\:i.- ^4'' ^^ r^ ^^^ «^. ^ ^ -uf ^f-- *t/«*:^^v ^■^'*.. '^^ ^ T^:<^->''-^.ii^V r->|»*,^;7t. _^Ss.. ^f^S. ^^^r:**- .i * ,J!f^^%i^rV* ^^^L^tlïi-m ^N. :-^: COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PARIS. — lUPHIMEBIB DE GAUTHIEH-VILLARS, QUAI DES AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE Cil 3aJe Du <3 wuiMet ^835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME QUATRE VINGT-DIX-IIUITIÈME JANVIER — JUIN 1884. "paris, GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Auguslins, 55. 1884 ÉTAT DE L'ACADÉMIE DIS SCIENCES Al i" mmw 1885. SCIENCES MATHEMATIQUES. Seci'iox i"-'. -~ Géoinélrie, Messieurs : Hermite (Charles) (o. ©). Serret (Joseph- Alfred) (o. i&). BONiSET (Pierre-Ossian) (o. ^). Bouquet (Jean-Claude) ^. Jordan (Marie-Eiinemoiid-Camille) ^. N Sf-ction II. — Mécanique. Saint-Venant (Adhémar-Jean-Claude Barré de) (o.;;^'). Phillips (Edouard) (o. ^). Rolland (Eugène) (g. o. C^). Tresca (Henri-Edouard) (o. ^). Resal ( Heury-Anié) ®. LÉVY (Maurice) (o. ^). Section III. — Astronomie. Paye (Hervé-Auguste-Élienne-Albans) (c. S'). Janssen (Pierre-Jules-César) (o. ^). LOEAVY (Maurice) (o. ^). Mouchez (Contre-Amiral Ernesl-Amédée-Barthélemy) (c. ^'). Tisserand (François-Félix) ^•. WOLF (Charles-Josepii-Étienne) ^. Section IV. — Géo(/raphie el Navicjalion. Paris (Vice-Amiral François-Edmond) (g. O.^). JURIEN DE LA Gravièue (Vice-Amiral Jeau-Pierre-Edmond) (g.o.#) DUPUY DE LOME (Stanislas-Chailes-Henri-Laurcnl) (g. o. ^). Abbadie (Antoine-Thompson d') @. Perrikr (Colonel François) (o^). N ÉTAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. Section V. — Phjsique générale. Messieurs : FiZEAU (Armand-Hijjpolyte-Louis ) (o. ^). Becquerel (Alexandre-Edmond) (c. §). Jamin (Jules-Célestin) [c.^). Berthelot (Marcelin-Pierre-Eugène) (c. ^). Desains (Quentin-Paul) (o. C^). Cornu (Marie-Alfred) ^. SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Chimie . Chevreul (Michel-Eugène) (g. c.^). Fremy (Edmond) (c. ^). WURTZ (Charles-Adolphe) (g. o. ^). Cahours (Auguste-André-Thomas) (c. ^). Derray (Jules-Henri) ^. Friedel (Charles) ^. Section VII. — Minéralogie. Daubrée (Gabriel- Auguste) (g. o. ^). Pasteur (Louis) (g. c. ^). Des Cloizeaux (Alfred-Louis-Olivier Legrand) Hébert (Edmond) (o. ^). FOUQUÉ (Ferdinand-André) ^. Gaudry (Jean-Albert) ^. Section VIII. — Botanique. TuLASNE (Louis-René) ^. Duchartre (Pierre-Étienne-Simon) (o. ^). Naudin (Charles-Victor) ^. Trécul (Auguste-Adolphe-Lucien). Chatin (Gaspard-Adolphe) (o. ^). Van TiEGHEM (Philippe-Édouard-Léon) ^. ETAT DK L ACADEMIE DES SCIENCES. Section IX. — Economie rurale. Messieurs : BoussiNGAULT ( Jeaii-Bapliste-Joscpli-Dieudonné) (g. O. ffi), Peligot (Eugène-Melchior) (c. ^). TiTENARD (le Baron Arnould-Paul-Ecimond) ^. BOULEY (Henri-Marie) (c. C^). Mangon (Charles-François-Hervé) (c. ^). SCHLOESING (Jean-.Tacques-Théophile) (o. ^), Section X. — Annlomie et Zooloyie. Edwahds (Henri-Milne) (c.iS). QuATREFAGES DE Bréau ( Jean-Louis-Armand de) (c. i&). Blanchard (Charles-Éniile) (o. ^). Robin (Charles-Philippe) ^. Lacaze-Duthiers (Félix-Joseph-Henri de) (o. <^). Edwards (Alphonse-Milne) ^. Section XI. — Médecine et Chirunjie. GossELiN (Athanase-Léon) (c. ®). Vulpian (Ed nie-Félix- Alfred) O. J^. Marey (Étienne-Jules) ^. Bert (Paul). Richet (Didier-Domiiiique-Alfrcd) (c.^). Charcot (Jean-Martin) (o. ^). SECRÉTAIUES PERPETUELS. Bertrand (Joseph-Louis-François) (c. ^), pour les Sciences mathématiques. Dumas (Jean-Baptiste) (g.g.®), pour les Sciences physiques. ÉTAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. ACADÉMICIENS LIBRES. Messieurs : Larrey (le Baron Félix-Hippolyte) (g. o. ^). COSSON (Ernest-Saint-Charles) ®. Lesseps (Ferdinand-Marie de) (g. c. ®). Du Moncel (le Comte Théodose-Achille-Lonis) (o. ^). Favé (Général Tdelphonse) (g. o. ^). Damour (Augustin-Alexis) (o. #). Lalanne (Léon-Louis Chrétien-) (g. o.^). Freyginet (Charles-Louis de Saulces de) (o. ^). N N ASSOCIÉS ÉTRANGERS. Owen (Richard) (o.^), à Londres. KUMMER (Ernest-Édouard), à Berlin. AiRY (George-Biddell) ^, à Greenwich, TcHÉBiCHEF (Pafnntij), à Saint-Pétersbourg. Candolle (Alphonse de) CS à Genève. S. M. Dom Pedro d'Alcantara (g. c. ^), Empereur du Brésil Thomson (Sir William) (c. >^),à Glascow. Bunsen (Robert-Wilhelm-Eberhard) (o. ^), à Ileidelberg. CORRESPONDAIVTS. Nota. — Le règlement du C juin 1808 donne à chaque Section le nombre de Correspondants suivant. SCIENCES MATHÉ3IATIQUES. Section V. — Géométrie (6). Neumann (Franz-Ernest), à Rœnigsberg. Sylvester (James-Joseph), à Baltimore. Weierstrass (Charles) iji^ à Berlin. Kronecker (Léopold) ^, à Berlin. Brioschi (François), à Milan. N KTAT DK l'académie DRS SCIENCES. Section II. — Mécanique (6). Messieurs ; Clausius (Jnlius-Emmanuol-Rudolph) (o.^), à Bonn. Caligny (Anatole-François HuE, Marquis de) ^, à Versailles. Bhoch (Ole-Jacob) (o. ^), à Christiania. BoiLEAU ( Pierre-Prosper) (o. -^), à Versailles. COLLADON (Jean-Daniel)^, à Genève. Dausse (Marie-François-Berijamin) ^, à Grenoble. Section III. — astronomie {\6). HiiSD (John-Russell), à Londres. Adams (J.-C.), à Cambridge. Cayley (Arthur), à Londres. Struve (Otto-Wilhelm), à Pulkova. LOCKYER (Joseph-Norii)an), à Londres. HuGGiNS (William), à Londres. Newcoaib (Simon), à Washington. Stephan (Jean-Marie Edouard )C', à Marseille. Oppolzer (Théodore d') (o.^), à Vienne. Hall (Asaph), à Washington. Gyldén (Jean-Augnste-TIngo) ^, à Stockholm. SchiapaRELLI (Jean-Virginius), à Milan. De la Rue (Warren) (c. ®), à Londres. Gould (Benjamin-Apthorp), à Cordoba. N N Section IV. — Géoijrapliie et Navigation {8). TCHiHATCHEF (Pierre-Alexandre de) (g. ^) , à Saint-Pétersbourg. Richards (Contre-Amiral George-Henry), à Londres. David (Abbé Armand), missionnaire en Chine. Ledieu (Alfred-Constant-Hector) (o. ^), à Versailles. Nordenskiold (Nils-Adolf-Erik Baron) (c. ^), à Stockholm. ClALDi (Alexandre), à Rome. N N c. R., i8f4, 1" Sfmrstre. (T. Xr.VlII, ^'' I.) ^ lO TTAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. Section V. — Physique générale [g). M'.'i'ïieurs : Webep, (Wilhelm), à Gôtlingne. HiRN (Gustave-Adolphe), au Logelbach. HELMnOLTz(Hermann-Louis-Ferdinan(l) (c. •^), à Berlin. KiRCHHOFF (Gustave-Roliert) (c.^), ta Heidelberg. Joule (James-Prescott), à Manchester. Stokes (George-Gabriel), à Cambridge. Abria (Jérémie-Joseph-Benoît) (o.®), à Bordeaux. Lallemand (Etienne-Alexandre) ^, à Poitiers. N SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Chimie (9). HOFMANN (Augnste-Wilhelm), à Berlin. Marignac (Jean-Charles Galissard de), à Genève. Frankland (Edward), à I^ondres. Dessaignes (Victor), à Vendôme. WlLLiAMSON (Alexander-William), à Londres. Lecoq de Boisbaudran (Paul-Émile dit François) ^, à Cognac. Chancel (Gustave-Charles-Bonaventure) ^, à MontpelUer. Stas (Jean-Servais) ^, à Bruxelles. N Section Vn. — Minéralogie (8). KOKSCHAROW (Général Nicolas de), à Saint-Pétersbourg. Studer (Bernard) ^, à Berne. LORY (Charles) ^, à Grenoble. Cailletet (Louis-Paul) *, à Châtillon-sur-Seine. Abich (Guillaume-Germain), à Vienne. Favre (Jean-Alphonse), à Genève. Sella (Quintino), à Rome. N ÉTAT Dli L'ACxVDiiMJE DES SCIEJSCKS. i i Section YUl. — Botanique (lo). Messieurs : HoOKiiR (Jos. Dalton), à Kew. PiUKGSHEiM (Nathanael), à Berlin. Planciiom (Jules-Emile) ^, à Montpellier. Bentham (George), à Londres. Saporta (Loiiis-Charles-Joseph-Gaston, Comte de) ^, à Aix. Gray (Asa), à Cambridge (Massachussels). Clos (Dominique), à Toulouse. N N N Section IX. — Économie rurale [lo). GiRARDiN (Jean-Pierre-Louis) (o. C^), à Rouen. Reiset (Jules) (o. C^), à Écorchebœuf. Martins (Charles-Frédéric) (o. ^) , à xMontpellier. Vergnette-Lamotte (Vicomte Gérard -Elisabeth-Alfred de) c, à Beaune. Mares (Henri-Pierre-Louis) ^, à Montpellier. Lawes (John-Bennet), à Rolhamsted, Saint-Albans station (Hertfor- shire). Mac CoRMiK, à Chicago (Illinois). Gasparin (Paul-Joseph de) *, à Orange. Demo.ntzey (Gabriel-Louis-Pro.sper) CS à Aix. Gilbert (Joseph-Henry), à Rothamsted, Saint-Albans station (Herfortshire). Section X. — Analomie el Zoolofjie (lo). Beneden (Pierre-Joseph van), à Louvain. SiEBOLD (Charles-ïhéodore-Ernest de), à Munich. LovÉN (Sveuon-Louis), à Stockholm. Steenstrup (Japetus), à Copenhague. Dana ( James-Dwight), à New-Haven. Carpeinter (Guillaume-Benjamin), à Londres. JOLY (Nicolas), à Toulouse. Huxley (Thomas-Henry), à Londres. N N la ETAT DE LACAUÉMlli DES SCIENCES. Section XI. — Médecine et Chirurgie (8). Messieurs : ViRCHOW (Riidolph de), à Berlin. BOUISSON (Étieiine-Frédéric) (o. ^), à Montpellier. Ollier (Louis-Xavier-ÉcloLiard-Léopol(i) (o. ^), à Lyon. Tholozan (Joseph-Désiré) (o. ^), à Téhéran. Chauveau (Jean-Baptiste- Auguste) ^, à Lyon. DOINDERS (François-Corneille), à Utrecht. PaLASCIANO (Ferdinaud-Antoine-Lt'opold ), à Naples. N Commission pour adminislrer les propriétés et fonds particuliers de l'Académie, Becquerel (Edni). H.-MiLNE Edwards. Et les Membres composant le Bureau. Changements suivenus dans le cours de l'année i883. [fuir à la page i 7 de ce volume.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANC1-: DU LUNDI 7 JANVIER 1881. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. REI\OLVELLEMEi\T AIVIVUEL DU BUREAU ET DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE. L'Académie procède, par la voie du s-cruliii, à la noiniiialioii d'un V'ice- l'résident, qui doit èlre pris, celte année, dans l'une des Sections de Sciences pliysiques. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 56, M. Bouley obtient 4^ suffrages, M. Gosselin M. Milne Edwards M. Duchartre M. Robin M. Caliours M. Van Tiegbem Il y a trois bulletins blancs. M. îîoiiLEY, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé Vice-Président pour l'année i884' ( '4 ) L'Académie procède ensuite, par la voie du scrutin, à la nomination de deux Membres qui seront appelés à faire partie de la Commission centrale administrative pendant l'année 1884, et qui doivent être choisis, l'un dans les Sections de Sciences mathématiques, l'autre dans les Sections de Sciences physiques. Au premier tour de scrutin, le nombre des volants étant 5), M. H. -Milne Edwards obtient 5i suffrages, M. Becquerel » 5o » MM. H. -Milne Edwards et Edm. Becquëkel, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, sont élus Membres de la Commission. Conformément au règlement, le Président sortant de fonctions doit, avant de quitter le Bureau, faire connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie et les changements arrivés parmi les Membres et les Correspondants de l'Académie dans le cours de l'année. M. Blakcuakd donne à cet égard les renseignements suivants : Etat de l'impressiuji des RecueUs de V Académie au \" janvier i884- Folu mes pu hliés , Comptes rendus des séances de l'Académie. — Le tome XCIV (1'"' se- mestre 1882) et le tome XCV {2^ semestre 1882) ont paru avec leur Table. Les numéros de l'année i883 ont été mis en distribution avec la régula- rite habituelle. Mémoires de l'Académie. — Le tome XLIl a été distribué an mois de mai dernier. Il contient la suite des recherches de MM. Becquerel sur la tem- pérature à la surface du sol et à 36"" de profondeur; le Mémoire de M. de Lacaze-Dulhiers sur la Laura Gcrardiœ et le travail de M. Chevreul sur la vision des couleurs matérielles en mouvement de rotation. Mémoires présentés par divers savants. — Le tome XXVII a été distribué au mois d'octobre. Il renferme les Mémoires dont les titres suivent : Sur le rabotage des métaux, par M. Tresca; ( i5 ) Sur les solutions singulières des équations aux dérivées partielles du premier ordre, par M. Darboux ; Sur les vibrations calorifiques des solides homogènes, par M. Félix Lucas; Recherche de la brnchislochrone d'un corps pesant eu égard aux résis- tances pa?sives, par M. Haton de la Goupillière; Recherches expérimentales sur le mode de formation de divers minéraux niétéoritiques, par M. S. Meunier; Mémoire relatif à l'application des surfaces les imes sur les autres, par M. D. Codazzi ; Sur les faisceaux de formes binaires ayant une même jacobienne, par M. C, Stephanos, Volumes en cours de publication. Mémoires de C Académie. — Le tome XLIII a été réservé au travail de notre regretté Confrère, M. Yvon Yillarceau, sur l'établissement des arches de pont. Le Mémoire proprement dit forme dix-se|)t feuilles qui sont tirées; viennent ensuite les Tables, qui ont dix-huit feuilles tirées et dont la com- position se continue. Le dévouement apporté par l'un des collaborateurs de M. Yvon Yillarceau à la correction des épreuves permet d'espérer que cette importante publication ne subira pas de retards. Le tome XLIV ne renferme jusqu'ici que deux Mémoires de MM. Bec- querel, faisant suite à leurs recherches sur la température de l'air à la sur- face du sol et de la terre, jusqu'à 36'" de profondeur, pour les années 1881 et 1882; ces deux Mémoires forment treize feuilles. L'imprimerie a épuisé sa copie. Documents relatifs au Passage de Vénus. — La publication intégrale des documents concernant l'observation de 1874 peut être considérée comme achevée; la 2" Partie du tome III, la seule qui restait à publier, renferme les travaux de Botanique, d'Anatomie et de Géologie de M. leD"^ H. Filhol, attaché à la Mission de l'île Campbell. Elle a actuellement quarante-sept feuilles tirées; la conqjosition se poursuit et prendra bientôt fin. Les plan- ches qui accompagnent ce Mémoire sont à l'impression. Dès le mois de juillet 1882, l'Académie s'est préoccupée de la préparation du premier Yolume desdocumentsconcernant le Passage deYénus du mois de décembre de cette même année. Elle a déjà obteiui les bons à tirer des Rapports ou Mémoires suivants : ( iG ) Rapport au nom de la Sous-Gommission chargée de faire des propositions définitives au sujet de l'installation des appareils photographiques du Pas- sage de Vénus en 1882 et des dispositions à prendre pour les mesures micrométriques, par M. P. Hatt ; Noie relative à des expériences faites sur l'oculaire d"Ar;!go, à prismes biréfringents, par M. G. Fleuriais; Projet d'instructions (Traduction des instructions anglaises) ; Instruclion pour l'observation des contacts des bords (Traduction des instructions allemandes) ; Remarques de MM. Stone et Newcomb sur les instructions formulées par la Conférence internationale de Paris; Sur les opérations à exécuter pour tirer parti des photographies du Pas- sage de Vénus, par M. Wolf ; Sur les mesures des épreuves photographiques, par M. Bouquet de la Grye ; L'ensemble de ces Mémoires ou Rapports forme aujourd'hui vingt-trois feuilles. Mémoires présentés par divers savants. — Le tome XXVIII est terminé et pourra être mis en distribution à la fin de ce mois. I.e Mémoire n° I, siu" la réduction des équations différentielles linéaires aux formes intégrables, par M. Halphen, forme trente-huit feuilles; le Mémoire n° 2, intitulé : Expériences sur le réservoir du Furens, par M. Graeff, forme douze feuilles; il est accompagné de dix Planches; le Mémoire n°3, sur les ma- tières al bu m inoïd es, par M. Béchamp, forme cinquante-deux feuilles. Les cin- quante premières sont tirées, les autres sont corrigées; le Mémoire n°4, sur la trière athénienne, par M. le contre-amiral Serre, forme cinq feuilles, ac- compagnées de deux Planches; le Mémoire n° 5, portant pour titre : Pro- blème inverse des bracliistochrones, par M. Haton de la Goupillière, forme six feuilles. Le tome XXIX est en cotus d'impression. Il renfermera le Mémoire de M. Henry J.-S. Smith, sur la représentation des nombres par âes sommes de cinq carrés. Ce Mémoire formera neuf feuilles dont les bons à tirer sont à l'imprimerie. A la suite de cet Ouvrage, viendra celui deM. Minkow,-ki, sur le même sujet. La composition de celui-ci est moins avancée; la première feuilleseuleestbonneà tirer. Douze placards sont entre les mains de l'auteur. ( •?) Changements arrivés parmi les Membres depuis le i^" janvier i883. Membres décédés Section de Géoinétiie : M. Fuisiirx, le 9 septembre. Section de Mécanique : M. Hresse, le 22 mai. Section de Géoijraiihie et Niwujation : M. Yvon Villarceau, le 2^ dé- cembre. Section lie Médecine el Chirurgie : M. Sédillot, le 29 janvier; M. le baron Ci.OQUET, le 23 février. Académiciens libns : M. de i.a Gournerie, le 25 juin; M. Bueguet, le 27 octobre. .Membres élus. Section de Mécanique: M. Maurice Lévy, le ii décembre, en remplace- menl de M. Bresse. Section d' Astronomie : M. Wolf, le iG avril, en remplacement de M. Liouville. Seitton (le Médecine et Cliirunjie : M. Richet, le 7 mai, en remplacement de M. Sédillot; M. Charcot, le 12 novembre, en remplacement de M. le baron Cloquet. Membres à remplacer. Section de Géométrie : M. Puisecx, décédé. Section de Géographie et Navigation : M. Yvon Villarceau, décédé. Académiciens libres : M. de la tiouHNERiii, décédé; M. Bréguet, décédé. Changements arrivés parmi les Correspondants depuis le i''' janvier i 883. Corres//nfidririts rlécédés. Section de Gcométiie: M Spottiswoode, à Londres, le 27 juin. Section d'Astronomie : M. Roche, a Montpellier, le 18 avril. Section de Géographie et Navigation : M. le Cxénéral Sabixe, à Londr.s, le 26 juin. Section de Physique: M. Plateau, à Gand, le i5 septembre. C. R., iSS'i, I" Srmestre. (T. \CVni, N" t.) '^ ( '8 ) Section de Minérnlogie : M. Lawrence Smith, à Lonisville (Kentucky), le 12 octobre. Section de Botanique : M. DrvAi,- Jocve , à Montpellier, le 25 aoiit; M. Heer, à Zurich, le 27 septembre. Correspondant plu. Section d'Economie rurale: M. Gilbert, à Rolhamsled, le 9 juillet, en remplacement de M. Cornalia, décédé. Correspondants à rrmplncrr. Section de Géométrie: M. Spottiswoode, à Londres, décédé le 27 juin i883. Section d'Astronomie : M. Plantamocr, à Genève, décédé le 7 septembre 1882; M. Roche, à Montpellier, décédé le 18 avril i883. Section de Géoqraphie et Navigation : M. l'Amiral Lutke, à Saint-Péters- bourg, décédé le août 1882; M. le Général Sabine, à Londres, décédé le 26 juin i883. Section de Physique: M. Plateau, à Gand, décédé le i5 septembre i883. Section de Chimie : M. Bunsen, à Heidelberg, élu Associé étranger, le 26 décembre 1882. Section de Minéralogie : M. Lawrence Smith, à Lonisville (Kentucky), décédé le 12 octobre i883. Section de Botanique ;M. Darwin, à Dow^n, Bekenham, décédé le 19 avril 1882; M. Duval- Jouve, à Montpellier, décédé le 25 août i883; M. O. Heer à Zurich, décédé le 27 septembre i883. Section d' Anatoniie et Zoologie : M. Brandt, à Saint-Pétersbourg, décédé le i5 juillet 1879; M. Mulsant, à Lyon, décédé le l\ novembre 1880. Section de Médecine et Chirurgie : M. Schwan, à Liège, décédé le 2 1 janvier 1882. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Van Tieghem fait hommage à l'Académie du ÎX^ et dernier fascicule de son « Traité de Botanique ». ( '9 MEMOIRES LUS. M. Sanduas donne lecture d'un Mémoire portant pour titre : « Des nspirations ou inhalations antimicrobiques et médicamenteuses. » (Commissaires : MM. Vulpian, Paul Bert, Charcot. ) ME3I0mES PRÉSENTÉS. MISSION DU CAP HORN. — Rapport sur les recherches hydrocjraphiqucs de la Romanche dans l'arcliipcl du cap Horii; par M. F. xMartial. « Suivant le désir manifesté par l'Académie, la /?omanc/ie devait consa- crer aux travaux d'Hydiographie et aux recherches d'Histoire naturelle l'année du séjour de l'expédition du cap Horn dans les eaux magellaniques. » Les instructions rédigées à cet effet par M. le Directeur du Dépôt des cartes et plans se résument ainsi : o La EuiiKinche |)c)urrait explorer toutes les îles de l'arcliipi'l du cap Horn, surtout au point de vue des mouillages à recommander. Elle pourrait aussi déterminer des positions géograpliiqiics, en partant de l'observatoiie qui sera étalili pour la mission, en le rattactiant au cap des Vierges, aux îles Maliest du canal du Beagle et des îles Ildefonse; 3° La reconnaissance sous vapeur de l'extrémité nord-nufst du passage Talbof, de la ]>artie ouest du bras du sud-ouest, de la cùte ouest de l'ar- chipel depuis la baie de Cook jusqu'au cap Black-Head; enfin la recon- naissance rapide des divers canaux qui rejoignent le Whaleboat et le Darwin-Sounds au passage Brecknock. » La première partie de ce travail a été exécutée par les procédés ordi- naires de l'Hydrographie, eu établissant un réseau de triangles embrassant tout l'archipel; le terrain, dans ces contrées, oppose un obstacle presque insurmontable à la mesure des bases terrestres. Cette difficulté, déjà signalée par Fitz-Roy, provient non seidement de la rareté des plages de dimensions convenables, mais surtout de la nature tnarécageuse du sol; on a donc fait usage des observations astronomiques pour déter- miner une double base en latitude et en longitude; puis des stations au théodolite, faites à chacun des sommets de la triangulation, ont permis de dessiner tous les détails du littoral, dont chacun des points était placé par son azimut et sa distance zénithale, suivant le procédé décrit par l'amiral Mouchez [Piocédé rapide pour le levé des plans hydrofjraphkjues); toutefois, comine vérification, on a mesuré sur plusieurs points de petites bases terrestres; les calculs préliminaires de la triangulation d'une partie du canal du Beagle accusent une différence de Soo" environ eutre les résultats auxquels on est parvenu suivant que l'on a fait usage de la bise astronomique ou de la base terrestre sur une longueur de près de ( 22 ) 5o milles; il suffit de remarquer que les instruments employés ne per- mettent pas de compter sur une plus grande exactitude. » L'une des bases astronomiques aboutit à la baie Orange, dont la posi- tion a été soigneusement déterminée par M. de Carfort. » La longitude de ce point a été obtenue par sept transports de temps effectués dans de bonnes conditions, une fois de Montevideo à la baie Orange, six fois de ce dernier point à Punta-Arenas; la position du pied de l'anémomètre delà mission, choisi comme point de départ de la trian- gulation, est, d'après cet observateur : Latitude 55''3i'24"S. Longitude 70° aS' 11" O. » D'après Fitz Roy, la latitude de l'observatoire de l'anse Forge, dont la position est à un demi-mille environ au nord de notre observatoire, est de55°3o'5o"S. » Les différentes valeurs attribuées jusqu'à présenta la longitude delà baie Orange sont les suivantes : King (milieu de la baie) 70"2o'3'j" 0. Fiiz Roy ( plan n'^ 2026) 7o<'27.'57",5 » observatoire de l'anse Forge 70''25' 3i" » sommet de l'île Burnt 70" 22' 34" » Ces différentes valeurs ont été déduites d'observations chronométri- ques; il importe de remarquer, à ce sujet, que les longitudes calculées par Fitz Roy, lors de son premier voyage, ont subi une correction de a'iS" résultant de la différence de la position attribuée à Port Famine par Ring et par cet officier. » Cette partie du travail embrasse une étendue de côtes de ii5o milles marins environ; le temps si court dont nous disposions a obligé de faire usage, pour le compléter, des plans particuliers exécutés par nos prédéce.s- seurs quand ils ont été reconnus exacts. » Le procédé dont on s'est servi pour la seconde partie du travail con- siste à faire simultanément usage de stations à terre et à bord; l'impossibi- lité de gravir les hautes montagnes qui bordent des deux côtés les bt as qtii terminent le canal de Beagle, non moins que le peu de temps dont nous disposions, ne permettant pas d'effectuer cette seconde partie du travail par les méthodes ordinaires de la triangulation, ce procédé a paru pou- voir utilement servir pour le levé rapide de ces canaux. ( 23 ) » On procédait de la façon suivante : » Un observateur était déposé à terre, de façon à voir le signal précé- dent; puis le navire allait se placer en vue de l'observateur et de ce même signal et restait immobile en mouillant un plomb de sonde. A un signal convenu, l'observaleur placé à terre observait l'azimut astronomique, quand cela était possible, sinon magnétique, du signal précédent, en même temps qu'il mesurait sa distance au mât de misaine, d'où un second officier prenait en même temps la distance de l'observateur à ce signal. » Les positions des extrémités du parcours étant déterminées par des observations astronomiques, les erreurs sont comprises entre des limites relativement restreintes, l'erreur commise dans un triangle restant indé- pendante de celle du triangle suivant. » Ce procédé a été employé pour lever ime longueur de 35 milles de côtes environ. » La troisième partie comprend la reconnaissance rapide de la partie ouest du bras du sud-ouest, de toute la côte extérieure de l'archipel depuis la baie de Cook jusqu'à la baie Tufusis et de la partie nord du passage Tal- bot. » Pour l'effectuer, on a estimé la route du bâtiment dont la machine était soumise à une allure bien réglée; on gouvernail, en outre, à un cap bien nettement déterminé par un alignement, quand cela était possible; deux observateurs placés aux compas relevaient, à l'aide d'une alidade fixe à 45° et à 90°dela roule, chacun des points saillants de la côte, dont ils des- sinaient en même ternps les contours; on notait en même temps l'heure exacte : les extrémités des parcours et celles de quelques positions inter- médiaires sont déterminées directement par des observations astrono- miques, ce qui limite les erreurs. » Nous avons fait usage de ce procédé pour la reconnaissance de 1 5o milles de côtes environ; bien qu'd ne soit possible de lui attribuer qu'une exac- titude restreinte, les plans qui ont été dressés par ce moyen serviront utile- ment à rectifier et à compléter la reconnaissance rapide opérée dans les mêmes parages par les embarcations du Beagle, notamment celle du canal intérieur, qui met en communication le canal de ^ce nom et le détroit de Magellan. » Cette route, qui permet de passer d'un détroit à l'autre en se tenant à l'abri de la grosse mer du large, sera facilement pratiquée par les vapeurs ( 24 à faible machine h l'aide du tracé que nous en avons fait et pourrait être d'un grand secours, en cas d'opérations militaires, au navire qui vou- drait se rendre par les canaux intérieurs des environs du cap Horn jus- qu'à l'extrémité des canaux latéraux de la Patagonie. » Le canal est sain et tous les dangers découvrent ou sont balisés par les goémons ; il court à peu prés en ligne droite sur une longueur de 90 milles depuis la baie des trois bras dans le bras du nord-ouest jusqu'à sa jonction avec le passage Brecknock; les positions de [)Iusieurs points de ce parcours ont été fixées par les observations astronomiques, ce qui permettra, en se servant de la position de l'île Saint-Paul déterminée par Fitz Roy, d'en faire un tracé suffisamment exact. » En résumé, le travail hydrographique poursuivi au cap Horn comprend la reconnaissance de la majeure partie de l'archipel magellanique située dans le sud de la Terre-de-Feu, celle du canal du Beagle et des différents canaux qui mènent de celui-ci au détroit de Magellan ; cette reconnaissance, appuyée sur la détermination astronomique de quelques positions suffisam- ment espacées, permet de rectifier sur beaucoup de points les cartes actuel- lement en usage. » Elle complète la géographie de l'île Hoste dont la côte ouest n'était pas encore dessinée. Le New Year Sound, grande baie parsemée d'iles et d'îlots et terminée par quatre grands bras, le canal de la Romanche qui sépare les îles Pothuau et Jauréguiberry de la péninsule Hardy, sontactuel- lement bien déterminés; nous avons délunité exactement les coniours du groupe des Wollaslon, composé en réalité de trois grandes îles, Grévv, Bayly et Wollaston; enfin les explorations qui ont accompagné ces recon- naissances contribueront à faire connaître la constitution géologique de ces îles, formées en réalité de presqu'îles soudées ensemble par des isthmes étroits et bas que séparent des fiords profonds, terminés souvent par des glaciers descendant jusqu'à la mer. Le plus vaste de ces fiords, le Ponsomby Sound, pénètre à plus de 28 milles dans l'intérieur de i'ile Hoste et limite dans le sud la presqu'île Dumas. » Le nom de l'illustre savant rappellera la grande part qui revient à l'Académie dans la réussite de l'expédition du cap Horn. » ( 25 ) MISSION DP CAP HORN. — Sur le dinuil du cajj Horn. Noie de M. J. Lephay. « Sur l'invitation de la CoIIImis^i(ln du cap Horn, j'ai l'honneur de pré- senter aujourd'hui à l'Académie les principales moyennes météorologiques des observations régulières prises d'heure en heure à la baie Orange, pendant le séjour de la Mission. Les calculs qui restent encore à faire n'apporteront à ces premiers résultats que des corrections insignifiantes. » Les Tableaux qui suivent se liront aisément; je ne donnerai donc ici que les quelques explications nécessaires. » Baromètre. — La pression atmosphérique, exprimée en millimèlres, a été ramenée à o^C; elle correspond à l'altitude de 1 2°" au-dessus du niveau moyen ties mers. 1^' oscillation moyenne du baromètre a été obtenue chaque mois en divisant le total des hausses de la colonne mercurielle par le nombre des dépressions observées sur la courbe de l'instrument en- regiblreur. M Tem/jéralure de l'air. — Les heures moyennes du maximum et du mi- nimum moyens diurnes résultent de la moyenne des heures correspon- dant à ces données pour chaque jour et déterminées au moyen des courbes de l'enregistreur. » Par heure de gehe, j'entends toute heure à la fin de laquelle l'enre- gistreur accuse une température inférieure à o°C. Les jours de gelée sont ceux pendant lesquels le thermomètre à minima est descendu au-dessous dco'^C. » Pluies. — Les pluies sont exprimées en millimètres. » Par jour de pluie, j'entends toute journée pendant laquelle il est tombé de l'eau, sous quelque forme que ce soit. Le total des jours de pluie comprend donc à la fois : les jours de pluie, les jours de neige et les jours où il est tombé de la grêle et du grésil. » Eldl du ciel. — La nébulosité était observée directement de quatre en quaire heures, le chilfre lo correspondant à un ciel totalement couvert. » Les heures de soleil ont été fournies par l'héliographe Campbell. ') Les nuits étoilées sont celles qui ont donné heu à une observation de nébulosité égale ou inférieure à 5. » Feiils. — 1-a vitesse du vent est donnée ici en kUomètres et à l'heure, C. K., i8S4, i" Se/nestie. (T. XCVIll, K" 1.) -i ( 26 ) au moyen des observations d'Iieure en heure prises au compteur de l'ané- momètre Robinson. » Les jours de coup de vent sont ceux qui comprennent au moins une beuie pendant laquelle la vilesse moyenne du vent a été trouvée égale on supérieure à GS""". La même règle a servi à déterminer les heures de coup de vent. » Sont considérées comme heures de calme celles qui n'ont pas vu la vitesse moyenne du vent dépasser i'^'". )) Un lop à l'anémomélre correspond à vingt tours de l'instrument, soit à nne vilesse du vent égale à loo'", en admettant un rapport constant égal à 3 entre la vitesse du vent et la vitesse absolue des coupes de l'instru- ment. M Nous publions enfin, dans les deux derniers Tableaux, des indications assez complètes sur les vents et les bourrasques du cap Horn. » Tel qu'il est, ce document a nne importance immédiate pour les ma- rins, à quelque nation qu'ils appartiennent; nous souhaitons vivement qu'ils en tirent quelque profit. I) Dans les derniers Tableaux, résumé d'environ 8000 observations de di- rection et d'intensité des vents, on trouve, pour chaque rhundj de vent, fleux colonnes dans lesquelles n exprime le nombre d'observations pour le rhumb considéré, N le total des observations du mois et V,„ la vilesse moyenne en kilomètres et à l'heure. » C'est ainsi que la coJonne — exprime, en cenlièmes, la fréquence rela- tive du vent considéré. ( 27) çS S 5- 3 00 30 .a. ^-i t--iO 'C c c . l'; («! [^ — I ' I I I I I I I I SES a S a B S a £ s a «ne*?»" tO Efl CO (A W ut 73 (A cA cA 0) l irj i.*^ o '-'! '-'^ i-*^ — in irt lo îÇ i^ î|? ' rt o co ro i— i ^--c en °^ - rTro'ro'-Krr cm" - - 3 := - O fO - M « a ^ 1 1 n == ^ a ti i • co o 'r; OX (-^vrr.o 'O ?■; [^ CTi inOO - OOO f^CO-'*r CTiX 00 r^ OO ÏO o ■ ro i^in i~^'-C 00 w r^'^ ■^(^r— -X3C c o r» - :-> '.'^ ;^ o r. r^ — C r- r^ N -; -; -} 9 Zi zi y s - ^ - r' r' O n r. o = :; t a ic O n ;ç «» T xn-^ Tn ^x-^' ---.- ^-'";r>' : i^-jz »n ^— f^-^ S ^ a a .H .i - ~o O-ï" -î^ ^ > "' » r-^ 5 =° -. E^ 3 •e ; m )J -n ^r-?<^ in oo (C i-^xi X oo i->-x QO i>-i^r-»n-X r^r- c ^-^ X r>: -JO :^ 1 - r; X - X - C^- - 5"' «««--- — -- -00 i^n - p>. ,. - 0 t^'^n O 3 B S 'O cT- « r-^ « v^-^tt Ci Oï - f^ vrrto o 2x es X Cl^OO^^Xt^X CM 0-»-tX n -I L*^ Cl ["■ —m en « fn Cl « Ci 3ï ox r^ r-^98 2 3,66 21,21 21,37 20,02 21.84 21,17 26.400 21,121 •23,760 Vilesso Qiaximu. Il 102 100 100 io5 120 140 80 79 83 l32 88 moyen diurne. 43,70 53,90 06,80 07,10 56, 10 49,10 45,41 38,02 46, 3o 45,5o 02,78 43,98 48,38 Heure moyeniiû (lu maximum diurne. 1. 15 s. 2.20 s. 2.5o s. 12.20 S. I . 5. I . S. 1 .06 S. 12.45 S. 1 .5o s. 3. s. 13.10 s. 1 .3o s. 1.22 S. 1.26 S. Jours de coups de veut. ^ 5 6 6 43 28 Heures de coups de vent. i3 54 5o iG 20 291 ii5 406 Heures do ealuie. ^1 ';6 88 90 123 100 02 808 Marches moyennes diurnes et annuelles du baromètre, du thermomètre. 1'' M. l^a. ai-M. 4'' M. 5*" M. 6'' M. 7- M. 8'' M. 9" Ji. 10,''M. 1 !■>.«. 46,12 3,95 S7,. 5,35 46 , 1 0 3,94 87. 4 5,33 46,01 3,91 5,3o 46,o4 4.o'i 87,3 5,36 46,06 4,10 87,3 5,39 46,09 4. '^6 86,4 5,42 ^6,06 4,83 85,0 5,55 46, o3 5,47 83,5 5,69 46,o4 6,12 81,5 5,76 46,02 6,86 7«,4 5,86 46, o3 7.44 75,3 5,85 Température de lair État hygrométrique de l'air. Tension de la vapeur d'eau Marche moyenne de la vitesse du l'ent i !'■ M. i'- a. a»' .11. i^ M. 5" .>i. 6" M. 7'' M. 8'' M. 9'' M. lu'- M. 11'' M. kui 24,55 21,35 20,33 ,9,.3 km 39,56 22,43 21,93 20,42 km 29,42 21,07 21,49 19,80 km 3o, 17 20,48 2 I , 98 '9-49 km 3o,o5 '9,74 22,84 20, 17 km 3i,46 20,64 23,16 22,17 km 3o,45 18,26 22,99 20,37 km 3>,79 ■9,59 24,37 20, 17 km 37,08 19,10 =6,45 20,58 km 39,97 20, 12 29,14 21,17 km 39,9" "9,9' 29,61 22,00 Été ^■^^"H ( ^'J ) logiques observées à la baie Orange, Terre-cle-Feu, août i883 t'i minuit. (Suite.) TLJIPÉUATCRE DU SOL A u"',i5. TEMPÉRATURE DU SOL A o"',3o. TEMPKRATURi; Moyenne. Maximum. MiiiimuQi. Mo yen no. Miuituiim a 01", ij. >Iaxiiiia a 0", Ju. de l'eau de mec. ilu 1 eau douce. 0 5,ûi 6,0 u 4,0 0 4,53 0 3,9 5, 1 0 5,3 0 // 5,85 8,.) \,o 5,3i 3,5 6,8 6,3 7,21 7,54 8,9 5,2 6,74 5,0 8,2 8,6 8,9 8,9'4 11 ,u 7,0 8,00 7,4 8,8 9,7 9,9 9.02 10,6 7,4 8,20 7, ' 8,8 lu, 7 10,3 9.7!> 11-!) l.-i 8,90 «,7 9.6 10,8 io,5 7,oj 9 . î 5,6 7,06 4,6 8,2 8,7 7.7 J.49 7,-' 4.9 D,fi5 4,> 6,5 7,6 5,6 4,11 5,li 3,7 4,5o 2,8 5,v, 6,4 4,i •^,89 !^,<> ■i,'^ 3,36 2,0 '1,4 0,7 3,0 a, 39 4,0 2,4 ■i,86 1,8 3,5 5,5 2,5 --Al 4,0 I,S 2,65 1,6 3,4 5,2 3,1 8,oi /, tf 7,37 ff // 9," (j,oy 3,73 5,87 3,92 5,64 1/ tl 5,95 7,53 2,95 de l 't tat h) groniétrique Je l 'air et de la tension de la vapeur d'eau. MIDI. !'■ s. 2'- s. S" s. 4" s. 5'- s. 6'' s. 7'' s. 8'' s. 9" s. 10" s. 11" s. .Mi.M'ir. MOYEN.NE. 46,07 45,95 45,93 45,95 4 6, 04 46, oS 46,18 .',6,25 46,33 46, 3i 46,29 46,27 46.25 46,12 7,63 7,68 7.46 7, -3 6,36 5,83 5,32 4.9' 4,66 4,4" 4,3. 4.>7 4. -7 5,37 74,6 73,5 71." 75,1 77,9 79,^ 81,7 83,7 8 1,9 85,9 86,3 86,8 87,0 82,01 5,83 5,80 5,80 5,73 5,62 5,54 5,5o 5,43 5,47 5,4. 5,3i 5,44 5,4o 5,55o en jaiuicr, en juin, en été, en hiver. MIUI. Il" s. •2" s. 31^8. 4'' s. 5'' s. 6'' s. 7" s. SI- s. 9" s. 10" s. lli-s. Mi.Mir. MOÏESNL. kui 38, 3y km 40,99 kui 4i,33 km 40,98 km 37,69 „ km 36,95 km 36, go km 32, i3 kui 28,69 km 27,60 km 27,52 km 26, 5o km 25,29 km 33,i3o 19,53 '9,79 20,44 19,87 "9,>7 >9,'7 20, i5 18, 84 17,56 18,19 21,29 21,73 21,9, 20,019 3o,35 32,43 39,69 33, 16 3i,58 3i,S9 3o,3o -'7. '9 25, 78 23,33 23,80 22,17 21,4. 26,400 23,32 20,70 23,29 23, o3 20,35 20,9'l 22, jo 20,87 20,37 '9,94 21,46 ^.,47 20,74 21,121 ( 3o) T'ents en fn-f/uence relative. — Vitesse inoyenne des vents dans choque rhumb, — — Fréquence relative en centièmes. \ „j =: VîtesbC moyenne en kilomètres à l'heun'. MOIS NORD . NNK. NE. KNE. E. ESE. SE. SSE. SID. ri • — — ,^- . — '--^ , Sai^uiis. > ' v,„ v,„. « V,M . n v,„. n v,„. n V,,,. S' V,,,. n v,„ .N ■ v,„ i Octobre 18S2 (3. j) 0.9 km 8,,o // km km II » km II // km // km II II km „ km „ km NdviMiibre 18S2. 1,8 16, 2 0,8 i3,33 1 ,3 .3,70 0,7 3/,(S 0.5 7.85 0,8 6,4o 1,6 6, '10 O.iJ 7,85 0 , 1 9 ,5o Décembre 1S83.. 1 ,5 20,86 0,6 5,70 0,6 5,o3 0,4 6, !0 0,2 4.7" 0,4 3,. 70 0,6 1 i , 60 n. 3 2,70 1 , 1 23,07 Janvier 18S0 . . . 0,5 21 ,JO 1,3 14.10 1,5 17,00 2,'i 7,3o 2,9 7,00 // // 0,8 3,70 0,9 4,3o 1 ,2 10,00 Février i883.... 2,6 i3,7o 3,5 18,20 1,6 9 ,00 0,9 •4,0 0,6 9,00 0,9 6,66 0,6 7,5o 0,3 18, 5o 0.7 20,20 Mars iS83 5,6 9.20 4.6 23,00 1,5 12,00 4.3 14, 3i 2,8 1 0 . 3o 1,6 14.33 1 .2 5,77 0,3 7.5o 0,8 9.33 Avril i883 i.6 8,09 3,6 i4,65 3,2 14, o5 1,0 11, .4 0. 1 6,00 0, 1 7,00 // II 0,7 18,20 '>9 - ' . 1 2 Mai iS83 5,8 14,18 .1,8 25,73 6,6 21,89 4,9 12,92 1 . 2 8.87 1,2 7.87 0.3 8,5o 0,5 4.5o 0,3 10,00 Juin iS83 0.7 9.io 3,9 15,75 3.7 i'l,66 4,4 19,65 5,1 11,54 4.8 i5,23 4.. 6,83 1 ,2 1,^-i '.1 4,5o 1 Juillet i883 ... 1,6 19,80 5,5 23,60 6,2 8,40 3,5 7,5o 2 ,0 3,3o 0,4 7.3o 1,5 3,70 1,3 4,90 0,7 i3,8o Août i883... . 7.9 ,2,8', 8,8 23,38 5,6 16,57 2-7 21, i5 0,9 18,43 0,5 7,25 4,3 1 5 , 00 0,2 7,5o '.9 16,20 1 Été 188-2-83 2,2 '4,93 1,8 14,86 1 , 1 ...34 1 ,5 9,o3 1 ,'■! 7" 77 0,6 8,22 0,8 7. '9 0,3 8,16 0,6 'Î.43 Hiver 1882-83... 'l>> 12,86 6,8 20,62 5,0 i5, 1 1 3,3 ■ 4.47 1,8 9.63 ',4 8,93 2,0 8,5i 0,8 7,86 1 ,2 i3,i8 \niice 1882-83. . 3, i5 13,895 4.3 '7.7I" 3,2 l3,225 2,6 11,750 1 ,7 8,70 1 . 1 8,575 ■ •4 7.85 (1,6 8,010 0,9 i3,8o Vents en fréquence relative. — Vitesse moyenne des vents dans chaque ihnmb. (Siiile.] MOIS ssvv . s\v. wsw. \v . WNW. NW. ÎINW. CALMES TOTAL dps observa - lions. Pi Saisons. v,„. s ■ v,„. km v„,. n N ■ v,„ . S ■ v,„. v,„. n iv ■ v,„. In ' km km km km km km Octobre 1S.S2. . . " ,7 '|0,OO 2.7 45,00 ,5,3 19,06 8,1 14.76 26,1 24.74 29.7 20,12 7.2 8,78 , , s ■' M' 1 INovemljrc 1882. 0,7 23,42 3,8 3l,6', 34,6 38, 16 20,7 36, 5 '1 .4,8 28,83 7.5 19,08 4,4 i3,47 10, 0 720 Dccembre 1882. . 8,3 32, 10 10, '1 37,55 ;^i ,0 ■'17.67 17,7 3l,2', 7.0 26 , 5o 4.9 12.85 1,8 16,09 ' !-9 53o Janvier i.SS3.. . . 9,J 32, 80 a-!. 9 'l8,oo ■-' ■' j 7 4' .-0 ■',7 33,60 11,0 3o , 00 4,0 19,50 1,3 24,80 ',..s 744 Février i883. . . . 'l,' 3i ,3o i5,i 41.80 ■4.0 49, 5o .4,8 27,20 9,6 18, 4o 4,. 1 2 , 00 I ,:) 1 1 ,60 14.5 (i-2 Mars i883 3,5 2 2,8'| 6.7 26,. 34 l:,,6 39.13 1 1 ,3 40,40 '5,7 39,92 9,6 .8.43 4,9 8,8', 12,7 744 Avril i883 2,3 29,52 8.7 29,35 i3,8 4i , 10 ■1,1 39,44 9.7 27,60 6.9 13,76 8,6 8,92 '9 '9 720 Mai i883 1,2 21,38 6,8 28,04 M. 9 35,5a 9.5 3i,25 10,7 25,88 11,0 18,89 7.0 12,02 9,5 744 Juin i883 6,6 i7>9' 12,3 25,04 8,4 39 , 1 1 12,0 35,54 8,4 27,91 7,6 21, 5i 0,8 ■4. '7 .4,2 720 Juillet i883 4,5 3i ,3o 6,8 39,30 i4,6 3o,qo .'1,6 38, 3o 12,2 2I,4o 8,6 18.60 5,2 iS,oo 10.7 744 ■VoiU i883 2,J 36,21 '1,8 37.94 6.7 3 1,43 '5,9 25,85 11,5 27.37 12,2 21,64 4.2 i3,3a 8,6 744 Été 1882-83 4,8 3o,4i 10,3 38,39 2., 7 .39,12 14,. 30,62 '4.0 28.06 10,0 16,98 3,7 13,93 9,5 .'i5i5 Hiver i8S2-83... 3,4 27,26 7.9 3 1,93 11,1 35, '|3 i3,3 34,07 10,5 26, o3 9.3 18,76 '). 1 1 :i , 28 11. 6 367 > Année 1 882-83.. 4,« 28,835 9>i 35, 160 16,4 37,275 '3,7 32,345 12,3 27,045 9.7 17,870 4.4 1 ii , 6o5 1 1 . 0 7'^7 ( 3i ) Coups df. veut. Il = Nombre d'observations dans le rbiinib considère. I\ = Nombre lolal dans le mois (h\ la saison. Novembre 1882 Décembre 1883. Janvier i8H3... . I"'evrier i883. . . . Mars i883 Avril i883 IHai i8S3 Jnin iS83 Juillet i883.... Août i883 Été 1882-1883.. Hiver i883-i883 Année i882-i883 ssw. sw. wsw . w. /( n N * It. N ■ n. n. N ■ 1/ ■}. \ lU 8,0 // ir 4, s l(i,o i,b ^.9 (i 1 1 3j 19 3 10 19 91 11,1 20,0 6(i,o .'(j,o '•y b.3 If i.,g 24,3 20, u ■j5,o ■ 2,7 19,2 iB 30 i3 ji -4 8 2 A 7 8 i3o 39 169 29,6 64, 0 21.8 vA ^7.4 ôo.o 20,0 60.3 17.0 32,0 44.0 35,8 39,9 31 I 1 1 10 li .1 21 (i 34 43 i t 38,9 2,0 '-■9 1.4 19, (i 37,0 5o,o 21,5 5 1 , 2 24,0 '2,8 36,8 24,8 ■'9 0,9 '•9 "•4 4,u 0/1 0,8 0,6 M. E. Fo.\TA\KAU soumet au jugement de l'Académie un Mémoire inti- tulé : « Stii- la délbrmalion et les mouvemtnits intérieurs des corps élas- tiques ». (Commissaires : MM. Fizeau, Resal, Cornu.) M. le WiMSTKK DU l'I.vstructio.v publique transmet à l'Académie une Lettre et un Mémoire de M. Baré, relatifs à une nouvelle méthode d'ar- pentage. Le Mémoire de M. Baré sera soumis à l'examen de MM. Jordan et Lalanne. M. A. Wackenzie Cameron adresse une nouvelle Communication relative an choléra. (Renvoi à la Commission du prix Bréanf.) ( 3a ) CORliESPONDAIXCE. M. le Ministre de l'Ixstkiction publique invite l'Académie à lui adresser une liste de deux candidats pour la chaire de Culture, laissée va- cante au Muséum d'Histoire naturelle par le décès de M, Decaisne. (Renvoi aux Sections de Botanique et d'Économie rurale.) M. le MiNisTitE DE l'Instruction publique transmet à l'Académie les ren- seignements suivants sur l'Exposition italienne, dont l'ouverture doit avoir lieu à Turin le i" avril i88/j. « L'Exposition italienne, dont l'ouverture aura lieu à Turin le j*" avril 1884, est accessible aux étrangers pour tout ce qui concerne l'électricité et ses applications. Par décision de la Direction générale des Douanes, les objets destinés à l'Exposition seront exempts de tous droits à leur entrée en Italie. Un drcret royal attribue un prix de dix mille francs à l'invention (ou à l'ensemble d'appareils) constituant un progrès notable dans les ap- plications industrielles de l'Electricité, la transmission du travail mécanique à distance, la production de la lumière, etc. » ASTKONOMiE PHYSIQUE. — Sur le spectre de la comète Pons-Brooks. Note de M. Cii. Trépied, présentée par M. Mouchez. « Je demande à l'Académie la permission de compléter ma précédente Note sur le spectre de la comète Pons-Brooks. Je disais, dans cette Note, que je n'avais pu distinguer la bande orangée des hydrocarbures; je n'y ai pas réussi davantage par l'emploi d'un prisme moins dispersif et d'un grossissement oculaire plus faible. J^a bande violette ne se voit pas non plus. » Jusqu'au 26 décembre, il ne m'avait pas été possible de séparer le spectre du noyau de celui des couches voisines dans la chevelure; mais, dans la sou'ée du 27, le specti'e du noyau s'est montré formé, comme à l'ordinaire, d'une bande longitudinale, étroite, continue, avec un notable renforcement de lumière à ses intersections avec les trois bandes du car- bone, il est dû, probablement, à de la lumière solaire réfléchie. Cette probabilité se transformerait en certitude si l'on pouvait distinguer, dans ( 33) cette partie du spectre, quelques-unes des lignes de Fraunliofer, comme M. Hiiggins en a observé dans le spectre photographique de la grande co- mète de 1881. J'ajouterai que le spectre continu ne se prolonge qu'à une très faible distance au delà des deux bandes extrèines. » L'éclat du noyau, qui avait augmenté beaucoup du i5 au aS dé- cembre, semble maintenant stationnaire. Pendant ces quelques jours, on a pu voir la queue de la comète se développer rapidement. Ce développe- ment aussi paraît s'arrêter (2 janvier). » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations spectrosropiqiies faites, à Nice, stir la comète Pons. Note de M. Tiiollon. « Depuis le commencement de novembre, nous avons, M. Perrotin et moi, profité delà récente installation d'un i4 pouces (o™, 378) au mont Gros pour faire des éludes spectroscopiques sur la nouvelle comète. Ou sait déjà que son spectre ressemble à celui de toutes les comètes observées jusqu'à ce jour et qu'il se conqiose de trois bandes identiques à celles que donnent les composés du carbone. Mais ce qui nous a frappés, c'est l'éclat et la net- teté extraordinaires de ces bandes, qui se distinguent sans peine, même quand l'intérieur de la coupole est éclairé par plusieurs lampes, tandis que le spectre continu donné par le noyau est lui-même si faible qu'il ne dépasse guère, en étendue, la région des trois bandes et qu'on n'y peut reconnaître aucune des couleurs .spectrales. Il faut conclure de là que l'élément gazeux domine dans la constitution de cet astre, conclusion qui semble justifiée par les singularités d'aspect qu'il a présentées jusqu'à ce jour. » Il offre une analogie qui mérite d'être signalée avec la comète c 1881, que j'ai étudiée avec soin au i/j pouces de l'Observatoire de Paris. Dans cette dernière, le spectre gazeux semblait aussi avoir une certaine prédo- minance; les bandes étaient nettes et brillantes. Or sa queue, au lieu d'être formée par deux bandes lumineuses parallèles à l'axe, qui reste relativement obscur, était constituée par une seule bande se confondant avec l'axe et se ilégradant symétriquement de part et d'autre. Il en est de même pour celle que nous voyons aujourd'hui, avec cette différence que la lumière de la queue, au lieu de se dégrader symétriquement par rapport à l'axe, se ter- mine brusquement du côté sud par une ligne à peu près droite. Il serait fort remarquable que cette particularité fût le caractère propre des comètes où le spectroscope indique la prédominance des éléments gazeux. » c. R., iSSt,. i" Semestre. (T. XCVIII, N» 1.) 5 ( ^^ ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observation de la coinèle Pons-Brooks. Note tle M. E.-L. Trouvei.ot, présentée par M. Janssen. « Le 17 décembre, à 6''3o™, temps moyen deMarseille, j'ai observé la co- mète de 1812 à l'aide d'une lunette de i/ïG"™ d'ouverture, armée d'un ociilHire grossissant 85 fois. Le ciel n'était pas d'unebien granrie pureté, el rol)servation fut même plusieurs fois interrompue par les vapeurs épaisses qui obscurcissaient la comète. » La comète était très facilement visible à l'œil nu, et paraissait plus brillante que l'amas stellaire d'Hercule, auquel elle ressemblait ; seulement, on voyait parfois luire sur sa nébulosité une vague étincelle, qui indiquait qu'elle possédait un noyau. » Vue dans la lunette, la comète se montrait avec un noyau, une chevelure el inie queue. Le noyau avait l'éclat d'une étoile de G« grau deur, bien que ses contours diffus rendissent assez difficile une compa- raison exacte avec les étoiles. Ce noyau, qui avait un diamètre très aj)- ( :^:' ) préciable, n'était pas circulaire, mais un peu allongé dans inie direction à peu près perpendiculaire à l'axe de la queue. » La chevelure, qui était très brillante, avait un diamètre de lo' envi- ron ; mais elle se fondait si doucement dans le ciel, qu'il était impossible de reconiiaitre ses limites exactes. A |)remière vue, elle ressemblait à une nébuleuse globulaire, fortement condensée autour d'un noyau central, mais avec un peu d'attention elle apparaissait comme si elle fût double et formée de deux parties semi-circulaires, qui étaient tournées vers le Soleil et qui, à l'arrière, se prolongeaient pour former la queue. I.a partie intérieure, beaucoup plus brillante que l'extérieure, entourait le noyau, qui cepen- dant n'était pas placé au centre de sa courbe, mais était plus rapproché d'elle vers le côté du Soleil. En se [nolongeant à l'arrière, celte chevelure interne formait à elle seule presque toute la queue. La chevelure externe, qui était beaucoup moins lumineuse, avait beaucoup plus d'étendue, et se prolongeait aussi vers l'arrière pour former la queue, mais elle s'évanouis- sait à une très courte distance, donnant ainsi à la queue un aspect pyra- midal. » La queue, bien qu'elle ne fût pas très brillante, se distinguait cepen- dant à première vue, se terminant en pointe à une distance de 2;'/ du noyau. Comme ceux de la chevelure, ses bords se fondaient doucement dans le ciel et n'étaient pas susceptibles d'être saisis du regard. La queue avait une direction nord-ouest, et était approximativement dirigée à l'op- posé de la place occupée parle Soleil. » La figure qui accompagne cette Communication est la reproduction du dessin que j'ai obtenu dans cette observation. Elle représente la comète telle qu'elle apparaissait alors. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur colaines fondions doublemenl périodiques de seconde espèce. Note de M. E. Gocrsat, présentée par M. Hermite. « Une Lettre de Fuss, publiée dans le Bullelin des Sciences malhcmali(jues de AL Darboux (mai 1879, p. 226), contient un exem|)le remarquable, dû à Euler, d'une dilférenlielle contenant un radical carré portant sur un polynôme du quatrième degré qui, par une substitution algébrique, se réduit à une différentielle rationnelle. M. Hermite a indiqué, à propos de cette formule, un mode particulier de décomposition en éléments simples des fonctions doublement périodiques, aux périodes 2R et 2/K.', qui véri- ( 36 ) fient en oulre une des relations F(x + K + /K')= -F(a-), F(a- + K)= -F(^) [Journal de Liouville, 3^ série, t. VI, 1880). De ce mode de décomposition on déduit immédiatement que l'intégrale d'une pareille fonction s'exprime au moyen de fonctions doublement périodiques et de logarithmes de fonc- tions doublement périodiques. Ce résidlat peut, à un certain point de vue, être généralisé comme il suit : Soil F(a") une fomlion doublement périodique de ieconde espèce dont les niulliplicateurs sont des racines de runité, l'an au moins étant différent de runité,- l'intégrale f p[x)dx' est égale A une fonction doublement périodicpie augmentée d'une somme de logarithmes de fonctions dou- blement périodiques multipliées par des facteurs constants. » Soient 2K et 2/K.' les périodes de ¥{x); je suppose que l'on ait b étant une racine de l'équation b'" —1 = 0, différente de l'unité, de telle sorte que ( I ) i + b-\-b-+ ... -+■ b'"-' = o. 3'emploierai, pour la décomposition de F(x) en éléments simples, une méthode analogue à celle de M. Hermite; seulement la fonction qui joue le rôle d'élément simple sera ici où l'on a posé Il est clair que celte fonction vérifie les relations /■(a- + 2/K')=/(^), et qu'elle a un seul pôle à l'intérieur d'un parallélogramme dont les sommets ont pour affixes les quantités ^., «H ) u-\-2iW, a -f- • h 2;Iv'. m ' m ( 37 ) » Cela posé, la fonction F{z)/{oe — z) sera une fonction doublement périodique de z aux périodes — et 2/K', et, en écrivant que la somme des résidus à l'intérieur du parallélogramme des périodes est nulle, on parvient à la formule de décomposition ¥{x) = v[A„/(a- - n) + A, D,,/(a- ~ fl) + . . . + A„D:./(a; - «)]; ^ par conséquent, on aura aussi f¥{x)ctcc --ZZ lfA„/{x - a)da:-hl[k,f{x-a) + . . . + A^D'^ '/(x - a}]. » La seconde partie du second membre est évidemment une fonction doublement périodique, aux périodes 2 R et 2 iK' ; pour évaluer la première, je remarque que jj\x - a)dx peut s'écrire jj[x-a)dx--^j[z[x-a)-z{.x--a-'^)'\dœ -H(, + *)/[z(..-.-f)-z(..-«-i^)]./..+ ... m ■i I m L\x — a— — au7, L '« J ) et l'on est ramené à des termes de la forme rrZ(a - h) -Zir-h- 9.K dx , n{x — b] I , H I ,; - i H .<: -b- •2K ] et la fonction sous le signe logarithme est manifestement une foiicliou doublement périodique aux périodes 2K et 2/K'; d'où résulte la proposi- tion annoncée. » Soit F(a) une fonction telle que celles qui viennent d'être définies, et soit sua; =^ t; on aura (38 ) 9 désignant une fonction rationnelle, et l'intégrale /' s'exprimera au moyen de symboles élémentaires. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les cqiiations différentielles linéaires à coejfi- cienls doublemenl périodiques. Note de M. G. Floquet, présentée par M. Hermite. « Soit l'équation différentielle linéaire à coefficients doublement périodiques, aux périodes w et w', et dont l'in- tégrale générale est supposée uniforme. >> Faisant abstraction de la période w', je regarde les coefficients comme périodiques, de période w. Je suis ainsi dans un cas que j'ai étudié (' ). J'en conclus l'existence de m solutions distinctes de la forme P(j?) = ^„(x) + X(f,{x) + x-<^.,[x) + ... + X'(9i[x), les fonctions Ço, ?., • • -.yiSe reproduisant à un même facteur constant près, par le changement Aq x en x + w. Ce facteur est racine d'une certaine équation algébrique A = o, que j'ai appelée V équation fondamentale relative à la période co. Soient s,, s^, , . , 2„ ses ii racines distinctes. Chacune d'elles £, a deux caractéristiques, son degré de multiplicité /u,/, et l'ordre X, à partir duquel les déterminants mineurs de A cessent d'être tous nuls pour £,. La première |u,, représente le nombre maximum des solutions distinctes qui sont de la forme V{x) avec le multiplicateur e„ et la seconde 1, le nombre de celles S(j:), qui sont telles queS(x 4- w) =£,S(a7). En désignant parv la somme X, -\-\n +... + 1,,, P r= o admet comme intégrales distinctesv fonc- tions S[x), et seulement v, par exemple S, [x], S^ia-), . . . , S^! .r). » Si je n'envisage maintenant, dans les coefficients p, que la période w', j'en conclus pareillement m solutions [' ) Annales de l'École Normale (février et mars l883) ( ^9 ) G) ,»',,... ç), se reproduisant à un même facteiu- constant près p ar le chan- gement de X en x + w'. Les caractéristiques u.\ et 1\ , fA'^ et X',, . . . , fi.,',, et 1^ des n' racines distinctes de V équation fondamenlnle A' = o, relative à la pé- riode w', jouiront de propriétés analogues aux précédentes, et P = o ad- mettra v' solutions S', (a?), S!^{x), . . .,S',.(x), telles que S' (.r + o/) = i.'S'{x), v' désignant la somme V, 4- V^ + . . . -H !'„,. n Cela posé, en considérant simultanément les deux périoies w et w', on reconnaît sans peine que, hi, parmi les v intégrales S{x) ou parmi les v' intégrales S'{x), une fonction se trouve seule de son multiplicateur, elle est doidîlement périodique de seconde espèce. Comme, en général, une des équations fondamentales aura ses racines toutes différentes entre elles, on peut dire que, en général, P = o admet comme solutions distinctes m fonctions doublement périodiques de seconde espèce. C'est le beau théo- rème de M. Picard. Soit N le nombre maximum des solutions distinctes de celte nature. N ne peut surpasser ni v ni v'; mais il ne peut être inférieur ni h n ni à 7i', de sorte que ce nombre est toujours aumoinségal à l'unité, comme l'ont démontré aulremen! MM. Picard et Mittag-Leffler. Voici les cir- constances où N est exactement égal à m. Il Jaiit et il suffit (j ne toute racine de citaque équation fondamenlnle annule tous les mineurs du premier membre jusqu'à l'ordre marqué par son degré de multiplicité exclusivement. Les limites V, v' et n, n' du nombre N, et certaines interprétations qu'on peut en trouver, donnent d'ailleurs divers théorèmes, parmi lesquels celui-ci, qui complète le précédent : quand un seul des nombres y) et v' est égal à /«, N est égal à l'autre. » Quelle est la forme des intégrales qui ne sont pas doublement pério- diques de seconde espèce? Pour l'obtenir, je montre l'existence d'un sys- tème fondamental de solutions susceptibles chacune des deux formes P(x) et V'{x). Il s'agit alors d'exprimer une fonction capable de ces formes. J'établirai, dans une autre Note, queson expression est un polynôme aux deux variables X etZ[x), ayant pour coefficients des fondions doublement périodi- ques (le seconde espèce, de mêmes multiplicateurs. » ANALYSE MATHÉMATIQUiî. — Sur une notation propre et repiésenter certains développements. Note de M. R. Radau. « Pour représenter, sous une forme condensée, les polynômes hyper- géométriques, on peut se servir avec avantage de la notation de Vander- ( 4o ) monde, qui désigne par {a, r)" la factorielle n{a -\- r){a + 2.r). ..[a -\- Jir — r). » On a ainsi, pour la série hypergéométrique ordinaire, » Le binôme des factorielles peut s'écrire sous diverses formes, telles que les suivantes : {^a + h,r)"=[[a,r) + {b,r^]", n,~\\" fc/-hh,i\" [ (i,\\" lh — a,i\" /', I / \ b, i j \ b, j / \ b, i Il s'ensuit que Al\'7, P , I .--+-« — I, — I \" — — ^ 1^ ) ' ,ls — d + n — I, — I / . V) formule qui exprime un théorème dû à M. Tisserand ( ' ). » Eu convenant de remplacer cos(j:)" par cosw.r dans le développe- ment du second membre, on peut aussi se servir de la formule symbo- lique (2 cosa-)" = cos ( j:' + - ) 5 qui comprend les arguments positifs et négatifs; en ne prenant que les ar- guments positifs, il faut doidiler tous les termes, sauf cehii dont l'argu- ment est nul. Si f[z) désigne une fonction entière de s, celle formule donne /(a cosjt) = 2 cosy'/ j: H — ]• On aurait de même, en faisant z — [j. cosa; -|- v cosy, (22)" = 4 coscos ( [j.x -+- - H- vj>' +■- ) et, en posant 71 = [a + i) + a -\- [b + j) + b. (22)" = 4»! coscos y „/+2«.y + 2/. ,.,^.y [a + i]\a\[b-\rj]\b\ Comptes reiulus, t. XCVII, p. 88 |. ( U ) » Cette formule conduit à la suivante : qui coïncide avec celle de M. Backlund, à la condition d'arrêter le dévelop- pement de (i + 0-)"'"^"' au termeO ' ou 0 ' , si le développement dt> (i — 20Z + 0'-)"* est arrèti' au terme 0''P'''''(;), comme l'a expliqué M. Backlund, condition que je n'ai pas mentionnée en indiquant l'expres- sion des coeffirieiits E^/'('); la différence ne porterait d'aiilein-s que sur des termes d'un ordre supérieur à p. Ou a ici n = i ^ j -+- if. » 'e cn- MltCANIQUE. — Calcul de l'arc de contact d\me bande métallique flexihli foulée suivant certaines conditions données, mais quelconques, sur un lylindre circulaire. Note de M. II. Lé.vuté, présentée par M. Resal. « Considérons tout d'abord le cas simple d'une lame primitivement droite; nous reconnaîtrons ensuite que le cas plus général où la lame est circulaire à l'état naturel n'exige aucutie modification dans la méthode et donne lieu à la même suite de calculf;. » Prenons l'équation de la courbe affectée par la lame, l'origine étant à l'extrémité et l'axe des S, étant dirigé suivant la force P qui agit en cette extrémité; les sens positifs des axe s des ^ et d. 1470 ft 'S^S. C. R., iSS'i, 1°' Semestre. (T. XCV1II, K» ! .) ( 42 ) de sa tangente avec Taxe des ^, on a 1 dv. P (-) „-..' d'où l'on conclut, en représentant pur «„ la valeur de a au point où la courbure de la lame devient nulle, cVsl-à-dire à l'origine, (3) X =r^h^os--- coi>-- ^d7 I U- \ 2 2 Si donc on pose cos ^" = A-, on en conclut cos - = Il sin ( 2 " y'i — /i- sin- (j) on déduit de là équation dans laquelle ce qui donne On trouve alors c==Fr- =K, o = coam -• , , , sin aiii - I 2 /./■' a a 1 Aam - a cosain- ,,. . " 7 « . a A' U cos- = A 5 sui- = ' : ^ ' -1 u 1 a' Aam - Aam - J'ai obttnii, en partant du sesquisulfure de phosphore des sels sul- furés, les sulfoxyphosphites, qui peuvent élre considérés comme dérivés d'un acide phosphoreux sulfuré PhOS-,7zHO [Conijiies rendus, 19 sep- tembre 1881). Des composés analogues jienvent être préparés d'une ma- nière plus directe, en partant du trisulfure de phosphore PhS^ qui, sous l'influence de l'eau, tend à donner de l'acide phosphoreux et de l'hydro- gène sulfuré. » Le trisuKure de phosphore était obtenu en faisant réagir dans une atmosphère d'acide carbonique le phosphore rouge sur te soufre (96»'' de soufre pulvérisé et ôa^'' de phosphore rouge dans une cornue en grès de 5oo™, chauffée au bain de sable). Le produit était épuisé par le sulfure de carbone, où le trisulfiue est insoluble, puis séché vers 200° dans un courant d'acide carbonique. » Action de la soude sur le trisulfure de phosphore pris en excès. — Lors- qu'on fait réagir vers o" un excès de trisulfure de phosphore sur de la soude ( ') En tenant compte de la chaleur de formatif)n de l'eau. (') Relations numénques ttntre les dorinres thcnniqu.cs [Comptes rendus, séance du 7 août 1882). (') Voir à ce propos mon Mémoire Sur les calories de combinaison des gljcoUites Comptes rendus, 26 mars i883). ( 46 ) caustique même extrêmement étendue (r\;), et qu'on évapore flans le vide la liqueur filtrée, on ne retrouve pas de soufre dans le produit obtenu. L'hydrogène sulfuré finit par être enlièrement chassé; on obtient seule- ment du phosphite acide de soude. » action du Irisuljure de phosjjhore sur la soude en excès. — J'ai cherché à modérer la réaction en prenant la soude en excès. L'hydrogène sulfuré est alors absorbé à mesure qu'il se produit et reste en présence de l'acide phosphoreux : on conçoit que, dans ces conditions, la formation de phos- phites sulfurés soit plus facile. )) On a projeté par portions 5o^'' de trisulfure de phosphore dans gSS"*' d'une dissolution de soude au j. refroidie vers o° : au bout de vingt-trois jours, on a filtré, puis évaporé dans le vide en présence d'acide sulfurique et d'acide phosphorique anhydi'e. On a séparé l'excès de soude en frac- tionnant l'évaporation de la manière suivante : » i" Après cinq mois, on a eu des cristaux qui paraissent dériver d'un prisme à base carrée et dont la composition correspond à la formule (NaS, 5H0). C'est un sulfure de sodium dont le degré d'hydratation diffère des hydrates décrits jusqu'ici, (NaS, 9HO) et (NaS, 3 HO); » 2" Après un mois d'évaporation, la liqueur mère a donné un nouveau dépôt qu'on a séparé en passant à travers une capsule à trous. Ce sel a été séché trois mois dans le vide (sur PhO^) : il donne avec l'acétate de plomb un précipité jaune orangé; il paraît correspondre à la formule PhO', 2N;.S, 5H0 = PhOS-, 2NaO, 5H0. Phosphore. Sodium. Soufre. Hydrogène. 29,3 j _ ^ ( 2,6 Théorie .. 17,4 25,8 18,0 ■>.,8 Expérience (en centièmes). ... 18,7 j '„[ '754 ! » 3° Après quatre mois d'évaporation, la liqueur mère nouvelle a donné un troisième dépôt qu'on a lavé avec de l'eau froide et séparé par filtra- tion. Ce sel a été séc-hé trois mois dans le vide (sur PliO') : il donne avec l'acétate de plomb un précipité blanc légèrement jaunâtre; il correspond à la formule PhO% 3NmO, 2HS, 2HO = PhO.S^ 3NaO, 4HO. Phosphore. Sodium . ,, ■ ■ , .. , ^ i 34,?. ) Expérience en centièmes'. ... i5,i i __ ( 33,2 ) Théorie " .... i5,'j 34,5 Soufre. Hydrogène. 16,3 2, f 16,0 2,0 ( 47 ) .. Dans une autre préparation distincte, dont je ne peux indiquer ici les détails, j'avais obtenu un sel dont la composition se rapprochait de PhO',3NaO,3HS, 3II0; » 4" Enfin, la dernière liqueur mère, passée à travers une essoreuse et évaporée dans le vide, a donné au bout de six mois une matière solide où s'était concentré l'excès de soude libre, mêlée à une certaine proportion de composés sulfurés. » Le corps PhOS^, 3NaO, 4HO est intéressant en ce qu'il représente un dérivé sulfuré de l'acide phosphoreux PhO',3HO, où les 'i'"^ d'eau seraient remplacés par 3'^^'' de base : or jusqu'ici on n'avait décrit que des phosphites renfermant a'"'' de base ('). » Action du trisuljure de phosphore sur le stttjliydrate d'ammoniaque. — I. On verse, par portions, un excès de trisuU'ure de phosphore dans du hulfhydrate d'ammoniaque refroidi vers o" (So'''' de PhS' et 23o«'' d'une dissolution de AzH'S renfermant environ 34'''' de AzH* réel). » Après avoir laissé la réaction se compléter pendant quinze jours, on constate la formation de cristaux blancs qui, recueillis par décan- tation, redissous dans l'eau et mis à cristalliser, ont donné du phosphite d'ammoniaque PhO% 2 AzH'O, 2HO mêlé d'un peu de matière sul- furée. » La liqueur mère de la réaction primitive, évaporée dans le vide, dégage de grandes quantités d'hydrogène sulfuré. Au bout de six mois et demi, on a obtenu un sel qui donne avec l'acétate de plomb un précipité jaune orangé; il paraît correspondre à la formule PhO% aAzH^S, 3HO = PhOSS 2AzH*0, 3H0. » IL Une seconde cristallisation a été essayée sur le sel précédent, en le redissolvant dans l'eau et évaporant de nouveau dans le vide. Après avoir si^paré un premier dépôt, on a obtenu un nouveau sel donnant avec l'acé- (') Cependant M. Zimmeiniann a obtenu, suns l'analyser, un phosphite de soude triba- sique par l'action de l'acide pliosphoreux sur un excès de soude en ])résence de l'alcool absolu [Bulletin de la Société chimique, année 1874, t. XXII, p. i56, et Annalen cler Che- wic und Pharmacie, t. CLXXX, p. ■21). M. Wurtz a obtenu un phosphite basique de plomb PhU0',2Pb0 4-Pb0. (48 ) tate de plomb nii précipité blanc à peine jaunâtre : PhO',2AzH*0, HS, 5HO = PhO-S, 2AzH*0,6HO. Phosphore. Azote. Soufre. Hydrogène. „ , . . . > i 1 5 , 3 ) _ Expérience ( en centièmes .. . 2i,q ,, > ii),7 7iQ5 ( iu,o t ' " Théorie » ... i8,4 i6,6 9,5 8,3 » On voit avec quelle facilité ces sels perdent de l'hydrogène sulfuré, puisqu'on ne peut les faire cristalliser une seconde fois dans l'eau sans les décomposer. » Le corps qui vient d'être décrit dérive d'un acide qu'on pourrait ap- peler l'acide monosulfoxyphosphoreux PliO'S, 71HO, tandis que les sels pré- cédents dérivent de l'acide dihulfoxypliosplioreux PliOS-,/^HO. 11 peut donc y avoir, soit i'^'', soit a""! d'oxygène de l'acide pliosphoreux remplacés par du soufre. » M. L. Calvet m'a prêté, dans ces recherches, son meilleur concours : je le prie de recevoir tous mes remerciements. » ANATOMIE VÉGÉT.\LE. — Loi (les surfaces libres. Note de M. C.-Efi. Bertband, présentée par M. Ducliartre. « Au moment où je publiais, dans mon Mémoire Sur la Théorie du fais- ceau, les régies auxquelles sont soumis : i'' les rapports de position du bois et du liber secondaires dans les faisceaux primaires et dans les faisceaux secondaires qui en dépendent; 2° les rapports de position du liège et du tissu fondamental secondaire, M. G. Dutailly faisait connaître, dans son travail sur les productions secondaires tardives des tiges et des racines des Dicotylédones, un grand nombre d'exemples de productions secondaires qui, sans rapports immédiats avec les tissus primaires, semblent échapper à toute règle, toutes les combinaisons possibles de rapports de ti.ssus s'y rencontrant. Depuis M. Dutailly, plusieurs auteurs ont signalé des faits du même genre; je citerai, parmi ces derniers, M. A. Bouriez et M. R. Gé- rard. Antérieurement à M. Dutailly, nombre d'auteurs avaient étudié ces formations singulières dans les tissus cicatriciels des blessures, dans les cols, les nécroses, les néoformations provoquées par des parasites, dans les canaux sécréteurs, et jusque dans les tissus qui provoquent la chute des feuilles. Depuis longtemps donc et de tous côtés l'attention des obser- vateurs était attirée sin* ces productions secondaires anormales que ne ( 49 ) semblait régir aiicuiie règle. Malgré la variété de ces formations secon- daires, je crois avoir reconnu que leurs rapports de position sont soumis à une loi générale que je désigne sous le nom de Loi des surfaces libres. » Lorsque des productions secondaires tardives se forment dans un or- gane, elles sont toujours dues à l'activité d'une zone génératrice à cloison- nements tangentiels dépendant d'une surface libre. Par surface libre dans la plante j'entends : » 1° La surface du corps de la plante; » 2° La surface limite de ses cavités intérieures, lacunes, déchirures, méats et généralement solutions de continuité de ses tissus naturelles ou ac- cidentelles, en communication ou non avec l'air extérieur; » 3° Par extension, la surface limite d'un tissu mortifié ou écrasé, la surface d'une cellule cristalligène, celle d'un sclérite, celle d'un vaisseau vide, une paroi cuticularisée et généralement la surface de tout tissu où la vie se ralentit. On ?ait depuis longtemps que, quand des éléments où la vie se ralentit ou s'éteint sont en contact avec un tissu où la vie est active, il s'établit entre les deux une couche génératrice isolante qui tend à entourer la partie morte ou en sommeil. Les éléments de celte zone génératrice se cloisonnent parallèlement à la surface de l'objet à entourer; les tissus ainsi entourés sont en quelque sorte sacrifiés. On peut, en enfonçant une ai- guille dans un organe bien vivant, provoquer à volonté de ces lames iso- lantes. Lorsqu'elles sont très actives, elles produisent du liège et du tissu fondamental secondaire; elles peuvent même produire du liber secondaire et du bois secondaire. Ces zones génératrices isolantes, que l'on a provo- quées accidentellement, s'établissent spontanément par rapport à la surface de sclérites,de cellules cristalligènes, d'une paroi interne, d'un méat, d'un canal. I^es éléments entourants se segmentent parallèlement à la surface de l'objet à isoler, et si la zone génératrice est très active, les tissus produits sont ceux cités ci-dessus. » D'une manière générale, lorsqu'une zone génératrice camhifornw est sous la dépendance d'une surface libre, elle produit du lièye entre elle et la surjace libre, du lissu fondamental secondaire sur sa face opposée. On a donc : distance de la surface libre au liège << distance de la surface libre au cambiforme <; distance de la surface libre au tissu fondamental secondaire. » On, en désignant par S la surface libre, par J.g le liège, par Ty^ le tissu fondamental secondaire, et par Cb/\e cambiforme, on a S.Lg D'une manière générale, toute zone cambiale dépendante d'une surface libre pioduit du liber secondaire entre elle et la surface libre, du bois seconlaire sur sa face opposée; on a donc : distance de la surface libre au liber secon- daire . Deuxième expérience. — Quatre rats, pesant en moyenne iSof, furent soumis pen- dant un mois à la même alimentation alliacée que les précédents. Au bout d'un mois, ces animaux subirent l'inoculation rabique et l'on continua à leur faire manger de l'ail aux même» doses quotidiennes. Ils n'en succombèrent pas moins dans les délais ordinaires avec tous les symptômes pathologiques et anatomiques que nous venons d'énumérer. » La substance nerveuse de ces rats fut inoculée à plusieurs animaux de la même espèce et l'inoculation fut suivie de rage. Deux chats, inoculés avec cette même matière, succom- bèrent, l'un au bout de dix jours, l'autre le douzième jour, après avoir présenté les acci- dents effrayants de la rage furieuse si bien exposés par M, Bonley dans sa description de celte maladie chez le chat. » Ainsi donc, dans cette dernière expérience, voilà des animaux qui ont mangé, dans l'espace de quarante jours, une quantité d'ail supérieine à leur propre poids, et cette énorme proportion a été impuissante à em- pêcher le développement de l'agent morbide dans leur substance. Celle-ci devait cependant en être saturée car, à l'ouverture des cadavres, on per- cevait une odeur d'ail très accentuée. » Un homme de taille moyenne ne pourrait sans doute pas se préserver davantage de la rage, mètne s'il consommait, à partir du jour oit il aurait été mordu, i''^ ou 2^^ d'ail par jour, ce qui me semble impossible malgré le goût que l'on puisse avoir pour ce végélal et le désir que l'on ait de se guérir. » Troisième expérience. — Pour juger des effets de la pilocarpine, j'ai injecté chaque jour, en deux fois, à un rat o5'',oo5, et à im jeune chat o^'', 010, de chlorhydrate de cet alcaloïde, après leur avoir inoculé la rage. k Chez ces deux animaux, chaque injection était suivie de salivation abondante, de diar- rhée et de diurèse accompagnées d'une accélération notable de la resi)iration. I^e chat ( 57 ) éprouvait, de plus, des vomissements, et le rat, une demi-heure après chaque injection, présentait une opacité lactescente très appréciable des milieux de l'œil. Ce phénomène, qui disparaissait quelques heures après l'effet physiologique des médicaments et se repro- duisait d'une façon constante, me semble dû à la grande déperdition de liquide provoquée par l'injection. » Un chat du même âge que le précédent et deux rats servaient de témoins. Tous ces animaux périrent indistinctement avec des symptômes à peu près semblables et non moins caractéristiques. L'inoculation de leur matière nerveuse produisit les mêmes manifesta- tions rabiques chez d'autres sujets d'expérimentation. » Si l'on s'en tient à ces expériences, qui me semblent réunir les condi- tions (l'une observation rigoureuse, on peut conclure que l'ail et la piio- cnrpine, administrés même à doses quasi toxiques, ne sauraient efficace- ment être employés pour combattre la rage. » CHIRURGIE. — Note accompagnant les photographies, de grandeur naturelle, de deux enjants extraits par la pnralomie dans des grossesses extra-utérines j par Al. Chatupionnière, à ihôpitid Tenon. Note de M. Ju.st Lucas CnAMPmN- NiÈiiE, présentée par M. Paul Bert. « Ces deux photographies représentent, dans leurs dimensions exactes, deux iiièces, intéressantes surtout parles opérations qui ont été faites avec succès pour extraire les enfants. » Il s'agissait, dans les deux cas, de grossesse extra-utérine; dans les detix cas l'enfant s'était développé en dehors de l'utérus, en arrière et au-dessus de lui dans le péritoine. L'enfant s'était dévelop|)é à peu près jusqu'à l'é- poque régulière du terme de la grossesse, puis il avait succombé. Des ac- cidents d'inflammation et de putréfaction s'étaient pUis tard développés, et les femmes, dans un état de santé générale déplorable, étaient menacées dans leur vie à très courte éciiéance. » Dans les deux cas, le même procédé fnt adopté. L'abdomen fut lar- gement ouvert, le kyste contenant l'enfant fut également ouvert, l'enfant fnt extrait. Dans les deux cas le péritoine était com|)ris dans les incisions. Les parois de la poche furent suturées à la paroi abdominale et la poche fut drainée largement. La guérison se fit sans accident aucun. » Pour l'enfant de la PL I, M. Championnière opéra la femme Dn- mont (Noémi), âgée de trente et lui ans, le 6 juin i883, à l'hôpital Tenon. La grossesse datait de quinze mois. Le kyste contenait l'enfant nageant dans une quantité considérable de pus fétide, 5'"à6'" environ. La photographie G. R., lSS4, 1" Semestre. (T. XCVIII, N" ! . ) O ( '» ) montre hien rcnfanl: mâle conservant sa forme et ses limites. Il él;iil néan- moins très friable et la photographie en a été difficile. L'opérée, qui n'a présenté aucun accident, est sortie de l'hôpital le i8 août, conservant une petite fistule qui a diminué jusqu'à ce jour et donne encore quelques gouttes de pus. Mais elle est très bien portante et a complètement recouvré ses fonctions génésiques. Les régies sont très régulières. » Pour l'enfant de la PI. Il, la femme Calratte (Julia) a été opérée par M. Championiiière à l'hôpital Tenon, le 3 août i883. Celte femme était atteinte de grossesse extra-ulérine depuis plus de vingt-six mois. Elle avait passé onze mois dans le service de M. Depaul et, en dernier lieu, elle était en proie à des accidents si grands de fièvre continue avec émaciation, qu'elle jjaraissait sur le point de succomber. Malgré une ouverture très large de l'abdomen, du kyste et du péritoine, l'opération fut très laborieuse. La peau de l'enfant était complètement fusionnée avec la paroi du kyste en de nombreux points. Ellese déchira souvent sur la tête, le cou, les bras, et pour les jambes il fut impossible de détacher du kyste la jambe gauche et le pied droit. » La simple inspection de la photographie fait connaître aisément tous ces détails; l'aspect déchiqueté de l'enfant, la jainbe gauche et le pied droit qui manquent, se rap])ortent à cet incident opératoire. » Malgré une opération laborieuse ayant duré une heure six minutes (la première n'avait duré que cinquante minutes), cette opérée guérit plus ra[)idement que la première. Elle sortit à la fin de novembre n'ayant plus de fistule, mais portant un pansement sur la petite surface de la cicatrice. Les règles sont revenues et elle a repris le cours de ses occupations ordi- naires. » Ces pièces sont intéressantes par leur rareté. Les cas d'opérations faites intentionnellement pour grossesse extra-utérine et suivies de succès ne sont pas très communes en France, et la guérisou n'a souvent été oble- luie qu'après des accidents déplorables. Dans les deux cas de M. Cham- pionnière, le procédé opératoire employé paraît être plus simple et n'a donné lieu à aucun accident inflammatoire. » Pour reproduire les pièces, une photographie de petite dimension, due à ini élève du service, M. Cormak, a été grandie juste aux dimensions des deux enfints, soit o™, 38 poiu' l'un et o'^.Sq pour l'autre. » ( % ) MÉTrîOROLOGHi. — Ohscivations (le lueurs crépusculaires. Leitre de M. Soucvze à M. I^nircy . « Campan, le 3i décembre i883, » .... Depuis plus d'un mois, nous sommes témoins d'un phénomène bien extraordinaire : une lueur rouge intense colore le ciel au sud et au sud-est, le matin et parfois le soir, à l'ouesl:, quel que soit l'état de l'atmo- sphère, avec ou sans nuages. Par un temps clair et serein, j'ai vu les étoiles briller d'un vif éclat à travers celte espèce d'aurore. La lumière rouge élait assez vive pour éclairer l'intériem- d'un appartement et pour dessiner l'ombre des objets qu'elle rencontrait. » Quelle peut être la cause de ce phénomène? Il semble qu'on ne puisse l'attribuer aux rayons solaires, puisqu'il se produit même, et surtout, quand il n'y a pas de nuages pour les dévier, et qu'à 5'' du matin, en novembre et en décembre, le Soleil est assez éloigné de notre horizon pour que la lumière ne puisse nous parvenir par réflexion. )) Les journaux ont parlé d'une matière ténue et pulvérulente, lancée dans l'air par quelque volcan en ériqition ; mais alors pourquoi la coloration du ciel n'est-elle pas permanente? Pourquoi dis[)aralt-elle quand le Soleil ap- proche de l'horizon ? » M. Chapfx adresse une Lettre rt-lative aux secousses de tremblement de terre cpii se sont manifestées le 3o décembre à Dorignies (Nord). ( Extrait.) « Tandis qu'à la surface du sol les maisons ont été fortement ébranlées, que les poutres et les boiseries craquaient, que les objets de vaisselle s'en- trechoquaient bruyamment, il ne s'est produit ni éboiilement ni trouble d'aucune sorte dans les nombreuses galeries souterraines qui sillonnent Dorignies, et les mineurs qui travadlaient dans ces galeries n'y ont pas res- senti la [dus légère secousse. " M. Daubrée fait remarquer que ces secousses ne paraissent pas provenir d'un véritable tremblement de terre, dont le siège serait dans les ré- gions profondes; mais, d'après M. Soubeiran, ingénieur des raines,"de tasse- ments brusques produits dans des travaux anciens d'exploitation de mines de houille, et probablement à un niveau moins profond que les galeries actuelles. ( 6o M. H. CoiFFiN adresse un Mémoire porlaii! pour tiiie : « Esquisse d'une méthode simple el facile pour la vériBcation des médicaments ». M. David adresse une Noie « Sur les lueurs crépusculaires observées pendant les mois de novembre et de décembre ». La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. R. ERRATJ. (Séance tin lo décembre i883.) Page i34o, lij^ne 4' "« Heu (/e B^ + B + i = o, lisez B^ + B i- i — AC = o. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 14 JANVIER i88i. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOlllES ET COMMIIIXICATIOIXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THERMOCHIMIE. — Sur la chaleur déformation des fluorures ; par M. Berthelot. « J'ai présenté à l'Académie les résultats des expériei)ces de M. Guniz sur la chaleur de formation des fluorures, tant dans l'état solide que dans l'état dissous. Cette présentation me fait un devoir de défendre mon élève contre les assertions réitérées de M. Tommasi. Ce dernier se trompe sur la portée de ses publications. Il n'a rien à réclamer, parce qu'il n'a fourni, dans la question particulière des fluorures, pas plus que dans la question gé- nérale des constantes thermiques, ni expériences, car il n'en a fait aucune, ni prévision originale, car il se borne à s'approprier textuellement des lois connues depuis trente ans, la loi d'Andrewset la loideFavre et Silbermann. Cet emprunt littéral de la loi des moilules a été relevé de la façon la plus précise par M. F. Le Blanc, par moi et par M. de Forcrand : nous avons cité des textes catégoriques, publiés dans les grands Recueils scientifiques. G. K., i884, I" Semestre, (T. XCVIII, PS» 20 9 (62) » M. Tommasi se méprend donc en réclamant comme sienne la loi des modules. » Cette loi même se rapporte à un état de la Science dépassé depuis long- temps et il n'est pas plus correct de l'invoquer en la matière, que ne le serait la réclamation d'un auteur qui croirait de nos jours avoir redécou- vert la loi de Mariolte et qui l'invoquerait pour contester l'originalité des expériences de Regiiault. En effet, la loi des modules n'est pas très exacte; son emploi aurait pour effet de substituer des valeurs approximatives aux chiffres plus précis, mesurés depuis par M. Thomsen et par moi-même : nous n'ignorions, ni l'un ni l'autre, celle relation, et nous avons fourni, avec un long et pénible travail, les données expérimentales nécessaires pour la rectifier. Y revenir aujourd'hui serait un véritable recul scienti- fique. » Les chiffres mêmes, présentés comme déduits de cette loi, sont, par leur grandeur, de nature à faire illusion au lecteur sur l'ordre réel des pré- visions et des approximations; à peu près comme celui qui, pour vérifier la loi de Mariotte, ajouterait le volume total des gaz à leurs dilatations. » D'abord la loi des modules ne permet nullement de calculer d'emblée le nombre initial de la série, tel que 98,5; ce nombre s'obtient en ajoutant la chaleur d'oxydation du métal, soit 82,3, pour le potassium, donnée par les Tables et non prévue, avec la chaleur de neutralisation de son oxyde imi à l'acide fluorhydrique, soit 16,2, également donnée par l'expérience et non prévue. Le premier nombre étant ainsi obtenu, toute la loi consiste à admettre que la différence des chaleurs de neutralisation des divers oxydes par un même acide est constante, c'est-à-dire indépendante de la nature de l'acide. » Cette différence serait nulle pour la potasse, comparée à la soude et aux terres alcalines, comme Hess, Graham et Andiews l'ont signalé for- mellement en 1842; elle serait égale à i,3 pour l'ammoniaque, etc. Un écart de 0,1 ou o,3 présente ici de l'importance, puisqu'd s'agit d'une loi fondée sur des diflerences. Or il est dissimulé et pour ainsi dire noyé dans la grandeur des nombres additionnels, tels que la chaleur d'oxydation du métal, laquelle n'est pas prévue par la loi et n'a rien à faire avec elle. La loi ne dispense donc pas des expériences. » Elle en dispense d'autant moins qu'elle ne s'applique pas, même par approximation, aux sels solubles des acides faibles, à cause de leur disso- ciation partielle en présence de l'eau : ce que j'ai établi en principe et démontré en fait par des expériences détaillées sur les carbonates et les ( e-î ) borates de soude et d'ammoniaque, en iSyS, ainsi que sur les sels de peroxyde de fer. C'est là que M. Tomm;isi a trouvé la définition thermique des acides faihles. » La loi dt'S modules n'est pas non j^lus applicable, même par a|)[)roxi- inalinn, aux sels solubles des oxydes de plomb, de mercure et des mét;iux analogues, comme je l'ai établi par l'étude comparée des chlorures, bro- mures et cyanures. » Enfin elle ne permet de prévoir ni la chaleur de formation des sels insolubles, ni celle des sels même solubles, mais envisagés à l'état solide : terme de comparaison plus général. » On voit par là ce que nous apprennent les expériences exacles qui embrassent toutes ces questions, telles que celles de M. Lougiunine sur les chloricétates, de M. Chroutschoff sur les succinates, de M. de For- crand sur les glycolales, de M. Guniz sur les fluorures. » PHYSIOLOGIE APPLIQUÉE. — L'aneitlicsie pnr la méthode des mélanges litres (le vapeurs et d'air; son application à l'homme pour les vapeurs de chloroforme ; l)ar M. Paul Bert. « Les expériences dont j'ai eu l'honneur d'entretenir à plusieurs re- prises l'Académie ont montré que l'état anesthésique produit par les gaz proloxyde d'azote et chlorure de méthyle, ou par les vapeurs de chloro- forme, d'élher, d'amylène, de bromure d'éthyle, dépend beaucoup moins de la quantité du médicament employé que de la proportion suivant laquelle il se trouve mélangé à l'air inspiré. » Sans doute, il est nécessaire qu'un certain poids de la substance soit absorbé pour que le sang et les tissus eu soient suffisamment chargés et que l'effet recherché soit produit; mais on peut ensuite entretenir cet état d'insensibilité juste au degré obtenu, par l'emploi de très faibles quantités convenablement diluées dans l'air. » Il en résulte qu'avec So^' de vapeurs de chloroforme, par exemple, on peut tuer en quelques minutes un chien, si elles ne sont mélangées qu'à loo''' d'air; tandis qu'une dose trois fois plus forte entretiendra pen- dant deux heures une anesthésie profonde et sans péril, si elle est diluée dans 1°"^ d'air. » Ce n'est donc pas en mesurant ou en pesant la quantité du médica- ment anesthésique qu'ils emploient, que les chirurgiens peuvent apprécier son effet utile et se préserver de ses inconvénients ou même de ses dan- (64) gers, mais en connaissant l'état de dilution dans lequel se trouvent ses vapetu's dans lair inspiré, autrement dit la tension de ces vapeurs. » L'agent anesthésique idéal serait un liquide qui, à la tempéraiure moyenne des salles d'opérations, émeltrait des va|)eurs ayant juste la ten- sion nécessaire pour produire l'anesthésie. Il suffirait de respirer l'air qui se serait saturé en traversant ce liquide, pour obtenir l'insensibilité sans coTirir aucun risque. » Mais la Chimie ne nous a pas encore fourni un tel corps. Et les li- quides aneslhésiques connus émettant des vapeurs d'une tension beaucoup trop forte, trois méthodes se présentent pour diminuer cette tension : l'abaissement de la température; le mélange avec des liquides neutres; la dilution des vapeurs dans une quantité déterminée d'air. » Les deux i)remières méthodes m'ont donné déjà des résultats assez intéressants, sur lesquels j'aurai l'honneur d'appeler, un jour, l'attention de l'Académie. Mais c'est de la troisième que je veux l'entretenir aujour- d'hui. » C'est elle qu'emploient les chirurgiens lorsqu'ils insensibilisent leurs malades, soit à l'aide d'appareils plus ou moins compliqués, soit à l'aide de la simple compresse imbibée du liquide anestliésique. Ces procédés permettent bien de mesurer la quantité du médicament employé, élément auquel les praticiens attribuent une importance tout à fait exagérée, mais ils ne peuvent eu aucune façon doser ni régler la tension des vapeurs. » Il en résulte que chaque chirurgien modifie les détails des procédés anesthésiques suivant les résultats de son observation, ou même suivant des idées théoriques préconçues. .le parle ici tout spécialement du chloro- forme, le seul anesthésique que j'aie vu employer un très grand nombre de fois. » Les uns débutent par des doses massives et foudroient, comme ils disent, le malade, afin d'éviter, ou tout au moins d'abréger, ce qu'on a appelé la période d'excitation. D'autres commencent avec précaution, versant goutte à goutte sur la compresse le liquide anesthésique. D'autres suivent une pratique intermédiaire. » Il en est qui procèdent par intermittences, laissant, suivant une règle plus ou moins précise, le malade respirer de temps en temps à l'air libre. D'autres maintiennent avec soin une anesthésie continue. Le plus grand nombre suspendent les inhalations de chloroforme quand l'insensibilité est complète, pour les reprendre aussitôt que le malade commence à se réveiller. f fi5 ) » Ces procédés, lorsqu'on les regarde de près, reviennent à faire res- pirer aux malades les vapeurs de chloroforme à des tensions taniôt dange- reuses et qui seraient bientôt mortelles, tantôt simplement anesthésiques, tantôt insuffisantes. De là une irrégularité très grande dans les résultats, même pour la pratique d'un seul chirurgien, et des différences très re- marquables quand on compare ce qu'obtiennent les divers chirurgiens. » Souvent la scène s'ouvre par des manifestations de résistar)ce de la part du malade, qui, après quelques inspirations, s'efforce d'expulser les vapeurs qui irritent ses muqueuses buccide, nasale et laryngée, suspend ses respirations, secoue la tète et essaye d'écarter la compresse avec ses mains, qu'il faut déjà contenir. » A cette |iériode de répulsion succède la période iVexcitation, avec la- quelle on la confond d'ordinaire. Celle-ci, qui est simplement, comme je l'ai démontré dès 1866 (voir Comptes rendus, séance du 18 mai 1867), le résultat de rêves, de délires provoqués par la perversion des sensations musculaires, cutanées et sensorielles proprement dites, affecte les formes les plus diverses et se présente avec une intensité fort variable. Très faible en général chez les enfants et beaucoup de fenunes, elle amène parfois chez les hommes et surtout chez les alcooliques, une véritable lulte entre les aides et le malade. La face de celui-ci se cong< siionne, il parle ou même crie, se contorsionne et résiste violemment. Enfin, vaincu, il retombe sur le ht; l'insensibilité et la résolution musculaire apparaissent, et le chirur- gien commence. » Quand l'opération est terminée, le patient, qui respire alors à l'air libre, a très souvent une prostration, des malaises, des nausées, des vo- missements, avec un aspect spécial qui rappelle l'ivresse alcoolique à son plus haut degré; on voit même les vomissements survenir plus tôt et gêner singulièrement le chirurgien, surtout lorsqu'il s'agit d'opérations sur l'abdomen. Ils persistent quelquefois pendant des heures et même des jours. » Pendant toute la durée de l'emploi du chloroforme, le chirurgien fait surveiller prudemment la respiration et le pouls. Fréquemment on l'en- tend s'informer de l'état du patient; il confie à un aide expérimenté le soin de l'observer; il s'en préoccupe toujours, je puis même dire il s'en inquiète, et cette inquiétude devient souvent, surtout chez les opérateurs peu exer- cés, une véritahle anxiété. C'est que, si les accidents mortels sont extrê- mement rares, surtout entre les mains si habiles de nos chirurgiens des hôpitaux, il n'est pas rare, au contraire, de voir les malades donner des ( 66 ) inquiétudes, les uns par la congestion ou par la pâleur de la face, d'autres par des irrégularités du cœur ou de la respiration. On écarte alors la com- presse, et si tout ne rentre p;is dans l'ordre, on abaisse la lête, on flagelle la face, on pratique des pressions sur le thorax. Alors le malade reprend ini aspect normal, et souvent uiéme la sensibilité revient : on la fait disparaître en rapprochant la compresse. » J'ai tenu à reproduire avec quelques détails les effets de la chlorofor- misalion par les procédés ordinaires, parce que ceux de la méthode des mélanges titrés forment avec eux un contraste frappant, et sont bien autre- ment satisfaisiints. » J'ai pu, jusqu'à ce jour, grâce au bon vouloir et à res|irit d'initiative de M. le D"" Péan, l'appliquer chez l'homme dans vingt-deux cas. La condi- tion des patients a été des plus variées : enfants (depuis l'âge de dix-sept mois), adolescents, adultes et viedlards des deux sexes; alcooliques plus ou moins avancés, malades vigoureux ou anémiques, ou extrêmement ner- veux, ou épuisés par une longue suppuration. Les opérations ont été toutes assez sérieuses : extirpations de tumeurs, amputations de membres, abla- tions des maxillaires, ovariotomie. Leur durée a naturellement été très va- riable; sauf l'ovariotomie, qui a duré cinq quarts d'heure, la plus longue a nécessité une respiration du mélange pendant trente-sept minutes. » Malgré de si grandes différences dans les conditions des expériences, elles ont toutes donné des résultats si semblables, je dirais presque si iden- tiques, qu'il est permis de les confondre toutes dans une description com- mune et de les résumer dans un petit nombre de propositions : » L Le mélange employé a toujours été de S^'' de chloroforme vaporisés dans loo'" d' tir. Quand on l'abaisse à 7, le sommeil est moins profond. Il m'a paru absolument inutile d'essayer une dose supérieure. » IL Ce mélange n'est pas désagréable à respirer; quelques malades même le trouvent lion. » Il en résulte que la phase de répulsion est complètement supprimée : point de toux, de suffocation, d'arrêts respiratoires. » III. La phase d'excitation est toujours très médiocre et très courte. Même du z les alcooliques, elle n'a jamais amené de lutte; un seul aide suffisait aisément pour maintenir les bras; elle n'a duré au plus que deux ou trois minutes. Chez les autres personnes elle est très faible et ne dépasse pas une ou deux minutes; et même dans plus d'un tiers des cas, chez des adultes, elle n'a pas existé, le malade étant arrivé sans aucun mouvement à l'anesthésie et à la résolution musculaire. («7 ) ) rv. L'insensibilité complète est produite en six ou huit minutes au plus. Elle se maintient très régulière pendant toute la durée de la respira- tion du mélange anesihésique. » Le pouls, qui s'est un peu accéléré généralement au moment de la période d'excitation, redevient tout à fait calme et régulier pendant le sommeil. La section de la peau ou des troncs nerveux, le sciage des os, en un mot les temps les plus douloureux des opérations, ne réagissent pas sur lui. » La respiration se comporte comme la circulation. Les adultes ron- flent quelquefois, mais comme ils le font dans le sommeil normal. Les excitations douloureuses accélèrent légèrement les mouvements respira- toires. » La pupille se contracte au moment del'anesthésie, et l'œil se retourne en dehors et en haut; cependant deux ou trois fois cette contraction n'a pas été sensible; au réveil, la pupille se dilate. La sensibilité de la cornée disparaît bien après et reparaît bien avant celle de la conjonctive. » Il n'y a jamais eu, pendat)t l'anesthésie, de nausées ni de vomisse : ments. La salivation est très faible. » La température n'est pas sensiblement modifiée. Après trente-sept minutes d'anesthésie, elle s'était abaissée de moins d'un demi-degré. A la fin de l'ovariotomie, qui avait duré cinq quarts d'heure, elle s'était abaissée d'un degré et demi (résultat bien différent de ce que j'avais observé sur les chiens, où la température s'abaisse rapidement). » En un mot, à aucun moment de l'anesthésie, le chirurgien n'éprouve aucune inquiétude sur l'état du malade, qui dort et respire avec le plus grand calme. » V. Lorsque l'embouchure par laquelle arrive le mélange anesthé- sique e.^t enlevée, on observe toujours une prolongation considérable de l'état d'insensibilité. Cette prolongation parait être en rapport avec le temps pendant lequel on a fait respirer le mélange; on comprend qu'il faudra de très nombreuses observations pour permettre d'établir une loi. » Cette aneslliésie consécutive a permis d'exécuter, sans que les malades souffrissent, des opérations sur la face, dont quelques-unes (deux résec- tions du maxillaire inférieur, une résection des deux maxillaires supérieurs) ont été longues et pénibles. Chez un malade extrêmement anémié et épuisé, auquel on devait amputer la jambe dans des conditions assez difficiles, j'ai enlevé l'embouchure après la section de la peau. Ij'insensibilité a persisté pendant tout le temps de l'opération, la ligature des artères et f 68 ) le pansement définitif, c'est-à-dire pendant vingt-deux minnies. A la dix-huitième minute, le malade ouvrit les yeux et put répondre à nos questions. » Replacés sur le brancard et reportés dans leur lit, les malades conti- nuent à dormir pendant un temps variable. Quatre fois seulement sur vingt- deux, il y eut des nausées légères qui amenèrent deux fois un faible vomissement; rovariolomisée n'a pas vomi. Le réveil est fort calme; les malades n'accusent ni malaises ni maux de tête; quelques-uns même sem- blent joyeusement excités. " VI. Les vapeurs que respire le malade étant très diluées, leur propor- tion dans l'air ambiant devient extrêmement faible, et l'odeur de chloro- forme ne peut arriver à gêner l'opérateur et les assistants. » Enfin la dépense en chloroforme est ainsi réduite à son minimum. Elle est de moins d'un gramme par minute. Pendant l'ovariotomie on n'en a usé que 45^"^ en une heure un quart. » VIL L'appareil, imaginé et construit par M. le D"^ Saint-Martin, que j'ai mis en usage dans ces essais, comme dans mes dernières expériences sur les animaux, est simple, peu encombrant, assez commode à manier et d'un prix modéré. » Il consiste en deux gazomètres cylindriques à réservoir annulaire, de i5o''' chacun, dont, par le jeu de contre-poids, l'un se remplit pendant que le malade épuise l'autre. L'air, en entrant dans le gazomètre, traverse un petit flacon contenant la dose voulue de chloroforme et la réduit en vapeur. La respiration se fait à l'aide d'une embouchure de caoutchouc à deux soupapes, semblables à celles dont se servent les dentistes. » Dans les opérations sur la bouche, sil'anesthésie consécutive n'est pas suffisante, il est très facile, l'embouchure eidevée, de porter le tuyau de caoutchouc jusque dans l'arriére-bouche, et de faire ainsi respirer le patient dans l'atmosphère anesthésique que pousse le gazomètre. » Du reste, cet appareil pourra être sinifilifié, amélioré et réduit dans ses dimensions. Des constructeurs en ont même imaginé d'autres basés sur des principes tout à fait différents. C'est un détail technique à préciser. » VIII. Revenant maintenant aux résultais de la méthode des mélanges titrés, je les résumerai dans les termes suivants : » Pas de période répulsive. Période de délire toujours faible, même chez les alcooliques ; quelquefois nulle, même cIk z les adultes. Insensibilité absolue et régulière, obtenue en six ou huit minutes. Sommeil calme, respiration, circulation, température normales; pas de nausées; aspect normal et tout ( % ) à fait Iranquillisimt du malade qui doit, ylnesthésie coiiséculive coiistaiilc et toujours très prolongée; réveil calme, bien-être consécutif, rarement quel- ques nausées très faibles. Notable économie sur la dépense en cbloro- forme ('). » Vu l'heure avancée, sur l'invitation de M. le Président, M. Gossemn remet à la procliaine séance les observations qu'il désirait présenter à propos de la Communication précédente de M. P. Bert. ÉLliCTlUCITÉ. — Généralisation et démonslration liijoureusemenl mécanique (le la formule de Joule. Note de I\l. A. Ledieu. « 1, Les lois fondamentales de l'électricité et du magnétisme, dues à Coulomb, Faraday, Ampère et Ohm, sont toutes, au fond, expérimentales, et cela d'une manière plus ou moins exclusive. D'ailleurs, considérées dans des cas |iarticuliers et suivant \\n ordre déterminé, elles constituent les formules de définition des diverses sortes de grandeurs électriques; en même temps que l'ordre choisi, concilié avec la suppression aussi complète que possible des coefficients parasites, caractérise le système de mesures absolues que l'on adopte. » De son côté, la formule de Joule w := ieT n'est, elle aussi, jusqu'à présent, qu'une relation exclusivement expérimentale; car les démonstra- tions qui en sont données, en s'appuyant du reste sur certaines des lois précitées et sur le principe de la conservation des éneri,'ies, se trouvent tout à fait incorrectes au point de vue de la Dynamique ("). De plus, cette relation, en mesures absolues, ne comporte, ipso fado, aucun coefficient dansson second membre; autrement dit, elle se trouve cohérente, suivant l'expression consacrée en Aijgleterre. » C'est Sir W. Thomson, on le sait, qui a découvert, en i85i, celte importante propriété de la formule de Joule, où du reste l'équivalent mécanique ii; de la quantité de chaleur d'échauffement du conducteur peut être remplacé par le travail extérieur 6, quelle que soit son origine, qui engendre le phénomène Mais ni l'éminent physicien ni aucun autre auteur après lui n'ont, jusqu'ici, songé à expliquer une circonstance aussi singulière. Il n'y a pas à nous opposer que cette circonstance se trouve implicitement expliquée par la manière dont MAI. Hehnholtz et W. Thoin- (') Je suis heureux de remercier ici M. le D'' Dubois, dont l'aide assidue et intclligiule m'a été des plus utiles pendant ces longues et nombreuses expériences. (*) Comptes rendus, l. XCV, p. 67.2. C R., iSS'i, 1" Semestre. T. XCVIIl, K" 2. ) 'O ( 7'» ) son ODt tiré les phénomènes d'induction dn principe de la conservation des énergies ('). Il résulte bien de là incidemment que si la formule de Joule est cohérente, celle de Neumann sur l'iniluction l'est pareillement; mais In question ne se trouve ainsi qu'élargie sans être résolue. Au surplus, la démonstration dont il s'agit, sous quelque forme qu'on la présente, renferme des omissions et des paralogismes, que le lecteur pourra y con- stater après l'étude attentive de notre Note. » II. Dans notre théorie de l'électricité ('), la loi de Joule s'explique rationnellement avec une entière rigueur, et en prenant une extension importante. Considérons, en effet, un ou même plusieurs pôles magné- tiques actionnant un circuit, qui se meut, par rapport à eux, en une ou plusieurs parties mobiles reliées entre elles par des portions fixes (à l'aide de balais), ou vice versa. En outre, pour donner à la question le plus de généralité possible, admettons que le circuit, au lieu d'être fermé sim- plement sur lui-même, soit garni, sur les portions fixes de son parcours, d'électro-aimants, qui commandent, de leur côté, soit d'autres parties mo- biles du circuit ou d'un courant étranger, soit des i)ôles magnétiques. Sup- posons, enfin, qu'il existe aussi sur le circuit des appareils d'éclairage (lampes à incandescence ou arcs voltaïques). » Cela entendu, nous allons appliquer rigoureusement les règles de l;i Mécanique rationnelle au jeu des divers groupes de points matériels pon- dérables et éthérés s'actionnant mutuellement; et nous établirons ainsi l'équation qui relie les travaux des forces extérieures aux variations des diverses sortes d'énergie des groupes. Nous adopterons d'ailleurs le système de mesures électromagnétiques absolues; et l'uulice m servira à noter les grandeurs ainsi mesurées. » Soient L la longueur du circuit total; v,„ l'intensité d'un des pôles magnétiques actionnant ou actionnés, sans se préoccuper, pour les électro-aimants, de la dépendance de cette intensité vis-à-vis de leur courant inducteur, ce qui constitue une question à part; Lj la distance dudit pôle à un élément du circuit; « l'angle la vitesse relative du ])ole par rapport au plan qui le contient avec l'élément de circuit; p l'angle de la direction de la vitesse avec la normale au plan précédent; e,„ la force éleclromolrice afférente à l'action positive ou négative du pôle magnétique v,„ sur le courant du circuit, son signe étant du reste celui de son action; i,„ l'intensité du courant du circuit résultant tant des actions simultanées sur ce dernier des ( ' ] Blavier, Grandtjurs rleclriques, p. 358 ; et Vkruet, OEuvrcs complètts, t. VIII, p. i 5 i et i68. (') Comptes rendus, t. XCV, p. 669 et ^53. ( 7' ) divers pôles magnétiques et portions mobiles de courant, que des réactions des appareils d'éclairage; 0 le travail moteur total, dû au\ forces extérieures entraînant les portions de circuit ou les pôles mobiles ; 0' le travail résistant total, dû aux forces cxtéiieures rclenant les portions de circuit ou les ])ôles mobiles; ir la variation en général de la demi-force vive vibratoire moyenne des atomes pondé- rables et éthércs du circuit et un peu aussi des systèmes en regard comprenant les corps actionnant et aciionnés, et même ceux simplement voisins du circuit, laquelle variation correspond à des e'chauffements; ir, l'énergie, sous forme de demi-force vive vibratoire poiidéiable et élhérée, particuliè- rement consommée par les appareils d'éclairage, cette quautité s'évaluant à l'aide de la force électromotrice intégrale et du courant propres à chaque appareil; (l'j la variation de la demi-force vive des mouvements d'ensemble des diverses pièces mo- biles de tout le mécanisme; celte demi-force vive se combinant, d'après un théorème connu, avec «• et wj pour représenter la variation de l'énergie totale de vilesse de tous les points matériels en vue dans l'application du principe de la conservation des énergies ; (!■' le travail intérieur dû aux changements subis ])ar les énergies de position éthéro-pon- dérables du circuit et desdits systèmes, et même par les énergies de position pondé- rables, s'il survient des modifications dans la matière proprement dite des corps en vue, ces énergies étant d'ailleurs considérées indU'iduellcincnt pour le circuit et pour chaque système; i\\ le travail dû à la variation de l'énergie de position, qu'on peut appeler intermédiaire, afférente aux actions réciproques des atomes éthérés et pondérables du circuit et des systèmes en regard; T la durée de l'expérience. » 111. Les forces extérieures peuvent êlre regardées comme appliqtiées aux éléments de circuit mobiles ou aux pôles mobiles. Une fois établi un régime de marche normal, ces forces se trouvent moyennement égales en intensité, et de sens contraire en direction, aux atti^ictions ou répulsions, s'exerrant, à leurs points d'application, entre le circuit ou ses électro-ai- mants et les systèmes qui l'actionnent ou en sont actionnés. Elles ont donc pour expression générale celle de l'action réciproque d'un pôle magnétique sur une portion de courant ou sur un second pôle, ou encore de deux por- tions de courant entre elles. Mais les deux derniers cas peuvent être ramenés fictivement au premier. Dès lors, l'expression générale dont il s'agit peut s'écrire : v,„/L;" sin «/,„f/L, chaque composante de l'action étant d'ailleurs dirigée normalement au plan qui passe par le pôle magnétique et chaque élément de la portion de courant. Le travail individuel des forces extérieures vaut dès lors I ) //,„ V ,„ / L^" sin c/.dhv cos ^ dT, la première intégrale à effectuer s'étendant à toute la portion de cir- ( 72 } ciiil sur laquelle l'action du pôle magnétique se fait senlir. Quand le régime n'est pas normal, il suffit évidemment d'ajouler u\ à l'ensemble des expressions de l'espèce précédente pour avoir les travaux extérieurs. » En tout cas, d'après la formule de Nenmann (' ), au fou'l purement conventionnelle, dans le système démesures absolues éleclroinagnéliqnes, on a (2) e,r, = v,„fi.]' sinar/Li'cosp. » Il est capital de ne pas oublier que les trois grandeurs caraclérisliques dudit système, c'est-à-dire les grandeurs qui doivent logiquement s'y déter- miner a priori et expérimentalement, sont v,„, ?„ et "'ais sans en faire une condition fondamentale, vu la facilité qu'offre le procédé de compléter autant qu'on veut l'atténuation. » Résultats des cultures. — Le développement commence plus ou moins tôt; il est parfois à peine visible au bout de vingt-quatre heures. Des nuages blancs floconneux troublent le liquide et lui communiquent une légère teinte laiteuse opaline. Les progrès de la cultiu-e, en y faisant déve- lopper les spores, changent cette couleur en une teinte gris jaunâtre carac- téristique. Malgré l'agitation entretenue par le passage continu de l'air, les produits de la culture tombent en grande partie au fond du vase : voilà pourquoi il est bon d'agiter de temps en temps. » L'étude microscopique de ces cultures a été faite aux diverses périodes de l'évolution. Au début, on ne trouve que le mycélium type fragmenté, ou en forme de longs filaments, isolés ou enchevêtrés les uns dans les ( 7'' ) autres, à protoplasme homogène. iMiis tard se mouttenl, comtiie dans les cultures ordinaires, quelques spores dont le noini^e peut se multiplier graduellement. Mais, en général, avant de fournir les s|)ores, le mycéliuia se décompose en fragments irrégulièrement dodus, renflés souvent en forme de sporanges, fragments tout à fait libres ou réunis en petites masses dans lesquelles on distingue difficilement les limites des éléments primitifs. Il peut arriver que les spores qui se développent dans ce protoplasme modifié n'aient pas toutes les caractères considérés comme normaux; on en trouve de dimensions diverses : quelques-unes sont fort petites. De plus, ces spores s'agglutinent souvent ensemble de manière à former des amas plus ou moins irréguliers, où elles paraissent très déformées. J'ai cru, au premier abord, que cette déviation de développement impliquait une altération des pro|)riétés fondamentales du virus. Il n'en est rien; néan- moins, il est à peu près sûr que l'aptitude à l'atténuation n'est pas égale- ment dévelo|)pée dans ces spores disparates et que le chauffage n'a pas sur toutes une influence uniforme; en sorte que les cultures où se re- marquent ces caractères particuliers de la sporulation ne ddivent être utilisées qu'avec défiance pour l'inocu'ation préventive ('). » Comparaison des grandes el des peliles cultures. — Dans tous les cas où j'ai préparé de grandes cultures, avec passage continu d'air, j'ai eu soin d'in- staller comparativement les petites cultures ordinaires, avec même liquide, même semence, même température. Les différences de conditions ne por- taient quesur la masse cidtivéeet la manière dont celle-ci était mise en con- tact avec l'oxygène atmosphérique. Indépendamment des différences moi-- phologiques que ces différences de conditions peuvent déterminer dans les deux sortes de cultures, j'ai toujours trouvé entre elles une notable dif- férence d'activité. Ce sont les grandes cultures qui, dans tous les cas, ont manifesté la moindre atiénualion. Le liquide des petites eu Ituies, chauffé à -+- 80°, s'est toujours montré inoffensif sur le mouton, comme dans mes premières expériences. Quant au liquide des grandes cultures correspon- dantes, le chauffage à + 80° est loin d'avoir sur lui la même influence at- ténuante. Dans les lois de moutons inoculés avec ce liquide, il v a eu le plus souvent des pertes qui ont varié de { à ^. Ainsi l'inlervention plus (') Dans les culluits ordinaires, on obscive aussi frecjiK'ni nient la réunion des courts bàlonnels en petites lujs.ses iiivyulièies, où les spores se développent, en apparence, au liasard, sans que l'on puisse distinguer si le développement se fait entre les bords limites (le tel (lit tri rr;ii;infiil de nivcéliiini. ( 77 ) active de l'air, (i;ir)s les grandes cultiire-i, n'augmente pas l'alténnation ; tont au contraire, l'aclivité des spores est encore telle que, dans le plus granii nombre des cas, on ne pourrait les employer sans chauffage préa- lable pour servir à la deuxième inoculation préventive, ce que l'on peut faire, sinon toujours, au moins le pins souvent, avec les spores des petites cultures. » Ajoutons que le défaut d'iiomogénéité qui s'observe parfois dans les produits des grandes cultiu-es ne se manifeste pas dans les petites cultures bien conduites. Aussi celles-ci paraissent-elles s'atténuer, en général, d'une manière plus uniforme quand on les soumet au cliauffage et gar- dent-elles, au moins pour le moment, une évidente supériorité sur les autres, au point de vue des applications à l'inoculation préventive. » NOmiVATIONS. L'Académie |)rocède, par la voie du scrutin, à la nomination de l'un de ses Membres, qui devra faire partie de la Commission mixte chargée de juger les Ouvrages adressés pour le Concours du Prix triennal fondé par M. Louis Foiild'n l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, sur l'Hiitoire des arts du dessin jusqu'au siècle de Périclès. M. Jamin réunit la majorité des suffrages. MEMOIRES PRESENTES. M. Jordan est adjoint à la Commission chargée d'examiner le Mémoire de M. Fontaneau sur « la déformation et les mouvements intérieurs des corps élastiques ». M. DuuoY adresse une réclamation de priorité au sujet de l'appareil dé- crit par M. Sandras dans le Mémoire qu'il a lu devant l'Académie sur les '< Inhalations médicamenteuses ». (Renvoi à la Commission nommée pour examiner le Mémoire de M. Sandras.) C. R., i884, 1" Semestre. (T. XCVIll, ?,• 2.) ^ ^ 7« CORRESPOINDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de in Correspondance : 1° Les livraisons 64 et 65 de la « Paléontologie française. Terrain juras- sique : Crinoïdes », par M. deLoriol; « Échinodermes réguliers », par M. G. CoUenii. (Présentées par M. Hébert.) 2° Le numéro de mars 1 883 du Bullellino publié par le prince Boncompacjni. Ce ntunéro est consacré à la fin de l'arlicle intitulé : « Alcuni scritti ine- diti di Galileo Galilei, tratti dai manoscritli délia Biblioteca nazionale di Firenze, pubblicati ed illustrati da Jnlonio Favaro » M. I'Inspectecr général de la Navigation de la Seine adresse les états des crues et diminutions de la Seine observées chaque jour au pont Royal et au pont de la Tournelle pendant l'année i883 : « Les plus hautes eaux ont été observées, le 5 janvier, au pont de la Tournelle, à 6"", 01, et le 5 janvier, au pont Royal, à 6'",94. » Les plus basses eaux ont été observées les g, 10, 16 et 17 septembre au pont de la Tournelle, à — o",2o, et les 9 et 17 septembre au pont Royal, à i™,55. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Pons-Broohs, faites à l' équatorial coudé {Observatoire de Paris); par M. Périgaud. Présentées par M. Mou- chez. Dates. 1884. Janv. 3 9 12 . Étoiles. a . b Temps moyen Asccns. droite Correction de de Paris, h m s 5.38.37 5.33.49 5.21.49 apparente h m s 21.59. '»3ï -i-i8,63 22.40.16,50 +18,92 22,59.22,98 +18,00 Distance polaire lepliéniéride ('). apparente. + 19.80. 16,4 + 8.41.28,4 + 3. 0.42,4 Posilions des étoiles de comparaison. Étoiles. n 42836 Lai h 4483 1 .. . c 45io5 » Ascension droite Réduction moy. pour 1884,0. au jour. Il ni s s 21.52.12,04 — o,3o 22.49 17,93 —0,04 22.57.58,21 —0,10 Déclinaison moy. pour 1884,0. + 19.45. 3,9 + 8.5o.3i,5 + 3.11.44,8 Réduction au jour. « + 11,0 + 7,0 + 4,3 Correction Nombre de de l'épliéméride('). comp. — 4.42,0 -5.54,7 -6.i3,8 Autorité. 3 et 2 obs. iiiérid. Paris. 3 obs. inérid. Paris. Iil. Astronomische Nticlirichte/i, 11" 2538. 79 ) ANALYSE MATtiÉMATiQur:. — Sur le genre de quelques fonctions (nticrcs. Note (le M. Laguebre, pivseiitée par M. Ossian Bonnet. « Je considère une fonction entière F(x) du genre n, et je suppose que l'équation Y{3c) = o ait toutes ses racines réelles, ou, du moins, ait un nombre limité de racines imaginaires. » Soient |3,, jBoj ■ ■ ■■> ^k 'es racines imaginaires de cette équation ; je sup- pose, pour fixer les idées, que le nombre des racines réelles négatives soit limité et, en les rangeant par ordre croissant de grandeur, je les désigne par «1, «2, . . .. » En posant m ^-w = ''•'-•"'■■■ (■ - ^) (■ - r) - (■ - s) n (' - .-)• où les fl,- désignent des quantités variables dépendant de la valeur du nombre entier m, on a évidemment F(x) = limF,„(.r) et F'„,(x) est une fonction de la forme e'""-^"=''-^--^""'"$,„(a;), où ^ml-^) fst un polynôme entier. » Les racines de l'équation $m(a') = o sont les mêmes que celles de l'é- quation F' ou encore de l'équation a, -+- la.^x + . . .-+-na„a: 72— ( Pi -r-h ^-P cette équation, mise sous forme entière, est du degré (k + m -h n — i). » Elle a [in — i] racines réelles respectivement coniprises entre les nombres a, et «a, «o et a,, a, et a,, . . ., et qui, quelle que soit la valeur attribuée au nombre entier m, demeurent comprises entre des limites par- faitement déterminées; ces racines, je les désignerai par les lettres 7i» 7^» 73' • • •» 7'n-f ( 8o ) » Les k + n auties racines peuvent èlre réelles ou imaginaires, et la va- leur (le leur module put croître indéfiniment avec le nombre iw, elles sout essmliellement en nombre limité, et je les désignerai parles lettres I, 'J21 • • •, 'J/y^n- « On a donc, en désignant |)ar A,„ un nombre dépendant du nombre entier m. $,„(.)= A,„n('-^-)n('-j ■) Le facteur fjf i — yj a pour limite un polynôme entier M(j), dont 1 le degré est au plus du degré {/c -h n); il peut être d'un degré moindre, s plusieiu-s valeurs de c?, croissent indéfiniment avec le nombre m. » On aura donc m-l F'( :r ) = 1 i m r ;„ ( ,r ) = vjr ( ^ ) 1 i ,„ g^. .• .„, ,■•- :-. .^-„„ ..... ^^ ^^_ -q j^ ^ 1 et, comme chacune des quantités y,- demeure comprise, quel que soil le nombre entier m entre deux limites déterminées, il est clair que la limite du produit m — I 1 est une fonction entière du genre n. » D'où cette conclusion importante : » La dérivée ¥'{x) est une fonction entière du genre n. » 2. L'équation 0,„(a-) = o ayant au plus k + n racines imaginaires, on voit, à la limite, que l'équation F(^) = o a également, au plus, /c -h n racines imaginaires; ce nombre étant essentiel- lement limité, il en résidle que F"{x), F"'{.v), .:., et en général toutes les dérivées de F(x), sont du genre 7?. >) La démonstration précédente suppose expressément que le nombre des racines imaginaires de l'équation F{x) = o est limité ; il est probable, toutefois, que le théorème subsiste encore, même dans le cas où elle a une infinité de racines imaginaires; mais, jusqu'à présent, je n'ai pas réussi à en obtenir une démonstration riootu'euse. ( cS. ) )) 3. Ou rtablirait, comme ci-de'^siis, la proposition plus génf'rale qu suit : » F(.r) (lési(jnnnl une fonction entière du genre ?i, n'aihnellanl qn'tin nombre liinilé de fiicletirs iniarjinnires, la fbnctio)i suivante : fi„ F(.r) + R, V'{x) -h 02F"(^) + ... 4- HAF"".r, oii h i/ésigne un nombre entier quelconque , et ©p, 0,, . . ., 0;^ des polynômes entiers à coefficients réels ou itnaginaires, est une fonction entière du genre n. m GÉO.MÉTKIE. — Sur le limaçon de Pascal. Note de M. A. Genocchi. « Dans nn récent miméro des Comptes rendus (l'j décembre i883, p. 1/124), on a remarqué qu'une transformation, indiquée par Chasies pour obtenir h s ovales de Descartes, donne seulement des Hmaçon.s de Pascal. Cette remarque est juste, mais n'est pas nouvelle. M. Cayley l'avait déjà publiée en i85o dans le Journal de Liouville. J'y suis revenu en i855 dans les Nouvelles Annales de Mathématiques, p. 206, où j'ai montré qu'em- ployant les coordonnées polaires p et w, si l'on remplace p par —p- et w par a'j, on transforme les courbes appelées limaçons en cercles; j'ajoutais : « Réciproquement, on transformera les cercles en limaçons, en remplaçant » p et co par s/nTp et ^oj. Ainsi il est visible que ce moyen, employé par » MM. Chasies et W. Roberts, pour obtenir les ovales de Descartes, fournit » seulement le limaçon de Pascal, comme l'a remarqué M. Cayley (^Journal n de Liouville, t. XV, p, 3.5/|). Il s'ensuit, en particulier, que l'ovale men- » tionné dans le tbéorèine, dont M. P. Serret a indiqué la démonstration » dans les Nouvelles Annales de Mathématiques, t. IX, p. 821 , n'est aussi » qu'un linuiçon. « Je rappelais aussi (p. 204) que cette courbe est en même temps une conchoïde circulaire et uneépicycloïde, et qu'elle a été étu- diée par Quetelet comme la caustique secondaire par réflexion dans le cercle, quoique la dénomination de limaçon de Pascal, introduite par Roberval, soit restreinte dans le Mémoire de Quetelet à un cas particulier. L'équation polaire d'un ovale de Descartes étant p- — 2|2(rtC0SW + ^) = /(-, j'en déduisais celle du limaçon par deux bypollièses distinctes, savoir en supposant ^ = o et A = — {a — b)- ou k = — [a-hb)-, suivant que a et b sont du même sij^ne ou de signes contraires. J'obtenais ainsi deux ( 82 ) expressions de l'arc du limaçon, et leur rapprochement me donnait le théorème de Lnnden sur la réduction d'une intégrale elliptique de pre- mière espèce à deux arcs d'ellipses, avec la transformation analytique qui sert à cette réduclion. Pour le cas particulier indiqué par Quetelet, on doit faire de plus a = 2b; et c'est Quetelet qui a reconnu que l'arc d'un limaçon est toujours égal à un arc d'ellipse. Dans cette Note des Nouvelles Annales de Matliématiques, je sim|)lifiais l'expression de l'arc des ovales de Descartes qu'avait trouvée M. William Roberts, et un peu plus tard (même Volume, p. 260) j'ai montré qu'elle était réductible aux intégrales ellip- tiques. » Dans mon Mémoire de 1864 sur les caustiques secondaires, j'ai eu encore à m'occuper des limaçons, et j'ai remarqué que pour eux un foyer résulte de la coïncidence de deux foyers des ovales. En outre, ces courbes doivent jouir des propriétés que j'ai exposées pour les caustiques secon- daires, en général, et aussi de celles qui se rapportent aux caustiques par réflexion. Je mentionne à cet égard la généralisation que je crois avoir donnée le premier d'un théorème célèbre deDandelin, en démonirantque le lieu des pieds des perpendiculaires abaissées d'un point fixe sur les tan- gentes d'une courbe donnée est la caustique secondaire par réflexion d'une courbe semblable, la lumière étant supposée dans le point fixe : cela établit l'identité des caustiques par réflexion avec les développées des courbes appelées podaires. J'ai étendu la même propriété aux pieds des obliques faisant avec les tangentes un angle constant (pod;iires incli- nées). