que nous le voyons dans la troisième ex- périence de la première série. Mais, comme il arrive que ce sang hépatique se mélange avec celui des veines caves inférieure et supérieure qui sont plus pauvres en sucre, il en résulte qu'il subit une dilution qui donne au sang du ventricule droit à peu près la teneur en sucre de celui du ventricule gauche, ce qui prouverait que le poumon n'agirait pas comme les capillaires généraux et ne provoquerait pas une destruction sensible du sucre. Conclusions. — Nous avons suivi le plan que nous nous étions tracé. Nous avons localisé la formation du sucre, nous sommes remonté à la source du sucre du sang et nous avons vu que la glycémie prend son ori- gine dans une fonction glycogénésique du foie. Le sucre, qui se détruit partout dans le corps, se régénère donc en même temps dans le tissu hépa- tique d'une manière constante. Nous verrons ultérieurement que toutes les oscillations de la glycémie sont liées à la fonction glycogénésique hépatique. Quand le déversement sucré du foie dans le sang s'accroît, la glycémie augmente et l'animal peut devenir diabétique; quand elle diminue ou cesse, la glycémie s'atténue ou s'éteint en entraînant souvent à sa suite les symptômes les plus graves et la mort. Mais, avant de suivre toutes les conséquences de ces variations (4i3 ) dans le phénomène glycémique , il importe d'aborder le problème phy- siologique lui-même et d'étudier le mécanisme de la fonction glycogéné- sique du foie. Ce sera l'objet de mes prochaines Communications. » THERMOCHIMIE. — Sur ta formation thermique des deux aldéhydes propyliques isomères. Note de M. Berthelot. « 1. M. I. Pierre ayant bien voulu me donner un échantillon d'aldéhyde propylique normal, bouillant entre 47 et 47°i 5 et offrant les caractères d'une grande pureté, j'ai profité de cette circonstance pour étudier la for- mation thermique de cet aldéhyde orthopropylique, et la comparer avec son isomère, l'acétone ou aldéhyde isopropylique; ainsi se trouve com- plétée l'étude parallèle que j'avais déjà faite des alcools orthopropylique et isopropylique. » 2. La formation thermique d'un aldéhyde normal peut être définie complètement par la connaissance de la chaleur dégagée dans sa métamor- phose en l'acide correspondant, ainsi que je l'ai montré lors de mes recherches sur l'aldéhyde éthylique (Comptes rendus, janvier 1876). J'ai suivi exactement la même marche dans mes expériences actuelles, en évi- tant seulement de prolonger la réaction du permanganate de potasse sur l'aldéhyde orthopropylique au delà de quatre à cinq minutes, afin de préve- nir une oxydation plus profonde, qui se développe ensuite très-lentement. Dans ces conditions, la métamorphose est sensiblement théorique, 58 grammes d'aldéhyde orthopropylique ayant absorbé i6gr, ta et i6sr, 85 d'oxygène dans les essais calorimétriques , soit O2 pour C6 H6 O2 ; j'ai trouvé, tous calculs faits : C8H602 dissous -1- 0! gaz = CHsO« dissous, à 23 degrés, dégage +69,8 et -+- 70,75, en moyenne -h 70,3. C'H'O1 pur -(- 840 H'O' à 23° dégage +4,0. » En admettant que C8H°04 liq. -+- eau dégage + o, 5, on trouve C6H60! pur +0'=CtH60' pur, dégage.. +74,2, nombre très-voisin de -+- 70,1, dégagé parla transformation de l'aldéhyde éthylique en acide acétique. » Les mêmes nombres, à très-peu de chose près, sont applicables à la métamorphose d'un aldéhyde gazeux en acide gazeux. Ils surpassent de près de un quart la chaleur de combustion de l'hydrogène : H'+O'^H'O' gaz : -4- 5g. (4*4) » 3. Chaleur de combustion. — En admettant que la chaleur de com- bustion de i gramme d'acide propionique soit égale à 4690 calories, d'après la courbe de MM. Favre et Silbermann [Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. XXXIV, p. 44o) , je trouve pour celle de C6 H6 (V = 74^ la valeur 345Cal, 6. D'où résulte, pour la chaleur de combustion de l'aldéhyde orthopropylique, C6H602 = 58 grammes, 4i9>6 ou plus simplement 420 Calories. » 4. La formation depuis les éléments : CG (diamant ) 4- H« gaz 4- O1 = O» HsO' liq. dégage 4- 69e"1. » Depuis l'alcool orthopropylique : CirO1 4-0'= CI-PO» 4-H'O' +56. » Depuis le propylène : C'H' gaz +0' = ClPO'liq. +72,5 gaz 4- 65 environ, valeurs qui ne s'écartent pas beaucoup de la chaleur de formation de l'eau par l'hydrogène. » La formation de l'aldéhyde propylique normal paraît d'ailleurs s'ef- fectuer réellement lorsqu'on traite le propylène par l'acide chromique, réaction qui dégage environ 6 Calories de plus. Seulement, l'aldéhyde orthopropylique se change à mesure en acide propionique dans ces condi- tions [Annales de Chimie et de Physique, 4e série, t. XXIII, p. 216, et 5e série, t. VI, p. 454)- Cette réaction est simultanée d'ailleurs avec la formation de l'aldéhyde isopropylique (acétone), aux dépens d'une autre portion de propylène, formation qui dégage une quantité de chaleur fort peu différente, soit 4- 68,5 au lieu de 4- 72,5. » 5. Le rapprochement entre la chaleur de formation de l'aldéhyde orthopropylique et de l'acétone au moyen du propylène, circonstance qui répond à une formation réelle et simultanée au moyen d'un même corps générateur, se retrouve entre les chaleurs de combustion et les chaleurs de formation des deux aldéhydes. En effet, la chaleur de combustion de l'acétone, trouvée par expérience, est égale à 4- 4a4Cal Par C6H602, au lieu de -f- 420. La chaleur dégagée par la réunion des éléments de l'acétone, C9 4- H* 4- O3, est 4- 05, au lieu de 4- 69. » Il suit de ces données, admises comme exactes, que la transformation d'un ailéhyde primaire et normal en aldéhyde secondaire isomérique dégagerait une quantité de chaleur très-petite vu nulle. » J'étais déjà arrivé à la même conclusion, à l'aide de données absolu- ( 4i* ) ment indépendantes des précédentes, pour les deux alcools propylique normal et isopropylique (Comptes rendus, t. LXXXII, p. 299). D'où il suit encore que la transformation de chacun de ces alcools dans l'aldéhyde correspondant dégage à peu près la même quantité de chaleur : résultat conforme d'ailleurs à ce que l'expérience m'a montré pour la transfor- mation de ces deux alcools en acides propylsulfuriques correspondants. Rappelons encore que les chlorures et bromures acides des trois acides valériques isomères et des deux acides, butyriques, aussi bien que les sels dissous de ces divers acides, dégagent à peu près les mêmes quantités de chaleur dans leur formation, d'après les recherches que nous avons faites, M. Longuinine et moi. Il en est de même de la formation thermique des éthylsulf'ates et des iséthionates dissous. Si l'on ajoute que les deux acides isomères, éthylsulfnrique et iséthionique, sont formés depuis l'alcool et l'acide sulfuriqne avec un dégagement de chaleur presque identique, on est conduit, par le rapprochement des résultats obtenus sur des corps si différents, à cette conclusion générale, d'une haute importance, que : » Les corps isomères, de même fonction chimique, sont formés, depuis leurs étéments, avec des dégagements de chaleur presque identiques^ et le rapproche- ment subsiste dans la formation de leurs dérivés isomériques. » On se rend compte de cette loi, en observant que la différence entre les arrangements particulaires de tels corps est trop minime pour qu'il puisse y avoir un grand écart entre la somme des travaux moléculaires accomplis dans leur formation. » Hâtons-nous de rappeler qu'il n'en est pas de même lorsqu'une sub- stance se change en polymère, circonstance qui équivaut à une véritable combinaison chimique et qui produit, dans la plupart des cas, un dégage- ment de chaleur. Il y aurait également dégagement de chaleur, si l'on transformait un corps en un isomère plus stahle, plus dense, moins volatil, doué d'une fonction différente, par exemple l'éther acétique en acide butyrique (1). » (1) Voir sur res questions Annales de Chimie et de Physique, 4 e série, t, VI, p. 356 et 34g, et ma Leçon sur l'isomêrie, professée devant la Société chimique do Paris en i863, p. 19, 33, 98; chez Hachette. C. R., 1876, 2e Semestre. (T. LXXX1II, N» 7.) 54 ( 4i6 ) thehmochimie. — Recherches thermiques sur i acide hydrosuif ureux ; par M. Berthelot. « 1. La découverte de l'acide bydrosulfureux par M. Schiïtzenberger est venue combler une lacune importante dans la liste déjà si riche des composés oxygénés du soufre, et nous a fait connaître le premier et le plus simple de ces composés, celui auquel il conviendrait, dans une nomencla- ture rigoureuse, de réserver le nom d'acide hyposulfureux : SO, HO acide hydrosulfureux SO2 acide sulfureux SO3, IIO acide sulfurique » 2. J'ai fait quelques recherches sur la formation thermique de cet acide. A cette fin, j'ai mesuré la chaleur dégagée lorsqu'on fait absorber l'oxygène par une solution d'hydrosulfite de soude et de zinc. J'opérais sur 65o centimètres cubes environ d'une liqueur capable d'absorber six fois son volume d'oxygène; elle était contenue dans une fiole servant de calorimètre, suivant le dispositif de mes expériences sur le chlore et les hypochloriles. On y dirigeait l'oxygène pur, dont le poids absorbé était déterminé par des pesées successives, jusqu'à absorption d'un poids égal à la moitié environ de la quantité nécessaire pour saturer la liqueur. La chaleur dégagée au moment même de l'absorption ne surpassait pas la moitié ou le tiers de la chaleur totale. Ce surplus se développait pendant les dix ou douze minutes consécutives, comme s'il se produisait deux com- binaisons successives. » J'ai trouvé dans trois essais consécutifs faits sur la même liqueur (li- queur capable d'absorber 4B', 4°° d'oxygène) : Chaleur dégagée rapportée Oxygène absorbé. à 8 gr. d'oxygène, gr o Première portion 0,753 -t- 34, 00 Deuxième portion °>7t>9 "+" 34, 01 Troisième portion 0,859 "+" 33,82 2,38i +33,g4 » 3. Ces chiffres représentent la transformation des hydrosulfites de soude et de zinc dissous et mélangés en sulfites correspondants. Pour passer de là à l'acide hydrosulfureux, il faudrait savoir la différence entre les chaleurs de neutralisation des deux acides hydrosulfureux et sulfureux parla soude et par l'oxyde de zinc. Ces quantités sont inconnues; mais la ( 417 ) différence dont il s'agit peut être regardée comme comprise entre zéro et 3 Calories, d'après les analogies. La chaleur de transformation de l'acide hydrosulfureux dissous en acide sulfureux étendu SO, HO dissous -+- O gaz = SO3 dissous, est égale dès lors à + 34 — a, « étant compris entre zéro et 3. » Cette quantité de chaleur est à peu près la même que la chaleur dé- gagée par la transformation analogue de l'acide sulfureux en acide sulfu rique étendu SO! dissous -+- O gaz = SOs, HO étendu : + 32, i5 (r). » Il y a donc ici proportionnalité approchée entre les quantités de cha- leur dégagées et les proportions d'oxygène fixé, comme on l'a ohservé, depuis Dulong, dans plus d'une circonstance. » 4. Cette proportionnalité ne s'étend pas jusqu'au premier terme de l'oxydation du soufre. S + O -t- eau = SO, HO étendu dégage : +8,7—12, c'est-à-dire le quart de la quantité précédente; en admettant que S + O2 = SO2 gaz dégage + 38,8, valeur moyenne des observations de Dulong, Hess, Andrews, Favre et Silbermann. Toutefois cette dernière valeur exige une nouvelle détermination, les observations précitées étant fort divergentes (2); mais les valeurs extrêmes ne pourraient élever la chaleur dégagée par la formation de l'acide hydrosulfureux au delà de 4- io,5 — a; ni l'abaisser au-dessous de 4- 5,5 — a; ce qui laisse subsister notre remarque. (1) En admettant les données suivantes : SO2 dissous + Cl gaz = S03,HO dissous + H Cl étendu dégage + 36,95 (Thomsen), H -l- Cl gaz = H Cl étendu » +39,3 (id.), H -1-0 = HO liquide » +34,5 (divers auteurs). Cal (2) Dulong a donné 41>c" Hess 4^1 Favre et Silbermann 35,6 Andrews 36,9 La formation d'une trace d'acide sulfurique anhydre n'explique pas ces divergences, car S02+ 0= SO5 anhydre, dégage + 17,2. Il faudrait que 35 centièmes d'acide sulfureux eussent été changés en acide sulfurique anhydre pour expliquer un écart de 6 Calories, tandis que Hess déclare ne pas en avoir observé et Dulong seulement des traces. 54- [ 4i8 ) » En négligeant « pour simplifier, on aurait en définitive : S -4-0 -4-eau = S0, HO étendu -4- 8,7)3, S -4- O' -4- eau =3 SO2 dissous -4- 4^,6 S4-0'+ eau = SO', HO étendu -+- 74,7 * » La formation du premier terme dans la série, ici comme dans la plu- part des cas où deux éléments s'unissent en proportions multiples (azote et oxygène, carbone et oxygène; carbone et hydrogène, etc.), répond donc à un travail tout particulier. » 5. On a encore : S-4-H-4-02+eau = SO, HO étendu +43i2 S+HO! =S0, HO étendu + 19,5 SO2 -t- H -t- eau = SO, HO étendu 4- 0,6 HS dissous -f-02 = SO, HO étendu -t- 38,6 » Le dédoublement de l'acide bydrosulfttreux en acide sulfurique et hydrogène sulfuré dissous dégagerait : 2(S0, HO) étendu = S03,HO étendu -4- HS dissous : -t- 27,4. « La formation rapide du sulfure de zinc dans les solutions d'hydrosul- fite paraît due à cette dernière réaction. » Le changement de l'acide hydrosulfureux en acide hyposulfureux (en admettant pour ce dernier les données de M. Thomsen) : !i(SO, HO) étendu = S'O2, HO étendu dégage -t- 20,6, chiffre qui explique que la stabilité plus grande des byposulfites ordi- naires, » Les systèmes étant d'autant plus stables, toutes choses égales d'ailleurs, qu'ils ont perdu une portion plus considérable de leur énergie. » MÉCANIQUE. — Sur la théorie dynamique des régulateurs. Note de M. Rolland. « La théorie des régulateurs est depuis longtemps l'objet de mes études, et j'ai lu, à diverses époques, devant l'Académie, trois Mémoires dont elle a bien voulu ordonner l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers, et qui tous sont relatifs à cette théorie. » Le premier de ces Mémoires, traitant de la réglementation de la tem- pérature dans les fourneaux industriels, a paru dans le tome XVIII des Sa- vants étrange) s. ( 4«9 ) » Le deuxième, concernant spécialement les régulateurs isochrones de la vitesse, a été imprimé dans le XLlIle Cahier du Journal de l'Ecole Poly- technique. » Le troisième enfin, lu dans la séance du 8 janvier 1872, forme une véri- table introduction à la théorie générale des régulateurs, et ne tardera pus à paraître dans les Savants étrangers, » Dans ces divers travaux, j'ai montré l'insuffisance des théories antérieu- rement données pour calculer la sensibilité des régulateurs et l'absolue né- cessité d'étudier ces appareils à l'état de mouvement, c'est-à-dire dans 1rs conditions mêmes où ils fonctionnent dans l'industrie. Je fais voir que la bonne réglementation d'une machine dépend, non-seulement de la com- binaison du mécanisme régulateur, mais aussi de la puissance du volant et de l'importance des perturbations auxquelles peut être soumise la transmis- sion du travail ; que les régulateurs isochrones qui, envisagés au point de vue purement statique, supprimeraient toute altération de la vitesse, ont, au point de vue dynamique, de très-graves inconvénients, et qu'ils en- gendrent dans les machines des oscillations indéfinies de la vitesse. Pour éviter ces oscillations destructives de toute bonne réglementation, il faut nécessairement augmenter la stabilité de l'équilibre du mécanisme régula- teur et renoncer ainsi à sa trop grande sensibilité. Au point de vue des ap- plications, on devra donc se réserver les moyens de faire varier cette sen- sibilité suivant les conditions particulières de la machine à régler. Le mieux sera dès lors, après avoir construit un régulateur isochrone ou à peu près isochrone, de l'appliquer à la machine considérée, et de constater, par des essais successifs, de combien il est nécessaire de s'éloigner de l'isochronisme pour éviter les oscillations indéfinies de la vitesse, dont il a été parlé ci- dessus. » Après avoir rappelé plusieurs des conséquences de mes Mémoires anté- rieurs, je crois devoir appeler l'attention de l'Académie sur quelques ré- sultats de mes études, qui n'ont pas encore reçu de publicité. » La théorie dynamique du régulateur est d'une extrême complexité, et voici d'une manière générale comment on peut en établir les équations : » Considérons une machine munie d'un régulateur; celui-ci étant en équi- libre dans une certaine position que nous définirons par a0, et à laquelle correspond une ouverture déterminée de la valve d'admission du fluide moteur, et une valeur m0 de la vitesse angulaire du volant. Supposons que l'équilibre existe d'abord entre les forces agissant sur le moteur, et que, par suite d'une perturbation instantanée de la résistance, celle-ci f 420 ) cesse d'être éçale à la puissance : le régulateur se mettra en mouvement dès que sa force accélératrice fera équilibre aux frottements du mécanisme. Nommons / le temps écoulé depuis l'origine de ce mouvement, a et w les variables qui définissent la position du régulateur et la vitesse du volant au bout du même temps. » En considérant isolément le mouvement du régulateur, on reconnaît facilement que sa force accélératrice dépend des variables a, u et l'on arrive ainsi à une équation de la forme (0 £=/(*•) ri- D'un autre côté, si l'on envisage isolément la variation de u dans la ma- chine motrice, elle dépend uniquement de la position de la valve d'admis- sion du fluide moteur, et l'équation connue de la transmission du travail conduit dès lors à une relation de la forme (2) rff =?(«)■ » Il est évident d'ailleurs que les deux formules précédentes contiennent un grand nombre d'éléments constants propres au régulateur et à la ma- chine motrice, mais qu'il était inutile de mettre ici en évidence. » Pour obtenir les lois, soit des mouvements du régulateur, soit de la vitesse w, il suffit d'éliminer soit ca, soit a entre les deux équations posées ci-dessus. Malheureusement, cette élimination présente le plus souvent des difficultés considérables, et, par suite, la question n'est soluble qu'en en choisissant convenablement les termes, et en se bornant à des solutions ap- prochées. » Ainsi l'équation (2) serait d'une extrême complication, si la machine motrice était une machine à vapeur et, a fortiori, une machine à vapeur à détente, à bielle et à manivelle. Pour la simplifier, j'ai admis que la machine motrice était à rotation directe, que c'était, par exemple, une roue hydraulique, dont la puissance pouvait, clans les limites du travail habituel, être considérée comme proportionnelle à l'ouverture de la vanne donnant accès à l'eau sur la roue. » Quant à l'équation (1), j'arrive, en choisissant convenablement le dis- positif et discutant les approximations avec lesquelles on peut remplacer (*) J'ai donné, dans mon Mémoire sur les régulateurs isochrones, celte équation en termes explicites pour le cas du régulateur à force centrifuge. ( 4»< ) certains termes variables par d'autres plus simples, à rendre possible et fa- cile l'élimination entre les équations ainsi modifiées, et j'obtiens pour résultat final une relation entre « et /, laquelle est une équation linéaire du troisième degré à coefficients constants, équation dont l'intégration se fait sans difficulté et qui donne pour valeur de a en fonction de t une expres- sion contenant des exponentielles et des lignes trigonométriques. » Tels sont les moyens par lesquels je suis arrivé à résoudre analytique- ment le problème des mouvements du régulateur. Cette solution date de plusieurs années, et, si je ne l'ai pas présentée depuis longtemps déjà à l'Académie, c'est que je tiens essentiellement à ne lui soumettre le résultat de mes travaux que quand ils seront arrivés à un degré de perfection suffi- sant. Or, je le répète, la question est extrêmement compliquée, en raison du grand nombre de ses éléments, et de plus il est indispensable, pour que les résultats analytiques se rapprochent suffisamment de la réalité, de scru- ter et de discuter avec le plus grand soin les diverses simplifications à introduire pour rendre possible la solution analytique. » Il m'a semblé opportun de mettre ces considérations sous les yeux de l'Académie, au moment où elle vient de recevoir un Mémoire, dont un extrait figure dans l'avant-dernier numéro des Comptes rendus. N'ayant pas connaissance du Mémoire de M. Wischnegradski, je ne puis en discuter les termes; mais, comme il traite des mouvements des régulateurs, j'ai cru devoir rappeler à quel point j'avais amené l'état de la question par mes tra- vaux antérieurs, et indiquer dans quels termes et par quels procédés j'ai obtenu la solution analytique du problème, solution dont j'avais parlé déjà dans mes Mémoires précédents, en annonçant que j'en ferais l'objet d'un Mémoire ultérieur. » GÉOLOGIE. — Note sur un silicate alumineux hydraté, déposé par la source thermale de Saint- Honoré [JSièvre), depuis i époque romaine; par M. Daubrée. « Parmi les nombreuses substances produites ou déposées par les sour- ces thermalesactuelles, les silicates d'alumine hydratés paraissent être com- parativement rares. Comme, d'ailleurs, la production contemporaine des composés de cette catégorie offre de l'intérêt au point de vue de l'origine des argiles et des autres combinaisons analogues qui se sont formées dans les anciennes périodes, je crois devoir mentionner celui qui a été rencontré, il y a quelques années, à Saint-Honoré (Nièvre). En faisant des fouilles dans l'établissement thermal de celte localité, ( 422 ) en i854, on a rencontré au fond d'un bassin romain, an milieu du béton, une substance blanche, sur laquelle M. le Dr Labat avait appelé mou attention et que M. le général marquis d'Espeuilles a bien voulu me com- muniquer (i). » A première vue, cet échantillon, par sa blancheur, rappelle certaines variétés de craie ou de farine fossile : il happe à la langue; mais il diffère de l'une et de l'autre substance par une cohésion plus grande; il n'a rien d'onctueux au loucher et prend bien le poli. » Le dépôt dont il s'agit présente une cassure feuilletée qui annonce le produit d'une concrétion. La cassure transversale, quand elle a été polie, fait mieux encore ressortir cette texture; on y reconnaît nettement une série de couches minces comme des feuilles de papier, qui diffèrent par leur degré de blancheur, ainsi que par leur éclat. Sur un centimètre d'épais- seur on peut compter au moins trente-six de ces alternances bien distinctes, ce qui pour l'épaisseur totale de l'échantillon, correspond à plus de deux cents zones successives et faiblement ondulées. » Vue en tranches minces, la substance est translucide et agit sur la lumière polarisée. » Quand on en examine avec attention la cassure, on y distingue une multitude de particules très-fines, foncées et opaques, qui, malgré leur petitesse, se détachent nettement sur le fond blanc, surtout après que la tranche dos feuillets a été polie. Ce sont de petits filaments rappelant cer- taines variétés de goethite; il y a aussi des grains d'une autre nature qui n'ont pu être convenablement isolés et déterminés. Entre les feuillets, il existe parfois de petits orbicules, arrondis et très-aplatis, à texture radiée et cristalline, agissant sur la lumière polarisée, qui, d'après un essai chi- mique, paraissent consister en gypse; il est possible que, par son mélange, ce gypse contribue à l'action de la masse sur la lumière polarisée. » D'après une analyse faite au bureau d'essais de l'École des Mines, la composition chimique de la substance a été trouvée de : Silice 76,60 Alumine 12,60 Peroxyde de fer 2 , 3o Chaux 1 ,80 Magnésie trace Eau 6 . 3o 99,60 (1) Cet échantillon a 3o centimètres sur 22 et 65 millimètres d'épaisseur. ( 423 ) » Un essai de M. Terreil a fie plus indiqué, sur une autre partie du dépôt, des sels alcalins (chlorures^ et des sels organiques. » A raison de sa forme, de sa structure essentiellement concrétionnée et de sa cohésion, il paraît impossible d'admettre que la substance dont il s'agit consiste en un simple dépôt mécanique apporté par l'eau; on doit le considérer comme un précipité formé par voie chimique. La température des sources principales avoisine 3i degrés. » Le silicate de Saint-Honoré s'éloigne considérablement par la composi- tion des halloysites et des autres silicates d'alumine hydratés qui ont déjà été signalés comme produits par différentes sources thermales, notam- ment à Plombières (i), Bourbonne-les-Bains (2) et Bourbon- l'Archam- bault (3). » La forte proportion de silice par rapport k l'alumine et la faible quantité d'eau sont caractéristiques du dépôt de Saint-Honoré qui, d'ailleurs, n'est probablement pas homogène, mais offre un mélange d'espèces distinctes, même après qu'il a été isolé de l'oxyde de fer, ainsi que des sulfates et chlorures reconnus à l'analyse. « Parmi les silicates d'alumine dont ce dépôt s'éloigne le moins quant à la composition sont la pyrophyllite et la pagodite. » Comme antre exemple d'un dépôt récent de silicates produits par des sources minérales , je mentionnerai des échantillons du filon quartzeux par lequel jaillit, à Cauterets, la source deMahoura. Sur des échantillons donnés par M. Jules François, les géodes quartzeuses présentent un enduit nacré argentin ayant quelque ressemblance avec du talc. M. Terreil a trouvé que ce dépôt consiste en silicate d'alumine avec magnésie, potasse et soude, et qu'il est mélangé de carbonate de chaux et de magnésie. » M. Ollier donne lecture d'un Mémoire sur la trépanation des os dans les diverses formes d'ostéo-myélite, dont voici les conclusions : i Dans la forme raréfiante, la paroi s'usaut par médullisation progres- sive de dedans en dehors, le foyer finit par s'ouvrir sous le périoste et puis à l'extérieur; les douleurs se calment alors. Mais ce processus peut durer longtemps et occasionner, pendant plusieurs mois, des souffrances qu'une intervention opportune fait cesser instantanément. » Sur les dix-neuf cas (i) dans lesquels j'ai trépané pour desostéo-myéhtes douloureuses, j'ai trouvé huit fois du pus, dix fois les diverses altérations de la moelle que j'ai signalées. Sur ces dix derniers, trois fois seulement, il y avait une cavité distincte et régulière; dans les sept autres, la lésion n'était pas nettement circonscrite. Dans un dernier cas enfin, la trépanation, appliquée contre une ostéo-myélite aiguë du fémur, n'a amené qu'une assez grande quantité de sang. Celle saignée locale a arrêté les accidents généraux et prévenu la nécrose de l'os, qui me paraissait à peu près iné- vitable. » Dans la plupart des cas, la trépanation a les suites les plus simples. La douleur change immédiatement de type et de caractère; au lieu de ces élance- ments nocturnes, et de celte sensation de l'éclatement de l'os ( douleur ostéo- (l) La plupart de ces observations sont rapportées avec détails dans la Thèse de M. le l)r Perret : De la trépanation dans les abcès de os et dans l'ostéite h forme névralgique. ( Thèses de Paris, 18^0. ( 4*7 ) cope), le malade éprouve dans la plaie des douleurs d'inflammation locale, qui se dissipent peu à peu. C'est surtout dans les formes à cavité circon- scrite que le changement dans le caractère de la douleur s'opère rapidement. » Les phénomènes hypertrophiques de l'ostéite, ainsi que la suppuration du trajet, peuvent continuer pendant un temps plus ou moins long, après la disparition des douleurs; l'élimination de quelques parcelles nécrosées peut s'opérer pendant un certain temps, après l'opération; elle met fin à la suppuration si le trajet est encore ouvert ; elle est l'occasion d'un nouvel abcès si la cicatrisation est déjà effectuée. » Sur les dix-neuf cas signalés, deux opérés sont morts de pyohémie : l'un par les progrès de l'ostéo-myélite, que la trépanation n'avait pu qu'en- rayer; l'autre, deux mois après une trépanation faite dans un cal dou- loureux, en grande partie constitué par un tissu osseux condensé. La ma- lade ne souffrait plus depuis longtemps : elle était regardée comme guérie, mais sa plaie n'était point fermée. Se trouvant encore à l'hôpital, elle fut prise tout à coup, soixante-trois jours après son opération, d'accidents pyohémiques qui amenèrent la mort dix jours après. J'ai observé un cas analogue de pyohémie tardive pour une trépanation, faite dans d'autres conditions que les cas cités dans ce travail. » Ces faits montrent les dangers auxquels exposent les plaies du tisssu mé- dullaire, lorsque les blessés séjournent trop longtemps dans des milieux in- fectés. Ils ne sont pas un argument contre la trépanation, lorsque cette opéra- tion est bien indiquée d'ailleurs; mais ils montrent que la Chirurgie doit, non-seulement poser un diagnostic aussi rigoureux quepossible,mais encore soustraire son malade aux chances d'infection, jusqu'à guérison complète de la plaie. » viticulture. — Résultats obtenus dans le traitement par les sulfocarbonates des vignes phjlloxérées. Lettre de M. Mares à M. Dumas. Montpellier, 6 août 1876. » Nous sommes, depuis une quinzaine de jours, dans une des périodes d'épreuves les plus décisives qu'ait à subir la vigne pendant sa végétation, surtout quand elle souffre d'un mal de racines. » La chaleur et la sécheresse sont excessives. Depuis six semaines, il n'a pas plu, et les maxima du thermomètre se sont tenus régulièrement de 3o à 36 degrés. Cette dernière température est celle dont nous jouissons actuellement : vendredi, 4 août, 36°, 2, samedi 3G degrés, dimanche (au- ( 4=8 ) joiird'hui) ce sera font aussi fort. Aucune circonstance ne pourrait être plus favorable pour mettre à l'épreuve le système de culture que je propose et que j'emploie pour combattre le Phylloxéra, système qui consiste à traiter les points d'attaque par un antiphylloxérique, dès qu'on les recon- naît, et à les raffermir ensuite à la surface de manière à amener le sol à un étal de dureté pareil à celui des terrains incultes ou comprimés. Pour moi, l'antiphylloxérique le plus complet, celui dont les effets ne trompent pas, c'est le sulfocarbonate de potassium, employé «à la dose de i dé- cilitre par cep occupant 2m,2D de surface, dissous dans l'eau ou imbibé dans du marc de soude pulvérisé. En été, il suffit de r demi-décilitre de sulfocarbonate de potassium, imbibé dans 2 litres de marc de soude. Jusqu'à présent toutes les applications de ces agents que j'ai faites, en février, mars, avril, mai et juin, et qui ont été suivies d'un bon raffermisse- ment, ont régulièrement réussi. Je considère donc le procédé comme d'un effet certain, et je ne doute pas que le raffermissement, bien fait, pratiqué à diverses reprises par des roulages et des pilonnages combinés de janvier en mai, ne soit un préservatif du Phylloxéra. L'abandon de la vigne par l'inculture n'est qu'un cas particulier du raffermissement, cas tout à fait temporaire, car de pareilles vignes tombent très-vite dans l'infertilité. Lorsque la vigne est déjà envahie et qu'il s'y déclare des points d'attaque, on fait très-bien revenir ceux-ci par le sulfocarbonate et le marc de soude. Il faut, pour que la réussite soit certaine, v joindre un bon raffermissement, et opérer avant le rabougrissement des ceps. Lorsque le rabougrissement s'est produit, il faut une ou plusieurs saisons pour faire revenir la vigne, et encore arrive-t-il assez fréquemment qu'on ne réussit pas. Nous avons donc actuellement à notre disposition un système sûr pour reconstituer les vignes détruites, et même pour conserver celles que nous possédons encore : c'est d'en tenir le sol raffermi, engraissé autant que possible, et net de mauvaises herbes, et d'éviter soigneusement de l'ameublir pendant toute la période de la vie active du Phylloxéra, c'est-à-dire du i5 avril au Ie' novembre. « La vigne ainsi traitée végète parfaitement dans les sols les plus durcis, malgré les sécheresses et les chaleurs. J'ai dix carrés d'expérience, de plusieurs centaines de souches de 3 ans d'Age, plantées à 1 mètre sur i"',5o, très-fortement phylloxérées, sulfocarbonatées en mars par disso- lution aqueuse, et raffermies dans la première quinzaine de mai, qui vé- gètent admirablement, qui sont garnis de raisins, et dont les sarments, toujours en voie d'accroissement, atteignent de im,20 à 2 mètres de Ion- ( 4^9) gueur; certains ont de 3 à 4 mètres et poussent encore. Quand le sol n'a pas été raffermi, cet effet ne se produit pas sur les vignes phylloxérées; le point d'attaque s'y dessine vite; il s'étend et ne donne pas ces résultats nets que je suis heureux de vous signaler. » Je suis Irès-saiisfait des sulfocarbonates; je les ai employés cette année sur une grande échelle, et je continue même à les employer mé- 1 anges aux marcs de soude, malgré les grandes chaleurs et sans inconvé- nients, car il n'a pas péri un seul cep dans mes traitements, et je les ai cependant étendus à plus de vingt mille souches. L'année prochaine, je continuerai encore et j'espère bien conserver mes vignes, quoiqu'elles soient attaquées depuis 1873. Cette année, elles sont encore belles et pré- sentent dans leur ensemble une récolte satisfaisante. Les parcelles né- gligées ou traitées d'une manière insuffisante sont à l'état de décom- position. » J'avais essayé, en 1875, l'emploi des sulfocarbonates sur quelques par- celles; j'ai renouvelé l'application cette année et partout j'ai obtenu de bons résultats; non-seulement les ceps n'ont pas péri, mais ils se reconsti- tuent d'une manière visible, et la vigne se refait au lieu de se détruire. Pendant toute la durée de la végétation, je recommande l'emploi du marc de soude (2 litres) imbibé de \ décilitre de sulfocarbonate de potassium et suivi d'un raffermissement. Ce procédé, que je communiquai l'an dernier à la Société centrale d'agriculture de France, donne de très-bons résultats; il est peu dispendieux, ne nécessite pas d'eau, et il est applicable en tout temps. » Nous arrivons donc à des résultats pratiques très-remarquables, qui nous permettent de regarder comme sûre la conservation de nos vignes. L'explication théorique des faits est très-simple; elle se concilie avec l'his- toire du Phylloxéra et met en évidence la facilité avec laquelle on peut détruire certains insectes qui paraissent indestructibles, en agissant sur eux par ie milieu dans lequel ils se développent, et en le leur rendant défavo- rable, tandis que les végétaux dont ils sont les parasites s'en accommodent encore. » Je prépare, à cet égard, un travail dans le genre du Mémoire que j'ai publié sur l'oïdium, afin d'exposer les faits et les méthodes au moyen des- quelles on arrive à conserver la vigne. » ( 43o ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission de deux Membres, qui doit être chargée de la vérification des comptes pour l'année i8^5. MM. Chevreul et Dupuy de Lônie réunissent la majorité des suffrages. MEMOIRES PRÉSENTÉS. VITICULTURE. — Observations sur le développement et les migrations du Phylloxéra. Lettre de M. P. Boiteau à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra). « Villegouge, le 5 août 1876. « Les Phylloxéras épigées de la troisième génération se sont fixés sur les racines ou sur les radicelles mises à leur portée. Le 9 juillet dernier, j'ai réussi, et sans peine aucune, à faire greffer, sur des racines et des radicelles en tube, des insectes pris sur des pampres. Une feuille pourvue de galles, contenant des oeufs en éclosion, mise à 1 ou a centimètres de radi- celles fraîches, laissées adhérentes au cep, a communiqué l'infection, et, quelques jours après, il m'a été permis de voir les jeunes Phylloxéras fixés et suçant la sève. Aujourd'hui, ils pondent et semblent parfaitement se trou- ver dans ce nouveau milieu. » Il ne m'a pas encore été possible de voir le greffage naturel. Il y a cependant lieu de supposer que, s'il ne s'est produit qu'accidentellement pour la deuxième ou troisième génération, il va devenir la loi forcée pour la quatrième et la cinquième. On remarque, dans ce moment, où la sève circule lentement, que les feuilles de nouvelle formation sont dures, coriaces, prennent peu d'expansion, ce qui empêche les galles de se for- mer (ces dernières sont d'autant plus complètes que la feuille s'organise plus vite) et par suite élimine les insectes, qui disparaissent sans laisser traces de leur corps. » J'ai contrôlé, dans les premiers jours du mois dernier, et l'observation peut être faite tous les jours, un point important pour la pratique : c'est l'émigration des aptères souterrains à la surface du sol, observée et très- bien décrite par M. Faucon. Tous les détails énoncés sont vrais, seulement ( 43. ) le fait me paraît être encore plus général que ne le pense l'auteur de la découverte. C'est en cherchant à voir sur le sol des insectes des galles que j'ai rencontré des insectes hypogées. Leur nombre est tellement considérable, que, dans certains endroits, on en trouve plusieurs dans chaque centi- mètre carré de surface. Si l'examen au microscope ne m'avait pas donné la solution du problème, j'aurais pensé à une émigration d'individus aériens. Les pieds qui fournissent la plus forte émigration sont ceux qui sont situés sur le pourtour des foyers et dont la végétation est encore assez luxuriante. Si l'on fouille le sol, on constate que les racines secondaires sont encore intactes dans la partie qui avoisine le centre de rayonnement. Les extré- mités sont complètement décomposées, et il n'existe nul vestige de radi- celles. Les jeunes insectes, ne trouvant pas la nourriture qui leur convient ou ne trouvant qu'une nourriture insuffisante, sortent par les fentes du sol pour aller à la recherche d'un milieu plus propice. Guidé par ce raisonne- ment, il est permis de désigner, à priori, les endroits d'un vignoble pliyl- loxéré où l'on doit rencontrer une émigration plus ou moins considérable. Dans les foyers récents où la vigne est pourvue d'un chevelu abondant, il est presque impossible de vérifier ce mouvement. Si les insectes ne cheminaient qu'à l'aide de leurs organes locomoteurs, le danger serait peu grave; c'est à peine s'ils traverseraient un ou deux ceps; mais il faut compter avec les coups de vent qui soulèvent la poussière et peuvent entraîner au loin ces voyageurs. Dans le traitement, il ne faudra donc pas négliger cette cause de diffusion, soit en arrachant, soit en em- poisonnant les endroits sujets à émigration. » Cela nous amène à dire quelques mots de la puissance de reproduction de ce puceron, suivant qu'on est plus ou moins rapproché d'un individu provenant de l'oeuf d'hiver. La génération agame commence à l'œuf d'hiver et finit à l'insecte ailé. Quelle est sa durée ? Nous l'ignorons encore, mais l'avenir nous l'apprendra. Ce que nous savons cependant, c'est que, plus on s'éloigne de l'insecte régénéré par la fécondation, moins la puissance de reproduction est considérable. Les travaux de M. Balbiani ne laissent aucun doute à cet égard. J'ai vérifié, et je vérifie encore de mon côté, cette puis- sance qui me parait aller rapidement en décroissant pendant les quatre ou cinq premières générations aériennes, mais qui va moins vite dans les gé- nérations souterraines. Les individus de la première génération de l'œuf d'hiver possèdent vingt-deux ou vingt-quatre tubes ovigères, avec autant de chambres germinafives, contenant chacune un grand nombre de cellules ou de globules ovulaires. C. R,, 1876, a" Semeitre. (T. LXXX.II1, N° 7.) 56 ( 43a ) » Les aptères souterrains comptent, en moyenne, de six à douze tubes ovigères; j'en ai même trouvé qui n'en possédaient que quatre et d'autres deux. Ce point est un des plus importants de l'étude biologique de l'in- secte pour l'application d'un traitement curatif (i). » Malgré les gelées printanières, les galles sont beaucoup plus nom- breuses qu'on ne le supposait d'abord. A mesure que le nombre d'insectes augmente, elles se multiplient et deviennent plus faciles à apercevoir. Certains ceps, situés dans des foyers qui n'ont pas souffert de la gelée, ont leurs feuilles littéralement couvertes de galles, à ce point qu'elles en sont crispées et racornies. » La quatrième génération aérienne a été constatée vers le 26 juillet dernier. Les individus qui la composent se reconnaissent par la coupe du troisième article des antennes, qui s'est prolongée vers la partie inférieure, sans arriver encore au poil externe situé vers le milieu de leur longueur. Certains ont ce caractère beaucoup plus tranché que d'autres, et il est digne de remarque qu'ils se trouvent surtout sur des cépages se prêtant très-bien à la formation des galles. Ce signe de dégénérescence est en rapport avec l'activité du milieu prolifique. Avec un peu d'attention, il n'est pas permis de les confondre encore avec les aptères hypogées, à cause de ces diffé- rences, que, dans l'aptère souterrain, le bord interne de l'antenne est suivant une courbe régulière, et que l'échancrure externe descend au- dessous du poil, tandis que dans l'aptère aérien la courbe est éebancrée à la base de l'antenne, ce qui la fait paraître encore un peu fusiforme, et que la coupe externe ne descend pas jusqu'au poil. » Le 10 juillet, j'ai vu des nymphes sur les radicelles; le 29, j'ai eu des insectes ailés dans mes flacons, et, le 3i, je les ai observés sur le sol; le 3 août, j'en ai rencontré sur les feuilles ainsi que des œufs sexués. » VITICULTURE. — Emploi d'un pal distributeur, pour amena tes sulfocar- bonates sur (es racines des vignes phylloxérées. Lettre de M. Guëyracd à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) n Gréotix, le 5 août 1876. » J'eus l'honneur devons adresser, le 18 novembre dernier, une Lettre pour vous annoncer l'envoi d'un pal distributeur et recommander à votre 1 Voir la Noie de M. Balbiani [Comptes rendus, juillet i8;(> . ( 433 ) bienveillant accueil la demande de la Commission instituée dans le dépar- tement des Basses-Alpes, contre le Phylloxéra, afin d'obtenir une certaine quantité de sulfocarbonates alcalins pour arrêter l'expansion de ce redou- table ennemi dans notre contrée à peine envahie. » Depuis cette époque, j'ai été assez heureux pour faire participer quelques vignobles de notre région aux distributions .de sulfocarbonates que l'on doit à la libéralité de la Compagnie des chemins de fer P.-L.-M. Le Prési- dent du Comité d'action institué par la Compagnie, en accueillant mon concours pour ces distributions, me bissait libre de diriger l'application pratique selon mes vues, à seule charge de rendre compte des résultais obtenus. » Ces résultats ont été aussi satisfaisants qu'on pouvait le désirer, ainsi qu'ont dû déjà vous l'avoir appris les Communications de M. Marion, pro- fesseur à la Faculté des Sciences de Marseille, membre du Comité d'action, et de M. le Dr Jaubert, inspecteur des eaux thermales, qui a été invité à constater les effets des traitements de Créoux. » Prenant pour base de mes études les travaux des délégués de l'Académie des Sciences, qui établissaient que cinq toxiques au moins tuaient le Phyl- loxéra dans les applications de la grande culture, je me donnai pour objectif de réduire les frais d'application de ces toxiques, par l'invention du pal dont je vous ai adressé un modèle. » La question de main-d'œuvre étant résolue, il restait à expérimenter si l'action du pal distributeur réduirait l'action des toxiques, comme l'avait fait le pal à percussion dans les expériences de M. Mouillefert, ou si, au contraire, cette action serait augmentée par la situation plus favorable donnée au toxique par le pal distributeur. D'autre part, malgré la déclaration que me fit M. Mouillefert à la fin du mois de mars der- nier, dans une rencontre que nous eûmes à Montpellier, qu'aucune ex- périmentation ne permettait de considérer l'emploi d'une masse d'eau comme une nécessité du traitement par les sulfocarbonates, il pouvait rester quelques doutes sur la manière dont se comporteraient les vignes en présence de ces produits concentrés. Il fallait en appeler à l'expéri- mentation directe; la suppression de l'emploi de l'eau étant la condition néces- saire d'un traitement économique des vignes piiylloxérées, applicable dans toutes les situations. » L'expérience a aujourd'hui prononcé. Les sullocarbonates de potas- ■ sium ou de sodium, étendus de 3 à 5 fois leur volume d'eau, employés au moyen du pal distributeur, à une profondeur de 25 à 5o centimètres, ont 56.. (434 ) détruit dans an délai de trois jours Ions les Phylloxéras existant sur les racines; la vigne a repris de la vigueur et delà verdure; les ceps des taches phylloxérées, dont le pivot seul était vivant, sont entrés en végétation, en formant un nouveau système radicellaire, et ils ont émis des bourgeons jusque vers le milieu de juillet. C'est une véritable résurrection. » Les traitements que j'ai dirigés ont commencé au milieu d'avril et ils se sont continués avec succès jusqu'au 29 juin ; ils ont porté sur 5/joo ceps, situés dans les communes de Gréoux, Manosque et Valensole. » En désignant les sulfocarbonates alcalins comme des insecticides équi- valant au sulfure de carbone, vous nous avez mis à l'abri d'un danger public; comme le serait le sulfure de carbone pur ou combiné aux huiles lourdes, mis entre toutes les mains. » Par le pal distributeur, l'application des sulfocarbonates devient si peu coûteuse, cpie si l'intérêt privé n'était pas un mobile suffisant pour amener la destruction du Phylloxéra, elle pourrait être rendue obligatoire sans outre-passer le devoir des pouvoirs publics. Et il serait alors permis de réagir conlre le fléau des vignes américaines, dont l'envahissement menace de rendre la lutte plus difficile, et d'anéantir une de nos richesses nationales au profit de quelques spéculateurs. » VITICULTURE. — Traitement des vignes phylloxérées à Aimarques [Gard); emploi d'un projecteur souterrain, pour la distribution du liquide insecticide. Lettre de M. J. Rocssellier à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra). « J'ai mis à profit les conseils que vous avez bien voulu me donner au mois de février dernier, sur l'emploi des sulfocarbonates dans les vignes phylloxérées, et j'ai pu en faire l'application à 5770 ceps de mon vignoble d'Aimargues (Gard), grâce aussi à la générosité de la Compagnie de la Méditerranée qui m'a donné, par son Comité de Marseille, une partie de la substance employée. Je crois devoir vous rendre compte du résultat très- satisfaisant de cette expérience, qui a permis de conserver les vignes trai- tées alors que toutes les autres ont péri. » J'ai l'honneur de vous faire connaître aussi la conclusion à laquelle m'ont conduit l'étude attentive du Phvlloxera depuis 1872 et l'expérimen- tation que j'ai faite, depuis cette époque et sur une grande échelle, îles prin- cipaux moyens curatifs qui ont été tour à tour préconisés. Cette conclu- sion n'est, à proprement parler, que la confirmation des vues scientifiques ( 435 ) par lesquelles vous avez éclairé la question. Elle est d'accord avec les der- nières Communications faites à l'Académie des Sciences. Mais, par cela même et par le côté pratique qui résulte de mes observations, l'exposé de celles- ci peut intéresser l'Académie. » Agir avec persévérance sur le Phylloxéra des racines; » Employer les suljocarbonates pour régénérer les vignes les plus malades; » Employer le sulfure de carbone d'une manière intermittente, à très-petites doses, répétées pendant tout l'été, pour détruire le Phylloxéra au fur et à mesure qu'Use reproduit. » Telle est la formule simple qui permet à la vigne de végéter et de reprendre peu à peu sa vigueur. Pour que le public l'adopte et l'applique en grand, il faut qu'il arrive à se convaincre de son efficacité et qu'il dispose d'un moyen simple d'application, l'abaissement du prix des matières deviint être la conséquence forcée de leur emploi sur une large écbelle. » Pour réaliser ce moyen simple d'application, j'ai été conduit à faire construire un appareil dont la construction est solide et soignée, mais dont les organes et le fonctionnement sont sim- ples, et qui permet de faire rapidement et à peu de frais dans le sol un grand nombre de trous, et de projeter sous pression et sans perte au fond des trous des doses très-petites et régulières de sulfure de carbone ou de sulfocarbonates et autres liquides producteurs de gaz insecticides. » Avec cet appareil, que j'ai appelé projec- teur souterrain, un ouvrier peut faire aisément 4ooo trous par jour dans un sol moyen ; j'ai fait pousser aisément jusqu'à 600 trous par heure dans un sol favorable par un ouvrier exercé. Je crois la dose de 5 grammes par trous très-con- venable pour le sulfure de carbone, mais l'ap- pareil permettrait aisément l'emploi de doses encore plus réduites. » Le projecteur permet de multiplier indéfiniment et à peu de frais l'ap- plication des insecticides dans le sol et, à ce titre, peut devenir entre les ( 436 ) mains des vignerons l'instrument de la régénération des vignobles phyl- loxéras. C'est pourquoi je le soumets à votre examen, heureux si, avec votre suffrage, il peut obtenir l'approbation de l'Académie et de la Commission supérieure du Phylloxéra. » Les conclusions de mon travail se résument ainsi : » i° Quelles que soient les évolutions et les transformations aériennes du Phylloxéra, l'in- secte est persistant sur les racines jusqu'à mort complète de la [liante. C'est donc sur l'insecte souterrain qu'il est indispensable d'agir. » 2° Le sulfure de carbone et les sulfocarbonates, surtout celui de potasse, sont les meil- leurs agents à employer. » 3° Employés à dose excessive, jusqu'au point de tuer la vigne, ils ne réussissent pas a détruire complètement tous les Phylloxéras. » 4° Employés à doses très-réduites, descendant jusqu'à 20 grammes par pied en quatre trous pour le sulfure de carbone, et à 4o grammes par pied pour le sulfocarbonate, ils tuent assez de Phylloxéras pour permettre aux radicelles de se développer et à la végétation de la vigne de suivre pour un temps son cours. » Le développement du nouveau système de racines, favorisé par les sels de potasse, les sels ammoniacaux ou les engrais, fournit aux nouvelles générations de Phylloxéras une nour- riture nouvelle et succulente qui facilite leur développement. C'est ce qui explique la rapi- dité d'invasion des vignes traitées par les sulfocarbonates, sur lesquelles on a trouvé, quelque temps après le traitement, une génération de Phylloxéras plus nombreuse et plus vigoureuse que celle qui existait avant le traitement sur les racines en partie décomposées. » 6° L'application de l'insecticide doit donc se renouveler aussi souvent que l'exige le développement de l'insecte, et, par exemple, mensuellement de mai à septembre, période d'activité et de reproduction de l'insecte. >' Les opérations d'hiver paraissent au contraire peu efficaces, en raison du petit nombre et de l'innocuité relative des individus hivernants que l'opération ne réussit pas cependant à anéantir d'une manière complète et définitive. >. n° L'action permanente du sulfure de carbone et son dégagement trop lent peuvent nuire à la plante sans produire une atmosphère assez saturée pour détruire l'insecte. Les applications périodiques et intermittentes doivent donc étic préférées au dégagement lent continu que l'on a si infructueusement cherché à produire. » 8" Le sulfure de carbone pur et le sulfocarbonate étendu de quatre à cinq fois son poids d'eau agissent complètement par introduction dans le sol en petites doses par trous régulièrement espacés. » Ramené aux termes que j'indique, d'accord en cela avec les expérimentateurs qui, tels que MM. Allies et Jaubert, ont obtenu des résultats analogues aux miens en se conformant aux principes posés par l'Académie, le traitement de la vigne peut se faire dans des condi- tions analogues à celui de l'oïdium, l'ennemi toujours menaçant, mais heureusement dompté, des parties vertes de la vigne. u Tout se réduit dès lors à fournir aux vignerons le moyen simple d'introduction dans le s I des doses très-réduites de liquide insecticide, sulfure ou sulfocarbonate. C'est l'objet ( 437) du projecteur souterrain que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie, après m'être assuré, par une pratique de deux mois, de son fonctionnement régulier. Cet appareil permet de faire 4ooo trous par jour et, dans certains cas, jusqu'à 6000, et de projeter au fond du trou, avec certitude et sans aucune perte, avec une certaine pression, des doses régulières et aussi petites que l'on veut de l'insecticide liquide. » Son principe essentiel est de faire le dosage du liquide au fond même du trou, au voi- sinage immédiat du point de sortie, et de projeter le liquide dans une cavité du sol ménagée au fond du trou par la manœuvre même de l'appareil, sans obstruction possible de l'orifice de sortie. Tous les organes fonctionnent sans garniture susceptible d'être détruite par le liquide à projeter. » VITICULTURE. — Sur la destntclion du Phylloxéra au moyen de la décorlication des ceps de vigne. Note de M, Sabaté, présentée par M. P. Thenard. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) «Les travaux de MM. Balbiani et Boiteau ont montré que le Phylloxéra des racines venait retremper sa fécondité en évoluant du sein du sol sur les feuilles de vigne, et des feuilles sur les écorces, où les œufs qu'il y dépose éclosent dés les premières chaleurs du printemps. » Pour détruire ces œufs, nous avons enlevé les écorces, en décorti- quant les ceps, et nous avons employé un gant à mailles d'acier, qui a par- faitement fait l'opération, et dont le fonctionnement est facile pour un homme, une femme ou un enfant. » La superficie de notre vignoble est de 70 hectares environ, sur lesquels 3o ont été décortiqués cet hiver. Le temps nous a manqué pour décorti- quer l'ensemble. » Voici la situation comparée. Les l[0 hectares non décortiqués avaient, l'année dernière, onze foyers, d'une étendue totale de 2 hectares environ ; aujourd'hui, ces foyers agrandis et d'autres nouveaux représenlent au moins une superficie de 6 hectares. Sur les 3o hectares décortiqués, non- seulement les anciens foyers ne se sont pas étendus, et il n'en est pas survenu de nouveaux, mais encore nous allons citer le rétablissement de quelques vignes que l'on pouvait considérer comme perdues. » La C ommanderie , vignoble blanc, de 8 hectares tenant, pliylloxéré fortement depuis deux ans, n'ayant produit que 7 barriques de vin aux vendanges dernières — sa produc- tion normale, habituelle, avant le Phylloxéra, était de 120 à i5o barriques — avec des sarments rabougris, de 20 à a5 centimètres de longueur tout au plus, a été décortiqué pen- dant les grands froids de l'hiver dernier, depuis les bois à fruit jusqu'aux racines. Aucun engrais, aucun insecticide, simplement les façons de charrue et de béchc habituelles. Ac- ( 438 ) luellcmcnt cette vigne est l'établie, La longueur moyenne de ses sarments, fortement consti- tués, avec des feuilles très vertes qui annoncent la santé, se mesure de 80 centimètres à 1 mètre et même im,20. Peut-être, dans cet ensemble, 2000 ceps sur ?4 0O° n'ont poussé encore que des sarments de 5o à. 60 centimètres, mais avec des feuilles également très- vertes, et, observation principale, à en juger par les raisins qui vont bientôt vérer, nous pouvons espérer une récolte de 3o à 4° barriques aux vendanges proebaines. » A Bartholon, une vigne rouge, 1 hectare environ, très-phylloxérée depuis trois ans, à l'exception inexplicable de trois rangs qui bordent un bois d'acacias, sans production de- puis deux ans, n'ayant plus, à la taille dernière, que des sarments plissés de 10 à i5 centi- mètres de longueur au plus, décortiquée entièrement pendant les grands froids de l'hiver, offre, présentement, une végétation très-convenable. » La longueur moyenne de ses nouveaux sarments est bien de 60 à 80 centimètres, avec des feuilles très-vertes, portant des raisins assez nourris pour produire, cette année, de 6 à 8 barriques de vin, au moins. » Du reste, toutes les vignes décortiquées, non phylloxérées, ont une végétation remarquable. Nous avons fait le décorticage pendant les mots de décembre, janvier, février, mars et avril, jusqu'au développement du bourgeon et pendant les plus grands froids. II n'y a aucune différence entre les ceps décortiqués avant, pendant ou après les froids. » La décortication est très-lacile à faire et peut être faite rapidement. Un homme, aux journées courtes, eu janvier, petit décortiquer aisé- ment de 4oo à 5oo grosses souches de 3ooo à l'hectare ( 1 ). » Nous saurons bientôt si la destruction de l'œuf d'hiver assure la des- truction du Phylloxéra. Nous le croyons (2).» M. Neyroux, M. Bruneau, M. F. Jobard, Mme Grivet adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) MM. Polli et de Pietra-Santa adressent une série de documents con- cernant leurs travaux sur les maladies par ferment morbifiqtie. « Une brochure de M. le Dr Minich, « Sur un nouveau mode de (1) Comme pour le coupeur de raisins, il faut, pour soulager les reins du vigneron, le faire agenouiller devant le cep sur un coussinet en jonc ou paille, qui lui permettra de faire le travail par n'importe quel temps. ( 2 ) Nous croyons devoir citer l'observation spéciale que voici : Cette année, nous avons vu le Phylloxéra ailé le 4 juillet, tandis que les années précé- dentes nous ne l'avions vu que vers la lin du mois d'août. Du 10 au iti juillet, par un vent d'est violent, l'émigration a dû en être sérieuse. ( 439 ) pansement des plaies, » expérimenté à l'hôpital de Venise, a été récemment présentée à l'Académie, par M. Larrey. De l'aveu même du savant chirurgien vénitien, c'est d'après les principes du professeur Polli (de Milan), l'initia- teur en Italie de la médication sulfitée, qu'il a employé le sulfite de soude; les formules de la solution sont celles mêmes qui ont été présentées par M. de Pietra-Santa (i). » Voici les conclusions du nouveau travail des auteurs : » i° Plusieurs maladies (dites catalytiques) reconnaissent pour cause première une fermentation des principes du sang. » 2° L'acide sulfureux a la propriété de prévenir et d'arrêter toutes les fermentations des matières animales et végétales. » 3° Les propriétés an tifermentescibles de l'acide sulfureux se retrouvent, d'une manière complète, dans les sulfites alcalins et terreux, qui sont par- faitement tolérés par l'organisme. » 4° Pour rendre plus durable encore la présence des sulfites dans l'or- ganisme et pour retarder leur conversion en sulfates, il faut substituer aux sulfites des hyposulfites de même base. » 5° Les maladies dans lesquelles on a constaté l'action bienfaisante des sulfites sont les affections déterminées par un ferment pathologique (fièvres paludéennes, fièvre puerpérale, affections par absorption purulente, diphté- rie, phthisie pulmonaire aux périodes de ramollissement et de fonte des tubercules, solutions de continuité à sécrétion schoreuse, plaies de mau- vaise nature et ulcères variqueux). » (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) M. C. Vrottes adresse une Note relative à l'aérostation. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. F. Riciiahd soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur un système propre à extraire le grisou des mines ». (Commissaires précédemment nommés : MM. Boussingault, Morin, Dau- brée, P. Thenard.) (i) Voir Comptes rendus des 2 novembre 1872 et 2 novembre 187 {. O.K., iS^G, 2' Semestre, (T. LXXXIII, !S° 7.> 5^ ( 44o ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Les Procès verbaux des séances du Comité international des poids et mesures (1875-1876) »; 20 Une brochure de M. //. Byasson, portant pour titre : « Mémoire sur l'origine du pétrole ». Cette brochure contient, entre autres, la description d'expériences montrant que le pétrole peut prendre naissance dans l'ac- tion de la vapeur de l'eau, de l'acide carbonique et de l'acide sulfhydrique sur le fer. astronomie. — Découverte de la planète (iG5). Dépêche transmise le 10 août 1876, par M. Joseph Henry, à Washington, présentée par M. Le Verrier. « La planète (i65) a été découverte par M. Peters, à Clinton, qui adresse l'observation suivante : Ascension droite 21 ''a^'" Déclinaison io° o' Mouvement vers l'ouest 56' » La planète est de 11e grandeur. » ASTRONOMIE. — Obsewations des Per séides, faites à l'Observatoire de Clermont- Ferrand, les 10 et n août 1876; parM.GRUEY. « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie deux séries d'observations des étoiles filantes appartenant à l'essaim des Perséides. J'ai fait ces observa- tions à Clermont-Ferrand, du haut de la tour de l'Observatoire du Puy- de-Dôme (station de la plaine). J'étais assisté de M. Chaudey, professeur à l'École Normale de Clermont, et de M. Piumandon, météorologiste de l'Observatoire. Nous étions munis de bonnes cartes et d'un chronomètre. » Dans la nuit du 9 au 10 août, le ciel était laiteux, l'atmosphère chargée de poussières et la Lune encore presque pleine. Nous avons con- staté le passage d'un certain nombre de Perséides, mais nous avons cru devoir ne relever aucune trajectoire, à cause de l'incertitude provenant de l'état brumeux du ciel et de l'éclat éblouissant de la Lune. ( 44i ) » Dans la nuit du îoau 11, le ciel était moins vaporeux. Nous avons observé, de 9 heures du soir à ih3om du matin, et relevé les trajectoires suivantes : Nuit du 10 au 1 1 août. N05 d'ordre. Origine. Fin. 1. 2. 3. 4. 5. G. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. Heure. Grandeur. ,,■ JR. cO. m.. CD. Il 01 0 0 0 0 10. 10 2 256,5 5 252 — 10 10.24 2 232 25 234 5 I0.35 2 l64 60 167 48 10. 36 3 l80 62,5 226 3o 10.40 2 291,5 25 291 9 10 43 2 i3o 80 i85 66 10.45 3 263 3 257 ,5 -,4 1 0 . 5o 2 290 5 284 — 5 io.54 3 12,5 3o 3 '7 ii. 2 3 209 47,5 2l3 25 11. i5 2 3oo -4 291 — 18 11. 16 2 269 40 261 20 11 .20 3 307,5 8 3o4 -7,5 M.33 2 328 — 2,5 3 2 5 -i3,5 11.45 2 175 75 196 54 I I .52 3 347,5 27,5 232,5 5 12. i5 2 323 7,5 321 - 5 12.22 3 3i3 i5,5 3o4 2 12.26 3 35 1 i5 34i 4 12.40 3 272 34 264 18 12. 5i 3 307 ,5 27,5 3oo i5 l3.20 2 202,5 52,5 204 37,5 i3.32 3 288 32,5 282 l7 » A ih3om du matin, la Lune était devenue extrêmement gênante, et les étoiles filantes ne traçaient plus que des lignes très-fines, à peine visibles. » Dans la nuit du 11 au 12, le ciel était d'une assez grande pureté; malheureusement, le passage des Perséides touchait à son terme. Nous avons commencé à observer à 8 heures du soir; mais, à partir de 10 heures, les étoiles filantes ayant cessé de paraître pendant près de deux heures, nous avons cessé de les attendre; à minuit, la Lune était, du reste, déjà assez élevée au-dessus de l'horizon. Nous n'avons pu obtenir que les quatorze trajectoires suivantes : 57.. ( 442 ) Nuit du il au 12 août. Origine. Fin. y* d'ordre. Heure. Grandeur. » — ■» — n - ir. ©. m. i©. h [m oo o o 1... 8.55 3 220 41 226 25 2 9-10 2 29° 68,5 262,5 65 3 9. i3 1 334 45 324 26 4. 9-'8 1 307,5 12 3o2,5 o 5 9-21 a 3o8 ii,5 3o3 1 6 9-27 ' 335 26 3?5 12, 5 7 9.36 3 337,5 a5 328 11 8 g.38 2 357,5 5i 345 3i 9 10. 6 2 294 43 2^6 34 10.. .... 10. 8 2 342,5 12 336,5 3,5 11 10.10 1 34i 12 33o — 2,5 12 10.40 3 356 52 344 35 13 10.41 3 295 5 a88 — l5 14 10.45 3 3i3 2 3o5 — 7,5 » Dans les deux nuits d'observation, j'ai remarqué une radiation éma- nant du Cygne; mais je n'ai pu recueillir assez d'éléments pour la dé- terminer. » Les coordonnées du point radiant des Perséides, déterminées par les observations précédentes, sur une épure spéciale, sont, approximati- vement, yR = 44°, cO = 56°. » Je remercie M. Alluard, directeur de l'Observatoire du Puy-de-Dôme, d'avoir bien voulu mettre à ma disposition la terrasse de la tour, du haut de laquelle ces observations ont été faites. » NAVIGATION. — Résumé des règles pratiques de la nouvelle navigation. Mé- moire de M. A. Fasci, présenté par M. Yvon Villarceau. (Extrait par l'auteur.) « La détermination du point du navire a été très- corroborée dans ces derniers temps. Le travail le plus important sur ce sujet est le Mémoire de M. Yvon Villarceau, qui contient la théorie des courbes de hauteur établie au moyen des fonctions hyperboliques. Celte analyse est des (dus élégantes. » Le Mémoire que nous avons l'honneur de soumettre à l'Académie des ( 443 ) Sciences est très-inférieur à cette analyse, et ce n'est qu'au point de vue des règles pratiques que nous prions les hommes compétents de juger notre travail. Nous croyons que ces règles seront très-utiles aux naviga- teurs; c'est pourquoi nous soumettons notre travail à l'Académie des RESUME DE LA DETERMINATION DU POINT DU NAVIRE, PAR LA METHODE DES LIGNES DE POSITION. » Toute ligne qui passe par le navire est représentée, sur la carte ré- duite, par une ligne dite ligne de position. On nomme points déterminants ceux par où l'on mène les lignes de position. Ces lignes se divisent en trois espèces, d'après la nature des points déterminants. » Première espèce. — Les points déterminants sont donnés sur la carte réduite. Les lignes de cette espèce ne sont erronées que par suite des erreurs provenant des paramètres qui les déterminent. Elles sont au nombre de quatre : » i° R. — Le relèvement vrai d'un point connu de la cote. C'est une courbe de hauteur du troisième genre. Elle représente la grande ellipse terrestre qui passe par le point relevé et fait, avec le méridien de ce point, un angle égal au relèvement vrai. Elle peut être considérée comme une ligne droite, à i mille près, jusqu'à 83 milles du point relevé. » 2° D. — Lieu des points équidistants d'un point connu de la côte, d'un nombre de milles connu D. C'est une courbe de hauteur du premier genre. Elle représente la courbe terrestre qui a pour pôle le point connu et dont les points sont distants de ce pôle d'un nombre de milles égal à D. On peut l'assimiler, à i mille près, à une circonférence qui a son centre sur le méridien du point, et dont la latitude géographique /, est donnée par la relation sin/, = — — , / étant la latitude géographique du point de la côte. Son rayon R est un peu moindre que D, donné par la relation sinD, = -• On prend R = D. — i'. » 3° A. — Arc de segment capable d'oii l'on voit deux points de la côte, sous un même angle connu A. C'est une courbe de hauteur du premier genre. Elle représente l'intersection de la terre avec la surface torique d'où l'on voit les deux points précédents, sous un angle constant, pratiquement égal à A. » 4° S. — Courbes de même sonde ou de même nature de fonds. Elles sont souvent très-indécises. ( 444 ) » Deuxième espèce. 5° (lit, R). — La loxoclwmie, ligne droite faisant avec le méridien un angle R, nommé roule vraie du navire, et ayant une longueur M, donnée par la relation M = — j= — ^-^slTÏ ' m étant le nombre de milles faits par le navire depuis son départ d'un parallèle d'une lati- tude géographique /, . La loxodromie sert à ramener une ligne de position d'un horizon à un autre, ceux-ci étant peu éloignés l'un de l'autre. » Troisième espèce. G0 h. — Les courbes de hauteur. Elles peuvent se combiner avec les précédentes, quand l'heure Q, temps moyen du premier méridien, est connue d'une manière pratiquement exacte, c'est-à-dire à une erreur près de 4 secondes de temps. Dans le cas contraire, où l'on doute de l'exactitude de 6, on ne doit les combiner qu'entre elles et la loxo- dromie; ellesdonnent alors; les heures des astres, par rapport au méridien du navire, les azimuts, la latitude géographique; si l'on possède quatre hauteurs, on peut déterminer la résultante des erreurs proportionnelles au temps, en longueur et en direction, mais non en position. » Conclusion. — Quand les six lignes de position peuvent se combiner entre elles et qu'elles sont ramenées au cas de simultanéité d'observation, on obtient la nomenclature des différents problèmes relatifs à la détermi- nation du point du navire, en faisant les combinaisons deux à deux des lignes représentées par les notations R, D, A, S, (m, R), h. >- Deux lignes de position, ramenées au cas de simultanéité d'observa- tion, se coupent en des points dont l'un d'eux est le point du navire. S'd n'y a qu'un point d'intersection, le problème est déterminé; quand il y en a deux, le choix est fixé par des conditions familières aux navigateurs. Les conditions favorables à la détermination du point se réduisent à une seule, qui est l'orthogonalité des deux lignes à leur point d'intersection qui convient au navire. » M. Yvox Villarceau, en présentant à l'Académie le Mémoire de M. Fasci, professeur d'hydrographie à Nice, donne lecture de l'extrait suivant d'une lettre qu'il a reçue île ce professeur : « Dans les séances de l'Académie des Sciences, des 6 et i3 mars 1876, vous avez pré- senté un remarquable Mémoire sur la Nouvelle Navigation. Ce n'est que depuis quelques jouis que j'ai pris connaissance de cet important travail, que j'approuve sous tous les rapports. • De mon côté, j'ai beaucoup travaillé celte question, au point de vue des règles pra- ( 445 ) tiques, sans m'élever à la belle théorie des fonctions hyperboliques, qui joue un rôle si important clans la théorie des courbes de hauteur. (Suit rénumération des nombreuses pu- blications de M. Fasci sur la Navigation astronomique.) » PHYSIQUE. — Influence des vibrations sonores sur le radiomèlre. Note de M. J. Jeaxnel, présentée par M. Çh, Sainte-Claire Deville. (Renvoi à la Section de Physique.) « J'ai constaté que certaines vibrations sonores déterminent les mouve- ments rotatoires du radiomètre. J'ai fait, à cet égard, avec le concours de M. Coulier et de M. Alvergniat, diverses expériences dont je crois devoir rendre compte à l'Académie. » 1. Dans une demi-obscurité, trois radiomètres A, B, C, d'inégale sen- sibilité et en repos complet, ont été placés sur la tablette intérieure d'un orgue de salon. Les noies basses, celles des trois premiers octaves, déter- minent les mouvements de rotation. Les notes les plus basses agissent le plus; cependant le fa et \efa dièse de l'octave inférieur, surtout avec le jeu du bourdon, déterminent la rotation la plus rapide. Vut, le ré et le mi, quoique plus graves, agissent beaucoup moins. » Tous les radiomètres ne se comportent pas de la même manière quant à la rapidité et quant au sens de leurs mouvements rotatoires. Ainsi, par l'ef- fet du fa ou du fa dièse de l'octave inférieur, le radiomètre A, le moins sensible à la lumière, tourne avec une rapidité d'environ un tour par se- conde, la face noire des œillettes en avant, c'est-à-dire à l'inverse du mou- vement produit par la lumière; les radiomètres B et C, plus sensibles à la lumière, tournent plus lentement et dans le sens du mouvement produit par la lumière, c'est-à-dire la face brillante des ailettes en avant. » Voici comment je propose d'expliquer ces faits. Certaines notes ne produisant aucun effet, il est évident que l'aiguille, support intérieur du moulinet, doit pouvoir vibrer à l'unisson des notes de l'orgue pour que le mouvement rotatoire se produise. Certaines vibrations de la tablette de l'orgue, transmises à l'aiguille, lui communiquent des vibrations circu- laires ou angulaires, d'où résulte la rotation du moulinet qu'elle supporte. Ce qui paraît démontrer le bien fondé de cette explication, c'est que, en appuyant la pulpe du doigt sur le sommet du radiomètre, on l'empêche de vibrer et en même temps de tourner. » La tablette d'un piano produit des effets analogues, mais à un moindre degré. ( 446 ) » Lorsqu'on lente les expériences indiquées ci-dessus dans un milieu où la lumière diffuse est presque suffisante pour actionner le radiomètre, les sons graves, même les plus faibles, déterminent la rotation dans le sens ordinaire, la face brillante des ailettes en avant; le roulement des voitures suffit. » Tci l'explication se présente d'elle-même à l'esprit. Les ailettes subis- sent l'impulsion de la force qui doit les mettre en mouvement; mais cette force est contre-balancée par le frottement de la chape sur la pointe de l'ai- guille; aucun mouvement ne peut avoir lieu. Mais, si les vibrations inter- viennent, la chape, soulevée au-dessus de la pointe de l'aiguille, se trou- vant soustraite au frottement pendant un certain espace de temps, peut obéir à l'impulsion. Il en résulte que, sous l'influence des vibrations, le radiomètre se montre beaucoup plus sensible à la lumière que lorsqu'il est en repos. » chimie. — Action des hydracides sui l'acide tellureux. Note de M. A. Ditte. « 1. Acide tellureux et acide bromhydrique (i).— L'acide tellureux absorbe à froid l'acide bromhydrique; il se colore en brun foncé, et la quantité de chaleur qui se dégage est telle qu'on est obligé de refroidit- dans l'eau le vase qui contient l'acide tellureux, de manière à prévenir une élévation trop considérable de température à la faveur de laquelle le com- posé qui se produit éprouverait une décomposition partielle; on fait passer sur l'acide tellureux un courant d'acide bromhydrique pur, préparé comme je l'ai indiqué à propos de l'acide sélénieux, et, si l'on opère à la température de i5 degrés, on constate que l'absorption, d'abord extrême- ment rapide, ne tarde pas à s'arrêter. L'acide tellureux s'est transformé en une masse de paillettes brun foncé, agglomérées les unes aux autres, et la quantité d'acide bromhydrique qu'il a fixée dépasse un peu celle qui cor- respond à un équivalent. Si l'on refroidit alors la matière, le gaz est ab- sorbé de nouveau d'autant mieux que la température est plusbasse,et, dans \u\ mélange à — \f\ degrés, les paillettes brunes précédentes s'agglomèrent en donnant de petites masses brun foncé, presque noires, formées de petites paillettes cristallisées qui ressemblent un peu à de l'iode, et que l'acide bromhydrique pénètre difficilement jusqu'au centre, de sorte qu'il faut [i) Comptes rendus, t. LXXXIIf, p. 336. (447 ) quelque temps avant que l'absorption soit terminée; la matière présente alors la composition suivante: Trouvé. Calculé. TeO2 4°>2' 39,61 H Br ^9 > 79 60 , 3g 100,00 100,00 qui correspond à la formule 2 TeO', 3HBr. Si l'on continue à — 1 4 degrés le courant d'acide bromhydrique, on n'obtient pas de combinaison renfer- mant davantage de ce gaz. Le composé 2TeO!, 3HBr, stable à — 14 degrés, se décompose à mesure que la température s'élève en dégageant de l'acide bromhydrique ; sa ten- sion de dissociation augmente rapidement, de sorte qu'il est impossible de le préparer en opérant au-dessus de zéro; bientôt le dégagement gazeux cesse et cela arrive très- rapidement; si l'on chauffe vers 40 degrés la matière, on est alors en présence d'un composé nouveau, très-stable à cette tempé- rature; il contient: Trouvé. Calculé. TeO' 49,98 49,69 HBr 5o,02 5o,3i 100,00 100,00 ce qui conduit à la formule TeO2, HBr. Ce corps est inaltérable par la chaleur au-dessous de 60 degrés ; mais, vers 70 degrés, il commence à se décomposer, non pas comme le précédent en dégageant de l'acide bromhydrique, mais en donnant naissance à des gout- telettes d'eau qui se condensent sur le haut du tube qui contient la matière. Ces gouttelettes vont en augmentant à mesure que l'on chauffe davantage. Il se produit en même temps une très-petite quantité de brome qui colore l'eau formée. Si l'on chauffe vers 3oo degrés, l'eau se dégage très-vite et, quand elle est entièrement chassée, il reste une matière blanche colorée faiblement en jaune; la combinaison des deux acides s'est décomposée sous l'influence de l'élévation de température avec élimination d'eau et pro- duction d'oxybromure de tellure TeO2, HBr == TeOBr r+- HO. » Cet oxybromure chauffé fond en un liquide très-foncé qui émet des vapeurs presque noires, le liquide se prend, par refroidissement, en lon- gues aiguilles brunes. Les vapeurs se condensent sur les parties froides du tube en petits cristaux, ordinairement colorés en jaune par un peu de brome C.R., 1876, 2« Semestre. (T. LXXX1II, N° 7.) 58 ( 44« ) qui se produit toujours dans cette opération ; il reste au fond du tube une niasse solide feuilletée, très-peu volatile au ronge sombre, insoluble dans l'eau, mais soluble dans l'acide azotique : c'est de l'acide tellureux fondu. Quant aux cristaux que l'eau décompose instantanément avec production d'un dépôt blanc soluble dans les acides étendus, c'est du bibromure de tel- lure,dont la composition répond à la formule TeBr3; il provient du dé- doublement de l'oxybromure de tellure en bibromure et acide tellureux 2(TeOBr) = TeBr2+ïe02. Les composés que l'acide tellureux forme avec l'acide brombydrique sont donc, sous tous les rapports, analogues à ceux que l'acide cblorbydrique fournit ; mais, comme ces derniers, ils se décomposent sous l'influence de la cbaleur d'une manière toute différente de celle qui convient aux combinai- sons correspondantes de l'acide sélénieux. » 2. Acide tellureux et acide fluor hydrique. — L'acide fluorhydrique anbydre est absorbé avec dégagement de chaleur par l'acide tellureux; je me suis borné à constater le fait. » 3. Acide tellureux et acide iodhydrique. — Ce gaz, arrivant sur l'acide tellureux, le décompose avec un dégagement énergique de chaleur; mais, en opérant à — i5 degrés, l'acide tellureux absorbe l'acide iodhy- drique en s'agglomérant, ce qui rend l'absorption très-lente. Je n'ai pas pu arriver à fixer un équivalent d'acide iodhydrique : la quantité absorbée de ce gaz est restée toujours un peu inférieure; le composé que l'on obtient est très-peu stable; aussitôt que la température s'élève il se décompose en donnant de l'eau et de l'iodure de tellure. » CHIMIE ANALYTIQUE. — De la rhodéine au point de vue analytique; par M. E. Jacquf.mix. « La réaction dont j'ai eu l'honneur de donner communication à l'Acadé- mie dans la séance du 17 juillet dernier, qui transforme destracesd'aniline, sous l'influence successive d'un hypochlorile et d'un sulfure, en une ma- gnifique couleur rose, par la naissance d'un corps nouveau, que j'ai proposé d'appeler provisoirement rhodéine, me paraît appelée à rendre quelques service en Chimie analytique. Voici une observation nouvelle qui me paraît digne d'attirer l'attention des toxicologisles. » De ma Note sur l'acide érythrophénîque (3o juin 1873) et de mon Mémoire sur le phénol au point de vue analytique et toxicologique (449) ( Congrès scientifique de Lyon, 1873), il résultait que, si, par addition de traces d'aniline à un liquide, on obtenait au moyen de l'hypochlorite de soude une coloration bleue, il devait s'ensuivre la présence de phénol dans le liquide soumis à l'examen. » Cette conclusion était trop absolue, comme le démontrent mes der- nières recherches, mais la production de la rhodéine ne laissera pas le chi- miste dans le doute. » J'ai trouvé en effet que, lorsqu'on ajoute à un certain volume d'al- cool étendu d'eau (à 4° degrés par exemple ) une goutte d'aniline pure, puis de l'hypochlorite de soude, au lieu d'obtenir le violet fugace habituel des solutions aqueuses, on remarque une coloration jaunâtre passant ensuite tantôt au vert, tantôt au bleu vert persistant. Or il est évident que, si cette réaction, dont je poursuis l'étude, se manifestait dans une recherche analytique sur un liquide résultant de la distillation d'alcool aqueux en présence de matières soupçonnées de contenir du phénol, on serait tenté de conclure à la présence de ce corps. Pour lever toute incertitude il suffira, suivant mes constatations, d'étendre au bout de quelque temps le liquide bleu-vert d'un égal volume d'eau, et d'y ajouter quelque peu d'une so- lution très-diluée de sulfure d'ammonium, pour obtenir, si l'aniline seule a produit la nuance, une coloration rose pourpre de rhodéine, qui se dé- grade et laisse un liquide jaune ; tandis que, si la réaction avait été produite par la rencontre de l'aniline et du phénol, s'il s'était bien développé de l'érythrophénate de soude, l'addition du sulfure rétablirait le bleu dans toute sa pureté, mais pour le transformer aussi en un liquide jaune comme le précédent. Pour distinguer d'ailleurs ces deux liquides jaunes, il me suffit d'y verser de l'hypochlorite de soude, qui dans un cas amène la nuance violet d'aniline fugace devenant brunâtre d'un jour à l'autre, et dans l'autre rétablit le bleu érythrophénate, qui le lendemain n'a rien perdu de sa teinte. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur des dérivés de l'élher acélyloalérianique. Note de M. Eue Demarç.ay, présentée par M. Cahours. « L'éther acétylvalérianique dont il s'agit se prépare en faisant réagir l'iodure d'isopropyle sur l'éther acétylacétique sodé. La réaction est la suivante : CH'-CO — CHNa— CO'C'H +CH3 — CHI — CH3 = NaI + CH3 — CO— CH-CO'C'IP CHS — CH— CH3 58.. ( 45o ) » Ce compose, qui représente l'un des dérivés acétylés de l'acide valé- rianique ordinaire, est un liquide incolore d'une odeur agréable, bouillant entre aoo et 202, sous la pression de 708 millimètres. Agitéavec une solution étendue de percblorure de fer, il la colore en rose violacé pâle. » Traité successivement par le brome et la potasse alcoolique, cet étber donne naissance à des produits différents suivant les proportions de brome employées. Verse-t-on une molécule de brome dans une molécule d'étber acétylvalérianique, on observe une décoloration immédiate du brome en même temps qu'une production abondante d'acide bromhydrique. 11 faut avoir soin de maintenir le liquide à basse température durant cette réaction. » L'huile ainsi obtenue est traitée par un excès de potasse alcoolique concentrée. Le résultat de l'opération dissous dans trois à quatre fois son volume d'eau et additionné d'un excès d'acide cblorbydrique aban- donne à l'éther un corps qui se dépose par l'évapoiation de ce dissolvant en longues aiguilles brillantes colorés en brun par une matière étrangère. Débarrassé de cette impureté par la compression entre des feuilles de papier buvard et plusieurscristallisations dans l'eau bouillante, ce corpsse présente sous la forme d'aiguilles de quelques millimètres de longueur qui, vuesau mi- croscope, ont l'aspect de lamelles rectangulaires longues et étroites. Ce corps, qui jouit de propriétés acides, est peu soluble dans l'eau froide, assez soluble dans l'eau bouillante, très-soluble dans l'alcool, l'éther, le chloroforme. Il fond de 121 à i2'3 degrés et bout en s'altérant un peu vers 260 degrés. Sa composition se rapproche beaucoup de celle de l'acide angélique. Son point d'ébullition élevé tendrait plutôt à le faire considérer comme l'anhydride oxyvalérianique. Les petites quantités de cet acide que j'ai eu entre les mains ne m'ont pas permis d'examiner encore ce point non plus que les autres propriétés de ce corps. J'ai constaté toutefois qu'il n'est attaqué par le brome ni à froid ni à une température de 80 degrés environ; plus haut il y a attaque avec dégagement d'acide bromhydrique. » Si, au lieu de faire réagir une molécule de brome, on en fait réagir deux et que l'on traite le produit obtenu comme précédemment, on obtient un acide solide coloré en jaune et qu'il est très-difficile d'obtenir tout à fait pur. Cet acide fond à une température de 184 degrés et bout en se dé- composant vers 270 à 280 degrés. Il passe à celte température une huile qui, au contact de l'eau, régénère l'acide primitif; en même temps il y a destruction d'une portion de la matière. Cet acide, qui est doué d'une saveur fort aigre, est peu soluble dans l'eau froide; l'eau bouillante le (•4Si ) dissout en forles proportions, ainsi que l'alcool et l'éther; il est très-peu soluble dans le chloroforme. Là benzine, qui, à froid, en dissout de faibles proportions, l'abandonne en cristaux par évaporation spontanée très-lente. Les autres dissolvants l'abandonnent sous forme de petits mamelons qui, au microscope, paraissent constituer des agglomérations d'aiguilles très- ténues. L'analyse assigne à ce produit une composition très-voisine de celle d'un acide oxyangélique. Il se combine à froid avec le brome pour donner des cristaux qui n'ont pu être encore examinés. » Il serait aisé de tirer du mode de formation de ces deux corps des for- mules s'accordant avec les données précédentes; mais de nouvelles re- cherches me semblent nécessaires pour établir sûrement la constitution de ces nouveaux composés, dont je me borne pour le moment à établir le mode de formation. » Ce travail a été exécuté au laboratoire de M. Cahours, à l'École Poly- technique. » MINÉRALOGIE. — Examen de minéraux du Chili ; par M. Domeyko. « Minéral cliloro-ioduré d'argent et de mercure. — Les minerais de Cara- coles, dont les mines produisent annuellement plus de 120000 kilo- grammes d'argent, présentent, dans plusieurs composés, l'association de l'argent et du mercure. J'ai déjà décrit un chlorure d'argent mercuriel; je trouve maintenant, parmi les échantillons qui m'ont été apportés de ces mines, par mon élève M. Silva, un chloro-iodure d'argent et de mercure, dont voici les caractères : » Amorphe, jaune, ressemblant par sa couleur à la tocornalite (iodure d'argent et de mercure). » Ce minerai ne se réduit que difficilement et bien incomplètement par le zinc et l'eau acidifiée ; mais il se décompose sans difficulté par l'hydro- sulfate. C'est aussi de ce dernier dont je me suis servi pour l'analyse. » La substance est associée à une gangue insoluble, qui contient du sul- fate de baryte et une légère proportion de sulfate de plomb. » À en juger d'après les proportions dans lesquelles se trouvent ces quatre éléments combinés, je pense que le mercure doit s'y être combiné avec l'iode et l'argent avec le chlore, formant : Chlorure d'argent 46 Sous-iodtire de mercure HgJI. . . 54 » Sulfates de cuivre polybasiques. — Le sulfate de cuivre simple, d'un ( /.52 ) beau bleu intense, transparent, provient de la décomposition des pyrites cuivreuses ; mais il est rare dans ce cas qu'il se forme un sulfate simple, sans qu'il renferme un sulfate de sesquioxyde de fer. Ce dernier se trouve souvent en proportion tellement grande que le minerai forme une espèce d'alun cuproferrique, aussi translucide ou transparent que le sulfate simple, dont il diffère par la couleur bleu céleste, plus pâle que celle du sulfate de cuivre neutre artificiel. Ainsi l'on vient de découvrir dans les Cordillères, situées en face de la capitale Santiago, vallée de San-Francisco, des mines de cuivre abondant en minerais pyriteux et sulfatés, qui portent le nom de Los Bronces. » L'un de ces sulfates, que j'ai soumis à l'analyse, est d'un bleu céleste clair, à structure fibreuse; sa composition se rapproche de la formule gé- nérale des aluns, dans laquelle l'alumine est remplacé par le sesquioxyde de fer et la base alcaline par le protoxyde de cuivre CuO. Quant à la pro- portion d'eau, je l'ai trouvée variable. » PATHOLOGIE. — Des altérations de l'urine dans l'ailirepsie des nouveau-nés. Applications au diagnostic, au pwnoslic et à la patliogénie. Note de MM. J. Pakbot et Albeht Robin, présentée par M. Bouley. « i° les modifications que subit l'urine dans l'athrepsie des nouveau- nés constituent, par leur nature et leur mode d'association, un groupe morbide tout particulier qui ne répond qu'à cette maladie, que l'on ne rencontre dans les autres affections des nouveau-nés que lorsqu'elle vient les compliquer et qui différencient complètement ce liquide de l'urine nor- male. » Voici quels sont ces principaux caractères : l'urine, dans l'athrepsie, est toujours colorée, du jaune-citron pâle au jaune le plus foncé; toujours odorante, mousseuse, fade ou aromatique; toujours diminuée dans sa quantité; sa densité varie de 1009a ioia,5. Elleest presque toujours trouble ou opaline, souvent sédimenteuse ; le sédiment peut renfermer les élé- ments suivants : cylindres à divers degrés d'altération; éléments anato- miques graisseux, à noyau coloré; mucus; graisse, acide urique; ur a tes de soude cristallisés ou pulvérulents, pigment, etc. La réaction est tou- jours acide : L'urée varie de 3gr, 63 par litre, et igr, 22 par kilogramme de poids, à iGgl, ig et 5gr,8g, soit, en moyenne, 86r, 4g par litre et 3gr,2o par kilogramme. L'acide urique, l'urochrome, l'indigose, très-souvent augmen- tés; l'albuminé, variable quant à l'époque de son apparition, ne manque ( 453 ) chez aucun malade; le sucre est fréquent; les chlorures sont, en moyenne, de 3gr, 09 par litre, et de igr, 28 par kilogramme; l'acide phosphorique de 2E1',2/i-0sl',O,5. » 20 II est possible d'établir des rapports entre les caractères physiques et chimiques de l'urine dans l'athrepsie et les diverses formes, périodes, symptômes et complications de cette maladie; il en résulte des syndromes urologiques qui peuvent être utilisés, non-seulement pour le diagnostic de la maladie, mais pour la détermination de ses formes, de ses périodes, etc. Dans quelques cas même, ils annonceront l'apparition prochaine de cer- tains troubles graves; ils contribueront souvent à fixer le pronostic. » Voici des exemples : » La forme aiguë de la maladie est caractérisée par la coloration fon- cée; l'odeur fade ou mineuse; la densité de 1010 environ; l'émission ma- tinale de 5 centimètres cubes et au-dessous; l'opalescence ; la présence, dans le sédiment, de cylindres, de cellules détachées en grande abondance des voies urinaires, de graisse, d'acide urique, d'urates pulvérulents, de pigment, de mucus; la réaction très-acide; l'urée à 9gl',32 par litre et 3gl'64 par kilogramme; l'acide urique en excès; l'augmentation de l'urochrome, del'indigose; l'albumine constante, le sucre presque constant ; l'abondance des chlorures et de l'acide phosphorique. » L'approche de la mort est annoncée par l'accentuation de toutes ces particularités, et surtout par l'abaissement de la quantité, les dépôts con- sécutifs d'urate de soude, l'augmentation de l'urée, de l'acide urique, de l'albumine, etc. » La forme chronique, à sa période intestinale, est caractérisée par la coloration jaune verdâtre ou citron-clair; l'odeur faiblement urineuse; l'émission matinale de 8 à 10 centimètres cubes; la transparence; la rareté des sédiments; la réaction faiblement acide; l'urine à 5gl',47 par litre et 2gl',23 par kilogramme; la faible augmentation de l'acide urique; la rareté du sucre et de l'albumine; l'abondance des chlorures et de l'acide phosphorique. » Dans la période hématique, le syndrome offre de grandes analogies avec celui de la forme aiguë. » La guérison est annoncée par l'augmentation de la quantité, la diminution de l'urée, de l'acide urique, la disparition de l'albumine, l'apparition d'une teinte rose de Chine sous l'influence de l'acide ni- trique. » Les accidents encéphalopathiques sont annoncés par la diminution ( 454 ) considérable de la quantité, l'anime, l'augmentation de l'acide inique, de l'albumine, des phosphates. » Dans les cas où la vie s'est maintenue si longtemps que le malade est complètement desséché et n'a plus rien à perdre, quand elle ne se mani- ieste plus que par des symptômes obscurs, la période terminale est carac- térisée par la diminution de la couleur, la disparition de l'indigose, l'abais- sement de l'albumine. » La diminution de la quantité, coïncidant avec une augmentation très-marquée de l'acide inique et de l'albumine, sans que l'acide phospho- rique croisse dans les mêmes proportions, correspond à la cyanose des téguments, à la lividité, nu refroidissement des extrémités. La diarrhée est annoncée par une diminution de la quantité et l'apparition ou l'exagération de l'indigose. » L'anxiété, l'agitation, les cris de détresse sont souvent en rapport avec la diminution de la quantité, l'augmentation de l'acide urique, la gly- cosurie. » La diminution de l'acidité, le taux assez élevé des cblorures et de l'acide phosphorique, la faible quantité de l'urée, la teinte peu foncée, annoncent que l'enfant se nourrit encore un peu et peuvent compter au nombre des symptômes favorables, s'ils s'accompagnent d'une diminution de l'albumine. » Des syndromes de même ordre coïncident avec l'élévation ou l'abais- sement brusque de la température, les grandes pertes de poids, certaines complications, etc. » 3° La connaissance des modifications que subit l'urine dans l'athrep- sie éclaire la pathogénie et la physiologie pathologique de cette maladie. » PALÉONTOLOGIE. — Recherche de la matière organique animale dans les terrains anciens; par M. C. Hi'ssox. (Extrait.) « ... Dans les ossements enfouis dans la boue des cavernes (époque de Vwsus spelœus, époque du renne), on trouve encore 3 à 12 pour 100 d'os- séine. L'osséine non transformée n'existe plus dans le diluvium alpin, mais il est encore facile de mettre en évidence une matière animale azolée. Dans les couches plus anciennes, cette matière animale disparaît-elle complète- ment? Je ne le crois pas, et je vais essayer d'en donner quelques preuves. m Lorsqu'on examine les caractères des nombreuses variétés de bitume, on remarque qu'ils se distinguent entre eux par l'odeur. Les uns ont une ( 455 ) odeur forte, non désagréable, qui rappelle celle du goudron. Les autres ont une odeur irritante, qui a de l'analogie avec celle des huiles animales. Le type par excellence de ces dernières est la dusodjle de M. Cordier, la houille papyracée. Or ce schiste, qui se trouve en Sicile entre des bancs de calcaire tertiaire, ne renferme pas seulement l'empreinte de végétaux dico- tylédones, mais de très-nombreuses empreintes de poissons, et c'est, sans aucun doute, à la décomposition de ces matières animales qu'est due l'odeur fétide du bitume retiré de cette houille papyracée. » Cette substance d'origine organique existe-t-elle dans nos terrains se- condaires de la période jurassique, formés presque entièrement par le dé- pôt de mollusques, de coquilles, de polypiers et de quelques gros sau- riens? C'est ce que nous allons rechercher. » Il est un premier fait incontestable, c'est que les schistes rubanés, marno-calcaires, du lias sont bitumineux, et que le bitume qu'on relire est aussi fétide que celui qui se trouve dans les terrains tertiaires. Cette odeur se manifeste par le simple frottement, elle devient beaucoup plus sensible par la distillation [schistes bitumineux de Dijon et de Chaligny (arrondis- sement de Toid Nancy)]. » Toutes nos marnes renferment plus ou moins le même principe, et souvent en quantité suffisante pour communiquer aux eaux qui en sor- tent, par les pluies d'orage, une odeur d'autant plus désagréable que le gypse et les pyrites décomposés par cette matière organique produisent de l'hydrogène sulfuré, qui entre également en dissolution, phénomène qui, s'il était constant, donnerait d'excellentes eaux minérales bituminées sulfureuses. » Enfin on retrouve ce même principe, non-seulement dans les marnes, mais dans toutes les roches oolithiques. En le prouvant, je justifierai l'as- sertion la plus contestée de mon Rapport relatif à l'action delà fumée des fours à chaux sur les raisins. » J'ai dit, en effet, que l'action délétère de cette fumée était due, non- seulement aux vapeurs produites par la distillation de la houille, mais en- core à la buée qui entraîne des substances pyrogénées particulières, se dé- gageant de la pierre à chaux sous l'influence de la chaleur. Or on a prétendu que l'altération a dû se produire, non par suite des vapeurs ou des gaz résultant de la calcination de la cliaux, mais par l'effet du dépôt de matières goudronneuses. On m'a objecté également qu'il fallait au moins signaler la présence peu probable de matières d'origine organique, qui peuvent seules donner des produits pyrogénés sous l'influence de la chaleur. C. R., 1873, i° Semestre. (T. LXXXI1I, N° 7.^ 5() ( 456 ) » Je ferai remarquer que, lorsqu'on respire la fumée des fours à chaux, ce qui frappe, c'est une odeur tellement désagréable qu'il est impossible à un chimiste d'affirmer qu'elle est franchement goudronneuse et identique à celle de la houille distillée. On le prouve facilement en disposant dans un fourneau à réverbère des couches successives de houille et de chaux. Lorsque la houille seule est en ignilion, on reconnaît l'odeur goudron- neuse de la fumée; dès que la chaleur décompose les calcaires, on sent seulement cette odeur acre, pénétrante, caractéristique de la fumée des fours à chaux. » Cette expérience n'ayant pas suffi, j'ai entrepris la suivante : j'ai pul- vérisé ioo grammes de pierre à chaux (calcaire argileux du sous-groupe oxfordien dit kailloway-rock). Cette poudre, mélangée à 10 grammes de po- tasse hydratée pure, a été placée dans une cornue en verre qui a été chauffée au rouge. Au bout de quelque temps, on a vu sortir de son col un nuage blancsuivi bientôt de vapeurs qui se sont condensées en un liquide jaunâtre, bleuissant franchement le papier de tournesol, ayant une odeur empyreu- matique rappelant celles des huiles animales et celles des fours à chaux, odeur pénétrante qui se fixe aux vêtements. Ce qui me fait dire que les matières empyreumatiques qui se dégagent des pierres à chaux sont, non pas la cause secondaire, mais la cause principale de l'odeur et de la saveur désagréables que la fumée des fours communique aux raisins et au vin. » fies pierres à chaux ne sont pus les seules qui renferment une matière organique de nature bitumineuse. A l'aide d'expériences analogues, j'en ai retrouvé en proportion notable, dans la pierre dite l'oche rouge de Vooiithe inférieure^ et des traces dans la pierre blanche dite balin de ht grande ooliilic. » En résumé, lorsqu'on compare les matières bitumineuses provenant des schistes des terrains houillers, c'est-à-dire produites par l'action de la cha- leur sur la houille, avec celles qu'on trouve dans les terrains secondaires et tertiaires, on remarque que les unes ont une odeur franchement goudron- neuse et que les autres ont une odeur plus fétide, plus pénétrante, rappelant celles des huiles animales. Lorsque, d'un autre côté, on considère que le terrain houiller est dû à la décomposition de substances essentiellement végétales et que les autres sont au contraire formées en grande partie par le dépôt de matières animales; enfin que la calcinàtion en vase clos des substances végétales et animales fournit des produits analogues à ces huiles minérales, se distinguant entre eux par l'odeur, n'est-on pas en droit de conclure : i° que les bitumes à odeur goudronneuse sont de provenance essentiellement végétale; 2° que les bitumes à odeur fétide rappelant (45?) l'huile de Dippel sont de provenance animale; 3° qu'ils sont, dans les terrains secondaires et tertiaires, les derniers restes de la substance ani- male qu'on retrouve déjà profondément modifiée dans le diluvium, et qui existe en grande partie à l'état d'osséine dans le sol de nos cavernes à os- sements. » physiologie. — Expériences sur la reproduction mécanique du vol de l'oiseau; par M. V. Tati.v. « 1. Les différentes théories émises au sujet du vol des oiseaux n'ont pu, jusqu'à présent, être confirmées par des expériences assez concluantes pour qu'on puisse dire que tel oiseau, de i kilogramme par exemple, dépense un nombre déterminé de kilogrammètres par seconde, pendant le vol. C'est donc là l'important problème qui reste encore à résoudre. » fj'idée de la décomposition de l'aile en parties active et passive semble avoir servi de point de départ à la plupart des recherches; en effet, on s'occupe généralement de savoir quel sera le pouvoir sustentant de l'air, sous un plan plus ou moins oblique et transporté horizontalement. On a déjà reconnu ce fait que, plus la vitesse est grande, plus la sustension s'obtient facilement, à cause de la grande quantité d'air inerte sur lequel peut s'appuyer le plan dans un temps donné; mais, pour lui imprimer une vitesse suffisante, on est presque naturellement conduit à employer une hélice et à construire un aéroplane; ce système est ingénieux. Je crois cependant que l'on obtiendrait mieux en décomposant un peu moins les œuvres de la nature. La partie active de l'aile d'un oiseau peut, jusqu'à un certain point, être considérée comme la branche de l'hélice qui fait avancer l'ensemble, pendant que la vitesse ainsi acquise sert à le sustenter par l'appui de l'air sous la partie passive. Cependant aucun oiseau méca- nique, construit d'après ce principe, n'a pu jusqu'à présent voler sans dépenser des forces considérables, ce qui évidemment n'existe pas dans l'oiseau naturel. Cela tient certainement à ce que l'on a presque toujours exagéré la torsion du plan de l'aile. Si, par exemple, l'extrémité d'une aile d'oiseau mécanique fait avec l'horizon un angle de 20 degrés, si l'amplitude de ses battements est d'environ l\5 degrés, et si enfin nous admettons que l'air a résisté sous son aile comme un corps plein, la distance parcourue ne serait que d'environ une fois l'envergure des ailes pour chaque abaissée, tandis que, dans la nature, une abaissée d'ailes correspond à une course quatre ou cinq fois plus longue que l'envergure; aussi l'appareil tnéca- 59.. (458 ) nique est-il obligé de donner quatre ou cinq fois plus de battements : de la dépense de force considérable. On peut, il est vrai, réduire à quelques degrés l'angle que fait le plan de l'aile avec l'horizon, niais alors l'efficacité de la rame diminue, et la suslension, qui devrait être augmentée d'autant, ne l'est que peu ou pas, parce que la translation est insuffisante pour per- mettre à l'aile d'agir sur des couches d'air nouvelles et inertes assez éten- dues; c'est donc toujours la vitesse qui manque. » 2. J'ai pensé obtenir cette vitesse par une disposition nouvelle de mes appareils: j'ai remarqué que, dans ces petits oiseaux ou papillons en papier découpé et qui planent si gracieusement, cette vitesse est en quelque sorte toute passive et la chute d'autant plus lente que la vitesse est plus grande. Il suffit, pour obtenir ce résultat, d'avoir soin de placer toujours le centre de gravité de l'appareil en avant de son centre de sustension; de cette façon, il s'appuie toujours sur des couches d'air nouvelles, et cela passivement sans aucune dépense de force pour aller les chercher. J'ai aussitôt modifié mes oiseaux mécaniques dans ce sens et j'ai obtenu un résultat aussi satis- faisant que possible. Ainsi, tel appareil, pesant /jo grammes et mû par un ressort de caoutchouc de i5 grammes, me donnait un parcours de 12 à i5 mètres; modifié, ce même appareil, avec le même ressort, fut porté au poids de 60 grammes et la course atteignit 3o mètres. Depuis, j'ai pu obser- ver sur quelques oiseaux naturels qu'en effet, en plein vol, le centre de gravité devait se porter en avant du centre de sustension. Toute la force dépensée pourra donc être utilisée à compenser la chute qui, dans de bonnes conditions, est très-faible. Le changement d'inclinaison du plan de l'aile doit aussi être peu accentué ; quelques degrés seulement d'obliquité en bas et en arrière, pendant l'élévation, pour que l'aile appuie toujours sur l'air. On peut donc comprendre maintenant que, si la torsion du plan de l'aile est exagérée, elle devient nuisible, et que l'aile doit s'appuyer sur l'air presque absolumentà plat et sans cherchera ramer; de cette façon, l'ensem- ble glissera avec une grande vitesse et toute la force dépensée sera utilisée à cause de l'inertie de la grande masse d'air sur laquelle l'appareil pourra s'appuyer en peu de temps. » 3. J'ai cherché à mesurer la force nécessaire pour reproduire le vol mécaniquement ; les ressorts de caoutchouc sont trop inconstants pour se prêter utilement à cette expérience, et j'ai dû construire un oiseau méca- nique de la grandeur d'un aigle, dont lo corps est formé par le récipient d'une machine à air comprimé qui actionne les ailes. Il est facile de recueillir la vitesse des battements au moyen des appareils enregistreurs de M. Ma- ( 45g ) rey. La surface du piston et la pression étant connues, on a aisément la dé- pense de force, en kilogratnmètres. Je me suis livré à une longue série d'expériences avec cet appareil ; j'ai pu constater au manège une course de 200 mètres et le soulèvement des f environ du poids de la machine. Mais, malgré les excellents conseils de M. Marey, malgré ma ténacité à poursuivre ces travaux, je n'ai pas encore pu obtenir le résultat désiré, le soulèvement total et un bon vol à l'air libre. Cependant, chaque jour amenant son progrès, il est à espérer que de nouvelles recherches nous rapprocheront du but. » GÉOLOGIE. — Bancs stratifiés de silex massif observés auprès de Digoin (Saône-et-Loire) dans un terrain considéré comme crétacé. Note de M. J. Canat. (Extrait.) « Il existe, dans ce département, un terrain fort étendu, avec silex en place non roulés et avec bancs stratifiés de silex massif, que nous regar- dons comme crétacé (Jully, Saint-Boil, Mancey, La Motte Saint-Jean, Mer- rigny, Semur, Saint-Martin-du-Lac, Yguerande). » Il y existe un ou plusieurs terrains tertiaires, résultant de la démolition et du remaniement par les eaux du terrain précédent, avec silex roulés, charriés, altérés, et des fossiles siliceux de même origine (Saint-Agnan, Saint- Denis, Marly-sur-Anoux, etc.). » Enfin, au débouché, dans la plaine de la Loire, des cours d'eau des- cendant des montagnes couronnées par le terrain à silex se voient fré- quemment des cônes de déjection, avec de nombreux silex roulés et des galets d'autres roches, coupés profondément par les ruisseaux actuels, produits sans doute par des eaux plus considérables que celles d'aujour- d'hui, et qui sont du terrain quaternaire (Saint-Agnan, La Varenne, Yguerande, etc.). Nous n'avons vu nulle part des moraines et des galets ou des blocs striés qui puissent indiquer une action glaciaire. » M. E. Fermères signale l'apparition d'un bolide, observé par lui à Saint- Germain-en-Laye, le lundi, 7 août, à c/' 37'" du soir. Il est parti de la con- stellation de la Lyre, pour aller se perdre au-dessous de l'Aigle, dans la direction de Saturne. Sa lumière, d'abord d'un blanc éclatant, a fini par s'étaler en un panache d'une teinte verle admirable; il a laissé derrière lui une traînée d'étincelles rouge. La durée du phénomène a été d'environ deux secondes. ( 46o) « M. D.u-nr.ÉE présente, de la part de M. le professeur Capellini, un Mémoire imprimé en italien Sur les terrains tertiaires du versant septentrional de l'Apennin: M. Capellini compare particulièrement les étages et sdus- étages dans lesquels on peut décomposer les terrains tertiaires aux environs de Bologne et de Forli aux couches correspondantes de la Toscane, de la France et du bassin de la Vienne, ainsi qu'aux terrains pétrolifères de la Valachie que ce savant géologue a antérieurement étudiés : il émet des observations théoriques intéressantes sur le remarquable dépôt connu sous le nom de argille scaalivse (argiles écailleuses) ». La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 7 août 1876. ( SUITE.) The pliarmaceulical journal and transactions; march, april, may, june. London, J. and A. Churchill; l\ liv. in-8°. The journal of the royal geographical Society; volume the forty-fiflh, 1875. London, John Murray, 187G; in-8°. Records of the geolocjical suruey oflndia; vol. IX, Part I, 1876, february. Calcutta, 187G; in-8°. Manoirs of the geological sutvey of India; Palœontologia indica, etc., ju- rassiefauna o/Kutch; vol. I, IV, série IX, /j : The Ceplialopoda (Ammonilidœ) ; by William Waagen, Ph. D. Calcutta, 1875; in-4°. Manoirs of the geological survey of India ; vol. XI, part IL Calcutta, 1875; in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du i?\ août 1876. Comité international des jioidset mesures. Procès-verbaux des séances de 1 87 5- 187G. P. iris, Cautliier-Villars, 1876; 1 vol. in-8°. Précis analytique des travaux de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, pendant l'année 187/J-1875. Bouen, impr. IL Boissel ; Paris, Derache, 1875 ; in-8". (46. ) Société de Médecine légale de France. Bulletin, t. IV, Ier fascicule. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1876; in-8°. annales de la Société académique de JYantes cl du département de la Loire- Inférieure, 1875, 2e semestre. Nantes, impr. Mellinet, 1 875 ; in-8°. Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse; 10e année, 1 8^5- 1876, 1e1' fascicule. Toulouse, lypogr. Bonnal et Gibrac, 1876; in-8°. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuchâlél; t. X, 2e cahier. Neuchâtel, impr. H. Wolfrath et Metzner, 1875; in-8°. Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents; 1876, août. Paris, Dunod, 1876; in-8°. Mémoires et Compte rendu des travaux de la Société des ingénieurs civils; janvier et février 1876. Paris, E. Lacroix, 1876; in-8°. Statistique des services de Médecine des Hôpitaux de Lyon; par le Dr Mayet; ire année, 1872, second fascicule. Paris, J.-B. Baillière et fils; Lyon, H. Georg et P. Mégret, 1876; in-8". (Présenté par M. Cl. Bernard pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1877.) Clinique médicale; parM. N. Guéneau de Mussy; t. IL Paris, A. Delahaye, 1875; in-8°. (Présenté par M. Cl. Bernard.) Statistique botanique du département de la Haute -Garonne; par C. Boume- gcère. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1876; in-8°. (Extrait de l'Echo de la Province.) Description d'un genre nouveau et d'une espèce nouvelle de Seincoidien sau- lophlh'dme, originaire du Japon; par M. F. Lataste. Paris, veuve Bouchard- Huzard, 1876; in- 8°. (Extrait du Journal de Zoologie.) (Présenté par P. Gervais.) Becherches sur les élamages et plus spécialement sur ceux destinés à la Marine; par MM. J. Girardin, A. Bivière et J. Clouet. Bouen, impr. L. Deshays, 1876; br. in-8°. Faune gallo-rhénane ou Species des insectes qui habitent la France, la Bel- gique, la Hollande; par A. Fauvel; 6e livraison; Staphylinides. Caen, impr. Le Blanc-Hardel, 1875; in-8°. (Présenté par M. Blanchard.) Les Arachnides de France; par E. Simon; t. III, contenant les familles des Attidœ, Oxyopidœ et Lycosidœ. Paris, Roret, 1876; in-8°. (Présenté par M. Blanchard.) Législation des Mines et situation de l'Industrie minéralogique de l'Algérie ( 462 ) à la fin de 1 8-73 ; par M. Ville. Alger, libr. Gavault Saint-Lager, 1876; br. in-8°. Ministère des Travaux publics. Mines. Instruction sur les mesures de sûreté à prendre dans les mines à grisou et spécialement sur l'arrogé de ces mines. Paris, imp. Nationale, 1872; in-4°. Carte géologique, agronomique de l'arrondissement de Eélhel (Ardennes), exécutée par Nul. Met gy et Niyoit. Paris, Broise et Courtier, 1876; carte en 4 feuilles. Société néerlandaise pour le progrès de l'industrie. Adresse à Sa Majesté le Tloi. Haarleiu, 1876; br. in-8°. Annalen der Stemwarle in Leiden, herausgegeben von Dr F. Kaiser; Dritter Band, Haag, Martinus Nibjoff, 1872; in-4°. Almanach der kaiset lichen Akademie der JVissenschaflen, 1 873. Wien, 1 875 ; in-12. Jahrbuch ïiber die fortsclirille der mathemalik im verein mit onderen matlie- malikern, bcrausgegeben von C. Ohrtmann, F. Mtiller, A. Wangerin. Secbster Band, Jahrgang, 1874. Berlin, G. Reimer, 1 876; in-8°. Officialcopy. Contribution lo tlie meteorology of Japan ; ferStaff commander T. -H. Tizard. London, 1876; in-4°. Sui terrera terziari di una porte del versante seltcnlrionale deli Apennino. Appunti per la geologia délia provincia di Boloqna del Prof. comm. G. Ca- pellini. Bologna, tipi Gamberini e Parmeggiani, 1876; in-4°. (Présenté par M. Daubrée.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES- SEANCE DU LUNDI 21 AOUT 187G. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Obser- vatoire de Greenwich [transmises par V Astronome royal, M. G.-B. Airy), et à l'Observatoire de Paris, pendant le deuxième trimestre de l'année 1876, communiquées par M. Le Verrier. Correction Co 'rection Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 187G. de Paris. droite. l'éphéméride. polaire. l'éphéméride. l'observation . (3) JUKON ( ' . Lvril 1 Il 1U s I 1 .59. 12 1 1 2 Itl S .3î . 32 ,3o + 2,74 87". 4'. 45l 5 4- 7>° Greenwich. 3 ll.49.47 1 2 30.59,48 -+- 2,86 86.48.32,7 -+- 4.7 Greenwich. 8 1..17. 4 1 2 27.14,48 -1 2,89 86.10. 8,8 4- 6,0 Paris. 1 1 11. 3. 8 12 25. 5,86 + 2' 94 85.48.36,8 -t- 6,0 Paris. •4 10. 49. 18 1 2 23. 3,46 -r- 3,02 85. 28.20,9 4- 4,2 Paris. 21 10. 17.31 1 2 . 18.46,74 -h 2,84 84 46.46,5 4- 6,3 Paris. 22 10. 1 3. 2 12 18. 13,90 -(-2,86 84.41.29,5 4- 5,0 Paris. 39 9-5i .3o 12 1 4 - 53 ,5i -1- 2,53 84. 9.38,7 4- 4,8 Greenwich. ') Comparaison avec le Nautical Almanac, C. R,, 1876, 2= Semestre. (T. LX.XX1II, fi0 8.) (JO ( 464 ) Dates. 1876. Avril Mai Avril Mai Avril Correction Correction Lieu 5. 1 rempg moyen Ascension de Distance de de de Paris. droite. l'éphi amende. polaire. l'éphéméride. l'observation. ;4) vesta (« • I h 111 s I 2 . I 5 . 2 b m s 12.48. 25,21 + o8,84 0 / » 81 .20.42 ,0 + II 5,8 Greenwich. 3 12. 5 20 1 2 . 46 . 34 , 9 1 -t- °>?4 8l. 9. 7,7 + 4,6 Greenwich. 8 1 1 . 3 1 . 5o 12.42. 3,02 4- 0,80 8o.43.5o,4 4- 5,7 Paris. 1 1 I 1 . I 7 .25 12 .39.24,90 4- 0,84 80. 3 1 . 17 ,4 + 4,4 Paris. >4 11. 3. 6 12.36.53,00 + 0,90 80.20.55,7 4- 4,' Paris. 21 io.3o . i5 i2. 3i .32 ,85 -t- 0,75 80. 5.45,3 4- 4,7 Paris. 22 10. 25. 38 12. 3o. 52, 01 4- o,83 80 . 4-38,8 + 4,8 Paris. 25 10. 21 . i5 12.28.57 ,4° 4- o,83 80. 2.55,4 4- 4-9 Greenwich. 2.6 10 . 16.44 12.28. 22, 19 4- 0,80 80. 2.53,o 4- 4,7 Greenwich. 28 10. 7.47 1 2 . 27 . 1 6 , 56 4- 0,90 80. 3.36,2 4- 4,6 Greenwich. 29 10. 3.21 12.26.46,00 + o,83 80 . 4-21,2 4- 4,3 Greenwich. 3 g. 45. 52 12.25. 0 , J I + 0,80 80. 9.57,7 + 4,5 Greenwich 5 9.37.18 12.24. 17 ,92 + 0,81 80. i4- '5,6 4- 4,0 Greenwich. 6 9.33. 3 12. 23. 5g, 21 + o,83 80. 16.47,5 + 4,8 Greenwich. (63) AUSONIA. 3 m. 17. 56 1 1 .5g. 2,81 + 18,74 g5. 16.20,7 4- 5. ,5 Greenwich. 12 10. 25. 20 1 1 .5i . 8,27 ( + 2) - 17,40 Pallas 1 94.43. 3,8 ■)■ + 5i ,0 Paris. 1 1 12 .42.33 .4- 4 46,57 — 1,38 70.44.18,4 + 0,2 Paris. 21 I I .55.26 i3.56.57 ,4a — i,35 68.26.35,5 4- 0,7 Paris. 22 II 5o.j3 i3.56. 10,71 — .,37 68. i5. 0,2 4- 2 1 Paris. 25 11.45.56 i3. 53. 52, 23 — i,45 67.42.32,9 4- o,3 Greenwich, 28 ii.3i.5j i3.5i .38,48 — i,33 67 . 1 3. 56, 6 4~ 0,2 Greenwich 1 1 1 . 1 8 . 0 13.49 3o, 24 — .,4' 66.49. 5,8 4- 0,9 Greenwich 1 1 1 . i3 . ->3 i3.48. 49< *5 — 1 ,29 66.4i.36,3 — 1 ,0 Greenwich, 4 11. 4- ! ' 13.47.29,41 — .,.4 66.27 .56,6 + ,,5 Greenwich 5 10.59.S7 1 3.46.50,62 — i,33 66 . 2 1 .40,8 + 0,6 Greenwich, 8 10. 36-4i i3.45. 0,88 — 1,32 66. 5. 19,7 4- o,5 Paris. 12 10. 18.45 13.42.48,98 — 1 ,3o 65.48.5o,2 4- ,,3 Paris. ■ 5 10. 5.3i I 3. 4 • -22, 12 — 1,27 65.4o. 17 ,6 4- 0,9 Paris. iG 10. 1. 9 l3.4o.55,73 — 1 ,12 65.38. 9,3 •+■ 1 ,' Paris. (46) Hfstia (*)■ 1 2 10. 52.20 I 2. 18. 1 I ,90 4- 0,76 01 .21 . 12,6 4- 7,7 Paris. " ; Comparaison avec le Nautical Almanac. '• Il n'a pas été possible de s'assurer si l'astre observé était bien la planète. Dates. Temps moyen 1876. de Paris. Avril 21 2.2 Avril 21 Avril ai 22. Mai 8 Avril 2i 25 28 29 Mai 1 2 4 5 6 8 I 1 i5 16 '7 18 '9 Avril 2i Mai 8 1 2 i5 16 '7 18 ■9 h m 3 1 . 6 . 26 1. ..36 i .2.4. 25 1.52. 45 . .47.53 o .3o .52 0.12. 6 2.33. 7 2.23. 8 2. 8.3g 2. 3.4g .54.10 .49.21 .39 43 .34.55 .3o. 8 .11, i5 o.52. 16 o. 38. 10 o. 33. 3o 0.28 5i 0.24. i3 o. ig.36 2.5l . 32 1 . 29 . 39 1 . 10.22 o . 56 . 1 o . 5 1 . i5 o.46.3o 0.41.46 o. 37 . 4 Ascension droite. ( 465 ) Correction de l'éphéméride. (t 18) Peitho. Distance polaire. 3. 7.49,88 — 23,57 91.26.21,1 3. 6.55,94 — 23, 5o 91.24.23,3 (g4) AUR0R4 (°). 3.2.5.5i, 18 +17,63 io3.44.36,3 (l5) EUNOMIA. 3.54.l6,l8 -r- 6,rj6 119.41.20,1 3.53.19,91 -+- 6,6i 119.36.38,4 3.39.11,20 4- 6,35 118. 2.37,6 3.36. 8,42 -4- 6,01 117.35.28,5 (l) CÉRÈS (4). 4,23 92.20.48,0 4,n 4.18 Correction de l'éphéméride. — 1 95 , 3 -197,8 4.34.44,62 4 • 3 I . ! o , 06 4.28.28,03 4.27.33,97 4- 4,11 4.25.46,40 -+- 4>o6 4.24.53,05 4- 4' ia 4.2,3. 7,09 4- 4,00 4.22 14,86 -t- 4,09 4.21 .23,08 -+- 4, i5 4.19.41,36 4- 4,14 4- 16 .25, I I 4.14. 6,45 4- l3. 22, 19 4.12.38,62 4.11.56,45 4 . 1 1 . 1 5 , 1 x 92 92 92 92 t- 4>°2 +- 4i°° T" 4,11 t- 3,90 h 3,96 t- 4,08 (67) Asïa. 4.53.12,95 — 3,93 103.25.18,7 92 . i3.4 1 ,5 92. 9.32,9 92. 8.22,7 92. 6.29,3 92. 5.40,7 92. 4.3i,5 92 . 4 • ' ' > " 92. 3.57,9 92. 3.58,8 5.35,i 8. 2.3,2 9-35,4 o . 5g , 2 92. 12. 3o,o 92. 14. 10,6 4-38. 7,77 4- 34.34,03 4.31.59,97 4 - 3 1 . 10,08 4.3o.2I , I 2 4- 29. 33, o3 4.28.46,01 — 4,08 101.18.18,1 — 4 » • 3 100. 4g. 22, 7 -- 3,97 100.28.38,4 — 3 ,98 100.21 .54 ,9 — 3,g4 100. i5. iq, 7 — 3,qS 100. 8. 5a, 2 — 3,g4 100. 2.33,6 4- 28,0 4- 29,8 4- 28,6 + 29>7 4- 3g, 6 -t- 38,4 4- 3g, 4 4- 38,i ■+■ 39>9 4- 37,3 4- 36,2 4- 37,5 4- 37,9 4- 4»,5 -f 37,2. 4-38,2 4- 36,8 4- 38,2 4- 37,6 4- 37,g — 12,5 - '3,7 — i5, 1 — 1 3 , 3 - '4,3 - .4,3 - >4>2 — .3,3 Lieu de l'observation Paris. Paris. i2i ,4 Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Greenwich. Greenwirh. Greenwich. Greenwich. Greenwich. Greenwich. Gretnwich. Greenwich. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. (") Il n'a pas été possible île s'assurer si l'astre observé était bien la planète. (6) Comparaison avec le Nautical Abnanac. 60.. ( 4M Correction Correction Lieu Dal es. Temps moyen Ascension de Dislance de de 1876. de Paris. d'roile. l'éphéméride. polaire. 'éphéméride. l'observation (18) Melpomène. Il n Ii m s s 0 , „ Mai 8 12.32.33 1 5 . 4 1 . 1 2 , 1 3 4- 2.2.4 93. 6.12,3 -j_ 3 ,0 Paris. 12 12 1 3 . 0 15.37.21 ,70 -f- 2,4o 92.46.43,6 -4- o,3 Paris. i5 ii.58.iG i5.34.25,54 2,32 92.33 36,4 -|_ ,,8 Paris. i(i 1 1 . 53 . 2 r 15.33.26,76 4- 2,4o 92.29 3o,6 H- 1 , 1 Paris. ■7 1 1 [8 27 i5.32 27,67 4- 2,39 92.25.37 , 1 4- 3,3 Paris. 18 11.43.32 1 '1 ii .28,72 4- 2,41 92 . 2 1 . 5o , 7 4- 3,o Paris. 23 I ! . 28. 2(J 1 5. 26. 36, 32 H- 2,28 92. 5.33,9 4- 4,o Greenwich 27 n, 8 . 5 1 i5.22.5o,38 -t- 2,55 91.55.49,8 4- 4,7 Greenwich 29 1 0 . 59 . 1 0 1 5 2 1 . 0,72 4- 2,17 91.52. 4,7 4- 3.4 Greenwich 90) Antiope. Mai I 2 n.56. i i5. 20. 20, 1 2 4- 3,54 107 . i3 iS,7 4- i5,5 Paiis. i5 11. 4, .44 i5 .17.51,34 -h 3,55 107. 6. 5,o + 16,9 Paris. '7 n. 32.14 15.16.12,71 4- 3,73 107. i.i4,3 -4- 1 5 ,8 Paris 18 I I . 37 .21) i5. i5.23,3i 4- 3,49 106. 58. 5 2,0 4- 17,5 Paris. '9 I 1 . 22 44 i5.i4.34,44 4- 3,5o (24) Thémis .06.56.2.8,5 4- '7.4 Paris. Mai i5 m. 46.1 3 l5. 22.20,83 - 0,17 108 55. 5,5 — 3,o Paris. 16 1 1 .41 .29 l5.21 .32,26 — 0,11 108.52. i5, 5 — 5,. Paris. ■7 11.36.45 1 5.20.43 ,90 — 0 ,o5 io8.49-3o,3 ■ — 1 I Paris. 18 ii.3a 1 i5. mj.55,66 - 0,09 1 08. 46. 44 >2 4- 0,1 Paris. "i I ! . 27 . 1 7 i5 19. 7,80 — 0,16 (7) Iris. 108.43. 55,2 0,8 Paris. Mai a9 12 25. I 7 16.47.21,89 + 2,74 1 1 3.36.47 ,6 — .3,2 Greenwich Juin 1 12. 10.21 16.44- 12,98 -h 2,4o 1 1 3. 26. 26,9 — i3,6 Greenwich 12 II. 6.24 16 32.49, 18 -h 2,67 1 12.45 .5o,3 — 10 ,0 Paris. 16 1 0 . 4 ( • • i1' 16. 28.54 >°9 -H 2,5o 1 12. 3o,34," — 8,1 Paris. ■9 10.3?.. 1 .', 1 6 . 26 . 6,71 ^,GG 112.19. ^ » ■' — 8,5 Paris. 21) 10. 27.22 16.2"). 1 2 ,86 4- 2,71 (lo3) 11ÉRA 1 12 . l5.2I ,6 8,3 Paris. Mai 29 12. 1 5 . 5 "» 16.37 58, 3o - 0,17 io3 .57 . 39,2 — 3,4 Greenwich Juin 1 2 1 0 . 5i) . 12 i6,25.35,63 - 0,l8 103.47.49,3 — 2,3 Paris. I(') 10.40 i5 16. 22 21 ,40 0 , 34 103.47.56,8 — 2. 7 Paris. '9 10.26. 1 1 16. 0. 5,41 — 0 , 1 7 103.4s. 58, 8 — 3,i) Paris. 20 10.21 . 32 16. 19. '.2,06 — 0,22 io3.49-3i ,6 — 3,3 Paris. » Toutes les comparaisons, 1 l'exception de celles concernant Jnnon, ( #>7 ) Vesta Pallas et Cérès, se rapportent aux éphémérides du Berliner Jahrbuch . » Les observations ont été faites, à Paris, par MM. Périgaml et Folain. » GÉOMÉTRIE. — Théorèmes relatifs à des courbes d'ordre et de classe quelcon- ques, dans lesquels on considère des couples de segments reclilignes faisant une longueur constante. — Exemples de la variété de solutions différentes que fournit, dans chaque question, le Principe de correspondance ; par M. Ciiasles. « Les questions relatives à des couples de segments faisant une longueur constante viennent naturellement après celles où il s'est agi de couples de segments égaux, puis de couples de segments ayant un rapport constant ou un produit constant. » Lorsque, dans l'énoncé des conditions d'une question, une courbe n'in- tervient qu'une fois, c'est-à-dire que pour une seule condition , on peut la considérer, dans les applications du Principe de correspondance, comme unicursale, et former sur cette courbe les deux séries de points correspon- dants. On a ainsi autant de voies différentes, pour traiter la question, qu'il y a de courbes mentionnées dans son énoncé, indépendamment de la métbode générale qui se pratique par la correspondance de deux séries de points sur une droite, ou de deux faisceaux de rayons autour d'un point. » Cette multiplicité de solutions d'une même question, dont j'ai donné déjà des exemples {Comptes rendus, t. LXXXI, séance du 2 novembre 1 875), est d'autant plus précieuse que, s'd y a dans les unes des solutions étran- gères, il peut ne pas s'en trouver dans les autres, et pour celles-ci même les recliercbes sont facilitées par cet avertissement. » De quelque manière qu'on applique le Principe de correspondance, on détermine immédiatement, sans difficulté et sans invoquer aucun théo- rème préliminaire, le nombre des points de la seconde série qui corres- pondent à un point de la première, soit sur une droite, soit sur une courbe faisant partie de la question. Il n'en est pas de même du second nombre à déterminer, celui des points de la première série qui correspondent à un point de la seconde : celui-là nécessite la connaissance de quelque théorème pri- mitif. Mais cette nouvelle question a qw-Ique chose de plus simple que la première, en ce que l'une des courbes de celle-ci n'y entre pas, se trou- vant remplacée en quelque sorte par le point de la seconde série. Il faut ( 468 ) traiter cette question, si elle n'est pas déjà connue. Elle dépendra aussi d'une autre question, dans laquelle une courbe sera encore remplacée par nu point. De sorte qu'on arrive ainsi à une dernière question où n'entrent plus que des points au lieu de courbes, question à laquelle on applique encore le Principe de correspondance, et pour laquelle on peut aussi re- courir à la méthode analytique des coordonnées, puisqu'il n'y entre au- cune courbe, et dont on aperçoit même quelquefois immédiatement la solution. Mais il n'en faut pas moins pour remonter de ce cas très-parti- culier à la question proposée, l'emploi du Principe de correspondance. » Il est certains cas où la question dont dépend le second nombre à déterminer, celui de la première série des points correspondants, est la même que la proposée, mais dans laquelle une courbe est remplacée par un point; et l'on arrive ainsi à la question proposée, relative à des points seuls au lieu de courbes, et l'on y applique le Principe de correspondance. » Les ibéorèmes qui vont suivre correspondent, dans le même ordre, aux théorèmes relatifs à des couples de segments qui ont un produit con- stant (Comptes rendus,, t. LXXXTI, p. i3o,9 et 1 4G3 ). Je donnerai pour chacun, comme exemples, les solutions multiples que la question com- portera. » I. Le lieu d'un point x d'où ion peut mener à deux courbes U"' , Un" deux tangentes x6,\6' faisant en longueur une somme constante (xQ -+- xô' = X), est une courbe de l'ordre i (vol n" + m"n' -+- n'n"). 2.(111' n" -t- m" ri -+- 2«' 'ri '). ,r, ri (2 m" 4- 2Ti") u u. n" \ ■?, ru' 4- 2 ri) x C'est-à-dire : D'un point x de L on mène à U"' n' tangentes; chacune d'elles donne lieu à IW-+- a/?") tangentes ')' u égales à X — .vB (*), ce qui fait n' {->.m" 4- in") points u. De même, à un point u correspondent n" \im' -I- in') points x. Donc 1 [m' n" -+- m" n' -+- Zn' n") coïncidences de x et n. » Il y a an' ri" solutions étrangères dues au point x de L situé à l'infini, parce qu'alors, chaque tangente xô étant infinie, il y a ri" tangentes de U"' passant par ce même point x, sur chacune desquelles on prend deux seg- ments rj' ri — X — &x, infinies, ayant donc chacune ses deux extrémités u coïncidant avec x, ce qui fait deux solutions étrangères ; donc in" à rai- son des n" tangentes de U"", et 0,11' n" à raison des ri tangentes xd de U"'. Il reste 2 (rri n" 4- rri'ri 4- n'n"). Donc, etc. * Complet rendus, t. LXXXI, séance du i) août 187$, p. 254- ( 469 ) » La question actuelle est une de celles où la correspondance sur une courbe conduit à la même question, mais dans laquelle une courbe est remplacée par un point. Faisant la correspondance sur U" , on pose 0, x,n"2iri 0, 2 (ni" -+- n")ii 0 2 [m! n" -+- m" /i' -+- n' n"). 2 III C'est-à-dire : La tangente de U"' en un point S rencontre L en x d'où l'on mène n" tan- gentes xf)', pour chacune desquelles on décrit du point x un cercle de rayon (X — xB'), qui coupe U"' en im' points 9,; ce qui fait a//" m' points 9,. Un point 9, étant pris, le lieu d'un point x d'où l'on mène à U"" une tangente x 9' qui fasse avec la distance de. ce point au point 0L une longueur \ est une courbe de l'ordre 2 (m + n" ) ; il y a donc, sur L, 2 (/?/" + «") points a-, d'où l'on mène à U"' i(m" -\- n")n' tangentes x9; ce qui fait 7. (m' n" -j- m" n' -h n' n") coïncidences de 9 et 9,. La courbe cherchée est donc de cet ordre. » Quant au théorème que nous venons d'admettre, sa démonstration est fort simple : 0', x, 2 m", 0\ 0\ , 2 n", 0' C'est-à-dire: La tangente en 9' de U"" coupe L en x; le cercle décrit du point x, d'un rayon égal à [\ —*?,), coupe U"" en deux points 9',. Un point &', étant pris, il y a sur L deux points x tels, que x6', + x6{ = 1, et d'où l'on mène à U"" in" tangentes .c9', . Doue 2 (m" + n"} coïncidences de 9' et 0\ . Donc, etc. » On voit qu'on a remplacé successivement les deux courbes par deux points. Le cas des deux points se résout par la correspondance sur une droite, comme nous l'avons fait en premier lieu pour les deux courbes U"' U" , il implique de même une solution étrangère. » IL De chaque point 0 d'une courbe U"' on mène les tangentes 00' d'une courbe U"", et ton prend sur la tangente du point 0 deux segments 0 x faisant avec chaque tangente 05' une longueur constante (Ôx + 00' = 1) : le lieu du point x est une courbe de l'ordre t. (m' m" ■+- m' n" + n' n") . x, n n" 2 u u, i(m" +- n"),n'[\] x 0, Ox, {2111" -h an") m' 0, 0,, n" (2111' -+- 211') 0 2(m' m" -+- m' n" -+- n'n"), 2 m m -+- 1 m n" 4- n' n" ) . » Il y a 2 ni n" solutions étrangères dues aux ni points de U'" situés à l'infini. Il reste 2(111' m" + m' n" -h n'n"). » Lorsque U"" est un point, m" — o, n" = 1 ; la courbe est d'ordre 2 (ni -t- n'). » 111. On mène d'un point x les tangentes \0, xO' de deux couibesU", W", ( 47o ) et du point de contact 6 de ta première une tangente 66' à une courbe \J"" ; les tangentes x 6' ', 96" font une longueur constante (x6' 4- 66" = X) : le lieu des points x estime courbe de l'ordre 2 [nw'(m"4- n") 4- nn"(m' 4-n')]. x, rui\2iri 4- 2tl') u n, ri {2 m" 4- 211") m x 6, ri (2 m" -h 211") m 6, 6U n"(2in' 4- 211' u 6 a [ nui (ni 4- rf) 4- nu" (ni 4- ri)], nri ni 4- ri)]. 2 mn (m 4- n » IV. On mène de chaque' point a d'une courbe U,„ une tangente a 6 à une courbe l ."', et du point de contact 6 une tanjen'e 66' d'une courbe U"", et sur celle-ci on prend les deux points x pour chacun desquels on aura cx.6 4- as = X : le. lieu des points x est une courbe de tordre 2 mn"(2in' -4- n'). x, n m m 2 u ri. 2(rn' 4- n") mn" [1] x a , ri ri" 2 m a a, 2B"(2m'+n')[XII] a » Il y a -i.mri ri soi niions étrangères dues aux points// de Um, situés à l'infini, parce qu'alors a6 est infini, et le cercle décrit du point x d'un rayon égal à ). — a6, infini, coupe U,„ avec a. Il reste 2mn"(am' + n'). 6 . m 2 n" ni 6 , $,, ii'2(in'~-\- ri) ru6[\] 6 0', m' in 2 ri' 6\ 6\, 2{m'A-ri)mtf[ï] 6' 2mn" (2 ni 4- ri), 2 m n" ( 2 ni 4- 2 n ) . en deux points « coïncidant 2 mn" { 2iri 4- ri), im'n"(m' 4- n'). » V. On mène de chaque point a d'une courbe U„, une tangente a6 à une courbe U"', et du point de contact 6 une tangente 66' à une courbe U"", puis on prend sur la tangente a 5 tes deux segments ax dont chacun fait avec la tan- gente 66' une somme constante (ax -+- 66' — X) : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2 m (m' m" 4- in'n"4- an'n"). a;, // /«« 2 /* m, 1 (/»'/»"+• /«'«" 4- n'n")m [III] x « (m'/ra" -hm'n" 4- «Vj [III] « 6 , /// (2 //1" 4- 2 n" ) ni 9 1 0„ M'4nwi') (*■) 0 2iri(rri m" 4- »ï'n" 4- 2iin"), ïiii (ni ru" +ni n" 4- -ni n"), 2 /« m /n /// // 2/i /i Comptes rendus, r. LXX.X, j>. 3.JG (séance du 8 février 187^ . ( 47i ) » VI. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes x9, xQ' dont la seconde rencontre une courbe U,„, en un point a tel, que la première xû et le' segment xa fassent une longueur constante (x ô + xa = X), est une courbe de l'ordre a 11111" (m' -f- an'). ,r, n' m (111Ï -+- zn') u u, ri ^n"m(*) x » Il y a 2 mn" ri solutions étrangères dues au point .r de L situé à l'infini. Il reste 2 mn" (iri -t- an'). Donc, etc. 2 mn ( m 3 ri). a, n n 2 m ■2(111 -+- ri) ri' m [I] a 2 mn m 211 0\ n znin / 2IIU1" ( m' -f- 27l'). 0\ , m 2 [tri -+- ri) n" [1] 0 » VII. De chaque point a d'une courbe U,„, on mène les tangentes a (5, aô' de deux courbes U"', U"", et l'on prend sur la première chaque point x dont la distance au point de contact ô' de la seconde, plus celle-ci, fait une longueur constante (6'x -|- S'a = X) : le lieu de ces points x est une courbe de l'ordre amn'fm'+an'). m, 2 [m" -h n") mit [II] x a , n' 2 ( m" -h 11" )rn [ II ] a oc, ri' 111 ni a 0, mn" 211! 0, 0,, 2(111" + 11" )miï [U] 0 6', mn' 2 m" 0\ Ô\, 2111/1' (m" + an") [XI] 6' 2 nui m 1 mn m 2 mn m an"), 211 211 2mn' [2111" -f- an"). » Il y a 2mm" ri solutions étrangères dues aux /«"points 0' de U"" situés à l'infini. Car alors O'a est infini, et le cercle décrit du point x d'un rayon X — aô', infini, coupe U"' en deux points 0\ coïncidant avec 0' . Il reste 2iniï [m" ■+- 211"). Donc, etc. « VIII. De chaque point 0 d'une courbe U"' on mène à une courbe []"" une tangente 60' sur laquelle une courbe Um fait des segments 5a; puis on prend sur (*) Comptes rendus, t. LXXX, p. 346. C.R., 1876, 2e Semestre. (T. LXXXI1I, N* 8.) Gr ( 47^) les tang entes du point 0 deux segments Sx, dont chacun [ail avec un segment 0a une longueur constante, (Sx + Sa = X) : le lieu des joints x est une courbe de l'ordre i inn'fain' ■+■ n'). //, :]mri"iri[Vl] x a, ?i"iii'2in a 2inn [2in -f- n ), ■j.mn" [2 m' + ri), 2inn"{ 3 m' -+- ri). a, 2 (/h'-t- ri) ri'm [II ] « S,S.r, ^mm'ri'(*) (5, S,, /l"ffl(2lfl'+ 2«') 6 » Il y a zmm'n" solutions étrangères dues aux m' points 6, de U"' situés à l'infini. Il reste 2iiin"{2in' -f- ri). » Autrement : S, n "m 2 m' S, S,, 2»in"(îm'+n') S 2 »m o m » Il y a smn'n" solutions étrangères dues aux points S situés à l'in6ni. S', m' 2mri' &. m 2 [m' -+- n')n" [II] 5' 2mn"(2m'+ «'). » IX. Le //eu rf u» DOi'ni x d'où l'on mène à deux courbes U"', U"" deux tan- gentes xS, xS', telles que la seconde xO' et un segment a S intercepté sur la pre- mière par une courbe Um fassent une longueur constante (xS' + aS = X), esJ une combe de l'ordre 2111 (m' n" -+- m"n'-f- ah'n"). .r, n [2iii -f- 2ii )in u u, ri m (2 m" -f- 2 n") x 2 m m n + m n -+- 211 n a, 11 n 2111 a a, 2(m'u"-h- m" ri + riri')m [III J a S, mri 2iri 0 S,, 2iun(m"-h 2ii")\[\] S im [tri n" -+- m" ri -h- 2tïn"), 2 m ( m' ri" + m" ri -f- 2 ri ri.' ) . (i) Comptes rendus, t. LXXX, p. 346. ( 473 ) THERM00H1MJE. — Formation thermique de ihydroxy lamine ou oxyamrnoniaque ; par M. Berthelot. « 1 . J'ai décomposé, par la potasse, en solution aqueuse saturée, le chlor- hydrate d'oxyammoniaque. » On sait que l'oxyammoniaque, mise à nu dans ces conditions, se décompose aussitôt en azote et ammoniaque, conformément aux obser- vations de M. Lossen : AzH302 = { Azli3 +• ! Az + H202. » Après avoir vérifié qu'il ne se formait aucun autre produit (sauf quel- ques centièmes de protoxyde d'azote), pendant les premiers moments d'une réaction brusque, et après avoir constaté que la proportion d'oxyammo- niaque détruite ainsi, à la température ordinaire et en quelques mi- nutes, peut s'élever aux | de son poids total, j'ai effectué la réaction au sein du calorimètre, en opérant avec un poids connu du chlorhydrate, et en recueillant sur l'eau, dans le calorimètre même, les gaz dégagés, de façon à les mesurer exactement. L'appareil est trop compliqué pour être décrit ici, mais l'expérience en elle-même est fort simple; elle comporte une mesure très-précise de la chaleur dégagée et elle est dirigée de façon à partir d'un élat initial rigoureusement connu pour parvenir d'un seul coup à un état final strictement défini. 2. Voici les nombres obtenus : AzH302 dissous— f Az -t- \kz\V dissoute -4- H'O1 a dégagé (*) : -4- 67, 3 et -4- 66,7. » En moyenne -t- 57e"', o. AzH'O' dissous -4- HC1 étendu à 24° dégage : ■+- g,a(**). AzH302,HCl cristallisé (1 p. de sel -1- go p. d'eau) en se dissolvant à 24° : — 3,3i. » 3. Formation depuis les éléments : O2 = Az H' 0- dissous dégage -+- 20,7 O2 -4- H Cl étendu = AzH'O1, H CI dissous + 3g ,5 0!H-C1 » = Az H3 0!, H Cl cristallisé... . +75,5 (*) Il a été tenu compte dans le calcul dts expériences de la formation d'un peu de protoxyde d'azote, soit 3 à 4 centièmes, daus les conditions où j'opérais. Celte formation élève de -4- o, 7 le nombre brut de l'expérience. (**) M. Tliomsen est arrivé au même chiffre pour cette neutralisation. 6l. Az-4- H Az + H3 Az + H' ( 474 ) » 4. Divers modes de formation. AzH3 dissous 4- 0' = AzH'O2 dissous — 1 1 ,4 AzH', H Cl solide-}- O» = AzH'O', HCI cristallisé — i5,i » Ces deux réactions sont purement théoriques; elles sont endolher- miques, comme la formation de l'eau oxygénée ou du protoxyde d'azote » On a encore : AzO1 4- H3 = AzH'O2 dissous -+- 67 ,0 » Cette dernière réaction s'effectue, en effet, par l'hydrogène naissant, lequel fournit en plus la chaleur qui serait dégagée lors de la formation de l'hydrogène libre, dans les conditions des expériences. 5. Réaction : lijdrogène. AzH'O1 dissous -l- H1 = AzH3, H'O' dissous H- 80, 4 » On voit par là que l'oxyammoniaque devra être changée aisément en ammoniaque par l'hydrogène naissant ; ce qui montre pourquoi la pro- duction du premier corps, dans la réduction des composés oxygénés de l'azote, exige des conditions très-particulières. » Entre toutes les formations de composés azotés que l'acide azotique peut effectuer en produisant une oxydation, celle de l'oxyammoniaque et celle du bioxyde d'azote sont au nombre de celles qui dégagent le moins de chaleur. En effet, chaque équivalent d'oxygène cédé par l'acide azo- tique étendu au corps oxydable, dans un cas comme dans l'autre, dé- gage i2cal,o de moins que l'oxygène libre; tandis que la formation de l'am- moniaque en dégage seulement — 7,6 de moins, celle de l'azote -+- i,5 de plus, etc. » Oxyaène. AzH'O' étendu O = Az 4- 3H0 4- 79,8 AzH'O" étendu 4- 0!~ AzO 4- 3HO li.j 4- 70,8 AzH'O1 étendu 4- O' = AzO3 étendu 4- 3 HO 4- 53, 9 AzH'O3 étendu h Os = AzO5 étendu -i 3 HO -1-72,4 » 6. Alcalis. AzH'O2, H Cl dissous 4- KO étendue H- 4-44 » » AzH1 étendue 3,20 » Ces deux réactions ont, en effet, lieu directement et avec déplacement (otal, ou sensiblement, de l'oxyammoniaque, dans les liqueurs étendues. » Avec la potasse concentrée, au contraire, il y a destruction de l'oxy- ammoniaque, comme il a été dit. ( W ) » Avec une solution aqueuse d'ammoniaque saturée vers zéro, l'oxyam- moniaque et,t déplacée sans éprouver de décomposition, même au bout de plusieurs jours. » Avec le gaz ammoniac, la théorie indique Az H302,HC1 solide -h AzH2 gaz = Azll3, HCl solide -+- AzH302 dégage : -:-- 12,6 — a, a. étant la chaleur de dissolulion de AzH302, qui paraît être liquide. » En fait j'ai observé que le chlorhydrate d'oxyammoniaque sec absorbe le gaz ammoniac immédiatement, et dans la proportion d'un équivalent, et même un peu plus. Si l'on emploie un excès notable de gaz ammoniac et si on le sépare aussitôt, il renferme à peine quelques centièmes d'un gaz peu soluble dans l'eau : ce qui montre que la décomposition de l'oxyammo- niaque est presque insensible dans ces conditions. Cependant ces gaz con- tiennent aussi quelques centièmes de vapeur d'oxyammoniaque. En effet, en les traitant par quelques gouttes d'eau, qui dissolvent cette vapeur en même temps que l'ammoniaque, fn enlevant les gaz non dissous, puis en ajoutant à l'eau un gros morceau de potasse (humectée à la surface pour éliminer les gaz adhérents), l'oxyammoniaque se trouve aussitôt détruite avec formation d'azote, qu'il est facile de, constater ensuite. » L'oxyammoniaque peut donc être regardée, d'après ces faits, comme existant, en liberté et à l'état liquide, dans l'éprouvette, où elle imprègne le chlorhydrate d'ammoniaque; sa tension de vapeur indiquerait un point d'ébullition voisin de celui de l'eau. Mais roxyammoniaque ne subsiste pas et se détruit peu à peu, en donnant surtout naissance à du protoxyde d'azote et à de l'ammoniaque : AzH30- — ±AzO + £AzH3 -+- i^HO. » Au bout de quarante-huit heures, près des deux tiers avait éprouvé cette transformation ; un septième environ s'étant changé en azote et am- moniaque. » La réaction fondamentale, qui produit ici le protoxyde d'azote, dé- gage, d'après le calcul, + 4iCa\i, c'est-à-dire 0,9 de moins que la réaction qui engendre l'azote. >* L'oxyammoniaque n'est stable qu'en présence des acides, dont l'union lui enlève une partie de son énergie. » J'ai vérifié que le gaz chlorby drique en excès, aussi bien que le fluo- rure de bore, n'en détermine pas la décomposition. » C'est un fait digne d'intérêt que celte tendance de l'oxyaannoniaque 476 ) à une destruction spontanée, laquelle dégage d'autant plus de chaleur qu'elle s'effectue plus brusquement. » La décomposition la plus simple, Az H3 O2 dissous = Az -+- H 4- H20', dégagerait -f- 45,3. » Mais l'hydrogène naissant demeure entièrement uni à l'azote, dans ces conditions, en formant de l'ammoniaque avec dégagement de chaleur; aussi cette décomposition n'a-t-elle pas été observée. A sa place on voit s'opérer la transformation d'un tiers de l'azote en ammoniaque, ce qui dégage en plus -+- 11,7 » On remarquera l'absence du composé AzH, qui semblerait devoir ap- paraître dans ces conditions; mais je n'ai pu en obtenir trace, malgré mes efforts. » La formation de l'eau elle-même, qui paraîtrait à priori devoir s'ef- fectuer de préférence, n'est prépondérante que dans la réaction brusque que détermine la potasse; probablement en raison de la tendance de cet alcali à former des hydrates, avec dégagement de chaleur. L'influence la plus légère détermine le sens dans lequel se détruit cet édifice instable. » Au contraire, dans la décomposition spontanée de l'oxyammoniaque telle qu'elle a lieu lentement en présence du gaz ammoniac, on voit appa- raître surtout du protoxyde d'azote, avec un dégagement de chaleur bien moindre (+ 41 . ' )• » 7. Constitution. — Ce dédoublement, opéré sur 2 molécules d'oxy- ammoniaque, dont l'une prend l'hydrogène à l'autre, rappelle le dédou- blement d'un aldéhyde en alcool (ou plutôt en carbure) et acide corres- pondants : 2 Az H» O2 = Az H3 + (Az202 + H2 O2,. » On remarquera ici que la décomposition lente est à la fois celle qui développe le moins de chaleur et celle qui se produit de préférence, dans les conditions les plus ménagées : elle a lieu d'ailleurs exactement à la même température que la décomposition qui dégage le plus de chaleur. Mais ces diverses relations n'ont rien de nécessaire, et l'on pourrait citer des exemples contraires où une décomposition lente dégage plus de chaleur qu'une décomposition rapide à la même température (décomposition du bioxyde de baryum par un acide étendu; décomposition d'un hypochlo- rile par un acide étendu, etc.) Les conditions d'action plus ou moins rapide, ou de température initiale plus ou moins élevée, ne sont pas celles qui rè- glent les phénomènes; mais ceux-ci sont déterminés, d'une part par la ten- ( 477 ) clance générale à la conservation du type moléculaire initial, et d'autre part, par la tendance de tout système vers l'état qui répond au maximum de la chaleur dégagée, toutes les fois que les corps correspondants peu- vent commencer à se produire dans les conditions des expériences. C'est précisément pour éviter autant que possible la réalisation des conditions favorables à ces derniers corps qu'on évite d'élever la température et de brusqueries réactions. On se maintient ainsi le plus possible au voisinage du type moléculaire primitif. » Si l'on admet l'exactitude de ces considérations, on est conduit à penser que l'oxygène contenu dans l'oxyammoniaque s'y trouve, au moins en partie, dans un état plus éloigné de celui de l'eau que de l'état que l'oxy- gène possède dans le protoxvde d'azote. L'oxyammoniaque serait donc un type complexe, comparable aux amides, et dérivé à la fois de l'ammoniaque et du protoxyde d'azote. » Qu'il ne soit pas légitime de la rapprocher, avec quelque vraisem- blance, des types généraux de la Chimie organique, d'en faire par exemple une fonction complexe, réunissant aux caractères d'un alcali ceux d'un corps oxygéné, alcool, aldéhyde ou acide, c'est ce qui résultera des rap- prochements thermiques que je vais présenter, lesquels montrent une application des notions de la Thermochimie à l'étude de la constitution des corps. » La transformation d'un carbure en alcool, par addition d'oxygène, équivaut à la substitution de l'hydrogène, H2, par les éléments de l'eau, H202, ou, ce qui est la même chose dans le langage des alomistes, à la sub- stitution de l'hydrogène, II, par l'hydroxyle hypothétique, HO- : C2H44-02 = C2H'02, c'est-à-dire C2H2(H2) changé en C2H2(H202j, ou bien C2H'(H) en C2H'(rI02); or, ce changement d'un carbure gazeux en un alcool dissous dégage + 42Cal; 'a transformation de l'hydrure d'éthylène en alcool éthylique don- nerait un chiffre voisin. » La formation du type alcool en vertu de cette réaction est donc ac- compagnée par un dégagement de chaleur considérable et caractéristique. Mais il n'en est pas de même pour le changement du gaz ammoniac en oxyammoniaque : AzH* yaz -t- 02 = AzH30' (dissous) absorberait — ?.,5. ( 4t& » Les deux réactions ne sont pas comparables au point de vue des tra- vaux moléculaires nécessaires pour les accomplir, et le mot d'hydroxy la- mine, qui traduirait leur analogie, exprime une constitution tout à fait hypothétique. » Soit maintenant le changement d'un carbure en aldéhyde, par fixation d'oxygène; il produit également un dégagement de chaleur considérable, plus grand même que la formation d'un alcool : C'H1 gaz + 0: = OH'0: dissous dégage -4- 58 C6HC gaz +0!r_-C5i!,0! dissous +76,5 Les travaux moléculaires accomplis pendant ce changement ne sont pas davantage comparables à ceux qui ont transformé l'ammoniaque en oxyammoniaque. » Soit encore le changement d'un aldéhyde en acide; les dégagements de chaleur sont encore plus considérables : C'Ii'O- gaz -r- 0: = C,H'0< dissous -^76,5 C'H'O' gaz 4- O' = CirO' dissous, env +81 » Les trois réactions fondamentales que je viens de rappeler sont les types les plus généraux des- réactions opérées par une addition brute d'oxygène avec un autre corps, en Chimie organique. Aucune d'elles, comme on vient de le voir, n'est comparable à la formation de l'oxyam- moniaque. On est donc ramené à l'opinion que ce composé constitue un type à part, qu'il ne convient pas d'assimiler aux types des composés orga- niques précités. S'd fallait le comparer avec quelque autre corps déjà connu, ce serai! plutôt avec l'oxyde de triéthylphosphine, lequel se com- bine aux hydracides, comme l'oxyammoniaque. » Sans insister davantage sur cet ordre de considérations, je me résume en disant que les observations thermiques confirment et précisent les pro- priétés instables de l'oxyammoniaque, instabilité due au caractère exo- thermique de ses divers modes de décomposition. » ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. — Un effet de foudre pendant t'orat/e du 18 août. Noie de M. A. Trécil. « Pendant l'orage qui survint dans la matinée de vendredi dernier, j'étais occupé, entre sept et huit heures, à écrire devant ma fenêtre ouverte. De grands éclats du tonnerre, qui semblait tomber dans le voisinage, eurent lieu il plusieurs reprises. Durant les plus rapprochés, ou à peu près ( 479 ) en même temps qu'eux, de petites colonnes lumineuses descendirent obli- quement jusque sur mon papier. La longueur de l'une d'elles était d'en- viron deux mètres, et sa largeur la plus grande d'un décimètre et demi (om, i5). Obtuses à l'extrémité la plus éloignée, au moins celle dont je viens de parler, elles s'atténuaient graduellement et n'avaient plus que trois à quatre centimètres à la surface de ma table. Leur apparence était celle d'un gaz enflammé à contours mal définis; leur couleur, peu intense, était jaune, légèrement rougeâtre, comme celle de beaucoup de flammes; mais à la surface du papier, où elles s'agitaient pendant quatre ou cinq secondes, elles avaient des teintes plus vives. Je ne remarquai pas bien la couleur de cette partie inférieure de la première, mais la deuxième pré- sentait les vives couleurs (jaune, vert et bleu) de l'arc-en-ciel ; la troisième était d'un très-beau bleu, avec affaiblissement de ton, presque blanche, au contact du papier. » Aucune détonation n'eut lieu; seulement, près de s'éteindre, elles quit- taient le papier avec un faible bruissement. Je me sers avec intention de ce mot, parce que les premières syllabes imitent assez bien ce petit bruit, que l'on pourrait aussi comparer à celui que fait un peu d'eau versée sur une plaque métallique suffisamment chauffée. Aucune odeur ne fut exhalée. Je crois utile d'ajouter que le papier ne fut ni altéré ni maculé. Ma plume en fer ne fut pas atteinte, et moi-même je n'ai rien ressenti. » MEMOIRES PRESENTES. viticulture. — Résultats obtenus par le traitement des vignes phylloxérées, au moyen des sulfocarbonales et du pal distributeur. Extrait d'une Lettre de M. Allibert. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « L'époque de l'invasion date, chez moi, de 1874- Au mois de septembre de cette année, j'ai remarqué le rabougrisse ment de 3 souches; l'année suivante, 60 environ étaient attaquées ; en 1 876, il y en avait plus de 1 200. » Le 29 juin dernier, j'ai commencé le traitement avec le sulfocarbo- nate qui avait été mis à ma disposition par M. Gueyraud. Le 3o, l'ouvrier ayant cassé le pal distributeur, j'ai dû cesser l'opération, que je n'ai pu re- prendre que le 20 juillet. La dose employée a été environ de 3o grammes par cep, en faisant trois trous autour de chaque pied. A la première opé- G. R., 1876, a" Semestre. (T. LXXXI1I, N° 8.) 62 ( 48o ) ration, la profondeur des trous était de 25 à 3o centimètres (le terrain avait été détrempé la veille par une forte pluie). A la deuxième opération, le terrain étant devenu sec et dur, la profondeur n'atteignait plus que 12 à i5 centimètres. Le nombre de souches traitées a été de i5oo. » Le 29 juillet courant, les sondages que j'ai fait opérer m'ont amené à constater que, sur la partie de la vigne traitée le 29 juin, il ne restait plus un seul Phylloxéra, tandis qu'ils existaient encore tous sur la deuxième partie. J'en ai compté une trentaine sur une racine de 25 centimètres de longueur. La première partie a repris sa verdure et sa végétation, tandis que la deuxième partie a les feuilles grillées. » D'après ces observations, je crois que le traitement, fait en temps opportun, peut être très-efficace. » M. J. Lichtexstein appelle de nouveau l'attention de l'Académie sur l'invasion de Phylloxéras ailés, qui a eu lieu à Mancey (Saône-et-Loire), le 25 juillet dernier. Suivant M. Lichtenstein , les insectes qui lui ont été adressés pré- sentent bien la forme ailée qu'il a appelée pupijèie. Ils déposent leurs pupes dans le duvet des feuilles. Quelques-unes sont déjà écloses et lui ont donné le type sexué sans rostre. Les insectes étaient si nom- breux, qu'on en a pu compter jusqu'à quatre ou cinq ailés sur une seule feuille. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. A. Babret, M. G. Mathevox, M. Ch. Do.vdero adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. Decharme adresse, pour faire suite à ses Communications précé- dentes, une Note relative aux qualités sonores des pierres, comparées à celles des métaux et des bois. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Churchill adresse, de Boston, divers documents relatifs au trai- tement du choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) ( 48i ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Une brochure de M. G. Bianconi, imprimée en italien, et portant pour titre : « Expériences sur la compressibilité de la glace » ; i° Une Note de M. Ch. Brongniart , sur un nouveau genre d'Entomo- stracé fossile, provenant du terrain carbonifère des environs de Saint- Etienne (Palœôcj pris Edwardsii). M. le Président donne lecture de la Lettre suivante, qui lui est adressée par M. le contre-amiral Serres : « Le commandement de la station de l'Océan Pacifique vient de m'ètre confié; pendant la campagne de deux années que je vais entreprendre, les officiers placés sous mes ordres pourront faire nombre d'observations utiles aux progrès de la Science. Le Ministre m'a permis de vous demander des indications qui rendront notre tâche et plus facile et plus fructueuse. » Je m'applaudis de l'occasion qui m'est offerte de renouer une tradition trop longtemps interrompue; je m'adresse à l'Académie avec d'autant plus de confiance que, dans F état-major de la Vicloire, se trouvent des officiers qui ont déjà fait leurs preuves et mérité ses suffrages. » M. Ch. Tellier annonce à l'Académie le départ prochain du vapeur le Frigorifique, qui doit aller chercher, à la Plata, un chargement de viandes fraîches conservées par le froid , et le ramener en France. ASTRONOMIE. — Observations de la planète (i 65), Peters, faites à Céquatorial du Jardin de l 'Observatoire de Paris; par MM. Paul II km; y et Prosper Henry, communiquées par M. Le Verrier. Temps moyen Ascension Distance 187G. de Paris. droite. 1. fact. par. polaire. I. fact. par. h m s h m s _ tt t „ Août il. 9 5a. 58 21.26. 16, 3o —(i,334) lCO- '■ y.o —(0,873) 12 . g.5o.35 21.25.24,90 -(i,325) 100. i 44.6 —(0,873) Position moyenne, pour 1876,0, de V étoile de comparaison commune aux deux observations. Nom de l'étoile. Ascension droite. Réduction an jour. Distance polaire. Réduction an jour. 5g6Weisse, H.XXl. 2i1'26"'57%09 + 3,62-1- 3,63 ioo"i2'3i",8 —11,6 — 11,6 62.. ( 482 ) astronomie. — ' Observations de la planète (i65), faites à Leipzig, par M. IJitiiiNs. communiquées par M. Le Verrier. Temps moyen ascension droiio Distance polaire 1870. de Leipzig. apparente. apparente. Août 12.. Il m s I I . 0.4'-' Il 111 s 21 . ?5.22,76 1 00. 1 .45,6 I 4 ■ 0 . 2 21 .25. l6,2.4 100. 1 .48,5 i3 II. 24.45 2 1 .24.30,67 ioo.2.22,5 i3 . 7.18 2 1 .24.26,71 IOO. 2.25,8 i j . 12. 1 . 4 2 1.23. 38, 27 100. 3 . 4 1 ' u La planète est de la grandeur 10e, 5. » astronomie. — Découverte de la planète (166). Dépêche transmise par M. Joseph Henry, à Washington, présentée par M. Le Verrier. « La planète (166) a été découverte par M. Peters, à Clinton, qui adresse l'observation suivante : Ascension droite 2 1 '' 3om Déclinaison ^19° 2.3' Mouvement vers le sud 10' » La planète est de 1 ie grandeur. » PHYSIQUE appliquée. — Régulateur électrique, pour entretenir le mouvement du pendule. Note de M. Bouruouze. « L'appareil se compose d'un pendule, à la partie supérieure duquel est fixé un barreau aimanté qui peut osciller librement à l'intérieur d'une bobine plate à deux (ils, semblable à celle du galvanomètre à fléau. » Pour entretenir le mouvement de ce pendule, il suffit de faire passer dans la bobine, à chaque oscillation simple, un courant d'intensité con- stante, mais de sens alternativement contraires. Pour opérer ce change- ment d'une manière régulière, on se sert d'un petit fléau en cuivre, dont le centre de gravité est très-élevé au-dessus du point de suspension : ce- petit fléau porte, à chacune de ses extrémités, un petit pont qui, en tom- bant alternativement dans deux godets contenant du mercure, ferme le circuit d'une pile de Daniell. Le courant agit par influence sur le bar- reau aimanté et lui donne une impulsion qui se transmet au balancier. Pour obtenir le mouvement de bascule du fléau interrupteur, on a fixé ( 4«3 ) sur le balancier une fourchette, dont les deux branches sont perpendicu- laires au plan d'oscillation. Chacune d'elles est munie d'une petite vis, dont l'axe est parallèle à ce plan. On peut régler à volonté l'écartemeht de ces petites vis, qui viennent heurter, à chaque oscillation simple, le fléau interrupteur. ( 4«4 » Il est facile d'obtenir, sans commutateur, l'inversion du courant à chaque oscillation, en fixant deux fils aux pôles de la pile, qui seront en opposition dans les deux fils de la bobine. » En résumé,' cet appareil, dont j'ai pu constater la marche régulière depuis plusieurs années, me semble appelé à remplacer avec avantage les régulateurs à électro-aimants, grâce à l'emploi de courants agissant à distance, pour restituer au pendule le mouvement qu'il a perdu par les frottements. » ÉLECTRICITÉ. — Eclairs en chapelet. Note de M. G. Planté. « L'orage qui a éclaté sur Paris et ses environs le 18 août, vers 6 heures du matin, a offert un exemple d'un genre d'éclair très-rare, non encore bien classé en Météorologie, et de nature à jeter un nouveau jour sur la for- mation de la foudre globulaire. » La vaste nuée qui obscurcissait le ciel a donné d'abord naissance à une série d'éclairs de grande longueur et de formes très-variées : quelques- uns étaient bifurques; d'autres présentaient des courbes à point multiple ou des contours fermés. Ces éclairs paraissaient, en général, composés de points brillants, semblables aux sillons de feu produits sur une surface humide par un courant électrique de haute tension. » Mais le plus remarquable entre tous est celui qui s'est élancé de la nue vers le sol, en décrivant une courbe semblable à un S allongé, et qui est resté visible pendant un instant apppréciable, en formant comme un chapelet de grains brillants, disséminés le long d'un filet lumineux très- étroit. Cet éclair, que nous avons observé des hauteurs de Meudon, a paru frapper Paris dans la direction de Vaugirard. On sait, en effet, que la foudre est tombée dans ce quartier, sur plusieurs points, boulevard de Vaugirard, rue d'Assas, etc. Il est probable que la chute de la foudre a dû avoir lieu simultanément sur ces divers points, et qu'elle s'est divisée en plusieurs branches ou en plusieurs grains dans le voisinage du sol; car nous n'avons vu qu'un seul éclair atteindre la terre dans cette direction. La pluie avait été très-abondante et de longue durée, en sorte que l'air traversé par la décharge devait être entièrement saturé de vapeur d'eau. » Cette formation de grains lumineux, alternant avec des traits de feu, est une conséquence de l'écoulement du flux électrique au travers d'un mi- lieu pondérable et tout à fait analogue soit au chapelet de globules incan- descents que présente un long fil métallique fondu par un courant vol- 485 ) taïque, et dont les extrémités restent un instant suspendues en fusion aux pôles de la pile, soit encore aux renflements et aux nœuds résultant de l'écou- lement de toute veine liquide. De telles agglomérations de matière élec- trisée et lumineuse doivent être naturellement plus lentes à se dissiper que le trait lui-même qui les relie, et ainsi s'explique la persistance de l'éclair observé. » Ce genre d'éclair constitue un phénomène indicatif, qui montre la tran- sition de la forme ordinaire de la foudre en traits sinueux ou rectilignes à la forme globulaire. On conçoit en effet que, si la condensation électrique sur quelques points du trajet de l'éclair est plus considérable, les grains puissent acquérir un certain volume, et donner naissance à des globes res- tant quelque temps visibles. Ainsi les globes fulminants peuvent être con- sidérés comme dérivant d'un éclair en chapelet, et si l'on ne voit pas, sur le point même où ils apparaissent, le trait de foudre d'où ils se sont détachés, c'est qu'on ne peut saisir de près tout l'ensemble du phénomène, comme lorsqu'on est placé à une grande distance. » Cette observation s'accorde avec une autre du même genre, citée par M. du Moncel (i) dans la description d'une série d'éclairs à sillon persis- tant. Pendant un orage à Londres, dans la nuit du ig au 20 juin i85t, on remarqua plusieurs éclairs « qui persistaient pendant quelques instants, et •< ne disparaissaient qu'après s'être comme fondus en lumière granulaire ». On pourrait donc réunir ces exemples d'éclairs d'un caractère particulier, et les classer, sous le nom d' éclairs en chapelet, parmi les phénomènes mé- téorologiques. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — De la substitution équivalente des matières minérales qui entrent dans la composition des végétaux et des animaux. Note de MM. P. Champion et H. Pellet, présentée par M. Cl. Bernard. 0 Dans une Note précédente, nous avons cherché à établir que les al- calis qui prennent paît à la constilution d'un végétal peuvent se rem- placer mutuellement entre certaines limites, et que cette substitution a lieu suivant les équivalents chimiques, ainsi que l'avait prévu Liebig. » Cette loi d'unité s'applique sans doute aussi au régne animal; de telle sorte que la constitution chimique des êtres organisés serait assujettie à des lois précises. Déjà le Dr Papillon avait établi qu'un certain nombre (1) Notice sur le tonnerre et les éclairs, par le comte du Moncel, p. 54. ( 486 ) d'alcalis peuvent se substituer partiellement à la chaux, dans la composi- tion des os des animaux; et, en interprétant les résultats des analyses, il avait coucln à une substitution équivalente. » Mais, en étudiant de plus près ces questions, nous avons reconnu que l'application du calcul, faite par le Dr Papillon et par nous, ne permet pas de tirer des conclusions aussi précises que nous l'avions pensé d'abord, et que, jusqu'à présent, l'unité dans la composition d'un même végétal doit être considérée plutôt comme une théorie reposant sur un certain nombre de considérations que comme une déduction immédiate des résultats analytiques. En effet, le peu de variations que subit le poids d'acide sulfu- rique capable de saturer les bases contenues dans 100 grammes de cendres d'un même végétal démontre simplement qu'il existe une constance rela- tive dans la composition de ces cendres; d'un autre côté, en se reportant aux analyses auxquelles nous faisons allusion, on voit, en comparant les cendres d'un même végétal, venu sur différents terrains, qu'à une diminu- tion dans le poids d'un alcali constituant correspond une augmentation dans le poids des autres. » Mais là se bornent les déductions que l'on peut tirer de la composition des cendres, car on ne doit pas oublier qu'en comparant deux «analyses, rapportées à ioo grammes, on commet une erreur proportionnelle à la dif- férence des équivalents des alcalis qui ont pris part à la substitution. » En prenant comme point de départ la matière sèche, nous avons constaté que dans un grand nombre de cas, pour un même végétal, le poids des cendres rapporté à ioo grammes de matière présente une constance remarquable lorsque la composition des cendres est sensiblement la même. Ce fait, qui vient à l'appui de notre théorie sur la substitution équivalente, nous a permis de supposer que ioo grammes de matière sèche correspon- dent à un poids constant de cendres, si l'on rapporte les alcalis et les acides à une base et à un acide, pris pour type. » Mais la démonstration pratique de cette hypothèse présente de nom- breuses difficultés, attendu que la nature du terrain, le mode de culture et les conditions climatologiques modifient la constitution des végétaux, et, par suite, le rapport qui doit exister entre les divers éléments qui concourent à leur formation; de plus, si l'on opère sur un sol factice, on risque de dé- passer la limite de substitution et de placer les végétaux en dehors de la culture normale. Néanmoins, grâce à la complaisance de M. Schlœsing, qui a bien voulu nous remettre divers échantillons de tabac, nous avons pu faire sur cette plante quelques essais, qui paraissent vérifier notre hypo- ( 487 ) thèse, sur la constance du nombre d'équivalents des bases contenues dans ioo grammes de matière sèche, pour un même végétal. Essais sur le tabac. Moyenne de 1 1 analyses de tabae Il le- Pas-de- (végétal complet Lot. et-Yilaine. Hounrie. Calais, à diverses époques) (l). Cendres, p. ioogr de matière sèche. ai,o5 23,38 23, i 22,4(2) 25,i 18,75 (sans CO1). Matières solubles, o6' de cendres. . 24,83 4°>3-{ » •> » Matières insolubles » .. ^5 , 1 "j 59,66 » » » » Acide sulfurique correspondant 1 aux bases contenues dans iooer \ 16, 7 5 17, o5 '7>4 '5,75 '7,6 17,66 de matière sèche 1 » Il est vrai de dire que deux autres échantillons de tabac du Brésil et de la Havane nous ont fourni des poids de cendres inférieurs à ceux que nous venons d'indiquer, et que l'écart que présentent ces poids dépasse, la différence maxima pouvant résulter du remplacement partiel de la potasse, par exemple, par la magnésie ou par la chaux. Ce fait est sans doute attri- buable à l'influence de la graine, du climat et du mode de culture. De plus, nos essais n'ont porté que sur les feuilles du végétal, ce qui peut en- traîner une erreur appréciable. » On déduit encore des analyses de M. Schlœsing qu'en général les pro- portions de chaux, de potasse ou de magnésie contenues dans les cendres de tabac augmentent ou diminuent suivant que l'un des alcalis domine dans l'engrais employé. » L'application du calcul à la composition minérale d'un certain nombre de substances animales de même espèce permet aussi de supposer une sub- stitution équivalente des alcalis; mais l'erreur indiquée précédemment à propos de la comparaison des analyses des cendres de végétaux est aussi applicable au cas présent. » Il parait résulter de l'examen du tableau ci-joint que : » i° Dans les cendres de chair de différents animaux et d'oeufs de poule, l'acide phosphorique est à peu près constant, ainsi que la quantité d'acide capable de saturer les bases; » 20 Pour des compositions différentes de cendres, le poids d'acide sul- furique saturant les bases est d'autant plus élevé qu'il y a plus de bases à équivalents faibles, ce qui est conforme à notre théorie. (1) D'après Schlcesing, Le tabac, p. 79. (2) D'après Frésénius et Will. C. R., 1876, î" Semestre. (T. LXXXIII, N° 8.) G3 ( 488 ) » 3° Nous ferons aussi remarquer en passant que les cendres de chair de veau renferment plus de soude que les cendres de bœuf, et que les cendres d'œufs de poule et de poule adulte présentent le même fait. Jnalyses de cendres, de chairs et d'œufs. Acide phosphorique Chlore Soude Potasse Chaui Magnésie Acide carbonique, sull'urique (a) Pertes, etc Total Oiygènea déduire pou r le chlore A' ide sull'urique total saturant les bases HOMME POULES. OEUFS DE POULES. mullel). Normandie. Bourbonnais Normandie bourbonnais 37,5 30,5 36,3 38,0 36,8 8,4 7-3 8,9 6,1 6,9 *2,9 20,0 16,9 27,3 23,8 28,0 3o,3 3i,S 17,5 iô,4 2,0 3,2 3,3 9,3 i5,o 3,i 3,8 4,5 1 ,0 traces. traces. id. traces, id. traces. 0.6 2,1 3,5 101,9 ioi,5 102,0 101 ,3 101 ,4 '.y 1 ,5 2,0 i,3 i.4 100,0 100,0 100,0 (00,0 I0O,0 62,2 64,2 62.3 65,4 65, a ( Mômes parties.) 39,5 5,0 ■ 4,5 37,0 1,3 3,3 101 ,0 1 .0 100,0 58,8 39,90 4,6o 25,6o 25,00 i>9â 3, 10 traces. 0,57 101 ,02 1 ,02 61, POISSONS DE MER ( raie, anguille, elc). 11,4 14.9 21,8 ■ 5,2 3,9 traces. 102,6 2,6 67, 3 (a) Les chairs ont été calcinées directement : d'où résulte l'élimination presque totale du soufre. Les cendres de chair dans lesquelles on a constaté la présence de l'acide sull'urique proviennent de la calcinalion à l'aide de l'azotate de potasse ou de chaux. (Berzélius, p. 577, t. VII, cdit. ■ S33.) » La constance que nous venons d'indiquer dans la composition des cendres de chairs d'animaux se rencontre aussi, d'après nos analyses, dans le sang et le lait de diverses provenances. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la fermentation de l'urine. Réponse à M. Pasteur; par M. H.-Cii. Bastian. « Je demande à l'Académie la permission de lui soumettre les faits sui- vants, en réponse à la Communication de M. Pasteur, lue à la séance du 7 août. » A propos de mon expérience sur la fertilisation de l'urine bouillie, par la solution de potasse, en quantité exactement suffisante pour la neutra- liser, M. Pasteur dit : o Puisque je suis entièrement d'accord avec M. le l)r liasiian sur le résultat de son expc- ( 489 ) rience, notre dissentiment ne porte que sur l'interprétation qu'il faut donner à cette expérience. » » Je considère cette expérience comme donnant un exemple de fermen- tation commençant sans l'aide de germes vivants, parce que j'ai des preuves démontrant que la solution de potasse chauffée à 100 degrés C. ne contient pas de germes vivants de bactéries. M. Pasteur croit, au contraire, que cet le liqueur bouillie doit contenir des germes vivants, parce que l'addition de potasse solide, chauffée à ioo degrés C. et en quantité suffisante pour rendre l'urine alcaline, ne produit plus la fermentation ni l'apparition de bactéries. » Mais l'expérience de M. Pasteur diffère, en deux points, de ma ma- nière de procéder. Tl y a une différence dans la température, et aussi une différence dans la quantité de potasse employée. » M. Pasteur explique le résultat négatif de son expérience par ce fait, que la potasse a été chauffée à i 10 degrés C, tandis que je suis absolu- ment convaincu que le résultat négatif s'explique seulement par cet autre fait, que la potasse a été ajoutée en excès. " Voici mes raisons : i° j'ai trouvé que la solution de potasse, chauffée à i 10 degrés C, est aussi efficace que la solution chauffée à ioo degrés C, quand l'addition est faite dans des proportions exactes; 20 j'ai trouvé (comme je l'ai dit dans le résumé de mon Mémoire publié dans la Nature, le 6 juillet, p. 220) que l'addition d'une quantité un peu excédante de solution de potasse bouillie a presque toujours pour effet que l'urine reste stérile. » Si l'addition d'un léger excès de potasse, chauffée à 100 degrés C, suffit pour arrêter la fermentation, l'addition d'un léger excès de solution, chauffée à 1 10 degrés C, doit aussi l'arrêter, conformément à l'assertion de M. Pasteur. » Jusqu'ici donc il n'y a pas, entre M. Pasteur et moi, de dissentiment quant aux faits. J'accepte les faits qu'il considère comme contraires à mon interprétation. Ils me sont connus, et je les regarde comme constituant une partie des preuves de cette proposition que, quand l'urine est rendue sté- rile, on peut 1 1 faire fermenter et fourmiller de bactéries, en y ajoutant une quantité définie de solution de potasse dépourvue de germes vivants. » Pour montrer que tous les germes de bactéries sont tués dans la solu- tion de potasse chauffée à 100 degrés C, je citerai à M. Pasteur les deux ordres de faits suivants : i° la solution de potasse bouillie n'a pas d'in- fluence fertilisante, si l'on en ajoute seulement deux ou trois gouttes dans un 63.. ( 49° ) demi-litre au moins d'urine bouillie; 2° la solution de potasse bouillie est également sans action, si on la fait intervenir en assez forle proportion pour rendre l'urine bouillie un peu alcaline. Ces preuves, en faveur de mon interprétation, sont si convaincantes par elles-mêmes, qu'il serait inutile de réclamer de M. Pasteur quelque preuve directe, établissant que les germes de bactéries peuvent vivre dans une solution forte de potasse caus- tique (5,84 pour ioo) quand cette solution est chauffée à ioo degrés C. Si cependant on émettait une pareille supposition, il ne serait pas hors de propos d'en demander la démonstration directe. » Dans sa Note du i 7 juillet, M. Pasteur semble faire peu de cas de cette découverte, qu'une température de 5o degrés C. est extrêmement propre à détermiuer le phénomène de la fermentation et la génération de bactéries. Il me semble dès lors que, sans m 'éloigner de la question, je puis appeler son attention sur des recherches directes pour décider la question de la possibilité d'une origine de novo de bactéries, au moyen de celte in- fluence d'une température de 5o degrés C. M. Pasteur dit que tous les liquides acides bouillis resteront toujours stériles (s'ils sont protégés de contamination) quand ils seront maintenus à une température de 25 à 35 de- grés C. Or, j'ai dit à l'Académie, dans sa séance du 3i juillet, que quel- ques-uns de ces mêmes liquides, qui restent stériles dans les conditions des expériences de M. Pasteur, fermenteront et fourmilleront de bactéries quand ils seront maintenus, pendant un ou deux jours, à la température plus élevée de 5o degrés C, » Nos deux modes actuels d'expérimentation ne sont pas tous ren- fermés dans le cercle tracé par M. Pasteur dans son célèbre Mémoire de 1862. Les mélhodes nouvelles ont révélé des faits nouveaux : ces faits me paraissent absolument incompatibles avec les conclusions que M. Pasteur défend encore. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Recherches sur les gaz contenus dans les fruits du Baguemudier, par MM. C. S.mxtpierhe et L Magxikx. (Extrait par les auteurs. } « Les fruits du Colutect arborescens, vulgairement appelé Baguenaudier, présentent cette particularité curieuse, que, si on les fait éclater lorsqu'ils sont assez jeunes, on voit les enveloppes reprendre leur forme primitive, se cicatriser et contenir encore du gaz. » L'analyse des gaz nous a montré qu'ils ne sont pas constitués, comme ( 49' ) on l'avait cru, par de l'air atmosphérique. Nous avons trouvé un mélange relativement pauvre en oxygène, et contenant une proportion d'acide car- bonique variable de o,5o à 2,32 pour 100. Les gaz contenus dans les fruits éclatés et cicatrisés ont la même composition. » Une série d'expériences, contenues dans notre Mémoire, permettent d'établir que les fruits, quoique de couleur verte, consomment l'oxygène et rejettent de l'acide carbonique aussi bien la nuit que le jour. La quan- tité d'acide carbonique produite est supérieure à celle que pourrait fournir l'oxygène consommé. » Le Colutea présente donc des organes verts qui fonctionnent comme les tissus animaux et comme les organes colorés des végétaux. » MÉTÉOROLOGIE. — Observations des étoiles filantes pendant les nuits des 9, io et 1 1 août 1876. Note de M. Chapelas. ( Extrait. ) « Cette année, l'observation offrait une grande difficulté, par suite de la présence de la Lune, durant toute l'apparition. Néanmoins, les documents que nous avons recueillis présentent un certain intérêt, en ce sens qu'ils accusent une diminution subite du maximum, sur celui de l'année'der- nière, que nous signalions comme très-brillant, d'accord avec toutes les observations faites à l'étranger. » Le maximum d'août est aujourd'hui ce qu'il était en 1859. » Les observations corrigées de l'influence de la Lune, et ramenées à l'heure moyenne de minuit par un ciel serein, ont donné pour nombre horaire moyen : Le 9 août 35 étoiles T"0- Le 1 o » 35 étoiles ■— Le 1 1 32 étoiles -py ce qui donne, pour les trois jours, un nombre horaire moyen égal à 34 étoiles tç. » Le maximum, faiblement accentué, s'est donc produit, comme tou- jours, dans la nuit du 10, restant pour ainsi dire stationnaire pendant les trois jours. » Il n'est peut-être pas sans intérêt de faire remarquer ici, au sujet. du grand affaiblissement de ce nombre horaire, que, généralement, le nombre des étoiles filantes observées pendant l'année a été très-peu considérable, et que, de plus, le maximum que l'on constate d'ordinaire en avril ne s'est pas produit. ( 49^ ) » Quant à l'aspect du phénomène, il n'offrait rien de remarquable. Pas de météores que l'on puisse signaler sous le rapport de l'intensité lumi- neuse. Nous n'avons enregistré qu'un bolide de direction sud-ouest, de troisième grandeur, laissant derrière lui une belle traînée verdâtre. Il ne s'est pas fragmenté; à ihi4"\ il apparaissait dans la constellation du Cocher, par 7G degrés d'ascension droite et 48 degrés de déclinaison bo- réale, pour disparaître dans le télescope par o,5 degrés d'ascension droite et Z|8 degrés de déclinaison boréale. Son mouvement de translation était très-lent. » A l'aide d'une carte que je mets sous les yeux de l'Académie, nous avons pu déterminer très-exactement le point de radiation d'un certain nombre de météores dont les positions ont été relevées. Le radiant se trouve dans la constellation de Cassiopée. » M. le baron Larrey présente à l'Académie, en mémoire du professeur Boeck, mort depuis cette publication, en Norwége, un ouvrage intitulé : Recherches sur ta syphilis, appuyées de tableaux statistiques thés des archives des hôpitaux de Christiania. « L'idée fondamentale de cet ouvrage, dit M. Larrey, d'après les pre- mières Recherches de l'auteur sur la syphilis, est basée sur la gravité de la maladie syphilitique pour les individus et les familles, et elle établit la nécessité d'en poursuivre les conséquences, pendant un temps prolongé, afin d'en préserver les enfants, autant que possible, jusqu'à plusieurs générations. » M. Boeck n'accorde aux observations isolées qu'une faible impor- tance et il considère comme indispensable d'en recueillir un grand nombre pendant une longue période. C'est là du reste l'un des principes admis de la statistique médicale. » L'ouvrage de M. Boeck est divisé en trois parties : la première fournit des renseignements sur le sort ultérieur des maladies citées dans les précé- dentes Recherches et comprend les récidives, les diverses maladies secon- daires, celles aussi qui ont entraîné la mort et l'état de santé des enfants. » La seconde partie fait connaître la situation des malades qui, durant la période de 1 85^ à 1870 inclusivement, ont été traités, au nombre de 245 1, dans les hôpitaux de Christiania, pour la syphilis constitutionnelle, et pré- sente, à cet égard, les renseignements individuels les plus précis, les plus complets. 11 est regrettable seulement que les noms et prénoms de chacun ( 493 ) y figurent, en tontes lettres, à cause même de la nature et des révélations de la maladie réputée secrète. » Un relevé statistique du traitement expose les diverses médications employées, telles que le mercure, l'iodure de potassium, la salsepareille, les sudorifiques et d'autres moyens encore, dans les proportions relatives à chaque individu. « Ici se présente la question complexe de la syphilisation non-seulement curative, telle que celle dont il s'agit, mais encore la syphilisation pré- ventive, préconisée aussi en Norwége, par M. Boeck, comme susceptible de préserver de la syphilis, à la façon du vaccin contre la variole. Mais cette doctrine, malgré des résultats souvent favorables proclamés par son hardi promoteur, n'a pas obtenu chez les autres nations la confiance qu'il en espérait. Elle a été surtout fort combattue en France, à l'Académie de Médecine, en i852, dans une discussion mémorable. « La grave question des récidives est traitée avec beaucoup de soin par M. Boeck, qui tient compte essentiellement de toutes les influences suscep- tibles d'appréciation. » Il a aussi le mérite d'avoir recherché, avec un zèle persévérant, les suites ultérieures de la maladie, soit que la guérison ait été définitive, soit que des complications secondaires aient entraîné la mort. » L'auteur consacre notamment un long et intéressant chapitre à la pa- ralysie consécutive. Il fait voir que, sur g5o individus mentionnés, dont 86 ont été atteints de paralysie, après le traitement, 3i ont péri dans cet état, et il en indique toutes les particularités. » La paralysie générale a fait succomber io hommes et 7 femmes ; l'alié- nation mentale 10 hommes aussi et 3 femmes seulement, sur 38 individus; et l'apoplexie 3 hommes et 5 femmes. Les renseignements obtenus en défi- nitive sur 25o individus démontrent que 1 58 ont été frappés par des ma- ladies des centres nerveux. » La phthisie pulmonaire, sur un nombre de 78 malades, a été mortelle chez 60 individus, 18 hommes et [\i femmes. » Les effets de la maladie sur les enfants des syphilitiques sont recon- nus chez ceux de 688 femmes traitées pour la syphilis et comportent de nombreux détails recueillis toujours avec le plus grand soin. » L'auteur avait émis déjà dans ses premières Recherches (p. 5o8), une opinion qu'il formule ainsi, sous sa responsabilité : » Règle générale, la femme atteinte de syphilis constitutionnelle, apiès la période de puberté, donne naissance à des enfants syphilitiques, tandis que ( 4g4 ) l'homme atteint de syphilis constitutionnelle n'engendre pris cf enfants syphili- tiques, sauf des exceptions, comme nous en avons vu. » La troisième partie de l'ouvrage contient des remarques générales et quelques expériences sur la syphilis ou la syphilisation. » M. Boeck répète souvent enfin qu'il ne considère ses recherches statis- tiques sur la syphilis que comme le commencement d'une œuvre à conti- nuer. Pressentait-il qu'il ne le pourrait plus lui-même? L'avenir en dé- cidera ; mais, en attendant, nous ne saurions trop appeler l'attention médicale sur une œuvre digne des éloges et des encouragements de la Science. » A 3 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures. M. E. ERRATA. (Séance du 3i juillet 1876.) Page 346, ligne 5, au lieu de température moyenne de 160°, lisez température moyenne de 16°. COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 28 AOUT 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Théorèmes relatifs à des couples de segments faisant une longueur constante ; par M. Cuasles. » X. De chaque point 0 d'une courbe U"' on mène les tangentes 6$' d'une courbe U"', sur lesquelles une courbe XJmfail des segments a6', et l'on prend sur- la tangente du point Q les deux segments 6x faisant chacun avec chaque seg- ment ad' une longueur constante (Qx -4- a 6' = X) : le lieu des points x est une courbe d 'ordre 2 m ( m' m" + 2 m' n" + u' 11") . U u, 2m (m" ■+- 2n") m' [IX] x 2m n n n a, n m 2Jii a. 2 [m' m" ■+• m' n" -+- n'n") m [III bis] a ô, (2 m" -+- an") mm' Q, 6,, n"m (2 m' -+- 2n') Q Q', mm' 2m" Q'. 2 ni [ni m" 4- 2m' n" 4- n'n"), 2 m ( m m" 4- 2 m' n" + n'n"), 0\, 2mn" {2 m' 4- /»') [XII] 6' C.R., 1876, 3' Semestre. (1. LXXX1II, N» 9.) 2 m (m' m" 4- 2in'n" 4- n'n"). 64 ( /!9r> ) » XT. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à deux courbes U'", Un" deux tanqentcs xQ, x §', dont la seconde rencontre une courbe U,„ en un point a d'où l'on mène à une courbe U"" une tangente a 5" telle, nue cette tangente et la piemière xS fassent une longueur constante (x0 -+■ ad" = X), est une courbe de l'ordre amn*(m'n" 4- m'"n' + 211'n'"). x, n' ( 2 m"' 4- 2 ri" ) mn" u u, n" m ri" {2 m' A- 2 ri) x a, n'n"(sm'" + 2B*)m a a , n " ( 1 m' 4- 2 ri) n" m a 6, (im'" +iri")mn"ri 6, 6,, n"mri"(2iri+2n') Q 6', mn'" \21ri 4- a/i>" S', 6',, ri (2 m'" +2 ri") mn" Q' 2 m w" ( m' ri" +nfri+irin"), imn"(m'ri" 4- tri" ri + an'/i'"), 2 nm" ( m' n'° -1- m'"«' -+- 2 »' «"' ) , 2mri'[m'ri 4- mari + %n'ri"). » XII. De chaque point a d'une courbe U,„ ou mèue /es tangentes a 5', a 5" rfe deux courbes U"", U"'", /a première rencontre une courbe U"' en un /iomf 5; on prend sur la tangente en ce point les deux segments Ox satisfaisant à la relation 0 x -h a5" = X : /e //eu c/es points x est une courbe de l'ordre 2mn"(m'n'"4- 2in'n'"-i n'n'"). x, riri'mri"2 n u, 2mn"(m'"+ 2«")»/'[XI] x a, Ji"m'{2ni" 4- 2 ri") m n | a, n"(2i»'+ 2ri)n"m a | 6, (2/«"+ 2 ri") nui" m' Q, 6 , , n" ni n"' ( 2 m' + 2 «' ) 6 6', mri"(2m' + 2iï)ri' 0\ Ô\, m' (2'u" '+ 2ri")mn" û' 2 mn" ( tri m'" -4 2 m' «'" 4- n' ri" ) . 2 mu" [ni ni" 4- 2 m' ri" 4- ri ri"), imn" {m'n'" 4- 0.111' ri" -t- n'n"), imn" [m' ri" + 2 m' ri" 4- n'n"). » Les théorèmes suivants, relatifs, soit à des courbes enveloppes, soit à des lieux géométriques, se peuvent conclure, sans démonstration nouvelle, des précédents. Mais j'en donne, comme, nouveaux exemples fie la fécon- dité du Principe de correspondance, des démonstrations directes, parce que ces démonstrations ne sont pas la reproduction, par un raisonnement inverse, de celle des premiers théorèmes, et même quelques démonstra- tions exigent quelque proposition nouvelle. ( 497 ) » J'indiquerai, pour chaque théorème, celui dont il pourrait être regardé comme une conséquence. » XIII. Si de choque point a d'une courbe Um on mène une tangente a 9 à une courbe U"', et une droite a a , à un point a , d'une courbe U,„, tel, que ces deux droites a $ et aa, fassent une longueur constante [a 9 -+- aa, = X), tu droite Ô;\, enveloppe une courbe de la classe 2 m m, (2111'-+- n') [IV 1. IX, m' m 2 ni, IU IU, m, 2{m'+n')m[l] IX. a, ri m, 2 m a a, 2m, (?.m' + ri) m [XII] a 2 mm, (2m' -+- ri), 2mm, [2m' + 211' ). Il y a 2inm,n' solutions étrangères dues aux points «de U,„ situés à l'infini. Il reste 2mm, (2 /«'-)- ri). Donc, etc. a,, m m 2m, \ m * \ 2mm, (2m' -\- ri). 9,, m, 2 (m -h ri)m [I] 9 \ v ; » XIV. Si de chaque point a, d'une courbe U,„t on mène une tangente a, 9 à une. courbe U"' et une droite a, a à un point a d'une courbe U,„, tel, " 9\ 9\, ri"{2iri 4- an')»" 9' 2 [m' m"{rrf+ ri") 4- n" ri" (m' 4- ri )} , 2 [m' m" {Tri" 4- ri") 4- ri1 ri" (iri + ri)], 2 [m' m" (m'" 4- 71'") 4- n" ri" (m! 4- n')]. » XIX. Si de deux points a, a, pris sur deux courbes Um, Uml on peut mènera deux courbes U"'", U"' deux tangentes -ad", a, 9 faisant en longueur une somme constante (a 9" 4- a, 9 = 1), la droite aa, enveloppe une courbe de la classe 2mm, (m'm'" + 2m'n"' -1- n'n'") [XII]. IX, /rim, (2771'" 4- 2ri")7n IU IU, mm'" (2m' -h2n')/7i, IX a, m'm, (2m'" 4- 271!") m «, 7Ï" (2 m! -4- 27l')in,77l a,, ri mri" 2 m, oc, a,, 2tn(m'" ->- 2/2'") ra'/rc, [XI] . ( Soi ) » XXII. Le lieu d'un point x doit l'on peut mener à deux courbes U"', U"" deux tangentes xO, xô', telles, que la seconde xO' et la distance 6' a de son point de contact à un des points a où la première rencontre une courbe U,„ fassent une longueur constante (xû' 2nin>i"+ an") [VII]. Q'a. = X), est une courbe de l'ordre o,, n 211111 n' m i [m" n' n" 2 m i (m" + n" 2 nm' m i ( m + "")[H] ri'jri m [II] .r u a. a v 6', n'm2m" 0\, 2mn'(m" n")n'[I] 0, ■ un") [XI] 6' 2 mn m •i mn m 2 mu m 2 mn 2 m 211 2 71 211 an''): » Il y a 2inri m" solutions étrangères dues aux m" points 6' de U"" situés à l'infini, parce qu'alors & oc est infini, et le cercle décrit de chaque point a d'un rayon X — ô'x, infini, coupe U"" en deux points ô't coïncidant avec 0'. Il reste imn' '(in" -+- 2«"). » ÉLECTRICITÉ. — Sixième Note sur les transmissions électriques à travers le sol; par M. Th. du Moncel. « Je ne me suis guère occupé, dans les différentes Notes qui précèdent, que des courants telluriques résultant soit de l'inégale humidité des ter- rains autour des plaques de communication avec le sol, soit de l'inégale surface de contact de celles-ci, soit de l'hétérogénéité des métaux qui les composent; mais ces causes ne sont pas, comme on l'a vu, les seules à intervenir, et les actions chimiques ou physiques exercées sur ces plaques sous l'influence d'une composition chimique différente des terrains qui les entourent ou d'un inégal échauffement de ces terrains peuvent réagir puis- samment dans la production de ces courants. Or ce sont ces dernières causes dont je vais actuellement m'occuper. » D'après les recherches de M. Becquerel faites avec des lames inoxy- dables, une simple différence dans l'action de l'eau sur les matières qui entrent dans la composition des terrains aux deux extrémités d'une ligne télégraphique suffit pour donner lieu à des courants, parce que cette dif- férence d'action a pour effet de constituer ces terrains et par suite les lames ( 5o2 • qui s'y trouvent plongées dans des états électriques différents. Si ces lames sont attaquables, ces effets ne peuvent être que notablement amplifiés, par suite des réactions chimiques exercées sur les électrodes elles-mêmes a la suite du premier courant déterminé, et les effets deviennent alors très-complexes suivant la nature métallique de ces électrodes. On comprend d'après ces considérations que, si les plaques de communication d'un cir- cuit télégraphique avec le sol sont plongées aux deux extrémités de la ligne dans deux puits, comme cela arrive le plus souvent, il devra nécessaire- ment se produire un courant tellurique dû à la différence de composition des liquides; car il est impossible de rencontrer à une certaine distance l'un de l'autre deux puits ayant une eau exactement de la même nature. J'ai pu m'assurer d'une réaction de ce genre en mesurant la résistance du sol entre deux puits peu profonds, situés sur ma propriété et éloignés de i6r mètres l'un de l'autre. L'un de ces puits était à l'intérieur d'une cour de ferme, l'autre sur la lisière d'un bois. En réunissant ces puits par un fil de 2880 mètres de résistance, terminé par deux plaques de zinc, de 5 décimètres carrés de surface chacune, et en interposant dans le cir- cuit une boussole des sinus de M. Bréguet, de cent tours, j'ai obtenu un courant assez constant de 9°3o', dirigé extérieurement du puits de la ferme au puits du bois. En mesurant la résistance totale du circuit par la méthode du galvanomètre différentiel, et en employant pour cela un seul élément deDaniell, j'ai obtenu les résultats suivants : m i° Quand le courant de la pile marchait dans le | 1™ fois 5726 même sens que le courant tellurique (2e fois 60 1 3 20 Quand les denx courants marchaient en sens ( 1" fois 9770 contraire I 2e fois 9792 » La résistance du sol, déduite de ces expériences, se trouvait donc être en moyenne, dans le premier cas, 2989 mètres et G901 mètres dans le se- cond. Par le fait aucun de ces chiffres ne représente exactement cette résistance, puisque le courant tellurique intervenant dans les deux cas favorisait, pour l'une des dispositions des circuits, le courant de la pile dans l'un des circuits du galvanomètre, et le combattait pour l'autre dispo- sition; mais on verra à l'instant comment j'ai pu déduire parle calcul le véritable chiffre de cette résistance et même la force électromotrice du courant tellurique lui-même. » Étant étonné d'une action tellurique aussi énergique, j'ai voulu exa- miner si je ne pourrais pas obtenir des courants accentués en composant ( 5o3 ) un couple à deux liquides avec les eaux de ces deux puits, l'une de ces eaux remplissant un vase poreux, l'autre un vase de verre dans lequel le vase poreux était plongé, et en immergeant dans ces deux vases deux pe- tites lames de zinc détachées des deux électrodes précédemment expéri- mentées. J'ai obtenu, en effet, par ce moyen un courant assez énergique pour lequel l'électrode plongée dans l'eau du puits de la ferme était po- sitive; et comme, en intervertissant la position des lames dans les li- quides, le courant s'était inversé lui-même, je pouvais en conclure que celui-ci devait provenir de la réaction différente des eaux sur les deux électrodes. Ce courant marquait au début 80 degrés, et six heures après 83 degrés. Ayant analysé ces deux eaux, j'ai reconnu que l'une, celle du puits de la ferme, renfermait quelques traces d'hydrogène sulfuré et cer- tains produits d'origine organique résultant sans doute d'une filtration à travers les terres des eaux de fumier qui étaient peu éloignées du puits. L'autre eau était assez pure. Ni l'une ni l'autre ne réagissaient cependant sur le papier tournesol de manière à indiquer une propriété acide ou al- caline. J'ai alors voulu examiner si la réaction provenait d'un effet chi- mique produit sur la légère couche d'oxyde de zinc qui recouvrait mes électrodes, et je les ai décapées avec soin. J'ai retrouvé exactement les mêmes effets, peut-être même un peu plus accentués, et étant persuadé dès lors que le phénomène devait être attribué à la réaction des liquides sur le métal lui-même, j'ai essayé différents métaux, tous parfaitement décapés. J'ai alors constaté que l'action dont il a été question pré- cédemment était tout à fait particulière au zinc, du moins quant au sens du courant, car tous les autres métaux attaquables, y compris même le cadmium, si voisin du zinc, fournissaient un courant en sens inverse, et les métaux inattaquables ou peu oxydables ne fournissaient que des cou- rants variables qui dépendaient uniquement de l'état physique de la sur- face des électrodes. » Pour déduire des valeurs représentant la résistance d'un circuit com- plété par le sol la résistance du sol lui-même, j'ai dû avoir recours à un calcul basé sur l'intervention dans les formules d'Ohm de la force électromotrice e du courant tellurique combinée à celle du courant de polarisation. En désignant par E la force électromotrice de la pile em- ployée, par R sa résistance, par l la résistance connue de la partie métal- lique du circuit, par p la résistance inconnue du sol, par t la résistance totale du circuit complété par le sol, par r, f les résistances développées sur le rhéostat dans les expériences faites avec les deux sens du courant, CR.,1876, 2« Sem«j«re.(T. LXXX1II, N«9.) 65 ( 5o4 ) je pouvais représenter l'intensité électrique dans les deux circuits du gal- vanomètre différentiel par deux expressions de forme différente qui, au moment où la déviation devenait nulle, devaient avoir la même valeur, et qui, pour le cas où les courants voltaïque et tellurique marchaient en sens contraire, conduisaient à l'équation : Er ( E — c)r r . IT, . _ = — ^— ou Et=(E — e)r. K(t + r) + lr R(f-t-r)-Wr v Pour le cas où les courants marchaient dans le même sens, cette équation devenait — = -—5 — '- ou Et — E + e)r. R(f -+-/•') + */■' K(t-hr') -h lr' Or, de ces deux équations, on pouvait déduire 2 ri' i rr' , t = : et 0 = • ; — l, r -t- r' ' r +- r' expressions qui deviennent, en les dégageant de la force électromotrice e' du courant de polarisation, E — e' 2 rr E — e' 2 rr' , t — — =— 7 et û= —r ; ; — /. E r -+- /•' r E r ■+ r1 La valeur de t étant ainsi déterminée, il devenait facile de déduire la force électromotrice e du courant tellurique qui est E(t-r') Eir-t) ___(E-e')[r-r') e = — — ; — - ou e = — ou e = — UU O WU <^ , /■' r r -+- r En appliquant à ces formules les valeurs numériques déterminées précé- demment, on trouve que t — 7336'", p = 4456m et e = o,a5. » Voulant savoir sur quelle longueur une nappe d'eau peut conserver la supériorité de sa conductibilité propre sur celle de la terre, j'ai entre- pris plusieurs séries d'expériences faites dans des conditions très-différentes par rapport aux terrains en contact avec elle, et même par rapport à la nature des eaux. » Dans une première série d'expériences, j'ai mis à contribution un étang peu profond, dont la cuvette était constituée par une couche de terre glaise assez compacte. J'avais em- ployé pour électrodes les plaques qui m'avaient servi dans mes premières expériences, et ces plaques étaient éloignées l'une de l'autre de 4^> mètres. Les fds qui les réunissaient pré- sentaient une résistance métallique de 2759 mètres. Dans ces conditions, la résistance du ( 5o5 ) circuit complété par le sol était de 10990 mètres, quel que fût le sens du courant. Il n'y avait donc pas de courant tellurique, et la résistance de la nappe liquide atteignait 8a3 1 mètres. En enterrant 1ns plaques à quelques mètres de l'étang, dans le terrain argileux qui en formait le fond, il n'en a plus été ainsi; un courant tellurique marqué s'est montré dès l'origine, et la résistance du circuit complété par le sol a été représentée, pour un sens du courant, par 17430 et 17518 mètres, et, pour l'autre sens, par i833o et 18 1 io mètres. Cette résistance a augmenté quand le terrain s'est trouvé un peu plus des- séché autour des plaques. » D'après ces chiffres, la résistance du sol se trouverait représentée dans ses plus mauvaises conditions par i5o5o mètres, soit un tiers environ en plus de celle fournie par la masse liquide; mais il est impossible de pou- voir établir une comparaison entre ces deux dispositions expérimentales; car le chiffre que nous avons donné en dernier lieu est loin de représenter le coefficient de résistance de la terre. Celui que nous avons calculé pour exprimer la résistance du sol entre les deux puits s'en rapproche beaucoup plus, car la communication des plaques avec le sol était alors bien meil- leure, et, à une certaine profondeur au-dessous de la surface du sol, la conductibilité est plus uniforme et le terrain plus humide. Dans ces der- nières conditions, la résistance du sol, avec un écartement des plaques plus que triple, peut devenir, d'après les chiffres que nous avons donnés, près de moitié moindre que celle d'une nappe d'eau. Cette résistance plus grande de la masse liquide, dans les expériences précédentes, tenait évidemment à ce que celle-ci était en quelque sorte isolée de la terre par la couche glai- seuse qui en formait le lit, et à ce que la transmission du courant s'effec- tuait alors principalement en raison de la conductibilité propre de la nappe d'eau. Si le fond de cette nappe eût été plus perméable, il n'en eût pas été ainsi, comme on le verra plus loin. Pour m'assurer de l'influence de cette couche glaiseuse, j'ai constitué deux couples ayant pour diaphragmes po- reux, l'un de la terre glaise, l'autre du sable de terre. Il me suffisait pour cela de tasser au-dessus de deux électrodes de platine, déposées au fond de deux vases de verre de même grandeur, une même épaisseur de ces deux terres, d'arroser le tout avec une même quantité d'eau, et de mesurer le courant fourni par un morceau de zinc plongé dans l'eau superposée aux deux diaphragmes. J'ai obtenu dans un cas une déviation de ^5 degrés au début, et de 72 degrés cinq minutes après, alors que dans l'autre cas cette déviation n'était que 71 degrés au début et 62 degrés cinq minutes après. Le lendemain, la même différence existait encore, et j'obtenais dans un cas 70 et 66 degrés, et dans l'autre cas 64 et 5/j degrés. Six jours après, et 65.. ( 5o6) bien que l'intensité du courant eût augmenté par suite de l'infiltration des liquides, on retrouvait encore les mêmes différences. Naturellement les déviations les plus faibles correspondaient au couple formé avec la terre glaise, et l'on pouvait reconnaître ainsi que non-seulement le terrain glaiseux devait exercer une influence marquée dans les expériences faites sur l'étang, mais encore qu'il provoquait des effets de polarisation plus énergiques. » Ma seconde série d'expériences a été entreprise sur une beaucoup plus grande échelle et avec des fils recouverts de gutta-percha d'une longueur totale de près de 900 mètres, présentant une résistance de 2814 mètres de fil télégraphique. On a mis ce fil en communi- cation avec les eaux du canal profond qui joint la ville de Caen à la mer, au moyen des électrodes de zinc employées dans les précédentes expériences, et ces électrodes ont été im- mergées successivement en trois points différents du canal distants de celui où étaient in- stallés les appareils, l'un de 336 mètres, le deuxième de 584 mètres, le troisième de 824 mètres. La résistance métallique du fil dans ces trois expériences était 13.26 mètres, m35 mètres et 2814 mètres. J'ai observé dans les trois cas de légers courants telluriques (dus sans doute au mélange successif des eaux douces avec l'eau de la mer) qui ont rendu les résistances du circuit complété par le sol quelque peu différentes avec les deux sens du courant; mais cette influence était peu marquée, comme on peut le voir par les chiffres suivants : Résistance du fil. Première exp 1226111 Deuxième exp ig35 Troisième exp 2814 » Nous devrons faire observer que les effets de polarisation étaient assez accentués et faisaient varier sensiblement la résistance du circuit quand on ne s'appliquait pas à la prendre, à cbaqne expérience, après un même temps de fermeture du circuit. C'est cette influence qui explique la plus grande valeur des chiffres des secondes expériences dans le tableau pré- cédent, et sans doute aussi les valeurs trop faibles de la seconde série d'expériences, et les valeurs trop fortes de la troisième série. Quoi qu'il en soit, on peut aisément déduire de ces expériences que, au delà de 336 mè- tres, la résistance opposée par l'eau d'une rivière reste à peu près la même, quille que soit la distance d'immersion des plaques; d'où il résulte que celte résistance se confond avec celle du sol probablement à une distance moindre Résistance du circuit Résistance du sol compl été et de la par le sol. nappe liquide. — 5o56m -+- 4682m 3636m — 5221 + 4858 38o7 -5682 -+-5a32 35i3 — 55^2 -4-5430 3565 -6880 -f-6693 397' -,o45 -4-6880 4'48 ( 5o7 ) de 336 mètres. Cette distance limite est du reste très-difficile à préciser, car étant dépendante de la nature du sol constituant le lit de la rivière et sur- tout de la profondeur et de la largeur de celle-ci, elle peut varier aux dif- férents points de son parcours. » De toutes les expériences qui précèdent, on peut conclure que, dans les meilleures conditions, la résistance du sol varie de 4 à 5 kilomètres de fil télégraphique, qu'elle est en conséquence loin d'être nulle, comme on le dit vulgairement, et que, si des réserves d'eau, comme des puits, n'in- terviennent pas dans les communications, elle peut constituer quelquefois une résistance énorme, à moins qu'on n'ait à sa disposition des électrodes très-développées, comme celles que présentent des conduites d'eau et de gaz. » M. S. Lovén, Correspondant d« la Section d'Anatomie et Zoologie, fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage portant pour titre « Études sur les Échinoïdes ». MEMOIRES PRÉSENTÉS. M. O. Ghaleb adresse une Note sur l'anatomie et les migrations de deux Nématoïdes parasites, le Pœcilogastra blalticola et le Filaria r/lipleurites Deslongch. (Commissaires : MM. E. Blanchard, de Lacaze-Duthiers.) M. A. Sai.i.é adresse un Mémoire sur des machines thermiques auxquelles il donne le nom de « Thermo-moteurs naturels ». M. A. Coret adresse une Note concernant les propriétés des corps flot- tants. M. Codron adresse une Note relative à un procédé pour prévenir les ac- cidents sur les chemins de fer. (Ces trois Notes sont renvoyées à l'examen de M. Tresca.) M. W. de Fonvieli.e adresse une Note sur les effets obtenus par M. Du- ruof dans une ascension aérostatique récente, à l'aide de son « cône de friction ». (Renvoi à la Commission des Aérostats.) ( 5o8 ) M. L. Hugo adresse une nouvelle Note relative aux polyèdres antiques déposés au Musée britannique. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Kluczycki adresse une Note relative à diverses questions d'Astro- nomie. (Renvoi à l'examen de M. Faye.) M. Xénophon Papa-Moschos adresse un Complément, écrit en grec mo- derne, à sa précédente Communication sur le postulation d'Euclide. (Renvoi a l'examen de M. Bienaymé.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° La suite de la publication du « Voyage autour du Monde sur la frégate suédoise l'Eugénie, exécuté pendant les années 1 85 1 -i 853 ». Cette publica- tion est faite, par ordre de S. M. Oscar Ier, par l'Académie royale de Stockholm. Ce fascicule contient les résultats relatifs à la Physique du globe; 2° Une brochure de M. V. Didelot sur les falsifications des vins et les procédés pour les reconnaître; 3° Une traduction du Traité de Zoologie de C. Claus, par M. G. Moquin- Tandon ; 4° Les six premiers numéros d'une Revue mensuelle, portant pour titre « l'Électricité ». ASTRONOMIE. — Sur la comète périodique de d' Arresl. Note de M. G. Leveau, présentée par M. Faye. « Les comètes périodiques, c'est-à-dire celles dont le retour a été jusqu'ici constaté, sont en très-petit nombre ; aussi l'importance des questions astronomiques, que leur étude attentive pourra résoudre, expli- que-t-elle l'intérêt que portent à ces travaux les amis sincères de l'Astro- nomie. » Parmi ces astres, la comète de d'Arrest n'est pas la moins intéres- ( 5o9 ) santé. Deux retours sur trois constatés et surtout sa grande approche de Jupiter entre l'apparition de i858et celle de 1 864 peuvent faire espérer que, lorsque l'on sera en possession des observations qui devront être faites en 1877, il sera possible d'obtenir une détermination exacte de la masse de celte grosse planète, élément astronomique dont la grandeur, malgré de nombreuses recherches, n'a pu être encore obtenue avec toute la certitude désirée. » La comète périodique de d'Arrest fut découverte par cet astronome, à Leipzig, le 27 juin i85i; les observations furent poursuivies jusqu'au 6 octobre suivant. Dès le milieu du mois d'août, MM. d'Arrest et Yvon Villarceau reconnurent, chacun de leur côté, que cette comète avait un mouvement elliptique très-prononcé; bientôt la durée de sa révolution put être fixée à près de 6 \ ans et son retour suivant annoncé pour la fin de 1857. A l'aide de l'éphéméride que M. Yvon Villarceau prépara en vue de ce retour, M. Mac-Lear, du Cap de Bonne-Espérance, observa la comète et constata une grande concordance entre sa position réelle dans le ciel et celle assignée par les calculs. » Par l'emploi des observations de 1 85i et celles de 1807-1858, M. Yvon Villarceau a déterminé les éléments de cette comète avec une précision assez grande pour pouvoir tenir compte des perturbations et construire une éphéméride qui, lors du retour de 1864, aurait pu être comparée aux observations si des circonstances défavorables, d'ailleurs prévues, n'avaient pas empêché de la retrouver. » Abandonnant ce travail pour se livrer à d'autres recherches scienti- fiques, M. Villarceau a bien voulu me permettre de le continuer. J'ai donc, en partant des éléments fournis par cet astronome pour i863, août 16,0, et en tenantcompte des perturbations par Jupiter, Saturne et Mars, obtenu pour 1869, octobre i3,o, des éléments avec lesquels, en y ajoutant non-seu- lement l'action perturbatrice de Jupiter, Saturne et Mars, mais aussi celle des planètes Vénus et Terre qui, vers l'époque du passage au périhélie, affectent sensiblement les positions de la Comète, j'ai pu calculer une éphé- méride à l'aide de laquelle, à la fin d'août 1 870, M. Winnecke, de Carlsruhe, a retrouvé la comète. » A cause de la présence de la Lune, la première observation n'a pu être faite par cet astronome que le 16 septembre; la dernière a été faite le 20 décembre par M. Schmidt, à Athènes. » Par un travail dont les détails sont donnés dans un Mémoire qui sera imprimé dans les Annales de l'Observatoire de Paris, j'ai obtenu, pour 1868 ( 5io ) octobre i3,o, des éléments dont la détermination repose sur les observa- tions faites en i85i, 1867 et 1870. En y ajoutant les perturbations produites par Jupiter, Saturne et Mars de 18G9, octobre i3,o, à 1877, janvier 14,0, j'ai déduit pour cette dernière époque des éléments avec lesquels je construirai une éphémériile qui, je l'espère, permettra aux astronomes d'observer celte faible comète à son prochain retour de 1877. » Ces éléments sont : Éléments oscillateurs de la comète périodique de d'Arrest pour 1877, janvier l4>°i temps moyen de Paris. O / H Longitude moyenne £ = 3o 1 . 56 . 54 , 42 ) Longitude du périhélie 0=319. 9.14,70 f Écliptique et équinoxe Longitude du nœud ascendant S = i/\6. 9.27,631 moyen de 1880,0. Inclinaison

Pour l'autre. . . 85°; grandeur... l3ài3{; distance... 3" à 4"- » Si ces satellites ont échappé si longtemps aux observations, pour les- quelles les petits objectifs sont peut-être préférables aux grands, il y a lieu de croire qu'ils sont soumis à une variabilité d'éclat ou à des translations relativement rapides autour de l'étoile principale. » chimie PHYSIOLOGIQUE. — Sur ta fermentation alcoolique et acétique des fruits, des fleurs et des feuilles de quelt/ues plantes. Note de M. S. de Luca, trans- mise par M. Pasteur. « De nombreuses expériences déjà faites, et de plusieurs autres en cours d'exécution, il résulte clairement que la matière sucrée des fruits conservés à l'abri du contact de l'air, soit dans le gaz acide carbonique, soit dans l'hydrogène, se transforme lentement en acide carbonique et en alcool, sans que, dans la plupart des cas, il y ait production de ferments alcoo- liques ou acétiques. » Ces résultats semblent importants et autorisent à formuler les conclu- sions suivantes : » i° Les fruits en vases clos se conservent plus ou moins longtemps, soit dans l'acide carbonique ou l'hydrogène, soit dans le vide ou dans une atmosphère limitée d'air. { 5.3 ) » 2° Les fruits, dans de telles conditions, subissent une fermentation lente, avec dégagement de gaz carbonique, d'azote et, dans quelques cas, d'hydrogène, et avec formation d'alcool et d'acide acétique, sans l'interven- tion d'aucun ferment. En vases clos, ces phénomènes se réalisent incom- plètement, à cause de la forte pression produite par les gaz développés et condensés sous un petit volume. » 3° Lorsqu'on opère dans une atmosphère limitée d'air et dans des vases fermés, les phénomènes finaux sont identiques aux précédents; mais l'oxygène de l'air reste absorbé par la matière organique des fruits. » 4° Les feuilles et les fleurs se comportent comme les fruits en présence d'une atmosphère limitée de gaz carbonique, d'hydrogène ou d'air, ou encore dans le vide ou dans des vases parfaitement clos. Les gaz qui se dé- veloppent exercent une forte pression sur les matières en expérimentation, dans lesquelles on constate la décomposition incomplète des matières sucrées et amylacées, avec formation d'alcool et d'acide acétique, sans qu'on y trouve facilement aucun ferment. » 5° En faisant les mêmes expériences avec des fruits, des fleurs et des feuilles, sous la pression ordinaire, mais toujours dans une atmosphère limitée de gaz carbonique, d'hydrogène ou d'air, les résultats sont parfaite- ment identiques aux précédents; mais, dans ces conditions, le dédouble- ment des matières sucrées et amylacées se complète tellement que, le développement du gaz cessant, on ne retrouve plus, dans les matières expéri- mentées, ni sucre, ni amidon; à leur place, on y constate de l'alcool et de l'acide acétique en abondance. » 6° Les fruits, les fleurs et les feuilles que l'on place, sous la pression ordinaire, dans une atmosphère limitée d'air, de gaz carbonique ou d'hy- drogène, ne s'y conservent pas longtemps avec leurs propriétés primitives, mais se détériorent, et les fruits particulièrement se réduisent en une masse de consistance gélatineuse et brune. 11 est évident que, dans des vases fermés et sous une forte pression, le dédoublement du sucre, en général, s'arrête, et les fruits, les feuilles et les fleurs peuvent incomplètement se conserver, pendant un certain temps, avec leur forme et avec leurs carac- tères extérieurs, quoique la saveur et l'odeur se trouvent changées par les transformations des matières organiques qui y sont contenues. » 70 Quand les fruits, les fleurs et les feuilles de quelques plantes déga- gent de l'hydrogène pendant leur période de fermentation, et dans les con- ditions précédemment indiquées, ce gaz provient sans doute du dédouble- ment de la mannite, qui est un sucre avec excès d'hydrogène. En effet, les fruits, les fleurs et les feuilles qui contiennent de la mannite dégagent, 6G.. ( M ) pendant leur fermentation, outre le gaz carbonique et l'azote, du gaz hydrogène. » 8° Lorsque les récipients résistent à de fortes pressions, et que la ma- tière à expérimenter y est introduite en petite proportion, le sucre se dé- double presque complètement. » MÉTÉOROLOGIE. — De l'influence des forêts de pins sur la quantité de pluie que reçoit une contrée, sur l'état hygrométrique de l'air et sur l'état du sol. Note de M. L. Factrat, présentée par M. Ch. Sainte-Claire Deville. « En 1874 et 1875, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie les résultats des observations faites dans la forêt d'Halatte, tendant à établir qu'il tombe plus d'eau au-dessus des forêts de bois feuillus qu'en terrain découvert. Les expériences poursuivies chaque jour sont venues pleine- ment confirmer les résultats indiqués. Pour rechercher si les pins ont le même pouvoir condensateur, deux stations d'observations ont été installées dans la forêt domaniale d'Ermenonville, l'une au-dessus d'un perchis de pins silvestres, formant un massif s élevant à 12 mètres du sol, l'autre à la même hauteur, dans la plaine de sable attenante à la forêt. Les quantités de pluie recueillies dans ces deux stations sont consignées dans le tableau ci-après : Quantité de pluie tombée au-dessus du massif boisé. à 3oo mètres du massif boise, mm mm Juin 1875 116,00 91 ,75 Juillet i65,5o i46,75 Août 78,75 76,25 Septembre 61,75 68,75 Octobre 56,75 53,25 Novembre 58, oo 62,75 Décembre 20, 5o i5,5o Janvier 1876 10, 5o 8,25 Février , 56, 5o 47'°° Mars 86,75 75,5o Avril 20,20 '7,75 Mai 33,oo 3o,oo Juin 60 ,00 49, 5° Juillet 16, 5o '4'75 840,70 757,75 Différence en faveur de la forêt 83 millimètres [soit plus de 10 pour 100 de la quantité d'eau tombant en terrain découvert). ( 5i5 ) » Ces résultats démontrent que les pins ont la propriété de condenser les vapeurs, et ils possèdent cette propriété à un plus haut degré que les bois feuillus, car la différence de 10 pour ioo en faveur des résineux n'est plus que de 5 pour ioo en faveur de la forêt, dans les observations faites au-dessus du massif de chênes et de charmes de la foret d'Halalte. » Etal hygrométrique de l'air. — Des déterminations hygrométriques ont été faites aux deux stations d'Ermenonville, pour rechercher quelles diffé- rences, au point de vue hygrométrique, présentaient les couches d'air situées au-dessus des pins et celles du dehors. Le résumé des observations faites en 1875 et 1876 est indiqué ainsi qu'il suit : Degré moyen de saturation de l'air en centièmes, au-dessus des pins. à 3oo mètres des pins. Juin 1875 80 6o,5 Juillet 68 55 Août 65,4 55,i Septembre 63 54 , 7 Octobre 79 69 Novembre 76 69 Avril 1876 5o 44 Mai 57 44 Juin 5i 45 Juillet 45 4° Total 634,4 536,3 Moyenne 63 53 Différence en faveur des pins, 10 centièmes. » La température au moment de l'observation étant, à -^ ou -^ près, la même au-dessus du massif qu'en dehors, il en résulte que l'air au-dessus des pins contient en dissolution beaucoup plus de vapeur d'eau que dans la plaine. » État du sol. — Six pluviomètres et un pluviomètre de im,6o de dia- mètre adapté autour d'un arbre de couvert moyen ont permis de mesurer la quantité de pluie reçue sur le sol forestier. On a trouvé, pour les 14 mois d'observation, /171 millimètres. La cime des arbres a intercepté 36g milli- mètres, soit les o,43 de l'eau précipitée. En terrain découvert, il est tombé 707 millimètres d'eau, et le sol forestier en a reçu 471 millimètres. Si l'on considère, d'un côté, qu'une partie de terreau formée par les détritus des pins fixe en poids 1,90 d'eau, tandis qu'une partie des sables de la plaine n'en fixe que o,25, de l'autre, que l'évaporation sous bois, grâce au cou- ( 5i6 ) vert des arbres et à la couverture des mousses tapissant le sol est six fois plus faible que bors bois, on est amené à conclure que le sol foreslier con- serve plus d'eau que le sol découvert. » Le rapport de l'évaporation sous bois et bors bois a été obtenu à l'aide de l'atmismomètre Picbe. Des observations ont aussi été faites pour comparer la marche de l'évaporation sous les bois résineux et sous les bois feuillus, et l'on a trouvé que, sous les pins, l'évaporation était beaucoup plus rapide. Ce fait est en harmonie avec les propriétés hygrométriques que paraissent avoir les bois résineux. Ces données démontrent quels ser- vices sont appelées à rendre les forêts de pins, dans les sables brûlants, dans les plaines crayeuses, que le manque d'eau rend improductives. On voit aussi quel remède doivent apporter au fléau des inondations les grandes masses boisées qui interceptent une partie des eaux pluviales, forment un sol plus apte à les fixer, et, à la manière des barrages, dimi- nuent la vitesse d'écoulement des eaux arrivant à leur surface. » M. Faye, en présentant les nos 39 et 40 des « Astronomische Mitthei- lungen » de M. R. Wolf, de Zurich, s'exprime comme il suit : « Je ne puis m'empêcher de signaler l'intérêt croissant qui s'attache aux curieuses recherches de M. Wolf sur la concordance des taches du Soleil avec les phénomènes du magnétisme terrestre. D'après M. Wolf, les époques des minima, depuis près d'un siècle, ont été i785, 1798, 1810, 1823, i83/,, i844, i856, 1867; et, comme la période est de 1 1 | ans, on devait s'attendre à trouver un minimum en 1878. Au lieu de cela, ce minimum a eu lieu entre la fin de 1875 et le commencement de 1876, c'est-à-dire qu'il a présenté, cette année, une anomalie très-remarquable de plus de deux ans. Néanmoins, les variations de la déclinaison de l'aiguille aimantée paraissent suivre ces énormes fluctuations avec une singulière fidélité. Ainsi M. Wolf ayant déduit, de l'observation des taches solaires, les variations suivantes de la déclinaison magnétique en 1875, Pour Prague.. . 6',6G Pour Munich. . . -/ , 33 on a trouvé 6', 73 f,v5 par l'observation directe de t'aiguille aimantée. Tels sont, en effet, les ré- ( 5i7 ) sullats publiés pour 1875 par M. Hornstein, à Prague, et par M. Lamont, à Bogenhausen, près de Munich. » On sait aujourd'hui que les taches solaires sont dues à des mouve- ments gyratoires qui se forment dans les courants superficiels du Soleil, absolument comme les tourbillons dans nos cours d'eau, ou les cyclones dans les courants supérieurs de notre atmosphère (1). Mais on ne com- prendrait guère quel rapport de pareils mouvements pourraient avoir avec le magnétisme de notre globe s'ils n'étaient eux-mêmes en relation intime, d'une part avec l'alimentation de la photosphère, d'autre part avec les effluves hydrogénées qui jouent un si grand rôle dans la physique solaire. Quoi qu'il en soit, il y a là un des problèmes les plus curieux de la science actuelle. » M. Faye, en présentant le « Répertoire des travaux scientifiques » publié par MM. Kœnigsberger et Zeuner, fait les remarques suivantes : « M. Zeuner, dont les beaux travaux de Thermodynamique sont si connus en France et si bien appréciés par l'Académie, a conçu, avec M. Kœnigsberger, l'idée fort originale de fonder un Répertoire pour les Mathématiques pures et appliquées, dans lequel ce seraient les auteurs eux- mêmes qui analyseraient leurs propres travaux. » Ces Comptes rendus, véritablement autographes, comprendront les Mathématiques pures et appliquées à l'Astronomie, la Géodésie, la Physique, la Mécanique, les diverses branches de l'art de l'ingénieur, la Statistique mathématique, etc. L'éditeur, M. Teubner, de Leipzig, ne négligera rien pour rendre cette œuvre utile, et l'Académie peut déjà en juger par les deux livraisons dont je suis chargé de lui (aire le respectueux hommage. » Les analyses des Mémoires nouveaux, rédigés par les auteurs eux- mêmes, ne sont pas traduites en allemand, mais bien imprimées dans la langue originale, avec une correction dont j'ai été vivement frappé. » La séance est levée à 4 heures. M. E. (1) Il y a lieu de croire que les taches persistantes et régulières de Jupiter seront ratta- chées aux mêmes mouvements gyratoires qui constituent réellement un trait général de la mécanique des fluides, trait que l'on ne saurait s'étonner de retrouver en grand partout où il y a des fluides en mouvement sur une grande échelle. ( 5i8) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la SÉANCE DU 21 AOUT 1876. Rapport présenté à M. te Ministre de /' Agriculture et du Commerce, par l'A- cadémie de Médecine, sur les vaccinations pratiquées en France pendant l'année 1873. Paris, Impr. nationale, 1876; in-8° (trois exemplaires). Mémoire sur l'origine du pétrole; par H. Biasson. Paris, impr. J. Claye, 1876; br. in-8°. Peste bovine; par le Dr Ch. Pigeon (de la Nièvre). Nevers, impr. Fay, 1876; br. in-8° (deux exemplaires). La nécropole de Méry- sur-Oise. Des nouveaux services à créer pour les inhu- mations parisiennes; par J. Brunfaut. Paris, J. Baudry, 1876; br. in-8°. Sézanne au point de vue géologique ; par le Dr E. Bobert. Sézanne, impr. Patoux, 1876; br. in-8°. Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; t. XXI, n° 5. Saint-Pétersbourg, juin 1876; in-4°. Sopra i movimenli prodolli dalla luce e dal calore e sopra il radiomelro di Crookes. Memoria del D'e A.-G. Bartoli. Firenze, Le Monnier, 1876; br. in- 8°. Ulteriori esperienze faite col radiomelro di Crookes. Nota del professore F. Bossetti. Venezia, 1876, tipogr. Grimaldo; br. in-8°. Sulla dislribuzione délia pioggia in Italia neW anno meleorico 1871-1872. Memoria del professore F. Dr.Nza. Borna, tipogr. Cenniniana, 187G; in-8°. Collo uterino. Dissertazione del Die C.-F. Macari. Modena, tip. C. Vin- cenzi, 1873; br. in-8°. (A suivre.) ERRATA, (Séance du 21 août 1876.) Page 467, ligne 12 en remontant, au lieu de et pour celles-ci , lisez et que celles-ci sont un avertissement et facilitent même les recherches que nécessitent les premières. MmH»H2>"4 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 4 SEPTEMBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Nouveaux théoièmes relatifs aux couples de segments faisant une longueur constante ; par M. Ciiasles. c XXIII. On mène de chaque point a d'une courbe Um une tangente aô à une courbe U"', et du point de contact une tangente 00' à une courbe U"" , et sur celle tangente on piend les deux segmenlsQx, dont chacun fait avec la tan- gente a 6 une longueur constante (aô -f- Sx = X) : le lieu des points x est une courbe de l'ordre amn"(2m' -+- n') [VIII]. x, n"m'm2 u, 2(111' + n') mn" [II] u X | imn"(2m' -\- n'), \ a, 11' 11" 1111 a. a, Wm'm[Vl] a 211111" (2111' -h n'), Q, n"(2in' + an') m ( 6„ m/im'n"(*) ( 5 2Hi;i"(3m' + r'), 6', m' mm" 0\, 2yiii + 11') Hm"[II] ' 2inn" (2111' H- n'). - 6' v ; Comptes rendus, l. LXXX., p. 3^6. C.R., 1876, 1* Semestre. (T. LX.X.X111, N° iO.) 67 ( 520 ) » XXIV. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène les tangentes AÔ, a Q' de deux courbes \J"', U"',et l'on prend sur la première les deux segments &x, dont chacun Jait avec la tangente a 9 une longueur constante (Sx 4- a 6') = X : le lieu des points x est une courbe d'ordre am(rn'n" 4- m" n' 4- an'n") [IX]. ti mn" a u z[m'n" 4- m 'ri 4- n'ri )in [III] x a, ri (2m" 4- in")m a oc, u, 2in{m'ri' 4- m" ri -h 2 ri ri), 2111(111' n" 4- trin" 4- 211' n"), 2111(111' n" 4- wi'«" -h 211' n"), 2m (ni ri" 4- m"»' 4- 2 n'ri'). a, n"(2iri 4- un') m a B, mri'zrri 0, 6„ amri {m" -+- 2n") [XI] 5 6', mn'im" 0\ Ô\, 2OT(«' + 2»')[IX] 6' » XXV. 0/t mè»e, t/e chaque point a d'u?ie co»;'6e U,„, tme tangente dû à une courbe U"', puis une tangente 60' à une courbe Un", et ion prend sur celle-ci les deux segments 6'x, dont chacun fait, avec la tangente i\Ô, une longueur constante (Ô'x -f- aô — X) : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2 m ( m' m" 4- 2 m' n" 4- n' n" ) [X] . x, n"irirri2 u u, 2(m'7«" 4- bi'iï" -h rin")m [XVIII] * <7, n' n" 2111 c/. a, 2(111" -t 211") m' m [VIII] a 0, m (2 m" 4- 211") ni 0, 6,, n"[2iri 4- 2ii)m Ô c, m' m 2111" o\ 0\, 2(2111' 4- ri)mn" [XII] 6' » XXVI. De chaque point a d'une courbe U,„ on mè«e à f/ew.v courbes U"', U"", deux tangentes i\û, a G', et l'on prend sur la seconde un point x, doit l'on puisse mener à une courbe U"'" une tangente x$" faisant, avec la tan- gente aô, une longueur constante (aO 4-x5" = X) : fe lieu des points x est une courbe de. l'ordre 2 mn"( m' n*+ m'n' + an'n") [XI]. 2111(111' m" 4- 2 ni n" 2 m m ni 2in{ m ni 2111 n 11 11 2111' n" + ri n"), 2m(m'm" 4- 27/2V 4- n'n"). ri" (2 ni 4- 2ri)mri' u, n" nui '(2111'" 4- 2 «'") x <7, n"ii"(2iii 4- 2ii)ni u a, ii(2iii"-{- 211 11" ni a /', n'(am' + 2«')mn" 0', m// ( \>. m ■ a 211111" (ni ri" -\- ni" ri - 211' 11 ), ■Mim" (ni ri" -\- ni'ii 4- 2iin" j, ■'.mn '(ni 'ri" 4- wj"/î'4- a«' /*"'). ( 52. ) » XXVII. On mène, de citrique point a d'une courbe U,„, une tangente &Q à une courbe U"', et du point de contact 6 une tangente 66' à une courbe U"", et l'on prend, sur celte tangente, les points x, d'où l'on peut mener à une couibe U"'" une tangente x6", faisant, avec la tangente a6, une longuew constante (x5"+a0 = X) : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2 iiin"(in'm"+ 2m'n" + n'n"') [XII]. x , ?i" m' m ( 2 m'" -+- 2 ri" ) u u, ?ï"(2m' -H 9. fi) nui" x a, riii'ri'im a. a, 2n"(m'"-hi7Ï")m'm [XI] a 6, m{i ml" -+- 2 ri" ) n" ni 6, 6,, n"?f {2iiï +2rï) m 6 6', m' m (2 m" ■+■ 2 n'")n" 6\ 6\ , n'"(2m' -+- 211') m'n 6' 2 mn" ( m' ni" +2m' ri" -+- ri ri" ) , 2mn"{m'rri" + 2m' ri" + ri ri 21ml" (ni m" -+- 2m' ri" -f- n'n'"), 2 nui" (m' ni" -+- 2 m' ri" -f- ri ri") . » Les théorèmes suivants ne sont plus des réciproques des douze pre- miers. Je ne donnerai de chacun qu'une démonstration, mais en variant le procédé de démonstration. » XXV11I. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à deux courbes U", U'1' deux tangentes x6, x6' telles, que la première x6 et la distance $5' des deux pointsde contact fassent une longueur constante (xÔ ■+■ 65' = \),est une courbe d'ordre 2 (um' + m'n 4- nn'). x, ti 2 ni u u, ri 2 (m 4- n) [II] x 2 [mn1 -f- m'n -1- nri) » XXIX. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène deux tangentes ad, ad' à deux courbes V", U"", la première rencontre une courbe U/ffi en des points a,, et l'on prend sur cette tangente les deux segments atxdont chacun fait avec la tangente a 6' une longueur constante (a,x -t- z.5' = X) : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2mm, n' (m" + 3n"). u, 2mn'(m" + 2ii")m x imm{n'(m" -+- 3n"). » XXX. D'un point a d'une courbe Um on mène les tangentes aQ d'une couibe U"', et des points de contact les tangentes 66' d'une courbe U"", puis on prend sur chaque tangente a 6 les deux segments ax, qui font avec une tant/ente 06' 67.. une louqueur constante (ax d'ordre 2 m (in' m" -f- m'n" ( 522 ) 00' = 1) : le tien des points x est une courbe a, n n im y., 2 {ni m" - ni n 21) n n'n") a a 2111 ni m" 4- m'n" 4- fi n"). b XXXI. D'un point x on mène les tangentes xO, xO' de deux courbes LK, II"", dont la seconde rencontre deux courbes U„„ U,„, en des points a et a,, et de chaque point a on mène une tangente a 5" à une courbe l]"™; on demande cpte la tangente xO et une de ces tangentes nO" fassent une longueur constante (xO 4- a 5" = 1) : te lieu du point x est une courbe d'ordie 2mm, n"(m'n'" 4- m'"n' 4- 2 n'n"). x, n (2 m 4- in )mn'ml u u, n" m , nui" ( 2 ni 4- 2 n') x 2mm, n"(ni ri" 4- m" ri 4- in'n"). » XXXII. D'un point x on mène deux tangentes xO, x 0" à deux courbes U"', U"", et du jioint de contact 0 de la première une tangente 00' d'une courbe U"", sur laquelle une courbe \Jmfait un segment a 0' ; on demande que ce segment et la tangente xO" jassent une longueur constante (a 5' -+- xO" = 1) : le lieu du point x est une courbe d'ordre 2m [m'nw(m"4- n") -+- n'n" (m" 4- n'")]. 0, ri" [im" 4- 2ri')mri 6, 0„ n" m (2 ni" -h 2 ri") ri 0 » XXXIII. D'un point x on mène deux tangentes xO, xù' de deux courbes U"' U""; deux courbes Um, \J,„ font sur la première des segments aa, ; on de- mande qu'un segment an, et la tangente xO' fassent une longueur constante (aa, 4-x0' = X) : le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2 mm, n'(m"4- 3 11"). x, ri mm. (2m" 4- 2/1") rt \ ,,„•■> „\ , 2inm{ri (m 4- in ). ri, n n mm, n x \ •> XXXIV. D'un point x on mène les tangentes x 0, x 0" de deux courbes U"', U"", et des points de contact 0 les tangentes 00' d'une courbe U"'", lesquelles ren- contrent une courbe U,„ en des points a; une tangente xO" et un des segments On doivent faire une longueur constante (xO" 4- On = X) : le lieu des points x est une courbe d'ordie 211111" (2 m'n'" 4- in'"n' 4- n'n'"). 0, ri" !\n m ni 0 1 , ri' m ( 2 ni" 4- 2 ri" ) ri 0 ■imn {2mn m n ri ri"). » XXXV. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène une tangente nO à une courbe U"' et une droite at sur laquelle deux courbes Umi, U,n, font un ( 523 ) segment a,a2 satisfaisant à la condition a,a2-h a 5 = X : cette dioite enveloppe une courbe de la classe 2mm, m2(m'4- 3n'). a, ri l\m,m2m « a, in,m2(2iri-+-2iï)ni a 2111m. nu( m' + 3 m' » XXXVI. D'un point a, rt"o/ie courbe Um, on mène /es tangentes a,!/, at$' de oeo.r courbes U"', U""; /o seconde rencontre une courbe U„, e/i rfes points a, e/ /'on prend sur celle tangente les deux segments ax 0*0/// chacun fuit avec la tangente a, 5 une longueur constante (ax ■+- at$ = X) : /e lieu des points x es< une courbe de l'ordre 2mm, n"(m'+ 3n'). Y. a,, 11 !\mn m, cf., \ „/,■>,• ,, , , ,N 2111m, 11 m -\- 3m 1. a,, n ini2in -h 211 )m, a, \ » XXXVII. De chaque point a d'une courbe XJm, on mène deux tangentes aô, a 5" de deux courbes U"', U"'", e/ du point de contact 0 de la première une tan- gente aO' d'une courbe U"", et l'on prend sur celle-ci un point x 0*0/1/ la distance au point a et la tangente aO" font une longueur constante (ax + a 5"= X) : le lieu de ce point x est une courbe d'ordre 2 mn"(m'n"' + in'"n'H- n'n'"). 0, nui"' 2 n" ni' 0, 0,, n" 2 im'" -H ri") mri 2mn"(iriii'"-t- rri'ri -\- n' ri"). » XXXVIII. On mène d'un point x les tangentes xO, xO' de deux courbes U"', U"", dont la seconde xO' rencontre une courbe U,„ en des points a; un seg- ment xa et une tangente 00" , menée du point 0 à une courbe U"'", doivent jaire une longueur constante (xa -+- 00" — X) : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2 m n" ( m' m'" + ni' n'" -+- 2 n' 1 \" ) . x, ri n'" f\mn" 11 u, 11" in (2 ni'" ■+■ 2ii")iri x 211111" [m' m'" ■+- m' n'" ■+- 211' 11"). » XXXIX. Si d'un point x on peut mener à deux courbes U"', U"" deux tangentes xO, xO' telles, que deux courbes U,„, U,„, interceptent sur la seconde un segment aat, faisant avec la tangente xO une longueur constante (aa , + x5 = X), le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2111m, ii"(m'-f- 3n'). x, ii'f\inm,n" 11 K, n" 111111^2111' + 211') x 2111111, ri'im' '-+- 3m' » XL. On a quatre courbes U"', U"", U'", UIV et une courbe XJm; on mène d'un point x aux deux courbes U"', L1"'" deux tangentes xO, xO'", puis du point de contact 6 de la première une tangente 00' à Ij"", qui rencontre U,„ en un point a ( M ) d'où l'on mène une tangente a 0" à U"'"; cette tangente cl la tangente x6'" doivent faire une longueur constante, (x 0 "'-f- a 5" = /.) : /e lieu du point x es/ une courbe d'ordre amn'[m'nrr(m"+ n") + n'n'"(mn + n,v)]. X, «1V (2/72 + 2 7/ ) /7777 01 U u, 7i'7i"mn"\2inlv -+- 2nn) x 2 77777" [ ,77' /71V ( 77j'" -f- 77'") + 77' 77°' ( 7/2,V + 72,v ) ] . » XLI. Si, d'un point x, on peut mènera deux courbes U"*, U"" deux tan- gentes xô, xd, qui rencontrent deux courbes Um, Umi en deux points a, a, tels, que tes deux segments x a, xa, fassent une longueur constante (xa -+- xa, = X), le lieu de ces points x est une courbe de l'ordre 6 mm, n'n". X, 11' 111 4 77" 777, 77 II, 11 777, /|77 777 X H mm, n'n". » Il y a deux solutions étrangères dues au point xdeL situé à l'infini. Il reste 6mm,n'n". Donc, etc. » XLII. Si l'on prend, sur deux courbes U,„, UW|, deux points a, a, tels, que l'on puisse mener de ces points à deux combes U"', U"" deux tangentes a 0, a S' faisant une longueur constante (aô -+- aO' = X) : » i° Le lieu du point de rencontre des deux droites aO, n,0' est une courbe d'ordre 2 mm, (m'n" + "m"»' + 2n'n"). X, «' 772 ( 2 7/7" -H 277")/77, 72 U , n 77/ ,( 2 772 -+- 2 72 j 772 X 27777/7, (772' 72" -+- 772" 72' + lll'll"). » 2° La droite aa, enveloppe une courbe de la classe ll'lïin" -h 2 72") 777, 722 P) = °> ,Dx ] (10) (a — ar+{b - P)-=d2, 1 (") [p- -*- q-)o\— i{ap + bq)pt + cf + b2 — d-= o, (12) P-771 — i/t-5.- «d: + p-r = o. a Les équations (8, 11), (9, 10), (12) montrent qu'à une valeur parti- culière de p, correspondent 4'"/^ valeurs de p2. Proposons-nous de cal- culer le nombre des valeurs finies nulles et non nulles du rapport limite ?- = p3 pour p, infini. » Si F(x, y), 'I>(x, j) représentent l'ensemble des termes du plus haut degré des fonctions (1) et (2), en posant liai - = a', lim- = b', lim - = a', fini - = â', ces valeurs sont déterminées par les équations (.3) F(a',b') = o, (.4) *(a',/5') = o, (i5) (a'-a')*+{b'-B')* = o, (16) ^ + ff - 2(a' p + b'q) + {a'Y + {b'y = o, qui donnent évidemment 4"*p. valeurs non nulles du rapport p'2. » Les équations (9, 12), (8, 10), (11) montrent qu'à une valeur parti- culière de p2 correspondent 4 w/ta valeurs de p,. Proposons-nous de cal- culer le nombre des valeurs finies nulles et non nulles du rapport limite - pour p2 infini. » En posant lim- = a', lim - = b'. lim - = «', lim - = B', ces valeurs 1 p, P, P, p. sont déterminées par les équations (18) V(a',b') = o, (.9) *(«', /S') = 0, (20) (rf- «')'•+■(*- F)1 = o, (21) {r-^f)((;iV- zia'P + b'q)^ -f- (rt'j2+ (£')2 = o, » Les équations (19, 22) donnant u.2 valeurs de (a', (3'), dont p. (p. — 1) ( 53. ) sont nulles, il en résulte que les équations (18, 20) donnent 2(j.;m valeurs non nulles de (a, b) et 2inp.([j. — 1) solutions nulles de ces mêmes lettres. Donc, à cause de (21), on a [\[xm valeurs non nulles de p'2 et {\[j.m([i — 1) valeurs nulles. Par suite, conformément au principe de correspondance analylique, l'ordre du lieu est N = 4'"P-2- » II. Ordre de multiplicité de I. — Prenons pour origine un point quel- conque de I, et supposons que Ax -f- Bj soit l'ensemble des termes du premier de l'équation de celte courbe. » Si l'on fait p, = o dans les équations (D2), on voit que, parmi les valeurs correspondantes de p2, il y en a 2fn nulles. Proposons-nous de trouver le nombre des valeurs finies nulles et non nulles du rapport limite-2 pour p, nul. » En posant lim " = a.', lim - = B': observant que, à cause de l'équa- f>. pi tion (10), l'équation (11) peut s'écrire (23) (p2 + q*)p*i — a(fl/j -1- bc/)p, — a- — j52-f- lau 4- sbfi = o, ces valeurs sont données par les équations (24) /{a, 6)=o, (25) Aa'+B/3'=o, (26) a- -+- b2 — d- = o, (27) (ctp + bq) — av! — bfi' = o, (28) [pB — qA)p'3 — a'B + pA = o, qui donnent évidemment im valeurs non nulles du rapport p\. » Si l'on fait p2 = o dans les équations (D2), on voit, en tenant compte de l'équation (23), que, parmi les valeurs correspondantes de p,, il y en a 2171 nulles. Proposons-nous de trouver le nombre des valeurs finies nulles et non nulles du rapport limite - = p\ pour p2 nul. » En posant lim- = a', lim- = 6', ces valeurs sont données par les P' - P» équations (29) J\a, b) = o, (30) Aa'-r-B|S'=o, (3i) a' -+- b1 -