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles linéaires à coeffi- cients doublement périodiques. Noie de M. G. Floquet('), présentée par M. Hermite. « La fonction Z{x) étant telle que Z(x 4- w)= Z(;r) -+- 7, Z{x +(,)') =Z{.t) -h q', oyq'— qi^'— any/— i, je pose (') IJre partout, dans la Note précédente, p. 38, '^(x) el 'l"(-^) au lieu de P(.r) et V'[x\. (83 ) de sorte qu'on aura 11(0- -h oi) ~ u.(x), u'(x-hi'>) — u'{x) — , u[x + w') = u[x) — w', il'[x + w') = u{x), « Soit alors F(a;) une fonction capable des deux formes 'r(.r) et 'r'(x). avec les multiplicateurs s et s.'. » î'(x) = çio(a:) +. . .4- a;'?, (a?) étant de degré quelconque /, je suppo- serai d'abord le volume occupé par le poids de vapeur cy; aux température et pression initiales t el p; <', le volume occupé par cette même vapeur après sa détente adiabatique; ij; le poids de vapeur persistant à la fin du phénomène; T le travail externe total produit par cette détente. » On sait que l'on obtient pour la vapeur assimilée un instant à un gaz parfait la relation approchée / ^ [J. — l » Écrivons que la chaleur transformée en travail de détente est identi- quement égale à la différence existant entre la chaleur possédée par le poids de vapeur cy, au départ et la chaleur conservée par le mélange final (l* + [i'yc — A) ; nous aurons l'équation suivante : A/;.. ( ;j, V- "7 1 [h— <}[,,] J'i ~ '7', » Des considérations spéciales ont amené M. Zeuner à adopter pour la vapeur d'eau sèche et saturée la valeur constante et moyenne f x = i,i35. Mais, sans qu'il soit besoin de donner la démonstration très simple qui nous amènerait au résultat important que nous allons énoncer, nous di- rons que les valeurs successives de '^i qui seraient fournies par la relation précédente, dans laquelle on ferait p. — i,i35, satisfont à très peu prés, et quelles que soient les pressions, à la relation » Ce nouveau théorème de Thermodynamique, dont on pourra plus tard apprécier l'importance, peut s'énoncer ainsi : » Dans la délente adiabatique de la vapeur d'eau sèche et saturée, le poids relatif— de vapeur persistant à chaque instant est donné par le rapport qui existe entre la chaleur latente externe finale el la chaleur latente externe initiale. » En calculant par la suite les diverses valeurs numériques de cette va- (87) riable ij;, nous montrerons que les valeurs de (j. ne sont pas constantes et qu'il n'est pas permis de lui assigner une moyenne pratique, telle que le nombre i,i35, tout au moins tant que l'on persistera à adopter une va- leur constante pour le coefficient de dilatation. » Nous pourrons nous convaincre que les rendements théoriques déjà faibles le devieniîent encore bien davantage si l'on considère ce qui se passe réellement en pratique, et nous serons amené à insister sur ce fait, que dans l'étude d'un moteur à vapeur il faut non seulement considérer la quanlité de chaleur mise en jeu, mais aussi la qualité de cette chaleur. » Ces considérations auront leur utilité dans nos études ultérieures pour la détermination de l'exposant ja, dans le cas de la détente d'autres va- peurs subceptibles d'une application industrielle, et pour la recherche de la constitution intime des vapeurs. « Il lie faut pas, croyons-nous, s'exercer à trouver des modifications phis ou moins ingénieuses aux mécanismes actuels : là n'est pas le pro- blème. Nous devons remonter à l'origine et modifier profondément le cycle. Pour en arriver là, il est fort utile, en se basant sur les principes de Thermodynamique reconnus comme vrais aujourd'hui mathématiquement et philosophiquement, de chercher à élucider les phénomènes physiques accompagnant la détente des vapeurs. Il est, de plus, nécessaire de se rap- peler que le défaut du moteur à vapeur réside dans l'existence de la chaleur lateiile inletne p, qu'il faut chercher à faire disparaître, ou tout au moins à atténuer la néfaste influence de celte chaleur latente, si 1 on ne peut éco- nomiquement parvenir à la retransformer en IravaU utile. » CAPILLARITÉ. — Sur l'accord de l'expérience et de la théorie dans l'élévation de l'eau entre des plaques verticales, parallèles et mouillées. Note de M. Quet. « La loi théorique qui régit les surfaces capillaires, lorsqu'elle est appli- quée à la section principale d'un liquide compris entre deux plaques verti- cales et parallèles, consiste en ce que l'élévation de chaque point de la courbe au-dessus du niveau général est en raison inverse du rayon de courbure. Si Cts est un élément de la courbe, que cljc soit sa projection sur l'axe horizontal ax- mené dans la section principale et sur le plan du niveau, et que h désigne l'inclinaison de cls sur l'axe des x, on a dv = dscosu, et, d'une autre part, R étant le rayon de courbure et du l'angle sous lequel ( ^"^'"^ ) (h est vil (lu centre du cercle osciilaieiir, l'arc ds doil se confondre avec l'arc correspondant ^du de ce cercle. Il suit de là que l'on a { 2 ) ( /a,' = R cos H du, (3) dz^ tangudx; le coefficient a^ est égala 15,1199. Il a été calculé par Laplace et ensuite par Poisson, d'après des expériences très précises, faites avec des tubes capillaires par Gay-Lussac. En éliminant R et dx, on tire de ces équations dz = — sin?^ du, 1 ' s= c — a- cosu, (4) z- = h^ -\- n- — a- cosu: h représente la hauteur du point où la tangente est horizontale et qui est le point central de la courbe, point qui existe toujours lorsque les plaques sont préparées d'après les indications de Gay-Lussac; la dernière expres- sion est luie des formes que peut avoir l'équation de la courbe capillaire. Je désigne par h' la hauteur du point où la courbe rencontre une des plaques, et j'ai (5) (6) L'équation (6) permet de calculer la flèche lorsque h est donné et de la comparer à l'observation. Avec l'équation (5), on peut calculer la hauteur h' — a, à laquelle le liquide s'élève contre les parois planes et verticales des vases mouillés. » J'ai institué, avec M. Seguin, une nombreuse série d'expériences pour lesquelles M. Valson a prêté son utile concours, et je vais en indiquer les principaux résultats. Il Nous avons tiouvé que, dans les vases à parois planes et bien pré- parées, l'eau s'élève moyennement contre les parois à la hauteur de 3""", 89. Ce nombre diffère très peu de 3"", 88, qui est la valeur de la racine carrée de 1 5, 1 199, ou celle de a. ( % ) )) Etitn^ (les plaques dont les distances étaient i""",25, i""",9'i, 7""", 84, 11'"'", 20, nous avons trouvé pour les flèches les valeurs suivantes : o'"-", 5/|, a™'", 04, 2""", 78, 3""", 22; les flèches calculées à l'aide de la formule (6) sont Omm 5-.^ 2""°, 07, 2'"'°, 77, 3""", 24. L'accord de la théorie et de l'expérience est, comme l'on voit, satisfaisant. » Considérons le problème à un point de vue plus général. 0 Si l'on élimine R et :; entre les équations (1), (2), (4), on obtient , r/- roSH i/ti aa; = — 2 sja--\-h*' — a-costt je désigne par t la tangente d'un angle auxiliaire 7 dont le double a pour sinus le rapport de «- à a- + /r, et j'ai ((- •} t , a- / i ->!- t- cositdn SU! 27 = —, 77, = -, ' OJ: = — l / -; ' «- -t- /i- , I -t- «- 2 V «- -t- /r ^, _ 2t coaii -+- t^ (.r, la puissance — r, du trinôme i — 2fcosM + ^' peut être développée, d'après la formule d'Euler, en luie série convergente de termes propor- tionnels aux cosinus des multiples de l'angle u, et l'on a (1—2/ cosii -ht') ' = Ao + A, cosM ■+- A, cosa/i -H A., cos3« -1- . . .. Les coefticients Ao, A,, A^, ... sont des séries convergentes contenant les puissances entières det; on a, par exemple, Ao = "(I + "1 '■ -+- "i"^' + "ii^" -!-..., A, = 2(«, ù -+- n, iint' -+- «2^3^^ -h . . ., A.= ; on a posé, pour plus de simplicité, r 1.3 1.3.5 " 1 2.4 2.4.6 d'après cela, la valeur de cLr devient dx ~ - \l 2 1 cos u du { A ^i -+- A,cos;i -t- A2Cos2«, . . .), (90) et, en remarquant que x = o pour u = o, on déduit de là (7 r. / 1 . \ ■ A, -4-A, . , A,-i-A,, . „ H X = - \ 2 .' A , «/ + ( 2 Ao + A 1 1 SU) Il -\ — ■ sin 2n-+- -^ — s\n5n-+- .. ] . » Cette expression donne une nouvelle forme de l'équation de la courbe capillaire. Si d est la distance des plaques, comme on a u = - pour oms ^. A. /t(/. d' . d — (/'. des observateurs, mm niiii mm mm uim 0,33 48j72 16,076 o,3i +0,02 Quel et Seguin . 0,70 21,69 i5,i55 0,696 +0,004 " 0,84 '7)8o 14,952 0,848 — 0.008 Edouard Desains. 3,069 '3,773 i4)7i3 • ,090 —0,021 Gay-Lussac. i,i5 i-)94 145885 i,i5) — o,oo5 Qiiet et Seguin. 4,96 2,58 12,797 4>92 +0,04 » 7>84 1,34 10,427 7,75 +0,09 » 11,20 0'7' 7>n~'- '0787 -)-o,33 >> » La petitesse des différences àe d ~ d' montre clairement l'accord qui existe entre l'expérience et la théorie. La plus forte de ces différences n'est pas la trente-troisième partie de la valeur, et l'on remarquera que le calcul porte sur cette valeur les erreurs relatives aux deux variables que l'on mesure. » (9' ) PHYSIQUE. — Nouvelle méthode de déterminer iinclinnison magnétique avec ta boussole à induction. Note de M. Wii.d, présentée par M. Faye. « Dans le n*^ 22 du t. XCVII des Comptes rendus (26 novembre i883), M. Mascart a publié so\is le titre : « Sur une boussole magnétique à induc- tion», un article dans lequel il fait mention de la méthode que j'ai indiquée pour l'emploi de cet instrument, mais son exposé pourrait faire croire que ma méthode ne comporte qu'une complication assez inutile de l'ancienne méthode de M. Weber. Qu'il me soit permis de décrire ici mon procédé pour démontrer qu'il comporte un avantage réel sur l'ancienne méthode. » La méthode indiquée par j\I. Weber pour déterminer l'inclinaison magnétique à l'aide de courants induits dans une bobine par les compo- santes horizontale et verticale du magnétisme terrestre est d'une expéri- mentation très facile et très exacte et ne demande pas un calcul compliqué. Elle est plus simple que les modifications que M. Mascart et moi avons indiquées, parce qu'elle ne demande pas un cercle divisé et que l'orienta- tion et le nivellement de l'axe de la bobine induite restent à peu de chose près les mêmes pour les trois méthodes. De plus, elle exige pour l'exécution moins de temps que la détermination de l'inclinaison avec une boussole ordinaire d'inclinaison à aiguilles aimantées et donne pourtant des résul- tats plus constaiits. Si son emploi n'est pas plus répandu, cela tient surtout à ce que l'appareil demande pour son installation plus de temps et un lieu convenable. » Dans plusieurs observatoires où l'on a introduit la boussole à induc- tion, on avait trouvé d'assez grandes différences (jusqu'à i5') entre les in- clinaisons déduites de ces expériences et celles obtenues avec les bous~ soles ordinaires, et l'on était généralement disposé à donner la préférence aux premières, comme impliquant moins de sources d'erreurs. Par des re- cherches plus approfondies à l'Observatoire de Pawlowsk, avec deux boussoles à induction de construction différente et une très bonne bous- sole à aiguilles de Dover, j'ai le premier démontré que cette supposition était erronée, et que la plus grande partie de l'erreur provenait des boussoles à induction. L'une des deux boussoles que j'ai employées don- nait une différence de 1 5' et l'autre seulement une de 5', en comparaison avec une même boussole d'inclinaison ordinaire. Dans le Mémoire (Mc- moires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg , t. XXVI, n° 8, novembre 1878) où j'ai décrit ces expériences, j'ai ensuite démontré que ' 92 ) l'erreur provenait de ce que les déviations des galvanomètres employés ordi- nairement dans ces expériences n'étaient pas rigoureusement proportion- nelles à l'intensité du courant, même lorsque ces déviations n'atteignent que 2" à 3", 5. Il fallait donc, pour éviter ces erreurs, ou déterminer la fonction d'après laquelle varie la sensibilité du galvanomètre avec la dé- viation et développer la théorie de l'oscillation d'un aimant dans un gal- vanomètre sous de telles conditions, ou trouver une méthode d'opération avec la boussole à induction qui fût indépendante de cette non-constance de la seDsibilité du galvanomètre. » C'est M. Chwolson, à Saint-Pétersbourg, et un peu plus tard M. Sclie- ring, àCôtlingue, qui ont entrepris de modifier la théorie de l'amortisse- ment d'un aimant oscillant dans un galvanomètre, en prenant en con- sidération sa sensibilité variable avec l'angle. M. Cliwolsou a, de plus, communiqué dans ses Mémoires à ce sujet [Mémoires de C Académie impériale des Sciences de Sainl-Pétersbomy, t. XXVI, n° 4, 1879, et t. XXVII, n" 3, 1880) la détermination des fonctions de sensibilité |)our les deux galvano- mètres que j'avais employés dans mes recherches et en a déduit ensuite, d'après sa théorie, les corrections à appliquer à mes résidtals. Il a trouvé de cette manière que les différences entre les indications de la boussole à induction et de la boussole ordinaire à aiguilles se réduisaient, pour l'un des instruments, de i5' à o',6 et, pour l'autre, de 5' à o',6. » De mon côté, j'ai cherché à surmonter cette difficulté en expérimentant de façon à rendre les déviations à peu près égales dans les deux opérations. On y parvient en fixant l'axe de rotation de la bobine dans deux positions, qui fussent avec la direction de la force totale du magnétisme terrestre le même angle des deux côtés. Les déviations de l'aimant du galvanomètre changent alors de sens, mais elles sont à peu près égales dans les deux cas, et la variabilité de la sensibilité avec l'angle de déviation est alors éli- minée du résultat. 11 est vrai qu'il faut ajouter à l'instrument de M. We- ber, pour la réalisation de ce procédé, un cercle divisé qui permet de lire l'angle de l'axe de rotation avec la verticale. En appelant ces angles ^1 et b., dans les deux opérations et rj), et cJj, les déviations constantes du galvanomètre obtenues d'après la méthode de multiplication, l'inclinaison magnétique / est donnée par la formule simple En i88r, j'ai encore j)erfectionné cette méthode en employant un galvanomètre dont la fonction de sensibilité était peu variable et en choi- sissant une fois la position verticale poiu* l'axe de rotation (l'angle avec la direction de la force totale est alors 90 — /'), l'anlre fois une position qui faisait avec la verticale l'angle /^ = i8o° — 2 1', où /' représente l'inclinaison approximative du lieu. Cette modification rend les observations beaucoup |ilus simples, et la formule devient alors tang/ = tang/'( (}j| étant la déviation constante de l'aimant pour la position verticale de l'axe. L'angle i' se trouve en mesurant h sur le cercle divisé. Douze obser- vations, d'après celle méthode, faites à la fin de l'année 1881 et au com- mencement de 1882 par trois observateurs différents, ont fourni le ré- sultat: / boussole à induction — boussole à aiguilles (Dover) = — o'5o"± 9". Le résultat est donc presque le même, et l'on trouvera que l'exactitude de la méthode ne laisse rien à désirer. » De plus, une détermination complète demande moins de temps qu'avec la boubsole à aiguilles (3o"). Les recherches seront encore poursuivies avec des appareils modifiés, et surtout plus petits. » ÉLECTRICITÉ. — Sur l'obseiuation des coufaiils tetluiiques. Note de M. LviincQUE. (Extrait.) « ... El) résumé, interprétant mes obsprvations personnelles, je dis que l'inteubité du courant telliiriqiie subit des tbictuations secondaires dépen- dant du de^ré d'humidité et de la température de la bande terrestre com- prise dans le circuit; i\ur- des forces électromolrices sont développées aux C. B.. iP8/|, i" S,-me3 o 9'235,c) >' Moyenne, 9244*^"', 5 pour 1°'' de substance brûlée, et i)our l'^'^'eii grauimes i o53 873"', coriespondant à l'cqualion ^ CO liquide + 20 0 gazeux = 7 CO- gazeux H- 7 H- G liquide, » (r) Dmop'o/j//^e7one [CH(CH')^]-CO ; rai 1 9'4i,4 2 9 1 96 , 8 3 9'89,4 '* 9'62,i » Moyenne, 91 72"', 4 pour i-^' de substance brûlée, et pourr""'en grammes 1 045654"^", correspondant à l'équation CH(CHM% „ .. . CO liquide 4- aoOeazeux = 7C0- gazeux + tM'O liquide. CH(CH^)-^/ b > b ; 1 » {d) Mélliylhexylhétone .^^CO: (j Jtl ' ' 1 9486,0 2 9454,9 3 9460,4 » Moyenne, 9467"',!, dégagées dans la combustion de i^'' de substance et dans la com- bustion de 1"'°' en grammes 1211789"', dégagées suivant l'équation C*H"'0 liquide -1- î30 gazeux = 8 CO^ gazeux + 8H-0 liquide. » Il suit de ces recherches : » (rt) Que les différences entre les chaleurs de coinbustiou des acétones isomères dipropyliqnes et diisopropyliques sont de 1053873*^"' et I o/j5 654'^"''' = Saigcii, ce qui fait à peu près 0,8 poiu' 100 des nombres correspondants, et ne dépassent pas la limite d'erreur de ce genre d'expé- riences. Donc, encore une fois, il y a confirmation de cette règle géné- rale que les corps isomères de même fonction chimique dégagent dans leur combustion approximativement les mêmes quantités de chaleur. » [b) Les différences entre les chaleurs de combustion des acétones homologues sont : entre le dipropylkétone 1 053873*^"' et le diélhylké- tone, 736954""' = 316969"' pour aCH" et pour CH-, i5846o''''; entre le niéthylhexylkétone 121 r 789^^^' et le dipropylkétone i o53873*'''', ce qui fait pour CH^, 157916*^*', nombres qui se rapprochent beaucoup de ceux observés dans d'autres séries homologues. » J'ai étudié également les chaleurs de combustion des deux éthers de l'acide carbonique : » (a) Ellier méthr [carbonique l CO : cal 1 3784,97 2 3785,80 3 3753,70 4 3772,90 » Moyenne, 3774"'» 34 pour i^'' d'éther brûlé, et pour i"'"' en grammes 339691"^"', dé- gagées suivant l'équation C'H'O' liquide -I- 60 gazeux = 3C0^ gazeux + 3 H=0 liquide. » ib) Ëlhef ëthylcarbonique ^ CO : 1 5462',"3 2 5428,3 3 5433,9 4 5446, "1 » Moyenne, 5441"', 8 pour 1'""' de cet étiier brûlé, et pour i^^'en giaiiiuies 642250"^'' dégagées suivant l'équation C' H'» O' liquide + 12O gazeux = 5 CO- gazeux -1- 5 H'^0 liquide. » On déduit de ces expériences pour les différences entre les chaleiu's de combustion de ces deux éthers homologues 3o2 559"' pour 2CH- et iSiaSo"^'"' pour CI1-. Donc, c'est un peu moins que dans d'autres séries homologues. » En comparant les chaleurs de combustion des éthers de l'acide car- bonique dont les formules sont symétriques avec celles de l'acéloiie ordi- naire pour l'un et du diéthylkétone pour l'autre, et n'en diffèrent que par les deux atomes d'oxygène qui s'ajoutent dans les éthers aux radicaux alcooliques, on trouve que l'intraduction de ces deux atomes d'oxvgène a (97 ) amené une diminution dans les chaleurs de combustion de 424000*^^'' (acé- forie) à 339691™' (éllier métliylcarbonique) = 843io'=*' pour 2O et pour i"' d'oxygène 42i55''^'. » En comparant de la même manière les chaleurs de combustion de l'éther éthylcarbonique et du diélliylkétone, on trouve que l'introduclion des deux atomes d'oxvgène amène, dans ce cas, une diminution dans la chaleur de combustion de 736 934*^"" (diéthylkélone) à 64225o"' (éther éthylcarbonique) := 94(384*^"' pour les 2^' d'oxygène introduits dans la for- mule de l'éther et pour 1*' d'oxygène 47342*^*', nombre légèrement supé- rieur à celui trouvé précédemment; néanmoins, comme ces différences sont prises sur des nombres considérables, elles ne dépassent pas de beaucoup les limites des erreurs de ce genre d'expériences. » CHIMIE. — Sur les plicnomènes de clissocialion. Note de M. Isambert, présentée par .M. Debray. o Comme conséquence de mes recherches expérimentales sur la disso- ciation, j'ai été conduit à chercher s'il ne serait pas possible de réunir les faits connus par une théorie simple basée sur les données thermiques, qui permettent seules de se rendre compte des phénomènes de la Chimie. » Quand la décomposition d'un corps ne donne pas naissance à un gaz ou à une dissolution, il ne saurait se produire de phénomène de dissocia- lion. La réaction est réglée par la loi générale formulée par M. Berlhelot : Q^=Q,-1-/^ — c; Q,. et Qf, chaleurs de combinaison aux températures T et t, et II — u, différence des chaleurs absorbées par le composé et ses élé- ments pour passer de t à T. La combinaison subsiste tant que Q-,. est supé- rieur il zéro; elle est complètement détruite si cette quantité devient infé- rieure à zéro. » Le phénomène change de caractère lorsqu'on est en présence d'un liquide qui dissout un ou plusieurs des produits de la décomposition; à la même température, Q,. varie alors avec la concentration de la dissolution. La décomposition est arrêtée quand l'élément libre est en dissolution assez concentrée pour que la chaleur produite dans la recombinaison fasse équi- libre à l'action décomposante du dissolvant. Ce phénomène a été nettement étudié par M. Berlhelot et M. Ditte dans les décompositions par l'eau des éthers, de l'azotate de bismuth, du sulfate de mercure, etc. » Le cas le plus difficile est celui dans lequel la décomposition donne naissance à un élément gazeux : la différence Q, — Q, se compose alors non ( 9« ) seulement de m — c, mais, en outre, d'un terme représentant la chaleur qui correspond au travail mécanique produit. L'expérience nous apprend que la tension maximum, constante à la même température, va en aug- mentant d'nne façon régulière avec la température, suivant les mêmes lois que les forces élastiques des vapeurs; V étant le volume d'un équivalent à la température T et à la pression Ji, T et t les températures auxquelles correspondent les pressions II et h, le travail développé par le gaz est j^ représentant les logarithmes népériens, La formule qui donne le poids d'un gaz, en évaluant en kilogrammes la pression normale, donne yTT yvi'l H- aT]lo333 1 , 293 X 'l En appelant E l'équivalent mécanique de la chaleur, on a |=A(.+aT).f = B. Pour qu'il n'y ait aucun changement, ni dégagement de gaz, ni condensa- tion, f< — r-l-B = o et alors Qr = Qf.Mais u — v est proportionnel kT — t: la relation devient donc L'égalité u — i>-{-^ peut s'énoncer d'une manière très nelte; elle indique que la chaleur perdue par suite de la différence des chaleurs spécifiques a été transformée intégralement en travail extérieur. Quant à la formule (a), elle fournit la relation théorique qui relie entre elles les quantités H, h, T et t, cette relation dépendant, en outre, des chaleurs spécifiques et de (Z, coefficient de dilatation des gaz, qui est le plus souvent fonction de T et de H. » Cette formule générale s'applique aussi bien à la condensation des vapeurs qu'à la combinaison des gaz avec les solides ou les liquides, phé- nomènes très voisins l'iui de l'autre. Dans le premier cas, on a en effet dans le second cas, Qt = Qt + «' — t" = rt + >-f 4- «' — ^ ; (99) à une température suftisaniDieiil élevée, Qt, = ^m ^^ g'^z liquéfié et le gaz combiné répondent au même dégagement de chaleur quand les tempéra- tures sont respectivement / et T, ; les forces élastiques maxima sont alors les mêmes; quand les températures changent, ces tensions suivent la loi (rt), et pour une même différence de température on a , H „ l-t et Tn étant supérieur à T, on a H'-< H, et la différence est d'autant plus sen- sible que ï, — t est plus grand. L'expérience nous montre précisément qu'il en est toujours ainsi : les courbes des forces élastiques ou des tensions niiixima s'éloignent d'autant plus vite de l'axe des x que les températures qui correspondent à une même pression initiale sont plus basses. » Du reste, les formules logarithmiques, telles que (a), sont celles qui représentent le mieux la variation des forces élastiques des vapeurs; cette expression revient à la formule de Roche. Il est bon de remarquer que les gaz étrangers n'exerceraient aucune action, car leur pression ne saurait modifier la chaleur de combinaison ou de condensation du gaz soumis à l'expérience. » Ces données permettent d'arriver sans peine aux formules qui règlent la dissociation des corps, tels que le bisulfhydrale d'ammoniaque, qui se décomposent en donnant des volumes égaux des gaz composants. A une température T, dans le vide, on a, pour chaque gaz, d'après la formule (a), ^ 'jfao ' ^ 760 ' la pression totale étant 2II. A la même température, l'un des gaz étant en excès, on a H' , H" "7^ = "i> 'og—T- loo;-7^=:«,, loe;-7^=a,; l'équilibre correspondant à l'égalité de chaleur dégagée par le travail mé- canique sera obtenu si a -\- a'=: n,-h a\ ; on a donc 2log-^ = log4^-^log^ ou H==H'H". C'est la loi quia été donnée en parlant de considérations théoriques très ( '°" ) (lit'férenles, et que j'ai vérifiée par l'expérience pour le bisulfhyclrato d'ati!- inoniaque et d'autres corps de même composition. )) On arrive de même à la relation qui donne la loi de (lissocialioii alors que les volumes gazeux résultant de la décomposition sont inégaux. Ainsi, pour le carbonate anhydre d'ammoniaque, la dissociation dans le vide donne deux volumes de gaz ammoniac pour un d'acide carbonique. A la température T, on aura les deux relations suivantes : H , H —^ ^ a. 1 loar—^ En présence d'un excès de l'un ou de l'autre gaz, H' étant la tension de l'acide carbonique, H" celle du gaz ammoniac, ,11' , , H" » 7fao =■ 7b() En égalant a -i- <^" à « + ^>.a^, on a H^ = H' H"-. C'est ici encore la loi que j'ai vérifiée expérimentalement. » Ainsi, en partant de cet énoncé très simple, la chaleur qui disj)araît en vertu des différences de chaieiu's spécifiques se transforme totalement en travail extérieur; on arrive à des lois simples qui sont rigoureusement vraies pour les gaz parfaits et d'autant plus approchées que les gaz sont plus éloignés de leur point de liquéfaction. Ces lois, qui s'appliquent à la liquéfaction comme à la combinaison des gaz, seront donc mieux vérifiées par l'expérience dans le cas des phénomènes de dissociation. » J'espère présenter bientôt à l'Académie quelques nouvelles réflexions sur ces études générales, mais je ne saurais oublier de foriiuder ici une conséquence immédiate de ces recherches. La dissociation résultant de variations dans la valeur de u — c, ou des chaleurs sj)écifiques, est un phénomène régulier, et il ne saurait y avoir discontinuité, si ce n'est quand u — V éprouve des variations brusques, par suite d'une transformation iso- mérique par exemple. » CHIMIB:. — Sur la préjiaration du sulfate de sesqiiioxjde de chrome pttr. Note de M. 11. B.vubigxy, présentée par M. Debray. « L'oxyde de chrome calciné peut facilement être obtenu très pur, mais l'acide sulfurique concentré et bouillant, le seul acide qui le dissolve en quantité appréciable, n'en dissout encore que si peu, même après luie ( lo, ) longue ébullition, que cette mélliode n'est point possible pour la prépara- tion du sulfate; il faut opérer avec l'hytlrale, et le sel le plus convenable à cet eflet est le bichromate. Les aluns de chrome eux-mêmes, pour des raisons que l'étendue de cette Note ne permet pas de donner, se prêtent moins bien à la préparation du sulfate pur, » Le bichromate purifié par plusieurs cristallisations est redissous et la solution traitée par un courant de HS. L'oxyde CrO^, qui se précipite d'a- bord, se transforme peu à peu en hydrate de sesquioxyde mél.ingé de soufre, qui se sépare dès le commencement de la réaction. En solution, reste la potasse à l'état de sulfate, d'hyposulfite et de sulfiiydrale de sulfure avec un peu de soufre. C'est au dernier composé que le liquide doit sa réaction alcaline et sa teinte jaune, qui pourrait faire croire, lorsqu'on opère avec des dissolutions étendues, à la présence de chromate neutre en solution. L'as[)ect de la liqueur et les rapports de poids des diffé- rents composés oxygénés de soufre formés, varient d'aiileiu's avec les con- ditions de l'opération, notamment l'état de concentration et la tempé- rature. » A l'origine, il ne se forme que du sulfate; l'hyposulfile n'apparaît que dans la dernière période d'oxydation. » En opérant à froid, le quantité de chrome qui reste dans la liqueur est fort minime, et la précipitation du chrome est totale, si l'on opère à chaud, ou même en portant simplement à l'ébullition après saturation par HS('). » L'hydrate est alors lavé d'abord à froid, puis à chaud, en le mettant en suspension dans de l'eau bouillante, qu'on renouvelle jusqu'à ce qu'elle ne noircisse plus par l'action de quehpies gouttes de nitrate d'argent. » Si l'opération a été bien conduite, on peut avoir ainsi de l'hydrate de sesquioxyde de chrome, absolument exempt dépotasse, et ne retenant en combinaison que de petites quantités de composés oxygénés du soufre, qui ne présentent aucun inconvénient pour la préparation du sulfate pur. » On peut en effet retrouver dans l'oxyde de chrome des traces d'alcali, même à l'état de sel, de sulfate par exemple, d'une manière très simple. On calcine l'oxyde à examiner, à haute température, dans un moufle à ( ' ) Je signale ce fait, parce que H. Rose, dans son Traité d'Analyse, dit qu'it est ahso- ument nécessaire d'ajoiiler de l'acide libre, même dans une dissolution d'acide chromique pur dans l'eau, si l'on veut le réduire complèleuient à l'état de Gr'O' par HS. L'assertion est donc contraire à la réalité. C. R., iS8'|, 1" Semeslre. (T. XCVUI, N° 2.) '4 ( I02 ) atmosphère oxydante, et ensuite on arrose l'oxyde refroidi avec un peu d'acide nitrique pur étendu. La présence de l'alcali est dénoncée par la teinte jaune que preiul le liquide et due à l'acide chromique formé. Dans le doute, on peut caractériser la présence de cet acide plus nettement en- core, en évaporant à siccité le liquide filtré et additionné d'une goutte de nitrate d'argent. Par l'évaporation de l'acide nitrique où le chromate d'ar- gent est soluble, ce sel apparaît alors avec sa couleur rouge caractéristique. Dans le cas où l'oxyde de chrome est pur, il ne se produit aucune colora- tion, car l'action de l'air seul est insuffisante pour transformer l'oxyde Cr^O' en acide chromique. » Ce contrôle, par l'acide nitrique, est une précaution que l'on ne doit jamais omettre pour vérifier la pureté de Cr=0' quand on le dose en pré- sence des alcalis. » Il y a plus, si la quantité de sel alcalin est sensible et a fortiori un peu notable, cas qui se présente en calcinant /o/,d-^-Yx-\-Y,c/,, d, étant la densité du gaz dans la partie du tube voisine du mercure. Celle densité est connue, puisqu'on connaît la pression, et la température est celle du liquide qui entoure cette partie du tube. Ces deux équations donnent » La méthode employée par M. Wroblewski (voir Comptes rendus, séance du i6 juillet i883), et dont il vient d'indiquer les détails dans les Aunalen cler Physik und Cliemie, t. XX, p. 860, repose sur une supposition qui n'est pas justifiée. M. Wroblewski fait deux expériences, l'une avec l'oxygène, l'autre avec l'acide carbonique. Cela donne les ô.ey\\ équations (1) Q. = v,^. + ^,. (2) Q2 = VaC^j + f/o, Çi et (jfj étant les quantités restées gazeuses. M Ces deux équations donnent Il admet que le second terme est négligeable; il reste alors (3«) ^'=^=?l;- » Celte supposition revient à admettre que les quantités restées gazeuses sont proportionnelles aux quantités des gaz. Cette supposition me semble invraisemblable, à cause de la grande différencedes températures (i3o°C.) pour les deux gaz. M. Wroblewski calcule la valeur du terme qu'il néglige, mais ce calcul ne prouve rien, car il se sert de la valeur de d, tirée de la formule (3rt), c'est-à-dire de la formule (3), dans laquelle on a adnns que le teime qu'il s'ayit de calculer est égala zéro. Il est donc évident qu'on obtien- dra toujours zéro pour le terme négligé. » La valeur exacle de la densité de l'oxygène liquide est donc encore à déterminer, et il me semble qu'on peut l'obtenir par la méthode que j'ai indiquée. » ( io5 ) ClllMiK ORGANIQUE. — Sur l'élli)' laie f'ertiqite el l'hydrate feriiqne colloïdal. Noie de M. Ed. GniM.vux, présentée par M. Wiirtz. « Lorsqu'on fait réagir une molécule de chlorure ferrique dissous dans l'alcool absolu sur six n)Q.lécules d'éthylale de sodium, il se forme immé- diatement un précipité de chlorure de sodium et une solution limpide d'un rouge brun très foncé, qui ne renferme plus de chlore. Tout le fer se trouve dissous dans l'alcool à l'état d'éthylate ferrique. » Cette solution, faite avec 3^', aS de chlorure ferrique dissous dans 25'^" d'alcool absolu et i^%4o ''^ sodium dissous dans le même poids d'alcool, peut être distillée au bain-marie s^ns altération; il reste une masse noire, pâteuse, soluble dans l'alcool absolu, la benzine, le cliloroforme, l'éther, de pétrole et l'alcool méthylique. Mais, si l'on chauffe ce résidu dans le vide, de manière à enlever les dcriiièros traces dn dissolvant, il se sépare une poudre brune qui est formée d'hydrate ferrique; la petite quantité d'eau que poiivait encore retenir l'alcool ou qu'il a prise pendant les manipula- tions, réagit sur l'éthylate ferrique et le décompose presque entièrement. En ayant la précaution d'opérer les filtrations dans l'air sec, on parvient à n'avoir pas nue décomposition totale : le produit ne donne à l'analyse que i8,5 pour loo de carbone. » La sohition alcoolique d'éthylate ferrique n'est pas précipitée par un courant de gaz ammoniac sec; avec l'acide carbonique sec elle donne im- médiatement un précipité brun ocracé; l'hydrogène sulfuré sec fournit du sulfure ferreux. Le ferrocyanure de potassium se comporte avec elle comme le ferait l'eauet précipite de l'hydrate ferrique. » L'action de l'eau est différente suivant les proportions employées; la solution alcoolique, abandonnée à l'air ordinaire, absorbe rapidement l'humidité atmosphérique et donne une coagulation épaisse d'hydr;ite fer- rique; l'addition d'une petite quantité d'eau amène immédiatement le même résultat. Si l'on verse la solution alcoolique d'éthylate fenique dans un excès d'eau, on obtient des liqueurs limpides qui présentent les carac- tères des solutions de l'hydrate de fer colloïdal décrit par Graliam. Elles se coagulent spontanément, au bout d'un temps plus ou moins long, ou rapidement par l'action de la chaleur; elles précipitent par l'addition d'un grand nombre de corps, tels que : acide carbonique, acide sulfurique, acide tartrique, azotate, chlorure, bromure et ferrocyanure de potassium, chlorure de sodium, de baryum, eau de baryte, carbonate de soude ; l'eau de rivière amène également la précipitation. Il n'y a aucun trouble par ( >oG ) l'addilion d'acido acétique, d'acide azotique, d'acide chlothydrique et d'ammoniaque. L'hydrogène sulfuré donne un précipité noir. » Pour compléter les notions que nous devons à Graham sur les coagu- lations de l'hjdrate de fer colloïdal, j'ai étudié les conditions dans les- quelles cette coagulation a lieu avec de l'hydrate de fer colloïdal prove- nant de la décomposition de l'éthylate ferrique. Celle étude monire que la dilution retarde la coagidation, qui exige un temps d'autant plus long et une température d'autant plus élevée que la solution est plus étendue. » Influence du temps sur la coagulalion. — La température de l'eau étant de 12'^ et celle du laboratoire de 19", on observe : Par addition d'eau. Temps de coagulalion. .',''°' Immédiate I voi I m 2"" 17™ 3>°' 5o"' 4*"' ai'iS'" 5""' 4''io"' 6""' 5'' 3o"' à G'' 7 et 8""' après 1 2'' environ lO'"' 23'' iS'"' 3i » Influence de la chaleur. — Ces clulfres ne sont qu'approximatifs: la coagulation dépend aussi de la température. Une température basse la retarde ; ainsi des solutions qui se coagulent en vingt heures dans le labora- toire mettaient deux fois plus de temps quand on les abandonnait à l'air extérieur, à une température variant entre 5° et 8"; une solution était en- tièrement coagulée après huit minutes, à i4°> qui était encore limpide au bout de vingt minutes à 0°. Pour établir l'influence de la température, on a déterminé la coagulation de solutions de richesses diverses en les chauf- fant au bain-marie : Température Par addition d'eau. de coagulation. Toi 2 60" 3 (14° à 65° 4 71° à 74» 5 78° à 79" 6 81° à 82° 7 85» 8 91" 9 94°,5 10 ébullition ( '07 ) » Les solutions à iS'^"' ne se coagulent qu'après- une ébuUition de quatre heures au réfrigérant ascendant. » Ces cliifl'res ne sont aussi qu'approximatifs, car l'influence du lemps se fait sentir quand on étudie l'action de la chaleur; la coagulation a lieu à une température plus basse si le bain-marie est échauffe lentement; une solution qui se coagule à 64° et 65° immédiatement, et en cinquante minutes à 19", se coagule en sept minutes à la température de 55°. De plus, il est difficile d'observer nettement le point de coagulation dans les diverses expériences, car elle se fait progressivement, le liquide don- nant d'abord une gelée presque transparente. Enfin l'agitation accélère la coagulation ; si l'on chauffe rapidement au bain-marie, en laissant la solu- tion au repos, la liqueur reste limpide à quelques degrés au-dessus du point habituel de la coagulation ; mais, si l'on agite à ce moment, la prise se fait immédiatement avec formation d'un coagulum contracté. » Nature du coagulum. — Le coagulum d'hydrate ferrique constitue une gelée épaisse, d'abord transparente et qui retient par affinité capillaire, suivant la juste expression de M. Chevreul, une telle quantité d'eau qu'elle occupe tout le vase, même avec des solutions étendues. Peu à peu à froid, et plus rapidement à chaud, cette gelée se contracte, exprime une partie de l'eau qu'elle renferme et se sépare du sérum incolore qui la surnage. Cette contraction du caillot, dans les solutions étendues qui se coagulent spontanément, n'est complète qu'après ]dusieurs jours. » Les faits précédents tendent à ra[)procher les colloïdes minéraux des colloïdes azotés de l'organisme; le retard de la coagulation de l'hydrate ferrique par l'abaissement de la température s'observe également dans le phénomène de la coagulation spontanée du sang. Il semble donc qu'il y ait une grande analogie entre les divers colloïdes, qu'ils soient d'origine minérale ou d'origine organique, et que les conditions de la coagulation soient du même ordre. Diverses recherches que j'ai commencées sur la silice soluble, sur l'albumine et siu- un colloïde azoté de synthèse, et que j'aurai bientôt l'honneur de communiquer à l'Académie, apporteront de nouvelles preuves à l'appui de cette opinion. » CHIMIE. — Sur un silicate chloruré de manganèse. Note de M. Al. Gorgeu, présentée par M. Friedel. « Lorsque l'on fait agir pendant trois quarts d'heure, à la température du rouge-cerise, un courant d'hydrogène chargé de vapeur d'eau, sur un ( io8 ) mélange de 20"'' de chlorure de manganèse par et de i""^ de silice préci- pitée, on obtient, comme résultai de l'opération, un culot rose renfermant au sein du chlorure en excès, delà rhodonile(SiO-iMnO), de la tcphroïte, (SiO'MnO) (') et surtout un silicate chloruré (-), dont je vais avoirl'hon- neur d'entretenir l'Académie. » Ce corps est rapidement dédoublé par l'eau, mais résiste bien pendant vingt-quatre à quarante-huit heures à l'action de l'alcool concentré. C'est à l'aide de ce dissolvant que l'on enlève l'excès de chlorure après avoir concassé le culot. M Le résidu insoluble que l'on sèche sur de la porcelaine dégourdie, puis dans le vide, est un mélange de silicates simples biréfringents et de grandes lamelles à arêtes vives qui n'agissent pas sur la lumière polarisée et apparliennent au nouveau sel double. » 11 est facile de s'assurer que les cristaux préexistaient dans la masse fondue; celle-ci présente, après son refroidissement, une texture feuilletée, el l'on dislingue, parmi les lames roses qui la composent, celles du chlorure qui dt-viennent hiunides à l'air sans perdre leur transparence et celles du chloro>ilicate qui deviennent blanches dans le même milieu. Les premières, vues au microscope polarisant de M. Emile Bertrand, présentent une croix et des anneaux; les antres n'offrent rien de semblable. » Le sable substitué à la silice agit comme elle, mais plus lentement; dans tous les cas, la présence du silicate acide rose auprès du chlorosili- cate est nécessaire, afin d'éviter la formation d'oxychlorure ou de prot- oxyde vert, cristallisés, qui rendraient impossible l'analyse du sel double. )) Pour déterminer la composition du silicate chloruré, on traite rapide- ment la partie insoluble dans l'alcool par 5o à 100 fois sou poids d'eau froide, aiguisée de yItô '' ro"ô fl'^'cide azotique pur et de quelques gouttes d'aciile sulfureux; cette liqueur acide n'attaque pas sensiblement les sili- cates sim[des, et l'on ti'ouve dans la solution nitrique filtrée tous les élé- ments du sel double, éléments faciles à doser par les méthodes ordinaires. ( ' ) Comptes rendus, séance du 3o juillet i883. (^) M. Le Cliâtelùr, dans sa dernière Communication à l'Académie, séance du 24 dé- cembre, après l'exposé des propriétés du ehiorosilicate de chaux, s'exprime ainsi : « On ne connaissait pas de composés semblables, etc. ». Je me |)ermcitrai de faire observer à M. Le Cliâtelier (jue dans ma Note, présentée le 3 ilécembie, j'ai signalé (p. 1 3o4) l'existence dun silicate cldoruré de manganèse, sel dont j'avais sommairement fait connaîire la lornuile, la préparation et les propriétés en novembre à lu Société de Minéralogie, dont M. Le Châtelier est un m( inbre distingué. ( '09 ) » Les résultais de l'analyse prouvent que le rapport de l'oxygène de la silice à celui du protoxydede manganèse, qui lui est coinbiné, est : : r ; i,o3, et celui du silicate neutre au chlorure ;:i:r,07en moyenne; l'excès de chlorure provient di* petits cristaux biréfringents de ce sel contenus à l'état d'inclusion dans les lamelles. » La formule SiO^, aMnO + MnCl répond à la composition et aux pro|jriélés chimiques de ce composé; en atonies on pourrait l'écrire SiO''Mn"(MnCI)'-. » La synthèse de ce corps s'effectue rapidement en fondant le silicate neutre de manganèse avec un excès de chlorure dans un courant d'hydro- gène sec. » Propriétés. — La forme des cristaux du chlorosilicate manganeiix n'a pu être déterminée exactement. Ils appartiennent certainement au pre- mier système cristallin, puisqu'ils sont monoréfringenrs, mais leur appa- rence est si bizarre et ils sont tellement allongés qu'on ne sait à quelle forme de ce système on doit les rattacher. » Ils sont anhydres : l'air sec est sans action sur eux; mais, exposés à l'air humide, ils en absorbent assez rapidement l'humidité et bnuiissent. » Sous l'influence d'un grillage lent, le silicate chloruré perd |ieu à peu son chlore, sous forme d'acide chlorhydrique, à partir du rouge sombre, et laisse un résidu dans lequel on trouve à l'état de suroxyde la plus grande partie du manganèse. » L'eau privée d'air, tout en retenant opiniâtrement quelques centièmes de chlorure, sépare un silicate neutre hydraté, d'autant plus oxydable que le lavage a été plus prolongé ; si l'air intervient, la silice est mise en liberté et le manganèse suroxydé. » Les solutions aqueuses saturées d'acide carbonique ou sulfhydrique, après une semaine de contact et d'agitation, décomposent à peu |)rès complètement le chlorosilicate ; elles dissolvent du carbonate ou du sulfure, de la silice et laissent un résidu renfermant, à l'état insoluble dans les acides et solubledans le carbonate dissous, la plus grande partie de la silice mélangée de carbonate ou de sulfure manganeux. » Une solution contenant la même proportion de bicarbonate de soude que l'eau de Vichy agit comme la solution carbonique. » Dans les produits décomposés de ces divers traitements, on trouve ,-i-g de chlore environ; ce résultat est dû sans doute à la préservation d'une C. R., i88^, i" Semestre, (T. XCVIll, N° 2. ' ^ ( 'lo ) certaine quantité de silicate chloruré par la silice qui se produit autour des cristaux. » En résumé, l'action des agents naturels acides ou oxydants s'opérant au sein de l'eau, et celle-ci isolant peu à peu le silicate neutre sous une orme très divisée, doit être et est en effet de même espèce, mais plus éner- gique que celle exercée par ces agents sur le silicate neutre cristallisé. » Dans toutes ces réactions, les silicates simples n'amènent aucune per- turbation, la rhodonite parce qu'elle n'est pas attaquée, la téphroïte parce qu'elle l'est peu et qu'elle donne d'ailleurs naissance aux mêmes produits de décomposition que le chlorosilicate. » Lorsqu'on fait agir le bromure de manganèse sur la silice dans les mêmes conditions que le chlorure, on obtient successivement les deux sili- cates, et enfin des cristaux monoréfiingents présentant sous le microscope le même aspect que la combinaison chlorée, soluble comme elle dans les acides très étendus et renfermant du brome, du manganèse et de la silice. » L'iodure de manganèse produit encore assez facilement les silicates simples, mais difficilement les cristaux d'iodosilicate ; on les a obtenus en petite quantité en fondant la téphroïte artificielle dans un mélange d'io- dure de manganèse et de potassium, qui supporte mieux l'action de la cha- leur que le sel pur de manganèse. » Ces deux nouveaux sels doubles, le dernier surtout, sont plus aisément dédoublés par l'alcool que le chlorosilicate. » Leur étude fera l'objet d'une prochaine Communication. » CHIMIE APPLIQUÉE. — De l'influence du plâtrage sur la composition et les ca- ractères chimiques du vin. Note de M. L. Magxiek de la Source, présentée par M. Wurtz. « Amené par des recherches antérieures à reprendre l'étude de l'in- fluence du plâtrage sur la composition et les caractères chimiques du vin, je me suis efforcé de réduire le problème à ses termes les plus simples, en plâtrant avec du sulfate de chaux chimiquement pur un vin de composition parfaitement définie. » Je me suis fait expédier, à cet effet, de Saragosse, un poids assez con- sidérable (environ lo''^) de raisin noir, que j'ai divisé en deux parties égales et bien homogènes. Chacune de ces parties, après écrasement des grains, a été soumise à la fermentation spontanée, l'une sans addition ( "• ) d'aucun corps étranger, l'autre après addition de looS'' de sulfate de chaux pur. » Au bout d'environ vingt jours ('), la fermentation étant achevée, je soutirai les deux vins. Les ayant ensuite filtrés, je les soumis à l'analyse et j'examinai les principaux caractères de leurs matières colorantes : » Le Tableau suivant indique les résultats obtenus ; Action des réactifs généraux sur la matière colorante ('•) du vin non plâtré. du vin plâtré. Bicarbonate de sodium Liqueur jaune verdàlre. Liqueur violacée. Carbonate de sodluui i ''^'r'V " brunraarron. . brun marron. ( a cliaud . . <> >. „ „ Ammoniaque u jaune verddtrc. » jaune vcrdâtre. Eau de baryte » « „ » Borax » gris marron. » lilas vineux. Alun et carbonate de sodium » » » gris marron. Sous-acétate de plomb Précipité jaune verdàtre. Précipité bleu. Acétate d'alumine Liqueur lilas vineux. Liqueur violacée. Aluminate de potassium » lilas rose. » rose. Tache produite par une goutte de vin sur un bâton de craie albu- minée Tache gris marron. Tache bleue. » Je dois ajouter que le vin non plâtré est d'une couleur jaunâtre, rap- pelant celle des vins vieux, tandis que la couleur du vin plâtré est d'un rouge vif intense, sans aucune pointe de jaune. IL Composition du vin non pl.itré. plâtré o o Titre alcoolique centésimal à -l-i5° 12,00 12,20 Extrait sec par litre iy 100" 33,3o 27,80 Sucre réducteur, par litre i )54 i >46 (*) Pendant ces vingt-quatre jours la température du laboratoire ne s'abaissa jamais au-dessous de -1- 16°; elle s'éleva parfois jusqu'à -+-22°. ('') Pour ce qui est des proportions et du mode d'emploi des divers réactifs dont il est ci question, voir A. Gautier, Sophistication des vins, p. 64 et suiv. ( •!- ) Crème de tartre, par litre ( ' ) . Acidité totale, par litre (en SO^H^) ^ , ■ 1 Partie soluble , Cendres { ^ . . , , , I Partie insoluble Anide carboniqne (CO^) . Acide sulfnrique (SO') . . , ^ . , , , , Chlore Parties solubles ( Calcuini Potassium Sodium . , ( Acide carbonique (CO^), . j Acide siilfuriqiie (SO*) . . . Parties insolubles... { Acide phosphorique (PO'' Calcium , Magnésium Composition du vin non plâtré. plâtré. 0 0 1-94 » 2,58 3,10 2,o6o 5,38o 0,662 0,612 o,56o4 0,0765 0,2275 2,7600 o,i835 non dosé 0 ,0000 0,0377 I , 1209 2,4608 traces traces 0,2200 o,i45o 0 ,0000 0,0748 0,2060 0,1945 0,1741 o,i5o6 0 , 06 I 6 0,0600 » Conclusion. — 1° Certains caractères chimiques de la matière colorante dti vin sont modifiés par le plâtrage. » 2° Le plâlrage n'a pas jioiir seul effet, ainsi qu'on le croit générale- ment, (le décomposer la crème de tartre suivant l'équation 2(C^H=KO'') + SO"Ca = C'H*CaOf+SO^R- + C"H»0«. M Par le fait du plâtrage, chaque litre de vin analysé s'est enriciii en potassium de i^'", 33. Or, si ce potassium provenait delà décomposition de la crème de tartre enlevée à la pulpe de raisin, l'acidité, d'après l'équa- tion ci-dessiis, aurait dû augmenter de i^%6'; par litre (euH-SO'), tandis qu'elle a augmenté seulement de o^'', 62 d'après le dosage direct. » Le plâtrage a donc pour effet de décomposer non seulement la crème (') Après addition de qs'', 075 d'acide acétique à 25" de vin et nouvelle précipitation, on a trouvé le même nombre, i'%94 pour poids de la crème de tartre dans le vin non plâtré. Après addition de O"'", 075 d'acide tartrique, le poids de la crème de tartre s'est élevé à 4^'', 46- On voit donc que le vin non plâiré ne renferme pas de tartiale neutre do potassium, ce (pii était A prévoir, mais qu'il renferme au contraire un poids considérable de potassium non ccimbiné à l'acide tartrlcpie. ( i>3) de tartre, mats des combinaisons organiques neutres de potassium qui existent en pioporlion très notable dans le raisin parvenu à maturité complète (' ). » 3° Le plâtrage d'un vin n'aiigtnenle pas sensiblement le poids des sels de chaux qu'il renferme. » MINÉRALOGIE. — De ta présence du diamant dans ime pegmatite de tindoustan. Note de M. Chaper, présentée par M. Fouqué. « Jusqu'à l'époque de la découverte des mines de diamant de l'Afrique australe, ce minéral se retirait exclusivement de gîles au sein desquels il ne s'était pas formé. On le trouvait dans des sables, graviers ou poudingues, c'est-à-dire au milieu de matériaux de transport, dont il faisait partie, pro- venant comme eux de roches préexistantes non déterminées. » La découverte des mines du Griqualand-West et de leurs voisines de l'Etal libre d'Orange fit connaître l'existence du diamant dans un milieu minéralogique tout à fnit nouveau. » Ce milieu, cette boue serpentineuse éruptive, aujourd'hui consolidée, est-elle la matrice du diamant, ou n'en est-elle que le véhicule? C'est là luie question sur laquelle il est malaisé de se prononcer. » Différentes observations viennent à l'appui de l'une ou de l'autre opi- nion. D'un côté, on a fait la remarque que, lorsqu'on trouve un diamant incomplet, on ne retrouve jamais le ou les morceaux permettant de le re- constituer; d'où la conclusion que le minéral a été arraché à une roche préexistante dont tui long transport souterrain a dissocié les éléments phy- siques, séparant le diamant et allant jusqu'à le fragmenter sous pression. D'aulre part, la manière dont le diamant se |)réseiite dans la roche encais- sante, le revêtement calcaire dont il est toujours enveloppé et qui lui est spécial à l'exclusion des autres cristaux, son association à des minéraux extraordinairement clivables, etc., font naître la pensée qu'il pourrait s'être formé dans le sein de la matière éruptive, non loin de l'orifice d'éja- culation, et soit pendant, soit même après le mouvement de la masse du fluide. » De toutes ces remarques, aucune ne constitue un argument probant. (') Je ne saurais me prononcer avec cerlitiule sur la nature de ces combinaisons, mais je suis porté à croire qu'une partie de potassium non combiné à la crème de tartre et dé- placé par le plâtrage est unie à la matière colorante du vin. ( "4 ) » De toiilrs façons d'ailleurs, même en admetlant que la roche diaman- tifère du Griqualand fut la roche mère du diamant, la question n'en serait pas, semble-t-il, plus avancée en ce qui concerne l'origine des diamants de rinde et du Brésil. Il n'existe dans ces deux contrées aucun témoin miné- ralogique reconnu permettant de croire que les éléments des terrains de transport à diamants aient été, même pour partie, empruntés à une roche analogue à celle de l'Afrique australe. » Au coiu's de ma mission scientifique dans l'Indoustan (1882), j'ai été assez heureux pour trouver des diamants m situ. )) C'est dans leNaïzam, non loin de Bellary, chef-lieu d'un district de la présidence de Madras, que j'ai rencontré le diamant dans une pegmatite rose, épidotifère, où il est associé au corindon. Dans une Note géologique luî peu détaillée qui paraîtra prochainement, je me propose de faire con- naître toutes les circonstances de cette découverte. Quelques indications sommaires suffiront en ce moment. » Le pays, sur de grands espaces, est entièrement dénudé ; la roche ap- paraît au jour, nourrissant à peine çà et là quelques maigres plantes dont les racines plongent dans les interstices des éléments cristallisés attaqués parles actions atmosphériques; chaque année les pluies, parfois peu fré- quentes, mais toujours torrentielles, continuent leur oeuvre de destruc- tion et remettent à vif les surfaces, en entraînant les parties superficielles suffisamment désagrégées. Ainsi s'explique que, de temps immémorial, les habitants de la localité où j'ai fait mes recherches trouvent chaque année, après la saison des pluies, des diamants sur le sol. » L'étude de ce sol ainsi dénudé est facile. On le voit traversé par de nombreux filons de matière feldspathique, d'âges divers, et quelques très rares filets de quartz épidotifère. J'ai ainsi pu m'assurer que le diamant se trouve bien dans la pegmatite rose épidotifère en place, ou dans les sables qui en proviennent. Les Indous savent par expérience qu'il ne s'en trouve pas dans les roches voisines, gneiss, granulile à amphibole, schistes mica- cés, etc. Mes expériences, portant sur un faible cube de matières, ne font que confirmer leurs propres observations. » Le diamant est, en petite quantité, cristallisé et accompagné d'une plus forte proportion de corindon amorphe plus ou moins coloré. Les cristaux que j'ai pu observer étaient octaédriques ; les arêtes étaient vives, mais la forme n'en avait pas la parfaite netteté des cristaux sud-africains, qui semblent s'être formés dans un milieu où la cristallisation s'opérait plus librement. ( >>5 ) » Je crois i)ouvoir lésumer de la façon suivante le résuUat des obser- vations qui précèdent : » 1° Le diamant dans le Naïzam se rencontre in situ dans une pegmalite à ortliose rose, fortement chargée d'épidote, et contenant également de l'oligoclase et du microcline. La détermination de cette roche a été con- trôlée par M. Fouqué. » 2° Il y a lieu d'admettre comme phis que probable que celte roche est celle qui a fourni les diamants contenus et exploités dans les dépôts de matériaux de transport de l'indouslan, dépôts dans lesquels tous les rap- ports de témoins oculaires aftirment la présence du (jianile, sans préciser de quelle roche granitoïdc il s'agit. » 3° Les proportions, généralement faibles, et en tons cas variables, de la quantité d'affleurements pegmatiques à celle des masses rocheuses dif- férentes, expliqueraient la richesse très variable, et généralement faible, des dépôts de matériaux de transport de l'Indoustan. M 4° Le mode de formation du diamant dans la nature paraît ne pas être unique. Il serait très difficile, en effet, de concevoir une analogie sé- rieusement probable entre l'état de la pegmalite fluide ou molle et celui, soit de la boue aqueuse magnésienne de l'Afrique australe, soit des roches qui ont fourni le diamant à celte dernière, et qui ne sauraient être en tous cas granitoïdes, puisqu'on ne trouve pas de fragments de cette nature. » 5° Le diamant ayant pu se former dans une roche aussi ancienne que la pegmalite, ou peut en trouver dans tous les matériaux de transport et d'érosion de tout âge provenant ou pouvant provenir de la destruction des pegmatites, c'est-à-dire dans des grès et des quartzites avec ou sans mica, dans des argiles, dans des poudingues, etc. ■» 6° La présence du diamant alléguée dans les ilacolumites, et reconnue dans d'autres roches sédimentaires en compagnie de quartz cristallisé, d'apatite, de rutile, de fer oligiste, etc., ne conduit donc pas à conclure nécessairement que le diamant soit ou un minéral de fdon ou un minéral développé dans une pâte sédimentaire à la façon des staurotides, ma- cles, etc. B. ( "6 ) PALÉONTOLOGIE. — Sur les Echinides du terrain éocéne de Sainl-Palais ( Cha- renle-Infétieure). Note de M. G. Cotteau, présentée par M. A. Miliie- Edwards. <( A quelques kilomètres de Royan, près du village de Saint-Palais, s'é- tend, sur le bord de la mer, un double lambeau de terrain tertiaire, repo- sant en stratification discordante sur les couches crétacées de l'étage séno- nien. Ce terrain est très riclie en Echinides : les espèces que nous avons déterminées sont au nond)re de vingt et une, dont quelques-unes, telles que Ecliinolampas dorsalis et Sisinondia Archiaci, sont fort abondantes. » Huit espèces seulement, Cidaris Loiioli, Hebertiameridanensis, Cœlopleu- rus Delbosi, Echinanllius Ducrocqui, Ecliinolampas dorsads et ellipsoidatis, Sclii- zaster Jrclùaci et Brissopsis eler/ans, se sont rencontrées, sur d'autres points, dans l'éocène inférieur et ne peuvent laisser aucun doute, au point de vue paléontologique, sur l'âge des couches tertiaires de Saint-Palais. » Sur les vingt et une espèces que nous avons recoiuuies, douze sont signalées pour la première fois à Saint-Palais, Cidaris Pomeli et Lorioli, He- berlia meridanensis, Micropsis Orbignp, Echinocynmus Lorioli et Pomeli, Echinanllius Ducrocqui, Echinolnmpas ellipsoidaliSj Donvillei et Heberli, Linihia carentonensis et Ducrocqui, auxquelles il y a lieu d'ajouter trois autres espèces, Sismondia Jrclùaci, Ecliinolampas Archiaci etSchizaster Archiaci, que d'Ar- cliiac avait rapportées à tort à des espèces déjà connues, mais qui nous ont paru différentes et par cela même nouvelles. Six espèces seidement, Cœlo- pleunis Delbosi, Goniopygus pelagiensis, Echinolanipas dorsalis, Brissopsis ele- gans, Echinocardium subcenlrale et Guallieria Orbignyi, étaient indiquées par les auteurs comme se rencontrant dans le gisement de Saint-Palais. » Les espèces de Sainl-Palais sont réparties en douze genres : cinq font partie des Echinides réguliers et sept des Echinides irréguliers; le plus nombreux en espèces est le genre Ecliinolampas; il en renferme cinq, deux déjà décrites et trois nouvelles. » Plusieurs type*, au point de vue zoologique, méritent d'être signalés : ') Hebeutia MERIDANENSIS, Cotteau. — Celte espèce, fort rare, n'est re- présentée à Saint-Palais que par un échanlilloii unique, mais cet exemplaire est parfaitement caractérisé par ses pores simples et ses petits tubercules crénelés et perfoiés, et ceriainement est identique à l'espèce de l'Ariège décrite et figurée dans nos Echinides des Pyrénées. » Goniopygus pelagiensis, d'Archiac. — Dernier représentant d'un ( ^17) genre abondamment répandu dans les divers étages du terrain crétacé, cette espèce offre bien tous les caractères du type et nous montre que ce genre curieux, si remarquable par la disposition de ses tubercules ambu- lacraires et interambulacraires, et surtout par la structure bizarre de son appareil apical, n'avait éprouvé, avant de disparaître tout à fait, aucune modification importante dans l'ensemble de ses caractères. >> SisMONDiA Archiaci, Cotteau. — D'Archiac avait réuni par erreur cette espèce à V Echinocjamm subcaudatm. Des Moulins. Elle est fréquente à Saint-Palais, et nous avons sous les yeux un grand nombre d'exemplaires très variables dans leur forme et leur taille, mais reconnaissables à la posi- tion du périprocte, toujours placé à la même distance du bord postérieur; aucun d'eux ne saurait être ra[)proché de ['Echinoc. subcaudatus du terrain tertiaire d'Antibes. » EcHiNANTHUS DucROCQUi, Cotteau. — Plusieurs espèces 6'Ecfii- nanUuis se rencontrent dans les terrains éocènes du midi de la France; celle qu'on trouve à Saint-Palais est fort rare et se dislingue de ses congénères par sa forme'élevée, subhémispliérique, arrondie en avant, dilatée et sub- tronquée en arrière, par sa face inférieure pulvinée sur les bords et un peu déprimée dans le sens de la longueur, par ses aires ambulacraires pétaloïdes, superficielles et très resserrées à leur extrémité, par la petitesse de son péristome. » EcHiNOLAMPAS Archiaci, Cotteau. — Cet Ec/uno/amp^s avait été con- fondu par d'Archiac avec une espèce de Biarritz qui nous a paru bien dis- tincte; après avoir comparé de nombreux échantillons, nous n'avons pas hésité à considérer l'espèce de Saint-Palais comme nouvelle et parfaitement caractérisée par sa taille plus développée, par sa face supé- rieure plus haute et plus régulièrement bombée, par sa face inférieure bien moins concave, par les zones porifères plus étroites et formées de pores plus égaux, par son péristome s'ouvrant presque à fleur de test et par son périprocte moins large. » LiNTHiA CARENTONENsis, Cotteau. — Le genre Lintliia, avant nos recherches, n'avait pas été signalé à Saint-Palais. Nous eu connaissons deux espèces : la plus remarquable est le Linthia carenlonensis, facilement recon- naissable à sa forme carrée et trapue, à son somtnet très excentrique en avant, à ses pores petits et largement espacés dans l'aire ambulacraire im- paire, à ses aires ambulacraires paires antérieures droites et presque trans- verses, beaucoup plus longues que les aires postérieures, qui sont courtes, arquées et forment entre elles un angle aigu. C. p., lS84, I" Semestre. (T. XCVIII, N» 2.) '^ ( .uS ) » GuALTiERtA Orbignyi, Agassiz. — Cette espèce est sans contredit la plus intéressante de la petite faune qui nous occupe; très anciennement connue et jusqu'ici exclusivement propre au gisement de Saint-Palais, elle constitue un Echinide très curieux, dont Agassiz, dès 18/17, '^ ^"^^^ ^^ ^YP^ d'un genre nouveau que distinguent sa forme ovoïde, arrondie en avant, tronquée en arrière, la disposition de ses aires ambulacraires, coupées aux deux tiers par un fascioie interne, et surtout les protubérances inégales, irrégulières, très accentuées, qui entourent le péristome et se prolongent siu- le milieu de l'aire interambulacraire postérieure. » Considérée dans son ensemble, la faune de Saint-Palais mérite assuré- ment de fixer l'attention. LesÉcliinides ont rencontré dans ce gisement des conditions éminemment favorables à leur développement; ils dominent à l'exclusion des autres fossiles, qui sont rares et représentés seulement par quelques Mollusques. Les vingt et une espèces que nous avons étudiées ont été recueillies sur un espace relativement très restreint. Si quelques-unes d'entre elles i-attachent ce dépôt aux couches les plus anciennes du terrain tertiaire, beaucoup sont nouvelles, spéciales jusqu'ici à ce gisement et lui donnent une physionomie particulière. » M. A. MoTTEz adresse à l'Académie une brochure portant pour titre: « Réflexions sur des points de Météorologie ». Cette brochure est accom- pagnée d'une Note manuscrite. M. V. Poulet adresse une Note sur les lueurs crépusculaires de la fin de décembre i883 et du commencement de janvier 1884. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. ( "9 ) COMITE SECRET. I^a Commission présente, par l'organe de son Président, M. Blanchard, la liste suivante des candidats à la place laissée vacante, dans la classe des Académiciens libres, par le décès de M. de la Gournerie : En première ligne M. le Vice-Amiral de Jonquières. „,..,. , 1 M. Cailletet. Ln deuxième hqne, ex aequo, pat ordre \ II,,- ; M. Haton de la (xoupillière. alphabelique ^ n. '^ ' f M. E. Tisserand. En troisième ligne, ex œquo, par ordre \ M. Bi.avier. alphabétique j M. Laussedat. En quatrième ligne, ex xquo, par ordre ( M. Biscuofesheim. alphabétique ) M. Trêve. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. .T, B. BULLETIN OIBLIOGHAPUIQDI'. OnVaAGES REÇCS DANS LA SÉANCF, DD 7 JANVIER 1884. Rapport présenté à M. le Ministre du Commerce par l'académie de Méde- cine, sur les vaccinations pratiquées en France pendant l'année i88i. Paris, Impr. nationale, i883; in-B". (Trois exemplaires.) Ministèie du Commerce. Comité consultatif d'hygiène publique de France. Rapport sur l'importation des viandes de porc salées de provenance américaine; par M. BouLEY. Paris, Imp. nationale, i883; in-8°. (Deux exemplaires.) Traité de Botanique ; par Pli .Y anTieghkm ; fasc.IX. Paris, F.Savy, i884; in-8°. Notice topographique, statistique et historique sur Foniette ; par \ . Thévenot. ( >20 ) Bar-sur-Seine, imp. Saillard, i884; in-S". (Adressé au Concours de Statis- tique de l'année 1884.) Faits et accidents tnétéorologiques survenus à Trojes et aux environs avant 1790; par A. Thévenot. Troyes, L. Lacroix, i883; in-8°. (Adressé au Concours de Statistique de l'année i884-) Mémoires sur la chaîne flottante des mines de fer de Dicido [province de San- tander, Espagne); par M. A. Brdll. Paris, J. Baudry, 1884 ; in-8". ERRATJ. (Séance du 3i décembre i883.) Page 1569, ligne i5, au lieu de Gadeau de Nerville, lisez Gadeau de Kerville. Même page, ligne c) en remontant, nu lieu de trente-deux grosses dents, lisez vingt-deux grosses dénis. (Séance du 7 janvier 1884.) Page 34, ligne 3, au lieu de temps moyen de Marseille, lisez temps moyen de Meudon. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCF, DU LUNDI '21 JÂNVIKR 188i. PRÉSIDENCE DE M. KOLLAND. »iem(»h;es et communications DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instruction publique adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection, faite par- l'Acadéuiie, de M. Maurice Ltvy pour remplir la place laissée vacante, dans la Section de Mécanique, par le décès de M. Bresse. Il est donné leciure de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Maurice Lévy prend place parmi ses Confrères. PHYSIOLOGIE APPLiQUÉii. — Réflexions sur lu dernière Communication de M. P. Bert, relative ci l' anesthésie chez l'homme. Note de M. Gosselin. H S'il ne s'agissait que d'examiner l'application, dans la pratique géné- rale, du procédé nouveau de M. P. Bert (inhalations de S^*" de chloroforme mélangés avec loo'" d'air, au moyen du gazomètre de M. Saint-Martin), la question serait bien vite jugée. L'appareil est encombrant, très lourd, C. F., i884, 1" Semestre. (T. XCVllI, N^S.) »7 ( 122 ) difficile, sinon impossible à transporter. Il ne pent doiic remplacer l'ou- tillage si simple et si inotfensif, pour ceux qui en connaissent bien l'emploi, dont nous nous servons presque Ions, savoir une compresse ou un mou- choir sur lequel on verse peu à peu les doses nécessaires de l'agent anes- thésique. » Sans doute l'installation et l'emploi du gazomètre dans la salle d'opé- rations d'un hôpital peuvent être d'une certaine commodité. Mais à l'hôpital même, nous sommes souvent obligés d'endormir dans leur lit, et sans les déplacer, bon nombre de sujets. D'un autre côté, nous en avons beaucoup à endormir chez eux, soit à la ville, soit à la campagne, et le gazomètre, même avec les modifications que se propose d'y faire M. P. Bert, sera tou- jours trop volumineux et trop lourd pour que nous puissions l'emporter partout avec nous. » A mon avis, d'ailleurs, le mélange titré de M. P. Bert pourrait bien quelque jour devenir préjudiciable à certains malades. Ce qui fait le danger du chloroforme, ce sont les susceptibilités individuelles en vertu desquelles les uns sont endormis très vite et peuvent être sidérés par des doses qui, chez les autres, amènent le sommeil beaucoup plus lentement et d'une façon inoffensive. Pour éviter les accidents dépendant de ces idiosyncrasies exceptionnelles, il faut donner le chloroforme progressivement et avec des intermittences, de manière à habituer peu à peu l'organisme, et surtout les parties délicates de l'axe encéphalo-rachidien, au contact du médica- ment, et à amener le sujet k cet état que nous appelons la tolérance anes- thésique. Nous arrivons à ce résultat en versant d'abord inie petite quantité de chloroforme (i^', 5 à 2^') sur le mouchoir, plaçant ce dernier à quelques centimètres du visage et, après quelques inspirations de chloroforme large- ment mêléà l'air, laissant respirer de l'air pur. Peu à peu nous augmentons la quantité que nous versons sur le mouchoir, nous rapprochons davantage cedernierdu visageet, tout en continuant les intermittences, nousles faisons de plus en plus rares, si nous constatons que la respiration et la circulation se fout bien. Bref, sans pouvoir calculer exactement la proportion d'air que nous mélangeons avec l'agent anesthésique, nous donnons certainement pendant les premières minutes, celles que l'expérience a démontré être les plus dangereuses pour les sujets très susce|)tibles, un mélange dans lequel le médicament est, par rapport à l'air, en moindre quantité que dans le gazomètre; nous n'arrivons que progressivement, au bout de trois ou quatre minutes peut-être, aux proportions indiquées par M. P. Bert, et, quand nous y arrivons, la tolérance est établie, et nous pouvotis sans incon- ( '^^ ) vénient atteindre et même dépasser la proportion indiquée par notre savant confrère. » Ainsi ce qui, à mes yeux, mettrait encore le [irocédé ilouveau an- dessous du procélé usuel, c'est qu'il donne d'emblée une dose uniforme que je trouve trop forte pour Ir début des inhalations, et à laquelle on ne doit venir qu'après avoir obtenu, par des doses plus faibles et progressive- ment augmentées, cette tolérance qu'il faut chercher avant tout, et qu'on trouve chez tous les sujets, très vite chez les impressionnables, pins lente- ment chez les réfraclaires. » M. P. Bert, il est vrai, peut avoir rencontré des chirurgiens qui ad- ministrent une quantité trop grande de chloroforme, mais ils sont au- jourd'hui très rares. Le plus grand nombre ont adopté les excellents préceptes de Sédillot, c'est-à-dire prennent soin de faire respirer, au com- mencement, beaucoup d'air avec le chloroforme, d'augmenter peu à peu les proportions de ce dernier et de faire des interru|)tioL)s. J'ai, dans ces derniers temps ( ' ), formulé avec plus de précision qu'on ne l'avait fait, les instructions de Sédillot. 11 est possible que quelques imprudents aient le tort de ne pas les suivre ; mais certainement l'opinion dominante aujour- d'hui est qu'il faut donner le chloroforme progressivement et avec des inter- mittences. » D'ailleurs, pour ceux qui continuent à donner trop de chloroforme à la fois et pour tous ceux qui, dans l'avenir, auront à se familiariser avec cette question, le procédé le M. P. Bert aura l'avantage de démontrer, beau- coup mieux que nous n'avons pu le faire jusqu'ici, et d'une façon tout à fait scientifique, combien il faut peu de chloroforme pour amener l'anesthésie. Nous n'avions à cet égard que des approximations et, tout en prescrivant les doses progressives, nous pensions que, pour obtenir et entretenir le sommeil anesihésique, il fallait introduire dans la circulation plus ou moins de chloroforme suivant les sujets, mais qu'il en fallait, terme moyen, beaucoup plus que ne nous le fait savoir aujourd'hui M. P. Bert; et bien des malheurs ont été dus a l'habitude générale qui av.tit été prise de faire con- sommer plus d'agent anesthésique qu'il n'était nécessaire pour arriver à l'insensibilité voulue. J'ai bien combattu déjà cette erreur dans mes écrits, en m'appuyant sur un procédé de M. L. Labbé, qui consiste a ne verser ja- mais que de très petites doses de chloroforme sur le mouchoir. Mais je n'ai pu fixer exactement la quantité qui pénètre dans i'économie, soit lorsqu'on (•) Cnmmiinication à rAcadéiiiie tie Médecine, mars et avril 1882, article Anesthésie chirurgicale de X Ency clopédie internationale de Chirurgie. PariSj l883. ( .2/1 ) emploie ce procédé un peu lent, soit lorsqu'on emploie le procédé plus expéditif des doses plus élevées, auquel je donne la préférence. » La Conimunicalion de AT. P. Bert va sur ce point fixer les idées. Puisque son mélange à S^'' pour loo'" endort très bien, quelquefois sans que le ma- lade ait consommé les loo'", d'autres fois après une tonsommation supé- rieure à celle-là, il en résulte que, terme moyen, on peut évaluera y^'ouS^^"' la quantité de chloroforme absorbée, et l'on comprendra mieux dès lors qu'il est inutile, et qu'il peut être dangereux, quand on se sert du mou- choir, de verser au hasard, comme je l'ai vu faire autrefois, des quantités qui pouvaient être évaluées à 6^', 8^'' et lo*»'. » L'innovation de M. P. Bert, en donnant un argument nouveau à ceux qui conseillent les doses modérées en même temps que progressives, aura donc contribué à rendre de plus en plus sûr le procédé si simple auquel la majorité des chirurgiens seront toujours obligés de donner la préférence. » Réponse de M. P. Bert aux oliscrvulions précédente'^. « I>es observations de mon savant maître, M. Gosselin, portent à la fois sur la mélhode d'anesthésie par les mélanges titrés et sur l'appareil de M. le D'' de Saint-Martin, qui m'a servi à l'hôpital Saint-Louis. » M. Gosselin reproche à cet appareil d'être volumineux, d'un manie- ment compliqué, d'un transport difficile. Ces critiques me semblent très exagérées, surtout pour une installation d'hôpital, mais il sera facile de les éviter; je fais construire deux gazomètres parallélépipédiques, rentrant l'un dans l'autre, qui n'occuperont que le faible volume de un hectolitre. D'autres appareils sont à l'étude qui seront bien moins encombrants encore, et qui fonctionneront d'une manière automatique. Il convient donc de réserver sur ce point le jugement définitif. » Je ne fais cependant nulle difficulté de reconnaître que les médecins de campagne n'auront que rarement un tel appareil à leur disposition. Aussi, je me préoccupe de chercher pour eux une autre méthode d'appli- cation du chloroforme qui ne vaudra pas, tant s'en faut, celle des mélanges tilrés, mais qui sera toujours supérieure à la compresse. ). Rien n'est plus simple que la compresse, je le reconnais. Mais rien n'est plus mauvais, car son emploi est l'inverse tie toute précision scien- tifique ; c'est l'a-peu-près, le tâtonnement, l'empirisme, élevés à la hau- teur d'un principe. » Je sais bien que notre savant Confrère affirme avoir, depuis quelques ( '25 ) années, donné de la précision à cette méthode informe, en procédant à la fois par doses progressives et par intermittences; m; plus proportionnellement, même à la fin du deuxième mois. » Si les cultiu-es ont été chauffées pour complément d'atténuation, les mêmes faits se reproduisent avec des caractères encore plus marqués. Je viens d'essayer des liquides chauffés depuis quatre mois et demi; les ré- sultats ont été à peu près identiques à ceux que j'avais obtenus immédia- tement après le chauffage et qui dénotaient la possession d'une virulence encore assez active. Par contre, une culture naturellement très atténuée et chauffée de manière à être rendue absolumsnt inoffensive, aussi bien sur le cobaye que siu^ le mouton, n'était plus capable, vingt-quatre jours après le chauffage, de communiquer à cet animal le même degré d'immunité qu'au moment où lechaulfage avait eu lieu. » Au point de vue de l'utilisation pratique des grandes cultures atté- nuées par le chauffage, il faut tenir le plus grand compte de ces faits. Ils prouvent qu'il n'y a aucun fond à faire sur la conservation prolongée delà faculté prolifique des spores de grande culture chauffées au degré voulu pour constituer un premier vaccin inoffensif, ainsi que de leur aptitude à communiquer un premier degré d'immunité. Entre les grandes et les pe- tites cultures, il ne me paraît exister sous ce rapport aucune différence sensible. » Faleur pratique du système cC inondation préventive avec, les grandes cul- tures atténuées par le chaujfacje. — Au cours des nombreux essais que j'ai faits pour déterminer les meilleures conditions d'application de ce système, j'ai inoculé bon nombre de moutons, avec des liquides d'activité très variée. Ces inoculations ont causé la mort d'une certaine quantité d'ani- maux, quand les virus étaient peu atténués, et n'ont entrahiéquedes pertes insi'ynifiantes ou ont été tout à fait inoffensives quand l'atténuation du virus avait été portée au degré suffisant. Or, tous les sujets survivants ont été soumis à des inoculations d'épreuve réitérées avec du virus très fort : il n'en est pas mort un seul. La double inoculation préventive exécutée avec les virus chauffés des grandes cultures atténuantes jouit donc de la pro- priété de communiquer une iiréprochable immunité, même aux animaux sur lesquels cette double inoculation est pratiquée avec les virus amenés à leur minimum d'activité. G. R., i88^, 1" Semestre. (T. XCVIII, N° S.) '8 ( >3o ) » Soumis à l'épreuve de la contagion spontanée, les sujets y résisteraient- ils aussi bien ? Il n'y a aucune raison d'en douter; mais c'est à l'expérience à donner la réponse. Je l'attends avec la plus grande confiance. Dès à présent, je regarde la méthode comme étant appelée à entrer dans la pra- tique, quoiqu'elle ne donne pas encore l;i même sécurité que celle des pe- tites cultures, au point de vue de l'innocuité de la double inoculation pré- ventive. » M. Daubrée présente l'extrait suivant d'une Lettre de M. Nordenskiôldj afin que des observations du même genre que celle dont il y est question puissent être faites dans quelques-unes de nos régions montagneuses, con- formément au vœu de l'émineut Correspondant de l'Académie : « Les remarquables effets d'optique de lever et de coucher de Soleil que l'on a pu observer dans les deux derniers mois ont été suivis et étudiés en Suéde avec beaucoup d'intérêt. » J'espère que je pourrai un jour vous communiquer des renseignements détaillés sur l'apparition de ce remarquable phénomène en Scandinavie. Je me bornerai aujourd'hui à vous indiquer une observation faite à Stockholm, qui montre que la cause de ce phénomène ne peut être attribuée exclusivement aux poussières provenant des éruptions volcaniques des îles de la Sonde. » On a remarqué que la neige tombée à la fin du mois de décembre, aux environs de Stockholm, était souillée de petites quantités de poussière noire. » J'ai analysé de cette poussière, recueillie par M. le lieutenant-colonel Rlercker; elle contenait beaucoup de matière charbonneuse qui, à l'état sec, brûlait avec flamme en laissant un résidu rougeâtre, contenant du fer oxydé, de la silice, du phosphore et du cobalt. La quantité de cobalt et de nickel était relativement grande, o,5 pour xoo ('). » L'analyse microscopique n'est pas encore faite, et la quantité de ma- tière que j'avais à ma disposition était si petite qu'il m'a été impossible d'en faire une analyse quantitative complète. » Mais, à ma demande, l'Académie des Sciences a alloué les fonds né- cessaires pour renouveler ces recherches dans une partie plus éloignée de Stockholm et sur une échelle plus gn.nde. ' ) J'ai obtenu o«'',oo8 d'oxyde de cobalt et de nickel de 0^'', i de poussière bridée. ( i3. ) » Comme témoignage, je vous envoie par la poste un petit grain de sel de phosphore [fosforsalt] coloré d'oxyde de cobalt provenant de cette poussière, et un petit tube contenant de l'acide phosphorique précipité avec du nitromoiybdate d'ammoniaque. » Il serait intéressant de faire en France des recherches analogues, par exemple, dans les Alpes, les Pyrénées et dans le Jura, et c'est pour cela que je vous fais cette Communication préliminaire. » NOamVATlONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre libre, en remplacement de feu M. de la Goarnerie. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 66, M. Haton de la Goupillière obtient. . . . 1 8 suffrages. M. E. Tisserand i3 » M. de Jonquières • 12 » M. Bischoffsheim 10 » M. Cailletet 7 » M. Trêve 6 » Aucun des candidats n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. Le nombre des votants étant encore 66, M. Haton de la Goupillière obtient. ... 26 suffrages. M. de Jonquières i5 » M. E. Tisserand 11 » M. Bischoffsheim 8 » M. Cailletet 4 " M. Trêve 2 » Aucun des candidats n'ayant encore réuni la majorité absolue des suf- frages, il est procédé à un troisième tour de scrutin, qui doit être un scrutin deballotage entre MM. Haton de laGoupilliêreet de Jonquières. Le nombre des votants étant encore 66, M. Haton de la Goupillière obtient. ... 87 suffrages. M. de Jonquières 27 » Il y a deux bulletins nuls. ( '32 ) M. Haton de la Goupillière, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. F. FoLACci soumet au jugement de l'Académie un nouveau Mé- moire portant pour titre : « Dispositif applicable à la propulsion des ballons dans une direction quelconque ». (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. V. Roussel adresse, de Blois, diverses observations relatives à la ré- daction de V Annuaire du Bureau des Longitudes. M. Faye est prié d'examiner la Note précédente. M. A. Mackenzie-Cameron adresse à l'Académie, pour le Concours du prix Bréant, un Mémoire portant pour titre : « Scarlet fever, its cure, etc. ». (Renvoi à la Commission du prix Bréant.) M. Languet adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPOI\ UAIXCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une Brochure de M. Cli. Naudin, portant pour titre : « Mémoire sur les Eucalyptus, introduits dans la région méditerranéenne »; 2" Un Ouvrage de M. Ch. Ricliet, intitulé : « L'homme et l'intelligence, fragments de Physiologie et de Psychologie ». (Présenté par M. Richel.) 3° La 19" année du Journal « Le Ciel », publié par M, J. Vinot. ( '33 ) ASTRONOMllî. — Observations de ht comète Pons-Biooks, faites à i équalorial de 6 pouces (o'", 160) de Bruiiner, à l'Observatoire de Lyon (suite); par M. F. GoNNESSI.VT. Dates. 1883-8 i. Dec. Janv, ■25. 2. 2 . 3. 8. 1 1 . 16. Temps moyen Ascens. droite Log. fact. de Lyon. apparente. parallaxe, h D) s II m s 5.52. I 20.54.22,56 5.21 . 3 21 .5i .44)^2 7. 16. 7 2 I .53. 18,82 7.32.38 21.59.31,83 8.23.34 22.34.21,8.5 1 ,56i 1,395 ''^99 1,595 î,6o8 Déclinaison Log. fact. apparente. parall. + 32. 1 1 . i4 ,5 0,497 21 . 1 1 . i3,2 0,604 21 . 3 25, 7 0,690 Nombre de corap. 10:10 3:3 4:4 19.22.49,4 0,703 4:4 10.21 . 37 ,3 0,772 5.52.57 22.53. i3,3i ï,382 -H 4'52.5o,4 0,767 5.47.19 23.23. 2,o4 1,337 — 4-^8.11,4 0,826 4:4 6:6 4:4 Correction de l'éphéméridc ( ' ) Étoiles de coiup. + 16,23 — 2. 3i , I 9 -+-18,57 ~4-''7''^ 'o + 18,68 —4.26,9 11 + 18, 83 -4.43,9 12 + 18,68 -5.47,0 i3 + 18, 96 — 6. 11,0 i4 + 17,49 -6.i3,8 i5 Positions moyennes ries étoiies de comparaison (l883,oef 1884,0). Étoiles de comp. Ascension droite moyenne. Il D) s 9 .... 20 . 54 ■ 20 , 24 10 2 1 . 5 1 . 7,71 11 21 .50.40,34 12 21 .54.43,5g i3 22.35.40,48 l4 22.55. 9,88 i5 '^^■^9- '6,43 léduction Déclinaison Réduction au jour. moyenne. au jour. + 1,88 +32'.' 8'. 28" 2 + 27", 0 —0,29 21 . 14.35,1 + 11,6 — o,3o 21 . 7. 8,2 + 11 ,5 -0,28 19.21.19,1 + 10,9 — 0, 1 3 10. 13.34,6 + 7,3 — 0, 10 + 4.57.19,1 + 5,0 — o,o5 — 4.29.46,0 + 0,8 Autorité. Leitlon IV, Z.90 et Z. 100. BB lV + 2i°465o. » + 2o">5o43. W,, 21'' i3o7; Lam. -i- iS" ii 21» i45i. Conn. des T., Ç Pégase. Sclijt-lleriip 9448-g. 0,8 Lai. 46194, Piiris 1878 (2 ; lobs.) » Les positions ci-dessus ne sont pas corrigées de la parallaxe, dont on a seulement tenu compte dans les comparaisons à l'éphéméride. » Ces observations ont été presque constamment gênées par les nuages. Le iG décembre, le noyau, allongé dans le sens transversal, semble pourvu de deux aigrettes à l'opposite de la queue. Celle-ci est visible, sur son bord occidental-austral, jusqu'à 8° du nuyau ; ce bord est sensiblement recti- ligne, et son angle de position, relevé sur une Carte céleste, est de 5c)°. L'autre bord disparait à 4° ou 5" de distance. » (') Aslronoinischc Nnchiicliten, 2338-60. Ajouter aux corrections publiées dans le nu- méro des Comptes rendus du 24 décembre les variations correspondant au temps d'aber- ration. ( i34 ANALYSE MATiiiÎMATlQUE. - Sur les multiplicateurs des équations différentielles linéaires. Noie de M. Halp!iex('). « Dans ma dernière Communicatio», j'ai indiqué comment, par le moyen des niulliplicateiirs homogènes, on peut intégrer une équation du troisième ordre, connaissant, en fonction de la variable indépendante, l'expression d'un poljnôme homoyène du troisième degré, composé avec les solutions inconnues. Je vais donner les formules explicites qui résolvent ce problème el présenter un exemple. » Soit p une fonction donnée comme l'expression du polynôme envisagé, et soit Mf"+ 3 N7"+ 3P7'4- Qj = o l'équation proposée. Considérant la fonction adjointe F = (M2)'"- 3 (Nz)"+ 3(Pz)' - Qz, on détermine le multiplicateur du second degré, qui ap pour source. Ce multiplicateur A est un polynôme homogène et du second degré par rap- port à z, z', z"; ses coefficienls sont des fonctions de la variable indépen- dante; le coefficient de z"- est 3M-/?, et les autres, comme je l'ai précé- demment montré, s'en déduisent par la condition que AF soit la dérivée d'un polynôme du troisième degré en z, z', z". n Le discriminant de A fournit la source d'un multiplicateur analogue. Il est plus commode de féùre intervenir dans les formules une combinaison linéaire quelconque des deux sources, comme il suit. » A la fonction p est conjuguée une autre fonction analogue p,, source d'un second multiplicateur A,. » Soit p = e V ""; envisageons les deux formes quadratiques pk^lUij z"' Z^^\ pk,=lbij 2"' z '>) et leurs discriminants D, D, ; formons, en outre, avec les coefficients a, ^ des formes adjointes, les combinaisons C = lbijC<,j, C, = ln,j[-i,j, 0 = 2a„,Po. - «ooj'Sn ~ a.i^oo- Ces diverses fonctions sont liées entre elles par les relations suivantes, (') Voir le précédent Volume, pages i4o8 et i54i. ( -35 ) où u, c, «I, l'i, w désignent des constantes : (0 I C =: 3((p/j — up,), C, = - 3((^y/;, + M,/j). Il existe, en outre, entre les constantes la relation (2) . w^ — [\uii^ = 3(P". » Soit maintenant /: /, racine de l'équation (•/'• - 4 uP /, - 6wr- /; -f- 4 «, //,' ~ V, l\ == o et m, m,, a déterminées par l'ensemble des relations concordantes ,,,3 _ (ani ("1/1- "lO' » Les solutions de V équation différentielle sont données par réquation du troisième degré j'-' -(//; + l,p, )y" -h{mp-h m,p, )j' Il est à remarquer que cette solution ne se trouve pas en défaut dans le cas où la source donnée est égale à zéro. C'est précisément à ce cas que se ra[>porte l'exemple suivant : » Intécjier l'équation (3) ,/>" + !/'/" + y?' -^/'"j = o, ou /désigne un polynôme du Itoisième degré, sachant qu'il existe entre les solu- tions une relation homogène du troisième degré à coefficients constants. » Le multiplicateur A, dont la source est zéro, ;i l'expression suivante : ( ' ''*; ) La source conjuguée est runifé, et voici le mulliplicateur correspondant : En appliquant les formules ci-dessus, on obtient le résultat que voici : » 5oi7 /(jr) = «00:^+ 3^,0:^4- 3(7o.r + rt, /e pot/nôme qui figure dnns (3); on en déduit l'équation déterminant une constante 1. Les solutions de l'équation [3) sont données par l'équation du troisième degré - 8 = o. La même méthode peut être appliquée à l'équation plus générale fr'"-^ \f'f^ î(' - f ) /"/ - ""'"^'.^i^~'W- o, où n est un entier, positif ou négatif, premier avec 3. Celte équation, dont la précédente est un cas [n = i), et dont l'adjointe s'obtient par le change- ment de 11 en — n^ admet toujours des mulliplicateurs, du second degré, ayant pour coefficients des polynômes entiers. Son groupe est hessien, et elle a pour solutions des polynômes entiers et homogènes formés avec les solutions de (3). Je l'ai déjà étudiée par des procédés tout différents dans mon Mémoire sur la réduction des équations différentielles linéaires, en prenant pour variable l'intégrale | -^- » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les valeurs que prend un j)olynôme entier lorsque la variable varie entre des limites déterminées. Note de M. Lvcuerre, présentée par M. Hermite. « 1. Il est souvent utile dans certaines questions d'Analyse, notam- ment dans la recherche de la valeur approximative des intégrales définies et des racines des équations algébriques, de déterminer des limites entre lesquelles demeure constamment comprise la valeur d'im polynôme F(x), lorsque la variable varie entre deux limites données. » En supposant les nombres ^ et vj positifs, Cauchy a donné la règle ( '3: ) suivante : Si l'on pose, en mettant en évidence les termes positifs et les termes négatifs de F (^), F(.r) F„(.r)-F,(.r). la valeur de F(.r), lorsque x varie depuis | jusqu'à y;, demeure constam- ment comprise entre les nombres I'o(l)-F,(v,) et F,/-^)-F,(?). » Celte règle, dont l'exactitude est évidente, donne généralement des limites beaucoup trop écartées ; on obtiendra des résidtals ])lus précis par la méthode suivante, que, poin- plus de clarté, j'exposerai d'abord en con- sidérunt un polynôme dti quatrième degré. » 2. Etant donné le polynôme entier F{3r) =z n -h hx -+- cx^ -+- dx^ -+- ex* et deux nombres positifs H et yj, où je suppose r, ^ Ç, formons la suite des nombres F„ = ./ + A?-f-c;= + ^?' -\-el\ V , — a -h hri -h clvj + d^'-v] -+- p?'-/;, Fo = ff -f- hri -h CY]^ -h r/^n'^ -+- e-;''r,-^ ¥3 = n -\- bin -+- CYi^ -+- d-t}^ -h PSrr, F, = rt + A>7 + cri^ -+- dri^ ■+- er,\ dont la loi de formation est évidente,, » Cela posé, la valeur du polynôme F(,r) demeure, lorsque x varie de- puis S, jusqu'à y;, constamment comprise entre la plus petite et la plus grande des quantités F„, F,, F.,, F3 et F,; j'ajoute que le nombre des racines de l'éqnatioii ¥[x) = o, qui sont comprises entre B, et r;, est au plus égal an nombre des variations de la suite F F F F F M En général, soit le polynôme entier Y{x) = naX" -¥- rt,.a" ' + tux"- +. . .-!- ri„_,x 4- a„; formons, par voie récurrente, les quantités suivantes : C. R., 188'), I" Semesrre. (T. XCVIII, N° ô.) I9 ( i38 ) P„=Q„, P„-,= P„ + (/7-?)Q„... P„-= = P„-, + (-'3-r)-oQ„-. P„= i>,-uf-^_^V/]"-'Q„: en supposant 5 et ïj positifs e' y; ^ ç, on peut énoncei' les deux propositions suivantes : » Le nombre des racines de l'équation F(,r) =: o, qui sont comprises entre Ç et yj, est au plus égal au nombre des variations de la suite P P P P P et la valeur du polynôme Ff.r), quand x varie depuis B, jusqu'à ri, de- meure constamment comprise entre la plus petite et la plus grande des quantités P,. Soit, par exemple, F(.r) = x^ — 2x'' + x' — 3.r- -I- l\x — 2 ; si l'on pose S = 1 e; V; = 2, on aura le Tableau suivant : Coefficients de l'équation 1 — 2 H-i 3 -f-4 — - Valeurs des Q, i — 1 o — 3 -f- 1 — i Valeurs des P, . -y. — 1 4 — 6 — G o — 1 d'oîi il résulte que l'équation Y {x) = o a une seule rncine comprise entre i et 2 et que la valeur de ce polynôme, quanti x varie depuis i jus- qu'à 2, demeure comprise entre les nombres — 14 et -l-a; la règle de Cauchy donne les limites — l\o et -\-!\i. » En considérant encore le mètne polynôme, faisons ; = 2 et r, ^=r. 3, nous aurons le Tableau suivant : I — 2 4- I — 3 -4-4 — ■?. I O -•- I I + ?. -4- T -fpi -t-io H- 10 +1 +4 -J-?. d'ot'i l'on voit que l'équation F(.r) = o n'a aucune racine comprise entre 2 et 3, et que la valeur de ce polynôme, quand r varie depuis 2 jus- qu'à 3, demeure toujours comprise entre -h r et +91, les deux valeurs extrêmes étant d'ailleurs +2 et 4-91. » La règle de Cauchy donne dans ce cas les limites — i43 et +236. )) 3. Les résultats précédents subsistent encore, en en modifiant légère- rement l'énoncé, dans le cas où F(a') est un polynôme de la forme rto + (7,.r*i 4- rtj a;"' -f- . . . + anX""", ( '39) les quantités a, étant des nombres positifs quelconques, entiers, fractiou- naires ou incommensurables; ils s'étendent donc au cas où F(a-) est une fonction transcendante de la forme A„' GtiOMETRlf. ~ Note bW le lavis d'une sphèiej par M. J. Cottillon. (Extrait.) « Les fléves de l'École Polytecbnique ont conservé la tradition d'une splière lavée d'a|)rés les indications théoriques de Monge et dont la perfec- tion provoqua 1 émotion du fondateiu" de la Géométrie descriptive. » Ce lavis, en quelque sorte légendaire, ayant disparti avant qu'on ait songé à le reproduire, il n'est peut-être pas sans intérêt de le reconstruire, dans la mesure du possible, mais en apportant, toutefois, à la formule d'après laquelle il parait avoir été établi, quelques modifications complé- mentaires indispensables. » L'application rigoureuse de la loi du produit des cosinus tend à donner au contour apparent de la sphère un éclat nul et à le représenter, de même que la ligne de séparation d'ombre et de lumière, par une teinte absolu- ment noire, ce qui est évideniment inadmissible pour les surfaces usuelles. » Cette loi, rigoureusement vraie au point de vue purement géomé- trique, n'a donc pas tenu sulfisamment compte de quelques éléments se- condaires du modelé. » Des expériences, dont la description serait peut-être dépourvue d'in- térêt, tout en faisant connaître l'importance relative de ces éléments, indi- quent les modifications de détail qu'il est nécessaire d'apporter à la formule de Dupuis pour concilier, dans une mesure convenable, les résultats fournis par la théorie avec ceux qui sont relevés par l'observation. » Ces éléments peuvent se résumer à trois : » 1° Lumière diffusée par l'atmosphère et dont l'action s'étend même sur la ligne de séparation d'ombre et de lumière; » 2° Rugosité des surfaces, dont l'influence entraîne le déplacement du point brillant; » 3° Irradiation lumineuse, dont le défaut de proportionnalité des effets conduit à l'envahissement successif des zones obscures par celles qui le sont moins. » L'intervention de ces divers éléments modificateurs donne, en défini- tive, la sphère dont j'adresse la reproduction. ( i4o ) » Cette sphère étant obtenue, l'emploi des constructions graphiques accoutumées, soutenues ou complétées, s'il y a lieu, par le calcul, permet de déterminer rapidement les limites et la valeur des teintes d'une surface géométrique donnée. » Le lavis de cette surface s'exécute ensuite avec une sûreté et une pré- cision en quelque sorte malhéinatiques. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la conductibilité des dissolutions salines très étendues. Note de M. E. Couty, présentée par M. Jainin. « La conductibdité électrique des sels dissous dans l'eau varie avec la concentration d'une manière extrêmement complexe et différente d'un sel à un autre. On ne possède à cet égard ni loi générale ni formule empirique d'une application quelque peu étendue. On conçoit a priori que cette con- ductibilité dépend à la fois de la nature chiniiipie du sel, des hydrates qu'il est susceptible de former et de leur stabilité : l'expérience établit aussi qu'elle n'est passans relations avec quelques-unes des propriétés phy- siques de la dissolution,, en particulier avec son degré de viscosité. Mais la part de ces diverses circonstances n'a pu être faite jusqu'ici. » 11 m'a paru qu'il y avait lieu de siin|)lifier d'abord le problème en ne considérant que des dissolutions de propriétés physiques identiques. J'ai donc pris des dissolutions tellement étendues que leur densité et leur vis- cosité se confondent avec celle de l'eau pure : leur conductibilité élec- trique est encore relativement énorme par rap[)ort à celle de l'eau et se me- sure aisément par une méthode électrométnque dérivée de celle de M. Lippmann (' ). » En opérant ainsi, je n'ai pas tardé à reconnaître que la conductibilité des sels est liée à leur composition chimique par des lois d'une extrême simplicité. Je ne m'occuperai ici que des sels neutres. » Soient/) le poids de sel contenu dans l'unité de poids de la dissolution, e l'équivalent chimique, c la conductibilité d'un cylindre liquide de lon- gueur et de section égales à l'unité. Il y a pour chaque sel une valeuryj, deyj au-dessous tle laquelle la conductibilité varie proportionnellement au poids du sel dissous; si l'on compare alors les conductibilités des divers sels entre elles, on reconnaît qu'elles sont en raison inverse de l'équivalent, et (') Lippmann, Comptes rendus, t. IjXXXIII, \i. 192; i8'j6. ( >4i ) l'on peut é*'iire (I) c = klL^ e Le coefficienl k est le même pour tous les sels neutres que j'ai éludiés. )i Fai>ons dans la formule (i) p = e, c'est-a-dire considérons des disso- lutions qui contiennent, sous le même volume, un équivalent des différents sels, c'est-à-dire le même nombre de molécules : la conductibilité c est la même pour tous. Ln conductibilUé moléculaire de tous les sels neutres est la même. » Pour les sels qui cristallisent anhydres, il est en général facile d'at- teindre un degré de ddution tel que la loi se vérifie exactement ( ,-^ à ,^) ; mais, pour les sels hydratés, il faudrait aller bien au-dessous de ces limites, et les nombres que je publie prouvent seulement que leur conductibilité se rapproche de plus en plus d'obéir à la loi à mesure que la dilution aug- mente. » Les expériences ont été faites en comparant les résistances de disso- lutions contenant ^, ^, j^, j^ de sel dissous aux résistances de dissolutions de chlorure de potassium de concentration identique. I>e rapport de ces résistances, variable avec la dilution, doit, à la limite, se confondre avec le rapport p des équivalents. Les deux Tableaux qui suivent permettent de se rendre compte du degré d'exactitude de cette loi : Sels anhydres. \'aleurs de r poiii- des concentrations de l'orinnlc ihi sel. Équivalent. AzU'CI 53,5 KCI 74,5 Az ll'O, AzO^ 80 KO, SO' 87 KO, CrO^ 98 KO, AzO' loi KBi- 119 KO, ClO^ 122,5 KO, CIO" i38,5 AgO, SO^ .56 PbO, AzO' i65,5 la 16G Ag O, Az O^ 170 -k- TVi- IIIOO- «oon- p- 0,743 0,730 0,72^ 0,718 1 ,000 I ,000 I , 000 1 ,000 1 , 000 1 , 7.ll3 ,..34 i,i56 1,1 3> 1,074 1 ,5o7 1,338 .,257 I , 182 1 ,169 1,473 .,375 1 ,3l2 .,3o4 1,555 1,43' 1 ,37 1 1,356 1,472 1,536 I , J3i i; '»597 » '>7'7 ',t^49 w 1,649 ■») 1,898 1,867 " 1,859 » » 2,,3l 1,981 2,094 3,721 2,834 2,53o 2,212 2,221 2, l32 2 , 202 2, 108 >i 2,233 2,865 2,480 2,480 2,149 2,281 ( '4:^ ) Sels hydratés ou formant avec l'eau des combinaisons définies. Valeurs de r pour des concentrations de Formule du sel. Équivalent. 4^. t^. ToVô- yoVô' To'oo- p- CaCI(') 55,5 ',071 0,998 0,982 u 0,880 o,74j KFl(') 58 » 0,999 «^'O^g " o,94-.i 0,778 MnCl+4H0 99 2,070 1,868 1,673 " 1,567 1,329 MgCl-i-6H0 101,5 1,824 1,645 1,541 V i,4o3 1,362 B;iCl-4-2H() 122 2,ii4 1,857 ''772 » i,558 i,638 CuO,S03+5HO.. . 124,75 5,241 3,703 2,664 .. 2,194 1,674 NaO, CO--M0HO.. 143 3,53i 2,735 2,461 ' 2,324 i>9'9 ZuO, S0'+ 7HO.. . 144 5,65o 3,715 .. 2,429 2,358 1,982 CuO, Az05-t-6lIO. 147,75 2,924 2,541 2,486 .. 2,25i 1,983 ZiiO, Az0^h-6H0. i49 2,842 2,569 2,533 » 2,345 2,000 Cd O, AzO'*-)- 4HO. i55 -5,144 ^iVQ*' 2,701 « 2,55g 2,o8r NaO,S03+ioHO.. 161 3,556 2,876 » 2,578 .. 2,161 » Les acides et les bases hydratées, les sels acides des acides [lolyba- siques se coniportenl d'une manière [jHriiciiliere. Leur étude fera l'objet d'une prochaine Communicaliou. Je me propose de continuer ce travail, et d'eludier en particulier l'influence de la nature du ilissoivant, celle de la température, etc. (-). » M. Berthelot insiste sur rimportaiice des résultats obtenus par ALBouty. D'après la nouvelle loi cpi'il Lut connaître, la résistance électrique dans les solutions très étendues est déterminée par l'équivalent chimique des coi'ps et non par leur poids atomique : c'est ce qui ressort des nombres ob- tenus avec l'azotate de plomb, comparé avec les azotates de potasse et d'argent, par exemple. Cette relation semble avoir quelque lien avec la loi de Faraday, qui porte également sur les poids équivalents et non sur les poids atomique-s. Les poids équivalents sont donc la base des lois électro- cbimiques, de même que de la plupart des lois physiques où interviennent les masses relatives des corps. Toutes ces lois deviennent plus obscures et plus compliquées lorsqu'on les exprime au moyen des poids ato- miques. ( ' ) Ces deux sels ont été pesés à l'état anhytlre. (■-) Les expériences ont été exécutées au iabonitoiie de recherches physiques de la Facuhé des Science.s de Paris. i43 F,I,ECTRICITR. — Sur la lépiitsion de deux parties coniériitives (fan même cmiratil. Note de M. Izarn, présentée par M. Berthelot. « L'expérience classique instituée par Ampère pour constater cette ré- pulsion est ordinairement considérée comme peu démonstrative, parce que le petit équipage contient forcément, outre les deux parties horizon- tales qui flottent sur le mercure, d'autres parties taisant unangle avec elles. Mais personne, jp crois, n'a encore f.iit observer que, si l'on retourne l'é- quipage de façon que le courant qui traverse le mercure soit obligé de re- venir sur ses pas pour parcourir ces parties horizontales, celles-ci doivent être attirées au contraire, les effets sur les autres restant de même sens que dans le premier cas. Or, si l'on fait l'expérience, on remarque que, pour une certaine direction du courant dans le fil horizontal, c'est bien en effet ce qui arrive, tandis que pour la direction opposée il y a répulsion. Cette direction favorable est justement est-ouest si la cuve est orientée nord-sud. Il y a donc là une complication à laquelle il ne me paraît pas qu'on ait songé : c'est l'action du courant terrestre. Mais, s'd en est ainsi, rien n'est plus facile que de construire un système complètement asiatique, l'équipage ordinaire ne l'étant que pour tontes les parties qui ne sont pas horizontales. Il suffit, pour cela, de rapprocher deux cuves pareilles et d'employer deux équipages identiques, parcourus en sens inverse par le même courant et solidaires l'un de l'autre. Avec cette disposition nouvelle, la complication disparaît et le mouvement attractif se produit nettement, quoique peu énergique, quelle que soit la direction du courant employé. L'expérience d'Ampère démontre donc bien ce qu'elle a la prétention de démontrer, puisqu'ici les actions sur les parties faisant un angle avec le courant fixe sont de sens contraire à celles qu il s'agit d'observer. D'ail- leurs, si on la répète avec une cuve orientée comme il vient d'être dit, on reconnaît que la répulsion est bien plus vive lorsque le courant marche est-ouest dans la portion horizontale, la terre ajoutant son effet à celui que produit le courant lui-même. » Il n'est peut-être pas inutile de remarquer que toutes les expériences relatives à l'action des courants, delà terre et des aimants siu- les courants peuvent être répétées ainsi sur de petits équipages flottants que chacun peut facilement imaginer et construire lui-même, et même avec de sim- ples aiguilles à coudre posées à angle droit sur la cloison qui divise la ctive en deux autres, en ayant soin de faire monter les niveaux du liquide au- ( '4'. ) dessus du bord (le cette cloison en profitant de l'action capillaire. Seule- ment il est souvent indispensable de disposer de petits crins ou de petits rails très légers pour guider l'équipage et l'empêclier d'aller se coller sur les bords, entraîné par la capillarité. » Il y a une autre précaution tout aussi importante à observer si l'on veut réussir à coup sur toutes ces petites expériences : elle consiste à ne verser le mercure, dont on ne peut employer du reste que de très petites quantités, qu'au moment même de l'opération, en le faisant rapidement écouler d'un entonnoir que l'on a incomplètement bouché avec le doigt, et arrêtant l'écoidement avant que tout le liquide ait passé. Il suffit sou- vent de quelques minutes d'attente pour que le mercure se soit recouvert d'une couche infiniment mince d'oxyde, invisible, mais qui modifie énor- mément la tension superficielle, et qui se dissout probablement dans la masse si ou la reverse dans l'entonnoir pour remplir de nouveau la cuve. » CHIMIE. — Sur le développemenl des cristaux nacrés de soufre. Note de M. D. Gernez, présentée par i\l. Debray. « Prenons un tube en U dont le diamètre ne dépasse pas o'",oo2 et à la surface extérieure duquel on ait gravé des traits équidistanfs, mettons-y du soufre et chauffons-le vers i6o°, puis portons-le dans un bain d'eau bouillante : ce liquide peut produire la variété cristalline de soufre qu'on voudra. Supposons que l'on fasse naître, en un point de l'une de ses brandies, des baguettes nacrées (') par frottement, refroidissement local ou semis, comme je l'ai indiqué précédemment : on peut suivre l'allongement de ces cristaux dans cette bianche hiu- une longueur de o"',o4 à o'", o5 sans que le tube soit obstrué, tant est lent l'accroissement de ces cristaux dans le sens transversal. Vient-on alors à toucher avec un prisme ordinaire le soufre surfondu qui les baigne, on y fait naître des prismes qui envahissent avec une très grande rapidité la région partiellement occupée par les cris- taux nacrés, puis arrivent à l'autre branche où ils continuent, mais bien ( ' ) On peut obtenir ces cristaux nacrés très facilement par voie de dissolution : il suffît pour cela de faire dans un tube scellé une solution, su/saturée à chaud sans résidu, de soufre dans la benzine, le toluène, l'alcool, le sulfure de carbone, etc., puis d'introduire Vtxtréinité du tube seulement dans un mélange réfrigérant, par exemple dans de l'eau où l'on jette quelques cristaux d'azotate d'ammonia(]ue; de longs feuillets nacrés prennent naissance au point refroidi et s'avancent peu à peu dans le reste du liquide. ( '45 ) plus lentement, à solidifier la région qui élait encore loiit entière liquide. En mesurant l'allongement de ces mêmes prismes dans les deux régions du liquide, on trouve que, si celle durée varie de cinq à vingt-cinq secondes pour un allongement de o^jOio dans le liquide libre, il n'est que d'environ une seconde dans la région partiellement occupée par les cristaux nacrés. J'ai fait un grand nombre de mesures sur des tubes soumis aux conditions les plus variées et dans lesquels j'ai produit simultanément des octaèdres, des cristaux nacrés et aussi des prismes dont j'ai suivi la formation dans les deux régions, celle où le liquide occupait toute la largeur du tube et celle où il baignait les baguettes nacrées. Pour une température ambiante voisine de loo", la mesure étant effectuée queUjues heures après l'inimersion dans le bain de surfusion, la durée de l'allongement dans ces conditions était d'environ sept secondes pour o™, oio dans la région où le liquide était libre, elle était toujours un peu inférieure à une seconde dans la région où les cristaux nacrés s'étaient développés. » Je ferai d'abord remarquer que la vitesse de solidification est indé- pendante du diamètre du tube lorsqu'il n'est pas supérieur à 2™", comme c'est le cas dans ces expériences : on ne peut donc attribuer la différence des deux vitesses de solidification des prismes au fait que le liquide qui baigne les cristaux se trouve comme dans un tube plus étroit. De plus, le mode de dévelop|)ement des cristaux nacrés est très différent de celui que présentent les deux autres formes : ainsi, tandis que les octaèdres ou les prismes, semés dans le liquide surfondu, grossissent aux dépens du liquide ambiant qu'ils transforment totalement, suivant la forme du germe, en oc- taèdres ou en prismes, les baguettes nacrées s'allongent dans le liquide ambiant comme le feraient des cristaux dans un liquide peu sursaturé. Pour interpréter tous ces résultats, sans s'écarter de la réserve qu'd con- vient de garder lorsqu'il s'agit de se prononcer sur la constitution d'un li- quide, admettons, comme point de départ, que l'action de la chaleur sur le soufre ait pour effet d'en produire la transformation parlielle en une variété allotropique soluble dans le liquide non modifié : à l'appui de cette manière de voir, nous pouvons, en effet , remarquer que le liquide reste limpide et que les changements qu'il éprouve ne sont jamais complets, puis- que, comme je l'ai démontré précédemment, ils dépendent de la tempé- rature et de la durée pendant laquelle elle a été maintenue. Faisons, de plus, l'hypothèse que les baguettes nacrées représentent la forme cristal- line de la partie modifiée du soufre, et considérons un cristal nacré intro- duit dans le liquide mixte qui résulte de l'action de la chaleur : il se déve- C. R.. iSS'i, I" Semestre. (T. XCVIII, N° 3.) 30 ( i4G ) lopperait aux dépens du soufre transformé et le liquide ambiant serait, au bout de peu de temps, presque entièrement composé par la partie du soufre non modifiée. Si cette manière de voir est exacte, ce liquide doit présenter les caractères du soufre chauffé très peu de temps et à une température peu élevée. Or j'ai montré que, dans ces conditions, la durée de la solidifi- cation du soufre prismatique est très petite, et, de plus, sensiblement con- stante, puisqu'il s'agit de soufre non modifié. Ce sont bien là les résultats de l'expérience ; car, tandis que les durées de la solidification observées dans un bain de surfusion, toujours à la même température, varient beaucoup avec les conditions de l'expérience, lorsqu'on mesure l'accroissement des cristaux dans la branche du tube qui contient le liquide mixte, on trouve, au contraire, dans l'autre branche, où le liquide baigne les cristaux na- crés, que la durée de la solidification des prismes a une valeur très sen- siblement constante dans les diverses expériences, et cette valeur est un peu inférieure à une seconde pour lo™™ quand la température ambiante diffère peu de loo". Cette manière de voir se trouve aussi corroborée par ce fait que la production des baguettes nacrées n'est facile que si le soufre a été chauffé au delà de i6o°, c'est-à-dire aux températures les plus favo- rables à la transformation qu'éprouve le soufre fondu. » CHIMIE. — Détermination de l'équivalent du chrome à l'aide de son sulfate de sesquioxyde. Note de M. H. Badbigny, présentée par M. Debray, « Le sulfate de sesquioxyde de chrome violet, purifié de tout excès d'a- cide, comme je l'ai indiqué dans ma dernière Note, à l'aide d'une série de cristallisations déterminées par l'addition d'alcool à la solution aqueuse du sel, est desséché, puis pulvérisé. Le sel vert, qui en résulte, est chauffé fina- lement, pour chaque opération, dans une nacelle tarée, à 44o° jusqu'à poids constant. » Les deux premières déterminations que je donne ont porté sur des sulfates de sesquioxyde de chrome, faits avec l'hydrate obtenu en rédui- sant du bichromate de potasse pur par l'hydrogène sulfuré, et la troisième a été faite avec le sulfate préparé en partant de l'acide chlorochromique. » Première expérience. — Le sel a été desséché dans l'air sec à la pression normale; iB^gSg par calcination, et à deux reprises pour contrôle, adonné oS'', 7715 Cr'-0\ Donc la différence S0'=: 1,2175, ce qui conduit à l'équivalent Cr = 26,020 si S = 16 et Cr = 26, o55 si S = 16,087. » Deuxième e.r/iérience, — En répétant l'opération avec un autre sulfate, mais en opérant ( i47 ) la dessiccation dans le vide (3™'") à 44°°. j'^iieu is', 535Cr=0^ pour 38'',958de Cr-0% 3S0^ La perte S0'*=: 26', 423, ce qui donne Cr = 26, 012 si 8 = 16, etCr:= 26,046 siS=: 16,037. n La moyenne de ces deux déterminations conduit donc à l'équivalent Cr = 26,016 si 8= 16, et Cr = 26, o5o si S =: 16,037. » Troisième expérience. — Le sulfate f;iit à l'aide de l'acide chlorocliromique, desséché dans l'air sec sous pression normale, a donné i8',oi i5Cr-0' pour 25'', 6o52 de Cr-OS380'. Donc la perte 80'=; 1^', 5937. » Ce qui conduit à l'équivalent Cr = 26, o8i si S = 16, et Cr =: 26, 1 16 si S = 16,037. » La moyenne des deux premières opérations est donc inférieure de o, o65 au nombre fourni par la troisième expérience. Mais, quoique cette moyenne résulte de deux déterminations assez concordantes, je crois devoir cepen- dant accorder plus de confiance à la troisième. En effet, le sulfate employé a été préparé avec des produits tous volatils, et, comme cette opération a satisfait à tous les contrôles auxquels je l'ai soumise, je puis affirmer son exactitude. D'ailleurs, qu'il me suffise de faire remarquer que cette diffé- rence en plus de o,o65 obtenue pour l'équivalent dans la dernière déter- mination ne dépend que d'un faible écart dans les résultats, puisque cette opération m'aïu'ait donné l'équivalent 26,016, identique à la moyenne des deux premières, si les a^'jôoSa de sulfate de la troisième expérience eussent renfermé seulement i™^' de plus, comme acide sulfurique. » La décomposition du sulfate de chrome se fait à une température re- lativement basse; car, avec le temps, elle peut déjà être complète à une température inférieure à celle de la fusion de l'argent. Néanmoins, j'ai tou- jours terminé la calcination à la température de fusion de l'or, pour pou- voir appliquer le contrôle par l'acide nitrique, dont j'ai parlé dans ma der- nière Communication, à la recherche des sels alcalins. » Je n'en ai trouvé dans aucun des oxydes, résidus de la calcination des sulfates. » Quant à la vérification par la voie humide de la décomposition totale du sulfate, elle était, pour ainsi dire, inutile, puisque le poids de l'oxyde Cr^O', obtenu par calcination du sulfate à la température de fusion de l'ar- gent, ne se modifie pas à celle de fusion de l'or. J'ai tenu cependant à la faire une fois, quelque impossible qu'elle puisse paraître a piiori, puisque Cr- O' est réputé insoluble dans les acides. On parvient en effet à le dissoudre, en mettant à profit une observation déjà ancienne de Storer ('). L'oxyde et les sels de chrome, à l'état pulvérulent ou en solution concentrée, s'oxydent (') Proc. 0/ the Americ, Jcocl. 0/ Aits andStiences, iBSg. ( ^àS ) 1res facilement «une c/o«cec/ia/e«r, en présence de l'acide nitrique, lorsqu'on y projette du chlorate de potasse. Dans ces conditions, même l'oxyde de chrome calciné se transforme presque instantanément en acide chromique soluble (' ). » Opérant ensuite la destruction de l'excès de chlorate, afin de pouvoir effectuer ultérieurement la réduction de l'acide chromique en oxyde Cr'O', il devient alors possible de rechercher l'acide sulfurique avec les sels de baryum. » Ce contrôle m'a prouvé à nouveau la décomposition complète du sul- fate de chrome par la chaleur. » Parmi les anciennes déterminations de l'équivalent du chrome, je ne citerai que les principales. La première est dueàBerzelius : par lechromate de plomb, il trouva Cr = 28,1. Il reconnut lui-même l'imperfection de ce nombre, et le remplaça plus tard par 27,35, obtenu à l'aide du chromate de baryte. » Ce fut M. Peligot, en i844> qui, l"rs deson étudedes sels de protoxyde de chrome, constata que cette seconde valeur donnée par Berzelius était toujours trop élevée, et donna l'équivalent, encore admis aujourd'hui, Cr= 26,28, 'compris entre les limites 26 et 26,4, et déterminé à l'aide du chlorure CrCi et de l'acétate de protoxyde de chrome. Berlin, la même année, en opérant avec le chromate d'argent, ayant trouvé que ce nombre 26,28 concordait avec la moyenne de ses résultats (de 26,226 à 26,468), l'équivalent donné par Berzelius fut abandonné. » Quant à Moberg, à l'aide du sulfate et de l'alun ammoniacal de chrome, il avaitconclu,en 1848, à l'équivalent 26,79. Je "^ veux pas entrer ici dans le détail des expériences; mais je ne puis que m'étoiiner que les méthodes grossières qu'il a employées ne l'aient pas conduit à un nombre plus erroné. Enfin les deux déterminations les plus récentes datent de 1861, et toutes les deux se rapprochent de l'équivalent que m'a fourni le sulfate. En com- parant les poids de bichromate et de chlorate de potasse nécessaires pour transformer l'acide arsénieux en acide arsénique,etFeCl en Fe-CI\ Kessler a donné le nombre Cr = 26,i5, et Sievi^ert a conclu à Cr = 26,o47 en dosant le chlore d'un poids connu de chlorure violet Cr-Cl' sublimé. » (') Ce piocc'dc irattaque de Cr'O' par l'acide nitrique et le chlorate de potasse est le plus rapide et le plus parfait pour neUcyer des vases de platine ou de porcelaine incrustés d'oxyde Cr-0'. ( '4o chimie:. — Dépêche relative à ta Uqnéfaclion de l'hydrogène, adressée par INL WiioBLEWsKi à M. Debray. « Hydrogène refroidi par oxygène bouillant s'est liquéfié par détente. » M. Debkay présente les observations suivantes, à propos de la Commu- nication de M. TVroblewski : « La dernière Communication de M. Wroblewski sur la solidification de l'azote contient un passasse sur la délente de l'hydrogène qui a paru à quelques personnes en contradiction avec les remarquables observations de M. Cailletet sur la détente de ce gaz. M. Wroblewski, en détendant l'hydrogène comprimé à iSo" et refroidi dans l'oxygène, n'avait pas aperçu le brouillard signalé par M. Cailletet et observé par divers savants au laboratoire de l'École Normale. Ce brouillard était l'indice certain de la liquéfaction de l'hydrogène sous l'influence du froid pro luit par cette délente. La dépêche de M. Wroblewski confirme de tout point le fait capital découvert par M. Cailletet. Je communiquerai à l'Académie les détails de ses expériences aussitôt qu'ils me seront parvenus. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produits de réduction de l'érylhrite par l'acide formique. Note de M. A. IIenmnger, présentée par M. Wurtz. « Il y a longtemps déjà, M. Tollens et moi nous avons fait connaître à l'Académie un mode de préparation de l'alcool allylique C'H'(OH), fondé sur la réduction de la glycérine C'H*(OH)' par l'acide oxalique ('). Dans cette réaction, il se produit, comme terme intermédiaire, une formine de la glycérine, que la chaleur dédouble en alcool allylique, gaz carbo- nique et eau. » La régularité de cette réaction m'a engagé à l'étendre à d'autres al- cools plurivalents, aux glycols, à l'érythrite, à la tnannile, et j'ai reconnu sa généralité. Les expériences que j'ai décrites en 1873 ont amené à cette conclusion que l'acide formique fait successivement descendre les alcools plurivalents de deux en deux rangs dans leur valence et engendre des corps incomplets ('). L'acide formique est jusqu'ici le seul réactif qui (') Comptes rendus, t. LXVIII, p. 266. (-) Association française pour l'ai'ancemcnt (les Sciences, session de Lyon, p. 276. ( i5o) agisse ainsi. J'ai reconnu, en outre, que la production d'une formine doit nécessairement précéder la réduction; si l'on place l'alcool plurivalent dans des conditions où il ne peut s'éthérifier, on n'observe aucune réduc- tion. Depuis, j'ai poursuivi en détail l'étude de la réduction de l'érythrite et les résultats obtenus me paraissent dignes d'être présentés à l'Académie. M Lorsqu'on fait bouillir pendant six heures l'éry thrile avec 2 ^ fois son poids d'acide formique (D = i,i85), acide qui donne des résultats plus nets que l'acide oxalique primitivement employé, et que l'on distille en- suite l'excès d'acide en élevant la température à la fin vers 190-200°, le résidu se prend parle refroidissement en une masse radiée. Celle-ci ren- ferme 49 à 5o pour 100 d'acide formique combiné, ce qui correspond sensiblement à la composition d'une diformine C^H''(OH)^(CHO^)-. Mais en réalité c'est un mélange de plusieurs formines que l'on peut séparer par des crislallisaiions dans l'éther anhydre et dans l'alcool absolu. Parmi ces composés, la télraformine mérite d'être particulièrement mentionnée, quoiqu'elle n'existe qu'en petite quantité dans le mélange. Elle se produit, en effet, avec lapins grande facilité, lorsqu'on distille l'érythrite à deux reprises avec 3 à 4 parties d'acide formique; dans la deuxième opération, on emploie de l'acide formique crislallisable. » La télraformine de l'érythrite C''H*(OCHO)* est en longues aiguilles d'un éclat soyeux, peu solubles dans l'alcool froid, encore moins solubles dans l'eau et dans l'éther. Elle fond à iSo". L'eau chaude la saponifie aisé- ment et régénère de l'érythrite. » Le mélange de forminas, dont la composition moyenne correspond à la diformine, a été décomposé par la chaleur, vers 210-220°; on observe im dégagement abondant de gaz, en même temps qu'il distille un liquide faiblement coloré, d'une odeur pénétrante et caractéristique; on le condense dans un récipient fortement refroidi. A mesure que l'opération avance, la température s'élève vers 250-255", et à ce moment l'appareil ne contient qu'un faible résidu, à peine supérieur à -57, du poids de l'érythrite employé. 11 ne se forme aucune trace de matière charbonneuse. » Les gaz sont formés d'anhydride carbonique, d'oxyde de carbone et de crotonylèneC*H'', facile à absorber par le brome. Cet hydrocarbure C*H' semble être identique avec le crotonylène de M. E. Caventou ; on doit le considérer comme le radical hydrocarboné de l'érythrite, car la réduction complète de cet alcool est régulière et ne s'accompagne pas d'un chan- gement moléculaire, comme je le montrerai dans une prochaine Commu- nication. ( i5i ) » Le liquide qui s'est condensé dans le récipient refroidi est un mélange fort complexe d'eau, d'acide formiqiie, de monoforme d'un nouveau glycol non saturé, le crotonjlène-glj^col C" H^ [OK)'- ; de deux composés répondant à la formule C^H*0, l'un identique avec l'aldéhyde crotonique, l'autre nouveau, bouillant vers 67°, pour lequel je propose le nom de dihydrofuv- furane. » Enfin on trouve, partie dans le liquide distillé, partie dans le résidu de l'appareil, une siibstance un peu épaisse renfermant C*H^O', qui n'est autre que le premier anhydride de l'érythrite, Véiythrane, encore inconnu. Les équations suivantes rendent compte de la formation de tous ces com- posés, que l'on sépare par la distillation fractionnée C*H''(OH)-(OCHO)- Diformine de Téiythrite. I" =CO- + H20-hC^H«(OH)(OCHO), 0." =aC0=4-2H-0 + C^H», 3° =C0= + C0 4- 2H^0 + C^H«0, 4« C'H^''0* = H-0-+-C*H*0'. » Ayant répété mes expériences un grand nombre de fois et opéré sur plus de -2^^ d'érylhrite, je crois n'avoir laissé échapper aucun des produits de cette réaction complexe. Je reviendrai prochainement sur ces produits, auxquels se rattachent de nombreux dérivés ( ^). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une diacélone aromatique. Note de M. E. Louise, présentée par M. Friedel. « La constitution du mésitylène, considéré comme la triméthylbenzine symétrique, permet de prévoir que le remplacement successif des hydro- gènes aromatiques par le radical benzoyle donnera lieu à trois composés acétoniques. Dans une Communication que j'ai eu l'honneur de présenter dernièrement à l'Académie, j'ai indiqué la prépnration du produit mono- substitué, le benzojlmésilylène; cette acétone, qui cristallise en prismes vo- lumineux, a été obtenue au moyen de la méthode de synthèse de MM. Friedel ( ' 1 Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz. ( 1^2 ) et Crafts, en faisant réagir le chlorure de benzoj le sur le mésitylène, en présence du chlorure d'aluminium. » Ce produit, que l'on obtient en quantité théorique, m'a servi de point de départ pour la préparation du composé disubstitué, le dibenzoylmésity- lène. C'est encore en faisant réagir le chlorure de benzoyle sur le beiizoyl- mésityléne que j'ai pu obtenir cette nouvelle acétone. » A cet effet, "io^' de benzoylmésitylène sont dissous dans SoS'' de chlorure de benzoyle, et le liquide est porté à la température de i5o°, que l'on maintient pendant toute l'opération. » On ajoute alors le chlorure d'aluminium : la léaclion commence et se manifeste par un dégagement abondant d'acide chlorhydrique. Entretenu par des additions successives de chlorure d'aluminium, elle est terminée au bout de vingt-quatre heures; il suffit de 3''''^ à 4''' ^^ chlorure d'aluminium pour arriver à ce résultat. » Le liquide, primitivement incolore, est maintenant transformé en une boue épaisse et noire; il renferme l'acétone cherchée, dissoute dans du chlorure de benzoyle en excès et des produits de décomposition, en par- ticulier du charbon. » Ces derniers produits, qu'il est difficile d'éviter, ne se forment qu'en petite quantité si l'on opère à la température que j'ai indiquée. » Pour détruire le chlorure de benzoyle en excès, le liquide est traité plusieurs fois par l'eau chaude en y ajoutant au besoin un peu de potasse, jusqu'à ce que l'on ne trouve plus d'acide benzoiqne. La résine noire solide que l'on obtient ainsi est dissoute dans l'alcool mélangé d'éther; par une fillration à chaud, on sépare le charhon pulvérulent que cette liqueur tient en suspension. » Le liquide filtré abandonne bientôt des cristaux qui sont généralement noirâtres et que des cristallisations répétées ne peuvent suffisamment pu- rifier; on arrive seulement à ce résultat en les recueillant et en distillant dans le vide. » Vers 3oo° environ, il passe un liquide transparent qui se solidifie im- médiatement. » Ce produit dissous dans l'alcool abandonne des cristaux parfaitement purs qu'on a soumis à l'analyse. » o^', 3o'2 ont donné : CO- . o , cjSoS H-0 0,18 ( i53 ) ce qui coirespond, en centièmes, à C . H La formule C-'H'-O- exige : 84,02 84,. 4 6,62 6,09 » Le radical benzoyle est donc venu se substituer une seconde fois à un atome d'hyilrogène du noyau aromatique pour donner une diacétone ((.''H'CO)=C''H(CH')' ou d'ibenzoylmésityléne. » Comme son correspondant inférieur, le benzoylmésitylène,ce produit ne peut admettre d'isomère, au moins en admettant que la substitution soit faite dans le noyau mésilylénique. Son point de fusion est à 117°. » Le dibenzoylmési'ylène est incolore, transparent, solublc dansTéther, l'alcool, le pétrole, etc., qui l'abandonnent en cristaux très nets; lors- qu'on le dissout dans un mélange d'acétone ordinaire et de chloroforme, on l'obtient en cristaux volumineux dont les dimensions atteignent parfois plusieurs centimètres. » Il se présente alors sous forme de prismes obliques à base rhombe, allongés parallèlement à l'intersection des faces/:» et /z'. » Bien que le rendement ne soit pas théorique comme celui du benzoyl- mésitylène, à cause des produits de décomposition qui se forment pendant la réaction, il est encore très satisfaisant. » Ce composé, comme son homologue inférieur, soumis aux agents d'hy- drogénation, donne différents produits dont je poursuis l'étude. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Dosage de l'Intinidité des matières amylacées. Note de M. L. Bondonneau, présentée par M. Berihelot. « Le dosage de l'humidité des matières amylacées, amidons, fécules, etc., donne, dans le commerce, sujet à de nombreuses contestations, par suite des différents modes d'essais par dessiccation mis en pratique. » Eu effet, l'amidon ou la fécule humide porté brusquement à une tem- pérature supérieure à 60° donne naissance à de l'empois formant enve- loppe imperméable, très difficile à dessécher, empêchant par suite rémis- sion de l'eau contenue dans les grains ainsi englobés. En outre, il faut tenir compte des impuretés de la substance qui peuvent pendant la dessiccation amener un écart de 2 et 3 pour 100 et quelquefois empêcher totalement c. R., i884, i" Semestre. (T. XCVIII, N» 3.) ^ ' ( «54 ) l'essai; les produits acides, que certains fabricants emploient pour obtenir des produits plus blancs, sont la cause principale de ces écarts. » Nous avons montré {Bulletin de la Société chimique, t. XXI, p. i4y) qu'une quantité d'acide extrêmement faible (même les acides de fermenta- tions) donnait, pendant la dessiccation et la torréfaction d'une fécule après dessiccation lente et à basse température dans un courant d'air sec, une quantité assez considérable de glucose fixant par suite le ^5 de son poids d'eau; à plus forte raison, cette quantité de glucose augmente rapidement, si l'on n'a pas le soin d'éliminer la plus grande proportion d'eau à basse température; et cette quantué d'acide est si peu négligeable qu'une fécule sèche à 20 pour 100 d'eau, contenant ^-^ô^ d'acide, se transforme en sirop après quatre à cinq heures de chauffage en tube scellé. » Nous employons de préférence le procédé suivant, qui nous a toujours donné des résultats concordants. » Au préalable, nous examinons la teneur en acide de la matière à exa- miner. » La matière amylacée étant reconnue sans acide énergique, on eu prend S*-' ou loS' pesés sous une faible épaisseur dans une capsule rectan- gulaire en verre, porcelaine ou platine, qui sont introduits dans l'étuve du D"" Courber froide; la température est élevée progressivement et lente- ment (environ trois heures) jusqu'à 60°; à ce moment l'étuve est portée à 100° en une heure, et cette température est maintenue jusqu'à ce que deux pesées consécutives n'indiquent pas de variation de poids : la dessiccation est alors complète, elle peut même être portée à 110° sans amener de changement pour des matières entièrement neutres, celles-ci restant blanches. Si elles sont acides, la perte peut s'augmenter de 7^ à j~, mais les produits prennent une teinte jaune, indiquant un commence- ment d'altération et de transformation en dextrine. » Si la matière amylacée est franchement acide, il faut d'abord la neu- traliser; les 58' ou 10^' pesés dans la capsule avec un petit agitateur sont additionnés de leur poids d'eau distillée quand ils sont secs ou du \ s'ils sont verts, et d'une ou deux gouttes d'ammoniaque pure, puis, après mélange intime, portés à l'étuve froide, dont la température est main- tenue encore plus basse jusqu'à dessiccation à peu près complète vers l\o°; à partir de ce moment, la marche de l'essai précédent est suivie exacte- ment dans les mêmes conditions. » La dessiccation de l'amidon ou de la fécule à l'état vert doit toujours être conduite aussi lentement. ( '55 ) » Dans l'éitive Gay-Lussac à eau, la température de la substance n'at- teignant jamais plus de 98", la dessiccation des matières amylacées n'est rompiète qu'à la condition de chauffer à it5° ou de faire intervenir le vide; car, par lenr nntiue, les matières amylacées renferment non seule- ment de l'eau d'hydratation, mais encore de l'eau de combinaison formant hydrate, lequel, quoique se dissociant à basse température, exige une dessiccation plus énergique pour amener l'élimination des dernières por- tions d'eau; en effet, une fécule desséchée et bien refroidie à l'abri du con- tact de l'air s'échauffe légèrement dans son mélange avec l'eau (So»' de fécule anhydre et So^'' d'eau donnent une élévation de température de 17° environ), prouvant bien par cette élévation qu'il y a combinaison, » ZOOLOGIE. — Sur la classification des Sarcoptidesplumicoles. Note deMM. E.-L. Trouessaut et P. i!èSÉGNiN, présentée par M. Alph.-Milne Edwards. « Ainsi que nous l'avons indiqué dans une première Note [Comptes rendus, séance du 3 décembre i883), la sous-famille des Analgésinés, ou Sarcoptides plumicoles, se subdivise en trois groupes secondaires désignés sous les noms de Pteroticlieœ, Ànalgeseœ et Proctophyllodeœ. On peut for- mer un quatrième petit groupe poiu' deux genres, représentés chacun par une seule espèce et qui se distinguent de tous les autres par l'absence de ventouses copulatrices chez le mâle adulte, et de la plaque notogastrique à tous les âges. » Outre les caractères que nous avons déjà signalés, les espèces ap- partenant à chacun de ces groupes présentent, en général, ini faciès jjarti- tictilier qui fait reconnaître facilement, avec un peu d'habitude, le groupe auquel elles appartiennent. Il est à noter cependant qu'ici, comme dans beaucoup d'autres groupes zoologiques, on passe par des transitions in- sensibles d'un genre et même d'un groupe à un autre : c'est ainsi que le genre P/eron}'5S(/s est intermédiaire entre les Ptérolichés et les Annlcjésés, et le genre AUoptes entre ceux-ci et les Proctophyllodés. Comme on devait le prévoir, dans iu\ groupe exclusivement formé d'animaux parasites, toutes les modifications morphologiques que l'on pouvait imaginer , a priori, d'après l'élude des types déjà connus, existent réellement dans la nature, comme le montre en particidier l'étude des genres nouveaux, Bdellorhynchus, -Pleral- toptes et Protalges, que nous décrirons dans un travail ultérieur, ainsi que les espèces qui leur servent de types. » Quant à la synonymie des genres que nous adoptons, nous ferons ( i56 ) remarquer que Dermalichus (Koch, i84o) doit rester synonyme d'Jiialges (Nitzich, i8t8), qui a de beaucoup la priorité. Le nom de Dinioiplius (Haller, 1878), déjà employé, ne peut non plus élre conservé pour le genre démembré A'Analges et caractérisé par des ambulacres à tontes les pattes, avec l'abdomen bilobé : ce genre devra prendre le nom de Megninia (Berlese, ]883). — 11 faut écarter du genre ^//o/;to (Canestrini, 1879), ayant pour type A. crassipes (Can.), non seulement toutes les espèces dont la femelle na pas l'abdomen fourchu (nos genres Pseudalloptes et Pteralloptes), mais encore, à plus forte raison, les Acariens parasites des Coléoptères ( Jl- loptes cerambycis, Can., etc.), qui n'appartiennent même pas à la sous- famille des Analgesinœ. Tableau des Genres de la ious-faniille des âkalg£sin£, A. Pas lie ventouses copulatrices chez le mâle : Dermo. glypheœ. a. Palpes ordinaires : pas de plaque de l'épi- stome 1, AnopUtes, g. n. b. Palpes dilatés en palettes : une plaque à l'é- pislome 2, Dermoglyphus (Mégnin). B. Des ventouses copulatrices chez le mâle : A. Femelle adulte ayant toujours Vabdomen entier^ sans prolongenienls autres que des poils : A. Mâles peu différents des femelles par le développe- ment des pattes postérieures : Pterolicheœ. aa. Toutes les pattes sensiblement égales dans les deux sexes : a. Pattes des deux paires postérieures sous-ab- dominales 3. Freyana (Haller). b. Pattes postérieures à insertion latérale : aa. Mandibules normales 4. Plerolichus (Robin). bb. Onglet inférieur des mandibules allongé en faucille 5. Falciger, g. n. bb. Pattes postérieures un peu inégales chez le mâle : a. Patles de la quatrième paire atrophiées et sous-abdominales : aa. Deux formes de mâles, l'une à rostre nor- mal, l'autre à mandibules énormes 6. Bdellorhynchus, g. n. bb. Rostre toujours normal chez le mâle. ... 7. Paralges, g. n. b. Pâlies de la quatrième paire plus développées que les autres : aa. Toutes les pattes terminées par des ambu- 'acres 8. Pseudalloptes, g. n. ( 1^7 ) 1)0. Pattes de la quatrième paire terminées par un ongle (sans ainbulacre) 9. Xolopics (Canestrini). II. Mâles très diftérenls des femelles par le développe- ment des pattes postérieures : Aiialgeseœ. aa. Pattes antérieures inermes : celles de la troi- sième paire plus grandes que les autres 10. Ptero/iysnis [Robin). bb. Pattes antérieures épineuses : a. Pattes de la quatrième paire jjlus gjCandes que les autres , . . . . 11. Pteialloptcs, g. n. h. Pattes des troisième et quatrième paires plus grandes que les autres 12. Protalges, g. n. c. Pâlies de la troisième paire plus grandes que les autres : (la. Pattes de la troisième paire terminées par un ongle : abdomen enlier 13. Analges (Nilzsch). hb. Toutes les pattes terminées par des ambu- lacres : abdomen bilobé li. Megninia (Berlese). B, Femelle adulte ayant Vabdomen bitobé, et cliaque lobe terminé par des appendices gladiformcs ou séti- formes : Proctophyilodeœ. a. Pattes de la quatrième paire plus grandes que les autres citez le mâle 15. Adoptes (Canestrini). h. Toutes les pattes sensiblemeut égales : (la. Abdomen du mâle rétréci en arrière en forme d'appendice uni ou bilobé 16. Pterucotus (Haller). hb. Abdomen du mâle lron(|ué et portant des appendices foliacés 17. Proctophyllodes ( Robin 1. ce. Appendices d»^ l'abdomen du mâle réduit à l'état d'aiguillons ou de soies 18. Pterodeclcs (Robin). dd. Abdomen du mâle légèrement bilobé sans prolongements foliacés : femelle à lobes renflés simplement sétifères 19. Pteiopluigus (Mégnin), GÉOLOGIE. — Sur le cipoUn de Paclais [Loire-Inférieure). Note de M. StxIN. Meunier. « Ayant eu récemment l'occasion de visiter le gisement de cipolin de Paclais, près de Montoire (Loire-Inférieure), découvert par Bertrand-Geslin et décrit en i85g par M. Lory, j'ai été frappé des différences de l'état actuel du terrain avec la disposition observée par ce dernier géologue. I^a figure insérée par lui dans le Bulleùn de la Société géologique de Fiance (') (M Volume XVII (2" série), p. 20. ( '58) montre, an travers du calcaire constituant la Sîirf.ice du sol, des filons plus ou moins verticaux et relativement minces (o™,9.o à o'°,8o) de pegmatife à grands éléments. Or la coupe que j'ai relevée avec grand soin dans la même localité ne m'a rien montré de semblable : sur le front de taille orien- tal de la carrière de Paclais, une assise de calcaire de 2™, 5o d'épaisseur est comprise entre deux nappes de pegniatile dont la plus inférieure n'est visible que sur o™, 5o et se perd dans la profondeur, tandis que l'autre, superposée au cipolin, mesure près de 3™. Cette dernière est elle-même surmontée de 2^,90 environ d'un terrain meuble argileux rempli de boules pierreuses. On ne peut douter que cette assise superficielle ne dérive du gneiss qui abonde dans le pays et ne représente le résultat de sa décom- position sur place. C'est, en effet, une argile quartzifère et très micacée : les boules ne sont autre chose que des blocs ayant résisté plus que les parties voisines aux agents de démolition. » DiUis la portion qui, au moment de ma visite, n'était ni inondée ni recouverte de déblais, le sol, au fond de la carrière, présentait deux couches de calcaire de i™ à peu près d'épaisseur, dirigée du nord-ouest au sud-est et alternant avec trois filons parfaitement parallèles de pegmatite dont l'épaisseur est sensiblement la même. Au contact de l'un des filons, le calcaire constitue une couche de o^jio environ, largement spathique, as- sociée à des feuillets de gneiss surmicacé. » A Paclais, le calcaire est exploité assez activement pour la fabrication de la chaux et comme pierre de construction : c'est une roche fort remar- quable. A l'œil nu et mieux encore à la loupe, on y aperçoit, dans une masse saccharoide, des paillettes de mica plus analogue par sa couleur foncée à celui du gneiss qu'à celui de la pegmatite. Un silicate vert, déjà mentionné par M. Lory, s'y révèle également; des grains jaunâtres et des particules très noires tranchent de leur côté sur le fond clair de la roche. » Après la dissolution du c;dcaire, un acide très étendu laisse un résidu dont la proportion est d'autant plus grande que l'échantillon examiné a été prélevé plus près des bancs de pegmatite. Ce résidu, lavé rapidement, contient des portions attaquables par un acide plus concentré et en parti- culier des grains de wollastonife ou bisilicate de chaux. Après lavage à l'acide fort, la poussière séchée est encore fort complexe. Il est facile d'en séparer des grains de quartz, quelques grenats bien cristallisés, des fragments d'orlhose, du mica de diverses nuances où dominent des paillettes très noires et un silicate verdâtre assez fusible en émail grisâtre et que ses pro- priétés rapprochent d'un minéral amphibolique L'aimant sépare quelques ( 1% ) grains noirs très brillants et très fragiles dont la poussière salit le papier comme fait la magnétite. » L'union du calcaire et de la pegmatite est si intime qu'on n'observe aucune tendance à la séparation entre les deux roches : rien n'est plus facile que de tailler des échantillons qui soient moitié cipolin et moitié pegmatile. Dans ce cas, et contrairement à l'assertion de M. Lory, on re- connaît souvent aux salbandes que le calcaire a subi une altération très notable et que la pegmatite elle-même a acquis des caractères nouveaux. C'est dans les salbandes mêmes que j'ai trouvé des grains, d'ailleurs rares, de pyrite n-agiiétique. M J'ai examiné une lame mince coupée de façon à être à la fois dans la pegmatite et dans le cipolin. D'un côté, le calcaire domine, reconnaissable à ses clivages en rhonibes ; de l'autre, l'orthose se signale par sou mode d'action spécial sur la lumière i)olarisée. Mais, tandis que le calcaire s'est insinué dans la matière même de la pegmatite, le cipolin laisse voir divers minéraux cristallisés. Un feldspath Iriclinique y constitue des agrégats disséminés; le quartz, le mica, le grenat s'y voient çà et là, et avec eux le silicate amphibolique déjà mentionné. » Bien plus encore que le marbre bleu d'Arilrim, le calcaire de Paclais peut être considéré comme un type de roche métamorphique par contact, et la très haute antiquité du phénomène d'où il résulte doit augmenter encore l'intérêt de son étude. » Quant à la pegmatite, dont l'intrusion au travers du calcaire a déter- miné tous ces accidents, elle offre, pour sa part, des particularités sur lesquelles j'aurai prochainement l'occasion de revenir en traitant d'un autre pointement de roches analogues, d'ailleurs peu distant de Paclais et que j'ai soigneusement étudié. » MICROGRiVPHlE. — Sur la nature des dépàls observés dans l'eau d'un puits contaminé. Note de M. E. Gactuelet. « On sait que, lorsqu'on abandonne au repos, en vase clos, une eau contaminée par infiltrations de fosses d'aisances, il se produit dans cette eau, au bout de quelques jours, un dépôt dont la majeure partie est con- stituée par des flocons bruns. » Je les ai examinés au microscope, avec un grossissement de 800 dia- mètres; j'ai eu soin non seulement d'écraser les flocons entre le porte-objet et la lamelle, mais de les diviser par frottement de la lamelle contre le ( i6o ) porte-objet. J'ai obtenu une série de parties, les unes agglomérées, les autres simples. » Toutes ces parties étaient formées d'une cellule spbérique unique, ne présentant aucune trace de division intérieure, à parois très minces, colo- rées en jaune brun. » Cette cellule porte, à sa surface extérieure, une sorte de pli épais, coloré en brun, et la divisant en quatre triangles courbes (quatre trigones), dont les sommets sont occupés chacun par une ouverture ponctuée, entou- rée d'un bourrelet circulaire. » Chacune de ces cellules a un diamètre moyen de jj-, de millimètre. La nature de ces flocons est azotée, et ces flocons jouissent même, d'après mon analyse, de la faculté d'enlever à l'eau contaminée une partie de ses éléments azotés. Je les considère comme des microzoaires inconnus jusqu'alors, et auxquels, afin de rappeler leur origine et leur forme, je propose de donner le nom de Slerccgonn teliastorna. » Ces microzoaires se trouvent en quantité beaucoup plus considérable dans l'tau puisée à la surface qu'au fond du puits contaminé. » L'eau du puits contaminé ne contient point d'oxygène dissous. » Les microzoaires trouvés sous forme de flocons bruns ne sont que les cadavres de Slercogonn telrastoma préexistant dans l'eau contaminée, morts par manque d'oxygène en vase clos et précipités alors inertes. » Le Sterrogona tetrastoma me semble, pour plusieurs raisons, devoir être le Microbe lyphique. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les oscillations produites par l'éruption du Km- kaloa. Note de M. E. Renou, présentée par M. Hervé Mangon. « Le journal la Nature a publié, dans son numéro du 19 janvier, la tra- duction d'un article communiqué au Moniteur de l Empire d' Allemagne par M. Forster, directeur de l'Observatoire de Berlin. Cet article signale des oscillations insolites de la pression atmosphérique, à la suite de l'éruption du volcan de Rrakatoa. )) Ces oscillations sont nettement indiquées sur les courbes de l'inscrip- teur Redier, obtenues à l'observatoire du parc de Saint-Maur; elles sont d'autant plus faciles à remarquer qu'elles se sont produites pendant un beau temps, avec un baromètre élevé et au milieu de courbes très peu accidentées. » IjC premier mouvement a eu lieu le 27 août i883, à i'' du soir : c'est ( i(3i ) une ascension brusque de quelques dixièmes de millimètre, suivie, à i''45°', d'un abaissement de plus de o™, ooi et d'ondulations assez fortes jusqu'à 5'' du soir. La courbe redevient tranquille jusqu'au 28, à 3''45'" du matin, où une baisse subite se produit, atteignant, à 4'' 25", une chute de o'",oo2. Elle redevient régulière après 6'". Deux autres ondulations moindres, mais celles-là consistant, au contraire, en élévation de o°',ooo5, se remarquaient encore le 29 août, à 2'' du matin et à 3'" du soir. » L'île de Krakatoa est à 6^ 54" à l'est de Paris; ainsi la catastrophe a eu lieu à fort peu près vers minuit de la nuit du 26 au 27 à Paris. L'onde atmosphérique a donc mis i3'' à parcourir les i r Soo'^"", distance du volcan à Paris; c'est une vitesse de 246™ par seconde, bien moindre que celle du son dans l'air. » La seconde oscillation est due évidemment à l'onde atmosphérique qui nous est parvenue par le chemin exactement opposé, lequel est de 28 500*"". La vitesse de cette seconde onde serait donc de 1000''™ à l'heure ou 278" par seconde, moindre encore que la vitesse du son, mais exactement con- cordante avec celle que M. Forster a déduite des oscillations de Berlin. » Les autres mouvements sont produits par des ondes ayant fait un tour entier du monde, après avoir touché l'Europe une première fois. » MÉTÉOROLOGIE. — Lueurs crépusculaires du 27 décembre, observées au sommet du puy de Dame. Note de M. Allcard, présentée par M. Jamin. « Depuis les derniers jours de novembre jusqu'à cette époque où le phénomène continue, toutes les fois que l'horizon s'est montré découvert, le matin au lever du Soleil, le soir à son coucher, on a pu voir, à Clermont et au puy de Dôme, les lueurs crépusculaires d'un rouge orangé signalées depuis plusieurs mois sur tous les points du globe. Celles du 27 dé- cembre i883 méritent une attention particulière : je les ai observées au sommet du puy de Dôme dans des conditions atmosphériques bien déter- minées. Ce jour-là, toutes les plaines du centre de la France étaient sous une couche de nuages de près de 1000™ d'épaisseur. En émergeaient seule- ment les cimes les plus élevées de la chaîne des Dômes, du mont Dore, du Cantal et du Forez. Le Soleil éclairait la couche supérieure des nuages qui simulait une mer tranquille parsemée d'îlots et inondée de lumière. Il en résultait une interversion de la température; à Clermont, la tempéra- ture moyenne du jour était i°,3, au puy de Dôme 8°. Le vent, très faible à la station de la montagne, soufflait de l'est le matin et du nord-esl à par- C. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVIU, IN» ô.) 22 ( i62 ) tir de midi. Quant à l'état hygrométrique, il est descendu à 12 à midi; dans la journée il n'a pas dépassé Sa; sa moyenne a été 21. L'air était donc très sec, quoique nous fussions à une faible distance des nuages, à 3oo" environ au-dessus d'eux. » Le ciel avait une grande pureté : aussi le coucher du Soleil fut-il très beau. Le disque solaire disparut dans la couche de nuages à 4''3o" et une lueur où le rouge orangé dominait, embrassant un arc de go<*, 45° à droite et 45° à gauche du point où le Soleil s'était couché, fut visible jusqu'à 6'' 1 5". A G"", la clarté était encore assez grande pour permettre de lire un journal. La lueur montait jusqu'à 20° au-dessus de l'horizon, et Vénus, située de ce côté, se distinguait parfaitement à travers. » Un quart d'heure avant le coucher du Soleil, la transparence de l'air fut très légèrement troublée sur une petite étendue pendant quelques minutes entre le Soleil et moi, probablement par une bouffée d'air froid, à une hauteur dépassant le sommet du puy de Dôme. Une illumination jaune orangé apparut aussitôt : elle semblait formée par réflexion ou réfraction dans ce trouble à peine visible et dès lors très clairsemé dans l'atmosphère. » La réflexion de la lumière sur des couches d'air très pur en appa- rence est un phénomène fréquent et facile à observer à la cime du puy de Dôme. Lorsque, de la tour de l'observatoire, on assiste, par un ciel sans nuages, au lever ou au coucher du Soleil, on voit successivement appa- raître à l'horizon, dans toutes les directions, les couleurs de l'arc-en-ciel ; celles qui persistent le plus et qui ont un éclat bien supérieur aux autres sont le rouge, le jaune et l'orangé. Si, tournant le dos au Soleil, on re- garde dans une direction opposée à son lever ou à son coucher, on a de- vant soi une véritable illumination qui ne peut être due qu'à des réflexions sur des couches d'air de densités différentes ou à des cirrhus si dissémi- nés qu'ils sont invisibles. L'intensité de ces illuminations, sans atteindre celle des lueurs signalées en France depuis six semaines, est souvent très grande, et parfois ne s'en éloigne pas beaucoup. » Les lueurs crépusculaires du matin et du soir, vues du puy de Dôme, ont été très remarquables pendant l'hiver 1879-1880, et surtout celui de i8(Si-i882, qui a été caractérisé par une sécheresse excessive et une longue durée. Il ne faut pas oublier que, dans ces deux hivers, l'interver- sion de la température avec l'altitude a été fréquente et très accentuée. )i Pourquoi ne pas admettre qu'il y a souvent, dans les couches d'air de l'altitude où se forment les cirrhus ou même un peu plus haut, des par- ( i63) celles excessivement minces d'eau glacée, trop rares pour être visibles, et jouant un rôle rians les phénomènes décrits ci-dessus? C'est un peu avant le lever du Soleil que ces parcelles doivent se former, par suite de l'abais- sement maximum de la température; c'est par une raison semblable, qu'elles doivent se produire aussi au moment où le Soleil se couche, et former des nu;iges pour ainsi dire invisibles, à cause de la grande dissémi- nation de la matière qui les compose. Cela doit arriver quand l'air est 1res sec dans ces régions de l'atmosphère, avec un refroidissement snifisant, ainsi que nous l'avons constaté dans les observations du 2'j décembre, au sommet du puy de Dôme, » Un autre phénomène mérite aussi l'attention des physiciens. Nous sommes souvei)t, au puy de Dôme, au-dessus d'une couche de nuages couvrant tout le centre de la France, comme à la date du 27 décembre de l'année dernière. Elle se termine par une surface de niveau d'une régu- larité parfaite, et de même altitude partout. On croirait voir la surface d'une mer tranquille ou d'un immense lac. Chaque fois que nous en avons été témoin, nous l'avons constaté au moyen des repères que nous offrent les montagnes qui en émergent. Si un vent violent agite cette surface, l'ap- parence est celle d'une mer houleuse; mais le niveau général n'est pas changé. Il semble que l'atmosphère se partage parfois en couches d'épais- seur régulière, où les éléments météorologiques différent d'une manière notable. Cette circonstance est sans doute la cause de beaucoup de phéno- mènes; son étude ne pourra se faire que dans les observatoires de mon- tagne. » Lorsqu'on gravit les pentes du puy de Dôme, on est quelquefois surpris de passer subitement, sans transition pour ainsi dire, d'une couche d'air calme dans une couche d'air très agité, où la vitesse du vent atteint 10™ à 1 5™ par seconde. D'autres fois, c'est la température qui varie de quelques degrés, avec la même rapidité. S'il y a des variations aussi brusques dans des couches d'air voisines, elles peuvent bien produire des réflexions de la lumière à leur séparation, réflexions qui ne deviennent apparentes qu'au moment du crépuscule. Aussi n'est-il pas besoin, suivant moi, pour expli- quer les lueurs crépusculaires de ces derniers temps, de faire intervenir des poussières volcaniques apportées de Java dans les régions élevées de l'atmosphère, ou des poussières venant des espaces planétaires sur notre globe. Il suffit d'admettre un régime particulier dans des couches d'air un peu élevées, régime qiù se présente souvent, et qui n'est exceptionnel maintenant que par sa durée et son intensité. » i64 ) MÉTÉOROLOGIK. — Sur Ics crépuscules colorés. Note de M. A. Angot. « L'Académie a paru accueillir avec intérêt les diverses Communications relaiives aux crépuscules colorés que l'on a observés plusieurs fois depuis la fin (le novembre; elle me permettra d'ajouter quelques mots, non pas tant pour apporter de nouveaux détails que pour rappeler des observations anciennes, auxquelles on ne semble pas jusqu'ici avoir fait allusion. » Dans le Cours de Météorologie de Raemtz (traduction Ch. Martin, Paris, 1843), ouvrage qui se trouve entre les mains de tous les météoro- logistes, après une explication des |)hénomènes crépusculaires, on lit ce qui suit (p. 4' ') • « Loisfiiie les vapeurs sont très élevées, tandis que les couches inférieures de l'atmosphère sont bien transparentes, le crépuscule peut durer fort longtemps. L'été de i83i a été fort remarquable sons ce point de vue; on vit des crépuscules très prolongés depuis Madrid jusqu'à Odessa, et les journaux de l'époque sont rem|)lis d'observations de ce genre. Ces crépuscules furent surtout remarquables les 24» ^S et ■2(1 septembre. Le ?,5, le coucher du Soleil n'offrit rien d'extraordinaire, mais bientôt la couleur du ciel jM-it une teinte orangé très foncé; l'éclat de la lumière crépusculaire diminua lentement et passa au rouge, la partie éclairée du ciel se rétrécit de plus en plus et correspondait exactement au point où le Soleil se trouvait au-dessous de l'horizon; on la voyait encore vers 8'', heure à laquelle le Soleil était à 1 9° 3o' au-dessous de l'horizon; il en fut de même des soirées suivantes, et les au- rores présentèrent aussi des phéjiomènes extraordinaires. » » Parmi les apparences qui ont été notées en Angleterre, oij les crépus- cules récents paraissent avoir excité im très grand intérêt, on trouve la coloration du ciel en rouge ou en orangé, près de l'horizon et au milieu même du jour. A ce projios, on lit encore dans Kaemtz (p. 412): « Nous avons déjà vu que leur durée et leur coloration (des aurores et des crépuscules) dépendent de l'état de l'atmosphère. L'air est-il rempli de vapeur vésiculaire et le ciel a-t-il pendant la journée un aspect blanchâtre, alors le rouge est plus ou moins mat et mêlé de stries grises, quelquefois d'une couleur de carmin foncé, et déjà pendant le jour la partie du ciel qui est au-dessous du Soleil paraît plus ou moins rouge.... Ainsi en hiver, dans nos climats ('), le ciel est souvent rouge pendant toute la journée, et en été par un temps plu- vieux, quand des cirrhus déliés flottent dans l'atmosphère, il en est de même plusieurs heures avant la culmination du Soleil. » » On trouvera enfin dans le même Volume (p. 498) deux Notes ajoutées (') Kœmlz habitait Halle (Saxe prussienne). ( '65 ) par Ch. Martins et qui donnent le résumé des observations classiques de Bravais sur la durée du crépuscule, sur les colorations qu'il présente et en particulier sur la teinte verte, qui joue aussi un grand rôle dans quelques descriptions récentes. » Comme on le voit, les crépuscules colorés dont nous venons d'être témoins ont déjà été observés en i83i sur une étendue considérable et que l'on trouverait peut-être beaucoup plus grande encore, s'd ne s'agissait pas d'une époque où les communications avec les pays lointains étaient longues et difficiles et les observations météorologiques très peu répandues. » Nous n'entrerons pas clans la discussion des hypothèses que l'on a proposées pour expliquer ce phénomène; il est clair que, parmi ces hypothèses, on doit rejeter dorénavant celles qui, bonnes pour l'hiver i883-i884, ne conviendraient pas à l'été de i83i. Nous ferons seulement remarquer en terminant que, pour se rendre compte de ces crépuscules, Kaemtz n'a pas eu recours à des causes exceptionnelles, volcans ou pous- sières cosmiqu< s : il lui suffit de vapeurs vésiculaires et de particules de neige très élevées, tandis que les couches inférieures de l'atmosphère sont bien transparentes. » M. Cil. MousfïETTE présente à l'Académie une photographie reproduisant l'aspect du ciel observé dans la direction du couchant, le 1 8 décembre 1 883, à 4''2f>'"du soir, quelques instants après la disparition du Soleil derrière les collines de Sèvres. « Cette vue est prise d'Auteuil. Au premier plan, on aperçoit le sommet des arbres et des maisons de Billancourt; au second plan, les hauteurs de Meud on, Sèvres et Saint-Cloud. Une éclaircie des nuages, parallèle à l'ho- rizon, présentait la teinte vert clair signalée par plusieurs observateurs. Le reste du ciel avait une teinte ardente, variant du rouge orai)gé au rouge vif, avec des zones horizontales, et d'autres s'élançant vers le zé- nith. » M. Stroumbo adresse, par l'intermédiaire de M. Jamin, une Note « Sur les lueurs crépusculaires ». ( i66 ) M. Chapel adresse une nouvelle Note sur les mouvements du sol, obser- vés à Dorignies. (Extrait.) « Le fait signalé à Dorignies d'un ébranlement superficiel, restant sans écho dans les couches profondes du sol, a été constaté nombre de fois dans des tremblements de terre; je citerai les tremblements de terre de Schem- nilz (1763), de Persberg (iSaS), de Cherbourg (iS/jS), de Lone-Pine (Californie) (1872). » Les catalogues séismiques renferment d'assez nombreux exemples du fait signalé à Dorignies. Je n'ai pu découvrir aucun cas du phénomène in- verse. On pourrait regarder, d'après cela, comme probable que les ébran- lements séismiques sont naturellement plus sensibles à la surface du sol qu'à une certaine profondeur. » J'ajouterai enfin que le jour même où s'est produit le tremblement de Dorignies, d'autres se sont fait sentir en divers lieux : en France même, la ville d'Argelès (Hautes-Pyrénées) a éprouvé d'assez violentes secousses. » M. D. Mendeleeff adresse à l'Académie un Mémoire « Sur la dilatation des liquides ». M. Maumené adresse une Note « Sur les hydrates alcalins ». M. DuFFAUD demande et obtient l'autorisation de retirer un Mémoire intitulé : « Étude sur les formes rationnelles à donner aux grands sup- ports isolés en maçonnerie », Mémoire sur lequel il n'a pas été fait de Rapport. A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. i67 ) BULLETIN DIBUOGRAPIIIQUE. Odvbages reços dans la séance do i4 janvier 1884. Recueil de Mémoires et observations sur l'hygiène et In médecine vétérinaires militaires, rédigé sous la surveillance de la Commission d' Hygiène publique et pu- blié par ordie du Ministre de la Guerre (2* série), t. X. Paris, J. Dumaine, i883; iii-S". Paléontologie française ou description des fossiles de la France; i'^ série : Jni- mnux invertébrés. Terrain jurassique, liv. 64 et 65. Paris, G. Masson, i884; 2 liv. in-8°. (Présenté par M. Hébert.) Etude sur les épices, aromates, condiments, sauces et assaisonnements; par C. HussoN (dcToul). Paris, Diiiiod, i883; in-8''. Des mouvements périodiques du sol accusés par des niveaux à bulle d'air (cinquième année); par M. Ph. Plantamour. Genève, i883; in-8°. (Extrait des archives des Sciences physiques et naturelles. ) Sur l'origine des pierres tombées du ciel; par José-J.Landerer. Sans lieu ni date, opuscule in-S**. (Extrait des Jnal. de la Soc. Esp. de Hist. nat., t. XII; i883.) Quelques déterminations myologiques ; par A. Lavocat. Toulouse, Imp. Du- rand, i883; br. in-8». Sur quelques anomalies apparentes dans la structure des queues cométaires; par Ta. Bredichin. Moscou, i883; br. in-S". Meteorological Allas oftheBritish Isles. — The quarterl/ weather Report 0/ the meteoTo/ogical Office. New séries. — Houily leadings, 1882. London, J.-D. Potter, i883; 3 vol. ïii-lf. Report ofthe second meeting of the international meteorological Committee, heltat Copenhagen august 1882. London, J.-D. Potter, i883; in-8". Sunshine records ofthe United Kin g dom for i88(. Reducedjrom the original traces from 3i stations. London, J.-D, Potter, i883; in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 28 JANVIER ISSi-. PRÉsinENcn; de m. RoixANn. »IÉ^IOinES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le MixisTUE DE l'Instruction prni.iQrE adresse rampliation du décret par lequel le Président de l.i République approuve l'élection faite par l'Académie de M. Ilaton de la Goitpillicre, à la place d'Académicien libre devenue vacante par suite du décès do M. de ta Gournerie. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Iïvton de l.v Gocpili.ière prend place parmi ses Confrères. PHYSIQUE. — Étude spectrale du groupe de mies telluriques nommé et par Angsirom. Note de M. A. Cornu. « La conlinuatiou de mes études sur les raies tplluriques des régions les plus lumineuses du spectre solaire m'a conduit naturellement à exami- ner en détail le groupe a, découvert par Rrewster, situé dans l'orangé, ■> C U., i88'|, I" Semes/rc. (T. XCVlll, 1N° ■'<.) 2J ( 17") entre les raies C et D de Fraunhoter. Ce groupe, d'.ipparence complexe ('), mérite une alfenlion toute spéciale; d'abord il devient extrêmement intense lorsque le Soleil s'approche de l'horizon, ce qui dénote dans l'al- mosphère terrestre la présence d'un élément doué d'un pouvoir absor- bant considérable et dont l'étude s'impose nécessairement. Angstroni a depuis longtemps reconnu que la substance absorbante qui le produit n'est pas la vapeur d'eau, car il persiste aux plus grands froids des hivers de Suède. En second lieu, ce groupe, bien que situé dans une région déjà assez sombre, reste très visible, même avec une forte dispersion, lorsque le Soleil atteint l'horizon : l'étude peut donc en être suivie à toute époque de la journée. » L'Atlas d'Angstrom est malheureusement assez incomplet dans celte région : il a donc fallu commencer par refaire la carte de ce groupe en adoptant une échelle quatre ou cinq fois plus grande. Les premières jour- nées d'observation (août et septembre i883, Courtenay, Loiret) se passèrent à relever les raies visibles et à noter leurs variations relativesavec la hauteur du Soleil. Conune mes devanciers, je ne vis d'abord qu'un amas complexe de lignes sombres, distiilmées irrégulièrement comme les raies telluriques voisines de D ; tnais de cette confusion sortit tout à couj) une régularité siii- gidière lorsque je parvins à démêler avec certitude les diverses espèces de raies qui se superposent dans ce groupe et qui appartiennent au moins à trois catégories distinctes. Il n'est peut-être pas sans intérêt d'indiquer brièvement la marche suivie pour atteindre ce réstdtat. 1° Raies d'origine solaire. — Avec le réseau Butherfurd dont je faisais d'a- bord usage ( Comptes rendus, t. XCV, p. 80 1), la distinction des raies tellu- riques fl'avec les raies solaires se faisait par la considération des intensités relatives à diverses hauteurs du Soleil. Cette détermination est extrême- ment longue et pénible : elle exige des séries d'observations de plusieurs heures faites dans des conditions météorologiques à peu près constantes, et les résultats ne sont décisifs que si les raies à comparer sont voisines comme distance et comme intensité. Ayant reçu de M. le professeur Rowland un magnifique réseau sur métal que l'Université John Hopkins de Baltimore a gracieusement offert à l'Ecole Polytechnique, j'essayai une méthode permettant d'abréger le travail et de déterminer, à la simple inspection, les raies d'origine solaire. Grâce à la dispersion des spectres, à Voir Mdileiia .■.pcctroscujji,-, piu- M. C. l^iazzi Siiiylli, et l'Allas de M. Ficvez. ( '71 ) l'inlensité et à la perfection ties images de cet admirable réseau ('), la réussite a été complète. » Le principe de la méthode est le déplacement des raies dans le spectre de la lumière émisepar une source en mouvement absolu ou relatif, principe énoncé pour la première fois en 1849 par "Otre illustre Confrère M. Fizeau, dans un Mémoire leclifiant les idées de Doppler. Ce déplacement des raies spectrales a été depuis considéré bien dis fois par divers spectroscopistes(Sec- clii, Hiiggius, Zollner, etc.), mais c'est à M. Thollon qu'on doit l'expérience où le déplacement dû à la rotation du Soleil a été mis hors de doute : l'ar- tifice très élégant, imaginé par M. Thollon, consiste à comparer à des raies tclluriques fixes les raies solaires, qui se déplacent suivant qu'on prend comme source l'une ou l'autre extrémité de l'équateur solaire [Comptes rendus, t. XCl, p. Sôg). Par cette observation différentielle l'auteur s'est mis à l'abri des effets de parallaxes auxquels les dispositifs employés jus- qu'ici à ces mesures peuvent donner lieu. » L'analyse des conditions optiques de la formation des images m'a permis de faire faire à la question un pas de plus et de rendre absolue l'observation relative que M. Thollon a si bien utilisée à la démonstration du principe de M. Fizeau. » Voici connuenl on doit opérer : on projette sur la fente du collima- teur l'image très petite du disque solaire produite par une lentille achroma- tique de o", 10 à o"", 12 de distance focale : on fait osciller rapidement (deux à trois fois par seconde) la lentille, de manière à amener alternativement les deux bords du disque tangentiellement au même point delà fente. On voit alors les raies d'origine solaire osciller comme la lentille, tandis que les raies telluriques restent fixes : les grains de poussière dont le fil hori- zontal du réticule est toujours parsemé servent de repères très commodes. L'amplitude de ce balancement des raies mobiles est d'autant plus grande que la direction de l'équateur solaire est plus près d'éti'e normale à la fente ; mais, grâce à l'oscillation rapide qu'on donne à l'image, le balanci- ment est si net qu'd est recoiiuaissable à peu près dans toutes les orienta- tions de l'équateur solaire. Au moindre balancement, il se produit même (') La surface striée ne mesure pas moins de o'", 06 (longueur des U-aits) sur o'",o8 de largeur : la distance constante des traits est égale à o""", 001 760. L'appareil d'observation se compose d'un collimateur de i'",i8 de longueur focale (o'", ego d ouverture) et d'une unetle de i™,4o (o, io5 d'ouverture) : l'angle des angles optiques est fixe (environ ^2.") de manière à observer le deuxième specire sous une incidence presque norm.de. ( '7'^ ) une singulière ilhisioa : les raies mobiles paraissenl se détacher en relief et osciller en avant du plan des raies fixes. » L'emploi d'une très peiite image solaire en oscdialion rapide (') con- slilue déjà lui perfectionnement notable à la mélliode onlinairement em- j)loyée; mais il reste à indiquer les conditions cpie doivent rem[ilLrles ap- pareils, conditions sans lesquelles le pliénomèiie perd sa netteté et se réduit à l'ap|)arence différentielle de M. Thullon, au lieu d'offrir le phénomène absolu qu'il importe d'obtenir. » La première condition est bien connue : le plan de l'image du disque solaire doit coïncider exactement avec la fente du collimateur; mais la se- conde est non seulement négligée dans les spectroscopes, mais elle est mémo parfois rejetée comme défavorable à la beauté des images. Celle condition est Vaplaiiélisine de l'image spectrale : elle consiste à faire coïncider, dans le plan du réticule de la lunette d'observation, les foyers des deux systèmes rectangulairesdelignes qu'on peut apercevoir dans le champ, a savoir les raies s[)ectrales et les stries transversales causées par les dé- fauts de la fente du collimateur (-). On reconnaît aisément que, si ces condi- (') Le lj;ii;mixMiifnl des imIl-s est lulluiiicnl favorable (]ii'il rend visiljle des dé|ihiceiiicnts (]ui passeraient inaperçus sans cet aJtiûce : on s'en convaine en n\->\:i-iinlstaliqueincnl ; à cet clfet, on inteipose entre la fente et la lentille collettiice un iirisiue biréfringent (|ui permet de rendre tangents nornialeaient à la feule les deux bords oj)posés du disque solaire. Les raies lelluriques restent lectilignes, les raies solaires sont inelinées et brisées. La brisure qui caractérise la double ilévialion n'est bien nette (|ue lorsque l'orienlation du disque solaire est voisine du maximum d'elfet. 11 est juste d'ajouter que ce mode oi)éraloire diminue au moins de moitié l'intensité générale ducliainp de vision. Néanmoins c'est celui qu'on doit appiiipier à la distinction des raies tellurlques et solaires l)ar \ii/j/io.'og/ap/iic dans les régions inira-rouge ou ultra-violette. Il est alois ulde d'employer le dis])osilif bien connu du prisme à réflexion totale pour orienter l'équateur solaire dans la direction la jjIus favorable, c'est-à-dire paralléleniint à la fente du collimateur. Des essais préliminaires m'ont prouvé qu'on ne saurait trop s'attacher à réaliser la rigueur des con- ditions focales dont il est ici question ])our obtenir sur les clicliés des résultats piobanis. {'') Dans le Mémoire détaillé, je donnerai la manière de cirriger les spectroscopes de cette erreur d'aplanétisme, erreur généralement considérée comme avantageuse l' comme dans les réseaux concaves), parce qu'elle débanasse le cliamp de vision des stiies horizon- tales ù peu |>iés inévitables. Il suffira de dire ici cpie celle correction s'obtient très aisément avec les réseaux, sans len- tille auxiliaire, par la variation mclhodiipie du tirage du collimateur cl l'observalion séjiarée des foyers des deux espèces de raies : les sli ies horizontales suivent la loi ordinaire des foyers eoiijngnes, eoninie si le réseau n'existait pas; les raies spectrales sont siMunises à une loi ( •-■M lions soiil remplies, le iléplaccmoiit des faisceaux coiicenlrL''S exaclemenl dans le plan de la feule par la leiilille collective est sans influence sur la position des raies spectrales, quelle que soit la loi de variation des intensités suc- cessives des faisceaux; tandis que, dans le cas conlraire, il peut se |)roduire un déplacement anormal, ou parallaxe des images : de là l'impossibilité d'obtenir la fixité absolue des raies telluriques lors du balancement de la lentillccolleclrice. C'est probablemml faute d'avoireuégard à celte seconde condiliou que l'on n'a pas jusqu'ici obtenu cette (ixilé parfaite nécessaiie à la ligueur dt s rébullats. Lorsque les plans de toutes les images focales remplissent bien la condition de coïncidence indiquée ci-desSus, la distinc- tion des raies solaires et telluriques devient immédi.ite : on interroge, en quelque sorte individuellement, cliaque raie; elle répond, par sa fixité qu'elle est d'ongine leneslre, par son balancement qu'elle est d'origine so'aire. n \a\ {igure ci-après met en évidence les principales raies métalliques du grou[)e a (raies |)rolongécs vers le bas) : pres(pie tontes sont comparables en intensité aux raies lellurit|ui'S \oirîines, ce cpii produit la complexité apparente du [)remier abord. L'examen ailenlif de ces raies métalliquis, GROUPE TEI.LUR1QUE a (ANGSTROVI). iLiclicUu- eal duublu ijy ii-llc de lAlla^ a Au^aliuui. LtCESDE. m, laies d'abàorplioii Je l'ulmosphèio srclie (laics du S|iei.'lio complel i)roloii[;éei vci-â le haut), lo Soleil étant à (inchiues iU'[;ix'S de riiorizon; fl, spectre complet; p^ raies d'origine solaire (raies du spectre complet prolongées j)ar le bas). Les raies attribuées à la vapeur aqueuse sont celles qui no sont prolongées ni vers le liaut ni vers le bas. dilférente, de sorte tiii'il est lonjouis [lossible dedétermiiier le plan où les deux systèTnes de loyers coïncident. Avec les spcclroscopes à prismes, la correclioii sans lentille uuxiliuiie est moins sin)j)le : on l'olitient par une rotation convenable des prismes reialivcnicnt à la position du niinimuni de dévialioa ^ '74 ) sous une grande dispersion, montre que leur aspect est tout autre (]u'on ne le croit généralement. Parmi les plus fortes, quelques-unes (telles que 1=627,94; 628,97; 629,84; 63o,o3; 63o,i3, etc.) paraissent grises, larges et estompées sur les bords, caractère ordinaire des bandes d'absorp- tion à froid; au contraire, les raies telluriques sont nettes, comme tracées au tire-ligne, et d'un noir très accentué. Cette sorte d'interversion des carac- tères ordin;iires apportait une difficulté de plus à l'étude de cette région et, sans la méthode du balancement des raies, il eût fallu bien du fem|)s pour éviter les confusions ( ' ). )) 2° Raies (lues à C nlmosj)itère sèche. — Le départ des raies d'origine so- laire étant effectué, les priiici[)ales raies telluriques qui subsistent (raies prolongées vers le bas, figure ci-dessus) forment deux séries inégales de doubles raies dont l'aspect cannelé rappelle imméilialenient celui des groupes telluriques A et R, si bien éiudiés par M. I^angley [Proceedimjs oftlie American Academy, 1878). l'iuson examine ces trois groupes, plus l'ana- logie devient frappante; on retrouve, ligne poui- ligne, les moindres détails de structure, si bien qu'on doit les considéier comme formant véritable- ment trois groupes liarmoniques, analogues à ceux que présentent les spectres des éléments métalliques ( doublets de l'aluminium, du calcium ; triplels du magnésium, du zinc, du cadmium, etc.). » Cette identité de structure conduit forcément à admettre que le groupe a est produit par le même élément absorbant que A el B : c'est ce que pen- sait Aiigslrom, d'après ses observations hivernales; l'étude ci-dessus eu constitue une véritable démonsliation. La conséquence qu'on en déduit est fort importante : d'après des expériences directes, M. Egoroff (Com/3 ) terrestre et celles d'origine solaire ; elle a permis ensuite d'élnblir la relation intime de ce groupe avec les bandes A et T5 de Fraiinhofer; enfin elle a pour conséquence d'attribuer ce groupe à l'absorption par l'oxygène de l'air. » ÉLFCTROCIIIMIE. — Remarques Sur la loi de Faraday et sur la loi découverte jiar M. Boutj. Note de M. Wurtz. « La loi découverte par M. Routy, concernant la conductibdité des solutions salines très étendues, présente un lien avec la loi de Faraday, ainsi que M. Bertheiot l'a fait remarquer. Notre confrère est d'avis que l'interprétation de ces lois devient plus obscure et plus compliquée lors- qu'on les exprime au moyen des poids atomiques. Te demande la permis- sion de présenter une observation à ce sujet. » Les différents chlorures soumis à l'action d'un même courant laissent déposer, au pôle négatif, des quantités de métaux équivalentes à i atome de chlore ('). » Ainsi, pour i atome de chlore mis en liberté au pôle positif, les quan- tités de métaux déposés au jjôle négatif dans l'électrolyse des chlorures NaCl, Cu»Cl% CuCl-, BiCi', SnCl*, Fe^Cl" sont Na, —, -, ~, ^, ~, et ces quantités sont strictement équivalentes, mais ne répondent nullement aux « équivalents » dans le cas des chlorures cuivreux, bismuthique, stan- niqne, ferrique. » De même, dans l'électrolyse des composés hydrogénés H Cl, H-O, IPAz, |)our I volunie ou i atome d'hydrogène mis en liberté au pôle négatif, on recueillera au pôle positif i volume de chlore, ^ volume d'oxy- gène, i de volimae d'azote ('). Ces dernières quantités sont strictement équivalentes, et l'on ne saurait soutenir que ^ de volume d'azote repré- sente I «équivalent » d'azote. )) Il ne s'agit donc ici ni d'une qtiestion de poids atomiques, ni d'tuie question « d'équivalents » dans le sens attaché ordinairement à ce mot, mais d'une question de valence ou d'atomicité des éléments, ainsi que M. Salet (■') l'a établi dès 1867. (') Voii- l'JD. liEcnci.REL, .liinolrs de Chiinif cl ilc Physique, 3° série, I. XI, p. \G>.. (') A. -AV. WinsiKss, Dcrirhie lier Detiisrhcn Cliem . Grsellsrhn/t, iWiç), p. ■?.\!\. (') Lnbonilory, iSfi^, j) . 247, l'I Ja/iicshi'rir/.t, \S6'], p. 117. ( '77 ) » C'est cette notion de valence, précisée par la théorie atomique, qui s'est substituée à la notion ancienne des équivalents. Celle-ci ne simplifie nullement l'énoncé de la loi de Faraday, car on vient de rappeler que, dans le cas de l'électrolyse de l'ammoniaque, de certains chlorures et de tous les sels correspondants, les quantités d'hydrogène ou de métaux, mises eu liberté au pôle négatif, ne répondent nullement aux équivalents adoptés. » M. Boutv vient de démontrer que la résistance électrique des solutions salines est la même lorsque ces solutions renferment des quantités équi- valentes de métal. Mais les chlorures qu'on vient d'indiquer ne renferment pas des quantités équivalentes de métal, et il y a lieu de croire que des molécules, si différentes par leur forme et leurs grandeurs relatives, oppo- seront au courant des résistances moléculaires différentes. On peut prévoir qu'il en serait de même pour la conductibilité moléculaire du nitrate, du sulfate, du phosphate et du pyrophosphate sodique NaAzO', Na^SO', Na'PhO", Na^PlrO'. » PHYSIQUE DU fiLOBE. — Sur les ondulalions almosj)héiiques allribuées à réruption du Krakaloa et sur la tempête du samedi 26 janvier. Note de M. C. WOLF. « J'ai vérifié sur les courbes de l'enregistreur barométrique de M. Ré- dier, qui fonctionne à l'Observatoire, l'existence des accidents signalés par M. Renou, dans la dernière séance, et qu'il attribue, d après M. FœrsLer, à l'ébranlement atmosphérique produit le 27 août 1 883 par les éruptions du volcan de Krakatoa. Ces accidents sont reproduits à Paris exactement tels que les a observés M. Renou au parc Saint-Maur. Sont-ils les mêmes qu'a ob- servés M. Fœrster à Berlin, et ont-ils l'origine que leur a attribuée ce savant? » Pour m'en assurer, voici conuuent j'ai conduit le calcul : » Les deux ondes observées à Paris se sont produites le 27 (jour astro- nomique), l'une à i''5o™, l'autre à 16'' 20"", intervalle i4''3o'". La diffé- rence des chemins parcourus suivant le grand cercle qui passe par Paris et Anjer par les deux ondes se propageant, l'une de l'est à l'ouest, l'autre en sens contraire, est 285o3'^'" — 11497'^"= 17006'"" : d'où l'on conclut une vitesse de propagation de 1 173*"" par heure. » Il est très remarquable que la vitesse, ainsi déterminée indépendam- ment de toute by potlièse sur l'heure de l'ébranlement originel , soit presque exactement celle du son, 327'"" par seconde. C. K., iS*l, I" Samestrc, (T. XCVIII, N° i.) ^k ( '78 ) )) Pour parcourir à cette vitesse 11497'"" d'une part et aSSoS"*" de l'autre, les deux ondes ont dû employer, l'une p*" 48", l'autre 24'' 18™ : d'où l'on déduit pour l'heure du phénomène, en temps de Paris i6''2™, et en temps d'Anjer 22'' 56", à peu près f i"* du matin, le 27 civil. » MM. Fœrster et Renou ont admis que l'onde principale s'était produite le 27, vers 7'' du matin, ou à peu près à minuit de Paris. D'après un ré- sumé des rapports des capitaines de navire qui se trouvaient aux environs du Rrakatoa à l'époque de son effondrement, publié par le journal anglais iVa/iire (numéro du 10 janvier 1884), il ne paraît pass'ètre produit de forte détonation avant 9'' ou 10'' du matin, mais seulement de sourds gronde- ments. Je trouve cette phrase dans le Rapport du C/tar/es Bail : « At i l'^iS™, » there was a dreadfiil explosion in the direction of Rrakatoa, now over » thirty miles distant. » Cette heure coïncide assez bien avec celle que je déduis des maxima de la dépression barométrique. » A la vitesse de 1173'-"" par heure, le tour de la Terre est fait en 33''56". Les ondes auraient dû se reproduire, la première le 28, à 1 1''46'", la seconde, i4''3o" après, soit le 29 à 2'' 16'". Je ne retrouve aucun acci- dent de la courbe barométrique à ces heures, mais seulement quelques ondulations le 28, à partir de minuit (le 29, 2'' du malin, M. Renou), et un petit ressaut brusque (élévation ) le 2g à 3'\ L'intervalle est, cette fois, 13» So™. .) D'après l'examen des deux ondes principales du 27, il semble donc que nous nous trouvons réellement en présence d'un phénomène d'ébran- lement atmosphérique, pouvant être attribué à une cause unique et S8 propageant avec la vitesse du son. Cependant, le problème ne me paraît pouvoir être résolu d'une façon complète que par de nombreuses compa- raisons des heures d'observation des accidents si singuliers des courbes barométriques, faites par la méthode que j'ai indiquée. Ces courbes sont enregistrées aujourd'hui dans tous les points du globe et fourniront cer- tainement des documents d'un grand intérêt pour l'impor'ante question soulevée par M. Fœrster et M. Renou. » Je mets sous les yeux de l'Académie l'enregistrement de la vitesse du vent et de sa direction, pendant la tempête de samedi dernier, obtenu à l'aide de l'enregistreur de M. Bourdon. » Le vent, de direction à peu près constante, entre sud-sud-ouest et ouest-sud-ouest, a atteint sa vitesse maxima entre 9'' du soir et i"" du matin • cette vitesse s'élève au moins à 38" par seconde, la roulette de l'enregis- ( '79) treur étant à bout de course. Le fait le plus singulier est l'arrêt brusque qui s'est produit vers i'' du matin, où la vitesse est tombée tout d'un coup à 12™. » L'enregistreur Rédier montre que, de io''/io'" à minuit aS™, le baro- mètre est resté à une hauteur constante de 73i°"",4, en baisse de 12°"° sur la pression de i''3o™; il s'est relevé rapidement jusqu'à minuit 45'°, puis plus lentement jusqu'à midi le dimanche. » Le thermomètre a subi également un abaissement très rapide : le mi- nimiuu était de 4"? 2 à i"", en baisse de 2°, 5 depuis la'^So™. » La tempête avait été annoncée dès la veille par de grandes oscillations des courbes magnétiques, et en particulier de celle du déclinomèlre. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur tes troubles physiques de ces derniers temps; par M. Faye. « On remarque depuis quelque temps de nombreux phénomènes ex- ceptionnels, tels que l'effroyable explosion volcanique du Krakatoa, des ondes immenses qui parcourent la mer ou l'atmosphère en faisant le toiu- entier du globe, des lueurs et des colorations étranges dans le ciel, un mois de janvier qui ressemble au mois d'avril ordinaire pour la tempé- rature, des oscillations étranges dans la fréquence des taches du Soleil dont le maximum semble ne pas pouvoir se produire, des dérangements non moins singuliers dans l'allure ordinaire de l'aiguille aimantée. Ce qui me frappe surtout, c'est que tous ces faits ont été prédits ou expliqués par des influences cosmiques; c'est à Jupiter, à Mars, aux essaims d'étodes filantes qu'on les rapporte, et, comme les mouvements de ces astres sont bien connus et peuvent être calculés longte<ïips d'avance, il semble facile désormais de prévoir à très longue échéance les phénomènes géologiques, météorologiques, magnétiques et même solaires. » Je crois néanmoins que cela ne doit pas nous empêcher de les enre- gistrer et de les étudier comme à l'ordinaire. C'est pourquoi je conti- nuerai à communiquer à l'Académie ce que j'ai recueilli dans ces derniers temps. » En ce qui touche la température exceptionnelle de cet hiver, je ferai lemarquerque, d'après le Times du 19 janvier, on jouit, dans l'Amérique méridionale, d'une température estivale tout à f;àt extraordinaire. Il est rare, à Buenos-Ayres, qu'en été (décembre-janvier) la température dépasse ( i8o ) 92" F. (33°, 3) à l'ombre; elle a été, cette année, de loi" F. (38°, 3). Le Buenos-Àyres Standard suppose que cette température sans précédents tient aux cinq petites comètes que notre célèbre Correspondant, IM. Goiild, est en train, dit-on, d'observer à Cordoba, capitale de la République Ar- gentine. Vous voyez par là que les influences cosmiques n'ont pas moins de vogue sur l'hémisphère austral que sur le boréal. Il est bien vrai que la température de notre mois de janvier ne s'accorde pas très bien avec une prédiction toute récente qui nous avait annoncé un mois de janvier particulièrement rigoureux; mais avec les étoiles filantes il y a toujours moyen de s'arranger. Si donc on constatait une surélévation de tempéra- ture un peu générale à cette époque, ainsi que l'observation précédente semblerait le faire croire, il n'y aurait qu'à supposer que notre atmosphère a été envahie par un essaim de météores venant frapper la Terre avec une vitesse de 60 à 70""" par seconde, et à calculer la quantité de chalenr qui serait engendrée ainsi dans notre atmosphère par le choc de quelques kilo- grammes de cette matière-là à l'état de diffusion cométaire. » Voici, en second lieu, une observation de Soleil bleu, dans le Ve- nezuela, qui m'a été communiquée par M. Haas. C'est, dit la Revue de Carupano, la première fois qu'on a vu pareille chose. Le dimanche 2 sep- tembre, le Soleil, à son lever, était d'un très beau bleu : sa lumière était douce; on aurait dit celle de la Lune. Aucun nuage au ciel. A midi, le So- leil était plus brillant, mais toujours d'une couleur bleuâtre. Au couchant, on pouvait contempler le Soleil; autour de son disque on apercevait de nombreuses raies horizontales d'un bleu foncé sur fond de même teinte claire. A mesure que l'astre disparaissait, la teinte bleue est devenue gri- sâtre et, après le coucher comjilet, on vit une auréole splendide couleur de feu. Celle-ci a duré jusque vers les 8''. Les nuages présentaient les di- verses teintes de l'iris et produisaient un spectacle grandiose dans cette partie du ciel. Des phénomènes analogues ont été observés à Puerto-Ca- bello. » Je présente, en outre, à l'Académie les combes photographiées du ba- romètre à Montsouris, en date des 27 et 28 août. On lira plus loin la Note de M. Marié-Davv à ce sujet. Enfin voici une F^etlre fort intéressante de M. R. Wolf sur la marche actuelle de la fréquence des taches solaires et des variations diverses de la boussole. » ( i8. ) ASTRONOMIE. — Sur répotjtie du nouveau maximum des tacites, d'après les données de M. R. Wolf, de Zurich; par M. Faye. « M. R. Wolf m'a prit' de communiquer à l'Académie une Noie sur la marche actuelle des taches solaires et me demande d'exprimer mou opi- nion à ce sujet. Voici d'ahord la Lettre de mon savant correspondant : 1 J'ai riionneur de vous adresser — je pense qu'il vous intéressera, vous et l'Académie — le résultat de ma statistique solaire pour l'année passée, et j'y joins relie de l'année préce'dente 188'2. 1S83. Jours Jours Nombre relatif, sans taches. Nomlire relatif, sans taclies. Janvier 4' 5^ o ^9,4 o Février 68,8 o 4"'» 5 i Mars 66,7 o 4'»^ ' Avril 97 'O o 83, o o Mai 63,9 o 3o,i I Juin 4^i5 o 77 19 ^ Juillet 4^>9 ^ 77 >^ o Août 4'2>7 ^ 46»o o Septembre 59,4 o f)o,6 i Octobre 5^5 9 o 83, i o Novembre 8^,9 o 82,6 o Décembre 40»^^ ^ 75,3 o Moyenne ^9 > 3 " 62,8 4 » 11 en résulte que la moyenne des nombres relatifs s'est encore un peu relevée dans l'année i883, mais que la plus grande moyenne mensuelle appartient;! l'année 1882, et que le nombre de jours sans taches (pour l'instrument normal) a été de quatre en i883, vis- à-vis de zéro en 1882. J'ajoute la co|)ie d'au diagramme qui représente la fréquence des taches de janvier 1877 à janvier 1884. La ligne noire correspond aux moyennes mensuelles ordinaires des nombres relatifs, la ligne rouge aux moyennes mensuelles compensées. On y voit que, depuis le minimum de 1878-1879, les deux lignes montent assez régulièrement jusqu'en avril 1882, c'est-à-dire jusqu'au moment où (voir mon travail de 1877) le maxi- mum moyen devait entrer; mais que depuis ce temps-là il y a toute une suite de montées et de descentes (on les dirait occasionnées par des interférencts), et qu'il n'y a pas moyen jus- qu'à présent de déterminer, d'une manière sijre, le moment où le phénomène a passé ou passera le maximum, et // est très intéressant qite les rarlations magnétiques suivent les taches dans toutes leurs irrégularités. 11 va sans dire que ce sont justement ces iiréguiarités communes qui fournissent un témoignage irrécusable d'une intime relation entre les deux phénomènes, et l'on peut présumer ( comme je l'ai dit dans le n" 60 de mes Mittlieilungen, (]ue j'ai envoyé dernièrement à vous et à l'Académie) (jue dans quclipies années, lorsque ( I«2 ) cette période anormale sera terminée, on fera un nouveau grand progrès dan» la théorie de ces piiénoniènes compliqués et curieux. J'aimerais bien vivre jusqu'à cette époque, et réussir à couronner alors mes travaux de trente à quarante années. • » D'après les moyennes annuelles, des nombres relatifs à la fréquence des taches, 59,3 en 1882 et 62,8 en i883, il paraît tout d'abord que le maximum doive être reporté en i883, et l'on vient de voir que M. Wolf lui-même doute qu'on puisse s'en tenir là. Évidemment cela l'inquiète et le préoccupe. » Cependant le chiffre 97 au mois d'avril 1882 est si considérable que l'on est porté à le considérer comme le vrai maximum. C'est ce qui ressort d'une antre manière de grouper ces nombres, non par année, mais par se- mestre. On trouve alors pour les sommes : 1882. Premier semestre , /^2^ » Deuxième semestre 827 1883. Premier semestre 339 » Deuxième semestre 4 '5 » Il s'agit donc d'un maximum en avril 1882, suivi d'ondulations pré- sentant, en i883, deux maxima de 83, o et 83, i, bien inférieurs à celui d'avril 1882. C'est ce qui peut fort bien arriver pour la marche d'un phénomène périodique qui passe, rapidement et sans hésitation, d'un minimum au maximum suivant, mais qui passe lentement, par une série d'oscillations secondaires, du maximum au minimum suivant. Telle est, en effet, l'allure bien connue des taches solaires. » Ce qui confirme cette manière de voir, c'est l'autre face du phéno- mène. Schwabe a découvert la périodicité, non en comptant les taches, mais seulement le nombre de jours où le Soleil n'en présente aucune. A l'époque d'un maximum, il n'y a pas de jours sans taches. A partir de là, on voit apparaître çà et là quelques jours sans taches, mais en très petit nombre. Au minimum, au contraire, il arrive souvent que le disque solaire est en- tièrement blanc. » Eh bien ! en 1 882, d'un bout à l'autre de l'année, on n'a pas vu un seul jour le Soleil sans qu'il fiit piqué de taches! L'année suivante, en i883, les taches ont manqué à quatre jours différents. C'est un indice évident d'ac- tivité décroissante. Probablement le nombre des jours sans taches ira en augmentant un peu en 1884, pour croître ensuite bien plus rapidement en i885, en 188G, en 1887, . . ., justiii'à l'époque du miniinutn. 11 ne s'agit ( i83) donc pas ici d'un pliéiiomène exceptionnel dans l'histoire de l'activité so- laire. Du reste, nous saurons bientôt à quoi nous en tenir sur ce point. M Quant à l'allure de l'aiguille aimantée, M. R. Wolf affirme qu'elle suit fidèlement celle des taches, même à cette époque où le mnximum ne lui semble pas se dessiner avec netteté. S'il en est ainsi par toute la Terre, ce sera un argument vraiment décisif en faveur de l'opinion que les oscilla- tions diurnes de la boussole sont régies par la fréquence des taches du So- leil. Ou ne comprend pas, il est vrai, qu'une telle dépendance puisse exister entre ces deux ordres de phénomènes, mais on n'est pas autorisé à nier ce qu'on ne comprend pas, par cela seul que la chose est incompré- hensible. Cependant, on peut se den)ander si le fait est bien certain. Pour moi je conserve des doutes, et voici quelques-unes de mes raisons : » Eu premier lieu, il y a contradiction frappante entre les conclusions des astronomes de Kew, qui ont démontré que les phases du mouvement de la boussole, vers i85o, suivaient celles des taches à cinq mois de dis- tance, et les assertions d'autres astronomes qui ont cru au contraire con- stater tout récemment que l'influence des taches sur le magnétisme ter- restre est immédiate. » Or voici comment on pourrait lever cette contradiction. Supposons qu'aujourd'hui il y ait simultanéité purement accidentelle entre les deux phénomènes, et qu'il y ait entre leurs périodes une différence d'un mois environ, c'est-à-dire de 7^ de leur durée. A l'époque des observations de Carrington et de Rew, les maxima des taches auront dû avancer de trois ou quatre mois sur ceux de la boussole, et, il y a cent ans, à l'époque des observations capitales instituées par Cassini à l'Observatoire de Paris, cette avance aurait été de onze mois, ou d'une année presque entière. Or c'est ce qui a eu lieu réellement. Il suffit, pour s'en assurer, de jeter un coup d'œil sur les courbes des deux phénomènes vers 1787. Quant aux coïn- cidences de détail entre ces courbes à noire époque, je n'y attache pas une importance décisive, parce que les oscillations diurnes de l'aiguille sont soumises à toute sorte d'influence, ptu-ement terrestre, qu'il serait bien dif- ficile de défalquer pour mettre en plein jour leur concordance supposée avec les taches solaires. » Il n'en est [)as moins vrai que, si j'avais tort de révoquer en doute cette concordance, si elle existait réellement, comme le croit M. Wolf dont l'airtorité est si grande en ces matières, ce serait là le plus étonnant problème de la Science actuelle. » ( '«4 ) TOPOGRAPHIE ET CARTOGRAPHIE. — La Carte topograpltique régulière (le r Algérie ; par M. F. Pekrieii. « J'ai l'honneur de présenter et d'offrir à l'Académie, an nom de M. le Ministre de la Guerre, les douze premières feuilles de la Carte topogra- phique régulière de l'Algérie, à l'échelle de r^^jj^. » Cinquante feuilles de cette carte sont levées sur le terrain et les minutes des travaux exécutés par les officiers sont déjà entre les mains des dessina- teurs et graveurs du Dépôt de la Guerre, pour être bientôt reproduites et livrées au public. » La Carte entière comprendra, pour la région du Tell seulement, en- viron deux cents feuilles; elle paraîtra par livraisons de six feuilles chacune et sera terminée en dix ans. Je place sous les yeux de l'Académie les deux premières livraisons. » C'est là une œuvre considérable, originale, qui s'accomplit sous ma direction et sur laquelle l'Académie me permettra d'appeler un instant sa bienveillanle attention. )) L'idée de faire une Carte de l'Algérie est contemporaine de la conquête même. A peine installés à Alger, en i83o, les ingénieurs géographes du corps expéditionnaire mesurent, vers l'embouchure de l'Harrach, une base de 5oi6" qui sert de côté de départ à la première triangulation du territoire d'Alger; en même temps, ils déterminent la latitude, la longitude et l'azimut d'une dhection, d'abord à l'observatoire du Bureau topogra- phique de la rue de la Fonderie, ensuite au phare même. Les années sui- vantes, attachés comme géodésiens topographes aux colonnes expédition- naires et renlorcés par des officiers d'Elat-Major, ils recoupent Ions les points remarquables de la plaine de la Métidja, les crêtes du Sahel, celles du petit Atlas, et même quelques points des territoires de xMilianah et de Médéah, levant à la boussole les territoires parcourus et ceux qu'on occu- pait d'une manière définitive, à mesure que les colonnes pénétraient ou prenaient racine dans l'intérieur des terres. La triangulation s'étendait ainsi de proche en proche, et, avec elle, les levés topographiques, à toute la province d'Alger. » Des opérations analogues de triangulation et de levers sontexécutées, à partir de i838, dans la province de Constantine et, àpartir de i844, dans la province d'Oran ; et ce n'est qu'en i854 que les travaux exécutés dans les trois provinces se rejoignent entre eux. ( i85 ) » La triangulation s'étend alors d'une manière à peu près continue des frontières du Maroc à celles de la Tunisie; quoique bien imparfaite, elle permet cependant d'obtenir, avec une exactitude suffisante, les positions géographi(]ues des principaux points de l'Algérie et de raccorder entre eux les levés ou itinéraires exécutés dans les trois provinces. » A l'aide de cet ensemble de travaux accomplis dans des circonstances difficiles, et qui ne pouvaient, par cela même, remplir les conditions de haute précision requises dans des opérations régulières, le Dépôt de la Guerre a pu confectionner un certain nombre de Cartes qui ont été fort utiles aux officiers, aux voyageurs et aux ingénieurs et constituent encore à l'heure actuelle les seuls documents originaux sérieux que nous possé- dions sur la topographie du sol algérien. » Les Cartes, toutefois, à peine terminées, étaient reconnues insuffisantes. L'occupation, en effet, était désormais devenue défitiitive, la colonisation s'implantait rapidement dans le Tell et jusque dans la région des Hauts- Plateaux; les travaux publics, routes, chemins de fer, ports, barrages, etc., prenaient une extension considérable et il devenait urgent, pour satisfaire aux légitimes exigences des divers services, de construire une carte topo- graphique à grande échelle de la colonie. » C'est en i85i seulement que le Dépôt de la Guerre put songer à doter l'Algérie d'une Carte semblable à la Carte de France, formée par des levés réguliers et assise sur une triangulation de haute précision. » J'ai déjà fait connaître à l'Académie l'ensemble des travaux géodé- siques de premier ordre exécutés dans le Tell algérien : trois bases mesu- rées à Blidah (i854), à Bône (1866), à Oran (1867); une grande chaîne de cent triangles courant de l'ouest a l'est entre la Tunisie et le Maroc de 1859 à 18G8; des positions géographiques fondamentales déterminées di- rectement : à Alger (187/4), à Bône et à Nemours, en 187G ; tous les élé- ments de la chaîne, longueurs des côtés, altitudes des sonunets, positions en longitude et latitude, calculés en partant d'Alger et vérifiés par des observations directes aux deux extrémités. M Sur celte chaîne, considérée comme formant l'ossature géodésique du Tell algérien, est venue se greffer la triangulation secondaire, entreprise à partir de 1864, ])oussée activement jusnu'eu 1870, puis interrompue et re|)rise après la guerre, qui s'exécute encore en ce moment même aux deux confins de l'Algérie, couvrant déjà d'un réseau continu de Inangles les j île la surface totale du Tell, et au cours de laquelle ont été recoupés les C. R., iSS'i, 1" Semestre. (T. XCVIll, N' -i.) ^^ ( >86) points topographiqiies remarquables du sol, koubas, églises, fermes, pics, etc. » Les premiers levés topographiques réguliers exécutés en Algérie remontent à l'année 1867. Continués pendant les années suivantes, ils furent brusquement interrompus en 1870, et ce n'est qu'en 1879 qu'ils ont pu être entrepris à nouveau, et celte fois d'après un plan systématique bien étudié, avec des moyens d'action, personnel et matériel, proportionnés à l'importance de l'œuvre à accomplir. » Tous les ans, vers les premiers jours de novembre, soixante officiers, capitaines, lieutenants ou sous-lieutenants de toutes armes, sont convo- qués à Paris, au Dépôt de la Guerre, pour y recevoir des instructions spé- ciales. Ils sont aussitôt répartis en douze brigades, à raison de cinq officiers par brigade et trois brigades par province. Chaque brigade est dirigée par un officier du grade de chef de bataillon ou capitaine. Un lieutenant-colo- nel est chargé de contrôler les opérations et de leur imprimer l'homogé- néité qui est indispensable. )' Chaque officier reçoit une feuille de projection, sur laquelle sont tra- cés, par points, de décigrade en décigrade, les méridiens et les parallèles de la région qu'il doit lever, et c'est sur cette feuille qu'il place, à l'aide du compas de proportion, les points qui lui sont donnés par leurs coor- données en latitude et longitude. » La projection adoptée est la même que celle de la Carte de France, projection à développement conique du colonel Bonne (improprement appelé de Flamsteed modifié). C'est la projection véritablement française, que nous avons tenu à conserver et qui convient remarquablement à l'Al- gérie. » En jetant les yeux sur une Carte générale de notre colonie, on voit que l'Algérie forme comme une bande relativement étroite, dont la profon- deur maxima dans le sens nord-sud est de 400'"" environ, entre les paral- lèles de 41*^' et de 37*^'', et qui s'étend au contraire dans le sens est-ouest sur luie amplitude voisine de i3'''. » Si donc on imagine le cône circonscrit à l'ellipsoïde terrestre le long du parallèle moyen de ou Sq*^', la surface de ce cône se confondra très sensiblement, pour toute l'Algérie, avec celle de la Terre même et pourra être substituée à celle-ci pour être ensuite développée sur un plan. Ce parallèle de 3c)'" est le parallèle principal ou central de notre Carte et, ( ï87) pour méridien principal, nous avons conservé le méridien de Paris qui coupe le massif du Djebel Chenoua à i3'''°à l'est de Cherchell et à 66'^" en- viron à l'ouest d'Alger, et qui peut aussi devenir un jour véritablement centrai, si la Carte est jamais prolongée vers l'occident. » En adoptant les valeurs suivantes pour les dimensions de l'ellipsoïde terrestre (valeurs de Clarke), savoir I grand axe a =6378253°', i petit axe /; =6 356 5 18'", d'où aplatissement = =: a 29^, t) ou trouve pour le rayon du développement du cône circonscrit et tangent à la Terre le long du parallèle de Sg'^'jOu rayon principal de la Carte, NcotL^R — 9 585 561'"; soit, à l'échelle de ^j^, r= 191'", 7. » A l'aide des formules connues, ou a calculé, de décigrade en décigr;ide, pour toute l'étendue de la Carte, c'est-à-dire 4*^' en latitude et 7*^' en longi- tude, les longueurs des arcs de méridiens et de parallèles, ainsi que des Tables qui permettent d'obtenir par interpolation les coordonnées rectan- gulaires, par rapport aux axes principaux (méridienne et perpendiculaire) des points géodésiques dont les longitudes et les latitudes sont connues. Ces Tables, analogues aux Tables de Plessis qui ont servi pour la Carte de France, constituent un travail considérable; elles seront prochainement publiées in extenso. » Dans la Carte d'Algérie, les surfaces sont rigoureusement conservées; les longueurs ne subissent aucune altération dans le sens des parallèles, ni le long du méridien principal. Quant à la déformation ou altération des angles, elle est tout à fait insensible, même aux extrémités de la Carte, puisqu'au bord nord-est, où elle est maxima, elle ne dépasse pas 18' cen- tésimales (soit 9'43" sexagésimales). Notre mode de développement est donc à peu près irréprochable, puisqu'il conserve à la fois les surfaces, les angles et par suite les longueurs, et qu'il pourra plus tard sans doute être maintenu, sans déformation appréciable, aux régions limitrophes du Ponant ou du Levant. » Les levés sont exécutés sur le terrain à l'échelle de j~^j^, pour élie ( i88 ) ensuite réduits à l'échelle de ~^ dans la rédaction et la publication de la Carte. » Quand nn terrain a été déjà l'objet de levés planimétriqnes antérieur!?, exécutés par les services topographiques civils de la colonie, le topographe militaire reçoit à Paris une réduction au xûvôô ^^ ^^^ levés (cadastre, levés généraux, sénatus-consulte). » l>es levés du sénatus-consulte ne donnent que les grandes lignes de la planimétrie, les noms des tribus, douars, oueds, etc.; ils constituent un bon renseignement, mais trop inexact pour pouvoir être employé par les topographes. Au contraire, les levés généraux et le cadastre fournissent une planimétrie excellente, sur laquelle ceux-ci peuvent appuyer générale- ment leurs travaux d'une manière »ûre. Mais ce n'est pas là le cas le plus fréquent : certaines régions, même voisines de la mer, n'ont pas été re- connues jusqu'ici, et là tout est à faire, planimétrie et nivellement, et le tojiographe n'emporte pas d'autre renseignement que la position et l'alti- tude de ses points géodésiques, » Chaque oflicier est pourvu d'une boussole à éclimètre avec ses acces- soires et d'un baromètre anéroïde; il doit lever une superficie de i3o'"i en moyenne. Les chefs de brigade sont pourvus d'une planchette et d'une alidade nivelatrice. » Que le levé se rapporte à un terrain cadastré ou non, une reconnais- sance [iréliminaire est toujours nécessaire pour rechercher les points géo- désiques, les reconstruire s'ils sont détruits, en élever de nouveaux sur les points saillants du sol, et former ainsi, avec la planchette ou l'éclimètre, comme un quatrième réseau géodésique à mailles serrées. » Le levé définitif couqiorte : le complétage ou les corrections de la pla- nimétrie et le nivellement, qui se fait à l'aide de l'éclimètre, et dans quel- ques cas particuliers, pour les cols, les fonds de vallée, les endroits cou- verts, à l'aide du baromètre anéroïde. » Quand les levés sur le terrain sont terminés, les officiers de chaque brigade sont réunis sur un point central du terrain qui présente tomes les ressources nécessaires au campement commode de toute la brigade, et l'on procède, sous la direction et le contrôle du chef, à la mise au net de la planimétrie, à l'étude et au tracé définitif des courbes de niveau, ainsi qu'à la rédaction d'un Mémoire statistique et descriptif. Ce Mémoire contient des renseignements aussi complets que possible sur l'aspect général du pays, son orographie, ses richesses végétales ou minéralogiques, ses cultures; sur la description des côtes, le régime des eaux, la nature des { >!^9 ) voies de communication, le chiffre de la population, les races, les langues, les religions, etc. M Un Mémoire spécial est consacré à la description, accompagnée de croquis, dt^s ruines soit mégalitliiques, pliéniciennes, romaines, espagnoles ou arabes qu'on a |ni relever sur le terrain. » Enfin, si un officier a découvert une inscription importante, il doit en faire l'estampage et le rapporter à Paris. » Dans les travaux relatifs à la Carte de France, les courbes de niveau étaient complèlement considérées comme les directrices des hachures tra- cées suivant les lignes de plus grande pente et n'étaient pas reproduites sur la minute définitive. La confection de ces hachures é'ait liborieuse et délicate et absorbait toute la saison d'hiver. » Il est vrai qu'elles permettaient d'accentuer certains mou-oments du sol et produisaietit, par l'intensité plus ou moins grande de la teinte, un effet plastique saisissant, comparable à l'effet réel de la n:Uure, effet que les coui bes seules sont impuissantes à donner; mais elles présentaient l'im- mense inconvénient d'entraîner, dans les opérations de la gravure, surtout avec le cuivre, des lenteurs et un accroissement de dépenses consi- dérables. » C'est pourquoi, dans la Carte de l'Algérie, nous les avons supprimées; le topographe ne construit plus que les courbes et j'indiquerai tout à l'heure comment nous avons pu obtenir, d'une manière rapide, simple et peu dispendieuse, l'effet plastique sans lequel une Carte topographique ressem- ble fort à une Carte plate. » Sur notre Carte du reste, connue sur la Carte de France, les cotes seules constituent des données précises. Les courbes ne sont pas, comme dans les levés à grande échelle, filées par points et ne reproduisent pas mathématiquement toutes les formes du sol, les accidents secondaires, ou les ondulations légères, qu'il est impossible d'exprimer à l'échelle ordinaire d'un levé topographique. C'est en combinant les cotes des points princi- paux avec les formes du sol qu'il a dessinées de visu, sur le terrain, en le parcourant et le contemplant sous ses divers aspects, que le topographe construit ses courbes, et celles-ci ne sauraient, en conséquence, être con- sidérées comme offrant une représentation, pied à pied, du sol, mais seule- ment comme une étude très approchée, ou plus exactement comme étant les sections équidistantes, de lo™ en lo", d'une surface enveloppe ayant un contact intime avec la surface de la Terre. » L'orthographe des noms est l'objet de soins tout particuliers; les ( '90 ) topographes doivent, pour éviter des erreurs grossières, demander ces noiiis à des Arabes du voisinage, les écrire eux-mêmes en français en tâ- chant de reproduire le mieux possible la prononciation arabe ou kabyle, et hs faire écrire ensuite, à côté, en caractères arabes, par des indigènes letlrés. Ces noms sont l'objet, plus tard, d'un premier contrôle de la part des officiers ou interprèles du chef-lieu du cercle ou de la subdivision, et, enfin, lorsque le calque des écritures est terminé, il est soumis à l'examen d'un interprèle principal de l'armée qui opère une dernière revision, en se conformant, pour l'orthographe des noms, au vocabulaire de MM.de Slane et Gabeau. )) Lorsque les minutes des levés sonl remises au service du dessin, elles sont d'abord découpées et assemblées en feuilles; les dessinateurs font ensuite des calques complets de ces minutes, qui permettent d'obtenir, par les procédés connus de la Photozincographie, à l'échelle de Yoilûjf une maquette sur zinc, d'où l'on tire enfin, pour guider le travail du gra- veur, autant de faux décalques que la Carte comporte de couleurs. D Chaque feuille publiée est limitée par un cndre de o™,G4 de base sur o'",4o de hauteur ; elle correspond, dans la nature, à un rectangle de 32''™ sur 20''™ et embrasse par conséquent une superficie de 640'"'"', soit, pour fixer les idées, exactement le j de la superficie d'une feuille de la Carte de France au ^irl^pj- Le format que nous avons adopté est commode, ni trop grand, ni trop petit, et se prête aisément aux délicates opérations du repérage. » Noire Carte est gravée sur zinc. Ce métal permet d'obtenir, comme la pierre et à un degré au moins égal, sinon supérieur, une gravure artistique rapide. IMais il possède, en outre, des avantages si considérables au point de vue de la dépense, des frais et des difficultés de conservation, de logement et de manutention, que nous avons, depuis plusieurs années, au Dépôt de la Guerre, abandonné la pierre jiour le zinc dans tous les travaux nouveaux de gravure ou de dessin, au crayon et à la plume, aussi bien que pour tous les tirages en noir et en couleurs, à bras et à la machine. » Le Tableau suivant ('), dont nous avons pu vérifier l'exactitude, fait ressortir ces avantages de la manière la plus frappante; il résume la com- paraison, connue valeur, poids et volume, de ^5oo zincs de trois formats (') Communiqué par M. Monrocq. ( '91 ) (grand monde, colombier et Jésus), avec pareil nombre de pierres de mêmes formais : Valeur. l'oids. Voliime. Zinc 85ooof' i33oo''" 2"»= Pierre Sooooo 645ooo aSo » Ces chiffres ont une éloquence irréfutable. )) Chaque feuille ne comportait, à l'origine, que six Planches, savoir : » La Planche de rouge, affectée aux lieux habités et aux chemins régu- lièrement entretenus et carrossables en tous temps; )) Celle de noifj aux écritures, aux chemins dont la viabilité n'est pas toujours assurée et aux sentiers; » De bleu, aux eaux; » De vert, aux bois ; » De u/o/t'tj aux vignes: M De bistre, aux courbes de niveau. » Dès les premiers tirages, on s'aperçut que le figuré du relief par les courbes laissait beaucoup à désirer. Si, en effet, dans les pentes très accu- sées, le simple rapprochement des courbes suffit à donner un certain re- lief aux formes du terrain, il n'en est pas de même dans les parties ondu- lées ou dans les pentes faibles. Là, l'œil a quelque peine à les suivre: elles deviennent peu saisissables. En un mot, l'expression plastique du sol, si bien rendue par les hachures, fait comi^lètement défaut. C'est pourquoi nous avons cherché à obtenir le modelé du terrain au moyen d'un estom- page au crayon lithographique, basé sur la lumière zénithale et rehaussé par un léger sentiment de lumière oblique : de là résulte, pour chaque feuille de la Carte, une septième Planche, tirée en gris bleuté. » De nombreux essais ont montré que le gris bleuté appliqué sur des courbes bislre fines convient le mieux, par sa douceur, à l'estompage de la montagne; il ne tire pas l'œil, s'harmonise bien avec les autres couleurs et donne, avec une grande transparence, beaucoup de modelé aux formes du terrain, sans nuire en rien aux détails de la planimétrie, qui ressortent avec la plus parfaite clarté, et sans produire aucun effet désagréable de miroite- ment. » Les Planches de lettres ont été jusqu'ici gravées. Elle.'v ne le seront plus désormais. Afin de gagner du temps, sans rien sacrifier du côté artis- tique et pour assurer l'identité des écritures dans toute l'étendue de la Carte, la lettre sera obtenue par impression typographique exécutée sur papier autographique et reportée ensuite sur zinc. Dans les caractères ( 192 ) adoptés, nous avons renforcé les déliés, afin d'obtenir une plus grande netteté de la lettre et une facilité incomparablement supérieure dans la lecture. » Grâce à l'emploi du zinc, tous les levés exécutés sur le terrain, dans le courant d'nne campagne, pourront être gravés et les feuilles livrées au public à la fin de la campagne suivante. Des retards inévitables démise en train se sont produits au début, mais les travaux de dessin et de gravure sont actuellement poussés avec activité, et je suis heureux d'annoncer à l'Académie que les 5o feuilles levées déjà sur le terrain seront toutes publiées vers la fin de l'année qui commence. La Carte du ïell alt'érieu sera terminée en 189^1, et l'Algérie sera ainsi dotée d'une excellente Carte, assurément bien supérieure à notre Carte actuelle de la France. » La Carte d'Algérie est une œuvre collective qui résume les travaux successifs des géodésiens, des topographes et des artistes du Déi)ôt de la Guerre. Cliacuu a fait son devoir; la liste serait trop longue de ceux qu'il me faudrait citer avec éloee. » Qu'il me soit permis toutefois d'adresser d'ici même, au nom de l'Aca- déuiie, un salut cordial à nos vaillants topographes de l'Algérie et à leur digne chef, M. le lieutenant-colonel Mercier. » PHYSIOLOGIE APPLlQuiÎE, — Sur l'emploi des mélanges titrés de vapeurs aueslliésicjues et d'air dans la chloroformisalion ; par M. Ricuet. n II est malheureusement bien à craindre, et je le dis avec regret, que, malgré les belles expériences de notre savant Confrère M. P. Bert sur les animaux, et nonobstant lesquelques applications à l'homme de sa nouvelle méihoded'aiieslhésie par les mélanges titrés de vapeurs etd'air, la question de la chloroformisalion n'ait pas fait un grand pas. » Déjà M. Gosselin, dont je partage sans réserve les opinions, a démontré que ce nouveau mode d'administration des anesthésiques, tel au moins qii'd est employé aujourd'hui, serait d'une application difficile dans la pratique, et qu'il ne lui paraissait pas d'ailleurs avoir apporté des avantages incontestables sur les procédés universellement employés par les chirurgiens. Je ne reviendrai pas sur cette partie de son argumentation. » Suivant M. Bert, les avantages de son nouveau mode d'administration seraient d'éviter aux patients les inconvénients irdiérents aux autres pro- cédés, ttls que la toux, la suffocation du début, l'agitalioii, les nausées et ( '93 ) les vomissements, et enfin les malaises qui souvent persistent longtemps après le réveil. » Sans cloute ces inconvénients, très réels, sont fort gênants, mais ils sont loin de se produire constamment; ils sont même assez rares relative- ment, surtout entre les mains des praticiens exercés. » D'ailleurs, est-il bien démoniré que par la nouvelle méthode on les évitera sûrement? C'est ce qui avait soulevé déjà quelques doutes dans mon esprit, car la Note insérée dans les Comptes rendus du i4 janvier dit que, quatre fois sur vingt-deux, il y eut de légères nausées et une fois même un vomissement. Mais, pour juger par moi-même des effets des mélanges titrés, je me suis rendu à l'hôpital Saint-Louis, et, je dois le dire tout de suite, mes doutes ne se sont pas dissipés, au contraire : vous allez en juger. » L'appareil ayant été préparé comme pour une opération, c'est-à-dire la^'de chloroforme vaporisés dans i5o''' d'air, je m'appliquai l'embou- chure sur la bouche et le nez, et tout d'abord je n'éprouvai d'autre sen- sation que celles que j'avais ressenties lors d'autres essais d'anesthésie par la compresse, auxquels je m'étais antérieurement soumis. Mais, à peine avais-je fait dix aspirations que je fus pris d'un accès de toux suffo- cante qui m'empêcha absolument de continuer l'expérience. Mon collègue, le D' Régnier, chirurgien de l'hôpital, qui m'accompagnait, se soumit alors à la même expérimentation et n'éprouva rien de semblable. C'était donc là une action toute spéciale, toute personnelle, du chloroforme sur mes bronches, en un mot une idiosyncrasie, mais momentanée, car je n'avais jamais rien éprouvé de semblable dans mes précédeules anesihésies. » Trois jours après, M. Peau me convoquait pour assister à la chloro- formisation par le même appareil de trois malades. Les trois anesthésies furent dirigées avec une grande précision par M. le D''Dubois, l'aide assidu de M. Bert. >. Un premier malade, garçon de trente ans, auquel une opération assez longue fut pra- tiquée avec le thermocautère, fut rapidement anesthésié en quatre ou cinq minutes, et maintenu dans un état d'insensibilité absolue pendant trente-cinq minutes sans aucune excitation. Mais on dut employer 5oS'' de chloroforme, dose énorme. Dans le cours de l'aneslhésie, des nausées se manifestèrent .à plusieurs reprises, et lorsque, une demi-heure après, je fus le voir à son lit, il vomissait. » Une deuxième malade, femme de quarante ans environ, atteinte de grosses hémor- rhoïdes, opérées également par le cautère actuel, fut plongée dans le sommeil anesthési<|ue en huit minutes; elle offrit une période d'excitation assez marquée. » Enfin une troisième malade, de quarante-cinq à cinquante ans, atteinte d'une tumeur du sein volumineuse enlevée avec le bistouri, fut également soumise au chloroforme. C. R., i8S1, !•■' Semestre. (T. XCVIII, N° 4.^ ^ ^^ ( >94 ) Celle-ci eut une période d'excitation très marquée et ne fut plongée dans le sommeil anesthé- sique qu'après plus de dix minutes. » Il ne faudrait certainement pas tirer de ces faits nue conclusion défini- tive, niais néanmoins il en faut tenir compte et dire que, sur trois opérés, l'uH a été pris de nausées et vomissements, tandis que les deux autres ont eu une période d'excitation, très accentuée chez l'une d'elles du moins, chose d'autant plus remarquable qu'il s'agissait de lémmes, lesquelles, ainsi qu'on le sait, sont beaucoup moins sujettes que les hommes à l'alcoolisme et par conséquent à l'excitation chloroformique. » Je n'insisterai pas davantage sur ce que j'appellerai volontiers le petit côté de la question, d'autant mieux que pour nous, opérateurs, ces acci- dents ne sont que des épiphénomènes plus ou moins gênants, mais jamais inquiétants ; et si même j'en ai aussi longuement parlé, c'est pour suivre notre savant Confrère sur le terrain qu'il a choisi. Mais il m'a [;aru y at- tacher luie trop grande importance. C'était probablement pour établir la supériorité de sa méthode sur les procédés ordinaires; je doute qu'il y ait complètement réussi. » Mais j'ai hâte d'arriver au point capital. » Dans sa Réponse à M. Gosselin, M. Bert dit (p. 12S) : o En résumé, les chirurgiens, en se servant de la compresse, mettent en usage des ten- sions de vapeurs ou inefficaces, ou utiles, ou dangereuses. C'est en louvoyant avec habileté entre les doses inefficaces et les doses dangereuses qu'ils obtiennent l'anesthésie et évitent les accidents. " » Et un peu plus loin : «1 La méthode des mélanges titrés a l'immense avantage de mettre à l'abri de toutes ces inégalités et irrégularités. La dose ///«/Ve que j'emploie, étant toujours au-dessous de celles que donne la compresse risque infiniment moins que celle-ci d'amener des accidents. En un mot, cette métliode me paraît être la seule qui puisse dégager absolument la responsabilité des chiritrgie/ts. >< » Voilà des paroles graves; la dernière phrase surtout, que je souligne, me paraît de nature à faire réfléchir sérieusement les praticiens. » Sa signification est claire : elle revient à dire que ceux qui, n'ayant pas employé la nouvelle méthode, auraient le malheur de perdre un malade, encourraient de graves responsabilités et pourraient être appelés, cela s'est vu, à en subir les dures conséquences. » Il faut donc rechercher si la démonstration de notre Confrère s'im- pose réellement, ce que, pour mon propre compte, je serais tout disposé à ( 19^ ) accepter, car nous serions dorénavant délivrés d'un grand souci pendant DOS opérations. » Théoriquement, il me paraît sinon impossible, du moins bien difficile, d'admettre qu'on puisse jamais faire la démonstration de l'innocuité d'une méthode quelconque d'anesthésie avant d'avoir découvert la. cause de la mort par les inhalations du chloroforme. Or, jusqu'ici, tout est mystère, et, malgré les travaux si nombreux et si consciencieux des physiologistes, nous en sommes réduits à des hypothèses. C'est donc par hypothèse que procède notre savant Confrère quand il nous parle de sa dose [imite, et, jus- qu'à plus complète démonstration, je me refuse à l'admettre, » Mais alors où sera le critérium? Dans la clinique, et jusqu'à présent dans la clinique seulement, c'est-à-dire dans la coordination d'une loncjue série d'observations sur r homme, et c'est là ce que je vais chercher à démontrer. » Je dirai d'abord qu'on, a singulièrement exagéré les dangers de mort par les anesthésiques : sur plusieurs millions d'individus qui y ont été sou- mis, on a relevé à grand' peine 290 à 3oo cas de mort, attribués à ces inha- lations. » Et remarquez que je dis attribués, car un grand nombre de ces ter- minaisons fatales sont dues certainement à d'autres influences. Ceux qui attribuent toutes ces morts exclusivement aux anesthésiques oublient, en effet, qu'avant la découverte des propriétés de l'éther et du chloroforme les cas de mort subite pendant ro|)ération n'étaient point rares. On en rassemblerait facilement un assez bon nombre de cas; j'en citerai quel- ques-uns, ne voulant pas abuser de l'attention de l'Académie. » J.-L. Petit rapporte l'histoire d'un homme vigoureux qui mourut, pen- dant la réduction d'une luxation du genou, de douleurs (')? dit-il. Garen- geot, Chopart, Roux ont cité des faits analogues. Desiiult, sur tui ecclé- siastique qui allait subir l'opération de la taille, trace avec l'ongle du doigt, sur la peau du périnée, la ligne que suivra l'instrument tranchant. Le malade pousse un cri et meurt. Civiale veut sonder un vieillard qui se croit atteint de la pierre; à peine la sonde touche le méat urinaire, que, frappé de terreur, il expire devant de nombreux assistants ("). » Croit-on que, depuis l'usage des anesthésiques, ces cas de mort ont cessé de se produire? Erreur; au contraire, ils semblent se multipher, ( ' ) J.-L. Petit, Traité des maladies des os. (■-) Chailly, Des considérations puissantes qui doivent empêcher d'user de l'éther et du chloroforme dans les accouchements. Paris, i853, p. 12. ( '96 ) et, par l'effet même de cette cause, à savoir la terreur qu'inspirent à quelques patients les aiiesthésiques, surtout lorsqu'on les leur présente avec un appareil qui leur ferme lierinétiqiienient la bouche et le nez, c'est- à-dire les voies respiratoires, menaçant de les as])hvxier. Cazenave (de Bor- deaux) allait amputer un homme de quarante ans; pour l'encourager, il fait un simulacre de chloroforinisation et approche de la bouche du malade un mouchoir sur lequel on n'avait pas mis une goutte de chloroforme : le ma- lade f^it quatre inspirations, tombe en syncope et meurt ('). » Voici un fait qui emprnnle son originalité an nom du chirurgien au- quel il est arrivé. Simpson, celui-là même qui a découvert les propriétés du chloroforme, envoie un de ses aides en chercher un flacon dans son laboratoire. Celui-ci, en l'apportant, fait un faux pas et brise le flacon; il n'y en avait pas d'autres. On commence alors l'opération, mais sans anes- thésie; à la première incision, le malade pcàlit, le pouls s'arréle, et il suc- combe à une syncope subite {Bulletin de l'Jcadémie de Médecine, 1 882, p. 255). Tout dernièrement, à l'hôpital de Toulouse, un paysan vigoureux, âgé de quaranle-cinqans, est admis pour une luxation de la cuisse. Voulant la ré- duire par le procédé du àe douceur^ on est obligé de le placer sur le ventre; pour cette raison on renonce à le chloroformiser. La réduction se fait avec une facilité dont on s'applaudissait, lorsqu'un assistant s'écrie : << Le malade » est mort! «C'était malheureusement vrai. L'observation complète m'est communiquée par le professeur Fontagnères, de Toulouse. » Je pourrais multiplier ces exemples : ceux-ci suffiront, j'espère, pour démontrer que bon nombre de morts attribuées aux anesthésiques recon- naissent d'autres causes. Lesquelles? La terreur, la douleur, une sorte de sidéralion morale, selon l'heureuse expression de notre savant Confrère, M. H. Larrey {Bulletin delà Société de Chirurgie^ t. IV, p. 100), me paraissent en rendre compte, sans les expliquer. La conclusion à tirer de ces faits étranges, c'est que, pour rester dans la réalité, il importerait de réduire notablement le chiffre total de la mortalité attribuée aux anesthésiques. » Il faut actuellement établir dans quelles proportions meurent les in- dividus soumis aux anesthésiques. » Je serai bref, ne donnant que les chiffres et renvoyant aux sources. C'est un travail aride, mais indispensable pour établir ce que je veux dé- montrer. Bulletins de VAcadèinie de Médecine, p. 254; '882. ( '97 ) » Richardson ('), faisant les relevés des chloroforniisations dans huit hôpitaux de Londres, les partage en denx périodes : la première de 1848 à 1864, dans laquelle il relève i mort sur 17000 opérés; la deuxième de 1867 à I 869, où il trouve 6 morts sur 7500 chloroformisés, soit une moyenne de I mort sur 35oo chloroformisés. )) Les relevés de six autres hôpitaux lui ont donné dans les mêmes pé- riodes une mortalité de i mort sur 2765. » Ker Hugh Richard (^), pour les dix dernières années au grand hôpital d'Edimbourg, relève i mort sur 36 5oo. » Rillroth(') dit n'avoir eu son premier cas de mort qu'après i2 5oochlo- roformisations. » Nussbaum (^), suriSooo anesthésies, n'a pas eu un seul cas de mort. » Ronig ('), sur environ 7000 chloroforniisations, n'a jamais eu de mort. n En Amérique, pendant la guerre de la sécession ('), sur environ 80000 chloroforniisations, on n'a eu à déplorer que 7 morts, soit i mort sur 1 1 l^l^8. M Orschsradt ('), pendant toute la guerre du Danemark, en 1864, qui a nécessité de 1res nombreuses chloroformisations, n'a pas eu un seul cas de mort. » En France, à l'armée de Crimée, sur plus de 20 000 chloroformisations, M. Rizet relève deux cas de mort, soit i sur 10000 chloroformisés (*). » Plusieurs de nos Confrères, et je citerai particulièrement Sédillot et M. Gosselin, n'ont jamais eu de mort, dans une pratique longue et occupée. Moi-même, sur plus de 10 000 chloroformisations, je n'ai perdu qu'un seul malade et dans des conditions exceptionnelles. » La conclusion qui ressort avec évidence de toute cette discussion, c'est qu'en évaluant à i sur 10 000 ou 12000 la proportion des morts, on reste au-dessous de la réalité, surtout si l'on veut bien se rappeler que plu- sieurs de ces morts reconnaissent certainement pour cause, soit la terreur, (') On deathfrom chloroforme [Médical Times aiid Gazette, 1870, 7 et 21 mai). (*) Médical Times and Gazette, 8 et 19 avril 1876. (^] Wiener Medicinischc Vochenschrift, p. 796; 1868. (') Anesthesia, Handhuch fur Chirurgie von Pitha und Billroth, p. 60g. [') Centralblattfiir Chirurgie, p. 611; 1877. C^) ArniY Circular on the United States. ['•) Kriegschirurgie Erfahrungenwùhrenddes Krieges gegenDanemarh, i864;P- 372. (*) Traité d'anesthésie chirurgicale de MJI. Peebin et Lallemaxd, p. 236. ( '98 ) soit la douleur, soit les secousses morales qui ébranlent les malheureux blessés au moment où ils sont soumis à de cruelles opérations; sans compter qu'il est d'autres causes encore qui pourraient réclamer leur part, car elles aussi foudroient les opérés : l'entrée de l'air dans les veines par exemple, qui a failli me faire perdre l'année dernière, à l'Hôtel-Dieu, une de mes malades. » Il demeure donc établi que la proportion des morts est de i snr loooo à I2 000 chloroformisations, et cela malgré les modes d'adminisîration les plus divers, tantôt avec des appareils, tantôt avec la simple compresse, maniée elle-même de différentes manières. » Les questions de cet ordre, a dit un membre de notre Compagnie, l'illustre mathématicien Poisson, ne peuvent être résolues qu'à l'aide de masses de chiffres considérables; je crois m'étre placé dans ces conditions. » Quelle sera donc la conclusion à tirer de ces faits? C'est que la nou- velle méthode d'anesthésie parles mélanges titrés de vapeurs et d'air, si elle veut se substituer aux anciennes méthodes, doit d'abord nous offrir une sécurité et des avantages, sinon supérieurs, du moins égaux. » Nous pourrions donc nous borner à lui demander simplement de faire ses preuves, c'est-à-dire de nous apporter un nombre de loooo à 12000 chlo- roformisations sans accident, et attendre. » Il ne faut pas, en effet, que notre savant Confrère M. P. Bert se fasse d'illusions; les ciiirurgiens ne changeront pas leur manière d'opérer ac- tuelle, si facile et à peu près exempte de périls, sans cette évidente démon- stration, » Les raisonnements les plus spécieux, même appuyés et déduits d'expé- riences sur les animaux, dont le système nerveux central, soit dit en pas- sant, ne peut pas entrer en comparaison avec celui de l'homme, ne les convaincront pas. Il leur faudra des faits cliniques en nombre suffisant. M Ils ne peuvent pas oublier que déjà, à d'autres époques, les mélanges titrés de vapeurs anesthésiques et d'air ont fait leur apparition dans la Science et dans la pratique. Que sont devenus ces essais? C'est ce qu'il me reste à examiner. » Il y a vingt-quatre ans environ, le Comité du chloroforme de la Royal mcdiral and clnntrgical Society de Londres recommandait ces mélanges et surtout de ne pas dépasser 3,5o pour 100 de chloroforme vaporisé dans l'air si l'on voulait agir avec une sécurité relative. Je ne rappellerai que pour mémoire les appareils de Snow, de Demarquay, de Duroy, de San- son, de Junker, de Skinner, d'Esmarck et de Billroth, pour ne m'attacher ( '99 ) qu'à celui de Clover, parce qu'il offre avec celui de M. Bert la plus grande analogie. Les principes sont les mêmes, la forme de l'appareil offre seule des dissemblances. » Le nciméro du 9 août 1862 du Médical T/mes faisait connaître, il y a vingt-deux ans bientôt, un appareil, imaginé par M. Clover, pour ar.esthésier les malades avec un mélange titré de vapeurs de chloroforme et d'air. Cet appareil, d'ailleurs très ingénieux et très portatif, se compose d'un grand sac d'une capacité suffisante pour contenir le mélange nécessaire à une ou plusieurs chloroformisalions. Ce sac, fort léger, est porté sur le dos par l'opérateur; il en part un long tube qui aboutit à une embouchure que l'en applique sur la bouche et le nez du patient; le mélange a été préailablement fait de la manière suivante : 4o gouttes de chloroforme, soit 45 pouces cubes de vapeurs par 1000 pouces cubes d'air; total 4»5o pour 100 de va- peurs anesthésiques. C'est, je tieiis beaucoup à le faire remarquer, à peu près le même mélange que celui de l'appareil de M. Bert, seulement un peu moins concentré et, par conséquent, moins actif. » Inutile d'ajouter que l'air expiré sort par une soupape, comme dans l'appareil de M. Bert, et ne rentre pas dans le sac contenant le mélange titré. » En 1869, après trois années d'expériences, voici ce qu'écrivait M. Clo- ver à M. Sanson, de Londres : a J'ai trouvé que mon inhalateur produisait l'anestliésie plus légiiliorement que par tout autre procédé : rarement les malades ont de la toux, la grande majorité est anestliésiée en moins de dix minutes, et ils sortent du sommeil anesthésique certainement avec plus de facilité, moins de malaise et moins de prostration que je ne l'observais lorsque je ne me servais pas de mon inhalateur. » » Ne croirait-on pas entendre M. P. Bert? Quelques années se passent, les applications de l'appareil de Clover se succèdent sans incident fâcheux non seulement en Angleterre, mais en France, où je me souviens l'avoir vu employer, à la Charité, par un médecin anglais, dans le service de Velpeau, et, suivait le témoignage si autorisé du professeur Erichsen {System qf Sunjery, dernière édition), on était arrivé à 3ooo chloroformisations sans accident. » En 1867, un homme chez lequel on voulait réduire une luxation du pouce est soumis aux inhalations de chloroforme par l'appareil de Clo- ver : à peine il avait respiré trois minutes qu'il succombait brusquement; ( 200 ) on n'avair emplové cependant que i'^'-','] de chloroforme, soit environ 37 gouttes ('). » En 1870, à Uinversity Collège hospilnl, de f.ondres, un nouveau fait de mort se produit avec le même appareil. On avait amputé la cuisse, le chloroforme élait enlevé depuis deux minutes et le pansement commencé, lorsque tout à coup le malade pâlit, est pris de syncope et meurt ('-). » Toujours en 1870, un troisième fait de mort survient. Le D"^ Mars- chall, voulant sonder un malade, lui administre le chloroforme par la mé- thode de Clover; on est obligé, a|)rès cinq minutes, d'interrompre l'admi- nistration du chloroforme à catise du sleitor, le pouls s'arrête et le malade meurt (' ). » En 1 873, quatrième cas de mort sept minutes après le début des inha- lations, au moment où l'on introduit la sonde dans la vessie (*). » Enfin en 1874, cinquième cas de mort : celui-là entre les niains de Clover Ini-mème, quinze minutes après le début des inhalations [^). » Ce qu'il y a d'instructif dans ce dernier fait, c'est que, pour exonérer sans doute son procédé de tout reproche, Clover estime qu'il doit y avoir eu une méprise et qu'on a mélangé lui peu plus de chloroforme à l'air que de coutume. » Ces cinq c:\s de mort, qui se sont ainsi succédé à peu d'intervalle, avec un appareil contenant un mélange titré de vapeur anesthésique et de chloroforme, lequel avait aussi la prétention d'obtenir une sécurité rela- tive, paraissent avoir singulièrement refroidi l'enthousiasme de nos voisins pour la méthode de Clover, car on n'eu entend plus parler. » La nouvelle tentative de noire savant Confrère aura-t-elle une meil- leure fortune? Je le désire sans trop l'espérer. » (') Voyez TSritisli mcdicnl Journal, i mars 1867. (2) The Lancet, ^3 avril 1870. (') British Dicdicat Journctl, i/j mai 1870. ('') Tlie Lancet, 1^ mai 1873. (") fîritisk medicid Journal. 20 juin 1874. ( 20I ) CHIMIE AGRICOLE. — JSole stii la (lisiciniitalioii, l'a^simi'alion cl la delenni- nation de Caàde pho^plioriqiie dans les tctns ambles. Note de JM. 1*. de Gasparin. « Aucune connaissance n'est plus iiii|)oi tante, pour rAi;ronoinie et la pratique agricole, que celle de l'état île l'acide phosphorique dans le sol. M La source de l'acide phosphorique réparti dans les sols arables n'est pas en qiieslioii : toutes les roches granitiques, ir.étamorphiques, volcani- ques, scliisieuses et calcaires de tous les étages contiennent de l'aciile phosphorique, depuis lui maximum de 3 pour loodans les laves jusqu'à un minimum de j-^ dans certains granités et certains calcaires néocomiens. Les roches métamorphiques sont généralement plus riches que les terrains primitifs et les calcaires lerliaires.il est tout nalurel que les terres arables formées des débi is des roches contiennent également tontes de l'acide |)hosphorique en ([uantilé plus ou moins abondante suivant la nature des rochfs d'oiigine. Il (ant pourtant s'arrêter ici et se demander si l'acide phosphorique contenu dans le sol cultivé s'y trouve au même état que dans les roches, ou s'il n'a pas déjà subi une transformation, et si ce n'est pas justement cette Iransforuiation qui l'a rendu assimilable et propre au dévt loppemcnt des végétaux cultivés. " Il ne huit s'adresser £[u'à l'observalion directe. Oi- elle nous apjjrend que l'un des agents les plus actifs de la décom|)osilion des roches et de leur transfoi-mation en terre végétale est l'attaque de leur surface par les mousses et les lichens. Sur une roche néocomieime contenant j^ d'acide phosphorique, le kilogramme sec de mousses et de lichens contenait i'''"", 2 d'acide phosphorique, c'est-à-dire si.\ lois autant que la roche qui les por- tait. Les débris de cette roche entamée par les mousses étaient donc cer- tainement appauvris, et, une fois mêlés aux débris végétaux eux-mêmes et entraînés ensemble jiar les pluies pour venir accroître le sol cultivable, on peut affirmer que le siège de l'acide phosphorique utile se trouvait plutôt dans les débris organiques que dans les débris minéraux. » Toutes les végétations succédant à cette végétation élémentaire qui a fait en quslque sorte le défricbement de la roche s'emparent à leur lourde l'acide phosphorique qu'elles rendent à la terre par leurs débris. En met- tant en dehors les graines et les fourrages qui contiennent jusqu'à 3^', 5 d'acide phosphorique par kilogramme sec, les bois, les feuilles et la paille en contiennent de o^', 5 à iS'', 5, et le premier dépouillement des roches G. K., i8S4, I"' Semestre. (T. XCVIll, K" 4.) 27 ( 202 ) par les végétaux élémentaires se transmet de végétal à végétal, sans qu'il soit cependant permis d'affirmer que les végétaux supérieurs n'emprun- tent rien eux-mêmes aux phosphates minéraux combinés dans les roches. Toutefois, il ne faut pas méconnaître le mode primordial de transmission de l'acide phosphorique de corps organique désorganisé à corps organique vivant. » L'acide phosphorique incorporé dans les tissus végétaux est très résis- tant. Nous avons voulu le doser sur un très bon papier à filtrer blanc donnant seulement ^wû ''^ cendres, i'"^ de ce papier a donné o?'', o3 d'a- cide phosphorique dans ses ceridres; et cependant, indépendamment des lavages subis par la pâte, la calcination du papier semblait devoir amener une réduction de l'acide. » Il faut maintenant nous transporter sur le sol arable. Nous nous adressons à tm sol argilo-calcaiie de la plaine de Tarascon, contenant 2,. 5 pour 100 de matières organiques sèches, soit par mètre carré, pour 5oo''S [Je sole, 12''^, 5 de matières organiques. Ces matières contiennent au minimuin dans ces terrains f~ d'aci le phosphorique, ce qui est du reste la moyenne de la teneur des débris végétaux (feuilles et tiges seulement). Ce terrain contient donc 12'='', 5 d'acide |)hospliorique organisé par mètre carré, ou laS**^ par hectare. C'est peu relativement à la masse de l'acide phosphorique contenu dans ce terrain qui en contient 25oo''S par hectare. Ou peut donc dire que 5 [)oin' 100 de l'acide phosphorique est à l'état de combinaison organique et 90 pour 100 à l'état de combinaison miné- rale. Sans doute les gS pour 100 ne sont pas à négliger; mais dans ces sols argilo-calcaires, contenant /|0 pour 100 de carbonate de chaux et 5o pour 100 d'argile ou de sable excessivement fins, très pauvres en alumine et ri- ches en sesquioxyde de fer, il ne faut [)as compter sur une assimilation fa- cile des pbosphates minéraux, toujours sollicités à reprendre la forme tri- basique. Ou |)eut donc compterque les i 25"*^ d'acide phosphorique engagés clans les matières organiques sont sous la forme la plus propre à entrer dans la végétation, et que, si cette petite fortune est alimentée, et mieux encore accrue par des engrais qui l'apportent bOUS une forme analogue, vous pourvoyez sous ce ra|)port à l'alimentation des végétaux cultivés. » Sans doute l'addition de phosphates sous une forme soluble et associés àdesmalières organiques pourra être d'un grand secours, surtout dans les cultures fourragèios; mais la présence des matières organiques est le point capital, et ceux qui se figurent qu'ils pourront s'en passer vivent dans le pays des chimères. Tous les agric:ill(uis ont eu le spectacle de ce qu'on ( 2()3 ) appelle une terre séchée, c'est-à-dire dépouillée de la plus grande partie de ses réserves organiques. Ou s'épuise pendant des années à lui rendre la fer- tilité perdue. Que lui nianque-t-il? Ce ne sont pas les matériaux carbonés, car l'expérience prouve que ces matériaux, pour la plus forte part, sont puisés dans ratmos[)hère. Ce qui lui manque, c'est l'acide phosphorique as- similable et surtout l'azote; car, si pour l'acide phosphorique il s'agit d'un approvisionnement médiocre, plus important par sa forme que par sa quan- tité, pour l'azote il s'agit encore (dans le terrain assez pauvre que nous avons pris pour sujet d'études) de aSoo''^ par hectare, et cette richesse ne se remplace pas économiquement et promptement quand elle est trop for- tement entamée, quoi c[u'en puissent penser ceux qui chargent l'atmo- sphère de la restitution. » Le dosage exact de l'acide phosphorique dans les terres arables est, après celui de l'azote, le plus important. La méthode de M. Dumas et celle de M. Warrentrapp pi^rfectionnée par M. Peligot, la première pour l'azote total, la seconde pour l'azote alcalin, sont absolument certaines. L'application de la méthode de Sonnenschein au dosage de l'acide phos- phorique dans les terres arables par l'emploi du nitroinolybdate d'ammo- niaque comme réactif appelle et mérite quelques critiques. Ayant contribué à vulgariser ce procédé, nous avons dû nous appliquer à le perfectionner, de manière à faire tomber les dernières objections. On reproche avec juste raison à ce procédé sa lenteur et la persistance d'une petite quantité de fer, qui ne ] eut être séparée par l'ammoniaque qu'eu entraînaut de l'acide phosphorique. Les longueurs tiennent à la présence de la silice, inévitable- ment attaquée par les bases alcalines et même alcahno-terreuses dans la calcination oxydante qu'on fait subira l'échantillon. Il faut débarrasser les liquides de cette silice qui rendrait les lavages impossibles. Enfin, le fer lui-même est influencé par les bases dans la calcination oxydante, et l'a- cide azotique, même très dilué, en redissout une plus forte proportion, ce que du reste la pratique de l'analyse connue des terres pouvait faire pré- voir. Le postulatum de l'analyse était donc de faire disparaître toutes les bases, said la petite quantité combinée avec l'acide phosphorique, ainsi que toute la silice. On répond à ce postulatum en attaquant l'échantillon de terre par voie humide, soit par l'eau régale avec acide chlorhydrique en excès ou au bain-marie à chaud, et procédant comme dans l'.uialyse nor- male des terres pour séparer la partie inattaquable et la silice. Dans le li- quide séparé on précipite par l'ammoniaque avec précaution, de manière que les sesquioxydes soient précipités avant que la réaction de la li- queur soit alcaline. Alors on sature d'ammoniaque, on filtre et les sesqui- ( 20', ) oxydes recueillis sur filtre retiennent «/;5o/«me/!