75 i5o • 1.5 76,5 10,00 200 ■ 154 77»° 8,00 PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur un soulèvement sous-marin obseivé clans le (jolfe ciJrta. Lettre de M. J. de Cigaixa à M. le Secrétaire perpétuel. (Renvoi à l'examen de M. Cli. Sainte-Claire Deville.) « Corfoti, le 12/2.4 août 1876. » Confiant dans la bienveillance avec laquelle l'Académie a jadis ac- cueilli mes Rapports sur les éruptions volcaniques de Santorin, j'ai l'hon- neur de vous faire connaître une observation qui vient d'être faite dans la petite baie ou port de Cnrvassarà, dans le golfe d'Arta. » Au mois de novembre 1 847 et au mois de février 1 865, après quelques secousses de tremblement de terre, il sortit du fond de la mer une vapeur sulfureuse très-dense, qui fit périr une grande quantité de poissons et d'autres êtres marins, et rendit la mer laiteuse, jusqu'au port de Prevesa. » Des émanations sulfureuses semblables se produisent encore, surtout lorsque soufflent les vents du midi; mais elles ne sont plus en quantité suffisante pour causer la destruction des poissons. » Les cartes hydrographiques de ce port, qui furent publiées avant l'année 1847. donnent 8 brasses de fond à la localité dans laquelle ont eu lieu les émanations. Or, il y a quatre ou cinq mois, se trouvant en station en ce point, M. le lieutenant du vaisseau Andréas, A. Miaulis, a sondé le port; il a pu observer que, au point où se produisent les émanations, il existe un soulèvement du sol ayant la forme d'un cône dont la circonfé- rence avait 3oo brasses, dont le sommet arrivait jusqu'à 2 brasses 4 pieds anglais au-dessous de la superficie de la mer, ce qui donne un soulève- ment de 32 pieds. » En déterminant la température de la mer en plusieurs endroits, on n'a trouvé aucun accroissement sensible. (535 ) » On a observé que les objets immergés en ce point et abandonnés pen- dant quelques jours se couvrent d'une légère couche de soufre. » L'examen du fond a montré que tout le port est formé de limon, tandis que la partie soulevée consiste en coquilles très-petites et tout à fait différentes de celles qu'on rencontre dans la Méditerranée, d'après M. Miaulis. d N'est-ce pas là un banc de coquilles par exhaussement? Il reste à exa- miner quelles sont ces coquilles : si ce sont des coquilles marines ou d'eau douce, et à quelle époque géologique elles appartiennent. Si je réussis, comme je l'espère, à en obtenir une certaine quantité, je me ferai un devoir d'en transmettre une partie à l'Académie. » viticulture. — Observation de vignes américaines attaquées par le Phyl- loxéra, dans les enviions de Stuttgart. Lettre de M. J.-B. Schxhtzi.er à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Lausanne, 25 août 187G. » M. Nôrdlinger, professeur à l'Académie de Hohenheim (Wurtemberg), me communique les faits suivants, qui ont peut-être quelque intérêt. » Le 5 et le G juillet 1876, on a découvert, dans les environs de Stutt- gart, trois centres d'envahissement du Phylloxéra : deux dans la villa royale de la Wilhelma, un troisième dans la villa royale de Berg. Les vignes infestées sont toutes d'origine américaine. Elles ont été importées depuis douze à treize ans, soit directement d'Amérique, soit de France. Le Phyl- loxéra habite les racines et surtout les radicelles de ces vignes; il produit les mêmes nodosités que sur les vignes d'Europe. » Comme une partie des viticulteurs français voient le salut des vignes françaises dans l'emploi des vignes américaines comme porte-greffes, il n'est pas sans intérêt de citer les cépages américains dont les radicelles sont attaquées par le Phylloxéra en Wurtemberg : » Bullis, Casawba, Conçoit!, Delaware, Diana, Hartford prolific, Lasca, Ribekke, Rod- gers hybrid, To Kalov. » Des plants d'Isabelle, dont les radicelles étaient entremêlées avec celles du Concord, couvertes de Phylloxéras, étaient parfaitement exempts du terrible insecte. C.U., 1876, a" Semestre. (T. LXXXIII, K" 10.) ^9 ( 536 ) » D'après les derniers rapports que j'ai reçus de Genève, aucune trace de Phylloxéra n'a été trouvée ni dans les vignes détruites et désinfectées, l'été et l'hiver passés, ni dans les vignes voisines (i). » M. H. Bosset, M. Crolas, M. P. Lafaye, M. E. Bastide, M. F. Paul, M. Memdier, adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. V. Didelot adresse, à l'appui de son travail sur les falsifications des vins, un échantillon de fulmi-coton coloré avec un vin contenant de la fuchsine. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) CORRESPONDANCE. Mrae Vve F. Garxier adresse à l'Académie l'expression de sa reconnais- sance, pour l'appui que lui ont prêté ses Membres auprès de M. le Mi- nistre de l'Instruction. Une pension vient de lui être accordée, en con- sidération des services rendus à la Science et au pays par feu Francis Garnier, son mari. astronomie. — Observations de la planète (1G6). Lettre de M. Petfrs à M. Le Verrier. « Clinton, Oneiila Co., N.-Y., 20 août 1876. » Un jour après avoir mis à la poste ma dernière lettre, je trouvais une autre petite planète encore inconnue, dont voici les positions obtenues: Temps moyen Ascension droite log. f. Déclinaison loj;. f- 1870. dellatnilton-Coll. apparente. parall. apparente. parait. h m s li 111 s o » „ Août i5 12. o. o ?.i .3?.. i5,oo » — 19. 5. 0,0 » » 16 12. 27. 2 21. 3i. 24,3o 0,07! — 19.15.16,1 0,895 » 17 ii. 46. 24 21. 3o. 36, 06 9,o'° — 19.25. 4>° 0î^9^ » Dans le premier soir, le ciel s'est couvert, ne permettant pas de me- sures exactes. La planète est de 1 ic, 3 grandeur. » (1) Ce qu'il y a île frappant dans les faits mentionnés plus liant, c'est que le Phylloxéra est resté confiné dans les villas royales et n'a pas même atteint les vignobles qui se trouvent à 1 kilomètre de distance. La vie aérienne diminue évidemment à mesure qu'on s'avance vers le Nord. ( 537 ) ASTRONOMIE, — Découverte de la planète (167). Dépêche transmise le 29 août 187G, par M. Joseph Henry, à Washington, présentée par M. Le Verrier. « La planète (167) a été découverte par M. Peters, à Clinton, qui adresse l'observation suivante : Ascension droite 2ih S']"' Déclinaison — 1 i°3o' Mouvement vers le sud. » La planète est de 12e grandeur. » GÉOMÉTRIE. — Sur les caractéristiques des systèmes des coniques. Note de M. Halphen. « Pour un grand nombre de cas particuliers, M. Cliasles a découvert et démontré la proposition suivante : » Soient, dans un système plan de coniques, u. le nombre de ces courbes qui passent par un point, et v le nombre de celles qui touchent une droite : le nombre des coniques du système qui satisfont à une condition quelconque, indé- pendante de ce système, est ap. -+- |3v, les nombres a et fi ne dépendant que de la condition considérée. » On a été conduit à supposer ce théorème entièrement général (*); cette extension n'est pas légitime, et je vais tout d'abord le montrer par un exemple. » Je désigne par K la condition, pour une conique, d'intercepter sur une droite un segment qui soit dans un rapport donné avec le sinus de l'angle sous lequel cette conique est vue d'un point (**). » Je considère, d'autre part, deux systèmes : » i° S, composé des coniques tangentes à une courbe donnée en deux points donnés; » 20 S', composé des coniques ayant, avec une courbe donnée, en un (*) On a racine tenté de le démontrer. Les démonstrations sont inexactes par suite de l'omission que je signale plus loin. (**) J'emploie, pour en abréger l'énoncé, une condition non projective. Il n'y a aucune difficulté à la mettre sous forme projective. 69 . ( 538 ) point donné, des contacts du troisième ordre. C'e.-.t, comme on voit, un cas particulier du précédent. » S et S' ont les mêmes caractéristiques : p. = v = I. » Désignant par N(S, K) le nombre des coniques d'un système S, qui satisfont à une condition K, on aurait, si le théorème s'appliquait ici, N(S,K) = N(S',K) = a-f-|3. Or, on trouve aisément N(S,K) = /„ N(S',R) = 3; donc le théorème ne s'applique pas au cas actuel. » Ce fait est dû à une circonstance dont on n'a pas jusqu'à présent tenu un compte suffisant. Les coniques d'un système peuvent présenter trois modes de dégénérescence : i° le point avec deux droites passant en ce point; 2° la droite avec deux points situés sur cette droite; 3° la droite avec un seul point situé sur cette droite. Les deux premiers modes sont corrélatifs l'un de l'autre, le troisième est corrélatif de lui-même. C'est de ce troisième mode qu'on n'a pas suffisamment tenu compte, et c'est parce qu'il se présente dans le système S' que le théorème ne s'applique pas à l'exemple précité. » Dans le cas le plus général, le nombre des coniques d'un système, qui satisfont à une condition, est d'une forme bien plus complexe que dans le théorème ci-dessus. L'énoncé des résultats que j'ai obtenus à ce sujet ne saurait trouver place dans cette Note, et je me contenterai de citer un nouvel exemple qui puisse donner une idée de ces résultats. » Je désigne par L une condition analogue à celle qui a été précédem- ment considérée; elle consistera en ce que la miime puissance du segment intercepté par la conique sur une droite soit dans un rapport donné avec la n''m° puissance du sinus de l'angle sous lequel cette conique est vue d'un point. Les nombres m, n seront entiers et positifs. Je considère, d'autre part, le système - formé par les coniques ayant des contacts du quatrième ordre avec la courbe bien connue dont l'équation en coordonnées homo- gènes est p et (/ étant des entiers positifs et premiers entre eux. Les caractéristiques île 2i sont p. = v = 2(/;-Wy). » En combinant la condition h et le système 1 et supposant p < q, on ("9) trouve 7 ^ " 2° Si ?<£% N(2,L) = 2(h4-2 7h)(/>H-?). » Si, au contraire, on combinait la condition L avec un système A ne contenant pas le troisième mode de dégénérescence, le théorème précité s'appliquerait, et l'on aurait N(A,L) = 2 (mp -+- nv). , Si l'on faisait, à tort, l'application de cette dernière formule au système 2, on trouverait, pour N(2, L), le nombre 4("2 + n){p + 7)> ,Hul ne s'ac- corde avec aucun des précédents. » analyse. — Théorie nouvelle des nombres de Bernoulli el d'Euler; par M. E. Lucas. « 1 . Si l'on fait /(■* ■+■ 0 -/(■*) = A0«" + A, x"-' + . . . 4- A„, S#J = i" + 2." ■+■ 3" + .. . + (.r - i)", on obtient, en remplaçant successivement oc par i, a, 3, ... (.r — i) dans la première équation, et en ajoutant, la formule symbolique (0 /(*)-/fo=/(s + o-y(s), dans laquelle on remplacera, après le développement du second membre, les exposants de S par des indices, et S0 par x — i . » 2. On peut poser, symboliquement, la formule (2) nS„_( = (x + B)»-B», dans laquelle on remplacera, après le développement du second membre, les exposants de B par des indices, et B0 par /. Les coefficients B repré- sentent, avec une légère modification de l'indice, les nombres de Ber- noulli. On voit d'ailleurs immédiatement, au moyen de la formule (i), qu'ils ne varient pas lorsque l'on augmente l'indice de S d'une unité. » 3. Si, dans la formule (a), on remplace x par oc -+- i, on obtient ( 54o ) l'identité (3) n x"~{ = (x 4- 13 H- i )" — (x -+- B)", et, par suite, plus généralement, l'identité (4) f'ipc) =/(* + B + i) -/(as + B), dans laquelle _/ désigne une fonction quelconque. En faisant successive- ment x égal à o, ±i, ±a, ±4-, ... dans la formule (3), on retrouve, sans exception, toutes les relations connues servant au calcul des nombres deBernoulli. En remplaçant dans l'équation (4) la fonction/par chacune des fonctions dont la différence est simple, comme la factorielle, l'expo- nentielle, le sinus, etc., on trouve toutes les formules dont le développe- ment contient les nombres de Bernoulli, et beaucoup d'autres formules nouvelles. » 4. En désignant par Ar la différence d'une fonction pour l'accroisse- ment de x égal à l'unité, la relation (4) peut s'écrire, par l'introduction d'une autre variable, sous la forme %^=A,/(* + B,/.., et, en appliquant cette formule à la fonction kxJ{x,y), on a de même ^l = A;y(^B)r + B'), et encore » Dans le développement symbolique du second membre, on ne doit pas réduire les B avec les B' et avec les B" ; mais ces formules donnent des rela- tions entre les produits deux à deux, trois à trois, etc., des nombres de Bernoulli. La formule de M. Le Paige, donnée dans les Bulletins de l'Aca- démie de Belgique, mai 1876, s'obtient en supposant simplement J{x, y) = x'" y". » 5. La formule (1) peut aussi être généralisée, et l'on a ainsi, pour la fonction / x, y, 2), la formule (6) A>^ .... : J o, o, 0; = M^,,,_J{5, S', S"). s On peut aussi exprimer les produits B,„U„ 'v ct Sw'v'v eu fonction ( 54.1 ) linéaire des B et des S; on retrouvera ainsi comme cas particulier la for- mule 2 O o — -— 0 « Voici comment cette observation s'y trouve exposée : « Tous ceux qui ont quelque connaissance de ces instruments [les fusils el 1rs pistolets pneumatiques) savent qu'on y introduit par force, et qu'on y comprime l'air, au moyen d'une seringue ou pompe en métal, qu'on y visse fortement. Cette petite pompe (séparée du pistolet à vent, ou de tout autre instrument dans lequel on pourrait l'employer à com- primer l'air) est percée à son extrémité d'un trou ayant environ une minute d'once (3mm, •j environ) de diamètre, qui est destiné à laisser passer l'air de l'intérieur de la pompe a l'in- térieur du récipient. Si l'on vient à boucher ce trou avant de pousser le piston, toute la masse d'air, qui occupait d'abord la capacité de la pompe, se condense à l'endroit où est le trou bouché. Ce même air reviendrait à sa dilatation initiale si l'on ramenait le piston en arrière. » Pendant que, après avoir bouché le trou avec un morceau de bois introduit avec assez de force, on faisait des expériences sur la compression de l'air, on remarqua qu'après quelques coups de piston il sortait de la pompe une odeur de bois brûlé. Ayant retiré alors le bouchon, on en trouva carbonisée la partie qui était dans le trou. L'observation fut répétée en donnant un plus grand nombre de coups de piston, et l'air comprimé au bout de la pompe ne tarda pas à chasser violemment l'obturateur, avec une forte explosion et avec accompagnement de vives étincelles. Le bouchon avait été fendu dans toute sa longueur, et brûlé beaucoup plus avant (pie la première fois. La partie brûlée pénétrait ironiquement dans le bois, sur une longueur d'environ deux minutes d'once !■;""", f\ h peu près), sans atteindre cependant la surface extérieure du bois, qui avait été en contact avec les parois du trou. Cette expérience, répétée plusieurs fois de suite, produisit toujours le même effet, c'est-à-dire qu'après un certain nombre de coups de piston, le bouchon brûlé et fendu fut toujours projeté avec violence, en produisant un grand bruit et de vives étincelles. » On a cependant observé que ces effets s'obtenaient plus facilement avec des bouchons en bois tendre, tel que Valbuccio, le sapin, etc.; moins facilement avec les bois dois. » Il a même été remarqué qu'un morceau d'amadou, attaché à l'extrémité intérieure du bouchon, s'allumait plus facilement encore que le bois. » M. l'abbé Ruffo a imaginé un autre appareil pour pouvoir exécuter plus aisément un grand nombre d'expériences du même genre sur différentes matières et de diverses façons. Nous décrirons une autre fois cet appareil, en rendant compte des observations auxquelles il aura pu donner lieu, » » L'abbé RuITo, conservateur du cahinet de Physique de l'Université de Rome, était un très-habile constructeur d'instruments de précision, dont le céléhre P. Boschovich a fait le plus grand éloge dans son livre : De litte- ( 5/43 ) raria expédiiione per pontificiam dilionem. (Romae, 1755, 1 vol. iu-4°, p. 39). » Le briquet pneumatique avait donc été inventé et décrit dès 1 7 4 5 par l'abbé Augustin Ruffo de Vérone, plus d'un demi-siècle avant qu'un ou- vrier de Saint-Etienne en eût donné l'idée au professeur Mollet, de Lyon, ou que M. Fletcber en eût fait l'expérience devant M. Nicholson. » CHIMIE. — De lu dissociation du bicarbonate de soude à la température de 100 degrés; réponse à M. A. Gautier. Note de M. V. Urbain, présentée par M. Fremy. « Dans une Note sur la décomposition des bicarbonates alcalins sous l'in- Jlucnce de la chaleur et du vide, insérée dans les Comptes rendus du a4 juil- let, M. A. Gautier déclare qu'il ne croit pas avoir besoin de réfuter les cri- tiques formulées par M. Mathieu et moi, en réponse aux objections qu'il avait soulevées au sujet de notre théorie de la coagulation du sang, en qualifiant ces critiques de secondaires. Nous avouons ne partager nullement la manière de voir de M. Gautier sur l'importance de ces critiques, et, re- lativement au phénomène de la coagulation, nous regardons plutôt comme secondaire la question qui fait l'objet de sa dernière Note. Quoi qu'il en soit, puisque l'auteur désire limiter le débat à ce seul point, je demanderai la permission d'v répondre brièvement. » M. Gautier, après avoir observé que 4 grammes de bicarbonate de soude sec ont été décomposés complètement après dix-huit heures de chauffe entre 100 et 1 1 5 degrés, conclut que, lorsqu'on maintient à cette température du plasma sanguin, préalablement desséché, le bicarbonate de soude qu'il renferme doit se décomposer également, fait que nous avons déclaré ne pas avoir lieu. » Les expériences citées par M. Gautier sont parfaitement exactes; mais il est facile de montrer que les conclusions qu'il en tire ne sont nullement applicables au cas dont nous nous occupons, celui d'un mélange de bi- carbonate alcalin et d'un composé albumineux, comme le sérum ou le plasma sanguin. » Pour que du bicarbonate de soude sec puisse se décomposer, il est une condition nécessaire à remplir, antre que celle de le maintenir à une température de 100 degrés. En effet, si l'on place ce sel dans un petit ballon, chauffé à cette température, et qu'à la tubulure de ce ballon on adapte un . II., 1S7G, 2e Semeitrc. (1 LXXXI1I, N« 10.) 7° ( 544 ) tube abducteur plongeant dans de l'eau de baryte, quelque longtemps que l'expérience soit prolongée, on ne constate aucune décomposition sen- sible du sel. Au contraire, la décomposition est très-rapide, si l'on fait passer dans le ballon un courant d'air, ou encore si l'on y fait le vide d'une manière incessante. » Nous nous trouvons donc là en présence d'un phénomène de disso- ciation; et, comme il arrive toujours en pareil cas, la dissociation du com- posé en expérience ne peut se poursuivre et atteindre les limites d'une dé- composition complète qu'à la condition d'enlever le produit gazeux qui prend naissance, ou au moins de ne pas lui laisser acquérir une force élastique égale à la tension de dissociation du composé, tension qui, poul- ie bicarbonate de soude, est, à ioo degrés, d'environ 22 centimètres. » Lorsqu'on fait passer un courant d'air dans un ballon chauffé, conte- nant un bicarbonate alcalin, ou qu'on y fait le vide, comme dans les expé- riences citées plus haut, il est évident que la décomposition du sel doit se produire complètement et rapidement ; il en sera de même encore lorsqu'on chauffera à l'air libre le même sel humide et a fortiori en dissolution, la vapeur aqueuse qui se dégage d'une manière continue emportant l'acide carbonique à mesure de sa production. » La décomposition pourra cependant avoir lieu, mais avec beaucoup plus de lenteur, lorsque le bicarbonate de soude desséché sera chauffé dans un vase ouvert, dans une capsule par exemple; dans ce cas, il y aura élimination de l'acide carbonique, à la faveur des courants d'air qui s'éta- blissent autour du vase chauffé. » Mais on comprend que la dissociation du bicarbonate de soude sera impossible, si ce sel se trouve empâté dans une substance qui puisse former vernis autour de chacun de ses fragments, car alors on se trouve ramené au cas du sel chauffé en vase clos. » L'albumine réalise précisément ces conditions : si l'on ajoute à du bicarbonate de soude une certaine quantité d'une solution d'albumine, ou de gomme, ou encore de sucre, puis, après avoir desséché le produit à la température ordinaire et l'avoir pulvérisé, si on le soumet à l'action de la chaleur, on constate que la décomposition du sel n'a pas lieu. Nous avons opéré cependant dans des conditions bien moins favorables que celles où l'on se trouve placé en agissant sur le plasma; car, dans ce cas, le bicarbo- nate de soude n'entre dans le mélange que pour une bien petite fraction du poids de la substance, tandis que, dans les expériences dont nous par- ( 545 ) Ions, nous n'avons jamais employé qu'un poids d'albumine inférieur au poids du bicarbonate alcalin. » En nous appuyant sur ces résultats, nous croyons donc pouvoir main- tenir, contrairement à l'opinion de M. Gautier, que, si l'on soumet du plasma desséché à la température de ioo degrés, le bicarbonate de soude qu'il renferme n'est pas décomposé. » PHYSIOLOGIE. — Noie sur les phénomènes de la digestion chez la Blatte américaine (Periplaneta americana L.); par M. Plateau. « Lors de notre discussion récente à propos de la digestion des In- sectes (i), M. Jousset de Bellesme et moi étions en désaccord sur un cer- tain nombre de points, dont le principal peut être caractérisé comme suit : J'avais avancé, en m'appuyant sur une longue série d'expériences (2), que les sucs digestifs des insectes sont alcalins ou neutres, jamais acides. M. Jousset prétend le contraire et dit que, chez la Blatte, par exemple, le liquide des ccecums de l'intestin moyen est faiblement acide (3). » La Note actuelle renferme les résultats d'une étude que je viens de faire des phénomènes de la digestion chez la Periplaneta americana. En voici le résumé : » Les aliments avalés s'accumulent dans le jabot et subissent l'action de la sécrétion, le plus souvent alcaline, des glandes salivaires. Là, les substances féculentes sont transformées en glucose; ce premier produit de la digestion est absorbé sur place et ne se rencontre plus dans le reste du tube digestif. » L'appareil valvulaire (gésier), qui ne joue nullement Je rôle d'un organe triturateur, laisse glisser en petite quantité les matières en diges- tion dans l'intestin moyen. » Cette région reçoit le suc sécrété par huit ccecums glandulaires, suc ordinairement alcalin, jamais acide, neutralisant l'acidité que le contenu du jabot a pu acquérir après un long séjour dans cet organe, transfor- (1) Comptes rendus, t. LXXXII, 1876, p. 34<> et 461. (2) Recherches sur les jihénomènes de la digestion chez les Insectes. (Mémoire de l'Aca- démie royale de Belgique, t. XLI, 1 S"j4- ) (3) Recherches expérimentales sur la digestion des Insectes et en particulier de la Blatte. Paris, 1875. 70,. ( 54(3 ) niant les matières albuminoïdes en corps solubles et assimilables, ana- logues aux peptones ( i ), et émulsionnant les graisses. » Enfin, clans l'intestin terminasse réunissent les résidus du travail digestif et la sécrétion des tubes de Malpighi, sécrétion purement urinaire. t> Si l'on rapproche ce résumé de celui de toutes mes recherches pré- cédentes sur l'ensemble des insectes, qui termine mon Mémoire de 1874, on pourra s'assurer que les phénomènes de la digestion de la P. americana ne s'écartent guère des conclusions que j'ai posées alors. Ils les complètent et en sont une confirmation remarquable. » La Notice que j'ai insérée dans le Bulletin de /' Académie de Bel- gique (2) se termine par une réponse détaillée aux objections de mon savant contradicteur. » BOTANIQUE FOSSILE. — Becherchessur les végétaux silicifiés d Autunet de Saint- Etienne. Des Calamodendrées et de leurs affinités botaniques probables. Note de M. B. Renault, présentée par M. Duchartre. « Les Calamités doivent leur nom à la forme de leur tige, qui rappelle celle des Roseaux. En 1829, Ad. Brongniart rapprocha le premier les Cala- mites des Equisétacées, puis plus tard, après les découvertes de Cotta, et les recherches anatomiques d'Unger (3), qui reconnaissaient à certaines Calamités une structure parfaitement ligneuse et bien plus compliquée que celle des Equisétacées, il sépara les Calamités en deux groupes : l'un com- prenant les plantes dont la structure interne s'accordait avec celle des Prèles, et auquel il conservait le nom de Calamités, l'autre renfermant, au contraire, les plantes équiséliformes, il est vrai, mais dont la nature ligneuse de la tige rappelait l'organisation des Dicotylédones gymnospermes; il rejeta, pour ce dernier genre, le nom de Calamilea proposé par Cotta et adopta pour le désigner celui de Calamodendron, comme moins susceptible défaire naître des confusions. » Le Dr Mougeot, en i852 (4), vérifia l'exactitude des recherches (1) L'action de la sécrétion des cœeimis de la Blatte sur les albuminoïdes a été démon- trée par M. Jousset; je suis heureux de confirmer ce résultat, seulement celle sécrétion n'est pas acide. (2) Bulletin de l'Académie royale de Belgit/ue, t. XLI, n° G, p. 1206. (3) Veber Calamiten and Sleinkohlenbildung. Dresde, iitys. » La place des Calamodendron semblait donc définitivement fixée lorsque M. Binney (2) fit connaître des épis trouvés avec des rameaux de Calamodendron (mais non adhérents); ces épis portaient des verli- cilles de sporanges, et il les présenta comme les fructifications de ces végétaux. » Sous l'influence de ces nouvelles recherches et de quelques autres considérations, M. Schimper, dans son ouvrage classique (3), place les Calamodendron dans l'ordre des Calamariées dépendant de la classe des Equisétinées. » Depuis, M. Williamson, dans un Mémoire étendu (4), pense avoir dé- montré que tous les végétaux fossiles connus sous le nom de Calamités sont construits sur un même type, qui ne diffère pas essentiellement des Équisétacées de nos jours, et que la distinction introduite par Ad. Bron- gniart entre les Calamodendion et les Calamités n'a plus de raison d'être et doit être complètement rejetée de la Science. » Loin de moi la prétention de vouloir résoudre une question si con- troversée. En présentant celte Note à l'Académie, je ne désire que lui soumettre quelques faits observés sur de nombreux échantillons de Calamo- dendron recueillis soit à Autun, soit à Saint-Étienne, et qui peuvent appor- ter quelque lumière sur ce sujet intéressant. » Le Muséum possède des échantillons types réunis par MM. Brongniart, de Cotta et le Dr Mougeot; il est donc facile de comparer ces échantillons avec ceux qui ont été recueillis dans diverses localités, et d'arriver à une certitude sur leur détermination. » J'ai repris l'examen des espèces décrites, Calamodendron slriatnm, par Unger, Calamodendron bislrialnm, par Mougeot, et découvert d'autres es- ( 1) Palœontographia, vol. XII, p. 179. (2) Palœontogr. Society. London, 1868-1872. ( 3 ) Traité de Paléontologie végétale. Paris, 1869. (4) On the organisation ofthe Calamités [Philos. Transact. London, 1871]. ( 548 j pèces qui montrent que la famille des Calamodcndrées est plus importante qu'on ne le suppose ( i). » Calamodendron slriatum. — Troncs ligneux articulés, pouvant atteindre ■>. ou 3 décimètres de diamètre; moelle volumineuse, entourée de fais- ceaux ligneux à fibres rayées ou ponctuées; ces fibres sont séparées par des rayons médullaires secondaires, composés d'une, quelquefois deux ran- gées de cellules; ces cellules sont plus bautes que larges. (Cette particula- rité est constante dans toutes les Calamodcndrées que j'ai observées.) » Les faisceaux ligneux sont séparés les uns des autres par des bandes rayonnantes prosencbymateuses qui alternent avec eux. Chacune de ces bandes est diviséeen son milieu par une couche cellulaire parenchymateuse, (rayon primaire) et quelquefois, si elle est large, par trois couches cellu- laires. Les bandes prosencbymateuses se trouvent ainsi partagées en deux ou cinq bandes parallèles et rayonnantes; les fibres sont complètement dépourvues de toute sculpture, sauf quand elles se trouvent en contact avec un rayon médullaire à cellules plus hautes que larges. L'écorce trouvée à l'état de fusain par M. Grand'Eury est fibreuse à une petite distance du bois, cellulaire à la périphérie et cannelée à la surface. La tige des Calamodendron se terminait en pointe à la base, et des articulations qui se continuaient dans le sol partaient des verticilles de racines fortes et fibreuses. Au Treuil, àSaint-Etienneet dansdifférentescarrières desenvirons, on peut constater facilement la présence de tiges de Calamodendron encore debout, et les distinguer des troncs des Calamités qui se terminent assez brusquement par en bas, en se recourbant comme les rhizomes de nos Prèles. De plus, il est rare qu'on ne trouve pas les troncs de Calamités par groupes plus ou moins nombreux, tandis que les Calamodendron sont isolés; et la quantité de houille laissée dans les grès par ces derniers est bien plus grande que celle des Calamités qui avaient la même taille, mais qui étaient fistu- leuses, et recouvertes d'une écorce presque nulle. » Ârlhropitys bistriata. — Tiges cannelées, de i à 2 décimètres; moelle volumineuse, entourée par des faisceaux vascidaires munis d'une lacune aérienne du côté de la moelle; fibres ligneuses rayées, séparées par des rayons médullaires formés de cellules quatre à cinq fois plus hautes que larges. Les faisceaux ligneux sont séparés par des bandés parenchynialeuses, ( 1 ) La plupart des nombreuses préparations qui m'ont été nécessaires et qui demandent une grande habileté ont été exécutées au Muséum, par M. Granjon, attaché a la Paléonto- logie végétale, par MM. Brongniart et Bureau. ( 54g ) tres-étendues dans le sens vertical et formées de trois ou quatre rangées de cellules dans le sens de l'épaisseur. » Écorce formée, en dehors de la couche génératrice : i° d'une couche cellulaire contenant, de distance en distance et en face de chaque faisceau ligneux, des groupes de quatre ou cinq canaux résineux; 2° d'une série de lames fibreuses rayonnantes, verticales, parallèles, séparées entre elles par une couche de tissus cellulaire; 3° extérieurement, d'une couche cellulaire suhéreuse et d'un épidémie qui n'a pas été conservé. » Il est à propos de rappeler que certains Ephedra présentent une écorce très-analogue; d'autres ressemblances permettent de supposer que certaines Calamodendrées ont pu être les ancêtres des Gnétacées actuelles. » M. L. Hugo adresse une nouvelle Note relative à la transformation de la loi de Bode, dont il a déjà entretenu l'Académie. La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance do 21 août 1876. ( SUITE.) Clinica osletrica di Modena. Anno accademico 1 874* 1 875. Lezioni epilogate delprof. C.-F. Macari. Modena, tipogr. Vincenzi, 1 876 ; br. in-8°. Clinica ostetrica di Modena. Anno accademico 1 875-1 776. Lezioni epilo- gate del prof. C.-F. Macari. Modena, tipogr. Vincenzi, 1876; br. in-8°. Sudialcuni minerait Toscani, brevi Nolizie; dal prof. A. d'AcuiARDi. Sans lieu, ni date; br. in-8°. Hoitus botanicus Panormitanus, sive plantœ novœ, vel criticœ quœ in iiorto botanico Panormitano coluntur dcscriptœ et iconibus illustratœ ; auctore Au- guslino Todaro; tomus primus, fasciculus secundus. Panormi, 1876; br. in-folio. Odvraces reçus dans la séance du 28 août 1876. Note sur un nouveau yenre d'Entomoslracé fossile pwvenant du terrain car- bonifère des environs de Saint-Etienne (Palœocypris Edwarsii); par M. Cli. Brojvgniart. Sans lieu, ni dale; br. in-8°. ( 55o ) Traité de Zoologie; par C. Claus, traduit sur In troisième édition alle- mande et annoté par G. M oquin-Tahdoh ; fascicule I. Paris, F. Savy, 1877; in-8°. Recherches sur les fonctions des Champignons; par M. A. Muntz. Paris, Gauthier- Villars, 1876; br. in-8°. (Extrait des Annales de Chimie et de Physique.) Notice abrégée de la vie et des écrits de Louis Lagrange; par A. -M. Vassali- Eandj. Turin, Imprimerie royale, 1871 ; br. in-8°. L'électricité. Revue scientifique illustrée; i,e année, nos 1 à 6. Paris, 1876; 5 liv. in-4°. Monthly r eporl of the Département of Agriculture for July 1876. Washington, government printing office, 1876; br. in-8°. On a method of measuring very small intervais of lime; byM. Robert Sa- bine. Sans lieu ni date; br. in-8°. List of members of the institution of civil cngincers, june 24, 1876. London, printed by W. Clowesand Sons, 1 8 7 G ; br. in-8°. Tables of températures of the sea al différent depths benealh the surface, re- duced and collated from the various observations made between the years 17/19 and 1868, disctissed. Wilh map and sections; by J. Prestwich. London, i8t4; in-4°. (Extrait des Transactions philosophiques de la Société royale.) Esperienze intorno alla compressibililà del ghiaccio. Memoria seconda del prof. G. Bianconi. Bologna, tipi Gamberini e Parmeggiani, 1876; br. in-4°. Gioinale di Scienze naturali ed economiche, publicato per cura del Con- siglio di perfezionamento annesso al R. Istitulo lecnico di Palermo; parle P, Scienze naturali, anno 1875, vol. XI, fasc. I-1V. Palermo, tip. Lao, 1875; in-4°. Memorie délia Società degli spcltroscopisti italiani ; Disp. 7, lnglio 1876. Palermo, tip. Lao, 187G; in-4°. Aslronomische Millheilungen; von Dr Rudolf Wolf; april-juli 1876. Sans lieu, ni date; 2 br. in-8°. Schweizerische meteorologische Bcobachtungcn, october 1875, januar 1876. Sans lieu, ni date; 3 br. in-4°. Astronomische, magnetische und meteorotot/ische Bcobachlugen an der K.-K. Stcrnwarte zu Prag im Jahre 1875 auf ofjenllichc Koslen, herausgegcben von C. Hounstein; 36 Jabrgang. Prag, 187(5; in-4°. Reperloiïum der lilcraiischcn arbeilen ans dem gebiele der reincn und ange- ( 55i ) wandten Malhematik, Originalbericltte der Verfasser, gesammelt und heraus- gegeben von DrLeo Koenigsberger und Dr G. Zevjner; i Band, I, II Heft. Leipzig, Teubner, 1876, 2 liv. in-8°. Sitzungsberichte der mathematisch-physikalischen Classe der K. B. Akademie der Wissenschaflen zu Munchen; 1876, Heft I, Munchen. Straub, 1876; in-8°. Etudes sur les Échinoidés; par S. Loven, Atlas de 53 planches. Stockholm, Norstedt et Soner, 1875; in-4°. Kongliga Svenska vetenskaps-akademiens handlingar; Ny foljd, Elfte bandet, 1872. Stockholm, Norstedt et Soner, 1873-1875; in-/j°. Observations météorologiijiies suédoises, publiées par l'Académie royale des Sciences de Suède, etc.; vol. XV, 2e série, vol. I, 1873. Stockolm, Norstedt et Soner, 1876; in-4°. Ofversigl ofKongl vetenskaps-akademiens for handlingar . Tretiondf andra Ar- gangen, 1875. Stockholm, Norstedt et Soner, 1875-1876; in-8°. Bihang till Kongl- Svenska vetenskaps-akademiens handlingar. Tredje baudet, haftel. Stockholm, Norstedt et Soner, 1875; in-8°. Voyage autour du monde sur la frégate suédoise l'Eugénie, exécuté pendant les années 1 85 1- 1 853 sous le commandement de C.-A. Virgin. Observations scientifiques publiées, par ordre de S. M. le r.oi Oscar Ier, par i Académie royale des Sciences de Stockholm : Physicpie III. Stockholm, Norstedt et fils, 1 858- 1874*, 2 vol. in-4°, en suédois et en français. Becherches sur la syphilis appuyées de tableaux de statistique, tirés des Ar- chives des hôp-itaux de Christiania ; par W. Boeck. Christiania, 1875; in-4°. (Présente par M. le baron Larrey.) EBBATA. (Séance du 21 août 1876. Page 4^9> ''gne 8, au lieu de 100 degrés C, lisez 110 degrés C. Page 49°> ligne 1, au lieu de au moins, lisez ou un peu moins. C. R,, 1876, i" Semestre. (T. LXX.XIII, N° 10.) ( 552 ) Août 1876. Observations météorol 1 in H H < a O O < .5 ë - •a 9 a ■= a THERMOMÈTRES du jardin. ta Ô» S H » ■M • -=al ■ i 1 l! s - O " a H 1 < ? ï O K S i H J * 1 a a m 0 H S> O >■ C O ) [il] ('3) 4 0 n,i O 23,4 O 17,3 0 16,8 0 -2,1 0 17,5 55,6 16,2 O 21,8 O mm 0,9 ")2 mm mm 4,9 2 57>9 !)»' 25,5 17,3 .7.8 -',' 18,5 55,2 18,8 31,4 7.5 54 4,' 9' , 3 5o,? «3,3 27,0 20,2 19,5 0,6 19.2 22,8 '9.» 21,1 io,3 62 1,5 4,9 36 j 4 59,6 10,6 25,4 18,0 19,3 0,4 '9,4 54,4 '9,5 20,6 10,0 63 3,8 536 ' f» Go, 7 .3,6 20,8 '9,7 '9,5 0,6 '9,7 48,4 21,8 21 , 1 9,5 57 4,2 53; 6 63,4 II, a 26,3 18,8 '9,3 o,5 '9.9 55,0 20,4 21, 5 8,2 53 6,9 668 ; 6 1,3 13,3 29,3 20,8 23,1 3,3 22,4 52,7 2,, 5 32,0 9,o 5. 4,7 366 ' 8 58,8 14, 1 3o,5 22,3 23,6 4,8 24 , 0 47,2 24,4 22,5 9,5 47 6,. M 9 56,7 ,7,3 33,6 25,5 25, 1 6,3 25,6 5o,g 2/| , 2 23,2 10,2 48 7,5 258 J 10 59,6 17.4 33,7 23,6 25,2 6,4 25,3 46,0 26,2 24,1 10,4 48 <>, 9 22. | i i 61,2 ■ 4,5 3o ,4 23,5 33,0 3,2 22,1 5o,4 23,3 23,8 8,5 48 7,° 58o ! i 12 57,3 14,1 33,5 23,8 24,5 5,7 25,4 5o,5 26, 1 23,8 9.9 5. 6,6 46. i3 53,2 ,6,7 36,2 26,5 25,0 6,3 26,0 48,7 26,9 2/|,5 10,7 4S 6,2 3a4 ■1 54,5 16,6 32,3 24,5 24,2 5,5 24,8 5,,. 26,0 2'l,9 12,1 57 5,. 323 1 5 51,3 .8,5 33,7 36, 1 25, I 6,4 35,7 35,4 27,9 25,3 i3,6 58 0,0 4,5 488 ■ 6 53,o '9.0 32,5 23,8 24,9 6,3 25,5 4',7 26,4 25,/| '3,9 61 4,9 4i '7 52,3 18,5 35,6 27,' 27,6 9>o 27,6 47,' 29,3 25,8 ",7 47 . 5,6 62? 18 5', ,2 "8,1 26,8 22,5 21 ,0 2,4 21 ,0 2 'l,0 20,7 24,8 16,0 87 8,9 3,3 -1293 '9 5i,5 i8,5 29,' 23,8 2! ,2 2 n 21 ,2 40,0 22, 1 23,7 ■ 5,i S. 10,3 2,0 7» 20 5i,6 i5,i 25,2 20,2 18,4 -0, 1 ■8,4 31, 9 '9,0 23, 1 ■ 3,8 89 '7,4 ',9 8 21 53,3 i5,3 25, I 20,2 18,7 0,3 19,5 29/1 '9>4 21,3 I^.S 9° 11,2 o,7 29 22 53,2 i5,6 25,9 20,8 '9,4 I,' '9,4 38,8 '9,8 21 ,5 .3,8 86 0,0 2,3 1 23 5o,3 <4. ■ iS,i 16,1 1 5 ,6 -2,6 '5,7 ■4,3 .5,3 20,6 n,4 87 5,4 0,8 ' 1 2', 49,9 11,0 '9,5 i5,3 '4,2 -3,9 '4,7 42,7 '5,7 19,2 8,1 70 3,5 66 | a5 5i,7 9,5 '7,5 1 3 , 5 12,7 -5,3 12,8 29,6 '4,o '7,9 7,6 7' 0,7 3,3 188 2G 56,9 7,1 '7,8 12,5 12,7 -5,2 i3,3 28,8 i3,6 16,8 7.6 7' 2.7 i65 27 49,8 11, a 20,3 i5,8 '4.7 -3,' ■4,4 35,4 i5,8 17,0 8,8 72 1,0 3,o Si 2Ï 57,4 '0,9 23,2 16, G •6,4 -«,3 '7,' 43,3 l8,3 '7,5 10,1 ;3 0,0 2,5 ■ 35 '9 5i ,8 '4,9 '9,2 '7.' i5,o -2,6 i5,5 ,3,2 '1,2 '7.7 1 1 ,6 90 8,7 I,' 5s 3o 5i,6 10,4 20,6 i5,5 '5,4 -2,1 |5,2 26,7 '5,9 ■(',9 .0,5 S. 0,4 ',7 2I 3i /,o,8 9,8 .7,8 t3,8 l3,2 -1 J 2 '3,9 28,2 12,2 16,3 S, 2 73 6,7 2,1 B? (6) I.a température normale est déduite de la ce orbe re :lifiée des températures moyennes de soixan te anné es d'ob icrvallon (S) Moyennes des cinq observations. — _ps degi es aclin ométriques sont ramenés à la constatil e solai •e .00. (5) (7) (9)0°) ("M''-') ('3) (16) Moyen les des observa .ions scxboraires. ^^^^5 ( 553 ) FAITES A l'ObSEKVATOIRE DE MONTSOURIS. Août 1876. MAGNÉTISME TEHnESTRE VENTS ■ M < 0 ( moyennes diurnes ). à 20 mèlres. z H a z 0 H u h a a .« 0 •a ( O CQ •a REMARQUES. a 0 0 O a a 0 □ a d ® là « a 0 0 ~ 1 B cO O - (26) 3 I 0 1 17.17,6 G5°33,8 j,o,33o 4,6532 WNW krn 12,0 1,36 SW h Faible rosée le soir. 2 18, 0 34,o 93 '4 65oi ENE 8,2 o,63 n 2 Rosée et brume le matin. 3 >7>9 34,5 9307 6498 sw 21,4 4,3. SW 7 Forte averse vers 3 heures soir. 4 18,2 34,i 9314 GÔ02 svv i3, 1 1 ,6a SW 4 » 5 18,1 34,5 93'2 65 10 NW| W i5,i 2, i5 W 4 H 6 '7.4 34,3 9302 6479 KW 8,2 o,63 SW k 2 B 7 18,4 34,1 g3io 6492 NNW 6,3 0,37 // 1 Brume épaisse le matin. 8 '7,9 34,4 g3i4 65i2 NNE 9.7 0,89 // 1 kl. id. 9 .8,7 34.4 93iC 6617 NE{N 9.o 0,76 SE k T Id. id. 10 17,8 34,4 93'4 65 10 NNE '2.9 ',57 ENE 0 » i; 16,2 34.2 9336 6559 NNE '5,4 2,24 n 0 Légère brume le matin. " i8,3 33,3 9332 6523 variable. 9,' 0,78 n 0 Brume le matin. i3 17,0 3a,9 9328 65oi ene puis WNW 7,6 0,54 WSW 1, I Id. éclairs diiTus dans la soirée. M 17,6 33,5 g3i8 6496 SW 8,4 °>tj7 SE 3 Rares gouttes de pluie vers io11 s.; écl. diffus. iS 17,0 33,4 9326 6509 variable. 5,8 0,32 SSE 5 Gouttesdepluievers3'"s.;écl.dilfustoutelas. 16 18,1 33,i 9333 65 19 NE 5,9 0,33 SSW K 3 Brume le matin; qq. écl. diffusa l'O. vers 9^3. ■7 18,0 33,3 9327 65io ESE 9.9 0,92 SSE 2 Id. éclairs diffus le soir. 18 16,1 33,6 9328 652 2 S 8,3 o,65 SW /, 9 Fort or. de6ll3oa8hj5 m.; viol, averses. Pluie "9 '7.7 33,6 g33o 6526 SSE '2,9 ,,5, SW /, 8 Pluie mat. et soir. [ass. forte, or. loin tain le s. 20 18,1 3i,i 9334 655o S ■7.' 2,76 SW}S 1 Forte pluie dans l'après-midi. 21 18,7 34,2 9337 656i SW 5,5 0,29 SW / 1 Forte pluie le matin. 22 i8,3 34,2 g335 6558 SW 10,7 1,08 SSW /. 7 Pluvieux le matin ; rosée abondante le soir. 23 18,0 33,7 g3 4 2 656o WNW puis NNE 9,6 0,87 wsw ps NNE 8 Pluie le mat.; rosée abond. le soir; qq. éclairs. 34 ■7,3 34,o 9345 6374 NNE '4,6 2,01 N{NE 3 Légère brume le matin; faible rosée le soir. 35 17,8 34,6 9343 65S8 NNW i5,3 2,21 NjNW 5 Pluvieux le malin et l'après-midi. 26 16,8 34.9 9344 6399 W 10,6 i,oG NWJW 9 » '7 '7.8 34,4 9343 658 1 WASW 24 »° 5,43 W 9 Violente averse à u'^p"1 matin. 28 '9.2 34,5 9343 6584 W|SW '3,9 1,82 WNW 8 Rosée assez abondante le matin. 29 3o '7.' 34,5 9344 6588 wsw 20,9 4,12 WSW / 7 Pluie le matin et l'après-midi; rosée le soir. '9.1 35,2 g337 65gi SW 20,6 4.00 SSW 10 Pluvieux le soir. 3i '7.4 35,5 9334 65g3 wsw 37,0 I 2,90 W { SW 6 Forte averse et viol eut coup de venta midi iom. {18, 19) Valeurs déduites des mesures absolues prises sur la fortif cation. (30, 21) Valeurs déduites des mesures absolues faites au pavillon 1 nagnétique. (3 »)(a5) L 3) Vitess e signe W 2s maxim. indiquf 1 : le 3, l'ouest, )Okm,o; conformémen e 27 et le 3o t à la c , 44hn', écision 1; le 3i de la Co , 62hm,5. nfe renée internationale de Vienne. ( 554 ) Moyennes horaires et moyennes mensuelles (Août 18^6). 6hM. 9hM. Midi. 3hS. 6hS. 9>> S. Minait Moyennes. Déclinaison magnétique 170- Inclinaison » 65° - Force magnétique totale.. , Composante horizontale Électricité de tension (1). 4,- i3,3 3-5,D 6548 93j3 13,7 35,7 653o g3o6 106 mm 22,3 33,9 653o 9324 9328 24,2 33,7 65x4 192 mm 170 mm l8,3 33,8 C537 9332 289 16,7 33,8 655o g338 424 mm 754 ,85 744.32 Karomèlre réduit h o° ... 755,09 755,24 754,82 754, 3 1 ;54, 16 Pression de l'air sec 7 44 , 35 ' 44, <2 743, S5 744 ,1 1 744," Tension de la vapeur en millimètres 10,74 11,12, '0,97 10,20 10, o5 10, 53 État hygrométrique So,5 64, 1 1>2,3 47,8 52,5 65,3 00 00 00 Thermomètre du jardin 1 5 , 65 20,09 23 ,75 24,47 23,48 18,91 Thermomètre électrique à 20 mètres iG,4' 19,86 23, 06 20,84 22, g5 19, 75 Degré actinométrique ",99 47, 78 63,78 60,91 16,06 » Thermomètre du sol. Surface i5,66 25, 21 3o,i5 29,68 21, i3 16, g4 » h om, 02 de profondeur. . . 18,29 20,53 24,12 25,09 23,29 2|,°9 « à om,io « (28 jours). 18,41 i8,55 19,88 21,28 21,46 20,75 » à om,20 » ... 21,19 » à ora,3o » .. ■ 21 ,43 » à Im,00 n ... » mm Lldomètre à 1 m, 80 19,1 Pluie moyenne par heure 3, 18 Évaporation moyenne par heure (2) 0,06 Vitesse moy. du vent en kilom. par heure 11,07 n>83 i4,65 Pression moy. du vent en kilog. par mètre carré. i,iG i,3a 2,o3 20,87 20,92 21,47 21,22 21,07 21,18 mm 9,0 3,00 0,11 14,8 4,93 0,24 mm 7-9 2,63 o,3o i5,65 2,3l 22,01 21,44 h mm 10,3 3,43 0,26 i3,g3 i,83 22, 10 21 ,63 mm 8,4 2,80 0,17 1,42 i5,3 34,o 6546 9333 242 mm 754,8l 744,18 10,63 74,6 o 16,81 17,54 D 14,81 '9>73 19,88 2i,84 21 ,65 1 mm 2,7 0,90 0,12 12,24 l,4l 17.17,8 65 . 34 , 1 4,6536 1,9328 i83 mm 754,72 744,iï 10,60 65,0 o '9,67 "9.99 4o,io 20,44 21 ,36 O 19,91 21,49 21,4° t. 72,2 t. 123,7 12,86 i,56 Heures. I*1 matin.. 2 ■ 3 » .. 4 ,. .. 5 ■ .. 6 ., .. 7 ,. .. 8 . y • . 10 » .. 11 » .. Midi Déclinais. Pression. Moyennes horaires Température à s' ■3,7 16,2 16,4 i5,8 ■4,6 i3,3 12,7 «3,4 15,7 18,8 22,0 24,2 mm 754,d3 54>49 54,47 54,6l 54,83 55,o8 55,25 55, 3i 55,25 55,i3 54,99 54,82 iC,3o i5,74 l5,2I ■4,83 '4,99 i5,64 16, 83 18,39 20,09 21,64 22,88 23,75 17,20 16,87 i6,52 16,19 iG, 1 1 16,41 17,21 18,43 19,84 21 ,23 22,32 23,07 Heures. I*1 soir. .. Déclinais. Pression. Température. 3 » 4 ,, 5 » 0 » 7 » 8 » 9 » 10 ■ 11 » Minuit. I7.24,9 24,0 22,3 20,5 19.1 18,3 '7,9 ■7-4 16,7 .5,9 '5,4 i5,3 754,65 54,47 54,3i 5.',, ,5 54,09 54,16 54,35 54,6i 54,85 54,99 54,97 54,82 24,28 24,52 24,47 24, i3 23,47 22,4s 21 ,27 20, o3 .8,9. 18,02 17,34 16,81 23,52 23, 75 23,84 23,79 23, 01 22,95 22, 03 20,91 19,/6 .8,75 18,00 17,53 Thermomètres de l'abri (moyennes du mois.) Des minima i3°,9 Des maxima 260, 4 Moyenne. Thermomètres de la surface du sol. Des minima 120, 3 Des maxima 370, 6 Moyenne. Températures moyennes diurnes par pentades. 1870. Juillet 3o à Août 3. Août 4 à » 8. 19,3 Août g à i3 24,4 20,8 « l4 à 18 24,6 Août 19 à 23. >• 24 à 28. 20°, 2 25°, 0 '8,7 14.' (1) Unité Je tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daniell pris égal ù 28700. (7) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. — (3) Les journées des 16, 17 et 18 exceptées. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI II SEPTEMBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DKS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIRURGIE. — De la trépanation préventive, dans les fractures avec déplacement d'esquilles de la table interne ou vitrée du crâne ; par M. C. Sédillot. « Nos précédentes Communications (i) sur les fractures de la table interne ou vitrée du crâne, avec déplacement d'esquilles, ont montré que la trépanation était l'unique moyen de prévenir des complications inévita- bles et presque toujours mortelles. » La Chirurgie tend manifestement (a) à revenir sur ce sujet aux pré- ceptes hippocratiqu.es; mais l'opinion contraire compte encore tant de par- tisans et la question est si importante, qu'il importe d'en poursuivre les démonstrations. » Les fractures vitrées avec esquilles soulèvent donc un problème de diagnostic, auquel la vie des blessés est attachée. Les cent-six observa- tions que nous présentons ne laissent aucun doute à cet égard. Quatre- vingt-neuf, extrêmement remarquables, à tous les points de vue, nous ont (i) Comptes rendus Au 12 octobre et 16 novembre 1 8^4? '• LXXIX. (a) Lecouest, Tiaité de chirurgie d'armée, 2° éclit.; Paris, 1873. C. K., 1873. î" Semestre. (T. LXXXI1I, S° II.) 72 ( 556 ) été communiquées par M. le D1 J. Chauvel, médecin-major, professeur à l'École militaire du Val-de-Grâce, et sont tirées de sa traduction, encore inédite, de l'histoire chirurgicale de la guerre de la sécession améri- caine (i). Dix-sept, recueillies en France, ont été publiées depuis 1869 par MM. les professeurs E. Bceckel et Gross, et les Drs J. Bceckel, Cochu, Schalck, et par moi dans la Gazette médicale de Strasbourg, dont le rédac- teur en chef actuel, M. le D1 Jules Bceckel, s'est rallié, depuis plusieurs années, à la défense de la trépanation préventive (2). Sur ces cent-six blessés, soixanle-dix-sept furent trépanés; vingt-neuf ne le furent pas. Neuf trépanations furent préventives, c'est-à-dire pratiquées, avant l'appa- rition d'accidents primitifs ou consécutifs, dès le premier jour. Soixante- huit curatives eurent pour but de remédier à des complications graves, telles que paralysies, perte de connaissance, convulsions, coma. Parmi elles, vingt et une hâtives furent faites dans les cinq premiers jours de la bles- sure; quarante-sept tardives, à partir de ce moment. Dans le nombre de cent-six blessés, la table externe du crâne fut trouvée vingt et une fois sans fracture, et, comme la plupart des malades présentèrent d'abord peu d'ac- cidents, on jugea souvent leurs blessures légères. » Les proportions de la mortalité offrent le moyen d'apprécier, avec une assez grande précision, les inconvénients et les avantages des trai- tements mis en usage. Les chirurgiens qui, par crainte des dangers de la trépanation, attendent l'apparition de complications menaçantes pour re- courir à cette opération auraient dû sauver un plus grand nombre de bles- sés. Il n'en fut rien et le tableau suivant en fournit la preuve. Sur lesviuat- neuj blessés atteints de fractures vitrées, avec esquilles, non trépanés, on compta un guéri et vingt-huit morts; sur les soixante-dix -sept trépanés, vingt-neuf guéris, quarante-huit morts; neuf trépanations préventives donnèrent six guéris, trois morts; soixante-huit trépanations curatives, vingt-quatre guéris, quarante-quatre morts; vingt et une hâtives, huit guéris, treize morts; qua- ranle-sepl tardives, quinze guéris, trente-deux morts. » Ces résultats sont la confirmation des faits et des préceptes exposés dans nos précédentes Communications. » La mortalité lut proportionnelle aux retards apportés à l'application du trépan; on sauva les deux tiers des opérés par la trépanation préventive; (1) The médical 11 ml chirurgical history of the ivar of the rébellion (1861- 1 865). Part first. Surgical volume. Washington, 1870. (2J Dr Jules Boeckel, De la trépanation dans les plaies de tête; Paris, 1873. ( 557 ) plus du tiers par la trépanation hâtive; moins du tiers par la trépanation tardive et seulement un sur vingt-neuf dans les cas où l'on n'eut pas re- cours au trépan. » Le fait dominant est la mortalité presque inévitable des fractures vitrées, avec esquilles dont on n'opère pas l'extraction. Un seul blessé sur vingt-neuf non trépanés fut sauvé, et encore fut-il réformé le hui- tième mois de sa blessure pour vertiges et incapacité absolue de travail. On comprend dès lors l'importance du diagnostic. Quand la table externe du crâne n'est pas fracturée et qu'il n'existe pas d'accidents, aucun chi- rurgien n'a jamais conseillé la trépanation. Quesnay (i), un des pre- miers, a signalé la gravité des contusions du crâne, par armes à feu, mais il attendait les complications pour intervenir. La difficulté de reconnaître une fracture isolée de la lame vitrée semblait insurmontable. La Chirurgie trouvera peut-être dans l'auscultation par percussion un moyen de dia- gnostic et de progrès. Le D1 Obis, dans un Mémoire spécial comprenant vingt observations de fractures vitrées sans solution de continuité de la table externe du crâne, observations traduites par M. le professeur Chauvel et que nous avons utilisées, a cité à ce sujet des faits généralement ou- bliés. De la Motte (2) admettait que la résonnance du crâne pouvait in- diquer les fractures isolées de la table vitrée. Athalen, de Besançon, avait fondé la même opinion sur une observation recueillie en 1746. n Stromever, après avoir dit que Lan franc et A. Paré n'ignoraient pas ce moyen d'ex- ploration, a raconté que, dans un cas où il n'existait qu'une fissure à peine perceptible de la table externe du crâne, il avait constaté sûrement, parla percussion avec un stylet d'argent, l'étendue de la séparation de la lame vitrée et, après la mort du blessé atteint de pyo- hémie, un. grand nombre de jeunes chirurgiens avaient reconnu l'exactitude de son dia- gnostic. » » Il est surprenant de voir l'ingénieux et inventif Stromever s'applaudir de l'ignorance où sont restés les chirurgiens de ces résultats. Sans cela, dit-il, beaucoup d'entre eux auraient pratiqué la trépanation, qui eût entraîné la mort, tandis que les antiphlogistiques sont un moyen très-supé- rieur de traitement. Qu'aurait fait le trépan, ajonte-t-il, contre un abcès métastatique du foie? Nous répondrons que cette opération était le seul moyen de prévenir la pyohémie, tandis que dix saignées et le ptyalisme (1) Quesnay, Du trépan dans les cas douteux (Mémoires de l'académie royale de Chi- rurgie, t. Pr). (2J De la Motte, Observations de Chirurgie, t. II, p. 3o3 ; Paris, 1771. 7-2.. ( 558 ) mercuriel restèrent sans aucune efficacité. M. le professeur Dolbean et M. le Dr Féliset ont confirmé l'exactitude de ce procédé d'auscultation. » Un avantage de la réhabilitation du trépan sera le retour de la Chirurgie aux règles posées par les grands maîtres de l'art de tous les temps et universellement adoptées. Il a fallu le spectacle des affreuses mortalités des localités infectieuses et des hôpitaux contaminés pour faire proscrire l'exploration des blessures, dont le siège, la nature, les complications jettent une si vive lumière sur le traitement à y apporter. L'abstention préconisée dans les fractures du crâne par Desault, Gama, Stromeyer, etc., n'est qu'un aveu d'impuissance et de désespoir et ne sau- rait être élevée au rang de doctrine, en dehors de circonstances fatales et passagères où ce n'est plus à la Chirurgie qu'il faut faire appel, mais à l'hygiène. « Nous avons proposé, dans les cas de doute et d'hésitation, au sujet de la réalité d'une fracture vitrée, de recourir à la trépanation explorative, que M. le D1 Gross, professeur agrégé de la Faculté de Médecine de Nancy, a pratiquée dans de très-mauvaises conditions de salubrité. Cette opération était faite pour la première fois et sera certainement re- nouvelée. t> Première observation (i). — Plaie du pariétal droit par un éclat d'obus. Fracture sans enfoncement de l'os. Trépanation préventive et explorative. La table interne trouvée sans fracture est laissée en place. L'état général reste satisfaisant pendant les dix premiers jours, puis accidents de pyohémie et mort le vingt-deuxième jour. Pachy méningite supputée de la dure-mère, longeant le sinus longitudinal supérieur jusque vers le sinus latéral. Abcès pulmonaires métastatiques multiples. » On a écrit que l'issue malheureuse de cette opération devait être attri- buée à la mise à nu du diploé et qu'il fallait l'exclure des cadres de l'ex- ploration chirurgicale; voici quelques-uns des motifs qui nous empêchent d'accepter ce jugement. La plaie produite par un éclat d'obus était essen- tiellement conluse et les blessures de ce genre sont très-souvent compli- quées de pyobémies mortelles, avec ou sans trépan. L'état suppuré de la dure-mère montrait qu'elle avait été atteinte de contusion indirecte et la mise à nu du diploé n'entraîne pas habituellement d'accidents, comme on le voit dans les excisions superficielles du crâne par coups de sabre. L'ablation par l'arrachement chirurgical d'une rondelle osseuse de la table externe fracturée ne cause pas la contusion du diploé, divisé et mis à nu, dans (i) Gross, Notice sur l'hâoltal civil pendant le siège [Gazette médicale de Strasbourg), v à59 ) lotîtes les applications du trépan. On est dès lors autorisé à ne pas attribuer la mort à l'exploration pratiquée, puisque la blessure en elle-même était assez grave pour entraîner des complications mortelles. Un seul cas d'in- succès ne suffit pas à résoudre une question aussi importante, et, s'il était vrai que la mise à nu du diploé a la gravité qu'on suppose, on pourrait encore conjurer les accidents par un pansement antiseptique. C'est donc une élude à continuer. » Les complications des fractures vitrées, le temps écoulé depuis la bles- sure, les milieux et le degré de vitalité des malades ont une grande influence sur l'état des malades, qui succombent vite ou résistent d'une manière sur- prenante à des lésions presque identiques. On s'est beaucoup occupé des dangers des abcès intra-craniens sans issue du pus et des accidents déter- minés par la présence des esquilles et par de simples contusions du crâne. Nous signalerons sous ces différents rapports quelques observations remar- quables qui représentent assez exactement toutes les autres. » Deuxième observation (quatrième du Dv Obis). — Plaie à l'occiput par balle conique, inscrite le dixième jour à l'hôpital sous ce titre : plaie légère du cuir chevelu. Deux mois après, accidents cérébraux graves. Mort. A l'autopsie, table externe du crâne non fracturée, esquille vitrée ayant traversé la dure-mère, inflammation et ramollissement du tissu cé- rébral. » Troisième observation (dixième du Dr Obis). — Plaie du cuir chevelu, au sommet du pariétal droit, par une balle de fusil. Blessure jugée de peu d'importance. Aucun accident pendant vingt-quatre jours, puis coma, mort. Table externe nécrosée sans fracture. Esquilles étoilées et déprimées de la table vitrée. Vaste abcès sous la dure-mère ayant perforé la faux du cerveau et envahi l'hémisphère opposé. » Quatrième observation (quatorzième du Dr Obis). — Dénudation du frontal gauche sans fracture, par une balle conique. Aucun accident pendant seize jours; puis frissons, para- lysie, stupeur. Mort dix jours plus tard. Table externe non fracturée, mais baignée de pus, Table vitrée brisée sans dépression. Dure-mère noirâtre et purulente. Inflammation des mé- ninges et des lobes cérébraux antérieurs. Abcès métasta tiques du foie et des poumons. « Cinquième observation (vingtième du Dr Obis). — Plaie à la partie postérieure du pa- riétal droit, par une balle conique, sans fracture de la table externe. Divers accidents attri- bués à une fièvre paludéenne. Extrême faiblesse. Extraction de la portion contuse du crâne, devenue mobile le quatrième mois. Table interne fracturée et déprimée encore adhérente. Guérison le sixième mois. Reformé le huitième, pour vertiges et incapacité de travail. » Sixième observation (i). — Fracture du pariétal gauche par coup de marteau. Enfon- cement de 5 millimètres. Pas d'accidents primitifs. Trépanation préventive par M. le profes- seur E. Bœckel douze heures plus tard. Extraction de deux esquilles détachées de la table vitrée. Guérison au bout de six semaines. (i) Mémoire du Dr Jules Bveekel, loco citalo, p. 4ç). ( 56o ) » Septième observation (i i. — Fracture du frontal par coup de pied de cheval. Enfon- cement de j millimètres. Aucun accident primitif. Trépanation préventive, par M. le Dr J. Bœckel, une heure après la blessure. Extraction de deux longues esquilles déplacées delà table vitrée. Guérison en un mois. » Huitième observation (2). — Fracture du frontal avec enfoncement de 5 à 7 millimètres environ, sans autres accidents qu'un évanouissement de quelques instants et quelques envies de vomir. Trépanation préventive le deuxième jour, par suite du refus du blessé de se laisser opérer plus tôt. Extraction de quinze à vingt esquilles vitrées dont quelques-unes ont i5 millimètres de longueur. La dure-mère a été déchirée et ouverte. Pansement simple avec un sindon enduit de cérat. La plaie osseuse, fort irrégulière, a 5 centimètres carrés. Guérison rapide. Le blessé, qui est conducteur d'omnibus, reprend son service au bout de moins de deux mois. » Neuvième observation (3). — Fracture et nécrose de la table vitrée du frontal par une balle, sans fracture ni enfoncement de la table externe. Aucun accident primitif grave pen- dant dix-neuf jours, puis symptômes cérébraux annonçant une mort prochaine. Trépa- nation eurative et tard/velc vingt-quatrième jour de la blessure. Extraction d'un large frag- ment déplacé de la table vitrée. Ponction de la dure-mère, à la recherche d'un abcès; pus mêlé à des débris de matière cérébrale ramollie, lancé à plus de trois pieds de distance. Mort quelques jours plus tard. Abcès du lobe antérieur du cerveau et les ventricules laté- raux remplis de pus. » Dixième observation (4)- — Fracture avec dépression du pariétal droit par une balle. Trépanation eurative le huitième jour. Extraction d'une large esquille vitrée. Écoulement de 3o grammes de pus sanguinolent. Mort deux jours plus tard sans amélioration. Un autre- fragment vitré de | de pouce fut trouvé dans le cerveau. » Onzième observation (5). — Fracture du pariétal gauche, sans enfoncement. Pas d'accidents primitifs. Coma le huitième jour. Trépanation le neuvième. Extraction de quatorze esquilles vitrées, dont une était enfoncée dans la substance cérébrale. Guérison. « Douzième observation (6). — Fracture du frontal droit par une balle de pistolet. Dé- lire. Légère hémiplégie. Trépanation eurative le douzième jour. Extraction de la balle en- gagée dans le crâne et non reconnue et d'un fragment de la table interne enfoncé dans le cerveau. Disparition des accidents. Guérison au bout de deux mois. » L'expérience éclairera, sans aucun doute, quelques-uns des problèmes relatifs au diagnostic, aux indications, aux dangers, aux divers modes de pansement des plaies des fractures vitrées. Nous ne pouvions que signaler (1 1 Mémoire du Dr Jules Bœckel, p. 5i; Paris, i8t3. (2) Mémoire du Dr Se/talc k de Lutzelhouse (Meurthe-et-Moselle) (Gazette médicale de Strasbourg du 1" novembre 1875). (3) Traduction de M. le professeur Chauvel. (4) Idem. (5) Idem. (6) Iden cm . ( 56, ) ici ces questions, et le principal but de cette Communication sera rempli, si nous avons démontré la haute importance et la nécessité du trépan dans les conditions spéciales que nous avons étudiées. » astronomie. — Note sur les planètes intra-mercurielles ; par M. Le Verrier. « Une Lettre de M. Rudolf Wolf, de Zurich, relative à une tache ronde aperçue sur le Soleil le l\ avril dernier, par M. Weber à Peckeloh, a reporté l'attention de l'Académie sur l'existence d'une ou de plusieurs planètes intra-mercurielles. » Dans une seconde Lettre, en date du 6 septembre, M. R. Wolf donne, d'après M. Weber, les détails suivants sur le phénomène constaté le 4 avril : .< Jusqu'à midi, le ciel resta complètement sans nuages. M. Weber, qui observe très-exac- tement les taches du Soleil depuis vingt années, avait comme toujours examiné trois ou quatre fois le disque de l'astre avec la plus grande attention sans y voir ni tache, ni facule. Après midi le ciel secouvrit.il commença à s'éclaircir de nouveau par places entre 4 et 5 heures, et le Soleil se montra pendant vingt à vingt-cinq minutes. Utilisant aussitôt cet intervalle, M. Weber ne vit pas de facule, quoiqu'il eût promené la lunette sur toute la circonférence du Soleil. Tout à coup un petit disque bien arrondi de 12 secondes d'arc se montra. Il se trouvait à 1 1 secondes de temps du bord oriental et à la même distance au nord de l'équa- teur céleste. L'astronome eut le temps d'examiner de très-près le voisinage de la tache, et nulle part il n'aperçut le plus imperceptible mouvement de facule, nulle part un nuage avoisinant. Seul le petit disque foncé se détachait sur le fond solaire. a Malheureusement le Soleil se couvrit aussitôt et ce fut seulement le 5 au matin qu'il fut possible de reconnaître que le phénomène avait disparu de la surface du Soleil. Et toutefois M. Weber, observateur très-exact et consciencieux, désirerait qu'une constatation de l'ensemble du phénomène eut été effectuée ailleurs. » L'observation de Peckeloh fut faite à 4b25lu du soir, temps moyen de Berlin. » Outre l'exactitude bien connue de M. Weber, ajoute M. Rudolf Wolf, il n'est pas pro- bable que les différences 1820 (Stark et Steinhubel j fév. 12 1859 Lescarbault . mars 26 1876 Weber avril 4 d'où l'on conclut : 1820 à i85y 14287J — 34o X 42 - 02 i85g à 1876 62i9J=i48x42>°2 ne soient des multiples du nombre 42,02 que par un hasard; et peut être quelques autres des taches menlionnées par moi dans mon Handbuch s'expliquent par une planète intra- mercurielle. » ( 562 ) » Un assez grand nombre d'observations de taches sur le Soleil ont en effet été recueillies. Il parait nécessaire d'en discuter le caractère, de si- gnaler celles qui peuvent appartenir aux passages sur le Soleil d'une planète intra-mercurielle, d'en tirer les conclusions auxquelles elles peuvent con- duire quant à présent et d'en déduire les indices propres à guider les astronomes pour les observations futures à entreprendre. » Mais i appelons auparavant les conditions dans lesquelles la question a pris naissance : » Lors de nos premières recherches sur la planète Mercure, nous par- vînmes à cette conclusion qu'il n'était pas possible de représenter les nom- breux passages de la planète sur le disque du Soleil en ne tenant compte que des actions des planètes connues. » Cette difficulté nous arrêta longtemps et ce fut en vain que nous cher- châmes à la faire disparaître en tenant compte de quelque ellipticité dans la masse solaire, de la résistance de l'éther, ou de l'action d'une atmosphère solaire s'étendant jusqu'à Mercure et entraînée dans un mouvement plus ra- pide que la planète. » Nous parvînmes toutefois à reconnaître que toutes les différences signalées disparaissaient à la condition d'augmenter de 38 secondes le mouvement séculaire du périhélie et alors les comparaisons des passages de Mercure acquéraient une exactitude supérieure à celle qu'on avait obtenue jusqu'alors dans les théories astronomiques les plus précises (Comptes rendus, 1809, 2e semestre, p. 379). » Discutant les causes auxquelles on pouvait attribuer cet accroissement du mouvement du périhélie de Mercure, j'ajoutais qu'il serait possible de concevoir une action capable d'imprimer au périhélie de Mercure les 38 se- condes du mouvement séculaire voulu et qui ne produirait dans le système solaire aucun autre effet sensible: « Considérons, est-il dit page 38i, considérons, pour fixer nos idées, une planète qui serait située entre Mercure et le Soleil, et, comme nous n'avons pas remarqué dans le mou- vement du nœud de l'orbite de Mercure une variation pareille à relie du périhélie, imagi- nons que la planète supposée se meuve dans une orbite peu inclinée à celle de Mercure. Admettons même, vu l'indétermination du problème, que l'oi'bite-soit circulaire. » La planète hypothétique devant imprimer au périhélie de Mercure un mouvement séculaire de 38 secondes, il en résulte, entre sa masse et sa distance au Soleil, une relation tille, qu'à mesure qu'on supposera une distance plus petite, la masse augmentera, et inver- sement. Pour une distance un peu inférieure à la moitié de la dislance moyenne de Mercure au Soleil, la niasse cherchée serait égale à celle de Mercure. » » Ce fut dans ces conditions que M. Lescarbaull annonça (Comjiles ren- ( 563 ) dus, i janvier 1860) que, le 26 mars 1859, il avait observé le passage sur le Soleil d'un petit astre se présentant dans des conditions tout à fait pareilles à celles qu'il avait constatées, lors du passage de Mercure du 8 mai i845. » L'examen très-scrupuleux que nous pûmes faire des conditions d'ob- servation de M. Lescarbault ne nous laissa aucun doute sur la réalité de l'observation et du phénomène qu'elle constatait. » Mais serait-il possible d'admettre sans discussion les assez nombreuses observations collectionnées par M. Rudolf Wolf clans son Handbuch fur Astronomie, t. II, p. 327? C'est ce qu'il nous faut maintenant examiner en recourant aux sources originales. La discussion demande à être faite avec attention, et nous aurons l'honneur de la présenter à l'Académie dans la prochaine séance, en l'accompagnant des conclusions qu'on peut tirer de l'ensemble des observations considérées comme appartenant aux passages d'une ou plusieurs planètes. » «. météorologie. — Sur la trombe récente de Coinces, dans le Loiret; par M. Faye. « Quelques savants météorologistes soutiennent que les trombes sont des phénomènes tout à fait exceptionnels dans nos climats, et qu'il n'y a guère à s'en occuper. L'Académie a pu voir, au contraire, par les Commu- nications que j'ai eu l'honneur de lui faire sur la marche et la théorie de ces terribles phénomènes, qu'ils sont, au contraire, assez fréquents. En voici encore un exemple tout récent, dont je trouve le récit dans un journal de ce jour (le Gaulois) : « Orléans, g'1 ,'|Om soir. » Voici de nouveaux détails sur la trombe qui a passé sur Coinces et sur deux communes voisines, Tournoisis et Villamblain, qui ont également été fortement éprouvées. » Cette trombe, formée des vents de nord-ouest au sud-ouest, venait d'Ozoir-le-Breuil, où elle avait renversé un moulin. Elle atteignit d'abord Villamblain, où elle détruisit dix maisons; un vieillard fut écrasé sous les décombres de sa grange; la foudre vint frapper un moulin, qui s'écroula, elle propriétaire eut le bonheur de pouvoir s'échapper. Continuant sa course furieuse, la trombe arrivait sur Tournoisis, où vingt-cinq maisons furent endom- magées. Sur la route, un père de famille, âgé de 28 ans, fut enlevé par la tempête et jeté contre un mur, où il resta aplati, et fut achevé par la chute d'une lucarne de grenier. Enfin l'ouragan arrivait plus terrible encore sur Coinces, où quarante-quatre maisons sur quarante- six étaient atteintes. Tous les bâtiments communaux sont gravement endommagés. » 11 y a eu quelques accidents : plusieurs femmes ont été terrassées; une autre a été en- levée à 3 mètres de terre; un vieillard, engagé sous une grange, a pu être dégagé. C.R.,18^6, 2e Scmesire. (T. LXXXHt, N°ll.) 7^ ( 564 ) » La misère est profonde; le chiffre des pertes dépasse 200000 francs. Le ministre de l'Intérieur a promis d'envoyer des secours. Une souscription a été ouverte. » « Nous applaudissons aux efforts que l'État et les particuliers viennent défaire pour alléger les conséquences de ces désastres; mais ne serait-il pas à propos de comprendre explicitement les trombes parmi les fléaux sur lesquels portent les assurances? Comme elles sont plus rares que la foudre et la grêle, et limitées toujours à des bandes de terrain assez étroites, une faible contribution suffirait pour garantir les propriétaires, non plus contre des accidents de peu d'étendue comme ceux de la foudre, mais contre la destruction totale des plantations, des granges et des maisons d'habitation ». M. H. Resai. fait hommage à l'Académie d'une brochure qu'il vient de publier et qui a pour titre : « Notice sur la machine à détente variable de M. Corliss ». MEMOIRES PRÉSENTÉS. cniMiii ; unuustiuelle. — Procédé 'pour reconnaître les vins colorés artificiellement.. Note de M. L. Lamattina. (Renvoi à l'examen de M. Pasteur.) « C'est surtout la fuchsine qu'on emploie généralement, pour donner aux vins une coloration artificielle. Je crois opportun de soumettre à l'Aca- démie quelques expériences que j'ai faites, il y a plusieurs années, à ce sujet, et que j'ai publiées dans le Journal de Pharmacie et de Chimie, t. XXIII, p. 3q3, et t. XXIV, p. 47. » Pour reconnaître les vins colorés artificiellement, le procédé le plus simple consiste à mêler 100 grammes de vin avec i5 grammes de peroxyde de manganèse grossièrement pulvérisé, à agiter le mélange pendant douze ou quinze minutes et à filtrera travers un double filtre. Si le vin est pur, il passe incolore; si au contraire il conserve sa couleur, c'est qu'il a été coloré artificiellement. Lorsqu'on emploie du peroxyde de manganèse pur, mon procédé s'applique à toutes les substances colorantes introduites artificiellement, y compris la fuchsine. » Mais, si le peroxyde de manganèse est ferrugineux, les acides et les sels du vin dissolvent le fer; la fuchsine, s'il y en a, forme une combinaison ( 565 ) insoluble qui reste sur le filtre. Le liquide filtré prend alors une couleur légèrement jaunâtre, analogue à la teinte des sels de sesquioxyde de fer. Dans ce cas, on traite le peroxyde de manganèse resté sur le filtre, par l'al- cool, qui dissout la fuchsine, tandis que la matière colorante naturelle du vin est insoluble. Si le liquide alcoolique filtré reste coloré en bleu légère- ment violet, on peut supposer la présence de la fuchsine. Si l'on ajoute à ce liquide de l'acide acétique concentré, puis quelques gouttes d'ammoniaque, la couleur de la fuchsine reparait après quelques instants d'agitation. » Donc, toutes les fois que le vin soumis à l'action du peroxyde de man- ganèse et filtré devient jaunâtre, c'est que l'oxyde employé contenait du fer. Dans ce cas, il est indispensable de s'assurer si le vin soumis à l'analyse renferme de la fuchsine, par le moyen indiqué, c'est-à-dire par l'alcool, l'acide acétique et l'ammoniaque. » M. C. Hussox adresse une réponse aux critiques présentées par M. Riller, au sujet de son procédé pour reconnaître la présence de la fuchsine dans les vins. (Renvoi à l'examen de M. Pasteur.) M. A. Thierry, M. Lefèvre-Alarix adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. A. Thomas adresse une Lettre relative au procédé, pour l'enseigne- ment astronomique, qu'il a soumis au jugement de l'Académie. (Commissaires : MM. Faye, d'Abbadie.) M. Poulet adresse, par l'entremise du Ministère de l'Instruction pu- blique, un Mémoire relatif à diverses questions d'hygiène. (Renvoi à la Section de Médecine.) M. «ï. Boue adresse un Mémoire relatif à un calculateur mécanique, à nombre illimité de chiffres en relief. (Commissaires : MM. Morin, Villarceau.) 73.. ( 566 ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Un Mémoire de M. A. Mouchol, intitulé : « La réforme cartésienne étendue aux diverses branches des Mathématiques pures »; 2° Deux Mémoires de M. Ed. Lucas, intitulés « Recherches sur l'Ana- lyse indéterminée et l'Arithmétique de Diophante » et « Sur la théorie des nombres premiers » ; 3° Un Mémoire portant pour titre : « Définition du calcul quotientiel d' Eugène Gounelle », par M. L. Gaussiu. M. le Secrétaire perpétuel, en présentant à l'Académie une brochure de M. F. Plateau, intitulée : « Recherches sur les phénomènes de la digestion et sur la structure de l'appareil digestif chez les Myriapodes de Belgique [Mémoires de l' Académie royale de Belgique, t. XLII; 1876) », donne lec- ture des passages suivants de la Lettre d'envoi : o Ce travail est la suite naturelle de mes Recherches sur les phénomènes de la digestion chez les Insectes ( 1 ) . » Le groupe qui m'a offert anatomiquement le plus de faits nouveaux est le genre Cryptops. Ces animaux se distinguent, en effet, par un intestin buccal extrêmement ample, jouant le rôle du jabot des Coléoptères carnassiers, et par un appareil valvulaire (gésier des auteurs) fort remarquable et ignoré jusqu'à présent chez les Myriapodes; c'est un renfle- ment sphérique ou ellipsoïdal, très-musculeux, garni au dedans de nombreuses soies, et même parfois de pointes épineuses toutes dirigées vers l'œsophage. u En étudiant avec soin l'intestin terminal, on constate, ainsi que M. Gervais l'avait déjà montré pour quelques genres, que les Glomeris sont loin d'être les seuls Myriapodes dont cette portion du canal alimentaire offre des circonvolutions. Une simple courbure, une ou plusieurs anses, existent dans les intestins terminaux des Juins, Gcophilus, Himan- ttiriuni et Cryptops. » La partie physiologique comprend des recherches spéciales sur l'alimentation, sur la façon dont les Uthobies tuent leur proie, enfin sur la digestion proprement dite. Chez les Cryptops, les aliments s'accumulent dans l'intestin buccal spacieux dont j'ai parlé plus haut, y sont retenus par l'appareil valvulaire, et y sont transformés par un liquide digestif sécrété par l'intestin moyen situé au delà. d Chez les autres Myriapodes, les phénomènes digestifs principaux se passent dans l'in- (1) Mémoires de l' Académie tic Belgique, t. XLI; 187 j. (567 ) lestin moyen proprement dit. Le liquide sécrété est neutre, quelquefois légèrement alcalin, chez les Lithobius, Cryptops, Himantarium, Geopkilus, Glomcris. Chez les Juins seuls, il est légèrement acide. Ce liquide émulsionne les graisses et dissout manifestement les sub- stances albuminoïdes. » astronomie. — Sur l'orbite de la planète (127). Note de M. H. Renan, présentée par M. Le Verrier. « Dans les Comptes rendus du mois d'avril 1874, j'ai publié des éléments de la planète (127), déduits des observations de cette planète, effectuées pendant son opposition de 1872- 1873. Ces observations étaient au nombre de neuf, dont sept faites à l'Observatoire de Paris, une à l'Observatoire de Marseille et une à l'Observatoire de Lund. En voici le tableau : Asc. droite appar. Décl. apparente Lieu Temps moyen corrigée corrigée de l'observation. Dates. du lieu. de la parallaxe. de la parallaxe. h m s h in s o , „ Paris 1872, nov. 5 11.47.47 2. i.53,g3 +13.42. 9,9 Marseille » 9 11.23.42 1.58. 20, 23 +i3.34-40>8 Paris » 22 S.i5.56 1.48.29,62 + i3.i6.i5,4 „ » 28 10. 5o. 8 i.45. 3,o3 + i3.n.55,o déc. 23 6.56. 10 1.41-11,57 +i3.36.36,2 » » 26 7.14.23 i.4i-5o,o6 +i3-44-3i,2 „ .; 29 9. 11.53 1.42.43,76 +i3.53.48,i .. 1873, janv. 2 9. 4.29 1.44. i3, 64 + 14. 7.12,6 Lund ■> 22 7.12.47 i.56.5o,38 +15.37. 2,7 » L'éphéméride que j'avais déduite des éléments ainsi obtenus permit de retrouver la planète à son opposition de 1 874 ; et il en fut fait alors cinq observations à l'Observatoire de Paris. » Voici le tableau de ces observations : Asc. droite appar. Décl. apparente Lieu Temps moyen corrigée corrigée de l'observation. Dates. du lieu. de la parallaxe. de la parallaxe. h Paris 1874-, avril 18 9. 8.24 9.52.32,08 +21. 20. 35, 2 „ » 20 10.46. 4 9 '53. 4)^9 +21. 7.53,6 „ „ 21 9.42.4O 9.53.2If27 +21. 1.54,8 „ mai 6 10.57.59 10. o.3o,5g +19 17.39,9 ,. » 8 9-33.23 10. 1.47,89 +19. 2.45,7 » La correction de l'éphéméride publiée dans les Comptes rendus était considérable : elle atteignait — 2m43s en ascension droite, — 16' en dé- clinaison. ( 568 ) » Malheureusement à l'opposition de 1875 la situation défavorable de la planète n'a pas permis d'en effectuer l'observation. » Je me suis proposé, dans ce travail, de calculer, au moyen des qua- torze observations ci-dessus, des éléments aussi approchés que possible de l'orbite de la planète qui permissent de la retrouver avec quelque fa- cilité à sa nouvelle opposition, qui vient d'avoir lieu le 6 septembre 1876. » Voici la marche que j'ai suivie : » Au moyen des deux éphémérides d'opposition, déduites de mon pre- mier système d'éléments, j'ai calculé trois positions normales de la pla- nète; et, en partant de ces trois positions, un nouveau système d'éléments représentant aussi bien l'opposition de 1 872- 1 873 que celle de 1874- Les plus fortes différences entre les positions géocentriques ainsi calculées et les positions observées s'élevaient alors à 3o secondes d'arc. » Les deux éphémérides d'opposition ainsi construites m'ont permis de calculer six positions normales. Positions normales adoptées, rapportées à V ér.liptique et îi l'équino.re moyen de 1870,0. Temps moyen de Berlin. Longitude. Latitude. 1872, nov. 9,5 32.i3.4a,i H— I . -a3 . 4 ' il » 25,5 29.26. 8,9 -4- 2. 3. 5g, 9 déc. 28,5 28 42-35,2 -4-3. o.38,5 1873, janv. 22,5 32.38.33,7 -1-3.26 7,8 18^) avril 20,5 i43. 8.35,6 -+-7 . 46 . 5i ,5 mai 7,5 145.37.26,8 +6.35.33,6 » En appliquant alors la méthode de la variation de deux distances géocentriques, j'ai formé, pour déterminer les corrections à apporter à ces distances, douze équations du premier degré qui, résolues par la méthode des moindres carrés, m'ont fourni les valeurs de ces inconnues. » Il ne me restait plus alors qu'à calcule;- mon nouveau système d'élé- ments et à chercher quel était l'accord entre les positions ainsi calculées et les positions normales. » Voici le résultat de cette comparaison : Obs.-calc. Obs.-calc. 9 en longitude. en latitude. h a 1872, nov. 9,5 — 4<° — °»9 » 25,5 — o , i -2,4 » 28,5 — o,g 1 ,6 1873, janv. 22,5. — 2,{ -t- 7,8 187V, avril 2.o,5 - 2,4 -I- a, 9 mai 7,5 — 9, 1 - 0,7 ( &s ) » Ces différences ne dépassant pas en général la limite des erreurs d'ob- servation, j'ai admis ce système d'éléments comme définitif. Eléments de la planète (127 ). Époque : 1876, sept. 5,5, temps moyen de Berlin. o / Il M0 — 223.47-46,5 Q= 3i.46.37,6 j ct = 122.37.15,0 / Équinoxe moyen de 1880,0. / = 8.i6.4o,3 ) f = 3.46.5o,7 f4 = 775"39I73 logo = o,44°i274 » J'ai alors construit l'éphéméride suivante, qui permettra la recherche de la planète : Ephémétide pour minuit moyen de Paris. Ascension droite Déclinaison 1876. apparente. apparente. Log A. li m s n , „ Sept. i4,5 22.56. 6,27 — 16. 58. 36, 2 0,281029 i5,5 55.i4,y8 — 17. 0.48,8 281732 i6,5 54.24,19 2.52,5 282496 17,5 53.33,97 4-4;»3 283321 i8,5 52.44,37 6.33,3 284203 ig,5 5i.55,46 8.io,3 285i4i 20,5 5 1. 7,28 9.37,9 286139 2i,5 50.19,87 10. 56,i 287192 22,5 49-33, 3o 12. 4'9 2.883oi a3,5 4^-47>^2 i3. 4>2 289461 24,5 4^- 2,87 i3.53,8 290675 25,5. ... 4 7 - T 9 ? J 3 i4-33,8 291937 ■■> MÉTÉOROLOGIE. — Note sur un arc-en-ciel lunaire, observé à la Roche, commune de Saint-Just [Haute-Vienne)', par M. Martin de Brettes. « Ce phénomène a été observé le 2 septembre, à gh5m du soir. Le lieu de l'observation était la terrasse du château de la Roche, commune de Saint-Just (Haute-Vienne), qui est située au sud de *ra Vienne, à environ 80 mètres au-dessus du niveau de l'eau et à environ i5o mètres de cette rivière. Cette rivière coule sensiblement du nord-est au sud-ouest, et dans un lit encaissé entre deux chaînes de collines, dont les versants forte- ment inclinés sont généralement boisés et arrivent jusqu'aux berges. » J^a journée du 2 septembre avait été pluvieuse par intervalles, et assez ( 57o ) chaude : 18 degrés à 2 heures, à l'ombre. La pression barométrique était de ^3 centimètres et le vent nul. » Au coucher du Soleil, la température se refroidit sensiblement; l'air était saturé d'humidité, car il mouillait les habits; le ciel, sans nuages, sauf quelques stratus au couchant; le vent était nul, et la Lune presque pleine brillait d'un vif éclat. Un brouillard épais commençait à s'élever au-dessus des eaux de la Vienne, dont il dessinait nettement le cours. Avant la nuit close, il s'élevait à environ 120 mètres au-dessus du niveau de l'eau, et était beaucoup plus intense à la partie supérieure que vers le sol, car on distinguait encore les arbres et les sinuosités du terrain au delà de la rivière » A 9b5om, l'air était froid et encore plus humide, et le vent nul. Le brouillard sur le sol n'était pas très-intense. Il empêchait la Lune d'éclairer, mais n'empêchait pas de voir cet astre, qui était alors entouré d'une au- réole d'environ 2 degrés de largeur. » Étant sorti, à cette heure, pour observer l'état du ciel, je remarquai avec étonnement un arc lumineux du côté du nord. La position que j'oc- cupais, entre la Lune et le brouillard épais élevé sur la rivière, me fit penser que j'avais devant moi le phénomène rare d'un arc-en-ciel lu- naire, et je l'observai avec soin. Voici le résultat de mes observations : » Direction du centre de l'arc-en-ciel lunaire, nord : Diamètre moyen horizon ial, environ a5° Largeur apparente de l'arc 2 » La couleur de l'arc était vert-jaunâtre, tirant extérieurement sur le rouge et intérieurement sur le violet. Ces couleurs extrêmes étaient peu appa- rentes, et ne devenaient visibles que lorsque l'observateur avait regardé avec attention l'arc-en-ciel pendant quelques instants. » Le demi-diamètre vertical de l'arc-en-ciel paraissait plus grand que l'horizontal; cet arc était un peu elliptique. Cette apparence semblerait avoir pour cause l'obliquité, 45 degrés, de la direction de la rivière, et du brouillard qu'elle avait produit, sur le plan vertical passant par l'obser- vateur et la Lune. » L'arc-en-ciel lunaire paraissait très-rapproché de l'observateur, à quel- ques centaines de mètres, et était dans la direction du nord. Il était en effet très-rapproché, caria dislance approximative de la rivière, dans cette direction, et par conséquent du brouillard situé au-dessus, est de u5o mètres. Mon départ m'a empêché de la mesurer exactement : c'est là une opé- ration longue dans un pays aussi accidenté. ( 57i ) » Cet arc-en-ciel lunaire était enveloppé par un second, distant d'envi- ron 5 degrés; mais on ne distinguait, dans ce second arc, que la couleur vert-jaunâtre, et encore partiellement, et avec attention. » ASTRONOMIE. — Observation de l'éclipsé partielle de Lune du 3 septembre 1 876, faite à l'Observatoire de Toulouse par M. Pebrotin, transmise par M. Tisserand. „. . _ . I . m. de Toulouse. h ni s Diophante entre dans l'ombre à 8.5i .3?. La Hire » 54 • 1 7 Timocharis •> 8 . 5^ . 3i Euler •• g . 2 . o Aristarque » 2.46 Posidonius » 6.16 Linné » 7 -4^ Pythéas » 1 1 . i5 Séleucus sort de l'ombre à i5.2q Pythéas » '7-43 Briggs » 19.28 Euler » 24. 8 Lichtenberg » 26. 1 1 Ménélaûs touche l'ombre â 3o.4i Macrobias entre dans l'ombre à 36.55 Pline touche l'ombre à 3t . 25 Picard entre dans l'ombre à 38.24 La Hire sort de l'ombre à 4°- 9 Timocharis » 9-4^- 7 La place » 1 o . o . 5 1 Bessel » 1 . 36 Picard » 8.21 Macrobias u 9.16 Platon, tangent à l'ombre intérieure 9-5o » » extérieure 10. 12.20 » Les nuages ont fréquemment interrompu ces observations, et ont rendu impossible l'observation du commencement et de la fin de l'é- clipse; dans le cours du phénomène, on a constaté ce fait connu, que la partie de la Lune qui plonge dans le cône d'ombre n'est pas entière- ment dépourvue de lumière; dans le cas actuel, on a vu assez nette- ment la partie du contour qui était dans l'ombre, ainsi que la sur- face éclipsée, surtout la partie voisine de la ligne de séparation de l'ombre. » C R., 1873, 2e Semestre. (T. LXXXI1I, N° il.) 74 ( 57a ) physique. — Note sur le radiomètre; par M. W. Crookes. Extrait d'une Lettre à M. Th. du Moncel. « D ins le cours de ces trois derniers mois, il a été présenté à l'Aca- démie plusieurs Mémoires relatifs à mon radiomètre, dans lesquels la plupart des expériences citées ne sont que la répétition de celles que j'ai faites, depuis quatre ans, pour élucider la question. La description de mes expériences et les résultats que j'ai obtenus ont été communiqués à la Société Royale de Londres; mais, comme la publication des Mémoires lus devant cette Société, dans les Phihsophical Transactions, n'est faite que douze ou dix-huit mois après leur présentation, et que, par convenance, je ne pouvais les communiquera d'autres Sociétés savantes, mes travaux sur cette ouestion n'ont pas été connus, ce qui a laissé un libre cours à l'imagina- tion des savants qui ont écrit sur cette question. Si ces savants avaient lu mes travaux, ils auraient pu se convaincre, non-seulement que j'avais en- trepris toutes les expériences qu'ils rapportent, mais encore que je les avais discutées au point de vue des différentes théories qu'ils ont émises, en faisant pour chacune d'elles la part du pour et du contre. « Mes expériences sur le radiomètre sont presque toutes décrites dans les troisième et quatrième parties de mon Mémoire lu devant la Société Royale, le 10 février 1876. Les première et deuxième parties de ce Mémoire se rapportent aux différentes causes supposées du phénomène. » [/expérience de M. Govi, décrite dans les Comptes rendus «lu 3 juillet 1876, figure dans le Mémoire en question et a été répétée par moi à la soirée de la Société Royale, le 5 avril 1876. » D'un autre côté, les radiomètres décrits par MM. Alvergniat et Gaiffe, dans les Comptes rendus du 24 juillet, ne différent en rien de ceux que j'ai fait construire et qui sont tous décrits dans le Mémoire cité plus haut. Il en est de même de l'expérience de M. Ducrelet, qui fut répétée par moi à l'occasion de ma Communication à l'Institution Royale, faite dans sa séance du 1 1 février. A la soirée de la Société Royale du 5 avril, j'ai montré le radiomètre à turbine qui est également décrit dans mon Mémoire du 10 fé- vrier, ainsi (pie celui dont parle M. de Fonvielle dans les Comptes rendus du i<) juin. » Les causes de la rotation des ailettes dans mon radiomètre ont été diffé- remment interprétées. M. de Fonvielle revient, pour l'expliquer, à la théorie de l'émission. M. Fizeau, dans les Comptes rendus du 29 mai, attribue cette action : i° à une petite élévation de température (par rapport à la tempéra- ( 573) ture du milieu ambiant) acquise par les disques sous l'influence de la lu- mière ; a0 à l'inégalité des pouvoirs d'émission et d'absorption des deux surfaces opposées (noire et polie) de chaque disque; 3° à la présence, dans l'appareil, d'une très-petite quantité d'un fluide élastique. M. Covi, dans sa Communication du 19 juin, s'en réfère aux expériences de Fresnel, que j'ai eu soin de rapporter dans mon Mémoire présenté en décembre i8^3. Il ajoute, il est vrai, que, si les courants thermiques des gaz raréfiés conte- nus dans l'appareil ne suffisent pas pour expliquer les faits observés, on peut en rendre compte encore par les effets de dilatation développés par la chaleur, par les effets de contraction produits par le froid, et par des couches gazeuses que tous les corps retiennent à leur surface, même quand ils sont placés dans un milieu où le vide est absolu. Dans le numéro du 26 juin des Comptes rendus, M. Ledieu base son explication sur une action mécanique de l'éther, qui s'effectuerait perpendiculairement à la direction des rayons de propagation, et non dans cette direction. D'autres enfin attribuent cette action à l'électricité. » Dans mon Mémoire lu devant la Société Royale en avril 1875, j'ai discuté toutes ces théories, et, comme je l'ai déjà dit, j'ai décrit les expé- riences qui en étaient la conséquence. J'ai même montré que, si l'une ou l'nutr *» pÏÏ *J to 3 CJ co 'a a 'â c 2 3 Gfl G, a es C3 es O 3 CJ a. :0 .S a CJ a CJ C P3 Cfi_ u cC O ES pa PC PC C s & v"' „ endro uni. endro aie. 3 •3 2 o T3 H en — * 0 en en en en p^ R 3 3 C 3 Qj *-* ™ 3 .- es a. t; g s •a « § 1 " 3 p. 2 ~ -S "3 3 S i H S 1 1 TI 3 O CJ S = O ~ - a ■— a 2 "5 es 0 B 3 "£ 3 ■-. 3 S- ""' 5 a. rt "3 *r w 1 * < < 0 < < •< b O O U U — . .--— . ■— — , .— — -, — -~ - ■ ■ — , — «. — — _— -, — . , — ■^— ^ -— p- — —■» — [/) tt en en en en cj fD m en e en I 1 u 1 1 , CJ " 1 cj en ~ s fibreuses plus étroite les bandes ligneuses. s fibreuses égales au ies ligneuses. ta • [_ en 5 % « Cl 3 C en « CJ eu en — 3 c g § «S u, en — ' CJ 1 1 •» S (O C _3 Kl "E< -* »| en ~ a a CJ es ■S 1 pq en — cy en l— ' s primaires distinct dus en hauteur. Rayon ndaires à cellules quatr inq fois plus hautes qu es. s primaires distinct dus en hauteur. Rayon ndaires a cellules ui plus hautes que large c CJ H - es a, &. CS CJ P, en U Eri *3 S o. en set peu étendus en hau . Rayons secondaires d et deux rangs de cel en CJ -' f-t en eu u — - en es — — es en CJ '=. S en s et peu étendus en hau . Rayons secondaires d et deux rangées de cel s. Fibres ponctuées. O CJ en *és P, .-j en CJ Cri -- B en -a g en •— CJ3 « a "a Ci - tri 0 en « 0 fi a es ■s PC S « ~ CJ ci T2 ■■cj a 5 en O - CJ - V) V en O H 0 CJ en en CJ 'cj CJ CJ 13 en ta a ÇJ a CJ 0 a .E" 3 es en CJ « o ci c 0 0 CJ ej a a c u cj 3 a 0 - - CJ en C CJ - S S eo « es •35-33 3 a « PQ "3 3 -3 3 5 =* 33 Cl 0 ° w 3 2 j^gi es 9 0 5 _H O >-> ? cj S 'a c ;p~* es 0 "3 a. 0 §■ a pq PC en en t- ce a S o) CJ en Efl 01 CJ neux bandes cuses fibreus en en en 4) "3 -CJ C-, '0 •O 3 en .1 » H s «j a =: T en eu en G se âgées, lulaire, 0 tri CJ -eS ■CJ CJ ta m -^ --n as CJ5 en u CJ •2 « a «3 en C ™ -CJ Cd S cj « 0 sceaux s par d enchym es band 3 rt CJ 0 CJ g .. « ° — u C CJ p— iri 0 ** ?eaux sépa band >- — CJ a CJ Eh CS Ph corec les ti e et 0 a CJ B 0 es 3 0 — « en en ^ en 3 -03 — -o t, T3 0 CJ U) fe « a. 3 3. 9 en "W s -es *« S CJ 3 U. "^ Ta — E O •ci -* O, u a 0 CJ 3 es V rX CJ 3 es en CJ 'CJ neux rayons moires ils. laires secondaires des faisceaux ligneux formés de cellules toujours plus hautes que larges. a OJ a CD a s CJ - aérienne à l'extrémité tournée du cùté de la moelle CJ .5? C b CJ CJ eo - -rfS a cj cj a CJ en a '3 u «ri cr en CJ cj: H Faisceaux lig séparés par des médullaires pri très-apparei Rayons médul 9 0 u "es CD P en 'H i B CJ 5- CJ «S es £ s Cj CJ P-. ^ > en - -« O es B 1 1 ( 576 ) groupés devant chaque faisceau ligneux comme clans les autres espèces. Dans la région moyenne, les cellules sont allongées dans le sens du rayon, et le tout est recouvert par une couche légèrement subéreuse, et par un épidémie mal conservé; la surface extérieure paraît être lisse, sur un échan- tillon de 6 centimètres de diamètre environ. » Le tableau ci-joint renferme, groupées méthodiquement, les espèces dont la structure anatomique a été décrite. Naturellement, il devra s'élargir pour contenir celles qui restent à étudier. » GÉOLOGIE. — Sur un bloc de meulière, recueilli clans le sable éruplifdes environs de BeyneSy par M. Stax. Meunier. « Depuis ma dernière Communication sur ce sujet, j'ai poursuivi l'exa- men des diverses variétés de sables dits éruptifs, persuadé qu'on arrivera ainsi à l'explication de beaucoup de particularités des terrains parisiens, où les alluvions verticales ont certainement, à diverses reprises, joué un rôle considérable. Mon but est, aujourd'hui, de faire connaître un fait qui paraît très-significatif au point de vue de l'origine même des sables grani- tiques. 11 a été fourni par la localité, déjà citée, de la iMaladrerie de Mon- tainville (Seine-et-Oise). « On sait que, dans ce point, le sable kaolinique se montre sous forme d'un plan vertical, de plus de 2 mètres d'épaisseur, traversant la craie à Belemnitella quadrata et l'argile plastique qui lui est immédiatement super- posée. Le sable consiste essentiellement en minéraux granitiques (quartz, feldspath, kaolin); mais il admet, en mélange, beaucoup d'autres débris dont on trouvera ailleurs une énuniération (1). Or, dans une nouvelle excursion, j'ai trouvé, il y a plusieurs mois, au milieu même de la masse sableuse et à plus de 4 mètres au-dessous de la surlace du sol, un fragment rocheux, contrastant avant tout avec tous les autres par ses dimensions relativement considérables. C'est un bloc anguleux, grossièrement parallélépipédique, ayant 28 centimètres de longueur, i5 centimètres de largeur et n centi- mètres d'épaisseur. Absolument noyé dans le sable éruptif, il conserve encore, sur plusieurs de ses faces, un empâtement kaolinique qui en ferait reconnaître l'origine. » Minéralogiquement, ce bloc consiste en silex meulier, assez caverneux, analogue;! beaucoup d'égards aux meulières des deux niveaux de la Brie et ( 1 ) Comptes rendus, t. LXXXI, séance du 3o août 1S75. ( 577 ) delà Beauce. Une section transparente y montre, an microscope, la struc- ture ordinaire des meulières et des vestiges de corps organisés. Les pins nets parmi ces derniers paraissent pouvoir être rapportés à des spores et consistent en ellipsoïdes de dimensions fort uniformes, dont le petit diamètre est en moyenne de omm, 0198 et le grand de omm, 0264. En brisant le bloc, on reconnaît qu'il est comme enveloppé d'une écorce, de plus de 1 centi- mètre d'épaisseur, non séparée nettement de la masse interne, mais présen- tant néanmoins des caractères très-spéciaux. Elle est d'un gris cendré plus on moins violacé et paraît bulleuse; la première pensée, quand elle est séparée de la roche dont elle fait partie, est d'y voir une substance sco- riacée. Les essais chimiques y montrent, outre la silice, une proportion notable d'alumine, de façon que l'on est complètement dérouté lorsque l'on recueille, comme cela est fréquent, de petits fragments de cette substance au milieu du sable kaolinique. Dans le Mémoire précédemment cité, je m'étais cru autorisé à la reporter à l'argilite ; il a fallu la trouver en place, c'est-à-dire constituant comme la croule d'une meulière, pour reconnaître sa vraie nature. » On vient de voir que la meulière de la Maladrerie est vacuolaire. Dans les parties centrales du bloc, les vacuoles sont à peu près vides et traversées par des lamelles de silex. Vers la périphérie, les vacuoles se présentent tout autrement : elles sont, en effet, remplies d'un sable très-fin, brillant, sec et rude au toucher. Ce sable, sur lequel j'appelle l'attention d'une ma- nière spéciale, est insoluble dans les acides et dans les lessives alcalines. L'acide fluorhydrique l'attaque, et il se dissout dans la potasse fondue. On n'y reconnaît que de la silice. Au microscope, il apparaît comme exclusi- vement formé de cristaux , de quartz, absolument réguliers, bipyramidés, n'offrant que très-rarement une tendance an groupement; il faut les avoir vus pour se faire une idée de la perfectionde ces cristaux, bien différents de Ions ceux que fournissent les couches parisiennes. Il suffit de comparer le sable qui nous occupe à celui que fournissent les caillasses et qui est con- sidéré comme formé de quartz cristallisé, pour voir combien les conditions étaient, dans le filon de la Maladrerie, plus favorables à la cristallisation. J'ai examiné le quartz des caillasses, recueilli à Puleaux, à Issy, à Nanterre,au moulin de Jacques (Seine-et-Marne), etc. : dans tous les cas, les grains sont évidemment cristallins et très-actifs sur la lumière polarisée; mais aucun n'est tout à fait entier, et l'immense majorité présente les formes fragmen- taires les plus irrégulières. A la Maladrerie, au contraire, non-seulement les ( 578 ) cristaux sont parfaits, mais leurs dimensions sont très-voisines les unes des autres. Les plus petits ont en longueur omra,oi 65 et en diamètre oœiu,oo9q; les plus gros omi",o56i de longueur et omm,0297 de diamètre. Le plus grand nombre est voisin de la moyenne entre ces extrêmes; les dimensions qui paraissent revenir le plus souvent sont: longueur omm,a64i diamètre omm,oi39. » Un trait caractéristique de ces cristaux est de présenter, vers leur centre de figure, un amas de matière étrangère, noirâtre, évidemment très-peu abondante, et qui paraît avoir été refoulée comme par une sorte de Iiquation lorsque la substance quartzeuse cristallisait, disposition analogue à celle des chiaslolithes. Une matière noirâtre, analogue à celle des cristaux, mais beaucoup plus abondante, se présente dans la masse même de la meulière, où Ton remarque, comme dans deux autres silex (exemple Champigny), que les vacuoles sont souvent encadrées de couches successives, plus ou moins épurées, contrastant avec la matière moins choisie qui se trouve plus loin. » L'existence, dans le sable éruptif, de la meulière qui vient d'être décrite, paraît intéressante à deux points de vue : d'abord cette pierre provient au minimum d'assises du travertin de la Brie, et elle a dû tomber verticalement dans la faille, comme nous voyons les graviers du diluvium descendre dans les puits naturels des couches sous-jacentes. Il en résulte qu'à la Maladrerie même, où l'on ne trouve rien actuellement au-dessus de l'argile plastique, il existait, lors de l'éruption du sable, des assises tertiaires, enlevées par dénudation. On peut à la fois apprécier l'énorme épaisseur enlevée par la dénudation et reconnaître l'allure tranquille de celle-ci, puisque l'argile plastique, si éminemment délayable, est néanmoins restée encore sous forme de lambeau au sommet du monticule. En second lieu, l'état minéralogique delà meulière de la Maladrerie montre nettement les actions développées dans l'intérieur du filon, lors de l'ascension du sable éruptif. La présence de la croûte pseudo-scoriacée, et surtout celle des cristaux de quartz, dans les vacuoles, affirment une véritable influence métamorphique, éprouvée par la pierre siliceuse. Les cristaux indiquent même davantage, étant tout à fait comparables à ceux que M. Daubrée a obtenus dans des tubes où il avait soumis du verre à la corrosion de l'eau surchauffée. » On a donc, en résumé, dans le fait qui vient d'être signalé, une con- firmation nouvelle de l'opinion d'après laquelle le sable éruptif est arté- sien et constitue une alluvion verticale. On peut même espérer que l'on ( 579 ) pourra fixer un jour la température de l'eau jaillissante, d'après ses effets sur les roches siliceuses, et, par conséquent, en conclure la dis- tance verticale qui nous sépare du granité dont le filon contient les débris. » physique DU GLOBE. — Sur la netteté avec laquelle on peut apercevoir le fond de la mer, d'un aérostat situé à une grande hauteur. Extrait d'une Lettre de M. A. Moret. « Dans une ascension opérée à Cherbourg, le 2f août 1876, par M. Du- ruof et moi, nous remarquâmes avec surprise que, à une altitude de 1700 mètres, + 220, le fond de la mer nous apparaissait dans ses moindres détails, quoiqu'à cet endroit la Manche doive avoir une profondeur de 60 ou 80 mètres (9 lieues en mer, hauteur du cap Lévy). » Les roches et les courants sous-marins étaient nettement dessinés; si nettement qu'il eût été très-facile de dessiner le fond de la mer. » Cette observation ne fournirait-elle pas une méthode de détermination de la forme du fond de la mer, méthode qui permettrait de prévenir les nombreux sinistres.qui surviennent annuellement, faute d'indications pré- cises pour les navigateurs?... » M. Laujorrois adresse une Note relative aux propriétés antifermen- tescibles du bichromate de potasse. M. Moura adresse une Note relative à des dessins produits par l'action du temps sur des pierres provenant de fondations très-anciennes. « M. Ciiasles fuit hommage à l'Académie des livraisons d'avril, mai et juin 187G du Bullettino di Bibliografia e di Storia délie Scienze matematiche e fisiche, de M. le prince B. Boneompagni. Il signale, dans le numéro de juin, un article sur le problème des tautochrones de M. Brioschi, et une Notice de M. le Dr Sigismond Gunther sur Jean-André de Segner, professeur à l'Université de Gbttingue (né en 1701, mort en 1777), qu'il regarde comme le fondateur de la Météorologie mathématique. Le numéro de mai renferme une traduction de M. Sparagna, en italien, d'un ouvrage posthume de M. Ermann Hankel sur la Géométrie moderne; puis d'une exposition des tra- vaux de Hankel, par M. G. von Zahn, et d'un Catalogue des divers travaux du très-regretté géomètre. Le numéro de juin renferme une Notice sur la C, R., 1S7G, 1" Semestre. (T. LXXX1II, N° H.) 7~* ( 58o ) vie et les travaux de Louis-Othon Hesse, par M. Félix Klein, traduit de l'allemand par M. Paul Mansion ; et une traduction, en italien, de trois écrits publiés dans les journaux allemands, par le Dr Hipler, relatifs à Co- pernic, dans le cours de sa résidence en Italie. Les cahiers d'avril et juin contiennent, en outre, des annonces fort étendues de publications récentes en toutes langues. A ces trois livraisons, est jointe une Table générale des articles et noms d'auteurs, renfermés dans le tome VIII du Bidlelthio (année i8^5); ainsi qu'une Note historique fort développée de M. le prince Boncompacjni, sur une propriété des nombres impairs, extraite de ce tome VIII. » M. Decaisxe, en présentant le premier fascicule des « Notes algologiques ou Recueil d'observations sur les Algues », par MM. G. Thuret et Bornet, s'exprime comme il suit : « L'Introduction de ce bel Ouvrage renferme les généralités sur l'ana- tomie et le mode de fécondation, dans la série entière des Algues proprement dites, à partir des plus simples (Nostochinées), jusqu'aux plus élevées en organisation. M. Thuret, auquel on doit la parfaite connaissance du pre- mier de ces groupes, en donne ici une monographie. Les Floridées sont, à leur tour, examinées dans les détails les plus délicats de leur structure, et d'après le même principe, en partant des plus simples [Peyssonneliu) jus- qu'aux Corallines; vingt-quatre genres y sont décrits et figurés. Après les généralités, les auteurs passent à la description des genres et des espèces. Cette partie comprend soixante-dix pages. Les initiales placées à la fin de chaque article en indiquent l'auteur; nous en trouvons sept sortis de la plume de M. Thuret, neuf de celle de M. Bornet, et quatre signés des deux. Ce premier fascicule se compose de vingt pages d'introduction et de soixante- dix pages de texte in-4°, accompagnées de vingt-cinq planches lithogra- phiées par M. Riocreux, dont on connaît l'inimitable talent. Je n'hésite donc pas à déclarer, devant l'Académie, que les Notes algologiques de MM. Bornet et Thuret feront époque dans l'histoire de la botanique cryp- togamique. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. ( 58i ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 4 septembre 1876. Mémoires et Bulletins de ta Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux ; 3e et 4e fascicules, i8y5. Paris, G. Masson; Bordeaux, Feret, 1876; in-8°. Recherches expérimentales sur les effets toxiques de la nitroglycérine et de la dynamite; par A. Bruel. Paris, A. Parent, 1876; in-8° (adressé par l'auteur au Concours des Arts insalubres, 1877). Maladie de la vigne démontrée par les deux effets, l'oïdium et le Phylloxéra; par L.-J. Mizermon. Béziers, impr. Rivière, 1876; br. in-8°. Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers; nouvelle période, t. XVIII, 1875. Angers, impr. P. Lachèse, 1875; in-8°. Bulletin de la Société industrielle et agricole d'Angers ; 1876, Ier semestre. Angers, P. Lachèse, 1876; in-8°. Falsifications de vins. Procédés pour les reconnaître; par V. Didelot. Nancy, impr. Berger-Levrault, 1876; br. in-8°. Déparlement de la Charente-Inférieure. Commission départementale, instituée pour l'élude du Phylloxéra. Bapport annuel sur les travaux de la Conimission; par M. le Dr Menudier. Saintes, impr. Hus, sans date; br. in-8°. Les merveilles de l'industrie ; par L. Figuier; 29e série. Paris, Fume, Jouvet et Cie, 1876; in-8° illustré. Note sur les phénomènes de la digestion chez la Blatte américaine ( Periplaneta americana, L.); par F. Plateau. Bruxelles, F. Hayez, 1876; br. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du ii septembre 1876. Notice sur la machine à détente variable de M. Corliss; par M. H. Resal. Paris, Dunod, 1876; br. in-8°. Notes algologiques. Recueil d'observations sur les Algues; par MM. Ed. Bornet et G. Thuret; fascicule Ier. Paris, G. Masson, 1876; in-4°. (Pré- senté par M. Decaisne.) Recherches sur les phénomènes de la digestion et sur la structure de l'appareil digestif chez les Myriapodes de Belgique; par F. Plateau. Bruxelles, F. Hayez, 1876; br. in-4°. ( 58a ) Nouveau système du monde; par A. F,... Versailles, L.Nicolas, 1876; in-12. La reforme cartésienne étendue aux diverses brandies des Mathématiques pures; par A. Mouchot. Paris, Gauthier-Villars, 1876; in-8°. Définition du calcul quolientiel r/'Eugène Gounelle; par L. Gaussin. Paris, Gauthier-Villars, 1876; br. in-4°. Recherches sur V Analyse indéterminée et i Arithmétique de Diophante; par Ed. Lucas. Moulins, inipr. Desroziers, 1873; br. in-8°. Sur la théorie des nombres premiers]; par Ed. Lucas. Turin, Impr. royale, 1876; br. in-8°. Possibilité du percement économique et rapide du tunnel sous la Manche, au moyen des engins Toselli; par E. Fortin. Paris, impr. P. Dupont, 1876; br. in-8°. Solution de l'important problème du sauvetage à grande profondeur des na- vires et objets de toute nature au moyen des appareils sous marins Toselli. Boulogne, impr. Delahodde, sans date; br. in-8°. Géographie de l'Algérie; parO. Niel, t. Ier; Géographie physique, agri- cole, industrielle et commerciale. Bône, Legendre et Cauvy, 187O; 1 vol. in-8°. Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; t. XXII, feuilles i-i3. Saint-Pétersbourg, 1876; in-4°. Ccnsiderazioni filosofco-analiliche sut peso, la gravitazione e leforze. Me- moria del cav. Agatino Longo. Sans lieu, ni date; br. in-8°. (Estratte dagli A tti dell' Accademia gioenia di Scienze naturali in Catania.) Bullettino di Bibliografta e di Storia délie Scienze matematiche e fisiche pub- blicato da B. Boncompagni, t. VIII, indici degli articoli e dei nomi, t. IX, aprile, maggio, giuguo 187G. Roma, tipogr. délie Scienze matematiche e fisiche, 1875-1876; 4 liv. in-/j°. (Présenté par M. Chasles.) Jntorno ad una propricta de' numeri dispari. Nota da B. Boncompagni. Roma, tip. délie Scienze matematiche e fisiche, 1875; in-/j". (Présenté par M. Chasles.) Nuovo melodo per delerminare la latitudine, mercè le allczze di due stclle prossime ad un medesimo semi-circolo di declinazione ; per Ant. Bono. Gcnova, lipogr. del B. Istitulo sordo-muti, 187O; br, iii-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 SEPTEMBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Examen des observations quon a présentées, à diverses époques, comme pouvant appartenir aux passages d'une planète inlra-mer- curielle devant le disque du Soleil; par M. Le Verrier. « Dans le Compte rendu de la dernière séance, page 56 1 , j'ai dit qu'un assez grand nombre d'observations avaient été présentées à diverses épocpies comme appartenant aux passages d'une même planète intra-mercnrielle sur le disque du Soleil. Mais, s'il en est qui offrent des garanties sérieuses d'exactitude, il s'en trouve aussi qu'on ne saurait admettre dans une discus- sion précise, et il faut avant tout distinguer les unes des autres. » 1 7<3 1 , juin 6. — Observation faite à Créfeld (Dusseldorjf), par SdlEUTEN. » Celte observation est rapportée dans une lettre adressée par Scheuten à Lambert le i4 novembre 1775, et insérée dans VEphéméride de Berlin, pour 1778, page 186. « En 1761, le 6 juin, écrit Scheuten, le matin, à 5'1 3om, j'ai vu Vénus dans le Soleil (la sortie de Vénus eut lieu vers o'1 1 5m ) . De 8 heures ù midi on ne pouvait pas observer à cause des nuages. A midi, je voyais la petite lune de Vénus au milieu du Soleil. A 3 heures, elle était presque au bord. C.R., 187G, 2e Semestre. (T. LXXXIII, N° 12.) 7^ ( 58/, ) » Ce que nous voyions pendant ces trois heures ne pouvait être que le satellite. Il me pa- raissait aussi noir, rond et distinct que Vénus, mais beaucoup plus petit, environ un quart. En raison du manque d'instruments, une plus grande précision était impossible, mais cela suffit pour me convaincre de l'existence du satellite. Je l'aurais communique plus tôt, mais je croyais que plusieurs personnes l'auraient vu. (On peut croire qu'après la sortie de Vénus la plupart des observateurs n'y prirent plus garde). Lambert s'occupait alors du satellite que divers astronomes avaient cru voir à Vénus. Il écrivit à Scheuten, qui lui était in- connu, pour lui demander de communiquer les circonstances de son observation. « Je regrette, répondait Scheuten, le 28 décembre 1775, de ne pouvoir donner une ré- ponse satisfaisante aux questions qui me sont adressées Il se trouve encore des témoins vivants du phénomène. Sans rien connaître à l'Astronomie, ils déclarent avoir vu passer la lune de Vénus sur le Soleil. » La première observation a été faite à \i heures ou quelques minutes plus tard, et la petite lune se trouvait, au jugé, juste devant le centre du Soleil. Je ne pourrais dire exac- tement combien elle était distante du bord à 3 heures, mais elle était tout juste visible. » Je conclus la vitesse de la façon suivante. Je divisai le diamètre du Soleil en 100 par- ties. De ces 100 parties, Vénus en faisait 80 en six heures vingt minutes environ, soit 12 jj en une heure. La petite lune faisait en trois heures 5o parties, par conséquent i6| par- ties à l'heure, c'est-à-dire plus vite que Vénus. » « Lambert fait suivre cette seconde lettre d'une discussion tendant à rapprocher l'obser- vation de Scheuten des observations et des théories antérieures du satellite supposé de Vénus. .- Concluons de là que Lambert avait accepté comme sérieuse l'observation de Scheuten; et puisque nous n'avons plus à compter avec le prétendu satellite de Vénus, supposons à notre tour que Scheuten aurait réellement vu, en 1761, le passage d'un petit corps sur le disque du Soleil, et retenons cette observation pour la discuter avec les autres observations analogues. » M. Carrington, qui s'est beaucoup occupé de ces questions, dit [Monthly Notices, XX, ]>. iq3) que l'observation doit être rejetée, parce que Scheuten avait cru observer le passage d'un satellite de Vénus. De ce que Scheuten se serait trompé sur le caractère du phénomène qu'il observait, il ne s'ensuit pas qu'il faille rejeter l'observation elle-même, indépendam- ment de tout examen ultérieur, et notre confrère, M. Bertrand, qui a publié sur les obser- vations du prétendu satellite de Vénus un article fort intéressant dans le Journal des Savants (juillet 1875), sera sans doute de cet avis. Nous y reviendrons en comparant l'ensemble des observations, pour rechercher celles qui peuvent appartenir aux passages d'un même corps. » 17G2, à la fin de février. — Observation faite' far Johann CASPAR Staudacher, de Nuremberg. » Staudacher a observé de 174») à 1792, à Nuremberg, où il a fait des observations suivies et très-soignées des taches du Soleil à l'aide d'un hélioscope. M. Rudolf Wolf les recommande en raison de l'exactitude de l'observateur. » Dans le journal original de Staudacher, qu'il a eu en sa possession, M. R. ^Yoll a ( 585 ) trouvé des dessins du Soleil du i3 février au 2 mars. L'un de ces dessins, sans date, pré- sente une tache accompagnée de cette remarque : > Je n'ai plus vu cette tache, elle ne s'y trouvait pas le lendemain, elle n'était ni rou- geâtre, ni bleuâtre comme les autres taches solaires, mais en particulier tout à fait noire et ronde. N'était-ce point peut-être une nouvelle planète? » » Il sera nécessaire de tenir compte de cette observation. » 1762, novembre 19. — Observation faite par le professeur LICHTEN- BERG (de Zach, Ephémérides géographiques, t. II, sept. 1798, p. 260). « Le 19 novembre 1762 au matin, dit Lichtenberg, je me rendais, en compagnie de M. de Pœllnitz, de Emskirchen à Erlangen, par un fort brouillard, lorsque, au lever du Soleil, le domestique m'avertit qu'il se montrait quelque chose dans le Soleil. Nous nous procu- râmes immédiatement une vue libre, de manière que nous avions le Soleil, qui n'était pas tout à fait sur l'horizon, juste devant nous, rouge et, comme il semble ordinairement, beau- coup plus grand. A cause du brouillard, nous pouvions l'observer à l'œil nu, et je remar- quais, à mon grand étonnement, un peu au-dessous du centre et vers le bord nord, une tache noire et bien ronde, dont le diamètre pouvait être un peu plus de -^ du diamètre du Soleil. — La forme parfaitement ronde, et la manière nette suivant laquelle elle se détachait, laissaient supposer immédiatement autre chose qu'une tache ordinaire. — Nous hâtâmes notre voyage pour arriver à Erlangen avant la sortie. — Il me tardait de me procurer de meilleurs instruments que du papier troué, et un homme qui, par des observations person- nelles, pourrait confirmer ce phénomène, et sur le témoignage publique duquel je pourrais compter. Au moment où je devais cesser mes observations à cause de mes yeux, pas suffi- samment garantis, le corps s'était rapproché sensiblement du bord sud et, comme il me semblait, dans une direction ascendante. — En arrivant à Erlangen, je me rendis sans perdre de temps chez M. le professeur Arnold, qui, en quelques secondes, était prêt pour l'obser- vation ; mais le corps était sorti, et le Soleil apparaissait rond et sans tache. » On déduirait de certaines données, comparées avec un dessin, que le corps aurait par- couru une corde de 70 degrés du disque solaire, et cela dans l'espace d'environ trois heures. La direction était du bord nord-est vers le bord sud du Soleil. » » Lichtenberg est trop connu pour qu'on puisse douter de la réalité de sa très-curieuse observation (voir des observations analogues de Holmann, en 1764, et de Ritter, en 1 855) . » Mais que peuvent être de gros corps visibles à l'œil nu et traversant une corde de 70 de- grés du Soleil en trois heures? Seraient-ce des comètes d'une nature assez compacte et d'une distance périhélie convenable? „ 1764. — Observation faite du ier au 5 mai par HOFMANN, commissaire- forestier à Georgenthal, près de Gotha, et rapportée par Lichtenberg à la suite de l'observation faite par lui-même en 1762. « J'ajoute, écrit Lichtenberg, un extrait d'une lettre du 20 janvier 1795 de M. Hofmann, qui avait vu quelque chose de pareil et me communiqua à ma demande le renseignement suivant : « En 176^, du Ier au 5 mai (je ne sais plus préciser le jour ), j'étais à l'affût quand 76.. ( 586 ) » le Soleil se levait par un ciel pur; je voyais en regardant cet astre majestueux un corps » rond et noir qui pouvait avoir le — du diamètre du Soleil et qui passait lentement de- » vant ce dernier du nord au sud, dans une direction un peu inclinée et un peu au-dessous » du centre. Jamais avant ni après je n'ai remarqué chose pareille et, comme j'avais » observé ce phénomène avec beaucoup d'attention, j'ai conçu l'idée qu'il y avait peut-être » dans notre système solaire des corps qui absorbent les rayons solaires sans les réfléchir et • qui ne peuvent donc pas être vus que quand ils passent devant le Soleil. » » 1777, juin 17. — Messier (Académie, 1777, Histoire, p. 3 et Mé- moires, p. 464). » Messier a vu passer sur le Soleil une multitude de petits corps d'un mouvement très- rapide et de directions parallèles. » La question a été examinée dans le volume même de 1777 par Messier et Boscowich. Il est connu que l'ensemble de ces petits corps ne peuvent être que des grêlons ou des graines se mouvant dans l'atmosphère. » 1798, janvier 18. Le chevalier d'Angos. — Observation jaile à Tarbes. » Dans le Jahrbucli de Berlin pour i8o/{, p. i85, Bode a publié la lettre suivante de Méchain : 0 Vous vous rappelez que Lalande publiait en 1798 que M. d'Angos, astronome habile et bien connu à Tarbes, aurait vu passer une comète devant le disque du Soleil. Voulant savoir quelque chose de plus précis, je m'adressai à mon ami d'Angos, sur la complaisance duquel je pouvais compter. Il m'a envoyé les explications suivantes relatives à celte curieuse obser- vation : « J'avais déjà suivi, pendant diverses journées du mois dernier (décembre 1797), une » grande place nébuleuse sur le Soleil. Elle était très-faible et disparut plusieurs fois jusqu'à » ce que, le 16 décembre 1797, elle eût atteint le bord, où elle paraissait former une dé- » coupure remarquable. L'air était très-pur. J'observais avec une lunette achromatique à » triple objectif de 47- pouces de longueur focale et d'une ouverture de [\i lignes. Les jours » suivants de décembre et pendant une partie de la première moitié de janvier, le temps » était constamment couvert et je pouvais à peine observer le Soleil. Les i5 et 17 jan- " vier 1798, j'observai à 2 heures de l'après-midi sans remarquer aucune tache. Mais le » 18, vers i'1 45'" et par un ciel pur, je trouvai dans la partie ouest du Soleil une petite » tache bien différente des autres : elle était environ à moitié chemin entre le centre et le " bord, et apparaissait très-foncée (noire), ronde et se dessinant fortement. Ayant observé le » Soleil le 1 5 et lei7avec beaucoup d'attention, j'aurais certainement reconnu cette tache si » elle av. lit existé alors Cependant je crovais qu'elle m'avait échappé, et que c'était une » tache ordinaire. Je ne fus pas peu surplis, en continuant l'observation, de voir que la 0 tache s'était sensiblement rapprochée du bord et n'en était plus éloignée que du quart du n demi-diamètre, d'après mon estimation; il était alors ih58m. Je l'observai maintenant » de nouveau avec la même lunette achromatique, avec laquelle je l'avais découverte, et » qui grandit environ 35 fois. Le mouvement continua dans une direction perpendiculaire ( % ) » au diamètre vertical du Soleil. Enfin, à 21'6m, je voyais que le contact des bords aurait » lieu bientôt. A 21' 71" 12% 5, le filet éclairé entre les bords du Soleil et de la taclie dispa- » raissait instantanément, et, à 21' 8m 43s, j'observais le dernier contact dos bords à la sortie, » mais avec moins de précision. Chaque fois que je portais le corps au milieu du champ de » la lunette, il semblait avoir une forme un peu elliptique. Est-ce que ce corps, observé » pendant plus de vingt minutes avec deux lunettes, et qui a une forme ronde et un mouve- » ment propre, ne devrait pas être compté parmi les comètes? Ou était-ce une planète infé- » rieure que nous ne connaissons pas encore? On sait combien de temps Mercure fut in- « connu même aux astronomes. Copernic mourut sans l'avoir vu. » 1 Les observations de d'Angos ont donné lieu à des controverses. Pendant qu'il observait à Malte, il annonça la découverte de plusieurs comètes. Lalande écrit à leur sujet dans sa bibliographie, page 5g2: » Comètes vues le 22 janvier et le 11 avril 1 8^4 Par M- ie chevalier d'Angos. Celle-ci » n'a été vue d'aucune autre personne; mais la première fut aperçue le 2.4 par Cassini. » » On trouve dans la Correspondance astronomique de de Zacb, vol. IV, p. 456, une vio- lente diatribe dans laquelle Encke accuse d'Angos d'imposture grossière, d'avoir eu l'audace de forger des observations qu'il n'a jamais faites, d'une comète qu'il n'a jamais vue, d'après les éléments d'une orbite qu'il a gratuitement imaginée, et sur lesquels il a frauduleusement établi toutes ses observations et théories. » Et de Zacb, dans une note à la suite, renchérit sur les attaques d'Encke. » Gauss, dans sa Correspondance avec Schumacher, tome V, écrit, le i3 novembre 1846, que la discussion à laquelle Encke s'est livre lui paraît loin d'arriver à la certitude. » Sans entrer présentement dans cette controverse, nous nous bornerons à faire remar- quer que d'Angos avait très-certainement découvert la première comète de 1S741 puisque Cassini l'a vue, et qu'il serait étonnant qu'un observateur qui faisait des découvertes sé- rieuses s'occupât à en forger de frauduleuses. » JNous réserverons donc l'observation de d'Angos pour une discussion définitive et pro- pre à éliminer tout ce qui ne serait de nature qu'à nous induire en erreur. » 1802, octobre 10. — Observation faite par Fritsch, pasteur à Quedlin- bourtj (Maijdebourg) . « Le 10 octobre, écrit Fritsch dans le Jahrbach de Berlin pour 1806, p. iS3, le temps n'était pas très-propice. Il se montrait une petite tache ronde dans le Soleil ; après l'avoir comparée avec plusieurs autres en m. et voulant répéter l'observation après trois minutes, elle avait avancé de deux minutes. Les nuages augmentaient et me laissaient à peine finir cette observation ; en examinant le Soleil quatre heures après et par un temps éclairci, la tache avait disparu. D'ailleurs j'ai fait depuis des expériences très-intéressantes sur la disparition et l'apparition de files entières de taches. » » M. Hind nous écrit dans sa lettre du i(5 septembre 1876 : « As regards Fritsch's obser- vation of 1802 octoli. io, I can only altribute bis stalemcnt to a mistake as to the object having moved in the rapid manner he describes. » » M. R. YVolf dit, dans sa lettre du 18 septembre 187(1 : « Quant à la Notice de Fritsch, ( 588 ) je suis persuadé que le mot vnrgeriïckt veut dire que la lâche a plus avancé que les autres taches, mais dans le même sens : ainsi que son ascension droite a diminue ou qu'elle a été rétrograde. Au contraire, je ne pense pas qu'il faut attacher une grande valeur à la mesure du mouvement. » •> Fbitsch, qui a fait un grand nombre d'observations, y employait une lunette de 2 \ pieds de Ramsden munie d'un micromètre circulaire. » 1818, janvier G. — Capel Lofft, à Ipswich. » L'observation de M. Capel Lofft, publiée le 10 janvier 1818 dans le Monthly Magazine, est reproduite, comme il suit, par M. Carrington, dans les Monthly Notices, vol. XX, p. 194 : « Je vis la tache à environ 1 1 heures avant midi avec mon télescope et un pouvoir de 80. et aussi avec un télescope de Cassegrain (pouvoir 260), et un troisième télescope appartenant à M. Acton (pouvoir 170). Elle m'apparut à environ j du bord est du Soleil, le limb sub-elliptic, petit, uniformément opaque. A 2h 3om après midi environ, M. Acton la trouva considérablement avancée, un peu à l'onest du centre du Soleil, et je pense qu'elle avait alors 6 à 8 secondes de diamètre. J'ai été à même de voir que le 4 et le 8 il n'y avait pas de tache sur le Soleil, et le 6 M. Crickmore n'a pu en voir aucune avant le coucher du Soleil, malgré l'avantage du télescope qu'il employait. L'état du mouvement semble incompatible avec la rotation du Soleil, la rapidité surpassant celle de Vénus dans ses passages. « » 18 19, juin 2G. — Stark. (Met. Jalirbuch). « Le chanoine d'Augsbourg, Augustin Stark, a fait un grand nombre d'observations sur les taches du Soleil. On lit dans la Correspondance d'Olbers avec Bessel, vol. II, p. 21 3 : « Le chanoine Stark, d'Augsbourg, m'a adressé un dessin du disque du Soleil avec ses taches, comme il prétend l'avoir vu le 24 juin 181g à 1 heure après midi, et le 26 juin 1819 à 7'' i5ln du matin. D'après cela, il aurait vu réellement le 26 juin la comète devant le Soleil. Mais je ne me fie pas à ce patron fanfaron et vaniteux, parce que j'ai la preuve qu'il invente ou change quelquefois ses observations. » » Nous n'aurions pas dû nous arrêter à cette observation, s'il n'avait été utile de noter l'opinion d'Olbers sur l'auteur. Nous devons toutefois, en sens contraire, faire remarquer que M. Hind, qui s'est beaucoup occupé du passage que la comète de 1 S 1 9 a dû effectuer devant le Soleil, y revient dans le numéro de mai 1876 des Monthly Notices, et dit dans sa lettre du 16 septembre que la position assignée à la comète de 1819 par Stark serait plus près de la vérité que celle qui a été donnée par Pastorff, de Buchloz. Il est vrai que M. Hind, non plus que M. Carrington et nous-même, n'accorde aucune confiance à I'aslorff. » 18 19, octobre 9.— Stark (Mcl.Jarbucli) donne l'observation suivante: n'n"). » III. Z)'»m point x 0» mène à trois courbes U"', U"", U"" trois tangentes x0, x5', x6", r/o/W /« troisième xô" rencontre une courbe Um en un point a : /e //eu c/es points x tels, que le produit des deux tangentes xQ, xQ' et du segment 0" a fait sur la troisième tangente soit constant, (xô.x9'.6"a = p.), est une courbe d'ordre am[m'"n'n" -4- n"'(m'n"+ m"n' + 3n'n")]. x, n n (o.in -4- in )m a u, 7i'"m2(m'n" ■+■ m"n! -4- 2n'n') (X) x Donc, etc. » IV. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à trois courbes U"', U"", U"'" trois tangentes xQ,x6', xO" telles, (pie le produit des deux premières et d'un segment aa, fait sur la troisième par deux courbes U,„, UOTi soit constant, (x0.x0'.aa, = /x), estime courbe de l'ordre 2mm, n'"(m'n"-f- m"n' + 3n'n"). x, 7i'n"^mm,Ti" u u, n'" 111111,1 (m' n" -h m"iï -4- 211' n") x 2111111 {iï'(m'n" -t- rnn' + [\n'n"). » Il y a 2 mm ,11" n'n" solutions étrangères dues aux points x de L situés sur les tangentes de U"'" issues des deux points circulaires. Il reste 2inm, 7i'"(m'n"-h m"ri-+- Zn'n"). Donc, etc. » V. De chaque point a, d'une courbe U„?i on mène deux tangentes a, 6, a, S' à deux courbes U"', U"", et une droite a , a à un point a d'une courbe\Jm, faisant avec les deux tangentes un produit constant (a, 5. a, 9. a, a = p.) ; ces droites a, a enveloppent une courbe de la classe 2mm, (m'n"4- m"n' 4- 3n'n"). u. a 2111m, (m'n" -+- m"n'-h 3 n'n"). a, m 2 (ni'n" -+- m" n' -h- 271' n") i7i, » VI. Le lieu d'un point x tel, qu'une tangente xô menée de ce point à une courbe U"', et deua tangentes rjrf ', 9$" menées du point de contact à deux autres ( 59> ) courbes U"", U*'", aient un produit constant (xO .60'. 90" = p.), est une courbe d'ordre 2[m'(m"n* + m'"n" + 3n"n'") -+- n'ii'n']. n, n n n 2 2(m"ri" ■ m n 3»"n" \nV u X . Donc, etc., C'est-à-dire : D'un point x on mène n' tangentes .r9, et de chaque point de contact 9, n' n'" couples de tangentes 99'. 99", pour chacun desquels on décrit du point 9 un cercle de rayon — — — ; , qui coupe L en deux points u; ce qui fait m'n" n'" points », Un point « étant pris, OB . 99 le lieu d'un point 9, d'où l'on mène deux tangentes de U"" et U"'" et une droite au point u, faisant un produit constant, est, d'après le théorème I, d'ordre i [ m" ri" -+- m'" n" -+■ in." ri"] et a donc i{m" ri" + rri" n" -+- in." ri") m' points 9 sur U"'; les tangentes de ces points cou- pent L en pareil nombre de points x. Il y a donc i[ru'(m" ri" -+- m'" ri -j- 3n" ri"\ -4- n'ri'ri"] coïncidences de x et u. Donc, etc. » Autrement : 0, n*B*(am' + 2n') 0lt 2(111" rï"-{- ni" n"+2n"7i'")m' i{m'(m"iï"+ m'"n" + 3n"ri")-h?ïn"rï"]. C'est-à-dire : D'un point 9 de U"' on mène ri' ri" couples de tangentes 99', 99" aux deux courbes U"", U"'"; pour chaque couple, il y a donc U"' (i m' -f- in') points 9, dont les tangentes 9,x, terminées à la droite L, font chacune avec ce couple le produit (*; ce qui fait n'n" [im' -hiri) points 9,. Un point 9, étant pris, et la tangente en ce point étant terminée à la droite L, le lieu d'un point 9, d'où l'on mène à U"" et U"'" deux tangentes 99', 59" faisant avec la tangente du point 9, le produit jx, est d'ordre i[m" ri" -f- ni" n" + in" ri") m' -+- [Comptes rendus, séance du 19 juin 1876]; il y a donc sur \]h> i[m"ri" -4- /ri" ri' -+■ m" ri") m' points 9; et, par con- séquent, le nombre des coïncidences de 9 et de 9, est, etc. » VII. Le lieu d'un point x tel, ou une tangente xO menée de ce point à une courbe U"', une tangente 00' menée du point de contact à une courbe U"" et un segment 0 a fait par une courbe U„, sur une tangente 00" menée à une courbe U""' aient un produit constant (xO.OO'.On = p.), est une courbe de l'ordre 2 m n'"( m' ni" + 3 m' n" -4- n' n") . x, X inuf{m" + l,n") [II] u 2inn "(m' m" -+- 3 m'n" -h n'n" » VIII. D'un point a d'une courbe U„, on mène une tangente a0 d'une courbe U"', et du point de contact 0 deux tangentes 00', 00" de deux courbes \jn' , U"'"; sur la dernière 00" on prend un segment 9x faisant avec les deux aô,60' un produit constant ( 0 x . Q a . 00' — u.) : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2 mn '"(m'n" -+- 3m'n"+ n'n" . x, 11 in nui 2 u u, 2{iiïm"+3iu'n"-h ii'n")mn" [\l] x O.K., iH;6, a* Semestre (T. LXXXIll N° il.) 4 m'n'- 11 u 11 ( 59a ) » Il y a 211171" ni n" solutions étrangères, dues aux points x situés sur les tangentes de U""' issues des deux points circulaires de l'infini. Il reste imti "{m'm"-\- 3/ra'ra" + rin"). Donc, etc. » Autrement : 2inif{mm" -t- 3m'n" -+- n'n"). rt, il n n 2111 a. a, a«"'(m" ■+-3n")m'm [II] n » IX. On mène d'un point x deux tangentes xO, x6'à deux courbe U"', U"", et du point de contact 6 de la première une tangente 66" à une courbe U"'"; si le produit des trois tangentes doit être constant, (x6'.x6 .66" = p.), le lieu du pointx est une courbe d'ordre 2[n"(m'm'"+ m'n'"-+- n'n") + m" n'n*]. x, n" 2 tin' m" -+- ni' ri" -+- n'n") n , , , „,, u, un \im -h 2n ) x v C'est-à-dire : D'un point x de L on mène n" tangentes xB' de II"', lesquelles donnent lieu à in" (m1 ni" -+• ni n'" ■+- n' ni") points u satisfaisant à la relation « Q . 60*" = — ^-- ; (*). D'un \ ' xB point u on mène n'n" couples de tangentes uB et 69"; et chaque couple donne lieu à (im" -+- in") tangentes B'x; ce qui fait n'n"'{im" + in") points a;. Donc, etc. » Il y a 27i'n"n'" solutions étrangères dues aux points x de L situés sur les tangentes de U"' issues des deux points circulaires de l'infini. Il reste 2 [n" [ni m!" -h ni n'" -h 71' 71") -t- m" 71'ri"] coïncidences de .r et 71. Donc, etc. » X. On a trois courbes U"', U"", U"'"; d'un point x on mène une tan- gente x 6 à U"'; du point de contact 6, une tangente 66' à U"", et du point de contact 6' une tangente 6' 6" à U"'" : si ces trois tangentes font un produit constant (x9 .60' .6' 6" = p.), le lieu des points x est une courbe d'ordre 2 [m' (m" m" + m"n" + n'n") -t- n'n'V"] . X, 7l! 7l!' 71 X 2 [m '(iri m" -+- m if+ri'n1 ') ■+- 7i'n"7i "] 2\m (m" m'" ■+■ m' 7l'"-h 271" ri ) -t- 7l7l"7l "] u, i(m" m!" + m" 71" + 71" 7Ï")m' [\X] u 0,, n"n"'(2iri-sr ara') 6, 6, 2 {m" m "-+- m" 71" + 71" 71") ni (**) 0 » Il y a a m' n"ri" solutions étrangères dues aux points 6 de U"' situés sur les tangentes de U"" issues des deux points circulaires de l'infini. Il reste n[ni (m" ni" -+- 71" /i" -t- n"ri°) -+- ra'n"raw]. Donc, etc. » XI. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène deux tangentes &6, t") Comptes rendus, séance du 19 juin 1876. (**) Comptes rendus, séance du 19 juin 1876, théorème II. ( 593) a S' à deux courbes U"', U"", el du point de contact 0 de la première on mène une tangente 00" à une courbe {]"'", sur laquelle on prend un point x, dont la distance au point a fait, avec les deux tangentes aO, a 0' , un pro- duit constant (aS.aô'.ax = p.) : le lieu de ces points x est une courbe de l'ordre 2mn"'(m"n' -t- 2m'n'"+3n'n"). x, n m mn 2 u u, 2 [m' n" -+- m" n' -+- 3 n' n" ) mn" x a, n n n 2 m a a, 2mn'"(m"n'-h im'n" -+- 211' n") a zmti"{2m'n" -+- m"ri + 3«'«") . Donc, etc. » XII. De chaque point a de \Jm on mène une tangente &0 à une courbe U"', et du point de contact 6 deux tangentes 00', 00" à deux courbes U"", U"", puis on prend sut la tangente a 3 les deux segments ax, dont chacun Jait, avec les deux tangentes 00', 00" , un produit constant (ax.OO'.OO" = p.) : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2m[m'(m«i"n* + m" n" H- an"n'") -f- 2n'n"n'"]. «, u 2[m'(m"n'" ■+- m'"n" + zri'ri") -t- n'n"n'"]m x j im[m'(m"ri" -h m'"n" + in" n!") + sri/fn"]. » Lorsque U""' est un point ??j" ' = o, n"=i, la courbe est d'ordre 2m(m'm" ■+■ 2111' n" -t- 2n'n"). » Lorsque U"" etU"" sont des points, la courbe est d'ordre 2 m ( 2 m' 4- 2b') = 4 tfi ( "2' -+-«')• » XIII. .D'im potni x on mè>îe n f/eu.v courbes U"', U"" c/eux tangentes xO, xO', ei f/« point ^e contact 0 de la première une tangente 00" à une courbe U"", sur laquelle une courbe Um fait un segment Sa; si les deux tangentes xO, xO' font avec ce segment un produit constant (xO. xO' . Sa = p.), le lieu du point x est une courbe d'ordre 2mn"'(2m'n" -+- m"n' ■+• 2n'n"). x, n" 2 m ?i" ( 2 m' -+-»')( x ) u n'n'"m{2in + 211") x 2inn \2m'n" -+• m"n'-h 21111). «, 2 ( m' n!' -t- m" n' -+- 2 n' n" ) h m a 2mn [2111' n" -+- m"n' -+- 2 n'n"). » XIV. D'un point x on mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes xO, xO', et d'un point a où la seconde rencontre une courbe U,„, on mène à deux courbes U"'" U"'v deux tangentes nO", a 0'" ; si ces deux tangentes et la pre- 77- (594 ) mière a 9 font un produit constant, le lieu du point x est une courbe d'ordre 2 m n" [ m' n'"nIV + n' ( m" nlv ■+- m" n" + 3 n'" n,v ) ] . x, tÏ2(ni" //,v + m" n'" -+- 2 n'"nlv) nm" u u, n" nm'" «lv ( 2 m' -+- 2 n' ) .r 2fM»"[Hi'/*wMIV + h'(m"«,v + mlv7l'" ■+- 3»"/ïw)]. » XV. jDui! /;oi'ni a r/'inie courbe U,„ o» »nè/;e à e/ewc courbes U"",U"'" rfew.v tangentes a 5', a 5 , e< /'on prend sur une courbe Um un point a c/'où /'ou puisse mener à une couibe U"' une tangente &0 telle, que les trois tangentes aient un produit constant (a6'.aS".a, (9 = u.) : la droite a,a enveloppe une courbe de la classe 2mwl[m'n"u'' -+■ n'(m"n'" + m'"n") + 3n'n"n'"]. IX, mn"ii!"{im' -t-2iï)ml 1U IU, m, n's^iri'ri" +■ m'n" + 2n"n'")m IX 2mm { [m tï'n'" + n'(m"n" + il" m") + ?>ri' n"ri"]. » analyse mathématique. — Note sur ta période de l'exponentielle ez ; par M. Y von Villakceau. « Les considérations purement géométricpies sont insuffisantes pour l'étude des fonctions circulaires et ne fournissent que très-peu d'éléments à la théorie des fonctions hyperboliques. Aussi convient-il, lorsqu'on veut présenter avec quelque généralité la théorie de ces fonctions, de faire un moment abstraction de leurs origines géométriques et de l'établir en pre- nant pour base la seule considération de l'exponentielle ez . L'identité de ces fonctions avec celles qui portent le même nom en Géométrie se dé- montre ensuite aisément. » Dans cet ordre d'idées, on est conduit tout d'abord à rechercher les racines de l'équation ez = i. On voit immédiatement que cette équation n'admet qu'une seule racine réelle z = o; mais existe-t-il une valeur imaginaire v; y' — i qui puisse y satisfaire? en d'autres termes, peut-on déterminer un nombre réel zs tel que l'on ait (i) e0v^=,? Cette recherche est de la plus haute importance; car, si ce nombres existe et que l'on désigne par m un nombre entier, positif ou négatif, on aura ( 5 v-=(^)"', et l'équation (3) deviendra 1 -+- x V I N/_i=»ilog —j 4 i — •'■ v — * on en tire, au moyen du développement logarithmique, (0) 8 = /,1(t— 3+5 ~7+' » La valeur de x est censée fournie par la résolution de l'équation (5) par rapport à x, qui se trouve dès lors être une fonction de m : on aura donc autant de séries de la forme (G) que l'on pourra résoudre d'équations de la forme (5) par rappoit à x. ( 597 ) Si l'on chasse le dénominateur de l'équation (5) et que l'on développe les binômes, on aura, en passant tous les termes dans un même membre, un résultat affecté du facteur commun (1 — \ — ï) : suppression faite de ce facteur, on obtient, entre x et ni, l'équation im m (m — i ) , m { m — i) l m — 2 ) , 1 X ! - X2 H ■ -^ X" I 1.2 1.2.3 W(l>l-l)(lH — 2)(»l-3) . _ 1.2.3.4 où les signes se présentent, à partir du premier terme, par groupes de deux, alternativement positifs et négatifs. » Si l'on fait successivement m = 1, 2, 3, 4, 5, 6, on parvient sans trop de difficulté à résoudre l'équation (7); les équations peuvent être traitées à la manière des équations réciproques, après suppression du facteur [x— 1) dans le cas de m impair, et ramenées à des équations du second degré. Dans le cas de m = 7, on rencontre une équation du troisième degré; mais ce qui est digne de remarque, c'est que, si l'on prend pour m les puis- sances successives de 2, on ramené toujours l'équation finale au second degré. » Ayant constaté, en fait, cet intéressant résultat, nous en avons pu éta- blir la généralité de la manière fort simple que nous allons exposer. « Soient (8) m = aÉ, et xt la valeur correspondante de x; l'équation (5) devient (9) V- = (^{p changeons / en 1 -+- 1 , nous aurons ou 1 -+-2.r,+,y/— 1 — -'-m 1 — 2.vi+, y/ — ï — .r/j I-t- 1 -^r-t-i v/— I ■ — 2.r,_,_, yC^i (10) \-I = Or, il est clair que les coefficients de y— 1, dans les équations (9) et (10), ( 598 ) sont les racines d'une même équation; on a donc Posons (ii) xt il viendra 2 I *)' d'où puis, en résolvant, a?+I— 2«,«I+, — i = o, (12) «i+i = «,-=t \ 1 -ha-. En vertu des relations (8) et (1 1), la formule (6) devient Cette série sera d'autant plus convergente que la valeur de 2, sera plus grande; la conclusion reste la même si l'on substitue i + ià 1; donc il convient, dans l'expression précédente de ai+t, de prendre le signe -h de- vant le radical (cela suppose a, positif, hypothèse qui sera vérifiée dans un instant 1. » Soit i = o, d'où m = 1 ; l'équation (7) donnera x0 = 1, puis il viendra, suivant (11), a0= 1. » On aura donc, en ayant égard à la relation (12) et ne tenant compte que du signe supérieur, la série de valeurs «0 = > » «. = «0 ('4) v^ «g = «I + \ I a3 = «a -t- yfi -+- a| Ces diverses quantités étant mises dans l'équation (i3), avec les valeurs correspondantes de l'indice /', on obtiendra autant d'expressions distinctes de ^ et qui seront d'autant plus convergentes que l'indice /sera plus élevé. ( 599) Si l'on suppose i infiniment grand, les termes qui suivent le premier s'éva- nouiront par rapport à celui-ci et il viendra ET 2 (i5) ô = — » ou o =li 8 «8 un - Quelque valeur que l'on attribue à l'indice i, l'équation (i3), jointe aux valeurs (i/,), conduira à ^=,3,i4i5926r). On obtiendrait d'autres expressions encore aisément calculables, en posant (16) m = ko.', relation où k désigne un nombre entier : la formule (i3) se changerait en , or 7 . /' I' II II v ' ' b , \ z, o a- 5 a* 7 otj dans ce cas, les formules (i4) subsisteraient à l'exception de la première, et la formule (i5) se changerait en (18) £ = *-• ao » Quant à la valesur de a0, elle est, suivant (r i), égale à — ; or, la valeur de x0 est, en vertu de (16), la racine de l'équation (7) correspondant à m = k. » Les relations (iZj) se rapportent à k= 1 . » Si l'on fait k =3, on trouvera, en résolvant l'équation (7), x = =•, 2 + v'3 si l'on fait k = 5, il viendra x = ===. Les valeurs impaires 1+ ^5 + ^5 + 2^5* de k, supérieures à 5, dépendraient d'équations de degré supérieur au deuxième : en se limitant aux précédentes, on a donc l k = 1 , a0 = 1 ; (•9) ! k— 3, a0 — 2 + v'3 ; ( k = 5, c.0 = 1 -+- \jp + \/5 + 2 v'5 » (*) La quantité cr est ainsi égale au double du nombre désigné ordinairement par la lettre jr. C. R., 1876, 2" Semestre. (T. LXXX11I, N° 12.) 7^ ( 6oo ) et la relation générale (20) ai+, = «!■+- v'i + af. » Au moyen de ces relations (ig) et (20), les formules (17) et (18) four- niraient de nouvelles expressions du nombre zs. » MÉMOIRES LUS. chimie appliquée. — Éclairage à l'aide de produits extraits des arbres résineux. Note de M. A. Guillemare. (Commissaires: MM. Cahours, Jamin, Berthelot.) « J'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie une solution du problème de l'éclairage, à l'aide de produits divers, exclusivement extraits des arbres résineux (1). » Quand on cherche à brûler, dans une lampe ordinaire, destinée à l'huile de colza ou au pétrole, de l'essence de térébenthine, de la vive essence, ou de l'huile dite pyrogénée (ces deux dernières extraites l'une et l'autre de la colophane, par distillation fractionnée sur 4 pour 100 de chaux vive), on rencontre deux obstacles, réputés jusqu'à ce jour insurmon- tables. » i° Les liquides résineux du commerce ne montent dans la mèche que pendant quelques minutes; au bout d'un temps très-court, l'action ca- pillaire se ralentit considérablement, et s'arrête bientôt. » 20 Dans toutes les lampes du commerce, ces mêmes liquides brûlent incomplètement et répandent dans l'atmosphère une fumée intense. » 11 nous a donc fallu porter noire attention sur deux points : i° épurer les liquides résineux d'une manière absolue ; 20 disposer pour eux un bec ou brûleur spécial. De minutieuses recherches, effectuées dans le labo- ratoire du lycée de Mont-de-Marsan, nous ont conduits aux résultats suivants : » Les liquides résineux ordinaires et désignés plus haut sont troublés par l'ammoniaque, qui y produit une émulsion laiteuse. Ce trouble laiteux (1) Mes recherches ont été effectuées en collaboration avec M. Labarthe, percepteur, et M. Pallas, médecin à Sabres (Landes). ( r.o. ) est dû à la résine ou à la naphtaline qu'il contient à l'état de dissolution. Contrairement à un préjugé admis, la distillation de ces liquides, à feu nu, ne les rectifie pas; car elle ne modifie pas les circonstances dont nous venons de parler. » La distillation de l'essence de térébenthine et de la vive essence, repo- sant sur un volume égal d'une eau légèrement alcaline, leur entraînement au moyen de la vapeur d'eau, l'action directe et prolongée de solutions con- centrées de carbonates alcalins sur les huiles de résine, amènent, pour tous ces liquides, la séparation complète et absolue de la colophane et de la naphtaline qu'ils contiennent. Cette séparation peut être regardée comme certaine quand l'ammoniaque n'altère plus leur parfaite limpidité. Ils montent alors dans la mèche sans obstacle. » Nos trois liquides résineux contiennent 80, 90 et 92 pour 100 de car- bone. Pour brûler et utiliser tout à la fois cet excès de carbone au profit de la lumière, nous disposons autour de la mèche deux courants lamelli- formes: l'un, extérieur, au moyen d'un cône de 8 centimètres de hauteur; l'autre, intérieur, au moyen d'un bouton conique mobile. Le tirage est complété par une cheminée en verre, que nous sommes obligés de dépolir à sa base, tant l'éclairement est intense. » Cette lumière, remarquable par son immobilité, sa blancheur, devant laquelle pâlissent toutes les autres, conviendra sans doute pour les fanaux à bord des navires et les appareils phototélégraphiques que l'on expéri- mente en ce moment aux ministères de la Guerre et de la Marine. « Son prix modique contribuera sans doute à la faire admettre. » Son adoption doublera vraisemblablement le prix actuel de la gemme ; elle sera, par ce côté, une source de bien-être pour nos départements les plus déshérités, et en particulier pour celui des Landes, que nous ha- bitons. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. VITICULTURE. — Sur un mode de traitement des vignes phflloxêrées par la chaux. Extrait d'une Lettre de M. Tu. Pigxèdk a M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra,) « ... Je coupe les vignes à peu près mortes et improductives, au prin- temps, entre deux terres, et je les fume avec de la chaux fusée, à raison de \ kilogramme par cep. La première année, ces vignes donnent des 78.. ( 6oa ) pousses vigoureuses; la seconde année, elles produisent de nombreux et beaux raisins, pourvu qu'on les traite de la façon suivante, aussi bien que les ceps attaqués déjà par le Phylloxéra, mais encore vivaces. m Dans le courant de mars ou les premiers jours d'avril, je creuse, autour des ceps malades, un trou d'environ 10 centimètres de profondeur et d'autant de rayon, où je jette deux grosses poignées de cbaux fusée; puis j'enduis le cep tout entier, avec un pinceau, d'une couche de lait de chaux, après l'avoir, au préalable, soigneusement dépouillé de son écorce. Cette triple opération détruit la plus grande partie des insectes et des œufs, arrête l'éclosion des œufs qui restent sur le cep, empêche en outre le Phylloxéra venant d'une vigne attaquée de s'introduire dans les ceps traités par la chaux. » Ce remède est ainsi à la fois préservatif et curatif, et je suis persuadé que, appliqué aux vignes saines, il les sauve du Phylloxéra. Je ne l'ai encore expérimenté, cette année même, que sur quatre cents ou cinq cents ceps, à dire vrai, bien malades. Ils sont aujourd'hui magnifiques et portent de nombreux raisins. Avec ioo kilogrammes de chaux, du prix de i franc, un homme peut, dans un jour, traiter cinq cents ou six cents pieds malades. » M. Méxakd, M. B. Charmes, M. É. Dona adressent diverses Commu- nications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. L. Hcgo adresse une Note relative aux spectres observés au travers d'une plume d'oiseau. (Renvoi à l'examen de M. Fizeau.) M. J. Cerxesson adresse un Mémoire relatif à un système de naviga- tion aérienne. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. E. Duchemin adresse une Note relative à l'emploi de l'acide carbo- nique pour la conservation de certaines eaux minérales naturelles, à base de crénate de fer. (Commissaires : MM. Boussingaulr, Peligot.) ( 6o3 ) M. A. Braciiet adresse une Note relative à des lamelles fluorescentes à base de curcuma. (Renvoi à la Commission du legs Trémont.) M. G. Serton demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui, et relatif à une disposition destinée à remplacer le parallélogramme de Watt. Ce pli est ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel; la Note et le modèle qu'il contient seront soumis à l'examen de M. Tresca. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, la première Partie du « Bulletin de la Société zoologique de France, pour l'année 1876 » (séances de juin et juillet). M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie, au nom de M. Lucan, médecin à Laudana (Congo), un instrument employé par les nègres du Congo pour prendre les serpents. Cet appareil est un tube dont les parois, formées de fragments de ro- seaux entrelacés, se resserrent dès que le serpent s'y est introduit, par les efforts mêmes que fait l'animal pour s'échapper. HISTOIRE naturelle. — Sur la capture des serpents à sonnettes et sur la pré- tendue association de ces serpents avec une petite chouette et une petite marmotte. Note de M. A. Trécul, à propos de la Communication pré- cédente. « Pendant mon voyage dans l'Amérique du Nord, je traversai, en i8/j8, une contrée, située à l'ouest de l'Arkansas, où les serpents à sonnettes sont très-communs. J'en pris plusieurs que j'adressai au Muséum. L'année sui- vante, j'en envoyai aussi du Texas. Ayant remarqué que, après s'être fait entendre, ils avaient peu de disposition à se jeter sur les personnes un peu éloignées, j'eus l'idée de les prendre de la manière suivante. J'at- tachais une ficelle au bout de la baguette de mon fusil, je faisais un nœud coulant à l'extrémité libre de cetle ficelle, puis j'allais au serpent que j'avais entendu, ou qui m'avait été signalé par les Osages avec qui je ( Go/, ) voyageais; je l'excitais et, quand il se dressait menaçant en sifflant, je lui passais mon nœud coulant autour du cou et je l'enlevais. Il ne faisait alors aucun mouvement, aucun effort pour se dégager et restait droit comme un bâton. Tl était facile de le tuer. Ceux que j'envoyai au Muséum d'Histoire naturelle de Paris furent pris par ce procédé, que d'autres voya- geurs pourront utiliser. » Puisque j'ai l'occasion de parler des serpents à sonnettes, je demande à l'Académie la permission de l'entretenir d'une prétendue société que les voyageurs dans les prairies ont quelquefois mentionnée. Elle serait com- posée de trois animaux très-disparates : une sorte de petite marmotte [Arc- tomys ou Cynomys litdoviciana), une petite chouette (Athcne cunicularia) et un serpent à sonnettes (Crotalus confluenlus Say). » J'eus l'occasion de visiter le siège de cette prétendue association. Je le rencontrai dans le voisinage de la Rivière salée, qui est un des affluents de la rive droite de l'Arkansas. Non loin de ce que les Indiens nomment la Grande saline (i), je vis deux villages de petits chiens. On appelle ainsi les lieux habités par ces petites marmottes, à cause du petit cri qu'elles font entendre quand elles sortent de leurs terriers. Comme elles vivent en fa- milles nombreuses, leurs villages ont quelquefois une assez grande étendue. L'un de ceux que j'ai visités avait environ un demi-kilomètre de dia- mètre; l'autre était beaucoup plus limité : il n'avait guère que cinquante à soixante mètres de largeur. Il y en a, m'a-t-on dit, d'un mille de dia- mètre. L'aspect des deux villages que j'ai vus était aussi différent que la nature du sol. Le plus étroit, établi dans un lieu fertile, uni, couvert de hautes herbes, présentait une surface entièrement dénudée par les soins des pelits animaux, sans un seul brin d'herbe, hérissée çà et là de petites i C'est une grande plaine unie, plus longue (pie large, orientée à peu près du nord au sud et encadrée, sauf du côté du nord, de collines vertes peu élevées; elle est couverte d'cfflorescences salines par les temps secs, et fournit aux sauvages le sel dont ils font usage. Quand les Indiens sont privés de ces effloreseenccs par les pluies, ils évaporent l'eau d'un ruisseau du voisinage, dont la salure est extrêmement forte. A quelque distance de là est un banc de sel gemme dans une excavation. Je n'ai pas vu ce banc, ayant été prévenu trop tard. Lorsque je nie trouvais seul au milieu de la Grande saline, un bison qui avait été chassé vint à ma rencontre et se précipitait sur moi. Je lui envoyai une balle dans le front; il s'arrêta, hocha de la tête et s'en alla. Ayant appris le soir au campement qu'un bison venu de la saline avait été tue, je sus que ma balle avait ele trouvée enroulée dans la laine de son front. ( Go5 ) buttes hautes de deux à trois décimètres, entourant chacune une ouverture des terriers, qui communiquent entre eux. Du haut de ces éminences les petites marmottes observent les environs pour se convaincre qu'aucun danger ne les menace. Elles ne hasardent au dehors d'abord que leur tète; elles font entendre cette sorte de petit aboiement aigu qui leur a valu leur nom, et, a. mesure qu'elles se rassurent, elles sortent graduellement da- vantage; elles ne quittent leur trou et la butte qu'après une longue ob- servation du voisinage; mais elles rentrent avec une rapidité étonnante à la moindre apparence de danger. » Le village le plus grand, établi sur un sol aride, pierreux et inégal, avait une surface moins nette que celle du premier; une herbe rare y crois- sait. Il ne semblait pas, comme dans l'autre village, qu'une édilité vigilante prît soin de ce lieu moins favorisé. C'est dans ce dernier village que je trouvai réunis les trois animaux signalés. Je vis la petite chouette sortir d'un terrier, et je fus assez heureux pour me la procurer. Le trou d'où elle sortait était évidemment fréquenté aussi par les petites marmottes; la terre fraîchement remuée annonçait qu'il était souvent traversé. Il n'en était pas de même dans un autre terrier, où je découvris le serpent à sonnettes; depuis longtemps la terre n'avait pas été grattée. Cette ouverture était cer- tainement abandonnée par les autres animaux, et il était clair qu'aucune intimité n'existait entre ces derniers et le Crotale. Un Osage ayant tué sous mes yeux la petite marmotte, je tenais beaucoup à avoir le serpent à son- nettes. J'eus beaucoup de peine a faire sortir celui-ci de sa retraite; pour l'y contraindre, je fus obligé de l'exciter pendant longtemps avec la ba- guette de mon fusil. A la fin, il s'avança lentement hors de l'ouverture et je pus lui passer mon nœud coulant autour du cou. » Les trois animaux furent envoyés au Muséum. » Géométrie. — Formule symbolique donnant le degré du lieu des points dont les distances à des courbes algébriques données vérifient une relation donnée. Note de M. G. Fouket, présentée par M. Chasles. « Je me propose de résoudre dans cette Note le problème suivant : Etant données dans un même plan k courbes algébriques [ni, , nt ), (;»._,, n2), . . . , ('"a> "a)> disposées d'une manière quelconque les unes par rapport aux autres (*), (*) Il faut supposer en outre que ces courbes ne passent pas par les points circulaires de l'infini. { 6o6 ) et définies chacune par leur degré m et leur classe n, trouver le degré du lieu en- gendre par un point mobile dont les distances pf, p3} ..,, pk à ces courbes, comp- tées chacune sur une normale convenablement choisie, satisfassent à une lelation algébrique donnée (i) F(p,, fj,, ..., pk) = o. » Le degré du lieu ainsi défini s'exprime très-simplement à l'aide des degrés et des classes des courbes données, et des degrés des /• -+- i lieux, en quelque sorte élémentaires, que l'on obtient, en remplaçant de toutes les manières possibles, dans l'énoncé précédent, les k courbes par des points ou des droites. La méthode que nous allons employer est analogue à la méthode de substitution imaginée par M. Chastes, pour déduire les caractéristiques d'un système quelconque de coniques des caractéristiques des systèmes élémentaires de ces courbes. » Supposons que, ayant pris pour point de départ les lieux élémentaires que nous venons de définir, nous y ayons substitué successivement les i — i premières courbes à i — i points ou droites : nous aurons ainsi formé /■ — i lieux intermédiaires. Parmi ces k — i lieux, prenons-en deux (M) et (N) définis, le premier à l'aide de a •+■ i points p et |3 droites d, le second à l'aide de u points p et |3 -f- i droites d, (a-+- ]3 = & — i); soient p. le degré de (M), v le degré de (N). Considérons une droite L quelconque et, en chaque point de celte droite comme centre, décrivons un ou plusieurs cercles tels, que leur rayon associé aux distances normales du même point aux / — i courbes, aux a points p et aux p droites d communs à (M) et à (N), vérifie la relation (i). Parmi ces cercles il y en a évidem- ment p. qui passent par le (« -+- i)lcme point/;, et v qui touchent la (/3 + i)ième droite d : ils forment par suite, dans leur ensemble, un système (, (x,y)a"l-h (p,(x,j)nm~' +...= o représente l'équation de la courbe dont on cherche l'enveloppe, équation ordonnée par rapport à la lettre a. Le lieu étant défini par l'équation (i) et par l'équation (2) 7iï(x>r,«)= mnpt(x1jr)a.m~t + (m - i) *) x Ta &P* (lP*>aib) ~ J7Aa> bï * Tb (PP*> W" rt' b) = °» (8) 9(a,b) = o. » i° Degré du lieu complet. — On voit immédiatement qu'à une valeur de p, correspondent mnl valeurs finies de p2; et qu'à une valeur de p2 cor- respondont n m -4- n — 2) l valeurs finies de p, ; d'ailleurs ces nombres ne cbangent pas pour p2 ou p, infinis; donc le degré du lieu est N = mnl -+- n(m -+- n — 2)/ = ni (2111 ■+■ n — 1). » 20 Degré des courbes éliangères. — En prenant pour origine un point quelconque de l'une des courbes représentées par l'équation ty(x,y, 1, b") = o, obtenue en remplaçant, dans l'équation ty (x,f, a, b) =■ o, a par l'unité et b par b", la lettre b" représentant l'une des racines de l'équation en -■> ob- (*) La fonction ty[x,rt a, b) représente l'ensemble des termes du degré m par rapport aux lettres a et b. (6.i ) tenue en faisant a infini dans l'équation (5), on voit que ces courbes repré- sentent des courbes étrangères dont le degré total est n.'/. » Remarque. — On peut aussi se rendre compte de cette circonstance en db i n i*\ remarquant que, pour a = ao , on a — == b { ). » Conclusion. — Le degré du véritable lieu est donc W = ni (a/H + n — 2) — /// = ni [2m + n — 3). » Problème III. — Trouver le degré de la surf ?ace enveloppe ci une surface de degré l, dont les coefficients de son équation sont des fonctions les plus géné- rales de degré m, par rapport à trois paramètres variables, a, b, c, liés entre eux par deux relations les plus générales de degré n et p. » En observant que, pour a = 00 , on a - = -t-i - = — et que les équa- tions des surfaces génératrices peuvent s'écrire sous la forme df da + df db X b a + 7 de c X - a -+ I a df de = df da -4- df db X db df da de X de la = O, on trouve que le degré du lieu complet est ?ipl(2in + n -+- p — 3) et qu'il y a des surfaces étrangères dont le degré total est npl. » CHIMIE. — Sur les propriétés physiques du gallium. Note de M. Lecoq de Boisbaudkan, présentée par M. Wurtz. « J'ai récemment préparé un peu plus d'un demi-gramme de gallium pur. A l'état liquide, ce métal est d'un beau blanc d'argent; mais, en cris- tallisant, il prend une teinte bleuâtre très-prononcée et son éclat diminue notablement. » En opérant convenablement la solidification du gallium surfondu, on obtient des cristaux isolés : ce sont des octaèdres basés que je m'occupe de mesurer. (*) Il faut aussi observer que les équations (3), (4) peuvent s'écrire sous la forme df , df jb\ 1 _ df da db \ a ) a ttt df ^ df ^ ^ db __ da db da (6ia ) » Dans un premier essai (avril 1876), le point de fusion avait été trouvé compris entre 29 et 3o degrés environ, soit à peu prés -f- 290, 5. Je viens d'examiner six échantillons de gallium successivement électrolysés d'une même solution. Les métaux étrangers, supposés présents, devaient se distribuer inégalement entre les diverses fractions recueillies. Points de fusion. Gallium n° 1 -4- 3o°, 14 » n° 2 -i- 3o°, 16 » n° 3 -H 3o°, 14 » n° 4 + 3o°, i5 » n" 5 H- 3o°, iG » n° 6 -f- 3o°, 16 Moyenne -f- 3o°, i5 » L'échantillon n° 4 fut ensuite placé pendant deux heures dans l'eau bouillante, et les innombrables globules formés furent réunis par compres- sion. Le point de fusion n'avait nullement varié. Le métal était donc bien exempt de potassium. » Les six échantillons de gallium ayant été mélangés, on en préleva un fragment (pesant 2 | centigrammes) qu'on maintint pendant une demi- heure dans de l'acide nitrique étendu de son volume d'eau , à une température de 60 à 70 degrés. La perte n'atteignit qu'une fraction de milligramme. Le point de fusion était resté fixe, car le métal fondait très- lentement a -4- 3o°, iG et cristallisait très-lentement à + 3o°,o6. » J'aurai prochainement l'honneur de soumettre à l'Académie le nou- veau procédé qui a servi à préparer ce gallium dont le point de fusion constant dénote la pureté très-satisfaisante. » En mai 187G, j'essayai de mesurer la densité du gallium sur un échan- tillon de 6 centigrammes; j'obtins 4>7 à i5 degrés (et relativement à l'eau à i5 degrés). La moyenne des densités de l'aluminium et de l'indium étant 4,8 (à 5, 1 ), le poids spécifique provisoirement trouvé pour le gallium pa- raissait pouvoir s'accorder assez bien avec une théorie plaçant ce métal entre l'indium et l'aluminium. » Cependant les calculs établis par M. Mcndeleef pour un corps hypo- thétique, qui semble correspondre au gallium (du moins d'après plusieurs de ses propriétés), conduisaient au nombre 5,9. » Le gallium cristallisé sous l'eau décrépite quelquefois quand on le chauffe. Peut-être mon premier métal contenait-il des vacuoles remplies d'air ou d'eau. J'ignore si cette cause d'erreur s'est jointe ou non à d'au- ( 6i3 ) très pour fausser ma première détermination ; quoi qu'il en soit, je l'évitai depuis en chauffant fortement le métal et le solidifiant dans une atmosphère sèche. J'obtins alors des densités plus élevées, variant néanmoins de 5,5 à 6,2, tant que le poids des prises d'essai ne dépassa pas quelques centi- grammes. » Je viens enfin 'd'opérer avec 58 centigrammes de gallium provenant de la réunion des six échantillons dont il est parlé plus haut. Densité a + 23° (et relativement à l'eau à -+- 23°). ire expérience 5, go 2e » 5>97 Moyenne 5,g35 » Le même gallium fut ensuite maintenu durant une demi-heure entre 6o et 70 degrés dans de l'acide nitrique étendu de son volume d'eau, lavé, assez fortement chauffé, enfin solidifié dans l'air sec. Densité à -4- 24°, 45 (et relativement à l'eau à -+- 24°, 45) = 5,g56. » Il n'est pas besoin d'insister, je crois, sur l'extrême importance qui s'attache à la confirmation des vues théoriques de M. Mendeleef concer- nant la densité du nouvel élément. » ANATOMIE COMPARÉE. — Recherches anatomiques et morphologiques sur le système nerveux des Insectes hyménoptères (Hymenoptera). Note de M. Éd. Brakdt, présentée par M. Ém. Blanchard. « Le système nerveux des Insectes hyménoptères adtdtes est peu connu, moins encore celui de leurs larves. Il n'existe aucune recherche sur les métamorphoses que subit la chaîne ganglionnaire dans le passage de l'état de la larve à celui d'insecte adulte. » On ne connaît le système nerveux que de huit espèces d'Hyménoptères, savoir : Bombus muscorum, Apis mellifica, Vespa crabro, Scolia hortorum, Formica ligniperda, Ichneumon atropos, Àlhalia cenlifoliœ et Sirex (jiqas. » Les recherches comparatives et morphologiques font défaut. J'ai en- trepris dans cette vue une étude du système nerveux des Hyménoptères en disséquant nombre d'espèces d'un même groupe. Je suis arrivé ainsi à dé- terminer le caractère morphologique du système nerveux de chaque fa- mille. Ayant terminé mes recherches sur les Hyménoptères, j'ai l'honneur d'en soumettre à l'Académie les principaux résultats. (6.4) » .l'ai étudié le système nerveux des adultes chez 78 espèces apparte- nant à toutes les familles d'Hyménoptères et à la plupart des genres : celui des larves dans 22 espèces, les métamorphoses de la chaîne ganglionnaire chez i5 espèces. » 1. Système nerveux des Hyménoptères ndullcs. — H y a deux ganglions céphaliques (un ganglion sus-œsophagien et un ganglion sous-œsophagien), deux ou trois ganglions thoraciques et de trois à sept ganglions abdomi- naux. Les Apides et les Guêpes (Fespa, OJrnerus, Eumenes), ainsi que les Crabro [Ectennius et Thyreopus), Chrysis ont deux ganglions thoraciques, tandis que les Cerceiis, dmmophila, Pompilus, Formica, Mutilla, iMyrmosa, les Enlomosplieces et les Pliytosplieces (Cimbex, Tenlliredo, Sirex) ont trois ganglions thoraciques. Dans les insectes hyménoptères à deux ganglions thoraciques, le second présente toujours dans son milieu une échancrure plus ou moins prononcée, indice de la fusion de deux ganglions. Quel- quefois l'échancrure est très-accentuée et le ganglion devient douhle (Ody- nères). Dans chaque forme du système nerveux il y a un nombre différent de ganglions abdominaux (3-7), tandis que les larves ont huit ganglions abdominaux (les larves des Ptéromaliens exceptées, qui n'ont pas une chaîne ganglionnaire, mais une masse nerveuse simple et compacte comme les larves des mouches). Pendant l'état de chrysalide, le nombre des ganglions diminue dans les différentes espèces, beaucoup d'entre eux se rapprochant et se fusionnant. Les ganglions sus-œsophagiens sont très-développés et cou- vrent complètement le petit ganglion sous-œsophagien qui lui est uni pai- lle très-courts cordons. L'examen des corps pédoncules m'a montré une particularité singulière, qui n'a pas encore été observée. F. Dujardin a remarqué que le développement de ces corps est en correspondance avec le degré du développement des instincts et de l'intelligence dans les différentes espèces; mes recherches prouvent que c'est aussi le cas pour les différents sexes d'une même espèce. Ainsi, chez les ouvrières de l'abeille commune, ils ont une immense dimension, tandis qu'ils sont peu développés chez la reine et chez les mâles; de même chez les Guêpes et les Four- mis. Les corps pédoncules n'envoient pas de nerfs ocellaires comme l'a prétendu F. Dujardin; ces derniers émergent delà partie supérieure des ganglions sus-œsophagiens. » Le ganglion sous-œsophagien est très-petit, formé d'une paire de noyaux et donne naissance aux (rois paires de nerfs buccaux. Dans le cas OÙ le système nerveux a trois ganglions thoraciques, le premier et le second sont simples et n'ont que deux noyaux, tandis que le second est toujours ( 6i5 ) plus ou moins composé. Chez les Phytospheces, il a deux paires de noyaux et chez les Enlomospheces, ainsi que chez les Cerceris, Pompilus, Àmmophila Formica, trois paires. Il est évident que dans le premier cas le dernier gan- glion thoracique résulte d'une fusion de deux, et dans le dernier cas de trois ganglions de la larve. Chez les Hyménoptères qui n'ont que deux gan- glions thoraciques (Apides, Guêpes), le second présente quatre paires de noyaux résultant d'une fusion de quatre ganglions de la larve (les deux derniers ganglions thoraciques et les deux premiers ganglions abdomi- naux). Le nombre des ganglions abdominaux varie de trois à sept. Jusqu'à présent on a pensé que seul le dernier ganglion abdominal est com- posé, tandis que les autres sont simples; mais je démontre que, dans beaucoup de cas, c'est l'avant-dernier ganglion abdominal qui est composé (l'ouvrière de l'Abeille, la femelle de la Mutitla europœa), tandis que le dernier est simple. La plus grande quantité de ganglions abdominaux, c'est-à- dire sept, existe chez les représentants inférieurs de l'ordre des Hymé- noptères, les Phytospheces, où tous ces ganglions sont simples, comme chez les larves. La plupart des Enlomospheces, les Ammophila, Cerceris Ody- nerUs, Bombus, ont six ganglions abdominaux simples. S'il n'y a que cinq ganglions abdominaux on trouve deux formes différentes : tantôt c'est le dernier ganglion abdominal qui est composé [Y Andrena, l'ouvrière de la Guêpe), tantôt c'est l'avant-dernier ganglion abdominal qui est composé (l'ouvrière de l'Abeille). Dans le cas où il n'y a que quatre ganglions abdomi- naux, c'est ordinairement le dernier qui est composé. Chez les Eucera, Crabro [Ectennius, Thyreopus, etc.), n'ayant que trois ganglions abdominaux, le dernier, toujours très-grand, résulte d'une fusion des quatre derniers gan- glions de la larve. Autre fait bien remarquable qui n'avait pas encore été observé : c'est une différence dans le nombre des ganglions dans la même espèce suivant le sexe. Les Bourdons ouvrières et les femelles ont six gan- glions abdominaux, tandis que le mâle n'en a que cinq; les Abeilles ou- vrières ont cinq ganglions abdominaux, tandis que la reine et les mâles n'en ont que quatre; le mâle des Mégachiles a quatre ganglions abdominaux, tandis que la femelle en a cinq; les Guêpes ouvrières ont cinq ganglions abdominaux, les femelles et les mâles six. Le système stomalo-gastrique se compose d'un ganglion frontal, de deux ganglions angéiens, de deux gan- glions trachéens et d'un ganglion ventriculaire. » 2. Système nerveux des larves. — Le système nerveux des larves est très-uniforme. Les larves ont treize ganglions, tandis que les chenilles des Papillons en ont seulement douze. Les larves des Hyménoptères ont C.U., 1876, a* Semestre. (T. LXXXIII, N" 12. 80 (6i6 ) huit ganglions abdominaux, tous simples. Cependant, chez les larves toutes jeunes, le ganglion sous-œsophagien et le dernier ganglion abdominal montrent les traces de la fusion de trois ganglions embryonnaires. » 3. Du système nerveux de l'embryon. — Les recherches de O. Rietschli et de A. Kowalewski sur le développement de l'Abeille ont prouvé que les embryons possèdent dix-sept ganglions, c'est-à-dire : un ganglion sus~œso- phagien, trois petits ganglions sous-œsophagiens qui se confondent en un seul ganglion sous-œsophagien chez les larves, trois ganglions thoraciques et dix ganglions abdominaux, dont les trois derniers se rapprochant forment ensuite le dernier ganglion abdominal de la larve. » 4. Métamorphoses du système nerveux. — Les changements que su- bit le système nerveux pendant les métamorphoses de la larve se font par la fusion de plusieurs ganglions. Le premier ganglion thoracique de la larve persiste isolé chez l'insecte adulte; le deuxième et le troisième ganglion thoracique de la larve se rapprochent plus ou moins, et chez d'autres ils se confondent dans une seule masse médullaire. Le premier ganglion abdo- minal se confond toujours avec le dernier ganglion thoracique, de sorte que l'insecte adulte n'a jamais plus de sept ganglions abdominaux, mais dans la plupart des cas le second ganglion abdominal se confond aussi avec le dernier ganglion thoracique. Si le nombre des ganglions abdominaux di- minue encore plus chez l'insecte adulte (5, 4> 3 ganglions), alors cela s'ef- fectue par la fusion de quelques ganglions avec le dernier ganglion abdo- minal. » LITHOLOGIE. — Expériences et observations sur les roches vitreuses. Note de M. Stan. Meunier. (Extrait.) « Chacun des types de roches vitreuses se rapportant, pour la composi- tion élémentaire, à un groupe de roches cristallines, il semble, à première vue, qu'elles soient comme les scories des roches correspondantes. Cepen- dant l'expérience est loin de confirmer cette prévision: les roches vitreuses, à l'opposé des produits de vitrification artificielle, sont hydratées et ren- ferment, en outre , le plus souvent, des matières facilement volatiles. Ouest donc conduit à rechercher si, au contraire, les roches cristallines ne ré- sultent pas d'une dévitrification des masses vitreuses. » Or différents faits peuvent être interprétés comme représentant de véritables dévitrifications naturelles et je mentionnerai comme exemple des échantillons d'obsidienne sphérulitique déposés dans la collection du Mu- (6i7) séum. L'analyse chimique et l'examen microscopique montrent clans les globules le produit d'une concentration successive sans déplacement de matière. M. Molteni a bien voulu faire au microscope des photographies parfaitement réussies. » En présence de ces faits et de beaucoup d'autres qui ne peuvent trou- ver place ici, il était naturel de rechercher si la dévitrification résulte, pour les roches, des mêmes actions qui la produisent dans certains verres arti- ficiels. J'ai d'abord opéré, à la température d'un feu de coke, sur de petits fragments d'obsidienne, de gallinace et de rétinite; mais, désireux de pouvoir agir plus en grand, j'ai été très-heureux de trouver, grâce à la libéralité de M. Hippolyte Boulenger, tous les moyens d'action à la faïencerie de Choisy-le-Roi. Enfin M. Fremy a bien voulu faire exécuter pour moi une série d'essais dans les fours de la manufacture de Saint- Gobain. Voici un rapide résumé de quelques-uns des résultats obtenus; j'aurai à revenir plus tard sur diverses particularités que je laisse aujour- d'hui décote. » Des essais ont été tentés d'abord sur de l'obsidienne et de la gallinace, abandonnées huit jours à une température inférieure à celle de leur fusion. Ces roches étaient placé?s, en fragments anguleux, dans des pots en biscuit convenablement disposés dans des conduits qui réunissent les fours aux cheminées. C'est surtout l'obsidienne noire, très-vitreuse, de l'Ascension (4- F. 12) qui fut employée à ces expériences. A 10 centimètres derrière le registre et à 7 mètres de la rotonde, la roche ne subit aucune modification , son grain resta le même; la surface des morceaux s'irisa des couleurs les plus brillantes et les plus solides, si belles qu'on peut se demander s'il n'y aurait pas là le point de départ de quelque application industrielle. Placée dans le Irou d'homme, où la température était un peu plus forte, la roche conserva ses arêtes à peu près vives; pourtant il se développa dans son intérieur un certain nombre de bulles de gaz, et elle prit à l'extérieur une couleur cuivreuse ou mordorée remarquable. Comme gallinace soumise aux mêmes manipulations, je citerai celle de Bassano, Vicentin (1 i.B. 59). Placée pendant huit jours à 2 mètres de la rotonde des lanternes, cette roche, de noire qu'elle était, devint ocreuse par oxydation, et il s'y révéla des grains blancs feldspathiques et des prismes d'augite, dont quelques-uns seulement se faisaient voir, avant l'expérience, sur les surfaces altérées. La pâte, en per- dant l'éclat vitreux, n'a pas acquis la structure cristalline. Ces faits montrent qu'avant la fusion la dévitrification n'a pas lieu dans les conditions indi- quées pour les obsidiennes et pour les gallinacés. 80.. ( 6.8 ) » Une deuxième série d'essais a été exécutée également, à Choisy,à des températures plus élevées : un fragment d'obsidienne, placé à i mètre avant le registre de la cheminée, a conservé sa forme générale, mais il s'y est développé de nombreuses bulles gazeuses. Quatre fragments de la même roche furent placés à i, à 2, à 3 et à 4 mètres de la rotonde, c'est- à-dire dans des points de moins en moins chauds. Tous devinrent pâteux et dégagèrent des gaz qui firent boursoufler la masse. La finesse des bulles et leur rapprochement sont d'aulant plus grands que la température est plus élevée; et les quatre produits, en offrant identiquement la structure de certaines scories volcaniques, peuvent servir à préciser la température relative subie par celles-ci. D'ailleurs on ne voit nulle trace de dévitrifica- tion dans ces conditions nouvelles. Dans la rotonde même, un échantillon d'obsidienne se remplit de très-grosses bulles et devint absolument sem- blableà un spécimen naturel rapporté du Mexique (Catalogue Carré n°2G5-2). Pour les gallinacés, il n'y eut pas non plus de dévitrification à la tem- pérature où la roche devient pâteuse. Les cristaux de pyroxène déjà signalés restèrent intacts dans la matière fondue et huileuse, appuyant cette opinion que souvent les cristaux préexistent à la fusion des laves qui les apportent. « C'est après ces expériences, dont le résultat négatif ne paraît pas détruire l'intérêt, que les fusions de Saint-Gobain ont été exécutées. Elles concernent l'obsidienne, la gallinace et le réduite. Dans tous les cas, la roche fut maintenue en fusion pendant trente-six ou quarante-huit heures; puis, le verre obtenu fut exposé pendant huit jours à la température favorable à la dévitriOcation. Diverses obsidiennes furent soumises à ce traitement. Celle qui a été déjà citée et qui provient de l'Ascension fond avec facilité, et le verre noir assez liquide qui en résulte passe par-dessus les bords de creuset. Après les huit jours de recuit, la masse bien homogène est presque com- pacte. On y reconnaît cependant quelques grains fort actifs sur la lumière polarisée, annonçant certainement un commencement de cristallisation. Une autre obsidienne, provenant de l'Iiécla (5. X. 410)> donne un verre noir très-brillant, compacte, dans lequel paraissent de nombreux noyaux qui, bien que petits, sont nets et offrent manifestement l'effet d'une dévi- trification. En prolongeant l'expérience, on obtiendrait certainement avec celte roche des résultats comparables aux échantillons naturels décrits en commençant. Parmi les gallinacés, celle de Nupstadur (Islande) (5.X. 4'^) s'est signalée par son action corrosive sur les creusets rapi- dement percés. La fusion, très-facile, a donné, en trois heures, un verre ( 6.9 ) très-noir qui fut rais à dévitrifier pendant huit jours. Il contenait alors quelques grains cristallins fort petits. Enfin plusieurs rétinites ont été soumis aux mêmes expériences. Je me bornerai à signaler ici le résultat fourni par un rétinite d'un vert-pistache, provenant du grand système rétinitique si développé en Saxe, auprès de Busibad (n. O. 33). Un échantillon soumis pendant trente-six heures à une température capable de le fondre a produit une masse pâteuse boursouflée, travaillant beau- coup et passant par-dessus les bords du creuset. Le produit obtenu fut un verre clair et grisâtre. Celui-ci, abandonné huit jours dans des con- ditions favorables à la dévitrification, s'est rempli de noyaux cristal- lins, les uns arrondis et les autres anguleux. La cassure manifeste, chez ces derniers, soit des rectangles, soit des hexagones, c'est-à-dire des formes analogues à celles des feldspaths. L'analyse chimique de ces noyaux, isolés autant que possible, donne des résultats voisins de ceux fournis par l'or- tliose ; le produit de cette expérience peut donc être regardé comme un intermédiaire entre les rétinites et les porphyres. » Comme on le voit, il résulte de ces recherches, encore incomplètes et que je me propose de poursuivre : i° que les roches vitreuses ne représentent pas le produit d'une vitrification des roches cristallines, mais qu'au con- traire celles-ci dérivent des premières par voie de dévitrification ; 20 que la dévitrification directe de l'obsidienne, de la gallinace, du rétinite, etc., ne peuvent se produire, et que la présence des gaz et des vapeurs contenus dans les roches vitreuses semble être l'obstacle qui s'y oppose ; 3° que cette dévitrification devient possible quand les roches, par une fusion préalable, ont été débarrassées de leurs éléments volatils. » La séance est levée à 5 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 18 septembre 1876. Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents,' 1 876 ; septembre. Paris, Dunod, 1876; in-8°. Annales de la Société d'émulation du département des T'osges, i 876. Épinal, V. Collot; Paris, A. Gouin, 1876; in-8°. ( Ô20 ) De l'expectoration dans la phthisie pulmonaire; par le Dr G. Daremberg. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1876; in-8°. (Présenté par M. Wurlz.) Considérations sur l'état actuel de la maladie de la vigne dans le déparlement de l'Hérault, etc.; par M. B. Cauvy. Montpellier, impr. centrale du Midi, 1876; br. in-8°. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) J.-B. Labosse. De V artillerie aérienne. Avallon, impr. E. Odobé, 1876; br. in-8°. Report ofthe meleorolocjical committee oj the royal Society, for tlie year en- ding 3ist december 1875. London, G. Eyre and W. Spottiswoode, j. 876 ; in-8°. Hydraulic experiments al Roorkce, 1874- 1875; by captain Allan Cunnin- gham. Roorkee, 1875; in-8°. (Présenté par M. de Saint-Venant.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 2j SEPTEMBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. astronomie. — Examen des observations qu'on a présentées, à diverses époques, comme appartenant aux passages d'une planète inlra-mercurielle (suite). Discussion et conclusions ; par M. Le Verrier. « 1820, février, 12. — Steinhubel et Stark. (suite). « L'observalion de Stakk, puisée aux mêmes sources que les précédentes du même astro- nome est la suivante : Le 12, je vis une singulière tache, d'une forme circulaire et bien définie avec une atmosphère circulaire, d'une teinte orange; elle était à peu près deux fois grosse comme Mercure. A midi (12 heures), cette tache était à 1 i'2o" du bord Est du Soleil et à i4' 17" du bord sud. A 4h23,n du soir, il n'y avait plus rien de visible. Cette ap- parition, dit Stark, serait celle d'un corps planétaire plutôt que celle d'une tache solaire. » » 1823, décembre a3. PONS (de Zach, Correspondance, IX). » Il résulte des termes de Pons que ce sont des taches ordinaires à plusieurs branches. » 1826, juillet 3i. — Stark (Met. Jahrbuch). « Le 3i juillet, à 4b4^m du so'r> " y avait> dit Stark, au bord nord-est du Soleil, une tache ronde et noire qui n'apparaissait pas la veille et le lendemain. » » i834 et i836. — Pastorff, de Buchholz (Saxe), conseiller privé. » (Voir Comptes rendus, l85g, 2e semestre, p. 810, une Lettre de Herrick.J C. R., 1876, 2» Semestre. ( T. LXXX.11I, S» 13.) 8l ( 622 ) » Un astronome se trouverait très-favorisé s'il avait la chance de voir passer une nou- velle planète sur le disque du Soleil; Pastorff n'y va jamais à moins de deux à la fois. i> Une parlie des papiers de Pastorff sont conservés par la Société astronomique de Londres. Mais, suivant le vol. XX des Monlldy Notices, p. 67, ces documents se terminent brusquement en i833. » i83g, octobre 2. — Decuppis, élève astronome au Collège romain. (Compies rendus, 1 83g, ae sera., p. 809.) h M. Decuppis annonce avoir vu une tache noire parfaitement ronde et à contours nette- ment terminés qui s'avançait d'un mouvement rapide, de manière qu'elle eût traversé le diamètre du Soleil dans environ six heures. » i845, mai 11. — CAPOCCI [Àslr. Naclirichten, n°549). » Capocci et de Gasparis signalent le passage de nombreux petits corps d'un mouve- ment rapide et dont nous n'avons pas à nous occuper ici. » 1847, entre les derniers jours de juin et le commencement de juillet. » MM. Scott et Wray auraient fait une observation dont ils ne peuvent indiquer la date. Il est très-malheureux, dit M. Ilind dans sa Lettre du 16 septembre, que la date de l'observation faite à Londres par M. Scott et à Whitby par M. Wray, opticien de mérite, soit perdue. J'ai eu de longues communications de ces messieurs sur ce sujet et un dessin des positions de la tache sur le disque du Soleil, au premier moment où elle fut en vue et au moment où elle disparut, parce que le Soleil descendait dans un banc de nuages. » » 1847, octobre 11. — Julius Schmidt ( fFolj Mittheilungen, X, p. 291). » Le 1 1 octobre 1847, à q heures du matin, Julius Schmidt vit un petit point noir passer rapidement devant le Soleil. Nous n'avons pas à nous y arrêter, bien que Schmidt assure que ce n'était ni un insecte ni un oiseau. » 1849, mars 12. — Joseph Sidebotham. F. R. A. S. » Nous extrayons ce qui suit de la Lettre de M. Hind, du 16 septembre. L'observation est imprimée dans le vol. XII des Comptes rendus de la Société philosophique de Man- chester. Elle porte : En me reportant à mon Journal, je trouve que, le 12 mars 18 jg, notre ancien membre M. Lowe et moi avons vu une petite tache circulaire et noire traverser une portion du disque du Soleil. Nous procédions alors aux ajustements de l'oculaire d'un télescope de 7 pouces. Nous pensâmes au premier moment que cette tache tenait à l'o- culaire, mais nous vîmes bientôt qu'elle était sur le disque du Soleil, et nous constatâmes son mouvement sur le disque pendant environ une demi-heure. Il n'y a pas d'autre Note sur mon Journal, le temps n'est pas mentionné; mais, si je m'en souviens, il était environ 4 heures après midi. » » 1 855, juin 11. — Observation faite par le D ' RiTTER. » Ritter se trouvant en Italie à Porto-Danzo, près Naples, avec M. J. Schmidt (plus tard Directeur de l'Observatoire d'Athènes), a observé à l'oeil nu et libre, peu de temps avant le coucher du Soleil, le passage d'un corps noir sur le disque. ( 6a3 ) « Le corps a été aperçu à 5h3om. De ce moment jusqu'à celui de la sortie, il aurait parcouru environ le tiers du diamètre du Soleil en se mouvant de droite à gauche. » 1857, septembre 12. — Oiirt, avocat à Wandsbeck (Holstein) (Jstron. Naclmchlen, n° 1269). « A t heure après midi, voulant examiner les taches du Soleil de la partie nord, j'ai vu d'une manière frappante une tache passablement ronde à 5 minutes du bord nord. Le i3, le ciel était couvert, mais le 14 cette tache avait disparu, tandis que les taches ordinaires étaient visibles. Cette tache extraordinaire me semblait, d'après mes souvenirs et observa- tions, n'être pas beaucoup plus petite que l'image de Mercure, suivie par moi avec le même instrument, lors du passage, en 1848. » » 1859, mars 26. — Lescarbault (Comptes rendus, 1860, 1e1' semestre). » Nous avons donné tous les détails de cette observation très-authentique. Nous nous bornerons à renvoyer au texte de la Communication faite en 1860. » 1862, mars 20. — LUMMIS. Circular spot upon the Sun s disk wilh rapid motion, as observed by TV. Lummis, esq., oj Manchester. » Dans les Monthly Notices, t. XXII, p. 232, M. Hind a inséré la Note suivante : « Dans une Lettre qui m'a été adressée le 20 mars par M. W. Lummis, employé de la » Compagnie du railway, il est exposé que le matin de ce même jour, pendant qu'il » examinait le disque du Soleil avec un télescope d'environ 2 } pouces d'ouverture, il » a remarqué une petite tache noire plus régulière et mieux définie que d'habitude. Il la » suivit pendant vingt minutes environ et, durant ce temps, elle se déplaça rapidement, » comme le montre un diagramme accompagnant sa Lettre, tout en conservant sa forme » ronde. M. Lummis appela un ami qui vit la tache distinctement comme lui. » Le diamètre apparent était d'environ 7 secondes. » M. Hind, revenant sur ce sujet, m'écrit à la date du i3 septembre dernier : « Your Communication to the Academy of Sciences of professor Wolfs letter relating to the Sun-spot of 18^6, April 4, induced me to make a search amongst my papers for the original letter and diagram of a rapid ly moving spot observed upon the Sun's disk i8(J2, March 20, by Mr. Lummis, of Manchester, which had been mislaid, and having recovered it, I now send you a careful tracing thereof. » If we are to rely upon such diagrams and data as those of Lummis and Lescarbault, as affording an idea of the position of the orbits of the objects theu observed, it appears there must be more than one intra-mercurial body. Thus I hâve found for circular orbits : Çl Lummis 178 3o Lescarbault 12.57 ; 18.40 ii.58 a 0>l3l9 0,1427 Period i7>5o days. '9*69 days. » I am as yet unacquainted with the particulars of the observation by Mr. Weber at Peckeloh in 1876, April 4» an'l whether sufficient data are in existence for a calcu- lation. With regard to the diagram forwarded to me by Mr. Lummis with his letters to 8l.. ( 6o4 ) which référence is made in vol. XXII of the Monthly Notices of the Astronomical Society a remcasuremont lias afforded : (A) 8.28 a. m. — 2 ',9 -+- 4',8 , , From ©' Centre. (B) 8.00 a. ni. — 7,8 4- 6,5 ) » 1 865, mai 8. — Coumbary. [Comptes rendus, i865, 1er sem., p. iii4-) » Nous renvoyons au texte des Comptes rendus en ajoutant seulement le passage suivant de la Lettre de 51. Hind du 16 septembre : « En me servant du diagramme de Coumbary, inséré aux Comptes rendus, j'ai fait l'essai d'une orbite circulaire dont voici les résultats : a o ,00916 Q 89°,58 ' 29,6 •> Sans grande exactitude sans doute, mais se rapportant peut-être mieux au passage d'une comète d'une petite distance périhélie comparable à celle des comètes de 1843 et de 1680. » » 1876, avril 4- — WëBER (Voir les Comptes rendus, 28 août 1876, p. 5io, et 11 septembre 1876, p. 56i). » Il nous faut maintenant considérer l'ensemble des observations et, laissant de côté celles qui n'offrent en elles-mêmes aucune garantie, examiner si parmi les autres il s'en trouve plusieurs qu'on puisse ^attribuer aux passages d'un même corps sur le Soleil. » Déjà nous avions entretenu l'Académie de cette discussion dans la pré- cédente séance et nous y étions revenu anjourd'bui. » Au moment du tirage, nous recevons de nouveaux documents qui nous engagent à renvoyer nos conclusions au proebain Compte rendu. » Les observations de Lescarbault (i85o,), de Lummis (1862) appar- tiennent-elles définitivement à un même corps ou à deux corps différents? » L'observation de Weber, du 4 avril dernier, est-elle celle d'un corps planétaire ou celle d'une tache ordinaire? « Telles sont les questions essentielles sur lesquelles la discussion continue. » Tout le monde est d'accord sur un point important, c'est qu'il faut poursuivre attentivement l'observation du disque solaire pendant la pre- mière quinzaine d'octobre. » ( 6a5 ) physique générale. — Conséquences vraisemblables de la théorie mécanique de la chaleur. Note de M. le général Favé. « I. La substance qui remplit l'espace et que nous nommons éther, sans savoir si elle est simple ou multiple, transmetaux planètes la chaleur solaire. Cette chaleur est un mouvement vibratoire que l'éther communique à la matière pondérable, et ce mouvement vibratoire a une vitesse de translation si considérable, qu'on peut se demander si la chaleur qui vient du Soleil n'exerce pas sur chaque planète un mouvement de répulsion. On parvien- drait peut-être à manifester ce genre d'effet par une expérience exécutée d'une manière convenable. » Toute chaleur rayonnante que nous produisons à la surface de la terre, traversant l'air presque sans l'échauffer, doit être aussi un mouvement se communiquant par l'éther. Or, en dirigeant un faisceau calorifique con- sidérable sur un écran suspendu par un fil, de manière que le faisceau concentré vint frapper loin de l'axe de suspension, on parviendrait peut- être à rendre sensihle l'action d'une force très-petite. Four éviter que la perturbation due aux mouvements de l'air, provenant d'autres causes, trouble l'effet que l'on veut constater, on trouverait avantage à placer l'écran dans un local isolé et à faire passer le faisceau calorifique à tra- vers une substance, telle que le sel gemme, transparente à la chaleur rayonnante. » Si la chaleur rayonnante produit une impulsion au point d'arrivée, elle doit avoir, au départ, un effet de recul équivalent; donc, comme consé- quence, un corps quelconque doit être soumis toujours, sur chaque point de sa surface, à deux forces de sens contraires. Cette considération, appli- quée aux corps célestes, soulèverait un coin du voile qui nous a, jusqu'ici, caché complètement les moyens d'action auxquels sont dus les mouve- ments des astres. » II. Les substances transparentes sont traversées par la chaleur rayon- nante en proportion plus ou moins grande. Cela veut dire que des mou- vements vihratoires de l'éther se communiquent dans tout l'intérieur du corps transparent, depuis la surface d'entrée jusqu'à la surface de sortie, sans se transmettre, du moins immédiatement, à la matière pondérable. Ainsi les corps transparents sont constitués avec de l'éther interposé dans leurs interstices. » On sait qu'un corps passé de l'état solide à l'état liquide, ou de l'état ( 626 ) liquide à l'état gazeux, a absorbé de la chaleur latente; et pourtant les molécules n'ont sans doute pas changé de vitesse vibratoire, quand le solide, le liquide et le gaz ont été ramenés à la même température. Qu'est-ce donc que cette chaleur latente, c'est-à-dire ce mouvement insensible aux mesures du thermomètre ? On a pu faire à ce sujet diverses suppositions, mais tout s'expliquerait, croyons-nous, en admettant que le liquide contient, en quantité plus grande que le solide, de l'éther interposé qui vibre à l'unisson de la matière pondérable. Dans cette hypothèse, le gaz contiendrait encore beaucoup plus d'éther constitutif que le liquide. La transparence des li- quides et la facilité qu'offrent les gaz au passage de la chaleur rayonnante sont des faits favorables à cette explication, que l'on pourra tenter de jus- tifier par expérience. » Si le liquide contient plus d'éther que le solide, sa masse en est aug- mentée, si peu que ce soit, et l'augmentation est plus considérable encore quand on transforme le liquide en vapeur. Mais, si la masse augmente, le poids doit augmenter aussi; ou du moins, pour qu'il en fût autrement, il faudrait que l'éther fût l'agent même de la pesanteur. D'ailleurs, la masse de l'éther ne saurait être infiniment petite par rapport à celle de la matière pondérable, puisqu'elle lui communique son mouvement. Essayons donc, par tous les moyens de précision dont nous pourrons disposer, de constater un accroissement de poids de la substance renfermée dans un tube, quand elle passe de l'état solide à l'état gazeux. » 111. Lorsqu'un corps solide, un liquide, un gaz change de propriétés physiques ou chimiques, sans avoir éprouvé de modification dans sa com- position, cela peut provenir de quantités différentes d'éther constitutif. >; L'acier trempé a des propriétés physiques tout autres que celles de l'acier non trempé, et, comme il est caractérisé surtout par son élasticité, due sans doute à une accumulation de mouvement dans la région com- primée, on peut conjecturer qu'il doit sa propriété élastique à une augmen- tation d'éther. On s'en assurerait en constatant s'il est vrai que l'acier perde, en se détrempant, une certaine quantité de chaleur latente. >> L'ozone et l'oxygène, le soufre et le phosphore, dans leurs états diffé- rents, obéissent peut-être à la même loi. » IV. Si les inductions qui précèdent étaient confirmées expérimentale- ment pour l'acier, cela donnerait à penser que les corps, en augmentant de température, n'acquièrent pas seulement un mouvement vibratoire plus rapide, mais qu'ils reçoivent en outre un accroissement d'éther interposé. ( 627 ) Cette conjecture est vraisemblable, à cause de la manière dont la trempe se donne; le refroidissement subit semble devoir fixer, dans l'acier, l'éther qui s'y trouvait à haute température, et non pas l'y introduire brusquement. Il serait donc à croire, et ce sera la dernière de nos conclusions conjecturales, que les corps solides opaques ont, tout comme les corps transparents, une certaine quantité d'éther constitutif, qui augmente avec la température. On en aurait la preuve si l'on constatait jamais, par des moyens de comparaison plus précis que les nôtres, que, sans changer d'état, un corps solide augmente de masse à mesure que sa température s'élève. » GÉOMÉTRIE. — Sur le contact d'une courbe avec un faisceau de courbes doublement infini. Note de M. W. Spottiswoode. « Dans les Mathematische Annalen (t. III, p. 4%), Erill a donné des théorèmes sur le contact d'une courbe avec un faisceau de courbes double- ment infini. En revenant à mes Mémoires sur le contact des courbes et des surfaces, publiés dans les Philosopliical Transactions de Londres, je trouve que les formules que j'y ai établies s'appliquent directement à la question dont il s'agit et à d'autres même plus générales. En me bornant pour le moment au problème de Brill, je me propose ici de me servir de ces for- mules pour en tirer une solution. » Soient U = o une courbe du degré m ; o = o, ^ = o, ^ = o trois courbes du degré m ; „ u'} iv', i',, u', dr, e', «', w,, v', u', w,, ,)z, à*, dr, ôz- » Cela posé, les formules pour un contact à trois points, et tirées des Mémoires précédemment cités, seront (1) dxY : u = dry : v = dt\ : w = AV : bH. En égalant chacune de ces expressions à une constante arbitraire — à, ( 628 ) nous aurons les quatre équations txdxf + fidxty + ydxx + &» = o, (2) » «A-j -hpAtjj -+- y A(^ -+-37§H = o. » D'un côté, on pourrait éliminer de ces équations deux fois les va- riables .r,f, z et en tirer deux équations en «, |3, y qui serviraient pour déterminer les deux quantités a '. j3 : y, et par conséquent les combes du faisceau qui auront un contact à trois points avec la courbe U dans le point P. » De l'autre côté, on pourrait de ces mêmes équations éliminer les quantités a, /3, 7, 3 et en tirer le résultant l $ = dxf, dx<\>, dx%, u — o, ) drf, drty, <),/., v \ dzf, dzty, w à(p, At{/, Ax, wll, c'est-à-dire une courbe du degré 3/m-h3h — 9, qui coupe la courbe U dans les points où elle a un contact à trois points avec une des courbes quelconque du faisceau. » Voici le théorème principal dont il s'agit : aux points d'intersection de toutes les courbes 9, o, y, U (c'est-à-dire les points pour lesquels X» u> & = àyf> àyty, drx, iL*=[n — m):m, dytf, dyty, dyXl V, àgf, dyty, dyX, dtf, dzty, ^X» w, A'j, A<}, A/, A U-t-fiU, J,?, dyty, dy%, V dyf, dyty , 0^, V, dzf, dz$, d*X> w à* w> | A = o, / = o, U = o, (7) d*K, = $ = 0, <9,.K, = 0, d,K, = o, de sorte qu'en négligeant les termes de (6) qui disparaissent avec 9, |,^, U, on aura ( 8 ) dx : u = dr:i' = <)-$ : w= — m/xK : #, qui expriment les conditions pour que les courbes U et 0 se touchent (contact à deux points) au point P. En opérant de nouveau sur l'équa- tion (5) avec A, et en écrivant &>dx + 5dr-hÇdz = A, $dx + 'iï>dr-h$dz = B, Çd*-h$dr + & = C, v = degré de K, N — degré de $, et N — v -+- n — 1 , on tirera (>A<Î> + 2 A«I>) : m = AK, - 3/j.RH — ae/xKH : (n — 1) - jaUAK, c'est-à-dire jtA$ : w = AK, -+- [2 — 3(» — 1) — 2p]/jlKH : (n — 1) — /xUAK, (9) I = AK, - [1 + 2(N - 1) : (/1 - 1)] fjiKH - pU AK, = AK, - 0,/xKH - /xUAK. » Mais, en supprimant, pour le moment, les termes en à, y, U, on trouvera AK, = A9...3H + 2dx

\w=? A$:w, h = — (n — m)R :x, qni sont en effet les conditions pour que $ ait un contact à trois points avec U au point P. » Quand le point P est un point double de U, on aura (12) u = 0, v — o, iv = o, H = o ; et par conséquent, (r3) d«* = o, dr$ = o, dz® = o5 A$=o, H($)=o. ce qiii exprime que lo point P est aussi un point double de . » De plus, eu formant la dérivée de l'équation (9) et en écrivant. dx\ï — p-, d} H = q, dzïl — z, on trouve (A$ -h x ^A$) : wî = — w, [J.Kp + jj.hAK; mais, puisque u — o, A$ = o, cela donne ^ao> :p = dr a$ : 7 = <).a$ : r, c'est-à-dire que la courbe A$, qui passe par les points doubles de <1> touche le hessien H de U, aux points dont il s'agit. » MEMOIRES PRESENTES. PHOTOGRAPHIE. — Recherches photomicrographiques sur tes effets de la réduction des sels d'argent dans les épreuves photographiques. Note de M. J. Girard. (Renvoi à l'examen de M. Fizeau.) « En examinant sous un fort grossissement un cliché négatif, développé indistinctement au sulfate de fer ou à l'acide pyrogallique, on remarque presque toujours, dans les parties claires, non impressionnées, des cristaux uniformément répartis, ayant à peine ~^ de millimètre. Ces cristaux d'io- dure d'argent réduit, quelquefois trés-abondanls, constituent le voile, cause de fréquents insuccès; ils se répandent souvent à la surface de la couche sensible, comme un nuage imperméable à la lumière. J'ai l'honneur de transmettre à l'Académie une épreuve pliotomicrographique de ces cristaux, (651 ) sous un grossissement de 800 diamètres; elle a été prise sur le point clair d'un négatif de paysage, où le voile était imperceptible à l'œil nu. » Les effets qui se produisent dans la couche sensible paraissent être distincts des réductions superficielles. Eu examinant les noirs ou parties impressionnées par la lumière, sur une série de tons d'intensité progressive, on reconnaît qu'ils sont formés d'incrustations, à texture réticulée et gra- nuleuse, d'autant plus accentuées que la couche sensible a été impres- sionnée, et sans apparence de cristallisation, m GÉOLOGIE. — Les schistes carbures des Côtes-du-Nont. Note de M. J.-T. Héxa. (Extrait.) (Renvoi à l'examen de M. Daubrée. ) « Contrairement aux opinions anciennes, M. Massieu, ingénieur des Mines à Rennes, avait rapporté à la période antésilurienne (1) plusieurs bandes de terrains classés autrefois comme siluriens. Mes observations sur plusieurs points du département me paraissent confirmer l'opinion de M. Massieu. » Les schistes carbures, schistes graphiques, parmi lesquels il faut ranger les terres tioires des environs de Saint-Brieuc, caractérisent principalement cette formation antésilurienne de notre département et d'une partie du Finistère, depuis Saint-Brieuc jusqu'à Plestin, en passant par Pontrieux, Laroche, les environs de Lannion et Saint-Michel-en-Grève, etc., du nord au sud-ouest du département. » Ce qui est remarquable, c'est la rareté des fossiles dans les schistes exploités non loin de ces carbures, qui présentent partout la même physio- nomie et témoignent cependant de l'enfouissement de grands amas de ma- tière végétale et organique. Mes observations autour de Plestin et de la baie de Saint-Michel-en Grève m'en ont fourni un exemple frappant (2). Du côté nord de cette baie, on trouve, au-dessus du bourg de Saint-Michel et dans les falaises mêmes, un grand dépôt de schiste carburé que l'on suit sur une étendue de i5o à 200 mètres. Du côté sud de la même baie, (1) Note adressée à l'Académie [Comptes rendus, 1864), sur les terrains traversés par le chemin de fer de Rennes à Brest. (2) Pareille chose se voit encore dans le nord du département, à Pléhédel, près de Plouha, à Lantic, près d'Étables, où j'ai vu le schiste exploité sans fossiles auprès de grands dépôts de carbure. 82.. ( 63a ) on exploite à Saint-Lffloin trois carrières d'une ardoise grossière très-épaisse, qui ont fourni d'énormes débris. Je n'y ai constaté que des empreintes d'un fossile énigtnatique, que les carriers appellent des soleils ou des pièces de cent sous et dont le contour ressemble à celui d'une ogygie, mais sans trace de lobes ni d'articulations. Même résultat négatif aux carrières de Ponlmerion dans Guimaec (Finistère). A Loquirec,le sebiste, sous l'influence d'un quartz blanc éruptif, passe à de grandes dalles verdâtres, un peu cristallines, assez semblables à celles de Saint-Cast près de Dinan, et ayant une grande analogie avec les dalles de l'étage azoïque de l'Angleterre ou de Bohème » Ce qu'on peut ajouter comme preuve de l'ancienneté de cette forma- tion, c'est que le granité ancien, blanchâtre à petits grains, constaté par les précédents explorateurs, est postérieur au sebiste avec carbure. On voit, en effet, ce granité envoyer des fdons dans le sebiste lui-même, entre Trédrez et Saint-Michel-en-Grève, et sur une foule d'autres points — » VITICULTURE. — Sur la destruction du Phylloxéra par la culture intercalaire du maïs rouge. Lettre de M. Gâchez à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Après de longues et patientes recherches, je suis arrivé à me con- vaincre que les vignes dans les rangs desquelles j'avais semé du maïs rouge étaient complètement préservées du Phylloxéra; l'insecte abandonnait la vigne pour se précipiter en masse sur les racines du maïs. L'année der- nière, et même au printemps dernier, les racines des pieds de vignes trai- tées par mon procédé étaient couvertes de Phylloxéras; ce mois-ci, malgré les plus patientes recherches, je n'ai pu trouver un seul individu de cette espèce, mais, en revanche, les pieds de maïs en étaient complètement infestés; les racines du maïs semé dans une terre à côté ne présentaient pas de trace de Phylloxéras. Je livre à votre, haute appréciation les résultats de mon expérience, persuadé que vous voudrez bien en faire l'essai et le livrer à la publicité. » 1\1. J. Rosier, M. L. Di'rand, M. P.-J. Martin adressent diverses Communications relatives an Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. P. Germain soumet au jugement de l'Académie une Note relative à ( 633 ) l'emploi de bobines à résistance très-petite, pour permettre d'appliquer les lignes télégraphiques, en temps d'orage, à des avertissements météo- rologiques. La mise en communication avec la terre étant le seul état de charge inot- fensif, l'auteur s'est proposé d'imaginer une disposition qui produisit ce résultat automatiquement, en temps opportun. Après divers essais, il s'est arrêté à l'emploi de bobines dont il donne la description et dont la résis- tance, évaluée en ohms, n'est que de 2,8; elles donnent, suivant l'auteur, autant d'aimantation que des bobines de i85 ohms, sur les lignes de moyenne résistance : elles sont inaltérables par les plus puissants orages. Les fils télégraphiques peuvent être mis en communication avec la terre, tout en rendant possible l'échange des correspondances. (Renvoi à l'examen de M. Th. du Moncel.) M. H. Miot adresse une Note relative à l'action exercée sur les ani- maux par les émanations sulfureuses du sol. (Renvoi à l'examen de M. Boussingault.) M. A. PiiEcu soumet au jugement de l'Académie une étude statistique sur la répétition des accouchements multiples. (Renvoi au Concours de Statistique.) * CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un certain nombre de brochures publiées à Philadelphie par M. J.-ÏV. Nystrom, et relatives, soit au système métrique, soit à di- verses questions de Mécanique. (Voir au Bulletin bibliographique.) GÉOMÉTRIE. — Du nombre des branches de courbes d'un système (p., v), qui coupent une courbe algébrique donnée, sous un angle de grandeur donnée, ou dont les bissectrices aient une direction donnée. Note de M. G. Foubet, présentée par M. Chastes. « La question qui fait l'objet de cette Note a déjà été traitée, d'abord par M. Chasles, dans le cas des systèmes de coniques (*), puis par M. de (*) Comptes rendus, t. LVI1I, p. 4^5- j 3 1 ( 63Zj ) Jonquières, dans le cas des systèmes de courbes algébriques de degré quel- conque (*), et en dernier lieu par nous, dans le cas des systèmes de courbes transcendantes ("). Mais, dans les trois cas, la solution suppose que la courbe algébrique de degré donné, rencontrée par les courbes du système, ne possède aucune singularité. La nouvelle solution que je vais indiquer est affranchie de cette restriction ; elle est un cas particulier du théorème suivant, que je démontrerai d'abord : » I. Etant donnés, dans un plan, tiois systèmes (p, v), (p/, v'), {[}■"■> v"), de courbes algébriques ou transcendantes, et une courbe algébrique U,", du m'eme de- gré et de la n'""e classe, le nombre des points de cette dernière cowbe, en chacun desquels passent trois courbes appartenant respectivement aux trois systèmes don- nés, et ayant au point considéré, avec la courbe U,", un rapport anharmonique donné )., est égal à [m + n)p.u.' p." ■+- m{p.' p."v -+- fi"fiv' -t- fXfi'v"). » J'appelle ici, par abréviation, rapport anharmonique de quatre courbes en un point qui leur est commun, le rapport anharmonique des tangentes à ces courbes en ce point. Supposons d'abord que la courbe U," se réduise à une droite quelconque D (m ■== i, »^= o). Le théorème I, dans ce cas particulier, résulte immédiatement du suivant que j'ai établi précédem- ment (***), à savoir : « Étant donnés trois systèmes (p.,v) ,{p.' ,v'),(p." ,-/') , et unpoinlQ, le lieu d'un point rt, tel que les tangentes à trois courbes appartenant chacune à chacun des systèmes, et la droite aO forment un rapport anharmonique donné X, est une courbe de degré ip.p! pi' -h pJpJ'v + [■>■"[■>■»' + \>-p!v", qui a un point multiple d'ordre p.p.' p." en O. » Prenons le point O sur la droite D. Parmi les points de rencontre de cette droite avec le lieu que nous venons de définir, p.p.' [J." sont confondus avec le point O. Les autres, au nombre de pp.' p." -+- pfp"v -+- fJt"f*v' + lxlJ'v"i répondent aux conditions énoncées dans le théorème I ci-dessus. » Cela posé, cherchons les caractéristiques d'un quatrième système (p,'\v'"), tel qu'en chaque, point du plan il passe quatre courbes appartenant respecti- vement aux quatre systèmes, et ayant un rapport anharmonique donné X. On peut associer les branches des trois systèmes donnés, qui passent en un point quelconque du plan, d'un nombre de manières différentes égal à p.p.' p.", < • Comptes rendus, t. LVIII, p. 535-537. '* Complet rendus, t. LXXVIII, p. 83l. — Bulletin de la Société mathématique, t. II, p. 81-82. (*** ) Comptes rendus, loc. cit. — Bulletin de la Société mathématique, loc. cit. ( 635 ) d'après la condition que chaque groupe contienne une branche et une seule de chacun des systèmes donnés. A chaque groupe correspond une branche et une seule du système (p.'",v'"); donc p.'" =? pp.' p.". » La seconde caractéristique v'" est évidemment égale au nombre des points d'une droite D quelconque, qui satisfont aux conditions du théorème I envisagé par rapport à cette droite et par rapport aux trois systèmes don- nés. On a donc v" = p.\x' p." + p.'^'v + [x" p.v' + pp'v". » Pour démontrer le théorème I dans le cas d'une courbe U,", quelconque, il n'y a alors qu'à trouver le nombre des points de contact des courbes du système (p",v") avec U£, Or ce nombre, d'après un théorème que nous avons donné dernièrement (*), est /?p.'" -+- mv" = n^{]![!" + m (p.p/p." -+- p'p"v + p"p.v' + w'v"). » Le théorème lest ainsi démontré dans toute sa généralité, la démon- stration précédente supposant uniquement qu'il n'existe aucun lien entre les trois systèmes donnés et la courbe U,". » Réduisons maintenant les systèmes (p/, v') et (p.", v") à deux fais- ceaux de droites ayant pour sommets respectifs deux points donnés e etf. On a alors p.' = i , v' = o, p." = i , v" = o, et l'énoncé du théorème I devient le suivant : » IL Étant donnés un système (p, v), une courbe algébrique U," du mihne degré et de la nième classe, et un segment ef, il existe (m -+- n) p. H- mv points de U,"„ en chacun desquels la tangente à U", et la tangente à l'une des courbes du système qui y passent divisent ej suivant un rapport anharmonique donné 1. » Si l'on suppose, dans ce dernier théorème, que les points e et/soient les points circulaires à l'infini, on obtient le résultat suivant : » III. Etant donnés un système (p., v), et une courbe algébrique U,", du mième degré et de la riime classe, il existe (ra + »)fi + mv branches de courbes du système, qui coupent \}"nsous un angle donné de grandeur et de sem de rota- tion. » Lorsque les points e et^s'éloignent à l'infini dans deux directions rec- tangulaires, le théorème II devient : » IV. Etant donnés un système (p., y) et une courbe algébrique U", du mtime degré et de la nième classe, il existe (m -+- n) p. -+- mv branches de courbes Comptes rendus, t. LXXXII, p. i328. ( 636 ) du système coupant U," sous un angle dont tes bissectrices aient des directions données. » Dans le cas où U,", est une courbe générale du degré m, on a ?i = m (m— i); et les résultats déduits des théorèmes II, III et IV reproduisent ceux qui ont été donnés par M. de Jonquières pour le cas des systèmes de courbes al- gébriques, et ont été étendus par nous au cas des systèmes de courbes quelconques. « Le nombre indiqué dans les théorèmes II, III et IV est susceptible de réduction, lorsque les points e et/ sont liés géométriquement à la courbe U", ou au système (ju.,v). Supposons, par exemple, que ce système soit com- posé de coniques passant toutes par les points e et j. Soit a un des points de rencontre de ç/'avec U,"; : il est aisé de voir que chacune des p. coniques passant en a est comprise dans le nombre (m -+- n) u. -hmv (II). En effet, une pareille conique, passant par les trois points e,J et a, situés en ligne droite, comprend cette droite comme partie intégrante; sa tangente en a est cette droite elle-même, et le faisceau formé des tangentes en a à \J"n et à la conique, et des droites ae et af, ayant trois rayons coïncidents, le rapport anbarmonique de ce faisceau est indéterminé et peut être considéré comme égal à X. En faisant abstraction des mp. coniques exceptionnelles que nous venons de signaler, le nombre donné parle théorème II se réduit à np.-\-mv. Si, en particulier, les points e et/communs à toutes les coniques sont les points circulaires de l'infini, on obtient le théorème suivant : » V. Le nombre des cercles formant un système (p., v), qui coupent une courbe algébrique du mième degié et de la riéme classe, sous un angle donné de grandeur et de sens de rotation, est égal à np. -f- mv. » Ce dernier théorème justifie la remarque qui termine notre précé- dente Communication sur le lieu des points, dont les distances à des courbes données vérifient une i dation donnée (*). » CHIMIE. — Nouveau procédé d'extraction du gallium. Note de M. Lkcoq de lioisBAiDKAx, présentée par M. Wurtz. « J'ai récemment simplifié et beaucoup abrégé la préparation du gallium en opérant comme suit (**) : (*) Comptes rendus, séance du 18 septembre 1876. : **) Ou trouvera les détails dans une prochaine livraison des Annales de Chimie et de Physique. (637 ) » i° Le minerai est, suivant sa nature, dissous dans l'eau régale, l'acide chlorhydrique ou l'acide sulfurique. On traite la liqueur à froid par des lames de zinc; on filtre alors que le dégagement d'hydrogène est encore assez notable, puis on chauffe le liquide avec un grand excès de zinc. Le dépôt gélatineux est lavé et repris par l'acide chlorhydrique. On chauffe la nouvelle liqueur avec un excès de zinc, et l'on obtient un second précipité gélatineux. » Jusqu'ici, la marche est identique à celle du procédé précédent (voir Comptes rendus 8 mai 1876, p. 1098). » 20 Dans la solution chlorhydrique du second précipité formé par le zinc, on fait passer un courant d'hydrogène sulfuré; on filtre, on chasse l'hydrogène sulfuré; enfin on fractionne par le carbonate de soude, en s'arrêtant dès que la raie Ga a. !\\ 7,0 cesse d'être visible avec la solution chlorhydrique du précipité. » 3° Les oxydes (ou sous-sels) sont repris par l'acide sulfurique; la so- lution est évaporée avec précaution jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus, ou presque plus, de vapeurs blanches sulfuriques. On laisse refroidir; on agite avec de l'eau qui dissout la masse au bout d'un temps variant de quelques heures à une couple de jours. » La solution du sulfate à peu près neutre est étendue de beaucoup d'eau et portée à l'ébullition. On sépare le sous-sel de gallium par filtration à chaud. )> 4° Ce sel basique est dissous dans un peu d'acide sulfurique et la liqueur est additionnée d'un petit excès de potasse caustique, de façon à ne pas dissoudre le gallium, mais à laisser le fer. On filtre. Un courant prolongé de gaz carbonique précipite ensuite l'oxyde de gallium. » 5° Cet oxyde est repris par le moins possible d'acide sulfurique; on ajoute un petit excès d'acétate d'ammoniaque légèrement acide; puis on fait passer de l'hydrogène sulfuré. Dans ces conditions, le gallium ne se précipite pas, ainsi qu'il sera dit dans une Communication ultérieure. » 6° La liqueur acétique est filtrée, étendue d'eau et portée à l'ébulli- tion. La plus grande partie du gallium se précipite. On filtre à chaud. » L'eau mère, concentrée et bouillie avec de l'eau régale (afin de dé- truire les sels ammoniacaux) est réunie aux autres résidus de gallium. » 70 Le précipité formé à chaud dans la liqueur acétique est repris par l'acide sulfurique; on ajoute un léger excès de potasse caustique et l'on filtre. C.R., 1876, 2' Semestre. (T. LXXXI1I, N° J3.) 83 ( 638 ) » 8° La solution potassique est électrolysée. On détache facilement le gallium métallique de la lame de platine en pressant celle-ci entre les doigts, sous l'eau tiède. » 90 On maintient le métal, pendant une demi-heure environ, a 6o ou 70 degrés, dans de l'acide nitrique (bien exempt de chlore) étendu de son volume d'eau ; après lavage, il peut être considéré comme pur. » Les divers résidus gallifères, provenant des manipulations nos 2 à 9, sont mêlés et traités d'ahord par le carbonate de soude fractionné, pour séparer la majeure partie du zinc, de l'alumine, etc. ; puis par la potasse pour enlever le fer. Le produit est réuni à celui de l'opération n° 2. » Quand on parvient à un résidu contenant peu de gallium et beau- coup de fer, le plus simple est de traiter par le zinc à chaud, à l'abri de l'air ; la majeure partie du fer reste en solution. » La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇOS DANS LA SÉANCE DO 25 SEPTEMBRE 1876. A new Trealise on Steam engineering, physical properties of permanent gases, ami of différent kinds of vapor ; by John W. Nystrom. Philadelphia, J.-B. Lippincott, 1876; in-8° relié. A new trealise on éléments of mechanics establishing strict précision in the meaning of dynamical terms, etc.; by John W. Nystrom. Philadelphia, Porter et Coates, 1875; in-8° relié. On the dynamical Law of Horse- Power of Sleam-Boilers; by John W. Nystrom. Philadelphia, J. Penington and Son, 1875; in-8°. John W. Nystrom. Principles of Dynamics. Philadelphia, John P. Murphy, i874; in-8°. On the french metric System of weighls and measures, etc.; by John W. Nystrom. Philadelphia, J. Penington and Son, 187G; in-8°. The reports of the committee of the Franklin instilule on the mode of deter- mining the Horse- Power of Sleam-Boilers logelher ivilh a report of the dis- ( 639) cussion upon the Same, at the Stated meeting of tlie Society, held october 16, 1872. Philadelphia, Merrihew and Son, 1 874 ; in-8°. John W. Nystrom. Project for a technological institute and muséum of iiseful Arts in Philadelphia. 1875; br. in-8°. Délie accensioni vulcaniche e délia ipotesi del calore centrale délia Terra. Memoria del prof. cav. A. Longo. Catania, s. d.; in-4°. Un qui pro quo in fatto di generazione spontanea. Nota letta ail' Accademia Gioenia dal socio attivo G. Dre Coco Zanghi. Sans lieu, ni date; br. in-4°. Sul cane. Nota zoologica di Mons. G. Coco Zanghy. Catania, tipogr. Roma, 187/i; in-8°. ERRATA. (Séance du i4 juin 1876.) Tome LXXXII, page 1400, théorème II, ligne 4, "u l'eu de mn', lisez min' ; et Corol- laire, ligne 2, au lieu de im -\- in, lisez im -t- ^n. (Séance du 18 septembre 1876.) Page 599, ligne 3, au lieu de lim ( -;• ) 1 Usez lim ( — » ligne 8 en remontant, au lieu de dépendraient d'équations, lisez donne- raient lieu à des équations. Des solutions étrangères ont été indiquées, par erreur, dans les théorèmes II, IV, V, VII, VIII et IX, concernant les produits de trois segments; et, par suite, ces théorèmes demandent les rectifications suivantes : Page 5go, ligne 2, au lieu de 3n'n", lisez t\rin"; et ligne 4, au lieu de iri ' n" ', lisez Zn' n" (conformément au théorème I). Page 5go, théorème IV, ligne 4, «" l'eu de 2>n'n", lisez ^n'n". Page 5go, théorème V, ligne 4, «« Heu de Zn'n", lisez t^ri n"; et ligne 6, au lieu de in' n" , lisez 3n' n". Page 591, théorème VII, ligne 4, au lieu de 3/«V, lisez ^m'n"; et ligne 7, au lieu de in", lisez ^n". ( 64o ) Page 591, théorème Vin, ligne 5, au lieu de 3 m' ri", lisez ^m'n"; et page 5g2, ligne 6, au lieu de 3n", lisez ^n" . Page 592, théorème IX, ligne 4> ou lieu de m' ri" -t- ri ri" , lisez im' ri1' -+- iri ri" ; et ligne 5, au lien de m' ri", lisez 2 m' ri". Page 592, théorème X, ligne 5 et ligne 7, au lieu de m' ri" -h ri ri" , lisez COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 2 OCTOBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Rectification d'une erreur qui entache des théorèmes sur les sj'stcmes de deux ou trois segments faisant un produit constant; par M. Ciiasi.es. « L'erreur étrange dont il s'agit est d'avoir regardé un segment pris sur une droite passant par un point circulaire de l'infini comme ayant une valeur arbitraire; erreur qui ne se trouve pas dans d'autres questions semblables. Je vais reprendre chacun de ces théorèmes fautifs, sans en re- produire les énoncés, et en les indiquant simplement par leurs numéros; et je donnerai pour chacun les diverses démonstrations auxquelles se prê- tent les courbes que l'on considère, comme je l'ai fait déjà dans diverses questions, notamment au sujet des couples de segments faisant une lon- gueur constante ( *). Cette variété de solutions n'est pas seulement utile pour confirmer un premier résultat, elle est aussi une vérification de divers autres théorèmes antérieurs, qu'on invoque dans ces démonstra- (*) Comptes rendus, séantes des 21 et 2S août, et 4 septembre 1876. C.R., 1876, 1" Semestre. (T. LXXX1II, N» 14.) 8/i ( 6^2 ) tions. Je commencerai par les théorèmes relatifs au produit de deux seg- ments (*). / _ ». 2(111111' -+- 211111' -+- fin'), IL jc, nri 2 h u, (2111' -h l\7Ï)m[l] x Q, ii'(2in-h in) 5, Qt, (2/n' -+- 2?ï)in 0 V. x, n'mn"2 « 7/, 2(/re'l»'"-l-Wï're"-r-re're")m[lH] x n, ri n" 2>n u a, 2(m'm"-t-m'n"-*-n'n") [III] « 5, w"4mn' (") 5 5,, 111(2 m" -\- 211") m' 0 Vil. x, ri nui" 2 u u, ( 4 w" + 2 h" )»?/?' [II] .r «, ri'zn'm a «, ri(l\m" + are")/» rt 6, nin" 2n' 0, 0t, (!\iri' -\- 2 7i")mn' 0 VIII. X, 11' 11" 1112 II u, 6 mn" m' [VI | .%■ rt , «" ??i' 2 7?/. « a, (4'»' -H an') re"m [II] a ô, n" 111(2111' -h 2 ri) 6 9„ \nun'n" (***) 0 X. x, n'n"ni2 n u, 2Hi(m"+2«")m'[IX] x c, 2 [in'ni" + m' n" -+- riri')in (****) a 0, n"m[im' + 2«') 5, 5,, (2 m" -i- 2/7") m ni' 0 2 mm' -+- 2 mu' -H- 7iri). 2 m ( m' m" + m'n"-h 2 rin"), 2m(m'm" ■+- m'n ■+■ are're"), 2in(m'in" + m' ri ' -+■ are're"). [\inri (nt' ■+■ n"), 4 /»«'(/»"+ n"), 4mre'(m"+'re"). 2//m"('3ra'-i- re'), 2HÎH"(3h'+ «'), 2»m"('W + «'). 2»i(/»'/n"-+- 2 m'n" -h n'n"), I 2 /» ( m' m" -t- 2 m 'n" + n'n" ) , 2111(111' m" -f- 2in'n"-\- n'n"). * Comptes rendus, t. LXXXII, séances des 19 ut 26 juin 1876. " Comptes rendus, t. LXXX, séance du 8 février 1875, théorème I. '*) Comptes rendus, t LXXX, séance du 8 février 1875, théorème I. *'" Théorème A qui suivra. ( 643 ) XV. IX, mn'2mt IU IU, i»l(4i»' + aw')Bi[II] IX XVI. IX, m' m ,2 m IU IU, m(4m'-r-2»')m, [II] IX XXII. x, n" '211111' u u, n'm([\m"-\- 211") x 0', n'ni2in" 4mm, [m' ■+- n'). 2mm,(3m' + n'). 4mn'(m"-hn"), 0' us ,*\ ri 4'««'(m"+ n"), 5\, 2inn'(in"+ 2ri)(*) 0 'j v 9, n 211m 0, XXIII. 0,, m(4m"'+27î")n' 0 x, n" m' m 2 u u, (l\iiï -+- 2in')mn"\y\] x 0, n" (2777' -\-2iï)m 0, 0,, m^m'n" {**) 0 0', m' 111271" 6\ Q\, (/,m' -H 2«') mn" [II] 0' XXV. .r, 7i"in'iii2 u 77, 2{m'm'! -+- m' 11" + 71'»") m [A] x 0, n"(2iri -h 2 7i')tn 0, 0,, m{2in" + 2n")m' 0 4/?m'(/7i" + 7/"). 2/7772" (3777' + 7l'), 2/7777" (3/77' -f- 77'). 2 77777" (3 777' -+- 72'). 2 »7 [m' m" ■+■ 2 m' n " -\-n'n"), 2 m ( m' m" ■+- im' n" -+- 77' 77" ) , a, 2 (m" -+- 277") /7ï'/?7 [IX] a XXVIII. X, 77 //2 2 u 2 m ( m' m" -+- 2 m' n" -+- 77' 77" ) . 4777(777' + 72'), 4/77(777' -+- n'). u, 1 4/77' + in')m x 0, 7722/77' 0, 0,, 2/77(777'+ 277') [IX] 0 « Autrement : 0, 772 277' 0, 0,, x{i\m '-f- 2n')m [II] 0 » Lorsque U"' est un point 0, m' = o, 77' = 1, et la courbe décrite 4/77(/7i'+ 77'). (*) Théorème B qui suivra. (**) Théorème I du 8 février i8-5. 84. ( 644 ) est d'ordre 4'"- Cette courbe est alors l'ensemble des deux courbes d'ordre un, formées dans les deux directions contraires, par rayons vec- teui s réciproques des segments Oa. XXIX. x, 11' mi u u, 2(171' -+- 2ii')m [IX] x 0, 1712711 0 0,, G 17171' [VI] 0 » Autrement : 0, 217171' 0, 0,, 771 1171 -+- 4") ['] &i 2l/l(l7l' -+- 3m'), 2171(111' + 3//'). 2l7l{l7l' -+■ 3/i'). XXX. 2(111' -+- f\ii')m [I] x 2i)i [m in.'), 71 2 111 21ll(l1l' + 3m'). a, (21/1' + i\ri)m [IJ a » Cette proposition est réciproque de la précédente XXXI. x, 71 111 m, 2 u, 2111(111 + 2iï)inl [V x a, 11 m, 2171 u a, 2(111' -+- 211') 17HII, [IX] a G, m m, 2111' 0 0,, G m m, 11' [G] 0 211WI, (m' + 3m'), 2 mm, ( in'-+- 3m'), 2111111, [m! + 3m'). XXXII. m, 2111(111' -1- 2ii')m, [IX] rt, u' 111,2m u X « 2111(111' -+- 0.11)111, [V] i? 2111111,(111' 4- 3«'), 1111111, [m' + 3m'), 1171171, (m' -+- 3m'). 5, mm, 2//*' fi, 0,, Gin, 11' m [('.] 5 » Cette proposition est la réciproque de la précédente. » (A). O/i mè/ic c/'i/h pom/ & ï -t- 3 ri n' m ") a V. IX, rn^riri'am TU IU, ffl2:i;ni"+m"n' + 3n'/!";[I] IX (7, 5'm'fi" + m"B' + 3n'B")i»(m [I] « 2 mm, (m' n" 4- ;»"»' 4- l\riri' , 2 m/», ;';»'«" 4- ;»"»' 4- 4»'»' . 2/»»'"[ ;»';»" 4- l\m'n" + «'«"), 2;?;»" tri ;»"4-4 ;»'»"4- »'«"), a;»»" m' m" 4- l\iri ri' 4- »'»"). VIII. x, ri" tri ri' 1112 u u, 2(/»';»"4-3;»'»"4-»'»" )/»»'" [VI] .r 2;»»" /»'«" H- [\iriri' (7, » » » 2 7» a a, 2 «'"(;»" 4- L\ri' iriin [II] » 211111'" [ m' 11" 4- i\iriri' 4- »'«"), 6, 7H77." 4» '";;;' 5 5,, 77"'2;77i'7?7"4- 2 7»'»"4- »'»"!7» [IF] 5 2inri{irim" 4- 47»'»" 4- «'»"). » Cette proposition est la réciproque do la précédente. IX. .r, 77" 2 (/«' 777'" 4- 2 772' 77'" 4- «'»'") [II'] 77 77, »'»"'( 2/»" 4- 211") x 2 \n" '(;»';»'" 4- ?.m'm" 4- 211' ri") 4- 777"»'»"]. (5, »'" -2(7»' 77" 4- ;»" »' 4- 277'»") [F] 0, 0,, »" (27?/" 4- 211") m' 0 2 [»"(;«';»'" 4- 2 m' ri" 4- 2 72' 77' ") 4- 772"»'»'"]. {*) Comptes rendus, séance du 8 février 1875, théorème I. (**) Théorème (D) ci-après. ( 647 ) X. x, n' 11!' ri" i ii u, 2(m"iri"-+- 2m"ii "4- in"ri")ni [IX] x 2[iri (m" ni" 4- 2 ni' ri" + 211" ' ri") -+-rin"ri" Ô, n"ri"{2m' + 211') 6, 0 , , 2( m" ni 4- 2 m'" ri" 4- ri' ri" ) m' [IV ] 6 2[ni (m" m" 4- 2 ni 'ri" 4- 271" ri") 4- ?iri'ri"]. » (D). On mène d'un point x deux tangentes xQ, xO' à deux courbes U"', U"", et d'un pointa, où la seconde rencontre une courbe U,„, deux tangentes au", aô'" à deux courbes U"'", U"" : si ces deux tangentes et la première x 6 font un produit constant (x 9. a S", a 3" = p.), le lieu des points x est une courbe de l'ordre 2 mn" [n'(m'"nlv 4- mIvn'" 4- 3n'"nIV) 4- m'n"'n,v]. x, ri 2(ni"?iv 4- nivri' 4- 2n'"ii")mn" [!'] u u, 7i'iwi"riv{2iii + 2 ri x 2mn"[ri (i?i"ri" 4- m" ri" 4- 3m"'n,v) 4- m'ri"/iv]. » ASTRONOMIE. —Les planètes intra-mercurielles (suite); par M. Le Verrier. « Après avoir donné l'ensemble des observations (Comptes rendus, 18 et 25 septembre), il nous faut mettre de côté celles qui ne peuvent convenir à des passages. » Ce sont d'abord les quatre faits rapportés en 1777 par Messier, en 1823 par Pons, en i845 par Capocci, en 18/17 Par Schmidt. » Nous écarterons aussi pour le présent trois observations de gros corps, qui paraissent authentiques, mais dont nous ne saurions que faire; sa- voir 1762, par Lichtenberg; 1764, par Hofmann; i855, par Ritter. M. Schmidt, directeur de l'Observatoire d'Athènes, était présent à la der- nière observation, et nous lui avons écrit pour avoir son avis. Nous donne- rons sa réponse. » Nous omettrons encore l'observation de d'Angos (1798) (on se rappel- lera seulement qu'elle est du mois de janvier et qu'elle ne peut être com- parée qu'avec les observations du même groupe); les observations de Pas- torfl, qui aurait vu des séries de passages et toujours deux corps à la fois. On ne saurait baser des recherches sur des choses si incertaines. » Viennentensuite cinq observations de taches noires assez bien définies, ( G48 ) dont on n'a pas constaté le mouvement propre, mais seulement la dispa- rition après plusieurs heures, ou même plusieurs jours, savoir : Fin février 1762 Staudacher (sans date plus précise). Avril 4> 1876 Weber. Juillet 3i, 1S26 Stark. Septembre 12, 1857 Ohrt. Octobre g, 1819 Slark, » Parmi elles se trouve la très-intéressante observation de Weber, obser- vation faite avec grand soin par un observateur très-exercé, consciencieux, et avec une excellente lunette de 6 pouces, comme en témoigne M. Heisde Munster. Après avoir vu le [\ avril, à4b2om, celte tache ronde, bien défi- nie, M. Weber, qui fut empêché de la suivre par les nuages, dit que, le 5 au matin, il s'est, avec un soin scrupuleux, assuré qu'il n'y avait rien sur le Soleil, ni tache ni factde. » Et cependant il paraît résulter d'une observation faite par M. Ventosa à Madrid, le L\ vers 11 heures du matin, cpie le phénomène n'était bien qu'une tache solaire d'une nature peu habituelle. La tache ayant été vue le matin par M. Ventosa et le soir par M. Weber au bord oriental du Soleil, on aurait dû la revoir le lendemain 5, et cependant elle n'y était plus. Faut-il croire qu'il se produise dans le Soleil de petites taches rondes, bien noires, avec peu ou point de facules, et disparaissant en peu de jours, en peu d'heures même? L'exemple très-précis résultant de l'observation de Weber doit nous porter à laisser de côté toutes les apparitions de cette espèce, sauf à les reprendre ultérieurement si la discussion de l'ensemble des observations le rendait possible et utile. » Il nous reste définitivement dix observations pour lesquelles l'observa- teur a constaté le mouvement propre d'une tache ronde et noire, savoir : I. Janvier (î, 1818 Capcl Lofft. Février 12, 1820 Steinhubel. II. Mars 12, i8îç) Sidebotham. Mars 20, 1862 Lummis. Mars 26, i85q Lescarbault. III. Mai 8, i8tir) Conmbary Juin G, 1761 Sclieutcn. Juin juillet, 1847 Scott et Wray. IV. Octobre 10, 1S02 Fritsch. Octobre 2, i83(j Decuppis. u Nous les avons classées suivant les mois. ( t>49 ) » Les observations des groupes I et III, janvier, février, juin-juillet, ne peuvent en aucune façon être rapprochées des observations des groupes II et IV, mars et octobre. 11 est inadmissible qu'un corps ayant passé devant le Soleil le 12 février, comme le signale Steinhubel, y repasse à la fin de mars ou au commencement d'octobre, c'est-à-dire lorsqu'il arrive dans la ligne des nœuds des corps de Lescarbault et de Lummis. Cela ne pourrait avoir lieu que si le corps Steinhubel se mouvait dans une orbite très-peu inclinée sur l'écliptique. Mais alors, en raison de la rapidité du mouve- ment, on aurait sans doute vu la planète passer très-fréquemment sur le Soleil; à moins de quelque commensurabilité approchée clans les mouve- ments. » Quoi qu'il en soit, février et juin ne nous pressent pas; réservons -en l'examen et occupons-nous des passages de mars et octobre. » En tenant compte des données fournies par les divers observateurs, nous obtenons les longitudes héliocen triques suivantes : Dectippis, i83(), octobre 2,0 v = 8,60 Fritsch, 1802, octobre 10,0 v = 16,46 Siclebolbam, 1849, mars 12,18 ('=173,01 Lummis, 1S62, mars 19,87 ('3=179,86 Lescarbault, i85g, mars 26,22 c =186,60 1 Or on trouve que ces cinq longitudes sont, avec toute l'exactitude que peut permettre la nature des observations, représentées par la formule c = 1210, 49 -f- io°,9oi 7834/ — 0°,52 COS", / étant compté en jours à partir de 1750,0. » Les écarts entre le calcul et l'observation se réduisent aux nombres : i839 +3°,6 1802 — 3,6 1849 +3,5 1862 -H 0,8 1859 — 4,6 » Aucun de ces écarts n'excède d'un demi-jour le mouvement héliocen- trique. Nous croyons, en conséquence, pouvoir conclure que les cinq observations appartiennent bien aux passages d'un même corps devant le Soleil. » Ainsi, au heu d'un passage prochain dont on espérait tirer la confir- C.R., 1S76, 1' Semtitre. ( T. I.X X X III, N <> 14.) SU ( G5o ) matiori de l'existence du corps Lescarbault, nous venons de constater quatre autres des passages de ce corps. « Outre que son existence", annoncée par la théorie, ne pouvait pas être révoquée en doute, nous voilà désormais en possession de données permettant dès à présent de constituer une première théorie qui conduira à retrouver la planète avec facilité et à la faire rentrer dans le système ré- gulier des corps célestes. » Bornons-nous, en ce moment, à constater que le passage d'octobre, qui eût été une conséquence nécessaire de la relation supposée entre les passages de 1820, i85o,et 1862, ne peut plus être attendu dès que ces passages n'appartiennent pas à un même corps^et même, dans la théorie à laquelle nous venons de parvenir, il n'y aura pas de passage en sep- tembre et octobre pendant plusieurs années. Nous nous occuperons sans retard de déterminer les époques des passages les plus prochains. » ASTRONOMIE. — Note sur les passages des corps hypothétiques intra-mcrcuriels sur le Soleil; par M J. Janssex. « L'attention du monde savant est, en ce moment, appelée de nouveau sur l'existence de corps qui circuleraient entre le Soleil et Mercure. Dans le sein de l'Académie, nous assistons aux savantes discussions par lesquelles notre illustre confrère, M. Le Verrier, essaye, au milieu d'observations de valeurs si diverses, de démêler et de saisir des données pouvant permettre le calcul de passages qui, observés régulièrement par les astronomes, con- duiraient enfin à la conquête d'un ou de plusieurs astres nouveaux. » Quelle que soit l'issue de cette nouvelle tentative, elle présente, à mon sens, un intérêt plus grand encore que celui qu'on y attache déjà si légiti- mement, parla raison que nous possédons actuellement des moyens d'in- vestigation qui permettront, si on veut les appliquer, de faire entrer les recherches de ce genre dans une voie nouvelle, où elles recevront une solution sûre, rationnelle et complète. » Ces moyens, que l'Astronomie physique peut mettre actuellement au service de la Science, se divisent naturellement en deux classes bien dis- tinctes. » D'une part, ce sont les connaissances récemment acquises sur la con- stitution des enveloppes solaires, connaissances qui permettent de sou- méttre à un critérium nouveau les observations à discuter, et, d'antre ( 65i ) part, nous possédons aujourd'hui des procédés particuliers d'enregistre- ment photographique, qui permettent de recueillir automatiquement des observations qui, par leur nombre, leur authenticité, leur précision, ne peuvent être remplacées par aucune autre méthode. » Il est constant que toute la difficulté de la question réside dansi'incerti- tudeet dans l'insuffisance des données. D'une part, les observations de per- sonnes ayant cru être témoins d'un passage de corps devant le Soleil pré- sentent bien rarement un caractère suffisant de certitude, et d'autre part, l'observation fût-elle admise comme celle d'un véritable passage, elle n'a pas été faite dans les conditions d'exactitude nécessaire pour fournir les données indispensables au calcul des éléments du corps. » Comme critérium d'un passage véritable, on s'est généralement arrêté à exiger que l'observation se rapportât à une tache bien ronde sur le disque solaire, et surtout qu'on eût constaté un déplacement rapide à la surface du disque, mouvement d'un tout autre ordre que le mouvement apparent des taches solaires. Ce sont là des exigences bien légitimes et qui ont permis d'éliminer un grand nombre d'observations fort douteuses. » Mais il faut bien le remarquer, même avec ce double caractère, une observation peut encore ne pas se rapporter à un passage réel. » Depuis longtemps déjà, et la Photographie nous en a donné des exemples encore tout récents, on sait que le Soleil présente souvent des taches d'une rondeur surprenante et presque parfaite, beaucoup plus parfaite même que les taches données par la plupart de nos planètes supé- rieures si elles pouvaient passer devant le Soleil. La rondeur de la tache n'est donc pas un caractère distinctif. Il reste le mouvement propre. Ici, il existe encore une circonstance qui a dû causer des illusions. Quand on observe le Soleil avec une lunette qui n'a pas de monture équatoriale, mais dont le pied a les deux mouvements verticaux et azimutaux, comme c'est le cas ordinaire, la position d'une tache, par suite du mouvement diurne, change incessamment par rapport à un diamètre vertical du disque ; même avec l'habitude des observations, il est difficile de se défendre du sentiment que la tache s'est déplacée sur le disque. J'ai eu un exemple très-frappant de l'illusion qui peut être produite en cette circonstance à l'occasion du pas- sage de Vénus. Un grand personnage du royaume de Siam, grand amateur d'Astronomie, me montra, au moment de mon passage à Bangkok, un dessin qu'il avait exécuté du passage. Sur ce dessin, les positions successives de la planète étaient indiquées; mais, au lieu d'être distribués sur une corde 85.. ( 65a ) du disque solaire, les petits cercles figuratifs de la planète étaient disposés en arc de cercle concave vers le centre du disque, et le personnage en question considérait celle circonstance comme la plus importante de son observation. Tout le monde a deviné que c'était une illusion produite par l'effet du mouvement diurne pendant le passage. » Sans doute, si le mouvement propre était conclu de mesures micro- métriques attestant une variation rapide de distance du corps au centre ou au bord du disque solaire, le doute ne serait plus permis; mais ce sont précisément ces mesures qui manquent ordinairement. » Le fait de la disparition de la tache quand on réobserve le Soleil, soit le lendemain de l'observation, soit même une demi-journée après, ne peut pas être invoqué comme une preuve péremptoire que l'objet observé était réelle- ment situé en dehors du Soleil. J'ai déjà pu constater, par nos séries pho- tographiques, que, quand le Soleil est à l'époque d'un minimum, les taches ont une surprenante tendance à se dissoudre. L'année 1876 en présente plusieurs exemples remarquables. » Il résulte de ces considérations que les observations isolées faites par des personnes qui n'ont pas des connaissances assez approfondies, ou qui ne disposent pas d'instruments convenables, fourniront bien difficilement des matériaux assez sûrs pour résoudre la question. » D'un autre côté, il est évident qu'on ne peut pas demander aux astro- nomes, absorbés d'ailleurs par d'autres travaux où la part personnelle est beaucoup plus grande, de suivre assez assidûment le Soleil dans les divers points du glohe, pour qu'on soit assuré de ne laisser échapper aucun pas- sage. On voit ainsi qu'on est conduit d'une manière nécessaire à demander à la Photographie ce que l'observation oculaire est impuissante à fournir. C'est le point que je vais aborder. » Mais auparavant je désire revenir un instant aux observations à la lunette. Dans ma pensée, ces observations ne peuvent pas conduire à une solution complète de la question; mais elles n'en conservent pas moins beaucoup d'intérêt encore. La science doit de trop belles découvertes aux hommes qui, à diversesrépoques, ont cultivé l'Astronomie sans en faire leur profession, pour qu'elle ne continue pas à leur témoigner sa reconnais- sance et à leur donner ses encouragements. » Voici donc quelques remarques qui pourraient ajouter beaucoup à la valeur des observations futures de passage. » Nous avons vu que la rondeur de la tache n'était pas un caractère ( 653 ) spécifique, que l'illusion sur le mouvement propre était bien facile, et que la disparition même de l'objet après cinq ou six heures ne prouvait pas incontestablement un passage véritable. 11 existe des caractères tirés de la constitution de la photosphère qui peuvent permettre, même pendant les courts instants d'une observation fugitive, de décider si le phénomène observé est solaire ou extra-solaire. La surface du Soleil est semée de gra- nulations auxquelles on a donné divers noms, mais qui sont bien connues de tout observateur un peu familier avec cet astre. Ces granulations se mo- difient aux environs des taches, et celles-ci, indépendamment de la pé- nombre qui fait bien rarement défaut, surtout aux taches rondes, celles-ci, dis-je, sont entourées d'une facule circulaire qui jette presque toujours des appendices autour d'elle. » En un mot, comme une tache solaire est un phénomène de la photo- sphère, phénomène perturbateur au plus haut point de la région où il se produit, il en résulte que l'aspect ordinaire de la photosphère est modifié tout autour de lui. En outre, si la tache est assez éloignée du centre du disque, elle doit présenter les effets perspectifs d'un objet placé sur la surface fuyante d'un globe. Enfin on doit faire attention à la région solaire où la tache se montre; voir à peu près quelle est sa latitude solaire, puis- qu'on sait que les taches ont deux régions d'élection, au nord et au sud de l'équateur de l'astre. Il y a donc ici un premier ensemble de caractères qui peuvent permettre à un observateur exercé de prononcer en quelques instants sur le vrai caractère d'une tache; mais il est un autre caractère d'une valeur plus grande encore, c'est celui qui se rapporte au mouvement propre d'un corps interposé par rapport aux granulations de la région solaire sur laquelle il se projette. Il est évident qu'un corps en mouvement interposé entre notre oeil et la surface solaire doit produire une succession d'éclipsés des granulations; couvrir successivement celles vers lesquelles il marche, découvrir celles du côté opposé. Ce phénomène d'émersions et d'im- mersions successives est le plus décisif de tous ceux qu'on puisse invoquer quand il s'agit d'une observation qui ne peut durer que quelques instants. II exige, il est vrai, un bon instrument et un grossissement suffisant; mais nous ferons remarquer que les observations faites avec de très-faibles grossissements doivent être admises avec une extrême réserve, en raison même de l'impossibilité où se trouve l'observateur de constater les vrais caractères du phénomène. J'en excepte, bien entendu, le cas où l'on aurait eu le bonheur d'assister à une entrée ou à une sortie. ( 65/, ) » J'ajoute encore un conseil, c'est celui d'explorer avec le plus grand soin les régions cpii entourent le disque solaire jusqu'à 3 ou 4 minutes de distance angulaire; à cette distance, l'atmosphère corcnale donne encore une lumière assez vive pour qu'un objet interposé, alors même qu'il n'aurait qu'une fraction de minute de diamètre, donne une éclipse visible. Au Japon, j'ai pu voir ainsi le disque pâle de Vénus se dé- tachant sur l'atmosphère coronale, bien avant son entrée sur le disque so- laire. Si un observateur constatait ce phénomène, soit à l'entrée, soit à la sortie, il donnerait à son observation un caractère de certitude complète, car cette circonstance est absolument inconciliable avec l'hypothèse d'une tache solaire. » Il faut reaîarquer, en outre, que cette propriété de l'atmosphère co- ronale agrandit de moitié le champ d'observation, et qu'elle peut même permettre de constater le passage d'un corps devant le Soleil, alors même que ce corps ne passerait qu'à quelques minutes de ses bords. » Telles sont les remarques qui me paraissent opportunes à l'égard des observations parles instruments d'optique. Je crois que si l'on discutait à ce point de vue les observations de passages qui nous sont présentées; on serait conduit à en éliminer encore beaucoup; mais je n'insiste pas sur ce point, parce que l'intervention de la Photographie peut nous permettre de faire entrer la question dans une phase nouvelle. » En effet, les observations oculaires ne peuvent être que des observa- tions isolées. D'une part, les occupations des astronomes, d'autre part, la fatigue et le danger même d'observations solaires longtemps poursuivies, sont des causes qui s'opposeront toujours à ce que le Soleil soit suivi dans les divers points du globe avec assez d'assiduité pour qu'on soit assuré, comme je le disais en commençant, de ne rien laisser échapper. » Mais la Photographie nous donne aujourd'hui des images du Soleil d'une perfection telle, qu'elles permettent de les employer aux travaux de haute précision. Une photographie d'un passage, si elle est faite avec un instrument convenable, porte avec elle un caractère impersonnel, un carac- tère d'authenticité, et, en outre, elle offre aux mesures, à la discussion, des éléments tellement précieux, qu'elle surpasse en valeur l'observation du plus habile astronome. » J'ai senti très-vivement cette vérité, signalée déjà, il y a quelque vingt ans, au sein même de cette Académie, par notre si éminenl confrère M. Paye, aussi ai-je tenu à organiser un service de photographie céleste ( 655 ) dans l'Observatoire d'Astronomie physique qu'on m'a fait l'honneur de me confier. » Pour ce qui concerne le Soleil, ce sont les annales de ce grand astre qu'il faut commencer à écrire. La question des corps intra-mercuriels montre une fois de plus l'immense importance de ces documents à obtenir désor- mais sans interruption et parmi concert international. » Mais, pour la question spéciale qui nous occupe, on sent qu'il faut obtenir des épreuves prises à des instants assez rapprochés pour qu'un pas- sage ne puisse avoir lieu sans qu'il soit enregistré. Ici donc l'intervention du revolver photographique me paraît nécessairement indiquée pour donner une solution pratique de la question. Un instrument de ce genre qui renferme- rait une plaque sèche et dont le mouvement lui ferait prendre une photo- graphie toutes les heures, par exemple, permettrait d'obtenir sans fatigue, sans même qu'il soit nécessaire que l'observateur soit exercé aux manipula- tions photographiques, des images solaires qui seraient développées ulté- rieurement. Un certain nombre de ces instruments, distribués systémati- quement à la surface du globe, fourniraient des séries qui se compléteraient surabondamment. En quelques années, les régions circumsolaires seraient ainsi explorées avec une certitude et une efficacité qu'il serait impossible de demander à aucune autre méthode. » MÉMOIRES LUS. PHYSIQUE APPLIQUER. — Application industrielle de la chaleur solaire. Note de M. A. Mocciiot. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un petit alambic solaire facile à installer et à transporter. Le miroir a 5o centimètres de diamètre, la chaudière contient i litre de vin et porte ce liquide à l'ébullition au bout d'une demi-heure de Soleil. La vapeur d'alcool s'engage dans un tube placé au centre de la chaudière, traverse le pied du miroir et des- cend dans le serpentin, où elle se condense. Le pied du miroir est un ro- binet à gaz, muni d'une coulisse et d'une vis de pression qui permettent de diriger constamment la chaudière vers le Soleil. L'eau-de-vie, en sortant du serpentin, est agréable au goût, de quelque vin qu'elle provienne; elle possède un arôme rappelant le kirsch. ( 656 ) » Il suffit de remplir d'eau la chaudière, puis d'interposer, entre celle-ci et le serpentin, un réceptacle plein de feuilles ou de fleurs odoriférantes, pour se procurer toutes les essences que donne la distillation. » Enfin, la vapeur sortant de la chaudière et pénétrant dans une petite cuisine américaine y cuit fort bien les légumes. » MEMOIRES PRESE^TJ S. viticulture. — Note sur les Phylloxéras; par M. Lichtexstein. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Lorsque M. Balbiani émit l'hypothèse que. si le puceron de la vigne était abandonné pour sa multiplication aux seules ressources de la généra- tion parlhénogénésique, il finirait probablement par disparaître de lui- même, par épuisement de sa force reproductive, je crus devoir protester. » M. Balbiani me demanda des preuves, et, dans une Note qui est in- sérée aux Comptes vendus du 17 juillet 1876, il persiste plus que jamais à soutenir sa théorie d'une diminution progressive de fécondité. Voici ce que je puis affirmer. » J'ai mis deux Phylloxéras, ayant hiverné, pris en avril sur des racines, à Sainte-Foy (Gironde), dans un tube avec des racines de Clinton, mainte- nues humides par une petite éponge imbibée d'eau. » Ces insectes, datant au moins de novembre 1875, ont commencé à muer le i5 mai et à pondre le 28 mai. Les pontes étaient de deux à trois œufs par jour et ont duré douze à quinze jours, puis les mères sont mortes. Huit à neuf jours après, ces œufs parlhénogénésiques sont éclos; et, après quatre mues, en vingt à vingt-deux jours, les petits nés de ces œufs ont pondu à leur tour. » Aujourd'hui, je suis à la sixième génération de ces pucerons aptères, et, loin de diminuer, la fécondité est supérieure à celle du mois de mai, sans que je puisse savoir exactement de combien elle a augmenté, mais les tas d'œufs à côté des pondeuses ont un volume double de celui qu'ils avaient au printemps. « Depuis le \er du mois courant, la colonie a fructifié, c'est-à-dire qu'il s'est montré au milieu d'elle quelques nymphes, qui m'ont donné les in- sectes pupifères ailés. Je les ai recueillis avec soin. (€57) » Or, depuis le icr jusqu'au 22 septembre, j'ai obtenu, sur plusieurs milliers d'insectes aptères, douze insectes ailés. Chacun d'eux renferme de deux à quatre ptipes, sur lesquelles deux tiers environ seront des mâles et un tiers des femelles, qui chacune pondront un oeuf unique; nous arrive- rons donc à l'hiver avec douze oeufs sur les sarments et quelques milliers d'insectes sur les racines. » Donc, quand un vignoble est envahi, ce n'est pas la destruction de l'œuf, qui est sous l'écorce du sarment, qui le sauvera, tout comme si l'on fauche la fleur ou la graine de chiendent, on ne débarrassera pas son terrain de ce fléau. » Mais, si l'on trouvait quelque moyen de reconnaître où le Phylloxéra ailé vient déposer ses pupes, dans un vignoble encore non envahi, le badi- geonnage et la destruction de l'œuf (ou des pupes en enlevant et brûlant les feuilles) seraient très-recommandables. » Cela me ramène aux migrations phylloxériennes, qui ont lieu en ce moment chez nous. Nos ehènes-kermès se couvrent de Phylloxéras ailés rouges et jaunes, que je crois les formes pupifères du P. quercûs et du P. corticalis; mais un autre phénomène se présente encore. » Hier, en cherchant comme d'habitude sous les feuilles de nos vignes, j'ai trouvé sur une vigne de Cuniiujliam (américaine), grimpant sur un poi- rier, quatre Phylloxéras ailés. En les examinant attentivement, j'ai reconnu que c'étaient quatre Phylloxéras du chêne, rouges et à cicatrice supérieure des antennes ovales. » Déjà il y a trois ans, je signalai un Phylloxéra de la vigne trouvé sur le chêne ; ce fait fut considéré comme un elfet du hasard, et je n'y fis pas autrement attention; mais aujourd'hui voilà quatre exemplaires du Phyl- loxéra quercûs sur la vigne, et je me rappelle à cette occasion que, dans les toiles d'araignée, dans les vignes de M. Faucon, je trouvai aussi pris le Phyl- loxéra du chêne. » Je signale le fait à tous les chercheurs; j'avoue qu'il me surprend et que je ne sais, pour ma part, comment l'expliquer. Je vais tâcher d'ob- server si ces Phylloxéras pondraient sur la vigne et que deviendra leur progéniture; mais je ne me dissimule pas que cette étude est impossible à faire en liberté et d'une réussite très-difficile en captivité. » M. A. Joly, M. Abaiit, M. Gogelix, M. Iî. Salva, M. Reigmeiî, M. Peyroni adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) C. R,, 1876, 2« Semeitre. (T. LXXX11I, N° i4.) 86 ( 658 ) M. L. Saltel adresse une Note, à propos de la Communication récente de M. Halphen, sur la formule qui indique le nombre des coniques d'un système a, v) satisfaisant à une cinquième condition. (Renvoi à l'examen de M. Bouquet.) M. C. Lopez adresse, par l'entremise de M. le Ministre des Affaires étrangères et de M. le Ministre de l'Instruction publique, nue Note rela- tive à un « système isolateur des aiguilles aimantées », qui aurait pour effet de préserver ces aiguilles des actions locales des masses de fer. (Renvoi à l'examen de M. Th. du Moncel) M. Maux adresse une Note relative au radioscope. (Renvoi à l'examen de M. Fizeau.) M. Ansart adresse un Mémoire sur les causes qui ont donné aux con- ents leur configuration actuelle. (Commissaires : MM. Faye, Ch. Sainte-Claire Deville, Daubrée.) M. C. îîrssox adresse une nouvelle Note relative à la recherche de la fuchsine dans les vins colorés artificiellement. ^Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. O. Giialeb adresse une nouvelle Note relative aux Pœcilogastra. Une étude plus complète des mâles conduit aujourd'hui l'auteur à affirmer qu'il y a, dans l'intestin de la Blatte, deux espèces de Pœcilo- gaslra, très-différentes l'une de l'autre par leurs caractères anatomiques. (Renvoi à l'examen de M. Blanchard.) M. (jaza.\ adresse, par l'entremise de M. le général Morin, une nou- velle Note relative à la théorie des taches solaires et à la constitution du Soleil. L'auteur, après avoir signalé les nombreuses particularités fournies par l'observation du Soleil, qui, suivant lui, échappent à la théorie des taches soutenue par M. Faye, appelle de nouveau l'attention de l'Aca- démie sur l'opinion qu'il lui a soumise, concernant la constitution du Soled ( 659 ) D'après M. Gazan, les taches doivent être expliquées par le refroidisse- ment continu du Soleil, qui transforme en couches liquides les couches de vapeurs inférieures de son atmosphère. Le Soleil ne doit pas être consi- déré comme un corps gazeux : c'est une grosse Terre, en voie de refroi- dissement, qui se compose d'un noyau en fusion, de vapeurs et de gaz contenus dans une enveloppe solide, laquelle est surmontée d'une couche liquide et lumineuse à sa surface et supporte une atmosphère de va- peurs et de gaz. (Renvoi à l'examen de M. Faye.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Découverte de la planète (168). Dépêche transmise le a8 sep- tembre 1876, par M. Joseph Hexry, à Washington, présentée par M. Le Verrier. « La planète (168) a été découverte par M. Watson, à Ann-Arbor, qui adresse l'observation suivante : Ascension droite oh. 22"1, Déclinaison -+- 5°. 9', Mouvement vers le sud. » La planète est de 11e grandeur. » astronomie. — Découverte de la planète (169), par M. Prosper Uenry. Note présentée par M. Le Verrier. « La planète (169) a été trouvée à l'Observatoire deParispar M. Prosper Henry, dans la nuit du 28 au 29 septembre. Voici sa position au moment de la découverte : (1876, septembre 2.8, à i2h3o'", temps moyen de Paris). Ascension droite ou. 26™. 24% Déclinaison +5°. 22'. Mouvement très-faible. » La planète est de la grandeur 10e, 8. » 86 . ( 660 ) astronomie. — Éléments et éphéméride de la planète (164) Eva. Note de M. J. Bossert, présentée par M. Le Verrier. « Cette planète a été découverte à l'Observatoire de Paris par M. Paul Ilenrv, le 12 juillet 1876. » La détermination des éléments repose sur les trois observations faites à Paris les 1 2, 19 et 2G juillet 1876. Époque : 1876, juillet 19,5, temps moyen de Greemvich. M = 296. 5.42 7t = 2.45.34 \ Q = 77.27. io / Écl. et éq. de 1876,0. i = =.4.48. 4 ) (u = l8.42.3o f* = 870", 07 logrt = 0,40697 » Au moyen de l'éphéméride déduite de ces éléments, nous avons trouvé comme différence, entre le calcul et l'observation : 1876. S& (ob's.-cal.). oYD (obs.-calc.) s „ Juillet 12 -+- 0,02 — 0,2 19 +0,01 — 2,1 26 0,00 — 0,4 » L'éphéméride suivante servira à retrouver la planète à sa prochaine opposition. Éphéméride calculée pour minuit moyen de Greentvich. (Les positions sont rapportées à l'équinoxe vrai de la date.) Temps moyen Temps de Greemvich. «. J. log A. d'aberration. Il ni i 0 § m 5 1877. Décembre i4,5 7.28. 2 -1- 37. 1,1 0,1682 12. i3 i8,5 23. 9.4 -+- 37.58,6 0,1673 12.12 22,5 '819 -f- 38 53,3 0,1677 12.12 26,5 12 .5i -t- 39. 44)3 0,1694 12. 1 5 3o,5 7-8 -+- 4°-3o,9 0,179.4 12.20 1878. Janvier 3,5 7 1.17 + 4'-I2>5 0,1768 12. 2S 7,5 55.27 +41.48,8 0,1825 12.38 ii,5 '9-46 -I- 42.19,7 0,1894 12. 5o i5,5 44-?2 "+" 42-4^)! °>'973 >3. 4 19,5 39.20 +4^- 5,9. 0,2063 i3.2o 23,5 3{.47 "+" 43-20,6 o,9i(ii 13.39 (C6i ) » Au moment de l'opposition, vers le 3 janvier, la planète sera de la grandeur 12,0. » physique. — Influence de la température sur C aimantation. Note de M. J.-M. Gaugain. « Dans une précédente Note [Comptes rendus, 1 9 juin 187(5), j'ai signalé la distinction qu'il convient d'établir entre la variation passagère et la varia- tion permanente; cette distinction a déjà été indiquée par M. Wiedmann (t. II, p. 6o/|), mais ce savant n'a étudié, je crois, l'influence de la tempéra- ture sur le magnétisme qu'entre les limites de zéro et 100 degrés, et, quand on se maintient entre ces limites, la variation passagère est si petite qu'il est difficile d'en fixer la valeur. Dans les expériences de M. Wiedmann, cette valeur ne dépasse guère 1 pour 100; c'est seulement au-dessus de 100 de- grés que la variation passagère acquiert une importance considérable et qu'il devient possible d'étudier les circonstances qui en déterminent la grandeur. » Dans nies expériences, les barreaux ont été portés à une température que j'évalue à 3oo degrés: cette évaluation, comme je l'ai fait remarquer, n'a rien de rigoureux, mais je me suis toujours servi de la même lampe pour chauffer les barreaux de mêmes dimensions, je les ai chauffés pendant le même nombre de minutes, et je crois être arrivé à les amener sensiblement à la même température; du moins, lorsque j'ai répété mes expériences, et c'est ce que j'ai toujours fait. Je suis retombé presque exactement sur les mêmes nombres. » Lorsqu'un barreau d'acier, mis en contact avec un aimant par l'une de ses extrémités, est à plusieurs reprises alternativement échauffé et refroidi entre deux limites déterminées de température T et t, les aimantations Met m, qui correspondent respectivement à ces températures, finissent par prendre des valeurs variables. Comme je l'ai fait remarquer dans ma précé- dente Note, la différence M — m est ce que j'ai appelé la vaiialion passagère et le rapport — - — exprime la valeur relative de celte variation. D'après les idées théoriques que j'avais conçues, je supposais que ce rapport avait la même valeur pour tous les points d'un même barreau, et j'ai exécuté plu- sieurs séries d'expériences en vue de reconnaître s'd en est réellement ainsi. Je vais indiquer les résultais que j'ai obtenus en opérant sur un barreau de Sheffield qui avait été préalablement recuit au rouge-cerise; ce barreau avait ( 662 ) 3oo millimètres de longueur, 2G millimètres de largeur et 7 millimètres d'épaisseur. J'ai déterminé les valeurs des courants de désaimantation corres- pondant à trois points différents A, B et C, situés, le premier à 5o millimètres du contact établi entre l'aimant et le barreau, le second à i5o millimètres et le troisième à 25o millimètres de ce même contact; voici les résultats que j'ai obtenus : En A. En B. En C. Courants de désaimantation à la température ambiante. , . 1 16,0 77,5 29,0 » 0 àla température de 3oo degrés. 73,6 43,6 i5,2 Valeurs du rapport — ^' o,365 0,437 0,475 » Comme je l'ai fait remarquer au début de mes rechercbes, les dévia- tions impulsives du galvanomètre ne donnent la mesure des courants induits qu'autant que ces déviations ne dépassent pas une trentaine de degrés ; il résulte de là que, lorsqu'on veut comparer des courants induits d'intensités très-différentes, il devient nécessaire de faire varier la résistance du circuit: pour déterminer les courants de désaimantation correspondant aux points A, B, C, j'ai employé trois circuits différents, dont les résistances étaient entre elles comme les nombres 26, i3 et 6; les nombres 29 et i5,2 qui se rapportent au point C représentent les déviations telles qu'elles ont été observées; les nombres 77,5 et 43»'6 qui se rapportent au point B sont les produits des déviations observées par le rapport ^; les nombres 1 iG et 7'), G qui se rapportent au point A sont les produits des déviations obser- vées par le rapport ^-. » On voit, à l'inspection du tableau qui précède, que le coefficient de la variation passagère va en augmentant sensiblement à mesure qu'on s'éloigne du contact établi entre l'aimant et le barreau. » Si l'on désigne par !\ï„ l'aimantation obtenue à la température ordi- naire, en un point déterminé du barreau, avant que celui-ci ait subi aucun chauffage, et que l'on continue à désigner par M l'aimantation obtenue au même point après une série de cbauffages, la différence M — M0 repré- ... , , , . . , M — Mo sente ce que j ai appelé la variation permanente, et le rapport — - — repré- sente la valeur relative de cette variation. Ce rapport va aussi en augmen- tant à mesure qu'on s'éloigne du contact établi entré l'aimant et le barreau, et il augmente bien plus rapidement que le coefficient de la variation pas- sai/ère; ses valeurs ont été, dans la série dont il a été question tout à l'heure, o,4 1 pour le point A, 0,90, pour le point H, cl t,64 pour le point C. Dans ( 663 ) les barreaux très-longs, on peut toujours trouver des points pour lesquels l'aimantation M0 est sensiblement nulle, bien que l'aimantation M ait une valeur très-appréciable; le rapport 77' - peut donc croître au delà de toute limite de grandeur. » J'ai supposé jusqu'à présent que les barreaux rais en expérience étaient tous soumis à l'action d'une même force aimantante : lorsque cette force varie, on peut se demander si les coefficients de la variation passagère et de la variation permanente conservent les mêmes valeurs pour un point déterminé d'un même barreau. Dans une série d'expériences, j'ai fait agir successivement, sur un même barreau d'acier de Sheffield, de 3oo milli- mètres de longueur, d'abord un faisceau aimanté composé de trois lames, puis une de ces lames seulement, et, dans chaque cas, j'ai déterminé la valeur du courant de désaimantation correspondant à un point situé à 272 millimètres du contact établi entre l'aimant et le barreau; la valeur moyenne du coefficient de la variation passagère a été, dans le cas de la lame simple, 0,474 ; dans le cas du faisceau, 0,476. » La valeur moyenne du coefficient de la variation permanente a été, dans le cas de la lame simple, 2,68 et dans le cas du faisceau 1,57. » Le coefficient de la vaiiation passagère est indépendant, du moins entre certaines limites, de l'intensité de la force aimantante; le coefficient de la variation permanente va en augmentant lorsque cette force diminue. » CHIMIE. — Réactions chimiques du gallium. Note de M. Lecoq de Boisbaudra.v, présentée par M. Wùrtz. « Les solutions de gallium pur, additionnées d'acétate acide d'ammo- niaque, ne sont pas troublées par l'hydrogène sulfuré; mais, s'il y a du zinc, le sulfure de ce métal se charge de gallium, sans cependant en priver complètement la liqueur. » Si les sels de zinc ne sont pas assez abondants pour entraîner du pre- mier coup tout le gallium précipitable par l'bydrogène sulfuré, il faut en ajouter par petites portions jusqu'à ce que les produits ne donnent plus au spectroscope la raie Ga«4i7,o. Il ne reste alors dans la liqueur que des traces très-faibles de gallium. » En opérant ainsi, la teneur des précipités paraît se maintenir d'abord presque constante, ou du moins baisser lentement, pour diminuer ensuite ( 2 52,2 5(1,0 54,2 5 2 } 3 49,6 48,9 49,4 5i,8 5i,8 5i,8 52, 1 5o.6 49.5 49, s 47.7 53,3 57,1 62,5 G5,5 Gi,G 55,7 54,2 53,2 56,7 52,0 18,7 45,o 48,8 !3,3 THERMOMETRES du Jardin. >) 11,1 9,3 9,5 8,0 '3,9 i2,3 i3,o 10,2 s, 4 9,1 8,3 6,. 8,9 8,. 8,3 8,1 11 ,0 12 ,0 9,G 7,9 6,8 8,5 10,8 11,6 i3,5 11,8 "6,9 ■ 3,4 12,5 io,5 (3) '9,7 '9.4 20,5 2J,0 24.5 25,3 22,3 16,9 iG,8 17,2 '7,7 17,0 '7,' .7, G i6,5 i6,3 19,3 '9-4 20,6 19,0 21 ,6 22,7 23,2 21,5 20,3 21,9 22,3 20,8 19,9 io,:, '4,4 i5,o i6,5 '9,2 18, S '7-7 i3,G 12,6 l3,2 i3,o 11 ,G i3,o '2,9 '2,4 12,2 1 5 . 2 i5,7 i5,i 1 3 , 5 '4,2 i5,6 17,0 16,6 '6,9 1C9 '9, G '7,' [6,2 n,9 (51 3,6 3,i 4,o 7,5 8,4 8,2 1,9 2.5 i,3 2,6 ',7 1 ,5 i,6 ',4 1,6 3,5 4,3 4,8 4.0 2,8 4,' 5,3 G, 3 6,1 5,4 7,3 7-7 5,6 4,5 4.0 - s (6) -3.7 -4,o -3,o 0,6 1,6 ,,5 -',7 -3,9 -5,o -3,6 -4,4 -4,5 -4,3 -4,1 -4,' -2,1 -1,2 -0,5 -1 ,2 -2,3 -0,9 0,4 i,5 i,4 0,8 2,8 3,3 ,,3 o,3 Bâ c* as H u ta « ■W £ sï c e- 0 •U3 « ta td (7) 0 i3,S i3,5 '4,3 '7,7 iS,5 18,0 11,1 12 ,2 11 ,7 '2,5 11,4 n,5 i,,6 n,3 ", 9 i3,5 '4,3 i5,o ■ 4,' i5.3 i5,G 17,2 |G,2 i5,G .7.5 '7.7 i5,8 1 ! , 5 1 4 , 1 (S) 53,4 37,4 42, ' 35,5 3i,6 36,3 3i,5 29,8 25,4 26, S 31,o 42,6 32,6 25,9 23,8 9,9 3.',,5 32,7 3i,8 3i,3 39,7 44,5 27,2 '2,9 32,9 '2,9 24,7 27,2 23,7 6.9 THERMOMETRES tla sol. M •3,9 .2,8 i3,5 '7,8 '9,o 18,2 ,5,4 12,8 12,0 12,8 12,3 12,5 i3,i '2,4 11 ,6 i3,3 .4,6 ■ 5,3 '3,9 12,0 .4,0 i5,6 i.5,8 16,2 16,0 .7.3 17.7 ■ 5,g .3,', C") '5,7 .5,7 1G.1 i6,5 17,5 '7,4 17,1 16,0 1 5. 1 '1,6 ■1,o '4,0 .4.4 ' 1 , 4 ■4,4 '4,' 14.5 14.8 i5,i i5,o '4,7 1 ',,0 .5,4 i5,5 i5,6 i5,5 'G, 4 16,3 '5,7 1 5 , o (iO 16,0 '5,9 i5,8 '5,7 i5,G 1 5 ,5 1 5 . 4 i5,3 i5,3 i5,3 l5,2 1 5 , 2 15,2 |5,2 15,2 ■ 5,3 i5,3 ,5,4 .5,5 (,ll mm 9,o 9,6 8,9 '0,9 12,5 12,6 10,4 8,' 8,6 8,4 8,4 8,0 7,o 8,8 8,6 10,9 10,4 io,3 9.5 7-9 9,i 9,2 n,7 11, S 10, 1 i3,3 '4,o io,S 9,7 io,3 (,3) 79 87 77 7G 80 80 83 76 87 78 82 80 86 94 86 83 81 73 85 87 78 9° 93 82 80 S- 00 ^ ^ g © - - •* " " ~ « O « H -a ta -« Ck H > i- (14) mm 0,2 3,2 10,4 8,3 2,8 i,6 0,0 0,0 7,6 1,0 3,6 o,3 0,0 0,0 0,0 o.G 2,8 o,5 0,2 7.9 (■i) BUE ,5 ,3 ,9 .0 • 9 ,1 >9 ,3 ,0 0 0,8 0,3 ,0 ■'1 .3 .6 0,9 2,6 0 4 2,0 o,5 (h) La température normale est déduite de la courbe rectifiée des températures moyennes de soixante années dobscnat (8) Moyennes des cinq observations. — Les degrés Bctinométriqnea sont ramenés h la constante solaire 100. (5) (7) (9) (10) (11) (12) (i3) (16) Moyennes des observations sexboraires. (17) Poids d'oxyg ' ii ],ar l'ozone. Le poids d'ozone s'en