/ la totalité de l'acide phos- pliorique. Le précipité est calciné une première fois dans une capsule de platine avec le filtre. Le produit de la calcinalion, réduit en pondre impal- pable, est calciné au ronge blanc dans un petit creuset de platine. Celte poudre calcinée est mise en digestion avec de l'acide azotique au ~. Le liquide séparé par filtration , cohobé au bain-marie, est précipité par le nitromolybdale d'ammoniaque. On sépare le liquide clair surnageant après vingt-quatre lieures de repos, et un simple lavage avec le réactif exécuté sonuiiairement laisse le phospbomolybdate absolument pur et se redissolvant en entier dans l'ammoniaque, d'où on le précipite à l'état de phosphate ammoiiiaco-magnésien. » L'opération est ainsi devenue trois fois moins longue, sans ombre de difficulté, paifaitement correcte; elle donne des dosages différant d'iuie très petite quantité, mais toujours en plus de ceux obtenus par l'attaque de la calcination oxydante. Enfin ce procédé a l'avantage de permettre à l'analyste de déterminer avec un seul échantillon tous les éléments de la terre arable sans exception, à la seule réserve de renoncer à la pesée sé- parée de l'alumine et du sesqnioxyde de fer, détermination qu'il est inu- tde de répéter plusieurs fois tant qu'on reste dans des terrains de même for- mation. » NOMIIVATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui doit être présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour la chaire de Culture laissée vacante au Muséum d'Histoire natiu-elle par le décès de M. Decaisne. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candidat, le nombre des votants étant Sy, M. Maxime Cornu obtient 5o suffrages. M. Bâillon G .. M. Vcsque i » Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, M. Vesque obtient 4'7 suffrages. M. Bnillon 8 » Il y a deux bulletins blancs. En conséquence, la liste qui sera adressée à M. le Ministre comprendra : (Il l>iciitière lirpie, M.Maximh Coumt; en seconde ligne, M. Vesque. ( 2n5 ) L'Académie procède, par la voie du scniiin, à la noinination crime Commission de cinq Membres, qui sera charg.'c de faire des propositions relatives à l'emploi des fonds légués par M. Petit d'Onnoy. MM. Bertrand, Becquerel, INIdne Edwards, Dumas et Boulev réunissent la majorité des suffrages. RIÉMOIRES LUS. M. G. Cauanellas donne lecture d'un Mémoire portant pour titre : « Les bases doctrinales et l'avenir du transport de l'énergie. » (Commissaires : MM. Jamin, Tresca, Cornu.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuei- signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Une brochure de M. Pli. Gilbert, portant pour titre : « Victor Puiseux, esquisse biographique ». (Présentée par M. d'Abbadie.) ASTRONOMIE. — Sur le mouvement du premier satellite de Saturne ( Mimas) ; par M. B. Baili.aud. (( L'étude attentive des 91 observations de Mimas faites à Toulouse de- puis le 24 octobre 1876 m'a fourni, sur les irrégularités apparentes du mouvement de ce satellite, des renseignements très précis, et m'a permis de déterminer son moyen mouvement. » Ces observations ont été instituées par M. Tisserand ; elles ont été faites au grand télescope de o", 83 d'ouverture, successivement par MM. F. Tis serand, Perrotin, Baillaud et Cii. Fabre; 5 d'entre elles ont été faites en iS'yG Ben 1877, I en 1878, i/j en 1880,42 en 1881, i3 en i88a, 8 en i883 Jusqu'en 1880, on ne put observer que des élongations. Le 28 septem bre 1880, je réussis à voir Mimas à l'un de ses passages (S.-W.) aux tan gentes aux extrémités de l'anneau, et je pus renouveler l'observation h lendemain avec M. Ch. Fabre, qui obtint, le 25 novembre de la même année, luie observation semblable (N.-E.). En i88r, 1882, i883, M. Fabre fut chargé seul des observations. Des 63 observations qu'il obtint pendant ces trois années, 22 seulement se rapportent à des élongations, 39 à des ^ 2uG ) passages anx tangentes aux exirémités de l'anneau, et 2 à des oppositions on conjonctions. )) La discussion des observations faites chacpie année en vue de déter- miner des époques, l'excentricité et le périsaturne, m'a conduit à des v.iIptus très différentes et non douteuses du niny n mouvenirnt, savoir : En 1877 38il8oi 1880 38i,85.f 1881 j ^^-'«9^ l 382,110 1882 381,920 » Les observations fiiites en 1 883 donnent une valeur moindre que 082" ; la série n'est d'ailleurs pas terminée. )) En groupant les observations par intervalles peu étendus et les repré- sentant graphiquement, j'ai constaté d'abord une inégalité périodique dont le coefficient est sensiblement 8°, et la période de 3oo jours, et une se- conde inégalité, dont le coefficient ne doit pas différer beaucoup de 8°, et dont la période paraît être sensiblement de cinq aimées. Ces deux inégalités paraissent s'être trouvées en même temps à leur minimum vers le mois de juillet 1882. » En comparant nos observations .à celles faites par Newcomb, à Wash- ington en 1874, et à celles du capitaine Jacob, en i856 et 1857, j'ai été conduit à admettre que ces dernières correspondaient aussi à un miniir.uui. J'en ai conclu pour le moyen mouvement la valeur 38i°,9934. » Étant assuré du nombre des révolutions faites par le satellite, pendant une période de près de trente années, j'ai comparé, en adoptant la valeur précédente, le résultat des observations de W. Herschel en 1789, l'ob- servation de J. Herschel en i836, le résultat obtenu par de Vico en i838, ceux du capitaine Jacob en i856 et 1857, les élongations de Washington en 1874, 1876, 1877, 1878, et les résultats obtenus à Toulouse. Voici le Tableau des résultats obtenus : Originedii temjis, 1789 septembre i4,o (temps moyen de Paris). (Les longitudes sont vraies, et non ,i])])arentes.) Observateurs. Dates. t. __ L -ni. rév. 0 W. Herschel 1789 sept. i4,568 0,568 o +217 +47 J. Hersch'il 183G juin 3,3i3 17068, 3i3 i8io5 +273 +4 De Vico 1838 août 28,842 i7879,84_. 18972 +62 +10 Jacob 185G déc. 31,007 24579,007 26080 +218 +i5 » 18.o7 déc. 31,007 2'jg44,oo7 26467 +320 H-24 Newcomb. 1874- sept. 24,878 31055,878 82953 -i- 60 +42 ( 207 ) m. Obscrvalciirs. Dales. t. — - — . I, — ut. rcv. o i> A. Hall 187G sept. 1,872 31763,872 33704 +149 -h^B Toulouse 1877 sept. 3.5, 000 32i5i,ooo 3:fni -i-35i 4-io Hall ft !li)Ukn . . .. 1877 sejjt. 30,891 32157,391 34iif> + Q'î +16 » .... 1878 oct. 27,749 32549,749 34538 H~io9 -Haï Toulouse 1880 nov. 6,000 33290,000 35323 ^ 2S0 -1-29 .) 1881 oct. 11,000 33629,000 35683 1 176 -r-i.5 1882 janv. 8,000 33718,000 35777 + >33 -1-26 !• 18.S2 tlcc. 18,000 34062,000 36142 -1-339 -1-26 1883 oct. 18,000 34366,000 36465 -i-i85 -f-37 » Ce Tableau fait suffisanimciil re.^sorlir l'existence d'une période de cinq ans dont les niiiiima correspondent à 18S2, i^^77, 1857, 1837, ce qui donne des niaxima en 1789. 187/i, 1880. » La longitude moyenne est sensiblement représentée par cette for- nude, J- =: lit -f- 3o°— 8"cos;;(/ — T) — 8"cos^(f - T), oii T correspond à juillet 1882. Les coefficients ne pourront être déter- minés avec précision que |)ar une suite continue d'observations. Le mode d'observation par les passages aux tangentes aux extrémités de l'anneau paraît être le meilleur. M J'avais d'abord cherché à déterminer l'excentricité et le mouvement du périsalurne par la discussion des observations faites chaque année. L'existence des deux inégalités signalées dans la présente Note rend peut- être illusoire tout le travail que j'ai fait à cet égard ; je me propose de le reprendre. Je crois i)oiutant non douteux que l'excentricité ne peut sur- passer-^. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Obseivulion de la coinèle Pons-Biooks, faite à l' Observatoire de Meiidon. Note de M. E.-L. Tuouvelot, présentée par M. Janssen. « Le 1 5 janvier, vers S** du soir, je profitai d'une éclaircie soudaine du ciel qui n'eut que peu de diu'ée, mais qui cependant me permit d'observer la comète et d'en faire le dessm qui est reproduit ici. Mais a ce moment ( 2o8 ) l'aslrc s'abaissail, et sa lète, déjà engagée sous les vapeurs r|iii s'élivaient au-dessus do riiorizon et qui la recouvraient comme d'un voile, avait |)er(lu de son éclat. " Observé à l'œil nu, Cft objet avait quelque chose de la majesté des grandes comètes. De sa tèle, brillant du doux éclat nébuleux, s'élançait une queue très bien visible qui s'élargissait graduelle- ment en s'éloignant de l'aslre, et que l'on pouvait tracer jusqu'à une distance de 5° environ. Cette queue, qui était un peu inclinée vers le sud et dirigée à l'oppo- ^ile du Soleil, ])araissait à peu près droite et était .sensiblement parallèle à l'éclip- lique, dont elle était fort peu éloignée. 1) Observée avec la lunette, la tète, qui était très brillante, apparaissait comme un am is globulaire très fortement con- densé \ers le centre qui brillait d'un éclat presque stellaiie, bien cpie le noyau, qui était fort diffus, fût plutôt soupçonnéqu'ii n'était distingué avec certitude, sans doute à cause des vapeurs déjà épaisses qui le recouvraient. La queue paraissait très distincte, et, bien que ses bords fus- sent assez faibles, ils étaient nets et bien définis, surtout celui qui était tourné vers le sud, qui était mieux défini et plus brillant que le bord opposé. I-e milieu de la queue était indiqué par une nébulosité plus brillante, qui la parcou- rait dans toute sa longueur et qui s'affai- l)lissait doucement de chaque côté, aussi bien qu'en s'éloignant de la tète. Bien qu'il fût moins brillant que celui du sud, le bord de la queue qui était tourné vers le nord était un peu plus lumineux ( 209 ) que les parties qui lui étaieut contiguës. La queue ne se terminait pas en pointe, comme le ry décembre, mais était coupée carrément. » Je profiterai de cette occasion pour présenter quelques critiques sur la gravure de la iiièiue comète, publiée avec ma Noie à la page 34 dts Comptes rendus. Le noyau ne parait pas assez lumineux et les contours ex- térieurs de la partie lumineuse qui l'entoure sont trop forlement accentués. Ils devraient être beaucoup plus vagues et se fondre plus doucement avec la nébulosité qui les entoure, surtout du côté de la queue. Une erreur s'est aussi glissée dans le texte : à la ligne 3, au lieu de temps moyen de Marseille, lisez temps moyen deMeudon. » Au point de vue de l'Astronomie physique, il eût été intéressant de suivre avec assiduité les cliangeinents subis par la comète de i8i2 en ap- prochant du Soleil; mais l'état presque continuellement nuageux du ciel cet hiver ne permet que rarement de l'observer. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — i>ur lit lécluitioii enfroclion conlinued'itne J'raC' tion qui satisfait à une équalion linéaire du premier ordre à coefficienls ration- nels. Noie de M. Lagcerke, présentée par M. Hermite. « Je me suis déjà à plusieurs reprises occupé de cette question, notam- ment dans une Note insérée dans le Bulletin de la Soc. math. (t. VIII, p. 21); mais, bien que l'objet principal de mes recherches soit résolu par l'analyse que j'y ai employée, je n'ai pas énoncé explicitement le résultat et je demanderai la permission de revenir sur ce sujet. » Soit 2 une fonction, développable suivant les puissances décroissantes de X, qui satisfait à l'équation Wz'= aVz -t-U, où U,VetW désignent des polynômes entiers; sa réduction en fraction contmue se ramène à la recherche de deux polynômes dont les coefficients dépendent du degré n du dénominateur f„ de la réduite de rang /i et dont l'un 0„ est du degré de la fonction - -H — ' l'autre i^„ étant d'un degré su- périeur d'une unité. Ces polynômes sont déterminés par les conditions sui- vantes, à savoir que D„ + i2„+, soit divisible par 0„ ^, el fl,"^ — V- — P„ ,-1 e„e„,., par W; P„^, désigne un coefficient variable avec n et dont la valeur est C. R., lis/,, i" Semestre. (T. XCVIII, N» 4.) ^° ( 2!0 ) prise arbitrairement; on a donc (>) ",:-V^-P„,.0„0„^,=WR„ et (2) ii«+, + ^„ = H„^-,Q„+., I^K 6t Qn+i désignant deux polynômes entiers dont le dernier est du pre- mier degré. Cela posé, on a les formules suivantes : eX (3)W0„/;+i(2v+w')0„-W0;]/;+[0„(o„-vj--e„(R„+D;-v')]/„=o. )) Des relations (i) et (2) on déduit d'ailleurs l'identité 0„^, [(0„^, - iî„)Q„^, - (P„^, 0„^, - IV, H„)] = W(R„^, - R„), qui se décompose en les deux suivantes : (4) (iV, - a,)Q„., - (P„-., H„,, - P„^,0„) = WT„ et (3) R«+, -R„ = 0„^,ï„, où T„ désigne un polynôme entier. » Comme application, soit d'abord ; — log' "^ ' » d'où(r ~ a'-)z' = 2; dans ce cas, W = i — a- et V = o. h„ est donc une constante a,, : je ferai P„ = Ji- et poserai i\ = a„x -+- b„. T/équation (3) devient {^-^- )/:, - 2 j^x; - (R„ + «„ )/, = o, d'où l'on voit que B„ = — «(72 + i) — «„ ; l'identité (i) devient alors {a„x + h,,)- — [n + i)-a„a„+, = {x- — i){n- + 71-i- a„); on déduit de là h„ = o, a^ — a„ — n{n + i) ~ o ; ce qui donne les deux va- leurs suivantes de a„ : a„= — n (une discussion facile montre qu'elle doit être rejetée) et a, = « h- i ; puis ensuite «„«„+, = i , d'où, si l'on prend «0 = 1, a„=i et enfin, en vertu de la formule (2), Q„_^| = (2» + 3)^, ce qui donne la formule de récurrence^,., — {211 + \)xf„-\- h-J,^_, = o. { 211 ) » Soir, en second lieu, la fonction ^ = e ' '\ qui satisfait à l'équation X^ z' ^= 2(.r ~>r g)z\ on a, rians ce cas, W = a;" et V = .r + j». f)„ est donc nn polynôme du premier degré a„.r -\- /3„ et fi„ un polynôme du second degré; je ferai P„ ^= i. Soit p le coefficient de x^ dans fi„ ; l'é- quation (i) montre qnep- est le coefficient de .r dans R„ et, en égalant à zéro le coefficient de x"^- dans le premier membre de l'identité (3), on obtient l'équation la racine p s= h, comme on le prouve aisément, est à rejeter : on a donc p = — («+ o> et Q.,1 est de la forme — 11 + i)x- + a„x + b„. » On tire tle la relation (fi) T„ = et, la relation (4) montrant que Q,;+, est la partie entière du quotient de T„a^ par (i„^, — f>„, on en déduit Q„+, = — ^f^ [x + «„+, - a„). "■Il + X » L'identité (2 ) donne alors les relations (6) (2« + 3),3„+, = «„+, [(2« + 2)«„-(2« + 4)«„+i] et (7) *„-,, + l'n = (««^-, - ^«)[( 2/^ + 4)^»+, " (2?« + 2)«„]. » Enfin, de l'identité (2) on déduit les relations suivantes : (8) a„«,„., = al - 2{7i 4- i)/-',,- I, (10) P„ P,,-*-. = *', - g' et R„ = (/i + \)-x — 2{ri -+- i)rt„. » Cela posé, on voit que, si l'on connaît les valeurs de a„, /3„, a„ et b„, les valeurs de «„_^, et dep„+, pourront se tirer des formules (8) et (10); la formule (6) permettra ensuite de calculer a„+,, et la formule (7), è„+,. ( 2r2 ) On saura donc calculer, Je proche eu proche et p.ir voie récurrente, les polynômes Q,,, dont la vileur est doiniée par la formule Q, = (X + (7„ — f/„_ , ), puis les dénominateurs et les numérateurs des réduites par les formules ?«-! — Q» ?» + ?«-. = o- » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Abais^emenl des limites journies par la rkjle des signes de Desi ailes. Note de M. IV AxonÉ, présentée par M. Hermite. « Étant donnée une équation algébrique quelconque f[x) = o, la règle des signes de De>cartes fournit, comme on sait, deux limites supérieures, l'une V, du tiondire des racines positives de cette équation, l'auire w, du nombre des racines négatives. Ces deux limites peuvent se déterminer, sans calcul, sur le polynôme f[3c). Elles sont d'ordinaire trop élevées, et il y a intérêt à les abaisser, » Grâce à une étude approfondie d(^s variations qui se perdent dans la multiplication lie f[x) par j: + a, je suis parvenu, poiu" cet abaissement, à deux théorèmes, relatifs, l'un aux racines positives, l'autre aux racines négatives de l'équation y(jr) = o; et ces théorèmes présentent ce double avantage : d'abord, de donner tout l'abaissement que l'on peut tirer de la considération fie ces variations perdues; ensuite, d'être applicables dès que quelques coefficients dey(.r) satisfont à certaines inégalités, c'est-à-dire dans des cas très généraux, (|ui se rencontrent à chaque instant. » Ce sont ces théorèmes que je vais exposer, en les faisant précéder de quelques préliminaires indispensables. » Soit f{x) un polynôme entier quelconque, complet ou incomplet, ordonné par rapport aux puissances décroissantes de x. Considérons-y trois termes consécutifs, c'est-à-dire trois termes où les exposants de x soient trois nombres entiers consécutifs. Si, dans ce groupe de trois termes, les coefficients extrêmes soîit de même signe, et que le carré an coefficient moyen ne dépasse pas le produit des coefficients extrêmes, ce groupe con- stitue un Itinànie abaisseur. Les trinômes abaisseurs sont de la première ou de la seconde espèce, selon qu ils nous présentent deux variations ou deux permanences. Si l'on désigne par L, M, N les valeurs absolues des trois ( 3i3 ) coefficients d'un trinôme abaissent-, soit de la premièi-e, soit de la seconde espèce, le carré M" est toujours inférieur ou égal au produit LN; et l'on dit que le nombre positif a est compris dans ce trinôme abaisseur, lorsque ce nombre satisfait à cette double relation M, ^N L - - M » D'ailleurs, deux trinômes abaisseurs sont distincts lorsqu'ils n'ont pas plus d'un terme en commun; plusieurs trinômes abaisseurs sont distincts, lorsque deux quelconques d'entre eux sont distincts; et des trinômes abaisseurs, en nombre quelconque, sont compatibles lorsqu'il existe nu nombre a, au moins, qui soit compris dans chacun d'eux. ). Ces définitions posées, nous pouvons énoncer, sur la multiplication de i[x) par ce -\- a, le théorème fondamental suivant : » TnÉORi'.ME FONDAMENTAL. — Lotsque l' On mullipHe J[x) par x -+- a, le nombre a étant positif, il se perd juste autant de couples de variations qu'il y a, dnns f{x), de trinômes abaisseurs de la première espèce, distincts les uns des autres et comprenant a. » Ce théorème nous permet de résoudre, sur la n)ulliplication par jc- -+- a, un certain nombre de problèmes intéressants. Il nous montre notamment qtie le nombre maximum des variations qui se peuvent perdre, dans cette nniltiplicalion, est juste égal au double du plus grand nombre de trinômes abaisseius de la première espèce, distincts et compatibles, que présente le polynôme /(.r). Et celte remarque nous conduit immédiatement aux deux théorèmes que voici : » TnÉORTîME I. — Si l'on désigne par 6 le plus cjrand nombre de trinômes abaisseurs de la première espèce, distincts et compatibles, que présente le poly- nôme f{x), le nombre des racines positives de l'équation/{x) = o est au plus ,}jjal à (' — iQ, et s' il est inférieur à celte limite, c est d'un nombre pair. » Théorème II. — Si l'on désigne par x le plus cjrand nombre de trinômes abaisseurs de la seconde espèce, distincts et compatibles, que présente le polynôme f{x), le nombre des racmes négatives de l' équation J\x) — o est au plus égal à n' — 2T, et s' il est injérieur à cette limite, c'est d'un nombre pair. )) Tels sont les deux théorèmes que je voulais faire connaître. On peut remarquer que les quatre nombres v, w, Ô et t qu'ils contiennent se dédui- sent, sans calcul, de l'examen du polynôme/(a). Pour en donner une ap- plication, je considérerai l'équation a-* — x'^ -f- y.x" -+- x^ ■+- 'ix- — a.r -j- 5 = o, ( 2i4 ) où les nombres c, tv, ô et Tont pour valeurs numériques respectives 4, 2, 2 et I. Il s'ensuit que, pour celte équation, chacune des différences i> — 2Q, u' — 2-: est égale à zéro; par conséquent, cette équation n'a aucune racine positive, ni aucune racine négative : toutes ses racines sont imaginaires. » On peut d'ailleurs, en général, remarquer que, si l'on désigne par m le degré de réquation/(a;) — o, le nombre des racines imaginaires de cette équation est au moins égal à m — c + 20 — w -h 2t, c'est-à-dire, a fortiori, au moins égal 3 25 + 2-:. » Dans un Mémoire qui paraîtra bientôt, je donnerai, avec tout le détail nécessaire, les démonstrations des théorèmes qui précèdent, ainsi qTie les énoncés et les démonstrations de plusieurs autres théorèmes. Je ferai connaître, en même temps, un mode très simple et très utile de repré- senter graphiquement le système des trinômes abaisseurs, soit de la pre- mière, soit de la seconde espèce, qui se trouvent dans un polynôme donné. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE, — Sur la distribution du potentiel dans des masses liquides limitées par des faces planes. Note de M. Appell, présentée par M. Bouquet. « Dans une Note présentée à l'Académie le 28 septembre i883, M. Chervet a exprimé, à l'aide d'une formule intéressante, la distribution du potentiel dans une masse liquide indéfinie limitée par deux plans pa- rallèles, en supposant les électrodes placées en deux points symétriques par rapport au plan médian. La fonction introduite par M. Chervet pour exprimer ce potentiel est, d'après les dénominations que j'ai employées dans ma Note du 5 février i883, une fonction uniforme dejc,j-,z admet- tant un groupe de périodes et ayant une infinité de pôles du |)remier de- gré sur la droite joignant les électrodes. Il résulte d'une correspondance que nous avons échangée à ce sujet, M. Chervet et moi, que cette même méthode peut être étendue au cas d'une masse liquide indéfinie ayant la forme d'un prisme droit à base rectangle, les électrodes étant placées aux milieux des côtés opposés d'une même section droite; le potentiel est alors une fonction uniforme de .r, j, z, ayant deux groupes de pé- riodes et admettant une infinité de pôles simples dans la section droite des deux électrodes. )) J'ai reconnu depuis que ces résultais sont susceptibles d'ime grande extension, et jusqu'à présent j'ai résolu la même question : ( 2i5 ) » 1*^ Pour une masse liquide indéfinie limitée par deux plans parallèles ou ayant la forme d'un prisme droit à base rectangle, mais en supposant les électrodes placées d'une façon quelconque ; » 2° Pour une masse liquide ayant la forme d'un parallélépipède rec- tangle, les électrodes étant placées d'une façon quelconque. » La solution de toutes ces questions peut se résumer ainsi : en consi- dérant l'une des électrodes comme un point lumineux et les faces planes de la masse liquide comme des surfaces réfléchissantes du côté du liquide, on construit toutes les images de ce point et l'on forme une fonction F(x, j, z) satisfaisant à l'équation AF = o, et admettant pour pôles de résidus -+-i le point lumineux et toutes ses images; considérant, de même, l'autre élec- trode et toutes ses images, on formera une fonction analogue F,(a:, j-,s) ayant tous ces points pour pôles de résidus + i ; la différence F(.r,j,s) -F,(a?,j,s), augmentée d'une fonction entière convenable, sera le potentiel cherché. La formation de ces deux fonctions F et F, repose sur l'extension du théo- rème de M. Miltag-Leffler aux fonctions uniformes vérifiant l'équation AV =: o, extension que j'indique en détail dans un Mémoire actuellement en cours de jiublication dans les Acla inathematica. Il est à présumer que cette règle fournira le potentiel dans un grand nombre d'autres masses li- quides limitées par des plans : c'est ce que je me réserve d'examiner dans un Mémoire plus étendu (' ). » Je me borne, dans cette Note, à indiquer le résultat pour une masse liquide ayant la forme d'un parallélépipède rectangle, en me plaçant dans le cas le plus simple. Supposons les axes coordonnés choisis de telle façon que les six faces du parallélépipède aient pour équations x = ±i, ^ = ±i, 7 = 0, j = ^; supposons de plus les électrodes placées aux points où l'axe Oy coupe les deux faces j = o et r =; -'-. » Le potentiel s'exprime alors à l'aide de la fonction Z[x, )^, s), définie dans ma Note du 5 février 1 883, fonction qui a pour pôles de résidus + i, tous les points ayant pour coordonnées X — Ill, }=ti, z = p. Foir à ce sujet le Traité d'Électricité de Maxwell, vol. I, p. igi et 366. (2.6) où m, n, p sont des entiers quelconques positifs, négatifs ou nuls; la fonc- tion Z(x, y + ,',, z) a de même pour pôles de résidu + i tous les points ayant pour coordonnées x = /«, y ■= n -h r,, z^= p. » Le potentiel cherché est alors, à un facteur constant prés, égal à la fonction V(x, 7, z) -= y + ^ r + Z(jr, j, z) - Z(.r, j + i, z), où X est une constante numérique connue (' ). M Cette fonction V(j:,/,z) admet, par rapport à chacune des variables jr, j', z, la période i et elle véritie l'équation ^{^> j + v> '■) + "^('^r r> z) = o; de plus, elle est paire par rapport à chacune dos variables. » Une méthode semblable peut êlre appliquée à la recherche de la dis- tribution du potentiel dans des plaques polygonales; la formation des fonc- tions analogues à celles que nous venons de désigner par Y[x^y^z) et F, (a;, /,z) dépend alors du théorème de M. Weierstrass sur la décompo- sition d'une fonction uniforme d'une variable imaginaire en fadeurs pri- maires. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équalions aux dérivées pnttielles du second ordre^ qui contiennent linéairement les dérivées les }>his élevées. Note de iVl.R. LiOUVILLE. « Soit, en adoptant les notations d'Ampère, (i) Rr-h 2Ks-h Lt -+-M= o une équation linéaire relativement aux dérivées du second ordre; les coef- ficients H,K, L, M qui y figurent ne sont assujettis qu'à la seule condition de ne pas renfermer la fonction inconnue. » 11 existe toujours une substitution par laquelle, prenant pour inconnue nouvelle une certaine fonction des dérivées du premier ordre de l'inconnue (') Cette constante > est celle qui figure dans les relations exprimant les propriétés fon- damentales de la fonction Z(.r, i, :) ; la constante p de ces mêmes relations est égale à -• ( 2>7 ) primitive et des variables indépendantes, on transforme réqiiation proposée en une autre, également linéaire par rapport aux dérivées du second ordre. La résolution de cette dernière entraîne celle de l'équation qu'on étudie, et inversement; enfin cette nouvelle équation peut admettre des intégrales intermédiaires, alors que la proposée n'en avait aucune. » Soit, eu effet, V une fonction des seules variables x, j, p, q, et sup- posons qu'elle soit choisie de manière à satisfaire la première équation des caractéristiques, c'est-à-dire la suivante : (2) -L^4-(R±v/G)^ = o. où G désigne le binôme R^ — HL. » Représentons par z, ce que devient la fonction V, lorsqu'on y substi- tue k p et q leurs expressions, supposées connues, en fonction dex et dey, et par/j,, 9 ) MÉCANIQUE. — Relation entre la puissance et ta résistance appliquées aitx deux j'oint, (l'attache il'un frein à lame, lorsqu'on tient compte de rélaslicilé de la lame. Note fie M. H. Léacté, présentée par M. Resal. " Nous avons vu, clans une Communication précédente ('),que le mo- dule >{ des fonctions elliptiques qui s'introduisent dans la théorie générale du frein à lame, lorsqu'on lient compte de l'élasticité, est donné par la re- lation cos ~ =z k, où «0 est l'angle de la tangente à la lame au point d'attache, avec la force P appliquée en ce point. » Plus la lame est flexible, et plus «„ ^st pelit; il est bien clair que, pour une hirne |)arfaitement flexible, a^ serait nul, puisfjue cette lame ne pourrait résister que suivant sa longueur; k serait donc égal à l'unité, Or, dans la pratique, on a intérêt à prendre la lame aussi flexible que possible, car on augmente ainsi l'arc embrassé et, par suite, l'énergie du frein; aussi «0 est-il toujours une petite quantité. Dans les applications, le module k se trouve, dès lors, très voisin de l'unité, et on peut le supposer égal à cette limite. Ceci permet de ramener les fonctions elliptiques à de simples fonc- tions hyperboliques, fait disparaître la principale difficulté du calcul et conduit, comme on va le voir, à des résultats particulièrement simples. » Si, en effet, on désigne par c l'arc compté à partir de l'extrémité libre de la lame, par p le ravon de courbure, par u l'angle de l'élément de lame considéré avec la force P appliquée à l'extrémité, par E le coefficient d'élasticité longitudinale, par I le moment d'inertie d'une section normale /EÎ par rapport à l'axe de flexion, et par a la quantité y-^-» on a, ainsi que nous l'avons montré dans le travail précédemment cité. sinani- I ikk ai /,. (7 =: -cos am K. p a c a \ " "^ Aam- Comptes rendus, 'j janvier 1 884. ( 220 ) (7 cos am - . , cos - =: k = k sin am f K — - ) > 2 T \ al a sin " = = Aam (R — - )•, Aam- ^ ' a on en déduit, qnand le module devient égala l'unité, I 2 i cos nyp I K. 1 COS " = tanghyp (R — - . a I sm - = 2 cos hy]) ( K ce qui donne p SU) - =-- -5 ' 2 2 et comme, en pratique, 1 angle - est toujours petit, on peut remplacer dans cette relation le sinus de cet arc par l'arc lui-même et la ramener à la forme très simple TEn^ » On voit ainsi que, si l'on a une lame flexible encastrée à une de ses extrémités et soumise à l'autre à une traction, l'angle de chaque élément de lame avec la direction de la force est inversement proportionnel au rayon de courbure en cet élément. De pins, cet angle, que l'on peut appeler l'angle de déviation, varie en raison inverse de la racine carrée de l'effort exercé. Il en est de même évidemment pour la distance de l'élément à la direction de la force. Il résulte de là que les directions des efforts qui tirent les extrémités de la lame étant connues, on en déduit immédiatement, en fonction de ces efforts, la position des points où cette lame cesse de loucher la poulie. Il suffit donc d'appliquer la formule que nous venons d'obtenir à la lame flexible qui, enroulée sur la poulie, constitue le frein, pour dé- terminer l'arc embrassé A. » Dans ce but, représentons par A, l'arc, plus grand que A, qui consti- tuerait l'arc embrassé si la lame était parfaitement flexible; cet arc A, dif- ( 221 ± 1 T r"FT~i- I pffh- fère de A des deux quantités - „- ^' ïï" ' dans lesquelles P,, et P, sont les deux forces qui agissent sur le frein aux deux points d'attache et où rest le rayon de la poulie. 1) On a, dès lors, ^-*-:["r-^ 1 El Pi et comme l'on a, entre P„ ) Il est clair, par la nature même de l'hypothèse admise, que ces for- mules sont d'autant plus exactes que la distance est plus grande. Pour avoir une idée de l'approximation qu'elles comportent, nous considérerons le cas extrême c =; 4) qui correspond à la limite des Tables de Sir W. Thomson. On obtient ainsi m = rV X 0,080262, / = V- X 0,08761, / :=^J xo,o5838. " Les valeurs des coefficients numériques données par les Tables sont respectivement o,o8o258 — 0,03766 — o, o5846. L'erreur relative des for- mules approchées est donc d'environ 0,001 dans ce cas, qui est le plus défavorable. Si la valeur de c dépasse 5 ou 6, il est plus avantageux de développer les expressions eu séries ordonnées suivant les puissances crois- ( 224 ) santés de-» dont les premiers termes sont ^. c r I / ! 9, 3 5 m = r\ I -f- - I -+- — -, + — - ■■)] , V- r 9. / I 4 7 11 /= - I 2 -1- - -t- - ' (r-l- l)2 c' \ c c^ c' c' ■•■)] ,. /n^ a / 3 *") 4 / _ » Le terme principal dans chacune de ces expressions représente la va- leur que l'on aurait trouvée en supposant que l'action extérieure de chaque sphère est la même que si sa masse électrique était concentrée en son centre. » On remarquera, en particulier, que, pour la valeur de la force en fonction des niasses, la formule simple employée par Coulomb ne comporte pas une erreur relative de 0,02 quand on faitseulement c = 6, c'est-à-dire quand la distance des centres est triple du diamètre des sphères. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la pile Skrivanow ( modèle de poche). Note de M. D. Monnier, présentée par M. Jamin. n L'élément est constitué par une lame de zinc et par du chlorure d'argent enveloppé de papier parcheminé, plongeant dans une liqueur alcaline (70 parties de potasse caustique pour 100 parties d'eau). » L'enveloppe est constituée par une petite auge en gutta-percha qui peut être hermétiquement fermée. Les conducteurs et les contacts exté- rieurs sont en argent. L'élément complet pèse environ loo^'', La force élec- tromotrice de cet élément est de i^°", /jS à 1^°'', 5o. Il peut débiter un cou- rant de I ampère pendant une heure environ. Au bout de ce temps, il suffit de renouveler le liquide potassique. » Après deux ou trois renouvellements du liquide potassique, le chlo- rure d'argent doit être remplacé. » ÉLECTRICITÉ. — Sw les variations de la force éleclromolrice dans les accumu- lateurs. Note de M. E. Reynier, présentée par M. du Moncel. (Extrait par l'auteur.) " Les expériences ont porté sur trois systèmes de piles secondaires : 1" l'Hccumulateur Planté: plomb réduit, plomb peroxyde, eau acidulée ( 2^5 ) sulfiiriqiie; 2° racciiiniilateii!- r/» cuivre: plomb cuivre, plomb peroxyde, solufion acidulée de sidfafe de cuivre ; 3" l'accumulateur au zinc amnlc/amé : ploml) zingué, plomb peroxyde, solution acidulée de sulfnte de zinc. Les trois spécimens expérimentés n'étaient pus complètement /b/mc5. » Des mesures de force électromolrice ont été faites, pendant \a charge et la décharge, par la méthode de Végnle déviation. » Mes expériences confirment précisément et étendent les observations déjà anciennes de M. Gaston Planté, sur les variations de la force électro- motrice dans les accumulateurs. Voici les conclusions de mon travail : » I. Dans les trois systèmes d'accumulateurs étudiés, la force électro- motrice secondaire est notablement pins élevée durant la charge que pen- dant la décharge. Le ra|)port de la plus petite de ces valeurs à la plus grande pourrait être appelé coefficient de baisse; c'est un fadeur lU^ perle qui affecte le rendement des accumulateurs. >) IL La surélévation fugitive de la force électromotrice augmente : » i" Avec l'intensité du courant de charge (G. Planté); » 2" Avec la force électromotrice fie la source. » III. Dans l'accumulateur Planté, la force électroniotrice est au moins i^"'',95 pendant la charge, et au plus i™",8.') pendant la décharge. Le coefficient de baisse est donc o, q5, dans les conditions les plus favorables. » IV. Dans l'accumulateur au cuivre, la force électromotrice est au moins i''''',43 pendant la charge, et au plus i™'', aS pendant la décharge. Le coelficient de baisse est o, 8-7, dans les conditions les plus favorables. L'accumulateur au cuivre est celui qui perd le plus. » V. Dans l'acciunulateur au zinc amalgamé, la force électromotrice est au moins 2™''*, 4 pendant la charge, et au plus 2^"''*, 36 pendant la décharge. Le coefficierit de baisse est o,qH3, clans les conditions les plus favorables. L'accumulateur au zinc amalgamé est celui qui perd le moins. » VL Dans la pratique, les pertes à subir par les variations de la force électromotrice seront presquo toujours supérieures à celles qu'on vient d'indiquer, parce qu'on emploie généralement des régimes de charge et de décharge plus rapides que ceux qui correspondent aux expériences dont les résidtats sont résumés ici, » C. R., iRS'i, 1" Semeure. (T. XCVIII, N' /j. 3o ( 226 GÉOGRAPHIE. — Sta^ un moyen d'obtenir In longitude d'un lieu, où l'on con- naît la latitude et le temps sidéral, par l'observation de In hauteur vraie de la Lime à un moment précis connu d'avance. Note de M. Ch. Rouget, présentée par M. F. Perrier. « Dans un Mémoire présenté le lo janvier 1881, j'ai fait voir que l'on peut calculer, exactement, pour une nuit déterminée, ies coordonnées de la Lune au moment de son passage sur une trajectoire de même hauteur ou de même verticalité, avec l'heure sidérale de Paris correspondante. » Lorsqu'on observe le passage de cette trajectoire sur un parallèle donné (il suffit de son époque dans le cas actuel), en général la Lune aura déjà passé ou n'aura pas encore passé sur la trajectoire, puisqu'il n'y a qu'un point sur le parallèle d'où l'on puisse observer le phénomène com- plet. J'ai pensé que le calcul de la correction à faire pour obtenir la longi- tude du lieu d'observation pouvait s'effectuer autrement que par la méthode des azimuts que j'avais alors indiquée. » On peut, en effet, employer la hauteur vraie de la Lune à l'heure du passage de la trajectoire qui est constante pour tous les points du parallèle. » Soient («', â') les coordonnées de la Lune au moment de son passage en L' sur la trajectoire {6-j,A-[), et Z'L' la distance zénithale de ce point comprise sur cette trajectoire jusqu'au zénith Z' situé sur le parallèle /. Cette distance ne change pas. » Si, avec deux positions de la Lune prises dans la Connaissance des Temps et situées, d'après la Carte, avant et après le passage, on calcule les éléments (5,, , A, ) d'une trajectoire de même verticalité (la Lune décrit un grand cercle dans ces limites), on aura au point L'(a', â'), en y menant uii méridien, deux angles H, et 11^ formant l'angle total H. » Chacun de ces angles défini par les relations . „ , cosAx . „ cosAi . „ sin). sinA, sinA Sn)nT.= =t — -i;r» SUlIT,, = zp -— ^, SU! 11 = ~ , COSlî' ou » Or la Lune n'est pas en L', elle est en L, le zénith actuel est en Z; on a, dans le triangle LL'Z, en mesurant directement la distance zénithale Zf. de la Lune, cosZL = cosZL'cosLL'-+- sinZL'sinLL' cosll, ( ^27 ) d'où l'on (ire LL', cheiuin parcouru ou à parcourir depuis ou avant le passage. » Joignant au pôle les points L, L', on a sin($'+ dâ'') = sinc?'cosLL'-t- cos5'sinLI/ cosIIl, d'où l'on conclura la variation d^' en déclinaison de la Lune, que l'on convertit facilement en temps sidéral employé, par l'éphéméride de Paris; d'où la correction demandée. » La variation du' en ascension droite, que l'on peut encore mieux em- ployer, est donnée par la formule , , sinrii taneLL' tangrfa = — ^, .—r-, — ^-—-, — • ° coso' — sin-î' tangLL'cosriL Les circonstances du phénomène indiquent la solution qix'il faut choisir, car il y a deux points de la route de la Lune qui ont la même distance zénithale. D'ailleurs, l'aziuiul de la trajectoire est connu, et les deux couples de coordonnées que l'on aura calculés, en cas de doute sur la position de la Lune, donneront deux azimuts différents que l'on pourra comparer à celui de la trajectoire. Celte observation est possible à la mer. » MÉCANlQUli. — Sur le gyroscope marin. Note de M. Eum. Dubois, présentée par M. Faye. (Extrait par l'auteur.) « D'après les ordres du Ministre de la Marine, de nouvelles expériences sur \q (jyroscope marin ont été faites, le 1 1 et le i6 novembre i883, en rade de Brest, à bord du cuirassé le Tiaenne, qui faisait ses essais de ma- chine, de canon et de vitesse. » La Commission, composée de MM. Boulhac de Rochebrune, capitaine de frégate. Le Fournier, lieutenant de vaisseau, et Alheilig, ingénieur de la Marine, devait utiliser les gyrations faites par le Turenne pour ses essais de machine, pour s'assurer que le gyroscope marin déterminait bien, pen- dant un temps suffisant, un plan invariable. » La marche du bâtiment, pendant ces essais, ne permettant pas de comparer le plan du tore à des points fixes à terre, on a comparé les mou- vements de gyration indiqués par le gyroscope à ceux qui étaient indiqués, en même temps, par un compas Thompson, parfaitement sensible et bien réglé trois jours avant, dans la baie de V Auberlach, eu même temps que les autres compas du bord. (2.8 ) » Voici les résultats des comparaisons faites dans les journées du 1 1 el du i6, comparaisons qui se divisent en cinq séries. Dans les deux pre- mières, nous indiquons les intervalles de temps m;irqut's à une montre à secondes, pour les gyrations successives d'un arc de 3o" au gyroscope. A la 4« série, les lops étaient donnés après chaque lo", et à la 5^ série après chaque 20°. Le 1 I novembre, i''» série [arc de oo" au gyroscope). Indications Indications coriigées Arcs indiqués Diffé- du compas. de la déviation. parlecompas. lencc. Intervalles. S.82 E S. 7840 E. " ■ o ' N.70E N.71.40E. '•9''l° -°-^° ^' N.40 E N.40.20E. ^'-'^ +'-'° ^^ N. 9 E N.,0.00 E. ^"■'■° -^°'° 4> N.23 0 N. 20.40 O. ^°-4° -^°-4" ^' N.53 O N.50.40 O. ^''•°° " *^^ N.84 O N.85.30 O. ^"^-^^ ■^'î-^" ^4 S.64 O S. 65.30 0. ^9-°'' "' ^^ Le I 1 nucembic, 2.' série [arc de 3o" au (^jroscope). N-42 E IV. 42. 20 E. N.72 E N. 73.40 E. S. 79 E S. 75.20 E. S-49 K S. 43.40 E. S. 20 E S. 14.40 E. S. lo O S. i3.2o O. S. 4o O S. 4i .40 O. s. 69 o s. 70.20 o. Le 16 nofe/nbre, 3' série [a/c t/e So" au gyroscope] N.83 E N.85.20 E. S. 68 E S. 63.40 E. S.40 E S. 34.40 E. S. 10 E s. 5.20 E. S.20 O S. 22.40 O. S.5i O S. 52.40 0. S. 80 O S. 81.20 O. Le 16 aoie/ub/c, 4" série (arc de 10» an gyroscope]. N-So O N.78.20 0. N.7' O N,69 O. !'•■-'« -0.40 W.6i.3oO N.59.30 O. •'•^" -o.3o N.52 0 N.4'8.4o 0. '°''" ^''•^° N.44 O N.4,.200. '-^^ +='•4° N.35 O N.32.30 O. ^-^^ +'-'° 3t .20 -+■1 . 20 1 3 1 3i .00 + \ .00 32 3i .40 -f-i .40 6. 2g . 00 — I .00 63 28.00 — 2 .00 56 28.20 — 1 .40 57 28.40 — 1 .20 4. 3 1 . 00 -+-I .00 29.00 — I .00 29 3o — 0 .3o 28.00 — 2, ,00 3o.oo 0 28.40 — 1 , , 20 ( 229 ) Lu i6 iKncinbie, 5' série [orc de la" lai gjioicnpc). Indicalions liiilicutions coi'ji(;ccs Ai'CS indiqués Dift'é- dii compas. de la déviation. par le compas. rencc. Iiilei'valles. N.48 E N.48.30 E. N.68 K N.6q..oK. '-"-J" "^"-^^ S.88E S.85E. ^^"f ^^-T i- r 2 V c r-i r 2i.5o +1.J0 S.by. ûo L S. 63. 10 E. » Des deux premières séries, il résulte que le tore a tourné pendant 5"* 34^ pour la première, et pendant S""/!'' pour la seconde. Dans chacune de ces séries, le navire a effectué une gyration de 210° à la suite de laquelle le mouvement du tore a été arrêté. » Le navire a mis 48% tu moyenne, à parcourir 3o°, ce qui donne 1'*, 5 pour chaque degré. On comprend alors que les erreurs de lecture au compas Thompson, au moment des tops donnés par l'observateur du gy- roscope, peuvent aller jusqu'à 1° ou :i°. Les gyrations de 210" ont élé paicourues sans interruption, et le gyroscope n'a élé réglé qu'une seule fois, le II, avant de commencer les expériences. » Des cinq séries d'expériences, il résulte que, sur les vingt-huit compa- raisons qui ont été faites entre les arcs indiqués au gyroscope et ceux qui étaient indiqués au compas Thonqison, vingt-six donnent un accord dts plus satisfaisants; aussi la conclusion de la Commission, dans son Rapport au Ministre, est la suivante : « Des résuilals précédents, la Commission croit devoir conclure qne l'appareil de M. Du- bois parait bien réaliser sur un navire la condition d'avoir un /j/an iimiuiablc d'après leque on pourrait, en marche et au moyen d'une gyration, relever les ■■ déviations relatives » d'un compas par rapport à la position initiale d'où il serait parti.... » » A la suite de ce Rapport, le Ministre de la Marine a ordonné que le gyroscope marin serait placé sur l'éclaireur d'escadre le Ducliaffaut, qui part pour la Nouvelle-Calédonie dans quelques jours. » CHIMIE. — Sur un nouveau mode de préparation du permanganate de baryte. Note de MM. G. Rousseau etB. Buuneau, présentée par M. Berlhelot. « Ce sel a élé décrit pour la première fois par Milscherlich ; il l'a obtenu en décomposant le peimanganale d'argent par le chlorure de baryum. Il ( 23o j n'a pu réussir à le préparer par double décomposition, à l'aide du perman- ganate de potasse et du chlorate de baryte ( ' ). » Depuis, divers expérimentateurs, Fromherz, Wœhler, Bœttger, ont essayé de décomposer le manganate de baryte, en suspension dans l'eau bouillante, par un courant d'acide carbonique. Malheureusement, la réac- tion ne s'opère qu'avec une grande lenteur, et la majeure partie du manga- nate resie toujours indécomposée; de plus, l'acide carbonique tend à dé- truire le permanganate formé eu mettant l'acide permanganique en liberté (Aschof). » Nous avons pensé que l'étude de cette question méritait d'être reprise. L'acide permanganique, par l'énergie de ses propriétés oxydantes et de son pouvoir décolorant, semble en eifet appelé à de nombreuses applica- tions. Mais l'emploi de cet agent est resté impraticable jusqu'ici, par suite des difficultés de préparation du permanganate de baryte. » Tous nos essais pour obtenir directementce produit à l'aide du bioxyde de manganèse et des sels barytiques ont échoué. La seule méthode qui nous ait fourni des résultats satisfaisants consiste dans la décomposition du permanganate dépotasse par l'acide hydrofluosilicique. » On prépare une dissolution saturée à froid de permanganate de po- tasse; on y verse un poids connu d'acide hydrofluosilicique à So" B. Il faut, pour déplacer complètement l'acide permanganique, ajouter un excès d'acide, 2 équivalents environ pour i équivalent de sel de potassium. Pour ioo«' de permanganate de potasse, on emploiera donc 3ooS' à 4ooS'' d'acide hydrofluosilicique concentré. » On laisse reposer quelques heures; quand le précipité s'est rassemblé, on décante la liqueur surnageante, on jette le dépôt sur un filtre d'amiante et on lave à l'eau froide. » Il se produit dans cette opération une légère décomposition, accusée par la teinte brun clair du magma de fluosilicate de potasse. » En évitant avec soin toute élévation de température, cette cause de perte est tout à fait insignifiante. » La liqueur limpide, contenant un mélange d'acides permanganique et hydrofluosilicique, est saturée à froid par un lait de baryte qu'on y ajoute peu à peu, en remuant. La baryte se dissout dans l'acide perman- ganique et se reprécipile aussitôt à l'étal d'hydrofluosilicate de baryte inso- luble, tant qu'd reste de l'acidd fluosilicique libre; la saturation s'opère par suite avec une grande rapidité. (') Annales de Chimie et de Plijsique, 2" série, l, XLIX,, p. 123. ( 23r ) » L'emploi du carbonnfe He baryte ne nous a pas réussi; la liqueur se décolore brusqiiemeut et tout le manganèse se précipite à l'état d'hydrate brun de peroxyde. » Ut) quart d'heur;' environ après l'addition des dernières portions du lait de baryte, on cesse d'agiter. On laisse reposer, on décante la liqueur claire et l'on soumet le magma de fluosilicate de baryte à une série de lavages pardécantation. Les liqueurs décantés, réunies aux eaux de lavage, sont évaporées au bain-marie, jusqu'à ce qu'une goutte de liquide, déposée sur une lame de verre, se prenne rapidement en une masse cristalline. Par refroidissement on obtient une cristallisation abondante. « Toutefois, le produit est encore souillé par la présence d'un peu de bioxyde de manganèse ou de manganate vert de baryte, selon que la liqueur retenait un faible excès d'acide ou d'alcali. Pour obtenir le sel dans un grand état de pureté, il vaut mieux évaporer à sec, reprendre le résidu par une petite quantité d'eau bouillante, filtrer la dissolution sur l'amiante et la concentrer jusqu'au point convenable. » On obtient ainsi de 1res beaux octaèdres orthorhombiques, presque noirs, à reflets violacés. » Les cristaux qui se déposent d'une dissolution abandonnée à l'éva- poration spontanée sont d'une dimension remarquable. Nous avons l'hon- neur d'en soumettre un échantillon à l'examen de l'Académie. )) Ils renferment : Expérience. Théorie. Baryum 36,52 36,53 Manganèse 79, 74 ^g, 33 » Il est probable qu'on pourra préparer, par un procédé analogue, la plupart des permanganates, et notamment les permanganates alcalino- tcrreux ('). )> CHIMIE ORGANIQUii. — Sur it)i colloïde azoté dérivé de l'acide arnidobenzoïque . Note de M. E. Grimaux, présentée par M. Pasteur. « Les recherches sur l'hydtate ferrique colloïdal et des expériences en- core inédites sur les conditions de coagulation de la silice soluble m'ont amené à reprendre l'étude des colloïdes azotés organiques de synthèse, [M Ce travail a élé fail au I,aboratoire de Chimie de la Sorbonne. ( 2'^^^ ) étude dont j'ai ou l'honneur de présenter, il y a doux ans, les premiers ré^ultats à l'Académie ('). » Je suis arrivé à préparer une substance colloïdale azotée, se rappro- chant des matières aibuminoïd-^s par ses réactions, car, dans des condi- tions déterminées qu'on peut reproduire avec une solution ammoniacale de caséine, elle fournit des liquides concjulables par In chaleur. » Pour obtenir cette substance, on dissout dans l'ammoniaque la poudre blanche formée dans l'action du perchlorure de phosphore sur l'acide amidobenzoïque et qui paraît èlre un anhydride, provenant de l'union, avec déshydratation, de plusieurs molécules d'acide. La solution ammo- niacale, qui filtie très lentement, est évaporée dans le vide à la tempéra- ture ordinaire. Le colloïde amidobenzoïque forme d'abord une gelée épaisse, puis se dessèche en plaques translucides, jaunâtres, inodores et insipides, ressemblant à l'albumine du séruuK II se gonfle dans l'eau froide où il se dissout peu à peu; il est facilement soluble dans l'eau chaude. Il peut être chauffé à loo" sans perdre sa solubilité dans l'eau ; mais, si l'on évapore la solution au baiu-marie, le résidu, quoique présentant le même aspect, est devenu complètement insoluble. On sait que ce caractère appar- tient à l'albumine. » Le colloïde amidobenzoïque, devenu insoluble dans l'eau, se dissout dans l'ammoniaque, dans le phosphate de soude et dans les alcalis. » Les essais faits scn- la solution à 2 |)our 100 du colloïde amidoben- zoïque montrent qu'il est analogue par ses réactions aux colloïdes azotés fournis par les organismes vivants, et qu'il se comporte comme eux sous l'influence de substances diverses. » L'acide chlorhydrique, l'acide azotique, l'acide acétique, l'acide tar- triqup, l'acide oxalique le précipitent; l'acide acétique en excès redissout difficilement le précipité qu'il a fourni, et la solution dépose des flocons par l'addition de ferrocyanure de i^otassium. L'acide azotique dissout à chaud le colloïde en se colorant eu jaulie. Les aie dis font passer la cou- leur jaune à l'orangé. » L'eau de chaux en excès donne lu) précipité; mais, si l'on ajoute seulement ^'„(l'eaudecbauxà la solution du colloïde, la liqueur reste limpide ou présente à peine une fadjle opalescence; mais elle a acquis la propriété i\e se conjulcr eu une rjelée épaisse par C action de la chaleur; le chlorure de sodium en solu- (') Sur fies colloïdes azotes, rolloïdc aspaitKjiie [Compter reiuliis, 1881, t. XCllI V' 77' )• ( 233 ) tion saturée, le chlorhydrate d'ammoniaque même très étendu, le chlorure de calcium, le sulfate de magnésie à i pour loo, les sulfates d'ammoniaque, de chaux, de strontiane; les chlorures de potassium, de baryum, se com- portent comme l'eau de chaux ; ajoutés à la solution en quantité insuffisante pour la troublera froid, ils lui communiquent la propriété de se coaguler à chaud. Cette coagulation commence vers 5o°; le liquide, à ce mo*«ent, devient opalescent, puis laiteux, et le coagulum se forme entre 70" et 80°. La température de coagulation varie avec la proportion de sel ajouté. » De faibles quantités de sels suffisent pour amener la coagulation; diverses causes l'empêchent ou la retardent; une des plus importantes est la dilution; ainsi, quelle que soit la quantité de chlorure de sodium en solution à 10 pour 100, la coagulation n'aura pas lieu, quoique la propor- tion de sel soit beaucoup plus grande qu'avec l'addition d'une solution saturée. Le sulfate de soude, l'azotate de potasse, l'acétate de soude re- lardent l'action des coagulants dont il faut une ])lus forte proportion. Par exemple, l'addition de 1'='^ d'une solution de sulfate de soude à 1'='' de la solution du colloïde exerce une action telle qu'au lieu de 5 à 6 gouttes de sulfate de chaux il faut 4*^"^ à 5'^'^ pour que le liquide ait la j^ropriété de se coaguler. » On peut ajouter le sel coagulant en quantité insuffisante pour déter- miner la coagulation même à l'ébullition ; mais, si l'on fait passer dans le liquide un courant d'acide carbonique, après ou ayant l'addition du sel, il devient coagulable par la chaleur. L'acide carbonique, qui seul est sans action, permet d'employer une plus faible quantité de sel. » Ce fait est à rapprocher des expériences si intéressantes de MM. Ma- thieu et Urbain ( ' ), qui ont fait jouer un rôle à l'acide carbonique dans le phénomène de la coagulation de l'albumine; seulement l'acide carbonique n'est pas le seul agent de cette coagulation : il est nécessaire de tenir compte de la présence des sels que renferment les albuminoïdes naturels. » L'acide carbonique détermine à froid la précipitation du colloïde amidobeiizoïque en présence du sulfate de soude, de l'azotate de potasse, du chlorure de sodium étendu, qui seuls sont sans action, même à l'ébulli- tion. » La solution de phosphate de chaux dans l'acide carbonique coagule à chaud le colloïde, comme le font le sulfate de chaux et les autres sels coa- gulants. L'alun, le sublimé corrosif, l'azotate mercureux, le tannin, don- (') Bulletin de la Société chimique, t. XXI, p. 181; l. XXII, p. 484» 187 4' C. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVUI, N» 4.) 3l ( 234 ) nent à froid des précipités volumineux; avec le sulfate de cuivre, le coagu- lum est verdàtre et se dissout dans uv. excès de potasse, en prenant une couleur bleu violacé, mais qui n'a pas la teinte rose produite par les albumi- noïdes ou par l'anhydride aspartique. » Les coagulurn formés par l'action des sels alcalins ou des acides sont solubres dans l'ammoniaque; ceux que produisent les sels de chaux, de baryte et de magnésie y sont insolubles. » Enfin la présure liquide coagule la solution du colloïde amidoben- zoïque dans les mêmes conditions que la caséine. » Les expériences précédentes montrent que la solubilité des albumi- noïdes est modifiée par la présence des sels et de l'acide carbonique qui les accompagnent dans les liquides de l'organisme; mais il faut remarquer de plus que le phénomène de la coagulation ne dépend pas seulement du rap- port en poids de l'agent coagulant et de la substance coagulable, il est en outre fonction de la dilution : ainsi, dans les solutions d'albumine à i pour loo, la dilution annule l'aclion coagulante des sels, mais la propriété de se coaguler est rendue au liquide, soit par l'acide carbonique, soit par les sels qui modifient la solution du colloïde amidobenzoïque; la solution de caséine dans l'ammoniaque à 5 pour loo présente les mêmes propriétés. » Cet effet de la dilution est confirmé par la réaction dont j'ai parlé plus haut, à savoir que le colloïde amidobenzoïque, rendu si facilement coa- gulable par l'addition de quelques gouttes de sel marin en solution con- centrée, n'est pas modifié par la solution à lo pour loo. Dans toutes les recherches qui ont été faites sur les albuminoïdes naturels, acidalbumine, paraglobuline, syntonine, etc., on n'a pas assez tenu compte de la richesse des liquides en matière solide; c'est à cette cause qu'on doit attribuer les contradictions que présente l'histoire des albuminoïdes, puisque la dilution suffit pour changer les caractères d'un seul et même corps. » Les conditions dans lesquelles on observe le phénomène de la coagu- lation étant les mêmes avec les albuminoïdes et le colloïde amidobenzoïque, on voit qu'il n'y a rien de mystérieux dans les propriétés des premiers, et qu'une fois sortis de l'organisme, ils obéissent aux lois physico-chimiques. » Parmi les nombreuses recherches qui doivent suivre ees premières expériences, j'ai l'intention de chercher d'abord à déterminer, avec un corps peu complexe comme le colloïde amidobenzoïque, quels change- ments subissent les colloïdes azotés par leur passage de l'étal soluble à l'état insoluble. » (a35) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la hilidine du goudron de houille. Noie de M. Oechsneu deConixck, présentée par M. Wurtz. « J'ai fait connaître récemment (séance de la Société chimique du 28 dé- cembre i883) quelques propriétés remarquables de la lutidine provenant du goudron de houille et contenue dans la fraction iSo^-iGo"; en même temps, j'ai annoncé que j'avais oxydé cette base au moyen d'une solution étendue de permanganate de potassium, et que j'étais occupé à isoler l'a- cide carbopyridique formé. J'ai employé, à cet effet, la méthode des sels de cuivre, qui m'a toujours fourni d'excellents résultats et sur laquelle je crois inutde de revenir ici. » L'acide libre présentait l'aspect et possédait la composition, le point de fusion (3o8°), les solubilités dans l'eau et dans l'alcool étendu etabsolu, en un mot, tous les caractères de l'acide isonicotinique ('). On sait que cet acide a été découvert par Weidel et Herzig parmi les produits d'oxydation des lutidines de l'huile de Dippel. Il prend également naissance dans la décomposition pyrogéiiée de l'un des acides tricarbopyridiques et de l'a- cide lutidique [Weidel et Herzig (-)J. Il y a donc dans le goudron de houille une lutidine identique avec l'une des lutidines de l'huile de Dippel et avec celle dont M. Ladenburg a fait récemment la synthèse, et qu'il considère comme une y-éthylpyridineC*!!' Az(,)(C-II')(i). » Dans un Mémoire récent (*), MM. Goldschmidt et Constain annon- cent qu'ils ont oxydé, au moyen du permanganate de potassium, la fraction r3o°-i4o'' des bases pyridiques du goudron de houille; outre l'acide pico- lique, ils ont obtenu une très petite quantité d'acide isonicotinique. Ils attribuent la formation de cet acide à la présence, dans la fraction i3o°-i4o'', d'une y-picolineou d'une lutidine. Le résultat que je viens défaire connaître montre que cette dernière supposition était exacte (''). » (M Cet acide est au acide raonocarbopyridique; il est isomérique avec les acides />ico- lique et iticotianique; sa composition répond à la formule C^H^Az-CO^H. (2) Monatshefee fur Chemic, t. I, p. i à 47 et p. 184 (janvier 1880J. (3) Deutsche c/iemisc/ie Gese/Isc/u/ff, t. XVI, |). 2979. fM Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz. ( 236 ) zoOLOGlii. — Sur l'opercule des Gastéropodes. Note de M. Houssay, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « En iSaS, de Blainville écrivait, dans son Manuel de Malacologie : « L'opercule est évidemment le produit de la peau (|ui recouvre le pied. . . Mais com- ment une surface plane, ovale ou circulaire, produit-elle une matière qui s'enroule en spirale d'une manière souvent fort réj^ulière et en formant quelquefois un grand nombre de tours? C'est une question à laquelle il me paraît réellement assez difficile de répondre, surtiait peut-être parce qu'elle n a pas été suffisamment étudiée. = » En 1829, Dugè.s essayait de combler la lacune; mais, considérant seu- lement des opercules détachés des animaux, il aboutit à cette conclusion fausse que l'opercule était une production du manteau. Les auteurs qui ont siiivi ne se sont plus guère préoccupés que de recherclier à quelle partie des acéphales l'opercule était fiomologue; mais, leur argumentation man- quant de base, ils sont arrivés aux résultais les plus contradictoires : les tuis y voyant l'homologue de la deuxième valve des Lamellibranches, les autres, avec Lowen, le comparant au byssus, M Le pied seid concourt à la formation de l'opercule; je me suis proposé de déterminer avec précision quel les parties de cet organe excrètent lamalière et comment se fait l'accroissement de l'opercule. Contrairement à ce qui est généralement admis, j'ai reconnu que la surface du pied n'intervient pas tout eniière dans la production, mais seulement une petile portion très nettement limitée. » J'appellerai bord coluinellaire de l'opercule celui qui se trouve du côté lie la columelle quand l'animal est rentré dans sa coquille, et boid pariétal la partie opposée. L'opercule présente une surface interne et une surface externe ; il convient de les distinguer, car elles n'ont pas le même mode de formation. » Occupons-nous d'abord de la partie externe. Elle présente à sa surface des stries de forme variable suivant les genres auxquels on s'adresse. En examinant avec attention une Littoiiiie, im Murex ou ime Poitrpre, on aper- çoit, tout auprès du bord coluinellaire de l'opercule, une petite fente trans- versale qui s'enfonce d'environ i""" dans l'épaisseur du muscle columellaiie et qui occupe toute la longueur du pied. Les parois de cette fente pédieuse sont tapissées d'un épithélium particulier, plissé ou mieux gauffré, de façon à rappeler un peu lui polypier de Méandriuo. On voit s'y engager une lamelle (237 ) transparente très mince et très flexible. Avec une aiguille fine, on peut faire sortir cette lamelle. Après un séjour de quelque temps à l'air, elle se dessèche et prend une apparence cornée. » En faisant des coupes, on reconnaît que les cellules épiihéliales de la fente excrètent une matière anhiste, un peu jaunâtre, forleinent réfrin- gente, qui, par agglomération, constitue la lamelle hyaline. Celle-ci sort de la fente pédieuse et vient s'ajouter à l'opercule ancien. » Les parties nouvellement formées s'appliquent sur l'épithélium situé entre la fente et les parties de l'opercide déjà fixées. Les cellules épithé- liales sont, eu ce point, unies très faiblement les unes avec les antres et seulement par leur partie basilaire, remarquable exception parmi les épi- théliums. Il en résulte que la matière operculaire, encore plastique, em- pâte ces cellules et se répand même u!i |)ea entre les éléments des tissus sous-jacents (fibres musculaires et cellules conjonctives). C'est ainsi que, par appositions successives de parties nouvelles soi'ties de latente pédieuse, se forment les stries, dont on n'aperçoit que les plus saillantes à l'œil nu ou à la loupe. M Sur l'autre face de l'opercule, il faut distinguer deux régions, la sur- face d'insertion du muscle columellaire et la surface libre interne. Il est très aisé de voir que la face inférieure libre et la face externe de l'opercule n'ont pas la même constitution. La surface interne est revêtue d'une couche homogène, qui forme comme un vernis sans aucune strie sensible à l'œil. Cet enduit peut être même ass'^z épais pour qu'on ne puisse voir au travers les stries de l'autre face [Murex). D'autres fois, il est suffisam- ment mince pour ne pas les dissimuler [Litloiina, Troclius). Cette différence de constitution provient d'une différence d'origine. En avant de la sur- face d'insertion, le métapodium forme une expansion ou lèvre antérieure qui, pendant la vie de l'animal, est constamment appliquée sur la partie interne non fixée de l'opercule. Les cellules épithéliales de cette lèvre antérieure produisent le vernis. » Il re=te toujours à savoir pourquoi la matière operculaire s'enroule en spirale. Il faut, pour éclaircir ce point, étudier l'impression musculaire. A mesure que l'opercule s'accroît, la surface d'insertion de l'opercule se déplace avec un petit mouvement de rotation, puisque pendant le même temps la coquille s'accroît en spirale. Le muscle s'applique sur les parties nouvellement formées, en abandonnant les parties anciennes du côté du bord pariétal. Celles-ci, devenant sans point d'appui, sont immédiatement ren- forcées par l'enduit dont j'ai parlé plus haut. Ces étapes du muscle colu- ( 2.-J8 ) niellairesont marquées par des stries indépendantes de celles de la face su- périeure. On les aperçoit en préparant un opercule après avoir enlevé toute trace du muscle. On s'explirpie même, eu étudinutces lignes, pourquoi ily a des opercules dont la forme reste tonjours semblable à elle-même, tandis qu'il en est d'autres dont la forme varie avec l'âge de l'animal. Ces derniei'S sont dits à noyait de formalion : la partie postérieuie sécrétante du pied conserve toujours la même forme dans le premier cas, tandis que dans le deuxième on la voit de presque circnlaire devenir à j)eu près droite. » On voit, en résumé, que l'opercule est une production d'une portion limitée de l'épithélium du pied, qui paraît bien différente du byssns des Acéphales, produit par une glande très développée occupant une bonne partie du volnme du pied. Il est encore bien plus différent de la deuxième valve d'une coquille. » Cette Note renferme les résultats généraux d'un Travail cjui doit paraître avec plus de détails. Les recherches ont été faites au Laboratoire de l'École Normale, grâce à la bienveillance de M. de Lacaze-Duthiers, qui m'a fait envoyer de Roscoff les animaux dont j'avais besoin, et au Laboratoire de Banyuls-sur-Mer, où j'ai pu passer une partie de la saison d'hiver. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la propoiiion de phosjjho) e incomplètement oxydé contenue dans l'urine, spécialement dans quelques états nerveux. Note de MM. R. Lépine, Eymonnut et Aubert, présentée par M. Charcot. « Bien que l'attention ait été attirée par quelques auteurs, notamment par M. Zuelzer, sur le phosphore qui se trouve dans l'urine à l'état d'oxy- dation incomplète, on n'a pas jusqu'ici déterminé suffisamment sa quantité par rapport à l'azote et à l'acide phosphorique, et les variations qu'elle peut présenter dans diverses conditions. Nous avons, il y a dix-huit mois ( Lépine et Eymonnet, Comptes tendus de la Société de Biolo(jie, p. 622 ; 1 882), indiqué la méthode de dosage que nous avons constamment employée ( ' ), et dont la rigoureuse exactitude a été éprouvée par l'un de nous (Eymon- (') Elle consiste essentiellement dans la précijiitation complète de l'acide pliosplioriqne par la mixture magnésienne, dans la calcination (avec le nitrate de potasse) du résidu du liquide (iltré, et dans la pesée, à l'état de phosphomolybdate d'ammoniaque, de l'acide phdsphorlque pioduit par la calcination , aux dépens du phosphore incomplètement oxydé. ( 2^9 ) NET, Journal de Pharmacie et de Chimie, 1882). Nous avons de plus fixé In proportion normale du phosphore incomplètement oxydé, chez l'homme et chez le chien; enfin nous avons montré qu'elle peut être fort .lugmentée chez les phtisiques affectes de foie gras, ce qui est sans doute en relation avec la forte proportion de lécithine (Dastre et Morat) que renferme ce dernier. » Tout récemment, M. Zuelzer [Untersuchungen ueber die Sémiologie d. Uarns, p. 18 et 19; 1884) a publié quelques dosages dont le résultat le plus important est la grande augmentation du phosphore incomplètement oxydé dans l'urine des malades soumis à l'anesthésie chloroformique. Ce fait intéressant nous engage à faire connaître les principaux de nos nom- breux dosages de ce phosphore dons plusieurs états nerveux. » Rappelons que chez l'homme, à l'état normal, pour 100 parties d'azote (dégagé par l'hypobromite de soude), il y a dans l'urine des vingt-quatre heures moins de 20 parties d'acide phosphorique à l'état de phosphates (Zuelzer), et, en général, moins de o,25 d'acide phosphorique prorfiat (') (Lépine et Eymonnet). Ou voit que le phosphore incomplètement oxydé ne représente pas beaucoup plus de i pour 100 du phosphore total. Cela posé, voici nos résultats : » 1" Dans un cas d'ajjofjlexie (causée par un gros foyer hémorrhagique dans la capsule externe et la portion externe du noyau lenticulaire), la perte de connaissance ayant duré deux heures environ, nous avons trouvé que l'urine excrétée pendant les six heures consécutives à l'attaque renfer- mait (par litre) : Pour 100 d'azote. Aznte ilégagé par l'hypobromite do soude 2,5 » Acide phospliorique à l'état de phosphates o,54 21,6 Acide phosphorique produit OjO^ôS i ,07 » Ainsi, l'acide phosphorique, à l'état de phosphates, étant, par rapport à 100 d'azote, augmenté d'une manière insignifiante (21,6), il y avait une quantité d'acide phosphorique produit (1,7) quatre fois plus forte qu'à l'état normal, et constituant 4,7 pour 100 du phosphore total. » Quarante-huit heures plus tard, la proportion était normale. (') Dans notre Note à la Société de Biologie, nous avions exprimé en acide p/tosp/io glyeérique le phosphore incomplètement oxydé, d'où la dilïérence du chifl're. ( -iko ) » 2" Dans un cas ii'épilepsie, l'iiriiie rendue après l'attaque renfermait (par litre) : Pour 100 d'azote. Azole dégagé par rijypobroinite de sonde ^,6 >> Acide pliosphorique des pliosphates , '7 44 3 i Acide pliosphorique produit o,o33 0,71 » Ainsi, par rapport à l'azote, augmentation fort sensible de l'acide phosphoricpie (' ) et du phosphoi-e incomplètement oxydé, ce dernier atteignant le triple de l'état normal et représentant 2,2 pour 100 du phos- phore total. » 3° Chez une jeune hystéro- épilepliqiie, l'urine des six heures consécu- tives à une attaque renfermait (par litre) : Pour 100 d'aiote. Azole (dégagé par rhypobromite de soude) i ,0 » Acide pliosphorique à l'état de phosphates 0,275 27 ,5 » (produit) o,oo5 o,5 » Ainsi, par rapport à l'azote, légère augmentation de l'acide pliospho- rique (elle a manqué à la suite d'une autre attaque), le phosphore incom- jîlètement oxydé atteignant le double de l'état normal et représentant 1,8 pour 100 (lu phosphore total. » 4° Dans un cas de delirium tremens, l'urine renfermait (par litre) : Pour 100 d'azote. Azote (dégagé par rhypobromite de soude) 9)7^ « Acide phosphorique à l'état de phosphates 3,38 34,5 » (produit) 0,046 0,4; » Ainsi, par rapport à l'azote, notable augmentation de l'acide phos- phorique et du phosphore incomplètement oxydé, ce dernier restant avec le phosphore tolal dans un rapport sensiblement normal : i,3 pour 100. » 5° Chez un chien, après l'injection sous-cutanée de plusieius centi- (') L'augmentation parfois considérable de l'acide phosphorique, surtout de la portion d'acide phosphorique combinée aux terres, dans l'urine excrétée pendant les preriiiprcs heures consécutives à l'attaque épileptique, a déjà été indiquée par l'un de nous, en colla- boration avec M, Jacquin [Rci'ite mensuelle, p. 720; 1879). ( 2/,I ) grammes de chlorhydrate de morphine, grande augmentation de l'acide phosphoriqne et du piiosphore incomplèlement oxydé. » Chez un chien de chasse, augmentation de ce dernier après l'ingestion stomacale de phisienrs grammes de bromure de potassium. )) Dans plusieurs états nerveux organiques, notatnnient dans quelques méningites, nous avons au contraire observé une diminution, par rajtport à l'azote, du phosphore incomplèlement oxydé, coïncidant ou non avec une augmentation relative de l'acide phosphoriqne. » Outre la dégénérescence graisseuse du foie chez les phtisiques et les états nerveux prérédemment signalés, il est bien d'autres conditions dans lesquelles augmente, par r.ipport à l'azote, le phosphore incomplèlement oxydé de l'urine. Aujoiu'd'hui nous nous boinons à nientioiuier {^anémie (jnwe, dans laquelle la proportion de ce phosphore peut quadrupler, qii'd y ait ou non augmentation de l'acide phosphoriqne, et ccrlaiiis cas d ulère, de fièvre typhoïde, de pneumonie aiguë. Dans quelques cas de scarlatine et rougeole bénignes, nous ne l'avons pas tronvée accrue. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur Cinlamlé des phénomènes chimiques de la respiration dans les alniosphèrcs swoxycjénécs. Note de M. L. de S.vixt- Martin, présentée par M. lîerthelot. « 1. Lavoisier et Seguin (') n'avaient constaté aucnn changement dans les produits de la respiration, quand, au lien d'air ordinaire, ils employaient connue milieu respirable, soit de l'air suroxygéné, soit de l'oxygène pur. )) Ces faits ont été confirmés depuis par Regnault et Reiset dans leur beau Mémoire (-). Ces deux savants s'expriment comme suit : La respiratioa des animaux des diverses classes, dans une a[mos|)hèie renfermant deux ou trois fois plus d'oxyf^ènc que l'air normal, ne prëseiUe aucune différence avec celle qui s'exécule dans notre atmosphère terrestre. » » M. Paul Bert est arrivé à des résultats différents ('). D'après ce physio- logiste, « l'activité des combustions organiques » dans les atmosphères suroxygénées « va en augmentant d'abord pour diminuer ensuite, après » avoir passé par un certain maximum qui est probablement placé au- » dessus » de 42 pour 100 doxygène. (') Mémoire de 1789, rec. cité, p. 578. (') Jnnales de Chimie et de Physique, 3= série, t. XXVI, Exp. (') La pression barométrique, p. 829 et suiv. C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIII, W 4.) ^2 ( ^/i2 ) » Ces conclusions découlent de quatre expériences faites sur un rat. Dans le même laps de temps (vingt-quatre heures), nous apprend M. P. Bert, cet animal produisit 7'" d'acide carbonique dans l'air ordinaire, et 10''', 3 dans une atmosphère artificielle renfermant 4^,7 pour 100 d'oxygène. » Les animaux à sang froid auraient donné un semblable résultat au même expérimentateur (' ). » 2. En présence de cette contradiction, j'ai pensé qu'il serait utile de reprendre l'étude d'une question dont la solution intéresse également la Physiologie et la Thérapeutique. » Mes expériences, au nombre de seize, ont porté, onze sur un cobaye et cinq sur un rat. Les animaux à l'étude étaient soumis à un régime régulier. Ces recherches ont été effectuées à l'aide d'un appareil analogue à celui de Regnault et Reiset, mais de plus petites dimensions. L'acide carbo- nique était dosé à part par des pesées directes. » Les modifications principales apportées dans l'agencement des di- verses parties sont les suivantes : » a. J'ai interposé entre la cloche et les pipettes un système de laveurs à potasse, dans lesquels l'air en mouvement barbotait deux fois, à l'aller et au retour. Celle addition permet d'obtenir une absorption beaucoup plus, complète de l'acide carbonique, et de fait la proportion de ce gaz dans mon appareil ne s'est élevée en moyenne qu'à o,5 pour 100 en volume. )' b. J'employais un moteur basé sur le principe de la fontaine inter- mittente pour mettre en mouvement les deux pipettes. Cette disposition, dont je me sers depuis trois ans, suffit pour assurer une ventilation suffi- sante dans la cloche avec une dépense minime d'eau. » 3. Voici maintenant, sous forme de tableaux, le résumé des résultats que j'ai obtenus, réduits à o" et o™, 760 : A. — Cobaye femelie adulte. Numéro Poids Riclieb»e en O Tempoialiire 00^ O CO' de l'expéiience. de l'auiinal. de l'air. sous la cloche, exlialéàl heure, absorbé à l'Iieurc. 0 gr pour lou c ce oc 1 570 20,95 17 5ii 544 0,92 2 620 » 17 5oi 577 0,87 3 63o ■> 19,8 558 608 0,92 4 665 » 20,4 475 547 ",85 7 G70 » 18,5 5:-io 576 0,91 Moyennes 18, 5 5i5 570,4 0,89 (') P. Bert, loc. cit., p. 832. ( 243 ) Numéro Poids Pichesse en 0 Température CO' O CO- de l'expérience, de l'animal. de l'air. sous la cloche, exhalé à l'heure, absorbé à l'heure. O gr pour 100 0 ce ce 5 66o 66 17,2 5ig 607 0,87 6 665 58 18,6 5oo 573 0,89 8 680 5o 18,4 5o4 571 0,88 Moyennes 18,1 5i3 583 0,87 10 655 20,95 14,5 567 63o,5 o>9o 11 665 " 11,7 629 689,0 0,91 Moyennes i3,i 598 ô6o 0,91 9 655 ^o i3,2 6i3 670 0,91 » Ces onze premières expériences sur le cobaye ont duré chacune six heures. On voit nettement qu'eu moyenne les différences existant entre les expériences faites dans l'air ordinaire et celles effectuées dans l'air suroxygéné sont très faibles, d'ordre purement physiologique, et qu'elles n'atteignent même pas la valeur des différences observées entre deux expé- riences faites à la même température dans l'air ordinaire. B. — Rai mâle adulte. Numéro Poids Richesse en O Température CO' 0 CO' (le l'expérience, de l'animal. de l'air. sonslacloche. produit à l'heure. consomméàVheure. O gr pour too o rc ce 14. 275 55 12,3 5o6 536,5 0)94 15 278 20,95 12,4 SaS 5t4 1,02 13 275 75 9 535 586 0,91 16 281 20,95 9,1 55i 569 0,97 » Ces expériences ont duré chacune vingt-quatre heures, sauf l'expé- rience n" 13, qui, faute d'oxygène, n'a pu être prolongée au delà de seize heures. L'expérience n° 12 doit être mise à part; l'animal, blessé pendant qu'on l'introduisait dans l'appareil, s'est tapi, a dormi constamment et n'a pas mangé sa ration de pain. )) Mais, si l'on compare les expériences 14 et 15, faites à la même tem- pérature, ainsi que les expériences 13 et 16, qui, pour la même raison, doivent être rapprochées l'une de l'autre, on est conduit à la conclusion suivante, qui confirme les résultats de Lavoisier et Séguin et ceux de Regnault et Reiset. » Les phénomènes chimiques de la respiration ne subissent aucun chanyerncm appréciable par le fait de la suroxyçjénatiun de C atmosphère dans laquelle ils s'accomplissent. » («44 ) MÉDIXINE. — Recherches sur les déviations menstruelles. Note deM. J.Rocvieiî. « 1° Le seul travail un peu complet au point de vue statistique sur les dévialions menstruelles est celui du 1)"' Ptiech, présenté à l'Académie des Sciences le i3 avril i863. » 2° Les déviations menstruelles sont des hémorragies périodiques, pou- vant avoir pour siège toute région du corps humain, sauf l'utérus. » 3° Elles peuvent s'accompagner ou non du flux cataménial. )i 4" Elles coïncident généralement avec l'ovulation. » 5° Elles se rattachent à l'une des causes suivantes, exerçant une in- fluence plus ou moins prépondérante sur leur lieu d'élection : » a. Atrésie des voies génitales; » b. Travail et fatigue physiques ou physiologiques d'un organe (sein dans l'allailement, doigts dans certaines professions, etc.); » c. Faiblesse laissée dans un organe par une lésion traumatique ou morbide, guérie depuis peu; » d. Troubles nerveux ; » e. Lésion traumatique ou morbide actuelle d'un organe, se tradui- sant au dehors par des symptômes aoparents; )) j. Influence d'une diaihèse (cancer, tubercules, etc.) encore à l'état latent. » 6° Dès 1879, nous avons indiqué, dans un Mémoire publié ("), les influences qui produisent les déviations menstruelles. M '7° Sur 3o8 observations de déviations mensiruelles réiuiips par nous, nous avons trouve qu'elles siégeaient 277 fois dans une région unique ou sur des pnriies similaires à droite et à gauche du corps, et 3i fois dans des régions multiples. Dans 38 cas, la déviation se faisait par des plaies, idcères ou tumeurs. » 8° L'exhalation sanguine s'est produite par : Nombre de fois. La muqueuse pulmonaire 5i La muqueuse stomacale 5o Les membres inférieurs 38 La muqueuse nasale 36 Les yeux 29 L( s membres supérieurs, mains, doigts 27 (') Savy, libraire-éditeur. ( a45 ) Nombre de fois. Les mamelles 26 L'anus et l'intestin 23 Le conduit auditif 21 La bouche, la langue, les lèvres l'j La f.ice 1 3 Le tronc, dus, abdomen 1 3 Les gencives et alvéoles dentaires 1 3 La muqueuse des voies urinaires 10 Le cuir chevelu 9 Le nombril 9 Tout le corps 4 Le ))li de l'aine 2 Le creux de l'aisselle i » 9° La grossesse et la lactation exercent la même influence sur les dé- viations menstruelles que sur les règles normales. » 10" Limitées ortiinairement à uiieou plusieurs époques, les déviations menstruelles peuvent subsister depuis la puberté jusqu'à lâge critique. » I 1° On peut les r.ipprocher de certains pbéuomènes supplémentaires et périodiques : ictère, érysipèle, affections cutanées, sécrétions, etc., eux aussi intimement liés à la menstruation. M 12° Les déviations menstruelles et les phénomènes supplémentaires des règles sont d'origine pathologique et méritent, par leur fréquence re- lative, 2,320 pour 100, l'attention des praticiens. Dans quelques cas, ils permettront ou faciliteront le diagnostic d'affections diathésiques. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les oscillations barométriques produites par l'érup- tion du Kiakaloa. Deuxième Note de M. E. Rexou, présentée par M. Hervé Mangon. « Depuis ma Note du 2 1 janvier ( ' ), M. Mascart a bien voulu mettre à ma disposition les courbes des inscripleurs barométriques obtenues en France dans différentes stations : à Perpignan par M. le D"^ Fines, à Lyon par M. André, à Clermont par M. Alluard, à Nantes par M. Larocque, à Saint-Marlin-de-Hinx par M. Ciirlier, à Douai par M. Desmarets. » Les courbes de toutes ces stations indiquent que le phénomène s'est manifesté presque au même instant avec les mêmes caractères dans toute (') Comptes rendus, t. XCVIII, p. 160. ( 246 ) la France. La disf;ince la pins éloignée de Paris, celle de Perpignan, a peu d'influence sur l'instant du phénomène, parce que l'onde atmosphérique arrivait presque de l'est, perpendiculairement au méridien commun des deux villes. » Je m'étais borné à signaler seulement, dans ma première Note, les deux ondes secondaires qui se sont manifestées après un tour entier de la Terre; la première a mis trente-six heures vingt-cinq minutes à faire le tour du monde; la deuxième, trente-qnatre heures cinquante minutes : les vitesses ont donc été de 3o5™ et de Sig™ par seconde, très rapprochées de la vitesse moyenne du son dans l'air. » Les observations du puy de Dôme sont, sous ce rapport, particulière- ment intéressantes. La première ondulation a eu lieu en même temps dans la plaine et au sommet de la montagne; la distance étant de 8'^'" est-ouest, le son ne mettrait pas une demi-minute à se propager d'une station à l'autre. Quant à la deuxième onde, quia eu lieu dans la direction opposée, le retard pour la station de la plaine paraît très sensible; la propaga- tion se ferait donc plus rapidement dans les grandes hauteurs que dans les plaines. » Les autres ondes qui ont effectué en plus un tour entier du globe donnent lieu à des remarques analogues. >i La courbe barométrique obtenue au cap Horn, par M. Lephay, porte la trace des mêmes perturbations; elle est malheureusement à une trop petite échelle pour qu'on y puisse suivre sûrement le détail des ondulations dues à l'explosion du Krakatoa; la saison était pour nous très favorable à ce genre de constatation, à cause du calme de l'atmosphère; au cap Horn, au contraire, on était au moment des plus grandes perturbations atmo- sphériques, qui rendaient le phénomène plus difficile à observer. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les oscillations barométriques du 27 aoiit^ observées à Montsouris. Lettre de M. Marié-Davy à M. Faye. « J'ai l'honneur de vous adresser ci-joint deux feuilles du baromètre enregistreur de Montsouris (baromètre-balance), et deux feuilles corres- pondantes de l'enregistreur Rédier. )) Le fait que vous signalez s'est réellement produit à Paris comme ailleurs, mais il ne me paraît pas s'être renouvelé aussi longtemps qu'on l'a affirmé. Voici du reste ce que je lis sur nos courbes. » Je ferai remarquer d'abord que notre enregistreur-balance marche avec une vitesse de o'", oo3 à l'heure. L'épaisseur du trait étant de o"'",oi en- ( ^Ai ) viron,il en résulte que toute oscillation, duraut moins de deux minutes, donnera lieu à deux traits qui se superposeront. En réalité, toute impulsion donnée à l'instrument se traduit par une ligue qui peut avoir toute la hauteur du cylindre et se reproduire à piusieiu's reprises sans que le trait cesse de paraître rigoureusement simple. )i II en est ainsi même pour les à-coups du vent pendant Us tempêtes, et leur répétition continue n'a d'autre résultat que de dilater la courbe, comme vous pouvez le voir dans la tempête du 2 septembi'e i883. » Au contraire, quand la courbe baiométric|ue présente des dentelures à traits purs et distincts, il faut les attribuer à des ondes dont la période dure plus de deux à trois minutes et sont absolument indépendantes de l'instrument. » La première crise du détroit de la Sonde a eu lieu dans la nuit du 26 au 27 août, entre minuit et 2'". La seconde, correspondant au grand efton- drenient, se serait produite le 27 à 3'% c'est-à-dire, en temps moyeu de Paris, le 26 à 20'' (S*" du soir). » A partir de la seizième heure du 26 (4*" du soir), la courbe baromé- trique présente des dentelures très faibles, mais très distinctes, qui n'ont pas d'ex plicai ion dans l'état du temps à Paris, mais qui sont assez communes quand l'atmosphère est troublée à une assez faible dislance. » Le 27, à 10'' 40"" du malin, le même phénomène se reproduit, mais d'une manière plus marquée; puis, à partir de i3'', même jour, ilacquiert une assez grande intensité. En trois oscillations, durant environ quinze minutes, le baromètre baisse de 3'""', 2 et une autre oscillation double le ramène au niveau de la courbe descendante. » Ces oscillations manquent complètement dans leurs détails sur la courbe de l'enregistreur Rédier qui, par sa nature même, ne peut enre- gistrer que des variations à plus longue période; mais, et je ne saurais trop insister sur ce point, ces mêmes oscillations ne peuvent, en aucune façon, être attribuées à l'instrument. Elles ont eu une existence réelle dans l'air. La pureté de la courbe ne peut laisser aucun doute sur ce point. » Le 27, à 23'' (il'' du soir), la courbe barométrique présente encore des dentelures très fines, mais très distinctes. Le phénomène s'accentue jusqu'au 28 aoiit vers 3''du matin, a'^So™ environ. En deux oscillations le baromètre monte un peu, puis il se met à baisser. Sept oscillations, d'une durée totale de trente-cinq minutes, conduisent à une dépression de 3"'"',3 de mercure; puis la pression remonte de 4"'">2 dans un intervalle de quinze minutes, comprenant l'inertie de l'appareil. Pendant cette ascension ( 248 ) rapide, un faible retour de l'aiguille vers la baisse montre que les oscilla- tions à courte période se superposeat encore à ce grand mouvement. Huit oscillations suivent encore jusqu'à 5''5o". » Trenle-sept beures après la première grande oscillation, trenle-cinq heures après la seconde, nous en retrouvons deux autres beaucoup plus faibles, ayant le même caractère d'oscillations successives moins nom- breuses et qui, déjà, pourraient èlre confondues avec les mouvements que l'on constate fréqueaiment dans l'atmospbère. Au delà de ces deux séries d'inipulsions, ayant fait cliacune le tour de la Terre en sens inverse, il nous est impossible de rien distinguer qui puisse être rattaché à la catastrophe du détroit de la Sonde. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les causes : i° de la production de l'électricité atmosphérique eu général; 2.° dans les orages; 3" dans les éclairs de chaleur. Note de M. G. Le Goarant de Tuomelin, présentée par M. Faye. « 1. En recherchant dans la nature les forces capables de produire de l'électricité, j'ai été conduit à admettre en première ligne le frottement de l'air humide ou sec contre la surface des terres ou des mers. » Tout le monde connaît la machine hydro-électrique d'Armstrong. On sait que, lorsque la vapeur d'eau sort de la chaudière, cette dernière reste chargée négativement, tandis que la vapeur l'est positivement. Cette ma- chine comporte une boîte remplie d'eau pour refroidir les tubts d'échap- pement. La vapeur, avant d'atteindre les ajutages de sortie, éprouve ainsi un commencement de condensation et sort mélangée de vésicules d'eau. C'est une condition nécessaire. M D'après les expériences de Faraday, le passage de la vapeur sèclieou d'un courant d'air sec ne dégage pas d'électricité, tandis qu'un courant d'air humide donne le même résultat que la machine d'Armstrong, mais à un degré moindre. » Il est vrai que M. Sprit)g a trouvé, au contraire, que le frottement de l'air sec contre une boule de cuivre donnait un peu d'électricité, mais en quantité incomparablement moindre que dans l'expérience de Faraday. D'autre part, de nombreuses expériences ont prouvé que Ve'vaporalion seule de l'eau, même acidulée, ne produisait pas d'électricdé. Mais, dans l'évaporation produite par le vent, il y a en }^>\\^^S: fi ottement . C'est dans ce dernier travail mécanique que réside la source cherchée. » Le vent, en rasant la surface des mers, entraîne des particules ( 249 ) aqueuses de la crête des lames, qui jouent ici le rôle du peigne de la ma- chine d'Armstrong. » Les aspérités du sol jouent encore le même rôle, lorsqu'un vent hu- mide vient à le frotter. » Ces molécules d'eau restent électrisées et montent dans l'atmosphère former les nuages, et, comme l'électricité se porte à la surface des corps, elle tendra à se répandre sur les surfaces atmosphériques les plus élevées, et je pense, comme M. Faye, que les cirrhus doivent retenir une grande partie de cette électricité. » N'y a-t-il pas une grande analogie entre les expériences de cabinet rapportées plus haut et l'opération immense des forces naturelles? » 2. Cela posé, on peut donc concevoir qu'un nuage soit électrisé s'il s'est formé dans les conditions précitées. (Il n'en serait pas de même d'un nuage qui se serait formé par de simples vapeurs s'élevant le matin dans Tatmosphère.) » Mais, pour que les éclairs se produisent, il faut qu'il y ait décharge entre le nuage et un autre point (terre ou nuage), tel que la différence de potentiel entre le point et le nuage, existant au moment considéré, soit suffisante pour produire l'éclair en question. » Or la distance à laquelle éclate l'étincelle dépend de la pression élec- trique et de la résistance mécanique que le milieu oppose à la décharge. Cette pression varie avec le carré du potentiel du nuage, sa forme, sa sur- face, la charge du nuage et sa distance au point spécifié. » Or V énergie potentielle d'un nuage dépend de sa forme, de sa surface et de sa température. Lorsque ce nuage primitivement électrisé éprouve une trans- formation quelconque, condensation, congélation des vésicules aqueuses, etc., il absorbe une certaine quantité d'énergie qui doit se retrouver sousjorme d'une augmentation d'énergie potentielle. » Cette conséquence résulte du principe de la conservation de l'énergie et du principe de Carnot, dont M. Lippmann a su tirer un parti si remar- quable. » Si donc on suppose que la charge d'électricité du nuage reste con- stante pendant un certain temps, une condensation, un abaissement de température augmentera le potentiel de sa masse. » Lorsqu'un orage éclate, il est rare qu'il se produise sans manifestations électriques. L'abondante condensation (jue Ion remarque devient la cause de l'augmentation du potentiel de la masse orageuse et, lorsque ce potentiel est suffi- sant, il y a décharge sous forme d'éclairs. C. R., i88^, 1" Semestre. (T. XCVIU, N° 4.) 3^ ( 25o ) » D'ailleurs, le renouvellement continuel de la chnrge doit indiquer que la cause doit résider sans le pliénomène orageux lui-même. » 3. L'air étant diélectrique, la vapeur devient le réservoir naturel de l'électricité. Supposons un amas de vapeur d'eau éleclrisée en suspension dans l'atmosphère; le soir, lorsque le Soleil aura disparu, il s'opérera un refroidissement dans la masse nuageuse. Pour les raisons énoncées plus haut, son potentiel augmentera. » Or, si le potentiel arrive à un certain chiffre, les vésicules considérées isolé- ment ne pourront conseiver leur charge, c'est-à-dire qu'elle s'échappera dans l'atniosphère sous forme de décharges silencieuses. » Ainsi on calcule qu'à la pression ordinaire une petite sphère de ^ de millimètre ne peut conserver de l'électricité au potentiel que l'on ob- tient avec nos bonnes machines de cabinet. » En raison même de la petitesse du rayon des vésicules, on comprend qu'un nuage r^e puisse conserver une charge à un potentiel dépassant un certain chiffre. » Telle serait la façon dont se produit le phénomène connu sous le nom d'éclairs de chaleur. » Comme, pour différents observateurs, ces lueurs se montrent à l'ho- rizon, il est logique de penser qu'elles se produisent également au zénilh, et qu'elles ne sont pas le reflet d'éclairs des oi^ages lointains. C'est un phéno- mène analogue qui se passe lorsqu'un navigateur en marche voit toujours à l'horizon une bande de brume, tandis qu'il a un ciel clair au-dessus de sa tête. Ce n'est qu'une différence d'épaisseur de couches traversées par les rayons visuels. » Ml^.TÉOROLOGIE. — Sur une illumination aurorale et crépusculaire du ciel observée dans l'océan Indien. Note de M. Pélagauo, présentée par M. Faye. « Le 8 septembre i88j5, me trouvant à Saint-Paul, sur la côte nord- ouest de l'île de la Réunion, j'aperçus, quelques instants après le coucher du Soleil et le commencement du crépuscule si court des régions tropi- cales, luie lueur d'un rouge sombre et sanglant qui éclairait le ciel à l'ho- rizon ouest-nord-ouest. A quelque distance du rivage et à travers les branches des arbres, on aurait dit l'incendie en mer d'un navire de pétrole. Mais, parvenu sur la plage, je reconnus bien vile qu'il s'agissait d'iuie lumière crépusculaire, formant au-dessus de l'horizon un arc de rercle à bords fondus d'environ iS". (25i ) » La lumière zodiacale est très marquée dans l'ile à celte époque de l'année et occupe à peu près la même place dans le ciel. Mais il s'agissait là d'un tout autre phénomène, qui la masquait complètement et qu'il était impossible de confondre avec elle. M Le lendemain et les jours suivants, cet éclat orangé du crépuscule s'accentua et s'étendit peu à peu dans le ciel. Une heure après le coucher du Soleil, environ, l'illumination s'éteignait lentement et tout rentrait dans l'obscurité profonde des nuits tropicales. » Quelques jours plus tard, me trouvant à Saint-Benoît, à Test de l'île, je pus m'assurer que le même phénomène se produisait à l'orient, une heure environ avant le lever du Soleil. » Sur la fin de septembre, celle illumination quotidienne avait pris des proportions considérables. Durant les mois d'octobre et de novembre, c'était un spectacle féerique. Le Soleil se couchait comme à l'ordinaire; le jour baissait rapidement, puis tout à coup de grands arcs multicolores venaient empourprer l'horizon jusqu'au zénith. Une nuance verdâtre pre- nait d'abord naissance à l'endroit où le Soleil avait disparu; [)uis une zone jaune, une orangée, une rouge foncé enfin se fondait avec l'azur profond du ciel. Cela durait une demi-heure, trois quarts d'heure, puis tout pâlis- sait et s'éteignait peu à peu. A la fin du phénomène, on voyait les étoiles paraître sons la lumière connue à travers une gaze épaisse et lumineuse. Parfois les arcs resplendissants étaient traversés de grands secteurs sombres qui se comportaient comme si quelque obstacle eût hitercepté à leur point de départ sous l'horizon les rayons lumineux, source de celte gloire immense et radieuse. » Le matin, le même phénomène se produisait au lever de l'aurore dans le ciel oriental, mais avec une intensité moindre. » Peu à peu le phénomène se déplaçait vers l'ouest, le sud-ouest et le sud-sud-ouest, semblant suivre le Soleil dans sa marche vers le pôle sud. A partir du milieu de décembre, cette illumination diminua rapidement d'intensité et, à l'heure où j't'cris (3i décembre), elle s'est considérablement éteinte. Tout porte à croire qu'elle ne tardera pas à disparaître complè- tement. » L'année i883 a été marquée dans l'océan Indien par des phéno- mènes météorologiques particuliers. A la Réunion, nous avons eu d'abord une sécheresse prolongée, et, pendant la première moiiié de l'année, une atmosphère si pure, que les personnes même d'une vue médiocre pouvaient ( 232 ) suivre facilement à 1 œil nu la planète Vénus dans le ciel durant toute la journée. » Le volcan de l'île a donné en novembre quelques traces d'activité. » Enfin, la lame de fond produite par l'éruption volcanique du détroit de la Sonde s'est fait sentir sur nos côtes avec une force très remarquable le 27 août. On aurait dit un violent mascaret, et les navirps qui nous arrivent de l'Inde traversent encore de vastes étendues de lapilli qui flottent à la surface de l'Océan. » Il aurait été très curieux de savoir si celte illumination crépusculaire se produisait dans les régions hautes ou basses de l'atmosphère et un obser- vateur placé au sommet du Piton des Neiges, à plus de Sgoo"" d'altitude, aurait pu s'en assurer. Malheureusement nos montagnes sont absolument désertes et très difficilement accessibles. Un observatoire construit sur leur point culminant rendrait certainement les plus grands services à la Science. » Nous n'avons dans l'Ile ni speciroscope ni même aucune boussole de précision. Je n'ai donc pu faire aucune étude sur le phénomène en question et j'ai dû me contenter d'en décrire les apparences perceptibles à l'œil nu. » Mais, en faisant relever avec soin les journaux de bord des navires qui nous arrivent de tous les |)oints de l'océan Indien, j'ai pu constater ce fait curieux que cette illumination ou cette gloire amorale et crépusculaire n'était visible que sur une zone allongée en forme de fuseau du sud-ouest au nord-ouest et dont la Réunion occupe presque le centre. » Cette zone est comprise à peu prés entre iS" de latitude australe et 90° de longitude orientale d'une part, et 3o" de latitude australe et 35° de lon- gitude orientale d'autre part, soit iS^de latitude en largeur sur 55° de lon- gitude. L'axe de cette zone est dirigé est-nord-est, ouest-sud-ouest, et passe à environ 5" au sud de la Réunion. » En elfet, les navires qui viennent du nord-est commencent à remar- quer ces levers et couchers de Soleil extraordinaires entre i4°et 16° de latitude sud; les couleurs du ciel deviennent de plus en plus vives à me- sure que ces navires se rapprochent de la Réunion en courant au sud-ouest ou à l'est-sud-ouest. » Les navires qui viennent du sud-ouest (du Cap) remarquent le même phénomène dès qu'ils atteignent le 3o* degré de latitude sud, entre les 35* et 40* degrés de longitude orientale. » Au contraire, les navires venant franchement du nord ou de l'ouest ( 253 ) (des Seychelles ou de Madagascar) ne commencent à apercevoir ces gloires crépusculaires que lorsqu'ils approchent: des atterrissages de la Réunion. » Je n'ai pu me procurer de renseignements sur ce qui se passe à l'est et au sud-est de l'île. Il n'y a que les paquebots de la ligne d'Australie qui fréquentent ces |)arages et il nous est impossible de communiquer avec eux, l'administration delà colonie les mettant depuis près d'un an en rigou- reuse quarantaine. Mais il sera facile, en France, de se renseigner sur ce point. B En traçant sur une planisplière la zone luminense, telle qu'elle résulte des nombreuses observations de navires que j'ai pu recueillir, on constate que son axe part du détroit de la Sonde pour aboutir au sud de Madagas- car, et coïncide avec la ligne de translation des cyclones. Enfin le phéno- mène a suivi à brève dislance le mascaret pioluit par l'éruption de Java. » M. A. BoiLLOT transmet à l'Académie quelques documents relatifs aux lueurs crépusculaires. (Extrait.) • « L'apparence de la lumière crépusculaire s'est manifestée avec viva- cité à Paris le 24 janvier. A 5''2o'", l'horizon ouest, d'une couleur rouge sang, était surmonté par des couches où l'on distinguait tuie nuance jaune orangé, puis, plus liaut, en se rapprochant du zénith, une teinte violacée. Ces effets variés décoloration, donnant les principales couleurs du prisme, le ronge vif, l'orangé jaunâire et le violet, m'ont conduit à penser que cette lumière inaccoutumée est due aune réfraction des rayons solaires à travers des vésicules aqueuses ou glacées nageant dans les régions supérieures des nuages. » M. Chapel adresse une nouvelle Note sur les secousses de tremblements de terre. (Extrait. ) « Lorsque de fortes secousses se succèdent dans l'espace île quelques heures, la tension électrique de l'air augmente sensiblement à l'instant où le sol est le plus agité. » M. D. SiLow soumet au jugement de l'Académie une Communication relative à l'aérostation. (Renvoi à la Comnussion des aérostats.) ( 254 ) M. E. FoNTANEAU demande et obtient l'autorisation de retirer deux Mé- moires qu'il a présentés sur la détermination des forces élastiques et sur la déformation et les mouvements intérieurs des corps élastiques. La Communication de M. Cii. Moussette insérée dans le Compte rendu de la dernière séance, et la photographie des lueurs crépusculaires qui l'accompagnait, avaient été présentées à l'Académie par M. Ecbn. Bec- querel. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J, B. BULf^ETIN BIUMOGRAPHIQL'E. Odtbages rkços dans la séance on 21 janvier 1884. L'homme et V intelligence. Fragments de Physiologie et de Psychologie j pnrCn. Richet. Paris, F. Alcan, 1884 ; in-8°. Journal du Ciel. Notions populaires d'astronomie pratique; par J. Vinot; 19* ajinée. Paris, courdeRohan, i884; in-S". L'espion aérien; parW. de Fonvielle. Paris, Ch. Bayle, i884; iii-8". Société des Sciences médicales de Gannnt. Compte rendu des travaux de l'année 1882-1883. Paris, A. Delahaye et E. Lecrosnier, i883; in-8°. Guide du /j/«?2 ligne en remont.int, au lieu de 16 décembre, lisez 16 janvier, " 2° " " «« iieit de occidental, lisez oriental. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCb; DU LUNDI i FÉVRIER 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Nécessite de la création d'une succursale de l' Observatoire hors de Paris. Note de M. Mouchez. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un Mémoire que je viens d'adresser au Conseil de l'Observatoire sur l'urgence de transférer dans une succursale hors de la ville les principaux services actifs de l'Observatoire de Paris. Lorsqu'en 1667 Louis XIV fit construire l'Observatoire p-ar Per- rault, à 2''™ au sud du Luxembourg, la ville ne s'étendait guère alors au delà de ce Palais, et les astronomes de l'époque ne pouvaient désirer une situation plus favorable. Mais depuis lors, et surtout pendant les cinquante dernières années, la ville, s'étendant dans toutes les directions, a complètement enve- loppé l'Observatoire de hautes et nombreuses constructions dont l'éclairage au gaz, les fumées, les poussières, les émanations de toutes sortes troublent profondément l'atmosphère autour de nos instruments; et ces conditions C. R., iSS!,, 1" Semestre. (T. XCVllI, N» fi.) 34 ( 258 ) sont aujourd'hui d'aulant plus fâcheuses que, par suite des progrès inces- sants de l'Astronomie et des procédés d'observation, les astronomes sont obligés d'accroître continuellement la puissance et la précision des instru- ments et (le les placer dans les conditions les plus favorables de pureté et de calme de l'atmosphère. En outre, par suite de la présence des cata- combes sous nos terrains et du voisinage des rues, le sol n'a pas la stabilité et la tranquillité qui nous sont indispensables. M Pendant que tous les grands Observatoires de l'étranger, sans exception, reconnaissaient et subissaient la nécessité d'émigrer hors des villes, l'Ob- servatoire de Paris s'est trouvé au contraire englobé dans un quartier de plus en plus populeux. Déjà en i854, puis en 1868, sur les plaintes una- nimes des astronomes, cette mauvaise situation a été signalée au gouver- nement et discutée devant l'Académie; après une étude approfondie, qui a duré près d'une année, la Commission académique nommée pour examiner cette question émettait, en 1869, un vote unanime pour demander la construction d'une succursale hors de Paris, et l'Académie, appelée à donner son avis, sanctionnait, par 53 voix contre un bulletin blanc, le vote de sa Commission; mais, pour divers motifs, inutiles à rappeler, ce projet ne fut pas exécuté, j) Depuis lors, la situation n'a fait que s'aggraver et toutes les amélio- rations qu'on a essayé d'introduire n'ont pu la modifier sensiblement : il devient donc indispensable d'effectuer ce transfert le plus tôt possible si l'on ne veut voir décroître l'importance des travaux de l'Observatoire et sa situation relativement aux observatoires étrangers. » Les trois obstacles les plus sérieux que j'aie rencontrés, pour donner à nos travaux tout le développement qu'ils comportent, consistent : dans le trouble de l'atmosphère au milieu d'une grande ville et les trépidations du sol, dans l'impossibilité de loger les astronomes à l'Observatoire, comme cela a lieu dans tous les grands Observatoires de l'étranger, d'où résulte un obstacle insurmontable à la bonne organisation du service de nuit, enfin dans l'impossibilité d'améliorer suffisamment l'ancienne installation de nos instruments et d'acquérir ceux qui nous manquent, pour lesquels d'ailleurs nous n'aurions pas d'emplacement convenable. » Pour construire seulement la tour et la coupole de la grande lunette dont l'Observatoire s'occupe depuis'lrente ans, il faudrait obtenir de l'État une somme de 5ooooo à 600 ooo*^'". Il faudrait, en outre, une somme au moins égale pour empêcher la construction de hautes maisons devant nos (^59) nouveaux terrains et acheter les instruments qui nous manquent; et, en supposant même que nous obtenions ces crédits des Chambres, ce qui nous semble impossible aujourd'hui, nous n'en subirions pas moins toujours le double inconvénient de l'atmosphère parisienne, du logement des astronomes hors de l'Observatoire et d'un sol miné par les anciennes car- rières. En présence dételles difficultés et ne pouvant pas admettre qu'on laisse plus longtemps l'Observatoire de Paris dans ces conditions défavo- rables, j'ai eu l'honneur de proposer au Conseil, dans sa dernière séance, une solution qui, sans imposer à l'Etat, aucune charge nouvelle, nous per- mettrait, tout eu conservant le vieil édifice historique de Louis XIV, de construire dans un des domnines de l'Etat, près de Paris, un magnifique observatoire de premier ordre, pourvu de tous les progrès réalisés par la Science moderne et nous replaçant immédiatement au premier rang des grands Observatoires. Il suffirait pour cela d'aliéner pour des constructions particulières environ 22000 mètres de jardins et terrains vagues qui en- tourent actuellement l'Observatoire sans autre utilité que de l'isoler des maisons voisines et qui forment par le fait un capital mort; en les vendant à raison de loo*""" à iSof' le mètre, ce qui est une évaluation modérée de lem- valeur, ou obtiendrait une somme de près de 3 millions, plus que suf- fisante pour créer notre succursale. » En défalquant la superficie du terrain nécessaire pour percer deux rues nouvelles, prolongeant l'avenue du Luxembourg et isolant l'Obser- vatoire de tous les côtés, il lui resterait encore la cour du nord et un jardin au sud, de 70" à 80"° de longueur sur So" de largeur, qui con- serveraient exactement à l'édifice l'nspect qu'il avait quand il fiit con- struit par Perrault. On y laisserait les archives, le Bureau des Calculs, le musée et trois ou quatre instruments qui pourraient rendre encore quel- ques services et être mis à la disposition de la Faculté des Sciences pour l'instruction des élèves. » Les plans et devis, très détaillés, d'un avant-projet de cette succur- sale ont été faits, sur ma demande, avec le plus grand soin par un habile architecte, M. Deharme; ils comprennent les logements de trente astro- nomes et employés avec leur famille, toutes les salles des instruments et de service, les salles et une galerie souterraine de loo"" de long, un pylône de ioo°> de haut pour l'étude de l'atmosphère, une usine à gaz, ime galerie couverte rehaut tous les instruments au logement des astro- nomes, et enfin la grande coupole pour la lunette de 16""; le devis total, ( 2C)0 ) d'après la série de prix de la Ville, est de 2459000''. En ajoutant le prix des instruments nouveaux, du mobilier des bureaux et du mur de clôture, ou arriverait au chiffre de 2700000*^', qu'on obtiendrait à très peu prés de la vente de nos terrains. Je ne vois donc aucune objection sérieuse à l'a- dopiion de ce projet, qui peut seul faire cesser les mauvaises conditions dans lesquelles nous nous trouvons aujourd'hui et doter la France du plus complet et plus bel Observatoire moderne. » Nous avons à l'Observatoire un personnel nombreux et exercé, nous avons un budget ordinaire très suffisant, mais ces forces sont en partie perdues par les défauts que j'ai signalés; après cinq années d'exercice comme Directeur, je n'ai pu que constater l'impuissance de mes efforts pour les faire disparaître. Nous avons pu sans doute faire des travaux d'une réelle valeur, tels que la revision du Catalogue des 45 000 étoiles de Lalande, qui est à peu près terminée et dont nous avons commencé cette année l'impression. Cet important Travail fera certainement grand honneur à l'Observatoire de Paris. » Nous avons beaucoup avancé la construction de l'Atlas écliptique commencé par Chacornac et continué par MM. Henry; enfin nous avons, depuis ces dernières années, outre notre service méridien à trois instru- ments, organisé un service régulier à trois équatoriaux; on travaille donc activement à l'Observatoire de Paris; mais il est cependant certain que nous n'en sommes pas moins très entravés dans nos travaux et que nous n'avons pas pu prendre une part suffisante dans les découvertes modernes de l'Astronomie d'observation, par suite des mauvaises conditions »)até- rielles où nous nous trouvons. Elles nous placent dans une infériorité re- lative sensible vis-à-vis des grands Observatoires étrangers, tous recon- struits aujourd'hui dans de bonnes conditions en dehors des villes, et qui, donnant asile à leurs astronomes, obtiennent un travail plus régulier et plus productif que nous ne pouvons le faire à Paris, » C'est pour faire cesser cet état d'infériorité relative et mieux utiliser les excellents éléments dont nous dis()osons que j'ai proposé, dans la der- nière séance du Conseil, le projet contenu dans ce Mémoire. Le Conseil l'a adopte à l'unanimité, en demandant son renvoi à l'Académie et au Bureau des Longitudes, qui ont d'ailleurs déjà émis un avis favorable en i854 et 1868. » J'ose donc espérer que l'Académie, qui a toujours montré un si vif intérêt pour tout ce qui peut contribuer à la prospérité de notre Observa- (26. ) toire national et qui, en 1869, a voté ce projet à l'unanimité, voudra bien l'appuyer encore par un vote semblable s'il est une seconde fois soumis à son examen. » L'Académie décide que les Sections de Géométrie, d'Astronomie, de Géo- graj)hie et Navigation seront chargées d'examiner le projet présenté par M. Mouchez. ASTRONOMIE NAUTIQUE. — Sur une nouvelle (implication du niveau à mercure pour obtenir la hauteur des astres à la mer quand l'horizon n'est pas visible, appareil imaginé par 31. Renouf. Note de M. Mouchez. « Le problème depuis si longtemps cherché dans la Marine, consistant à obtenir à la mer la hauteur d'un astre à moins de 4' ou 5' près, quand l'horizon est rendu invisible, soit par la brume, soit par la nuit, semble complètement résolu aujourd'hui par une nouvelle manière, aussi simple qu'ingénieuse, imaginée par un capitaine au long cours, M. Renouf, d'ap- pliquer le niveau à mercure aux instruments tenus à la main. » Jusqu'ici tous les chercheurs qui avaient essayé de résoudre ce pro- blème à l'aide du niveau avaient cru à tort devoir s'astreindre à l'appli- quer aux instruments à réflexion; ils rencontraient alors cette difficulté insurmontable d'amener en contact, dans le champ très petit de la lunette, deux objets essentiellement mobiles par suite du mouvement du navire et de la main de l'observateur; et quand on parvenait, après une longue tentative, à apercevoir simultanément la bulle si fugitive du niveau sphé- rique ou du niveau à deux fioles et l'image réfléchie de l'astre, le con- tact, quand on l'obtenait, ne durant qu'une fraction de seconde, il était impossible d'avoir une idée de l'approximation qu'on obtenait et l'on était très souvent exposé à commettre d'énormes erreurs, comme je l'ai souvent constaté dans les essais que j'ai faits de ces instruments; aussi aucune de ces tentatives n'a-t-elle réussi. » M. Renouf a fait disparaître la moitié de la difficulté de l'observation en supprimant les miroirs du cercle à réflexioti et en visant directement sur l'aslre sans avoir à se préoccuper de la bulle du niveau qui, par une disposition fort ingénieuse, se fixe d'elle même sur le point du cercle cor- respondant à 1 horizon vrai par la simple touche d'un bouton à ressort, quand on a pointé la lunette sur l'astre à observer. » On observe alors de la même manière que les navigateurs arabes des ( 262 ) XV* et XVI* siècles, avec leur anneau astronomique tenu suspendu à la main ; ils pointaient la pinnule de leur cercle sur l'astre et ils lisaient le degré de hauteur correspondant; la seule différence qui existe aujourd'hui, c'est qu'on a adapté une lunette et un niveau pour rendre cette observation plus exacte. » M. Renouf a adapté au bord intérieur d'un cercle ordinaire un tube circulaire trans|)arent, à moitié rempli de mercure, de manière que les deux extrémités du métal soient à très peu près sur un même diamètre. Dans la partie correspondant au bas de ce tube, quand l'instrument est dans sa position moyenne d'observation, est installé un robinet dont la fermeture instantanée est commandée par un bouton à déclic; quand le robinet est ouvert, le mercure circule librement dans tout le tube; mais, dès qu'on touche le bouton, le robinet se ferme subitement et fixe les deux parties du mercure dans une position invariable, tant que l'instrument reste à peu près vertical. » Le mode de procéder est donc bien facile à comprendre : l'obser- vateur vise directement sur l'astre en tournant le cercle tenu verticalement jusqu'à ce que le réticule d'une lunette fixée à demeure sur ce cercle vienne tangenter l'astre, ce qui est très facile dans les temps ordinaires* dès que le contact est obtenu, on touche le bouton : le mercure devient subitement immobile et ses deux extrémités indiquent les deux points du cercle divisé qui, à cet instant, correspondent à l'horizon vrai. Il suffit alors de pointer, avec une alidade munie à chaque bout de deux petites lunettes à réticule, les deux extrémités du mercure et de lire sur le vernier les divisions du cercle correspondantes : la moyenne donne la hauteur cherchée de l'astre. Il est indispensable de faire cette double lecture, qui fait disparaître à la fois les deux principales causes d'erreur, celle qui pro- vient de la dilatation du mercure avec les variations de températine et celle qui provient de la différence, en plus ou en moins, de la quantité de mercure nécessaire pour faire i8o°. On s'était d'abord servi d'un tube eu verre; mais, comme il était trop fragile, on l'a remplacé par un tube trans- parent en celluloïd. Il est probable que ce tube circulaire pourra quelque- fois présenter des irrégularités de forme; mais il suffirait d'une étude facile, faite à terre, une fois pour toutes, avant le départ, pour déter- miner les erreurs de division qui en résulteraient. » M. Renouf, qui vient de se servir de cet instrument pendant un voyage aux États-Unis sur les paquebots transatlantiques, dit que toutes les observations étaient obtenues avec une erreur moindre que 4'. Quand ( 263 ) le hasard m'a fait rencontrer cet instrument, il y a deux jours, chez le constructeur, ]M. Huriiinann, successeur de Lorieux, je l'ai immédiatement essayé sur une mire, et j'ai été fort surpris de trouver que les huit ou dix hauteurs que j'ai prises ne s'écartaient pas de plus de 2' ou 3' autour de la moyenne; il est donc évident qu'avec un peu d'habitude, et à la mer par temps ordinaire, on doit parvenir facilement à obtenir le résultat indiqué par l'inventeur. » Cet instrument sera également très précieux pour les voyageurs dans l'intérieur des continents; en le fixant sur un appui quelconque pour éviter les tremblements de la main, on pourra probablement obtenir les hauteurs à l'on 2' près, par l'observation la plus simple, à la portée de la personne la moins expérimentée; cela évitera en même temps les ennuis et les difficultés de la manœuvre du bain d'huile ou de mercure de l'horizon artificiel dont on est obligé de faire usage aujourd'hui avec les instruments à réflexion. » Il faut encore faire remarquer qu'il pourra toujours être utilisé pour l'observation du Soleil, même dans les régions éqiiatoriales où les instru- ments à réflexion deviennent inutiles quand le double de la hauteur du Soleil atteint i25° ou 130°, ce qui est le cas le plus général entre les tro- piques. » Je ne crois pas qu'aucun des différents systèmes que cherchent encore quelques marins, soit à l'aide de niveau, soit à l'aide d'appareils à rotation, puisse être d'une telle simplicité et donner des résultats d'une aussi grande exactitude. » L'intervention de l'observateur dans l'emploi du niveau est tellement faible, qu'on pourrait assez justement désigner cet instrument sous le nom de cercle à niveau automatique; il a été parfaitement exécuté par M. Hurli- mann. » J'ai trouvé cette invention si remarquable et si utile pour les marins et les voyageurs, que j'ai cru devoir la signaler à l'Académie, persuadé qu'elle est appelée à rendre de réels services à la navigation et pour la détermination de positions géographiques dans les voyages d'exploration. » J/appareil de M. Renouf sera soumis à l'examen de la Commission chargée de juger le Concours du prix de Mécanique de la fondation Montyon. 264 OPTIQUE. — Sur un phénomène de vision produit par la lumière d'un incendie et d'une flamme propre à l'éclairage de In voie publique; par M. E. Che- VUECL. « L'incendie qui a eu lieu le 3i janvier 1884, à la cité Joly, n" 1 1, rue du Chemin-Vert, et dont j'ai observé les progrès durant environ une heure, d'une des fenêtres de la maison que j'habite au Muséum d'Histoire natu- relle, m'a permis d'examiner l'influence de la lumière, partant du violet- rouge jusqu'au rouge-orangé, sur la flamme d'un b c de gaz éclairant la voie publique; flamme que je ne voyais que lorsque le vent coiubait les branches d'arbres interposées entre la cité Joly et le Muséum. » Eh bien, la lumière du gaz d'éclairage m'a présenté, pendant trois quarts d'heure, les couleurs complémentaires des lumières de l'incendie, à savoir du jaune-vert au vert et au bleuâtre, et je ne me trompe pas en disant que les sensations se rapportaient à la fois et au contraste simultané et au contraste successif, suivant que je voyais les deux lumières à la fois ou que je n'en voyais qu'une seule. » ÉLECTROCHIMIE. — Sur la loi de Faraday; ^AT M. Berthelot. « D'après la loi de Faraday et les expériences de notre savant Confrère M. Becquerel, lui même courant électrique, traversant une suite de sels électrolysables, pendant le même temps, sépare au pôle négatif des poids pes divers métaux proportionnels à leurs équivalents : c'est-à-dire que, 1 07^% 9 d'argent étant précipités, le même courant précipite en même temps 103^*^,5 de plomb; il sépare simultanément Sg^"^, i de potassium et G8*'',5de baryum (ces derniers métaux déconq^osant l'eau ne demeurent pas libres, mais se retrouvent sous forme de base libre autour du pôle), 1) Tous ces poids sont, je le répète, proportionnels aux équivalents, c'est- à-dire, d'après la définilion classique, aux poids relatifs suivant lesquels les métaux se substituent les uns aux autres. Pour qu'ils fussent propor- tionnels aux poids atomiques, on devrait obtenir, en même temps que 107^', 9 d'argent, 207^'' de plomb, c'esl-à-dire un poids double de celui qui se précipite réellement; en même temps que Sg^', i de potassium, on devrait obtenir 137s'" de baryum : ce qui n'a pas lieu. ( 2ti5 ) » De même, pour les éléments éleclronégatits ( ' ), si l'on élecJrolyse dans tin même circuit le chlorure et l'oxyde d'un même métal, les poids de cldore et d'oxygène, mis en liberté dans le même temps, sont proportion- nels à So^"^, 5 pour le chlore et à 8^"' pour l'oxygène, c'est-à-dire aux équivalents. S'ils étaient proportionnels aux poids atomiques, on devrait obtenir, pour 35b'', 5 fie chlore, i6^^ d'oxygène : ce qui n'a pas lieu. » Sans entrer dans aucune discussion sur les corps plurivalents, dont la notion est antérieure à la nouvelle notation atomique, ainsi qu'il résulte de la découverte des acides polyhasiqnesparGrahain, en i835, de la découverte des alcools |iolyatomiques par moi-même, en i854, et de la découverte même du glycol, deux ans après, par mon savant ami, M. Wurtz; sans entrer, dis-je, rlans aucune discussion sur les corps plurivalents, dont la théorie est identique d'ailleurs pour les chimistes qui conservent les équiva- lents et pour ceux cpii préfèrent les nouveaux poids atomiques, je me borne à constater que la loi de Faraday est exprimée en général d'une façon plus simple au moyen des équivalents qu'au moyen des poids atomiques, et cela aussi bien pour les éléments électropositifs que pour les éléments électro- négatifs. » PHYSIOLOGIE APPLIQUÉE.