  • 6,'i 17,0 16,2 16,2 i5,6 i6,3 i5.o '4.!) '7,4 i5,5 ■ 5,3 16,1 (>») 1,9342 9346 9347 9345 9354 g355 9349 935i 9342 9335 9346 9348 9346 9335 9342 9334 93i8 9324 9321 93i8 93i8 9327 g3o6 9307 g3i8 93io g3o2 93°9 93o9 93°9 I») 4,6og3 6601 65g5 6089 65gS 6607 65g3 6604 6629 65g2 6624 6619 6614 658i 6597 65S2 6533 6557 6564 6542 6566 653o 6544 6565 65n 652) 654 1 6549 65G3 VENTS à 20 mètres. '- a (") W A sw w wsw ssw SW sw wsw WNW W W{SW W|SW w w 1 mv w très-variable. S sw sw NW HW à NE E Ei-SE ssw ssw wsw sw wsw sw SW à SE SE il SW (»3) km 27,0 12,7 8,2 18,0 18,2 22,2 24.4 '9.9 l5,2 i8,7 • 5,1 s, 4 5,6 6,5 6,0 (8,9) 16,6 ID,3 7>7 6,0 6,1 S, 5 2. ,3 19,2 20, 1 23,8 '9.4 C'9.2) (M) ks 6,S7 1,52 o,63 3,o5 3, ,2 4,64 5,61 3,73 2,18 3,3o 2,l5 0,66 o,3o o,4° o,34 (o,74) 2,60 2,21 o,56 o,34 o,35 0,68 i,3S 2,89 4,28 3,47 5,9'i 5,34 3,55 (3,47) (25) REMARQUES. W 5 w 7 sw 5 NWà S 6 sw 6 sw • 7 wsw S WANW 9 W-j-NW S WJ sw 8 WjSW 8 w 9 sw 8 wsw 9 ;rès-variab. 8 SSE 10 SW 8 W A 7 NW 5 WSW h 3 SE 1 SW 5 SW 7 W 8 sw 9 wsw 9 SW h 7 sw 7 ssw 8 Bourrasques le matin. Pluvieux le soir. Pluies vers le milieu du jour. Pluies le matin et milieu tlu jour. Id. et quelques bourrasques. Temps de bourrasques et contin. pluvieux. Orageux et continuellement pluvieux. Id. averse, éclairs, tonnerre à 3'120m s. Continuellement pluvieux. Pluvieux le jour. Gouttes de pluie après-midi et le soir. Orageux, contin. pluvieux; averse à 6^ soir. Faibles pluies par intervalles. Continuellem. pluvieux, brouillards le soir. Gouttes de pluie par intervalles. Brouillard le matin, puis assez beau. Brumeux le matin, puis beau temps. Beau légèrement voilé. Pluvieux jusqu'au soir. Qq. gouttes de pluie vers le milieu du jour. Pluvieux le matin, faibles bourrasques. Faibles bourrasques et continuell. pluvieux. Temps de bourrasques et contin. pluvieux. Gouttes de pluie le matin, puis bourrasques. Id. et bourrasques. Pluie depuis midi, fortes bourrasq. dès le soir. (18, 19) Valeurs déduites des mesures absolues prises sur la fortification. (20, 21) Valeurs déduites des mesures absolues faites au pavillon magnétique. 122) (23) Le signe W indique l'ouest, conformément à la décision de la Conférence internationale de Vienne. (23) Vitesses maxima : le i*r, 44km,o; les 6 et 7, de 55 à 63 kilomètres; du 2] au 27, de 36 à 4o kilomètres; le 2S, 44km,o; le 3o, 52km -, ( 676 ) Moyennes horaires et moyennes mensuelles (Septembre 1876). Chl\î. 9hM. Midi. 3hS. 6hS. 9b S. Déclinaison magnétique 17°+ 1 3 ,3 Inclinaison » 65° ■+- 35,7 Force magnétique totale 4,+ G079 Composante horizontale » 1,-+- g3i6 Électricité de tension (1) 8 .4,3 3G,3 6069 93. i 10 21 ,3 35,o 655g 9326 45 19,1 34,9 6573 9334 79 16,7 34,8 658o 14,0 34,7 6379 g33S g338 42 17 l'.aromètre réduit à o° 752,54 752,72 752,48 752,1 1 752,27 732,69 Pression de l'air sec 743, 16 742,47 74',9'l 74' ,GG 742, o3 742,71 Tension de la vapeur en millimètres 9, 38 10,23 10, 5} 10, 45 10,24 État hygrométrique 91,4 81, 5 68,8 69,6 78,3 00000 Thermomètre du jardin 1 1 ,60 ï 4 , 7G 17,84 17,67 i5,27 Thermomètre électrique à 20 mètres n,9'l i1,5o 17,24 17, 63 15,90 Degré actinométrique 3,82 4°>'G 62,40 4I>°5 2,41 9,9» 86,8 o t3,34 14,07 Thermomètre du sol. Surface » à om,02 de profondeur. » à om,io » » à 0m,20 » » à om,3o » » a im,oo (du 11 au 20) . Udomètre h im,8o 6,8 Pluie moyenne par heure 1 , |3 Évaporation moyenne par heure (2) 0,02 0,04 Vitesse moy. du vent en kilom. par heure i3,58 i5,oi Pression moy. du vent en kilog. par mètre carré. 1 ,74 2,12 11,12 16,91 21,18 19,97 14,17 12,22 13,24 13,87 1 5, 74 16,96 16,19 i5,oi i4,54 14,37 14,87 15,83 16,19 15,87 i5,28 i5,o4 i4>99 '3,27 i5,65 13.79 i5,5i i5,3.'| i5,a4 i5,9-4 i5,/j5 i5,63 13,44 '5,44 13,45 i5,45 i5,44 i5,44 mm mm mm mm 5,8 i,93 a 9.7 3,23 0, 10 18,42 3,20 12,7 4,23 0,14 .8,87 3,35 mm 24,1 8,o3 0, 10 i5,83 2,36 mm 2, 1 0,70 0,o4 12,77 1,54 Minuit. 14.3 35,2 6578 g33 1 26 mm 732,59 74^97 9)6î 88,7 i2°48 12,96 » n,48 l4,22 1 5 ,35 i5,64 i5,62 i5,43 mm 4.' ,,37 Mojennos. » 1 17.16,4 65.35,2 4,6574 1 ,g33o 3o mm 7 3^ 47 742,52 9.95 81,8 o 14, 3o >4, 31 29 ,98 l4,49 ■ 4,85 15,24 i5,39 i5,46 .5,44 mm t. 65,3 o,o3 t. 44. a 12,92 1,57 13,12 2,16 Heures. Déclinais. Pression. Moyennes horaires. Température. I*1 matin 2 » 3 » 4 n 5 ■■ 6 7 ■> S .. 9 » lu .. 11 .. Midi 17. i5,6 16,9 ■7.4 16,8 l5,2 i3,3 12, 1 12,5 .4,3 '7,1 19.7 2i,3 mm 752,4g 52, 40 52,36 52,3, 52,45 5î,54 32,63 52,69 52,72 52,70 5 2 , G 1 52,48 12, 16 ",79 n,43 11,21 1 1 ,22 1 1 ,60 12,38 >3,4g ■ 4.77 16, o3 17,10 ■7.84 à so". o 12, '17 12,20 n, 85 11,61 11,64 11,94 12,56 i3,45 ■4-4n i5,56 16, 5i 17,24 Heures. 1" soir. .. 9 n 3 .. . 4 » . 5 .. . 6 >. . 7 » . 8 .. 9 » . 10 » . 11 » . Minuit.. . . Déclinais. Pression. Température. 17.21,.', 20,6 ■9,i ■7-9 ■7,1 '6,7 i6,3 i5,6 ■4,6 i3,8 i3,6 14,2 mm ;52,3J 52,20 52, IO 52,07 52, i3 52,26 52,43 52,5g 52,70 32,74 52,6g 52,fio 18,18 18,11 ■7>67 16,97 1 6 , 1 (5 15,28 14,48 i3,8i i3,33 12,90 12,72 12,48 '7>G9 .7,82 ■ 7,63 17,21 16,60 15,90 l5,20 ■ '1,37 14.07 i3,6G '3,29 12,96 Thermomètres de l'abri (moyennes du mois.) Des minima io°,3 Des maxima i9°,9 Moyenne. Thermomètres de la surface du sol. Des minima 90, 3 Des maxima 2G°,2 Moyenne. Températures moyennes diurnes par pentades. 1870. Août 29 à Sept. 2 14, 1 Sept. 8 à Sept. 3 à » 7 16,6 ,, 1.1 à ",9 12,5 Sept. 18 à 22. » 23 à 27. i5°,i 170,8 «4,' 16,6 (1) Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un clément Oanicll pris égal à 28 700. (2) En centièmes de millimètre cl pour le jour moyen. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. -■ ■'•■rïv- y-?- y * n SÉANCE DU LUNDI 9 OCTOBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Supplément à la deuxième Partie du tome Ie1 du « Recueil cle Mémoires, Rapports et documents relatifs à l'observation du passage de Vénus sur le Soleil » est en distribution au Secrétariat. CHIMIE. — Sut ïabsoiption de l'azote libre par les principes immédiats des végétaux, sous l'influence de l'électricité atmosphérique; par M. Berthelot. « 1. D'après les expériences que j'ai eu l'honneur d'exposer à l'Acadé- mie, l'azote libre est absorbé directement à la température ordinaire par les matières organiques sous l'influence de l'effluve électrique [Comptes rendus, t. LXXXH, p. 1283); cette absorption (i) a lieu soit avec l'azote pur et sec et les carbures d'hydrogène, circonstance dans laquelle l'oxygène est abso- lument exclu, soit avec le principe ligneux et la dextrine humides (p. i357); (i) J'ai vérifié que l'azote pur ne contracte pas cle modifications permanentes appré- ciables sous l'influence cle l'effluve. Mis immédiatement en contact avec l'hydrogène ou avec l'oxygène, à quelques centimètres cle distance des tubes à effluve, il ne donne aucun C. R., 1876, 2e Semestre. (T. LXXX11I, N° 18.) "9 (678) elle s'opère également avec l'azote pur et avec l'azote de l'air. Dans ces expé- riences, l'effluve électrique était développée au moyen de tensions énormes et avec une grosse bobine de Ruhmkorff, c'est-à-dire dans des conditions comparables aux tensions foudroyantes qui se produisent entre les nuages et le sol, pendant la durée des orages : l'application des résultats obtenus à la végétation était donc légitime, mais seulement pour ces conditions excep- tionnelles. Cependant on pouvait se demander si l'absorption de l'azote a lieu également sous l'influence des tensions électriques beaucoup plus faibles, qui se produisent incessamment dans l'atmosphère. C'est pour examiner cette question que j'ai institué les expériences présentes, qui démontrent qu'il en est réellement ainsi. » 2. Mon appareil se compose de deux tubes de verre mince, tous doux complètement fermés à la lampe et dont l'un est enfermé dans l'autre. Dans le tube intérieur se trouve une feuille d'argent ou de pla- tine, jouant le rôle d'armature interne, roulée en cylindre et appliquée contre la paroi. Elle est fixée à une extrémité avec un fil de platine soudé dans le tube intérieur et soudé également dans le tube extérieur. On met ce fil de platine en communication avec un conducteur électrisé par l'atmosphère, de façon à établir l'armature interne en équilibre élec- trique avec une certaine couche atmosphérique. D'autre part, une feuille d'étain mince, enroulée autour du tube extérieur, à l'air libre, joue le rôle d'armature externe, mise en communication avec un sol conducteur. Un certain intervalle de verre sépare la feuille d'étain du fil de platine, et cet intervalle est soigneusement enduit d'une triple couche de gomme laque, afin de prévenir toute déperdition hygrométrique et toute communication entre les deux armatures. » C'est entre les deux tubes de verre, dans l'espace annulaire qui les sépare, que l'on introduit l'azote pur, ou bien l'air ordinaire, après y avoir- disposé, soit, de longues bandelettes de papier blanc à filtre humide, soit deux ou trois gouttes d'une solution sirupeuse de dextrine : ces introduc- tions de gaz et de matières diverses se font à l'aide de tubes à gaz soudés aux extrémités, et que l'on ferme soigneusement à la lampe après l'intro- inilicc de combinaison. Il faut donc que l'azote et la matière organique ou l'hydrogène éprouvent simultanément t'influence électrique pour que la combinaison ait lieu. De même pour l'hydrogène, en présence des matières organiques ou de l'azote. Il ne parait donc pas exister, suit pour l'a/.ote, soit pour l'hydrogène, de modification électrique permanente, analogue à celle de l'oxygène qui constitue l'ozone (679 ) cluction. Celle-ci précède d'ailleurs la pose de l'armature d'étain et celle du vernis de gomme laque. » J'ai l'honneur de mettre mon appareil sous les yeux de l'Académie. J'ajouterai encore que, dans certains tubes, l'armature interne a été fixée dans l'espace annulaire lui-même, c'est-à-dire en contact direct avec le papier ou la dextrine, au lieu d'en être séparée par l'épaisseur de verre du tube intérieur. Cette disposition n'a rien changé aux résultats. » 3. Entre les deux armatures, j'établis une différence de tension élec- trique, qui n'est autre que la différence de potentiel entre le sol et une couche d'air située à a mètres au-dessus. J'ai opéré à l'Observatoire météo- rologique de Montsouris, grâce au concours obligeant du directeur, M. Marié-Davy, que je prie de vouloir agréer l'expression de ma reconnais- sance. Pour mettre l'armature intérieure de mes instruments en équilibre électrique avec un point déterminé de l'atmosphère, on employait l'appa- reil à écoulement d'eau de M. Thomson, appareil mis en œuvre par M. Marié-Davy dans ses mesures relatives à l'électricité atmosphérique (i), publiées à la fin de chaque mois dans les Comptes rendus. Sans discuter les avantages ou les inconvénients de cet appareil, il suffira de dire que les tensions qui ont agi dans mes tubes sont précisément celles qui sont indi- quées dans les relevés mensuels des Comptes rendus pour les deux mois d'août et de septembre, ou plutôt elles sont moindres, mes tubes donnant lieu à quelque déperdition, malgré toutes les précautions. En voici le résumé : Tensions électriques hebdomadaires déduites de l 'électromètre Thompson- Eranly, a l'Observatoire de Montsouris; par M. Mabik-Davy. Dates. Moyennes. Maxima. Minima. 27 juill.-a août. . . -H 79 -4- 673 (27 juill., 911 soir) — 98 (28 juill., 3h soir) 3- 9 août -l-4o8 4-1720 ( 6 août, gh mat.) — 263 ( 8 août, 3h soir) 10-16 » -4-348 +i475 (11 » 9b soir) —1000 (12 » gh mat.) 17-23 » —78 -4-iog3 (17 « 6h soir) —5275 (iS » G1' mat.) a4-3o » +97 -+- 48o (25 » 3b soir) — i3 (3o » minuit) 3t août-6 st-pt. . . -4- 77 -4- 33o (3i » 6h soir) — io3 (i"sept., 31' soir) ■7-1 3 sept -+- 19 -+- 178 (i3sept., 3h soir) — 16 1 3 ( 7 » 3h soir) 14-20 » -4- 9 -+- i48 (19 » 3h soir) — 53 (20 » gh mat.) 21-27 " -1-34 4-ii5o (22 » 3h soir) — 25 (26 » 31' soir) 28 sept. -4 oct. « . . -H 18 4- 945 ( 2 oct., 31' soir) — 161 ( 3 ocl. , 9'' mat.) (t) Annuaire météorologique de V Observatoire de Montsouris pour 187!), p. 248. Gau- ihier-Villars. 89- ( f)8o ) » La force électromotrice d'un élément Daniel I vaut 28,7 de ces unités. » ï. J'ai disposé douze tubes du modèle décrit [dus haut; les douze fils de platine qui communiquaient avec les armatures internes étaient as- semblés et reliés parmi fil métallique; tandis que les douze autres fils com- muniquant avec les armatures externes étaient aussi reliés ensemble et mis en communication avec le sol. » Cinq de ces tubes renfermaient du papier humide, dont le poids s'éle- vait à quelques décigrammes; » Cinq, de la dextrine, sous le même poids, avec un peu d'eau; » Deux tubes de chaque espèce (quatre-en tout) étaient remplis d'azote pur; » Deux tubes de chaque espèce (quatre en tout) remplis d'air ordinaire ; » Un tube de chaque espèce (deux en tout) avait été laissé ouvert, de façon que l'air extérieur pût y pénétrer librement à travers une couche d'amiante. » La capacité de l'espace annulaire renfermant l'azote ou l'air ne dé- passait guère 3o à 35 centimètres cubes. » L'intervalle des deux armatures était environ de 5 millimètres. » Sur les quatre tubes remplis d'azote, deux porlaient leur armature interne, à l'intérieur du petit tube, de façon que la matière organique fût en contact uniquement avec l'azote et le verre; tandis que l'armature in- terne des deux autres était située dans l'espace annulaire en contact avec la matière organique. De même pour les tubes remplis d'air (1). » 5. Voici les résultats que j'ai obtenus, dans des expériences qui ont duré du 29 juillet au 5 octobre 1876, c'est-à-dire un peu plus de deux mois, la tension électrique moyenne ayant été celle de 3 | éléments Daniell environ, et ayant oscillé en valeur absolue depuis •+ 60 Daniell jusqu'à — 180 Daniell environ, dans mes appareils. » Dans tous les tubes sans exception, qu'ils continssent de l'azote pur ou de l'air ordinaire, qu'ils fussent clos hermétiquement ou en libre com- (1) Deux tubes avaient été remplis d'oxygène pur, laissés en conlact avec des armatures internes, l'une d'argent, l'autre de platine, avec addition de quelques gouttes d'eau, afin de rechercher s'il y avait formation d'ozone, cette formation devant être accusée dans un cas par la production caractéristique du peroxyde d'argent; dans l'autre cas par les propriétés oxydantes de l'eau. Mais les résultats relatifs à la formation de l'ozone, dans ces conditions il avec ces réactifs, ont été tout à fait négatifs. Il semble donc «pie les faibles tensions qui déterminent la fixation de l'azote ne suffiraient pas pour former l'ozone. Je reviendrai sur ce point. ( r>8i i munication avec l'atmosphère, l'azote s'est fixé sur la matière organique (panier ou dextrine), en formant un composé amidé, que la chaux sodée décompose vers 3oo à 4oo degrés, avec régénération d'ammoniaque. Est-il besoin de dire que les mêmes matières, laissées librement en contact avec l'atmosphère d'une salle de mon laboratoire, n'ont pas donné le moindre signe de la fixation de l'azote? La dose d'azote ainsi fixée sous l'influence de l'électricité atmosphérique peut être évaluée à un ou plusieurs milli- grammes par tube (i). Comme le nombre des tubes susceptibles d'être dis- posés dans le même circuit pourrait assurément être très-multiphé, sans restreindre les effets électriques, ni les effets chimiques qui en dérivent, on voit que la quantité d'azote susceptible d'être fixée sur une surface recouverte de matières organiques pourrait être rendue extrêmement con- sidérable, sans faire intervenir une source de fixation autre que la diffé- rence naturelle de potentiel entre le sol et les couches d'air situées à 2 mètres plus haut. On se trouve ainsi dans des conditions analogues à celles de la végétation, agrandies dans le rapport qui existe entre la dis- tance du tube d'écoulement de l'appareil Thomson au sol et la dislance des deux armatures de mes tubes. » 6. Deux de mes essais permettent même de pousser plus loin la dé- monstration. En effet le papier humide contenu dans deux tubes (azote avec armature d'argent dans le tube intérieur, air avec armature de pla- tine dans l'espace annulaire) s'est trouvé recouvert de taches verdâtres, formées par des algues microscopiques, à filaments fins, entrelacés et recou- verts de fructifications. Ils tiraient sans doute leur origine de quelques germes introduits accidentellement avant la clôture des tubes. Or, dans ces deux tubes, il y a eu une fixation d'azote notablement plus forte que dans les tubes privés de végétaux. Dans le tube à azote surtout, les gaz avaient pris une odeur aigrelette et légèrement fétide, analogue à celle de cer- taines fermentations, et la fixation d'azote était beaucoup plus grande que dans aucun des autres. (i) Je n';ii trouvé aucune trace d'acide nitrique, soit dans l'eau qui avait é(é en con- tact avec les matières organiques, soit dans des tubes spéciaux renfermant uniquement de l'air et de l'eau et soumis simultanément à l'influence de l'électricité atmosphérique. L'effluve, dans ces conditions de faible tension, ne paraît donc pas déterminer l'union de l'azote avec l'oxygène, pour former l'acide nitrique; pas plus qu'elle ne détermine l'union de l'azote avec l'acétylène et les carbures d'hydrogène, pour former l'acide cvanbvdrique, si facile à produire cependant sous l'influence de l'étincelle électrique. Avec l'effluve produite sous de très-grandes tensions et l'air humide, on obtient des traces de composés nitreux. ( 682 ) » 7. Ces expériences mettent en lumière l'influence d'une cause natu- relle, à peine soupçonnée jusqu'ici et cependant des plus considérables, sur la végétation. Lorsqu'on s'est préoccupé de l'électricité atmosphérique jusqu'à ce jour en Agriculture, ce n'a guère été que pour s'attacher à ses manifestations lumineuses et violentes, telles que la foudre et les éclairs. Dans loute hypothèse, on a envisagé uniquement la formation des acides nitrique, nitreux et du nitrate d'ammoniaque; il n'y a pas eu jusqu'à pré- sent d'autre doctrine relative à l'influence de l'électricité atmosphérique pour fixer l'azote sur les végétaux. Or il s'agit, dans mes expériences, d'une action toute nouvelle, absolument inconnue, qui fonctionne incessamment sous le ciel le plus serein, et qui détermine une fixation directe de l'azote sur les principes des tissus végétaux. Dans l'étude des causes naturelles capables d'agir sur la fertilité du sol et sur la végétation, causes que l'on cherche à définir par les observations météorologiques, il conviendra dé- sormais, non-seulement de tenir compte des différences dans les actions lumineuses ou calorifiques, mais aussi de faire intervenir l'état électrique de l'atmosphère. » CUIMIE. — Note sur U affinité capillaire ; par M. E. Ciievreul. « Le 6 de juin 1 853, je présentai à l'Académie le Neuvième Mémoire de mes recherches chimiques sur la teinture, où se trouve l'histoire chronologique des faits principaux qui m'ont conduit à les généraliser, en lés ramenant à l'affinité capillaire. Cette expression comprend tous les faits que présente à l'observation un solide qui s'unit à un gaz, à un liquide ou enfin à un corps tenu en dissolution par un liquide, à la condition que le solide con- serve sa forme apparente. » Mes premières observations sur l'affinité capillaire remontent à l'an- née 1809, où je constatai l'union du charbon solide avec l'acide azotique, l'acide chlorhydrique, les bases alcalines, les sulfures alcalins, etc. En 181 1, je publiai dis faits de cet ordre, concernant le charbon de cartilage du Si/ualus ]>ei( rjrinus. En 1821, je donnai le nom d'affinité capillaire à la force en vertu de laquelle le charbon enlève des principes odorants et des prin- cipes colorants à des eaux odorantes et colorées, que l'on met en contact avec lui. Je constatai, en 1 84 i , que l'eau distillée provenant de la cuisson des aliments, opérée dans un appareil d'un mécanicien de Nantes, perdait le cuivre qu'elle avait enlevé au condenseur de l'appareil, lorsqu'on passait l'eau cuivreuse dans un filtre de charbon et qu'après ce passage elle ne ( 683 ) se colorait pas, comme elle le faisait auparavant, par son mélange avec l'acide sulfhydrique : la certitude était alors acquise qu'elle pouvait être bue sans inconvénient dans les voyages de long cours, bien entendu après avoir subi cette épreuve de l'absence du cuivre. » Le neuvième Mémoire de mes recherches chimiques se compose de 77 pages in-4° des Mémoires de l'Académie. Il comprend une méthode qui ne laisse rien à désirer quant à l'exactitude de ses résultats. » Elle consiste à faire des solutions de 'corps dans un liquide; à reconnaître exactement la quantité du corps dissous au moyen de l'ana- lyse d'un poids déterminé de la solution , puis à mettre un poids connu de cette solution en contact avec un corps solide dont le poids est aussi connu. » Si le solide est de la terre, du sable, du gravier, des cailloux, en un mot, s'il est de nature inaltérable, la durée de l'immersion peut être pro- longée autant qu'on le veut. Mes expériences sur l'eau de chaux en con- tact avec ces derniers corps ont été faites après un contact de 20, 9.3, 3o jours et de i3 ans. » Mes expériences sur les étoffes de nature organique n'étaient jamais prolongées au delà du temps pendant lequel elles auraient pu subir quelque altération de la part du liquide. » Après un temps déterminé de macération du solide dans la solution, on soumet à l'analyse un poids déterminé de cette dernière, et l'on com- pare la proportion du corps dissous à celle de ce corps dans la liqueur normale. » Je renvoie le lecteur au Mémoire original pour les détails. » L'affinité capillaire intervient dans une foule de circonstances du res- sort de la Chimie, et encore de l'économie des arts industriels, de l'éco- nomie domestique et de l'économie agricole. » Les expériences dont cette Note est l'objet concernent l'action du mas- sicot ou de la litharge calcinée sur l'eau de chaux, l'eau de strontiane et l'eau de baryte. » I. 100 grammes d'eau de chaux tenant ogr, 125 de chaux, mis 72 heures en contact avec 10 grammes de litharge en poudre, leur ont cédé osr, iid de chaux, par affinité capillaire. » Les 10 milligrammes de chaux restés en dissolution avaient dissous 7 milligrammes de litharge. » J'ai constaté qu'après un mois de contact les 10 milligrammes de chaux s'étaient réduits à 6mg,25. ( 684 ) » II. toc» grammes d'eau de strontiane tenant os',645 de strontiane, mis 72 heures en contact avec 10 grammes de Iitharge en poudre, leur ont cédé os',625 de strontiane, par affinité capillaire; les 20 milligrammes de strontiane restés en dissolution avaient dissous 10 milligrammes de Iitharge. » Après un mois, la quantité de Iitharge avait diminué de plus de moitié, tandis que celle de la strontiane paraissait s'être maintenue, parce que je ne suis pas sûr de ce résultat comme du premier. » III. 100 grammes d'eau de baryte tenant 3gr, n5 de baryte, mis 72 heures en contact avec 10 grammes de Iitharge en poudre, leur ont cédé isr,725 de baryte par affinité capillaire; is',3c)o, resté en solution, avait dissous Z;55 milligrammes de Iitharge. » Après un mois, la solution barytique était réduite à i81', 277 de baryte et à o,23i de Iitharge. » Conséquences. — Toutes les fois qu'un précipité A est très-volumineux relativement à un corps B, qui ne serait pas précipité, s'il était seul, parle corps C qui a précipité le premier A, le précipité peut, par affinité capil- laire, entraîner plus ou moins du corps B. » Exemple : le sesquioxyde de fer hydraté peut donner lieu à la préci- pitation d'une petite quantité de chaux qui accompagnerait l'oxyde de fer. Il en est de même de l'alumine, du phosphate de chaux, etc.; et un cas fréquent, c'est lorsqu'on précipite du sulfate de baryte, des phosphates terreux ou métalliques, etc., de liquides tenant des principes colorants d'origine organique, que le précipité, au lieu d'être incolore, soit vérita- blement teint par le principe colorant qui se précipite avec lui. » En 1810, j'employai la Iitharge pour décolorer l'infusion aqueuse de campèche, afin de savoir ce que la solution décolorée renfermait. C'est par ce procédé que Gay-Lussac prouva, plusieurs années après cette publica- tion, que l'alcool est tout lormé dans le vin. USAGE DU SPECTBOSCOPE. » Enfin je conseillerai à tous les chimistes, qui désirent connaître le de- gré de certitude que l'on doit attribuer à des procédés d'analyse, de recourir au speclrosi ope, quand, dans une analyse, les corps qu'on a séparés et ceux qu'on a employés comme réactifs ont un spectre à raies colories définies, et je recommanderai que tous ces essais de contrôle soient faits toujours com- parativement. ( 685 ) » Réflexions. — Je ne doute pas que les résultats fussent bien plus prononcés si le mélange du liquide et du solide pulvérulent était soumis à un mouvement très-lent et continu, qui mettrait toutes les parties en contact. :> D'après l'expérience que j'ai acquise dans mes recherches nombreuses sur les affinités capillaires, je regretterai toujours de n'avoir pu répéter celles qui sont lentes et peu énergiques, surtout dans des vases autres que des vases de verre, dont la nature est altérable, et de n'avoir pu opérer avec de l'eau absolument privée d'ammoniaque. » J'insisterai, avant de terminer cette Note, sur la nécessité, dans l'étude de ces actions, de prendre en considération des causes qui peuvent agir diversement dans le cas où des corps solides sont en contact avec des li- quides. L'air ambiant peut exercer lui-même des effets remarquables. » Je rappellerai les expériences concernant des pâtes faites avec diffé- rents solides réduits en poudre et différents liquides, qui présentent des faits tout à fait analogues à l'affinité élective. » Par exemple, la céruse pulvérulente, réduite en pâte avec l'eau, perd cette eau pour prendre l'huile de lin pure qu'on met en contact avec cette pâte. » J'ai montré que le kaolin et les sols argileux présentent le fait con- traire; l'eau expulse l'huile avec laquelle on avait réduit ces matières en pâte. » Mais, pour prévenir cette confusion si commune, qui résulte de sens très-divers qu'on donne au même mot, je reconnais, le premier, les interpré- tations fâcheuses qu'on prête à des faits chimiques que l'on croit simples, parce qu'on les rattache comme l'effet d'une cause unique dési- gnée par une expression nouvelle. Cette réflexion sera la dernière de cette Note. » Après avoir signalé les faits nombreux que je rattache à l'expression d'attraction capillaire, je reconnais le premier combien d'effets très-divers peuvent s'y rattacher et prêter dès lors à de fausses interprétations. C'est donc pour les prévenir que l'expression attraction capillaire n'a rien de défini quant à une cause première et exprime un simple _/fl«7, une action que semble exercer un corps solide qui, après l'action, a conservé sa forme apparente. » Des effets divers, produits par des causes diverses, peuvent se mani- fester en même temps que Y affinité capillaire, dis- je. C.R., 1876, ie Semestre . (T. LXXXlil, N« iS.) 9° ( 686 ) » Ainsi voici un effet d'attraction capillaire fort différent des précédents, mais qui tient à un même liquide étendu sur la surface de différents corps et qui en éprouve des effets différents. » De l'huile de lin naturelle, c'est-à-dire privée de ce qu'on nomme un siccatif, étendue en couche mince au pinceau, sur une surface aussi unie que possible de différents solides, met des temps fort différents pour devenir sèche en attirant l'oxygène atmosphérique. Sur le plomb le plus hnllant, elle sèche en. i3 heures. » sapin du Nord » lu jours. » peuplier » ?-2 " » chêne » 33 » » Mais, dans ce dernier cas, il n'y a que la surface qui soit sèche : il huit dix jours de plus pour que la couche le soit complètement. » L'affinité capillaire est surtout intéressante à étudier en Agriculture ; elle comprend non-seulement la mouillure du sol et de la racine, mais encore l'action de l'eau sur l'engrais organique qui doit pénétrer dans la plante, l'action que l'air peut exercer sur la matière organique en présence de tel sol et non de tel autre. » En définitive,.pour que la Science intervienne dans les questions agri- coles, relativement aux éléments nécessaires à la végétation, il faut con- naître les espèces chimiques qui sont nécessaires à la plante, et savoir si elles manquent au sol où l'on se propose de cultiver une plante donnée, afin de l'y ajouter si elle fait défaut. L'engrais ainsi envisagé n'est plus absolu, mais complémentaire, et c'est par des expériences très-délicates que l'on peut apprécier les conditions les plus favorables à l'assimilation de la ma- tière du monde extérieur à la plante. » CHIMIE végétale. — De l'action (pie l'acide borique et les borates exercent sur les végétaux. Note de M. Ere. Pemgot. « Les travaux récents de M. Dumas sur la fermentation alcoolique mit mis en évidence les propriétés antiseptiques du borax; ces travaux m'ont conduit à étudier l'action que ce corps peut exercer sur la vie des végé- taux. Les premiers résultats que j'ai obtenus sont tellement nets que je n'hésite pas h les communiquer à l'Académie. » L'expérience a été faite sur des haricots. Douze vases en terre poreuse, d'une capacité de 5 à 6 litres, ont reçu chacun quatre graines ; au bout d'un mois, le 3 septembre, la végétation étant vigoureuse et uniforme, les (687 ) plantes ont été arrosées avec la même quantité d'eau tenant en dissolution diverses matières salines ; la pluie ayant été abondante pendant la durée de l'expérience, l'arrosage n'a été fait qu'une seule fois, à raison de i litre d'eau contenant yuôû » so^ '2 grammes, de ces matières fertilisantes ou non fertilisantes. » Parmi les substances employées, se trouvaient le borate de soude, le borate de potasse et l'acide borique; l'effet produit par ces corps n'a pas tardé à se faire sentir; les feuilles de ces trois lots ont commencé à jaunir au bout de quelques jours, tandis que celles des autres plants sont restées d'un vert foncé. Tous les lots traités par les sels fertilisants, à savoir le phosphate et l'oxalate d'ammoniaque, le nitre, l'azotate de soude, le phosphate de chaux et aussi pour deux plants, l'eau ordinaire, ont ac- compli normalement les différentes phases de leur développement, tandis que la vie a été complètement supprimée dans les plantes qui ont reçu l'acide borique libre ou combiné. » Le choix du borate de potasse pour l'une de ces expériences a été fait dans le but de répondre à l'objection qu'on aurait pu faire à l'égard de l'action plus ou moins nuisible que divers sels de soude exercent sur les fermentations ou, ce qui est plus ou moins connexe, sur le développement des végétaux. Dans le cas actuel, cette action de la soude a été nulle; il est vrai que les doses employées étaient si faibles qu'il n'existait pas de différences sensibles entre les plantes ayant reçu les sels fertilisants et celles qui n'ont été arrosées qu'avec de l'eau ordinaire; mais ce résul- tat rend encore plus précises les conclusions qu'on peut tirer de cette expérience. » C'est en effet à l'acide borique et non au borate de soude qu'il faut attribuer l'action délétère exercée sur ces plantes. Comme il est difficile d'admettre a priori qu'une substance aussi toxique pour les végétaux jouisse d'une parfaite innocuité pour les animaux, on est en droit de s'en- quérir si la conservation par le borax et l'acide borique de viandes fraîches destinées à l'alimentation ne présente pas quelque danger au point de vue delà santé publique. » L'Académie a reçu l'an passé deux caisses de viandes conservées par ce procédé; ces caisses, venant de Buenos-Ayres, m'ont été adressées; la bonne conservation de ces viandes ne paraît pas douteuse; elles doivent être, avant d'être consommées, lavées à l'eau et débarrassées, autant que possible, de la saumure formée de borax, d'acide borique, de sel marin et de nitre dont elles sont imprégnées ; mais j'ai des doutes sur la complète 90.. ( 688 ) efficacité de ce lavage ; il est aussi difficile de reconnaître au goût l'acide borique et les borates, lorsqu'ils existent en petite quantité, qu'au moyen des procédés de l'analyse chimique; aussi je demanderai à l'Académie de vouloir bien adjoindre à la Commission dont je fais partie un Membre de la Section de Médecine, qui nous dira si l'expérience a établi que ces corps, nuisibles pour les plantes, présentent pour les animaux toutes les garanties désirables d'innocuité (i). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Vaclion réciproque de l'acide oxalique et des alcools monoalomiques. Note de MM. A. Cahours et E. Demarçay. d Lorsqu'on éthérifie l'acide oxalique en faisant agir, concurremment avec lui, sur l'alcool, l'acide sulfurique au maximum de concentration, on obtient exclusivement de l'éther oxalique dont la proportion toutefois est loin d'être celle qu'indique la théorie, ce qui est dû à l'action destruc- tive exercée par l'acide sulfurique concentré sur une partie de l'acide oxalique. » Indépendamment de l'étner oxalique, il se produit une certaine quan- tité d'oxyde d'éthyle résultant de l'action de l'acide sulfurique sur l'alcool. Fait-on agir sur ce dernier l'acide oxalique seul, après l'avoir préalable- ment desséché, la production de l'éther oxalique est toujours accompagnée de celle de l'éther formique, ainsi que l'ont constaté les premiers Schmidt et Lowig, etc.; résultat facile à comprendre, lorsqu'on se rappelle l'action décomposante qu'exerce la chaleur sur l'acide oxalique qu'elle dédouble en acides carbonique et formique. « Remplace-t-on l'alcool ordinaire par les alcools propylique, butylique et amylique primaires, on observe que, comme pour ce dernier, la pro- duction des éthers oxaliques correspondants est toujours accompagnée de celle de l'éther formique qui s'y rattache. En faisant varier les quantités d'acide et d'alcool, on obtient tics proportions fort différentes d ethers oxalique et formique. » L'acide oxalique, bibasique. engendrant par son contact avec l'alcool un acide vinique, ce dernier, sous l'influence simultanée de la chaleur et de l'alcool, devra donner naissance à l'éther neutre, avec séparation d'eau, tandis que, sous l'influence de la chaleur seule, il devra se dédoubler en éther formique avec dégagement d'acide carbonique. C'est, ce qu'expri- (i) M. Cl. Bernard sera adjoint a cette Commission. («*9) ment les équations suivantes : C'(H, C'H5)08 + C'Hs,H02 =HaOa + C4 (C4Hs)20% Acide oxalovinique. Alcool. Éther oxalique. C* (H, C"H5) O8 = C2 O' + G2 (H, CTI5) o4. Acide oxalovinique. Ether formique. » On s'explique ainsi la production simultanée des éthers oxalique et formique. » Lorsqu'on maintient vers 65 à 70 degrés de l'acide oxalique sec avec un excès d'alcool, cet acide se dissout, et l'on obtient à cette température un liquide parfaitement homogène, qui, par le refroidissement, laisse dé- poser de l'acide oxalique cristallisé. » Introduit-on le liquide dans une cornue de verre (après une digestion de l'acide dans l'alcool prolongée pendant deux à trois heures) et chauffe- t-on progressivement ce mélange en mettant à part ce qui distille entre 85 et 110, entre 110 et i3o degrés, entre i3o et 1 45, et finalement ce qui passe entre 1 45 et i85, et soumet-on ces différentes portions à un examen attentif, on observe que, de l'eau ajoutée aux premiers liquides recueillis y détermine un léger trouble, et que l'addition de l'ammoniaque y fait naître un précipité blanc qui présente tous les caractères de l'oxamide. De l'éther oxalique a donc pris naissance à de basses températures dans l'action réciproque de l'acide oxalique et de l'alcool et s'est trouvé entraîné par les vapeurs alcooliques. » Vers î/Jo degrés, il se produit un dégagement de gaz qui, très-faible à cette température, s'accélère beaucoup vers i5o à 1 55 degrés et qui con- tinue, quoique très-faiblement, jusqu'à 1 80-1 85 degrés, époque à laquelle l'opération est terminée. Ce gaz, mélange d'oxyde de carbone et d'acide carbonique, renferme en moyenne : a.. 11,... i GO 7.5 a 1 c ( CO 10 Au début : 1 A la fin : l ( CO= 75 I CO2 yo ioo 100 » Le tableau suivant, qui représente la moyenne de deux opérations, fait connaître les rapports des gaz produits aux températures successives aux- quelles est soumis le mélange de i/p à 180 degrés. i'ij°. 1G20. i65°. 173°. 1800. Oxyde de carbone 27 17 16 17 10 Acide carbonique 78 83 84 83 90 ( 6°o 12,35 Deux applications préventives coûteraient donc 2/^,70, et les trois cura- tives 37fl',o5 par 1000 pieds et par an. » En résumé, je n'hésite pas à conseiller la proportion suivante : pour le traitement curatif, trois applications de sulfure de carbone, la première en mai-juin, la deuxième en juillet-août, la troisième en septembre; pour le traitement préventif, deux applications, la première en mai-juin, et la deuxième du i5 au 3o septembre. » La question du traitement des vignes phylloxérées peut être envi- sagée à deux points de vue différents, l'effort individuel et l'effort général. L'effort individuel et isolé ne pourra être réalisé que dans des conditions précaires : après avoir opéré la guérison, il devra se continuer, bien que dans une moindre mesure, pour se garantir du fléau du voisin. Ce serait là, pour les particuliers, une charge permanente. » Ce qu'il faudrait réaliser, c'est l'effort général, le Phylloxéra consi- déré comme étant l'ennemi commun de la vigne américaine, tout aussi bien que de la vigne française. Une lutte générale, entreprise par associa- tion, s'il était possible, et, à défaut, sous l'autorité d'une action adminis- trative, produira seule des effets complets. Si, pendant une année, toutes les vignes phylloxérées étaient traitées avec efficacité, il arriverait que l'ef- fort à faire la deuxième année serait moindre, que cet effort s'atténuerait 9a- ( 7°4 ) encore pendant la troisième année, et, le mal ayant disparu, il ne reste- rait plus qu'à surveiller les frontières. » Lorsque, en mars dernier, après m'èlre rendu compte du résultat de mes travaux, j'ai pris la liberté de les soumettre à votre appréciation pour la première fois, j'ai rempli un devoir envers l'illustre savant à qui il appartient de connaître et de coordonner les efforts de chacun. Pour con- clure, permettez-moi de répéter ce que j'ai déjà écrit : si mes travaux pré- sentent quelque intérêt, c'est à vous, Monsieur le Secrétaire perpétuel, que doit en remonter le mérite, attendu que ce sont vos expériences de laboratoire sur le sulfure de carbone, décrites dans votre Mémoire de 1874, qui ont servi de point de départ à ces travaux. » M. Ditclaux, délégué de l'Académie, adresse l'ensemble des documents relatifs à la construction des cartes de l'invasion du Phylloxéra en France, pendant les années 1875 et 187G. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. E. Maitmené adresse une réclamation de priorité, au sujet du traitement des vignes phylloxérées par des plantations intercalaires de thym. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. Vigxal, M. Iïerthou, M. Ed. Robert, M. Martixy , M. Geixé, M. A. Cammas adressent diverses Communications relatives au Phyl- loxéra. [.(Renvoi à la Commission.) M. II. Lemonnier demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat son Mémoire sur l'élimination, sur lequel il n'a pas été fait de Rapport. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuée signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Une brochure de M. F. Le Blanc, intitulée : « Méthode d'essai du pouvoir éclairant et de la bonne épuration du gaz à Paris, de MM. Dumas et Regnault » ; ( 7°5 ) 2° Une brochure de M. L. Roman, intitulée : « Manuel du magnanier; application des théories de M. Pasteur à l'éducation des vers à soie » ; 3° Une brochure de M. P. Volpicelli, imprimée en italien et portant pour titre : « Réponse à une Note de M. G. Govi sur l'induction élec- trostatique ». M. le Directeur de la Compagnie des Chemins de fer de l'Est adresse, pour la Eihliothèque de l'Institut, un exemplaire des « Études entreprises, par ordre du Conseil d'administration de cette Compagnie, pour le chauf- fage des voitures de toutes classes. » GÉOMÉTRIE. — Sur les ordres el les classes de certains lieux géométriques. Note de M. Halphen. D'où résulte immédiatement que : Le nombre cherché est symbolique- ment égal au produit des k facteurs ( P, 72, -H D, m,), dans lequel chaque produit de k lettres P, D doit être remplacé par le nombre répondant à la question dans le cas où les courbes correspondantes sont des points cl des droites. » Et, en second lieu : Si l'on supprime la condition relative à /). ( 7°7 ) pies (/,-, X() aux mêmes conditions que précédemment. Le point l décrit un lieu dont nous venons de trouver l'ordre. On demande la classe de ce lieu. » Il est un cas où la réponse est immédiate : Si la détermination de la tan- gente au lieu du point l n'exige pas la connaissance des éléments du second ordre des courbes , d'où, en admettant le noeud de l'orbite par 46 degrés, on conclut un futur passage pour le 9 novembre 184S, passage qui a été effectivement constaté à cette date. C'est celui de la planète Mercure, qu'on aurait ainsi trouvée si on ne l'avait pas connue. » On est dès lors fondé à penser qu'en traitant pareillement les pas- sages attribués à une planète intra-mercurielle, on en déduira une orbite assez exacte pour pouvoir conclure les époques des passages ultérieurs sur le Soleil. » Mais le problème qui nous occupe est susceptible de plusieurs solutions ; il est nécessaire de les déterminer. Elles sont comprises dans la formule v == i39°,94 -+- 2140, i8£ -t- (io°, 901252 — i°,972472#)/ -+- (— 5°, 3 -+- 5,5A) cost>, j étant toujours le nombre de jours écoulés depuis 1750,0, et A étant une indéterminée qui peut recevoir des valeurs positives ou négatives, mais né- cessairement entières. Diverses considérations limitent d'ailleurs les valeurs admissibles de A". » Soit A = o. La solution, très-précise, est celle que nous avons donnée p. G49. La durée de la révolution est de 33j,02, et le demi-grand axe est égal à 0,201. » Soit A = 1. La solution est aussi exacte que la précédente. La durée de la révolution est de 27^,96, et le demi-grand axe est égal à 0,180. » Soit k= 2. La solution est moins précise. La révolution serait de 24j,25 plus petite que la durée de la rotation du Soleil. » A- = — 1 donne à peu près la même exactitude que A = + 2. La révo- lution est de 4c', 32. » k = — 2 laisse de fortes erreurs. La durée de la révolution serait de 5iJ, 75. » Mais, dans toutes ces hypothèses, les époques calculées des passages par les nœuds sont à fort peu près les mêmes. Ainsi nous retrouvons : Passage Lescarbault, i85g. Passage I.ummis, 1862. i o J o Orbite X= + 2 Mars 25,55 par i8.j ,c) Mars 20,41 Par 180,0 20, o5 » 179,7 19,57 . '79»a 18,82 0 17^,5 Ces passages ont été observés les 2("> mars i85g et 20 mars 1862. /• = -l- 1 2.5,91) B i85,2 /•= 0 2(1,37 » ,85,7 * = — l 27,10 W 186,4 ( 72' ) » Nous pouvons, ce nous semble, dans ces conditions, nous enhardir à calculer les époques des conjonctions ultérieures qui arriveront dans le voisinage des nœuds, situés par io,2°,9 (nœud ascendant) et i2°,o, (nœud descendant). En faisant usage de l'orbite correspondant à k — o, on trouve : Passages au. nœud ascendant (au printemps). Conjonction solaire. Avril 8 6 . 4 » i 1857 Mars 3o 1853. 1854. 1855. 1856. 1858. 1859. 1800. 1861. 186-2. 1863. 28 26 23 21 •9 '7 Distance o 4- 6,0 H- 3,8 + '»7 — o,5 — 2,6 — 4,8 — 6>9 — 9'1 -.i,3 -i3,5 Conjonction solaire. 1869 Avril 9 1870 » "7 1871 5 1872 >• 2 1873 Mars 3i 1874 » 29 1875 » 27 1876 » 24 1877... . » 22 1885. . . . Avril 10 1886.. .. » 8 1887 » 6 1888.... « 3 1889. ... » 1 1890 Mars 3o 1891 » 28 1892 » 25 Distance o + 7»1 -+- 4,9 + 2,8 + 0,6 - i,5 — 3,7 — 5,9 — 8,0 —10,9 -4- 8,2 + 6,0 + 3,9 + i>7 — 0,4 — 2,6 — 4,7 — 6,9 » Ces tableaux montrent ce qu'on pourrait déduire directement des rap- ports des mouvements de la planète et de la Terre, que les époques des pas- sages sont régies par une période de 17 ans environ, au milieu de laquelle se présentent des passages de la planète sur le Soleil, après quoi l'on n'en peut voir pendant plusieurs années. » Lescarbault, en 1859, et Lummis, en 1862, ont observé à la fin d'une des séries de passages ; ce qui explique pourquoi, en cherchant après eux dans la même région du ciel, les ohservateurs n'ont rien rencontré. Il ne devait plus rien y avoir pendant sept ou huit ans. » Une question importante se présente dès lors : y aura-l-il un passage au printemps de l'année 1877? » Le tableau précédent montre que la conjonction avec le Soleil aura lieu le 22 mars 1877 à une distance de io°,f) du nœud. Et, si l'on admet- tait cette distance comme certaine aussi bien que l'inclinaison de 12 degrés, ' r*. 22 il n'y aurait point de passage, mais il s'en faudrait de fort peu : il suffirait, pour qu'il yen eût un, de diminuer un peu l'inclinaison, de changer un peu la longitude du nœud, modifications très-acceptables si l'on considère l'in- certitude de ces éléments et que le passage observé par Lummis en 1862 a eu lieu à une plus grande distance, i3°,5 du nœud supposé. » Les astronomes voudront sans doute être très-attentifs à l'observation du phénomène, car il n'y aura ensuite aucun passage de printemps à at- tendre avant l'année i885, et les passages d'automme dont nous allons présenter le tableau ne seront pas plus favorables aux recherches. Passages au nœud descendant (en automne) Conjonction Distance Conjonction Distance héliocen rique. au &. héliocentrique. auc3- 1867. . . Oct. 12 + 6,3 188-2.. Oct. l5 + 9>5 1868.. . . » 9 + 4.2 1883.. 13 + 7'4 1869.. 7 + 2,2 1881.. » IO -t- 5,2 1870.. . . ° 5 + 0,1 1885.. 8 -t- 3,o 1871.. » 3 2,0 1886.. 6 + 0,9 1872.. Sept. 3o -4,' 1887.. .- • 4 - i,3 1873.. . . » 28 - 6,1 1888.. » 1 — 3,5 1874. » 26 - 8,2 1889.. Sept. 29 — 5,6 1875.. . . » 2.4 — 10,3 1876.. , , >» 21 — 12.3 1877.. . u »9 -«4,4 » On voit, à première vue, qu'en 1876 le passage sur le Soleil, par une distance de i2°,3au nœud, n'était pas absolument impossible, mais qu'il était fort douteux; que 1877 ne présentera pas de passage d'au- tomne et qu'il ne faudra en attendre ultérieurement, dans cette saison, que vers 1 88 1 . » Il ne restera donc d'autre ressource, jusqu'à celle époque, que dans la recherche directe en dehors du Soleil. Mon illustre confrère, M. Janssen, ne désespère pas d'y parvenir, grâce aux perfectionnements de l'optique céleste, auxquels il a si puissamment contribué. » Pour aider à cette recherche, nous croyons utile de donner une éphéméride des élongations de la planète an Soleil. » Mais ici une autre complication se présente : les orbites diverses que nous avons établies ci-dessus coïncident, avons-nous dit, aux époques des passages par les nœuds; mais il en est tout autrement pour les temps intermédiaires : d'où résulte la nécessité de consulter les quatre orbites et ( 7*3 ) d'élendre les recherches dans les quatre situations qui en résultent. Voici, pour la dernière moitié d'octobre, l'éphéméride quadruple : M planète moins B O- cO planète moins Cd ©, Éphéi nérides 111. IV. Éphémérides I. 11. 1. II. m. IV. Oct. 10... ■ +27 in H-4o Ul + 32 Ul + 2 0 — 2,3 -3,1 0 — 2,2 O — 0,1 17... • +19 + 3g +36 + 7 — '.7 -3,o -2,5 — o,3 18... . +10 + 38 +4° + i3 — 1,0 — 2,0 -2,8 — 0,6 19... — 2 +34 +42 + •9 —0,1 — 2,6 -3,0 -1,0 20... . — 15 +28 +44 +24 +0,9 — 2,3 -3,. -,,5 21... . -26 +20 +44 + 29 + 1,8 -.,8 -3,2 -1,8 22... . -33 + 12 +45 + 34 +2,4 — 1,2 -3,3 —2,2 23 .. + 1 +44 +38 +2,6 -0,4 — 3 ,3 — 2,5 2i... . —36 — 1 1 +40 +42 + 2,6 +0,3 -3,i -2,8 25... . —32 — 20 +35 +46 + 2,3 + 1 ,0 -2,8 — 3,i 20... • —27 — 29 +29 +49 + 2,0 + 1 ,6 — 2,4 -3,3 27.. . — 20 -35 +21 +5i + 1,5 +2,1 — »>9 -3,5 28... . -i3 -39 + 11 + 52 + 1 ,2 + 2,3 -i,3 -3,7 29... . - 6 -39 + 2 +53 +0,8 + 2,5 — 0,6 -3,7 30... . -+- i -38 — 8 + 52 +0,4 +2,4 +0, 1 -3,6 31... . + 8 34 -18 +5o 0,0 + 2,3 +0,7 -3,5 » Les deux solutions intermédiaires sont les plus précises, et l'on voit que, dans la semaine où nous entrons, elles s'accordent à donner une élongation Est s'élevant à 10 degrés au plus. Cet accord n'est pas fortuit. La planète vient de passer, à la fin de septembre, de l'autre côté du Soleil par son nœud ascendant; et, comme toutes les orbites coïn- cident en ce point, il subsiste, en octobre, quelque chose de cet accord. » NAVIGATION. — Exploration de toute la cote qui forme le golfe des deux Syrtes. Lettre de M. Mouchez à M. Dumas. « J'ai l'honneur de vous informer, non sans grande satisfaction, que nous venons de rentrer en Algérie, après avoir terminé, sans accident aucun, l'exploration de 200 lieues de côte formant le golfe des deux Syrles. » Plusieurs circonstances particulières contribuaient à rendre ce travail assez difficile. Ces côtes, fort basses, sont composées de dunes de sable, toujours semblables, qui présentent rarement des points observables à plus de 2 ou 5 lieues de distance; elles sont bordées de bancs de sable et ( 7^4 ) d'écueils inconnus, qui en rendent les abords dangereux et obligent à une grande prudence. Enfin les habitants, surtout dansla grande Syrte, sont de véritables sauvages, qui n'ont jamais vu, sur leur côte sans abris, d'autres navires européens que ceux qui viennent y périr, corps et biens, pendant les tempêtes de l'hiver. » Leur haine de l'étranger était augmentée encore aujourd'hui par les bruits vagues de la guerre sainte qui circulaient au milieu d'eux, et ren- daient l'occasion peu favorable pour débarquer sur ces côtes. Aussi ai-je été obligé d'agir toujours avec une extrême prudence, en ne descendant à terre que quand il y avait nécessité absolue de déterminer des positions par des observations astronomiques exactes; ce qui ne m'a pas empêché d'être un jour subitement enveloppé par une bande de 200 de ces fana- tiques qui, armés jusqu'aux dents, voulaient m'emmener prisonnier dans l'intérieur du pays, avec les deux timonniers qui m'assistaient dans le ma- niement de mon théodolite: je fus obligé de parlementer pendant près d'une heure pour obtenir de pouvoir me réembarquer. Tout cela explique la détestable réputation des deux Syrtes, parmi les navigateurs de tous les temps; cela explique aussi pourquoi elles n'avaient pas encore été levées. « Les hydrographes anglais, qui ont levé une grande partie du bassin de la Méditerranée, avaient arrêté leurs travaux à Sfax, dernière ville de la Tunisie, pour les reprendre à Benghazi sur la frontière égyptienne, laissant ainsi la lacune de 200 lieues que nous venons de combler. » Vous comprendrez facilement que, dans de semblables conditions, il nous a été à peu près impossible de nous livrer aux recherches d'Histoire naturelle que nous avions projeté de faire en partant de France ; malgré toute notre bonne volonté, il nous a été à peu près impossible de rien re- cueillir; mais ce qui a diminué nos regrets à cet égard, c'est que j'ai appris, à Benghazi, que le Muséum avait envoyé, il y a un ou deux ans, un naturaliste chargé d'explorer ce pays, et qu'il devait y retourner prochai- nement. » Je n'ai plus qu'à compléter quelques travaux en Algérie, et j'espère pouvoir rentrer très-prochainement en France, pour mè livrer entièrement à la publication relative à notre mission de Saint-Paul pour l'observation du passage de Vénus, publication que vous avez bien voulu consentir à sus- pendre jusqu'à mon retour. » ( 7*5 ) géographie. — Itinéraire du double voyage exécuté par M. Norden- skiôtd entre la Norvège et la Sibérie, en 1876,50/' l'« Ejmer ». Note de M. Daubrée. « Ou se rappelle avec quel succès M. le professeur Nordenskiold a exécuté, l'an passé, le trajet de la Norvège à la côte septentrionale de Si- bérie, à l'embouchure du Ieniseï, sur le navire le Proefven en passant par la Nouvelle-Zemble; on n'a pas oublié non plus comment ce navire, sous la direction de M. Kjellman , est revenu au point de départ par les mêmes parages, et en suivant un itinéraire différent du premier ; au bout de trente-trois jours de traversée, on jetait l'ancre dans le détroit de Ma- geroë (1). » Cependant cette brillante réussite contrastait tellement avec les nom- breux insuccès auxquels avaient abouti, depuis plus d'un siècle, de nom- breuses entreprises de grandes nations maritimes, qu'on devait se demander si ce n'était pas par suite d'une circonstance exceptionnelle et momentanée que les glaces flottantes, dont la disposition varie d'une année à l'autre, avaient été aussi favorables à un passage. » Aussi M. Nordenskiold avait-il résolu d'éclaircir lui-même cette ques- tion importante dès cette année, et, aussitôt son retour de l'Exposition de Philadelphie, il entreprit de recommencer ce voyage, avec le bateau à vapeur l'Eymer. Comme on va le voir, cette seconde expédition a été cou- ronnée du succès le plus complet. » J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie l'épreuve d'une carte, qu'a bien voulu m'adresser M. Nordenskiold : elle représente toute la région sur laquelle s'étendent les belles observations de l'année 1875; de plus, le célèbre voyageur y a tracé à la main, à côté des deux routes de l'an dernier, les itinéraires détaillés, jour par jour, d'aller et de retour, suivis pendant l'été qui vient de s'écouler. » Ainsi que l'exprime ce tracé, le 27 juillet, le navire se trouvait encore en vue de la côte nord-est de la Norvège, sous le méridien de Vardôhuus (2); le 3o du même mois, il entrait dans le détroit de Maloschkin, dont il sortit le 3i juillet; puis, après avoir longé la côte méridionale de la mer delvara, et le promontoire de Jamal, il débarquait le 16 août à l'amont de l'embou- chure du Ieniseï et sur la rive droite du fleuve. (1) Comptes rendus, t. LXXXI, p. 770, 1078 cl 1080. (2) Il avait quitté Tromsoë le a5 juillet. C. K,, 1876, i" Semestre. (T. LXXXill, N° 1C) 95 ( 7^6 ) » Reparti, après une station de quinze jours, le ic' septembre, le bâti- ment gagna vers le nord et dépassa le 75e degré de latitude; le 7 sep- tembre, il atteignit la partie orientale du détroit de Matoschkin, et, dès le 16 du même mois, il se trouvait de nouveau à proximité des côtes de Nor- vège, sous le parallèle de Vardôhuus (et même au delà, sous le 72e degré de latitude et le 3oe degré de longitude, limite de la carte). » La rapidité avec laquelle ont été conduits ces deux voyages, malgré la glace qui les entravait, le premier en vingt-quatre jours, le second en dix-huit jours, présage encore mieux que la première expédition l'impor- tance de la voie désormais ouverte, par celui que îles habitants de la Si- bérie ont appelé leur Christophe Colomb, dans leur sentiment de recon- naissance pour la communication inattendue que M. Nordenskiold parait avoir ouverte à leur commerce. » M. Ledicu transmet à l'Académie une Note concernant les nouvelles méthodes proposées pour la recherche de la position du navire à la mer. Cette Note a trait à la recherche analytique de tous les lieux géomé- triques reclilignes du navire. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. THERMODYNAMIQUE. — Sur le rapport des deux chaleurs spécifiques d'un gaz. Mémoire de M. C11. Simo.v, présenté par M.Yvon Villarceau. (Extrait.) (Commissaires : MM. Villarceau, Jamin, Piesal.) v Je me propose de déterminer par la théorie le rapport - des deux chaleurs spécifiques d'un gaz parfait, simple et tétratomique. » Quand on regarde un gaz comme un système de points matériels dont les actions mutuelles sont négligeables, on trouve aisément que le rapport - est égal à \; et M. Villarceau a prouvé que le même résultat subsiste lorsqu'on suppose entre deux molécules g;izeuscs une action mu- tuelle, fonction de leur distance, et dirigée suivant la droite qui joint leurs centres de gravité; mais ce résultat ne s'est vérifié jusqu'à présent que dans le cas de la vapeur niercmielle, que l'on regarde- comme monoatomique. ( 727 ) Pour un gaz quelconque, M. Villarceau a donné l'expression (*) c _ 5 _ r _L (dl-l'.J"r- vn-v j?\ 1- " 3 3 Ec V ,/6 4' •? 7/6/' où la quantité entre parenthèses représente la variation, par degré d'ac- croissement de la température, de l'énergie du système des atomes dans leurs mouvements autour des centres de gravité des molécules dont ils font partie. Cette quantité comprend, par conséquent, les vibrations inté- rieures et les rotations des molécules. Dans l'ignorance où nous sommes des lois qui régissent les forces intramoléculaires, il serait peut-être im- possible d'atteindre par le calcul les vibrations intérieures; mais il paraît plus facile d'avoir égard aux rotations des molécules autour de leurs cen- tres de gravité, et il est à présumer que, si l'on tient compte des rotations en négligeant les vibrations intérieures, on devra obtenir, sinon la valeur exacte du rapport -» du moins une valeur plus approchée que -§. C'est la pensée qui m'a fait entreprendre ce travail. » Pour calculer la force vive due aux rotations des molécules d'un gaz, il faut nécessairement avoir recours à certaines hypothèses. Sans introduire d'hypothèses nouvelles, j'adopte celles qui me paraissent les plus plau- sibles et qui sont le plus généralement acceptées. J'appelle gaz parfaits ceux qui suivent les lois de Mariotte et de Gay-Lussac, et dans lesquels le travail intérieur est nul, de sorte que leurs molécules sont animées de vitesses de translation, dont les carrés sont proportionnels à la température absolue. J'appelle simples et tétratomiques les gaz dont les molécules sont composées de quatre molécules plus petites, identiques entre elles, qui ne sont pas nécessairement des atomes, mais que l'on peut traiter comme des atomes dans l'état actuel de la Science : tels sont (ou paraissent être) l'hydrogène, l'oxygène, l'azote, etc. J'imagine que, dans un pareil gaz, les quatre atomes qui constituent une molécule occupent les sommets d'un tétraèdre régu- lier, dont l'arête est plus grande que le diamètre de chacun d'eux, et que l'intérieur de ce tétraèdre est rempli d'éther libre ou condensé. Or, en ayant égard à la rotation de chaque tétraèdre élémentaire autour de son centre de gravité, et en regardant les vibrations des atomes comme nulles ou insensibles, j'ai trouvé que le rapport des deux chaleurs spécifiques est exactement | ou i,4°'> tandis que l'expérience a donné, pour les gaz pré- cités, des valeurs comprises entre i , 3 5° Chez MM. Transon frères, route d'Olivet, il y a de très-belles collec- tions de vignes européennes et américaines. Sur les Isabelles, qu'ils pos- sèdent depuis environ une quinzaine d'années, nous n'avons pas trouvé de Phylloxéras; les vignes d'Europe voisines étaient aussi indemnes. » Malheureusement, il n'en a pas été de même sur des pieds de Vilis ri- paria, de Clinton et autres cépages exotiques situés dans une plate-bande le long d'un mur. Ces vignes, qui ont été introduites il y a environ quinze ans chez MM. Transon, et qui ont été fournies par MM. Haage et Schmidt d'Erfurt (Prusse), ont été trouvées portant un grand nombre de Phvlloxeras sur leurs racines. Les pieds de Vitis ripariaet de Clinton, ainsi que quelques autres cépages exotiques, semblent avoir bien résisté au mal, tandis que les vignes françaises, les muscats de Hambourg et divers autres cépages, situés en treille, à droite et à gauche des précédents, sont morts depuis plusieurs années, ou tout à fait à la dernière extrémité. Sur les racines de ces vignes on trouve encore des Phylloxéras, ce qui prouve que c'est bien lui qui est cause de leur dépérissement et de leur mort, et non la chute du mur ou les racines des peupliers de la route d'Olivet, 'comme le croyaient MM. Transon. » Maintenant quel rapport y a-t-il entre l'existence avérée et ancienne du Phylloxéra chez MM. ;Transon et son apparition sur les vignes de grande culture voisines? » Pour moi il y a de fortes présomptions pour admettre que le mal est parti de la pépinière de MM. Transon , et voici sur quoi je base mon appréciation. » i° Chez MM. Transon, il n'y a de Phylloxéras que sur les vignes amé- ricaines etsurles vignes européennes situées immédiatement auprès d'elles; il n'y en a pas sur leurs autres collections que nous avons visitées : dès lors on comprendrait difficilement que ces vignes américaines, abritées par un mur, aient reçu, de préférence aux autres vignes qui sont isolées, les PbyllpX£ras venus des taches de la grande culture ou d'ailleurs. » 2° Les vignobles malades sont précisément ceux qui sont le plus rap- ( 73i ) proches du cordon de vignes exotiques de MM. Transon, et de plus ils sont situés dans la direction des vents dominants, circonstance très-fa- vorable à l'émigration des Phylloxéras ailés. » 3° Les vignes européennes les plus rapprochées des pieds américains étaient mortes bien longtemps avant que les premiers ceps de la grande cul- ture le fussent. » De l'ensemble de toutes ces considérations, jointes aux nombreux exemples déjà bien connus, où l'on a vu les vignes américaines commu- niquer le Phylloxéra aux vignes indigènes, il y a de fortes présomptions pour croire qu'à Orléans le point de départ de la maladie a été la pépinière de MM. Transon et non l'infection venant du Midi. » Maintenant, si la présence du Phylloxéra ne s'est pas manifestée exté- rieurement plus tôt, et si, après une quinzaine d'années, les dégâts sont en- core relativement faibles, il faut, je pense, l'attribuer aux causes suivantes : » i° A l'isolement assez considérable des vignes américaines de MM. Transon. » 2° A l'obstacle que les Phylloxéras ailés ont dû rencontrer pendant longtemps dans le mur, haut de près de 3 mètres, auquel les vignes sont adossées, et qui entravaient en tous sens l'action des vents dominants. Les parcs nombreux et boisés situés entre les vignes américaines et les vignes de la grande culture ont dû aussi offrir un obstacle à l'envahissement des Phylloxéras. » Il est à remarquer que les premiers symptômes extérieurs de la maladie ont été vus par quelques propriétaires il y a déjà au moins cinq à six ans, et que si dès cette époque on ne l'a pas signalé, il faut l'attribuer à l'ignorance de ces propi'iétaires ou à leur silence calculé. » Enfin, par le fait même de l'apparition du Phylloxéra à Orléans, et en étudiant sa manière d'agir, il semble bien établi que, dans cette région, son action est. beaucoup plus lente que dans le Midi et dans le Bordelais. » La période active de l'insecte, qui se trouve raccourcie par la tempé- rature au fur et à mesure qu'il s'avance vers le Nord; la durée de la végé- tation, qui est aussi moins grande que dans le Midi, ce qui diminue la gravité et le nombre des lésions qu'il produit sur les racines, et la séche- resse des terrains, moins considérable en été dans le Nord, ce qui permet à la plante de mieux végéter, doivent être les principales causes de cette plus grande résistance des vignes dans le nord de la région viticole. » Mais si les faits constatés à Orléans montrent que le Phylloxéra, en s'avançant vers la limite septentrionale de la culture de la vigne, a une ( i^ ) action moins rapide, ils prouvent aussi que la vigne n'en est pas moins vouée à une mort certaine, et qu'il n'y a qu'une différence de temps, de quelques années seulement, pour arriver à cette fin. Cependant ce fait de plus grande résistance laisse aussi entrevoir la possibilité de combattre plus facilement l'insecte dans les régions nord par les procédés connus. » L'apparition du Pbylloxera dans l'Orléanais, fait extrêmement fâ- cheux, car du coup toute la région se trouve immédiatement menacée, ainsi que la Champagne et le nord de la Bourgogne, appelle encore une fois l'attention sur les mesures de police que l'existence des vignes améri- caines dans les vignobles peu atteints, ou leur importation dans les vi- gnobles sains, paraît rendre absolument nécessaires. » VITICULTURE. — Remarques au sujet d'une Noie récente de M. Lichtenstein, sur la reproduction des Phylloxéras; par M. Balbiani, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « La découverte de l'œuf fécondé ou œuf d'hiver a montré le rôle impor- tant que la génération sexuelle joue dans la propagation des Phylloxéras; d'un autre côté, l'avortement graduel de l'appareil reproducteur chez les géné- rations parthénogéuésiquesest un fait indiscutable Comptes rendus, 17 juil- let 1876). En rapprochant ces deux faits, j'en ai tiré la conclusion que l'œuf d'hiver était nécessaire à la régénération des colonies formées par ces insectes, et j'ai conseillé aux viticulteurs sa destruction comme pouvant probablement avoir pour conséquence la disparition des foyers souterrains du Phylloxéra vastatrix. » Lorsque j'émettais cette opinion avec la réserve indiquée, un observa- teur qui ne s'appuyait sur aucune étude anatomique, aucune expérience personnelle, M. Lichtenstein, « a cru devoir protester ». » Aujourd'hui, M. Lichtenstein nous apporte une expérience (Comptes rendus du 2 octobre). Il prend deux Phylloxéras, les enferme avec une ra- cine dans un tube et constate que, six mois après, ils ont produit plusieurs milliers d'individus nouveaux. Il estime même que la fécondité de ces in- sectes, loin de diminuer, a été au contraire en augmentant, si bien qu'au- jourd'hui, en octobre, les tas d'eeufs placés à côté des pondeuses sont du double plus volumineux qu'ils ne l'étaient au printemps et en été. » Cette conclusion me parait déduite d'une interprétation inexacte des faits. J'ai sous les yeux une racine sur laquelle je fais depuis un an uneexpé- ( 7^3 ) rience analogue à celle de M. Lichtenstein. Cette racine a passé une partie des mois d'août et de septembre dans une chambre exposée au nord, sur le littoral de la Normandie. Les pondeuses présentaient pendant tout ce temps à leur côté des masses d'oeufs beaucoup plus volumineuses que je ne les avais jamais vues antérieurement sous un climat plus chaud. Devais-je conclure de là qu'elles étaient plus fécondes que celles des générations an- térieures? Assurément non. J'ai jugé que, sous l'influence d'un climat plus froid, les éclosions s'étaient ralenties sans que les pontes eussent subi au même degré les effets de cet abaissement de température; de là une accu- mulation plus grande des œufs auprès des femelles. En effet, transportés ensuite dans une localité plus méridionale, ces tas d'oeufs se sont pour ainsi dire fondus à vue d'œil, et les pondeuses n'offraient plus à leur côté qu'un nombre d'œufs beaucoup plus limité. C'est pour une raison analogue que les pontes des insectes de M. Lichtenstein lui ont paru plus abondantes en automne que pendant la période précédente plus chaude, et non parce que leur fécondité s'était accrue. Je suis convaincu au contraire, par mes propres observations, qu'il y a eu plutôt diminution de fécondité, par suite de la réduction de plus en plus grande de l'appareil reproducteur dans les générations successives. » En septembre, M. Lichtenstein trouve douze Phylloxéras ailés sur sa racine, et il suppose que ces douze insectes, en passant par la génération sexuée, n'auraient produit en tout que douze œufs fécondés (i). En com- parant ce petit nombre d'œufs à celui des insectes répandus sur la racine, M. Lichtenstein en conclut que ce n'est pas la destruction de l'œuf d'hi- ver qui sauvera un vignoble envahi « tout comme, si l'on fauche la fleur ou la graine de chiendent, on ne débarrassera pas son terrain de ce fléau ». M. Lichtenstein applique ici ses idées sur la reproduction du Phylloxéra, qu'il trouve calquée sur celle du chiendent (2). Mais quel est le physiolo- giste qui admettra jamais qu'il y ait une analogie quelconque entre la mul- tiplication des colonies du Phylloxéra, laquelle se fait par des éléments ayant fous les caractères de véritables œufs, et la prolifération souterraine des tiges du chiendent, qui n'est qu'un simple phénomène de végétation? (1) Cette estimation est évidemment trop faible. En évaluant la proportion des mâles aux -et celle des femelles à j seulement de la progéniture des ailés, M. Lichtenstein prouve qu'il n'a jamais fait d'observations attentives sur la génération sexuée du Phylloxéra vasta- tri.v. Même en renversant les proportions, on aurait encore des données très-inférieures à la vérité. (2) Voir sa théorie de VAntlwgênésie dans les Annales agronomiques, t. II, p. 127, 1876. C.R., 1876. 2* Semestre. (T. LXXXI1I, N« 1G } 9^ ( 734 ) » L'œuf fécondé donne naissance à un insecte doué de la plus formi- dable fécondité parmi tons ses congénères, car il possède l'ovaire le plus richement organisé de tous. Si M. Lichtenstein porte à douze le nombre des œufs produits rien que par les deux Phylloxéras qui se trouvaient au dé- but sur sa racine, quel ne sera donc pas le nombre que produiront les insectes occupant le système radiculaire tout entier d'un cep de vigne ! Grâce aux ailés, ces œufs iront se répandre non-seulement sur les vignes déjà envahies, dont ils augmenteront en proportion énorme la population parasite et accéléreront la mort, mais ils se dissémineront encore sur les vignes saines d'alentour et leur communiqueront l'infection. Et c'est la destruction de cette masse de germes déposés sur les ceps, où il est facile de les atteindre, que M. Lichtenstein juge chose insignifiante! Lors même que leur anéantissement ne devrait avoir pour résultat que de ralentir la marche du fléau dans le vignoble français, cette pratique éviterait encore bien des ruines. Heureusement quelques viticulteurs se sont déjà mis à l'œuvre ef, soit par la décortication (1), soit par le badigeonnage des sou- ches (2), ont obtenu des résultats jugés par eux-mêmes encourageants. Nous ne pouvons que leur conseiller de persévérer dans leurs essais sans se lais- ser troubler par les théories de M. Lichtenstein. » A la fin de sa Communication, M. Lichtenstein revient encore sur les migrations du Phylloxéra. Après avoir cru autrefois que le Phylloxéra de la vigne émigrait sur un chêne pour y pondre ses œufs hibernants, opinion dont les observations de M. Boiteau et les miennes ont démontré l'erreur, M. Lichtenstein incline aujourd'hui à^admettre le fait inverse, c'est-à-dire la ponte du Phylloxéra du chêne sur la vigne, et cela pour la seide raison d'a- voir trouvé quelques ailés de cette dernière espèce sur les feuilles d'une vigne américaine. Pendant mon séjour à Montpellier, en 1874, j'ai eu fré- quemment l'occasion d'en recueillir dans les mêmes conditions; d'autres personnes en ont également trouvé et les prenaient pour les ailés du Phyl- loxéra vastalrix, mais il était facile de reconnaître qu'il s'agissait du Phyl- loxéra coccinea du Quercus sessili/lora, à la forme allongée du tympan anté- rieur du troisième article des antennes et la tache marginale orangée des ailes supérieures. Jamais je n'ai trouvé avec ces insectes des œufs sur les feuilles delà vigne, et il n'est pas vraisemblable non plus qu'ils étaient ve- nus là pour pondre. J'ai exposé ailleurs les raisons qui me portent à croire que les Phylloxéras n'accomplissent pas leur migration d'une seule traite, (1) M. Sabaté, Comptes rendus, 14 août iS~6. (a) RI. Bâillon, ;'i Vérac Gironde). ( 735 ) mais que leur voyage est entrecoupé de temps de repos qu'explique la faible portée de leur vol, et pendant lesquels ils s'abattent sur les plantes^ les plus diverses. Si M. Liechtenstein les a trouvés sur la vigne, c'est avant tout parce qu'il n'a pas cherché ailleurs: j'ai observé deux individus du Phylloxéra du chêne à la face inférieure des feuilles d'un poirier dans le jardin même de la maison que j'habitais à Montpellier, ainsi que je l'écri- vais à cette époque à M. Dumas. » Mais là ne s'arrêtent pas lesdécouvertesdeM.Lichtenstein. Non contents de pondre sur la vigne, les Phylloxéras de nos chênes ordinaires iraient, sui- vant lui, déposer d'autres œufs sur les chênes kermès (Quercus coccifera). En Normandie, où il» n'y a guère de vignes et point de chênes kermès, je les ai vus pondre tout simplement sur les chênes, mais voici un fait dont j'ai été témoin dans le pays même où observe M. Lichtenstein. Au jardin botanique de la Faculté de Médecine de Montpellier on trouvera côté l'un de l'autre et entremêlant presque leurs branches un Quercus robur et un Quercus coccifera. En 187/1» pendant toute la belle saison, le premier était couvert d'innombrables Phylloxéras à l'état de larves, de nymphes et d'in- sectes ailés. Fin août et en septembre, les ailés s'envolaient par troupes au moindre vent qui agitait les feuilles de l'arbre. Pas un seul n'est venu se poser sur le Quercus coccifera, dont les feuilles, pendant tout l'été, n'ont porté aucun Phylloxéra ni de l'espèce du chêne rouvre ni d'aucune autre. » M. Lichtenstein qualifie lui-même de bizarre la biologie des Phyl- loxéras. Tl est difficile de n'être pas de son avis lorsqu'on étudie celle-ci dans ses écrits. L'histoire de ces insectes polymorphes n'est-elle pas déjà assez compliquée, telle qu'elle résulte de l'observation attentive des faits, pour dispenser d'en écrire le roman ? » VITICULTURE. — Etudes d'analyses comparatives sur diverses variétés de cépages américains, résistants et non re'sista>ils; par M. Bodtin aîné, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Depuis mes dernières études sur les vignes françaises, je désirais vive- ment, pour répondre aux instructions de la Commission de l'Académie, être à même de faire un travail analytique semblable sur les vignes américaines, et j'ai pu enfin mettre mon projet à exécution, grâce à l'extrême obligeance de M. Fabre de Saint-Clément. » Aux mois de juillet et d'août derniers, il m'a fait parvenir une très- 96.. ( 736 ) belle collection de racines de Clinton, Taylor, Herbemont et Cunningham, cépages résistants, et de Concord,Makasawnay, etc., cépages non résistants. Ces différents cépages avaient trois ans de plantation ; les racines, surtout celles du Clinton, atteignaient la grosseur du petit doigt et une longueur de 2 mètres; sur plusieurs j'ai constaté la présence du Phylloxéra. » Je viens de terminer au laboratoire départemental d'Angoulème, placé sous ma direction, les analyses que j'avais entreprises et qui avaient pour but, d'abord de rechercher quels sont les principes immédiats qui entrent dans la constitution générale des cépages américains comparativement avec ceux déjà trouvés dans nos cépages français, mais surtout de déterminer s'il n'existe pas dans la constitution des premiers -un principe pouvant concourir à les rendre résistants au Phylloxéra » Ayant découvert dans toutes les variétés de cépages américains un principe résinoïde dont je ne m'étais pas préoccupé lors dermes études sur la constitution des cépages français, j'ai dû ensuite, par des recherches nou- velles, vérifier s'il existait dans ces derniers. » J'ai constaté la présence de ce principe dans les cépages français, mais en proportion moitié moindre que la quantité renfermée dans les cépages américains résistants et d'un tiers au-dessous de la quantité renfermée dans les cépages américains non résistants, qui eux-mêmes ne contiennent que les trois quarts de la quantité trouvée dans les cépages résistants » Ce fait bien établi fournit, ce me semble, la preuve irrécusable que c'est à la proportion abondante du principe résineux ou résinoïde qu'est due la résistance de certains cépages américains aux attaques du Phyl- loxéra. » Je tâcherai de déterminer plus loin les causes physiologiques qui y concourent; mais, dès à présent, on peut conclure que cette résistance se produit en raison directe de la proportion du principe résinoïde qui entre dans la constitution des racines. » Les autres principes immédiats que l'on rencontre dans les vignes américaines sont, à l'exception d'un seul (l'acide malique), identiques à ceux de nos vignes françaises; mais, ainsi que cela sera démontréplus bas, les proportions varient sensiblement, et en outre l'acide oxalique, que l'on trouve en grande abondance relative dans les racines des vignes françaises, est remplacé par l'acide malique dans les racines des vignes américaines et s'y rencontre dans une proportion bien moindre que celle de l'acide oxa- lique dans les racines des vignes françaises. » Ainsi que j'ai taché de l'établir dans mon premier travail analytique ( 7^7 ) des vignes françaises, tout me porte à croire que c'est une première oxyda- tion de l'acide oxalique qui le fait passer à l'état d'acide malique et une nouvelle oxydation, à l'époque de la maturité du fruit, qui le transforme enfin en acide tartrique. » Si l'on admet que la nature acide de l'acide malique est plus forte que celle de l'acide oxalique, on peut supposer que la présence de l'acide ma- lique dans les racines des cépages américains est susceptible de contribuer à leur résistance au Phylloxéra. » Ci-joint le résultat complet de l'analyse des racines d'un cépage amé- ricain résistant, le Clinton, mise en regard avec celle des racines d'un cépage français. » Cette dernière a déjà été précédemment communiquée, sauf l'indication du principe résinoïde qui n'avait pas été recherché et qui est déterminé ici comme point de comparaison pour les deux analyses. Vigne américaine Vigne saine résistante, française, racines de Clinton, racines de Folle-blanche. Écorce, racine fraîche, sucre de canne 0,66 2,00 » » glucose 0,34 ■ » » amidon 1 ,35 5,85 Racines privées de leur écorce, albumine traces. 2,00 » desséchées à ioo° C., acide pectique ... 6,00 6,20 » » tannin 4>^° 9 '6° » fraîches sans écorce, acide malique 5,4» » » » acide oxalique » 17180 " desséchées à ioo° C, principe résinoïde . . 8,00 3,95 Racines desséchées à ioo° C, incinérées, carbonates de potasse 2i4° 2,00 » Après avoir analysé le Clinton américain résistant, en comparaison avec la Folle-Blanche française non résistante, j'ai tenu à doser également le principe résinoïde contenu dans un cépage américain non résistant, mais soutenant néanmoins plus longtemps que nos cépages français les attaques du Phylloxéra, et c'est sur le Concord (genre Labrusca), que mes inves- tigations ont porté. Les racines entières, desséchées à 100 degrés C, ont indiqué en principe résinoïde 6,20 pour 100. » Ayant conçu la pensée que ce principe résinoïde devait, comme prin- cipe résistant, résider principalement dans l'écorce de la racine, j'ai pour- suivi mes recherches dans ce sens, et j'indique ici le résultat des dosages portant sur l'écorce du Clinton, du Concord et de la Folle-Blanche, ainsi ( 7^8 ) que le dosage de la partie ligneuse des racines des trois cépages sus- nommés. Pour ioo. Écorce de racines de Clinton desséchée à ioo0 C, principe résinoïde >4>9° Concord » » 1 1 , 08 de la Folle-Blanche » 8,10 Racines dépourvues d'écorce du Clinton, desséchées à ioo0 C, principe résinoïde. 1 ,5? „ Concord » 1,10 de la Folle-Blanche » 0.739 » En résumant, dans un tableau synoptique, les résultats de ces diverses analyses, en ce qui concerne les proportions du principe résinoïde existant dans la constitution des racines de chaque cépage, il ressort, ainsi que je l'ai dit plus haut, que la résistance aux attaques de l'insecte est en raison directe de la proportion du principe résineux que renferme chaque variété de cépage. » J'établis ici ce tableau en nombres ronds, qui, au reste, changent peu les chiffres obtenus à l'analyse : Desséchées à 100 degrés C. Pour ioo. Clinton (racine entière, principe résinoïde) 8,00 Concord » » 6,00 Folle-Blanche « 4>°° Clinton, écorce seule (principe résinoïde! i5,oo Concord » » 1 1 ,00 Folle-Blanche » 8»°° Clinton (partie ligneuse seule, principe résinoïde). . . 1 ,5o Concord » » ... 1,00 Folle-Blanche » » ... 0,^5 » Comme les procédés analytiques que j'ai suivis pour déterminer cha- cun des principes immédiats contenus dans les racines des vignes améri- caines sont les mêmes que ceux qui ont été indiqués dans mon Mémoire sur les racines des vignes françaises, je crois inutile de les citer à nouveau ici; mais, comme à cette époque je n'avais pas eu à rechercher le principe résinoïde, qui aujourd'hui fait l'objet principal de ce second travail, je dois, avant de poursuivre et afin d'en déduire toutes les conséquences scientifiques et pratiques qui peuvent découler de la découverte de ce principe résinoïde, décrire le procédé employé pour l'obtenir et faire con- naître quelques-unes de ses propriétés chimiques et physiologiques. » J'ai obtenu le principe résinoïde par l'éther sulfurique, mettant préa- lablement la racine desséchée et réduite en poudre dans un appareil à dé- ( 739 ) placement. L'opération terminée, je relirai, par la distillation , la plus grande partie de l'éther, tandis que l'autre partie, contenant le produit résineux, fut évaporée dans une petite capsule de platine pesée à l'avance et placée sur un bain -marie à la température de l'ébullition jusqu'à dessic- cation complète; puis la pesée fut faite. » Ce corps résinoïde est solide, brillant, faiblement coloré en brun par un léger mélange de matières colorantes. Il brûle à la façon de tous les corps résineux, sans répandre une odeur particulière; il est légèrement amer, sans être astringent; il est insoluble dans le sulfure de carbone; il ne paraît pas se saponifier par la potasse; il y reste insoluble à la tempé- rature de l'ébullition, se décolore et devient blanc, mais semble pourtant subir une modification, car il n'est alors que peu soluble dans l'étber. » Traité par l'acide azotique concentré, à la température de l'ébulli- tion, il se produit une réaction très-vive et d'abondantes vapeurs nitreuses se dégagent. Lorsque la réaction est terminée, si l'on évapore tout l'excès d'acide nitrique jusqu'à siccité, on obtient une substance jaune-orange, très-amère et donnant dans l'eau une solution d'un très-beau jaune. Cette dernière substance n'est autre cbose que de l'acide picrique ou carbazo- tique, et, comme il n'y a aucune trace de formation d'acide oxalique, cela prouve que ce principe résinoïde ne renferme pas de tannin. Chauffée dans un tube, la matière fond, une partie se distille, il y a production de vapeur fortement acide. » Je crois fermement avoir découvert, par l'analyse immédiate, le prin- cipe réel qui produit la résistance de plusieurs cépages américains, tels que le Clinton, l'Herbemont, le Cunningham, le Taylor, etc., appartenant aux genres œslivalis et cordifolia; mais il est essentiel que ce principe se trouve dans la constitution de leurs racines à une dose déterminée, qui ne peut pas descendre au-dessous de 8 pour 100 dans la racine entière, de i4 à i5 dans l'écorce seule. » Si, partant de ce fait, on observe attentivement son action physiolo- gique et organique, on voit que la piqûre faite par l'insecte, tout en for- mant pourtant des nodosités sur la racine, est cicatrisée par l'exsudation du produit résineux, ce qui empêche l'écoulement ou la perte des sucs séveux et nutritifs de la plante, cicatrisation qui n'a pas lieu sur les racines des cépages non résistants, l'exsudation du principe résineux n'étant pas assez abondante pour produire cet effet salutaire et indispensable à l'exis- tence de la plante. » Sur les cépages non résistants, on voit les sucs séveux s'écouler par les f 740 ) blessures faites sur les racines par le Phylloxéra, et l'on ne tarde pas à con- stater la carie au pourriture des racines préalablement couvertes de nodo- sités, et, par suite, la destruction complète du cep; tandis que, sur les racines des cépages américains résistants, on voit se former des nodosités sans perte ni écoulement des sucs séveux, et, après un certain temps, ces mêmes nodosités disparaissant, on peut observer un phénomène physiolo- gique fort curieux, à savoir : qu'il part, du centre de la place où était la nodosité, une radicelle qui vient, on peut dire, témoigner de la vigueur végétative des racines et de toute la plante. Au moment où le raisin arrive à maturité, on remarque, à la surface de la pellicule, un velouté appréciable à la vue, principalement sur le raisin rouge et sur lequel l'eau coule sans mouiller la graine, mais qui au moindre frottement disparaît, laissant alors la pellicule luisante et se mouillant facilement à la pluie. » C'est de la myricine, dont la proportion est égale à yoôô au P°'c's du grain de raisin. » M. G. BoURDIER, M. A. Poi.AILLON, M. El). MlXIAC, M. L. MlZERMON, M. F. Hehbert, M. Gagnât, M. J. Gervais, M. Creissac, M. L. Petit, M. J. Stuart, M. Gogelin adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Le Ie' fascicule d'un Ouvrage intitulé « Cinématique. Principes fon- damentaux d'une théorie générale des machines », par M. F. Rouleaux, traduit de l'allemand par INI. //. Debize ; 20 Un Dictionnaire étymologique des mots français d'origine orientale, par M. Marcel Devic ; 3° Un ouvrage posthume de M. H. Huit/net, portant pour titre « Mani- pulations de Physique; cours de travaux pratiques professé à l'École su- périeure de Pharmacie de Paris ». Cet ouvrage, ajoute M. Dumas, reproduit avec une grande exactitude le tableau des exercices pratiques de Physique institués pour la première fois par l'auteur, avec méthode et avec un succès complet, à l'École su- ( 74' ) périeure de Pharmacie de Paris. Enlevé prématurément à la Science, M. Bui- gnet laissait son ouvrage entre des mains pieuses qui en ont assuré la publi- cation. Le traité de M. Buignet servira de guide à toutes les écoles où l'on voudra donner, comme complément des manipulations de Chimie si popu- laires, de véritables et sérieuses manipulations de Physique. L'École de Pharmacie et son regret té professeur auront eu le privilège d'ouvrir cette nou- velle voie à l'enseignement; on est sûr d'être l'interprète des sentiments de cette École et de son ancien directeur, notre confrère, M. Bussy, en met- tant en évidence les titres de M. Buignet à la reconnaissance de la Science. I1YDHODYNAM1QUE. — Note sur la vitesse de propagation des ondes; par M. Lakoche. (Extrait.) « Soit un canal, dont la section est rectangulaire, le plafond horizontal, la longueur indéfinie, la largeur très-grande et dont l'eau est en repos. » On y fait écouler d'une manière continue, mais sans y causer d'agi- tation tumultueuse, une certaine quantité d'eau avec une vitesse uniforme. » Le débit de cet écoulement est supposé assez faible pour que, réparti clans la section entière du canal, il n'y produise qu'un très-petit courant. » Dans ces conditions on peut admettre, d'après les expériences de M. Bazin, qu'une tranche d'eau très-mince s'avancera en glissant sur la surface du canal. » Soient FF'(*) le plafond chicanai, NN' le niveau de l'eau dansce canal, un' le niveau de la tranche glissante, H la profondeur du canal, h l'épais- seur de la tranche. » L'observation enseigne que, si la tète n' de l'intumescence s'avance en n" avec une vitesse V, il existe dans la longueur n' n" et sur toute la pro- fondeur (H -+- h) de l'eau une vitesse (m) telle que u{E ■+■ h) — Y h. » Cette vitesse (u) existe également dans toute la longueur du canal à l'amont de la tranche glissante. » Soit AB une section du canal, à une distance qui ne soit pas très-petite du point n', et en amont de ce point. » L'observation autorise à admettre que les molécules qui se trouvent dans cette section ont tontes la même vitesse horizontale («). » Après un temps infiniment petit cfc, ces molécules se trouveront dans une section infiniment voisine A'B'. La distance A A' = udt. '*) Le lecteur est prié de faire la figure, C.K., 187G, a8 Semestre. (T. LX.XX11I, N» 16.) 97 ( "M ) » Pendant ce même intervalle de temps [fit) la tète n' de l'intumescence se sera avancée en n" avec une vitesse V. n'n" = N dt. » On sait que u (II + h) = VA ou (II + h)udt = /iVrff, c'est-à-dire que le volume (par mètre courant de largeur) de la tranche d'eau qui est venue glissera la surface du canal est égal au débit du canal dans le même temps et par mètre courant de largeur. » Imaginons de plus le canal fermé par un autre plan CD situé dans la partie aval du canal, là où le mouvement ne parviendra pas pendant l'in- tervalle de temps fit, et faisons également abstraction de tout ce qui est au delà, à l'aval, de CD, mais en maintenant ce plan en repos par une force égale et contraire à la pression des eaux d'amont. » Au commencement du temps [dt) il y a une certaine quantité de mouvement M comprise entre AB et CD. A la fin de cet intervalle de temps, quand on a fait avancer le plan AB en A'B', la quantité de mouvement comprise entre A'B' et CD est devenue M'. » M et M'ont une partie commune, celle qui correspond aux molécules comprises entre A'B' et n'n'i, puisque le régime est établi d'une manière uniforme et permanente. » Mais M' a gagné, par rapport à M, la quantité de mouvement afférente aux molécules comprises entre n'n\ , n" n'\, soit m, et a perdu par contre celle qui appartenait à l'eau comprise entre AB et A'B', soit m, M — M' = m — m'. » Soit 7T le poids spécifique du liquide; or m = [ II + h) Vdt - u, m' = (H + 'h) udt- «, ^ A' m — m! = - u (II -+- //) dt [ Y — u), A' et comme t/ = (H -+- //) V/>, m- m' = -dthV1 (i » Cette quantité de mouvement doit être égale à l'impulsion des forces qui ont agi pendant le temps [dt). » Ces forces sont au nombre de trois : » i" La force nécessaire pour faire avancer le plan AB en A'B'; elle est égale à la pression exercée contre ce plan par l'eau d'aval. (743 ) » Or, nous avons admis en principe que cette eau n'a qu'une très-faible vitesse et qu'il ne s'y manifeste aucune agitation tumultueuse. » La pression de cette eau sur le plan AB doit donc être égale à la pres- sion hydrostatique. Soit (II + h) X — ■ — n. » i° La force nécessaire pour maintenir le plan CD en repos. Ici les eaux n'ont aucune espèce de mouvement, puisque l'intumescence n'y parvient "LT pas pendant le temps [dt). Elle est donc égale à la pression II - n. » 3° La force qui pousse en avant la tête de l'intumescence. Nous ad- mettons que la saillie de la tète de l'intumescence au-dessus de la tranche glissante est insensible (hypothèse légèrement en contradiction avec les ob- servations de M. Bazin), et qu'il ne se manifeste pas non plus d'agitation tumultueuse à la tête de la tranche glissante (ce que l'expérience ne per- met pas de considérer comme très-exact). Il est peut-être plus probable qu'il s'y produit un léger tourbillonnement qui entraîne la nécessité d'une petite saillie de la tète de l'intumescence. « Quoi qu'il en soit de la valeur de ces hypothèses, il ne s'agit, en somme, que d'apprécier une très-petite force, et nous croyons qu'on peut encore, sans grande erreur, l'égaler à une pression hydrostatique h - n. » Les forces i° et 2° agissent dans le sens du mouvement; la force 3° agit dans le sens contraire. Leur somme est donc ^[(H +■ h)- +/r -H2] = ^tt(2HA h- a/r) = nk(H k-h), et leur impulsion nh{lï + h)dt. On doit égaler cette quantité à m — m' ou - dt II h V2 ( î — „ ) > ce qui donne (A) X^,g(H + /,)^_L7_. i- H -h h » Quand est négligeable, cette formule se réduit à l'expression connue V2=g(Il^/i) ou V-==gH, en omettant h, que nous avons supposé très-petit. » 97- ( 744 ) chimie appliquée. — Sur l' action ciselante produite sur différents métaux par les acides. Note de MM. Trêve et Durassier, présentée par M. Berthelot. « On sait que l'action des acides sur les métaux donne lieu à diverses figures, que l'on a parfois regardées comme de nature à fournir des rensei- gnements sur la structure intérieure du métal. Nous avons eu occasion de faire diverses observations qui semblent indiquer que, dans les conditions où nous avons opéré, les figures sont en relation, non avec la structure intérieure, mais avec l'action extérieure exercée par les bulles des gaz qui se dégagent pendant la réaction des acides. mn est le niveau du bain d'eau acidulée d'acide sulfurique et d'acide azotique: » Dans le cours de nos recherches sur le magnétisme intérieur des ai- mants, nous avons été conduits à faire les expériences suivantes : » Uii aimant en fer à cheval a été plongé, par le talon, jusqu'à mi-corps, sous une inclinaison de 45 degrés environ, dans un bain d'eau acidulée par l'acide sulfurique; chaque jour, nous avons mesuré les déperditions suc- cessives de sa force coercitive, en raison de celles du poids de la partie plongée. » Le sixième jour, voulant accentuer l'attaque, nous avons introduit clans le bain une quantité presque égale d'acide aaotiqne, et, le soir, lorsque nous en avons retiré l'aimant pour en mesurer la force coercitive, nous avoua reconnu que toute la partie baignée était ciselée de la façon la plus fine et la plus curieuse. Au talon, les lignes creusées par l'action des deux ( 745 ) acides sont perpendiculaires à l'axe de figure; elles prennent la forme d'hélices en remontant les branches du métal. » Quand le fer à cheval, disposé à plat, est tout à fait immergé, toutes les lignes sont normales à l'axe de figure. Nous avons reproduit les mêmes phénomènes sur plusieurs métaux, tels que le fer doux, le zinc et le cuivre. » Les échantillons que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie sont les témoins graphiques de l'attaque des acides et de la marche des courants gazeux à la surface du métal, faciles à suivre si l'on opère dans un bocal de verre. » Si le bain ne contient pas d'acide azotique, l'attaque se fait longitudi- nalement, suivant les fibres du métal, quelle qu'en soit la position dans le bain. » CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaison de chloral et de chlorure acétique. Note de MM. J. Curie et A. Millet, présentée par M Berthelot. « Le chloral et le chlorure acétique, chauffés à ioo degrés, s'unissent. Après douze heures de chauffe, la moitié environ des deux corps s'est combinée. Le mélange n'a pas noirci, et il n'y a pas la moindre pression dans les tubes. On sépare le produit formé, par distillation fractionnée. » On obtient ainsi un liquide plus lourd que l'eau, dans laquelle il est insoluble; il se dissout dans l'alcool, l'étlier et l'acide acétique cristalli- sable. Il bout sans décomposition de 1 86 à 1 88 degrés. C'est le seul corps formé. » Le dosage du chlore a donné : Théorie pour I. II. (C1 Cl" HO) (C* H' CIO). Cl 6-2, o 62,20 62,8 » Ce corps résulte donc de l'union de 1 molécule de chloral avec 1 mo- lécule de chlorure acétique. Ces deux corps y existent, y sont simple- ment juxtaposés ; car, dans toutes ses réactions, ce composé agit comme le ferait chacun d'eux séparément. Il est isomérique avec l'acétate d'éthyle tétrachloré, liquide décomposable par la distillation. » Chauffé à 200 degrés avec de l'eau, pendant dix-huit heures, il reste inaltéré. Pourtant l'eau traitée par la potasse a donné un peu de chloro- forme, mais le produit n'avait pas sensiblement diminué. » Lorsqu'on le traite par la potasse pulvérisée, la réaction est violente ; il se forme du chlorure de potassium, de l'acétate de potasse et du chloro- ( 74G ) forme. Le corps agit là comme du chlorure acétique, mettant de plus en liberté du chloral, qui réagit à son tour sur la potasse. » Distillé sur de l'acide sulfurique, il donne du chloral. » Distillé sur de l'acétate de soude fondu, sans atteindre la fusion de l'acétate, il donne du chlorure de sodium et du chloral. » Soumis à l'action de l'hydrogène naissant, dégagé par un mélange de zinc et d'acide acétique, il perd i atomes de chlore et donne un nouveau corps insoluble dans l'eau, bouillant sans décomposition de il\d> à i48 de- grés. « L'analyse a donné : Cl. Théorie pour 1. (C;HaC10)(.C!H3CIO). 45,08 45,3 » Il est isomérique : i° avec l'acétate d'éthyle bichloré, qui bout à 125 degrés; 20 avec le bichloracétate d'éthyle, qui bout à 1 56 degrés avec décomposition. Il peut être considéré comme du chlorure acétique uni à de l'aldéhyde monochlorée, et, de même que le corps ci-dessus décrit, il agit comme chlorure acide, mettant une aldéhyde en liberté. » Par la potasse, il donne du chlorure et une substance réduisant avec une grande facilité le nitrate d'argent. Lorsqu'on le distille sur de l'acé- tate de soude fondu, sans dépasser 160 degrés, il passe avec l'excès du corps non altéré une matière soluble dans l'eau, réduisant facilement le nitrate d'argent ammoniacal. » Lorsqu'on le traite par l'eau à 100 degrés pendant quelques heures, on obtient des acides chlorhydrique et acétique, et il se dépose d'épais flocons bruns. » Lorsqu'on le traite à chaud par le zinc et l'acide acétique, il se forme de l'aldéhyde, reconnaissable à son odeur, et constatable si l'on arrête l'opération. » Ces deux corps peuvent être rapprochés de celui qui a été étudié par MM. Wurtz et Simpson, et qui résulte de l'union du chlorure acétique avec l'aldéhyde. Ce corps a été considéré comme une chloro-acétine, iso- mérique avec celle du glycol. » Ces corps résultant de l'union d'un chlorure acide avec une aldéhyde, et agissant comme chlorure acide en mettant l'aldéhyde en liberté, nous croyons qu'il est plus simple de les considérer comme contenant les com- posants intacts et simplement juxtaposés. » C 7^7 minéralogie. — Sur un suljo-antimoniure de plomb trouvé à Arn&bercj (ïFestphalie). Note de M. F. Pisani, présentée par M. Des Cloizeaux. « J'ai reçu, il y a quelque temps, plusieurs échantillons d'un minéral venant de la mine d'Arnsberg, en Westphalie, qui, par son aspect particu- lier et sa densité assez grande, m'a semblé mériter un examen particulier. Ce minéral s'y trouve accidentellement, à côté du sulfure d'antimoine qui est le minerai principal exploité dans cette mine. Il se présente en masses d'un gris d'acier, d'une structure cariée et dont les cavités sont remplies de petits cristaux tantôt brillants et tantôt ternes. I.e reste de la masse est en général homogène, sauf quelques cristaux de blende brune qui s'y trouvent, parsemés d'une manière irrégulière. Sur quelques morceaux on observe bien une structure un peu bacillaire; mais, en général, les parties non cristallines sont grenues, compactes. » Au premier abord, l'aspect des cristaux et un essai qualitatif m'avaient fait prendre ce minéral pour de la plagionile, mais un examen plus attentif des cristaux et surtout plusieurs analyses m'ont démontré que ce n'était point de la plagionite, mais une véritable héléromorphile. » Les cristaux de ce minéral étant assez petits et surtout enchevêtrés, à faces peu nettes, peu réfléchissantes et surtout fortement striées ou can- nelées, il m'a été impossible de tirer quelque conclusion bien certaine quant au système cristallin. Les cristaux ont tantôt l'aspect du mispickel avec un dôme obtus, et, plus souvent, rappellent les cristaux d'adulaire avec les faces pal du sommet fortement striées, ainsi que des stries obliques sur les faces du prisme. Il semblerait donc, d'après ce dernier caractère, que les cristaux appartiennent au système clinorhombique; mais, je le répète, le peu de netteté des faces et l'absence de mesures ne permettent pas de se prononcer là-dessus. Je me réserve d'examiner plus attentivement d'autres échantillons et de voir aussi s'il n'y aurait point quelque clivage. La cas- sure est grenue. Sa couleur, ordinairement d'un gris d'acier, est quelque- fois d'un noir de fer un peu terne par suite d'un enduit superficiel. Elle est assez fragile et prend un peu d'éclat par la raclure. Dureté = 2,5. Den- sité = 5,59 à 5,73. Comme le minéral est ordinairement carié, il faut prendre des fragments excessivement petits, si l'on veut avoir pour la densité des résultats concordants. >> Sur le charbon, il fond facilement, répand des fumées d'antimoine et donne d'abord un enduit blanc, puis un enduit jaune. Dans le matras, il ( 748 ) fond facilement et donne un sublimé blanc d'oxyde et un sublimé de sul- fure d'antimoine. L'acide azotique l'attaque en laissant un résidu blanc. Il est soluble dans l'acide chlorliydrique avec dégagement d'hydrogène sulfuré et dépôt de chlorure de plomb La lessive de potasse ne change passa cou- leur, mais en sépare à chaud du sulfure d'antimoine, précipitable en flocons orangés quand on ajoute à la liqueur un acide. » L'analyse du minéral a été faite par deux méthodes différentes. Dans l'une, on a attaqué par l'acide azotique additionné d'acide tartrique, ou bien par l'acide chlorliydrique, et l'on a séparé le plomb de l'antimoine au moyen du sulfure ammonique, Le sulfure de plomb obtenu a été tantôt transformé en sulfate, tantôt chauffé avec du soufre dans un courant d'hy- drogène. Le sulfure d'antimoine, précipité par un acide de la liqueur du sulfure ammonique, a été recueilli sur un filtre taré, puis séché à 120 degrés. On a déterminé dans un cas le soufre total du sulfure d'antimoine, et dans l'autre on a dosé l'antimoine de ce sulfure, transformé en antimo- niate d'oxyde. Par l'autre méthode, on à attaqué le minéral par le chlore, pesé le chlorure de plomb, puis contrôlé en le transformant en sulfate; dans la partie volatile on a dosé l'antimoine et le soufre. Une autre déter- mination du soufre a été faite en fondant le minéral avec un mélange de carbonate de potasse et de nitrate de potasse, puis dosant au moyen de la baryte. » J'ai fait quatre analyses, trois sur de la matière cristalline, triée avec soin et prise sur trois échantillons différents; la quatrième a été faite sur la masse compacte, mélangée d'un peu de blende, pour s'assurer si la masse du minéral avait bien la même composition que les parties cristal- lines. Voici la moyenne des trois analyses : Soufre. Rapports. Soufre. ... I9>90 0,0 00 Antimoine 3i ,20 12, 3o 12 Plomb 47, 86 7,34 7 Zinc o ,60 0,0 o 99,56 19,64 1 m » Ces nombres conduisent à la formule Pb1 vSbv. L'analyse de la masse a donné, déduction faite de 7 pour 100 de blende : plomb — 48, 1. Si l'on compare les nombres de cette analyse à ceux des sulfures d'antimoine et de plomb formant des espèces distinctes, comme la zinkénile, la jamesonite, la plagionite, la boulangérite, la ménéghinite et la géokronite, on voit que ( 749) la seule espèce dont elle se rapproche est la jamesonite. Cependant cette espèce contient seulement [\o pour ioo de plomb et 34 pour 100 d'anti- moine, d'après l'analyse de H. Rose, faite sur le minéral du Cornouailles ; elle en diffère donc notablement quant à la formule, et il n'y a que la den- sité qui soit presque la même. Le minéral appe\é federerz, et auquel M. Zin- ken et Rammelsberg ont donné ensuite le nom d'hétéromorphite, a été regardé comme une variété de jamesonite et s'est trouvé d'abord sous forme de fibres capillaires à Wolfsberg, au Hartz, puisa Bottino en Toscane. On l'a trouvé aussi à l'état massif à Wolfsberg avec une densité de 5,69. L'analyse de la variété capillaire (federerz de Wolfsberg), par H. Rose (a), et celle de la variété massive par Michels (b), ont donné : («) (*) Soufre., 19,72 19,44 Antimoine 3i ,04 3i ,62 Plomb 46 ,87 5o,o3 » Enfin Boricky a donné l'analyse suivante d'une jamesonite de Eusebi- Gang, près Przibram : S=20,ai Sb = 3o,8i Pb=r47,i7 Fe=i,35. » Cette dernière analyse est identique à celle du minéral d'Arnsberg, dont la composition se rapporte également à celles des deux hétéromor- phites de Wolfsberg. Il est doue évident que le sulfure d'antimoine et de plomb dont je viens de faire l'étude est bien une véritable hétéromorphite cristallisée, laquelle constitue probablement une espèce à part, assez diffé- rente de celle de la jamesonite. » MINÉRALOGIE. — Observations sur l'origine des roches éruptives, vitreuses et cristallines. Note de M. A.-M. Lévy, présentée par M. Des Cloizeaux. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les résultats de l'étude mi- croscopique de deux roches éruptives dont la texture présente des parti- cularités assez rares, pouvant jeter un certain jour sur la question si con- troversée de l'origine des roches vitreuses et cristallines. » Une perlite de Tokay (Hongrie) (1), taillée en plaques minces, nous a présenté des enroulements perlitiques très-réguliers, traversant et coupant (1) Nous devons cet échantillon à M. Sarrazin, ancien élève de l'École des Mines. C.R., 1876, %" Semestre, (T. LXXXI1I, N« 1G.) 98 ( 7*° ) nettement des traînées de matière pétrosiliceuse (i) orientées par la flui- ilalité. » Ce phénomène est très-rare : habituellement les fissures perlitiques n'existent pas dans les parties pétrosiliceuses : elles se cantonnent dans les portions de la roche restées vitreuses ou transformées par les actions secon- daires en calcédoine; alors les enroulements perlitiques sont tangents aux traînées et aux globules pétrosiliceux, et la situation, ainsi que le diamètre des perles, est fonction de la place occupée par la matière pétrosiliceuse. Telle est l'apparence présentée par un grand nombre de pyromérides ( Var, Vosges, Corse, etc.). » Mais il convient de remarquer que, dans les deux cas, la production de la matière pétrosiliceuse est antérieure à la consolidation définitive de la roche, puisqu'elle précède la formation des fissures perlitiques, que tous les auteurs ont considérées comme un phénomène de retrait. Plusieurs faits peuvent même donner à penser qu'une partie de la matière pétrosiliceuse s'est liquatée dans la roche encore fluide. Certaines traînées pétrosiliceuses sont en effet entraînées et disloquées par la fluidalité ; d'autres se résolvent pour ainsi dire en une série de globules également alignés par ce phéno- mène d'étirement. » L'époque de production de la matière pétrosiliceuse et toutes les cir- constances qui l'accompagnent nous paraissent avoir une grande impor- tance au point de vue de la genèse des roches cristallines acides. On peut, en effet, observer tous les passages entre les globules pétrosiliceux si fré- quents dans les rétinites et dans les pechsteins, et ceux qui caractérisent le plus grand nombre des porphyres. » Parmi ces globules, les uns présentent au microscope polarisant des croix noires orientées dans les plans principaux des Niçois croisés, et se comportent, au point de vue optique, comme si leur matière pétrosiliceuse, surtout colloïde, avait entraîné radialement et tangentiellement de petits cristaux symétriques par rapport à un axe, qui, dans l'espèce, ne peuvent être que du quartz. » D'autres porphyres sont chargés de globules pétrosiliceux, encore indécomposables aux plus forts grossissements, mais qui s'éteignent, comme les corps cristallisés, quatre fois pour une rotation totale de la plaque entre les Niçois croisés; quand ces globules ont pour centre un débris de quartz, ce qui leur arrive fréquemment, l'extinction de ce quartz se pro- duit simultanément avec celle du globule; d'où nous concluons que la (i ) Mélange intime d'éléments feldspathiques avec de la silice en excès, en partie à l'état colloïde. (7*i ) matière pétrosiliceuse, encore colloïde, n'a pas pu triompher, dans ses concrétions successives, de la force cristalline qui tendait à orienter dans une direction unique les petits cristaux de quartz encore invisibles aux plus forts grossissements. » D'autres porphyres enfin confirment les explications précédentes, en présentant au microscope des globules décomposables dans lesquels on distingue un mélange de feldspath et de quartz cristallisés, dont les rela- tions réciproques sont tout à fait en petit celles des éléments d'une pegma- tite graphique. » Un échantillon de la rhyolithe, de la Clotilde-kluft (') près Schemnitz (Hongrie), nous a présenté un bel exemple de porphyre chargé de globules à extinction, avec cette particularité que la roche englobe par places des débris d'une très-belle micro-pegmatile à assez gros éléments. Le por- phyre de la Clotilde-kluft est tertiaire, postérieur aux grùnsteins de Hon- grie, dont plusieurs variétés sont de vraies granulites. Ce même type est très-fréquent dans la série ancienne, entre le terrain houiller inférieur et le supérieur. » Plusieurs porphyres similaires du Morvan nous ont également pré- senté des débris de micro-pegmatite englobés dans leur pâte. Il n'est pas douteux que ces débris anguleux, quelquefois usés sur leurs bords, ne se soient formés antérieurement à la consolidation du magma qui les englobe: la matière pétrosiliceuse forme en effet autour d'eux de véritables cou- ronnes, en forme de houppes divergentes qui s'éteignent avec les cristaux allongés du quartz de la micro-pegmatite. Cette micro-pegmatite a-t-elle été arrachée à une roche préalablement existante, ou s'est-elle formée à la façon des cristaux en débris, de grande dimension, de quartz, de feldspath, de mica, etc., qui doivent s'être consolidés dans la roche à l'état encore fluide, bien avant son épanchement? Le volume même des débris de micro- pegmatite contenus dans le porphyre de la Clotilde-kluft, volume très-supé- rieur à celui des cristaux en débris voisins, nous induit à supposer que, dans l'espèce, la première explication est la plus satisfaisante. » Les exemples précédents nous paraissent suffisants pour infirmer l'o- pinion des auteurs, qui admettent, avec M. Stanislas Meunier, que les roches cristallines dérivent des roches vitreuses par voie de dévilrification (2). Les (1) Mémoire sur les roches éruptives de Schemnitz, par MM. Zeilleb. et Henry. [Annales des Mines, t. III, 1873.) (2) Comptes rendus, 18 septembre 1876, p. 619. 98.. ( 75s ) expériences de fusion par voie ignée, sur lesquelles M. Stanislas Meunier a appuyé cette conclusion, ne nous paraissent pas se rapprocher des condi- tions dans lesquelles la nature a produit habituellement les roches cristal- lines; elles ressemblent au contraire à celles que plusieurs industries réa- lisent, en fondant à haute température des silicates à bases multiples; on sait en effet, depuis les travaux de Vogelsang (i), que certains verres à vitres et certains laitiers présentent des indices de cristallisation au micro- scope polarisant; il peut même s'y développer des silicates parfaitement cristallisés et notamment du pyroxène. » Quant aux roches cristallines naturelles, la plupart d'entre elles doivent leur texture intime à des phénomènes promorphiques, c'est-à-dire antérieurs à leur consolidation ; non pas que les actions secondaires n'aient aussi leur importance; on doit leur rapporter un grand nombre de produits sili- ceux et stéatiteux, souvent injectés dans les fissures perlitiques; mais ces actions secondaires masquent rarement d'une façon complète la texture primitive d'une roche. Nous pensons que les roches éruptives ont amené en puissance avec elles les agents auxquels elles doivent leur texture, et que ces agents étaient volatils : seulement ils n'ont pas eu à produire de phénomènes de dévitrification; car les observations microscopiques mon- trent que la matière pétrosiliceuse et toutes les textures qui en dérivent se sont produites au sein de roches non pas vitreuses, mais simplement à un état fluide plus ou moins homogène. » MÉTÉOROLOGIE. — De l'influence comparée des bois feuillus et des bois résineux sur la température et sur l'état ozonométrique de l'air. Conséquences au point de vue du climat. Note de M. L. Fautrat. (Extrait.) « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie les déterminations thermométriques faites dans la forêt d'Halatle, affirmant, une fois de plus, l'influence des massifs de bois feuillus sur la température de l'air. Une série d'observations vient d'être faite, dans les mêmes conditions, dans le massif de pins sylvestres d'Ermenonville : les résultats obtenus, comparés aux données recueillies, pendant le même temps, dans les bois feuillus, permettent de se rendre compte des effets que produisent, sur la tempéra- ture, ces diverses essences à l'état de massif. Ces résultats sont indiqués dans le tableau ci-après : i Philosophie der Géologie, Bonn, 1067. (753 Températures à im,4o dix sol. MOIS d'obserïation. BOIS FEUILLUS. BOIS RÉSINEUX. Moyenne (tes mininia Moyenne des iiia\i[iui Denii-somme des min el liox. Diffé- rence. Moyenne des mininia Moyenne des niaxiuia Demi-somme des min. cl mal. Diffé- rence. sous bois. hors bois. sous bois. bors bois. sous bois. bors bois. sons bols. hors bois. sous bois. hors bois. sous bois. hors bois. Juin 1 8 7 5 . . Juillet. . . . Septembre. Octobre. . . Novembre. Décembre. Janv. 187C. Février. . . . Avril Mai Juillet. .. . 0 9,80 10,80 12,00 10,00 3,00 2,20 -1,60 -4,4o -0,60 0,90 2,90 3,4o 9.7° 12,20 u, 80 0 9.7° 11,00 12,20 10,70 4,7° 2-,5o -i,3o -3,8o -0,10 1,60 2,90 3,4o 9,3o 1 i,5o 11,10 0 19,80 19,80 21,60 20,60 12,20 8,4o 4,5o 2,60 7,3o u ,00 16,00 16,80 21,00 25,00 2 1,7° 0 21 ,80 22,00 2.'|,4o 22, 50 i3,4o 8,3o 4,5o 2,60 7,10 10,20 i5 ,5o 16,80 22,20 26, 3o 26, 10 0 l4,8o i5,3o 16,80 i5,3o 7,60 5,3o i,4o -1,80 3-,3o 5,90 9,'l° 10, 10 i5,3o 18,60 18,10 0 l5,70 16,70 18, 3o 16,60 9,00 5,4o 1,60 -1,20 3,5o 5,90 9,20 10, 10 15,70 18,90 18,60 0 -0,90 -i,4o -i,5o -i,3o -1,40 -0,10 -0,20 -0,60 -0,20 0,20 -o,4o -o,3o -0,40 0 9,60 9.7° 11, 3o 8,00 4,20 2,90 -i,3o -4,20 -0,40 2, 10 2,4° 2,4° 8,20 II, 10 9.9° 0 9.9° 10,60 11,70 8,00 4,4o 2,90 -1 ,3o -4,-0 o,3o 2,80 3,oo 2,80 8,60 10,80 10, 40 0 22, 3û 21,60 23,6o 21 ,60 l3,00 8,5o 4 1 io 2,90 7,00 10, 3o i5,5o 16,80 21,90 2 6 , 00 20,40 0 23,20 24,10 2Ô,3o 24 , 00 14,60 9>'° 4,7° 3,6o 7>9° 11, 3o 17, 10 18, 5o 23,4o 28,00 27,30 0 10,90 i5,6o 17.40 i4,8o 8,60 0,70 i,4o -0,60 3,3o 6,20 8,90 9,60 i5,oo 18, 5o 17,60 0 16, 5o 17,30 19,00 16,00 g,5o 6,00 1,70 -0,25 4,10 7,00 10,00 10,60 16,00 19,50 18,80 0 -0,60 -1,70 -1,60 -1,20 -0,90 -o,3o -o,3o -o,35 -0,80 -0,80 -1 , 10 -1,00 -1 ,00 -1,00 -1,20 » De l'ensemble de ces observations, il ressort que les bois à l'état de massif, qu'ils soient feuillus ou résineux, ont un pouvoir réfrigérant. Leur action est mieux accusée chez les résineux. Ainsi, en juin, juillet, août 1875 et 1876, les pins ont abaissé la température moyenne de i°,70, i°,6o, 1 degré, i°,2, tandis que l'écart, sous les bois feuillus et hors bois, n'a été que de i°,4, i°, 5, o°,4- » Températures à 14 mètres du sol. Bois feuillus. — Du jour où les feuilles deviennent inertes, jusqu'au moment où, pourvues de chloro- phylle, elles décomposent l'acide carbonique, la température est plus élevée au-dessus du massif qu'en dehors. Pendant les mois de juin, juillet, août, septembre, alors que la radiation solaire sur la surface fo- liacée devrait produire les mêmes effets avec plus d'intensité, la tempéra- ture est généralement la même, ou plus basse qu'en terrain découvert, à la même altitude. » Les phénomènes d'assimilation et de transpiration qu'accomplissent les feuilles se manifestent par un abaissement de température. Nous don- nons, ainsi qu'il suit, un exemple de ces variations, constatées, chaque année, pendant la période de végétation. ( 754 ) Températures maxima a i4 mètres du sol. [Bois feuillus.) Juin 187/j. Juillet 1875. Septembre 1876. Au-dessus En dehors, Au-dessus En dehors, Au-dessus En dehors, Jours du à 3oom du h 300111 du à ioom d'observation. massif. de la forêt. massif. de la forêt. massif. de la forêt. 0000 00 1... . 28 29 22,7 22,8 19,6 19,7 2 28 28 19,9 20,9 18,4 18,7 3 25 25 18,7 ï8-9 19,5 '9i5 4 26 26 !9>4 19,5 23,5 23,8 5 28,5 29, 5 18,4 18,7 24,1 24 ,2 6 27 27,5 2.5,2 25,2 24,1 24,2 7 25 25,5 25,9 26,8 24 ,2 24,1 8 2g 29 24,4 34>6 16,8 17,1 9 3o 3o 16,9 '7>o i5,3 i5,4 10 27,5 27,5 >9>" T9>8 16,0 16,1 11 2S 25,5 >9*8 20,0 15.9 16,1 12 18,5 19 18,2 18,2 i5,4 i5,5 13.. .. 17 19 20,3 20,6 i5,o i5,o 14...... 17 17 2i,5 21,6 !5,9 1 5 ,4 15 21 21 21,7 21,2 18,4 18,4 16 i5,5 16 22,9 23,i '4'9 i5,i 17 21 21 24,0 23,9 18,0 18,0 18 25,5 25,5 24,2 24,3 i8,5 i8,5 19 a5 25 25,8 25,8 20, 5 20,4 20 21 25 21,4 21 ,o 19,7 19, 8 21 23 24 21,7 21,5 21,5 21,6 22 24 24,5 20,3 20 ,o 22,1 22,1 23 26 26 19,7 19,5 22,5 22,6 24 22,5 23 21,2 21,2 20,5 20, fi 25 20,5 20 19,7 19 ,6 18,8 19,0 2G 22 22 21,0 21,3 20,5 20,8 27 22 21 23,5 23,6 20,4 20,5 28 22 22,5 24,g 24,8 20,2 20,2 29 21 20 25,9 25,8 20,0 20,2 30 25 24,5 26,4 26,3 16,0 16,1 » Températures à 14 mètres du sol. Bois résineux. — Les déterminations thermométriques, faites aux stations d'Ermenonville, et résumées dans le tableau ci-après, montrent nettement qu'en toute saison, au-dessus des pins, les températures maxima sont constamment plus élevées qu'en dehors, à la même altitude, et les températures minima plus basses. Les phénomènes d'assimilation et de transpiration produisant, chez les feuillus, \in abaissement de température, se trouvent masqués, chez les pins, par d'autres phénomènes qui sont producteurs de chaleur. ( 755) Températures à i4 mètres du sol. Moyenne des minima ( Bois résineux. ) Moyenne des raaxima Mois d'observations. Juin 1875 . . . Juillet Août Septembre. . . Octobre Novembre . . . Décembre . . Janvier 1876. Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août au-dessus du massif. o 10, 40 10, 40 1 1 ,80 10,00 4,7° 3,00 — 3,3o —4,oo 0,60 2,60 3,4o 3,4° 9,00 ii, 4o 10,70 en dehors. o I I ,00 H,4° I2,4o 10, 5o 5,4o 3,oo ~ 3,3o —3,70 0,90 3, 00 3,90 3,6o 9,3o 11,70 1 1 ,3o Dif- férence, o — 0,60 — I ,00 — 0,60 — o,5o — 0,70 — o,3o — o,3o — 0,40 — o,5o — 0,20 — o,3o — o,3o — 0,60 au-dessus du massif. o 22,60 22 ,80 24,90 22,90 i4- 3o 8,90 4,6o 4,io 7,80 1 1 ,20 16, 3o 17,60 22,70 26,90 26,40 en dehors. o 22,00 22,4o 24,60 22,70 i3,6o 8,70 4,6o 3,70 7,60 10,90 i5,'8o 17,00 22, 40 26,60 25, go Dif- férence. O ,60 o,4° o,3o 0,20 0,70 o,4o 0,20 o,3o o,5o 0,60 o,3o o,3o o,5o » Les observations ozonométriques, faites aux stations d'Halatte et d'Ermenonville, du Ier juin 1875 au 3o juillet 1876, ont donné les ré- sultats suivants : Teinte moyenne du papier correspondant à l'échelle graduée. Bois feuillus. Bois résineux. Sous bois 8,2 7,7 Hors bois 8,8 8,0 Au-dessus du massif 8,8 8,4 En dehors 8,8 8,4 » Ces chiffres paraissent indiquer que, sous bois, et principalement sous les bois résineux, il y a moins d'ozone qu'en terrain découvert, que l'atmosphère en renferme plus à 14 mètres du sol qu'à la surface. » Ces observations diverses mettent en lumière le pouvoir modérateur des bois. A cette action, si l'on ajoute les effets résultant d'un meilleur état hygrométrique, on peut affirmer que les forêts, et principalement les bois résineux, contribuent à tempérer l'ardeur du climat. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. ( 756 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus pans la séance du 16 octobre 1876. Description des machines et procédés, pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844> publiée par les ordres de M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce; t. VI, VII, IX (nou- velle série). Paris, Impr. nationale, 1876; 3 vol. in-4°. Catalogue des brevets d'invention; nos 5, 6. Paris, impr. veuve Bouchard- Huzard, 1876; 4 liv. in-8°. Société française pour l'avancement des Sciences, 5e session, tenue à Clermont (Puy-de-Dôme). Séance d'inauguration le 18 août 1876. Discours prononcé par M. Dumas. Paris, impr. Bouchard-Huzard, 1876; br. in-4°. Fonderie de Larnaud (Jura); par G. de Mortillet. Lyon, impr. Pitrat, 1876; in-4°. Les merveilles de l'industrie; par L. Figuier; 3oe série. Paris, Furne, Jouvetet Cie, 1876; in-8°. Cinématique. Principes fondamentaux d'une théorie générale des machines; par F. Reuleaux, traduit de l'allemand par A. Debize ; fascicule I, avec atlas. Paris, F. Savy, 1877; in-8°. Dictionnaire étymologique des mots français d'origine orientale (arabe, persan, turc, hébreu, malais^; par h. Marcel Devic. Paris, Impr. nationale, 1876; in-8°. Manipulation de physique. Cours de travaux pratiques professé à l'Ecole su- périeure de Pharmacie de Paris; par Henri Buignet. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1876; in-8° relié. (A suivre.) ERRATA. (Séance du 9 octobre 1876.) Page 706, ligne 4 en descendant, au lieu de la droite, lisez A droites. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 23 OCTOBRE 1870. PRESIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Géométrie. — Théorèmes relatifs à des systèmes de trois segments formant une longueur constante; par M. Ciiasles. « En traitant les questions relatives à des coupfes de segments faisant une longueur constante (*) , j'ai donné les différentes démonstrations aux- quelles se prête, dans chaque question, le Principe de correspondance. Les questions sont plus nombreuses pour le cas de trois segments, parce qu'on peut varier de bien des manières le troisième segment qu'on ajoute aux deux de chaque question primitive; et, en outre, les démonstrations dif- férentes de chaque question sont plus nombreuses aussi que dans le cas de deux segments, parce que, pour former les deux nombres dont la somme donne la solution cherchée, on associe deux des trois conditions, ce qui procure parfois trois manières de procéder, au lieu d'une seule, dans chaque mode de démonstration. Le nombre des conditions d'une question accroît donc considérablement, par deux raisons différentes, le nombre (*) Comptes rendus, t. LXXXIII, séances des 21 et 28 août et 4 septembre 187G. C. R., 1S76, 2e Semestre. (T. LXXXIII, N» 17.) 99 ( 758 ) de solutions auxquelles se prête le Principe de correspondance dans la question. » Cette extrême fécondité de cette méthode et son intimité avec les deux éléments principaux d'une courbe générale, l'ordre et la classe, d'où doivent dériver presque toutes les propriétés de la courbe, paraîtront peut- être réaliser les prévisions ou du moins les paroles d'Archimède sur le ca- ractère et l'avenir de la Géométrie : « Combien y a-t-il de théorèmes de » Géométrie qui paraissent d'abord ne présenter aucun moyen d'être » connus, et qui, dans la suite, deviennent évidents (*)! » » I. Le lieu d'un point x d'où, l'on mène à trois courbes U"', U"'", U""' trois tangentes xd, xO' , xO" faisant une longueur constante (xS + xS'-f- xO"— 1) est une courbe d'ordre 2(m'n"n"'-t- m" n'n'" -H m"n'n"-i- 2n'n"n'"). x, n'n" (an" -f- 2TÏ") u u, n'"2{nïn"+m"n'+ n'n") [V] (**) x m n n m n n 2n 'ri'ii » II. Le lieu d'unpointx d'oit l'on mène à trois courbes U"', U"", U"'" trois tangentes xô, xô', xO", dont la troisième rencontre une courbe Vm en un pointa tel, que le segment xa fasse avec les deux premières une longueur constante (x 0 -+- x 6' -h xa = >.), est une courbe d'ordre 2 mu'" (m' n" + m"n' + 3 n'n"). x, n'n"[\mn'" u, n'"m2{m'n" » Autrement : m"ri+rin") [V] u X 2 mn m n m ii Zrin"). x, n'2mn'"(m"+ 3rc") [VI'] u u, n n m 2 m ara') a mh'" (m'n"+ ni' ri + t\rin"). » Il y a 2inn" n'n" solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. Il reste inui"(irin" -t- m"n'-+- 3n'n"). Donc, etc. 0", 7i'n"2mn'" 0\ 0\ , m 2 (ni n" + m" ri + 2 ri n" ) ri" [ I j 0" 2 mn m n m n 3rin"). » III. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à trois courbes U" , U , U"" trois tangentes xO, x0\ xO", dont la troisième rem (mire une courbe U,„ en un point a tel, que le segment :\6" fasse avec les deux premières une longueur cotl» (*) Œuvres d'Archimède, Pn'-face des spirales. {**) J'indique par un accent prime les théorèmes relatifs à des couples de segments. ( 759) stante (x9 4- \6' 4- aô" == X), est une courbe d'ordre 2in [n'"(m'n"4- m"n'4- an'n") 4- m'" n'n"] x, n' n" {2m'" -\- 2ri")m a u, ri" m 2 (m'n" -h m" ri -h n'n") [I'] x 6", mi(m'n"-+-m"ri-hrin")n":[l'] &\ 6\, n'n" {2m'" -h 2 ri") m 6" 2 m [n'"(m'n" -+- iri'ri 4- 2 w'/i") + m'"«'rç"J. 2 m [n'"(m'n" +■ iri'ri 4- 2 n'a") 4- /»"'«'«"]. » IV. D'un point x on mène à trois courbes U"', U"", U"'" irois tangentes x6, x6', xô", ef du pomî de contact Q" de la troisième, une tangente 6"ô'" à une courbe U"IV : si celte tangente et les deux premières font une longueur constante (xô 4- x6' 4- 6"d'" = X), le lieu du point x est une courbe d'ordre 2 nIV[n'(m"n'" 4- m'"n" -f- n"n'") 4- m'n"n'"] 4- 2m"n'n"n". x, n' 2 [if {m"ri" 4- m'n" 4- n"ri") 4- inlv/i"m'"] [III] u u, n"ri"ri»(iiri + 2ri) x %\TF [rï{m"ri" 4- m'" n" 4- 2n"rï") 4- m'ri'n'"] 4- m"n'n"ri" \. » Il y a 2n'n"n'"n" solutions étrangères dues au point x de L situé à l'infini. Il reste iri"[ri(m"ri' + m"n" 4- 11" n'") 4- m'rï'ri'"] 4- 2 m™ n'n"rï". » Autrement : x, n'n" (2m1" -h 2riv)ni" u u, n'"n" 2 (m' n" 4- m"n' + n'n") [Y] x 6", n'«"(2ffl"+2(i>" 6\, 6\ , nlv 2 (m'n" + m" n' 4- ri ri") ri" [Y] 0", )• V. Le lieu d'un point x d'où ion mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes xQ, x6' faisant, avec la droite 66', qui joint leurs points de con- tact, une longueur constante (x6 4- x6' 4- 66' = X), est une courbe d'ordre 2 (m'n" 4- m"n' 4- n'n"). x, ri 2 (m" 4- n") [II] u n, n" 2(iri -\- ri) [II'] x Donc, etc. . Donc, etc. 2(m'n" 4- m" ri 4- 2n'n"). » Il y a an'n" solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. Il n il" 6, n" 2 m' 6, 6,, 2 (m' n" 4- m"n' 4- n'n" ) [ III ] 6 2(2 m'n' 4- iri'ri 4- n'n"). » Il y a 2m' ri' solutions étrangères dues aux points 6 situés à l'infini. Il reste 2(111' n" 4- m" ri H- n'n"). 99- • ( 7&> ) » VI. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes xG, xG' , dont la seconde rencontre une courbe U,„, en un point a tel, que le set/ment xa et les deux tangentes fassent une longueur constante (xG -!- xG' -r- xa= X), est une courbe d'ordre 2in(m'n" + m"n' -+- 3n'n"). x, n'2m(m"+ï«")[«](*) « «, n" m (2 nï ■+- iri) x 2111(111' n" ■+■ m" ri -+- 3riii"), zmim'n" + m"ri + 3n'«") a, /r « 2 //1 (/. a, i(m'n" -\- m"iï -r 2ii'n")in [1] « » VII. S/, f/ans /e théorème précédent, c'est le segment &G' qui fait avec tes deux tangentes une longueur constante (xG -+- xG' -+■ nQ' = X), le lieu du point x est une courbe d'ordre im (m' n" -f- tn"n' + 211' n"). x, n' 2111(111" -f- 2/1") [fi] u u, n" 111(2111' -+- in') x 2111(111' 11" -h m"ri-\-'5/i'n") » Il y a 2inn'n" solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. Il reste 2111(111' n" -+- m" ri '•+ in'n"). a, n n 2111 a x, 2(111' n" -i- m" ri i rin") [IV] a 2in(m'n" + m"n'-+- 2«'h") » VIII. Z,e lieu d'un point x, (/'où l'on mène à deux courbes U"', U"' deux tangentes xô, x G' faisant, avec une tangente G'G", menée du point de contact de la seconde à une courbe U'1'", une longueur constante (xG -+■ xG' -h G'G" = X), est une courbe de l'ordre 1 [n'(m"m'" -f- m"n" -+- n"n'") -f- m'n"n'"]. x, n' 2(111" m'" h m" ri" +11" ri") [IV] u 2[ri (m" iri" + m"ri" '+ zri'ri") u, ri'ri'\2iri -\ 211') x -+- m'ri'ri"]. » Il y a 2 riri'ri" solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. Il reste 2[ii'(m"ni" -\- m" ri" ■+■ n!' ri") -\- m' ri' ri"]. G', ri (2 iii'"-+ in'") 0\ i[ii\m"nï" + 2in"ri" -\-n"ri") G\, 11" 2(111' n"-\- m" ri -+■ ri 11") [V] G, -hm'ri'n'"]. » Il y a 2m" n'rf solutions étrangères dues aux m" points de U"" situés à l'infini. Donc, etc. » IX. D'un point x un mène deux tangentes \G, xG' à deux courbes U", (*) Ce théorème a et un suivant |3 se trouveront plus loin. ( ?6> ) U"", et du point de contact de la seconde une tangente fi' fi" à une courbe U"'"; puis, d'un point a où cette tangente rencontre une courbe U,„, on mène une tangente a fi'" à une cornue U"'" : si cette tangente fait avec les deux premières n.6, x fi' une longueur constante (xfi 4- xfi' 4- afi'" = X), le lieu du point x est une courbe d'ordre 2uin" [ nIV (m'n" 4- am"n' 4- n'n") 4- mlvm"n']. x, 7Ï2mrï"{m"mlv 4- 2 m"n,v 4- »"m1t) [XII'] « ?*, «" «"m «IV ( 2 w»' H- 2 «') X a-Jïw»"[ïP(m.'iif + am"ra'4-a«'ra")4- i»wi*"#ï']. » Il y a zmrfrin" solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. Il reste 2 mri" [riy{m'?i" •+- i m" ri H- rc'«") 4- m,v m"«' ] • fi', ri {iiri* -+- 2ri") mri" m" fi', 6',, nBmn"2(mV+m"B'+H' «")[!'] 6' Donc, etc. » X. D'un poiîïf x on mène à trois courbes U", U"', U"" //ois tangentes x fi, xfi', xfi", ef du point de contact 6" de la troisième, une tangente fi" fi'" à une courbe U",v : cette troisième tangente et les deux premières doivent faire une lon- gueur constante (xfi 4- xfi' 4- fi"fi'" = X); le lieu du point x est une courbe d'ordre an'[q (m" m" 4- m'"n" + n"n") 4- ran"n'"] 4- 2in'nn"n'". jc, nn'(2m'"-h 2ri")m" u I u, n"n'"z(mn' 4- m'n-\- nn') [Y] x \ 2 ri [n [m" ri" 4- m"' n" -;- n"ri")-\- m n" ri"] 4- 2iri mn" ri". » Autrement : X, 112 [ri" m" ri '4- m'n" -h n'n") m!" m" ri [III'] « «, x 2rt[rt",(/ra"n'4- /n'n" 4- 2 n'n") 4- /7ï'"m"n(] -I- -2111/1' n" ri". » XI. /)'un poini x o/j mène «rois tangentes \0, xfi', xfi" « «rois courbes U"',U"", U"'", e< du point de contact fi" t/e /« troisième, une tangente fi"fi'" d'une courbe U"' v, sur laquelle une courbe XJ,nfait un segment fi" a : si ce segment et les deux tangentes x fi, x 9' font une longueur constante (x fi 4- x fi' 4- fi" a = X), le lieu du point % est une courbe d'ordre amiiIV[m'"(ni'n" 4- in"n' 4- n'n") 4- 2 m" n'n"]. 2 inriv[ni" [m! n"+m"n'-\- n'n") 4- 2111" n'n"]. x, rin"limm'"riv (*) /«"n'4- n'n") [I'J r ') Comptes rendus, i. LXXX, séance du b février 187a. ( 7^ ) » Autrement x, ri a mn" ( m" ri" ■+■ 2 iri'n" -+- ri' ri") u 11 , n" ri" ri" ( 2 m' + 2 »' ) x 2 /?2«' v [ni" m' n" -+- m" ri -+- 2 n" ri) -h 2111" ri ri']. Il y a 2 mn" ri'ri'ri solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. Il reste, etc. » XII. La construction étant la même que dans le théorème précédent, si c'est le segment a 5'", au lieu de aQ", qui doit faire une longueur constante avec les deux xO, xQ', le lieu du point x est une courbe de l'ordre a m jnIV[n'"(m'n"+ m"n' + n'n") -+- m'"n'n"] + mivm'"n'n"j. Donc, etc. x, ri n" ( 2 m" + 2 riv) mm'" u u, ri"rivm2(m'ri'-hm"ri-hrin")[l'] x » Autrement : x , ri 2 m [nlv ( m" 11 '" -+- 11 u , n" ri" nlv m ( 2 /«'-+- 2 ri ri"n") i"'m"] u x o.m \ riv [ ri" ( m" ri + m ri' ■+■ 2 ri n" ) + m" ri ri' ] + m" m" n" ri j . Il y a 2 mn" ri" n" ri solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. Donc, etc. » (a) La tangente en chaque point 9 d'une courbe U"' rencontre une courbe U,„ en des points a ; si l'on prend sur celte tangente un point x dont les dislances à un de ces points et au point de contact de la tangente fassent une longueur constante (xô -h xa = ).), le lieu du point x est une courbe de l'ordre 2 m(m'-t- 2 n'). 2 m m 3 ri). X, 71 1112 u u, 2in(m'-h 2»') [IX'] x » Il y a 2mri solutions étrangères dues au point n, situé à l'infini. Il reste 2m[tri -+- 2ti'). Donc, etc. » (/3) La tangente en chaque point 0 d'une courbe U"' rencontre une courbe U,„ en des points a; si l'on prend sur celle tangente un point x. tel, que les distances de ce point et du point a au point de contact de ta tangente fassent une somme conslanle (x04-a0=X), le lieu de ce point est une courbe de l'ordre 2m(ni'+2ii'). x, n m 2 u u, 2(111' -h ri) m [l'\ x 2m(iri -+- 2ri). » ( 763 ) MÉTÉOROLOGIE. — Remarques à l'occasion d'une critique de M. le Dr Boue sur la théorie des trombes; par M. Faye. « On lit dans le Butlétin'XlS., 1876, de l'Académie impériale des Sciences deVienne : ■ Dans la séance du ao juillet dernier, M. Boue a rappelé qu'il a vu des trombes d'eau en i8i3 et 1 8 1 4 sur l'Atlantique, près des Hébrides, en i832 en Carinthie, entre Villach et Klagenfurt, et enfin de petites trombes du même genre sur la mer de Janina. Les deux premières descendaient évidemment des nuages; mais les trombes albanaises, formées par un ciel serein et une chaleur pesante, sans qu'il y eût un seul nuage au ciel, s'élevaient au contraire en tournoyant de bas en haut. Ce? derniers faits lui paraissent contraires aux vues émises si souvent et avec tant d'insistance par M. Faye, qui a cru devoir étendre sa théorie des tourbillons solaires à tous les genres de tourbillons terrestres. M. Faye a même dit ex- pressément que la théorie des trombes ascendantes d'aspiration est en contradiction com- plète avec les faits les plus décisifs, ou, pour mieux dire, qu'elle a le privilège singulier de ne pas représenter un seul fait. » Les trois trombes épirotes étaient bien plus petites que les trombes marines ordinaires; elles n'avaient que 70 ou 80 pieds de hauteur, mais elles n'en étaient que plus faciles à observer. Le fait du mouvement gyratoire qui y faisait monter l'eau jusqu'au moment où, après la formation de l'entonnoir, celte eau est subitement retombée dans la mer, s'y ac- cusait de la manière la plus frappante. Faut-il croire cjue des phénomènes auxquels nous donnons le même nom générique appartiennent cependant à des modes de formation dif- férents ? » En tout cas, M. Boue conteste à M. Faye le droit d'étendre sa théorie des cyclones solaires à tous les genres de trombes marines indistinctement; car, s'il y a beaucoup de trombes qui se propagent de haut en bas, en revanche il y en a d'autres, plus rares il est vrai, qui s'élèvent de bas en haut sans atteindre la région des nuages. •> » Le témoignage de M. Boue, sur les trombes qu'il a vues descendre des nuages, est très-précieux pour moi, car ce phénomène est absolument in- compatible avec la théorie météorologique de l'aspiration. Quant aux pe- tites trombes que l'illustre géologue a vues en i838 sur la mer de Janina, je ne crois pas devoir les rapporter à un autre type mécanique que les premières. Qu'il me permette de lui soumettre à ce sujet les remarques suivantes. » Il est mécaniquement impossible qu'un vide local, venant à se pro- duire dans les couches inférieures de l'atmosphère et vers lequel l'air am- biant se précipiterait de tous côtés, engendre autre chose que des mouve- ments tumultueux; la formation d'un tourbillon à axe vertical, à rotation rapide, régulière et persistante, ayant en outre pour résultat merveilleux de perpétuer ledit vide malgré l'afflux incessant de l'air, et de pomper ainsi ( 7^4 ) l'eau de la mer, ne saurait être admise. A supposer néanmoins qu'un tel tourbillon prît ainsi naissance, l'aspiration qu'il exercerait sur la mer, d'après un ancien préjugé, ne serait pas capable d'élever l'eau à 70 ou 80 pieds, puisque la pompe la plus puissante, agissant par l'intermédiaire d'un tuyau rigide, ne lui ferait pas dépasser une élévation de 32 pieds. » Je suis plutôt disposé à croire que, si M. Boue a vu l'eau delà mer monter en tournoyant dans ces petites trombes, c'est par suite de la même illusion qui a porté tant de marins et de voyageurs à croire et à affirmer, avec la plus étonnante confiance, quelque chose de bien plus fort, à savoir que les trombes aspirent l'eau de la mer ou les sables' des déserts jusqu'aux nues. En général la gyration, au pied d'une trombe en apparence bien inno- cente tant qu'elle n'a pas touché le sol, mais en réalité capable de briser en un clin d'ceil des centaines d'arbres d'un mètre de diamètre, est. bien trop rapide pour être perçue. On n'aperçoit guère que ce qui se passe autour de son pied, c'est-à-dire dans le brouillard de poussière ou de gouttelettes d'eau qu'elle soulève, suivant qu'elle se meut sur terre ou sur mer. En attei- gnant la surface de la mer, la trombe commence aussitôt à l'affouiller vio- lemment; elle fait jaillir l'eau tout autour d'elle sous forme de gouttelettes ou d'embrun. Cette poussière d'eau, enlevée jusqu'à une faible hauteur par l'air qui s'échappe du pied de la trombe en remontant avec quelque reste de gyration, passe obliquement devant la trombe, se projette optiquement et se détache sur elle, et doit produire l'impression d'un mouvement tour- noyant assez lent pour être saisi. Le spectateur attribue ce mouvement à la trombe elle-même; il croit y voir quelque chose monter, en tour- noyant comme un tourne-broche (1): or, se dit-il, qu'est-ce qui peut mon- ter là, si ce n'est de l'eau? L'illusion subsistera même pour le spectateur prévenu (2). Pour un spectateur qui n'aura aucune idée de cet étonnant phénomène, elle se transformera en une conviction absolue; et si, de plus, ce dernier est dépourvu de notions de Physique, il n'hésitera pas à raconter qu'il a vu la trombe pomper l'eau de la mer jusqu'aux nues, suf- fi) La comparaison n'est pas de moi, mais du capitaine Cook. Si l'eau de la mer que le spectateur croit avoir vue monter dans le tourbillon lui paraît retomber lorsque celui-ci cesse d'agir sur la mer et se dissipe, c'est qu'à ce moment l'embrun cesse lui-même de se pro- duire et retombe aussitôt sur place dans la mer. (2) M. Vinot me fait remarquer qu'en voyant tourner un tire -bouchon de gauche a droite, la pointe appuyée sur une table, on jurerait que le tire-bouchon sort de la table; par conséquent, toutes 1rs fois qu'un spectateur qui n'a pas réfléchi dit qu'il a vu un mou- vement gyratoire descendant, c'est qu'en réalité ce mouvement était ascendant. ( 7^ ) tout parce qu'il l'a entendu dire déjà. C'est ce que les marins, les voya- geurs et les météorologistes ont cru, dit et répété jusque dans ces derniers temps, jusqu'au moment où j'ai fait voir que les trombes étaient, non pas ascendantes, mais descendantes tout comme les tourbillons de nos cours d'eau, qui exécutent, sur le lit de nos fleuves, un travail d'affouillement bien connu des ingénieurs. » Quant à la contradiction dont M. le Dl Boue paraît se préoccuper entre les trombes qu'il a vues descendre des nuages jusqu'à la mer et celles qu'il a vues pomper l'eau de la mer et l'élever quelque peu dans l'atmo- sphère, elle s'explique aisément. La descente d'une trombe ne donne lieu à aucune illusion : c'est un fait très-réel et facile à saisir à toute distance; mais si M. le D1' Boue avait été assez près pour voir ce qui s'est passé au moment où les grandes trombes de 181/4 atteignaient la surface de l'eau, il les aurait vues travailler cette surface tout aussi bien que les petites trombes de i838; l'eau de la mer lui aurait paru s'élever à l'intérieur de ces trombes en vertu de l'illusion dont je viens d'indiquer la cause, tout aussi bien que dans ces petits tourbillons. » M. Boue a vu, il est vrai, ces petites trombes se former par en bas et s'é- lever en même temps que l'eau qu'elles pompaient jusqu'à une hauteur de 70 et 80 pieds. Mais cette impression visuelle n'a rien d'extraordinaire; elle a été souvent éprouvée à l'occasion de grandes trombes descendant des nuages. Il arrive, en effet, qu'à ce tuyau pendant verticalement des nues répond quelquefois un petit bout de tuyau qui semble s'élever de la mer en même temps et aller rejoindre le premier. Tout cela a été expliqué de la manière la plus claire, en dehors de l'électricité à laquelle Peltier attribuait ce détail. Ici les choses ont dû se passer encore plus simple- ment : un tourbillon peut très-bien être transparent; il en est ainsi lors- que l'air descendant qui le forme n'est pas chargé d'eau vésiculaire et c'était précisément le cas des trombes de 1 838 ; alors il ne devient visible, comme les tourbillons minuscules de nos routes ou les trombes de sable des déserts d'Afrique, du Mexique ou des Indes, que parce qu'il s'empare en marchant de la poussière d'eau ou de sable qu'il soulève lui-même autour de lui. ■a En résumé, je pense que les très-intéressants tourbillons queM. Boue a vus en 1 838 rentrent dans la catégorie des trombes, tornados ou cyclones ordinaires, du moins au point de vue de leur mécanisme. Quant à la théo- rie météorologique de l'aspiration, elle me paraît encore, comme au 1110- ' .H., 187G, -i' Semeur*. (T. LXXX1II, N» 17.) I OO ( 7^6) ment où j'écrivais la phrase citée par M. Boue, phrase qui lui aura paru trop hardie, incapable de représenter ou d'expliquer un seul fait. Je maintiens que dans tous les phénomènes cycloniques, ouragans, typhons, trombes et tornados, l'air est animé d'un mouvement gyratoire descen- dant, ce qui tend à constituer la Météorologie sur une base toute nou- velle, ainsi que je l'ai montré dans mes études sur les ouragans, les trombes, les orages et la grêle. Enfin il est bien vrai, comme le rappelle M. Boue, que ces idées m'ont été suggérées par l'étude des taches du Soleil; mais cela n'a rien d'inquiétant puisque la Mécanique des fluides ne» change pas d'un astre à l'autre. Il est d'ailleurs moins admissible que jamais d'attribuer à ces taches une autre origine, au moment où les astronomes se montrent si préoccupés de la forme rigoureusement circu- laire, comme le disque d'une planète, qu'elles affectent à leur début, forme incompatible, ainsi que leur noirceur, leur segmentation, leurs mouvements, etc., avec l'hypothèse des éruptions qui, elle aussi, n'a ja- mais pu expliquer sérieusement un seul fait. » BOTANIQUE. — De l'ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans les organes aériens de /'Anagallis arvensis; par M. A. Tuécul. « Si l'on étudie le développement des feuilles dans un bourgeon termi- nal, on trouve que le premier vaisseau qui se manifeste apparaît dans la nervure médiane. 11 commence ordinairement dans la région moyenne de la lame, ou dans le tiers supérieur, beaucoup plus rarement dans le tiers inférieur. Ce vaisseau médian' s'accroît ensuite par en haut et par en bas par l'addition répétée de cellules vasculaires formées, comme d'habitude, par le tissu préparé d'avance. Cette nervure médiane de la feuille, ou plutôt ce vaisseau primordial, ne s'arrête pointa la base de la lame; il continue de s'allonger, descend dans le mérithalle placé au-dessous, où il s'insère vers le bas de celui-ci, au côté de l'un des quatre faisceaux servant d'as- sise aux deux feuilles précédentes; mais celte insertion du vaisseau descen- dant ne paraît pas directe, car on trouve quelquefois qu'un court vaisseau basilaire est préparé pour recevoir son extrémité, ainsi que nous en verrons tout à l'heure d'autres exemples. » Chaque jeune feuille n'est donc d'abord reliée, par cet unique vais- seau, qu'à l'un des deux faisceaux opposés à la face du rameau sur laquelle elle est fixée; mais un peu plus lard elle est rattachée à l'autre faisceau par une seconde branche vasculaire. Alors la feuille est terminée inférieurement (767 ) par une fourche vasculaire renversée, qui l'unit à la partie inférieure du mérithalle sous-jacent. Cette fourche basilaire de la jeune feuille et celle qui est au bas de l'autre feuille de la même paire constituent les quatre faisceaux d'un nouveau mérithalle, sur la partie inférieure duquel s'insére- ront les fourches dépendant des deux feuilles suivantes, qui seront situées sur les faces alternes de la tigequadrangulaire. L'accroissement en hauteur continue de cette manière par l'addition successive de nouvelles paires de feuilles. » Chaque faisceau de la base fourchue de la nervure médiane d'une feuille n'a d'abord qu'un seul vaisseau (ainsi que tous les jeunes faisceaux dont il va être question), mais le nombre des vaisseaux croit avec l'âge des méri thalles. » Pendant que l'allongement de la nervure médiane de la feuille s'opère par en bas, le sommet de cette nervure se renfle en un groupe vasculaire souvent bifurqué. De chaque côté de ce sommet se développe un faisceau vasculaire renflé aussi en cet endroit, mais qui s'atténue en s'allongeant de haut en bas et suit le bord de la lame foliaire. Arrivé au tiers de celle-ci ou un peu plus loin, chaque faisceau marginal se courbe et va rejoindre la ner- vure médiane. A l'endroit où il commence à s'éloigner du boni, ce faisceau donne un rameau qui le continue au voisinage de ce bord, et à son tour ce rameau va plus loin se relier à la nervure médiane; mais il arrive quelque- fois qu'une branche vasculaire née au contact de cette dernière va à sa ren- contre. Quand ces nervures principales sont formées, il s'en développe d'ordre inférieur qui les unissent entre elles. Vers cette époque, il monte dans la lame, de chaque côté de la base fourchue de la nervure médiane, un faisceau qui va au-devant de celui qui descend le long du bord corres- pondant. Des nervures tertiaires, quaternaires, etc., se forment ensuite au côté externe de ce faisceau, et d'autres s'interposent entre ces faisceaux marginaux et la nervure médiane, comme dans la partie supérieure, et com- plètent ainsi le réseau vasculaire de la feuille. Toutes ces nervures, qui n'ont au début qu'un seul vaisseau, ne se développent pas toujours d'une façon continue : le premier vaisseau est parfois comme fragmenté, des cellules vasculaires naissant à distance des premières formées, mais elles sont bientôt réunies à celles-ci par l'interposition d'autres cellules vascu- laires. » Nous venons devoir comment se développent les feuilles d'un bourgeon terminal. Chacune de celles-ci a, dès le très-jeune âge, un bourgeon à feuilles ou à fleur dans son aisselle. Les bourgeons foliés sont souvent, mais 100.. 768 ) non toujours, dans l'aisselle des feuilles inférieures, les bourgeons a fleur dans celle des feuilles plus haut placées. Voyons comme se développent ces deux sortes de bourgeons. » Le bourgeon foliacé donne d'abord deux petites feuilles opposées, orientées perpendiculairement à la feuille axillante. Le premier vaisseau de la nervure médiane naît aussi le plus souvent dans la région moyenne ou dans le tiers supérieur de la lame ; il croît par en haut et par en bas et descend dans la partie dite axile du bourgeon. Plus bas, dans l'aisselle même de la feuille axillante, il rencontre un vaisseau préparé d'avance, qui est inséré sur le côté correspondant de la fourche renversée servant de base à la feuille mère; il s'unit avec lui, et dès lors on n'a plus qu'un vaisseau continu, auquel s'ajoutent d'autres vaisseaux à mesure que la feuille grandit. » Le petit vaisseau basilaire, préparé d'avance, est ici très-facile à obser- ver. Il se voit beaucoup plus aisément que dans les bourgeons terminaux, où il n'est pas aussi souvent aperçu. Un observateur peu attentif, en voyant l'évolution basipète du premier vaisseau au-dessous des feuilles, dans un bourgeon terminal, pourrait être tenté de revenir à la théorie des fais- ceaux ou des vaisseaux descendants de Du Petit-Thouars et de Gaudi- chaud ; il ne sera plus porté à le faire s'il étudie des bourgeons foliacés axillaires. » Les deux feuilles de chaque paire étant toujours inégales dans le jeune âge, il arrive souvent que la nervure médiane de l'une est trouvée continue de son sommet à son insertion sur l'aisselle de la feuille mère, tandis que la nervure médiane de la feuille plus petite est trouvée interrompue : la partie supérieure, propre à la lame, peut ne pas descendre encore à la base de celle-ci, bien qu'au-dessous du bourgeon existe déjà le vaisseau basilaire qui l'attend et servira bientôt à son insertion. » Tout bourgeon foliacé axillairc s'insère donc par deux faisceaux placés dans un plan parallèle à celui de la feuille axillante ; chacun de cos deux faisceaux, d'abord simple dans le jeune mérithalle fort court qui porte les deux premières feuilles, y devient double et forme une sorte de petite boutonnière vasculaire, entre l'insertion du faisceau primitif et la nervure médiane de la jeune feuille correspondante. Le mérithalle possède alors quatre faisceaux qui s'allongent avec lui, et sur lesquels s'appuient, près de leur base ou plus haut, les vaisseaux des feuilles de la deuxième paire. Le développement ultérieur s'effectue comme dans le bourgeon ter- minal. ( 7%) » Quand le bourgeon axillaire doit être une fleur, le petit bouton cellu- laire donne d'abord les rudiments des sépales; ceux des étamines apparais- sent ensuite; les parois de l'ovaire se montrent un peu plus tard entourant le placenta central libre] qui termine l'axe. Il est certain, comme l'a dit M. Duchartre, que les pétales ne se forment qu'après les étamines. Je suis en cela d'accord avec notre confrère ; mais mon avis diffère du sien en ce qui concerne l'apparition des sépales de Y Anagatlis arvensis. Ceux-ci ne sont point précédés par un bourrelet circulaire, et ils se montrent succes- sivement à la partie supérieure du bouton cellulaire, en sorte que la jeune fleur est brièvement pédonculée dès l'origine des sépales. Pendant que ces derniers se développent, l'axe s'élève un peu, produisant ici un faible bourrelet ou au moins une sorte de plate-forme un peu déprimée au milieu, au pourtour de laquelle proéminent bientôt les mamelons stami- naux. Ce n'est que plus tard qu'apparaissent les pétales, comme de légères saillies sur le dos des étamines rudimeutaires, etc. » Jusqu'à l'apparition du pistil, la jeune fleur ne contient pas de vais- seaux. Les premiers se montrent tantôt dans le réceptacle, tantôt dans la base des sépales, ou plus haut dans leur région moyenne. Quand ils com- mencent dans le réceptacle, deux séries de quelques courtes cellules vas- culaires se manifestent. Ces deux séries se ramifient par en haut, tandis qu'elles se prolongent simples par en bas. Par en haut, l'une d'elles sert de base aux nervures médianes de trois des sépales, l'autre à celles des deux autres. Les vaisseaux des nervures médianes sépalaires croissent alors de bas en haut ; mais, comme je viens de le dire, il n'en est pas toujours ainsi. Les premiers vaisseaux apparaissent souvent dans les sépales à des hau- teurs diverses, à la base de ceux-ci, dans leur région moyenne ou même un peu plus haut. Alors ils croissent par en haut et par en bas. Ceux de trois sépales se joignent dans le réceptacle, et une seule série de cellules vasculaires les prolonge du haut en bas du pédoncule. Les nervures mé- dianes des deux autres sépales, unies aussi dans le réceptacle, sont de même prolongées dans le pédoncule par une série de cellules vasculaires. Ces deux séries ou vaisseaux, à accroissement basipète, arrivées au bas du pédoncule, s'unissent chacune à un vaisseau basilaire venu à sa rencontre et inséré, comme sous les bourgeons foliés, sur le côté de la branche cor- respondante de la fourche par laquelle la feuille axillante est attachée. » Le développement du bourgeon à fleur, aussi bien que celui du bour- geon à feuilles, fournit donc une objection nouvelle contre la théorie phyto- nienne, puisque les deux vaisseaux qui descendent, soit dans le premier ( 77° ) mérithalle du bourgeon folié, soit dans le pédoncule de la fleur, sont ren- contrés par deux vaisseaux nés dans l'aisselle de la feuille axillanle. » Voici une autre conséquence de cette structure. Les deux faisceaux du pédoncule, toujours assez étroits, d'abord réduits à un seul vaisseau, ne formant pas un cercle, sont en contradiction avec la définition donnée ré- cemment de l'axe (Sau. étr., t. XXI, p. 7). Ils sont en effet symétriques par rapport à un plan, qui est parallèle à celui de la feuille axillanle. » Poursuivons l'étude de la fleur. Quand les vaisseaux du réceptacle sont surmontés par les cinq nervures médianes des sépales, cinq courtes branches sont ensuite interposées aux bases de ces nervures médianes, et sont situées par conséquent au-dessous des intervalles des sépales. Ces courtes branches se bifurquent, et chaque rameau entrant dans le côté correspondant du sépale voisin s'y divise et en constitue les nervures latérales inférieures; mais les vaisseaux de ces nervures ne se développent pas toujours de bas en haut dans toute leur longueur; il arrive fréquem- ment que, le faisceau étant ébauché, le premier vaisseau s'y forme par fragments, comme les feuilles en ont donné des exemples et comme les pétales en fournissent aussi- » C'est un peu après l'apparition de ces nervures latérales des sépales que se montre le vaisseau de chaque étamine. Ce vaisseau naît dans la ré- gion moyenne de l'organe, vers la base de l'anthère et le sommet du filet. Il est alors indépendant des vaisseaux du réceptacle, auxquels il s'unit seulement plus lard, en allant s'insérer un peu au-dessous de la fourche qui donne les nervures latérales inférieures des deux sépales voisins; mais avant de contracter cette union, quand lui-même est encore libre, il donne un rameau dorsal qui monte dans le pétale placé derrière et en constitue la nervure médiane. Le vaisseau de cette nervure s'allonge ordinairement de bas en haut, plus rarement par fragments. Comme les sépales les plus développés, chaque pétale a deux sortes de nervures latérales : les unes sont insérées sur la nervure médiane, et leurs vaisseaux commencent, soit au contact de cette dernière, soit à distance; les autres nervures laté- rales, qui, sont les inférieures, sont des branches d'un faisceau fourchu placé au-dessous de chaque intervalle des pétales, lequel s'insère vers le bas du faisceau qui forme la nervure médiane du sépale opposé. Ces nervures latérales se développent aussi, soit de bas en haut, soit par fragments. » Les vaisseaux du pistil ne se montrent qu'après tous les précédents. J'appelle tout particulièrement l'attention sur l'ordre de leur apparition, qui a une grande importance théorique. Ce sont les vaisseaux du placenta ( 771 ) qui naissent les premiers ; les vaisseaux pariétaux ne se forment que plus tard. Par conséquent les faisceaux placentaires, bien qu'ils aient leurs vais- seaux sur leur face externe, comme l'a dit M. Van Tieghem, ne peuvent cependant être regardés comme des processus, comme produits par des talons des prétendues feuilles carpellaires ; mais ce n'est pas tout, le nombre de ces faisceaux placentaires ne coïncide le plus souvent pas avec celui des pariétaux. Ceux-ci, ordinairement au nombre de cinq dans la fleur (i), opposés aux pétales, commencent dans la partie supérieure de l'ovaire, quand le style surmonté du stigmate a déjà une certaine longueur ; leurs vaisseaux s'allongent ensuite dans le style et dans la partie inférieure de l'ovaire. Par en haut ils arrivent auprès du stigmate; par en bas, et cela est d'une importance théorique capitale, ils n'atteignent jamais les vaisseaux du réceptacle ; ils sont toujours libres par leur extrémité inférieure, plongée dans le parenchyme du réceptacle. Cet état persiste ordinairement dans le fruit. Je m'expliquerai plus longuement à cet égard, en traitant des Primulacées et des Théophrastées. » Puisque les faisceaux pariétaux du pistil de VAnagallis aruensis n'ont aucune relation vasculaire directe avec les faisceaux placentaires, puisque ces derniers, je le répète, étant nés les premiers, ne peuvent avoir été pro- duits par les pariétaux, il est évident que la théorie qui veut que le placenta des Primulacées et des Théophrastées soit constitué par des dépendances internes des cinq feuilles carpellaires [Annales des Sciences naturelles, 5e série, t. XII, p. 329 etsuiv.) et que les ovules eux-mêmes soient des lobes trans- formés de ces feuilles carpellaires extérieures ou pariétales (p. 335) est dénuée de fondement. m Maintenant qu'il est démontré que les placentaires et les ovules sont vasculairement indépendants des parois ovariennes dans YAnagallis arvensis} il me reste à prouver que les parois elles-mêmes du pistil ou du fruit ne résultent pas de la modification de cinq feuilles. L'espace ne me permettant pas de discuter plus longuement cette question, il me suffit de dire ici que (1) Je n'ai jamais trouvé dix faisceaux dans la paroi du pistil, contrairement à ce qui a été dit, mais seulement cinq, rarement six ; dans la paroi du fruit, il s'en interpose souvent un plus court que l'ovaire dans quelques-uns des intervalles des cinq faisceaux ordinaires du pistil, ou dans tous les intervalles. Dans le placenta, sur vingt-cinq observations, j'ai trouvé pour le nombre des faisceaux, comptés au bas du pédicelle, les chiffres suivants : 6, 6, 6, 6, 6, 6, 7, 7, 7, 7, 7, 8, 8, 8, 8, 8, 9, g, g, g, g, g, g, g, 10. Si la théorie était vraie, cinq ou dix devrait être le cbiffre constant. ( 772 ) la théorie que je réfute a été basée sur la seule structure du pistil de YJna- gallis arvensis et du Theophrasta macrophyUa, et que la paroi du jeune fruit de ce dernier végétal ayant des faisceaux sur au moins li ois ou quatre plans et une couche épaisse de cellules scléreuses continue dans son parenchyme vert, il est par là incontestablement prouvé que les parois ovariennes ne sont pas formées par des feuilles. » Si, d'une part, les faisceaux placentaires ne peuvent être considérés comme des processus de feuilles qui n'existent pas, si, d'autre part, ils ne peuvent être regardés comme continuant l'axe proprement dit, puisqu'ils sont orientés en sens inverse des faisceaux des axes vrais, que sont-ils donc ? Ils sont tout simplement des faisceaux du placenta, c'est-à-dire des parties constituantes du pistil ou du fruit, qui n'est qu'une forme de la ra- mification destinée à la reproduction sexuelle. » RAPPORTS. GÉOGRAPHIE ET navigation. — Rappoi t fait à l'Académie des Sciences sur les travaux de M. Francis Garnier, lieutenant de vaisseau, (Commissaires : MM. Dortet de Tessan, vice-amiral Paris, vice-amiral Jurien de la Gravière, Dupuy de Lôme, Yvon Villarceau, d'Abbadie rapporteur.) « Une des lois organiques de la fondation de l'Institut détermine que, « lorsqu'il aura paru un ouvrage important dans les Lettres, les Sciences » ou les Arts, l'Institut pourra proposer au Corps législatif de décerner à » l'auteur une récompense nationale. » (Loi du i5 germinal an IV, art. XXIX.) » Autorisée par cette loi, votre Commission vous propose de demander une récompense de ce genre pour la veuve de Francis Garnier, mort il y a près de trois années, après avoir rendu d'éclatants services à la Science et aux plus liants intérêts de la France. » Au commencement de 1866, notre colonie naissante de la Cochin- cbine était, comme aujourd'hui, resserrée dans de bien étroites limites, et ne dépassait guère les terrains d'alluvion formés par les bouches nom- breuses du Mékong ou Cambodge. En amont, notre connaissance de ses rives s'arrêtait aux rapides de Samhok Sombor, éloignés de 2G0 kilomètres seulement, (.'.'est la distance de Paris à Châteauroux. Un savait vaguement ( 7?3 ) que le Mékong existait encore plus au nord, sons le vingtième parallèle, à une distance de 9 degrés en latitude, et qu'il traversait des régions di- verses où l'on parle vingt idiomes différents. On savait aussi que le long de ses rives les autorités locales étaient souvent feudataires de deux et même de trois autorités supérieures indépendantes, ce qui augmentait beaucoup les difficultés d'un voyage d'exploration. Sur le long parcours du fleuve et jusqu'aux frontières encore inconnues de la Chine, on n'avait que des récits vagues faits, il y a deux siècles, par quelques missionnaires, alors cpie les instruments propres aux observations astronomiques en rase campagne n'étaient pas encore inventés et que nos habitudes actuelles de précision et d'exactitude n'avaient pas été imposées aux voyageurs. Ils al- laient alors au hasard et décrivaient confusément. Depuis notre conquête de Saigon en 1860 et notre occupation définitive de la basse Cochinchine accomplie deux ans plus tard, nous n'avions fait aucune reconnaissance pour étudier les pays, les mœurs et surtout les besoins des populations si diverses avec lesquelles nous étions en contact. On ignorait surtout les directions et la valeur relative des différentes routes commerciales, bien importantes à connaître pour la prospérité de notre colonie naissante. » De tons les marins qui l'avaient visitée, Francis Garnier était le plus ardent pour donner de l'essor à notre nouvelle possession. Dès i 863, il provoquait un voyage d'exploration, soit par ses écrits, soit par ses dé- marches personnelles. Ce voyage fut enfin mis à exécution en 1866, grâce à Chasseloup-Laubat, ministre de la Marine, et à M. le vice-amiral de la Grandière, qui gouvernait alors notre jeune colonie. Dans ses instructions, ce dernier prescrivait avec raison des reconnaissances rapides plutôt que des études approfondies qui auraient exigé de longs séjours. Il ne fit ex- ception que pour les plans et dessins des ruines d'Angcor, d'où l'expédi- tion a rapporté les idées d'architecture les plus fantastiques et les plus neuves qu'on ait encore imaginées. » Après trois semaines passées dans ces ruines étranges, dont l'origine et l'histoire sont encore un mystère, la petite caravane, composée de cinq officiers français et de deux interprètes, sous le commandement du capi- taine de frégate Doudart de Lagrée, s'embarqua le 1 3 juillet sur le Mékong. Il n'est pas nécessaire de vous énumérer, même sommairement, la longue liste de cartes partielles, de plans ou d'observations précises de toute na- ture que l'expédition recueillit en remontant péniblement ce fleuve aux rapides si nombreux. Son lit bizarre se resserre dans certains endroits jus- C. R., 1876, 1" Semestre. (T. LXXXHI, N° 17.) IOI ( 774 ) qu'à la largeur fie S'] mètres seulement clans la saison sèche, et s'épanouit ailleurs à plus de 2 kilomètres pendant les crues. La profondeur très- variable du fleuve va parfois jusqu'à 100 mètres. Le débit de ses eaux, pen- dant la saison sèche, atteint neuf fois celui de la Seine à Paris. » Malgré les obstacles très-nombreux et les maladies qui ébranlèrent, non le courage, mais les forces physiques des explorateurs, ils suivirent le Mékong, en pirogues d'abord, ensuite le long de ses rives, et ne le quittèrent que sous le vingt-deuxième degré de latitude nord. Ses sources étaient en Chine, et les hardis voyageurs ne craignirent pas d'y poursuivre le but principal de celle grande exploration. Ils atteignirent le vingt- neuvième degré et tracèrent ainsi, en plein pays inconnu, un sillon de lu- mière qui atteinten longueur plus de deux fois celle de la France. » Le chef de l'expédition mourut en Chine. Devenu chef à son tour, Garnier voulut déposer en terre française la dépouille mortelle de Lagrée, et c'est avec l'embarras de ces pieuses reliques qu'il parcourut 1 100 kilo- mètres jusqu'à Shanghaï, à travers une vaste contrée bien peu décrite en- core, dont l'hostilité séculaire envers les étrangers n'est que trop connue, et où nos missionnaires, toujours prêts à subir de fréquents martyres, ne parviennent à se faire tolérer qu'en se dissimulant. Il fallait chez Francis Garnier un rare mélange d'audace, de fermeté et de prudence pour mener à bien en deux années un voyage aussi exceptionnel. » Il le publia en (1873) deux volumes in-4° de 5oo pages chacun, en- tremêlés de plus de 200 cartes ou dessins de tout genre, avec un atlas de 22 plans ou cartes et un aulre de 47 planches où l'architecture antique des Kmers, l'anthropologie, les scènes de la vie et quelques vue» pit- toresques initient le géographe à la connaissance des diverses nations visitées. La carte des régions parcourues dans ce voyage mémorable est appuyée sur 64 déterminations de latitude et i/| longitudes indépen- dantes. 1 1 de ces dernières ont été obtenues, par une altitude moyenne de 2000 mètres, dans le Yunnan, province la plus occidentale de la Chine. Au lieu de donner ses résultats sans commentaires et de faire sous-entendre ainsi leur perfection, comme tant de voyageurs en. avaient établi le pré- cédent, Francis Garnier a toujours soin de signaler ses incertitudes et leurs limites probables. ( là et là, quand l'état des lieux s'y prêtait, il a relevé astronomiquement des rives du Mékong les azimuts des diverses hauteurs visibles. Cette pratique, qui établit des jalons pour les explora- tions à venir, a été trop négligée jusqu'ici dans les voyages par terre. » Rentré en France, Garnier travaillait à la publication de son beau ( 775) voyage, quand la guerre vint l'adjoindre à la défense de Paris comme chef d'état-major de M. le contre-amiral Méquet. Il s'y fit remarquer par une action d'éclat. » Ayant obtenu un congé en 1872, il l'employa à voyager dans la Chine centrale où il reconnut le lac Tung-Tin et la contrée montagneuse située à l'Ouest. Après avoir traversé cette région riche en mines, il séjourna à Tchung-Kin, à I-Tchang, et leva avec soin le cours du grand fleuve entre ces deux villes importantes, que nos géographes connaissaient à peine de nom. Le monde savant n'a encore qu'une courte Notice de ce voyage et une esquisse de sa carte publiée, il y a deux ans, par la Société de Géographie. » De retour à Shanghaï, Francis Garnier rédigeait sa relation quand M. le vice-amiral Dupré le rappela à la hâte en Cochinchine. » Comme le nom de cette colonie n'éveille pas toujours une idée de l'importance que peut avoir un territoire aussi resserré, il est intéressant de comparer son commerce avec celui de l'Algérie. Je n'ai pu avoir des ren- seignements que pour la seule année 1869 où l'ensemble des transactions se chiffrait par 294 millions dans notre colonie de la Méditerranée, tandis que la Cochinchine avait alors un commerce de 168 millions, c'est-à-dire plus de la moitié. » Cette colonie naissante est située dans les riches contrées de l'Asie où nos idées les plus élémentaires d'équité et de droit international n'ont pas encore pris racine. Les transactions et même les lignes politiques des indi- gènes y varient selon le caprice des despotes qui gouvernent. De temps en temps les conflits avec les Européens sont inévitables, parce que ceux-ci on d'autres principes. On bat aisément la petite puissance indigène; mais, comme il faut beaucoup d'expérience pour gouverner des gens dont les coutumes et les préjugés séculaires nous sont peu connus, il est plus sage de les protéger seulement, d'intervenir ainsi dans leurs affaires sans en as- sumer d'abord toute la responsabilité, et de terminer un conflit nouveau en suivant lentement la pente qui mène de la protection à l'annexion. Cette manière prudente de s'agrandir fut inventée dans le siècle dernier par Dupleix et Labourdonnais qui inaugurèrent la puissance française dans l'Inde. Pour notre malheur la France les désavoua. L'Angleterre s'inspira alors de leurs principes et les appliqua si bien qu'elle gouverne actuelle- ment deux cent millions de sujets indiens. Même aujourd'hui, ce vaste et riche empire comprend plusieurs États nominalement indépendants ou ne payant qu'un faible tribu. Pour n'en citer qu'un, la célèbre vallée de Ca- chemire, le pays des fameux châles, ne paye pas une livre sterling aux An- 101.. ( 7?6 ) glais. Ils ont seulement stipulé qu'il n'entamera aucune transaction poli- tique sans leur consentement. Dans l'Indochine nous avons aussi nos protégés : le roi de Cambodge et celui d'Annam. Ce dernier invoqua notre aide pour réprimer la révolte du Tongking, pays qui le sépare de la Chine. On lui envoya mieux qu'une armée en chargeant Francis Garnier d'y rétablir l'autorité de l'Annam. Fidèle à une sage politique et n'aspirant qu'au rôle d'arbitre auprès des rebelles, celui-ci ne pritaveclui qu'une faible escorte de i5o marins; mais la perfidie asiatique ne tarda pas à déjouer ses plans de pacification. Il fallut recourir à la force et l'on vit se renouveler en Tongking les faits in- vraisemblables de la conquête du Mexique par Cortez. Avec sa poignée de braves, Garnier s'empara de Hanoï, la capitale du pays, prit même sa cita- delle, et battit les révoltés dans plusieurs rencontres. Tout allait au mieux quand il tomba, lui troisième, dans un guet-apens où il fut tué par des pi- rates chinois. Il eut du moins la suprême consolation de mourir dans les bras de la victoire. » La France est la terre des héros; mais les héros mêmes n'échappent pas à la critique. Je vais donc au-devant des objections qui tendraient à priver Garnier de l'honneur d'une récompense nationale. On pourrait dire qu'elle devrait être au moins partagée par Doudart deLagrée commandant de la grande exploration du Mékong et mort à la peine dès son entrée en Chine. Une réponse péremptoire à cette allégation se trouve dans le pas- sage suivant d'un discours public prononcé par M. le vice-amiral de la Roncière comme président de la Société de Géographie : « Il (Garnier) démontre avec la persévérance qu'engendre une ferme conviction que là est la source de découvertes précieuses. La perspicacité du Ministre accueille les sugges- tions du jeune officier : une expédition se décide; il n'est pas assez ancien en grade pour en être le chef quoiqu'il en ait été l'initiateur. » » Ce respect pour la hiérarchie qui fait la force de notre belle marine était d'ailleurs tellement vif chez Garnier que, lorsqu'au commencement de 1870 il fut proposé pour la grande médaille de la Société de Géographie à Londres, il demanda que cet honneur fût partagé par le défunt Lagrée. Les Anglais répondirent qu'ils n'en feraient rien, qu'un voyage à travers la Cochinchine et le Laos était méritoire et fatigant, mais relativement facile, et qu'ils tenaient à récompenser le fait, inouï jusqu'alors, d'avoir accompli avec cinq Européens un voyage de 700 miles (1126 kilomètres) dans la Chine, pays dont l'intérieur surtout est fermé aux étrangers par une poli- tique séculaire. A ce mérite ils en ajoutaient un autre, plus grand à leurs ( 777) yeux, celui d'avoir visité dans Tali-Fou la capitale de l'insurrection des mu- sulmans chinois, sur laquelle on n'avait encore que les notions les plus va- gues. » Pour nous, après ses précieux résultats scientifiques, ce qui nous semble le plus saillant dans ce beau voyage, c'est non-seulement d'avoir su pénétrer dans ce vaste et étrange empire, d'avoir franchi une frontière vierge de tout étranger, mais surtout d'avoir su se conduire dans une contrée dont les lois, les usages et la langue étaient inconnus/où toutes les autorités sont systématiquement hostiles, et où il fallait se fier souvent à un interprète ra- massé dans les hasards de la route. Les Anglais, bons juges en matière de voyages, comprirent les difficultés surmontées par Francis Garnier et lui dé- cernèrent en conséquence leur récompense d'élite. L'événement qui sur- vint peu après montra que ces difficultés étaient encore plus grandes qu'ils ne l'avaient supposé. Ils envoyèrent sur la même route Margary, officier qui faisait honneur au Génie royal d'Angleterre; massacré par les Chinois avec presque tous ses compagnons, la diplomatie britannique travaille encore à régler les suites de ce grand malheur. » Au désir qu'a votre Section d'obtenir une récompense nationale pour les héritiers de F. Garnier on pourrait opposer l'objection spécieuse qu'en s'emparant de Hanoï il avait dépassé ses instructions et que notre gouver- nement l'a désavoué. Nous n'avons pas qualité pour juger ce désaveu, ni même pour demander les raisons d'État qui l'ont dicté. Le peu que nous en savons nous amène à approuver la décision du Ministre; mais il ne s'en- suit nullement qu'il faille blâmer Francis Garnier. Dans la situation im- prévue et difficile où il s'est trouvé, il a pris conseil de son courage et de notre dignité nationale. En tout cas, le roi d'Annam a vu que notre protec- torat n'est pas un vain mot, et enfin il est consolant de constater, après nos récents désastres en Europe, qu'au moins dans les mers de l'Inde nos ma- rins ont relevé et confirmé pour longtemps le prestige de la France. » Le savant voyageur, qui a payé de sa vie ce grand et dernier service rendu à son pays, a laissé une succession embarrassée de dettes. On con- naît le trait de cet amiral Portugais qui, pour emprunter une forte somme aux armateurs de Goa, dans l'Inde, ne put donner à ses prêteurs d'autre hypothèque que la moitié de sa moustache qu'il coupa devant eux. Comme Albuquerque, Garnier, afin de subvenir aux frais de son dernier voyage en Chine, dut emprunter sur sa bonne renommée, et, comme lui, il trouva des prêteurs. Mme Francis Garnier, ayant un enfant mineur, ne pouvait accepter la succession que sous bénéfice d'inventaire. Guidée par le ( 77« ) subrogé-tuteur de sa fille, elle dut renoncer à la communauté, se réser- vant de satisfaire par à-comptes les créanciers de la succession, qui ont été jusqu'ici régulièrement payés selon le plan de libération qu'elle avait conçu et qu'elle a courageusement réalisé. Associée, par son mariage, aux sentiments d'honneur dont les traditions sont si hautes dans notre marine, elle n'avait pas voulu répudier ces dettes accablantes. Pour faire face aux plus pressées, elle avait employé une faible subvention de notre So- ciété de Géographie et une partie de la souscription faite au Japon et à Cholen par de généreux bienfaiteurs, et surtout par la Chambre de com- merce de Saigon, qui a ainsi devancé la justice de notre pays. Ces res- sources ne furent réalisées qu'après un an d'attente, pendant lequel les inté- rêts de toutes ces dettes couraient toujours. Mme Garnier reçut alors la pension de 1060 francs que la loi accorde à la veuve d'un lieutenant de vaisseau mort devant l'ennemi, ainsi qu'un bureau de tabac que le Mi- nistre des finances voulut bien y ajouter et dont le revenu atteignait i4oo francs. Ces faibles revenus ne suffisant pas pour laisser sans tache le souvenir de son mari, Mme Garnier, malgré ses répugnances aussi vives que naturelles à se séparer de sa fille, a demandé un modeste emploi dans une maison de commerce; elle en consacre le chétif salaire à acquitter len- tement des dettes qui sont moins les siennes que celles de la France. » Les connaissances si variées, l'activité féconde et la rare intelligence de Francis Garnier mériteraient une récompense déposée sur sa tombe quand bien même son dernier voyage en Chine aurait été fait aux frais de l'État. Pour nous, messieurs, nous partageons ce sentiment que notre con- frère M. Rolland vient de nous exprimer : « Les travailleurs voués à un » labeur savant, mais ingrat, doivent apprendre que l'Académie veille sur » eux et que, s'ils succombent avant d'avoir accompli leur tâche volontaire » dans toute la grandeur qu'ils s'étaient proposée, notre Compagnie offrira » du moins un juste hommage aux êtres qu'ils ont aimés et que, dans leur » foi en sa justice, ils ont laissés sans ressources. » » Vous ratifierez, messieurs, la proposition unanime de votre Commis- sion, unissant dans la même pensée les intérêts de la Science et un intérêt encore plus grand, l'honneur de notre chère patrie. » » Votre Commission vous demande, en conséquence, de prendre en consiilération le vœu qu'elle exprime et vous prie de décider que le présent Rapport, revêtu de l'approbation de l'Académie, sera transmis en son nom à MM. les Ministres de la Marine, de l'Instruction publique et des Fi- nances. » ( 779 ) L'Académie, consultée par M. le Président, adopte à l'unanimité les con- clusions du présent Rapport et en ordonne le renvoi à MM. les Ministres de la Marine, de l'Instruction publique et des Finances. (Par décision de M. le Ministre de l'Instruction publique, notifiée à l'Académie des Sciences, une pension annuelle de 1200 francs vient d'être accordée à Mme Vve Francis Garnier.) MÉMOIRES LUS. électrochimie. — Noie sw les effluves électriques; par M. A. Boillot. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Fremy, H. Sainte-Claire Deville, Jamin.) « La condition essentielle à remplir pour la production des effluves obscures consiste à placer les tubes conducteurs de l'électricité à une dis- tance suffisante l'un de l'autre, pour qu'il n'y ait aucune lueur phospho- rescente dans l'obscurité. Voici la description de certaines modifications apportées à la construction de ces appareils : » Deux tubes remplis de graphite en poudre sont fixés parallèlement, l'un à côté de l'autre, à une distance variable, qui dépend de l'intensité de l'électricité et de la nature des effluves que l'on veut obtenir. Chacun de ces tubes porte à l'une de ses extrémités un fil de platine communiquant au charbon intérieur, ces fils étant opposés l'un à l'autre et devant être mis en rapport extérieurement avec la source électrique. Les effluves se produisent suivant toute la longueur des tubes. » Les gaz sur lesquels on opère arrivent à l'une des extrémités de l'ap- pareil et sont recueillis à l'autre extrémité, après avoir traversé un tube intermédiaire entre les deux antres remplis de charbon, et après avoir subi l'action des effluves. » Au lieu de ce tube intermédiaire, on peut forcer le courant gazeux à passer entre l'espace limité par les tubes à charbon, en appliquant longitu- dinalement sur ceux-ci deux autres tubes, en dessus et en dessous, que l'on scelle avec de la gomme laque dans toute la longueur de l'appareil, de manière à fermer toute issue à l'air extérieur. » Enfin, une autre modification consiste à introduire le système des ( 7»o) tubes parallèles conducteurs de l'électricité, dans un troisième tube où l'on fait arriver le courant gazeux. b \vec une faible source électrique, comme celle dont je dispose, on peut produire un certain nombre de réactions, que j'ai fait connaître en grande partie, niais je ne doute pas qu'en mettant en jeu les appareils qui viennent d'être décrits, au moyen d'une force électrique convenable, on ne parvienne à obtenir des résultats beaucoup plus importants que ceux qui ont été signalés jusqu'ici. Je citerai, comme exemple, la production de l'ozone. On pourrait obtenir ce gaz en abondance et en proportion consi- dérable, relativement à l'oxygène ou à l'air employé, si l'on mettait les appareils dont il s'agit en activité avec une source d'électricité suffisam- ment grande. » MÉMOIRES PRÉSENTES. GÉODÉSIE. — De la détermination de la profondeur de la mer au moyen du bathomètre et sans l'emploi de la ligne de sonde. Mémoire de M. C.-W. Siemens, présenté par M. Tresca. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Le Verrier, Jurien de la Gravière, Tresca.) « Le bathomètre de M. C. -William Siemens est basé sur ces deux faits, que l'attraction totale de la Terre, mesurée à sa surface, est la somme des attractions individuelles, exercées par toutes ses parties, et que l'attraction de chacune de ses parties varie en proportion directe de sa densité, et en proportion inverse du carré de sa distance au lieu considéré. » La densité de l'eau de la mer étant environ 1,026, tandis que la den- sité moyenne des roches qui constituent l'écorce terrestre est environ 2,763, la profondeur delà mer, au-dessous d'un point considéré à sa sur- face, doit exercer une influence sensible sur l'attraction totale. » Si, négligeant la force centrifuge, on suppose la Terre parfaitement sphérique, et de densité uniforme, l'attraction totale A,, d'une tranche mince perpendiculaire au rayon aboutissant au point considéré, et située à une distance h de ce point, sera représentée par l'expression ddk , = a 7T dh si 11 a dx . » En intégrant cette expression entre les limites h et zéro, a et zéro, ( ?8i ) on a (i) A^2nh{i-is/'^)^ et, pour de petites valeurs de h, négligeant le facteur \ — ■> on a V 2K A, = iTth pour l'expression de la force totale d'attraction exercée par la portion supérieure du globe jusqu'à la profondeur h. » En faisant h — iR, dans la formule (i), on obtient A = {tiR pour l'expression de l'attraction totale de la Terre; on a donc A , 2 7T /( h » Mais, prenant en considération la densité de l'eau de la mer, on trouve que l'attraction, à la surface de la mer, pour une profondeur d'eau indiquée par lï, diminue dans la proportion de 2ir//(2, 763 — 1,026) _ h' h' frrRX 2,763 f^R i,o6R ou à peu près dans le rapport de la profondeur au rayon terrestre. Ce rapport n'est pas tout à fait correct, parce que la densité de l'écorce ter- restre n'est pas la même que la densité moyenne de la Terre; aussi est-il plus exact de graduer empiriquement le bathomètre en comparant ses indi- cations à celles d'une ligne de sonde. » L'appareil construit par M. William Siemens, pour apprécier ces variations dans l'attraction, et qu'il a déjà perfectionné plusieurs fois, con- siste actuellement et essentiellement en un tube d'acier évasé en forme de coupe à ses deux extrémités, et suspendu dans une position parfaite- ment verticale. Ce tube est rempli de mercure. La coupe inférieure est fermée par un diaphragme en tôle mince d'acier, semblable à celle dont on se sert dans la construction des baromètres anéroïdes, et le poids de la colonne de mercure est exactement compensé au centre du diaphragme par la force élastique de quatre ressorts d'acier en spirale, bien trempés, de même longueur que la colonne de mercure. La coupe supérieure est fermée par un couvercle percé d'un trou qui fait communiquer l'intérieur du tube d'acier avec un tube de verre, d'environ 2 millimètres de dia- mètre intérieur, enroulé en une spirale horizontale un peu au-dessus du couvercle et présentant une échelle dont les divisions indiquent des brasses C.R.,l876, 2e Semestre. (T.LXXXU1, J\«> 17.) IOU ( 7&» ) ou des mètres. L'extrémité supérieure du tube d'acier est munie d'un bou- chon percé d'un trou deomm,2 seulement de diamètre, par lequel l'inté- rieur du tube communique avec la coupe supérieure, de façon à limiter autant que possible les oscillations de la colonne de mercure, dues aux mouvements du bateau. Sur la surface du mercure, il y a une certaine quantité d'eau qui pénètre dans le tube spiral en verre et qui, lorsque l'instrument est à terre, au niveau de la mer, affleure en un point marqué zéro. » Lorsque l'appareil se trouve au-dessus d'une certaine profondeur d'eau, la pression du mercure sur le diaphragme diminuant, les ressorts d'acier forcent l'eau qui surnage sur le mercure à pénétrer plus avant dans le tube de verre, et le rapport de la surface des coupes terminales à la section du tube spiral en verre est tel, qu'à une élévation de | millimètre de la surface supérieure du mercure correspond un avancement de l'eau dans ce tube de iooo millimètres. » Une des particularités de l'instrument est qu'il est parathermal, le rapport des sections du tube d'acier et de ses coupes terminales étant tel, que la diminution de la force élastique des ressorts, par suite d'une éléva- tion de température, est compensée par une diminution correspondante de l'énergie de la colonne de mercure. » Les variations de la pression atmosphérique sont sans effet sur l'in- strument, et celles de la densité de l'atmosphère n'en auraient qu'en ce qu'elles affecteraient le poids relatif de la colonne de mercure, ce qui exi- gerait une légère correction ; M. Siemens, pour l'éviter, soustrait l'instrument aux influences atmosphériques, 'en l'enfermant dans une caisse hermétique, fermée par une glace supérieure, et rendue pratiquement insensible aux variations de température par une double enveloppe isolante. » La seule correction qui soit nécessaire est relative à la latitude; mais l'influence de cette cause paraît être beaucoup moins sensible sur mer que sur terre. » Un instrument construit sur ces principes a été essayé à bord du Faraday dans ses voyages transatlantiques, nécessités par l'immersion d'un câble télégraphique sous-marin ; ses indications ont concordé d'une façon remarquable avec celles d'une ligne de sonde en acier de Sir William Thomson, en ayant égard à ce que la sonde donne la profondeur immé- diatement au-dessous du bateau, tandis que le bathomètre donne la pro- fondeur moyenne d'une certaine surface dont l'étendue est fonction de la profondeur elle-même. L'instrument a été fort utile pour retrouver l'extré- ( :83) mité du câble que l'on avait été obligé de couper pour fuir devant une tempête, et que la tempête elle-même avait fait perdre. » Cet instrument peut également servir à mesurer des altitudes au-dessus du niveau de la mer, et il possède, dans ce cas, cet avantage sur le baro- mètre que ses indications ne sont pas affectées par les variations de la pression atmosphérique. Un calcul simple démontre que l'attraction totale de la terre à une hauteur h varie dans le rapport h : - R, de sorte que, si les di- visions de l'échelle du balhomètre représentent des mètres lorsqu'il s'agit d'apprécier des profondeurs d'eau, elles ne représenteraient plus que des demi-mètres si l'on s'en servait pour apprécier des altitudes. Il faudrait, de plus, dans ce cas, outre la correction pour la latitude, en faire une pour l'attraction locale des masses dominant le point considéré, laquelle varie- rait suivant l'étendue de ces masses, de sorte que l'on devrait se fier moins aux indications de l'instrument, dans ce cas, que lorsqu'il s'agit d'apprécier la profondeur de la mer. » MÉTALLURGIE. — Sur les applications industrielles du phosphure de cuivre et du bronze phosphore. Note de MM. H. de Rcolz - Montchal et de FONTENAY. (Renvoi à la Commission précédemment nommée). « Dans la séance du 26 décembre 1871, M. le Secrétaire perpétuel a bien voulu signaler une Note relative à nos travaux sur le phosphure de cuivre et le bronze phosphore. Cette Note contenait les preuves de notre priorité quant à la préparation en grand de divers phosphures métal- liques, et à leurs applications. Nous rappelions, entre autres faits, que nous avions coulé, de i8?>4 à i856, plusieurs pièces d'artillerie de 12, à la fonderie de Douai, et une pièce de même calibre à la fonderie de Stras- bourg, en i855. » Quant aux applications industrielles du cuivre phosphore, nous pou- vons citer la décision ministérielle de février 1860, qui autorisait la fabri- cation d'un alliage d'argent proposé par nous, alliage rendu possible par l'addition d'une certaine proportion de cuivre phosphore. » Dans divers documents publiés en Angleterre, en France et en Rel- gique, de 1 854 à 1861, nous avons établi notre priorité pour l'introduction du phosphore clans la fabrication, soit des métaux simples, soit de divers autres alliages métalliques. 102 . ( 7»4 ) » L'artillerie ayant paru décidée à adopter définitivement l'acier pour la fabrication des bouches à feu, les essais faits par nous, pour cet objet spé- cial, ont été forcément interrompus; mais nous avons cherché à utiliser pour l'industrie le procédé pratique de préparation en grand du phosphure de cuivre, auquel une longue suite d'expériences nous avait conduits. Nous plaçons sous les yeux de l'Académie un échantillon de ce phosphure à la dose de -^ de phosphore Sa densité est 7 , 764 Celle du cuivre fondu étant 8,85o » Il est cassant, offre une cassure à grain fin, tout à fait analogue à celle de l'acier à outils. Sa couleur est gris d'acier, et il est susceptible de prendre un très-beau poli. Les essais faits pour déterminer la dureté de ce phos- phure, par la comparaison des pénétrations, ont donné les résultats sui- vants : Pénétrations en millimètres. Phosphure de cuivre 2 ,5o Bronze ordinaire de coussinets. 3 ,i5 Cuivre rouge j,oo » Il est remarquable par sa stabilité : chauffé pendant plusieurs heures en creusets brasqués, il perd à peine quelques millièmes du phosphore contenu. Il se coule parfaitement en sable d'étuve, sans soufflures. » Ce phosphure est susceptihle d'une application spéciale, qui peut avoir de l'importance. Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie deux cloches de mêmes dimensions, coulées, l'une en phosphure de cuivre à la dose de j^y, l'autre en bronze dans la proportion ordinaire de 78 de cuivre et 22 d'étain. « Le son de la première possède des qualités d'acuité, d'intensité et de timbre qui nous paraissent très-supérieures à celles de la seconde. Grâce à la grande affinité du phosphore pour le cuivre, la composition du phos- phure est la même dans toutes ses parties; et l'on sait que le métal de cloche ordinaire est loin de présenter cette homogénéité. Il y a lieu de croire que la portée relative du son doit être plus considérable. Nous espérons que des épreuves auxquelles on veut bien se livrer pour nous à ce sujet, au port de Toulon, pourront avoir pour la marine (notamment pour les cloches d'alarme placées à bord des navires) des résultats d'une sérieuse impor- tance. » Si l'on diminue la dose de phosphore et qu'on la ramène à quelques (785) millièmes, on peut arriver à un résultat qui n'a jamais été obtenu jusqu'ici, savoir à couler en sable dû cuivre rouge, sans modifier sensiblement ses propriétés physiques au point de vue industriel. C'est un fait qui, dans l'industrie, peut donner lieu à des applications économiques, notamment pour fabriquer par voie de fusion certaines pièces de cuivre rouge actuel- lement forgées. » On comprend, du reste, tout le parti que l'on peut tirer d'un com- posé métallique des plus simples, très-fusible, se coulant en sable ou en coquille à volonté, et dont on peut faire varier la dureté suivant les appli- cations industrielles qu'on veut en faire, depuis la dureté du cuivre jusqu'à celle de l'acier à outils. » Tels sont les résultats que nous avons obtenus de la préparation indus- trielle du cuivre phosphore. L'Académie ne verra pas sans intérêt ceux que produit l'introduction du phosphore dans les bronzes, et les applica- tions qui en ont été faites sous la direction de l'un de nous et sur une grande échelle, depuis le mois de mars 1872, par la Compagnie du chemin de fer d'Orléans. Aujourd'hui, on y a adopté exclusivement le bronze phos- phore sous forme de tiroirs, de coussinets, etc. » Nous introduisons le phosphore dans le bronze à la dose d'environ — !_. Cet alliage, plus dur que le bronze ordinaire, et, par consé- quent, d'une usure moins rapide, jouit surtout de la propriété de donner de très-beaux frottements, ce qui constitue, comme on le sait, un point capital pour le travail des divers organes des machines. Ce bronze (comme le cuivre phosphore qui entre dans sa composition) possède la qualité précieuse de pouvoir être indéfiniment refondu, sans perte indus- triellement appréciable. » En terminant, nous appellerons l'attention de l'Académie sur ce fait chimique, d'où dérivent la plupart des propriétés que nous venons de décrire, savoir que la présence du phosphore, même en faible proportion, s'oppose efficacement, dans les bains métalliques à base de cuivre, à l'oxy- dation de ce métal, oxydation qui donne lieu aux soufflures, au rochage, et autres accidents à redouter dans la coulée. » ( 786) CHIRURGIE. — Sur la cure de l'élongntion lypertrophique du col de l'utérus, par la myolomie utéro-vaginale ignée. Mémoire de M. Abeille. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) « Dans deux Communications faites à l'Académie, en 1875, j'ai montré que la méthode de myotomie utéro-vaginale ignée m'a permis, depuis dix ans, de guérir les déviations utérines, anté et rétro-versions, anté et rétro- flexions, et l'abaissement (prolapsus ou procidences), toutes les fois que des adhérences ou brides invincibles ne retiennent pas irrévocablement l'organe utérin dans sa position vicieuse acquise. J'ai prouvé que cette méthode n'expose les malades à aucun danger, les préserve de tout ac- cident consécutif, et permet d'exécuter les opérations presque sans dou- leur. » Des observations cliniques que je soumets aujourd'hui à l'Académie montrent que, par extension donnée à cette même méthode, je suis parvenu à guérir radicalement : i° l'élongation hypertrophique de tout le col et partie du corps de l'utérus, qu'elle soit accompagnée ou non de prolapsus de l'organe; 1° l'étroitesse du méat, quelles qu'en soient les compli- cations. » Dans l'opération de l'élongation hypertrophique, les malades ne cou- rent aucun danger et ne restent sujettes à aucun inconvénient consécutif, grâce à la méthode de myotomie utéro-vaginale ignée, qui se prête à tous les procédés variables d'opération. » L'opération instituée jadis par Hugime n'a pu prendre racine à cause de l'horrible mutilation qu'elle constitue, mais elle a été appliquée à l'é- tranger, avec quelques modifications; elle expose à des dangers mortels, ou à des accidents ou inconvénients qui l'ont fait justement repousser chez nous. Elle expose à l'ouverture du péritoine et à toutes ses conséquences; à l'ouverture de la vessie et, par suite, à la fistule vésico-vaginale et, comme résultat ultime, quand elle réussit, elle enferme le restant de l'utérus sec- tionné au-dessus du plancher vaginal dont on a réuni les parties incisées, conséquence fatale quand la femme n'a pas subi la ménopause. » MM. II. Bocthy et L. Faucher demandent l'ouverture d'un pli cacheté déposé par eux le 6 août 1872, et contenant une Note sur la préparation industrielle de la nitroglycérine. ( 7«7 ) Ce pli est ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel; il contient la Note suivante : « Les différents procédés de préparation de la nitroglycérine publiés en France et à l'étranger reposent tous sur l'emploi de mélanges, à proportions diverses, d'acide sulfurique et d'acide nitrique, que l'on fait réagir plus ou moins lentement sur la glycérine; une brusque immersion de toute la masse dans une quantité d'eau considérable met fin à la réaction et sépare la nitroglycérine, qui se précipite sous forme d'une huile plus ou moins limpide. >' Lorsqu'on opère sur de grandes masses, on rencontre de sérieuses difficultés, parce que la réaction dégage beaucoup de chaleur, ce qui tend à décomposer la nitroglycérine for- mée, en donnant lieu à un dégagement extrêmement abondant de vapeurs rutilantes. En raison de la viscosité des liquides, les procédés de réfrigération les mieux étudiés restent sans efficacité; certains points conservent une température élevée et deviennent le foyer d'une décomposition qui s'étend presque instantanément à toute la masse, et oblige à recou- rir à l'extinction par l'eau avant la transformation complète de la glycérine. De là, un abais- sement marqué du rendement en nitroglycérine, et des chances notables d'accidents plus ou moins graves. >> Ayant à organiser, dans une usine de l'État, une fabrication industrielle de nitroglycé- rine, nous avons cherché et nous sommes arrives à éviter les fortes élévations de tempéra- ture, et, par suite, à opérer avec sécurité. » Deux considérations théoriques nous ont guidés : » i° Cherchera ralentir la réaction, en engageant au préalable la glycérine dans une combi- naison qui ne serait détruite que peu à peu par la formation de la nitroglycérine : la cha- leur dégagée à chaque instant pourrait alors se dissiper aisément par rayonnement et con- ductibilité; « i° Chercher à éliminer, de la réaction finale donnant naissance à la nitroglycérine, la chaleur dégagée par la combinaison avec l'acide sulfurique de l'eau d'hydratation de la gly- cérine et de l'eau d'hydratation de l'acide nitrique. » A cet effet, nous préparons à l'avance: » De l'acide sulfoglycérique, en traitant la glycérine à 3o degrés par trois fois environ son poids d'acide sulfurique à 66 degrés; » De l'acide sulfonitrique, en mélangeant à poids égaux l'acide sulfurique à 66 degrés et l'acide nitrique à 48 degrés. » Ces deux préparations donnent lieu à des dégagements de chaleur considérables. » Nous réunissons ensuite ces deux acides, de manière à réaliser un mélange aux propor- tions suivantes (ou très-voisines) : Glycérine ioo Acide nitrique 280 Acide sulfurique 600 » L'élévation de température est alors limitée à 10 ou i5 degrés, et la réaction ne peu être regardée comme terminée qu'au bout de vingt-quatre heures. La nitroglycérine forme une couche assez nettement distincte au-dessus des acides, dont elle peut être séparée par ( 788 ) décantation, ce qui rend les lavages faciles. Les acides conservent d'ailleurs un titre assez élevé. » Nous admettons que la décomposition de l'acide sulfoglycérique par l'acide nitrique tient à ce que la nitroglycérine échappe à la réaction à mesure qu'elle se forme, par son in- solubilité dans le mélange acide et par sa densité inférieure à celle de ce même mélange. Celle décomposition ne s'arrête d'ailleurs que lorsque la quantité d'eau enlevée à la glycé- rine crée un nouvel état d'équilibre; mais il y a lieu de compter sur des réactions paral- lèles, car les rendements obtenus sont toujours inférieurs au rendement théorique, et variables de 160 pour ioo à ig5 pour ioo, suivant la température et l'état hygrométrique de l'air. » Malgré le nombre actuellement considérable des expériences réalisées, nous ne pouvons encore faire une théorie complète des influences perturbatrices. » VITICULTURE. — Rapport sur les expériences faites, dans plusieurs communes de la Charente, en vue de ta destruction du Phylloxéra; par M. Boutin aîné, délégué à la station départementale d'Angoulème en 1876. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra. ), « Le 16 mai, j'ai traité, en présence de la Commission du Conseil géné- ral pour l'étude du Phylloxéra, 5o ceps de vigne Folle-Blanche et Balzac, âgés de huit à dix ans et plantés dans un sol argilo-calcaire. Cette vigne appartient à M. Lamhert et nous sert de champ d'expériences. » Sur les 5o ceps traités, 25 l'ont été au moyen du sulfocarbonate de potassium, à 60 grammes par cep, délayés dans 10 litres d'eau; les 25 autres ceps ont été traités par une composition dont je donne ici la for- mule : Sulfocarbonate de potassium à 16 pour 100 200 grammes Polysulfure de calcium 100 » Sulfure de carbone 100 » Chaux délitée en poudre 600 » » Le tout, bien mélangé, donne une poudre d'un beau jaune-orange, facile à épandre autour des ceps dégarnis jusqu'aux premières racines. L'opération se fait sans eau; on recouvre seulement la poudre en rame- nant la terre tout autour du cep. » Cette composition peut s'employer seule ou mélangée avec un poids égal de sciure de bois ou de son coaltaré. Lorsque l'on opère avec la poudre sulfocarbonatée seule, on en met 100 grammes par cep, et, lorsque la poudre est mélangée avec la sciure de bois coaltarée, on met par cep 200 grammes du mélange. ( 789 ) » C'est avec ce dernier mélange que les 25 ceps de la vigne Lambert furent opérés le 16 mai, en même temps que les 25 autres ceps traités par le sulfocarbonate de potassium. » Le i5 juin, en présence des membres de la Commission du Conseil général et de nombreux propriétaires, vérification fut faite sur les 5o ceps, et les résultats constatés ont été aussi favorables pour l'un que pour l'autre de ces insecticides, c'est-à-dire que les Pbylloxeras avaient été dé- truits complètement dans les deux cas et que, un mois après l'expérience, il ne restait plus aucun insecte vivant sur les racines, dont plusieurs com- mençaient à émettre des radicelles. » Depuis cette époque et jusqu'à la fin de juillet, lors des nouvelles expériences que j'ai été appelé à faire dans les vignobles qui m'étaient dé- signés par MM. les conseillers généraux, j'ai appliqué concurremment les deux insecticides précités, bien que le plus souvent je n'aie employé que la poudre de mon composé, vu que son application n'exige pas l'emploi de l'eau qui souvent manque dans les campagnes, surtout par les cbaleurs et la sécheresse que nous avons subies cet été. » Du 3o mai au 22 juillet, j'ai fait de très-nombreuses expériences dans neuf communes; les résultats obtenus ne m'ont point été envoyés régu- lièrement de toutes les communes, mais, par les renseignements qui m'ont été communiqués, j'ai pu juger et conclure que plus on avançait dans l'été, plus par conséquent la chaleur et la sécheresse prenaient d'intensité, plus aussi les résultats obtenus devenaient négatifs. Ainsi, dans la com- mune de Souvigné, les expériences furent faites le 20 juin et vérifiées le 29 juillet. Les deux insecticides avaient été employés, c'est-à-dire le sulfo- carbonate de potassium au moyen de l'eau et la poudre de ma composi- tion au sulfocarbonate coaltaré. Dans les deux cas, sur les racines des ceps traités, on a bien rencontré quelques rares Phylloxéras; mais l'aspect des ceps traités était meilleur que celui des ceps non traités, et les racines des premiers paraissaient plus saines. » La terre des ceps traités à la poudre conservait une forte odeur de coaltar, et, en résumé, me disait-on, on avait trouvé moins d'in- sectes, et sur les ceps traités par la poudre moins encore que sur les autres. » Enfin, les expériences faites du 11 au 22 juillet dans les communes de Charmé, de Montboyer et de Chassors, près de Janine, paraissent avoir donné des résultats à peu près nuls, ce qui indique que, pour obtenir une réussite certaine et efficace pour la destruction du Phylloxéra, soit par C. R., 1876, a« Semestre. (T. LXXX1II, N° 17.) I °3 ( 79° ) l'application du sulfocarbonate de potassium avec l'eau, soit par l'appli- cation de la composition au sulfocarbonate seul ou au sulfocarbonate coaltaré, il faut les faire agir aux époques les plus favorables, que l'on peut parfaitement déterminer. Ces époques sont le mois d'octobre, après les vendanges, le mois de novembre et même le mois de décembre, si le froid n'est pas trop rigoureux, puis, comme autre époque, encore préférable à la précédente, depuis le mois de mars jusqu'à la fin de mai. » Je crois impossible de trouver un agent insecticide capable de préva- loir contre les sulfocarbonates proposés par M. Dumas; eux seuls seront toujours la base de tous les composés appelés à rendre service à la viticul- ture pour la destruction du Phylloxéra. » M. Bruxeau, M. Reigmer, M. Bomaxengo, M. L. Cassox, M. P. Ber- xvzzai.i, M. E. Bastide, M. Magxat, M. V. L aborde, M. Agis adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra. ) M. le Secrétaire perpétuel signale à l'Académie un Rapport imprimé présenté au Conseil général de la Dordogne, par M. le Dl H. Jauberl, pré- sident de la Commission centrale du Phylloxéra. MM. Lecomte adressent un Mémoire « Sur l'utilisation du papier imper- méable pour préserver les vignes de la gelée ». (Renvoi à l'examen de M. Decaisne.) M. de Arce y Nuxez adresse la description et le dessin d'un appareil destiné à l'enseignement élémentaire de l'Astronomie. (Renvoi à l'examen de M. Faye.) M. Chamoele adresse, par l'entremise du Ministère de l'Instruction pu- blique, une Communication relative à l'aérostation. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. L. Hugo adresse une Note relative aux figures géométriques du « Papyrus Rhind » du British Muséum. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( 791 ) M. E. Duchemix adresse les documents relatifs aux résultats obtenus dans les expériences sur sa boussole à aimants circulaires : i° à bord de l'Orne, dans un voyage autour du monde; 2° à bord de la frégate-école la Re- nommée, dans une campagne de dix mois; 3° à bord du Dupleix, dans les mers d'Islande. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Le Rapport, en quatre volumes, publié par la Commission des Etats- Unis sur l'Exposition internationale de Vienne, en 1873; 20 Un « Recueil d'Exercices sur la Mécanique rationnelle », par M. A. de Saint-Germain; 3° « La guerre d'escadre et la guerre de côtes », par M. P. Dislere. (Cet Ouvrage, présenté à l'Académie par M. l'amiral Paris, est renvoyé au Concours de Statistique.) GÉOMÉTRIE. — Sur une proposition générale de la théorie des coniques. Note de M. Halphen. « Voici la proposition dont il s'agit : » THÉORÈME I. — Si, entre deux coniques situées dans un même plan, il existe une relation projective, ne dépendant d'aucune autre figure, la relation corrélative existe aussi entre ces deux coniques prises en ordre inverse. » C'est une conséquence immédiate d'une proposition d'Algèbre : Tout invariant de deux formes quadratiques ternaires est une fonction rationnelle de quatre invariants distincts. Pour le montrer, je suppose deux formes qua- dratiques a, a'. Je considère en même temps les formes adjointes (zugeliôriqe) a, a'. Je désigne, suivant la notation de M. Aronhold, par ain a,j,... les coefficients de ces formes. On sait que les quatre invariants distincts de a, a' sont les deux discriminants D, D', et les deux suivants : T = lanrj.lh T = IaiJ,a'ir » Si l'on forme les mêmes invariants A, A', 0, 0' pour les formes ad- io3.. ( 792 ) jointes a, a', on trouve les relations (i) A = D\ A' = l)'2, 0 = DT', 0'=D'T. » Soit G un invariant entier des formes a, a', homogène et de deçré c par rapport aux coefficients de a, homogène et de degré c' par rapport aux coefficients de n'. Je prends un terme quelconque de G, L = D'"T"T'''D'"'. » Entre les exposants ont lieu les relations suivantes: 3 m -+- 272 -t- ri = c, 3 m' + 2/2' -+- n = c', et j'en déduis (2) 2/?z + « = "3 (2C ~ c') -' m'j 27/2'+ n' — -j(26'' — c) -t- m, » Dans L, je remplace les coefficients de rt, a' respectivement par les coefficients correspondants de a, a'. D'après les relations (1) et (2), L se change en A = Df '"^ D'|(""' ' D'»' T»' T'" D"" = D^' ^ D'1 '"""'' L'. » L' ne diffère de L que par la transposition de m, m' et de «, 72', c'est-à- dire par l'échange des formes a, a'. Ce résultat s'applique à tous les termes dont la somme constitue G. Donc, si dans G on remplace les formes a, a' par leurs adjointes, G se change, à un facteur près, en l'invariant G' que l'on ohtient en échangeant, dans G, les formes a, a'. Donc, si deux formes quadratiques satisfont à une relation invariante, les formes adjointes, prises en ordre inverse, y satisfont aussi. En langage géométrique : si la figure formée de deux coniques dans un plan satisfait à une relation projective, la figure cor- rélative satisfait à la même relation, les coniques y étant prises dans l'ordre inverse. Gest, sous une autre forme, le théorème I. » Dans l'énoncé algébrique, j'ai dit formes quadratiques et non formes qua- dratiques ternaires, attendu que la proposition s'applique également, quel que soit le nombre îles variables. En conséquence, le théorème 1 s'applique aussi à deux surfaces du second ordre. » Comme conséquence du théorème I, je signalerai la proposition sui- vante : « Thiîouéme II. — Le rapport anharmonique des quatre points d'intersection de deux coniques, considères sur V Une d'elles, est égal an rapport anharmonique des quatre tangentes communes, considérées sur l'autre. ( 793 ) x Cette dernière proposition peut, sans difficulté, être démontrée direc- tement; et, cela fait, on en peut déduire une démonstration géométrique du théorème I, comme il suit : « Soient a, a' et b, b' deux couples de coniques telles, que les rapports anharmoniqu.es des points d'intersection de a et a' considérés successive- ment sur a et sur a' soient respectivement les mêmes que ceux des points d'intersection de b et b', considérés sur b et sur b'. Il est aisé de voir que la figure b, b' est une transformée homographique de la figure a, a'. Donc les deux rapports anharmoniques h, h', déterminés sur a et a' par les points d'intersection de ces coniques, caractérisent complètement l'en- semhle des transformées homographiques de la figure a, a'. Donc toute relation projective à laquelle satisfait la figure a, a' s'exprime par une relation entre h et h'. Si a, a' est une figure corrélative de a, a', les nomhres h et h' sont, d'après le théorème II, les rapports anharmoniques des points d'intersection de a, oc' considérés sur a' et sur a. Donc les co- niques a' et a satisfont à la même relation que les coniques a, a'. D'où le théorème I. » Voici quelques cas particuliers de ce théorème : » THÉORÈME III. — Si l'on peut inscrire dans une conique A des triangles conjugués par rapport à une autre conique A', on peut circonscrire à A' des triangles conjugués par rapport à A; théorème dû à M. Smith. » Théorème IV. — Aux points d' 'intersection de deux coniques A, A' on mène les tangentes de A. Ces droites rencontrent de nouveau A' en quatre points m. Par les points de contact de A' avec les tangentes communes de A, A', on mène les secondes tangentes à A. Le rapport anharmoidque de ces quatre tangentes de A est égal à celui des quatre points m de A'. » Théorème V. — Si la tangente de A en un point commun à A, A' ren- contre de nouveau A' en un point par ou passe la tangente de A en un second point commun aux deux coniques, la seconde tangente menée à A par le point de contact de A' el d'une tangente commune rencontre de nouveau A' au point de contact d'une seconde tangente commune. C'est ce qui a lieu lorsqu'on peut inscrire dans A' des quadrilatères circonscrits à A. » Théorème VI. — Si deux cordes communes conjuguées de A et A' ont même pôle, L'une par rappoil à A, l'autre par rapport à A', les huit points de contact de A et de A' avec leurs tangentes communes sont distribués sur deux ligues droites, etc. « ( 794 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE — Intégration géométrique de l'équation aux dérivées partielles L (px -+- qy — z) — Mp — T$q -+- R = o *) , dans laquelle L, M, N et R désignent des fonctions linéaires de x, r, z. Note de M. G. Fouret. a J'ai signalé, il y a quelques mois, l'utilité que me paraissait présenter l'étude des implexes, au point de vue de la théorie des équations aux déri- vées partielles, et j'ai annoncé en même temps que j'étais arrivé, par cette voie, à intégrer complètement une classe assez étendue d'équations aux dé- rivées partielles du premier ordre, dont on n'avait pas obtenu jusqu'à présent l'intégrale générale. L'équation qui fait l'objet de cette Note en fournit un premier exemple. » Cette équation a une signification géométrique fort simple : elle dé- finit l'implexe général [Q = 1, 0 = 1). Pour l'intégrer, je me sers des propriétés suivantes de cet implexe, qui se démontrent d'ailleurs assez fa- cilement : » I. Le lieu des points de conctact des plans tangents menés par une même droite D, aux surfaces d'un implexe [Q = 1, y = i), est une surface gauche du second degré, qui passe parD et par quatre points fixes e, j, g, h, indépen- dants de D. » Le tétraèdre ejgh joue un rôle important; je l'appelle tétraèdre polaire de l'implexe. Les points e,J, g, h sont les pôles de cet implexe; ce sont les points d'intersection des trois paraboloïdes hyperboliques (1) La: — M = o, L/ — N = o, Lz — R = o, qui ont pour plan directeur commun L= o. » IL Toute surface appartenant à un implexe (6 = 1, tp = 1) est telle, que le plan langent en l'un quelconque de ses points forme des rapports anharmo- niques constants avec les plans passant par une certaine tangente de la surface au point considéré, et par les quatre pôles de l'implexe. » Ces rapports anharmoniques sont les mêmes pour toutes les surfaces d'un même implexe. (*) Cette équation aux dérivées partielles a une forme tout à fait semblable à l'équation différentielle ordinaire, intégrer pour la première fois par Jacobi, dont j'ai donné précédem- ment une méthode d'intégration géométrique. [Comptes rendus, t. LXXVIII, séance du 29 juin i|l">74- ( 795 ) » La tangente dont il s'agit dans cet énoncé est le lieu des points de contact des surfaces de l'implexe avec un même plan. » Considérons les courbes définies par le système d'équations différen- tielles simultanées . dx dy dz (2 Lx — M ~ Ly — N ~ ÏTc — R; on peut les appeler courbes intégrales de l'implexe; elles jouissent de la propriété suivante : » III. La tangente à l'une quelconque des courbes intégrales de l'implexe fQ=iff=i) coupe les faces du tétraèdre polaire en quatre points, qui for- ment, avec le point de contact de la tangente, des rapports an harmoniques con- stants (les mêmes que ceux mentionnés au théorème II). » Ce théorème est particulièrement important : il établit d'abord l'iden- tité des surfaces et des courbes de l'implexe (S = i,