— Réponse (itix observations présenlëes pur M. Richet*, par M. Pacl Bert. « Noire savant Confrère, M. Richet, m'a reproché de m'être servi, en (') La décomposition de rammoniatjue par le courant ne peut être invoquée ni pour ni contre la loi, attendu que l'azote qu'elle fournit n'est pas un produit direct d'électrolysc, pas plus que l'azote fourni par la décomposition analogue de l'acide azotique dans cer- taines conditions. Les sels, les acides hydratés, les bases hydrate'es et les corps de con- stitution analogue paraissent seuls susceptibles d'une électrolyse directe dans les dissolu- tions. L'ammoniaque, en tant qu'azoture d'hydrogène, ne leur est pas assimilable, car elle ne forme pas des azotures solubles, comparables aux chlorures. Lorsque M. Hofmann a électrolyse une solution saturée de chlorure de sodium con- tenant une petite quantité d'ammoniaque, il se proposait uniquement de faire une expé- rience de cours, destinée à démontrer le rapport entre le volume des éléments gazeux de l'ammoniaque et celui des éléments de l'eau, rapport indépendant de la question de l'électrolyse directe de l'ammoniaque. Mais l'azote, mis à nu dans ces conditions, est un produit secondaire, résultant de la décomposition de l'ammoniaque par le chlore, qui est le produit direct de l'électrolyse du chlorure de sodium. La loi de Faraday, dans ces conditions, s'applique au chlore et non à l'azote. C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIIl, N° S.) 3j ( '266 ) parlant de la méthode d'anesthésie par les mélanges litres de chloroforme et d'air, des expressions suivantes : « Cette métliode me paraît être la seule qui puisse dégager absolument la responsa- bilité des chirurgiens. » » Je ne voudrais pas que cette phrase fût considérée comme une forme nouvelle donnée à l'affirmation de M. Sédillot que « le chloroforme pur » et bien administré ne tue jamais », on à celle de M. Gosselin que « le » chloroforme, même légèrement impur, ne donne pas la mort lorsqu'il » est bien administré ». Je n'ai pas l'autorité nécessaire pour émettre des formules dont les conséquences peuvent être si graves. Je sais trop, d'antre part, combien sont encore nombreuses les inconnues de l'histoire physio- logique des anesthésiques pour prétendre que l'emploi de ma méthode mettra certainement les chirurgiens à l'abri de tous les accidents. Mais je dis qu'elle constitue un progrès important stn- toutes les autres, progrès qui compense largement les inconvénients de l'emploi d'un appareil spé- cial, et que le chirurgien qui, sans l'avoir mise en usage, aura le malheur de se trouver en face d'un accident mortel, pourra vivement regretter de ne ])as l'avoir employée. » 11 est vrai que M. Richet me dénie le droit de parler ainsi. Vous n'y serez autorisé, me dit-il, qu' « après avoir fait vos preuves, c'est-à-dire » après nous avoir apporté tni nombre de looooà 12 ooo chloroformisa- » tions sans accident, et encore faudra-l-il attendre ». S'il en était ainsi, ma méthode serait à l'avance condamnée, puisque notre savant Confrère me déclare en même temps que « les chirurgiens ne changeront pas leur » manière d'opérer actuelle sans celte démonstration », ce qui la rendrait évidemment tout à fait impossible. Mais je vais indiquer les motifs d'ordre scientifique qui justifient ma confiance. M Un mot tout d'abord sur la fréquence des cas de mort par le chloro- forme. M. Richet a accepté comme moyenne le chiffre de i mort sur 10 000 à 12000 chloroformisations; pour M. Gosselin, ilya i mort sur 520o; pour leD' Coles, i mort sur 2800. Rien de moins précis, on le voit, que ces ré- sultats statistiques, d'autant plus qu'il n'est nullement démontré que tous les cas de mort soient publiés. o II faut, (lit M. Dartt ('), quadrupler et peut-être quintupler le cliiffie des cas de mort connus, pour arriver à une appréciation très approximative, car nombre de cas ne sont pas publiés, u (') Des contie-indicalions de l'ancsthésie, p. 60. Paris, 1880. ( 2G7 ) » Du reste, il est admis, comme l'a rappelé M. Richet, et comme M.Hipp. Larrey l'avait fait remarquer depuis longtemps ('), qu'un certain nombre de ces accidents peuvent être mis sur le compte des impressions morales, et qu'on n'en doit pas incriminer le chloroforme. Je n'ai [)as plus que per- sonne la jjrétention de me mettre à l'abri de ces catastrophes, qui survien- nent, bien entendu, au début des opérations. » Bien que la mort semble n'arriver que très rarement, elle ne laisse pas que de préoccuper singulièrement les chirurgiens. Là-dessus, tous sont d'accord : «Les anesthésiques, disait Velpeau (^), sont des armes très dange- » reuses. » Dans la discussion de 1882 à l'Académie do Médecine, tous les chirurgiens ont parlé dans le même sens. « Je sais très bien, dit M. Ver- » neuil ('), que lorsque je m'approche d'un malade avec la compresse de » ehlorol'ornie, je fais naître pour lui des chances de mort. » Selon M. Ro- chan (*) : « La question de vie ou de mort est toujours posée, quand on » a recours aux anesthésiques. » EtM. Trélat (^) déclare que, « chaque fois » qu'il s'approche d'un malade avec luie compresse de chloroforme, il est » pénétré de la responsabilité qu'il assume ». Du reste, Robert avait dit avec raison, il y a longtemps : « Le chloroforme est un danger, parce que « c'est une puissance. » » Les cas de mort sont peu nombreux, je le veux bien; mais il n'en est pas de même des cas d'inquiétude, si l'on peut ainsi parler. Les chirur- giens les plus expérimentés sont, suivant la juste expression de M. Richet, « en grand souci pendant leurs opérations ». « Combien de fois n'ont-ils pas à se préoccuper d'une respiration ster- toreuse ou irrégulière, d'une congestion ou d'une pâleur de la face, etc., à ce point que quelques-uns ne semblent rassurés, et je crois qu'Us ont grand tort, que par les plaintes sourdes et les contorsions d'un patient insuffi- samment aneslhésié : « L'anesthésie incomplète, dit avec raison M. Pa- » uas C), est une pratique qu'on a de la tendance à suivre trop souvent, » sous prétexte de sécurité fallacieuse. » » Aussi lej chirurgiens surveillent-ils de 1res près leur malade sans trop (') £iill. de la Suc.de Chirurgie, [. IV, i853. ('■') Bull, de l'Jcad. de Médecine, t. XXII, \>. 829; iSS^j. (^) Bull, de l'Jcad. de Médecine, 2' série, t. XI, p. 197; 1882. (*) Ibul., p. 202. ( ^) Ibid., p. 260. [') Ibid., p. 417. ( 2G8 ) s'entendre cependant sur les phénomènes les plus importants à observer. Les nns s'occupent surtout du pouls, d'autres de la respiration, d'autres de la sensibilité de diverses parties du corps. Ils diffèrent encore bien plus sur la manière dont il convient d'employei' l'anesibésique. « J'ai assisté » à un bon nombre de cbloroformisalions, disait, il y a quelques mois, » M. Gosselin ('), et j'ai été rarement satisfait de la manière dont on pro- » cédait. » C'est que, pour notre savant Confrère, il est indispensable de procéder par « des doses moyeiuies » administrées par intermittences sui- vant une règle à la fois très précise et très compliquée (^). D'autres, comme M. Labbé, préfèrent des « doses faibles », mais données d'une manière continue. La gramle niajorité, sans prétendre à une telle précision, se préoccupe surtout de permettre au malade de respirer une quantité d'air suffisante pour se melti-e à l'abri de l'asplnxie, approchant ou éloignant la compresse et renouvelant le chlorofornie, suivant la manière dont se com- porte le palieut. « A la moindre alerte, dit M. ïrélat, pour pou que le système respiratoire perde sa régularité, son uniformité, au moindre changement de coloration de la face, nous enlevons brusquement la compresse. Nous avons tous, et chacun en parliculier, nus petites précau- tions, nos petites ingéniosités de surveillance ('). i' » Or, à chaque moment, les inégahtés de l'évaporalion dues à la (') Bulletin de l'Académie de Médecine, ■i'' série, t. XI, p. \-Ç). ('-) Je commence par verser au centre de la compresse la quantité de chloroforme (i"'',5 à 2^'') nécessaiie pour donner une tache qui a l'étendue enviion d'une pièce de 5 francs, et je place cette tache devant le nez et la bouche, à la distance de o'", o4 ou o'", oS. Ajjrès six inspirations, que je compte moi-même, je retire la compresse et je verse la même quantité de chloroforme que hi ])remière fois; pendant ce temps le malade fait deux inspirations à l'air libre; je place alors la compresse un peu plus près du nez et de la bouche sans l'y appli- quer, de façon à laisser toujours passer une notable quantité d'air avec lequel se mélangent les vapeurs anestln-siqucs. Après six ou sept nouvelles inspirations bien complètes, je vcise une nouvelle quantité de chloroforme sur la compresse, que j'éloigne exprès et conqilète- ment de la bouche et du nez : deuxième intermittence, pendant laquelle deux inspirations sont faites avec de l'air pur. Je rapproche alors la compresse sans la mettre en contact avec la peau, afin d'éviter l'irritation de celle-ci et toujours pour laisser venir assez J'air; je fais faire sept nouvelles aspirations avec le chloroforme, après quoi nouvelle intermittence de deux inspirations et addition d'environ 3*^' de chloroforme sur la com]U'essc. Si la lespira- tion reste calme et uniforme, je continue de lu même façon en faisant des intermittences un peu plus rares, toutes les dix, douze et même quinze inspirations. (Gosselin, Encyclo- pédie internationale de Chirurgie, t. II, p. iG5. Paris, i883.) (^) Bull. Acad. de Méd., 2° série, t. XI, p. 247 ; 1882. ( ^-69 ) températuie, a la ventilation et à la respiration, les quantités variables de chloroforme, les distances variables de la compresse aux voies respira- toires, modifient dans des limites qu'il est impossible de mesurer, mais qui sont, à coup sur, très étendues, la projiortion des vaj)eurs de chloro- forme dans l'air inspiré. » J'ai donc eu raison de dire, étant donné le faible écart qni existe entre la proportion efficace (oS^,o4 |>ar inspiration) et la proportion très dan- gerense (oS'',o8 par inspiration) des vapeurs de chloroforme dans l'air, qne c'est « en louvoyant avec habileté » au milieu de ces difficultés que « les chirurgiens obtiennent l'anesthésie et évitent les accidents ». M Beaucoup l'ont compris, et, effrayés de leur responsabilité, ont essayé de régler la dépense du chloroforme à l'aide d'appareils divers; mais ces appareils ont été abandonnés, et avec raison, car ils étaient tons fondés sur le faux principe de la mesure des quantités de chloroforme à employer, an lien du principe vrai de la mesure des tensions de vapeur. Ils avaient ainsi tons les inconvénients de la compresse ou de l'éponge, avec en plus (sauf le cornet employé par les chirurgiens de la marine) des difficultés d'application, et leur fausse précision était la source d'une fausse sécurité. Ces critiques expliquent parfaitement la défiance des chirin-giens pour les appareils nouveaux qu'on leur présente. » J'ose dire que ce n'est pas un appareil, c'est une méthode nouvelle que j'apporte. Mon but est de régler et de maintenir constante dans l'orga- nisme la quantité de chloroforme nécessaire à l'anesthésie, et j'y parviens en faisant respirer les vapeurs de chloroforme juste à \n tension néces- siire. L'emmagasinement chimique du chloroforme étant faible et lent à se produire, et pouvant être négligé pendant la durée des opérations chi- rurgicales, le sang et les tissus contiendront, au bout de quelques minutes, ce qu'il faut de chloroforme, ni plus ni moins. » On n'a donc pas à craindre les accidents d'empoisonnement qui ne pourraient se manifester qu'après un très long temps, et dont avertirait sû- rement le graduel abaissement de la température. On n'a pas davantage à craindre les accidents d'asj)hyxie, puisque la proportion d'oxygène dans l'air inspiré n'est diminuée que d'un centième. Enfin, on n'a pas à craindre (réserve faite, bien entendu, des syncopes ou des congestions cérébrales dues à l'émotion) les accidents du début de la chloroformi^ation. » Ceux-ci sont les plus redoutables de lous par leur nombre [puisque, dans la moitié environ des cas de mort, celle-ci est arrivée avant l'anesthé- ( 270 ) sie (' ) ] et par leur soudaineté. Ils consistent en arrêts brusques des mou- vements respiratoires on des battements du cœur, arrêts cpii surviennent dès les premières inhalations. Je pense, avec la plupart des physiologistes, qu'il faut y voir des actes réflexes bulbaires, provenant de l'excitation, par les vapeurs trop concentrées du chloroforme, des nerfs des cavités naso- bucco-pulmonaires, et particulièrement de ceux que j'ai appelés les « sen- tinelles de la respiration )) : le nasal, le laryngé supérieur, le pneumogas- tiique {^). M Ces excitations se manifestent, dans les circonstances ordinaires, par la toux, la suffocation, la salivation et les autres phénomènes que j'ai désignés sous le nom de période de répulsion. Lorsque les vapeurs sont diluées dans la proportion que j'ai indiquée, ces effets disparaissent et le patient entre d'emblée dans la période du rêve, du délire, de YagilatioUj comme l'on dit. On objectera que la mort soudaine est apparue dans des cas où l'on n'avait versé sur la compresse que très peu de chloroforme : lo»'", .')°', 2^'^ même. Mais si, par un ensemble île circonstances malheureuses, a^'' ont été volatilisés rapidement et portés en deux respirations, par exemple, sur les nerfs sentinelles, il y aura là, dans l'air inspiré, une proportion vingt fois plus forte de chloroforme que dans mon mélange titré. Et c'est de quoi expliquer aisément la sidération mortelle. » Quand la période d'agitation, pendant laquelle il faut bien se garder d'opérer, est passée, et qu'on est arrivé à l'uisensibilité, le mélange titré évite les afflux trop forts du chloroforme irrégulièrement versé sur la compresse et protège à la fois contre l'emmagasinement et contre l'.ip- pauvrissement : le mélange titré fait un sang titré. Et il ne semble pas que l'on ait à craindre les réflexes inhibiteurs de la respiration et du cœur dont ont parlé plusieurs physiologistes; car, ainsi que je l'ai indiqué, pen- dant les opérations faites sur l'homnie, les excitations les plus douloureuses n'amènent aucun changement dans le pouls et produisent seulement une accélération légère de la respiration. » On paraît supposer, aprioti, que la valeur du titre du mélange devrait changer suivant les dispositions individuelles que le langage médical appelle les idiosyiicrasies. Ce que j'avais vu sur les animaux rendait la chose peu probable. Les expériences sur l'hounne, aujourd'hui au nombre d'une ( ' ) Le roET, Jlull. Acad. de Mcd., 2' série, t. XI, p. 260 ; 1882. ('-) Paul Bert, Leçons sur la respiration, p. 483; Paris, 18'jo. ( 27' ) quaraulaiiie, ont moiitri- que cette supposition est peu vraisemblable, car les malades, choisis dans les conditions les plus variées, ont tous été en- dormis par le mélange à Ss"" de chloroforme pour loo'" d'air, sans présenter de différences notables. 11 semble que les écarts les plus considérables doivent osciller entre 78'- et C)^". » Du reste, s'il paraissait nécessaire, dans quelques circonslancesexcep- tionnelles, d'employer des proportions différentes, un dispositit instru- mental que je ne puis décrire ici donnerait immédiatement le résultat dé- siré. .. Ainsi l'emploi des mélanges titrés a la précision qui do:me la sécurité et la souplesse qui peut se prêter à toutes les éventualités. On peut, je viens de le dire, changer les proportions, on peut, cela est bien évident, si on le désire, procéder par intermittences. Mais ce qu'd ne permet pas, c'est de faire courir des dangers par l'emploi de doses trop élevées. Il donne à coup sûr, et mécaniquement, ce que recherchent et ce qu'ob- tiennent les praticiens les plus habiles au prix d'une longue et souvent pénible expérience. » Je n'ai donc rien exagéré en disant que son emploi peut seul permettre au chirurgien d'affirmer, en cas d'accident morlel, el de prouver, s'il est nécessaire, qu'il a pris loutes les précautions qui doivent couvrir sa res- ponsabilité. J'irai volontiers jusqu'à penser que, grâce à lui, les accidents inhérents au chloroforme lui-même doivent absolument disparaître. » Notre savant Confrère, M. Richet, me permettra de le remercier de m'avoir signalé l'appareil de Clover. J'avoue qu'il m'était iiicoiuiu. Il n'en a été fait mention ni dans les livres, tlièses, articles de dictionnaires les plus récents, ni dans les discussions devant les corps savants. » L'examen auquel je me suis livré m'a montré d'abord que son inven- teur n'était pas dirigé par les idées théoriques qui m'ont amené à propo- ser mes méthodes d'anesthésie par le protoxyde d'azote, le chloroforme et l'étlier. » Mais, comme les titrages employés par Clover sont analogues au mien, bien qu'un peu plus faibles (de 3o à 4o minimes pour 1000 pouces cubes, soit de S^'' à 7^'- par 100 litres d'air), je puis mettre à l'actif de la méthode les résultats excellents qu'elle a donnés dans des milliers de cas. Quant aux accidents, ils me paraissent dus, comme le dit Clover lui-même, à des erreurs dans le dosage. Et ceci vient à l'appui de cette idée à laquelle je m'étais arrêté, qu'il faut en arriver à supprimer l'intervention de ( ^1-^ ) l'homme dans la préparation du mélangPtitré, et la remplacer par tiii dispo- sitif m(''caiiique. On devra donc renoncer anx gazomètres, aux sacs de caontchouc, et s'arrêter anx appareils automatiques. Il y a là un petit pro- blème que résolvent en ce moment, par des moyens différents, d'habiles constructeurs. » Je pense que notre savant Confrère me s.iura gré de relever, en termi- nant, nne phrase de son Mémoire qui pourrait avoir le grave inconvénient d'al)riter sous l'autorité de son nom une erreur historique déjà trop ré- pandue, même dans nos livres classiques. » Simpson, dit-il, celui-là même qui a découvert les propriétés du chlo- » roforme M (p. ig6). Or, c'est le 4 novembre 1847 que Simpson, essayant, sur lui et sin* quelques amis, l'action d'un grand nombre de substances vo- latiles, s'adressa, entre autres, au chloroforme; et déjà, le 8 mars de la même année, Flourens (') avait entretenu l'Académie des expériences faites sur les animaux avec le chloroforme. » C'est donc Flourens qui, le premier, a découvert les propriétés du chlo- roforme. A Simpson le mérite de l'avoir appliqué à l'homme et de l'avoir fiiit passer définitivement dans la pratique chirurgicale. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Courbes du mnrègynplie de Colon. [Tremblements de terre à Snntander, Giiyaquil, CItio, etc.) Note de M. de Lksseps. « Comme suite à la Communication que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie le 26 novembre dernier, sur l'etuegistrement, par le marégraphe de Colon, d'une commotion marine paraissant se rattacher au tremble- ment de terre de Java, je dépose aujoind'hui, sur le bureau, les courbes données par ce même marégraphe dans les joiunées des x'j et i4 octobre i883. » Sur la courbe du i/J octobre j'ai fait indiquer, en pointillé, la coutbe du i5 octobre, tout àfait régulière, faisant ressortir les anomalies de celles du 14. » Les ondulations des courbes des i3 et i4 octobre indiquent sans doute les commotions souterraines occasionnées, à ces dates, par les trem- blements de terre constatés à Santander sur l'Atlantique, à Guyaquil sur le Pacifique, à Cliio dans la Méditerranée, etc. Comptes rendus, t. XXIV, p. 342. 273) » Le niarégraphe de l'île de Naos (golfe de Panama, océan Pacifique) n'a signalé aucune situation anormale. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les quanlilés formant un groupe de nouions anulocjues aux quaternions de Haniillon; par M. J.-J. Sylvester. « Dans une Note précédente ( ' ), j'ai fait allusion an cas où le détermi- nant àex -\- jm -+- zn devient une fonction linéaire de x^,y^, z^ sans que la quantité nommée Q s'évanouisse. Dans ce cas, on aura (l) (772«)-' + Q("") — R = 0> R étant le déterminant de mn. C'est bien la peine, comme on va le voir, de donner plus de précision aux équations qui lient ensemble nui et lun pour ce cas. » En suivant la même marche que pour le cas particulier où Q = o, on trouvera sans difficulté les résultats suivants : ( 2 ) nm= 7^ mn y ^ mn ^ > (a) mn — — ^ inmy ^nni h — ^ , Ç étant le produit des différences des racines de la fonction X' + Qa — R, de sorte que "(- = 4Q' + -7R'- » Conséquemment on peut écrire (4) uni— A(/n«)- + R mn + C, (5) m« = — A(nm)- + B'm/i — C, où A et C peuvent être tous les deux zéro, ou tous les deux des quantités finies quelconques, mais non pas l'un d'entre eux une quantité finie et l'autre zéro, et B, B' les deux racines par rapport à B de l'équation (6) B=+B-t-i+^ ('). (») Comptes rendus, t. XCVII, p. i 336. i'^) En omettant de consulter ses calculs et en se fiant à sa mémoire, l'auteur de cette Note a donné comme le dernier terme de cette équation aux Errata [Comptes rendus, AP ■j janvier 1884 ) — AC au lieu de — • C. R., 188^, i- Semestre. { T. XCVUl, N° K.) 36 ( 274 ) » On peut vérifier, comme je l'jii fait, par un calcul algébrique direct, que les équations (4) et (5), en vertu des équations (i) et (6), sont compa- tibles. » Or une chose digne de remarque, c'est ce qui arrive quand Ç = o, car cela servira à révéler un phénomène d'Algèbre universelle d'un genre que personne n'avait encore même soupçonné. » Dans ce cas, les deux équations (4) <ït (5) changent leur caractère et deviennent Q{mn)- — 3R77^7^ -+- 2Q = o, Q{nin)'- — 3Rnin -+- aQ — o. de sorte que inn et nin cessent d'être fonctions l'un de l'autre. » Nommons, pour le moment, mn = u, Tim = i>; on aura, comme auparavant, iw = vu, sans que {> et u soient fonctionnellement liés en- semble. Dans le Johns Hopkins Circular de janvier 1884 (dans l'article intitulé On the three laws of motion in the world of universal ^kjebra, p. 34, en haut), on trouvera le moyen d'établir qu'en général cette équa- tion amène à la conclusion que ou u doit être un scalar, c'est-à-dire de la C o o forme o C o, ou bien v un scalar, ou sinon que nm, mn doivent être fonc- o o C tions l'un de l'antre; mais on remarquera (ce qui m'avait alors échappé) que, si Yu = o est l'équation identique en u et que la dérivée fonction- nelle Y'u est une matrice vide [vacuoiis), c'est-à-dire dont le déterminant est zéro, le raisonnement est en défaut; cette vacuité a lieu dans le cas, et seulement dans le cas où deux des racines latentes (lambdaïques) de m sont égales. On peut généraliser cette conclusion et l'étendre à deux matrices u et i> d'un ordre quelconque au-dessus du deuxième; c'est-à-dire quand les racines latentes de u (ou bien de u) ne sont pas toutes inégales, il est des cas où iiv --= (;Hj sans que u ou v soient des scalars et sans que i> et u soient fondions l'un de l'autre. Par exemple, si l'on fait u = on trouvera o t UV ■ o I o -p 1 o = vu. ( 275) » Mais on démontrera sans difficulté que v ne peut pas s'exprimer comme somme de j)uissances de «, ni vice versa v comme somme de puis- sances deii. » On n'a pas besoin de remarquer que la seule condition de l'existence de racines latentes égales en u ou en v ne peut pas suffire en elle-même pour assurer que uv = l'w, mais il faut réserver pour une autre occasion la pleine discussion de la totalité des solutions de cette équation importante. » J'ajouterai seulement cette remarque, qui est essentielle. En supposant l'existence des équations m'-n -+- m/un + nin- = o, 71- m -+- ninn -+■ mn- = o, {mny^ + Qm« — R = o, {nmy-rQnm— R = o, qui ont lieu nécessairement quand le déterminant de x + j/?3 + zn devient une fonction linéaire de cc^, j'\ r\ et en regardant nm comme fonction de mn (en vertu de l'équation 772«.n/w = nm.mn), alors, en additionnant aux deux valeurs de nm (exprimé comme fonction de mn) données ci-dessus, qui correspondent aux deux valeurs de '(, c'est-à-dire y/4Q^+ 27 R-, on a à considérer quatre autres valeurs, le nombre total en étant six. Car si l'on suppose nm — A{mny -\-Bmn-hC et si ).,, ).o, ï^ sont les trois racines de ■).' 4- Q>. — R = o, les valeurs de A, B, C sont déterminées en mettant AX'ïH-BX, + C = X,-, AX^ + 6X3 + 0 = Xa, où /, j, k sont respectivement 1 3 2 ■i 2 3 I 12 0 OU OU bien 5 2 i 3 I 2 2 I 3 » Les valeurs de A, B, G données ci-dessus correspondent au deuxième de ces groupes de valeurs de i, j, k. » Si l'on écrit i = i, / = 2, A" = 3, on trouvera nm = mn. » Si l'on écrit i = i,y = 3, k = 2, en faisant X, = A, on trouvera 3\lmnY— Qinn + 2AQ mn = — i ■ ^^ ^' 3A^+Q ( 276 ) » Dans le cas critique où Ç = o, de sorte que 3 A- -(- Q = o, l'équation devient {innY -\- Amn — 2A- = o, comme dans le cas déjà traité. Quand on suppose Q égal à zéro et R (c'est-à-dire le d<^terminant de mn) fini, les seules solutions possibles avec ces conditions sont celles fournies en écrivant/, y, /• = 2, 3, r, ou 3, i, 2; mais, pour le cas générai, il n'y a pas de raison (au moins très évidente) pour exclure aucune des trois classes de solution. Si l'on admet la légitimité des solutions de la troisième classe, en écrivant Jini = A{!in)- 4- Bin/i -+- C, on trouvera au lieu de l'équation B^+B + — =0 B^ + B+i + — = 0, qui est applicable aux solutions de la deuxième classe. » MÉTÉOBOLOGIE. — Résumé des observations météorologiques faites pendant Vannée i883, en quatre points du Haul-Rhin et des Vosges. Note de M. G.-A. HiRN. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le résumé des observations faites l'année dernière, i883, à Colmar, Munster, la Schluclit et Thann. Je renvoie le lecteur, pour les détails, aux Comptes rendus au 3o janvier 1882. M. Léonhardt, directeur du blanchiment chez M. Hartmann, a bien voulu continuer les observations faites à Munster par mon regretté ami, O. Hallauer, que la Science a perdu récemment. Observations actinomètriqaes. min. Janvier 20,8 Février 20,9 Mars 23,2 Avril , 22,2 Mai ? Juin 25,7 Juillet 22,4 Août 25,2 Septembre 26,2 Octobre 24,5 Novembre , 21,4 Décembre 24 , Nombre ^ — , d'observations max. 24,4 par mois. 7 22 ,2 10 26,4 12 ? I 1 ? i3 29,5 24,8 33 3o 3o,5 24,5 12 7 '9 9 9 6 27,5 4 ( ^77 ) » On voit par ce Tableau que les différences entre le thermomètre, à l'ombre et le thermomètre à boule noire, au soleil, ont été notablement plus grandes, en moyenne, que les deux années précédentes; les diffé- rences maxùna sont aussi plus frappantes. Ainsi, au mois d'août, cette dif- férence s'est élevée à 33°. Tableau relnlif aux vents. Nombre Vents Vitesse de dominants — _ . .^_ -^ - — — jours où le ven à Col mai'. moyenne. maxima. a été notable. Janvier N S. -O.-O. m 2,?. 7>2 m 4 25,5 «7 4 Février S. -S.-O. 3,4 i5 8 Mars N -N.-E. 4,8 3,8 3,6 6 "7 10 6 •4 5 '4 '7 i5 .5 Avril N. -N.-E. -N.-E. -0. Mai i '^ 1 S. JlUQ N -S.-O. -0. -N.-E. 2,6 4,2 5 3 10 10 ■ 4 6 .5 21 1 1 ri Juillet S. Août S. N. Septembre S. 4,5 i5 1 1 Octobre S. -0. -0. 2,5 6 4 22 1 3 7 Novembre s. 5,5 i5 i5 Décembre s.- \ N. 0. 6 2,5 20 4 6 i5 Température minima. I naxims ster. . Schluchl. Munster. Colmar. Thann. ScliUicht. Mun Colmar. Thaiin. Janvier -3,8 — 2,3 — 0,94 — 2 ,6 — 0 '9 3 <9 4,08 2,9 Février — 3,1 — 0,3 0,90 — I 32 I ,8 7 9 9,20 7 Mars . . -7 - 3,3 — I ,70 - 4 ,10 — I » ' 4 ,8 6,90 5,37 Avril . . —0,7 2,8 3,65 2 i6 6 43 12 85 '5,97 i3,85 Mai . . . 4,3 7,34 8,90 6 .<39 12 7 17 .96 21 ,52 19,88 Juin.. . 7'37 9>95 1 1 ,60 8 ,68 i5,8 21 ,23 24,41 22,22 Juillet . 7,88 11,60 i3 I ( .70 14 7 21 ,60 24,37 21,70 Août. . 7,63 10, 5o io,97 9 65 .6 33 23 25,84 22,45 Sept . . . 6 8,70 9-87 9 01 II 66 i8 % 20,84 17,87 Oct . . . 1,45 3,3o 5,52 4 5i 7 ,3 12 ,60 i4,85 12 Nov... . —1,71 >'ï6 2,98 I ,85 1 ,8 8 ,22 9,54 7»9o Dec. . . -5,44 0,47 — 0,57 — I 70 — I 35 3 '9 4, '7 2,84 ■ 07 4, .6 5,35 3,71 7,18 12,98 i5,i4 i3 ( 27» ) l'icssioii atmosphérique. E;ui tombée (hauteur en millimelres). Schlucht. Munster. Coluiar. Thaim. Schlucht. Munster. Colmar. Ihann. Janvier... 662,90 789 746,42 734,70 68,4 40 i5,7 101,2 Février... 668, 3o 735,9 75i,34 739,70 38, i 20, 3 18, 5 26,7 Mars 657, 5o 726,02 740,82 728,95 53,3 26,5 11,4 53,2 Avril 662,30 728,93 743,53 731,60 53,2 19 6,4 23,1 Mai 663,67 728,58 743,27 733,75 67,6 35,6 34,9 83, i Juin 664,97 729,94 744,17 733,30 83 73,2 78,5 67,5 Juillet.... 664,73 729,58 744,08 733,50 169,5 72,7 5o,5 97,6 Août 667,55 732,20 747,07 736 66,5 29,3 i3,3 42,1 Septembre. 663, 3i 729-90 743, 61 782,35 i52,6 5o,5 36,9 97 Octobre... 665,20 781,8 74«,53 785,08 214, 3 5o,6 19,5 142,8 Novembre. 662,92 780,24 745,48 784,08 179,4 71,6 26,7 159 Décembre. 664,44 782,90 748,18 786,16 116,8 » i6 91,8 668,98 781,25 745,88 784,10 i"',262 . o-'>,3283 o">,984 Orages à Colmar. Avril Le 20, 2 coups de tonnerre à l'est à 3''45'" s. Mai Le 24, coup de tonnerre à l'est à S*" s. » Le 2, orageux à l'est à 4'' 20™ s. » Le 7, id. au nord à 5'' i5"' s., tonnerre. > Le 29, orage à l'ouest à raidi. » Le 3o, id. et à l'est à midi au nord à 8'' s. Juin Le 1"='', averse d'orage à 8''45"'. » Le 2, orage avec pluie et grêle à 2'' 3o"» s. " Le 3, orage à 5'' s. » Le 5, orage à 4'' s. et à 9'' i5 s.; id. de tous côtés à lo"" s. » Le 7, orageux le soir. » Le 9, pluie d'orage à 3''3o"', orage à i"" s. » Le 10, orageux, orage au sud à midi. » Le i5, orage au sud à 5''3o"' s. » Le i8, orage au sud à &^ s. » Le 3o, orage à l'ouest à midi; id. à l'est à 4'' s. Juillet Le 1^', orage à l'ouest le mutin. » Le 3, orage à l'ouest à midi. " Le 5, soirée orageuse, orage à l'ouest à 5'' s.; id.au sud à 7' s. » Le 6, orage à l'ouest à 6'' s. « Le 10, averse d'orage à 10'' m. » Le i3, pluie d'orage à partir de 7'' s. » Le 28, orage à 1 1*" m. » Le 26, coup (le tonnerre à 1 1"* m. » Le 27, orage au sud l'après-midi. Août Le 4, tonnerre matin. ( 279 ) Aoûl Le 7, averse d'orage à ^''. > Le i5, orage à 4''; id. à 8''i5'" m. » Le n-j, coup de tonnerre à l'ouest à midi; orage à l'ouest à a'' 40"" s. Septembre. . . Le 27, orage à cf'. » Si l'on compare les trois années qui vientient de s'écouler, on voit qu'en i883 le vent du nord-nord-est a été notabletnent plus fréquent; ce qui s'accorde, comme le montre le Tableau général suivant, avec la dimi- nution de la quantité d'eau tombée. Au point de vue des mesures pluvio- métriques, les différences entre les trois années sont considérables et l'on voit qu'elles ne marchent pas dans le même senspour les mêmes hauteurs. Nous avons, en effet, en mettant les extrêmes en regard : 1881. 1882, 1883 Schlucht. Colmar. i,3ii 0,52I a,o33 0,636 1 ,262 0,328 » En i883, la différence entre Colmar et la Schlucht est énorme. Les réflexions générales que j'ai présentées à cet égard quant à l'année 1882 [Comptes rendus du 3o avril et du 7 mai i883)sont ici encore à leur place, ainsi que toutes les autres qui terminent mon résumé; je n'y reviendrai donc pas. » L'illumination rouge intense du ciel, après le coucher du soleil, vers la fin d'août jusqu'au solstice d'hiver, a été visible ici comme ailleurs. Si j'en parle autrement que sous forme de simple citation, c'est parce que je crois pouvoir me permettre quelques remarques critiques que je n'ai pas vu se produire encore. Des hypothèses, comme de coutume, ont été pro- posées, et en grand nombre, pour l'explication du phénomène, et, comme de coutume aussi, sans que leurs auteurs se préoccupent de constater si elles répondent à toutes les conditions dans lesquelles le phénomène s'est montré. Ces conditions, en effet, sont assez multiples. L'une des plus frap- pantes, c'est l'immense hauteur où se produisaient les rougeurs du ciel. Certains jours, j'ai vu une rougeur très accentuée à 60° au-dessus de l'ho- rizon, deux heures après le coucher du Soleil. En ne tenant pas compte de la réfraction atmosphérique, on trouve, soit à l'aide d'une formule tri- gonométrique facile à établir, soit à l'aide d'iui simple tracé géométrique, que ceci répond à une hauteur verticale de plus de Soc'"". En faisant même la plus large part à l'effet de la réfraction, on est amené à reconnaître que les lueurs rouges se produisaient à une hauteur considérablement supé- ( 28o ) rieiire aux limites extrêmes probables de l'atmosphère. Une remarque im- portante est d'ailleurs à présenter quant à l'intervention de la nfraction atmosphérique. L'illumination rouge pourpre s'est |)rodnite, pour un grand nombre d'observateurs, en des moments où le ciel était fortement nuageux. Ainsi notamment, vers l'époque du solstice d'hiver, j'ai vu des lueurs rouge pourpre splendides à travers les interstices ou les éclaircies de nuages orageux qui couvraient la plus grande partie du ciel et qui s'étendaient tort au delà de l'horizon visible pour moi, puisqu'ds étaient amenés par un vent du sud-ouest assez notable. En comptant seulement S""" ou 6*"" pour la hauteur des couches supérieures de ces nuages, ce qui est probablement au-dessous de la vérité, on reconnaît que les rayons du soleil couchant, qui pouvaient traverser la partie limpide de l'atmosphère et être par suite réfractés, étaient limités à une hauteur assez grande, en d'autres termes, étaient bien loin de raser la surface terrestre même, comme le suppose le tracé auquel j'ai eu recours. » En un mot, et pour me résumer, je pense qu'on est autorisé à con- clure que les matières (en vapeur ou en poussière?) illuminées par les rayons solaires et produisant les lueurs crépusculaires se trouvaient, du moins en grande partie, en dehors de l'atmosphère terrestre, et en tous cas à des hauteurs où jamais on n'a observé ni cirrhus, ni trace de vapeur d'eau. » On peut se demander à bon droit dans quelle mesure la conclusion précédente s'accorde avec le plus grand nombre des hypothèses explica- tives proposées. » J'aurai prochainement l'honneur de présenter à l'Académie la des- cription d'un nouvel actinomètre totaliseur, indiquant la quantité de cha- leur solaire reçue par une surlace connue pendant un temps voulu. » MÉTÉOROLOGIE. — Lueurs crépusculaires. Note de M. de Gasparin. « Une circonstance capitale et négligée du phénomène, c'est sa durée. Du ig novembre i883 au 24 janvier 1884, c'est-à-dire pendant soixante- dix jours consécutifs, il n'a été interrompu dans le sud-est de la France, au 44* degré de latitude, que par les perturbations atmosphériques ordi- naires. » Je l'ai observé plus de trente fois parfaitement complet dans toutes ( 28l ) ses phases, et rilliiniinatioii du 2^ janvier 1H84 a élH aussi spleiulide que celle du 19 novembre i883. Je rappelle ces phases. » Quinze à seize niinules après le coucher apparent du Soleil, au 1110- ineut où, sous celle latitude, la lecture des caractères ordinaires d'imprime- rie commence à être pénible, le ciel s'dlumine, la campagne semble éclairée par un immense (eu de Bengale, et les caractères se distinguent aussi bien que dans le jour. L'illumination, d'abord dorée, avec prédominance du jaune, passe à Vorainje /ose, et par gradalions, au bout de quinze miiuiles, au roiKje de sainj. Le zéniih devenu sombre, une bande rouge de sang persiste au sud-ouest et va s'assondjrissaut [lendant dix munîtes environ, en sorte que ce second crépuscule a entièrement disparu quarante minutes après le coucher apparent tlu Soleil. » Ainsi : j° le caractère principal du [)héuomene est riiluminalion non pas subite, mais 1res rapide, de quinze a seize minutes après le coucher du Soleil; 2" la circonstance principale est la constance du phénomène, en un lieu donne, pendant soixante-six jours. » Les observations faites en des lieux différents, les analyses de pous- sières, les mouvements réguliers ou irréguliers de lu couche alinosplié- rique, etc., doivent être rapprochés de ces faits incontestables pour que l'hypodiese sur les causes réelles ait une valeur sérieuse. » En tout cas, les habitants de la Provence peuvent se féliciter de ce que leur ciel, ordinairement si agité, ait été choisi pour un aussi long séjour parles poussières volcaniques ou cosmiques qui planent aux limites de l'atmosphère terrestre. » aiÉMOIRES PUÉSENTÉS. M. P. Ethéakt adresse, de Port-au-Pririce, un Mémoire intitulé : « Par- tager un nombre entier quelconque en cinq carrés parfaits ». (Commissaires : MM. Hermite, Bonnet, Bt-rlrand, Bouquet, Jordan.) M. L. Sasdkas soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre : « Relation de deux observations de diphtérie grave (croup et angine couenneuse), guérie par les inspirations ou inhalations anti-niicro- biques d'essence de térébenthine, de goudron, etc. ». (Commissaires : MM. Vulpian, Paul Bert, Charcot.) C. R., i8S'|, 1" Semestre. (T. XCVIII, ^'■ S.) ^1 ( 2^2 ) M. F. TocRNEcx prie T Académie de comprendre parmi les pièces desti- nées an Concours pour le prix Godard, en i884, deux Mémoires qu'il a adressés en mai i883 et qui ont pour titres : « Des cellules inlersiilicllos du testicule » et « Des restes du corps de Wolfl chez l'adidle ». (Renvoi au Concours du prix Godard.) M. A. Pel adresse un Mémoire relatif au Phylloxéra. (Renvoi à là Commission du Phylloxéra.^ CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, j)armi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. de Coiiunines de Manilty, intitulé : « Les Lois de la matière. Essais de Mécanique moléculaire ». 2° Une Brochure portant poiu' titre: « Expédition danoise poiu* l'obser- vation du passage de Vénus, 1882, publiée par ordre du Ministre de l'In- struction publique, par M. C.-F. Pechûle ». 3° Le premier Vohune des « Annales t\n Musée d'Histoire naturelle de Marseille », publiées aux frais de la Ville de Marseille, sous la direction de M. le Professeur J.-F. Marion. (Présenté par M. Alphonse Milne- Edwards.) 4° Une Thèse de M, A. Pomel, portant pour titre : « Classification mé- thodique et générale des Echinides vivants et fossiles ». (Présentée par M. Hébert.) 5° La Livraison 3o et la Livraison 66 de la « Paléontologie française ». «Terrain crétacé : Zoophytes », par M. de Fromenlel. « Terrain jurassique : Échinodermes réguliers », par M. G. Cottenu. (Présentées par M. Hébert.) 6° Un Rapport médical sur les accidents qui ont suivi plusieurs bles- sures par flèches prétendues empoisonnées, dans les îles du Pacifique; par M. Brassac. (Présenté par M. Larrey.) ( 283 ) ASTRONOMIE. — Sur un instruineiil pouvant donnei , dans la même lunelte, les imaijes de deux astres au moment oit ils ont la même hauteur et, de plus, per- mettant de déterminer, par une seule observation, l heure sidérale du lieu, la la- titude et l'orientation exacte, pour le tour d' horizon. ^o[e de M, Ch. Rouget. présentée par M. F. Perrier. « Cet instrument, approprié aux observations des trajectoires de même hauteur, que j'ai indiquées dans mes Notes des 3 et lo janvier 1881 et 17 juillet 1882, comporte essentiellement un miroir verliial monté sur 1x1 centre avec ni\eau et vis calantes : il y a, de plus, une lunette tournant sur le même centre, avec mouvement indépendant et mouvement dans un plan vertical. Elle est placée de telle façon que son axe optique passe toujours par le milieu du bord central vertical du miroir, tandis que l'arête de ce bord se confond avec l'axe de rotation de l'appareil entier : il en résulte que la moitié de l'objectif a vue sur le miroir et l'autre moitié sur le ciel, » Le principe utilisé est très simple : tout rayon émis traversant la lu- nette et réfléihi par le miroir dans un azimut quelconque fait, par son prolongement inférieur, le même angle avec le plan horizontal qu'au dé- part et le plan du njiroir est bissecteur des azimuts du rayon émis et du rayon réfléchi. » Il résulte dececique, si deux étoiles, à un moment donné, ont même hauteur au-dessus de l'horizon, il y a une position du miroir où l'on verra leurs images se confondre à la croisée des fils de la lunette; si les étoiles sont de mouvements différents, le phénomène se produit très rapide- ment. » En second lieu, le plateau horizontal tournant, qui porte le miroir vertical, a une division azimulale : le plan du miroir passe par le zéro de cette division, à laquelle il est invariablement fixé. » La lunette est montée sur l'autre cercle concentrique, qui porte le ver- nier : le zéro de celui-ci est dans le plan vertical d'observation. )> Alors l'angle compris entre le zéro du vernier et le zéro du limbe est égal à la moitié de la différence des azimuts des astres observés, au moment où ils ont la même hauteur : l'angle lu est une Jonction résolue des inconnues du problème. Je représente cet angle par la notation -:(A:;'7- A=7). ( 28.^4 ) )) Si l'on petit flétermiiier la distance du zénith du lien fl'observatioti à l'équateiir, comptée sur la trajectoire de même hauteur, le prohième sus- érioncé est l'ésolu : car, en menant le méridien du lieu et appelant M le point où il coupe l'équateur et T/, le nœud de la trajectoire de même hau- teur sur l'équateiu- on a un triangle rectangle ZMT;,, dont on connaît l'hypoténuse ZT/, et l'angle aigu A/,. I-es inconnues sont la latitude /=ZM et la différence d'iieure sidérale Elles sont données par les équations très simples sin/ = sinA;, sinZT^, lang((oc — 0)1) = cosA/^tangZT^. » Or la dislance ZT^se compose de deux jjarlies. Soit m h pojul milieu de l'arc qui réunit les deux étoiles observées, et par lequel passe à angle droit la trajectoire de même hauteur; on a ZTa = Zni -h m T/, (si le lieu d'observation était situé autrement, ce serait la différence). » Le grand cercle de jonction des deux étoiles n'est autre chose que la trajectoire de même verticalité. On tire donc du nouveau triangle rectangle T.,, m, T/,, dont les angles aigus sont i8o°— A^,et A,, : sin/7iT;, = sin Asin A„, et, si l'on appelle i(As;-A4) la demi différence des azimuts des astres vus, au moment du phénomène, du iiœudT^, et I A la moitié de l'arc de jonction des deux étoiles, tang.;(A.': - A4)-'"^^^""~"''lanaA. lang^A=:sinmï;, tangi(Ar: — Az',), suiZm= — ^ T— • tang^(Az"/ — Az7) » Enfin, pour l'orientation, on fixe l'instrument, sauf le cercle de la lu- nette, et le zéro delà graduation correspond à l'azimut sin A:; = — £!!i^, cos/ constante à ajouter à tous les angles relevés sur le tour d'horizon. ( 28S ) » Je fpp.ii observer que le réglage de rinstniment offre de nombreux contrôles, et qu'en croisant les observntions rians la même nuit, les erreurs seront en sens inverse, suivant que l'on visera directement, soit une étoile ascendante, soit une étoile descendante. » GÉOMKTRIE. — Sur les involtitions buitiarhritiqncs. Note de M. C. Le Paick, présentée par M. Hermite, « Dans une Note iiisérc^e anx Comptes rendus (t. I^XXXVII, p. 6'ii, 28 octobre 1878), M. P. Serret a développé une ingénieuse méthode poni' ol)tenir le vingtième élément d'une involntion du quatrième ordre et du troisième rang au moyen des dix-nenf autres. Celte méthode a été récem- ment reproduite dans un intéressant travail de M. Schlesinger (Malli. Anii., t. xxu, p. 532). » De notre côté, nons avons abordi- ce problème dans une Communi- cation faite à la Société royale dePragTie {Sitznngsberichle, 28 janvier 1881). » Bien que ces procédés puissent être regardés comme satisfaisants, an point de vue théorique, il n'en est plus de même ponr certaines applica- tions géométriques. » La méthode de M. Serret exige notamment que les groupes de quatre éléments soient composés de deux couples, connus séparément. Ponr l'ap- plication immédiate, elle demande, de plus, que les éléments d'un groupe soient tons réels. » Les premières conditions rappelées sont sans doute toujours vérifiées; mais, si les groupes de quatre éléments sont donnés par des équations du quatrième degré, dont on connaît a priori une racine, l'application de la méthode de M. P. Serret exigerait la résolution d'une équation du troi- sième degré on la solution du problème géométrique équivalent. » Notre méthode conduit à des ddficultés semblables, bien que deux des groupes seulement doivent être nécessairement séparés en couples au moins. Je me propose de faire connaître une méthode de construction linéaire, les éléments des quatre groupes caractéristiques étant définis par un élément isolé et trois éléments associés. » Je supposerai, dans ce qui va suivre, que les éléments soient repré- sentés par les points d'une cubique gauche R3. » Constructions relatives àunel*. — Une pareille involntion est caracté- risée par deux quaternes A,B,C,D,, AoBjC^Do. » Soient D,, Dj les deux points donnés isolément; A,B,C,, AaBjCa ( 286 ) sont an contraire définis par les intersections inconnues de R, et de deux plans U),, zs... » On se propose de compléter un terne dont on connaît un point D.j. » u,, zô., se coupent suivant une droite d. D3 et d déterminent un plan a qui coupe l\j en deux points I, J, situés sur une droite d', facile à con- struire. » Menons les plans D^d'^E^ H,, D^d'^E^Ui, qui coupent respectivement sTo et zs, suivant la droile /', /. » Ces deux droites se coupent et déterminent un plan a'. Ce plan a' rencontre R^ aux points cherchés A3 BjC;). » En effet, zs, U,, z^.^^.i^ ^zsc' constituent trois surfaces du second ordre, appartenant à un faisceau, puisqu'elles ont en commun les droites /, /', d, d'. » Ces surfaces passant toutes par les points I, J, leurs quatre autres in- tersections appartiennent donc à une I*. » ConslnicUons relatives à une l^. — Soient A,B;C,D,- (/ = i, 2, 3), les trois groupes fondamentaux caractérisés comme il a été dit précédemment. jNous les désignerons par G|,Go,G3. Soient encore C,, D4 deux points d'un groupe qu'il s'agit de compléter. » Les groupes G,, G2,G,, G3 déterminent chacun une 1|, ilans lesquelles nous cherchons les ternes A'^ B'^ C'^ , A'^ B'^ C'^ correspondant à D4. Ces deux ternes définissent une IJ, dans laquelle nous cherchons le couple correspondant àC^. Ce couple A4B4 est le couple cherché. » La solution semble exiger que l'on connaisse individuellement C, et D,; un artifice, que nous n'exposerons pas ici, permet d'appliquer la solu- tion si l'on connaît seulement la bisécante de R3 qui passe par C,, D^. » Conslr actions relatives à une \\. — Soient A,BjC,D,(/ = i , 2, 3, 4) les quatre groupes fondamentaux G,, Go, G3, G.,; B5C5D5 le terme a com- pléter. » G,, Go, G3 déterminent une 1*, dans laquelle nous cherchons les élé- ments A'^B'g correspondant à C5D5. De même G,, Go, G, donnent A'^Bg. M Les deux couples A'^B'^, A'^ b"g définissent une \\ dans laquelle il fau- dra construire l'iiomologue A5 de B5. » Cette solution semble exiger que B5, C5, D5 soient définis isolément. On peut néanmoins l'appliquer si B3C5 D5 sont simplement définis par leur plan |3. » En effet l'IJ contient une \\ formée de ternes neutres, et caractérisée par une droite g facile à construire. ( 287 ) » Cette (Iroîip perce |3 en tin point P. Or tout plan qni passe par P ren- contre P13 en fies points BCD, qui peuvent être substitués à BjC^D^ pour la recherche de A5 ('). » Or, si l'on choisit arl)itrairement rlenx points B, C sur R3, le troi- sième point D se construira linéairement. » Si l'Académie vent bien nous le permettre, nous montrerons, dans une procliaine Communication, comment cette méthode s'applique à la construction des courbes du quatrième ordre. » ANALYSE MATHI^MATIQUE. — Sur les coitrbes définies par les équations différentielles. Note de M. H. Poixcark, présentée par M. Hermite. « Dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie le i3 février 1882, j'ai étudié les points singuliers des courbes de l'espace définies par les équations . fl.r dv dz où X, Y et Z sont des polynômes entiers en x, jet z. Mais l'étude de ces courbes dans le voisinage d'un point singulier ne nous donnerait qu'une idée imparfaite de leur forme générale. Il est nécessaire d'introduire ici un genre nouveau de considérations. » Il faut d'abord chercher à reconnaître si, parmi les courbes qui satis- font aux équations (i) et que j'appellerai, pour abréger, les courbes C, il y a des courbes fermées; on y parviendra en appliquant des procédés ana- logues à ceux que j'ai employés dans ma Note du 23 juillet i883. Suppo- sons donc qu'on ait trouvé parmi les courbes C une courbe fermée C„, et étudions la forme des courbes C dans le voisinage de Cq. » Prenons pour origine un point de C^; soit {jc,j) un point du plan des xy très voisin de cette origine. Par ce point passera une courbe C qui viendra couper de nouveau le plan des ay en uu point (a-,, j,). Eu général, X, etj ,, qui s'annuleront en même temps que x et y, seront des fonctions holomorphes de ces coordonnées initiales, de sorte qu'on aura L Xi — ax-h ^y -I-. ., ^^^ [j.^-ix-r-^r-^-.... {') Nous avions déjà fait usage d'un artifice semblable dans le cas du troisième ordre. Voir notre Mémoire Sur les surfaces du troisième ordre [Acta mat lu- ni a lieu, t. III, |). i84j ( .88 ) » Premier cas. — Si ac? — py Dtuxièrnc cas. — Si i o, a + c?^o, on peut constiuire une surface qui enveloppe Cq et qui ne louche en aucun f)oint anciuie des courbes C. C'est une surface sans t'o///rtt< qu'une courbe C ne peut traverser qu'une fois. Un point qui décrira la courbe C se rapprochera indéfiniment de la courbe C,,. » Troisième cas. — Supposons maintenant «c? — j3y ^ o, aH-cî=:o; si une iiifinité d'autres conditions où entrent lescoefficienls des termes d'ordre supérieur des développements (2) ne sont pas remplies à la fois, il y a encore une surface sans contact, et l'on retombe sur le cas précédent. » Quatrième cas. — Supposons maintenant que toutes ces conditions, dont je viens de parler, soient rem|jhesà la lois. Il pourra se faire alors qu'il existe une surface S sur laquelle la courbe C reste constamment, et qu'elle remplisse complètement [ïiberaUdiclu). » CiiKjuièine cas. — Mais il peut arriver aussi qu'il n'existe pas de pareille surface, et que les coordonnées x,y, z d'un point de la courbe C puissent croîlre sans limite. Dans ce cas, la courbe C remplit complètement [liber' atldiclil) l'espace tout entier. » Sixième cas. — Enfin il peut se faire que la courbe C ne reste pas con- stamment sur une surlace, mais qu'elle reste constamment à l'intérieur d'uin': certauie surface, de sorte qu'elle remplisse complètement (((/*e/(///(//c///) non l'espace tout entier, mais toute une région de l'espace. » Voyons maintenant comment ce qui précède peut se rattacher à la question de la convergence des séries de M. Liudsledt. » Nous pourrons écrire les équations de la courbe C'„ sous la forme (3) x = y(0, / = y(0. -=-Hi), (p, ^}/ et 5 étant des séries ordonnées suivant les sinus et cosinua des nud- liples de t. Posons ensuite, poiu" une courbe C voisine de C„, les équations (1) devieiuiront , , . U r}j; tiX ^ > Appliquons donc à ces équations la méthode de ce savant. Dans les trois premiers cas, il s'introduira des termes séculaires dans les séries auxquelles on sera conduit, et la méthode ne s'appliquera pas. Dans les trois derniers cas, au contraire, et c'est ce qui arrive en général dans les équations de la Dynamique, il n'y aura jamais de pareij terme, et les séries trigonomélriques existeront toujours. Mais, dans le quatrième cas, elles seront convergentes et même uniformément convergentes pour touiis les valeurs de t; dans le cinquième cas, elles seront encore convergentes, mais pas uniformément [gleichmdmg). Dans le sixième cas enfin, elles ne sont plus convergentes. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe de fonctions abéliennes et sur un groupe liyperjui hsien. Note de M. E. Picard, présentée par M. Her- mite. « On sait que, k côlé de nombreuses analogies, la théorie des fonctions (■) de p variables présente avec la théorie des fonctions 0 d'une seule variable des différences très sensibles, et celles-ci apparaiss-nt snrlout dans les questions relatives à la transformation. Peut-être cependant existe-t-il, pour chaque valeur du nombre/;, des classes particulières de lonctions 0, dont l'étude relativement plus simple conduirait à des résultais se rappro- chant davantage de ceux que l'on rencontre dans la théorie des fonctions elliptiques. C'est un point qui paraîtra probable, si l'on considère une classe particulière de fonctions 6 relatives à p — 3, que j'ai rencontrée dans une reclierche précédente, et dont il m'a paru intéressant de faire une étude plus complète. »> Soit (p[m,,m.., m^) = ain\-\- binl^ cinl-^- idin^m^-t- lem^m^-h ifni\pn^ la forme quadratique servant à définir les fonctions 0. Nous particularisons les six coefficients de cette forme en posant (on désigne par À li racine cu- C. R., i88'|, I" Semestre. (T. XCVIM, W 3.) 38 bique de l'unité ( 290 ) ■I +/V3" H et V sont deux paramètres complexes arbitraires; toutefois, pour la con- vergence des séries, on devra avoir 2(''+ «'- -f- /<"= < O, si l'on pose u = u -+- iu" et ('=('' + iv", » A cette classe de fonctions 0, je fais correspondre le groupe hyper- fuchsien G, admettant les cinq substitutions fondamentales qui suivent (je nie suis arrêté à cette expression pour désigner tout groupe discon- tinu relatif à deux variables indépendantes, dont toutes les substitutions transforment en elle-même une certaine surface) : V^lii, Y = \>, U = >.='« + (i - ).), V = t^+ (>.- >.= )« - (i - X-), U = X-« + (i - 1-), Y = V + [ï -k')n - [i -l-), TT — " V — lv-h{\-~x) » La surface dont j'ai parlé plus haut est ici 2C'+ u'--{- 7l"- = 0. » Je désignerai par ^'^ A3M + B3P + C3' A3H •4-B3r + C3 une substitution quelconque du groupe G. » Je veux seulement indiquer ici une formule relative à la transforma- tion des fonctions G quand on y remplace u et c par U et V. » Soit ^(«,«(^. J, z) une fonction û relative aux systèmes d'indices (r/, b) et correspondant aux ( «91 ) valeurs a et v; nous représenterons par 6 la même fonction correspondant à U et V. » Étant donnée la substitution (i), on pourra trouver trois expressions M,jr-|-N, y + P,z, M, j; + N„7 + P.s, Mjar + Njj + PaZ t't un polynôme i|;(a;, /, z) homogène et du second degré en x, y et z, tel que l'on ait j 0(„,w(M,x + ]N,j + P,-, (2) ]VLa'-4-N2j + PoZ, ( MaO; + N3J + V,z)é^^^-y-^ = C. e,„,p, (.r, J,z), les indices (a, p) étant convenablement choisis en fonction des indices (rt, h). C est une constante dont, pour la suite de ces recherches, il était utile d'avoir la valeur. Pour cette détermination, j'ai pu employer une méthode analogue à celle qui a été suivie par M. Hermite dans la question de la transformation du premier ordre des fonctions 0 d'une seule variable [Journal de Lioiiville, i858). Je multiplie par dx dy dz les deux membres de l'identité (2), et je prends des deux côtés l'intégrale triple, les limites étant zéro et l'unité pour les trois variables. On arrive, après diverses transformations de calcul, au résultat suivant : C= ^ A3 M + B3C -4-C3 £ désignant une racine douzième de l'unité; ce résultat rappelle celui qui a été obtenu par M. Hermite {loc. cit.) dans la théorie des formes en nombre infini des fonctions 6 d'une seule variable. » Les fonctions 0, pour les valeurs nulles des arguments x,j,z{en laissant, bien entendu, de côté celles qui sont identiquement nulles ), donnent des fonctions intéressantes de u et i>. Les relations telles que (2), en y faisant x = j = z = o, permettent de trouver ce que deviennent ces fonctions de i^ et i>, quand on effectue sur ces variables une substitution du groupe G. Je développerai ces relations dans un travail plus étendu; nous pourrons ainsi exprimer au moyen des fonctions Q les fonctions hyperfuchsiennes relatives au groupe G, absolument comme on exprime les fonctions modulaires au moyen des fonctions d d'une variable. » ( 292 ) ANALYSE MATI1L.MAT1QUE. — Nombre exacl des variations gagnées dans la multiplication par x ~ a. Note de M. 1>. Ax\dré, présentée par M. Her- mite. « J'ai fait connaître, dans une Note récente ('), un théorème qui donne, dans tous les cas et sans aucune exception, le nombre exact des varia- tions perdues dans la multiplication du polynôme entier /(x) par le bi- nôme X -^ a. » Je viens de trouver un théorème analogue, malheureusement un peu moins simple, qui donne, dans tous les cas aussi et sans aucune exception, le nombre cxiict des variations gagnées dans la multiplication du polynôme entier y(j:') par le binôme x — a. » Ce nouveau théorème repose sur la considération des trinômes éléva- teurs, que l'on peut définir de cette manière : un trinôme élévateur est le groupe que forment les coefficients de trois termes consécutifs du poly- nôme/(a), lorsque ces coefficients sont tous les trois de même signe et que le carré du coefficient moyen est moindre que le produit des coeffi- cients extrêmes. » Si l'on désigne par L, M, N les valeurs absolues des coefficients qui constituent un trinôme élévateur, le carré M^ est toujours inférieur au produit LN; et l'on dit que le nombre positif a est compris dans ce tri- nôme lorsqu'il satisfait à cette double condition M , ^ N L '^ ^ M » Ainsi définis, les trinômes élévateurs sont, en apparence, identiques aux groupes que j'ai considérés, dans ma précédente Note, sous le nom de trinômes abaisseurs de la seconde espèce. En réalité, ils diffèrent de ces der- niers par deux particularités essentielles : d'abor,!, dans le trinôme éléva- teur (L, M,N), le carré M" n'atteint jamais le produit LN; ensuite, lorsque le nombre a est compris dans ce même trinôme élévateur, il n'atteint jamais non plus la fraction — • » Un trinôme élévateur comprenant « est un trinôme élévateur superflu, lorsque ses deux premiers coefficients composent ou terminent une suite de coefficients consécutifs, tous de même signe, formant une progression (') Séance du 28 janvier 1884. ( --^93 ) géométrique de raison a, et précédés immédiatement soit d'nne lacune, soit d'un coefficient de signe contraire, soit d'un coefficient de même signe, trop petit en valeur absolue pour faire partie de la progression. Il est évident que ces trinômes élévateurs superflus ne peuvent se rencontrer que dans des cas très rares, tout à fait exceptionnels. » Quoi qu'il en soit, le théorème qui fait l'objet de la présente Note peut s'énoncer ainsi : » Théorème. — Dans ta muUiplicalion du polynôme entier f[x) par le binôme x — «, oii a esl posilif, il se gagne : autant de couples de variations qu'il y a, dans J\ ce), de trinômes élévaleurSj comprenant a et non superflus; pluSj autant de couples de variations quU y a, dansj{x), de lacunes présentant une permanence ; plus enfin, une variation unique. )) Comme on le savait, le nombre total des variations gagnées est tou- jours un nombre impair. On voit, sur cet énoncé, que ce nombre total se compose de trois parties : la piemière toujours paire, susceptible de s'an- nuler, et dépendant à la fois de la forme du polynôme /(a?) et de la valeur numérique de a; la deuxième, toujours paire aussi, susceptible de s'an- nuler, dépendant de la forme du polynôme/'(a:), mais non pas de la valeur de «; la troisième enfin, constamment égale à l'unité, et ne dépendant ni de la forme de/(x), ni de la valeur de x. » Le théorème qui précède nous donne le moyen de résoudre différents problèmes intéressants; le moyen notamment de déterminer entre quelles limites la valeur numérique de a doit être comprise pour que la multipli- cation par r — a nous fasse gagner un nombre donné de variations, ou même le plus grand nombre possible de variations." » Quant à la démonstration de ce théorème, c'est une démonstration nu peu longue, mais très simple et absolument directe. Je la donnerai, avec tout le détail nécessaire, dans un Mémoire qui paraîtra bientôt. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la composition de polynômes algébriques qui n'admettent que des diviseurs premiers d'une forme déterminée. Mémoire de M. Lefébdre, présenté par M. Hermite. (Extrait par l'auteur.) « 11 existe des expressions algébriques qui n'admettent que des diviseurs premiers de la forme H/, -t-i, r, désignant un nombre premier quel- conque ; il en est ainsi du polynôme A'"'^' + A'''~-B -f- . . . + AB'^i"- ■+• B''>*, où A, B sont des nombres entiers quelconques premiers entre eux. Ledivi- ( 294 ) seur /■, s'y trouve aussi, si la différence A — B est divisible par /•, . J'en ai donné une démonstration dans un précédent Mémoire. » Je me propose, dans le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'A- cadémie, de rechercher, d'une manière générale, des polynômes qui ne contiennent que des diviseurs premiers de l'une quelconque des formes H /■, Tj + I , H r, /', /'j + I , . . . , H r, To . . . /p + I , /■, , / , , . . . , r^ représen tant des nombres premiers quelconques en quantité arbitraire. » J'établis d'abord que l'expression — a pour diviseurs premiers des nombres de la forme H/, + i . . . H/- + i ; Wr,i\-\- \ .. .; H/', /•„... TpH- I, dans lesquels les nombres i\,i\^...,r^ entrent tous isolément, et dans toutes leurs combinaisons r à /', . . ., p à p. Déplus, parmi ces diviseurs, se trouvent ensemble ou isolément r,,r„, .. .,/•, lorsqu'ils divisent la différence A — B. J'ai déjà indiqué cette composilion des diviseurs dans un précédent Mémoire, mais sans démonstration. » Je déduis ensuite de l'expression précédente, par des divisions de po- lynômes, les polynômes qui n'admettent que des nombres premiers de l'une des formes H/-, /'a + i , ..., H/, r., .../■-+- r . » Ces polynômes, homogènes et symétriques par rapport à A,B, sont du degré 7-, — I , /'o — i, ..., /-p — i, quand ils sont fonctions d'une seule des lettres r,, /•,,... ,7'p; ils sont dudegré(r,— i)(7^- i), . . ., ou (/-, — i)(/p-i), quand ils sont fonctions de deux des lettres 7-, ,7.,,. ..,7p; et ainsi de suite; ils sont du degré (r, — i)(/,, — i) .. .(rp — i) quand ils sont fonctions de 7'|,7'2, . . ., 7'p lettres. » J'ai fait sur ces polynômes quelques applications numériques qui ser- vent en même temps de vérification. » Je considère, en particulier, le cas de deux nombres r,, r^, et j'arrive à une règle très simple pour former les polynômes dont il s'agit. » n étant un nombre premier quelconque, on sait qu'il y a une infinité de nombres premiers de la forme H/i 4- i. Les propositions établies dans ce Mémoire m'ont permis de démontrer qu'il y a une infinité de nombres premiers de la forme H/z-M, ti désignant un nombre quelconque non premier. » (^95 ) THERMOCHIMIE. — Transformation du cjlyoxai en acide gif colique. Note de M. de Fokcrasd, présentée par M. Berthelot. « La préparation du glyoxal pur par la méthode de Debus (oxydation de l'alcool par l'acide azotique) présente de grandes difficultés et donne un rendement très faible. 3'ai observé que la plupart de ces inconvé- nients provenaient de la présence de l'acide sulfureux dans la liqueur finale, cet acide réagissant sur le glyoxal et laissant une matière visqueuse, fortement colorée, qui ne présente aucune garantie de pureté. » J'ai réussi à préparer ce composé, en substituant l'aldéhyde à l'al- cool, d'après les indications de M. Lubavine ('), et en évitant de passer par l'intermédiaire des glyoxal bisulfite de soude et de baryte. » Le produit brut, provenant de l'action de l'acide azotique sur l'al- déhyde, est évaporé, repris par l'eau et saturé par le carbonate de chaux; laliqueiu' filtrée est additionnée d'acétate bibasique de plomb, qui permet de précipiter les acides glycolique et glyoxylique; on filtre et l'on pré- cipite exactement la chaux par l'acide oxalique. Les liquides filtrés de nouveau ne contiennent plus que de l'acide acétique et du glyoxal. Eu évaporant au bain-marie, ou obtient une matière amorphe, incolore, qui retient encore de l'acide acétique et de l'eau. » On peut enlever ces deux impuretés en chauffant le produit pulvérisé dans un courant d'hydrogène à i6o°-i8o°. » L'analyse donne alors : Calculé pour C'H^O'. C 4i>^o 4'>37 H 3,83 3,45 » Cependant ce composé contient du glycolide et il est toujours un peu coloré. Il vaut mieux le dessécher dans le vide sans dépasser 120"; le pro- duit retient alors un peu d'eau (C = 3ç), 38 pour 100 et H = 4» 07, soit un peu moins de ^ d'équivalent d'eau), mais il n'y a que des traces du gly- colide, et il est complètement incolore. » Il se dissout lentement à froid dans l'eau; à chaud, la dissolution est plus rapide, mais accompagnée d'une transformation partielle en acide glycolique. Cette fixation d'eau se produit très rapidement à froid *n pré- sence d'un alcali. J'ai utilisé cette réaction pour mesurer la chaleur dé- ( ' ) Bulletin de la Société chimique de Saint-Pétersbourg ; iSyS. ( 296 ) gagée dans le passage de C'H=0' (glyoxal) à C'H'O* (acide glycolique). )) J'ai employé constamment un excès de soude (1^1= 2'''), soit 2'''', soit 3*''', soit 4'"'' pour i**! de glyoxal. » Avec 2'''i de soude j'ai trouvé + 17^"', 35; avec 3"', -+■ 18^"', o5; avec 4^'', H- 18^="', 00, à + io'\ » Pour avoir la valeur thermique de la réaction C'H-O' (glyoxal) sol. -F- NaO étendue = C'H'NaO" étendu, il faut retrancher du premier nombre +o'^''',7i, et des deux derniers + i*^^',oi, qui représentent l'action de l'excès de soude sur le glycolate formé ('). On trouve ainsi + i6"-'^',64, + 17c"', 04, + 16*^"', 99; moyenne, + i6C«',89. » Connaissant la chaleur de dissolution de l'acide glycolique (— 2,76), et la chaleur de neutralisation de l'acide par la soude étendue ( + 1 3, 60), on en déduit : C*H=0< (glyoxal) sol, + IPO'Iiq. =C'H*0«sol +6r..i,o5 C«H'0'(glyoxal)soI. H- H'02soI.=zC*H«0»sol + 'i':»i,62 » Avec le glycolide. j'avais obtenu précédemment (-) : C'H'O* (glycolide)sol. + H-O'liq. = C' H'O" sol. . . . -h i':'i,i2 C^H^O' (glycolide) sol. + H'O'sol. = C'H'O' sol.. . . — o^'^ag » Cette comparaison est conforme à la fonction très différente de ces deux isomères, dont l'un est un aldéhyde double, et l'autre un acide anhydre. » On déduit encore, pour la transformation du glyoxal en glycolide, + 6,o5 — 1,12 = + 4^"'. 93. » Les nombres précédents ont été vérifiés par l'examen du liquide pro- venant de la dissolution du glyoxal dans la soude employée; ces liqueurs ont été additionnées successivement de plusieurs équivalents d'acide sul- furique étendu, et l'on a mesuré chaque fois la chaleur dégagée. » Premier liquide. — l'^'i de glyoxal et ^^t de soude. En ajoutant ri d'a- cide sulfuriqup, on a trouvé -4- i5'^'',92 (au lieu de -^ 15,90 — 0,71 = + i5'^-'', 19). Après cette première addition, on a pris le titre alcalin de la liqueur qui (') Comptes rendus, t. XCVI, p. 712. (*) Comptes rendus, l. XCVI, p. 1662. ( 297 ) aurait dû ne contenir que du glycolate neutre et du sulfate neutre de soude; elle contenait -^ d'équivalent de soude libre, ce qui correspond à une transformation incomplète ou à la présence d'une dose d'acide digly- coliqiie correspondante. Un second équivalent d'acide a donné -+- 2^"',i8 (au lieu de -I- 15,90 — i3,6o = + 2'"''',3o). » Deuxième liquide. - t'^i de glyoxal et 3*^1 de soude. Le premier équiva- lent d'acide a donné -+- iS'-^'.gg (au lieu de + 15,90 — o,3o = + i5^"', 60); le second + iS^^^SS (au lieu de -1- 1 5, 19); à ce moment le titre alcalin correspondait à -^ d'équivalet)t de soude libre. Enfin, le troisième équi- valent d'acide snllnriquc a donné -4- 2'^''', 38 (au lieu de 4- ^^''^So). » Troisième Ihjinde. — i^*! de glyoxal et /[''i de soude. Les deux premiers équivalents d'acide sidfurique ajoutés ont fourni -+- 15^"', 81 pour cliaciui (au lieu de -+- i5^"',Go); le troisième -H i5^"',39 (au lieu de + i5^''',i9). Le litre alcalin indiquait alors la présence de ^ d'équivalent de soude libre. Le dernier équivalent d'acide a donné -t- a^^'jSg (au lieu de -t- 2^''',3o). » La présence constante d'une certaine quantité de soude libre avant l'addition du dernier équivalent d'acide indique que le glyoxal se trans- forme en partie (de-^à ~) en acide diglycolique, ou bien qu'une portion reste inattaquée; toutefois cette cause d'erreur est trop faible pour modi- fier le sens des résultats obtenus. M Les nombres précédents expliquent pourquoi le glyoxal se change en acide glycolique au contact de l'eau; à froid, il ne s'en forme que des traces, même au bout d'un tenqis très long; à cliaiid, il se produit beaucoup plus rapidement; à i5o", cette transformation peut atteindre le tiers du glyoxal employé, en présence d'un grand excès d'eau. » Ces faits permettent de se rendre compte des difficidtés qu'on ren- contre dans la préparation du glyoxal. Lorsqu'on évapore au bain-marie ses dissolutions, il retient encore beaucoup d'eau, et si l'on cherche à l'éliminer en élevant la tem[)érature jusque vers 160" ou 180", il se forme d'abord de l'acide glycohque, ce qui dégage -H 6^"', o5, puis cet acide perd deTeau pour donner non du glyoxal, mais son isomère le glycolide, dont la production absorbe moins de chaleur, de sorte que le résultat final est la transformation d'ime certaine quantité de glyoxal en glycolide, réaction qui dégage H- h*^"^,^?). On peut ainsi, en chaulfant à 180°, obtenir un pro- duit dont l'analyse conduit à la formule théorique C^H^O*, mais il peut contenir beaucoup de glycolide; il est préférable de ch^uiffer seulement a 120" dans le vide; le glyoxal obtenu retient alors encore un peu d'eau, mais il n'y a que des traces de glycolide et d'acide glycolique; eu outre, il est complètement incolore. » C. R., iSS'i, 1" Semestre. (T. XCVIII, N» 3.) -'9 [ 298 ) THEr.MOCHlMlE. — Sur la citaient de Jbnnalion des oxychlonires de mercure. Noie de M. G. André, présentée par M. Berthelot. « Les oxychlonires de mercure sont très nombreux : ils ont été princi- palement décrits par Milion, Roucher, Grouvelle. J'en ai préparé un cer- tain nombre, pour les étudier au point de vue thermique. » 1° HgO, HgCl. — Ce composé n'a pas été décrit et je n'ai pu réussir à le préparer parla ■voie humide. Je l'ai obtenu en chauffant en tube scellé à 3oo°, pendant six heures, un mélange intimement pulvérisé de — d'équi- valent d'oxyde rouge de mercure avec un peu plus de ^ d'équivalent de bichlorure, car il se sublime toujours un peu de ce dernier corps à la partie supérieure du tube. » Le corps ainsi obtenu est rouge brun foncé, d'apparence homogène, facilement décomposé, même par l'eau froide. Il donne avec la potasse de l'oxyde jaune et sa composition a été vérifiée par l'analyse. » Dissous dans l'acide chlorhydrique, il a donné à 9" : HgO, HgCl 4- H Cl étendu, dégage -h 7^^1,0 » Or, comme on a, à 9° : HgO 4- HCl étendu = HgCI dissous, dégage -I- iof^"',2 HgCI + Eau = HgCl dissous, dégage — l'^^'.SS )) On en déduit pour l'union de HgO avec HgCl : HgO + HgCI, dégage + i'^''',65 » 2° HgO, HgCl. — Je l'ai obtenu, comme l'indique Milion, en versant à froid i'"'' d'une solution saturée de bicarbonate de potasse dans 3""' d'une solution saturée de bichlorure de mercure, puis agitant. Le précipité rouge pourpre qui se rassemble peu à peu a été recueilli, lavé avec très peu d'eau froide, qui le décompose assez vite, et séché à l'étuve à 100° pendant deux jours, car il retient avec opiniâtreté des traces d'eau. » L'analyse a donné : Calculé pour Trouvé. 2Hj;0, HgCl. CI 10,08 10,0g Hg 85,25 85,34 » Cfi composé, que j'ai préparé plusieurs fois, peut également avoir une couleur rouge brun » Il a donné, à 9° : aHgO, HgCl 4- 2HCI étendu, dégage 4-i5'--'', 7 ( 299 ) d'où 2HgO + IlgCI + SC"", i5 » Un mélange intimement pulvérisé de -j^ d'équivalent d'oxyde rouge avec un peu plus de ~ d'équivalent de bichlorure, chauffé à 3oo° en tube scellé pendant six heures, présente, après ce temps, l'aspect d'un corps rouge brun foncé, facilement altéré par l'eau froide, donnant avec la po- tasse de l'oxyde jaune de mercure. » Sa chaleur de dissolution dans H Cl étendu est voisine de la précédente et égale à +i5*^"',8, et sa chaleur de formation, à partir de TIgO et de HgCI,estégaleà+3^"',o5. » Eu versant i^'^' de dissolution saturée de sublimé dans i^"' de bicar- bonate de soude saturé, j'ai obtenu un corps rouge-brique qui présente aussi la composition aHgO, HgCl et dont les eaux mères laissent déposer, quand on les chaulïe seulement jusqu'à l'ébuliition, un précipité cristallin gris de fer, de la formule 4HgO, HgCl. » '5° 3HgO, HgCl. — Je m'occuperai ultérieurement de trois de ces composés, qu'on obtient aisément par voie humide, comme l'a indiqué Millon. » J'ai préparé un corps rouge brun, de cette formule, en chauffant en tube scellé ~ d'équivalent d'oxyde rouge avec -^ d'équivalent de bichlo- rure. On a : 3ngO, %C1 -t- 31ICI ctenilu, dégage -(-25<^»', i 3HgO + HgCl + 3C",95 » Cesoxychlorures 3llg(), HgCl, obtenus, soif par voie humide, soit par voie sèche, ne sont que très peu altérés par l'eau froide. » 4" 4HgO, HgCl. — Les composés de cette formule sont de beaucoup les plus nombreux. J'en ai étudié trois au point de vue thermique : » i" On chauffe les eaux mères du composé aHgO, HgCl, préparé au moyen du bichlorure de mercure et du bicarbonate de potasse, comme je l'ai rappelé plus haut (Millon). » J'ai observé qu'il était indispensable de s'arrêter dans le chauffage un peu avant l'ébuliition ; car, si l'on prolonge l'action de la chalein-, le corps gris de fer cristallin qui prend peu à peu naissance, à mesure que l'acide carbonique du bicarbonate se dégage, et qui flotte dans le liquide, se dé- compose assez prompteuient, de sorte qu'au bout d'une dizaine de minutes d'ébullilion il n'y a plus dans le liquide que de l'oxyde rouge. » Le corps qui m'a servi aux mesures thermiques possédait la compo- { 3oo ) sition suivanlc : une fois lavé à l'eau froide et séché à l'étuve à loo", Calcule Trouvé. ]ioiir 4 Ui;0, HgCI. Cl 5,93 (),3.5 Hg 88,3i-88,4o 88,10 J'ai obtenu, à 9" : 4HgO,UgCl -+-4HClPten(lu, degaye +34'^'", 39. d'où 4HgO + HyCI, dégage + ^<^-" ,i)3 » 2" Un cor[)s j)iésentant cette même composition, obtenu par voie sèche, en tube scellé, et d'une couleur gris légèrement rouiioàtre, m'a donné, comme chaleur de dissolution dans H Cl étendu, + 34*^"', 55, d'où 4HgO + HgCI, dégage + 4i-»',7o nombre voisin du précédent. » 3" J'ai encore obtenu les mêmes nombres avec un oxyohlorure amorphe, brun, préparé, connue l'a indiqué Millon, en versant à froid 1^"' de solution saturée de bichlornre de mercure dans 3^"' île solution sa- turée de bicarbonate de potasse. » Ces trois composés sont très peu altérés par l'eau froide. » Ou peut remarquer que la chaleur déformation de ces divers oxyclilo- rures va en croissant de -t- i'^^' environ à mesure que la basicité du corps augmente de i'^'' de HgO, et cela, que le corps soit obleiui par voie liiuuide ou |)ar voie sèche. >) J'ai eu l'occasion de dire récemment que la chaleur de formation des oxychlorures de plomb présentait le même accroissement de i*^"' environ à mesure que la basicité augmente de i'*' de l'bO. Toutefois la chaleur de formation de ces derniers com[)osés est un |)eu plus forte que celle des composés correspondants du mercure. » Je ferai, dans un Mémoire plus détaillé, diverses observations relatives à la préparation des corps que je viens de décrire et d'autres dont je ne parle pas ici. » THERMOGHlMilî. — Sur It fluotuve d\tii!iinoine. Note de M. Gt-'MZ, présentée par M. Berthelot. « 1/acide fluorhydrique, même très étendu, jouit de la propriété de dissoudre très rapidement, et à froid, l'oxyde d'antimome cristallisé ou ( ^^oi ) amorplie; ces solutions ne sont pas décomposées par l'eau, comme cela arrive pour les autres sels d'antimoine, et, de plus, l'évaporalion de ces solutions au haiu-marie reproduit le fluorure cristallisé. » Cette propriété exceptionnelle m'a engagé à étudier, au point de vue thermique, la formation du fluoriu'e d'antimoine cristallisé et sa dissolution soit dans l'eau pure, soit dans des solutions d'acide fluorhydrique. w i" Dissoluhon dans l'eau. — Voici les résultats obtenus dans quatre séries d'expériences concordantes vers i3°: Clialeurs spécificiiies. SbFI^+ 101 H-0- = .SbFP dissous SbFI' + 229ir-0- .. SbFI^-4-4o7H^O^ •" Sl)Fl<-t- 89H-O- M SbFP + 274H-0- U SbFP+ 58H^O^ U SbFI'-t-2i9H^0- w SbFr' + 344H^02 m Cal - .,42 — 1,61 0,899 0,945 0,897 0 ,943 — 2,00 0,970 o>9;4 - .,26 — I ,70 0 , 890 0,954 0 , 895 0,957 - .,t6 0,80') 0,807 - .,63 - 1,88 0,940 0,963 0,943 - .,4> - 1,68 SbFP+iiiH-O^ .SbFI' + 22iU-0- )i Dans chaque série, le premier nombre est obtenu en dissolvant direc- tement le fluorure dans l'eau ; les autres se déduisent de la chaleur absorbée par la dilution de la solution obtenue. » On voit que l'absorption de chaleur augmente avec la ddution et tend vers — 2'^-^',o pour les solutions très étendues. Le fluorure d'aiilimoiiie se comporte donc comme un sel st.djle dans sa di.-.solution. » 2" Clidleiir de dissolution dujlnoruie d'aidiinoiiie cnslallisé dans des solu- tions d'acide fluorhydrique. — On opère comme dans le cas précédent, l'eau pure étant remplacée par une solution étendue d'acide fluorhydrique (i'^i= 2'"^ de solution). Voici mes résultats: SbrF+ 1,358 (HF-+- 110H-O-) =SbFl' dissous SbF12-H2,629 SbFP ■4,io4 SbFF- SbFI'- SbFF- 2 , o 3 1 4.3io 6,601 » On voit que, lorsqu'il y a en présence plus de k""^ d'acide fluorhydrique o ,0 > 0,09 0,24 0,08 0,29 o , 29 ( 302 ) pour i*^ de fluorure d'antimoine, une nouvelle dose d'acide ne produit plus d'effet thermique appréciable. » Ces expériences conduisent à une conclusion plus importante. » La chaleur dégagée dans la réaction est la somme algéhriqui' de deux effets qui se passent simultanément : » i'^ La chaleur absorbée par la dilution du fluorure; » 2° L'action de l'acide fliiorhydrique sur ce sel. B Comme, dans cette dernière réaction, il y a un dégagement de chaleur notable [( + 2,00 + o,-i4 pour SI)FP+ 4)io(HFl + 1 lofFO")], on peut en conclure qu'd se forme un fluorhydrafe de fluorure d'antimoine. Je n'ai pas réussi à isoler ce composé à l'état de pureté; cependant, en traitant une solution concentrée de fluorure par l'acide flunrhydrique concentré et pur, on obtient im fluorure cristallisé contenant un excès d'acide. » Il était nécessaire de connaître l'action de doses successives d'acide fluorhydrique sur le fluonu-e d'antimoine pour déterminer la chaleur de formation île ce sel, la dissolution complète de l'oxyde dans la dose écpii- valente d'acide étant beaucoup trop lente. En mesurant la chaleur dégagée dans la dissolution de l'oxyile d'antimoine prismatique dans un grand excès d'acide fluorhydrique (i'"' dans 2''^), 'j'"i d'acide pour i d'oxyde, ce qui dégage +io^''',i par équivalent d'oxyde, on a les données nécessaires pour mesurer la chaleur de formation du fluorure d'antimoine cristallisé à partir de l'acide fluorhydrique gazeux etde l'oxyde d'antimoine prismatique. » J'ai trouvé que SbO^sol, prismati(iiie -t~ 3 HIFI gaz— Sb FI' sol. H- 3 HO sol +47^^1,8 » Celte chaleur de formation explique pourquoi le fluorure d'antimoine n'est pas décomposé par l'eau. » En effet, d'après M. Berthelot [Mécanique chimique, t. II, p. 5G8), voici la condition nécessaire et suffisante pour que cette décomposition n'ait pas lieu : il f^ut que l'on ait entre la chaleur déformation du fluorure et de l'oxyde d'antimoine de l'acide fluorhydrique en solution étendue de l'eau l'illégalité suivante. » Désignons par la notation (Sb 4- Fl') la chaleur de formation du fluo- rure d'antimoine à partir de l'antimoine métallique et du fluor gazeux, par (H + Fl ) celle de l'acide fluorhydrique, pir (Sb + ()■') celle de l'oxyde, (Sh + FP)>(Sb4-0') + 3[(H + Fl) + ir,8 - 3/|,5] ou bien (Sb-f-FP)-3(]I + Fi)>(Sb + 0')+3(ii,8-3/i,5). ( 3o3 ) » En prenant pour la chaleur de formation de l'oxyde le nombre 84,0 d'après M. Berlhelot, ou le nombre de M. Thomsen, 83,7, on trouve que (Sb -h FI' ) - 3(n + Fi) = + 25*^^',g, (SI) + 0^') + 3(11,8-34,5) = + i5c»',6. » Par conséquent, le fluorure d'antimoine ne doit pas être décoinposé par l'eau : c'est ce que l'expérience confirme. Au contraire, le chlorure d'an- timoine est décomposé par l'eau, parce que sa chaleur de formation ne surpasse pas celle de l'oxyde d'une quantité supérieure à +4'"''', 8 pour chaque équivalent de chlore. Lr stabilité relative du fluorure d'antimoine en présence de l'eau opposée à la décomposition du chlorure fournit donc une nouvelle vérificalion des théories thermiques. » THF.RMOCHIMIE. — Sur la cluileui' de Iransjhr malin n de T oxyde (Vaidimoint prlsinaliijueen oxyde octaédriqiie. Note de M. Guntz, présentée par M. Ber- thelot. « Les deux modifications cristallographiques de l'oxyde d'antimoine se dissolvant facilement dans l'acide fluorhydrique étendu, j'ai pu déterminer la chaleur dégagée |)ar la transformation d'une modification dans l'autre. » On sait que, contrairement à l'acide arsénieux pour l'oxyde d'anti- moine, la forme la plus stable est la forme prismatique : mes expériences confirment ce résultat. » En effet, si l'on mesure la chaleur de dissolution dans l'acide fluorhy- drique des deux modifications, on trouve qu'elles se dissolvent en déga- geant des quantités inégales de chaleur. Pour l'oxyde octaédrique + 9'''', 5 » prismatique -4-io''^',i On peut en conclure que la transformation de l'oxyde octaédrique en oxyde prismatique dégage +o'^'',6. SbO^ sol. prismatique = SbO' sol. octaédrique. . . +o'=-'',6 » L'oxyde d'antimoine amorphe paraît se comporter comme l'oxyde prismatique ; car, eu se dissolvant dans l'acide fluorhydrique, il dégage la même quantité de chaleur. » ( 3o4 ) ClliMlK. — Sur In iKjuéfndinn de riiydrnr/cne. Note de M. S. Wrorlewski, pré.senlée par M. Debrav. « Je (lenmnrle à l'Acaflétnie la permission de lui conimunicpier une ex- pérjpiice qui complète celles de MM. Cnilletet et Raoul Pictet, et prouve que l'hydrogène ne fait pas une exception parmi les gaz liquéfiables. » Dans un appareil construit tout spécialement pour cette expérience, je comprime l'hydrogène justprà 1 00="'", dans un tube en verre, disposé verticalement, d'environ 2""" de diamètre extérieur et de o""", 2 à o""",4 de diamètre intérieur. T/appareil permet, à l'aide d'une vis, de faire échap- per instantanément dans l'air le gaz comprimé, c'est-à-dire de produire inie détente qui est beaucoup plus brusque que celle qu'on peut obtenir à l'aide de l'appared de M. Cailletet. » Ayant entouré le tube d'oxygène liquide et l'ayant refroiili par une série d'èhullilions de ce gaz, j'ai vu, au moment de la détente de l'hydro- gène, se produire dans le tube une ébullition tout à fait analogue à celle qui a été observée par M. Cailletet sur l'oxygène dans ses expériences de l'année 18S2. » Le phénomène se produit de la même manière à une certaine dis- tance du fond du tube. Il persiste seulement beaucoup moins île temps, il est moins prononcé et il est beaucoup plus difficile à apercevoir. » La raison de cette dernière difficulté peut être expliquée par la très faible densité de l'hydrogène liquide. MM, Cailletet et Haiitefeuille, dans leurs remarquables recherches Sur la densilé de l'oxygcnc, de l'hplrn,jène el de l'azolc li(ju('lics en jirëseiice d'un liquide sans action rhiinique sur ces corps simples, ont déduit, |)Our la densité de l'hydrogène liquide, le nombre o,o33. Puisque la même méthode a fourni, dans les mêmes conditions, le nombre 0,89 pour la densité de l'oxygène, et que ce dernier nombre est en complète concordance avec mes mesures directes, on jieiit admettre que la densité, désignée par MM. Cailletet et Hautefeuille, pour l'hydrogène, ne s'éloigne pas beaucoup de la réalité. D'un autre côté, l'hydrogène gazeux atteint cette densité o,o33, à basse température, sous des pressions peu considérables. De là résulte la difficulté optique de distinguer les parties liquides des parties gazeuses de l'hydrogène. » C'est probablement à celle difficulté que je dois attribuer de n'avoir jamais pu reproduire l'expérience de M. Cailletet sur l'hydrogène. » L'analogie entre le phénomène décrit et ceux que présente l'oxy- ( 3o5 ) gène permet de supposer que la température nécessaire pour la licpié- faction coinplète de l'hydrogène n'est pas trop éloignée de celle qu'on peut obtenii' à l'aide de l'oxygène bouillant. » M. Caillktet présente les observations suivantes, relatives à la Com- inunicalion de M. fFrobfeioski : K M. Wroblewski, en fai^ant connaître à l'Académie les intéressants ré- sultats de ses expériences, rappelle qu'd n'a jamais pu obtenir, par la dé- tente de l'hydrogène, le brouillard que j'avais signalé en 1877 comme le signe certain de la condensation de ce gaz. » Dans mes premiers essais ('), je n'avais rien reconnu de particulier; mais, en reprenant mes expériences au laboratoire de l'École Normale dans des conditions nouvelles et en opérant la détente de l'hydrogène com- primé vers 300"'™, pression bien supérieure à celle que M. Wroblewski a employée depuis, j'avais observé la production d'un brouillard fin et sub- til, suspendu dans toute la longueur du tube et qui disparaissait subite- ment. » La production de ce brouillard, malgré son extrême rareté, avait semblé être la preuve manifeste de la condensation de l'hydrogène à MM. Boussingault, Bertbelot, Sainte-Claire Deville, qui avaient bien voulu alors m'antoriser à invoquer leur témoignage. » La liquéfaction de l'hydrogène, que M. Wroblewski vient de réaliser si heureusement, confirme ce que j'annonçais récemment à l'Académie en lui présentant la description d'un appareil continu qui doit permettre d'obtenir, par la détente d'un volume limité d'étliylène, de grandes quan- tités d'oxygène liquide , que je devais utiliser pour arriver à la condensa- tion de l'hydrogène (^). )) J'avais déjà obtenu, dès l'année 1882, la liquéfaction de l'oxygène dans les conditions où M. Wroblewski vient de liquéfier l'hydrogène (^), et j'avais reconnu qu'en détendant l'oxygène gazeux comprimé et refroidi (M Sur lu condensation des gtiz ri'putt^s hicoercil/les [Comptes rendus, t. l^XXXV, p. 1270]. (2] Sur la production des températures très liasses au moyen d'un appareil- continu [Comptes rendus, t. XCVII, p. Ili5). (ï) Sur l'emploi des gaz liquéfiés, et en particulier de l'éth) lène pour la production des basses températures [Comptes rendus, t. XCIV, p. 1224). G. R., i88.'i, i" Semestre. (T. XCVlll, N» â. ) 4^ ( 3o6 ) dans l'éthylène bouillant sous \n pression atmosphérique, il se produit, à une certaine distance du fond du tube, une ébullition tumultueuse qui per- siste pendant un certain temps. )j C'est aussi avec l'éthylène liquide que MM. Ilautefeuille et Chap])uis ont pu obtenir un froid suffisant pour condenser, sous forme d'un liquide bleu foncé, l'ozone, qui n'avait pu être liquéfié avec l'acide carbonique et le proloxyde d'azote. » C'est enfin en se servant de l'éthylène et des appareils que j'employais à l'Ecole Normale que M. Wroblewski a liquéfié l'oxygène dont il s'est servi comme corps réfrigérant pour liquéfier l'hydrogène. » M. Wroblewski a reconnu que la détente de l'hydrogène condensé donne lieu à une ébullition tumultueuse, mais moins durable que celle que j'avais constatée dans mes expériences sur l'oxygène. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un cas d'isonir-rie du camphre chloronilré . Note de M. P. Cazeneuve, présentée par M. Friedel. in liquide incolore. Au-dessous de aoo°, il se décompose assez vivement, avec dégagement de vapeurs acides, et laisse un résidu charbonneux. » Sous les influences hydrogénanles, le camphre chloronitré isomère donne du camphre nitré comme sou congénère. ). Ce cas d'isomérie du camphre chloronitré est essentiellement compa- rable à ceux que nous avons signalés dans la formation des camphres mono- et deutochloré normaux accompagnés chacun d'un isomère, se distinguant par sa grande solubdité dans l'alcool et son caracten- cristalUn, aussi bien que par un pouvoir rotatoire et par un point de fusion différents. » Postérieurement à nos découvertes des camphres mono- et deuto- chlorés, normaux et isomères, et des camphres chloronitrés, MM. Robert Schiff et J. Puliti ont publié un Mémoire sur la préparation du camphre monochloré el des dérivés chloronitrés ('). Nous tenons, à celte occasion, à faire valoir notre priorité et à nous réserver absolument cette étude dans la voie que nous avons tracée, et qui doit nous permettre d'obtenir des produits de substitutions plus avancés. » R. Schiff et Puliti, Deutsche cheinische Geselhchaft, t. XVI, p. 887. ( 3o8 ) EMBRYOGÉNIE. — Sur les organes seqmentmres et le podocjste des einhrynns de Limaciens. Note de M. S. Jourdain, présentée par M. Robin. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie des observations sur flenx points de l'histoire enibryogéniqne des Limaciens, que, pour mieux fixer les idées, je fais précéder de quelques notions sur l'embryon de ces Pul- monés. » Lorsque s'est produite l'invagination de l'ectoderme qui doit donner naissance au vestibule digestif et à son ouverture externe, on voit appa- raître un épaississement du mésoderme ou plaque soléaire, qui détermine la face inférieure ou ventrale du corps; puis, latéralement, deux autres plaques qu'on peut nommer lubio-tentaculaires, du nom des parties qui en dériveront. De bonne heure, sur la face dorsale, on remarque une saillie hémisphérique, qui ne tarde pas à devenir très volumineuse et que je pro- pose de i^ommer gihbosilé prépallénie. En effet, elle est placée en avant de la plaque palléale, qu'elle semble repousser et relever comme le couvercle d'une boîte à charnière. La gibbo^iié prépallélale est coiistiiuée par un noyau central de matière granuleuse, véritable vitellus posteinbryonnaire, qui paraît destiné à suppléer à l'insuffisance du vitellus primilif, qui est très petit. Ce noyau vitellin est recouvert d'une couche mésodermique dont les plans profonds forment un stratum de cellules ou même d'alvéoles plus ou moins régulières, rendues polygonales par pression latérale réci- proque. » L'organe segmentaire, dont je vais parler tout d'abord, a déjà été aperçu, par Gegenbaur en parfictdier, qui ne semble pas toutefois en avoir saisi la véritable nature, non plus que la structure exacte. L'analo- miste allemand l'appelle Norniere. » Cet organe est pair. Il consiste en un tube recourbé en siphon, à con- vexité supérieure ou dorsale, placé au-dessous de la couche exodermique et sur les parties latérales inférieures de la gibbosité prépalléale. Il est formé d'une membrane de soutien tapissée par ime couche de cellules polygonales, contenant un gros noyau granuleux, brun verdàtre chez la Limax ofjieslis, et dont la face interne possède des cils vibratiles très fins. Ce tube est ouvert à ses deux exlrén)ités. En arrière, il débouche au dehors par un orifice évasé en entonnoir, pratiqué au devant du bord palléal. En avant, il débouche au milieu du lacis mésodermique qui revêt la cavité génér.de, un peu i n arriére et au-dessous de la plaque tentaculaire. ( 3o9 ) » Il est iiuporianl d'ajouter que cet organe n'a aucune relation avec le rein définitif, qui se développe d'une manière indépcndatUe, sous la ca- lotte palléale. » Je pense que cette description suffit à légitimer la dénomination d'or- gane segmeniaiie que je propose poiu' cet orj^ane transitoire, qui se re- trouve, avec des modifications, chez beaucoup de Gastéropodes et peut- être même chez tous. » Je ne suis point encore fixé sur la destinée ultérieure de l'organe seg- mentaire, dont on pourrait bien retrouver des vestiges chez l'adulte. » En arrière de la calotte palléale, s'étend la partie postérieure du corps, formée chez l'enibryou de mésodenne revêtu d'un mince exoderme fine- ment cilié, mésoderme au milieu dtiquel se creuse la cavité générale, par une sorte de délamination. » Cette loge postérieure de l'enveloppe somatique se prolonge en un appendice contractile, de forme et de dimensions variables suivant les es- pèces, et que, pour abréger, je nommerai le podocyste. Dans l'embryon de Limax agreslis, il demeure court et eu forme de; pompon, tandis que, dans i'^rion rufiis, il est tiès allongé, cylindrique et eiu'oulé en s|)irale. I^es pa- rois soutconslituées par un stratum de cellules mésodermiques à gros noyau nucléole, entouré d'un protoplasina contractile, irrégulièrement étoile et dont les branches s'unissent les unes aux autres. Extérieurement se voit un exoderme finement cilié. Le liquide de la cavité générale remplit le podocyste, qui est le siège de mouvements de diastole et de systole, en vertu desquels le liquide passe de la cavité générale dans sa propre cavité, et réciproquement. if an^ * » Quelque temps avant l'éclosion, le |)odocysle se résorbe et, quand la jeune Limace sort de l'œuf, il n'en reste plus de traces. » Quel est le rôle de cet organe embryonnaire? Il est important de re- marquer qu'il est en contact immédiat avec la fiice interne de la coque, sur laquelle il est promené d'un mouvement contiiui par la rotation de l'em- bryon, due elle-même aux cds vibratils que possède ce dernier. Le podo- cyste se trouve donc dans les conditions les plus favorables pour servir aux échanges osmotiques nécessaires entre le liquide sanguin et l'air ambiant. » D'autre part, il est en rapport immédiat avec la réserve alimentaire albumineuse que doit utiliser l'embryon. , » Il est donc légitime de penser que le ])odocyste représente, au point de vue fonctionnel, mais à ce point de vue seulement, l'allantoïde des Ver- ( 3io ) lébrés supérieurs, c'est-à-dire qu'il sert tout à la fois à l'osmose nutritive et respiratoire. » On a prétendu que la gibbosité prépalléale était également un sac contractile, antagoniste du podocyste. Quand les contractions de ce der- nier sont énergiques, on voit, en eifet, le tissu mésodermique de la gibbo- sité s'élever et s'affaisser alternativement. Mais ces mouvements ne sont pas localisés dans cette partie : quand le podocyste se contracle, tous les tissus mésodermiques se distendent ; seulement, à cause de leur structure plus lâche dans la gibbosité, les mouvements de dilatation et d';iffaissement y sont plus accusés et plus visibles. » GÉOLOGIE. — Gisement tongrien de Lomjjurneaii [Scine-et-Oise]. Note de M. Stan. Meunier. « Comme suite aux observations que j'ai présentées déjà sur le terrain tongrien des environs de Paris ('), je crois devoir signaler une coupe en ce moment visible à Longjumeau. Je dois tous mes remercîments à M. A, Laville pour le relevé exact qu'il a bien voulu m'en fournir. » Ouverte entièrement dans la masse inférieure dessables de Fontaine- bleau, cette excavation est située sur le bord de la route de Paris, à loo'" environ du pont du chemin de fer de Grande-Ceinture. Elle donne la su- perposition de couches que voici : 8. Terre végétale. 7. Sable jaune sans fossiles , o,5o 6. Marne sableuse micacée verdâtre sans fossiles 3,5o 5. Sable jaune sans fossiles 0,5o 4. Petite zone de sable, rouge |)ar places, renfermant des ro - gnons de fer hydraté et une grande quantité de dents de Squales, de Myliobates, elc o,4o 3. Sable micacé jaune verdâtre, très coquillier, avec Halitherium à la partie supérieure i ,8o 2. Sable blanc sans fossiles, avec quelques galets quelquefois re- couverts de Balanes o,^o 1 . Sable blanc très coquillier i » Parmi les coquilles les plus abondantes sont des espèces très caracté- '"{*) Comptes rendus , séance à\iÇ) octobre 187g; Nouvelles Archives du Muséum, 2« série, t. III, p. 235, PI. XIII et XIV. (3,, ) ristiques delà faune de Jeiirre, à commencer par Ostrœa cyatlnda, Cylherœ.a incrassala,Avicula Stampinensis, Lucina Heberti, Dentaliuin Kickxii, Cerilhium plkalum, etc. Avec ces débris se trouvent des pinces de Crnslacés déca- podes et des valves de Balanes, ainsi que des côtes à' Hnlilhcniun Gtietlardi. » Mais ce qui rend surlout intéressante la localité que je signale, c'est l'abondance des restes de Poissons ganoides et placoïdes, Lepidotus (frag- ments de mâchoires et dents), Myliobales, et spécialement des Squalides. L'un de ces derniers me parait n'avoir pas encore été cité dans le bassin parisien : c'est un Caicharodon, dont le gisement de Longjumeau a fourni une dent très bien conservée et d'une dimension qui contraste avec celle desautres « Glossopèlres » du même terrain. Elle mesure o",o6i de lon- gueur et o",o53 de largeur; ses caractères concordent avec la figure don- née par Agassiz du Carchnrodon pro litctus recueilli à Alzpy; mais il nefaut pas oublier que la détermination de ces Poissons est toujours difficile, à cause de leur variabilité. » En tout cas, il m'a paru utile d'appeler de ce côté l'attention des géo- logues. » GIîOLOGIE et PALÉONTOLOGIE. — Sur (pielqucs formations d'enii douce tertiaires d'/ilgérie. NotedeM. Ph. Thomas, présentée par M. A. Gaudry. a J'ai observé, entre la plupart des ridemenls tertiaires de l'Atlas algé- rien, une série de formations d'eau douce que je considère comme des épi- phénomènes de chacun de ses grands soulèvements. » a. Les plus anciennes de ces formations sont d'âge éocène et se trouvent placées sur l'horizon des marnes à Ostrea multicostata : telles sont celle de la vallée d'El Kantara, au sud de Dalna, et celle du massif des monts Fafah, au sud de Bogliar (déparlement d'Alger). Cette dernière est caractérisée par des débris de Paludines et par une grosse Hélice d'espèce nouvelle. » b. Plus haut dans la série géologique, au-dessus des marnes miocènes à Ostrea ciassissima, on rencontre une formation lacustre bien développée dans les environs de Constantine, où elle prend les caractères d'un ensemble de transition mio-pliocène dont le terme inférieur, déjà bien connu des géologues, occupe le bassin de l'oued Smendou, l'un des affluents du Rummel en aval de Constantine. L'argile inférieure des dépôts du Siuendou renferme les énormes Unios et Anodonfes décrits parCoquand ( U. Dubocqui et J. Smendovensis), auxquels mes recherches personnelles ont ajouté ( ^'2) quelques Hélices, ainsi que la grande et curieuse Mélanopsicle décrite par Tournoiiër sons le nom de M. Thomasi. Diins les marnes lignitifères supé- rieures à Flabellaria Lamanonis (Coquand) et à Mastodon (P. Gervais), j'ai recueilli quelques ossements d'une grande Antilope et d'iiuiombrables Limnécs, Planoibes, Paludinei, BilhjnteSj Mélanoiiddcs, Ancylestt^ Cyinis, qui sont encore à déterminer. » Au-dessus de l'horizon des ligiiites, siu' les deux rives du Rummel en amont de Constantine, on rencontre une formation lacustre analogue à la précédente et, comme elle, fortement imprégnée de gypse cristallin. Elle contient une faune spéciale, caractérisée par ces nombreuses et bizitrres Hélices dentées, autrefois décrites par Crosse [H. semperiana, desoiidiniana, subsenilis, Bulimus Jobœ, etc.). J'ai ajouté à cette faune ime Féntssacie, quelques petites flëlices non dentées et plusieurs débris indéterminables de Pacliydermes et de Rwninants. Ce méiDe horizon se retrouve sur la lisière nord du Sahara avec Hélix Tissoti (Bayan), et dans les environs de Tiemcen (département d'Oran) avec Hélix Bleicheri (^Tournnuër). » c. Au-dessus de ces formations, vient un étage calcaire épais de loo'", où l'on trouve, eu même temps que des formes miocènes, des formes plus récentes, telles que \e Bulimus Bavotixi {Coqu',\nâ), très semblable au £. r/eco/- latus{h.), deux Hélices que je n'ai pu différencier d'espèces encore vivantes dans la même localité [H. pyrainidaln et H. Constnnlinœ, Forbes), et un petit Planorbe très voisin du P. loiitndntus actuel. Aux fossiles précédents, répandus dans toute l'épaisseur de ces dépôts, se joignent quelques formes de transition, parmi lesquelles je citerai deux Hélices, dont l'une rap()elle dans ses formes générales VU. Vanvinqiiiœ (Crosse) mio-pliocène, tandis que l'autre n'est qu'une variété, à bord columellaire simple et arrondi, de 1'//. semperiana (Crosse), une sorte de subseniperiana dentée à sa commis- sure externe, mais dont le bord columellaire n'est pas échancré comme celui de la variété typique mio-pliocène. Je vois dans cette variété pliocène de VH. semperiana lui passage du type mio-pliocène à une forme actuelle- ment très répandue dans toute la région lusitanienne : V H. candidissima (L.). Enfin, les travertins pliocènes du plateau d'Aïn-el Bey, près de Constantine, m'ont foiuni quelques ossemenlsde Vertébrés, parmi lesquels j'ai pu recon- naître, avec l'aide de M. Gaudry : i" un Sanglier que je nomme Sus plia- cocliœroules, à cause des caractères mixtes de sa dentition indiquant une tendance marquée vers le type actuel des Phacochères; 2° un Hippopotame indéterminé; 3" un Hipparion semblable à la variété grêle de i'H. gracile du mont Léberou. ( 3.3) » d. Un ravinement profond de tontes les formations précédentes a clos la période si longue des calcaires lacustres; les grands fleuves qui ont pro- duit cette détiudation ont charrié et déposé sur de vastes espaces leurs limons, leurs galets et leurs arènes; ils st mhlent avoir escaladé toutes les pentes de l'Atlas par leurs coupures transversales, où s'accrochent les quelques lambeaux que le phénomène diluvien quaternaire a laissé subsis- ter. Ces dépôts fluviatiles terminent la série des formations d'eau douce tertiaires, et ils semblent correspondre chronologiquement à notre Saint- Prestien d'Europe. Ils sont très développés dans le Sahara, où ils se ter- minent par les couches à Cardium edule; sur le littoral, ils ont un faciès fluvio-marin ou d'estuaire; dans le Tell, ils se développent surtout le long de celte grande ligne de cliolts qui s'étend du nord-est de la Tunisie au sud- est de l'Atlas oranais. Ceux qui reposent sur la formation précédente, aux environs de Constantine, sont constitués à leur base par un limon argileux, à la surface diupiel on trouve souvent, soit des détritus végétaux transfor- més en oxyde de fer hydraté, soit des concrétions limoneuses, ovoïdes, contenant souvent à leur centre des fossiles brisés des formations précé- dentes : Melanopsis Tliomasi, Hélix subsenilis, Biilimus Bavouxi, etc. Au- dessus de ce limon vient un conglomérat gréseux très ferrugineux, passant graduellement à des couches gréso-sableuses qui ont l'apparence de dunes nivelées. Le conglomérat contient une intéressante faunule où dominent un Unio et une Néritine voisine de la N. fluvialitis actuelle, ainsi que de nombreux ossements de Mammifères, parmi lesquels je citerai : i" un grand Singe ayant quelques analogies avec Cjnocephalns porcarius actuel, du Cap; z^Xe Bubalus anliqmis [Tinsern.), buffle jusqu'ici spécial aux allu- vions quaternaires récentes d'Algérie; 3° une grande Antilope appartenant au groupe des Palœoreas, créé par M. Gaudry, et que je dédie à ce savant paléontologiste sous le nom de P. Gaudryi; 4" "ne autre grande Antilope remarquable par ses cornes très divergentes, longues, fortes, cylindriques et bizarrement incurvées en avant, que je dédie à la mémoire du savant et regretté géologue R. Tournouër, sous le nom de J. Townoueri; 5° une Gazelle que je nomme G. allantica, à cornes plus droites, plus petites et plus comprimées que celles des espèces connues; 6° un Hippopotame in- termédiaire entre H. major el H. ampliibiis, mais différent d"//. hipponensis (Gaudry) de la même époque; 7° un Hipparion semblant n'être qu'une va- riété de ÏH. gracile (Kaup) du miocène d'Europe; 8° un Cheval paraissant identique à l'^f/uus Stoionw du pliocène d'Europe; 9" un Éléphant, que C. R., i884, I" Semestre. (T. XCVUI, N° S.) 4^ (3i4) M. Gaudry croit être l'E. menrf/ona/îs (Nesti); lo" un Rhinocéros indéter- miné. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Influence de V oxygène sous pression augmentée sur la culture du Bacillus anthracis. Note de M. J. Wosnessenski, pré- sentée par M. Paul Bert. « M. Paul Bert a démontré que l'oxygène comprimé à 20^"", 4o'"" tue le protoplasma du Bacillus anlhracis du sang et détruit ainsi le virus charbonneux. Ne pouvait-on compter obtenir, non pas la mort, mais seu- lement la diminution de la virulence de cet agent infectieux, en employant des pressions moindres, comme celles de a''"", 4"'™! 6"'™? Cette question a été laissée en suspens par M. Chauveau dans un beau travail sur le rôle de l'oxygène et delà chaleur dans l'atténuation des virus. Il m'a confié le soin de l'étudier. » Mes expériences ont consisté en cultures de Bacillus anlhracis sous des conditions variées de température et de pression d'air. Les cultures ont été faites dans les petits matras ordinaires, garnis de bouillon de poule stéri- lisé, en couche épaisse ou en couche mince, représentant l'une iS^"^ à ao^"^ de liquide, l'autre 5^^ à y^r seulement. On ensemençait ce liquide, tantôt avec du sang de cobaye récemment mort, tantôt avec les spores d'une cul- ture active. Les matras étaient fermés dans un appareil à compression que l'on plaçait dans le thermostat. Suivant le résultat à atteindre, on refoulait soit de l'air, soit de l'oxygène pur, de manière à obtenir, pour ce dernier gaz, la tension voulue. » Je vais commencer par faire connaître l'influence de la pression aug- mentée à la température eugénésique. » A la température -4- 35° environ, toutes les cultures se développent bien, quelle que soit la semence, quand la pression d'air s'élève à S""", 5ai.u^ gatm^ j^aun gt même iS"'". Lcs matras restés sous cette pression pen- dant trois, six, neuf, douze jours se montrent toujours troubles. Mais une grande différence existe entre ceux qui sont garnis d'une couche épaisse de bouillon et ceux qui n'en contiennent qu'une couche mince. Dans les der- niers matras (couche mince), il se développe de bonne heure une très grande quantité de superbes spores libres, qui tombent au fond du vase. Dans les premiers matras (couche épaisse), le liquide reste uniformément trouble; il tient en suspension du mycélium fragmenté, tantôt homogène. (3.5) tantôt pourvu de spores; celles-ci sont d'abord très rares à l'état libre ; le nombre de ces spores libres augmente avec le temps, tout en restant bien inférieur, même au bout de douze jours, à ce qu'il est, dès le quatrième jour, dans les matras à couche mince. 1) É[)rouvés par l'uioculation, ces liquides se montrent très virulents. Ils tuent les cobayes en trente-six heures. Ceux des matras à couche mince sont tout particulièrement actifs, car les cobayes inoculés avec ces liquides meurent trois, cinq et même huit heures plus tôt que les autres. » Ainsi l'oxygène sous pressiofi modérée, loin d'atténuer les cultures de Bacillus anthracis, semble plutôt en augmenter la virulence. Mais, si les pres- sions d'air dépassent i^"^" et iS""", c'est le contraire qui arrive. On re- produit alors les faits de M. Paul Bert. Toutes les cultures soumises à ces pressions supérieures restent parfaitement claires; il ne s'y montre aucun développement. Lorsque l'ensemencement a eu lieu avec les bacilles du sang, non seulement ceux-ci ne se multiplient pas, mais ils sont tués très rapide- ment. Si la semence a été fournie par des spores, celles-ci ne se dévelop- pent pas mieux, il est vrai, que les bacilles du sang ; mais elles ne périssent pas. On s'en assure en replaçant sous la pression normale, à la même tem- pérature -h 35", les matras gardés pendant deux, trois, six jours sous la pression de iS^'^à 25'"'" d'air. » Voyons maintenant ce qui survient dans le cas où l'on fait agir les pressions augmentées simultanément avec une température dysgénésique, celle de 4'-i°-43", qui a été employée par M. Chauveau dans ses recherches sur l'action atténuante de la chaleur. Dans cette deuxième série d'expé- riences, on n'a opéré que sur des cultures ensemencées avec du sang char- bonneux frais, et l'on a écarté les fortes pressions capables d'empêcher tout développement. Même on s'est astreint à ne pas dépasser les pressions de 3*"°, 4""™» 5*"" et 6""" d'air, afin de rester sîirement dans les limites compatibles avec la conservation de l'aptitude prolifique. Dans ces condi- tions, le développement, quoique entravé, s'effectue toujours. Ici encore, on trouve, entre les matras à couche épaisse et ceux à couche mince de bouillon, de très grandes différences. Dans les premiers, le liquide est uni- formément trouble; dans les seconds, il est clair et tient en suspension d'assez gros flocons. Dans les premiers, le liquide contient du mycélium fragmenté en filaments courts à protoplasma tout à iait liomogèue, ou d'aspect granuleux. Dans les seconds, les flocons sont formés de très longs filaments entrelacés, tous granuleux, avec d'intéressantes particularités que le défaut d'espace m'empêche de décrire. ( 3i6) -> De grandes différences existent aussi, sous le rapport de la virulence, entre les cultures en couche épaisse et les cultures en couche mince de bouillon. Laissées jusqu'à douze jours dans le thermostat à -(-42°- 43°, sous la pression de 4 à 6""", les premières cuhures sont encore virulentes et tuent les vieux cobayes dans l'espace de quarante-deux, quarante-huit heures. Mais les mêmes cultures en couche mince perdent toute virulence en quatre à six jours; après être restées ce temps dans le thermostat, elles ne sont plus capables de tuer même les jeunes cobayes. Cependant ces cultures ne sont pas mortes; car, quand on les replace dans des conditions eugéné- siques, au point de vue de la température et de la pression, elles repren- nent leur évolution et finissent par donner de véritables spores. Ces cul- tures remises en train, soit à la première, soit à la deuxième génération, ont été beaucoup étudiées par moi. J'y ai retrouvé toutes les propriétés atténuées décrites par M. Chauveau dans les cultures analogues, dont la préparation initiale avait été fnite à la pression normale ou sous pression diminuée. » Une troisième et dernière série d'expériences a été consacrée à l'étude de l'influence de la pression augmentée sur l'action atténuante du chauf- fage rapide. On sait que les cultures restées pendant vingt heures à la tem- pérature ■+- 42", 43° perdent toute virulence si on les chauffe pendant trois heures à la température -+- 47°- 48°, sous la pression normale. Or le même chauffage, exécuté sous la pression de 20*^™ d'air, n'atténue l'agent infectieux que d'une manière très incomplète, car les cobayes inoculés avec les liquides qui avaient subi ce chauffage sont morts cinquante-six heures environ aptes l'inoculation. » D'après ces expériences, on peut établir les conclusions suivantes : » 1° M. Paul Bert a eu raison de considérer l'oxygène à très haute ten- sion comme un poison mortel pour le protoplasma eu Bacillus anthracis. » 2° Néanmoins, l'augmentation graduelle de la tension de l'oxygène n'amène pas graduellement à la perte de la vitalité du microbe, l^endant une première période et avant que la tension de l'oxygène atteigne 3""" ^jgatm d'air), le microbe résiste mieux qu'avec la tension normale, beau- coup mieux surtout qu'avec la tension diminuée, à l'action atténuante de la chaleiu'. » 3" Suivant que les cultures sous pression augmentée se font en couche épaisse ou en couche mince, les résultats qu'elles donnent varient d'une manière remarquable : la culture en couche mince accentue toujours l'in- fluence exercée par les autres conditions ambiantes. Ainsi, à la température ( 3i7 ) eugénésique H- 35°- 38°, le développement est plus rapide, plus complet et la virulence plus prononcée que dans les cultures en couche épaisse, comme l'a déjà établi M. Chauveau pour les pressions normales. Au con- traire, à la température dysgénésique de + 42°- 43", les cultures en couche mince sont plus entravées dans leur développement et deviennent plus complètement inoffensives. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la cause des tueurs crépusculaires de i883. Note de M. G. Tissandier, « L'intensité et la persistance des lueurs crépusculaires observées en un grand nombre de localités dans les derniers mois de l'année i883 ont dû faire chercher une cause exceptionnelle à ce phénomène anormal, et plu- sieurs observateurs ont trouvé, dans les poussières volcaniques qui ont dû être disséminées dans les hautes régions de l'air à la suite de la grande éruption du détroit de la Sonde, une explication de ces remarquables co- lorations. » Un grand nombre de faits ont confirmé cette appréciation. Cependant, dans la séance de l'Académie du 21 janvier 1884, M. Angot a rappelé que de semblables lueurs crépusculaires avaient été observées en i83( sur une étendue considérable, pendant un espace de temps prolongé, et l'auteur ajoute, en faisant allusion aux hypothèses dont nous venons de parler : « Ou doit rejeter dorénavant celles qui, bonnes pour l'hiver i883-i884, ne conviendraient pas à l'été de 1881. » » Nous allons montrer que les circonstances atmosphériques en i83i ont été en tous points semblables à celles de i883. Dans les premiers jours de juillet i83i, une éruption volcanique très considérable a eu lieu dans la mer de Sicile, entre les côtes calcaires de Sciacca et l'ile volcanique de Pantellaria. Une île nouvelle, l'île Julia, qui devait disparaître plus tard, surgit tout à coup du sein de la mer, au milieu d'une éruption de feu et de torrents de cendres. Arago, dans son Ashonomie populaire, t. III, p. 124 et suivantes, rappelle l'histoire de ce grand événement géologique. 1) M. Constant Prévost fut envoyé par l'Académie des Sciences pour étudier la formation de l'île nouvelle. Le prince Pignatelli lui assura que dès les premiers jours de l'apparition, le 10 et le 1 1 juillet, la colonne qui s'élevait du centre de l'île brillait la nuit d'une lumière continue et très vive, « comme le bouquet d'un feu d'artifice ». » Au commencement d'août, une immense colonne de poussière s'éle - ( 3i8 ) vait dans l'atmosphère et répandait une vive lumière. Le 5 du même mois, l'observateur dit textuellement : « Une poussière impalpable entraîntepar les vents tombait en abondance. » » Cette éruption dura plusieurs mois. Or les crépuscules colorés de i83i eurent lieu dès les premiers jours d'août, peu de temps après le début du phénomène volcanique, et, comme on peut le lire dans le Cours de Météo- rologie de Raemtz, l'état du crépuscule fui remarqué à Odessa, en Alle- magne, à Rome, à Gènes, à Madrid, c'est-à-dire dans une zone immense, dont le cratère de la mer de Sicile était le centre. » On voit que les crépuscules colorés de i83i, comme ceux de i883, ont été précédés par des phénomènes volcaniques qui ont lancé dans l'at- mosphère des torrents de produits gazeux et de fines poussières. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les lueurs crépusculaires de ces derniers mois. Note de M. Peruotin, présentée par M. Faye. « Dans la Note concernant les crépuscules colorés de ces derniers temps, qui a paru dans les Comptes remlus, M. Aogot combat, en définitive, la théorie volcanique, en partant de ce lait que déjà, en i83i, des phé- nomènes semblables avaient été observés et que Kaemtz, qui les signale, a pu les expliquer sans faire intervenir des causes extraordinaires, cos- miques ou autres, et en admettant tout simplement un état particulier de la vapeur d'eau dans l'atmosphère. Il n'est peut-être pas sans ititérèt de rapprocher de ces crépuscules de septembre i83i le passage suivant du t. XII (Mélanges) des CEuvres d'Jrago. On lit (p. 239 de ce volume) : « i83i, 10 et II août, la Barbade. — Il y eut, pendant un ouragan extrêmement vio- lent, plusieurs secousses accompagnées d'elïets électriques. Il se produisit en même temps une éruption volcanique. On évalue à 3ooo le nombre des individus qui ont péri sous les décombres. » » Les crépuscules observés en Europe les 24, 26 et 26 septembre i83i pourraient bien avoir été causés par les poussières de l'éruption de la Barbade apportées en Europe par les courants atmosphériques. » Dans tous les cas, les crépuscules de i83i ne prouvent rien contre la théorie volcanique; ils viennent plutôt l'appuyer. » La séance est levée a 4 heures et demie. J. B. ( 3.9) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OOVBAGES KEÇDS DANS LA SÉANCE nn 28 JANVIER 1884. Catalogue des Cartes, Plans et attires Ouvrages composant le fonds du Dépôt général de la guerre [service géographkpie de l' armée). 1884. Paris, Imp. na- tionale, i884; in-S". Victor Puiseux, Esquisse bingrapliique; par Ph. Gclbert. Bruxelles, A. Vro- mant, 1884 ; br. in-8". (Extrait de la Revue des questions scienlifiques.)Vré- senté par M. d'Abbadie. ) Mémoires de la Société d'émulation du Doubs; 5* série, t. VII, 1882, Be- sançon, imp. Dodivers, i883; in-8°. Monographie des Isoeleœ ; par L. Motelat et Vendrtf.s. Bordeaux, J. Du- rand, i884;in-8°. (Benvoi au Concours Thore 1884.) Factor table fur ttie sixtlt million, containing the leaslfaclor of everj number nol divisible by 2, 3 or 5 between doooooo and 6000000; by J. Glaisher. London, Taylor and Francis, i883 ; in-4° relié. Astronomical and metenrological observations made during ihe year 1879 al the United Slales naval Observatory . Wasbington, government printing office, i883; in-4" relié. Second annual Report of the United Slales geological Survey lo the Secrelarj oflhe inlerior, 1880-81; 6j J.-W.Powel, director. Washington, government printing office, 1882; gr. in-8° relié. Utiited Slales geological Survej', J.-W. Poivel director. Terliary history oflhe grand canon district ivilh Allas; by Clarence E. Luttow. Washington, go- vernment printing office, 1882; in-4'', avec atlas in-f°. Saturated steam the molive power in volcanoes and Earlliquakes; greal im- portance of eleclricily; by R.-A. Peacock. London, Spon, 1882; in-8° relié. Bulletin oflhe Uniled Slales fsh commission, 1881-1882. Washington, go- vernment printing office, 1 882-1 883; 2 vol in-8° relié. OCVBAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DD 4 FEVRIER 1884. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844 > publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce; t. XXVI ( i"' et 2^ Parties). Paris, Imp. nationale, i883; 2 vol. in-4°. Observatoire de Paris. Rapport adressé au Conseil, dans sa séance de janvier ( 320 ) i884, sur la nécessité de la création d'une succursale de l' Observatoire en dehors de la ville; par M., le contre-amiral Mouchez, Directeur de l'Observatoire. Paris, Gauthier- Vil lars, i884; br. in-4°. Annales du Musée d' Histoire naturelle de Marseille, publiées aux frais de ta ville, sous la direction de M. le prof . A. -F. Marion. Zoologie. Travaux du la- boratoirede Zoologie marine; t.I( i ''^ et 2*" Parties). Marseille, typogr. J. Cayer, i882-i883; 2 vol. iii-4°. (Présenté par M. A. Milne-Edwards.) Les lois de la matière. Essais de Mécanique moléculaire ; par L.-J.-A. de Co-\i- MiNES DE Marsillt. Parls, Gauthier-Villars, i884; in-4°. Mémoire sur l'applicalion de la méthode de Lagictnge à divers problèmes de mouvement relatif; par Ph. Gilbert. Bruxelles, F. Hayez, i883; in-8°. (Ex- trait des Annales de la Société scientifique de Bruxelles. ) Démonsti'ation siniplifiée des formules de Foutier; par Ph. Gilbert. Bruxelles, F. Hayez, i883; br. in-8°. Paléontologie française ou description des fossiles de la France; i'^ série : Ani- maux invertébrés. Terrain crétacé, liv. 3o. Terrain jurassique, liv. 66. Paris, G. Masson, i884; 2 liv. in-8°. (Présenté par M. Hébert.) Nouvelle-Calédonie et dépendances. Rapport médical sur les accidents qui ont suivi plusieurs blessures par flèches prétendues empoisonnées dans les des du Pa- cifique, etc. Nouméa, imp. du Gouvernement, i883; br. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Paris; par M. A. Pomel. I''* Thèse : Classification méthodique et gênera des Echinides vivants et fossiles. 2* Thèse : Contribution à la classification méthodique des Crucifères. Alger, typogr. A. Jonrdan, i883; in-4°. (Présentées par M. Hébert.) Expédition danoise pour l'observation du passage de Vénus 1882. Publié par ordre du Ministère de l'Instruction publique; parC-F. Pechdle. Copenhague, imp. Schultz, i883; br. in-8''. Chemins de Jer et trannvaj's à câbles sans locomotives ni chevaux, etc.; par Fr. Devooght. Anvers, Demeyer-Diimercy, i884; br. in-8°. Note sur l'établissement de la carte au ,„gl„„^, de la région comprise entre le Touat et Tombouktou, publiée par ordre de M. Tirman, gouverneur général civil de l'Algérie. Alger, imp. Cheniaux-Franville, i883 ; in-8°. Essai sur le Calcul infinitésimal; par A.-E. Pellet. Clerniont, lypogr. Thibaud, sans date; br. in-S**. Die Ausgrabungen zu Szeged- Othalom in Ungarn, etc.; von Joseph E. von Zenhossek. Budapest, i884; in-4° cartonné. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU I UNDl 11 FÉVRIER 1881. l'RÉSIDENCE DE M. UOLLAND. MEMOIISKS Er COMMLINICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — iVo/e sur la loi de Faraday; par M. Ad. Wurtz. « J'ai fait observer, dans ma dernière Note, que, dans l'itilerprélation de la loi de Faraday, ce u'e>.t pus la notion des |)oids atomiques qui doit in- tervenir, mais bien la notion de valence, et que les quantités de métaux qui se déposent au |)àle négatif, dans le cas de i'électrolyse de sels à mé- taux plurivalents, ne répondent nullement aux équivalenls ordinairement adoptés. Dans I'électrolyse du chlorure cuivreux, pour 35,5 de chlore mis en liberté au pôle positif, il se dé[)ose au pôle négatif 63,5 de cuivre : ce n'est pas l'équivalent du cuivre. Dans I'électrolyse du chlorure de l)ismuth il se dépose 70 de bismuth : ce n'est pas l'équivalent du bismuth, etc. » M. Berihelot n'y contredit pas; il semble donc inutUe île prolonger cette discussion et, si mou savant ami préfère se servir, dans l'interpré- C. R., i8*i, I" Semestre, (T. XCVIII, K° 6.) 4 2 ( 322 ) tation de la loi de Faraday, des équivalents fixés il y a quarante ans et qui, dans le cas des éléments plurivalents, ne re[)résentent pas des quantités réellement équivalentes, c'est une afiaire de convenance personnelle : je n'ai rien à y objecter. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur tes pelils Ireinblemenls de terre; par M. d'Abbadie. n Depuis plusieurs années j'observe les petits mouvements de la ver- ticale et du sol à Abbadia, près de Hendaye. Mon appareil consiste en un cône tronqué de béton, construit loin des murs dans l'intérieur de mon observatoire, large de i"',8oen haut et dont la pente est d'un dixième de sa hauteur. A l'exception d'un diaphragme vers son milieu et d'une voûte de ôo*^" qui le termine, l'axe de ce cône est un vide large de I™ et prolongé jusqu'à la profondeur de 2" dans le rocher qui sert de fon- dation. A la surface de la troncature on a placé, sur un trou central, une croisée de fils de platine fixes et maintenus dans le champ d'un micro- scope muni d'un micromètre. A plus de 12™ en contre-bas est un bassin de mercure surmonté d'une lentille large de 12*=", qui sert à renvoyer dans le plan des fils leur image réfléchie à la surface du miroir métallique dont l'horizontalité fait ressortir les petits mouvements de la verticale autour de l'axe du cône. Cette lentille est placée à demeure, de manière à laisser dans le champ du microscope un intervalle notable entre la croisée des fils et son image. L'observation, faite au moins deux fois par jour, con- siste à mesurer, en divers azimuts, la distance entre la croisée des fils et son image, après avoir nettoyé le mercure, en le faisant passer par le petit trou d'un réservoir, pour laisser ce métal s'étaler dans un récipient de bois rainé. Le registre d'observations a des colonnes spéciales pour noter les distances mesurées dans trois azimuts normaux, le baromètre, le thermo- mètre, etc., et enfin l'état de l'image. L'explication qui précède était néces- saire pour faire apprécier à sa juste valeur la coïncidence suivante. » Ayant appris par un journal que le 27 décembre dernier, entre 5^ et 6*" du matin, on avait ressenti un séisme à Ainhoa, qui est à 20"^"° environ à l'est-sud-est d'Abbadia, et sachant que mon aide observait vers 6'', je lui ai demandé quel était alors l'état de l'image. Elle avait disparu à G'^iS™ du matin et il fallut renoncer aux mesures habituelles des distances. Le soir du même jour, à 6''io'", l'image était visible, mais mauvaise. Jusqu'à ( 323 ) preuve contraire, j'attribue l'état défectueux de cette image à des mouve- ments du sol et du mercure, trop petits pour être aperçus autrement; elle disparaîtrait enfin quand ils devieiment plus forts. J'ai eu quelques occa- sions de constater ce phénomène : entre autres, le 5 du mois dernier, l'image cessa subitement de se montrer pendant qu'on l'observait. » Il restait à savoir au juste ce qu'on avait noté à Ainhoa : je m'y adressai à M. Haran, et il m'écrit que le 27 décembre on a senti trois se- cousses de la terre, entre minuit et i*" du matin, quelques minutes après ô**, et enfin vers 8^, toujours dans la même matinée. On peut donc présumer que le deuxième séisme, inaperçu d'ailleurs à Abbadin hors démon appa- reil, y avait perdu sa force en s'éloignant du lieu d'origine. Quoi qu'il en soit, il est bien à désirer qu'on établisse en France, au moins dans les stations météorologiques, des séismographes tels qu'on les emploie en Italie. Ils fourniraient des observations pour arriver à connaître les causes, encore si mystérieuses, des tremblements de terre. » COSMOLOGIE. — Météorite tombée à Grossiieheiithal, près d'Odessa, le y/iQ novembre 1881. Note de M. Daubrée. « En m'offrant pour le Muséum un échantillon d'ime météorite tombée le 7/19 novembre 1881, non loin d'Odessa, M. Romulus Prendel a bien voulu me communiquer quelques détails sur celte chute qui, sans sa vigilance, eût sans doute été complètement perdue. » Entre 6'' et 7'' du matin, les habitants d'Odessa virent passer au-dessus de la ville un serpent de feu extrêmement lumineux. Supposant que cette apparition coïncidait avec une chute de météorites, M. Prendel annonça par la voie du journal qu'il donnerait une forte récompense à la personne qui la lui apporterait. » Il est inutile de dire qu'il y eut affluence d« personnes et de matériaux terrestres de toutes sortes; mais, trois jours après, l'instituteur de Gross- liebenthal répondit réellement à son appel. Un cultivateur de la commune, que le phénomène avait effrayé au point de lui faire perdre connaissance, avait, en effet, trouvé, en hersant son champ, un trou de o'",35 au fond duquel il aperçut une pierre noire dont ses connaissances lui firent soup- çonner la nature et dont il ne voulait pas parler aux voisins, de crainte de susciter leurs moqueries. Cette pierre, qui pesait plus de 8''^', avait une forme grossièrement polyédrique. ( 32/, ) » En oti're, an même moment, à 42''" aii nord-est d'Odessa, près de la station de poste Sitscliawska. nne météorite tomba sur le sol en hlessrinf nn j)ostillon; elle fut bientôt brisée et dispersée chez les paysans, qui s'en disputaient les fragments, comme autant de talismans. » D'antre part, à la même lienre, à Elisabetligrad, qni est à 265'''° an nord- nord-est d'Odessa, on vit nne trajectoire luminense peu inclinée à l'hori- zon, qui paraissait se diriger vers le sud -sud-ouest. » Ee rapprochement de cette dernière direction avec les deux chutes qui ont eu lieu sur le mèmealignement montre, app'oximativement, quelle était la direction du bolide. » La météorite de Grossliebenthal est une sporadosidère oligosidère. Par ses caractères extérieurs, comme par sa structure microscopique, elle offre tous les caractères du type de la météorite tombée à Lucé (Sarthe), le i3 septembre 1768, type qui est déjà représenté dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle par cinqiiante-rpiatre chutes distinctes dont les produits sont identiques entre eux. » PHYSIQUE APPLlQuriE. — JclinoinHie inlalisein nhsnl.n Note de M. G. -A. HiKN. « Cet instrument repose sur le principe flu condenseur à grande surface (\p!i machines à vapeur : une vaj)eiir sntiirée, coiilenue dans un récipienl fermé, se met à In tension qui réiioiid à la lempéraliire mininia des parois de l'enceinte. Voici comment ce principe se trouve utilisé au cas particidier. » Concevons un alambic dont la cucurbite est exposée au Soleil et dont au contraire le serpentin et le récepteur du liquide à distiller se trouvent placés à l'ombre, mais en plein air d'ailleurs. Mettons dans la cucurbite nu liquide volatil : de l'eau, de l'alcool, de l'éther snlCurique, du sulfure de carbone — Nous verrons tout à l'heure lequel il faut choisir. Faisons le vide dans l'appareil de façon qu'il ne contienne plus que la vapeur qu'engendre le liquide. Que va-t-il se passer? Supposons d'abord le ciel complètement couvert, de telle sorte que tout l'appareil soit dans l'air, à nne même température. I.ie liquide restera tel quel, dans la cucin-bile; aucune distillalioii, aucune condensalion au réfrigérant ne se manifestera. Dés que le ciel se découvrira, dès que les rayons solaires frapperont la cucurbite, la chaleur absorbée par les parois, au lieu iVécliauffer le liquide, au lieu d'eu élever la températine, le fera bouillir à la tension qui répond ( 3.5 ) à la température minima de l'appareil, à celle du réfrigérant et du réser- voir placés à l'ombre. Si la surface de ces derniers est suffisante pour que la rlialeur sans cesse apportée se disperse rapidement dans l'air ambiant, la lempérnliire de tout l'appareil deviendra promptement slationnaire et ne sera que fort peu supérieure à celle que marquera un thermomètre placé à l'ombre, à côté du réfrigérant. » I^a quantité de chaleur solaire reçue dans l'unité de temps par les parois de la cucurbite sera donc presque rigournusemetit proportionnelle à la quantité de liquide condensée daus l'unité de temps aussi. A l'aide des équations de Regnault, concernant la chaleur totale d'évaporation des li- quides à pression constante, on poinra donc calculer rigoureusement la chaleiu' solaire absorbée par une surface connue, sans avoir pour ainsi dire à recourir à aucune correction concernant les pertes accessoires, la masse de liquide et du métal, etc., etc. » Telle est la disposition en quelque sorte théorique de l'actinomètre lo- tabseur; voyons comment il peut recevoir ime forme pratique, ex|)érimen- fale, telle que ses indications soient sûres et, de plus, faciles à relever. » I. La cucurbite consiste en un tube de cuivre mince de o'",() de lon- gueur et de o™, I de diamètre. Ce tube, fermé par le bas et terminé en haut en cône, est dirigé parallèlement à l'axe de la terre, d'où il résulte que, pendant le cours d'iuie journée, les rayons solaires frappent la péri- phérie à peu près sous le même angle. A partir de o™, 4 au-dessus du fond inférieur, le tube est protégé contre les rayons solaires, dételle sorte que le niveau du liquide dépasse toujours notablement la partie qui reçoit la clialeur solaire; il est d'ailleurs tenu de façon à être libre en tous sens; il est peint en noir de fumée mat, de façon que la chaleur perdue |)ar ré- flexion soit réduite au mininnnn. A la pointe du cône supérieur est sondé im tube d'étain, d'un petit diamètre, qui d'abord monte en pente raide, puis descend régulièrement, poiu' aboutir au serpentin. Ce tidji^ est, autant que possible, exposé partout à la radiation solaire, defaçon qu'il ne s'v opère aucune condensation. II. Le serpentin ou condenseur est placé à l'ombre en un Heu de l'observatoire où un thermomètre indiquerait à coup sûr la teiiqîérature effective de l'air; il consiste eu tui tube de ciûvre de o"',o5 de diamètre, de 6™, 5 de longueur, enroulé régulièrement en hélice de o'", 5 de diamètre, à pas assez rapide. On voit que la sin-face rafraîchissante est de r'"i,022, et par suite 2"), 5 fois celle fie la cucurbite (o""',o4) exposée au sf)leil. ( 326 ) » III. L'extrémité inférieure du serpentin, coudée verticalem-Mit, se termine [liir un cône auquel est mastiqué un tube de cristal, divisé en vo- lumes égaux sur une hauteur de o™,8. Au bas de ce tube de cristal est mastiqué un cône auquel est soudé un second tube d'étain qui se rend au bas de la ciicurbite et qui est muni d'un robinet. La partie infé- rieure du tube de cristal est plus élevée que la partie supérieure de la cu- curbite, de sorte que, quand on ouvre le robinet, le liquide condensé retourne à son point de départ. » IV. Le choix du liquide employé n'est pas iodifférent. L'eau ne peut convenir, par trois raisons : i° en hiver, elle empêcherait l'instrument de fonctionner par suite de la gelée; 2" elle ne mouillerait pas toujours les parois du serpentin, avec quelque soin qu'on les nettoyât, et l'écoule- ment au récipient se ferait par saccades; 3° enfin, sa chaleur d'évaporation étant très grande, il n'en distillerait que très peu dans l'unité de temps, même par des radiations solaires très intenses. D'tm autre côté, l'éther sul- furique s'altère, comme on sait, à la longue; et les expériences de Regnault montrent que l'alcool suit une loi d'évaporation très irrégulière. Parmi les liquides bien étudiés, les deux seuls qui m'aient semblé à l'abri de ces divers inconvénients sont le sulfure et le bichlorure de carbone. Je me suis arrêté au premier à cause de sa plus grande volatilité, quoique le masli- quage du verre au cuivre présente des difficultés réelles avec un liquide qui dissout presque toutes les résines. » V. D'après Regnault, la loi d'évaporation du sulfure est ly = 90 + o,i46rti< — o,ooo4i23i". A 35°, il faut donc 94,6 — 90 — ^"1^ f^e plus pour évaporer i''^ de ce corps qu'à zéro. Quoique faible en elle-même, cette différence ne pourrait être négligée : il importe donc de connaître tout au moins la température moyenne à laquelle se fait la distillation dans i'actinoniètre. Cette tempé- rature se détermine avec la plus grande précision à l'aide d'un manomètre à mercure adapté eu n'importe c[uel point de l'instrument. Ce manomètre, en effet, en nous faisant connaître la tension de la vapeur, nous en fait connaître aussi la température. » VI. Malgré l'énorme surface relative du serpentin ou condenseur, il est impossible que la température ne s'y élève pas un peu au-dessus de celle de l'air ambiant, quand l'atmosphère est bien pure. Un thermomèire ( 327 ) placé à l'ombre à côté du i afiaicliibsoir est donc utile pour [jermettre de faire les légères corrections que nécessite ce surcroît de température. » VII. J'ai dit que l'axe de la cornue cylindrique est placé parallèle- ment à celui de la Terre, de façon que l'angle suivant lequel les rayons solaires frappent la surface soit à peu près constant pendant le cours d'une journée. Si nous désignons par 6 la déclinaison moyenne du Soleil |JOur chaque jour, par L la longueur de la partie exposée au soleil et par D le diamètre du cylindre, on a pour la valeur de la surface éclairée S — DLcosH, et, comme le métal est peint en noir tout à fait mat, on peut, sans com- mettre une grande erreur, admettre que cette surface calculée équivaut à une surface plane réelle de même valeur; en d'autres termes, on peut ad- mettre que la quantité de chaleur réfléchie, et perdue pour la mesure, est sensiblement nulle. » L'usage de notre actinomètre est des plus simples. Désignons par V le volume du liquide (sulfure de carbone) qui se condense en lui temps T dans le tube de cristal, par A sa densité à zéro, |)ar Q la quantité de ch.i- leur absorbée par unité de temps et par unité de surface; on a visiblement q étant la chaleur totale d'évaporatiou et c étant la correction relative aux quantités de chaleur que perd ou gagne l'appareil par suite de la diffé- rence de température de la cucurbile avec celle de l'air ambiant. Cette quantité, en tous cas très petite, si l'instrument est bien exposé et si la sur- face du réfrigérant est assez grande, est aisée à déterminer chaque jour. Il suffit pour cela, à un moment voulu, de couvrir la cucurbite convena- blement, de façon à la mettre complètement à l'abri des rayons solaires, et de vérifier ce qui distille de liquide en un temps donné, dans ces nou- velles conditions; et puis en même temps d'observer de combien la tension de la vapeur diminue dans le même temps. » Je pense n'avoir pas à entrer dans d'autres détails, quant à l'emploi de cet appareil. Il est visible qu'il peut servir à volonté à déterminer les quantités de chaleur solaire absorbées, soit en une seule minute, soit pen- dant toute une journée. ( 328 ) )> L'iiititriimeiit que j'ai construit et installé dans luon ob.servaloirc fonclionne jusqu'ici à mon entière satisfaction. Je n'en duiuierai toutefois les résultats numériques que quand je me serai assuré qu'ils sont léelle- menl dignes de confiance. » MEMOIRES PRESENTES. ÉLECTRIClTli. — l'televt des coiifjs de Joiidie obsei-vcs en France f)endanl le premier btineslre de l'année i883, conuminiqné par M. le Mimstke des Postes et des ïélégraphis. (Renvoi à la Conunission des Paratonnerres.) « La Conférence internationale des unités électriques, réunie à Paris in octobre 1882, a exprimé le vœu qu'un système d'observation des effets produits par la foudre fût organisé dans les divers pays, et que l'on préci-ât la nature des éléments qui devraient être pris en considération dans l'étude des cas signalés. Suivant ces indications, il a été établi, par les soins des membres français de la Conférence, un modèle de questionnaire qui a été distribué, sur tous les points du territoire français, aux agents du Ministère des Postes et des Télégraphes, ainsi qu'à ceux des autres Départements ministéi'iels et des Conqjaguies de chemins de ft-r qui ont bien voulu donner leur concours. » L'enquête, ouverte en janvier (883, a porté jusqu'à ce jour sur plu- sieius centaines de coups de foudre, sans parler des décharges observées sur les lignes télégra|jhiques qui ont été l'objet tl'une étude distincte. » Conformément à nu désir exprimé par M. Flervé Mangon, j'ai fait établir pour l'année i883 un relevé, par ordre chronologique, des coups observés en dehors des lignes télégraphiques, avec la statistique des per- sonnes ou des animaux tués ou atteints, et l'indication sommaire des objets frappés et de la nature des dégâts produits. J'ai Ihonneur de cominu- uiqutM' à l'Académie la première partie de ce travail, embrassant la période du [^'janvier au 3ojuin. » Des instructions sont données pour que les questionnaires eux-mêmes soient communiqués aux membres de l'Académie qui désireraient con- naître, d'une manière [)lus circonstanciée, les détails des phénomènes signalés. COUPS DE FOUDRE OBSERVES EN FRANCE PENDANT LE PREMIER SEMESTRE DE L'ANNÉE 1883. C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVUl, N" G.) 43 33o ) DATES. HEDRtS. LOC.iLlTtS. DÉPARTEMENTS. PERSONNES ANIMAUX tuccs. atleinles. tués. atteints. MOIS DE 0 h m 5..'ps. Dienné. Vienne. I homme. // II MOIS DE Néant. MOIS DE 9 9.00 m. Hyùi'es. Var. " '/ H // 0 2 m. Tourrcltes. Var. // II n 2'' 11 .5o m. Jlollèges. Bouches du-Rh6ne. „ // II II 27 I .55 s. Sermentot. Calvados. // " II if MOIS 13 .'(S. Orlliez. Basses-Pyrénées. " Plus. pers. II // 13... - I m. Aignan. Gers. '■ /.' II II 19 2S. Le Perthus. Pyrénées-Orientales . // 3 soldats. II // 23 .... 4 s. Lalande de Cubzac. Gironde. II II MOIS DE 1 6 s. Solesmes. Sarthe. // " " II 3 9.40 s. Mirambeau. Charente- Inférieure. ,/ // „ II li 3 s. Amiens. Somme. " " II II .'i . ... 5 s. .Moulier-Roseille. Creuse. /' n II " 5 2 s. Tulle. Corrcze. '•■ ti " II 7 9 s. Saint-Maurice. Creuse. /' G bètes à cornes II 8 8.i5ni. Villcrs-Brclonneiix. Somme. " // II 8 ! S. Lacliaux. Puy-de-Dcimc. '' 2 chevaux I clieval I ( 3:^1 ) JANVIER 1883. 9 I Fond dénudé d'arbres. La personne atteinte portait un parapluie ouvert dont les baleines métalliques ont di- I visé la défliarse. Plusieurs coups successifs. Pluie. FEVRIER 1883. Néant. MARS. 9 9 27 Phare de l'ilot du Grand Ribaut, terminé par une coupole en cuivre sans paratonnerre. Dégâts divers. 2 coups successifs. Grêle. Coup de foudre le même jour à S" soir sur l'autre point culminant de l'ile. Une minoterie élevée de 6-, située près d'une autre la dominant de 10», a été complètement brûlée. Pluie abon- dante. La maison la plus élevée du village, entourée d'nn platane et d'autres maisons, a été frappée. Vitres brisées, pierres déplacées. Pluie et grêle. Un chêne très élevé, situé près d'une habitation, à 7"- de Villers-Bocage, a été dépouillé de ses branches. La tige a été en partie morcelée. Grêle. D'.VVRIL. 13. 19. 03. Peupliers de 4 à 7» dans un terrain de culture. Plusieurs personnes ont reçu des commotions. Coups répétés. Ni pluie, ni vent. Girouette à l'angle sud d'un château sur un mamelon sans arbres. Mur percé. Six chambres parcourues. Com- mencement d'incendie. Légère pluie. Cloche sur le toit du fort de Bellegarde. 3 soldats renversés, dont l'un tenait le fil métallique de la cloche. Pluie. Maison isolée en pays plat et sablonneux, hauteur 5". La foudre entrée par la cheminée serait sortie par la porte sans dégâts. DE MAI 1.. Maison de garde-barrière isolée (chemin de fer de la Flèche à Sablé), sur le haut d'une colline, frappée en deux points. Forte pluie avec grêle. , „, ■ . , Girouette d'un moulin à vent de la- isolé. Murs lézardés; mécanismes en bois bouleverses. Pluie abondante. Peuplier d'Italie de i5 à 18- faisant partie de la plantation qui borde chaque rive du canal. Pluie forte. Dàtiment en bois, couvert en paille, contenant des fourrages, incendié. Pluie et grêle. (Domaine de Maleche.) Flèche du clocher de la cathédrale de Tulle (35») muni d'un paratonnerre. Terrain granitique. Orage du sud- ouest vers nord-est. Pluie très forte. Le faîtage, élevé de 9-, d'un bâtiment a été frappé, et la construction incendiée; six bêtes à cornes foudroyées ou brûlées. Pluie. , ,. , . Maison de 5- entourée de maisons pareilles. Toiture enlevée, tuyaux de gaz perces, gaz enflammé. Ni pluie, m cZTol attelé de quatre chevaux arrêté prés d'une grange et de grands arbres. Altitude : «8"; terrain granitique et siliceux. Orage du sud-ouest vers nord-est. Pluie et grêle. , 333 P RSONNES ANIMAUX DATES. HCLllES. LOCALITÉS. DÊP.ÏRTEMENTS. . — ™^ - ^ ^ .^.^^ luces. aiieinles. lues. atioints. MOIS DE 8, I .II) S. Cliàteaiiroux. Indre. // " " // S. . , 2 S. Tulle. Corrèze. I homme " // // III. . . .3 S. Vermanclovillers. Somme. I homme 1 clieval 1 cheval M . . "i . .30 S. Tompleux-la-Fosse. Somme. " 3 personnes " // 2;) 5 S. Saiute-Fortuniulc. Corrèze. // // // II 21.. . 3 s. Limoges. Haute-Vienne. // " „ /' 2.') ... 2 s. Blosseville-BoDsccours. Seine-Inférieure. ■■' ^^ // // Q-j y Putanges. Orne. // I homme I vache // "2:1. .. 3 s. Lancuville-lesBiay. Somme. " // " „ 9-, _ 8.3os. Qiiiers. Loiret. '■ r/ " II 2J 8.^5 s. Bleigny-le-Carreau. Yonne. // " // II 25 8.5os. Dannemoine. Yonne. // " " N 25... . 9.55 s. Sainl-Florentin. Yonne. " // // // 25.., . Çj.'lJS. Montigny-la-Resle. Yonne. " // tl // 25. ... 9..')o s. Serbonnes. Yonne. // rt f // 26... . 2 m. Jard. Vendée. " « fl 1/ 2G 3,11. .\Iontceaux-les-Provins. Seine-et-Marne. /.■ n 1/ // 26.. . 3.. Ho m. .\Ionlcea u x-l es-Prov i 11 s . Seine-el-.Marne. // II II » 29 6 s. Charost. Cher. " Plus. ouvr. II II 31 2 s. Draguignan. Var. // f/ If II 3 s. 'i.r.os. 6 s. lluiiihécourl. Nully. Poissons. Haute-Marne. Haute-Marne. Haute-Marne. ( 333 ) ODJETS FRAPPÉS. DESCRIPTION DES LIELX. DEGATS PRODUITS. OBSERVATIONS. MAI. (SmE.) Maison de 3", couverte en luiles avec bonlure en 7.inc, clans le haut de la ville, entourée de maisons semblables. La foudre a suivi la bordure mélallique. Trombe et pluie. La foudre a labouré un châtaignier de 5" planté en sol sablonneux et tué un homme abrité dessous. Pluie. Plaine légèrement en pente à 200" d'un taillis sous grands arbres. Un homme et un cheval tués; un cheval ren- versé. Plusieurs coups précédés de pluie et grêle. Trois personnes travaillant en plaine ont été frappées simultanément et ont éprouvé des effets physiologiques très violents. Forte pluie avec petits gréions. La foudre a frappé un chêne de i5" en terrain plat et marécageux à So" des maisons et 20" d'un réservoir. Pluie avant et après le coup. Toiture et muraille d'un bàtimenl-caserne très élevé au-dessus des terrains avoisinants. Pluie abondante. Christ en chêne doré à aoo" en avant de l'église de Bonsecours, dominant i pic la vallée de la Seine. Paratonnerre sur l'église. Orage du sud-ouest vers nord-est. Pluie forte. Une vache tenue à la longe à Pontécrépin sur le coteau qui domine l'Orne a été tuée. Le gardien a reçu une vio- lente commotion et n'a pu revenir seul chez lui. La foudre a frappé une cheminée de sucrerie de 33", et est descendue en se fractionnant en trois décharges qui ont donné lieu à des effets mécaniques puissants. Forte pluie préalable. La foudre a parcouru la cuisine d'une maison, puis une pièce contiguë, et est sortie par la cheminée en la dété- riorant. Coup simple précédé de pluie légère. La foudre a brisé la cime d'un peuplier de 6" faisant partie de la bordure d'une marc au pied d'un tertre boisé. Pluie et grêle. Dégâts divers dans une maison dont les habitants ont éprouvé une vive commotion. Un autre coup a brisé à 2''"' de là un peuplier de ao-". Pluie abondante. Dégâts divers à la cheminée d'une maison de 10" entourée de maisons d'égale hauteur. Pluie forte pendant dix minutes. Orage du sud-ouest vers le nord- est. La foudre a érallé en deux points le pignon nord-est d'une écurie de S^.So de hauteur, située prés de maisons aussi hautes et bordant une ruelle. Pluie. Détériorations sur un groupe de quatre cheminées terminé par un tuyau en tùlc sur une maison isolée, au milieu d'un jardin. Petites ondées. La foudre a fendu la cheminée d'une maison de 4" près d'autres maisons et d'arbres plus élevés. Elle est tombée en même temps, à 700» de là, à l'Isle-Bernan. Pluie. Un peuplier de 3o", au pied duquel est un grillage en fer galvanisé bordant un parc, a été frappé à S" du sol. Pluie. La foudre a frappé l'angle nord-ouest du toit du clocher et pénétré dans l'église. Pierres arrachées, crépis enlevés. Pas de paratonnerre. Pluie violente. Halle aux marchandises de la station. La foudre a suivi les tuyaux de descente et atteint les hommes à l'abri sous l'auvent les plus voisins du rail. Mine de fer dans le voisinage. L'escalier extérieur d'une maison, située prés de rochers escarpés, a été frappé. Trou de 0», a5 de diamètre dans le mur. Pluie et grêle. Quatre peupliers de 20- à 25", entourés d'arbres aussi hauts, ont été brisés à des hauteurs différentes. et fendus jusqu'au bas. Pluie préalable pendiint dix minutes. Un chêne de 10°, à 5o» d'un chêne de 12», a été dépouillé de ses branches, fendu suivant une rainure sinueuse profonde de 0", 08 à o'",io et déraciné du même côté. Pluie. La foudre a frappé un peuplier de lo" faisant partie d'une rangée bordant une prairie. Pluie. ( 334 ) LOCALITtS. DEPARTEMEXTS. PEnSIlNNf.S 1 .... 6.30 5 1 S..1J s 1 I I s. 0 G m. 0 S m. 3. .. 3.. 3.. 3.. 3.. ;i.35 s. y. 4.5 s. ■1 .3o s. 3.i5s. 4. 20 s. 3 s. ■;. I j s. 7.40 s. 8 s. 5 à (1 Aulnois-en-Perlliois. V'itry-cn-Perthois. Chaource. Vigneulles. Semilly. Saint-Privé. Civry-Ies-Marcillcs. Chassières. Tarzy-SoqueUcs. Bruneliamcl. Bninehamc). Dinozé. La Roche. Rumigny. Bcaulieu. Villaniblartl. Saint-Jacques. Lisicux. Kpaignes. Launois. Villamblaid. A lljry-sur-Chéran . Charron. Cliampagnac. Donviilc. Ewaires. La Flèche. Cprcclles-les-Monts. Rennes. Meuse. Marne. Aube. Meuse. Haute-Marne. Yonne. Hante-Marne. Ardèche. Ardennes. Aisne. Aisne. Vosges. Ardennes. Ardennes. Ardennes. Dordogne. Calvados. Calvados. Eure. Ardennes. Dordogne. Haute-Savoie. Charente-Inférieure. Haute-Vienne. .Manche. Nord. Sarthe. Cùle-d'Or. Ule-cl-Vilaine. homme. , '^ hommes. homme. 1 homme. 3 enfants. Plus. pers. 3 personnes homme. I lioninic. ! i femme. berger. cheval . vaches. III moutons. ( 535 ) OBJETS FRAPPÉS. DKSClllPTIOS DES LIEUX. BÉOATS PRODUITS. OUSERV.iTlUSS. (Sbite.) Un homme et un cheval altelc à une cliarrue, qu'il lenail par la biide, ont clé lues. Un homme placé derrière la charrue et deux travailleurs voisins ont été renversé.'^. Ln peuplier du Canada, de 25», faisant partie de la bonlure du canal, et dont un voisin était cassé à ij'", a été frappé à 0" du sommet. Pluie et grêle. Un sapin de i^", entouré d'arbustes, a été atteint à 5'» du sol. Pluie. Clocher de l'église. Deux cheminées de 20°" de hauteur au-dessus du sol, sur une maison dominant les constructions voisines, onl été détruites. Pluie. La foudre a frappé et suivi normalement le paratonnerre, élevé de 70», de l'église située au pied d'une colline et entourée de maisons. Pluie. Un homme à sa charrue, sur un des points les plus élevés du territoire, a été précipité d'un côté, et ses chevaux de l'autre. Pas d'arbres. Orage venant de l'Est. La foudre a causé divers dégâts dans une maison de 10" entourée de mûriers et d'une prairie. Trois enfants ont reçu de fortes commotions. Pluie. A Tarzy le toit d'une grange a été enlevé. A. Soquettes un arbre a été atteint. Deux vaches ont été tuées dans une pâture, sur un terrain élevé, à 600" à l'est de Brunehamel. Pluie préalable. La cheminée du château (8»), bâti sur le point le plus élevé de la commune, a été démolie; la charpente a été endommagée. Pluie préalable. La foudre a frappé le cûlé est du bâtiment de la station du chemin de fer et a pénétré dans le bureau du chef de station. Pluie. La foudre a parcouru une usine sans causer de dégâts. Un peuplier de 18", entouré d'arbres moins hauts, et à So" des maisons, a été atteint. Pluie préalable. Un arbre de /^""iSo a été atteint. La foudre a frappé un clocher de 25» et parcouru l'église, un homme tué, un homme blessé. Plusieurs personnes renversées. Pluie avec un peu de grêle. Un orme de 25», entouré d'arbres et de haies (village du Chien), a été dépouillé de son écorcc sur presque toute sa hauteur. Pluie. La cheminée (élevée de i5») d'une maison entourée de jardins et d'arbustes a été frappée. Pluie. La foudre est tombée dans un herbage planté de pommiers, à 60° de l'église munie d'un paratonnerre élevé de 26" en mauvais état. Trois personnes atteintes. Pluie. La foudre a légèrement détérioré l'enveloppe en bois d'un réservoir d'eau en tùlc de 100»", élevé de 12». Pluie cl grêle. La tour du château (3o») a été atteinte. Dégâts divers dans les appartements. Un homme renverse. La foudre a frappé un fil de fer soutenant une vigne et l'a suivi jusqu'au grenier d'une maison qu'elle a incendiée. Pluie torrentielle. Une meule de foin, de 5», isolée, a été incendiée. La cheminée, élevée de 12», du bâtiment de la station, isolée sur un point culminant, a été détériorée; pas de dégâts notables dans l'appartement. Forte pluie après le coup. Près d'une haie, dans un herbage en terrain rocailleux, un homme a été tué cl une femme brûlée à la poitrine. Pluie. Une ferme isolée, entourée d'arbres, en pays très plat, a été incendiée. Un arbre a été coupé. Pluie. Une maison de 7», située à 25° d'un parc planté d'arbres très élevés, a subi divers dégâts. Une perche de puits, à 10» de là, a été éraflée. Le coup parait avoir été double. Pluie. La foudre a frappé une bergerie en bois, de 4»,5o, sur un plateau, à 100» d'arbres plus élevés. Dix moutons tués. Le berger et son chien ont éprouvé une violente commotion. Coup suivi de pluie. Dégâts sur la toiture élevée de 20» d'une école entourée de jardins et de maisons basses, à 100» d'un clocher très élevé avec paratonnerre. Grande pluie. ( 336 ) DÉPARTEMENTS. PERSONNES 5 3.3o s. Ponl-I'Evèque. Oise. // It 5 3.3o s. Amiens. Somme. II II 5 3.3„s. Aiulcchy. Somme. II If 5 4 s. IMaire. Meuse. " // 5 4^- Verdun. Meuse. II // 5. . . ■ 5 s. Bar-le-Duc. Meuse. " It 5 7 **• Jarny. Meurthe-et-Moselle. " II 6 8 m. Vagncy. Vosges. // II G . . . . I s. .\lcnçon. Orne. " II G . . n s. Lagarde. Corrézc. " II G 4 s. La Côte. Haule-Saùne. " 1/ G 8.:i.js. Bourmont. Haute-Marne. // II 8.. .. 4.3., s. Beaune. Cùte-d'Or. ' 1/ 8.. -. 8 m. Arches. Vosges. " II 8 8. i5 ni. Saint-Cyr-sur-Morin. Seine-el-JIarnc. " I femme 8 S. 01) m. Dinan. C(Mes-du-Nord. " I femme S 2.45 s. Mereuil. Hautes-Alpes. I homme I femme ■ 9 I m. Palhers. Lozère. 9 4 m. Lunel-Viel. Hérault. // // 9 10 m. Fleury. Meuse. // // 9 11 m. Saint-Dizier. Haute-Marne. " 3 hommes 9 1 1 .45 m. Sainl-Dizicr. Haute-Marne. " // 9 13. 3o s. Triaucourt. Meuse. f, // 9 i2.3o s. Marc-cn-Barouel. Nord. n " 9 13.40 s. Lyon. Rhône. " II 9 9^- Maubourguct. Hautes-Pyrénées. ,> II 111 1 s. Saint-Saens. Seine-Inférieure. II Il 1 1 . '1 ) m. Pouan. Aube. f/ II cheval I chèvre II moulons. 337 ) OBJETS FRAPPÉS. DESCRIPTION DES LIEUX. DÊr.ATS PRODUITS. OBSERVATIONS. JUIN. (Suite.) 5 La foudre a frappé une clieminée d'usine de 20" isolée, a suivi une échelle en fer intérieure et troué la maçon- nerie. Pluie et grêle préalablement. 5. . . . Une façade et le toit d'une maison de 5", faisant partie d'un groupe de maisons de même hauteur, ont été touchés. Grande pluie. 5 La foudre a avarié le toit d'une grange de '1" à n.i" d'arbres plus élevés, ainsi qu'une cuve en zinc pleine d'eau placée sur ce toit. Pluie préalable. 5 Un attelage de plusieurs chevaux et le conducteur ont été frappés près du fort de Marre. Le cheval de devant a été tué. Paratonnerre à 80". Des pierres chargées sur un chariot en repos, sans attelage ni conducteur, ont été broyées. La foudre a détérioré et fendu le faite d'une cheminée de 18", sur le bord de l'Ornain, à iSo" d'un paratonnerre de 44'">5o. Pluie. La foudre a frappé à 14" du sol et détérioré un clocher terminé par une girouette élevée de 35". Forte pluie après le coup. Un sapin de i5", isolé sur une colline, a été frappé à la cime et brûlé en partie. Pluie. La foudre a frappé la cheminée élevée de 12" d'une maison environnée de constructions plus hautes, et enllammé le foin du grenier. Pluie. A une seconde d'intervalle, la foudre a atteint un orme de 20", et une petite construction voisine qui a été in- cendiée. Pluie. Un trou circulaire de i", 20 de profondeur a été creusé dans une tranchée sur le talus de la route au-dessous d'un char non atteint. Pluie. Un peuplier de S" a été atteint sur une colline, à 2J" d'habitations. Pluie. Dégâts à la toiture d'un atelier élevé de io'°, prés d'une maison ordinaire, à 5o" d'un paratonnerre. Pluie, quel- ques grêlons. Dégâts dans une maison élevée de 9", à 8" d'une autre maison. Pays encaissé entre les montagnes. Une femme renversée. Pluie. La cheminée élevée de 7", 5o d'une maison isolée sur une colline a été frappée. Une femme a ressenti une vio- lente commotion. Pluie. La foudre a traversé la cheminée (12"°) d'une maison adjacente à une autre plus basse et est descendue au rez- de-chaussée. Pluie. Dégâts dans une maison de 6" isolée dans une vallée sans arbres. Un homme et une chèvre tués. Une femme blessée. Pluie. Plateau dénudé à 939"" d'altitude. Kulgurites de 1" de profondeur. 11 moutons tués sur 100. Pluie. Clocher élevé de i5" sans paratonnerre. Dégâts divers; horloge détruite. Pluie et grêle préalablement. La foudre a émoussé et recourbé la pointe d'un paratonneri-e élevée de 12". Trois hommes travaillant près de là ont senti une forte commotion. Gouttes de pluie. La cheminée d'une maison de 9"" formant angle de deux rues a été brisée. La foudre est descendue par deux corps pendants. Coup suivi de pluie et grêle. La foudre a détérioré une cheminée et frappé trois autres bâtiments assez rapprochés. Après le coup, forte pluie avec un peu de grêle. Une ouverture a été pratiquée dans le toit d'une maison. Dégradations à la cheminée élevée de 11" d'une maison isolée en pays plat, dominant une avenue de tilleuls. Pluie. Dégâts divers au pignon et dans une pièce d'une maison de 5" sur le coté d'un chantier de matériaux de la voie ferrée. Pluie. Dégradations aux latrines de la station, construction de 4",5o entourée d'arbres la dominant de 5". Violente pluie. La foudre a incendié le clocher surmonté d'une croix en fer (4"'°); cloches fondues, église endommagée. Pluie. La foudre a frappé le pied d'une girouette élevée de 6° sur l'arête E d'une maison entourée de plus hautes. Com- mencement d'incendie. Pluie et grêle. C. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVllI, ^'' 0.) 44 338 ) LOCALITES. DEPARTEMENTS. PERSONNES 12. 12. 1.3. 13. 16. 16. 17. 19 20. 21. 24. 9i. 25. 25. 25. 25. 12 . I 5 s. 2 S. 3.55 s. 4.i5s. I .on m. 6 s. 3 s. 6. lo s. 2 S. 9.3(1 s. 7 s. II .3o s. 1 .20 m. 1.45 m. 3.3i> 111. 1 .3o s. ■ .'|„S. 2.3o s. 3 s. 3.i:.s. 3. i5 s. 3.20 s. 3.-J0 s. 3.45 s. 4 s. .') S. .» . .11) s. j.3os. Saint-Gcncsl-Malifaux. Corté. Trcts. Gémenos. Saint-Laurent. Saint-Dizier. Louvemont. La Cellc-Dunoisc. Épinal. Lyon. Hcndaye. St-.Vubin-Quillebœuf. Grisolles. Juillé. Saint-Maurice. Cbaumont. Glénal (Artonnc). Ambérieu. Mcnde. Sl-Aubin-sur-Yonne. Vilrac. Saint-Loup d'Oidon. Sainl-Julieii-du-Sault. Guercliy. Meung-sur-Beuvron. Conand. (■.bamp.-en-Valrona\ . \ uiz-eu-Salley. Loire. Corse. Bouchcs-du-Rhùne. Bouches-du-Rliônc. Seine-Inféi'ieurc. Haute-Marne. Haute-Marne. Creuse. Vosges. Rhône. Basses-Pyrénées. Eure. Tarn-et-Garonne. Charente. Creuse. Haute-Marne. Puy-de-Dùme. Ain. Lozère . Yonne. Puy-de-DAme. Yonne. Yonne. Yonne. Loir-et-Cher. Ain. Ain. Haute-Savoie. Iiomme I ito 6 personnes !hnni.,i fcni I pouliche 2 chevaux brebis I vache ( 339 ) JUIN. (Suite.) La foudre a frappe le toit d'une maison, à 35"' du clocher. A 2''3o°', le clocher lui-même a élé endommagé. Pluie et grêle fine. Le toit d'une maison de lo»' a été percé; i homme lue. X loo" de là se trouve un paratonnerre en bon élat, plus élevé de 60". Un peu de pluie et de grêle. Dégâts divers dans une maison élevée de iC", isolée, entourée d'arbres moins élevés. Pluie. Avaries à une fenêtre au premier étage d'une maison. Pluie lorronlielle.' Dans une vaste plaine', sans arbres, une pouliche sans fers, portant un licol eu cuir avec anneaux et boucles en fer, a été tuée. Pas de pluie. La foudre a frappé la cheminée d'une maison de 6'", 5o à l'angle d'une rue, prés de constructions semblables. Pluie préalable. Le mur, épais de o"',55, d'une chambre à four élevée de 2", et située à 5"° d'un corps de logis, élevé de 5", a été percé. Pluie préalable. Dégâts nombreux dans une maison élevée de iS" qui a été frappée sur la cheminée nord-est. Pluie. La foudre est tombée sur un sol gazonné, à quelques mètres d'une baraque en bols, à 100" d'un paratonnerre. Coup suivi de pluie. Dégâts divers aux cheminées et dans les appartenienls de deux maisons conligués. Six personnes ont éprouvé des commotions. Pluie préalable. Trois arbres et le paratonnerre de Koutarabic, frappés successivement dans l'espace d'une heure dix minutes. Une jument et son poulin tués dans un herbage en terrain plat, i 250" du village. Pluie. La foudre a frappé la cheminée nord d'une maison de 8", isolée, en pays plat. Dégâts divers. Pluie. Dégâts dans une guérite, de 2", 75, sur la voie ferrée, près des lils télégraphiques et de grands arbres. Un homme resté sans connaissance une heure. Grande pluie. Dégâts nombreux dans une grange de 8", à 3o" d'autres maisons et d'un peuplier très élevé. Coup double. Pluie torrentielle. Une décharge a traversé les cuisines des casernes, près de bâtiments plus hauts, et a atteint, à 20" de lii, un lià- timent plus élevé. Pluie. Le bord sud du faitage d'une grange, voisine de deux maisons moins élevées, a été troué et les fourrages ont été incendiés. Korte averse. La foudre a atteint la cheminée (lo") d'une maison isolée et est descendue sur le toit d'un atelier adossé à la maison. Pluie. La foudre a frappé à la fois un noyer de 7" et un mur en pierres sèches, de i°',5o, auquel il est adossé. Mur dé- moli. Pluie et grêle. Un pêcher, de 3", planté dans les vignes sur le versant est d'une colline, a été en partie briilé et déraciné, ainsi que les ceps voisins. Pas de pluie préalablement. Une maison de i5°, entourée de bâtiments, en pays plat, a été atteinte. Un homme tué. Un pommier, ;de 5», faisant partie d'une rangée, a eu une branche cassée. A ce moment, un pot de fleurs était brisé sur une fenêtre, à Cudot, à i5oo" de là. Pluie. Le couronnement de la cheminée (i2»,4o) de la station, isolée en pays plat, a été atteint et brisé. Pluie préalable. Une grange, élevée de 7",5o, environnée de maisons de même hauteur, à 3o" d'un château beaucoup plus élevé, a été incendiée. Pluie douce. Une vache broutant un chêne de 2",5o, isolé, a été tuée. Pluie après le coup. Deux hommes et une femme, se trouvant dans les vignes, loin d'arbres et de maisons, ont été atteints et brûles. Trombe préalable. La foudre a frappé le toit (17") d'une maison entourée de constructions, sur une colline, et a rebondi sur la place. Pluie et grêle. Un poirier de 20", entouré d'arbres moins élevés, a été fendu et dépouillé de la plupart de ses branches. Pluie et grêle. 3/(0 ^ DATES. HEURES. LOCALITÉS. DÉPARTEMENTS. 26 3.35 s. Valence. DnJmc. 28 3 s. Eloges. Vosges. 29 4 s. La Serre. Creuse. 29 4 s. Alirandouz. Gers. 29 5 s. Le Quartier. Puv-dc-Dùme. 29 5. i5 s. Varennes-sur-Armance. Haute-Marne. 29 6 s. Fais. Lot-et-Gai-onne. 29 6.3os. Fort Saint-Eymard. Isère. 29 6.45 s. Sablé-sur-Sarthc. Sarthc. 29. ... 7 s. Vassy. Calvados. 29 8.3os. Nonards. Corrèzc. 29.. .. 2 m. Ecouché. Orne. 30 ? Perrier. Puy-de-Dùme. 30 I m. Hondaux. Haute-Savoie. 30 1 . 1 5 m . Havre. Seine-Inférieure. 30... . 4 m. Ocleville. Seine-Inférieure. 30 2.40 s. Champlitte. Haute-Saône. 30 3.3o s. Vitrey. Haute-iMarnc. 30 4 s. Savlgny. Haute-Marne. 30... . 5 s. Aix-la-Fayetlc. Puy-de-Dome. 30.. .. 5.20 s. La Biolle. Savoie. 30 6.28 s. Libourne. Gironde. 30 G.3o 5. Granville. Manche. 30 95- Fort du Bruissin niionc. .30 •? S'-Georges-d'Hurtiêres . Savoie. PEUSONNES 1 lioniine femme homme plus, soldats. Jeune fille. I homme. homme. Jeune fille. vache 40 moutons. 2 vaches. MOIS DE 2 vaches, i chien ( 34i OBJETS FliAPPÉS. DESCRIPTION DES LIEIX. DEGATS PRODUITS. OBSEIIVATIONS. DE Jl ■IG. . . 28... 29... 29. . . 29. . . 29... 29... 29... 29... 29... 29.. 29. . . 30... 30. . . 30. . . 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 IN. (Fin.) Délérioralions dans une maison à trois étages, à loo"' d'une église protégée par deux paratonnerres. Muie et grêle. De deux liomnies abrités sous un bouleau, de 4",3o, l'un, portant une faulx, a été tué: l'autre simplement ren- versé. Grêle. Une maison de 7", couverte en chaume, voisine d'une maison de 6"", a été incendiée. Ni pluie, ni grêle. Un même coup a frappé un chêne de 8" et la cheminée du château de Fieux, isolé sur un plateau. Trombe après le coup. Un bâtiment (lo") du village, situé sur une colline, a été frappé cl incendié. Pluie. Commcncemenl d'incendie dans une maison de 4" entourée d'autres constructions. Trombe. Un ancien moulin à vent, de iS", situé sur un monticule dominant les environs, a été incendié. Pluie. La foudre a frappé un poteau en bois de 7» à 8°, et, après l'avoir pulvérisé, a causé divers dégâts à une con- struction voisine. Les hommes du poste ont reçu une violente commotion. Dans un espace de deux heures et demie, la foudre est tombée plusieurs fois dans la vallée. Dégâts divers;! une maison d'habitation. ( Gouttière en zinc percée, gonds descellés, conduite de gaz coupée, etc.)... La foudre a atteint un arbre de 10", au bord d'une mare, à 10" de maisons, et projeté une jeune fille à terre. Une décharge a frappé la cheminée (iS") d'une maison isolée, entourée d'arbres. Dégâts dans le bâtiment. Pluie. Deux maisons entourées d'arbres ont subi des dégâts. Pluie et grand vent. La foudre a frappé le clocher terminé par une croix (34») et traversé l'église. Un homme momentanément para- lysé. Pluie. 40 moutons tués près d'un chalet de 4", entouré d'arbres, qui a reçu une forte secousse. Pluie préalable. La foudre a frappé le paratonnerre ouest du théâtre, mais, au lieu de suivre le conducteur, a sauté sur une échelle de sauvetage et causé différents dégâts. Elle a frappé également deux autres points dans le voisinage. Pluie, grêle et grand vent. Une fenêtre a été brisée dans une boulangerie entourée de maisons de même hauteur. Pluie avant, grêle après. Un acacia de 10", formant bordure avec d'autres espacés de 20", a été frappé à ti'" de hauteur et fendu sur 3" de long. Coup suivi d'une trombe d'eau. Deux peupliers de 12», au bord d'une rivière, en plaine, ont été brisés par leurs milieux. Coup double. Pluie. Une maison de g"", au pied d'un coteau de vigne exposé au nord, a été incendiée. Trombe d'eau après le coup. La foudre a atteint une grange isolée, sur une élévation, étourdi une jeune fille, frappé 2 vaches et i chien. Un peu de pluie et de grêle. La foudre a frappé le clocher de l'église, élevé de 22", situé sur une colline, au milieu de maisons. Pluie. Un wagon à marchandises, placé parmi d'autres wagons, a été atteint. Pluie préalable. La foudre a frappé à trois reprises, en deux minutes, le paratonnerre du phare de Granvillc, qui a fonctionné régulièrement. Grande pluie préalable. Dans l'espace de une heure et demie, un des paratonneres a été frappé trois fois; il a fonctionné régulièrement. Pluie et grêle. Dégâts divers dans une écurie de ô", située sur une colline, au milieu d'arbres élevés. 2 vaches tuées. Grêle. ( 3/, 2 ^ M. Ad. LiTRiiÈitE adresse une Note relative à un cas d'é([uilibre instable de la sphère sur un système suspenseur particulier. (Commissaires : MM. Resal, Joidan.) M. Al. Ki.apomn adresse, d'Alouchia (Crimée), une Noie concernant l'em- ploi d'une eau cauipluée ou d'uiie solulion de borax contre l'Oidium et le Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. L'Ui\ivEi!siTÉ d'Eduîuomsg aunouce qu'elle célébrera ie troisième cente- naire de sa fuuilaîion, les i6, 17 et f8 avril 1884, et invile l'Académie à se faire représenter à cette solennité. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces de la Correspon- dance, le deuxième et le troisième volume d'un important Ouvrage de M. Tommaso S'ilvndori, membre de l'Académie des Sciences de Turin, sur l'Ornithologie de la Nouvelle-Guinée et des Moluques [Ornitoloçjia délia Papuasia e délie Molucche, 1881 et 1882, iii-4°). (Pré.sentée par M. Alpli. Mdne-Edwards.) M. le Sf.crétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Noie de M. de Saint /io6e;/^ intitulée : « Perclièighiac- ciaj si vadano rilirando >: . (Extraite des Mémoiies de la Reale Accademia dei Lincei. ) ASTRONOMiK. — Obsetvalioii des taclies el (IcsJ'acuks solailcs Cil i883. Lettre de IM. P. Tacchini à M. le Président. « Rome, 9 février i88,'|. » .T'ai l'honneur de présenter à l'Académie un résumé des observations des taches et des facules solaires, faites à Rome pendant l'année i883. Le ( 343 ) temps a été ;issez favorable et 'e nombre des jours d'observation s'tst élevé à 291. Voici les résultats : Fréquence Giaiideiir — ^ I,, ,1 Nombre relative des jours relative relative des groupes des sans des des do taches 18S3. taches. taches. taches. facules. par jour. Janvier 16, 65 0,00 56,68 68,18 4,18 Février 1-2,74 o,o5 57, i5 82,37 3, 16 Mars 18,29 ">o6 65,47 85, 3o 3,70 Avril 23, o5 0,00 i65,8o 101,00 5,5o Mai 8,77 0,11 36,74 119,78 3,70 Juin.. 18,88 0,00 198,36 64,20 4,88 Juillet 21,54 0,00 224,89 93,78 5,53 Août.... ,1,,, 0,00 64,35 io5,35 3,83 Septembre 16,46 o,o3 137, 5o io3,83 4,37 Octobre 3 1,26 0,00 '97) '5 98,80 7,03 Novembre 3i,28 0,00 '47,52 76,87 7,12 Décembre 3i ,6"! 0,00 154,82 72,87 6,91 » En comparant ces iJoniiées avec celles de l'année précédente, on est amené à conclure que l'activité solaire a augmenté; car, bien que la dif- férence relative au nombre de taches soit très petite, le nombre des groupes, en i883, a été bien plus grand, et l'extension des taches a été vraiment extraordinaire; elle a été double de celle de 1882. » Il importe particidièrement de reiriarquer, dans le Tableau ci-dessus, d'une part le ininiinuni du mois de mai, d'autre part le nombre extraordi- naire et la grande extension des taches pendant le dernier trimestre. Ces chiffres élevés et cette longue période 11e se trouvaient pas dans les an- nées précédentes, et cette activité s'est conservée en janvier 1884; les ob- servations faites en février montrent qu'elle continue encore, en sorte qu'on est porté à croire que le maximum des taches n'est pas encore arrivé. Un autre pointa signaler, c'est qu'au minimum de l'extension des taches correspond le maximiun pour les facules, qui, à cette époque de calme re- latif, trouvent encore les conclilions nécessaires à leiu" formation, tandis que la force éruptive ou le travail ne soiit pas suffisants pour produire les taches dans ces mêmes régions. » 34 i ) ASTRONOMIE. — Sur la comète Pons-Biooks (^Obsennitoiie de Nice). Note (le M. Perrotin, présentée par M. Faye ('). « Les changements brusques qui se manifestent d'un jour à l'autre, dans l'aspect du noyau de la coniele Pous-Brooks, sont un des caractères remarquables de cet astre. A ce point de vue, les apparences qui se sont produites les i3 et 19 de ce mois méritent d'être signalées. » Le i3, le noyau, qui, la veille et les jours précédents, était comme une étoile de 3* grandeur, avait pris des proportions extraordinaires; il se présentait sous la forme d'un di^qne circulaire, fortement coloré en jaune lougeâtre, de 34" de diamèiie environ, nettement limité sur les bords, plus biillant vers le centre et siu- la circonférence, entouré d'une auréole nébuleuse, blanche, de 1 10" de diamètre à peu prés. » Le noyau proprement dit, placé au nnlieu, et deux diamètres de ce disque, faisant entre eux un angle de 3o° à I\o°, et dont l'un, j)lus lumineux que l'autre, paraissait dirigé dans le sens de la queue, se détachaient en blanc et comme en relief sur le fond jaune du disque. » Du côté ouest et dans l'angle obtus de ces diamètres, une région presque obscure contrastait, d'iuie manière frappante, avec le brillant des autres parties de cette enveloppe lumineuse. » Enfin, la nébulosité plus condensée, qui, d'ordinaire, entoure le noyau dans un rayon de 3', avait [;erdu, d'une manière notable, de son intensité. » Dans i'euNendjle, on auiait dit un halo d'une nature particulière. >) Un dessin de M. Tiiollon, que j'ai l'hoinieur d'adresser à l'Académie, reproduit très fidèlement l'aspect de la tète de la comète pendant cilte soirée. » Le lendemain i4 et jours suivants, la comète avait repris sa forme habituelle. » C'est seulement le 19 que le phénomène a été aperçu de nouveau, avec les mêmes caractères génér.mx. Ce jour-là, le disque central s'était légère- (') J'ai reçu cette Lettre le 21 oii le 22 janvier, mais, quelques remarques critiques qui m'ont été faites sur sou contenu ui'ayant fait désirer de plus auijiles détails, j'ai cru devoir en différer la piihlicatinn. Les ex])lications (|ui m'ont été fournies ont levé ces scrupules, et je regrclleruis aujourd'hui ce retard s'il pouvait priver MM. Perrotin et Tliullon du mérite d'avoir signalé les premiers des faits tout nouveaux, je crois, dans l'histoire des coinèles. H. F. f :i4j ) ment allongé, normalement à la queue, les deux diamètres lumineux étaient sensiblement perpendiculaires l'un à l'autre, la région sombre était plus obscure tt jjIus étroite, l'auréole extérieure bien plus faible. )i Chaque fois, les observations spectroscopiques, organisées par M . Thoi- lon et poursuivies attentivement tous les soirs, ont présenté des particula- rités remarquables. » Le i3, malgré la Lune, les trois bandes ordinaires des comètes avaient un éclat iiiaccoiitiuné,. le disque lumineux donnait un spectre continu, très intense dans le rouge. Le i/j, le rouge était moins brilhmt et présentait, vaguement, l'apparence d'une bande; les jours suivants, il était seule- ment visible sur le noyau. )) Le 19, le spectre continu du disque était plus brillant encore et toutes les couleurs apparaissaient d'une manière saisissante, du rouge au violet. Ce spectre était divisé par une bande transversale noire, provenant, sans doute, de la partie obscure qui faisait tache sur l'enveloppe lumineuse du noyau. » Des apparences de condensation de lumière dans le jaunenous ont paru être un indice de la présence probable du sodium dans le noyau. » Dans le cours de nos observations, nous avons aussi aperçu, à plu- sieurs reprises, la bande violette qui correspond à la raie d (Angstrom) du C. K., iSS4, 1" Semestre (T. XCVIII, N° C.) 43 ( 3/,6 ) spectre du carbone. Des mesures répétées nous ont fait voir le spectre de bandes sur la nébulosité de la tête, à 6' du noyau dans la direction de la queue, et à [\ dans les autres régions. » ASTRONOMIE. — Suï la comèle Pons-Brooks. Note de M. Perrotin, présentée par M. Faye. « Dans la précédente Note, communiquée à M. Faye, nous avions, M. Tbollon et moi, signalé certaines particularités que présentait la comète Pons-Brooks, les i3 et 19 janvier. » Les observations deM. Vogel, à Potsdam, le 1^'' janvier, publiées dans le n° 2570 des Aslronomische Nachricliten, corroborent en grande partie nos propres observations qui, sans aucun doute, recevront avant peu des con- firmations nouvelles. » Comme nous pensions que les faits des i3 et 19 correspondaient à des maxima, exagérés à l'approche du périhélie, de l'éclat variable du noyau de l'astre, nous avions été amenés à supposer que la période de la variation pouvait être de six jours. Malheureusement, l'aspect de la comète, le aS, ne vint pas confirmer celte hypothèse. Il n'est pas cependant sans intérêt de constater que les observations de Potsdam semblent la justifier. » ASTRONOMIE. — Sur les aigrettes el les panaches de la comète de Pons (1S12 au voisinaye de son passage au périhélie. Note de M. G. Rayet, présentée par M. Wolf. « La comète de Pons a, comme toutes les comètes, présenté, en appro- chant de son périhélie, les changements de forme rapides qui sont l'indice des modifications profondes que le voisinage du Soled produit dans la dis- tribution de la matière de ces astres. Quoique, dans le cas actuel, ces modifications aient été moins marquées que celles que l'on a reconnues dans les dernières grandes comètes, elles m'ont cependant semblé dignes d'être notées, et je vais essayer de les décrire à l'aide des observations faites à l'équatorial de o'",38 de l'observatoire de Bordeaux. » Jusqu'au 26 octobre, la masse nébuleuse delà comète a conservé une forme circulaire, avec un noyau assez brillant, mais d'un éclat variable d'un jour à l'autre; ce noyau avait, à la fin d'octobre, l'éclat d'une étoile de 10" à 1 1" grandeur, et la nébulosité un diamètre d'environ 3' à 4' d'arc. » La première trace de queue a été notée le 27 octobre i883. ( 347 ) » Jusqu'au 21 novembre i883,les observations physiques ont été con- trariées par la présence de la Lune, mais, dans cet intervalle, la physionomie de l'astre ne parait pas s'être modifiée. » Le 22 novembre 1 883, la nébulosité cométaire est ronde, avec une légère trace de queue et un noyau très marqué ayant l'éclat d'une 8" grandeur. )> Le 24 novembre i883, le noyau brille comme une 8'' grandeur et en arrière de la nébulosité, dont le diamètre est d'environ 6' d'arc, il y a, à la naissance de la chevelure, une sorte d'étranglement qui donne à l'ensemble de l'astre une ressemblance marquée avec la forme des courbes de niveau de M. Roche. » Le 29 novembre i883, le diamètre de la nébulosité est d'environ 7' d'arc, et le noyau, un peu diffus, un peu estompé, paraît avoir une ten- dance à émettre des panaches dans la direction du Soleil. » Le 16 décembre i883, le diamètre de la nébulosité s'est un peu aug- menté; le noyau brille comme une 8* grandeur et a un diamètre sensible; sa lumière, blanche jusqu'alors, est devenue orangée et tranche sur la masse bleuâtre de l'astre; au contact immédiat du noyau, on remarque une aug- mentation d'éclat très sensible et brusque. » Le 20 décembre i883, le noyau brille comme une 7* grandeur, et sa couleur est redevenue blanche. La nébulosité, dont le diamètre est environ 8', présente en avant une condensation de lumière très marquée. La comète est visible à l'œil nu. » Le 22 décembre, la tdnte du noyau est très légèrement orangée et l'existence des aigrettes est certaine. » Le 24 décembre, les premiers panaches se montrent avec leur forme; la coloration légèrement jaunâtre du noyau est bien visible par contraste avec la teinte blanche de la chevelure. » Le 2 janvier 1884, l'équatorial de 14 pouces (o'",37) montre deux panaches dissymétriques très marqués; celui du premier bord (bord ouest) naît dans une direction presque perpendiculaire à l'axe de la queue et pré- sente une courbure très marquée ; celui du second bord, plus faible, est presque dans la direction de l'axe de la queue. Le 1 1 janvier i884> un éventail de lumière, à éclat presque uniforme, remplit l'intervalle des deux panaches, ainsi reliés entre eux d'une ma- nière continue. » Le 12 janvier 1884, un éventail de lumière très net se montre en avant de la comète; la branche de l'éventail, la première en ascension droite, se recourbe en arc de cercle vers la chevelure et est la plus lumi- ( 3/,8 ) lieuse; le cleiixiéine liord de l'éventail est presque d.uis la direction de la queue. L'ouvertin-e totale de l'éventail est d'environ 90". I.e noyau , orangé, p irait très net vers la ciievelure et estompé vers la tète. Le dia- mètre de la nébnlosité est d'environ 9'. I) Le 1 3 janvier i884, la forme de 1h comèlp a complètement changé et est devenue très singulière. Autour du noyau d'iui éclnt très vif, comparable à celui d'une 5* grandeur, il existe une zone circulaire continue d'environ 3o" de diamètre et d'une lumière très vive ; cette zone est enveloppée dans une seconde zone moins lumineuse, comprise elle-même dans l'ensemble de la nébidosité. La zone lumineuse centrale est traversée par deux rayons très brillants dirigés vers la queue. L'éclnt du noyau central est tel qu'il paraît s'élever au-dessus de la masse cométaire, comme certains pics lunaires font saillie au-dessus des plaines de quelques cratères. » Cette même apparence se montre dans les deux équatorianx de 8 et \l^ pouces (o'",2i et o'^jSt); elle parait donc réelle. » Le 16 janvier 1884, la cotnète a repris l'apparence connue de ces astres. Un éventail de lumière, d'ut)e ouverture d'environ 100°, se montre en avant, et la majeure partie de sa lumière se déverse vers le deuxième Jaovdside la queue (bord est), qui est ainsi sensiblement plus intense que tl'autfe. Deux sillons de lumière se montrent dans cet éventail. Le noyau .esti;^ensibl«ment blanc et d'un éclat très vif. » Le 17 janvier 1884, le noyau de la comète est blanc, extrêmement J-HniitieiiiXi Nisible, sur le champ très brillamment éclairé de l'équaiorial. A partir du noyau et dirigé en avant, existe un éventail de lumière très in- .4ensevKlqi3o'';de!diftn^^|Ke et d'une ouverture de 200°; l'axe en est incliné ■de 45,°fi)y tj,et^4,pRniprè$!|^y,n.i^|i;i/q,u,ef, ^ -,,u¥ ■)Tw>.e^,fi^S:WJ?''>''^WÇ!* *ft'.ii^,a?SiÇPjifi;fti|CiJ?fS,ià.4fPri''e; je me suis ef- lorcé de les reproduire dans les dessins joints à celte Noie, u'. «iiQuant-i^Ui^pecti;^ «-WjA^iÇft'OjÇteijjjili^s^.^oujiOur^^^ijté.çp^jmosé des trois ilMPi#:§;.9''ti'PW^i(lft1^Hîl'',T?gfiiyv^:)qat)?PMÛS,MiUl^^ bande -iîiuji «ulc| i^l \iifi la ■jiulHViido ni ari'jf abiso ab oiv. as sdiuoaai »« ,9j ( Md ) verte et bande bleue. La bande centrale était extrêmement lumineuse. Le noyau donnait un spectre coniinii très faible. » Le ciel s'est d'ailleurs montré défavorable aux études sur la comète; plusieurs des observations précédentes ont été faites dans des éclaircies de peu de durée ou à travers des brumes légères. » F'FIYSIQUE DU GLOBE. — Sur les osrillntio7is barométriques produites par Cérup' tion du volcnn de Krakatoa, et enregistrées au hnromètre Rédier de l'Oliser- vatoire de louloiise. Note de M. Baillaud, présentée par M. C. Wolf. « La première forte dépression a commencé le 27 août à l'^Ço"' du soir, et le minimum a eu lieu vers 3'' 10'". La seconde, dont le caractère acci- dentel est très caractérisé, s'est produite le 28, deV à 4''3o'"du matin. Les accidents du 29 sont assez nettement accusés : une dépression dont le mi- nimum a eu lieu à i''3o'" du matin et une élévation de 3'' à 3''4o'^ du soir. » En prenant l'intervalle entre les minima du 27, je trouve i3''2o", d'où une vitesse de i256'"'" par heure, ou 349'" P'^'' seconde. L'inter- valle entre les commencements des deux dépressions est t4'' 10'", d'où une vitesse de 1182'"" à l'heure, ou 328'" par seconde. D'après ces nombres, la vitesse de propagation serait bien la vitesse du son. L'intervalle entre les accidents du 29 est i3''45"', nombre moyen entre les intervalles de i3''2o™etde i4''io"'(le l'alinéa précédent. Mais la vitesse suivant laquelle les ondes auraient fait le tour entier de la Terre devrait s'abaisser à 1166'^"* par heure, ou 324™ par seconde. L'observation directe du jjaromètre a donné (lecture réduite à 0°) . le 27 à midi, 749'"'",o; à 3'", 746""",9 . » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les Substitutions linéaires. Note de M. H.Poincaré, présentée par M. Hermite. « On sait quelle importance a, dans la théorie des substitutions linéaires de la forme ix, "'' "^ ,, 1 et dans celle des groupes fuchsiens et kleinéens \ ' a'x -h b'J 01 qu'elles peuvent former, la classification de ces substitutions en substitu- tions loxodromiques, hyperboliques, elliptiques et paraboliques. » Celte classification peut s'étendre aux substitutions linéiùres à deux variables . / ax + bx-^c a'x + b' y + c' \ ^ V \^n'\ y^r-i-b'y-hc" ' «".r+Z/'r + c",/ " ( 35o ) et spécialement à celles qui conseivent l'hypersphère (2) xjf,, -h 77o = I , et qui, par conséquent, peuvent engendrer ces groupes hyperfuchsiens dont M. Picard a donné des exemples. Dans l'équation (2), comme dans tout ce qui va suivre, j'ai représenté, à l'exemple de M. Hermite, par ?/„ la quantité imaginaire conjuguée de u. Mettons la substitution (i) sous la forme homogène (i bis) [oc, y, z; ax + bj -\- cz, a' x -f- b'j + c'z, a x 4- b"j H- c"z). » On peut, par un changement convenable de variables, amener cette substitution à l'une des formes suivantes, que l'on peut appeler Jorines canoniques : (A) {x,j,z;y.x,(if,yz), «^/3>7, (B) {x,f,z;o.x,^y+z,^z), a>p, (C) {x,jr,z;ccx,^y,^z), a>|3, (D) (x, j,i;; ax +;-, aj + i:, as), (E) (x, j, z ; cf.x, ay -+- z, as). » Ne nous occupons pour le moment que de la forme (A); car toutes les autres, qui sont analogues aux substitutions paraboliques, n'en sont que des cas particuliers. » Les quantités a, p, y sont appelées multiplicateurs. De plus, la substi- tution (i) admet trois points doubles qu'elle laisse inaltérés. Quand on con- naît les points doubles et les multiplicateurs d'une substitution, elle est entièrement déterminée. Quand elle est ramenée à la façon canonique, ces trois points doubles sont x=j = o, y z= z = o, x = z^^o; à la substitution (A) correspond la substitution conjuguée » On voit aisément que toute substitution de la forme (i bis) change toute forme quadratique du faisceau ( Axxo + Ba^To + B„ jx„ 4- Cjjo I 4-D£Ci;„-f-Doza;„ + Ej0„ + E„s7n+ Fc3„ eu ime autre (orme du même faisceau. ( 35, ) » Pour que la substitution (A) reproduise, à un facteur constant près, une des formes (3) dont le discriminant ne soit pas nul, i! faut que trois au moins des quantités aa-o, a/3„, /Sx^, ,6/3„, Ky», 77.„, /S'/o, y/S^, 770 soient égales entre elles. Or, si l'on suppose, comme nous l'avons fait, que les trois multiplicateurs soient différents, cela ne peut arriver que des trois manières suivantes : (4) aa„ = |3/3„ = 77o, (5) «='-„ = j37„ = 7^0, (6) a|3o=P7„ = 7a.o. » L'hypothèse (G) doit être rejetée, parce que la forme (3) qui serait reproductible par la substitution (A) serait imaginaire. L'iiypothèse (4) signifie que les trois multiplicateurs ont même module : nous dirons alors que la substitution est elliplique. L'hypothèse (5) signifie que la quantité ^ est réelle et égale au carré du module de -• Nous dirons alors que la substi- tution est hyperbolique. V Cherchons maintenant quelles sont les substitutions elliptiques ou hyperboliques (que je ne suppose plus réduites à la forme canonique) qui reproduisent l'hypersphère (2), c'esl-k-dire la forme » Cherchons d'abord les substitutions elliptiques; soient X y 2 x _ jr _ £ j: y — "—Z. — ■ >l ~ pi V, ^2 P2 "2 '•a H les trois points doubles. Nous trouverons les six relations suivantes ; qui définissent les conditions auxquelles doivent satisfaire les points doubles. » Ces conditions peuvent être satisfaites d'une infinité de' manières; en effet, le premier point double peut être choisi d'une façon arbitraire, le second peut encore élre choisi d'une infinité de manières, car il n'est assu- jetti qu'aux relations X,Xoo+ P-.;-'-2o— ^1 '''20 = >w>'10 + f^2P-10 — V.V,o= O. ( 35. ) » Le li'oisiéme point double est alors eiitiéreineut déiermiiié. Il résiille de là qu'il entre dans les substitutions liyperfuchsiennes elliptiques liuil paramètres arbitraires. » Passons aux substitutions hyperboliques : nous trouvons les condi- tions XoLu-f- [J-.lJ.no — VoVoo — '^■sho-'r- lJ-3P-3i> — V3V5u= O, >•.'*-„ -I- !->-,y-jo — V| V20 -= >-2>-,o + ,'^^,"-10 — ■■'i'-',,, = O, de sorte que i'Iiyperspbère (2) est encore conservée par une infiidié de substitutions hyperboliques dépendant de huit paramètres arbitraires. » Disons encore quelques mots de la substitution canonique (B), qui est la plus générale après celles que nous venons d'étudier. Supposons |5 = i pour simplifier. Pour que celte substitution reproduise la fnrme (3), il faut d'abord que l'on ait C = B = Bo = o. Il faut ensuite que l'on ait v.y.ff = r ou oc = c-o, ce qui montre que les substitutions (B) peuvent se ivj^artir en deux classes qui peuvent être regardées comme des cas particuliers des substitutions elliptiques et hyperboliques. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Généralisation du théorème de Jacobi sur les éijuotions de Haniillon. Note de M. J. Faukas, présentée par M. Hermite. « Soit ( P +/(-^» x,,x.,, ..., JC„, p,, p., ..., pn) — o, (•) { ôr dr Or dj une équation aux dérivées partielles de premier ordre. » En désignant par (3) p,^p,{x,xixi,...,x:,p[,p:,...,p:) )^' ',2^ •••,«., où x". et/j" sont les valeurs initiales de a?, et p^ correspondant à la valeur ( 3î3 ) initiale ir^ de x, les intégrales du système de Hamilton , f s lîl' — ^ ^' '}[_ ^"*) dx ^ dp' d.r ~ do- dans l'expression Après l'exécution de l'inlégration, pour les quantités -t,, a^, ..., a„,, /^„,^|, /J„,^j, .-., /''„, substituons ses valeurs, fonctions des quantités „0 .Z j ^', , .r^, . . . , ^„, tirées des équations (2). » L'expression j"„,, ainsi transformée, est une intégrale complète de l'équation (1); théorème dont celui de Jacobi et celui de M. Mayer sont des cas particuliers [m = o, m = n). La démonstration a son analogue dans le Mémoire de M. Ma\er [Mathemntisclie Annaleii, t. III). » Exemple. — Pour l'équation pp,p^^^ i , noire théorème fournit les trois intégrales complètes J» =5\{^v — n){a-, — h) [x., - c ; + cl. J, = \/- "^ !:'''' ''^ + ex, + d, J2 -— —y^ 1- A.r, + ex, 4- d, dont la première répond au théorème de Jacobi et la troisième à celui de M. Mayer. a ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les courbes du quatrième ordre. Note de M. C. Le Paige, présentée par M. Hermite. « Nous avons, dans une Communication précédente, montré comment on peut résoudre linéairement, à l'aide d'une cubique gauche Rj, le pro- blème fondamental des involutions 1' lorsque chacun des quatre groupes c R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIll, IS" 6.) 46 ( 35/, ) cnrai'térisliques qui définissent celle-ci est fonn° d'un point donné isolé- ment et de trois points marqués par les plans qui les contiennenl. » Nous nous bornerons à employer cette solution eénérnle, en réser- vant, pour un travail plus détaillé, les cas particuliers qui peuvent se présenter. » Supposons que l'on se donne quatorze points A, (/ = i, a, ..,,i'i) par lesquels nous voulons faire passer une quartique. » Séparons ces quatorze points en deux groupes G = {^,, An. . . , A,o) ; G' = (A,,,A,,. ..., A,,). » Au groupe G adjoignons un point quelconque de G', A,, par exemple. Nous obtenons ainsi un groupe de onze points par lesquels nous pouvons faire passer des quartiques composées d'une cubique et d'une droite. Or nous pouvons aisément déterminer les groupes de quatorze points où cbacune de ces quartiques rencontre une transversale Z, ou plutôt les images de ces intersections sur une cubique gauche R3. Il suf- fira, pour cela, de se rappeler la construction que nous avons donnée ailleurs ( '), d'une cubique plane déterminée par neuf points et la méthode de détermination du plan qui coupe Rj aux points correspondant à ceux où nue transversale donnée rencontre la cubique. )) Nous aurons précisément ici des groupes de quatre points composés d'un point isolé et de trois points donnés par un phui. » Toutes les quartiques du système (A,, Ao, . . ., A, , ) déterminent, sur /, une rj. » Si l'on substitue à A,, successivement A,,, A, 3, A,^, nous aurons, sur /, quatre systèmes en 1*, qui auront, en général, un seul groupe commun. » Ce groupe marquera les intersections de l avec la quartique à con- struire. )) Faisons observer maintenant que, si la transversale l passait déjà par un, deux, trois points connus du lieu cherché, nous pourrions, au lieu d'involutiou I^, employer des involutions liî, 1^, I,' (ce dernier cas reve- nant à compléter ini groupe de quatre points dont trois sont connus). » Supposons, pour fixi'r les idées, que l passe par A, 3, A,.,. >) Alors, dans l'involution I3, déterminée par les courbes du système (A,, An, . .., A,„, A,,), nous chercherions les couples correspondant à A, 3, A, 4, c* qui nous donnerait une ]J. ('] /Irin ninllirmritirn, I. HT, p. iiS'j Pt siiiv. ( 355 ) » Le système (A,,Ao, ..., A,o, Ai^) nous donnerait de même unel',-; ces deux involutions quadratiques ont, en général, un seul couple com- mun, qui marque les deux dernières intersections de L avec la courbe à construire. >) Ces problèmes étant résolus, nous voyons que, si nous choisissons arbitrairement, parmi les quatorze points, quatie points A,, A^, A,, A,, les droites AjAo, AjA,, A, A3, A2A > nous permettront de construire les couples A'j A!,, A3 A,, A", A'^, AlA'^. » Alors, les points A", A!,, A", A', nous conduiront à des couples A™ A™, a!,' A',', dont les deux premiers seuls devront être déterminés, puisque les huit points A', A,, A',A',, A^A!^', A'^'A,' sont une conique Co. » Nous avons ainsi deux quartiques composées l'une de quatre droites, l'autre de deux droites et d'une conique formant, avec la courbe C4 à con- struire, un faisceau. » En faisant pivoter autour de A5, par exemple, une droite, celle-ci rencontrera les trois quartiques en trois groupes de quatre points qui sont en \\. » Il suffira de déterminer, sur chacune d'elles, les trois points qui, avec A5, constituent un quaterne de l'involution. » Nous ])ouvons observer, en passant, que le même procédé s'applique à lies courbes de degré n. I « 'n + 3 ) , , , , . )) Posons [j. rrr. '- et supposons que 1 on se donne les pouits A,, A,. . ., A^. )i Nous les séparons en deux groupes G=(A,A3 ..A^._„), G' = (A|,._„^,, .. .A|i). » Chaque groupe G,, composé de G et d'un point de G', contient 2 points : d en resuite que, par ces points, nous pouvons faire passer des courbes d'ordre n composées d'une droite et d'une courbe d'ordre [n — 1). Les n groupes G,, G^, . . , G„ ainsi formés nous donnent, sur une trans- versale Z, « systèmes en I^^i qui ont, en général, un seul grou[)e conunun. » Des combinaisons analogues à celles que nous avons employées pour les quartiques nous permettront de ramener la construction de la courbe cherchée à celles de courbes du [n — i )''''"* ordre. » Nous nous borneions à cette indication générale d'une méthode que nous espérons développer ailleurs. » 356 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la propagation de la lumière dans un milieu cristallisé. Note de M™" Sophie Kowalevski, présentée par M. Hermite. « Dans ses Leçons sur l'élasticité, Lamé ramène la question de la propa- gation de la lumière dans un milieu cristallisé à l'intégration d'un système de trois équations aux différences partielles = U'"È dj / a: \ O: - «= -* dx ,r-r, àt- =i[^'% o àr,\ d 1 o t)f, — c- -p +-y- a- -j- - Ir f ~ lu- V' dz ' --a-il*'! " '" ^ » Dans ces équations, t représente le temps, jc, j-, z les coordonnées d'un point du milieu vibrant, ^, ri, Ç les projections de l'écart de ce point de sa position d'équilibre et a-,b^,c^ les trois constantes optiques du cristal. » Lamé a trouvé trois expressions analytiques pour ^, vj, Ç qui satisfont à ces équations et qui peuvent représenter par conséquent un certain mou- vement vibratoire ayant lieu à l'intérieur du milieu pendant la propagation d'une onde lumineuse, émanant d'un seul centre de vibration. Pourtant ces expressions, trouvées par Lamé à l'aide d'un calcul très pénible, mais extrêmement ingénieux, offrent certaines particularités qui font que le mouvement représenté par elles est physiquement impossible, car elles se présentent sous la forme ^ pour chaque point d'un axe optique et devien- nent oo pour le centre de vibrations lui-même. Pour expliquer ce résultat étrange, Lamé a eu recours à l'hypothèse de l'existence d'un éther impon- dérable qui entoure chaque molécule de la matière vibrante et joue, pour ainsi dire, le rôle d'un coussin élastique. Du reste, cette hypothèse, ex- primée par Lamé comme simple possibilité, n'est nullement développée par lui dans ses conséquences mathématiques. » Dans le travail que je viens de terminer, je me suis occupée de cher- cher un système d'intégrales générales du système d'équations proposé et j'y suis parvenue à l'aide d'une méthode que M. Weierstrass avait déjà trouvée depuis bien longtemps, mais qui n'avait pas encore eu d'applica- tion jusqu'ici. Les résidtats auxquels je suis parvenue peuvent s'exprimer de la manière suivante : ( 357 ) )) Si, en employant les abréviations introduites par Lame, q = a'- b- c', R = JC-- + y- + î-, P = n'-x- 4- b^j- -i- c'^z-, Q = a-[b- + c-).r^ 4- b- yC'- -+- à' ) f- 4- c-\^a- 4- //-):•-, je définis une certaine quantité t par l'équation ç^* -qt' H-RP^-o, l'équation t = const. représentera une surface cConde. Cette surface est formée de deux nappes qui n'ont que quatre points communs entre elles; je puis me figurer ces deux nappes comme séparées l'une de l'autre et j'ob- tiens alors un espace uniforme, limité par une de ces nappes (l'extérieure par exemple). w Cel.i posé, je trouve trois fonctions particulières y, [x,j^z), q^[x,j,z), 'fi[3c, y, z), qui ont la propriété suivante : si je représente \iM'j[x, y, z) une fonction ayant, pour chaque point de l'espace coiîsidéré, une valeur finie et déterminée, de même que ses deux premières dérivées, mais qui pour le reste est absolument arbitraire, et si je pose I = fj'ff,{", *', "')y('^' + ". / + ''? '■ + ^f'j(b( (Iv chv, 0 = ///92(«> '') "^)7('^' + '<» J' ^ ^'> 2 -+- i.v)du(h>(hv, Ç = fff'p^in, (', ■i\')/{x -f- //, j- -f- r, c H- n')rlii (h (hv, où la triple intégration est étendue à tous les points de l'espace limité p.ir une nappe (extérieure ou intérieure) d'une surface d'ondes corrcsuondant à une valeur quelconque de t, ^, ■(], Ç seront des fonctions de 3c,y, z, t qui satisferont au système d'équations proposé. » En adjoignant à ces valeurs S, y), f d'antres à peu près de la même forme, je parviens à un système de valeurs c,, ri, 'Ç qui me permet de démon- trer : 1° qu'il satisfait au système d'équations proposé; 2" que pour t =^ o chacune des quantités ^, vj, Ç, de même que leurs premières dérivées par rapport à t, deviennent égales à desfonclions données de x, j, z, qui doi- vent être choisies pourtant en accord avec l'équation dl dn dç T" + 1- + :ï- = "■ ax oy or » Ces formules générales représentent un certain mouvement possible physiquement sans avoir recours à l'hypothèse de l'éther. •> ( 358 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la diilribuUon du potentiel dtiits une masse liquide ayant la forme d'un prisme rectangulaire indéfini. Note de MM. Appell et Ciiervet. « Soit une niasse liquide indéfinie ayant la rorme d'un prisme droit à base rectangle; si l'on place en deux poinls de celte masse les deux élec- trodes d'une pile, un régime permanent s'établit et le prisme devient le siège d'un courant constant. Appelons V(x, j, z) le potentiel en un point de coordonnées x,j, z situé à l'intérieur du prisme, potentiel que l'on peut mesurer en reliant ce point par un fil avec un électroscope isolé. D'après l'hypothèse de M. Rtrchhoff, rappelée dans le Traité d'électricité de MM. Mascartet Jonbert, j). 218 et 23o, nous admettrons que la quantité d'électricité qui, dans l'unité de temps, traverse un élément de surface ^S, situé dans l'intérieur du prisme, est proportionnelle à — y^ di, ~- désignant la dérivée de V prise suivant la normale à dS. Les conditions analytiques auxquelles est assujettie cette fonction V(.r, j, z) sont les suivantes: dans l'intérieur de la masse liquide, elle vérifie l'équation AV = o qui joue ici le rôle de l'équation de conliriuité en Hydrodynamique; de plus, les sur- faces de niveau V = const. sont normales aux parois et, parmi ces surfaces, se trouvent celles des deux électrodes. Nous nous proposons, dans cette Note, de donner l'expression analytique de cette fonction V : c'est à cette expression qu'd est fait allusion au commencement de la Note que M. Ap- pell a présentée à l'Académie dans l'avant-dernière séance. » Rapportons le prisme considéré à trois axes rectangulaires Ox, O j , O:;, choisis de telle façon que les quatre faces du prisme aient pour équa- tions respectives a a b ^ = r ^ = -ï' ^■ = °' J = .t; les deux électrodes sur la surface desquelles le potentiel a des valeurs constantes + V^ et — V^ sont situées l'une à l'origine des coordonnées, l'autre au point .r = o, ;• = -^, = = o ; ces électrodes sont supposées avoir la forme de sphères de rayon très petit par rapport aux dimensions du prisme. » Eu nous appuyant sur le principe des images, nous sommes conduits, pourla fonction V, à l'expression suivante, que nous vérifierons eubuite. Si { 359 ) nous supposons l'espace indéfini rempli de lu substance conductrice et, flans le plan " = o, une infinité d'éleclrodes positives de potentiel + ¥„ aux poinis de coordonnées a- -~ ma, y = 2p -^ puis nncinfiiiilé d'éleclrodes né- gatives de potentiel — V„ aux points .v =-- in{!,y = (2/j -h ij- (/?ietp étant des entiers quelconques positifs, négatifs on inils), la valeur du potentiel en chaque point du prisme sera la même que si le prisme était considéré seul avec ses deux électrodes; par suite, en posant Bm,« = ^- y ( -f — "il ]- -t- (j — n -- ) - l'expression de ce potentiel sera, à une const;uite près, (1) V(^,j, .)= ^ ( ^m,1i> "w(.-:/i+l formule analogue à celle qui a été donnée par M. Cliervel dans sa Note du 24 septembre i883. Cette série (i) peut être mise sous la forme de la dif- férence de deux séries absolument convergentes. Pour le montrer, posons et considérons la fonction , , , > I V / ' ' fim.T + />nr\ (2) ofa-, y, s) = ^- > 5 ' où la somme 2' est étendue a toutes les valeurs entières de m et 71 de. — co à 4- oo , la combinaison m = « ^ o étant exceptée. La convergence de cette série (2) se démontre par la méthode que M. A|ipell a employée à l'égard d'une série analogue dans sa Note du 5 février i883. La fonction o{cc, y, z) ainsi oblenue est paire par rapport à chacune des variables œ, j\ Z-. elle vérifie l'équation A's = o et les deux relations (3) (p{a; + a, j, r,_, = o'x, y 4- h, z) = o(,r, j, -). » Le potentiel V est alors donné, à un f.icleur constant près, par la for- mule (4) V(x, J, -) = 9(.r,j-, :;) - o [x, J + -'' z]. » On vérifie facilement, en s'appuyant sur les propriétés de la fonction ( 36o ) ff[3C,y, s), que la fonction tléfinie par l'éqnalion (4) remplit toiiles les conditions analytiques que avons rappelées et qui, comme il est connu, déterminent complètement le potentiel cherché. » ÉLECTniCiTÉ. — .Sî/r la loi de Joule. Note de M. P, Garbe. « Au cours d'un travail que j'ai entrepris sur la relation qui existe entre la nature des radiations émises par les lampes à incandescence et l'énergie rayonnée par ces lampes^ j'ai été amené à la vérification de la loi de Joule dans le cas des corps incandescents, et, quoique l'exactitude de cette loi ne paraisse pas devoir être mise en doute, les résultats auxquels je suis arrivé sont assez nets pour que je demande à l'Académie la permission de les lui présenter. » La manière la plus directe de mesurer l'énergie rayonnée par une pa- reille lampe est de la plonger dans un calorimètre et de mesurer l'échaulfe- ment qu'flle y produit; mais les déteriuinations calorimétriques seraient tellement délicates et incommodes que je préférai leur substituer la mesure électrique de l'énergie dépensée, par la détermination de l'intensité du cou- rant et de la diflérence des potentiels aux bornes de la lampe. Toutefois, avant de faire celte substitution, je tenais à m'assurer que les nombres absolus fournis par les appareils dans ces deux modes de détermination étaient concordants, et, en second lieu, que la loi de Joule s'appliquait aux leujpératures si élevées auxquelles le charbon se trouve porté. » Je me suis servi du calorimètre de M. Bertheiot. Deux thermomètres, donnant le -^ de degré par divisions de i'"™ environ, plongent, l'un dans l'enceinte extérieure, l'autre dans le calorimètre par l'ouverture rectangu- laire du couvercle. La lampe à incandescence est suspendue au sein du li- quide par deux gros fils de cuivre recouverts de gulta, qui traversent côle à côe les ouveriures centrales des couvercles et vieiuient plonger à leur sortie dans deux godets A, B remplis de mercure, où aboutissent également les fils de l'électromètre. Deux autres godets, situés en face des premiers, reçoivent les fils qui amènent le courant et qui sont assez gros pour ne pas s'échauffer pendant l'expérience. » La mesure de l'intensité se faisait au moyeu d'un galvanomètre de Weber, nuuii d'un shunt au jj-j environ, et mis en dérivation sur le courant principal. Ce galvanomètre, nuuii du shunt, avait été gradué en ampères par la décomposiiion du sulfate de cuivre, en partant des données de M. Mascart. ( 36, ) » N'ayant pas à ma disposition d'élcctromètre Thomson, j'ai construit un éleclromèlre ordinaire de M. Lippmann, dont j'ai déterminé la courbe. Au moyen Le Tableau suivant donne les résultats obtenus : Elévation Déviation Différence de température du de potentiel rapportée galvanomètre = ^. en daniells r^ e. à lo" de passage = d. Rapport — ■ 39 1,49 6-323 179,9 i4o,5 4)f'^3 3,189 '79'^ 187,8 5,9.28 5,43 180,8 23i,4 (i,25 8,02 180,3 » Si l'on se reporte aux nombres doniiés parLenz, on voit qu'ils présen- tent entre leurs extrêmes une différence de -^ environ de leur valeur, quoique cependant les fils, s'échauffant peu, restassent presque identiques à eux-mêmes, tant au point de vue de leur structure que de la nature des radiations qu'ds émettaient. La vérification actuelle ne paraîtra donc pas sans intérêt, si l'on remarque que la température du charbon a varié depuis les températures ordinaires jusqu'à celles où son rayonnement est voisin de celui de la lampe Carcel, ainsi que je l'ai reconnu par la comparaison de ces deux sources au speclrophotomètre. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la conductibilité électrique des dissolutions salines très étendues. Note de M. E. BofTV, présentée par M. Jamin. .( Dans une Note antérieure ('), j'ai établi que l'équivalent de tous les sels neutres en dissolution très étendue possède la même conductibilité électrique. Les expériences avaient été réalisées à la température moyenne de l'air du laboratoire. Il restait à savoir si la même relation continuerait à se vérifier à des températures différentes. » Pour m'en assurer, j'ai comparé la conductibilité électrique de disso- lutions identiques d'un même sel maintenues à des températures diffé- rentes, qui ont varié arbitrairement de 2" à 44°» et j'ai déterminé la loi de la variation de la conductibilité avec la température. Voici les résultats que j'ai obtenus : (') Voir Comptes rendus, t.XCVIII, p. i4o;2l janvier 1884. ( 363 ) » i" La conductibilité électrique d'un sel neutre en dissolution très étendue croît proportionnellement à l'élévation de la température, d'après la formule c, = C(,(i -^kt). » 2° J.e coefficient k est le même pour tous les sels neutres (' ). On s'en convaincra par l'examen du Tableau suivant ; rioportioii Nombre Natiiic du sel. de sel. /s, d'espériences. ( TTô o,o33a 8 I^Cl tVo-o o,o34o I ' 7T5T 0,o333 1 A^H'CI ^ 0,0354 4 KO, SO' . o,o3i9 3 KO, CrO' .. 0,0326 4 KO, AzO^ » 0,0343 3 PbO, AzO-^ „ o,o358 3 AgO, AzO^> .. o,o320 3 CuO, S0»4-5H0 » o,o338 4 Moyenne o,o33543 » AluNi la conductibilité de toutes les dissolutions étudiées est une même fonction de la température. Le rapport de ces conductibilités demeure donc invariable quand la température change, et la loi des équivalents, établie vers i5°, est exacte à toute autre température. )> Ce résultat était, a ptiori, assez vraisemblable. Mais les expériences actuelles tirent un intérêt particulier de la valeur numérique trouvée pour le coefficient k de variation de la conductibilité avec la température. ' M. Grossmann (*) a déduit des expériences de MM. Kohirausch et Grotrian sur la conductibilité de divers chlorures et du sulfate de zinc en dissolution dans l'eau, et de celles de M. Grotrian sur le frottement intérieur des mêmes dissolutions, une loi dont voici l'énoncé : Le produit de la conduc- tibilité électrique par le frottement intérieur est, pour un même sel, au même étal de dilution^ indépendant de la température. Pour les dilutions extrêmes que (') M. F. Kohirausch [fpicd. Ann., VI, p. 191 et suiv.) avait déjà observé fine la va- riation de la conductibilité électrique avec la température est sensiblement la même pour un grand nombre de sels neutres en dissolution étendue. La plus faible concentration qu'il ait employée est ~^. La loi n'est rigoureusement exacte que pour des dilutions bien plus grandes. (^) Grossmann, IVied. Jiin., t. XVIII, p. i iq. ( ^ "le donne, en effet : De 2" à 24" / = o , o34o2 j De ■i" h 44° / = o,o33838 nombres identiques à ^Jy, P''ès- Le frollement éleclrolytique, auquel il faut at- tribuer la résistance électrique, est donc un pbénomène de même nature, mais un peu plus simple que le frottement intérieur, tel qu'il est évalué par le moyen des tubes capillaires. L'action de la paroi des tubes doit en effet, introduire des complications particulières. » On sait que l'électrolyse des dissolutions salines s'accompagne du transport d'une certaine quantité d'eau, effectué dans le sens du courant. On peut imaginer que les molécules électrolytiques entraînent cbacune une petite atmosphère d'eau, qui doit se déplacer avec elles au sein de la masse liquide immobile; il en résulte un frottement qui, dans le cas limite où je me suis placé, est celui de l'eau sur elle-même. Tel serait, dans ce cas, le mécanisme très simple de la résistance électrique des dissolutions (') PoiSKUiLLE, Mcmoiiv des scivanls étrangers, t. XI, ]). 433. Voir aussi le Rappon de Regriaiill s.ir le Mciiiolic de l'oiscuillf [Annales de Cli. cl de Pins., 3" série, t. VII, p. 5o). ( 3'35 ) salines étendîtes. Celie-ci ne dépendrai! que du coefficient de frottement de l'eau et du nombre de molécnles d'eau entraînées par les éléments d'une molécule de sel. La loi des équivalents, que j'ai énoncée, signifierait que, dans les flissolutions très étendues, le nombre de molécules d'eau entraî- nées par une molécule des divers sels neutres est invariable (' ). d CHIMIE. — Essais de liquéfaction de l'hydrogène. Note de M. K. Olszewski. ' Bien que mes expériences tendant à liquéfier l'hydrogène, expériences que je poursuis depuis quelques mois, n'aient pas encore abouti à un ré- sultat définitif, je crois opportun de communiquer à l'Académie un aperçu de ces tentatives, d'autant plus que M. Wroblewski, dans une Communi- cation faite à l'Académie de Criicovie le 21 janvier, déclare avoir réussi à lif|uéficr ce gaz. . M. Wroblewski dit avoir obtenu la liquéfaction de l'hydrogène par défente, en abaissant la température jusqu'à — i86°C., à l'aide de l'oxy- gène bouillant avec rapidité. Il a mesuré cette température à l'aide d'un procédé thermo-électrique, mais il n'a pas [précisé le phénomène de la li- quéfaction de l'hydrogène, ni donné de détails sur la pression de l'oxygène bouillant. » Dans la même séance, l'Académie de Cracovie a donné lecture de mes deux lettres concernant le même sujet; je me permets d'en communiquer ici le contenu. » Apres avoir comprimé l'hydrogène jusqu'à 100^"", au moyen d'une [)ompe de M. Cailletet, je l'ai soumis au refroidissement par l'oxygène liquéfié [&'^ environ) et j'ai supprimé toute pression. Grâce à la con- struction de mon appareil, j'ai pu éliminer réchauffement de l'oxygène liquide par l'éthylène environnant et le maintenir à cet état pendant un temps assez loug (2'^'' environ) sons la pression atmosphérique. «> La température n'étant pas encore assez basse pour liquéfier l'hydro- gène, nia l'état statique, ni par détente, j'ai fait bouillir l'oxygène dans le vide. Cette expérience ayant encore échoué, j'ai cherché à abaisser la tem- pérature à l'aide de l'air liquéfié. Pour en obtenir &'' sous la pression fie So""", j'ai dû abaisser la température de l'éthylène jusqu'à — 142° C, en faisant le vide à l'aide d'une pompe mise en mouvement par un moteur (') Ce travail a été exécuté au luboiatoiie de Kecherclies plwsiqiu's do la Faculté des Scicncts. ( 366 ) à gaz. Cet air liquide était mis en ébiiliition d'abord sous la pression at- mosphérique et ensuite dans le vide; il s'évaporait bien plus vite que l'oxygène et ne me laissait que très peu de temps pour l'observation de l'ex- périence. I/hydrogène n'a pas été liquéfié, ni sous la pression de loo'"™, ni au moment de la détente. I) L'air et l'oxygène liquides restaient toujours transparents et ne se solidifiaient pas même dans le vide. Ce n'est que dans mes premières expé- riences que je voyais l'oxygène déposer sur le tube de verre une couche blanchâtre, assez mince, mais ne permettant pas de voir ce qui se passait avec l'hydrogène. Bientôt après, j'ai constaté que ce dépôt était dû à l'acide carbonique et à l'eau, qui se formaient par l'oxydation du cuir du piston pendant la compression de l'oxygène dans l'appareil de Natterer; en éli- minant ces impuretés avant la liquéfaction de l'oxygène, ces dépôts ont cessé de reparaître. » Ces résultats ont été annoncés dans mes deux Lettres adressées à l'Académie de Cracovie; les deux expériences que j'ai faites depuis ce temps ont été plus heureuses et plus positives. Elles démontrent que l'hy- drogène, soumis à la pression de 190*'°' et refroidi par l'oxygène bouillant dans le vide (G""" de mercure), ne laisse pas reconnaître de ménisque; mais, quand on lui fait subir une détente ra])ide, il laisse voir une ébulli- tion momentanée, ne durant pas même une seconde, et projette de petites gouttes incolores et transparentes dans la partie supérieure du tube. Ce phénomène est donc absolument analogue à celui que M. Cailletet a observé dans l'oxygène refroidi par l'éthylène (bouillant sous la pression atmo- sphérique) et soumis à une détente subite. J'en conclus que la température de l'oxygène bouillant dans le vide est aussi peu suffisante pour liquéfier l'hydrogène soumis à une pression même considérable, que l'est la tempé- rature de l'éthylène bouillant sous la pression atmosphérique pour obtenir l'oxygène liquide à l'état statique. Il me semble que l'évaporation de l'oxy- gène liquide ne peut pas donner de température sensiblement plus basse que celle qui a servi à mes expériences. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur wi bec de gaz donnanl la lumière blanche par r incandescence de la magnésie. Note de ÛI. Ch. Clamond, présentée par M. Edm. Becquerel. ■ « L'intensité de la lumière émise par un corps radiant, croissant beau- coup ])lus vite que sa température, comme l'ont établi les expériences de ( 367 ■ M. Ed m. Becquerel, je me suis proposé de réalisersurce principe un brûleur économique donnant la lumière blanche et dans lequel l'air comburant est porté au préalable à une température d'environ looo" C. J'ai dû, en outre, préparer des fils de magnésie tressés en corbeille, disposition nécessaire pour pouvoir colliger la chaleur des différents points de la flamme dont le volmne est d'autant plus grand que l'air comburant est plus chaud et plus dilaté. Dans le premier brûleur que j'avais réalisé, j'étais obligé d'user d'une canalisation spéciale pour lui amener l'air, sous une charge de quelques centimètres d'eau. Mais, dans le nouveau système, l'appel d'air se fait simplement au moyen d'une cheminée de verre, et l'appareil peut se visser à la place de n'importe quel bec de gaz ordinaire. " Il se compose de trois parties distinctes : " La première consiste en une colonne centrale en matière réfractaire, percée de conduites disposées pour alimenter de gaz le foyer intérieur destiné au chauffage de l'air et le foyer supérieur destiné à l'incandescence de la magnésie. ') La deuxième partie, qui enveloppe la première, consiste en deux cylindres concentriques réunis et solidarisés par des entretoises creuses, mettant en communication l'intérieur du plus petit cylindre avec l'exté- rieur du plus grand. La troisième partie renferme les deux autres. C'est une enveloppe en porcelaine, percée de trous convenablement disposés. » La combustion du premier foyer a lieu dans l'espace annulaire com- pris entre les deux premières parties. Ses produits sont évacués excentri- qtiement par les entretoises creuses. Elle a pour effet de chauffer au rouge le tube intérieur de la deuxième partie. 1) L'air qui pénètre par les trous de l'enveloppe frappe ce tube incan- descent, s'échauffe fortement à son contact et s'élève vers le foyer supé- rieur où les jets de gaz sont disposés de manière à donner de petites flammes indépendantes, enveloppées chacune par le courant d'air chaud et effectuant leur combustion complète dans l'intérieur de la corbeille de magnésie. )i Pour fabriquer cette corbeille, je prépare une pâte plastique de ma- gnésie, en malaxant avec une dissolution d'acétate de magnésie, de consi- stance sirupeuse, cette substance cuite à une température élevée et finement pulvérisée. J'introduis cette pâte dans un cybndre d'où, sous la pression d'un piston compresseur, elle s'écoule par une filière en un fil flexible et résistant, analogue aux fils de veraiicelle. Ce fil est enroulé ( :^d8 ) mécaniquement sur un luaiidrin couiijue, suivant deux plans à angle droit, les différentes spires superposées se soudant entre elles à leur point de conlact. » Les corbeilles, une fois fabriquées, sont séchées et cuites ensuite à une température élevée, la décomposition de l'acétate de magnésie laissant im résidu de magnésie solide qui agglomère la poudre de magnésie incor- porée. M Comme dans tous les autres systèmes, le rendement en lumière de ce brûleur varie suivant la puissance du foyer. Le brûleur est d'autant plus économique qu'd est |)lus puissant. » Toutefois son rendement lumineux est bien supérieur, pour des con- sommations identiques, à celui des becs de gaz ordinaires. Avec une dépense de i8o'" de gaz à l'heure, il donne quatre carcels, ce qui porte ha consommation par carcel et par heure, à 45'" de gaz. » La durée des corbeilles de magnésie dépend de la grosseur du fil. Elle est au moins de douze à quinze heures. » THERMOCHIMIE. — Sur la loi des constante^ tliermiques de substitution. Note de M. D. Tommasi. (Extrait.) « Dans la Note que j'ai eu l'honneur de présenter récemment à l'Acadé- mie, je m'étais proposé de montrer que les calories de combinaison des fluorures solubles, obtenues par M. Guntz, sont exactement les mêmes que les calories de combinaison que la loi des constantes thermiques per- met de prévoir. Je n'ai jamais eu la prétention de critiquer les résultats obtenus par M. Guniz, et encore moins de me les approprier. Si ma loi semble être en défaut lorsqu'il s'agit de prévoir les calories de combinaison des acides faibles avec les bases, cela tient, comme je l'ai dit, à ce que ces sels se trouvent partiellement dissociés dans l'eau. Dans ce cas, ce sont les résultats de l'expérience qui ne sont ni ne peuvent être exacts. " La loi des modules, dit M. Berthelot, n'est pas applicable, même par " approximation, aux sels solubles des oxydes de plomb, de mercure et des n métaux analogues. » 1) Or ma loi s'applique au contraire, non seulement aux sels de plomb et de mercure, mais aussi à tous les autres sels solubles, sans aucune excep- tion, comme le montre la comparaison des nombres calciilés avec les nombres fournis par l'expérience.... » Le formiate et l'acétate de zinc, de cuivre et de plomb présentent seuls ( 3C9 ) (les différences assez grandes. Ce résultat est dû à ce que ces composés ont un coefficient de dissociation l)ieii plus considérable que celui de l'acélafe et du formiate de potassium. On sait, en effet, combien les solutions des acétates et des formiatcs métalliques sont peu stables par rapport à celles lie l'acétate et du formiate de potassiiun. M Quant aux composés solubles du mercure, je ne puis établir aucune comparaison entre l'expérience et la théorie, attendu que les calories de combinaison de ces composés n'ont pas encore été déterminées » CHIMIE ORGANIQUK. — Sur In formation de fioditre de mélhyte cl de l'induré de inéllijlène niix dé/jens de rioiiofbrnie. Note de M. P. Cazexhuvr, pré- .«-enlée par xM. Friedel. « Dans une Noie précédenle, j'ai dit que l'iodoforme donnait nais- sance à de l'acétylène quand on le chauffe avec certains métaux en pré- sence de l'eau; ceci a lieu spécialement |)our l'argent, le cuivre, le zinc et le fer. Je signalais, corrélativement à la production du gaz acétylène, ini dérivé iodé liquide à odeur élliérée agréable, et un corps iodé que j'ai recueilli à l'état gazeux. » L'étude de ces produits congénères m'a permis d'établir qu'il se for- mait constamment, dans cette réaction, de l'hydrogène, de l'ioduredemé- thyle ou formène monoiodé, et de l'iodure de méthylène ou formène biiodé. L'hydrogène entraîne des vapeurs d'iodure de méthyle qui lui prêtent les caractères que j'avais constatés dans la flamme du mélange gazeux. » Les conditions les plus favorables à la production simultanée de l'iodure de méthyle et de l'iodure de méthylène aux dépens de l'iodoforme sont les suivantes : » On a recours préférablement au fer réduit par l'hydrogène, qui donne une réaction plus facile à diriger qu'avec le zinc; 5oo^' de fer réduit sont mélangés intimement avec Soo^'" d'iodoforme finement pulvérisé, puis addi- tioiuiés de 200«'' d'eau. Cette proportion d'eau est indis[)ensable à la marche régulière de l'opération. On chauffe; peu à peu la réaction s'éta- blit. On l'entretient en contiiuiant à chauffer légèrement. » On recueille 120"'' d'un mélange de 40^"^ d'iodure de méthyle CH' I et de 808'' d'iodure de méthylène CH^P, qu'on sépare facilement en chauf- fant dans le vide. Ou évite ainsi la décomposition de l'iodure de méthylène par la chaleur. ( R., 1884, I- Semestre. (T. XCVlII, N° V.) 4° (370 ) » J'ai caractérisé les deux corps par leur point d'ébullition et leur den- sité. » Cette double réaction s'explique aisément par les équations suivantes : CnP + 2Fe + H=Or= CH^I + Fel- -+- FeO, 2(CHP) + 2Fe + H=0=: 2(CHn-) + FeI2+FeO, lequel protoxyde de fer, à l'état d'hydrate sans doute, devient oxyde (le fer magnétique avec dégagement d'hydrogène à la fin de l'opération. » L'analyse méthodique de la réaction m'a permis d'établir qu'il se fait d'abord de l'acétylène, de l'iodure de méthylène, puis fie l'iodure de méthyle et de l'hydrogène. A la fin de la réaction, on ne recueille que de l'hydrogène souillé de vapeurs d'iodure de méthyle. L'action hydrogé- nante est donc progressive. » En résumé, le fer et l'eau agissant sur l'iodoforme permettent de piisser facilement du forméne triiodé à ses produits de substitution inférieurs. » L'iodure de méthylène a déjà été obtenu aux dépeus de l'iodoforme, mais par une action hydrogéuante qui demande plus de soin, action com- binée du phosphore et de l'acide iodhydrique (Baeyer) ou action de l'acide iodhydrique à i5o° (Boutlerow). » La formation simultanée de l'iodure de méthyle n'a pas été signalée. Elle me paraît d'autant plus intéressante que, jusqu'à ce jour, on n'a obtenu ce dérivé monosubstitué du forméne qu'en éthérifiant l'alcool métliylique. » CHIMIE ORGANIQUK. — Sur le méthylchloroforme monobrome CCP-CH'Br. Note de M. L. Hejîry, présentée par M. Wiutz. « Le méthylchloroforme monobromé CCI--CH-Br permet de résoudre une question intéressante au sujet de la différence d'aptitude réactionnelle des corps halogènes dans les dérivés de l'éthane. Cette question, la voici : » Comment s'établit la réaction des alcalis caustiques sur un dérivé mixte, alors que le corps halogène qui, dans l'ordre normal, devrait s'éli- miner virtuellement à l'état d'hydracide halogène, ne trouve pas dans le chaînon voisin l'hydrogène nécessaire, cet élément y ayant été totalement remplacé par un corps halogène, notamment par un corps halogène d'une aptitude réactionnelle moindre? » Je dirai d'abord comment j'ai obtenu ce composé et quelles eu sont les propriétés. » Le méthylchloroforme monobromé ne s'obtient pas commodément (:^7' ) parla méthode directe, c'est-à-dire par la réaction du brome sur le méthyi- chloroforme lui-même COP'-CH'. La substitution a lieu en vase clos, vers i5o°-i6o°, mais il se forme surtout des produits d'une bromuratiou plus avancée; ou y arrive aisément par la réaction du pentachlorure d'anti- moine SbCI% soit sur CCI-Br CH-Br ' produit de l'addition directe du brome à l'éthylèue bichloré dissymétrique eu- CCI-, soit sur CClBr= CH-Rr ' produit de l'addition du brome à l'éthylèue chlorobromé dissymétrique CH^=CClBr (ébuliition, 63°). J'ai fait voir précédemment (') que l'action cldoro-substiluaute de SbCl^ se porte exclusivement sur l'atome de brome fixé sur le carbone le moins hydrogéné. » Comme tous les composés de cette sorte, le méthylchloroforme *mo- nobromé constitue un liquide incolore d'une limpidité parfaite, ne s'alté- rant pas à la lumière, d'une odeur éthérée spéciale, d'une saveur douceâtre et piquante à la fois; sa densité à o° est, par rapport à l'eau, à la même température, i ,883g. Il bout sans décomposition, sous la pression ordinaire à i5i°- i53°; c'est le point d'ébullition que lui assignent ses relations de composition avec d'autres dérivés éthaniques; sa densité de vapeur a été trouvée 7,46; la densité calculée est 7,34. » J'ai soumis ce corps à l'action de la potasse caustique en solution alcoolique; la réaction est énergique et immédiate. 38^"^ de ce composa avec 12^'' de potasse caustique, ce qui constitue un léger excès, ont lourni i38''de précipité potassique. I-e chlorure de potassium correspond à i38'^,3, le bromure à aiS''', 2. L'analyse a constaté que ce précipité était du chlo- rure de potassium pur. La solution alcoolique, précipitée par l'eau, a fourni une huile insoluble, plus dense que l'eau; celle-ci est constituée exclusivement par de l'éthylene bichloromonobromé CCI- - CHBr, liquide incolore, d'une odeur très forte et absorbant rapidement l'oxygène, bouil- lant à I i4°-i 16°; densité de vapeur trouvée 6,062, calculée 6,081. » On voit donc que, sous l'action des alcalis caustiques, le méthyl- chloroforme monobromé CCP-CHBr^ perd virtuellement i^^'deHCl, Comptes rendus, t. XCVII, p. i-ig'- ( ^72 ) t'ii pruduisiiiit CCl'^CHBi'. Il est à reiDarqiier que le bioine, dans le chaînon -CH'Br, est à son niaximuin d'aptilnde léactionnelle vis-à-vis des réaclifs positifs; l'absence d'hydrogène dans le chaînon voi^in -CCI" a donc entraîné un renversement dans l'ordre normal de réaction ou d'élimination des corps halogènes dans le composé en question. » Je ferai observer, en terminant, que le niélliylchloroforniemonobromé complète Ja série de chloruration j3 du bromure d'élhyle. J'ai fait connaître successivement les divers termes de celle-ci : iibullition. DiiiVrence. Di'risitë à o". Diiréreiicc. CH^-CH^Br 38 ( « i ,4^33 / CH^Cl-CH^Br(') io8 ) '° 1,738:; ° ' '^ CHCF-CH^BrC^) .38 « , .,8587* "''T CCF-CH=Br .5, I '^ ,,8839 ! ^^'^^^'^ » On sait donc que l'influence de la substitution progressive du chlore à l'hydrogène se lait d'autant moins sentir sur la volatilité, pour la dinnnuer, sur la densité, pour l'augmenter, que cette substitution est d'im degré plus avancé. Ces modifications dans les propriétés du composé primitif CH'-CIl^Br ont pour origine luie augmentation dans le poids moléculaire; il est inté- lessant de constater qu'elles sont en relation moins avec l'augmentation dans le poids moléculaue total, que dans le poids du chaînon carbone unique qui subit la substitution. Augiucntatioii ponr loo délermiueo dans le l'oidb molociilairu poids niolccitlairc ]>oids tolal. total. deCH'. CH»-CH»-Br ,09,0 ., CH^^CI-CH^Br .43, 5 i^',o:i o5o,oo CHCP-CH-^Br.... ,,8 ''^^''^ ''^9'7' CCP-CM'^Br ai2,5 "i-»''" "^'•"7 » Ce fait montre bien l'individualité de chaque groupement hydrocar- boné dans les composés organiques. « [') Coiii/jles iriidiis, t. LXXI, 1870. [■) Ibul., t. XCVII, .883. ( 373 ) CHIMIK ANIMALli. — Sur les inaiièrcs albuininoïUes du lait. Noie de M. E. Duci.Aux, picseiitée pir IM. Pastedr. (( Malgi-é le nombre déjà grand de travaux dont elles ont été l'objet, les matières albuminoïdes du lait sont encore peu connues. La |)lns abondante d'entre elles, la caséine, est elle-même une substance mal définie. En altri- biiant ce nom à ce qui se précipiie sous l'action des acides étendns, de l'alcool ou de la présure, on omet de dire que, dans un même lait, ces divers réactifs précijMtent des quantités très inégales de matière et, de pins, que le même réactif en sépare des proportions Ires différentes suivant la température, la ddulion des liqueurs, la nature et la proportion des sels dissous, etc. » Quand on a séparé la caséine par un des procédés ordinaires, il reste un liquide qui précipite sous l'action de la chaleur et que l'on consiiléi'e, à raison de ce fait, comme renfermant île l'albumine : après qu'une ébnllition l'a débarrassé de cette albumine, il précipite encore par le sons-acétate de plond) et le réactif de Mdlon, ce qui conduit à y admettre la présence d'une troisième substance albiuninoïde, la bwlOjJi oléine de Millon et Commaille. » Je ne parle ici que desmatéruuix les plus importants elles mieux carac- térisés en apparence. .Te laisse de côté d'autres termes moins connus, tels que l'albunsinose, la galactine, les peptones et aussi tous ceux de la classi- fication nouvelle que MM. Danilewski et Radenhansen ont récemment proposée. Je voudrais montrer que tous ces corps si divers ne sont que des formes de la caséine authentique, insoluble dans les liqueurs très faible- ment acidulées. » l^a caséine n'est jiasicie dans le lait. Il y a d'abord de la caséine solide, tombant au fond des vases par le repos, et dont j'ai vu la proportion, dans un cas, représenter les o,4 de la caséine totale. 11 y a, en outre, de la caséine a l'état colloïdal, passant au travers de tous les filtres de [)apier, mais incapable de passer au travers d'un fdtre de porcelaine dégoiudie conve- nablement cuit, qui doit fournir un liquide aussi limpide que de l'eau. Dans ce liquide filtré, où il n'y a plus de caséine, l'einploi de la chaleur permet de reconnaître l'albumine, et le réactif de Millon y fait reirouver toute la lactoprotéine du lait initial. » On pourrait donc dire, en acceptant l'interprétalion actuelle, que la paroi de porcelaine sépare l'albumine et la lactoprotéine de la caséine. ( 374 ) Mais reprenons, après l'avoir lavée, cette casénie restée adhérente aux parois du filtre; remettons-la en suspension dans l'eau; puis, au bout de quelques heures, soumettons de nouveau à l'action du filtre poreux le mélange obtenu, qui sera resté neutre si l'expérience a été bien faite, parce qu'aucun microbe ne sera intervenu. Nous veirons reparaître l'albumine et la lactoproléine dans le produit de la filtration, en quantités compara- bles à celles qu'on trouve dans le lait, et d'autant plus grandes qu'on aura laissé l'eau agir plus longtemps sur la caséine en suspension. » En s'aidant de l'action du temps et en se tenant toujours à l'abri de l'intervention des microbes, on peut même redissoudre à peu près toute cette caséine. Dans une de mes expériences, les -j étaient redis- sous après trois ans. Ou arrive en effet à un état d'équilibre sur lequel je reviendrai bientôt à propos du lait; mais ce qui nous intéresse, c'est que la portion redissoute, fiitrable au travers de la porcelaine, présente tous les caractères de la lactoprotéine. » La simple mise en suspension dans l'eau de la caséine suffit donc à provoquer l'apparition dans le liquide de toute la série des matériaux que l'on a rencontrés et cherché à caractériser par leurs réactions tians le lait. Tons les termes de cette série sont présents dès l'origine, la caséine passe de l'un à l'autre par des transitions insensibles, mais elle tend de plus en plus vers ceux qui correspondent à l'état de solubilité parfaite. » Cette solubilisalion sous l'action du temps se manifeste encore dans un cas intéressant, celui où l'eau dans laquelle on a remis en suspension la caséine est légèrement acide ou alcaline. En liqueur acide, la caséine dis- soute est précipitable par les alcalis; elle l'est par les acides en liqueur' alcaline. Or, ces deux réactions sont les principales de celles qu'on in- voque en faveur de l'existence, comme corps définis, de la syntonine d'un côté, des albuminales de soude de l'autre. Je ne veux pas nier que l'action des acides ou des alcalis sur les matières albuminoïdes ne finisse, lorsqu'elle est assez intense, par en faire des substances nouvelles; mais si l'on a été conduit à exagérer les doses, c'est parce qu'on a méconnu ou qu'on voulait réduire l'influence du temps. En la mettant en oeuvre, on arrive à produire de la syntonine et des albuminales avec des proportions d'acide ou d'alcali trop faibles pour qu'on puisse songer à une combinai- son chimique, et ici encore la caséine nous apparaît comme une substance plastique par excellence, se pliant aux conditions du milieu neutre, acide ou alcahn où on la met en suspension, s'y dissolvant peu à peu, mais en quantités variables avec le temps, variables aussi avec la composition du ( 375 ) liquide; de sorte que, si à un moment quelconque on fait varier cette com- position, si l'on rend alcalin un milieu acide, ou acide un milieu alcalin, si l'on ajoute à vui milieu neutre d'autres sels que ceux qu'il renferme, ou une plus grande quantité de ceux qu'il contient déjà, si, pour une même com- position, on fait variir la température, etc., on modifie, dans de larges proportions quelquefois, l'état d'équilibre de dissolution de la caséine et on détermine des dissolutions on des précipitations nouvelles. En don- nant, comme on l'a fait trop souvent jusqu'ici, un nom particulier aux jjrécipités divers qu'on peut obtenir dans ces condition-^, on arrive à un émiettement qui n'est pas, je crois, dans la nature des choses et auquel la Science n'a rien à gagner. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Nouvelles observations sur V Ànquillule de rOignon. Note de M. Joannès Chatin ('), présentée par M, Pasieur. « Le présent travail, complément de celui que j'ai précédemment sou- mis à l'Académie, a pour objet la morphologie, l'anatomie et le dévelop- pement de l'Angnillule de l'Oignon. » La forme générale du corps diffère à l'état larvaire et à l'état adulte : la larve est fusiforme; l'Angnillule conqîlètement développée devient cy- lindrique. La tète n'est pas distincle du corps, elle se montre légèrement tronquée en avant. L'extrémité postérieure du corps, en arrière de l'anus, se rétrécit et s'effile assez brusquement pour constituer une queue toujours facile à distinguer. Celte queue est plus grêle chez la femelle que chez le mâle, quoique celui-ci ne porle pas d'ailette semblable à celle qui caracté- rise diverses espèces voisines, particuljèrement le Tjlenchus Hyacinlhi, né- matode qui cause la maladie vermiculaire des Jacinthes et a été fort bien étudié par M. Prillieux (-). » L'enveloppe tégumentaire est de nature mixte : simplement cutanée dans sa partie superficielle, elle est contractile dans sa région profonde; on doit donc la considérer comme un tube muscido-cutané. La zone exté- rieure, qui seule représente le véritable léginuent, peut être assimilée à la « cuticule » des autres Nématodes; elle est striée, contrairement à ce qui s'observe chez plusieurs Anguillides. Parmi celles-ci, il en est, en effet, qui sont absolument lisses; d'autres sont siriées à l'état adulte, lisses à l'état (') Voir Comptes rendus, a4 décembre i883. ( -) Prili.ikux, La maliidic veriiiiciihiire des Jacinthes Journ. de ht Soc. d'Horlic. ,l88l) ( 376 ) larvaire; or, chez l'Angiiilliile de l'Oignon, la cuticule est toiijoursstriée et parfois même c'est sur la larve qu'on peut le mieux constater l'existence des stries. » La solution étendue dncide osmiqne colore assez fortement la région ciiticnlaire du tégument pour permettr-e de la distinguer de la couche sous-jacente. Celle-ci, comme je l'indiquais plus haut, est essentielleiuent contractile; on comprend que, sur des vers d'aussi faibles dimensions, il soit difficile de procéder à de rigoureuses investigations histologiques : la couche musculaire se montre comme une masse hyaline parsemée de fineâ granulations. Cet aspect peut être rapproché de celui que MetschnikofC a figuré dans le même tissu chez le Chœlosomn Clnpnredii. » Plus long que le corps, le canal intestinal serpente dans la cavité générale, en y décrivant quelques circonvolutions. Il olfre dans sa partie antérieure plusieurs dilatations qui apparaissent comme autant de renfle- ments; en arrière de la c^ivité buccale se voit un renflement pharyngien à la suite duquel vient un bulbe œsophagien qui précède l'estomac et l'in- testin. Par sa conâguration générale, cet appareil ressemble plutôt à celui du Leptoilern stercoratis qn k celui du T/lenchiis Trilici. » On distingue à la face dorsale du corps, au-dessus de l'œsophage, un canal étroit et sinueux qui rappelle assez exactement 1' « organe rubani- forme » des Pilaires. » Chez le mâle, l'appareil reproducteur se montre sous l'aspect d'un tube plusieurs fois replié sur lui-même. Ce tnbe n'offre aucune dilatatinu locale, aucune expansion latérale; il se termine à la région caudale (u'i se voient deux pièces péniennes qui viennent f.iire saillie au dehors. >) L'appareil femelle est très analogue au précédent : sa partie initiale, étroite, débute par une extrémité cœcale et constitue l'ovaire proprement dit; puis vient inie partie plus large qui représente l'utérus; le canal va- ginal lui succède et se termine à la vulve. Celle-ci est située plus en avant que chez rAngnillule du blé niellé; elle est bordée par un repli saillant. » Le développement de l'ovulî s'accomplit comme dans les espèces voi- sines. La reproduction est toujours ovipare. Observé à l'état de complet développement, l'œuf est de forme ellipsoïdale; revêtu d'une coque épaisse et comme vitreuse, il laisse voir par transparence l'embryon enroulé. Lors de l'éclosion, la tête sort généraleinent la première et assez rapidement ; cependant j'ai vu, à deux reprises, la queue se montrer d'abord au dehors. Chez quelques Anguillides et Leptodères, l'embryon se trouve, après l'éclo- sion, dans un état d'engourdissement qui peut se prolonger durant un temps ( 377 ) variable; ici on n'observe rien de pareil et, aussitôt après l'éclosion, la jeune larve commencé à exécuter des mouvements de reptation. Dans l'An- ^uillule (lu blé niellé, les larves, au sortir de l'œuf, ont acquis leur taille définitive comme larves; chez l'Anguillule de l'Oignon, elles se dévelop- pent encore progressivement, avant de quitter la forme larvaire. Les or- ganes génitaux commencent à se constituer durant cette période et souvent même on voit déjà s'esquisser les caractères extérieurs qui distingueront les deux sexes. Il n'est pas rare de rencontrer les larves agglomérées sur le même point en assez grand nombre, en faniUles, pour employer l'expres- sion consacrée. » Un savant helminlhologiste allemand, M. von Linstow, m'apprend que rAngiiillule de lOignon vient d'être observée en Allemagne et en Russie; M. Rùhn lui a donné le nom de Tylenchus pulref ariens, qui pourra |)robablemt'nt être conservé. Je dois également à l'obligeante communica- tion de M. von Linstow la connaissance d'un fait intéressant : en étabiis- SMut que celte Anguillule peut traverser le tube digestif des Mammifères sans' que ses caractères extérieurs soient altérés, j'exprimais la crainte qu'elle ne fût prise pour un parasite propre aux hôtes chez lesquels on pourrait fortuitement la rencontrer; c'est précisément ce qui est arrivé. Un médecin russe, examinant au microscope les matières intestinales d'iui homme qui avait ingéré des fragments d'Oignons infestés de ces Nématodes, a cru découvrir un nouvel Helminihe parasite de l'espèce humaine et, trom[)é par l'aspect spirale de ces vers, les a considérés comme des Tri- chir.es, poiu- lesquelles il a même créé un nouveau type spécifique ( T//- clùna coidoilii). Cet exemple montre, une fois de plus, à quelles méprises on s'expose en abordant de semblables recherches sans y être préparé par de sérieuses études helminthologiques. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur la fabticntion du fumier de ferme. Note de M. P. -P. Dehérain. « J'ai abordé l'étude du fumier de ferme en prenant pour guide les recherclies de M. Pasteur sur les fermentations, celles de M. Fremy sur la constitution des tissus des végétaux et les travaux de M. P. ïhenardsur les matières riches du fumier. J'indiquerai, dès aujourd'hui, quelques-uns des résultais auxquels je suis parvenu. » Températures constatées dans le fumier. — Le fumier de l'école deGrignon, sur lequel ont particulièrement porté mes études, est déposé sur deux plate- C. K., iHS4, 1" Semestre. (T. XCVIII, N° 6.) 