    v, Z4 1 ", I •'•2 i\' Z, 1 .r y z 1 j, j, z, I -T; ^ Zj 1 *i y% z} et les coordonnées des points .' r'Jt' ( 797 ) et, en substituant dans (5), Mv-*, „w, uh-^ = /{-, «Y""4 "s1-*1 "3^ = *'» d'où résulte, pour l'intégrale générale de l'équation aux dérivées partielles <ï> désignant une fonction arbitraire. » HYDRAULIQUE. — Sur les effets des tourbillons observés dans les cours d'eau. Note de M. Bouquet de la Grye, présentée par M. Jurien de la Gravière. « Lorsque l'on examine sur une carie hydrographique le Iracé d'une rivière et les cotes de profondeur de ses différentes parties, on voit que la ligne du thalweg passe successivement d'une rive à l'autre, et que les plus grandes cotes se maintiennent constamment dans les concavités ac- centuées. » Si, d'autre part, on prend les résultats des expériences faites sur la vi- tesse des courants de cette même rivière, on reconnaît qu'en général les vitesses maxima correspondent aux parties droites qui sont les moins pro- fondes, et que les minima se trouvent liés aux points où l'on a le plus d'eau. » Il y a là un phénomène singulier, qui a si bien attiré l'attention des ingénieurs, que deux d'entre les plus distingués ont recherché, pour la Ga- ronne, une relation empirique entre le rayon de courbure des rives et la profondeur du lit; mais, quant au mode d'action des filets liquides qui amènent l'approfondissement, il n'a point été indiqué. » Or je crois l'avoir trouvé dans la création des tourbillons qui se pré- sentent toujours dans les parties concaves des rivières, et dans un mou- vement général de torsion dont est animé alors l'ensemble des filets liquides. » Voici les expériences qui m'ont conduit à cette double explication : » Si l'on verse dans un vase de verre un liquide un peu plus dense que l'eau (par exemple de l'aniline), puis de l'eau, et enfin une couche mince d'une huile quelconque, et que l'on donne aux liquides supérieurs un mouvement de rotation au moyen de palettes, on voit se produire une dépression centrale à la surface de l'huile; un cône de ce liquide descend au centre de l'eau, tandis qu'une protubérance d'aniline s'élève au fond du vase. C.R., 1876, 2e Semestre. (T. LXXX1II, N° 17.) io4 ( 798) » Si la vitesse de rotation s'accroît suffisamment, et si l'on augmente un peu la densité de l'eau au moyen de sel marin, la colonne d'aniline vient quelquefois rejoindre à travers l'eau la dépression supérieure. » En diminuant la densité de l'eau, un effet inverse se produit : on voit descendre un cône d'huile presque jusqu'au fond du vase. HuiU'. Eau. Aniline. Rotation de l'eau. » Ces expériences, faites à Paris l'hiver dernier, ont été répétées à la Rochelle dans ma dernière mission en employant une grande cuve et en remplaçant l'aniline par du sable ou de la vase. Les rotations étaient produites soit en donnant à l'eau des mouvements circulaires et réguliers à l'aide de palettes actionnées par des poids variables, soit en arrêtant brusquement une rotation rapide de la cuve même lorsque cette rotation avait persisté assez longtemps pour entraîner par frottement latéral toute la masse de l'eau. » Dans toutes ces expériences les résultats ont été les mêmes; le sable qui garnissait le fond de la cuve a été ramené au centre et soulevé. Une dispo- sition particulière a permis de mesurer la valeur de la dépression centrale correspondant à chaque vitesse de rotation. » Ce système de tourbillons, dont l'analogie est si grande avec ce qui se passe dans les trombes observées à la mer, qu'il me semblait par instants, dans les premières expériences, voir une trombe réelle avec les mêmes in- flexions et les mêmes rotations, donne la clef des effets de transport qui se passent dans les cours d'eau. » Tout le monde a vu, en effet, que les courbes des rivières sont accom- pagnées de tourbillons à dépression centrale, dont la formation est due au frottement des filets liquides contre la paroi concave. » Ces tourbillons, créés aux dépens de la vitesse de la rivière, sont en- traînés en aval, en provoquant sous les points où ils passent un sou- lèvement des particules sableuses, analogue à celui que nous avons constaté dans nos expériences. ( 799 ) » Ce soulèvement permet la descente en aval des matériaux ténus, quelque faible que soit la vitesse du courant général. » Si nous examinons maintenant l'ensemble d'une rivière à son entrée dans une partie courbe, on peut comparer le mouvement de ses filets liquides à ceux qui sont provoqués par une rotation dans notre cuve à expérience, en prenant le centre de la cuve pour les points successifs de la rive convexe et le bord pour la partie concave. » Or nous constatons dans nos expériences un mouvement du sable allant du bord au centre; ce mouvement est vérifié dans la nature par ce qui se passe quotidiennement en aval des courbes. Le transport du sable coexiste dans les deux cas avec un même système de rides garnissant et le lit de la rivière et le fond de la cuve. » Cette action de torsion de toute la rivière sur elle-même complète celle des tourbillons, en soumettant les sables dans les parties courbes à trois actions différentes, dont une de soulèvement. » Indépendamment des tourbillons à axes verticaux, on peut indiquer qu'il s'en produit à axes horizontaux, ou diversement inclinés, lorsqu'il y a au fond de la rivière des roches saillant du lit, ou lorsque deux cou- rants marchant en sens contraire se superposent. u Ce dernier effet se produit dans les rivières à marée à l'arrivée du flot toujours accompagné d'un soulèvement de vase caractéristique. » C'est à ce phénomène que les pilotes font allusion, lorsqu'ils disent que le flot trace les chenaux, tellement leur esprit est frappé du trouble produit sous cette influence. » Il me semble résulter de ce qui précède que, dans les projets d'amé- lioration des cours d'eau, lorsque l'approfondissement du lit ou la dispa- rition des seuils doit être demandée à des moyens naturels, il faut utiliser une partie de la force vive des eaux à soulever les menus matériaux du fond du lit au moyen de tourbillons. » Les procédés à employer, pour obtenir cette transformation, peuvent être les suivants : » i° Un tracé rationnel de digues concaves; » 2° L'emploi de digues ondulées; » 3° L'emploi d'épis à talus très-inclinés. » Ces deux derniers systèmes d'ouvrages seraient utilisés pour les points les plus difficiles, notamment pour le passage du thalweg, d'une rive sur l'autre. » 104.. ( 8oo ) PHYSIQUE. — Sur les lois du mouvement vibratoire des diapasons. Note de M. E. Mekcadieu. « Dans deux Noies insérées aux Comptes rendus (*), j'ai montré qne le nombre de périodes d'un diapason en acier ayant la forme d'un prisme droit recourbé est représenté par la formule (i) « = A-î, e étant l'épaisseur, l la longueur représentée par la projection de la ligne médiane des branches sur l'axe de l'instrument, et k une constante égale à 818000 environ. » La formule ci-dessus, conformément aux prévisions de la théorie, est indépendante de l'amplitude. On en pourrait conclure que les vibrations d'un diapason sont absolument isochrones. » Mais, lorsqu'on veut employer un diapason entretenu électriquement (ce que j'ai décrit il y a déjà longtemps sous le nom d' électro-diapason) à produire des interruptions de courant parfaitement égales, ou à exécuter un petit travail mécanique, ou enfin à produire des figures acoustiques qu'on veut projeter, etc., on est forcé de lui donner d'assez grandes am- plitudes. Il y a lieu de se demander alors si ïisochronisme des vibrations que suppose la formule mathématique et que j'ai démontrée expérimenta- lement (Comptes rendus, t. LXXVI, p. 1256), quand on ne dépasse pas 3 ou 4 millimètres d'amplitude, existe encore. » Influence de l' amplitude sur la durée de la période. — On peut employer plusieurs procédés pour faire cette étude : » i° Le premier procédé consiste à donner à 1 electrodiapason en expérience des amplitudes de moins en moins grandes, en maintenant chacune d'elles constante pendant dix ou vingt secondes. On enregistre chaque fois les vibrations sur un cylindre tournant, ainsi que les batte- ments de la palette d'un électro-aimant qui bat la seconde. » D'ailleurs, pour pouvoir mesurer facilement et exactement l'ampli- tude, on ralentit le mouvement du cylindre au commencement et à la fin de L'expérience, afin que le style du diapason décrive une courbe à spires si serrées qu'elles ressemblent à des hachures contigués. » Parmi les nombreuses séries d'expériences que j'ai faites, je donnerai (*) Comptes rciulus, t. LXXIX., p. 1001 et io6f). ( Soi ) comme type le tableau suivant; tous les autres donnent des résultats analogues : Amplitudes 9'n"\o 5""", 6 5""n,2 4mD,,6 2mm,6 i,nm,5 Nombre de périodes par seconde.. . 27,89 27,91 27,915 27,92 27,92 27,92 » On voit nettement, par ce tableau, que le nombre des périodes aug- mente pendant que l'amplitude décroît depuis 9 millimètres jusque vers 5 millimètres ou 4miIS5; à partir de ce moment, ce nombre se maintient constant. La variation est très-faible : elle ne porte que sur le quatrième chiffre. Elle s'élève, au maximum, à o,o3; en la rapportant à la moyenne 11 « o i .• o,o3 3 1 des valeurs extrêmes 27,00 et 27,02, on obtient ou = -5-5 va- ' u n ^ ' 27>9° 2790 930 riation très-petite, mais néanmoins incontestable. » 20 Le second procédé expérimental consiste à donner au diapason son amplitude maximum possible, puis à supprimer brusquement l'entre- tien électrique du mouvement en interrompant le courant de la pile. Le diapason vibre alors uniquement en vertu de son élasticité; son ampli- tude décroît graduellement depuis la valeur maximum qu'on lui a donnée jusqu'à zéro. » On mesure sur les graphiques les nombres de vibrations par seconde correspondant à 2, l\, 6,..., 10,..., 20,... secondes successives. Si la gran- deur de l'amplitude n'avait pas d'influence sur la durée de la période, . tous les nombres ainsi obtenus, rapportés à une seconde, devraient être égaux. Or il n'en est rien; ils sont graduellement croissants jusqu'à une certaine limite, ainsi que le montre la série suivante, prise comme exemple : Nombre de secondes.. 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 NTa™ndePé.r.i0d'^7,8^ '7,8*5 =7,83 27,83 27,83 27,83 27,S3 27,S35 27,833 2,,835 Nombre de secondes.. 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 ^™\eP!i0d.ra^835 37,833 27,835 37,84 27,8', 27,84 27,84 ,7,8* 27,8:) 5,54 5,55 5,54 5,55 5,55 ... 5,56 en secondes ) ^ ' '> De la quinzième période à la cinquantième, la durée reste égale à 5% 58. » Cette méthode d'observation conduit donc au même résultat que les précédentes. » On doit donc conclure, de ce qui précède : i° que la durée de la pé- riode du mouvement vibratoire des diapasons augmente ou diminue avec l'am- plitude; 20 que cette variation, même pour des amplitudes considérables de 1 centimètre, est très-faible et ne porte que sur le quatrième chiffre; 3° que, si l'on ne dépasse pas une certaine limite, qu'on peut fixer à 4 millimètres, on peut regarder la durée de la période comme constante. » Cette dernière loi vient donc confirmer la conclusion pratique que j'avais déduite d'études précédentes. » ( 8o3 ) PHYSIOLOGIE. — Sur l'appareil électrique de la Torpille. Deuxième Note de M. Ch. Rouget, présentée par M. Gosselin. « Dans une précédente Communication (17 avril) j'ai fait connaître à l'Académie le résultat de mes observations sur la terminaison cVes nerfs danslappareil électrique de laTorpille,observéesur des préparations fraîches ou traitées par l'azotate d'argent. J'ai repris, dans le courant de l'été, ces recherches en étudiant les tissus encore vivants ou traités par l'acide os- mique. Le procédé d'injection interstitielle employé par M. Ranvier ne m'a jamais donné, soit seul, soit suivi de l'imprégnation par le chlorure d'or, que des préparations défectueuses et impropres à déceler la véritable dispo- sition de l'expansion terminale des nerfs électriques. L'immersion de petits fragments de l'organe électrique pris sur l'animai vivant dans des solutions d'acide osmique de 1 à 2 pour 100, où ils séjournaient pendant un ou deux jours, m'a permis au contraire d'obtenir des préparations où se montrent avec une netteté parfaite non-seulement les terminaisons nerveuses en ré- seaux, mais tous les éléments constituants des disques électriques. C'est sur ces préparations qu'ont été prises les photographies que je mets sous les yeux de l'Académie, en même temps que celles qui proviennent de pré- parations traitées par l'azotate d'argent. » J'ajouterai que l'immersion prolongée dans l'acide osmique à 1 pour 100 de fragments de l'org3ne électrique pris sur des Torpilles mortes, en état de rigidité cadavérique, mais conservées dans un milieu à basse température, m'a permis d'obtenir, même deux heures après la mort, des préparations très-nettes de la lame nerveuse réticulée et des autres tissus des disques électriques. » Pour se rendre compte du mécanisme de production de l'électricité dans les disques électriques, l'étude complète des autres parties constituantes de ces petits appareils n'est pas moins nécessaire que celle de l'expansion nerveuse terminale. Chacun des disques électriques superposés dans la gaîne de tissu fibreux qui enveloppe un prisme entier se compose, indépen- damment de la lamelle nerveuse [tunica nervea de Kôlliker): i° des gros tubes nerveux à moelle avec leurs divisions médullaires et pâles; 20 d'un réseau capillaire sanguin ; 3° d'une couche de substance conjonctive, solide et non pas liquide [Gallerlesubstanz] occupant la face ventrale des disques, et au sein de laquelle cheminent les troncs nerveux et vasculaires et leurs ramifications; 4° d'une lamelle de substance conjonctive superposée à la lamelle nerveuse, et intimement unie à elle dans l'état frais. ( 8o4 ) » Fibres nerveuses à moelle. — Les fibres nerveuses mères, d'où émergent en forme de bouquet loutes les divisions secondaires qui, par leurs ramifi- cations dichotomiques, médullaires d'abord, pâles ensuite, vont se jeter dans la lamelle nerveuse de chaque disque, sont enveloppées non-seulement de leur gaîne propre (gaine de Sclnvann), mais d'une tunique adventice (pêrinèvre) munie de gros noyaux ovoïdes. Le périnèvre ne paraît passe pro- longer sur les ramifications dichotomiques pâles, mais la gaîne de Sclnvann, contrairement à l'assertion de Boll, lesaccompagne jusqu'au point où elles se jettent dans le réseau terminal. « Les tubes nerveux à moelle, enveloppés de leur gaîne névrilématique, présentent, au milieu de l'intervalle qui sépare deux noyaux propres du nerf, des amincissements fusiformes (prétendus étranglements de M. Ran- vier), identiques à ceux que j'ai décrits et figurés dans les nerfs de la mem- brane natatoire des Batraciens. Dans les disques électriques, où il est pos- sible, encore mieux que dans la membrane natatoire, d'observer tout un ensemble de fibres nerveuses avec leurs divisions multiples dans un état parfait d'intégrité, soit à l'état frais, soit après le durcissement dans l'acide osmique, on peut assurer que partout, tant au niveau des divisions qu'au ni- veau des prétendus étranglements, la couche médullaire, seulement amin- cie, reste continue à elle-même, sans trace aucune d'interruption et sans que la gaîne de Schwann présente aucune espèce de rétrécissement annu- laire. C'est ce que démontre une des photographies ci -jointes, et M. le professeur Balbiani a pu également contrôler sur mes préparalions, dans le courant de cet été, la réalité de cette disposition. » Les capillaires sanauins forment des mailles assez larges; ils possèdent, indépendamment de la tunique interne endothéliale, une couche de fibres- cellules musculaires ramifiées, et une gaîne membraneuse anhyste identique à celle que j'ai décrite et figurée dans les capillaires de l'hyaloïde des Ba- traciens, et que j'ai également observée depuis dans les capillaires de la membrane natatoire de la queue des larves. » Substance conjonctive. — A leur sortie de la gaîne fibreuse des prismes électriques, les vaisseaux sanguins, les fibres nerveuses à moelle et leurs ramifications cheminent non pas dans une cavité remplie de liquide ou d'une substance homogène gélatineuse ou albunùneuse (Pacini, Kolliker, Boll), mais dans l'épaisseur d'une couche solide de tissu conjonclif appar- tenant à cette variété que j'ai antérieurement décrite sous le nom de tissu- cellules à vacuoles (le soi disant tissu électrique de M. Robin). » Les vacuoles du proloplasma, d'autant plus grandes qu'elles appar- ( 8o5 ) tiennent à une couche plus éloignée de la lame nerveuse, simulent à son voisinage un réseau à petites mailles circulaires entrevu par Remak et que plus récemment de Sanctis a pris pour le réseau nerveux. La cuticule membraneuse anhyste, à noyaux logés dans des cavités sphériques, qui limite chacun des disques électriques à sa face dorsale, et recouvre la lame nerveuse réticulée, est doublée par une couche de protoplasma à vacuoles extrêmement fines, que Boll a récemment prises pour des fibrilles consti- tuées par des séries de granulations, et dans lesquelles il croit voir la véri- table expansion terminale du réseau nerveux; la structure de cette couche prouve, au contraire, qu'elle appartient aux tissus de substance con- jonctive. » On y trouve même, immédiatement au-dessous de la cuticule mem- braneuse anhyste, des fibrilles fines et onduleuses semblables à celles du tissu conjonctif fibreux. » Sur la face ventrale de la lamelle nerveuse se rencontrent des cellules conjonctives fusiformes ramifiées, au niveau de la division en touffes que présentent les dernières ramifications des fibres pâles, au moment où elles vont se jeter dans le réseau nerveux terminal. Ces cellules à ramifications multiples accolées aux fibres pâles dont elles représentent la tunique ad- ventice rudimentaire sont celles qui, bien vues et décrites comme cellules du tissu conjonctif par Remak et Kolliker, ont été vraisemblablement prises par M. Robin pour des cellules nerveuses; car il n'existe, au niveau des dernières divisions des fibres pâles, rien autre chose que des noyaux en tout semblables à ceux des fibres pâles embryonnaires, et très-souvent les touffes nerveuses terminales sont même complètement dépourvues de noyau au niveau du point de séparation des filaments qui les constituent. » M. A. Barthélémy adresse une Note relative à un hygromètre à grain de folle-avoine, pour l'indication du temps. La séance est levée à 5 heures. D. C R., 1876, 2« Semestre. (T. LXXX1II, N° 17.) io5 ( 806 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 16 octobre i8;6. ( SUITE.) Traite de Zoologie; par C. Clatjs. Traduit sur la 3e édition allemande et annoté par G. Moquin-Tandon; fascicule II. Paris, F. Savy, 1877; in-8°. Discours prononcés aux funérailles de M. Buignet. Paris, impr. Arnous de Rivière, 1876; br. in-8°. Compte rendu du Congrès international agricole, tenu à Bordeaux les zl\, a5, 26 et 27 mai 1876 à l'occasion du Concours régional. Bordeaux, impr. E. Crugy, 1876; br. in-8°. Guide pi aticpie pour servir à l'examen des caractères physiques organolepti- ques et chimiques que doivent présenter les préparations pharmaceutiques offi- cinales, inscrites au Codex; par P. -H. Lepage et Ch. Patrouillard. Paris, P. Asselin, 1876; in- 12, relié. (Adressé par les auteurs au Concours Barbier, ,877.) Dr Viaud-Grand-Marais. De la lélhalité de la morsure des Vipères indi- gènes. Paris, au secrétariat de Y Association française pour l' avancement des Sciences, 1876; in-8°. (Présenté par M. Larrey.) Le limuimètrc enregistreur de Morges ; par M. F. -A. Forel. Genève, 1876; br. in-8°. (Tiré des Archives des Sciences de la Bibliothèque universelle.) Mémoire sur la lumière stratifiée; par M. V. Neyreneuf. Paris, Gauthier- Villars, 187G; in-8°. (Extrait des Annales de Chimie et de Physique.) Note sur l'équation xjr" -t- ky' —y =0; par M. C. Le Paige. Bruxelles, impr. F. Hayez, 1876; br. in-8°. D'e Pozzi Giovanni. Elementi di diagnosi differenziali. Parle prima : Sis- lema nervoso. Parle seconda : Malallie del pelto. Lecco, tipogr. Piantini, 187/4; abr. in-8°. D,e Pozzi Giovanni. Cenni ezioiogici délie infermilà ed imperfezioni (lie causarono le riforme del servizio militare, dall' anno 1842 al i852, nclla pro- vinciadi Como e piuspecialmenle nel circondario di Lecco. Lecco, tipogr. Pian- tini, 1874; br. in-8°. Memorie mediche inlorno Lecco e suo lerritoiio, del D'e Giovanni Pozzi. Lecco, tipogr. Piantini, 1873; br. in- 12. ( 807 ; Atti del Concjresso internazionale botanico, tenuto in Firenze nel mese di macjcjio 1874, pubblicati per cura délia R. Società toscana di Orticultura. Firenze, tipogr. Ricci, 1876; in-8°. OdVRAGES REÇDS DANS LA SEANCE DU 23 OCTOBRE 1876. Rapport présenté à M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce par l' Académie de Médecine, sur les vaccinations pratiquées en France pendant Vannée 1874. Paris, Impr. nationale, 1876; in-8°. (4 exemplaires.) Recueil de Mémoires cl observations sur l 'Hygiène et la Médecine vétérinaires militaires, etc.; 2e série, t. III. Paris, Dumaine, 1876; in-8°. Bulletin des séances de la Société centrale d'Agriculture de France. Compte rendu mensuel, rédigé par M. J.-À. Barral; t. XXXV, année 1875. Paris, Bouchard-Huzard, 1875-, in-8°. Annales des Poiïls et Chaussées. Mémoires et documents; octobre 1876. Paris, Dunod, 1876; in-8°. La vigne et le Phylloxéra; par M. P. Lazerges, Toulouse, impr. Dou- ladoure, 1876; br. in-8°. (Renvoi à la Commission.) Recueil d'Exercices sur (a Mécanique rationnelle, à l'usage des candidats à la licence et à l'agrégation des Sciences mathématiques ; par A. de Saint- Germain. Paris, Gauthier-Villars, 1877; m_8°- Spontanéité et curabilité de la morve. Extirpation de la contagion, par E. Decroix. Paris, H. Àsselin, 1876; br. in-8°. La guerre d'escadre et la guerre de cotes; les nouveaux navires de combat; par P. Dislere. Paris, Gauthier-Villars, 1876; in-8°. Reports of the commissioners of the United States to the international exhi- bition held at Vienna, 1873. Published uncler direction of the secretary of State by authority of congress, edited by Robert H. Thurston. Washington, governinent printing office, 1876; 4 vol. in-8°. Monthly report oj the département of Agriculture for august and september 1876. Washington, government printing office, 1876; in-8°. On cephalization ; by James-D. Dana. Part V. (Froin the American Journal of Science and Arts; vol. XII, 1 876.) Dreiundfunfzigster Jahres-Bericht der schlesischen Gesellschafl fur valerlan- dische Cullur. Enthalt den Generalbericht ùberdie Arbeilen und Feranderungen der Gesellscltaft im Jahre 1875. Breslau, 187G; in-8°. ( 808 ) Sitzungsbericlite der kaiserlichen Akademieder Wissenschaflen. Mathemalisch- nalinioissensclioftliche Classe, LXXII, Band IV, und V Helft, Jahrgang 1875, November und December. Jahrgang 1876, Januar. Malhematik, Phjsik, Chemie, etc; LXXII, Band III, IV und V Helft, Jahrgang 1875, October, November und December. Physiologie, Jnalomie, etc.; LXXII, Band III, IV und V Helft, Jahrgang 1875, October, November und December. Minéralogie, Botanik, etc. Wien, 1876; 5 liv. in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 50 OCTOBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Letfre de M. Hind, communiquée par M. Le Verrier. « M. Hind a reconnu et il fait remarquer que l'observation effectuée le 9 octobre 18/9, par Stark, du passage d'une petite tache ronde et noire devant le Soleil, est parfaitement représentée par la formule donnée par M. Le Verrier dans la séance de l'Académie du 2 octobre, p. 6^9. » L'observation de Stark est ainsi confirmée , et le nombre des pas- sages sur le Soleil de la planète supposée se trouve porté à six, savoir : 1802, 1 819, 1839, 1849, 1859 et 1862. u Errata (séance du 16 octobre 1876) : page 720, lignes 2; et l'i, nu lieu de k=l, /• — j, lisez k= — l, k = — 2, et lignes 25 et 27, au lieu de k = — 1, k = — 2, lisez / : == 1 , k = 2. » ZOOLOGIE. — Etude sur l'appareil reproducteur des Ephémérines. Note de M. Joly. « Appareil génital mâle. — Personne que nous sachions, depuis Swam- merdam, n'a sérieusement étudié l'appareil génital des Ephémérines dans sa structure intérieure. CR.,1876, 2« Semestre. (T. LXXX1II, N° 18.) • °b ( 8io) » Léon Dnfour avoue son ignorance presque complète au sujet de cet appareil (i). M. F.-J. Pictet n'en dit rien, ou du moins il ne parle que des organes extérieurs servant à la copulation. Le Rev. Eaton, dans sa monographie, ne dit pas non plus un seul mot des organes génitaux in- ternes (2). » Nous regrettons nons-même de n'avoir pu, malgré tous nos efforts, multiplier nos dissections autant qu'il le faudrait pour ne laisser aucune lacune importante dans notre étude anatomique. En vain avons-nous cherché les organes mâles chez un grand nomhre d'individus de ce sexe appartenant à des Palingenia Virgo qui voltigeaient, le soir, à la clarté des réverbères échelonnés le long des quais de la Garonne (3). Il est probable que chez eux déjà ces organes s'étaient ridés et flétris, immédiatement après la fécondation accomplie. » Mais, chez les Baèlis sulfurea mâles, que nous avons plusieurs fois dissé- qués, nous avons très-nettement vu l'appareil génital interne formé de deux testicules ou laites comme dit Swammerdam, logés de chaque côté du canal digestif (4). » Ils se présentent sous la forme de deux sacs allongés en massue, re- courbés en crosse à leur sommet d'un blanc pur, et bosselés à leur surface. La membrane qui en constitue l'enveloppe extérieure est d'une délicatesse extrême, et renferme de grosses vésicules ou capsules spermiques (cellules- mères, Godard ; œufs mâles, Ch. Robin), remplies elles-mêmes de cellules sper- magènes (cellules-filles, Godard; cellules embryonnaires mâles, Ch. Robin), arrondies, dans plusieurs desquelles nous avons vu distinctement les spermatozoaires enroulés sur eux-mêmes à la manière de tout petits ser- pents. » Le tube ou sac testiculaire est longé, à son côté interne, par un canal auquel les capsules spermiques paraissent suspendues par un court pédi- cule, comme les grains d'un raisin à leur rafle; elles aboutissent ainsi au canal déférent qui, lui-même, se continue en un canal éjaculateur qui pénètre (1) Léon Ditfour, Recherches anatomiqu.es et physiologiques sur les Orthoptères, les Hyménoptères et les Névroptèrcs. [Mémoire des Savants étrangers), t. VII, p. 58i, année 18^ 1 . (2) Rev. A.-E. Eaton, .4 monograph of the Ephemeridat, in ilie Transactions of the ento- mologiial Society of London for tlie year 1871. Part I, p. 4 '"44 el 49~53. (3) Chez cette espèce, le nombre des mâles nous a toujours pain de beaucoup inférieur à relui des femelles. (4) On sait que Swammerdam croyait (pie les œufs des Éphémères sont fécondés à la manière île ceux des poissons, c'est-à-dire s.ms accouplement préalable. ( 8n ) dans l'un des deux pénis correspondants , le traverse dans toute sa longueur et aboutit à l'orifice externe, pour y verser son contenu. v Je dis des deux pénis, car, par une exception aussi rare chez les In- sectes qu'elle est commune chez les Crustacés, les hphémérines mâles sont pourvus de deux organes copulateurs (i). » Ces organes sont fixés à l'avant-dernier arceau inférieur de l'abdomen; ils sont de consistance cornée, de forme arquée, creux à l'intérieur et percés, à leur extrémité libre, d'un orifice par lequel s'échappe le fluide séminal lors de la fécondation. Ils sont situés à quelque distance en dedans des deux pinces, également cornées, courbes et quadri-articuh es, qui constituent \esjorceps, ou armure copulatrice avec laquelle le mâle retient sa femelle pendant l'accouplement, et qui, au point de vue de l'anatomie philoso- phique, n'est rien autre chose qu'une patte abdominale devenue organe de préhension. » L'illustre auteur des Biblia Nalurœ a représenté^ les testicules du P. lomjicauda sous la forme de deux boyaux allongés, à surface inégale, comme mamelonnée. Il ajoute qu'ils sont munis, à leur partie postérieure, de deux sacs plus petits, qu'il croit être des vésicules séminales; mais il ne mentionne ni les conduits déférents, ni les canaux éjaculateurs. Or ces con- duits et ces canaux existent : nous nous en sommes convaincu en dissé- quant quelques individus de P. longicauda venant directement de Hollande, mais conservés depuis quelque temps dans l'alcool. Une macération de deux ou trois heures dans de l'eau légèrement tiédie nous a permis d'isoler assez facilement les testicides de cette espèce d'Éphémérine et d'acquérir la certitude que leur structure est identique à celle des testi- cules de Ba'élis. » Quant aux prétendues vésicules séminales décrites par Swammerdam, nous les avons vainement cherchées. L. Dufour affirme n'en avoir pas aperçu la moindre trace chez l' Ephemera Nigrimana qu'il a soumise à son habile scapel. Nous sommes donc porté à penser que le célèbre naturaliste hollandais a pris pour des vésicules séminales de simples sachets adipeux (i) En admettant l'existence de deux pénis chez les Ephémères, nous semblerons peut- être à certains entomologistes commettre une erreur grave, et prendre pour des pénis les pièces (assez souvent absentes) que L. Dufour a nommées volselles, et qui sont, suivant lui, une des parties constituantes de l'armure copulatrice. Riais, outre que ces volselles manquent souvent chez les Insectes, nous avons, pour appuyer l'exactitude de notre détermination, le fait indiscutable du canal excréteur du sperme passant à travers les organes que nous consi- dérons comme étant de vrais pénis. 106 . ( 8l2 ) semblables à ceux que nous avons nous-mêmes observés chez ie Baëlis sul- furea, et qui, au premier aspect, ressemblent un peu à de vraies vésicules séminales. » Quoi qu'il en soit, nos dissections, plusieurs fois répétées, nous per- mettent d'affirmer qu'il n'existe pas de vésicules séminales chez les Ephé- méiines que nous avons étudiées. Quant aux testicules, ils nous ont frappés par leur volume relativement considérable, et surtout par leur ressem- blance de forme et leur analogie de structure avec ceux des Libellulines, et même avec ceux des Vertébrés supérieurs, en ce sens qu'ils sont, comme chez ces derniers, formés, en dernière analyse, d'un tube renfermant des cap- sules spermatiques (œufs nuile.'', Ch. Robin), logeant, dans leur intérieur, des cellules plus petites (cellules embryonnaires mâles, Ch. Robin) dans l'inté- rieur desquelles se développent les animalcules spermatiques. » Appareil génital femelle. — Chez plusieurs milliers d'individus recueillis encore vivants parmi les cadavres de P. Virqo qui jonchaient les rives de la Garonne, nous n'en avons pas observé un seul dont les ovaires ne fussent dans un état de vacuité presque complète. En ouvrant leur abdomen après la ponte, nous n'y avons trouvé qu'un double sac d'une capacité considé- rable, constitué par une membrane d'une extrême délicatesse, recevant à sa partie intérieure un très-grand nombre de gaines ovigères, à trois ou quatre loges, renfermant un nombre égal d'œufs en voie de formation. D'autres œufs, plus avancés dans leur développement, et déjà munis de l'espèce de calotte ou chapiteau qui recouvre l'extrémité opposée à celle où sera la tète de l'embryon, sont accumulés en plus ou moins grand nombre, dans le vaste sac où aboutissent les gaines ovigères (i). » Existe-t-il un oviducte spécial pour chacun de ces deux sacs? d L. Dufour dit que le sachet qui constitue l'ovaire se termine à sa par- tie postérieure par un col tubuleux, qui se réunit à son congénère pour fournir un très-court oviducte. Swammerdam ne parle nullement de cette disposition ; nous n'avons nous-même jamais vu rien de semblable : aussi sommes-nous plus disposé à croire, sans toutefois en être certain, qu'il y a deux oviductes, comme il y a deux pénis, et que ces deux oviductes vien- i Swammerdam avait remarqué l'extrême petitesse des œufs d'Ephémères: « Ovula cceterum, dit-il, stupendae sunt parvitatis, et vix animadvertl queunl. » C'est par cette petitesse même qu'il expliqué la nécessité tlu long séjour ( trois ans, trierait Spatio) que les larves sorties de ces œufs doivent faire au sein des eaux, avant de se changer en insectes parfaits voyez Biblia Natures, t. II, p. ?.55 . ( 8i3 ) nent s'ouvrir séparément dans la membrane qui unit le septième segment abdominal au huitième. » Mais nous faisons ici toutes nos réserves jusqu'à plus ample informa- tion. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Sur une nouvelle lampe électrique imaginée par M. P. Jabloschkolf. Note de M. L. Dexayroiize. (Commissaires : MM. H. Sainte-Claire Deville, Edm. Becquerel, Berlhelot.) « J'ai l'honneur de porter à la connaissance de l'Académie le résultat des études poursuivies dans mes ateliers par M. Paul Jabloschkoff, ancien officier du Génie russe, sur la question de l'éclairage électrique. » La découverte de M. Jabloschkoff entraîne d'abord la suppression ab- solue de tout mécanisme ordinairement usité dans les lampes électriques ordinaires. » La nouvelle source lumineuse se compose de deux charbons fixés pa- rallèlement à une petite distance l'un de l'autre et séparés par une substance isolante susceptible de disparaître en même temps que les charbons. Lorsque le courant commence à passer, l'arc voltaïque jaillit aux deux extrémités libres des deux charbons. La couche la plus voisine de matière isolante fond, se volatilise et déchausse lentement la double baguette de charbon absolument comme la cire d'une bougie découvre progressi- vement sa mèche unique à mesure que la combustion se propage de haut en bas. » L'idée en question, qui ne paraissait au début qu'une simplification, à la vérité très-grande, des procédés de production de la lumière électrique, en supprimant les régulateurs, s'est révélée, à l'étude, comme entraînant des conséquences importantes. » La chaleur de la combustion des charbons, perdue dans l'air avec les régulateurs, est utilisée avec la bougie pour la fusion et la volatilisation du mélange isolant. La composition de celui-ci peut varier à l'infini, car on peut employer la plupart des substances terreuses. Les matières réputées les plus infusibles se volatilisent lorsqu'on les introduit au cœur de l'arc voltaïque, comme nous le faisons, grâce à la disposition adoptée pour la bougie électrique. ( 8i4 ) » Nous employons indifféremment comme substances isolantes le sable, les verres, les mortiers, les laques, etc., etc. Notre mélange le plus simple et adopté provisoirement comme le moins coûteux se compose de sable et de verre pilé. » La lumière provenant de l'incandescence de cette substance dans l'arc voltaïque produit des effets analogues à ceux de la lumière Drummond. » Nous n'avons pas la prétention d'avoir obtenu du premier coup le meilleur mélange, mais il en est qui nous ont déjà donné, à force élec- trique égale, le double de la lumière d'un régulateur. » Enfin nous sommes parvenus à diviser la lumière électrique produite pir une seule source de courant. » Avec une seule machine Gramme du type ordinaire, sortie des ateliers Bréguet, nous arrivons à faire brûler trois bougies à la fois. » Les Communications présentées cette année par M. Tresca et M. Sar- tiaux font ressortir l'importance d'une découverte de ce genre. » PHYSIQUE. — Sur la distribution du magnétisme à la surface des aimants. Note de MM. Trêve et Durassier. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Parmi les principaux résultats obtenus dans nos recherches sur le ma- gnétisme des aciers, nous croyons devoir insister sur l'établissement d'une méthode analytique directe ne nécessitant pas la rupture du métal, comme le comporte la méthode en usage, qui consiste, on le sait, dans la me- sure de la résistance delà matière à la traction. Nous croyons voir d'autant plus d'avantages à cette substitution de méthodes que: d'une part, on ne sau- rait se dissimuler que dans les essais à la traction, surtout lorsqu'ils sont poussés au delà de la limite d'élasticité, la structure de la matière est pro- fondément modifiée, et que, par suite, les résultats observés ne sont plus nécessairement en relation avec l'état moléculaire de l'échantillon à l'ori- gine; et que, d'autre part, ces essais exigent la confection d'éprouvettes préparées dans des conditions de travail multiples, difficiles à maintenir identiques pour toutes, et qui sont toujours bien différentes de celles aux- quelles sont soumises les grandes masses de matière qu'elles représentent. Au contraire, dans la méthode magnétique que nous préconisons, fondée sur les variations de la force coercitive, « celte véritable caractéristique du métal acier », les éprouveltes sont simplement découpées dans la masse ( 8i5 ) même que l'on veut étudier, et la faculté de trempe, ce complément de caractéristique de l'acier, est seule mise à profit dans leur préparation. » Ici les résultats obtenus s'appliquent donc bien à la nature de la masse même du métal expérimenté. Nous venons présenter aujourd'hui le résumé de nos recherches sur la distribution du magnétisme à la surface des aimants, déterminé par la méthode d'arrachement. Nous donnons seu- lement trois de nos courbes obtenues sur un acier A5 dosé à i , i o pour i oo, trempé à l'eau froide, sur un second acier C3, trempé à l'huile et dosé à o,5oo pour ioo de carbone, et sur un troisième E3, à l'huile, et dosé à o,25o. Courbes de distribution magnétique à la surface de trois aciers différemment carbures et trempés. Les efforts supportés en grammes sont les ordonnées. At à l'eau froide (à i,5o p. 100). C, à l'huile (à o,5oo p. ioo). E, à l'huile (a o,î5o p. 100). » Les forces d'arrachement, déterminées en quatre points équidistants, ont été : e.. A,. C.. sr 36,5 (M' l8 ?r 6,0 22,0 l8 3,5 i5,o I I 3,5 4,0 8 3,o ( 8i6 ) h Les courbes précédentes montrent que la distribution du magnétisme obéit à des lois qui sont fonction de la teneur en carbone et de la nature de la trempe. » Il nous paraîtrait prématuré de chercher à établir une formule capable de traduire un phénomène dans lequel tant de fonctions diverses inter- viennent. Aussi nous bornerons-nous, cette fois, à présenter un fait général qui ressort de l'examen de ces courbes; c'est que : » Plus un acier est carburé, plus le magnétisme se condense vers ses extrémités. Par contre, moins il est carburé, plus le magnétisme s'épanouil et se répand également sur sa surface. » Le phénomène que nous avions déjà reconnu dans notre étude de « distribution intérieure » des aimants se reproduit donc dans leur dis- tribution extérieure. L'éminent directeur du Creusot, M. Henri Schneider, nous fait préparer de nouvelles séries d'aciers trempés à l'eau froide, et notre but est d'essayer de formuler une loi simple établissant le rapport entre la force coercitive de ces aciers et leur teneur en carbone. » La loi apparaît simple lorsque l'on rapproche les résultats obtenus sur les aciers extrêmes dont la pureté n'est pas douteuse, et si elle ne se mani- feste pas encore, clairement pour les aciers intermédiaires, cela est dû, sans doute, aux très-faibles quantités des éléments étrangers, tels que le si- licium, le phosphore, le manganèse, etc., que leur mode de fabrication permet d'y soupçonner. Cette perturbation est même de nature à faire espérer que l'analyse magnétique des aciers indiquera à la métallurgie quels sont les poids de silicium, de phosphore, de manganèse susceptibles de donner à un acier les mêmes propriétés physiques qu'un poids déterminé de carbone. » Pour atteindre ce but, en ce qui concerne le manganèse par exemple, on prendrait un barreau d'acier manganèse, identique de forme et de poids à ceux d'une série seulement carburée, "mais contenant, en outre d'une certaine proportion de carbone, une quantité reconnue de manga- nèse. Après en avoir fait l'analyse magnétique, on rechercherait, parmi les produits de la série seulement carburée, celui pour lequel cette analyse donnerait des résultats analogues à ceux qu'il aurait fournis. » Il est clair que l'excès de carbone de ce dernier échantillon sur le car- bone de l'échantillon manganèse serait précisément équivalent à ce que celui-ci renferme de manganèse. La réalisation de ce programme nous fera entrer, on le remarquera, dans les grandes vues émises par M. Fremy sur la pluralité des familles d'acier, en mettant en lumière la part d'in- ( «'7 ) Aliénée des différents éléments étrangers sur toutes les propriétés physiques des aciers. Pour l'exécution de ce travail, il nous faut une série d'aciers ne contenant que carbone et fer; nous comptons l'obtenir en refondant sim- plement des mélanges en proportions de nos aciers extrêmes à 0,950 et à o,25o pour 100 de carbone, dans lesquels l'absence d'élén ents' étran- gers est absolument certaine. » viticulture. — Sur le dépérissement des vignobles de la Càte-d'Or. Extrait d'une Lettre de M. Ecg. du Mesmi, à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Volnay, 28 octobre 1876. « Le vignoble de la Côte-d'Or est attaqué par un mal qui ne parait ni ca- ractérisé ni défini. Les meilleurs observateurs ne reconnaissent, ni dans le feuillage ni dans les racines, les signes qui accusent la présence du Phylloxéra, et, cependant, la vigne se meurt depuis plusieurs années (six ou sept ans); là plaine ne donne que des récoltes insignifiantes et ne trouve plus de cultivateurs à moilié fruit; les vignes nouvellement plantées dépé- rissent rapidement. La côte se soutient, quoique la pousse du sarment ait été celte année d'une faiblesse que l'on n'avait jamais vue. Enfin, le plus grand clos de la Bourgogne est dans un état de rachitisme évident. Les sols compactes et la terre blanche ont donné plus de fruit que la terre meuble; le terrain poreux des hauteurs où l'on avait porté force terres et où la végétation aurait été brillante en d'autres temps, n'a donné ni bois ni fruit. » Dans mon jardin, les treilles qui s'alimentent sous un chemin battu ont donné des fruits très-abondants, des grappes dotées et très-four- nies et un raisin très-sucré. Au contraire, les treilles placées dans des plates-bandes cultivées n'ont produit que quelques grains acides et sans sucre. » Je conclus de ces faits que nous avons affaire à un nouvel ennemi que l'on peut combattre par la compression d'après le système que j'ai eu l'hon- neur de vous exposer dans ma Note du 10 août 1874- ^e va's faire piocher la vigne par un temDS sec, et la faire battre immédiatement pour la feutrer et briser les conduits de l'insecte, que l'on ne pourrait pas atteindre si le sol n'était pas au préalable ameubli. » C. R.. 18-6, 2' Semestre. (T. LX.XXIII, N° 18.) ' °' ( 8i8 ) M. 15. Charmes propose l'emploi de l'oxyde de carbone contre le Phyl- loxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. P. Arnocil, M. Dubuc, MM. Tiiomasset adressent diverses Commu- nications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. Ere. Wéry soumet au jugement de l'Académie un appareil destiné à servir de ventilateur pour les appartements et les mines ou d'aspirateur pour les cheminées. Le procédé employé par l'auteur consiste à produire en dehors du tube central d'aspiration un courant d'air dirigé suivant une hélice; ce courant d'air se mêle dans la partie haute de l'appareil au gaz aspiré suivant le tube central et active le tirage. (Commissaires : MM. Morin, Jamin, Tresca.) M. A. Fleuriot de Laxgle adresse, par l'entremise de M. Jurien de la Graviere, une brochure intitulée : « Études sur les ouragans ». Cette brochure, accompagnée d'une analyse manuscrite, sera soumise à l'examen d'une Commission composée de MM. Faye et Jurien de la Graviere. M. Bergeret fait connaître dans une Note plusieurs cas d'empoisonne- ment produits par les vins rehaussés en couleur au moyen de la fuchsine arsenicale, et indique des procédés pour reconnaître cette substance. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. Ch. Piceox adresse un Mémoire intitulé : « Réfutation de la doctrine du Congrès international de Constantinople sur le choléra ». (Renvoi à la Commission du prix Rréant.) CORRESPONDANCE. l'UYSiQUii. — Sur la polarisation rolatoire du quarte. Note de MM. J.-L. Soket et Ed. Sarasin. « Dans un premier travail sur la polarisation rotatoire du quarlz (i), nous avons annoncé l'intention d'étendre nos observations aux rayons (l) Comptes rendus, séance iln i l octobre lt>75, t. LXXXI, p. 610. ( 8.9 ) ultra-violets plus réfrangibles que la raie N, et de donner en même temps à nos mesures un plus haut degré de précision; ce sont les résultats de ces nouvelles recherches que nous avons l'honneur de communiquer à l'Aca- démie. » Pour déterminer l'angle dont le quarlz fait tourner le plan de pola- risation des rayons de diverses longueurs d'ondulation, nous avons, comme précédemment, opéré sur la lumière solaire par la méthode de MM. Fizeau et Foucault. Le canon de quartz lévogyre, dont nous nous sommes princi- palement servis, a été retouché dans sa taille de manière à rendre ses faces parfaitement parallèles et perpendiculaires à l'axe cristallographique. Son épaisseur est de 2o,mm,885. On a déterminé avec soin sa température pour chaque mesure et l'on a corrigé les valeurs de l'angle de rotation obtenues en les ramenant, à l'aide de la formule donnée par M. Von Lang, à la tem- pérature de 20 degrés. » Pour contrôler l'exactitude du mode d'observation dû à MM. Fizeau et Foucault, nous avons fait un assez grand nombre d'expériences sur la lumière de la soude, à l'aide de la méthode très-précise que M. Mascart a fait connaître dans son beau travail Sur les modifications qu'éprouve la lumière par suite du mouvement de la source lumineuse, etc. (///in. se. de l'Ecole Normale, 1872, t. I, p. 202). En employant cette méthode, qui con- siste à opérer sur une lumière monochromatique observée dans un spec- troscope dont on a beaucoup élargi la fente, M. Mascart a trouvé 2i°,73 pour la rotation de la lumière de la soude, à i5 degrés. Nous sommes ar- rivés au chiffre de 2i°,727 à la température de 20 degrés, ce qui corres- pond à 2i°, 711 à i5 degrés. Cette petite différence nous paraît rentrer dans la limite des erreurs que comporte cette méthode, appliquée à une lumière qui n'est pas rigoureusement monochromatique. » Nous avons fait, d'autre part, un grand nombre de mesures pour les raies solaires D, et D2 par la méthode de MM. Fizeau et Foucault. PourD,. en faisant varier les conditions de l'observation, nous avons obtenu des valeurs comprises entre 2i°,75oet 2i°,rjili; la moyenne de celles qui nous inspirent le plus de confiance est 210, 736 à 20 degrés. Pour D2, nous avons trouvé 2i°,684. Ces chiffres, entre lesquels tombe la valeur obtenue par le procédé de M. Mascart, nous paraissent bien prouver l'exactitude ainsi que la sensibilité de la méthode de MM. Fizeau et Foucault. » Nous avons fait une première série d'expériences en employant le spectroscope muni de lentilles de quarlz et d'un prisme de spath d'Is- lande, avec l'oculaire fluorescent pour l'observation des rayons ultra-vio- 107.. ( 8ao ) lels (i), et avec l'oculaire ordinaire pour un cerlain nombre de mesures prises dans la partie lumineuse du spectre. Dans une seconde série d'expériences, on s'est servi de lentilles en verre d'optique ordinaires, en employant deux prismes en finit pour les raies comprises entre A et G, et un prisme seu- lement pour la portion s'étendant de h à M. » Le tableau suivant donne le résumé des résultats obtenus (2) : Haies il 11 ;.. spectre. A 7G0, jo 2 o :; 18, 56 R i 1 7 . 7 > (1) Le spectroscope à oculaire fluorescent, décrit par l'un de nous, a très-bien répondu au but pour les rayons très-réfrangibles, de N à R, La lumière solaire doit être réfléchie sur un miroir en argentan (et non en argent, qui absorbe les rayons très-réfrangibles, comme M. Slokes l'a déjà indiqué;. Pour éviter la rotation que la lentille collimatrice du spectroscope imprime aux rayons polarisés, quand elle consiste en une seule lentille biconvexe en quartz, on emploie une lentille compensée, foi nue de deux lentilles plan-convexes de quartz, bien égales, l'une dextrogyre, l'autre levogyre, appliquées l'une contre l'autre par la lace plane. Le prisme en spath d'Islande a ses arêtes taillées parallèlement à l'axe; il donne donc deux spectres dont on observe de préférence le plus dévié (rayon ordinaire). Les substances qni paraissent convenir le mieux comme lame fluorescente sont une dissolution aqueuse d'csculine pour la partie du spectre de h à N, et une lame de verre d'uranc pour les rayons de plus faibles longueurs d'onde. Avec cette dernière substance, on distingue, dans le spectre solaire, les raies R, S et même T; et, dans le spectre des métaux, on par- vient à voir les raies les plus réfrangibles, par exemple la vingt-cinquième raie du cadmium [\ = 221 ,7, Mascart . (2) Les longueurs d'un lulation adoptées, telles qu'elles sont consignées dans la se- lre série. 2e série Valeur Nombre d'obser- yatloDs Aride île rotaliun. Numhrc U'obscr- Tatlons. de 1 'angle de foti ition Ansle do rotation. définitive. calculée. Différence. M „ 12°, 668 20 ia°,668 0 12,742 -T- 0 , 07.', 14,29.3 ï> ii,3o'| 20 i4,3o', .4,337 ■+■ o,o33 ,, » 15,746 20 .5,746 I J . - 1 l i 0,000 .. D 17,318 •n 17.31S ■ 7.3.', — 0,005 u r- 21,684 30 21,68.', 21,689 -I- o,oo5 21,729 16 21,736 40 21,736 adopté. » » . 27,543 20 27,543 27, 33o — o,oi3 32.737 '1 ?2,774 20 32,774 32,702 — 0,022 ■ .. 42,60', 20 42,60', 42,634 ■+- 0,11.3,1 'l7,'5i8 5o 47.18' 2(1 i?,499 47:,5i4 -+- o,oi5 ."n ,208 16 3 1 . 1 7 8 20 01,193 ÔI , loi — 0,042 » „ 52 , |55 2Û 52, 1Ô5 52, îb'j ■+- 0,010 ôj,7i 2 ■■il 55, 53g 20 53,620 00,701 + 0,076 58,918 .m 58,844 3o 58,8Si 58. 878 — o,oo3 64.439 3o .. » 64,45g 6'|.'|8i -f- 0,02. 7o,585 3o . » 70 , Ô8Ô 70,684 -+■ 0,099 7 i • • 7 r 20 » » 7 1 • J; i 7l.J98 -t- 0,02 1 78. JS> 5o » » 78,582 adopté. » 84, 97s 37 » " 8i,972 81,960 " 0,012 ( 8a i ) » Nous avons adopté comme valeurs définitives la moyenne des obser- vations de la première série seulement pour les raies de A à G; la moyenne des deux séries pour les raies de h à M; enfin les chiffres de la deuxième série de N à R. Pour les raies larges ou faisant partie d'un groupe com- pliqué, telles que A, H,, II.,, L, nous estimons que ces valeurs sont exactes à o°, i près; l'approximation doit être de o°, o5 pour les autres raies de a à N; elle va ensuite en diminuant, et ue dépasse pas o°, i pour R. » Les valeurs de la huitième colonne ont été calculées par la formule de M. Boltzmann B C + io£X: iol!i.' dans laquelle les valeurs des constantes, déduites des valeurs obtenues par l'expérience pour les raies D, et Q, sont B— 7,111540, C = 0,1/18061. La neuvième colonne du tableau donne les différences entre les valeurs calculées et observées. » M. A. Cornu a eu l'obligeance de mettre à notre disposition l'un des échantillons de quartz (n°6) qui avaient déjà servi à M. Mascart pour la détermination du pouvoir roiatoire. Ce quartz nous a donné des résultats qui ne diffèrent pas sensiblement de ceux que nous avions précédemment obtenus (i). » conde colonne du tableau, sont celles de Angstrom, de A à h, celles de M. Cornu, de H, à 0, celles de M. Mascart, de P à R. Les angles de rotation, consignés dans les troi- sième et cinquième colonnes, en degrés et fractions de degré, sont les valeurs moyennes d'un nombre d'observations indiqué dans les quatrième et sixième colonnes. La septième colonne donne les valeurs des angles de rotation adoptées comme définitives; la huitième colonne, les mêmes valeurs calculées par la foi-mule de M. Bolzmann; la neuvième colonne, la différence entre les résultats du calcul et ceux de l'expérience. (i) Pour la valeur de la rotation de la lumière de la soude (méthode Mascart), nous avons trouvé avec ce quartz 210, 725, et pour diverses raies (méthode Fizeau et Foucault), nous sommes arrives aux chiffres suivants : A. a. D,. /;. M. 0. P. Q. R. 12,677 1 4 î 3 1 y 21,750 47>5og 58,900 70,538 74,622 78,623 85.017 ( $22 ) physique. — Sur les lois du mouvement vibratoire des diapasons. Note de M. E. Mekcadier. « Influence de la température sur la durée de la période. — Dans la formule n — k- précédemment définie, si l'on remplace la vitesse du son a par l/-> q étant le coefficient d'élasticité de l'acier etdsa densité, la valeur de A-, con- stante pour un même diapason, devient . (1,89255 \'~i le = '- — _ — — > 2 7T \ 3 \d de telle sorte que la valeur définitive de n est » Lorsque la température de l'instrument varie, ses dimensions e et l varient suivant les lois connues de la dilatation : il en est de même de la densité d. Le coefficient d'élasticité q varie aussi, mais la loi de cette varia- tion n'est pas connue; on n'a sur ce sujet, au point de vue expérimental, que des expériences de Wertheim, qui manquent certainement de précision et auxquelles on ne peut se fier sans réserve. » Dans ces conditions, je me suis d'abord occupé de rechercher expé- rimentalement l'influence approximative de la température. « J'ai exposé un diapason dans une chambre ouverte, à une tempéra- ture assez basse; j'ai ensuite fermé la chambre et l'ai chauffée graduelle- ment, en inscrivant de temps en temps pendant dix secondes les vibrations de l'instrument, à une température constante indiquée par un bon ther- momètre appliqué à l'une des branches. » Voici, par exemple, les résultats de quatre mesures : Température 3°,5 10". o 18", o a6°,0 Nombre de périodes par seconde ?7:9° 27,89 ?7,Sf> 27,84 » Ainsi le nombre des périodes décroit à mesure que la température s'élève. La variation est faible; elle ne porte que sur le quatrième chiffre, comme celle qui résulte de la variation d'amplitude. » En admettant pour un instant que le coefficient d'élasticité ne change pas avec la température, en se rappelant que l'épaisseur e et la longueur / d'un diapason varient proportionnellement au binôme de dilatation linéaire ( 8a3 ) de l'acier (i -+- lt), que la densité d varie en raison inverse du binôme de dilalation cubique (1 -t- ut), et en exprimant que «= 3X, on peut cal- culer le rapport — des nombres de périodes du diapason à deux tempéra- tures 2' et t". » On trouve ainsi, toutes simplifications faites, en négligeant des termes qui contiennent X% W = n -X t" - «')] » Cette formule montrerait bien que le nombre n' , qui correspond à la température la plus basse, est plus grand que celui n" qui correspond à la température la plus élevée, conformément à l'expérience; mais si l'on fait le calcul pour les températures t' = 3°, 5, t" — 260, en prenant pour X la moyenne des valeurs trouvées par divers observateurs pour l'acier et rap- portées dans Y Annuaire du Bureau des Longitudes, X = 0,00001 1268, on trouve que, si n" == 27,84, valeur donnée par l'expérience, n' = 27,84 X 1 ,000141 = 2718439..., de telle sorte que le quatrième chiffre n'est pas altéré. » La conclusion qui paraît ressortir de là, c'est que la variation dans le nombre de périodes qui se produit quand on fait varier la température est principalement due à l'influence de la température sur le coefficient d'élas- ticité que nous avions supposé constant dans les calculs ci-dessus. » De nombreuses expériences effectuées ne me laissent aucun doute sur ce point; si bien que j'ai fait construire un instrument très-simple per- mettant de déterminer, sur une assez grande longueur de l'échelle thermo- métrique, la relation entre le coefficient d'élasticité de l'acier et la tempé- rature. Je donnerai dans une prochaine Communication le résultat des recherches que j'ai entreprises sur ce sujet. » En résumé, il résulte de cette étude de l'influence des dimensions li- néaires, de l'amplitude et de la température sur le mouvement vibratoire d'un diapason prismatique, les conséquences suivantes : » Le nombre des vibrations d'un diapason prismatique est proportionnel à son épaisseur et en raison inverse du carré de la longueur (la longueur étant définie comme on l'a indiqué précédemment). » L'isochronisme des vibrations n'est pas absolument rigoureux ; la durée de la période dépend de l'amplitude et de la température. » Au point de vue pratique de l'emploi d'un diapason comme chrono- ( 824 ) graphe*, ou interrupteur, un instrument ne donnent des résultats absolument identiques à des époques différentes que si l'on opère à la même température, et si l'on donne aux vibrations la même amplitude. » Si l'on n'a pas besoin d'une identité complète et de grandes ampli- tudes, ce qui est le cas le plus ordinaire, pourvu qu'on ne dépasse pas une amplitude de 2 à 3 millimètres et qu'on opère à des températures peu diffé- rentes, on est certain d'avoir le même nombre de périodes pur seconde à 0,0001 jirès. chimie. — Réactions chimiques du gallium. Note de M. Lecoq de Boisbaudran, présentée par M. Wurtz. « Alors que je possédais seulement quelques milligrammes de composés impurs degallium, j'avais admis, non satisfaire des réserves (Comptes rendus, 6 décembre 1870, p. no5), que l'oxyde de gallium est plus soluble que l'alumine dans l'ammoniaque. Des expériences plus récentes confirment cette opinion. Ainsi, un mélange de chlorures d'aluminium et degallium ayant été trailé à plusieurs reprises par un excès d'ammoniaque, la tète des solutions ammoniacales est devenue très-riche en gallium et la queue des précipités contenait exclusivement de l'alumine ('). Une seule précipi- tation par un grand excès d'ammoniaque suffit même pour avoir, d'une part, un sel degallium pauvre en aluminium, et, d'autre part, de l'alumine contenant peu de gallium. » Si l'on fractionne par le carbonate de soude un mélange de chlorures d'aluminium et de gallium, les raies Gaa/i^oet Ga/3/io3,i possèdent leur plus grande intensité dans le premier produit et vont ensuite s'af- faiblissant. On ne parvient cependant pas ainsi à une séparation convenable du gallium et de l'aluminium. » Le carbonate de sonde ne précipite l'iiidinm qu'après le gallium. Tl est à remarquer que, d'après une théorie qui classe le gallium comme un terme de passage de l'aluminium à l'indium, la précipitation de l'oxyde de gallium devrait être intermédiaire entre celles de l'oxyde d'iridium et de (') Les chimistes savent que, pour obtenir une bonne précipitation de l'alumine par l'am- moniaque, il faut que la liqueur contienne des conquises ammoniacaux; ils n'ont peut-être pas tous remarqué combien est relativement considérable la quantité d'alumine qui se dissout dans l'ammoniaque pure Une semblable solution précipite abondamment dès qu'on y verse quelques gouttes d'un sel ammoniacal concentré. ( 8a5 ) l'alumine et non les précéder l'une et l'autre, ainsi que l'observation semble le montrer. » Les chlorure et sulfate de gallium un peu acides ne sont pas précipités à froid par l'acétate d'ammoniaque légèrement acide; mais les mêmes sels de gallium neutres sont troublés. Un excès d'acétate acide d'ammoniaque éclaircit la liqueur, laquelle, dans ce cas, ne se trouble plus à chaud, à moins, cependant, qu'on ne lui ajoute beaucoup d'eau. » Le chlorure de gallium est très-soluble et déliquescent. Après avoir été desséché, il attire l'humidité de l'air et se liquéfie; la solution très-con- centrée est claire, mais elle se trouble par l'eau. Le précipité (sans doute un oxychlorure) n'est qu'assez lentement repris par l'acide chlorhydrique étendu. Aussi, quand on veut retirer tout le gallium contenu dans un pro- duit insoluble, est-il prudent de chauffer celui-ci avec de l'acide chlorhy- drique assez fort. » Si, à du chlorure de gallium concentré, on ajoute strictement assez d'acide chlorhydrique pour qu'on puisse étendre d'eau sans trouble, on ob- tient une liqueur qui précipite abondamment par l'ébullition et s'éclaircit par le refroidissement. » Une solution légèrement acide de chlorure de gallium, étant desséchée à une douce chaleur, abandonne des aiguilles ou des lamelles cristallines qui agissent fortement sur la lumière polarisée. » Le sulfate de gallium n'est pas déliquescent. De même que l'alun, il forme avec l'eau froide une solution limpide qui se trouble à chaud et s'é- claircit parle refroidissement. » J'ai préparé de l'alun de gallium en mélangeant les solutions de sulfates d'ammonium et de gallium purs. A l'abri des poussières de l'air, la liqueur reste limpide, mais, au contact d'une parcelle d'alun ordinaire, elle dépose des cristaux volumineux et très-nets d'alun ammoniacogallique. L'existence de ce sel est ainsi mise hors de doute. » chimie organique. — Sur l'aldéhyde téréphtalique. Note de M. E. Grimaux, présentée par M. Cahours. « On ne connaît encore qu'un petit nombre de dialdéhydes dérivées des glycols : ce sont le glyoxal, l'aldéhyde succinique et l'aldéhyde phtalique. J'ai cherché à obtenir l'aldéhyde téréphtalique, correspondant au glycol aromatique C8H'°02 = C6IU |4/CEF, OH CtP, OH' C.R., 1876, 1* Semestre. (T. LXXX1II, No 18.) 1 08 ( 826 ) en soumettant son éther dichlorhydrique ou chlorure de tollylène C8H8CI2 à l'action oxydante de l'acide azotique faible on de l'azotate de plomb : c'est, en effet, par ce procédé que nous avons réussi, M. Lauth et moi, à transformer le chlorure de benzyle eu aldéhyde benzoïque. » Le chlorure de tollylène pur et bien cristallisé est soumis à l'ébulli- tion avec 20 parties d'eau et une partie d'azotate de plomb jusqu'à cessa- tion de vapeurs nitrêuses, puis le mélange est distillé : le nouveau corps passe avec les vapeurs d'eau. Comme il est entraîné difficilement, il faut renouveler plusieurs fois l'eau dans le ballon pendant la distillation. On obtient ainsi un corps blanc que l'on purifie par cristallisation dans l'eau à une température voisine de l'ébullition. » Le nouveau corps répond à la formule C8H602, auquel conduisent les analyses (1), et sa fonction est établie par ce fait qu'il se transforme en acide téréphtalique par l'action du bichromate de potassium et de l'acide sulfurique. L'identité du produit d'oxydation avec l'acide téréphtalique a été établie non-seulement par son aspect, son insolubilité dans les divers solvants, mais encore par sa transformation en éther méthyltéréphtalique, se présentant sous l'aspect de longs prismes, fusibles à i/jo degrés. » L'aldéhyde téréphtalique se présente sous la forme de fines aiguilles blanches, légères, fusibles à ii4-ii5 degrés; assez soluble dans l'éther, très-soluble dans l'alcool, elle est peu soluble dans l'eau froide et se dis- sout dans environ soixante fois son poids d'eau à l'ébullition. » Elle se combine au bisulfite de sodium ; en effet, à 4o°-5o° elle se dissout dans environ 20 à 23 fois son poids d'une solution saturée de ce sel et cette solution n'abandonne pas d'aldéhyde téréphtalique quand on l'agite avec l'éther. 11 y a donc eu combinaison, mais la combinaison est très-soluble et ne cristallise pas par le refroidissement de la liqueur. « Le cyanure de potassium réagit vivement sur l'aldéhyde téréphta- lique. Quand on mélange les solutions alcooliques de ces deux corps, on voit immédiatement la liqueur se colorer en brun, puis déposer une masse rouge brunâtre, qui, recueillie sur un filtre, se décolore et se transforme en unt' poudre jaunâtre, amorphe, insoluble dans l'eau et dans l'éther, un peu soluble dans l'alcool bouillant, soluble dans les alcalis, mais non dans les ' C. il ( 827 ) carbonates, et fondant vers i70°-i74°- D'après une seule analyse, ce com- posé paraît être un polymère de l'aldéhyde téréphtalique analogue à la benzoïne. » Dans la préparation du chlorure de tollylène parle xylène du goudron de houille, on obtient une grande quantité de chlorures huileux, après qu'on en a séparé le chlorure de tollylène par le refroidissement. Ces chlorures huileux devant renfermer du métoxylène dichloré L, n l.i - ^ ri XCH2C1. isomère du chlorure de tollylène ou paroxylène dichloré, je les ai égale- ment soumis à l'action oxydante de l'azotate de plomb. Ils sont difficile- ment attaqués, et ne fournissent qu'une petite quantité d'un corps cristal- lisé en aiguilles, ressemblant à l'aldéhyde téréphtalique, mais fondant à 88 degrés après plusieurs recristallisations. Ce corps est probablement l'aldéhyde isophtalique. » chimie organique. — Sur la formation simultanée de deux trioxyantlira- quinones, el la synthèse d'un nouvel isomère de la purpurine. Note de M. A. ROSENSTIEHL. « 1. Les travaux de Runge et de Kuhlmann mentionnent dans la ga- rance une matière teignant les mordants d'alumine en jaune-orange, dont l'identité avec le rubian de Schunk et l'acide rubérylhrique de Rochleder n'est pas démontrée, et sur laquelle on ne possède que des données contra- dictoires. » En faisant sa belle analyse immédiate de la purpurine commerciale, M. Schùtzenberger y a aussi trouvé une matière jaune, teignant les mor- dants d'alumine, mais en nuances peu nourries et peu solides. La quantité en est si faible qu'elle n'a pas pu être complètement étudiée. Moi-même, j'ai signalé la présence d'un corps analogue parmi les produits de la réduc- tion de la pseudopurpurine; mais, ne possédant qu'une quantité minime de ce produit, je n'ai pu en établir lacomposition (Comptes rendus, I. LXXIX, p. 767). Depuis, j'ai rencontré plusieurs fois, dans mes recherches sur les matières colorantes de la garance, de petites quantités de ce corps et peu à peu j'en ai réuni quelques grammes, ce qui m'a permis de reconnaître qu'il est un mélange de purpuroxanthine et d'une nouvelle matière colo- rante jaune dont j'ai pu faire l'analyse, étudier les principales propriétés, 108.. ( 828 ) le mode de formation et les relations qui la lient aux autres matières colo- rantes de la garance. » 2. Quand on traite la pseudopurpurine par l'eau bouillante (Comptes rendus, LXXIX, p. 681), elle perd un atome d'oxygène et se transforme en purpurine hydratée et en une petite quantité du corps qui fait l'objet de ce travail. » Il reste en partie en dissolution dans l'eau, d'où on peut le retirer par le procédé que j'indiquerai plus loin, et en partie adhérent à la pur- purine; les cristallisations répétées dans l'alcool, où il est très-soluble, ne suffisent pas pour en opérer la séparation. » J'y ai réussi par deux moyens : le premier consiste à détruire la pur- purine en solution alcaline par le permanganate de potassium; le second est basé sur la propriété que possèJe la purpurine de s'unir par voie de teinture à l'oxyde de fer, auquel la matière colorante jaune ne se combine que difficilement. Dans ces derniers temps j'ai observé que la température de l'eau bouillante n'est pas indispensable pour opérer la réduction de la pseudopurpurine; on arrive au même résultat quand on abandonne à elle- même une solution alcaline de ce corps : sa couleur change du violet rouge au rouge et l'analyse immédiate montre qu'il s'est formé simultanément de la purpurine et de la matière jaune. Par une exposition prolongée à l'air, la première est détruite presque totalement, tandis que la seconde résiste. Dans toutes ces circonstances, on n'obtient qu'un faible rendement, de telle sorte que je n'ai pu disposer que de l\ grammes de matière pour faire cette étude. » 3. La purification s'opère en traitant la solution dans l'alcool aqueux, d'abord par l'oxyde de fer, qui enlève la purpurine, puis par l'hydrate d'aluminium, qui laisse la purpuroxanthine et se combine avec la matière colorante jaune, que l'on en sépare ensuite par un acide. L'analyse élé- mentaire conduit à la formule CMH805; elle est en conséquence un iso- mère de la purpurine et représente la cinquième trioxyanthraquinone connue. » Pour éviter les doubles emplois qui résulteraient des expressions de xantho-chryso-flavo- purpurine qui lui conviendraient, d'après l'usage reçu, je me borne à la désigner par son numéro d'ordre et j'adjoindrai au mot purpurine la cinquième lettre de l'alphabet £. » La purpurine e se présente sous forme d'une poudre légère, d'un jaune orangé; vers 180 degrés elle éprouve un commencement de fusion et se sublime à une température plus élevée, avec destruction partielle de la ( 829) malière. Elle est plus soluble clans l'eau que les autres matières colorantes delà garance; très-soluble dans l'alcool, l'acide acétique, la benzine et le chloroforme. L'acide sulfurique concentré la dissout en se colorant en jaune- orange intense; l'eau l'en précipite de nouveau. Les alcalis caustiques for- ment avec elle des combinaisons dont la solution aqueuse présente une couleur rouge intermédiaire entre celles de la purpurine et de la purpu- roxanthine. Les laques de chaux et de baryte sont fort peu soluhles dans l'eau bouillante; l'eau alunée la dissout en se colorant en jaune orangé, sans fluorescence, et l'abandonne presque totalement par le refroidisse- ment. Elle teint les mordants d'alumine en 3 ou 4 orange des tables chromatiques de M. Chevreul; la saturation n'a lien qu'en présence d'un équivalent d'acétate de calcium. Cette couleur ne résiste pas aux opérations de l'avivage; elle ne teint pas les mordants de fer. » 4. Les relations qui lient la purpurine £ aux autres matières colorantes de la garance se déduisent des faits suivants : m Traitée en solution alcaline par le phosphore, elle perd i atome d'oxygène et se transforme en une bioxyanthraquinone, qui n'est pas l'ali- zarine, mais bien la purpuroxanthine. » En dissolution alcaline bouillante, elle se transforme en purpurine; cette réaction remarquable, dans laquelle i atome d'oxygène s'est déplacé sans abandonner la molécule, sera l'objet d'une étude détaillée : le défaut d'une méthode de préparation régulière m'a seul empêché de poursuivre ce travail. Cette lacune pourra être comblée maintenant. » 5. Utilisant la résistance que la purpurine £ oppose en solution alca- line aux agents d'oxydation, j'ai réussi à l'obtenir en traitant la purpu- roxanthine à froid par une dissolution aqueuse de manganatê de potas- sium. La réaction parait nette et propre à produire de plus grandes quan- tités de ce corps. La purpurine £ peut être considérée comme obtenue par synthèse totale; en effet, par la belle méthode de M. de Lalande, on ob- tient la purpurine par oxydation de l'alizarine; or elle est le point de dé- part pour la préparation de son isomère; par réduction, elle produit la purpuroxanlhine; l'oxydation de cette dernière donne naissance, on vient de le voir, à la purpurine £. » 6. En résumé, la plus complexe des matières colorantes delà garance, la pseudo-purpurine CMH4(HO)402, télraoxyanthraquinone, perd faci- lement (par ex. à ioo° en présence de l'eau) i atome d'oxygène, et donne naissance simultanément à deux trioxyanlhraquinones CMH5(HO)3,0% l'une teignant en rouge, l'autre en orange, les mordants d'alumine. | 83o ) » Par réduction en solution alcaline, les deux se transforment en une bioxyanthraquinone unique C14 H6(HO)î02, la purpuroxanthine de M. Schiitzenberger. » Inversement, on peut, à volonté, remonter, en partant de cette der- nière, soit à la purpurine teignant en rouge, si l'on oxyde à chaud, soit à la purpurine teignant en orange, si l'on opère à froid. Toutes les matières que je viens de mentionner ont été trouvées dans la garance ou dans ses dérivés commerciaux, et ont été considérées comme autant de principes immé- diats préexistants dans la rubiacée à l'état de glucosides. » La composition de la garance est, en réalité, moins complexe. La grande altérabilité de la pseudopurpurine suffit pour expliquer leur for- mation, qui a eu lieu en grande partie pendant les opérations mêmes de l'analyse immédiate. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'appareil électrique de la Torpille (troisième partie). Note de M. Ch. Rouget, présentée par M. Gosselin. « Il résulte de l'analyse histologique des éléments constituants des disques électriques de la Torpille, exposée dans mes deux précédentes Communica- tions, qu'on ne rencontre dans ces organes, en outre des ramifications des fibres nerveuses et de la lame nerveuse réticulée, rien autre chose que. des vaisseaux et des éléments cellules, fibrilles et membranes, appartenant tous aux tissus conjonctifs. Les éléments nerveux setds font partie de la caté- gorie des formations organiques ( muscles et nerfs) dans lesquelles on ob- serve un développement ou plutôt une transformation de force. » Comme l'indiquait déjà Kolliker en 1807, les nerfs eux-mêmes sont la seule source de l'électricité de l'organe électrique de la Torpille. Par quel méca- nisme les éléments nerveux peuvent-ils produire ces effets? C'est une ques- tion dont la solution est, je crois, possible aujourd'hui. Les troncs et les ramifications des nerfs électriques possèdent, on le sait, des propriétés et des fonctions semblables à celles des nerfs moteurs: ce sont des nerfs à action centrifuge qui transmettent la jorce de décharge nécessaire à la trans- formation des énergies potentielles organiques (forces de tension) en force vive. L'action que la décharge nerveuse exerce sur la force de tension accumulée par la nutrition dans les muscles (contractilité), dans les cellules et dans les réseaux de la substance grise centrale (neurilité), pour la faire passer à l'état de lorce vive, de travail mécanique, de force excitomotrice, de sensation ou d'acte psychique, elle l'exerce aussi sur les lames nerveuses ( 83i ) réticulées dont la disposition et la structure présentent la plus intime analogie avec celle des réseaux de la substance grise centrale des Verté- brés (Gerlach) et des Invertébrés (Leydig). Dans les muscles et dans les centres nerveux en même temps que se manifeste l'activité des forces orga- niques sous forme de contraction, de sensation, de pensée, une fraction de ces forces de tension passe à l'état de force vive sous forme de chaleur, sous forme d'électricité. Dans les lames nerveuses réticulées de l'appareil électrique, où ne se manifestent ni mouvement ni sensation, la presque totalité de l'énergie potentielle (neurilité) accumulée par la nutrition dans le réseau nerveux terminal se [transforme en électricité. Il n'y a là rien autre chose qu'un cas particulier de ces transformations de forces or- ganiques en forces cosmiques, et inversement, qui sont l'essence même des manifestations de la vie. » histologie. — Sur les phénomènes de la division du noyau cellulaire. Note de M. Balbiaxi, présentée par M. CI. Bernard. « Les phénomènes de la division des cellules, sur lesquels l'attention des histologistes a été appelée dans ces derniers temps par les travaux de MM. Bûtschli, Auerbach, Strasburger, Fol, O. Hertwig et autres, ont été interprétés et parfois même décrits d'une manière très-contradictoire par les différents observateurs. Ceux-ci n'ont même pas encore réussi à se mettre d'accord sur une question principale, savoir celle de la persistance ou de la disparition du noyau primaire pendant la division. En outre, pour ce qui regarde les cellules animales, presque toutes les recherches concernent l'œuf en voie de segmentation, et un petit nombre seulement sont relatives aux autres cellules. » J'ai trouvé un objet très-favorable pour l'étude de ces phénomènes dans les cellules épithéliales de l'ovaire de la larve d'un Orthoptère, le Stenobolhrus pratorum. Non-seulement les cellules sont d'une grande transparence, mais il n'est pas rare de voir sur une même chambre ovigère quinze à vingt d'entre elles aux différentes phases de la division, de sorte que l'observateur peut contempler pour ainsi dire dans un même tableau tous les stades principaux du phénomène. Avant d'exposer mes observations à cet égard, décrivons d'abord brièvement les caractères de ces éléments. » Dans les chambres les plus petites delà portion antérieure des tubes ovariques, les cellules épithéliales appartiennent au type pavimenteux ; elles i 83a ) acquièrent graduellement plus d'épaisseur dans les chambres suivantes et finissent par constituer un véritable épithélium cylindrique. » Pendant cette transformation, elles se multiplient activement par scis- sion, et leur taille diminue à proportion que leur nombre augmente. Lorsque l'œuf approche du terme de sa maturation, elles cessent de se multiplier et de se rapetisser, et c'est par un autre processus que la capa- cité de la chambre augmente : les cellules s'élargissent de nouveau en s'aplatissant et reprennent le type pavimenteux qu'elles avaient au début et qu'elles conservent jusqu'à la maturité de l'œuf. » Le caractère le plus remarquable de ces cellules est la forme des élé- ments contenus dans le noyau. Celui-ci ne renferme pas à proprement parler de nucléole, dans le sens généralement attribué à ce mot, mais tout son intérieur parait, à l'état frais, rempli de petites hachures pâles, tantôt parallèles les unes aux autres, tantôt distribuées plus ou moins irrégulière- ment dans la cavité nucléaire. On ne peut mieux comparer l'apparence qui en résulte qu'à celle que produirait un amas de bactéries renfermé dans le noyau. A l'aide de l'acide acétique, on s'assure que ces hachures sont déter- minées par des corpuscules en forme de bâtonnets étroits, inégaux entre eux, et qui ont pris un aspect réfringent sous l'influence du réactif. Vu à un fort grossissement, chaque bâtonnet paraît formé de petits globules réunis en série, ce qui augmente encore leur ressemblance avec des bacté- ries. A mesure que les cellules se multiplient, les corpuscules bacillaires deviennent de plus en plus petits, si bien que, dans les chambres renfer- mant un œuf presque mûr, le noyau ne contient plus qu'un amas de fines granulations. » La cellule qui va se diviser augmente de volume ainsi que son noyau et dépasse quelquefois du double les cellules voisines. En même temps, elle perd son contour polygonal et devient plus ou moins régulièrement circulaire. Dans l'intérieur du nucléns les bâtonnets sont devenus moins nombreux, mais plus gros et plus visibles. Ils ont perdu aussi pour la plu- part leur forme rectiligne et présentent des flexuosités, des courbures en sens divers, quelques-uns même de courtes ramifications. Ces bâtonnets plus gros me paraissent dérivés de l'agglutination et de la coalescence réciproque des corpuscules nucléaires primitifs. » A une phase plus avancée, la cellule et son noyau sont devenus llipsoïdes; dans l'intérieur de celui-ci les bâtonnets forment un faisceau lâche, parallèle au grand axe du noyau. Leur aspect s'est encore modifié: ce sont alors des baguettes cylindriques on fusiformes, homogènes, s'éten- e ( 833 ) dant dans toute la longueur du noyau. Bientôt chacune d'elles se rétrécit en son milieu, puis se coupe en deux moitiés, de sorte que le faisceau pri- mitif se trouve divisé en deux faisceaux secondaires plus petits. Ceux-ci tendent à s'éloigner de plus en plus l'un de l'autre, dans une direction rectiligne; mais leur séparation n'est pas complète, car un mince filament relie encore les deux moitiés d'un même bâtonnet et s'allonge avec l'écar- tement progressif des faisceaux. L'ensemble de ces filaments donne un aspect distinctement strié au noyau modifié. Sur ces entrefaites la cellule a pris une forme étroite et allongée, et le contour périphérique du noyau s'est complètement effacé; le corps formé par les bâtonnets et les fila- ments paraît par conséquent directement plongé dans le protoplasme de la cellule et entouré à une faible distance par la ligne de contour de cette dernière. » Pendant que les deux faisceaux sont repoussés en sens inverse, les bâtonnets qui composent chacun d'eux se rapprochent et se confondent par leurs extrémités dirigées vers les pôles de la cellule, tandis qu'ils s'écar- tent entre eux par leur portion interne restée libre. Chaque faisceau prend par suite la forme d'un cône dont la base est tournée vers celle du cône opposé. La fusion des bâtonnets faisant des progrès, le sommet du cône s'arrondit, et celui-ci se transforme en une petite coupole dont la circon- férence présente des divisions ou dents formées par les portions non encore confondues des bâtonnets. C'est à ces dents que viennent aboutir de part et d'autre les filaments qui maintiennent encore réunies les deux moitiés du noyau transformé. A ce moment, généralement, la cellule commence à s'étrangler, puis se divise en deux segments égaux, suivant un plan pas- sant par l'équateur de l'appareil filamenteux. Les fils ainsi coupés se reti- rent dans la masse commune correspondante formée par les bâtonnets, les- quels, pendant ce temps, ont achevé de se fusionner ensemble. Dans cette masse d'abord homogène, quelques petites vacuoles apparaissent, une membrane devient perceptible à sa périphérie, et, à l'intérieur de cette en- veloppe, la masse se résout en ces mêmes corpuscules bacillaires que ren- fermait le noyau primitif avant sa division. » Je n'ai que rarement observé la zone de granules réfringents qui, sui- vant M. Bùtschli et d'autres, apparaît dans l'équateur des fils. Dans les cellules qui la présentaient, les bâtonnets n'étaient plus visibles, mais chaque grain se continuait des deux côtés du plan équatorial en un filament abou- tissant au pôle correspondant du noyau. J'en conclus que ces grains ne C. R., 1873, a« Semestre. (T. LXXXIII, N° 18.) < 09 ( 834 ) sont autre chose que des accumulations locales de la substance des bâton- nets, laquelle s'est retirée des pôles pour se concentrer dans la région mé- diane du noyau, en d'autres termes, de simples renflements ou varicosités des filaments. Telle est aussi l'interprétation qu'en donne M. Fol dans ses études sur l'œuf des Géryonies et des Oursins. (Comptes rendus, i octobre 1876.) » Je ne mentionne enfin les deux figures, en forme de soleils qui, d'après M. Fol et d'autres, se produisent dans le protoplasme aux deux pôles du noyau, que pour ajouter que je n'ai rien observé de semblable, dans les cellules épithéliales de l'ovaire du Stenobolhrus; mais cela tient, je pense, à la grande homogénéité du protoplasme de ces cellules. Ces figures sont évidemment les analogues de celles que l'on aperçoit si admirablement à la surface de l'œuf d'Araignée pendant la formation du blastoderme. J'ai décrit et figuré ce phénomène dans un Mémoire publié il y a quatre ans, et dont aucun des auteurs cités dans cette Note ne paraît avoir eu connais- sance (i). Dans ce travail, j'ai interprété ces figures rayonnées de l'œuf comme produites par l'attraction exercée par les noyaux blastodermiques sur la substance vitelline environnante, et j'ai donné ainsi, pour la pre- mière fois, la démonstration directe du rôle physiologique du nucléus dans la formation cellulaire, rôle admis jusqu'alors d'une manière pure- ment hypothétique par tous les histologistes. » PHYSIOLOGIE. — Variations de l'état électrique des muscles dans le tétanos produit par le passage du courant continu, étudiées à l'aide de la contraction induite. Note de MM. Morat et Toussaint, présentée par M. Cl. Bernard. « Dans deux Notes précédentes, nous avons étudié, à l'aide de la con- traction induite, les phénomènes électriques delà contraction volontaire et du tétanos provoqué par un courant interrompu. Cette étude nous a con- duits à des résultats nouveaux, qui, de plus, nous permettent de fixer les conditions dans lesquelles on peut assimiler d'une façon complète ces deux contractions. Le courant continu lancé dans un nerf moteur, outre qu'il dé- termine une secousse à sa fermeture et à sa rupture, peut donner lieu, pen- dant son passage, à une contraction tétanique très-analogue à la contraction ( i ) Mémoire sur le développement des\Aranéidcs [Annales des Sciences naturelles, 5e série, t. XVIII, art. Ier, janvier 1873, avec i5 planches.) ( 835 ) volontaire. Il nous a paru intéressant d'étudier, à l'aide de la contraction induite, l'état électrique du muscle pendant ce tétanos. » En pratiquant avec le courant continu, média tement ou immédiate- ment, l'excitation unipolaire sur un nerf en communication avec les centres nerveux, chez un animal mammifère, M. Chauveau a montré que le tétanos est presque la règle, et que, sur la grenouille, on l'obtient le plus souvent facilement en plaçant le pôle négatif sur le nerf avec les courants moyens et faibles, et le pôle positif avec les courants forts. Ce tétanos, enregistré à l'aide d'un myographe double, en même temps que sa contraction in- duite, peut préseuter des types assez divers, sans que cette dernière en soit très-modifiée. » Du côté de la patte inductrice, le plus habituellement avec le pôle positif, aussitôt après la contraction de fermeture, on voit la ligne du gra- phique s'abaisser d'abord en décrivant quelques irrégularités, puis s'élever de nouveau, se soutenir franchement pendant un espace de temps assez notable, enfin se continuer par une ligne sinueuse irrégulière, jusqu'au moment de l'ouverture qui est alors marquée par une nouvelle suréléva- tion de la ligne du graphique. Avec le pôle négatif, le tétanos est irrégulier et généralement moins longtemps soutenu. » Du côté de la patte induite, voici ce qu'on observe : la fermeture donne lieu invariablement à une secousse induite; à l'ouverture, pareil résultat peut se produire, à moins que le tétanos ne soit franchement sou- tenu jusqu'à la fin, auquel cas la contraction induite manque le plus habi- tuellement. Dans le cours même du tétanos, le plus souvent on ne remarque aucune réaction du côté de la patte galvanoscopique. Quelquefois, immé- diatement à son début, deux ou trois secousses induites se suivent à bref intervalle, tout en restant très-distinctes. Il nous est arrivé de voir excep- tionnellement ces secousses plus nombreuses se fusionner en un tétanos induit irrégulier, de courte durée. Enfin, dans le reste de son cours, le tétanos inducteur s'accompagne exceptionnellement de secousses induites, isolées, survenant à de longs intervalles. » En un mot, de même que dans la contraction volontaire, clans le cours du tétanos produit par le courant continu, les contractions induites (secousses isolées ou associées en un tétanos de courte durée) doivent être considérées comme des accidents ; mais la comparaison des deux tracés (inducteur et induit) ne nous renseigne ici qu'imparfaitement sur la cause de ces accidents. Dans le tétanos qui nous occupe, il y a, en effet, ceci de remarquable, que les secousses induites, isolées et accidentelles, qui l'accompagnent ne corres- 109.. ( 836 ) pondent pas nécessairement à ces modifications plus ou moins irrégulières qu'on rencontre dans la courbe du tétanos inducteur. Elles paraissent ne point avoir la brusquerie que nous avons signalée comme condition néces- saire pour réveiller des contractions dans la patte galvanoscopique. b On peut tirer de ces expériences la conclusion suivante : Dans le tétanos produit par le courant continu, l'état électrique du muscle est sensiblement uni- forme pendant toute la durée de la contraction. Si toutefois la variation néga- tive présente quelques oscillations capables d'induire une patte galvano- scopique, c'est au début du tétanos et pendant une courte période. Il s'ensuit que, dans le cas où ce tétanos serait composé de secousses asso- ciées (hypothèse que nos expériences ne démontrent ni ne contredisent), il faudrait admettre qu'elles sont fusionnées d'une façon aussi parfaite que dans la contraction volontaire. » EMBRYOGÉNIE. — Sur quelques faits relatifs à la nutrition de l'embryon dans l'œuf de la poule. Note de M. C. Dareste , présentée par M. de Quatrefages. « Mes recherches de tératogénie expérimentale m'ont permis de con- stater quelques faits relatifs à la nutrition de l'embryon dans l'œuf » Si, dans les premiers jours de l'incubation, on enlève le blastoderme, avec la partie de la membrane vitelline qui le recouvre, et la couche d'al- bumine qui revêt cette section de la membrane vitelline ; puis si, après avoir séparé le blastoderme de la membrane vitelline, on coagule l'albumine par l'emploi de l'alcool ou de l'eau chaude, on voit que l'albumine a complè- tement disparu au-dessus de l'embryon. Il y a là un espace vide qui a la forme d'un cylindre creux ou plutôt d'un tronc de cône à base circulaire. Cette perforation de l'albumine est d'autant plus considérable que l'on est plus éloigné du commencement de l'incubation, et que, par conséquent, l'espace occupé par l'embryon dans le blastoderme est lui-même devenu plus considérable » Ce fait a été entrevu par Agassiz; j'ai pu aller plus loin que cet illustre naturaliste. En effet, j'ai constaté que cette disparition de l'albumine se lie uniquement au développement de l'embryon et du feuillet vasculaire qui, dans son origine, ne se distingue pas de l'embryon lui-même. L'albumine disparait seulement au-dessus du cercle formé par l'aire vasculaire, et sa disparition augmente comme ce cercle lui-même. S'il arrive, comme je l'ai réalisé dans mes expériences, que l'aire vasculaire présente une forme ellip- (837) tique, l'espace vide produit par la disparition de l'albumine présente la forme d'un cylindre elliptique ou plus exactement celle d'un tronc de cône à base elliptique. Ainsi, pendant les débuts du développement, la formation de l'aire vasculaire se lie à la disparition progressive de la couclie d'albumine qui lui correspond de l'autre côté de la membrane vitelline. » Au contraire, rien de pareil ne se produit dans toute la partie du blas- toderme qui est au delà du feuillet vasculaire et qui l'entoure. » Cela m'a fait penser que l'albumine nécessaire à la nutrition de l'embryon ne concourait pas à la nutrition du blastoderme lui-même. J'ai vérifié cette prévision en étudiant des blastodermes qui s'étaient développés sans produire d'embryon, et qui cependant avaient recou- vert la surface presque entière du jaune. C'est un fait que j'ai ren- contré plusieurs fois dans mes études tératogéniques. Dans ces condi- tions, l'albumine forme au-dessus du blastoderme une couche parfaitement continue. Il faut donc admettre que le blastoderme tire ses éléments du jaune, tandis qu'au début de l'incubation, et au moins jusqu'à l'époque de la fermeture complète de l'amnios, l'embryon se développerait aux dépens de l'albumine. » Je dois ajouter que la constatation de la disparition de l'albumine est le procédé dont je me sers dans mes recherches toutes les fois que je veux savoir s'il y a eu dans un œuf un développement d'embryon, fait que la mort et la désorganisation du blastoderme ne me permettent pas toujours de constater immédiatement. Il y a, en effet, beaucoup de circonstances dans lesquelles l'embryon périt de très-bonne heure, tout à fait au début du développement; et si l'œuf n'est ouvert qu'après quelques jours, il est souvent très-difficile de retrouver des traces appréciables de son existence. La disparition ou la conservation de l'albumine me donne un moyen sûr de constater l'existence antérieure de l'embryon, et de décider si le blas- toderme a produit un embryon, ou s'il était un de ces blastodermes sans embryon dont je signalais tout à l'heure l'apparition dans mes expé- riences. » PHYSIOLOGIE. — De l'influence de l'empoisonnement par l'agaric bulbeux sur la glycémie. Note de M. Oré, présentée par M. Cl. Bernard. « Depuis longtemps, je poursuis sur l'action toxique de l'agaric bulbeux des travaux que je soumettrai prochainement au jugement de l'Académie. ( 838 ) Parmi les nombreuses expériences que j'ai entreprises à ce sujet, il en est qui se rapportent à la glycémie, sur laquelle M. Claude Bernard a récem- ment publié de nouvelles recherches. » Pour reconnaître la présence du sucre, je me suis servi de la liqueur de Fehling; quant à l'opération physiologique, elle a consisté à recueillir le sang du cœur ou de la veine cave inférieure au-dessous de son point d'arrivée dans l'oreillette droite, à mélanger ce sang avec de l'eau distillée, à le faire bouillir et à jeter le tout sur un filtre. Le liquide qui s'en est écoulé a été lui-même filtré avec de la poudre de charbon. » J'ai aussi recherché le sucre dans le foie. Pour cela j'ai employé le même procédé opératoire conseillé, du reste, par M. Claude Bernard : « Pour se convaincre, dit l'éminent physiologiste, de la présence du sucre dans le foie, il suffit de prendre le tissu de cet organe, de le broyer, de le faire cuire avec un peu d'eau et de rechercher dans le liquide de la décoction la présence du sucre par les moyens ordi- naires. » (Leçons faites au Collège de Fiance, p. 52, t. I, 1875.) » Première expérience. — Chien empoisonné avec des agarics bulbeux. Mort après vingt heures. Becherche du sucre dans le sang et dans le foie, dix-huit heures après la mort. Absence du sucre. « Leqseptembre 1876, j'ai fait prendre, à ioheuresdu soir, 4o grammes d'agarics bulbeux frais à un chien de haute taille; le lendemain, 10 septem- bre, à 7 heures du matin, l'animal a été pris de vomissements caractéristi- ques qui se sont reproduits à 9, 10 et 1 1 heures et étaient accompagnés de diarrhée bilieuse et sanguinolente; bientôt les troubles nerveux se sont montrés, et l'animal est mort à g heures du soir. » Nécropsie faite le 1 1 septembre à midi. — Après avoir constaté toutes les lésions anatomiques qui accompagnent l'emploi de l'agaric bulbeux, j'ai recueilli : i° le sang du ventricule droit; 20 le sang de la veine cave inférieure au-dessus des veines sus-hépatiques; 3° j'ai enlevé le foie. » J'ai traité le sang et le tissu du foie comme je l'ai dit précédemment. Ni dans le liquide provenant du sang, ni dans la décoction du foie, la liqueur de Fehling ri a permis de constatera moindre trace de matière sucrée : il en a été de même avec la potasse caustique. » Deuxième expérience. — Un chien de chasse, de taille élevée, fait un repas d'agaric bulbeux le i3 septembre, à 10 heures du soir. Le lendemain à 9 heures, les accidents produits par ces champignons sont très-manifestes et entraînent la mort de l'animal dans la nuit du i4 au i5 à i2h3om. Le i5 septembre à 9 heures du matin, c'est-à-dire huit heures après la mort, ( 839 ) j'examine le sang et le foie et je constate l'absence complète de sucre dans l'un et dans l'autre. » Troisième et quatrième expérience. — Dans une troisième expérience ou j'ai cherché la matière sucrée' six heures après la mort, et dans une qua- trième où je l'ai également cherchée cinq heures après la mort, je nen ai pas rencontré la moindre trace. » Cette absence de la matière sucrée était-elle la conséquence des troubles profonds et si rapidement mortels que l'agaric bulbeux amène dans l'organisme? Il était permis de le croire; il devenait donc néces- saire de faire de nouvelles expériences capables d'entraîner une conviction légitime. » Voici comment j'ai pratiqué ces expériences : » Cinquième expérience. — Un chien a reçu le i5 septembre à 10 heures du soir une dose mortelle d'agarics bulbeux; le lendemain, 16 septembre, à 7 heuresdu matin, les vomissements caractéristiques se sont montrés, et les phénomènes habituels se sont régulièrement succédé jusqu'à 7 heures du soir. A ce moment, l'animal était dans un état tel qu'il n'y avait pas le moindre doute à conserver sur sa fin prochaine. J'introduisis alors une sonde en gomme, ouverte à ses deux extrémités, dans la veine jugulaire droite : j'arrivai ainsi dans les cavités droites du cœur, d'où je retirai 5o grammes de sang qui fut immédiatement traité comme je l'ai dit plus haut. Je me décidai, presque aussitôt, à sacrifier l'animal par la section du bulbe ra- chidien afin d'examiner le foie. » Le liquide provenant du sang, ainsi que la décoction du foie mis en contact avec la liqueur de Fehling, et chauffés, donnèrent bientôt un pré- cipité caractéristique qui ne laissa aucun doute sur la présence du sucre; les mêmes liquides traités par la potasse caustique donnèrent une colora- tion noirâtre. J'ai répété trois fois la même expérience; trois fois j'ai obtenu le même résultat. » Sixième expérience. — Un chien bouledogue de haute taille a reçu une dose toxique d'agaric bulbeux, à 1 heures de l'après-midi, le 22 septembre. La durée totale des accidents occasionnés par le champignon variant entre vingt et trente heures, je l'avais administré à 2 heures afin de pouvoir assister à la mort de l'animal et rechercher le sucre immédiatement après. Le chien a succombé, en effet, à 5h3om du soir, le 23 septembre. J'ai pro- cédé aussitôt à l'examen du sang et du foie; dans l'un et dans l'autre j'ai constaté manifestement la présence du sucre. » Conclusion. — i° Chez les chiens qui ont succombé à l'action des ( Ho ) agarics bulbeux, on ne trouve de matière sucrée ni dans le sang, ni dans le foie, dix-huit, huit, six, cinq heures après la mort. » 2° On rencontre, au contraire, la matière sucrée, et cela d'une ma- nière constante, chez tous les animaux soumis à l'emploi de ces champi- gnons, si l'on examine le sang ou le foie peu d'instants avant la mort ou immédiatement après. » 3° L'absence de sucre chez les premiers ne tient donc pas à une in- fluence destructive que l'agaric bulbeux exercerait sur la fonction glyco- géniqne; elle vient confirmer la théorie que M. Claude Bernard formulait naguère en ces termes : « Le sucre ne se régénère plus dans le sang après la mort, mais il continue à s'y détruire : c'est pourquoi on n'en trouve plus, ni dans les vaisseaux, ni dans le cœur, au bout d'un certain temps; mais, si l'on conclut de cette expérience négative, faite après la mort, à l'absence du sucre dans le sang pendant la vie, on ferait une conclusion absolument fausse. En effet, nos expériences nous permettent d'établir cette proposition que jamais le sucre ne fait défaut dans le sang chez l'homme ou chez un animal virant, soit à l'état normal, soit à l'état pathologique; seulement, après la mort, la disparition de la matière sucrée a lieu graduellement, et, dans un temps d'autant plus court, toutes choses égales d'ailleurs, que la quantité de sucre renfermée dans le sang est moins considérable. « [Comptes rendus des 12 et. 19 juin 1876.) » CHIRURGIE. — De l'emploi de l'acide picrique dans le traitement des plaies. Note de M. Ecg. Curie, présentée par M. Belgrand. « Le procédé que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie consiste à traiter les plaies par l'acide picrique. Il se rattache théoriquement aux moyens qui ont pour but de faire des tissus ou de leurs sécrétions une membrane protectrice contre les influences nuisibles de l'air, considéré comme agent irritant ou comme agent de transport des organismes infé- rieurs. On se sert, suivant le cas, de l'acide picrique en solution aqueuse, de pièces de pansements imbibées de cette solution, ou mieux encore de ouate picriquée, c'est-à-tlire de ouate sècbe dans laquelle on a incorporé de l'acide picrique. C'est ce dernier mode qui est généralement le plus commode dans l'application. Ma méthode offre en résumé l'avantage de supprimer complètement la suppuration ». M. J. Kambosson adresse une Note portant pour titre : « Enchaînement de la transmission et de la transformation du mouvement dans des milieux divers ». ( 84i ) M. Kœmg adresse une Note sur l'emploi, dans les affections phthisiques, des préparations tirées de la pomme de pin. M. T. IIkxa adresse une Note sur un granité opalifère de Roudoué (Côtes-du-Nord). La séance est levée à 4 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3o octobre 1876. Département de la Dordogne. Commission centrale du Phylloxéra. Rapport présenté an Conseil général de ta Dordogne; par M. le Dr H. Jaubert. Pé- rigueux, impr. J. Bounet, 1876; in-4°. Traité technique d'histologie; pL Ranvier; fasc. 45 pages 481 à 64o. Paris, F. Savy, 1876; in-8°. (Présenté par M. Cl. Bernard.) De l'assainissement rapide et complet des champs de bataille et des grands milieux épidémiques; par le Dr H. Ruborn et V. Jacques. Bruxelles, Lavalleye-Moreau, 1876; br. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Deux observations de transfusion avec le sang humain et le sang d'agneau; parle Dr Oré. Bordeaux, impr. A. Bellier, 1876; br. in-4°. (Présenté par M. le baron Larrey au Concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Influence de la digitale sur la température, le pouls, ta tension artérielle et la respiration ; par A. Lombard. Nancy, Berger -Levrault, 1876; br. in-8°. Temps préhistoriques. Coup d'œil sur l'histoire du développement des ma- chines dans l' humanité; parle prof. Reuleaux. Paris, F. Savy, 1876; in-8°. Les Spartes, les Joncs, les Palmiers et les Pittes; par M. de la Paz-Graells. Paris, impr. Martinet, 1876; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société d'acclimatation.) Un mot sur l'épizootie chevaline au Caire en 1876; par W. Bull et Ch. Fenger. Le Caire, typ. Barbier, 1876; br. in-8°. C. R,, 1876, 2» Semestre. (T. LX.XXIII, N° iS.) I IO ( 842 ) Études sur l' embryogénie des Éphémères, notamment chez la Palingenia Virgo; par le Dr N. Jolt. Paris, impr. Martinet, 1876; br. in-8°. (Extrait du Journal de l'Anatomie et de la Physiologie de M. Ch. Robin.) Atti dell' Accademia fisico-medico-statistica di Milano; anno accademico 1876. Milano, tipi Bernardoni, 1876; in-8°. £>■©-©■« COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 6 NOVEMBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. VITICULTURE. — Sur une expérience devant être exécutée en vue de la destruction du Phylloxéra ; par M. Emile Blanchard. « Des occupations diverses ne nie permettant pas de consacrer un temps considérable à la poursuite de recherches sur le Phylloxéra, j'ai tenu du moins à voir les résultats de toutes les observations et de toutes les expériences sur l'insecte, comme à constater la propagation de l'espèce nuisible sur le sol de la France. Plusieurs fois, j'ai visité les départements de Vaucluse, des Bouches-tlu-Rhône et de l'Hérault; cette année, je me suis rendu dans le département de la Gironde, où les progrès du Phylloxt ra deviennent chaque jour plus sensibles. On sait, du reste, que l'envahisse- ment des vignes par le funeste insecte tend singulièrement à se généraliser. Cependant, je ne désespère point de voir arriver le moment où le fléau pourra être diminué, même arrêté. Je fonde cet espoir sur la connaissance que nous avons acquise des conditions de la vie de l'insecte par suite des travaux de M. Balbiani et de la découverte de M. Boiteau. Naturaliste, je devais dédaigner les procédés empiriques et tout attendre de l'étude des C.R., 1876, 2' Semestre. (T.LXXXIU, N° 1D.) l i ' ( 844 ) conditions d'existence et des moyens de propagation de l'animal. En 1871, j'ai formulé mon sentiment à cet égard, en prévoyant qu'il ne faudrait pas moins de quatre ou cinq ans de recherches assidues, de la part d'un investigateur profondément exercé, pour atteindre le but. On doit reconnaître aujourd'hui qu'il n'y avait rien d'exagéré dans cette prévi- sion. » A l'heure présente, il reste encore à déterminer un point essentiel de la question. D'après tous les faits connus touchant la multiplication des insectes qui se reproduisent par voie de parthénogenèse, nous avions l'as- surance que les générations souterraines du Phylloxéra s'éteindraient dans un temps plus ou moins long, si elles n'étaient renouvelées par les indi- vidus qui naissent de femelles fécondées. M. Balhiani a constaté, dans les générations souterraines qui se succèdent au cours d'uneannée, la prompte dégénérescence des organes reproducteurs. Néanmoins, comme la tempé- rature et peut-être d'autres causes abrègent ou prolongent la parthéno- genèse d'une espèce, à l'égard du Phylloxéra, la durée de la faculté pro- créatrice des individus se multipliant sur les racines reste encore incertaine; mais il est déjà d'une importance capitale de ne pas douter de l'extinction assez rapide des générations souterraines, en l'absence d'intervention d'in- dividus nés de parents sexués. L'idée de mettre à profit cette certitude s'offre naturellement à l'esprit. » Lorsqu'on eut appris de M. Boiteau, et qu'on fut assuré par M. Bal- biani, que les femelles ailées déposent leurs œufs sur les ceps et sur les échalas, diverses personnes songèrent à la décortication des ceps, opéra- tion difficile et peu sûre, ou mieux à un badigeonnage de l'écorce ayant pour effet d'engluer les oeufs. Seulement, comme il faut une recherche mi- nutieuse pour découvrir, dans une fissure ou sous une écorce, des œufs de Phylloxéra et que rien d'ailleurs n'avertit de leur présence, les viticul- teurs semblent s'être peu préoccupés d'un soin dont l'utilité paraît problé- matique daus beaucoup de vignobles et n'est absolument démontrée en aucune circonstance, par suite de la difficulté de savoir où il existe des œufs. Je croyais néanmoins pouvoir compter sur des expériences compa- ratives, pour mettre en évidence la valeur d'un procédé dérivant d'une notion scientifique qui, selon la plus grande probabilité, doit conduire à un heureux résultat. » M. de La Vergue avait annoncé que des ceps couverts d'une couche de coaltar ne soufflaient nullement de la présence de l'enduit. C'était, me sembla-t-il, une indication pour des expériences qui, dans un avenir peu ( 845 ) éloigné, deviendraient décisives. Dans les derniers jours du mois de sep- tembre, je me suis rendu dans le Médoc auprès de M. de La Vergne. Là, sur une étendue assez considérable, j'ai vu les vignes enduites de coaltar couvertes d'une superbe végétation et chargées de grappes. Le bois noirci, qui contraste vigoureusement avec la couleur des feuilles, donne aux vignes un aspect très-singulier. » L'opération ayant été faite simplement dans le, dessein de s'assurer de l'innocuité du coallar sur la vigne, il y a lieu d'agir maintenant en vue de l'extinction du Phylloxéra. Or il a été convenu, entre M. de La Vergne et moi, que, deux espaces fortement attaqués et à peu près semblables étant visés, l'un serait négligé, tandis que, sur l'autre, tous les ceps malades et tous les ceps voisins de ceux-ci, dans un assez large rayon , seraient enduits de coaltar. Nous devons croire que, les vignes ainsi traitées se trouvant mises à l'abri de Phylloxéras provenant des oeufs d'hiver, comme les appelle M. Balbiani, les Phylloxéras des racines auront fort diminué l'année pro- chaine, s'ils n'ont entièrement disparu. L'espace choisi comme terme de comparaison, demeuré sans traitement, permettra de constater rigoureuse- ment la mesure de l'efficacité du procédé, mis en usage d'après une donnée toute scientifique. » J'aurais préféré ne pas entretenir l'Académie d'une expérience, avant qu'un succès en ait prouvé la valeur, mais l'avantage de la signaler sans retard m'a paru évident. L'expérience qui va être exécutée dans le Médoc est d'une entreprise facile pour tous les viticulteurs, et il me paraît désirable qu'elle soit faite sur un grand nombre de points de la France. Si elle réussit, dès l'année prochaine, son efficacité sera démontrée. Enduire des vignes et des échalas d'une couche de coaltar est une opération simple et peu dis- pendieuse. L'éclosion des jeunes Phylloxéras ne s'effectuant qu'au prin- temps, c'est durant la saison hivernale, alors que la vigne est dépouillée de feuilles, qu'il s'agit de mettre l'enduit propre à détruire les œufs logés dans les fissures ou sous les écorces. Dans l'impossibilité de reconnaître la pré- sence des œufs sans une recherche impossible à demander à des agricul- teurs, on ne peut songer à restreindre le travail en négligeant les ceps qui n'ont reçu aucun dépôt d'œufs, mais l'inconvénient est bien minime. Selon M. de La Vergne, les vignes enduites de coaltar semblent avoir prospéré mieux que les autres; la dépense est fort légère, le travail très-médiocre, le succès fort probable. En faut-il davantage pour décider les viticulteurs riches ou pauvres à tenter l'expérience! Nous espérons que beaucoup iii.. ( 846 ) d'entre eux voudront répondre a notre appel, et que, l'année prochaine, on pourra être fixé sur l'efficacité de l'emploi du badigeonnage des ceps et des échalas, en vue de la destruction des œufs de Phylloxéras. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. viticulture. — Réponse à M. Balbiani, au sujet des migrations et des pontes des Phylloxéras; par M. Lichtenstkin. (Extrait.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Je demande à l'Académie la permission d'opposer d'abord, aux criti- ques de M. Balbiani, l'opinion exprimée par M. Targioni-Tozzetti, de Flo- rence, l'auteur des Studii sulle Cocciniglie. Voici ce que je trouve dans les Comptes rendus de la Société entomologique italienne (séance du 25 juin 1876, p. i4) : « Ogni (lubljio «lel passagio délia Filosseia alala del Lcccio (Quercus Ilex) dal Leccio alla Querce ( Quercus robur) è tolto da un esperimenlo il cui resultalo fu sottoposto alla ispezione délia Società. » » Je laisse à M. Balbiani le soin de traduire. L'expérience, calquée sur celles que j'ai eu l'honneur d'exposer à l'Académie, il y a déjà longtemps, est des plus concluantes; elle consiste simplement à porter une branche de chêne vert avec les Phylloxéras ailés sous une cage en mousseline, où l'on a placé un petit chêne blanc en vase. L'insecte ailé vole d'un chêne à l'autre, et établit ses colonies d'été sous les feuilles pubescentes du chêne blanc. » Si M. Balbiani, au lieu d'appeler l'insecte Phylloxéra Liclitensleinii, avait pris la peine de répéter l'expérience, il aurait vu se reproduire le même phénomène, fort curieux assurément, mais pourtant bien moins étonnant que mille autres migrations d'insectes dans le cours de leurs métamorphoses. » Bien plus, j'avais osé prédire à M. Targioni-Tozzetti que son Phylloxéra Signoreti, qu'il trouvait sur le Quercus robur en été, ne serait que la forme antliogénésique du Phylloxéra florentina qu'il trouvait au printemps sur le Quercus Ilex. C'est avec une véritable joie que j'ai lu dans les Comptes rendus des séances de la Société enLomologicjue italienne (séance du 17 août 1876, p. '22 : ( 847 ) « È accertato ormai que la Phylloxéra floicntlna è forma primaverile ospitante sul Leccio délia Phylloxéra Signoreti ospitante sul le querce in estate. » » Enfin, le 5 octobre, M. Targioni-Tozzetli a la bonté de m'écrire : « J'ai retrouvé ici le Phylloxéra passant en dernier ressort du chêne ordinaire au chêne vert. » » Voilà donc mon roman des migrations du Phylloxéra queicûs, chez nous, corroboré par l'histoire du Phylloxéra florentina en Italie. » Je sais bien que INI. Balbiani me répondra : « Mais ici et en Normandie » nous n'avons pas le chêne vert; donc votre histoire n'est pas vraie ». » Je répondrai que j'étudie chez moi le Phylloxéra quercûs, que M. Tar- gioni étudie chez lui le Phylloxéra florenlina, et que M. Balbiani doit avoir sous les yeux le Phylloxéra coccinea ou peut-être le Phylloxéra punclata, dont ni M. Targioni ni moi n'avons pu faire l'histoire, parce que ces espèces sont relativement rares chez nous. J'espère que notre savant collègue M. Signo- ret comblera cette lacune; je crois que leur biologie présentera beaucoup d'analogie avec celle de leurs congénères. » Quelques mots maintenant sur le Phylloxéra de la vigne. Les essai- mages ont pris fin, mais les colonies souterraines persistent ; et j'ai sous les yeux des aptères qui pondent encore. Les premiers froids vont les engour- dir jusqu'au printemps. » Dans un vignoble déjà envahi, le badigeonnage ne me semble pas devoir produire d'eftet utile. Dans un vignoble non envahi, si l'on donnait une indication quelconque qui fit reconnaître un cep sur lequel se serait posé un Phylloxéra ailé, on pourrait conseiller de le badigeonner; mais si, comme semblent le prouver les observations de M. Boileau, l'insecte commence par former des galles sur les feuilles, il serait plus facile de faire ramasser ces feuilles que de chercher l'œuf d'hiver. Déjà, avec M. Flanchon, nous avons recommandé cela en 1870 (Instructions pratiques adressées aux viticulteurs'). » Enfin, je persiste à ne pas admettre la théorie de la dégénérescence ou de l'épuisement des femelles. Je ne suis pas anatomiste et ne veux pas savoir si l'aptère d'automne a plus ou moins de gaines ovigeres que celui du printemps; mais ce que je sais fort bien, c'est que si, au mois de mai, je prends une galle pleine de petits Phylloxéras identiques les uns aux autres, si j'en mets la moitié sur une jeune pousse de Clinton et l'autre moitié sur des racines, dans un tube, les Phylloxéras qui seront sur les feuilles formeront des galles et y pondront trois cents œufs on plus ; ceux qui seront sur les racines pondront vingt-cinq ou trente œufs C'est donc ( 84» ) la nourriture, ce n'est pas la conformation intérieure de l'insecte qui pro- duit la fécondité. » Dois-je enfin répondre à l'accusation qui revient constamment sous la plume de M. Balbiani, de comparera tort les phénomènes de la vie vé- gétale à ceux de la vie animale? Suis-je donc le premier à le faire? Toute une classe d'animaux, les Zoophytes, ont été de tout temps comparés aux plantes, et leur nom même l'indique. Quand, à côté de la reproduction normale par l'œuf fécondé, qui est la graine, se présente la reproduction bourgeonnante parthénogénésique, réduite au plus haut degré de simplicité chez les Polypes, déjà plus compliquée chez les Aphidiens vivipares, faisant un pas de plus encore chez les Phylloxériens, où une enveloppe très-sem- blable à l'œuf véritable précède le bourgeon ou la larve parthénogéné- sique souterraine; quand, dis-je, cette reproduction se présente, est-il défendu de faire ressortir l'analogie qu'elle offre avec les bulbes souter- rains des végétaux ? » M. Balbiani aura beau me dire que, sous son microscope, tout ce qui a forme d'œuf chez les Phylloxériens est identique, et qu'il n'y a pas de différence entre l'œuf véritable, qu'il appelle œuf d'hiver, et les œufs-bour- geons souterrains ou les pupes aériennes d'automne; je lui répondrai que je juge l'enveloppe par ce qui en sort, et non par sa forme. Quand j'en obtiens une larve, c'est un œuf; quand il en sort un insecte parfait, c'est une pupe, voilà ma définition. » Je ne crains pas, en terminant, de proposer à qui voudra de venir à Montpellier le 20 mai; je montrerai le Phjiloxera quercûs ailé, opérant sa migration du chêne kermès sur le chêne pubescent. » viTICULTUBE. — Lettre à M. Dumas sur les produits de l'œuf d'hiver du Phyl- loxéra vaslalrix; par M. P. Boiteau, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Villegouge, le 3 novembre 1876. » Le 8 août dernier, en faisant des recherches sur les Phylloxéras sexués, j'ai rencontré, sur des pampres partant du collet de la souche des pieds porteurs d'une grande quantité d'insectes épigées, des galles formées par la troisième et la quatrième génération. Les individus qui en étaient les auteurs devaient y être arrivés en émigrant par descentes ou par chutes accidentelles. Ces insectes étaient bien des épigées, ainsi que l'examen mi- croscopique me l'a démontré. ( «49) » Le i5 aoûf, j'ai vu des insectes de la cinquième génération seulement sur des pieds d'une végétation vigoureuse. Les galles se forment difficile- ment et sont en petit nombre. A partir de ce moment il n'a plus été permis d'en constater de nouvelles sur nos cépages indigènes. Le Taylor et le Clin- ton en avaient encore en formation vers le milieu du mois d'octobre. » Les insectes de la cinquième génération épigée se confondent par tous leurs caractères avec ceux des générations hypogées. Le greffage sur des racines fibreuses en tubes se fait très-bien; ils se fixent immédiatement. J'élève en ce moment la septième génération, qui sera, je crois, la dernière de l'année, à quelques exceptions près. La sixième génération, fixée sur des racines en tubes, m'a donné quelques ailés dans le commencement de sep- tembre. J'ai mis, dans le courant du mois d'août, une grande quantité de galles en flacons, afin de voir s'il sortirait des ailés des générations aériennes : je n'ai observé ni insectes ailés ni nymphes. » Les tubes ovigères sont descendus dans les deux générations (épigée et hypogée) à leur minimum. Actuellement on ne trouve plus que deux gaines actives et un certain nombre de renflements pyriformes, jaunes, qui représentent les tubes atrophiés. Il est certain qu'au printemps les insectes qui proviennent de ces générations automnales auront un nombre supérieur d'organes d'ovulation. A ce moment je pourrai comparer la proportion des uns et des autres. Il est comme démontré que l'atrophie se fait indistinc- tement sur toutes les générations et quel que soit leur âge de vie agame. Un point important sera intéressant à examiner, c'est celui desavoir si lesindivi- dus n'étant éloignés que de sept ou huit générations du produit fécondé ne donnent pas un nombre d'ceufs supérieur à ceux qui sont à leur troi- sième année d'existence. Comme j'ai des éléments sûrs, il me sera facile de vérifier le fait. » La génération sexuée hypogée a fait, de ma part, l'objet de recherches attentives qui ont duré depuis le mois d'août jusqu'au moment actuel. Malgré toute la bonne volonté cpie j'y ai mise, il ne m'a été permis de voir qu'un seul œuf sexué sur une racine, et voici dans quelles conditions: j'avais recueilli des racines chargées d'insectes aptères, qui, examinés avec soin à la loupe, ne m'avaient laissé apercevoir rien d'anormal. Quelques jours après, en examinant de nouveau ces mêmes racines et sous l'écorce soulevée de l'une d'elles, je trouve un ceut sexué femelle. Vérification faite du tube dans lequel elles avaient été mises, je constate la présence de deux ou trois ailés adultes. Il est certain que c'était l'un d'eux qui avait déposé cet œuf, car les racines conservées longtemps encore, avec élimination soi- ( 85o ) gneuse de tous les ailés et de toutes les nymphes visibles, n'ont présenté à leur surface que des œufs donnant des agames. J'ai tenu à signaler cette observation à l'Académie, parce que, comme elle est connue, on aurait pu l'interpréter de tout antre manière. » Afin de pouvoir étudier plus fructueusement la génération sexuée produite par des insectes aptères, j'ai vérifié attentivement ce qui se passe chez le Phylloxéra du chêne, et cela en m'appuyant sur ce qu'a écrit M. Balbianiàcesujet. J'ai vu, dans le commencement de septembre, les géné- rations sexuées provenant d'ailés et d'aptères dans toute leur force produc- trice. C'est souvent par centaines qu'on compte les sexués mâles et femelles sur une même feuille. Le nombre des uns et des autres semble presque se balancer, bien que cependant les femelles l'emportent. Je ne dirai rien de leurs caractères, qui ont été très-bien décrits par M. Balbiani; mais il y a une observation importante, au point de vue de l'analogie que l'on peut en tirer, que je n'ai pas trouvée dans la description du Phylloxéra du chêne du même auteur : je veux parler de la nymphe restant aptère et pondant des œufs sexués. » Cette forme m'a surtout frappé, en ce sens que, s'il y a chez le Phyl- loxéra vastalrix une génération sexuée souterraine, elle ne doit être pro- duite sur place que par des insectes ayant les caractères de ceux destinés au même objet, dans une espèce aussi voisine que le Phylloxéra qucrcûs. Ce point déterminé et accepté, la recherche de la génération sexuée hypogée devient beaucoup plus simple et surtout plus facile; car alors, le nombre de ces insectes devant être en proportion des ailés (ce qui se remarque sur le chêne), ils ne peuvent passer inaperçus aux yeux de l'observateur le moins clairvoyant. » L'insecte devant donner cet être imparfait sous certains rapports n'a, après sa naissance, aucun indice spécial qui le fasse distinguer des aptères devant produire des agames. Au fur et à mesure que les mues s'effectuent (je n'ai pas compté leur nombre, mais il est à présumer qu'il doit être en rapport avec celui des ailés), l'insecte se modifie dans ses formes. Peu à peu il grandit, l'abdomen devient cylindro-conique, à segments fortement éche- lonnés; les pattes s'allongent et les antennes prennent l'apparence et les dimensions de celles des insectes ailés. Les yeux restent simples et constitués par les six points oculaires. La tète, le thorax et l'abdomen sont unis sans étranglement. Il n'y a pas de trace de fourreaux d'ailes. Le rostre et les stylets ont peu de développement. Le volume du corps est le même que celui de l'insecte ailé. Telle est cette nymphe, qui tient à la fois de l'aptère ( 85i ) agame et de l'insecte ailé. Les œufs pondus donnent naissance à des sexués mâles et femelles, en tout semblables à ceux de l'insecte ailé. » La génération hypogée du Phylloxéra de la vigne n'a donné encore lieu à aucune observation de ce genre. 11 ne m'a pas été permis, non plus, de constater cette analogie sur les générations épigées. a Les insectes ailés ont été, en général, beaucoup plus rares cette année que l'année dernière. Les foyers étant plus nombreux, les colonisations plus anciennes et la multiplication plus sûre, il semble que la nature veuille se reposer, ou du moins n'agisse à l'aide de tous ses moyens que là où le mal n'est pas encore dans toute son intensité. J'ai réussi à examiner le sexué mâle et à déterminer, dans un certain rapport, sa proportionnalité. Le sexué mâle du Phylloxéra de la vigne ressemble, sauf la couleur, à celui du chêne. Ses dimensions sont celles d'un jeune agame, sans suçoir ni tube digestif. Son corps est plus rétréci et l'extrémité postérieure de l'abdomen est terminée en pointe. Ses antennes ressemblent à celles de la femelle sexuée, et sa couleur est légèrement cuivrée. La proportion des mâles aux femelles a été d'environ 4 on 5 pour ioo, dans les naissances que j'ai ob- tenues en vases clos. Elle ne doit guère être plus considérable en général, puisqu'il est très-difficile d'en voir à l'état de liberté. Nous avons vu que, chez le Phylloxéra du chêne (production de l'aptère), la quantité est presque é«ale; je n'ai pas établi la proportion chez les individus provenant de l'ailé. A la rencontre de la femelle, l'accouplement a lieu et dure de deux à trois minutes; le même individu peut féconder plusieurs femelles et vit en cap- tivité une huitaine de jours. » Le lieu d'élection des œufs d'hiver est bien, ainsi qu'il avait été con- staté l'année dernière, les canaux formés par les rayons médullaires et situés au-dessous de l'écorce de l'année précédente, et principalement sur les bois de deux à cinq ou dix ans. Sur les vieilles souches, impossible d'en rencontrer. Des échalas visités minutieusement dans tous leurs interstices et sous toutes leurs écorces n'en ont présenté aucune trace, malgré leur présence en grande quantité sur les jeunes bois des pieds auxquels ils ser- vaient de tuteurs. » Dans une prochaine Communication, je décrirai les traitements que nous avons employés, et je donnerai les raisons qui militent en leur faveur. » M. Moi'iLLiiFicRT adresse à l'Académie des photographies constatant l'ef- C.R., 1876, a" Semestre. (T. LX.XXIII, N° 19.) I ' '■* ( 852 ) ficacité du traitement des vignes phylloxérées, par le sulfocarbonate de potasse. Le traitement a été appliqué à trois cent-treize ceps, répartis sur 4 ares d'une vigne de Cognac. A la fin de juin 1875, la plupart de ces ceps n'a- vaient que des pousses courtes et grêles, et point de chevelu; l'extrémité des grosses racines était détruite. Deux applications de sulfocarbonate, l'an dernier, et une nouvelle application au printemps, ont produit des pousses dont quelques-unes atteignent im,75 de longueur; le système radiculaire est presque reconstitué : les pieds qui étaient restés stériles pendant deux ans ont produit des raisins. L'efficacité du remède proposé par M. Dumas est donc incontestable. C'est là ce qu'il importe d'établir : lorsque la conviction sur ce point sera faite, il est permis d'espérer que la question d'économie dans la fabrication du produit pourra être résolue avec le temps. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. E. Clément, M. E. Martial, M. Gagnât, M. Gibert, M. J. Maistre, M. E. Soffietti adressent diverses Communications relatives au Phyl- loxéra. (Renvoi à la Commission.) M. Faure adresse une Note concernant l'efficacité des iodures contre l'intoxication saturnine. Les observations ont été faites par l'auteur dans une fabrique de céruse qui lui appartient. Il s'est pris lui-même comme sujet d'expérience. A la suite d'une intoxication très-prolongée et d'une guérison incomplète par les remèdes ordinaires, il a obtenu des effets excellents par un traitement à l'iodure de potassium, administré à la dose de 3 centigrammes. Depuis cette époque et malgré une sensibilité excessive aux émanations saturnines, il a toujours combattu, avec succès, des intoxications fréquemment ré- pétées. M. Faure estime qu'un ouvrier assez intelligent pour déterminer lui- même les quantités qu'il devra s'administrer, obtiendra toujours, par un traitement quotidien à la dose de 5 à 10 centigrammes d'iodure de fer ou de potassium, les effets les plus satisfaisants, sans être obligé d'in- terrompre son travail. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) ( 853 ) M. D. ScoTELLAiii adresse une Note relative aux résultats produits par l'éclairage des ateliers de pose de photographie, par la lumière violette. » La lumière violette opère plus rapidement que la lumière blanche ou bleue, ce qui diminue à peu près de moitié la durée de la pose; par suite de l'homogénéité de la teinte projetée sur le visage, les clichés étant mieux réussis, il devient peu nécessaire de les retoucher. Au point de vue de la fidélité des portraits, certaines personnes, très-impressionnables à la lumière ordinaire, ne l'étant plus sous l'influence exclusive des rayons violets, la ressemblance obtenue est parfaite, le visage est plus calme. Sous le rapport artistique, les photographies faites sous les rayons exclusivement violets sont bien mieux modelées, mieux détaillées dans les parties éclairées, mieux fouillées dans les parties ombrées, de telle sorte que les portraits ressortent avec un cachet de fini remarquable. » (Renvoi à l'examen de M. Edm. Becquerel.) M. H. Favket communique à l'Académie les résultats auxquels il est parvenu, dans l'organisation des exercices destinés à remédier au daltonisme. L'auteur a obtenu l'approbation des Ministres de l'Instruction publique, des Travaux publics, de la Guerre, de la Marine; des exercices métho- diques sont établis dans un certain nombre d'écoles, et l'auteur espère in- troduire bientôt ces pratiques dans l'armée, les chemins de fer, la ma- rine, etc. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Ed. Gouiîiet adresse une Note concernant l'emploi des solénoïdes pour suppléer à l'altération des boussoles marines. (Renvoi à l'examen de M. Jamin.) M. Decharme adresse une Note relative aux anneaux colorés produits par l'action de la chaleur sur une plaque de cuivre. (Renvoi à l'examen de M. Edm. Becquerel.) 1 12.. ( 85/» ) CORRESPONDANCE. ÉLECTROCH1MIE. — Recherches sur la production de dépôts électrochimiques d'aluminium, de magnésium, de cadmium, de bismuth , d'antimoine et de palladium; par M. Arm. Rektrand. « Aluminium. — J'ai obtenu des dépôts d'aluminium en décomposant, par une pile forte, une solution de chlorure double d'aluminium et d'ammo- nium. Une lame de cuivre formant le pôle négatif blanchit peu à peu, puis se recouvre d'une couche d'aluminium en grumeaux, que l'on peut séparer par le polissoir; de cette façon, on a une couche suffisamment épaisse d'aluminium brillant. Il se dégage du chlore au pôle positif; aussi les fils qui suspendent l'anode sont-ils bientôt chlorurés. # » Magnésium. — Le chlorure double de magnésium et d'ammonium, en solu- tion aqueuse, se décompose très-facilement par la pile; on obtient, en quelques minutes, sur une lame de cuivre, des dépôts de magnésium très- adhérents et très-homogènes. Ainsi précipité, le magnésium se polit facile- ment. La pile doit être puissante : un courant faible ne donne aucun résul- tat. » Cadmium. — Le chlorure de cadmium, décomposé par la pile, donne un dépôt de cadmium à peu près nul. Si l'on ajoute une petite quantité d'acide sulfurique à la solution de chlorure, le cadmium se dépose, mais il est toujours peu adhérent. » Le chlorure double de cadmium et d'ammonium donne, sur une lame de cuivre, un dépôt de cadmium, de couleur gris de zinc; ainsi déposé, le cad- mium n'est pas très-solide. Le bain répand une forte odeur de chlore durant toute l'opération. » Le chlorure double de cadmium et de calcium donne lieu, en quelques instants, à un abondant dépôt de cadmium, mais sous forme d'une masse peu cohérente et de couleur grise. » Le bromure de cadmium, en solution neutre, ne donne aucun résultat ; si l'on y ajoute une petite quantité d'acide sulfurique, il se décompose immédiatement : du cadmium vient s'attacher sur la lame de cuivre; il est alors très-cohérent, très-blanc, et peut recevoir un très-beau polissage. Lne lame de zinc, plongée dans une solution d'un sel quelconque de cad- mium, en précipite le métal sous forme île barbes amoncelées; si Ion décompose parla pile une solution de bromure de cadmium acidulé (SO'j, ( 855 ) l'électrode négative étant un fil de fer galvanisé, et l'électrode positive un fil de cuivre, au bout de huit à dix minutes, au lieu de barbes amoncelées, on aperçoit tout autour du fil de fer une cristallisation élégante de cad- mium métallique, semblable à celle de l'étain, produite par la décompo- sition électrochimique du chlorure de ce métal. De longues aiguilles bril- lantes de cadmium se forment d'abord au haut de la tige de fer; lelbrome qui se rend au pôle positif vient former, autour du fil de cuivre, une couche de protobromure de cuivre insoluble dans la liqueur; l'électrode positive n'étant plus en contact direct avec le bain , la décomposition cesse au bout de quelques heures. w Le bromure double de cadmium et d'ammonium se comporte à peu près comme le précédent: sel neutre, aucun résultat; bromure acidulé, dé- composition très-régulière, dépôt du cadmium très-blanc et très-adhérent. Lorsqu'on fait usage d'une anode insoluble, le brome libre qui se rend au pôle positif, possédant une densité supérieure à celle du bain, va se déposer peu à peu au fond du vase dans lequel on opère, tout en suivant l'anode. » h'iodure double de cadmium et d'ammonium n'exige qu'un faible courant pour sa décomposition. Le cadmium se précipite instantanément sous forme de masses spongieuses. » Le sulfate de cadmium acidulé donne lieu à un dépôt immédiat de cadmium métallique, très-adhérent et susceptible d'un très-beau poli. C'est, avec le bromure acidulé, la meilleure méthode pour obtenir des dépôts de cadmium. » hesuljnte double de cadmium et d'ammonium à l'état neutre n'est pas sen- siblement décomposé par la pile; lorsqu'on y ajoute une petite quantité d'acide sulfurique, le cadmium se dépose parfaitement, mais il est peu adhérent. » Bismuth. — Je suis parvenu à obtenir des dépôts électrochimiques de bismuth en me servant du chlorure double de bismuth et cC ammonium, sel blanc cristallisable, très-soluble dans l'eau, à la faveur d'un léger excès d'acide chlorhydrique. Il est bon d'opérer à froid sur une solution renfer- mant 2D à 3o grammes de ce sel par litre. Si le bain était porté à ioo degrés, le bismuth ne se déposerait pas. » L'intensité du courant et la concentration du bain sont d'une grande im- portance. Avec une pile de Daniell, le dépôt est long à se former et il est peu abondant; avec un élément de Bunsen, on précipite instantanément le bis- muth sur des lames de cuivre ou de laiton ; elles se trouvent presque aussitôt ( 856 ) recouvertes d'une sorte de boue noirâtre, essentiellement composée de bis- muth métallique, sous laquelle apparaît une couche brillante du métal; il suffit de laver et d'essuyer les lames de cuivre, en les faisant séjourner plusieurs jours dans le bain, pour obtenir un dépôt convenable de bis- muth (i). » Le bismuth précipité par la pile sur des lames de cuivre ou de laiton présente une très-grande adhérence; en effet, ces lames peuvent être re- courbées plusieurs fois sur elles-mêmes, sans faire éclater la mince couche de bismuth qui les recouvre; le même phénomène n'a pas toujours lieu pour les dépôts de cuivre. » Le bismuth précipité par la pile est presque mat, mais il est susceptible d'un très-beau poli; il tient le milieu entre l'antimoine et le vieil argent. Il pourrait être employé dans l'ornementation et dans la confection des objets d'art, pendules, candélabres, etc.; lorsqu'il est conservé dans une atmo- sphère non humide, dans un appartement par exemple, le bismuth ne s'al- tère pas. » Jnlimoniacje à froid. — Jusqu'ici, le seul bain d'antimoniage connu était le bain au kermès, et en opérant ainsi, comme le dit M. Roseleur (2), « il y a nécessité de tenir le bain toujours bouillant » ; c'est là une dépense qu'il est facile d'éviter, en employant le chlorure double d'antimoine et d'am- monium, que l'on obtient en mêlant des solutions de chlorure d'anti- moine et de chlorhydrate d'ammoniaque dans l'acide chlorhydrique étendu, et qui permet d'obtenir des dépôts d'antimoine à ta température or- dinaire; c'est là, ce me semble, un avantage industriel. L'antimoine déposé par la pile se gratte-brosse et se brunit parfaitement; il remplace fréquem- ment le platinage noir, dans une foule d'applications de luxe. » Le chlorure d'antimoine, soumis à l'influence d'une pile faible, en employant comme électrode positive un fragment d'antimoine, et comme électrode négative une lame de cuivre, donne lieu à un dépôt métallique possédant des propriétés explosives très-remarquables (3); le même phéno- mène n'a pas lieu lorsqu'on emploie le chlorure double d'antimoine et d'ammonium. (1) M. Roseleur attribue la formation des boues métalliques en général à la trop faible concentration des bains; le contraire a lieu pour le bismuth : plus les bains sont légers, moins les boues sont abondantes. (2) Roseleur, Guide fin gahanoplaste, 3e édition, p. 3o3. (3) MM. Gore et Boettger. — Pelouze et Frkmy, Chimie générale, t. III, 2e partie, p. 468. ( 857 ) Palladium. — Le palladium s'obtient parfaitement à l'aide du chlorure double de palladium et d'ammonium; aucun dépôt métallique ne s'obtient aussi facilement et aussi vite, soit au trempé, soit avec le secours de la pile. Le bain de palladium doit être absolument neutre; la plus petite trace d'acide libre nuit au succès de l'expérience (i). » magnétisme. — Sur un nouveau phénomène dynamomagnétique. Note de MM. Tkève et Dcrassier. « Soit un aimant en fer à cheval, de longueur quelconque, recouvert sur une face d'un vernis, ou mieux d'une lame de verre. Si, sur sa partie neutre, on dépose un cylindre de fer doux, on voit celui-ci se mettre en mouvement vers les pôles, qu'il atteint dans un temps qui est natu- rellement fonction du poids du cylindre et de la force coercitive de l'aimant. » L'attraction magnétique ne s'exerce donc plus ici dans le champ si limité qu'on lui connaissait, mais sur toute l'étendue de l'aimant. » Il en résulte, par suite, un nouveau mode d'évaluation de la force ma- gnétique, par le travail mécanique qu'elle aura effectué. Le produit du poids du mobile par l'espace parcouru, divisé par le temps écoulé, sera la me- sure rigoureuse de cette force magnétique. Si l'on détermine cette force, par exemple, pour trois grands et trois petits aimants, identiques de forme et de poids, et respectivement dosés à o,25o, à o,5oo et à i pour ioo de carbone, on conçoit qu'il devienne peut-être possible de définir l'unité de force magnétique, a la magnélie », et d'établir son équivalence en kilo- grammétres. » Nous avons fait de grands efforts pour déterminer la conductibilité magnétique des aciers en raison de leur teneur en carbone ; mais le manque de mode rigoureux d'évaluation des forces magnétiques nous avait toujours arrêtés. Le phénomène que nous venons de décrire comblera cette lacune et nous permettra d'atteindre ce but si intéressant. Nous devons toutefois indiquer ici la marebe que nous avions suivie. » Si l'on prend, par exemple, un acier A, à i pour 100 de carbone, de notre première série du Creusot, sa force coercitive, on lésait, estapproxi- mativement de 47 degrés à la boussole. (1) Ce travail a été Fait à Lyon, aux laboratoires de MM. Loir et Duclaux, que je suis heureux de pouvoir remercier de leur obligeance à mon égard. ( 858 ) » Embobinons-le comme un électro-aimant ordinaire, en donnant aux bobines les proportions de longueur, de section, de fil, etc., établies par les formules de M. du Moncel en vue d'obtenir un maximum de puis- sance magnétique, et faisons-y passer dans le sens voulu u)\ courant très- énergique. Dans ces conditions, l'aimant ne donne plus 47 degrés, mais 64 degrés. Si 47 et G4 étaient des nombres absolus, on pourrait dire que l'aimant A, a 47 de magnétisme permanent, mais peut en prendre 64 à l'état temporaire. 64 représenterait la capacité magnétique de l'aimant à 1 pour 100, c'est-à-dire le maximum de magnétisme qu'il peut recevoir. La différence entre 64 et 47 donnerait la conductibilité magnétique. » Soit maintenant l'acier extrême de la série E, à o,25o pour 100 de carbone. Sa force coercitive est i3. Si on lui adapte les mêmes bobines qu'à A,, puisqu'ils sont identiques de forme et de poids, on trouve 69 pour sa capacité magnétique. La différence entre 69 et i3 serait la conductibilité magnétique de l'acier à o,25o pour 100 de carbone. » Nous avons opéré de même pour B(, C, et I),, et nous avons dressé le tableau suivant : Force coercitive. Capacité magnétique. a, 47 64 B, 45 66 C, 4a, 5 67 D 33,5 68 E, i3 69 » La capacité magnétique d'un fer doux, identique de forme et de poids, était de 71 . » Ces relations approximatives montrent l'importance qu'il y avait à chercher un mode de mesure rigoureux de la puissance magnétique. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Recherche de la fuchsine dans le vin. Note de M. E. Bouii.hon. « Lorsqu'on recherche de très-petites quantités de fuchsine dans le vin, l'opération se trouve souvent entravée par des difficultés, (pie les soins les plus minutieux n'arrivent pas toujours à surmonter. Beaucoup de vins prennent une couleur brun très-foncé, quand on les traite à chaud par la potasse caustique, afin de décomposer le sel de rosaniline qu'ils peuvent contenir; si l'on agite le produit de cette réaction avec de l'éther, pour dissoudre la rosaniline, il se forme quelquefois des étnulsions per- sistantes; de plus, il se dissout des traces de matière brune, et, quand on (859) essaye de fixer le sel de rosaniline sur de la soie, on n'obtient fort souvent qu'une teinte roussâtre qui peut masquer la couleur rose de la fuchsine. Dans ces conditions, l'opérateur ne peut se prononcer. » J'ai donc été amené à substituer à la potasse un alcali exempt de ces inconvénients. L'emploi de l'ammoniaque doit être rejeté. les résultats seraient, du reste, fort contestables, par la raison que les sels ammonia- caux proviennent souvent des épurateurs d'usines à gaz, et que beaucoup d'ammoniaques, réputées pures, se colorent légèrement en rouge lorsqu'on les sature par un acide. » L'hydrate de baryte, employé en excès, donne de bons résultats. Il décompose parfaitement les sels de rosaniline, précipite les matières co- lorantes du vin et fournit par filtration des liquides de couleur ambrée, qui ne produisent pas d'émulsion persistante avec l'étber. » Voici le mode opératoire à suivre, lorsqu'on rechercbe des traces de fuchsine dans le vin : » 5oo centimètres cubes de vin sont placés dans une capsule, portés à l'ébullition et évaporés jusqu'au volume de ia5 centimètres cubes environ; on retire la capsule du feu, et l'on y ajoute 20 grammes d'hydrate de baryte cristallisé. On agite, pour favoriser la réac- tion; on laisse refroidir, on verse sur un filtre et le précipité est lavé à l'eau distillée, de façon à obtenir en tout 125 centimètres cubes de liquide filtré. Il faut toujours s'assurer, à l'aide de quelques cristaux d'hydrate de baryte ajoutés au liquide filtré, que la précipi- tation des matières colorantes du vin est complète; dans le cas contraire, il faudrait en mettre de nouveau et refiltrer la liqueur. » On l'introduit alors dans un flacon de 25o centimètres cubes environ, avec 5o à 60 centimètres cubes d'élher pur, et l'on agite fortement. On laisse reposer; dès que l'éther s'est complètement séparé du liquide aqueux, on le décante à l'aide d'une pipette et on le verse dans une capsule de porcelaine; on ajoute une goutte d'acide acétique à 8 degrés, trois à quatre gouttes d'eau distillée, et une petite floche de soie blanche non tissée, com- posée de dix fils de 1 centimètre de longueur. « Si la quantité de fuchsine contenue dans le vin est un peu notable, l'acide acétique produit immédiatement une coloration rose; mais, dans le cas où il ne renferme que de très-faibles traces de cette substance, il faut attendre l'évaporation totale de l'éther. Le résidu se compose d'une petite quantité de liquide aqueux, dans lequel baigne la floche de soie. On chauffe alors très-légèrement la capsule, afin d'évaporer la plus grande partie de ce liquide et de concentrer les traces de matière colorante dans quelques gouttes; on fa- vorise ainsi sa fixation sur les fibres de soie. » Ce procédé, lorsqu'il est exécuté avec soin, permet de déceler facile- ment un cent-millionième de fuchsine dans le vin (1) ». (1) Je dois remercier ici M. le baron Thenard, qui a bien voulu mettre son laboratoire à ma disposition pour ces recherches. C. K., 1876, 2» Semestre. (T. LX.XX.1II, N° 19.) I l3 ( 86o ) ANATOMlE ANIMALE. — Contributions à l'anatomie et à ï histologie des Écliinides. Note de M. L. Fredericq, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. A. — Système nerveux. « Malgré les travaux de Tiedemann, van Beneden, Krohn, J. Millier, Valentin, Baudelot, C.-R. Hoffmann etLoven, le système nerveux des Our- sins offre encore bien des points obscurs. Les recherches que j'ai entre- prises cet été à Roscoff, sur le système nerveux de YEchinus sphœra et du Toxopneusles lividus, m'ont fourni les résultats nouveaux suivants : » sinatomie. — L'anneau nerveux pentagonal qui entoure l'œsophage et les cinq cordons ambulacraires qui en partent sont contenus à l'intérieur d'un système de canaux qui jusqu'à présent ont passé inaperçus. Celte particularité anatomique est facile à vérifier, même sans le secours de coupes sur les cordons qui à l'intérieur du test longent les zones ambu- lacraires. Nous rencontrons là deux canaux superposés très aplatis : l'in- terne n'est autre que le canal ambulacraire; l'externe, intimement accolé à ce dernier, renferme dans son intérieur le nerf ou cerveau ambulacraire sous la forme d'un ruban aplati de couleur foncée. Le cordon nerveux flotte librement dans cette gaine; il n'est maintenu en place que par la série des rameaux nerveux qu'il envoie de chaque côté vers la base des vésicules am- bulacraires. L'enveloppe du système nerveux est unie solidement, mais sur la ligne médiane seulement, à la membrane qui tapisse l'intérieur du test; elle semble n'en être qu'une expansion et offre la même structure (épithé- lium et tissu conjonctif ). » L'anneau nerveux n'affecte aucun rapport avec un prétendu cercle vasculaire inférieur de la lanterne. Il offre à sa surface supérieure un sillon qui le divise incomplètement en deux bandelettes concentriques: l'externe passe tout entière dans les cordons ambulacraires; l'interne n'entre que pour une part insignifiante dans cette formation. » Les cordons nerveux ambulacraires, après avoir parcouru la face in- terne des zones ambulacraires et s'être graduellement amincis, pénètrent en compagnie du vaisseau ambulacraire dans le canal de la plaque ocel- laire et s'y terminent contre la portion du tégument externe qui bouche ce canal à l'extérieur. Cette terminaison nerveuse n'offre pas de traces de cristallin ni d'appareil optique quelconque permettant de lui conserverie nom d'œil que lui ont donné Valentin el Forbes. Je ne suis pas parvenu à y démontrer la moindre sensibilité à la lumière artificielle, ni même solaire, ( 86i ) concentrée à l'aide d'une lentille. La tache de pigment qu'on y décrit est une pure fiction : les prétendus points oculiformes ne jouissent sous ce rapport d'aucun privilège. » Une série de rameaux naissent, comme on sait, à angle droit de chaque côté du tronc amhulacraire. Chacun d'eux sort par un pore ambulacraire, pénètre dans l'ambulacre, le parcourt suivant sa longueur et se termine sous la ventouse à un bourrelet fonctionnant comme organe du tact. » Histologie. — Il n'y a pas lieu d'établir dans l'anneau nerveux et les gros troncs qui en partent et dont il vient d'être question une division en ganglions et en nerfs ; toutes ces parties ont identiquement même structure et doivent être considérées comme des centres nerveux. » Leur coloration brune est due, non à des granulations éparses, comme on l'a cru jusqu'ici, mais surtout à la présence de'grandes cellules irrégu- lières et allongées (rappelant les cellules pigmentaires des Batraciens) rem- plies de parcelles brunes biréfringentes; le noyau y est très-apparent, car ses environs sont dépourvus de pigment. Je considère ces cellules comme conjonctives, attendu que je les retrouve dans d'autres organes, notamment dans les parois du système aquifère, la membrane de la lanterne, etc. Les éléments nerveux proprement dits ont déjà été décrits par Baudelot et C.-R. Hoffmann. Ce sont des fibrilles d'une ténuité extrême et de petites cellules bipolaires. J'ai trouvé que ces fibres et ces cellules forment deux couches fort distinctes. La couche interne n'offre que des fibres; la couche externe (celle qui regarde le test) a un aspect granuleux. Examinée sous un fort grossissement, elle montre un nombre prodigieux de fort pe- tites cellules ne mesurant que quelques millièmes de millimètre. Ces cellules sont tellement pressées les unes contre les autres qu'au premier aspect on croit avoir affaire à un épithélium; mais, si l'on examine avec plus d'at- tention, surtout si l'on exerce une légère pression sur le tissu encore frais, ces cellules se séparent les unes des autres et montrent chacune deux pro- longements fort ténus, qui, à une certaine distance des cellules, offrent ab- solument l'aspect des fibrilles de la couche interne. Ija direction de ces prolongements est variable. Au niveau du sillon médian qu'offre chacun des cordons ambulacraires, elle est exactement transversale. On peut alors suivre ces prolongements jusque dans les ramuscules destinés aux ambu- lacres. J'ajouterai que ces cellules sont formées d'un protoplasme gris ho- mogène peu abondant, entourant un gros noyau clair. La couche cellulaire adhère intimement à la couche fibreuse : on ne parvient à les séparer l'une de l'autre qu'à l'état de petits lambeaux. i r 3. . ( 86a ) B. — Muscles. » Les données les plus contradictoires régnent dans la Science au sujet de la structure des muscles des Oursins. J'ai pu m' assurer qu'ils sont formés de fibres fort ténues, cylindriques, complètement lisses et homogènes sui- vant la longueur. Ainsi, malgré l'emploi de l'alcool, de l'acide osmique, de l'hématoxyline, de l'acide chromique, etc., je n'ai pu y déceler la moindre trace d'un strié transversal. Ces fibres offrent une structure fibrillaire, souvent tin ou plusieurs noyaux allongés appliqués à leur surface, mais paraissent dépourvues de membrane d'enveloppe. Elles sont biréfrin- gentes et s'imprègnent vivement par les matières colorantes et l'acide osmique. » Les fibres des muscles de la lanterne d'Aristote s'implantent directe- ment par une extrémité denticulée sur les parties calcaire du squelette. » Les muscles de la lanterne et les organes mnsculeux (intestin, vésicules ambulacraires) éprouvent, sous l'influence d'une excitation électrique ou mécanique, des contractions énergiques, mais ne se produisant pas brus- quement comme cela a lieu pour les muscles striés. » Il est très-difficile de démontrer l'existence des nerfs qui animent ces muscles. » MÉTÉOROLOGIE. — Observation d'un bolide, dans la soirée du 5 novembre 1876; par M. Stan. Meunier. « J'ai eu, hier dimanche 5 novembre 1876, l'occasion d'observer le passage d'un très-beau bolide. Je me trouvais à Choisy-le-Roi (Seine); il était 8h 4om du soir (heure vérifiée à la gare du chemin de fer). Le ciel, presque pur, ne montrait vers l'est qu'une légère traînée horizontale de nuages, au-dessus desquels la Lune répandait une grande lumière. Les personnes que j'accompagnais et moi, nous fûmes surpris tout à coup par une très-vive illumination, analogue à celle d'un éclair et de couleur bleuâtre, éclipsant tout à fait l'éclat de la Lune. » Cherchant à mettre en pratique les préceptes formulés par M. Le Ver- rier, je me tournai immédiatement vers l'est, d'où venait la lumière, et je vis nettement un globe, gros en apparence comme le poing, s'ouvrir à la manière d'une balle à feu. Ce globe se trouvait très-près de a de la Grande Ourse, et derrière lui, sa trajectoire, dirigée à peu près du sud au nord, était tracée comme à la règle par un sillon lumineux absolument rectiligne, et commençant dans le voisinage de la Chèvre (a du Cocher). Celte ( 863 ) traînée s'élargit progressivement vers le bolide et se dissipa peu à peu Bien que son extinction me parût lente, elle était cependant déjà complète quand mes compagnons portèrent leurs regards vers la région du ciel que je leur signalais, car ils ne virent rien. Nous n'avons pas entendu de bruit: à la suite de l'explosion. » La séance est levée à 5 heures et demie. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 6 novembre 1876. Synopsis analytique de la Flore des environs de Paris, destiné aux herbori- sations; par E. Cosson et Germain de Saint-Pierre. Paris, G. Masson, 1876; in-18. Traité théorique et pratique de la fabrication du sucre; par E.-J. Maumené ; t. Ier. Paris, Dunod, 1876; in-8°. Mémoires de la Société des Sciences, de l'agriculture et des Arts de Lille ; 4e série, t. 1er. Paris, Bidron; Lille, Quarré, 1876; in-8°. Études sur les ouragans; par M. le vice-amiral vicomte A. Fleuriot de Langle. Paris, Berger-Levrault, 1876; br. in-8°. (Renvoyé à une Com- mission composée de MM. Faye et Jurien de la Gravière). [Extrait de la Revue maritime et coloniale.] Institut des provinces. Annuaire des Sociétés savantes de France et des Congrès scientifiques; 1876, 2e partie. Paris, Derache, Hachette, Dentu, 1876; in-8°. Institut des provinces. Bulletin trimestriel; n° 4> octobre 1876. Bordeaux, impr. veuve Cadoret, 1876; in-8°. Recherches analomiques et physiologiques sur les Ligules; par G. Duchamp. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1876; in-8°. Nouveau système pour détiuire le Phylloxéra et guérir la maladie des vignes; parE. Soffietti. Paris, Librairie agricole, 1876; br. in-8°. (A suivre.) ( 864 ) Octobre 1876. Observations MÉTÉOROLOciQrE! .3 i3 ■'i i5 ■ 6 "7 18 '9 20 21 22 23 »4 23 26 27 28 '9 :;,, 3i s ï nim 760,0 5g, 0 54,i 5',, 5 55,5 54,4 55,7 55,4 51,7 49.7 44,4 48, G 48.7 5i ,G 53,8 5o,i THERMOMETRES du jardin (2) 12,7 7,' 8,8 .3,9 i4,3 12,0 io,9 11 .0 ,4,5 10. 1 '3,9 i3,o l'|,0 i5,3 io,0 II .2 (3) 47,8 10,8 47, 2 9>5 49, 2 7,2 5l,2 9,9 53,2 4,5 53,8 5,7 55,6 5, S 5(),3 6,7 62,4 5,9 61 ,9 7,6 60,2 G, 3 •r'9,7 7,' Go, 5 G, 5 5g, G 0,8 58,7 5, G "7)9 17,3 21,2 22,3 25,. 25,5 23,7 24 , 2 22,3 20,2 ■9,8 2., 3 34,1 19.1 16,4 i8,5 22,3 20,8 i3,3 .2,3 7.6 10, . 8.7 11,0 I I ,0 10,2 8,3 9.9 9, 1 10 5,3 2 2 5,0 7,8 9,7 8,8 7,3 7, G S, 4 5,2 G, 9 7,2 9.' 7,2 3,5 4,9 6,6 5,4 o,3 i , 1 6,1 7>9 7,3 8,9 S, 5 8,9 7,3 8,5 1. ; 6,3 - /. (51 3,8 1 .5 5,2 7,5 8,3 7,9 G, 9 7,5 6,3 5,2 6,5 G, 4 8,3 5,4 3,6 3, S 5,8 4,4 o,4 0,8 G, G 7,7 7»4 7,7 8,7 8,3 7,3 8,4 8,5 7,' a o -0,2 "2,4 2,4 3,8 4, s 4,5 3,7 4,5 3,5 2,6 4,i 4,2 6,4 3,7 ■-'>> 2,5 4,8 3,6 -0,2 0,4 -3,7 -2,4 -2,6 "2,1 -1,0 -1,2 -2, I -o.S -0,5 -',7 -3,o m et ez O ■W w S O H 0 ,4 0,9 0,7 0,7 °,7 o,3 0,1 0,0 9,2 9.1 5,3 5,2 5,o 4,9 },9 5, r 5 . 2 5,3 5,4 5,5 5,4 5,4 5/, 5,4 5,5 5,4 5 .3 5,2 5,1 4,9 4,0 3,6 3,3 3,0 2,8 2,6 », 1 2, ■ 1,9 M Cr E3 et 0 oc ^ u z* > ï 0 t ?. a 6 — ' «J r. - H H ci H a - r: ^ s .3 6. .g, ■U — « > « Û < •a 3 O (,31 IH) (ti) mm ma. mm 10,2 87 2,9 ',7 16 8, 1 82 0,0 1,3 71 n,8 9' 0,0 0.7 2', 13,7 85 0,0 i,5 0 ■3,3 85 0,1 1.3 .3 12,1 82 1 .s iG n,3 Si 2 , ' 40 13,5 85 1 .n '9 1 1 ,0 8. 0,8 2,5 27 .0,6 83 0,0 '-9 10 11, s 8', 4,4 1.6 -j 12,8 92 1,9 1 ,2 23 ,:•,., 84 11, 9 .,3 ■ 5 u,8 9' 6,7 >,2 '; 10,6 92 0,7 'i ï,,.,, 95 0,6 7 10,8 83 1,3 se .0,3 80 . 1,2 102 9.0 96 0,0 o.'l 3 S, 7 9' 0, 1 o,G s 6, G 90 0,0 ',3 .",1 G, S 87 1 ,0 o,S 13 7,o 9' 0, 1 0,8 ■21 6,9 8/ 0, . o,7 7,° 84 0,5 ■' 6,0 81 1 . 1 6,5 81 1,0 fi G, 3 77 1 ,5 |36 - G,o 78 2,2 487 6,9 9' o.G 27 5,2 r 7 -i.,, 1 .7 Miiiim;, barométriques: le icr, ;. i1' 3om du malin, -j\n"<"\n. (6) La température normale rst déduite de la courbe reclilico des températures moyennes de soixante années d'observations. (8) Moyennes des cinq observations. — Les degrés nclinométriquessont ramenés à la constante solaire .00. (5) (7) (9) (,0) (' ') ('2) (.3) (16) Moyennes des observations sexhoraires. (17) Poids d'oxygène fourni par l'ozone. Le poids d'ozone s'en déduirait en multipliant les nombres par 3. ( 865 ) FAITES A L'OuSEItVATOÏRE DE MONTSOURIS. Octobre 1876. MAGNÉTISME TERRESTRE VENTS EU ( moyennes diurnes). h 20 mètres. C .3 30 M h < a e o C •9 a à 0 ■0 — £ ° — 0 « O a c ■ a ■a c 0 0 Q O C ut a G,3 37,2 9>22 G6i5 très- variable. 4,7 0,21 NNE 10 Id. avant l'aurore. 20 .5.', 37.9 * 93°9 6604 NE 5,7 o,3i NE 10 Presque uniformément couvert. 26 16,4 37,3 g32i G6i5 E 10,4 1 ,02 NE >û Presque uniformément couvert. 27 14,9 37,5 9320 6618 E 8,. 0,62 it 10 Uniformément couvert. 28 1 5 , 1 37,2 9322 66 1 5 EISE .3,0 1,59 NE 10 Presque uniformément couvert. 39 ■4,6 36,8 9322 GGo3 ENE puis SW ii,6 1,27 // 5 Ciel découvert et rosée le soir. 3o * ' 1 . 2 * 36,3 * g32i 658*5 SW à NW 7,8 0,57 NNW 9 Brumes élevées, rosée le soir. 3i IJ,0 36,6 9.325 6604 NNW '1:9 ",34 N i NW 7 Temps pluvieux le matin. (18, 19) Valeurs déduites des mesures absolues prises sur la fortification. (20, 21) Valeurs déduites des mesures absolues faites au pavillon magnétique. (22) (>5) Le signe W indique l'ouest, conformément à la décision de la Conférence internationale de Vienne. (23) Vitesses maxima : le Ier, 6akm,5; le 9, 46lim,.j; les 10 et 11, de 35 à 4o kilomètres; le i3, 441"", 1; le i.'|, 3ok ( 866 ) Moyennes horaires et moyennes mensuelles (Octobre 18^6). 6hM. 9hM, Midi. 3hS. 6hS. 9b S. Minuit. Mojenne». Déclinaison magnétique Inclinaison » 17°+ 65° -i- 4,+ ■3,9 '2,7 '9-5 36,i 36,9 36,6 18,6 i5,3 36,4 36,3 65S4 6574 656a 6579 65S2 g3a3 g3og g3o8 g3 1 7 g32i 16 ifi 1 19 i4a 3o mm mm mm mm mm 12.7 36,1 6087 n3">'i 16 mm Force magnétique totale Composante horizontale » Électricité de tension (27 jours) (1).. mm mm mm Baromètre réduit à o° 753, 81 7 5 '1 , 4 x 7^4." 753,73 754, 10 754 , /j 5 Pression de l'air sec 7 14 ,86 744,9° 744 > 2§ 743,68 744, '3 744 ,88 Tension de la vapeur en millimètres 8,gj g,5i 9,83 10, o5 9,97 9,57 Etat hygrométrique 97,6 g2,8 84,1 85,7 91,' 96» 2 Thermomètre du jardin '°,46 '2,73 15,17 '5,26 13,22 12,01 Thermomètre électrique à 20 mètres 10,54 12, G3 14,86 i5,3i i3,62 12, |i Degré actinométrique o,65 27,79 4°,°5 25,4' 0,00 >» Thermomètre du sol. Surface , 9,77 '4>°4 1 7 , 3 1 16, ij 12,26 10, gg » à 0m, 02 de profondeur.. . 12, ig 12,26 i3,iS 1 3,97 1 3 ,83 |3,2Ô m à om,io » ... i3,ig i3,o3 i3,ii i3,65 i3,95 i3,85 a 0m,20 à om,3o à im,oo 13,75 1 3 , G 1 i3,5'| i3,G2 "3,7g 1 3 ,94 i3,85 13,76 i3,73 13,78 ... i4,54 mm Udomètre à im,8o.. . 3,7 Pluie moyenne par heure 0,6a Évaporation moyenne par heure (2) 0,02 Vitesse raoy. du vent en kilom. par heure 2,07 Pression moy. du vent en kilog. par mètre carré. 1 ,3g i4,53 Dira 3,7 1,23 o,o3 n,85 1,33 14,33 mm 1,3 o/,3 0,08 1 4 , 1 1 1,88 , 1 /în 14, 5i mm 0,6 0,20 0, 12 i5,i8 i2,63 2,17 i,5o '4,49 mm 8,7 2,90 0,07 '3,92 '3,8g ■4.48 mm 11,1 3,70 0,o4 ",4g 1,25 12,9 36,i 65g 1 9326 '4 mm 754,38 745,o5 9,33 97,3 0 M,,', I 1 .40 10, 16 12,76 i3,56 i3,85 i3,gi '4,4/ mm 0, I o,o3 o,o3 10, i3 0,93 17.10,2 65.36,1 4,05So 1 , g3 20 45 mm 754,10 ;44,58 9,52 85,8 0 12, 5o 12,61 18,78 12,38 '2,99 i3,45 '3,73 i3,85 14, 5i mm t. 29,2 M t. 3g, 3 '2,44 ',40 Heures. Déclinais. Pression. Moyennes horaires. Température. a 20" l*1 matin.. . 0 . • «7-14,4 mm 754,23 0 10,71 2 » ... 13, g 54,01 10, 28 3 » ... 16,6 53,8o 9-99 4 » . . 16,2 53,67 9,89 5 » ... ■ '1.7 53,65 10,03 6 » ... 13,9 53,8o 10,46 7 » ... n,5 54,o3 11,07 8 » .. • 1 ■ , ', 54,2 5 11,85 9 » . . 12,7 54, i> 12,73 10 » 10, 1 54,43 ■ 3,64 11 » ... 17.7 5 '1 , 3 1 '4,49 Midi 19, a 5 1 , 1 1 i5, 18 10,91 1" soir 17.20,3 io,43 2 » .... 19,8 10,09 3 18,6 9,96 4 » .... 17,3 10,14 5 » ■ • 16,2 io,5.'| 8 " •• ■ I3>3 11,12 7 » .... 1 4 , 5 11,8.', 8 » ■■• '3,o 12,63 !) 12,6 i3,43 10 12,0 1 '1 , 2 1 11 ,, .... 12,1 14,87 .Minuit 12,9 Thermomètre! Je l'abri (moyennes du mois.) Des minima g°,4 Des niaxima 1 6°, 7 Moyenne.-. Thermomètres de la surface du sol. Des minima 8°, 7 Des majtima >9°,G Moyenne Températures moyennes diurnes par pentades, 1876. Sept. 28 a Oct. 2 i3,g Oct. S à la 16, 4 Oct. 18 à 33. Dit. 3a • 7 17,2 u i3 à 17 iâ,j ,, 23 à 27 . Heu 1'" Déclinais. Pression. Température. mm 753,8g 53,77 53,74 53,7g 53, g5 54, 10 54,25 54,37 54,44 54,5l ■'■'l, il) 54,:<9 15,57 i5,6o i5,27 i4,67 i3,g5 l3,22 12,65 12,27 12,01 u.So 1 1 , >i " , ' I 1 a ,33 iVig i5,3i 14,88 ■ 4,36 13,62 i3,o8 12,68 1 2 , ', 1 12, i5 n,83 " , 4 ' i3°,i ■4°.' 10,0 7,9 (1) Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Danicll pris égal à 28700. (3) En centième! de millimètre et pour le jour moyen. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 13 NOVEMBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE. — Théorèmes relatifs à des systèmes de trois segments faisant une longueur constante ; par M. Chasles. « Le très-grand nombre de questions auxquelles peut donner lieu un troisième segment, ajouté aux couples de segments qui ont fait le sujet des théorèmes antérieurs (1), m'oblige à restreindre ma Communication de ce our au seul énoncé des théorèmes. » XIII. D'un point x on mène à deux courbes U*', U"" deux tangentes xô, xô', et du point de contact ô' de ta seconde une tangente ô' 6" à une troisième courbe; les deux premières tangentes et la distance du point x au point de con- tact de la troisième doivent faire une somme constante (xô -!- xô' -h xô" = >.) : le lieu du point x est une courbe de l 'ordre i [n'"(in'n" -f- m"n' -!- n'n") + m'"m"n']. » XIV. D'un point x on mène les tangentes xô, xô' de deux courbes U"', L"", et du point de contact Ô' de la seconde, une tangente Ô'Ô" d'une courbe (i) Comptes rendus, t. LXXXIII, séances des 21 et 9.8 août et 4 septembre 1876. C.R., 1876, 2" Semestre. (T. LXXXIII, N» 20.) I I 4 ( 868 ) U"'", sur laquelle une courbe Vmfait un segment a 5' • ce segment et les deux pre- mières tangentes doivent faite une longueur constante (xO -+- xO' -+- 5'a = X) : le lieu du point x est une courbe d'ordre amn" ( 2 m"n' -+- m'n" -+- n'n"). » XV. On mène d'un point x à trois courbes V1' , U"", U""' trois tangentes xô, xô', xô", et d'un point a oh la troisième rencontre une courbe U,„, une tan- gente nO'" à une courbe U"1V ; cette tangente et les deux premières doivent faire une longueur constante (xô -4- xO' -t- &$" = X) : le lieu du point x est une courbe de l'ordre 211111'" [n1T (m'n" -+- m"n' + 2 n'n") + m,vn'n"]. » XVI. On mène d'un point x à trois courbes U"', U"", U"'" trois tan- gentes xO, x6', xô", dont la troisième rencontre deux courbes\Jm, UWi en deux points a, a, ; les deux premières et le segment aa, doivent jaire une longueur constante (xô ■+- xô' + aa, = X) : le lieu du point x est une courbe d'ordre (îmm,!)" (m'n" + m" 11' + 3 n'n"). » XVII. On mène d'un point x à deux courbes U"', U"" deux tangentes xô, xô', et d'un point de contact de la seconde une tangente ô'ô" à une courbe U"'", puis du point de contact 0" une tangente ô"6'" à une courte U"1" : cette tan- gente et les deux premières doivent faire une longueur constante (xô + xô' + 0"0'" = 1): le lieu du point x est une courbe d'ordre 2n'[m"(m"m" + m "nIV -t- n'"n,v) -+- n"n'"n,v] + 2m'n"n'"n,v. » X\ III. On mené d'un point x à tiois courbes U'", U"", U"'" trois tan- gentes xd, xO', xO", et du point de contact de ta troisième une tangente 6" 6'" à une courbe U"", puis du point de contact de celle-ci une tangente 6"'61V à une cinquième courbe U"v ; cette tangente et les deux premières doivent faire une lon- gueur constante (xd ■+- x6' ■+- ô" 0" = X) : le lieu du point x est une courbe de l'ordre 2nv jniy[n'"(m'ii" + m"n' + n'n") -t- m'"n'n"] 4- mTm,vm'"n"n'j. » XIX. On mène d'un point x à une courbe U"' une tangente x9, et de son point de contact 0 deux tangentes 00', 00" à deux tombes U"", U'""; ces tangentes doivent faire une longueur constante (xd ■+■ 00' -+- 00" — X) : le lieu du point x est une courbe d'ordre 2[m' (111" n'" + m'n" -+- 2n"n'") -t- n'n"n'"J. » XX. On mène d'un point x une tangente xO à une courbe U"', et du point de contact une tangente 00' à une courbe {,"", sur laquelle une courbe \)mfiil un tegment 0:\\ ce segment et les deux tangentes doivent faire une longueur constante (xO \ 5$' •+- 0a = X) : te lieu dupoint x est d'ordre 2111 (m' m" -+- 3m'n" -t- n'n"). ( 869) » XXI. On mène d'un point x une tangente xô à une courbe U"', et du point de contact deux tangentes 00' , 00" à deux courbes U"", U"'", dont la seconde rencontre une courbe Um en un point a; le segment On et les deux tangentes \0, 00' doivent faire une longueur constante (xô-h 00' -h Ôa = X) : le lieu du point x est une courbe d'ordre 2mn"(ra'm"+ 3m'n"+ n'n"). » XXII. On mène d'un point x deux tangentes xO, xô' à deux courbes U"', U"", et de leurs points de contact deux tangentes 00", O'Ô'" à deux courbes U""', U"IV; les trois tangentes xô', O'O'" et 00" doivent faire une longueur constante (xô' -+- 0'0'"-+- 00" = X) : le lieu des points x est d'ordre 2iiIV[n>'n"+ m"n'+ n'n") + m'"m'n"] + 2mIvn>"n'"n'. » XXIII. On mène d'un point x deux tangentes xô, xô' à deux courbesV"', \Jn", et du point de contact de la première une tangente 00" à une courbe U"'"; celte tangente et ta seconde xO', plus un segment xa, fait sur celle-ci par une courbe Um, ont une longueur constante (x5'+ 00'' '-f- xa = X) : le lieu du point x est d'ordre 2 m [n'"(m'n"-+- m"n'-+- an'n") + m'"m'n"]. » XXIV. On mène d'un point x à deux courbes U"', V" deux tangentes xO, xO', et du point de contact de la première deux tangentes 00", 00'" à deux courbes U"'", U""; ces deux tangentes et la seconde xO' doivent faire une lon- gueur constante (x 0' -+■ 60" -+■ 00'" = X) : le lieu du point x est d'ordre 2Jnlv[m'(m"n'"+ m'"n"+ n"n'") + n'n"n'"J + mIvn'n"n"'}. » XXV. On mène d'un point x à deux courbes U"', U"" deux tangentes xO, xO', et du point de contact de la première, à une courbe U"'", une tangente 00", sur laquelle une courbe J]mfait un segment Sa; ce segment et les deux tan- gentes xO', 60" doivent faire une longueur constante (xO' -h 00" -h 5a = X) : le lieu du point x est d'ordre 2m[n"(m'm"+ 2m'n"+ n'n") + m" n'n'"]. « XXVI. D'un point x on mène les tangentes xO, xO' de deux courbes U"', Un", et du point de contact 0 de la première une tangente 00" à une courbe U"'"; si cette tangente et la seconde xO', plus un segment xa, fait sur la première par- une courbe U,„, ont une longueur constante (x5'+ 00"-+ xa = X), le lieu du point x est une courbe d'ordre 2m[n"(m'm'"+ m'n'"+ an'n") + m"n'n'"j. » XXVII. On mène d'un point x à deux courbes U"', U"" deux tangentes x 0, xô', et du point de contact de la première une tangente 00" à une courbe U"'"; une courbe U,„ fait sur la première tangente x 0 un segment a 0 ; ce segment et les deux tangentes xô',06" doiventfaire une longueur constante (x6'-+-66"-t-aô =X) : le lieu du pointx est d'ordre 2m[n"(m'm"'+ m'n'"-H 2n'n'") •+■ m"n'n'"J. 114.'. ' (87o ) » XXVIII. On mène d'un point x les tangentes x5, x5' de deux courbes U"', U™", et du point de contact 6 de la première deux tangentes 65", 66'" de deux courbes U"'", U"'v, dont la seconde rencontre une courbe Um en un point a; les deux tangentes x5', 65" et le segment 5a doivent faire une longueur con- stante (x5' + 65" + 5 a = X) : /e //en rf/t point x est une courbe de l'ordre 2mn"[n"(m'u"+ m"n'4- n'n") + m'" m'n"]. » XXIX. On mène d'un point x deux tangentes x0, x5' à c/eux courbes U"', Un", ef rfu ;)0»a de contact de la première une tangente 60" à une courbe U""', tare courbe U,„fait sur la première tangente x5 un segment xa ; ce segment et les deux tangentes x 9', 60" doivent faire une longueur constante (x 5'+ 55"+ xa = X) : le lieu du point x est d'ordre 2 m [n"(m'm"'-f- m'n'"-}- a n'n'") -+- m"n'n'"]. » XXX. On mène d'un point x à deux courbes U"', U"" deux tangentes x 5, x 6', et du point de contact de ta première une tangente 66" à une courbe U"'", puis, d'un point a ou la tangente x5 rencontre une courbe U,„, on mène une tangente a.0'" à une courbe U""'; cette tangente et les deux x5', 00" doivent faire une longueur constante (x5' -+- 66" -f- a 5" ' = X) : le lieu des points x est d'ordre am |nIV[n'"(mV + m'n" -+- an'n") + m'"m'n"] + mivn'n"n"'|. » XXXI. On mène de chaque point a d'une courbe U,„ deux tangentes a 5, a 5" à cfeux coui bes U"', U"'" e< du point 6 de la première une tangente 65' à une courbe U" , sur laquelle on prend un point x dont la distance au point a de U,„ fasse avec les deux tangentes a 6, a5" une longueur constante (a 5 + a 5" -h ax = X) : le lieu des points x est d'ordre amn*(.am'n" -l- m"n' 4- 211'n"'). » XXXII. On mène de chaque point a d'une courbe U,„ une tangente a 5 d'une courbe U"', et du point de contact une tangente 66' d'une courbe U"", et l'on prend sur cette tangente un point x dont la distance au point a fasse avec les deux tangentes une longueur constante (a 5 -+- 66' ■+• xa = X) : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2 (m' m" + 2 m'n" -+- n'n"). « XXXIII. On mène d'un point x à une courbe U"" une tangente \6, et du point de contact deux tangentes 60', 00" à deux courbes U"", U"'"; ces deux tangentes et un segment xa, fait sur la première par une courbe Um, doivent faire une longueur constante (x a -i- 55' + 66" = X ) : le lieu du point x est d'ordre a m [m'(m"n'" -h m"'n" -h n'V") H- 2n'n"n"J. » XXXIV. On mène d'un point x à une courbe U'" une tangente x5, qui rencontre une courbe U,„ en un point a, et du point de contact 6 une tangente aÔ' à une courbe U"", sur laquelle une courbe UOT| fait un segment 5a, ; ce seg- ment 5a,, le segment xa et la tangente 55' doivent faire une longueur constante ( «7" ) (xa -4- 66' + (9a, = X) : le lieu du point x est une courbe d'ordre 2mm, (m' m" -+- 2m'n"+ 2n'n"). » XXXV. On mène d'un point x à deux courbes U'", U"" deux tangentes xô, xO', et d'un point a, où la seconde rencontre une courbe Um, une tangente aô", à une courbe U"'"; la tangente xô, le segment xa et la tangente aô" doivent faire une longueur constante (xô + xa H- aô" = X) : le lieu du point, x est une courbe d'ordre amn"(m,n'+ m'n" -t- an'n"). » XXXVI. On mène d'un point x deux tangentes x ô, x 6' à deux courbes U"', U"", et du point de contact de la première une tangente 66" à une courbe U"'"; ces deux tangentes et un segment xa, fait sur la tangente x Ô' par une courbe Um, doivent faire une longueur constante (xô -+- ôô" -t- xa = X) : le lieu du point x est d'ordre 2mn"(m'm" 4- m'n'" + ari'n*). » XXXVII. On mène d'un point x trois tangentes xô, xô', xô" à trois courbes U"', U"", U""'; la première et deux segments xa, xa,, faits sur les deux autres par deux courbes U„„ Umi, doivent faire une longueur constante (xô -+- xa -f- xa, = X) : le lieu du point x est d'ordre amm, ii"n'"(m'+ 3n'). » XXXVIII. On mène d'un point x les tangentes xô, xô', xô" des trois courbes U"', Un", U"'"; la deuxième et la troisième rencontrent deux courbes Um, Um en deux points a, a, ; les segments xa, a, 6" et la tangente xô doivent faire une longueur constante (xô + xa -t- a, 6" = X) : le lieu du point x est une courbe de l'ordre a mm, n"( m'n'" -H m'"n'-i- 3n'n'"). » XXXIX. On mène d'un point x à une courbe U"' une tangente xô qui rencontre une courbe \Jm en un point a d'où l'on mène à une courbe U"" une tangente a 6' , suivie d'une tangente 6' Ô" d'une courbe U"'"; ces deux tangentes aô, Ô'Ô" et la distance ô' x du point de contact de la première au point x doivent faire une longueur constante (aô' ■+• Ô'Ô" -I- 6'x = X) : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2mn'(m"m'"+ 2in"n"'+ 2n"n'"). » XL. On mène d'un point x à une courbe U"' une tangente xô, et d'un point a oh cette tangente rencontre une courbe U,„, on mène deux tangentes xô', xô" à deux courbes U"", U"'*; ces deux tangentes et la distance du point x au point de contact ô' de la première doivent faire une longueur constante (aô' -+■ a S" ~h xô' = X) : le lieu du point x est une courbe de l'ordre 2mn'(m'n"+ m'n" -H an'V). » XLI. On mène d'un point x une tangente xô à une courbe U"', et du point de contact deux tangentes 66', 66" à deux courbes U"", U""', sur lesquelles ( 872 ) deux courbes U,„, U,n, font deux segments 0a, 0a, ; ces deux segments et la tan- gente x 5 doivent faire une longueur constante (x0-+-0a+0a, = X) : le lieu du point x est d'ordre 2 mm, n"n'"(3m' + n'). » XLII. On mène d'un point x à deux courbes U"', U"'" deux tangentes x6, xô", et du point de contact de la première une tangente 66' d'une courbe U"', sur laquelle une courbe \]mfait un segment 0a; ce segment et les deux tangentes x0, xô" doivent faire une longueur constante (x5"-h x0 -H 0a = X) : le lieu du point x est une courbe d'ordre 2mn'(îm,D*'+ m'"n' + n'n'"). » XLIII. On mène d'un point x une tangente x 5 à une courbe U"', et du point de contact une tangente 66' d'une courbe Un", qui rencontre une courbe Um en un point a d'où l'on mène une tangente aô" d'une courbe U"'"; cette tan- gente, le segment 0a et la tangente x6 doivent faire une longueur constante (x0 + 0a -+- a6"= X) : le lieu du point x est d'ordre 2mn"(m'm"+3m'n"+ n'n'"). » XL1V. On mène d'un point x deux tangentes xô, x6' à deux courbes U"', U"", et du point de contact de la seconde une tangente 6' 6" à une courbe U"'"; un segment a0, fait sur la première par une courbe Um, et les deux autres doivent faire une longueur constante (a0 -f- x0' + 6' 6" = X) : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2m[n'(m"m'"+ m"n'"+ an"n'") -)-m'n"n'"]. » XLV. On mène d'un point x deux tangentes x0, x0' à deux courbes U"', U"", sur lesquelles deux courbes U,„, UWi font deux segments a0, a(x tels, que ces deux segments et la tangente x6' fassent une longueur con- stante (x0' -f- a0 -f- a,x = X) : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2mm,(m'n"-+- m"n'+ 3n'n"). » XLVI. On mène d'un point x deux tangentes x6, xô' à deux courbes U"', U"", et d'un point a où la première rencontre une courbe Um une tan- gente a6" à une courbe U"'"; cette tangente, la tangente x6' et le segment a0 doivent faire une longueur constante (x0' + a0 + a0"= X) : le lieu du point x est une courbe d'ordre 2m[n'"(m'n"+ m"n'-t- 2 n'n") -t- m "n'n"]. » XT/VII. On mène d'un point x une tangente x6 à une courbe U"', et du point de contact deux tangentes 66', 66" à deux courbes U"", U"'", (jiii rem outrent deux courbes U,„, Um, en deux points a, a,; les deux seg- ments a0', a0" doivent faire, avec la tangente x0, une longueur constante (x0 -t- a0' -i- a0" — X) : le lieu du point x est une courbe d'ordre 2mm)[m'(m"n'"-t- m'"n" + 2n"n' ") H- n'n'n '"]. ( 873 ) » XLVIII. On mène d'un point x une tanyente xO à une courbe U", et du point de contact deux tangentes 66', 66" à deux courbes U"", U" '", dont la première 66' rencontre une droite U,„ en un point a; le segment a 6', et les deux tangentes x6, 66" doivent faire une longueur constante (x0 + a0'-f-05"=X) : le lieu du point x est d'ordre îm[m'(n)"n"+ m"'n"-H 2n"n'") -+- n'n"n'"]. » Observation. — La plupart des théorèmes précédents donnent lieu à des réciproques, qui en sont des conséquences immédiates, concernant soit des lieux géométriques, soit des courbes enveloppes. Ces nouveaux théorèmes, qui se démontrent aussi directement, sont alors une vérification des premiers. » VITICULTURE. — Note sur les récents progrès du Phylloxéra dans les déparlements des deux Charenles; par M. Bocillaud. « Dans la dernière séance de cette assemblée, il lui a été adressé par M. Mouillefert des photographies constatant l'efficacité du traitement des vignes phylloxérées par le sulfocaibonale de potasse. D'expériences faites sur 3 1 3 ceps répartis sur 4 ares d'une vigne de Cognac, à la fin de juin i8^5, M. Mouil- lefert tire la conclusion suivante : « L'efficacité du remède proposé par M. Dumas est donc incontestable, c'est là ce qu'il importe d'établir : lorsque la conviction sur es point sera faite, il est permis d'espérer que la question d'économie dans la fabrication du produit pourra être résolue avec le temps. » » A l'occasion de cette Communication, l'Académie voulut bien me permettre de lui présenter quelques renseignements sur ce dont j'avais été témoin, en ce qui concerne les progrès rapides, et vraiment lamentables, que le fléau du Phylloxéra a faits dans les départements des deux Charentes : quœque miserrima vidi et quorum pars parva fui. Alors s'éleva une discussion à laquelle prirent part MM. Dumas, J. Cloquet, Blanchard et Milne Ed- wards. De cette discussion, le Compte rendu de la séance ne contient rien, si ce n'est la Note très-intéressante de M. Blanchard, avec le titre de : Sur une expérience devant être exécutée en vue de la destruction du Phyl- loxéra. » Je regrette profondément, et il en est ainsi, je pense, de plusieurs, ou plutôt de la totalité de nos confrères, que la réponse de M. Dumas n'ait pas été insérée dans les Comptes rendus, en même temps que la Note de notre savant confrère, M. Blanchard. Assurément, je n'éprouve pas le moindre regret que mon discours, improvisé, et dont je n'avais d'ailleurs déposé sur le bureau ( 874) aucun résumé, n'ait pas eu cet honneur. Mais, comme j'avais promis, à titre de Membre de cette Académie, à plusieurs de mes compatriotes, affligés ainsi que moi du fléau qui décime nos vignes, d'être l'interprète de leurs légi- times doléances, j'avais saisi la première occasion qui s'était offerte à moi de m'acquitter ici de ma promesse. » Je serais heureux que l'insertion de cette courte Note dans nos Comptes rendus leur apprit que je sais combien obligent et une promesse faite et l'honneur d'appartenir à cette Académie. » A Dieu ne plaise que je revienne d'ailleurs sur les quelques consi- dérations que je m'étais permises, dans la précédente séance, sur l'état actuel des moyens prophylactiques et curatifs du Phylloxéra. Toutefois, comme, en notre matière, il faut une conclusion, je vais brièvement exposer la mienne. » La maladie qui ravage nos vignobles étant connue dans son étiologie ou sa pathogénie, dans sa séméiologie ou ses signes caractéristiques, dans ses moyens prophylactiques ou préservatifs, et dans ses moyens thérapeutiques ou curatifs (du moins selon M. Mouillefert et les autres partisans des sulfo- carbonates proposés par M. Dumas), et cette multiple connaissance datant déjà d'un certain temps, comment se fait-il que ce fléau n'ait cessé de poursuivre le cours de ses ravages, de ses dévastations, à ce point que, depuis une année, pour ne parler que des deux Charentes, il a frappé, dans ce double département, un nombre encore indéterminé de milliers d'hec- tares de vignes? Certes, c'est là une chose grave, et qui n'est pas indigne, si je ne me trompe, de fixer toute l'attention de l'Académie. » En signalant cette calamité publique, ai-je oublié de mentionner hau- tement tout ce qu'ont fait, et le Gouvernement et la grande Commission de l'Institut, et ses délégués? Non, sans doute, et je me repentirais profondé- ment de n'en avoir pas agi ainsi. » A mon extrême affliction, j'ai été conduit, il est vrai, à déclarer que, malgré tous les efforts tentés jusqu'ici, le fléau, comme je l'ai dit plus haut, n'avait point été arrêté dans son cours. Or, s'il existe bien déjà des moyens prophylactiques et curatifs d'une efficacité reconnue, et s'il est certain que le fléau phylloxérique n'ait pas été détruit, il s'ensuit évidemment et néces- sairement que, sous l'influence de conditions et de circonstances dont il ne m'appartient pas de connaître, les moyens curatifs et prophylactiques proposés contre le Phylloxéra laissent encore beaucoup à désirer sous le rapport de leur application. » Quoi qu'il en soit, s'il est formellement démontré que les sulfocarbo- (875 ) nates alcalins détruisent en totalité les Phylloxéras des vignes chez lesquelles ils sont appliqués, dès que les conditions d'économie requises auront été trouvées, je prends l'engagement de les employer, pourvu toutefois qu'on me donne la garantie que les vignes de mes voisins ne viendront pas ensuite infester les miennes. » Mais le temps presse, car, s'il fallait encore quelques années pour faire la découverte dont il s'agit, et si, pendant ce temps, le Phylloxéra continuait son allure galopante, quels milliers nouveaux d'hectares de vignes n'auraient pas été frappés, et peut-être vécu sans retour! » M. Bertrand fait remarquer que le dernier Compte rendu aurait publié les paroles de M. Bouillaud, si notre confrère avait bien voulu, selon l'usage, en donner le texte à l'imprimerie. M. Dumas avait été informé, de son côté, que M. Bouillaud n'imprimait pas ce qu'il avait communiqué à l'Académie; il eût trouvé étrange de faire paraître une réponse qui n'aurait été provoquée par aucune question. ASTRONOMIE. — Suite des observations des éclipses des satellites de Jupiter, faites à l' Observatoire de Toulouse. Note de M. F. Tisserand. « Ces observations font suite à celles que j'ai déjà communiquées à l'Académie (i) : elles ont été faites par M. Perrotin, observant avec une lunette A de om,ii d'ouverture; par M. Jean, observant avec une lu- nette B de om, i5 d'ouverture, et par moi; je me suis servi de notre grand télescope Foucault, de om, 80 d'ouverture, et je l'ai désigné par la lettre C. Les observations de M. Perrotin ne diffèrent des miennes que d'un petit nombre de secondes, en moyenne environ 4 secondes, dans le cas du premier satellite; et cependant les instruments qui nous servent ont une puissance bien différente, la surface du miroir C étant soixante fois plus grande que celle de l'objectif A. Il semblerait, d'après cela, que, pour les observations des éclipses du premier satellite, à partir d'une certaine li- mite, on gagne fort peu à augmenter les dimensions des instruments. La différence est plus sensible pour les éclipses du deuxième satellite; je trouve que, pour les quatre réapparitions que nous avons observées tous les deux, j'ai observé 18, 17, 23 et \i secondes avant M. Perrotin, soit, (1) Comptes rendus des g février, 6 avril 1874 et 22 novembre 1875. C.R., 1S76, 2e Semeitre. (T. LXXXIII, N» 20.) ' l& (876 ) en moyenne, une différence de 1 8 secondes. La différence augmente en- core dans le cas du troisième satellite; mais ici nous avons encore trop peu d'observations pour fixer la valeur de la différence. » Les Tables de Damoiseau représentant les mouvements des satellites de Jupiter, et calculées d'après les formules de la Mécanique céleste, sont encore bien imparfaites; depuis trois années que nous observons les éclipses des satellites, je trouve que l'erreur des Tables, pour les dispari- tions du troisième satellite, a subi des variations sensibles, dont l'amplitude est de 4 minutes environ; elle dépasse 8 minutes pour les réapparitions. Les variations de la correction des Tables sont moins sensibles pour le deuxième satellite; cependant elles s'élèvent à 2 minutes environ. Pour le premier satellite, elles sont très-faibles; cependant, de 1875 à 1876, dans les disparitions, il y a une variation de près de 10 secondes. Ces re- marques suffiront, je l'espère, à montrer tout l'intérêt que présente l'ob- servation des phénomènes des satellites de Jupiter; en les continuant, on pourra arriver à vérifier les beaux théorèmes de Laplace, concernant les moyens mouvements et les longitudes moyennes des trois premiers satellites. » En terminant, je rappellerai que nous adoptons, pour longitude de notre Observatoire, 3m3is,o à l'ouest de l'Observatoire de Paris. Date Obser- Temps moyen Temps Correction de Phéno- Rc- va- Instru- de de la Conn. de la Conn . l'observation. mène, marques. teurs. ments. Toulouse. des Temps. des Temps. Éclipses i lu premier satellite. h m s h m s m s 1875. Dec. 27. . .. D(*) a P A 18. 58. 19,0 .9.. .44 +0. 6 .. D a J B 18.57.44,5 19. 1.44 — O.28 "1S7G. Fév. 27.. . . D b P A 1 7 .32 . 25,7 i7.v35. i5 H-0.42 27.. . . D b J B 17.32.14,9 i7.35.i5 +o.3i Mars 14.- . . D b T C i5-47 .36,3 1 5 . 5o . 25 -t-0.42 ,4.. . . D b P A 15.47.39,1 i5.5o.25 -4-0.45 ,4.. . . D h J B 15.47.39,8 i5.5o.25 +0.46 Avril 6. . .. D c T C 1 5. 56. 20, 4 1 5 . 59 . 2 1 -4-0. 3o 6.. D c P A i5.56.28,6 15.59. 21 +0.39 6.. D c J B 1 5 . 56 . 24 , 3 15.S9.21 +0.34 Juin g.. R d P A ii. 9.11,7 1 1 . 12.37 +0. 6 9- . . R d J B 11. 9. 6,3 11 12.37 0. 0 Juill. ->... . . R d T C 1 1 .20 . 57 ,2 11 .24.38 — 0. 10 2. . R d P A 1 1 . 2 1 . 6,7 n. 24. 38 — 0. 0 (*) Les lettres D et R île cette colonne indiquent la disparition et la réapparition du phénomène. ( 877 ) Date Obser Temps moyen Temps Correction de Phéno- Re- va- Instru- de de la Corm. de la Conn. l'observation. mène. marques, teurs. ments. Toulouse. des Temps. des Temps. Ii m s h m s m s 1876. Juill. iS... . R b T c 9.38.4q,S 9.42. 38 — O.17 18... . R b P A 9-33.54,7 9.42.38 — 0. 12 18... . R b J B 9.39. 9,6 9.42.38 +0. 3 Août 26. . . . R b T C 8.10. 9,4 8.13.43 —0. 3 26.. . . R b P A 8.10. 8,2 8.i3.43 -0. 4 26... . R b J B 8.io. i6,5 8.13.43 +0. 4 Eclipses du deuxième satellite. 1876. Fév. 21. . . . D d P A 16. i5. 3,2 16. 16.39 + 1.55 21 . . . . D d J B 16. 14.23,6 16.16.39 + 1 . 16 Avril 18.. . . D f P A 16.41.47,1 12.43.53 -t- I . 25 Mai i3.. . . D S T C 9.41.39,2 9.44.57 -ho. i3 i3.. D S P A 9.4i.38,3 9.44.57 + 0. 12 i3... . D g J B 9.41. 5,8 9.44.57 — 0.20 20.. . R h T C 14.45.18,6 i4.5o.58 -2. 8 20. . . R h P A i4.45.36,6 i4.5o.58 — 1 .5o Juin i/\.. . R b T C n .5i .3i ,2 n. 57. 48 -2.46 i4.. . R b P A 1 1 .5i .48,0 11.57.48 — 2.29 ,4-. . R b J B 11.52. 5,5 n.57.48 —2. 12 Juill. 9.. . R b T C 9. o.33,4 9. 6.45 — 2.41 9- . R b P A 9 . 0 . 56 , 2 9. 6.45 -2.18 9-- . R b J B 9. 1. 5,4 9. 6.45 -2. g 16.. . R k T C ii.38.?.8,6 11.44. 7 -2. 7 16.. . R A P A n.38.4o,6 11.44. 7 -1.55 16.. . R A J B n. 38. 57, 5 11.44. 7 — 1.38 h clipscs du troisième satellite. 1876. Mars 14.. . . D T C 12. 5.32,9 12. 5.i8 +3.46 .4.. . D P A 12. 4- 3i ,0 12. 5.i8 +2.44 14.. . D J B 12. 3. 16, g 12. 5.i8 + 1 .3o ,4.. . R T C i3. 37.36,6 1S.45.26 -4. .8 .4.. R P A i3. 37 .5o,g 13.45.26 -4. 4 ,4-. .. R J B i3. 38. 40,1 13.45.26 — 3.i5 Avril 26. . . . D P A 1 1 .52.33,6 1 1 .5i .24 +4.4. 26.. .. D J B n. 5i.48, 3 1 1 .5i .24 +3.55 Juill. 14.. . . R T C 9.i3. 7,0 9.21 .28 -4.5o .4.. . . R P A 9.i3.37,i g . 2 1 .28 — 4-20 i4- . . R J B 9.4.51,9 g . 2 1 . 28 -3. 5 21 . . .. D P A 1 1 .3a. i5,2 1 1 .32 .42 +3. 4 21 . . . . D J B 1 1 .32. 9,3 1 1 . 32.42 + 2.58 Août 26. . .. D P A 7 .28. 18,0 7 .27 .53 +3.56 26.. .. D J B 7 .27 .26,3 7 .27 .53 +3. 4 I II). f 878 ) Signification des lettres indiquant les conditions dans lesquelles les obsen'ations ont été faites. a, Ciel brumeux; il fait déjà jour. b, Conditions atmosphériques excellentes; très-bonne observation. c, Ciel un peu brumeux; clair de Lune; néanmoins bonne observation. d, Conditions atmosphériques favorables; bonne observation. f, Ciel nuageux; observation incertaine. g, Images peu nettes; Jupiter est bas; le satellite disparaît tout à coté de la planète. h, Bonnes images; le satellite réapparaît tout à côté de la planète. h, Jupiter est peu élevé; images ondulantes. /, Il fait encore un peu jour, » « M. Milne Edwards présente à l'Académie la première Partie du tome XII de son Ouvrage sur la Physiologie et l'Anatomie comparée de l'homme et des animaux. Dans ce volume, il s'est occupé de l'audition et de l'organisation de l'appareil de la vue dans la série animale. » M. Des Cloizeacx fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de son « Mémoire sur l'existence, les propriétés optiques et cristallographiques, et la composition chimique du microcline, nouvelle espèce de feldspath triclinique à base de potasse, suivi de remarques sur l'examen microsco- pique de l'orthose et des divers feldspaths tricliniques ». RAPPORTS. GÉOLOGIE. — Rapport sur un Mémoire de M. Fouqué, ayant pour titre « Recherches minera logiques et géologiques sur les laves des dykes de TJtéra ». (Commissaires : MM. Chasles, Sainte-Claire Deville, Des Cloizeaux, Daubrée rapporteur.) « Dans une série de Mémoires et de Notices, qui ont été soumis à l'Aca- démie des Sciences, M. Fouqué a fait connaître les résultats des recherches qu'il a entreprises sur les laves et autres produits provenant de L'éruption de 1866 de l'île de Santorin. » La composition et la structure de quelques-unes des laves anciennes de Théra, île principale du groupe, vient de faire l'objet d'un nouveau travail fort étendu, intitulé: Recherches minéraloghjues et géologiques sur les laves des dykes de Théra. C'est ce Mémoire qui a été renvoyé à notre examen, ( 879) et sur l'importance duquel nous désirons appeler l'attention de l'Académie. » M. Fonqué a d'abord fait une étude détaillée de la constitution géolo- gique de cette île, ainsi que des nombreux dykes ou filons servant en quelque sorte de racines aux coulées de laves, alternant avec des produits incohérents, qui la constituent presque en totalité; puis, cet infatigable et consciencieux explorateur a soumis les nombreux échantillons qu'il avait judicieusement choisis sur place à un examen très-approfondi, tant à l'aide du microscope qu'au moyen de procédés chimiques ou mécaniques perfec- tionnés. C'est ainsi qu'il est arrivé à une série de conclusions très-rigou- reusement démontrées, qui intéressent à la fois l'histoire géologique des volcans, la connaissance intime de la nature de leurs laves et une question de Minéralogie en ce moment controversée, relativement à un groupe d'es- pèces des plus répandues dans les roches éruptives, savoir la distinction des espèces de feldspaths appartenant au système triclinique. » Si l'on suit les falaises qui terminent l'île de Théra du côté du nord et du nord-est, on voit que les laves dont elle est composée ont été amenées au jour par soixante-six dykes qui se montrent dans les diverses parties des escarpements. » Tout ce qui concerne la disposition, les dimensions et les rapports de ces dykes, soit entre eux, soit avec les roches encaissantes, a été relevé avec le plus grand soin par M. Fouqué. Les résultats des observations de ce sa- vant sont consignés dans la description détaillée formant la seconde partie de son Mémoire, auquel il a joint un dessin représentant toute la falaise, depuis la pointe d'Apanoineria jusqu'au pied nord de l'escarpement de Merovigli. » Les nouveaux procédés d'analyse immédiate des roches, qu'a imaginés M. Fouqué et qu'il a si heureusement appliqués aux laves de la dernière éruption de Santorin, sont déjà connus de l'Académie : ils figurent dans le tome XXII des Mémoires des Savants étrangers. Ces procédés de séparation mécanique et d'analyse chimique ont été largement mis en œuvre, de nou- veau, pour l'examen des roches anciennes dont il s'agit, examen que l'auteur a poursuivi depuis l'année 1866, c'est-à-dire pendant plus de neuf années; ils ont servi de complément aux études faites au microscope sur des lames transparentes, tant à la lumière naturelle qu'à la lumière polarisée. C'est ainsi que des échantillons provenant de chacun des soixante-six dykes de la falaise ont été patiemment examinés. » Une première conclusion de ces recherches considérables est que, dans toutes les laves de Théra, il existe au moins deux et souvent trois ( 880 ) feldspaths (ricliniques. Ce résultat, qui est analogue à celui auquel M. Fouqué était arrivé pour la lave de 18G6, fait justice d'une opinion naguère très-généralement admise, savoir que les roches volcaniques ne renferment jamais qu'une seule espèce de feldspaths tricliniques. » Le feldspath dominant parmi les microlithes (cristaux ayant moins de omm, 01 dans deux de leurs dimensions) est l'albite; le feldspath do- minant parmi les grands cristaux, disséminés dans le magma fondamental de la roche, est tantôt le labradorite et tantôt l'anorthite. Suivant la pré- dominance de l'un ou de l'autre de ces deux feldspaths, les roches pré- sentent des caractères minéralogiques différents, qui ont pet mis à M. Fouqué de les ranger en deux groupes. » Les laves à labrador dépourvues d'olivine, riches en tridymite, pos- sédant un pyroxène ferrugineux, présentent une teneur en silice moyenne, par rapport à celle des laves acides et des laves basiques : ce sont donc des roches in termédiaires. » Les laves à anorthite, où l'olivine est commune, le tridymite rare, le pyroxène calcarifère, sont très-peu siliceuses et doivent en conséquence être regardées comme des roches basiques. Ainsi, dans le même district vol- canique, des dykes, qui sont alignés côte à côte ou même qui s'entre-croi- sent, appartiennent à deux catégories de roches essentiellement distinctes. » Il est à noter que les caractères physiques apparents de ces deux espèces de laves sont si peu différents, que, sans l'emploi des moyens mis en œuvre par l'auteur, toute distinction de ces roches eût été impossible. La plupart d'entre elles se présentent, en effet, sous la forme de masses noires, scoriacées ou compactes, dans lesquelles'on aperçoit à peine, même à la loupe, quelques particules cristallines, et cependant il n'est pas un des dykes de Théra dont M. Fouqué n'ait extrait les feldspaths et souvent les autres minéraux qui s'y observent. Chacune des soixante-six roches de ces dykes a donc été ainsi déterminée et classée. » Jusqu'à présent les laves à anorthite, dont M. Damour a le premier signalé l'existence en Islande, étaient considérées comme exceptionnelles; le travail que nous analysons montre qu'elles composent 3i des dykes de Théra et qu'elles forment, par conséquent, un grand nombre des coulées qui en proviennent. Ces roches jouent donc un rôle considérable dans la constitution de l'archipel de Santorin; par suite, l'anorthite ne peut plus être considérée comme étant principalement un minéral de filon ou de druse; elle entre dans la composition des roches, au même titre que les autres feldspaths. ( 88i ) » Après avoir distingué les diverses laves de Théra, M. Fouqué s'est occupé avec soin de leurs relations géologiques, qui sont des plus inté- ressantes. » La partie sud de l'île est formée en majeure partie par des laves et des tufs d'origine sous-marine, dont les feldspaths dominants sont le sanidine et l'oligoclase et où l'amphibole est toujours associée au pyroxène. Ce sont les produits volcaniques les plus anciens parmi ceux qui se montrent à Santorin. Après un soulèvement considérable, qui a relevé le sol d'en- viron 3oo mètres, et émergé en grande partie les laves à sanidine et à oli- goclase précédemment déposées, il ne s'est plus épanché de pareilles ro- ches. Alors sont venues les éruptions de lave à anorlhile qui ont été subaériennes. Plus tard un nouveau changement s'est opéré dans la nature des matériaux volcaniques; des éruptions de lave à labradorite ont alterné avec des laves à anorthite, et enfin les laves à anorthite ont cessé tout à fait à leur tour d'être rejetées par les bouches en activité. Alors les produits labradoriques ont été seuls émis. Ce sont eux qui couronnent la crête des falaises; ce sont eux encore qui composent les laves des éruptions mo- dernes. Il y a donc eu trois périodes bien distinctes dans le développement du massif volcanique de Santorin; à trois reprises des laves différentes ont été émises : les premières étaient des roches acides; à celles-ci ont succédé des laves basiques, et, en dernier lieu, ont apparu des laves intermédiaires. » Parmi les questions générales sur lesquelles M. Fouqué apporte des données nouvelles, nous citerons celle de la structure des laves en fusion. Autrefois, on considérait une lave comme résultant de la solidification d'une masse homogène fondue, dans l'intérieur de laquelle des cristaux se développaient au moment de la solidification ou même, postérieurement, pendant le refroidissement. Celte manière de voir a fait place, dans l'esprit de presque tous les géologues, à l'opinion dont Poulett-Scrope et Stoppani ont été les principaux soutiens, opinion qui considère la lave fondue comme possédant déjà, à l'état solide, la plupart des éléments minéralogi- ques qui entrent dans sa composition. La structure microscopique de la plupart des roches volcaniques, et surtout l'alignement en traînées flui- dales des microlithesquiy abondent, viennent appuyer cette idée. En outre, le fait suivant, emprunté à l'étude microscopique des laves de Théra, la démontre mieux encore. Dans quelques-unes de ces laves, on distingue, au milieu de la matière de la roche, des fragments plus ou moins anguleux et appartenant, soit à la même lave, soit à des laves plus anciennes. Ces débris sont quelquefois si nombreux que la roche qui les renferme est une véri- ( 882 ) table brèche microscopique. Us sont alignés dans le sens de la fluidalité et contournés parles microlitb.es. Ils ont donc été charriés avec les cristaux de la roche déjà solidifiés. >. L'auteur appuie encore sa conclusion par l'exposé de diverses expé- riences qui montrent qu'une lave fondue, refroidie brusquement, est tout aussi cristalline que lorsqu'elle a été soumise à une solidification lente. Il rappelle, par exemple, qu'il a projeté dans un mélange d'eau et de neige un morceau de lave fondue prise à l'Etna sur une coulée en mouvement, et a constaté que le bloc refroidi offrait au microscope les mêmes caractères de cristallinité que des échantillons de la même coulée refroidis lentement. L'échantillon sur lequel M. Fouqué a opéré avait été pris sur une coulée de lave très-fluide, à quelques mètres de son orifice de sortie. Il est donc cer- tain que les cristaux y existaient avant l'apparition de la lave au jour. Us s'étaient formés dans le magma igné alors qu'il était encore enseveli dans les profondeurs du sol. » M. Fouqué répond ensuite à l'objection tirée de la structure particu- lière des salbandes des dylœs et attribue leur cristallinité moindre à ce qu'elles sont le produit du premier jet de matière fondue rejeté par l'ouver- ture du dyke. » Nous n'insisterons pas sur les caractères des inclusions vitreuses, avec ou sans bulle de gaz, contenues dans les cristaux des laves et dont M. Fou- qué décrit minutieusement les particularités de forme et de structure. Nous rappellerons seulement avec lui que ces inclusions prouvent la naissance des cristaux qui les renferment au sein même de la lave dans laquelle on les observe. Sauf quelques exceptions, ces cristaux ne sont pas les restes d'une roche plus ancienne ayant subi une refonte partielle. » On doit surtout à M. Fouqué des expériences d'une grande impor- tance sur la spécification des feldspaths tricliniques. Ces minéraux sont tel- lement abondants dans la nature, ils jouent un tel rôle dans la constitu- tion de la plupart îles roches éruptives, que toute question qui leur est relative prend immédiatement un intérêt, capital. Or, depuis quelques an- nées, une opinion pour la première fois émise par M. Tschermak tend à faire rayer du catalogue des espèces minéralogiques tous les feldspaths tri- cliniques autres que l'albite et l'anorthite. D'après le savant professeur de Vienne, l'oligoclase et le labradorite n'existeraient pas à l'état d'espèces distinctes; il n'y aurait entre l'albite et l'anorthite que des composés iso- morphes et en proportions définies de ces deux minéraux. Un grand nom- bre d'analyses de feldspaths extraits de roches les plus diverses fournissent ( 883 ) des chiffres parfaitement d'accord avec les exigences de cette hypothèse; aussi a-t-elle trouvé faveur auprès des minéralogistes et des géologues les plus distingués de l'Allemagne. En France, elle a été combattue par l'un de nous, dont les observations sur l'orientation sensiblement constante des axes optiques dans les feldspaths tricliniques tendent à établir l'individualité bien distincte de l'oligoclase et du labradorite. Les études de M. Fouqué conduisent, par une voie toute différente, aux mêmes conclusions et expli- quent la complexité des résultats obtenus le plus souvent clans l'analyse des feldspaths. Ceux de ces minéraux qui ont été extraits de laves des dykes de Théra satisfont, en effet, à la loi de Tschermak; mais, au lieu d'être des composés chimiques isomorphes d'albite et d'anorthite, ce ne sont que des mélanges physiques de divers feldspaths tricliniques, parmi lesquels domi- nent l'anorthiteetle labradorite; car, lorsqu'on les soumet quelques instants à l'action de l'acide nitrique bouillant, les cristaux qui appartiennent au labradorite restent intacts, tandis que ceux qui sont formés d'anorthite se gonflent, deviennent laiteux et perdent leur action sur la lumière polarisée. Enfin, si, comme l'a fait M. Fouqué, on analyse d'une part les grains atta- qués, ainsi que le liquide de la solution, et d'autre part les grains non modifiés, on retrouve sensiblement, d'un côté, la composition de l'anor- thite, et de l'autre, celle du labradorite. L'argument principal dont M. Tschermak s'était servi pour établir sa théorie se trouve donc ainsi sapé par la base, et l'oligoclase et le labradorite doivent être maintenus au rang des espèces de feldspath triclinique. » Parmi les minéraux communs dans les laves de Santorin, il en est un qui a spécialement attiré l'attention de M. Fouqué : ce minéral est la tri- dymite, variété de silice cristallisée bien distincte des quartz, et décou- verte par M. Von Rath. La tridymite se montre dans les laves sous la forme de minces lamelles hexagonales imbriquées, comme les tuiles d'un toit. Elle n'était connue jusqu'à présent que dans des laves très-siliceuses. A Santorin, on la trouve abondamment dans les laves à labradorite et plus rarement dans les laves à anorthite. Ainsi le minéral acide par ex- cellence, la silice cristallisée, s'observe ici non-seulement dans les roches où domine le labradorite, feldspath moyennement siliceux, mais encore dans celles dont les éléments minéralogiques principaux sont l'anorthite et l'olivine, c'est-à-dire les plus basiques des silicates constitutifs des roches volcaniques. » Après avoir constaté ces faits, M. Fouqué en a cherché la raison. lia tridymite est-elle contemporaine des autres minéraux de la roche? Com- C. R.,i876, 2e Semestre. (T. LXXXI1I, N» 20.) 1 ' 6 ( «84 ) ment y a-t-elle pris naissance? De la discussion de ces faits, M. Fouqué conclut que la tridymite est de formation postérieure aux autres élé- ments des laves et qu'elle y a pris naissance à haute température, sous l'influence de gouttelettes d'eau emprisonnées, alors que la roche am- biante était liquide ou au moins douée encore d'une certaine viscosité. C'est un mode de génération analogue à celui qui a servi à l'un de vos Commissaires à produire artificiellement la silice cristallisée, sous les formes ordinaires du quartz. » En résumé, le Mémoire de M. Fouqué nous offre un travail de géolo- gie stratigraphique approfondi dans tous ses détails, et en même temps une étude minéralogique touchant aux questions les plus importantes de la pétrologie. Les observations microscopiques consignées dans cet ou- vrage ont exigé beaucoup de patience et d'habileté en même temps que des connaissances exactes en Minéralogie; les analyses chimiques qui appuient, contrôlent et rectifient les données du microscope, ne sont pas au nombre de moins de trente-sept. Les chiffres qu'elles ont fournis se recommandent surtout par le soin extrême apporté par M. Fouqué dans l'extraction et le tirage des matériaux soumis à l'analyse. Jamais ces opé- rations fondamentales n'ont été exécutées avec plus de soin et de succès. » Les nouvelles recherches de M. Fouqué ne méritent pas moins les encouragements de l'Académie que d'antres qui lui ont été antérieurement soumises par le même auteur. Nous avons l'honneur de lui proposer d'insérer au Recueil des Mémoires des Savants étrangers les faits généraux qui forment la première partie du travail, ainsi que quelques figures photographiques qui y sont annexées. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE. — Recherche de la brachistochrone d'un corps pesant, eu cgard aux résistances passives. Mémoire de M. Haton de la Goupillièue, présenté par M. Phillips. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Serret, Phillips, Bouquet.) « Je me suis proposé, dans ce Mémoire, la recherche de la brachisto- chrone d'un point pesant, non plus dans les conditions idéales où les géo- mètres s'étaient placés jusqu'ici, mais dans les circonstances réelles de la ( 885 ) nature, c'est-à-dire en tenant compte de l'influence des diverses résistances passives. » J'envisage, en premier lieu, celle du frottement. Les formules du calcul des variations prennent alors une très-grande complication, car il s'agit de rendre minimum l'intégrale H^^m-m-] en désignant par o et <{/ des fonctions inconnues de l'arc s qu'il faut déter- miner accessoirement. J'arrive cependant à dégager complètement l'équation de la brachistochrone entre le rayon de courbure p et l'angle de contin- gence 8, sin (6 — a) sin (9 — 8) sin (9 + S) 1 sin3 (9 — y ) sin3 ( 0 -j- 7 ) Cette courbe est composée d'une infinité de branches identiques. Chacune d'elles présente deux inflexions et trois rebroussements. Ces points singu- liers peuvent du reste disparaître pour un certain degré d'atténuation du frot- tement, sauf l'un des rebroussements qui existe nécessairement, est placé verticalement et doit former le point de départ en l'absence de vitesse initiale. » J'ai considéré, en second lieu, la résistance des milieux que je suppose s'exercer suivant une fonction quelconque de la vitesse. Malgré ce degré de généralité, je ramène la question à l'élimination d'un paramètre entre deux équations. De plus, si l'on suppose que la loi de la résistance procède suivant une puissance arbitraire, entière ou fractionnaire de la vitesse, je l'amène cette élimination à la résolution d'une équation du troisième degré, quel que soit l'exposant. J'ai, en particulier, effectué le calcul pour la loi de la nature qui procède d'après le carré de la vitesse. J'ai ainsi obtenu pour l'équation de la brachistochrone d'un point pesant se mouvant dans l'air ■B „„ . -Y '] _ B'* 3 C sin m (A sin m — Biosc .± 2Csinu (Asinu — Bcoso -P »]" » Parmi les lois autres que celle de la nature et qui n'ont plus par suite qu'un intérêt purement analytique, il faut citer celle de la résistance en rai- 1 iG.. ( 886 ) son inverse de la vitesse. Elle jouit, en effet, de lelégante propriété d'être seule capable de conserver dans un milieu résistant le théorème fonda- mental d'Euler sur les brachistochrones dans le vide, à savoir que la réac- tion normale de la courbe est constamment double de la composante nor- male de la pesanteur. » Je suppose, enfin, la réunion du frottement et de la résistance des milieux, en lui adjoignant même la résistance au roulement pour le cas où il y aurait quelque pièce roulante, en même temps que des glissières pour guider le mouvement. Pour ce cas général, qui est définitivement celui de l'expérience, je ramène encore la question à la résolution d'une équation du troisième degré. » CÉOMKTP.IE. — Sur les caractéristiques des systèmes de coniques et de surfaces du second ordre. Mémoire de M. Halphen. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires: MM. Chasles, Bonnet, Puiseux.) « Dans une Note récente (*), j'ai indiqué des cas d'exception au théorème de M. Chasles concernant le nombre des coniques d'un système qui satis- font à une condition. Le problème qui consiste à déterminer ce nombre est résolu, d'une manière générale, dans le Mémoire que je soumets aujour- d'hui à l'Académie. Pour faire aisément saisir la signification exacte des résultats acquis antérieurement et de la solution nouvelle, je ferai un rap- prochement entre ce problème et un autre d'une nature plus simple. » Pour déterminer le nombre des points d'une courbe algébrique plane qui satisfont à une condition donnée, par exemple le nombre des sommets, des points sextactiques, etc., on fait habituellement passer la solution du problème par trois phases successives, en qualifiant d'abord la courbe par son ordre, puis par son ordre et des singularités ordinaires, enfin par son ordre et des singularités quelconques. C'est par les mêmes phases qu'a passé la solution du problème concernant les coniques, ainsi que je vais l'expliquer. » Un système de coniques peut contenir des figures singulières de trois espèces distinctes : i" le point avec deux droites passant en ce point; 2° la droite avec deux points situés sur cette droite; 3° la droite avec un seul point. Je désigne, pour abréger, ces singularités par les lettres A, A', B. La première A n'est qu'une singularité tangentielle, comme sur les courbes, (*) Comptes rendus, t. LXXX1II, p. 537- ( 887) les inflexions et les tangentes doubles. La seconde A' est la corrélative de A. Les singularités A et A' sont ordinaires; la troisième B est une singularité élevée. Cela posé, je démontre que : » THÉORÈME I. — Si un système ne contient que la singularité A, le nombre des coniques de ce système qui satisfont à une condition quelconque est le produit de deux nombres, dont l'un ne dépend que du système, l'autre que de la condition , C'est le résultat trouvé par M. de Jonquières. » THÉORÈME IL — Si un système ne contient que les singularités ordinaires, le nombre des coniques de ce système qui satisfont à une condition quelconque est a\J. + /3v, \x et v étant les caractéristiques du système, et a, fi îles nombres ne dépendant que de la condition. » Si le système contient la singularité B, ce dernier théorème ne s'ap- plique plus, à moins que la condition ne soit soumise à son tour à des restrictions. A cet égard, je démontre les deux propositions suivantes : » THÉORÈME III. — Si, pour une condition donnée $, le nombre fi (défini au théorème II) est nul, le nombre des coniques d'un système quelconque qui satis- font à la condition est égal à a\J.. » Théorème IV. — Pour que le nombre des coniques satisfaisant à une con- dition donnée $, et faisant partie d'un système quelconque (f.,v), soit égal à c/.u. -\- 8v (a et fi étant définis par le théorème II), il faut et il suffit que le nombre des coniques satisfaisant à la condition $ et ayant, en un point donné, des contacts du troisième ordre avec une courbe donnée j soit égal à « + fi. » Dans tous les autres cas, le résultat est d'une forme beaucoup puis compliquée. On peut cependant en obtenir une image, grâce à l'artifice sui- vant. » Tous hs éléments utiles, relatifs à un système, se trouvent représen- tés dans une courbe que l'on peut dire attachée au système. Je la préciserai plus loin, et je me borne, pour le moment, à dire qu'elle est donnée par une équation en coordonnées rectilignes, et qu'elle passe à l'origine des coordonnées dans le seul cas où le sytème contient la singularité B. De même aussi, les éléments utiles, relatifs à une condition, sont repré- sentés dans une courbe attachée à la condition. Cela étant, j'obtiens ce théorème : » THÉORÈME V. — Le nombre des coniques satisfaisant à une condition(tx, fi ) et faisant pallie d'un système (p., y) est inférieur à v.{J.-\- fiv, et en diffère d'un nombre égal à celui des points qu'ont en commun, à l'origine des coordonnées, la courbe attachée au système et ta courbe attachée à la condition. ( 888 ) » Cet énoncé met en évidence que les courbes attachées n'interviennent pas autrement que par leur forme aux environs d'un point, ordinairement singulier sur chacune d'elles. On conçoit donc qu'une infinité de courbes puissent être prises pour attachées à un système ou à une condition, par exemple : » Pour courbe attachée à un système, on peut prendre le lieu du point dont l'abscisse est proportionnelle au carré du sinus de l'angle des tangentes menées à une conique du système par un point fixe, et l'ordonnée au carré du segment que celte même conique intercepte sur une droite fixe. » Pour courbe attachée à une condition 0, on peut prendre la suivante : Sup- posez une conique conjuguée par rapport à un triangle abc, et soit m un des points oii elle rencontre bc, n un de ceux o'u elle rencontre ab. Pour cette conique, la condition $ peut s'exprimer par une relation

    r, z> fl> h) = °> {(2) ^ = °' la méthode de correspondance analytique donne tout de suite, pour le degré de ce lieu, Na = l[{m — if -\- im(m — \)\. >» II. Degré d'une surface étrangère. — En observant que l'équation (i) peut s'écrire df b df » df cla a du a cil on voit, en faisant tendre a et b vers l'infini, tout en supposant le rapport - = p fini, que cette équation se réduit, à cause des équations (2) et (3), à une identité. De là on déduit que le système (A) admet comme surface étrangère la surface définie par les deux équations (2) et (3), où l'on fait a infini et où l'on pose - = p. La méthode de correspondance analytique montre que l'élimination de p entre ces deux équations donne une équa- tion du degré n[m — 1)/. » Conclusion. — Le degré du véritable lieu est donc N = Na- 2(m - i)l= 3(ni - i)2/. (895 ) » Problème II. — Trouver le degré de la surface enveloppe d'une surface de degré l, dont tes coefficients de son équation sont des fonctions les plus géné- rales de degré m par rapport à trois paramètres variables a, b, c, liés entre eux seulement par une relation la plus générale de degré n. » I. En considérant l'une des variables (a, b, c) comme fonction des deux autres, on trouve facilement que les équations définissant le lieu sont (i) f(.x,y,z,a,b,c) = o, (2) f(a, b, c) = o, (A) { df df df da db de (3; da da da da db de Si, au lieu de ce système, on considère le suivant : (4) f{x,j,z,a,b,c) = o, (5) cp(a,b,c) = o, (B) (6) df do da de df rfçp de da (7) df da _ df da db de '' de db' on se rend immédiatement compte qu'il comprend, en plus de (B), le sys tème suivant : f{x,y, z, a,b,c)= o, -rr, 'j- > on trouve, pour a = qo , en te- nant compte de l'équation (2), que cette équation (1) se réduit à une iden- tité. Ainsi le système (À) admet comme surface étrangère la surface dé- finie par les équations (a) et (3) où l'on fait a infini, tout en posant r £n considérant, au lieu de ce système des équations (2), (3), le sys- tème plus général défini par les équations (5), (6), (7), on trouve, parla méthode de correspondance analytique, que cette surface étrangère a un degré égal à . (2772 + n — 3 ) ni. » Conclusion. — Le degré du véritable lieu est donc N = Nfl — (2m + n-3) ni = ni [{m + n — a)2 -+- 2 [m — 1)2], résultat qui s'accorde parfaitement avec celui qu'a déjà obtenu M. Moutard, au sujet du même problème. (Voir le Rapport sur les progrès de la Géométrie, de M. Chasles, p. 35 1.) » Nota. — La méthode que nous venons d'exposer, et c'est là son carac- tère le plus précieux, peut s'appliquer tout aussi facilement aux cas où les équations proposées ne sont pas les plus générales par rapport aux para- mètres variables. » MAGNÉTISME. — Influence de la température sur l'aimantation. Noie de M. J.-M. Gacgaiîv. « J'ai dit, dans une précédente Note (2 octobre 1876), que le coefficient de la variation passagère a des valeurs différentes pour les différents points d'un même barreau; il convient d'ajouter que, si l'on compare deux bar- reaux de même nature, de même section et de longueurs différentes, les coefficients de la variation passagère qui correspondent à des points sem- (*) Je- ne sache pas que l'on ait déjà signalé cette singularité, qui se présente toujours dans la recherche de l'équation d'une surface enveloppe dont l'équation contient n para- mètres liés par n — ?. relations. ( »97 ) blablement placés, aux points milieux par exemple, vont en augmentant avec la longueur du barreau. J'ai pris un barreau d'acier de Sheffield, de om,oi de diamètre et de om,70 de longueur; je l'ai coupé à froid en deux tronçons, l'un de om, i4, l'autre deom,56, puis j'ai déterminé pour chaque tronçon le coefficient de la variation passagère, correspondant au point milieu : j'ai trouvé ainsi o, i48 pour le barreau de om, i4 et o,343 pour le barreau de om, 56. » J'ai constaté précédemment (Note du 19 juin 1876) que, lorsqu'on compare des barreaux de mêmes dimensions, de provenances diverses, le coefficient de la variation passagère correspondant à un point déterminé, au point milieu par exemple, peut avoir des valeurs très-différentes pour deux barreaux différents. En comparant des barreaux de Sheffield et d'Al- levard, j'ai trouvé que, dans les mêmes conditions, les premiers éprouvaient une variation passagère beaucoup plus grande que les seconds. Depuis lors, ayant mis en expérience de nouvelles séries de barreaux, j'ai trouvé que le coefficient de la variation passagère peut varier très-notablement d'un barreau à un autre, même lorsque ces barreaux proviennent de la même fabrique, et j'ai rencontré certains barreaux d'Allevard qui m'ont donné une variation passagère plus grande que certains barreaux de Shef- field, de mêmes dimensions. Ce résultat n'a rien d'ailleurs qui puisse sur- prendre, car il est bien clair que tous les produits d'une même usine ne peuvent pas, en général, être considérés comme identiques. En définitive, il résulte de mes expériences que la valeur de la variation passagère varie considérablement d'un barreau à un autre; mais je ne saurais dire à quelles circonstances on doit attribuer les différences que présentent les résultats obtenus, parce que je n'ai pas pu me procurer de renseignements certains sur la fabrication des barreaux que j'ai employés. » Le fer est susceptible d'éprouver, comme l'acier, une variation perma- nente et une variation passagère; mais les coefficients de ces variations sont généralement plus petits, toutes choses égales d'ailleurs, dans le cas du fer que dans le cas de l'acier. » J'ai admis, au début de mes recherches, que la chaleur, en diminuant la force coercitive , favorise le développement de l'aimantation; mais les expériences que j'ai mentionnées jusqu'ici ne suffisent pas pour prouver qu'il en soit réellement ainsi. Lorsqu'un barreau d'acier est mis en contact avec un aimant à la température ordinaire, et qu'on élève graduellement sa température, on accroît son aimantation dans une proportion qui peut être considérable, mais cet accroissement pourrait provenir uniquement de ce ( 898 ) que l'on fait varier la température du barreau en présence de la force aiman- tante, M.Wiedemann, en effet, a fait voir que, dans ce cas, tout changement de température, élévation ou abaissement, suffit pour augmenter le magné- tisme. Lorsqu'on veut déterminer l'influence de la température, il faut s'arranger pour que celle-ci soit invariable pendant la durée de chaque expérience; voici, en conséquence, de quelle manière je procède. Je prends un barreau d'acier, que je mets en contact à la température ordinaire avec l'un des pôles d'un aimant permanent, et je détermine d'abord la valeur de l'aimantation totale, pour un point déterminé M du barreau. Cela fait, je désaimante le barreau en le portant à la température rouge-cerise; quand il est refroidi, je le chauffe avec une lampe à alcool, de manière à l'amener à 3oo degrés environ; alors seulement, je le mets en contact avec l'aimant et, sans lui laisser le temps de se refroidir, je prends de nouveau la valeur de l'aimantation totale correspondant au point M. Pour exécuter cette der- nière opération, il faut, à la vérité, interrompre le chauffage et il en résulte un certain refroidissement du barreau; mais la variation de température qui se produit, dans un intervalle de temps qui ne dépasse pas trois ou quatre secondes, ne peut pas augmenter l'aimantation d'une quantité bien notable. » Voici les résultats auxquels je suis arrivé en procédant comme je viens de l'indiquer. Quand on opère sur un barreau susceptible d'éprouver une variation passagère considérable, l'aimantation développée est plus faible à la température de 3oo degrés qu'à la température ordinaire. Lorsque, au contraire, la variation passagère du barreau mis en expérience est très-petite, l'aimantation est plus forte à la température de 3oo degrés qu'à la tempé- rature ordinaire. Ainsi j'ai trouvé que, pour un barreau dont la variation passagère avait pour coefficient 0,297, 'e courant de désaimantation du point milieu était 3o,5 à la température ordinaire, et a3,7 à la température de 3oo degrés, et que, pour un autre barreau de mêmes dimensions, dont la variation passagère avait pour coefficient o,o5o, l'aimantation était 35,8 à la température ordinaire et 38,8 à la température de 3oo degrés. » Ces résultats peuvent être énoncés plus simplement, en faisant inter- venir les idées théoriques que j'ai présentées dans une précédente Note. Lorsqu'on admet, comme je l'ai fait, que la variation passagère, qui ré- sulte d'une variation déterminée de température, peut se produire sans que l'aimantation elle-même change, il devient nécessaire, lorsqu'on veut comparer les valeurs de deux aimantations obtenues à des températures différentes, de corriger les nombres qui les représentent, de manière à ( 899 ) écarter l'effet delà variation passagère. Or, si l'on fait subir cette correc- tion aux nombres que j'ai cités tout à l'heure, on trouve que les aimanta- tions correspondant à la température de 3oo degrés sont 33,7 Pour ^e premier barreau et 4°>7 pour le second. On voit que, pour l'un comme pour l'autre, l'aimantation corrigée croît avec la température; il en a été ainsi pour tous les barreaux que j'ai mis en expérience, et je crois le fait général. Je ferai remarquer toutefois que, si l'aimantation est plus forte à 3oo degrés qu'à la température ordinaire, même quand la température est supposée invariable, la variation permanente, que l'on obtient en chauf- fant et en refroidissant plusieurs fois le même barreau, résulte cependant, pour une certaine partie, des variations de la température, conformément à l'observation de M. Wiedemann. » Dans toutes les recherches dont je viens de rendre compte, je me suis exclusivement occupé de l'aimantation totale. J'appelle ainsi l'aiman- tation que reçoit le barreau lorsqu'il est sous l'influence de la force ai- mantante. On désigne ordinairement cette aimantation sous le nom ^ai- mantation temporaire, et, dans mes premières Communications, je lui ai moi-même donné ce nom; mais il me semble plus rationnel de le réser- ver pour désigner l'aimantation qui est détruite au moment où ia force aimantante cesse d'agir. Lorsqu'on adopte ces nouvelles définitions, l'ai- mantation totale est égale à la somme des aimantations temporaire et per- manente. » CHIMIE. — Sur les hydrates du sulfate de cuivre. Note de M. L. Magxier de la Source, présentée par M. Wurtz. « Le sulfate de cuivre possède pour l'eau plusieurs degrés d'affinité distincts auxquels correspondent les hydrates : CuSO',H20 (eau de constitution), CuSO', H20 + H20, CuSO*,II20 + 4Tl20, CuSO\II20 + 5H20, CuSO',TI20 -+-6li20. » Pour compléter la série de ces composés, il faut y ajouter l'hydrate CuSO'', H*0 4- 2H20, qui prend naissance lorsque l'on place des cristaux G. il., iB-,6, 2' Semestre. (T. LXXXII1, N° 20.) n8 ( 9°° ) de vitriol bleu dans l'air sec, à une température de 2D-3o degrés environ, fait déjà signalé par Berzélius. » Chose remarquable, le nouvel hydrate ainsi formé, CuS04,II204-2H20, présente assez de stabilité pour ne plus se détruire dans le vide sec, tandis que, dam le vide sec et à la même température, l'hydrate primitif perd ses 4 molécules d'eau de cristallisation et qu'il en perd encore 3 à la tempéra- ture de 20 degrés seulement (i) » Un nouvel équilibre chimique s'est donc établi par le séjour des cris- taux dans l'air sec; le composé CuSO',ïl20 -+- 2IPO, une fois formé à l'air, a acquis la propriété de résister indéfiniment à l'action de l'air du vide. C'est là un remarquable exemple de l'influence qu'exercent sur la sta- bilité d'une combinaison les conditions de décomposition auxquelles a été soumise la molécule d'où cette combinaison dérive. » L'hydrate ÇuSO4, H20 + aH20 est une poudre bleuâtre, amorphe, se combinant à l'eau avec dégagement de chaleur, pour régénérer le sulfate de cuivre cristallisé. Tableau des pertes de poids du sulfate de cuivre à 5 molécules d'eau placé en présence de P'Os. Température moyenne 25-3o degrés C. Perte théorique pour CuS04,HJ0 28,85 p. 100. « pourCiiSOSH'O-i- aH!0... . 1 4 , 4 a Perte pour 100 au bout de : I. ||. m. IV. V. V). VII. VIII. 1 jour 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 i4>5o >4jî)° '4>9° 2 jours 0,00 » » » « » » » 3 » » o,25 o,o3 0,20 0,07 •> » » 5 » 14,45 i3,8o °>7° » " * " » 6 18,60 » 6,60 5,90 " l^i"]5 » » 7 » » 20, 3o 7,20 » » » » » 8 » » a3,-5 » 12, 5o o,5o » » » 'i » » 27,50 « 1 4 ■> ^»* ) " 1 î ? 75 i4>!)° i5,oo 120 27,60 » » r 1 ,7° » " " <4 " 2^>59 » i4'4° " 4»9^ » " " i5 » a 27 ,60 » » » ~ » » » iu» » « » i/j( 80 >> » » 1 5 , 1 o • 8 » 28,5g " ' 4>4^ * " ' * ■ 19" » » » » » 1 4 > 75 * " (1) Gbauam, Phil. Alagaz., t. VI, p. 4 19. ( 901 ) Perte pour 100 au bout de : ï. II. III. IV. V. VI. Vil. VIII. 20 jours » » » 14,90 » » » » 21 » » » « » 1 4 , 90 » 1 4 , qo ■ 24 » " 27 ,oO » u » » >» » 25 » » » i4,5o i4'9° ]4'9° " " i5, 10 I. Sulfate de cuivre pulvérisé desséché dans le vide. II. Sulfate de cuivre en très-petits cristaux, desséché dans le vide. III et IV. Sulfate de cuivre pulvérisé, desséché dans l'air sec. V. Sulfate de cuivre en cristaux desséché dans l'air sec. VI, Vil et VIII. Le poids des produits III, IV et V étant devenu invariable dans l'air sec, ces pro- duits ont été placés dans le vide. » Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie biologique de la Fa- culté de Médecine. » chimie organique. — Sur le chlorure margarique et ses dérivés. Note de M. A. Villiers, présentée par M. Berthelot. « 1. Parmi les chlorures acides qui correspondent aux acides gras, on n'a préparé jusqu'ici que les premiers de la série : les chlorures acétique, butyrique et valérique. » 2. J'ai eu l'occasion de préparer le chlorure margarique C^JP'ClO2 et plusieurs dérivés de ce corps. Le chlorure margarique a été obtenu par l'ac- tion du perchlorure de phosphore sur le margarate de soude. J'ai fait usage d'acide margarique fusible à 60 degrés, et extrait, au moyen de plusieurs cristallisations dans l'alcool, d'un acide dit stéarique, du commerce, qui contenait une très-grande proportion d'acide margarique (regardé comme identique avec l'acide palmitique). L'analyse centésimale de cet acide a donné : Trouvé. Calculé. C 75,0 ^5,0 H 12,3 12,5 » Cet acide margarique a été dissous dans l'alcool bouillant, et neutralisé par un équivalent de carbonate rie soude dissous dans l'eau. Le margarate de soude, desséché au bain-marie, pulvérisé et desséché à l'étuve, a été traité par un équivalent de perchlorure de phosphore. La réaction commence à la température ordinaire, et le mélange se liquéfie en dégageant des vapeurs d'oxychlorure de phosphore; sous l'action de la chaleur, la masse se prend ensuite en gelée; il est bon d'ajouter, de temps en temps, à partir de ce moment, un peu de benzine soigneusement desséchée, de manière à main- tenir la masse liquide. On termine la réaction en chauffant doucement le 118.. ( 9°2 ) mélange, jusqu'à disparition du perchlorure de phosphore, et en agitant de manière à éviter une élévation de température qui donnerait des produits noirs de décomposition. En dissolvant le résidu dans la benzine bouillante et filtrant à chaud, on obtient, après évaporation de la benzine dans un courant d'acide carbonique desséché avec soin, un produit solide un peu coloré en brun par des matières étrangères, et qui est le chlorure marga- rique. . » L'analyse a donné : Trouvé. Calculi-, C 69,8 69,9 H 1 " > -'■ ' ! ) 3 Cl i3,i 12,9 » Le chlorure margarique fond vers 5o degrés. Il brûle avec une flamme verte. Il dégage, dans l'air humide, des vapeurs d'acide chlorhydrique ; l'eau chaude le décompose rapidement en acide chlorhydrique et acide marga- rique; mais il n'a pas de saveur acide, ce qui montre que l'eau ne le décom- pose à froid que lentement. Sous l'action de la chaleur, il noircit rapide- ment et se décompose en donnant des vapeurs acides. » 3. En traitant le chlorure acide par le margarate de soude pulvérisé, j'ai obtenu Y acide margarique anhydre (C32H3,03)2. Il suffit de chauffer le mélange, pendant quelques heures, vers i5o degrés, au bain d'huile, et de dissoudre la masse dans la benzine bouillante; après filtrat ion et évapora- tion de la benzine dans l'acide carbonique, il est resté une masse blanche et cassante, qui constitue l'acide anhydre. » L'analyse centésimale a donné : Trouvé. Calculé. Cr- " '\ n n h 1/1° / . ' , 11 12,3 12,5 traces île clilore » Ce corps fond vers G/| degrés, point de fusion voisin de celui de l'acide margarique. » 4. Chauffé avec { équivalent de glycérine, le chlorure margarique donne de la chlorhydro-dimarcjarine Cil2 (HC1) (C»H!!0')?. On doit em- ployer de la glycérine déshydratée en la portant vers 200 degrés pendant quelques instants. La réaction se produit sous l'action de la chaleur avec dégagement d'acide chlorhydrique. On peut la représenter par l'équation 2(;:,2U3.cl02 + c°II806 = C<,Il2(IICl)(C3'iIl320,)ï + HCl + II202. » Il se forme en même tempsde la monomargarine, qui est due probable- ( 9°3 ) nient à l'acide margarique naissant, produit par l'eau éliminée dans la réac- tion précédente. Après un traitement de la masse par l'eau, l'éther et la chaux, pour enlever l'excès de glycérine et l'acide margarique qui a pu se former (suivant la méthode employée par M. Berthelot dans ses recherches sur la synthèse des corps gras), on a un mélange de margarine et de chlor- hvdro-dimargarine. La différence de solubilité de ces deux corps dans l'éther permet de les séparer, la margarine se déposant en majeure partie, sous forme de grains mamelonnés, pendant le refroidissement de l'éther. Après deux fractionnements, j'ai obtenu, en évaporant la solution éthérée, une matière cassante, légèrement brunie par des impuretés, qui a donné les résultats suivants à l'analyse : Trouvé. Calculé. C 71,5 71 ,6 h n,4 n,4 Cl 5,7 6,0 » La chlorhydro-dimurgarine fond vers 44 degrés. » Ce travail a été fait au laboratoire de M. Berthelot, au Collège de France. » chimie organique. — Recherches sur la quercile. Note de M. L. Prunier, présentée par M. Berthelot. « 1. Au mois de mai dernier, j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Aca- démie, relativement à l'action de l'acide iod hydrique sur la quercite, une Note dans laquelle j'établissais que cette substance se transforme en ben- zine par une réaction régulière. » 2. En même temps que la benzine, on voit se produire des gouttes huileuses, que l'on sépare et qui paraissent formées par des iodhydtates de carbures et autres composés iodés, moins volatils que la benzine. » Ce liquide, presque incolore au moment de sa formation, étant un mélange complexe, j'ai réitéré la réaction, en soumettant la portion passant entre 120 et 180 degrés à l'action de 3o à 4o parties d'acide iodhydrique saturé à zéro, dans des tubes scellés maintenus pendant vingt heures entre 190 et 200 degrés. » 3. On obtient ainsi, après purification, un liquide bouillant vers 65 degrés : c'est un carbure inattaquable par le brome qui s'y dissout seu- lement; l'acide nitrique fumant est également sans action. Il offre les caractères des hydrures de la série grasse. L'analyse conduit à la for- mule C,aH<\ (9°4) » On a pris aussi la densité de vapeur, qui a été trouvée égale à 2,99. La théorie indique, pour C<2HU, D = 2,98. » C'est donc bien un hydrure d'hexylène qui a pris naissance, résultat qui s'explique naturellement, et s'accorde de la manière la plus complète avec ceux qui ont été énoncés par M. Lerthelot dans sa Méthode universelle de réduction des composés organiques (1). » 4. Ce liquide iodé n'est pas le seul produit de la réaction. Par un procédé que je décris dans mon Mémoire, je suis arrivé à séparer de la quinone, C,2H40*, à l'état de fines aiguilles, d'un jaune bien accentué. » Ce corps a été caractérisé par son odeur piquante, sa forme cristalline, son point de fusion situé vers 1 1 4 degrés, enfin par sa solubilité, notam- ment dans l'eau et dans l'éther. Dans le produit brut, il paraît être accom- pagné par l'hydroquinone, C<2H60'. » 5. J'ajouterai que la quinone, C,2ItMO\ et l'hydroquinone, C,2H°04, s'obtiennent directement au moyen de la quercite et dans les mêmes con- ditions que celles où elles prennent naissance aux dépens de l'acide qui- nique, c'est-à-dire par l'acide sulfurique et l'oxyde de manganèse. Par conséquent, cette formation, considérée jusqu'ici comme caractéristique de la présence de l'acide quinique, devra s'appliquer au même titre à la quer- cite, dont l'existence devient ainsi possible, sinon probable, dans les produits végétaux étudiés par différents auteurs, et notamment par Sten- house (2). » 6. Dans la réaction de l'acide iodhydrique sur la quercite, il se pro- duit aussi une certaine quantité de phénol, reconnaissable à son odeur et à sa propriété d'être combinable avec la potasse et d'être enlevé par l'éther à l'eau; mais il existe en proportion trop faible pour pouvoir être isolé à l'état de pureté. Ce composé, C,2H0O2, est intermédiaire entre la benzine, C,2H% et l'hydroquinone, C12H°0% ou la quinone, Cl2H40*; ce sont les termes successifs de la réduction de la quercite. a Il se forme également des produits plus oxygénés, qui passent au rouge foncé au contact de l'air, et qui semblent renfermer de la pyrocatéchine, c'est-à-dire un autre oxyphénol, isomère avec l'hydroquinone. » 7. Si maintenant on cherche à se rendre compte de la quantité des divers composés par rapport les uns aux autres et à la quantité de quer- (1) Berthf.lot, Annales de ( liimie et de Physique [ i 1, t. XX, p. 4^3, et Bulletin de la Sociétt! chimique, :'.' série, t. IX, j). 17. (2) Stkmiouse, Ânnalen der C hernie und Pharmacie, I. XXIV, p. 100. (905 ) cite mise en expérience, on voit que, dans une opération conduite avec soin, 16 grammes de quercite traités par environ i kilogramme d'acide iodhydrique ont fourni : i° Benzine cristallisable, Ci:Hc, environ... 4" représentant approx1. 8|r île quercite. 20 Phénol, C'-IT 0\ et corps acides dissous ) .... ' igr » i » par 1 ether ) 3" Quinone et hydroquinone, C" H60' 2 » 3 » 4" Autres oxyquinones et congénères î » i u 5° Produits iodés volatils (transformables ) en hydrure d'hexyléne, C 'H" ) ) 6° Quercite régénérée i » i » i5 » On voit que, en somme, on retrouve les {-| du produit employé, et d'ailleurs la perte s'explique naturellement par la forte odeur de benzine que présentent toutes les liqueurs. » Tous ces corps appartiennent à la série aromatique, et cet ensemble de faits permet, si je ne me trompe, d'admettre, d'une manière définitive, que la quercite est un composé formant la transition entre la série grasse et la série aromatique, » La quercite et l'acide quinique (qui paraît en être le dérivé formique) - se rattachent à la série aromatique à titre de produits d'addition, compa- rables à l'hexachlorure de benzine, le degré de saturation de tous ces corps étant inférieur de deux unités à celui des corps de la série grasse, tels que l'hydrure d'hexyléne. Hydrure d'hexyléne C"H14 ou C"( H2)6[rPJ, Hexachlorure de benzine C'rFCr3 C,2(H2)3 (Cl!)3[ — ], Quercite C1JH,;0'° C"H'(H202)s[ — ], Acide quinique C'H'-O12 CIFflPO1)' (C2H!0') [ — ]. » J'emploie la notation de M. Berthelot ; il serait facile de la traduire dans la notation atomique, sans y ajouter aucune idée essentielle. Ce qu'il y a ici de fondamental, à mon avis, c'est une relation expérimentale nouvelle entre les corps sucrés et les corps aromatiques, relation qui pourrait bien jouer un rôle lors de la formation de ces derniers dans la nature végé- tale. » ( 9*6) chimie organique. — Sur l'acide angélique. Note de M. Ere. Demarçay, présentée par M. Cahours. « Dans le numéro i5 du Bulletin de la Société chimique de Berlin, M. Filtig a publié sur l'essence de camomille romaine et l'acide angélique une Note qui contredit quelques-uns des faits que j'ai avancés à ce sujet. Il annonce que le mélange des acides exlraits de l'essence contient, outre l'acide angélique fondant à 45 degrés, un autre acide isomère fondant à 64°, 5. Ce dernier serait identique à celui que j'ai préparé par la distillation du bibromure de l'acide angélique et que je considérais comme identique à l'acide méthylerotonique. M. Fittig suppose que je me suis trompé, que j'ai dû opérer sur un mélange des deux acides et que, par conséquent, il est naturel que j'aie retrouvé l'un d'eux. Il attribue à la même cause l'identité que j'avais observée entre le bibromure de l'acide angélique et celui de l'acide fondant à 64°, 5. » J'ai répété mes anciennes expériences avec de l'acide angélique purifié avec le plus grand soin, et je les ai trouvées parfaitement exactes. De plus, il est aisé de se convaincre que le mélange des acides retirés de l'essence de camomille ne contient, en fait d'acides solides, que l'acide angélique. » En laissant, en effet, s'évaporer à la température ordinaire la portion huileuse de ce mélange, on obtient un résidu sec cristallisé, composé exclu- sivement d'acide angélique fondant à l\S degrés. Ce qui suit montre comment M. Fittig a pourtant pu en retirer l'acide isomère. J'avais observé autrefois que la distillation fractionnée ne permettait pas d'obtenir tout l'acide angélique contenu dans le mélange brut, sans en rechercher la rai- son, et j'avais indiqué comme mode de séparation la distillation fractionnée des élhers. » Gerhardt avait du reste remarqué, il y a longtemps, qu'à la distillation cet acide éprouve une légère décomposition. Or, c'est justement ce dernier pro- cédé qu'a employé M. Fittig. J'en ai conclu cpie la chaleur seule devait suffireà transformer l'acide angélique en son isomère. C'est effectivement ce que j'ai pu vérifier sans difficulté. L'acide angélique, chauffé à i85 degrésau réfrigé- rant ascendant pendant dix heures, ouà 3oo degrés en tubes scellés pendant deux heures, se transforme totalement en son isomère. Il se forme cependant en outre une trace d'une matière brune. On peut, du reste, opérer cette trans- formation plus simplement encore par l'acide sulfurique concentré. Cet agent dissout à froid l'acide angélique et l'abandonne par addition d'eau sans l'altérer sensiblement; mais, si l'on vient à chauffer cette dissolution ( 9°7 ) pendant deux ou trois heures à t oo degrés, et qu'alors on ajoute de l'eau, on retrouve, par extraction avec l'éther, l'acide intégralement transformé en son isomère. « En résumé, il résulte de là cpie la présence de l'acide fondant à 64°, 5 avec l'acide angélique doit être atribuée à l'action de la chaleur sur ce der- nier. » L'examen des cristaux des deux acides isomères, examen qui n'est pas encore terminé, m'a montré que l'acide angélique appartient au type cli- norhombique, tandis que l'autre affecte la forme de prismes tricliniques, ce qui permet de les distinguer aisément. » J'avais précédemment admis pour l'acide angélique une formule pro- posée par M. Franckland. Depuis, j'ai cru devoir en adopter une autre, qui se trouve fortifiée par les expériences précédentes. Cette formule est la sui- vante : CQ2H, • I Cil3 -CM - CH = CH2. » Elle permet d'expliquer aisément les diverses réactions de l'acide angé- lique. Si l'on admet en effet, ce qui paraît fort probable, que l'acide fondant à 64°, 5 est identique à l'acide méthylerotonique, la transformation facile de l'acide angélique, sous l'influence des acides, est on ne peut plus facile à expliquer. L'action de la potasse fondante, qui dédouble l'acide angélique en acides acétique et propionique, n'offre de même aucune difficulté à in- terpréter, lien est de même de l'action du brome : il suffit d'admettre, ce dont il existe de nombreux exemples, que le brome agit sur ce corps pour se substituer à son hydrogène avant de s'y combiner par addition, et que l'acide bromhydrique produit s'unit à l'acide monobromé. » Je ferai remarquer enfin qu'il doit exister de nombreux acides incom- plets qui, comme l'acide angélique, peuvent se transformer, par l'action des acides, en leurs isomères plus stables. » Je me suis occupé, depuis quelque temps déjà, delà synthèse des acides angéliques qui n'appartiennent pas à la série normale. Les recherches pré- sentes ont interrompu cette étude; j'espère néanmoins pouvoir bientôt confirmer ces idées par des faits positifs. » M. Fittig, dans la même Note, annonce que l'acide angélique est ac- compagné d'une grande quantité d'un acide, qui paraît être l'acide meta- crylique et qu'en outre il croit douteux que, dans l'essence, les acides ne C.R., 1876, 3e Semestre. (T. LXXX11I, N° 20.) H(J ( 9°8 ) soient combinés qu'aux alcools amylique et bulvlique, ainsi que je l'ai publié. » Je ferai remarquer d'abord que la proportion relative des divers acides varie considérablement avec les essences de diverses récoltes. Dans celles que j'ai examinées autrefois, les acides liquides, qui étaient en très-minime proportion, m'avaient paru formés d'acide valérianique. » Enfin je n'ai jamais trouvé, parmi les produits de saponification de l'essence, d'autres alcools que les alcools amylique et butylique. Une faible quantité d'une troisième substance neutre les accompagne à la vérité; mais cette substance, qui bout en se décomposant partiellement vers 204-208, semble se rapprocher des camphres par la propriété qu'elle a de fournir, avec l'acide phosphorique anhydre, un liquide bouillant vers 170 degrés, inattaquable à froid par l'acide sulfurique. » ZOOLOGIE. — Expériences physiologiques sur les fonctions du système ner- veux des Echinides. Note de M. L.Fredekicq, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. « Les doutes qui, dans ces derniers temps, ont été émis sur la significa- tion nerveuse des cordons décrits dans un travail précédent (1) m'ont conduit à tenter les expériences suivantes. » A l'aide de ciseaux fins et pointus, je fais, chez un Oursin livide, cinq petites entailles dans la membrane buccale, defaçon à diviserles troncs ner- veux ambulaci aires près de leur origine sur le collier. Les ambulacres ne sont nullement paralysés; ils s'agitent en tous sens, se fixent aux corps en- vironnants; mais l'animal ne parvient plus à exécuter des mouvements d'ensemble, il ne change plus de place, tandis que d'autres individus, laissés intacts comme termes de comparaison, se promènent sur le fond de l'aquarium ou grimpent à l'aide de leurs ambulacres le long des glaces verticales. » Si l'on retourne un Oursin intact, de façon que sa face orale, au lieu de regarder en bas, soit tournée en haut, on le voit mouvoir ses ambu- lacres jusqu'à ce qu'il ait repris son attitude normale,- ce qui arrive au bout de quelques secondes ou de quelques minutes. L'animal quia subi la sec- tion des nerfs ambulacraires ne parvient plus à exécuter ce mouvement d'ensemble; il reste indéfiniment dans celte position anormale. C'est là ce- (1) Comptes rendus, munie tome, p. 8G0. ( 9°9 ) pendant une mutilation insignifiante. Au contraire, les lésions les plus graves, du moment qu'elles n'atteignent pas le système nerveux central, n'empêchent nullement les Oursins de se servir de leurs ambulacres pour se remettre dans la position qui leur est habituelle. Ils se retournent parfaite- ment après des sections multiples de la membrane buccale ou du test, pratiquées dans les intervalles du trajet des nerfs, et même après l'ablation d'une portion notable de l'hémisphère supérieur du test, comprenant l'anus, une partie de l'intestin et des glandes génitales, les cordons termi- naux des nerfs et des vaisseaux ambulacraires. On peut varier ces expé- riences, exécuter la section des nerfs à différentes hauteurs : toujours on obtient des résultats qui nous forcent à admettre que les cordons décrits comme système nerveux sont bien les voies par lesquelles s'éta- blit l'harmonie des mouvements. Enfin, la galvanisation d'un nerf am- bulacraire à l'aide de la pince électrique et de la bobine d'induction produit constamment la rétraction immédiate de tous les ambulacres de la zone. » Outre le système nerveux dont il vient d'être question, les faits sui- vants plaident en faveur de l'existence d'un plexus nerveux situé dans l'épaisseur de la peau qui recouvre le test à l'extérieur. » Si l'on blesse ou que l'on pique un endroit circonscrit du tégument externe, on voit aussitôt les piquants, les pédicellaires situés dans un certain rayon, s'abaisser vers le point irrité, dans un but évident de défense. L'expé- rience réussit également bien sur des fragments complètement séparés du reste de l'animal. C'est dans l'épaisseur du tégument externe que se trouvent les voies de transmission entre l'endroit irrité et les muscles qui meuvent les piquants et les pédicellaires : car, en traçant avec un fin scalpel des entailles linéaires dans le tégument externe, on peut limiter l'étendue du champ qui prend part à ces mouvements de défense. Si l'on circonscrit ainsi des es- paces en forme de triangle, de quadrilatère, etc., suivant que l'on irrite un point situé à l'intérieur ou à l'extérieur de cette surface, on voit les pi- quants et les pédicellaires qui y sont situés se mettre seuls en mouvement ou rester seuls immobiles. J'ai cherché à démontrer anatomiquement l'exis- tence de ces plexus nerveux aussi bien sur les pièces fraîches, à Roscoff, que sur les préparations conservées et apportées à Gand, mais j'ai ren- contré des dificultés extrêmes. » Qu'il me soit permis d'exprimer ici ma vive reconnaissance envers M. le professeur de Lacaze-Duthiers, qui a bien voulu suivre avec la plus grande attention mes expériences. Je le remercie cordialement de la libé- 119.. ( 910 ) ralité, toute française, avec laquelle il m'a offert l'hospitalité dans ses labo- ratoires de Roscoff, où mes études ont été entourées des facilités les plus grandes. » ZOOLOGIE. — Sur l'état mobile de la Podophrya fixa. Note de M. E. Macpas, présentée par M. de Lacaze-Uuthiers. « Claparède et Lachmann, les premiers, reconnurent la véritable orga- nisation des Acinétiniens et créèrent pour eux l'ordre des Suctoria ou Illu- soires suceurs. Pour ces auteurs, ces Infusoires étaient des êtres essentielle- ment immobiles. Cette manière de voir fut adoptée, et les Acinétiniens se trouvèrent isolés au milieu de leurs congénères. » Les observations que ces savants firent sur les embryons ciliés de ces Infusoires, jointes à celles deStein, de Cienkowski, etc., montrèrent cepen- dant que cet isolement n'était pas aussi profond qu'on avait pu le croire tout d'abord; car, pendant leur jeune âge, les Acinétiniens étaient mobiles et pourvus de cils vibratiles. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie des observations destinées à rapprocher plus qu'on ne le fait les Suctoria des Ciliata. » Elles ont été faites sur la Podophrya fixa, Ehr., qui peut à volonté passer de l'état immobile à l'état fixe. Cette espèce est connue depuis long- temps et célèbre même dans la Science par le rôle qu'elle jouait dans la fameuse théorie de M. Stem, sur la reproduction des Infusoires par phase acinéti- forme. Mes premières observations sont de novembre i8^5, et je viens de les vérifier de nouveau, en octobre 1876, sur des Podophryes vivant en assez grand nombre au milieu d'algues d'eau douce des ruisseaux du Frais- Vallon, près d'Alger. » La Podophrya fixa se rencontre tantôt libre, tantôt fixée par un pé- doncule mince et plus ou moins long. Libre ou fixée, son corps a toujours une forme globuleuse, ressemblant souvent à une petite sphère parfaite- ment régulière. On constate que les suçoirs sont distribués assez régulière- ment sur toute la surface du corps et qu'une petite région seulement de la périphérie en est dépourvue. Cette région correspond toujours à la partie du corps où se trouve la vacuole contractile. » Ayant observé longuement ces Podophryes, je vis, au bout d'un temps qui pouvait varier entre une demi-heure et une heure, d'abord les suçoirs se raccourcir lentement en rentrant dans le corps. En même temps, la région dépourvue de ces appendices se déprima doucement en formant (9" ) un large sillon qui, en se creusant de plus en plus, donna bientôt au corps un aspect rendorme. A la surface de ce sillon apparurent des stries rap- prochées qui, vues à l'aide d'un fort grossissement, se décomposèrent en rangées régulières de petits points ou mamelons très-rapprochés les uns des autres. Ces petits mamelons s'accrurent rapidement en s'allongeant et prenant la forme de pointes courtes et rigides, d'une épaisseur peu infé- rieure à celle des suçoirs. Ceux-ci continuèrent en même temps à rentrer de plus en plus en disparaissant à l'intérieur du corps. La région sillonnée de mamelons alignés en rangées s'allongea par les deux côtés pour former une bande dont les deux extrémités se rejoignirent à la fin et réalisèrent une ceinture faisant le tour complet du corps. Les mamelons, transformés en pointes rigides de cette ceinture, continuant de s'allonger en s'amincis- sant, s'effilèrent en cils vibratiles longs et ténus, qui commencèrent aussi- tôt à s'agiter doucement. A ce moment, les suçoirs étaient à peu près com- plètement rentrés, et l'on ne voyait plus que les extrémités de quelques-uns apparaître à la surface du corps. Celui-ci s'allongea alors assez rapidement, de façon que la région dépourvue de suçoirs et sur laquelle étaient apparus les premiers rudiments de cils vibratiles se trouva à une des extrémités que j'appellerai antérieure. Il se déprimait en même temps dans un sens vertical au plan de la ceinture ciliée et arrivait ainsi à prendre une forme allongée plus ou moins régulière, un peu aplatie et ciliée seulement sur son pourtour étroit, les faces larges étant complètement dépourvues de cils vibratiles. Pendant que ces changements de forme s'exécutaient, les mou- vement des cils vibratiles devinrent de plus en plus accentués et commen- cèrent à faire éprouver quelques légères oscillations au corps. Enfin les suçoirs finirent de rentrer complètement en dedans du tégument, les cils vibratiles s'agitèrent de plus en plus vivement, l'allongement du corps s'acheva et la Podophrye s'élança dans l'eau en tournoyant sur elle-même, l'extrémité que j'ai appelée antérieure toujours en avant. Lorsqu'il s'agis- sait d'individus pédoncules, le corps se détachait à l'aide de quelques faibles secousses, ou en tournant deux ou trois fois sur lui-même. Toutes ces transformations se passent à peu près dans l'espace d'une demi-heure. » La période d'agilité dure plus ou moins longtemps, suivant les indi- vidus. » La Podophrye^ en redevenant immobile, repasse en sens inverse par toutes les phases qu'elle a parcourues et que je viens de décrire. Les suçoirs apparaissent tout d'abord; le corps se raccourcit en se rélargissant; les ( 912 ) cils vibratiles rentrent dans l'épaisseur du corps en reprenant d'abord la forme de pointes épaisses rigides, puis de légers mamelons, et enfin s'effa- cent complètement. Le corps s'arrondit de plus en plus, et, au bout d'une vingtaine de minutes, il reprend sa forme globuleuse armée de longs suçoirs sur toute sa périphérie, à l'exception seulement de la région cor- respondant au voisinage de la vacuole contractile. » J'ai suivi ces métamorphoses un grand nombre de fois. Dans des gouttes d'eau où les Podophryes étaient assez nombreuses, je les ai vues passer toutes les unes après les autres de l'état immobile à l'état mobile, et inversement. J'ai pu même suivre longuement les mêmes individus et les voir plusieurs fois de suite passer par toute cette série de métamorphoses. Il est donc permis de dire que la Podophrya fixa mérite peu son nom , qu'elle est le plus mobile et le plus vagabond des Acinétiniens connus, et qu'elle est tin type intermédiaire servant à relier les lnfusoires suceurs aux Infusoires ciliés proprement dits. » CHIMIE végétale. — Sur l'existence de l'asparogine dans les amandes douces. Note de M. L. Portes, présentée par M. Chatin. « lorsqu'on met des amandes douces fraîches dans l'alcool, qu'elles soient mondées ou non, qu'elles soient complètement formées ou que l'al- bumen n'ait pas encore disparu, il est facile de constater les faits sui- vants : » i° L'alcool pénétrant dans ces graines paraît chasser au dehors une matière cristalline; » 2° Celte substance n'existe pas dans l'épisperme; » 3° La dilution de l'alcool relarde, et, comme nous nous en sommes assuré en nous servant d'alcool à 6o degrés, peut même annihiler ce phé- nomène complexe d'endosmose et de déplacement. » Cette formation peut aussi avoir lieu avec les amandes sèches; mais, par suite même de leur texture plus compacte et de leur tissu moins hydraté, il est nécessaire de les monder, de les laisser pendant quatre heures dans un courant de vapeur d'eau et d'employer de l'alcool absolu ; malgré toutes ces précautions, le rendement est toujours excessivement faible. » Aussi mes expériences ont surtout porté sur les amandes fraîches. En opérant sur n kilogrammes de graines provenant de îoo kilogrammes de ( 9'3 ) fruits, l'emploi d'alcool à 90 degrés m'a permis d'extraire une trentaine de grammes de cristaux. Avec l'alcool absolu et la graine privée d'épisperme, le rendement est de 4>3 à 4,5 pour 1000. » Cette matière est de l'asparagine. Pour nous en convaincre, M. L. Pru- nier et moi, avons examiné sa solubilité dans les différents véhicules, sa composition centésimale, sa forme cristalline et son pouvoir rotatoire. » Elle est peu soluble dans l'eau froide ; l'eau et l'alcool étendu bouil- lants, l'ammoniaque, les solutions alcalines, les alcalis, les solutions acides, les acides forts, la dissolvent facilement; l'alcool concentré, l'éther, les huiles grasses, les huiles essentielles, ne la dissolvent pas. » Son analyse a été effectuée d'abord après simple dessiccation sur l'acide sulfurique à la température ordinaire, puis après séjour à l'étuve à eau, de Gay-Lussac, assez prolongé pour que la perte de poids soit devenue insensible. Dans les deux cas, la teneur en carbone et hydrogène a été conforme aux chiffres donnés par le calcul pour la formule C'H8Az2Oa + II2 O2. Il en a été de même de la proportion d'azote. « Les cristaux, d'une limpidité parfaite, appartiennent au système ortho- rhombique, et les déterminations d'angles nous ont conduit aux valeurs consignées, notamment dans le Mémoire de M. Pasteur, où les propriétés de l'asparagine ont été étudiées d'une manière si remarquable. Les angles que nous avons mesurés sont les suivants : D'après M. Pasteur. mm 1 2Cj . 34 1 29 . 3y pm go . ûo 90.00 cxl,„ 63. 10 e'/,„p 1 2 1 . 00 I 20 . 46 » Le pouvoir rotatoire donne à son tour des renseignements qui s'ac- cordent avec les déterminations précédentes. Le produit en question est, en effet, actif au point de vue optique et dévie vers la gauche le plan de la lumière polarisée. 2 grammes, dissous dans 43cc,5 d'eau ammoniacale formée de 4 volumes d'eau distillée et 1 volume d'ammoniaque d'une den- sité voisine de o,qo5, ont fourni à la tempéra tuée de 16 degrés environ, comme moyenne d'un grand nombre d'observations, une déviation à gauche de i°G' à 7 minutes, ce qui conduit à la valeur [«]/= — io°54', » M. Pasteur, dans des conditions un peu différentes, est arrivé à la valeur [a]y = — 1 i°i 1' environ pour 100 millimètres. ( 9i4 ) » D'autre part, dans une liqueur nitrique, la déviation passe à droite, conformément aux observations de M. Pasteur. » La nature de cette substance ainsi prouvée, la présence de Paspara- gine, constatée aujourd'hui pour la première fois dans une graine non germée, a-t-elle une importance au point de vue de la Physiologie végé- tale ? a Depuis les travaux de M. Boussingault sur la végétation dans l'obscu- rité, depuis surtout que cet éminent physiologiste a si ingénieusement assi- milé Pasparagine à l'urée animale, on admet que la présence de l'amide maliqne est concomitante de la germination, qu'elle ne préexiste pas clans la graine (i). » Il parait donc tout d'abord y avoir opposition entre le fait que nous signalons et cette théorie; mais les cas sont nombreux, en Phvsiologie vé- gétale, où le travail d'élaboration afférent aux divers phénomènes biolo- giques de végétation, de reproduction, etc., etc , est en avance sur sa marche ordinaire. » Pour ramener ces phénomènes, en apparence contradictoires, à un principe commun, il suffit donc d'admettre que, dans les amandes, par suite même de leur nature oléagineuse, les produits de transubstantiation qu'engendre la germination apparaissent bien avant l'époque où on les observe ordinairement dans les autres graines. » Ce travail a été fait dans les laboratoires de MM. Personne et Jung- fleisch, à l'École supérieure de Pharmacie de Paris. » économie RURALE. — De l'influence des feuilles et des rameaux floraux sur la nature et la quantité de sucre contenu dans la hampe de l'ajave. Note de M. Balland, présentée par M. Boussingault. (Extrait.) « Il y a un an, M. Viollette faisait connaître à l'Académie (séance du 4 octobre 1873) les analyses qu'il avait exécutées, clans le but de déter- miner l'influence exercée par l'effeuillage sur la végétation des betteraves. Il attribuait à l'effeuillage la diminution constatée dans la production du sucre, et concluait en faveur de la théorie qui concède à la feuille, et non à la racine, l'élaboration de la matière sucrée. (1) Bolssi\g\llt, Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. XIII, p. 238. — P. P. Dp.HtRAiN, Dict. i/e [f'ur.z, article Germination, p. i562. — Sachs, Traité de Botanique, édition Française, p. 828. ( 9'5 ) » Cette opinion de M. Viollette a été contestée par M. Cl. Bernard, qui ne la trouve point suffisamment justifiée par les faits avancés. Elle a été soutenue par M. Duchartre, puis par M. Boussingault, qui a cité l'agave comme un argument favorable à cette thèse. C'est là le point de départ des expériences qui vont suivre. » L'agave se rencontre très-fréquemment en Algérie, où il est impro- prement désigné sous le nom d'aloès. Ses feuilles sont charnues, fermes, cassantes, à bords dentés et piquants; très-larges et très-épaisses à leur base, elles vont en s'amincissant et se terminent en une pointe très-dure et très-acérée. Les plus grandes peuvent atteindre 2 mètres : elles sont sessiles et rattachées à un placenta central, qui est lui-même fixé au sol par de nombreuses fibres radicellaires. La plante n'arrive à son entier déve- loppement qu'après plusieurs années; à ce moment, le bourgeon cen- tral s'allonge avec une rapidité surprenante. La hampe qui en résulte peut atteindre, dans l'espace de trois mois, 4 à 5 mètres de hauteur; elle présente des traces de bractées, et porte à son sommet de nombreux rameaux floraux, qui affectent de loin la forme d'une immense grappe re- tournée. Cette évolution accomplie, les feuilles se dessèchent et la plante meurt. Pendant tout le temps de cette évolution, la hampe reste gorgée d'un suc lactescent, riche en sucre, sur lequel j'ai expérimenté. » Encouragé par des études antérieures sur la figue de Barbarie, je m'é- tais proposé de déterminer la valeur de l'agave comme substance alcoogène et saccharifère ; mes essais sont restés sans résultats, et c'est en vain que j'ai cherché à en retirer du pulque, par tous les procédés usités au Mexique; je n'ai jamais pu obtenir que quelques grammes de sève. Je me suis borné alors à étudier la répartition du sucre dans ce végétal, et l'influence que pouvaient avoir les feuilles et les rameaux floraux sur la matière sucrée contenue dans la hampe. » A défaut de l'observation optique, j'ai eu recours à la méthode des liqueurs cuivriques titrées, pour doser le sucre avant et après l'inversion par l'acide chlorhvdrique. Je me suis placé, autant que possible, dans les mêmes conditions d'expérience. J'ai opéré comparativement sur des pieds à peu près semblables et provenant du même terrain; je me suis procuré le suc de la même façon, par expression à l'aide d'une petite presse; j'en ai employé la même proportion, que j'ai diluée avec le même volume d'eau ; l'inversion a été produite par la même quantité d'acide; enfiu je me suis assuré, à différentes reprises, soit par la fermentation, soit en défécant les CR.,iS-;G, 2' Semestre. (T. LXXX1II, W« 20.) • 2° (9i6) sucs par le sous-acétate de plomb, que la liqueur cuprosodique n'était pas influencée par d'autres substances que le sucre et que son litre était sûr. » Les nombreuses analyses que j'ai effectuées (i) me conduisent aux conclusions suivantes : » La matière sucrée est inégalement distribuée dans les différentes par- ties de l'agave. Au moment où la hampe va paraître, c'est vers les régions inférieures des grandes feuilles externes que l'on rencontre le plus de sucre : l'extrémité des mêmes feuilles en contient moins, et là la majeure partie du sucre ne se trouve plus, comme précédemment, à l'état de sac- charose, mais sous forme de sucre interverti. Plus on se rapproche du centre, moins les feuilles contiennent de matière sucrée, et le sucre réduc- teur semble croître, tandis que le sucre de canne va en diminuant. Dans le placenta central, les deux espèces de sucre tendent à s'équilibrer. » Il n'a pas été possible de retirer des radicelles une quantité de suc suf- fisante pour procéder aux dosages d'une façon satisfaisante. » D'autre part, la matière sucrée n'est pas répandue dans les hampes d'une façon uniforme; elle domine vers le bas, et le sommet contient une plus forte proportion de saccharose. Dans les pieds non effeuillés, le sucre va constamment en croissant : cette augmentation porte sur le sucre de canne, tandis que le sucre réducteur reste à peu près stationnaire. Dans les pieds effeuillés, la matière sucrée, tout en augmentant progressivement, est toujours en moindre proportion; elle est presque entièrement constituée par du sucre interverti. » L't ffeuillaçre exercerait donc une action directe sur la matière sucrée contenue dans la hampe : toutes les expériences sont concordantes sur ce point; la hampe paraît à peine affaiblie par cette opération, qui retarde un peu son évolution, mais ne l'arrête point. » L'effloraison produirait une action toute contraire. Partout où l'on s'est opposé au développement des fleurs, soit en tronquant la hampe, soit en mutilant les organes floraux (cette mutilation a toujours été plus ou moins incomplète, la longueur de la hampe se prêtant difficilement à cette exécution), la proportion du sucre de canne s'est accrue d'une façon très- notable, tandis que le sucre interverti n'a presque pas varié. « La proportion du suc contenu dans la hampe reste sensiblement la même; elle est un peu plus forte vers le bas, et parait diminuer avec le (i) Le détail des résultats numériques sera publié prochainement dans les Annales de Chimie et de Physique. ( 9'7 ) temps. La densité de ce suc suit la marche ascendante du sucre. Son acidité, que j'ai dosée à plusieurs reprises, n'a pas subi d'écart; elle peut être re- présentée, en acide sulfiirique monohydraté, par une valeur oscillant entre 0,2 et o,34 pour 1000. C'est la quantité trouvée dans le placenta; dans les feuilles, elle est plus élevée, elle atteint de o, 68 à o, 85. » En résumé, il est permis de conclure de ces expériences que non- seulement les feuilles, mais encore les fleurs, jouent un rôle incontestable dans la formation du sucre contenu dans les hampes d'agaves. » minéralogie. — Sur un fer météorique très-riche en nickel, trouvé dans la pro- vince de Santa- Catliarina (Brésil). Note de MM. É. Guigxet et G. Ozokio de Ai.MEiDA, présentée par M. le général Morin. C'est à San-Francisco (province de Santa-Catharina) qu'on a rencontré ce curieux minéral (1). L'échantillon que M. Rebouças, ingénieur brésilien, a bien voulu nous confier pèse près de /joo grammes. Il est à peu près cubique, ses faces sont légèrement oxydées ; il a été visiblement arraché d'une masse plus considé- rable en profitant de quelques fissures naturelles. De semblables fissures existent aussi dans l'échantillon et nous ont permis d'en détacher plusieurs fragments. » La moyenne de plusieurs analyses nous a conduits aux nombres suivants : » Fer, 64 pour 100, nickel 36, qui correspondent à très-peu près à la formule Fe2 Ni. » La séparation du fer et du nickel a été effectuée à l'aide du carbonate de baryte, après avoir dissous l'alliage dans l'acide chlorhydrique, addi- tionné d'acide azotique, afin de peroxyder le fer. » Cet alliage naturel de fer et de nickel est d'une pureté remarquable. Il ne contient ni chrome, ni cobalt, ni manganèse, ni cuivre; il n'est mêlé d'aucune gangue siliceuse, du moins dans les parties que nous avons examinées. » La densité de l'échantillon est égale à 7,75; ce qui représente la ( 1 ) D'après les renseignements que nous a communiqués M. André Rebouças, ingénieur brésilien des plus distingués, il forme dans cette localité un gisement important. Ce fait, très 'extraordinaire ( puisqu'il s'agit d'une météorite), demande une vérification qui ne se fera pas attendre ; car les auteurs de cette découverte sont les premiers intéressés à en tirer parti si le gisement est réellement exploitable. 120 . ( 9*8 ) moyenne entre la densité du 1er fondu, 7,25, et celle du nickel fondu 8,576 (Thomson) (en tenant compte de la composition chimique). » Le fer nickelé de Santa-Catharina est plus dur que le fer ordinaire; néanmoins il se laisse limer assez facilement et garde l'empreinte du marteau. La couleur est blanche, tirant un peu sur le jaune. Il prend un très-beau poli et ne s'altère pas à l'air humide. Si l'on attaque par l'acide chlor hydrique la surface polie, on aperçoit aussitôt les figures caractéris- tiques des fers météoriques (figures de Widmanstàtten). Peut-être, pour- rait-on séparer par l'action des acides deux alliages différents, à composi- tion définie, comme ceux qu'on a extraits des fers météoriques et qu'on a nommés taénite et kamazile); mais nous n'avons pas voulu détruire l'é- chantillon. » La composition chimique de ce fer nickelé nous a paru des plus re- marquables, car nous ne connaissons pas de fer météorique aussi riche en nickel. Celui qui renferme la plus forte proportion de ce dernier métal est (autant que nous avons pu savoir) le fer météorique de Clairbonne (Amé- rique du Nord), analysé par Jackson : fer, 75 pour 100; nickel, 25 pour 100. » Les usages industriels du nickel se multiplient de plus en plus; les minerais nouvellement découverts en Californie et surtout en Nouvelle- Calédonie attirent vivement l'attention. Il nous paraît donc utile de si- gnaler aux fabricants les propriétés fort remarquables de l'alliage naturel de 64 de fer et 36 de nickel. » Ce travail, ainsi que le suivant, a été exécuté dans le magnifique la- boratoire que le Gouvernement brésilien a fait récemment installer à lÉcole Polytechnique de Rio-de-Janeiro, et qu'il a libéralement pourvu de tout le matériel nécessaire aux recherebes scientifiques. » M. Dacbkkg fait l'observation suivante : « MM. Guignet et d'Almeida annoncent une masse de fer métallique, riche en nickel, se rapportant par sa composition au fer météorique, et, comme lui, manifestant par l'action des acides les figures de Widman- stàtten, qui n'aurait pas été trouvé à l'état isolé, mais qui paraîtrait ap- partenir à des roches terrestres. L'assertion de ce fait extraordinaire, si ('Ile se confirmait par un examen plus attentif de la localité, aurait cependant un précédent. Les masses de fer natif et nickelé que M. Nordenskibld a dé- couvertes en 1870 au Groenland, à Ovifak, dans l'île de Disko, étaient en effet en partie enchâssées dans un filon de basalte, ainsi que l'a confirmé M. Naucklioff dans une exploration postérieure. ( 9*9 ) » Pour expliquer une telle association, on a supposé que ces masses de fer d'Ovifak seraient arrivées des espaces à une époque antérieure à la pé- riode actuelle, et qu'elles seraient tombées sur le filon de basalte dans lequel on les rencontre aujourd'hui, lorsque cette roche était encore assez molle pour se laisser pénétrer par ces sortes de projectiles. Mais, au lieu d'une coïncidence aussi singulière, rien n'empêche d'expliquer le fait en admettant, au contraire, que c'est des régions profondes de notre globe que ces masses de fer nickelé auraient été apportées avec le basalte. On sait, en effet, d'après les échantillons, que certaines roches éruptives nous en amènent, que ces régions profondes renferment des masses avec péridot, qui offrent des traits de ressemblance des plus remarquables avec les mé- téorites, de telle sorte qu'on est autorisé à penser qu'au-dessous des réser- voirs où gisaient originairement ces roches péridotiques, il peut exister du fer natif nickelé, comme celui qui nous arrive des espaces célestes. » En attendant que les gisements du fer natif du Groenland aient pu être déterminés d'une manière plus complète, et que des travaux d'exploration souterraine aient appris s'il existe de pareilles masses à une plus grande pro- fondeur, dans le filon, il est très-important que la localité du Brésil dont il s'agit soit l'objet d'une étude approfondie. On apprendra sans doute bientôt si le fer nickelé de la province de Sainte-Catherine a été simple- ment soudé au sol, au moment de la chute ou postérieurement, par des actions dont on comprend la possibilité, ou si ce fer se rattache réellement par son origine aux roches terrestres encaissantes. » CHIMIE. — Composition chimique des eaux de la baie de Rio -de- Janeiro. Note de MM. E. Guignet et A. Telles, présentée par M. le général Morin. « Les eaux des divers océans (et même celles des mers intérieures) ne contiennent pas de silice et d'alumine en quantités dosables, à part quelques rares exceptions. Ainsi, MM. Figuier et Mialhe (i) ont trouvé 16 grammes de silice par mètre cube dans l'eau de la Manche, à quelques milles du Havre; M. ïerreil (2) indique seulement G grammes de silice et des traces d'alumine dans l'eau de la mer Morte, puisée à la surface. » L'eau de la baie de Rio renferme constamment de la silice et de l'alu- mine en quantités relativement considérables. Comme moyenne de quatre 1) Journal du Pharmacie, jc série, !. XitI, p. '\u6. [1) Comptes rendus, 1. LXII, i>. i32g. ( 92° ) analyses, nous avons trouvé 9Rr,5 de silice et n&t5 d'alumine par mètre cube. Avec l'alumine s'était précipitée une très-petite quantité d'oxyde de fer; cet oxyde en a été séparé : il représente environ 3 grammes par mètre cube. » L'eau soumise à l'analyse a été soigneusement filtrée pour'séparer tous les corpuscules en suspension. Elle devient ainsi parfaitement limpide et incolore. Elle possède une réaction très-nettement alcaline, qui n'est pas due à l'ammoniaque ou au carbonate d'ammoniaque, car elle persiste même après l'évaporation à sec et la dissolution du résidu dans l'eau. Cette réac- tion paraît due à la présence de la soude et de la potasse à l'état de silicate et d'aluminate; en effet, si l'on salure l'eau par l'acide suif hydrique, si l'on chasse l'excès d'acide par l'ébullition et qu'on ajoute du nitro-ferricya- nure de sodium (nitroprussiate de soude), on obtient immédiatement la belle coloration pourpre, caractéristique des sulfures alcalins. » La silice a été dosée en évaporant à sec 4 litres d'eau bien filtrée, reprenant le résidu par l'acide chlorhydrique et pesant la partie restée in- soluble, qui avait tous les caractères de la silice pure. » L'alumine a été déterminée dans la partie soluble à la manière ordi- naire. Elle a été aussi dosée directement dans 4 litres d'eau de mer, additionnés d'acide chlorhydrique pur, puis d'un grand excès de chlorhy- drate d'ammoniaque et enfin d'ammoniaque pure. Dans ces conditions, l'alumine se précipite sans entraîner de magnésie ou seulement des traces, à cause de l'acide phosphorique dont M. Vollner (i) a constaté la présence, en très-faible quantité, dans les eaux de mer. » Ce qui nous a conduits à rechercher la silice et l'alumine dans les eaux de la baie de Rio, ce sont les qualités fort remarquables que possède la chaux fabriquée avec les coquilles pêchées dans la baie. Cette chaux est employée, non-seulement pour faire de bons mortiers en la mélangeant avec des sables argileux, mais encore à l'état de pureté, pour faire des enduits et même des moulures à l'extérieur des édifices. Très-plastique et très- blanche, elle remplace donc le plâtre si employé dans les constructions parisiennes. Elle prend assez de dureté pour résister aux grandes pluies de ce climat. » Les coquilles de la baie, soumises à l'analyse, ont donné beaucoup plus de silice et d'alumine que les coquilles ordinaires; mais il est à peu près impossible d'obtenir des nombres concordants, car le test des coquilles i) C/iem. Gaz., t. VIII, p, 3-j6. ( 921 ) renferme toujours un peu d'argile ou de sable interposé entre les couches d'accroissement successif. » Ayant constaté dans les eaux de la baie la présence normale de la silice et de l'alumine, nous nous occupons d'analyser les os des poissons qui vivent dans ces eaux; car, d'après les remarquables expériences de M. Roussit) (i) et de M. Papillon (2), la composition des os peut être modifiée quand l'ali- mentation varie. Le premier de ces savants a remplacé l'acide phospho- rique par l'acide arsénique et le second a réussi à introduire dans les os de la magnésie, de la strontiane et de l'alumine. » Quant à l'origine de la silice et de l'alumine dans les eaux analysées, elle résulte évidemment de la décomposition des roches de gneiss et de granit constamment battues par les eaux de la baie, sous l'influence d'une température presque toujours comprise entre 20 et 3o degrés. On sait, en effet, par les curieuses expériences de M. Daubrée (3), que i'orlhose se dé- compose par le frottement en présence de l'eau pure : il se forme ainsi un dépôt argileux de silicate d'alumine et l'eau retient en dissolution des sili- cates alcalins. Les eaux qui ont servi au broyage du feldspalh pour la fabri- cation de la couverte de la porcelaine doivent contenir des silicates alca- lins (et probablement aussi des aluminates); ce qu'il serait intéressant de vérifier par l'analyse de ces eaux prises dans les fabriques. » 11 est nécessaire de faire remarquer qu'aucun fleuve de quelque impor- tance ne vient déhoucher dans la magnifique baie de Rio. Cet immense bassin, de 38 kilomètres de longueur sur 25 kilomètres de largeur, ne reçoit que des cours d'eau fort médiocres. Toutes les eaux douces du pays sont presque pures: elles contiennent très-peu de chaux et de faibles quantités de silicates et aluminates alcalins : aussi présentent-elles une légère réaction alcaline. » Comme la baie de Rio ne communique avec l'Océan que par une etn- houchure d'un kilomètre d'ouverture sur 5o mètres de profondeur moyenne, on comprend très-bien que les silicates et aluminates alcalins puissent s'accumuler en quantités relativement considérables dans cette espèce de Méditerranée qui n'est traversée par aucun grand courant d'eau douce. » ()) Journal de Pharmacie, 3e série, t. XLIII, p. 102. (2) Comptes rendus, t. I.XX.I, p. 3^2. (3) Bull, de la Soc. géolog., ie série, t. XXVIII. [ 922 ) MÉTÉOROLOGIE. — Observation d'un bolide, le G novembre 1876; par M. A. Givillesiin. « J'ai l'honneur de vous adresser une courte relation de l'observation, faite à Orsay, lundi 6 novembre, de l'apparition d'un bolide. Eu voici les détails, d'après le témoin oculaire de qui je les tiens. » Il était environ 5h45m du soir. Le ciel, à l'est, était parsemé de quel- ques nuages séparés par des éclaircies. A ce moment, apparut à peu près à l'est-nord-est, entre deux nuages, un météore lumineux qui se mouvait assez lentement dans la direction du sud, à une hauteur d'environ 20 à 25 degrés au-dessus de l'horizon. C'était comme un globe de feu, moins gros que le disque de la Lune, mais fort brillant et laissant derrière lui une longue traînée qui durait encore, lorsque la tète disparut, masquée par le mur de la maison d'où se faisait l'observation. Le témoin estime à 5o ou 60 secondes le temps qu'a mis le météore pour franchir toute sa trajec- toire visible. Aucun bruit n'a été entendu. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. lUH.I.F.TIN BIBMOUKAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 6 novembre 1876. (suite.) Proceedings of the Scientifie meetings, oj the zoological Society of the London foi the y car 1876; Parti, II, III. London, Longmans, 1876; 3 liv. in-8°. Transactions of the zoological Society of London ; vol. IX, Part VIII, IX. London, Longmans, 1876; 2 liv. in-4°. The transactions of the Linnean Socielj- oj 'London ; Second séries : Botany; vol. I ; Part 11, III. Zoologjr, vol. I, Part II, 111. London, Longmans, 1 8^5; 4 liv. in-4°. (A suivre.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 NOVEMBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à /' Obser- vatoire de Greenwicli [transmises par V Astronome royal, M. G.-B. Airy), et à l'Observatoire de Paris, pendant le troisième trimestre de l'année 1876, communiquées par M. Le Verrier. Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 1876. de Paiis. droite. l'éphéméride. polaire. l'éphéméride. l'observation. (47 ) Aci.AÉ. h m « h m s s o t rt ti Juill. 11 12. 4.18 19.25.12,31 + 1,14 120. 9.55,0 — 6,9 Paris. 12 11.59.25 19.24.15,49 + 1)21 120.11. 2,1 — 8,0 Paris. i3 11.54.33 19.2.3.18,55 -h 1,18 120.12. 6,0 5,6 Paris. ■ 4 11.49.40 19.22.21,84 4- 1,28 120.12.59,4 — 6,7 Paris. (62) Ebato. Juill. 20 12.22.21 20.18.47,74 -+- °,'J8 109.22. 3,2 1,5 Paris. C.a.,l8?6, 1« Semestre. (T. LXXXUI, N! 21. * 2 ' ( 9^4 ) Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 187C de Paris. h m s droite. ( h m s l'éphéméride. polaire. 124) Alceste. 0 , n l'épi; léméride. l'observation Août 7 i o . 56 . 7 20. 3.17,35 106. 4- ! >8 Paris. 8 io.5i .26 20. 2.3l,62 106. 7.39,3 Paris. 9 10.46.44 20. 1.46,23 106. 1 1 .23,g Paris. 10 10.42. 5 20. I . 2,6o 106. i4-44>° Paris. 1 1 10.37.26 20. O. 19,80 106. 18. 12,5 Paris. 12 10. 32.48 19.59.38,06 1 06 . 2 1 . 29 , 3 Paris. 16 10. i4- 3i 19.57. 3,94 106.35. 7,4 Paris. '7 10.10. 0 19.56.28,74 106.38.2.5,6 (37) FiDES. Paris. Août 8 11. 29. 11 20.4o.23, I I s — 1,84 112.38.17,9 — 5", 8 Paris. IO 11. 19. 27 20.38. 3o, 46 ■ — I ,96 I 12.43.23,3 — 6,8 Paris. 1 1 1 1 . 1 4 • 35 20.37.34,99 — 1,83 112.45.48,9 — 6,5 Paris. 12 11. 9.45 20.36.39,87 — 1,87 112.48. 7,2 — 8,1 Paris. 16 10.50.28 * 20.33. 6,23 1 1 — 1 ,77 112. 56. 3o, 6 55) Pandore. 8,2 Paris. Août 16 I I .55.22 21 .38. 1 1 , 17 — 1,49 11 3. 56. 56, 7 + 4,5 Paris. '7 I I .50.29 21 .37. 14,28 — i,33 ii3.58.5i,o + 7-3 Paris. 21 11.40.19c: 1 21 .33.27 <5o — 1,82 1 1 4 • 5- 2,3 + 18,8 Greenwich, Sept. 5 10. 19.39 21.21. 2,90 ..4. 4.24,8 (8) Flora. Paris. Août 16 12.44.47 22.27.44,39 + 11,79 107.25.12,3 — 48,3 Paris. 21 i2.3o. 6 22 .23.22, 33 + 12,06 108. 11. 5o, 4 — 46,8 Greenwich, 23 12.20 .25 22.21 .33,32 + 12,26 108.29.57,4 — 47,3 Greenwich 24 1 2 . 1 5 . 34 22. 20. 37 ,80 + 11,93 io8.38.5o,3 — 49, 5 Greenwich 25 12. 10.43 22. ig.42,37 + 1 1 ,93 108.47.39,6 — 47,5 Greenwich, Sept. I 11.36.46 22. i3. 15,92 + 12,21 109.44.49,7 — 45,5 Greenwich (l65) LORELEY (6). Sept. 5 10. 5.5i 21 . 7 . l3,07 ( 100.19. 4,4 II7) LOMIA (*). Paris. Sept. 5 1 1 .5i .47 22.53.26,95 + 9,4' 100. 3o.4i ,9 — io8,3 Paris. (64) Ancelina (4). Sept. 5 12. 4.38 23. 6.19,75 + 0,16 94»3i .11,2 — 3,2 Paris. (") Il est douteux que cette observation se rapporte à la planète. (*) Il n'a pas été possible de s'assurer si l'astre observé était bien la planète. (9*5 ) Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 1876. de Paris. droite. l'éphéméride. polaire. l'éphéméride. l'observation. (110) Lydie (j). h m s h m s s o , „ „ Sept. 5 12. 7.20 23. 9. 2,22 — o,5a io5.52.56,8 -4- 6,3 Paris. (54) Alexandra. Sept. 5 12. 11. 2 23.12.45,12 4- 1,28 82.17.32,0 — i5,6 Paris. 18 11. 16.49 23- 0.17,63 + i,4g 82.35.27,4 — 1 3, 7 Greenwich. 21 11, 2.24 22.57.39,17 -+- 1,10 82.42.30,0 — 11, 1 Greenwich. (l28) NÉMÉS1S (*). Sept. 5 12.33.33 23.35.19,79 -f-i3,3i 104. i4- 6,7 — 84,6 Paris. (i3o) Electra (4). Sept. 5 12.37.48 23.39.35,24 — 3,88 107.20.33,0 — 3,2 Paris. (29) Amphitrite. Sept, ig 12.37.21 0.24-58,85 +0,47 85.58.57,6 — 5,7 . Greenwich. (84) Clio («). Sept. 28 10.57.23 23.20. i3, 49 -f- 3,68 82. 1.19,8 — 224,7 Greenwich. » Les observations ont été faites, à Paris, par MM. Périgaud et Fol ain . » Toutes les comparaisons se rapportent aux éphémérides du Berliner Jalirbuch. » ASTRONOMIE. — Tables de la planète Uranus, fondées sur la comparaison de la théorie avec les observations; par M. Le Verrier. « J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie les Chapitres XXIV, XXV, XXVI, XXVII des Recherches astronomiques, consacrées aux théories d'Uranus et de Neptune. Les théories des huit planètes principales se sont trouvées ainsi complétées. » Les six théories de Mercure, de Vénus, de la Terre (le Soleil), de Mars, de Jupiter et de Saturne ayant été réduites en Tables et comparées avec les observations, il ne nous restait plus qu'à effectuer le même travail pour Uranus et Neptune. (4) Il n'a pas été possible de s'assurer si l'astre observé était bien la planète. (c) Il est douteux que celte observation se rapporte à la planète. 121.. ( 9*> ) m La recherche avançait et touchait à sa fin pour Uranus quand nous en avons été momentanément détourné par la nécessité d'examiner les assez nombreuses observations présentées comme des passages d'une planète devant le disque du Soleil. Un peu d'ordre ayant été porté dans cette ma- tière, nous avons aussitôt repris les Tables d'Uranus. Nous avons l'avantage de les présenter aujourd'hui à l'Académie, » Depuis la découverte de la planète en 1 781, il a été fait un grand nombre d'ohservations, qui sont très-précises. A cause de la petitesse de la planète, elle s'observe avec la même exactitude qu'une étoile. On ne ren- contre pas les difficultés provenant d'une équation personnelle particu- lière. Par ce motif, nous avons exclusivement employé, dans la présente discussion, les observations faites depuis la découverte pendant 92 ans, savoir de 1781 à 1873. » Toutes les observations sont représentées avec la précision qu'on de- vait attendre île leur exactitude. » L'impression, autorisée par le Conseil de l'Observatoire, va immédia- tement avoir lieu. » Le calcul des Tables de Neptune est d'ailleurs assez avancé pour que nous soyons certain de n'y rencontrer aucune difficulté. » CUKMIE^MINÉRALE. — Sur les propriétés physiques et chimiques du ruthénium; par MM. II. Sainte-Claire Deville et II. Debray. « Dans notre Communication du i5 novembre 1870, nous avons fait connaître la méthode qui nous a permis de préparer le platine et l'iridium dans un état de pureté bien plus grand qu'on ne l'obtient en se servant des anciens procédés. » Nous avons trouvé une confirmation bien précieuse de cette plus grande pureté dans l'accroissement de densité des matières ainsi obtenues. Tandis que, dans notre premier Mémoire de 1 85^ , nous avions donné à ces deux métaux une densité commune de 2 1,1 5, nous avons trouvé, par la nouvelle méthode : Plaline D„=r2i,45i Iridium D, ^22,38o » L'osmium étant la plus dense de toutes les substances connues (1), on (1) La densité de l'osmium varie avec son état physique; l'osmium de Berzélius, faible- ment aggloméré, avait une densité variant de 7 à 10; la matière fortement agglomérée de ( 927 ) est bien obligé d'admettre que, si l'iridium n'en contient pas, son accrois- sement de densité ne peut tenir qu'à la plus grande perfection de la mé- thode qui permet de le séparer du platine, et surtout des métaux relative- ment très-légers, tels que le rhodium et le ruthénium, qui l'accompagnent ordinairement. » Or la séparation de l'osmium des autres métaux du plalineest absolue, et cela tient à cette particularité que, si l'on fait bouillir, en présence d'un excès d'acide azotique, une dissolution contenant les divers métaux du platine, l'osmium seul se transforme en acide osmique volatil vers ioo de- grés, qui passe intégralement à la distillation. Nous ajouterons qu'il est toujours facile de reconnaître, à l'odeur pénétrante de l'acide osmique, si une substance contient ou non des traces de ce corps en la fondant au cha- lumeau oxyhydrique. » La détermination de la densité des métaux lourds de la mine de pla- tine étant terminée, nous avons abordé l'étude des métaux légers qu'elle contient, en commençant par le ruthénium, parce que c'est le plus facile à obtenir dans un état de pureté absolue. Il est possible, en effet, de le retirer d'un acide volatil, l'acide hyperrulhénique, bien distinct de l'acide osmique. » C'est le résultat de cette étude que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie. « Le ruthénium, chauffé dans l'oxygène, ne se transforme pas, comme l'osmium, en un produit acide volatilà ioo degrés, il donne un oxyde Ru O2, qui ne se sublime sensiblement qu'à la température du rouge vif. C'est la matière obtenue autrefois par M. Fremy dans ses belles recherches sur les osmiures. » Pour obtenir l'acide hyperruthénique RuO4 de Clans, l'analogue de l'acide osmique OsO', û faut attaquer le ruthénium, bien dépouillé d'os- mium, par un mélange de nitre et de potasse. On le transforme ainsi en ruthéniate jaune-orangé soluble, et la dissolution de ce sel saturée par le chlore et distillée au bain-marie dans un courant de ce gaz donne l'acide hyperruthénique volatd, qui se condense en globules ou en cristaux jaune d'or. Le ruthénium qui a servi à nos expériences provient de la notre premier Mémoire pesait 21 ,4- La nouvelle densité D = 23,447 se rapporte à l'os- mium cristallisé parfaitement pur, c'est-à-dire complètement transformable en acide (volatil vers 100 degrés) quand on le chauffe dans une atmosphère d'oxygàne, ce qui n'a lieu pour aueiin autre mêlai du platine. [Coi/ijjWs rendus, t. LXXXtl, p. io~40 (9^8 ) réduction de cet acide; il ne peut donc contenir aucune trace des autres métaux de la mine de platine, puisque ceux-ci ne forment jamais de pro- duit volatil dans les circonstances où se forme l'acide hyperruthénique. » i° Ruthénium aislallisé. — La solution d'acide hyperruthénique dans la potasse, traitée par l'alcool, donne de l'oxyde de ruthénium que l'on réduit à l'état métallique par le gaz de l'éclairage à une température peu élevée (i). Le métal est ensuite allié dans un creuset de charhon de cornue, purifié par le chlore, avec cinq à six fois son poids d'étain pur. » Le lingot, traité par l'acide chlorhydrique bouillant qui dissout l'excès d'étain, laisse un alliage de ruthénium et d'étain cristallisé en cubes portant les faces du dodécaèdre rhomboïdal (angles de 90 et 1 35 degrés) et conte- nant équivalents égaux d'étain et de ruthénium. On le broie finement dans un mortier de verre, et on l'introduit dans une nacelle de charbon purifié, que l'on chauffe fortement dans un tube de porcelaine traversé par un courant de gaz chlorhydrique sec et pur, jusqu'à ce que la ma- tière ne perde plus de poids. L'étain se volatilise enlièrement à l'état de protochlorure, et l'on retrouve, sans perte aucune, le poids du ru- thénium sur lequel on a opéré; mais il s'est transformé en une matière cristalline. » Nous avons obtenu, pour densité de cette matière, les nombres sui- vants (2) : Poids dans l'air à 21 degrés et 760 millimètres y4er j 24'.1 Perte de poids dans l'eau à 21 degrés. 6fr,0265 Densité à zéro 1 2 , 261 » Nous avons admis dans tous ces calculs les coefficients de dilatation publiés par M. Fizeau dans V Annuaire du Bureau des Loiujiludes. » La détermination de la densité de matières pulvérulentes, comme le ruthénium, impose des précautions minutieuses sans lesquelles on ne re- (1) Cette réduction se fait dans une capsule de porcelaine chauffée sur un fourneau à gaz et surmontée d'un entonnoir dont le col est muni d'un caoutchouc qui le relie à un robinet de gaz. Nous préférons le gaz de l'éclairage à l'hydrogène ordinaire, parce qu'il ne contient ni silicium ni arsenic. (2) Dans notre Mémoire de 1857, nous avions trouvé, en opérant sur un pelit globule fondu du poids de quelques grammes seulement, le nombre n, 4- La plus petite bulle dans l'intérieur d'un métal qui roche facilement au moment où il se solidifie, comme tous les mé- taux du platine, suffirait à expliquer celle différence. Avant nous, Clans, en opérant sur le métal peu aggloméré et poreux, avait trouvé 8,0. ( 929 ) trouve pas des nombres concordants, lors même que l'on opère sur une même matière. Mais nous ne pouvons décrire ici le détail des appareils que nous avons dû employer pour humecter complètement la matière et ne laisser dans l'intérieur de la poudre aucune trace de gaz, ou pour éviter d'autres causes d'erreur. )> a° Sur un nouvel acide du ruthénium. — Lorsqu'on prépare de l'acide hyperruthénique en faisant passer du chlore dans une solution alcaline concentrée de ruthéniate orangé de potasse, il y a un moment où la liqueur devient vert foncé, et se remplit de petits cristaux noirs. » Si l'on décante à ce moment, on peut isoler ces cristaux, les purifier de leur eau mère et du chlorure de potassium par un lavage rapide, enfin les dessécher sur la porcelaine dégourdie, puis dans le vide sur de la potasse et de la chaux caustiques. Ces cristaux ont des faces très-brillantes, dis- posées en trémies : ce sont des octaèdres orthorhombiques, dérivant d'un prisme de 117 degrés. Us sont isomorphes avec le permanganate de potasse. » La dissolution de ce sel est noir-verdâtre foncé, comme le sel lui-même. Elle se décompose très-rapidement en oxyde de ruthénium qui se dépose et en ruthéniate orangé de potasse. m L'acide hyperruthénique RuO'' ne semble pas pouvoir se combiner aux bases (1). Quand on en met un fragment dans de la potasse, il se dis- sout très-lentement en dégageant de l'oxygène et en produisant le sel vert foncé que nous étudions en ce moment. Ce sel est composé de : Ruthénium io34 5o,oo Ru2 = 5o,34 Potasse 4^9 22,44 KO =5.2,66 Oxygène 56g 27,46 O7 =27,00 Excès ou eau hygrométrique. . . 8 o,38 » 2080 100,28 100,00 » Le sel pesé dans une nacelle de platine, placé dans un tube de verre et chauffé légèrement dans l'hydrogène, prend feu en dégageant beaucoup d'eau. Si l'on remplace l'hydrogène par de l'acide carbonique, une nouvelle quantité d'eau distille. Si l'on recueille cette eau dans un tube à chlorure de calcium et qu'on en détermine le poids, on peut en déduire la quantité (1) Celte observation confirme absolument les conclusions que M, Fremy a tirées de son travail sur l'acide osmique, qui est tout à fait l'analogue de l'acide hyperruthénique et par sa composition et par ses propriétés de toutes sortes. ( 9^°) d'oxygène contenue dans l'acide du sel. Il reste dans la nacelle un mélange de ruthénium et de carbonate de potasse qu'on pèse avec les précautions usuelles et qu'on sépare avec la plus grande facilité. » Le chlore décompose le nouveau sel Ru207, KO ou Ru208K en s'em- parant du potassium et donnant même à la température ordinaire de l'acide hyperruthénique RtrO8 en vapeurs, sans dégagement sensible d'oxygène. C'est sur cette propriété qu'est fondée une autre méthode d'analyse, que nous avons expérimentée et qui nous donne des résultats concordants avec celle qui est citée plus haut. » En nous conformant à la nomenclature adoptée par M. Fremy, lors- qu'il a découvert l'acide osmieux, et en respectant autant que possible la nomenclature de Clans, nous proposons d'appeler : » Acide ruthénieux, l'acide RuO3 donnant avec la potasse les dissolutions jaune-orangé. » Acide heptaruthénique, l'acide RirO' donnant avec la potasse un sel noir dont la dissolution est vert foncé. » Enfin, acide hyperrutfaénique, l'acide RuO4 de Clans, qui ne se combine pas à la potasse, et dont la propriété caractéristique est d'être volatil, de posséder même au-dessous de joo degrés une tension de vapeur considé- rable, et de se décomposer avec explosion à 108 degrés, comme nous l'avons malheureusement démontré aux dépens de notre provision de ruthénium. » 3° De l'analyse du ruthénium et de ses alliages. — Quoique la pureté du ruthénium employé dans notre travail fût garantie par son mode même de préparation, nous l'avons cependant analysé. Nous allons décrire en dé- tail la méthode qui nous a servi à cette analyse, parce qu'elle est la même pour le ruthénium pur ou pour ses alliages. » On a attaqué oBr, 5oo de ruthénium dans un creuset d'or, par un mé- lange de 5 grammes de potasse, et de i grammes de nitre pur, que l'on a chauffés au rouge. Ee métal a complètement disparu en donnant une liqueur limpide que l'on dissout dans l'eau après solidification et refroi- dissement. » Ee creuset a été lavé à l'hypochlorite de soude pur, et toutes les li- queurs ont été transportées dans un vase distillaloire en verre, composé d'un ballon bouché à l'émeri et muni de deux tubes sondés au ballon, dont l'un sert à amener le courant de chlore dans le liquide et dont l'autre sert à la sortie des vapeurs qui se dégagent et les amène dans un autre ballon contenant une solution de potasse. ( <£' ) » Le ruthénite de potasse a été d'abord saturé de chlore; sa solution, d'abord orangée, est devenue vert-noirâtre, puis jaune d'or, parce qu'il s'est formé successivement de l'heptaruthéniate KO,Rir07 et de l'acide hyperruthénique. » On a chauffé alors le ballon au bain-marié vers 80 degrés, en conti- nuant à faire passer un courant lent de chlore. » Des globules ou des cristaux jaunes d'acide hyperruthénique se sont condensés dans le tube qui relie le ballon au récipient et ont été peu à peu entraînés dans le liquide alcalin. Avec 3o grammes de potasse dans le ré- cipient, on est sûr de ne pas laisser passer d'acide hyperruthénique si le courant de chlore n'est pas assez intense pour saturer complètement la potasse. Cependant on adapte au récipient un tube abducteur plon- geant dans l'alcool, qui arrêterait, en les ramenant à l'état de chlorure de ruthénium, les moindres traces d'acide hyperruthénique, en remarquant bien que ni le liège ni surtout le caoutchouc ne peuvent servir à fermer ou à réunir les différentes pièces de cet appareil. » Il ne faut pas compter distiller tout le ruthénium en une seule opéra- tion. On laisse refroidir le liquide du ballon, on le rend alcalin en y ajoutant quelques morceaux de potasse, et l'on recommence les opérations précé- dentes en mettant clans le récipient une nouvelle dissolution de potasse. Si le liquide ne se colore plus en vert d'abord, puis en jaune-orangé par le premier contact avec l'alcool, c'est une preuve que la distillation ne donne plus d'acide hyperruthénique: l'opération est alors terminée. » Pour retirer le ruthénium des solutions alcalines où il s'est condensé, on ajoute à celles-ci une petite quantité d'alcool; la liqueur verdâtre rede- vient jaune-orangé, puis se trouble et laisse déposer même à froid de l'oxyde de ruthénium, retenant un peu d'alcali qu'on enlève en le lavant à l'eau d'abord, ensuite avec une solution étendue de sel ammoniac, et enfin avec de l'eau pure. » Le filtre sur lequel on a reçu l'oxyde de ruthénium est introduit dans une nacelle de porcelaine tarée, que l'on place elle-même dans une plus grande capsule recouverte d'un entonnoir par la tubulure duquel on fait arriver du gaz de l'éclairage. » Quand l'air a été expulsé de l'entonnoir, on chauffe la capsule sur un fourneau à gaz à une température ne dépassant pas 5oo degrés; l'oxyde de ruthénium se réduit d'abord et lé papier se carbonise (1). On porte alors (1) Sans cette précaution, l'oxyde de ruthénium et le charbon du papier constituent un C.B., 1876, 1' Semestre. (T. LXXXUI, N' 21.) 122 ( 9'^ ) la petite nacelle dans le moufle d'un fourneau à gaz, et l'on y brûle le charbon en l'y chauffant au rouge sombre. L'oxyde de ruthénium, qui se forme alors, n'est pas encore volatil à de telles températures; il ne reste plus qu'à le réduire par de l'hydrogène purifié. Pour cela, on introduit la nacelle dans un tube de verre où l'on fait passer de l'hydrogène qui réduit l'oxyde avec incandescence. On achève la réduction au rouge sombre, et on laisse refroidir clans un courant d'acide carbonique. » On pèse le métal après l'avoir lavé à l'eau, qui enlève des traces de chlo- rure de potassium. Il est même indispensable de vérifier le poids du métal après l'avoir fait digérer dans un vase de platine avec de l'acide fluorhy- drique étendu, qui dissout une quantité souvent appréciable de silice em- pruntée aux vases et au filtre. » Les 5oo milligrammes de ruthénium employé ont donné 498 milli- grammes de métal, soit 4 millièmes de perte, s'expliquant facilement par l'entraînement iné\itable de matière qui se produit quand on attaque le métal au creuset d'or, par suite du dégagement des gaz du nitre. » Le liqnide resté dans le ballon a donné des traces de fer (venant de l'hy- pochlorite, et 4ms>8 d'or enlevé au creuset. » Si l'on veut doser le ruthénium contenu dans un alliage attaquable par l'eau régale, on le dissout, et, après avoir évaporé l'excès d'acide, on intro- duit la solution des chlorures dans l'appareil distillaloire décrit plus haut, et l'on y ajoute un excès de potasse et de l'hypochlorite. » Ce mélange, saturé de chlore, et distillé comme il a été dit, laisse échap- per, après un ou plusieurs traitements à la potasse et au chlore, tout son ruthénium à l'état d'acide hypeiruthénique volatil. « Notre Note du i5 novembre i8;5 contient la méthode qu'il convient d'employer dans le cas où le ruthénium est associé à l'iridium et forme avec lui un alliage inattaquable à l'eau légale. » Nous rappellerons seulement que c'est à l'aide de la baryte et du nitrate de baryte, ou du bioxyde de baryum, qu'on amène ces métaux à rentrer en dissolution. » Et alors, en transformant le ruthénium en un produit très- volatil, ce qui ne permet pas de le confondre avec aucun autre corps, on donne au dosage de ce métal une sécurité que l'on ne pourrait obtenir par aucune autre méthode de séparation. » mélange explosif qui < lusse souvent fort loin une partie de la matière à doser, en produisant une perte notable. (933) chimie-physique. — Nouvelles recherches sur les phénomènes chimiques produits par l'électricité de tension; par M. Bertiielot. « 1. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la suite de mes recherches sur les actions chimiques de l'électricité. J'ai examiné quelles relations peuvent exister entre ces réactions et le signe ou la tension de l'électri- cité. « Dans une première série d'essais, j'emploie une machine de Holtz; l'électricité positive développée sur un conducteur se recombine conti- nuellement (i), sous forme d'étincelles, avec l'électricité contraire de l'exci- tateur vertical; celui-ci communique par un fil de platine soudé dans le veireavec l'armature interne d'un tube fermé à la lampe, sorte de bouteille de Leyde qui renferme les gaz et autres corps destinés à la réaction chimique; par suite, celte armature se trouve chargée aussi d'électricité positive. L'ar- mature externe du même tube est reliée métalliquement avec l'armature ex- terne d'un second tube semblable, dont l'armature interne est chargée d'autre part et par le même artifice d'électricité négative, au moyen d'étin- celles de même longueur fournies par le second conducteur de la machine. Aucune étincelle ne peut d'ailleurs se produire dans l'intérieur même des tubes, dont l'armature interne se charge et se décharge incessamment, mais toujours avec une même électricité pour chacun d'eux; le potentiel est variable jusqu'à une limite maxima, la durée des alternatives n'étant autre que l'intervalle de deux étincelles consécutives, lequel varie d'ail- leurs en sens inverse de leur longueur. » 2. L'ozone se forme pareillement sous Yinjluence des deux électricités, l'oxygène dans chaque tube n'étant en contact qu'avec l'armature interne. Les proportions en sont fort variables. Cependant l'électricité positive produit plus d'ozone dans la plupart des cas; mais cet effet peut tenir à quelque circonstance accidentelle, telle que la déperdition inégale des deux élec- tricités et l'étendue plus grande des aigrettes positives. Afin de décider la question, j'ai opéré simultanément sur deux couples de tubes semblables, renfermant de l'oxygène pur et une armature de platine. Une série con- tinue de fortes étincelles ayant agi par influence pendant six heures, j'ai (i) Dans ces circonstances, si l'isolement était absolu, les armatures internes de mes tubes seraient chargées une fois pour toutes par un petit nombre d'étincelles; mais, les tubes n'étant pas complètement isoles, l'électricité s'y dissipe constamment et est reproduite à mesure par le jeu de la machine. 122- ( 9^4 ) dosé l'ozone dans l'un des tubes positifs et dans un tube négatif correspon- dant; puis j'ai interverti les liaisons des deux autres tubes, de façon à y renverser le signe de l'électricité. Voici les nombres obtenus (i) : j 1er tube élcctrisé -f- pendant 61'. Ozone formé : 6, 7 p. 100 de l'oxygène primitif. | ier tube électrisc — pendant 61' . » : 5,3 » ; Ier tube électrisc -+- pendant G1' j ,, l , 1 /-i » : 8,0 » ] Le racine — pendant b" 1 2e tube électrisé -+- pendant 6'1 j „ - ' Le même — nendant 6b \ Le même — pendant 6b » Il résulte de ces chiffres que les effets successifs des deux électricités se sont ajoutés semblablement et jusque vers une même limite (8 à 8,5 centièmes). » Disons encore que cette limite n'a pas été dépassée dans les conditions de mes essais : ce qui paraît indiquer l'existence d'un certain équilibre chi- mique entre l'oxygène primitif et l'oxygène modifié, même indépendam- ment de toute élévation notable de température. Si l'on ajoute à l'avance de l'acide arsénieux dans les tubes, de façon à détruire à mesure l'ozone, la proportion d'oxygène transformé dans un temps donné est plus con- sidérable, soit de moitié environ dans un essai simultané avec le précé- dent. A la longue, tout l'oxygène disparaîtrait, comme l'ont observé MM. Fremy et Becquerel : c'est la contre-épreuve de l'existence d'un certain équilibre chimique. » 3. Tension électrique. — C'est seulement sous l'influence des fortes décharges que l'ozone se forme en abondance; ce qui est conforme aux observations antérieures. Avec des étincelles longues de 1 centimètre et un condensateur, on obtient, par influence et après six heures, 5 à G pour 100 d'ozone; tandis qu'avec des étincelles de \ millimètre, au bout du même temps et malgré le nombre bien plus grand de ces étincelles, la dose d'ozone formé par influence ne surpasse pas 1 à 2 millièmes. Cependant il semble y avoir là plutôt un grand ralentissement de l'action qu'une suppression absolue. En tout cas, la proportion d'ozone décroît bien plus vite que la longueur de l'étincelle, longueur qui règle l'intensité de l'influence. » 4. Composés nitieux. — Dans aucune des expériences faites par influence [1) J'ai litre l'ozone en l'absorbant par l'acide arsénieux; on ajoute un excès de per- manganate, puis une grande quantité d'acide sulfurique étendu de 2 à 3 volumes d'eau, el un léger excès d'acide oxalique; on détruit aussitôt ce dernier par le permanganate jusqu'à coloration. Ce procédé accuse à un vingtième de milligramme près l'oxygène fixé. (935 ) à l'aide de la machine de Holtz, je n'ai pu constater la moindre trace de composés nitreux, en opérant avec l'azote et l'oxygène, secs ou humides, et cela bien cpie les procédés d'essais permissent d'en accuser -— de milli- gramme et moins. Avec l'effluve des appareils Ruhmkorff, c'est seulement sous les plus fortes tensions que j'ai pu en observer des traces. Ce n'est guère que sur le trajet même des étincelles et à la faveur de la haute tem- pérature qu'elles développent que les composés nitreux prennent naissance. » 5. "Uacélylène, au contraire, se manifeste en quantité notable dans les vapeurs des composés organiques, enfermés avec l'azote dans des tubes qui contiennent une armature métallique, influencée par les décharges de la machine de Hollz. Sous de fortes tensions, avec l'électricité tant positive que négative et au bout de quelques heures, l'éther fournit beaucoup d'acé- tylène, la benzine moins : inégalité qui se retrouve dans la production de l'acétylène par l'action de la chaleur sur ces deux corps. Quand les ten- sions sont diminuées (influence des étincelles de^ millimètre), il n'apparaît que des traces presque insensibles d'acétylène. Ces effets sont parallèles aux faits observés pour l'ozone. » 6. L'absorption de l'azote par les composés organiques s'opère également sous l'influence des deux électricités ; elle a lieu tout aussi nettement avec les tensions les plus faibles qu'avec les tensions les plus fortes, mais dans un temps plus long. Elle a été vérifiée, soit en laissant les armatures d'argent ou de platine (i) en contact avec le gaz, soit en isolant celui-ci entre deux surfaces de verre. Elle est très-marquée, même avec ces faibles tensions qui ne fournissent plus que des traces douteuses ou nulles d'ozone et d'acéty- lène. En même temps que les composés azotés fixes dont j'ai déjà parlé, il ne se forme ni trace d'ammoniaque, ni trace d'acide azotique ou azoteux, ni trace d'acide cyanhydiique; la formation de ce dernier corps par l'azote libre exige la haute température de l'étincelle, de même et d'une façon plus marquée encore que la formation des composés nitreux. » En opérant dans des conditions comparatives et avec de très-faibles tensions, on a trouvé la fixation de l'azote surtout abondante avec le papier, (i) Les armatures métalliques avaient été chauffées au rou^e, à l'air libre, avant chaque expérience, afin de détruire toute trace de matière organique à leur surface. Le papier Ber- zélius et la dextrine employés ne contenaient pas plus de ~ millième d'azote, d'après un dosage spécial, proportion insensible quand on opère sur quelques centigrammes de papier. Cette vérification doit être faite chaque fois sur des bandelettes prises dans la même feuille de papier et d'une manière alternative, le papier renfermant parfois et accidentellement des matières azotées. i 936) moindre avec l'éther et bien moindre encore avec la benzine: diversité qui répond à la stabilité inégale de ces principes et à la nature diverse des principes azotés qui en dérivent. Avec le papier, notamment, il se produit à la fois des composés azotés insolubles, très-peu colorés, qui restent fixés sur la fibre ligneuse, et des corps azotés solubles et presqueSncolores, qui se condensent sur la lame de platine : ces derniers renferment de telles doses d'azote qu'ils fournissent de l'ammoniaque libre, bleuissant le tour- nesol, par la seule action de la cbaleur, même sans aucune addition de chaux sodée. » 7. Les expériences que je viens de décrire définissent mieux les condi- tions générales des réactions chimiques produites par l'effluve; mais elles ne décident pas d'une manière nette les effets de la tension électrique, dégagée de toute complication. En effet, celle-ci change continuellement pendant l'intervalle des étincelles et entre des limites qui varient de plu- sieurs milliers de Daniell. Quelle est l'influence de ces variations incessantes et des alternatives brusques qui les accompagnent? Les réactions chimiques sont-elles déterminées par le fait même de ces alternatives et des chocs et vibrations moléculaires qui en résultent ? ou bien peuvent-elles être pro- duites par une simple différence de potentiel, par une simple orientation des molécules gazeuses, sans qu'il y ait ni courant voltaïque proprement dit, comme avec une pile fermée; ni élévation de température, comme avec l'étincelle; ni variations brusques et incessantes de tension, comme avec l'effluve développée par les machines de Holtz ou de Ruhmkorff? » Pour résoudre ces questions, j'ai entrepris un grand nombre d'expé- riences : par exemple, j'ai opéré avec une pile, sans fermer le circuit, le pôle positif d'un seul élément Leclanché étant mis en communication avec une des armatures de mes tubes, et le pôle négatif avec l'autre arma- ture; les deux armatures demeuraient séparées par les épaisseurs du verre et de la couche gazeuse, dont la somme était égale à un millimètre environ. Dans ces conditions, il n'y a pas de courant sensible et tout se réduit à l'établissement d'une différence constante de potentiel entre les deux armatures, cette différence étant mesurée par la force électromotrice d'un élément Leclanché (i | Daniell environ). » Mes essais ne sont pas encore terminés : je dirai seulement que les observations déjà faites me paraissent établir la formation de l'ozone et la fixation de l'azote sur les composés organiques. J'y reviendrai prochai- nement. » (9^7 chimie. — Sur la comjjosition de quelques phosphites; par M. Ad. "Wcktz. « J'ai publié, au début de ma carrière, un grand nombre d'analyses de phosphites et d'hypophosphites, et j'en ai tiré, au sujet de la constitution de ces sels, certaines conséquences qui étaient nouvelles alors, et qui, sauf quelques modifications dans la forme, ont été reproduites dans de récents travaux. Mes analyses de l'acide phosphoreux et des phosphites m'avaient conduit à admettre que l'acide phosphoreux bibasique renfermait, comme on disait dans ce temps, i équivalent d'eau de constitution, incapable d'être remplacé par i équivalent de base, et j'avais interprété ce fait en disant que cet acide peut être envisagé, non comme une combinaison pure et simple de phosphore et d'oxygène, mais comme renfermant de l'hydro- gène uni au phosphore, au même titre que l'oxygène et remplaçant en quel- que sorte une quantité équivalente d'oxygène de l'acide phosphorique. Cette idée, étendue à l'acide hypophosphoreux, était exprimée par les for- mules suivantes, écrites en équivalents (i) : P0b -+- 3 HO, aride phosphorique. P (H0!) -+- 2 HO, acide phosphoreux. P(H203) -t- HO, acide hypophosphoreux. » Plus tard, mes recherches sur l'acide lactique ayant introduit dans la science la distinction entre l'hydrogène basique et l'hydrogène alcoolique, j'ai pensé que l'acide phosphoreux, qui dérive du trichlorure de phos- phore, pouvait être envisagé comme renfermant un oxhydryle alcoolique, et je l'ai comparé sous ce rapport à l'acide lactique et à l'acide salicylique. Les recherches de M. Menschutkine (2) ont été entreprises dans mon laho- ratoire pour donner à cette idée un appui expérimental. Ainsi, selon ma première manière de voir, l'hydrogène était combiné directement avec le phosphore; d'après la seconde, l'acide phosphoreux renfermait du phos- phore trivalent, uni à trois groupes oxhydryles, dont l'un était analogue à l'oxhydryle alcoolique de l'acide lactique. La première hypothèse a été rajeunie récemment par M. Michaëlis et quelques autres chimistes, qui envisagent l'acide phosphoreux comme renfermant du phosphore quintivalent, uni à 1 atome d'hydrogène, à 1 atome d'oxygène et 2 oxhy- dryles. Ainsi les formules suivantes représentent les t\fiix manières de (1) Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. XVI, p. 206. (2) Comptes rendus, t. LIX, p. 295. ( 938 ) voir énoncées plus haut : H\ "/OH ,„/0H 0>/P^OH Px0U OH Acide phosphoreux. Acide phosphoreux. » L'une et l'autre sont fondées sur mes anciennes analyses de l'acide phosphoreux et des phosphites. J'ai démontré, le premier, que l'acide cris- tallisé contient 3 atomes d'hydrogène, et cpie les phosphites renferment, pour 2 atomes d'un métal monovalent, i atome d'hydrogène. Ma formule de l'acide phosphoreux n'a jamais été contestée; mais M. Rammelsberg avait révoqué en doute, il y a quelques années, celle que j'avais attribuée autrefois au phosphite de baryum. J'avais repris à celte époque mes an- ciennes analyses, et je les avais confirmées. J'ai négligé de publier les résul- tats obtenus , les événements qui sont survenus m'en ayant détourné d'abord, et d'autres travaux me les ayant fait perdre de vue depuis. Je me décide à les faire connaître aujourd'hui, l'attention ayant été ramenée sur ce sujet. » Phosphite de calcium. — On a préparé ce sel en neutralisant par l'am- moniaque de l'acide phosphoreux pur et précipitant la solution par le chlorure de calcium. On a eu soin de fractionner la précipitation et de mettre de côté les premières portions précipitées qui pouvaient renfermer de petites quantités de phosphate. » Pour faire l'analyse du phosphite de calcium, on l'a dissous dans l'a- cide acétique et on a précipité la chaux par l'oxalate d'ammoniaque. L'oxa- lale a été converti en sulfate qu'on a pesé. L'hydrogène a été dosé par combustion avec l'oxyde cuivrique, procédé que j'ai employé dans mes premières expériences et qui seul peut donner des indications exactes. Le sel se dessèche difficilement. A 2o5 degrés il perd lentement toute son eau et présente la composition suivante : I. II. III. Théorie. Calcium 33, 10 33, 08 33,33 Hydrogène » •> o,S8 °>S.f Elle répond à la formule PITCaO3. » La première portion du précipité a été analysée à part; elle ne renfer- mait pas de phosphate. On y a trouvé Ca — 32,98. « Phosphite neutre de b \ryum. — On l'a obtenu par double décomposi- tion, comme le sel précédent. C'est une poudre blanche qui n'abandonne (939) que très-lentement son eau. On l'a d'abord desséchée, de 200 à 210 de- grés, pendant cent heures. Il renfermait: 1. 11. Baryum 61,78 6a, 23 » La même substance, séchée pendant dix-huit heures de plus à 2o5 de- grés, renfermait : m. IV. Baryum 62,20 62,22 » Enfin, séchée dans le vide à 200 degrés pendant dix-huit heures, elle a abandonné encore une petite quantité d'eau. Elle renfermait : v. VI. Baryum 62,48 62,83 Hydrogène o,5o o,5i » Ces derniers nombres correspondent sensiblement à la formule PHBaO3, qui exige : Baryum 63 , 1 3 Hydrogène o ,46 » Pour doser le baryum, on a dissous le sel dans l'acide chlorhydrique et l'on a précipité par l'acide sulfurique. Le lavage du sulfate est long. On s'est assuré de la pureté du sulfate de baryum. » Phospliite acide de barjum. — J'ai déjà décrit et analysé ce sel. Je l'avais préparé en neutralisant une solution d'acide phosphoreux pur par de la baryte ou du carbonate de baryum, jusqu'à ce qu'un précipité perma- nent commençât à se former, filtrant et évaporant dans le vide. On peut l'obtenir aussi en traitant le phosphite de baryum par une quantité d'acide phosphoreux insuffisante pour le dissoudre complètement, filtrant et éva- porant lentement au-dessus d'un vase renfermant de l'acide sulfurique. Il se dépose en grains durs, et vers les bords en aiguilles flexibles et enche- vêtrées. » Le sel cristallisé renferme : 1. II. Théorie. Baryum 42»5o 42>6g 43>ai Hydrogène 6,1 3 » 5,67 » Ces nombres s'accordent avec ceux que j'avais publiés dans mon premier Mémoire et correspondent à la formule P3H* BaO0 + H20\ C.R., 1856, 2' Semé sue. (T.LXXX1I1, N° 21.) I23 ( 94o ) » Le sel séché dans le vide pendant trente heures, entre 100 et i 10 de- grés, renfermait : I. Théorie. Baryum f\6, o4 ^5,%i Hydrogène i , 29 1 , 3.| » Ces nombres répondent à la formule P2H*Ba06. » Le baryum divalent sature donc 1 atome d'hydrogène dans deux mo- lécules d'acide phosphoreux. I 0 — Ba — 0 ) P'H4Ba06 = P OH HO [ P. | OH HO ) » Ce sel commence à se décomposer entre i3o et i4o degrés. m Ces expériences remontent à l'année 1869. Elles ont été entreprises avec le concours de M. A. Henninger, qui débutait alors et qui a fait ses preuves depuis. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les quantités de pluie tombées à Rome pendant cin- quante années, de 1825 à 1874. Extrait d'une Lettre du P. Secciu à M. le Secrétaire perpétuel. « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie un Mémoire relatif à la quantité de pluie et au nombre des jours pluvieux observés à Rome, au Collège Ro- main, pendant les cinquante dernières années, de 1825 à 1874» De ce tra- vail résultent les moyennes mensuelles suivantes : Quantités Jours Mois. de pluie. pluvieux. U11I1 j Janvier 74 1 65 1 1 ,46 Février 58, 08 10,18 Mars (11,62 11,18 Avril 55,95 10,08 Mai 55,55 «),(>4 Juin 36,45 6,92 Juillet 16)78 '.j' Août 29i'i4 5,02 Septembre 68, 4 1 8,40 Octobre 1 00 , 56 1 1 , 00 Novembre 110, 44 12,62 Décembre 80 , 79 11,22 Année 748,52 1 1 1 , i4 (94i ) » L'époque du maximum correspond à la fin d'octobre et au commen- cement de novembre. Les extrêmes des quantités annuelles sont : un maximum, de io5omm,3o, en 1872; et un minimum, de 319""", 46, en i834. » J'ai cherché si, dans cette période de cinquante ans, on peut trouver quelque relation entre la quantité de pluie et les taches solaires : la con- clusion a été négative. Pour être plus certain de ce résultat, nous avons comparé la moyenne de chaque année avec celle des deux précédentes et celle des deux suivantes; la conclusion a été la même, quoique les maxima et les minima se manifestent mieux, comme on peut le voir par les courbes qui accompagnent le Mémoire. En effet, si, pour certaines périodes, il y a coïncidence, comme en 1870 et 1871, on trouve que, dans les autres, il y a opposition complète, comme en 1848. Les observations de Milan ont donné le même résultat. » Après la publication de mon Mémoire, j'ai reçu de Son Exe. M. le prince Torlonia le grand ouvrage publié sur les travaux du lac de Fucino. J'ai comparé les crues de cet udomètre naturel avec celles de nos in- struments, même à une époque antérieure à 1825, et j'ai constaté que les grandes périodes pluvieuses à Rome ont coïncidé avec les crues du lac; c'est là un résultat très-intéressant pour apprécier l'étendue dans laquelle se manifestent les mêmes influences météorologiques, puisque le lac est à une centaine de kilomètres, et appartient à un autre bassin. Je reviendrai sur ces détails dans une autre occasion. » MÉTÉOROLOGIE. — Organisation d'un nouvel Observatoire météorologique au Monte-Cavo ; observations météorologiques dans les environs de Rome. Extrait d'une Lettre du P. Secchi à M. le Secrétaire perpétuel. « L'Académie recevra avec plaisir la nouvelle que je suis enfin parvenu à ériger un Observatoire météorologique au sommet du Monte-Cavo dans le Latiutn. Cette montagne est la plus élevée de tout le groupe volcanique du Latium; elle forme le point culminant du bord du grand cratère inté- rieur à la couronne des montagnes volcaniques qui embrassent le ïus- culum, les monts Artemisii et le plateau élevé où sont les lacs de Nemi et Castello. Son sommet s'élève à o,53 mètres au-dessus du niveau de la mer et à environ goo mètres au-dessus de la Campagne romaine. C'est l'ancien Moiis Albanus, où se rendaient les chefs de la confédération latine, les con- suls et les triomphateurs, pour accomplir les cérémonies religieuses au 1 23.. ( 942 ) temple de Jupiter Latialis, temple dont les fondations subsistent encore, ainsi que la route. » Les instruments météorologiques sont placés dans le couvent de reli- gieux, qui se sont chargés de faire les observations. Ces instruments sont : un baromètre Fortin, un thermomètre psychromètre, un thermométro- graphe à maxima et minima, un pluviomètre et une girouette. Un ané- mométrographe, actuellement en construction, y sera placé bientôt. La girouette est installée à 966 mètres au-dessus du niveau de la mer. L'iso- lement de la montagne, qui s'élève à environ 200 mètres au-dessus des autres cônes volcaniques environnants, la rend parfaitement propre à des recherches scientifiques de Météorologie. En vue de l'importance de cette station le Gouvernement en a bien voulu rembourser les frais d'installa- tion. » Bien qu'on n'ait encore commencé les observations que depuis deux mois, et dans les conditions défavorables d'une nouvelle installation, on peut déjà constater quelques résultats assez intéressants. » En comparant, jour par jour et heure par heure, les indications des instruments, on a reconnu facilement : i° que la différence entre Rome et Monte-Cavo, quant aux indications barométriques, est positive ou néga- tive, selon la direction de l'onde atmosphérique; a° que la différence des températures n'est pas constante, mais qu'elle change selon les heures de la journée. Ainsi la température, à midi, en septembre et octobre, a été de 6 à 7 degrés centigrades au-dessous de celle de Rome : la différence se réduit en moyenne à 3 degrés pour le matin, à 7 heures; mais, tandis que la température à midi est très-constante d'un jour à l'autre, elle est, au contraire, très-variable à 7 heures du matin, et, bien souvent, la tempéra- ture de Monte-Cavo est supérieure à celle de Rome. 11 résulte de là que, sur la montagne, les variations de température sont moindres que dans la plaine. » L'Observatoire du sommet a un autre Observatoire qui lui correspond, à la base du cône, à Grotla-Ferrata, dans le monastère des religieux basi- liens, où les observations sont également faites par les religieux, gardiens du monument. Cette station, élevée de 33o mètres environ, sert à étudier les phénomènes de la région agricole moyenne, la plus intéressante des environs de Rome, avec une autre station placée à Velletri, de l'autre côté du groupe volcanique. A Grotta-Ferrata, comme à Frascati, on vérifie que, le matin, la température des collines est plus élevée que celle de Rome, tandis que c'est le contraire à midi. (943) » Nous venons seulement de commencer ces recherches, qui ne tar- deront pas à être utiles à la Science et à l'Agriculture. Si nous pouvons parvenir à rassembler au moins trois ou six ans d'observations, cette ré- gion deviendra une des mieux connues de l'Italie méridionale; on y a déjà placé bon nombre de pluviomètres, et l'on s'occupe sérieusement de les observer. » MÉMOIRES LUS CHIMIE ORGANIQUE — Sur tes modifications de l'acide élœomargarique pro- duites par la lumière et par la chaleur. Mémoire de M. S. Cloéz. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Chimie). « J'ai montré que l'huile extraite par la pression de la graine ù'Elœococca vernicia fournit, par la saponification avec une solution alcoolique de po- tasse, un sel parfaitement cristallisé, dont on sépare un acide gras solide régulièrement fusible à 48 degrés. » Je désigne cet acide sous le nom d'acide élœomargarique. L'huile u'Elœococca pure en fournit environ 72 pour 100 de son poids; il y existe, en combinaison avec la glycérine, à l'état de triélœomargarine, prin- cipe immédiat neutre liquide, ayant la propriété curieuse de se solidifier sous l'influence de Ja lumière, sans éprouver aucun changement dans sa composition élémentaire, et en conservant son état de neutralité. » L'acide élneomargarique est un homologue supérieur des acides sor- bique, linoléique et palmitolique; il se place entre ce dernier et l'acide stéarolique, obtenu artificiellement par l'action de la potasse sur l'acide oléique brome; sa composition, quand il a été préparé à l'abri de l'air et desséché à 1 10 degrés dans un courant d'hydrogène sec, est représentée par la formule C"H30O* (1), ou C,7H30O2 si l'on emploie la notation ato- mique. C'est un corps non saturé, rapidement oxydable à l'air, même à la température ordinaire. » Les solutions de l'acide élœomargarique dans l'éther et le sulfure (1) Dans la Noie présentée à l'Académie le 26 février 1876 [Comptes rendus, t. LXXXII, p. 5oi), la composition de l'acide margarolique, dont je change le nom, pour éviter toute confusion, en celui d'acide élceomargarique, est représentée par la formule G" H3"0" ; l'ex- cès d'oxygène trouvé est dû à l'oxydation du produit soumis à l'analyse après un séjour de quarante huit heures dans un tube plein d'air, fermé avec un bouchon de liège. ( 944 ) de carbone se conservent indéfiniment dans l'obscurité et à l'abri de l'air. En les exposant à la lumière, l'acide se modifie, mais il reste dissous. En distillant le dissolvant, à chaud dans une cornue traversée par un courant d'hydrogène, on trouve, comme résidu, l'acide gras transformé, fusible à 71 degrés; il est mélangé avec une très-faible quantité d'un acide gras liquide, qui se produit à l'état de pureté clans d'autres conditions. » Avec la dissolution alcoolique saturée à froid d'acide élœomargarique, la transformation de cet acide se fait très-rapidement sous l'influence de la lumière; on voit se former de magnifiques cristaux lamelleux, qui finissent par remplir le tube. » Ces cristaux recueillis doivent être pressés rapidement entre plusieurs doubles de papier et soustraits immédiatement à l'action de l'air. Pour avoir le produit absolument pnr, il faut le débarrasser des traces d'alcool et d'eau qu'il retient; à cet effet, on le chauffe à 1 10 degrés dans une cor- nue tubulée, ou dans un tube à dessiccation traversé par un courant d'hy- drogène sec. « Le nouvel acide produit possède la même composition élémentaire que l'acide élœomargarique; mais il en diffère par des caractères importants, tels que le point de fusion, plus élevé de 23 degrés, et la solubilité beaucoup moindre dans l'alcool froid. Nous désignons cet acide sous le nom d'acide clœosléai ique . Il se trouve à l'état de glycéride dans l'huile d'Elœococca con- centrée au soleil, ou par l'action du sulfure de carbone ou de l'acide suif- hydrique. » L'acide élœostéarique paraît être le résultat de la polymérisation de l'acide élœomargarique. Je suis porté à admettre cette manière de voir, mais je ne puis la présenter, toutefois, que comme une hypothèse. » En cherchant à faire la synthèse de l'élœomargarine et de l'élaeostéarine par la méthode de M. Berthelot, j'ai été surpris de ne pas obtenir les résul- tats prévus. Il y a bien combinaison des corps réagissants, avec élimination d'eau; mais tous les corps gras neutres formés restent liquides, et ils ne donnent plus, par la saponification, les acides solides employés. Les expé- riences ont été répétées plusieurs fois, à une température comprise entre 1^5 et 180 degrés, en ayant soin d'opérer à l'abri de l'air, dans des tubes bouchés remplis d'hydrogène, d'iizote ou d'acide carbonique. » A. la suite de ces essais, j'ai été amené à soumettre les acides élœomar- garique et élseostéarique seuls à l'action de la chaleur; les expériences ont été faites, comme les précédentes, dans des tubes fermés contenant de l'Iiy drogèqe, de l'azote ou de l'acide carbonique. J'ai pu constater que la trans- ( 945 j formation des acides gras solides en un produit liquide se fait déjà partiel- lement à 125 degrés; mais, en élevant la température jusqu'à i y5 et 180 de- grés, la modification peut être complète après vingt heures de chauffe. » Les acides chauffés dans l'hydrogène ou dans le gaz azote n'absorbent rien, ne dégagent rien; le poids de l'acide liquide est exactement le même que celui de l'acide solide employé; i! n'y a pas élimination d'eau comme on aurait pu le supposer, et il ne se forme pas non plus d'hydrocarbure liquide. D'ailleurs, l'analyse élémentaire du produit confirme le fait de la transformation de deux acides solides isomèresen un troisième acide liquide, ayant exactement aussi la même composition. » Je donne à cet acide liquide le nom d'acide élœolique. C'est le même acide qui existe, mélangé, en petite quantité, à l'acide élaeostéarique ohtenu par Faction de la lumière sur l'acide élœomargarique; on le trouve égale- ment parmi les produits de la saponification de l'huile d'Elœococca con- crétée au soleil. » En résumé, mes observations sur les modifications de l'acide élœomar- garique, produites par la lumière et par la chaleur, expliquent de la manière la plus satisfaisante les propriétés curieuses de l'huile d' Elœococca. » Cette huile contient environ 70 pour 100 de son poids d'élœomarga- rine; le reste est de l'oléine ordinaire. Par la saponification, l'élœomar- garine donne de l'acide élœomargarique solide et de la glycérine; l'oléine, de son côté, fournil de l'acide oléique et de la glycérine. La séparation de tous ces produits a été faite. » Dans l'huile concrétée à la lumière, l'élaeomargarine liquide se trouve changée en élœostéarine solide, accompagnée d'une petite quantité d'élœo- line liquide; quant à l'oléine ordinaire, elle n'a subi aucun changement. » La saponification donnera les acides élaeostéarique, élœolique et oléique, plus de la glycérine. » Enfin, l'huile chauffée pendant longtemps à 180 degrés à l'ahri de l'air perd la propriété de se solidifier à la lumière : c'est que l'élaeomargarine s'est transformée complètement en élœoline, et, en effet, par la saponifica- tion, l'huile ainsi modifiée ne fournit plus d'acide solide, mais elle donne encore de la glycérine et un mélange d'acides gras liquides contenant les acides élœolique et oléique. » (946) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. astronomie PHYSIQUE. — Sur le phénomène de la goutte noire. Lettre de M. Ch. André à M. le Président de la Commission du passage de Vénus. (Renvoi à la Commission du passage de Vénus.) « J'ai l'honneur de vous rendre compte brièvement du résultat des re- cherches que, d'après vos conseils, j'ai entreprises sur les phénomènes du passage de F étuis. » Le principe de l'appareil que j'ai employé, et qui a été construit par MM. Brunner frères, est le suivant : » Une lame de verre dépoli qu'on éclaire, soit à l'aide de la flamme du gaz réfléchi par de la chaux, soit avec la lumière Drummoud, soit encore au moyen d'une machine électromagnétique de Y Alliance, figure le Soleil. Une lame métallique noircie, ayant d'un côté la courbure même du bord du Soleil, forme le fond obscur du ciel ; mais son bord courbe est double. Une lame 'plus petite, usée sur le même bassin d'optique, mobile autour d'un centre et équilibrée de façon qu'elle coïncide avec la première dans l'état ordinaire, tourne dans un plan parallèle au sien (mais en ne cessant pas d'être invisible pour l'observateur), dès que la plus petite force vient à la soulever. » En avant de cette lame noircie se meut, entraîné par un mouvement isochrone du système de M. Y. Villarceau, un disque 'métallique dont le diamètre apparent, vu clans la lunette, est précisément celui de Vénus au jour du passage, et qui, de plus, coupe le Soleil sous l'inclinaison con- venable. » L'un des pôles d'une pile communique avec la planète Vénus, l'autre avec le bord mobile du Soleil ; de sorte que, au moment où le contact géomélrique a lieu, un courant se produit, qu'on enregistre sur un chro- nographe Biéguet. Sur le même chronographe s'inscrivent parallèlement l'heure donnée par une pendule Winnerl, et le top donné par l'observa- teur sur un manipulateur Morse. » Les conclusions auxquelles m'a conduit l'étude des contacts internes sont les suivantes : » i° Ce que l'on a appelé la goutte noire, le pont ou ligament noir, ( 947 ) est, non pas un fait accidentel, mais bien un fait nécessaire, caractéristique du phénomène lui-même. » Avec une source lumineuse suffisamment intense, un pont se pro- duit toujours au moment du contact géométrique, quelque parfaite que soit la lunette employée; mais les dimensions angulaires de ce pont sont inversement proportionnelles au diamètre de l'objectif; et, dès que ce diamètre atteint 5 ou 6 pouces, le pont devient pour ainsi dire in- sensible. » 2° On peut d'ailleurs le faire disparaître complètement dans l'image rétinienne, et cela de deux manières, soit en augmentant suffisamment le pouvoir absorbant du verre noir qui sert à l'observation, soit en plaçant en avant de l'objectif un écran particulier, formé d'un grand nombre d'an- neaux très-étroits, séparés les uns des autres par des anneaux obscurs de même largeur. » On peut aussi le faire disparaître en réduisant d'une manière conve- nable l'intensité de la source lumineuse qui figure le Soleil. En rappro- chant ce moyen du premier, on obtient une démonstration saisissante de ce fait que, dans l'observation astronomique, l'œil et la lunette forment un système optique unique et déterminé. » Dans l'un et l'autre de ces trois cas, le passage se produit d'une façon aéométrique. » 3° Tous ces faits sont d'accord avec la théorie de la diffraction bien interprétée, et ils peuvent se démontrer par un calcul rigoureux. » 4° L'existence de ce pont ou ligament noir n'est d'ailleurs point un obstacle réel à la bonne observation du passage. Dans ce phénomène, alors compliqué, il existe une phase simultanée pour toutes les lunettes, quelles qu'en soient les ouvertures, qui correspond au contact géométrique, et qu'après une éducation convenable on parvient à observer avec une erreur au plus égale à os, 76 pour le contact interne d'entrée et à is, 5o pour le contact interne de sortie. b 5° L'erreur totale, commise sur la durée du passage, peut donc être réduite à 2S,5. Or, pour avoir la parallaxe solaire à un centième de seconde d'arc, il suffit de ne pas commettre sur cette durée une erreur supérieure à cinq secondes de temps; l'observation du passage de Vénus peut donc four- nir cette parallaxe à cinq millièmes de seconde d'arc près. w Quelques-uns des résultats qui précèdent ont déjà été obtenus pho- tographiquement par mon collaborateur, M. Angot, et vous ont été C. H., 1873, 2e Semestre. (T. I.XXXIII, N° 21.) ' 2 4 (9^8 ) communiqués. Ces travaux, interrompus par la maladie de M. Angot, vont être repris, et bientôt il sera en mesure de vous en faire connaître les con- clusions définitives. » HYDRAULIQUE. — Sur une série d 'expériences relatives à i 'écoulement des eaux, faites au réservoir du Furens. Mémoire de M. Graeff, présenté par M. le général Morin. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires: MM. Morin, Phillips, ïresca.) i « Les expériences faites au réservoir du Furens, dont il est rendu compte dans ce Mémoire, et pour lesquelles la charge a varié entre 9 mètres et 4o mètres, établissent un fait que les expériences de Pon- celet et Lesbros laissaient déjà soupçonner : c'est la permanence du coef- ficient de réduction de la dépense des orifices à partir d'une certaine limite de la charge. Ce fait est d'ailleurs d'accord avec les résultats de l'analyse de M. Boussinesq, dans la quatrième partie de son essai sur les eaux courantes, inséré au tome XXIII du Recueil des Savants étrangers. Si l'on désigne, pour préciser, par H la charge mesurée par la hauteur du niveau du réservoir au-dessus du centre de gravité de l'orifice, et par h et h' les charges sur la base et le sommet de l'orifice, les expériences du Furens indiquent que le coefficient de réduction de la dépense tend à de- venir constant lorsque H devient très-grand par rapport à k — h', et la valeur de la limite du rapport _ , à laquelle commence la permanence du coefficient, est d'autant plus petite que l'on a affaire à des dispositifs d'orifice produisant une contraction plus complète. Les expériences du réservoir du Furens présentent d'ailleurs de nouvelles applications des courbes de débits, dont M. Graeff a exposé les propriétés essentielles, dans ses précédents Mémoires insérés au tome XXI du Recueil des Savants étran- gers, et qui lui ont permis de comparer les résultats de ses expériences avec ceux des expériences de Poncelet et Leshros, et d'en déduire une table donnant la valeur du coefficient en fonction du rapport _ ^,> poul- ies dispositifs d'orifices rectangulaires les plus usités dans la pratique. » (949) OTOLOGIE. — De l'échange des gaz dans ta caisse du tympan; considérations physiologiques el applications thérapeutiques. Note de M. Lœwexbekg, pré- sentée par M. Cl. Bernard. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) « En cas d'obstruction de la trompe d'Eustache, cause très-fréquente de surdité, la quantité d'air contenue clans la caisse et ses annexes subit une diminution, qui force la membrane du tympan, et avec elle la chaîne des osselets, à s'enfoncer en dedans d'une façon sensible. L'insufflation d'air par la trompe d'Eustache est alors indispensable pour désobstruer ce canal, et pour rendre à l'oreille moyenne le volume d'air nécessaire. » On est unanime à attribuer cette diminution de l'air à une absorption; or, selon l'auteur, cette opinion est en contradiction avec la Physique et la Physiologie; une simple absorption ne saurait avoir lieu que si le sang était dépourvu de gaz; mais comme, au contraire, il en contient considé- rablement, il doit y avoir échange par diffusion, ayant pour conséquence la diminution du volume des gaz contenus dans l'oreille moyenne. » L'auteur utilise ces considérations physiologiques pour proposer deux procédés nouveaux destinés à prévenir celte diminution, ou, du moins, à la relarder : » i° L'insufflation d'air ayant été inspiré et expiré, alternativement quatre ou cinq fois, lequel doit rester inerte en présence des gaz du sang; » 2° L'insufflation d'hydiogène. Ce gaz est éminemment réfractaire à l'échange respiratoire des poumons et peut servir également pour obtenir le but que poursuit l'auteur. » Les résultats thérapeutiques confirment les prévisions de l'auteur et corroborent, par conséquent, ses vues physiologiques; car les deux mé- thodes servent à obtenir une durée plus longue de l'amélioration due aux insufflations d'air, qui constituent le remède le plus universellement utile dans le traitement des affections si fréquentes de l'oreille moyenne. » Médecine. — Nouvelles observations sur la curation de la fièvre typhoïde par la médication patasilicide phéniquée ( acide phénique et phénate d'am- moniaque, en boissons el en injections sous-cutanées à hautes doses). Note de M. Déclat. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) « L'Académie connaît le rang important qu'occupe la fièvre typhoïde parmi les causes de la mortalité générale; elle me pardonnera donc, je l'es- I24-. ( 9*° ) père, de l'entretenir encore d'un sujet sur lequel j'ai déjà plusieurs fois pris la liberté d'appeler son attention. Je mettrais moins d'insistance on, si l'on veut, moins d'opiniâtreté à parler d'un même sujet si je n'avais à re- commander à la profession médicale qu'une méthode de traitement qui, à l'exemple de toutes celles qu'on a successivement proposées et préconisées, guérissent, ou sont censées guérir quelques malades pour cent de plus que celles qui sont appliquées par la généralité des praticiens, s'il ne s'agissait, en un mot, quede médications à résultats équivoques. La méthode parasi- ticide nouvelle est tout autre chose; il ne s'agit pas, avec elle, de guérir quelques typhoïdes pour cent de plus ou de moins, il s'agit de guérir le j>lus grand nombre des typhoïques. » Pénétré de l'extrême importance des résultats obtenus depuis dix ans, je fais ici un appel d'autant plus pressant à mes confrères pour qu'ils ap- pliquent ma nouvelle méthode, que cette application n'empêche nullement l'emploi des médicaments que chaque médecin préfère. Un assez grand nombre de confrères m'ont fait, sur les cas qu'ils ont observés, des communications écrites; j'en ai publié un certain nombre, que je dépose à l'appui de ce Mémoire, et je me contente de résumer ici le traitement cpii nous a donné de si heureux résultais; toutefois, cependant, je crois devoir, avant de le formuler, donner quelques explications sur les faits scienti- fiques qui l'ont motivé. » D'une part, la fermentation typhoïque est une fermentation analogue à la fermentation alcoolique, elle élève la lempéralwe. » D'une autre part, les globules du sang cessent leurs fonctions et pro- bablement meurent à une température supérieure à !\i degrés. Enfin le sang s'épaissit et, par contre, circule difficilement dans les capillaires, à partir de /jo degrés, d'où trois médications bien nettement indiquées : » i° Empêcher l'élévation de la température autant que possible en tuant ou du moins en empêchant l'évolution du ferment typhoïque qui produit la chaleur; » 20 Empêcher la température de s'élever à l\2 degrés en soustrayant mécaniquement la chaleur; » 3° Introduire dans le sang un agent, non nuisible, qui, en le liquéfiant momentanément, facilite la circulation dans les capillaires d'une part, et d'autre part le contact de l'aiitiferment avec le ferment dans le sang lui-même. Ces trois indications seront remplies : » La première, par l'introduction de l'antiferment, acide phénique, en boissons et en injections sous-cutanées; » La deuxième, par les lavements et par les bains froids; ( 95i ) « La troisième, par le phénate d'ammoniaque. » D'où le traitement suivant : Jusqu'à 3g0, 5 le traitement que chacun voudra; tant que la température ne s'élève pas au-dessus de 4° degrés, f;iire boire simplement dix cuillerées à soupe de sirop d'acide phénique pur tilré à o, io par cuillerée, soit pur, soit dans de l'eau en tisane, et en pra- tiquant une injection sous-cutanée de ioo gouttes, dans les parois du ventre, d'une solution aqueuse d'acide phénique très-pur et très-blanc à 2 4 pour ioo, et tous les jours. » De !\o à 4i degrés, donner de la même manière un sirop au phénate d'ammoniaque, au même titre, au lieu du sirop d'acide phénique simple, et pratiquer matin et soir deux injections cutanées de îoo gouttes d'une solu- tion de phénate d'ammoniaque à 2 -*- pour ioo, et deux injections d'acide phénique simple. » Au-dessus de l\\ degrés, et surtout à 4 '°)4i pratiquer deux injections de ioo gouttes de cette solution au phénate d'ammoniaque et une d'acide phénique chaque troisième heure, jusqu'à ce que la température s'abaisse. On verra, dans l'observation recueillie par M. le D'Lenourrichelà Lesparre, que ce confrère a pu faire utilement soixante-dix injections sous-cutanées d'acide phénique et de phénate, à un même malade qu'il a guéri d'un cas des plus graves. [Voir les détails dans le n° 7 de La médecine des ferments.) A partir de 3o,°, 5, cesser les injections; de 4° à 4' degrés, trois lavements froids par jour. » A 4* degrés, bains froids à 25 degrés, d'un quart d'heure, renouvelé chaque huit ou dix heures, tant que cette température persiste. Jamais de bain froid au-dessous de 41 degrés; dans tous les cas, chaque deuxième jour, deux cuillerées à café d'huile de ricin dans du bouillon ; vin, lait, bouillon, cognac dans de l'eau tout le temps de la maladie. Alimentation légère dès qu'il y a convalescence. » Dans le traitement par cette méthode, la convalescence est courte et la période aiguë de fermentation est de seize jours, au lieu de vingt et un jours. » STRATIGRAPHIE SYSTÉMATIQUE. — La théorie des systèmes de soulèvement, à propos du système du mont Seny. Mémoire de M. Alex. Viczian, présenté par M. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Daubrée, Des Cloizeaux, P. Gervais.) « La théorie des systèmes de soulèvement est contestée par quelques géologues. Là où les uns reconnaissent un ordre réel, d'autres ne voient ( 052 ) que des effets locaux se groupant au hasard. Il nous semble que le pro- blème qui s'agite à propos de cette théorie est, avant tout, une question de fait. Il n'y a qu'à étudier la surface du globe, et, s'il est possible de dé- couvrir, dans les lignes qui dessinent son relief, un arrangement basé sur une loi quelconque, la théorie des systèmes de montagnes sera, dans sa partie essentielle, mise hors de contestation. » C'est à une démonstration de ce genre que nous avons voulu nous livrer en nous occupant de nouveau du système du mont Seny. Dans ce Mémoire, nous rappelons d'abord comment, il y a plus de vingt ans [Comptes rendus, séance du 20 octobre i856), nous fûmes conduit à re- connaître l'existence de ce système, et comment, ayant voulu fixer son grand cercle de comparaison, nous vîmes que ce grand cercle avait été tracé pour ainsi dire à l'avance par M. Élie de Beaumont. Une pareille coïncidence ne pouvait être l'effet du hasard. Par surcroit de surprise, ce grand cercle faisait partie du réseau pentagonal, ce qui, soit dit en passant, nous paraît fournir une forte présomption en faveur de la théorie basée sur la notion de ce réseau. » Depuis que nous avons parlé pour la première fois du système du mont Seny, un grand nombre d'observations, dues à divers géologues, lui ont donné une grande importance, et c'est ce qui nous a engagé à en faire une monographie dans ce Mémoire. D'après les faits que nous avons énu- mérés, il est certain que, sur toute une zone s'étendant depuis le midi de l'Espagne jusqu'au centre de l'Allemagne, il existe un très-grand nombre d'accidents stratigraphiques et orographiques très-rapprochés les uns des autres et se dirigeant parallèlement à un grand cercle qui, au mont Blanc, serait orienté au N. 37°3o' E. » Mais cette nouvelle étude du système du mont Seny, tout en nous démontrant une fois de plus que la théorie des systèmes de soulèvement n'est pas une pure abstraction, nous a permis de nous rendre compte de la manière dont les systèmes stratigraphiques se sont établis à la surface du globe; elle nous a montré qu'on ne doit accorder qu'une valeur limitée et conditionnelle au principe en vertu duquel l'identité de direction dans les lignes stratigraphiques entraînerait leur synchronisme. » L'apparition de chaque système s'est opérée, non d'un seul coup, mais à diverses reprises. Ce phénomène a dû offrir une certaine analogie avec celui dont on trouve les traces dans les filons qui se sont élargis et remplis à des époques différentes: c'est encore ainsi que la formation des failles a été le résultat de plusieurs impulsions successives. » D'après cela, un système slratigraphique serait, avant tout, un en- (9^3) semble de lignes ayant la même direction. Souvent ces lignes dateraient de la même époque; mais, dans d'autres cas, elles se rattacheraient, par la date de leur apparition, à des époques différentes, de sorte que le système dont elles feraient partie pourrait se décomposer en sous-systèmes com- prenant les lignes qui ont tout à la fois la même direction et le même âge, Il y aurait lieu d'établir, entre les éléments d'un même système, une dis- tinction semblable à celle que l'on admet, en cristallographie, entre les formes primitives et les formes dérivées. Par contre, certains systèmes, très-voisins les uns des autres par leur orientation, devront être réunis en un seul et même groupe où ils ne joueront plus que le rôle de sys- tèmes secondaires. Dans ces divers cas, on aura des sous-systèmes ratta- chés entre eux par un lien résultant non-seulement de ce qu'ils ont une direction commune (et par conséquent le même grand cercle de compa- raison), mais aussi de ce que leurs apparitions successives pourront être considérées comme la suite et le développement d'un même phénomène initial. » En appliquant au système du mont Seny les considérations précé- dentes, nous proposerons de partager les nombreuses lignes dont il se compose en quatre groupes : i° le sous-système du mont Seny, immé- diatement postérieur à la période triasique ; 2° le sous-système de la chaîne de Belledonne, dans le Dauphiné, dont le soulèvement parait s'être ef- fectué entre les périodes liasique et oolithique; 3° le sous-système de la chaîne de l'Euthe, dans le Jura occidental, formé des lignes postérieures à la période jurassique; 4° le sous-système du Reculet, dans le Jura oriental, comprenant les lignes postérieures à la période miocène. » D'après cette répartition des lignes stratigraphiques du mont Seny, on serait porté à penser qu'elles se sont établies dans les régions où elles existent en même temps que s'opérait le soulèvement de ces régions. Mais on aurait tort de généraliser cette remarque et de lui donner trop d'im- portance; l'impulsion soulevant, sur certains points, l'écorce terrestre ne fait que raviver des fractures ayant déjà une existence virtuelle; ce sont, si l'on veut, des failles à l'état latent, qui se transforment en failles propre- ment dites ou dénivelées. » ( 954 ) viticulture. — Recherches sur la structure et sur In vitalité des a-ufs du Phylloxéra ; par M. Balbiaxi, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « La résistance que le Phylloxéra dans le sol oppose à nos moyens de destruction les plus éprouvés tient à des causes diverses qui ont été parfai- tement indiquées par M. Dumas (i) ; aussi iusiste-t-il sur la nécessite de renouveler le traitement une et, au besoin, plusieurs fois pour obtenir un résultat plus certain. Parmi les causes qui rendent le succès incomplet, celle qui doit se présenter le plus souvent, et dont l'action n'a pas été, selon moi, suffisamment appréciée jusqu'ici, est la résistance des oeufs, bien autrement grande que celle des insectes. Pour s'en convaincre, il sulfit d'examiner la structure de leur enveloppe, les propriétés physiques et chi- miques de celle-ci, qui en font un sûr abri pour le jeune animal en voie de formation contre les agents extérieurs naturels, et trop souvent aussi, mal- heureusement, contre nos insecticides les plus variés. Ce n'est rien moins qu'un sextuple rempart qui l'isole du monde ambiant, et des nombreuses enveloppes qui l'entourent dans l'intérieur de l'œuf, deux surtout consti- tuent des moyens de protection d'une grande efficacité. Énumérons-les d'abord dans leur ordre de superposition de dehors en dedans avant de les décrire en particulier et de signaler leurs caractères différentiels dans cha- cune des diverses sortes d'oeufs pondus par le Phylloxéra. » Nous trouvons d'abord, tout à fait à la périphérie de l'œuf, une couche adventice qui ne se forme qu'au moment de la ponte et que je désignerai sous le nom de pellicule superficielle ; puis viennent les trois membranes qui constituent l'enveloppe proprement dite de l'œuf, savoir : Yexochorion, le chorion et la membrane vitelliiie ; et enfin les i\eux tuniques connues sous le nom d'enveloppe séreuse et d'amnios, qui révèlent, immédiatement l'em- bryon. Celles-ci sont fort minces et fragiles; elles manquent dans les œufs où le développement n'a pas encore commencé et n'existent plus dans ceux qui contiennent un embryon bicii formé; il est donc inutile de nous y arrêter plus longtemps ici. Quant aux autresenveloppes, elles se retrouvent toutes dans les divers œufs du Phylloxéra, c'est-à-dire dans ceux des larves souterraines et aériennes, des insectes ailés et des sexués, mais avec 1 1 1 Etudes sur le Phylloxéra et sur les sulfocarboiiates, y. 60, 1876. ( 955 ) des modifications que je ferai connaître à -propos de chacune d'elles en particulier. » La pellicute superficielle forme, à la surface de l'œuf frais pondu des larves souterraines, une sorte de vernis mince et uniforme, composé de très-fines granulations réfringentes, agglutinées par une substance amorphe, claire et homogène. Ce sont ces granulations cpii donnent à l'œuf sa belle couleur jaune vif et son aspect opaque; plus lard, à mesure que l'œuf vieillit, la pellicule se fendille en petits fragments polygonaux ou irrégu- lièrement arrondis, et ses granulations prennent une teinte brune, signe précurseur de l'éclosion. L'épaisseur de la pellicule superficielle varie d'un œuf à l'autre : elle est en moyenne de omm,oo2; en comprimant l'œuf sous le microscope, on parvient à la détacher par plaques plus ou moins larges, au-dessous desquelles apparaît l'enveloppe propre avec son éclat et sa transparence normale. » Les propriétés microchimiques de cette couche lui assignent une composition élémentaire qui n'est ni franchement celle des matières grasses ni celle des substances albuminoïdes ordinaires; ainsi elle est complète- ment insoluble dans l'eau, fort peu soluble dans le sulfure de carbone, le pétrole, l'huile lourde, tandis qu'elle est dissoute avec facilité par l'alcool absolu, les solutions alcalines concentrées, l'acide acétique pur et l'acide sulfurique. La solution prend, suivant l'âge des œufs, une couleur tantôt jaune, tantôt brune, due aux granulations colorées de la pellicule. » Dans les autres œufs du Phylloxéra, c'est-à-dire ceux des larves gal- licoles. des ailés et des sexués, la pellicule superficielle est d'une minceur à peine appréciable; jamais elle ne renferme de granules jaunes ou bruns et paraît exclusivement formée par la substance fondamentale homogène, ce qui explique la transparence et l'aspect brillant que ces œufs conti- nuent à présenter pendant tout le cours du développement. » Vexochorion avec le chorion, qui lui est sous-jacent, sont les princi- pales enveloppes de l'œuf. Elles constituent comme deux couches diffé- rentes d'une même membrane, tant elles se ressemblent par l'ensemble de leurs caractères; elles se forment aussi l'une et l'autre, tandis que l'œuf est encore dans l'ovaire. Ce sont deux membranes chitinisées, parfaitement transparentes et incolores, mais qui, par les progrès de l'âge, prennent, dans l'œuf hypogé, une teinte bistrée, sans cesser d'être transparentes. Leur réunion est si intime qu'on ne parvient à les séparer qu'en laissant les œufs pendant plusieurs heures dans une forte solution alcaline; en exerçant alors une compression, l'exochorion se détache du chorion sous C. R,, lS-j6, a« Semestre. (T. LXXXIU, N°2f.) I25 ( 956 ) forme d'une membrane molle, hyaline et homogène, présentant une grande disposition à former des plis et à prendre un aspect chiffonné. Dans les œufs souterrains, la surface extérieure est lisse et unie, mais, chez ceux des insectes ailés et dans l'œuf fécondé, elle est élégamment sculptée de fa- cettes hexagonales régulières, séparées par des lignes saillantes ou côtes, qui donnent à l'œuf une apparence gaufrée : ce sont les empreintes des cellules épithéliales qui revêtent l'œuf à l'intérieur de l'ovaire et constituent la membrane formatrice du chorion et de l'exochorion. » Le chorion présente des particularités plus importantes dans l'œuf du Phylloxéra sexué, dit œuf d'hiver. Au lieu d'être homogène comme chez les autres œufs, il est traversé dans toute son épaisseur par des canali- cules très-fins et très-serrés, perpendiculaires à la surface, qui lui donnent une apparence poreuse. Dans une vue de face, les orifices extérieurs de ces petits canaux paraissent comme de fines ponctuations sombres, entourées d'une aréole claire. Les canalicules poreux de l'œuf, très-développés chez quelques insectes, constituent, comme on sait, un appareil pneuma- tique pour le passage de l'air nécessaire à la respiration de l'embryon. Notons aussi que le petit appendice, en forme de pédoncule, du pôle pos- térieur de cet œuf, et qui a pour usage de fixer celui-ci sur l'écorce du cep, est formé par un prolongement commun du chorion et de l'exocho- rion. Au pôle antérieur, ces deux membranes présentent une ouverture micropylaire simple au centre d'une petite dépression circulaire, trace de l'insertion du cordon qui reliait l'œuf à la chambre germinative (canal vitellin des auteurs). Dans l'œuf récemment pondu, il n'est pas rare de voir quelques spermatozoïdes filiformes engagés dans cette ouverture; jamais rien de semblable ne s'observe sur les autres œufs, qui sont féconds sans accouplement, et où le micropyle s'oblitère de bonne heure. » L'existence de la membrane vilelline ne peut être décelée que sur l'œuf encore contenu dans le follicule ovarique et avant la formation du cho- rion. Plus tard, et surtout dans l'œuf pondu, ces deux membranes con- tractent une adhérence intime, que je n'ai réussi à rompre, ni par les moyens mécaniques, ni par les réactifs chimiques. Dans l'œuf ovarien, c'est une enveloppe fine et anhiste, véritable membrane de cellule, qui ne présente rien de particulier à noter (i). » De cette description sommaire des téguments de l'œuf du Phylloxéra, (i) J'ajouterai ici que la ligne courbe antéro-poslérieure de couleur noirâtre qui se voit sur le sommet de la icte, chu/, l'embryon près d'éclore, ne dépend d'aucune des membranes de l'œuf. C'est un cpaîssissement chitineux, en forme de crête dentée, de la peau de l'em- (95?) il résulte que c'est surtout au choriou et à l'exochorion que celui-ci doit sa solidité et son imperméabilité, grâce aux propriétés Lieu connues de la chitine qui forme la substance de ces membranes, et malgré leur faible épaisseur, qui ne dépasse pas oram, oo3 pour les deux réunies. Mais ces qualités physico-chimiques de l'enveloppe ne suffisent pas à expliquer la résistance que les œufs présentent dans les milieux où les insectes éclos succombent avec plus ou moins de rapidité. Il faut reconnaître au germe ou à l'embryon lui-même des propriétés vitales particulières qui lui per- mettent de s'adapter à des conditions d'existence fort différentes de ses conditions normales. Telle est l'aptitude à la vie aquatique que possèdent tous les œufs du Phylloxéra, les œufs souterrains aussi bien que les œufs aériens, et que j'ai constatée aussi chez le Phylloxéra du chêne. Non-seule- ment les œufs vivent et éclosent parfaitement sous l'eau, mais on peut sou- tenir même que ce milieu leur convient mieux que l'atmosphère; car, pour peu que celle-ci ne contienne pas une suffisante quantité d'humidité, ils se dessèchent et meurent. Dans les expériences qui seront rapportées plus loin et dans lesquelles je me suis proposé d'étudier l'influence de divers milieux liquides ou gazeux sur la vitalité des œufs, j'ai même tiré parti de cette propriété pour obtenir plus sûrement leur éclosion. Au sortir du milieu dont je voulais étudier les effets, les œufs étaient placés dans l'eau pure : s'ils étaient restés intacts, on les voyait éclore jusqu'au dernier. Les jeunes insectes nés dans ces conditions continuaient eux-mêmes à présenter l'ap- titude qu'ils avaient acquise dans l'œuf à vivre sous l'eau, mais leur résis- tance dépendait beaucoup des conditions de la température ambiante, tandis que celle des œufs n'en est presque pas influencée. Ces recherches ayant été principalement conçues dans un esprit pratique, j'ai examiné surtout l'action des agents les plus habituellement employés comme insec- ticides; mais on comprend aisément l'intérêt qu'il y aurait, au point de vue de la physiologie générale, à varier ces expériences sur la vitalité du germe et de l'embryon, dont les propriétés sont encore si mal connues. » Pour étudier l'action de l'eau sur les œufs du Phylloxéra, ceux-ci sont placés dans des tubes avec de l'eau jusqu'à une hauteur de 5 à 10 cen- bryon, et son usage est probablement de diviser la coque de l'œuf pour la sortie du jeune animal. Ces organes d'éclosion existent aussi chez d'autres insectes et sont rejetés, à la pre- mière mue, avec le tégument dont ils dépendent. M. Max. Cornu [Comptes rendus, 22 dé- cembre 1873) l'a observé le premier dans l'œuf des aptères des racines; il existe aussi dans les autres œufs du Phylloxéra. 125.. ( 958 ) timèlres; les oeufs tombent au fond sans revenir jamais à la surface. Les ('■closions se font à intervalles successifs, comme dans l'atmosphère, suivant l'état de développement des œufs au moment de l'immersion. Cependant je me suis assuré par des expériences comparatives que, lorsqu'ils étaient placés dans l'eau à un moment où l'embryon n'avait pas encore commencé à apparaître ou était encore peu développé, ils accomplissaient très-bien toutes les phases de leur évolution jusqu'à l'éclosion; pris au contraire à un état déjà avancé, il arrivait souvent que le jeune animal périssait dans l'œuf. Mais cela n'avait lieu que si les œufs étaient obligés de faire un long séjour sous l'eau pour arriver au terme de leur développement. Ainsi, au printemps, où le travail embryogénique exige souvent vingt à vingt-cinq jours, l'immersion devenait souvent fatale aux œufs contenant déjà un em- bryon bien formé au moment où ils avaient été plongés dans l'eau, tandis qu'en été, où l'incubation dans l'œuf dure huit à dix jours au plus, tous les œufs éclosent également bien, à quelque période de leur évolution qu'ils aient été immergés. » Une différence analogue s'observe entre les insectes nés sous l'eau et ceux éclos dans l'atmosphère. Les premiers continuent souvent leur vie dans l'eau dix à quinze jours après l'éclosion, si la température n'est pas trop élevée, tandis que les seconds meurent déjà au bout de douze à qua- rante-huit heures, les plus jeunes étant ceux qui présentent la plus longue résistance (i). » L'œuf ou l'insecte plongé sous l'eau se trouve dans les conditions d'un animal aquatique qui respire l'air en dissolution dans ce liquide, mais n'ayant pas d'organes spéciaux pour ce mode de respiration, ce sont les membranes de l'œuf ou les téguments du corps qui remplissent le rôle de branchies, comme fait la peau chez beaucoup d'Articulés aquatiques. Je n'ai jamais trouvé d'air libre dans les trachées de l'embryon ou de l'in- secte après la naissance, lorsqu'il ne venait pas à la surface. Il était pres- (i) Ces derniers chiffres résultent d'expériences faites en été. En hiver, une submersion de quarante jours au inoins n'est pas de trop pour tuer les jeunes- Phylloxéras dans leur état d'engourdissement, suivant les observations de M. Faucon; mais il est plus que probable que les œufs, s"il s'en trouve encore à cette époque, résistent à cette action prolongée de l'eau et reproduisent au printemps le parasite, concurremment avec les œufs d'hiver déposés sur les ceps et non atteints par la submersion. Telles sont, je crois, hs véritables raisons qui forcent M. Faucon à renouveler chaque année la submersion de ses vignes pour les maintenir en bon état, et non, ainsi qu'il le suppose, une émigration de jeunes Phylloxéras aptères venus des vignobles environnants. (9*9 ) que inutile de se demander ce que les œufs deviennent dans l'eau privée d'air par l'ébullition et refroidie à la température ambiante; j'ai cependant fait cette expérience et constaté qu'ils ne tardent pas à mourir par asphyxie (i). » VITICULTURE. — Remarques, à propos ries observations présentées par M. Bouil- laud, sur les effets produits par les sulfocarbonales; par M. Mouillefekt, délégué de l'Académie. « Dans le dernier numéro des Comptes rendus, l'honorable M. Bouillaud, à propos de ma Communication du 6 courant, fait les réflexions suivantes : » i° Puisque le remède est trouvé, comment se fait-il que le mal con- tinue ses ravages? » 2° Dès que les conditions permettront d'employer économiquement le sulfocarbonale, M. Bouillaud s'engage à l'employer, pourvu toute- fois qu'on lui donne la garantie que les vignes de ses voisins ne viendront pas ensuite infester les siennes. » M. Bouillaud, comme beaucoup d'autres personnes, perd de vue que les travaux de la Commission du Phylloxéra n'ont jamais eu pour but de guérir les vignes d'une localité donnée, mais seulement de trouver un re- mède efficace contre le fléau; celui-ci une fois trouvé, ce serait aux viti- culteurs à le mettre a profit. » Si le sulfocarbonate est capable de détruire tous les Phylloxéras si- tués dans un volume de terre donné, en pratique il y a toujours un cer- tain nombre d'insectes épargnés dans le traitement, mais on peut com- battre le mal au point de permettre à la vigne de vivre et de fructifier. » Jusqu'ici, d'après une expérimentation très-variée de deux années, les sulfocarbonales, notamment celui de potassium, remplissent cette con- (i) Cette longue durée de la vie dans l'eau que présente le Phylloxéra est d'autant plus remarquable qu'elle constitue une exception unique jusqu'ici parmi les insectes. D'après les expériences de M. Félix Plateau (Bulletin de l'académie royale de Belgique, t. XXXIV, p. 374), la survie la plus longue qu'il ait observée est de soixante-douze heures (chez VJge- lastica alni). J'ai constaté moi-même que les hannetons peuvent revenir à la vie après une immersion de soixante-sept heures. [Comptes rendu* de la Société de Biologie, 1867 ). Quant à l'aptitude du Phylloxéra à respirer l'air dissous dans l'eau, on pourrait la rapprocher de celte ancienne observation de Moquin-Tandon, récemment confirmée par M. de Siebold, que les Gastéropodes pulmonés (Limnées et Planorbes) qui vivent dans des eaux profondes introduisent, au lien d'air, de l'eau dans leur poche pulmonaire, qui fonctionne ainsi comme une véritable blanchie. ( 96o ) dition, et les expériences faites à la station de Cognac, que beaucoup tle personnes critiquent sans les avoir vues, démontrent indubitablement l'ef- ficacité des substances proposées par M. Dumas. » VITICULTURE. — Expériences relatives au traitement des vignes phylloxérées, par l'acide phénique et les phénates alcalins. Lettre de M. Alpii. Rommier à M. Dumas. a L'été dernier, j'ai fait une série d'essais pour déterminer l'action de l'acide pbénique et des phénates alcalins sur le bois de la vigne. » Les goudrons et la plupart des produits qui en dérivent, appliqués à la destruction des œufs du Phylloxéra, sont des insecticides puissants. On doit cependant employer les goudrons avec ménagement dans le badigeon- nage des ceps; inoffensifs pour le bois de la souche, ils en font fréquem- ment périr les yeux et les bourgeons. J'ai constaté ce fait sur les vignes de M. Rey, traitées et badigeonnées avec le goudron Petit de Nîmes, pendant l'hiver de 187/). » L'œuf d'hiver, suivant les observations de M. Balbianij est déposé sur le vieux bois de la souche, principalement dans le voisinage du sarment de l'année. Dans les pays où l'on taille la vigne à deux yeux, si l'on em- ployait les goudrons pour le détruire, l'opérateur, en badigeonnant les souches, toucherait toujours, avec son pinceau, le premier œil, appelé la contre-bourre, et même le second, nommé la bourre. Ils sont placés, le pre- mier, à quelques millimètres seulement, et le second de o,n,22 à om, 10 au plus du vieux bois. » En essayant sur les vignes des dissolutions aqueuses d'acide phénique, je me proposais de voir si l'on pouvait détruire l'œuf d'hiver du Phylloxéra sans nuire au végétal. » Les expériences ont été faites, aux mois d'août et de septembre, sur des pieds de chasselas de mon espalier de Fontainebleau, dans des condi- tions défavorables. A cette époque de l'année, les sarments n'ont pas acquis toute leur maturité; ils sont moins résistants que pendant l'hiver, époque où ces sortes de traitement doivent avoir lieu de préférence. » i° Phénate de soude du commerce, appelé aussi phénol BobœuJ : le 3 août, j'ai badigeonné, avec ce liquide, le tronc d'une souche et un de ses sarments sur une longueur de om, 5o. L'extrémité du sarment n'a pas été mouillée par le phénate, il a continué sa végétation. La vigne n'a pas souffert, elle a conservé ses yeux dans un état satisfaisant : son écorce a été seulement légèrement noircie. ( 999 0,8020 Chlorure de manganèse. . . MnCl -t- 6Aq 67,0 1,267 0,7852 (1) Comptes rendus, i5 mai 1876. C U., 1876, 2e Semestre. ( T. LX.X.X.I1I, N« 210 ' 27 ( 972 ) Solutions dans le sulfure de carbone. Corps dissous. Sulfure de carbone. Iode Soufre , Composition chimique, es* I s Proportion pour 100 du dissolvant. 100,0 85,4 88,3 Densité de la solution à 17°. 1,268 I,4oi 1 ,336 Pouvoir absorbant. 0,1 208 O, 1200 o,n85 Liquides divers. Liquides. Composition. Densité à fj0. Sulfocarbonate de sodium. . NaCS3,gHO 1 ,489 Eau HO o, 99g Alcool araylique C'H'O o,8i5 Acide acétique CHO I ,o63 Alcool éthylique CJH30 °'793 Alcool méthylique CH'O 0,812 Chloroforme CJHC13 1,491 Essence de térébenthine .. . CSH* o,866 Toluène C'H< 0,866 Benzine (?H 0,881 Éther sulfurique C'fl'O eau 3 % 0,736 Pouvoir absorbant. 0,8087 0,8020 ■ > 7 1 52 0,7281 0,6912 0,6879 o,a5i6 o,58o5 o,4933 0,4866 0,5771 » Si l'on compare les pouvoirs absorbants relatifs des corps du dernier tableau à leurs capacités calorifiques sous l'unité de volume, déduites des nombres obtenus par M. Regnault, on trouve que ces pouvoirs et ces capa- cités se classent suivant le même ordre de grandeur. Exemples : Pouvoirs absorbants Capacités Substances. relatifs. calorifiques. Eau 1,000 1,000 Acide acétique o,8i5 o,r;oo Alcool éthylique . .. 0,774 0,587 Alcool méthylique . . 0,764 0,548 Pouvoirs absorbants Capacités Substances. relatifs. calorifiques. Ess. de térébenthine. 0,661 0,400 Éther 0,664 o,348 Benzine 0,545 0,27g » En partant d'une théorie qui sera développée en détail dans un Mé- moire, théorie dans laquelle j'admets que la chaleur n'a qu'un mode de propagation, celui d'atomes en atomes, j'ai été conduit à rechercher : i° si les pouvoirs absorbants des corps composés vérifiaient la formule a — -^-^•> a étant le pouvoir absorbant atomique, A, E, D le pouvoir absorbant, l'é- quivalent, la densité du composé, N le nombre d'atomes ou mieux d'équi- valents simples entrant dans l'équivalent de ce corps; 20 si les solutions précédentes vérifiaient la formule a = — =^- ( ^- : + — b A et D étant le 1 D \V// -V/ ( 973 ) F' pouvoir absorbant et la densité de la solution, :— et p' l'équivalent moyen et la proportion pour ioo du dissolvant, -j et p l'équivalent moyen et la pro- portion pour ioo du corps dissous. Liquides divers. Substances. A. a. Sulfocarbonate de sodium. 0,8087 3,74 3,6i Eau 0,8020 Alcool amylique 0,7752 3,49 Acide acétique 0,7281 3,43 Alcool éthylique 0,6992 3,4i Corps dissous. A. a. Perchlorure de fer 0,932g 4 '32 Chlorure de strontium. .. . 0,9014 4'°7 Bisulfate de potasse 0,8926 4'00 Chlorure de zinc 0,8591 3,99 Chlorure de sodium o,8557 3,97 Bromure de zinc 0,8423 3,g3 Substances. A. «. Alcool méthylique 0,6879 3,4a Chloroforme o,25i6 3,36 Essence de térébenthine , . o,5So5 2,53 Toluène 0,4933 2,38 Benzine o , 4866 2 , 39 Corps dissous. A. a. lodure de zinc 0,8356 3,91 Chlorure de baryum 0,828g 3, 81 Azotate d'ammoniaque. .. . 0,8221 3,71 Chlorure de calcium, .... o,8o54 3,65 Eau 0,8020 Chlorure de manganèse. . , 0,7852 3,6r 3,47 Solutions dans le sulfure de carbone. Sulfure de carbone 0,1208 1,21 Iode o, 1200 1 ,24 Soufre 0,11 85 1,18 » Remarque. — Les valeurs de a vont en diminuant avec A. Cela tient à ce que la proportion de cbaleur, tant réfléchie qu'absorbée par la se- conde face de l'auge, par une lentille et un prisme situés après cette dernière, augmente lorsque l'intensité des radiations émergeant du liquide diminue, ou, ce qui est la même chose, lorsque le pouvoir absorbant de ce dernier augmente. » D'après les tableaux précédents, on voit que le pouvoir absorbant ato- mique semble être constant : \° pour tous les corps simples dissous dans un même milieu; 20 pour tous les corps simples faisant partie de composés de constitution chimique analogue. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Note sur un procédé de titrage des sulfates alcalins; par M. F. Jean. « La détermination quantitative de l'acide sulfurique, combiné aux al- calis, potasse et soude, peut être effectuée rapidement et très-exactement au moyen d'un simple titrage alcalimélrique. 127.. ( 974 ) » Voici la marche à suivre : La solution aqueuse de la matière dans la- quelle on doit doser l'acide sulfurique combiné aux alcalis fixes est addi- tionnée d'un léger excès d'eau de baryte, puis d'eau de Sellz. L'excès de baryte se précipite à l'état de carbonate de baryte ; mais, comme l'acide car- bonique aurait pu dissoudre du carbonate de baryte, on sépare par décan- tation le liquide du précipité, qui se dépose rapidement, on le porte à l'ébul- lition et l'on filtre le tout. En raison du carbonate de baryte, qui englobe le sulfate de baryte et agit comme l'amidon, la filtration s'opère très-laci- lement. » Le précipité mixte ayant été lavé à l'eau bouillante jusqu'à ce que les eaux de lavage ne présentent plus une réaction alcaline, le liquide filtré est additionné de teinture de tournesol, porté à l'ébullition et titré au rouge avec une solution titrée d'acide sulfnrique. La quantité d'acide sulfurique nécessaire pour saturer les alcalis mis en liberté par l'eau de baryte est exactement la même que celle qui était combinée aux alcalis, potasse et soude, dans la matière primitive. » Le titrage des sulfates alcalins s'effectue, par ce procédé, aussi rapi- dement que l'essai alcalimétrique d'un carbonate de soude. Je me suis as- suré que, en opérant sur des solutions peu concentrées et dans les condi- tions sus-indiquées, les carbonates alcalins ne décomposent pas le sulfate de baryte. » Ce procéilé de titrage peut être appliqué avantageusement à l'essai des sels de Stassfiirt, des sels de Berre, dont l'agriculture fait un si grand emploi. Ces sels renferment, en outre des sulfates alcalins, des sulfates de cliaux, de magnésie, ele , qui rendent le dosage des sulfates alcalins par les procédés ordinaires très-long, et nécessitent une analyse complète de ces sels. Par le procédé de titrage que j'indique, on n'a pas à se préoccu- per des sulfates de chaux, de magnésie, etc., puisque ces bases sont pré- cipitées par l'acide carbonique, et que, seules, la potasse et la soude des sulfates passent en solution. » Ce procédé convient également pour l'essai des salins et des carbo- nates alcalins; mais, dans ce cas, il faut avoir le soin, avant de traiter la matière par l'eau de baryte, de saturer l'alcali par l'acide chlorhydiïque dilué. » (975 ) physique. — Sur les causes d'erreur qu'entraîne l'application de la loi des mélanges des vapeurs, dans la détermination de leur densité. Note de MM. L. Troost et P. Hautefeuille. « Dans nos Communications du 17 et du 3r juillet dernier (1), nous avons montré qu'une méthode de détermination des densités de vapeur par diffusion, employée récemment, conduisait à des conclusions théo- riques trop imprévues pour qu'il fût possible de l'admettre sans*in sérieux examen. » Nous avons, par deux séries d'expériences, établi que, dans cette mé- thode, on emploie pour les vapeurs une loi de compressibilité et un coef- ficient de dilatation qui ne leur sont pas applicables. » Il nous reste à indiquer la portée de ces premières causes d'erreur et de celles qu'apporte en outre l'application de la loi de Dalton sur les mé- langes des vapeurs, loi trop souvent inexacte. » Nous avons vu qu'en employant les densités théoriques des vapeurs qui entrent dans un mélange, pour calculer la force élastique de chacune d'elles, on obtient une somme de pressions supérieure à la pression totale donnée par l'expérience directe. » Si, au lieu de calculer la force élastique de chacune de ces vapeurs mélangées, on veut déterminer la densité de l'une d'elles, en supposant connue la densité de l'autre et en appliquant la loi de Dalton, le résultat que l'on obtient dépend du chiffre adopté pour cette autre vapeur. Si l'on admet pour cette dernière sa densité théorique, ce qui paraît légitime quand on opère sous faible pression, on trouve pour la seconde un nombre trop fort, et l'excès est d'autant plus grand que la proportion de la vapeur sur laquelle on expérimente est plus faible dans le mélange. Nous nous en sommes assurés, et nous allons le montrer plus loin, par des expériences qui ont été faites avec des vapeurs de densité connue. » 11 est d'ailleurs facile de le conclure de la formule connue qui donne la densité A d'une vapeur mêlée avec un gaz ou une autre vapeur. » Représentons par è la densité théorique de cette vapeur, par h sa force élastique calculée d'après cette densité, par 1 l'excès de la somme des forces élastiques des deux vapeurs (calculées à l'aide de leurs densités théo- riques) sur la pression totale observée. (1) Comptes rendus, t. LXXXII, p. 220 et 333. ( 976 ) » En introduisant ces données dans la formule, on la transforme en cette autre : qui montre que, pour les valeurs de s qui sont peu différentes les unes des autres, la densité À, donnée par la méthode de diffusion, dépassera d'autant plus la densité théorique que la force élastique h de cette vapeur dans le mélange sera plus petite. » Pour en avoir une vérification expérimentale, nous avons introduit dans l'appareil de Gay-Lussac, convenablement modifié, des poids connus de chlorure de silicium et de chlorure de carbone contenus dans des am- poules. Après la rupture des ampoules, on élevait la température à ioo de- grés et on faisait les observations du volume et de la pression. En augmen- tant successivement la proportion de chlorure de carbone employé, nous avons eu des mélanges de vapeurs, dans lesquels la force élastique h du chlorure de silicium était de plus en plus faible, la force élastique totale ne dépassant pas elle-même 56o millimètres. » En calculant dans chaque cas la densité du chlorure de silicium avec la densité théorique du chlorure de carbone, nous avons obtenu des nombres qui se sont élevés successivement de 6,27 à 6,88, à 7,45 et à 8, 20. La méthode directe donne à la même température et sous la même pres- sion, en l'absence de toute vapeur étrangère, des nombres variant de 6 à 5,o/|. Donc, quand la proportion de l'une des vapeurs diminue dans le mélange, sa densité calculée avec les formules usitées augmente consi- dérablement, et d'une manière continue, avec la diminution de sa quantité relative. » Le fait que nous signalons se constate d'une manière très-nette dans les expériences que M. Wurtz a publiées sur la densité de vapeur du per- chlorure de phosphore, prise par diffusion dans la vapeur du protoclilo- rure (1). En effet, lorsque la vapeur de perchlorure de phosphore possédait dans son mélange avec celle du protochlorure une pression de 4a3 milli- mètres, la densité obtenue aux environs de 175 degrés a été de 6,G8. Cette densité s'est élevée, sans que la température ait sensiblement varié, à 7,74 et même à 8, 3o quand la pression est descendue aux environs de 170 mil- limètres (1G8 millimètres et 174 millimètres). L'élévation de ces nombres (1) Comptes rendus, t. LXXVI, p. (J08. ( 977 ) s'explique donc très-simplement par l'inexactitude des lois sur lesquelles s'appuie nécessairement le calcul. » Si, au lieu d'opérer la diffusion dans une vapeur dont la loi de com- pressibihté s'éloigne beaucoup de la loi de Mariotle et dont le coefficient de dilatation est très-différent de celui des gaz parfaits, on diffuse la vapeur dans l'air, les résultats que l'on obtient s'écartent moins de ceux que don- nerait la méthode directe : c'est ce qu'indique la formule citée plus haut, car alors la valeur de s est très-petite. La différence des résultats fournis par les deux méthodes est cependant encore sensible, comme le prouve la série suivante de déterminations de la densité de vapeur du perchlorure de phosphore, que nous avons obtenues par la méthode directe et que nous avons comparées aux résultats que la diffusion dans l'air avait donnés à M. Wurtz (i) : Température. Force éla 3 tique. Densité. 0 44,7 48,6 i5o, ; mm 247 244 225 6, >4 5,964 5,886 154,7 167,6 175,8 221 221 253. ,3 >7 5,6ig 5,4i5 5,235 178,5(2) 227. ,2 5,i5o » Ainsi, nous avons obtenu à i44°» 7, par la méthode directe, le nombre 6, \l\ ; la méthode par diffusion avait fourni à i/j5 degrés des valeurs qui varient de 6,33 à 6,70. La différence que l'on constate dans ces circon- stances peut servir à mettre en évidence l'inexactitude de la loi de Dalton, qui n'est pas plus applicable ici que dans le cas des mélanges de deux va- peurs. Ce résultat était important à constater; il nous sera utile quand nous examinerons si l'on peut employer la méthode de diffusion, au moins pour des déterminations approximatives, et en éliminant par des correc- tions convenables l'influence des perturbations dues à la loi de compres- sibilité et au coefficient de dilatation. » (1) Comptes rendus, t. LXXVI, p. 6o3. (2) Cette série complète celle donnée autrefois par M. Cahours, entre 182 et 336 degrés. [Annales de Chimie cl de Physique, 3e série, t. XX, p, 36çj.) ( 97» ) chimie végétale. — Sur la matière sucrée contenue dans les ]>étalcs des fleurs. Note de M. Joseph Bolssingault, présentée par M. Cfievreul. (Extrait.) « Les fleurs sécrètent des matières sucrées par des glandes réparties sur leurs diverses parties; les pétales présentent quelquefois un appareil ex- créteur; cependant il arrive aussi quede leur surface dépourvue des glandes apparentes il suinte un liquide sucré, une sorte de miellée. C'est princi- palement autour des organes essentiels de la reproduction que sont les nectaires où les abeilles viennent butiner les matériaux du miel. » Si, comme il y a tout lieu de le croire, les matières sucrées des fleurs sont élaborées par les feuilles, leur constitution doit être la même que celles dont on a constaté la présence dans les autres organes du végétal; c'est, en effet, ce que paraissent établir les recherches auxquelles je me suis livré dans ces dernières années, en portant particulièrement mon at- tention sur les pétales, que les physiologistes considèrent comme des feuilles plus ou moins modifiées. » Les pétales étaient isolés avec soin; on faisait passer dans un volume d'eau déterminé les substances solubles, on traitait ensuite la solution par le sous-acétate de plomb, afin d'éliminer les principes non sucrés qui auraient pu réagir sur la liqueur cuivrique ou être transformés en sucre réducteur par l'acide que Ton faisait intervenir pour opérer l'interversion des sucres analogues au saccharose. Généralement on s'est borné à recon- naître la présence d'un sucre réducteur; néanmoins on a aussi dosé simul- tanément les matières sucrées dans les pétales et dans les feuilles de la plante sur laquelle la fleur avait été prélevée. Dans quelques cas, les ana- lyses ont porté sur les fleurs ayant conservé leurs organes de reproduction. » Voici les fleurs dans les pétales desquelles on a trouvé du sucre ré- ducteur : » Rose, Lys, Souci, Bluet, Pavot, Caclns, Hortensia, Bourrache, Rhododendron, Yucca, Campanule, Liseron, Géranium, Fuchsia, Giroflée, Glycine, Couronne impériale, Pomme de terre, Dahlia, Ellébore, Phlox, Pétunia, Digitale, Iris, Colchique, Muflier, Renoncule, Camomille, Capucine, Portulacca (Pourpier), Genêts d'Espagne, Magnolia, Glaïeul, Asclépiade, Acacia, Châtaignier, Prunier, Mirabellier, Perce-neige, Abricotier, Mahonia, Poirier, Reine- Claude, Cassis, Pommier, Pivoine, Bouton d'or, Pervenche, Jacyntlie bleue, Pâquerette. » On a réuni dans un tableau les résultats de quelques dosages : les ma- tières sucrées ont été désignées sous le nom de sucre réducteur, quand elles réduisaient la liqueur cuivrique, et sous celui de sucre interversible lorsque ( 979 ) la réduction n'avait lieu qu'après l'intervention d'un acide; dans ce cas, c'était vraisemblablement du saccharose. Le sucre réducteur pouvait être du sucre interverti, du glucose, de la lévulose ou même un sucre inactif, et, ce qui est Je plus probable, un mélange de ces divers sucres, ainsi qu'il arrive dans la plupart des fruits sucrés, et comme on l'a reconnu dans le sucre réducteur extrait des pétales de la rose. Sucre réducteur Sucre interversible pour ioo. pour 100. Matière sèche — ~ » — — — - —» i — . dans ioo. Matières Matières Matières Matières normales t'). desséchées, normales, desséchées. Lis, pétales. Juillet. 12,0 2,60 18, 83 indices indices Lis, feuilles. 16,0 2,75 17,67 id. id. Laurier-rose, pétales. Juillet. 16,0 7,22 44>6o id. id. Laurier-rose, feuilles. 26,5 2,46 9>3o » » Portulacca,flettrsentières. Août. 10,0 4>42 44,65 o,65 6,52 Portulacca, feuilles. 5,6 1,27 22,71 0,20 3, 60 Acacia, pétales. Juillet. i3,o 3, 80 29,20 0,00 0,00 Acacia visqueux, pétales. Août 1876. 17,0 1 ,46 8,56 i,i3 6,60 Rhododendron, pétales. Août. 8,0 2,20 27,50 o,5o 6,4o Magnolia, pétales. Août. 11, 5 1 ,44 12, 5o o,55 4>8o Magnolia, feuilles. 24,0 1,34 5,5o 0,76 3, 16 Oranger, pétales. Juillet. 21,0 5, 00 23, 80 0,60 2,80 Oranger, fleurs entières. 22,0 4»11 '8,70 °,94 4>2o Oranger, feuilles. 28,0 traces » 1 ,3o 4,64 Gueules-de-loup, pétales. '4>° 4,83 34, 5o 2,12 1 5, 1 4 Tilleul, fleurs entières. Juin. 25, o o,5i 2,16 0,27 1,02 Tilleul, feuilles. 33, o 1,08 3,24 1,91 5,78 Rose, pétales. i3,o 3,4o 26,10 indices •; » Les pétales, on le voit, renferment de notables proporlions de sucre, atteignant, d'après les dosages précédents rapportés à la substance nor- male, c'esl-à-dire à la fleur non desséchée, en moyenne de 4,88 pour 100. La cellulose, les principes immédiats non sucrés y entrent pour de moin- dres quantités. Par exemple, dans les pétales de la rose, on a dosé : Cellulose et matières insolubles 7 ,60 Sucre réducteur 3,4o Substances solubles autres que le sucre 2,00 Eau et matières volatiles S7 , 00 100,00 (1) Pétales, ou fleurs non desséchées. C. R., I8/6, 2° Semestre. (T. LXXXW, N° 21.) 128 ( 98° ) » Les feuilles cueillies en même temps que les fleurs ont fourni moins de sucre, en moyenne 2,2 pour 100. On a recherché si, pendant leur ex- position à l'air, alors qu'elles sont détachées de la plante, les fleurs perdent du sucre. » I. En 1869, au mois d'octobre, dans 100 grammes de fleurs p entières de muflier, on a trouvé : sucre exprimé en sucre réducteur. 6,82 » 100 grammes des mêmes fleurs restèrent exposées à l'air pen- dant trente-six heures. On dosa, après l'exposition : sucre 5,77 Sucre disparu i,'o5 » II. En juillet 1876, dans le laboratoire d'Unieux, on répéta cette expérience sur des pétales de rose. 100 grammes de pétales contenaient : sucre réducteur 3, 40 » 100 grammes des mêmes pétales, après être restés à l'air pen- dant cinq jours renfermaient : sucre réducteur 2,40 Sucre disparu 1,00 » Cette perte tient à ce que les pétales se comportent dans l'atmosphère comme les parties du végétal non colorées en vert; elles absorbent de l'oxygène en exhalant de l'acide carbonique; et les faits que j'ai rapportés mettent hors de doute que du sucre est brûlé ou modifié pendant l'expo- sition de la fleur à l'air. » L'action comburante ne s'exerce d'ailleurs que sous l'influence de l'eau de constitution, elle est ralentie pendant la dessiccation, nulle sur un organe sec. C'est pourquoi les feuilles et les fleurs, après avoir été séchées rapidement, conservent une partie du sucre qu'elles renfermaient au mo- ment où on les a cueillies. » CHIMIE industrielle. — Sur un procédé de recherche de In fuchsine dans les vins. Note de M. Fokdos. « Ayant eu l'occasion, dans ces derniers temps, d'examiner différents échantillons de vin dans le but d'y rechercher de la fuchsine, j'ai été con- duit à employer un procédé d'analyse qui me paraît supérieur à tous ceux qui ont été publiés jusqu'à présent, tant par la facilité et la rapidité de son exécution que par la netteté des résultats qu'il fournit. » Voici comment j'opère : » Je prends 10 centimètres cubes de vin, que j'agite vivement, pendant quelques secondes, avec 10 gouttes ou 1 centimètre cube d'ammoniaque 19»! ) pure, dans un tube à essai. J'ajoute an mélange de 5 à 10 centimètres cubes de chloroforme; j'agite de nouveau, en renversant plusieurs fois sur lui- même le tube tenu fermé avec le pouce, et je verse le tout dans un enton- noir de verre à robinet. Lorsque le chloroforme a gagné le font! de l'enton- noir, j'ouvre le robinet et je recueille le chloroforme dans une capsule de porcelaine, que je place sur un bain de sable; je mets dans le chloroforme un petit morceau d'étoffe de soie blanche, et je chauffe; à mesure que le chloroforme se volatilise, la fuchsine apparaît (si le vin en contient) et colore la soie en rose. Vers la fin de l'opération, j'ajoute un peu d'eau, et je con- tinue à chauffer : j'arrive ainsi à fixer toute la matière colorante sur l'étoffe de soie; celle-ci prend une coloration rose plus ou moins foncée, suivant que le vin renferme plus ou moins de fuchsine. Lorsque l'on expérimente avec du vin pur, la soie ne se colore pas en rose. » On peut s'assurer que la coloration est bien due à la fuchsine; il suffit, pour cela, de mettre le morceau de soie dans un peu d ammoniaque; la colo- ration rose ne tarde pas à disparaître, et elle reparaît si l'on chauffe pour chasser l'ammoniaque. » Le procédé d'analyse que je viens de décrire permet de déceler dans les vins une quantité très-petite de fuchsine; on pourrait même arriver à en découvrir une quantité presque infinitésimale, en concentrant le vin avant de le soumettre à l'analyse, et en fixant la fuschine sur un très-petit morceau d'étoffe. » Le même procédé pourra servir, je crois, à doser approximativement la fuchsine dans les vins, en tirant parti des différentes teintes roses que l'on obtient avec des doses variables de cette matière colorante. » On pourrait opérer de la manière suivante : » On formerait une gamme de teintes roses, en opérant sur des vins fuchsines d'une composition connue, avec des morceaux de soie de même dimension et pris sur la même pièce d'étoffe, et l'on se servirait de morceaux de soie pareils dans l'analyse des vins fuchsines : il ne resterait plus qu'à comparer la teinte rose obtenue aux teintes roses de la gamme, pour con- naître la quantité de fuchsine. » C'est là une étude que je me propose de faire; car il me paraît très- utile, au point de vue hygiénique comme au point de vue judiciaire, de connaître la quantité de fuchsine contenue dans les vins colorés par cette substance. » i 2 S.. ( 982 ) chimie industrielle. — Note sur la recherche de l'acide rosolique en présence de la fuchsine; par MM. P. Guyot et R. Bidaux. « L'acide rosolique, qui se dissout dans l'eau avec une teinte pelure d'oignon, possède la propriété de communiquer aux vins une nuance frap- pante de vieux bordeaux. Nous croyons utile de faire connaître aujourd'hui les réactions qui peuvent servira le déceler, soit seul, soit en présence de la fuchsine. » Depuis longtemps déjà, on a remarqué que la fuchsine se décolore en présence de l'ammoniaque et que l'éther enlève du mélange la base colorante, qui peut être reconstituée par l'addition d'un acide. Dans ces conditions, l'acide rosolique donne une teinte rose caractéristique et ne cède rien à l'éther. Si l'on verse directement un acide dans la solution rosolique, la nuance de vieux bordeaux se détruit et fait place à une teinte jaunâtre. » Chauffé avec du fulmicoton, le liquide rosolique se fixe sur la matière azotée, laquelle, bien lavée et séchée, prend une belle teinte rose en pré- sence de l'ammoniaque. Cette réaction peut se présenter dans le courant des manipulations d'un expert chargé d'examiner des vins fuchsines; aussi est-il bon de la signaler, car, nous soulignons le fait, elle est inverse de celle qui doit se produire. On comprend facilement l'embarras de l'expert qui, après avoir obtenu du fulmicoton ou du papier azotique légèrement coloré, s'attend à voir la leinte disparaître par son contact avec l'ammo- niaque, et aperçoit, au contraire, une nuance rose très-vive, qui, au lieu de s'aviver sous l'influence de l'acide acétique, devient jaunâtre. » Dans un flacon contenant de l'acide rosolique ammoniacal, nous avons versé de l'éther sulfurique, puis nous avons fortement agité les liquides. Après la séparation complète des deux couches, le liquide éthéré fut dé- canté et versé dans une autre bouteille. Il était alors limpide et incolore; nous y ajoutâmes de l'acide acétique pur, qui ne produisit aucun change- ment; les deux couches se séparèrent et restèrent parfaitement blanches. Il n'y avait donc aucune coloration, ce qui démontre que, en présence de l'alcali volatil, l'éther n'enlève pas l'acide rosolique. » La réaction inverse est significative : l'acide rosolique, devenu jaune sous l'influence d'un acide, fut traité, comme précédemment, par de l'éther; le liquide supérieur, décanté et jaunâtre, fut soumis à l'action de l'alcali volatil, qui se colora en rose. Si, dans un flacon, on met de la fuchsine avec de l'acide acétique, la teinte rose ne change pas; l'éther, ajouté dans (983 ) ce flacon, se colore en rose violacé. Décanté et traité par l'ammoniaque, il se forme d'abord deux couches distinctes, l'une inférieure blanche et l'autre é'thérée, de fuchsine. Un excès d'ammoniaque détruit tout de suite la coloration et donne deux couches parfaitement incolores. Il est important de remarquer que, tandis qu'avec la fuchsine l'ammoniaque rend blanche la matière colorante, avec l'acide rosolique, au contraire, le même alcali développe une nuance rose, que surnage de l'éther incolore. Ici, c'est le liquide aqueux qui est coloré, tandis que, si l'on acidifie de l'éther ammoniacal fuchsine, c'est l'éther, s'il est en quantité suffisante, qui prend la teinte rose caractéristique. Il y a donc, dans ces expériences comparatives, deux réactions bien nettes, qui peuvent être mises à profit pour l'examen des liquides contenant les deux matières colorantes. Ces réactions fournissent le tableau suivant : ( Décoloration Fuchsine. Fulmicoton i i" Ammoniaque. .. { , . \ Coloration rose Ycule rosolique. ou < , „ , _ . . 1 . , , . I Coloration rose fuchsine. papier azotique, f 2° Acide acétique., j , , .... 11 ( Décoloration Acide rosolique. ( Rien avec les deux matières co- , . 1 1" Ammoniaque... { Ether et solution ) ( lorantes. ammoniacale, j . , , . ( Coloration rose Fuchsine. a0 Acide acétique.. { .... ( Rien Acide rosolique. Ether, d'abord coloré en rose, 1 se décolorant Fuchsine. i° Ammoniaque... _ , , , j,., 1 Co oration rose de a couche Ether et solution \ 1 1 aqueuse Acide rosolique. acétique. ' * / , . ( Ether coloré en rose Fuchsine, 1 a" Acide acétique.. . . . , ■• ( Rien Acide rosolique. » Ces réactions étant bien connues, il est facile de séparer d'une même solution les deux matières colorantes. Dans un flacon, on verse le liquide à examiner; on l'additionne d'alcali volatil, on agite avec de l'éther, puis on décante. En présence de l'acide acétique, l'éther se colore. Cette expé- rience peut être contrôlée à l'aide du fulmicoton. En effet, si l'on imbibe cette matière azotée de l'éther décanté, elle se change en une matière géla- tineuse rose, avec laquelle on peut obtenir les réactions de la fuchsine. Quant au liquide aqueux, il peut servir pour une contre-épreuve. L'ammo- niaque qu'il contient est chassé au bain-marie; on ajoute de l'acide acé- tique, qui communique la teinte jaunâtre signalée précédemment. Traité alors par l'éther et l'ammoniaque, il se trouve être dans les conditions voulues pour fournir l'une des réactions mentionnées ci-dessus. 1 984 ) » Il nous restait à savoir si, en soumettant à l'action de l'acide acétique le liquide mélangé et en traitant par de l'éther, on pouvait séparer les deux matières colorantes. Elles sont enlevées toutes deux par l'éllier, versé dans un liquide acétique, qui renferme alors de l'acide rosolique jaunâtre et de la fuchsine rose. Séparé du liquide aqueux, cet éther coloré fournit une réaction très-nette. Quelques gouttes d'ammoniaque décolorent l'éther et colorent en rose la couche inférieure; la fuchsine disparaît et l'acide rosolique passe dans la solution ammoniacale. » Ce procédé, comme on le voit, ne diffère que très-peu du précédent. Le traitement primitif par l'acide acétique a pour hut de rendre solubles dans l'éther les deux matières colorantes, et de les enlever de l'eau sous une forme plus concentrée. Elle n'admet aussi que deux manipulations, ce qui, en certains cas de dosage rapide, est très-important. » MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Nouvelles recherches sur l'action de la fuch- sine non arsenicale introduite dans l'estomac et dans le sang. Note de MM. V. Feltz et E. Ritter, présentée par M. Ch. Robin. « Depuis notre première Note du 26 juin 1876, nous avons continué nos recherches sur l'action de la fuchsine introduite dans l'estomac et dans le sang. Nous pouvons les résumer delà manière suivante : » A. Injection de fuchsine pure dans l'estomac. — Chez trois chiens aux- quels nous avons donné journellement, et cela pendant un mois, six semaines et deux mois, des doses relativement faibles de fuchsine, pour éviter l'irritation gastro-intestinale et la diarrhée, nous avons toujours vu apparaître dans les urines, non-seulement la matière colorante, mais encore des quantités d'albumine souvent dosables, variant entre 5 et 5o cen- tigrammes. » B. Injection de fuchsine pure dans le sang. — El matière colorante s'éli- minant par les reins en grande partie, nous nous sommes crus autorisés à l'injecter directement dans le système veineux pour arriver à une étude complète de l'action de la fuchsine; nous avons pu constater ainsi et faire constater par la plupart de nos collègues et confrères" que l'apparition de l'albumine et des cylindres granulo-graisseux dans les urines était un phé- nomène constant lié bien certainement à l'élimination de la matière colo- rante, car des injections d'eau distillée proportionnelles au poids des ani- maux et aux doses des solutions de fuchsine que nous avions employées n'ont jamais produit de semblables effets. ( 985) » Des autopsies nombreuses de chiens morts on sacrifiés nous ont mon- tré des lésions certaines de la substance corticale des reins. » Les phénomènes pathologiques ne se bornent pas toujours à une perte de poids, à l'apparition de cylindres granulo-graisseux et à la survenance de quantités plus ou moins fortes d'albumine; nous possédons, en effet, actuellement un chien qui, à la suite d'une seule injection, pratiquée le 19 octobre 1876, deogr,oi6 de fuchsine par kilogramme de son poids, ne présente pas seulement de l'albuminurie, mais des signes manifestes d'hy- dropisie générale : l'abdomen, la peau du ventre et les membres sont telle- ment infiltrés que nul doute n'est possible. Il ne peut être question d'un accident d'opération, car la plaie est depuis longtemps cicatrisée. Parallè- lement au gonflement œdémateux, une maigreur extrême s'est établie. » Nos expériences ont toutes été faites avec la fuchsine non arsenicale; nous pouvons ajouter que les caramels fuchsines qui ont servi à colorer les vins sont presque toujours arsenicaux. » PHYSIOLOGIE pathologique. — Note sur l'action du fer dans l'anémie; par M. G. Hayem, présentée par M. Vulpian. « Bien que, depuis Sydenham, les médecins sachent guérir la chlorose à l'aide du fer, on ne connaît pas encore, d'une manière précise, le mode d'action de ce précieux médicament. » Dans le cours de mes recherches sur le sang des anémiques, j'ai constaté un certain nombre de fa-its qui viennent à l'appui de l'opinion d'après la- quelle le fer agirait sur la nutrition intime des globules rouges. » Je tiens compte, dans chaque examen du sang: i° du nombre des globules par millimètre cube; 20 du pouvoir colorant du sang, c'est-à-dire de la richesse de ce liquide en hémoglobine; 3° de la valeur moyenne des globules en matière colorante. » Les différentes anémies que j'ai étudiées peuvent être distinguées, au point de vue du traitement, en anémies curables et en anémies incura- bles. Dans l'une et l'autre catégorie de cas, le fer agit d'une manière iden- tique : il détermine constamment une augmentation dans la richesse des globules en matière colorante. » Pour mettre ce fait général en évidence, je ne puis citer ici, parmi mes observations, que celles ayant le plus de valeur. » A l'état normal, le nombre des globules du sang capillaire du doigt est, en moyenne, de 55ooooo par millimètre cube. Chez les chlorotiques (986 ) atteintes d'un degré d'anémie modéré, on compte un nombre de globules à peu près égal. Examinons, par exemple, un c;is dans lequel le sang con- tenait 5352000 globules. Ces éléments relativement nombreux étaient altérés, tant dans leurs dimensions que dans leur richesse en hémoglobine, et, par suite, le sang n'avait qu'un faible pouvoir colorant. Avec 5352 000 glo- bules, il n'était pas plus coloré que s'il avait contenu 2 5ooooo globules sains; de sorte que la valeur moyenne de chaque globule en hémoglobine n'était que de fyff, soit 0,467 (1 exprimant la moyenne normale.) » Il en est ainsi chez un grand nombre de chlorotiques. Lorsqu'on prescrit à ces malades une bonne préparation ferrugineuse, le nombre des globules rouges varie peu, souvent même il diminue, tandis que le pouvoir colorant du sang va progressivement en s'améliorant. Ce résultat favorable est dû à un retour progressif des globules vers leur état physiologique. Ces éléments acquièrent des dimensions normales et, en même temps, une quantité de matière colorante proportionnelle à leur volume. Il résulte de ces modifi- cations que, le plus souvent, au moment de la guérison, les globules sont moins nombreux qu'au début du traitement. Dans l'exemple précédent, sous l'influence du fer, le nombre des globules est descendu à 4 i5oooo, (soit une diminution de 1202000); mais, à ce moment, ces éléments avaient un pouvoir colorant égal à 4000000 de globules sains; par consé- quent leur valeur moyenne était devenue presque normale, soit de 0,96. Chez les chlorotiques profondément anémiées, le nombre des globules est sensiblement au-dessous de la moyenne physiologique; il est, par exemple, de a5ooooo. Pendant l'usage du fer, on voit apparaître de_ nouveaux glo- bules plus petits et plus pâles que les globules normaux, puis le sang subit les mêmes modifications que dans les anémies de moyenne intensité, et au moment de la guérison, lorsque les globules sont devenus physiologiques, leur nombre est moins élevé qu'à certaines époques de la maladie. s Pour obtenir chez les chlorotiques une guérison définitive, il est presque toujours indispensable de continuer pendant longtemps le traite- ment ferrugineux. Si l'on supprime le fer prématurément, l'anémie s'accen- tue de nouveau. C'est encore par une altération des globules qu'elle se caractérise; le nombre de ces éléments, loin de diminuer, reste station naire et parfois même augmente. Au contraire, après un traitement prolongé, le nombre des globules est souvent encore inférieur à celui du sang normal, tandis que, considérés individuellement, ces éléments sont devenus plus riches en matière colorante que ceux des personnes bien portantes, non soumises au traitement ferrugineux. ( 9«7 ) » On peut déjà conclure de ces observations que, dans les anémies cu- rables, et notamment dans la chlorose, la médication martiale a une in- fluence plus marquée sur la qualité des globules rouges que sur leur pro- portion dans le sang. » L'étude de l'anémie dans les cachexies fatalement mortelles n'est pas moins instructive. » Ces états pathologiques s'accompagnent, en général, d'une anémie très-profonde, et le sang renferme alors des globules rouges plus grands que ceux du sang normal. Lorsque l'anémie devient extrême, la proportion de ces éléments hypertrophiés augmente et, malgré la présence d'éléments très- petits, les dimensions moyennes des globules rouges s'écartent moins du chiffre normal que dans les anémies d'une intensité moins grande; parfois même ces dimensions dépassent celles des globules sains. » Le nombre des globules rouges décroît alors de jour en jour et le fer ne peut enrayer la marche de l'anémie. Son action est cependant mani- feste, mais elle n'est sensible que sur les globules considérés individuel- lement. » Ces éléments acquièrent de l'hémoglobine, et, lorsque leurs dimen- sions sont exagérées, leur valeur moyenne en matière colorante devient égale, puis supérieure à celle des globules sains. Un seul exemple suffira : Dans le cas d'anémie le plus considérable que j'aie rencontré, le chiffre minimum des globules a coïncidé précisément avec le maximum de la valeur moyenne de ces éléments en hémoglobine. Le sang ne renfermait plus que 414062 globules, mais ces globules avaient acquis, grâce à leur hyper- trophie et au fer, un pouvoir colorant équivalent à celui de 555 000 glo- bules sains. La valeur moyenne de chacun d'eux était donc de -J-ff-^fa, soit 1, 34- En résumé, introduit dans l'organisme, le fer, qui constitue une des parties principales de l'hémoglobine, semble solliciter les globules à se charger d'une quantité plus grande de matière colorante, et cette action se produit non-seulement dans les anémies curables, mais même dans les ca- chexies, alors que, l'organisme étant épuisé, la production des globules rouges est presque complètement entravée. « La médication martiale est donc une des plus rationnelles de la théra- peutique. » C. R., 187G, 2e Semestre. (1 . LXXXI1I, N« 210 ' 29 (988 ) physiologie — Expériences sur le pneumogastrique et sur les nerfs prétendus d'arrêt. Noie de M. Onimcs, présentée par M. Cl. Bernard. « On sait que l'excitation du pneumogastrique par des courants induits amène, au moins pendant quelques instants, l'arrêt du cœur. » Plusieurs auteurs ont conclu de cette expérience que la fonction du pneumogastrique était une fonction d'an et ; car ils ont cru que cette excitation artificielle démontrait le rôle physiologique de ce nerf, comme cela a lieu réellement pour les nerfs rachidiens. Mais il estimportant de faire remarquer que, dans les nerfs moteurs comme dans les nerfs smsitifs, il y a pendant l'état d'activité une série d'excitations qui, en moyenne, est de 35 par seconde, et c'est, à peu près, le même nombre d'excitations que les courants induits des appareils ordinaires déterminent en ce même espace de temps. Dans ces cas, l'excitation physiologique et l'excitation artificielle sont à peu près identiques, et l'on peut avec raison conclure que les courants induits appliqués sur des troncs nerveux, ou sur des muscles, reproduisent assez exactement les conditions normales. Mais il n'en est plus de même quand ces mêmes courants agissent sur une partie quelconque d'un système rhythmique et automatique, dans lequel il n'y a pas d'excitation permanente, et où l'état d'activité n'a lieu qu'une ou deux fois par seconde. Si, dans ces cas, on vient déterminer 3o à l\o excita- tions dans ce même espace de temps, on sort absolument des conditions physiologiques et l'excitation n'est plus que perturbatrice des mouvements rhythnhques et coordonnés. C'est, en effet, ce qui a lieu dans les expériences qui ont été faites sur le pneumogastrique, car l'excitation avec des courants induits est loin d'être simple, mais se compose d'une succession de plus de 2000 excitations par minute. » Nous avions déjà observé, il y a quelques années, avec Ch. Legros, qu'en électrisant le pneumogastrique, à l'aide des courants induits, à in- termittences rares, on n'arrivait pas à arrêter les mouvements du cœur, et que, pour déterminer cet arrêt, il fallait, pour un animal à sang chaud, de seize à dix-huit excitations par seconde. Au-dessous de ces chiffres, le cœur continuait abattre; les contractions étaient seulement moins nombreuses, mais en même temps plus énergiques. Dans de nouvelles recherches, nous venons de voir que, loin d'arrêter le cœur, une excitation modérée et unique du pneumogastrique en provoque la contraction. Si l'on empoisonne un animal à sang chaud ou à sang Iroid par le curare, et si l'on attend le moment où les battements du cœur commencent à se ralentir, et ne sont plus en général que de quarante à cinquante par minute, on peut, avec un courant induit ( 9*9) se produisant à chaque seconde et appliqué sur le pneumogastrique ou sur le cœur, déterminer exactement soixante battements du cœur en une mi- nute. Chaque fois que le courant détermine une secousse, on voit le cœur se contracter, et cela avec une régularité parfaite. » En mettant les animaux sous l'influence prolongée du chloroforme, on observe les mêmes effets. En plongeant, par exemple, une grenouille dans de l'eau dans laquelle on a mélangé un peu de chloroforme, et en l'y maintenant jusqu'à ce que tous les mouvements soient abolis, on déter- mine en même temps un ralentissement des mouvements du cœur. Si dans ces conditions les battements du cœur sont de cinquante par minute, comme cela a lieu assez souvent, on peut, avec une intermittence par se- conde, déterminer soixante excitations par minute. Si cependant les batte- ments étaient tombés à quinze ou vingt par minute, il n'en serait plus ainsi; le même courant ayant soixante interruptions par minute, au lieu d'augmenter le nombre des battements, les diminuerait au contraire. Pour avoir, dans ces conditions, une légère augmentation des battements, et pour qu'en même temps chaque excitation du courant puisse amener une con- traction du cœur, il faut employer un nombre à peu près égal d'inter- ruptions. Lorsque, abandonné à lui-même, le cœur bat, par exemple, vingt- cinq fois par minute, on peut arriver à le faire battre vingt-six, vingt-sept, vingt-huit, vingt-neuf, trente fois par minute, en excitant vingt-six, vingt- sept et trente fois le pneumogastrique par un courant induit isolé; mais, si l'on dépasse cette limite, les battements diminuent et ne concordent plus avec les interruptions du courant. » Il faut donc régler le nombre d'interruptions d'après les battements du cœur, et non pas espérer régler les battements du cœur d'après le nombre des excitations. De plus, cette relation est loin de rester constante; car, à la suite de ces excitations, le rhythme du cœur varie très-souvent, et il faut, pour retrouver la concordance parfaite entre les battements et les interrup- tions du courant, modifier ceux-ci selon les variations du cœur. Ainsi, si le cœur se contracte trente fois par minute, et si l'on veut agir avec un courant ayant par exemple trente-cinq interruptions par minute, il y aura, dans les premiers moments, trente-cinq battements; mais bientôt ceux-ci pourront augmenter et arriver à quarante ou plus; dans ce cas, alors, les excitations déterminées par le courant n'auront pas autant d'influence, et, pour qu'elles arrivent à régler de nouveau le rhythme, il faudra en augmenter le nombre dans la proportion voulue. » Des phénomènes analogues ont lieu pour d'autres mouvements 129.. ( 99° ) rythmiques de l'organisme. C'est ainsi que des courants induits ordi- naires, appliqués sur une anse intestinale, arrêtent aussitôt les contractions péristal tiques ; toute la partie de l'intestin qui se trouve entre les deux rhéo- phores se relâche et reste immobile; ce n'est qu'au point d'application des rhéophores qu'il se fait une contraction purement locale; si, au contraire, on n'emploie que des courants à intermittences rares et qui soient en rapport avec le nombre des contractions intestinales (i5 à 18 par mi- nute), loin d'arrêter les contractions, on les augmente et les exagère. Selon la partie intestinale sur laquelle on agit, il faut diminuer ou aug- menter le nombre des intermittences, car le nombre de mouvements péri- staltiques qui ont lieu pbysiologiqnement en un temps donné n'est pas le même pour les différentes régions de l'intestin. C'est à la partie supérieure, au duodénum, que ces contractions sont le plus nombreuses; leur nombre maximum, en une minute, est de dix-huit. Il est également important que l'intestin renferme quelques matières; car, lorsqu'il est vide, les contrac- tions sont toujours plus difficiles à provoquer. Dans, tous les cas, dans ces expériences, on obtient des phénomènes analogues à ceux que nous consta- tons sur le cœur, c'est-à-dire, arrêt des mouvements dès que les excitations sont nombreuses et rapides; persistance et même augmentation de ces mouvements normaux, si les conditions de l'excitation se rapprochent de celles qui ont lieu physiologiquement. » Sur les nerfs vaso-moteurs, nous avons également observé que les cou- rants induits à interruptions rares ne déterminent pas, comme les courants induits ordinaires, un resserrement persistant des vaisseaux, et que la tem- pérature, au lieu de s'abaisser, avait au contraire une tendance à s'élever. Ces expériences sur les vaso-moteurs viennent à l'appui de la contraction autonome des vaisseaux et montrent, dans tous les cas, que les conditions de l'excitation en modifient le mode de contraction. En résumé, les nerfs de la vie végétative et les fibres musculaires lisses, surtout lorsqu'ils appartiennent à un système qui a des mouvements rhylhmiques, coordonnés et automatiques, ne répondent pas aux excita- tions artificielles de la même manière que les nerfs rachidiens. Dès que ces excitations deviennent trop nombreuses et très-rapides, elles cessent de provoquer les actes fonctionnels et ne deviennent qu'une cause de pertur- bation. Les phénomènes d'arrêt que l'on a obtenus dans ces conditions sont le résultat de cette perturbation; de plus, il semble résulter de nos expé- riences que les nerfs prétendus d'arrêt rentrent, au contraire, dans les lois générales du fonctionnement de tous les filets nerveux et que leur excita- tion physiologique provoque toujours la mise en activité des organes aux- quels ils se rendent. » ( 991 ) PHYSIOLOGIE. — Recherches sur l'urée du sang. Note de M. P. Picard, [présentée par M. Cl. Bernard. « Le procédé d'analyse quantitative de l'urée, que je soumets à l'Aca- démie, a été institué en vue d'une étude physiologique de cette substance, et, à ce point de vue, il offre à mon sens deux avantages : i° il n'exige qu'une petite quantité de sang et permet ainsi des recherches comparatives dans de bonnes conditions chez un même animal; 2° il est d'un emploi rapide sans cependant manquer de précision, comme je m'en suis assuré par des dosages successifs faits dans des fractions d'un même volume san- guin, l'une étant analysée immédiatement, les autres après addition de quantités connues d'urée. J'ai pu, de la sorte, m' assurer qu'une quantité d'urée ajoutée, répondant à ogr,o5 de celte substance pour iooo de sang, était constamment reconnue à une augmentation de la deuxième décimale des chiffres fournis par l'analyse directe, ce qui est plus que suffisant pour l'objet que l'on a eu en vue en commençant ces recherches, et qui sera défini ultérieurement par la publication de leurs résultats. » Méthode de dosage. — Le principe de la méthode ici employée est celui que suit depuis longtemps M. Claude Bernard, mon maître, pour la re- cherche du glucose dans le sang : dans cette méthode, on dose le glucose directement à l'aide de la liqueur de Fehling, dans la solution incolore obtenue en précipitant à chaud un poids de sang par un poids égal de sulfate de soude. La méthode que je propose consiste à faire le dosage de l'urée directement dans celte même liqueur. » Je ne puis entrer ici dans l'étude des motifs qui m'ont fait adopter un procédé de dosage de cette substance plutôt qu'un autre, et je me borne à la description simple de mon opération : » A un poids de 5o grammes de sang, on ajoute 5o grammes de sulfate de soude, en petits cristaux non effleuris; on porte à ébullition en agitant sans cesse le mélange; cela fait, on rétablit le poids total premier (5o + 5o) par une quantité convenable d'eau distillée, et l'on jette le tout sur un filtre (ou mieux on filtre après avoir exprimé à la presse); on pèse une quantité de ce liquide clairet incolore ainsi obtenu, égale à 5o grammes. On peut tout aussi bien opérer sur /jo ou 45 grammes. » Ces 5o grammes de liquide sont introduits par un entonnoir à robinet dans un ballon qui porte en outre un tube à dégagement. On verse égale- ment dans le ballon l'eau distillée qui a servi au lavage du vase contenant les 5o grammes soumis à l'analyse; on ajoute 20 centimètres cubes environ ( 992 ) d'acide chlorhydrique pur et l'on porte rapidement à l'ébullition jusqu'à ce qu'on ait chassé les gaz du ballon. » A ce moment, à l'aide d'une disposition spéciale, on fait communiquer le tube à dégagement avec un appareil complexe contenant un volume suffisant d'eau de baryte. Les premières portions absorberont l'acide car- bonique provenant de l'urée décomposée; les dernières empêcheront l'en- trée du même gaz lors de la rentrée de l'air extérieur dans l'appareil. (Un tube de Liebig intermédiaire doit montrer son contenu transparent pendant toute l'opération.) » Tout étant disposé, on introduit par l'entonnoir dans le ballon con- tenant le liquide à analyser 20 centimètres cubes à peu près d'acide azo- tique nitreux et l'on reporte rapidement à 100 degrés; on maintient cette température huit ou dix minutes : après ce temps, les gaz acide carbonique et azote provenant de la décomposition de l'urée ont été entraînés. Le premier a été fixé par la baryte; c'est lui que l'on dose alors en volume en le retirant par le vide après décomposition du carbonate par HCl. » Dans le cas cité, on obtient i4cc, 5 CO2. Ce volume, après corrections, se réduit à i3ec, 125. » Or, on sait que chaque centimètre cube dégagé représente ogr,oo2G83 d'urée pure décomposée. » En multipliant osr,oo2683 par i3cc, 125, nous aurons ogr,o35i5 d'urée pure pour la quantité contenue dans les 5o grammes analysés. » Ces 5o grammes contiennent l'urée de 25 grammes de sang, ainsi qu'on le voit en se reportant au traitement préliminaire!; en multipliant par 4o, on aura le poids d'urée contenu dans 1 litre. Sang (ioooEr) iBr,4o5 urée. » En opérant de la sorte, on trouve toujours de l'urée dans le sang et sa proportion dans le sang artériel paraît osciller dans des limites étroites en dehors de toute condition extérieure modificatrice. » Quelques chiffres obtenus par des analyses pratiques, douze heures après le repas, chez des chiens en bonne santé, le montreront. Sang artériel de chiens : ' fée. Premier chien (iooo8r) 1 ,/jo5 Deuxième chien (iooo8r) 1 ,3()0 Troisième chien (iooo61) 1 ,496 » Au contraire, on peut expérimentalement faire varier rapidement cette proportion que j'appellerai normale, soit en plus, soit en moins, ( 993 ) comme j'aurai l'honneur de le faire connaître ultérieurement. J'aurai éga- lement à exprimer les différences constantes qui existent entre les quantités de cette substance dans les sangs artériel et veineux. (Travail du labora- toire de Physiologie générale, dirigé par M. Cl. Bernard.) » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Note sur la faculté qu'ont certains Acariens, avec ou sans bouche, de vivre sans nourriture pendant des phases entières de leur existence, et même pendant toute leur vie. Note de M. Mégnin, présentée par M. Ch. Robin. « Depuis des années que j'étudie les Acariens en général, et les Acariens parasites en particulier, H est un fait qui m'a vivement frappé, et qui a dû certainement frapper d'autres observateurs, c'est que les Ixodes que l'on recueille adhérents aux animaux, à quelque espèce qu'ils appartiennent, sont toujours et exclusivement des individus femelles et fécondés; j'en ai récollé des centaines sur des chiens, des bœufs, des moutons, des che- vaux, des rongeurs de différentes espèces, des oiseaux, des reptiles, etc., et toujours le même fait s'est reproduit : toujours l'Ixode fixé par son rostre barbelé aux téguments d'un de ces animaux et en voie de se gorger de sang était une femelle adulte et fécondée. Souvent j'ai rencontré, adhérant à la face inférieure d'une de ces femelles, un autre petit Ixode très-diffé- rent, entièrement coriace, qui n'est autre qu'un mâle dont la lèvre, en triangle obtus et à angles latéraux saillants, introduite dans la vulve sous- thoracique de la femelle sert, comme je l'ai constaté, de guide et d'intro- ducteur au pénis qui émerge de sa base, en même temps qu'elle est un solide moyen d'union sexuel tenant avantageusement lieu de ventouses copulatrices que présentent un grand nombre d'autres espèces acariennes. » Quels sont les premiers âges des Ixodes? où et comment se passent-ils? C'est ce qu'on ignorait presque complètement. On sait que les Ixodes sont ovipares, qu'ils pondent un nombre considérable d'oeufs, non par la bouche, comme le croyait Latreille sur la foi de Chabrier, mais par une vulve sous-thoracique qui s'ouvre près de la base du bec, comme l'a dé- montré M. Lucas (i); mais le genre de vie et l'organisation des larves étaient complètement inconnus. La rencontre que j'ai faite, sur un bœuf d'origine africaine, d'un énorme lxode femelle prêt à pondre et l'étude que j'ai pu fairedesa nombreuse progéniture dans ses diverses phases, me permettent de fi) Ann. Suc. enlom. de France, i836, p. 63o. ( 994 ) donner la solution du problème, qui est en même temps la démonstration d'un fait physiologique des plus intéressants. L'Ixode femelle en question a pondu, du 11 mai au 23 juin de cette année, 12000 œufs remplis d'une matière vitelline jaune-brunâtre, composée de cellules granuleuses polyé- driques ou arrondies, de diamètres très-variables; ces œufs ovo-sphériques avaient un diamètre moyen de \ millimètre. Après avoir suivi toutes les phases de l'incubation et assisté à la formation de l'embryon en quelque sorte jour par jour, j'ai vu tous ces œufs éclore du 23 juillet au g août et donner naissance à des larves hexapodes très-agiles, à rostre en apparence complet, à plastron céphalo-thoracique ovalo-triangulaire, portant une paire d'yeux comme chez la mère, mais privées complètement de stigmates et de l'appareil respiratoire trachéen si visible chez les adultes. Cinq ou six jours avant leur naissance, lorsque l'œuf paraissait encore rempli aux trois quarts de vitellus, j'ai vu les téguments abdominaux des larves se former en enveloppant complètement cette masse vitelline, et au moment de leur naissance, et aussi jour par jour, j'ai suivi ces larves et j'ai vu successive- ment les parties dures de leur squelette s'épaissir et se foncer en couleur, leur abdomen, primitivement de forme sphéroïdale et sans organisation interne visible, s'aplatir de dessus en dessous et se festonner régulièrement en arrière, l'estomac avec ses ccecums symétriques se former en circonscri- vant la matière vitelline qui se rétractait progressivement en fournissant les matériaux des nouveaux organes. Du reste la preuve qu'un travail de nutrition très-actif avait lieu dans le corps de ces larves, c'est qu'elles dé- posaient sur les parois de leur prison de verre de nombreuses déjections blanches qu'une analyse chimique microscopique m'a montrées être entiè- rement composées d'urates alcalins. (Avant la ponte, la mère avait aussi émis une grande quantité de matière excrémentitielle de même aspect et de même composition). Depuis trois mois que ces larves vivent et digèrent, il m'a été impossible de leur faire accepter la moindre nourriture, soit en les plaçant sur un de mes bras sous un verre de montre, soit en les dépo- sant sur de petits rongeurs ou de grands quadrupèdes. La présence d'une bonne provision de nourriture en réserve dans leur estomac et qui vient de leur mère donne l'explicalion du fait. » Ces larves vont subir leurs métamorphoses et se transformer les unes en femelles, les autres en mâles; ceux-ci chercheront des femelles pour les féconder et mourront, sans avoir pris, pendant l'état parlait, un seul atome de nourriture, ce que ne leur permettrait pas leur rostre transformé en organe accessoire d'accouplement ; les femelles, soit pendant, soit après la (995) fécondation, se fixeront sur des animaux et absorberont la quantité énorme de sang que l'on sait, qui va jusqu'à les faire décupler de volume et qui servira non-seulement à amènera bien leur nombreuse progéniture, mais encore à la nourrir pendant la plus grande partie de son existence, et même pendant toute la vie en ce qui concerne les mâles. » Les Acariens sans bouche, qu'on regardait comme des espèces définies sous le nom d' Hypopus, cYHomopus, de Tiïcliorlactylus, d' Astomcs, de Ctllu- laris, etc., etc., et que j'ai démontrés n'être que des nymphes adventives, de véritables chrysalides ambulantes (i), vivent aussi sans nourriture, par suite d'un phénomène analogue à celui que je viens d'observer chez les larves d'Ixodes. Leur corps est rempli d'une matière animalisée amorphe, granu- leuse, sorte de sarcode très-vivant, résultant de la liquéfaction des organes internes, surtout des muscles de la larve qui l'a précédé; la vie s'y conserve sans déperdition, puisqu'il n'y a même pas de déjections par suite de l'ab- sence complète d'ouvertures anale, respiratoire ou autres, pendant toute cette phase de leur vie. La forme adulte qtii succède à cette phase se fait remarquer, surtout chez la femelle fécondée, par une grande voracité; beaucoup de mâles sont, au contraire, comme celui des Ixodes, entière- ment absorbés par les fonctions de la génération et mangent très-peu ou même ne mangent pas du tout; j'ai même de fortes raisons de croire que les mâles des différentes espèces de Sarcoptes appartiennent à cette dernière catégorie. » Le fait d'individus adultes ou féconds qui n'absorbent aucune nourri- ture, malgré l'activité de leurs organes de reproduction, que montrent certaines espèces acariennes, n'est pas une exception dans la série des ani- maux articulés; sans compter les proverbiales Éphémères, il y a les princi- pales Astrides qui, à l'état parfait, ont les organes buccaux complètement atrophiés dans les deux sexes et ne remplissant aucune fonction. La forme astome et féconde observée par M. Lichtenstein chez le Phylloxéra du chêne (2) appartiendrait aussi au même phénomène physiologique, dont la plus complète expression est fournie par les Ixodes. » (1) Mémoire sur les Hypopes [Journal de V ' Anatoinic de M. Ch. Robin, I. X, 18741 p. 225 et suivantes). (2) Bulletin de la Société entomologique de France, séance tin 9 août 187G, p. 1O4. C. R., [87G, i° Semestre, [1 . LXXXI1I, N» 21.) ' ^° ( 996 ) MINÉRALOGIE. — Sur des cristaux de fer oxydulé présentant une déformation singulière. Note de M. C. Fmedel, présentée par M. Daubrée. « En examinant, à Clermont, pendant le Congrès de l'Association fran- çaise pour l'avancement des Sciences, la belle collection de minéraux d'Auvergne recueillie par M. Fouilhoux,'j'ai remarcpié entre autres de jolis cristaux aciculaires, ayant jusqu'à 2 centimètres de long et formant des groupes enchevêtrés. Ils étaient d'un gris de fer, et je constatai tout de suite qu'ils étaient fortement attirables à l'aimant. En les regardant à la loupe, je reconnus qu'ils présentaient la forme de rhomboèdres aigus sur- montant des prismes hexagonaux; les faces rhomboédriques étaient assez brillantes; les faces des prismes, au contraire, tout à fait mates et ru- gueuses. » Il semblait donc à première vue que ces échantillons devaient résulter d'une pseudomorphose de fer oligiste en fer oxydulé, inverse de celle qui dans beaucoup de cas a produit ce qu'on a désigné sous le nom de marlile, en transformant les octaèdres de magnétite en hématite. » M. Fouilhoux a bien volu me remettre quelques-uns de ces groupes de cristaux pour les examiner plus attentivement. Il est résulté de cet exa- men qu'ils sont en effet formés de fer oxydulé. Leur poussière est noire, et une petite quantité, calcinée avec addition d'acide sulfurique, a laissé une poudre rouge formée de sesquioxyde de fer. La matière avait augmenté de poids dans cette opération, et cela d'une quantité correspondant à très-peu près à la transformation de l'oxyde magnétique de fer en sesquioxyde. » Les mesures faites sur le sommet rhomboédrique ont donné des nombres se rapprochant de no degrés, tout en restant un peu inférieurs. Les faces n'étaient pas assez lisses pour donner des mesures rigoureuses. Or le rhomboèdre du fer oligiste le plus rapproché de 110 degrés est e\ dont l'angle (entre les normales) est de m°i3'; ce rhomboèdre est rare pour cette substance et n'est connu, si je ne me trompe, qu'en combinai- son avec d'autres faces. Mais l'angle de 1 10 degrés se rapproche beaucoup de celui du tétraèdre régulier, c'est-à-dire de deux faces opposées au som- met de l'octaèdre. Il était donc naturel d'admettre que l'on avait affaire, non pas à une pseudomorphose, mais à une déformation régulière de cris- taux octaédriques avec disparition de deux faces parallèles. Ce qui vient confirmer cette manière de voir, c'est qu'à l'extrémité des sommets pseudo- rhomboédriques de quelques aiguilles, on peut apercevoir, à la loupe, un petit octaèdre, dont l'une des laces est tangente sur ce sommet. ( 997 ) » Il y a encore une autre preuve en faveur de cette interprétation : c'est que les groupes d'aiguilles contiennent, entre-croisés avec les cristaux d'ap- parence rhomboédrique, d'autres cristaux allongés aussi, mais terminés par des sommets oclaédriques, présentant l'angle de l'octaèdre régulier. C'est une déformation d'apparence quadratique, avec allongement parallè- lement à l'un des axes de symétrie quaternaire du cube; comme pour les autres, il y a déformation rhomboédrique avec allongement dans le sens d'un des axes de symétrie ternaire. » De pareilles déformations ont été déjà signalées pour des cristaux du type cubique, et, en particulier, pour ceux de sel ammoniac, d'argy- rose, de grenat, etc. » Je rappellerai aussi les octaèdres de silicium, enfilés en chapelet de manière à simuler des formes hexagonales, décrits par H. de Senarmont [Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. XLVII, p. 169). » J'ai eu l'occasion d'observer une déformation de même nature sur des cristaux de tennantite de Framont, qui étaient allongés, eux aussi, parallèlement à l'un des axes ternaires et dans lesquels les faces du dodé- caèdre rhomboïdal b' simulaient à la fois un prisme hexagonal allongé et un rhomboèdre, tandis que les faces de l'octaèdre a' simulaient la base et un deuxième rhomboèdre. » On en rencontre de plus singulières encore. Sur des échantillons de galène de Beeralstone, Devonshire, j'ai ohservé des cristaux d'apparence orthorhombique, que l'on pouvait être tenté de considérer comme formés par des mâcles. Les clivages parfaitement réguliers qui les traversent mon- trent qu'ils ne sont pas mâclés et que leur apparence extraordinaire est due à la disparition de certaines faces. Ce sont des trioctaèdres a2, ainsi que le i- J- prouvent les mesures que j'en ai faites (a-a2 = 2r]°i6'), dans lesquelles deux faces adjacentes, et qui devraient être situées sur une même arête de l'octaèdre, disparaissent. Il en résulte une forme d'apparence orthorhom- bique; celle-ci n'est d'ailleurs pas complète; les cristaux sont engagés de telle façon qu'on n'en aperçoit guère que le sommet tétraèdre, qui rem- place le biseau, lequel, dans des cristaux complets, devrait être placé sur l'arête de l'octaèdre régulier. On voit sur quelques cristaux les faces de l'octaèdre, et d'autres faces du trioctaèdre qui ne semblent pas s'être dé- veloppées inégalement, comme les quatre qui forment les sommets pseudo- rhombiques. » Il est difficile d'assigner une cause à ces déformations, qui semblent i3o.. ( 998 ) faire descendre les corps dans le degré de la symétrie cristalline; mais elles me paraissent mériter d'être signalées. » Les cristaux de fer oxydulé qui font l'objet de celte Note présentent une autre particularité curieuse : ils sont magnétiques et polaires. Les ai- guilles possèdent un pôle de nom contraire à chacune de leurs extrémités. Elles sont assez magnétiques pour que les grandes attirent les petites ou les repoussent, suivant les extrémités que l'on met en regard. » D'après M. Fouilhoux, les groupes de cristaux ont été rencontrés par lui, il y a une quinzaine d'années, dans une cavité d'un filon d'eurite altérée du Puy-de-la-Chopine, au nord de la chaîne des Puys. On n'a plus retrouvé depuis lois d'échantillons semblables. » HYDRODYNAMIQUE. — Sur les figures qui se forment dans des liquides superposés quand on leur imprime un mouvement de rotation. Note de ]V1. Bouquet de la Grve, présentée par M. Faye. « Dans la Note présentée dans la séance du 23 octohre, sur la manière dont se créent et se meuvent les tourbillons dans les cours d'eau, j'ai parlé de la généralité de ce phénomène. » J'y reviens aujourd'hui, en indiquant que des mouvements inverses de ceux que j'avais provoqués présentent aussi quelques faits intéressants. Il s'agissait d'abord d'un liquide ayant une rotation sur lui-même et se mouvant au sein d'un même liquide au repos. Nous avions, dans ce cas, une dépression centrale supérieure et un soulèvement du liquide in- férieur. » Si le premier liquide était recouvert d'une couche d'un troisième plus visqueux que lui, on avait, en outre de ce qui se produisait dans le bas, un cône descendant de ce troisième liquide. Huile. Eau. » Si nous examinons maintenant ce qui se passe lorsque deux li- quides de densités différentes (de l'eau et de l'huile, par exemple) sont ( 999 ) entraînés dans un mouvement circulaire parties forces extérieures tangen- tielles, on voit se produire, au lieu d'une concentration de l'huile au centre, une diminution d'épaisseur. » Si la couche d'huile est mince, il se forme au centre une ouverture frangée qui se subdivise si le mouvement est quelque peu excentrique, et finit par présenter des trous parfaitement circulaires. » Si l'on emploie pour liquide supérieur une substance plus visqueuse que l'huile, par exemple une dissolution de gutta-percha dans de la benzine, les formes de l'ouverture varient plus encore, en présentant des apparences qu'on pourrait sans grand effort d'imagination comparer à celles qu'offrent les taches du Soleil, n'était le mouvement de rotation imprimé à tout le système. «Mais le phénomène se modifie complètement si l'on renvei se l'ordre des liquides et si l'on place le plus visqueux en dessous, par exemple de l'alcool au-dessus de l'huile. » La rotation de l'enveloppe produit alors une dépression du liquide intérieur, et l'arrêt du vase ramène ensuite la formation d'un cône de soulèvement inverse de la dépression précédente. » La viscosité, dont nous n'avions pas parlé lorsque nous regar- dions ce qui se passait dans un cours d'eau, ou qui, du moins, inter- venait toujours de la même façon, la vase ou le sable produisant les mêmes effets qu'un liquide plus visqueux et plus dense que l'eau, doit mettre en garde contre toute analogie prématurée lorsque l'on voudra pas- ser de ce qui a lieu dans des liquides aux phénomènes atmosphériques ou solaires. » On peut pourtant dire que les nuages ont une viscosité plus grande que l'air, l'attraction mutuelle des molécules aqueuses en tenant lieu, et par suite conclure qu'il doit se produire une diminution dans l'épaisseur des nuages au centre d'un cyclone, par analogie à celle que nous montre ( IOOO ) une couche d'huile placée au-dessus de l'eau, lorsque nous donnons au vase un mouvement de rotation. » Cela n'explique-t-il point pourquoi le centre d'un cyclone peut avoir une éclaircie et aussi pourquoi des torrents de pluie doivent accompagner la fin de sa course? » En ce qui concerne l'identité de la formation des taches du Soleil par une force centrifuge, on est conduit aussi à supposer que la partie brillante de l'enveloppe solaire a plus de cohésion que les gaz qui la sup- portent et que la chromosphère. L'effet produit devient alors analogue à celui qu'on fait naître en plaçant une mince couche d'huile entre une couche d'alcool et une de benzine, et l'on retrouve, en faisant tourner le vase, les formes d'ouvertures dans la couche d'huile que nous avons indiquées plus haut. » M. Faye fait à ce sujet les remarques suivantes : « M. Bouquet de la Grye signale avec raison l'analogie de ces figures avec les taches du Soleil, telles qu'on les trouve figurées dans plusieurs ouvrages d'Astronomie. Cette analogie m'a également frappé. Il est certain que les figures précédentes ont une ressemblance de famille, pour ainsi dire, avec les taches, comme si ces deux ordres de phénomènes avaient entre eux un rapport intime, non pas, bien entendu, au point de vue physique, mais au point de vue mécanique. » Néanmoins, les gyrations sur lesquelles l'auteur a expérimenté ne sont pas de véritables tourbillons. Elles se rapportent essentiellement à la rotation d'un vase contenant un liquide et tournant autour d'un axe ver- tical. On sait que, dans ce cas, le liquide se met en mouvement et creuse la surface libre jusqu'à ce qu'une certaine figuie d'équilibre soit atteinte; après quoi, si la rotation ne change pas de vitesse, cette figure d'équilibre dure indéfiniment, tandis que les divers points de la masse fluide prennent une commune vitesse angulaire de rotation. » Tl en est autrement d'un tourbillon soit dans l'eau, soit dans l'air. Les molécules du fluide sont animées d'une vitesse angulaire, non pas con- stante dans toute la masse, mais inversement proportionnelle au carré de leur distance à l'axe. Le phénomène revêt bien une figure extérieure géo- métriquement définie, mais ce n'est que l'enveloppe des trajectoires du fluide en mouvement et non une figure d'équilibre. Les gyrations nesont pas planes, mais hélicoïdales, en sorte qu'en chaque point se succèdent une file de mo- lécules continuellement renouvelées; ces gyrations-là sont descendantes ( I OO I ) dans les cours d'eau, comme le savent fort bien les hydrauliciens, et comme M. le général Morin l'a expliqué à diverses reprises devant l'Académie. Enfin les tourbillons peuvent transmettre et dépenser pendant un temps très-long une énorme quantité de force vive qui se renouvelle constam- ment, par conséquent, exécuter un travail colossal. Il ne saurait en être de même d'un phénomène purement statique ou qui du moins se présente comme une préparation à un état d'équilibre final. » Il est bien clair que le premier effort d'un anneau gazeux, simplement animé d'une rotation plus ou moins vive, contre les obstacles du sol épuise- rait sa puissance d'action si la matière en mouvement dans cet anneau ne se renouvelait incessamment. C'est par ce renouvellement incessant qu'un tourbillon, commeceluide Brandon en i854,a pu, dans une forêt de l'Oliio, rompre ou arracher 5oooo arbres en une demi-heure. Du reste, sur ce point-là, tous les météorologistes sont du même avis depuis qu'ils ont enfin reconnu la nature essentiellement gyratoire de ces phénomènes. La seule difficulté pendante consiste en ce que ces savants croient que l'air est ascen- dant dans les cyclones, tandis que je pense avoir amplement démontré qu'il y est descendant tout comme dans les tourbillons de nos cours d'eau. » Malgré ces réserves nécessaires, les phénomènes qui se sont produits dans les expériences de l'auteur se rattachent à des gyrations; ils montrent la facilité avec laquelle ces gyrations, lorsqu'elles sont troublées par une cause persistante, se segmentent de manière à produire deux rotations voisines séparées par une espèce de pont assez semblable à ceux qui se forment si souvent dans les grandes taches. » On sait, en effet, que les taches, d'abord parfaitement circulaires, au point qu'on les confond aisément avec le disque d'une planète, tendent à grandir indéfiniment; mais, à mesure qu'elles grandissent, elles se subdivi- sent par une opération à laquelle j'ai donné le nom de segmentation; puis leurs diverses parties, une fois cloisonnées, tendent à se séparer de plus en plus, tout en reprenant la figure type de la circularité. C'est par ce procédé qu'une grande tache se résout en une série de taches plus petites qui, une fois séparées, se mettent à fonctionner isolément. Je suis heureux que ma manière de voir à ce sujet se trouve justifiée par les expériences de M. Bou- quet de la Grye, bien que l'identité des phénomènes ainsi produits soit loin d'être complète, tant avec les taches du Sohil qu'avec les tourbillons de nos cours d'eau. Je ne perdrai pas cette occasion de faire remarquer combien les mêmes phénomènes solaires dont nous venons de parler sont peu compatibles avec l'hypothèse des éruptions. » ( 1002 ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur quelques particularités de la foudre. Note de M. E. Rexou, présentée par M. H. Mangon. « La Note insérée par M. G. Planté dans les Comptes rendus du 21 août dernier et relative à un cas de foudre en chapelet, observé par lui trois jours auparavant, m'a rappelé un cas tout pareil dont j'ai été témoin il y a long- temps. Je demanderai à l'Académie la permission de lui communiquer en même temps cpielques autres cas rares ou remarquables qui se sont offerts à moi depuis trente ans. » I. Le 20 juillet 1809, j'étais aux ponts de Braye, commune de Sougé, à la limite des départements de la Sarthe et de Loir-et-Cher. Après une journée pendant laquelle le thermomètre s'était maintenu longtemps entre 28 et 29 degrés, un violent orage se déclara dans la soirée. A 8h20m la foudre me parut tomber sur des peupliers d'Italie situés au bord de la Braye, à 200 ou 25o mètres du lieu où je me trouvais; la foudre traça un sillon presque vertical, mais un peu sinueux, formé de boules presque tangentes, absolument comme un chapelet, et d'un éclat excessif. Cette apparition à été instantanée; mais, d'après l'impression qu'elle m'a laissée, j'ai évalué le diamètre des boules à la dixième partie du diamètre du Soleil; un angle de 3 minutes à 200 ou 2$o mètres donnerait à ces sphères un diamètre de om,2o; c'est le diamètre qu'on a attribué à ces globes de feu qu'on a vus plusieurs fois traverser lentement des intérieurs d'appartement sans atteindre les personnes présentes. » IL J'ai été deux fois témoin d'orages offrant des éclairs pourpres ou violets. » Le premier eut lieu à Paris le 20 juin 1857, à 8 heures du soir. Un vio- lent oraoe arrivait de l'ouest avec un vent fort de la même direction. Les éclairs étaient d'une couleur pourpre ou violette; ce qu'il y a de remar- quable, c'est que, dans d'autres orages, qui avaient lieu en même temps en d'autres points de l'horizon, les éclairs avaient la couleur habituelle. » J'observai le deuxième à Vendôme, le 16 juillet i8G5, à 8,,i5m du soir; l'orage était violent et accompagné d'une grande pluie; les éclairs d'un violet pourpre; quand l'orage s'éloigna, les éclairs reprirent leur couleur ordinaire. » Ces éclairs, quoique rares, ne sont pas sans exemple, puisque Arago, dans sa Notice sur le tonnerre [Annuaire du Bureau des Longitudes, 1 838, p 249), dit qu'on a vu quelquefois des éclairs purpurins, violacés ou (' I0OJ ) bleuâtres. Dans le Journal de Physique, t. 1, p. °j-]6, Wark signale des éclairs tirant sur le pourpre, dans un orage qui eut lieu à Lisbonne le 26 décembre 1764, entre 2 et 3 beures du matin. » Les éclairs, dans les deux orages dont j'ai été témoin, avaient absolu- ment la teinte de l'électricité traversant un air raréfié jusqu'à 3 ou 4 milli- mètres de mercure. Il est donc probable qu'ils provenaient de l'électricité se répandant dans les hautes régions de l'atmosphère, vers 25ooo ou 3oooo mètres d'altitude. Mais quelles sont les circonstances atmosphé- riques qui peuvent donner lieu à une exception si rare, dans un phénomène si fréquent ? Voilà une question qui me semble impossible à résoudre quant à présent. » III. Il arrive fréquemment qu'on voit éclairer sans qu'on entende le tonnerre. Dans l'immense majorité des cas, les éclairs ne sont que le reflet d'orages très-éloignés, jusqu'à 200 ou 3oo kilomètres et peut-être plus. Quelques personnes se refusent à admettre qu'on puisse percevoir la lueur des orages à une si grande distance : le fait me paraît pourtant hors de doute. » Néanmoins il peut arriver qu'on voie éclairer dans une masse orageuse très-rapprochée sans qu'on entende le moindre bruit de tonnerre. J'en puis citer un exemple très-concluant : » Le 22 septembre 1866, à Vendôme, vers 8 beures du soir, le ciel était complètement couvert, la température étant, à une fenêtre exposée à l'est, sur une rue, 140, 5, le baromètre à -74 imm, o (altitude 85in,43). Il éclairait fréquemment au-dessus de la ville. M'étant transporté dans la campagne et le même phénomène continuant, j'ai pu constater qu'il se passait un orage dans les couchrs supérieures de l'atmosphère au-dessus de moi, sans qu'on pût percevoir le moindre roulement de tonnerre. » IV. Enfin j'ai fait, l'an dernier, une observation importante sur la distance à laquelle on peut entendre le tonnerre. » On trouve, dans les ouvrages de Physique ou de Météorologie, fort peu de renseignements sur ce sujet. Arago, dans sa Notice sur le tonnerre, ne cite qu'une observation de de l'Isle, faite à Paris le 3o avril 1712, dans laquelle le bruit du tonnerre s'est fait entendre 72 secondes après l'éclair, ce qui suppose une dislance de 24000 mètres. Les gens de la campagne, dans le centre de la France, disent qu'on peut entendre le tonnerre jusqu'à 7 lieues (environ 3i kilomètres). » Le 24 août 1875, étant aux Ponts-de-Braye (le même lieu où j'ai ob- C.R.,1876; 1* Semestre. (T. LXXX1II, N" 21.) <3l ( 1004 ) serve la foudre en cliapelel), et le ciel n'offrant que des nuages à l'horizon, l'atmosphère calme et très-transparente, vers n heures du soir, j'entendais distinctement le tonnerre Irès-éloigné dans l'est-sud-est. Or, à Vendôme, à la même heure, on n'entendait tonner que dans le sud-est; j'ai pu m'as- surer que l'orage, violent, mais assez restreint, était au zénith de Cham- pigny, entre "Vendôme et Blois : j'entendais donc tonner à /jo kilomètres. » MÉTÉOROLOGIE. — Observations des étoiles filantes pendant tes nuits des 11, i3, i4 novembre 1876, à Clermonl-Ferrand ; par M. Giujey. « En i8^4-> pendant la nuit du ;3 novembre, les observateurs du pas- sage des Léonides remarquèrent que les étoiles filantes n'avaient pas de direction déterminée. M. Chapelas trouva même que le nombre des étoiles filantes était plus faible que pendant les nuits ordinaires. On en tira la conclusion que l'essaim des Léonides, tout entier, avait franchi l'éclip- tique. » En 1875, le mauvais temps m'empêcha de m'assurer personnellement de ce fait important; d'ailleurs, les Comptes rendus pour cette année ne con- tiennent aucune remarque à ce sujet. » Il m'a paru intéressant de surveiller le ciel pendant les nuits des 12, i3, 14 novembre courant, 1876. » La nuit du 12 a été très-belle, à partir de 1 heure du matin. J'ai ob- servé le ciel, seul, de 1 heure du matin à 5 heures, avec beaucoup de soin et je n'ai complé, en tout, que cinq étoiles niantes, dont deux de i'e gran- deur et trois à peine visibles; toutes les cinq étaient, en outre, manifeste- ment étrangères à l'essaim des Léonides. i> La nuit du i3 a été belle. J'ai observé avec M. Plumandon, de 9 heures du soir à 2 heures de matin, et seul, de 2 à 4 heures. En tout, nous n'avons observé que quatre étoiles filantes extrêmement faibles. » La nuit du i!\ a été couverte, sauf une belle éclaircie de 2h3om à 3h38œdu matin, pendant laquelle je n'ai pu constater qu'une seule étoile filante. » Le passage des Léonides a donc été absolument nul cette année, comme on l'avait prévu; le nombre horaire des étoiles filantes a même été singulièrement inférieur au nombre normal. » Il me semble indispensable de continuer ces observations d'année en année, afin d'obtenir des données précises sur. l'état de concentration ou de dispersion des Léonides. » ( ioo5 j PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur i état actuel des phénomènes volcaniques de Car- vasserà. Lettre de M. de Cigalla à M. le Secrétaire perpétuel. « Corfou, le 2/J4 novembre 1876. » D'après les dernières informations que me donne M. Miaulis, les phé- nomènes volcaniques de Carvasserà continuent toujours lentement; dans l'espace de neuf mois, il n'y a eu qu'un soulèvement île 3 pieds anglais. Le 17/29 septembre dernier, il y a eu une légère secousse, avec quelques dé- gagements sulfureux. La température de la mer voisine était de 78 degrés F. tandis que celle de l'atmosphère était de 70 degrés F. » Il est probable que M. Miaulis s'était trompé sur la nature du sol sou- levé : les coquilles dont il vient de m'envoyer des échantillons sont des coquilles de la Méditerranée, mélangées à une grande quantité de sable bourbeux. Il n'y a pas eu exhaussement d'un terrain coquillier, comme je l'avais supposé. » M. Daubkée présente, de la part de M. le professeur Cossa, une Notice, imprimée en langue italienne, sur une diorite quartzifère porphyroule de Cos- sato, près Biella. Après avoir examiné au microscope des plaques minces de cette roche, et en avoir fait l'analyse chimique complète, l'auteur conclut que cette roche est formée de quartz, d'oligcclase, d'amphibole et de chlorite. La séance est levée à 6 heures. D. BULLETIN BIBLIOGKA1MIIQUE. Ouvrages reçus dans la séance uu 6 novembre 1876. ( sunE.) General index lo the transactions of ihe Linnean Society oj London; vols XXVI to XXX (completing the firs>t séries). London, Longmans, 1876; in-4°. The journal of ihe Linnean Society Zoology, nos 60, 61, 62, 63 : Bolany, nos 81, 82, 83, 84. London, Longmans, 1875-1876; 6 liv. in-8". Linnean Society . Proceediwjs of tlic Session 1874- 187 5, Présidents address, and obiluary Notices. London, Taylor and Francis, 1870; in-8°. ( ioo6 ) OuVRACF.S REÇUS DANS LA SÉANCE DU l3 NOVEMDRE iS'Cl. Direction des Douanes. Tableau général du Commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères pendant l'année 1875. Pais, Impr. na- tionale, 187G; iii-4°. Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparée de l'homme cl des ani- maux, faites à la Faculté des Sciences de Paris; par H.-Milne Edwards; t. XII, 1™ Partie. Paris, G. Masson, 1876; in-8° Analyse infinitésimale des courbes dans l'espace; par M. l'abbé Aovst. Paris, Gautbier-Villars, 1876; in-8°. (Présenté par M. Puiseux.) Traité de la Diphlhérie; par A. Sanné. Paris, G. Masson, 1877; in-8°. (Présenté par M. Gosselin pour le Concours Montyon, Médecine et Chi- rurgie, 1877.) Nouvelles études sur le climat de Genève; par E. Plvntamour. Genève, Bà!o. Lyon, H. Georg, 1876; in 4°. Le Jura franc-comtois. Etudes géologiques sur le Jura, considéré principa- lement dans sa partie nord occidentale ; par A. Vézian; 2e Étude. Paris, Savy; Besançon, Dodivers, 1876; in-8°. Maladies chirurgicales du pénis; pat J.-N. Demarquay ; Ouvrage publié parles docteurs G. Woelker et J. Cyr. Paris, A. Delahaye, 1877; in-8°. (Présenté par M. le baron Cloquet.) Nouvelles études sur l'aneslhésie par injection inlra-veineuse de chluial selon la méthode de M. le prof. Oré ; par V. Dejneffe et A. van Wetter. Bruxelles, H. Manceaux, 1876; iu-8°. (Présenté par M. Bouillaud.) Cours d'Astronomie ; par E. Dubois. Paris, Arthus Bertrand, 1887; in-8°. Ministère de l'Agriculture et du Commerce. Catalogue des brevets d'inven- tion; année 187J, n° ia; année 1876, n° 7; irc Partie. Paris, Boucbatd- Huzard, 1876; 2 liv. in-8°. Système authentique des calculs physico-chimiques; par Gilbert, 1876; tableau en une feuille. Recherches sur les centres nerveux. Pathologie et Physiologie pathologiques ; parle Dr V. Magnan. Paris, G. Masson, 1876; in-8°. (Présenté par M. Cl. Bernard.) (A suivre.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES- » » a a « ■ SÉANCE DU LUNDI 27 NOVEMBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE- AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Sur des cristaux d'oxyde de fer magnétique, formés pendant le grillage d'un minerai spathique. Note de M. Boussingault. « M. Dulhu, ancien élève de l'École Centrale, ingénieur des forges de Ria (Pyrénées-Orientales), m'a fait parvenir un bel échantillon de fer oxydulé rencontré dans une lézarde des parois d'un four à griller. C'est cet échan- tillon que je présente à l'Académie. » Le minerai soumis au grillage est un fer spathique renfermant, indé- pendamment d'une gangue quartzeuse, des carbonates de manganèse et de chaux; le protoxyde de fer y entre pour une proportion variant de 45 à 55 pour ioo. Dans le four, ce minerai est disposé par couches alternatives avec 4 à 5 pour ioo de charbon; la température est maintenue un peu au- dessous de celle qui déterminerait une fritte. C'est lors d'une réparation d'un four, pour en refaire la chemise, qu'on découvrit les cristaux de fer oxydulé; ce sont des octaèdres réguliers, avec faces en trémies; leur pous- sière est noire; ils sont magnétiques sans polarité. Ces cristaux, assez volu- mineux, sont implantés sur une croûte de feroligiste à structure cristalline. C. R.,i8îG, i' Semestre . (T. LXXXIII, K" 22/ 1 3i ( ioo8 ) » Déduction laite de quelques centièmes de silice, l'analyse faite dans le laboratoire de l'usine Jacob Holtzer a donné, pour la composition des cris- taux trouvés par M. Duthu : Fer 73,5 Oxygène 26 , 5 100,0 composition se rapprochant beaucoup de la formule de l'oxyde de fer ma- gnétique naturel Fe304 : Fer 72,5 Oxygène , 27,5 » L'apparition du sesquioxyde de fer cristallin, pendant le grillage du minerai spathique de Ria, n'est pas moins remarquable que celle du fer oxydulé magnétique. On sait d'ailleurs, et c'est notre savant confrère, M. Des Cloizeaux, qui me l'a fait observer, que M.Kulmann a obtenu, dans des fours où passaient des vapeurs de chlore, de beaux cristaux d'oligiste, semblables à ceux que l'on observe dans les laves du Vésuve. » HYDRAULIQUE. — Sur divers travaux d'Hydraulique, exécutés par les ariciensaux environs de Home. Extrait d'une Lettre du P. Srxcin à M le Secrétaire perpétuel. « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie d'un Mémoire relatif à des travaux hydrauliques, exécutés par les anciens, et découverts ou étu- diés par moi dans les environs de Rome. Quoique ces ouvrages paraissent offrir surtout de l'intérêt au point de vue archéologique, ils me paraissent cependant remarquables au point de vue scientifique. Ces travaux sont les suivants : » i° Un aqueduc construit à Alatri, deux cents ans avant l'ère vul- gaire, à siphon renversé, ayant son point le plus bas à 101 mètres au- dessous de la sortie de l'eau dans la ville; il supporte, par conséquent, dans son point le plus bas, une pression d'au moins 11 atmosphères. Les tuyaux de cet aqueduc étaient en terre cuite, ensevelis dans une forte ma- çonnerie de béton'; ils avaient un diamètre de 3o centimètres; ils étaient joints d'une manière très-solide, et étaient formés d'une argile comprimée. La longueur totale de l'aqueduc était de 12 kilomètres environ. C'est la un travail qu'on aurait cru presque impossible, et qui parait avoir servi de modèle à Yilruve, dans la description des aqueducs à siphon renversé. ( IO°9 ) » 20 Un système complet de drainage, trouvé dans le voisinage de la même ville, et forint'; par d'énormes tuyaux en terre cuite poreuse, ayant r, 10 de longueur, om,^i de diamètre et une épaisseur deom,02 à peine. Le drainage a été effectué pour dessécher une plaine destinée à un champ de manœuvres militaires. J'avais déjà parlé de ces deux travaux, dans une autre occasion. » 3° Des aires préparées expressément et garnies de suhstructions très- solides, formant un plan incliné, pour recueillir, sur une grande étendue, les eaux pluviales, avec un bassin pour les purifier et des réservoirs pour les conserver. Ce travail a été effectué au sommet d'une montagne, pour four- nir de l'eau potable à la ville de Segni. » 4° La méthode employée par les anciens pour recueillir les filtrations des eaux à travers les sols poreux, en mettant à profit les couches d'argile imperméables pour amener les eaux dans les aqueducs. » 5° Le procédé ingénieux qui était employé pour rafraîchir leur aqua tepula, qu'on trouvait trop chaude à boire après qu'elle avait été amenée sur le Capitule. J'ai pu retrouver la source qui la fournissait ; j'ai trouvé que sa température est de 17 à 18 degrés C. en hiver, ce cpii prouve la nécessité de l'opération qu'ils firent en la mêlant avec la Julia, dont la température était seulement de 11 degrés. Il est très-intéressant de voir la température de cette source rester dans des limites très-voisines après 2000 ans, car on ne l'aurait jamais portée à Rome si elle eût eu une température supérieure à 18 degrés. Cette source, aujourd'hui appelée Pre- ziosa, vient sourdre dans un ancien cratère volcanique: cette observation montre l'extrême lenteur avec laquelle marche le refroidissement dans l'in- térieur du globe. » 6° Je n'omettrai pas ici la méthode employée pour débarrasser l'eau du carbonate de chaux qu'elle tient en dissolution; elle consistait à la faire bouillir et à la rafraîchir de nouveau, en appliquant la neige à l'exté- rieur. » MÉTÉOROLOGIE. — Sui' une chute de grcle remarquable, observée à Grolla- Ferrata. Extrait d'une Lettre du P. Secchi à M. le Secrétaire perpétuel. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un Mémoire relatif à l'origine de la grêle. Dans les nombreuses occasions que j'ai eues d'observer ce phé- nomène, j'ai toujours été frappé des mouvements tourbillonnaires qui l'ac- compagnent, et qui paraissent inséparables de sa production. Ces tourbillons l32-. ( IOIO ) se produisent, tantôt autour d'un axe horizontal, tantôt autour d'un axe vertical, mais, dans tous les cas, ils doivent contribuer à déterminer une descente rapide de l'air froid des légions supérieures, et, par conséquent, à produire la source de froid nécessaire à la rapide congélation de l'eau, malgré la chaleur développée par la descente et la compression de l'at- mosphère. » Je cite dans ce Mémoire des phénomènes très-curieux, observés par des aéronautes qui auraient observé de semblables tourbillons, même dans un ciel serein, à des hauteurs peu considérables, et avec un froid très- intense. » Postérieurement à la publication de ce travail, j'ai pu observer une chute de grêle très-intéressante, à Grotta-Ferrata, à la fin de septembre; elle a contribué à confirmer mes idées sur le phénomène. » Le nuage à grêle se forma avec une étonnante rapidité; il divisait le ciel en deux moitiés, du nord-ouest au sud-est, et se propageailen avançant et se déroulant comme une immense balle de laine ou du coton. Le mou- vement tourbillonnaire y était évident. Les premières gouttes de pluie eurent une dimension extraordinaire, au moins i centimètre cube. La pluie fut suivie d'une grêle épouvantable, dont les grêlons étaient formés de groupes de cristaux, assemblés autour d'une petite masse irrégulière de glace. Je joins ici une figure faite à la hâte, sur place. L'apparence était Grêlon cristallise pesant Co grammes, trouvé, le >7 septembre 187G, à Grotta-Ferrata, au pied du Monle-Cavo. celle de groupes de cristaux de quartz, la plupart à quatre ou cinq et six pans, terminés par une pyramide. Les groupes pesaient de 4° à 60 grammes. Certains blocs furent pesés à Marino : leur poids atteignait 3oo grammes ! On n'observa qu'un très-petit nombre d<> grains ronds, à ( IOII ) couches concentriques, à Grotta-Ferrata. La forme cristalline représentée ici me paraît avoir une grande importance. » Le nuage à grêle produisait un bruit terrifiant, et tout particulier; c'était une espèce de pétillement sourd, nullement semblable à celui que produirait la simple collision de corps durs. Les décharges électriques étaient continues, au sein du nuage, et avaient une très-grande intensité. » Heureusement, à Grotta-Ferrata, le phénomène dura très-peu de temps: une minute ou deux environ. Mais, à Mavrino, en quelques points, la grêle pointue, comme on disait, arriva à l'épaisseur de 10 et même 20 centi- mètres; elle produisit une véritable dévastation. La direction de la propa- gation du fléau fut celle du sud-est au nord-ouest. » Les cristaux qui formaient les grêlons avaient de 10 à i5 millimètres de diamètre et de longueur, et ils ont dû se former dans des masses assez considérables d'eau congelée instantanément, et se souder ensemble. L'élec- tricité développée dans cette circonstance était probablement la cause du pétillement qu'on entendait à l'approche du nuage. Je pense qu'en général l'électricité n'est pas la cause, mais l'effet de la grêle. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur la composilioii du coton- poudre. Note de M. F. -A. Abel (Extrait). (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) a Les Comptes rendus du 9 octobre (t. LXXXI1I, p. 707) contiennent une Note de MM. Champion et Pellet, dans laquelle les auteurs pré- sentent des observations sur la composition du coton-poudre comprimé (Abel) et d'autres cotons-poudre. C'est sur cette partie de la Note que je demande la permission de soumettre à l'Académie quelques observations. » MM. Champion et Pellet donnent, comme résultats de leur analyse du coton-poudre comprimé, des chiflres qui correspondent bien exactement avec ceux qu'exige la formule C24H'50'% SNO5; mais cette formule n'est pas, comme ils le disent, celle que donne Pelouze pour la pentanitrocel- lulose. Dans le Mémoire sur le pyroxy le, présenté par MM. Pelouze etMaurv en 1861 (1), ces chimistes citent la formule C2*Hl7017, 5N03 comme assignée par Pelouze au pjtoxyle en 1847, et ils adoptent la formule (1) Comptes rendus, I. L1X, |>. 363. ( 1012 ) CaiH,80,8,5NOi, parce qu'ils trouvent que les résultats de l'analyse des produits, d'après le système Lenk (purifiés par un lavage avec un mélange d'éther et d'alcool), ainsi que les rendements obtenus en suivant ce pro- cédé, s'accordent mieux avec cette dernière formule, qui ne diffère cepen- dant de l'ancienne qu'en ce qu'elle renferme un équivalent en moins d'eau. » Cette formule rectifiée de Pelouze correspond à 25 pour ioo de car- bone et 3, i3 pour îoo d'hydrogène, tandis que MM. Champion et Pellet ont obtenu, par l'analyse du coton-poudre comprimé, 20,23 pour ioode carbone et 2, 73 pour ioo d'hydrogène. Il faut donc déduire 3 équiva- lents de HO de la formule la plus récente de Pelouze (comme l'ont fait MM. Champion et Pellet), pour en obtenir une qui s'accorde avec leurs résultats analytiques. » MM. Champion et Pellet affirment que j'ai admis pour le colon-poudre « comprimé, préparé suivant ma méthode, la formule C^H'O^SNO5, « correspondant à la trinitrocellulose ». Cette observation n'est pas tout à fait exacte. Ils pourront voir que mes recherches sur le coton-poudre, publiées en 1866 (i), ont assigné cette formule, non pas au coton-poudre de commerce, mais au produit le plus explosible de cellulose obtenu d'a- près les procédés de Schonbein ou de Lenk, et purifié par un lavage avec de l'éther et de l'alcool. Ils pourront voir, en outre, que la confirmation de la formule de la trinitrocellulose (formule acceptée auparavant par W. Crum, Schrotter et d'autres chimistes, et admise comme probable par Gerhardt ) est basée, non-seulement sur les résultats satisfaisants de très-nom- breuses analyses et d'opérations synthétiques (reproduction de la cellulose), mais encore sur diverses expériences de contrôle, fakes en petit et en grand, pour les rendements du coton-poudre le plus explosible préparé selon les conditions les plus favorables à sa formation. » Le coton-poudre fabriqué en grand (comme le coton-poudre com- primé d'Abel) est toujours un mélange de trinitrocellulose, et, en propor- tions variables, des matières suivantes : «• a. Produits ( s'éle van t jusqu'à i pour ioo] fournis par l'action des acides sur des sub- stances grasses ou résineuses enfermées dans les libres du coton; » b. Cellulose (jusqu'à 4 ou 5 pour iooï ayaul échappé à l'action de l'acide nitrique; » c. Matières minérales (jusqu'à environ o,5 pour ioo]; » 93 » En résumé, il faut accepter l'existence, en proportions variables, des substances indiquées ci- dessus, dans le coton- poudre du commerce. MM. Champion et Pellet ont sans doute soumis à l'analyse un échantillon contenant des produits solubles dans l'alcool et l'éther, ou de la cellulose, ou bien l'un et l'autre, en proportions un peu plus élevées que celles qui existent dans le produit dont je viens de citer la composition. (i) La combustion de la matière précipitée par l'eau, de la solution dans l'alcool et l'élher purs, donna : Dinitrocellulose. Carbone 28,26 28,57 Hydrogène 3,43 3,17 ( >oi4 ) » On peut s'expliquer facilement pourquoi les résultats fournis par le coton-poudre comprimé, dont ils ont fait l'analyse, s'accordent avec ceux que leur adonnés un échantillon de collodion; les proportions de car- bone, etc., dans ce colon-poudre de commerce (trinitrocellnlose impure), se rapprochent par hasard de celles d'un (ou d'un mélange de plusieurs) des produits inférieurs, soluble dans l'alcool et l'éther, qui servent à la préparation du collodion photographique, et dont Hadow a établi la com- position en i854. Voici la composition et les rendements théoriques de carbone et d'hydrogène de trois de ces corps. Carbone Hydrogène pour 100. pour 100. C5.H!!0î.8NO' 25,53 2,6 C"H»0">7NO< 26g7 2 33 .C^O^ôNO1 ou CH'^'aNO' (dinitrocellulose) (*) 28,57 3>'7 » On voit que les résultats de l'analyse du coton-poudre comprimé, obte- nus par MM. Champion et Pellet, se rapprochent de ceux qu'exige la seconde formule, tandis que ceux de l'analyse d'un autre échantillon du produit de commerce, dont j'ai fait mention plus haut, s'accordent bien avec la première formule. Il est inutile de faire ressortir que la solubilité dans l'alcool et l'é- ther des substances représentées par ces deux formules (tandis que les cotons- poudre n'étaient solubles qu'en faibles proportions) sert à dé- montrer que ces accords ne sont qu'un effet du hasard. » Quant à l'analyse du coton-poudre comprimé, elle peut être faite par le procédé ordinaire de combustion, avec la même facilité que celle d'au- tres corps organiques non explosibles, en raison de l'état de division extrême des particules qui composent la niasse consolidée. » PHYSIQUE. — Sut une nouvelle répulsion électrique et son application à la théorie des comètes. Note de MM. Edm. Reitlinger et Alf. d'Ur- iiwii/Kv (Extrait.) (Commissaires : MM. Faye, Edm. Becquerel.) « Lorsqu'on approche le doigt, ou un conducteur quelconque, de la colonne lumineuse produite dans un tube de Ceissler, on observe une attraction, qu'on a expliquée par les lois connues de l'influence élec- [*) J'ai fabriqué en grand la seconde de ces substances; le produit a fourni des résultais analytiques parfaitement d'accord avec la formule nommée ci-dessus [Phil. Trans., t. CLVI, p. 298,. Kn employant un mélange convenable d'acides, j'ai aussi fabriqué, en ([nautiles considérables, pour des expériences d'artillerie, la dinitrocellulose. ( ioi5 ) trique. Mais, le 9 mars de cette année, nous avons trouvé des tubes, pour lesquels l'expérience, ainsi faite, manifeste, au lieu d'une attraction, une répulsion très-prononcée. Ces tubes exceptionnels ont contenu, d'après M. Geissler, l'un du brome et l'autre du perchlorure d'étain. Outre la répulsion, on aperçoit dans ces tubes une lumière verte, d'un aspect sin- gulier, du côté vers lequel se porte la colonne lumineuse. Nos recherches nous ont montré que cette lumière verte était due à une sorte de phospho- rescence électrique, sur laquelle nous avons insisté avec détails dans les Mémoires de l'Académie de Vienne. » L'examen spectroscopique ne nous a pas montré de différence entre le tube du brome et celui du perchlorure d'étain. Dans les deux cas, les parties les plus visibles du spectre laissaient voir ces trois bandes connues, qu'on attribue ordinairement au spectre du carbone. Ce sont les mêmes bandes que M. Vogel et d'autres observateurs ont désignées comme étant le spectre des comètes. » Ce fait remarquable a appelé notre attention sur les rapports entre cette répulsion et la répulsion qu'exerce le Soleil sur la queue des comètes. L'identité des spectres peut s'expliquer en supposant que le gaz intro- duit dans les tubes de Geissler ne donne plus de lumière, qu'il est ou absorbé par les électrodes ou précipité sur le verre, et qu'une trace de gaz très-raréfié fournit la matière lumineuse, dont on observe la ré- pulsion. » Pour confirmer cette hypothèse, nous avons préparé nous-mêmes des tubes contenant des gaz différents, et à différents degrés de raréfaction, obtenus avec une machine pneumatique à mercure. Nous avons opéré sur l'air, l'oxygène, l'hydrogène, l'azote, l'acide carbonique et le gaz d'éclai- rage, sous des pressions de 2 à 8 millimètres; nous avons constaté, dans tous ces cas, l'attraction connue. En continuant la raréfaction, nous avons aperçu, avec les mêmes gaz, le phénomène de répulsion. Cette répulsion de- venait de plus en plus prononcée, tant que la lumière nébuleuse n'était pas remplacée par une sorte de stratification singulière et stable. Nous avons observé qu'une certaine sorte de stratification est nuisible à la ré- pulsion, et que la lumière du rhéophore négatif n'éprouve, en général, ni attraction, ni répulsion. Nous avons continué la raréfaction jusqu'à omm,2; la diminution de la lumière nous a montré, d'une part la raison pour la- quelle M. Geissler ne pousse pas la raréfaction jusqu'à ce point ; d'autre part, qu'une absorption ou une précipitation est nécessaire pour donner nais- sance au phénomène que nous venons d'indiquer. Toutes ces expériences C. R., 1876, a« Semestre. (T. LXXXIII N° 22.1 ' " ( 1016 ) ont été faites avec le courant d'induction d'une bobine de Ruhmkorff de grandeur moyenne. » Quand on joint l'un des pôles de la bobine à l'une des électrodes du tube de Geissler, et que l'on fait communiquer l'autre pôle de la bobine avec le sol, on parvient à rendre lumineux l'intérieur du tube, en employant une batterie de Smée de 8 éléments pour produire le courant inducteur. Dans ce cas, on voit une attraction assez prononcée dans un gaz ayant une tension de 6 à 8 millimètres. En continuant à raréfier le gaz, on arrive d'abord à un point neutre; puis, les mêmes gaz donnent une répulsion tout aussi prononcée que l'attraction ; elle peut être observée à une distance de 3 à 6 centimètres. Cette répulsion a toujours augmenté avec la raréfac- tion ; elle a été la plus forte possible pour le plus haut degré de raré- faction, savoir omm,2. )> Lorsque nous avons employé un tube plus large, ayant une forme analogue à celle d'un œuf électrique, la lumière nébuleuse qui s'est produite au milieu de ce tube a présenté une ressemblance remarquable avec les queues des comètes. Nous avons même cru y reconnaître les deux formes principales qu'on distingue dans les dessins des comètes, selon que le pôle employé était positif ou négatif. En même temps, la répulsion produite par le doigt était très-forte et se manifestait à une grande distance. Quand on approche, non plus un corps conducteur, mais une substance isolante, comme une plaque d'ébonite, la répulsion ne se produit pas, ce qui prouve que c'est bien là un phénomène électrique. » Les observations qui ont été faites sur les queues des comètes démon- trent une répulsion solaire, réelle ou apparente. Newton, Olbers, Bessel, M. Faye et d'antres ont fourni des preuvesà l'appui; mais, par contre, l'ori- gine de cette force a donné lieu à des opinions différentes. L'opinion d'Ol- bers était déjà que cette force est électrique; les remarques faites par M. Faye, que cette force diminue avec le carré de la distance et qu'elle est proportionnelle aux surfaces actives, s'accordent assez bien avec l'hypo- thèse d'une force électrique. C'est donc sur la répulsion statique de deux électricités de même nom que M. Zôllner a fondé sa théorie électrique de la répulsion entre le Soleil et la queue des comètes. Mais M. Zôllner n'a eu qu'à rappeler l'origine simultanée de deux électricités statiques, dans toutes nos expériences de laboratoire, pour mettre en évidence la grande difficulté d'expliquer comment un corps céleste pourrait, repousser un aulre corps céleste par une action de ce genre. Si les deux corps étaient à une distance trop grande pour qu'une action polaire pût agir, ce qui est ( ioi7 ) le cas pour le Soleil et la comète, les actions des deux électricités devaient s'annuler. » M. Faye a proposé une force d'une autre nature, savoir une force répulsive exercée par des surfaces incandescentes. En cherchant à prouver expérimentalement cette force, M. Faye a été conduit à des expériences très-intéressantes, que les physiciens n'ont cependant pas trouvées con- cluantes, parce que des courants électriques y étaient en jeu. Nous croyons que quelques-unes des observations publiées par M. Faye, dans les Comptes rendus de i86oeti86i, ont rapport à la répulsion électrique qu'exercent les corps conducteurs sur des gaz extrêmement raréfiés et électrisés. Nous sommes parvenus à imiter quelques-unes de ces expériences avec un œuf électrique à trois tubulures, en introduisant par la troisième tubulure une tige métallique terminée par une boule, et en l'approchant du jet électrique produit par un courant d'induction, qui entrait par les deux autres. Nos expériences, jusqu'à présent, n'ont pas été faites avec des métaux chauffés ; mais, comme notre répulsion était beaucoup plus prononcée que celle qui est décrite par M. Faye, nous osons émettre l'opinion que la nature con- ductrice des corps employés par M. Faye était plus essentielle, pour la réussite de ses expériences, que l'incandescence. De plus, ces expériences et certaines observations de M. Hittorf sur la répulsion qu'exerce la cathode métallique d'un tube de Geissler, sur le jet électrique positif du même tube contenant un gaz extrêmement raréfié, nous paraissent des observations isolées, où la répulsion découverte par nous agissait déjà sans être reconnue, comme l'induction dans les faits du magnétisme de rotation. » Une raréfaction extrême est la condition pour que cette répulsion se produise; or la grande raréfaction du gaz qui forme la queue des comètes n'est pas douteuse. On voit, au premier abord, que la difficulté soulevée par M. Zenker n'est plus applicable à cette interprétation de la répulsion élec- trique, qui considère le Soleil uniquement comme bon conducteur MAGNÉTISME. — De la jorce portative des aimants enfer à cheval. Mémoire de M. V.-S.-M. van der Willigen, présenté par M. Jamin. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Fizeau, Edm. Becquerel, Jamin.) « Pour saturer des aimants en fer à cheval, je les place verticalement avec leurs pôles sur les pôles d'une bobine de Ruhmkorff, dont j'ouvre et je ferme trois à quatre fois de suite le circuit; le magnétisme de mes ai- mants, de dimensions ordinaires, a atteint alors son maximum, même de i33.. ( ioi8 ) sursaturation. Après la dernière ouverture, je fais glisser l'aimant, pru- demment et sans le soulever, vers les bords des plans polaires de l'électro- aimant. Arrivé au bord, je pose le portant bien nettoyé devant l'aimant, en inclinant celui-ci lentement, tandis que ses pôles restent encore en contact avec ceux de l'électro-aimant. Aussitôt que le portant a fermé l'aimant, on peut enlever celui-ci sans le moindre effort; sa force portative est alors à peu près d'un tiers plus grande que la force portative permanente ordinaire des meilleurs aimants de M. van Wetleren (*). » C'est précisément cet état de sursaturation que j'ai considéré, je crois, le premier, comme le cas général assujetti à une loi très-simple; il constitue le point de départ de mon Mémoire, pour les recherches ultérieures sur l'état de permanence. Je pense qu'il doit mettre un terme aux recherches des fabricants d'aimants permanents, en leur montrant le maximum qu'ils peuvent atteindre. J'ai cherché la formule empirique qui unit la force por- tative de sursaturation aux dimensions de l'aimant bien forgé et trempé, quelle que soit son origine. Je considère l'état de permanence comme le cas spécial, variable d'un aimant à l'autre, avec l'origine et avec les conditions de fabrication de l'acier. En observant que les maxima delà courbe d'in- tensité de M. Jamin, qui, pour l'état de sursaturation, se trouvent dans les plans polaires, se retirent spontanément de ces plans pour l'état de perma- nence, j'ai soupçonné qu'il y avait un lien entre ce déplacement et le pas- sage de l'un de ces états à l'autre. J'ai mesuré, pour le premier état, la dis- tance de ces maxima sur la ligne médiane, c'est-à-dire la longueur totale l du fer à cheval pris comme barreau droit; ensuite, j'ai mesuré la distance de ces maxima L pour le second état, sur cette ligne médiane, et je l'ai nom- mée longueur réduite de l'aimant. Alors, j'ai calculé la force portative per- manente p à l'aide de la force portative de sursaturation P, en multipliant celle-ci par I - ) ; j'ai obtenu ainsi une nouvelle formule empirique pour/;. » En appelant lt le poids de l'aimant et C une constante, Daniel Ber- 2 noulli avait donné la formule p = CRT, qu'il avait trouvée exacte tant que les aimants comparés étaient de formes semblables; vérifiées depuis par ) Les fabricants d'aimants, à l'époque où la méthode de la touche par des aimants per- manents était la seule connue, avaient déjà observé cet état de sursaturation des aimants en fer à cheval, qui se dissipe au premier arrachement du portant. Ilaecker dit même cpie la force portative dans cet état est à peu près le double de la force portative permanente, ce qui est d'accord avec mes observations, puisque la force portative permanente de ces ai- mants n'est (pie les deux tiers de celle des aimants de M. van Wetteren. ( IOI9 ) Geuns (*), Haecker, Elias et d'autres, cette formule a été trouvée encore approximativement applicable à des aimants de formes différentes; p et R étant donnés en kilogrammes, la plus grande valeur delà constante C, at- teinte seulement par les aimants de M. van Wetteren, est de 21 à 22. Mes formules empiriques, qui s'adaptent aux différences de forme, sont (1) P = AOy';y/^ et (ii) p = BOsTs\Jf/r dans lesquelles A et B sont des coefficients à déterminer par l'expérience; O et s sont la circonférence et la surface des faces polaires; / et L sont la longueur et la longueur réduite de l'aimant. » On trouvera dans mon Mémoire les observations qui m'ont servi dans la recherche de ces formules : i° les résultats trouvés pour dix-neuf aimants simples fabriqués par M. van Wetteren, avec un nouvel acier qu'il tire du commerce, et dont les poids varient de okg,334à 2k?, 169; 20 les résultats trouvés pour dix aimants simples, fabriqués avec d'autres aciers par M. van Wetteren, ou fabriqués avec des aciers inconnus par Haecker, Wenckebach et van Malderen, tous ainsi plus ou moins différents des premiers, et de poids variant de okg, 492 à 3kg,o33. Ces formules (I) et (II) étant jugées appli- cables aux aimants composés, j'ai donné : 3° les résultats que j'ai trouvés pour dix aimants de M. van Wetteren, tous composés de trois lamelles, ex- ceptéun seul, qui en comprend cinq, et dont les poids varient de ikg,4i 1 à 3^,707. Seize des aimants simples de M. van Wetteren ont donné en moyenne A = 0,89 et 8 = 0,89, "es P°ids étant exprimés en ki- logrammes, et les dimensions en centimètres; les dix autres aimants simples ont donné A = 0,88 et B = 0,88; les dix aimants composés ont donné enfin A = 0,88 et B = o,85. Ces trente-six aimants, simples et composés, ren- dent probable que (I) est la formule empirique générale pour l'état de sursa- turation ; de même, (II) est la formule probable pour l'état de permanence des aimants simples, tandis que, pour eux, A = B; la déviation de la va- leur de B pour les aimants composés me semble justifiée par les diffi- cultés que j'ai éprouvées dans la détermination de la position des maxima de la courbe d'intensité. Ainsi, on aura A. °*vtë Mémoire sur les aimants, etc., Venlo, 1862. ( 1020 ) formule à laquelle, pour les aimants simples, vient se joindre (III) p = p(Ç' comme je l'ai déjà dit plus haut; tandis que de nouvelles observations viendront probablement étendre la formule (III) aux aimants composés, qui jusque-là seront caractérisés par (I) et (II). )> J'ai déjà étudié les moments du magnétisme libre de plusieurs de ces aimants simples, tant dans l'état ouvert que dans l'état fermé de sursatura- lion et de permanence, par les déviations qu'ils produisent sur une boussole. En supposant que les tangentes de ces déviations pour un même aimant, placé à la même distance de la boussole, sont à peu près proportionnelles à ces moments, puis que les bras de levier de ces moments sont à peu près égaux, j'ai obtenu, par ces tangentes, une mesure approximative du magnétisme libre dans ces trois cas, c'est-à-dire de l'intégrale de la courbe d'intensité; i° pour l'aimant ouvert ; iu pour l'aimant fermé et sursaturé; 3° pour l'aimant fermé réduit à la permanence. » En général, le magnétisme libre pour l'aimant fermé et sursaturé est moindre que pour l'aimant fermé et permanent ; le magnétisme libre, dans l'état fermé et permanent, est au magnétisme dans l'état ouvert à peu près comme 3 à 10, proportion qui devient de plus en pins constante à mesure que l'aimant s'approche d'une permanence définitive, par les arra- chements successifs du portant. Cette marche, lentement progressive, vers la permanence définitive, qui s'annonce par une petite élévation de la pro- portion donnée, pourra être suivie d'une autre manière par les déviations produites par l'aimant ouvert, qui décroîtront lentement. La force porta- tive est une donnée trop grossière pour juger de ces changements. » La valeur la plus haute, accusée par mes Tables, de la constante C de Bernoulli est de 22, 4; je suis convaincu que, chercher la fabrication d'un aimant pour lequel la constante C aurait une valeur de 27 à 28, ce serait chercher la pierre philosophale. » VITICULTURE. — Recherches sur la vitalité des œujs du Phylloxéra (deuxième Communication); par M. Balbiam, délégué de l'Académie (1). (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) » Sulfocarbonatcs alcalins. — Un intérêt tout particulier s'attachait aux expériences faites avec ces produits, justement considérés comme des (1) Voir les Comptes rendus du 20 novembre 1876. ( 1021 ) insecticides d'une grande puissance. Cependant, en raison de leur action passagère, qui s'épuise assez vite en amenant la solution à un titre de plus en plus faible, on était en droit de se demander si des doses encore suffi- santes pour tuer les insectes (10*oo et au delà, suivant M. Mouillefert) ne devenaient pas impuissantes à l'égard de leurs œufs. Pour tâcher de décider la question, j'ai préparé différentes solutions à ^, jfo, ^, j^, t^)0o, avec du sulfocarbonate de potassium liquide, à 38 degrés B., que je tenais de M. Paul Thenard. Les œufs furent placés dans des verres de montre avec quelques centimètres cubes de la solution à essayer. Après vingt- quatre heures, ceux mis dans les solutions à ~ et -—^ présentaient une teinte blanc jaunâtre qui passa ensuite au jaune foncé. Ils offraient en outre les caractères suivants : disparition de la pellicule granuleuse superficielle de l'œuf, d'où augmentation de la transparence de la coque, qui permit de voir l'embryon à l'intérieur; contraction du contenu et for- mation d'un espace vide entre lui et l'enveloppe; désagrégation des masses vitellines qui ont pris une forme arrondie; dépôt de gouttelettes grais- seuses plus ou moins abondantes au-dessous de l'enveloppe. Lavés et placés dans l'eau pure, les œufs ont bruni de plus en plus sans donner une seule éclosion. /) Dans la solution au ^-i^, il y eut déjà deux éclosions après six heures d'immersion, mais les jeunes Phylloxéras, qui proéminaient hors de la coque jusqu'à mi-corps seulement, avaient été frappés de mort avant d'avoir pu se dégager tout à fait. Tous ceux qui vinrent àéclore par la suite eurent le même sort, si la solution avait été renouvelée le jour même. Si elle était vieille de vingt-quatre heures, les éclosions étaient tantôt com- plètes, tantôt incomplètes; mais toujours l'insecte était tué aussitôt qu'il se trouvait en contact avec le liquide. Il y eut en tout sept éclosions et six à huit œufs avec un embryon mort dans leur intérieur (i). » Dans la solution au 77^7, l'action fut moins énergique; car, sur dix- sept œufs qui y avaient été placés, tous, sans exception, ont pu éclore; mais les jeunes Phylloxéras sont tous morts, soit à l'instant même, soit peu de temps après l'éclosion. Enhn, lorsque la dose de sulfocarbonate n'était plus que i0il)lt0i non-seulement l'action sur les œufs fut absolument nulle, (i) La solution à -^, mortelle pour le Phylloxéra, n'est pas incompatible avec la vie Je quelques êtres inférieurs. M. Dumas l'a constaté pour les bactéries; je l'ai reconnu pour des organismes plus élevés : des milliers de petites amibes [Amœba guttula) et même quelques infusoires ciliés {Paramœcium colpoda) s'étaient développées et se multipliaient dans la solution. Il est remarquable que ces espèces sont du nombre de celles qu'on ren- contre le plus communément dans les infusions putrides. ( 1022 ) mais les insectes éclos ont pu vivre quelques heures s'ils restaient au fond de la solution, et plusieurs jours quand ilsvenaient à la surface. La conclu- sion de ces expériences avec le sulfocarbonate de potasse est que les oeufs du Phylloxéra sont tués à la dose minima de jfo. » Sulfure de carbone. — Cette substance a été expérimentée à l'état li- quide, à l'état de vapeur et en solution aqueuse. Au bout d'un quart d'heure, dans le sulfure de carbone liquide, les œufs éprouvent une désor- ganisation intérieure remarquable, consistant dans la confluence des gra- nulations graisseuses du vitellus en globules plus gros et même en une seule masse liquide jaune, qui s'épanche hors de l'œuf lorsqu'on écrase celui-ci. Si l'on se contente de les arroser avec une petite quantité de sul- fure de carbone et d'attendre son évaporation, les œufs n'éprouvent au- cun dommage et éclosent comme d'habitude lorsqu'on les place dans l'eau ou à l'air humide. Pour les soumettre à l'action du sulfure de carbone en vapeur, ils étaient placés sur une petite bande de papier brouillard hu- mectée d'eau, que l'on suspendait à l'intérieur d'un flacon de i litres, où dix gouttes de sulfure de carbone avaient été versées avec une petite quan- tité d'eau pour entretenir l'humidité de l'atmosphère du flacon. Après une heure d'exposition, les œufs, lavés et placés dans l'eau pure, donnèrent tous des éclosions; mais, après dix à douze heures, ils étaient tous tués. Dans une atmosphère saturée de vapeurs de sulfure de carbone, ils pré- sentent, après une longue exposition, une altération singulière : toutes les matières grasses ont disparu dans le vitellus et se trouvent transportées sous l'enveloppe ou même à sa surface, où elles forment une couche so- luble dans l'alcool. Enfin, la dissolution aqueuse du sulfure de carbone est elle-même un poison énergique pour les œufs du Phylloxéra, comme elle l'est pour les insectes éclos, d'après M. Dumas (i). J'ai constaté qu'après vingt-quatre heures les œufs y prennent une couleur brunâtre, signe non douteux de leur mort. » L'eau tenant en dissolution des substances non volatiles, acides, alcalis ou sels minéraux, ne devient nuisible aux œufs que lorsque celles-ci sont en proportion relativement considérable, eu égard à leur action plus ou moins énergique sur les tissus animaux. » Je me contenterai de rapporter les deux exemples suivants: dans une solution de bichromate de potasse à 10-20 pour 100, des œufs restent plon- gés pendant trois jours; ils sont alors lavés avec soin dans l'eau pure : 12 d'entre eux donnèrent des éclosions sur à peu près le même nombre d'œufs fi) Éludes sur le Phylloxéra et sur les sulfocarbonates, y>. 77. ( 1023 ) détruits. —Solution d'acide chromique à i pour ioo; immersion de trois jours, après quoi les œufs sont traités comme les précédents : un seul éclôt, tous les autres sont profondément altérés. « Produits empyreùmatiques. — Les propriétés insecticides de ces sub- stances étaient déjà bien connues des vignerons de l'antiquité (i). Ceux de nos jours ont fait surtout un emploi fréquent, pour combattre le Phyl- loxéra, du goudron de houille et de plusieurs des produits obtenus par sa distillation. En 1874, je me suis livré sur le goudron à des expériences va- riées qui m'ont démontré que cette substance était effectivement un excel- lent insecticide lorsqu'on l'emploie clans certaines circonstances détermi- nées (2). Plus récemment, M.Dumas a fait une étude comparative des diverses huiles du goudron au point de vue de leurs effets physiologiques et a reconnu qu'elles possèdent toutes des propriétés toxiques énergiques, qui se manifestent d'autant plus rapidement que l'huile est plus volatile (3). Enfin, de nouvelles expériences, dont je vais rendre compte ici, m'ont montré que ces produits n'exercent pas une action moins puissante sur les œufs que sur les insectes éclos, même à des doses extrêmement faibles, pourvu que le contact soit suffisamment prolongé. » Dans un flacon d'une capacité de 700 centimètres cubes, je suspendis, en les fixant au bouchon, un petit tube contenant un grand nombre d'œufs de Phylloxéra et une boulette de coton imbibée de quatre gouttes de gou- dron de houille. Les parois du flacon étaient humectées d'eau pour entretenir l'humidité nécessaire au développement des œufs. Quoique l'expérience fût faite par un temps chaud (en été), aucune éclosion n'eut lieu pendant les douze jours que les œufs restèrent exposés aux vapeurs du goudron. Ils s'étaient ratatinés et avaient pris une teinte noirâtre; ils m'ont offert, de plus, une particularité que je n'ai observée avec aucune autre substance. Examinés sur un fond noir en concentrant sur eux les rayons lumineux, ils paraissaient couverts d'une efflorescence blanchâtre et brillante comme s'ils avaient été saupoudrés d'une légère couche de sucre. Ce dépôt blanc était vraisemblablement formé par les matières grasses du vi tell us qui, après (1) L'ampélile ou terre à vigne, dont parlent plusieurs écrivains anciens, Dioscoride, Strabon, Pline, n'était, selon toute apparence, qu'un schiste bitumineux noir qu'on mettait au pied des vignes pour tuer les insectes qui détruisent les bourgeons (2) Comptes rendus du 12 octobre 1874. (3) Études sur le Phylloxéra et sur les suljocarbonates, p. gi C. R., 1876, Ie Semestre. (T. LXXX11I, N° 22.) '34 ( I02/| ) s'être combinées à l'un des principes volatils du goudron, avaient transstidé à travers l'enveloppe de l'œuf et s'étaient déposées à sa surface. » L'huile lourde du goudron, quoique d'une activité plus lente, à cause de sa faible volatilité, agit tout aussi sûrement par ses émanations vapo- reuses; sa fluidité et sa pénétrabilité, plus grandes que celles du goudron, lui permettent en outre d'exercer une action par contact direct qui est promp- tement mortelle pour les œufs, car j'ai constaté qu'en moins de six heures ceux-ci perdent la faculté d'éclore. Je reviendrai tout à l'heure sur cette substance en parlant des indications où ces qualités trouvent leurs meilleures conditions d'emploi. Il est singulier que le pétrole, quoique étant tout aussi diffusible que l'huile lourde, se montre beaucoup moins toxique poul- ies œufs que cette dernière. Plongés dans les vapeurs de ce liquide, les œufs conservent plus longtemps leur fraîcheur et ne sont tués qu'après une exposition de plusieurs jours. Quant h l'action de contact, j'ai vu des œufs enduits à plusieurs reprises de pétrole, ou qui avaient même baigné pendant quelques heures dans cette substance, éclore parfaitement lorsqu'ils étaient placés ensuite dans des conditions convenables, A cette faible action sur les œufs il faut joindre l'effet nuisible du pétrole sur la vigne, lorsqu'on l'em- ploie pour le badigeonnage des ceps, ainsi que l'a constaté M. Marion dans ses expériences de grande culture (Comptes rendus, 3 juillet 1876); c'est donc une substance à rejeter absolument dans le traitement curatif ou pré- servatif des vignes. » L'huile lourde et le goudron de houille sont utilisés depuis quelque temps par plusieurs viticulteurs pour le badigeonnage des ceps en vue de la destiuction des œufs d'hiver, et la Commission de l'Académie a cru pou- voir elle-même en conseiller l'emploi dans ce but. J'ai voulu me rendre un compte exact des effets de ces substances tant à l'égard de la vigne que de leur efficacité pour la destruction des œufs', en me plaçant dans des conditions aussi approchées que possible de celles où leur emploi s'o- père en grand. N'ayant pas à ma disposition des ceps chargés d'oeufs d'hi- ver, en raison de l'époque de l'année où j'effectuais mes essais, j'ai dû agir sur les œufs ordinaires que l'on trouve sur les racines. A cet effet, un certain nombre de ces derniers étaient placés sous des lamelles détachées de l'écorce, dans la position qu'occupent naturellement les œufs d'hiver, et ces lamelles étaient maintenues en place par des fils placés à chaque bout. Cette partie t\u cep recevait ensuite sur toute sa surface un badigeon soit au goudron, soit à l'huile lourde pure. La première de ces substances ne pénétrait généralement pas assez profondément pour atteindre les œufs; ( 103.5 ) elle se desséchait assez rapidement et formait à la surface de Fécorce un vernis, comme une couche de peinture à l'huile. La petite quantité de va- peur qu'elle émettait se dissipait à l'air ou était trop faible pour aller tuer les œufs à travers la lamelle d'écorce qui les recouvrait; aussi les œufs restèrent pour la plupart intacts et donnèrent des éclosions. « Il en était tout autrement du badigeonnage à l'huile lourde. Douée d'un pouvoir diffusible et pénétrant bien supérieur à celui du goudron, celle-ci imbibait profondément le tissu de Fécorce et arrivait au contact des œufs qui étaient tous tués, comme on le voyait à la teinte noirâtre qu'ils montraient quelques jours après. Malheureusement, cette puissance d'im- bibition, si précieuse pour la destruction des œufs, tourne au détriment de la vigne lorsque le badigeonnage est appliqué sur une grande surface du cep. Je m'en suis assuré par des expériences spéciales; après avoir tra- versé toute l'épaisseur de la couche corticale, l'huile pénètre dans le bois et remonte par imbibition de proche en proche jusqu'à une grande hauteur clans les sarments, en flétrissant sur son passage toutes les parties extérieures vertes. Au point de vue de l'action sur la plante, le goudron est au contraire abso- lument inoffensif. Je l'avais constaté déjà dans mes expériences de 1874, pour son application aux racines, et j'ai reconnu depuis qu'il n'est pas plus nuisible par son contact avec les parties extérieures du bois. Mais nous avons surtout à cet égard le témoignage de M. de La Vergne qui, depuis plu- sieurs années, pratique le badigeonnage au goudron sur une certaine éten- due de son vignoble, et nous donne l'assurance formelle que « le coaltar » appliqué sur le bois, même décortiqué, n'est nuisible ni à la plante ni » à ses produits (1) ». Le même fait nous est attesté par M. Blan- chard, qui a eu dernièrement l'occasion de visiter les vignes de M. de La Vergne (2). » Ce que je viens de dire de Faction trop pénétrante de l'huile lourde et du défaut contraire que présente le goudron nous conduit tout naturel- lement à corriger l'une par l'autre ces deux substances, en les associant en proportions convenables. L'huile lourde se dissolvant facilement dans le goudron donnera avec celui-ci un mélange toujours parfaitement homo- gène, et l'on ne sera pas exposé, ainsi que cela s'est déjà présenté plusieurs fois, lorsque l'huile était simplement en suspension dans un véhicule aqueux, à employer, tantôt un liquide inerte, tantôt une substance capable de tuer (1) Comptes rendus, séance du 27 mars 1876. (2) Comptes rendu*, séance du 6 novembre 1876. l34- ( I02Ô ) la vigne, si l'on n'a pas soin d'agiter constamment le mélange avec le pin- ceau. Après de nombreux tâtonnements, je me suis arrêté aux proportions de i partie d'huile lourde sur 10 parties de goudron, comme donnant le résultat le plus satisfaisant. Ce mélange a en outre l'avantage de ne sécher que très-lentement après son application à la surface du cep, où il forme pendant longtemps une couche poisseuse, très-propre à arrêter la circula- tion des insectes, si quelques œufs avaient échappé à son action destruc- trice (i). » Dans une prochaine Communication, j'examinerai l'action des hautes températures sur la vitalité des œufs du Phylloxéra, et j'indiquerai les ap- plications pratiques que l'on peut tirer de ces expériences. » VITICULTURE. — Traitement des vignes pliylloxérées; par M. P. Boiteau, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) o Villegouge, le 24 novembre 1876. » D'après les observations faites et les Communications adressées à l'Académie, pendant les années 1875 et 1876, sur les mœurs du Phylloxéra de la vigne, il résulte que l'étude biologique de cet insecte est à peu près complète, et que ce qui reste à connaître ne peut en rien empêcher d en- treprendre une série de traitements, qui tous seront efficaces dans la me- sure de leurs moyens. » Deux manières de procéder pourront et devront être employées, soit simultanément, soit séparément : il y a un traitement externe et un traite- ment interne. » Le traitement externe attaquera exclusivement l'œuf d'hiver. » Le traitement interne aura pour effet de détruire les générations hy- pogées. Les deux agiront plus ou moins directement sur les individus (1) J'ai reconnu que le mélange au -J- d'huile lourde, que j'avais d'abord préconisé au dernier Congrès de Montpellier, n'est pas toujours sans danger pour. la vigne. J'ai vu périra la longue quelques jeunes plants qu'il avait servi à badigeonner, mais la plupart ont parfai- tement résisté. Il est vrai de dire que mes essais étaient faits en été, par une chaleur in- tense, tandis que, dans la pratique, l'opération doit se faire de lévrier à avril. Je dois ajouter qu'il faut éviter, avec le plus grand soin, le contact de la substance insecticide avec les bour- geons, qui seraient infailliblement détruits. Dans sa Note des Comptes rendus du 20 no- vembre, M. Rommier exagère peut-être la difficulté de réaliser cette condition : les viticul- teurs apprécieront. ( Ï027 ) colonisateurs, soit en les enrayant complètement après deux ou trois années, soit en les anéantissant immédiatement et du premier coup. )> Aux traitements devront se joindre différents moyens préventifs, qui auront pour conséquence d'empêcher le mal de pénétrer où il n'est pas encore. » Examinons successivement et succinctement ces trois moyens, qui, à eux seuls, doivent venir à bout du terrible fléau. » Moyens préventifs. — i° Plantations. — Dans les plantations, n'em- ployer que des boutures privées d'une manière complète de vieux bois au talon; supprimer, par conséquent, la bouture en crossette. Dans la stratifi- cation des plants pour la sortie des radicelles, choisir un terrain sûrement indemne de Phylloxéras. » Si l'on veut employer des plants enracinés de deux ou trois ans et dé- signés sous le nom de barbeaux, les précautions ne sauraient être trop mi- nutieuses, et il serait utile de leur faire subir préalablement un traitement au sulfure de carbone, pour détruire les insectes hypogées, et un badi- geon nage pour détruire les oeufs d'hiver. » Lorsqu'on replantera sur un terrain déjà phylloxéré, ilseraindispensable d'arracher les pieds avec beaucoup de précaution et d'une manière complète. La difficulté n'est pas aussi grande qu'on pourrait le supposer au premier abord. Quand on arrive à cette extrémité, la vigne est presque morte et ne présente plus que quelques fragments des racines principales, qui sont groupés autour de la racine pivotante. Un déchaussement de quelques dé- cimètres de rayon comprend toutes les parties encore vives et donne une complète sécurité. Il ne faut pas, non plus, négliger d'aller jusqu'à l'extré- mité de la racine pivotante. Quel que soit l'état de vie de la partie exté- rieure du cep, il ne faut pas omettre, sous le prétexte de mort visible, ces précautions. La partie du cep qui forme la racine peut se conserver verte pendant plusieurs années et nourrir à sa surface toute une génération de Phylloxéras, qui ne demanderont que le moment opportun de prouver leur puissance de dévastation. Si la vigne que l'on veut arracher est dans un état de santé assez satisfaisant, alors que le système radiculaire rayonne et s'entre-croise dans tous les sens, on ne pourrait trop s'attacher à bien faire et, encore, il est certain que le foyer persistera. Dans ce cas, il sera pru- dent d'empoisonner le sol, avant de faire une nouvelle plantation. » 20 La communication peut se faire, pendant toute la période d'ac- tivité : par les émigranls souterrains; par ceux des galles; par les foyers d'une vigne limitrophe; par les pieds de l'homme; par ceux des animaux ; par la ( loaH ) charrue; par le vent, etc.: c'est à chaque propriétaire à agir dans ces dif- férentes circonstances au mieux de ses intérêts. Les moyens de destruction, que nous indiquerons par la suite, pourront trouver ici leur application. m Traitement externe. — Le traitement externe s'applique exclusi- vement à l'œuf d'hiver et, par suite de la dégénérescence de la génération agame, à l'insecte hypogée dont il doit fatalement amener la disparition, sinon totale, du moins l'amoindrir tellement qu'elle ne soit plus un dan- ger pour la vie de l'arbuste. L'expérience commencée en grand, aux mois de février, mars et avril derniers, ne permet pas encore de savoir ce qui adviendra de celte génération livrée à elle-même, bien que maintenant l'on sache d'une manière certaine, pour notre région au moins, que la géné- ration sexuée hypogée n'existe pas, ce qui implique une disparition après trois ou quatre années. Ce qui est hors de doute, c'est que ce traitement, appliqué à une vigne contaminée par l'insecte ailé, mais non encore atteinte sur son système raclicnlaire, si l'on a soin de le mettre en action avant l'éclo- sion de l'œuf d'hiver, peut la préserver d'une manière à peu près absolue; je dis à peu près absolue, car il est certain que, si bien que l'on fasse, des œufs échapperont à la destruction et formeront par-ci par-là quelques foyers, qui, bien surveillés et supprimés dès leur début, ne pourront que difficilement amener la perte d'un vignoble. Dans tous les cas, la suppression de l'œuf d'hiver diminuera d'autant l'infection qui se renouvelle tous les ans et accé- lère, d'une manière rapide, la multiplication. Ce traitement peut donc être préservatif, palliatif et curalif. » Dans l'application, il faut bien se rappeler que les œufs d'hiver sont déposés sous les écorces en exfoliation des parties les plus jeunes du végé- tal, que, jusqu'ici, ni les vieilles souches ni les échalas n'en ont présenté. L'opération doit se faire au moment le plus rapproché possible de l'éclo- sion, c'est-à-dire dans les mois de février et mars, même pendant la pre- mière huitaine d'avril. Les points traités au commencement de cette année, aux époques ci-dessus indiquées, n'ont présenté aucun insecte sur les feuilles, tandis que les pieds laissés en îlots, sans traitement, ont tous eu, sur leurs feuilles, des insectes provenant des œufs d'hiver. Cette première remarque est précieuse, puisqu'elle nous démontre l'efficacité de la sub- stance employée. » Le badigeonnage insecticide dont nous nous sommes servi doit rester le même dans sa composition, mais il doit être diminué dans ses doses, par suite de quelques cas d'injection de ceps, ce qui a amené la mort de leur partie aérienne. ( !°29 ) » Tout en cherchant l'efficacité d'un agent, nous n'avons pas perdu de vue le côté économique, qui doit être le point de mire de tout promoteur, s'il veut être suivi dans ses indications. » L'huile lourde de goudron de gaz, insecticide très-puissant, est la base de notre système de traitement. Employée pure ou peu diluée, elle mortifie tous les tissus végétaux. Pour favoriser sa division et sa suspension dans l'eau, véhicule que l'on trouve partout en quantité suffisante, nous opé- rons de la manière suivante : Eau chaude i parties Carbonate de soude i partie La dissolution opérée, nous ajoutons : Huile lourde 3 parties » Ce mélange aux -^~ est la solution mère. Mise en barriques ou en bidons, elle doit servir à préparer sur les lieux les badigeonnages plus ou moins concentrés. Il faut toujours avoir soin d'agiter le vase avant de sou- tirer, la séparation des éléments pouvant avoir lieu. » Les instruments nécessaires au badigeonnage se composent d'un seau de 7 ou 8 litres de capacité, muni à son fond d'un grillage supporté par un cercle rigide de 2 ou 3 centimètres d'élévation ; d'un pinceau rond, en crin animal, de 4 ou 5 centimètres de diamètre, et d'une douille cylin- drique en métal, longue de io ou i5 centimètres et d'un diamètre de 4 ou 5 centimètres. » Le seau ne doit pas être rempli jusqu'au bord, à cause de la perte de liquide qui en résulterait. Un seau d'une capacité de 7 ou 8 litres ne doit recevoir que 5 litres d'eau, afin de faciliter l'agitation par le pinceau. Le grillage qui est au fond empêche le pinceau de plonger dans le dépôt d'huile qui se fait toujours, si l'agitation n'est pas assez souvent répétée, et de mortifier ainsi, d'une manière inévitable, les parties des ceps qui seraient touchées. Le pinceau sert à agiter le liquide et à l'appliquer sur les ceps; chaque fois qu'il est plongé dans la solution, un coup de main doit imprimer à la masse un mouvement de circumduction qui remet en suspension les globules d'huile qui tendent toujours, par leur poids re- latif, à se précipiter au fond du vase. Si l'on s'aperçoit que le pinceau se charge d'huile pure, il est utile de l'essuyer sur le bord du vase et de le laver, par agitation, dans le liquide. » La douille cylindrique sert à préserver les bourgeons de la base de la branche à bois, dans la taille du bordelais, ou des coursons dans les tailles ( io3o ) à courts bois. Le badigeonnage devant arriver jusqu'au bois de l'année, il serait très-difficile de ne pas atteindre les yeux de la base, sans prendre une foule, de précautions qui feraient perdre beaucoup de temps, sans améliorer le travail. » Les vignes d'un certain âge doivent être préparées à l'opération par un décorticage grossier, fait à l'aide de brosses métalliques ou du gant, également métallique, de M. Sabaté. Le décorticage a pour but de faciliter la pénétration du liquide insecticide et de favoriser son action, en le met- tant plus directement en contact avec l'œuf. Il a également pour avantage d'en consommer une quantité moins grande. » L'année dernière, j'avais pensé que le ramassage des écorces était in- dispensable, par crainte de l'éclosion des oeufs qui pourraient adhérer à celles qui seraient jetées sur le sol. Des expériences faites l'hiver dernier m'ont démontré que tous les oeufs mis à nu et pouvant subir directement les variations atmosphériques, de même que ceux mis dans le sol ou sur le sol avec des écorces qui se sont décomposées, ont été perdus pour la re- production. Il n'y a donc pas lieu de s'attacher à la récolte des débris destinés à se décomposer, pendant l'hiver, et surtout si ces débris sont mélangés à la terre humide. » Les vignes destinées au badigeonnage doivent être taillées et débar- rassées de tous les bois supprimés : ces débris ne devront pas séjourner dans les clos, à cause du grand nombre d'eeufs qu'ils peuvent avoir sous leurs écorces et qui, à l'éclosion, pourraient transmettre l'infection. » L'ouvrier, muni de la substance et des petits appareils dont je viens de donner la description, puise, dans une citerne ou dans un fossé, la quantité d'eau voulue pour la capacité de son seau , puis il ajoute à celte eau, à l'aide d'une mesure, son dixième de la solution mère, qui, étant déjà aux -—, forme une solution étendue au vingtième; soit, pour 5 litres d'eau, -J- litre de solution mère. L'année dernière, nous avions opéré avec des solutions au dixième, même au septième; seule- ment nous avons reconnu que l'injection des ceps était facile à cette dose, et qu'elle pouvait, en restant tout aussi efficace et complètement inoffen- sive, surtout avec l'adoption d'un grillage, être réduite au quinzième ou au vingtième. C'est ce dernier terme que nous allons expérimenter cette année. La solution mère ajoutée à l'eau destinée à l'étendre, on imprime, à l'aide du pinceau, un mouvement circulaire à toute la masse, afin de la mélanger. Cette agitation doit durer quatre ou cinq minutes, et, par moments, se faire, ( io3i ) en sens contraires, afin de produire un coup de fouet qui favorise la sus- pension. » Il ne faut pas laisser séjourner le pinceau dans la solution au repos, parce qu'il se chargerait d'une certaine quantité d'huile lourde pure; il est même prudent, avant de commencer une opération, de bien l'essuyer sur le bord du vase, ce qui le débarrasse de l'huile en excès. » Toutes ces précautions prises, l'ouvrier, après avoir posé la douille sur le courson dont on veut préserver les bourgeons, plonge son pinceau dans la solution venant d'être agitée et le passe, par frottement ou par tapo- tement, sur les bras du cep et sur le cep lui-même. Toute la surface des écorces, leurs interstices, les décollements, doivent être mouillés par le liquide; il est même utile d'en laisser couler une certaine quantité autour du collet, afin d'atteindre jusqu'aux premières racines, surtout chez les jeunes vignes. Sur les vieilles vignes, ou sur celles qui ont plus de dix ou quinze ans, je me borne à faire badigeonner les parties du cep qui n'ont pas atteint cet âge; et cela parce que, jusqu'ici, il ne m'a pas été possible de rencontrer d'oeufs d'hiver en dehors de ces jeunes bois. Ne pas oublier, chaque fois que l'on plonge le pinceau dans le liquide, de produire un mou- vement d'agitation. » Un ouvrier peut opérer ainsi quatre ou cinq cents ceps par jour. Le prix de revient, achat de matière et main-d'œuvre compris, ne dépasse pas 3o francs par hectare. » Les propriétaires dont les vignobles sont dans un seul tenant, et à portée des bâtiments d'exploitation, pourront préparer la solution insec- ticide de prime-abord, soit dans des citernes, soit dans des barriques. Ces préparations, que l'on devra faire à chaud, n'en seront que meilleures; mais une précaution, qu'il ne faudra jamais perdre de vue, ce sera l'agita- tion au moment où l'on soutirera du mélange. Pour un tonneau de 228 litres par exemple (barrique bordelaise), ou prendra 200 litres d'eau. Cette eau chauffée préalablement, afin de faciliter la dissolution de la soude, on y ajoute cette substance dans la proportion de — , soit 4 kilo- grammes. La dissolution opérée, on ajoute un ^ d'huile lourde, soit 10 litres, et l'on agite pendant dix minutes. » M. S. Laffon, M. Pu. Greiff, M. J. Lapim adressent diverses Communi- cations relatives au Phylloxéra. ( Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) C.R.,1876, 2« Seme,ir?.(T.L\XXIU, N° 22.) I 35 ( io3a ) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre informe l'Académie que MM. Faye et Chastes sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, pendant l'année scolaire 1876-1877, au titre de l'Académie des Sciences. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Le « Bulletin de la Société Zoologique de France », pour 1876 (2e et 3e Partie, séances d'août et septembre). 20 Les « Comptes rendus des séances de la Commission permanente de l'Association géodésique internationale, pour la mesure des degrés en Europe, réunie à Paris du 20 au 29 septembre 1875 ». Cette publication contient, à la suite des procès-verbaux des sept séances de la Commission, un Rapport général sur les progrès des travaux effectués en Europe pen- dant l'année 1875: clans le duché de Bade, en Bavière, en Belgique, en Danemark, en France, en Italie, dans les Pays-Bas, en Norwége, en Au- triche, en Portugal, en Russie, en Roumanie, en Prusse, en Saxe, en Suède, en Suisse, en Espagne et dans le Wurtemberg. M. le Secrétaire perpétuel, en signalant à l'Académie les « Nouvelles Tables destinées à abréger les calculs nautiques, par M. E. Pétrin », donne lecture du passage suivant de la Lettre d'envoi : « Ces Tables fournissent la solution de plusieurs problèmes usuels en Navigation, tels que l'azimut d'un astre, l'angle de route pour l'arc de grand cercle, l'heure du lever ou du coucher du Soleil, le nom d'une étoile observée, etc.... En définitive, elles servent à ré- soudre le problème général suivant : Dans un triangle sphérique, connaissant deux cotés et l'angle compris, trouver l'un des deux angles adjacents. On obtient l'angle cherché avec une approximation de ^ ou j de degré en général, et de \ degré au moins dans les cas les plus défavorables. » Leur avantage consiste en ce cpie, sous un format restreint, elles s'appliquent à tous les lieux où l'on est appelé à naviguer, aux calculs de toutes les étoiles de première ou de deuxième grandeur que le marin peut observer, et qui semblent appelés a un si grand avenir dans la Navigation nouvelle. » ( io33 ) BALISTIQUE. — Sur une question de Balistique. Note de M. Astier, présentée par M. Resal. « Considérons un corps pesant se mouvant dans un milieu résistant, en vertu d'une vitesse initiale V, dont la direction s'élève au-dessus de l'ho- rizon de Y angle de projection y. Si la direction de la résistance est constam- ment opposée à celle du mouvement, on sait que l'angle de chute est plus grand que l'angle de projection. Nous appellerons S l'angle de projection auquel correspond un angle de chute qui lui est complémentaire. L'angle ô est nécessairement plus petit que 45 degrés. » i° Si, quand l'angle de projection augmente, pour des longueurs égales prises sur la ligne de projection, les abaissements de la trajectoire sont constants, croissent ou décroissent, l'angle de portée maximum est égal à Q, plus petit ou plus grand que 0. » Soient, en effet, BOA l'angle de portée maximum, OA la portée et BA l'abaissement correspondant. Si l'on augmente l'angle de projection d'une quantité très-petite B'OB, la nouvelle trajectoire, à la limite, passera encore par le point A. Prenons sur la nouvelle ligne de projection une lon- gueur OB' égale à OB, et soit B'A' l'abaissement correspondant : A'A sera le dernier élément de la trajectoire; mais l'élément BB' est perpendicu- laire à OB : donc, si B'A' = BA, AA', parallèle à BB', sera perpendiculaire a OB, et l'angle A'AO sera le complément de BOA. Suivant que B'A' sera plus grand ou plus petit que BA, A'AO sera plus petit ou plus grand que le complément de BOA et, par suite, l'angle de projection sera plus petit ou plus grand que Q. » 2° Quand la résistance est proportionnelle à la vitesse, l'équation de la tra- jectoire, rapportée à la ligne de projection et à la verticale, est la même, quel que soit l'angle de projection. » So\tf(v) la résistance. Prenons pour axe des x la ligne de projection, pour axe des y la verticale, les y positifs étant comptés au-dessous de la ligne de projection. Les composantes de la résistance suivant les deux axes sont i35.. d'x /(") dx ~7iF (' 717' d'y _ - Or . ~ 0 A") dy V dt ( ) augmente quand v augmente. tï dx dy » Posons — - = u. -r- = p. On aura ilt ' dx ' i_ V r= u(l ~\- p- — 2p silVf)'-, valeur qui diminue quand

    )"J. » Soit, pour un angle de projection f' > y, u' la valeur de u correspon- dant à une même valeur de p ; on aura du' = — -M'arfpF|tt'(l + p- — 2/j sin^'J2]. ë » A l'origine, u' est égal à u ; u' commencera donc à décroître moins rapidement que u; de plus, il ne pourra jamais être plus pet i t que u pour ( io35 ) une même valeur de p; car, s'il arrivait de nouveau à lui être égal, du' de- viendrait plus grand que du en valeur absolue : donc, pour toutes les va- leurs de p, u! sera plus grand que u ou ne lui sera pas inférieur. » Soient, pour une même longueur, x, prise sur la ligne de projection, p et p' les valeurs correspondantes de p dans les deux trajectoires; l'équa- tion (3) donne x = h I "2^> x = Z f u''llP- ■b Ja » i/o » Pour que x soit le même dans les deux cas, il faut que p' soit plus petit pp' . p P que p; par suite, y' = J pdx est plus petit que y= j pdx. J a J o ri \ » Donc, si -1— - augmente quand v augmente, les abaissements corres- pondant à une même longueur, prise sur la ligne de projection, diminuent quand l'angle de projection augmente. Dans ce cas, l'angle de portée fi n\ maximum est plus grand que 0. L'inverse a lieu si" — - diminue quand v augmente. » ANALYSE. — Sur la détermination des groupes formés d'un nombre fini de substitutions linéaires. Note de M. C. Jordan. « Celte question a été résolue pour la première fois, dans le cas de deux variables, par M. Klein (Mathematische Annale», t. IX), à l'aide de considé- rations géométriques. Elle se rattache d'ailleurs étroitement à cet autre problème de Calcul intégral : Déterminer les divers types d'équations li- néaires dont les intégrales sont algébriques. C'est sous cette dernière forme que M. Fuchs l'a étudiée, également pour le cas de deux variables (Journal de Borchardt, t. LXXX1), et en se servant de la théorie des invariants. » Nous avons indiqué récemment (Comptes rendus, i3 mars 1876) une méthode nouvelle et directe pour résoudre la question, et nous avons donné le tableau des groupes cherchés, toujours pour deux variables; mais une faute de calcul, qui d'ailleurs n'infirme en rien les principes de nos raisonnements, nous a fait omettre l'un de ces groupes, dont les sub- stitutions sont dérivées des suivantes : o=-.\ x, y Ox, $-'y |, A = | x, y ax, a~' y |, B = | x, y r> — x I» C=1 x, y ax -f- fîy, fix - - V.) ( io3G ) (où 0 est une racine primitive de l'équation ern = i; a est une racine pri- mitive de l'équation rz,0 = i; a est égal à "_ ■■> et /3 est une racine, choisie à volonté, de l'équation a2 -+- ^ •+- i = o). » Les équations différentielles linéaires du second ordre, dont le groupe est celui que nous venons d'indiquer, ont deux intégrales particulières x, y, définies par les équations x" = A, rn = B, où A et B sont des fonctions rationnelles de la variable indépendante et des racines d'une équation du cinquième degré, à coefficients rationnels en z, et dont le discriminant est un carré parfait. » La question devient notablement plus difficile, si le nombre des va- riables n'est plus supposé égal à 2, mais à un nombre quelconque n. Notre méthode reste néanmoins applicable, et nous a fourni le théorème général suivant : » Théorème. — Si un groupe G est formé d'un nombre fini de substitutions linéaires à n variables, il contiendra un autre groupe II dont les substitutions seront de la forme simple et permutable à toutes les substitutions de G. V ordre g de G sera égal à kh, h étant l'ordre de II, et k un entier inférieur à une limite fixe, assignable a priori pour toute valeur de n. )> Ou en d'autres termes : n Si une équation différentielle linéaire d'ordre n (E) f{z)u +/; (z) «'-+-...+./„_, (2)Mc-" + m"" = o a ses intégrales algébriques, elle admettra n intégrales particulières jc,, ..., sr,, racines d'équations binômes, dont les seconds membres seront des fonctions ra- tionnelles de z et d'une racine y d'une équation irréductible F (3, r) = o, dont le degré k sera inférieur à une limite fixe. » Ou bien encore, en empruntant le langage de M. Fuchs : » Le degré des formes primitives construites avec les intégrales de l'équa- tion (E) sera limité. » Il résulte de cette proposition que les groupes G, ou les équations dif- ( io37 ) férentielles correspondantes, peuvent se distribuer en'un nombre limité de types, correspondant aux diverses valeurs de k. ;> La formation du tableau de ces groupes, pour chaque valeur particu- lière de n, nécessiterait encore une discussion à laquelle nous n'avons pas, en ce moment, le loisir de nous livrer. Cette recherche serait d'ailleurs plus longue que difficile, le champ des essais à faire étant limité par le théorème ci-dessus. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — 5'»/' l'application des méthodes de ta Physique mathématique à l'élude des cotps terminés par des cyclides. Note de M. G. Darboux. « Dans le dernier numéro du Journal de M. Borchardt, M. Wangerin, qui ne parait pas avoir connaissance des recherches déjà faites sur les sur- faces anallagmatiques du quatrième ordre ou cyclides, démontre que cer- taines de ces surfaces, celles qui ont trois plans principaux, font partie d'un système triple orthogonal. Mais à cette propriété connue, et qu'il établit par un calcul semblable à celui que j'ai fait connaître en 1864, il en ajoute une autre, nouvelle, et qui peut s'énoncer ainsi : » p, pt) p2 désignant les coordonnées curvilignes d'un point, dans le sys- tème orthogonal formé de cyclides à plans principaux, on peut satisfaire à l'équation y\ 3'v y-v AV = r-; + — + rT=0 CX- c\>- CZ- par une expression de la forme NRR.Ro, oit N est une fonction tout ù fait déterminée, et R, R,, R2 des fonctions de p, p,, pa respectivement, qui sont définies par des équations linéaires du second ordre dont les coefficients /enferment deux constantes arbitraires. » Cette généralisation de la propriété découverte par Lamé pour l'ellip- soïde offre de l'intérêt; elle permettra peut-être de traiter, dans les théories de la chaleur et de l'attraction, les corps terminés par des cyclides. » Je me propose, dans ce travail, de démontrer directement la même propriété pour le système orthogonal formé des cyclides les plus géné- rales. On sait (*) que l'équation de ce système orthogonal prend une (*) Voir mon ouvrage Sur une classe remarquable de courbes et de surfaces algébriques, p. 1 34 et suivantes. ( io38 ) forme très-simple si l'on adopte, pour déterminer un point de l'espace, un système particulier de coordonnées surabondantes, les puissances de ce point par rapport à cinq sphères, deux à deux orthogonales. Dési- gnons par S,, S2, ..., S5 les puissances d'un point quelconque par rap- port à cinq sphères fixes orthogonales, on aura entre elles les deux relations R, désignant le rayon de la sphère d'indice i; et réciproquement, cinq quantités S, satisfaisant à ces deux équations détermineront un point. La dernière de ces deux relations permet d'ailleurs de transformer toute fonc- tion des cinq quantités S, en une fonction homogène d'un degré quelconque de ces mêmes quantités. w Je rappelle les relations suivantes (*) : 1 'SSAa c\r +ŒY+Œ)'-**+™ auxquelles on peut joindre l'équation évidente tVS, cVS,- J3S, c » Ces relations nous permettent d'écrire, dans le nouveau système de coordonnées, l'équation aux dérivées partielles de la chaleur ou du poten- tiel; et, V désignant une fonction des cinq quantités S,, rendue homogène et de degré p., on aura identiquement î » Si donc on admet que, par l'emploi de la relation (2), la fonction V ait été rendue homogène et de degré 1 t\\J.-\- 2 sera nul et l'équation ') Voir l'ouvrage R3 étant le module de la transformation et r' la distance du point M' au pôle de la transformation. Or, considérons une fonction V satisfaisant à l'équation (5) du potentiel; comme elle est supposée mise sous forme homo- gène et de degré > on aura, si on l'exprime en fonction des nouvelles coordonnées du point M', V = V'£, V désignant ce que devient V quand on y remplace X; par x\ ; mais V ne diflérant de V que par l'accentuation des lettres .r,, on a évidemment 2-^r = o, ou K2l^ = °' i i C.R.,1876, 2' Semestre. {T. L XXXI II, N»2'J. '36 ( t*>49 ) c'est-à-dire que la fonction -i exprimée en fonction des coordonnées du point M', sera une solution de l'équation du potentiel. C'est là, comme on sait, un résultat important et qui permet d'étendre beaucoup les applications des méthodes delà Physique mathématique. On voit qu'il est une conséquence directe de la forme que nous donnons ici à l'équation du potentiel. » GÉOMÉTRIE. — Construction pour un point de (a courbe d'intersection de deux surfaces du centre de la sphère osculalrice de cette courbe; par M. A. Manmiein. « Hachette, en faisant usage du théorème de Meusnier, a donné une élégante construction du plan oscillateur en un point de la courbe d'inter- section de àeun. surfaces. » Comme application d'une généralisation que j'ai faite du théorème de Meusnier (i), je suis déjà arrivé à la construction de la sphère oscula- trice en un point de la courbe d'intersection de deux surfaces (2). Je me propose aujourd'hui de résoudre directement ce mémo problème. » Soient (S) et (S') les deux surfaces données, (a) leur courbe d'inter- section et a un point de cette courbe. C'est pour ce point que nous allons construire le centre o de le sphère osculatrice à la courbe [a). » Menons à partir de a les normales A et A' aux surfaces données. Ap- pelons (A) et (A') les normalies à ces surfaces qui ont pour directrice la courbe {a). Le plan des droites A et A' est normal en a à (a). » Déplaçons infiniment peu le point a sur (a) et entraînons en même temps ce plan, en le laissant normal à cette courbe. La caractéristique de ce plan passe par les points b et b', où il touche les normalies (A) et (A') (3). Celte droite est un axe de courbure de (a) (4) et les poinls b et b' sont aussi les centres de courbure dos sections faites dans (S) et (S') par des plans menés par la tangente at normalement à ces surfaces. » L'enveloppe du plan normal (A, A') lorsque a décrit (a) n'est autre que la surface polaire de Monge; cette surface est circonscrite à (A) et (A') le long des courbes que nous désignerons par [b) et(b'). Le point o que (1) Comptes rendus, séance du 5 février 1872. (2) Bulletin de la Société mathématique de Fronce, séance du 6 mai !$'/[■ 3 l'Aude sur le déplacement d'une figure déforme invariable. Théorème VIII. î Comptes rendus, séance du 5 février 187'.. ( io4i ) nous voulons déterminer est le point où la droite !W touche l'arête dere- broussement de celte surface polaire. » Menons respectivement à partir des points b et b' les normales B etB' à (A) et (A'). Désignons par (B) et (B') les normalies, lieux des droites telles que B et B', dont les directrices sont (b) et (b'). » Le plan des droites B, B' est un plan central pour chacune des nor- malies (B) et (B'), puisque la droite bb' est la tangente conjuguée, par rap- port à (A) et (A/), des tangentes en b et b' aux courbes [b) et {b') ( i). Ce plan central touche (B) et (B') aux points centraux c et c'. La droite ce' est la caractéristique du plan (B, B') et le point o où cette droite rencontre bb' est le point où cette droite touche l'arête de rebroussement de la sur- face polaire de (a). Pour construire o, nous devons donc chercher les points centraux c et c'. )> Prenons pour cela le plan oscillateur en « à [a), plan qui est perpen- diculaire à bb', et projetons orthogonalement sur ce plan la normalie (A). En vertu d'une propriété connue, la projection 7 du point central c est le centre de courbure de la courbe de contour apparent de (A) sur ce plan (2). Mais le contour apparent de la normalie (A) projetée orthogonalement sur le plan oscillateur de sa courbe directrice est oscillateur de la développée de la section faite dans (S) par ce plan oscillateur : le point 7 est donc le centre de courbure de la développée de cette section. « De même 7' est le centre de courbure de la développée de la section faite dans (S') par le plan oscillateur de (a). ■> Les points 7 et 7' peuvent être déterminés de plusieurs manières, ( 1 ) Étude sur le déplacement d'une figure de forme invariable. Théorème LIV. (2) Journal de Mathématiques, 2e série, t. XVII. — Mémoire sur les pinceaux de droites, etc., p. 147. i36 . ( I"42 ) comme je l'ai fait voir dans mes Communications des i5 et 22 mars 1875; on a alors pour obtenir o la construction suivante : » Par la tangente at et normalement à (S) on mène le plan (A, B). Ce plan coupe (S) suivant une courbe dont le centre de courbure e.\t b. De ce point et pa- rallèlement à at, on mène la droite B. On détermine de même b' et B'. Par des parallèles à bb', on ramène en c et c' sur B et B' les centres de courbure y et y des développées des sections faites dans (S) et (S') par le plan mené par at per- pendiculairement à bb' ; la droite ce' coupe la droite bb' au centre o cherché. » Cette construction peut encore être énoncée ainsi : » On détermine les centres de courbure y et 7' des développées des sections faites dans (S) et (S') par le plan oscillateur de (a) en a. Perpendiculairement à ce plan, on mène les droites yc, y'c', qui rencontrent respectivement en c, c' les plans menés par at normalement à (S) et (S'). La droite ce' rencontre le plan normal en a à [a) au centre o cherché. » Faisons remarquer, en terminant, que la question que je viens de traiter, et dont la solution dépend des éléments du troisième ordre, est une de celles qu'on ne pouvait complètement résoudre avant l'étude géomé- trique que j'ai faite de ces éléments (1). » PHYSIQUE mathématique. — Explication des actions à distance; gravitation; actions électriques. Note de M. A. Picart. « Tous les phénomènes de l'univers peuvent s'expliquer par la matière et le mouvement seuls, sans forces agissant à distance. » Pour cela, il suffit de concevoir, remplissant l'espace infini, une ma- tière éternelle, constituée par un amas d'atomes animés d'un mouvement perpétuel dans toules les directions. Cette matière, qui est comme le sub- stratum du monde, est ce que l'on appelle communément Vélher. Seulement, on l'a considérée jusqu'ici comme un fluide dont les molécules ont, dans l'état d'équilibre, des positions relatives fixes, et exercent chacune, sur les molécules voisines, une action répulsive, qui donne lieu à des mouvements vibratoires, lorsque, par une cause quelconque, elles sont dérangées de cet élat. » D'après la nouvelle théorie des fluides gazeux (Clausius), on doit désormais concevoir l'éther comme formé d'atomes élastiques, se mouvant 1 Comptes rendus, séances dos icr, i5 et 22 mars 1876. ( io43 ) avec des vitesses considérables clans toutes les directions, et produisant en chaque point, par leurs chocs sur un élément plan idéal, une pression dé- terminée. » De cette nouvelle conception de l'éther, qui ne contredit en aucune façon l'ancienne, et qui même la contient comme conséquence ( Théorie mécanique de la chaleur de M. Briot), découle immédiatement la gravitation, c'est-à-dire l'attraction de deux points matériels en raison de leurs masses et de l'inverse du carré de leur distance. » Supposons, en effet, qu'au milieu de cet éther existant seul, et, par suite, homogène et d'élasticité constante dans tontes ses parties, apparaisse en un point une masse infiniment petite de matière quelconque, qu'on peut regarder comme sphérique. Elle subira, delà part de l'éther, tout autour de sa surface, des pressions égales, puisqu'elle sera choquée dans tous les sens par le même nombre d'atomes, animés de la même vitesse. Elle restera donc immobile sous toutes ces actions; mais mettons, par la pensée, en regard de cette petite sphère, à une certaine distance, un point matériel. Ne fera-t-il pas obstacle, en une certaine manière, au mouvement des atomes, dont la trajectoire passe par ce point pour aboutir à un point quelconque de la portion de surface sphérique tournée vers lui? De là, sur cette portion de surface qui est sensiblement un hémisphère, une diminution de pression proportionnelle à l'ouverture du cône circonscrit du point à la sphère; par suite, la sphère, plus pressée d'un côté que de l'autre, tendra à se rapprocher du point matériel, et, comme l'ouverture du cône varie, pour la même base, en raison inverse du carré de la hauteur, il en résulte que la tendance de la sphère vers le point fixe sera inversement proportionnelle au carré de la distance. » De là on déduit sans peine que deux masses quelconques tendent l'une vers l'autre avec une intensité proportionnelle à leur quantité et en raison inverse du carré de leur distance. » Quant aux actions électriques, elles s'expliquent d'une manière ana- logue. Les molécules matérielles, en se groupant par leurs attractions mu- tuelles pour former des corps, doivent condenser autour d'elles les atomes éthérés, et y engendrer comme des atmosphères plus ou moins denses, et dont l'élasticité peut varier suivant les positions relatives des molécules du corps. Ce sont ces atmosphères dont les accroissements et diminutions de densité ou de force élastique constituent l'état électrique positif ou négatif du corps. » Entre ces atmosphères et les molécules matérielles situées à distance, ( io44 ) il doit s'exercer une gravitation semblable à celle de deux molécules ma- térielles; entre deux atmosphères condensées d'éther, il doit s'exercer une action répulsive, résultant de l'accroissement nécessaire de vitesse des atomes qui se meuvent dans les deux sens, d'une atmosphère à l'autre, et qui produisent sur chacune d'elles, du côté où ils la choquent, une augmentation de pression tendant à les écarter, et proportionnelle, par la raison déjà donnée pour la gravitation, à l'inverse du carré de leur distance. » En tenant compte de ces actions, combinées avec la gravitation, on trouve sans difficulté la loi d'attraction ou de répulsion de Coulomb, qui est la base de toute la théorie électrique. » chimie. — Cristaux de gallium. Note de M. Lecoq de Boisbacdran, présentée par M. Wurtz. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie du gallium métallique cris- tallisé, sous la forme d'octaèdres tronqués par la base, très-nets. Les faces ne sont pas assez planes pour permettre des mesures exactes; les valeurs que j'ai trouvées pour les angles paraîtraient cependant conduire à une forme clinorhombique? » chimie analytique. — Note sur le dosage des sucres, au moyen des liqueurs titrées; par M. Eue Pekrot. (Extrait.) « Pour remédier aux difficultés que présente l'emploi des liqueurs Trommer, Fehling-Barreswil et Violette, j'ai fait un grand nombre d'essais, qui m'ont conduit à adopter la méthode déjà employée par M. Buignet pour l'essai de l'acide cyanlrydrique, et appropriée par moi, sauf quelques modifications. La voici telle que je l'emploie depuis quelque temps avec succès : » On prépare une solution normale de cuivre, en dissolvant 3ç)fr ,o.^5 de sulfate de cuivre bien pur et desséché entre plusieurs feuilles de papier a filtrer; on ajoute à cette solution assez d'eau distillée pour faire iooo centimètres cubes. Chaque centimètre cube de cette li- queur contient 0,01 de cuivre. » D'autre part, on dissout environ ?.5 grammes de cyanure de potassium pur pour i litre d'eau distillée. On prend 10 centimètres cubes de cette solution, que l'on place dans un ballon, et l'on y ajoute à peu près 20 centimètres cubes d'ammoniaque. On entretient ce liquide à une température de 60 à 70 degrés. On verse alors goutte à goutte la solution cuivrique, au moyen d'une burette divisée en dixièmes de centimètre cube, jusqu'à ce qu'il se manifeste la teinte bleue caractéristique des sels de cuivre dans l'ammoniaque. On lit sur ( io/,5 ) la burette le volume employé, ce qui indique la quantité de cuivre qui a été nécessaire à produire la réaction. » Pour procéder à l'essai du sucre, on met la solution de sucre [dont l'inversion est faite préalablement, si l'on a en vue d'essayer du sucre cristallisable) en contact d'un excès de liqueur de Fehling; on fait la réduction au bain-marie. On filtre le tout, afin de recueillir le précipité d'oxydule, qui, après avoir été bien lavé à l'eau chaude, est dissous dans de l'acide azotique étendu de son volume d'eau et auquel on ajoute quelques parcelles de chlorate de potasse. Cette dissolution se fait sur le filtre, que l'on a soin de bien laver à l'eau distillée acidulée. » La liqueur filtrée, à laquelle on a réuni les eaux de lavage, est additionnée d'assez d'eau pour faire un volume déterminé, ioo ou i5o centimètres cubes, par exemple. Cette liqueur est ensuite versée, au moyen de la burette, dans 10 centimètres cubes de cyanure mélangés avec 20 centimètres cubes d'ammoniaque, comme ci-dessus; on arrête aussitôt que la coloration bleue apparaît : la lecture indique la quantité de cuivre employée. Or, on sait, par le premier essai, combien 10 centimètres cubes de cyanure exigent de cuivre. On ramène cette quantité au volume total de la solution provenant de l'oxydule, pour avoir son titre. » Comme ce cuivre provient de la réduction opérée par le sucre, rien n'est plus facile que de savoir combien de sucre existait dans la solution soumise à l'expérience, en partant de la connaissance que 5, 000 de sucre cristallisable, ou bien 5,263 de glucose, égalent 9,298 de cuivre. » Tel est le mode opératoire de ce procédé, qui se recommande par la plus scrupuleuse exaclitude : il n'exige pas plus de temps, et évite les tâton- nements causés par la méthode ancienne, dans laquelle il faut saisir une décoloration au sein d'un liquide souvent coloré lui-même. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Deuxième Noie sur la recherche de la fuchsine dans les vins ; par M. Fordos. « Le procédé, pour rechercher la fuchsine dans les vins, que j'ai présenté à l'Académie, dans sa dernière séance, conduit, en suivant la marche que j'ai indiquée, à déceler des traces de cette matière colorante. Il est d'une exécution rapide, mais il exige l'emploi de vases et ustensiles qui ne per- mettraient pas de l'appliquer facilement chez les détenteurs de vins fuchsines. » On peut, en y apportant quelques modifications, arriver à un procédé très-rapide et praticahle partout. Mais, avant d'exposer ces modifications et pour mieux les faire comprendre, je crois utile de donner les résultats que j'ai obtenus, en étudiant l'action dissolvante du chloroforme sur la fuchsine. » Le chloroforme, privé d'eau, dissout lentement un peu de fuchsine, ( io46 ) et prend une faible coloration rose-violet. Si l'on agite la solution avec de l'eau, celle-ci enlève la matière colorante, et le chloroforme redevient inco- lore. Si l'on filtre la solution, le chloroforme passe incolore, et la fuchsine se dépose sur le filtre. » Quand on agite du chloroforme avec une solution hydro-alcoolique de fuchsine (alcool 14 pour ioo), on obtient une émulsion rouge, et le chloroforme ne se colore pas. » Le chloroforme ne se colore pas davantage quand on l'agite avec du vin fuchsine (i centigramme de fuchsine par litre); il produit seulement une émulsion rouge-violet. » Les modifications que j'ai apportées à mon premier procédé consti- tuent deux modes opératoires, peu différents, fondés sur l'insolubilité de la fuchsine dans le chloroforme en présence de l'eau. » Premier mode opératoire. — On traite 10 centimètres cubes de vin, par dix gouttes ou i centimètre cube d'ammoniaque, et 10 centimètres cubes de chloroforme, comme je l'ai indiqué dans ma première Noie, en ayant bien soin, pour mélanger le chloroforme, de renverser le tube plu- sieurs fois sur lui-même, et non d'agiter, afin d'éviter d'émulsionner ce liquide et d'apporter ainsi du retard dans la séparation du mélange. On sépare le chloroforme, à l'aide d'un entonnoir à robinet, et on le recueille dans un tube à essai ; on ajoute un peu d'eau, de manière qu'il y en ait en- viron i centimètre cube au-dessus du chloroforme; on sature par un excès d'acide acétique : la fuchsine reproduite se sépare du chloroforme et le surnage sous forme de solution aqueuse plus ou moins colorée. » Ce mode d'essai peut être exécuté en trois minutes; il permet de constater, d'une manière certaine, la présence de la fuchsine dans des vins qui n'en contiennent que i milligramme par litre, et même une quantité moindre. » Deuxième mode opératoire. — On mélange dans un tube à essai le vin, l'ammoniaque et le chloroforme comme précédemment, en prenant toute- fois 5 centimètres cubes de chloroforme seulement; lorsque ce dernier a gagné le fond du tuhe, on y laisse tomber un cristal d'acide citrique de moyenne grosseur, du poids de 2 à 3 grammes; l'acide sature l'ammo- niaque et reproduit la fuchsine qui se dépose sur le cristal avec sa belle couleur rouge. » Ce mode opératoire est aussi rapide et presque aussi sensible que le précédent. » Les deux modes opératoires que je viens de décrire pourraient être ( '°47 ) appliqués sur place dans les expertises; et, comme les quantités de vin, d'ammoniaque et de chloroforme n'ont pas besoin d'être dosées rigoureu- sement, pour aller plus vite, on mettrait approximativement, dansle tube à essai, 10 centimètres cubes devin, i centimètre cube d'ammoniaque, et 5 ou 10 centimètres cubes de chloroforme, suivant le mode opératoire que l'on aurait l'intention de suivre. » ANATOMIE. — Recherches sur l'origine réelle des nerfs de sensibilité générale, dans le bulbe rachidien et la moelle épinière. Note de M. Aug. Pierret, présentée par M. Vulpian. « Les mémorables expériences de Charles Bell et de Magendie, en dé- montrant l'opposition de fonctions des racines antérieures et postérieures des nerfs rachidiens, ont amené les anatomistes à rechercher dans les cornes antérieures et postérieures de la substance grise médullaire des cellules motrices et des cellules sensitives. Pour les cellules motrices, le doute n'est plus permis; on sait exactement leur rôle et le point où elles sont situées. » Il n'en est pas de même pour les cellules sensitives. On a cru long- temps que les petites cellules de la substance gélatineuse de Rolando pou- vaient être considérées comme représentant des ganglions d'origine des racines nerveuses postérieures. Aujourd'hui, il est démontré que ces élé- ments sont de nature conjonctive. Le problème est donc à résoudre. M. Pierret, partant de ce fait qu'il existe dans le bulbe, en un point peu éloigné de celui où s'enfonce le tronc du nerf trijumeau, des centres gan- glionnaires bien définis, démontre la nécessité de rechercher clans la moelle épinière elle-même des noyaux sensitifs distincts des noyaux moteurs (cornes antérieures) et recevant la plupart des fibres des racines posté- rieures spinales. » A l'aide de considérations tirées de l'anatomie normale, de l'anatomie pathologique et de la physiologie expérimentale, il fait voir : » i° Que, chez l'homme, il n'existe pas de cellules nerveuses dans la tête de la corne postérieure de la moelle épinière; » 2° Que les fibres spinales postérieures ne se rendent qu'en partie dans la corne antérieure, et que la plupart d'entre elles remontent dans la partie la plus profonde des cordons latéraux jusqu'à leurs centres d'origine. » Rappelant ensuite les caractères morphologirptes et topographiques des C. K.. 18-6, 7' Semestre, [T. LXXXIII, N° 22 ) l3^ ( io/j8 ) ganglions du trijumeau, il fait comprendre que les centres ganglionnaires des fibres spinales postérieures, lombaires, dorsales ou cervicales, doivent présenter les mêmes caractères. Recherchant alors s'il existe dans la moelle des groupes cellulaires qui remplissent les conditions voulues, il arrive à démontrer que seules les colonnes de Clarke, formées de cellules nerveuses, possèdent les caractères exigés. » Si ces groupes cellulaires sont bien, comme le pense M. Pierret, les foyers d'origine des fibres sensitivesformant les racines postérieures des nerfs rachidiens, on est conduit à admettre que les fibres sensitives lombaires ne trouvent leur centre d'origine qu'au-dessus du renflement lombaire lui- même, puisque les colonnes de Clarke n'existent chez l'homme que dans la région dorsale de la moelle épinière. D'autre part, les fibres des racines postérieures cervicales, après leur trajet ascendant vers le bulbe, doivent nécessairement rencontrer leurs cellules propres d'origine en un point rap- proché du noyau dit du trijumeau. Ce point ne peut être que le ganglion restiforme qui, on le sait, n'est que le prolongement inférieur du tuber cinereum, et qui représente, par conséquent aussi, dans le bulbe, les amas cellulaires de la colonne de L. Clarke. » Par ses recherches, M. Pierret est conduit aux conclusions suivantes : » i° Les fibres sensitives des racines postérieures des paires nerveuses lombaires et dorsales se rendent en grande partie dans les colonnes de Clarke. » 20 Les fibres sensitives des paires nerveuses cervicales se rendent dans une série de noyaux échelonnés dans le bulbe, au-dessous des noyaux vrais du trijumeau. » 3° Ces deux chaînes ganglionnaires communiquent entre elles par des fibres ascendantes dont quelques-unes s'entre-croisent. » 4° Ce système sensitif tout entier reste confiné dans l'aire des zones radiculaires postérieures. » Voulant contrôler ces données anatomiques par tous les moyens pos- sibles, M. Pierret s'est adressé à l'anatomie pathologique. » S'attachant à une maladie nerveuse très-commune et dans laquelle Jcs troubles de sensibilité sont, pour ainsi dire, prédominants, le tabès dorsualis, il a démontré que cette maladie peut à bon droit être con- sidérée comme résultant de l'inflammation chronique du système sensitif dont il cherche aujourd'hui à établir l'anatomie. » Par une série d'études histologiques et cliniques, il a fait voir que cette inflammation évolue toujours dans le domaine des zones radiculaires posté- ( i°4o ) rieures. Il a pu en effet observer de nombreux cas de labes dorsualis, dans lesquels il existait une sclérose des colonnes de Clarke, des ganglions resti- formes ou des noyaux du trijumeau. L'existence d'une sclérose des noyaux d'origine des nerfs trijumeaux a été constatée récemment aussi dans un cas du même genre par M. Hayem. » SÉRICICULTURE. — De l 'action physiologique qu 'exercent, sur les graines devers à soie, des températures inférieures à zéro; par M. E. Duclaux. « Après avoir démontré que le froid est la condition nécessaire et suffi- sante de l'éclosion d'une graine, je me suis naturellement demandé si, en augmentant la rigueur de l'hiver artificiel nécessaire pour mettre une graine en état d'éclore, je ne pourrais pas en réduire la durée minimum; je suis arrivé à cette conclusion inattendue, qu'il faudrait au contraire la prolonger. Un court séjour au voisinage de zéro est efficace à provoquer l'éclosion d'une graine; un séjour à — io° ne l'est presque plus, tout en laissant la graine presque intacte et dans les mêmes conditions où elle serait si elle n'avait pas été refroidie, ou n'avait subi qu'un hiver insuffisant. Voici les faits qui m'ont conduit à ce résultat. » Divers lots d'une graine jaune, âgée de cinquante jours, ont été exposés pendant un et deux mois, les uns à zéro, les autres à une température plus basse, qui a oscillé entre — 6° et — io°. C'est grâce à M. Tellier que j'ai pu mener à bien ces expériences, et je me plais à le remercier ici de son obli- geance à m'ouvrir l'accès de sa curieuse usine frigorifique d'Auteuil. » La graine, après son séjour au froid, a été laissée quelque temps à la température ambiante, puis mise à l'étuve d'éclosion. Après une période d'incubation variable, on a eu une première éclosion, complète pour cer- tains lots, incomplète pour d'autres, mais qui, pour tous, a duré environ une quinzaine. Au bout de ce temps, on a arrêté l'expérience, et mis à la cave les lots incomplètement éclos, pour les laisser y attendre l'éclosion régulière du printemps. Dans l'intervalle, quelques vers ont continué à naître : on les a comptés. Au printemps tous ces lots, et un lot de graine normale (con- servée avec eux à la cave, mais non soumise d'abord à l'action du froid), ont été mis ensemble dans une chambre exposée au midi, que l'on a laissée sans feu, de façon à mettre mieux en évidence les différences qu'ils pour- raient présenter dans la précocité ou la durée de leur éclosion. Dans tous, l'éclosion a commencé au même moment et a duré le même temps. Les portions non écioses des lots refroidis à zéro et à — iu° n'avaient donc pas i 37,. ( io5o ) été atteintes par le froid, ou n'en avaient subi qu'une impression passagère. » Enfin, la dernière éclosion terminée, on a évalué la proportion des graines stériles et définitivement mortes. » Les résultats obtenus dans ces conditions peuvent se résumer dans le tableau suivant : Age Durée Éclosion Éclosion Total Traitement lors i le la mise de Première d e 1 ente des subi. Lots. à t'étuve. l'incubation. éclosion. printemps. intermédiaire. éclosions. i mois i a, 5 mois. i5 jours. 8p . IOO 62 p . IOO 8 p. ÏOO 78 p. , IOO à — 8". i «. 6 » 8 » 3o » 37 u 1 1 0 78 1 i mois 1 b, 5 u i5 » i3 u 28 s i4 B 55 B à — 8". 1 b, 6 » 8 » 4o i> 25 M 12 * 77 » j mois S fi 5 V 8 » 54 » 28 U 4 » 86 B à o°. ' c"- 6 9 3 u 74 )> 18 » 1 S 94 U 2 mois \ d, 5 U 8 n 94 it 0 1) O 11 94 B à o°. '( d, 6 » 3 u 94 » 0 » 0 » 94 » » La graine normale, hivernée à la façon ordinaire, a donné 96 pour 100 d'éclosions. La comparaison des nombres de ce tableau peut être faite de plusieurs manières, île façon à mettre en évidence divers résultats. » i° Influence de 'la température de l' hiver artificiel. — En comparant les lots a, et c,, a2 et c2, b, et d{, b2 et r/2, pour lesquels tout est pareil, sauf la température à laquelle ils ont été refroidis, on voit que la première éclo- sion est d'autant moins facile et d'autant moins complète que le froid a été plus vif. En rapprochant le tableau qui précède de celui qui est inséré dans mon travail Sur l'hibernation artificielle des graines de vers à soie (1), on arrive à conclure que deux mois de séjour à une température moyenne de — 8° équivalent, à peu près, à vingt jours passés au voisinage de zéro. C'est cette température qui produit sur la graine l'effet le plus normal et le plus régulier. Il faut s'en rapprocher, si l'on veut voir commencer dans la graine le travail physiologique de la formation de l'embryon. Il est né- cessaire de ne p:is aller au-dessous, si l'on ne veut rencontrer des inconvé- nients de même nature et de même ordre que si on ne l'avait pas atteinte. » De plus, le traitement subi a tué, comme l'on voit, un certain nombre de graines dans les lots fortement refroidis. La proportion en est de 18 pour 100 dans les lots a,, a2 et b2. Elle s'élève à 3o pour 100 pour le lot b,, qui a été mis à l'étuve soixante-dix jours seulement après sa sortie de la glacière, et qui a eu à franchir dans le temps le plus court 1 1 j Annales de Chimie et de Pliysiqtic, i cS" i . ( io5i ) l'intervalle de température le plus considérable. Les graines mortes ont presque toutes la couleur des graines près d'éclore, et renferment un ver tout formé, à qui a manqué la force d'accomplir jusqu'au bout son évo- lution. J'avais déjà observé ce fait dans des graines hivernées à zéro, mais pendant un temps insuffisant. Cette ressemblance indique que, à l'inten- sité près, les effets d'un froid de — 8° sont les mêmes que ceux que l'on obtient à zéro, c'est-à-dire s'exercent dans des conditions absolument physiologiques. Nous allons retrouver ce même parallélisme dans les ré- sultats suivants. » 20 Influence du temps de séjour au froid. — L'éclosion est d'autant meil- leure que le séjour a été plus long. C'est ce qui résulte de la comparaison des lots a, et b2, c, et da, les seuls du tableau pour lesquels se soit écoulé le même intervalle entre la sortie de la glacière et la mise à l'étuve, et cette conclusion s'applique aussi bien à la température de — 8° qu'à celle de zéro. » Influence du temps écoulé entre la sortie de la glacière et la mise à l'étuve. — Les lots à comparer sous ce rapport sont a, et «, , b, et b.2, c, et c2, f/, et r/2. Ils conduisent tous à la même conclusion, qu'il n'est pas bon de réduire trop l'intervalle entre la fin de l'hiver artificiel et le commencement de l'incubation, surtout lorsque l'action du froid a été insuffisante. On s'expose, en voulant trop hâter la maturation de l'embryon, à faire périr les graines, à allonger la période d'éclosion de celles qui donnent des vers, et même à annuler, chez quelques-unes, l'influence du froid, de sorte que ces dernières éclosent au printemps comme des graines normales, tandis qu'elles auraient éclos plus tôt, si on les avait moins brusquées. Ce sont encore les mêmes conclusions que celles auxquelles j'étais arrivé, dans le travail déjà cité, à propos des températures voisines de zéro. » On est donc autorisé à admettre que, au moins jusqu'à la limite de — io°, les effets produits sur la graine par un abaissement de tempéra- ture sont comparables dans leur nature, et diffèrent seulement dans leur intensité; que cette intensité n'est croissante ni décroissante régulièrement avec la température, mais présente un maximum pour un certain point de l'échelle thermométrique. Où est placé cette espèce de zéro physiologique de la graine ? Je le crois un peu supérieur au zéro ordinaire, mais sans en être sûr, et c'est un point à élucider. Quoi qu'il en soit de sa position, il est évident qu'il faut compter avec lui dans l'étude de tous les problèmes que soulève la recherche du meilleur mode de traitement des graines, de- puis leur ponte jusqu'à leur éclosion, recherche qui est à l'ordre du jour, et qui semble devoir être féconde en heureux résultats pratiques. » . ( !052 ) ANATOMIE ANIMALE. — Sur la structure du bâtonnet optique chez les Crustacés. Note de M. J. Ciiatix, présentée par M. Milne Edwards. « Le bâtonnet optique des Crustacés présente plusieurs caractères géné- raux qui demeurent constants dans l'ensemble de la classe et certaines dispositions secondaires, ou d'importance variable, qui diffèrent selon les types examinés. Cela suffirait à montrer le danger de la méthode trop sou- vent suivie, et qui consiste à fonder sur l'étude de quelques Insectes des conclusions que l'on étend ensuite à la généralité des Arthropodes. » Limité extérieurement par une cornée plus ou moins différenciée, le bâtonnet confine intérieurement (d'une manière médiate ou immédiate) au ganglion du nerf optique; son aspect est filiforme et l'on y distingue aisé- ment deux parties : l'une externe et hyaline, qui est le cùne, l'autre interne, et notablement allongée, à laquelle on réserve généralement, et d'une ma- nière plus spéciale, le nom de bâtonnet. » Tantôt ce dernier présente le même diamètre sur tout son parcours, et tantôt il se renfle vers sa portion terminale, souvent subdivisée en quelques laciniations qui se prolongent sur les faces du cône. Une gaine pigmentaire entoure le bâtonnet et lui communique une teinte plus on moins foncée, teinte qu'il ne faut pas confondre, par une erreur trop fréquente, avec la coloration propre du bâtonnet. Celui-ci offre, en outre, chez de nombreux Crustacés, des stries transversales et régulièrement espacées qui ont fait croire à l'existence d'une tunique musculaire, d'une « musculature propre »; cette idée a été principalement adoptée par l'Ecole allemande, qui l'a gé- néralisée plus qu'il n'eût convenu, et l'a finalement élevée àla hauteur d'une véritable théorie. Les travaux auquels je fais allusion, ayant été constam- ment limités aux seuls Insectes, on comprend la réserve qui m'est imposée dans leur examen ; je crois pourtant devoir mentionner certains faits, aussi faciles à vérifier que peu favorables à l'idée d'une musculature bacillaire. Si l'on étudie, à l'état frais, les bâtonnets de diverses espèces, del'Écrevisse, par exemple, en les plaçant dans une goutte de liquide cavitaire, de sé- rum, etc. (i), on constate que la coloration brune, qui leur est générale- ment attribuée, n'appartient qu'aux cellules pigtnentifères par lesquelles est revêtu le bâtonnet; celui-ci est, en réalité, d'un rose fort élégant. Cette observation est bientôt complétée par la suivante : à la surface du bâtonnet se montrent des lignes qui semblent le diviser en segments égaux i \ver l'eau distillée, 1rs mêmes phénomènes se produisent, mais trop rapidement pour pouvoir être observés aisément. ( io53 ) et, de fait, dans les véhicules indiqués, on ne tarde pas à le voir se séparer en lamelles discoïdales et primitivement superposées; si l'on emploie, au contraire, les réactifs caractéristiques du muscle, on n'obtient que des résultats négatifs. En comparant ces faits, on voit combien il est difficile d'accorder une nature contractile à ces stries, dont la signification est vrai- semblablement toute différente : on se rappelle les dispositions que M. Schultze et divers histologistes ont indiquées dans le bâtonnet (et le cône) des Batraciens, Poissons, etc. (i), dont le segment externe se décompose également en disques, sous l' influence des mêmes procédés dont j'ai fait usage pour l'étude des Crustacés (macération, emploi de l'acide osmique concen- tré, etc.); on est donc autorisé à admettre que ces stries ont la même valeur chez ces divers animaux, qu'elles sont propres au bâtonnet et n'y indiquent nullement l'existence d'une tunique musculaire, qu'on les étudie chez les Vertébrés ou les Articulés, et quelle que soit d'ailleurs la circonspection avec laquelle il convienne de comparer ces animaux pour une semblable étude. » Le cône, qui répond au cristallin de plusieurs auteurs, est d'apparence variable (ovoïde, prismatique, clavifonne, etc.) et présente une réfringence caractéristique. A sa partie supérieure se voient les cellules de Semper dont Claparède a jadis montré l'importance au point de vue organogénique; par- fois on remarque, vers sa région centrale, une ligne assez nettement in- diquée pour que certains zoologistes aient voulu récemment y trouver l'ana- logue du filament de Ritter des Vertébrés, dont l'existence est, comme on le sait, fort contestée, même chez ces derniers. Une semblable assimilation parait fort peu justifiée et la ligne axile du cône doit être simplement re- gardée, dans la plupart des cas, comme représentant le plan d'intersection de pièces originairement distinctes. » Telle est la structure générale du bâtonnet optique; quant aux diffé- rentes particularités qu'il offre chez les divers Crustacés, je ne saurais les dé- crire convenablement sans dépasser les limites de cette Note; aussi dois-je me borner aux indications suivantes : les dstacus, homarus, Squilla, Eupa- fjunis, Pacjurus, Paguristes, etc., possèdent des bâtonnets d'une réelle supé- riorité organique; celle-ci persiste encore chez les Cjpridina; mais, chez les Typton, Lysianassa et Isœa, on observe une tendance manifeste vers la sim- plification de l'élément bacillaire, simplification qui est encore plus évi- dente chez les Notopterophonis et Caprella; elle se montre enfin complète chez \esEpimeria et surtout chez les Liclio mol/jus, où l'œil se réduit à un petit (i) On sait que ces termes de « bâtonnet « et de « cône » possèdent une signification toute différente, selon qu'il s'agit des Vertébrés ou des Arthropodes. ( io54 ) nombre d'éléments qui ne manifestent plus qu'une relation lointaine avec les bâtonnets des Crustacés supérieurs. Ces formes dégradées se retrouvent probablement chez d'autres animaux, et j'espère pouvoir faire bientôt con- naître les résultats d'une série d'observations que je poursuis actuellement en vue d'y rechercher leurs analogues. » PALÉONTOLOGIE. — Tableau synoptique résumant la distribution des Mollusques fossiles dans les couches tertiaires du bassin de Paris; par M, Stan. Med- nier (Extrait). « C'est sans doute en éclairant la grande question du renouvellement des faunes, que la Paléontologie fournit les renseignements les plus impor- tants à la Géologie générale. C'est pour cela que tant de savants, au premier rang desquels Alcide d'Orbigny doit être cité, se sont préoccupés de déterminer les liens paléontologiques des formations successives. Mais, pour être fructueuse, cette recherche doit s'appuyer sur des catalogues, sinon complets, au moins assez nombreux pour qu'on soit assuré que les découvertes futures n'en modifieront pas sensiblement les chiffres. D'Or- bigny s'est évidemment trop hâté dans ses conclusions, basées sur des ca- talogues qui ne sont point encore achevés aujourd'hui, et qui étaient très- loin d'être terminés alors qu'il les mettait en œuvre. » Pour le moment, ce qu'on peut faire en ce genre de plus fructueux consiste, je pense, à s'attaquer à une faune bien localisée et qui ait été étudiée assez longtemps pour qu'il y ait peu de chance de voir se produire des modifications notables dans le catalogue que nous en avons. La faune malacologique tertiaire de Paris paraît spécialement désignée à cet égard. Le relevé fait par Deshayes, complété par les publications diverses qui ont paru depuis dans le Bulletin de la Société géologitjue, dans le Journal de Conchyliologie et ailleurs, fournit des matériaux dont l'usage paraît pro- mettre des données précises. » Ce sont ces matériaux que j'ai réduits dans le tableau synoptique suivant. Le nombre total de Mollusques qu'il comprend, c'est-à-dire la somme des espèces contenues dans les faunes successives des diverses formations, s'élève au chiffre de 3376; mais 49° d'entre elles constituent des doubles emplois, figurant à la fois dans plusieurs faunes entre lesquelles elles éta- blissent des liens variés. Il en résulte que le nombre d'espèces réellement dis- tinctes est seulement de 2886. Le tableau montre comment la faune totale de chaque formation, exprimée par le gros chiffre de droite, se décompose en espèces nées dans la formation elle-même et en espèces venant de plus bas. ( io55 ) On voit, en même temps, comment cette faune contribue, soit par des espèces qu'elle a reçues de couchesantérienres, soit par ses propres espèces, aux faunes subséquentes. On voit enfin combien d'espèces y disparaissent, et parmi elles se signalent celles qui, y ayant pris naissance, représentent réellement la faune propre de cette formation. Beauce 3 T 65 69 Fontainebleau Ï3 1. 1*2 1*8 161 Brie 3. 2 T 5 6 Gypse 13 i ïi 2~ Ï2.Ï 25 40 Saint -Ouen ; 2 : B 24 Beauetaïap 2. 2. 255 12. 1 . i30 1 i.2 2.39 259 k*9 756 Calcaire ôrossier 0 1.2 2.2 . 39. 51 259 . ÎO'JG 1386 3.3. 4.1 i 90 1285 Cuise : 3. îâ ! 4.j: .2 ■ 90. vn ! 21 In! 5oi 536 Lionites 0 4-.ni.96 2 : T 112 116 Braclieux 3 . 21 . 2 . 2Ô2 i £ 228 232 Bflly 2 3 4,9 3 Eau 33,7 3,0 2 99> ' Ces nombres conduisent à la formule Ba3 Si2 + ïH ou bien Ba Si + 2 Ba H. » La première formule semble plus probable, puisque, par une élévation de température peu élevée, le silicate perd son eau. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'étude du baromètre. Note de I\l . Wickenheimek. « En étudiant plusieurs tableaux contenant les pressions barométriques des années 1874 et 187a, j'ai remarqué certaines coïncidences qui, en rai- son de leur généralité, m'ont paru pouvoir être résumées sous forme de propositions. » Proposition 1. — La moyenne des observations barométriques, faites à une heure quelconque pour tous les jours d'un mois, donne un nombre constant quelle (juc soit l'heure. » Proposition II. — La hauteur barométrique passe par deux maxima et deux minima par joui . ( '°5 PALÉONTOLOGIE. — Indices d'un nouveau genre de Mammifères édentés, fossile dans les dépôts éocènes dits de Saint-Ouen; par M. P. Geuvais. « Les grands travaux entrepris depuis un certain nombre d'années au- tour du parc Monceaux, dans Paris même, ont permis aux géologues d'étu- dier, dans leurs rapports de superposition, trois des assises du terrain éocène, les marnes vertes à Pholadoinyes, les marnes blanches dépendant du calcaire dit de Saint-Ouen et les sables de Beauchamp, et d'en recueil- lir les fossiles. De rares débris d'animaux vertébrés y ont été rencontrés; mais j'ai pu étudier, parmi ceux qu'a fournis la seconde de ces couches, des restes de Chéloniens associés à quelques débris de deux petits Jumentés dont l'un me parait être VJnchilietium Desmarestii (i), autrefois signalé par moi dans les mêmes marnes, à Batignolles (2), et dont l'autre semble, d'après la seule dent qu'on en a trouvé, avoir une certaine analogie avec le Lo- phiolhérium, tout en étant de plus petite taille (3). » Diverses parties osseuses, indiquant un animal qui n'était pas moindre que le Sanglier ou le Tapir, ont aussi été rencontrées au même lieu ; elles ont très-probablement appartenu à un Mammifère de l'ordre des Édentés. Je n'en possède que des fragments malheureusement incomplets et peu nombreux, qui m'ont été remis par M. Reboux. Ils ont été rencontrés avec les pièces dont il vient d'être question et proviennent d'un squelette qui était, a-ton assuré à ce zélé naturaliste, entier lorsque les fouilles ont entamé l'endroit où il se trouvait enfoui ; mais il a été, comme cela n'arrive que trop souvent, détruit par les ouvriers, et les fragments que M. Reboux a pu (1) Une première molaire supérieure, un calcanéum et un astragale. (a Zool. et Pal. franc., p. 86, PI. .XX. XI', /is. 18. (3) Une molaire inférieure à deux collines arquées. ( io7! ) s'en procurer, il y a de cela trois ans, n'ont été obtenus qu'après des re- cherches multipliées et grâce à l'intelligente persévérance qu'il apporte dans ses explorations. » La principale pièce est un calcanéum presque complet, long de om,o83 et dont l'extrémité cuboïdienne, qui n'est pas entière, est conservée sur une largeur de om,o47- Cet os est lraPu5 raccourci dans sa partie antérieure; on reconnaît aisément ses trois facettes articulaires, dont deux étaient des- tinées à l'astragale et une au cuboïde. Son apophyse achilléenne, c'est-à- dire la saillie répondant au talon, qu'il porte en arrière, se fait remarquer par sa forme épaisse; elle est aussi sensiblement déprimée et son extrémité est légèrement tournée en dehors. » Si l'on tient compte de la diversité exceptionnelle que présente dans son mode de conformation le même os, c'est-à-dire le calcanéum, quand on l'examine chez les Édentés, soit ceux actuellement vivants, soit ceux qui ont autrefois existé, on est bientôt conduit à se demander si la pièce fossile dont il est question ne proviendrait pas de quelque animal de cette grande division des Mammifères, et, bien qu'elle ne ressemble absolument au cal- canéum d'aucun des Édentés décrits jusqu'à ce jour, c'est à cette opinion que l'on s'arrête, lorsqu'on le compare à celui des Onguiculés hété- rodontes ou à celui des Ongulés de toutes sortes. Cependant, on ne peut le rapprocher ni de l'os du talon de nos Édentés contemporains, ni de celui des grands animaux bradypoïdes dont les ossements sont enfouis dans les terrains supérieurs de l'Amérique. 11 n'en est pas ainsi si on le met en regard de celui des deux genres de grands Édentés, fossiles en Europe, qui constituent la famille des Macrothéridés, savoir : le Macrolhérium de M. Lartet (i) et l'Ancylolhérium de M. Gaudry (2). » Cependant la différence est grande encore, et il est aisé de reconnaître qu'on a affaire à une forme nouvelle, assez différente de celles-là, et qui s'en distinguait comme genre, sinon comme famille. » Outre la différence de son apparence générale, le calcanéum du grand Mammifère des marnes dites de Saint-Ouen, qui était enfoui à peu de distance de l'emplacement occupé par le parc Monceaux, peut être aussi caractérisé parla disposition spéciale de ses facettes articulaires. (1) Pangolin gigantesque, Cuv., Oss.foss., t. V, part. I, p. ic)3. — Macrotherium gigan- tcum, Lartet, Coinjit. rend, hebd., t. IV, p. 90. — Blainv., Ibid., t. VIII, p. 1 43- — P- Geiv., Zool. et Pal. franc., p. 255, PI. XL1II. (2) Fossiles de l'Altique, p. 12g. ( >°72 ) » La facette principale d'articulation avec l'astragale ou facette postéro- supérieure est irrégulièrement rectangulaire, et elle se déverse en arrière pour donner appui, de ce côté, au bord correspondant de la poulie externe de l'astragale, au-dessus de la saillie du talon. L'os avant été fracturé dans la partie interne de son corps, on ne peut dire exactement: quelle est sa disposition de ce côté, mais il devait être plus saillant qu'il ne l'est ac- tuellement, et la facette dont nous venons de parler doit y avoir été plus étroite que du côté opposé; comparée à ce que l'on voit chez l'Ancylothé- rium, elle est également assez différente. » Quanta la facette astragalienne antérieure, elle se distingue plus aisé- ment encore de sa correspondante chez les deux genres précités; elle est bien plus étroite, et au lieu de ressembler à une grande cuvette triangu- laire, comme cela a lieu chez le Macrothérium, elle simule un triangle isoscèle étroit et allongé à base interne; en outre, au lieu d'être séparée de la facette cuboïdienne par une saillie marginale, elle se confond avec elle par le rebord émoussé de l'os lui-même. La différence est plus grande encore avec l'Ancylothérium. » Les facettes astragaliennes de notre fossile indiquent donc un mode de progression et de station différant, à quelques égards, de celui de ces deux animaux; toutefois il nous serait bien difficile d'en reconnaître dès à présent les véritables conditions. « Reste la facette cuboïdienne; elle offre à peu près les contours d'une oreille allongée, au lieu d'être étroite comme dans le Macrothérium, ou de former une grande surface ovalaire, ainsi que cela a lieu chez l'Ancy- lothérium; en même temps, sa hauteur est relativement moindre que dans ce dernier genre. m II ne paraît pas contestable que l'animal dont provient cet os différait génériquement de tous ceux qui ont été décrits jusqu'à ce jour, et, si les quelques pièces, toutes plus ou moins incomplètes, qui ont été trouvées au même lieu lui appartiennent bien, ce dont on ne peut guère douter, il s'éloignait encore plus des Edentés jusqu'à présent décrits, même en y com- prenant les deux genres dont les noms viennent d'être rappelés, que ne tendraient à le faire supposer les détails dans lesquels nous venons d'en- trer; mais, tout en nous faisant pressentir des différences certaines, ces pièces, autant à cause de leur état de mutilation que par leur petit nombre, sont bien loin de nous donner la mesure de ces différences, et ce serait aller au delà des données de la science que d'essayer d'établir les particula- rités qui distinguent des autres Édentés le nouveau fossile de l'étage de Saint-Ouen. ( >o73 ) » Parmi les pièces que M. Reboux a pu se procurer, une des plus inté- ressantes est la partie supérieure d'un métatarsien ou métacarpien, dont la forme est tellement spéciale que, tout en l'inscrivant sous la seconde de ces dénominations plutôt que sous la première, nous n'osons affirmer qu'il la mérite réellement. Ce doute n'étonnera d'ailleurs pas les personnes qui savent quelle est la diversité des os constituant les membres des Éden- tés, plus particulièrement celle de leur partie terminale. La forme prisma- tique de la tète de cet os doit la faire comparer à un second métatarsien du côté droit, en dedans duquel n'aurait existé qu'un rudiment de pouce, en supposant même que ce doigt n'ait pas manqué entièrement; mais il est si différent de tous les autres, que c'est encore là une conjecture. Son som- met présente trois facettes articulaires dont les deux externes, plus grandes que la troisième, répondraient au second cunéiforme et dont la troisième porterait sur le troisième des os de ce nom, en même temps qu'elle don- nerait appui par son expansion latérale externe au sommet latéro-interne du troisième métatarsien. Eu égard aux doutes que présentent ces indica- tions, je me borne à ajouter que les deux facettes qui aboutissent à la face supérieure du fragment d'os dont il s'agit sont plus séparées l'une de l'autre que cela n'a lieu d'babitude pour les os du carpe et pour ceux du tarse; elles sont en outre inégales en dimensions et leur séparation l'une de l'autre constitue un caractère tout à fait distinctif de l'animal au- quel cet os a appartenu. « Ce qui vient appuyer l'opinion que cette pièce osseuse doit bien être attribuée au même sujet que le calcanéum décrit ci-dessus, malgré ses di- mensions relativement plus fortes, c'est qu'une partie de sa surface est marquée de fortes guillocbures, tout à fait semblables à celles qui se voient sur la face inférieure de ce calcanéum et à l'extrémité de sa saillie posté- rieure. » Un autre fragment paraît être l'extrémité digitifère du même métatar- sien; sa partie articulaire est ample, ovalaire;sa surface est complètement lisse et sans indication de poulie, ce qui a également lieu pour les métatar- siens du Priodonte ou Tatou géant. » Bien qu'aucun des os du métacarpe et du métatarse desMacrothéridi's tels que nous les connaissons dans les pieds de ces animaux, tels qu'il nous a été possible de les restaurer, ne puisse être comparé par les détails de sa forme à celui dont la description vient d'être donnée, on peut admettre que le grand Édenté du parc Monceaux était probablement tridactyie, ce qui est aussi le cas de ces fossiles. ( »°74 J » D'autres fragments, recueillis par M. Reboux.ont fait partie du tron ou des membres antérieurs. » L'un d'eux provient d'une vertèbre lombaire dont il constituait en partie la lame neurapophysaire gauche; on y voit encore la facette arti- culaire postérieure au moyen de laquelle cette portion de vertèbre était en rapport avec la vertèbre suivante. » Il v a aussi un fragment qui paraît provenir de l'omoplate. Si telle est bien son origine, il indique que cet os avait une épaisseur plus considérable que d'habitude et que sa substance intérieure était spongieuse; mais son étendue est trop peu considérable pour que l'on puisse juger des caractères de la pièce dont il est détaché ; cependant il porte encore une partie de la cavité glénoïde, qui était ample, et ce qui reste de son col indique que celui-ci était raccourci. Sa surface auprès de la sailliecoracoïdienne montre d'ailleurs les fortes guilloclmres déjà signalées à propos du calcanéum et du métatarsien, et l'on doit admettre qu'il a appartenu au même animal. » C'est aussi le cas d'un cinquième fragment d'os trouvé en même temps et que je crois être une portion de radius. Si cette détermination est exacte, ce fragment constituerait la moitié externe de la partie inférieure decet os; en effet, on y voit encore un reste d'articulation qui paraît avoir été destiné au scaphoïde et au semilunaire, ainsi que l'indication d'ailleurs peu mar- quée d'une coulisse, sans doute celle des muscles extenseurs des doigts. » Les autres pièces conservées sont sans utilité pour la détermination des caractères de l'animal dont elles proviennent, et elles ne méritent pas de nous arrêter; elles sont, du reste, peu nombreuses et toutes réduites à de simples esquilles. » Celles dont la description précède, tout incomplètes qu'elles soient, nous montrent clairement que le squelette dont elles ont été tirées, et qui a été malheureusement détruit presque en entier, était celui d'un animal resté jusqu'à ce jour inconnu des naturalistes. Elles ne nous disent pas quels étaient tous les caractères de cet animal, mais ce qu'elles nous ap- prennent nous permet de le distinguer nettement de tous les autres. Je croirais imprudent d'essayer de formuler les particularités diverses de ce curieux fossile sur la seule notion de ce que nous en savons jusqu'à pré- sent. C'est cependant ce qu'ont fait souvent, dans des cas analogues, les paléontologistes, en se basant sur le principe de la corrélation des formes; mais ce principe, si vrai en lui-même et qui nous éclaire d'une façon si merveilleuse lorsque nous cherchons à nous rendre compte des harmonies diverses qui ont présidé à la constitution du corps chez les êtres qui nous ( io75 ) . sont entièrement connus, conduit à des conclusions qui manquent de cer- titude et ont été le plus souvent trouvées inexactes lorsque, au lieu d'at- tendre la découverte de pièces plus démonstratives, on l'a appliqué à la recon- stitution des êtres anéantis, en se basant sur un petit nombre seulement des caractères de ces êtres et que l'on s'est cru fondé à en déduire, a priori, la forme de tous les autres. Le Macrothérium pris d'abord pour un Pangolin et reconnu depuis pour un animal fort différent à plusieurs égards, lors- qu'on a connu d'autres parties de son squelette, est loin d'être le seul exemple des erreurs auxquelles cette manière de procédera donné lieu. » Je me crois, il est vrai, tenu à moins de réserve en ce qui concerne la question de nomenclature, et, puisque je reconnais que le grand Mammifère des couches de Saint-Ouen,dontM. Reboux a découvert des ossements au- près du parc Monceaux, est très-probablement un Edenté, qui, tout en se rapprochant, à ceriains égards, du Macrothérium et de l'Ancylothérium par la forme de son calcanéum, s'en éloignait notahlement par quelques- uns des caractères de cet os, et que les autres pièces osseuses que l'on est en droit de lui attribuer indiquent, bien qu'encore mal connues, des diffé- rences plus profondes encore, je proposerai de l'indiquer comme consti- tuant un genre à part, et je donnerai à ce genre le nom de Pernatherium qui rappelle la partie de son squelette qui nous met le mieux sur la voie de ses affinités. Quanta l'espèce elle-même, elle deviendra le Pernatherium rugo- sum, par allusion aux rugosités fort caractéristiques dont plusieurs de ses ossements ont conservé la trace dans l'exemplaire dont il m'a été possible d'étudier quelques fragments. » Si ces conclusions se vérifient, le Pernatherium ruqosum devra être regardé comme étant le plus ancien des Édentés connus jusqu'à ce jour, et la faune contemporaine du dépôt des calcaires de Saint-Ouen se trou- vera augmentée d'un genre de forme très-bizarre, dont la présence au milieu des espèces qu'elle a déjà fournies doit faire supposer qu'elle peut encore donner lien à de nombreuses et importantes découvertes. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Préparation de l'alcool au moyen du sucre contenu dans les feuilles de betteraves. Lettre de M. Is. Pierre à M. Dumas. « On admet assez généralement, aujourd'hui, que le sucre de la bette- rave est élaboré par les feuilles. S'il en est ainsi, les feuilles doivent con- tenir, en proportions notables, pendant la durée du développement de la racine, le sucre que cette dernière doit leur emprunter successivement. C.R., 1876, î'Sem««rr. (T.LXXX11I, N°2,~.) '4' ( io76 ) » Dans quelle partie des feuilles se tient momentanément en réserve le sucre élaboré? Quelles sont ses migrations successives? Tout n'est pas en- core dit sur cette grave question ; j'espère être en mesure d'en pouvoir fournir quelques nouvelles preuves prochainement. » La constatation et le dosage du sucre clans les feuilles de la betterave exigent une main exercée, à cause de la présence des matières albuminoïdes qui accompagnent la substance qu'on recherche et viennent parfois en troubler les réactions caractéristiques. La défécation présente parfois aussi des ennuis et des embarras, dans des études de ce genre. » Pour mettre en évidence, aux yeux de quelques élèves sérieux de mon laboratoire de l'École pratique et de la Station agronomique de Caen, l'exis- tence du sucre dans les feuilles de ra betterave, j'ai pensé que l'un des moyens les plus commodes, les plus explicites, c'était de faire fermenter devant eux, sous l'influence de la levure de bière, une certaine quantité de suc de ces feuilles, obtenu par pression, et d'en retirer ensuite l'alcool par distillation. » Je me proposais de donner à ces études plus d'extension, mais j'ai dû, à raison même de cette extension, en remettre à la campagne prochaine la reprise et le compte rendu. » Je me bornerai à signaler ici un résultat obtenu à l'époque de l'arra- chage des racines, sur des variétés mêlées, destinées à servir directement à l'alimentation du bétail, et clans lesquelles dominait la blanche de Silésie à collet vert, un peu dégénérée. » J'ai pris, le 4 novembre dernier, clans une parcelle qui n'avait pas été effeuillée pen- dant le cours du développement des racines, 1 58 kilogrammes de feuilles mêlées, éclalées, mais non coupées, près du collet. Après avoir été hachées en tronçons de 2 à 3 centimètres, ces feuilles ont été grossièrement broyées dans un grand mortier, puis soumises à l'action d'une petite presse de laboratoire. On en a retiré ainsi 34 à 35 litres de jus, qu'on a mis à fermenter dans une petite barrique défoncée par un bout, avec environ 1 kilogramme de levure de bière, sous l'influence d'une température de 20 à 22 degrés en moyenne. >> Au bout de cinq à six jours, on a filtré le jus sur une toile, après l'avoir porté préala- blement pendant quelques instants à 80 ou 85 degrés, pour coaguler une partie des matières albuminoïdes qui auraient pu faire mousser le liquide dans l'alambic. Ce liquide a été soumis ensuite à plusieurs rectifications méthodiques successives, qui ont fourni, finalement, 275 centimètres cubes d'alcool à 68 degrés centésimaux, plus 1 35 centimètres cubes de petites eaux à 8 degrés. )> La présence d'une proportion notable de sucre dans les feuilles de betteraves, au moment de L'arrachage, paraît donc évidente. Je recon- naîtrai volontiers que cette expérience ne serait pas propre à fixer, avec une ( io77 ) approximation suffisante, la quantité de sucre contenue dans les feuilles, et tel n'était pas mon but. » Les betteraves qui ont servi à ces expériences ont été évaluées, quant an rendement, à 65ooo kilogrammes l'hectare, et les feuilles à la moitié de ce poids. A ce compte, nos 1 58 kilogrammes de feuilles représenteraient la dépouille foliacée d'un peu plus de 48 centiares. » J'avais constaté, il y a dix-sept à dix-huit ans, que les feuilles de bette- raves contiennent, moyennement, environ 90 pour 100 d'eau; à ce titre, 1 58 kilogrammes de feuilles en contiennent un peu plus de 1 l\i kilogrammes, au lieu de 34 à 35 kilogrammes que nous en avons extrait, c'est-à-dire plus du quadruple. » En attribuant à toute cette eau la même richesse saccharine, et en nous rappelant qu'il résulte des données expérimentales précédentes que 34 kilo- grammes de suc peuvent fournir om, 198 d'alcool absolu, la totalité du suc des mêmes feuilles en eût pu fournir oht,88 et les feuilles de 1 hectare envi- ron 173 litres. Les imperfections du procédé employé semblent devoir nous autoriser à considérer ce chiffre comme un minimum. » Je n'ai à m'expliquer actuellement ni sur le meilleur mode de traite- ment à ce point de vue, ni sur le rendement pratique; je me borne à signaler un fait, et, si nous ajoutons que l'alcool représente à peu près la moitié du poids du sucre qui l'a fourni, il en résultera qu'au moment de l'arrachage nos feuilles conliendraient près de 35o kilogrammes de sucre par hectare. Il est à peine utile d'ajouter que ces résultats seraient bien insuffisants pour trancher la question de savoir si, dans la betterave, les feuilles sont des agents producteurs de sucre ou des agents destructeurs; et surtout si elles jouent, suivant les circonstances, ce double rôle. Je compte y revenir bientôt, lorsque les études qui m'occupent depuis longtemps sur cette ma- tière me permettront d'être suffisamment affirmatif. » Enfin, si les feuilles contiennent du sucre en proportion notable, il semble en résulter que, quel que soit l'organe producteur, l'effeuillaison doit être, pour la racine, une cause d'appauvrissement, soit que le sucre se déplace en allant des feuilles extérieures vers la racine, ou qu'il doive con- tribuer momentanément au développement normal des jeunes feuilles de remplacement. » i4i. ( 'o78 ) M. de Lesseps, en présentant a l'Académie une brochure iutitulée : « L'Afrique et la Conférence géographique de Bruxelles », s'exprime comme il suit : « J'ai promis au roi des Belges d'entretenir l'Académie des Sciences du projet conçu par Sa Majesté de fonder une association internationale pour ouvrir et civiliser l'Afrique centrale. » Je ne saurais rien dire de mieux que ce qui a été écrit par M. Emile Banning, membre de la Conférence géographique de Bruxelles et directeur au Ministère des Affaires étrangères en Belgique. » M. Banning vient de m'envoyer son excellent travail, accompagné d'une carte; j'ai l'honneur de l'offrira l'Académie, en lui citant quelques passages qui ne manqueront pas d'appeler son attention et son intérêt scientifique. Motif de la Conférence géographique de Bruxelles. « Vers le milieu du mois de septembre de cette année, s'est réunie au palais de Bruxelles, sous la présidence et en vertu de l'initiative du Roi des Belges, une Conférence internatio- nale, appelée à préparer la solution d'un des plus grands problèmes que la Science et la Philanthropie aient agités dans ces derniers temps. Par la nature de son objet comme par le caractère exceptionnel de sa composition, celle assemblée devait éveiller l'intérêt du pays et de l'étranger. Quelles que soient en effet les préoccupations de l'heure présente, c'était une grande et noble pensée que celle de convier les esprits à s'en distraire un moment, à con- centrer leur attention sur un intérêt général et supérieur de l'humanité. Pour le regard qui, des hauteurs de l'Histoire, en embrasse le domaine terrestre, bien des clartés soudaines illu- minent l'horizon des nations et révèlent à leur activité des champs inexplorés. Quand les vieilles nations de l'Europe, impatientes de leurs étroites frontières, élargissent incessam- ment le cercle de leur action civilisatrice, comment n'être pas frappé du pressentiment des destinées prochaines d'un vaste continent, trois fois grand comme l'Europe, habité par deux cents millions d'hommes et touchant, pour ainsi dire, par son rivage septentrional, à l'Espagne, à la Sicile, à la Grèce? Quatre siècles ont suffi pour couvrir les deux Amériques d'Etats civilisés et prospères; l'Inde est devenue une province anglaise comme l'Asie cen- trale devient une province russe; le Japon prend l'aspect d'un État européen; la Chine s'ouvre, par la force des choses, aux efforts de la diplomatie et du commerce; l'Australie et la Nouvelle-Zélande reproduisent aux antipodes quelques-unes des institutions politiques et sociales de l'Angleterre. » Tout le temps qu'a duré cette merveilleuse conquête, l'Afrique est demeurée ensevelie dans sa solitude, étendue, comme un gigantesque ilote, aux pieds de l'Europe indifférente. Aucun essai considérable de colonisation ou de propagande n'a été fait, depuis le XVIe siècle, pour pénétrer les secrets de sa condition physique ou sociale, pour l'entraîner dans ce large et puissant courant qui tend à associer de plus en plus, dans une lâche commune, toutes les races dispersées du monde. La génération vivante a vu dans sa jeunesse la carte de l'Afrique intérieure aussi vide, aussi nue que celle du pôle. Cette destinée d'un continent ( io79 ) qui a vu naîlre sur son sol la plus ancienne civilisation de la terre, qui avait donné à son heure l'impulsion à l'Asie et à l'Europe, restera dans l'avenir une énigme de l'histoire. Quatre cents ans après Bartholomé Diaz et Vasco de Gaina, la conformation géographique du continent africain, l'histoire et les moeurs de ses popidations demeuraient couvertes de profondes ténèbres. Sur le littoral, c'est à peine si les nations de l'Europe avaient noué d'autres rapports avec les indigènes que ceux que créait l'abominable pratique de la traite des noirs, et au nord, le Sahara semblait une barrière infranchissable, qui condamnait éternelle- ment à l'isolement et à l'infériorité les peuples qu'il abritait par ses dangers et ses terreurs. » Une ère nouvelle s'est enfin ouverte pour cette terre de servitude et de mystère. Le voile épais, dont l'ignorance et le préjugé avaient enveloppé l'Afrique, se déchire de toutes parts. D'intrépides voyageurs, de courageux missionnaires la sillonnent, depuis vingt-cinq ans, du nord au sud, de l'est à l'ouest ; bien des étapes sont marquées par des tombeaux, mais le dévouement à la Science, comme à l'humanité, brave et surmonte tous les obstacles. Chaque année ajoute une province à nos connaissances, et de profondes percées s'ouvrent dans toutes les directions sur l'intérieur du continent africain. » C'est ce noyau de l'Afrique centrale, vaste région qui s'étend, des deux côtés de l'équateur, sur une superficie approximative de quatre millions de kilomètres carrés, qu'il reste à explorer. Les limites en sont tracées par les expéditions de Baith, de Rohlfs, de Nachtigal, au nord ; de Schwcinfurlh, de Baker, de Gordon, de Stanley, à l'est; de Living- stone et de Cameron, au sud; deTuckey, de Du Chaillu, de Gussffeld, de Marche et Com- piègne, à l'ouest. C'est pour résoudre ce dernier problème, faciliter l'effort qu'il impose, en diminuer, si possible, les périls, par l'association des forces individuelles et nationales, que Léopold II a convoqué une Conférence à Bruxelles. Si cette généreuse initiative, qui est par elle-même un fait considérable, rencontre les sympathies de l'opinion publique, il est clair que la Science ne sera pas seule à en recueillir les fruits. Une terre vierge et féconde, des peuples nombreux et pour la plupart mieux doués qu'on ne pense communé- ment sortiront d'un isolement séculaire; l'œuvre de la civilisation de l'Afrique, conduite jusqu'ici avec des moyens insuffisants, acquerra une base large et stable; la traite des nègres, ce fléau des populations africaines, pourra être atteinte et combattue dans son principe, Qui saurait calculer, dès ce moment, l'influence que peuvent exercer sur les con- ditions sociales et économiques de l'Europe et de l'Asie des relations régulières et suivies avec elles de toute une branche nouvelle de la famille humaine? » Indiquer ces points, c'est faire sentir l'étendue de la pensée qui a présidé à la Confé- rence de Bruxelles. » Stations scientifiques et hospitalières. « La création d'un système de stations permanentes, réparties sur divers points du con- tinent africain, a été le premier des moyens que la Conférence a eu à examiner. En propo- sant leur établissement, le roi des Belges définissait en même temps, dans son discours, leur triple caractère : elles devaient être à la fois hospitalières, scientifiques et pacificatrices. Cette combinaison n'a pas soulevé la moindre objection. Les célèbres voyageurs qui assistaient à la réunion de Bruxelles se sont trouvés unanimes pour déclarer que l'existence de telles institutions rendrait à leurs successeurs d'inappréciables services et avancerait activement l'œuvre de l'exploration scientifique. ( io8o ) >> Quelle mission auront à remplir ces stations ? Elle sera d'une triple nature, corres- pondant aux buts multiples que la Conférence s'est proposés en décidant leur création. » L'expérience a démontré que les expéditions nationales, pourvues d'un personnel nombreux et d'un grand train de bagages, ne réussissent guère; l'armée de porteurs qui leur est nécessaire, la difficulté de l'approvisionner, d'y maintenir l'ordre et la discipline, tels sont les écueils où toutes vont échouer. Les découvertes les plus remarquables, les campagnes les plus hardies ont été, au contraire, l'œuvre de voyageurs isolés; il est vrai que dans cette voie les obstacles et les dangers ne font guère défaut non plus, que les résultats sont souvent incomplets, que l'insuffisance des ressources ou l'épuisement des forces contraint souvent d'interrompre les explorations en plein cours de succès; mais c'est précisément ici que va intervenir l'Association internationale. En traçant un plan commun d'investigations, elle coordonne les entreprises individuelles, y introduit l'unité et l'ensemble, prévient les pertes de temps et de forces; en créant des stations dans l'intérieur de l'Afri- que, elle soutient le voyageur dans sa course, lui donne plus de sécurité et le met à même de rapporter directement à son but tout ce qu'il possède d'énergie et de constance. » Les stations permanentes qui seront établies sur le sol de l'Afrique seront donc avant tout des postes hospitaliers. Elles ne seront ni le but ni le terme des expéditions nouvelles; elles ne précèdent pas l'exploration, elles la suivent, Établies d'abord sur le littoral, elles s'avan- ceront progressivement vers l'intérieur, en assurant, autant que possible, derrière elles, les; communications régulières avec la côte. Il se formera ainsi des bases d'ope'rations qui, peu à peu, en se reliant, deviendront des lignes, finalement des routes. Les voyageurs partiront, en général, des stations pour pénétrer au cœur du pays; celles-ci leur serviront d'appui pour assurer ou éclairer leur marche, d'entrepôt pour compléter ou renouveler leurs pro- visions, leurs moyens d'étude et d'échange, d'infirmerie en cas de maladie, de refuge sur lequel ils puissent se rabattre en cas de danger. Le dénuement et les privations, les souf- frances physiques et morales, qui ont infligé de si dures épreuves aux Livingstone, aux Rohlfs, aux Nachtigal, aux Schweinfurth, aux Camcron, et les ont force's tant de fois de renoncer à étendre leurs découvertes, seront moins à craindre. Dans les stations, les explo- rateurs deviendront les hôtes de l'Europe; ils pourront s'y reposer de leurs fatigues et attendre le moment propice pour reprendre leur course; leurs forces de résistance et de persévérance s'en accroîtront dans une large mesure et [le but final de leurs travaux sera sensiblement rapproché. » Si la mission des stations est avant tout hospitalière, il s'en faut qu'elle se borne là : elle est également scientifique. Chaque poste deviendra naturellement un centre d'études et de recherches de toute nature sur le caractère et l'aspect du sol, les productions, le climat, les populations qui l'entourent, leurs besoins, leurs ressources, etc. Le voyageur trace sa ligne dans l'inconnu ; la station rayonne, dans un diamètre restreint sans doute, mais en épuisant d'autant mieux le cercle qu'elle commande. Ce sera à la fois un petit observatoire et un musée, où s'accumuleront les observations et les collections, au profit de la Science d'abord, à l'avantage du commerce, de l'industrie, de la civilisation plus tard. » Pour satislaire à ces multiples exigences, les stations devront recevoir un outillage assez compliqué, se procurer des approvisionnements de toute espèce. Ce n'est pas assez de suffire à leurs propres besoins: elles auront à prévoir ceux des voyageurs qu'il leur incombera de ravitailler. Aux caractères de poste hospitalier et d'observatoire scientifique viendra se ( io8r ) joindre celui d'un dépôt ou magasin, renfermant les objets les plus indispensables aux voyageurs africains : des cartes et livres spéciaux, des instruments astronomiques et phy- siques, des médicaments et vêtements, des marchandises et des fonds, etc. » Servir la science et les hommes qui s'en font les apôtres, telle sera donc la mission immédiate, essentielle des établissements qui vont être créés en Afrique : il s'en ajoutera bientôt une autre non moins importante, celle de répandre les lumières de la civilisation parmi les peuples indigènes. La Conférence n'a discuté ni réglé le détail de toutes ces questions; elle a réservé ce soin à la direction centrale qu'elle a constituée avant de clore ses travaux; mais sa pensée générale a été très-claire, très-nette à cet égard. Le roi l'a formulée avec éclat en ouvrant la première séance de l'assemblée, qui, de son côté, n'a pas cessé d'être animée du même esprit. Les stations seront donc également civilisatrices ; elles seront des instruments de progrès, des garanties de paix pour les populations qui les verront s'établir au milieu d'elles. A ce point de vue, la tâche de ces établissements prend une extension considérable, acquiert une portée lointaine... » M. P. Gervais fait hommage à l'Académie des ouvrages dont les titres suivent : i° Osléographie des Cétacés, livraison i4, comprenant la description des genres Platanisle, Inie et Pontoporia, actuellement existants, ainsi que celle de leurs analogues fossiles connus sous les noms de Champsodelplns, Priscodelpliinus, Eurhinodelphis , Sclrizodelphis, Cetorhynchus, etc., genres qui appartiennent à la famille des Delphinorhynques, à laquelle paraît devoir être également rapporté celui des Squalodons, décrit dans une des livraisons précédentes. 2° Zoologie et Paléontologie générales, livraison i à 3, de la seconde série, principalement consacrées aux Mammifères fossiles observés en Italie et à ceux dont les débris ont été trouvés dans les phosphorites du Quercy. Des planches sont jointes à ces deux ouvrages. ( 1082 ) MEMOIRES PRESENTES. THÉRAPEUTIQUE. — Sur l'emploi de l'iodure de potassium dans la colique et dans la paralysie saturnines, d'après la méthode de M. Melsens. Noie de M. Jacobs. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) « L'intoxication par le plomb se manifeste, chez les malades de nos hô- pitaux, particulièrement sous forme de coliques et de paralysie des mem- bres supérieurs. » Il résulte de mon observation que la colique saturnine est toujours ac- compagnée de congestion rachidienne : la pression sur les apophyses épi- neuses dénote de la sensibilité et souvent de la douleur; le malade accuse de la lassitude dans les membres inférieurs, quelquefois des tiraillements et des crampes dans les muscles. Il est certain que la moelle épiuière a subi l'impression de la matière toxique, en même temps que d'autres parties du système nerveux; le poison a fait sentir son effet paralysant et sur les muscles volontaires et sur les intestins ; ceux-ci, parleur fonction, offrent encore d'autres lésions. » Les moyens curatifs, dans cette maladie, sont dirigés contre la moelle épiuière, contre les symptômes gastro-intestinaux, et contre la cause de ces accidents. Les ventouses scarifiées, en plus ou moins grand nombre, répétées suivant la nécessité du cas, le long du rachis, seront la première indication ; des éméto-cathérétiques et des purgatifs drastiques, l'huile de croton rem- pliront la seconde. Ce traitement amène une amélioration rapide; la dou- leur disparaît, les vomissements et les coliques cessent, les fonctions digestives se rétablissent et l'appétit renaît. » Le médicament dirigé contre la cause de cette maladie est l'iodure de potassium. L'administration en est commencée après la cessation des sym- ptômes aigus et après le relèvement des forces digestives. Le malade en prend 1 gramme par jour, par dose croissante de i gramme, jusqu'à 6, 8, 10, 12 ou 1 5 grammes, puis à doses décroissantes, jusqu'à la dose initiale. Aucune règle ne peut être établie pour la quantité d'iodure à ad- ministrer et pour la durée de la prise de ce médicament; la supposition de l'intensité de l'intoxication doit seule entrer en ligne décompte. Toute- fois, mieux le malade supporte l'iodure, plus vite il est guéri. Sous l'in- ( io83 ) fluence de ce sel, le malade récupère ses forces, l'anémie disparaît, les souffles vasculaires s'éteignent et l'albuminurie plombique s'arrête. Aucun toxique n'intervient dans le traitement. » Des ouvriers cérusiers, peintres, etc., traités dans mon service, que j'ai revus plusieurs années après leur sortie de l'hôpital, et qui avaient été pris plusieurs fois des mêmes accidents, ont été à l'abri de toute récidive et complètement guéris; d'autres, restant soumis aux mêmes influences, ayant eu plusieurs accès, après avoir subi le traitement à l'iodure, ont eu de très-longs intervalles avant de ressentir de nouvelles atteintes. » La paralysie saturnine des membres supérieurs est susceptible d'être guérie par le traitement ioduré. Nous avons par-devers nous quatre cas, dans lesquels nous avons obtenu une guérison complète. Les malades se sont confiés à nous, peu après le début de leur mal, et sont restés plusieurs mois en traitement. Dans ces cas, l'extension du poignet sur l'avant-bras n'était plus possible : il était légèrement fléchi, l'extension des doigts était abolie. L'iodure a été donné d'après la même méthode que pour la colique; aucun autre agent thérapeutique, tel que l'électricité ou les strychnies, n'a été mis en usage. » LITHOLOGIE. — Recherches sur la dévitrification des roches vitreuses; par M. Stan. Meuniek. (Extrait.) (Renvoi à l'examen de M. Daubrée.) « J'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie des expériences et des ob- servations sur la dévitrification des roches vitreuses (i), dont la conclusion a été de la part de M. Lévy l'objet de critiques, qu'il résume en disant que mes expériences ne lui « paraissent pas se rapprocher des conditions dans lesquelles la nature a produit habituellement les roches cristallines » et qu'elles « ressemblent au contraire à celles que plusieurs industries réalisent en fondant à haute température des silicates à base multiple » (2). Cet antagonisme formel, entre les réactions naturelles et celles que nous savons produire, ne sera peut-être pas admis par tout le monde. Mais ce que nous voulons surtout retenir de ce passage, c'est que, pour l'auteur, soumettre dans un four des fragments d'obsidienne à une température de dévitrification, c'est se placera l'opposite des conditions réalisées dans les (1) Stanislas Meunier, Comptes rendus, t. LXXXIII, p. 6iq. (2) A.-M. Levy, Comptes rendes, t. LXXXIII, p. ^52. C.R., 1S76, 2° Semestre. (T. LXXXIII, N° 25.) !42 ( io84 ) foyers volcaniques. On nous permettra de ne pas être de cet avis et de rappeler les exemples classiques de roches plutoniques qui ont été refon- dues plus ou moins complètement, ou celles qui sont évidemment recuites, pour nous servir, cette fois à dessein, d'un terme emprunté au domaine de la technologie, et, dans le cas des roches vitreuses, parfaitement dévitrifiées. » Par exemple, quand on examine une série d'échantillons d'obsidienne, on remarque bientôt des variétés qu'il est impossible de ne pas rapprocher, à première vue, de certains verres dévitrifiés. L'une d'elles, inscrite aux Catalogues du Muséum sous le signe 7. Z. 19, et rapportée de Lipari par M. Boue, présente, dans une masse vitreuse d'un brun noirâtre, de nom- breux globules de 1 à 3 millimètres de diamètre. L'analyse de la masse vitreuse a donné presque identiquement les mêmes résultats que celle des globules, fait analogue à celui que M. Delesse a signalé pour un rétinite sphérulitique de Sardaigne et qui, suivant ce géologue, a bien réellement subi une dévitrification, puisqu'il le rapproche des verres artificiels dévi- trifiés dont on doit l'analyse à M. Dumas (1). D'ailleurs, pour l'obsidienne qui nous occupe ici, le fait de la dévitrification est rendu manifeste par l'examen microscopique d'une tranche mince, ainsi que par la photographie qui en a été obtenue et que je mets sous les yeux de l'Académie. En effet, les petits grains variés de matières incluses, que renferme la pâte vitreuse, existent avec la même disposition et les mêmes caractères dans l'intérieur des globules, de façon que ceux-ci ont conservé la structure de la roche, qui les noie exactement (pour prendre un exemple vulgaire) comme les ménilites parisiennes ont pris tous les détails des magnésites où elles se sont sécrétées. Voilà, si je ne me trompe, un fait qui ne saurait s'accorder avec cette opinion de M. Lévy, que les matières lithoïdes « se sont produites » au sein de roches non pas vitreuses, mais simplement à un état fluide plus » ou moins homogène. » » Ce sont des faits de ce genre qui m'ont conduit à tenter artificielle- ment la dévitrification de l'obsidienne et autres roches vitreuses. Mes observations, en prouvant la possibilité de cette opération, éclairent divers points intéressants, et, par exemple, ce qui concerne les réchauffements naturels des roches et les réactions qui peuvent en résulter. M. Lévy pose en fait que « ta production de la matière pétro-siliceuse est antérieure à la » consolidation définitive de la roche, puisqu'elle précède la formation des » fissures perlitiques que tous les auteurs ont considérées comme un phéno- » mène de retrait ». Mais, pour être de son avis, il faudrait admettre que le (1) Df.i.fssk, Bulletin de la Société géologique de France, ?.'' série, 1. XI, ]>. io5. ( io85 ) retrait se produit tout à coup, au moment où la roche passe de l'état liquide à l'état solide. Or, il est bien loin d'en être ainsi, surtout pour les substances vitreuses. Certains verres, refroidis complètement sans donner lieu au re- trait, se craquellent à la suite d'un réchauffement, puis d'un nouveau re- froidissement un peu brusque, et sans que la température de liquéfaction ait élé atteinte à beaucoup près. Mais M. Lévy continue : n Plusieurs faits peuvent même donner à penser qu'une partie de la matière pétrosiliceuse s'est Iiquatée dans la roche encore fluide. Certaines traînées pétrosiliceuses sont en effet entraînées et disloquées par la fluidalité. » » Mais cela tient certainement aussi, dans beaucoup de cas, à un ré- chauffement subi par la roche déjà cristallifère et qui a même pu arracher, en s'écoulant, des fragments de roches préexistantes. C'est ce que M. Dau- brée faisait remarquer, tout récemment, dans son Rapport sur les travaux de M. Fouqué(t). C'est aussi ce que m'ont montré plusieurs expériences di- rectes, dont l'une a été signalée clans ma précédente Communication. Je veux parler de cette gallinace, qui, déjà fondue et bulleuse, conserve, sans altération aucune, tous les cristaux de pyroxène dont sa pâte est parsemée. » En résumé, les faits signalés par M. Lévy ne me paraissent fournir aucun argument contre l'hypothèse de la production des roches cristallines aux dépens des roches vitreuses, par voie de dévitrification. » viticulture. — Résultats obtenus par la décortication des ceps de vigne. Note de M. J. Sabaté. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Dans notre Note sur la destruction du Phylloxéra par la décortication des ceps de vigne (séance du 14 août dernier), nous avons dit que la par- tie de notre vignoble décortiquée pendant l'hiver, au moyen d'un gant à mailles de fer, offrait sur plusieurs points des améliorations sensibles et paraissait préservée jusque-là d'attaques nouvelles. Nous disions également que la partie non décortiquée présentait des foyers récents et nombreux. Aujourd'hui, les vendanges faites et les cuves écoulées, nous venons dire avec certitude les résultats obtenus et attribués au travail seul de l'écor- cage des ceps. » i° Le vignoble blanc (8 hectares), âgé de soixante ans, presque détruit 1) Daubrée, Comptes rendus, t. LXXXI1I, p. 881. l/|2. ( io8G ) en 1875, mais décortiqué l'hiver dernier pendant les plus grands froids, a repris à peu près sa végétation d'avant le Phylloxéra, et nous a donné le double des raisins de l'année dernière, » 20 Le vignoble rouge (20 hectares environ), âgé de cpiinze à vingt ans, ayant déjà plusieurs foyers de Phylloxéra, décortiqué en février, mars et avril derniers, n'a pas eu la moindre attaque nouvelle ; ses anciens foyers ne se sont pas agrandis, ils se sont plutôt améliorés, et, en définitive, sa production totale a été supérieure à celle de 1875. Heureuse exception de l'année! Du reste, la végétation de ce vignoble a constamment fait un con- traste frappant avec celle des vignes attenantes, mais non décortiquées. En elfet, le vignoble non décortiqué, établi sur un sol tout aussi riche, tout aussi profond, travaillé tout aussi bien que le précédent, planté aux mêmes époques avec des cépages pareils, n'a pas eu la moindre amélioration dans ses foyers de deux et trois ans; au contraire, de nouveaux et nombreux points d'attaque s'y sont manifestés, et, pour conclusion moins heureuse que la précédente, sa production a été de Go pour 100 inférieure à celle de l'année dernière. )> Ces faits, très-commentés dans notre localité, ont été remarqués par plusieurs personnes compétentes et ont donné lieu à des comptes rendus officiels par MM. Boiteau, à l'Association viticole de Libourne; Ducarpe, au Comice viticole de Saint-Émilion; et Ménadier, à la Commission dépar- tementale de la Charente-Inférieure. » On voit, par ces résultats, que les expériences du décorticage, faites sur une vaste échelle, sont assez probantes, sinon concluantes, pour qu'il nous soit permis de dire avec M. Balbiani « que la destruction de l'œuf d'hiver doit être pratiquée partout où Ton peut soupçonner sa présence, c'est-à-dire non-seulement dans les contrées déjà envahies, mais aussi dans toutes celles directement menacées par le fléau dans un rayon de 20 à 25 kilomètres au moins ». » Il est impossible, en effet, de méconnaître la valeur de l'écoroage de la vigne, quand on sait, comme nous le savons, qu'une foule d'insectes nuisibles s'abritent constamment sous ses écorces, surtout pendant l'hiver. » Quel est donc le viticulteur, méritant réellement ce nom, qui ne sache bien qu'au printemps, à l'éclosion des bourgeons, la pousse de la vigne est souvent arrêtée, compromise même, par des insectes rongeurs des nouvelles feuilles? » Les arboriculteurs distingués ont-ils jamais méconnu les bienfaits de l'émoussage des arbres fruitiers, pour le développement d'une bonne vé- ( >o87 ) gétationPEn est-il un seul qui n'ait eu recours au raclage complet d'un vieil arbre pour ranimer ses forces végétales? » L'écorçage n'est donc pas une pratique nouvelle; ce n'est pas non plus une invention récenle : c'est un vieux moyen trop négligé de nos jours, qui, employé préventivement, donnera positivement des résultats incon- testables. » D'un autre côté, ne doit-on pas supposer que la question hygiénique, dans la végétation de la vigne, joue un grand rôle dans cette étude si complexe du Phylloxéra? » Personnellement, nous croyons que la vigne, épuisée par des causes diverses, de température anormale, de production exagérée, d'absence trop longue d'engrais reconstituants, de travaux mal compris ou faits à des époques inopportunes, par un sol trop sec ou trop mouillé, n'est plus assez forte pour résister aux attaques de son impitoyable ennemi. » Nous savons, à n'en plus douter, que la nature du sol contribue pour beaucoup à hâter ou à ralentir la crise qu'elle traverse. Nous n'avons plus à apprendre que les sols perméables, sablonneux, profonds, humides, la fout résister plus longtemps que les sols rocailleux à base d'argile ou de calcaire. Aussi nous cesserions d'être consciencieux si nous ne disions pas qu'il faut, en outre de la décortication ou de tout autre moyen de destruction de l'œuf d'hiver, avoir recours à tous les moyens effi- caces de destruction du Phylloxéra souterrain, et particulièrement au sulfocarbonate, au sulfure de carbone et à tous autres insecticides. Il faut aussi, eu outre et tout spécialement, secouru' la végétation de la vigne par l'emploi des ferrugineux. Sur ce point, nous avons l'honneur de demander la permission à l'Académie de lui présenter, dans une autre Communica- tion, divers résultats d'expériences faites sur notre vignoble. » VITICULTURE. — Rapport sur (es expériences faites par la Compagnie Paru- Lyon-Méditerranée, pour combattre le Phylloxéra; par M. Makion. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) Ce travail important étant imprimé, on se bornera à en signaler les prin- cipaux résultats : « Le sulfure de carbone et lessulfocarbonates sont des insecticides éner- giques qui détruisent tous les Phylloxéras qu'ils atteignent. » Leur application doit être répétée pour remédier aux apparitions suc- cessives de l'insecte. ( io88 ) » Les deux époques de traitement indiquées par la Commission de l'Aca- démie pourraient être remplacées par une époque indiquée par le moment où tous les produits des œufs d'hiver sont descendus sur les racines, c'est- à-dire vers le mois de juillet. On agirait ainsi par un traitement souterrain sur les anciens Phylloxéras des racines et sur les nouveaux venus prove- nant des œufs d'hiver. » Les expériences delà Commission de Marseille ont été considérables. Elles sont dues à l'initiative énergique de M. Talabot, directeur de la Com- pagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, qui a obtenu d'elle les ressources né- cessaires pour les commencer et les poursuivre sur le plan libéral et large que comportent les grands intérêts en cause. » M.L. IIoltz, M. Laygue, M. A. Camoint, M. Cueissac, M. Desvignes adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. de Ciiancourtois adresse, à propos de la Communication récente de M. Boussingault sur des cristaux d'oxyde de fer magnétique formés pen- dant le grillage d'un minerai, une Note accompagnée de deux brochures, concernant l'intervention du cyanogène dans la minéralisation du fer. (Renvoi à l'examen de M. Boussingault.) M. K.EBERLÉ adresse une Note relative à une nouvelle pince hémosta- tique, permettant une compression excessive des vaisseaux. (Renvoi à l'examen de M. Sédillot.) M. II. Cambon adresse une Note relative à l'hygiène des ateliers dont l'atmosphère est insalubre. (Renvoi à l'examen de M. le général Morin. ) M. E. Duchemin adresse une Note relative aux résultats des expériences faites sur sa boussole à aimants circulaires, à bord des navires le Laplace, l'Alalanle et la Corrèze. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Decharjie communique la suite de ses recherches sur les « Anneaux ( to89 ) colorés thermiques ». Il résulte de ses expériences que, relativement à l'éclat des nuances et à la grandeur des couronnes irisées, les divers métaux qu'il a soumis au jet de flamme se placent dans l'ordre suivant : cuivre, maillechort, bronze, laiton, fer-blanc, fonte blanche, fonte grise, fer. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. L.-D. Brunet adresse une Note relative à un projet de chemin de fer métropolitain dans Paris. (Renvoi à l'examen de M, Belgrand.) CORRESPONDANCE. M. H. Bâillon prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Botanique, par le décès de M. Ad. Brongniart. (Renvoi à la Section de Botanique.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Une brochure de M. F. Marco, imprimée en italien, et intitulée : « Pro- priétés de l'électricité induite contraire ou de première espèce, avec des Notes de M. Volpicelli »; a° Une brochure de M. J. Carret, intitulée : « Le déplacement polaire. Preuves des variations de l'axe terrestre » ; 3° Un « Traité d'analyse des matières agricoles », par M. L. Grandeau; 4° La 2e édition de « l'Histoire des astres illustrée, ou Astronomie de tous», par M. lîambosson. M. Bertrand présente à l'Académie, de la part de l'auteur, M. F. -A. Abel, un Mémoire imprimé ayant pour titre : « Notes sur les composés de cuivre, et de phosphore ». Dans cet écrit, qui a été imprimé dans le volume XVIII du Journal qf llie Chemical Society, en septembre iS65, l'auteur étudie les propriétés des combinaisons phosphorées du cuivre, sous le rapport de leur résistance, de leur dureté, de leurs qualités pour le moulage, et de leurs diverses appli- cations à l'outillage militaire ou aux besoins de l'industrie. Il fait remar- ( 1090 ) querque, dès 18/ig, M. Parker, de Birmingham, avait déjà reconnu quelques- uns des avantages de l'intervention du phosphore dans le travail du cuivre, niais il les avait attribués à ses propriétés désoxydantes. Cette Communication ayant le caractère d'une réclamation, il y aurait lieu d'en saisir la Commission qui a été chargée de l'examen des travaux présentés à l'Académie sur ce sujet. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) MÉTROLOGIE. — Règle en platine iridié de l'Association géodésique interna- tionale. Lettre de M. G. Mattiiey à M. le Secrétaire perpétuel. « Je vous prie de vouloir bien présenter à l'Académie des Sciences de l'Institut de France la règle de 4 mètres que je viens de faire fabri- quer dans mes ateliers pour l'Association géodésique internationale. Je le fais en mon nom et au nom de mes associés de la maison Johnson, Matthey and C°, de Londres. » Le platine et l'iridium, qui entrent dans la composition de cette règle, ont été préparés par les procédés de MM. H. Sainte-Claire Deville et Dehray, et ont été, préalablement à leur fusion, analysés dans leur laboratoire. » On procéda à la fonte des matières en opérant chaque fois sur : Platine 4^o onces Iridium 55 » » Cinq lingots ainsi préparés furent coupés en petits fragments au moyen de la presse hydraulique. Ces fragments furent ensuite fondus ensemble dans le même fourneau et longtemps maintenus à l'état liquide par le feu du gaz de l'éclairage et de l'oxygène. » Le nouveau lingot fut forgé (la panne du marteau-pilon et l'enclume étaient en acier poli et constamment frottés), puis laminé; les lames bien dé- capées furent encore fondues dans un four parallélépipédique et donnèrent une masse métallique paraissant très-homogène, sans aspérités, sans cre- vasses, tout aussi bien sur le fond que sur les côtés et à la surface. Après un premier forgeage, on obtint une barre de 35 centimètres de longueur, 7e, 5 de largeur et 2e, 5 d'épaisseur, qui pesait : Dans l'air 151-8, io5 Dans l'eau à 70° F l4kg,4°5 Ce qui donne une densité à zéro de 21 ,52a » Un tiers de la barre fut coupé, et les deux autres tiers forgés et for- tement écrouis avaient les dimensions suivantes : o,5 centimètres de Ion- ( I09l ) gueur, 2e, 5 de largeur, et2c,o d'épaisseur : Le barreau pesait dans l'air iokg,8l4 Dans l'eau à 6o° F ioks,3i5 Sa densité à ze'ro était de 21, 648 » Le barreau fut laminé sous des cylindres polis, amené à très-peu près à la dimension requise, 5 millimètres d'épaisseur sur 21 millimètres de largeur (4™, 10 de longueur). Enfin la forme parfaitement rectangulaire fut donnée à la règle en la faisant passer plusieurs fois au travers du trou d'une filière en acier. m A chaque passe on a recuit la règle à la plus haute température, au moyen d'un très-grand chalumeau à gaz alimenté par l'oxygène, et on l'a fait passer par le même trou, la chauffant chaque fois jusqu'à cequ'elle n'y suhit plus dépression et qu'elle n'acquit plus d'allongement sensible. » Après chaque passe, soit sous le marteau pilon, soit sous le laminoir, soit au travers de la filière, la matière, chauffée soit dans un grand mou- fle, soit au chalumeau, était décapée par du borax fondu et de l'acide chlorhydrique concentré. » La règle, telle que nous avons l'honneur de la présenter à l'Académie, doit recevoir encore des constructeurs, MM. Btûnner, à qui elle sera livrée, un finissage qui donnera à la surface toute la beauté qu'elle n'a pas encore à l'état brut, mais que sa matière est susceptible d'acquérir au plus haut degré. » Observations sur la précédente Communication de M. G. Matlhey; par M. H. Sainte-Claire Deville. « Le platine iridié de la règle géodésique, préparé par M. Matlhey, a été pour moi le sujet d'une étude attentive dont je vais donner les résultats : » i° Un petit lingot fondu, pris dans la masse métallique, pesait : Dans l'air 3 1 o«r, 849 Dans l'eau à 18 degrés 296^, 424 Sa densité à zéro est donc 21 ,5o8 » 20 Une masse parallélépipédique, coupée au bout de la règle (re- cuite), présentée à l'Académie, Pesait, dans l'air 1 i6sr, 898 Perdait, dans l'eau à 4 degrés 56r, 439 Sa densité à zéro est ai ,5 16 C.R., 1876, 2" Stmettre. (T. LXXXI1I, N° 23.} 'V^ ( '°92 ) » Il en résulte que la matière, recuite à très-haute température, a repris sensiblement la densité du métal fondu. » 3° Son analyse a donné : J i. ii. Platine 89, 4<> 89,42 Iridium 10,16 10,22 Rhodium 0,18 0,16 Ruthénium 0,10 0,10 Fer o , 06 o , 06 99» 9° 99 >96 » On en déduit : Proportion. Densitéà zéro. Volume. Platine iridié à 10 pour 100 99-33 21,575 4'6o3 Iridium en excès o,23 22,38 0,010 Rhodium 0,18 12 o,oi5 Ruthénium 0,10 12,261 0,008 Fer 0,06 7,7 0,008 99,90 4.^44 Densité à zéro calculée d'après l'analyse 1 21 ,5i Densité à zéro calculée d'après l'analyse II 21 ,5i5 qui concordent parfaitement avec les résultats des analyses. » Je profite de l'occasion qui m'est offerte pour présenter à l'Académie deux tubes de la même matière, destinés à des travaux qui intéressent la métrologie. Le tiers réservé du barreau de i5k^, 107 a été employé à la fabrication de ces deux tubes. Ils sont fermés par des calottes sphériques, dont l'une est terminée par un tube capillaire qui permet de faire commu- niquer l'intérieur avec un appareil manométrique deM. V.Regnault. Chacun de ces tubes a plus d'un mètre de longueur, et l'un d'eux possède une capacité supérieure à un litre. Celui-ci doit nous servir, à M. Mascart et à moi, comme thermomètre à air destiné à la détermination des points d'é- bullition, sous une pression connue, de liquides tels que l'eau, le sulfure de carbone, l'éther, divers hydrocarbures, l'acide sulfureux, l'ammoniaque et le protoxyde d'azote. Ces tubes porteront à leur surface deux traits placés à 1 mètre de distance. L'écartement mesuré sur le tube en expérience ef comparé à l'écartement de deux traits placés sur l'autre tube (tube témoin), qui sera maintenu dans la glace, nous permettra de calculer exactement les températures. » Ce sera la réalisation d'un programme d'expériences indiqué depuis longtemps par M. V. Regnault, que l'un de nous, avec M. Troost, a appli- ( io93 ) que déjà à la détermination des températures élevées et qu'il sera intéres- sant d'utiliser pour la mesure des températures les plus basses qu'on puisse obtenir aujourd'hui. » Voici comment ces recherches intéressent la métrologie : » Toutes les substances capables d'être trempées, comme le verre et l'acier, changent de dimensions avec le temps. D'autres, qui peuvent, par les varia- tions de température, cristalliser comme le zinc, sont dans le même cas. Le quartz hyalin, d'après les travaux de M. Wild, paraît exempt de cette mobilité de la forme et, par suite, de la densité. Le platine iridié se comporte- t-il comme l'acier, le zinc ou comme le quartz? Nous résoudrons la question en déterminant avec la plus grande précision possible la quantité d'eau à zéro que l'un de nos tubes peut contenir. Après toutes nos expériences, après avoir fait varier entre des limites très-étendues la température à laquelle sera porté le métal, nous jaugerons de nouveau notre tube avec de l'eau à zéro. Chaque variation de 3 milligrammes dans le poids de l'eau représentant le volume du tube correspondra à une variation d'un millième de millimètre dans la longueur comprise entre les deux traits- » Si donc la longueur de la règle de l'Association géodésique interna- tionale pouvait changer avec le temps, pour déterminer cette variation, il suffirait de déterminer aujourd'hui la quantité d'eau à zéro que contient un tube de même matière, fabriqué par les mêmes moyens mécaniques, ayant été soumis pendant le même temps aux mêmes circonstances exté- rieures (le tube employé ci-dessus comme témoin) et de recommencer cette opération toutes les fois qu'on le croira utile. » En somme, cela revient à contrôler la fixité d'une longueur pour laquelle il n'existe aucun terme fixe de comparaison par une mesure de poids. » Qu'il me soit permis, en terminant, de remercier le métallurgiste habile, le savant distingué, M. G. Matthey, qui a accompli son œuvre avec un talent et un désintéressement qui ne seront pas perdus pour la Science. » Obsetvations de M. Tresca. « La règle qui vient d'être présentée à l'Académie a été exécutée par M. Matthey, pour la Conférence géodésique internationale, et est par conséquent entièrement distincte des travaux de nature analogue qui sont encore en cours d'exécution, à Paris, par les soins de la Section française de la Commission internationale du Mètre, qui possède déjà vingt-cinq règles en complète fabrication. i/|3.. ( i°94 ) » L'Académie trouvera sans doute quelque intérêt à connaître en même temps certains détails relatifs aux difficultés qu'a présentées leur exécu- tion; j'ai été, pour ma part, très-intéressé aux indications contenues dans la description de M. Matthey, en ce qu'elles montrent qu'il a été conduit à opérer dans des conditions qui se rapprochent de celles dont l'expérience nous a démontré la nécessité, particulièrement en ce qui concerne le tréfi- lage. Je ne parle pas du décapage au moyen du borax qui avait soulevé quelques objections, suivant moi, non justifiées. » La règle géodésique de M. Matthey est rectangulaire, d'environ 3 cen- timètres de hauteur sur 5 millimètres d'épaisseur; cette forme était relati- vement d'une exécution facile, quand on la compare à celle des mètres à profil en X dont je trace seulement un croquis sur le tableau. » Cette dernière forme, qui a été en grande partie la cause des difficultés de fabrication que nous avons éprouvées, ne comporte pas moins de 22 faces planes, disposées les unes par rapport aux autres dans des positions et sous des angles calculés à l'avance. Il paraîtrait cependant qu'elle avait sa raison d'être, puisque, au moment où je l'ai proposée en 1872, elle a ob- tenu l'assentiment de tous les membres de la Commission internationale du Mètre, à l'unanimité moins une voix. Elle répondait, en effet, à de nou- velles exigences scientifiques, sous le rapport de sa roideur, dans les deux sens, comparée à son poids, sous le rapport de la facilité avec laquelle s'éta- blissait dans toute sa masse l'équilibre de température nécessaire à l'exac- titude des observations, et surtout sous le rapport de la position du fond de la rainure supérieure, sur laquelle la longueur type doit être tracée et qui ne s'allonge ni ne se raccourcit, même en cas de flexion anormale de la règle. Les solides qui présentent ainsi une surface neutre apparente nous paraissent destinés à répondre, sous ce rapport, à plusieurs condi- tions scientifiques que toute autre forme ne comporte pas. » Le mètre prototype des Archives, qui a à peu près la même section que la nouvelle règle géodésique, ne peut être manœuvré sans être exposé à se tordre; sa flexion, lorsqu'elle est placée à plat, est vingt-six fois plus grande que celle du nouveau profil en X. Si la règle géodésique, elle-même, était placée à plat, dans une manœuvre, elle se courberait, pour une même portée, huit fois plus que nos règles en X qui pèsent un peu moins, et dont quelques-unes ont été soumises à l'expérience directe sur une longueur égale de 4 mètres, ainsi qu'à des essais de torsion poussés à l'extrême. » Les deux profils étant ainsi comparés, sous le rapport de Ja flexion, nous devons dire que la complication de la forme en X, que nous corn])- ( i°95 ) tions d'abord obtenir au rabotage, et que dans un premier essai, qui a figuré à l'Exposition de Vienne, M. Mattbey avait réalisée de cette façon, nous a obligé à recourir au treillage, qui, depuis quelques années seule- ment, est utilisé à froid, pour les métaux durs, tels que le fer, l'acier et le cuivre, lorsque l'on veut obtenir des tringles de profil complexe très-exac- tement calibrées. » Nous apprenons avec plaisir que M. Matthey a opéré par le même moyen, parce qu'en réalité on obtient ainsi un métal mieux malaxé et d'une texture plus rigoureusement uniforme. » Comment, d'ailleurs, cette homogénéité physique ne serait-elle pas as- surée dans des opérations qui ont exigé, pour chaque règle, près de deux cents tréfilages opérés à froid et suivis chacun d'un recuit? Chacune des règles a été ensuite placée dans un étui en fonte, redressée avec des tringles qui épousent la forme des rainures, au moyen de presses à vis, et main- tenue ainsi pendant vingt-quatre heures à la température élevée d'un four à recuire, de manière à faire disparaître toute trace d'écrouissage. » Nous devons aux industriels, qui ont été nos collaborateurs dans cette fabrication bien autrement difficile, de faire connaître qu'ils y ont réussi, non moins bien que ne l'a fait M. Matthey pour l'étirage d'une règle à sec- tion rectangulaire. » La règle actuelle parait cependant se distinguer par une particularité nouvelle, sa densité élevée, 21, 5o environ. Si, en effet, elle ne renferme que 10 pour 100 d'iridium, j-^j-j de rhodium et j-foô de ruthénium, la fabrica- tion des métaux du platine aurait reçu, depuis 1872, de grandes améliora- tions; car celui de nos confrères qui a décidé la Commission du mètre à faire usage du platine iridié disait à cette époque, dans son Rapport, que nous pouvons citer de mémoire : « Les deux métaux, le platine et l'iridium, ont la » même densité 2 1,1 5; les al liages de ces deux métaux à 10, 20, 3o pour 100 » d'iridium ont encore la même densité 2 1,1 5, de sorte qu'il n'y a aucune » contraction pendant leur dissolution, ce qui exclut toute idée de sépara- » tion par liquation. » Il y a là un véritable progrès scientifique, et les règles de l'avenir pourront être d'une pureté plus grande que celle qui correspondait à l'état de la métallurgie du platine au moment où se sont faites nos opérations. » Ce progrès, réalisé depuis, n'aurait pas été d'ailleurs d'un grand in- térêt dans la confection de nos étalons, qui doivent avant tout être la tra- duction précise du mètre prototype des Archives de France, et, par une coïncidence heureuse, il arrive que nos règles ont exactement le même ( io9g ) coefficient de dilatation que ce premier monument de la métrologie fran- çaise. Borda avait indiqué pour le coefficient de dilatation du platine em- ployé à la confection de ses règles o,ooooo856 pour la température de 18 degrés; plus tard, nos confrères MM. Laugier et Fizeau ont, chacun de son côté, étéconduits à porter cechiffre à o,ooooo865, et il résulte des très- nombreuses déterminations qu'a bien voulu faire M. Fizeau sur le platine des nouvelles règles, que leur coefficient de dilatation, pour cette même température de 18 degrés, est précisément compris entre les deux évalua- tions précédentes et aussi voisin que possible de leur moyenne. Ce caractère est, suivant nous, le plus important de tous ceux que nous avions à recher- cher dans notre travail. » J'ajouterai à ces indications que les magnifiques thermomètres à air, que l'Académie vient de voir, permettraient sans doute de déterminer avec une précision nouvelle la température moyenne de l'enceinte dans laquelle seraient placées les règles en comparaison. » Ce procédé, surtout recommandable pour les températures voisines des conditions ordinaires, avait été indiqué dès 1872 par notre confrère M. Deville, et peut-être la Commission aurait-elle dû l'adopter, si elle avait cru dès lors à la possibilité d'une réussite aussi parfaite que celle dont font preuve les deux spécimens adressés par M. Matthey. Avec de tels moyens pour la détermination de la température d'une enceinte, et en recourant au procédé de l'observation des franges, de M. Fizeau, pour la détermination la plus rigoureuse des coefficients de dilatation, les moyens de comparaison entre les mesures de longueur sont assurément en grand progrès. » Observations de M. Dumas. « M. G. Matthey n'assiste point à la séance et les usages de l'Académie ne lui permettraient pas de prendre la parole pour répondre à ce qu'on pourrait croire une réclamation de notre confrère M. Tresca. L'Acadé- mie permettra donc que j'ajoute quelques mots à l'importante Communi- cation que nous en avons reçue. » Chargé par l'Association géodésique internationale d'exécuter une règle géodésique de l\ mètres en platine iridié, dans des conditions données de largeur et d'épaisseur, il a exécuté ce travail avec un succès complet sous le double rapport de la composition exacte de l'alliage et de la forme de la règle. » L'Association géodésique internationale n'a aucun rapport avec le ( i°97 ) Comité international des Poids et Mesures, formé de délégués officiels des divers États intéressés à ses opérations : ce sont deux réunions de savants, distinctes d'origine et de but; je n'ai pas bien compris, sons ce rapport, l'objet de l'espèce de réclamation de notre confrère. » La règle de M. Matthey est constituée par un alliage binaire; les pro- duits élaborés par notre confrère M. Tresca ont pour base un alliage qua- ternaire: sous ce rapport encore, je ne saisis pas bien l'objet de la compa- raison qu'il en fait. » Si j'ai bien compris le sens de la lettre que j'ai reçue de M. Matthey, fait usage, pour terminer sa règle, du procédé de la filière ou du dra- gon, que j'avais vu pratiquer en Angleterre, il y a quarante ans, pour ter- miner les lames destinées à la fabrication des espèces d'or, et dont j'avais recommandé l'emploi en France, où il a été adopté depuis : sous ce rapport encore, il n'a rien eu à emprunter à personne. « M. Matthey avait donc reçu une mission spéciale; il l'a remplie avec des soins métallurgiques nouveaux dont l'effet a répondu à toutes les exi- gences de la Science, et il a mis en œuvre des procédés mécaniques connus de ceux qui manipulent les métaux précieux. » M. Matthey n'avait pas à s'occuper de ce qui s'est passé ailleurs, ayant à remplir une mission spéciale, pour une réunion de savants distincte, et à exécuter un type qui diffère du mètre en X, par la forme, par l'alliage et par la destination. Il n'avait pas à examiner si son travail était plus facile ou plus difficile; il était autre, et nous devons être reconnaissants de l'empres- sement qu'il a mis à placer sous les yeux de l'Académie, qui en a la primeur, des pièces remarquables dont l'intérêt actuel est évident et dont la produc- tion enrichit l'outillage scientifique d'un alliage doué de propriétés pré- cieuses. » astronomie. — Observation d'une étoile nouvelle, dans la constellation du Cygne. Lettre de M. J. Sciimidt, Directeur de l'Observatoire d'Athènes, communiquée par M. Le Verrier. «. Le i[\ novembre 1876, à 5h4im du soir, j'ai vu une étoile nouvelle de la 3e grandeur, au zénith, près de p du Cygne. » L'observation au réfracteur de l'Observatoire, à 9u3om, a donné la position suivante de cette étoile : 1876,0 x = 2ih36m5o5,o, © = -+- 420 19' 26" '. ( = 2ih36'» 5os, (©= -H2°i6'34. » L'étoile lui a paru de 5e grandeur. Elle est de couleur verdàtre, presque bleue, si on la compare à Zj2 3o4 Lalande, qui se trouve dans son voisinage. » M. Cornu a examiné l'étoile, le samedi 2 décembre, en appliquant un spectroscope sur le grand équatorial de la tour de l'Est, qu'il a restauré. » Dans une très-courte et demi-éclaiicie, il a pu observer le spectre de l'étoile pendant quelques instants. Il lui a paru formé en grande partie de lignes brillantes et, par conséquent, provenir vraisemblablement d'une vapeur ou d'un gaz incandescent. » Le même soir et dans des conditions atmosphériques aussi mauvaises, M. Cazin a fait des observations analogues en appliquant un spectroscope sur la lunette équatoriale de 9 pouces, dont l'objectif est de Léon Fou- cault. Les conclusions indépendantes de M. Cazin sont d'ailleurs les mêmes que celles de M. Cornu. d L'étoile n'étant que de 5e grandeur, il eût été fort à désirer qu'on pût l'observer à l'aide d'un miroir puissant, ainsi que l'a fait remarquer à M. Le Verrier un de ses Confrères de la Section d'Astronomie. Très-malheu- reusement M. Le Verrier a dû répondre que les efforts du Conseil et du Directeur de l'Observatoire n'ont pas réussi à obtenir de l'opticien le miroir de 1"', 20 qui lui a été commandé depuis sept ans et demi. » l io99 ! astronomie. — Observations 4 16 li 23 Temps moyen Ascension Distance de Paris. droite. log(par. X A). polaire. Étoiles log(par. X A), de comp. li m s h 111 s _ o , tl 12.42.21 0.26.28,03 -f (2,9l3) 84.37./|8,I (0,787) a 8.48.44 0.25.37,39 -(7,448) 84.40. 1,8 -(0,798) a 11.33.49 o.ig.32,22 h- (2,382) 84-56.5i,4 —(0,789) b 7. 6. 5 0.18.45,09 ',544) 84. 5g. 6,6 — (0,80g) b 8.42. 3 0.17.43,64 -(7,375) 85. 2. 2,7 —(0,796) b 10. 13.57 0.11.25,75 — (2,571) 85.2o.?.5,i — (0,792) c 9. 6.55 23. 5g. 55, 06 85.3g. 2,6 d 8.18.52 o. o. 1,19 85.37.28,9 d 10.24 ^5 o. 0.20,23 85.33.35,0 d 8.54.35 o. o.3o,8.i 85. 3 1.40,0 e 8.45.10 o. 2.18,70 85.i5.43,7 f » A partir du i3 novembre, les observations sont corrigées de l'effet de la parallaxe. Position moyenne des étoiles de comparaison pour 1876, o. Nom de l'étoile. Ascension droite. Réduction au jour. Distance polaire. Réduction au jour, h m s o , ff a 45oWeisse, H. o 0.27.44,9g +3%68+3%6g 84.43.40,9 — 25",2— 25", 2 * 285 » 0.18. 6, 3i +3',7i 4-3s,72+3s,72 84.58.35,4 — 25",3 — a5",3 -25",4 o. 8.38,85 3s,7i 85. 5.59,4 rfI245 » H. XXIII. o. 1.45,04 +3S,58+3S,57+3S,56 85. 45.40, 9 -24",8 -24",7 -24",7 ^1260 » » o. 2.27,50 +3S,55 85.33. 0,8 — 24' 7 f 121g n » o. o.36,ig +3', 4g 85.i4.36,6 —24", 5 ANALYSE. — Sur l'application des méthodes de la Physique mathématique à l'étude des corps terminés par des cyclides; par M. G. Dabboux. « Dans le système de coordonnées que j'ai adopté, l'équation du sys- tème des cyclides orthogonales est (6) y *; — O. » Si, dans cette relation, on regarde les quantités .r, comme les coor- données d'un point P, elle déterminera trois valeurs de X, que nous dési- C. B., 1876, 2e Semertre. (T. LXXX111, M» 23.) I 44 I IOO gnerons par p, p«, ps, et qui seront les paramètres des trois cyclides ortho- gonales se coupant au point P. » L'identité (7) p m V *? M(^-p)(x-Pl)(x-P,] ou 1 on a (8) /(X) r= (). - at) (X - rt,). . . a - «,), et qui est analogue à une équation semblable de la théorie des coordon- nées elliptiques, nous conduit sans effort à des résultats que l'on n'obtien- drait directement que par un calcul pénible. Ainsi, en développant les deux membres suivant les puissances de -> et posant « = at + a3 ■+- • ■ ■ + rt5, on trouve (9) 2atxt = M, ïafxf = M (a - p — p, — p2) » En prenant les dérivées des deux membres de l'identité par rapport à X et faisant X — o, on obtient (io) K(p) _ M(P-p,)(p-p,) ~ ~ /(P) équation à laquelle on peut joindre celles qu'on en déduirait en chan- geant o en pt et en p2. On a d'ailleurs identiquement (il) 2< U*< et par des calculs fort simples on peut établir sans difficulté les équations suivantes : Z W =z~ Ffr)' £(g)2 = 42«?*f = 4M(a -p — p. -p.)- v jv ^i = 0 ^j ^.r, i>.r,- ' Zj 3*( c>-''i Zj^.r, F'(p) 2^^2a' (12) ( »ioi ) et les relations analogues qu'on obtiendrait en échangeant p, p,, p2. a Au moyen de tous ces résultats, on peut former sans difficulté l'équation du potentiel. La fonction V, que l'on doit substituer dans l'équation (5), devant être homogène et de degré > nous l'écrirons (i3) V = M-±cp(p, pt, p2). » M étant du degré 2, d'après la formule (9), et p, px, p2 ne dépendant que des rapports des quantités X(, cette expression de V satisfait bien à la condition exigée. En la substituant dans l'équation (5) et tenant compte des formules (12), nous aurons en facteur M"4 dans tous les termes, et, ce facteur étant supprimé, il restera » Les deux termes non écrits se déduisent du dernier parle changement de p en p,, p2. On peut encore écrire l'équation précédente 2j (p — p.)(p — p.) d'où il suit immédiatement que l'équation sera satisfaite en prenant pour

    . ( 1202 ) de Japhet. Soit R la partie séculaire de la force perturbatrice pour ce satel- lite; cette quantité sera une fonction des cléments elliptiques «, c, zs, 0, I, a désignant le demi-grand axe, e l'excentricité, m la longitude du péri- satnrne, 0 la longitude du nœud de l'orbite et I son inclinaison sur un plan fixe. Si l'on forme les relations connues entre les dérivées partielles de R relatives aux éléments et les dérivées de ces éléments par rapport au temps, et qu'on en déduise — ' on trouvera que cette dérivée est nulle; on a donc immédiatement l'intégrale (i) R = const. Je pose R = R0 + R, -+- R2 -4- R3, distinguant ainsi les parties qui pro- viennent respectivement de l'action du Soleil, de l'aplatissement de Sa- turne, de l'anneau et des sept satellites intérieurs. J'ai trouvé, en négligeant e2 (quantité inférieure à o,ooi), R = f/M — — sinay, y ayant la signification ordinaire, M désignant la masse du Soleil, a0, e0 les quantités a, e relatives à l'orbite de Saturne, et enfin y l'angle de l'orbite du satellite avec l'orbite de Saturne. » Je trouve ensuite m désignant la masse de Saturne, ■/ l'angle de l'orbite du satellite avec le plan de l'anneau et K. étant une constante qui dépend de la constitution intérieure de Saturne. Voici son expression : _ i. fS'tl{a'ic'^i—e'2) J'appelle a', e', d' le demi-grand axe, l'excentricité et la densité de l'une quelconque des couches elliptiques dont je suppose Saturne formé. » Pour R2, j'ai cette expression R2 = f./'»'^Tsin27'. où m' est la masse de l'anneau et K' un coefficient constant qui dépend de la constitution intérieure de l'anneau; ce coefficient a pour expression JFr'd.r1' où r' et o" désignent le rayon et la densité de l'une quelconque des couches circulaires concentriques qui composent l'anneau. ( I203 ) » Quant à R,, on trouve sans peine B3 = ^- sm2 y' If m" a b^; le signe 2 se rapporte aux sept satellites inférieurs, que l'on suppose se mouvoir dans le plan de l'anneau; m" est la masse de l'un quelconque d'entre eux, a le rapport de son grand axe à celui de Japhet et bA l'une des transcendantes de Laplace, fonction de a. » Les termes négligés dans R0, R,, R2 sont inférieurs à la millième partie des termes conservés; l'approximation est moins grande dans R3; dans le cas de Titan, ce qu'on néglige est environ la soixante-dixième partie de ce que l'on conserve. Réunissant toutes les parties de R, j'ai (2) R = Rsin2y-t- R'sin-/, K et K' étant des constantes dont voici les expressions : et l'intégrale (1) va pouvoir s'écrire Rcos2v+ R'cos27' = C, relation bien simple entre les angles y et ■/. » Soient X, Y, Z les coordonnées rectangulaires du pôle M de l'orbite du satellite, l'origine étant, au centre de la sphère, X0, Y0, Z„; X'0, Y0, Z'0 les mêmes quantités relatives aux pôles P et P' de l'orbite de Saturne et de l'anneau; la dernière équation deviendra R(XX0 + YY0 + ZZ0)= -H R'(XX'0+ YY'0 + ZZ'0)2 = C. C'est l'équation d'un cylindre elliptique dont l'axe passe par l'origine, et qui, par son intersection avec la sphère X2 -+- Y2 -+- Z2 = 1, donnera une ellipse sphérique. » Soient C le centre de cette ellipse, i = CP, *'= CP', PP'= A; A sera l'angle de l'orbite de Saturne et de l'anneau. On trouve aisément K/sin2A ., Ksin2A taneai=- ^7— — . taii£2t — ■=-. — ^ -• 0 K -+- K cos 2 A D K ' -t- K cos 2 A Introduisons, pour définir la position du point M, deux coordonnées po- laires p = MC, 9 = P'CM, et l'équation de l'ellipse sphérique sera (3) (R -4- R'-f- v/K-" + K';i+ aRR'cos2A)cos2,s + (k + R'— v'R2-h R'2 + 2RK'cos2A)sin2pcos2

    Reste à trouver la loi du mouvement du pôle M sur cette courbe; on a, d'une manière générale, ™%i - ie trouve COSJp J Rdt= - \Ji — *'sin> Soit t0 la valeur de t pour laquelle \x = o ; nous aurons H(W) = fV^=. » Adoptons les notations de Jacobi pour les fonctions elliptiques, et il viendra sinpcosy = sin p' sin amH(/0— t), sinp sin p = sinp"cosamH(/„ — t), cosp = cosp"AamH(/0 — t). Nous avons ainsi exprimé les coordonnées du pôle à l'aide des fonctions elliptiques. » J'ai montré que, dans les hypothèses admissibles que l'on peut faire sur les masses des satellites, la différence p' — p" reste comprise entre i3 et i5 minutes; elle est donc petite, et il en est de même du module k; aussi convient-il, pour la pratique, de développer les formules précédentes en séries qui seront très-convergentes. Soit o0 la valeur de

    , -h Ut). Il faut maintenant réduire ces formules en nombres. » MÉMOIRES LUS. GÉOLOGIE. — Etude microscopique des roches volcaniques de Nossi-Bé; par M. Ch. Vélain. (Commissaires : MM. Daubrée, Des Cloizeaux.) « Depuis mon retour de l'île Saint-Paul, je me suis consacré, dans le laboratoire des Hautes Études du Collège de France, dirigé par M.Fouqué, à l'étude des roches et des produits volcaniques qui jouent un si grand ( I206 ) rôle dans la constitution géologique des îles de l'Océan indien. Je demande à l'Académie la permission de lui présenter, dans un premier Mémoire, le résultat de mes recherches sur le massif éruptif de Nossi-Bé; une collec- tion importante des roches de cette île, que je dois à l'obligeance de M. Cassien, médecin de première classe de la Marine, vient, en effet, de me fournir, au sujet de la nature et de la composition de ces produits, un certain nombre de faits intéressants (i). » L'île de Nossi-Bé était encore peu connue au point de vue géologique, sans doute à cause de son climat dangereux et de son accès difficile. C'est une terre importante, d'une superficie de 20000 hectares, située près de la côte ouest de Madagascar, dont elle a dû faire partie autrefois. On la regardait comme d'origine exclusivement volcanique, et formée surtout de laves basaltiques , quand M. Herland , chirurgien de la Marine, fit voir, en 1 855 (2), que sa composition était beaucoup plus complexe; il la décrivit comme formée d'un massif central éruptif, comprenant des trapps, des phonolithes, des coulées basaltiques recouvertes dans l'ouest par des dépôts arénacés, des tufs volcaniques et des calcaires fossilifères, qui se seraient établis sur un massif ancien composé de granités, de schistes cristallins et de grès houillers. » L'étude détaillée que je viens de faire de ces différentes roches m'a conduit à des conclusions bien différentes au sujet de leur mode d'origine et de leur âge relatif. Ainsi les roches granitoïdes, qui forment pour ainsi dire à elles seules, dans le sud-est, la haute presqu'île de Loucoubé et l'îlot de Nossi-Comba, réduites en lamelles minces et examinées au micro- scope, ont offert tous les caractères des roches éruptives récentes. Ce sont des granulites de nature trachytique, riches en amphibole; l'orthose vitreux (sanidine), qui y domine, s'y montre très-altéré et traversé par de nombreuses veinules de quartz de contraction. Le quartz s'y présente encore plus récent et disposé en longues traînées irrégulières, entre les autres minéraux de la roche (microcliue, sphène et mica), dont il épouse souvent les formes cristallines; il est rempli d'inclusions diverses, tantôt vitreuses, tantôt à liquides avec bulle spontanément mobile; ces dernières renferment de l'eau chargée de chlorure de sodium, ou bien un liquide carburé, peu réfringent, très-volatil, qui n'est autre que de l'acide car- (1) Les roches qui ont fait l'objet de cette étude se trouvent maintenant déposées dans les collections géologiques de la Sorbonne. (2) Essai sur la géologie de Nossi-Dé ^ Annales tics Mines, t. VIII, ù': série, p. 333. ( I2°7 )■ bonique. Ces roches, analogues à celles que j'ai précédemment signalées sur les côtes de la Tunisie, dans les îles de la Galite, où elles avaient élé prises également pour des roches granitiques anciennes, ont commencé la série des éruptions de la période tertiaire; elles ont un ensemble de carac- tères de composition et de structure que je me propose d'exposer pro- chainement. » Au pied de la presqu'île de Loucoubé, règne une ceinture de roches noires, schisteuses, fortement redressées, plongeant partout sous la mer, où elles se trouvent recouvertes par un calcaire de formation actuelle. Ces roches, considérées à tort comme des schistes, sont entièrement compo- sées d'éléments cristallins : on y trouve des débris quartzeux riches en inclusions aquifères, puis, en très-grande abondance, de petits cristaux jaune verdàtre, prismatiques, pourvus de nombreuses facettes de mo- dification et appartenant au système monoclinique. Ces cristaux, qui s'étei- gnent obliquement, par rapport à leurs arêtes longitudinales, dans la lumière polarisée, doivent se rapporter à l'espèce « pyroxène ». Enfin le fer oxydulé y est très-abondant : c'est lui qui donne à la roche sa coulent- noire. » Je n'ose me prononcer sur l'âge, ni même sur le mode de formation des grès qui recouvrent ces roches, grès que M. Herland rapporte, sans trop de raison, au terrain houiller. La collection que j'ai étudiée en com- porte deux variétés très-distinctes; dans la première, les quartz sont peu roulés ; chaque grain présente encore quelques-unes des faces du prisme et semble noyé dans un ciment pétrosiliceux. Ces grès s'étalent dans le nord, en nappes très-étendues. La deuxième variété est plus intéressante, les quartz y sont en plages irrégulières, soigneusement ajustées les unes contre les autres, sans ciment intercalé. Au microscope, on y distingue, même aux faibles grossissements, un nombre considérable d'inclusions. Les unes, peu abondantes, mais de grande taille (omm,o5 sur omm,0'i5), sont vitreuses et formées d'une matière jaune, amorphe, très-transparente. Les autres, en nombre considérable, renferment un liquide peu réfringent, au milieu du- quel se meut tantôt lentement, tantôt avec une extrême vivacité, une petite bulle de gaz qui disparaît à une légère chaleur (omm,oo3). Dans une troi- sième catégorie d'inclusions (0,02 suro,o4), assez abondantes également, on remarque, au milieu d'un liquide semblable en apparence à celui des inclusions précédentes, une bulle polymorphe, occupant environ { delà cavité, formée d'un second liquide jaunâtre très-réfringent, se déplaçant C.K., 1&16, 7' Semestre. (T. LXXXI1I, Nu '25. ) iDO ( iao8 ) lentement et contenant elle-même une petite bulle de gaz très-mobile. Jusqu'à présent on avait fréquemment trouvé, dans les inclusions micro- scopiques, une bulle de gaz spontanément mobile au sein d'un liquide; ici le phénomène est plus compliqué, puisque la bulle gazeuse se meut dans une gouttelette de liquide spontanément mobile elle-même. Les deux li- quides ne sont pas volatiles, mais à une chaleur assez forte, 5o ou 60 de- grés, la petite bulle de gaz est absorbée. Ces grès se trouvent à l'état de masses plus ou moins volumineuses, disséminées au milieu des scories et des lapilli, sur les pentes de ces cratères-lacs qui impriment à toute la partie orientale de l'île un relief si particulier. » Les véritables roches volcaniques, c'est-à-dire celles qui se sont épan- chées des volcans à cratères, se trouvent surtout développées dans le centre de l'île. La collection de M. Cassien ne comporte que des laves doléri- tiques et basaltiques : toutes sont très-riches en pyroxène (augite). Les laves basaltiques, généralement pauvres en péridot, présentent quelques cristaux isolés de noséane. D'autres, plus riches encore en pyroxène, ren- ferment, en outre, de nombreux cristaux d'un aspect bronzé, tout à fait remarquables. Ces cristaux offrent, au microscope, une coloration d'un rouge orangé très-vif; la plupart se montrent sous forme de sections rec- tangulaires ou octogonales, très-dichroïques, les unes divisées en larges bandes parallèles par des lignes de clivage équidistantes, les autres cou- vertes d'innombrables stries, parallèles entre elles et à l'un des côtés de la section ; toutes attestent un minéral rhombiqueet s'éteignent entre les Ni- çois croisés, quand la section principale de l'un des Niçois est parallèle à leur plus grande longueur. Soumis à l'action des acides, ces cristaux se décolorent, mais sans perdre leur forme cristalline ni leur action sur la lu- mière polarisée. On peut donc les considérer comme de Vhypersthène, dans laquelle les inclusions ferrugineuses ordinaires sont tellement développées, qu'elles ont envahi le cristal entier. » CHIRURGIE. — Méthode de compression et d'immobilisation méthodiques. Note de M. Chassagny. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) « La méthode de compression et d'immobilisation méthodiques repose sur les principes généraux suivants : » Etant donnée une région à comprimer, on l'entoure d'une enveloppe ( ,209 ) solide el inextensible ; puis, un sachet de caoutchouc ayant été préalable- ment placé sous cette enveloppe extérieure, on l'injecte avec de l'air ou avec de l'eau; il prend alors un point d'appui contre l'enveloppe et se moule d'une manière exacte sur la région. » S'd s'agit d'une surface limitée du sein, d'une tumeur, d'un sac ané- vrismal, l'appareil sera une espèce de bonnet, se fixant avec des courroies et variant, pour ses dimensions et ses moyens d'attache, suivant les régions. » Si la compression doit porter sur un membre dans sa continuité, sur une articulation, l'enveloppe extérieure entourera le membre, préalable- ment enveloppé d'un carré de caoutchouc à doubles parois et muni de deux tubes, permettant d'introduire l'air ou l'eau (i). » Les sacs de caoutchouc ne servent qu'à contenir l'air ou l'eau; ce sont ces agents seuls qui agissent comme s'ils étaient injectés directement entre le membre et l'enveloppe extérieure, hermétiquement fermée à ses extrémités; on ne demande rien à l'élasticité ni à l'extensibilité du caout- chouc. Contrairement à ce qui se passe avec les appareils compresseurs ordinaires, il n'y a point d'œdème sur les parties non soumises à la pression. On ne voit pas où commence ni où finit la compression, ce qui s'explique par la forme arrondie des bords des manchons, qui ne pro- duisent point d'étranglement et permettent au sang veineux de s'engager sans peine à l'entrée de l'appareil, et de le parcourir dans toute sa lon- gueur. -) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOMÉTRIE. — Sur une classe particulière de courbes gauches unicursales du quatrième ordre. Mémoire de M. Appell, présenté par M. Bouquet. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires: MM. Chasles, Bonnet, Bouquet.) « Dans ce Mémoire, j'applique aux courbes gauches unicursales du quatrième ordre la méthode que j'ai déjà employée pour l'étude des cubi- ques gauches (2). En supposant les équations de la courbe sous la (1) M. Chassagny présente à l'Académie une série d'appareils, réalisant la compression et l'immobilisation méthodiques, pour la coxalgie, des affections duVoude, du poignet, du genou, du pied, du sein, etc. (2) Comptes rendus, 3 janvier 1876. 160.. ( I2IO ) forme AX« -+- BX3 -+- CXJ -+- DX -4- E aV + pX3 -+- 7V -h tfX + s ; A'V-+-B'XM-C'XS -t-D'X-t-E' aV -+- pX3 -4- 7XJ ■4- 5X-+-6 A"X4 ■+■ B" X» -4- C"X> -4- D"X 4- E" X = (-) ir = \ Z ~ a\" -+- pX8 -4- 7X2 4- 3'K -4- e je retrouve dans la première partie de ce travail les résultats déjà connus, relativement à la génération de ces courbes, et j'indique les relations qui ont lieu entre les coefficients, lorsque la courbe possède un point double. » Dans la deuxième partie, j'étudie particulièrement les courbes gau- ches unicur sales du quatrième ordre, qui sont telles qu'on peut leur im- primer un mouvement hélicoïdal, dans lequel la vitesse de chaque point de la courbe est normale au plan osculateur à la courbe en ce point. Je donne les deux conditions nécessaires et suffisantes pour que la courbe représentée par les équations générales jouisse de la propriété indiquée. Ces relations de condition sont celles qui expriment que les quatre points de la courbe où le plan osculateur est stationnaire sont confondus deux à deux; les deux points I et I', avec lesquels ces quatre points viennent se confondre deux à deux, sont des points simples en chacun desquels la tangente a trois points confondus communs avec la courbe. Les équations de toute courbe de cette classe particulière peuvent se mettre sous la forme (1), dans laquelle on suppose nids les coefficients de X2, c'est-à-dire sous la forme , v _ AX'4-BX3-4-DX + E ^ X ~ aX'-4-pX< + <ÎX4-e ' '"' et réciproquement toute courbe représentée par des équations de cette forme appartient à cette classe. J'appelle point conjugué d'un point M de la courbe le point M', où le plan osculateur en M coupe la courbe; le point M est alors à son tour conjugué du point M'. J'appelle de même plan conjugué d'un plan osculateur P de la courbe le plan osculateur P', au point où le plan P coupe la courbe; le plan P est alors aussi conjugué de P'. Si quatre points de la courbe sont dans un même plan P, leurs con- jugués sont aussi dans un plan P': j'appelle ces deux plans P et P' deux plans conjugués par rapport à la courbe; de même, si quatre plans oscu- lateurs de la courbe se coupent en un point p, leurs conjugués se coupent aussi en un point p', et les deux points p et p' sont conjugués. Lorsqu'un ( '211 ) point est situé dans un plan, son conjugué est situé dans le plan conjugué; d'où il résulte que, si un point décrit une droite D, son conjugué décrit une autre droite D' correspondante de la droite D. » Je montre ensuite que l'on peut imprimer à la courbe un second mou- vement hélicoïdal dans lequel la vitesse de chaque point M de la courbe est perpendiculaire au plan oscillateur qu'on peut mener de ce point à la courbe, c'est-à-dire au plan oscillateur conjugué du plan oscillateur en M. Le foyer d'un plan quelconque P par rapport à ce second mouvement hélicoïdal est le pôle p' du plan P' conjugué de P. A la courbe gauche con- sidérée correspondent de cette façon deux mouvements hélicoïdaux que je détermine en fonction des coefficients qui entrent dans les équations de la courbe supposées mises sous la forme (2). Les deux axes conjugués de rotation communs à ces deux mouvements hélicoïdaux sont la droite D joignant les points I, F, et la droite A, intersection des plans oscillateurs en 1 et F. Les droites joignant deux points conjugués p et p', ou intersec- tion des deux plans conjugués P et P', c'est-à-dire les droites correspon- dantes d'elles-mêmes, rencontrent les droites D et A; ces droites sont donc les droites conjuguées d'elles-mêmes à la fois dans les deux mouvements hélicoïdaux. » Pour obtenir le point conjugué d'un point p, par rapport à la courbe, il suffit de prendre le plan polaire P de ce point dans l'un des mouvements hélicoïdaux, puis le pôle p' de ce plan P dans l'autre. On obtient de même le plan conjugué d'un plan. Enfin, pour obtenir la droite correspondante d'une droite D, il suffit de prendre sa conjuguée A dans l'un des mouve- ments hélicoïdaux, puis la conjuguée D' de A dans l'autre mouvement. » PHYSIQUE. — Manomètre destiné à mesurer les hautes pressions. Note de M. L. Cailletet. (Commissaires : MM. Morin, Tresca, Dupuy de Lôme.) « J'ai eu l'honneur de faire connaître à l'Académie le résultat de mes recherches « sur la résistance des tubes de verre à la rupture » (1). » Il résulte de ces expériences: i° que la quantité dont varie le volume d'un réservoir cylindrique en verre, comprimé sur ses parois extérieures, est proportionnelle à la pression exercée, et cela dans des limites très-éten- dues; 20 que le verre ne subit pas de déformation permanente. 1 ) Voir Comptes rendus, t. LXXVIII, p. 4< »• ( 1212 ) » En me basant sur ces propriétés, j'ai construit un manomètre d'une grande simplicité, qui indique avec précision les pressions élevées et dont la sensibilité peut être aussi grande qu'on le désire. Cet appareil consiste en une sorte de thermomètre en verre, dont le réservoir cylindrique, terminé par des calottes sphériques, est rempli de mercure. Le tube capillaire, exactement calibré, qui est soudé au réservoir, porte un renflement, des- tiné à le fixer au moyen de gutta-percha dans un ajustage en cuivre, qui ferme exactement l'orifice d'un réservoir d'acier assez épais pour résister aux plus hautes pressions qu'on doit mesurer. » Lorsqu'on comprime de l'eau dans ce réservoir métallique, la pression s'exerce sur les parois du cylindre de verre : le mercure, déplacé par la diminution du volume de l'enveloppe, s'élève dans le tube capillaire, à des hauteurs correspondant à des pressions qui sont préalablement détermi- nées pour chaque manomètre. » Il est indispensable, pour obtenir des indications exactes, de maintenir fixe la température de l'appareil, ce qui est facile au moyen de glace ou d'eau à température constante, Dans les déterminations rapides, ces pré- cautions sont même inutiles. » On comprend que la sensibilité desmanomètres construits sur ce prin- cipe puisse être aussi grande qu'on le désire, puisque, pour la faire varier, il suffit de modifier les rapports des dimensions du réservoir et du tube capillaire. » Dans mes expériences sur la résistance des tubes de verre, je m'étais servi de divers manomètres en usage dans l'industrie; mais j'ai dû recon- naître le peu de précision des indications qu'ils fournissent, et chercher un moyen qui fût à l'abri des incertitudes d'un appareil mécanique. » D'après les conseils de M. l'ingénieur Rretz, j'ai obtenu des .évalua- tions précises en plongeant mes appareils munis d'index dans la mer, à des profondeurs connues. A cet effet, j'ai profité des grandes profondeurs que l'on trouve aux environs de Toulon; malheureusement, après plu- sieurs jours d'attente, et contrarié par une mer des plus mauvaises, j'ai été forcé de m'arrêter à quelques milles du cap Sépet, sans pouvoir at- teindre les profondeurs de 2000 mètres, pour lesquelles j'avais disposé mes lignes et qui m'auraient donné une vérification très-complète de la loi que j'étudie. » Malgré ce contre-temps, j'ai pu constater, en immergeant cinq mano- mètres à index, construits par MM. Alvergniat, ainsi que des thermomètres à maxima et à minima destinés à opérer les corrections de température, ( iai3 ) que la déformation des enveloppes de verre est bien proportionnelle à la pression. » Pour compléter la vérification de la loi à des pressions élevées, j'ai comprimé mes manomètres à index, dans un tube d'acier, à des pressions de plus de 4oo atmosphères, et j'ai reconnu qu'ils marchent parfaitement d'accord. » Après avoir ainsi établi que la déformation de l'enveloppe de verre est proportionnelle à la pression, il restait à faire la graduation propre à cha- cun de mes manomètres. Dans ce but, j'ai établi un manomètre à mercure, à air libre, qui peut indiquer des pressions de 34 atmosphères, et dont je donnerai la description dans une prochaine Communication. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la marmite, au point de vue de ses propriétés optiques; par MM. A. Mdntz et E. Aubin. (Extrait par les auteurs.) (Commissaires: MM. Boussinganlt, Edm. Becquerel.) « Dans ce travail, nous avons étudié la mannite au point de vue de ses propriétés optiques. M. Vignon a montré que le borax qui, suivant Biot, a sur l'acide tartrique une action remarquable, exerce sur la mannite une influence du même genre, en y développant un pouvoir rotatoire dextrogyre assez élevé. Nos expériences montrent que les sels métalliques en général, les sels alcalins ou alcalino-terreux en particulier, qui, suivant l'un de nous, modifient le pouvoir rotatoire des sucres actifs, font naître chez la man- nite une action dextrogyre sur la lumière polarisée. Les alcalis, au con- traire, y développent un pouvoir lévogyre. » L'action de ces corps sur la mannite n'est cependant que passagère. Lorsqu'on enlève les sels ou les alcalis, la mannite redevient inactive; si l'on enlève l'alcali en le saturant par un acide, de lévogyre qu'elle était, la déviation devient dextrogyre sous l'influence du sel qui prend naissance. » Nous avons appliqué la dénomination de pouvoir rotatoire indifférent a ces propriétés de la mannite et des corps qui, comme elle, sans posséder d'action sur la lumière polarisée, peuvent en acquérir une, tantôt lévogyre, tantôt dextrogyre, mais non permanente et disparaissant dès que le corps qui a provoqué l'action est éliminé, la substance dans laquelle cette action se développe se retrouvant inaltérée après celte élimination. » La mannite doit, d'après nous, être rangée parmi les corps offrant les ( 1214 ) phénomènes de dissymétrie moléculaire qui déterminent l'action sur la lu- mière polarisée et on peut lui appliquer les mêmes idées qu'aux autres sub- stances actives. On s'est donc posé le problème suivant : étant données des mannites dérivant de sucres de propriétés optiques différentes, rechercher si les propriétés optiques de ces mannites sont en rapport avec celles des sucres générateurs. » Pour préparer les mannites, on a employé la réaction indiquée par M. Linnemann,qui consiste à soumettre les sucres à l'action de l'hydrogène naissant, produit par l'amalgame de sodium. On s'est placé dans des condi- tions permettant d'obtenir un rendement en mannite très-considérable. L'amalgame ne contenait pas au delà de i à i 4 pour 100 de sodium; le contact de l'amalgame et de la solution de sucre offrait une large surface. » Dans les expériences qui ont été faites, on a obtenu comme rende- ment entre 20 et 3o de mannite purifiée pour 100 de sucre employé. » Les sucres qui ont été soumis à l'action de l'hydrogène naissant sont les suivants: i° le sucre de canne, qui a offert une résistance considérable à l'hydrogénation; i° le glucose inactif, dit glucose de Mitscherlich, ob- tenu en chauffant à 160 degrés le sucre de canne, avec une petite quantité d'eau; 3° le sucre interverti, provenant de l'action des acides sur le sucre de canne et constitué par un mélange de glucose normal et de lévulose, souvent accompagnés de petites quantités de glucose à pouvoir rotatoire nid ou peu élevé; 4° le glucose normal dextrogyre, extrait du sucre interverti et purifié par plusieurs cristallisations dans l'alcool; 5° la lévu- lose du sucre interverti, préparée au moyen de la réaction indiquée par M. Dubrunfaut, qui consiste à précipiter la lévulose à l'état de combinaison calcaire, en opérant à basse température; 6° le glucose lévogyre, que nous appelons inulose, obtenu en traitant parles acides l'inuline extraite des tu- bercules de dahlia ou des racines d'aulnée. » Tous ces sucres, sauf le sucre de canne, sur lequel on n'a pas poussé plus loin les expériences, ont donné de la mannite, qui a été purifiée par des cristallisations répétées dans l'alcool. » Pendant que s'exerçait l'action de l'hydrogène naissant, on examinait, de jour en jour, l'action du glucose non détruit sur la lumière. On a pu ainsi constater qu'il y a diminution sensible, ou quelquefois même annu- lation complète du pouvoir rotaloire. « Pour étudier l'action de ces diverses mannites sur la lumière polarisée, 011 a mis à profit l'influence qu'exerçaient sur elles le borate de soude et la ( I2t5 ) soude caustique ; on a, en outre, préparé les composés nitrés, qui, comme on sait, sont optiquement actifs. » i° On a "d'abord observé ces mannites en dissolution dans l'eau : ioo centimètres cubes de solution contenaient 10 grammes de mannite. Déviation. i° Mannite obtenue du glucose inactif — o,a(i) » il u sucre interverti — 0,2 » du glucose du sucre interverti — 0,1 » de la lévulose du sucre interverti — 0,1 » du glucose d'inuline — 0,0 ■ » Ces diverses mannites étaient donc inactives; il est cependant à re- marquer que, ainsi que toutes les autres que nous avons eu l'occasion d'exa- miner, elles avaient une très-légère tendance à dévier à gauche. » 20 La solution contenait, pour 100 centimètres cubes : mannite 10 grammes, borax i2gr, 8. Déviation. Mannite obtenue du glucose inactif -f- a3 , 1 » du sucre interverti -+- 22,0 » du glucose du sucre interverti -f- 23, o » de la lévulose du sucre interverti -1-21,6 » du glucose d'inuline -1-22,0 » Ces chiffres sont assez rapprochés pour qu'on puisse admettre que le borax exerce sur ces diverses mannites une action identique, en y dévelop- pant un pouvoir rotatoire de même sens et de même grandeur. » 3° La solution contenait, pour 100 : mannite 8, soude caustique hydratée 8. Déviation. Mannite obtenue du glucose inactif — 3,7 » du sucre interverti — 3,5 » du glucose du sucre interverti — 3,4 « de la lévulose du sucre interverti — 3,2 » du glucose d'inuline — 3,2 » Ici encore l'action de la soude a été la même sur ces mannites d'ori- gines diverses. » 4° Nitromannites purifiées par cristallisation dans l'alcool. La so- lution contenait 3 grammes de nitromaunite dans 100 centimètres cubes d'alcool absolu. (1) Les déviations sont exprimées en divisions sacchariniétriques. C.B., 1876, a" Semestre. (T. IAXXUI, IN" 'iS.) '"1 ( I2l6 ) Déviation. Nitromannitc obtenue du glucose inactif -+- 12,7 » du sucre interverti -I- 12, 3 » du glucose du sucre interverti. .. . -Jr- 12, 3 » delà lévulose du sucre interverti. -f- 12, 5 » du glucose d'inuline -+- 12, 3 » Les composés nitrés de ces différentes marmites ont donc la même ac- tion sur la lumière polarisée. » Il résulte des observations contenues dans ce travail que la mannite, quelle que soit son origine, présente des propriétés optiques identiques. Il n'y a donc pas lieu de penser que ce corps puisse affecter, comme on devait s'y attendre, des états moléculaires différents, caractérisés par une ac- tion sur la lumière polarisée, en rapport avec l'action du sucre générateur. » Ce travail a été fait à l'Institut agronomique, dans le laboratoire de M. Boussingault. » navigation. — Sur la carène de moindre résistance. Mémoire de M. Béléguic. (Extrait par l'Auteur.) (Commissaires: MM. Pâtis, Jurien de la Gravière, Dupuy de Lôtne.) « Malgré ce qu'ont écrit divers auteurs, sur ce qu'ils entendent par de bonnes formes de carène, on peut dire qu'on n'a jeté jusqu'ici que peu de lumières sur cette importante question, laissée, à bien dire, au coup d'oeil du constructeur. » On a trouvé de grands avantages à l'allongement des carènes, pour mieux diviser l'eau par des formes plus aiguës; la vapeur, permettant de négliger les qualités gyraloires indispensables au navire à voiles, a fait construire des navires deux fois plus longs que les anciens, tout en conser- vant les mêmes formes générales. Mais, en observant le bourrelet formé à l'avant d'un navire en marche et les qualités de l'eau, j'ai été amené à con- clure que, pour faire place au navire, cette eau éprouvait un surcroit d'ob- stacle résultant des formes de l'avant, qui tendent à la repousser plutôt vers le bas. Il vaut donc mieux diviser d'abord l'eau en dessous de sa surface, pour qu'elle trouve une place vers le côté de moindre résistance, c'est- à-dire au-dessus de sa surface en repos. Or, les couples en V, d'autant plus ouverts qu'ils se rapprochent du milieu, produisent une répulsion de haut en bas, d'autant plus nuisible que la marche est plus rapide. D'après cela, toute la partie antérieure doit être modelée de manière à favoriser, plutôt qu'à contrarier, l'ascension du liquide qu'elle déplace. ( !2I7 ) » La forme usitée a aussi le désavantage de ne pas soutenir le poids de l'avant, qui ne déplace pas d'eau, et d'abandonner cette partie en l'air, pour la laisser retomber, lorsque le creux de la lame passe sous elle; d'où résultent des chocs violents, quand la vague montante rencontre l'avant tombant. Aussi la dureté des tangages a fait modifier les avants lorsque la force de la vapeur a permis de marcher à l'encontre des vagues. Il est donc préférable de donner le plus de base possible à l'avant, tout en conservant aux parties supérieures des formes assez aiguës pour diviser la vague mon- tante. » C'est ce que j'ai fait exécuter à bord du Renard, dont le tangage est très-doux et qui n'embarque pas de ces paquets de mer qui envahissent le pont et forcent parfois à retarder la marche pour cette seule cause. L'épe- ron des cuirassés a donné des résultats presque semblables. La forme du Renard fait suivre, pour ainsi dire, la courbe des vagues, au lieu de dé- crire violemment des angles beaucoup plus grands que ceux de la surface de l'eau en mouvement. » Quant à l'arrière, où l'eau se réunit après le passage de la carène, il faut que ce soit aussi d'une manière progressive, afin que le navire ne traîne pas de l'eau, comme on le dit. Il s'opère à l'arrière un abaissement, comme il s'est fait un soulèvement à l'avant, et, en admettant que l'eau de rempla- cement vient de préférence à la surface, j'en conclus qu'il faut modeler l'arrière de manière à éviter cet effet, si sensible à l'arrière des chaloupes à vapeur. L'eau de remplacement ne peut remplir le vide qu'en vertu de son poids, tandis que celle qui est déplacée à l'avant peut être divisée très- vite, pourvu que les formes ne s'opposent pas à son ascension obligée. Une disposition judicieuse de l'avant atténue beaucoup le tangage. » En résumé, en renonçant aux anciennes idées, il convient que l'avant s'oppose le moins possible à l'ascension du liquide, qui doit, de toute né- cessité, trouver une place vers sa surface; il doit présenter le plus de base possible, afin de faire équilibre à son poids et d'atténuer sa tendance à tomber, quand il passe sur le creux de la lame. En outre, ses parties supé- rieures doivent être assez aiguës, pour laisser passer la lame à droite et à gauche, en détournant l'eau, pour qu'elle ne couvre pas l'avant. L'arrière doit être modelé de manière que l'eau de remplacement tombe le plus directement possible dans le vide qui se produit, et cela, par un écoule- ment naturel de haut en bas. Enfin, les parties immergées ne doivent pré- senter que des angles très-aigus. » 1 6 1 . . ( iai8 ) VITICULTURE. — Notes relatives aux effets produits par le Phylloxéra sur les racines de divers cépages américains et indigènes; par M. Foëz. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Un grand nombre d'observations micrographiques, faites sur les ra- cines de l'Alvey, de l'Herbemont [Vit. œsliv.) et du Taylor [V. cordif.), m'ont permis de constater que les attaques du Phylloxéra entraînaient sur ces organes des conséquences variables suivant leur état plus ou moins avancé de lignification. » Lorsque la racine n'est encore composée qne de lissu cellulaire, le renflement résultant de la piqûre de l'insecte prend généralement une ex- tension assez considérable; il est constitué par un tissu lâche et aqueux qui se marbre de taches brunes et ne tarde pas à se désorganiser, entraî- nant la perle complète de la partie atteinte, comme cela a lieu pour nos vignes du pays. » Quand le système fibro-vasculaire a fait son apparition au milieu de la masse cellulaire primordiale, cette dernière se comporte comme précé- demment; sous les attaques du Phylloxéra, elle se renfle sur une longueur quelquefois assez grande, elle brunit, se désorganise, sèche et finit par s'exfolier en se détachant du corps ligneux qui continue à se développer et à émettre des bourgeons rhizogènes que l'on voit traverser le tissu cellu- laire hypertrophié, comme le représentent les figures dessinées très-exacte- ment d'après nature que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » Lorsque, enfin, la racine est bien lignifiée, au moment où la couche subéreuse n'atteint plus en épaisseur que le tiers environ du rayon de la section, la piqûre détermine un renflement formé par des cellules très-ser- rées au début et ayant l'apparence d'une petite verrue. Ce renflement, très- limité en surface (de om,ooi5 à ora,oo35 de diamètre environ, lorsqu'il est isolé), n'intéresse que l'enveloppe cellulaire de la racine sans pénétrer dans les faisceaux ligneux, ni dans les rayons médullaires qui les séparent. Au bout de quelque temps, la petite loupe ainsi produite se désorganise, sèche et se détache, tandis que les tissus sousjacents se reconstituent d'une ma- nière complète, ainsi que nous avons pu nous en assurer par l'examen d'une série de sections prises sur des loupes dans les divers états que nous venons d'indiquer. » Ces faits nous semblent appuyer les vues émises par M. Planchon dans son livre : Les vignes américaines, leur culture, etc., pages 7a et 7<>, et con- ( '219 ) firmer la remarque qui y est consignée relativement au Taylor. Nous pen- sons qu'il est également utile de les rapprocher de quelques observations sur la marche de la désorganisation des racines chez nos vignes indigènes, constatées sur l'Aramon, le Grenache et la Carignane. Dans ces cépages, la destruction de la racine n'a plus lieu seulement avant la formation du corps ligneux : la désorganisation s'étend de la couche subéreuse dans les rayons médullaires, de telle sorle que, comme il est facile de le constater dans une racine arrivée à un degré de pourriture suffisant, les faisceaux ligneux restent isolés au milieu des résidus brun noirâtre laissés par la destruction du tissu cellulaire. Ce fait pourrait peut-être être expliqué par la plus grande épaisseur de la couche subéreuse et par la structure des rayons médullaires, qui sont larges et remplis d'un tissu lâche et transpa- rent dans les racines des vignes indigènes, tandis qu'ils sont très-étroits et formés par un tissu serré et opaque dans les variétés américaines mention- nées plus haut. » En résumé, sans vouloir préjuger quant à présent des résultats que pourront me donner les recherches plus générales que je poursuis sur ce sujet, je crois que l'on peut du moins attribuer à la lignification plus prompte et plus parfaite des racines de certaines vignes américaines, qui vient s'ajouter au développement, proportionnellement très-grand, du sys- tème radiculaire des diverses espèces de cette origine, la résistance relative dont elles jouissent. » VITICULTURE. — Traitement des vignes phylloxérées par un mélange de sulfure de carbone, d'huile lourde et d'huile de résine. Extrait d'une Lettre de M. Rousselier à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Depuis longtemps frappé des inconvénients du sulfure de carbone pur, et continuant à suivre la voie que vous avez tracée, j'avais mis dès le mois de septembre en expérience à Aimargues un mélange de sulfure de carbone et d'huile. Après divers essais, je suis arrivé à faire usage de 6 par- ties de sulfure de carbone, i partie d'huile lourde et r partie d'huile de résine végétale. » Le but de ce mélange, dont vous avez vous-même indiqué le principe, est de fixer le sulfure de carbone comme le font les sulfocarbonates. » Il a l'inconvénient de ne pas fournir de potasse à la vigne; mais il a l'avantage de donner 75 pour 100 de sulfure au lieu de 16. ( 1210 ) » II dégage celui-ci d'abord assez rapidement avec entraînement de va- peurs d'huile lourde, de manière à détruire la grande masse des Phylloxéras existant au moment de l'opération, et retient cependant assez de la vapeur toxique pour rendre l'action prolongée et détruire les nouveau-nés pen- dant plusieurs jours après l'opération. » L'huile lourde, qui paraît être, après le sulfure de carbone, un des agents les plus énergiques de destruction du Phylloxéra, voit ainsi son ac- tion étendue par l'entraînement du sulfure et modère à son tour le déga- gement de celui-ci. » Mais l'huile lourde, comme le goudron, exerce sur le bois de la vigne et sur ses racines une action plus nuisible que celle du sulfure liquide lui-même. » L'huile de résine, au contraire, est tout à fait inoffensive à ce point de vue. Elle n'agit sur le Phylloxéra que par contact, comme l'huile d'olive et les autres huiles végétales fixes ; mais, tout en retenant le sulfure de car- bone, elle intervient très-heureusement dans le mélange pour neutraliser ou atténuer au moins l'action pernicieuse que l'huile lourde et le sulfure de carbone exercent sur les racines avec lesquelles ils sont en contact. » Le mélange de sulfure de carbone et d'huile, outre qu'il utilise mieux le sulfure de carbone, a l'avantage d'être plus favorable aux instruments que le sulfure pur, d'une manipulation plus facile, d'un transport moins dangereux et d'un prix notablement plus bas. Actuellement le sulfure de carbone vaut 5ofr » l'huile de résine 3o » l'huile lourde 10 ce qui donne, pour ioo kilogrammes du mélange indiqué, /|2lr, 5o. » Ainsi il est maintenant acquis que les vignes phylloxérées peuvent en toute situation être aisément traitées par des applications multipliées, prin- cipalement au printemps et à l'automne, en distribuant, à l'aide du projec- teur, un insecticide efficace. » Si j'ai un peu contribué à ce résultat, auquel beaucoup sans doute ont concouru, permettez-moi, Monsieur, d'en reporter jusqu'à vous le principal mérite. » ( 1221 ) VITICULTURE. — Note sur le traitement économique des vignes phylloxérées, au moyen des suif ocarbonates ; par M. de La Veugne. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) a Le 19 juillet dernier, le sol d'une tache phylloxérée fut mouillé, au moyen d'une pompe, comme il l'est souvent sous notre climat, notamment en hiver, par des pluies ahondantes et continues. Après s'être assuré que tout le cuhe de terre occupé par les racines des ceps était convenablement saturé d'eau, sa superficie fut arrosée avec du sulfocarbonate de potas- sium, à la dose de 5o grammes dans 2 litres d'eau par mètre carré. » Cet arrosage fut fait absolument comme il se pratique dans les jardins pendant l'été. Cinq jours après l'opération et lorsque le sol fut un peu ressuyé, il fut procédé à l'examen des racines des ceps par M. Dupil et moi, avec le concours de M.Rouquayrol, professeur du lycée de Rodez, délégué par la Société d'Agriculture de l'Aveyron pour l'étude du Phylloxéra. Les insectes avaient perdu leur couleur habituelle et paraissaient, les uns marron plus ou moins foncé, et les autres absolument noirs, semblables, disaient les vignerons, à des grains de poudre. » Tous les œufs ne présentant pas des signes d'une aussi profonde alté- ration, une seconde opération fut faite quinze jours après la première, c'est- à-dire le 3 août dernier. » En se fondant sur ce que les œufs phylloxériens éclosent huit jours après avoir été pondus, et que les Phylloxéras femelles qui en provien- nent ne deviennent pondeuses que vingt jours après l'éclosion, le sul- focarbonate, appliqué à la date indiquée, ne devait plus rencontrer d'oeufs nouvellement pondus, si la première application avait tué tous les insectes. » La seconde opération ayant été faite, les recherches les plus minu- tieuses et les plus fréquemment renouvelées jusqu'à la chute des feuilles, par M. Dupil ou ses vignerons et par nombre d'explorateurs, n'ont amené la découverte ni d'œufs, ni d'insectes sur les racines d'aucun des ceps opérés, tandis que le Phylloxéra s'est montré pendant le même temps exceptionnellement abondant dans tous les points d'attaque des palus de Ludon et de Macau. » Les ceps ainsi traités ont repris une végétation très-active, aussi bien dans leurs parties aériennes que dans leur système inférieur ; ils ont poussé en août et septembre des radicelles et des sarments; leurs feuilles sont ( 1222 ) restées vertes comme celles des ceps non phylloxérés, et leurs raisins sont parvenus à une parfaite maturité. » D'un autre côté, l'amélioration constatée chez M. de Georges à la suite du sulfocarbonatage opéré sous la direction de M. Dumas en juin i 870, non-seulement s'est maintenue cette année, mais encore elle a fait des progrès très-sensibles sous l'action d'un traitement intelligemment renou- velé; et ce qui donne les plus grandes espérances, c'est que le foyer ne s'est pas étendu. Il est vrai que tous les ceps de la parcelle atteinte avaient été badigeonnés depuis le collet jusqu'à la fourche de la souche avec du coaltar. De tout ce qui précède, je me crois fondé à conclure que la pratique, comme la théorie, justifie le procédé de sulfocarbonatage et de badi- geonnage , que je conseille avec une obstination que rien ne saurait affaiblir. » Je répète donc que le sulfure de carbone libre ou combiné est au Phylloxéra ce que le soufre est à l'oïdium, qu'il ne s'agit plus que de l'ap- pliquer rationnellement avec soin et opportunité. » Si les propriétaires de vignes sont vigilants et actifs, s'ils s'attachent à découvrir, dans leur vignoble, les taches phylloxérées aussitôt que leur existence y est révélée par l'aspect douteux de quelques ceps, et s'ils recou- rent le plus promplement possible au traitement que je viens de décrire, ils n'auront que de petites surfaces à traiter et préserveront leurs vignes facilement, avec peu de bras et peu de frais, moins de 3 centimes par mètre carré. » VITICULTURE. — Nouvelle Note concernant les résultats obtenus par le traite- ment des vignes phylloxérées, au moyen du sulfure de carbone; emploi du nouveau pal distributeur. Extrait d'une lettre de M. F. Alliés à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Dans ma Communication du ao septembre dernier, j'ai eu l'honneur de vous rendre compte des traitements de vignes phylloxérées opérés en 1876, et des résultats obtenus. Pendant le courant de l'année, après que l'insecte a été détruit, j'ai constaté, à différentes reprises, sur les vignes les plus maltraitées, la reprise de la végétation des racines; mais ces consta- tations, laites pendant la durée de la végétation, ne sont jamais que par- tielles, un côté seulement de la vigne étant déchaussé, dans l'intérêt de la ( 1223 ) conservation du sujet. Aujourd'hui, que la sève a cessé tout mouvement, les mêmes ménagements ne sont plus indispensables, les investigations peuvent être plus étendues, et j'ai mis à profit, la grande culture d'hiver pour faire des épreuves complètes de déchaussement. Les résultais sont re- marquables et entièrement satisfaisants. » Je ne m'occupe ici que des vignes arrivées au maximum du dépéris- sement, ayant perdu les racines sous l'action de l'insecte, mais dont le tronc n'est pas encore mort. » Au mois de juin dernier, j'ai eu l'honneur de vous adresser un type de vigne, ayant perdu les racines, traitée en 1875, munie de racines nou- velles produites en 1875 et de sarments vigoureux produits en 1876, sur les coursons extrêmement chétifs de 1875. Actuellement, je prends la liberté de placer également sous vos yeux un spécimen de vignes ayant perdu les racines antérieurement à tout traitement, arrivées au maximum de la décadence, traitées en 1876, ayant produit des rameaux extrême- ment faibles, mais avec un nouveau système déracines produit à la suite du traitement. L'année prochaine, le nouveau système des racines se ren- forcera et se continuera, des rameaux vigoureux naîtront des rameaux rachitiques de 1876, et le sujet deviendra exactement semblable, comme type de reprise, à celui que j'ai eu l'honneur de vous adresser au mois de juin. » J'ai pensé qu'il pouvait y avoir intérêt à fixer l'attention sur cette pre- mière étape de la régénération. La reprise d'une vieille vigne est peut-être encore plus remarquable, en raison de l'effort que la sève a dû faire pour percer le vieux bois. » Les faits très-nombreux, que j'ai observés en 1875 et en 1876, dé- montrent que toute vigne phylloxérée, quel que soit son état de dépérisse- ment, est régénérée par le traitement. » Un point spécial a fait l'objet de nombreuses polémiques: le Phyl- loxéra est-il la cause de l'état de la vigne, ou bien n'est-il que la consé- quence d'un dépérissement dû à une cause inconnue ? Si celte question pouvait encore exister, elle trouverait dans les faits de reprise que je viens d'indiquer un argument décisif. » J'ai eu l'honneur de vous adresser, le 9 mars et le 27 avril de l'année courante, un spécimen de chacun des deux pals distributeurs que j'ai con- struits et employés, le premier en 1874 et 1870 et le deuxième en 187G, pour le traitement des vignes phylloxérées, le deuxième pal réalisant C, R., 1873, i' Semestre. (T. LXXXIII, N° 23.) '^2 ( 1«4 ) un perfectionnement et une simplification par rapport au premier (i). » L'instrument est solide : celui que je prends la liberté de vous adres- ser a été éprouvé par une trentaine de mille trous; il pèse, vide, 8 kilo- grammes; avec la provision de sulfure, 12 kilogrammes; il permettra d'opé- rer désormais d'une manière constamment exacte, sûre et prompte. » Le travail devient tout à fait machinal et la question de main-d'œuvre n'a plus aucune importance, puisque, avec un sol favorable quant à l'état de siccité, le cultivateur peut, selon son activité, traiter de iooo à i5oo pieds de vigne par jour. » viticulture. — Résultats obtenus à Cognac sur les vignesplrylloxérces, encomhi' nanl le traitement avec les sulfocarbonates alcalins et la décortication des ceps suivie d'un badigeonnage. Note de M. Moiillefert, délégué de l'A- cadémie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « A partir du jour où M. Balbiani eut découvert l'œuf d'hiver du Phyl- loxéra et la partie du cep où il était déposé, toutes les personnes qui étaient au courant des remarquables travaux du savant délégué de l'Académie pensèrent avec lui qu'on pouvait tirer un grand parti de cette décou- verte en pratiquant l'écorçage des ceps et leur badigeonnage avec toute substance capable de détruire l'œuf régénérateur du Phylloxéra. » M. Boiteau se mit de suite à l'œuvre, et fut assez heureux pour faire partager sa conviction à un grand nombre de personnes au Congrès de Bor- deaux, tenu en décembre 1873. Le Comité de Cognac, dès l'hiver dernier, entreprit des expériences variées dont voici les résultats : » Première expérience. — Cette expérience a été faite du l\ au G février, sur une vieille vigne de M. Thibaud, adjoint de Cognac. » Le décorlicage a été exécuté avec la main armée d'un gant de peau et avec un vieux couteau. Toutes les parcelles d'écorce mortes et non adhé- rentes au bois furent enlevées avec beaucoup de soin jusqu'au collet des ceps. Comme ceux-ci étaient Irès-développés, hauts de Go à ^5 centimètres, et chacun muni de deux ou trois grosses branches, un ouvrier, dans une journée de huit heures, ne pouvait guère en décortiquer que 1/10 à i5o. 1 L'autear place ici mie description de son nouveau pal et l'indication des nombreux avantages qu'il présente. On n'a pu reproduire ici ces détails, à cause de leur étendue et de la difficulté tjue le licteur aurait à les comprendre sans (iym t ^ . ( 1225 ) » Tous les débris étaient précieusement récollés clans un panier et brû- lés dans un endroit spécial. » La vigne a été ensuite partagée en quatre parties : » La première partie comprenait 4°° cePs et a été badigeonnée avec du sulfocarbonate de potassium, qu'on appliquait au moyen d'un pin- ceau. Il en fallait environ un litre pour 20 ceps et une heure pour l'em- ployer. La deuxième partie, composée de 100 ceps, a été badigeonnée avec du goudron de houille de Nimes, envoyé par M. Petit. Il en fallait environ un litre pour i5 ceps. » La troisième partie, comprenant 100 ceps, n'a été que décortiquée. » Là quatrième partie était formée de 100 ceps qui n'ont été ni décorti- qués ni badigeonnés, mais seulement traités avec le sulfocarbonate appli- qué aux racines suivant le procédé ordinaire. » Le premier effet que l'on ait constaté a été la mort de tous les ceps goudronnés; quelques-uns seulement ont émis quelques drageons ou rejets qui partaient, soit du collet, soit de la partie souterraine; mais par- tout où l'on avait mis du goudron, les tissus vivants sous-jacents ont été détruits, et la tige entière a été comme carbonisée. » Quant aux ceps qui ont été badigeonnés avec le sulfocarbonate, mal- gré le degré de la solution (420 B. ), ils ne semblaient pas souffrir au ré- veil de la végétation : les bourgeons mêmes que l'on avait touchés se sont développés. » Mais où l'effet du badigeonnage avec cette substance est surtout devenu visible, c'est à la fin de l'été. Tandis qu'à cette époque, dans les endroits où l'on n'avait pas badigeonné, où l'on avait seulement traité les racines, les Phylloxéras avaient commencé à redevenir très-nombreux, et à produire des renflements sur le chevelu récemment formé, sur les ceps traités extérieure- ment et sous terre, il n'y en avait au contraire presque pas. Il fallait encore, au 25 septembre, regarder les racines de plusieurs pieds pour trou- ver un renflement. En ce moment même les insectes sont encore si rares que l'on peut considérer toutes les racines formées pendant l'été comme indemnes ; un nouveau traitement souterrain ne sera peut-être pas néces- saire l'année prochaine: un deuxième badigeonnage suffira probablement. L'aspect de la végétation était aussi très-supérieur à celui des autres parties à l'époque de la vendange. » Sur les ceps badigeonnés, la nécessité d'un deuxième traitement se 162 . ( I 22Ô ) faisait sentir des la fin de juillet; et, pour que ces ceps continuent à se ré- tablir, il faut absolument un autre traitement avant le départ de la végéta- tion. » L'effet du badigeonnage avec le sulfocarbonate de potassium a donc été on ne peut plus sensible dans celte expérience. » Deuxième expérience. — La deuxième expérience a été effectuée sur la vigne de M. Ed. Martel), à Cbanteloup. Lors du traitement général de celte vigne, qui eut lieu en mars, une planche de trois lignes de ceps et une autre de six lignes, après avoir été décortiquées, furent badigeonnées avec une solution de sulfocarbonate de sodium. Mais ici, afin de dimi- nuer le prix de revient de l'opération pour la deuxième planche, on a étendu la solution de son volume d'eau. D'après nos expériences de l'année der- nière, une telle solution devait être encore assez énergique pour tuer les œufs du Phylloxéra en quelques minutes, c'est-à-dire bien avant que la décomposition du produit se fut accomplie. Mes prévisions se sont heureusement réalisées, comme dans la première expérience; tandis que, dans le mois d'août, les ceps de ces deux planches avaient encore très-peu d'insectes sur les racines anciennes et sur les nou- velles, sur ceux des planches voisines, au contraire, qui n'avaient été trai- tées qu'avec le procédé ordinaire, les renflements étaient très-nombreux. Un deuxième traitement a été effectué dans le courant d'août, afin que les bons effets du premier ne fussent pas compromis. Dans le premier cas, le besoin ne s'en fait pas encore sentir. » Conclusion. — Il ressort de ces deux expériences : » i° Que la décortication des ceps, suivie d'un badigeonnage avec une substance capable de tuer les œufs d'hiver du Phylloxéra, produit Un effet sensible sur la multiplication de cet insecte dans le courant de l'été; » 2° Que les sulfocarbonates alcalins semblent être particulièrement énergiques contre les œufs d'hiver (i),mème en solutions étendues d'eau, et qu'ils ne sont pas nuisibles à la vigne; » 3° Que le goudron au contraire, employé pur, est mortel pour la vigne, et que son énergie contre l'insecte n'est pas aussi considérable que celle des sulfocarbonates (Balbiani, lue. cit.); » 4° Que, dans les vignes phylloxérées, un badigeonnage évite au (i Les expériences de M. Balbiani sont venues tout récemment confirmer directement ce fnit. Voir les Compta rendu» de novembre. ( '227 ) moins un traitement d'été, toujours fort coûteux, et peut-être plusieurs; que cette opération, qui détruit les œufs d'hiver déposés sur la partie aérienne des ceps, est le complément nécessaire du traitement des racines. Appliquée aux vignobles sains et effectuée avec soin, elle fait espérer leur préservation. » En résumé, la décortication des ceps, suivie d'un badigeonnage avec les sulfocarbonates ou avec toute autre substance efficace, devient une opération courante de la culture des vignes phylloxérées ou susceptibles de l'être. » M. Baulard, M. Escoula, M. A. Ferrât, M. Berthon, M. Paillet adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. E. Turpin adresse la description et le dessin d'un nouveau régu- lateur pour les machines à vapeur. (Renvoi à l'examen de M. le général Morin.) M. Bigollet adresse un Mémoire relatif à la pression exercée par un liquide en mouvement sur une surface plongée. (Renvoi à l'examen de M. Dupuy de Lôme.) M.E. Mixiac adresse la description et le dessin d'un projet de navire, auquel d donne le nom de « bateau dompteur ». (Commissaires : MM. Jurien de la Gravière, Dupuy de Lôme.) M. B. de Chancocrtois adresse un complément à sa précédente Com- munication, sur l'intervention probable du cyanogène dans la formation des roches granitoïdes. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. A. Brachet adresse une nouvelle Note relative à l'éclairage par la lumière électrique. (Renvoi à la Commission précédemment nommée. ( 1228 ) M. A. Mallat adresse une Noie relative à un procédé de dosage de la fuchsine dans les vins. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique adresse l'ampliation d'un décret par lequel le Président de la République autorise l'Académie à accepter la donation de dix mille francs qui lui a été faite par Mme VTe Poncelet, pour assurer la réimpression des Œuvres de feu le général Poncelet, et pour permettre d'offrir, chaque année, un exemplaire de ces OEuvres au savant qui aura mérité le prix Poncelet fondé par elle, en 1868. (Renvoi à la Commission administrative.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° La cinquième édition du « Cours élémentaire de Chimie » de M. L. Tioost; 20 Les deux premiers volumes de la « Chimie technologique et indus- trielle de Fr. Knapp », traduite sur la 3e édition allemande par MM. E. Mé- rijol et A. Deluze. ASTRONOMIE. — Calcul de trois observations de la nouvelle étoile du Cygne; par M. J. ScHMiivr. « Dans une première Lettre, du a5 novembre, j'ai donné une position de la nouvelle étoile du Cygne, qui n'était qu'une approximation. La mesure était exacte (nov. 24), mais je n'avais pu trouver le temps de faire le calcul exact, avant le départ de la poste. » En combinant les mesures des 2 \ novembre, 7 et 5 décembre, j ai trouvé : h m s " , 1 » Pour la nouvelle étoile 1876 21 . 36.5o, 38 -4- 4a • '». 3°> J D'où la posilion pour i855 21 .36. 1,2 + 42- ' ' • ' ( 1229 ) » L'intensité de la lumière a beaucoup diminué : Nov. 24 et 25 3,0 grandeur. 26 3,i 27 3,2 28 3,8 29 4.7 3o 5,o » Dec. 1 5,2 » a 5,4 3 5,6 4 5,8 5 5,9 7 6,3 8 6,5 ASTltONOMiE physique. — Note préliminaire sur les photographies des spectres stellaires; par M. W. Hoggixs. « En 1 863, le Dr Miller et moi, nous primes sur collodion humide une photographie du spectre de l'étoile Sirius; mais, pour des raisons que nous avons indiquées [Philosophical Transactions, 1864, p. 428), les raies ne pré- sentaient aucune neileté. m J'ai repris dernièrement, avec plus de succès, ces premières tentatives. De graves difficultés se présentent, lorsqu'on cherche à obtenir des spectres photographiques des étoiles, assez purs pour permettre d'y observer des raies. SOLAIRE « LYRE » Dans cette Note préliminaire, je ne me propose pas de décrire l'ap- pareil spécial qui a été construit, ni tous les résultats que j'ai obtenus jusqu'à présent. Je désire seulement avoir l'honneur de soumettre';! l'Aca- ( I23o ) demie une copie de la photographie du spectre de Vega (a Lyre). La plaque sèche resta dans l'instrument jusqu'au lendemain, et je pris alors, à travers la partie de la fente qui était fermée lorsque l'instrument était dirigé vers l'étoile, un spectre solaire pour servir de comparaison directe avec celui de l'étoile. » On y remarque sept raies larges, dont deux coïncident avec deux raies de l'hydrogène dans le speclre solaire. » Le télescope, à miroir métallique, a 18 pouces anglais d'ouverture. Le prisme est de spath d'Islande, et les lentilles de cristal de roche. » ASTRONOMIE. — Observations relatives à l'explication du phénomène de la cjoulte noire, au moment du contact extérieur de J'émis et du Soleil. Lettre de M. Van de Sande Backhuyzen à M. Faye. « Permettez-moi de vous adresser un exemplaire de mes Rapports des deux dernières années sur l'état de l'Observatoire, une Note concernant l'erreur des Tables de Vénus quand la planète est près de son nœud ascen- dant, une Note sur les observations de Vénus par les officiers de la marine néerlandaise et une Note sur la formation du ligament noir au moment du contact extérieur de Vénus et du Soleil, publiée dans les Astronomische Nachriclden , n° 1988. Je prends la liberté de vous adresser aussi cette dernière Note, quoiqu'elle date déjà de près de trois ans, parce que j'ai vu avec plaisir, dans les Comptes rendus du 20 novembre 1876, que M. André qui, avec M. Wolf, était autrefois, en 18G9, d'une opinion con- traire, est arrivé, indépendamment de moi, sans qu'il ait pris connaissance de mon travail, exactement aux mêmes résultats que ceux que j'ai pu- bliés dans les Jstronomische Nachrichlen. Permettez-moi de vous donner un court aperçu du contenu de mon Mémoire. » D'abord, je démontre que les phénomènes que j'ai observés avec mon appareil ne pouvaient être expliqués par l'aberration de sphéricité de l'objectif, et que, au contraire, la diffraction de l'objectif pouvait servir à expliquer l'ensemble des phénomènes; mais, pour voir si cette explication était juste, j'ai calculé l'intensité de la lumière diffractée dans différentes phases près du contact réel. En premier lieu, j'ai considéré le moment de contact réel intérieur, et j'ai calculé pour 36 points, sur une ligne située à la même distance des bords de Vénus et du Soleil, l'intensité pour trois objectifs suivants de 10, 7 et 4 pouces d'ouverture, et je fais voir que ( ,*3i ) l'intensité des différents points de l'image, telle que l'œil l'aperçoit (inten- sité subjective), ne diffère que fort peu de l'intensité calculée de l'image formée par l'objectif (intensité objective). » On voit immédiatement, par les valeurs des intensités en différents points, que j'ai réunies dans i^n tableau, que près du point de contact il doit se former un ligament noir, et de la manière dont l'intensité s'accroît en s'éloignant du point de contact, je déduis que le contour du ligament est assez bien déterminé et que les dimensions de la goutte ou du ligament di- minuent avec l'intensité de la lumière et aussi avec un agrandissement de l'objectif. » Après avoir démontré de cette manière que les phénomènes causés par la diffraction sont les mêmes que ceux qu'on observe pendant la formation de la goutte noire, je discute les autres explications que l'on a données : l'irradiation, l'aberration de sphéricité de l'objectif, la mise au point de l'oculaire et la polyopie. » Ensuite je fais voir quel est le phénomène de la goutte noire quand le bord de la planète et du Soleil sont à une petite distance de o", i et o",2 ; dans ces deux cas, j'ai déterminé, de la même manière que pour le contact réel pour un objectif de 4 pouces, l'intensité de la lumière diffractée dans les environs du point où la distance des bords est minimum, et de là je déduis quel est le phénomène qu'on doit observer pendant le passage de Vénus pour obtenir le moment du contact réel. Pour faire voir quel est l'avantage d'un objectif de grande ouverture, j'ai calculé aussi l'intensité de la lumière quand les bords sont à une petite distance et que l'objectif est de 10, 7 ou 4 pouces d'ouverture. » En dernier lieu, j'ai déterminé les phénomènes de diffraction qui doi- vent se produire quand la planète n'est pas encore entrée tout à fait sur le disque solaire, quelques instants avant le moment du contact, pour appré- cier le degré d'exactitude avec laquelle on peut mesurer les cordes. » Comme vous voyez, toutes les conclusions de M. André se trouvent dans ma Note : i° la diffraction cause du phénomène de la goutte noire; 20 l'influence du diamètre de l'objectif; 3° l'influence de l'intensité de l'image; 4° l'existence d'une phase simultanée pour toutes les lunettes; 5° l'exactitude avec laquelle on peut observer ce phénomène (d'après mes observations, l'erreur est au plus égale à is,5, de même cpie pour M. An- dré). Seulement je ne serai pas d'accoid avec M. André quand il dit que les dimensions du pont sont inversement proportionnelles au diamètre de l'objectif. ('.. P.,, iS-n, j« Semestre. (T. I.XXXIII, N° llï>.) '°3 ( 1232 ) » En général, la goutte diminue quand l'ouverture de l'objectif devient plus grande; mais, comme l'intensité totale de l'image a une assez grande influence sur les dimensions du pont, et que cette intensité change aussi avec les dimensions de l'objectif, une proportionnalité exacte n'existe pas. » Naturellement M. André, en adressant son travail à la Commission du passage de Vénus, n'a pas connu ma Note, et, puisqu'il est très-probable qu'aussi d'autres astronomesaurontoublié ce que j'ai écrit il y a trois ans, ou bien ne l'auront pas lu, je prends la liberté d'adresser mon Mémoire à vous, comme membre de la Commission du passage de Vénus; la comparaison des deux Notes sur le même sujet sera certainement de quelque utilité. » Comme le travail de M. André a été communiqué à l'Académie, je vous serais fort obligé si vous vouliez avoir la bonté de faire aussi, si cela se peut, une courte Communication au sujet de ma Note dans les Astronomischc Nacli- rkhten. Pour d'autres astronomes, il sera peut-être [de quelque intérêt de savoir que les longs calculs qui sont nécessaires pour déterminer l'intensité de la lumière diffractée pour différentes phases pendant le passage de Vénus ont été faits et où ils peuvent en trouver les résultats. » « M. Faye, en présentant la remarquable Note de M. le directeur de l'Observatoire de Leyde, fait remarquer que, malgré l'analogie signalée entre les travaux de M. van de Sande Backhuyzen et ceux de RI. André, on doit aussi reconnaître aux travaux de ce dernier savant une valeur propre qui a vivement frappé les personnes qui ont assisté à ses belles expériences dans les caves de l'École Normale. » physique. — Deuxième Noie sur la théorie du mdiomètre. Extrait d'une Lettre de RI. W. Ckookes à RI. du RIoncel. « Pour que les expériences faites avec le radiomètre soient bien con- cluantes, il est nécessaire que cet appareil soit rendu le plus sensible pos- sible; et, pour obtenir ce résultat, je commence par produire le vide dans l'appareil à i on 2 millionièmes d'atmosphère, en ayant soin de h; maintenir pendant l'opération, et même quelques heures après, dans un bain d'air chaud élevé à la température de 3oo degrés C. De celte manière, les gaz qui pourraient être retenus sur la surface interne du récipient et sur les diffé- rentes parties du moulinet se trouvent enlevés, et en même temps le vide est plus perfectionné. Quand l'appareil est refroidi, on introduit successi- vement, par l'intermédiaire d'une sorte de robinet à air, une petite quantité ( 1233 ) d'air ou de gaz légèrement raréfié, jusqu'à ce que le manomètre indique que le vide est arrivé au degré correspondant à la plus grande sensibilité de l'appareil. Ce degré peut être d'ailleurs vérifié au moyen d'une lumière. En employant de l'hydrogène au lieu d'air et en constituant les ailettes du moulinet avec des lames de mica fortement chauffées et disposées sous un angle convenable, on obtient des radiotnètres d'une sensibilité extrême, et je suis parvenu à les faire mouvoir sous l'influence seule de la lumière de la Lune. Ce mouvement se produisait du reste très-facilement dans une balance de torsion excessivement sensible que j'ai fait construire pour ce genre d'études. On a prétendu que certains observateurs avaient obtenu de cette manière, avec leur radiomètre, un fort mouvement de rotation; mais cette assertion doit être considérée comme erronée. » J'ai fait un très-grand nombre d'expériences pour vérifier la théorie que j'ai donnée dans ma précédente Note et, tout dernièrement, je l'ai soumise à une épreuve décisive en partant du raisonnement suivant : s'il est vrai que la force répulsive déterminée au sein du radiomètre est le résultat d'une réaction échangée entre les ailettes du moulinet et les parois internes du récipient, il doit s'ensuivre que, placé dans les mêmes condi- tions, le moulinet d'un radiomètre doit tourner plus vite dans un petit ré- cipient que dans un grand. Or, pour m'assurer si cette déduction se vérifie- rait, j'ai construit un radiomètre composé de deux récipients, juxtaposés et soufflés ensemble. L'un de ces récipients était grand, l'antre petit, et ils communiquaient par une large ouverture. Au centre de chacun d'eux se trouvait un pivot de suspension en forme de coupe, soutenu par une tige de verre, et un même moulinet, dont les ailes étaient en mica fortement chauffé et avec un côté noirci, pouvait être adapté à l'un ou à l'autre des récipients. Dans un cas, la distance des ailes du moulinet à la paroi interne du récipient était à peu près de \ de pouce; dans l'autre cas, elle était de \ pouce. Or les moyennes des expériences entreprises avec les deux dispo- sitions de l'appareil ont montré que la vitesse de rotation du moulinet était de 5o pour ioo plus grande dans le petit récipient que dans le grand, quoique soumis à l'action d'une même source lumineuse. » J'ai construit encore des radiomètres à double moulinet dont les ai- lettes en mica fortement chauffé présentaient un côté alternativement noirci pour l'un des moulinets et des surfaces transparentes pour l'autre mou- linet; ils pouvaient d'ailleurs tourner indépendamment l'un de l'autre; mais l'un était armé d'un petit morceau de fer, afin de permettre de le diri- ger avec un aimant et de mettre en contact deux des bras de ces systèmes iC3.. ( 123.', ) mobiles, de manière que, devant une des surfaces noircies de l'un, on pût placer une des surfaces transparentes de l'autre. Après avoir ainsi dis- posé les appareils et les avoir soumis à l'action d'une lumière dont les rayons pouvaient, par conséquent, traverser l'ailette transparente pour réagir sur la surface noircie de l'ailette placée derrière, j'ai reconnu que le moulinet dont les ailettes étaient transparentes était seid entraîné, et son mouvement durait jusqu'à ce que les bras des deux moulinets se fussent croisés à angle droit. » Ayant reconnu que deux courants gazeux de sens contraires pouvaient réagir dans un même appareil, j'ai eu l'idée de construire un radiomètre à deux moulinets placés l'un au-dessus de l'autre, et dont les ailettes étaient noircies en sens inverse les unes des autres. En approebant une lumière du système, les deux moulinets se sont mis à tourner dans des directions opposées. » D'un autre côté, l'expérience m'ayant montré que la réflexion d'un mouvement gazeux par une surface plane peut entraîner son ebangement de direction, j'ai construit un radiomètre dans lequel je pouvais placer, d'une manière fixe devant les ailettes du moulinet, un grand disque de mica transparent. En maintenant la partie noircie de l'une des ailettes à i millimètre de distance en arrière de ce disque, une lumière placée en avant a réagi sur le moulinet de manière à le faire tourner en sens contraire de sa direction ordinaire, c'est-a-dire en faisant avancer, vers la lumière, les parties noircies. Cet effet ne pouvait provenir que de la pression molé- culaire déterminée en arrière de l'ailette noircie par suite delà réflexion du courant d'air, déterminé par cette surface noircie, lequel courant, se trou- vant arrêté par le disque transparent, est obligé de rebrousser chemin en dehors de l'ailette mobile et de réagir sur elle par derrière. » Il est vrai que les actions que nous venons de mentionner peuvent être expliquées aussi bien par la théorie de l'évaporation et de la conden- sation que par celle des mouvements moléculaires; mais, pour être fixé à cet égard, j'ai construit un radiomètre dont les quatre ailettes étaient constituées par de petites plaques de mica transparent, et le tout était monté dans un récipient assez grand. Sur un des côtés de ce récipient était fixée dans un plan vertical une plaque de mica noircie d'un côte, dont la position était telle (pie chaque ailette transparente, en passant devant elle, ne s'en trouvait éloignée (pie de i millimètre. Si, dans ces con- ditions, on approchait une lumière du système, et si, au moyen d'un écran, on faisait en sorte (pie la lumière ne tombât que sur les ailettes transpa- ( i235 ) rentes, aucun mouvement n'était produit; mais, si la lumière éclairait la plaque noircie, l'appareil se mettait à tourner brusquement et gardait son mouvement tant que la lumière agissait. Or cet effet, est incompatible avec la théorie de la condensation et de l'évaporation ; car elle exigerait alors, pour expliquer le mouvement continu du moulinet, que la lumière fût in- termittente. » D'après les expériences faites avec le radiomètre à double récipient, on a vu que, plus la surface absorbante des ailettes est rapprochée des parois d'un récipient, plus est énergique l'action déterminée par la lumière. Pour mettre ce fait hors de doute, j'ai employé une balance de torsion munie d'un miroir réflecteur. A un bout de l'aiguille suspendue de cet appareil était adapté un disque de mica chauffé et noirci d'un côté, et devant la surface noircie de ce disque se trouvait adaptée, parallèlement, une plaque de mica transparente, disposée de telle manière que la distance la séparant de la surface noircie pût être variée à volonté, dans des limites connues et sans nuire à la perfection du vide. Or les expériences faites avec cet appareil ont montré que, avec une même lumière tombant sur la surface noircie, la pression moléculaire exercée sur le disque transparent augmentait à mesure que la dislance diminuait, quel que fût d'ailleurs le degré de perfection du vide. » PHYSIQUE. — Sur une disposition qui permet de reproduire, à l'aide de la sirène, l'expérience de Foucault (an et d'un disque tournant, sous l'action d'un électro- aimant). Note de M. Bourbocze. « On connaît l'expérience de Faraday, qui consiste à placer, entre les pôles d'un électro-aimant puissant, un cube de cuivre ou d'argent sus- pendu à l'extrémité d'un cordon fortement tordu : le cube ayant été abandonné à lui-même et ayant pris un mouvement de rotation rapide, si l'on vient à lancer un courant dans l'électro-aimant, le cube s'arrête d'une manière à peu près instantanée. » Foucault a réalisé un effet semblable, en faisant tourner un disque de cuivre entre les pôles d'un électro-aimant. Le mécanisme qu'il employait, pour produire la rotation, était celui qui lui avait servi à mettre en mouve- ment son gyroscope. » La disposition que j'ai adoptée, pour répéter ces expériences, permet de rendre sensible à un nombreux auditoire l'action du magnétisme sur un disque tournant. Je fixe, sur l'axe d'une sirène, un disque de cuivre ( 1236 ) rouge, parallèle au plateau mobile, et tournant entre les armures d'un électro-aimant qui peut être porté, par la sirène elle-même. Pour donner le mouvement à la sirène, j'utilise l'appareil à entraînement d'air qui me sert pour la plupart des expériences d'acoustique. L'appareil une fois lancé, et le son produit étant d'autant plus aigu que la vitesse de rotation est plus grande, on fait passer le courant dans l'électro-aimant : le plateau s'arrête, et le son, jusqu'alors perceptible à une grande distance, cesse complètement. » Je demande la permission de donner, à cette occasion, quelques indi- cations sur l'appareil que je substitue à la soufflerie ordinairement em- ployée pour faire marcher la sirène. Cet appareil se compose d'un réservoir à air comprimé, d'une cinquantaine de litres de capacité; il est mis en com- munication avec un conduit dont l'extrémité est très-fine, et qui s'engage dans l'axe d'un tube conique beaucoup plus large : dans le tube extérieur, on a ménagé, comme dans le bec de Bunsen, des ouvertures pour produire un entraînement d'air. Cette disposition permet d'obtenir des sons plus élevés qu'avec des souffleries ordinaires. Un manomètre, mis en commu- nication avec le tube d'entrée, indique la pression qui correspond à un son déterminé. » PHYSIQUE. — Méthode pratique pour expérimenter un élément de pile. Note de M. Leci.axché, présentée par M. du Moncel. « En faisant l'essai d'un élément de pile, on doit avoir pour but, non- seulement d'évaluer le travail électrochimique extérieur qu'il peut produire en pratique, mais également toutes les variations des conditions dans les- quelles ce travail aura été effectué. » Pour arriver à représenter ce travail électrochimique, la méthode graphique m'a semblé la plus avantageuse. » La figure ci-contre indique les courbes des forces électro-motrices, des intensités et de la résistance de la pile. La surface comprise entre la courbe AI et ses deux axes représente une surface proportionnelle au tra- vail. Les ordonnées de cette courbe représentent les intensités I, I', I", . . . déterminées avec un rhéomëtfe peu résistant et sans accroître la résis- tance du circuit extérieur. Les ordonnées de la courbe EA représentent les forces électromotrices E, E', E", . . . correspondantes, quantités qui peuvent être déterminées directement par des grandeurs proportionnelles au sinus, ou à la tangente de l'angle de déviation d'une boussole suffi- ( i^37 ) samment sensible pour indiquer des variations d'intensité, quoiqu'on ait ajouté à l'élément qu'on expérimente une résistance électrique extérieure d'environ 5oo kilomètres de fil télégraphique de 4 millimètres. Dans ces conditions, en effet, c'est-à-dire ayant ajouté une résistance extérieure très- grande, on peut considérer les intensités comme représentant proportion- nellement les forces électromotrices. La courbe EA représentera donc les variations des forces électromotrices. » Au moyen de ces deux courbes yU et EA, et par une simple interpo- lation, étant donné un certain travail électrochimique, il sera toujours aisé d'en déduire la force électromotrice et l'intensité correspondante de la pile qui aura produit ce travail. D'un autre côté, à l'aide des deux courbes représentant les intensités et les forces électromotrices, on pourra calculer des ordonnées d'une autre nature qui détermineront une troisième courbe AR fort intéressante, qui sera celle représentant les variations de la résistance intérieure de la pile. Ces ordonnées s'obtiennent graphiquement par le tracé d'une troisième proportionnelle entre les forces électromotiices et les intensités correspondantes. » En examinant la courbe AR. des résistances, on constate qu'elle va en montant, ce qui doit être, puisque, la force électromotrice étant restée constante ou à peu près, les intensités vont en décroissant. » Parmi les résultats intéressants que m'a fournis l'étude des piles, ceux ayant pour cause les variations de leur température m'ont paru ( 1238 ) susceptibles d'attirer l'attention de l'Académie, et en voici quelques-uns : « Une pile Daniell, à vase poreux de 12 centimètres de hauteur, ayant fonctionné pen- dant environ trois semaines, c'est-à-dire se trouvant dans les meilleures conditions de travail, car le vase poreux était légèrement incrusté de dépots de cuivre et la solution dans laquelle plongeait le cylindre en zinc était à moitié saturée de sulfate de zinc, pré- sente une résistance d'environ 835 mètres de fil de fer de 4 millimètres à la température de 4- 10°. « En soumettant cet élément de pile à une température de o°, sa résistance est devenue égale à 1 ?58 mètres; à — /\", elle a atteint i4oo mètres, et à — 6°, la cristallisation étant devenue considérable, une grande partie du sel se précipite, et la niasse est tellement pâteuse qu'elle est presque solide. Entre — 6° et — io°, la mesure de la résistance n'est plus guère possible, elle va constamment en croissant et atteint environ 20 kilomètres de résis- tance. » La pile à sulfate d'oxydule de mercure, soumise aux mêmes variations de température, présente les mêmes phénomènes. A — i5°, la résistance devient égale à 20 ou 2.5 kilo- mètres. La force électromotrice de ces deux éléments, en revanche, varie peu; elle ne s'affaiblit que d'un dixième, tandis que sa résistance devient près de vingt fois plus considérable. » En soumettant une pile au peroxyde de manganèse et sel ammoniac aux mêmes abaissements de température successifs, la résistance ne varie guère que du simple au double. Une résistance initiale de 23o mètres n'a atteint que 422 mètres à la température de — 18", ce qui se conçoit, puisque, dans les mélanges réfrigérants ordinaires, une disso- lution de sel ammoniac ne devient même pas pâteuse. La force électromotrice de celte pile n'a varié que de {. » Une dissolution saturée de sulfate de cuivre se solidifie a, — 5°. » Une dissolution concentrée de sulfate de zinc se solidifie à — 7". » Cela est intéressant pour la télégraphie dans le nord de l'Europe. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur lu présence du sucre dans les feuilles des betteraves. Note de M. Cokexwixder, présentée par M. Peligot. « J'ai poursuivi, l'été dernier, tles recherches assez nombreuses sur les feuilles des betteraves, à l'effet de déterminer si elles contiennent du sucre et en quelle proportion. Je m'étais proposé de recommencer mes essais l'année prochaine, afin de multiplier mes observations dans des conditions variées; mais la Communication que M. Isidore Pierre vient de faire à l'Académie, sur le même sujet, m'engage à faire connaître les résultats que j'ai obtenus de mon côté. » J'ai constaté que c'est principalement dans les côtes des feuilles qu'on trouve du sucre. Dans les feuilles elles-mêmes la quantité en est beaucoup plus faible, et il est difficile de la déterminer avec exactitude. ( !23g ) » Le sucre contenu dans les côtes est de même nature que celui que j'ai trouvé précédemment dans les jeunes pousses qui se forment sur les bette- raves que l'on conserve en silo. Ce sucre dévie à droite le plan de polarisa- tion de la lumière, et il réduit abondamment le tartrate cupropotassique. C'est donc du glucose. D'après quelques déterminations, le jus extrait des côtes contiendrait : Glucose 2sr, 086 par décilitre. Dans les côtes elles-mêmes j'ai dosé : Glucose ... i!r,6o7 pour 100. » La quantité de sucre varie nécessairement dans les nervures médianes des feuilles de betteraves suivant les époques de leur croissance et en raison de bien d'autres conditions. » Outre le glucose, ces feuilles renferment probablement une faible quantilé de sucre cristallisable; mais je ne puis pas l'affirmer pour le mo- ment. En intervertissant le jus des côles par un acide, on n'en augmente pas le pouvoir réducteur d'une manière fort sensible. » J'ai fait aussi un grand nombre d'analyses de racines de betteraves en comparant celles qui étaient surmontées de feuilles larges et bien dévelop- pées à d'autres qui n'avaient que des feuilles petites et étroites : j'ai constaté ainsi que les premières étaient toujours notablement plus ricbes en sucre que les dernières (1). » J'ai opéré, bien entendu, sur des racines de même poids venues dans un champ qui a été soumis aux mêmes conditions de culture. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Note sur un moyen rapide de dosage de la chaux en présence de la magnésie, et sur l'application de la magnésie à'Ja défécation des i us sucrés; par MM. C.Bernard et L. Ehrmann. (Extrait.) « Ayant constaté que la magnésie est insoluble dans les liqueurs sucrées, nous avons été amenés : » i° À employer les solutions de sucre pour séparer la chaux de la ma- (1) Je dois rappeler que M. Dehérain a déjà signalé la présence du sucre dans les feuilles des betteraves. Du reste, on en trouverait probablement dans les feuilles de toutes les plantés saccbarifères ; celles de l'ananas, notamment, contiennent une proportion très- sensible de sucre réduisant le tartrate cupropotassique. C.R., 187(5, 2' Semestre. (T. LXXX11I, N° 25.) 1 6/| ( I24o ) gnésie, en dosant la chaux dans la liqueur sucrée filtrée, la magnésie res- tant sur le filtre, où l'on peut facilement la laver pour séparer les dernières traces de chaux. Nous jugeons inutile de nous étendre sur les détails de l'opération, pour chacun des cas dans lesquels on peut ramener la chaux et la magnésie à l'état d'oxydes anhydres, facilement séparahles par notre procédé. » 20 A profiter de l'insolubilité de la magnésie dans les liqueurs sucrées, et de son alcalinité, pour l'employer comme défécant dans la fabrication du sucre. » Après de nombreux essais, faits au laboratoire de MM. H. Souchon et Cie, sur des vesons provenant de cannes à divers états de maturité et de diverses espèces, nous avons reconnu que, dans tous les cas, avec des doses variant de 3 à 5 grammes de magnésie par litre de vesou (c'est-à-dire à des dosages d'environ 1 030 0 à -j~ù> en ne tenant pas compte de la densité du vesou), la défécation est très-nette, et le jus déféqué filtre avec une grande facilité. Nous avons employé la magnésie calcinée, l'hydrate de ma- gnésie, les carbonate et phosphate de magnésie; la défécation se fait très- bien dans tous les cas : c'est une question de dosage. Nous employons de préférence l'hydrate de magnésie, que nous pouvons, grâce aux circon- stances locales, obtenir en quantité illimitée et à bas prix. » Des essais faits sur une grande échelle, sur les propriétés Midlands, chez le Dr Jury, dont les procédés pour la fabrication du sucre de canne sont complètement entrés dans le travail des usines de cette île, et à High- lands, où l'on fait quarantcmilliers de sucre par jour, ont donné, malgré les conditions toujours défavorables d'un premier essai, suivant le Rapport présenté à la Chambre d'Agriculture par M. Diunat, Rapport que nous joignons à notre Note : » i° Un rendement, en sucre blanc de premier jet, de G à 7 pour 100 plus élevé que celui qu'on obtient généralement; » 20 Une qualité de sucre qui ne le cède en rien aux plus belles qualités obtenues à l'usine. » En terminant, nous insisterons sur ce point, que, dans le traitement des jus sucrés par la magnésie, la magnésie ne forme pas de sucrate de magnésie : on peut donc l'employer à forte dose sans inconvénient, et sans être obligé, comme pour la chaux, d'avoir recours à l'acide car- bonique et au noir animal. Avec la magnésie, l'excès de corps délécanl reste dans les écumes. » ( I24l ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur la chute d'air froid qui a produit la gelée désastreuse du milieu d'avril j 876. Lettre de M. «5. -A. Barral à M. Faye. « Dans les Comptes rendus de la séance du 4 décembre de l'Académie des Sciences, vous dites que vous soutenez, depuis longtemps, contre de savanls météorologistes cette double tbèse : » i° Les tourbillons atmosphériques à axe vertical, connus sous les noms de trombes, tornados, cyclones, sont descendants, c'est-à-dire qu'ils en- traînent en bas l'air froid des hautes régions, au rebours du rôle que leur assignent les météorologistes. » 20 L'air entraîné en bas reste froid, malgré la chaleur développée par la descente et la compression de l'atmosphère, toutes les fois que les cou- rants supérieurs, où le tourbillon a pris naissance, charrient des cirrhus. » Je partage entièrement votre manière de voir; elle me parait démontrée par un très-grand nombre de faits qu'offrent journellement les observations météorologiques. Déjà, lorsque j'ai eu la fortune de constater, au mois de juillet i85o, la présence dans les hautes régions atmosphériques, à une hau- teur de 7000 mètres, de petits glaçons ayant une température de l\o degrés au-dessous de zéro, j'ai attribué à la chute d'air froid un abaissement remar- quable de température qui s'était manifesté à la surface de l'Europe (1), et Ara go a dit alors à l'Académie qu'il n'était pas éloigné de considérer cette opinion comme fondée. » Au mois d'avril dernier, dans la matinée du 1 4, jour du vendredi-saint, une gelée subite, très-intense, a produit un véritable désastre dans un grand nombre de localités de tout le midi de la France, et particulièrement en Provence. Ce froid a ruiné complètement beaucoup de cultivateurs; il a détruit les •£ des produits de la vigne, réduit absolument à zéro un grand nombre de productions fruitières, et entièrement détruit la feuille des mû- riers, en annulant comme conséquence la campagne séricicole cpii était commencée. Il a même frappé les récoltes fourragères et les céréales. Vous trouverez ces faits signalés dans le Rapport sur les irrigations des Bouches- du-Rhône en 1876 que j'ai adressé à M. le Ministre de l'Agriculture et qui vient d'être imprimé à l'Imprimerie nationale. J'ai l'honneur de vous en adresser un exemplaire. Cesfaitssont particulièrement indiqués à la page 216 de mon Rapport. . , . , 1 __ (1) Voir un Mémoire sur la question dans V Annuaire météorologique de France, i85i, p. 3ao. 164.. ( 1242 ) » J'ai constalé que l'e phénomène s'est fait sentir très-inégalement suivant les lieux, et que le froid s'est produit par un ciel couvert, de telle sorte qu'il n'était pas un effet des gelées par rayonnement nocturne, si fréquentes à cette époque de l'année. J'ai montré que le refroidissement avait eu lieu en même temps qu'un fort abaissement barométrique sur une grande partie de la France, les i/j et i 5 avril, et vous verrez que j'ai terminé ma discussion par cette conclusion (p. 222) : * On ne peut pas ne pas reconnaître ici une vraie chute d'air froid, avec delà neige ou des glaçons par place, une sorte de trombe frappant inégalement, mais capable de produire les funestes effets qui n'ont été que trop durement constatés dans les cultures des Bouches- du-Rhône. Il ne s'agissait pas d'un refroidissement par rayonnement dont des nuages arti- ficiels eussent pu prévenir les désastres. » » Le refroidissement du i/j avril a donné lieu à un abaissement de tem- pérature qui, dans quelques localités, n'aurait pas été moindre que — 5°,94C, en pleine campagne; dans les observatoires du Midi, il a été certainement de — i°, 5, après que, les jours précédents, le thermomètre s'était élevé jusqu'à -1- 25°. Ce phénomène est incontestablement digne de fixer l'atten- tion, et il me paraît ne pouvoir être expliqué que par la théorie des tour- billons atmosphériques descendants que vous soutenez avec tant d'éclat et, selon moi, avec tant de vérité. » AGRICULTURE. — Jbsorption, par une prairie, des principes fertilisants con* tenus dans un liquide chargé de purin et employé en arrosages. Note de M. A. Leplay, présentée par M. H. Mangon. « L'analyse du liquide contenu dans la fosse à purin de mon exploi- tation agricole m'a amené à constater les modifications que ce liquide subissait par son passage sur les surfaces gazonnées à l'arrosage desquelles il est destiné. Il me suffira de quelques lignes pour exposer les conditions de cette expérience, les résultats analytiques et les considérations pra- tiques qui peuvent en être déduites. » Les sources de fertilité de ma fosse à purin, qui a environ 175 mètres cubes, sont : i° les eaux ménagères et les vidanges de trois habitations; 20 les déjections liquides des étables qui contiennent soixante bêtes à cornes; 3° les animaux morts. La plus grande partie du liquide provient des eaux de pluie et de fontaine qui coulent dans les conduits et ruisseaux qui amènent le purin; il en résulte que le liquide est relativement peu ( i*43 ) chargé, les matières solides se déposent au fond de la fosse, et le liquide d'arrosage, d'un brun foncé, est limpide et donne un résidu insignifiant par filtration. » La pente du terrain permet au liquide de sortir par une bonde pour arriver dans la prairie où a eu lieu l'expérience; celle-ci est exposée au nord, et, à la fin d'avril, époque de l'arrosage, la végétation était peu avancée. La pente du sol est d'environ om,o6 pour i mètre. La pelouse était très-desséchée, car il n'avait pas plu depuis un mois; aucune quan- tité d'eau, chassée par déplacement devant le premier flot, ne pouvait donc, dans le sol, affaiblir la richesse du liquide d'arrosage. » Dans le sens de la plus grande pente, la prairie avait élé divisée, à partir de la rigole d'amenée, en quatre parcelles, par des rigoles pa- rallèles, à pente de 2 pour 100 environ, dans lesquelles je recueillais le premier liquide provenant de l'arrosage des parcelles supérieures. » Voici la désignation des cinq échantillons soumis à l'analyse : N° 1. Liquide à sa sortie de la fosse à purin. N° 2. Liquide recueilli après l'arrosage de la première parcelle, d'une lar- geur de 35m N° 3. Liquide recueilli après l'arrosage de la première et de la deuxième parcelle, d'une largeur de 4^ N° 4. Liquide recueilli après l'arrosage de la première, de la deuxième et de la troisième parcelle, d'une largeur de i5 K° S. Liquide recueilli après l'arrosage de la première, de la deuxième, de la troisième et de la quatrième parcelle, d'une largeur de 3o Largeur totale arrosée 1 25 » La dernière analyse portera donc sur un liquide qui aura arrosé une bande de prairie de 125 mètres de largeur; l'arrosage a été commencé à 9 heures du matin, et le liquide n'est parvenu à la dernière rigole qu'à 5 heures du soir. Analyses du liquide aux différentes périodes d'arrosage pour i litre. No 1. N" 2. N° 3. K° 4. N° 5. A. la sortie Après avoir Après avoir Après avoir Après avoir de la fosse, arrosé 35m. arrosé So1". arroségj1". arrosé i25m. gr gr gr^ gr gr Résidu desséché à 109 degrés. .. . 2,070 0,910 o,G58 o,5i4 °>439 i° Résidu calciné 1 , 3 1 -2 o,55g o,36o o,3o8 0,286 2° Matières volatiles 0,768 o,35i 0,298 0,206 0,1 53 ( 1244 ) Matières volatiles : Ammoniaque Azote organique Acide carbonique Matières volatiles non dosées.. Matières calcinées : Insolubles à l'eau régale Acide pliosphorique Fer, alumine Chaux Magnésie Potasse Matières non dosées N° I. N° 2. N° 3. N° 4. N°5. A la sortie Après avoir Après avoir Après avoir Après avoir arrosé Su"1. arrosé gy. arrosé 155™. de la fosse, arrosé 35" fr gr cr er er 0,272 0,074 0,026 0,023 o,oi3 0,039 o,oog5 0,0084 0,007 o,oo65 0,127 o,o85i 0,076 0,o6o 0,0407 0,320 0, 1S24 o, 1876 0,1 16 0,0928 0,1 63 0,088 o.oSg o,o3g 0,046 o,o6r 0,016 0,00g 0,010 0,006 0,188 0,064 o,o5g o,o45 o,o33 0 , 062 o,o45 o,o4g o,o45 o,o38 0,060 0,022 0,020 0,022 0,027 o,523 0,157 0,082 0.064 o,o5g o,255 0,167 0 ,082 o,o83 0,077 Dosage avant l'irrigation, sr Principes fertilisants absorbés par le sol gazonné (par litre) Pendant les 35 premiers 1)5 mètres i5 mètres mètres. suivants. suivants. o,o48 er o,oo3 o,oo8g5 0,0077 0,27 0,007 1 ,20 abs. nulle 0,272 Ammoniaque absorbée o, in8 Id. absorbée par mètre courant. o,oo566 0,0010660,0002 Richesse moyenne du liquide o, 173 o,o5o 0,02$ Mat. abs. p. 100 par mètre courant. . 3,27 2,12 0,80 0,039 Azote organique absorbé o,o2g5 0,0011 0,0014 Id. absorbé par mètre courant.. o",843 0,024 o,og3 Richesse moyenne du liquide 0,0147 Mat. abs. p. 100 par mètre courant. . o,43 0,061 Acide pliosphorique absorbé o,o45 Id. absorbé par mètre courant. . 1,287 Richesse moyenne dit liquide o,o3g Mat. abs. p. 100 par mètre courant.. 3,3o 0,062 Chaux absorbée OjOiT Id. absorbée par mètre courant. o,485 Richesse moyenne du liquide o,o54 Mat. abs. p. 100 par mèlre courant. 0,8g 0,523 Potasse absorbée o,366 Id. absorbée par mètre courant. 10,457 1,166 1,200 Richesse moyenne du liquide o,34o o, I ig 0,073 Mat. abs. p. 100 par mètre courant. 3,07 i)4° 1 , 6f o, i55 0,012 1 ,3o abs. nulle '»";• abs. nulle 0,018 3o derniers mètres. Er 0,010 o,ooo33 0,018 1,83 o,ooo5 0,017 0,0068 0,25 0,004 o, i33 0,008 1,66 0,007 o,2.33 0,04 1 o,57 o,oo5 o, 166 0,062 0,27 0 En dehors de l'intérêt que peuvent présenter par eux-mêmes les ( 1^45 ) chiffres contenus dans les tableaux précédents, leur examen donne lieu aux déductions suivantes : i° la richesse du purin en principes fertilisants décroit rapidement dans la première période de son passage sur une sur- face gazonnée; 20 à mesure que le liquide s'appauvrit, il cède moins faci- lement les principes fertilisants, sa composition se maintient plus fixe, et il conserve une richesse relativement considérable après l'arrosage d'une surface très-étendue. » Comme conclusion pratique, on doit diriger successivement les li- quides fertilisants vers tous les points de la prairie, en évitant de con- sacrer toujours à certaines portions les liquides épuisés par leur pas- sage sur les parties les plus proches de la source de fertilité. Dans tous les cas, il faut faire en sorte que le liquide fertilisant s'imbibe entiè- rement dans le sol; car, quelle que soit l'étendue de la surface gazonnée arrosée par les eaux chargées de purin, celles-ci conservent toujours une dose de fertilité qu'il serait fâcheux de perdre et qui ne peut être vraiment fixée que par filtration au travers de la couche arable. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la quantité d'eau tombée et recueillie pendant les plus fortes averses, de 1860 à 1876. Note de M. Ad. Bérigxy, présentée par M. H. Mangon. « Il arrive souvent que les ingénieurs et les agents voyers demandent aux météorologistes quelle est la plus grande quantité d'eau qui tombe sur le sol dans un court espace de temps. » Cette question est d'un très-grand intérêt. Les travaux pour la con- struction et l'entretien des routes, l'établissement des canaux de naviga- tion, des réservoirs et des aqueducs; la voirie urbaine, en ce qui concerne la grandeur à donner aux bouches des égouts, et même à la section des gouttières et des tuyaux d'écoulement, ne peuvent être utilement effectués sans le travail statistique que je publie dans le tableau ci-joint. » Je ne mentionne pas ici l'agriculture, attendu qu'on n'ignore pas les conséquences naturelles que les agriculteurs peuvent en tirer. » J'ai pensé à établir ce tableau, parce qu'il m'a paru un travail inédit, en ce sens que les météorologistes ont peut-être, dans leurs registres journa- liers, ces mêmes documents, mais disséminés, de sorte qu'ils sont dans l'im- possibilité de répondre de suite aux questions qui leur sont adressées sous ce rapport. ( i*46 ) Eau tombée et recueillie h l'Observatoire météorologique de Versailles, pendant les plus grandes averses de 1860 à 1876. Durée Quantité Moyenne Dates. des d'eau par averses, cnmillim. minute. 1860. Mai IT ti m 0. i5 3,45 o,î3 3i 0.30 5,02 0,20 Juin 9 o.3o 8,26 0,28 Juill. 12 1 . 0 7, «7 0, i3 iG 3. 0 3 1,79 0,18 Août 11 1.35 II, 34 0, 12 ',19 Moyenne 0,20 Plus forte averse le 9 juin. 0,28 1861. Avril 27 2.3o 17, 3g 0,12 Sept. 16 o.3o 8,73 0,29 Oct. 11 o.ij 2,92 0,19 0,60 Moyenne 0,20 Plus forte averse le 16 sept. 0,29 1862. Mars 8 o.3o 3.37 0.11 Mai i3 1. o 12, 40 0,21 20 o.ij 4,8o 0,32 Sept. 3o o.3o 12,09 0,40 1.0', Moyenne 0,26 Plus forte averse le 3osept. o, \o . Avril 10 0 20 4,-8 0 24 Juin 10 1 0 (), 35 0 16 Oct. 7 0 3o 9»7' 0 32 7 0 ',0 5,97 0 12 Moyenne. Plus forte averse le 7 oc- tobre, 5''3um à fih soir.. 0,84 0,32 1S64. Avril i5 I . 0 8,9' 0 . 1 ."> Juin 33 1 . 0 10,06 0,17 Juill. 21 0.20 i.,.<; o,3i Oct. »4 0.45 ■«.74 0,26 o,8 1 Moyenne 0,3a Plus forte averse le >i juill. ". 3 1 Dates. 1865. 1866. Durée Quantité Moyenne des d'eau par averses, enmillim. minute. Fév. Mai Juin 9 3 Juill. 7 Sept, g 3o 0 45 3o 6,89 io,53 11, oS 17,08 i3,o6 10,91 .:,.!■ 1 3,:>i 30,37 ,35 ,18 ,38 0,26 0,23 o,5i a,3a Moyenne 0,26 Plus forte averse le 9 sept. o,5i Mai 29 0 3o 9,2Î o,3i Juin 12 0. i5 4,3i 0,2g '9 0. i5 5,74 o,38 Juill. 16 o.'|5 8,13 0,18 17 1 . 0 10,73 0,18 Août 2 0. 10 11,62 1,16 19 0.20 i5,52 0,78 3,28 Moyenne 0,47 Plus forte averse le 2 août. 1,16 1867. Août 27 6.3o 07,93 0,1 5 Sept. i3 1.0 16, 3i 0,27 0 , '1 2 Moyenne 0,21 Plus forte averse le i3 sept. 0,27 1868. Avril 20 o.3o 5,8g 0,20 Mai 29 0.45 ' '1 • ' 7 o,3i Juill. 3 1 . 0 5,i S 0,0g 13 o.5o 1 4 , 1 8 0,28 i3 0. i5 2.95 0,20 i5 0.30 J,O0 " . ■ 1 Août i5 0 . 1 5 3,4» 0,23 Sept. '7 0 . 2.5 0,0 ' 0,36 Moyenne . Plus 'orte averse e 17 sept. of36 Dales. Dorée des d'eau averses, enmilli Quantité Moyenne par minute. '9 6 1869. Mars Mai Juill. 28 Sept. i5 '9 1 . 0 1 0 , 66 0,18 1 . 0 10, 3o 0,17 1.20 10,86 0,1 4 1.35 g,'|3 0,11 i.3o 19,37 o,23 o,83 Moyenne 0,17 Plus forte averse le ig sept. 0,23 1870. Juill. 8 i.3o 7,1g 9 3. 0 18,96 0,08 0, 11 o,'9 Moyenne 0,09 Plus forte averse le g juill. 0,11 1871. Juin i5 3. 0 •4.46 0,08 Août >4 0.20 3.70 0,18 22 0.20 5,72 0,2g Sept. 4 o.3o 7,38 0,24 °,79 Moi brte 0, 20 Plus averse 1 e 22août. °,29 1872. Mai 3o 0. i5 3,20 0,21 3i 1 . 0 13,85 0,21 Juin 6 i.3o i3,3o 0, i5 ■9 0. i5 7.46 o,5o Juill 13 1 . 0 G, 60 0, 11 2I 0. 30 i4,3o 0,71 27 2. 0 31,70 0,18 28 0. ^0 »4.78 0,62 Sept. 2| I . 0 7,86 0, i3 TjTjiâ .Plus orte averse o,3i e 2 4 j 11 i 1 1 . ">7' 1873. Mars 28 0. 10 2 , o5 0,30 Juin >3 i.3o 1 1 . 5 1 0,16 Août g o.55 7-9!) 0, i5 ■■'i 0.20 4,68 0,33 Oct. 33 M» 5o , 8 J 0,18 7777s Plus forte averse e 2Î août. 0,23 ( I247 ) Durée Quonlilé Moyenne Dales des d'eau par averses. enmillim. minute- 1874. Juill. Plus 9 forte h n 2.07 averse 12,96 e 9 juill. 0. 10 0, n) 1875. Janv. A o.^j 8,57 0,19 Juin Ier 0. i5 3,i3 0,21 9 0.20 6,52 o,33 Juill 16 o.3o 10,6; o,36 Août '9 6 2. 0 0. '|0 27.91 9.39 0,23 0,23 G 2.3o 16, 63 0, 1 1 ■9 I .2.3 i3,i7 0, i5 2S ..40 10,92 ", 1 1 Sept. Oct. 9 9 0 . '1 5 I.2J 3o,qo '3,9', 0,69 0, 19 Mo 2,80 0,20 Dates 1S7G. Plus forte averse le 9 sept. 0,69 Mars Juin Août Sept. Oct. 28 22 18 5 9 'I 'i 12 i3 Durée Quantité des d'eau averses, enmillim. 0. 10 5. 0 1 .55 o.3o o.3o 0. ^0 o.3o 1 . i5 1 . 0 Moyenne par minute. i,58 0, 16 21 ,5g 0 °7 19, 36 0, '7 5,48 0, 18 8,08 0 27 5,85 0 ''. G>79 0 23 i3,6i 0 iS 9.79 0 16 Moyenne 0,17 Plus forte averse le 9 sept, o, 27 MAXIMUM PAR MINUTE POUR CHAQUE ASXÉE. 1860. Juin 9 0,28 1861. Septembre 16 0,29 1802. » 3o o.'io 1863. Octobre 7 o,32 lôC4. Juillet 21 o,3i 1865. Septembre 9 0.5i 1S66. Août 2 1,16 18G7. Septembre i3 0,27 1868. » 17 o,36 1869. » 19 o,23 1870. Juillet 9 0,11 1871. Août 22 0,29 1872. Juillet 2'| 0,71 1873. Août 2'| 0,2.1 1874. Juillet 9 0,10 1S75. Septembre 9 0,69 1876. » 9 0,37 Plus forte averse le 2 août 18G6. 1, 16 » Quoique nia série se compose de trente années d'observations (i8/|6 à 1876), je n'ai commencé ce tableau qu'en 1860, parce que ce n'est réelle- ment qu'à partir de cette époque que les averses ont été exactement notées. » 11 m'a paru utile d'en extraire les résultats les plus saillants, dans le résumé suivant, qui contient les durées des averses les plus courtes et ayant donné les plus grandes quantités d'eau, et les proportions de celles-ci par minute. Comme fait exceptionnel, je citerai ici l'averse tombée le 2 août 1866, laquelle a fourni, en dix minutes, iimm,6a d'eau, ce qui équivaut à iwm, 16 par minute. Durée Quantité d'eau Moyenne Dates. des averses, recueillie, par minute, en minutes. en millimètres. en millimètres. 2 août 1866 10 11,62 1,16 20 mai 1862 i5 4 '80 o,3a 29 juin 1S66 s 5 5,74 o,38 19 juin 1872.. i5 7,46 o,5o 19 août 1866 20 i5,52 0,78 24 juillet 1872 20 14, 3o 0,71 9 juin 1875 20 6,52 o,33 17 septembre 1868 iS 9>°5 o,36 30 septembre 1862 3o 12,09 °'/ï° 7 octobre i863 3o 9,71 o,32 9 mai 1 865 3o 10, 53 o,35 C. R,, 1876, a« Scmeitrc. (T. LXXX1I1, N» 28.) ' "J ( 1^3 ) Durée Quantité d'eau Moyenne Dates. desaverses, recueillie, par minute, eu minutes. on millimètres. en mllliuièlres. 1 6 juillet 1875. ... : 3o 10,67 o,36 28 juillet 1872 4° 24)78 0,62 18 mai iS65 45 ll >°& °,38 9 septembre i8G5 45 20,37 °>^1 g septembre 1875 45 3o,go 0,69 ■> Il résulte de ce tableau que la moyenne d'eau tombée de 10 à 45 minutes', pen- dant ces plus fortes averses, est de o'"m,5i par minute, ce qui donnerait icc,53 pour 3o minutes. » Je n'ai pas besoin de faite remarquer que ce résumé ne nécessite pas moins l'examen attentif du tableau, qui contient la période entière de 1860 à 1876. » ANATOMIE ANIMALE. — Des relations qui existent entre les bâtonnets des ar- thropodes et les éléments optiques de certains Vers. Note de M. Joannès Chatin, présentée par M. Milne Edwards. « Dans une précédente Communication (1), j'ai fait connaître les carac- tères généraux du bâtonnet des Crustacés et les modifications qu'il subit pour parvenir progressivement à des formes extrêmement simples, presque rudimentaires. La dégradation même avec laquelle il se présente dans di- vers types pouvait faire soupçonner cbez d'autres Invertébrés des éléments fort semblables, prévision qui s'est trouvée pleinement justifiée par les observations dont je résume aujourd'hui les principaux résultats. » Les Mollusques ne pouvaient convenir à de semblables recherches, leurs organes oculaires témoignant constamment d'une parenté manifeste avec les mêmes parties chez les Vertébrés; l'étude de la série des Vers semblait, au contraire, devoir fournir d'excellents résultats. On sait, en effet, quel rôle considérable certains auteurs contemporains accordent à ces animaux dont l'ensemble constituerait une sorte de « groupe de départ » offrant avec les divers embranchements les plus élroites relations. Or, et sans vouloir entrer ici dans la discussion des théories auxquelles je fais allusion, je ne puis m'empècher de faire remarquer combien l'étude de l'ap- pareil visuel leur semble favorable. » Nous savons, depuis les recherches de M. de Quatrefagcs, que les yeux tics Vers peuvent se ramener à trois types principaux : 1 , Voir Comptes rendus > séance du 27 novembre. ( »a49 ) » i° Chez les Torrea, l'œil est remarquablement perfectionné et com- prend toutes les parties essentielles qu'on lui connaît chez les Vertébrés ou les Mollusques. » 2° Chez divers Serpuliens, l'œil est formé par une ou plusieurs pièces réfringentes reçues dans une gaîne généralement allongée. » 3° Chez les Polyophthalmiens, etc., l'organe se résume en une ou plu- sieurs pièces analogues, mais entourées par une masse pigmentaire dont les contours sont indécis. » Mes observations ont constamment confirmé l'exactitude de ces divers types, tels qu'ils ont été établis par l'éminent zoologiste dont je viens de rappeler le nom. Reprenant leur examen à un tout autre point de vue, j'ai recherché si, parmi ces différentes formes, il ne s'en trouvait pas qui fussent particulièrement comparables aux éléments oculaires des Crustacés, etc. ; je n'ai pas tardé à constater que la. seconde d'entre elles offrait sous ce rapport des caractères tout à fait particuliers; aussi me suis-je attaché spé- cialement à l'étude des Serpuliens et des animaux voisins. » L'examen de quelques genres, des Psygmobrancluis particulièrement, suffirait presque seul à établir l'analogie qui existe entre les yeux de cer- tains Vers et les éléments bacillaires des Arthropodes. Leurs yeux bran- chiaires sont effectivement formés par une pièce dans laquelle il est aisé de reconnaître deux portions : l'une supérieure, réfringente, répondant au « cristallin » des auteurs, l'autre inférieure, allongée, colorée en rouge orangé (Ps. protensus, etc.), et s'amincissant vers son extrémité initiale. Que l'on compare ces dispositions avec celles qui sont présentées par divers Crustacés inférieurs (Epimeria, etc.), et l'on ne pourra s'empêcher de re- connaître la plus complète analogie entre le cône et le « cristallin », entre le bâtonnet proprement dit et la portion inférieure brillamment décorée par un abondant pigment. » Le Prolula inlestinum offre la plus grande ressemblance avec les Psyg- mobranchus ; mais ici l'œil n'est plus constitué par un seul bâtonnet et com- prend au moins deux de ces pièces : il présente ainsi une disposition fort semblable à celle qui se rencontre chez les Lichomolgus. » Ces éléments sont encore plus nombreux chez les Eupomalus, Bran- chiomma, Dasychone, etc. Le dernier de ces genres mérite une attention spéciale; ainsi, dans le Dasychone bombyx, l'œil est formé de quatre bâton- nets réunis par leur partie inférieure et offrant, soit dans celle-ci, soit dans le cône réfringent, d'importantes différenciations morphologiques qui rap- pellent ce qui existe chez plusieurs Arthropodes. Sur les zooniles du U. i6j.. • ( I25o ) lucullena se trouvent des yeux composés de bâtonnets plus nombreux, mais non moins perfectionnés et se rapprochant aussi par la forme de leur cône, etc., des éléments propres aux Paguriens. » L'examen des genres voisins (Vermilia, etc.) conduisant à des résultais identiques, je crois inutile de multiplier les exemples et je me borne à insister sur les nombreuses et réelles analogies qui existent entre les bâtonnets optiques de Crustacés, etc., et les éléments oculaires de ces différents Vers. » PALEONTOLOGIE. — Sur les gisements d'ossements fossiles de Parcjny-Filain et de Sézanne. Note de M. E. Robert. « Ayant été à même de visiter, un grand nombre de fois, deux impor- tants gisements d'ossements fossiles, je crois devoir signaler les principaux objets que j'y ai rencontrés, » i° Entre Soissons et Laon, à Pargny-Filain, dans la département de l'Aisne, le calcaire marin grossier, vers sa partie moyenne, dans un lit cal- caréo-sablonneux, renferme les squelettes de ùeuK ou trois espèces de Lophiodons. De même qu'à Nanterre, où j'ai fait, il y a une quarantaine d'années, une première découverte en ce genre, les ossements de Mammi- fères de Pargny-Filain, mêlés à des coquilles marines, sont accompagnés d'ossements de Tortue et de Crocodile (ij. Indépendamment de grands fragments de mâchoires, notamment de symphyses, nous sommes parvenu à reconstituer une mâchoire inférieure de la plus grande espèce de Lo- pbiodon (2). » 20 Près de Sézanne (Marne), au lieu dit iArirjot, dans la tranchée ouverte pour livrer passage au chemin de grande communication de cette ville à Broyés, la craie est immédiatement recouverte par une espèce de conglomérat calcaire, cimenté par de l'argile plastique et surtout de l'hy- drate de fer, qui semble avoir été exploité par les Gallo-Roniains. Le con- glomérat, que je considère comme l'équivalent du calcaire pisolithique dont le type se voit an Bas-Meudon, renferme une prodigieuse quantité de débris osseux de toutes sortes. Les plus communs (fragments de cara- (1) On a déjà formé au château de Vauxcelles, près de Vailly, une très-belle collection de dents isolées, notamment de canines de très-grandes dimensions. [•}.) J'en ai fait faire par un habile dessinateur, M. L. Lévriat, une aquarelle que j'ai déjà présentée au Muséum, à MM. Gaudry et Ernest llamy. ( i25r ) pace) appartiennent à desTortues [Emys, Trionyx. Lepidolus); puis, viennent ceux de Crocodiles et de Mosasaurusj les plus rares proviennent de Mammi- fères, notamment de Y Anlhracotberium, de plusieurs espèces de Lophiodons, comme à Pargny-Filain, et des genres Renard, Loutre, Écureuil, etc. Des os longs d'oiseaux gigantesques ne sont peut-être autres que ceux du Gaslomis; enfin il n'est pas impossible que, parmi les raretés de l'Arigot, des os palatiaux et de longues arêtes, épaisses à la base, droites et cha- grinées comme dans l'Esturgeon, aient pu appartenir à des poissons. » Tous ces os étant brisés, fortement roulés et usés (il n'y a d'entier que les dents, et encore celles des Sauriens n'ont-elles plus que la couronne), témoignent évidemment que la colline à la base de laquelle ils se trouvent était un rivage où venaient échouer des épaves de toutes sortes. » « M. Deciiakme adresse la suite de ses expériences sur les anneaux colorés. En remplaçant le jet de flamme, dirigé contre la plaque métal- lique, par un courant de vapeur de brome, d'iode ou de sulfhydrale d'am- moniaque, il obtient, par voie chimique, des anneaux colorés, analogues aux anneaux thermiques dont il a donné précédemment le mode de pro- duction et décrit la succession des nuances. » A /j heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures un quart. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. otjvrages reçus oans la séance dd 4 décembre 1876. (suite.) Chimica agricola ou estudo analytico dos terrenos, dus plantas e dos estrumes; por J.-J. Ferreira-Lapa. Lisboa, typogr. da Academia real das Sciencias, i875; in-8°. Tralado elementar de Optica; por A. -A. de Pjna-Vidal. Lisboa, typogr. da Academia, 1874; in 8°. Sessào publiai da Academia tealdas Sciencias de Lisboa em 12 de dezembro de 1875. Lisboa, typogr. da Academia, 1875; in-8°. Le proprielà deW eleltiicilù indolla contraria o di prima specie. Memoria ilel prof. Felice Marco; seconda edizione, con alcune note di P. Vol- picelli. Roma, tipogr. délie Scienze matematiche e fisiche, 187G; in-8°. ( 125?. ) Ouvrages reçus dans la séance du h décembre 1876. Annales de l'Observatoire de Paris, publiées par U.-J. Le Verrier. Observa- tions, 1874. Paris, Gauthier-Viliars, 1876; in-4°. Catalogue des brevets d'invention; année 1876, n°8, ire et 2e Parties. Paris, Bouchard-Huzard, 1876; 2 liv. in-8°. Recherches historiques et critiques sur l'étiologie et la prophylaxie de la fièvre typhoïde ; par le T>T N . Guéneau de Mussy. Paris, A. Delahaye, 1877; in-8°. (Présenté par M. Pasteur.) Marion. Expériences faites pour combattre le Phylloxéra. Rapport du Comité régional, institué à Marseille par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. Marseille, typogr. Marius Olive, 1876; in-4°. Expériences sur la culture de dix variétés de pommes de terre dans divers sols, sous le climat de la Normandie, Rapporteur pour la partie pratique, M. Tein- turier, père. Rapporteur pour la théorie chimique, M. J. Girardin. Rouen, impr. H. Boissel, 1876; br. in-8°. Carte géologique détaillée de la France. Généralités. (I, II, III). Système et mode d'application de la légende géologique générale; par M. A.-E. Bé- guyer de Chancourtois. Paris, Impr. nationale, 1874; br. in-8°. Observations de M. de Chancourtois sur le fer natif d'Ovifak. Paris, E, Blot, sans date ; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France.) De l'analyse des charbons, considérés au point de vue des déductions scien- iififjues et industrielles ; par R. Malherbe. Eiége, impr. Desoer, 1876; br. in-8°. (Extrait de Y Annuaire de l'Association des ingénieurs sortis de l'École de Liège.) Sur les cas d'exception au théorème des forces vives. Résumé et conséquences d'un Mémoire de M. Belli; par M. le Dr E. Lemmi. Paris, Gauthier-Viliars, sans date; br. in-4°. (Extrait du Journal de Mathématiques pures et ap- pliquées.) Département de la Dordogne. Commission centrale du Phylloxéra. Rapport présenté au Conseil général de la Dordogne; par M. le Dr II. Jaubert. Péri- gueux, impr. J. Bouret, 1876; in-4°. Courses et ascensions. Voyage scientifique à Vile Saint-Paul. Paris, typogr. Chamerot, 1875; in-8°. (Extrait de V Annuaire du Club alpin français.) Notice sur la vie et les travaux de Louis Olhon liesse; par M. Félix Klein, ( 1253 ) traduit de l'allemand par M. Paul Mansion. Rome, impr. des Sciences mathématiques et physiques, 1876; in-4°. Commemorazione di Ermanno Hankel; per Guglielmo von Zahn, tradu- zione dal tedesco del Dre Àlfonso Sparagna. Roma, tipogr. délie Scienze matematiche e fisiche, 1876; in-4°. Prospelto slorico dello sviluppo délia Geometria moderna, scrilto poslumo del Dre Ermanno Hankel, traduzione dal tedesco del Dre Alfonso Sparagna. Roma, tipogr. délie Scienze matematiche e fisiche. (Ces trois brochures, présentées par M. Chasles, sont extraites du Bullellino di Bibliografa c di Storia délie Scienze matematiche e fisiche.) Bullellino di Bibliografa e di Storia délie Scienze matematiche e fisiche, pub- blicato da B. Boncompagni ; t. IX, luglio, agosto 1876. Roma, tipogr. délie Scienze matematiche e fisiche. (Présenté par M. Chasles.) Àbhandlungen von Friedrich- Wilhelm Bessel, herausgegeben von Rudolf Engelmann; I, II, III Band. Leipzig, W. Engelmann, 1876; 3 vol. ii>4°. (Présenté par M. Yvon Villarceau.) Pars supelleclilis atwtomicœ, sive calalogus craniorum quœ dicuntur nalio- nalia et specimimtm analomicorum cum hominis lum animalium. Collegit per. Conr. Bern. Suringar. Lugduni Batavorum, 1876; br. in-8°. Nova Jeta regiœ Socielatis Scienliarum Upsaliensis; seriei tertise, vol. X, fasc. I, 1876; in-40. Bulletin météowlogicpie mensuel de i Observatoire de l'Université d'Upsal; vol. VII, année i875;Upsal, Ed. Berling, 1875-1876; in-4°. Di due anlichi ghiacciaj che hanno lascialo le loro tracce nei selle comuni. Nota del prof. G. Omboni. Venezia, tipogr. Antonelli, 1876; br. in-8°. Memorie délia Società degli spellroscopisli; novembre 1876. Palermo, tipogr. Lao, 1876; in-4°. Proceedings of the London mathemalical Societj; nos 97, 98, 99, 100; br. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 18 décembre 1876. Histoire naturelle des Oiseaux-Mouches ou Colibris, constituant la famille des Trochilidés; par E. Mulsant et feu Ed. Veiireaux; t. III, liv. 1 et 2. Lyon, Bureau de la Société linnéenne, 1876; 2 liv. in-4°, texte et planches. Traité de Chimie technologique cl industrielle; jiar Fr. Knapp; traduit sur la 3e édition allemande, revu et augmenté avec le concours de l'auteur ( 1254 ) sous la direction de E. Merijot et A. Debize. Paris, Dunod, 1 872-1 876; 2 vol. in-8°, avec planches. Le Balbiania invesliens. Élude organogcnique et physiologique; par M.-S. Sirodot. Paris, G. Masson, 1876; in-4°. (Extrait des Annales des Sciences naturelles.) (Présenté par M. Decaisne.) Traité élémentaire de Chimie; par L. Troost ; 5e édition. Paris, G. Masson, 1877 ; in-12. Bulletin de la Société industrielle de Reims, 1876; t. IX, n° 46. Reims, Gérard et Masson; Paris, Lacroix, 1876; in-8°. Observations ptuviométriques faites dans la France méridionale (sud-ouest, centre et sud-est), de 1704 à 1870, avec les grandes séries de Paris, Genève et le Grand Saint-Bernard; par V. Raulin; 3e Partie : Centre, sud-est et compa- raisons. Bordeaux, Chaumas; Paris, F. Savy, 187G; in-8°. M. et Y. -M. Cario. Mémoire (n° 1) démontrant quihiy a point de quantités imaginaires. Considérations sur l'infini. Rennes, s. d., impr. Oberthur; br. in-8°. Errori sulla teorica délia pila; per A. Breccxa. Cingoli, tipogr. Ercolani, 1876; br. in-12. An address on army médical sludies and mililary hygiène; hy F. de Chau- mont. London, 1876; br. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Supplementary Note on the theoiy of ventilation; hy F. de Chaumont. Sans lieu, ni date; br. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) ERRATA. (Séance du 20 novembre 1876.) Page 0,67, 3" ligne en remontant, au lieu de M. G. de la Houssayc, lisez M. G. tic la Moussaye. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU MERCREDI 27 DÉCEMBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE CHIMIQUE. — Sur l'analyse des gaz pyrocjénés; par M. Berthelot. « 1. A l'occasion de mes derniers travaux sur le gaz de l'éclairage pari- sien et sur le rôle de la benzine, envisagée comme principal carbure éclai- rant de ce gaz, diverses personnes m'ont demandé des explications sur les procédés d'analyse que j'emploie dans l'étude des gaz hydrocarbonés. Ces procédés reposent sur l'emploi de quelques réactifs simples, tels que le brome, l'acide sulfurique bouilli et l'acide nitrique fumant. J'ai proposé et réalisé, il y a vingt ans, l'application à l'analyse gazeuse des deux premiers agents, brome et acide sulfurique bouilli (î), c'est-à-dire concentré au maxi- mum par ébullition, et ils m'ont rendu les plus grands services dans les nombreuses analyses de gaz que renferment mes premières recherches sur la synthèse des carbures d'hydrogène (2). » 2. Jusqu'alors on avait employé seulement le chlore et l'acide sul- (1) Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. LI, ]). 67, 185;. (2) Munie Recueil, 3e série, t. LUI, p. i('4 et suivantes. C.R., 1876, 2' Semestre. {T. LXXX1H, N» 20 '66 ( 1256 ) furique fumant dans ce genre d'essais. Mais le chlore ne se prête pas à des déterminations analytiques, parce que ses réactions ne sont pas nettes et qu'il décompose l'eau, en même temps que le carbure d'hydrogène, en for- mant de l'oxyde de carbone. » Aussi l'emploi du brome, qui ne donne pas lieu à ces complications, s'est-il répandu depuis 1857, dans les laboratoires d'analyse. » 3. L'acide sulfurique bouilli doit être employé sur le mercure. Il se prête également à des applications analytiques plus variées que l'acide sul- furique fumant, seul absorbant des carbures qui figure dans les Méthodes gazométriques de M. Bunsen. En effet, l'acide sulfurique fumant absorbe les mêmes carbures que le brome; tandis que l'acide bouilli n'agit pas sur la benzine, et réagit sur l'éthylène et l'acétylène avec assez de lenteur pour permettre de les séparer de leurs homologues plus condensés. Il ne produit d'acide sulfureux qu'avec plus de difficulté. » h. A ces réactifs, j'ai proposé récemment d'ajouter l'acide nitrique fumant, employé sur l'eau, au moyen de certains artifices. Cet agent est éminemment propre à déceler et à doser approximativement la benzine. Il peut être employé du premier coup (après absorption de l'acide carbo- nique), si l'on a affaire à des gaz ne renfermant que des traces de carbures absorbables par l'acide sulfurique bouilli : ce qui est le cas du gaz de l'éclai- rage parisien. Quelques centièmes d'éthylène et même d'acétylène ne sont pas un obstacle à l'emploi immédiat de l'acide nitrique fumant, du moins dans les proportions et les conditions que j'ai décrites (1), conditions où l'acide ne se trouve en contact avec les gaz que peudantun temps fort court, à basse température, et où il est affaibli par son mélange avec l'eau, restée adhérente aux parois du flacon dans lequel on opère. Mais il fau- drait procéder avec plus de méthode, si l'on avait affaire à des gaz riebes en carbures éthyléniques ou acétyléniques condensés, gaz que l'acide ni- trique pourrait oxyder; tels sont les gaz obtenus par la distillation du cannel-coal ou des boghead, produits qui n'ont pas été ramenés par l'ac- tion prolongée d'une température rouge à la composition générale vers laquelle tendent les équilibres pyrogénés. » Les renseignements qui m'ont été demandés de plusieurs côtés me font penser qu'il ne sera pas utile de dire comment je procède dans les cas de ce genre, où la plupart des gaz carbonés se trouvent présents dans le mélange. (1) Bulletin delà Société Chimique de Paris, t. XXVI, p. io5. ( ia57 ) I. — Composés accessoires. » i° et a° Acide carbonique et hydrogène sulfuré. — On les absorbe par la potasse en bloc, ou bien successivement, par le sulfate de cuivre et par la potasse, suivant des procédés connus. » 3° On dose alors l'oxygène, s'd y a lieu, parle pyrogallate de potasse ou par le phosphore. » 4° La vapeur d'eau est enlevée au gaz primitif au moyen du chlorure de calcium fondu. » 5° La vapeur du sulfure de carbone, présente au sein de la plupart des gaz d'éclairage en petite quantité (i), apporte dans les analyses par combustion une perturbation dont on n'a presque jamais tenu compte. On la sépare aisément au moyen d'un fragment de potasse solide, trempé un instant dans l'alcool. La vapeur d'alcool (s'il en reste) doit être enlevée ensuite par le contact prolongé du gaz avec un fragment de chlorure de calcium fondu. » 6° Vazote se trouve comme résidu, après une analyse par com- bustion. » Les six gaz en vapeurs précédents étant séparés ou évalués, je ne m'oc- cuperai plus que des composés hydrocarbonés. II. COSIPOSÉS HYDROCARBONÉS. )> i° Caibuies étbyléniques el acélyléniques renfermant plus de 4 équivalents de carbone. — Le gaz sec, privé d'acide carbonique, d'hydrogène sulfuré, d'oxygène, de sulfure de carbone et de vapeur d'eau, est traité, sur le mer- cure, par un vingtième de son volume d'acide sulfurique bouilli : ce qui absorbe ou condense les carbures éthyléniques et acétyléniques. Ceux qui renferment plus de 4 équivalents de carbone, c'est-à-dire le propylène, C6H°, l'allylène, C'H4, le butylène, C8H8, le crotonylène, C8H6, le diacétylène, C8H\ l'amylène, C'°H,0,|le valérylène, C'°H8, l'hexylène, C^H'2, ..., sont immédiatement séparés du mélange gazeux, soit à l'état de combinaison éthérosulfurique, soit à l'état de polymère (quelque peu de l'acétylène est aussi modifié). Au bout d'une minute d'agitation, on mesure la diminution de volume. Il est nécessaire de vérifier si le gaz (transvasé dans une autre éprouvette)ne contient pas d'acide sulfureux : ce qui peut arriver avec un (i) 1,'oxysulfure de carbone accompagne probablement le sulfure; mais il est également absorbé par la potasse alcoolique, 166.. ( 1258 ) gaz très-riche en carbures de celle espèce; dans ce cas, on absorbe l'acide sulfureux par la potasse solide, légèrement humectée. » Si l'on désirait connaître la composition moyenne des gaz absorbés par l'acide sulfurique bouilli, on ferait l'analyse par combustion du mé- lange gazeux, avant et après cette réaction. La différence entre les deux systèmes d'équations eudiométriques donne la composition du gaz ab- sorbé (i). » Quant à leur composition qualitative, elle ne peut être étudiée que sur des masses considérables et en employant un système d'épreuves analogues à celles que j'ai décrites dans mon Mémoire sur le gaz d'éclairage. (Ce Recueil, t. LXXXII, p. 927.) » 20 Ethylène et acétylène. — On reprend le gaz, traité pendant une minute seulement par l'acide sulfurique bouilli, et on l'introduit dans un petit flacon sec et bouché à L'émeri avec un dixième de son volume d'acide sulfurique bouilli : on agite le tout d'une manière incessante et énergique pendant trois quarts d'heure. Au bout de ce temps l'éthylène et l'acétylène ont disparu. On mesure le résidu. » L'existence de l'acétylène doit être vérifiée à l'avance, par une épreuve spéciale. La proportion relative peut en être évaluée approximativement par l'emploi méthodique du chlorure cuivreux ammoniacal, comme je l'ai dit ailleurs. [Annales de Chimie et de Physique, 4e série, t. IX, p. 44°-) » Comme contrôle, on peut faire l'analyse par combustion du gaz, avant et après l'absorption des deux gaz précédents, et retrancher le second sys- tème d'équations eudiométriques du premier, « 3° Benzine et analotjues. — Tous les carbures éthyléniques et acétyléni- ques étant ainsi éliminés, je transporte mon gaz sur l'eau; je le mesure, en tenant compte de la tension de la vapeur d'eau, et je fais agir sur lui l'acide nitrique fumant, dans les conditions que j'ai décrites : on connaît ainsi la proportion de la benzine. » Comme contrôle de ces divers essais on fait agir le brome sur un échan- tillon du gaz (privé de CO2 et de HS); l'absorption qu'il produit au bout d'un temps suffisant (2) doit être la somme de celles relatives aux carbures éthyléniques, acétyléniques, à la benzine et au sulfure de carbone. » 4° Oxyde de carbone. — Le résidu final de la réaction prolongée de (1) stimules tic Chimie et de Physique, 3e série, t. LI, p. 62 et 76. • Je rappellerai que l'absorption de la vapeur de benzine n'est pas instantanée, et «pie celle de l'acétylène n'est pas toujours immédiate. ( '25g ) l'acide sulfiirique ou du brome est traité par le chlorure cuivreux acide, à deux reprises successives, en employant chaque fois un volume du réactif liquide égal à la moitié du volume du gaz : ce qui dissout la totalité de l'oxyde de carbone, ou plus exactement ce qui n'en laisse pas dans le gaz une dose supérieure à la centième partie de la proportion primitive. On sépare le résidu gazeux avec la pipette à gaz; on le prive de vapeur chlor- hydrique et d'eau par la potasse solide, et on le mesure de nouveau : on a ainsi le volume de l'oxyde de carbone. » 5° On analyse le résidu par combustion : ce qui donne le rapport des deux éléments dans un mélange d'hydrogène el de carbures forméniques, » Si l'on se proposait dedislinguerlesunsdesautreslescarburesC2"H2"~t"2, il faudrait recourir à l'emploi méthodique des dissolvants, suivant les règles que j'ai tracées ailleurs (i). Mais ce procédé n'est applicable qu'aux gaz très-riches en carbures forméniques et dont on possède une grande quantité. » Une remarque essentielle trouve ici sa place. Le mélange gazeux peut renfermer les vapeurs de divers carbures G2" H2"4"2, C2"H2", benzine, etc.; mais ('/ ne doit pas être saturé par aucune d'elles, ni susceptible de le devenir après la diminution de volume produite par un réactif absorbant. Autre- ment l'action des absorbants déterminerait la condensation partielle de la vapeur hydrocarbonée, ce qui troublerait les résultats. » Cette condition, indispensable pour la rectitude des analyses, sera remplie, en général, quand le gaz analysé aura été soumis à une compres- sion préalable, ou bien à un refroidissement; ou bien encore lorsqu'il aura subi pendant quelque temps l'action des goudrons ou autres liquides peu volatils, capables de diminuer la tension des hydrocarbures très- volatils. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérivés du dialdol; par M. Ad. Wdrtz. « Dans ma première Communication sur l'aldol, j'ai fait connaître un corps solide et cristallisé qui se dépose quelquefois dans l'aldol brut, non distillé dans le vide. Les analyses faites sur ce corps ont montré qu'il ré- [l] Annales de Chimie et de Physique, 4* série, t. XX, p. 4 '8- ( 1260 ) suite d'une déshydratation partielle tle l'aldol et que sa composition est re- présentée par la formule C8 H1 'O3. J'ai reconnu qu'il prend naissance dans la préparation de l'aldol, d'autant plus abondamment que le contact de l'acide chlorhydrique étendu avec l'aldéhyde est prolongé davantage et que la liqueur prend une teinte plus foncée. Lorsque cette liqueur est étendue d'eau et neutralisée par le carbonate de soude, il se sépare d'abord une huile noire que l'on met de côté et dans laquelle se forme quelquefois, par un repos prolongé, des cristaux. Après la séparation de cette huile, il se dépose une matière demi-solide d'un jaune brunâtre, d'apparence mamelonnée. La liqueur complètement neutralisée laisse encore déposer, du jour au lendemain, une petite quantité de ce corps. On le recueille sur un filtre et on le comprime fortement entre du papier, ou bien encore on le soumet à l'action de la trompe sur un entonnoir, et, après ce traitement qui en sépare des parties huileuses, on le fait bouillir avec de l'eau. Le corps fond et se sépare en grosses gouttes oléagineuses, qui se dissolvent peu à peu dans l'eau bouillante. Il est nécessaire de prolonger l'ébullition pen- dant quelque temps, en agitant fréquemment, et d'employer une quantité d'eau insuffisante pour dissoudre le tout. » La liqueur filtrée sur un filtre mouillé est abandonnée pendant quelque temps à elle-même. Des cristaux commencent «à s'y déposer, et augmentent peu à peu en quantité. On les recueille et on les purifie par plusieurs cristallisations dans l'eau bouillante. Ils se déposent finalement en petites paillettes ou en grains cristallins qui n'acquièrent jamais une grande dimension. » Le corps ainsi obtenu est identique avec la substance décrite anté- rieurement et qui s'était déposée dans l'aldol brut. Il renferme : Expérience. C'H"0\ Carbone Go, 36 60,74 Hydrogène 8,96 8,86 » Il résulte donc de la déshydratation de 2 molécules d'aldol, qui per- dent une molécule d'eau, 2G4HS02 = C8HMQ« ■+- I120. On peut l'envisager comme dérivant du dialdol Cs H,0O'' par la perte d'une molécule d'eau et le nommer dialdane. Le mot aldanè est de M. Riban. ' » Il est peu soluble dans l'eau froide, assez soluble dans l'eau bouil- lante. La solution, saturée à l'ébullition, le laisse cristalliser par le refroi- ( I26l ) dissement, mais la cristallisation exige un long espace de temps et la liqueur refroidie demeure sursaturée pendant longtemps. Une telle solu- tion refroidie, qui était restée en contact pendant quinze jours avec des cristaux à la température de i5 degrés, renfermait encore au bout de ce temps 4 pour 100 (i) de dialdane, qui s'est déposé en petits cristaux assez nets et brillants par l'évaporation dans le vide. Le nouveau corps est très- soluble dans l'alcool bouillant et se dépose en cristaux par le refroidisse- ment de la solution. Il est beaucoup moins soluble dans l'éther que dans l'alcool, ioo parties d'éther n'en dissolvent que 0,87 à la température de 22 degrés. » Le corps fond de i3o, à i4o degrés lorsqu'on le maintient longtemps à cette température. On a pris des précautions particulières pour détermi- ner ce point de fusion. On l'a purifié par quatre cristallisations dans l'eau. Le produit ainsi purifié, chauffé rapidement en tube capillaire dans un bain de paraffine, ne fond qu'à 147 ou 148 degrés. Maintenu longtemps à i4o degrés, il a fini par fondre. On l'a ensuite épuisé à trois reprises par l'éther. Il est resté une poudre d'un blanc de neige, qui est entrée en fu- sion à i3g degrés. Fondu, il reste très-longtemps en surfusion. Le dialdane peut être distillé dans le vide. » Le liquide condensé est incolore et devient très-épais, par le refroidis- sement, sans cristalliser. Maintenu quelque temps à 100 degrés, il finit par se prendre en une masse solide cristalline. » Au contact de l'amalgame du sodium, la solution du dialdane fixe de l'hydrogène, sans donner lieu à la formation de produits résineux. On a eu soin de refroidir à zéro et de maintenir la liqueur légèrement acide, par des additions fréquentes d'acide chlorhydrique. Évaporée à siccité au bain-marie après neutralisation, elle a cédé à l'alcool un corps, sous la forme d'une masse très-visqueuse, à peu près incolore, douée d'une saveur légèrement amère, soluble dans l'eau et dans l'alcool, distillant entre 1 85 et igS degrés sous une pression de 3 centimètres. » Le dialdane réduit énergiquement les sels d'argent. Chauffé en solution aqueuse au bain-marie avec de l'oxyde d'argent, il s'oxyde aux dépens de (1) Cette solution était encore sursaturée; car 100 grammes d'eau, qui ont séjourné pen- dant quinze jours au contact d'un excès d'anhydride cristallisé, n'en ont dissous, à la tem- pérature de 12 degrés, que oE',692. Le corps dont il s'agit a donc une tendance remar- quable à fonner des solutions sursaturées. ( I 2')2 ) ce corps et forme un sel d'argent cristallisable qui sera décrit plus loin. En même temps il se dégage des vapeurs possédant une forte odeur, rappelant celle de l'acr oléine. » La solution de dialdane est oxydée à froid par le permanganate de po- tassium. Si l'on évite d'employer un trop grand excès de ce sel oxydant, la liqueur devient à peine alcaline, et l'on obtient, après filtration et évapora- tion, une solution parfaitement incolore. Concentrée et agitée à plusieurs re- prises avec de l'éther, elle abandonne à celui-ci une petite portion de dial- dane non attaqué, et fournit après l'évaporation une quantité notable d'un sel de potassium solubledans l'alcool et qui renferme le même acide que le sel d'argent précédemment mentionné. Cet acide se forme par l'addition d'un seul atome d'oxvgène au dialdane c,sirso:i+o = c8HMo\ » Je propose de le nommer acide dialdanique. Il est isomérique avec l'acide subérique. Il s'en dislingue par toutes ses propriétés et surtout par cette circonstance, qu'il est monobasique. On peut l'extraire du sel de po- tassium ou du sel d'argent. La solution du sel de potassium, additionné d'acide sulfurique, le cède à l'étber. Celui-ci l'abandonne après l'évapora- tion, sous forme d'une masse cristalline. » Pour l'extraire du sel d'argent formé par l'oxydation du dialdane au moyen de l'oxyde d'argent, on filtre la liqueur et l'on évapore la solution filtrée au bain-marie; elle subit, pendant cette opération, une réduction par- tielle et laisse un résidu noirâtre qu'on épuise par l'alcool absolu. Celui-ci en extrait une portion assez notable de produit neutre non attaqué ou transformé et qui reste, après l'évaporation, sous la forme d'une masse si- rupeuse noire qui n'a pas été examinée. » Le sel d'argent, à peu près insoluble dans l'alcool absolu, est dissous dans l'eau bouillante, qui le laisse déposer par le refroidissement, sous forme de houppes cristallines, formées de petites lamelles parfaitement incolores. La solution de ces cristaux, décomposée par l'hydrogène sulfuré, fournit une solution qui abandonne l'acide dialdanique après l'évaporation, sous forme de cristaux (i). Analyse : C. 11. 1. il. Cil' ()' 55, 37 55, 06 55,i7 8,33 S, 38 8,04 ( 1263 ) » Purifiés par plusieurs cristallisations, ceux-ci prennent de grandes di- mensions et un bel éclat. Ils sont parfaitement incolores. Ils dérivent du prisme clinorhombique. Ils fondent à 80 degrés. L'acide distille sans altéra- tion dans le vide. Sous une pression de 20 millimètres, il a passé à 198 de- grés. Il est Irès-soluble dans l'eau et dans l'alcool. Ils se dissout aussi dans l'éther. Sa solution aqueuse est très-acide. Elle neutralise parfaitement les oxydes basiques. » Le sel de potassium C8H,30'.K a été obtenu par saturation de l'acide avec le carbonate de potassium du tartre. Évaporée en consistance sirupeuse, la solution se prend en une masse cristalline. Le sel sec est assez soluble à l'ébullition dans l'alcool à 98 degrés C, qui le laisse déposer en partie par le refroidissement, sous forme de cristaux transparents, lesquels deviennent opaques à l'air. Exposée à l'air humide, la masse sèche finit par tomber en déliquescence. » La solution aqueuse concentrée, mélangée avec une solution concen- trée de nitrate d'argent, se prend en un magma cristallin qui constitue le sel d'argent. » Lese/cfe sodium C8H"0'.Na est soluble dans l'eau et dans l'alcool. Ce dernier le laisse déposer en lamelles transparentes. Séchés à ia5 degrés, ces cristaux ont donné à l'analyse le résultat suivant : C*H"04Na. Sodium 12,36 i2,5o » Le sel de bavjum se dessèche par l'évaporation en une masse dure, vi- treuse, amorphe. Il se dissout dans l'alcool et n'a pu être obtenu à l'état cristallisé par le refroidissement ou par l'évaporation de la solution alcoo- lique. L'éther l'en précipite sous forme pulvérulente. » Le dialdanate de calcium (C8H,304)2Ca a été obtenu, comme les sels précédents, par saturation de l'acide libre. Il est très-soluble dans l'eau, qui l'abandonne par l'évaporation sous forme d'une masse cristalline con- fuse, non déliquescente. Il se dissout dans l'alcool bouillant et se dépose par le refroidissement en mamelons cristallins, qui, au microscope, parais- sent hérissés d'aiguilles. Les cristaux renferment de l'eau. » La solution du 5e/ de zinc a laissé, après l'évaporation, une masse m rupeuse qui finit par se dessécher à l'air en un sel blanc présentant une apparence cristalline confuse. Il se dissout dans l'alcool, et la solution al- C.R., 1876, 2" Semestre. (T. LXXX.IU, N° 20.) '67 ( 1264 ) coolique laisse, après l'évaporation, un vernis transparent qui devient peu à peu opaque et blanc. » Le sel de plomb est solnble. Les solutions aqueuses et alcooliques des dialdanates alcalins et de l'acétate de plomb peuvent être mêlées sans qu'il se forme un précipité. » Le dialdanate d'argent est un sel bien défini dont la préparation et l'apparence ont été décrites plus haut. Il renferme : 1. II. III. Théorie. Carbone 33, 28 33,4-2 33,^5 34,16 Hydrogène 4>^7 4'63 4*6 4'63 Argent » 38,55 38, 18 38,43 » J'ajoute quelques mots sur la constitution probable des corps qui viennent d'être décrits. » Les propriétés réductrices du dialdane démontrent qu'il joue le rôle d'une aldéhyde; la nature monobasique de l'acide dialdanique prouve que cet acide ne renferme qu'un seul earboxyle CO2 H, et que, en conséquence, l'aldéhyde elle-même, c'est-à-dire le dialdane, ne renferme qu'un seul groupe CHO. Le dialdane ne s'est donc pas formé, comme je l'avais sup- posé d'abord, par déshydratation de 2 molécules d'aldol, lesquelles, en perdant de l'eau, demeuraient unies par l'oxygène, comme le fait voir l'équation suivante : CH3 CH3 CrF CH3 11 11 CH.OH CH.OH CH - O - CH I + 1 = H20 -\- ' CH2 CH2 CH' CH2 II 11 CHO CHO CHO CHO Aldol. Aldol. Éther de l'aldol. » Un tel éther de l'aldol devait donner par l'oxydation, ou de l'acide oxybutyrique, l'aldol étant régénéré, ou un acide bibasique, C8HMOs, formé par l'oxydation des deux groupes CIIO. La composition et les pro- priétés de l'acide dialdanique démontrent, au contraire, que le dial- dane, formé par l'union de 2 molécules d'aldol, ne renferme qu'un seul groupe CHO; l'autre a donc, été transformé, et l'hypothèse la plus simple (pion puisse faire, consiste à admettre que, dans la réaction qui donne nais- sance, en même temps, à l'aldol et au dialdane, le groupe CHO de l'une des molécules d'aldol a réagi sur le groupe CH8 de l'autre, de façon à former du dialdol, ( 1265 ) CHO CH> i i CH2 CH.OH i i CH.OH CH2 i i CH! - CH.OH, lequel, en perdant de l'eau, formerait le dialdane CHO CW i CH1 CH.OH i i CH.OH CH2 ■ i CH = CH. » On arrive ainsi, pour l'acide dialdanique, à la formule CO.OH CH3 ■ i CH2 CH.OH i i CH.OH CH2 i ii CH = CH. » Note de M. Chevrecl sur ses derniers travaux. « J'ai pensé ne pas devoir mieux terminer l'année académique de «876 qu'en donnant un aperçu des dernières recherches auxquelles je me suis livré. » La première est un résumé de l'histoire de la matière depuis les atoi mistes et les Académiciens grecs jusqu'à Lavoisier inclusivement. » Cette histoire n'a pu être écrite que sous l'influence de la méthode a posteriori expérimentale établie sur la définition du mot fait donnée en 1 856, dans mes lettres à M. Villemain, et sur les définitions d'après les-. quelles Y analyse et la synthèse chimiques sont distinguées de l'analyse et de la synthèse mentales. Cet ouvrage peut être considéré comme le texte de l'atlas qui a été distribué aux Membres de l'Académie en 1868, et comme la justification, à mon sens, de l'application de cette méthode aux sciences morales et politiques et à l'histoire en particulier comme Science, et non comme exprimant l'opinion d'un individu qui écrit. » La dernière recherche générale qui m'ait occupé dans l'année qui s'écoule concerne le contraste simultané des couleurs appliqué à l'explica- tion d'un fait historique qui longtemps fut considéré comme un prodige 167.. ( ia66 ) par le prince qui plus lard fut Henri IV et par le duc Henri de Guise, dit le b'atafié. Voltaire crut l'avoir expliqué dans son Essai sur les mœurs des nations, et postérieurement, en 1771, un Membre de l'Académie Royale des Sciences de Berlin, Béguelin, s'en occupa; mais en définitive, ignorant la loi du contraste simultané des couleurs, il se trompa. » C'est l'explication du phénomène fondée sur une expérience faite le mois dernier, que je présenterai prochainement à l'Académie avec le dé- veloppement qu'elle comporte ; elle repose sur la vision comparative du Jio/r absolu, et du noir produit par des corps matériels. » Le premier fait que tout le monde peut constater, c'est que le noir ma- tériel n'est pas le noir absolu. Le noir matériel est un papier noir, une étoffe noire, en un mot un corps, soit produit de l'art, soit produit na- turel, que nous qualifions de noir. Je montre à l'Académie deux produits d'expériences, qui permettent d'observer par le mode comparatif la diffé- rence du noir absolu avec le noir matériel. » ASTRONOMIE. — Sur les déplacements séculaires de l'orbite du huitième satellite de Saturne [Japhet). Noie de M. F. Tisserand. « De la discussion des observations de Japhet, faites à Washington, en 1874, j'ai déduit pour 6 et I, en 1874,0, les valeurs rapportées ci-des- sous; j'en ai conclu les valeurs initiales y0 et y'0 de y et y'; la position du plan de l'anneau et l'angle A ont été calculés par les formules de Bessel 1 0 = i4a°4o',i, y'0= i3°/,i',i, A = 26° 49', 5, 1 = i8°3i',5, . y0= i6°25',o. La quantité K se détermine sans difficulté; pour K', j'ai admis les valeurs données par Bessel pour l'aplatissement et le rayon équatorial de Saturne; la valeur de W. Ilerschel pour la rotation de Saturne, et enfin, pour la niasse de l'anneau //;', la valeur m'— — -, donnée par Bessel. J'ai ainsi ' 2 1 6 ' obtenu — - =0,2570 4- 5o 1- 80 h i3o hioo \-ii?.o 1-2700 t-44r)° — ' K ' / m m 111 m m ' tu '•' m ///,, in.2, ..., ///, désignant respectivement les masses des satellites de Sa- turne, rangés par ordre de distances croissantes à la planète, savoir : Mimas, Éncélade, Thélys, Diane, Rhéa, Titan, llypérion. Ces satellites sont ( '267 ) très-faibles comme éclat, sauf Titan, qui est très-brillant ; Mimas et Hypé- rion sont les deux plus faibles; ma est donc vraisemblablement de beau- coup la plus forte des quantités mt, ..., wi7. Aussi je réduirai l'expression précédente à K' f, „ m, — = 0.2D70 -)- 2TOO K. . ' ' m La partie 0,2570 provient de l'aplatissement de Saturne et de l'action de l'anneau. Ne connaissant pas la valeur de —■, j'ai donné à — les quatre valeurs 0,207; °i35n; 0,457; o,557; la dernière répond à — = , les ' ' ' ' ' //; 9100 précédentes à des valeurs plus petites. J'ai pu dès lors calculer, pour une époque donnée, la position du plan de l'orbite de Japbet, dans mes quatre hypothèses; la comparaison de ce calcul avec l'observation montrera la- quelle des hypothèses est la plus vraisemblable, et fera connaître, par suite, une limite supérieure du rapport — » Voici les seuls documents anciens réellement utilisables pour le but que nous poursuivons : c'est d'abord une observation très-intéressante faite par Cassini en 1714» puis une série de mesures faites par Bernard, à Marseille, en 1787, Lalande a conclu de ces dernières observations que, en 1787, l'orbite du satellite faisait avec l'écliptique un angle de 24° 45'. Cette détermination, qui a été employée dans la Mécanique céleste, est très- erronée; en partant de la valeur actuelle de I, i8°3i',5, je trouve que, en 1787, I ne pouvait pas dépasser ig degrés; je laisserai donc de côté les observations de 1787, sauf à les discuter plus tard de nouveau et avec détail. J'arrive à l'observation de Cassini; elle est publiée dans les Mémoires de l'Académie des Sciences pour 1714. Les 2, 3, 4 et 5 mai 1714, Cassini vit le satellite dont nous nous occupons décrire une ligne droite à l'ouest de Saturne; il jugea que, du G au 7 mai suivant, il passerait à très-peu près par le centre de la planète, qui occulterait ainsi le satellite. Voyons quelles conséquences on peut tirer de cette observation. Considérons le moment de la conjonction du satellite avec le centre de Saturne, relativement à un grand cercle perpendiculaire à l'orhite du satellite; soient à ce moment l et X la longitude et la latitude géocentriques de Saturne, p sa distance à la Terre, r la distance du satellite au centre de Saturne, e sa distance angu- laire au centre de Saturne au moment de la conjonction; désignons enfin par 0 et l la longitude et l'inclinaison de l'orbite du satellite; j'ai trouvé ( ia68 ) la formule sin(l-ô) = ^ + t' v ' tangl r sinl cosX Soit 60 la valeur qu'on calculera pour $, en supposant que le satellite ait réellement passé par le centre de la planète; dans ce cas, on admet que a = o, et l'on a sii)(/-0o) lang). tangl doue, si I est connu, on aura 60; nous aurons ensuite, en négligeant £a, Admettant que la conjonction ait eu lieu le 7 mai 1714» à midi moyen de Paris, je trouve, pour cette date, Z=i54°28',7, X^+i°58', 1, logp = o,o,533. K.' Dans toutes les hypothèses que l'on peut faire sur le rapport — , ' varie de i8°44' à i9°i8': je prends I = 190, et je trouve 0 = i48°4i'— 11600: donc, si l'on admet que le satellite ait passé par le centre de Saturne, on aura, pour 1714» 0 = i48°4i'. Il me paraît naturel d'admettre que Cassini, qui avait observé le satellite encore un jour et demi avant la conjonction, et qui en avait conclu qu'il passerait à très-peu près par le centre de la planète, ait pu se tromper de plus du tiers du rayon de la planète; ce rayon étant alors de 9", 1, j'admettrai que s. était compris entre — 3" et + 3"; u6o£ était donc compris entre — 348o" et -1- 348o", ou, en chiffres ronds, entre — i° et -+- i° : donc Q était compris, en 17145 entre i47°41' et i49°4I- Or, en calculant 6 par mes formules et avec les quatre valeurs EL' indiquées pour —) je trouve les valeurs suivantes : i48°35'; i48°io'; j47°46' et i47°23'. La dernière de ces valeurs sort des limites fixées plus haut; l'avant-dernière est comprise entre ces limites, mais très-près de la limite inférieure i47°41'; cette limite inférieure nous serait donnée par nos K.' K' formules, en prenant — = 0,48 : nous pouvons donc admettre que — est inférieur à 0,48. J'admettrai, en chiffres ronds, K' - c ( 1269 ) » Mais nous avions trouvé -> o,a57 + 273oJ; en rapprochant ces deux inégalités, je trouve ms . 1 m " i 1000 » Ainsi nous arrivons à ce résultat intéressant, que la masse de Titan est au plus la onze-millième partie de la masse de Saturne; un corps, ayant cette masse et présentant la même densité que Saturne, au'rait un diamètre apparent moyen de o", 77; peut-être convient-il de faire remarquer ici qu'en 1862 M. Dawes a assisté à un passage de l'ombre de Titan sur le disque de Saturne, et a estimé que le diamètre de cette ombre était com- pris entre o", 8 et i",o. » On voit que, si l'observation de Cassini ne nous a pas donné la valeur K' exacte du rapport — , elle nous a cependant montré que ce rapport est compris entre 0,267 et o,5oo; on en conclut que la rétrogradation moyenne annuelle du nœud de l'orbite de Japhet sur l'écliptique est com- prise entre 2'43" et 3' 5". » Il me reste enfin à donner quelques indications sur la manière dont je suis arrivé à déduire les éléments elliptiques des observations de Washington. » Ces observations, publiées dans le vingt-cinquième volume des Mon- thly Notices de la Société Royale de Londres, sont au nombre de dix pour l'angle de position p, et pour la distance 5; on* les trouvera dans le tableau ci-dessous; le temps de chaque observation est du temps moyen de Washington. J'ai pris pour point de départ un système d'éléments ellip- tiques publiés par M. Jacob dans le tome XVIII des Monthly Notices. J'ai comparé les observations de Washington à ces éléments, et, suivant la méthode usuelle, j'ai formé vingt équations contenant les six corrections des éléments elliptiques; j'ai résolu ces équations par la méthode des moindres carrés; j'ai obtenu ainsi le système d'éléments suivants : 6= 142. 40»1 1= i8.3i,5 E— 333.i6,7 P= 348. o e = 0,02957 n = 4°, 538o42 a"= 5i4",37 Équinoxe de 1874, °- ( ,27° ) » L'époque adoptée pour E est 187/i, septembre 3o, à midi moyen de Greenwich; E est l.i longitude moyenne à cette époque, I' la longitude du périsaturne, n le moyen mouvement diurne, et a" le demi-grand axe, répondant à la distance moyenne 9,53885 de Saturne à la Terre. On trouvera ci-dessous, avec les observations de p et s, les différences O-C entre l'observation et le calcul; on pourra constater que la représentation est très-satisfaisante. Dates. t. />. O-C. t. s. O-C. h m 0 / h m // 11 1874. Sept. 26 8. 9 54, 10 —9 8.53 78,56 0,00 Oct. 1 7.48 84,00 -f-io 8.42 262,87 — °t~fî 1 7.56 85,2o - 7 8. 7 298,06 -+- 0,81 3 7.38 86, 5o — i 7-56 329, 63 -1-0, 14 ,4 8.40 93,28 -3 8.3o 5oo,65 — 1,14 i5 8.3i 93,84 +3 8.52 498>77 + °>7> 19 8.3o 95,84 +4 8.i5 453,oo +0,62 20 8. 6 96,32 — 1 8. 2 433,76 — 0,04 23 8.3 98,37 -4 8.16 36i,98 -0,27 27 7.16 io3,3i o 7.28 240,43 0,00 » météorologie. — Recherches sur la vitesse du vent, faites à l'Observatoire du Collège romain. Lettre du P. Secchi à M. le Secrétaire perpétuel. « Rome, 24 décembre 1876. » L'instrument qui a servi à la mesure de la vitesse est l'anémomètre de Robinson, et l'enregistrement a été fait par le météorogrnpbe bien connu de l'Académie. Cet appareil enregistre, chaque jour, la vitesse du vent pendant les vingt-quatre heures ; chaque jour, on l'inscrit à midi au moyen du compteur; de plus, on a sur le tableau, heure par heure, une ligne dont la longueur est proportionnelle à la vitesse du vent. Avec ces élé- ments, nous avons calculé : » i° La vitesse moyenne diurne, la moyenne mensuelle et la moyenne annuelle; » 20 La vitesse horaire, pour chaque jour de l'année. » L'extrême irrégularité de cet élément, dans tous les pays, fait que, pour avoir une moyenne passable, il est nécessaire de réunir plusieurs années de travail. Notre météorographe est en activité depuis 1 5 ans, de i8(>2 à 1876 inclusivement, durée déjà considérable. Cette période se sub- divise en deux autres : la première, de 1862 à 1868 inclusivement, pen- dant laquelle a fonctionné un premier appareil; la seconde, de 1869a 1 87O, ( !27I ) pendant laquelle a fonctionné le nouveau météorographe qui a été exposé à Paris en 1867. Malgré la différence des instruments, les résultats des deux périodes sont assez semblables. Nous en avons cependant maintenu la séparation, pour montrer qu'il suffit d'une période peu étendue pour obtenir une approximation assez satisfaisante. » Le tableau A donne la vitesse moyenne diurne, dans les différents mois de l'année, pour chacune des deux périodes, et leur moyenne. La vi- tesse est exprimée en kilomètres. Tableau A. Période Période Moyenne Mois. de 1862 à 1868. de iS6;) à 1876. des deux périodes. Janvier 20g, 5 190,6 200,1 Février '89.1 170,8 '79 '9 Mars 23g , 1 2 1 3 , 1 226 , 1 Avril 187,9 189,5 188,7 Mai ig3,6 195, 6 ig4 - G ■Tuin '97'2 I97-3 '97'3 Juillet 201 , 1 21 8, 8 209,9 Août 19<>,5 2o3,4 K)9'4 Septembre '77^ '76,6 '77'2 Octobre J74>9 197 , 1 186,0 Novembre 204, 3 '94'° '98-' Décembre 190,3 218,7 204, 5 » Les conclusions que l'on tire de ce tableau sont les suivantes : i° la moyenne générale diurne de toute l'année est i97Um,5, ou, en nombre rond, 200 kilomètres; i° elle diffère peu d'un mois à l'autre, mais nous verrons bientôt que la distribution horaire est très-différente dans les mois d'été et dans les mois d'hiver; 3° le mois où la vitesse est la plus grande est le mois de mars; celui où elle est la plus petite est le mois de septembre, c'est-à-dire que, des deux mois équinoxiaux, le premier correspond au maximum, le second au minimum. » On peut cependant se demander si ces chiffres représentent la vitesse absolue du vent dans le pays. Quant à nous, nous ne le croyons pas. L'em- placement du moulinet est le meilleur que l'on put trouver dans une grande ville : il est placé sur la tour isolée de l'ancien observatoire, à 46 mètres au-dessus du plan de la ville; il dépasse d'environ r5 mètres tous les édifices voisins; il dépasse même de plusieurs mètres l'église où est établi le nouvel observatoire, et en est éloigné de 100 mètres, ce C.R., 1876, 28 Semestre. (T. LXXXI1I, N° 20.) '68 ( I272 ) qui rend la position irréprochable. Mais le bâtiment lui-même du Collège est placé au centre de la partie la plus basse de la ville, dans l'ancien Champ-de-Mars, et est environné par les collines qui flanquent la vallée du Tibre, à droite et à gauche, et dont la hauteur au-dessus du sol atteint celle du moulinet, et encore faut-il y ajouter les édifices qui couronnent ces collines. Du reste, on sait que le vent au sommet de ces édifices très- élevés est toujours plus fort, comme par exemple sur la coupole de Saint-Pierre et sur les tours du Quirinal et de l'Esquilin. Cependant, comme ces points élevés ne sont nulle part à une distance inférieure à i kilomètre environ, il est raisonnable de penser que leur influence n'est pas Ires- grande, car le vent s'infléchit en suivant les irrégularités du sol, et un point relativement très-haut a toujours un vent plus fort qu'un point ayant une plus grande hauteur absolue, mais peu élevé au-dessus des environs. » Ainsi, par exemple, sur la coupole de Saint-Pierre, le vent est toujours plus violent que sur la tour du signal trigonométrique de Monte-Mario, qui est à la même hauteur absolue, mais n'est élevée que de i5 mètres au- dessus i\u sol. » Quant à la vitesse absolue du vent, pour la déterminer dans notre pays, il faudra attendre que l'observatoire de Monte-Cavo ou la tour de Monte-Mario reçoive des instruments enregistreurs qui sont déjà en con- struction. » Quant à la distribution horaire du vent, elle est enregistrée dans le tableau B, que l'on trouvera ci-après. ». En construisant ces courbes mensuelles, il parait manifeste qu'on doit distinguer l'année en deux classes de mois : la classe hivernale et la classe estivale. La première comprend janvier, février, mars, octobre, novembre et décembre; la seconde, les autres mois. Les années disculées dans ce tra- vail ne sont encore qu'au nombre de deux, 1874 et 1875-, nous nous occu- pons des autres, mais le travail est assez considérable. » Ces deux années, qui sont du reste assez semblables, montrent: i°que, dans les mois d'hiver, la courbe diurne présente un maximum, de •>. à \ heures après midi, avec des inflexions secondaires, entre lesquelles appa- raît un minimum la nuit et un autre le matin; mais, pour établir définitive- ment ces périodes, il est nécessaire d'achever la discussion de quelques autres années; 20 la partie estivale est nettement prononcée el assez bien définie, même par nue seule année; elle consiste en une période princi- pale ayant un maximum de 3 à .\ heures après midi et un minimum la nuit ; un minimum secondaire se présente le matin, entre 10 et 11 heures, niais ( i*73 ) il n'a pas d'heure fixe, et, pour celle raison, il disparait presque dans les moyennes; 3° pendant la nuit, le vent est généralement très-faible en été; pendant le jour, le maximum est de 18 à 2okilomètres; 4° on peut dire que, si la quantité de vent est peu différente de l'été à l'hiver, la distribution est très-différente dans les heures de la journée; 5° l'étendue de la partie pério- dique en hiver est à peine le quart de ce qu'elle est en été, de sorte que la quantité de vent hivernale est due principalement aux fortes bourras- ques, qui rendent la partie constante de l'aire de la courbe très-considé- rable. On est conduit à en conclure que, pour avoir la vitesse moyenne pondant l'hiver, il faut un plus grand nombre d'années que pour l'été; ce- pendant, la période diurne est reconnaissable également dans les vents de grande intensité. Tableau B. — Vitesse horaire moyenne du vent [résume mensuel de i StJj et i8t5). Matin : 1 h. 2 h. 3 h. 4 h. 5 h. G h. 7 h. 8 h. 9 h. 10 h. 11 h. 12h. Janvier 5,55 5,90 6,G5 6,}5 5,S5 6,10 6,3o 5, 80 5,65 6,3o 6,85 6,60 Février 9,70 9,90 9,75 g, 10 9,55 9,20 8,45 8,70 8,90 9,55 10, 55 11,00 Mars G,i5 5,75 6, i5 G,'|j 6,'|5 G,'|0 6,80 7,25 8,3o S, 25 8,i5 8,o5 Avril 6,1 5 5,95 5,90 6,85 7,10 7,00 7,3o 7^5 8,85 10, 65 11,90 12, 55 Mai 3,25 3,i5 3, 10 2,75 3, 10 2,80 2,85 4>2^ 5,75 7,45 9,3o 9.4° Juin 2,40 2,55 2,70 3,5o 3,35 3,35 3,'|0 4,55 5,45 6,55 8,35 10, i5 Juillet 3,3o 3,70 4>00 4>20 4>7° 4>6° 4)45 4 ,95 4>7° 5,35 7,00 g,o5 Août 2,45 2,35 3,8o 4>10 4i'J /| , 1 5 4>°° 4>6° 6,45 8,4o 9,35 n,45 Septembre... 2,80 3, 10 3,75 3,55 3,5o 3,55 3,45 3,g5 4>9° 4)65 5,70 7,25 Octobre 6,55 7,90 7,30 7,40 7,60 7,90 8,55 g,o5 9 ,55 n, o5 11, o5 11,10 Novembre. . . 5,75 6,55 7,4° 6,80 6,3o 6,70 7,4° 7>9° 7,80 S, 55 10,10 10,70 Décembre.... 7,3o 8,25 8,35 7,55 7,70 7, i5 7,o5 7,65 8,55 9,10 10, i5 g,85 Soir : Janvier 6,3o 7,10 7,3o 6,70 6,3o 5,85 5.o5 5, 20 4>65 5,i5 5,25 5, 60 Février 10,70 11,70 12, o5 12,70 11, 40 9,5o 8,90 8,55 8,10 7,o5 8,35 9,5o Mars 8,g5 11,60 12,70 i'i.ij 14,25 12,65 10, 25 9,20 7,65 6,60 6,80 7,00 Avril i'i,20 17,50 17,50 18,10 17,10 i4,5o io,25 8,35 7,05 6,70 7,00 6,45 Mai i3,4o 16, 3o 17,80 17,20 16, o5 i3,35 9, 65 5,85 4>6o 3,70 3, 60 3,3o Juin i3,55 17,35 1S.40 17,^0 i5,-;5 12, 3o 9,65 6,4o 4>4° 3,45 3,o5 2,i5 Juillet 12,85 16, 6j iS,2.5 17,45 17,05 i4,55 11,20 7,5o 5,70 4>4° 3,7.5 3,3o Août 14, 3o 12,35 20, 3o 20,40 18, So i5,oo 11, 35 6, go 4 ,55 3,55 2,90 2,85 Septembre... g, 55 II, 85 1 4 ,55 i5,55 i4,4° IIj4° 6,g5 4>35 4>00 3,25 2,80 2,4o Octobre 14,00 i3,4o 14,00 i3,5o 11, 5o g, 20 7,43 6,45 7,00 6,g5 6,25 6,65 Novembre.... 11,10 10. 3o 10, 3o g,o5 7,go 6,40 7,90 6,70 5,5o 5,45 5,g5 6,25 Décembre.».. 9,85 10,70 g, 20 8,55 8,25 8,70 8,45 8,55 8,25 7,70 7,75 6,5 » Nous nous proposons de continuer la discussion des nombreux maté- riaux qui ont été recueillis à l'Observatoire, et j'aurai l'honneur d'en pré- senter les résultats dans une autre occasion. » 168.. ( i274 ) HYDROLOGIE. — Su) le projet d'un canal d'irrigation du Rhône; Note de M. de Lesseps. « M. Aristide Dumont, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, a été chargé par le Gouvernement de faire les études d'un canal d'irrigation du Rhône, réclamé par nos départements méridionaux. Cet éminent ingénieur a, depuis longtemps déjà, rempli sa mission avec science et dévouement; mais, malgré ses efforts persévérants, son travail reste encore à l'état de projet. En me demandant de vous entretenir de l'œuvre d'intérêt national dont il poursuit la réalisation, il a pensé qu'une Communication à l'Aca- démie serait favorable à une entreprise ayant pour objet de sauver de la misère et peut-être de l'émigration les populations de la vallée, du Rhône, cruellement frappées par le Phylloxéra, par la gatine ou maladie des vers à soie, et par l'abandon de la culture de la garance, qui ne peut plus lutter contre l'alizarine artificielle. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie deux Mémoires manuscrits de M. Dumont. » Le premier de ces Mémoires peut se résumer de la manière sui- vante : » Le canal d'irrigation du Rhône, ayant sa prise d'eau au-dessus des roches de Condrieu et se terminant dans la banlieue de Mon Ipel lier, à 61 mè- tres au-dessus du niveau de la mer, ne dépassera pas, pour ses dépenses d'exécution, une somme totale de 1 10 millions de francs. » Il permettra de créer une zone d'irrigation dans cinq départements : Drame, Vauclwe, Gard, Hérault et Aude, offrant une surface irrigable susceptible de produire annuellement 45oooo tonnes de foin el de nourrir au moins 100 000 télés nouvelles de gros bétail. » L'exécution du canal permettra la submersion des vignes, moyen re- connu efficace pour reconstituer la production vinicoleet la mettre à l'abri du Phylloxéra sur une étendue de vignes, en plaine, d'au moins 80000 hec- tares, où cette submersion serait facilement et fructueusement appliquée. » Le canal peut s'exécuter en quatre ans. Il ne présente aucun ouvrage difficile. « Les volumes d'eau empruntés au Rhône ne peuvent en rien nuire à la navigation du fleuve avec les conditions de prises d'eau imposées. » Les populations intéressées attendent l'exécution de ce canal avec la plus vive anxiété, et elles ont la confiance que celte exécution ne saurait être retardée après les études les plus sérieuses, les enquêtes d'utilité pu- blique les plus favorables, les vœux énergiques de tous les Conseils élec- ( is75 ) tifs depuis vingt ans, les engagements solennels pris à la tribune par diffé- rents ministres des travaux publics et des souscriptions personnelles importantes pour la jouissance de l'irrigation. » La seconde Note de M. Dumont, accompagnée d'une carte explica- tive, établit la possibilité de faire servir le canal d'irrigation à la navi- gation. <> Il ne nous appartient pas, dit-il, d'examiner ici quel parti il serait possible d'adopter entre le perfectionnement de la navigation en lit de rivière et un canal latéral; nous nous contenterons de conclure que, quel que soit le système définitivement adopté, l'exécution du canal d'irrigation du Rhône ne peut nuire en rien à la navigation. » L'état actuel du Rhône n'est pas digne de notre civilisation et de notre industrie. Il faut absolument faire de ce beau fleuve un double instrument de production au point de vue de l'Agriculture et du service public des transports ». » Les idées exprimées par M. Dumont sont tellement justes, qu'il semble difficile, après avoir été adoptées en principe, qu'elles ne soient pas ap- pliquées par l'accord de l'opinion publique, du Gouvernement et des Chambres. » Ce qu'il indique au sujet des transports fait dans ce moment l'objet d'études fort sérieuses, car lés transports à bon marché doivent constituer de nouveaux éléments de la richesse de la France. Un résultat si désirable ne sera obtenu que par l'amélioration des canaux existants, pour lesquels on n'a pas assez profité de notre système de centralisation. En effet, lors de leur construction primitive, chaque province a opéré sans plan d'en- semble général. Il s'agit maintenant de donner à notre réseau de naviga- tion intérieure un tirant d'eau suffisant et uniforme, afin d'éviter les transbordements qui chargent nos transports de frais excessifs et hors de proportion avec ce qui existe dans d'autres pays voisins ou concurrents. » Je dépose sur le bureau, outre les deux manuscrits qui viennent d'être analysés, les documents officiels publiés par les Ponts et Chaussées, trois brochures de M. Aristide Dumont, et un Mémoire intéressant de M. de la Paillonne, président du Conseil de l'arrondissement d'Orange, sur la né- cessité du canal d'irrigation du Rhône. » M. Faye, en présentant à l'Académie Y Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1877, indique les améliorations qui ont été introduites dans cette publication : « Pour simplifier certains calculs, on s'était contenté jusqu'ici d'un ( '276 ) degré d'approximation correspondant aux besoins réels de la pratique. Cette année, le membre du Bureau chargé de la direction des calculs et de la rédaction de la Connaissance des Temps a tenu la main à ce que tous les chiffres admis dans les tableaux de Y Annuaire fussent d'une scrupuleuse exactitude. Notre savant confrère M. Lcewy a donné, en outre, une très- utile concordance des cinq calendriers usités, grégorien, julien, républi- cain, israélite et musulman, grâce a. laquelle toutes les questions de dates et de célébration de fêtes se résolvent avec une extrême simplicité. » En outre, il a donné un tableau et une éphéméride des étoiles va- riables, ainsi qu'une liste soigneusement élaborée des points de divergence des essaims d'étoiles filantes qui sillonnent le ciel à diverses époques de l'année. Ces deux tableaux seront consultés avec fruit par les lecteurs de l'annuaire qui s'occupent d'Astronomie physique. » Pour les questions qui ne se rattachent pas directement à l'Astronomie ou à laCéodésie, le Bureau a fait appel, comme les années précédentes, aux lumières spéciales de plusieurs de nos confrères de l'Institut et d'autres personnes d'une haute compétence. M. Sudre a revu avec soin toute la partie monétaire, M. Levasseur la partie géographique, M. Damour la partie minéralogique, M. DesCloizeaux les tableaux d'indices de réfraction, M. Fizeau la liste des coefficients de dilatation déterminés par lui-même avec une si haute précision; M. Berthelot a entièrement refait toute la partie relative aux gaz simples ou composés, et M. Marié-Davy a com- plété et terminé la carte magnétique de la France. » M. Berthelot a, en outre, enrichi notre Annuaire d'un travail complet sur les éléments numériques de la Thermochimie. Le Bureau est heureux de donner à cette nouvelle branche de la Science, si féconde déjà et si im- portante pour l'avenir, le bénéfice de la grande publicité de son Annuaire. Les physiciens et les chimistes trouveront réunis, clans le volume de cette année, des notions précises et des éléments numériques qu'ils ne pour- raient se procurer qu'au prix des plus pénibles recherches dans l'immensité des publications des Sociétés savantes; encore faudrait-il, après les avoir réunis, soumettre ces nombres à une discussion, un choix, une coordina- tion que nous avons épargnés au lecteur, en nous adressant à l'un des principaux créateurs de la doctrine nouvelle, qui rattache si intimement la Physique et la Chimie à la Mécanique. » L'Académie voit que le Bureau tient à ce que son Annuaire figure de plus en plus, comme manuel et répertoire à consulter, sur la table de travail de ceux qui s'occupent de Statistique, de Géographie, d'Astrono- [ I277 ) mie, de Physique, de Chimie, de Minéralogie, de Météorologie et de Phy- sique du glohe terrestre. » Le volume de 1877 contient les discours prononcés à l'inauguration de la statue d'Élie de Beaumont, à Caen, le 6 août de cette année, par le délégué du Ministre de l'Instruction publique et M. l'amiral Paris, pré- sident de l'Académie des Sciences. Nous avons voulu nous associer ainsi aux hommages qui ont été rendus à la mémoire de l'illustre géologue que tant de liens rattachaient au Bureau des Longitudes. » Enfin ce volume contient une Notice de M. Faye sur les orages et sur la formation de la grêle. » MEMOIRES LES. géodésie. — Nouvelle mesure de la méridienne de France; par M. F. Périmer. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Depuis que j'ai eu l'honneur de faire connaître à l'Académie les mé- thodes adoptées, ainsi que les instruments employés et les premiers ré- sultats obtenus dans la nouvelle mesure de la méridienne de France, les opérations ont été poursuivies sans interruption, du sud vers le nord, et s'étendent aujourd'hui, suivant un réseau continu, depuis la base de Per- pignan et la frontière des Pyrénées, jusqu'au département du Loiret. Le nombre des stations s'élève à trente-neuf, parmi lesquelles on en compte quatre, celles de Carcassonne, Rodez, Puy-de-Dôme et Saligny-le-Vif, situées, la première vers la parlie australe, les autres sur les parallèles de Rodez, Clermont et Bourges, qui sont en même temps des stations géoilé- siques et astronomiques. » Les trois stations astronomiques de Carcassonne, Rodez et Saligny- le-Vif, sont l'oeuvre de M. Villarceau, et les résultats obtenus ont été pu- bliés dans le tome IX des Annales de ï Observatoire de Paris .. Quant à celle du Puy-de-Dôme, elle a été exécutée, par le Dépôt de la Guerre, pendant l'automne de cette année. Nous avons déterminé, de concert avec M. le capitaine Bassot, qui occupait la station de Montsouris, en employant la méthode d'enregistrement électrique, des observations et des signaux échangés par voie télégraphique, la différence de longitude entre Pnris- Montsouriset la station géodésique du Puy-de-Dôme; j'ai complété ensuite ( <278 ) la station en mesurant aussi la latitude et l'azimut de la direction géodé- sique de Sermur sur l'horizon du pilier méridien. » Bien que le Puy-de-Dôme n'appartienne pas à l'ancienne méridienne. il en est assez rapproché pour que j'aie cru devoir le comprendre parmi les sommets de la méridienne nouvelle. Ce point présente une importance exceptionnelle; il est situé sur l'ancien parallèle de f\S degrés, en un des sommets les plus élevés du plateau central de la France, dans une région où l'étude des attractions locales doit offrir un intérêt tout particulier eu raison de la constitution géologique et delà forme du relief du sol; il est, en outre, à égale distance de Bourges et de Bodez, dans la portion de la méridienne qui n'avait été l'objet d'aucune observation astronomique ré- cente; enfin il nous a semblé que la création de l'Observatoire météoro- logique, avec ses dépendances , en rendant possibles des observations régulières et un séjour prolongé sur la montagne, nous imposait l'obli- gation d'en déterminer directement les coordonnées. Les opérations, entre- prises le i5 août, ont été terminées le 3 octobre seulement; nous avons séjourné pendant trente-sept jours sur la hauteur, et, malgré les épreuves de toute nature que nous avons eu à subir, pendant cette longue période signalée par des tempêtes effroyables, qui ont mis souvent en péril nos personnes et nos instruments, nous sommes heureux d'avoir pu mener notre travail à bonne fin, et nous nous félicitons d'avoir inauguré, sur le sommet du Puy-de-Dôme, la série des travaux scientifiques modernes dont cette montagne est appelée à devenir le théâtre. » Pour chaque station géodésique, nous avons calculé les directions les plus probables, et, pour nous rendre compte de la marche des mesures azimutales, nous avons recherché l'erreur moyenne d'une observation isolée : d'où nous avons conclu le degré de précision ou le poids d'une ob- servation. En prenant la moyenne générale des valeurs ainsi obtenues, nous avons trouvé, pour l'erreur moyenne d'une observation isolée, ±i",5i; d'où il résulte que l'erreur moyenne d'une direction probable, provenant de la moyenne de vingt observations, est égale à ± o",3/j. » Nous avo;is pu ensuite calculer, en partant de la base de Perpignan et des coordonnées astronomiques de Carcassonne : i° les longueurs des côtés du réseau; 2° les coordonnées géographiques des sommets, ainsi que les azimuts des directions. • , » Ce n'est que lorsque nous aurons atteint la base de Melun que nous obtiendrons la première vérification de la longueur des côtés ; la ferme- ture des triangles peut toutefois nous fournir une indication sur le degré ( <279 ) lie précision de nos mesures. Nous trouvons, pour l'erreur calculée de la somme des trois angles d'un triangle, des valeurs tantôt positives, tantôt négatives, comprises entre o" et i", 20, dont la moyenne est égale à o",6o seulement, ce qui paraît très-satisfaisant. » Mais nous pouvons, dès aujourd'hui, obtenir un premier contrôle de l'exactitude de nos opérations par la comparaison, faite aux stations de Rodez et de Saligny-le-Vif, entre les résultats du calcul et ceux de l'obser- vation directe. » T/'observation directe a donné : A Rodez : A Saligny-le-Vif : Latitude L'= 44". 21'. 23",59 L'= 47° 2' 4o'', 00 Longitude -C'^- o.i4- 3,19 Pas de longitude. Az. deMaillebiau. Z' — 23g.45.49>83 Ax. de Bourges. . . Z'= 99°o' 21", 02 ( 1 1 » Par le calcul, nous avons trouvé : L = 44-21 .22,39 L = 47. 2.37,06 ■c=- — o.i4- 5,20 1= — 0.25.29,81 z = 239.45.49,59 Z — 99. o.i3,o8 » En appliquant à ces résultats le théorème de M. Villarceau, qui établit une relation entre les effets des attractions locales sur les longitudes et les azimuts, et se traduit, quelles que soient ces attractions, par l'équation de condition Z' — Z -+- sinL'(£— $J = o, on trouve, pour la station de Rodez, que cette équation est satisfaite à -+- 1", 65 près; il n'y a, entre les deux azimuts, qu'une différence de -+- o", 2/J, après un parcours de onze triangles. » Pour Saligny-le-Vif, la vérification précédente n'est pas immédiate- ment applicable, parce que la longitude n'a pas été observée en ce point, mais nous avons pu calculer la différence £— £ pour la station de Berri- Bouy, rattachée par la géodésie à la Tour de Bourges, et dont MM. Le Ver- rier et Rozet ont mesuré la longitude en 1 856, et nous avons trouvé £-C=-2",i8. En admettant que les attractions locales produisent les mêmes effets sur les longitudes à Berri-Bouy et à Saligny-le-Vif, et appliquant l'équation de condition, on trouve que l'écart s'élève, pour Saligny-le-Vif, à +6", /('; (1) Ce chiffre est extrait des registres manuscrits de M. Yvon Villarceau. C R., 1876, 2e »SemK.oulire l'excès de sulfure de carbone, que je remplace immédiatement par de l'eau, et je bonde. Le fût est prêt à être livré à la consommation. Le vigneron pourrait préparer lui-même un charbon insecticide. » Pour empêcher la volatilisation du sulfure de carbone à l'air et assurer sa conservation, j'emploie de l'eau, au fond de laquelle tombe le charbon sulfocarbonique, et où il se conserve indéfiniment (i). » L'emploi du charbon sulfocarbonique devra être fait en mars et avril an plus tard, dans i à 5 trous, suivant l'âge de la vigne, dont un sous le talon de la souche, à om, 1 5 de profondeur, et les autres à om, 5o environ de profondeur et à om,4o du pied. » La proportion la plus rationnelle du charbon sulfocarbonique ne m'est pas encore connue exactement. Mais, si l'on admet que i partie de vapeur de sulfure de carbone dans 200 parties d'air tue le Phylloxéra en vingt-quatre heures, on trouve que 3gr,463 de sulfure de carbone liquide seraient suffisants pour 1 mètre cube de terre. D'après cela, pour avoir avec le charbon sulfocarbonique, dans le même temps, une émission de sulfure de carbone semblable, il faudrait i7gr, 3oo de charbon CS2 à Gode- grés. Si les racines s'étendaient à 2 mètres de profondeur et en suppo- sant que cette partie du sol fût aussi aérée que la première, il en faudrait le double, 34gr,6oo, à 3 mètres le triple, 5isr,o,oo. » Avec ces proportions, il y aurait plus de sulfure de carbone qu'il n'en faudrait pour remplir les conditions voulues; mais il importe, selon moi, en raison de l'action moins énergique du sulfure de carbone sur les œufs du Phylloxéra, de prolonger l'action du produit toxique. » M. E. de Kvassey, ingénieur agricole à Pesth (Hongrie), annonce, dans une lettre adressée à M. H. Mangon, que les vignes de la Hongrie sont for- tement menacées par le Phylloxéra, qui envahit déjà une surface d'environ 85 hectares dans le midi, à Pancsova (2). Il s'occupe d'un projet de sub- mersion de ces vignobles, qui se trouvent dans la plaine voisine du Danube. (1) Pour constater la richesse en sulfure de carbone du charbon sulfocarbonique, aucune analyse spéciale n'est nécessaire, il suffira de l'enflammer avec une allumette, après l'avoir pesé dans de l'eau : le sulfure de carbone ne communiquera pas le feu au charbon, le pro- duit inseclicide seul brûlera. Après l'inflammation, une seconde pesée sera faite, et la diffé- rence entre le poids des deux pesées indiquera le sulfure de carbone qui était contenu, déduction faite de l'humidité que le charbon pouvait contenir, soit de 5 à 8 pour 100. 2) Ville de 7000 aines, à 3 lieues de Belgrade. ( 1283 ) M. B. Cauvi, M. J. Claret, M. d'Etchegoyen, M. S.Laffon, M. J. Ca- huzac, M. G. Beacme, M. Grimal adressent diverses Communications rela- tives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. A. Leroy adresse une Note relative à une turbine applicable à la locomotion aérienne. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. Toselli adresse une nouvelle Note relative à son projet d'établisse- ment de tunnels en fer, entre deux eaux. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. H. Souclieh soumet au jugement de l'Académie une nouvelle lunette télémétrique. (Commissaires : MM. Morin, Favé.) M. Chouet adresse une nouvelle Communication relative à son procédé de stéréoplastie. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i° Une brochure de M. G. de Saporta, intitulée « Étude sur la vie et les travaux paléontologiques d'Ad. Brongniart » ; 2° Un ouvrage de M. Flammarion, portant pour titre « Les terres du ciel » ; 3° Un nouveau volume des « Merveilles de l'industrie », par M. L. Fi- guier; ce volume est consacré particulièrement aux matières alimentaires : pain, vin, bière, cidre, etc.; 4° « L'Annuaire météorologique de l'Observatoire de Monlsouris pour 1877 ». ( -234 ) STATIQUE. — Etude sur la réduction d'uti système de foires, de (pondeurs et de directions constantes, agissant en des points déterminés d'un corps solide, quand ce corps change d'orientation dans l'espace; par AI. G. Darboix « Parmi les systèmes de forces agissant sur un corps solide, les plus im- portants peut-être sont ceux qui sont composés uniquement de forces pa- rallèles. Leur étude a conduit à la notion du centre des forces parallèles, point d'application d'une force unique, parallèle aux forces considérées et qui peut toujours les remplacer lorsque le corps change de situation dans l'espace. » Il était naturel de chercher à étendre aux systèmes composés de forces quelconques les propriétés du centre des forces parallèles, c'est-à-dire d'examiner comment varie l'effet d'un système quelconque de forces appli- quées à des points déterminés d'un corps solide, soit lorsque, leur gran- deur et leur direction demeurant les mêmes, la position du corps dans l'espace vient à changer, soit, ce qui revient au même, lorsque, la position du corps demeurant invariable, les directions des forces changent de ma- nière à conserver entre elles les mêmes angles. » Mobius, dans sa Statique si remarquable à tant de titres, a commencé cette étude et lui a consacré deux chapitres très-étendus. Minding, dans le tome XV du Journal de Crelle, a donné sur le même sujet un théorème des plus remarquables et il a établi que, si le corps est amené dans une situa- tion où le système des forces a une résultante unique, cette résultante ren- contre deux courbes, ayant une position fixe dans Je corps, et qui sont une ellipse et une hyperbole, focales l'une de l'autre. » Les études de Mobius et de Minding ont été analysées dans deux cha- pitres de la Statique de M. l'abbé Moigno. » Le travail actuel contient la démonstration des propositions déjà con- nues dans cet ordre de recherches et celle de plusieurs propriétés qui me paraissent entièrement nouvelles. J'introduis la notion d'un ellipsoïde cen- tral analogue à celui que l'on rencontre dans la théorie des moments d'i- nertie et donnant lieu à un grand nombre de propriétés géométriques. Au moyen de cet ellipsoïde, on démontre facilement la proposition suivante : Si mi coips est soumis à l'action d'un système de forces dont la résultante géné- rale est nulle, il y a au moins quatre positions du corps pour lesquelles les forces se Jonl équilibre, et il peut y en avoir un plus grand nombre. Mobius ( ia85 ) croyait au contraire que, si l'équilibre a lieu dans quatre positions du corps, il subsiste dans toutes les autres. » Si l'on considère un système quelconque de forces appliquées à un corps solide, pour chaque position du corps, il y aura un axe central des moments. Les positions de cet axe par rapport au corps font partie d'un complexe remarquable du second ordre. Les droites de ce complexe sont les arêtes d'un dièdre droit dont les deux faces demeurent tangentes res- pectivement aux focales de Miuding. » Mobius avait introduit la notion des axes principaux de rotation qu'il définissait parla propriété mécanique suivante : Si le corps tourne autour de ces axes, le système de toutes les forces peut, dans toutes ces positions, être remplacé par deux forces toujours les mêmes, appliquées au même point de l'axe. C'est, en un sens, une propriété analogue à celles du centre des forces parallèles; car, si le corps soumis à l'action d'un système de forces parallèles est fixé en leur centre, il exerce toujours la même pres- sion sur l'appui qui maintient ce point. Mobius avait établi que tout système de forces a deux axes principaux de rotation. Je cherche le lieu de ces droites quand l'orientation des forces change et je démontre qu'elles sont les génératrices rectilignes d'une famille de surfaces homofocahs du second degré. » En dehors des applications pratiques que peut offrir la théorie précé- dente, par exemple à l'étude des systèmes composés de forces dues à la pesanteur et de forces magnétiques, l'examen de la question actuelle paraît offrir un réel intérêt théorique. Toutes les compositions de forces appli- quées à un corps solide se ramènent à trois distinctes : composition des forces réellement appliquées en un même point du corps, composition des forces parallèles, translation d'une force le long de sa ligne d'action. Les deux premières opérations. demeureront toujours applicables si l'on sup- pose que le corps puisse tourner; mais on ne pourra plus faire glisser une force et transporter son point d'application en un point quelconque de sa ligne d'action; car deux forces qui sont appliquées en t\eux points A et B, qui ont pour ligne d'action AB, et sont égales et contraires cessent de se détruire si la direction de AB change, celle des forces demeurant inva- riable. Ainsi, transporter une foi ce en un point quelconque de sa ligne d'action, c'est introduire un couple qui est nul dans la position actuelle des forces, mais qui pourra cesser de l'être quand l'orientation du corps viendra à changer. » On le voit donc, toutes les opérations que l'on pourra faire sont celles ( 1286 ) qui paraîtraient légitimes à un géomètre, ayant démontré la composition des forces appliquées en un point matériel, celle des forces parallèles, mais qui n'admettrait pas ou n'apercevrait pas que l'on a le droit de transporter une force en un point quelconque de sa ligne d'action. Ce que l'on étudie dans la théorie actuelle, c'est donc la Statique privée d'un des trois moyens que l'on possède pour réduire les forces au plus petit nombre possible. » Je démontre qu'on peut toujours réduire les forces à trois, appliquées en trois points quelconques d'un plan déterminé qui a déjà été considéré sous le nom de plan central. On peut aussi les remplacer par quatre forces appliquées en quatre points quelconques du corps formant un tétraèdre. La direction de ces forces demeure invariable si le tétraèdre se déforme, ses faces tournant autour de leurs droites d'intersection avec le plan central. » Quand le système des forces n'a pas de résultante générale, il y a, en général, comme je l'ai déjà dit, quatre et seulement quatre positions d'équilibre du corps. Elles se déduisent les unes des autres par des rota- tions de 180 degrés autour de trois droites rectangulaires. » ANALYSE. — Nouveaux théorèmes d' Arithmétique supérieure. Note de M. Ed. Lucas. « J'ai indiqué, dans diverses Communications précédentes (*), un nouveau procédé propre à la recherche des grands nombres premiers ou à la décomposition des grands nombres en leurs facteurs. La comparaison des séries récurrentes de Fihonacci et de Fermât, ou, plus généralement, des jonctions numériques simplement périodiques, donne lieu à beaucoup de théorèmes curieux, parmi lesquels nous citerons seulement les suivants : » 1. — Soit le nombre p = ikm+3 - i , dont l'exposant est supposé premier. On forme la série 3, 7, 47, 2207, ... avec r„+, = rj, — 2. Le nombre p est premier lorsque le ïamj du premier terme divisible par p occupe le 111111/ [\ m -i- 2 ; le nombre p est composé si aucun des /j ni 4- 2 premiers termes de la série n'est divisible par p; enfin, si a désigne le rang du premier terme di- {') Comptes rendus, 10 janvier et 5 juin 1876. — Aui delta reale Accademia délie Sclenze di Torino, mai 1876. ( '^7 ) visible par p, les diviseurs de p sont de la forme linéaire a* A do i combinée avec celles des diviseurs de x2 — 2 y2. » On prendra seulement les résidus par rapport au module/;; ainsi, pour le nombre 23' — 1 que j'ai pris naguère pour exemple, /'30 aurait, sans cette simplification, plus de deux-cent millions de chiffres, dans le sys- tème décimal. Le mécanisme dont j'ai parlé s'appliquera à tous les nombres de cette forme, et, avec quelques modifications, à ceux des formes sui- vantes, dont les calculs présentent, dans le système de numération binaire ou ternaire, des avantages considérables. » II. — Soit le nombre p= 3.2'""-3- 1. On forme les 4^-1-3 premiers termes de la série 2, 9, 161, 5i8/ji, ... avec /'„+,= irl — 1 . Le nombre p est premier lorsque le rang du premier terme divisible par p est égal à L\m -\- 3; le nombre p est composé si aucun des termes de la série n'est divisible par p. Six désigne le rang du premier terme divisible par p, les divi- seurs de p sont de la forme 3.2*. A ± r, combinée avec celles des diviseurs de x2 — 2 y2 et de oc2 — 6y2 . » ///. — Soit le nombre p= 2.3""+î+I. On forme les 4>?J 4- 2 premiers termes de la série 4> !9' 5779> ••• avec 'V; 1 = ri — 3/,; 4- 3. Le nombre p est premier lorsque le rang du premier terme divisible par p occupe le rang [±m 4- 2 ; il est composé si aucun des l\ m 4- 2 premiers résidus n'est égal à zéro. Enfin, si a désigne le rang du premier résidu nul, les diviseurs de p sont de la forme linéaire 2.3*. A : ± 1 , combinée avec celles des diviseurs des formes quadratiques X2 4- 9.J2 et x2 4- 'iy2. » IV. — Soit le nombre p = 2.3im+- — I OU p = 2.y,n+3 - t. On forme la série 2,17,5777,... avec !•„+, = /•*+ 3/-*— 3. Le nombre p est premier lorsque le rang du premier résidu nul est égal à C. R., 1876, 1' Semeitrt. (T. LXXXI1I, N» 260 J 7° ( 1288 ) [\m -+- (2 ou 3); 1/ est composé si aucun des l\m ■+- (2 ou 3) premiers termes n'est divisible par p. De plus, si a désigne te rang du premier résidu nul, tesdivi- seurs de p ont la forme linéaire 2.3*. /r ± 1, combinée avec celles des diviseurs de 5a?2 — 3/2 et de x- — 2 r2 dans le premier cas, et de x2 — 6y2 dans le second. » On observera que la différence des termes correspondants dans les deux séries précédentes est égale à 2. » Exemple. — Pour p = 2.3' — 1, les résidus sont 2, 17, i4°4i °j donc p est premier, puisqu'il n'a pas de diviseur inférieur à sa racine carrée. » V . — Soit le nombre p= 2.52m+l -h I. On forme la série limitée à 2m -f- 1 termes 11,167761,... avec rn+i = r%+- 5/"*+ 5r„. Le nombre p est premier lorsque le rang du premier résidu nul est égal à2m + i; il est composé si aucun des termes n'est divisible par p. Enfin, si a désigne le rang du premier résidu égal à zéro, les diviseurs premiers de p sont de la forme 2.5a.A + 1. » On obtient des théorèmes analogues en remplaçant les nombres 2, 3 et 5 par des nombres premiers quelconques, en changeant la loi de for- mation de la série. On peut d'ailleurs augmenter les coefficients des puis- sances de 2, 3, 5 ou d'un nombre premier quelconque, d'un multiple de io, sans changer les résultats précédents; mais il faut alors remplacer les deux premiers termes des séries récurrentes considérées précédemment. » analyse. — Enoncés de divers théorèmes sur les nombres; par M. F. Proth. « I. — Un nombre premier n'est susceptible d'être décomposé en deux puissances semblables que quand Y exposant de ces puissances est de forme ih. » II. — Si un nombre terminé par 7 est composé de 2 carrés, la diffé- rence entre les racines est plus grande que 2. » III. — Si P est premier, le nombre (2r — 2) est divisible par P; mais non pas par P2, ni P3. » IV. — Si deux nombres premiers P et P, sont donnés plus grands que (P + P, \ J ne peut être une puissance exacte. ( 1289 ) » V. — Toul nombre déforme (6cc H- 5) a un diviseur premier de même forme. » VI. — Si dans le nombre («*), nous connaissons les diviseurs de a et de k, je dis que nous connaîtrons aussi : i° les diviseurs de [ak ± i), ex- cepté ceux premiers de forme [mx + i)— m = k ou = un diviseur de K (*); 2° la nature de tous les diviseurs de (ak± i). » VII. — Le nombre (ak— i) n'est susceptible d'être premier que quand a = 2 et k premier. Le nombre (ak-h i) ne peut être premier que quand a = 2 et k = 2". » PHYSIQUE. — Troisième Note sur la théorie du radiomèlre. Extrait d'une Lettre de M. W. Grookes à M. Th. du Moncel. « Après avoir employé pour les moulinets de mes radiomètres les corps les moins conducteurs de la chaleur, j'ai voulu examiner les effets produits par les corps bons conducteurs, et j'ai construit des radiomètres avec des ailettes d'aluminium, taillées en forme de losange et noircies d'un côté avec du noir de fumée. Ces radiomètres sont beaucoup moins sensibles que les autres; mais, comme je l'ai indiqué à la Société royale de Londres, au mois de janvier dernier, ils sont plus sensibles à la chaleur obscure, qui les fait tourner en sens contraire des appareils ordinaires, c'est-à-dire que la partie noire avarice vers la source calorifique. Toutefois ce mouvement ne se produit que jus- qu'à ce que la température soit devenueuniforme à l'intérieur de l'appareil; aussitôt que la source calorifique est retirée, le moulinet reprend un mouve- ment de rotation, mais en sens inverse du premier. Il résulte toutefois de mes expériences que la forme des ailettes dans ces sortes de radiomètres exerce une influence plus grande que la couleur. Ainsi une surface brillante de forme convexe est fortement repoussée, quand au contraire une surface noire con- cave est attirée. J'ai donné, du reste, à ces ailettes différentes formes, tantôt celle d'une coupe, tantôt celle d'un cône, et j'ai employé à leur construc- tion différents métaux, surtout de l'or et de l'aluminium; voici quelques- uns des résultats que j'ai obtenus : i° Avec des ailettes non noircies en forme de coupe, ayant une position différente par rapport à la source lumineuse et dont les surfaces opposées (*) Je soupçonne que l'on peut arriver à connaître tous les diviseurs premiers de (n*±: i ). Il y a, dans l'étude de ce nombre général («*dz i), une théorie féconde qui peut mener à des résultats importants. 170.. ( I29° ) étaient éclairées par une lumière placée à 3 ^ pouces, le moulinet prenait un mouvement de rotation continu d'une révolution en 3", 37. Or un écran étant placé devant la partie concave d'une de ces ailettes, de manière que la lumière n'éclairât que la partie convexe de l'ailette opposée, cette dernière était re- poussée d'une manière continue, en donnant lieu à un mouvement de rota- tion d'une révolution en 7 -f, secondes. Mais, si l'écran était placé d'une manière inverse, c'est-à-dire de façon que la lumière ne pût éclairer que l'aiiette qui présentait en avant sa concavité, celle-ci était attirée et déter- minait un mouvement continu d'une révolution en G", 95. » Ces expériences montrent que l'action exercée par la radiation sur les faces convexes et sur les faces concaves est à peu près la même, et que la vitesse double avec laquelle se meut le moulinet quand on n'interpose pas d'écran est la conséquence de ce cpie les deux actions s'additionnent. » 20 Quand les ailettes en forme de coupe et en aluminium étaient recouvertes dans leur partie concave de noir de fumée, l'action de la lumière avait pour résultat, ainsi qu'on l'a vu plus haut, de repousser la partie con- vexe et d'attirer la partie concave: alors le mouvement du moulinet s'elfec- tuait de la même manière que celui qui vient d'être étudié; mais, si la lu- mière n'éclairait que la partie concave ou la partie convexe des ailettes, le mouvement n'était produit que dans le cas d'éclairement des parties con- caves. » 3° Si, dans les expériences précédentes, les parties convexes des ailettes étaient noircies et les parties concaves maintenues brillantes, le moulinet, sous l'influence de la lumière, prenait un mouvement de rotation indiquant que les parties convexes étaient repoussées, et aucun mouvement ne se produisait quand les parties concaves étaient seules éclairées. Le mouve- ment, au contraire, recommençait quand les parties convexes recevaient la lumière. » 4° Quand les surfaces concaves et convexes de l'appareil précédent étaient toutes les deux recouvertes de noir de fumée, une rotation rapide du moulinet se produisait sous l'influence de la lumière, indiquant une répulsion produite sur les parties convexes, et ce mouvement se retrouvait encore, mais beaucoup plus faible, quand on éclairait séparément les par- ties concaves et les parties convexes : seulement sa vitesse était plus grande quand Ils parties concaves étaient éclairées. » Ces expériences ont été répétées avec des ailettes de mica, de moelle de su! eau et même de papier, auxquelles on a donné les formes découpe et ( >29' ) de cône et qui ont été étudiées avec ou sans surfaces noircies, comparati- vement avec des ailelles métalliques de même forme. Les résultats obtenus ont été très-intéressants, mais trop compliqués pour pouvoir être expliqués sans de nombreuses figures. » Quelques-uns des phénomènes produits par l'action de la lumière sur la forme en coupe des ailettes peuvent être expliqués en parlant de ce principe, que ta pression moléculaire agit seulement dans une direction nor- male à la surface des ailettes. Une surface convexe déterminerait donc une plus grande pression entre elles et les parois du récipient que ne le ferait une surface concave; mais il n'est pas facile de voir comment une sem- blable hypothèse pourrait expliquer la marche des instruments dans le cas où, les surfaces convexes ayant conservé leur brillant métallique, l'action produite fait plus que surpasser le pouvoir supérieur d'absorption des sur- faces concaves noircies; d'ailleurs la théorie précédente est complètement insuffisante pour l'explication du pouvoir attractif qu'une lumière exerce sur les surfaces concaves dans d'autres instruments. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Recherches sur le coefficient d écoulement capillaire. Note de M. Aug. Guerout, présentée par M. Edin. Becquerel. « Dans un précédent travail (i) sur les coefficients d'écoulement capil- laire (c'est-à-dire sur les constantes qui caractérisent, pour une même température, l'écoulement des différents liquides au travers d'un tube capillaire, dans un appareil analogue à celui de Poiseuille), nous avons fait connaître les valeurs de ces coefficients pour les liquides organiques appartenant à la série des alcools monoatomiques et pour les dérivés ho- mologues de la benzine. « Nous avions reconnu que le coefficient d'écoulement capillaire, et par suite la fluidité du liquide, était d'autant plus faible dans une même série que les composés étudiés contenaient plus de carbone. » A une anomalie près, cette observation a été confirmée par de nou- velles déterminations, exécutées sur trois séries de corps homologues : celle des acides gras, celle des éthers acides d'un même alcool, et celle des éthers formés par l'union d'un même acide organique avec les différents alcools de la série grasse. V Comptes rendus, t. LXXXI, |). 1176. ( I292 ) » Les tableaux qui suivent contiennent les nombres obtenus, pour une température de i5 degrés : Acides. Coefficients. Acitlc formique (CH202) n5,o » acétique (C'H'O2) l6o,5 » propionique (C'H'O1) 189,0 » butyrique (C'H'O2) i?-9)5 » valérianique (CsHl0O2) 92»3 » caproïque (C8H,202) 64,0 Éthers. Première série. Deuxième série. Coefficients. * Coefficients. Formiate d'éthyle (C3H602). . . 542,0 Acétate méthylique (C'H'O1).. . 534,5 Acétate d'éthyle (C4 H» O2) 45o,3 Acétate ctliylique (C*HsOJ) 45o,3 Propionate d'éthyle (CsH">02). 3f>o,3 Acétate propylique (C5H,0OI) . . 302,8 Butyrate d'éthyle (CcH,202).. . 297,0 Acétate bulylique (C"H,202). . . 3o5,3 Valérianate d'éthyle (C H" O2). 241, 3 Acétate amylique (C'H"0') .. . 23o,?. » Les composés qui forment ces séries ont été choisis de manière que chacun des corps d'une des séries soit isomère avec un des membres des deux autres séries. De cette façon, on a pu étudier en même temps com- ment la fluidité varie avec la proportion de carbone contenue dans les liquides, et comment elle est modifiée par l'isomérie. » En examinant les nombres trouvés, on voit que, dans la première série, celle des acides à partir de l'acide propionique, les coefficients sont de plus en plus faibles. Seids les acides formique et acétique font exception à la loi de décroissance. Bien que les produits employés par nous aient présenté leurs points d'ébullition normaux, nous pensons que cette ano- malie pourrait être due à la présence d'une petite proportion d'acides hydratés. « Dans les deux séries d'étbers, la décroissance des coefficients, à me- sure que la proportion de carbone augmente, se maintient d'une manière parfaite. » Ces deux séries mettent en outre en évidence ce fait, que le coefficient d'écoulement capillaire des éthers est beaucoup plus élevé que celui des alcools ou des acides qui leur ont donné naissance, c'est-à-dire que l'in- troduction, dans la molécule d'un alcool, d'un radical organique, élève notablement la fluidité du corps. ( 1293 ) » Si, d'autre part, on compare, au point lie vue de l'isomérie, ces trois séries, on voit que les isomères des deux séries d'éthers présentent sensi- blement la même fluidité. Ainsi le propionate d'éthyle et l'acétate propy- lique ont pour coefficients d'écoulement capillaire, l'un 3Go,3, l'autre 36^,8. L'acide valérianique, au contraire, qui est isomère avec ces éthers, a un coefficient représenté par 92,3, c'est-à-dire quatre fois moindre. Il en est de même de l'acide caproïque, comparé au butyrate d'éthyle et à l'acétate butylique; de l'acide butyrique comparé à l'acétate d'éthyle, et de l'acide propionique comparé au formiate d'éthyle et à l'acétate mé- thylique. )> Il semble donc que la détermination des coefficients d'écoulement ca- pillaire puisse permettre d'établir une sorte de classification parmi les corps isomères et de déterminer, pour ainsi dire, si leur constitution intime est similaire ou différente. On est en droit d'admettre, en effet, que, dans le cas des deux éthers analogues, les atomes sont groupés d'une façon sem- blable dans les deux corps, tandis que, dans le cas de l'acide isomère avec ces éthers, le groupement atomique doit être tout autre, ce qui expliquerait la différence de fluidité. » Ces résultats présentant quelque intérêt, au point de vue de l'étude de la constitution des corps, nous nous proposons de les compléter par de nouvelles déterminations, que nous communiquerons ultérieurement à l'Ac-adémie. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Étude pratique sur le gluten el sur son dosage à l'état sec. Mémoire de M. A. Lailler. (Extrait.) « Conclusion. — La détermination exacte de la quantité de gluten con- tenue dans les blés et les farines est d'une importance capitale, pour appré- cier leur valeur nutritive et leurs qualités commerciales. Le dosage du gluten à l'état humide n'a rien de précis : il peut être la cause de fausses appréciations sur les qualités des blés et des farines, et de contestations entre acheteurs et vendeurs. Le dosage du gluten à l'état sec est le seul moyen pratique qui permette une évaluation rigoureuse. Ce moyen n'en- traîne pas de difficultés et ne demande que peu de temps. Il est à souhaiter que les commissions pour l'examen des farines typées fixent la quantité tninima de gluten sec qui doit exister dans les farines. » ( '-1)4 ) MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Recherches sur les propriétés physiologiques et le mode d'élimination de l'élher bromhydricpie. Note de M. A. Rabïteac, présentée par M. Ch. Robin. « L'éther bromhydrique ou bromure d'éthyle,, C2H5Br, est un liquide incolore, d'une odeur agréable, bouillant vers 4o degrés, ayant une den- sité de i,43 et brûlant difficilement. » J'ai fait sur cet étber, dont. le point d'ébullition et la densité sont in- termédiaires à celles du chloroforme et de l'éther snlfurique, diverses re- cherches dont je citerai les conclusions. » i° Le bromure d'éthyle, absorbé par les voies respiratoires, produit l'anesthésie absolue aussi rapidement et même plus rapidement que le chloroforme. Ces résultats ont été constatés sur les grenouilles, les co- bayes, les lapins et les chiens. Au bout de cinq minutes, et même parfois de deux minutes d'inhalation pratiquée à l'aide d'une éponge imbibée de bromure d'éthyle, les chiens sont complètement anesthésiés. » 20 Les animaux reviennent à eux-mêmes plus rapidement que lors- que l'anesthésie a été produite par le chloroforme. » 3° Ayant injecté sous la peau, chez les chiens, avant de les anesthé- sier, des solutions de chlorhydrate de narcéine ou de chlorhydrate de morphine, j'ai observé une action analogue, mais peut-être inférieure, à l'action simultanée de la narcéine, ou de la morphine et du chloro- forme. » 4° L'éther bromhydrique n'est pas caustique, ni même irritant, com- parativement au chloroforme. On peut l'ingérer sans difficulté, l'appliquer sans danger, non-seulement sur la peau, mais dans le conduit auditif ex- terne et sur les muqueuses. Il est préférable, sous ce rapport, au chloro- forme, qui est très-caustique, et a l'éther snlfurique dont l'ingestion en nature est presque impossible. » 5° Le bromure d'éthyle, ingéré dans l'estomac de l'homme aux doses de 1 à 2 grammes, ne produit pas l'iuiesthésie comme lorsqu'il est absorbé en quantité suffisante par les voies respiratoires. Il calme la douleur s'il en existe. Il ne trouble en aucune façon l'appétit. » 6° Cet aneslhésiquc est presque insoluble dans l'eau. Néanmoins, l'eau qu'on a agitée avec ce liquide possède une oileur et une saveur agréables. Les grenouilles introduites dans l'eau saturée de bromure d'é- thyle sont anesthésiées au bout de dix à quinze minutes. » 70 Le bromure d'éthyle s'élimine presque en totalité, sinon complète- ( ««95 ) ment, par les voies respiratoires, quel qu'eu ait élé le mode d'absorption. On n'en retrouve pas, ou bien on n'en retrouve que des traces dans l'u- rine, lorsqu'il a été ingéré dans l'estomac; on peut déceler la présence de minimes quantités dans ce liquide, lorsqu'il a élé absorbé par inhalation. Le bromure d'éthylè ne se décompose pas dans l'organisme en donnant naissance à un bromure alcalin, tel que le bromure de sodium, sel facile- ment éliminable par les voies rénales. » J'effectue les recherches du bromure d'éthylè dans les urines à l'aide d'un appareil qui se compose : i° d'une fiole contenant les urines, chauffée au buin-matie, et dont le bouchon est traversé par deux tubes de verre, dont l'un communique avec l'air extérieur, l'autre avec une éprouvelte verticale remplie de chlorure de calcium desséché; i° d'un tube de por- celaine contenant de la chaux pure et chauffé au rouge; 3° d'une trompe à eau communiquant avec celui-ci. En faisant fonctionner la trompe, il s'établit dans l'appareil un courant d'air qui entraîne le bromure d'éthylè qui pourrait se trouver dans les urines, et qui serait ensuite décomposé par la chaux, en donnant du bromure de calcium. » D'autre part, en chauffant 5o à ioo grammes des mêmes urines dans une capsule de porcelaine, achevant l'évaporation avec un peu de potasse pure, calcinant le résidu au rouge et traitant ce résidu par l'eau distillée, il est impossible de déceler dans la liqueur claire ainsi obtenue des traces de brome, en l'agitant dans un tube de verre avec du sulfure de carbone et de l'acide nitrique chargé de vapeurs nitreuses. Le bromure d'éthylè ne donne point, par conséquent, naissance à un bromure alcalin dans l'or- ganisme. » En somme, cet agent auesthésique possède des propriétés intermé- diaires à celles du chloroforme, du bromoforme et de l'éther. Il ne reste plus guère qu'à répéter, avec ce même agent, les expériences faites par M. Cl. Bernard, avec d'autres anesthésiques sur la végétation, et à l'em- ployer pour obtenir l'anesthésie chirurgicale. » Mes recherches ont été faites dans le laboratoire de M. Ch. Robin, à l'École pratique de la Faculté de Médecine. » EMBRYOGÉNlE-TÉRATOGÉNIE. — Formation du cœur chez le poulet. Note de M. C. Dareste, présentée par M. de Quatrefages. « J'ai fait connaître, dans un Mémoire présenté à l'Académie le 8 oc- tobre i86(j, la dualité primitive du cœur. Avant mes recherches, on con- C.R.,i8:6, 2° Semestre. (T. LXXXIII, N" 9G0 17: ( I296 ) sidérait le cœur comme un organe entièrement simple dès son origine. J'ai montré qu'il résulte de l'union, sur la ligne médiane du corps, de deux blastèmes primitivement séparés; cpie l'union de ces deux blastèmes, ou de ces deux cœurs primitifs, résulte de l'union de deux lames qui se produisent en avant du bord rectiligne antérieur du feuillet vasculaire, et forment, au-dessous de la tète, le segment antérieur de ce feuillet; enfin que le défaut de soudure de ces deux lames antérieures maintient dans l'isolement les deux blastèmes cardiaques primitifs, qui se consti- tuent, chacun isolément, en deux cœurs complètement séparés. J'ai constaté l'existence de ces deux cœurs dans plusieurs centaines de monstruosités provoquées, qui m'ont donné la confirmation la plus complète des obser- vations que j'avais faites sur des embryons dont l'évolution était normale. » Ces résultats de mes études ont été généralement méconnus, et, par- fois même, niés. » Dans le cours de cette année, la dualité primitive du cœur a été in- diquée dans plusieurs publications faites en Allemagne. » M. Hensen a publié une figure d'embryon de lapin, dans lequel on voit très-manifestement les deux cœurs primitifs dans l'un de leurs états transitoires, avant leur réunion. » M. Kôlliker a également publié deux figures d'embryons de lapin, dans lesquels on reconnaît d'une manière bien évidente les deux cœurs primitifs avant leur réunion; puis une troisième dans laquelle les deux cœurs sont réunis en un organe unique, mais qui présente encore, dans son intérieur, une cloison longitudinale, vestige de la dualité primitive. » On voit, dans toutes ces figures, les deux cœurs se présenter sous la forme de tubes semi-circulaires, et s'opposant l'un à l'autre par leurs bords convexes. On y voit également l'indication de leur division en trois cham- bres, correspondant à l'oreillette, au ventricule et au bulbe. » M. Kôlliker parle également de la dualité primitive du cœur dans l'embryon du poulet. Il a vu et figuré, sur des coupes transversales de l'embryon, la cavité du cœur partagée eu deux cavités, par une cloison médiane. Il en conclut que le cœur est à son début constitué par deux lacunes juxtaposées, qui, d'abord complètement séparées l'une de l'autre, se confondraient proinptement en une seule par la disparition de la cloison longitudinale. L'apparition des trois chambres correspondant à l'oreillette, au ventricule et au bulbe serait postérieure, chez l'embryon du poulet, à la soudure des deux moitiés du cœur, tandis qu'elle le pré- céderait dans l'embryon du lapin. ( ,297 ) » Tout récemment, M. Gasser a publié un travail sur la formation du cœur chez le poulet, clans lequel il décrit, à ce qu'il paraît, plus complète- ment que M. Rôlliker la dualité primitive. Je ne puis d'ailleurs que citer son Mémoire; car je ne le connais que parla très-courte analyse qu'en donne un journal allemand. » Ces publications ne parlent que de la formation du cœur; elles lais- sent complètement de côté celle du segment antérieur du feuillet vascu- laire, qui s'y rattache cependant par les liens les plus intimes. » J'ai réuni l'ensemble de mes recherches sur ces questions et les figures qui représentent mes observations dans un travail qui fait partie d'un ou- vrage actuellement sous presse, sur la Tératogénie expérimentale; mais cet ouvrage ne pourra être publié que dans quelques mois. Je crois donc de- voir exposer brièvement les faits que j'ai constatés. » Les deux cœurs apparaissent sous la forme de deux masses oblongues, dans la fosse cardiaque, c'est-à-dire dans l'espace qui sépare le repli qui se continue avec le capuchon céphalique de l'amnios et celui qui se con- tinue avec le revêtement du jaune. Ces deux masses cellulaires sont géné- ralement inégales. Celle que l'on voit à gauche, quand on observe l'em- bryon par sa face ventrale, est ordinairement plus volumineuse que celle que l'on voit à droite. » Ces deux blastèmes se creusent dans leur intérieur et présentent ainsi une cavité. » Un peu plus tard, ces deux blastèmes s'allongent et se transforment en tubes complètement fermés à leurs extrémités. Ces tubes sont courbés en arcs et se font face par leurs convexités. Les deux extrémités de l'arc sont d'abord très-rapprochées l'une de l'autre, puis elles s'écartent peu à peu, de manière à redresser plus ou moins complètement le tube. Ces faits se produisent en même temps que l'allongement de la partie œsophagienne du tube digestif contre laquelle les deux cœurs sont adossés. » En même temps que ces changements de forme se produisent, on voit aussi se produire des changements de structure, chacun de ces tubes se divisant en oreillette, ventricule et bulbe. » Si les deux lames antérieures du feuillet vasculaire restent isolées, les deux tubes cardiaques acquièrent isolément la propriété de se contracter, et constituent ainsi deux cœurs indépendants l'un de l'autre. J'ai vu un de ces cas dans lequel l'indépendance des cœurs se manifestait par un fait physiologique bien remarquable, le défaut d'isochronisme de leurs batte- ( '298 ) ments. L'un des coeurs ne battait qu'une fois pendant le temps ou l'autre cœur exécutait deux battements. » Si, au contraire, les deux lames antérieures s'unissent, leur union en- traîne celle des tubes cardiaques qui s'accolent l'un à l'autre sur la ligne médiane et se fusionnent pour former un organe unique, mais dans lequel la dualité primitive est encore indiquée par l'existence d'un sillon longitu- dinal à l'extérieur et d'une cloison longitudinale à l'intérieur. m La soudure des tubes cardiaques s'opère d'arrière en avant. Il y a donc un moment, très-court d'ailleurs, pendant lequel le coeur, unique à son extrémité postérieure, est bifide à son extrémité antérieure. « La soudure des tubes cardiaques se produit antérieurement à l'appa- rition de la contractibilité. « Le cœur se contracte d'abord sur un liquide complètement transpa- rent et privé de globules, ainsi que Haller l'avait déjà indiqué : c'est le premier liquide qui vient baigner les tissus de l'embryon. Un peu plus tard, la cavité du cœur se met en communication avec les cavités des vaisseaux capillaires de l'aire vasculaire, et alors seulement le sang se com- plète et se colore par l'arrivée dans le cœur des globules formés dans les îles de Wolf. Quand cette communication ne s'établit pas, le sang reste incolore et détermine dans les tissus l'hydropisie embryonnaire dont j'ai fait connaître depuis longtemps le mode de production. » Lorsque les deux cœurs restent isolés, le plus ordinairement ils ne se mettent pas en communication avec les vaisseaux capillaires de l'aire vas- culaire : ils ne contiennent donc qu'un liquide transparent. Quelquefois, cependant, cette communication s'établit : les deux cœurs batlent alors sur du sang rouge. » zoologie. — Sur une Baleinoptère boiéate, échouée à Biarritz en 1 874 ■ Note de M. P. Fiscuun, présentée par M. P. Gervais. « Le 29 juillet 187/1, une jeune Baleinoptère mâle a été jetée à la côte entre Bidart et Biarritz (Basses-Pyrénées), où elle a été examinée peu de temps après l'écbouement par MM. de Follin et E. Moreau. Le squelette a pu être conservé dans le musée de Bayonne, mais il n'est pas encore monté. » Voici les dimensions de ce délacé : ( ,299 ) m Longueur totale du bout du rostre au milieu de l'échanerure de la nageoire caudale... 7,83 De l'extrémité de la mâchoire inférieure an milieu de l'échanerure de la nageoire caudale • ■ • 7,91 Du bout du rostre aux évenls 1 ,o4 Du bout du rostre à l'aileron dorsal 5, i5 Largeur de la tète au niveau des yeux o ,go Largeur de la mâchoire supérieure à sa base 0,75 Circonférence totale près des nageoires pectorales 3 ,90 Circonférence au niveau de l'anus 2,80 Longueur des nageoires pectorales °>95 Hauteur de l'aileron dorsal 0,26 Largeur de la queue d'une pointe à l'autre 2,00 » Le nombre des vertèbres n'est que de 54 ; le maxillaire inférieur, long de im, 5o, est assez haut, à apophyse coronoïde triangulaire et à extrémité antérieure infléchie légèrement en bas; l'atlas a ses surfaces articulaires réniformes, écartées en haut et en bas; son apophyse épineuse est épaisse, bien développée, et ses apophyses transverses sont larges, subquadrila- tères; l'axis a une apophyse épineuse longue, tronquée à son extrémité; les arcs de ses apophyses transverses se touchent pour fermer le canal de l'artère vertébrale. L'omoplate esl plus élevée que celle des autres Balei- noptères; la courbure de son bord spinal ou convexe est très-régulière ; l'acromion est long et le eoracoïde saillant. La première côte, fortement courbée à son angle, est dilatée à son extrémité sternale et fourchue ou biceps à son extrémité spinale. L'hyoïde épais, échancréen avant, est pour- vu de deux apophyses saillantes pour l'insertion des os stylo-hyoïdes. Fa- nons d'un gris noirâtre. » Ces caractères ostéologiques sont plus que suffisants pour déterminer avec certitude le Cétacé de Biarritz que l'on devra rapporterait Balœnoptera borealis (Rorqual du Nord), Cnvier, appelé aussi Sibbaldius laliceps par Gray, espèce qui nous est connue depuis le Mémoire de Rudolphi (1) sur la Baleinoptère des côtes du Holstein, échouée en 1819, et dont le sque- lette fait partie du Musée de Berlin. » On peut dire que la Baleinoptère boréale est la plus rare des espèces européennes; on n'en cite guère que cinq exemplaires provenant du Hols- tein, du Zuiderzée, du Cap Nord, des îles Loffoden et des côtes de Nor- wége. Jamais elle n'avait été signalée sur les côtes de France; l'espèce que Lesson a décrite sous ce nom d'après l'échouement d'une femelle de (1) Abhantll. der K. Akad, der ff'i.ss. zu Berlin, 1820-21, p. 27, PI. T-If. ( i3oo ) 54 pieds de long, à l'île d'Oléron, en 1827 , est un Baleinoptère Sibbaldi jeune. Le golfe de Gascogne est donc l'extrême station sud de toutes les Baleinoptères des mers du Nord, à l'exception du B. musculus qui pénètre dans la Méditerranée. » La taille moyenne de la Baleinoptère boréale est de 3o à 35 pieds; elle est par conséquent intermédiaire entre celle du B. rostrata (20 à ^5 pieds) et celle du B. musculus (60 à 80 pieds). » La torsion de l'extrémité antérieure de la mandibule qui se dirige en bas est très-bien indiquée dans la figure donnée par Rudolphi. Elle me pa- raît constituer un caractère spécifique remarquable, qu'on ne retrouve guère que cbez le B. robusta de Lilljeborg. Le nombre des vertèbres n'est pas moins important: 54 à 56 pour le B. borealis, 4$ pour le B. rostrata, 60 et plus pour les B. Sibbaldi et musculus. » Quant à la bifidité de la tèle de la première côte, elle est constante cbez toutes les Baleinoptères boréales connues (1). Gray a attribué une valeur générique à ce caractère, qui existe également chez 1-e B. Sclilegeli de Java (2) et même chez quelques très-grandes Baleinoptères des mers d'Europe (3), rapportées au B. musculus par M. Van Beneden, mais que Eschricht avait appelées B. gigas, et pour lesquelles on a établi un genre Flowerius. « On n'a pas pu retrouver à Bayonne le sternum, dont la forme est par- ticulière; la caisse auditive ressemble beaucoup plus à celle du B. musculus qu'à celle du B. rostrata; elle est allongée, son orifice est dilaté, tronqué obliquement en avant (4). )> La présence de la Baleinoptère boréale dans le golfe de Gascogne porte à cinq le nombre des Cétacés à fanons qu'on a vus dans ces pa- rages : Balœna Biscayensis, Balœnoptera Sibbaldi, B. musculus, B. borealis, B. rostrata. » La Baleine à bosse (Megaptera longimana) n'y a pas encore été obser- vée par les naturalistes; elle y vivait peut-être du temps de Rondelet. Nous (1) Voir: Van Beneden et P. Gervais, Ostéographie des Cétacés, PI. X et XI,fig. 18-19; Gkay, Cat. of filiales, p. 171 ; Van Beneden, Bulletin de l'Académie Royale de Belgique, ■y série, t. XXVI, ri. T, etc. (?.) Gbay, Cat. of filiales, |>. i~S,J/g. i\o. (3 Dur.An, Ostéographie de la Baleine d'Ostende, PI. J'IIl,Jîg. i. — Van Beneden, Mémoire sut une Baleinoptère capturée clans l'Escaut i Mémoires de V Académie Royale de Belgique, t. XXXVIII, 187I. ({' Longueur <1<- la caisse : 102 millimètres; largeur: 7.) millimètres. ( i3oi ) avons tout lieu de croire en effet que la Gibbar des côtes de Saintonge était un Mecjaptera ; Rondelet dit expressément que les pécheurs le har- ponnaient comme la Baleine et le Cachalot. Or, les Baleinoptères sont trop \ives pour être capturées de cette manière, et d'ailleurs elles sont trop maigres pour qu'on les recherche. Les Mecjaptera au contraire sont chas- sées régulièrement, surtout depuis que les baleines franches sont devenues rares ou inabordables. » MINÉRALOGIE. — Sur un nouvel état globulaire du quartz entièrement cristal- lisé suivant une seule orientation cristallogra plaque. Note de M. A. -Michel Lévv, présentée par M. Des Cloizeaux. « En examinant au microscope les roches que j'ai recueillies clans le Morvan pour le Service de la carte géologique détaillée de France, j'ai été amené à découvrir, dans un porphyre de cette contrée, un nouvel état glo- bulaire du quartz, qui me paraît combler une lacune entre le quartz cristallisé à contours extérieurs polyédriques, et la calcédoine que M. Des Cloizeaux définit « un mélange mécanique, intime, de quartz amorphe et » cristallin » (i). » Gisement. — La roche qui contient ce quartz globulaire est un por- phyre euritique rubané, à bandes alternantes roses et vertes. Sa cassure est pétrosiliceuse, et sa pâte ne contient que fort peu d'éléments discernables à l'œil nu : ce sont de petits grains de quartz, entourés d'une bordure de pâte différant par sa dureté et sa couleur plus claire du reste de la masse, et de petits débris d'un feldspath rouge corail. Cette eurite a été recueillie près de Montsauche, entre Champgazon et les Settons, à environ i kilo- mètre au nord de la digue ; elle forme quelques blocs volumineux, sur le côté Est de la nouvelle route, et paraît en veines dans le porphyre quartzi- fere à grands cristaux, au voisinage du massif de porphyre noir qui affleure au sommet 62 1 . » Une eurite semblable se montre au mont Moret, entre Grosse et Plan- chez, et fait partie de filons porphyriques N. 290 E. que j'ai pu suivre jusqu'aux environs de Saint-Honoré ; elle est associée à des porphyres roses, talqueux, finement globulaires, postérieurs aux porphyres quartzi- feres à grands cristaux de la contrée, et elle est certainement antérieure aux poudingues du terrain permien inférieur d'Autun. ( 1 ) Manuel de Minéralogie, page 20 . ( l3o2 ) » Examen microscopique. — L'eurite rubanée des Scttons présente, sous le microscope, une pâte finement mouchetée et fluidale, clans laquelle on distingue, comme éléments individualisés, beaucoup de quartz récent et de nombreuses paillettes d'une substance micacée, jaune pâle, fortement réfringente, se colorant, pour l'épaisseur habituelle des plaques minces, de couleurs vives jaunes ou rouges entre les Niçois croisés; cette substance n'est pas dichroïque et paraît de nature talqueuse. » Au microscope, les zones roses se distinguent des vertes par leur pau- vreté relative en substance talqueuse; en outre, le quartz récent y forme des agrégats d'assez grande dimension, tandis qu'il paraît en granules isolés dans les bandes vertes. ■ » Les cristaux d'ancienne consolidation se composent de petits fragments de feldspath triclinique très-altéré, mais où l'on perçoit cependant encore les bandes hémitropes. Quant aux débris de quartz ancien, ils sont tous entourés d'une bordure pétrosiliceuse qui s'éteint avec eux. » Quartz globulaire. — Au milieu de la pâle et suivant l'allongement général dû à la fluidalilé, s'isolent des sortes de druses limpides, indistinc- tement situées dans les bandes brunes ou vertes, et principalement com- posées de quartz globnlaire. La photographie que j'ai l'honneur de pré- senter à l'Académie rend bien compte du groupement d'ensemble : sur les bords d'une de ces druses, on voit s'arrondir de nombreux globules incolores, à contours parfaitement réguliers; les uns se fondent avec leurs voisins et ne sont développés qu'à moitié; d'autres sont entièrement sphé- riques; on saisit, aux plus faibles grossissements, leurs zones d'accroisse- ment concentriques; tel globule en présente jusqu'à cinq, séparées l'une de l'autre par des rangées d'inclusions et d'impuretés. » Entre les Niçois croisés, on est surpris de voir ces globules si réguliers s'éteindre quatre fois à angles droits, pour une rotation totale de la plaque; ils sont donc composés d'une substance entièrement cristallisée, et cristal- lographiquement orientée dans un sens unique. Tantôt l'extinction est simultanée pour tout un globule, tantôt elle est différente pour deux ou plusieurs segments; tantôt enfin deux zones concentriques ne s'éteignent pas en même temps : ainsi, tel globule s'éteindra dans sa partie intérieure et présentera une mince bordure encore illuminée; puis, si l'on continue à tourner la plaque, la bordure deviendra noire et le centre s'éclairera d'une manière homogène. » Le remplissage central de ces druses est variable : tantôt il se compose des mêmes éléments (pie la pâte proprement dite de la roche; seulement, ( i3o3 ) il semble que le quartz récent ait été plus libre dans ses mouvements mo- léculaires, car il y forme de petits globules entièrement isolés ou groupés deux à deux dans la pâte talqueuse; les uns sont parfaitement purs, les autres ne sont limpides qu'à la périphérie. Dans l'exemple que présente la photographie que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, les petits glo- bules ont un diamètre maximum de o"lm,o36, qui va jusqu'à oimQ,232 pour les grands globules de bordure. » Parfois le remplissage central des dru ses est entièrement quartzeux, et il se produit un passage graduel entre le quartz de bordure, qui est encore globulaire, et celui du centre qui se présente à l'état granulitique; il semble que les granules quartzeux, qui forment mosaïque entre les Niçois croisés, ne sont autre chose que des globules comprimés les uns par les autres et plus ou moins déformés. Dans une des druses présentées par l'eurite des Sellons, le quartz granulitique du centre englobe un minéral vert, sensi- blement dichroïque, en petites houppes divergentes, dont les fibres s'étei- gnent suivant leur longueur, tandis que d'autres sections hexagonales restent éteintes dans toutes les directions : ces caractères sont ceux de la chlorite. » Si l'on, examine attentivement, aux forts grossissements, les diverses traînées de quartz récent isolées dans la pâte, il est facile d'y saisir les mêmes passages entre l'état globulaire et l'état granulitique, et l'on peut avancer que tout le quartz récent de l'eurite des Settons a une tendance manifeste à se disposer en globules cristallisés. » Dans le quartz globulaire proprement dit, les inclusions qui dominent sont des pores à gaz; les inclusions à bulles y sont rares; je n'en ai pas ob- servé de spontanément mobiles; ces diverses impuretés jalonnent les zones d'accroissement concentrique; le diamètre des pores dépasse rarement omm,ooi. Dans le quartz granulitique du centre de quelques druses, on ob- serve de rares inclusions à bulles mobiles, et quelques inclusions à bulles fixes qui me paraissent de nature vitreuse. » Il est vraisemblable que la silice dont le quartz globulaire est composé s'est isolée dans la pâte avant la fin du mouvement d'épanchement qui a produit la fluidalilé : le quartz globulaire ne parait donc pas ici d'origine secondaire; il se relie intimement aux sphérolites à extinction, de nature pétrosiliceuse, que j'ai signalés dans de nombreuses micro-pyromérides. Quant à la liaison qui existe entre ces sphérolites et ceux qui présentent la croix noire entre les Niçois croisés, elle paraît théoriquement rationnelle; C. K., 1876, a" Scmeitrc. (T. I.XXXltl, N° '1G.) I 72 ( i3o4 ) d'ailleurs, un porphyre globulaire de la même série, recueilli entre Cussy- en-Morvan et Montloiron, m'a présenté au microscope une remarquable association de ces deux structures : les sphérolites s'y montrent générale- ment composés d'un premier globule central, à croix noire, entouré d'une zone concentrique d'accroissement, également pétrosiliceuse, qui s'éteint quatre fois en entier, pour une rotation totale de la plaque. Cet exemple fournit une nouvelle combinaison des états colloïde et cristallisé de la silice. » HYGIÈNE. — Note sur les poussières organiques de l'air; par M. 3Iarié-Davy. « L'Observatoire météorologique de Montsouris a été chargé par l'Admi- nistration municipale de Paris d'organiser dans les divers quartiers de la Ville un ensemble d'observations de climatologie appliquée à l'hygiène, comprenant, entre autres, l'examen des poussières organiques tenues en suspension dans l'air. » Nos études régulières ne doivent commencer qu'à partir du ier janvier prochain; mais, en raison de l'épidémie qui, sans avoir une bien grande gravité, fait cependant d'assez nombreuses victimes, nous avons fait quel- ques recherches préliminaires, notamment dans la caserne du Prince- Eugène, que l'administration de la Guerre a fait évacuer pour procéder à son assainissement. » L'eau d'une rosée artificielle produite dans l'infirmerie qui est in- habitée depuis plusieurs jours, ayant été examinée au microscope par M. V. Miquel, s'est montrée d'une grande pureté; mais, en grattant le par- quet de cette infirmerie et celui des chambres des divers étages, on en détache une poussière noirâtre, qui, délayée dans de l'eau purifiée, a montré une multitude de vibrions filiformes, à mouvement ondulatoire lent, et, au milieu, quelques points vibrants changeant de place avec ra- pidité. Les pierres d'appui des fenêtres de certaines salles du troisième étage ont particulièrement donné une récolte abondante. Celle de la chambre n° /joo ayant été raclée et la poussière ainsi détachée ayant été humectée, il s'en est immédiatement dégagé une odeur nauséabonde. L'examen microscopique a montré plusieurs algues, notamment le Cocco- chloris Brebissonii, une quantité très-considérable de vibrions, de bac- tériens et de monades. Après douze heures d'humectation, il s'est formé des Amibiens, parfaitement reconnaissables à leur cha ngement de forme. ( i3o5 ) » Pendant l'habitation par la troupe, surtout dans les temps secs, ces poussières ont dû être soulevées par le frottement des pieds ou des vête- ments, et se mêler à l'air respiré, ainsi qu'aux aliments et aux boissons. » Le sol de certains quartiers de Paris renferme des vibrions semblables, mais en quantités incomparablement moindres. Le sous-sol ne nous en a encore montré aucune trace, non plus que dans les chambres de l'Obser- vatoire de Montsouris et des bâtiments, nouvellement occupés, du collège Rollin. Mais certaines des maisons actuellement en cours de démolition pour le passage du boulevard de l'Opéra en contiennent des quantités notables. » D'un autre côté, l'air de Paris renferme des organismes microscopi- ques des dimensions les plus petites et en nombres variables suivant les temps et les lieux, soit parce que les pluies des derniers mois ont fréquem- ment épuré l'atmosphère, soit parce que les corpuscules s'y rencontrent en essaims mobiles. Généralement cependant, l'air de la rue Palestro en renfermait plus que celui de la rue d'Argenteuil, et celle-ci plus que le parc de Montsouris. » Il semblerait assez probable que l'épidémie actuelle, cantonnée dans certains quartiers de Paris, et notamment dans la caserne du Prince-Eu- gène, est due à l'influence toute locale des poussières vivantes, accu- mulées pendant l'été sur le sol et les murs, et produisant leurs effets morbides lorsque le changement de saison a rendu les conditions favo- rables. » Cette simple probabilité suffirait pour indiquer les précautions à prendre dans les casernes : substitution, dans le blanchiment des murs, du lait de chaux au blanc d'Espagne lié par la colle-forte; lavage des par- quets, au moins une fois par mois, au savon noir et à la brosse, ou, mieux encore, remplacement graduel des parquets par du bitume, qu'on peut laver chaque jour en été. » Mais, au point de vue scientifique, cette hypothèse ne peut être ni ad- mise, ni repoussée avec quelque certitude, qu'à la suite de comparaisons prolongées entre la nature des poussières observées et l'état hygiénique, soit des lieux atteints par l'épidémie, soit clés lieux où son action ne s'est point manifestée. Chaque année, d'ailleurs, et chaque saison nous appor- tent leur contingent de maladies diverses, qui nécessitent de nouvelles études. » Je prends donc mes dispositions pour que, à partir du ict janvier, nous puissions procéder à une étude régulière des poussières de l'air, du 172.. ( i3o6 ) sol el des eaux recueillies d'une manière uniforme dans les principaux quartiers de Paris. Ces poussières, expédiées à l'Observatoire de Montsouris, v seront régulièrement soumises à un examen comparatif par M. P. Mi- quel, spécialement chargé de cette branche de nos services. La permanence de ces comparaisons, faites dans des conditions semblables, conduira, je l'espère, à des résultats utiles à la Science et à l'Hygiène. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur un maximum d'étoiles filantes déjà signalé, pendant le mois de décembre. Note de M. Cuapelas. « En 1869, j'ai appelé l'attention sur une apparition importante d'étoiles filantes qui avait eu lieu dans la nuit du 11 au 12 décembre, constituant un véritable maximum, et venant vérifier, pour ainsi dire, un premier renseignement fourni par Brandes en 1798, appuyé plus tard par d'autres observations faites en 1 838 par M. Herric et le Dr Parker. De plus, je faisais remarquer que, depuis 1847, cette nuit remarquable avait fourni successivement les nombres horaires moyens suivants : 29; 17; ru, 2; 23,9; 31,7; 5i,2. » Il y avait donc là un mouvement ascendant bien prononcé, qui per- mettait d'introduire, dans l'étude du phénomène, une nouvelle époque intéressante à étudier. Malheureusement, à cette date de l'année, l'état de l'atmosphère ne donne pas souvent la possibilité de suivre cette observa- tion; en effet, depuis 1869, nous n'avions pu faire une nouvelle vérifi- cation. » Cette année encore, à l'exception des nuits des a3, 29 novembre et 6 décembre, le ciel, à partir du 18 novembre, a été constamment cou- vert. Cependant, l'observation ayant été possible le 9 décembre, nous nous sommes empressé de la suivre. Or cette nuit, qui précédait de deux- jours seulement celle que nous attendions avec impatience, nous donnait 35,3 étoiles pour nombre horaire moyen à minuit, ce qui permettait de présumer, pour la nuit du 1 1 au 12 décembre, durant laquelle nous n'avons pu observer, un maximum plus important peut-être que celui qui avait été signalé en 1869. On sait, en effet, par l'observation, qu'un maximum s'annonce toujours, un certain nombre de jours à l'avance, par une aug- mentation progressive des météores. Le maximum de décembre existe donc réellement, et nous ne doutons pas que des observations, faites en d'autres lieux, ne viennent appuyer cette déduction. » Si l'on compare ce phénomène à celui de novembre, il estencore un ( i3o7 ) fait curieux qui ressort des résultats acquis : c'est que, si l'on trace la courbe des variations annuelles de ces deux apparitions, ces deux courbes sont en parfaite opposition; en d'autres termes, on constate que, lorsque le phénomène de novembre augmente, le nombre horaire moyen de celui de décembre diminue, et réciproquement. Il y a là certainement un point d'études intéressant. » M. Ed. Jakson adresse une Note sur le dosage de l'arsenic, dans les re- cherches médico-légales et dans les eaux minérales. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 27 décembre 1876. Analyse du Mémoire publié par M. le capitaine Noble, de l'artillerie an- glaise, et par M. Abel, membre de la Société royale de Londres, sous le titre : « Researches on explosives fired gunpowder », par M. le général Morin. Paris, 187G; br. in-8°. (Extrait des Annales du Conservatoire des Arts et Métiers.) Indices d'un nouveau genre de Mammifères édentés fossiles dans les dépôts éocènes dits de Saint-Ouc» ; par M. P. Gervais. Paris, Gauthier-Villars, 1876; opuscule in-4°. (Extrait des Comptes rendus, t. LXXXIII.) Recueil complémentaire d'Exercices sur le Calcul infinitésimal; par M. F. Tis- serand. Paris, Gauthier-Villars, 1877; in-8°. Notes sur l'existence du mercure coulant dans les Cévennes; par M. Ley- merie. Toulouse, impr. Douladoure, sans date; br. in-8°. (Extrait des Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Relies- Lettres de Toulouse.) Étude sur la vie et les travaux paléontologistes d'Adolphe Rrongniarl; par le comte G. de Saporta. Meulan, A. Masson, 1876; br. in-8°. ( i3o8 ) Annuaire pour Van 1877, publié par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier- Villars, 1877; 1 vol. in-18. Annuaire de l'Observatoire de Montsouris pour l'an 1877. Paris, Gauthier- Villars, 1877; 1 vol. in-18. Etude sur une forme de cirrhose liypertrophique du foie; par V. Hanot. Paris, J.-B. Baillière, 1876; in-8°. (Adressé par l'auteur au Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1877.) Traité des maladies du rectum et de l'anus; par D. Mollière. Paris, G. Masson, 1877; in-8°. Les terres du Ciel; par C. Flammarion. Paris, Didier et C'e, 1877; 1 vol. grand iu-8° illustré. L'Afrique et la Conférence géographique de Bruxelles; par E. Banning. Bruxelles, Mucquardt, 1877; in-8°. (Présenté par M. de Lesseps.) Etudes pratiques sur la culture du lin; par G. Cantoni. Paris, Librairie agricole, 1876; br. in-8°. Annales de la Société de Médecine de Saint-Etienne et de la Ivoire. Comptes rendus de ses travaux; t. V, 4e partie, année 1875. Saint-Etienne, impr. J. Pichon, 1876; in-8°. Comice agricole central de la Loire-Inférieure. Discours prononcé le 8 sep- tembre 1876,0! Nort; par M. A.-Bobierre. Nantes, impr. Mellinet, 1876; br. iu-8°. Traité du nivellement; par J. Duplessis. Paris, J. Baudry et maison Rustique, 1877; in-8°. Considérations sur l'état actuel de la maladie de la vigne dans le département de l'Hérault; par B. Cauvv. Montpellier, Impr. centrale du Midi, 1876; br. in-8°. Les Merveilles de l'Industrie; par h. Figuier; t. IV. Paris, Furne, Jouvet et Cic, 1876; grand in-8°, illustré. La luce zodiacale, sue leggi c tcoria cosmico-almosferica, dedotle dalle osser- vazioni di G. Jones; per il P. A. Serpieri. Palermo, tipogr. Lao, 187G; iu-/,°. Interpolation and adjuslcment oj séries; by E.-L. be Forest. New-Haven, Tult le, Morehouse and Taylor, 1876; br. in-8°. Familiar letlers on some mysteries of nature and discoveries in Science; by Dr T.-L. Piiipson. London, S;tm|>son-Lo\v, 1876; 1 vol. iii-12, relie. ( '3og ) Proceedings qf the Academy of natural Sciences of Philadelphia ; 1 87 r , 1872, 1873, 1874. Philadelphia, 1871-1874 ; 4 vol. in-8°. Acta Societatis Scientianim Fennicœ; tomusX. Helsingforsiœ, 1875 ; in-4°. Bidrag till kannedom afFinlands natur ochjolk, utgifna affinska Fetenskaps- Socielelen; Tjiigondefjerde Haftet. Helsingfors, 1875; in-8°. Ofversigt of finska Fetenskaps-Societens ; forhandlingar XVII, 1874-1875. Helsingfors, 1875; Observations météorologiques, publiées par la Société des Sciences de Fin- lande ; année 1873. Helsingfors, 1875; in-8°. FIN DU TOME QUATRE-VINGT-TROISIEME. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JUILLET — DÉCEMBRE 107C. TABLE DES MATIÈRES DU TOME LXXXm. Payes. Acariens. — Sur la faculté qu'ont certains Acariens, avec ou sans bouche, de vivre sans nourriture pendant des phases en- tières de leur existence, et même pen- dant toute leur vie ; Note de M. Mégnin. . 993 Acoustique. — Sur les lois du mouvement vibratoire des diapasons; Notes deM. E. Mercadier 800 et 822 — Sur la physiologie de l'appareil musical de la Cigale ; Note de M. G. Cadet .... 78 — W.Dccharme adresse uneNote sur les qua- lités sonores comparatives des métaux. . 2i5 — M. C. Decharmc adresse une Note rela- tive aux qualités sonores des tiges de bois, comparées à celles des métaux . . . 323 — M. Decliarme adresse une Noie relative aux qualités sonores des pierres, com- parées à celles des métaux et des bois.. 480 — M. G. de la Houssaye adresse un Mé- moire relatif aux « vibrations harmoni- ques terrestres » 967 — M°" A. Lacombe adresse, pour le Con- cours des prix de Médecine et Chi- rurgie (fondation Montyon), un ouvrage accompagné d'une Note manuscrite, sur la science du mécanisme vocal et l'art du chant i35 Aérostation. — M. C. Vrottes adresse une Note relative à l'aérostation 4^9 — M. /f . de Fonvielle adresse une Note sur C. R., 1876, ac Semestre. (T. LXXXM.) Pages, les effets obtenus par M. Duruof dans une ascension aérostatique récente, à l'aide de son 0 cône de friction » 507 — Sur la netteté avec laquelle on peut aper- cevoir le fond de la mer, d'un aérostat situé à une grande hauteur; Note de M. A. Moret 579 — M. /. Cernesson adresse un Mémoire re- latif à un système de navigation aérienne G02 — M. Chamolle adresse une Communication relative à l'aérostation 790 — M. A. Leroy adresse une Note relative à une turbine applicable à la locomotion aérienne 1283 Alcools.— Nouvelle méthode d'alcoométrie, par distillation des spiritueuxalcalinisés; par M. E. Maumenê G7 — Sur l'action réciproque de l'acide oxa- lique et des alcools monoatomiques ; Note de MM. A. Cahours et E. De- marçay 688 — Préparation de l'alcool au moyen du su- cre contenu dans les feuilles de bette- raves ; par M. Is. Pierre 1075 — Action toxique des alcools méthylique, caprylique, œnanthylique et cétylique; Note de MM. Dujardin-Baumctz et Au- digé 80 Voir aussi Fermentations. r73 ( '3 Pages. Aldéhydes. — Sur l'aldéhyde léréphtalique ; Note de M. E. Grimaax 825 — Sur la formation thermique de deux al- déhydes propyliques isomères; Note de M. Berthclot 4i3 Aldols. — Note sur le paraldol, modifica- tion polymérique de l'aldol; Note de M. Ad. Wurtz 255 — Sur quelques dérivés du dialdol ; Note de M. Ad. ff'urtz 1259 Alizarine et ses dérivés. — Sur la nitrali- zarine ; Note de M. A. Rosenstiehl ;3 Allantoïne. — Sur la synthèse de l'allan- toïne ; par M. Ed. Gri/naux 62 Amidon. — Observations sur l'iode réactif de l'amidon ; Note de M. Ed. Puchot. . 11b Ammoniaques. — Sur la disparition de l'am- moniaque contenue dans les eaux; par M. A. Hmtzruu 525 — Dégagement d'ammoniaque, observé lors • delà rupture de certaines barres d'acier ; Note de M. Barré J 1 78 — Observations de M. Daubrêe, au sujet de la Communication précédente 1 1 79 Analyse mathématique.— Sur les équations différentielles linéaires du second ordre ; par M. Fuchs 46 — Sur la réduction des démonstrations à leur forme la plus simple et la plus di- recte; Notes de M. de Saint-Venunt. . . 102 et 256 — Sur le développement des fonctions ellip- tiques et de leurs puissances; par M. D. André ... i35 — Représentation des fonctions elliptiques de première espèce à l'aide des biqua- dratiques gauches; par M. H. Léauté.. 527 — Note sur la période de l'exponentielle éz; par M. Tvon Villarccau 594 — Intégration géométrique de l'équation aux dérivées partielles L (px -h qy— z) - M/j — Ny -t- R = o, dans laquelle L, M, N et R désignent des fonctions linéaires de.v,y, 2; Note de M. G. Fuurci 794 — Note de M. Atlégrct sur l'intégration de l'équation [x dy — ydx) [a -t- bx -t- cy) — dy («'-t- b'x -t- c'y) -h dx{u" + b"x -+- c"y) = o 1 171 — Note sur l'intégration des équations dif- férentielles totales; pai kl. J. Bertrand. 1 191 — Théorie nouvelle des nombres de Ber- noulli et d'Euler; par M. E. Lucas 539 — Sur la détermination des groupes formés d'un nombre fini de substitutions li- » ) Pages, néaires ; par M. C. Jordan io35 — Nouveaux théorèmes d'Arithmétique su- périeure; par M. Ed. Lucas 1286 — Enoncés de divers théorèmes sur les nombres; par M. F. Proth 1288 — M. Puiseux présente un Ouvrage de M. l'abbé Aoust, intitulé : « Analyse in- finitésimale des courbes dans l'espace ». 890 — M. N. Jablonowski adresse un Mémoire d'Analyse mathématique portant pour titre : « Méthode des changements »... ai5 — M. L. Hugo adresse une Note relative à la généralisation pan-imaginaire, en Ma- thématiques 1 1 67 Voir aussi Géométrie. Anatomie animale. — Recherches anato- miques et morphologiques sur le sys- tème nerveux des Insectes hyméno- ptères; par M. Ed. Brandi 6i3 — Recherches sur l'origine réelle des nerfs de sensibilité générale dans le bulbe ra- chidien et la moelle épinière; par M. Aug. Pierret. 1047 — Sur les phénomènes intimes de la division cellulaire ; Note de M. H. Fol 667 — Sur les phénomènes de la division du noyau cellulaire ; Note de M. Balbiani. . 83i — Contribution à l'anatomie et à l'histolo- gie des Échinides ; par M. L. Frcdericq. 860 — Sur la forme et les rapports réciproques des éléments cellulaires du tissu con- jonctif lâche; Note de M. /. Renaut.. n 12 — Sur les cellules fixes des tendons et leurs expansions protoplasmiques laté- rales; Note de M. /. Renaut 1 181 — Sur la structure du bâtonnet optique chez les Crustacés; Note de M. /. Cha- tin 1 o52 — Des relations qui existent entre les bâton- nets des Arthropodes et les éléments optiques de certains Vers; .par M. /. Cliatin 1248 Anatomie végétale. — De la théorie car- pellaire d'après les Amaryllidées (troi- sième partie: Galant luis, Lcitcoium) ; par M. A. Trêcul 1 1 — Delà théorie carpellaire d'après les Ama- ryllidées (quatrième partie : Nar-cissus); par M. A. Trêcul -. 109 — Théorie de la modification des rameaux pour remplir des fonctions diverses, déduite de la constitution des Amaryl- lidées, etc.; par M. A. Trêcul 258 — De la théorie carpellaire d'après des I.oa- sées (première partie: Mentzelia); par M. A. Trêcul 297 — Delà théorie carpellaire d'après des Loa- sées (deuxièmo partie) ; par M. A. Tré- ( '3 Pages. cul 378 — De l'ordre d'apparition des premiers vais- seaux dans les organes aériens de l'Ana- gallis arvensis; par M. A. Trécul 76G — Recherches sur le développement de la châtaigne ; par M. H. Bâillon 3 1 3 — Essai sur les lois de l'entraînement dans les végétaux ; par M. H. Bâillon 1 i5o Angélique (acide). — Sur l'acide angé- lique; Note de M. Eus,. Demarcay.. . . 906 Aniline et ses dérivés. — Sur l'emploi in- dustriel du vanadium dans la fabrica- tion du noir d'alinine ; par M. G. IVitz. 34s — De la rhodéine; réaction nouvelle de l'a- niline; par M. E. Jacquemin 22G Anthropologie. — Sur la morphologie du système dentaire dans les races humaines et sa comparaison avec celle des singes; Note de M. Lambert 92 — Remarques de M. de Quatrefagesk^ro- posd'un travail de M. Capellini, portant pour titre : « L'homme pliocène en Tos- cane » 122 — Sur les traces de la présence de l'homme dans les grottes des diverses parties de la Provence ; Note de M. JauLert 244 Arsenic. — M. Ed. Jakson adresse une Note sur le dosage de l'arsenic dans les re- cherches médico-légales et dans les eaux minérales 1 307 Asparagine. — Sur l'existence de l'aspara- gine dans les amandes douces; Note de M. L. Portes 912 Astronomie. — Études de photographie as- tronomique; par M. A. Cornu 43 ,3) Pages. — Observations de M. Le Verrier relatives à la Communication de M. A. Cornu. . 46 — M. Le Verrier présente à l'Académie le volume comprenant l'ensemble des ob- servations faites à l'Observatoire de Paris en 1 874 1 1 5o — Remarques de M. Faye, accompagnant la présentation de deux numéros des « As- tronomische Mittheilungen », de M. R. Wolf. 5i6 — M. Kluczycki adresse une Note relative à diverses questions d'Astronomie 5o8 — M. A. Thomas adresse une Lettre rela- tive au procédé pour l'enseignement astronomique , qu'il a soumis au juge- ment de l'Académie 565 — M. de Arce y Nunez adresse la descrip- tion et le dessin d'un appareil destiné à l'enseignement élémentaire de l'Astro- nomie 790 Voir aussi Comètes, Eclipses, Etoiles, Nébuleuses, Planètes, Soleil et Vénus (passages de). Azote et ses composés. — Sur l'absorption de l'azote libre par les principes immé- diats des végétaux, sous l'influence de l'électricité atmosphérique ; Note de M. Berthelot 677 — Dosage de l'azote nitrique dans les sub- stances organiques. Composition chi- mique de divers cotons-poudres (coton comprimé d'Abel, papier-collodion, col- lodion); Note de MM. P. Champion et H . Pellet 707 Voir aussi Ammoniaques. B Balistique. — M. A. Gérard adresse une Noie relative à un appareil destiné à mesurer la vitesse des projectiles 328 — Sur une question de Balistique; Note de M. Astier , io33 Voir aussi Explosifs (corps). Baromètres. — M. A. Gérard adresse la photographie et la description d'un ba- romètre automatique 1 34 — M. /. Morin adresse une Note relative à un nouveau barométrographe 1 34 — Sur l'étude du baromètre ; Note de M. Wickenheimer io58 — M. ÎVickenheimer adresse une Note rela- tive à la formule barométrique 1 1 iG Bismuth et ses composés. — Sur de nou- veaux sels de bismuth et leur emploi à la recherche de la potasse; Note de M. A. Carnot 338 Bolides. — Voir Météorites. Borique (acide). — Action de l'acide bo- rique et des borates sur les végétaux ; Note de M. Eug. Peligot G8G Botanique. — Lichens rapportés de l'île Campbell par M. Filhol ; Note de M. IV. Nylandcr 87 — Sur trois sabliers qui existent sur la Sa- vane de Fort-de-France; Note de M. Bé- rciiger-Féraud 203 — Note sur la floraison du Cedrela sinensis au Muséum ; par M. Decaisne 266 — Un nouveau chapitre ajouté à l'histoire desiEgilops hybrides ; Note de M. P. -A. Godron 1 1 53 — Recherches sur la structure, le mode de formation, et quelques points relatifs aux fonctions des urnes chez le Nepen- thes distillatoria; par M. E. Faivre . . . u55 i73.. ( i3 Pages. — M. Decaisne fait hommage du premier fascicule des « Notes algologiques ou Recueil d'observations sur les algues », de MM. G. Thuret et Bornet 58o Botaniqi'e fossile. — Affinités botaniques du genre Nevropleris ; NotedeM . B. Re- nault 3ç)9 — Recherches sur les végétaux siliciûés d'Autun et de Saint-Étienne. Des Cala- modendrées et de leurs affinités bota- niques probables; par M. B. Renault.. 546 — Recherches sur quelques Calamodendrées et sur leurs aflinités botaniques proba- bles; par M. B. Renault 574 Boussoi.es. — M. E. Duchemin adresse de nouveaux documents relatifs aux résul- tats obtenus dans les expériences sur sa boussole à aimants circulaires. . .791 et 1088 •— M. Ed. Gouriet adresse une Note concer- '4 ) Pages. nant l'emploi des solénoïdes 'pour sup- pléer à l'altération des boussoles ma- rines 853 Bronzes. — Sur les applications industrielles du phosphore de cuivre et du bronze phosphore; Note de MM. H. de Ruolz- Montchal et Fontcnay 783 — M. Bertrand présente, de la part de M. F.-A. Abc/, un Mémoire imprimé, intitulé « Notes sur les composés de cuivre et de phosphore » 1089 Bulletins bibliographiques. — 170, 247, 2g3, 36G, 4°3, 46o, 5 1 8, 549, 58i, 619, 638, 673, 714, 756, 806, 841, 863, 922, ioo5, io63, 11 17, 1 1 89, i25i, 1307. Bureau des Longitudes. — Présentation de « l'Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1877 » ; par M. Faye 1275 Calculateurs. — M. /. .So^c'adresse un Mé- moire relatif à un calculateur mécanique, à nombre illimité de chiffres en relief. . 565 Camphols. — Sur l'isomérie du pouvoir ro- tatoire dans les camphols; Note de M./. de Montgolfier 341 Candidatures. — M. H. Bâillon prie l'Aca- démie de le comprendre parmi les can- didats à la place laissée vacante, dans la Section de Botanique, par le décès de M. Ad. Brongniart 1089 — M. Van Tieghcm prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Botanique, par le décès de M. Ad. Brongniart 1 1 68 Capillarité. — Note sur l'affinité capillaire; par M. E. Chevreu! 682 — Recherches sur le coefficient d'écoule- ment capillaire; par M. Aug. Guerout . 1291 Carbonates. — Sur la décomposition des carbonates insolubles par l'hydrogène sulfuré; Note de MM. L. Naudin et F. de Montholan 58 — Décomposition des bicarbonates alcalins, humides ou secs, sous l'influence de la chaleur et du vide; Note de M. Ar/n. Gautier 275 — Réponse à M. Arm. Gautier; par M. V. Urbain 543 — Production de carbonate de soude par l'action du chlorure de sodium en dis- solution sur les carbonates de chaux cl de magnésie, en présence de matières végétales; Note de M. P. Pichard 1 10 4 Carbonique (acide). — Dosage de l'acide carbonique contenu dans les eaux natu- relles; par M. A. Houzeau 388 — M. E. Duchemin adresse une Note sur l'emploi de l'acide carbonique pour la conservation de certaines eaux miné- rales, à base de crénate de fer 602 Cétacés. — Sur une Baleinoptère boréale, échouée à Biarritz en 1874; Note de M. P. Fischer 1298 — M. P. Gervais fait hommage à l'Académie de la 14e livraison de 1' « Ostéographie des Cétacés » Chaleur rayonnante. — Sur l'observation de la partie infra-rouge du spectre so- laire- au moyen des effets de phospho- rescence; Note de M. Edm. Becquerel. 249 — Application industrielle de la chaleur so- laire ; par M. A. Mouchot. . , 655 — Pouvoirs absorbants des corps pour la chaleur; Note de M. Aymonnet 971 — Nouvelle méthode pour étudier les spec- tres calorifiques; Note de ^\. Aymonnet. 11 02 Chaleurs spécifiques. — Sur le rapport des deux chaleurs spécifiques d'un gaz; Note de M. Ch. Simon 726 Charbon. — Sur les réactions du chlore sous l'influence du charbon poreux; par M. Melsens i45 Chemins de fer. — M. le Directeur de la Compagnie des Chemins de fer de l'Est adresse un exemplaire des s Études en- treprises pour le chauffage des voitures de toutes classes » 7°5 — M. Codron adresse une Note relative à un procédé pour prévenir les accidents sur les chemins de fer 507 — M. L.-D. Brunet adresse une Note rela- tive à un projet de chemin de fer métro- politain dans Paris 1089 Chimie. — Action des hydracides sur l'acide sélénieux; Notes de M. A. Ditte. 56 et 223 — Action des hydracides sur l'acide tellu- reux; Notes de M. A. Ditte 336 et 446 — Sur la décomposition des carbonates in- solubles par l'hydrogène sulfuré; Note de MM. L. Naudin et F. de Montholon. 58 — Sur les réactions du chlore sous l'influence du charbon poreux; par M. Melsens., . i45 — Recherches critiques sur certaines mé- thodes employées pour la détermination des densités de vapeur et sur les consé- quences qu'on en tire; Note de MM. L. Troost et P. Hautefeuille 220 — Sur les lois de compressibilité et les coef- ficients de dilatation de quelques va- peurs ; Note de MM. L. Troost et P. Hau- tefeuille 333 — Sur les causes d'erreur qu'entraîne l'ap- plication de la loi des mélanges des va- peurs, dans la détermination de leur densité; Note de MM. X. Troost et P. Hautefeuille 975 — Décomposition des bicarbonates alcalins, humides ou secs, sous l'influence de la chaleur et du vide; par M. Ar/11. Gau- tier — Réponse à M. Arm. Gautier; par M. V. Urbain 543 — Sur de nouveaux sels de bismuth et leur emploi à la recherche de la potasse; Note de M. A. Carnot 338 — Sur les propriétés physiques du gallium j Note de 51. Lecorj de Boisbaudran. ... 611 — Nouveau procédé d'extraction du gallium; Note de M. Lecoq de Boisbaudran 636 — Réactions chimiques du gallium ; par M. Lecoq de Boisbaudran 633 et 824 — Cristaux de gallium ; par M. Lecoq de Boisbaudran 1 044 — Note sur l'affinité capillaire; par M. E. Chevreul 682 — Sur l'action ciselante produite sur dilfé- rents métaux par les acides; Note de MM. Trêve et Durassier 744 — Sur les hydrates du sulfate de cuivre; Note de M. L. Magnier de la Source. . 899 — Sur les propriétés physiques et chimiques du ruthénium ; Note de MM. H. Sainte- Claire Deville et H. Debray 926 — Sur la composition de quelques phos- phites ; Note de M. Ad. Wurtz 937 — Note de M. Chevreul sur quelques-uns ( i3i5 ) Pages. 275 Pages. de ses derniers travaux 1265 Chimie agricole. — De l'action que l'acide borique et les borates exercent sur les végélaux ; Note de M. £ug. Peligat. . . 686 — Absorption, par une prairie, des prin- cipes fertilisants contenus dans un li- quide chargé de purin et employé en arrosages; Note de M. A. Leplar 1242 Chimie analytique. — Sur un nouveau procédé de recherche qualitative et de dosage de la potasse; Note de M. Ad. Carnot 3go — Procédé pour doser les hydrocarbures et en particulier le grisou clans les mines; par M. /. Coquillion 3g4 — Note sur un procédé de titrage des sul- fates alcalins; par M. F. Jean 973 — Sur l'analyse des gaz pyrogénés; Note do M. Bertlielot 1255 Chimie industrielle. — Sur la nitralizarine; Note de M. A. Rosenstiehl 73 — Sur l'emploi industriel du vanadium dans la fabrication du noir d'aniline; par M. G. IVitz 348 — Sur la fabrication de la dynamite; Noie de M. A. Sabrera 350 — Note sur un nouveau procédé pour pré- parer les mèches à briquet sans sub- stances vénéneuses ; par M. E. Marinier. 386 — Sur les applications industrielles du phos- phure de cuivre et du bronze phosphore; Note de MM. H. de Ruolz-Montchal et de Fontenay 783 — Note contenue dans un pli cacheté dé- posé le 6 août 1872, sur la préparation industrielle de la nitroglycérine; par MM. H. Boutnir et L. Faucher 786 — Sur la formation simultanée de deux trioxyanthraquinones, et lasynthèse d'un nouvel isomère de la purpurine ; par M. A. Rosenstiehl 827 — M. Bertrand présente , de la part de M. F.-A. Abel , un Mémoire imprimé ayant pour titre : « Notes sur les com- posés de cuivre et do phosphore » 1089 — Sur la composition du verre et du cris- tal chez les anciens; Note de M. Eug. Pe/igat Voir aussi Sucres, Fins. Chimie organique. — Sur une nouvelle mé- thode de substitution du chlore et du brome dans les composés organiques; par M. O. Damoiseaà — Sur la synthèse de l'allantoïne; par M. Ed. Grimaux 62 — Sur un nouveau glycol butylique; Notes de M. Milan Névolé 65 et 146 — Elude sur l'action de l'eau sur les glycols; 1129 Co ( «3 Pages, par M. Milan Névolé 228 — De la rhodéine, réaction nouvelle de l'a- niline ; par M. E. Jacquemin 226 — De la rhodéine au point de vue analy- tique; par M. E. Jacquemin 448 — Note sur le paraldol, modification polj- mérique de l'aldol ; Note de M. Ad. Jf'urtz 255 — Sur l'isomérie du pouvoir rotatoire dans les camphols; Note de M. J. de Monl- golfier 34 1 — D'une cause de l'altération spontanée de l'acide cyanliydrique anhydre et d'un cas nouveau de transformation totale de cet acide; Note de M./, de Girard. 344 — Sur la décomposition du cyanure de po- tassium, du cyanure de zinc et du for- miate de potasse dans l'acide carbonique, l'air et l'hydrogène pur ; Note de MM. L. Naudiii et F. de Montholon 345 — Sur deux nouvelles urées sulfurées; Note de MM. Ph.de Clermonl et E. IFehrlin. 347 — Recherches sur des dérivés de l'éther acétylvalérianique; par M. Eug. De- marçay 449 — De la substitution équivalente des ma- tières minérales qui entrent dans la composition des végétaux et des ani- maux ; Note de MM. Champion et Pellet. 485 — Sur l'action réciproque de l'acide oxali- que et des alcools monoatomiques; Note de MM. A. Cahoitrs et E. Demarçay. . 688 — Combinaison de chloral et de chlorure acétique; par MU. J. Curie et J. Millet. 745 — Sur l'aldéhyde téréphtalique; Note de M. E. Grimaux 825 — Sur le chlorure margarique et ses déri- vés ; Note de M. A. Villiers 901 — Recherches sur la quercite; par M. L. Prunier go3 — Sur l'acide angélique; par M. Eug. De- marçay 906 — Sur les modifications de l'acide élaeomar- garique, produites par la lumière et par la chaleur; Note de M. S. Chez g43 — Sur un polymère de l'oxyde d'éthylène ; Note de M. Ad. IVurtz 1 1 4 1 — Recherches sur la mannite, au point do vue de ses propriétés optiques ; Note de MM. A. MùntZ et E. Aubin I2l3 — Sur quelques dérivés du dialdol; Noie de M. Il'urtz 1239 Voir aussi Fermentations, Sucres, Vins. Chimie végétale. — Sur l'existence de l'as- paragine dans les amandes douces ; par M. L. Partes 912 — Méthode générale d'analyse du tissu des végétaux; par M. E. Fremy 1 1 30 ,6) Pages. Chirurgie. — Sur la trépanation des os dans les diverses formes d'ostéo - myélite ; Note de M. OUier '. 423 — De la trépanation préventive, dans les fractures avec déplacement d'esquilles de la table interne ou vitrée du crâne; Note de M. C. Sédillot 555 — Sur la cure de l'élongation hypertro- phique du col de l'utérus, par la myo- tomie utéro-vaginale ignée; Note de M. Abeille 786 — Méthode de compression et d'immobilisa- tion méthodiques ; par M. Chassagny. . 1208 — M. Larrey présente, de la part de M. Mi- meh, un Mémoire « Sur la cure anti- septique des plaies et sur l'emploi d'un nouveau mode de pansement » 292 — M. Kveberlé adresse une Note relative à une nouvelle pince hémostatique 1088 Chloral. — Anesthésie par la méthode des injections intra-veineuses de chloral ; Note de M. /. Linhardt 85 — Combinaison de chloral et de chlorure acétique ; par MM. J. Curie et A. Millet. 745 Chlore. — Réaction du chlore sous l'in- fluence du charbon poreux ; Note de M. Melsens 147 — Sur une nouvelle méthode de substitution du chlore et du brome dans les com- posés organiques ; Note de M. O. Damoi- seau Co Choléra. — M. Churchill adresse divers do- cuments relatifs au traitement du cho- léra 48o — M. Ch. Pigeon adresse un Mémoire inti- tulé : « Réfutation de la doctrine du Con- grès international de Constantinople sur le choléra » 818 — M. Dcsprez adresse divers documents re- latifs à un mode de traitement du cho- léra 889 — M. Renoir adresse un complément à son Mémoire sur les lois du choléra et des autres maladies épidémiques 968 Chronomètres. — Sur l'isochronisme du spiral réglant cylindrique ; Note de M. if. Caspari 47 Collège de France. — M. le Ministre de Vlnstruction publique invite l'Académie à lui présenter deux candidats, pour la Chaire de Chimie du Collège de France, devenue vacante par suite du décès de M. Balard 43 — Liste de candidats présentés à M. le Mi- nistre de l'Instruction publique, pour la Chaire de Chimie laissée vacante au Collège île France par le décès de M. Bâ- tard: i"M. Schutzenberger; 20 M. Ger- ( '3, 7 ) Pages. nez 191 Comètes. — Sur la comète périodique de d'Arrest ; par M. G. Lcveau 5o8 — Note sur une nouvelle répulsion électrique et son application à la théorie des co- mètes ; par MM. Edm. Reitlingcr et Alf. d'Urbanitzky 1014 Commissions spéciales. — Commission char- gée de la vérification des comptes pour l'année 1875 : MM. Chevreul, Dupuy de Lôme , 43o Cristallisation. — Sur les circonstances de production des deux variétés prismatique et octaédrique du soufre ; Note de M. D. Pages. Gernez. . . 217 Cuivre et ses composés. — Sur les hydrates du sulfate de cuivre; Note de M. L. Magnier de la Source 899 Cyanogène et ses composés. — D'une cause de l'altération spontanée de l'acide cyan- hydrique anhydre et d'un cas de trans- formation totale de cet acide ; Note de de M. /. de Girard 344 — Sur la décomposition du cyanure de potassium, du cyanurede zinc etdufor- miatede potasse dans l'acide carbonique, l'air et l'hydrogène pur; Note de MM. L. Naudin et F. de Montholon 345 D Décès de Membres etCorrespondantsde l'A- cadémie. — M. Milne Edwards an- nonce à l'Académie la perte doulou- reuse qu'elle a faite en la personue de M. Ehrenberg, Associé étranger de l'Académie — M. le Président rappelle à l'Académie la perte douloureuse qu'elle a faite en la personne de M. Ch. Sainte-Claire De- ville — M. Dumas rappelle, en quelques mots, les titres scientifiques de M. Ch. Sainte- Claire Dcville, et se fait l'interprète des sentiments de regrets de l'Académie. . . — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle a faite dans la personne de M. C.-E. de Baër, L'un de ses Associés étrangers, décédé à Dorpat, le 16 novembre 1876. Décrets. — M. le Ministre de V Instruction publique adresse l'amplialion du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. le général 267 717 123 Favé comme Académicien libre, en rem- placement de feu M. le baron Séguier. . 249 Dentaire (système).— Sur la morphologie du système dentaire dans les races hu- maines, et sa comparaison avec celle des singes ; Note de M. Lambert 92 Dissociation. — Décomposition des bicar- bonates alcalins, humides ou secs, sous l'influence de la chaleur et du vide ; Note de M. Arm. Gautier 275 — Sur la dissociation de la vapeur de ca- lomel ; Note de M. H. Debray 33o — De la dissociation du bicarbonate de soude à la température de 100 degrés ; réponse à M. A. Gautier ; par M. F. Urbain . . 543 — Décomposition du cyanure de potassium, du cyanure de zinc et du formiate de potasse, dans l'acide carbonique, l'air et l'hydrogène pur ; Note de MM. L. Naudin et F. de Montholon 345 Dynamite. — Sur la fabrication de la dyna- mite ; Note de M. Sobrero 35o Eaux naturelles.— Sur le dosage de l'acide carbonique contenu dans les eaux (eaux d'irrigation, de drainage, de sources, de rivières, etc.); Note de M. Houzeau.. 388 — Recherches sur la disparition de l'ammo- niaque contenue dans les eaux; parM. A. Houzeau 525 — M. E. Duchemin adresse une Note rela- tive à l'emploi de l'acide carbonique pour la conservation de certaines eaux miné- rales naturelles, à base de crénate de fer. 602 — Composition chimique des eaux de la baie de Rio-de-Janeiro ; Note de MM. E. Gui- gnet et A. Telles gig — Production de carbonate de soude par l'action du chlorure de sodium en disso- lution sur les carbonates de chaux et de magnésie, en présence de matières végétales 1 104 Échinides. — M. S. Lovén fait hommage à l'Académie d'un ouvrage intitulé : « Étu- des sur les Echinoïdes » 507 — Contributions à l'anatomie et à l'histologie des Échinides ; Note de M. L. Frédéricq. 860 Éclairage. — Éclairage à l'aide de produits ( i3'8 ) Pages 8l3 extraits des arbres résineux; Note de M. A. Guillcmarc 600 Éclairage électrique. — Sur une nouvelle lampe électrique imaginée par M. P. Ja- bloschkojf; Note de M. L. Denayrouze. . — M. A. Braclwt adresse une nouvelle Note relative à l'éclairage par la lumière électrique. 1 227 Éclipses. — Observation de l'éclipsé par- tielle de Lune du 3 septembre 1876, faite à l'Observatoire de Toulouse; par M. Perrotin 571 École Polytechnique.— M. le Ministre de la Guerre informe l'Académie que MM. Faye et Chastes sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionne- ment de l'École Polytechnique, pendant l'année scolaire 1876-1877 io32 Économie rurale. — Absorption, par une prairie, des principes fertilisants con- tenus dans un liquide chargé de purin et employé en arrosages: Note de M. A. Leplay 1242 Électricité. — NotesdeM. Th. duMonccl; sur les transmissions électriques à tra- vers le sol 17,182, 307 et Soi — Sur la différence de potentiel que présen- tent, après la rupture du courant induc- teur, les extrémités isolées d'une bobine ouverte d'induction ; Note de M. Mouton. — Sur la mesure de la résistance électrique des liquides, au moyen de l'électrométre capillaire; Note de M. G. Lippmann.. . — Inscription photographique des indica- tions de l'électrométre de Lippmann ; Note de M. Marey 278 — Sur la production deseflluves électriques; Note de M. A. Boillot 267 — Note sur les effluves électriques ; Note de M. A. Boillot — Sur une nouvelle répulsion électrique et son application à la théorie des comètes ; Note de MM. E. Reitlinger et A. d'Ur- banitshy 1014 — M. P. Germain adresse une Note relative à l'emploi de bobines à résistance très- petite, pour permettre d'appliquer les lignes télégraphiques, en temps d'orage, à des avertissements météorologiques. . — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, les six premiers numéros d'une Revue mensuelle, portant pour titre « l'Électricité » ÉLECTiiu.iii. \mjiale. — Sur l'appareil élec- trique de la Torpille; Notes de M. Ch. Rouget 8o3 et — Variations de l'état électrique des mus- 142 192 779 033 73 83o Pages. cles, dans le tétanos produit par le pas- sage d'un courant continu, étudiés à l'aide de la contraction induite; Note de MM. Moral et Toussaint 834 Électricité atmosphérique. — Déchargeur automatique pour les tiges électro- atmosphériques; par M . /. Serra-Carpi. \i — Sur la foudre globulaire ; Note de M. G. Planté 321 — Un effet de foudre pendant l'orage du 18 août ; Note de M. A. Trécul 478 — Eclairs en chapelet ; Note de M. G. Planté 484 — Sur quelques particularités de la foudre ; Note de M. E. Renou 1002 — Absorption de l'azote libre par les prin- cipes immédiats des végétaux, sous l'in- fluence de l'électricité atmosphérique; Note de M. Berthelot 677 Électrociiimie. — Recherches sur la pro- duction de dépôts électrochimiques d'a- luminium, de magnésium, de cadmium, de bismuth, d'antimoine etde palladium; par M. Arm. Bertrand «. 854 — Nouvelles recherches sur les phénomènes chimiques produits par l'électricité de tension ; par M. Berthelot g33 Embryologie. — Sur quelques faits relatifs à la nutrition de l'embryon dans l'œuf de la poule ; Note de M. C. Dareste. . . 836 — Formation du cœur chez le poulet; Note de M. C. Dareste I2g5 Errata. — 93, 172, 248, 296, 4°3, 4g ii 5i8, 55i, 639, 673, 715, 756, 1254. Éthers. — Sur les dérivés de l'éther acétyl- valérianique; par M. Eug. Demarçay.. 449 Éthylè.ne et ses dérivés. — Sur un poly- mère de l'oxyde d'éthylène; Note de M. Ad. ff'urtz 1 141 Étoiles. — Étoiles voisines do la Polaire ; Note de M. A. de Boe 5 1 1 — Positions de quelques étoiles variables; par M. Petcrs 5 1 1 — Observation d'une étoile nouvelle dans la constellation du Cygne; par M. /. Schmidt 1 097 — Remarques de M. Le Verrier relatives à l'étoile découverte par M. /. Schmidt.. 1098 — Sur le spectre de l'étoile nouvelle de la constellation du Cygne ; Note de M. A. Cornu 1 1 72 — Calcul de trois observations de la nou- velle étoile du Cygne ; par M . J . Schmidt. 1228 — Note préliminaire sur les photographies des spectres stellaires ; par M. //'. Hug- gins 1 22g Étoiles filantes. — M. Chapelas adresse les résultats de ses observations d'étoiles ( '3 Pages, filante*, pendant les mois d'avril et de mai 3G5 — Observations des Perséides, faites à l'Ob- servatoire de Clermont-Ferrand, les 10 et 1 1 août 1 8-6 ; par M. Gruey 44° — Observations des étoiles filantes pendant les nuits des g, io et n août 1876; par M. Cliapclas 49 ' — Observations des étoiles filantes pendant les nuitsdes 12, i3, 14 novembre 1876, à Clermont-Ferrand ; par M. Gruey 1004 — Sur un maximum d'étoiles filantes déjà signalé, pendant le mois de décembre ; Note de M. Chapelets 1 3o6 Explosifs (corps). — Sur la fabrication de la dynamite ; Note de M. Sobrero 35o — Composition chimique de divers cotons- poudre (coton comprimé d'Abel, papier- collodion, collodion);NotedeMM.C/«7//f- '9) Pages. pion et Pelle t 707 — Note contenue dans un pli cacheté déposé le 6 août 1872, sur la préparation in- dustrielle de la nitroglycérine; par MM. H. Boutmy et L. Faucher 78G — Sur la compositiondu coton-poudre ; Note de M. F.-A. Abel 1011 Expositions. — M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une Lettre du Comité central de l'Exposition internationale d'hygiène et de sauvetage organisée à Bruxelles, relative- au Congrès interna- tional qui doit s'ouvrir dans cette ville. 328 — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, le Rapport publié par la Com- mission des États-Unis sur l'Exposition internationale devienne, en 1873.... 791 Fer et ses composés. — Analyse microgra- phique comparative de corpuscules fer- rugineux atmosphériques et de fragments détachés des météorites; par M. G. Tis- sandier 7G — Présence du nickel dans les poussières ferrugineuses atmosphériques; Note de M. G, Tissandier 75 — Du fer météorique; Note de M. E. Yung. 242 — Sur un fer météorique très-riche en nic- kel, trouvé au Brésil; Note de MM. E. Guignct et G. Ozorio de Almeida 917 — Observations de M. Daubrée au sujet de ia Communication précédente 918 — Sur des cristaux de fer oxydulé présen- tant une déformation singulière ; Note de M. C. Friedel 996 — Sur les cristaux d'oxyde de fer magné- tique,formés pendant le grillage d'un mi- nerai spathique; Note de M. Boussin- gault 1 007 Fermentations. — Sur la fermentation de l'urine ; Note de MM. Pasteur et P. Jou- bert 5 — Observations de M. Berthelot sur la Com- munication de M. Pasteur, et sur la théorie des fermentations 8 — Réponse à M. Berthelot: par M. Pasteur. 10 — Note au sujet d'une Communication de M. Sacc, intitulée : « De la panification aux États-Unis et des propriétés du hou- blon comme ferment » ; par M. L. Pas- teur 1 07 — Rectification de M. Sacc, relative à sa Communication précédente 36i C. R., 187G, 2e Semestre. (T. LXXX.III.) De la fermentation cellulosique du sucre de canne; Note de M. E. Durin 128 Note au sujet de la Communication faite par M. Durin ; par M. L. Pasteur 176 Sur un cas remarquable de réduction de l'acide nitrique et d'oxydation de l'acide acétique, avec production d'alcool, sous l'inlluence de certains microzymas ; Note de M. /. Béchamp i58 Influence des forces physico -chimiques sur les phénomènes de fermentation ; Note de M. H.-Ch. Bastion 159 Note sur la fermentation des fruits et sur la diffusion des germes des levures al- cooliques; par M. L. Pasteur 173 Note sur l'altération de l'urine, à propos d'une Communication du Dr Bastian; par M. L. Pasteur 1 7G Sur la génération intracellulaire du fer- ment alcoolique; Note de M. Fremy. . . 180 Réponse de M. Pasteur à M. Fremy. . . . 182 Observations de M. Dumas, relatives aux expériences de M. Pasteur, dont il a pu vérifier les résultats 182 Sur les microzymas vésicaux, comme cause de la fermentation ammoniacale de l'urine, à propos d'une Note de MM. Pasteur et Joubert; Note de M. A. Béchamp 23g Sur la théorie de la fermentation et sur l'origine des zymases, à propos d'une Note de MM. Pasteur et Joubert, con- cernant la fermentation de l'urine: Note de M. A. Béchamp 283 Note sur la fermentation des fruits pion- • 74 ( i3ao ) Pa(»(>s. gés dans l'acide carbonique; par MM. /. Jnubert et Ch. Chamherlaml 35 \ ■ Fermentation cellulosique produite à l'aide d'organes végétaux, et utilisation probable du sucre dans la végétation pour la formation de la cellulose; Note de M. Durin 355 Sur les microzymasderorgegerm.ee et des amandes douces, comme producteurs de la rliastase et de la synaptase, à propos d'une Note de MM. Pasteur et Joubert ; par M. A. Béchcimp 358 Note sur la fermentation de l'urine, à propos d'une Communication de M. Pas- teur; par M. H -Ch. Bastion 36a Observations relatives aux opinions attri- buées par M. Bastion à M. Tyndall, à propos de la doctrine des générations spontanées; par M. Tyndall 364 Sur l'altération de l'urine, réponse à M. Bastian; par M. L. Pasteur 377 Sur la fermentation de l'urine. Réponse à M. Pasteur; par M. H.-Ch. Bastian... 488 Sur la fermentation alcoolique et acé- tique des fruits, des fleurs et des feuilles de quelques plantes; Note de M. S. de Pages. . 5ia Ltica — MM. Pan/i et de Pietra-Santa adressent une série de documents concernant leurs travaux sur les maladies par fer- ment morbifique 438 — M. Laujnrrois adresse une Note relative aux propriétés antifermentescibles du bichromate de potasse 5;g — M. C. Kosmann adresse une nouvelle Note relative aux ferments végétaux contenus dans les plantes 1 189 Frigorifiques (procédés). — M. Ch. Tel- lier annonce le départ prochain du va- peur le Frigorifique, qui doit aller chercher, à la Plata, un chargement de viandes fraîches conservées parle froid, et le ramener en France 481 Fuchsine. — Note sur la recherche de l'acide rosolique en présence de la fuchsine; par MM. P. Guyot et R. Bidaux 982 et 1167 — Nouvelles recherches sur l'action de la fuchsine non arsenicale, introduite dans l'estomac et dans le sang; par MM. V . Fcltz et E. Ritter 984 Voir aussi Pins. Gallium. — Sur les propriétés physiques du gallium; Note de M. Lecnqdc Bois- baudran 611 — Nouveau procédé d'extraction du gallium; par M. Lccoq de Boisbaudran 63C — Réactions chimiques du gallium ; par M. Lecoq de Boisbaudran 663 et 824 — Cristaux de gallium ; par M. Lccoq de Boisbaudran IC-44 Gaz. — Siphonnementet migration des gaz; Note de M. F. Bellamy 669 — Sur le rapport des deux chaleurs spéci- fiques d'un gaz; Note de M. Ch. Simon. yiC Géodésie. — M. le Secrétaire perpétuel si- gnale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les « Comptes rendus de la Commission permanente de l'As- sociation géodésique internationale, pour la mesure des degrés en Europe » . . . . io32 — Règle en platine iridié do l'Association géodésique internationale; Note de M. G. Matthey 1090 — Observations de M. ll.Sainte-C/aire-De- ville sur la Communication précédente. 1091 — Remarques au sujet de la Communication de. M. G. Matthey; par M. liera iog3 — Observations de M. Dumas, relatives aux remarques présentées par M. Trcsra... 1096 — Nouvelle mesure de la méridienne de France ; par M. F. Perrier 1277 Voir aussi Hydrographie. Géographie. — M. de Lesscps présente un Rapport sommaire de M. E. Roudaire, sur les résultats de sa mission dans l'isthme de Gabès et les chotts tuni- siens 122 — Principaux résultats recueillis sur les chotts tunisiens, à la suite de l'explora- tion de M. Roudaire; par M. de Les- seps 1 147 — M. Kastus adresse une Note relative au projet d'établissement d'une mer inté- rieure dans le Sahara 386 — M. de Z,i».?AYyw donne lecture de quelques passages d'une brochure intitulée : « L'A- frique et la Conférence géographique de Bruxelles » 1078 — Sur la carte agronomique de l'arrondis- sement de Réthel (Ardennes); Note de MM. Mcugy et Nivoit 352 — Note sur trois sabliers qui existent sur la Savane de Fort -do -France (Marti- nique); par M. Bérenger-Féraud 2o3 Géologie. — Sur une roche d'origine végé- tale ; Note de MM. Bureau et Poisson . . 194 — De l'âge géologique do quelques liions ( l321 Pages, métalliques, et en particulier des filons de mercure; Note de M. Virlet d'Aoust. 289 — Recherche de la matière organique ani- male dans les terrainsanciens ; par M. C. Husson 454 — Bancs stratifiés de silex.massif, observés auprès de Digoin (Saône-et-Loire), dans un terrain considéré comme crétacé; Note de M. J . Canat 4 5'j — Sur un soulèvement sous-marin observé dans le golfe d'Arta ; Note de M. /. de Ci- galla 534 — Sur un bloc de meulière recueilli dans le sable éruptif des environs de Beynes ; Note de M. Stan. Meunier 576 — Les schistes carbures des Côtes-du-Nord ; Note de M. J.-T. Héna 63 1 — Étude géologique sur les grottes préhis- toriques de Gréoulx, dans leurs rap- ports avec les eaux thermales ; par M. Jauberl 698 — Observation sur l'origine des roches érup- tives, vitreuses et cristallines; par M. A.-M. Lévy 749 — M. Daubrée présente, de la part de M. Ca- pel/ini, un Mémoire « Sur les terrains tertiaires du versant septentrional de l'Apennin » 460 — M. T. Héna adresse une Note sur un gra- nité opalifère de Roudoué (Côtes-du- Nord) 841 — M. Duponchel adresse un Mémoire por- tant pour titre : « Explication des di- vers phénomènes de déformation et de dislocation de l'écorce solide du globe terrestre, par le fait de l'inégale attrac- tion du Soleil à la surface de ses deux hémisphères » i34 — M. Ansart adresse un Mémoire sur les causes qui ont donné aux continents leur configuration actuelle 658 — La théorie des systèmes de soulèvement, à propos du système du mont Seny ; Note de M. Alex. Vézian 951 — Sur l'état actuel des phénomènes volca- niques de Carvassera ; Note de M. de Ci- galta ioo5 — La hauteur du glacier quaternaire de la Pique, à Bagnères-de-Luchon ; Note de M. Ed. Piette 1 1 87 Géométrie. — Théorèmes relatifs à des couples de segments rectilignes, ayant un rapport constant; par M. Chasles. . . 97 — Théorèmes relatifs à des courbes d'ordre et de classe quelconques, dans lesquels on considère des couples de segments rectilignes faisant une lon- gueur constante. Exemples de la variété ) Pages. de solutions différentes que fournit, dans chaque question, le principe de cor- respondance ; par M. Chasles 467 Théorèmes relatifs à des couples de seg- ments faisant une longueur constante ; par M. Chasles 495 et 5l9 Théorèmes relatifs à des systèmes de trois segments ayant un produit con- stant ; par M. Chasles 58g Rectification d'une erreur qui entache des théorèmes sur les systèmes de deux ou trois segments faisant un produit constant ; par M. Chasles 64 1 Théorèmes relatifs à des systèmes de trois segments formant une longueur constante; par M. Chasles 737 et 867 Théorèmes relatifs à des couples de seg- ments faisant une longueur constante, pris l'un sur une tangente d'une courbe, et l'autre sur une normale d'une autre courbe, les deux courbes étant d'ordre et de classe quelconques; par M. Chasles. iiî3 Théorèmes concernant des couples de segments pris l'un sur une tangente d'une courbe et l'autre sur une oblique d'une autre courbe, et faisant ensemble une longueurconstante, les courbes étant d'ordre et de classe quelconques; par M. Chasles 119$ Sur les caractéristiques des systèmes co- niques ; Note de M. Halphen 537 • M. L. Saltel adresse une Note, à propos de la Communication de M. Halphen, sur la formule qui indique le nombre des co- niques d'un système (y., v) satisfaisant à une cinquième condition 856 • Sur les ordres et les classes de certains lieux géométriques ; Note de M. Hal- phen 7°5 • Sur une proposition générale de la théo- rie des coniques; Note de M. Halphen. 791 - Sur les caractéristiques des systèmes de coniques et de surfaces du second ordre ; Note de M. Halphen 886 - Formule symbolique donnant le degré du lieu des points dont les distances à des courbes algébriques données vérifient une relation donnée; Note de M. G. Fouret 6o5 - Rectifications à une Communication pré- cédente sur la détermination, par le principe de correspondance analytique, de l'ordre d'un lieu géométrique défini par des conditions algébriques; par M. L. Saltel ^9 - Du nombre des branches de courbes d'un système (p, -j), qui coupent une courbe algébrique donnée, sous un an- 174.. ( »3 Pages. gle de grandeur donnée, ou dont les bissectrices aient une direction donnée; par M. G. Fouret C33 • Détermination, par la méthode de cor- respondance analytique, du degré de la courbe ou surface enveloppe d'une courbe ou d'une surface donnée; par M. Suite! Go8 Sur le contact d'une courbe avec un fais- seau de courbes doublement inûni ; par M. W. Spottiswoode 627 Détermination, par la méthode de cor- respondance analytique, de l'ordre de la surface enveloppe d'une surface dont l'équation renferme n paramétres liés entre eux seulement par n — 2 rela- tions ; par M. L. Saltel 894 Sur l'application des méthodes de la Phy- sique mathématique à l'étude des corps terminés par des cyclides; Notes de M. G. Darboux 1037 et 1099 Construction pour un point de la courbe d'intersection de deux surfaces du cen- tre de la sphère osculalrice de cette courbe; Note de M. A. Mannheim. . . . 1040 Sur une classe particulière de courbes gauches unicursales du quatrième ordre ; 22 ) Pages. Note de M. Appel! 1209 — M. X. Papa-Moschos adresse deux Com- munications sur le postulatum d'Eu- clide 1 69 et 5o8 Voir aussi Analyse mathématique. Gluten. — Étude pratique sur le gluten et sur son dosage à'I'état sec; par M. A. Laitier I2g3 Glycols. — Sur un nouveau glycol buty- lique ; Notes de M. Milan Névolé.65 et 146 — Étude sur l'action de l'eau sur les gly- cols ; par M. Milan Névolé 228 Grêle. — Sur une chute de grêle remar- quable , observée à Grotta-Ferrata ; Note du P. Secchi 1009 — Observations de M. Paye, au sujet de la Communication précédente 1067 Grisou. — Procédé pour doser le grisou dans les mines ; par M. /. Coquillion 3g4 — M. F.Richard adresse un Mémoire « Sur un système propre à extraire le grisou des mines » 439 — Sur les limites entre lesquelles peut se produire l'explosion du grisou, et sur de nouvelles propriétés du palladium; Note de M. /.-/. Coquillion 709 H Histoire des Sciences. — De la vie et des travaux de L.-P.-E.-A. Sédillot; par M. C. Sédillot 29 — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, une Notice biographique sur Gustave-Adolphe Thuret, par M. Ed. Bornel 1 35 — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, les discours prononcés sur la tombe de M. Ad. Brongniart 1 35 — M. T. Vi\larceau présente à l'Académie, au nom de M. Engelmann, une nouvelle édition des Œuvres de Besscl 1 i5o — M. C. Henry transmet la copie d'un « Ex- trait inédit des Œuvres mathématiques de Malebranche, contenant une démon- stration générale du théorème de Fer- mat » 10G2 — H. C. Henry adresse une nouvelle Note relativcà Mali-branche, considérécomme mathématicien 1188 — Sur l'invention du briquet pneumatique; Note de M. G. Govi 541 — M. CV/rti/e.ï présente diverses livraisons du JSullettino de M. le prince B. Boncoin- pagni, et un opuscule de M. E. Hu- nyady 1 69, 579 et 1 1 89 — M. Peligot fait hommage à l'Académie, de la part de M. G. Bontemps, de la traduction du deuxième livre de l'a Es- sai sur les arts », du moine Théophile. 292 — M. Faye présente les deux premières li- vraisons du « Répertoire des travaux scientifiques », publié par MM. Kœnigs- berger et Zeuner 5i 7 — M. L. Hugo adresse une nouvelle Note re- lative aux polyèdres antiques déposés au Musée britannique 5o8 — M. L. Hugo adresse une Note relative aux figures géométriques du Papyrus Hhindàu British Muséum 790 — La Société d'Horticulture de l'arrondis- sement d'Ètampes désirerait que l'Aca- démie pût lui communiquer un portrait de feu Gucttard, à la mémoire duquel elle se propose d'élever un monument. 11G8 Uvdraulique. — Expériences de mesurage de vitesses, faites à Roorkee (Inde an- glaise), par M. Allan Cunningham ; Note de M. Bazin i3g — Note sur la vitesse do propagation des ondes ; par M. Laroche 74 ' ( '3 Pages. — Sur les effets des tourbillons observés dans les cours d'eau ; Note de M. Bou- quet de la Grye 797 — Note sur les figures qui se forment dnns des liquides superposés, quand on leur imprime un mouvement de rotation ; par M. Bouquet de la Grye 998 — Remarquesde M. Faye relatives à la Com- munication précédente 1 000 — Sur une série d'expériences relatives à l'écoulement des eaux, faitesau réservoir du Furens ; Note de M. Gracff 948 — Sur divers travaux d'Hydraulique, exécu- tés par les anciens aux environs de Rome ; Note du P. Secchi 1008 — M. Rigoulet adresse un Mémoire relatif à la pression exercée par un liquide en mouvement sur une surface plongée.. 1227 Hydrographie. — Exploration de toute la côte qui forme le golfe des deux Syrtes ; par M. Mouchez : . 723 — De la détermination de la profondeur de la mer au moyen du bathomètre et sans l'emploi de la ligne de sonde ; Note de M. C.-JV. Siemens 780 Hydrologie. — M. le Ministre de l'Agricul- ture et du Commerce adresse le Rapport sur le Concours ouvert, dans le dépar- tement des Bouches-du- Rhône, en 1875, ,3) Pages. pour le meilleur emploi des eaux des canaux d'irrigation 3a8 — Sur le projet d'un canal d'irrigation du Rhône ; Note de M. de Lcsseps 1274 — M. A. de Vives adresse une Étude sur les inondations et les précautions à prendre pour en diminuer les effets 1 34 — M. l'Ingénieur en chef de la Navigation de la Seine adresse un exemplaire de son Rapport sur la dernière crue de la Seine, pour la partie comprise entre Pa- ris et Rouen 96S Hygiène publique. — Sur l'emploi du chlo- rure de calcium dans l'arrosage des chaussées, promenades et jardins pu- blics ; Note de M. Coustè 3g5 — M. Poulet adresse un Mémoire relatif à diverses questions d'hygiène 565 — M. H. Miot adresse une Note relative à l'action exercée sur les animaux par les émanations sulfureuses du sol 633 — M. Becquerel présente la 6e édition du « Traité élémentaire d'Hygiène privée et publique » de son fils, feu le Dr Al- fred Becquerel 1 062 — M. H. Cambon adresse une Note relative à l'hygiène des ateliers dont l'atmo- sphère est insalubre > 088 i Incendies.— M. Cl. Baudet soumet à l'Aca- démie un thermomètre à sonnerie élec- trique, entrant en jeu lorsque la tempé- rature atteint une valeur déterminée. . 967 Induction électrique. — Sur la différence de potentiel que présentent, après la rupture du courant inducteur, les extré- mités isolées d'une bobine ouverte d'in- duction; Note de M. Mouton 142 — Sur une disposition qui permet de repro- duire, à l'aide de la sirène, l'expérience de Foucault (arrêt d'un disque tournant sous l'action d'un électro-aimant); Note de M. Bourbouze 1235 Insectes. — Recherches sur le système ner- veux des Insectes hyménoptères ; par M. Ed.Brandt 6l3 — Sur les phénomènes de la digestion chez la Blatte américaine; Note de M. Pla- teau 545 Voir, pour ce qui concerne le Phylloxéra, l'article Viticulture. Iode. — Observations sur l'iode réactif de l'amidon ; Note de M. Ed. Puchot 225 Legs faits a l'Académie. — M. le Ministre de l'Instruction publique adresse l'am- pliation d'un décret autorisant l'Acadé- mie à accepter la donation de dix mille francs qui lui a été faite par Mmc Ve Poncelet, pour assurer la réimpression des Œuvres de feu le général Poncelet. 1228 Lune. — Observation de l'éclipsé partielle de Lune du 3 septembre 1876, faite à l'Observatoire de Toulouse; par M. Per- rotin 571 ( i3a4 ) M Pages. Machines diverses. — M. G. Torin adresse une Note intitulée: « Description d'une machine automatique » 93 Magnétisme. — Note sur la révision an- nuelle de la carte magnétique de la France; par MM. Marié- Davy et Des- croix 4oi — Influence de la température sur l'aiman- tation; Notes de M. J.-M. Gauguin. 661 et 896 — Sur la distribution du magnétisme à la surface des aimants ; Note de MM. Trêve et Durassier 814 — Sur un nouveau phénomène dynamoma- gnétique ; Note de MM. Trêve et Du- rassier 857 — De la force portative des aimants en fer à cheval ; Note de M. J'.-S.-M. van der fVilligen 1017 — M. C. Lopez adresse une Note relative à un « système isolateur des aiguilles ai- mantées », qui aurait pour effet de pré- server ces aiguilles des actions locales des masses de fer 658 Voir aussi Boussoles. Mannite. — Recherches sur la mannite, au point de vue de ses propriétés optiques ; par MM. A. Mùntz et E. Aubin i2i3 Manomètres. — Manomètre destiné à mesu- rer les hautes pressions ; par M. L. Caillctet 1 2 1 1 Margarique (acide) et ses dérivés. — Sur le chlorure margarique et ses dérivés ; Note de M. A. J'illiers 901 — Sur les modifications de l'acide élaeomar- garique, produites par la lumière et la chaleur; Note de M. S. Chez 943 Mécanique. — Recherche de la brachisto- chrone d'un corps pesant, eu égard aux résistances passives ; par M. Haton de- là Goupillière 884 — Étude sur la réduction d'un système de forces, de grandeurs et de directions constantes, agissant en des points dé- terminés d'un corps solide, quand ce corps change d'orientation dans l'es- pace ; par M . G. Darboui 1284 — Sur la construction géométrique des pres- sions que supportent les divers éléments plans menés par un même point d'un corps; Note de M. /. Boussinesq 1 1G8 Mécanique APPLIQUÉE. — M. G. Serton de- mande l'ouverture d'un pli cacheté dé- posé par lui, et relatif à une disposition Papes, destinée à remplacer le parallélogramme de Watt 6o3 Médecine. — M. Tavignot adresse une Note intitulée: « Le glaucome et le climat de l'Algérie » 4-2 — Sur la maladie dite « diarrhée deCochin- chine » ; Note de M. Normand 3 16 — M. Normand adresse une Note relative au Nématoïde dont la présence paraît être la cause de la diarrhée de Cochin- chine 386 — Des altérations de l'urine dans l'athrepsie des nouveau-nés. Applications au diag- nostic, au pronostic et à la pathogénie ; Note de MM. /. Parrot et A. Robin. . 45î — Sur la nature de la syphilis, et son trai- tement sans mercure; Note de M. /. Hermann 967 — M. Larrer présente un ouvrage de M. Boech, intitulé: « Recherches sur la syphilis, appuyées de tableaux statistiques tirés des archives des hôpitaux de Chris- tiania » 492 Mercure et ses composés. — Note sur la dissociation de la vapeur de calomel ; par M. H. Debray 33o — De l'âge géologique des filons de mercure ; Note de M . l'irlet d'Aousl 289 — M. Melsens adresse des documents sur l'emploi de l'iodure de potassium, comme moyen hygiénique et thérapeutique dans les fabriques où l'on emploie des prépa- rations de plomb et de mercure 43 — M. Melsens adresse une Lettre relative à la cure de l'hydrargyrose par l'iodure de potassium 328 Métallurgie. — Dégagement d'ammonia- que, observé lors de la rupture de cer- taines barres d'acier ; Note de M . Barré. 1178 — Observations de M. Daubrée, relatives à la Communication précédente 1 1 79 Métaux. — Sur l'action ciselante produite sur différents métaux par les acides; Noie de MM. Trêve et Durassier 744 Météorites. — Nouveau minéral renfermé dans une météorite : daubrélite ; Note do M. L. Smith 74 — Analyse micrographique comparative des corpuscules ferrugineux atmosphériques et de fragments détachés de la surface des météorites; par M. G. Tissandier. 76 — Sur une nouvelle météorite tombée le 25 mars 1 865, à Wisconsin (États-Unis), et dont le caractère est identiquo avec ( i325 ) Pages, celui de la météorite de Meno ; Note de M. L. Smith 161 — Du fer météorique ; Note de M. E. Tung. 242 — Sur un bolide observé à Port-Saïd et à Suez; Note de M. de Lesseps 28 — Sur un fer météorique très-riche en nic- kel, trouvé dans la province de Santa- Catarina (Brésil); Note de MM. E. Guigne t et G. Ozorin de Almeida. ... 917 — Remarques de M. Daubrée au sujet de la Communication précédente 91 S — Observation d'un bolide le 7 août 1876 ; par M . E. Ferrière 459 — Observation d'un bolide, dans la soirée du 5 novembre 1876 ; par M. Stan. Meu- nier 862 — Observation d'un bolide, le G novembre 1876 ; par M. A. Guillemin 922 Météorologie. — Note de M. Faye au su- jet de 1' « Étude sur les ouragans de l'hé- misphère austral » , de M. le comman- dant Bridet n5 — M. Maille adresse diverses Notes relati- ves à la théorie des cyclones 1 34 — M. E. Lefebi're adresse la description et les dessins d'un nouveau météorographe. 21 5 — Sur une colonne verticale vue au-dessus du Soleil ; Note de M. E. Renou 243 — M. A. Guillemin adresse une Note rela- tive à cette colonne verticale 292 — Oscillations de la température de la mi- mai, de la mi-juin, de la mi-juillet 1876 ; parallélisme non synchronique de la pression barométrique et de la tempé- rature; Note de M. Cli. Sainte-Claire Deville 3o2 — Sur la trombe récente de Coinces, dans le Loiret ; Note de M. Faye 563 — Note sur un arc-en-ciel lunaire, observé à la Roche, commune de Saint-Just (Haute-Vienne); par M. Martin de Brettes 56g — De l'influence des forêts de pins sur la quantité de pluie que reçoit une con- trée ; Note de M. L. Fautrat 5i4 — De l'influence comparée des bois feuillus et des bois résineux sur la température et sur l'état ozonométrique de l'air. Con- séquences au point de vue du climat; Note de M. L. Fautrat 752 — Remarques de M. Faye à l'occasion d'uno critique de M. le Dr Boue sur la théo- rie des t rombes 763 — M. A. Fleuriol de Langle adresse une brochure intitulée: « Études sur les ou- ragans » 818 — Observations relatives à la théorie géné- raledes trombes ; par M. Fîrlet d'Aoust. 890 Pages — Remarques de M. Faye au sujet de la Communication précédente 892 — Sur les quantités de pluie tombée à Rome pendant cinquante années, de 1825 à 1874 ; Note du P. Secchi 940 — Organisation d'un nouvel Observatoire au Monte- Cavo; observations météorolo- giques dans les. environs de Rome ; Note du P. Secc/ii 941 — Sur une chute de grêle remarquable, ob- servée à Grotta-Ferrata ; Note du P. Sccehi , . . 1 009 — Observations de trombes descendantes, faites au cap d'Antibes, le 21 novem- bre 1876; par M. E. Ferrière 1061 — Sur une Note du P. Secclii, relativement à la formation de la grêle ; Note de M . Faye 1067 — Sur la chute d'air froid qui a produit la gelée désastreuse du milieu d'avril 1876; Note de M. J.-A. Barrai 1241 — Sur la quantité d'eau tombée et recueillie pendant les plus fortes averses, de 18G0 à 1876; Note de M. Ad. Berigny 1245 — Recherches sur la vitesse du vent, faites à l'Observatoire du Collège romain; Note du P. Seechi 1270 — Sur l'étudedu baromètre ; Notede M. JFic- kenlicimer io58 — M. JVichenheimer adresse une Note rela- tive à la formule barométrique 11 16 — M. A. Barthélémy adresse une Note re- lative à un hygromètre àgrainde/o/fe- aooi/ie, pour l'indication du temps.... 8o5 — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, « l'Annuaire météorologique de l'Observatoire de Montsouris, pour l'an- née 1877 » 1283 Voir aussi Electricité atmosphérique, Phy- sique du globe, et Observations météoro- logiques de Montsouris. Minéralogie. — Nouveau minéral renfermé dans une météorite : daubrélite ; Note de M. Lawrence Smith 74 — Notices minéralogiques ; parM. F. Pisani. 1G6 — Note sur un silicate alumineux hvdraté déposé par la source thermale de Saint- Honoré (Nièvre), depuis l'époque ro- maine ; par M. Daubrée , . 421 — Examen des minéraux du Chili , par M. Domeyho 45l — Expériences et observations sur les ro- ches vitreuses; par M. Stan. Meunier. 616 — Note sur la forme cristalline du mélino- phane ; par M. E. Bertrand 711 — Sur unsulfo-antimoniuredeplomb trouvé à Arnsberg (Westphalie) ; Note de ( i3a6 ) Pages. M. F. Pisani 747 — Rapport de H. Dnubrée sur un Mémoire de II. Fouqué ayant pour titre « Re- cherches minéralogiques sur les laves des dykes de Théra » 878 — Sur des cristaux de fer oxydulé, présen- tant une déformation singulière; Noie de M. C. Friedcl 996 — M. Daubréc présente une Notice de M. Cossa « sur une diorite quartzifère porphyroïde de Cossato » ioo5 — Sur des cristaux d'oxyde de fer magné- tique, formés pendant le grillage d'un minerai spathique ;Note de M. Boussin- gault 1007 — Sur un silicate de baryte cristallisé, ob- tenu artificiellement; Note de M. F.Pi- io56 io83 1205 — Recherches sur la dévitrification des ro- ches vitreuses; par M. Stem. Meunier, — Étude microscopique des roches volca- niques de Nossi-bé; par M. Ch. Félain. — Sur un nouvel état globulaire du quartz entièrement cristallisé suivant une seule orientation cristallographique ; Note de M. A. -Michel Lévy 1 3oi — M. Moura adresse une Note relative à des dessins produits par l'action du temps sur des pierres provenant de fondations Pages, très-anciennes 579 — M. de Chancourtois adresse une Note concernant l'intervention du cyanogène dans la minéralisation du fer 1088 — M. S. de Chancourtois adresse un com- plément à sa précédente Communication sur l'intervention probable du cyano- gène dans la formation des roches gra- nitoïdes 1227 — M. Des Cloizeaux fait hommage à l'Aca- démie d'un exemplaire de son « Mémoire sur l'existence, les propriétés optiques et cristallographiques et la composition chimique du microcline, etc. » 878 Mollusques. — Sur la faune malacologique des iles Saint-Paul et Amsterdam ; Note de M. Ch. Félain 284 Monnaies. — M. le Ministre des Affaires étrangères adresse un exemplaire des Procès-verbaux de la Conférence moné- taire entre la Belgique, la France, la Grèce, l'Italie et la Suisse 9C8 Myriapodes. — M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une Lettre de M. F. Pla- teau, accompagnant l'envoi de ses « Re- cherches sur la digestion et l'appareil digestif chez les Myriapodes de la Bel- gique » 56G N Navigation. — Examen des nouvelles mé- thodes proposées pour la recherche de la position du navire à la mer ; Notes de M. A. Lcdieu 23, 120 et 188 — W.Ledicu transmet une nouvelle Note sur le même sujet 72G — Résumé des règles pratiques de la nou- velle navigation ; Note de M. A. Fasci. \\t. — Observations relatives à la Communi- cation précédente de M. Fasci ; par M. Y. Villarceau 444 — M. le Secrétaire perpétuel, en signalant les « Nouvelles Tables destinées à abré- ger les calculs nautiques » de M. E. Pétrin, donne lecture d'un passage de la Lettre d'envoi io32 — Sur la carène de moindre résistance; Noie de M. Béléguic 1216 — M. E. Minute adresse la description et le dessin d'un projet de navire auquel il donne le nom de 0 bateau dompteur » Nébuleuses. — Nébuleuses découvertes et observées à l'Observatoire de Marseille ; Note de M. F. Stéphan 328 Nerveux (système). — Sur quelques phé- 1227 nomènes déterminés par la faradisation de l'écorce grise du cerveau ; Note de M. Bochefontaine a33 — Mouvements réflexes déterminés'par l'ex- citation mécanique de la dure-mère crânienne; Note de M. Bochefontaine. 397 — Expériences physiologiques sur les fonc- tions du système nerveux chez les Échi- nides ; Note de M. L. Frédéric 908 — Recherches anatomiques et morphologi- ques sur le système nerveux des in- sectes hyménoptères; par M. Ed. Brandi, G 1 3 — Recherches sur l'origine réelle des nerfs de sensibilité générale, dans le bulbe rachidien et dans la moelle épinière; par M . Aug. Pierret 1047 — Sur la structure du bâtonnet optique chez les Crustacés ; Note de M. /. Chatin... io52 — Des relations qui existent entre les bâ- tonnets des Arthropodes et les éléments optiques de certains Vers; Note de M./. Chatin 1248 — Recherches sur le sentiment, comparé au mouvement; par M. Ch. Bîchet 1 106 — Expériences sur le pneumogastrique et ( '3 Pages. les prétendus nerfs d'arrêt ; Note de M. Onimus g88 Nickel. — Sur le nickel métallique extrait des minerais de la Nouvelle-Calédo- nie; Note de MM. P. Christojle et H. Bouilhet 29 — Sur l'existence en Espagne d'un gisement de minerais de nickel, analogues à ceux de la Nouvelle-Calédonie ; Note de M. Meissnnnicr 229 — Sur la présence du nickel dans les pous- sières ferrugineuses atmosphériques; Note de M. G. Tissandicr 75 — Sur un fer météorique riche en nickel ; Pages. Note de MM. Guignet et Oznrio de Al- meicla 917 — Remarques de M. Daubrée au sujet de cette Communication 918 Nitiufication. — Absorption de l'azote libre par les principes immédiats des végé- taux, sous l'influence de l'électricité at- mosphérique; Note de M. Bcrthelot. . . 677 Nomination des Membres et Correspondants de l'Académie. — M. Face est élu à la place d'Académicien libre laissée va- cante par le décès de M. A. -P. Séguier. 11S — M. le général Favè adresse ses remerci- ments à l'Académie 3i2 0 Observations météorologiques de Montsou- ris. —94, 4<>4, 552, 674, 864 et.... 1120 Observatoires. — Organisation d'un nouvel observatoire au Monte-Cavo; observa- tions météorologiques dans les environs de Home ; Note du P. Seechi 941 Optique. — Recherches expérimentales sur la polarisation rotatoire magnétique. Troisième partie : Dispersion des plans de polarisation des rayons lumineux de diverses longueurs d'onde; Note de M . H. Becquerel 1 25 — Recherches pholométriques sur les flam- mes colorées ; par M. Gouy 269 — Sur la polarisation rotatoire du quartz; Note de MM . /. -L . Soret e t Ed. Scirozin . 818 — M. L. Hugo adresse une Note relative aux spectres observés au travers d'uneplume d'oiseau 602 — M. A. Brachct adresse une Note relative à des lamelles fluorescentes à base de curcuma 6o3 — M. Drcharmc adresse une série de Notes relatives aux anneaux colorés produits par l'action de la chaleur sur les mé- taux 853, 1088 et I25i — M. A. Braehet adressede nouvelles Notes relatives à des perfectionnements à ap- porter au microscope et h l'éclairage par la lumière électrique 1 1 68 Oxalique (acide). —Sur l'action réciproque de l'acide oxalique et des alcools mono- ntomiques; Note de MM. A. Cahours et E. Dcmarcay 688 Paléontologie. — M. P. Gervais présente une vertèbre fossile du Dinosuchus ter- rai- 29 — Sur un Hippopotame à six incisives infé- rieures, trouvé fossile en Algérie; Note de M. A. Gnudry 90 — Surunsquelette d'Hemiphractus ;Note de M. P. Brocchi 604 — Indices d'un nouveau genre de Mammi- fères édentés, fossile dans les dépôts éocènes dits de Saint -Ouen ; Note do M. P. Geivais 1070 — Sur les gisements d'ossements fossiles de Pargny-Filain et de Sézanne; Note do M. E. Robert i25o — Tableau synoptique résumant la distribu- tion des Mollusques fossiles clans les couches tertiaires du bassin de Paris; par M. Stan. Meunier io54 C. R., 1876, 2* Semestre, (T. LXXX11I.) Palladium. — Sur les limites entre les- quelles peut se produire l'explosion du grisou, et sur de nouvelles propriétés du palladium; Note de M. J.-J. Co- quillion 70g Pendule. — Sur un nouveau pendide com- pensateur ; Note de M. J.-L. Smith. . . . 202 — Régulateur électrique, pour entretenir le mouvement du pendule ; Note deN.Bour- bouze 482 — Note sur la correction des variations de marches des pendules astronomiques, provenant des différences de pression atmosphérique ; par M. A. Rcdier 1 174 Piiénique (acide).— Nouvelles observations sur la curation de la fièvre typhoïde par la méthode parasiticide phéniquée; par M. Dêclat 949 ! Pnosi'iiiTES. — Sur la composition de quel- I75 ( i3 Pages. quesphosphites;NotedeM. Ad. ff'urtz. gZy Photographie. — Note de M. Ed. Becque- rel relative à une Communication de M. Cros, sur la reproduction photogra- phique des couleurs des corps 1 1 — Études de photographie astronomique; par M. A. Cornu 43 — Observations sur la Communication pré- cédente; par M. Le Verrier 46 — M. Ch. Cros adresse une nouvelle Note concernant son procédé pour la repro- duction des couleurs naturelles par la Photographie i35 — Note sur la photographie des couleurs; par M. Ch. Cros 291 — Observations de M. Edni. Becquerel re- latives à la Communication de M. Cros. 291 — Recherches photomicrographiquessurles effets de la réduction des sels d'argent dans les épreuves photographiques; par M. J. Girard 63o — Note relative aux résultats produits par l'éclairage des ateliers de pose de pho- graphie par la lumière violette; par M. D. Scotellari 853 Phylloxéra. — Voir Viticulture. Physiologie animale. — Sur la physiologie de l'appareil musical de la Cigale; Note de M." G. Carlet 78 — Influence de la fatigue sur les variations de l'état électrique des muscles pendant le tétanos artificiel; Note de MM. Mo- ral et Toussaint 1 55 — Sur quelques phénomènes déterminéspar la faradisation de l'écorce grise du cer- veau ; Note de M. Bochefontaine a33 — Respiration cutanée des grenouilles, sous le point de vue de l'influence de la lu- mière ; Note de M. Tubini 236 — Critique expérimentale sur la glycémie (suite). La glycémie est le résultatd'une fonction physiologique; elle prend sa source dans L'organisme et mou dans l'a- limentation; Note de M. Cl. Bernard.. 3Cg — Observations de M. /'. Thenard relatives à la Communication précédente 373 — Critique expérimentale sur la glycémie (suite ). La glycémie a sa source dans la fonction glycogénésique du foie; Note de M. Cl. Bernard 407 — Sur quelques particularités (1rs mouve- ments réflexes déterminés par l'excita- tion mécanique de la dure-mère crâ- nienne; Note de M. Bochefontaine 397 — Expériences sur la reproduction méca- nique du vol du l'oiseau; Note de M. V. Tatin |57 — Note sur les phénomènes du la digestion 28 ) Pages, chez la Blatte américaine [Periplaneta americana, L.); Note de M. Plateau. . 545 — Sur l'écoulement du sang par des tifbes de petit calibre ( transpirabilité de Gra- ham) ; Note de M. Haro 696 — Sur l'appareil électrique de la Torpille ; Note de M. Ch. Rouget 8o3 et 83o — Variations de l'étatélectrique des muscles, dans le té'tanos produit par le passage du courant continu, étudiées à l'aide de la contraction induite ; Note de MM. Mo- rat et Toussaint 834 — Expériences physiologiques sur les fonc- tions du système nerveux des Échinides; Note de M. L. Fredericq 908 — De l'échange des gaz dans la caisse du tympan ; considérations physiologiques et applications thérapeutiques; Note de M. Lœwenberg 9 i9 — Expériences sur le pneumo-gastrique et sur les nerfs prétendus d'arrêt; Note de M. Onimus 988 — Recherches sur l'urée du sang; par M. P. Picard 991 et 1 1 79 — Recherches sur le sentiment, comparé au mouvement; par M. Ch. Richet 1 106 — Recherches expérimentales sur les effets cardiaques, vasculaires et respiratoires des excitations douloureuses ; par M. Fr. Franck 1 109 — Recherches sur les propriétés physiologi- ques et le mode d'élimination de l'éther bromhydrique ; par M. A. Rabutcau. . . 1294 — M. Mi/ne Edwards présente la ire partie du tome XII de son Ouvrage « Sur la Physiologie et l'Anatomie comparée de l'homme et des animaux » 878 Physiologie pathologique. — Des carac- tères anatomiques du sang dans les ané- mies; Notes de M. G. Haï cm. 82, i52et 23o — Note sur l'action du fer dans l'anémie ; par M. G. Haycm g85 — Note sur la ladrerie du bœuf par le taenia inerme de l'homme; par MM. E. Masse et P. Pourquier 236 — Note sur l'existence d'altérations des ex- trémités périphériques des nerfs cuta- nés, dans un cas d'éruption de bulles de pemphigus; par M. /. Dejerine 281 — De l'influence de l'empoisonnement par l'agaric bulbeux sur la glycémie; Note de M. Oré 837 — Sur la carie des os; Note de M. Ch. Brame 1 1 59 — M. //. Favret adresse les résultats aux- quels il est parvenu, dans l'organisation des exercices destinés à remédier au daltonisme. . , 853 ( l3a9 ) Pages. Physiologie végétale. — Recherches sur les gaz contenus dans les fruits du Ba- guenaudier; par MM. C. Saintpierre et L. Magnicn 49° Physique. — Siphonnement et migration des gaz ; Note de M. F. Bellamy G69 — M. Maille adresse une nouvelle Note sur la cohésion et l'inertie 365 — M. A. Corel adresse une Note concer- nant les propriétés des corps flottants.. 507 — M. Damas appelle l'attention de l'Acadé- mie sur la publication des « Manipula- tions de Physique » professées à l'École supérieure de Pharmacie; par M. Bui- gnet 74o — M. Hansen Puch soumet à l'Académie les dessins de divers perfectionnements qu il propose pour la machine à diviser et pour la télégraphie électrique 889 Voir aussi Electricité, Magnétisme, Op- tique, etc. Physique du globe. — Renseignements sur l'observation, faite à Port-Saïd et à Suez, d'un phénomène lumineux qui s'est pro- duit le i5 juin ; Note de M. de Lesseps. 28 — Sur la présence du nickel dans les pous- sières ferrugineuses atmosphériques ; Note de M. G. Tissandier 75 — Analyse micrographique comparative rie corpuscules ferrugineux atmosphériques et de fragments détachés de la surface des météorites; par M. G. Tissandier.. 76 — Faits pour servir à l'histoire des puits na- turels ; Note de M. Sta/i. Meunier 164 — Sur les poussières métalliques de l'atmo- sphère ; Note de M. T.-L. Phipson 364 — Note sur la révision annuelle de la carte magnétique delà France; par MM. Ma- rié-Davy et Descroix 4°i — De l'influence des forêts de pins sur la quantité de pluie que reçoit une con- trée, sur l'état hygrométrique de l'air et sur l'état du sol ; Note de M. L. Fau- trat 5i4 — La formule des seiches; Note de M. F.- A. Forel 712 — Sur une pluie de poussière tombée à Bou- logne-sur-Mer, \eç) octobre. 187G, et sur lemodede formation des pluies terreuses en général ; Note de M. G. Tissandier. . 1 184 — Note sur les poussières organiques de l'air; par M. Marié-Davy i3o4 — M. A. de Vives adresse une « Étude sur les inondations, leurs causes et les pré- cautions à prendre pour en diminuer les effets » 1 34 Physique mathématique. — Objections à la dernière Communication de M. Hirn, Pages. 384 36 268 1236 sur le maximum delà pression répulsive possible des rayons solaires ; par M. A. Ledicu 119 — Réponse à la critique de M. Ledieu ; par M. Hirn 264 — Réponse de M. A. Ledleukh Communi- cation de M. Hirn — Sur le problème du refroidissement des corps solides, en ayant égard à la cha- leur dégagée par la contraction ; Note de M. M. Lery — Explication des actions à distance; gra- vitation; actions électriques; Note de M. A. Pic.nrt k>4î Picrique (acide). — Emploi de l'acide pi- crique dans le traitement des plaies; Note de M. Èug. Curie 840 — M. /. Chéron adresse une réclamation de priorité au sujet de ce mode de traite- ment 889 Piles électriques. —Nouvelle pile au per- oxyde de manganèse ; par M. G. Le- clanché 5 4 — M. J.-B. Bernard adresse la description d'une modification de la pile voltaïque. — Méthode pratique pour expérimenter un élément de pile; par M. Leclanché Planètes. — Découverte de la planète (164) à l'Observatoire de Paris ; par M. Paul Henry 216 — Observations de la planète (164), faites à l'équatorial du Jardin; par MM. Henry. 216 — Observations de la planète (164) (Paul Henry), faites à l'Observatoire de Mar- seille ; par M. E. Stéphan 216 — Découverte de la planète (i65); par M. Joseph Henry 44° — Observations méridiennes de petites pla- nètes, faites à l'Observatoire de Green- wich (transmises par l'Astronome royal, M. G.-B. Airy), et à l'Observatoire de Paris, pendant le deuxième trimestre de l'année 1876; communiquées par M. Le Verrier 463 — Observations de la planète ( i65) Peters, faites à l'équalorial du Jardin de l'Obser- vatoire de Paris; par MM. Paul Henry et Pmsper Henry 48 1 — Observations de la planète (i65), faites à Leipzig ; par M. Bruhns 48a — Découverte de la planète (166), par M. Pe- ters ; Note de M. Joseph Henry 482 — Lettre à M. Le Verrier; par M. R. fVolf. 5io — Observations de la planèle (i65) faites à Clinton (N.-Y.). Positions de quelques étoiles variables ; par M. Peters 5 1 1 — Observations de la planète (166); par M. Peters 536 I 75.. ■ Découverte do la planète (167); par M./. Henry - Notes sur les planètes intra-mercurielles ; par M. Le Verrier • Sur l'orbite de la planète (127); par M. H. Renan Examen des observations qu'on a pré- sentées, à diverses époques, comme pouvant appartenir aux passages d'une planète intra-mercurielle devant le disque du Soleil ; par M. Le renier . . Examen des observations qu'on a pré- sentées, à diverses époques, comme ap- partenant aux passages d'une planète intra-mercurielle. Discussion et conclu- sions ; par M. Le Verrier Les planètes intra-mercurielles; par M. Le Verrier 64 7 et ■ Note sur le passage des corps hypothé- tiques intra-mercuriels sur le Soleil ; par M. /. Janssen Lettre de M. Hind sur une observation faite par Slark le 9 octobre 1819, et re- présentée par la formule donnée par M. Le Verrier pour la nouvelle planète intra-mercurielle ; Note de M. Le Ver- rier Découverte de la planète (168) ; par M. /. Henry Découverte de la planète ( 169) ; par M. Pr. Henry Éléments et éphéméride de la planète (164) Éva; par M. J. Bossert Suite des observations des éclipses des satellites de Jupiter, faites à l'Observa- toire de Toulouse; par M. F. Tisse- rand Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire de Green- wich (transmises par l'Astronome royal, M. C.-B. Airy), et à l'Observatoire de Paris, pendant le troisième trimestre de l'année 1876, communiquées par M. Le Verrier Tables de la planète Uraims, fondées sur la comparaison de la théorie avec les ob- ( i33o ) Pages. 537 56 1 56? 583 621 65o Pages. 925 809 659 659 660 9a3 servations; par M. Le Verrier — Observations de la planète (169) Zélia découverte à l'Observatoire de Paris le 28 septembre 1876; par MM. Henry.. 1099 — Sur les déplacements séculaires du plan de l'orbite du huitième satellite de Sa- turne (Japhet); par M. F. Tisserand. . 1201 — Sur les déplacements séculaires de l'or- bite du huitième satellite de Saturne (Japhet); par M. F. Tisserand 1266 — M. L. Hugo adresse une nouvelle Noie relative à la transformation de la loi de Bode 549 Plomb. — M. Mtlsens adresse des docu- ments relatifs à l'emploi de l'iodure de potassium, comme moyen hygiénique et thérapeutique, dans les fabriques où l'on emploie des préparations de plomb et de mercure 43 — Note concernant l'efficacité des iodurcs contre l'intoxication saturnine ; par M. Faire 852 — Sur l'emploi de l'iodure de potassium dans la colique et dans la paralysie sa- turnines, d'après la méthode de M.Mel- sens ; Note de M. Jacobs 1082 Poissons. — Mœurs des poissons; le Gou- rami et son nid ; Note de M. Carbon- nier 1 1 14 Polarisation. — Recherches expérimen- tales sur la polarisation rotatoire ma- gnétique; troisième partie; par M. H. Becquerel 125 — Sur la polarisation rotatoire du quartz; Note de MM. /.-/. Soret et Ed. Sara- tin 818 Potasse. — Sur de nouveaux sels de bismuth et leur emploi à la recherche de la po- tasse ; Note de M. A. Carnot 338 — Surun nouveau procédé de recherche qua- litative et de dosage de la potasse; par M. A. Carnot 3go Purpurine. — Sur la synthèse d'un nouvel isomère de la purpurine; par M. A. Ro- senstiehl 827 Quercite. — Recherches sur la quercite ; par M. L. Prunier go3 Radiomètre. — Sur le radiomètre de M. Croo- kes ; Note de M. G. Govi — Explication du mouvement du radiomè- R 49 tre à l'aide de la théorie de l'émission; par M. //". de Fonvielle Sur le radiomètre de M. Crookes; par ( i33i ) Pages. M. E. Ducrctet 53 Objections à une Communication de M. llirn; par M. Ledieu 119 Réponse à M. Ledieu ; par M. Hirn 264 Réponse à M. Hirn ; par M. Ledieu 384 Explication de l'impressionnabilité des faces noires du radiomètre à l'aide de la théorie de l'émission, d'après J.-B. Biot ; par M. W. de Fonvielle 148 Noie sur le radiomètre ; par M. A. Gaiffe 272 Sur les radiomètres à lamelles formées de différentes matières ; par MM. Aher- gniat frères 273 Sur la cause du mouvement dans le ra- diomètre; par M. G. Salet 274 Des radiomètres de. Crookes à lamelles formées d'un métal et d'un mica non noirci; par MM. Alvergniat frères. ... 323 M. Blandet, M. Cltassy adressent di- verses Communications relatives au ra- diomètre 323 Sur les radiomètres d'intensité; Note de M. W. de Fonvielle 385 Influence des vibrations sonores sur le ra- diomètre ; Note de M. /. Jeannel 445 Note sur le radiomètre ; par M. W. Cretoises 572 M. Malin adresse une Note relative au radioscope 058 Sur le mouvement gazeux dans le radio- mètre ; Note do M. G. Salet 968 Pages. — Expériences sur le radiomètre immergé; par M. IV '. de Fonvielle 970 — Note sur la théorie du radiomètre ; par M. W. Crookes 1 175 — Deuxième Note sur la théorie du radio- mètre; par M. W. Crookes i23a — Troisième Note sur la théorie du radio- mètre ; par M. IV. Crookes 1289 Régulateurs. — Mémoire sur la théorie gé- nérale des régulateurs ; par M. Wis- chnegradski 3 1 8 — Sur la théorie dynamique des régula- teurs ; Note de M. Rolland 418 — M. E. Turpin adresse la description et le dessin d'un nouveau régulateur pour les machines à vapeur 1227 Résines. — Éclairage à l'aide de produits extraits des arbres résineux ; Note de M. A. Guillemare Goo Respiration. — Respiration cutanée des gre- nouilles, sous le point de vue de l'in- fluence de la lumière; Note de M. Tu- bini 23G Rhodéine. — De la rhodéine; réaction nou- vellede l'aniline; \)ar M. E. Jacque/iun. 226 — De la rhodéine au point de vue analyti- que; par M. E. Jacquemin 448 Ruthénium et ses composés. — Sur les pro- priétés physiques et chimiques du ru- thénium ; Note de MM. H. Sainte-Claire Devi/le et H. Debray 926 Sang. — Des caractères anatomiques du sang dans les anémies; Notes de M. G. Hayem 82, 1 52 et 23o — Note sur l'action du fer dans l'anémie; par G. Ha) cm g85 — Sur l'écoulement du sang par les tubes de petitcalibre (transpirabililé de Gra- ham) ; Note de M. Haro G9G — Recherches sur l'urée dans le sang; par M. P. Picard 99 1 et 1 1 79 Sélénium et ses composés. — Action des hydracides sur l'acide sélénieux ; Notes de M. A. Ditte 56 et 223 Sériciculture. — De l'action physiologiquo qu'exercent, sur les graines de vers à soie, des températures inférieures à zéro ; Note de M. E. Duclaux 1049 Soleil. — Nouvelle série d'observations sur les protubérances et les taches solaires; par le P. Secchi 26 — M. Gazan adresse deux Notes relatives à la théorie des taches solaires et à la constitution du Soleil G58 et 1188 Solennités scientifiques. — M. le Prési- dent de la Société linnéenne de Nor- mandie informe l'Académie que l'inau- guration de la statue à' Elle de Beau- mont aura lieu à Caen , le dimanche 6 août, à midi 216 Soufre. — Sur les circonstances de produc- tion des deux variétés prismatique et octaédrique du soufre; Note de M. D. Gernez 217 Sourds-muets. — M. /. Hugentobler adresse divers documents relatifs à l'origine des méthodes pour l'enseignement des sourds-muets, récemment soumises au jugement de l'Académie par M. Ma- gnat 2l5 Spectroscopie. — Nouvelles remarques sur la question du déplacement des raies spectrales, dû au mouvement propre des astres ; par le P. Secchi 117 — Sur l'observation de la partie infra-rouge ( i332 Pages. ) du spectre solaire, au moyen des effets de phosphorescence; Noie de M. Edm. Bea/tiercl 249 — Nouvelle méthode pour étudier les spec- tres calorifiques; p;ir M. Âymonnet... 1102 — Sur le spectre de l'étoile nouvelle de la constellation du Cygne; Note de SI. A. Cornu 1 i 72 — Note préliminaire sur les photographies des spectres stellaires; par-M. IV.Hug- gins 1 229 Statistique. — M. A. Puech adresse une étude statistique sur la répétition des accouchements multiples G33 Stéréoplastie. — M. Chouet adresse une nouvelle Communication^ relative à son procédé de stéréoplastie 1283 Sucres. — Sur la cristallisation du sucre; Note de M. G. Flourcns i5o — Note sur la transformation du saccharose en sucre réducteur, pendant les opéra- tions du raffinage; par M. A. Girard.. 196 — M. Mawnenê adresse, à propos de la Note de M. A. Girard, des indications relatives aux opinions émises sur la transformation du saccharose en sucre réducteur 268 — Sur les différents pouvoirs rotatoires que présente le sucre de canne, selon le procédé employé pour les mesurer; Note de M. L. Calderon 3g3 Pages. — Résultats obtenus, à l'aide de nouveaux appareils, pour l'extraction du jus de la canne à sucre ; Note de MM. Mignon et Routirt 532 — De l'influence des feuilles et des rameaux floraux sur la nature et la quantité de sucre contenu dans la hampe de l'agave; Noie de M. Balland 914 — Sur la matière sucrée contenue clans les pétales des fleurs; Note de M. J . Bous- sinsault 978 — Note sur le dosage des sucres, au moyen des liqueurs titrées ; Note de M. Eug. Prrrnt 1 04 4 — Préparation de l'alcool au moyen du sucre contenu dans les feuilles de bette- raves ; par M. Zs. Pierre 1075 — Sur la présence du sucre dans les feuilles des betteraves; Note de M. Coremvin- der 1238 — Note sur un moyen rapide de dosage de la chaux en présence delà magnésie, et sur l'application de la magnésie à la défécation des jus sucrés; par MM. C. Bernard et L. Ehrmann i23g Voir aussi Fermentations. Sulfates. — Sur les hydrates de sulfate de cuivre; par M. L. Magnier de la Soitrre 899 — Procédé de titrage des sulfates alcalins ; par M. F. Jean 973 Télémètres. — M. H. Souclier soumet une nouvelle lunette télémétrique 1283 Tellure et ses composés. — Action des hy- dracides sur l'acide tcllureux; Notes de M. A. Ditte 33G et 446 Thérapeutique. — M. Melsens adresse des documents relatifs à l'emploi de l'iodure de potassium comme moyen hygiénique et thérapeutique dans les fabriques où l'on emploie les préparations de plomb et de mercure 43 — H. Melsens adresse une [.dire relative à la cure de l'hydrargyroso par l'iodure de potassium 328 — Sur l'emploi de l'iodure de potassium dans la colique et dans la paralysie sa- turnines, d'après la méthode de M. Mel- sens ; Note de M. Tacobs 1082 — De l'emploi de l'acide picrique dans le traitement des ['laies; Note de M. Eug. Curie 840 — M. /. Chéron adresse une réclamation de priorité au sujet de cette Communi- cation 889 — Note concernant l'efficacité des iodures contre l'intoxication saturnine; par M. Fatirc 852 — Nouvelles observations sur la curationde la fièvre typhoïde par la médication pa- rasiticide phéniquée (acide phénique et phénate d'ammoniaque, en boissons et en injections sous-cutanées à hautes doses) ; par M. Déclat 949 — M. Kœnig adresse une Note sur l'emploi, dans les affections phthisiques, des pré- parations tirées de la pomme de pin. . . 841 Thermochimie. — Sur la formation thermi- que des ileii\ aldéhydes propyliques iso- mères; Note de M. Bertheht 4i3 — Recherches thermiques sur l'acide hydro- sulfureux ; Note de M. Bertheht 4>6 — Formation thermique de l'hydroxylamine ou oxyammoniaque ; Note de M. Ber- theht 473 Thermodynamique. — Conséquences vrai- semblables île l.i Théorie mécanique, de Pages, la chaleur; Note de M. le général Favé. 6î5 M. A. Salle adresse un Mémoire sur des machines thermiques auxquelles il donne le nom de « Thermo-moteurs naturels ». 507 M. /. Rambosson adresse une Noie por- tant pour titre : « Enchaînement de la transmission et de la transformation du mouvement dans des milieux divers ».. 84o N.G.Jean adresse une Note relative aux phénomènes d'attraction et de répulsion i333 ) MM. Pages. obtenus au moyen de la chaleur 1 1 89 Toxicologie. — De l'action toxique des alcools méthylique, caprylique, cenan- thylique et cétylique ; Note de MM. Du- iardin-Beaumetz et Audigé 80 Tunnels. — M. Tosetti adresse une nouvelle Note relative à son projet d'établisse- ment de tunnels en fer, entre deux eaux 1283 U Urées. — Sur deux nouvelles urées sulfu- rées; Note de MM. Ph. de Clermont et E. Wehrlin 347 — Recherches sur l'urée du sang; par M. P. Picard 991 et 1 1 79 Urine. — Des altérations de l'urine dans l'athrepsie des nouveau-nés; applica- tion au diagnostic, au pronostic et à la pathogénie; Note de MM. /. Parrot et A. Robin 45a Vapeurs. — Recherches critiques sur cer- taines méthodes employées pour la dé- termination des densités de vapeur et sur les conséquences qu'on en tire ; par MM. L. Troost et P. Hautefeuillle 220 — Sur les lois decompressibilité et les coef- ficients de dilatation de quelques va- peurs, par MM. L. Troost. et P. Haute- feuille 333 — Sur les causes d'erreur qu'entraîne la loi du mélange des gaz et des vapeurs, dans la détermination de leurs densités; Note de MM. L. Troost et P. Haute feuille. . 975 Vapeur (.machines a). — M. H. Resal fait hommage à l'Académie d'une brochure portant pour titre : « Notice sur la ma- chine à détente variable de M.Corliss». 564 Ventilation. — M. Eug. fVéry soumet à l'Académie un appareil destiné à servir de ventilateur pour les appartements et les mines, ou d'aspirateur pour les che- minées 818 Vénus (passages de). — M. Tisserand adresse son Rapport définitif sur l'en- semble des observations au Japon, pen- dant sa mission pour le passage de Vénus 124 — M. le Secrétaire perpétuel annonce que le supplément à la deuxième Partie du tome Ier du « Recueil de Mémoires, Rapports et documents relatifs à l'ob- servation du passage de Vénus sur le Soleil » est en distribution au Secré- tariat 077 — Lettre au sujet du phénomène de la goutte noire, adressée à M. le Président de la Commission du passage de Vénus; par M. Ch. André. 946 — Observations relatives à l'explication du phénomène de la goutte noire, au mo- ment du contact extérieur de Vénus et du Soleil; par M. Van de Sande Back- laiysen i23o — Observations de M. Faye relatives à la Communication précédente 1232 Verres. — Sur la composition du verre et du cristal chez les anciens ; Note de M. Eug. Peligot 1 129 Vins. — Recherches de la fuchsine dans les vins ; par M. £. Jacquemin 70 — Recherche et dosage de la fuchsine et de l'arsenic, dans les vins qui ont subi une coloration artificielle par la fuchsine; par M. C. Husson 199 — M. V. Didelot adresse un échantillon de fulmi-coton coloré avec un vin conte- nant de la fuchsine 536 — Procédé pour reconnaître les vins colorés artificiellement; par M. L. Lamattina. 564 — M. C. Husson adresse une Réponse aux critiques présentées par M. Ritter, au sujet de son procédé pour reconnaître la présence de la fuchsine dans les vins. 565 — M. C. Husson adresse une nouvelle Note relative à la recherche de la fuchsine dans les vins colorés artificiellement. . . 658 — M. A. de Chavagneux adresse une Note relative à un nouveau procédé de fabri- cation des vins 672 — M. Berge/et fait connaître plusieurs cas ( i334 Tages. d'empoisonnement produits par les vins rehaussés en couleur au moyen de la fuchsine arsenicale 818 — Recherche de la fuchsine dans les vins; par M. E. Bouilliun 858 — Sur un procédé de recherche de la fuchsine dans les vins ; Note de M. Forclos. 980 et io45 — Note sur la recherche de l'acide rosolique en présence de la fuchsine; par MM. P. Gi/yot et R. Bidaux 982 — Nouvelles recherches sur l'action de la fuchsine non arsenicale, introduite dans l'estomac et dans le sang; par MM. V, Feltz et E. Ritter 984 — Sur quelques procédés indiqués par Fh- renlinus pour la fabrication des vins ; Note de M. Max. Paulet 1 166 — MM. P. Guyot et R. Bidaux adressent une Note sur la recherche de l'acide rosolique dans les vins, en présence de la fuchsine 1 167 — M. /. Labiche adresse une Note relative à la recherche de la fuchsine, du violet d'aniline ou de l'orseille, dans les vins et les diverses liqueurs 1 167 — M. A. Mallat adresse une Note relative à un procédé de dosage de la fuchsine dans les vins 1228 VrncuLTiRE. — Sur le mode d'emploi des sulfocarbonates; Note de M. J.-B. Jau- hert 3 1 — État actuel des vignes soumises au trai- tement du sulfocarbonate de potassium depuis l'année dernière; par M. P. Mouillefert 34 — Expériences relatives à la destruction du Phylloxéra ; par M. Marina 38 — M. V. Faiio adresse une Note relative à la reproduction de la forme gallicole du Phylloxéra 4 ' — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : le « Bulletin des travaux de l'As- sociation viticole de l'arrondissement de Libourne pour l'étude du Phylloxéra ». 43 — M. Mervoyer adresse une Note sur l'em- ploi, pour la destruction des insectes, des eaux de lavage obtenues dans l'épu- ration des huiles 92 — Sur le Phylloxéra aérien ; Note de M. P. Boiteau 1 3 1 — M. Rousseau adresse- une Noie relative aux résultats obtenus par son traitement, sur les vignes phylloxérées 34 — M. Déjouez adresse une Note relative à un procédé de destruction du Phylloxéra. 143 — Sur la parthénogenèse du Phylloxéra, comparée à celle des autres Pucerons; Pages. Note de M. Balbiani 205 Résultats obtenus à Cognac avec les sul- focarbonates de sodium et de baryum, appliqués aux vignes phylloxérées; par M. P. Mouillefert 209 Résultats obtenus par l'emploi de la py- rite de fer contre l'oïdium ; Note de M. /. François 214 M. Prud, U.'Ch. Ballet, M. Jung, M. J .- Ch. Burtin, M. Ozanen-Cliabé adres- sent diverses Communications relatives au Phylloxéra 2i5 MM. L. Holtz, E. Bastide, J. Laisnc adressent diverses Communications re- latives au Phylloxéra 268 MM. P. Giraud et J. Arnaud adressent une Note concernant les résultats obte- nus par l'enfouissement du tithymale, au voisinage des vignes phylloxérées.. . 268 Observations de M. Dumas relatives à la Communication ' de MM. P. Giraud et J. Arnaud 328 Résultats d'observations faites sur des vignes présentant des pemphigus en grande quantité; par M. L. Laliman. . 324 Confirmation nouvelle des migrations phylloxériennes; Noie de M. /. Lieli- tenstein 325 M. Millardet adresseun Mémoire intitulé : « Études sur les vignes américaines qui résistent au Phylloxéra » 327 M. E. Falières, M. Creissac adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 327 Sur la tache phylloxérée de Mancey ( Saône et-Loire ) ; Note de M. A/p/t. Routinier 386 M. Carreau propose d'employer, pour la destruction du Phylloxéra, la culture de I lantes parasiticides 388 M. Sou (frai n, M. Ch. Senot, M. Pao/i, M. Lcfebrrr, M. Rri°nicr adressent di- \ erses Communications relatives au Phyl- loxéra 388 Résultats obtenus dans le traitement par les sulfocarbonates des vignes phylloxé- I I i's ; Note de M. Mares , 427 Observations sur le développement et les migrations du Phylloxéra; par M. P. Boiteau |3o Emploi d'un pal distributeur pour ame- ner les sulfocarbonates sur les racines des vignes phylloxérées ; par M. Guejr- i.iud 432 Traitement des vignes phylloxérées à Ai- margues (Gard); emploi du projecteur s ■u'errain pour la distribution du liquide insecticide ; Note de M . /. Rousselicr. . . 434 ( i335 Pages. Sur la destruction du Phylloxéra au moyen de la décortication des ceps de vigne ; Note de M. Sabnté 4^7 M. Ncynuix, M. Bruneau, M. F. Jobard, Mme Gr'wet adressent diverses Commu- nications relatives au Phylloxéra 438 Résultats obtenus par le traitement des vignes phylloxérées, au moyen des sul- focarbonates et du pal distributeur; Note de M. Allibert 179 M. J . Lichtenstein appelle l'attention de l'Académiesur l'invasion de Phylloxéras ailés, qui a eu lieu à Mancey (Saône-et- Loire ) 480 M. A. Babret, M. G. Mathevon, M. Ch. Dondero adressent diverses Communi- cations relatives au Phylloxéra 480 Observations do vignes américaines atta- quées par le Phylloxéra, dans les envi- rons deStuttgard ; parM. J.-B. Schnetz- ler 535 M. H. Bosse t, M. Crolas, M. P. Lafaye, M. E. Bastide, M. F. Paul, M. Menu- dier adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra .. 536 M. A. Thierry, M. Lefécre-Alarix adressent diverses Communications re- latives au Phylloxéra ' 565 Sur un mode de traitement des vignes phylloxérées par la chaux ; Note de M. Th. Pignéde 601 M. Menant, M. B. Charmes,M. E. Dona adressent diverses Communications re- latives au Phylloxéra 602 Sur la destruction du Phylloxéra par la culture intercalaire du maïs rouge ; Note de M. Gâchez 632 M. /. Rosier, M. L. Durand, M. P.-J. Martin adressent diverses Communica- tions relatives au Phylloxéra 632 Note sur les Phylloxéras ; par M. Lich- tenstein 656 M. A. Joly, M. Abart, M. Gogelin, N.B. Salva, M. Reignier, M. Peyroni adres- sent diverses Communications relatives au Phylloxéra 657 Nouvelles observations sur le Phylloxéra du chêne, comparé au Phylloxéra de la vigne ; par M. Balbiani 699 Résultats obtenus dans le traitement, par le sulfure de carbone, des vignes atta- quées par le Phylloxéra ; mesure dans laquelle ce traitement doit être appli- qué ; Note de M. F. Alliés 702 M. Duc/aux adresse l'ensemble des do- cuments relatifs à la construction des cartes de l'invasion du Phylloxéra en France, pendant les années 1875 et 1876. 704 C. R., 1876, 2e Semestre. (T. LXXXI1I.) ) Pages. M. E. Mimmené adresse une réclamation de priorité, au sujet du traitement des vignes phylloxérées par des plantations intercalaires de thym 704 M. Fignal, M. Berthou, M. Ed. Robert, M. Martiny, M. Gellé, M. A. Cammas adressent diverses Communications re- latives au Phylloxéra 704 Note sur la présence et l'origine du Phyl- loxéra à Orléans; par M. Mouillefert . . 728 Remarques de M. Balbiani au sujet d'une Note récente de M. Lichtenstein, sur la reproduction des Phylloxéras 73a Études d'analyses comparatives sur di- verses variétés de cépages américains résistants et non résistants; parM.-Bo"- tin aine 735 M. G. Bourdier, M. A. Polaillon, M. Ed. Miniac, M. L. Mizermon, M. F. Hau- bert, M. Gagnat,M.J. Gerrais,N. Creis- sac, M. L. Petit, M. /. Smart, M. Go- gelin adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 740 Rapport sur les expériences faites, dans plusieurs communes de la Charente, en vue de la destruction du Phylloxéra; par M. Boutin aîné 788 M. Bruneau,N. Reignier, M.Romanengo, M. L. Cas son, M. P. Bernazzali, M. E. Bastide, M. Magnat, M. V. La- borde, M. Agis adressent diverses Com- munications relatives au Phylloxéra... 790 M. le Secrétaire perpétuel signale un Rapport imprimé, présenté au Conseil général de la Dordogne, par M. le, Dr H. Jaubcrt, président de la Commission centrale du Phylloxéra 790 MM. Lecomte adressent un Mémoire « Sur l'utilisation du papier imperméable pour préserver les vignes de la gelée » 790 Sur le dépérissement des vignobles de la Cùte-d'Or; Note de M. Eug. du Mesntt. 817 M. B. Charmes propose l'emploi do l'oxyde de carbone contre le Phylloxéra 818 M. P. Arnouil, M. Dubuc, MM. Thomas- set adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 818 Sur une expérience devant être exécutée en vue de la destruction du Phylloxéra ; Note de M. Emile Blanchard 843 Réponse de M. Lichtenstein à M. Ralbia- ni, au sujet des migrations et des pontes des Phylloxéras 846 Lettre à M. Dumas sur les produits de l'œuf d'hiver du Phylloxéra vastatrix; par M. P. Boiteau 848 Envoi de photographies constatant l'effi- cacité du traitement des vignes phyl- 176 loxérées, par le sulfocarbonate de po- tasse ; par M. Mouittefert 85i - M. /'. Clément, M. E. Martial, M. Ga- gnât, M. Gibert, M. /. Maistre, M. /.'. SoffieUi adressent diverses Communica- tions relatives au Phylloxéra 852 - Noie, sur les récents progrès du Phyl- loxéra dans les départements des deux Charentes ; par M. Bauillaud 873 - M. J '. François adresse une Note relative à l'emploi, contre le Phylloxéra, de l'eau vitriolique des mines de pyrite de Sain- bel 888 - M. Ed. Buelwalder adresse une Note tendant à établir que l'arrachage, au moment de l'apparition d'une tache phylloxérée dans un vignoble, est le seul moyen efficace pour combattre le fléau. 889 M. y. Joseph soumet à l'Académie un « Fumigateur automatique » destiné à la destruction du Phylloxéra 889 M. A. Mourer, M. H. Reignier, M. Des- rluntls, M. F. Lasne, M. /. Bltike , M.£. Lemaire adressent diverses Com- munications relatives au Phylloxéra . . . 889 Recherches sur la structure et sur la vitalité des œufs de Phylloxéra ; par M. Balbiani . 954 Remarques, à propos des observations présentées par M. Bauillaud, sur les effets produits parles sulfocarbonates ; par M. Moidttnfert g5g Expériences relatives au traitement des vignes phylloxérées, par l'acide phéni- que et les phénates alcalins; Note de M. Alph. Rommier 960 Lettre à M. Dumas, sur les conditions pra- tiques de l'emploi des insecticides pour combattre le Phylloxéra ; par M. Deln- chanai 962 Lettre à M. Dumas, sur l'emploi des sul- focarbonatesdansdes vignes du Puy-de- I loinc : par M. Aubergier 964 Emploi des pyrites, dans le traitement des vignes atteintes de l'oïdium; Note de M../. François 966 M. Tribes, SI. Fercourt, M. Cazenave- Sabatier, M. Miniac, M. A. Caubert, M. Delpy, M. A. Blouin, M. Pa/nier, M. V. Joseph, M. Gueyraud adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 9G7 Recherches sur la vitalité des œufs du Phylloxéra; pir M. Balbiani ..1020 et 1160 Traitement des vignes phylloxérées ; Note de M. /'■ Boiteau 1026 M. S. Laffon, M. l'h. Greiff,V..J. Lapini adressent diverses Communications re- ( i336 ) Pages Tages. latives au Phylloxéra io3i — Résultats obtenus par la décortication des ceps de vigne ; Note de M. /. Sabaté. . io85 — Rapport sur les expériences faites par la Compagnie Paris-Lvon-Médi terri pour combattre le Phylloxéra ; par M. Manon 1 087 — M. L. Holtz, M. Largue, M. A. Camoint, M. Creissac, M. Desvignes adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 1088 — Résultats obtenus sur les vignes phyl- loxérées, par le traitement au moyen des sulfocarbonates, des engrais et de la compression du sol ; Note de M. H. Mai es 1142 — Sur quelques procédés indiqués parFlo- rentinus, pour la conservation de la vigne et pour la fabrication des vins; Note de M. Max. Paulet — Ouverture d'un pli cacheté contenant l'indicationd'un procédé pour combattre le Phylloxéra, au moyen des chromâtes alcalins en dissolution; par M. C. Pous- sier — Notes relatives aux effets produits par le Phylloxéra sur les racines de divers cépages américains et indigènes ; par M. foèz — Traitement des vignes phylloxérées p.ir un mélange de sulfure de carbone, d'huile lourde et d'huile de résine; Note de M. Roussellier — Note sur le traitement économique des vignes phylloxérées, au moyen des sul- focarbonates; par M. de La f'ergne. . . 1221 — Nouvelle Note concernant les résultats obtenus par le traitement des vignes phj lloxérées au moyen du sulfure -de carbone; emploi du nouveau pal distri- buteur ; par M. F. Alliés 1222 — Résultats obtenus à Cognac sur les vi- gnes phylloxérées, en combinant le trai- tement avec les sulfocarbonates alcalins et la décortication des ceps suivie d'un badigeonnage; Note de M. Mnuillef, n . 1224 — M. JJau/ard, M. Escoula, M. ./. Ferrai, M. Bertlian, M. Pai/let adressent di- verses Communications relatives au Phylloxéra — Sur le pouvoir absorbant du charbon de bois pour le sulfure de carbone, et sur l'emploi du charbon sulfoearbonique à la destruction du Phylloxéra; Note de M. Laureau — M. deKvassej annonce l'invasiondu Phyl- loxéra en Hongrie 1282 — M. B. Caiwi, M. /. Claret, M. d ' F.lelte- 1166 1167 121S 1219 1227 1280 ( i337 Pages. goyen, M. S. Laffnn, M. J '. Cahuzac, M. G. Beaume, M. Grimai adressent diverses Communications relatives an Phylloxéra 1283 Vol. — Expériences sur la reproduction mé- canique du vol de l'oiseau ; Note de M . V. Tatin 4^7 Volcaniques (phénomènes). — Sur un sou- lèvement sous -marin observé dans le golfe d'Arta ; Note de M. /. de Cigalla. 534 — Sur l'état actuel des phénomènes volca- niques de Carvasserà ; Note de M. /. de Cigalla ioo5 — La théorie des systèmes de soulèvement, à propos du système du mont Seny ; Note de M. Alex. Vézinn g5i Voyages scientifiques. — M. le Président donne lecture d'une Lettre par laquelle ) Pages. M. le contre-amiral Serres se met à la disposition de l'Académie pendant la campagne qu'il va entreprendre dans l'océan Pacifique 48 1 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, la suite de la publication du « Voyage autour du monde sur la fré- gate suédoise l'Eugénie, exécuté pen- dant les années 1 85 1-1 853 » 5o8 Itinéraire du double voyage exécuté par M. Nordenskiold entre la Norvège et la Sibérie, en 1876, sur X Eymer; Note de M. Dctubrée 72.5 Rapport fait, à l'Académie sur les tra- vaux de M. Francis Garnier, lieutenant de vaisseau ; par M. d'Abbadie 772 Zoologie. — Sur la faune malacologique des îles Saint-Paul et Amsterdam; Note de M. Ch. Vêlain 284 — Sur la reproduction du Volvox dioïque ; Note de M. L.-F. Henneguy 287 — M. O. Ghalcb adresse une Note sur l'sna- tomie et les migrations de deux Né- matoïdes parasites, le Pœcilogastra blatticola et le Filaria rylipleuriles Deslongch 507 — M. O. Ghaleb adresse une Note relative aux Pœcilogastra 658 — Sur un squelette à'Hcmiphraetus; Note de M. Brocchi 664 — Sur l'Anguillule stercorale ; Note de M . Ba- vay 6 différents pou- voirs rotatoires que présente le sucre de canne, selon le procédé employé pour les mesurer 3q3 CAMBON (H.) adresse une Note relative a l'hygiène des ateliers dont l'atmosphère est insalubre 1088 CAMMAS(A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 7°4 CAMOINT (A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 1088 CANAT (J.). — Bancs stratifiés do silex ( i343 ) 354 MM. Pages, massif, observés près rie Digoin (Saône- et-Loire), dans un terrain considéré comme crétacé 4^9 CARBONMER. — Mœurs des poissons; le Gourami et son nid 1114 CARLET (G.). —Sur la physiologie de l'ap- pareil musicale de la Cigale 78 CARNOT (A.). — Sur de nouveaux sels de bismuth et leur emploi à la recherche de la potasse 338 — Sur un nouveau procédé de recherche qualitative et de dosage de la potasse.. 3go CASPARI (E.). — Sur l'isochronisme du spi- ral réglant cylindrique 47 CASSON(L. ) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 790 CAUBERT (A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 967 CAUVI(B.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 1283 CAZENAVE-SABATIER adresse une Com- munication relative au Phylloxéra .. . . 967 CERNESSON (J.) adresse un Mémoire relatif à un système de navigation aérienne.. 602 CHAMBERLAND (C11). -Note sur la fer- mentation des fruits plongés dans l'acide carbonique. (En commun avec M. Joubert. ) CHAMOLLE adresse une Communication Te- lative à l'aérostalioii 790 CHAMPION. — De la substitution équivalente des matières minérales qui entrent dans la composition des végétaux et des animaux. (En commun avec M. H. Pellet.) 485 — Dosage de l'azote nitrique dans les sub- stances organiques. Composition chimi- que de divers cotons-poudres (coton comprimé d'Abel, papier-collodion, col- lodion.) (En commun avec M. H. Pellet.) 707 CHANCOURTOIS (de) adresse une Note con- cernant l'intervention du cvanogène dans la minéralisation du fer.." 1088 et 1227 CHAPELAS adresse les résultats de ses ob- servations d'étoiles filantes pendant les mois d'avril et mai 365 — Observations des étoiles filantes pendant les nuits des 9, 10 et 11 août 1876 491 — Sur un maximum d'étoiles filantes, déjà signalé, pendant le mois de décembre. i3oG CHARMES (B.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 60 2 — Propose l'emploi de l'oxyde de carbone contre le Phylloxéra . . . ." 818 CHASLES. —Théorèmes relatifs à des cou- ples de segments reclilignes, ayant un rapport constant 98 — Théorèmes relatifs à des courbes d'ordre C. R,, 18^6, 2« Semestre. (T.LXXXIII.) MM. Pages, etdeclassequelconques, dans lesquels on considère des couples de segments rec- tilignes faisant une longueur constante. Exemples de la variété de solutions dif- férentes que fournit, dans chaque ques- tion, le principe de correspondance.. . . 467, 4g5, 5ig et 58g — Rectification d'une erreurqui entachedes théorèmes sur les systèmes do deux ou trois segments faisant un produit con- stant G4 1 — Théorèmes relatifs à des systèmes de trois segments formant une longueur constante 757 et 867 — Théorèmes relatifs à des couples de seg- ments faisant une longueur constante, pris l'un sur une tangente d'une courbe et l'autre sur une normale d'une autre courbe, les deux courbes étant d'ordre et de classe quelconques 1 123 — Théorèmes concernant des couples de segments pris l'un sur une tangente d'une courbe et l'autre sur une oblique d'une autre courbe, et faisant ensemble une longueur constante, les courbes étant d'ordre et de classe quelconques. 1195 — M. Chastes présente diverses livraisons du Bullettino de M. le prince B.Bon- compngni, et un opuscule de M. E. Hunyadr 169, 579 et 1 1 89 CHASSAGNW —Méthode de compression et d'immobilisation méthodique 1208 CHASSY adresse une Communication rela- tive au radiomètre 323 CHATIN (.T.). —Sur la structure du bâtonnet optique chez les Crustacés. io52 — Des relations qui existent entre les bâ- tonnets des Arthropodes et les éléments optiques de certains vers 1248 CHAVAGNEUX (A. de) adresse une Note relative à un nouveau procédé de fabri- cation des vins 672 CHÉRON (J.) adresse une réclamation de priorité, au sujet de la méthode de pan- sement Aeg plaies par la solution aqueuse d'acide picrique 889 CHEVREUL. — M. Chevreul est nommé membre de la Commission chargée de la vérification des comptes pour l'an- née 1 875 430 — Note sur l'affinité capillaire 682 — Note sur quelques-uns de ses derniers travaux i265 CHOUET adresse une nouvelle Communica- tion relative à son procédé de stéréo- plastie 1283 CHR1STOFLE (P.). -Sur le nickel métal- lique extrait des minerais de la Nou- 177 MM. ( i344 ) Pages. volle-Calédonie. ( En commun avec M. //. BeutUiet.) 29 CHURCHILL adresse divers documents re- latifs au traitement du choléra 480 CIGALLA (J. de). —Sur un soulèvement sous-marin observé dans le golfe d'Aria 534 — Sur l'état actuel des phénomènes volca- niques de Carvassera ioo5 CLARET (.1.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 1283 CLÉMENT (E.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 85?. CLERMONT ( Pu. de). — Sur deux nouvelles urées sulfurées. (En commun avec M. E. Ifehrlin.) 34; CLOEZ (S.). — Sur les modifications de l'acide éla?omargariqup, produites parla lumière et par la chaleur g43 CODRON adresse une Note relative à un pro- cédé pour prévenir les accidents sur les chemins de fer 507 COQUILLION (J.). _ Procédé pour doser les hydrocarbures et en particulier le grisou dans les mines 3g4 — Sur les limites entre lesquelles peut se produire l'explosion du grisou, et sur de nouvelles propriétés du palladium 709 MM. Pages. CORF.NWrNDER. - Sur la présence du su- cre dans les feuilles des betteraves... 1238 CORET (A.) adresse une Note concernant les propriétés des corps flottants 5o; CORNU ( A.). — Études de photographie as- tronomique 43 — Sur le spectre de l'étoile nouvelle de la constellation du Cygne 1 17a COUSTÉ. — Sur l'emploi du chlorure de cal- cium dans l'arrosage des chaussées, pro- menades et jardins publics 395 CUE1SSAC adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 3-?7, 740 et 1088 CROLAS adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 536 CROOKES (W"). — Note sur le radiomètre. 572 — Notes sur la théorie du radiomètre 1 175, 1232 et 1289 CROS (Ch.) adresse une nouvelle Note con- cernant son procédé pour la reproduc- tion des couleurs naturelles par la Pho- tographie i35 — Note sur la photographie des couleurs. . 291 CURIE (Eug.). — De l'emploi de l'acide pi- crique dans le traitement des plaies. . . 840 CURIE (J.). — Combinaison de chloral et de chlorure acétique. (En commun avec M. A. Millet.) 745 D DAMOISEAU (0.).— Sur une nouvelle mé- thode de substitution du chlore et du brome dans les composés organiques.. 60 DARROUX (G.). — Sur l'application des méthodes de la Physique mathématique à l'étude des corps terminés par des çy- clides 10J7 et 1099 — Étude sur la réduction d'un système de forces, de grandeurs et de directions constantes, agissant en des points dé- terminés d'un corps solide, quand ce corps change d'orientation dans l'es- pace 1 284 DABESTE (C). — Sur quelque? faits rela- tifs à la nutrition de l'embryon dans l'oeuf de la poule 836 — Formation du cœur chez le poulet 1295 UAL'IiRÉE. — Note sur un silicate alumi- nèui hydraté déposé par la source ther- male de Saint-Honoré (Nièvre), depuis 1 époque romaine 421 — M. Dàubréi 'présente, delà part de .M. < a- pellini, un Mémoire sur les terrains ter- tiaires du versant septentrional île l Apennin [60 — Itinéraire du double voyage exécuté par M. Nordenskiuld entre la Norwége et la Sibérie, en 1876, sur X Eymer 725 — Rapport sur un Mémoire de M. Fourme, ayant pour titre : « Recherches nuné- ralogiques sur les laves des dykes de Théra. » ' 878 — Remarques au sujet d'uneCommunication de MM. Guignât et Ozorio de Almeitln sur un fer météorique très- riche en nickel, trouvé au Rrésil 918 — M. Daubrcc présente une Notice de M. Cossa, « Sur une diorite quartzifère porphyroïde de Cossato » ioo5 — M. Daubrée présente le premier fascicule des 0 Archives du Musée national de Rio-Janeiro » 1062 — Observations relatives à une Communica- tion de M. Barré, intitulée : « Dégage- ment d'ammoniaque observé lors de la rupture de certaines barres d'acier. ... 1 179 DEBRAY (H.). — Note sur la dissociation de la vapeur de calomel 33o — Sur les propriétés physiques et chimi- ques du ruthénium. ( En commun avec M. Il .Suint: -Claire Devillet) 926 DECAISNE. — Note sur la floraison du Ce- ( «345 ) MM. p drela sinensis au Muséum — M. Decaisne fait hommage du premier fascicule des «Notes algologiques ou Re- cueil d'observations sur les Algues » de MM . G. Thuret et Bornet DECHARME adresse une Note « Sur les qualités sonores comparatives des mé- taux. » — Adresse une Note relative aux qualités sonores des tiges de bois, comparées à celles des métaux — Adresse une Note relative aux qualités sonores des pierres, comparées à celles des métaux et des bois — Adresse une Note relative aux anneaux colorés produits par l'action de la cha- leur sur une plaque de cuivre — Communique la suite de ses recherches sur les « Anneaux colorés thermi- ques » 1088 et DÉCLAT. — Nouvelles observations sur la curation de la fièvre typhoïde parla mé- dication parasiticide phéniquée (acide phénique et phénate d'ammoniaque, en boissons et injections sous-cutanées à hautes doses) DÉJERINE ( J.). — Note sur l'existence d'al- térations des extrémités périphériques des nerfs cutanés, dans un cas d'érup- tion de bulles de pemphigus DEJOUEZ adresse une Note relative à un procédé de destruction du Phylloxéra . . DELACHANAL. — Lettre à M. Dumas, sur les conditions pratiques de l'emploi des insecticides pour combattre le Phyl- loxéra DELPY. — Adresse une Communication re- lative au Phylloxéra DEMAUÇAY (Eue). - Recherches sur des dérivés de l'éther acétylvalérianique .. — Sur l'action réciproque de l'acide oxali- que et des alcools monoatomiques. ( En commun avec M. A. Cahours.) — Sur l'acide angélique DENAYROUZE (L.). — Sur une nouvelle lampe électrique, imaginée par M. P. Ja- blosclihoff. DESCHAULS adresse une Communication re- lative au Phylloxéra DES CLOIZEAUX. — M. Des Cloizcaux fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de son « Mémoire sur l'existence, les propriétés optiques et cristallographi- ques et la composition chimique du mi- crocline, etc. » DESCROIX. — Note sur la révision annuelle de la carte magnétique de la France. (En commun avec M. Marié-Daoj .) . . . 266 58o ii3 4So 853 949 281 i34 962 967 449 688 906 8i3 889 878 223 446 45i MM. Pages. DESPREZ adresse divers documents relatifs à un mode de traitement du choléra.. 889 DESVIGNES adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 1088 D1DELOT (V.) adresse un échantillon duful- micoton coloré avec un vin contenant de la fuchsine 536 DIRECTEUR GÉNÉRAL DES DOUANES (M. le) adresse un exemplaire du Ta- bleau général du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étran- gères pendant l'année 1873 890 DIRECTEUR DE LA COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DE L'EST (M. le) adresse un exemplaire des « Études en- treprises pour le chauffage des voitures rie toutes classes. » 705 DITTE. — Action des hydracides sur l'acide sélénieux 56 et — Action des hydracides sur l'acide tellu- reux 336 et DOMEY'KO. — Examen de minéraux du Chili. DONA(E.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 602 DONDERO (Ch.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 4S0 DURUC adresse une Communication relative au Phylloxéra 8 1 8 DUCHEMIN (E.) adresse une Note relative à l'emploi de l'acide carbonique pour la conservation de certaines eaux miné- rales naturelles, à base de crénate de fer 602 — Adresse divers documents relatifs aux résultats obtenus dans les expériences sur sa boussole à aimants circulaires. . 791 et 1088 DUCLAUX adresse l'ensemble des docu- ments relatifs à la construction des car- tes de l'invasion du Phylloxéra en France, pendant les années 1873 et 1876 704 — De l'action physiologique qu'exercent sur les graines de vers à soie des tempé- ratures inférieures à zéro 1049 DUCRETET (E.). — Sur le radiomôtre de M. Crookes 53 DUJARDIN-REAUMETZ.— De l'action toxique des alcools métlnlique, caprylique,oenan- thylique et cétylique. (En commun avec M . Audigé.) 80 DUMAS. — Observations relatives à des Re- marques présentées par M. Tresca, sur une Communication de M. G . Matthey . 1096 — Observations relatives aux expériences de M. Pasteur, dont il a pu vérifier les résultats 1 82 — Observations relative* à une Communi- I 77- MM. Pages, cation fuite par MM. P. Giraudel J. Ar- naud 3a8 — M. Dumas rappelle, en quelques mots, les titres scientifiques de M. Ch. Sainte- Claire Dcvillc, et se fait l'interprète des sentiments de regrets de l'Académie. . . 717 — M. Dumas appelle l'attention de l'Acadé- mie, sur la publication des « Manipula- tions de Physique » professées à l'École supérieure de Pharmacie, par M. Bui- Z"e' 74o — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, les ouvrages suivants : un ou- vrage intitulé : n Instruments and pu- blications of the United-States, naval observatory » ; — le « Bulletin des travaux de l'association viticole de l'ar- rondissement de Libourne, pour l'étude du Phylloxéra ». — Deux brochures de M. Béchamp, 43. — Divers opuscules de M. Hébert, 216. — Diverses bro- chures de MM. F. Le Blanc, L. Roman, P. Volpicelli, 704. — Un Rapport im- primé, présenté au Conseil général de la Dordogne, par M. le Dr H. Joubert, président do la Commission centrale du Phylloxéra, 790. — Le Rapport publié par la Commission des États-Unis, sur l'Exposition internationale de Vienne, en 1873 , et divers ouvrages de MM. A. de Saint-Germain et P. Dislere, 791. — Divers ouvrages de MM. Th. An- dren's, A. Pernolct, A. -H. Simonin, 968. — Divers ouvrages de MM. F. Marco, J. Carrct, L. Grandcau , Rambossmi, 1089. — Divers ouvrages de MM. L. Troosl et Fr. Knapp 1228 — M. le Secrétaire perpétuel donne lec- ( '346 ) MM. PAges, ture d'une Lettre du Comité central de l'Exposition internationale d'hygiène et de sauvetage, organisée à Bruxelles, re- lative au Congrès international qui s'ou- vrira dans cette ville le 27 septembre. 328 — M. le Secrétaire perpétuel annonce que le supplément à la deuxième partie du tome 1er du « Recueil de Mémoires, Rapports et documents relatifs à l'ob- servation du passage de Vénus sur le Soleil » est en distribution au Secréta- riat 677 DUPONCHEL adresse un Mémoire portant pour titre : « Explications des divers phénomèmes de déformation, et de dis- location de l'écorce solide du globe ter- restre, par le fait de l'inégale attraction du Soleil à la surface de ses deux hémi- sphères. » 1 34 DUPUY DE LOME. — M. Dupuy de Lame est nommé membre de la Commission char- gée de la vérification des comptes pour l'année 1875 4 3o DURAND (L.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 632 DURASS1ER. —Sur l'action ciselante pro- duite sur différents métaux par les acides. (En commun avec M. Trêve.).. 744 — Sur la distribution du magnétisme à la surface des aimants. (En commun avec M. Trêve.) 814 — Sur un nouveau phénomène dynamo- magnétique. (En commun avec M. Trêve.) 867 DURIN (E.). — De la fermentation cellulo- sique du sucre de canne 128 — Fermentation cellulosique produite à l'aide d'organes végétaux, et utilisation probable du sucre dans la végétation pour la formation de la cellulose 355 E EDWARDS (Milne). - M. Milite Edwards annonce à l'Académie la perte doulou- reuse qu'elle a faite en la personne de M. Ekrenberg, Associé étranger de l'A- cadémie — M. Milne Edwards, faisant fonction de Secrétaire perpétuel, signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance: i° une brochure de M. G. Bianeoni, 1" une Note de M. Ch. Brongniarl.. . . — Signale: 1" la suite île l;i publication du Voyage autour du monde sur la frè- te suédoise l'Eugénie, exécuté pen- dant les années l85l-l853»; 2" une 2(j' /|8l brochure de M. V. Didclot ; 3° une tra- duction du « Traité de Zoologie » de M. C. Claus, par M. G. Moquin-Tan- don ; 4° les six premiers numéros d'une Revue mensuelle, portant pour titre: «l'Électricité » 5o8 — M. Milne Edwards présente la première partie du tome XII de son ouvrage sur la Physiologie et l'Anatomie comparéo de l'homme et des animaux 878 EI1RMANN (L.).— Note sur un moyen rapide do dosage de la chaux en présence do la magnésie, et sur l'application de la magnésie à la défécation desjus sucrés. ( i347 ) MM. (En commun avec M. C. Bernard.). . ESCOULA adresse une Communication rela tive au Phylloxéra 1227 l'aies. MM. Pages. 239 ETCHEGOYEN ( d' ) adresse une Communi- cation relative au Phylloxéra 1283 F FA1VRE (E.). —Recherches sur la structure, le modo de formation et quelques points relatifs aux fonctions des urnes chez le Nepcnthes distillatoria 1 1 55 FAL1ERES (E.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 327 FASCI (A.). — Résumé des règles pratiques de la nouvelle navigation 44* FATIO (V.) adresse une Note à la reproduc- tion de la forme gallicole du Phylloxéra. 4 1 FAUCHER (L.). — Note contenue dans un pli cacheté, sur la préparation indus- trielle de la nitroglycérine. (En com- mun avec M. H. Boutmy.) 786 FAURE. — Note concernant l'efficacité des iodures contre l'intoxication saturnine. 832 FAUTRAT(L.).- De l'influence des forêts de pins sur la quantité de pluie que reçoit une contrée, sur l'état hygromé- trique de l'air et sur l'état du sol 5 1 4 — De l'influence comparée des bois feuillus et des bois résineux sur la température et sur l'état ozonométrique de l'air. Conséquences au point de vue du climat. 752 FAVÉ. — M. Faré est élu à la place d'Aca- démicien libre, laissée vacante par le dé- cès de M. A.-P. Séguier i25 — Adresse ses remercîments à l'Académie. 3i2 — Conséquences vraisemblables de la Théo- rie mécanique de la chaleur 625 FAVRET(H.) adresse les résultats auxquels il est parvenu, dans l'organisation des exercices destinés à remédier au dalto- nisme g53 FAYE. — Note au sujet de «l'Étude sur les ouragans de l'hémisphère austral », de M. le commandant Bridct , x 5 — Remarques accompagnant la présentation de deux numéros des « Astronomische Mitlheilungen » , de M. R. Ifolf. 5i6 — M. Faje présente les deux premières li- vraisons du « Répertoire des travaux scientifiques » publié par MM. Kocuigs- berger et Zeuner 5 1 -. — Sur la trombe récente de Coinces, dans le Loiret 503 — Remarques à l'occasion d'une critique de M. leDr2?o«e'sur la théorie des trombes. 763 — Remarques au sujet d'une Communica- tion de M. Vtrlet d'Aoust sur la théorie générale des trombes 892 — Remarques relatives à une Communica- tion de M. Bouquet de la Grye 1000 — Sur une Note du P. Sccehi, relativement à la formation de la grêle 10C7 — Observations relatives à une Communica- tion de M. Van de Sande-Backliuysen sur le phénomène de la goutte noire.. . 1232 — Présentation de « l'Annuaire du Rureau des Longitudes pour 1877 » 1275 FELTZ (V.). — Nouvelles recherches sur l'action de la fuchsine non arsenicale, introduite dans l'estomac et dans la sang. ( En commun avec M. F. Ritter .) 984 FERCOURT adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 967 FERRAT adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 1227 FERR1ËRES (E.). — Observation d'un bo- lide, le 7 août 1 876 459 — Observation de trombes descendantes, faite au cap d'Antibes, le 21 novem- bre 1876 io6t FISCHER (P.). -Sur une Raleinoptère bo- réale, échouée à Biarritz en 1874 1298 FLEURIOT DE LANGLE adresse une bro- chure intitulée : « Études sur les oura- gans » 818 FLOURENS (G.). — Sur la cristallisation du sucre 1 5o FOEZ. — Notes relatives aux effets produits par le Phylloxéra sur les racines de di- vers cépages américains et indigènes.. . 121 8 FOL (H.). —Sur les phénomènes intimes de la division cellulaire 667 FONTENAY (de). —Sur les applications in- dustrielles du phosphore de cuivre et du bronze phosphore. (En commun avec M. de Ruoh-Montchal.) 783 FONYIELLE (\V. de).— Explication du mou- vement du radiomètre, à l'aide de la théorie de l'émission 52 — Explication de l'impressionnabilité des faces noires du radiomètre, à l'aide de la théorie de l'émission, d'après J.-B. Biot i48 — Sur les radiomètres d'intensité 385 — Adresse une Note sur les effets obtenus par M. Duruof, dans une ascension aéro- statique récente, ii l'aide de son « cône de friction » • 5°7 — Expériences sur le radiomètre immergé. 970 ( i348 ) Pages. 1045 712 878 6o5 MM. FORDOS. — Sur un procédé de recherche de la fuchsine dans les vins 980 et FOREL (F.-A.). — La formule des seiches.. FOUQCÉ. — Recherches minéralogiques sur les laves des dykes de Théra. (Rapport sur ce Mémoire, M. Daubrèc rappor- teur.) FOURET (G.).— Formule symbolique don- nant le degré du lieu des points dont les distances à des courbes algébriques données vérifient une relation donnée. — Du nombre des branches de courbes d'un système [a, v), qui coupent une courbe algébrique donnée , sous un angle de grandeur donnée, ou dont les bissec- trices aient une direction donnée 633 — Intégration géométrique de l'équation aux dérivées partielles L[px-i-gy) — M/;- Ntf-t- R = o, dans laquelle L, M, N etR désignent des fonctions linéaires de j, j, 2 794 FRANCK (Fr.).— Recherches expérimentales sur les effets cardiaques, vasculaires et MM. Pn(jes. respiratoires des excitations douloureu- ses , 1109 FRANÇOIS (J.). — Résultats obtenus par l'emploi de la pyrite de fer contre l'oï- dium ai4 — Adresse une Note relative à l'emploi, contre le Phylloxéra, de l'eau vitriolique des mines de pyrite de Sainbel 888 — Emploi des pyrites, dans le traitement des vignes atteintes de l'oïdium 966 FREDERICQ (L.). — Contribution à l'anato- mie et à l'histologie des Échinides.. . . 860 — Expériences physiologiques sur les fonc- tions du système, nerveux des Echinides. 908 FREMV. — Sur la génération intracellulaire du ferment alcoolique 180 — Méthode générale d'anahsedu tissu des végétaux 1 136 FRIEDÈL (C). — Sur des cristaux de fer oxydulé , présentant une déformation singulière 996 FUCUS. — Sur les équations différentielles linéaires du second ordre 46 GACHEZ. — Sur la destruction du Phylloxéra par la culture intercalaire du maïs rouge 63a GAGNAT adresse diverses Communications relatives au Phylloxéra 740 et 852 GAIKFE (A.). — Note sur le radiomètre. . . . 272 GARN1ER (Fn.).- Rapport lait à l'Acadé- mie sur les travaux de feu .M. Francis Garnier, lieutenant de vaisseau. (Rap- porteur M. d'Abbadie.) 772 GARNIEU (M1™ Ve Fk.) adresse à l'Acadé- mie l'expression de sa reconnaissance, pour l'appui que lui ont prêté ses mem- bres auprès de M. le Ministre de l'In- struction publique 536 GARREAU propose d'employer, pour lu des- truction du Phylloxéra, la culture de plantes parasiticides 388 GAUDRY (A.). — Sur un Hippopotame à six incisives inférieures, trouvé fossile en Algérie 9° GAUGÀIN (J.-M.). — Influence dé la tempé- rature sur l'aimantation 661 et 896 GAUTIEU (Aioi.). — Décomposition des bi- carbonates alcalins, humides cm secs, sous l'influence de la chaleur et du vide. 275 GA2AN adresse deu? Notes relatives à la théorie des taches solaires et à la con- stitution du Soleil 058 et 1 188 GELLÉ adresse une Communication relative au Phylloxéra 704 GERAUD (A.) adresse la photographie et la description d'un baromètre automati- que i34 — Adresse une Note relative à un appareil destiné à mesurer la vitesse des projec- tiles 3a8 GERMAIN (P.) adresse une Note relative à l'emploi des bobines à résistance très- petite, pour permettre d'appliquer les lignes télégraphiques, en temps d'orage, à des avertissements météorologiques.. 632 GERNEZ (D.). — Sur les circonstances de production des deux variétés prisma- tique et octaédrique du soufre 217 — M. Cernez est présenté par l'Académie à M. le Ministre de l'Instruction publique comme candidat pour la chaire de Chi- mie, vacante au Collège de France par le décès de M. Bidiird 191 GERYA1S (.1.) adresse une Communication relative au Phylloxéra. : 740 G ER VAIS (P.) présente une Yertèbro fos- sile du Dinosuchus terror 29 — Indices d'un nouveau genre de Mammi- fères édentés, fossile dans les dépots éocènes dits de Saint-Ouen 1070 — M. /'. Gervais fait hommage à l'Acadé- mie de la 1 4° livraison] de « l'Osléogra- phie des Cétacés » et des livraisons 1 à ( '349 ) MM. MM. Pages. 3 de la seconde série de son ouvrage intitulé : « Zoologie et Paléontologie générales » 1081 GHALEB (0.) adresse une Note sur l'anato- mie et les migrations de deux Néma- toïdes parasites, le Pgeçilpgastra blatti- eola et le Filaria rytipleuriles Des- longeh 5o; — Adresse une Note relative ab^Paecilûgas- trn 658 GIBERT adresse une Communication relative au Phylloxéra ' 85?. GIRARD (A.). — Note sur la transforma lion du saccharose en sucre réducteur, pen- dant les opérations du raffinage 19G GIRARD (J.). — Recherches photomicrogra- phiques sur les effets de la réduction des sels d'argent dans les épreuves photo- graphiques 63o GIRARD (J. de). — D'une cause de l'alté- ration spontanée de l'acide cyanhydrique anhydre et d'un cas nouveau de trans- formation totale de cet acide 344 GIRAUD (P.) adresse une Note concernant les résullatsobtenus par l'enfouissement du tithymale, au voisinage des vignes phylloxérées. (En commun avec M. /. Arnaud. ) 2C8 GOGELIN adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 667 et 740 GODRON (P.-A.). — Un nouveau chapitre ajouté à l'histoire des Jîgilops hybri- des n 53 GOURIET (Ed.) adresse une Note concernant l'emploi des solénoïdes pour suppléer à l'altération des boussoles marines 853 GOUY. — Recherches photométriques sur les flammes colorées 269 GOVI ( G. ). — Sur le radiomètre de M. Crnokrs 49 — Sur l'invention du briquet pneumatique. 54 1 GRAEFF. — Sur une série d expériences relatives à l'écoulement des eaux, faites Pages. au réservoir du Furens 948 GRE1FF (Ph.) adresse une Communication relative au Phylloxéra io3i GRIMAL adresse une Communication relative au Phvlloxera 1283 GRIMAUX' (Ed.). — Sur la synthèse de l'allantoïne 62 — Sur l'aldéhyde téréphtalique 8î5 GRIVET (M""5) adresse une Communication relative au Phylloxéra 438 GRUEY. — Observations des Perséides, faites à l'Observatoire de Clermont-Ferrand, les 10 et 11 août 1 87G 44° — Observations des étoiles filantes pendant les nuits des 12, i3, 14 novembre 1876, à Clermont-Ferrand 1004 GUÉROUT (Auo. ). — Recherches sur le coefficient d'écoulement capillaire 1291 GUEYRAUD. — Emploi d'un pal ilistribulriir pour amener les sulfocaibonates sur les racines de vignes phylloxérées 43a — Adresse une Communication relative au Phylloxéra 967 GU1GNET (E.). — Sur un fer météorique très-riche en nickel, trouvé dans la province de Sanfa-Catarina (Brésil). (En commun avec M. G. Oznrio de Jlmcida ) 917 — Composition chimique des eaux de la baie de Rio-Janeiro. (En commun avec M. J. Telles.) 919 GUILLEMARE (A.). — Éclairage à l'aide de produits extraits des arbres résineux. 600 GUILLEMIN (A.) adresse une Note relative à Ja colonne verticale qui a été observée au-dessus du Soleil, dans la soirée du 12 juillet 292 — Observation d'un bolide, le 6 novembre 1876 922 GUYOT (P. ). — Notes sur la recherche de l'acide rosolique en présence de la fuch- sine. (En commun avec M. N. Bl- daux .) g82et 11 C7 H HALPHEN. — Sur les caractéristiques des systèmes de coniques 537 — Sur les ordres et les classes de certains lieux géométriques 7o5 — Sur une proposition générale de la théo- rie des coniques 791 — Sur les caractéristiques des systèmes de coniques et de surfaces du second ordre. 880 HANSEN PUGH soumet à l'Académie les dessins de divers perfectionnements qu'il propose pour la machine à diviser et pour la télégraphie électrique 889 HARO. — Sur l'écoulement du sang par des tubes de petits calibres ( transpirabilité de Graham ) 696 HATON DE LA GOUPILLIÈRE. — Recher- che de la brachistochrone d'un corps pesant, eu égard aux résistances pas- si ves 884 IIAUTEFE11LLE(P.). — Recherches criti- ques sur certaines méthodes employées pour la détermination des densités de ( rê MM. l'uses. vapeur et sur les conséquences qu'on en tire. (En conimunavec M. L. Tmost.) 220 — Sur les lois de compressibilité et les coefficients de dilatation de quelques vapeurs. ( En commun avec M. Trbosl.). 333 — Sur les r;iuscs d'erreur qu'entraîne l'ap- plication de la loi des mélanges des va- peurs, dans la détermination de leur densité. (En commun avec, M. Trnost). 975 HAYEM (G.). — Des caractères anatomiques du sang dans les anémies.. . 82, 162 et 23o — Note sur l'action du fer dans l'anémie.. . 985 HEMBliRT (F.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 740 I1ÉNA (J.-T.). — Les schistes carbures des Côtes-du-Xord 63 1 — Adresse une Note sur un granité opali- fère de Roudoué (Côtes-du-Nord) 841 HENNEGUY (L.-F.). — Sur la reproduction du Volvox dioïque 287 HENRY (C). — Transmet la copie d'un « Extrait inédit des Œuvres mathémati- ques de Malebranche, contenant une démonstration générale du théorème de Fermât » 1 0G2 et 1 1 88 HENRY (Joseph ). — Découverte de la pla- nète (i65) 440 — Découverte de la planète (1GG) , par M. Pet ers. 48a — Découverte de la planète ( 1 67) 537 — Découverte de la planète (1G8) G39 HENRY (Paul). — Découverte do la planète (1G4) à l'Observatoire de Paris 21G — Observations de la planète (164), faites à l'équatorial du jardin. (En commun avec M. Prosper Henry.) 216 — Observations de la planète (iG5) Peters, faites à l'équatorial du jardin de l'Obser- vatoire do Paris. (En commun avec M. Prosper Henry. ) 481 — Observation de la planète (169) Zélia, découverte à l'Observatoire de Paris, le 28 septembre 1876. (En commun avec M. Prosper Henry.) 1 099 HENRY (Prosper). — Observations de la planète (1G4), faites à l'équatorial du jardin. (En commun avec M. Paul Henry.) 21(; — Observations de la planète (lG5) Peters, faites à l'équatorial du jardin. (En com- DO ) MM. Paj;es. mun avec M. Paul Henry.) 481 — Découverte de la planète (169) 65g — Observation de la planète (169) Zélia , dé- couverte à l'Observatoire de Paris, le 28 septembre 1876. (En commun avec M. Pau/ Henry.) 1099 HERMANN (J.). — Sur la nature de la syphi- lis , et son traitement sans mercure. . . 967 HIRN. — Réponse à une critique de M. Le- r/ieit 26 4 IIOLTZ (L.) adresse diverses Communications relatives au Phylloxéra 268 et 1088 HOUZEAU. — Sur le dosage de l'acide car- bonique contenu dans les eaux (eaux d'irrigation, de drainage, de source, de rivières, etc.) 388 — Recherches sur la disparition de l'ammo- niaque contenue dans les eaux 525 HUGENTOBLER (J.) adresse divers docu- ments relatifs à l'origine des méthodes pour l'enseignement des sourds-muets, récemment soumises au jugement de l'Académie par M. Magnat 2i5 I1UGGINS (W.). — Note préliminaire sur lesphotographies des spectres stellaires. 1229 HUGO (L.) adresse une nouvelle Note rela- tive aux polyèdres antiques déposés au Musée britannique 5o8 — Adresse une nouvelle Note relative à la transformation de la loi de Bode 54g — Adresse une Note relative aux spectres observés au travers d'une plume d'oi- seau Goa — Adresse une Note relative aux figures géométriques du Papyrus Iihiinl du British Muséum 790 — Adresse une Note relative à la générali- sation pan-imaginaire , en Mathémati- ques 11G7 HUSSON (C). — Recherche et dosage do la fuchsine et de l'arsenic dans les vins qui ont subi une coloration artificielle par la fuchsine 199 et C58 — Recherche de la matière organique ani- male dans les terrains anciens 454 — Adresse une réponse aux critiques .pré- sentées par M. Ritter, au sujet de son procédé pour reconnaître la présence de la fuchsine dans les vins 5G5 INGÉNIEUR EN CHEF DE I.A NAVIGA- TION DE LA SEINE M. I, adresse un exemplaire de son Rapport sur la der- nière crue de la Seine, pour la partie comprise entre Paris et Rouen 968 ( i35i ) MM. Pages. JABLONOWSKI (N.) adresse un Mémoire d'Analyse mathématique, portant pour titre : « Méthode des changements » . . . ai5 JACOBS. — Sur l'emploi de l'iodure de po- tassium dans la colique et dans la para- lysie saturnines, d'après la méthode de M. Melsens 1082 JACQUEMIN (E.). - Recherche de la fuch- sine dans les vins 70 — De la rhodéine, réaction nouvelle de l'ani- line 226 — De la rhodéine au point de vue analy- tique 448 JAKSON (Ed.) adresse un Note sur le dosage de l'arsenic dans les recherches médico- légales et dans les eaux minérales i3o? JANSSEN (J.). — Note sur les passages des corps hypothétiques intra - mercuriels sur le Soleil 65o JAUBERT. — Sur les traces de la présence de l'homme dans les grottes des diver- ses parties de la Provence 244 — Élude géologique sur les grottes préhis- toriques de Gréoulx, dans leurs rap- ports avec les eaux thermales 698 JAUBERT (J.-B.). — Sur le mode d'emploi des sulfocarbonates 3i JEAN (F.). — Note sur un procédé de ti- MM. Pages. trage des sulfates alcalins 973 JEAN (G.) adresse une Note relative aux phénomènes d'attraction et de répul- sion obtenus au moyen de la chaleur. . 1 189 JEANNEL (J.). — Influence des vibrations solaires sur le radiomètre 445 JOBARD (F.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 438 JOLY (A.) adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 657 JOLY (N .). — Étude sur l'appareil repro- ducteur des Éphémérines 809 JORDAN (C). — Sur la détermination des groupes formés d'un nombre fini de substitutions linéaires io35 JOSEPHE (V.) soumet à l'Académie un «Fu- migateur automatique », destiné à la des- truction du Phylloxéra S86 — Adresse une Communication relative au Phylloxéra 967 JOUBERÏ (P.). — Sur la fermentation de l'urine. (En commun avec M. Pasteur.). 5 — Note sur la fermentation des fruits plongés dans l'acide carbonique. (En commun avec M. Ch. Chamberland)... 354 JUNG adresse une Communication relative au Phylloxéra ■ • 2i5 K KAEBERLÉ adresse une Note relative à une nouvelle pince hémostatique 1088 KASTUS adresse une Note relative au projet d'établissement d'une mer intérieure. dans le Sahara 386 KLUCZYCKI adresse une Note relative à di- verses questions d'Astronomie 5o8 KOENIG adresse une Note sur l'emploi, dans les affections phthisiques, des prépara- tions tirées de la pomme de pin 84 1 KOSMANN (C.) adresse une nouvelle Note relative aux ferments végétaux contenus dans les plantes 1 189 KVASSEY (de) annonce l'invasion du Phyl- loxéra en Hongrie 1 282 LABICHE (J.) adresse une Note relative à la recherche de la fuchsine, du violet d'a- niline ou de l'orseille, dans les vins et les diverses liqueurs 1 167 LABORDE (V.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 790 LACOMBE (Mme A.) adresse, pour le con- cours des prix de Médecine et Chirurgie (fondation Montyon), un ouvrage accom- pagné d'une Note manuscrite, sur la C. R., 1876, 2° Semestre. (T. LXXXlIi.) science du mécanisme vocal et l'art du chant 1 35 LAFAYE (P.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 536 LAFFON (S.) adresse diverses Communica- tions relatives au Phylloxéra. . io3i et 1283 LA HOUSSAYE (G. de) adresse un Mémoire relatif aux «vibrations harmoniques terrestres» 9^7 LAILLER (A.). — Étude pratique sur le 178 MM. Pages. 12q3 .352 ) MM. gluten et sur son dosage à l'état sec I. AISNE (J.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 268 LALIMAN il..). —Résultats d'observations faites sur des vignes présentant des pemphigus en grande quantité 3-^4 LAMATT1NÀ (L.). — Procédé pour recon- n itrc les vins colorés artificiellement. . 5G4 LAMBERT. — Sur la morphologie du sys- tème dentaire dans les races humaines et sa comparaison avec celle des singes. 92 LAPIM (J.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra io3i LAItt OIE. — Note sur la vitesse de propa- gation des ondes 741 LARREY. — M. Larrey présente, de la part de M. Minich, de Venise, un Mémoire «Sur la cure antiseptique des plaies et sur l'emploi d'un nouveau mode de pan- sement » 292 — M. Larrey présente un ouvrage do M. Boeck, intitulé : « Recherches sur la syphilis, appuyées de tableaux statisti- ques tirés des archives des hôpitaux de Christiania » 492 LASNE (F.) adresse une .Communication re- lative au Phylloxéra 889 LAL'JtiRROlS adresse une Note relative aux propriétés antifermentescibles du bi- chromate de potasse 579 LAUREAU. — Sur le pouvoir absorbant du charbon de bois pour le sulfure de car- bone, et sur l'emploi du charbon sulfo- carbonique à la destruction du Phyl- loxéra 1280 LA VERGNE (de).— Note sur le traitement économique des vignes phylloxérées, au moyen des sulfocarbonates 1221 LAYGDE adresse une Communication rela- live au Phylloxéra 1088 LÉADTÉ (IL). — Représentation des fonc- tions elliptiques de première espèce à l'aide des biquadratiques gauches 527 LECLANCHÉ (G.). — Nouvelle pile au peroxj de de manganèse 54 — Méthode pratique pour expérimenter un élément de pile 1230 LECOMTE (MM.) adressent un Mémoire «Sur l'utilisation d'un papier imperméable pour préserver lesvignes delà gelée. » 790 LECOQ DE BOISBAUDRAN. - Sur les pro- pi iétés physiques du gallium 61 1 — Nouveau 1 lédé d'extraction du gallium. G3C> — Réactions chimiques du gallium. 6G3 et 824 1 Iristaux de gallium 1044 LED1ED(A.). — Examen île,- nouvelles mé- thodes proposées pour la recherche de la position du navire a la nier 23 Pages. - Objections à une Communication de M. Hirn, sur le maximum de la pres- sion répulsive possible des rayons so- laires 119 — Examen des nouvelles méthodes propo- sées pour la recherche de la position du navire à la mer 120 et 188 — Réponse à M . Hirn 384 — Transmet une Note concernant les nou- velles méthodes proposées pour la re- cherche de la position du navire à la mer 726 LEFEBVRE adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 388 LEFEBVRE (E.) adresse la description et les dessins d'un nouveau météorographe. . . 21 5 LEFÈVRE-ALAUIX adresse une Communi- cation relative au Phylloxéra 565 LEMAIRE (E.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 889 LEMONNIER (H.) obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat son Mémoire sur l'élimination 704 LEPLAY (A.). — Absorption, par une prai- rie, des principes fertilisants contenus dans un liquide chargé do purin et em- ployé en ai rosages 1242 LEROY (A.) adresse une Note relative à une turbine applicable à la locomotion aérienne i^83 LESSEPS (de). — Renseignements sur l'observation, faite à Port-Saïd et à Suez, d'un phénomène lumineux qui s'est pro- duit le i5 juin 28 — M. de Lesseps présente un Rapport som- maire de M. E.Rnudaire, sur les résul- tats de sa mission dans l'isthme de Gabès et les chotts tunisiens 122 — M. de Lesseps donne lecture de quelques passages d'une brochure intitulée : « l'Afrique et la Conférence .géographi- que de Bruxelles » 1078 — Principaux résultats recueillis sur les chotts tunisiens, à la suite de l'explo- ration de M. Rouduire i'47 — Sur le projet d'un canal d'irrigation du Rhône «74 LEVEAU (G.) — Sur la comète périodique de d'Arrest 5o8 LE VERRIER. — Observations relatives a une Communication de M. Cornu, in- titulée : « Études de Photographie as- tronomique » 46 — Observations méridiennes des petites planètes, laites a l'Observatoire de Greenwich (transmises par l'astro- nome royal, M. C. B. -liry), et à l'Ob- servatoire de Paris, pendant le deuxième MM. ( i353 ) MM. Pages. . 463 5Gi trimestre de l'année 1876 — Note sur les planètes intra-mercurielles. — Examendes observations qu'on a présen- tées à diverses époques, comme pouvant appartenir aux passages d'une planète inlra-mercurielle devant le disque du Soleil 583, 621, G47 et 719 — Lettre de M. Hind sur une observation faite par Stark, le 9 octobre 1819, et représentée par la formule donnée par M. Le Verrier pour la nouvelle planète intra-mercurielle 809 — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Observatoire de Greenwich (transmises par l'astronome royal, M. G.-B. Airy), et à l'Observa- toire de Paris, pendant le troisième tri- mestre de l'année 1 876 ga3 — Tables de la planète Uranus, fondées sur la comparaison de la théorie avec les observations ga5 — Remarques relatives à l'étoile découverte par M . J . Schmidt 1 098 — M. Le J'errîer présente à l'Académie le volume comprenant l'ensemble des ob- servations faites à l'Observatoire de Paris en 1 874 1 1 5o LEVY (A.-Michel). — Sur un nouvel état globulaire du quartz, entièrement cris- tallisé suivant une seule orientation cristallographique i3oi — Sur le problème du refroidissement des corps solides, en ayant égard à la cha- leur dégagée par la contraction i36 — Observations sur l'origine des roches éruptives, vitreuses et cristallines 749 L1CHTENSTEIN (J.). — Confirmation nou- 846 85 Pages, velle des migrations phylloxériennes. . . 3i5 — Appelle l'attention de l'Académie sur l'invasion de Phylloxéras ailés, qui a eu lieu à Maneey (Saône-et-Loire) 480 — Note sur les Phylloxéras 6 5G — Réponse à M. Balbiani,m sujet des mi- grations et des pontes des Phylloxéras . LIXHART (J.). — Anesthésie par la mé- thode des injections intra-veineuses de chloral LIPPMANN (G.). — Sur la mesure de la ré- sistance électrique des liquides au moyen de l'éleclromètre capillaire 192 LOEWENBERG. — De l'échange des gaz, dans la caisse du tympan ; considéra- tions physiologiques et applications thé- rapeutiques 949 LOPEZ (C.) adresse une Note relative à « un système isolateur des aiguilles aiman- tées », qui auraitpoureffet de préserver ces aiguilles des actions locales des masses de fer 658 LOVÉN (S.) fait homii.age à l'Académie d'un ouvrage portant pour titre : « Études sur les Echinoïdes. » 507 LUCA (S. de). — Sur la fermentation al- coolique et acétique des fruits , des fleurs et des feuilles dequelques plantes. 5i2 LUCAS (E.). — Théorie nouvelle des nom- bres de Bernoulli et d'Euler 53g — Nouveaux théorèmes d'Arithmétique su- périeure 1286 LUCAS (F.) prie l'Académie de comprendre ses travaux parmi ceux qui seront admis à concourir pour le prix Dalmont à dé- cerner en 1 876 1 35 M MAGNAT adresse une. Communication rela- tive au Phylloxéra 790 MAGNIEN (L.). — Recherches sur les gaz contenus dans les fruits du Bague- naudier. (En commun avec M. C. Saint- pierre .) 49° MAGNIER DE LA SOURCE (L.). — Sur les hydrates du sulfate de cuivre 8gg MAILLE adresse diverses Notes relatives à la théorie des cyclones 1 34 — Adresse une nouvelle Note sur la cohé- sion et l'inertie 365 MAISTRE(J.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 85a MALIN adresse une Note relative au ra- dioscope 658 MALLAT (A.) adresse une Note relative à un procédé de dosage de la fuchsine dans les vins 1228 MANNHEIM (A.). — Construction pour un point de la courbe d'intersection de deux surfaces du centre de la sphère osculatrice de cette courbe 1040 MARES. — Résultats obtenus dans le trai- tement par les sulfocarbonates des vi- gnes phvlloxérées 427 — Résultats obtenus sur les vignes phvlloxé- rées, par leur traitement au moyen des sulfocarbonates, des engrais et de la compression du sol 1 142 MAREY. — Insrription photographique des indications de l'électromètre de ZJpp- mnnn 278 MARIÉ-DAVY. — Note sur la révision an- T7S-- MM. ( i354 ) Pages i)01 i3o4 1090 nuello de la carte magnétique de la France. En commun avec H.Descr — Note sur les poussières organiques de l'air MARION. — Expériences relatives à la des- Iruclion du Phylloxéra 38 — Rapport sur les expériences faites par la Compagnie Paris- Lyon - Méditerranée, pour combattre le Phylloxéra 1087 MARTIAL (E.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 852 MARTIN (P.-J.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 632 MARTIN DE BRETTES. — Note surunarc- en-ciel lunaire, observé à la Roche, communede Saint-Just (Haute-Vienne).. 569 MARTINY adresse une. Communication rela- tive au Phylloxéra 704 MASSE (E.).— Note sur la ladrerie du bœuf dans le Taenia inerrne de l'homme. (En commun avec M. P. Pourquier.) a3G MATHEVON (G.) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 480 MATTHEY (G.). — Régie en platine iridié, de l'Association géodésique internatio- nale MAUMENÉ (E.). — Nouvelle méthode d'al- coométrie par distillation des spiritueux alcalinisés G7 — Adresse, à propos d'une Note récente de M. A. Girard, quelques indications re- latives aux opinions émises sur la transformation du saccharose en sucre réducteur, pendant les opérations du raffinage 268 — Adresse une réclamation de priorité, au sujet du traitement des vignes phyl- loxérées par des plantations interca- laires de thym 704 MAUPAS ( E.). - Sur l'étal mobile de la Po- dophrj h fixa gio MÉGN1N. — Note sur la faculté qu'ont cer- tains Acariens, avec ou sans bouche, de vivre sans nourriture pendant des phases entières do leur existence, et même pendant toute leur vie MEISSONN1ER. — Sur l'existenco, en Es pagne, d'un gisement de minerai do nickel, analogue à ceux de la Nouvelle- Calédonie 229 MELSENS adresse clrs documents relatifs a l'emploi de l'iodure de potassium, comme moyen hygiénique et thérapeu- tique, dans les fabriques ou l'on em- ploie les préparations de plomb et de mercure — Sur les réactions du chlore sous l'in Quence du charbon poreux 99 * 43 14s MM. Pages. — Adresse une Note relative à la cure de l'hydrargyrose par l'iodure de potas- sium 3i8 MÊNARD adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra C02 MENUD1ER adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 536 MERCADIER (E.). —Sur les lois du mouve- ment vibratoire des diapasons. 800 et 822 MERYOYER adresse une Note sur l'emploi, pour la destruction des insectes, des eaux de lavage obtenues dans l'épura- tion des huiles 92 MESNIL (Eue du). — Sur le dépérissement des vignobles de la Côte-d'Or 817 MEUGY. — Sur la carte agronomique de l'arrondissement de Réthel (Ardennes). ( En commun avec M. Nivoit.) 35a MEUNIER (Stan.). — Faits pour servir à l'histoire des puits naturels 1G4 — Sur un bloc de meulière recueilli dans le sable éruptif des environs de Beynes. 576 — Expériences et observations sur.les roches vitreuses 61G — Observation d'un bolide, dans la soirée du 5 novembre 1876 862 — Tableau synoptique résumant la distri- bution des Mollusques fossiles dans les couches tertiaires du bassin de Paris.. io54 — Recherches sur la dévitrification des roches vitreuses io83 MIGNON. — Résultats obtenus, à l'aide de nouveaux appareils, pour l'extraction des jus de la canne à sucre. ( En com- mun avec M. Rounrt.) 532 MILLARDET adresse un Mémoire intitulé : « Études sur les vignes américaines qui résistent au Phylloxéra » 327 MILLET (A.). —Combinaison de chloral et de chlorure acétique. (En commun avec M. /. Curie.) 745 MLNIAC (Éd.) adresse diverses Communica- tions relatives au Phylloxéra. . . 740 et 9G7 — Adresse la description et le dessin d'un projet de navire auquel il donne le nom de « bateau dompteur » 1227 MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES (M. le) adresse un exemplaire des procès-verbaux de la Conférence moné- taire entre la Belgique, la France, la Grèce, l'Italie et la Suisse 9G8 MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DU COM- MERCE (M. le) adresse le Rapport sur le Concours ouvert dans le déparle- ment des Bouches-du-Rhône, en 1875, pour le meilleur emploi des eaux des canaux d'irrigation 3î8 MINISTRE DE LA GUERRE (M. le) in- ( MM. Pages forme l'Académie que MM. Ftiye et Cliasles sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'É- cole Polytechnique , pendant l'année scolaire (87G-1877 io32 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUfiLIQUE (M. le) invite l'Académie à lui présenter deux candidats pour la chaire de Chimie du Collège de France, devenue vacante parsuite du décès de M. Balard 43 — Adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. le général Favé, comme académicien libre, en remplacement de feu M. le baron Séguier 249 — Adresse l'ampliation d'un décret autori- sant l'Académie à accepter la donation de 10 000 francs qui lui a été faite par M™ Ve Poncelef, pour assurer la réim- pression des Œuvres de feu le général Poncelet 1 228 MIOT (II.) adresse une Noie relative à l'ac- tion exercée sur les animaux par les émanations sulfureuses du sol 633 MIZERMON (L.) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 740 MONCEL (Th. du). — Notes sur les trans- missions électriques à travers le sol . . . 17, 182, 307 et iioi MONTGOLFIER (J. de).— Sur l'isomériedu pouvoir rotatoire dans les camphols 34 1 MONN1ER (E.). — Sur un nouveau procédé " pour préparer les mèches à briquet, sans substances vénéneuses. . .% 386 MONTHOLON (F. de). — Sur la décomposi- tion des carbonates insolubles par l'hy- drogène sulfuré. (En commun avec M. L. Naudin.) 58 — Sur la décomposition du cyanure de po- tassium, du cyanure de zinc et du for- miate de potasse dans l'acide carbo- nique, l'air et l'hydrogène pur. (En commun avec M. L. Naudin.) 345 MORAT. — Influence delà fatigue sur les va- riations de l'état électrique des muscles pendant le tétanos artificiel. ( En com- mun avec M. Toussaint^) i55 — Variations de l'état électrique des mus- cles dans le tétanos produit par le pas- i355 ) MM. Papes. sage du courant continu, étudiées à l'aide de la contraction induite. ( En commun avec M. Toussaint.) 834 MORET (A.). — Sur la netteté avec laquelle on peut apercevoir le fond de la mer, d'un aérostat situé à une grande hau- teur 579 MORIN (J.) adresse une Note relative à un nouveau barométrographe 1 34 MOUCHEZ. — Exploration de toute la côte qui forme le golfe des deux Syrtes. , . 723 MOUCIIOT (A.). — Application industrielle de la chaleur solaire C55 MOUILLEFERT (P.). — État actuel des vi- gnes soumises au traitement du sulfo- carbonate de potassium depuis l'année dernière 3.} — Résultats obtenus à Cognac avec le sul- focarbonate de sodium et de baryum, appliqués aux vignes phylloxérées 209 — Note sur la présence et l'origine du Phyl- loxéra à Orléans 728 — Envoi de photographies constatant l'effi- cacité du traitement des vignes phyl- loxérées, par le sulfocarbonate de po- tasse 85 1 — Remarques, à propos des observations présentées par M. Bouillaud, sur les effets produits par les sulfocarbonates. 959 — Résultats obtenus à Cognac sur les vi- gnes phylloxérées, en combinant le trai- tement avec les sulfocarbonates alcalins et la décortication des ceps suivie d'un badigeonnage 1224 MOURA adresse une Note relative à des des- sins produits par l'action du temps sur des pierres provenant de fondations très-anciennes 57g MOURER (A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 889 MOUTON. — Sur la différence de poten- tiel que présentent, après la rupture du courant inducteur, les extrémités isolées d'une bobine ouverte d'induc- tion i4» MUNTZ (A.).— Recherches sur la mannite, au point de vue de ses propriétés opti- ques. (En commun avec M. E. Aubin.) 1213 NAUDIN (L.). — Sur la décomposition des carbonates insolubles par l'hydrogène sulfuré. (En commun avec M. F. de Montholon.) — Sur la décomposition du cyanure de po- N 58 tassium, du cyanure de zinc et du for- miate de potasse dans l'acide carbo- nique, l'air et l'hydrogène pur. (En commun avec M. F. de Montholon.). . . 345 NÉVOLÉ (Milan). — Sur un nouveau gly- ( i356 ) MM. Paces. col butylique Ci et 146 — Étude sur l'action de l'eau sur les gly- eols aa8 NEYRODX adresse une Communication rela- tive an Phylloxéra 438 NIVOIT. — Sur la carte agronomique de l'arrondissement de Réthel (Ardennes). (En commun avec M. Meugy.) 35a MM. Pnftes. NORMAND. — Sur la maladie dite « diar- rhée de Cochinchine », 3iC — Adresse une Note relative au Nématoïde dont la présence paraît être la cause de la diarrhée de Cochinchine 3Sf. NYLANDÈR (W.). — Lichens rapportés de l'île Campbell, par M. Filhol 87 o OLLTER. — Sur la trépanation des os dans les diverses formes d'ostéo-myélite. . . . 4a3 ONIMUS. — Expériences sur le pneumogas- trique elsur les nerfs prétendus d'arrêt. 988 ORÉ. — De l'influence de l'empoisonnement par l'agaric bulbeux sur la glycémie. . . 837 OZANEN-CHABÈ adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra ai5 OZORIO DE ALMEIDA' (G.). — Sur un fer météorique très-riche en nickel, trouvé dans la province de Santa-Catàrina (Brésil). (En commun avec M. E. Gui- gnet.) 917 PAILLET adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 1 237 PALMER adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 967 PAOLI adresse une Communication relative au Phylloxéra 388 — Adresse une série de documents concer- nant ses travaux sur les maladies par ferment morbifique. ( En commun avec M. de Pietra-Srmta) 438 PAPA-MOSCHOS (Xenophon) adresse deux Notes relatives au pus tu lu tu m d'Eu- clide 169 et 5o8 PARIS (le ViCE-AMinAL). M. le Président donne lecture d'une Lettre par laquelle M. le contre-amiral Serres se met à la disposition de l'Académie pendant la campagne qu'il va entreprendre dans l'océan Pacifique 481 — M. le Président rappelle à l'Académie la perte douloureuse qu'elle a faite en la personne de M. Ch. Sainte-Claire De- ville 7 ' 7 PARROT (J.). — Des altérations de l'urine dans l'athrepsie des nouveau-nés. Ap- plication au diagnostic, au pronostic et à la pathogénie. (En commun avec M. A. Rabin). 45a PASTEUR. — Sur la fermentation de l'u- rine. (En commun avec M. J.Joubert.) 5 — Réponse à M . Berthelnt 10 — Note au sujet d'une Communication de M. Sacc, intitulée : « De la panification aux Étals-Unis et dos propriétés du houblon comme ferment » 107 — Note sur la fermentation des fruits et sur la diffusion des germes des levures alcooliques 173 — Note au sujet d'une Communication faite par M. Durin 176 — Note sur l'altération de l'urine, à propos d'une Communication du Dr Bastian, de Londres 176 — Réponse à M. Frcmy 1 8a — Sur l'altération de l'urine. Réponse à M. Bastion 377 PAUL (F.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 536 PAULET (Max.). — Sur quelques procédés indiqués par T'iorentinus pour la con- servation de la vigne et pour la fabri- cation des vins 1 1 GG PEL1GOT. — M. Peligot fait hommage à l'Académie, de la part de M. G. Ben- temps, de la traduction du deuxième livre de 1' « Essai sur les arts», du moine Théophile ; 29a — De l'action que l'acide borique et les bo- rates exercent sur les végétaux C8G — Sur la composition du verre et du cristal chez les anciens 1 1 29 PELLET. — De la substitution équivalente des matières minérales qui entrent dans la composition des végétaux et des ani- maux. (En commun avec M. Champion.) 485 — Dosage de l'azote nitrique dans les sub- stances organiques. Composition chimi- que de divers cotons-poudres (coton comprimé d'Aboi, papier rollodion, col- lodion. (En commun avec M. Champion.) 707 ( i357 Pages. ) MM. PERRIER(F.) — Nouvelle mesure de la méridienne de France 1277 PERROT(Eic). — Note sur le dosage des sucres, au moyen des liqueurs titrées. 1044 PERROTIN. — Observation de l'éclipsé par- tielle de Lune du 3 septembre 1876, faite à l'Observatoire de Toulouse 571 PETERS. — Observations de la planète (1 65) faites à Clinton ( N. -Y.). Positions de quelques étoiles variables 5i 1 — Observations de la planète (166 ) 536 PETIT (L.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 740 PEYRONI adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra OJ7 PHIPSON (T.-L.). — Sur les poussières mé- talliques de l'atmosphère 364 PIARRON DE MONDÉSIR obtient l'auto- risation de retirer du Secrétariat sa Note relative à la composition de l'air atmosphérique 269 PICARD (P.). — Recherches sur l'urée du sang 991 et 1179 PICART (A.) obtient l'autorisation de reti- rer du Secrétariat les Mémoires qu'il a présentés pendant ces trois dernières années 889 — Explication des actions à distance; gra- vitation, actions électriques 1042 P1CHARD (P.). — Production de carbonate de soude par l'action du chlorure de so- dium en dissolution sur les carbonates de chaux et de magnésie, en présence de matières végétales 1 104 PIERRE (Is.). — Préparation de l'alcool au moyen du sucre contenu dans les feuilles de betteraves 1075 PIERRIiT (Aig.).— Recherches sur l'origine réelle des nerfs de sensibilité générale dans le bulbe rachidien et la moelle épi- nière 1047 PIETRA-SANTA (de) adresse une série de documents concernant ses travaux sur les maladies par ferment morbifique. (En commun avec M. Paoli.) 438 PIETTE (Ed.). — La hauteur du glacier qua- ternaire de la Pique, à Bagnères-de-Lu- chon 1 1 87 PIGEON (Ch.) adresse un Mémoire intitulé : « Réfutation de la doctrine du Congrès international de Constantinople sur le choléra » 818 MM. Pages. PIGNÈDE (Th.). — Sur un mode du traite- ment des vignes phylloxérées par la chaux ' 601 PISANI (F.). — Notices minéralogiques 166 — Sur un sulfo-antimoniure de plomb , trouvé à Arnsberg (Westphalie) 747 — Sur un silicate de baryte cristallisé, ob- tenu artificiellement io56 PLANTÉ (G.). — Sur la foudre globulaire.. 3a 1 — Éclairs en chapelet 484 PLATEAU. — Note sur les phénomènes de la digestion, chez la Blatte américaine (Pe- riplaneta americana , L. ) 545 POISSON. — Sur une roche d'origine végé- tale. (En commun avec M. Bureau ). . . 194 POLAILLON ( A.) adresse une Communica- tion relativeau Phylloxéra 740 PORTES (L.). — Sur l'existence de l'aspa- ragine dans les amandes douces 912 POULET adresse un Mémoire relatif à diver- ses questions d'hygiène 565 POURQUIER (P.). - Note sur la ladrerie du bœuf par le Tœnia inerme de l'homme. (En commun avec M. E. Masse).. 236 POUSSIER (C). — Ouverture d'un pli ca- cheté contenant l'indication d'un pro- cédé pour combattre le Phylloxéra, au moyen des chromâtes alcalins en disso.- Iution 1167 PRÉSIDENT (M. le). — Voir Paris (le vice-amiral). PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE (M. le) informe l'Académie que l'inauguration de la statue A'Elie de Beaumont aura lieu à Caen, le dimanche 6 août à midi 216 PROTH (F.). — Énoncés de divers théo- rèmes sur les nombres 1288 PRUD adresse une Communication relative au Phylloxéra 2 1 5 PRUNIER (L.). — Recherches sur lu quer- cite 9o3 POCHOT (Ed.).— Observations sur l'iode réactif de l'amidon 225 PUECH (A.) adresse une étude statistique sur la répétition des accouchements mul- tiples 633 PUISEUX. — M. Puiseux présente un ou- vrage de M. l'abbé Aoust, intitulé : « Analyse infinitésimale des courbes dans l'espace » 890 Q QUATREFAGES (de). — Remarques à pro- pos d'un travail de M. Capelliid, portant pour titre : « L'homme pliocène en Toscane » 122 ( i358 ) R MM. • Pages. RABUTEAU (A.).— Recherches sur les pro- priétés physiologiques et le mode d'é- limination de l'éther bromhydrique. . . 1294 RAMBOSSON (J.) adresse une Note portant pour titre : « Enchaînement de la trans- mission du mouvement dans des mi- lieux divers » 840 REDIER (A.). — Note sur la correction des variations de marche des pendules as- tronomiques, provenant des différences de pression atmosphérique 1174 REIGNIER adresse diverses Communications relatives au Phylloxéra. 388, 657, 790 et 889 REJTLINGER (Edm.). — Note sur une nou- velle répulsion électrique et son appli- cation à la théorie des comètes. (En commun avec M. Alf. dUrbanitzky.) 1014 RENAN (H.). — Sur l'orbite de la planète (127) 567 RENAULT (B.). — Affinités botaniques du genre Nevropterii 399 — Recherches sur les végétaux silicifiés d'Autun et de Saint-Étienne. Des Cala- modendrées et de leurs affinités bota- niques probables 546 — Recherches sur quelques Calamodendrées et sur leurs affinités botaniques proba- bles 574 RENAUT (J.). — Sur la forme et les rap- ports réciproques des éléments cellu- laires du tissu conjonctif lâche ma — Sur les cellules fixes des tendons et leurs expansions protoplasmiques latérales.. 1181 RENOIR adresse un complément à son Mé- moire sur les lois du choléra et des au- tres maladies épidémiques 9C8 RENOU (E.). — Sur une colonne verticale vue au-dessus du Soleil 243 — Sur quelques particularités de la foudre. 1002 RESAL (H.). — M. Resal fait hommage à l'Académie d'une brochure portant pour titre : « Notice sur la machine à dé- tente variable de M. Corliss » 564 RICHARD (F.) adresse un Mémoire sur un système propre à extraire le grisou des mines 439 RICHET (Cil). — Recherches sur le senti- ment, comparé au mouvement 1106 RIGOULEï adresse un Mémoire relatif à la pression exercée par un liquide en mou- MM. Pages, vement sur une surface plongée 1227 RITTER (F.). — Nouvelles recherches sur l'action de la fuchsine non arsenicale, introduite dans l'estomac et dans le sang. (En commun avec M. Fcltz.). . . . 984 ROBERT (Éd.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 704 — Sur les gisements d'ossements fossiles de Pargny-Filain et de Sézanne i25o ROBIN (A.).— Des altérationsdel'urine dans l'athrepsie des nouveau-nés. Application au diagnostic, au pronostic et à la pa- thogénie. (En commun avec M. /. Par- rot.) 452 ROLLAND. — Sur la théorie dynamique des régulateurs 4 '8 ROMANENGO adresse une Communication relative au Phylloxéra 790 ROMMIER (Alph.).— Sur la tache phylloxé- rée de Mancey (Saône-et-Loire) 386 — Expériences relatives au traitement des vignes phylloxérées, par l'acide pho- nique et les phénates alcalins 960 ROSENSTIEHL (A.). — Sur lanitralizarine. 73 — Sur la formation simultanée de deux trioxyanlhraquinones et la synthèse d'un nouvel isomère de la purpurine. . 827 ROSIER (J.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 632 ROUART. — Résultats obtenus, à l'aide de nouveaux appareils, pour l'extraction du jus de la canne à sucre. (En commun avec M. Mignon.) 532 ROUGET (C11.). — Sur l'appareil électrique de la Torpille 8o3 et 83o ROUSSEAU adresse une Note relative aux résultats obtenus par son traitement sur les vignes phylloxérées i34 ROUSSELLIER (J.). — Traitementdes vignes phylloxérées à Aimargues (Gard) ; em- ploi du projecteur souterrain pour la distribution du liquide insecticide 434 — Traitement des vignes phylloxérées par un mélange de sulfure de carbone, d'huile lourde et d'huile de résine.... 1219 RUOLZ-MONTCHAL (H. de). — Sur les ap- plications industrielles du phosphurede cuivre et du bronze phosphore. ( En commun avec M, de Fontenay. ) 783 SABATÉ.— Sur la destruction du Phylloxéra au moyen de la décortication des ceps de vigne , — Résultats obtenus par la décortication 437 MM. Pages, des ceps de vigne io85 SACC. — Rectification relative à une Com- munication précédente, sur la panifica- tion aux États-Unis et les propriétés du houblon comme ferment 36i SAINTPIERRE (C). — Recherches sur les gaz contenus dans les fruits du Bague- naudier. (En commun avec M. L. Ma- gnien.\ 4go SAINT-VENANT (de). - Sur la réduction des démonstrations à leur forme la plus simple et la plus directe 102 et a56 SAINTE-CLAIRE DEVILLE (Ch.). — Oscilla- tions de la température de la mi-mai, de la mi-juin, de la mi-juillet 1876 ; pa- rallélisme non synchronique de la pres- sion barométrique et de la température. 3oa — Sa mort, arrivée le 10 octobre, est annon- cée à l'Académie 717 SAINTE-CLAIRE DEVILLE (H.). — Sur les propriétés physiques et chimiques du ruthénium. ( En commun avec M. H. Debrar.) 926 — Observations sur une Communication de M. Matthey, sur une Règle en platine iridié de l'association géodésique inter- nationale 1091 SALET (G.). —Sur la cause du mouvement dans le radiomètre 274 — Sur le mouvement gazeux dans le radio- mètre 968 SALLE (A.) adresse un Mémoire surles ma- chines thermiques auxquelles il donne le nom de « Thermomoteurs naturels ». 507 SALTEL (L.). — Rectification à une Com- munication précédente « Sur la déter- mination, par le principe de corres- pondance analytique, de l'ordre d'un lieu géométrique défini par des condi- tions algébriques » 529 — Détermination, par la méthode de cor- respondance analytique, du degré de la courbe ou surface enveloppe d'une courbe ou d'une surface donnée 608 — Adresse une Note, à propos d'une Com- munication récente de M. Halphen, sur la formule qui indique le nombre des coniques d'un système (a, v) satisfaisant à une cinquième condition 658 — Détermination, par la méthode de corres- pondance analytique, de l'ordre de la surface enveloppe d'une surface dont l'équation renferme n paramètres liés entre eux par n — 1 relations 894 SALVA (B.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 657 SAPORTA (G. de), nommé Correspondant pour la Section de Botanique, adresse C. R., 1876, 2" Semestre. (T. LXXXIII.) i359) MM. Pages. ses remercîments à l'Académie 43 SARASIN (Ed.). — Sur la polarisation ro- tatoire du quartz. (En commun avec M. J.-L. Soret.) 818 SCH.MIDT (J.). — Observation d'une étoile nouvelle, dans la constellation du Cygne. 1097 — Calcul de trois observations de la nou- velle étoile du Cygne 1228 SCHNETZLER (J.-B.). — Observation de vignes américaines attaquées par le Phylloxéra, dans les environs de Stutt- gart 535 SCHUTZENBERGER est présenté par l'Aca- démie à M. le Ministre de l'Instruction publique, comme candidat pour la chaire de Chimie vacante, au Collège de France, par le décès de M. Balard. 191 SCOTELLARI (D.). — Note relative aux résultats produits par l'éclairage des ateliers de pose de photographie, par la lumière violette 853 SECCH1 (le P.). — Nouvelle série d'observa- tions sur les protubérances et les taches solaires 26 — Nouvelles remarques sur la question du déplacement des raies spectrales, dû au mouvement propre des astres 117 — Sur les quantités de pluies tombées à Rome pendant cinquante années, de 1825 à 1874 940 — Organisation d'un nouvel Observatoire au Montc-Cai'o, observations météoro- logiques dans les environs de Rome... 941 — Sur divers travaux d'Hydraulique exécu- tés par les anciens aux environs de Rome 1008 — Sur une chute de grêle remarquable, observée à Grotla-Ferrata 1009 — Recherches sur la vitesse du vent, faites à l'Observatoire du Collège romain 1270 SECRÉTAIRES PERPÉTUELS (MM. les) Voir MM. Dumas et J. Bertrand SÉDILLOT (O). — De la vie et des tra- vaux de L.-P.-E.-A. Sédillot 29 — De la trépanation préventive, dans les fractures avec déplacement d'esquilles de la table interne ou vitrée du crâne. 555 SENOT (Ch.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 388 SERRA-CARPI (J.). — Déchargeur automa- tique pour les tiges électro-atmosphé- riques 4 • SERRES (le contre-amiral) demande des instructions pour un voyage dans l'o- céan Pacifique 481 SERTON (G.) demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui, et relatif à une disposition destinée à remplacer le pa- '79 ( i36o MM. Pages. ralléloïïxamme de Watt 6o3 SIEMENS (C.-W.). — De la détermination de la profondeur de la mer au moyen du balhomètre et sans l'emploi de la ligne de sonde 780 SIMON (Cil). — Sur le rapport des deux chaleurs spécifiques d'un gaz 72G SMITH (J.-L.). — Sur un nouveau pendule compensateur 202 SMITH ( Lawrence}. — Nouveau minéral renfermé dans une météorite : dau- brélite 74 — Sur une nouvelle météorite tombée le 25 mars i865, à Wisconsin (États-Unis) et dont le caractère est identique avec celui de la météorite de Meno 161 SOBRERO (A.). — Sur la fabrication de la dynamite 35o SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE L'ARRON- DISSEMENT D'ETAMPES (la) désire- rait que l'Académie pût lui communi- quer un portrait de feu Guettard, à la mémoire duquel elle se propose d'élever MM. Pages, un monument 1 168 SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES D'UI'SAL ( la ) adresse divers volumes de ses pu- blications 1168 SOFF1ETTI (E.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 85a SORET (J.-L.). — Sur la polarisation rota- toire du quartz. (En commun avec M. Ed. Sarasin) 818 SOUCLIER (H.) soumet une nouvelle lu- nette télémétrique 1283 SOUFFRAIN adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 388 SPOTTISWOODE (W.). — Sur le contact d'une courbe avec un faisceau de courbe doublement infini 627 STÉPHAN (E.). — Observations de la pla- nète ( 164) (Paul Henry), faites à l'Ob- servatoire de Marseille 216 — Nébuleuses découvertes et observées à l'Observatoire de Marseille 3î8 STUART (J.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 740 TATIN (V.). — Expériences sur la repro- duction mécanique du vol de l'oiseau.. 4^7 TAVIGNOT adresse une Note intitulée : « Le glaucome et le climat de l'Algérie »... 42 TELLES (A.). — Composition chimique des eaux de la baie de Rio-Janeiro. (En commun avec M. E. Guignet.) 919 TELLIER (Cri.) annonce le départ prochain du vapeur le Frigorifique, qui doit aller chercher, à la Plata, un chargement de viandes fraîches conservées par le froid et le ramener en France 481 THENARD (P.). — Observations relatives à une Communication de M. Cl. Bernard sur la glycémie 375 THIERRY (A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 5G5 THOMAS (A.) adresse une Lettre relative à un procédé pour l'enseignement astrono- mique, qu'il a soumis au jugement de l'Académie 565 THOMASSET adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 818 T1SSANDIER (G.). -Sur la présence du nickel dans les poussières ferrugineuses atmosphériques 75 — Analyse micrographique comparative do corpuscules ferrugineux atmosphé- riques et de fragments détachés de la surface des météorites 76 — Sur une pluie de poussière tombée à Bou- logne-sur-Mer, le 9 octobre 1876, et sur le mode de formation des pluies terreuses en général 1184 TISSERAND adresse son Rapport définitif sur l'ensemble des observations au Ja- pon, pendant sa mission pour le pas- sage de Vénus 124 — Suite des observations des éclipses des satellites de Jupiter, faites à l'Observa- toire de Toulouse 875 — Sur les déplacements séculaires du plan de l'orbite du huitième satellite de Sa- turne [Japhet) 1201 et 1266 TORIN (G.) adresse une Note intitulée : « Description d'une machine automati- que » g3 TOSELLI adresse une nouvelle Note rela- tive à son projet d'établissement de tun- nels en fer, entre deux eaux 1283 TOUSSAINT. — Influence de la fatigue sur les variations de l'état électrique des muscles pendant le tétanos artificiel. (En commun avec M. Morat.) 1 55 — Variations de l'état électrique des mus- cles dans le tétanos produit par le pas- sage du courant continu, étudiées à l'aide do la contraction induite. (En commun avec M. Morat.) 834 TRÉCUL(A.).— De la théorie carpellaire d'a- près des Amaryllidées (Galant hus, Lcu- eoium, Niarcissus); 3e ot 4' parties. 1 1 et 109 MM. ( i36i Pagos. ) — Théorie de la modification des rameaux pour remplir des fonctions diverses, dé- duite de la constitution des Amarylli- dées, etc 258 — De la théorie carpellaire d'après des Loasées [Mentzelia) 297 et 378 — De l'ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans les organes aériens de YAnagallis arvensis 766 — Un effet de foudre pendant l'orage du 18 août 478 — Observation sur la capture des ser- pents à sonnettes, et sur la préten- due association de ces serpents avec une petite chouette et une petite mar- motte 6o3 TRESCA. — Remarques au sujet d'une Communication de M. G. Matthey, sur une Règle en platine iridié de l'Asso- ciation géodésique internationale 1093 TRÊVE. — Sur l'action ciselante produite sur différents métaux par les acides. (En commun avec M. Durassier.) 857 — Sur la distribution du magnétisme à la surface des aimants. (En commun avec M. Durassier.) 814 — Sur un nouveau phénomène dynamo-ma- gnétique. (En commun avec M. Duras- MM. Pages. sier.) 857 TRIBES. — Adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 967 TROOST (L.). — Recherches critiques sur certaines méthodes employées pour la détermination des densités de vapeurs et sur les conséquences qu'on en lire. (En commun avec M. P. Haute feuille). . . . 220 — Sur les lois de compressibilitéetles coef- ficients de dilatation de quelques va- peurs. (En commun avec M. P. Haute- feuille.) 333 — Sur les causes d'erreur qu'entraîne l'ap- plication de la loi des mélanges des vapeurs, dans la détermination de leur densité. (En commun avec M. P. Haute- feuille.) 975 TUBINI. — Respiration cutanée des gre- nouilles, sous le point de vue de l'in- fluence de la lumière 236 TURPIN (E.) adresse la description et le dessin d'un nouveau régulateur pour les machines à vapeur 1227 TYNDALL. — Observations relatives aux opinions attribuées par M. Bastian à M.Tjndtd/, à propos de la doctrine des générations spontanées 364 u URBAIN (V.). - De la dissociation du bi- carbonate de soude à la température de 100 degrés; Réponse à M. Gautier.. . . 543 URBANITZKY ( Alf. d').— Note sur une nou- velle répulsion électrique et son appli- cation à la théorie des comètes. (En commun avec M. Edm. Reillinger.). . 1914 VAN DER WILLIGEN (V.-S.-M.). - De la force portative des aimants en fer à cheval 1 o 1 7 VAN DE SANDE BACKHUYSEN. - Obser- vations relatives à l'explication du phé- nomène de la goutte noire, au moment du contact extérieur de Vénus et du Soleil i23o VAN TIEGHEM prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Bo- tanique, par le décès de M. Ad. Bron- gniart 1 168 VÉLAIN(Ch.). — Sur la faune malacolo- gique des îles Saint-Paul et Amsterdam. 284 — Études microscopiques des roches volca- niques de Nossi-bé 1205 VÉZIAN (Alex.). —La théorie des systèmes de soulèvement , à propos du système du mont Seny g5i VIGNAL adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 704 VILLAltCEAU (Yvon). -Observations rela- tives aune Communication de M. Fasci, intitulée : « Résumé des règles prati- ques de la nouvelle navigation » 444 — Note sur la période de l'exponentielle e'-. 5g4 — M. Villarceau présente, au nom Je M. En- gelmann, une nouvelle édition des Œu- vres de Bessel 1 1 5o VILLIERS (A.). — Sur le chlorure marga- rique et ses dérivés 901 VIRLET D'AOUST — De l'âge géologique de quelques filons métalliques, et en particulier des filons de mercure 289 — Observations relatives à la théorie gêné- ( i36a ) MM. raie des trombes VIVES (A. de) adresse une « Élude sur les inondations, leurs causes et les précau- tions à prendre pour en diminuer les effets» VROTTES (C.) adresse une Note relative à I'aérostation WEHRLIN (E.). —Sur deux nouvelles urées sulfurées. (En commun avec M. P/i. de Clermont.) WÉRY (Eug.) soumet à l'Académie un ap- pareil destiné à servir de ventilateur pour les appartements et les mines, ou d'aspirateur pour les cheminées WICKENHEIMER. - Sur l'étude du baro- Pages. 890 i34 439 347 818 MM. Pages, mètre io58 — Adresse une Note relative à la formule barométrique 1 1 16 WISCHNEGRADSKI. — Mémoire sur la théo- rie générale des régulateurs 3 18 WITZ (G.). — Sur l'emploi industriel du vanadium dans la fabrication du noir d'aniline 348 WOLF (R.). — Lettre à M. Le Verrier... 5io WURTZ (Ad.). — Note sur leparaldol, mo- dification polymérique de l'aldol 255 — Sur la composition de quelques phos- phites 937 — Sur un polymère de l'oxyde d'éthylène... 1141 — Sur quelques dérivés du dialdol 1259 YUNG (E.). — Du fer météorique 242 GAUTfl(ER-VIM.\RS, [HPRIKEUR-UBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE t' ACADÉMIE DES SCIENCES. Paris. — Quai des Augustins, 55. i^«s ^g ■ • - - ^ ùfâ**'\:&ti mm \ tfiM * ■ I ' -, Aftui'J-A '/ \i^n\\f^[^ ,!VPT^ faW/^lW 3 2044 093 253 110 Date Due tj^j*^- Mx\km mêmfà 4 M^1 jiy&% vif**») ^ ii mmm ?m mm

    Les excitations des narines avec l'ammoniaque, l'acide acétique, le chloroforme, sont transmises au bulbe rachidien, spécialement mais non exclusivement, par le trijumeau, tout comme les impressions douloureuses produites par l'attouchement avec une aiguille rougie ou par une forte décharge d'induction. Le retentissement s'opère sur le cœur, par l'intermé- médiaire des pneumo-gastriqucs, et l'effet cardiaque est proportionnel à l'intensité de l'excitation. » L'excitation de la portion sus-gloltique de la muqueuse laryngée pro- duit des arrêts du cœur et de la respiration très-accusés, comme l'a vu M. Bert, tandis que l'attouchement du pharynx tout seul ne s'accompagne d'aucun trouble de ce genre. Il semble donc que les accidents cardiaques et respiratoires provoqués dans le traitement de l'asthme par la cautérisa- tion du pharynx [procédé de Ducros (de Sixt)] soient plutôt dus à l'entraî- nement des vapeurs ou à la chute d'une goutte d'ammoniaque dans le larynx. Au contraire, l'attouchement des régions sous-glottiqucs et tra- chéales avec l'ammoniaque, le chloroforme, etc., ne nous a fourni que des résultats négatifs, contrairement à ce qu'avait observé Dogiel. » Les excitations des nerfs rachidiens et des racines rachidiennes ont donné à Magendie et à M. Cl. Bernard des résultats qui sont con- ( "M ) nus et que nous n'avons pu que constater de nouveau : les arrêts réflexes du cœur avec abaissement consécutif de la pression artérielle. » Nous avons obtenu, par l'excitation du péritoine sur les mammifères, des arrêts du cœur en employant le procédé de Tarchanoff sur la gre- nouille, l'inflammation préalable de l'intestin. » Toutes ces excitations périphériques passent par le bulbe rachidien pour retentir sur le cœur, et les expériences ainsi que l'étude histolo- gique permettent de considérer comme réelle l'union des trijumeaux entre eux et avec les noyaux des nerfs pneumo-gastriques et accessoires. Celte union s'opère par des connectifs directs et entre-croisés, et la réflexion sur le cœur nous a paru s'opérer par les filets fournis au pneumogas- trique par les nerfs accessoires (arrachement du spinal parle procédé de M. Cl. Bernard). » En cherchant à supprimer l'élément douleur pour savoir s'il s'agissait d'un simple réflexe bulbaire, ou s'il était nécessaire que la douleur fût perçue, nous avons constaté qu'avec le chloroforme, le chloral, l'élher, la morphine, l'asphyxie, la réaction cardiaque faisait défaut; mais cette ab- sence de troubles cardiaques réflexes est liée à la paralysie des nerfs pneumo-gastriques produite par ces divers moyens. La question ne peut donc être tranchée de celte façon. L'ablation des hémisphères cérébraux sur de jeunes animaux, nous montrant que les troubles cardiaques persis- tent, nous permet peut-être de conclure que la perception douloureuse n'est pas une étape nécessaire, et que nous avons affaire à un acte réflexe simple. » On a constaté, du côté des variations de la pression artérielle, à la suite des excitations douloureuses, des différences qui ont été attribuées à la participation du cerveau (Cyon); mais on semble n'avoir point assez tenu compte, pour expliquer ces différences, des variations parallèles de la fonction cardiaque, ceci s'appliquant spécialement au débit du cœur. Si aucune modification ne se produisait dans la fonction cardiaque, l'excita- tion réflexe des centres vaso-moteurs produirait le resserrement vasculaire généralisé, et, avec lui, une élévation de la pression artérielle. Mais, si la même excitation provoque un ralentissement considérable du cœur, la pression s'abaissera forcément dans le système artériel, malgré le resserre- ment vasculaire. Si, au contraire, le cœur, quoique ralenti, continue à envoyer une quantité de sang suffisante dans les artères, le resserrement vasculaire réflexe sera efficace à produire l'élévation de la pression arté- rielle. » ( '112 ) HISTOLOGIE. — Sur la forme et les rapports réciproques des éléments cellulaires du tissu conjonctif lâche. Note de M. J. Renaut, présentée par M. Bouley. « La forme générale des éléments cellulaires du tissu conjonctif lâche est aujourd'hui connue, grâce aux travaux de M. Ranvier. Ce sont de grandes cellules plates, constituées par des lames, souvent très-minces, de protoplasnia granuleux, et munies vers leur partie centrale d'un noyau vésiculeux nucléole. Quand ces cellules sont isolées dans une préparation, elles flottent au sein du liquide additionnel et se plissent en prenant des formes bizarres. Certaines présentent un ou deux prolongements (i), dont quelques-uns semblent en rapport avec des prolongements semblables, venus des cellules voisines. Jusqu'ici néanmoins cette disposition a été considérée comme très-rare (2). » Mais, si la forme des cellules fixes du tissu conjonctif lâche est connue dans son ensemble, elle ne Test que très-imparfaitement dans ses détails, et il est difficile de déterminer exactement la configuration des contours des minces lames cellulaires repliées sur elles-mêmes, quand on emploie pour les observer la méthode des injections interstitielles, pratiquées à l'aide du nitrate d'argent à 1 pour 1000 ou du sérum iodé, et sans précau- tions particulières. » J'ai cherché à déterminer plus exactement la forme et les rapports réciproques de ces cellules en utilisant l'une des propriétés électives les plus remarquables de Yéosine, substance dont M. E. Fischer a récemment introduit l'emploi en Histologie (3). J'ai constaté d'abord que cette pro- priété consiste en ce que Yéosine, soluble dans l'eau, se fixe sur les cellules et les colore en rose vif dans toute leur étendue; j'ai reconnu, en second lieu, que cette propriété est générale, de telle sorte que, partout où s'étend le protoplasnia cellulaire, la coloration se poursuit. » Je pratique dans le tissu cellulaire lâche et complètement développé d'un animal adulte (le mouton par exemple) une injection interstitielle, faite avec une solution d'éosine dans l'eau (à 1 pour 100). Un fragment de l'œdème artificiel ainsi produit, retranché avec des ciseaux, est ensuite (1) L. Ranvieb, Traite technique d'Histologie, p. 34 !• (2) L. Ranvier, Éléments cellulaires du tissu conjonctif lâche [Areh. de Physiol., 1869, p. 48?.). (3) Eosia als Tinctionsmittel fur mikr. Pràparate [Arch.fùrmikr.Anat., 1876, t. XII, p. 349). ( in3 ) porté sur la lame de verre, recouvert d'une lamelle (que l'on place sur la préparation sans la comprimer) et conservé dans la glycérine salée. Sur une pareille préparation, les faisceaux conjonctifs restent à peu près inco- lores, les fibres élastiques sont teintes en rouge pourpre, les cellules fixes ont leur noyau coloré en rouge foncé, leur protoplasma en rose pâle. A la périphérie des cellules qui ne sont pas repliées sur elles-mêmes et restent étalées, on remarque des prolongements multiples, ramifiés, s'étendant à des distances relativement considérables de la plaque centrale, et qui sont nettement rompus à un certain point de leur trajet. La cellule du tissu con- jonctif lâche est donc formée par une plaque centrale de protoplasma entourant le noyau. De la périphérie de cette plaque parlent de nombreux prolongements jualoplasmiques, membranif ormes ou filiformes, pleins, et rayonnant dans des directions diverses. » Si maintenant, au lieu d'opérer sans ménagement, nous injectons len- tement dans le tissu conjonctif une solution d'éosine (à i pour ioo) dans l'alcool dilué au tiers, et si nous ne faisons que de très-petites boules d'œdème artificiel, la dissociation est moins complète; mais les éléments du tissu sont fixés dans leur forme par l'alcool, ils se séparent moins brus- quement les uns des autres, et leurs rapports sont mieux ménagés. On ne voit plus alors que très-peu de cellules isolées et repliées sur elles-mêmes, et l'on peut reconnaître en outre facilement qu'en majorité les prolon- gements protoplasmiques, émanés de la périphérie des cellules, vont s'anas- tomoser, souvent à de grandes distances et dans un plan inférieur ou supé- rieur, avec des prolongements analogues, provenant d'autres cellules fixes. Ce sont ordinairement les prolongements d'un certain volume qui subsis- tent; les autres ont été rompus par l'injection et paraissent plus ou moins rétractés. Des images tout à fait analogues sont obtenues lorsqu'on étend sur une plaque de verre une mince lame de tissu conjonctif et qu'on la colore après l'avoir bien tendue. Ces images ne sont donc pas dues à des erreurs de préparation. » Il résulte de ce qui précède que les cellules du tissu conjonctif lâche ne sont pas exactement comparables aux endothéliums des séreuses, dont le protoplasma, toujours exactement limité, ne donne point naissance à de longs filaments. Il est, en outre, facile de voir que les filaments protoplas- miques ne suivent pas nécessairement la direction des faisceaux conjonctifs, mais s'intriquent avec eux de toutes façons, comme le font les fils d'une broderie à l'égard de l'étoffe qui les soutient. D'un autre côté, comme les cellules fixes émettent toutes des prolongements plus ou moins nombreux, ( "i4 ) dont certains subsistent manifestement jusqu'à leurs anastomoses avec leurs similaires, on peut conclure que la majeure partie des cellules fixes du tissu conjonclif lâche communiquent les unes avec les autres par des lames ou des prolongements protoplasmiques pleins, et constituent de la sorte un réseau cellulaire ])lus ou moins parfait. » Ce dernier résultat m'a paru présenter quelque intérêt au point de vue de l'anatomie générale des tissus. On sait que, de même que le tissu conjonctif embryonnaire, le tissu muqueux des animaux inférieurs (têtards, raies, poulpes) est formé de cellules anastomosées en réseau par des pro- longements protoplasmiques délicats. Nous venons de voir, d'autre part, que, chez les mammifères adultes, le tissu conjonctif lâche possède des éléments cellulaires offrant la même disposition. Ce tissu ne diffère des précédents que par la forme particulière affectée par sa substance fonda- mentale, qui, au lieu d'être muqueuse, est fibrillaire. Cette substance paraît donc simplement surajoutée, et semble s'être interposée entre les réseaux cellulaires primitifs sans en modifier profondément la forme initiale. » Ce travail a été fait au laboratoire d'Histologie du Collège de France. » ZOOLOGIE. — Mœurs des poissons; le Gourami et son nid. Note de M. Carbonnieb, présentée par M. de Quatrefages. « Dans ces dernières années, j'ai eu l'honneur de faire connaître à l'Académie les mœurs curieuses et intéressantes de certains poissons de la famille des Pharyngiens labyrinthiformes. » Dans ces espèces, au moment de la reproduction, les mâles se parent des plus vives couleurs, construisent un nid pour abriter les produits de la ponte, et, pendant l'évolution embryonnaire, de même qu'après l'éclo- sion, accordent à leur progéniture une protection attentive et efficace, faits qui dénotent chez ces êtres un instinct très-développé et révèlent des facultés dont jusqu'à ce jour on les avait crus privés. Tels sont les Macro- podes de la Chine et les Colises de l'Inde. » L'étude d'un poisson de la même famille, le Gourami (Jsplironemus Olfax), m'a procuré des sujets non moins profonds d'étonnement et d'ad- miration. » I.e Gourami, poisson originaire des eaux douces de la Chine et de l'Inde, est remarquable par la grande taille qu'il peut acquérir, et par le bon goût de sa chair qui en fait un comestible précieux. ( "'5 ) » Mes essais des années précédentes ne m ayant donné aucun résultat, je résolus, au printemps dernier, de maintenir mes poissons dans un milieu entretenu artificiellement à la température constante de 25 degrés C, tem- pérature qui me paraissait devoir convenir à leur reproduction. » A cet effet, mes poissons furent placés dans un aquarium contenant 200 litres d'eau. Au bout de quelques jours, je vis- le corps des mâles s'iriser et se parer de vives couleurs; ils se pourchassaient et semblaient lutter avec acharnement pour la possession des femelles. Je choisis alors le plus beau mâle, dont les lèvres s'étaient tuméfiées d'une façon anormale, et le laissai seid dans l'aquarium avec une femelle qu'il me paraissait pour- suivre avec persévérance. Bientôt il commença, dans l'un des angles de l'aquarium, un nid d'écume qui atteignit en quelques heures un volume considérable, i5 à 18 centimètres de diamètre sur 10 à 12 de hauteur. » Chez le Macropocle chinois, le mâle va puiser directement, dans l'air extérieur, des bulles qu'il émet sous son plafond d'écume, après les avoir englobées, pour qu'elles ne se résorbent pas, avec la mucosité fournie par la membrane buccale. La sécrétion muqueuse ne paraît pas se faire chez le Gourami avec autant d'abondance; aussi mon mâle se trouvait-il dans la nécessité de préparer d'abord ses matériaux, puis de recueillir ceux qui lui paraissaient remplir les conditions voulues et de les apporter dans son nid. » Dans ce but, il se tenait à la surface de l'eau, tournant le dos au nid, et, humant l'air extérieur, il l'expulsait au fur et à mesure devant lui sous forme de bulles gazeuses. Les bulles mal préparées s'affaissaient; il ne res- tait plus que celles dont l'enveloppe avait la résistance convenable; il les recueillait alors et les rapportait dans son nid. » Par moment, la sécrétion buccale semblait se ralentir, et le mâle ne pouvait plus élaborer ses globules. Il descendait alors au fond de l'eau, à la recherche de quelques conferves, qu'il suçait et mâchait pen- dant quelques instants, comme pour exciter et réveiller l'activité de la muqueuse. » Le nid terminé, le mâle le garda avec une patiente attention, et chaque fois que la femelle en approchait, il faisait miroiter ses brillantes couleurs. A un moment donné, son corps ayant acquis, par plusieurs simulacres de rapprochement, assez de souplesse, il enlaça la femelle et lui fit faire une première ponte; d'autres suivirent bientôt et se renouvelèrent près de qua- rante fois en trois heures de temps. » Un Macropode ou un Colise n'aurait pas été embarrassé pour re- cueillir les œufs et les mettre en ordre dans le nid. Mon Gourami ne parut C. R., 1876, i« Scmett,e. (T. LXXX1II, N° 23.) I 4^ ( i"6 ) pas savoir les prendre avec la bouche, et, pour les élever à la surface, il usa d'un stratagème des plus curieux. Il monta faire une abondante pro- vision d'air, puis, redescendant, il se plaça bien au-dessous des œufs, et tout d'un coup, par une violente contraction des muscles de l'intérieur de la bouche et du pharynx, il obligea l'air qui s'y trouvait accumulé à s'échapper par les ouïes. Cet air, divisé à l'infini par les lamelles et les franges bran- chiales, se trouva pour ainsi dire pulvérisé, et la violence de l'expulsion fut telle qu'il s'échappa sous la forme de deux jets d'une véritable pous- sière gazeuse, qui enveloppa les œufs et les souleva à la surface. » Rien de plus curieux que d'assister à cette manœuvre du Gourami mâle. Il disparaissait complètement au milieu d'un véritable brouillard d'air, et, quand ce dernier se dissipait, il reparaissait portant accrochée aux rugosités de ses écailles et des rayons de ses nageoires des bulles d'air ressemblant à des milliers de petites perles. » Le nombre des œufs émis dans cette ponte peut être évalué à deux ou trois mille, sur lesquels je n'obtins que six cents éclosions, la plupart des œufs n'ayant pas subi l'action des principes fécondants. « La première période d'incubation dure trois jours, puis commence une série de modifications analogues à celles que j'ai déjà signalées dans d'aulres espèces. Le têtard nage le ventre en l'air, il a la forme d'une boule terminée par une petite queue ; mais, après un nouveau délai de trois jours, c'est-à-dire six jours après l'éclosion, l'évolution embryonnaire est terminée, et déjà uri certain nombre d'alevins se hasardent à échapper à l'œil paternel. Le mâle se met à la poursuite des fugitifs, et quelques jets d'air pulvérisé, lancés dans leur direction, ont bientôt raison de leur témé- rité, et les ramènent à la surface de l'eau. Ce n'est qu'une dizaine de jours après leur naissance que le père commence à les abandonner et aies laisser errer au gré de leur caprice. » 520 jeunes Gouramis, nés dans mon établissement au mois de juillet dernier, et mesurant actuellement de 3 à 6 centimètres de longueur, nous assurent la possession définitive de cette intéressante et curieuse espèce de poisson, qui, entre autres avantages, possède la faculté de faire plusieurs pontes chaque année. » M. WicKEMiEiMEit adresse une Note relative à la formule barométrique. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. ( '"7 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1876. Éludes d'analyses comparatives sur la vigne saine et sur la vigne phylloxérée; par M. Boutin aîné. Paris, Impr. nationale, 1877; in-4°. (Extrait du tome XXV des Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Sciences.) Traité élémentaire d'hygiène privée et publique; par A. Becquerel ; 6e édi- tion, par MM. E. Beaugrand et F.-L. Hahn. Paris, P. Asselin, 1877; in-8° relié. Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. Mémoires de la Section des Sciences; t. VIII, 4e fascicule, année 1875. Montpellier, Boehm et fils, 1876; in-4°. Aide-mémoire pour le calcul des conduites de distribution du gaz d'éclairage et de chauffage; par D. Monnier. Paris, J. Baudry, 1876, in-4°. (Présenté par M. Resal.) Bulletin de la Société zoologique de France pour l'année 1876; 2e et 3e Parties; Séances d'août et septembre. Paris, au siège de la Société, 1876; in-8°. Annales télégraphiques; 3e série, t. III; septembre, octobre 1876. Paris, Dunod 1876; in-8°. Bulletin de la Société académique d'Agriculture, Belles-Lettres, Sciences et Arts de Poitiers; nos 2o5 à an. Poitiers, impr. Oudin, 1875; 4 liv. in-8°. Bésumé météorologique des années 1874, 1875 pour Genève et le Grand Saint-Bernard; parE. Plantamour. Genève, impr. Ramboz et Schuchard, 1875; 2 br. in-8°. Bapport sur les travaux du Conseil central d'hygiène publique et de salubrité de la ville de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, etc., pendant l'année 1875, présenté à M. le vicomte Malher, préfet de la Loire-Inférieure. Nantes, impr. Mellinet, 1876; in-8°. Minéralogie du département du Puy-de-Dôme ; par F. Gonnard. Paris, F. Savy, 1876; in-12. Précis de Chimie analytique. Seconde partie : Analyse quantitative; par le Dr A. Classex. Edition française, publiée avec Appendice sur l'examen i/|8«. ( 'i*8 ) des matières sucrées, par V. Francken et L. Le Brun; fascicules I, II. Paris, Savy, 1876; 2 liv. in-8°. Esthétique nouvelle; par le comte G. de la Moussaye. Saint-Omer, impr. Fleury-Lemaire, 1874» br. in-8°. Nouvelles Tables destinées à abréger les calculs nautiques; par E. Perrin. Complément des Tables de M. Labrosse pour tous les astres dont la déclinaison dépasse 24 degrés. Paris, A. Bertrand, 1876; in-8°. Société industrielle de Mulhouse. Bulletin spécial, publié à l'occasion du 5oe anniversaire de la fondation de la Société, célébré le 11 niai 1876. Mulhouse, impr. veuve Bader; Paris, Lacroix, 1876; in-8°. Errori sulla tcorica de la pila; per An. Breccia. Cingoli, tipogr. Er- colani, 1876; in-8°. Nuove classi d'eletlrolerapia; per An. Breccia. Corlona, tipogr. Bimbi, 1876; br. in-8°. Atti deW Accademia pontificia de' nuovi Lincei compilati dal segretario, mmo XXIX, sessione IV del 19 marzo 1876. Borna, tipogr. délie Scienze matematiche e fisiehe, 187G; in-4°. Pubblicazioni (Ici reale Osservalorio di Brera in Milano ; n° XI : Sugli eclissi solari totali del 3 giugno ia3o, e del 6 otlobre I241- Memoria di G. Celoria. Milano, U. Hoepli, 1876; in-4°. Verhandlungen Comptes rendus des Séances de la Commission perma- nente de l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe, réunie à Paris, du 20 au 9.9 septembre 1875, rédigés par les secrétaires C. Bruhns, A. Hihscii, publiés pour servir de Rapport général pour l'aimée 1 875, par le Bureau central de l'Association géodésique internationale. Berlin, G. Beimer, 1875; in-4°. Department of the interior. Report of the United-Slales geological Survejr of the terrilories F. Havden, United-Slales geobgist-in- charge; vol. IX, X. Washington, government printing office, 1876; 2 vol. in-4° reliés. Ouvrages reçds dans la séance du 4 décembre 1876. Osléographie des Cétacés vivants et fossiles; par MM. Van Beneden et P. Gervais; liv. 1], texte in-4° et atlas in-folio. Paris, Arthus Bertrand, 1876. Zoologie et Paléontologie générales. Nouvelles recherches sur les animaux ( i"9 ) vertébrés dont on trouve les ossements enfouis dans le sol, et sur leur comparai- son avec les espèces existantes; par M. P. Gervais; 2e série, liv. i, 2, 3, texte et planches. Paris, Arthus Bertrand, 1876; in-4°. Dictionnaire de Botanique; par M. H. Bâillon; Ier et 2e fascicules. Paris, Hachette et Cie, 1876; 2 liv. in-4°. Traité d'analyse des matières agricoles; par L. Grandeau. Paris, Berger- Levrault et Librairie agricole, 1877; in-12. Qualités sonores comparatives des métaux, des bois et des pierres; par C. Decharme. Angers, impr. P. Lachèse, 1876; br. in-8°. Histoire des astres illustrée, ou Astronomie pour tous; par J. Bambosson; 2e édition. Paris, Didot, 1877; i'i-8°. Eléments de Trigonométrie; par E.- A. Tarnier; 5e édition. Paris, Hachette etCie, i875;in-8°. Eléments d'Algèbre; par E.-A. Tarnier; 6e édition, Ire Partie. Paris, Hachette et Cie, 1876; in-8°. Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève; t. XXIV, 2e partie. Genève, Cherbulliez et H. Georg, 1875-1876; in-4°. Comité météorologique de l'Ouest méditerranéen. Bulletin du département de l' Hérault, publié sous les auspices du Conseil général; année 1875. Mont- pellier, Boehm, 1876; br. in-4°. Mémoire de Géométrie analytique ; par Denis Carrère. Paris, Delagrave, sans date. Mémoire antographié (2 exemplaires). H. de Parville. Causeries scientifiques; quinzième année, 1875. Paris, J. Bothschild, 1876; in-12. (Présenté par M. Bouley.) Quelques considérations sur le Koumys. Extrait de Koumys, bière de lait, alcool de lait; par le Dr Landowski. Paris, G. Masson, 1876; br. in-8°. (Extrait du Journal de Thérapeutique.) (Présenté par M. Bouley.) Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents; 1876, novembre. Paris, Dunod, 1876; in-8°. Notices sur la conservation des blocs erratiques et sur les anciens glaciers du revers septentrional des Alpes; par M. A. Favre. Genève, impr. Bamboz et Schuchardt, 1876; br. in-8°. (Tiré des Archives des Sciences de la Biblio- thèque universelle.) (A suivre.) I I 20 Novembre 1876. Observations siétf.oroi.ogiqcfs J h 12 ■ 3 ■4 i5 16 ■7 18 '9 20 21 22 23 2', 25 26 27 28 29 .m (0 ni m ;6o,4 Ci, 3 63,7 6i,3 «■2,9 58,8 57,8 54,7 52,5 59,4 55,', 38,7 45,4 46,5 46,i 44,5 54,1 60,6 52,3 5o, 1 55,2 Go, 1 58,3 54 ■ 9 /,8,o 5>,9 4»,8 46,4 47)4 48,1 THERMOMETRES du jardin. (0 1 , 1 1,3 5,5 4,i 2,4 4,7 ■ 0,3 ■ o,7 ■5,7 ■ 6,0 o,3 10,1 9,' io,5 11 ,0 8,6 2,1 io,5 7,7 5,6 2,1 3 ,o - 2, S i,5 5,9 4," .'1.7 3,9 0,7 «) 8,3 10,2 u,3 12,7 7-8 i3,o 8.8 4,6 3,2 3,5 2,6 16,3 18,1 19,7 17,8 17,6 14,2 ii,5 "4*9 12,4 9,1 5,o 5,4 5,9 12,0 8,1 n,4 10,7 11,0 9,2 (4) 4,7 3, S 8,3 9,' C,o 7,7 6,8 2,2 ,,3 ■ I , ! ■ !>7 8,3 ■1,' ■4,4 '4,2 .4,3 h. 4 G, S '2,7 te, 1 7,4 3, G 4,2 1,6 G, 8 7,o 7-8 7,7 7,5 5,o (M 4,2 G,5 8,0 9,6 5,5 9,0 5,0 1 . 1 0,2 ■ 2 ,0 ■ 0,2 10.8 i3 , 1 ■ 4,' '4,2 12,4 9,9 8,2 u,5 8,8 6,4 3,9 2,5 ',9 9,7 fi, 4 S,o 6,3 5,6 5,7 (G) -4,2 -1,8 -0,2 ',6 -2,3 ',4 -2,4 -6,. -6,8 -8,8 -6,8 4,3 6,7 7,9 S,o 6,3 3,8 2,9 o,5 -' ,° -3,3 -3,9 3,9 0,7 2,4 °,7 o, I 0,3 H C 03 H (J -J 0 A «a W S 0 H 0 < es H H (7) (S) 0 4,0 9,4 6,5 20, I 8,. 7,2 9,6 iS,3 5,n 8,8 8,8 6,7 4,6 '9,9 o,5 9,5 0. 1 8,3 - ',4 27, ' - 0,5 25,4 11,3 io,5 i3,S 20,6 .4,6 25,5 ■4,6 22,3 12,6 18, G io,5 .3,7 8,0 G,o ",7 9,o 8,3 i5,5 5,6 3,9 3,2 '2.7 2,1 G, 6 1 ,2 22,9 10, 1 2,4 6,3 16,2 8,. 4,8 G, 3 23,7 5,6 23,8 5,6 8,9 THERMOMETRES du SO]. (9) 3,2 6,0 7' 4 io,5 5,5 8.6 5,0 o,4 1,1 ■ ',5 0,2 io,i i3, 1 i4>5 i3,6 12,3 9,0 7,9 io,9 7,8 4,7 4,3 1,6 2,7 S, 5 5,9 7,3 5.7 5,5 5,6 (,o) 8,0 7,6 8,3 8.8 9.' 8,8 8,6 7,' 6,1 4,9 3,9 4,8 7,7 9.' 10,0 10,6 io,4 9,4 10,1 10, 1 9,2 8,, 7.' 5,9 6,5 7,6 7,6 7,4 7-' 6,6 (■■) ",7 1 1 ,3 11 .0 10, S to,7 10,7 10, G io,5 10,2 9,9 9,5 !),o 8,7 8,8 9.i 9,4 9,7 9,9 9,9 10,0 10. 1 10,0 9,8 9,6 9,2 9>° 8,9 8,9 S. 9 8,8 (t,i mm 5,1 5,9 6,4 7,8 5,9 7,2 5,i 4.9 4,2 3,7 3>7 7,7 9,5 9,6 9,8 9,3 8,3 8,3 9,3 7,° 6,4 4, 0 4,3 4,8 7,9 6,9 7,' 6,3 6,1 6,3 (.3) S7 82 So 88 88 81 79 97 «9 92 81 80 85 S2 82 88 9' 99 92 83 87 76 79 9' 89 96 88 87 8g 92 mm 0,0 I ,0 0,2 ,,3 0,1 0,8 0,2 12,6 0. 1 0,0 4,7 '■7 o,S 3,7 1,8 9,3 5,3 2, 1 0,1 (.M mm 2,0 ' ,0 I , I 1 ,5 0,8 '-/ 2 .7 0,5 2,0 ',8 1,9 1 ,3 o,3 ' ,5 i.R '.2 i ,.1 1 ,0 0,9 0,9 2,1 ' ,2 0.6 Minima barométriques : le 12, io',3o,n soir, 73f>mm,o; le 27, ij heures soir, 7^1""",",. (6) La température normale est déduite de la courbe rectifiée des températures moyennes de soixante années d'observation». (H) Moyennes des cinq observations. — Les degrés actinométriques sont ramenés à la constante solaire 100. (5) (7) (9) (10) (11) (12) (i3) (iG) Moyennes des observations sexhoraires. ( Haï ) aites a l'Observatoire de 3Igntsouris. Novembre 1876. ' ' — MAGNÉTISME TEIIRESTRE VENTS (moyennes diurnes). .1 20 mètres. H 0 < •s M a 0 H U W BS 5 .« 0 •fc3 H cn 0 ■J 3 a •M 7. REMARQUES. H i- •i 0 à 0 "3 c 0 "5 c ■2 5 0, a c 0 — 0 0 0 ■0 c a © e a e S o c 0 5 a ai c 0 . 0 s S ^ S T- la •— — in -<3 O C > a, g j- 0* 3 w S S » §f| » = s .. (18) (19) (20-) (21) (,2) ('3) (») (25) (26) 7 1 0 1 17.15, 1 C5°36,9 1,93.8 4,6595 NNW km '4,3 kS .,93 N ^ NW Gelée blanche; pluv. vers le milieu du jour. 3 '4,7 37,i 9320 6606 w ; nw 8,8 0,73 NW 7 Forte rosée le malin. Cj anomètre = o,25. ! 3 i5, 1 37,4 93l7 6607 W i NW 9,2 0,80 WNW 10 » ! k ■4,8 37,i 9324 6617 NW à NE 10,8 1 , 10 NNW 9 Pluvieux matin et soir. 5 14,0 37,0 9320 6604 ENEàS 5,6 o,3o WNW h 8 Gouttes de pluie avant le jour; rosée le soir. 6 i5,3 36,5 9323 65g6 NNW 12,4 ,,45 N } NW 9 Presque continuellement pluvieux. 7 ■i. 3G,8 9325 6610 N^NW 12,0 i,36 N 5 Rosée le soir. 8 «4,1 37,0 9326 6617 nw à sw et se 8,0 0,60 NNE 5 Gelée blanche, soirée pluvieuse. 9 ■4,3 36,9 9323 6608 EàNetNW 7,3 o,5o NE 6 Rares flocons de neigea midi 45 minutes. 10 * i5,8 * 38,3 93l4 6628 très-variable. 5,8 o,33 N 1 Givre matin et soir. Cyanomètre = o,63. il M, 8 37,8 93o9 6600 ESE 20,4 3,94 WSW h 7 Grésil et pluie le soir. Bourrasques. n 16, G 37,3 93.5 6600 S 20,4 3,94 SSW k 10 Forte pluie avant le jour. Pluv. le soir.Bourr. a ■4,5 3;,i 93 11 6584 S 22,4 4,/3 ■ ssw 6 Temps de bourrasques sans pluie. 'i ■1,7 37,i 93 12 6587 SE ", 9 1,34 SSE k 5 Très-variable; gouttes de pluie le soir. iS * -3,7 * 36,6 93i8 6087 S à E t'3,8) .,76 SSW k 8 Pluies le soir. 16 1/1,5 37,2 93l2 659 ' S (n,3) (',2') S / 6 Légèrement pluvieux. , '7 i3,o 36,8 g3i6 6587 W (7,5) (0,53) W{SWA 6 Presque continuellement pluvieux. 18 13,7 38,2 9302 6597 S (",9) (',34) S 10 Brouillards le matin, puis temps pluvieux. '9 * .1,4 37,4 93.4 6600 SW àNW 10,7 1,08 WNW k 9 Gouttes de pluie par intervalles. 50 * .3,7 3;,' 93i8 6601 W 18,1 3,09 WNW 8 Continuellement pluvieux depuis midi. 21 i3,8 37,5 93'6 6608 N 12 ,3 i,43 NNW 10 Brumes élevées. 22 i3,6 37.4 9321 6618 NE (.3,4) (',69) NE 10 Brumes élevées. 23 i3,3 37,7 9316 6614 E (7,2) (o,49) tf 6 Ciel découvert la nuit H ■3,9 37,4 93.8 6609 SSE (7,8) (o,57) WSW 6 Variable; petites pluies les. Cjanom. = 0,28. 20 i5,i 36,2 9328 6590 S 18,2 3,12 ssw 10 Continuellement pluvieux. 26 '4,7 36,9 g3i3 6582 S i3,8 1,80 ssw 7 Pluie avant le jour; bruine le soir. J7 .4,8 37, ^ «,3.4 65g5 ssw (22,7) (4,85) SW k 8 Pluvieux. Ciel orageux et ondée à 31" i5m s. 28 ■4,6 37,0 g3i6 6594 sw (2',4) (4,32) SW X 4 Gouttes de pluie par intervalles. >9 .4,3 36,8 93'9 6094 sw 1.4,3 i,93 WNW k 4 Abondante rosée le soir. -* 3o '4,i 36,4 9320 658S SSE 9,3 0,81 SSE IO Bruine le matin; pluie le soir. (18, 19) Valeurs déd 11 i tes des mesures absolues prises sur la forti [cation. > (20, 21) Valeurs déd uïles des mesures absolues faites au pavillon i magnétique. (")(î5) Le signe V f îndiqu e l'ouest, conformément à la décision de la Conf ire ne 3 internationale de Vienne. a ( 3) Vitesses maxim a : le 1 1 35lm,7; le 12, 57km,7; le i3, 71^'", 1 ; le 27, 44 km . . » ' i le 28, 35kn\7. ( I 122 ) Moyennes horaires et moyennes mensuelles (Novembre 1876). 6hM. 9hM. Midi. 3hS. 6hS. 9" S. Minuit. Mojennel. Déclinaison magnétique 170- Inclinaison » 65°- Force magnétique totale Composante horizontale » Électricité de tension ( 25 jours) (1) 4,+ 12,6 36,8 6606 g32/, ■7 12,5 3;, 2 6090 g3i2 34 mm i8,5 37,5 6Ô87 93o7 ig3 16,8 37 ,» 6598 g3 1 5 i75 mm ■4.7 37,0 66o3 9320 9' 12,3 37,0 6600 93'9 il mm Baromètre réduit à o° 753,35 753,79 753,42 753,01 753,17 ^53,1 4 Pression de l'air sec 747, 01 747,1 4 746,54 746,1 3 746,29 746,58 Tension de la vapeur en millimètres 6,34 Etat hygrométrique 92,6 o Thermomètre du jardin 5,i3 Thermomètre électrique à 20 mètres 5, 27 Degré actinométrique 0,00 Thermomètre du sol. Surface » a om,02 de profondeur. » à om,io . ■ à om,20 » » à om,3o » • à im,oo • 6,65 88,3 O 6,57 G, 40 6,f8 76,8 o 9. '9 8,82 6,88 6,88 76,4 85,7 4,3o 6,44 7,33 7,88 8,06 9,85 mm Udomètre à im, 80.. . 16, 5 Pluie moyenne par heure 2,75 Evaporation moyenne par heure (23 jours) (2). o,o3 Vitesse moy. du vent en kilom. par heure i2,oS Pression moy. du vent en kilog. par mètre carré. 1 ,38 24,80 35,45 7>°4 6,37 7>'7 7>79 8,oi 2,37 o,o3 i,34 9,18 8,91 n, i4 9>'3 7»7> 7.7° '2 '0,99 7,o5 7,3o 7>73 7>95 9,83 mm 0,9 o,3o 0,09 i3,6i i3,5o 1,75 1,72 7.92 9.82 mm 2,0 0,67 0, i3 7.4a 7.54 0,00 6,07 7>59 7,95 7.96 7.98 9,8' moi 4,3 i,/,3 0,07 6,56 87.9 0 6,5g 6,63 » 5,32 7,36 7.86 8,o5 8,io 9,80 mm 2.9 0.97 o,o5 12,53 i2,3i 1,48 1,43 12,3 37,2 66o'| 93iS 2'l mm 752, 91 746,45 6,47 9',5 o 5,72 5,68 » 4,67 6,93 7,69 8,04 8,07 9,78 mm '7,3 5>77 o,o3 '4, o4 1,86 Heures. I*1 matin. 2 n . 3 n . 4 ■ . 5 » 6 » . 7 ». . 8 » 9 » . 10 » . 11 » . Midi Déclinais. Pression. Moyennes horaires. Température. 17.13,9 1 5,5 '6,4 16,0 .4,5 12,6 1 1 ,2 11,2 12,5 '4,8 17.0 i8,5 752,89 52,88 52,93 53,02 53, i5 53,36 53,57 53, 7 4 53,8i 53,78 53,63 53, j 2 ->>4 I 5, 25 5,i3 5,07 5,o6 5,i3 5,36 5,83 6,57 7,49 8,42 9, '9 5,49 5,37 5,33 5,3i 5,27 5,27 5,4i 5,77 6,4' 7,23 8,09 8,82 Heures. ir. lhso 2 » 3 » 4 .. 5 ■ 6 » 7 » S 9 » 10 ,. 11 » Minuit. Déclinais. Pression. o 17. ié ■7.9 16,8 i5,8 ,5,. '4,7 •4,2 i3,3 12,3 n,4 ■ 1.4 12,3 mm 753,21 53,o6 53,01 53,04 53, 11 53,i8 53,22 53,20 53, i3 53,o4 52,99 52, yi Thermomètres île l'abri (moyennes du mois.) Des minima 3°, 7 Des maxima io°, 5 Moyenne. Thermomètres de ta surface du sol. Des minima 20, 6 Des maxima i3°,6 Moyenne. Températures moyennes diurnes par pcnlades. 17.14,5 60.37,1 4.6600 1.93.7 81 mm 753,22 746,58 6,64 86,7 6°87 6,83 '4,28 6,5i 7,00 7,57 7,90 8,02 9,82 mm t. 5i,0 » t. 33,i 12,76 i,53 Température. 9,60 9,57 9,'9 8,5g 7,98 7,45 7,08 6,83 6,5g 6,33 6,02 9,2' 9,25 8,93 8,47 7>99 7,55 7,21 6,93 6,63 6,3i 5,97 5,68 1870. Oct. 28 à iNov. 1 6,8 Nov. là • 6 7,7 Nov. 7 à 11 0,8 u 1 2 ù 1 G i3,o Nov. 17821. » 22 à 26. 8«,i 9,0 4.9 (1) Unité de tension, la millième partie de la tension totale d'un élément Daniel! pris égal à 28700. (Les ournecs des 10, 11, 12, 23 et 2.4 exceptées.) — (2) En centièmes de millimètre et pour le jour moyen. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 DÉCEMBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle a faite dans la personne de M. C.-E. de Baër, l'un de ses Associés étrangers, décédé à Dorpat le 16 novembre 1876. GÉOMÉTRIE. — Théorèmes relatifs à des couples de segments faisant une lon- gueur constante, pris l'un sur une tangente d'une courbe, et l'autre sur une normale d'une autre courbe, les deux courbes étant d'ordre et de classe quel- conques; par M. Chasles. « Dans des Communications précédentes, j'ai traité des questions rela- tives à des couples de segments pris sur les tangentes de deux courbes. Je me propose de substituer aux tangentes d'une des deux courbes des nor- males. Ces questions peuvent paraître présenter quelque chose de plus compliqué, parce que les tangentes n'introduisent que la classe des courbes, tandis que les normales introduisent nécessairement l'ordre et la classe tout à la fois; mais le Principe de correspondance se prête à toutes ces questions. Elles vont êlre plus nombreuses que celles qui ne concernent C. R,, 1876, 2e Semestre, (T. LXXX11I, N° 24.) < 49 [m" -h n")(iri-+- 2 7/'). 2(111' m" -h 2in'n"-\- ri 71!'). ( 1124 ) que les tangentes; car ce sera à chacune des deux tangentes de chaque question primitive qu'il y aura à substituer une normale, ce qui fera deux questions différentes. » I. Le lieu d'un point x d'où l'on mine à une combe U"' une tangente x$, el à une courbe U"" une normale x-', faisant avec la tangente une longueur con- stante (x(3 H- xjt'= ).), est une courbe d'ordre 2 (m'-- n')(m" + n") se, n'(im"~\- 27/") u 11, (m" n- ra")(2Wi'H- 2 ri) x » Il y a 2«'(m"+ n") solutions étrangères, dues au point x de l'infini. » Si U"' est un point, la combe est d'ordre 2(111" -h n"). » II. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à une courbe U"' une normale x re, suivie d'une tangente t/j' d'une courbe U"", telle, que ces deux lignes fassent une longueur constante (x7H-7r0'= X), est une courbe de l'ordre 2 (m' m" 4- m'o"-t- n'n") X, (m' + 11 )n" 2 u u, 2(111" +11°) ni [\] x » Il y a 2m'n" solutions étrangères, dues au point a? situé à l'infini. 11 reste 2{nim"-+- ni ri -V- ri n"). Donc, etc. » Si U"" est un point, la courbe décrite est d'ordre i(ni + n'). » Si U"' est une droite, la courbe est d'ordre 2(111" + n"). » III. Le lieu d'un point x d'oit l'on mène à une courbe U"' une tangente x5, suivie d'une normale On' d'une courbeU"", telle, cpie ces deux lignes aient une longueur constante (x0-+-0ct'== X), est une courbe de l'ordre 2(m'-+- n')(m"-f- n") x' »'('«"+ »")a " I , W+rf)(m'+»'). », 2 (m" H «")'" I1] * » Si la courbe U"" est une droite 1), m"— i, ri'— o; alors la courbe décrite est d'ordre 2(/n'-t- ri 1. » IV. if /''eu rf'u" Po/;i< x d'où l'on mène à une courbe U"" mie normale x 7:', (7 à m/e courbe U"' imc tangente x 5 si/m/'c d'une tangente 60" à une courbe U'"", /c//e, r/»e cette tangente et la normale xn /yissc/i/. ime" longueur constante (x7r'+00"=X), est une courbe de l'ordre 2(111"+ n")(m'm'"-+- m'n'"-+- n'n' ! x, (ni'-i-n" 2„i-- 2ri"),ri u | ,KM.„M,,7W^ ,„'„'.; «'»•). » V. /-c lieu d'un point x rf'où /'on mè/ie à e/eu.v combes U"', U"" //l'i/.v fan- I I2;> cjenles x9, x9', dont la première est suivie d'une normale 9n" menée à une courbe U*'", telle, que celte normale et la seconde tangente xO' fassent une lon- gueur constante (xô'-i- On" — 1\ est une courbe de l'ordre 2(m'"+ n'")(m'n" + m"n'+ n'n"). x , n'{ m'" -H n'" ) ( 2 m" + 2 n" ) z* /i 2/n + 2« )m x 1 m m n m n n'n"). u VI. Le lieu d'un point x d'où l on mène à une courbe U*" une tangente x9', et à une courbe U"' une normale xn suivie d'une tangente n9" à une courbe\]n"', telle, que celle tangente et la première x9' fassent une longueur constante ( xO' -+- n9" = X), est une courbe de l'ordre a[n'"(m'm"-(- m"n'-+- m'n"-+- n'n") -f- m'"m'n"]. x, n"(im'"+ 2n"')m' u . ; ^ ,„, '„ ,, 2\n(in'm-hmn-h2in'n+nn] + inm'n'\. u, {m -\-n')n [im -\-2r1 ) x l v J » Ii y a 2 m' «"«'"solutions étrangères, dues au point x situé à l'infini. » VII. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène aune courbe U"' une normale an, suivie d'une tangente nO' d'une courbe U"', sur laquelle on prend le segment nx faisant avec la normale an une longueur constante ( a n -h n x = X) : le lieu des points x est une courbe d'ordre 2 mn" (2 m' -f- n' ) x, n m : m 2 il u, 2(111' -h n')nm" [II] x 2 mn [ 2 m » VIII. De chaque point a d'une courbe U,„ on mène à une courbe U"' une tangente a6, suivie d'une normale 9n', à une courbe U"", sur laquelle on prend un segment 9 x faisant avec la tangente a 9 une longueur constante (a0 -h$x = X): le lieu des points x est une courbe d'ordre 2 m (m" -f- n") (2 m' -f- n') x, ( m -+- n ) m m 2 n u, 2 ( m' ■+■ n' ) m ( m -f- n") x 2 m ( m" -h n" ) ( 2 m' +»'.). » IX. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à une courbe h"' une tan- gente xO, suivie d'une normale On' à une courbe U"", telle, que cette normale et un segment xa fait sur la tangente x.9 par une courbe Um aient une longueur con- stante I9n' -fxa = X), est une courbe d'ordre 2m (m" ')( m x, n' m(m" + n")2 u u, a (m" -+- n") [m' H- n') m [V] x 2 m (m" n m 211') 211'). f> X. Le lieu d'un point x doit l'on abaisse sur une courbe U"' une nor- 149.. ( 1126 ) mate xn, suivie d'une tangente nô' à une courbe V", telle, que cette tangente et un segment xa fait sur la normale par une courbe \jm fassent une longueur con- stante (xa H- ît5' = X), est une courbe de l'ordre 2 m (m'n"+ m"n' + ap'n") x, (m' -h «') mri'2 u », 2 (m'n -+- m" ri + n'n") m [VI] x Il y a 2mm' n" solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. 2 m ( 2 m' n" -t- m" ri -+- 2 ri n" ) . 1 n u x 2m (iri'iri- m n ■>. m 72' m n » XI. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à une courbe U"' une nor- malc X7T, ef à une courbe U"" une tangente xO' sur laquelle une courbe U„, /ait un segment xa, tel, que ce segment et la normale xn fassent une longueur con- stante (xn -+- xa = X), es/ une courbe de l'ordre l\ mn" ( m' + n') x, [iri + n')l\mn" u c . «, n m{im -+- 27i) x ' Il y a 2iœi" (/«' + ri) solutions étrangères dues au point x de l'infini. » XII. Le lieu d'un point x. d'où l'on mène à une courbe \J"' une tangentexQ, et à une courbe U"" u?ie normale xn' sur laquelle une courbe Um fait un seg- ment xa tel, que ce segment et la tangente x5 fassent une longueur constante (xQ ■+- Xa = X), est une courbe de l'ordre 2m (m' m" 4- m'n" + m"n' -+- 2 n'n") x, n' 2111 (m" + 211") [a] u, {m" -+- n") m (a m' » II y a 2mn' (m" -+- n") solutions étrangères dues au point x de l'infini. » XIII. Le lieu d'un point x d'où l'on abaisse sur une courbe U,„ une nor- male xn qui rencontre une courbe Um en un point a d'où l'on mène à une courbe U"" une tangente xS' telle, que celte tangente et la distance du point x à son point de contact fassent une longueur constante (a 0' -+- Q' x = X), est une coutbe d'ordre 2m (m' -f- n') (m" -+- 211") x, (m' -+- ri) mri'2 u u, 2(m"-\- n")m (m' H- ri) x » XIV. De chaque point a d'une courbe U„, on mène une tangente a 0 à une courbe U"' et une normale an' à une courbe {]"", et l'on prend sur la tangente les points x dont la distance au pied de la normale et cette normale font une lon- gueur constante (xn' -h an' — X) : le lieu de ces points x est une courbe d'otdrc 4 mn' (in" + n") .r, 11' m (m" -h ti") 2 u u, 2(171" -\- n")mn' x 2171 (m' -+- ri) (m" + 2n"). l\m7Ï(m" •+- n"). ( H27 ) » XV. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à une courbe U'" une tan- gente xQ suivie d'une normale 6 n'a une courbe U"", sur laquelle une courbe U,„ fasse un segment 9a tel, que ce segment et la tangente xQ fassent une longueur constante {xQ ■+■ 9a = X), est une courbe d'ordre 2m(m"m' + m"n' + 2m'n" -h n'n"). x, n' {m" -i- n")m2 u u, 2in{m"-t- an") [XII] X im{m"m! -+• m" n! -+- 2 m'n" -+- n'n" Donc, etc. 2inn"{3m' -h n'). » XVI. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à une courbe U"' une nor- male xn suivie d'une tangente n& d'une courbe Un", sur laquelle une courbe XJm fait un segment na tel, que ce segment et la normale xn fassent une longueur constante {xn -t- rra = X), est une courbe d'ordre 2mn"(2 m' -+- n'). x, (m' + 7i')n" mi u , u, l\mn ni x » Il y a imn" ni solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. » XVII. Le lieu d'un point x d'où l'on peut mener à une courbe U"' une tangente x9, et à une courbe {]"" une normale xn' sur laquelle une courbe U,„ fasse un segment an' ayant avec la tangente x9 une longueur constante {x9 + n a = X), est une courbe de l'ordre 2 m (m" m' 4- m"n' 4- m'n" +2n'n") x, ?ï(2m" -+- 2ii')m u 2m{ m m u, [m" + n")m(2/n' + 2n') x » Il y a 2imn"n' solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. » XVIII. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à une courbe U"' une nor- male xn et à une courbe U"" une tangente xO' sur laquelle une courbe Umfait un segment aO' ayant avec la normale xn une longueur constante [xn 4- 0' a — X), est une courbe d'ordre 2111(111' 4- n')(m" -+- 211") x, (m' 4- n') {2111" 4- 2.n")m u u, n"m( 2m' 4- 2«') x 2 m {m' 4- n' ) [m" 4- 2 n" ) . » XIX. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à une courbe U"' une tan- gente x 9, suivie d'une normale On' à une courbe U"", qui rencontre une courbe U,„ en un point a tel, que le segment an' et la tangente xô fassent une longueur constante {xQ 4- an' — X), est une courbe d'ordre 2 m (m" ni' 4- m" n' 4- 2 m'n" 4- o n") x, n' {m" 4- n" ) m 2 u n, 2m{m' -t- 2ii')m' [XVII] x 2 m {in" ni 4- m" ri 4- 2 m'n" 4- n'n" ( 1128 } » XX. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à une courbe U'" une nor- male xn suivie d'une tangente nO' à une courbe U"", sur laquelle une courbe U,„ fait un segment a 5' tel, que ce segment et la normale x n fassent une longueur con- stante (xn -+- a S' = X), est une courbe de l'ordre 2m (m' m" -f- 2m'n" -+- n'n"). x, [m'-\-n')n"m2 u à, 2 m (m" -4- 2n")m' | x 2H((3m'ft" -\- m' m! + n'n"). » Il y a 2mm' n" solutions étrangères dues au point x situé à l'infini. » XXI. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à une courbe U"' une tangente xO, et à une courbe U"" une normale xn' qui rencontre une courbe Um en un point a d'où l'on mène à une combe U"'" une tangente aÔ", telle, que celte tan- gente et la première xQ fassent une longueur constante (x$ -h a 6' = X), est une courbe de l'ordre 2tn(ni"-f- n")(m'n" ' -f- m"'n' -f- 2n'n"') x, n'(2ffl"+ 2n'")rn(m"-hn") u I „, , , », (w -\-n)mn [2111 -h 2n ) x\ » XXII. Z-e //eu c/'im po/ut x u"où l'on mène à une courbe U"' une normale xn, et à une courbe U"", une tangente xO' qui rencontre une courbe U,„ en un point a d'où l'on mène à une courbe U"'" une tangente 3.6", telle, que cette tan- gente et ta normale xn fassent une longueur constante [xn ■+- aô" = X), est une courbede l'ordre 2 mn"( m' -+- n')(m'"-t- an'"). x, (m'-h n')(2 m" 4- 2 n'") mn" u u , n" mn" ( 2 m' -+- 2 n' ) x 2i7in"(m'+ tî' )(/»'"+ an'"). » XXIII. Le lieu d'un point, x d'où l'on mène à deux courbes U"', U"" deux tangentes x6, xO' dont la seconde rencontre une courbe U,„ en un point a d'où l'on mène à une courbe U"'" une normale an" , telle, que cette normale et la pre- mière, tangente xQ fassent une longueur constante (xô -h An" = X), est une courbe de l'ordre ainn"(am'"n' ■+- m'"n' -f- m'n" -+- 2 n'n") x, rt'(a/»'" + zn'")mn" u\ „ „, , , , , „ , ,„ ,„\, , ,v 2nmh.in n -h m m-hinn -t-2M'« ). u, n m [m 1-n )[2 m 4- 211) x | » XXIV. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à une courbe L'"' une nor- male xn, suivie d'une tangente n6' à une courbe U"", qui rencontre une courbe U,„ en un point a, doit l'on mène à une courbe U"'" une tangente a 0" , telle, que cette tangente et la normale xn fassent une longueur constante (xrc 4- a0"= X), (*) Comptes rendus, séance du 21 août 1876, théorème IX, p. 472- ( ll29 ) est une courbe d'ordre 2 mii"(m'm'"+ 2i]i'n"+ n'n'"). X, [m -h n)n mn u u, 2inn"(m'"-i-2 7i")m' [*] x 2inn"{m'nw+ 3 m' ri" 4- n'n" » Il y a 211111" m'n"' solutions étrangères dues au point x situé à l'in- fini. Il reste 2mn"(m'ri" 4- 2m! ri" -y n'n'"). >> XXV. Le lieu d'un point x d'où l'on mène à une courbe U"' une tan- t/ente xO suivie d'une normale On' aune courbe U"" , qui rencontre une courbeJJ,,, en un point a, d'où l'on mène à une courbe U"" une tangente a6", telle, que cette tangente et la première xQ fussent une longueur constante (xO -4- aO" = X), estune courbe d'ordre 2111(111"+ n")(m'm"' 4- 2in'n'"-4- n'n"). x, n'[m" -4- n" ) mn" 2 u [ im(in"-\-n")[m'in'"-Jr 2111'n" u, 2111(111" -i-n") (m'" -h 211'") m' [XXIJ x\ + riri"). » XXVI. Le lieu d'un point x d'oirt'on mène à une courbe U"' une tan- gente x 0, suivie d'une tangente 00' à une courbe U"", qui rencontre une courbe U,„ en un point a d'où l'on mène à une courbe U"'" une normale an", faisant avec la tangente xO une longueur constante (xO -+- an" = X), est une courbe de t'otdre 2iiiii"(m'"+ n'")(2m'+ ri) III I II! "/ \ I x, n n m (m -4- n ; 2 u 11, 4 mn" ( m'" -4- ri") m' x 2 mn" (m'" ■+■ n'" j ( 2 m -4- ri j . » chimie APPLIQUÉE. — Sur la composition du verre et du cristal chez les anciens; par M. Eue. Pemcot. « Occupé dans ces derniers temps d'un travail d'ensemble sur l'industrie du verre, j'ai été conduit à rechercher quelle était la composition des verres chez les anciens. Cette étude n'a pas encore été tentée; les auteurs qui ont écrit sur la verrerie antique ont admis, en effet, sans discussion que les matières premières, mises en œuvre avec une incomparable habileté par les anciens verriers, ne différaient en rien de celles dont on fait usage aujourd'hui. » Telle n'est pas mon opinion; le verre ordinaire et le cristal plomheux avaient autrefois une composition qui différait notablement de celle des produits similaires modernes. C'est ce que je me propose d'établir en (*) Comptes rendus, séance du iS août 1876, théorème XXI, p. 5oo. ( u3o ) m'appuyant tout à la fois sur les textes des anciens auteurs et sur l'analyse chimique des verres antiques. » Verre ordinaire. — On sait que la matière vitreuse qui sert à fabriquer les objets si divers qui composent la gobeleterie et les autres sortes de verres est de nature différente en raison de leur prix et des habitudes des pays dans lesquels cette matière est mise eu œuvre ; chez nous, elle est composée de silice, de soude et de chaux; en Bohème, la potasse remplace la soude; pour les verres à glace et à vitre les matières employées sont le sable, la soude et la chaux. Ainsi trois substances entrent toujours dans la composition de la verrerie moderne : je ne parle, bien entendu, que des verres incolores. » Les verriers de l'antiquité procédaient autrement : ils n'employaient que du sable et un fondant alcalin. Ainsi Pline, qui donne, dans le XXXVIe Livre de son Histoire naturelle, de précieux renseignements sur la fabrication du verre, la décrit dans les termes suivants : « Aujourd'hui, à l'embouchure du fleuve Vulturne, en Italie, sur la côte, dans un espace de six mille pas, entre Cumes et Litternum, on recueille un sable blanc très-tendre et on le broie au mortier ou à la meule; ensuite on y mêle 3 parties de nitre, soit au poids, soit à la mesure; le mélange étant en fusion, on le fait passer dans d'autres fourneaux : là il se prend en une masse à laquelle on donne le nom à'ammonitre. Cette masse est mise en fusion et elle donne du verre pur et des pains de verre blanc. Cet art a passé même en Gaule et en Espagne, où l'on traite le sable de la même manière. » » Ce mode de travail diffère peu de celui qu'on suit aujourd'hui : les matières premières, avant d'être fondues, étaient chauffées dans un four; elles étaient frittées, ainsi qu'on le fait encore pour diverses espèces de verres : mais ces matières étaient du sable et de l'alcali, de la soude et non pas du nitre, ainsi que le disent tous les traducteurs de Pline. J'ajoute que la recette donnée par Pline est certainement erronée quant aux pro- portions; car, en fondant i partie de sable avec 3 parties de soude, on obtient un produit soluble dans l'eau qui n'est pas du verre (i). » Néanmoins l'exclusion de l'élément calcaire, qui assure à la verrerie moderne son inaltérabilité relative, n'était pas absolue : car, dans un autre passage, Pline parle de l'emploi de la chaux comme d'un progrès réalisé de son temps. <■ Depuis, dit-il, tant l'esprit de l'homme est inventif ut est asluta et ingeniosa solcrtia ), on ne se contenta pas de mêler de la soude à la matière du verre : on y joignit aussi de la (i) Voici le texte latin : Dcin misectur [arena) tribus partibus nitri pondère vel mensura, ac liquata in alias fornaces transfunditur. ( "3i ) pierre magnétique...; pareillement on commença à y ajouter de petites pierres luisantes de toutes les espèces, ensuite des coquilles et des sables fossiles. » » Il ne paraît pas que cette indication ait été mise à profit par les ver- riers de son temps et même de temps beaucoup plus rapprochés de nous; car presque aucune des recettes qui nous ont été transmises ne fait mention de la chaux qui se rencontrait, néanmoins, dans le mélange vitrifiable d'une façon accidentelle et pour ainsi dire inconsciente, apportée soit par le sable, soit par le fondant alcalin dont on faisait usage. Alphonse Barbara, dans son Traité de Métallurgie, recommande de mêler 2 parties de sable transparent, ou de farine de pierres fondues au feu, et i partie de soude; d'autres, selon lui, prennent 2 parties de cendres et 1 partie de sable. Perez de Vegos indique les mêmes proportions. Au xvte siècle, Agricola, dans son Traité De re metallica, donne comme il suit la manière de faire le verre : « Pour faire le mélange des matières fusibles pulvérisées, on observe d'en mettre 2 parties contre 1 de nitre, de sel fossile ou de sel tiré des plantes; on y joint un peu d'ai- mant; on pense, de nos jours aussi bien qu'anciennement, qu'il a la propriété d'attirer la liqueur du verre de la même manière qu'il a celle d'attirer le fer, de le nettoyer et del e rendre blanc, de vert ou nébuleux qu'il était; le feu consume ensuite l'aimant. • » Dans les notes ajoutées au Traité de l'art de la verrerie, publié à Flo- rence, par Neri, en 1612, Kunckel dit que, pour fabriquer le verre, il convient d'employer 200 livres de silice de la pierre à fusil, et i/jo à 1 5o li- vres de sel.... On ajoute delà magnésie, ainsi nommée, dit-il, parce qu'elle ressemble par son poids et sa couleur à l'aimant, qui, en latin, s'appelle magnes. On sait que l'oxyde de manganèse, que les verriers de tous les temps ont employé comme suhstance décolorante, est désigné, par les anciens au- teurs, tantôt comme de la pierre d'aimant, tantôt sous le nom de magnésie. » Il serait facile de multiplier ces citations. En présence de ces textes, il m'a semblé qu'il était intéressant de déterminer par l'analyse chimique la composition d'un certain nombre de verres antiques; mais le choix des échantillons n'est pas facile. J'ai dû donner la préférence à ceux qui n'of- frent pas une irisation trop prononcée, cet aspect étant dû à la séparation des éléments terreux qui se sont réunis, pour ainsi dire, à la surface, par suite de la disparition de l'élément alcalin sous l'influence des agenls atmo- sphériques; d'un autre côlé, les verres formés avec le sable pur et les sels fournis par le lessivage des cendres ont dû disparaître depuis bien long- temps : ils appartenaient à la catégorie des verres solubles que Fuchs a découverts de nos jours; de sorte que, en réalité, parmi les verres anti- C. &., 1876, 2" Semestre. (T. LXX.XI1I, iN° 24.) I 5o ( 1.32 ) ques que j'avais à ma disposition, ce sont peut-être les verres les mieux fabriqués que j'ai soumis à l'analyse. » Voici la composition de quelques-uns de ces verres : Silice 66,7 66»° 67>4 7°>9 69»4 69>4 Chaux 5,8 7,2 2,7 7,9 6,4 7,1 Alumine, oxydes de fer et de manganèse. 2,8 3,o 5,4 4'5 2,9 2,8 Soude et potasse a4-7 a3.8 24>5 16,7 21, 3 20,7 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100, o m J'ai constaté dans la plupart de ces verres, dont plusieurs viennent d'Aulun et sont probablement du IIe siècle, la présence simultanée, de la potasse et de la soude, qui témoigne de la nature des cendres de végétaux marins qui avaient servi de fondant. » On voit que dans tous ces verres la proportion de chaux est minime; elle est la moitié ou le tiers de celle qu'on rencontre aujourd'hui dans les verres de récente fabrication. » Il n'y a pas bien longtemps, d'ailleurs, que le rôle de la chaux dans la vitrification est apprécié à sa juste valeur. Ainsi, ce n'est qu'en l'année 1 756 que Pierre Deslandes, directeur de Saint-Gobain, substituant le salin aux soudes brutes d'Alicante, ajoutait de la chaux à la composition pour rem- placer les matières terreuses que le lessivage avait écartées. Le verre à glace que M. Dumas analysait, il y a trente-cinq ans, ne contenait que 3,8 pour 100 de chaux; celui qu'on fabriquait en Angleterre, en i85i, n'en renfer- mait pas beaucoup plus, d'après les analyses de M. Salvétat. J'ai analysé récemment un verre de vitrage tellement altérable qu'on a dû le rem- placer par un autre; il ne contenait que 3, G pour 100 de chaux. » L'altération profonde que les verres subissaient sous l'influence de l'eau et des agents chimiques est établie par de nombreux témoignages. Je me bornerai à invoquer celui de Bernard Palissy, qui, dans un livre publié en j 563, s'exprime ainsi : « Et quant à ce que ie t'ay dit, qu'aucunes pierres se consomment à l'humidité de l'air, ie te dis à présent, non seulement les pierres, mais aussi le verre auquel il y a grande quantité de sel ; et qu'ainsi ne soit, tu trouveras es temples de Poitou et de Bretagne, vn nombre inlini de vitres qui sont incisées par le dehors par l'iniure du temps; et les vitriers disent que la Lune a ce fait; mais ils me pardonneiont : car c'est l'humidité des pluies qui a fait dissoudre quelque partie diulit verre. » » Aujourd'hui que l'influence de la chaux sur la qualité du verre est reconnue, tous les verres bien fabriqués en contiennent 12 à 1 j pour 100 de leur poids; cette proportion, à laquelle on est arrivé lentement et par ( ii33 ) tâtonnements, représente à très-peu près équivalents égaux de chaux et d'alcali; elle établit entre la verrerie ancienne et la verrerie contemporaine une ligne de démarcation qu'il m'a paru utile de mettre en lumière. » Verre plombeux. Cristal. — A quelle époque remonte la découverte du cristal, du verre composé de silice, d'oxyde de plomb et de potasse? Cette question a donné lieu à de nombreuses controverses : elle a généra- lement reçu, de la part des archéologues et des chimistes, une solution qui, à mon humble avis, n'est pas fondée. » Il est établi, par des documents irrécusables, que les anciens intro- duisaient du plomb dans un certain nombre de compositions vitreuses. On rencontre ce métal dans le verre hématin, dont les Gaulois se servaient pour émailler leurs armes; il paraît certain que les imitations de pierres précieuses qu'on faisait du temps de Pline et aussi au moyen âge étaient fabriquées avec des matières riches en plomb. » Plusieurs chimistes ont, d'ailleurs, constaté la présence de ce métal dans des verres dont la fabrication remonte à des temps très-anciens; parmi eux, je citerai en première ligne Fougeroux de Bondaroy, Membre de l'Académie royale des Sciences, qui a publié, dans les Mémoires de cette Compagnie, en 1787, un travail concernant l'examen d'un verre désigné sous le nom de miroir de Virgile. « Entre les raretés et les richesses de différentes espèces qui font partie du trésor de Saint-Denys, en France, on conservait une substance transparente, de forme ovale, longue de 14 pouces dans son plus grand diamètre, de 12 pouces dans son petit, et épaisse d'un bon pouce, à laquelle on a laissé le nom vulgaire de miroir de Virgile; le poids total de ce mor- ceau était d'environ 3o livres. Sans prétendre fixer à ce verre une antiquité aussi reculée, on assure qu'il est depuis les premiers temps que ce trésor a été établi dans cette maison.... » Le verre est homogène, d'un vert mêlé avec du jaune; il est poli sur les deux surfaces; mais les bords semblent n'avoir pas été usés et conservent l'empreinte du moule qui lui a donné la forme, i pouce cube pèse 1600 grains; le pouce cube du verre des volcans pèse 800 grains. » » Pour déterminer quel est le métal qui entre dans la composition de ce verre, l'auteur a mélangé cette matière, préalablement réduite en poudre très-fine, avec du flux noir; à l'aide d'un feu très-violent, il a obtenu un culot de plomb malléable, dont la densité était égale à 11,2/1. H estime que ce verre contient environ la moitié de son poids de terre vitrifiable, c'est-à-dire d'oxyde de plomb. Il ajoute : « Je crois qu'il n'y a pas un siècle qu'on a commencé à se servir de chaux de plomb pour donner de la pesanteur aux cristaux : et certainement depuis ce temps, ce moyen est réservé comme secret dans les verreries. Les Anglais l'ont employé dans l'espèce de verre ( "34 ) pesant qu'ils nomment Jlint-glass, qui, s'il était de bonne qualité, remplirait les désirs des astronomes et de tous ceux qui font usage des lunettes achromatiques; et, à Paris, pour les verres appelés strass, du nom de leur inventeur. Si ce verre, dit de Virgile, est ancien, s'il est factice, on connaissait donc, il y a longtemps, le moyen de faire du verre lourd, en y ajoutant de la chaux de plomb aux verres de sable. » » Cette opinion serait parfaitement fondée si l'auteur, connaissant mieux la nature du cristal anglais, avait recherché et constaté dans le miroir de Virgile la présence de la potasse. La même observation s'applique à d'autres travaux qui, tout en mettant hors de doute l'existence du plomb dans divers échantillons de verres antiques, n'ont pas établi que la potasse ou la soude entrait aussi dans leur composition. » En s'appuyant sur ces témoignages, tous les archéologues admettent que les anciens connaissaient le cristal. Un passage du Traité d'Éraclius ayant pour titre: De coloribuset artibvs Romanorum leur semble venir aussi à l'appui de la thèse qu'ils soutiennent. On ne connaît pas la date précise de cet écrit, mais le moine Théophile, dont l'ouvrage est du xe ou du xie siècle, parle d'Éraclius; ce dernier cite Isidore de Séville, qui vivait an vu6 siècle; il faut, par conséquent, placer entre ces deux époques le Traité d'Éraclius. n Voici le passage en question, d'après la traduction de M. Bontemps : « Du verre fait avec le plomb. — Prenez du plomb neuf le plus pur, mettez-le dans un vase déterre neuf et calcinez-le jusqu'à ce qu'il soit réduit en poudre et laissez-le refroi- dir. Prenez ensuite du sable et mélez-le avec la poudre de plomb dans la proportion de 2 de plomb pour 1 de sable et mettez le mélange dans un creuset éprouvé que vous placerez dans le four et ferez fondre, comme nous l'avons indiqué précédemment, et vous brasserez souvent le verre jusqu'à ce qu'il soit bien fondu. >. Si vous voulez du verre vert, prenez de la limaille de bronze (limaturam auricalci) et ajoutez-la au plomb dans la proportion convenable. Si vous voulez en faire des vases, vous opérerez avec la canne, comme nous l'avons indiqué, et vous ferez refroidir, avec les précautions prescrites, toutes les pièces fabriquées dans le four de recuisson, où vous metlrez le creuset avec ce qui restait de verre vert. » » Ce produit n'est pas du cristal assurément : c'est un silicate simple de plomb qui peut d'ailleurs être moulé ou soufflé, en donnant des produits très-lourds, mais très-fragiles, contenant la moitié ou les deux tiers de leur poids d'oxyde de plomb; le miroir de Virgile, les imitations de pierres pré- cieuses faites par les anciens, du temps de Pline, et par les Juifs, au moyen âge, probablement aussi les produits vitreux de l'époque gallo-romaine étudiés par plusieurs chimistes et les flacons conservés dans divers musées semblent avoir été faits avec cette matière. ( u35 ) » Ce qui établit bien ueltement que le vrai cristal n'est pas connu de- puis longtemps, c'est ce passage de M. Alliot [Art du verre), extrait du tome VIII de Y Encyclopédie méthodique, 1791 : « La chaux de plomb se vitrifie seule et sans mélange; mais le verre qu'elle produit corrode les creusets et passe au travers de leurs pores. Pour s'opposera cet effet, on fond 2 parties de chaux de plomb avec 1 partie de sable blanc ou de caillou pulvérisé : ce mélange produit un verre très-fluide, jaune et très-dense, qu'on désigne assez communément par l'expression de verre de plomb. » » Comme ce verre s'échappait encore quelquefois des creusets, l'auteur ajoute : x Qu'il a éprouvé que le verre de plomb était mieux contenu dans des creusets qui avaient servi à fondre du verre ordinaire et qui avaient été bien exactement vidés que dans des pots neufs. Au reste, on a pris le parti, pour obvier plus efficacement à ce danger, de ne pas fondre le sable uniquement avec la chaux de plomb et d'employer en outre un fondant alcalin. >> » Le silicate de plomb, en même temps qu'il était très-fragile, devait être très-altérable; c'est de lui qu'il est probablement question dans cette Note de Merret (Art de la verrerie de Neri, p. 1 53) : '< Quercetanns assure avoir vu un anneau fait de verre de plomb, qui, trempé pendant une nuit dans du vin, lui donnait une qualité purgative sans jamais perdre celte propriété. » » Ainsi, dans mon opinion, aucun texte, aucune analyse n'établit que le véritable cristal, le Jlint-glass anglais, fût connu des anciens. Je ne pré- tends pas, d'ailleurs, que son existence fût absolument ignorée lorsque les Anglais ont commencé à développer sa fabrication pour les objets usuels; on lit, en effet, dans l'Art de la verrerie de Neri, au chapitre LXIII, une recette pour faire le verre de plomb avec le plomb calciné et la fritte de cristal : mais cette indication, qui se trouve avec une foule de recettes sans aucune valeur, donnerait un verre contenant au moins 60 pour 100 d'oxyde de plomb, c'est-à-dire le double de la proportion qu'on ren- contre dans le vrai cristal. » Il résulte de cette discussion que, bien qu'on trouve dans les temps passés des indications sur les verres plombeux, c'est bien aux Anglais qu'on doit attribuer l'honneur d'avoir créé dans leur flint-glass un produit nouveau qui, par les progrès apportés à la qualité et au choix des ma- tières premières servant à le fabriquer, est devenu sans conteste la plus belle matière vitreuse qu'il soit possible de produire. » ( i i36 ) cfiimie appliquée A l'anatomie végétale. — Méthode générale d'analjse du tissu des végétaux; par M. E. Fremy. « L'étude des substances organiques, qui est poursuivie aujourd'hui avec tant de succès par un grand nombre de chimistes, ne doit pas faire oublier celle des corps organisés, que l'on a jusqu'à présent négligée et qui, cepen- dant, offre un intérêt réel, car elle fait connaître des composés qui sont indispensables à l'accomplissement des fonctions vitales. )) Les Mémoires de Chimie organique, que j'ai publiés depuis l'année 1 846, appartiennent à ce dernier ordre de recherches ; ils ont eu pour but d'établir la composition chimique du tissu des végétaux, et m'ont conduit à une méthode générale d'analyse organique immédiate qui me permet d'i- soler et même de doser les principes différents qui constituent le squelette d'un végétal. C'est cette méthode générale que l'Académie me permettra de résumer devant elle, en lui rappelant que, dans ces recherches d'analyse immédiate, j'ai toujours pris pour guide les travaux classiques de notre illustre confrère M. Chevreul. » L'analyse immédiate des tissus des végétaux présentait une difficulté que tous les chimistes comprendront; elle avait, en effet, pour but de dé- terminer la composition d'un tissu qui est composé d'éléments insolubles dans les dissolvants neutres, et de continuer son analyse au delà du point où d'habitude elle s'arrête et devient impuissante, faute de méthodes cer- taines pour les séparations et les dosages des corps insolubles. » Cependant, en faisant usage avec mesure de quelques réactifs éner- giques, j'ai été assez heureux pour résoudre la question que je m'étais proposée, et j'affirme que, si un botaniste veut bien soumettre à mon exa- men le tissu végétal le plus complexe, je déterminerai facilement sa com- position, et j'isolerai les principes qui le composent : en un mot, je ferai l'analyse immédiate d'un tissu, tel que celui qui constitue le bois, comme, en Chimie minérale, nous faisons l'analyse d'un minerai. » Ce n'est pas devant l'Académie qu'il est utile de faire ressortir l'im- portance de cette question d'analyse chimique qui intéresse à la fois l'ana- tomie végétale, la chimie pure et ses applications industrielles: lorsque, en effet, la composition du squelette des végétaux sera bien connue, on pourra suivre l'apparition et le développement des principes qui le consti- tuent; il sera facile alors d'apprécier leurs transformations ou le rôle qu'ils jouent clans la végétation et de guider les différentes industries qui cherchent aujourd'hui à préparer l'alcool et la pâte à papier avec le bois ou la paille. ( "37 ) » L'analyse chimique des tissus doit également venir en aide aux bota- nistes qui s'occupent d'anatomie végétale; on sait aujourd'hui que les dé- terminations microscopiques seraient absolument insuffisantes si elles n'é- taient pas contrôlées par l'étude des caractères chimiques qui appartiennent aux éléments constituants de ces tissus : l'observateur qui négligerait dans ce cas les enseignements que la Chimie peut lui donner s'exposerait aux plus graves erreurs. » Avant de doser les corps divers qui forment un tissu végétal, j'ai dû les isoler d'abord à l'état de pureté et déterminer leurs caractères. » Il est résulté de ces recherches d'analyse qualitative que les princi- paux tissus des végétaux, après leur épuisement par les dissolvants neutres, sont constitués par ['association organique des corps suivants : i° Les corps cellulosiques (cellulose, paracellulose, métacellulose). 9° La vasculose. 3° La ctitose. 4° La pectose. 5° Le pectate de chaux. 6° Les substances azotées. 7° Les matières minérales diverses. » Ce premier point étant établi, je me suis appuyé, dans la détermination analytique de chacun de ces éléments des tissus végétaux, sur leurs pro- priétés générales que j'avais constatées précédemment et que je rappel- lerai ici. » Corps cellulosiques.— Je fais rentrer dans ce groupe les éléments du tissu des végétaux qui se dissolvent sans coloration dans l'acide sulfinique bihydraté, en produisant de la dextrine et du sucre, qui ne sont pas sen- siblement altérés par les dissolutions alcalines et qui résistent pendant longtemps à l'action des oxydants énergiques. » Le réaciif de Schweitzer, c'est-à-dire le composé ammoniaco-cui- vrique bien connu des chimistes, m'a permis de distinguer, parmi les corps cellulosiques, au moins trois variétés différentes, que je désignerai sous des noms particuliers pour éviter toute confusion. » i° La cellulose. — Je conserve ce nom, donné par Payen, au corps cel- lulosique qui se dissout immédiatement dans le réactif cuivrique; il con- stitue en grande partie les poils de la graine du cotonnier et le tissu utriculaire de certains fruits. » 2° La paracellulose. — Ce corps cellulosique ne se dissout dans le réactif cuivrique qu'après l'action des acides; c'est lui qui forme les tissus utri- ( "38 ) culaires de certaines racines et les cellules épidermiqnes des feuilles. » 3U La métacellulose. — Cette variété de corps cellulosiques est insoluble dans le réactif cuivrique, même après l'action des acides : elle se rencontre principalement dans les tissus des champignons et des lichens : c'est la fungine de Braconnot. » Dans l'analyse du tissu des végétaux, pour déterminer la première variété de cellulose, je fais usage directement du réactif cuivrique : pour apprécier la seconde , le réactif cuivrique n'est employé qu'après l'ac- tion des acides; quant à la métacellulose, je la détermine au moyen de l'acide sulfuriqne bihydraté qui la dissout. » Lorsque je veux apprécier, dans un tissu végétal, la proportion totale de corps cellulosiques, sans distinguer les unes des autres leurs différentes variétés, je traite immédiatement le tissu par l'acide sulfurique bihydraté qui opère leur dissolution. » La vasculose. — J'ai désigné sous ce nom la substance qui constitue en grande partie les vaisseaux et les trachées. La vasculose accompagne ordinairement, dans les tissus des végétaux, les corps cellulosiques, mais elle en diffère complètement par sa composition et ses propriétés. Elle contient plus de carbone et moins d'hydrogène que la cellulose; c'est elle qui, dans les tissus des végétaux, soude et réunit les cellules et les fibres, Elle se présente quelquefois à l'extérieur des tissus, sous la forme d'une mem- brane résistante continue et cornée. » On peut dire que c'est la vasculose qui forme la partie lourde des tissus ligneux. Elle est abondante dans les bois durs et dans les concrétions pierreuses des poires; les coquilles de noix et de noisettes, les noyaux d'abricots en contiennent souvent plus de la moitié de leur poids. » La vasculose est insoluble dans l'acide sulfurique bihydraté et dans le réactif cuivrique : elle ne se dissout pas à la pression ordinaire, dans les dissolutions alcalines, mais elle entre en dissolution dans ces mêmes li- queurs alcalines, lorsqu'on fait agir la pression. Cette propriété importante est utilisée dans la fabrication du papier de paille et de bois. La vasculose se dissout rapidement dans les corps oxydants, tels que l'eau de chlore, les hypochlorites, l'acide azotique, l'acide chromique, les permanganates, etc. Les oxydants, avant de dissoudre la vasculose, la changent en un acide résineux soluble dans les alcalis. » C'est sur l'ensemble de ces propriétés que j'ai basé la détermination analytique de la vasculose. » Lorsque, dans l'analyse d'un tissu végétal complexe, je veux séparer ( "39 ) la vasculose d'avec les corps cellulosiques, j'ai recours à l'acide sulfurique biliydraté, qui ne dissout que les corps cellulosiques et laisse la vasculose à l'état insoluble. Le réactif cuivrique exerce la même action. » Lorsqu'au contraire je veux dissoudre la vasculose et doser directe- ment les corps cellulosiques, je soumets, à froid, pendant plusieurs heures, le tissu organique à l'action de l'acide azotique étendu de son volume d'eau, qui n'agit pas d'une manière sensible sur les corps cellulosiques, tandis qu'il transforme la vasculose en acide résineux jaune, soluble dans les alcalis. Je reprends alors le tissu par une dissolution alcaline qui dissout l'acide jaune que l'acide azotique a produit, et qui laisse les corps cellulo- siques à l'état de pureté. » La cutose. — J'ai donné ce nom à la substance qui constitue la membrane fine et transparente que les parties aériennes des végétaux pré- sentent à leur surface : c'est l'association de la cutose et de la vasculose qui forme ce tissu que M. Cbevreul a si bien caractérisé et qu'il a décrit sous le nom de subérine. » La cutose présente quelques caractères communs avec la vasculose : elle résiste comme elle à l'action de l'acide sulfurique bihydraté; mais elle en diffère par sa solubilité, à la pression ordinaire, dans les dissolutions étendues ou carbonatées de potasse et de soude. Elle conlient plus d'hy- drogène et de carbone que la vasculose. En outre, la cutose soumise à l'ac- tion de l'acide azotique produit de l'acide subérique, comme je l'ai constaté avec M. Urbain; cette propriété n'appartient pas à la vasculose. » Dans le dosage de la cutose ou dans sa séparation d'avec les corps cellulosiques et d'avec la vasculose, je fais usage d'abord du réactif cui- vrique et ensuite de la potasse, agissant à la pression ordinaire ou sous- pression; le premier réactif dissout les corps cellulosiques, le second attaque la cutose, et le dernier opère la dissolution de la vasculose. » La pectose. — Ce corps est celui que j'ai étudié dans des Mémoires précédents; il est insoluble dans l'eau, mais il devient soluble et se trans- forme en pectine, par l'action des acides étendus. » Pour reconnaître et même pour doser la pectose qui se trouve ordi- nairement dans les tissus utriculaires des fruits et des racines, il suffit de soumettre, à chaud, le tissu organique à l'action de l'acide chlorhydrique étendu; il se forme alors de la pectine qui entre en dissolution dans l'eau et que l'on peut précipiter par l'alcool. » Le pectate de chaux. — Ce sel est souvent la base d'un tissu qui se présente sous la forme d'une membrane continue servant, comme dans C.R., 1876, i8 Semestre. (T. LXKXlll, N" 24.) I 5 I ( n4o ) la moelle de certains arbres, à relier les cellules entre elles : ce qui le prouve, c'est qu'en décomposant, par un acide, ce pectate de chaux, le tissu se désagrège immédiatement et les cellules sont mises en liberté. » Pour déterminer le pectate de chaux contenu dans les tissus des végé- taux, je les traite à froid par l'acide chlorhydrique étendu, qui décompose le pectate de chaux, dissout la chaux et laisse l'acide pectique à l'état in- soluble; le résidu est repris par une dissolution étendue de potasse qui forme un pectate solnble que l'on décompose par les acides. » Quant AUX CORPS AZOTÉS et AUX SUBSTANCES INORGANIQUES qui se trouvent dans les tissus, je n'insiste pas ici sur leur dosage, parce qu'il se fait par les méthodes ordinaires. Les corps azotés sont dissous dans les al- calis et les substances inorganiques se trouvent dans les cendres après la calcination. » Telle est la marche à suivre dans l'analyse du tissu des végétaux; je la résumerai en l'appliquant à l'analyse du tissu végétal le plus complexe, qui est le tissu ligneux dans lequel on peut rencontrer a la fois les corps cellulosiques, la vasculose, lacutose, la pectose et le pectate de chaux; on reconnaîtra que quelques réactifs suffisent pour isoler ces différents prin- cipes immédiats, et que ces réactifs sont précisément ceux qui servent dans l'analyse minérale. » L'acide chlorhydrique étendu et froid décompose le pectate de chaux et met l'acide pectique en liberté, que l'on peut doser alors facilement au moyen des alcalis. > L'acide chlorhydrique étendu et bouillant transforme la pectose en pectine que l'on précipite par l'alcool. » Le réactif ammoniaco-cuivrique dissout la cellulose. » L'acide chlorhydrique bouillant rend la paracellulose solnble dans le réactif cni- vrique. >. L'acide sulfuriquc bihydraté dissout les corps cellulosiques. » La potasse étendue et bouillante dissout la cutose. » La potasse sous pression opère la dissolution de là vasculose. » L'acide azotique étendu rend la vasculose soluble dans les dissolutions alcalines. » Cette méthode d'analyse étant trouvée, il s'agissait de l'appliquer à l'étude des différents organes qui constituent les végétaux. Pour exécuter ce long travail, j'ai eu recours à la collaboration des chimistes qui sont attachés à mou laboratoire du Jardin des Plantes. » Déjà, en 1868, j'ai publié avec M. Terreil des résultats d'analyses de différents bois. MM. Maudet et Girard ont exécuté ensuite, dans mon labo- ( tr4i ) ratoire, des recherches fort intéressantes sur !a moelle des arbres et sur les mucilages. » Aujourd'hui je suis en mesure de publier, en collaboration avec M. Urbain, un travail sur la vasculose et sur les principaux organes des végétaux. Mais comme, dans ces dernières recherches, la plus grande part revient à M. Urbain, l'Académie me permettra de lui céder la parole dans une de nos premières séances. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un polymètre de l'oxyde d'étliylène. Note de M. Ad. Wcrtz. a Ayant abandonné à lui-même, dans un matras scellé, de l'oxyde d'étliylène qui avait été préparé dans le courant de l'été de 1 874^ je l'ai trouvé, au hout d'un an, pris en une masse solide, sèche, blanche, cris- talline Ce corps fond à 56 degrés. Chauffé dans un tube, il se volatilise, quoique difficilement et avec décomposition partielle et émission de vapeurs piquantes. La partie volatilisée se prend de nouveau avec une masse demi- solide. Le corps blanc est neutre, sans saveur marquée, très-soluble dans l'eau et dans l'alcool. Les solutions laissent, après l'évaporation, une masse blanche, mamelonnée. Le corps est peu soluble dans l'éther, qui s'en charge pourtant par l'ébullilion, laissant déposer une partie de la sub- stance par le refroidissement, et laissant, après l'évaporation, une masse blanche, mamelonnée, légère. Celle-ci se convertit, à l'air, en un sirop blanc, qui finit par se concréter en une masse cristalline blanche, confuse. La solution aqueuse ne réduit pas la liqueur cupropotassique. » Cette substance possède la composition de l'oxyde d'étliylène : Théorie. Carbone 54,43 54,54 Hydrogène 9>IQ 9»°9 » Le corps qui vient d'être décrit me paraît être un polymère de l'oxyde d'étliylène. Il est possible qu'il se forme en vertu d'un procédé analogue à celui qui donne naissance à l'aldol; mais je m'abstiens de faire des hypothèses à cet égard, car jusqu'ici je n'ai pas réussi à reproduire ce corps à volonté, et je ne représente les observations qui précèdent qu'à titre de renseignement provisoire. ■> 1 5 1 .. ( "42 ) viticulture. — Résultats obtenus sur les vignes phylloxérées, par leur traitement au moyen des sulfocarbonates, des engrais et de la compression du sol. Note de M. H. Mares, délégué de l'Académie. « Conformément aux principes que j'ai exposés dans ma Communication du 2/j avril dernier, j'ai traité dans mon vignoble de Launac un grand nombre de vignes phylloxérées, et j'ai employé, dans ce but, les sulfocar- bonates de M. Dumas, auxquels j'ai ajouté ensuite des engrais de toute sorte, et la compression du sol. » Les résultats que j'en ai obtenus ont été satisfaisants, quoique les premiers traitements, ceux d'hiver, aient été appliqués sur des points d'at- taque déjà fort malades depuis plusieurs années. Jusqu'à présent, j'ai conservé les ceps traités ; sur plusieurs points, ils se sont même reconsti- tués et ont repris leur vigueur et leur fertilité, quoiqu'ils aient bien souffert de la gelée du i/| avril. « Je puis donc confirmer, à la fin de la saison et après la vendange, les résultats favorables que j'annonçais le "6 août dernier, et qui se produi- saient au plus fort des chaleurs de l'été. » Les premières apparitions du Phylloxéra dans mes vignes datent de 1873 et 1874. Elles se produisirent par des points d'attaque nombreux, mais d'abord peu étendus, pour la plupart; à peu près toutes les parcelles furent atteintes dans le cours de ces deux années. » Depuis, malgré tous mes efforts, l'infection s'est peu à peu répandue partout; mais j'ai réussi jusqu'à présent à maintenir la vigueur de la plu- part des vignes atteintes, en les traitant par des engrais mélangés de sels de potasse. Celles qui n'ont reçu que les fumures ordinaires, et dont les points d'attaque n'ont pas été méthodiquement traités à mesure qu'ils se montraient, sont tombées dans un état de décomposition qui ne me laisse guère de doutes sur leur destruction prochaine. » C'est dans celte situation que j'ai commencé à avoir recours, en 1875, aux sulfocarbonates de M. Dumas et à des essais de raffermissement du sol, dont les résultats, combinés avec l'emploi des engrais, me parais- sent devoir produire des effets plus décisifs et surtout plus réguliers. » J'ai donc continué l'emploi des mêmes moyens en 187G, mais sur une beaucoup plus grande échelle et à toutes les époques de l'année, mois par mois, depuis mars jusqu'à novembre, pendant les diverses périodes de la vie active du Phylloxéra. » Je vais continuer encore en décembre, janvier et février, temps de ( n43 ) son engourdissement hibernal le plus profond, afin de ni'assurer si l'effi- cacité de la méthode à laquelle j'ai recours se maintient , comme je l'espère, à toutes les époques de l'année, et du moment le plus favorable à prendre pour l'appliquer. » Dans tous les cas, sur plus de 3oooo souches appartenant à toutes nos variétés méridionales, j'ai agi, en plaine comme en coteau, dans les terrains les plus divers et répartis en points d'attaque comprenant de 25 à 5o et jusqu'à 5oo ceps. Comme pratique, l'exécution d'un pareil travail, principalement accompli pendant les saisons de printemps et d'été, offrait quelques difficultés : elles ont été surmontées assez heureusement pour que nous puissions nous permettre aujourd'hui d'entreprendre des traite- ments plus importants. » J'ai employé simultanément les sulfocarbonales de potassium et de sodium, et j'en ai obtenu des effets analogues quant à la conservation des ceps, avec celte différence cependant, que le premier provoque une fructi- fication plus abondante et plus régulière que le second. Je crois donc qu'il convient de se servir de préférence, malgré son prix plus élevé, du sulfo- carbonate de potassium, à cause de sa double propriété de phylloxéricide et d'engrais pour la vigne. » En mars, lorsque les ceps sont débarrassés de leurs sarments, et avant le gonflement des bourgeons, les sulfocarbonates ont été employés, soit dilués dans l'eau, à raison de un décilitre par cep occupant une surface de 2™, 25, et de i5 litres d'eau, soit mélangés intimement à des marcs de soude, résidus de la fabrication de la soude artificielle par le procédé Leblanc (i), dans la proportion de \ décilitre de sulfocarbonate par cep et de 2 litres de marc de soude. » On les répand autour du pied de vigne, dans des déchaussements assez larges pour intéresser tout le sol, et on les recouvre à mesure que l'emploi a été fait. » Les dilutions, quand on opère avec elles, sont versées sur les ceps dé- chaussés, de manière à en bien mouiller toutes les parties et à arroser en- suite le terrain. Dans mon opinion, ce mouillage du cep avec un liquide toxique et très-alcalin (car il attaque les mains quand on le manie sans précaution) est de nature à faire périr beaucoup d'oeufs d'hiver. Cependant les bourgeons de la vigne, protégés par leur enveloppe cotonneuse, n'en souffrent pas. (1) Ces marcs de soude sont un mélange de charbon, de carbonate de chaux et d'oxy- suifure de chaux insoluble. ( "44 ) » Quelques jours après, on a fumé les parties opérées à raison de 4 à 5 ki- logrammes de fumier de ferme par cep, et, sauf quelques exceptions prises comme point de comparaison, j'en ai raffermi le terrain, en avril et en mai. Pour cette dernière opération, j'ai d'abord procédé par piétinement et pilo- nage, après avoir nivelé le sol et lui avoir donné un premier labour en mars; plus tard, étendant le raffermissement à de grandes pièces de vigne, en mai et en juin, à l'époque du second labour, je me suis avantageusement servi de rouleaux de pierre du poids de i5o à 200 kilogrammes et d'une largeur de 5o centimètres. « Les sulfocarbonatages soit par l'eau, soit par les marcs de soude, prati- qués à la fin de l'hiver* dans les conditions que je viens d'indiquer, m'ont donné les uns et les autres de bons résultats; mais les dissolutions dans l'eau, qui pénètrent plus profondément dans le sol, ont une action plus vive, quoique peut-être moins prolongée. Elles sont d'ailleurs très-efficaces au point de vue de la destruction des insectes, quoique ceux-ci reparaissent dans le courant de la saison. Il est toujours convenable de les compléter quelques jours après leur application, par un apport d'engrais. Leur em- ploi sera d'autant plus avantageux que la vigne sera moins affaiblie, et qu'on opérera plus près du début de l'invasion phylloxérique. » On peut avoir recours aux dilutions de sulfocarbonate dans l'eau, plus particulièrement sur les points d'attaque affaiblis, en ayant soin de fumer les souches quelques jours après, de niveler ensuite et de comprimer le terrain, et de maintenir cet état de compression après chaque pluie. On obtient ainsi des résultats très-remarquables, qui démontrent la possibilité de conserver et de faire résister les vignobles à grands produits, pour les- quels on a, moins que pour les autres, à se préoccuper des frais de traite- ment et de culture. » Les sulfocarbonates par les marcs de soude sont beaucoup moins coûteux et plus pratiques que par l'emploi de l'eau. On peut les étendre à de grandes surfaces, les renouveler plusieurs fois à la rigueur, et y avoir recours à toutes les époques de l'année , ce qui n'est pas possible par la mé- thode des dilutions. Il y entre moins de sulfocarbonate, à cause de la nature du véhicule; mais, si la consistance solide de ce dernier rend d'abord l'action du traitement moins rapide contre les insectes, elle paraît durer plus long- temps, et n'en est pas moins fort active sur eux en été, tout en restant complètement inoffensive pour les ceps. Leur emploi, qui se présente comme le moins coûteux en hiver, est donc une nécessité et un avantage en été. Il se combine d'ailleurs très-bien avec la fumure, en mettant en pré- ( n45 ) sence dans le sol la matière organique des engrais et l'oxysulfure de chaux dont il est principalement composé; en outre, les raffermissements lui don- nent une action plus vive et plus durable. » Je dois ajouter que, quelle que soit la méthode qu'on emploie, les meilleures réussites ont lieu dans les sols assez profonds et maniables, qui résistent le mieux aux sécheresses, et sur les vignes d'âge moyen, de quinze à trente ans environ. Dans les terrains forts et compactes, dans les sols rocailleux, dans ceux qui manquent de fertilité et de profondeur, et sur les vignes jeunes de trois à six ans, il est très-difficile d'obtenir des résultats réellement satisfaisants. » Après les premiers traitements de mars et d'avril, j'ai vu se produire, en mai et juin et ensuite pendant tous les mois d'été et d'automne, un grand nombre de nouvelles attaques phylloxériques; elles ont été combat- tues et arrêtées par les marcs de soude sulfocarbonatés employés comme je l'ai indiqué plus haut, mais sans apport d'engrais. » J'avais déjà essayé de ce moyen au mois de juillet 1 8^5, dès l'appari- tion des points d'attaque. Je n'ai pu en bien reconnaître les résultats que l'année suivante : ils se sont montrés satisfaisants, car les points traités se sont conservés en bon état, au lieu de s'étioler, comme cela serait arrivé cer- tainement s'ils eussent été abandonnés à eux-mêmes, et ils ont abondam- ment fructifié en 1876. » Mes traitements d'été de 187G paraissent avoir réussi, si j'en juge par l'état de la vigne, par sa bonne fructification, par la maturité des sarments et par les racines nouvelles qu'on trouve en son pied. Néanmoins le Phyl- loxéra ne les a pas abandonnées et l'on en rencontre toujours sur elles des quantités variables. » J'ai pu vérifier sur un grand nombre de points, en examinant le ré- sultat des traitements, que les ceps ne s'étiolent que lorsque les grosses ra- cines sont elles-mêmes attaquées. Malgré la perte des chevelus et des radi- celles, ils résistent tant qu'ils conservent leur grosse membrure, et si l'on réussit à la protéger en temps utile; c'est un point important qu'il ne faut pas perdre de vue, dans l'application des engrais et des agents qui entrent dans les traitements. » Le raffermissement du sol après un labour qui a détruit les herbes adventives, ou après le déchaussement et le nivellement qui accompagnent l'application des sulfocarbonatés, a toujours donné une action plus vive, plus régulière et plus durable au traitement, et n'a nullement contrarié ta végétation et la fructification des ceps. ( n46 ) » D'après ce qui précède, je suis résolu à continuer en 1877 l'applica- tion des méthodes que je viens de décrire et à les étendre à la surface en- tière des clos de vigne que je traiterai. » Déjà les résultats que j'ai obtenus, cette année, ont été fort remarqués. De nombreux visiteurs les ont constatés à l'époque des vendanges ; mais on attend que l'année prochaine vienne encore confirmer le succès de celle qui vient de s'écouler. Une nouvelle réussite aurait donc d'utiles consé- quences, en démontrant, par une grande pratique, comment on peut lutter contre le fléau désastreux qui a ruiné, jusqu'à présent, tous les vignobles dans lesquels il a paru, et comment on peut s'organiser contre lui. » J'ai été soutenu dans cette tâche difficile par les encouragements de l'illustre Secrétaire perpétuel de l'Académie, et par M. P. Talabot, l'émi- nent Directeur général de la Compagnie des chemins de fer de Paris-Lyon- Méditerranée. La libéralité avec laquelle le Conseil de cette grande Com- pagnie a bien voulu mettre à ma disposition une partie des sulfocarbonates nécessaires aux applications nombreuses et variées que j'en ai faites m'a déterminé à ne pas reculer devant les difficultés de tout genre que j'ai eues à surmonter. » Les résultats constatés par la Commission expérimentale de l'Hérault, dans les vignes de las Sorrès, en 1876, confirment ceux que j'ai obtenus. L'union des engrais de ferme et des sulfocarbonates a produit, en 1875 et surtout en 1876, dans les quinze carrés qui forment la série de l'applica- tion des sulfocarbonates à las Sorrès, des effets tels que, sous leur influence, la reconstitution et la résistance des cépages européens phylloxérés ne paraissent pas douteuses. On voit même cette reconstitution s'opérer sur un carré (le n° 47 de la Vigne du Pin), dont les ceps étaient si gravement atteints que plusieurs avaient péri, que le rabougrissement des autres était complet, et que leur mort paraissait prochaine. » Une application de marc de soude sulfocarbonaté, avec raffermisse- ment du sol, faite au mois de juin, à Montpellier, sur une parcelle de 3oo ceps, dans une vigne du domaine de Lapaille, a donné des résultats pareils à ceux que j'ai obtenus à Launac. » Partout, néanmoins, on retrouve des Phylloxéras sur les vignes traitées, ce qui obligera à de nouvelles applications en 1877. » Dans toutes les vignes dont d vient d'être question, comme dans celles d'un grand nombre de localités, que j'ai parcourues dans l'Hérault et dans l'Aude, j'ai vainement cherché des galles phylloxériques sur les feuilles des cépages de nos cultures méridionales; je n'en ai pas trouvé. » ( "47 ) M. de Lesseps, en présentant à l'Académie le Rapport de M. Rouclaire, sur les résultats de son exploration des chotts tunisiens, s'exprime comme il suit : « J'ai eu l'honneur d'annoncer à l'Académie que M. le capitaine Rou- daire, de retour de son exploration des chotts tunisiens, préparait son Rapport pour le soumettre à M. le Ministre de l'Instruction puhlique et à l'Académie des Sciences. Ce Rapport est aujourd'hui terminé; je le dépose sur le hureau, afin que la Commission nommée par l'Académie soit en me- sure de donner son opinion sur le projet de la mer intérieure africaine au sud de l'Algérie et de la Tunisie. » Les travaux du capitaine Roudaire sont dignes du plus grand intérêt et font honneur au corps si distingué de l'état-major de l'armée française. » Je mets sous les yeux de l'Académie la carte qui accompagne le Rap- port, dont M. le Président me permettra de citer seulement deux passages. « Un grand nombre de documents nouveaux ayant été réunis sur la région des chotts, dont en outre l'étude topographique complète a été faite au moyen de méthodes scienti- fiques rigoureuses, il y a lieu d'examiner successivement les questions suivantes. — Le bas- sin des chotts est-il bien l'ancienne baie de Triton desséchée ? — Quelles sont les difficultés a vaincre pour y introduire les eaux de la Méditerranée ? — Quels moyens pratiques la dis- position particulière des bassins et la nature géologique du sol permettent-elles d'employer, pour vaincre ces difficultés le plus économiquement possible ? — Quelle influence la créa- tion de la mer intérieure exercerait-elle, aux points de vueclimatérique, agricole et commer- cial, sur l'Algérie, la Tunisie et le Sahara lui-même ? — Quelle est enfin la valeur des différentes objections élevées contre le projet? » Tels sont les différents points que je m'efforcerai de traiter dans ce Rapport. Afin de le rendre plus clair, je le diviserai en six parties, portant les titres suivants : » i° Résumé des opérations antérieures. » 2° Opérations exécutées en Tunisie. » 3° Identité du bassin des chotts avec la baie de Triton. « 4° Aperçu sur les terrassements à exécuter. » 5° Conséquence de la submersion du bassin des chotts. » 6° Examen des objections 'élevées contre le projet. » ....J'ai résumé l'ensemble des opérations géodésiques et topographiques exécutées depuis iS^dans le bassin des chotts. J'ai démontré que ce bassin formait encore, sous le nom de baie de Triton, un golfe de la Méditerranée, à une époque où l'Algérie et la Tunisie avaient atteint un haut degré de prospérité. Cependant, quelque convaincantes que soient pour tout esprit impartial les preuves nombreuses tirées de l'histoire, de la tradition et de la géogra- phie actuelle q«e j'ai accumulées sur l'identité de la baie de Triton et du bassin des chotts, cette identité ne pouvant être mathématiquement démontrée, il est possible qu'il s'élève en- C. R., 1876, 2« Semestre. (T. LXXXI1I, N° 24.) I 5'J ( "48 ) core des objections à ce sujet. Ne pouvant y répondre à l'avance, il est un point sur lequel je dois insister d'une façon toute particulière. Si séduisantes que soient ces discussions, elles n'intéressent que très-indirectement le projet de mer intérieure, qui est avant tout un pro- blème de Géographie physique. b La baie de Triton n'eùt-elle jamais existé, qu'il n'en serait pas moins acquis à la Science qu'il y a actuellement, au sud de l'Algérie et de la Tunisie, une vaste dépression dont le niveau est inférieur à celui de la Méditerranée et que cette dépression, occupée par des marais insalubres, serait recouverte par les eaux de la mer si elle était reliée au golfe de Gabès. Quels que soient les phénomènes qui ont donné naissance aux seuils dans lesquels il faudrait creuser des tranchées, ces seuils n'en sont pas moins composés de sables mobiles ou compactes à travers lesquels les eaux de la Méditerranée se chargeraient d'établir elles- mêmes la communication dès qu'on leur aurait ouvert le plus petit passage. » En mettant en regard les dépenses à faire pour mener cette entreprise à bonne fin et les avantages immenses qui en découleraient, il est permis de considérer dès aujourd'hui la création de la mer d'Algérie comme un projet dont la réalisation est inévitable. Améliora- tion profonde du climat de l'Algérie et de la Tunisie, et par conséquent accroissement con- sidérable de la richesse agricole de ces contrées, où la sécheresse seule est un obstacle à la fertilité naturelle du sol, sécurité complète du sud au nord de notre colonie, voies de com- munication faciles et économiques, développement du commerce et de l'industrie, nouvelle direction imprimée au commerce du centre de l'Afrique, telles seraient en quelques mots les heureuses conséquences de l'exécution de ce projet. » Les dépenses seraient couvertes parles droits de passage, de navigation, de pèche (i), par la valeur donnée aux terres, absolument incultes aujourd'hui, situées sur le nouveau littoral. Mais la valeur acquise par la plus grande partie de ces mêmes terres, la plus-value donnée à toutes celles qui sont déjà cultivées en Algérie et en Tunisie, l'impulsion nouvelle imprimée au commerce et à l'industrie, en un mot, l'accroissement de la fortune publique et par conséquent du bien-être général seraient, par surcroit, les résultats bienfaisants de la création de la mer intérieure. C'est là le point de vue élevé et patriotique auquel doivent se placer tous les esprits éclairés, tous les hommes de cœur, et qui ne peut manquer de les rallier à un projet dont la réalisation serait le couronnement delà conquête de l'Algérie. » » M. Roudaire a dit avec raison que, indépendamment de l'existence an- térieure de la baie de Triton, son projet de l'introduction de la mer dans les dépressions des chotts était avant tout un problème actuel de Géographie physique. Toutefois, il m'a senihlé utile d'appeler votre attention sur un document mentionné dans le Rapport de M. Roudaire et qui vient de m'ètre remis par M. Gasselin, premier interprète du gouvernement pour les lan- gues orientales. C'est la traduction d'un manuscrit arabe, où l'existence d'une mer, baignant autrefois Nafta, était mentionnée. Le manuscrit se trouvait dans une des mosquées de Nafta, ville du Djérid voisine de la fron- (i) Les droits de pèche dans les lacs Amers sont aujourd'hui une source importante de revenus. La pêche du lac Mensaleh est à elle seule affermée 1 100000 francs. ( i'i4g ) tière algérienne. Quelques passages de ce manuscrit furent' copiés et envoyés à Paris, et c'est la traduction que nous faisons connaître aujourd'hui. L'o- riginal est à la disposition de l'Académie. » En voici la substance : » Louange à Dieu. Extrait des chroniques relatives aux premiers temps du Djérid. » Nafta est un pays très-ancien dont les habitants étaient Berbères avant l'invasion mu- sulmane. Le fondateur de Nafta fut Kostel ben Sam (fils de Sem) ben Nouh (fils de Noë), qui lui donna son nom de Nafta, lequel nom s'applique à l'ensemble des régions composant le Djérid (le mot Nafta dérive du verbe arabe nafata, bouillonner). » Après Kostel, Nafta devint possession héréditaire de différents monarques. La première ville construite après Kostila (résidence de Kostel à qui il donna son nom), fut Zaafrane, ville puissante dans son temps. Son roi était très-brave et il étendit son royaume jusqu'au fond de l'Afrique occidentale. » Il y avait à Zaafrane un port où les eaux de la mer arrivaient et baignaient les rem- parts de la ville. On s'embarquait à Masr [Egypte) et les voyageurs débarquaient à Zaa- frane. Depuis, la mer s'est retirée et la place qu'elle occupait est recouverte d'une grande surface de sel. » Zaafrane exista très-longtemps et tomba en ruines. Alors s'éleva la ville de Ferchane dont les habitants étaient Berbères. Elle était sous la dépendance du roi Qoba (?) Le nom de Nafta continuait à s'appliquer à toute cette région. >■ Quant au roi Qoba, les chroniques (?) nous apprennent qu'il fit plusieurs guerres contre les souverains d'Egypte et qu'il avait de puissantes armées. Il s'empara de l'Occident dont les villes et les populations se soumirent en niasse à son autorité. Son gouvernement ou royaume dura très-longtemps et se transmit à ses héritiers pendant de nombreuses années, au bout desquelles il alla dépérissant jusqu'à l'apparition du prophète de Dieu. « Lorsque l'islamisme fit son entrée en Afrique, la plupart des villes et des peuplades de Nafta se convertirent volontairement à la religion de Mahomet. Le sultan Mouça, qui résidait à Réirouanc, sut, par sa justice, conquérir l'affection de tout le pays. Après Mouça, un gou- verneur, qui relevait directement du souverain de Kéirouanc, fut envoyé à Nafta. Sa rési- dence, Tauzer, compta jusqu'à 80000 maisons; il avait su y attirer de nombreux savants ainsi que beaucoup de philosophes et de travailleurs qui tous accouraient dans ce pays, dont le sol fertile et parsemé de cours d'eau faisait dire au poète : » 0 toi qui désires une douce existence, viens à Tauzer, tu y trouveras des jardins enchan- teurs. » (MM. Yvon Villarceau et Jurien de la Gravière sont désignés pour remplacer MM. Élie de Beaumont et Balard, décédés depuis l'époque où a été nommée la Commission qui devra examiner les travaux de M. Rou- daire.) i5a. ( n5o ) M. Yvon Villarceau, en présentant à l'Académie, de la part de M. le Dr Engelmann, astronome de l'Observatoire de Leipzig, un exemplaire des OEuvres de Bessel, s'exprime comme il suit : « Notre Académie comptait Bessel au nombre de ses plus illustres Asso- ciés étrangers; elle sera heureuse d'apprendre que les astronomes élevés à l'école de Bessel ont conçu et réalisé une entreprise importante pour la Science, celle de la publication d'œuvres devenues classiques pour la plu- part des astronomes. » La publication que nous devons à MM. Rudolf et Wilhem Engelmann, l'un astronome, l'autre éditeur, a été exécutée avec un soin que les astro- nomes, les géodésiens et les géomètres ne manqueront pas d'apprécier : la présente édition, en trois volumes grand in-4°, est ornée de portraits et d'un fac-similé du grand astronome de Konigsberg. » M. Le Verrier présente à l'Académie le volume comprenant l'ensemble des observations faites à l'Observatoire de Paris en l'année 1874, sa- voir : « Observations méridiennes au grand cercle méridien et aux instruments de Gambey ; » Détermination de la longitude de Vienne; » Observations aux équatoriaux; » Observations météorologiques. » Les observations de l'année 1875 sont sous presse et paraîtront dans les premiers mois de 1877. » MÉMOIRES LUS. BOTANIQUE. — Essai sur les lois de i entraînement dans les végétaux. Note de M. H. Bâillon. (Renvoi à la Section de Botanique.) « Un bourgeon naît dans l'aisselle d'une feuille. A l'époque où le tissu de ces organes est purement cellulaire, la feuille est représentée par un croissant à concavité supérieure; le bourgeon, par un mamelon hémi- sphérique ou conique dont le grand axe est horizontal. Les choses peuvent ( u5i ) aller ainsi jusqu'au bout et le rameau axillaire être alors perpendiculaire à l'axe qui le porte. n Ailleurs, le bourgeon axillaire subit l'influence de la force verticale, tout en demeurant horizontal. Sa base d'implantation s'étire de bas en haut, et, au lieu d'être circulaire, devient elliptique ou linéaire (Collelia, etc.). » Que cependant il y ait (comme le fait est si fréquent) inégalité de dé- veloppement dans les diverses régions du mamelon gemmaire; que celui-ci ne s'accroisse que fort peu par son bord supérieur et qu'il grandisse beau- coup, avec rentre-nœud correspondant, par son bord inférieur, la surface qu'on obtiendra en détachant sa base d'insertion sera obovale, avec la grosse extrémité en haut, ou claviforme. Cette partie, regardée générale- ment comme le bord interne de l'organe gemmaire, est cependant sa base organique. » Les deux axes parenchymateux que nous considérons ici, l'un prin- cipal et l'autre secondaire, sont peu différents d'âge, et leurs lissus sont presque contemporains; on peut dire qu'A n'y a pas encore entre eux de différenciation organique sensible. » L'épiderme sert de limite et de barrière entre organes voisins; mais il ne se forme que sur leurs surfaces libres, et, là où il n'est pas, des paren- chymes adjacents, d'âges peu différents, ne se distinguent guère l'un de l'autre. La force verticale les entraîne simultanément dans les axesépigées, par exemple, et la conséquence en est ce qu'on a souvent appelé un soulè- vement. » Le fait existe; on l'a interprété, théoriquement toujours, de dif- férentes façons. On l'a attribué à des soudures; mais des soudures réelles existent-elles entre les organes végétaux? Le fait est au moins douteux. » On l'a souvent encore rapporté à des partitions. Pourquoi? Parce que le bourgeon axillaire normal se montrait généralement plus bas, à la place voulue par la théorie, et qu'au-dessus de lui on ne pouvait, avec les idées reçues, invoquer que la partition pour expliquer la ramification des vé- gétaux. » Cependant la ramification est essentiellement variable; ses modalités sont infinies. L'Académie a entendu récemment constater le fait dans un grand nombre de cas particuliers (M. Trécul ), et peut-être la cause en pourra- t-elle être dévoilée par l'étude des développements. D'autre part, l'unité du bourgeon axillaire est une notion aujourd'hui contestable. La gemma- tion multiple est d'une grande fréquence, comme le démontrent, entre autres, les recherches de deux de mes élèves, MM. Damaschino et ( n5a ) A. Bourgeois; et, bien souvent aussi, les bourgeons multiples étant super- posas, ou peu s'en faut, leur évolution se fait de haut en bas. » Dans ce cas, les bourgeons inférieurs peuvent se comporter commele supérieur, et, comme lui, être entraînés plus ou moins haut par la force verticale; ou bien encore l'existence des épidémies ou la grande différence d'âge de parenchymes s'opposent au soulèvement des bourgeons inférieurs, surtout quand ceux-ci sont d'autres générations que le supérieur. » C'est cette différence d'âge qui fait que la limite d'entraînement ré- pond fréquemment au sommet même de l'entre-nœud, et que l'organe axillaire se dégage au niveau de la feuille, qui est immédiatement placée au-dessus de sa feuille axillante; mais, souvent aussi, le dégagement a lieu en deçà ou même au delà du sommet de l'entre-nœud. » Ces faits, au fond toujours les mêmes, expliquent la situation anor- male et extra-axillaire des inflorescences des Solanées et des vrilles des Cucurbitacées (M. Naudin), celle des groupes floraux interfoliaires des Apocynées, Asclépiadées, etc., des Cuphea, des types nombreux que Payer a réunis dans son remarquable article des Inflorescences anoimales, celle de la vrille et des inflorescences des Vignes, celle de la cicatrice slipulaire unilatérale des Icacinées, qui n'est qu'une attache d'inflorescence entraînée et caduque, celle du pédicelle sans bractée de certaines Crucifères, dont la fleur est née à l'aisselle d'une feuille bien plus bas que l'inflorescence, etc. Ce sont autant de modes anormaux de la ramification. Chaque auteur en a donné sa théorie et son interprétation. » L'entraînement du bourgeon axillaire peut, pour les mêmes raisons, se faire, non du côté de l'axe, mais du côté de la feuille axillante : de là l'épipliyllie apparente du bourgeon axillaire, soit bourgeon foliaire, soit inflorescence; les exemples en sont présents à la mémoire de tous. » Que s'il s'agit de feuilles florales, la loi explique les prétendues sou- dures des réceptacles concaves avec les pièces des verlicilles floraux, l'union congénitale des étamines avec les pétales auxquels elles sont intérieures et parfois superposées, l'insertion, dans bien des genres, à une hauteur très- variable du placenta, d'ovules qui, dans des plantes analogues, se dégagent tout près de la base d'insertion des parties dites appcndiculaircs du gynécée. » L'explication uniforme de tant de faits divers est déjà un point impor- tant. On lui a souvent donné le nom de soulèvement. Mais, si la prédomi- nance de la force verticale a pour résultat le plus ordinaire l'entraînement de bas en haut dans les axes épigées, il n'en est pas moins vrai que le phé- nomène se produit aussi dans d'autres directions. Le déplacement oblique ( n53 ) ou spirale des bourgeons ou des organes tordus des fleurs, la convergence vers un des côtés du réceptacle floral des pétales ou des étamines des Gamopétales anisandres, la déviation d'ovules qui normalement répon- daient aux bords internes des carpelles, etc., tous ces phénomènes, quali- fiés d'anomalies, sont dus à la même cause. C'est là aussi que nous trou- verons l'explication d'une autre question tout aussi controversée, celle de la constitution de l'androcée des Cucurbiracées. Nous pouvons affirmer qu'il est formé de cinq pièces, primitivement équidistantes, dont quatre sont graduellement entraînées deux à deux l'une vers l'autre, dans le sens horizontal. » L'énumération détaillée des exemples ne saurait ici trouver place. Le physiologiste est heureux de trouver, avec une si grande variété dans les apparences extérieures, une évolution qui, si nous ne nous abusons, dérive toujours du même fait. On a vu pourquoi nous proposions de le désigner sous le nom d'entraînement. Sa cause est anatomique d'abord et indissolu- blement liée à l'évolution même des tissus. L'inégalité d'accroissement produit l'irrégularité d'implantation de l'organe adulte. Les apparences de celui-ci varient à l'infini; mais la loi est une, comme la cause : « Unité dans la variété. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. BOTANIQUE. — Un nouveau chapitre ajouté à l'histoire des JEgilops hybrides. Mémoire de M. D.-A. Godron, présenté par M. P. Duchartre. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Botanique.) « Les faits déjà connus sur cette question sont les suivants : les obser- vations et les expériences d'Esprit Fabre d'Agde démontrent que W/Eijitops trilicoides procède de Y JEgilops ovala et donne lui-même naissance à Y JEgilops speltœformis, de telle sorte qu'il y a filiation directe entre ces trois formes végétales. La dernière, d'abord peu fertile, a montré bientôt une fertilité complète. » Un pied d' JEgilops trilicoides, trouvé par le Dr Théveneau de Béziers et renfermant une graine, a été envoyé à J. Gay et la graine a été confiée au sol par M. Groenland. Le produit de cette semence est venu contrôler et confirmer les faits établis par Fabre. » Ayant remarqué que YjEgilops trilicoides est barbu dans les cantons où ( n54 ) le blé barbu est cultivé et qu'il est imberbe dans le voisinage des blés sans barbes, j'ai soupçonné que cet JEgilops était une plante hybride et j'ai voulu m'en assurer. En fécondant artificiellement, après castration, Y JEgi- lops ovata par le pollen du blé, j'en ai fourni la démonstration expérimen- tale. M. Adolphe Brongniart en a vu les résultats et a fait, à ce sujet, et lu un Rapport, à la séance du 17 juillet i854 de l'Académie des Sciences. Mais ces JEgilops triticoides, fabriqués par moi et élevés en ville, en dehors de la croisée de mon cabinet, se sont montrés absolument stériles. J'ai été con- duit dès lors à penser que les quelques graines trouvées sur cet JEgilops dans la plaine d'Agde, où l'on cultive abondamment un blé barbu (Siaisse d'Agde), pourraient bien être le résultat d'une seconde fécondation par le même blé. Je m'en suis assuré en fécondant d'abord artificiellement, après castration, des fleurs d' JEgilops ouata par le pollen du blé d'Agde ; puis les JEgilops triticoides, résultant de cette première opération, fécondés à leur tour par le même blé, ont reproduit Y Mgilops speltœformis obtenu d'abord par Fabre. » Voulant obtenir d'autres formes à' JEgilops speltœformis, j'ai choisi comme blés fécondateurs, des races ou espèces de blés bien différentes de celui d'Agde, et j'ai obtenu des formes nouvelles assez nombreuses, mais stériles ou très-peu fertiles et qui s'éteignirent bientôt. J'en ai conclu que tous les blés cultivés n'étaient pas aptes à fournir des JEgi- lops hybrides fertiles. M. Groenland a fait aussi à Verrières des expérien- ces analogues; il n'a pas élé plus heureux : nous avions dépassé le but. Dans ces dernières années, j'ai repris ces expériences, en choisissant comme fécondateurs des blés voisins de celui d'Agde, mais s'en distinguant par la forme de l'épi, sa couleur, son vestimentum, et par l'absence de barbes, savoir : le blé Talavera de Bellevue, le blé de Haie, la Touzelle anone, et, enfin le blé d'Agde lui-même. Ce dernier a été employé, en livrant l'opéra- tion à la fécondation spontanée, c'est-à-dire en plaçant l'expérience dans les mêmes conditions où, dans les plaines d'Agde, s'est produit le premier JEgilops speltœformis connu. J'obtins la plante de Fabre peu fertile d'abord, puis très-fertile : elle conserva ses caractères sur la plupart des pieds; mais, dans une faible partie de sa postérité, il se produisit une forme secondaire permanente, ne différant de la première que par ses épis ne se cassant pas d'eux-mêmes à la base, fait exceptionnel, déjà observé par Fabre et qui l'avait conduit, ainsi que Dunal, à admettre que V JEgilops ovata s'était transformé en blé d'Agde. » Les autres blés employés m'ont fourni trois JEgilops speltœformis, qui ( 1 155 ) sont devenus fertiles et qui rappellent, chacun par ses épis, le blé qui lui adonné naissance, dès lors bien distincts entre eux et différents de celui deFabre. Tous les pieds de mes trois séries nouvelles ont été d'abord im- berbes et se sont conservés tels, si ce n'est dans une partie de la descen- dance de chacun d'eux, qui sont devenus très-barbus et se sont mainte- nus ainsi à côté des formes sans barbes, ce qui permet de préjuger que les blés imberbes employés étaient primitivement barbus. L ' Mgilops de Fabre, au contraire, né d'un blé barbu, n'a jamais perdu ce signe de son origine première. » J'ai cherché enfin à démontrer que les JEgitops speltœformis, étudiés dans les diverses phases de leur existence, ne présentent pas les caractères essentiels de l'espèce, ni au point de vue de la fécondité, ni à celui de la stabilité des caractères. Les hybrides se comportent, du reste, d'une ma- nière bien différente les uns des autres, sous le rapport de la fécondité; il n'y a pas là de règle générale, mais plusieurs modes bien distincts les uns des autres. Les JEcjilops speltœformis en ont un qui leur est spécial : ces produits sont peu féconds à leur première génération, puis la fécondité devient bientôt normale. Du reste, ils ne sont pas moins exceptionnels par leur origine, puisqu'ils ont pour ancêtres deux plantes appartenant à deux genres différents (i). » P. S. — L'auteur appuie les faits signalés dans son Mémoire par l'envoi d'échantillons desséchés en fleur et en fruits murs. » physiologie VÉGÉTALE. — Recherches sur la structure, le mode déformation, et quelques points relatifs aux fonctions des urnes chez le Nepenthes distilla- toria. Mémoire de M. E. Faivre, présenté par M. P. Duchartre. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Botanique.) « Lorsqu'on étudie comparativement la structure des parois d'une urne de Nepenthes et de la lame ou expansion foliacée d'où naît le filet plus ou moins contourné qui la supporte, on reconnaît des rapports évi- dents dans la constitution de ces parties. » La face interne de l'urne, comme la face supérieure de la lame, a un (i) J'avais coi, clu autrefois, d'après ces faits, que les jEgilops et les Triticum devaient être réunis génériquement (Flnrc de France, t. III, p. 601); mais tous les botanistes ont continué à considérer les deux genres comme distincts et je me suis soumis à leur opinion. C.R., 1876, Q° Scm«ir<-. (T. LXXX11I, N» 24.) I 53 ( ii 56 ) épidémie sans stomates, deux assises cellulaires; la face externe de l'urne et la face inférieure de la lame ont des stomates, et l'épidémie y présente une seule rangée de cellules. » Les nervures font également saillie, et surla face externe de l'urne et sur la face inférieure de la lame. Dans les faisceaux fibro-vasculaires,les trachées regardent, dans l'urne, la face interne, dans la lame, la région supérieure. Des cellules à chlorophylle forment, dans l'une et l'autre, un mésophylle entre les deux épidémies. » Toutefois la chlorophylle, dans le mésophylle du limbe foliaire, est, comme chez les feuilles en général, beaucoup plus abondante vers la face supérieure, tandis qu'elle est surtout accumulée dans les assises cellulaires externes de l'urne: c'est donc toujours prés de la face la plus exposée à la lumière qu'elle est surtout abondante. Ainsi les parois de l'urne et l'expan- sion foliacée ont la même constitution fondamentale foliaire. » Les travaux de Meyen, de Ch. Morren, ceux surtout de Hooker et Wienschmann, ont fait connaître la constitution de la face interne de l'urne et des glandes qui en tapissent la plus grande partie. L'opercule, partie de la surface d'attrait, selon Hooker, a été également bien étudié: il n'en est pas de même des lames ni surtout du bourrelet. » Les lames ou ailes de l'urne sont des replis de l'épiderme externe et du mésophylle de l'urne, parcourus dans leur longueur par deux faisceaux fibro-vasculaires à trachées situées vers la face interne. » Le bourrelet qui entoure l'orifice est constitué par une succession de petits arceaux cornés, comme à cheval sur la paroi de l'urne; deux con- tournements terminent chaque arceau : l'interne plus développé regarde la paroi interne de l'urne et offre à son extrémité de petits orifices très- curieux (un pour chaque anneau), répondant à l'ouverture d'une glande qui occupe la partie moyenne de la longueur de l'anneau, sur une étendue considérable, et consiste en amas de très-petites cellules dont l'ensemble a l'aspect d'une longue grappe. Cette glande aboutit à une cavité en rapport avec l'orifice que nous avons signalé; des faisceaux fibro-vasculaires lon- gent ces glandes, qui sans doute produisent le liquide sucré dont Hooker a signalé l'existence à l'orifice des urnes. » Des interprétations différentes ont été présentées relativement à l'urne des Népenthes; pour nous, nous avons considéré la question au point de vue histogénique, nous avons suivi pas à pas la formation des parties de l'urne et de ses tissus. » A l'extrémité de la lame, la nervure médiane offre encore quelque temps sur ses côtés deux expansions qui prolongent le limbe, mais en s'éva- nonissant insensiblement, et la nervure foliaire reste seule, toujours consti- tuée en deçà comme au delà de la feuille de la manière suivante : au centre, cellules formant comme une région médullaire, qu'entoure une zone de faisceaux fibro-vasculaires peu nombreux, l'un d'eux isolé, plus volumi- neux, plus central ; entre les faisceaux un parenchyme qui se perd dans la zone corticale ou extérieure composée de quelques assises de cellules, les extérieures à chlorophylle; des cristaux, une matière liquidejaunâtre, dans quelques cellules seulement. » La nervure médiane ne change pas sensiblement de constitution là où elle reste isolée. !ll faut arriver à son extrémité, vers la base delà jeune urne, pour y constater des modifications sensibles: on voit alors, au centre du parenchyme médullaire, une fente étroite (première trace de la cavité de l'urne) que borde bientôt une zone cellulaire de nouvelle formation; la fente grandit, ses deux lèvres s'écartent, la cavité de l'urne apparaît bordée de son nouvel épidémie. Le parenchyme médullaire a disparu; au pourtour de l'épidémie interne, la zone fibro-vasculaire a subi de notables changements; l'ancien faisceau interne et isolé s'est détruit, de nouveaux faisceaux fibro-vasculaires apparaissent; enfin, dans l'enveloppe que nous avons nommée corticale, se forment de nouvelles assises de cellules riches en chlorophylle. » A mesure que s'opèrent ces changements, les cellules, en dehors des fais- ceaux vasculaires, se remplissent d'un liquide d'aspect jaunâtre, à réaction protoplasmique, au sein duquel se produisent des grains de chlorophylle; ce liquidejaunâtre, épais, s'accumule entre le cercle vasculaireet la fente, quand elle commence à se dessiner : alors toutes les cellules de ce paren- chyme sont remplies de cristaux d'oxalate de chaux. » En continuant les coupes d'une jeune urne, dont la cavité s'est con- stituée, on constate, sur les côtés de la face aplatie, l'apparition de deux sail- lies dues à un plissement du parenchyme et de l'épidémie extérieur : telle est l'origine première des ailes. A ce moment s'accuse, sur le milieu de la face antérieure de l'urne, une légère dépression, à laquelle correspond, à la face interne, une sorte d'invagination : telle est l'origine de l'opercule et du sillon si marqué de son milieu; l'urne et l'opercule ne sont jusqu'alors qu'une même partie offrant une même constitution. » Plus tard, la paroi de l'urne se coupe obliquement; la valve qui s'en détache constitue l'opercule et sur le rebord de cette urne se produit le bourrelet : les glandes de l'urne et du bourrelet naissent ultérieurement. » Ainsi l'urne est une formation spéciale sui generis, se rattachant i53.. ( n58 ) histologiquement au type foliacé, dérivant du pédoncule, lequel prolonge lui-même la nervure médiane delà lame foliaire. » 11 n'y a donc aucune raison de considérer l'urne comme résultant de la soudure de deux ailes foliacées et l'opercule comme la feuille elle-même, ou de la regarder comme une feuille composée, ou de la tenir comme déri- vée d'une simple glande située sur un prolongement de la nervure. » Au point de vue physiologique, l'expérience nous a appris que le liquide complexe des urnes provient de la plante elle-même; nous avons voulu voir ensuite si du liquide versé dans les urnes est absorbé par le vé- gétal. Dans ce but, l'expérience suivante a été répétée pendant plusieurs années: on fait écouler d'une urne tout le liquide qu'elle renferme; on l'introduit ensuite, sans la détacher du pied qui la porte, dans une éprou- vette qu'on ferme hermétiquement à l'aide d'un bouchon laissant passer sans gêne le pédoncule; le tout est disposé de façon que l'urne demeure autant que possible dans sa situation normale. Pour l'expérience, on verse dans l'urne vide une quantité déterminée d'eau, et l'on introduit celte urne dans l'éprouvette bien séchée qu'on ferme. À la fin de l'expérience, on me- sure le liquide contenu, soit dans l'urne, soit dans l'éprouvette. » Ayant ainsi opéré, le 16 juillet 1869, en versant dans une urne bien dé- veloppée 19 centimètres cubes d'eau, nous avons reconnu, le 25 juillet au soir, que 9 avaient disparu ; dans les conditions de l'opération, l'absorp- tion seule pouvait expliquer cette disparition. Dans une autre expérience commencée le 12 novembre 1874, dés le 19 du même mois, sur 9 centi- mètres cubes d'eau mis dans une urne moyenne, 2 ont disparu. » L'observation et la pratique concordent avec l'expérimentation pour établir la réalité de cette absorption. Dans nos expériences, nous avons re- marqué combien le liquide versé dans les urnes était profitable à leur déve- loppement, à leur vigueur; les praticiens savent qu'en remplissant d'eau les urnes on peut activer la végétation des plantes qui les portent; enfin il a été constaté que sur d'autres plantes à ascidies, les Sarracénies, nombre de pieds étant demeurés près de deux mois sans arrosement, ceux-là seuls ont résisté qui présentaient des ascidies, et dont les ascidies renfermaient du li- quide : l'expérience a été répétée avec succès. x II n'est donc pas douteux qu'une certaine quantité de liquide ne puisse être absorbée par la surface interne des urnes ni que la plante puisse eu bénéficier. » ( ti59 ) MÉDECINE. — Sur la carie des os. Mémoire de M. Cil. Brame, présenté par M. Bouillaud. (Extrait par l'auteur). (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) « Depuis l'année 1862, j'ai observé vingt-sept cas de carie des os, dont le siège était très-varié (1). Chez plusieurs sujets, la carie était accompagnée d'exostose; dans tous les cas, elle a déterminé des nécroses partielles et presque toujours on a vu, à la suite du traitement ou pendant sa durée, sortir de l'ulcération, correspondant à la carie, des fragments d'os, plus ou moins détériorés et de formes diverses, de ic, 5 de longueur ou beaucoup plus petits; dans un cas de carie d'une partie de la rotule, on a pu retirer quarante séquestres. » D.ms presque tous les cas, la chute et la sortie des séquestres était suivie de la guérison, qui était la règle; on n'a échoué que lorsque la carie était compliquée d'autres affections, ou lorsqu'elle avait attaqué les osselets de l'ouïe, ou bien encore lorsqu'elle avait envahi le maxillaire inférieur. » Au moyen d'un stylet très-fin, je m'assurais de l'état de l'os, chaque fois que le sujet se présentait au traitement; dans quelques cas, on a été obligé d'agrandir la plaie, au moyen d'incisions. » Parfois, le gonflement des tissus mûrs était considérable ; mais, en gé- néral, il y avait peu de gonflement; l'ulcération, plus ou moinsétendue, don- nait passage à un pus ichoreux, fétide, comme d'habitude. Je n'ai observé de trajet fistuleux que dans deux cas, où la carie était fixée au maxillaire inférieur; chez aucun sujet, la carie n'a déterminé d'abcès par congestion. » Chez tous les sujets, la carie était le résultat d'une ostéite dégénérée. Le ramollissement partiel du tissu osseux, les fongosités d'un rouge grisâtre, mollasses, saignantes; l'ichor gris sale, d'odeur fétide, les séquestres qui se détachaient, les vives douleurs qui accompagnaient l'affection dans cer- tains cas, ne laissaient pas place au doute à ce sujet. Seulement l'ostéite était plus ou moins active, et les douleurs qui en étaient la conséquence étaient d'autant plus développées que l'inflammation était plus prononcée. » Traitement. — i° Le traitement général a consisté dans l'emploi de l'huile de foie de morue, du vin de gentiane, du vin de Malaga iodé, des pilules d'iodure ferreux, des pastilles de phosphate ferreux, de la viande crue émulsionnée, de la bière. 20 Traitement local. — Variable suivant l'état de la carie, le traitement (1) Dix observations détaillées accompagnent ce Mémoire ( i iGo ) local a eu cependant presque constamment pour base les injections de tannin seul ou iodé, dissous dans l'alcool à g6°, 6 en solution concentrée, ou de sulfocyanure ferrique, pareillement dissous dans l'alcool à 96 degrés, en solution concentrée; quelquefois, on réunissait ces deux moyens, ou bien on employait concurremment le sulfocyanure ferrique dissous dans l'alcool et le nitrate argentique dissous dans l'eau. » D'autres fois, on a employé, dans l'ulcération, du sous-nitrate bismu- tbique, gélatineux, simple ou ioduré. Autour de l'ulcération, on a employé tantôt l'iodure plombique, ou le précipité d'eau blancbe, ou bien encore l'iodure argentique; tantôt du cérat coaltarisé ou de la pommade coalta- risée, qu'on appliquait sur la plaie avec des plumasseaux de charpie. » Lorsque des signes d'inflammation plus aiguë se manifestaient, on avait recours pour la combattre aux ventouses scarifiées. » Sous l'influence de ce traitement, on voyait tôt ou tard les séquestres se détacher, la douleur diminuer ou s'abolir; le pus devenait de bonne nature; les parties fongueuses disparaissaient; la cicatrisalion de l'os s'ef- fectuait de manière qu'il devenait tout à fait solide. En un mot, la guérison s'obtenait après un temps plus ou moins long ; mais toujours on a pu con- stater l'amélioration successive qui était la conséquence du traitement (1). VITICULTURE. — Recherches sur la vitalité des œufs du Phylloxéra (troisième Communication); par M. Balbiam, délégué de l'Académie (2). (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Influence des hautes températures sur les œufs. — Depuis les célèbres expériences de Spallanzani, qui remontent à l'année r 776 (3), les physio- (1) Je crois devoir faire remarquer que j'ai reconnu à l'iodure argentique des propriétés astringentes, hémostatiques et anestliésiques, et que j'ai vu que le sulfocyanure ferrique, dont il est plus facile d'obtenir la neutralité que pour le chlorure, est très-soluble dans l'al- cool, où il forme une solulion épaisse, lorsqu'il est concentré; cette solution, en se dessé- chant sur la peau, prend une teinte mordorée; la solution alcoolique de sulfocyanure ferrique remplace avantageusement le chlorure ferrique, même dissous dans l'alcool, comme astrin- gent, comme hémostatique, et dans beaucoup d'autres cas où ce dernier rend de réels services. Déplus, à l'extérieur, additionné d'une solution alcoolique de tannin, le sulfocyanure ferrique, mieux que le chlorure ferrique, donne du tannate d'un noir pur, brillant, ex lie inc- luent astringent, se desséchant très-vite sur la peau; il peut être employé dans bien des cas. (■?.) Voir les Comptes rendus des 20 et 27 novembre 1S76. I Opuscoli difisica animale e vegetabile, Modena, 177O; traduction française de Sen- nebier, t. I, p. 56 à G3; 1787. ( "6i ) logistes ne se sont qne rarement occupés de déterminer le degré supérieur de température compatible avec la vie du germe dans les œufs des insectes. On a d'autant plus lieu d'en être surpris que les résultats de l'illustre expé- rimentateur italien sont évidemment entachés d'exagération; ainsi, il porte à 62°,5 centigrades la température à laquelle meurent les œufs du Papil- lon du Ver à soie et ceux du Papillon de l'orme; à 60 degrés, celle néces- saire pour tuer les œufs de la grosse Mouche à viande. Nous trouvons, dans le Mémoire de Doyère sur l'Alucite des céréales, que les œufs de ce Lépido- ptère résistent à la température de 48 degrés, qui suffit pour tuer les Insectes éclos (1). En l'absence de renseignements plus nombreux sur celte inté- ressante question, j'ai résolu d'entreprendre moi-même quelques expé- riences sur la faculté de résistance des œufs du Phylloxéra, soumis à* des températures élevées; mais j'ai hâte de dire, pour m'excuser de n'avoir pas varié davantage mes essais, en examinant par exemple aussi l'action des hasses températures, que j'avais bien moins l'ambition d'enrichir de documents nouveaux cette partie de l'histoire physiologique du germe que de mettre entre les mains des viticulteurs des résultats qu'ils pourraient utiliser dans certaines circonstances données. » Quelques mots d'ahord sur la manière dont ces expériences ont été exécutées. Toutes mes observations ont été faites dans l'eau chaude. Dans une capsule de porcelaine, au-dessus de la lampe à esprit-de-vin, l'eau était portée à la température voulue et y était maintenue pendant un temps déterminé, en réglant convenablement la flamme. Les œufs, renfermés dans un petit sac de fine mousseline, dont le côté ouvert était serré entre les deux mors d'une pince pour empêcher leur sortie, étaient plongés et maintenus au sein du liquide pendant un temps fixé d'avance. Ils étaient alors retirés et placés dans un tube avec de l'eau à la température ordinaire, pour voir s'ils avaient conservé la faculté d'éclore \2). Toutes les expé- riences ont été répétées un grand nombre de fois; elles ont été faites pour la plupart avec les œufs du Phylloxéra des racines, afin de pouvoir agir sur des matériaux abondants et obtenir ainsi une plus grande précision dans les résultats. Je regrette de n'avoir pu expérimenter aussi avec les œufs d'hiver, qui n'existaient pas à cette époque de l'année et qu'il est (i) Recherches sur l'Alucite des céréales, p. 4g j l852. (?.) Voir, dans ma Communication du 20 novembre, ce que j'ai dit sur ce procédé de faire éclore les œufs du Phylloxéra. { i i6a ) d'nil leurs difficile de se procurer en quantité suffisante pour des essais de ce genre. Mais il est plus que probable que les résultats eussent été les mêmes et que leur enveloppe poreuse ne les eût pas mieux garantis contre l'action de l'eau chaude que la coque dense et homogène des autres sortes d'œufs. » i° Eau à 45 degrés; durée de l'immersion : cinq minutes. — Les œufs hy- pogés du Phylloxéra des racines, comme les œufs aériens du Phylloxéra des galles, sont tons tués à cette température et cette durée d'exposition. L'expérience faite dans les mêmes conditions avec les œufs du Phylloxéra du chêne a donné des résultats analogues. Dans les œufs qui renferment un embryon plus ou moins développé, celui-ci prend, sous l'action de la chaleur, une coloration brune qui le fait nettement ressortir au milieu du vitellus resté incolore. » 20 Eau à 45 degrés; durée de i 'immersion variant de une à quatre minutes. — La proportion des œufs stérilisés par la chaleur s'est toujours montrée en raison directe du temps de l'exposition; ainsi, lorsque celui-ci n'était que d'une minute, la moitié à peu près des œufs étaient tués ; à deux mi- nutes, les trois quarts environ ; à quatre minutes, il arrivait tantôt que tous les œufs périssaient, tantôt qu'un petit nombre survivaient ; il suffisait d'une minute d'exposition de plus pour qu'aucun œuf ne fût épargné, comme cela résulte de l'expérience n° 1. » 3° Eau à 5o degrés; durée de l'immersion : une minute. — Malgré leur courte exposition dans l'eau chaude, tous les œufs sont tués à cette tempé- rature; s'ils ne restent immergés que pendant un quart à une demi-minute, quelques-uns survivent. Les résultats ont été les mêmes avec le Plij'lloxeia quercûs. » 4° Au-dessous de 45 degrés pendant une immersion de cinq minutes, le nombre des œufs qui résistent augmente proportionnellement avec l'abais- sement de température jusqu'à 42 degrés, que tous les œufs peuvent sup- porter sans inconvénient. » La conclusion générale de ces expériences sur réchauffement des œufs est que l'extrême supérieur de température auquel ils sont rendus stériles oscille entre 42 et 45 degrés, pour une exposition de cinq minutes, si l'on tient compte des différences individuelles; il est exactement à 45 de- grés, si l'on fait abstraction de ces différences. Il est à remarquer que. ce chiffre de 45 degrés représente juste la moyenne de température supérieure à laquelle les propriétés vitales sont anéanties dans les organismes animaux ( nG3 ) et végétaux, ainsi que dans les éléments de leurs tissus, d'après les plus récents travaux des physiologistes ( i ). » Lélat hygrométrique de l'air exerce aussi sur la vitalité des œufs du Phylloxéra une influence marquée que tout le monde a pu constater. Les œufs et les insectes qui viennent d'être extraits du sol périssent rapidement lorsqu'on les expose dans un lieu sec; pour les œufs, la cause de leur mort est l'extrême minceur de l'enveloppe qui permet la déperdition facile par évaporation des parties fluides internes. J'ai montré que, par une éduca- tion progressive à l'air libre, on peut changer complètement les conditions d'existence du Phylloxéra et en faire, au bout de quelques générations, un animal aérien, vivant et se reproduisant sur les feuilles de la vigne. Il est évident que, dans ces circonstances, les œufs eux-mêmes ont subi une modification dans leur constitution intime (2). » La structure particulière du chorion de l'œuf d'hiver, tout criblé d'innombrables petits canaux perpendiculaires à la surface, comme je l'ai décrit dans une Communication précédente, l'expose plus que les autres œufs du Phylloxéra à la mort par dessiccation. Ceux que l'on garde à sec sur des lamelles d'écorce s'aplatissent déjà au bout de quelques jours et n'éclosent point. 11 en est de même des œufs qui hivernent sur des mor- ceaux de sarments coupés et desséchés, même lorsqu'on les conserve à l'air extérieur, mais à l'abri du contact direct de l'humidité. Au contraire, sur ces mêmes sarments exposés librement aux intempéries de l'air, ils con- servent parfaitement leur vitalité et éclosent le moment venu. C'est dans ces dernières conditions que j'ai pu observer pour la première fois, le 9 avril dernier, à Paris, l'éclosion de l'œuf d'hiver et l'issue du jeune ( 1 ) Je demande la permission de rapporler ici une expérience du même genre faite sur des Articulés appartenant à une autre classe que le Phylloxéra et montrant une différence sen- sible dans la résistance à la chaleur entre deux espèces voisines, mais ayant un genre de vie différent. Les œufs de VJgelena labyrinthica, Araignée qui tisse sa toile en plein air sur les broussailles, résistent parfaitement à une température de 46 à 4/ degrés, prolongée pen- dant cinq minutes. Au contraire, les œufs du Tegenaria atr'ua, de la même famille que l'espèce précédente, mais qui vit dans des trous profonds sous terre, périssent après une immersion île cinq minutes dans l'eau a 45 degrés. La même différence se remarque aussi entre les jeunes venant d'éclore et les individus adultes des deux espèces. Tandis que ceux de la Tégénaire meurent déjà à 45 degrés, comme leurs œufs, les petits et les adultes de l'Agélène tombent à 46 degrés dans un état «le rigidité passagère qui est suivi d'un retour complet à la vie; la mort réelle ne survient qu'à 48 ou 4g degrés. (a) Comptes rendus du 2 novembre 1874. C.R., 1876, i« Semeur e. (T. LXXX.1II, H» 24.; >54 ( ..64 ) Phylloxéra qui ouvre le cycle de reproduction ( i ). Les œufs du Phylloxéra du chêne se comportent, sous tous les rapports, exactement comme ceux du Phylloxéra de la vigne. Pent-étre les viticulteurs tireront-ils de ces diverses remarques des indications utiles sur les précautions à prendre pendant la titille et le ramassage des bois, la décortication des ceps de vigne, etc. » Résumé et conséquences pratiques des expériences précédentes. — De l'en- semble des faits exposés dans les diverses Communications que j'ai eu l'hon- neur de faire à l'Académie, il résulte que les œufs du Phylloxéra, comme sans doute ceux de tous les insectes, présentent une plus grande résistance aux causes de destruction que les individus complètement développés. Nous avons vu que cette résistance doit être principalement attribuée à la chitine qui forme l'enveloppe extérieure de l'œuf, substance dense et peu perméable aux liquides, à moins que ceux-ci ne jouissent d'un grand pou- voir de pénétration. Nous en avons eu la preuve par le long séjour que les œufs peuvent faire sous l'eau sans perdre aucune de leurs propriétés vi- tales. Par sa faculté de séparer de l'eau l'air atmosphérique dissous, elle entretient la respiration de l'œuf et par conséquent sa vie, même en pré- sence de substances qui, telles que l'acide chromique et le bichromate de potasse, attaquent fortement les éléments organiques vivants. Bien plus, l'enveloppe de l'œuf parait jouir d'une sorte de faculté de sélection sur les gaz en dissolution lorsque ceux-ci ne dépassent pas une certaine propor- tion, en permettant l'accès aux gaz nécessaires à la respiration du germe, et le refusant à ceux qui pourraient lui être nuisibles. C'est ainsi, du moins, que je crois pouvoir expliquer la propriété que nous ont présentée les œufs de continuer leur vie et même leur évolution jusqu'à l'éclosion au sein d'une solution de sulfocarbonate de potassium à yoqv et même à —^, dans laquelle les insectes éclos succombent dans un temps très-court. » Une autre conclusion à laquelle conduisent toutes mes expériences, c'est que le germe ou l'embryon est bien moins sûrement atteint par des doses élevées d'une vapeur toxique agissant pendant un court espace de temps que par des quantités quelquefois très-faibles, mais dont l'action est lente et durable. A l'appui de cette assertion, je rappellerai les expériences où la vapeur produite par quelques gouttes de goudron de houille ou de sulfure de carbone, mêlée à un volume d'air relativement considérable, a suffi pour tuer tous les œufs qui y étaient plongés. Mais la destruction des œufs exige une exposition plus longue à la substance insecticide que celle f l ) Comptes rendus du 10 avril 18-6. ( n65 ) des insectes. Il en résulte qu'il faut plus que jamais chercher à obtenir un dégagement lent et durable des vapeurs toxiques, surtout lorsqu'on emploie des substances qui, telles que le sulfure de carbone, possèdent une grande volatilité et n'exercent par conséquent qu'une action très-passagère. Dans la pratique, on a employé pour cela deux moyens principaux : i° l'union de la substance à des corps capables d'en ralentir l'action; 20 son emploi pendant la saison froide, où ce résultat est un effet naturel de l'abaisse- ment de la température. Ce qui plaide encore en faveur de cette dernière époque, c'est la raretéj sinon l'absence totale des œufs. Or cette condition me paraît si essentielle au succès du traitement, que je la considère comme tout à fait décisive dans le choix du moment le plus opportun pour l'ap- plication du remède. La Commission de l'Académie avait indiqué la fin de l'hiver ou le commencement du printemps; je suis heureux de me rencon- trer ici avec elle pour conseiller la même époque (1). » Il me reste à dire quelques mots de l'emploi que l'on pourrait faire de l'action de la chaleur pour la destruction du Phylloxéra. » Lorsque j'eus découvert, en 1874» à Montpellier, la génération sexuée de l'espèce (2) et constaté, l'année suivante, que l'œuf provenant de cette génération est déposé sous l'écorce de la vigne (3), quelques personnes conçurent l'idée d'appliquer à sa destruction le procédé depuis longtemps en usage contre la PyraLe, c'est-à-dire l'échaudage des ceps au moyen de l'eau bouillante. Je ne sache pas que l'application de ce moyen ait été tentée jusqu'ici dans la grande culture, mais je pense qu'on en obtiendrait de bons résultats. Peut-être pourrait-on craindre qu'en raison de leur situation plus ou moins profonde sous l'écorce, l'eau n'arrivât pas jusqu'aux œufs avec la température nécessaire pour les tuer. Mais nous avons vu qu'ils sont déjà détruits par un contact de cinq minutes avec l'eau à 45 degrés, et qu'à 5o degrés une immersion d'une minute seulement suffit pour cela. Il fau- drait donc admettre une déperdition de la moitié de la température initiale de l'eau, ce qui ne pourrait guère avoir lieu sans une négligence extrême de la part des personnes chargées de l'opération. Assurément, il vaudrait mieux que l'emploi de l'eau bouillante fût toujours précédé de la décorti- (1) C'est également à cette époque qu'il faut mettre en usage les moyens destinés à la destruction des œufs d'hiver, principalement le badigeonnage des ceps. La décortication, procédé plus long, pourrait se faire pendant toute la durée de l'hiver. (2) Comptes rendus du 3i août iS-.|. (3) Comptes rendus du \ octobre iS'jS. i54-. ( i.CG ) cation des ceps, qui peut se faire aujourd'hui d'une manière très-rapide et économique au moyen du gant à mailles de fer imaginé par M. Sabalé (i). Les deux procédés se compléteraient et il me paraîtrait difficile qu'un seul œuf pût échapper à la destruction. » L'action de l'eau chaude pourrait encore être utilement employée pour la désinfection des vignes destinées soit à être transportées dans des con- trées encore indemnes, soit à former sur place de nouvelles plantations. Une immersion pendant quelques minutes dans l'eau chauffée à une tem- pérature voisine de 5o degrés suffirait pour purger les houtures et même les plants enracinés de tous les germes qu'ils pourraient receler. Cette opéra- tion serait probablement sans inconvénient pour les plantes elles-mêmes, les phénomènes végétatifs étant considérablement ralentis chez elles à cette époque; toutefois, n'ayant pas fait d'expériences spéciales à ce sujet, ce n'est pas sans quelques réserves que j'émets cette opinion. Ce serait aux bo- tanistes de nous éclairer à cet égard. Pour moi, me renfermant dans mon rôle de zoologiste, je ne puis affirmer qu'une chose, savoir la destruction certaine du parasite et de ses germes (2). viticulture. — Sur quelques procédés indiqués par Florentinus, pour la conser- vation de la vigne et pour la fabrication des vins. Extrait d'une Lettre de M. Max. Pallet à M. Dumas. « En me livrant à quelques recherches bibliographiques, j'ai lu et j'ai traduit le passage suivant, extrait de Florentinus, quia réuni les Comnien- tarii de re rustica, GÉOPONIC, lib. X, cap. XC : « Moyens de présenter les arbres et les vignes des vers et de toute autre atteinte. — Broie la terre rouge de Lemnos et l'origan avec de l'eau, puis enduis-en les racines, et plante, (1) Comptes rendus du i/{ août et du 4 décembre îfci'jG. (2) Des expériences précises sur la résistance des plantes à réchauffement seraient d'au- tant plus désirables que les données de la Science sont très-contradictoires à cet égard. Ainsi, d'après Spallanzani, les jeunes plants de trèfle, de fève, de haricot supporteraient sans souffrir une température de 62 à 68 degrés. Si nous en croyons, d'autre part, M. Julius Sachs, une immersion pendant di\ minutes dans l'eau à 45-J6 degrés serait mortelle pour un grand nombre de végétaux [Hantlbuch der Expérimental- Physiologie der P/lanzen, p. 65; i865j. Il est vrai que .M. Sachs opérait sur des plantes remplies de sève et en plein état de végétation, ce «pii n'est p.is le cas pour les bouture» et les plants de vigne dont il est question ci-dessus. ( "67 ) tout autour de l'oignon marin. Si tu* fiches autour des arbres des pieux de bois de pin mari- time, les vers mourront (i). » » Assurément, Florentinus ne publiait pas ces recettes avec l'intention de combattre le Phylloxéra, mais il incliquait des moyens d'atteindre, sui- vant lui, les êtres vivants qui s'attaquaient aux racines des arbres et des vignes. J'ai cru vous signaler ce passage, à titre de simple curiosité. » Me permettrez-vous encore une antre citation? On pense généralement que l'action précipitante déterminée par les sels d'alumine a été récemment constatée. Or je lis, dans Florentinus, qu'on clarifiait les vins en y mettant de l'argile, et préférablement de l'argile cuite; elle entraine avec elle, dans la lie, tout ce qui trouble le vin (2). » M. C. Poussier demande l'ouverture d'un pli cacheté, qui a été déposé par lui au mois de septembre dernier. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient une Note relative à un procédé que propose l'auteur, pour la destruction du Phylloxéra, au moyen des chromâtes alcalins en dissolution. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) MM. P. Gcyot et R. Bidaux adressent, comme complément à leurs pré- cédentes Communications, une Note sur la recherche de l'acide rosolique dans les vins, en présence de la fuchsine. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. J. Labiche adresse une Note relative à la recherche de la fuchsine, du violet d'aniline, ou de l'orseille, dans les vins et les diverses liqueurs. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. L. Hugo adresse une nouvelle Note relative à la généralisation pan- imaginaire, en Mathématiques. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) (1) Ut ncque arbores neque vîtes a verniibus aut nlio quopinm lœtlantur. — Rubricam Lemniam etoriganum cum aquà terito, indeqtie radiées Mine, et sillam circumcirca plan- tato. Si vero picceos paxillos [iriuKitsm a-as-raPmuç i circa arbores defixeris, vermes perdentur. (2) Argilla, postquam deferbuerunt vina, immissa ipsa purgat, deferens secuin quidquid turbiduiii est ad faecem, atque id inagis si fucrit tosla (Geop., lib. VII, cap. XII. ( n68 ) M. A. lîit.icHET adresse de nouvelles Notes relatives à des perfectionne- ments à apporter au microscope et à l'éclairage par la lumière électrique. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. Vax Tieghem prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Botanique, par le décès de M. Ad. Brongniart. (Renvoi à la Section de Botanique.) La Société Royale des Sciences d'Upsal adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, le ier fascicule du volume X de ses « Nova Acta » (série III), et le volume VII de son « Bulletin météorologique ». r La Société d'Horticulture de l'arrondissement d'Etampes prie l'Aca- démie de vouloir bien l'informer si elle aurait en sa possession un portrait, ou une reproduction quelconque, de feu Guettard [Jean- Etienne), né à Étampes en i y 1 5, et devenu fort jeune Membre de l'Académie des Sciences. Elle désirerait pouvoir utiliser ce document, pour le monument qu'elle se propose d'élever à la mémoire du savant naturaliste. Des recherebes seront faites, pour satisfaire, s'il est possible, au vœu exprimé par la Société. MÉCANIQUE. — Sur la construction géométrique des pressions que supportent les divers éléments plans menés par un même point d'un corps. Note de M J. Bokssinesq, présentée par M. de Saint-Venant. « Lamé, au moyen de son ellipsoïde d'élasticité et d'un autre ellipsoïde ou de deux hyperboloïdes conjugués, a interprété géométriquement, d'une manière en quelque sorte immédiate, les formules par lesquelles Caucby avait exprimé les pressions exercées sur l'unité d'aire des éléments plans qui se croisent en un même point d'un corps. Je me propose de montrer qu'il est possible de simplifier encore la construction de ces pressions, et d'arriver ensuite sans calcul à la connaissance de particularités remarqua- ( "39g) Lies, concernant leurs composantes tangentielles, le rapport de ces com- posantes aux composantes normales, etc. » Je supposerai qu'on retranche de tontes les composantes normales dont il s'agit la demi-somme des deux forces dites principales, savoir la plus grande et la plus petite au poiut considéré, sans rien changer d'ail- leurs aux composantes tangentielles. On sait que celles-ci et les compo- santes normales en excédant ne cesseront pas d'être régies par les for- mules de Cauchy, en sorte qu'il sera permis, en appliquant ces formules, de faire abstraction de la partie commune retranchée, sauf à la rétablir finalement. Si R désigne la demi-différence des deux forces principales extrêmes, la plus grande sera donc réduite à R, la plus petite à — R, et la force principale intermédiaire ou moyenne aura une certaine valeur, T, comprise entre R et — R. Je prendrai pour axes coordonnés Ox, Ojr, Oz les droites qui représentent les trois forces principales R, T, — R quand on leur ajoute une même quantité, assez grande pour rendre la troisième positive. D'après un théorème connu de Cauchy, la pression F exercée sur l'élément plan dont la normale fait avec ces axes les angles a, fi, y aura pour composantes respectives Rcosa, Tcos/3, — Rcosy. Cette pression vaut donc F = v/R2(cos2a4- cos'-y) + T2cos2/3 = y/R2 - (R2-T2)cos2/3 : elle ne dépend que de fi et grandit, de y/'T2 à R, quand on considère des éléments superficiels formant des angles de plus en plus grands avec le plan des deux forces principales extrêmes. Elle fait d'ailleurs avec Oj- un angle fi', dont le cosinus, cos/3'= -cosfi, ne dépend également cpie de fi et est moindre que cos|3, en valeur absolue, si ce n'est quand ces cosinus sont nuls ou que fi, fi' valent un angle droit. Enfin, si l'on projette sur le plan des xz, d'une part, la pression considérée, d'autre part, la normale l'élément plan, ces projections feront avec les axes Ox, Oz des angles ayant leurs cosinus respectivement proportionnels à Rcosa, — Rcosy pour la première, à cosa, cosy pour la seconde, et d'ailleurs de mêmes signes que ces quantités; les deux projections, étant ainsi inclinées sur Ox d'angles égaux, sur Oz d'angles supplémentaires, seront symétriques par rapport à Ox. » On construira donc comme il suit la pression F exercée sur l'élément plan. A pailir de l'origine et dans le plan xz des deux plus grandes forces ( »i7° ) principales R, T, on mènera, d'un même côté de la for ce principale moyenne T , deux droites inclinées sur celte force moyenne: l'une, de l'angle donné |3 que fait avec elle la normale à r élément proposé, l'autre de l'angle |3', dont le cosinus vaut -ô-cos/3, en donnant à celle-ci la longueur F = yR2 — (R2 — T3) cos2|3; puis on imprimera à ces deux droites deux rotations égales et contraires autour de la force principale moyenne T : à l'instant où la première droite viendra coïncider avec la normale à l'élément superficiel, la seconde représentera la pres- sion qui lui est appliquée. » C'est dans le plan des xz, c'est-à-dire quand |3 et |3' valent i droit, que l'inclinaison de la pression F sur la normale à l'élément qui la supporte varie dans les plus larges limites, vu que ce n'est qu'alors que celte pres- sion peut coïncider, tantôt avec la normale, tantôt avec son prolongement. Ainsi la force F, qui atteint dans ce plan sa plus grande valeur absolue R, y devient successivement soit tout entière normale et positive, soit tout entière normale et négative, soit tout entière tangentielle. Il est évident que la composante tangentielle R, qu'elle donne dans ce troisième cas, constitue la plus grande de toutes les composantes tangentielles de pression au point considéré; il l'est aussi que les pressions normales R, — R, qu'elle donne dans les deux premiers cas, sont la plus grande et la plus petite des composantes normales de pression, et qu'elles restent la plus grande et la plus petite quand on ajoute à toutes les composantes normales la partie commune dont on avait fait abstraction. De même, lorsqu'on composera cette partie commune avec la force F, il n'y aura évidemment pas de ré- sultante plus grande ou plus petite que celle qu'on obtient en prenant simplement la somme ou la différence de cette partie commune et de R. Considérons enfin le rapport d'une composante tangentielle quelconque de pression à la composante normale correspondante, et comparons-le au rapport analogue, calculé pour la pression qui a une composanle normale égale, mais qui est contenue dans le plan des xz. La plus grande des deux composantes tangentielles considérées est celle dont le carré, joint au carré de l'excédant commun de la composante normale sur la demi-somme des deux forces principales extrêmes, donne la plus grande valeur de F2; c'est donc celle qui est comprise dans le plan des xz, et son rapport à la com- posante normale est le plus grand des deux en valeur absolue : cela revient à dire que, des deux pressions totales considérées, celle que contient le plan des xz fait le plus petit angle avec l'élément superficiel qu'elle solli- ( "71 ) cite. En résumé, c'est dans te plan des deux forces principales extrêmes qu'il faut chercher : i° la plus grande et In plus petite des pressions; 2° la plus grande et la plus petite des composantes normales de pression; 3° la plus grande des composantes tangentielles ; 4° la pression la moins inclinée sur I élément plan qui la supporte. » ANALYSE. — Note sur l'intégration de l'équation (xdy — ydx)[a + bx-r-cy) — dy{a' + b'x -+- c'y) -+■ dx{a"-\- b"x ■+■ c"y) = o; par M. Allégret. (Extrait.) « Soit le système d'équations linéaires à coefficients constants du , — = au -f- bv -+- cw, dt ' (i) { 4- —a'u-h b'v 4- c'w, w 1 dt f -^ =a"u-\- b"v -h c"w, entre les variables u, v, w, t et les neuf constantes a, b, ..., c". » Si l'on pose (2) x = - et y = — ' les nouvelles variables x et y satisferont aux équations [ — = a' -+■ b'x H- c'y — x(a + bx -+- cy), 1 dr ,, [ — — a+b"x -\-c"y —y (a -+■ bx + c/), et par suite aussi à d) , , v \\x ~ — jdx\ (a H- bx -+- cy) — dy(cï + £\r + c'j^ I + flfr (nff + b" x -f- c» = o . » Les expressions (2) donneront, par l'intégration de (1), x et y en fonction de t et de deux constantes arbitraires. Mais l'une de ces con- stantes s' ajoutant à t, on voit que l'élimination de t donnera une équa- tion entre x et y et une seule constante arbitraire. Ce sera l'intégrale de (4). » Ce résultat a été obtenu par Jacobi, par une voie très-différente, au commencement du vingt-quatrième volume du Journal de Crelle. » C. R., 1876, 3" Semestre. (T. LXXXHI, N°24.^ '55 ( "72 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur le spectre de l'étoile nouvelle de la constellation du Cygne. Note de M. A. Cornit, présentée par M. Le Verrier. « Malgré la mauvaise saison et la faiblesse de l'éclat de l'étoile (4e à 5e grandeur), j'ai pu étudier assez complètement le spectre de la lumière de cette étoile nouvelle avec l'Équatorial de l'est de l'Observatoire de Paris, récemment restauré par nous pour des études de Photograpbie astrono- mique ( i ). La première soirée d'observations m'avait permis seulement de con- stater la présence de lignes brillantes dans ce spectre; deux jours après, les conditions atmosphériques m'ont permis de faire un examen plus ap- profondi et d'exécuter des mesures aussi précises que le permet le faible éclat de l'astre. Voici le résumé de cette élude spectroscopique : » Le spectre de l'étoile se compose d'un certain nombre de lignes brillantes se déta- chant sur une sorte de fond lumineux, interrompu presque complètement entre le vert et l'indigo, de sorte qu'à première vue le spectre paraît composé de deux parties séparées. Pour l'étudier qualitativement, j'ai adopté un oculaire spectroscopique, de construction spéciale, qui utilise la plus grande partie de la lumière et permet de varier sa concentration. Pour les mesures, j'ai employé un spectroscope à vision directe de Duboseq, muni d'une échelle visée par une réflexion latérale. Le croquis ci-après donne une idée de l'aspect du spectre et représente la position de lignes mesurées d'après les lectures de l'échelle auxi- liaire, dans la série de mesures la plus complète. Je n'ai observé que des raies brillantes; les raies sombres, si elles existent, doivent être Irès-fines, et m'ont échappé à cause du peu de lumière de l'étoile. l^#lfU|M£# liijiiiBiiiiiiiii » L'ordre a3*/. . .0 est celui de leur intensité, en tenant compte de la visibilité de la couleur. Les chiffres suivants sont les divisions de l'échelle qui définissent leur position : 0 s IOO 3o 6o p 66 ■s. n3 44 6o 66 ^3 » La flamme d'une lampe à alcool salé, observée immédiatement après, a donné la raie D à la division f\ï\ mais une légère obliquité de la fente relativement aux traits de l'échelle introduit une différence constante de i à 2 divisions dans le sens du rétablissement de la coïncidence avec la raie 5. » Le ciel s'élant couvert aussitôt après cette mesure, j'ai laissé le spectroscope en station (1) Comptes rendus, t. LXXXIII, p. 43; juillet 1876. ( "73) sans y toucher, et le lendemain matin j'ai relevé la position des raies de Fraunhofer vi- sibles avec la lumière des nuées : C D b (moyen). F G 3i 43 > 5 65,3 79'5 1 16 C'est le spectroscope même dont j'ai fait usage pour observer le spectre de l'aurore bo- réale du 4 février 1872 [Comptes rendus, t. LXXIV, p. 3go). La distance relative des raies C, D, Fêtait la même 21, 33, 6g. On déduit aisément de ces données la correspondance des divisions de l'échelle auxiliaire avec l'échelle des longueurs d'onde. Voici les résultats calculés pour les lignes brillantes observées, ainsi que le tableau des lignes brillantes de divers éléments exprimés en millionièmes de millimètre : ec S y /3 t vj 6 t Observ 661 588 53i 5i7 5oo 483 45i 435 Hydrogène 656 (C) » >• » >. 4^6 (F) » 434 Sodium » 58g (D) » » » » ». » Magnésium » » » 5i7 (émoy.) » » » » Raie de la couronne sol. » » 532 » » » » » Raiesdelachromosph. « 587 ;> » » » 447 * » Cette comparaison montre que, si l'on tient compte du petit déplacement apparent causé par l'obliquité de la fente (qui rend tous les nombres un peu forts), et de l'incerti- tude inévitable que présentent les mesures de lumières si faibles, on peut admettre que les raies a, », e coïncident avec celle de l'hydrogène, S avec celle du sodium, et (3 avec la triple raie b du magnésium. La faible dispersion du spectroscope employé ne m'a pas permis de distinguer si la raie brillante était simple, double ou triple, car les trois cas peuvent se présenter [Comptes rendus, tome LXXIII, p. 332; juillet 1871 ). ■ Mais le rapprochement le plus curieux, que je donne ici avec beaucoup de réserve, mais qu'il serait bien intéressant de vérifier ultérieurement, c'est la coïncidence de la raie 7, très-brillante dans le spectre de l'étoile, avec la raie verte À =532 (i474 ae l'échelle de Kirchhoff), observée dans le spectre de la couronne solaire et dans la chromosphère; la bande faible 9 correspond ainsi à une bande \ = 447 de 'a chromosphère; on est ainsi amené à penser que la raie S correspond plutôt à la raie brillante de la chromosphère > = 587 (hélium) qu'à celle du sodium 58g. Si cette interprétation était exacte, les lignes brillantes du spectre de l'étoile comprendraient exclusivement les lignes les plus brillantes et les plus fréquentes de la chromosphère. Voici, en effet, d'après le catalogue des lignes chromosphériques de Young [Philosophiral Magazine, november 1871) la désignation des lignes les plus brillantes et leur fréquence relative : Longueurs d'onde 656 (C) 587 532 5i7(6) 486 (F) 447 434 Fréquence relative 100 100 75 i5 100 75 100 >> Toutes les autres lignes brillantes ont une fréquence relative inférieure à 10, à l'ex- ception de la quatrième ligne brillante de l'hydrogène \ =476 ) Sciences, tenue à Glasgow en septembre dernier, j'ai dit que la répulsion était due au mouvement interne des molécules du gaz raréfié et était en rapport avec le degré de raréfaction de celui-ci. J'ai montré que, quand ce gaz est relativement dense et que la grandeur moyenne de l'espace où s'agitent ses molécules est relativement petite par rapport aux dimensions du récipient, les molécules rebondissent en quelque sorte de la surface chauffée et se meuvent alors avec une grande rapidité, refoulant en arrière les molécules animées d'un mouvement plus lent qui s'avancent alors derrière la surface chauffée. Il en résulte que, bien que les im- pulsions produites séparément sur la surface chauffée soient augmentées en force, en raison de sa plus grande chaleur, le nombre des molécules qui en subissent l'effet diminue dans la même proportion, et l'équilibre se trouve à peu près établi des deux côtés de chaque ailette, bien que la température ne soit pas la même sur ses deux faces. Quand l'épuisement de l'air raréfié est poussé assez loin pour que les molécules se trou- vent en très-petit nombre et que l'espace où s'agitent ces molécules est en rapport avec les dimensions du récipient, le mouvement de recul déter- miné par les molécules qui rebondissent se trouve annulé en tout ou partie sur les parois du récipient, et la pression en avant des molécules dont le mouvement est plus lent n'est plus contre-balancée en arrière comme dans le cas précédent. Il arrive alors que, le nombre des molécules qui viennent rencontrer la face chauffée n'approchant plus de celui des molécules qui rencontrent la face opposée, les impulsions individuelles sont plus fortes sur une face que sur l'autre et déterminent une pression qui tend à repousser la face chauffée. » Il était intéressant de savoir si, en perfectionnant assez le vide dans le récipient d'un radiomètre pour le faire arriver à ses dernières limites, la matière gazeuse restante est susceptible d'acquérir un mouvement molé- culaire capable de vaincre l'inertie d'un système métallique, lel que celui qui est constitué par le tourniquet d'un radiomètre, et il était également Irès-cu- rieux, au point de vue philosophique, de reconnaître si, à un état de division aussi complet, un gaz raréfié ne doit pas être considéré comme ayant dé- passé les limites de l'état gazeux et comme ayant atteint un quatrième état naturel, dans lequel ses propriétés seraient aussi éloignées de celles qu'il avait à l'état de gaz que les propriétés qui distinguent les gaz et les liquides : j'ai entrepris à cet égard quelques expériences, qui ont ete l'objet d'une première Communication à la Société Royale, dans sa ( H77 ) séance du i5 novembre dernier, et dont je vais rapporter les principaux résultats : » Au moyen d'un manomètre sensible, adapté à la machine pneumatique avec laquelle on construit les tubes à air raréfié, j'ai pu mesurer, dans mon radiomètre, la pression at- mosphérique à différents degrés et jusqu'à sa réduction à ses dernières limites, et j'ai en même temps mesuré la force répulsive exercée sur la partie mobile de l'appareil sous l'influence de différents gaz. J'ai traduit par des courbes les différents résultats que j'ai obtenus, et ces courbes rapprochées les unes des autres ont pu montrer les rapports qui existent entre la perfection du vide et la force répulsive produite par la radiation. Il est possible toutefois que de nouvelles séries d'observations apportent quelques modifications dans la forme de ces courbes. » Quand le vide est fait sur de l'air, la dépression que l'on obtient pratiquement dans les récipients des radiomètres est généralement 25o millionièmes d'une atmosphère, ou omin, 19 de hauteur mercurielle dans le manomètre. A mesure que le vide se perfectionne, la répulsion exercée sur les surfaces noires de l'appareil varie. Elle augmente d'abord très- lentement jusqu'à ce que la pression atteigne environ 70 millionièmes d'une atmosphère, et elle atteint un maximum à la pression de 4° millionièmes; puiselle tombe rapidement, jus- qu'à un dixième de millionième d'une atmosphère, point où elle n'atteint plus que le dixième de son maximum. » Avec le gar. oxygène, la force répulsive monte graduellement et doucement jusqu'à 4o millionièmes d'une atmosphère, et n'atteint son maximum qu'à 3o millionièmes; puis elle diminue rapidement. » Avec l'hydrogène, il n'est pas nécessaire de pousser le vide aussi loin pour obtenir le maximum d'action. Il se produit lorsque la pression atteint les 70 millionièmes d'une at- mosphère. » L'acide carbonique étant intermédiaire entre l'air et l'hydrogène, mais plus rapproché du premier, la force répulsive ne monte pas très-haut et disparaît bientôt. 1 Comme les oscillations dans l'intensité de la répulsion due à la radiation se retrouvent dans les effets de la conductibilité électrique du vide, j'ai du entreprendre, pour étu- dier les rapports qui peuvent exister entre ces deux actions, une longue série d'ob- servations sur la conductibilité du vide aux différentes pressions et sur différents gaz. Ces expériences, entreprises avec l'étincelle d'une machine d'induction, ont montré qu'avec l'air, quand la pression atteignait les 4" millionièmes d'une atmosphère, et alors que la force répulsive était à son maximum, l'étincelle dont la longueur, à la pression normale, ne dépassait pas un demi-pouce, a pu illuminer un tube ayant des pôles d'aluminium de 3 millimètres. En poussant plus loin la perfection du vide, l'étincelle ne passait plus, mais une lueur d'une longueur d'un pouce illuminait encore le tube. Avec un vide plus parfait encore, il a fallu augmenter la puissance du générateur électrique pour obtenir révélation de cette étincelle. Enfin, avec le vide le plus complet que j'aie pu obtenir, j'ai pu encore trouver des traces de conductibilité, en augmentant convena- blement la puissance électrique. » Quand on emploie des étincelles électriques aussi fortes pour ces ( "7« ) dernières expériences, il arrive souvent que les tubes sont perforés, et, si l'on analyse alors les effets produits, on reconnaît que, par suite de la rentrée de l'air par la petite fissure qui s'est trouvée formée, la force ré- pulsive, qui était tombée à son minimum sous l'influence du vide le plus parfait, augmente de nouveau jusqu'à un maximum, puis s'abaisse lente- ment jusqu'à zéro, à mesure que la pression augmente successivement dans le tube. » Dans une prochaine Note, je donnerai quelques explications sur les bonnes conditions de construction des radiomètres et sur la question théo- rique que j'ai soulevée dans le courant de cette Note. » MÉTALLURGIE. — Dégagement d'ammoniaque observé lors de la rupture de certaines barres d'acier. Extrait d'une Lettre de M. Barré à M. Daubrée. « J'ai eu l'honneur d'appeler votre attention, il y a trois mois, pendant notre voyage en Hongrie, sur le dégagement d'ammoniaque qui se produit à la surface d'un rail d'acier qu'on vient de briser sous le mouton. Ce phénomène intéressant, que je n'ai encore vu citer nulle part, a été observé à notre usine d'Anina et constaté par moi à plusieurs reprises. Le dégage- ment du gaz se trahit de la manière la plus nette par son odeur caracté- ristique. » Vous m'avez invité à vérifier la présence de l'ammoniaque au moyen du papier de tournesol. M. Steger, à qui j'ai confié le soin de faire l'expé- rience, m'écrit qu'on a cassé au mouton deux bouts de rails d'acier de duretés différentes. L'acier dur a laissé dégager une quantité d'ammoniaque assez forte pour être sentie à quelques pas de distance; le papier rouge de tournesol et le papier jaune de curcuma, appliqués sur la cassure mouillée, ont immédiatement changé de couleur : le premier a passé au bleu, le se- cond au brun. Des bulles de gaz sont sorties de la surface mouillée, pendant environ un quart d'heure. Avec de l'acier moins dur, qui a été soumis aux mêmes expériences, le dégagement d'ammoniaque a été bien moins sen- sible; mais l'action sur les papiers réactifs a pu être constatée. » Les observations qui précèdent s'appliquent à de l'acier fabriqué dans un four à gaz, par le procédé Siemens. D'un autre côté, nos ingénieurs, à Reschitza, ont remarqué, il y a déjà plusieurs années, que, lorsqu'on casse sous le mouton des essieux d'acier, faits avec l'acier Bessemer le plus doux, il se dégage parfois une odeur prononcée d'ammoniaque. ( i i 79 ) » Ce fait se produit donc avec des aciers Bessemer et avec des aciers obtenus au four Siemens; il peut avoir de l'utilité dans la question, encore obscure, de la présence et du rôle de l'azote dans l'acier : c'est à ce titre que je vous le communique. » M. Dalbrée présente les observations suivantes : « A l'occasion du fait intéressant observé par M. Barré, il convient de rappeler les observations faites par M. Fremy sur la présence de l'azote dans les aciers et le dégagement d'ammoniaque auquel ce corps donne lieu, à chaud, en présence de la vapeur d'eau, ainsi que le cas de forma- tion spontanée d'ammoniaque, à froid, signalé par M. Becquerel. On sait aussi que M. Boussingault a découvert l'azote dans tous les fers météo- riques qu'il a examinés, et que M. Cloé'z a reconnu l'ammoniaque, à l'état de chlorhydrate et de carbonate, dans les météorites d'Orgueil, peu de temps après l'arrivée de ces corps sur le globe. » D'un autre côté, les bulles gazeuses qui se montrent à la surface des cassures humectées des barres d'acier donnent lieu de supposer que, outre l'ammoniaque, dont la présence ne paraît pas douteuse, il se déga- gerait aussi du métal un gaz moins soluble dans l'eau que l'ammoniaque. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur l'urée du sang. Note de M. P. Picard, présentée par M. Cl. Bernard. « En opérant avec les précautions convenables, on trouve toujours dans le sang veineux une quantité de substances décomposées par le réactif de Milon, plus faible que celle existant dans le sang artériel. » Expérience. — Chez un chien, on met une canule dans l'artère caro- tide et une canule dans la veine crurale, puis en même temps on extrait le sang artériel et le sang veineux. » On les pèse l'un et l'autre rapidement, on additionne de sulfate de soude et l'on fait bouillir, etc. (voir l'opération du dosage dans une Note antérieure, Comptes rendus, 20 novembre 1876). Il faut absolument que les deux sangs soient extraits simultanément; mais, par-dessus tout, il faut les traiter simultanément, car, en abandonnant à l'air libre seulement quinze à vingt minutes les deux sangs artériel et veineux, on voit disparaître en- ticreinent la différence qui existait entre eux. » Un exemple montrera ce que sont ces différences chez un chien rô- ti. K., 1876, a» Semestre. (T. LXXX1I), Pi" 2*3.) ' ^6 ( u8o ) buste et en bon état : Sang artériel (ioooBr) i8r,4^ Sang veineux (ioooer) o8',8o (Les chiffres i8',45 et oB',8o sont obtenus en calculant dans l'hypothèse où tout ce qui est décomposé par le réactif serait de l'urée.) » Chez les chiens affaiblis, la différence persiste, mais elle est moindre, et la quantité pour iooo grammes est moindre également. » En présence de ce fait, que j'ai constaté dès l'origine de mes recherches, je devais nécessairement me poser la question de savoir si c'est la pro- portion d'urée qui subit ainsi une diminution. Il est évident, en effet, que le fait de la destruction de l'urée dans les capillaires aurait été en désaccord avec ce qu'on pense généralement de cette substance et ne pou- vait être énoncé par moi sans une preuve décisive. » Or, en cherchant à résoudre cette question, j'ai été amené à admettre dans le sang l'existence de deux substances décomposées l'une et l'autre par le réactif de Milon : l'une, essentiellement variable, se détruisant à peu près totalement dans les capillaires des membres, et existant cependant toujours dans le sang artériel (le lieu de sa formation n'a pas encore été précisé); l'autre, en proportion égale dans le sang artériel et le sang vei- neux des membres, et qui est l'urée. » Voici sur quelles observations se fonde cette opinion : » i° J'ai examiné le sang artériel de chiens affaiblis. C'est à cette cir- constance qu'est due la faiblesse des chiffres. J'ai fait un dosage immédiat, et un second dosage, dans le même sang, une heure après. Le premier dosage donna, pour iooo grammes de sang. . . osr,8 Le second osr,(i » Ces résultats constants montrent que, dans les premiers moments, il y a destruction dans le sang d'une fraction de la substance décelée par le réactif de Milon. » a° Dans le même sang artériel, j'ai fait des analyses successives et j'ai vu qu'après les phénomènes de destruction du premier moment, la masse totale reste la même pendant une longue durée de temps. (o) 4° minutes après la sortie de l'artère (ioooBr) o6r, 58 ( b i ?4 heures après o"r> 55 (c) 24 heures après on chauffe une portion du même sang enlie 3o et 4o degrés pendant trois (juails d'heure, ensuite ou fait l'analyse (tooo!r) o,r,53 ( "8i ) » Dans cette deuxième série d'analyses, on a donc constaté un état fixe des substances décomposées par le réactif de Milon. » 3° Si l'on fait les dosages dans deux sangs artériel et veineux après les avoir laissés l'un et l'autre cpiinze à vingt minutes à l'air libre, on ne trouve plus entre eux de différence : la substance destructible a disparu, et la sub- stance fixeresle en proportions sensiblement égales dans les deux. » Expérience. — Dosage vingt minutes après la sortie des vaisseaux : Sang artériel (iooo6r) oBI',g6 Sang veineux (ioooB1) °EI\94 » La conclusion physiologique cpie je tire de ces faits est la suivante : Il y a, dans le sang artériel, deux substances différentes, décomposées l'une et l'autre par le réactif de Milon; l'une, éminemment destructible, disparaît en général à peu près complètement dans les capillaires; l'autre au con- traire est fixe, résistante et existe dans le sang veineux en même quantité que dans le sang artériel. Quelles sont ces substances? Je n'ai pas d'opi- nion actuelle quant à la première, et je n'en dirai donc rien. Pour ce qui est de la seconde, j'ai dès à présent un motif sérieux pour la considérer comme étant l'urée du sang. » Cette raison, la voici : Si l'on fait agir dans le sang sur cette substance le ferment ammoniacal, suivant la méthode de M. Mnsculus, on détruit rapidement presque la totalité de cette substance. Je n'insiste pas davan- tage, car j'aurai à revenir sur ce sujet après avoir retiré l'urée du sang en nature (i). ANATOMIE ANIMALK. — Sur les cellules fixes des tendons et leurs expan- sions protoplasmiques latérales. Note de M. J. Renaut^ présentée par M. Bouley. « Les éléments cellulaires des tendons (2), exactement délimités dans le sens longitudinal par le ciment intercellulaire, qui les soude les uns aux autres (et qu'on peut rendre évident par Pargentation), le sont latéralement d'une manière infiniment moins nette. M. Gruenbagen (2) a, en effet, montré (1) Ce travail a élé effectué dans le laboratoire de Physiologie générale dirigé par M. Cl. Bernard. (2) Je renverrai le lecteur, pour tous les détails liislologiques relatifs à ces éléments, au Traité technique d'Histologie de M. Ranvier, fascicule III, p. 34q et suivantes. (3) A. Grijenhagen, Notiz ùber die Ranvier'schen Seknenkorper (Note sur les cellules ten- dineuses de Ranvier). [Arcftiv fur mikr. Anat., Ier fascicule, p. 282; 1873.) i56.. ( Il82 ) que, des bords latéraux des cellules tendineuses, partent des prolonge- ments « en forme d'ailes », d'une minceur extrême et se terminant par des franges: ces franges seraient, d'après lui, un produit artificiel. L'expansion membraneuse formerait aux faisceaux conjonctifs adjacents une mince en- veloppe continue, qui, irrégulièrement déchirée par la dissociation, se montrerait alors frangée; elle serait enfin distincte de la cellule elle-même, et s'en séparerait, après macération dans la pepsine additionnée d'a- cide chlorhyclrique. Dans cet ordre d'idées, elle ne saurait être considérée comme un prolongement du protoplasma, mais comme une enveloppe particulière des faisceaux conjonctifs, simplement soudée à la cellule fixe. » J'ai montré, dans un travail récent (i), que Yéosine soluble dans l'eau se fixe sur les expansions protoplasmiques délicates et les colore énergi- quement. Je me suis servi de ce réactif, cette fois encore, pour déterminer si les prolongements latéraux des cellules tendineuses étaient ou non de nature protoplasmique. » Un tendon filiforme de la queue d'un rat, ou mieux d'un loir jeune adulte, est fixé dans sa forme par l'immersion préalable dans une solution de bichromate d'ammoniaque, tendu sur la lame de verre, et légèrement dissocié avec des aiguilles, dans une goutte de solution d'éosine dans l'eau (à i pour ioo); il est ensuite monté dans la glycérine salée. Sur une pa- reille préparation, les faisceaux conjonctifs sont presque incolores, et les cellules tendineuses se montrent isolées, ou reposant encore à la surface des faisceaux. Leur portion centrale, formée d'un protoplasma grenu, est colorée en rose vif; leur noyau n'est point coloré par l'éosine; enfin, outre qu'il existe une, deux ou trois crêtes d'empreinte saillantes, vivement ac- cusées sur la cellule, le proloplasma paraît finement strié dans le sens longi- tudinal. » De chaque côté de la cellule se voit une expansion membraniforme, d'une délicatesse extrême, frangée sur ses bords, mais colorée en rose comme le protoplasma. Sur cette expansion, la striation protoplasmique longitu- dinale, formée par des granulations rangées en série, se poursuit, en dé- croissant du point d'attache de l'aile à sa périphérie. Parfois, sur les cellules vues de profil, on remarque une expansion membraneuse partant d'une crête d'empreinte. Enfin, les expansions sont quelquefois sillonnées (i) Comptes rendus, 4 décembre 1876 [Sur la/orme et les rapports réciproques de cellules fixes du tissu conjonctif lâche). ( n83 ) elles-mêmes par des crêtes d'empreinte véritables, analogues à celles du corps de la cellule. » Ces faits permettent de soupçonner que les expansions en forme d'ailes, décrites par M. Gruenliagen, ne sont autre chose que des prolongements du protoplasma des cellules. Cette hypothèse est, d'ailleurs, pleinement corroborée par les faits suivants. « Un tendon filiforme frais est lavé, tendu et fixé sur une lame de verre, puis imprégné fortement d'argent II est ensuite lavé de nouveau, traité légèrement par le pinceau qui enlève sa couche endothéliale superficielle, puis coloré par l'éosine à i pour 100 et examiné dans la glycérine. A sa surface parait un réseau de cellules étoilées décrit par les auteurs sous le nom de couche sous-endothéliale. Mais on remarque que ces cellules, ana- stomosées entre elles par des prolongements irréguliers, sont disposées, comme les cellules tendineuses, en série linéaire. Elles n'ont point de noyau propre; mais, au centre de chacune d'elles, on voit une masse rec- tangulaire de protoplasma avec son noyau. Cette masse centrale de proto- plasma appartient à une cellule tendineuse dont la striation longitudinale se poursuit, en décroissant, sur la figure étoilée. Le réseau de figures étoilées subjacent à l'eiidothélium du tendon n'est donc pas formé par des cellules du tissu conjonclif ordinaire, mais par les expansions protoplasmiques des cellules tendineuses voisines de la surface, qui s'étalent sur ce point et s'anastomosent entre elles. » Il est facile de voir, sur un tendon que l'on a légèrement dissocié avant de l'argenter, que la disposition observée à la surface existe aussi dans la profondeur. Chaque cellule tendineuse est l'origine d'une expansion mem- braneuse qui s'insinue entre les faisceaux conjonciifs voisins, les contourne, et va s'anastomoser avec les prolongements frangés d'une de ses similaires placée sur un plan supérieur ou inférieur. Sur des coupes transversales de tendons colorés par l'éosine, le corps des cellules et les prolongements mem- braneux sont seuls colorés en rouge. On reconnaît alors facilement que les expansions protoplasmiques ne forment nullement aux faisceaux une en- veloppe continue, comme le pensait M. Gruenhagen. )> Il résulte de ce qui précède que, de même que les cellules du tissu con- jonctif lâche, celles des tendons sont fréquemment anastomosées entre elles par des prolongements protoplasmiques. Ces prolongements fournissent aux faisceaux conjonctifs du tendon une enveloppe discontinue, mais exactement déterminée dans sa forme. On peut prendre pour type de cette dernière le réseau de figures étoilées subjacent à l'eiidothélium. Je ferai remarquer ( n84 ) enfin que, à l'égard de l'éosine, les cellules du tissu conjonctif se divisent en deux groupes distincts : i° les cellules endothéliales et celles du tissu con- jonctif lâche, dont les noyaux sont colorés; 20 les cellules des tendons, des aponévroses et du derme qui, de même que celles des cartilages et des os, n'ont point leurs noyaux teints en rouge par le réactif. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur une pluie de poussière tombée à Boulogne-sur-Mer, le q octobre 1876, et sur le mode de formation des pluies terreuses en général. Note de M. G. Tissandier. « M. Vaillant Lefranc, Correspondant de la Société météorologique de France, m'a récemment envoyé un échantillon d'une pluie de poussière tomhée à Boulogne-sur-Mer, le lundi 9 octobre, vers 3 heures du soir, par un vent très-violent qui souffla en tourbillons toute la journée. Cette pous- sière est grisâtre comme de la cendre de bois; elle est douce au toucher comme de la farine, et tellement fine qu'elle a pu pénétrer abondamment dans plusieurs appartements par les joints des fenêtres. Elle offre, à l'état sec, la composition suivante : Matières organiques 9>7^ Silice 55,2i Alumine avec traces d'oxyde de fer 1 ,81 Carbonate de chaux 3o ,57 Carbonate de magnésie 2,21 Non dosé et perte o,45 100,00 » L'examen de celte poussière, sous un grossissement de 80 diamètres, m'a fait voir que la matière organique qu'elle contenait était essentielle- ment formée de débris de différentes espèces d'algues microscopiques; ils se trouvaient mélangés avec des grains de silice et de calcaire de -^ à ~ de millimètre de diamètre environ. Ayant examiné de la même façon du sable de la plage, j'ai vu qu'il était constitué par des grains minéraux huit ou dix fois plus volumineux, mais entre lesquels il en existait d'autres, très-petits, entremêlés de fragments d'algues semblables à ceux de la pluie de pous- sière. Je suppose (pie les tourbillons de vent, en soufflant sur la plage, ont enlevé, dans leurs mouvements de rotation, les corpuscules les plus fins du sable, et ont ainsi opéré une véritable extraction des parcelles les plus té- nues et les plus légères qu'il contenait. » Celte observation m'a permis d'expliquer, plus sûrement qu'on ne l'a- ( n85 ) vait fait jusqu'ici, certains points encore obscurs de l'histoire des pluies terreuses qui, soit à l'élat sec, soit incorporées dans des gouttes d'eau, tombent parfois sur des navires en pleine mer ou couvrent des contrées entières. » Ces pluies de poussière, notamment celle qui, tombée le ier mai sur le Midi de la France, a été analysée par M. Bonis (i), renferment souvent une quantité de matière organique assez considérable pour qu'on ait pu les appeler des pluies d'engrais. On a supposé jusqu'ici, pour expliquer l'origine de cette matière organique, que les matières minérales soulevées des déserts de sable par le vent et transportées au loin par les courants Sables et pluies de poussière vus au microscope ("). Sable du Sahara. Sable de la Manche. .4 " 1. Poussière tombée sur l'archipel canarien, le 7 février i863. ?. Poussière tombée à Syracuse et sur l'Italie, le 10 mai 187^. 3. Poussière tombée à Boulogne-sur-Mer, le g octobre 1876. i. Poussière extraite artificiellement des grains de sable du Sahara. aériens pouvaient s'enrichir dans leur trajet de corpuscules organiques en s'emparant de ceux qui flottent dans l'atmosphère. L'analyse microsco- pique de pluies de poussière de la galerie minéralogique du Muséum, que M. Daubrée a bien voulu m'autoriser à examiner avec le concours de M. Stanislas Meunier, celle des échantillons recueillis par M. Tarry en 1872, m'ont montré que cette hypothèse est insuffisante. Ces pluies ter- reuses, tombées sur la Méditerranée (i5 mai 1846), sur les îles Canaries (7 février 1 863), sur l'Italie (19 mars 1872), etc., etc., sont farineuses au toucher et de couleur jaune clair. L'inspection microscopique m'a fait voir (1) Comptes rendus, t. LVI, p. 972. ( n86 ) que la matière organique qui entre dans leur composition est presque essen- tiellement formée de débris d'algues qui ne peuvent provenir exclusive- ment de l'air. Les parcelles dont ces poussières sont formées offrent une ressemblance complète avec les débris d'algues et les corpuscules mi- néraux que l'on observe entre les grains beaucoup plus gros du sable du Sabara (voir les figures ci-jointes). Il y aurait donc là une véritable élection des substances les plus fines et les plus légères du sable du désert, opérée par le vent. En ne soulevant que les corpuscules les plus petits, et parmi ceux-ci les débris végétaux, les tourbillons aériens pourraient former une poussière riche en matière organique, tout en l'extrayant d'un sable qui en est pauvre, par le seul fait qu'il opérerait cette extraction sur des masses considérables (i). » Je trouve une confirmation à cette hypothèse dans les expériences suivantes : J'agite du sable du Sahara dans une petite quantité d'eau dis- tillée; après quelques secondes de repos, le sable tombe au fond du vase où l'on opère ; mais l'eau reste trouble sous l'influence d'un fin limon qu'elle tient en suspension et qui, examiné au microscope, offre identique- ment l'aspect des pluies terreuses tombées autour du continent africain. Je suis arrivé encore à reproduire la matière de ces pluies de poussière en entraînant, à l'aide d'un fort courant d'air, les substances les plus fines du sable du désert qui traversait un tube en tombant d'un sablier. L'examen du sable du désert de Gobi, qui fournit sans doute la matière des fré- quentes pluies de poussière de la Chine, m'a donné les mêmes résultats. » Ces pluies terreuses doivent se distinguer des pluies de cendres prove- nant des éruptions volcaniques. Dans ce dernier cas, on ne rencontre plus de matière organique, et les grains, beaucoup plus petits, pour la plupart, ne dépassent souvent pas -nrcû c'e millimètre de diamètre. Enfin, parmi les pluies de poussière, il en est qui proviennent de l'explosion des météorites ou de leur division au sein de la pluie quand elles sont friables, comme M. Daubrée l'a très-nettement expliqué au sujet de la météorite charbon- neuse d'Orgueil (2). » (1) Les pluies de poussière renferment souvent ?. à 3 pour 100 Je matière organique. La poussière tombée à Boulogne est plus riche en matière organique, parce que le sable de la nier d'où elle nie semble provenir contient beaucoup plus d'algues que le sable du désert. 1 ['.tiidcs récentes stirtes météorites Journal des. Savants, 1870!. ( 1 187 GÉOLOGIE. — La hauteur du glacier quaternaire de la Pique, à Bagnères- de-Luchon. Note de M. Ed. Piette. (Extrait.) « Aux temps quaternaires, les vallées des Pyrénées servaient de lits à de gigantesques glaciers qui, des faîtes de la chaîne, descendaient à travers ses contre-forts et venaient se fondre à 5o ou 70 kilomètres de leur point de départ.... » Le glacier quaternaire de la Pique, l'un des affluents de celui de la Garonne, se réunissait, à Ludion même, à celui du Larboust qui descendait du port d'Oo. J'avais remarqué, dans mes excursions, que la limite supé- rieure des blocs erratiques qui couvrent la montagne d'Espiaux oscille entre 1480 et i5oo mètres au-dessus du niveau de la mer, et j'en avais conclu que le sommet du Cazaril, montagne qui domine au nord Bagnères-de-Luchon, devait être couvert de pareils blocs, car il n'a que 1481 mètres d'altitude, selon la carte de l'état-major. J'en entrepris l'ascension au mois de sep- tembre dernier, dans le but de vérifier le fait. » Le mont Cazaril sépare la vallée du Larboust de celle de la Pique. On y monte par un chemin muletier, qui se perd à une petite distance du som- met. Arrivé à l'endroit où il cesse, je m'engageai sur le versant septen- trional de la montagne, pour en gagner le point culminant. Sur mon passage, je remarquai de petits blocs clair-semés de roches arrondies, arrachées au lit du glacier quaternaire dans le val d'Astos et dans celui d'Oo : je re- connus ainsi les grauwackes de Médassoles, les gneiss et les phylladcs ma- clifères du mamelon qui sépare les cabanes d'Astos du lac Seculejo; enfin, la protogyne du mont arqué lui-même. » Vers le faîte delà montagne, l'aspect des blocs changea et leur nombre devint considérable. Je me trouvai au milieu de fragments anguleux de granité porphyroïde dont le volume varie entre un \ mètre cuhe et 5 mè- tres cubes. A peine leurs arêtes ont-elles été émoussées par l'effet des va- riations atmosphériques; le sommet du Cazaril en est jonché, et l'on en voit sur ses pentes qui descendent vers la vallée de la Pique, en f;ice de Juzet. Aux longues tiges de feldspath, dont la teinte blanchâtre tranche sur la masse cristalline, je n'eus pas de peine à reconnaître les granités du port d'Oo. Arrachés aux escarpements qui dominent encore aujourd'hui le glacier crevassé de la Bacque, et tombés à la surface du glacier quaternaire, ces blocs ont été charriés jusqu'aux points où on les voit aujourd'hui. Les flancs de la montagne d'Espiaux en sont couverts, et j'en ai rencontré jusqu'à Gourdan et à la gare de Montréjeau. C.R., 1876, 2e Semestre . (T. LXXX1II, N° 24.) ' $7 ( i i 88 ) » 11 me parait donc évident que le glacier a recouvert le sommet deCazaril, qui esta <48i mètres d'altitude. La vallée de la Pique, entre Ludion et Mon- tauban, est, selon la carte de l'état-major, à 622 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le glacier avait donc une puissance de 85o, mètres près de la ville deLuchon. A Juzet, le niveau de la vallée descend à G06 mètres : la masse glaciaire avait une épaisseur de 876 mètres en cet endroit. Ces épais- seurs sont des minimum ; car, d'une part, le glacier s'élevait à quelques mè- tres au-dessus du Cazaril, puisqu'il l'a couvert de blocs erratiques, et d'autre part la vallée de Ludion est l'emplacement d'un ancien lac qui dut être rempli île glace, aux temps quaternaires, comme le fut celui de Genève. Pour avoir un chiffre qui représente exactement la hauteur de la masse glaciaire, il faudrait ajouter, aux 875 mètres qu'elle avait à Juzet, au-dessus du niveau de la prairie, la hauteur qu'elle avait au-dessus du Cazaril et sa profondeur dans le be Ludion. » M. A. Gazan adresse une nouvelle Note relative à la constitution phy- sique du Soleil. D'après M. Gazan, « la forme régulièrement circulaire que les taches solaires affectent, à leur début, résulte de l'écoulement de la matière lumi- neuse liquide qui recouvre le morceau de croûte solide, générateur de la tache, vers la fin de son mouvement ascensionnel — » Le contraste entre l'éclat de la matière lumineuse qui entoure les taches et la couleur sombre du morceau de croûte rend si bien compte de la noirceur des taches, qu'il a pu faire croire à une cavité, au commence- ment des taches, lorsque la pénombre n'existe pas encore. Mais comment expliquer les pénombres sans noyau?... » Quant à la segmentation des taches, elle est due à la rupture du mor- ce m de croûte solide. D'ailleurs, bien des taches sont multiples et formées par plusieurs gros morceaux de croûte, accompagnés souvent d'un nombre considérable de fragments irréguliers. La théorie des cyclones solaires n'est pas compatible avec l'aspect des taches, telles que les représentent toutes les ligures. » Les mouvements des taches, leur rotation selon la latitude, s'expli- quent de la même manière, quelle que soit l'opinion qu'on se forme de leur nature physique. » ". C. Iîkxuy adresse une nouvelle Note relative à Malebranche, consi- déré comme mathématicien. ( "89 ) L'auteur cite divers passages des contemporains de Malebranche, et en particulier du marquis de l'Hospital, de Leibnitz, du P. Lelotig, de, des- quels il résulte que Malebranche était considéré comme l'émule, en Ma- thématiques, des savants les plus illustres de son temps. M. G. Jean adresse une Note relative aux phénomènes d'attraction et de répulsion obtenus au moyeu de la chaleur. M. C. Kosmann adresse une nouvelle Note relative aux ferments végé- taux contenus dans les plantes. « M. Chasles fait hommage à l'Académie, de la part de M. le prince Boncompagni, des livraisons de juillet et août 1.876 du Bulleltino di Bibiio- cjrafia e di Sioria délie scienze matematiche e fisiche, consacrées en grande partie à un travail très-étendu de M. G.-B. Biadego sur la vie et les travaux de Gianfrancesco Malfatti, et ses nombreuses correspondances avec les géomètres du siècle dernier. On y trouve pariiculièrement tout ce qui a été écrit depuis, et de nos jours encore, sur le célèbre théorème qui porte le nom de Malfatti. La livraison d'août renferme une annonce fort étendue (p. 48i-53o) des publications mathématiques, en toutes les langues, dans !e cours de la présente année. » A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance dd 4 décembre 1876. ( SUITE.) L. Paillet. Mémoire sur la naissance de la maladie de la vigne, sur son origine et sa yuérison. — Lettres à M. le Ministre de /' Agriculture et du Com- merce. — Bapport à M. le Président de l'Académie des Sciences et Lettres. Avi- gnon, impr. Gros, 1870-1876; 6 opuscules in-4°. (Renvoyé à la Commis- sion du Phylloxéra.) ( '19° ) Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuclidtel; t. X, 3e cahier. Neuchâtel, impr. Wolfrath et Metzner, 1876; in-8°. La Commission internationale du Mètre et la Conférence diplomatique du Mètre; par M. J. Bosscha. Amsterdam, Van der Post, 1876; br. in-8°. (Présenté par M. Tresca.) Théorie et calcul des Rapports financiers établis entre l'État et les six grandes Compagnies de chemins de fer français; par A. Fougerousse. Paris, P. Du- pont, 1876; br. in-8°. C. Husson. Recherche toxicologique du sang. — Absorption de l'iode par les matières organiques. — Quelques Notes sur l'hémoglobine et ses dérivés. Paris, Toul et Nancy, 5 opuscules in-8°. Le déplacement polaire. Preuves des variations de l'axe terrestre; par le Dr J. Carret. Paris, Savy, Chambéry, Naudet, 1877; 1 vol. in-18 relié. The quinology of the east Indian plantations; by John Eliot-Howard; Part II and III. London, L. Reeve and C°, 1876; in-folio relié. Winds of doctrine : being an eramination of the modem théories of auto- matism and évolution; by Charles Elam. London, Smith, Elder and C°. 1876; 1 vol. in- 12 relié. Proceedings oflhe royal geographical Society ; vol. XX, nos V, VI. London, 1876; 2 liv. in-8°. The pharmaceutical Journal and transactions; July, August, September, October 1876. London, J. and A. Churchill, 1876; 4 liv. in-8°. The quarterly Journal of the gcological Society; vol. XXXII, n° 127. London, 1876; in-8°. Aichivos do Museu nacional do Rio de Janeiro; vol. I, 1e1 trimestre 1876. Rio de Janeiro, lmpr. industrial, 1876; in-4°. (Présenté par M. Daubrée.) Memorias da Academia real das Sciencias de Lisboa. Classe de Sciencias mathematicas, physicas e naturaes ; nova série, t. V, parte I. Lisboa, typogr. da Academia, 1875; in-/j°. Uhtoria dos estabelccimentos scieidificos, lilterarios e arlisticos de Portugal, nos successivos reinados da monarchia; por J.-S. Ribeiro; t. V. Lisboa, typogr. da Academia real das Sciencias, 187G; in-8°. (A suivre.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 DÉCEMBRE 1876. PRÉSIDENCE DE M. LE VICE-AMIRAL PARIS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Note sur l'intégration des équations différentielles totales; par M. J. Bertrand. « L'intégration d'une équation différentielle totale n'offre théorique- ment aucune difficulté et se ramène, quand la condition d'intégrabilité est satisfaite, à l'intégration successive de deux équations différentielles ordinaires. On a même remarqué récemment que, par un artifice très-simple, on peut ramener le problème à l'intégration d'une seule équation diffé- rentielle; mais cette manière de caractériser une méthode par le nombre des intégrations qu'elle exige est absolument illusoire. L'intégrale unique demandée par l'une des méthodes peut être, en effet, beaucoup plus dif- ficile et plus longue à obtenir que les trois intégrales exigées par la mé- thode nouvelle que je propose. C'est ce qui arrive, on le verra, dans les exemples auxquels je l'ai appliquée, et que j'ai pris, sans les choisir, dans les Traités classiques de Calcul intégral. Soit l'équation (i) P(/a; + Qf// + R(/z = o, C.R.,1876, ac Semctre. (T. LXXX11I, N» 2i>.) I 58 ( H92 ) dans laquelle les coefficients P, Q, R satisfont à la condition connue '(S-f)-Mi(£-§)+»fê-2)=o- Intégrons le système d'équations différentielles / n dx dy dz (2) dQ rfR rfR rfP d? dQ (*, J. z) les deux intégrales; si l'on prend a et /3 pour variables, l'équation (i) pren- dra la forme (4) Mda ■+■ N» Le système (2) est ici «fo «te r/z x+ z — y ' T " y Il a pour intégrales a = y + z, P = xy 4- zj, et l'équation (6) peut être mise sous la forme adfi — /3r/a = o ; elle a pour intégrale Ê _G, c'est-à-dire •Ty_-\-yz _ r- o Exemple III : ( 7 ) ydx ~ xdy — — rfz = o. a Le système (2) est ici «te dr , z — — — = dz : j o il a pour intégrales 7 = a, j/z- ^ = /3, et l'équation (7) prend la forme fidx — adfi = o; l'intégrale est lz-- = C. y i58 . ( H94 ) » Exemple IV : (8) (x2j - f - j2z) dx + {xy* - x2z- x*)dy + (xr2 H- r2^)^z = °; le système (2) est dy dz y[x-hy) {x — y)[i[x + y) + z\ On aperçoit immédiatement l'intégrale xy = cf.. » En divisant la différence des numérateurs des deux premières frac- tions par celle des dénominateurs et égalant le résultat à la troisième frac- tion, on trouve, après avoir supprimé le facteur x — y, d (x -\-y) — dz x -+-y " 2Ji + j| + 2 dont l'intégrale est {x+fY + z(x + ?) = £', l'équation (8) se réduit à fida - udfi -■ = 0, et l'on a pour intégrale P a — const ■ » c'est-à -dire, après réduction, x x -+- z y const » Dans les exemples, qui sont classiques, la méthode nouvelle présente un avantage évident de simplicité : nous devons faire observer qu'il doit surtout en être ainsi pour les équations préparées, comme l'ont été celles qui précèdent, en vue de l'enseignement, et dont le mode de formation se trouve immédiatement mis en évidence. » Pour préparer, en effet, une équation intégrable, on choisit une fonc- tion dont on multiplie les différentielles par un facteur 1, également choisi à volonté, et l'on obtient, après les réductions, des coefficients plus com- pliqués presque toujours que les fonctions