49 ( ^7« ) formes limitées pur un rtiisseaii pavé qui conrluit les liquides dans une fosse à purin, munie d'une pompe à l'aide de laquelle on pratique de fréquents arrosages. » En enfonçant >in thermomètre dans des trous pratiqués à diverses hau- teurs dans la paroi latérale d'un fumier fait, on voit la température varier de 28° à 35" à mesure qu'on la prend plus près de la face supérieure de la masse; dans un fumier en voie de fabrication, 1rs températures sont beau- coup plus élevées de 55° à o",5o du sol; elles s'élèvent à 65" et à 68" dans les couches jupérienres. .' Gaz confiné dmis le fumier. — Pour savoir à quelles réactions étaient dues les hautes températures observées dans le fumier en voie de fabrica- tion, j'ai cherché d'abord quels étaient les gaz confinés dans cette masse de matière organique. A l'aide d'un tube de verre enfoncé jusqu'à o'°,45 de la paroi latérale et d'une pompe à mercure, j'ai pu facilement les obtenir. » Les gaz confinés à la partie supérieure du finnier en fabrication sont exclusivement forujés d'acide carbonique et d'azote; la proportion de l'acide carbonique surpasse souvent celle de l'oxygène dans l'air normal : on ne trouve pas de gaz combustible. Au bas de ce tas de fumier en voie de fabrication, la proportion d'azote diminue beaucoup, celle de l'acide car- bonique augmente, on trouve un gaz combustible; si enfin on puise les gaz au bas du tas de fumier fait, on ne rencontre que de l'acide carbonique et im gaz combustible. » Ce dernier, quelque soit le point oii il ait été recueilli, présente 1 es mêmes caractères; il ne diminue ni par le protochlorure de cuivre anniio- niacal, ni par l'acide sulfurique, ni par le brome; dans l'eudioniètre il présente, parla détonation, une contraction double de l'acide carbonique produit: c'est donc du formène ou gaz des marais; jamais on n'a trouvé d'hydrogène libre. » Ces résultats, obtenus sur les gaz puisés directement dans le tas de fu- mier, sont d'accord avec ceux qu'avait observés, il y a déjà plusieurs an- nées, M. Reiset, qui n'a trouvé de formène que dans le gaz obtenu d'un fumier fait, maintenu pendant plusieurs jours à l'abri du contact de l'air. » Les recherches précédentes établissent que les hautes températures ne se rencontrent dans le ftunier que là où la |)résence de l'azote eu propor- tion notable indique la pénétration de l'air; dans les parties où ne se trou- vent que de l'acide carbonique et du formène, la température est peu éle- vée; c'est donc a l'action de l'oxygène libre et non à une combustion interne qu'est due l'élévation de température du ftunier, et il reste à re- ( J7D ) connaître si la combustion est une simple oxydation chimique on si elle est due à Faction d'ini ferment figuré; il reste également à iléterminer la cause de production du forinène. » Feiiiieiit du/iiiiiierde ferme. — En triturant sous l'eau du fumier en voie de fabrication et en examinant une goutte de liquide à un fort gros- sissement, on la voit peuplée de microbes allongés, présentant souvent nue forte réfringence quanti ils ne sont pas exactement au point; en même temps on aperçoit beaucoup de points brillants peu mobiles. Le liquide préparé à l'aide du fumier fait présente à peu prés le même aspect, sauf que les bacilles y sont [)lus rares, moins actifs et les points brillants beaucoup plus nombreux. Je reprendrai |jrochainement l'histoire de ce ferment; au- jourd'hui je chercherai seulement à reconnaître si la production de l'acide carbonique et celle du forméne sont dues à son activité. » Si l'on introduit, dans un matras placé dans un bain-niarie à 45", le liquide obtenu en triturant du fumier frais sous l'eau, puis qu'on tasse pas- ser un courant d'air, qui a traversé des flacons à potasse caustique, on obtient un abondant dégagement d'acide carbonique. Quand le liquide est additionné de chlorofoniie, le dégagement diminue beaucoup, souvent de moitié, mais il ne cesse pas. » L'examen du liquide montre cependant que les bacilles, au lieu d'être actifs, sont étendus immobiles. Comme l'opération a lieu à ZjS" ou 5o° et qu'à cette tempéralure le chloroforme est facilement entraîné, que, de plus, il existe dans le fumier des bicarbonates faciles à décomposer, on pourrait craindre que tous les bacilles n'aient pas été paralysés et que l'acide carbonique recueilli fût dû à l'activité de ceux qui ont résisté ou à un simple entraînement. Pour s'assurer qu'une action physiologique n'était pas seule en jeu, on fil l'essai suivant : on plaça dans des tubes renfermant encore de l'air les liquides du fumier avec oit sans chloroforme, on ferma à la lampe et l'on maintint au bain-marie pendant quelques jours; ou trouva que l'oxygène avait été complètement transformé en acide carbonique, même en présence du chloroforme. )) Si deux causes différentes interviennent dans l'oxydation de la matière organique de fumier, la production du formène est due exclusivement à l'action d'un ferment hguré. Si, en effet, on entasse du fumier dans un fla- con muni d'un tube de dégagement et maintenu à 45°, on recueille après quelques jours un mélange de formène et d'aciile carbonique; mais tout dégagement cesse quand on ajoute du chloroforme; il cesse également par ( 38o ) l'action d'une température de 85°, pour reparaître après ensemencement de quelques gouttes de liquide provenant de fumier normal. » Conclusions. — Des expériences précédentes on tire les conclusions suivantes : » 1° Les hautes températures observées dans le fumier de ferme sont dues à une oxydation de la matière organique par l'oxygène libre; » 2° Cette oxydation n'est provoquée que partiellement par un ferment figuré; » 3° Le dégagement de formène observé dans le fumier privé d'oxygène est dû exclusivement à l'action d'un ferment figuré. » géOLOGIB:. — Présence de la pegmalile dans les sables diamantifères du Cap ; observation à propos d'une récente Communication de M. Cliaper. Note de M. Stan. McuNiEn. « Parmi les conclusions du Mémoire de M. Chaper (') sur le diamant trouvé par lui, pour la première fois in situ, je relève celle-ci : 1 4""-- Il serait 1res difficile de concevoir une analogie sérieuse prolwhle entre l'état de la |)egmatite fluide et molle et celui de la houe acjueLise magnésienne de l'Afrique australe, soit des roches qui ont fourni le diamant à cette dernière et qui ne sauraient être en tous cas graiiitoïdes, puisqu'on ne trouve pas de fragments de cette nature. » » Or, dès mon premier travail sur la composition et l'origine des sables diamantifères deDutoit's Pan (^), j'ai signalé la pegmatite parmi les roches mélangées au diamant et je conserve au Muséum, comme démonstration, (les petits échantillons qui ne peuvent laisser aticun doute. C'est le même fait que constataient MM. Des Cloizeaux et Diubrée dans I ■ Rapport favo- rable dont ils ont honoré mon travail (^) : " Quant aux roches granitiques, disent-ils, elles y sont représentées par des échantillons peu nomhieux de grains de quartz biilleux, identique au quartii du granité ordinaire, ainsi que |)ar des débris du feldspath. >. (') Comptes rendus, t. XCVIII, p. it3, if janvier 1884. ("-) Comptes rendus, t. XCIV, p. 25o, 5 février 1877. (") Comptes rendus, I. XCIV, p. 1127, 21 mai 1877. ( 38i ) » D'un autre côté, dans l'Ouvrage que viennent de publier MM. Henr Jacobs et Nicolas Clialrian, sur le Diamant, on lit à la p. 2o5 : « Dans le kopje de Doyl's rush, à 5'"" deKimberley, la roche qui entre en plus grande abondance dans la constitution du conglomérat est un granité roulé; les nombreux échan- tillons que nous avons vus, et qui font partie de la remar(|ual)]e collection de M. Motdie, sont grands comme deux fois le poing. Le jW/oir de cette mine inexploitée contient aussi de nombreux fragments de granité (pi'on distingue parfaitement à l'œil nu ». )) Pour ma part, quand j'ai eu l'avantage de visiter la colleclion de M. MouUe, ces échantillons ne m'ont pas été signalés, et je ne puis person- nellement rien ajouter à leur égnrd. » En tous cas, sans vouloir eu auctiue façon diminuer le contraste pro- fond qui sépare les mines du Cip de celles du Brésil et de l'Inde, je crois que ce n'est pas à la présence des roches granitiques qu'il faut demander leur caractéristique la plus différentielle. » GÉOLOGIE ET PALÉONTOLOGIE, — Sur quelques formations d'eau douce qua- ternaires d'Jlcjèrie. Note de M. Pu. Thomas, présentée par M. A. Gaudry. « Quaternaire ancieii. — Les dépôts de cette époque recouvrent les re- liefs et les dépressions de l'Atlas algérien, d'un immense manteau détritique s'élevant à des altitudes tout à fait insolites. I.a formation de ce dduvium a été accompagnée et suivie d'émissions internes, hydrothermales, sulfureuses et même ignées. Il y a eu aussi des coulées basaltiques littorales et des for- mations de tufs volcaniques ou de marnes salifères et dioritiques. Quant-à la composition du dikivium proprement dit, elle consiste en alternances de cotjches argilo-marneuses et de lits bien réglés de galets parfois conglo- mérés en poudingue à ciment calcaire. Sur le littoral, la base du dduvium est formée par im conglomérat gypseux, profondément dénudé, surmonté d'alluvions rougeâtres et graveleuses qui se relèvent fortement sur le flanc des montagnes, en prenant l'importance de puissants dépôts de transport où M. Pomel a découvert des ossements d'£'/ep/j(75 nntiquus. Il est à remar- quer que, sur les hauteurs insolites qu'ils atteignent dans le massif atlan- tique, ces dépôts de transport sont, en général, moins dénivelés que leurs synchroniques du littoral; ils y sont souvent accostés de corniches puis- santes de travertins, contenant déjà le lierre, la vigne et le figuier, avec les restes d'une Emyde, très voisine mais un peu différente de VEmys Sigriz actuelle, et à laquelle j'ai donné le nom à'Emys pro-Sigriz. D'autre part, à ces altiiudes élevées, le diluvium s'est infiltié clans toutes les crevasses on fissures rocheuses qu'il a trouvées ouvertes au moment de sa formation, et il y a entraîné de nombreux débris de Vertébrés, parmi lesquels j'ai reconnu, dans les environs de Constantine : i° un grand Bovidé indéterminé, mais qui pourrait bien être le Bubalns anliijuits (Duverne); 2° V Jnlilope Gaudryi du pliocè,.e; 3° V Ook tioijeùiphns (Geofle); 4" V Hippopolainus aiuplùbimilu.); 5° un Rhinocéros indéterminé; 6° un Cheval dont les dents ne peuvent se distinguer de celles de VE(jmis Slenonis du pliocène d'Europe. » Quaternaire récent. — Correspond à un régime aqueux beaucoup plus lent, plus calme et plus régulier que le précédent, inauguré par le retrait des eaux diluviennes dans le lit des vallées qu'elles avaient creusées et qu'elles comblèrent en partie, plus tard, de leurs puissantes alluvions. Une letite exondation de la côte fit alors émerger de minces cordons littoraux, qui ne présentent aucune trace de dénivellations et contiennent des osse- ments de VElephus africanus. Dans l'Atlas, c'est surtout sur les berges des cours d'eau actuels que l'on peut étudier ces dépôts alluviens, lesquels s'y montrent presque toujours formés de deux étages directement superposés. L'étage inférieur, argilo-tourbeux, offre une composition homogène, com- pacte, une coloration brune, et répand souvent une odeur fétide; il repose généralement sur le substratum marin de la contrée; sa surface ondideuse atteste la dénudation profonde qu'il a subie. L'étage supérieur repose di- rectement sur le précédent, et sa puisance est relativement beaucoup plus considérable; il est tout entier formé d'une marne calcaire grisâtre, friable, dans laquelle s'intercalent de nombreux lits de galets calcaires aussi inco- hérents que ceux des rivières actuelles; cette alluvion renferme des traces nombreuses de l'industrie humaine, les plus intérieures appartenant à l'é- i)oque de la pierre taillée, dite monsiérienne. Ces alluvions des plaines et des vallées sont souvent traversées par des sources jaillissantes, quelquefois thermales, dont les orifices multiples ont accumulé à leur siuface des amas considérables de sables n'ayant aucune corrélation avec les reliefs orogra- phiques voisins : tels sont les amas sablonneux de la plaine d'Eghis, près de Mascara, décrits par M. Pomel, et ceux qui sont situés au voisinage des sources thermales de l'oasis de Chelma, dans les Zibans. » Toutes ces alluvions, quelle que soit leur origine, contiennent une faune malacologique actuelle, mais quelques-unes d'entre elles renferment une riche faune de Vertébrés, dont je vais faire connaître les principaux ca- ractères, et qui diffère assez notablement de la faune actuelle des mêmes latitudes. ( 383 ) )) n. Les îilliivions quaternaires récentes de la plaine de la Mitidja, aux environs d'Alger, ont fourni à Nicaise des ossements d'ElepIms JJricdnus associés à Bubnhis aniiqiius (Diivern.) et à Hijipopotnmus ninpliihins. » b. Les sables d'Aïn-Ternifine, accumulés au-dessus de l'atterrissement quaternaire récent de la plaine d'Eghis (dép;u teinent d'Oran), ont livré à M. Pomel : un Éléphant voisin d'^. priscus, qu'il nomme E. Âtlnntictis (Pomel), lequel était associé à un Hipponoiame, au Cheval et à de grands Ruminants. » c. L'argile tourbeuse infériein-e des berges de l'Oued-Djelta (départe- ment d'Alger), près de sa source située à i loo'" d'altitude, ainsi que celle de l'oued Seguen, affluent du Rummel (département de Constantine), à Goo'" d'altitude, m'ont livré : i" un Buffle [Buhnius anlicpius, Duvern.) dont les cornes cylindriques mesviraient plus de 3'" d'envergure et o™,47 de cir- conférence à leur base; 2° un Bœuf que j'ai nommé P. primiçieuitis Mauri- laiiicus, dont la taille colossale devait mesurer au moins i'",9o au garrot et S^.So de la tête à la croupe; 3" deux Antilopes : A. corinnn, Pollas, et Jlcelnplius bubalis, id.; 4" deux Ovis : O. mies et O. tragelnphus; 5" un Ca- mélien que l'on est fort surpris de trouver à pareille époque dans le nord de l'Afrique, d'autant plus que ses molaires ne peuvent se distinguer de celles du Dromadaire; 6" un Cheval dont le crâne offrait plusieurs carac- tères de celui de VE. Africanm (Sanson) actuel ; 7" un très curieux Lquidé asinien, que je nomme E. asiinis Atlanticus, parce qu'il présente dans sa dentition de lait plusieurs caractères queje n'ai retrouvés dans aucune espèce vivante : le plus important consiste dans la présence, siu* l'angle postéro- externe de chacune de ses troisièmes prémolaires inférieures de lait, d'un fort denticule supplémentaire, exactement semblable à celui qui caracté- rise la variété prustyltiin (P. Gervais) de VHipparioii gracile du miocène d'Europe. » d. Enfin, les sables accumulés au voisinage des sources thermales de l'oasis de Chetma, près de Biskta (département de Constantine) ont fourni des fragments d'une molaire de Rhinocéros qui, habilement restaurée par M. Gaudry, ne peut se distinguer de celles du R. ticliorliitms. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les grains arqués des mers de Cliide. Lettre de M. I^Iillot à M. Le Goarant de Tromelin, présentée par M. Faye. « .... Ces trombes internubaires, en forme d'entonnoirs ou d'enclumes, observées poiu' la première fois par le commandant Rozet dans les Py- (384 ) rénées, sont fréquentes dans la zone des calmes de la ligne. Elles surmontent généralement les grains sporadiques de ces parages. Quand vous passerez par là, pensez à observer ce phénomène : vous verrez que les grains que l'on voit à l'horizon tout autour du navire sont sut montés d'une vaste enclume blanche dominant les cumulus noirs et ceux-ci le rideau de pluie, comme ci-dessous {fig. i)- Fis- I- » Il serait facile, si l'on assistait à la formation d'une de ces enclumes, de trancher une fois pour toutes (et très certainement en faveur de I;i théorie de M. Paye) la question toujours si controversée des trombis ascendantes ou des trombes descendantes. » Dans le cas ou vous n'auriez pas prochainement l'occasion de passer la ligne, recommandez cette observation à un collègue sûr, et, par sûr, j'entends dépourvu de toute idée préconçue. » J'ai toujours négligé de faire cette observation chaque fois que j'ai passé la ligne (si jeimesse savait!); mais, comme je dessinais et observais beaucoup, je me souviens très nettement de la figure caractéristique des points qui entourent l'horizon dans les calmes de la ligne. » Quand on les reçoit, ils versent des torrents d'eau et la brise totirne plus vite que l'on ne peut orienter les voiles, ce qui, par parenthèse, vous attire des remotitrances itntuéritées du comtuandaiit. Avant comtne après le grniu, caltiie absolu. Ce sont bien là, je crois, les caractères d'une trombe venue des régions supérieures vers les couches inférietires des nuages; et même ceux-ci ne sont que la résultante du froid occasionné par l'irruption de l'air d'en haut. ( 385 ) » J'aimerais bien avoir votre avis sur les grains mqiiés [fig. 2); je les ai décrits, dans ma brochure, tels que je les ai toujours observés et en me gardant bien de hasarder la moindre explication : je n'en ai pas qui me sa- tisfasse. Fin- r<. m » J'ai dit qu'ils semblaient à eux seuls renfermer la foudre dans leur sein, parce que telle en est l'apparence, mais je me repens de celte tour- nure donnée à ma phrase. On pourrait croire que je suis d'avis qti'ils sont eux-mêmes à eux seuls une source d'électricité, tandis que je ne doute pas qu'ils ne la tirent des régions supérieures pour la conduire au sol. Sans cela, le réservoir commun aurait vite absorbé leiu- provision, à moins de les comparer à des accumulateurs, mais cela deviendrait de la fantaisie. » C'est à cette forme en arc que je ne trouve pas d'explication satisfai- sante. Ce n'est pas un effet de perspective : les pieds touclient bien le sol ; ils ont la violence d'une trondje; le milieu de l'arc se comporte comme un grain ordinaire. » Ils sont fréquents dans le détroit de Malacca, aux changements de moussons. » M. Faye, après avoir présenté la Note qui précède, ajoute les remarques suivantes : « Il me semble que la forme si singulière des grains arqués s'explique- rait tout naturellement par l'accouplement de deux grains ordinaires, formant deux trombes largement séparées par en bas, mais se réunissant en haut par leurs entonnoirs. Cet accouplement a été plusieurs fois ob- servé. Nous en trouvons tmi exemple mémorable dans le double tornado qui a parcouru et ravagé la France en 178(8 sur deux bandes parallèles. Si l'on avait eu en France le ciel des tropiques, si le phénomène avait eu lieu le jour et non pas la nuit, ces deux tornados, accouplés en haut, mais dont G. R., l8S/|, 1" Semestre. (T. XCVlli, N°G. ) 5^* ( 386 ) les pieds étaient séparés par une distance de 5 à G lieues et même plus, auraient certainement revêtu à peu près l'apparence des grains arqués dont on vient de voir un croquis. Il existe pourtant certaines différences d'aspect entre ces tornados accouplés et les grains arqués qui ont empêché M. Millot d'accepter cette explication. Mais, s'd est vrai que tous les phénomènes orageux proviennent d'un mouvement tourbillonnaire descen- dant des hautes régions de l'air, on sera porté à attribuer à des circon- stances purement locales les différences dont il s'agit et à retenir comme vrai le fond de l'explication précédente. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les poussières de la neige. Note de M. E. Yung. « Les observations relatives aux poussières contenues dans la neige tombée dans les environs de Stockholm, à la fin du mois de décembre dernier, qui viennent d'être communiquées à l'Académie des Sciences, au nom de M. Nordenskiold, se trouvent partiellement confirmées par celles que je suis en train de poursuivre sur la neige des montagnes des environs de Genève. » Dans une première Note ('), je signalais la présence du fer dans la neige tombée à Genève et sur le montSalève. Durant un séjour fait, à la fin de dé- cembre, au sommet du col du grand Saint-Bernard (2490"°), j'ai constaté, à la surface des immenses champs de neige qui couvrent cette haute région, la présence fi'iuie très fine poussière noirâtre, irrégulièrement dispersée et se montrant çà et là sous l'aspect de petits sphérules isolés. Nulle part, cette poussière ne s'est rencontrée en quantité suffisante pour donner à la neige une teinte noire continue. » L'examen microscopique de cette poussière y a fait découvrir des particides minérales (silice), des fragments irréguliers attirables à l'aiguille aimantée et des globules de fer caractéristiques. i> D'autre part, j'ai évaporé sur les lieux environ i5'" d'eau de neige, dans le résidu de laquelle j'ai rencontré, outre les particules sus-mention- nécs, des poussières de nature organique. Les cendres ont donné la réac- tion très forte du fer. )i Depuis lors, le R. P. Caruzzo, prieur de l'hospice du Saint-Bernard, a eu l'obligeance de recueillir et de m'expédier, dans des flacons spéciale- Cnmpfes ipniliii, t. XCVII, |). l449' ( '>^7 ) ment destinés à cet usage, de la neige tombée dans la dernière semaine de janvier et ramassée immédiatement après sa chute. Malgré l'altitude du lieu et les précautions prises pour éviter l'introduction de corps étrangers de la part de l'opérateur, cette neige est souillée d'une assez grande quan- tité de poussières, parmi lesquelles j'ai recueilli des globules microscopiques de fer, dont j'adresse un échantillon à l'Académie. » La faible quantité des résidus a empêché toute analyse quantitative et ne m'a pas permis jusqu'ici d'y déceler avec une netteté suffisante la présence du nickel et du cobalt. » MÉTÉOROLOGii£. — Obseivations actinomélruiues Jailes à Moiil/jellier pendant l'année i883. Note de M. A. Cuova, présentée par M. F. Perrier. a Dans de précédentes Communications ('), j'ai donné les résultats des observations aclinomélriques faites à Montpellier pendant les années 187$ et 1876. Depuis cette époque, j'ai continué ces observations; mais ce n'est que depuis les derniers mois de l'année 1882 qu'elles ont pu être faites avec plus de continuité, à l'Observatoire météorologique institué cette année à l'École d'Agriculture. » Les observations actinométriques qui y sont faites régulièrement sont de deux ordres : ). 1° Un héliographe y inscrit, pour tous les jours de l'année, le nombre d'heures pendant lesquelles le soleil a brillé; » 2° Des mesures absolues de l'intensité calorifique de la radiation so- laire sont faites à midi, tous les jours où ces observations sont possibles, et expriméesen petitescalories (gramme-degré), reçues normalement en une minute sur une surface de i'^''. » Cesdétermuiations sont faites au moyen de mon actinomètre, préala- blement étalonné avec un pyrhéliomètre absolu, comme je l'aiindiqué dans mes précédentes Communications. » Les observations ont été faites avec beaucoup de zèle et d'exactitude par M. Iloudaille, répétiteur, et M. Bernard, stagiaire à l'École d'Agricul- ture de INIoutpellier; elles ont été résumées en deux Tableaux numériques (■-) Comptes rendus, t. XCI, p. i2o5; t. XCII, p. 8i et SSy ; t.XClV, [>. 495; t. XCVII, p loG; t. XCIV, p. 493. ( 388 ) et représentées gt;i[)liiqiiement en.deiix planches que j'ai l'hoinieur de pré- senter à l'Académie îles Sciences. 1° Heures (l'insolation ; totaux mensuels. h Dl 1883 1882 . Dccenibro 87.0 1883. Janvier i3o.55 Février i45. 18 Mars 2o5 46 Avril 206. 16 Mai 254. 1 1 Juin 327 . i3 Juillet 3i6.5i Août 345 .52 Septembie 201 .Sq Octobre 178.38 Novembre 1 28 . 3'4 Hiver 363 . 1 3 Printemps 666. i3 Été î^Sg-Sg Automne 5og. 1 1 Année 2428.33 au lieu de 438o'', si le soleil avait brillé constamment. Donc, pendant l'année, les hetu-es de soleil ont été les 0,687 de ce qu'elles auraient dû être, si le soleil avait toujours brillé. 1) Le Tableau numérique, qui a été dressé pour tous les jours de l'année, pourra fournir aux agriculteurs les nombres d'heures d'insolation com- prises entie deux dates déterminées. » L'influence considérable que la lumière solaire exerce sur l'activité de la végétation pourra donc être exprimée en heures de soleil, comme cela a été déjà fait, dans un autre ordre d'idées, pour les degrés de tem- pérature. 1° Intensités calorifiques. Moyemies mensuelles. Moyenne des saisons. M.ixim.i. Hiver 1,01 Printemps . i , 1 ) Été 1 ,02 Automne . . i , ig 1,07 1,11 1 ,06 1,36 Le 25 février. I ,2g 1,21 1,22 i,4i Le 16 mai. ■ ,.4 i,i8 1,11 1 ,60 'Le 8 août. 1,19 1,18 1,19 1,43 Le 17 septembre, w L'intensité calorifique a donc varié à peu près de la même manière qu'en 1875 et 187G; mais, les observations ayant présenté plus de conti- nuité en i883, on peut en déduire les conclusions suivantes : « On observe nettement deux maxiuia et deux ininiiiia annuels, comme ( 389 } en 1875 et 1876; leurs époques seules varient un peu avec l'état météoro- logique de l'année. » 1° Le premier minimum se proJuitini mois de décembre oudejanvier, selon que l'aulomne a été plus ou moins pluvieux; il est causé par le dé- faut de transparence calorifique de l'atmosphère, qui est la conséquence de la condensation de la vapeur d'eau atnios[)hérique par les froids de l'hiver. » 2" L'air ayant été desséché pendant l'hiver par les vents de nord-ouest qui sont passés sur le Plateau central et les sommets neigeux des Cévennes, la radiation croît en intensité, à mesure que la température se relève et que son état hygrométrique diminue, et atteint un maximum vers le mois de mars (1876) ou d'avril (1870 et i883); c'est le plus fort maximum moyen annui-1 de l'année. » 3°Apartir du mois de mai, généralement pendant la seconde quinzaine de ce mois, la radiation diminue rapidement et atteint son minimum dans le mois de juin; l'absorption atmosphérique est due à l'augmeiitalion croissante de la vapeur d'eau contenue dans l'air, causée par le réchauffe- ment du sol et l'activité de l'évaporation accrue par la reprise de la végé- tation. » 4°.Vers le milieu de l'été, le sol, desséché par le rayonnement solaire, cesse de fournir d'abondantes vapeurs; la transparence calorifique aug- mente, et la radiation croît pour atteindre un second maximum plus faible, vers le mois d'octobre ou de septeadjre, selon que le commence- ment de l'automne a été plus ou moins pluvieux. Après ce maximum, la radiation décroît et tend vers le minimum de décembre. » Les circonstances qui déterminent les dates desmaxima et des minima sont toutes locales et varieraient avec la position de la station. A ce point de vue, ce genre d'observations devrait se répandre; il donnerait, de la nature de chaque climat, une idée plus nette que ne peuvent le faire les autres observations météorologiques qui sont relatives à la couche d'air qui touche le sol, tandis que les résultats de» observations aclinométri- ques dépendent de la constitution de toute la couche atmosphérique dans laquelle se produisent les variations météorologiques. » M. Chapel adresse : 1° une Note rappelant que le soleil bleu, signalé au Venezuela le 2 septembre i883, avait été observé le 18 août 1821 par le météorologiste anglais Forster et par M. Hovard, dans des conditions mé- ( 390 ) téorologiques exce|)tioiinelles et à la suite de perturbalions analogues à celles que M. Faye a rappelées dans nue Communication récente; 2° Une Note portant pour tilre : « Sur la compatibilité d'un |n'incipe de météorologie cosmique avec l'invariabilité des grands axes des orbites pla- nétaires. » M. Daubhée fait tiommage à l'Académie, de la |)art de M. Habich, Di- recteur de l'École spéciale des Ingénieurs et des Constructions civiles et des Mines de Lima, du tome 111 des Anales de Conslrucciones civiles y de Minas que publie cet établissement. On y trouve : i*^ une description du district minéral de Yauli par M. Pflikker, au point de vue de la minéra- logie, de la géologie, de la paléontologie et de l'exploitation ; 2° un article de M. A. Raimondi, bien connu par ses éludes niinéralogiques antérieures sur la République Argentine; 3'^ un Mémoire sur les mines d'or de Cara- baga; 4" une Notice de M. de Chatenet sur l'exploitation métallurgique du dépaitenient d'Ancalis; 5° sur le traitement métallurgique des minerais d'argent par la (iision avec un combustible qui n'est autre que la fiente de lama, traitement qui est propre au Pérou et qui paraît remonter à une époque antérieure à la conquête; 6'^ un article sur la législation des mines du Pérou, par M. Fuente. Cette intéressante publication a été exécutée au milieu de circonstances que les événements politiques ont rendues difficiles. La séance est levée à 4 beures et demie. J. B. BULLETIN BlULlUUItAPUlQUE. Ouvrages reçus dans la séance du ii février 18B4. Mémoires de l'Académie des Sciences, InscrijJlions et Belles- Lettres de Tou- louse; t. V, i" et 2* semestre. Toulouse, imp. Douladoure-Privat, i883; 2 vol. iri-8°. Observations géologirjues sur les failles du dcpnrleinent de la Nièvre; par ( %• ) F. Lefort. Nevers, imp. Mazeron, i883; in-S". (Présenté par M. Daubrée.) Société des Sciences liisloriques et naturelles de la Corse. Voyage géologique et minéralocjique en Corse; par M. E. Gueymard, 1820-1821. Bastia, imp. Ollagnier, i883; in-S". Le monde physique; par Am. Guillemin, t. IV. La Chaleur, 20^ série. Paris, Hachette et 0% i883; gr. in-8" illustré. Anales de construcciones civiles de niinns del Petit, tomo III. Lima, C. Paz Soldai!, i883; in-S". (Présenté par M. Daubrée.) Otnitologia délia Papuosia e délie Molucche diT. Salvadori ; Parte seconda- terza. Torino, Paravia, 1881-1882; 2 vol. in-4''. Terza determinnzione deila latitudine geografica del R. Osservatorio di Capo- dinionte con esame délie osservazioni faite il 1820 da Carlo Brioschi ; per A. No- bile. Napoli, tipogr. D. de Falco, i883; in-4°. Koninkrijkder Nederlanden. Statisticlivan den in-, uit-en doorvoer, over het jaar 1882; Tweede gedeelte. S.-Gravenhage, i883; in-4''. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 FÉVRIER 1884, PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Présidext annonce à l'Académie la perle douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Th. du Moncel, Académicien lihre, décédé le i6 février. L'Académie décide que la séance sera levée, en signe de deuil, immé- dialement après le dépouillement de la Correspondance. ASTRONOMIE. — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'Observatoire de Paris, pendant les troisième et quatrième trimestres de l'année i883. Communiquées par M. Mouchez. Correction Correction Dates. Temps moyen AsceDsioii (le Distance de 1883. de Paris. droite. l'éphémér. (™) ChrysÉis. polaire. l'éphémér. Juin. 9... h m s g.5i.3o 1 '7 lu s 3 I .?.'j,oi » (S) CoKCORDIA. 102. 5g. 33, 2 9 Juin. 6... . ,..0.44 18. 5. 2,40 -+- 5,3-1 106. 9.58,9 — 0,8 9 ••• io.52.3o 18. 2.33,24 -+- 5,32 106. i5. 18,4 + 0,6 C. R., iSS.'i, 1" Semestre. (T. XCVIII, ff° 7.) ( 394 ) Dates. 1883. Sept. 24. Oct. Oct. 26 3i Nov. ■ÎO 23 27 Dec. I 6 7 Oct. 22 26 3i Dec. Nov. 7 10 20 23 Correction Correction Temps moyen Ascension de Distance de de Paris. droite. l'éphcmér. polaire. l'éphémér. (mT) Barbara (')• Il m ^ 9. 0.36 Il m s 2 1 . 13.57 ,39 Q Callisto S II 3" 23. 54", 7 10.37.25 23.22.34,80 (T) Pallas + 2,3[ 87.34.13,4 i5,3 10.46-23 1 . 6. I I ,98 — 1,38 108.46.27,2 — 2.7 10.23. i4 I. 2.41,96 - 1,28 109.36.46,0 — 2,4 8.55. 5 0.53. 9,69 — 0,91 I I I .33.39,6 — 2,5 8.42.38 (^) o.52.3o,o3 — 0,90 1) » 8.26.22 o.5i .57,70 — 1,16 III. 44.51. 8 — 1,2 8.10.31 {-) o.5i .50,09 — 0)9i 111.45.12,7 — 0,7 7 .5i . i5 o.5i. i4,25 — 1 ,02 1 II .40. 0,4 — 2,2 7.47.29 o.Sa, 23,66 - 0'97 III. 38. i4, 3 — 4,4 (S) POMONE. II. 21. 58 1.26. 6,01 — 1 ,80 78.37.13,9 -)- i3,o II. 2.55 (-) I .22.47,03 — 2,10 79. 4.45,3 •4- ",9 10.39.21 i.i8.5i,4i - '-D'î 79.38.30,0 4- 10,4 (g) Égérie. Ocl, 22. . . 1 1 ,29.19 1.33.28,65 + 0,73 89.36.53,5 - 13,4 3i... 10 44.32 1.24. 3,10 + 0,64 89.25.44,2 — i3,o @ Antiope. Oct. 26.... 1 1 .28.49 1.48 45,33 s + 1 ,62 » 11 3i.... 1 1 5.20 1.44.54,40 + 1 ,70 81,28.52,0 - «5,7 i^ôj Abéthuse. 11,17.39 II. 3 . 38 10. 17 .42 10. 4- i5 9.46.37 9,29,9.. 9. 4.12 2,24.51 ,57 2,22.37,54 2 , 1 5. 5g, 96 2. 14.20,53 2. 12.25,76 2. 10.53,01 2. 9.18,97 -67,41 -66,67 — 64, o3 67- 29- 9,4 67.56.50,7 69 . 3o . 0,1 69.57.27,4 70.32.42,3 71 . 6.27,2 71.53. 4,3 ■120,6 ■124,4 ■128,4 (') On n'a pu s'assurer si l'astre observé était bien la planète. (") Observation douteuse, faite à travers les nuages. ■^'95 ) Correction Correction Dates. Temps moyen. Ascension de Distance de 1S83. de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér h @ CÉLUTA ( '). 5 h m S s o / " Dec. 7.... 10.27.58 3.33.18,70 » 5'2.5o.56,4 » (W FORTUNA. 11.55.57 4'22. 7,38 +20,59 7^' 8.38,4 — 36,5 II. 21. 21 4* '5. 1,53 4-20,53 70.31. [0,3 — 36,7 ii.i6.27(-) 4-'4- ^>93 +20,57 70.34.15,6 — 37,9 I I . I r . 33 4-'3. ^,82 +20,24 70.37.16,3 — 4'»' II. 6.4o(^) 4-'2. 7,95 +20,21 70,40.18,8 — 39,8 Nov. 27 Dec. 4 5 6 » Les comparaisons de Pallas se rapportent à lephéméride du Naiitical Almanacli; celles de Callisto et d'Aréthuse, aux éphémérides publiées dans les n"' 211 et 214 des circulaires du Berliner Jahrbuch; toutes les autres se rapportent aux éphémérides du Berliner Jahrbuch. » Les observations ont été faites par M. Henri Renan. » STATIQUE CHIMIQUE. — Sur les déplacements réciproques entre rncide fluothydrique et les autres acides; par MM. Berthelot et Guxxz. « Les déplacements réciproques des acides dans leurs sels sont régis par la grandeur relative des chaleurs de formation : cette règle, établie par l'un de nous, peut être vérifiée en complète rigueur, pourvu que l'on fasse entrer en compte tous les composés, tels que hydrates, sels neutres, sels acides et sels doubles, susceptibles de prendre naissance dans les conditions des expé- riences; chacun d'eux étant pris dans le degré actuel de stabilité ou, s'il y a lieu, de dissociation qu'il éprouve individuellement, sous l'uifluence de la chaleur ou du dissolvant. » Ce sont les sels acides en particulier qui déterminent d'ordinaire les partages, à cause de l'excès thermique résultant de leur formation. Les équilibres résultent de leur dissociation partielle par l'eau, s'ils sont dissous, ou par la chaleur, s'ils sont isolés. » La prépondérance thermique de l'un des sels neutres peut être ainsi compensée par l'excès d'énergie dû à la formation soit du sel acide qui y (') On n'a pu s'assurer si l'astre observé était bien la planète. ( 2 1 Observation douteuse faite à travers les nuages. ( 39^5 ) répond [bistilfale, bioxalate (' ), etc.], soit du sel acide antagoniste [bichro- mate (-)J, soit des deux à la fois. Si cet excès n'est pas suffisant, les acides les plus forts donnent seuls lieu à des équilibres (sulfates et acide chlorby- drique); tandis que les acides faibles n'entrent pas en balance [sulfates et acide acétique (')j. Mais, s'il est assez considérable, il y a partage et équilibre entre un acide puissant et les acides même les plus faibles. L'acide fluorhy- drique va nous en fournir la preuve. » I. Soient les flc/(/es flaorhydrique el c h loi hydrique, opposés l'un à l'autre dans leurs sels de potassium : cherchons d'abord le maximum ther- mique; pour cela, examinons les quantités de chaleur dégagées dans les quatre réactions possibles, en envisageant les corps antagonistes sous des états respectivement comparables (') : Cal i 2HFga7. -)- 2K.CIS0I. = 2KF solide + 2HCI gaz — 22,0 ( . = KF, MF sol. -h K Cl sol. H- H Cl gaz. +10,0 ( 2HClgaz+ aKFsol. = 2KCI sol. +2HFgaz +22,0 ( .. i=K.F,UF soI. + lCCl sol. +IICI gaz. +32,0 Dans tous les cas, le maximum thermique correspond à la formation du fluorbydrate de fluorure. » L'expérience vérifie la théorie. En effet, si l'on fait passer à froid un courant d'acide chlorhydrique gazeux et sec sur du tluorure de potas- sium sec, contenu dans une nacelle de platine, l'acide chlorhydrique est absorbé, sans que l'acide fluorhydrique se dégage : il se forme du chlorure et du fluorhytlrate de fluorure de potassium, ainsi que l'analyse le dé- montre. De même, l'acide fluorhydrique gazeux^ agissant sur le chlorure de potassium, le transforme en fluorbydrate de fluorure, et l'acide chlorhy- drique se dégage. Si l'on élève la température, la dissociation iiuervient, le fluorbydrate se décompose en sel neutre, qui reste dans la nacelle, et en acide Ouorbydrique, qui se dégage. Par suite, l'acide chlorhydrique con- tinuant à affluer, une nouvelle portion du fluorure est attaquée, avec for- (') Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 584 et 638. (■■') Coinplcs rendus, t. XCVI, p. 3gg. (^) En négligeant les traces d'acétates acides, qui prennent naissance dans les solulions, et les effets résultant de leur présence. (') Dans les réaclions où intervient le fluorhydrate, il conviendrait peut-être de dé- duire '^'■•'',2 pour tenir compte do la condensaliDU du gaz fluorhydrique. iMais la foiniation (lu lliiorliydrale répond encore à + a'-'', 8, à partir d" l'acide fluorhydrique li(|uide. Ceci ne niodilie donc pas nos conclusions. ( ^^97 ) malion d'une nouvelle dose de chlorure et de fluorhydrate de fluorure, qui se dissocie à son tour par la chaleur. Ces actions, se réitérant, finissent par amener la transformation totale du fluorure en chlorure. » Réciproquement, lorsqu'on fait passer un courant d'acide fluorhy- drique gazeux sur le chlorine, la transformation du chlorure en fluorure a lieu peu à peu, et elle s'explique d'une façon identique. » Les mêmes réactions ont lieu dans les dissolutions; seulement les va- leurs thermiques ne sont jdus assujetties à être nécessairement positives, à cause de l'inégalité des chaleurs de dissolution des corps mis en présence. » En fait, l'expérience donne, |)our les deux valeurs réciproques : 1 HF (i''i = a''') + KGl(i''^'i = 2'"), vers 8" +o,i8 I HCI(i«i = 2'") + KF (t''i = 2'") — 2,i8 » Il y a réaction dans les deux cas et partage inégal du métal entre les deux acides : résultat conforme d'ailleurs aux observations de M. Thom- sen sur les sels de .sodium. Mais l'interprétation nous en paraît tout à fait différente de celle du savant professeur danois, qui invoque un coefficient affiiiitaire nouveau, l'avidité, propre à chaque acide. Nous l'attribuons, en effet, uniqueuient à des phénomènes thermiques connus, à savoir la for- mation du fluorhydrate de fluorure et sa dissociation partielle en pré- sence de l'eau : nous établirons plus loin ce point d'une façon plus précise, en faisant varier les proportions relatives des divers composants du sys- tème. » La réaction est la même en définitive pour l'état des corps dissous que pour l'état des corps séparés de l'eau. On peut la prévoir et s'en rendre compte, soit par les calculs thermiques présentés |)lus haut pour les corps séparés de l'eau, soit eu envisageant les deux hydracides dans l'état dis- sous, afin de tenir compte, autant que possible, de la formation de leurs hydrates stables, mais en opposant cependant les sels eux-mêmes dans l'état solide, ce qui est permis, en raison de l'absence d'hydrates stables des sels envisagés; les corps antagonistes sont encore ici pris deux à deux sous des états comparables. » On aura, par ce procédé de calcul : \ aHF dissous + -ïKCl solide = atlCl dissous + aKF solide .' — io,4 j » » = H Cl dissous + K Cl solide- + K.F,HF solide.. . + 4,o 2 HCl dissous -H altF solide =z 2HF dissous -t- 2lvCl solide +io,4 » » = HCl dissous -4- K Cl solide -f-RF,HF solide.. -m4,8 (398 ) » Le maximum thermique est toujours le fluorhydrate, eu présence comme en l'absence du dissolvant. )> II. Les mêmes conclusions s'appliquent, en théorie comme en fait, aux déplacements réciproques entre les ncicles azotique et fluorhydrique, le fluor- hydrate répondant toujours au maximum thermique. » IIL De même, avec V acide sulfuriqae, il se forme d'abord un bisul- fate et un fluorhydrate, que l'élévation de température décompose ensuite; mais nous n'insisterons pas. L'acide acétique est plus intéressant. » IV. acides fluorhydrique et acétique. — Voici les calculs pour l'état gazeux des deux acides antagonistes; ils établissent la nécessité du par- tage : Cal 2HFgaz-+- 2C*H3KO*sol. = 2C'H'0*gaz + 2KFso]ide + i9,4 = C'H'0*gaz-^CHl'KO*sol.^-KF, HFsoI.. -I- 3o,8 2eH*0'gaz4-2KFsolide = 2HFgaz + 2C>H3KO'solide — I9»4 =:C*H*0'gaz + C*H^KO' + KF, HFsoHde.. +ii,4(') )> Pour l'état d'hydrates stables et dissous des deux acides ( = ), les sels étant solides : l'fl) i 2HFdissous-+-2C'H'KO* sol.=: 2C'H'0' étendu + 2 KF solide -+"4,8 1 » =C*H*0*acide-)-C*H'RO'sol. +KF, HFsol. +11, S j 2C'H*0* dissous+ 2KFS0I. = 2HF étendu -+- 2 C H' KO' solide — 4,8 I » =C'H*0'étendu + C'H^KO'soI.-i-KF, HFsol. -Mo,o » En fait, il y a déplacement et partage, tant à l'état anhydre, comme nous l'avons vérifié, qu'à l'état dissous. Nous avons trouvé, par exemple, à 10° : ( C'H*0'(r'J = 2i'') -f- KF(ri = 2'") — oC='',43 ( KFfi*'! = 2'") 4- C*H^K0''(i*'i = 2'i'). .. +2C»i,8 » Le déplacement partiel de l'acide fluorhydrique par l'acide acétique, diJ à la formation du fluorhydrate de fluorure, est très digne d'intérêt et contraste avec la résistance du sulfate à l'acide acétique : cette difféi'ence est une nouvelle confirmation de nos théories thermiques. (') On néglige l'acétate acide, qui doit aussi concourir au phénomène. Les chiffres re- latifs au fluorhydrate demeurent posilifs, même si on les diminue de 7^.11^2 po„P tenir compte du changement d'état du gaz fluorhydrique. On |)eut aussi faire les calculs depuis les deux acides liquides; la conclusion demeure la même. (2) Ou plutôt de l'acide fluorhydrique; la chaleur d'hydratation de l'acide acétique était minime. (399) » V et VI. Les acides oxalique et tarlriifue donnent lieu à des partages semblables et prévus par le calcul, soit pour l'étatanhydre, soit pour l'état hydraté desacides, lesquels partages résultent toujours de la formation du fluorhydrate, accompagnée cette fois de celle de l'oxalate acide oudutar- trate acide, qui concourent au phénomène. Nous supprimerons le calcul pour abréger; mais nous croyons utile de donner les expériences relatives à l'état dissous : Oxalates. l I C' H^O" dissous -H KF(i'^i = 2'i'), à 9" — iC-'',23 j iCMv-O» dissous + IlF(i^i= 2'") +o«-'',82 Tartrates. {C*H''0'2dissous + KF(i' H Cy gaz H- KGy solide -+- KF, HF solide. . •?• » Le déplacement de l'acide cyanhydrique par l'acide fluorhydrique est conforme aux analogies; mais le déplacement inverse est plus singulier. En fait, l'expérience a confirmé ces prévisions. M Au rouge sombre, il y a déplacement sensible de l'acide fluorhydrique par l'acide cyanhydrique, agissant sur le fluorure de potassium, et for- mation de cyanure de potassium. A froid, l'action se fait aussi, mais elle est plus lente. Inversement, l'acide fluorhydrique agit sur le cyanure de potassium et en déplace l'acide cyanhydrique, en formant d'abord du fluorhydrate de fluorure. » ( 4oo ) THERMOCHIMIE. ~ Sur la loi des modules ou constantes thermiques de substitution. Note fie M. Berthelot. « Je croirais abuser des moments de l'Académie en revenant soit sur l'historique de la loi des modules, soit sur son degré réel d'approximation pour les sels stables des acides forts, soit sur son peu d'exactitude pour les sels des acides faibles ou des bases faibles, en raison de leur dissociation par l'eau, ainsi que je l'ai expliqué expressément eu iS^S et justifié par de nombreuses expériences, explication que M. Toramasi reproduit aujour- d'hui sans y rien ajouter : tous ces points sont acquis et ne souffrent aucune discussion (vo/r ce Volume, p. 6i). » Mais il parait utile de montrer, par des chiffres précis, à quel point la loi est en défaut pour les sels solubles de mercure; ces chiffres sont tirés des expériencesque j'ai présentées à l'Académie, et ils figurent depuis quel- ques années dans V Annuaire du Bureau des Longitudes. Différence. ... 1,1,. ( potasse +i3,7) , Acide chlorhydrique et , , i + a .t. ( oxyde de mercure. .... + 9, > ) Acide bromhydrique et , ' „'' ' + 0,0 ( oxyde de mercure -H iS,^ ] . . , , . i potasse -)- 1 3 , 3 ) _ Acide acétique et ,, .,+ïO,3 ( oxyde de mercure + j,o ^ , ., 1 . . , ( potiisse +2,9) . Acide cyanhydnque et , , ^ '^ — 12,0 ( oxyde de mercure + i5,5 ) » Ou ne saurait d'ailleurs parler de dissociation sensible poiu' les chlo- rure, bromure, cyanure de mercure. » On voit combien les expériences directes sont nécessaires et quelles erreurs on commettrait en appliquant ici la loi des modules, d'après laquelle on aurait dû obtenir, dans tous les cas, une différence constante et égale à M- 4 , 2 . » MilTliOROLOGiE. — Controverses, an xviil" siècle, au sujet des trombes, à propos d'une Note de M. J. Luvini; par M. Faye. « L'Académie se rappellera peut-être que, après avoir exposé et défendu longuement mes idées sur les tourbillons persistants à axe vertical qui se produisent dans les courants liquides ou gazeux sous l'influence de simples différences de vitesse entre les filets parallèles de ces courants, j'ai rocher- ( 4oi ) ché si, dans le passé, ces idées avaient été aussi unanimement méconnues qu'elles l'étaient de notre temps, il y a peu d'années. En ce qui touche le point spécial de savoir si les tourbillons aériens sont ascendants, comme le proclamaient alors tous les météorologistes, ou s'ils sont descendants, comme je crois l'avoir démonirè, j'ai eu la satisfaction de trouver que deux des plus grands observateurs du siècle passé, Buffon et Spallanzani, avaient soutenu la même thèse que moi. Malheureusement leur interven- tion a été inutde: le préjugé qu'ils combattaient était trop répandu et trop fermement ancré dans les esprits. M. J. Luvini, professeur de Physique à l'Académie militaire de Turin, vient de m'adresser un complément pré- cieux de ces recherches. Il fait connaître une Note de Spallanzani sur les orages et analyse une discussion qui a eu lieu, au sujet des tourbillons, entre B. Franklin et plusieurs de ses correspondants, Beccaria , Perkins, Cadwalader-Colden. 3e demande à l'Académie la permission de mettre sous ses yeux un extrait de cette Note et d'y joindre quelques réflexions. « Une nouvelle théorie île la grêle, que je publierai dans quelques semaines ou, pour mieux dire, un complément de la belle théorie de IM. Faye et une élude sur l'origine de l'électricité de l'atmosphère, des trombes et des cendres des volcans ont appelé mon atten- tion sur les tourbillons et sur les publications de M. Faye à cet ét;ard. Inutile de dire que je trouve la tlicoiie de M. Faye bien raisonnée et juste, le plus souvent, jusque dans les derniers détails. » Ayant trouvé, dans mes recherches, des faits nouveaux, qui concourent à l'appui de la théorie de M. Faye et des auteurs, qui, dès le siècle dernier, l'ont ébauchée et appuyée de bonnes observations, je pense ne pas faire chose inutile en présentant ce que j'ai pu recueillir. » M. Faye se préoccupe justement de trouver des observations relatives à l'existence de tourbillons ou de trombes entre la région des cirrhus et celle des nuages orageux, et, après celles de Lecoc et de Sevcrizow, il ajoute [Jiuiunire de 1875, p. 549) : » Naturellement, des observalions pareilles, faites sur les lieux, c'est-à-dire au sein » d'un nuage à grêle, doivent être rares »; et plus loin (p. 55i) : « Un grand nombre d'observations démontrent que lâgyration se prolonge souvent au-dessous du nuage à grêle » jusqu'au sol. Mais rien n'indique dans ces relations qu'on ait aperçu quelque mouvement . tourbillonnaire au-dessus, c'est-à-dire dans le vaste espace compris entre les nuages à I- grêle et la couche supérieure des cirrhus ('). » » Or voici, à ce propos, une observation qui, et par sa nature et par l'autorité de son auteur, mérite bien d'être rappelée. Elle est de Spallanzani. « En traversant les Apennins pour aller de Parme à Portovenere, le a3 juillet (1783?), il se trouve enveloppé par un orage. Tout en faisant de précieuses observations sur ce qui (') Voir à ce sujet une lettre de M. Millot sur les Trombes Internuhaircs [Comptes ren- dus du II février, p. 383). H- Fa\e. C. R., i88'|, I" Semestre. (T. XCVIII, N" 7.) 52 ( 402 ) se passait autour de lui, il se hâtait vers le haut, pour descendre de l'autie côté de la mon- tagne, quand quelques rayons de lumière appelèrent son attention, et il nconnut, un peu après, que c'était le Soleil qui comiiunçait à percer les couches sujiérieurts du nuage orageux, dont il avait traversé la presque totalité. A ce [loiiit, il changea d'idée et il monta sur une haute crétc pour contempler le spectacle de haut en bas. » De là il voyait l'orage comme un lac immense, illuminé par le Soleil et tout en tem- pête. Sans parler ici des autres observations, voici comment il s'exprime pour ce qui re- garde le mouvement du nuage : «■ Tandis que là-bas se montrait un fort vent de sud-ouest » (libeceio), on voyait les nuages courir dans la direction opposée, pleins de crispations et » d'ondes [piene (Vincrcspamenti e (Von) il s'en ajoutait d'autres particuliers, et un distinctement de rotiuion, d'où se produi- >> saient en eux çà et là plusieurs tourbillons et parfois se détruisaient les uns les autres, » semblables à ceux que nous voyons en petit dans les eaux des canaux et des fleuves. » [Menwria delta Società italiana , vol. II, parte a'', p. 892, dans une Lettre à Charles Bonnet en date du 12 février 1784.) » 'Voilà donc le mouvement tourbillonnaire au-dessus des nuages orageux bien observé et démontré; il était nécessairement à axe vertical et descendant, car il était semblable à ceux des eaux courantes. » Maintenant je demande la permission d'ajouter quelques notes à V Histoire d'un pré- jugé nautique de Y Annuaire pour 187$. M. Faye, probablement d'après quelque Traité par- ticulier de Météorologie, cite parfois, et notamment dans Y Annuaire de 1877, p. SgS, Franklin, qui aurait introduit, le premier, l'hypothèse des tempêtes d'aspiration; mais il ne dit rien de sa théorie des trombes. » Franklin a eu l'occasion d'observer et d'étudier plusieurs ouragans d'aspiration, diri- gés de nord-est vers sud-ouest, et notamment un, qui l'empêcha de voir, à Philadelphie, nne éclipse de Lune, qui devait arriver un vendredi à c^ du soir. Quand la poste lui ap- porta les nouvelles publiques de Boston, où l'on rendait compte des ravages que ce même ouragan y avait faits, il trouva qu'on y avait bien observé le commencement de r( clipse, (pioique Boston soit environ à 400 milles au nord-est de Philadeljihie. C'était un oura- gan do nord-est, et il aurait dû passer sur celte ville plus tard qu'à Boston. « Je m'en ex- j» pli(]uai donc dans une lettre à mon frère, qui demeurait à Boston, dit Franklin, et il » m'apprit par sa réponse que l'ouragan n'y avait commencé que sur les 9'' du soir, de » sorte qu'ils avaient très bien observé l'éclipsé; et en comparant toutes les autres rela- » tions, que je reçus de plusieurs colonies, des heures du commencement du même ouragan » et de celui d'autres ouragans de la même espèce depuis ce temps, je trouvai que le » commencement était toujours plus tardif en remontant vers le nord-est. Je n'ai pas mes » notes en Angleterre, et je ne puis vous dire de mémoire quelle est la proportion des » temps aux distances; mais il me semble qu'elle est d'environ une heure par centaine de » milles. » [OEuvres de Franklin, traduites en français par M. Barbeu-Duboiirg; Paris, 1773,1. II, p. 78.) » L'ouragan dont il parle était arrivé environ vingt ans avant la date de la lettre, et il explique ces faits en supposant une grande chaleur et une grande raréfaction de l'air dans le golfe du Jlexiipie, ou dans le voisinage. « Je vous offre ceci, disait-il à Small, comme » une hypothèse pour rendre raison de ce fait particulier, et peut-être qu'une plus mûre ( 4o3 ) " réflexion pourra nous en faire trouver une meilleure et plus vraie. Je ne prétends pas dire » que tous les ouragans se forment de la même manière. Je sais qu'il n 'en est pas ainsi de >> nos orages de nord-ouest de l 'Amérique. « » Franklin s'dccupa aussi des lourliillons atmosphériques, ou trombes, et dans ses Ob- servations, conjectures et suppositions j)/n siques et météorologiques, lues à la Société Royale le 3 juin 1756, il en ébaucha même une théorie. Voici comment il s'exprime (vol. cité, p. 10): « Des fluides pesants, qui descendent, forment souvent des tournants ou tourbillons, » comme cela se voit dans un entonnoir, où l'eau acquiert un mouvement ciiculaire en >> s'éloignanl de toutes paris du centre et laissant au milieu un vide plus grand par le haut » et diminuant veis le bas, comme un porte-voix ayant sa principale ouverture tournée vers » le haut. » L"air qui descend ou qui monte peut former des tournants ou tourbillons tous sem- » blables, les parties de l'air acquérant un mouvement circulaire et s'éloignant du milieu » du cercle par une force centrifuge et y laissant un vide; si l'air descend, le vide est plus » grand par le haut et va en diminuant vers le bas. Si, au contraire, l'air monte, le vide » est plus grand par le bas, comme un porte-voix ayant sa plus large ouverture contre » terre. » En même temps que l'air descend avec violence en quelques endroits, il peut s'élever » avec la même violence en d'autres et former ainsi tout à la fois deux tourbillons de dif- » férentes espèces. » » Tout cela, en ligne de raisonnement, peut bien aller; mais il semble que Franklin au- rait dû, tout de suite, ajouier : maintenant, toutes les trombes observées sont évasées eu haut; donc il n'y a que des trombes descendantes. Au lieu de cela, épris du préjugé si bien décrit et combattu par M. Faye, il continue de la manière suivante : » L'air, dans son mouvement de tournoiement, s'éloign.mt en tout sens du centre, ou • de l'axe de la trompette, y laisse un vide, qui ne saurait être rempli par les côtés, parce » que l'air tournovant forme comme un arceau cpii en empêche : il faut donc qu'il y soit i> précipité par les extrémités béantes. » La plus grande pression de dehors en dedans doit être à l'ouverture inférieure, oîi se » trouve le plus grand poids de l'atmosphère environnante. L'air qui y pénètre y monte » rapidement et enlève avec lui de la poussière, des feuilles et même des corps plus gros- » siers, qui se trouvent en son chemin, lorsque le tourbillon ou trombe passe sur » terre. » S'il passe sur l'eau, le poids de l'atmosphère environnante pousse l'eau dans sa ). cavité, où une partie se joint successivement à l'air environnant, et, augmentant son » poids et participant à son mouvement accéléré, elle s'éloigne de plus en plus du centre >> ou de l'axe de la trompe, à mesure que la pression diminue. A la fin, à force d'élargir la » trompe, l'eau se brise en menues parcelles, assez adhérentes à l'air pour en être soutenues, » et paraît comme un nuage obscur au sommet de la trompe. » Ainsi ces tournoiements d'air peuvent former des tourbillons sur terre et des trombes en » manière de jets d'eau sur mer. » » Cette doctrine de Franklin n'a pas trouvé grâce auprès de tous ses amis et contem- porains. ( /|o4 ) B Voici comment s'exprime Cadwaiader-Colden en écrivant à Franklin ; o Vous avez embrassé l'opinion commune sur les trombes, el ma propre observation ocu- " laire me persuade que c'est une fausse idée. Dans un voyafje aux Indes occidentales, j'eus » occasion d'observer plusieurs trombes. Il en passa une à moins de 3o ou 4o verges du >■ vaisseau où jV'tais ; je la considérai avec toute l'attention ])ossible et, quoi(|u'il y ait actuel- » leraent quarante ans, elle fit sur moi une impression si forte, que je nie la rappelle encore » bien distinctement. Toutes ces trombes parurent dans des intervalles de calme, c'est-à-dire ■) entre les vents réguliers et les vents variables, au mois de juillet. Celle qui j)assa si près de » nous avait la figure d'un cône renversé, c'est-à-dire sa pointe tournée vers la mer, en ap- • prochant à peu près à 8 pieds de distance de sa surface, et sa base dans un nuage noir. » Nous avions un calme absolu; la trombe passa lentement à côté du vaisseau ; j'eus la faci- » lité d'observer clairement qu'il sortait delà trombe un courant violent de vent, qui faisait « une trouée d'environ 6 pieds de diamètre sur la surface de l'eau et soulevait l'eau en forme » de bourrelet circulaire et inégal autour de cet enfoncement, comme pourrait le faire un vent >) très fort d'une paire de gros soufflets dont le tuyau serait dirigé perpendiculairement sur » la surface de l'eau, et nous entendions clairement le même bruit de sifflement que les » bouffées de vent d'un pareil soufflet juoduiraient sur l'eau. Je suis très sûr qu'il n'y avait « rien que l'on pût rapporter à une succion de l'eau de la mer dans la trombe, à moins » qu'on ne voulût se faire illusion, en prenant le rejaillissement de l'eau, qui s'élevait en >. forme de bourrelet à j)eu de hauteur, pour de l'eau montant dans la trombe. Je distinguais • aisément un espace vide d'environ 8 pieds entre la mer et la pointe du cône, où rien n'in- » terrompait la vue, comme cela n'aurait pas manqué d'arriver s'il s'y était élevé de l'eau •> de la mer. Je vis dans le même voyage plusieurs trombes.... Je suis convaincu qu'il sortait >> de chacune de ces trombes un courant de vent et que c'était par ce courant de vent qu'il » y a souvent des vaisseaux tout à coup renversés,... quoiqu'il fît un calme parfait l'instant » d'avant que cette bouffée les frajjpàt. » » Voyons maintenant ce que dit le D'' Perkins dans ses lettres à B. Franklin [vol. cité). « Ce qui m'a donné occasion de penser que toutes les trombes descendent, c'est que j'ai • trouvé la chose bien constatée par rapport à quelques-unes; c'est qu'il m'a paru difficile >. de concevoir qu'un corps aussi pesant que l'eau put être élevé par aucune force à nous » connue qui soit suffisante pour cela; et c'est principalement l'inspection des dessins de » trombes que M. Stuart nous a donnés dans les Transactions philosuphiques. '> ... Cette circonstance de la courbure du sommet du buisson en dehors ne paraît pas » s'accorder avec ce que j'appelle un tourbillon direct [ascendant], mais elle s'accorde à » merveille avec un tourbillon renversé (descendant) ; car un tourbillon direct balayerait .« l'intérieur du buisson, si toutefois dans ce cas il y avait quelque apparence de buisson. » Quant au pilier d'eau, comme on l'appelle par rapjjort à sa forme, je suppose que ce » n'est que le bout de la trombe plongé dans le buisson, un peu obscurci ])ar la surface du » nuage, et qui est peut-être enflé à l'œil fort au delà de sa véritable grosseur, par une réfrac- >. tion qui peut encore occasionner cette apparence de séparation entre la partie qui plonge « dans le buisson et celle d'au-dessus. La partie engagi'e dans le buisson est cylindrique > aussi bien que celle d'au-dessus, c'est-à-dire que son épaisseur est la même depuis le . haut du buisson jusqu'à la surface de l'eau. Dans le cas d'un tourbillon {trombe ascen- » danle , au lieu de cette figure, ce devrait être celle d'une pyramide... ( 4o5 ) o Je pourrais continuer ces extraits, mais je pense que cela suffit pour montrer qu'au xvm' siècle il y a eu bien des savants qui ne se sont pas laissé entraîner par le préjugé nautique dont il est question, et M. Faye peut être fier de rencontrer dans Perkins un cham- jjion qui a combattu dans le même tournoi que lui et pour la même cause. » Les réponses de Franklin à s(in ami ne sont pas à la hauteur du nom deceluiquiles a faites. » La théorie des trombes de Beccaria repose sur les attractions électriques, comme celle imaginée bien plus tard pal' Peltier et développée par M. IMarié-Davy. Il imitait, comme Peltier, les trombes en suspendant des goiittesd'eau au conducteurde la machine électrique au-dessus d'un vase d'eau. En clectrisant le conducteur, la goutte s'allongeait en bas et l'eau inférieure s'élevait sous la goutte. Il paraît que plus tard il ne donnait plus tant d'impor- tance à son explication, car, dans VEtettricismo artifiaalc (Turin, 1773), il n'en parlait plus exprès; seulement, en rap[)elant les expériences de Prieslley (p. 255) sur les gouttes d'eau suspendues qui s'allongeaient, il ajoute : Similmente clie io con gocce cosi alliirignte rap- presentava le trombe di mare ncW ElettriciMno naturale. 1) Partant, si, aux écrits de Perkinsetde Cadwalader-Colden que j'ai cités, nous ajoutons les belles déductions de Buffon et les observations et conclusions de S])allanzani, dont jiarle M. Faye dans les Comptes rendus àe 187g, nous pouvons conclure que, dans le xviii° siècle, le préjugé nautique a été combattu par des savants illustres avec de solides raisons et d'ex- cellentes observations. » Spallanzani a vu directement et déclaré dans plusieurs endroits de son Mémoire le mou- vement tourbillonnaire dans les trombes qu'il a observées, soit dans le nuage et à la base de la trombe, soit dans les autres parties de celle-ci, et dans les conclusions, qui ne se trou- vent pas dans les Co«(/^/e\ rp«(/«j-, il dit explicitement que le mouvement tourbillonnaire, qui doit avoir son origine dans le clioc de vcnis contraires, part d'en haut, perce et tra- verse le nuage et descend en bas, quelquefois jusqu'à la nier, et quelquefois moins [irofon- dément. C'est donc au mouvement tourbillonnaire descendant qu'il attribuait l'abaissement des eaux et la formation du buisson, et non pas à un simple souffle de haut en bas. Certes il n'avait aucune idée de la vraie origine des tourbillons qu'il a observés. » Tout cela ne diminue en rien la gloire de M. Faye, qui, dans la discussion d'un nombre immense d' observations, a su démêler les faits vrais qui étaient dus à des illusions optiques ou à des préjugés, et surtout en déduire, d'après un mûr examen, la seule théorie qui soit d'accord avec les faits exactement constatés et à la hauteur de la Science actuelle. Les théories de ceux qui l'ont précède dans ce chemin sont loin d'avoir la précision et l'exac- titude de celle de M, Faye; quelques-unes même sont ridicules, et c'est pour cela que, dans mes citations, je n'ai rien dit des idées théoriques du D' Perkins et de Colden. > » Le passage précédent sur les tempêtes d'aspiration de Franklin a l'avantage de montrer par quelle voie ce grand physicien est arrivé à une idée si radicalement fausse. Un ouragan éclate à Philadelpliie juste au moment où Franklin se disposait à observer une éclipse de Lune. Le vent soufflait du nord-est vers le sud-ouest. Cependant, à Boston, situé à 400 milles [Jus au nord-est, l'ouragan n'éclata que plus tard, soufflant aussi du nord-est, en sorte qu'on y put observer cette même éclipse. Il parut donc à Franklin que l'ouragan s'était propagé en sens inverse du vent ( 4o6 ) violent qui le constituait. Pour s'en rendre compte, à une époque où l'on ignorait encore la nature gyratoire des tempêtes, il ne voyait, il ne pou- vait trouver qu'un moyen, c'était de supposer que lèvent soufflant du nord-est vers le sud-ouest était provoqué par un centre d'aspiration situé au sud-ouest, en arrière de Philadelphie (|)ar rapport à Boston), dans le golfe du Mexique par exemple, et que cette aspiration se propageait suc- cessivement, de manière à éhranler l'air de Philadelphie beaucoup |)lus tôt que celui de Boston, ville plus éloignée du centre d'appel. » Cependant, cette explication, suggérée par un premier aperçu, n'était pas admissible, même à l'époque de Franklin. En offet, une raréfaction qui se serait produite dans les couches inférieures de l'atmosphère, sur le golfe du Mexique, n'aurait pas aspiré seulement l'air situé dans la direc- tion de Philadelphie et de Boston : elle aurait été comblée par l'air affluant de tous les côtés à la fois, non seulement des régions basses de l'atmosphère, mais aussi des régions élevées, et ainsi elle n'aurait pas produit une tempête sur une ligne dirigée du sud-ouest au nord-est. » Pour rendre quelque vraisemblance à cette tempête d'aspiration, on était conduit à admettre cette autre hypothèse non moins singulière, à savoir que l'air affluant de tous côtés, non en souffle de brise, mais eu tempête, vers le vide du golfe du Mexique, ne parvenait pas à combler ce vide, parce qu'il se produisait là un puissant tirage vertical et que l'air affluant à basse température se trouvait enlevé à une grande hauteur. Par là, le vide ainsi produit devait tendre à se perpétuer sur place. » Cet échafaudage d'erreurs ne se serait pas un seul instant présenté à l'esprit de Franklui s'il avait su, comme nous, que les tempêtes sont gy- ratoires. Il aurait vu alors que si, dans cette tempête marchant du sud- ouest au nord-est, le vent soufflait du nord-est à Boston, en sens contraire de la marche de la tempête, c'est que Boston se trouvait dans le demi-cercle maniable, à gauche de la trajectoire de son centre. A droite, Franklin au- rait éprouvé un vent violent de sud-ouest. La marche de ce cyclone avait lieu, comme toujours, vers le nord-est : il a donc dû frapper Boston plus tard que Philadelphie, et si l'on a observé un vent de nord-est dans ces deux villes, c'est tout bonnement que la droite qui joint ces deux villes était située du même côté gauche de la trajectoire de l'ouragan. » Cette citation de M. J. Ijuvini a donc l'avantage de mettre en pleine lumière l'origine d'une erreur tenace qui a longtemps dénaturé la météo- rologie dynamique; elle répond, comme on le voit, à des faits, mais à des faits bien imparfaitement connus, sur lesquels on s'est trop hâté d'écha- fauder une théorie d'ailleurs insoutenable en elle-même. » ( 4o7 ) MEMOIRES PRESENTES. M. Cii.-V. Zenger adresse, de Prague, un « Résumé des observations héliophotographiques et des grands mouvements atmosphériques et endo- gènes ». D'après l'auteur, ce résumé mettrait en évidence une périodicité de dix à treize jours, déjà signalée par lui, pour les grands mouvements cyclo- nitiues des couches élevées de l'atmosphère; il confirmerait l'opinion qui attribue une cause cosmique aux orages, aux aurores boréales et à tous les changements d'équilibre électrique ou magnétique de notre planète. (Commissaires : MM. Faye, d'Abbadie, Daubrée.) M. Debruge adresse une nouvelle Note sur les aérostats dirigeables. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique communique à l'Académie le désir exprimé par le gouvernement des États-Unis, que la France soit re- présentée à la réunion de la Conférence internationale, pour l'établisse- ment d'un méridien universel^ qui sera convoquée à Washington le i" oc- tobre prochain. (Renvoi à la Section d'Astronomie et à la Section de Géographie et Navigation.) ASTRONOMIE. — Détermination de la différence de longitude entre Paris et r observatoire de Bordeaux {Floirac). Note de MM. G. Rayet et Salats, présentée par M. Lœwy. « Les observations astronomiques nécessaires à la détermination de la ditïérence de longitude entre Paris et l'observatoire de Bordeaux (Floi- rac) ont été faites en octobre et novembre 1881 . La station de Paris avait été placée dans le pavdion méridien de la Marine, à l'Observatoire de Mont- souris. La station de Bordeaux était établie à 26"", 10 dans l'est du cercle méridien de l'observatoire de Bordeaux, et se trouvait pourvue d'un cercle ( 'loS ) méridien i!e Rigaïul, très obligeamment prêté par M. l'amiral Mouchez, et d'nn chronographe de Breguet, appartenant an Bureau des Longitudes. « Les observateurs ont été : M. le lieutenant de vaisseau Salats, au nom de l'observatoire deMontsonris; M. G. Rayet, pour l'observatoire de Bordeaux. » Lt méthode suivie pour les observations et pour la discussion des résul- tats individuels est, dans ses principes essentiels, analogue à celle qu'a em- ployée M. Lœvi'y, dans son Mémoire Sur les longitudes de Berlin el de Bonn. » L'équation personnelle relative des observateurs a été déterminée deux fois, au commencement et à la Hn des observations, et les observa- teurs ont été intervertis. Dans chaque soirée les pendules ont été compa- rées deux fois. » Le Tableau suivant renferme les différentes valeurs de la longitude(non corrigées de l'équation personnelle) obtenues dans les diverses soirées : Première série (M. Rayet, à Paris; M. Salats, à Bordeaux). Dates. Loiigitnrle. m s 1881. Octobre 16 ii.a6,3i6 1. I ^ I 1 . 26, 223 » 18 I I . 26 , 364 » 29 I I . 36 , 296 » 3o II .26,279 Moyenne pondérée. ... 11 .26,2^5 Krreur moyenne de la moyenne Deuxième série (M. Salats, à Paris; M. Rayet, à Bordeaux). Dates. Longitude. Erreur moyenne. Poids. 111 s s 1881. Novembre 6 11.26,014 ±o,o4o 1,27 » 7 11.25,973 ± 0,042 1,1 5 » 8 II .25,939 ± 0,029 '•'>4' i> Q 11.25,975 ± 0,029 2,4i » II 11.26,033 dr o,o3o 2,25 » 12 11.25,907 ± 0,02g 2,4i » 19 11.26,008 ± o,o25 3,27 Erreur moyenne. Poids. s ± 0,025 3,27 ± 0,024 3,52 ± 0,025 3,27 ±: 0,024 3,52 ± 0,028 2,58 Poids de la moy . 16,16 ± O'.OI I Moyenne pondérée.... 11.2^,977 Poids de la moy. r'),i7 Erreur moyenne de la moyenne dz o',oi2 » Les deux séries de longitudes |)résenlent une différence de o^agS, dont la moitié, o%i/)9, devrait être égale à la différence d'équalion persoiuielle des observateurs. En réalité, cette équation personnelle (Salats-Rayet) a varié de + o', 1 58 à + o%098 entre le 4 octobre et le 3o novembre, époques moyennes des deux déterminations directes. ( 4o9 ) M Les valeurs individuelles de la longitude doivent donc être combinées a l'aide de deux hypothèses différentes. M Première hypothèse. — On peut d'abord supposer que les séries d'ob- servations antérieures au lO octobre ont définitivement fixé la manière d'observer des observateurs; la première série des longitudes doit alors être diminuée de o%i4<.) (valeur de l'équation personnelle révélée par la longitude elle-même), et la seconde augmentée de la même quantité. Dins cette hypothèse, les longitudes individuelles sont : Diitcs. Longitudes. Dates. Longitudes. 111 s 111 3 1881. Octobre i6 ii.a6,i67 1881. Novembre 7 11.26,12?. » 17 11.26,074 » 8 11.26,088 i> 18 II. 26, 11^ » 9 11.26,124 u 29 11.26,145 » Il Il 26,182 » 3o 11.26, i3o » 12 ii.26,o56 Novembres 11.26,163 » 19 11.26,157 Moyenne pondérée 1 1 . 26, 126 Erreur moyenne de la moyenne. ... ± oSooS Poids de la moyenne. . . 3i ,33 » L'unité de poids est le poids d'une observation dont l'erreur moyenne serait ± o%o45. » Les nombres précédents ne montrent pas de marche sensible, en sorte que l'hypothèsede la constancedel'équation personnelle parait très probable. » Seconde hypothèse. — Si l'on suppose, au contraire, que l'équation per- sonnelle a varié proportionnellement au temps, et c'est la seule hypothèse mathématique susceptible d'être traduite en chiffres certains, puisque l'on ne dispose que de deux déterminations directes de cet élément, il faut appliquer aux longitudes individuelles une correction proportionnelle à la date de la longitude considérée et variant de o% 1 58 (4 octobre)à 0% 098 (3o novembre). » Les valeurs individuelles de la longitude sont alors les suivantes : m s m s 1881. Octobre 16 11.26,170 1881. Novembre 7 11.26,097 17 11.26,078 » 8 11.26,062 18 11.26,120 » 9 "-26,097 29 II 26,163 » Il 11.26,153 , 3o ii.26,i'l7(') » '2 11.26,026 Novembre 6 11.26,139 " >9 11.26,120(2) Moyenne pondérée i 1 .26, 1 16 Erreur moyenne de la moyenne ±0,008 (') Moyenne pondérée de la première série, ii'"26%i35. h] Moyenne pondérée de la seconde s;'rie, 1 1" 26', 097. C. R., 1884, :" Sewest-e.iJ!. XCVllI, IS- 7.) ^^ ( 4io ) M L'erreur probable de ce second mode de combinaison est identique à celle du précédent, le mode de correction de l'erreur systématique d'équa- tion personnelle n'intervenant pas dans le calcul. » Cette seconde valeur de la longitude diffère de la première de o%oio seulement, mais elle ne nous paraît pas devoir être adoptée. » En effet, dans cette seconde hypothèse : » i'' La moyenne des longitudes d'octobre est i i"'2G% i35, et la moyenne de celles de novembre, ii"26%097, inférieure de o ,o38 à la précédente, ce qui ne devrait pas se produire dans le cas où la correction de l'équation personnelle aurait été faite correctement. » 2° Les longitudes de chaque série sont concordantes entre elles, et ne montrent pas de variation systématique analogue à celle que donnerait un changement progressif dans l'équation personnelle, » 3" Si l'on considère les diverses déterminations individuelles de la lon- gitude comme des mesures indépendantes et de même poids, d'une quantité constante, l'erreur moyenne de la valeur delà longitude est, dans la première hypothèse, de dr o%oi i, et dans la seconde hypothèse, de ± o%oi3 ; l'ac- croissement de l'erreur moyenne dans la seconde hypothèse semble prouver qu'elle comporte une correction inexacte de l'équation personnelle ('). » 4° Enfin tout concourt à faire penser que les conditions physiolo- giques dans lesquelles se fait la détermination directe de l'équation per- sonnelle sont assez différentes des conditions des observations elles-mêmes pour pouvoir conduire à une valeur inexacte de l'équation personnelle. » Pour ces diverses raisons, nous croyons qu'd faut adopter le mode de combinaison qui suppose l'équation personiielle constante et prendre pour différence de longitude des piliers de Montsouris et de Bordeaux II '"26% 126 ±:o%oo8. » Le pilier de Montsouris est de 0% 238 à l'ouest du méridien de Cassini ; le cercle méridien de l'observatoire de Bordeaux est à o%o8o à l'ouest du pilier de la longitude. » La longitude du cercle méridien de l'observatoire de Bordeaux est donc Il '" 26% 444 ±0% 008 à l'ouest du méridien de Paris. » ( ' ) La moyenne arithmétique des longitudes individuelles calculc'cs dans la première hy- pothèse est ii'"26Si'24±o',oii; la moyenne des longitudes individuelles calculp'es dans la seconde hypothèse est 1 1'"36*, 1 14 ± o',oi3. ( 4ii PHYSIQUE DU GLOBE. — Remarques à propos des recherches qui ont été faites sur la propagation des ondes atmosphériques produites par les explosions de Kiakatoa. Lettre de M. Foerster à M. Wolf. « Dans quelques Communications publiées dans les Comptes rendus, sur la propagation des oncles atmosphériques produites par la grande explo- sion de Rrakatoa, on a fait mention des observations analogues de Berlin, publiées par moi, comme si elles constituaient une espèce de titre de priorité. » Le texte de ma publication ne justifie pas cette interprétation ; cepen- dant, dans l'intérêt de la vérité scientifique, je vous serais très obligé, si vous vouliez bien déclarer en mon nom que je ne prétends à aucune priorité dans ces observations. J'ai simplement été amené, par une publication du général Strachey, dans le journal anglais Nature, sur les observations barométriques de ces ondulations en treize stations différentes, à exa- miner les courbes barométriques de notre Institut des Poids et Mesures : j'y ai trouvé les ondulations indiquées de la manière, si distincte et si décisive, que j'ai décrite dans ma Communication destinée au grand public, en ajoutant expressément que c(S observations n'étaient qu'une contribu- tion à l'évidence qui ressortait d'un grand nombre d'autres faites en diffé- rents lieux. J'ai seulement omis de nommer à cette occasion M. le général Strachey, parce que, d'après sa publication elle-même, on ne pouvait pas décider encore quel était le premier et véritable auteur ou promoteur de cette recherche intéressante. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les diviseurs de certains polynômes et l'exis- tence de certains nombres premiers. Note de M, A. Genocchi. « Les théorèmes indiqués par M. Lefébure ( ' ) me rappellent une Note que j'ai publiée en 1868 dans les Annales de MM. Brioschi et Cremona et dont j'ai présenté un extrait dans la séance du 21 mai 1876 de l'Aca- démie de Turin, à l'occasion de recherches analogues de i\L Edouard Lucas. Dans cette Note, j'ai considéré des polynômes A^ et B^, fonctions entières des deux quantités quelconques a et b, en posant l'équation (a + v' è)' = A, + B,V^ (') Voir même Tome, p. 293. ( 4'2 ) et désignant par A' un nombre entier positif. Les polynômes A^ et Ba, quoique différents de ceux qu'a étudiés M. Lefébure, jouissent de propriétés inté- ressantes, dues en partie à Euler, Lagrange, Legendre, et qui conduisent à démontrer l'existence de certains nombres premiers. » Si rt et è sont deux nombres entiers, A/, et B;; sont des nombres entiers et ne pourront avoir pour diviseurs communs des nombres premiers im- pairs qui ne soient pas diviseurs communs de a et h. Nous supposerons toujours a (i\.b premiers entre eux. Pour deux valeurs m et m' de k^ dont le plus grand commun diviseur soit p., tout diviseur impair commun àB,„ et B,„' sera aussi un diviseur de B|j. ; m et ii étant deux nombres entiers posi- tifs, on aura B„„, divisible parB,„, et le quotient Q ne pourra avoir avec B,„ des diviseurs impairs communs qui ne soient pas diviseurs du nombre n. » Soit p un diviseur premier impair de ce quotient Q, tel que ni b ni Ji ne soient divisibles par p : b sera un résidu ou un non-résidu quadratique de p, et dans le premier cas B^ ,, dans lesecond B^^, seront divisibles par /;. De là on conclut que, si n est un nombre premier, et m mie puissance 74'"' du même nombre, l'indice p =p i sera un multiple de mn — n', et l'on aura p z^z 1 = /l'z, p ^^ n'z± i. Ainsi nous aurons trouvé des nombres premiers de ces deux formes ii'zdz i, où 71 peut avoir la valeur 2, et /, :; seront des nombres entiers positifs. » On peut discuter les cas particuliers de b = dz i , i = zt 2, avec a multiple du nombre premiers. Il est facile d'en déduire que, pour b=^-hi tout diviseur premier impair de Q sera de la forme n' z + i , m pouvant être égal à 2 ; et que pour è = — i , si l'on prend a pair et n de la forme 4 /?• -1- 3, Q aura quelque diviseur premier n'z— i de la même forme 4A' + 3. Pour h :^ ± 2, on obtiendra encore des nombres premiers p = n' z — i diviseurs de Q, qui soient de l'une des formes 8A±3si // est de la forme 8/t— i ou bien qui soient de la forme Sk — 3 ou de la forme Sk — i si « est de l'une des formes 8k — i, 8k ± 3. » En prenant a = 2, b = — i, on démontre qu'il existe des nombres premiers de la forme -i'z — i qui sont diviseurs de la formule (,-^v/^)*-(2-v/— r ay/— I si l'on suppose que A; soit une puissance de 2. » Si n est un nombre premier impair quelconque et b l'un de ses non- résidus quadratiques, on trouvera aussi des nombres premiers p — n'z—j, (4i3 ) qui, de plus, vériBent la condition d'avoir b pour non-résidu quadra- tique. » Soit enfin m un nombre entier quelconque : on peut démontrer qu'il existe des nombres premiers de la forme mz ■+- i et de la forme mz — i , et qu'il en existe une infinité pour chacune de ces formes. Pour la forme mz + I , on prend a multiple de tous les diviseurs premiers de m, et i = i ; pour la forme mz — i, on a recours à l'équation binôme oc'" — i =o et à l'équation X = o, ayant pour racines les racines [)rimitives de l'équation; on fait X = " "^ _ et l'on prend b — — Ir, avec a et h nombres entiers : a — v'^ la valeur que prendra la fonction entière X aura des diviseurs premiers mz — I de la forme 4^' + 3. » Quelques-uns de ces théorèmes fournissent une démonstration simple du théorème de Fermât généralisé depuis immensément, par Legendre, d'après lequel le double d'un nombre premier «delà forme 8X- — i est la somme de trois carrés. En effet, on déduit de nos énoncés qu'il est possible de déterminer trois nombres entiers r, s, t satisfaisant à l'équation em- ployée par Dirichlet 2nt- + /• — 2 «/.y = — 1 . 1) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la coinfjosilioit de ijol/tiùmes cjui nadmelteiit que des diviseurs premiers d'une forme délerminée. Note de M. Lefébure, présentée par M. Hermite. n—1 _, TJ«-) « Les polynômes de la forme A""' + A"-=B + . . . 4- AB''-^ + B ou « est un nombre premier, où A et B sont des nombres quelconques premiers entre eux, B pouvant prendre le signe —, n'admettent que des diviseurs de la forme Un 4- i; n est aussi diviseur si A — B est divisible par n. » Je vais établir que ces diviseurs, à l'exception de ri, sont nécessaire- ment de la forme H'n- + i si A et B sont des puissances «"""=*. » Je rappelle d'abord l'énoncé d'un théorème que j'ai démontré dans un Mémoire sur les résidus des puissances n'^™»* des nombres, sur lequel je m'appuierai, et qui a aussi ses applications dans d'autres questions. » p désignant un nombre premier de la forme H/z + i, les résidus des puissances «''"'»<'" des nombres obtenus par le diviseur p sont au nombre de H. Si je considère la suite des (p — i) premiers nombres i , 2, 3, . . . , (p—i), cette suite peut se partager en H séries de Ji nombres chacune, de telle sorte que les nombres d'une même série élevés à la puissance «"""* conduisent à ( 4i4 ) un même résidu et que leur somme soit un multiple de p. J'ai démonlré, de plus, qu'il se présente toujours l'un des deux cas suivants : i" les nom- bres sont tous résidus dans certaines séries, et dans les autres aucun d'eux n'est résidu; 2*^ dans chaque série il y a un résidu, mais un seul. » Exemples. — Soient p = ig, H = 6, n — 3. Ces dix-huit premiers nombres forment les six séries suivantes : sidiis. Résidus. RL'sidiis. I.. 1+7+11=: '9' 8.. 2+ 3+i4 = 19,1 II.. 1 0 + 1 3 + I j =1 19,2 ■j.. 4+6+ 9 = •9. i8.. 8+12 + 18=- 19,2 II.. ')+ 6+ 17 = ■9-2 Dans chaque série, les sommes sont des multiples de p. Les résidus com- posent deux séries; dans les autres, il n'y a pas de résidus. » Soient p = 4i, H = 8, « = .5; on a les huit séries suivantes : Résidus 3. . 9-- ,4.. Résidus. 1+ 10+ 16+ i8 + 37 = 4',2 4o--- 40 + 3i +25 + 23 + 4 = 4' >3 ii + i2 + 28 + .34 + 38 = 4i,3 38... 3o + 29+ i3+ 7 +3 = 41 ,2 5+ 8+ 9 + 21+39 = 41,2 32... 36 + 33 + 32 + 20 + 2 = 41,3 i5 + 22 + 24+27 + 35 = 4i ,3 27... 26+19+17 + 14 + 6 = 41,2 Dans chacune de ces séries, un seul des termes est résidu. » Lorsque le premier cas a lieu, H est nécessairement divisible par n, car le nombre des résidus est un multiple de n, et H représente ce nombre; p est alors de la forme Wn- -+- i . » Cela posé, soit p un diviseur de A""' -1- A" "B + . . , + AB"'= + B"^', diviseur de la forme H/i -t- i; soit A = C" et d'abord B = i , Je remplace A et B par C" et i dans le polynôme précédent; il vient C«'«-" + C«t«--) -t- . . . -+- C" + I = 0 (mod. p), et, si l'on multiplie par C"— i , on obtient (C")" — = 0 (mod.^). Soit a le résidu de C" divisé par p, de sorte que C"^a (mod. ^), a" — 1^0 (mod./j). a ne peut éîre l'unité, car alors C"'"~"-f- C"*""-' -t- . . . -t- C"-|- ieeeo (mod. p) deviendrait «seeo (mod. p) en vertu deC's^i (mod. p), ce qui est impos- sible. » Soient r, s des nombres moindres que n, de sorte que r — s soit moindre que fi et, par suite, premier avec « nombre premier; les résidus (4.5 ) obtenus par les divisions de a'^, «* par p sont différents. Eu effet, supposons qu'ils puissent être égaux; on aura a''E^(/J {mod. p), c/' {a.''' — i) ^EEi o (inod. p), a''— t^^o (raod./j), en posant /• — .? = h. On a déjà x"— i ^o (mod./j). Soit ?i r= /ip -+- h'; il vient, en remplaçant n par sa valeur dans a" — i^o (mod. p), [c/J'Y c/}' — \ ^^z o (mod./j), d'où a.'''— iheeo (mod. /î), en vertu de a^— ie=o (mod. /j). Comme 7i et h sont premiers entre eux, on arrive, eu agissant sur h et /^' comme sur n et A, et ainsi de suite, à un dernier reste égal à l'unité; par suite, on obtient a — i^o(mod./;), ce qui n'est pas possible, puisqu'on a vu que « est différent de l'unité. Ainsi (/!', /3% divisés par/?, donnent des résidus différents. De plus, si on les élève à la puissance ii'""% ils conduisent à un même résidu, au résidu i. En effet, on a a"— lEso (mod./?), d'où (x')"— ie^ o (mod. /?), (x*)" — ieeho (mod./?). On est donc dans le premier cas indiqué précédemment. Ainsi /j est de la forme \\'n'^-{- i, ce qu'il fallait établir. » Nous avons supposé B = r; soit, plus généralement, B = D"; alors A"-' 4- A"--B + . . . 4- B"-' conduit à C"("-') + C"f"-=)D"+ . . . 4- C"D""'-*' -+■ D"f"-" = G (mod. /)), (C)"— (D")" = o (mod./j). Posons D"hsC"R" (mod./j), ce qui est toujours possible d'après les pro- priétés des résidus; il vient, en remplaçant D" par sa valeur et en suppri- mant les facteurs C"'"""", (C")", qui n'admettent pas le facteur p, , _l_R«4-...-l-R"(«-2) 4-R"("-))==o (mod.p), (R")"-i = o (mod./;). On est donc ramené au cas précédent; p est donc encore de la forme H'Ai»+I. » Applications. — Soient « = 3, A = 4S B = i; on a 4» + 4^' + i = 3.19.73, 19 = 2.3--+-!, 73 = 8.3=4-1. » Soient « = 5, A = 2% B = i; on a 22»— 2"4- 2'»— 2=4-1 = 1016801, nombre de la forme H'fr 4- i . ( 4i6) » Soient n = 3, A = 3', B = 2' ; on a 3"+ 3'. 2-'+ 2^ = 1009, nombre premier de la forme B'tr + i . » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur cerlaines substiltilions linéaires. Note de M. E. Picard, présentée par M. Hermite. « J'ai, en étudiant quelques groupes hyperfuchsiens, montré l'inlérèt qui s'attache aux substitutions linéaires relatives aux deux variables ce et j^, de la forme , . „ _ M,j+ P,,)--i-R| - . _ M../+P».)- + R; ^'^ ~ M,.,:-^-P,x + r/ - M3.*- + P,r + R3' spécialement dans le cas où ces substitutions conservent l'hypersphère » Diiis une Note insérée au dernier numéro des Comptes rt'ndus,M..Vo'm- caré a montré comment ces substitutions pouvaient être classées en sub- stitutions elliptiques, hyperboliques ou paraboliques. Eu me plaçant h un point de vue un peu différent de celui de IM. Poincaré, j'avais aussi été conduit à celte classification : c'est ce que je demande la permission d'in- diquer rapidement. » En supposant, comme il est permis, que le déterminant des coeffi- cients (M, P, R) soit égal à l'unité, on a les relations suivantes : j M./x.+Mo/x, -m,iJ., = 'P,T:,-hP.,7:,-?,T:,= i, les lettres grecques désignant les conjuguées des grandes lettres correspon- dantes. » Cherchons maintenant les points doubles de la substitution (i); ils seront déterminés par les équations _ Mi.J4-Pir + Ri _ Mj.v + Pa.r -f-Rj ^ ~ M,.r + P,j- + R,' J" — M,.,: + P,r 4- R, ' ( 4i7 ) ce qui peut s'écrire, en désignant par k le dénominateur, m.x -I- (p, - k)j -H R, = o, Mja; 4- P37 + R3 — A-= o; d'où une éi| nation du troisième degré en k. Or, en tenant compte des rela- tions (2), celte équation peut s'écrire (a) k'-^Bk-—B,k-i=o, où l'on pose B = — (M, +Po 4- R3), et Bo étant la conjuguée de B. » Bornons-nous au cas génrrai où l'équation (a) aura ses racines dis- tinctes. Deux circonstances peuvent seulement se présenter : » 1° Les trois racines de l'équation (a) ont un module égal à l'unité : c'est le cas de la substitution elliptique. Une discussion bien simple montre que, parmi les trois poinis doubles, il y en a un seulement à l'intérieur de l'hypersphère, les deux autres étant à l'extérieur. » 2" Les trois racines de l'équation («) ont la forme le module réiant différent de l'unité; c'est le cas de la substitution lijpei- Loliqne. Aux racines A', et A., correspondent des points doubles situés sur l'hypersphère : c'est ce que l'on voit, en remarquant que l'on a XXo+YYo-i=„^^.„^^,,^^:^p^^^^^)(.rXo + ;7o-0- Puisque X = a: et Y = j, on en conclut xx^ -+- 7/0 — 1 = 0; car norme(M3a; + P37 + R3), qui est égal à AA,,, est différent de l'unité. » Quant au troisième point double, correspondant à la racine A,, il est situé en dehors de l'hypersphère. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation du degré m qui n a jamais plus de deux racines réelles. Note de M. D. André, présentée par M. Hermite. « L'équation que je considère est l'équation algébrique i/ox"' — II, x""^' + u,.x"'~- — u,x"'-' + . . . — o, dont le premier membre est un polynôme entier en x, du degré m, com- C. R., iS84, 1" Semestre. ( T. XCVIII, N» 7.) ^4 (4.8 ) pose de m + i termes, ne présentant que des variutions, et dans lequel les valeurs absolues ;/„, m,, lu, u^, . . . des coeffici 'nls sont les termes d'une série récurrente proprement dite, définie par l'égalité » Tous les coelficients de cette équation sont évidemment déterminés dés que l'on donne les valeurs absolues m,,, h, des deux premiers, ainsi que les valeurs des paramètres constants a et /3. Dans toute cette Note, u^ et u, seront des nombres positifs quelconques, et il en sera de même de a et de |3. » L'équation considérée n'a évidemment aucune racine négative. Pour trouver une limite supérieure du nombre de ses racines positives, il suffit de lui appliqiier l'un des théorèmes que j'ai fait récemment (' ) connaître. » D'après ce théorème, si l'on appelle v le nombre des variations du premier membre de l'équation et 6 le plus grand nombre de trinômes abaisseurs de la première espèce, distincts et compatibles, que présente ce premier membre, le nombre des racines positives est au plus égal à i> — 29, e!, s'il est inférieur à cette différence, c'est d'un nombre pair. » On connaît déjà v, qui est toujours égal à m, puisque le premier membre de l'équation considérée se compose de m -+- i termes et ne pré- sente que des vari.itions. Il reste à calculer 0. » Or, le premier membre en question nous offre une suite ininterrompue de trinômes abaisseurs de la première espèce, car, les termes de la série 11^, u,, u.,, W;,, . . . satisfaisant, comme il est facile de l'établir, à l'égalité K — ««-1 "«+1 =— fii'C , — "u 2 "«)» K'S valeurs successives du carré u^ sont allernativemeul supérieiu'es et inférieures à celles du produit ii„_,M„+,. Ces trinômes abaisseurs sont d'ailleurs tous distincts. Ils sont aussi tous compatibles : en effet, on peut voir aisément que les valeurs successives de la fraction -^^ ne sont antre chose que des valeurs approchées, et de plus en plus ajiproché's, alterna- tivement par excès et par défaut, de l'expression ^ (a + V'^' -f-4iS), qui en est la limite; d'où il suit que cette expression est comprise, à la fois, dans tous ces trinômes abaisseurs. » Cela étant, supposons, en premier lieu, que le degré m de notre Dans la séance du 28 janvier 1884. [ 4i9 ) équation soit pair et égal à 2k. Si la suite des trinômes abaisseurs com- mence avec le premier terme de l'équation, Q est égal à k; la limite supé- rieure V — 2 0 est égale à zéro, et l'équation n'a aucune racine positive. Si la suite des trinômes abaisseurs commence seulement avec le second terme de l'équation, d est égal à jt — 1; la limite supérieure t^ — 20 est égale à 2, et l'équaliun ou bien a deux racines positives, ou bien n'en a aucune. » Supposons maintenant m impair et égal à 2/c + i. Que la suite des trinômes abaisseurs couunence alors avec le premier ou avec le seci nd terme de l'équation; cette suite contient toujours A' trinômes; la limite ç — 2Q est toujours égale à l'unité : l'équation a une racine positive, ni pins t)i moins. » Couuiie application de ce qui précède, on peut citer l'équation mi- métique X" 3a;'«-3-H 3x"'-' où la valeur absolue de chaque coefficient est la somme des valeurs ab- solues des dtux coefficients qui le précèdent, c'est-à-dire où les valeurs absolues des coefficients forment la série récurrente i, i, 2, 3, 5, 8, . . . , qui a été imaginée par Cassini, et que l'on désigne d'ordinaire sous le nom de séiie de Lamé. » Cette équation numérique correspond au cas particulier le plus simple, celui où les nombres u„, u,, a et p sont tons égaux à l'unité. Si m est impair, elle n'a qu'une racine réelle, qui est positive; si m est pair, elle n'a que des racines imaginaires. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation dijjérendelle du troisième ordre. Note de M. E. Gours.vt, présentée par M. Hermite. i< Le problème de la transformation des séries hypergéométriques, tel qu'il a été posé par M. Kummer {Journal de Crelle, t. 15), conduit à la lecherche des intégrales de l'équation différentielle du troisième ordre / -J" _l(^ [ - ■y'-]z''-h (),^ + ■/-— p^'— iiz + (i — X-) _^,, 2Z^ Z (') J (i-./^)r^+(V^ + -/-^-t.'^-i]t+[i-V^) o,r-{( — qui sont des fonctions algébriques de t. Un calcul facile montre que l'équa- tion (i) est vérifiée par toute intégrale commune aux équations du premier ( 4^-0 ) ordre (2) A;2+Bz + C ,2 A' r- -h W t -h C (3) z' k z'[z — i)"' ~~ ti'[t— l)'"'' pourvu que l'on ait X==(/-i)=-/iC, 'u.= =r(m -i)='-4(A +B + C), v==:.(Z + m - i)= = 4A, X'2 = (Z'-i)=-4C', ii.'- = [iu'- ,)^-4(A'+B'+C'). V' = [l' + m'- if^l^k'. 3'ai déterminé, dans ma Thèse, tous les cas ou les équations (2) et (3) admettent une intégrale commune, et calculé ces intégrales. Ou n'obtient pas ainsi toutes les intégrales algébriques de l'équation (1), mais la métho le que j'avais suivie est susceptible d'être généralisée et appliquée à l'étiule des solutions rationnelles de l'équation de Kummer. J'ai l'honneur de pré- senter à l'Acadéfiiie les résultats que j'ai obtenus. » Si un des éléments X, p., v doit rester arbitraire, il n'existe pas d'autre intégrale rationnelle que les intégrales déjà connues, qnirésnltent des équations (2) et (3). Pour qu'd en existe d'autres, il faudra que >,, u., V soient les inverses de nombres entiers supérieurs à i : X= — > a = -> V = -• Cette condition étant remplie, la question se ramène à un [iroblème d'Algèbre, qui consiste à former une fonction ratioiuielle ^{t) jouissant des propriétés suivantes : M 1° Pour toute valeur de a, différente de o, i , co , l'équation (p[t) = a n'a que des racines simples; » 2° Les racines des trois équations ( 9(0 = 0, (4) 9(0 = ', ( 9(0 = ^. qui ne sont ni o, ni i, ni co , sont racines multiples, d'ordre m pour la pre- mière, d'ordre ?i |)Our la deuxième, d'ordie p pour la troisième. Inverse- ment, toute fonction rationnelle Jouissant de ces pi'Oj)riétés sera une inté- grale de l'équation (i) pour des valeurs convenables de X', ^i , v', qui seront réelles et comnifiisurablos. Il est visible qu'à chaque fonction (p{t) corres- (5) ') ( 42. ) pond une identité d'une forme simple, telle que l f{t -iyP'«+Q"4-R''=o, I rP'"+(/ - i)^Q"+ 11''= o, P, Q, R étant des polynômes en ^ ; et à chaque identité de cette forme cor- respond aussi une intégrale, sous certaines restrictions relatives au degré des polynômes qui y figurent. Il est aisé d'obtenir un grand nombre de pareilles identités, soit en partant des transformations déjà connues, soit par la méthode des coefficients indéterminés. Voici comment on pourra les grouper. Soit p le plus petit des degrés des polynômes P, Q, R; il est com- mode, pour le calcul, de ranger dans une même catégorie toutes les iden- tités pour lesquelles p a la même valeur. Les intégrales d'une même caté- gorie peuvent être regardées comme les intégrales communes à deux équations différentielles du premier ordre, analogues aux équations (2) et (3). Ces équations sont très utiles pour donner une limite supérieure des nombres r et 5 et des degrés des polynômes P, Q, R. )/ J'ai calculé toutes les identités pour lesquelles le nombre p est égal à l'iuiité; ces identités sont très nombreuses. La plupart se rapportent aux cas d'intégration algébrique de l'équation hy[)ergéométrique. D'autres correspondent aux cas étudiés par M. Halphen (Coi»/j- = ^. F- = ï^ v = |, A'=,^' = i, v'=ïï; ^^h t^- = h V = {, X'=fx'=i, v' = i; >- = ï. F- = ^' v = i, x'=:, /x'=i , v'=^ » La catégorie précédente comprend, comme cas particuliers, les trans- iormations trouvées par M. Brioschi pour l'équation de l'icosaédre [Annali di Maiematicn, t. X, a'' série, p. 127). » Je ferai encore la remarque suivante. Dans les identités (5), on peut supposer que l'un des nombres m, 7î, p soit nul; alors l'élément corres- pondant n'est assujetti à aucune condition : c'est précisément le cas que j'ai étudié dans ma Thèse. Il peut aussi arriver que l'un des deux nombres r, s, ou même tous les deux soient nuls; mais il est à remarquer que cette cir- constance ne pourra se présenter que dans les cas d'intégration algébrique, et elle se présente en effet. Si l'on a à la fois r = ^ = o, on retrouve les identités signalées par M. Halphen au début de la Communication déjà citée. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une courbe élastique. Note de M. Halphen, présentée par M. Maurice Lévy. « M. Maurice Lévy a montré (') qu'une verge élastique, de forme cir- culaire, soumise à une pression toujoiu's normale et uniforme dans toute sa longueur, se place en équihbre suivant une courbe dont la courbure en chaque point est une fonction linéaire du carré de la distance de ce point à un centre fixe. Il en a conclu que les questions concernant l'équilibre de la verge se ramènent à des problèmes sur les fonctions elliptiques. Effecti- vement, l'arc s, le raj on vecteur r et l'angle polaire ô de la courbe d'é- quilibre sont liés ainsi : , . , rdf ,. dr Ar*+B/-2+C (l) flJ = -^= , dd = — » Les constantes B, C ne sont pas données; elles dépendent des condi- tions du problème, mais la constante A est donnée; son expression est rr^, (') Sur un nouveau eus inlcgrahle du problème de l 'élastique et l'une de ses fipplications ( Comptes rendus, t. XCVII, p. Gg4 ; et Journal de Mathéinaliqucs pures et appliquées, 3° série, t. X, p. 5). ( /,23 ) oélant la pression, £ le coeificient d'élaslicilé et 1 le iiionieiit d'inertie de la section droite par rapport à un axe, mené au centre de gravité de la sec- tion, perpendiculairement au plan de la coui be. » Avec les notations des fonctions elliptiques adoptées par M. Weicrstrass, l'inversion des. formules (i) se fait comme il suit. La lettre u désigne une variable), p et a des constantes. Ces quantités sont réelles ainsi que les invariants g2, g^, ►\. '«)]• V . \ /'3 c V\ I \2 2/ " /•' . \ /3<' iu\ c[ » Voici les expressions des constantes primitives : (}'3(c) désigne la fonc- tion relative à la multiplication par 3, savoir '^^{v) = "^ ^' • A _ ' p_ P'>) r— "'^^t"), 2«''p'(<')- 2«|,(c)- p (c)- » Pour le cas où la figure primitive de la verge est un anneau, M. Mau- rice Lévy a précisé le problème ainsi : La courbe doit être fermée et avoir un périmètre donné. 11 l'a résolu par l'emploi direct des formules (i). J'ai traité le même problème au moyen des formules inverses (2), et je vais brièvement indiquer les résultats. » Les équations (2) représentent des courbes très variées, qui peuvent avoir des points doubles ou être formées de plusieurs parties distinctes. Ces cas doivent être écartés ici : pour ce but, il faut supposer le discriminant gr^ — 2'] gl négatif, c'est-à-dire les périodes alv' et K -1- i'R', K et K' étant réels et positifs. En outre, l'argument v, qui, en général, peut sans restric- tion être choisi entre R' et 2R', doit être moindre que jR'. En posant K^ _ TOI'— K'i fj — e~'^'', h^e '^ , on exprime la condition de fermeture en fonction d'un nombre positif et entier n par l'égalité (3) ;=^-=[7i-,(7,-'')-^(i-''=)— ^^--''- ■l'\k' ); Comme h et q sont positifs et moindres que l'unité, le second membre est moindre que l'unité. Donc, s'il y a déformation, le nombre n est, au moins, ( klk ) éijal à 2, comme l'a trouvé M. Maurice Lévy. Le périmètre S est donné ainsi : A (4) -4^,o,-")-T#7(p-'")-T¥^.a.-''')--} )i De là se déduit aisément un minimum pour AS'. Soit -r = r, on a Ai >"' ^"•(^-O- » Or, le second membre décroît constamment pourra' croissant à partir de l'unité. Comme ?i' est compris entre i et n, la |)lus petite valeur qu'on puisse supposer au second membre correspond à l'hypothèse n' = n. Donc » T.a supposition n^= i donne le nombre 3 pour le minimum absolu. D'après l'expression de A, donnée plus haut, si l'on fait S = 27tR, on a El ^^- )) Donc toide déformation est impossible si l'on a pris ~- <; 3. C'est le ré- sultat que M. Maurice Lévy a annoncé comme probable. » La limite (n- — i) ne peut être atteinte que si ç est nul : les fonctions elliptiques disparaissent et la déformation est nidle. C'est ce qui se vérifie dans les formules ci-après, où l'on trouvera, sous forme explicitement réelle, les éléments de la courbe. La variable u a été remplacée par — > et X est compris entre zéro et n. La courbe a pour axes de symétrie les rayons aboutissant aux sommets d'un polygone régulier de 2« côtés; les formules donnent la portion de courbe répondant aux angles polaires de zéro à -, ce qui suffit à cause de la symétrie. (5) s = ^jc. X ^ f\ — Jh ■'. --H X — arc tane '^^^tans- )— arc tai \n "V 1-4- Jlr'n ^ 2 (6) 6 = { ,„=« 7«=« V' I— (/iV/)"' lq\"'. Y'(--'l"'+' I — (/w)'" lq\'" . ( 425 ) » Parmi les divers modes de développement que fournit la théorie des fonctions elliptiques, j'ai choisi ce dernier parce qu'il met en évidence la condition nécessaire, dont j'ai parlé plus haut, t'<^R'. En effet, cette condition équivaut à <7 << A'; elle est exigée pour la convergence du déve- loppement ((')). » L'expression du rayon vecteur se compose avec deux séries 2 / «TT -[ — ] v'iM^ + N^ f'Y- M , + y/,)cos^_a^ _ V ^ _ , \'«-. ... ' + {n''y , . , ^^^ „^^ sHim.r. » Cette dernière formule donne, avec (5) et (6), les éléments de la courbe en fonction du paramètre a: variable et des constantes positives q, h, astreintes aux conditions A<^ i, ç < //% liées, en outre, par les éga- lités (3) et (4) aux données, qui sont AS' et le nombre entier n. » THERMODYNAMIQUE. — Sur ta détente ndiabalique de la vapeur d'eau. Note de M. Paul Charpentier, présentée par M. Debray. « Nous avons précédemment établi (') que le poids i]/ de vapeur persis- tant à la fin de la détente adiabatique d'un poids c/f de vapeur d'eau, sèche et saturée, était donné par la relation (■) *=l?i'7.. et qu'en outre on pouvait écrire en attribuant toujours une valeur con- stante au coefficient de dilatation « {2) 4-= ' [L--J J',— 11, [') Comptes rendus, séance du 1 4 janvier 1884. C. R., i884, 1" Semestre. (T. XCVlll, W 7.) ( 426 On tire de là (3) AT=.v,[v-(.-^),„-^J„]. » Si nous posons (4) le rapport de détente £ sera (5) "it S = > (7 étant le volume de l'unité de poids du liquide, qui pour l'eau peut être regardé comme sensiblement constant et égal à o'"*^,ooi . Enfin, de l'équa- tion pt't^ = pir'|, nous tirerons P_ 'P\ log^ (6) p. » Les diverses pressions initiales qu'il peut être utile de considérer en pratique varient dep ^ lo'"" à p^ o""", i ; et les pressions finales p, peu- vent être prises égales h p, = o""", i on à p, = i"*"", i, suivant que la ma- chine est ou non à condensation. » Dans ces conditions, le calcul donne le Tableau suivant, pour les va- leurs de <\i\ £ et p. correspondantes à la détente adiabatique de l'^^de va- peur d'eau sèche et saturée, entre les pressions p et/?, : Pressions initiales. p. ■^. atm k^ 10 O)77094 9 o, 77556 8 0,78080 7 0,78686 6 0,79374 5 o,8o25o 4 G , 8 1 3 1 3 3 0,827 "3 2 0,84718 1,1 0,87736 0,5. .. . 0,91788 0,2. .. . 0,96464 0,1.... I ,00000 Pressions finales .,!,., n l'ili' I 'l 0,1 ,j.. /'l — ' ! ' £. ^'- e. F- 59,140 1,12874 0,87870 6,98374 I , I 3569 " " o,883g6 U D 48,578 I , I 2846 0,88994 5,749 i,,3442 & U 0,89685 1» u 37,698 I , I 2804 0,90494 4,463 I ,i34i2 1> » 0,91467 i> » 26,389 1,12708 0,92679 3,123 I, 13365 » » 0,94274 1> » 14,339 1,12498 0,96562 1,697 i,ï3o44 » » 1 ,00000 1 ,000 1 ,00000 i,8Gi 1,11 596 » B u 1 , 000 1 ,00000 A a m » Ce Tableau nous montre que la valeur de l'exposant y. n'tst pas con- stante, et que sa limite minimum est égale à l'unité. Au point de vue théo- rique, on ne saurait donc prendre poiu' p. une valeur moyenne. Quant au point de vue pratique, nous savons que des phénomènes d'échange de cha- leur particuliers, échappant au calcul et s'opposant à ce que la détente soit adiabalique, priment complètement l'importance que cette valeur de p. peut avoir dans l'établissement des formules. » Dans la détente adiabalique de la vapeur d'eau sèche et saturée, le tra- vail externe total produit T peut se décomposer en deux parts : l'une e** correspondante à la chaleur disparue A0'' par suite de la détente du poids de vapeur t'7(-, l'autre Q" correspondante à la chaleur latente A G'' aban- donnée par le poids de vapeur vyt— '^, condensé pendant la durée du phé- nomène. » On a évidemment (7) et (8) A0"=(J,-J,,)i'7, A0<^=(yV,-4;)(J,,-f/,,). Les valeurs numériques que nous venons d'établir nous permettent main- tenant de tracer le Tableau suivant, dans lequel les valeurs AT', A0''', A0'' seront afférentes à la détente adiabatique de i''^ de vapeur d'eau sèche et saturée : Pressions initiales . — _ p. -Ve'. alui cal 10 3o,364 g 29,253 8 28,047 7 •26,729 6. 25,365 5 23,6o5 4 21 ,676 3 19,336 2 16,292 1,1 12,266 0,5 7,654 0,2 3,043 0,1 0,000 AC-> . i-;il 123,429 120,939 118,116 1 i4,8jo III, 143 106,422 I 00 , 6q5 93,i5i 82,342 G6,o85 44 1 25o 19,054 o , 000 Pressions finales /'. = '"""■' AT. AÔ-". A0''. AT'. lmI tal cal cal 153,793 18,098 59,944 78,042 150,192 16,987 57,345 74,332 146, i63 15,781 54,389 70,170 i4i,579 14, 463 50,975 65,438 I 36, 408 12,999 46,977 59,976 1 30,027 11,339 42,168 53,507 122,371 9,410 36,179 45,589 112,487 7,070 28,297 35,367 98,634 4 , 026 16,990 21 ,016 78,351 0,000 0,000 0,000 5i,9o4 >j u B 22,097 a » 0 0,000 0 >» » ( /128 ) » Ce Tableau numérique lait voir clairement rnnportHuce de la quan- tité A G'' qui serait la chaleur réellement récupérée sur la grande perle p si la détente était rigoureusement adiabaliqiie. )i Dans nos machines actuelles, cette quantité de chaleur A0* ne pent être transformée, même partiellement, en travail utile externe, car elle est communiquée aux parois qu'elle réchauffe; elle sert ainsi uniquement à combattre en partie l'influence si néfaste du refroidissement, qui est la conséquence de la communication du cylindre avec le condenseur pendant la période d'échappement. » Nous devons donc en tirer cette première conclusion, que tous les efforts des praticiens devraient tendre à obtenir, dans les cylindres, des délentes aussi complètement adiabatiques que possible. » C'est le seul moyen, dans l'état actuel de la Science, de récupérer une faible partie de l'énorme perte de chaleur p, en attendant que nous ayons pu trouver un nouveau mode d'emploi de la vapeur d'eau. » THERMOCHIMIE. — Recherches sur lefiiiorhydrale de fluorure de potassium et sur ses états d'équilibre dans les dissolutions. Note de M. Gilvtz, présentée par M. Berthelot. « J'ai montré précédemment que la chaleur de formation du fluorhy- drate de fluorure de potassium, à partir du fluorure de potassium solide et (le l'acide fluorhydrique gazeux, est considérable et qu'on a K.F solide + HF gaz =IvFHF solide +2iC''i,o4 Au contraire, en dissolution, vers lo", on a Ca KF dissous (ri = i^^) -f- HF dissous (l'i = i*^-) = KF, HF dissous. . . — o,35 (,éq_2kB) „ (iéq_2ke) „ ___ — 0,33 (i'. {i"l=2''') —0,060 Au delà, les effets de la dilution deviennent insensibles. ! 43o ) de fluorure, et l'absorplion de chaleur croît avec la pro|)oriioii d'acide, ce qui indique un accroissement de la dose de fluorhydrate de fluorure. On peut admelire que le nombre — 0,78, obtenu en présence d'un grand excès d'acide, correspond à ime transformation aussi avancée que possible, eu égard à la proportion d'eau présente, du fluorure neutre en fluorhydrate réel dans la solution et chercher le rapport entre la quantité actuellement transformée dans une liqueur quelconque et la proportion maximum ('). Ce rapport serait celui de j, par exemple, dans la liqueur qui renferme équivalents égaux de sel neutre et d'acide. » Examinons maintenant l'influence de l'autre composant. » A la solution d'acide fluorhydrique ajoutons des équivalents succes- sifs de fluorure neutre; nous obtenons les nombres suivants : HF(i'=i := '2-^'), agissant .sui-KF(i'i;= '■t^'^), dégage, vers 10" — o,33 HF » |ICF » — o,36 HF .. 5KF .. —0,54 » On voit qu'il se produit encore de nouvelles absorptions de chaleur, croissant aussi avec la proportion du sel neutre. C'est ce qui doit être, la présence d'un excès de sel neutre tendant à accroître la proportion de l'acide combiné et la production du sel acide; de même que la présence d'un excès d'acide, mais suivant une progression un peu plus faible que dans la série précédente. En effet, le rapport n'atteindrait pas tout à fait le double en présence de S'") de fluorure neutre. La présence d'un excès de l'un ou de l'autre des composants modifie l'équilibre et augmente la proportion combinée; précisément comme l'ont établi, il y a vingt ans, MM. Berthelot et Péan de Saint-Gilles pour les équilibres qui président à la formation des éthers; l'influence de l'acide est supérieure, dans les deux cas, à celle de l'autre composant, sel neutre ou alcool. » En résumé, dans une liqueur renfermant équivalents égaux de fluo- rure de potassium et d'acide fluorhydrique, au degré de dilution envisagé, la dissociation est deux fois aussi avancée que dans un mélange de même concentration renfermant un grand excès de sel neutre, deux fois et demie aussi avancée qu'en présence d'un grand excès d'acide. Ces résul- tats sont analogues à ceux que M. Berthelot avait obtenus pour l'état du bisulfate de potasse dissous. Ils peuvent servir de même à évaluer les (') Celle-ci ne ropoml pas à une combinaison intégrale, l'eau ayant toujours [xnir effet lie dissocier une fraction du sel. ( 43t ) partages de la potasse entre l'acide fluorhydrique et un autre acide mis en présence dans la dissolution. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les dérivés nitrés de Vhydrure d'étliylène. Note de M. A. Villiers, présentée par M. Berihelot. « 1. J'ai décrit {Comptes rendus, t. XCVII, p. 258) un premier dérivé de réduction de la combinaison potassique du bromure d'éthylène tétranitré C*Br'-'(AzO*)\ 2KO. Ce dérivé, obtenu par l'action du sulfhydrate d'am- moniaque sur ce dernier, a pour formule C'R-(AzO^)''. Il diffère de ce dernier en ce qu'il ne contient plus de brome et que le potassium formé par la réduction de la potasse en est venu prendre la place. » J'ai essayé de poursuivre l'action réductrice de l'acide sulfhydrique : j'ai obtenu une base contenant du potassium et du soufre, et qui forme avec le chlorure de platine un très beau chloroplatinate; mais je ne l'ai pas encore obtenu en assez grande quantité pour pouvoir l'analyser. » 2. J'ai aussi étudié l'action de l'acide sulfureux sur la combinaison potassique du bromure d'éthylène tétranitré. L'acide sulfureux ne peut être employé à l'état libre, car il donne une réduction complète avec pro- duction d'ammoniaque, d'acide bronihydrique et d'acide cyanhydrique. J'ai employé du sulfite de potasse additionné de carbonate de potasse. Il suffit de pulvériser le composé dans un mortier avec une solution de ces deux sels. Il change immédiatement d'aspect et prend une couleur jaune- soufre, en même temps qu'il se dégage de l'acide carbonique. Le produit jeté sur un filtre, essoré et redissous dans l'eau bouillante, cristallise par re- froidissement en beaux cristaux, souvent groupés autour d'un axe, légè- rement colorés en jaune-soufre et présentant des reflets blancs brillants. » Ce corps n'est autre chose que la combinaison du composé C''K.^(AzO'')' avec le sulfate de potasse. 11 a pour formule 2 C^K=(AzO ■')■•+ 3K0S0% ainsi que le montrent les résultats suivants de l'analyse : Trouvé. Calculé. Az 14.09 '3,44 K 33,5o 32,77 so' 14.73 «4.4i » J'ai du reste obtenu la même combinaison en unissant directement le sulfate de potasse au composé C'K'' ( AzO')'', obtenu par le sulfhydrate ( ^"^2 ) d'ammoniaque. J'ai ainsi obtenu des cristaux identiques (potassium trouvé : 32,91 pour 100). Ce composé détone vers 210", à peu près à la même tem- pérature que le corps C'''R''(AzO'')'. » En traitant par le chlorure de baryiun, en solution chaude et con- centrée, le composé 2C''K-(AzO'' )' -H 3K0S0', ou obtient le corps C''K-(AzO'')'', qui cristallise par refroidissement en beaux cristaux bril- lants d'une couleur jaune clair (potassium trouvé : 27,13 pour 100; calculé, 27,27). C'est là un procédé de préparation facile de ce corps (' ). » Dans l'action du sulfate de potasse, il se forme d'après l'équalion C^Br=(AzO")^aKO + 4SO=K6-(-2HO = C''R=(AzO')* + 4SO'KO -f- 2HBr. » C'est à cause de la production de l'acide bromhydrique qu'il est né- cessaire d'ajouter du carbonate au sulfite de potasse, sinon la liqueur de- viendrait acide et la réduction totale. » 3. La formation du corps C'R" (AzO*)* par l'action de l'acide sulfu- reux donne lieu à une remarque intéressante. La réaction se produit en donnant le rendement théorique, et un équivalent du composé C'Br-(AzO'')"2KO exige, pour se transformer en C^R^(AzO'')% li"'^ d'acide sulfureux. Je me suis assuré de ce fait en faisant agir sur le composé C*Br-(AzO^ )' 2RO une solution étendue de sulfite et de bicarboiiate de potasse, saturée d'acide carbonique, et en y dosant l'acide sulfureux par la teinture d'iode avant et après ; j'ai vérifié, d'autre part, que la teinture d'iode employée était, dans tes conditions de l'analyse, sans action sur le corps formé par réduction-. J'ai obtenu en effet les mêmes résultats en ajoutant un poids quelconque de celui-ci : » Avec une solution d'iode contenant, pour i'^'^, o*?', 02099 d'iode, ^^"^^ de la solution de sulfite de potasse exigeaient 34*"^, 1 ; 10'='^ de la solution -f- oB%i deC''Br=(AzO'')',2RO en solution, 28"-'=, 7. » La réduction avait donc absorbé l'acide sulfureux correspondant à un poids d'iode égal à 5,4 X o^'', 02099 ^^ o^'', 1 13 (caictdé pour 4'"'^ de sulfite, oB%iio). (') Les cristaux que j'avais décrits |)rcnédemnicnt coiiinic éliint (l'uni> cdiileiir hniiie étaient souillés jiar une matière étrangère inslai)lc. ( /-.ss ) » J'insiste sur ce fait, car il montre avec quelle facilité le potassium vient prendre la place du brome dans la réaction précédente. » La transformation inverse se fait avec la même facilité, car le brome réagit sur le composé C''R-(AzO'')'' additionné de potasse, en donnant naissance au corps primitif, d'a])rès l'équation C'K-(AzO'')' + 4Br-t- 2HO = C' Br=(AzO' )'2R0 + aHBr. » Il en est de même du chlore et de l'iode, ce qui donne le moyen de préparer le chlorure > L'existence d'une série de rosanilines homologues n'est donc plus douteuse, puisque les quatre premiers termes sont bien connus. En réu- nissant les données expérimentales que l'on trouve dans les travaux de M. Hof mann ( ^ ) et dans les nôtres, on arrive à conclure que le nombre total des rosanilines qui ont été préparées est de neuf, dont six homologues et trois isomères. » Quelque grand que paraisse déjà ce nombre, nous allons faire voir qu'il n'est qu'une petite fraction de celui qui représente l'ensemble des (') Comptes rendus, t. XCIV, p. iSig; t. XCV, p. 238. (^) Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, t. VIII, p. 6i. C. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVIIl, N» 7.) 56 ( 434 ) rosanilines dont on peut prévoir fiés maintenant l'existence. Pour déter- miner ce chiffre, nous admettons que, pendant l'oxydation, les homo- logues supérieiu's de la paralolnidine el de l'aniline ne perdent pas CH', mais que tons les atomes de cai'bone se retrouvent dans la rosaniiine cor- respondante. Nous ne connaissons aucun fait qui contredise cette propo- sition, mais nous en avons signalé plusieurs qui l'appuient. Nous n'envi- sagerons que les rosanilines qui résultent du concours de deux alcaloïdes; car nous avons prouvé que la rosaniiine ordinaire, que l'industrie produit avec un mélange de trois alcaloïdes, peut aussi être obtenue avec deux seulement, l'aniline et ra-métaxylidine. Nous bornerons la discussion aux seules amidométhylbenzines, aucun fait ne nous permettant de nous rendre compte du rôle des éthylbenzines et homologues. » Nous avons montré précédemment que, parmi les aminés dont nous avons expérimenté l'aptitude à former des rosanilines, on peut distinguer trois catégories, correspondant aux trois amidotoluènes isomères. A la pre- mière catégorie appartiennent la paratoluidine, l'a-métaxylidine, la mési- dine el l'amidopentaméthylbenzine. Leur rôle est de fournir le carbone du méthane, d'après MM. Emile et Otto Fischer. Leur caractère distinclif, au point de vue de leur constitution, est le suivant : » 1° L'un des groupes CH' est, par rapport à AzH^, dans la situation para; » 2° La situation des autres groupes CH' est indifférente. » Sur les vingt amidométhylbenzines dont l'existence est admise, dix remplissent ces conditions. » A la deuxième catégorie appartiennent l'aniline, l'orthotoluidine, la 7-métaxylidine C''H'(AzH=) (CH') (CH'). 1 2 6 »i Leur constitution présente les parlicidarités suivantes : » Dans le groupe phényle, l'atome d'hydrogène qui, par rapport à AzH^, est dans la position para (4), n'est pas remplacé par CH' ; mais cette condition, qui est nécessaire, n'est pas suffisante : il faut, en outre, cjue, pour les homologues de l'aniline, CH' soit avec AzH- dans la situation ortho, comme dans l'orthotoluidine et dans la y-métaxylidine. Si aucun des atomes d'hydrogène 2 et 6 n'est remplacé par CH', ainsi que cela a lieu pour la n)élatoluidine et la xylidine Cnr'(AzH=) (CH') (CH'), l'alcaloïde 1 3 S est fmpropre à la production des rosanilines et appartient à une troisième catégorie. » Il se présente ici une incertitude que nous devons signaler. ( 435 ) » A quelle catégorie appartiendrait un alcaloïde de la composition 1 -2 3 contenant un CIP à la place du deuxième atome d'hydrogène et un Cil' à la troisième place, qui serait à la fois un ortho et un meta dérivé? )i Nous ne possédons actuellement aucun fait expérimental propre à résoudre celte question, ce qui nous oblige à envisager successivement les deux cas. :• Si CW, dans la position 3, n'est pas un obstacle à la formation des rosanilines, l'alcaloïde le plus complexe appartenant à cette catégorie sera l'araidotétraméthylbenzine C''(AzH=)(CfF)CH')H(Cïr')(CH'). 1 2 3 4 5 6 » Dès lors, la rosaniline la plus élevée de la série résultera du concours de 1'"°' d'amidopentaméthylbenzineet de 2™°' de télramétliylbenzine amidée C"ir'Az + 2C"'Il'5Az + 30 = 2H-0 + C'"H*Uz'0; elle contiendra Si"' de carbone et sera le dernier terme d'une série de treize homologues; mais l'isomérie augmente ce chiffre dans une mesure consi- dérable; en discutant l'une après l'autre les vingt amidométhylbenzines dont l'existence est admise, on trouve qu'il y a huit orthodérivés qui, avec les dix paradérivés, pourront produire quatre-vingts rosanilines. » En envisageant le deuxième cas, on arrive à un minimum. S'il faut en effet que, dans deux groupes CR* de la rosaniline, les atomes 3 et 5 ne soient pasremplacés par CH'', il n'est guère possible qu'une triméthylbenzine puisse fournir un alcaloïde de la deuxième catégorie, puisque l'un des trois CIP se trouverait nécessairement à la place 3 ou 5. C'est donc parmi les diméthylbenzines amidées que se trouverait le terme supérieur de cette série d'homologues, qui ne comprendrait guère que trois aminés : l'aniline, l'oithotoluidine et la y-métaxylidine. » La rosanihne la plus élevée de la série des rosanilines homologues résulterait du concours de C'ir'Az + 2C''H"Az + 30 = C"H'=Az'0 + 2H=0, et la série des homologues de la rosaniline ne renfermerait que neuf termes. Avec les isoméries possibles, leur nombre serait toutefois de trente, chiffre 1436) encore très considérable et qui montre une fois de plus à quelles compli- cations conduit cette merveilleuse faculté de combinaison du carbone. » Quand on réfléchit à la difficulté que l'on a rencontrée pour distinguer entre eux les quatre premiers termes de la série des rosanilines, au point de les considérer soit comme identiques, soit comme isomères pendant près de vingt ans, on peut prévoir des difficultés encore plus grandes pour distin- guer les termes supérieurs, et il y aura bien des cas où l'isomérie sera con- fondue avec l'identité. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un composé nouveau prenant naissance dans (a préparation de V hexacidorure de benzine. Note de M. J. Mecnier, pré- sentée par M. Friedel. « J'ai obtenu un corps de même composition centésimale que l'hexa- chlorure de benzine, en préparant celui-ci de la manière suivante : » Un courant de chlore arrive dans de la benzine cristallisable débar- rassée du ihiophène, d'après la méthode deM."V. Meyer, par une ébullition de dix heures avec l'acide sulfurique concentré, et redistillée. Cette ben- zine est placée dans une cornue, exposée à la lumière et maintenue à l'ébul- lition. La cornue communique avec un récipient tubulé disposé verticale- ment, de façon à faire refluer la benzine et à condenser les produits solides entraînés, tout en permettant aux corps réagissants d'achever leur action réciproque. La transformation de la benzine n'est jamais intégrale, et l'opération peut être poursuivie jusqu'à ce que le thermomètre, plongé dans le liquide de la cornue, marque de 135" à 140°; on l'arrête alors et l'on verse ce liquide dans une capsule où il se prend par refroidissement en une masse blanche cristalline qu'on essore à la presse. » Quand on soumet à la sublimation ce produit, et notamment ce qui s'est condensé dans le récipient, on obtient d'abord des lamelles, suivant les cas, larges ou aiguës; puis, vers la fin de l'opération, de petits cristaux octaédriques qui constituent la substance nouvelle. » Les lamelles possèdent toutes les propriétés de l'hexachlorure de Mit- scherlich; elles fondent à 157° et cristallisent dans les dissolvants en tables clinorhombiques décrites par Bodewig [Groth's Zei-tsclirift, t. IH, p. 38i). » Les octaèdres, au contraire, ne fondent que vers Soo", en se volatili- sant aussitôt d'une manière brusque; quand on réduit la pression à o'", 10, ils présentent ces mêmes phénomènes à 280°. Ils sont trèssolubles dans la benzine, moins solubles dans l'alcool, qui les laisse déposer en petits cris- ( 437) taux isolés et transparents. Ils sont sans action sur la lumière polarisée et appartiennent au systèraeicubiqiie ; j'ai observé les faces du cube, le té- traèdre et le tétraèdre pyramide. La sublimation les groupe d'ordinaire en cliapelets d'octaèdres; elle m'a donné toutes ces formes et le plus souvent des faces creuses. » Les propriétés chimiques des deux corps sont aussi fort distinctes, mais parallèles. L'hexachlorure ordinaire se décompose, aux températures supérieures à 3oo°, en acide chlorhydrique et en benzine trichlorée ; son homologue se décompose de même, en donnant de l'acide chlorhydrique et une benzine chlorée, ce qui le caractérise comme « produit d'addition » de la benzine. » Cette même décomposition a lieu sous l'influence de la potasse alcoo- lique; mais, tandis qu'une ébullition d'une heure suffit pour dédoubler le premier, il faut prolonger cette opération quatre ou cinq heures avec le second. » Comme je n'avais qu'en petite quantité la benzine chlorée provenant du dédoublement de ce dernier, je n'ai pu la soumettre à la distillation et à l'analyse; mais, en la plongeant dans un mélange réfrigérant à côté de la benzine trichlorée provenant de l'hexachlorure ordinaire, j'ai ob- servé que ces deux produits se congèlent, se liquéfient, restent en surfusion en même temps et de la même manière. Bientôt je serai en mesure de lever tous les doutes à ce sujet. » Voici, enfin, un fait qui établit une distinction essentielle entre les propriétés chimiques de ces deux corps : le cyanure de potassium, en solu- tion alcoolique, dédouble l'hexachlorure ordinaire, tandis qu'il laisse in- tact son homologue. Ce fait a été le point de départ du procédé de sépara- tion. On emploie 3 parties de cyanure de potassium pour 4 d'hexachlo- rure, on en place le mélange pulvérisé avec sept ou huit fois son poids d'alcool dans un ballon muni d'un réfrigérant à reflux, et l'on chauffe au bain-marie pendant vingt-cinq ou trente heures. Au bout de ce temps, l'hexachlorure ordinaire est détruit; on distille au bain-marie jusqu'à complet épuisement pour séparer l'alcool. La benzine trichlorée reste dans le ballon avec les résidus charbonneu.x; il est avantageux de l'en- traîner à la trompe, au moyeu d'un courant de vapeur d'eau. Cela fait, on lave à l'eau la matière noirâtre dans laquelle on distingue les petits cris- taux octaédriques, on la sèche et on la reprend par l'alcool bouillant. La solution alcoolique, en se refroidissant, laisse déposer ces mêmes cristaux, ( 4.^8 ) qu'il est nécessaire de sublimer deux ou trois fois pour les débarrasser d'une poussière charbonneuse qu'ils renferment toujours après avoir cris- tallisé dans les dissolvants. » Ainsi purifiés, ils ont donné à l'analyse les chiffres suivants : Calculé Trouvé pour C^ H» Cl" — — ou (C'H'Cl')". 1. II. 111. IV. c 24,74 24,00 24,71 " » H 2,06 2,55 2,55 u II Cl 73,40 » >' 72,76 73, 3i ■) L'hexachlorure ordinaire sublimé, fondant à 157°, m'a donné C 24,46 H 2,25 Cl » Certains faits, que je désire compléter avant de les publier, m'ont con- duit à penser que ce nouveau produit n'est autre qu'un polymère de l'hexachlorure de benzine (' ). » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la constitution du lait. Note de M. E. Dcclacx, présentée par M. Pasteur. « Les idées que j'ai développées dans ma dernière Communication m'ont conduit à une nouvelle méthode d'analyse du lait, dans laquelle je remplace la recherche, vaine et illusoire à mon avis, des proportions d'al- bumine et de lactoprotéine, par le dosage de la portion de caséine filtrable au travers de la porcelaine, que je distinguerai désormais, sous le nom de caséine dissoute, de la caséine en suspension et de la caséine colldidale, que le lait renferme aussi. Ces trois formes de la caséine mériteraient d'être étu- diées séparément. Si je me borne au dosage de la caséine dissoute, c'est qu'elle est le terme auquel aboutissent les deux autres, et que ses variations traduisent toutes les transformations que subit le lait, soit dans la pratique industrielle, soit dans l'alimentation. 1) Je la sépare de la caséine en suspension et de la caséine colloïdale en aspirant, au moyen du vide, le lait au travers de tubes de porcelaine fermés par un bout, ou encore de vases poreux de pile, choisis parmi les 'y Ce travail a olc fail au laboratoire de Chimie Je la Faciillé dis Sciences. ( 439) plus homogènes et les plus petits. Les vases plus grands, souvent fissurés, laissent passer des liquides de composition si variable, que Zahn, qui a le premier ap|)liqué au lait ce mode de fiUration, n'a pu tirer de ses expé- riences aucun enseignement précis. Avec mes tubes, j'obtiens des liquides parfaitement limpides, et toujours de même composition avec le même lait. » Ces liquides sont étudiés, concurremment avec le lait, par des pro- cédés simplifiés dont on trouvera le détail dans un Mémoire sur le lait, actuellement à l'impression pour les Jnnales de l'Institut agronomique. Il suffira (le faire remarquer ici que la filtration sépare les éléments en sus- pension dans le lait, à savoir : la matière grasse, les deux premières variétés de caséine, et aussi, comme je le montrerai, une partie du phosphate de chaux, des éléments en solution vraie, à savoir : le sucre de lait, la caséine dissoute, le reste du phosphate de chaux et les autres sels minéraux. » On pourra donc présenter les résultats de l'analyse comme le montre l'exemple suivant, qui se rapporte à un lait du Cantal, du r i août : Éléments en suspension. eu solution. Matière grasse 3 ,3a » Sucre de lait » 4)9^ Caséine 3 , 3 1 o , 84 Pliosphate (le chaux 0,22 o,i4 Sels solubles » Oj^g 6^75 6735 1) On voit que, pour ce lait, la caséine dissoute représentait le cinquième environ de la caséine totale. C'est un chiffre qui est rarement atteint. D'or- dinaire, pour les laits du Cantal, les proportions de caséine dissoute varient entre 4 et G^'' par litre. 'I Elles se maintiennent, en outre, assez constantes, et, à l'inverse des solutions artificielles de caséine dont j'ai parlé dans ma dernière Commu- nication, le lait est un édifice assez stable vis-à-vis de certaines influences. C'est ainsi que la proportion de caséine dissoute ne change pas sensiblement sous l'action du temps. Dans un lait vieux de trois ans, je l'ai trouvée à peu près normale. » Elle ne varie guère non plus sous l'action de la chaleur. Il est vrai que l'ébullition précipite un peu de matière, puisqu'elle louchit le liquide filtré au travers de la porcelaine; mais ce précipité est d'un poids très faible i 44o ) et se redissout peu à peu. L'elfel de la chaleur est donc transitoire sur la caséine dissoute. Elle donne seulement de la cohésion au mélange des deux autres caséines, les fait passer de l'état niuqueux à un état plus condensé; c'est ce dont on s'aperçoit très bien à l'aspect du dépôt qui recouvre, après filtration, les parois du tube de porcelaine. Avec le lait bouilli, ce dépôt est toujours plus résistant et moins volumineux qu'avec le lait naturel. /) Une très légère acidité fait passer à l'état solide une portion de la caséine colloïdale : une très légère alcalinité fait au contraire passer à l'état colloïdal une ])ortion de la caséine solide; mais aucune de ces influences ne change sensiblement les proportions de caséine dissoute. Je montrerai, dans une prochaine Communication, qu'il en est de même pour la présure. » La quantité de caséine dissoute dans un lait normal est donc assez stable. Il y a plus : elle semble indépendante de la nature du lait. Dans du lait de vache de diverses provenances, dans du lait de chèvre, d'ànesse et de femme, j'en ai trouvé des proportions très voisines. » Il y a pourtant deux influences qui augmentent la quantité de caséine dissoute : l'une peu active, c'est l'addition de l'eau au lait; l'autre plus puissante, c'est l'intervention de la diastase que j'ai nommée caséase dans mes travaux antérieurs. » Sous l'action de cette caséase, j'ai vu la proportion de caséine dis- soute, qui était originairement de o,6i pour loo, passer à i,8o après huit heures, à 2,20 après vingt-quatre heures. A ce moment, il restait encore I de la caséine totale à l'état colloïdal. Cette proportion est restée la même après vingt-quatre nouvelles heures. Un état d'équilibre était atteint qui aurait exigé, pour être détruit au profit de la caséine dissoute, soit un con- tact beaucoup plus long, soit une addition nouvelle de diastase. » Il y a un moyen d'arriver plus vite à la solubilisation de la caséine totale, c'est d'ensemencer dans le lait des microbes producteurs de caséase, tels que ceux que j'ai décrits dans mon Mémoire sur le lait ('). Ces êtres détruisent constamment l'état d'équilibre auquel j'ai fait allusion plus haut, en sécrétant sans cesse de la diastase nouvelle, en même temps qu'ils consomment et transforment, pour leurs besoins nutritifs, la caséine dissoute existant déjà. Cette sécrétion de diastase est, en effet, pour eux, un moyen de se préparer une substance alimentaire aux dépens de la caséine solide et de la caséine colloïdale, qui ne sont pas immédiatement utilisables dans l'état où elles existent dans le lait; et la digestion préalable que leur font I') Annales (le l'Iitatitut agronomique, t. IV, 1879 -1880. ( 44i ) ainsi subir les microbes est identique, comme je l'ai montré, à celle que produit l'action du suc pancréatique des animaux supérieurs. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur la J'onclion piginentaire des Hirudinées. Note de M. RÉMY Saint-Loup, présentée par M. de Quatrefages. o Lorsqu'on étudie le développement de la Néphélis, on peut constater, lorsque l'intestin est formé, sa différenciation nette en quatre régions : une région œsophagienne, une région stomacale, une région intestinale, à pa- rois plus épaisses et fortement colorées en jaune, et enfin une sorte de cloaque. » Quand la jeune Néphélis a mangé, on voit apparaître sur toute la sur- face des trois dernières régions de petites granulations jaune brun d'abord assez espacées et qui, augmentant en nombre, finissent par former une sorte d'étui brun à ces régions du tube uitestinal. Sur une coupe de l'ani- mal on reconnaît que ces granulations ou sphérules brunes sont disposées sur les parois des vaisseaux capillaires qui viennent se mettre en contact avec l'épithélium intestinal, et dont le rôle est évidemment de permettre la pénétration dans le sang des matériaux digérés. » Chez l'animal adulte, la tunique de sphérules jaune brun qui, chez les Sangsues, a été décrite sous les noms de lunica cellulosa par Knolz, de lii- 7uca villosa par Runtzmann, s'éloigne de l'intestin et lapisse la face interne de la couche musculo-cutanée, tout en restant en rapport avec l'intestin par l'intermédiaire des vaisseaux fins dont elle revêt les parois. » La substance de cette tunique est composée, comme le dit Eraudt, d'une multitude de canaux intestiniformes enlacés, mais qui ne renferment pas de matière grenue et ne s'ouvrent pas dans l'intestin. » Ray Lankester, à propos de son travail sur les capillaires intra-épi- théliaux de la Sangsue médicinale, a reconnu les sphérules jaune brun sur les fins vaisseaux de la Iwnca villosa, et il remarque que dans l'intervalle des cellules columellaires de l'épilhéliimi aboutissent les extrémités pig- mentées des tissus fibro-vaseux. Il insiste sur l'identité du tissu fibro- vaseux et du tissu des vaisseaus capdlaires. llay Lankester décrit aussi les terminaisons en culs-de-sac de quelques-uns des capillaires revêtus de sphérules jaune brun. )) Mes propres recherches m'ont démontré la relation de continuité qui existe entre les sphérules jaune brun et les granulations pigmentaires. De nombreuses coupes faites sur des Néphélis, des Hirudo et des Aulastomes C. R., l884, 1" Semestre. (T. XCVllI, N» 7.) ^7 {442 ) m'ont permis d'admettre chez les Hirudinées l'existence d'une élimination des cellules jaune hriiii sous forme de substance pigmentaire, l'existence (l'une fonction d'excrétion spéciale ou fonction pigmentaire. » D'autres considérations appuient celle opinion et me conduisent à des conclusions plus générales. )) Chez l'Aulastome vorace, j'ai reconnu dans la région intestinale une tunica villosa constituée comme chez les Néphélis et les Sangsues, mais ici la substance colorante était plus foncée, presque noire. Dans les coupes de la région stomacale et œsophagienne, la timica est moins vasculaire, les granulations sont plus noires encore, et dans la région céphalique il n'existe plus que la matière pigmentaire noire, qui s'étale en figures rameuses de plus en plus ténues à mesure qu'on approche de l'extrémité céphalique, et dont les derniers ramuscules se dispersent dans les couches épithéliales et dans le parenchyme du corps. » Chez les Clepsines, les sphérules jaune brun sont distribuées dans le parenchyme mésodermique. Leydig les a figurées et décrites sous le nom de cellules graisseuses. » Dans les coupes que j'ai faites, j'ai remarqué que les sphérules se frac- tionnent et deviennent de plus en plus petites et nombreuses à mesure qu'on les considère, des couches les plus profondes aux couches les plus extérieures, et que leur substance dans les couches cutanées se réduit à des granulations pigmentaires qui donnent à la peau sa coloration. » La fonction pigmentaire existe encore ici; il me reste à examiner jus- qu'à quel point on peut considérer les cellules jaune brun comme de nature hépatique. » La liinica villosa de la Sangsue a été considérée jadis comme un foie, mais des discus.sions se sont engagées sans aboutir à des résultats positifs, et le champ est resté libre au combat des opinions. » M. Camille Viguier a décrit chez \a. Balracobdella Lalastiim^ renflement mûriforme qui enveloppe la région interposée entre l'oesophage et les premières poches gastriques et constitué par de petites sphérules de même nature que celles qui se trouvent sur les parois de la portion axiledu tube digestif. Il considère cet ensemble comme un appareil hépatique plus loca- lisé que la lunica villosa, mais de même nature. » Chez les Aunélides polychètes, comme V Arenicola piscalorum, Cosmo- vici décrit et figure des vaisseaux capillaires terminés en cœcums et cou- verts d'une couche de cellides à granulations pigmentaires. Il compare ces culs-de-sac à ceux des petits vaisseaux de la Sangsue; sans se prononcer sur leur rôle, il combat l'idée qu'ils constituent des glandes. ( 443 ) » En présence de ces diverses opinions et des observations résultant de mes recherches personnelles, j'ai dû chercher quelles relations pouvaient exister entre la fonction pigmenlaire et la fonction hépatique. » Les mots cœur, poumon, rein, foie ont été imaginés pour désigner les parties de l'organisme «les Vertébrés supérieurs. Or qu'est-ce que le foie d'un Vertébré supérieur? Une masse brune constituée d'un assemblage étroit de vaisseaux et de dépôts cellulaires. Du sang amené par la veine- porte des capillaires de l'intestin dépose dans la masse hépatique quelques- uns des principes qu'il contient, puis rentre par la veine sus-hépatique dans le torrent de la circulation. » Ainsi considéré, le foie est l'organe d'une première fonction, le dépôt de certains des matériaux que contient le sang après qu'il a absorbé les produits de la digestion. Il est compliqué de conduits spéciaux, d'une vési- cule biliaire, d'un appareil enfin qui conduira, en des points où ils seront utilisés ou excrétés, les produits de cette purgation du sang. C'est la deuxième fonction du foie. » Or ces deux parties de l'appareil hépatique, au lieu d'être réunies, peuvent constituer deux organes distincts. Je verrais volontiers l'homologue de la première partie dans les amas de sphérnles jaune brun qui tapissent les capillaires en contact avec l'intestin cliez les Néphélis et dans les glo- bules jaunes du parenchyme des Clepsines. M Chez ces dernières, où le tube digestif est très ramifié et présente une grande surface d'échanges avec le liqtnde sanguin, les capillaires intesti- naux n'existant plus, le foie ne présentera plus les mêmes rapports anato- miques assimilables à ceux que nous constatons chez les Vertébrés et chez les Sangsues, mais en certains points seront déposés les produits d'excré- tion correspondants sous forme de sphérules jaunes. » L'élimination n'est pas laite par des canaux biliaires, mais par les pioments. Quant à la fonction correspondant à la production de la bile, c'est-à-dire d'un liquide utilisé en partie dans la digestion, elle est localisée, chez les Vers que j'ai considérés, dans les parois mêmes delà partie intesti- nale (lu tube digestif. » La différenciation de cette partie, le volume et la coloration des cel- lules qui la constituent, sont évidents chez les Néphélis jeunes et- surtout chez les Clepsines, et les changements brusques de coloration des matières ingérées qui arrivent de la région gastrique témoignent de la puissance des modifications chimiques qu'elles subissent dans l'intestin. » L'étude du développement du foie chez certains Invertébrés et chez les Vertébrés a montré qu'il se forme aux dépens des parois de l'intestin et ( kkk ) quelquefois qu'il tire son origine d'un diverticulum de Tinteslin. Je pense qu'il est conslittié en réalité non seulement de celte poriion intestinale, mais encore de matériaux assimilables aux sphérnles jaune brun des Hiru- dinées. A ce point de vue seulement, on peut étendre à la hinica villosa et aux organes homologues des Vers la dénomination de foie. » ZOOLOGIE. — Sur le développement des Comalules. Note de M. Edm. Pekrier, présentée par M. de Quatrefages. « Pour arriver à une détermination rigoureuse des diverses parties qui constituent une Comatule adulte, nous avons cherché à établir, grâce à des matériaux que nous a obligeamment envoyés M. le D"^ Viguier, professeur à l'Ecole supérieure des Sciences d'Alger, quelle est l'organisation de l'animal aux trois phases : i" de Cptidé; i° de Penlncrine; 3° de Comalide libre, mais non encore adulte. » 1° A la fin delà phase de Cystidé, la jeune Comatule ne possède en- core que des tentacules buccaux et pas de bras. Son tube digestif forme une demi-spire et présente lui anus situé sur le côté du corps. Autour de la bouche existe un canal annulaire danslequelviennents'ouvrirles tentacules buccaux. Un tube court, recourbé en U, part du canal annulaire, traverse la paroi du corps, en changeant légèrement de structure et en se soudant aux tissus ambiants, puis s'ouvre à l'extérieur par un pore situé sur la paroi du corps. Ce tube a été comparé au canal hydrophore des Holothu- ries, lui-même considéré comme homologue de ce qu'on appelle le canal du sable chez les Oursins, les Astéries et Ophiures. Il sert incontestable- ment à introduire l'eau dans l'appareil tentacidaire, mais nous devons faire les plus expresses réserves sur son homologie avec le canal du sable des autres Échinodermes. » Le pédoncule du jeune animal contient six cordons cellulaires : un central, cinq formant, autour du cordon central, les arêtes d'un prisme pentagonal dont il occuperait l'axe. Le cordon central se prolonge dans la partie renflée du corps, de manière à occuj)er l'axe de la spire formée par le tube digestif, et ses parois cellulaires s'épaississent de manière à former lui corps ovoïde, dont les grandes cellules sont toujours, sur les coupes, dis- posées en deux rangées contiguës, de sorte que le corps ovoïde est [)lein. Ce corps est entouré d'une enveloppe fibreuse et vient se souder, à sa partie supérieure, à la paroi du pharynx. Il occupe exactement la même posi- tion, par riipport au tube disgesiif, que le canal du sable des Oursins. (445 ) » Les cinq cordons qui enveloppent le canal axial se renflent légè- rement à leur entrée dans le corps proprement dit; une cavité apparaît dans lein- région renflée : il en résulîe la formation de cinq chambres qui sont la première trace de Vorgane cloisonné. Des bourgeons cellulaires, parlant du sommet de ces cliambres, arrivent bientôt, en rampant le long des parois du corps, jusqu'au canal circiuiibuccal ; celui-ci forme un bourgeon au point de rencontre; les deux bourgeons se portent alors vers l'extérieur: la paroi du corps leur forme une sorte de coiffe, et toutes ces parties, grandissant ensemble, finissent par constituer un bras. Les cinq bras n'apparaissent pas simultanément, mais successivement, et mon- trent encore de grandes différences de taille pendant presque toute la durée de la phase suivante. Leur croissance s'accomplit dès le début, comme nous l'avons indiqué dans notre Communication du 16 juillet. » 2° La phase pentacrinoïde s'étend depuis ra})parition des bras jus- qu'à la formation complète des cirrhes. A ce moment, par suite du déve- loppement des bras, la surface ovale de la larve, qui était tout d'abord entièrement occupée par l'anneau tentaculaire, s'est considérablement agrandie, et l'anus y a été transporté; il s'ouvre désormais au sommet d'un tube spécial. Cette surface est découpée par les canaux tentaculaires qui se rendent aux bras en cinq secteurs. Sur chacun de ces secteurs se voit un orifice hydrophore semblable à l'orifice unique de la phase précé- dente. A chacun de ces cinq orifices correspond un tube hydrophore. Dans les coupes, ces cinq tubes paraissent se terminer par une extrémité libre dans la cavité générale, mais nous avons des raisons de penser que ces tubes sont normalement en continuité avec les cinq canaux qui tra- versent la paroi du corps pour aboutir aux cinq orifices hydrophores. » Le corps ovoïde qui traversait l'axe de la cavité généi'ale a mainte- nant l'aspect d'un double canal dont les deux parties semblent s'ouvrir dans le pharynx, point qui demande cependant encore quelques études. L'organe cloisonné a pris à très peu près sa forme définitive. A son niveau, du cordon pédonculaire central, on voit, chez les individus dont les bras sont encore peu développes, naître des bourgeons claviformes alternes avec ceux qui, des bras. Ces bourgeons, se dirigeant en bas et en dehors, atteignent bientôt les téguments. Ceux-ci se renflent et s'allongentau-Jessus d'eux; dès lors, ces diverses parties, croissant ensemble, finissent par consti- tuer un cirrhe. Les cirrhes n'ont donc pas de véritable homologie avec les bras; ils naissent du cordon central du pédoncule; les bras, des cinq cor- dons périphériques. A cet âge, il n'y a aucune trace d'appareil vasculaire, ( 446 ) et l'organe axial conserve à très peu près la structure histologique de l'or- gane ovoïde de la phase précédente. » 3" Au moment où la jeune Comatule se détache, le tube digestif a formé de nouveaux replis autour de l'organe axial. Les tubes hydrophores se sont considérablement multipliés, mais on observe les mêmes rapports enire eux et les canaux qui traversent la paroi du corps pour s'ouvrir à l'extérieur. L'organe axial a toujours la structure exclusivement cellulaire qu'il n'a cessé de présenter jusqu'ici, mais ses parois se recourbent inté- rieurement en lames enroulées qui rappellent d'assez près les dispositions du canal du sable des Etoiles de mer. Cet organe se termine inférieurement en un tube conique qui pénètre, en s'amincissanl toujours, dans l'axe de l'organe cloisonné. » Les trabécules de tissu conjonclif de la cavité générale sont très nombreux, et quelques-uns, qui viennent se rattacher à l'enveloppe de l'organe axial, pourraient être pris pour des vaisseaux; mais il n'existe rien que l'on puisse désigner sous ce nom. Parmi les vides qui existent entre ces trabécules, courent un petit nombre de cordons cellulaires pleins qui se rendent manifestement aux bras. Le tissu cellulaire qui en- veloppe l'organe cloisonné est extrêmement épais et a tout l'aspect d'un tissu en voie de multiplication rapide. Ce tissu se prolonge au centre de l'axe calcaire des bras et présente déjà toutes les connexions, que nous avons précédemment décrites, avec le tissu musculaireet le tissu conjonctif des bras. » En résumé, jusqu'à cet âge, les pores qui font communiquer la cavité générale avec l'extérieur peuvent être considérés comme les orifices de tubes hydrophores avec lesquels ils sont liés tout à la fois parleur nombre et leur position; ces tubes, homologues peut-être à ceux des Holothuries, ne correspondent nullement au canal du sable des autres Échiuodermes ; ce canal du sable paraît, au contraire, représenté par l'organe axial des Comatules, qui possède tout à la fois la structure du canal du sable des Astéries et la position de l'organe de même nom chez les Oursins. Cet organe est évidemment en rapport avec la nutrition des cirrhes, dont l'origine et la nature sont bien différentes de celles des bras. » Nous discuterons la signification de ces faits en exposant l'organisa- tion des Comatules mûres pour la reproduction. » ( 447 EMBRYOGÉME.— Sur un orqane placenloïde chez i embryon des Oiseaux. Note de M. MathiasDuval, présentée par M. Ch. Robin. « Tous les embryologistes contemporains sont muets sur certains rap- ports que présente l'allanloïde des Oiseaux avec la masse d'albumine ac- cumulée, dés le cinquième jour de l'incubation, vers le petit bout de l'œuf. Dutrocbet [Mémoires pour servir à l'histoire analomique et physiologique des végétaux et des animaux, t. II, p. 211) avait cependant signalé ce fait, que l'allantoïde s'étale sur toute l'étendue de la face interne de la coquille, à une époque où il reste encore beaucoup d'albumine, et que, par suite, cette albumine se trouve incluse dans une cavité circonscrite par la vésicule allanloïde ; mais il ne connaissait pas l'existence de la fente pleuro-périto- néale, sé|)arant le filet fibro-cutané de la vésicule ombilicale d'avec son feuillet (ibro-intestinal, et, par suite, il n'avait pas eu à se préoccuper de chercher comment l'allantoïde peut cesser de s'étendre dans celle fente, pour aller, en quittant la sphère vilelline, s'étendre autour de la masse al- bumineuse. Depuis Dulrochel, les embryologistes ne paraissent s'être occupé du poulet que comme inlroduclion à l'endjryologie des Mammifères, et ils ont admis, sans vérification, que l'allantoïde s'étendrait uniquement dans la fente pleuro-péritonéale, chez les Oiseaux comme chez les Mammifères, c'est-à-dire ne quitterait jamais la sphère vitelline. C'est la conclusion que formulent nettement Forsler et Balfour dans leur Ouvrage, consacré cependant uniquement à l'embryologie du poulet [Éléments d' Embryologie, traduction française par E. Rochefort, 1877). » Cependant le plus simple examen d'un œuf de poulet, au douzième jour de l'incubation, par dissection faite sous l'eau, montre nettement qu'à cette époque, l'embryon avec l'amnios occupant le gros bout de l'œuf, la partie moyenne de l'œuf est occupée par la vésicule ombilicale, et que le petit bout de l'œuf est occupé par une niasse d'albumine épaisse et très visqueuse, incluse dans un sac très vasculaire formé par un prolongement de l'allantoïde. » Des coupes faites sur des œufs de petite dimension (œufs de fauvette), à toutes les périodes de l'uicubation, nous ont permis d'élucider le mode de formation et la signification de ce sac appendu à la partie inférieure de la vésicule ombilicale. » L'allanloïde s'étend dans la fente pleuro-péritonéale jusqu'au niveau de l'équateur de la sphère vitelline; mais, dès qu'elle en atteint l'hénii- { 448 ) sphère inférieur, elle cesse de s'étendre dans la t'ente pleuro-péritonéale; elle repousse devant elle le clioriou (lame fibro-cutanée doublée de l'ectoderme) dont elle se revêt, se détache ainsi de la vésicule ombi- licale, et se porte vers le petit bout de l'œuf, en suivant la face interne de la coquille. Le sac ainsi formé se ferme par un mécanisme analogue à celui que produit l'occlusion de l'amnios, et il est alors rempli par l'albumine autour de laquelle il s'est développé. » La surface extérieure comme la surface intérieure de ce sac sont for- mées par le choriou. Or bientôt le chorion de la surface intérietue donns naissance à des villosités, longues et serrées les unes contre les autres, et qui plongent dans la masse d'albumine, à l'absorption de laquelle elles prési- dent. Ces villosités sont vasculaires, car elles sont pénétrées par les vaisseaux de l'allantoïde. » Un organe d'absorption, formé de villosités clioriales, avec vaisseaux allantoïdiens, ne saurait recevoir d'autre nom que celui t!e placenta. C'est pourquoi nous donnons le nom de sac placenloïde à l'organe que nous avons découvert dans les annexes de l'embryon d'Oiseau. » Dans un prochain Mémoire nous décrirons, avec planches à l'appui, tous les détails de révolution de ce sac, lequel, après avoir présidé à l'ab- sorption de toute l'albumine, se flétrit et s'atrophie, pour ne laisser que des restes méconnaissables au moment de l'éclosion. Il nous suffira, pour le moment, de signaler la signification générale des faits sus-indiqués, à savoir que les Oiseaux possèdent un organe annexe tout à fait comparable au pla- centa des Mammifères, et que nous trouvons ainsi, dans l'embryologie des annexes, de nouvelles formes de transition et de nouvelles affinités entre les Vertébrés allantoïdiens nninis d'un placenta et ceux qui jusqu'à ce jour étaient considérés comme aplacentaires. Il est vrai que les villosités du pla- centa de l'Oiseau, au lieu de pénétrer dans le terrain maternel pour y pui- ser les sucs nutritifs, ainsi que cela a lieu chez les Mammifères, plongent dans l'albumine que les organes de la mère ont déposée, comme provision nutritive, dans l'espace que circonscrit la coquille de l'œuf. C'est là un fait d'adaptation spéciale aux circonstances particulières du développement de l'Oiseau; par suite, la présence de la coquille détermine le placenta à prendre la forme de sac avec villosités à la face interne, au lieu de s'étaler en surface avec villosités externes. Pour les mêmes raisons, si le placenta des Oiseaux est un organe d'absorption nutritive par sa surface intérieure, il est un organe d^échange respiratoire par sa surface extérieure, c'est-à-dire qu'ici se trouvent réparties, en deux régions différentes, les fonctions qui, (449) dans le placenta des Mammifères, s'accomplissent simultanément en un seul et même lieu. » GÉOLOGIE. — Origines et modes de Jormntion des calcaires dévonien et carboni- fère de la Belgique. Note de M. E. Dupont, présentée par M. Hébert. « En olfrant à l'Académie un exemplaire de deux feuilles de la Carte géologique de la Belgique, levées par MM. IMourlon, Purves et moi-même, j'ai l'honneur de lui exposer sommairement les résultats de mes recherches sur les calcaires dévonien et carbonifère de ce territoire. » Le calcaire dévonien s'étend concentriquement, dans les bassins pri- maires de Dînant etdeNamur, autour des roches quartzeuses et schisteuses du dévonien inférieur. Le dévonien supérieur, formé de schistes, de psam- mites, de grès et de macigiio, lui succède; puis vient le calcaire carboni- fère, au centre duquel se présentent des bassins houillersd'étendues variées. Ces terrains ont subi, au commencement delà période secondaire, les effets d'un soulèvement quia fortement contourné et fracturé leurs couches. » J'ai signalé depuis longtemps la grande variété des roches calcareuses du calcaire carbonifère belge, et, dans sa partie moyenne, des exemples singuliers de distributions interrompues ou lacunes stratigraphiques. A plu- sieurs égards, l'étude détaillée de ce terrain paraissait inextricable. » Nos calcaires dévoniens me mirent sur la voie du phénomène qui a donné naissance à ces conditions. M Je fis des recherches sur la nature précise des variétés de ces calcaires, au moyen de préparations micrographiques en lames transparentes d'une surface de près de o""i,25 ; je pus ainsi reconnaître que ces calcaires sont coDStitués par des coraux, tantôt agglomérés, tantôt à l'état de débris tri- turés, absolument comme les calcaires actuels provenant des îles coral- liennes de la mer du Sud. L'identité de constitution de ces roches actuelles et des calcaires dévoniens est frappante. Ceux-ci sont entourés de schistes, et, comme cela a lieu aujourd'hui, dés qu'apparaît l'élément argileux, les coraux disparaissent; et, de même aussi, ils ne pouvaient croître qu'à des profondeurs voisines de celles que leurs analogues exigent aujourd'hui. )) La démonstration directe en est fournie notamment par le calcaire car- bonifère, où l'on peut reconstituer la disposition d'une ride sous-marine, à relief accidenté, dont l'une des protubérances porte seule une sorte de chapeau calcaire corallien. » Enfin, ces calcaires dévoniens sont à leur tour disposés en barrières G. R., l8S4, i" Semestre. (T. XCVIII, N" 7.) 58 {45o ) frangeantes contre les nnciennes côtes, dont elles sont séparées par des schistes contenant les mêmes mollnsqnes, ainsi que M. Gosselet l'a établi, et entourant aussi ces barrières extérieurement. Il y a lieu d'en conclure que des chenaux existaient primitivement entre les récifs et la plage, et qu'ils furent comblés par les apports dans la mer de substances argileuses qui envasèrent les constructions coralliennes. » De même, d'innombrables îlots coralliens, enfouis dans ces schistes, apparaissent dans le voisinage des récifs frangeants, et j'ai fait le levé de plusieurs d'entre eux, qui sont a-iisociés sous la forme d'anneau ébréché avec les caractères essentiels des atolls. » M. H. Mil ne-Edwards, résumant, en i 860, les affinités zoologiques qu'il venait de définir entre les coralliaires anciens et actuels, prévoyait déjà qu'on reconnaîirnit un jour que les coraux paléozoïques avaient formé, sous nos latitudes, des bancs semblables à ceux des mers intertropicales. » Les mêmes circonstances se retrouvent dans le calcaire carbonifère, mais avec des variantes telles, que son étude stratigraphique repose avant tout sur la recherche des origines multiples de ses roches calcareuses. » Celles-ci se divisent tout d'abord en deux catégories : les calcaires stratifiés et les calcaires massifs. " Les calcaires stratifiés ont des dispositions semblables aux dépôts de grès et de psammites dévoniens sur lesquels ils reposent , et il est aisé d'établir une succession chronologique dans la suite de leurs couches. - Tout autres sont les conditions des calcaires massifs. Ils présentent l'allure des calcaires dévoniens; on tente en vain de classer chronologi- quement leurs éléments constitutifs. » Les plaques minces dévoilèrent que ces deux catégories de calcaires répondent à des éléments de natures distinctes. Les calcaires massifs se montrent sous un aspect marbré, dû à des agglomérations de stromato- poroïdes analogues à ceux qui ont largement contribué à la formation des îlots dévoniens de marbre rouge. Ces organismes ont donc construit des roches semblables à nos calcaires coralliens de l'époque dévonienne, dont ils reproduisent en outre les dispositions en barrières ou en îlots détachés, suivant la proximité ou l'éloignement de la côte primitive. » Au contraire, les calcaires stratifiés, étudiés sur des lames transpa- rentes, se présentent sous des formes avant tout détritiques. Sous ce rap- port, ils se répartissent à leur tour en deux groupes différents. » Les uns sont formés presque exclusivement de débris de crinoïdes, dont l'accumulation a suffi à créer des amas de plus de 200'" d'épaisseur. i 45t ) Ces débris sont disposés comme le sont les éléments des couches de sable et de gravier, et sont essentiellement sédimentaires. Lorsqu'on se rappelle quelescrinoïdes peuvent vivre depuis des points assez voisins de la surface jusqu'à des profondeurs de 2000" et plus, ainsi que les explorations du Talisman vieiuient encore de nous le révéler, et que ces organismes fragiles ne sont à aucun litre des constructeurs de récifs, on ne peut être surpris que les roches qu'ils ont produites par leurs débris aient des caractères si contrastants avec les calcaires dus à la croissance directe des stromatoporoïdes. » L'autre groupe de calcaires stratifiés est aussi nettement sédimentaire. Observés par transparence, sur des plaques assez grandes pour montrer leurs agencements intimes, on les voit constitués par des grains amorphes de calcaire, par des débris variés d'organismes, surtout de coquilles, et par d'innombrables foraminifères. Ils sont com[)acts, grenus ou bréchiformes, souvent même oolithiques, comme les dépôts des plages calcareuses, que les naturalistes navigateurs ont désignés sous les noms de boue, de sable et de conglomérat coralUqaes, et dont ils attribuent l'origine à l'action destructive de la vague. De telles roches atteignent souvent une puissance considé- rable, jusqu'à 3oo™ et 400"^, en Condroz et dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. " Les roches du calcaire carbonifère se classent donc en calcaires con- struits et en calcaires sédimentaires, répondant à des origines et à des gisements différents. » Tandis que les calcaires massifs sont des récifs édifiés suivant les lois qui règlent la formation des roches produites par les coraux constructeurs, les calcaires stratifiés sont de véritables dépôts, qui ont joué, vis-à-vis des précédents, principalement le rôle des matières terreuses auxquelles est dû l'envasement des récifs dévoniens. Ici, les matières de remplissage des che- naux et des fonds de mer sont des débris d'organismes ou des détritus de calcaires préexistants; là elles sont argileuses et d'apport extérieur. Aussi observe-t-on, dans les récifs carbonifères, entre les rangées frangeantes, des amas stratifiés de calcaire à crinoïdes et de calcaire amorphe, qui tiennent la place des amas de schistes entre les rangées frangeantes dévo- niennes. Dans les deux cas, ces rangées étaient primitivement découpées en archipels, comme le sont les récifs frangeants de nos mers. » L'origine corallienne des calcaires massifs révèle aussi la cause de leurs nombreuses lacunes stratigraphiques à distance de la côte. Les orga- nismes constructeurs n'avaient, en effet, d'action que dans une étroite zone bathymétrique, voisine de la surface; là seulement pouvaient s'établir des ( 452 ) récifs. Dans les points plus profonds, que des perturbations mécaniques ont amenés ultérieurement au jour, les calcaires détritiques seuls se déposaient. » Ainsi la formation des roches marines d'origine organique peut être expliquée aux époques primaires par les causes actuelles : nouvelle preuve de l'efficacité de la méthode comparative mise à l'usage de l'étude du passé de notre globe, et de la persistance des lois auxquelles les manifes- tations de la nature sont assujetties; la Géologie les a prises depuis long- temps pour guide dans ses recherches. » HYDROLOGIE. — Sur In variabilité de (a concenlralion et de (a composition des sources minérales. Mémoire de M. A. Inostranzeff, présenté par M, Daubrée. (Extrait.) « Il résulte d'une nombreuse série d'analyses que, dans trois localités différentes, le puits artésien de Saint-Pétersbourg, les sources de Drouske- niki (gouvernement de Grodno) et celles de Tzekhofzinsk (Pologne), on a pu constater des variations quotidiennes de concentration et de compo- sition, » M. C. Mallet adresse une Note relative à un nouveau procédé de fa- brication des pavés en bois durci, pour le pavage des rues. La séance est levée à 3 heures et demie. J. B. ERRATA. (Séance du ii février 1884.) Page 382, lij,'ne 5, au lieu de Duveine, lisez Duvern. » ligne 6, au lieu de Geoffe, lisez Geoff. u ligne 2'j, au lieu de monstérienne, lisez moustérienne Page 383, ligne 16, au lieu de Pollas, lisez PiiUas. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 25 FÉVRIER 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUIXICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Faye donne lecture-, au nom des Sections d'Astronoinif et de Géo- graphie et Navigation réunies, d'un Rapport qui doit élre adressé à M. le Ministre des Affaires étrangères, au sujet de la Conférence internationale qui sera convoquée à Washington, pour rétablissement d'un méiidien universel. Notice sur tes travaux de M. ïh. du Moncel, par M. Edm. Becqcerel. M Théodose-Acliille-Louis, comte du Moncel, Membre libre de l'Académie des Sciences, eut, des sa jeunesse, le goût des Sciences et des Arts. Il suivit en cela les nobles exemples de sa famille, carson grand-père maternel, M. de Magn'evilie, naturaliste distingué, fonda à Caen un musée d'Histoire natu- relle, un Jardin des plantes, une Société linnéenue et celle des Antiquaires de Normandie, et son père, général du génie, se livra avec ardeur a l'Agri- culture. C. R., i884, 1" Semestre. (T. XCVllI, N» 3.) 5y ( 454 ) » Il avait à peine terminé ses études, qu'il fit paraître un Trailé de Peisjieclive et s'occupa de l'examen archéologique des ni )num nts de la Normandie, En i843, à l'âge de 22 ans(' ), il entreprit un voyage en Orient, d'où il rapporta un grand nombre de souvenirs hisloriques, scienlifiqufs et artistiques qui firent le sujet d'un Ouvrage : De Venise à Coiiblun- tinople à Imvers la Grèce, dont les planches furent dessinées et lithogra- phiées par lui. Il fit encore plusieurs publications de ce genre; mais, à partir de i85o, il s'adonna exclusivement à l'étude des Sciences physiques, qu'il poursuivit depuis sans interruption. » Il commença par établir un observatoire météorologique pourvu d'inslrume.its enregistreurs de son invention, qui non seulement lui don- nèrent le goût de la Mécanique, mais encore le conduisirent à s'oecuper d'Électricité, science qui allait devenir l'objet de tous ses travaux; il avait trouvé sa voie, et il ne s'en écarta plus pendant le reste de sa carrière. » La Télégraphie électrique venait d'être installée en France ; il vit aussi- tôt que l'on pouvait y introduire de nombreux perfectionnements et con- struisit des appareils enregistreurs de différents genres, qui, justement appréciés à l'Exposition universelle de Paris, en i855, lui valurent une des premières récompenses. » A partir de ce moment, et à diverses reprises, il fit connuitre d'autres instruments analogues, tels que télégraphes, moniteurs électriques, sys- tèmes divers pour rinfliimmulion des mines, dont l'un fut employé au creusement du port de Cherbourg, ainsi que plusieurs appareils, utilisés avec avantage dans diverses circonstances. » L'appareil d'induction de Ruhmkorff fut pour lui l'objet d'une élude attentive; il analysa un des premiers les effets des courants induits à haute tension, directs et inverses, que l'on recueille avec cet appareil, c'est-à-dire les courants induits de rupture et de fermeture, et reconnut que l'on pouvait faire prédominer tels ou tels de ces courants, suivant la résistance des circuits parcourus par eux; il montra, en outre, quelle était la com- position complexe de la décharge d'induction et donna le moyen de sé- parer les deux parties qui la constituent, c'est-à-dire l'auréole et le trait de feu, ou, ce qui appartient à la transmission de l'électricité par les par- ticules volatilisées des conducteurs, et à la transmission p:u' l'incandes- cence du milieu ambiant. Il fit concouiir à cette analyse délicate, non seulement les actions extérieures mécaniques et magnétiques, mais encore l'analyse spectrale. (') Il rtait ni' le 5 mars 1821. ( 455 ) » Le passage de l'électricité an travers des conducteurs imparfaits le conduisit à observer le premier les effets qui se produisent lorsque deux lames de verre placées à distance l'une de l'autre ont chacune une de leurs faces extérieures munie d'une armature en relation avec les extré- mités pol.'iires d'un appareil d'induction; il se manifeste alors entre ces lames de verre iine nappe lumineuse nommée ejjluve électrique^ actuellement en usage pour l'éleclrisalion des gaz et des vapeurs, ainsi que pour la pro- duction de l'ozone. » Les lois de l'aimantation des électro-aimants, suivant l'intensité des courants électriques et les dimensions des circuits, furent, de sa part, le sujet de longues recherches très bien dirigées. Il s'occupa de la distribution du magnétisme et détermina par expérience les effets produits sur des armatures placées à des distances diverses; puis il chercha quelles étaient les coTiditions les plus favorables de construction des électro-aimants des- tinés à être placés dans des circuits d'une résistance détcrmini e, et il put indiquer quelles étaient les conditions du maximiun (juand on ne dépasse pas la saturation magnétique de la masse centrale en fer. Cet ensemble de recherches constitue tui travail important, utilisé dans la pratique. » Il faut distinguer encore, parmi les travaux de notre Confrère, les Mémoires qu'il a publiés sur l'Électricité atmosphérique, et dans lesquels \\ a cherché a expliquer les changements d'intensité et les décharges qui ont lieu dans l'atmosphère, en assimilant ces effets à ceux auxquels donnent lieu les effets de tension des appareils d'induction. » Comme ingénieur et membre du Conseil de perfectionnement du ma- tériel des lignes télégraphiques, le comte du Moncel fit plusieurs séries de recherches sur les causes des variations d'intensité des différentes piles, sur leur force électromotrice, sur leur résistance à la conductibilité, ainsi que sur la transmission de l'électricité à travers le sol et sur l'isolement des fils télégraphiques. Il étudia d'une manière spéciale les courants accidentels qui se produisent sur les lignes télégraphiques et reconnut que, dans cer- tains cas, l'action chimique exercée par les agents atmosphériques sur les fils conducteurs pouvait donner lieu à des effets perturbateurs. » A la suite de ces derniers travaux, il entreprit des expériences très délicates sur la conductibilité des corps médiocres conducteurs, tels que les substances ligneuses et minérales, recherches qui ont vivement attlié l'at- tention. 11 démontra que cette conductibilité devait élre principali nunt attribuée à rhuinidilé, qu'elle variait avec l'état hygrométrique de l'air ambiant, qu'elle changeait également suivant les dimensions des corps, la ( 456 ) pression exercée sur eux et leur température, et qu'une dessiccation com- plète de certains bois conduisait à un grand pouvoir isolant. » Ces recherches et d'antres encore, que je ne puis énumérer ici, sont la preuve de sa persévérance dans la direction de ses travaux. Sa préoccu- pation constante était l'extension des applications de l'Électricité, dont il était un des plus ardents promoteurs; c'est même dans ce but qu'il entre- prit ses publications les plus importantes, notamment son Exposé des appli- cations de rÉlectricité, qui R eu trois éditions (la dernière en cinq Volumes), oeuvre capitale, éminemment utile et renfermant des documents nom- breux, sources précieuses pour les ingénieurs électriciens. Il |)ublia, en outre, un Traité de Télégraphie électrique, des Ouvrages sur les appareils d'induction, sur les lois des électro-aimants, l'éclairage électrique, la télé- phonie, Ouvrages justement estimés et qui ont eu plusieurs éditions; il est égaleiuent auteur d'un grand nombre de Notices et d'Articles scienti- fiques qui ont paru dans ditl'oreiits recueils. Tous ces travaux et ces publica- tions lui assignent un rang élevé parmi les savants qui se sont distingués dans l'étude des questions relatives aux applications diverses de l'électri- cité. » Depuis i856, il faisait partie du Conseil de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, et jusque dans ces dernières années il a prélé à cette Compagnie le concours de son expérience, notamment en ce qui con- cerne la Télégraphie électrique, qu'il connaissait dans ses moindres dé- tails. » 11 eut le bonheur d'être uni à une compagne (' ) dont la hante intel- ligence put comi)rendre l'importance de ses travaux; elle était initiée à toutes ses recherches, et s'était faite son collaborateur dévoué pendant toute sa carrière scientifique; aussi sa vie s'est-elle écoulée heureuse et tran- quille, et a-t-il pu se livrer sans relâche à ses recherches de prédilection. Sa plus grande ambition fut satisfaite le jour où il vint prendre place parmi nous. » Artiste habile, archéologue érudit, physicien ingénieux et fécond, tra- vailleur infatigable, le comte Théodose du Moncel n'a |)as ralenti sa marche un seul instant, et, il y a peu de temps encore, il prenait part à nos travaux. D'une parfaite loyauté et plein de bienveillance envers tout le monde, il laisse parmi ses Confrères mi inaltérable souvenir. » (') Fille (le M. le comte de Montalivet. ( 4^7 ) PHYSIOLOOIK EXPKRiMENTALE. — Nouvelle Communication sur la rage; par M. Pasteur, avec la collaboration fie MM. Chambeiii.axd et Koux. « L'Académie a accueilli avec bienveillance nos premières Communica- tions sur la rage, tout incomplètes qu'elles nient été. Elle a compris que, dans une telle recherche, chacune des étapes vers la connaissance de cette maladie était digne d'encouragement. » Les faits nouveaux que je vais avoir l'honneur de communiquer en mon nom et au nom de mes collaborateurs, et je pourrais ajouter le nom deThiiillier qui, avant son départ pour l'Égvpte, avait pris part aux expé- riences, ont tous été obtenus par l'emploi des deux méthodes si pré- cieuses de l'inoculation du virus rabique à la surface du cerveau par la trépanation, ou de l'injection de ce virus dans le système sanguin. Le mot de trépanation entraîne avec lui l'idée d'une opération longue et d'un suc- cès difficile. Il n'en est rien. Dans des centaines d'opérations pratiquées sur des chiens, des lapins, des cobayes, des poules, des singes, des mou- tons, etc., les insuccès se comptent par quelques unités seulement. Quant à l'habileté d'exécution que ce traïunatisme exige, elle est certainement à la portée du plus grand nombre. Un jeiuie aide du laboratoire a pu être très rapidement mis à même par M. Roux de pratiquer cette opération, et c'est lui qui présentement fait toutes les trépanations ?iux divers ani- maux, sans qu'il arrive jamais d'accidents pour ainsi dire. L'opération est si peu longue, que le dernier singe trépané a été chloroformé, opéré et remis de l'étounlissement produit par le chloroforme dans l'intervalle de vingt minutes. Moins d'un quart d'heure plus tard, il mangeait une figue. Afin d'abréger cette lecture, je me bornerai à résumer, sous forme de con- clusions, l'ensemble de nos résultats: » 1° Dans la Comnumication que j'ai faite le ii décembre 1882, j'ai annoncé que l'inoculatiou du virus rabique dans le système sanguin offrait le plus souvent des rages paralytiques avec absence de fureiu- et d'aboiement rabique. Il était présumable que dans ces conditions le virus rabique devait se fixer et se multiplier, tout d'abord, dans la moelle. En sacrifiant des chiens au moment des premiers symptômes de paralysie et en étudiant ensuite, comparativement, les virulences de la moelle, princi- palement au renflement lombaire, et la virulence du bulbe, nous avons reconnu que la moelle pouvait être rabique, alors que le bulbe ne l'élait pas encore. ( 4^8 ) » 2" Nous avons démontré antérieurement que, d.nis les cas de rage, le virus rabique avait son siège d;ins l'encéphale et dans la moelle. Nous l'a- vons recherclié plus récemment dans les nerfs proprement dits et dans les glandes salivairi'S. Nous avons pu donner la ra^e par des portions do neif pneumogastrique, recueillies soit à son origine, à la sortie du crâne, ou en des points plus éloignés. Les nerfs scialiques nous ont offert également le virus ainsi que les glandes maxillaires, parotidis et sublinguales. Tout le système nerveux du centre à la périphérie est donc susceptible de cul- tiver le virus rabique. On se rend compte de la surexcitation nerveuse qui se manifeste dans une foule de cas de rage, et qu'on voit se traduire si souvent chez l'homme par l'étrange symptôme de l'aérophobie. » Jja virulence de la salive et des glandes salivaires a élé constatée sur des chiens rendus rabiques par inoculations intracraniennes ou intravei- neuses ou sur des chiens de rage dite spontanée. » 3° Nous avions constaté antérieurement que le virus rabique pouvait se conserver, avec toute sa virulence, dans l'encéphale et dans la moelle pendant plusieurs semaines, lorsque la putréfaction des cadavres était em- pêchée, par une température comprise entre o" et i 2" au-dessus de zéro. » Nous avons reconnu que le virus enfermé pur dans des tubes scellés à la lampe d'émailleur se conservait également pendant trois semaines et un mois, même aux températures de l'été. » 4" Nous avons vérifié de nouveau que le virus rabique pouvait exister dans le liquide céphalorachidien, mais que sa présence n'y était pas con- stante et même que ce liquide pouvait donner la rage, lorsqu'il avait une apparence limpide, tandis qu'il pouvait ne pas la communiquer lorsqu'il était sensiblement opalescent. » 5° Nous avons fait beaucoup de tentatives de cultures du virus ra- bique, soit dans ce liquide céphalorachidien, soit dans d'autres substances, et même dans la moelle extraite, à l'état de pureté, d'animaux sacrifiés en pleine santé. Jusqu'à présent, nous n'avons p;»s réussi. « N'y aurail-il donc >> pas de microbe rabique, me disait, à ce propos, au mois de mai dernier, » noire Confrère M.Bouley? — Tout ce que je puis vous assurer, lui répon- » dis-je, c'est que si vous me présentiez un cerveau rabique et un cerveau » sain, je saurais dire, à l'examen microscopique des matières des deux » bulbes: Celui-ci est rabique, celui-là ne l'est pas. Tous d- ux offrent en » nombre iiiuueuse des granulations moléculaires, mais le bulbe rabique » en montre de plus fines, de plus nombreuses, et l'on est tenté de croire » à un microbe d'une petitesse infinie, n'ayant ni la forme de bacille, ni ( à5ç) ) » celle d'un niiciocoque étranglé : ce sont comme de sim[)les points. » Une seide méthode nous a permis, quant à présent, d'isoler ces gra- nulations de tous les autres élémenis delà matière nerveuse. Cette méthode consiste à injecter dans les veines d'un animai rabique, au moment où l'asphyxie commence, du virus pur emprunté au bulbe d'un animal mort de rage. En très peu d'Iieures, soil que les éléments normaux de la ma'ière nerveuse se fixent dans les capillaires, ou cpie plutôt le sang les digère, il ne reste dans ce dernier fluide que les granulations infiniment petites dont nous venons de parler. En outre, dans ces conditions toutes particidières, on peut les rendre colorables aisément par les couleurs ilérivées de l'ani- line ('). » Au sujet du suig des rabiques, dans une circonstance, nous avons pu communiquer larageàun chien à l'aide du sang d'un lapin mort de rage. Nous reviendrons sui- ce fait d'une grande importance. » Une question nous a beaucoup occupés. » On sait que, le plus souvent, le chien mordu, s'il devient enragé, manifeste de la fureur avec propension à mordre et avec cet aboiement spécial qu'on désigne sous le nom d'aboiement t\ibUjuc. Dans les conditions habituelles de nos expériences, lorsque nous inoculons le virus rabique dans une veine ou dans le tissu cellulaire, sous la peau, c'est la rage para- lytique, sans aboiement ni fureur, qui se manifeste ordinairement. La tré- panation, au contraire, donne le plus souvent la rage furieuse. Nous avons reconnu qu'il était possible d'obtenir la rage furieuse par l'inoculation intra- veineuse ou hypodermique, à la seule condition de se servir de très jjetites quantités de virus. Moins ou emploie de virus pour les inoculations hy- i)odermiques ou intraveineuses, plus facilement on obtient la rage furieuse. » Nous avons reconnu, d'autre part, que l'emploi de petites quantités inoculées peut prolonger beaucoup la durée des incubations et qu'en pous- sant la dilution au delà d'une certaine limite, qui n'est pas très élevée, l'inoculation du virus est sans effet. L'intérêt de ces conclusions m'engage à donner ici les détails de deux expériences. » Le 6 mai i883,on inocule, par injection dans la veine du jarret droit de dois chiens, un bulbe rabique délayé dans du bouillon stérilisé : au premier chien, \ centimùtie cube de liquide trouble, au second ■^^ de cette quantité; au troisième ^fir- » Dès le dixième jour, le premier chien n'a plus son appétit ordinaire; le dix -huitième (*) Nous n'avons pas encore les preuves définitives que ces granulations soient bien le microbe rabique. Nous sommes occupés à les réunir. ( 46o ) OUI-, il est c<)iii|jlètement paralysé et meiut deux jours après, sans avoir eu d'aboiement ni d'envie de mordre. Le second chien mange encore le trenle-sei)tième jour après l'inocu- lation ; le trente-huitième, il a des allures susiiectes; le trente-neuvième, il a la voix ra- hique; le lendemain on le trouve mort. Le troisième chien n'a pas pris la rage. " Dans une autre expérience, on a inoculé dans une veine du jarret, à un premier chien, i" de matière rabique délayée dans du bouillon stérilisé; à un deuxième chien, Jj de cette quantité; à un troisième chien ■^. » Les durées d'incubation ont été de sept jours, de vingt jours, de vingt-cinq jours. Kn outre, les deux premiers chiens ont ( ii uul- rage paralytique, et le troisième une rage fu- rieuse, .iboyeuse et mordeuse. » Nous avoiis vérifié que, lorsque les petites quantités n'ont pas donné la lage, l'animal a été susceptible de la prendre par de nouvelles iiioctda- lions ultérieures de virus rabique. » En d'autres termes, les inoculations de petites quantités n'ont pas créé d'iimiiunité. » 6° Dans ma précédente lecture sur la rage, j'ai fait savoir que nous avions rencontré chez le chien des cas de disparition des premiers sym- ptômes rabiques avec reprise du mal assez longtemps après. Nous avons depuis reconnu l'existence de ce fait chez les lapins. En voici un exemple : Un lapin est pris de paralysie rabique treize jours après la trépanation. Les jours suivants, il se guérit complèteiuent ; la piralysie reprend quarante- trois jours après et il meurt rabique le quarante-sixième jour. » 7° Ces faits sont cependant fort rares chez le lapin comme chez le chien, mais nous les avons vus se produire un grand nombre de fois chez les poules, et dans cette espèce la mort peut suivre la reprise du mal ou ne pas avoir lieu, comme rous en avons signalé un exemple sur le chien dans notre précédente Comiiiunication. » Je ferai observer, en passant, que la poule qui est prise de rage ne notis a jamais offert des symptômes violents. Ces symptômes se mani- festent seulement par de la somnolence, de l'inappétence, de la paralysie des membres et souvent une grande anémie, qui se traduit par la décolo- ration de la crête. » 8° Nous avons apporté beaucoup de soin à contrôler certaines asser- tions récentes concernant une atténuation présumée dti virus rahique par l'action du froid et également le passage prétendu de la rage de la mère au fœtus. « Quoique nos expériences sur ces deux points aient été bien [)lus nombreuses que celles qui ont été invoquées pour les mettre en avant, nous n'avons obtenu que des résultats entièrement négatifs. ( 46i ) » 9" lia sûreté d'inoculation de la rage par l'injeclion intraveineuse du virus dit assez que l'hypothèse du passage de ce virus de la périphérie aux centres nerveux par les nerfs ne peut être considérée comme la seule voie de propagation du virus et que, dans la plupart des cas, tout au moins, l'absorption du virus se fait par le système sanguin. » A tout prendre cependant, on peut contester cette manière de voir. Pour inoculer le virus rabique dans une veine, il faut un traumatisme, couper la peau et dénuder la veine. Ne pourrait-on pas admettre que le virus introduit dans le système sanguin circulatoire revient aussitôt à la blessure et trouve là, béants, des nerfs ou des vaisseaux lymphatiques. L'expérience suivante supprime absolument cette objection : nous avons, à diverses reprises, inoculé le virus rabique dans une veine de l'oreille, puis aussitôt après on a coupé l'oreille, à l'aide du thermocautère, au- dessous de la piqûre. Dans tous les cas, la rage s'est déclarée. Or le thermo- cautère ne donne pas de plaie proprement dite. Toute la surface de la partie coupée est brûlée. » J'ai hâte d'arriver à la partie de cette lecture qui mérite le plus d'at- tirer l'attention. » L'Académie n'a pas oublié que la découverte de l'atténuation des virus, jointe aux applications qui en ont été faites à la prophylaxie de plu- sieurs maladies, a mis en pleine lumière ce fait capital de la production expérimentale possible de divers étals de virulence pour un même virus. )) La rage est, par excellence, une maladie virulente. Les effets et la na- ture de son virus sont entourés de tels mystères, qu'il est naturel de recher- cher si le virus rabique serait lui-même susceptible de manifester des viru- lences variées. L'expérience nous a montré que la réponse à cette question doit être affirmative. A défaut d'autres méihodes qui sont encore à l'étude, nous avons reconnu que le passage d'un virus rabique par les diverses espèces animales permet de modifier, plus ou moins profondément, la virulence de ce virus. Lapins, cobayes, poules, singes, prennent la rage. Lorsque, par des passages successifs, le virus a atteint une sorte de fixité propre à chaque race, la virulence de ces virus est loin d'être la même, et elle diffère sensiblement de la virulence de la rage canine, virulence fixée elle-même par les nombreux passages de chien à chien par morsures depuis un temps immémorial. Dans ma pensée, il n'y a pas de rage spon- tanée. » Nous possédons présentement un virus qui donne la rage au lapin, en sept et huit jours, avec une constance si grande qu'on peut assigner, à C. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVIII, N» 8.) 60 ( 46a ) quelques heures près, pour ainsi dire, la durée de l'incubation, mesurée par un changement dans la température ou par l'apparition des premiers symptômes rabiques extérieurs. Nous possédons également un virus ra- biquequi donne la rage aux cobayes en cinq et six jours avec non moins de certitude dans la durée de l'incubation. » Avant d'arriver à la fixité dont je parle pour les diverses espèces animales, la virulence varie sans cesse. Nous jugeons que, pour une même espèce, la virulence est en raison inverse du nombre des jours d'ii)cu- balion, lorsque toutes choses sont égales d'ailleurs et que, notauiinrnî, la proportion du virus inoculé est aussi égale que possible pour un même mode d'inoculation. En général, chez les jeunes animaux, la durée de l'incubation est un peu plus courte que chez les adultes. ') Comme on ignore absolument l'état que prendrait le virus rabique du chien communiqué à l'homme après des passages successifs d'homme à homme, nous avons été conduits à essayer la rage de singe à singe. » Je communiquerai plus tard les résultats de cette élude, fort digne d'intérêt, mais encore inachevée. » 3'ai déjà annoncé qu'il existait dans mon laboratoire quelques chiens réfractaires à la rage pour tous les modes d'inoculation. Je puis ajouter aujourd'hui qu'ils sont réfractaires également pour toutes les natures de virus rabique. Toutefois, à l'époque de ma dernière lecture à l'Académie concernant la rage, nous avions dû, par l'uisuffisance de nos observations à ce moment, nous poser la question de savoir si ces chiens étaient natu- rellement réfractaires à la rage, ou réfractaires par quelque circonstance des opérations qu'ils avaient subies antérieurement. » Nous pouvons aujourd'hui faire à ces questions des réponses plus précises, quoique entourées encore de certaines réserves. >i Je me crois autorisé à affirmer que nos chiens n'étaient pas réfractaires à la rage par leur constitution naturelle. Nous avons, eu effet, trouvé le moyen, assez pratique, d'obtenir des chiens réfractaires à la rage, en nombre aussi grand qu'on peut le désirer. Cependant, en considération de l;i grande durée possible des incubations de la rage qui jette toujours quelque doute sur les épreuves de contrôle, je prie l'Académie de vouloir bien pour un temps faire crédit à cette assertion et permettre, en outre, que je me borne à lui dire actuellementque l'état réfractaire est obteiui par un systèu)e d'uio- culations de virus de divers ordres. Nous possédons en ce moment vingt- trois chiens qui subissent encore sans danger des inoculations virulentes. » Pouvoir rendre des chiens réfractaires à la rage, ce serait non seulement ( /|63 ) une solulioii de la question de h prophylaxie de cette affection chez le chien, nuiis encore chez l'homme, puis(]ue l'homme ne contracte jamais la rage qu'à la suite d'une morsure dont le virus provient directement ou indirectement du chien. » La Méd(>cine humaine ne pourra-t-elle pas profiter de la longue durée d'incubation de la rage potu- tenter d'établir dans cet intervalle de temps, avant l'éclosion des premiers symptômes rabiques, l'état réfractaire des sujets mordus? Mais, avant la réalisation de cette espérance, un long chemin reste encore à parcourir. » STATIQUE CHIMIQUE. — Sur les équilibres entre les acides ctilor hydrique et flaorhydrique ; par MM. Bertuelot et Guntz. « Les acides fluorhydrique et chlorhydrique peuvent se déplacer réci- proquement, en r;iison de la formation des fluorhydrates de fluorures, tant dans l'état anhydre que dans l'état hydraté : c'est ce qui résulte de notre dernière Communication. Nous avons établi également que ce sel est dissocié partiellement par l'eau qui le dissout, les proportions réelles d'acide et de fluorure combinés variant suivant l'excès relatif de ces deux composants. Nous allons montrer aujourd'hui que les degrés divers de dissociation du fluorhydrale règlent les équilibres entre les deux hy- dracides eux-mêmes. Toute cette démonstration est la même que celle qu'a donnée l'un de nous pour les déplacements réciproques et les équi- libres entre les acides sulfurique et chlorhydrique {Essai de Mécanique chimique, t. Il, p. 638). Dans un cas comme dans l'autre, elle est fondée sur l'existence du sel acide (bisulfate, fluorhydrale), sur sa prépondérance thermique, enfin sur sa dissociation partielle par le dissolvant. » Quatre composants interviennent ici. Faisons-les varier un à un. Voici d'abord les chiffres observés : les déductions seront présentées ensuite. » 1° Excès de fluorure alcalin : Cal HCl(i'"i=2i") -1- KF(i'^^= •2'"), versS»... — -2,18 . +2KF —2,65 + 4KF — 2,60 » 2° Excès de chlorure alcalin Cal HF(i-i=2"')+ K Cl (!':■")= 2'") +0,17 + 2KCI H- o,25 4-4KC1 + 0,34 ( m ) » 3" Excès d'acide fluorhydrique : tal KCl(i"i=2'") -+- HF(r^i=2i") +0,17 » -f-2HF +0,21 » 4° Excès d'acide c h lor hydrique : Cal K.F(r'i=:2'i')+ HCl(l*1=2'i') - 2,18 » + ?.HCI — 2,32 -+- 4HCI — 2,3o » La différence des chaleurs de neulralisation des acides chlorliydrique et fluorhydrique étendus par la potasse est égale à — 2,35 dans les con- ditions de ces expériences. » Examinons maintenant les prévisions théoriques et comparons-les aux données expérimentales, en commençant par les cas limites, où la pré- sence d'un excès de l'un des composants tend à assurer la saturation de son antagoniste, aussi complète du moins qu'elle peut l'être, en tant que compatible avec la présence du dissolvant. » En présence d'un excès de fluorure, l'acide chlorliydrique tend à se changer presque entièrement en chlorure; ce corps n'étant pas décompo- sable par l'eau, tandis que l'acide fluorhydrique donne naissance au fluorhydrate de fluorure, tel qu'il peut exister, indépendamment du chlo- rure de potassium, dans les dissolutions. )) Cette déduction théorique est confirmée par les chiffres obtenus. En effet, le changement total du fluorure neutre en chlorure équivalent ab- sorberait — 2^"', 35. I;a transformation de l'acide fluorhydrique devenu libre en fluorhydrate absorbe en outre — o,36-, soit en tout — 2,71. Or ce chiffre ne s'écarte pas sensiblement du nombre observé avec un excès d'acide, soit — 2,60; surtout, si l'on tient compte de l'inégalité des dilu- tions. Au-dessous de 2"=' de fluorure, la liqueur d'ailleurs n'en renferme plus assez pour qu'il soit transformé entièrement en fluorhydrate de fluo- rure : nous y reviendrons. » 2° En présence d'un excès de chlorure alcalin, l'acide fluorhydrique tend réciproquement à se changer en fluorhydrate de fluorure; terme que la réaction ne saurait dépasser, d'après les calculs fondés sur la pro- duction des sels séparés de l'eau. Cette formation, si elle parvenait au degré de combinaison le plus avancé qui fût compatible avec la présence du dissolvant et avec celle d'un grand excès d'acide fluorhydriepie, déga- gerait -H 2,35 — 0,78 = + i^^^B'j. Mais elle est empêchée d'atteindre ce ( 465 ) terme, à cause de la réaction de l'acide chlorliydrique stir le fluorure neiilre qui se produit toujours, car il résulte de la dissociation du sel acide par le dissolvant. De là un équilibre entre diverses actions simultanées. » Le chiffre maximum observé, soit +o,34, répond à la décomposition réelle de | d'équivalent de chlorure, avec formation de fluorhydrale : or nous établirons tout à l'heure que c'est là précisément le chiffre prévu et calculé par la théorie. On voit par là combien la dissociation du fluor- hydrate est avancée dans sa dissolution aqueuse. » 3° En présence d'un excès d'acide fluorhydrique, les nombres observés varient lentement (+ 0,17 à +0,21); sans doute parce qu'il faut tout d'abord un grand excès de cet acide pour permetlre à une certaine fraction de fluorhydrale réel de subsister en présence de l'eau. Los nombres ci-dessus accuseraient la décomposition de ^ ou de -j^ de chlorure: ce qui répond encore aux calculs théoriques. » 4° En présence d'un excès d'acide chlorliydrique, nous réalisons, au contraire, le déplacement à peu près total de l'acide fluorhyilrique : résultat prévu par la théorie, à cause de la stabilité du chlorure et de la dissociation du fluorhydrale. » Les cas limites étant ainsi définis, examinons les résultats intermé- diaires. » Si l'on abaisse le fluorure neutre au-dessous de la proportion de 2"'' pour i'"'' d'acide chlorliydrique, ce dernier corps ne peut plus être changé entièrement en chlorure, parce qu'il décompose seulement le fluorure neutre et non le fluorhydrale; une partie de l'acide chlorhydrique reste donc libre. A équivalents égaux, il semble que l'on devrait obtenir le dé- placement de la moitié seulement de l'acide fluorhydrique, avec formation de fluorhydrale de fluorure, conformément à l'équation 2HCI + 2RF = RCl -f- KF, HF + HCi. » Mais le fluorhydrale de fluorure ainsi formé ne peut subsister en to- talité en présence de l'eau : il se dissocie en partie, et même pour une fraction très considérable, car la proportion relative subsistante passe de 2 parties à 5 parties sous l'influence d'un excès d'acide fluorhydrique, ainsi que nous l'avons démontré dans une Note précédente. Cela étant établi, les liqueurs renferment une dose considérable de fluorure neutre, qui est attaqué par l'acide chlorhydrique libre, en produisant une nou- velle dose de chlorure neutre et d'acide fluorhydrique, lequel tend de ' /i66 ) son côlé à accroître la slabilité cin fluorhydrate subsistant et, par consé- quent, à en augmenter la jiroporlion. » Ce changement donnerait lieu senlement aune absorption de — 2,72 pour aRF; et pour iKF,de — i,34, si tout le fluorhydrate subsistait. Mais le dernier sel est en partie dissocié par l'eau, en acide fluorhydrique et fluorure neutre, lesquels constituent, avec le fluorhydrate subsistant, un système en équilibre. L'addition d'un excès d'acide chlorbydrique uiodifi»^ cet équilibre, attaque le fluorure neutre résultant de la dissociation, lequel tend à se changer en fluorhydrate de fluorure et acide fluorhydrique, par suite de la production d'une certaine dose de chlorure de potassium. La proportion du fluorhydrate de fluorure dans la liqueur est ainsi accrue, et cela d'autant plus que la stabilité de ce sel est augmentée par la présence d'une certaine dose d'acide fluorhydrique libre. » La nouvelle réaction absorbeencore de la chaleur. Or, on peut évaluer cette dernière jusqu'à un certain point, d'après les expériences faites sur le fluorhydrate pur, mis en présence d'un excès de son propre acide. Ces expériences, en effet, tendent, nous l'avons montré, à faire admettre que la proportion du sel acide compatible avec le dissolvant, indépen- damment de toute autre réaction, passe de 2 à 5 parties, sous l'influence d'un grand excès d acide. En admettant que le dernier degré marque le terme supérieur de la décomposition du fluorhydrate par l'eau, nous devrons admettre réciproquement que les | du fluorure primitif seront décom- posés par l'acide chlorbydrique, agissantà équivalents égaux sur le fluorure. L'absorption de la chaleur correspondante sera dès lors — 2,75 X ^ = — 2,18. » C'est exactement le nombre fourni par l'expérience. » Réci|)roquement, l'acide fluorhydrique, agissant à équivalents égaux sur le chlorure de potassium, doit donner naissance à | d'équivalent de fluorhydrate apparent, ce qui dégage ^(+ 2,35 — 0,78) — - + 0,16, chiffre égaUtuent conforme à l'expérience ( + 0,17). » Mais, si l'on augmente le chlorure alcalin ou l'acide fluorhydrique, la dose du fluorhyilrate possible croîtra peu à peu, quoique plus lentement que la simple proportionnalité, à cause de l'accroissement de dissociation produit par la dose de l'eau qui croit simultanément. ( 4^7 ) 1) f.a théorie est donc pleinement vérifiée, jusque dans ses conséquences numériques. » Ainsi, dans tous les cas, il se produit un équilibre entre l'acidechlorhy- driqu(> ei l'acide fluorhydrique, opposés dans leurs sels de potassium, et cet équilibre est réglé par la formation du fluorhydrate de fluorure et par sa stabilité propre, c'est-à-dire par le 'degré constaté de sa dissociation en présence de l'eau. La stabilité du chlorure de potassium simplifie d'ailleurs les phénomènes. » S'il s'agissait d'un acide antagoniste susceptible de former aussi plu- sieurs sels en présence des bases, parmi lesquels des sels acidesdissociables, tels que les bioxalates, ou les bitartrates et même les biacétates, il faudrait tenir compte de cette circonstance. Il faudrait aussi tenir compte de la dé- composition partielle par l'eau des sels neutres des acides faibles, tels que les cyaiuircs et même les acétates. » Mais la théorie se suffit toujours à elle-même; nous voulons dire qu'elle règle la statique des réactions salines, sans recourir à des coeffi- cients affinitaires mystérieux et variables en fait avec les couples d'acide que l'on oppose, en un mot, sans invoquer d'autres données que celles qui peuvent être fournies par les seules mesures thermochimiques. » GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — Considéralions générales sur la dislribution des plantes en Tunisie el sur leurs principales affinités de Géograpliie botanique. Note de M. E. Cosson. 'i Le nombre des plantes qui, à la fin du siècle dernier, avaient été signalées en Tunisie par Uesfoiitaines et Vahl, les premiers botanistes qui aient exploré le pays, était inférieur à 3oo. Les collections formées depuis i85o par MM. d'Escayrac de Lauture, Espina, L. Kralik, Duveyrier, D'' La- grange, Doùmet-Adanson, de Tchiliatchef, D'' André, J. B^ll, D' Claudot, Roux, D'' J. Reboud, Durègne ('), etc., collections dont j'ai fait l'élude attentive, avaient porté ce nombre à i4oo. En i883, une Mission com- posée de MM. E. Cosson, Dnûmet-Adanson, A. Letourneux, V. Reboud, et à laquelle avaient été adjoints MM. G. Barratle, E. Bonnet et Cl. Duval, a été chargée par M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts de l'exploration botanique du norrl île la Régence, et par ses recherches, ( ') Ceux de ces botanistes auxquels la flore doit le plus grand nombre d'espèces et les constatations les plus importantes sont MM. Espiiia, L. Kralik, Doûmet-Adanson, 13"' André, Roux, U'' J. Reboud. { 4^8 ) sur prés de iSoo*"", elle a ajouté 38o espèces au catalogue de la flore, ce qui en porte le chiffre actuel à 1780. Sur les espèces constatées par la Mis- sion, cinq seulement sont nouvelles pour la science (') : Scahiosa farinosa, Centaurea Kroumirensis, Onopordon Espinœ, Aristida Arislidis, A. Tunelana; mais l'intérêt des rechenhes de la Mission consiste bien moins dans le nombre des espèces nouvelles pour le pays ou pour la science que dans l'importance des documents recueillis sur la distribution des espèces, dont la plupart ont été vues à plusieurs ou à de nombreuses localités. » Dans le nord de la Tunisie, de Bizerte à El-Djem, les plantes consta- tées,à l'exception d'une cinquantaine d'espèces seulement, sont également connues en Algérie (^). » L'étroite affinité de la flore de la Tunisie avec celle de l'Algérie est également démontrée par le rapport entre le nombre des Dicotyléeset celui des Monocotylées, et par l'ordre des familles principales rangées d'après (') J'ai fait remarquer ailleurs (Grisebach, La végétation du globe, traduction annote'e par M. de Tchihatchef [1877], '• ^'' !'• '^^) V^^ S'"' 1^ partie de la côte africaine explorée jusqu'à ce jour la flore [irésente d'autant moins de plantes spéciales que l'on s'avance de l'ouestà l'est : ainsi c'est le Maroc qui offre le plus yrand nombre d'espèces endiimiques, puis viennent l'Algérie, la Tunisie, la Tripoliiaine, la Cyrénaïque etenfin l'Egypte, presque dépourvue de plantes spéciales réellement autochtones. Cette réduction dans le nombre des espèces spéciales, de l'ouest à l'est, sur la côte africaine s'explique par la faible altitude des reliefs montagneux de la Tunisie et par l'absence de véritables montagnes dans la Tripoli- laine, la Cyrénaïque et l'Egypte, tandis qu'au Maroc la chaîne de l'Atlas atteint sur de nom- breux points jusqu'à 4ooo'" et qu'en Algérie, dans les massifs de l'Aurès, des Babor, du Djurdjura, du Djebel Ksel, les sommets offrent des altitudes de 2000"' à 23oo'". Elle a aussi pour cause la nature alluvionnaire de la plus grande partie des plaines de la Tunisie, de la Tripolitaiue, de la Cyrénaïque et de l'Egypte. — Dans la région méditerranéeime de l'Europe, au contraire, la flore est très différente dans la partie occidentale et dans la partie orientale du bassin, et dans la péninsule ibéiique, en France, en Italie, en Dalniatic, en Grèi e, en Roumélie, le nombre des espèces spéciales qui s'y rencontrent imprime à la végétation de chacune de ces contrées un caractère particulier bien tranché. (-) D'après ks collections formées par M. L. Kralik, en i854, dans le sud de la Tunisie, la distribution des i)lantcs y est soumise aux mêmes lois que dans le nord de la Régence : ainsi, sur le total des 5(i3 piaules recueillies à Gabès et dans l'île de Ujerba, il n'y a qu'une vingtaine d'espèces qui n'aient pas été rencontrées dans le Sahara algérien, et sur ces es- pèces il n'y en a que 8 qui paraissent propres à la partie méridionale de la Piégence, i4 autres se retrouvant en Orient. Sur ces dernières, 9 sont surtout littorales et ne trouvent pas, par cela même, dans le Sahara algérien les conditions nécessaires à leur développement; elles appartiennent toutes à la flore de l'Egypte. [Juir l'Introdiiclion du Sertulum Tuneta- num, par MM. E. Cosson et L. Kralik, publié dans le Bulletin de la Société botanique de France, 1857, t. IV, p. 95o.) ( /K'9 ) le nombre des espèces qu'elles renferment ('). En effet, t.i l'on considère les plantes connues en Tunisie au point de vue de leur classification en familles naturelles, on trouve que le nombre des Dicotylées est de i/|36, celui des Monocolylées de 317, et celui des Cryptogames vasculaires de 27. — Les familles principales, rangéesd'aprèsleur importance relative, donnent le Tableau suivant : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. Ik. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 2V. 2.3. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. Composées 282 Légumineuses 211 Graminées 1^5 Ombellifères 91 Crucifères 79 Labiées 62 Caryopliylloes . . 5o Scrofulariacées 4^ Salsolacces 38 Liliacées 3'] Borraginécs 36 33 3i 3i Ruliiacéf.s Renoiictilacées Cypriaci'cs ... Eiipliorbiacées 29 Cistinces 26 Géraniacf'es 22 Paronychiécs 20 Crafsulacees . . . Rosacées Orchidées Convolvulacées Polygonées. . . . Joncées Fougères iMalvacées Plomh.iginécs. Plantaginées. . Orobanchces. Solanées Résédacées. . . Papavéracées. Uiiicées '9 '9 18 '7 '7 i5 '4 i3 12 1 1 10 10 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 4C. 47. 48. 49. 50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. GO. 61. 62. 63. 64. C5. 66. Fumariacées . . . Vak'rianées ... Prlniulacées . . . Asparaginécs , . Iridées Linées. .* Hypéricinées. . . , Genlianées . . . Conifères . . . . . Rutacées Zygophylléfs . . Rhamnées. . . . Onagrariécs . . . , Di|)sacées Campanulacées. , Polamécs Frankéniacées. . . Fico'idées ... . . Lythrariées Asclépiadécs . . . . Amarantacées. . . Cupulifcres. . , . Taniariscinécs . . Térébinlliacées . Caprifoliacées. . , Tliyméléacées. . . Salicinées Cliaiacées Capparidées . . . . Cucuibitacées. . . Éricacécs Oléacées Verbénacées. . . . 9 9 9 9 9 8 8 8 8 7 7 n n 7 7 7 7 6 6 6 6 6 5 fi 5 5 5 5 4 4 4 4 4 (» ) Ces raiipoits démontrent également que l'étal des connaissances déjà actpjises sur la flore de la Tunisie est sensiblement le mémo que pour l'Algérie, et que l'exploralion des C. R., i88'|, 1" Semestre. {T. XCVIll, K" C ) bi { /!7" ) On ne reîrouve pas en Tnnisic les régions bolaniqiies (Région Méditer- ranéenne, Région des Hauts-Plateaux, Région Saharienne) si nettement tranchées en Algérie, les grandes chaînes de montagnes parallèles à la côte qui, en Algérie, limitent ct-s régions ne s'y prolongeant pas, et les reliefs montagneux, d'une altitude beaucoup moindre, y étantirrégulièrementdis- tribués et ne formant pas un réseau continu. — Ce n'est que dans les plaines élevées et sur les pentes de la région des Hamada, vers Kessera et entre Kessera et Souk-el-Djema, que l'on rencontre un certain nombre des es- pèces qui, en Algérie, caractérisent la Région des Hauts-Plateaux, — La flore de la Région Montagneuse n'est représentée aussi que par un nombre d'es- pèces bien réduit, en raison de la faible altitude des reliefs. — Les limites de la Région Sahaiienne ne sont pas non plus nettement déterminées; en effet, un grand nombre d'espèces qui, en Algérie, sont confinées dans celte ré- gion remontent jusque vers Kerouan, Aïn-Cherichira et l'Oued Marguelil, c'est-à-dire à environ un degré au nord de Sfax, limite septentrionale, sur le littoral, de la zone où le Dattier est cultivé en grand pour ses fruits, et plu- sieurs d'entre elles se rencontrent dans les dunes du littoral, jusque vers Hammamet, Hammain-el-Lif et même à Bizerte (' ). » Le nombre îles espèces sahariennes qui remontent vers le nord en dehors de la région saharienne est de 89, tandis que celui des espèces qui jusqu'ici n'ont pas été observées en dehors de cette région est de iio. Celte extension vei's le nord d'espèces propres en Algérie à la Région Saha- rienne s'explique, comme on l'a dit plus haut, par l'absence d'un relief continu dirigé, comme en Algérie, du sud-ouest au nord-est; elle a aussi pour cause l'influence maritime qui se fait sentir dans presque toute l'é- tendue du nord de la Tunisie et qui, donnant an climat un caractère phis uniforme et |)lus tempéré, permet ainsi aux plantes qui craignent le froid, sans demander une très grande somme de chaleur, de remonter vers le noril, comme le font en France, sur la côte occidentale, un certain nombre d'espèces qui, de la région de l'Olivier, atteignent le littoral des départe- ments de l'ouest et même de ceux du nord. La côte étant généralement localités qui jusqu'ici n'ont pas ctc l'objet de leclierclies botaniques sérieuses permettra de donner prochainement, dans un travail d'ensemble, le lableau presque complet de la végc'lalion de la Régonco. (') M. Doûmet-Adanson avait déjà constaté (Grisebach, La végétation dic globe, traduc- tion annotée par M. de Tchihatclief, i8j7, t. Il, p. 143) (ll -hU') ou bien n + h (il -h ^j^V- + kV') , ( /i73 ) où U est une matrice du quatrième ordre telle que U^ 4-1 = 0; a^b, k sont des scalars arbitraires et / est une ra(rine primitive biquadratique de l'unité; quand, pour la seconde forme k = \ , on trouvera qu'il y aura une dérogation double de l'ordre de l'équation satisfaite par x, l'équation identique pour x ne sera que du deuxième degré. » En réservant les détails du crdcul, voici le résultat général que j'ai démontré rigoureusement (en m'aidant de la notation des nouions) pour les matrices du troisième degré qui satisfont à l'équation xy =yx. » A moins que x ne soit une matrice privilégiée ou dérogatoire, y sera toujours une fonction rationnelle et entière quadratique de .r, et de même, à moins que y ne soit privilégiée, x sera une fonction pireille île j". » Il est bien entendu que le caractère dérogatoire d'une seule des deux matrices n'empêche pas qu'elle ne soit une fonction entière et rationnelle quadratique de l'autre. Dans le cas où x et j" sont tous les deux déroga- toires, ni l'un ni l'autre ne peut être exprimé comme fonction explicite l'un de l'autre, mais ils seront liés ensemble par une équation liuéo-linéaire. )) Il paraît peu douteux qu'une règle semblable doive être applicable à l'équation xy =yx, quel que soit l'ordre des matrices x et y, sauf quand l'équation qui lie ensemble x et y pourra être d'un degré moindre que l'ordre de cbacuue d'elles. » Il est bon de remarquer que nulle matrice ne peut être dérogatoire, sauf pour le cas où il existe des égalités entre ses racines latentes; mais ces égalités peuvent parfaitement subsister sans que la matrice à laquelle elles appartiennent soit dérogatoire. En général, s\ x = a -{- by -h cy-, on peut, par une formule générale que j'ai déjà donnée, exprimer y sous la forme a. -h ^x -+- yx'; avec l'aide des racines latentes de x, cette formule ne cesse pas en général d'être valable, même pour le cas où x contient des racines égales, en regar- dant leur différence comme une quantité infinitésimale; seulement le nombre des racines finies subira dans ce cas une diminution; mais, dans le cas où l'équation xy =^yx [x étant dérogatoire) mènerait à l'équation X = a -\- by + cj-, on trouverait que nulle fonction explicite de x avec des coefficients finis ne peut exprimer le y cherché. <) Il est à peine nécessaire d'ajouter que rien n'empêche, dans le cas où l'un ou l'autre de x et j ou tous les deux sont dérogatoires, qu'on puisse ( 474 ) satisfaire kxy =: yx^ en supposant que a? et j- soient des fonctions explicites chacune l'une de l'autre : tout ce qu'on affirme, c'est que, dans le cas admis, cette supposition cesse d'êti'o obligatoire; c'est un cas très sem- blable à ce qui arrive dans le cas de défaut [Jailincj case) du théorème de Maclaurin : c'est celui où une variable est une fonction sans pouvoir être développée dans une série de puissances d'une autre variable. . )) Dans ce qui précède, on a vu un exemple du fait général que, m étant une matrice donnée, l'équation ©(jr, m) = o, pour certaines valeurs de m, cesse d'admettre la solution ordinaire x= ¥m. » Mais il existe encore une classe assez étendue d'équations entre x et m pour lesquelles, quand m prend certaines valeurs, .rn'a aucune existence actuelle; par exemple, w étant une matrice vide d'un ordre quelconque si ma; = i, la matrice x devient inexprimable et n'a, pour ainsi dire, qu'une existence idéale. » Je citerai encore l'exemple x^= '?ï, m étant une matrice du deuxième ordre; si les racines latentes de w sont inégales, on trouvera, parla for- mule générale, quatre valeurs de x. Si les deux racines latentes sont égales et finies, ces quatre valeurs se réduisent à deux; mais, si les deux racines sont toutes les deux égales à zéro, il n'y aura aucune valeur de x qui sa- a tisfasse à l'équation donnée, c'est-à-dire si m = ^' ; l'équation de- /,ri — n vient absolument insoluble, ou, si l'on peut s'exprimer ainsi, les quatre racines carrées de m sont toutes idéales. » Dans le cas supposé, on vérifiera aisément que m" = oet, vice versa. a a toute racine carrée du zéro binomial est de la forme k, de sorte la — a que l'on peut dire qu'une racine carrée quelconque du zéro binomial ne possède pas elle-même des racines algébriques quelconques, ou, en d'avitres termes, une racine algébrique quelconque du quaternion i + sj — ij est pu- rement idéale et n'admet pas d'être représentée sous la forme d'un qua- ternion. Finalement je remarque que toute matrice est d'un certain ordre et d'une certaine classe; l'ordre, c'est le nombre total de ses racines la- tentes; la classe, c'est le degré minimum de l'équation latente (c'est-à-dire de l'équation identique à laquelle la matrice satisfait), lequel ne peut être plus petit que le nombre des racines latentes inégales. » Je dois ajouter (ce que j'aurais dû dire auparavaiil) que, quand x est une matrice ternaire dérogatoire dont louks tes racines latentes t-onl âjriles. I 47> ) l'équalion X)' =j'x peut subsister sans que ni x iVij ne soil une fouclion explicite l'un de l'autre, même quand y n'est pas luie matrice privilégiée; c'est le cas où, £ et Ç faisant partie d'un groupe de nonions élémentaire^s, on a a? = rt + /;(! + £ + £-)Ç. Les calculs sont un peu compliqués pour ce cas spécial, mais je crois ne pas me tromper en faisant cette correction. Le ch;anp de la théorie de la quantité multiple est tellement nouveau et inex- ploité que, sans les plus grandes précautions, on est toujours en danger de se heurter contre quelque cause imprévue d'incertitude on même d'er- reur. » MiiCAKlQUii APPLIQUÉE. — Sur les principales invenlions de G. -À. Leschot. Note de M. D. Colladon. « J'ai l'honneur de transmettre à l'Académie une courte Notice sur les travaux et les principales découvertes d'un éminent artiste horloger gene- vois, Georges-Auguste Leschot, décédé le 4 du courant, à l'âge de quatre- vingt-quatre ans. » C'est à M. Leschot que l'on doit l'invention de l'emploi des fragments de diamants noirs du Brésil (carbonados) pour perforer les roches, inven- tion qui a eu un grand retentissement depuis vingt années et qui a rendu d'importants services à des entreprises de travaux d'exploitation de mines, de carrières ou de tunnels. » M. Leschot, fils d'un habile mécanicien, Jean-Frédéric Leschot, dont les automates, les oiseaux chanteurs et les membres artificiels destinés à des amputés avaient reçu les éloges de Vaucanson, avait montré dès sa jeu- nesse une aptitude remarquable pour les travaux les plus délicats de l'hor- logerie : il a réussi le premier à mener à bien uue entreprise qui avait [iré- occupé, avant lui, d'habiles horlogers dont les essais n'avaient pu aboutir. » Cette révolution, dans les procédés de l'exécution des pièces élémen- taires qui constituent l'intérieur d'une montre, est aujourd'hui bien con- statée par un succès qui s'est confirmé depuis un demi-siècle; elle assure à son premier auteur une place honorable à côté de ses prédécesseurs, Ferdinand Berthoud et Abraham-Louis Breguet, nés en Suisse et devenus plus tard membres de l'Académie des Sciences. » Avant l'adoption des procédés de M. G. Leschot, aujourd'hui adoptés dans tous les grands centres horlogers, l'exécution des pièces qui consti- tuent l'ensemble mécanique des montres ou chronomètres était l'œuvre d'ouvriers et d'artistes très divers et qui souvent habitaient des localités ( 47^^ ) éloignées. Aussi ces pièces, formant ce qu'on appelle les blancs ou les mouve- ments d'une montre, comprenant celles qui servent de supports immobiles, comme les platines, les pouls, etc., aussi bien que les rouages et les parties mobiles, ne présentaient aucune uniformité absolue; entre deux montres de même système, de même calibre et vendues par le même horloger, il eût été im[)ossible d'échanger des pièces de même nom, car faites, ou au moins retouchées à la main, elles ne pouvaient être absolument identiques. » Il résultait de là des inconvénients faciles à entrevoir; ainsi, par exemple, si un rouage d'une montre s'égarait ou subissait une avarie, il fallait ordinairement envoyer fort loin la demande d'une pièce remplaçante, et des tâtonnements et un temps assez long pour la réparalion. » C'est à Genève, en i83g, que pour la première fois on a entrepris avec succès d'établir des séries d'outils tellement précis et solidement construits, qu'on pût les employer d'une manière durable à fabriquer toutes les parties d'une montre, sauf la boîte, le cadran, le ressort de barillet et le spiral, d'après des formes et des dimensions tellement identiques, que ces pièces pussent êlre échangeables, même dans une montre délicate, enlièremenl finie et pouvant marcher régulièrement. Il est facile de se rendre compte de l'habileté de conception et de l'extrême perfection d'exécution indis- pensables pour atteindre ce but d'une manière courante et durable. » On peut aussi présumer la valeur de la dépense |)remière exigée pour établir ces instruments, en réfléchissant qu'il existe des montres pour femmes et pour hommes, de formes et de grandeurs très variées, depuis les calibres de lo lignes à 1 1 ligues, jusqu'à ceux de 20 ligues ou plus, et que, |)our satisfaire le commerce et les goûts ou besoins variés, il faut adapter les procédés d'exécution à tous ces divers modèles. » Une honorable et puissante maison genevoise d'horlogerie, la maison Vacheron et Constantin, désiraiten iSSg faire cette coûteuse tentative, et, connaissant les travaux remarquables déjà exécutés [lar M. G. Leschot pour améliorer et fabriquer mécaniquement les échappements à ancre libre pour la montre de poche, elle associa cet habile mécanicien à son entre- prise : au bout de peu d'années, le succès était complet. » En 1844» le professeur Auguste de la Rive, ayant obtenu de l'Aca- démie des Sciences un prix Montyon pour le dorage par l'électricité, consacra les revenus de cette somme à l'institution d'un prix quinquennal pour les découvertes utiles à l'industrie genevoise et ajouta la somme néceshaire pour qu'il pfit être adjugé dès i845. Ce prix fut adjugé, par (477 ) l'iinanimifé des membres du jury, à la maison Vacheron et Conslanlin et à M. G. Leschot. M Celte maison a exclusivement adoptt', pour ses montres de poche, l'échappement libre à ancre, d'après les principes perfectionnés qne M. Leschot avait minutieusement étudiés et exécutés ensuite mécanique- ment de 1827 à iBSg, avant de faire partie de cette nouvelle assuciation. » Pendant qu'il dirigeait ces travaux si compliqués, et pour lesquels sa prodigieuse habileté de main-d'œuvre était souvent indispensable, M. Leschot, doué d'une faculté remarquable d'observation, avait rrçu de AL Abraham Constantin, peintre du roi Louis-Philippe, à Sèvres et à Rome, des échantillons de porphyre rouge antique. En les examinant à la loupe, M. Leschot fut Irappé de rap[)arence que présentaient de fines stries pa- rallèles gravées sur ces échantillons; il remarqua que ces stries avaient la netteté de celles qu'un burin d'acier trempé taillerait sur du bronze ou du fer : il en conclut que les stries de ces pbtcpies de porjihyre tlevaient avoir été tracées par îles burins d'une substance beaucoup plus dure que le porphyre, ])robablement par des pointes en diamant. » Cette su|)positiou lui parut plus admissible lorsejue, en 1861, on commença à répandre dans le couuiierce des diamants amorphes à très bas piix, venus du Brésil, aussi durs que les diamants transparents, mais d'une couleiu' noirâtre, d'où leiu- nom de diamants noirs ou caibonados, a A celte époque, M. Rodolphe Leschot fils, ingénieur, sorti depuis peu de l'École Centrale des arts et manufactures, était occupé pour le compte (le la maison Vitali, Picard et C"^, dans la construction des chemins de fer italiens. Ce jeiuie ingénieur, connaissmt les idées de son père sur la possi- bilité de percer les roches par des outils armés de pointes de diamant noir, le consulta sur la mise à exécution d'un perforateur de ce genre. Ce fut à la suite de ces questions que M. G. Leschot imagina le perforateur à diamant, tel qu'il a été adopté depuis lors. » C'est un cylindre creux d'acier, de quelques centimètres de diamètre, muni à une extrémité d'une couronne de menus fragments de diamant, fortement sertis dans le métal et placés un peu en saillie. Un mécanisme, qui peut varier, donne à ce tube perforateur un mouvement rapide de ro- tation autour de son axe de figure, tandis que l'outil est fortement pressé contre la roche à excaver. On obtient ainsi une creusure annulaire, qui peut atteindre un mètre et plus de profondeiu', au centre de laquelle subsiste un noyau cylindrique solide, facile à enlever. Depuis vingt-deux ans, cette ingénieuse invention a été employée en bien des pays, surtout en Angle- C. R., iSS^, ." Semestre. (T. XCVIII, N° 8.) 62 ( 478 ) terre, en Allemagne et en Amérique, pour de nombreux et importants Ira- vaux; on s'en sert encore fréquemment pour des sondages dans les roches dures, jusqu'à 800™ et au delà de profondeur. il Quelques-uns des Membres de l'Académie, et notamment notre hono- rable Collègue M. Tresca, doivent avoir gardé le souvenir des nombreuses expériences publiques faites à Paris, de juin à novembre 1862, par MM. Ro- dolphe Leschot fils et son associé M. Ch. Séchehaye, expériences aux- quelles ont assisté de très nombreux ingénieurs français ou étrangers, et dans lesquelles on perçait, avec la force d'un homme et en moins d'une heure, dans du granité, des trous cylindriques de o™, o3 ou o™,o4 de diamètre et de o™,35 à o™, 4*^> fis profondeur. » En février 1872, M. L. Favre, qui se proposait de se présenter comme candidat à l'exécution à forfait du grand tunnel du Saint-Gothard, me demanda de m'occuper avec lui, comme ingénieur-conseil, de cette^entre- prise et des moyens de perforation. Nous eûmes alors de fréquentes confé- rences avec MM. G. Lescliot père et Ch. Séchehaye, ex-associé de M. Les- chot fils, décédé, en vue d'établir, pour le Saint-Gothard, des perforateurs rotatifs à burin de diamant, en concurrence avec les perforatrices à fleurets d'acier et à mouvement rapide de percussion; mais l'invention de perfora- trices à percussion, beaucoup plus simples, plus rapides et moins coûteuses que celles qui étaient employées par M. Sommeiller au mont Fréjus, et surtout la subite élévation du prix des diamants noirs, dont la valeur commerciale avait sextuplé depuis 1862, nous fît renoncera cette tentative. » L'expérience des vingt dernières années a prouvé que la perforation par le diamant noir réussit mieux pour le creusage vertical des trous de sonde que pour les percements horizontaux, et, malgré l'élévation du prix des diamants noirs, on continue encore dans plusieurs pays à utiliser la méthode Leschot pour les sondages verticaux. » Depuis la mort de son fils, M. G. Leschot, trop absorbé par ses occu- pations obligatoires dans la maison d'horlogerie Vacheron et Constantin, n'a pu consacrer son temps à la perforation mécanique : ses brevets ont été exploités en plusieurs pays, sans qu'il ait pu ou voulu poursuivre les con- trefacteurs; en définitive, il n'a retiré aucun bénéfice de cette ingénieuse invention, qui subsistera dans l'avenir et qui reprendra une iinportance nouvelle lorsqu'on découvrira de nouveaux gisements de carbonados. » Un ingénieur allemand, entrepreneur d'un des tunnels en hélice sur la ligne d'accès du Saint-Golhard, sur les bords de la Reuss, M. Brandt, a adopté la méthode de M. G. Leschot, en donnant à l'appareil des di- ( 479 ) mensions notablement plus grandes et en substituant, à la couronne de dia- mant, une couronne en pointes d'acier trempé très dur. Sons une pression excessivement énergique, cet outil peut entamer le granité et d'autres roches très dures. On a entrepris, en 1881, le percement de la galerie de l'Arlberg, dn côté occidental, par celte machine, qui donne de bons résultats quand la roche n'est pas trop accidentée. » M. Leschot avait admis, dès l'origine, la possibilité de remplacer, pour certaines roches, les pointes eu diamant par des pointes en acier. » La mort de M. Leschot fils et les occupations multipliées de son père dans la maison d'horlogerie ont été les obstacles qui ont suspendu la suite de ces études par la famdie de l'inventeur; l'expiration des termes assignés aux brevets ont mis celle remarquable invention à la libre dis- position de tous les entrepreneurs, » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, laissée vacante par le décès de M. Dreguet. Cette Commission doit comprendre deux Membres appartenant aux Sections de Sciences mathématiques, deux Membres appartenant aux Sec- tions de Sciences physiques, deux Académiciens libres, et le Président en exercice. Les Membres qui réunissent la majorité des sulf'rages sont : Pour les Sciences mathématiques : M. Behtkand, M. Jamin. Pour les Sciences physiques : M. Boussixgault, M. Daubkke. Parmi les Académiciens libres : M. Lalanxe, M. Larkey. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix, sont MM. Tresca, Wurlz, de Lesseps. ( 48o ) MEMOIRES PllESENTES. PHYSIQUE DU GLOUE. — Mouvements de l'air au-dessus d'une dépression el d'un surhaussement barométrique. Schémas déiluils des données du travail de Hil- debrand-Hildelji'aiidsson, intdulé : « Sur la distribution des éléments météo- rologiques autour des minima et des maxima barométriques ». Mémoire de M. A. PoiNCABÉ. (Extrait par l'auleur.) « Les schémas présentés par nous mettent en lumière les faits suivants, dont plusieurs sont déjà connus. » Noussupposons une dépression et un surhaussement barométriques occupant deux cercles égaux et tangents. Le minimiun, centre du premier cercle, estàUpsai; le maximum, centre du deuxième, est sur la Grèce dans l'un des schémas et sur le Portugal dans l'autre. » Du sol aux cumulus, l'air se préci|)ite de toutes parts, par des courir s paraboliques, pour combler la dépressioîi, puis court vers le centre en spirale logarithmique, dans le sens commandé aux mouvements centripètes de l'hémisphère boréal. L'afflux à la partie centrale a lieu par le nord et le nord-ouest de la dépression; l'air qui vient ainsi du côté froid rase le sol ou même descend. Celui qui arrive du sud par l'avant va au contraire en s'élevant et surmonte l'afflux septentrional. A la hauteur des cumulus, le mouvement en spirale logarithmique s'étend à tout le cercle de la dépres- sion. A la hauteur des cirrhus, l'appel du centre cesse; l'air du tourbillon pénètre en calotte sphéroïilale, en conservant sa rotation, puis s'(~chapjie })ar toutes les tangentes, gardant ainsi dans l'eiiseuible le mouvement en spirale primitif devenu centrifuge. Bientôt les vitesses acquises s'amortit- scut elles filets passent à rinflexion inverse, commandée par la rotation terrestre; ils vont ainsi déboucher, par toutes les directions, sur les larges plateaux des hautes pressions, pour combler le vide que laisse leur affaisse- ment continu. » Du côté du maximum, on voit en effet les filets descendre en s'éloi- gnanl et tournant en boucle dans le sens obligé des mouvements centri- fuges : ils se dirigent, pour la majeure partie, vers la dépression considérée; pour le surplus, vers une autre qui la suif. » Le tourbillon de la dépression a son axe curviligne et penché en ar- rière, légèrement au-dessous des cumulus, fortement au-dessus; l'afflux ( A8. ) d'arrière le pousse par le pied, et le plan de gy ration inférieur progresse en se repliant snivant la rotondité de la Terre; dans son mouvement ascen- sionnel, l'air tend vers l'ouest, puisqu'il gagne des couches où la vitesse de la rotation terrestre est de plus en plus grande. Les cirrlius surtout restent en arrière, parce qu'ils se détachent du tourbillon et ne participent plus à son mouvement propre de translation. » Le nœud des cirrhus divergents a même déjà été poussé vers le nord par le courant supérieur. » D'après les directions des cirrhus affluant à la gauche du maximum et émergeant à la droite du minimum, ce courant supérieur marcherait du sud-sud-ouest au nord-nord-est dans le premier schéma, maximum Grèce; du sud-ouest au nord-est dans le deuxième, maximum Portugal. » Dans les deux cas, la trajectoire de la dépression dévie fortement à droite de ce courant. » En même temps que, par des transformations successives, le méca- nisme du miniiinim et du maxinuim conjugués donne ainsi passage à un courant supérieur de la région d'entre sud et sud-ouest à la région d entre nord et nord-est, il sert, dans l'étage atmosphérique inférieur, à un passage d';iir eu sens inverse de la région d'entre nord et nord-ouest à la région d'entre sud et sud-est. » L'angle formé par ces deux courants contraires, ou, si l'on veut, pir les directions de ces deux renvois d'air, est plus grand quand le maximum est au sud-ouest du minimum que quand il est au sud-est. » Si deux cercles sont ainsi sollicités par deux forces se croisant entre leurs centres, le S3Stème tend à progresser dans la direction de la résul- tante,en pivotant sur lui-même, et les deux cercles tournant en sens inverse sur leur centre. Mais, d'après le mode de cu'culation des filets, la vitesse tangenlielle est visiblement plus grande sur le cercla du minimum que sur celui du maximum. Le premier marchera donc sur le second, » La partie antérieure aspirante de la dépression s'avance au fur et à mesure que l'arrière se comble par le bas et que le centre principal d'appel progresse à une certaine hauteur au-dessus. Au-devant du tourbillon, la divergence des filets fait rapidement le vide sur la tangente commune aux deux cercles, ou, j)our parler d'une manière plus générale, sur la ligne neutre perpendiculaire à celle qui joint le minimiau et le maximum. C'est donc vers un point de cet axe neutre que le tourbillon précipite incessam- ment sa marche. » Dans le mèaïc instant, le cercle des hautes pressions, alimenté surtout ( 4«2 ) par l'ouest, opère en sens contraire un petit mouvement presque parallè- lement à la ligne neutre. » En résumé, dans les limites angulaires où les moyennes de M. Hilde- brandsson sont à peu près applicables, la ligne des centres tourne autour d'un de ses points, pris beaucoup plus près du maximum que du minimum. » Ainsi, n'y eût-il en présence qu'une déjjression et un exhaussement barométriques égaux, le maximum jouirait d'une stabilité relative. » On sait que d'autres causes tendent à assurer, surtout sur les conti- nents, la stabilité des grandes zones de calme et les retours répétés des petites aux mêmes points. » Si nous appliquons njaintenant ces déductions aux diverses situations représentées par les cartes du Bulletin international, nous comprendrons mieux, ce nous semble, le balancement des zones de calme, la marche des dépressions, l'inclinaison de leur trajectoire sur celle des courants supé- rieurs devenant de plus en plus forte à mesiu'e qu'on s'éloigne de l'influence du Gulf-Stream, leurs arrêts et leurs rebroussemenis exceptionnels, leur scission fréquente, les mouvements rotatoires élevés laissés en arrière, et spécialement le détachement des couronnes de cirrhus, l'appel des dépres- sions secondaires orageuses par l'avant, la formation des grains froids à l'arrière, les phénomènes qui marquent le passage d'inie grande dépression d'un côté à l'autre d'une chaîne de montagnes, l'envoi à une dépression septentrionale, par-dessus une bande de hautes pressions, de mouvements rotatoires par une dépression méridionale à laquelle cette bande barre le chemin, etc. » Quelle est, chez nous, la puissance et le mode de circulation du cou- rant supérieur, dit équatorial, généralement admis? Dans des conditions moyennes, nous voyons ici des dépressions dont la trajectoire est fortement déviée de la direction de ce courant supérieur par l'effet de ce qu'on pour- rait, presque au même titre, appeler un coûtant polaire inférieur. Les échanges rotatoires entre les maxima et les minima sont obligés; le méca- nisme figuré par nos schémas peut fonctionner et contribuer à la circula- tion générale, sans qu'il y ait de courants proprement dits. En dehors de l'action du courant supérieur, une dépression, venue du dehors ou née sous une influence locale, ne peut-elle pas vivre et marcher plus ou moins longtemps? » Sur tous ces points, on n'arrivera à la certitude qu'en multipliant les observations des vents supérieurs et en les rapportant sur les cai tes synop- tiques du Bulletin. » ( 483 ) MISSION DU CAP HORN. — Résumé des noies prises au cap Hoin, sur l'électricité atmosphérique ; par M. Lephay, Lieutenant de vaisseau. « Aujourd'hui que le classement de nos documents est suffisamment avancé, je puis présenter le résultat des notes que j'ai recueillies au cap Horn, sur les variations du potentiel élecfrique de l'atmosphère relative- ment aux divers phénomènes météorologiques. Bien que ces notes doivent être publiées avec les documents de la Mission, j'ai pensé qu'il y aurait intérêt à en donner ici le résumé immédiat. » L'instrument dont je me servais était l'électromètre Thomson, mo- difié par M. Mascart. Les moindres variations électriques s'observaient directement au moyen d'une puissante lunette, sur le réticule de la- quelle venaient passer les divisions d'une échelle vue par réflexion dans le miroir de l'aiguille en platine. L'électricité de l'atmosphère était recueillie par un mince filet d'eau s'écoulant à l'extrémité d'un long tube en laiton, à 3™ au-dessus du sol et dans un endroit bien dégagé, à 24*" d'altitude au- dessus du niveau de la mer. » Dans le même bâtiment, à côté de l'appareil à lecture directe, se trou- vait un second électromètre à enregistrement photographique, destiné plus particulièrement à fournir la tension moyenne de chaque mois ou de chaque saison. » La source électrique était commune aux deux instruments, dont les indications sont ainsi absolument comparables entre elles. La valeur, en éléments Volta, des divisions de l'échelle, ou bien celle des ordonnées de la courbe de l'enregistreur, étaient déterminées chaque quinzaine au moyen d'une petite pile de charge. » Assez heureux pour posséder, à ses débuts, un appareil aussi sen- sible que l'électromètre définitivement modifié par M. Mascart, j'ai été naturellement conduit à en étudier les indications, chaque fois que mes autres observations me l'ont permis. Alors, seul ou assisté d'un matelot timonier, je pouvais suivre dans la lunette les variations électriques de l'atmosphère, en même temps que moi-même ou mon aide notions les divers phénomènes extérieurs, tels que la pluie, la neige, le passage des nuages. . . » C'est decette manière qu'ont été obtenues ces notes, qui ne forment réellement qu'une longue série de faits purement d'expérience et dont le physicien et le méréorologiste pourront peut-être faire leur profit. ( m ) » Que l'on me permelle de citer ici quelques-unes de ces obstrvaiioiis : » Le 20 dt'cemhre 1882, vers i*" du soir, le vent hûlele siiil-siul-oiiest et le ciel devient hriinieux; de nombreux petits nimbi bus chassent rajndemcnt dans la direction du vent; pluie par intervalles. » Avec le changement de temps, la tension positive diminue rapidement et devient bientôt négative. A chaque masse de nimbus qui passe au zénith, l'instrument dévie ])lus fortement vers rextrémiti' m'galive de l'échelle. La tension négative ne cesse de croître, depuis l'instant où le bord antérieur du nunge est ^i quelques dizaines de degrés du zénith, juscpi'à celui où le milieu de la niasse nuageuse dépasse le zénith; la tension négative diminue ensuite jusqu'à ce que le nimbus qui suit ait lait ressenlir son influence. » En général, les nimlii qui doivent laisser tomber de la pluie sont ceux dont l'aiipruclie est le mieux accusée; alors raiguille commeme à être chassée du côté négatif quand le boi'd antérieur du nuage est à ^0° on 45" de l'horizon. » Dans les grains les plus foi'is, la tension ni'gative atteignit une valeur supérieure à » Dans cette après-midi, réleclromètre n'indiqua une tension [lositive que lorsque, la brise ayant molli, les grains furent devenus plus rares et moins violents. u Le 3o déceinhie 1882, vers 8'' du soir, liu d'un coup de vent d'ouest-sud-ouest; ten- sion movenne, -t- iSo"""''; ciel couvert. A l'approche d'un gros nimbus arrivant de l'ouest, la tension augmente progressivement jusqu'à -1- 200'"'''; puis, au moment où quelques gouttes de pluie commencent à tomber, elle devient rapidement négative. L'aiguille reste dans cette dernière position jusqu'à la dernière rafale du grain, qu'accompagne une couite ondée commençant et finissant brusquement. >> La queue du grain passée, la tensicm devient de nouveau positive et atteint -h 4oo"'''^, valeur bien supérieure à la normale. » Enfin, quelques gouttes de pluie venant à tomber brusquement pendant une dizaine de secondes, le ciel s'éclaircit et la tension positive diminue en se rapprochant peu à peu de la normale. » Les g, 22, 2.3, ■i.'^ janvier, 1!^ février, etc., des grains de grêle accusent une tension négative supérieure à — • i5oo ou à — 2000 volts. Presque toujours des étincelles jaillissent entre le chapeau de l'électromètre et la lige conductrice du réservoir à eau, » Le 22 avril, temps à grains de neige; vent frais du sud; vent froid. » A midi, un grain de poussière de neige, et de neige en gros flocons ensuite, fait dévier l'aiguille du côté positif jusqu'à la division correspondant à -\- 44o volts. » L'après-midi, la neige tombant presque sans interruption , la tension se maintient entre -)- 100 et -+- i5o, mais liés variable. » Le même jour, à ii''45"' du malin, un grain de grêle avait donné lieu à une très forte tension mgative. i> Le 8 mai, vers g'' du matin, temps à grains très humide; légère brise de nord-ouest; |)lnie froide et neige mêlée à de petits cristaux de glace. >' An passage de ces grains, l'électromètre accuse une tension positive supérieure à -1-2000 volts. Pendant la durée de l'un d'eux, où les cristaux de glace dominent, l'ai- guille se trouve même complètement retournée à 180° par le côté positif de l'échelle. Des ( 485 ) étincelles, grosses comme deux fois la lèle d'ime épingle, jaillissent alors entre la tige con- ductrice du réservoir qui traverse le chapeau et ce chapeau lui-même. » Le aq mars, à g'' du matin, légère brise d'ouest à sud-siid-ouest, très variable. Un gros nimbus jelle d'abord de la grêle, à laquelle se mêlent bientôt quelques flocons neigeux. Avec la grêle, l'aiguille avait été déviée jusqu'à l'extrémité négative de l'échelle; mais, dès qu'ap- parurent les premiers flocons de neige, elle revint peu à peu vers le côté positif; enfin, la neige finissant par dominer dans le grain, la tension devient complètement positive, en at- teignant une valeur supérieure à -+- 75o volts. A celte limite, il semblait que la lutte entre les deux influences contraires fût devenue plus vive, car l'aiguille s'agitait extraordinaire- nient vile de droite à gauche, ou inversement de — aS volls à 4- ySo volts. Ces oscillations furent le plus rapides au moment précis où, la chute de neige prenant fin, une légère éclaircie de ciel bleu apparut dans l'ouest, à So" environ de hauteur. » Le Qjaiwiei-, ra[)rès-nndi, chaleur lourde, gros amas de cumuli à l'horizon nord-cniest; calmes ou légères brises, variables de l'est au nord-est; tension positive supérieure à la nor- male et comprise entre -+• 80'°"* et i^o'»"*. Vers 4''3o"' du soir, avec une grosse nuée noire qui monte par l'ouest, la tension électrique atteint ■+- 180^""'; puis, le nuage continuant à s élever au-dessus de l'horizon, la tension diminue et l'aiguille se rapproche graduellement du zéro de l'échelle; ;i peine était-elle à ce point, qu'une pluie aux gouttes larges et épaisses commença à tomber et qu'aussitôt elle fut dévice énergiquement vers l'extrémité négative de l'échelle, soit une valeur de tension supérieure à — 900'°"'. La pluie cessant après cinq minutes, l'aiguille revint doucement vers le zéro. 11 Une demi-heure ne s'était pas écoulée qu'un gros nuage noir donna de la grêle, puis de la pluie. Un instant avant la chute des gréions, l'électromètre avait accusé une tension négative supéiicure à 1000"°''* et à laoco'""*. » Avec les premiers grêlons, des étincelles crépitaient entre la tige de l'aiguille et la partie supérieure de l'instrument. Il suffisait alors d'approcher le doigt du fil conducteur |)our en tirer des étincelles longues de 3""" ;i 4""'^ et pour éprouver une légère commotion dans l'avant- bras. 0 La grêle cessant, la tension arriva rapidement à être ])0sitive et à dépasser -1- 1000'"'"' ou -I- 1200™''*. îi'aiguille se maintint ainsi pendant trois minutes et cela malgré une pluie fine qui suivit le passage de la nuée s'éloignant au nord-est. » Ces exemples, pris parmi cent autres, suffisent pour indiquer com- ment j'ai pu établir, pour la baie Orange, les conclusions qui suivent : » 1° La tension normale de l'électricité atmosphérique est positive et comprise entre -l- 5o™''* et ■+- 70™'''' environ. Elle atteint sa valeur la plus considérable par ciel découvert et par temps de gelée; une fois cependant, le 17 avril, malgré une assez forte gelée et un ciel bien dégagé, la tension resta négative toute la nuit, avec une valeur égale à cinq ou six fois celle de la tension positive normale. Au lever du soleil, la tension passa au po- sitif. » 2° Les niaxima et les minima diurnes de la tension, déjà reconnus C. R., 1884, I" Semesdc, (T. XCVIII, N- S.) 63 ( 4«6 ) pour d'autres contrées, ne sont apparents, au cap Horn, que par de belles journées, pour lesquelles le ciel est bleu et bien dégagé. » 3° Chaque fois que le ciel vient à se couvrir, après une belle journée, la tension normale varie en même temps, dans un sens ou dans l'autre. L'effet inverse se produit quand le ciel se dég;ige. » 4° Les nuages influencent trèsdiverseinent l'aiguille de l'électromètre, suivant la forme de l'eau qu'ils vont jeter sur le sol, et même suivant la situa- tion du gros de leur masse nuageuse par rapport au zénitli de l'observatoire. » Pour les cumuli, j'ai constaté une influence positive ; des cirro-cumuli très élevés ont fait monter la tension positive jusqu'à + 400"""* à leur pas- sage au-dessus de l'électronièire (9 février). Je n'ai pu remarquer aucune trace d'influence des cirrho-strati sur l'appareil . » La brume ou la pluie très fine correspondent à une tension positive, souvent très forte (i5 février, 19 avril). » 5° Avec la grêle, j'ai toujours observé des tensions négatives extrê- mement fortes, et presque chaque fois j'ai vu jaillir des étincelles à la partie supérieure de l'instrument. » 6" La neige donne de la tension positive; la valeur de la tension pa- raît devoir être d'autant plus forte que les flocons neigeux sont eux-mêmes plus considérables et plus pressés. » 7° La pluie, sauf trois ou quatre exceptions, a toujours été négative. En général, ces exceptions se sont présentées quand la pluie était très froide et qu'elle suivait ou précédait de la neige (9 mai), ou bien encore lorsque le gros du grain passait dans le sud de l'observatoire (17 mars). » 8" La chule de la poussière de neige et de petits cristaux de glace (8 mai) a coïncidé avec une tension positive considérable et des étincelles à l'instrument. » 9" J'ai noté deux dégels avec tension positive contre un dégel néga- tif; ddns la dernière observation, la pluie tombait en grosses gouttes, tan- dis que, dans les deux premières, l'air était embrumé et la pluie extrême- ment fine. » 10" Avantles coups de vent, en général, douze ou quinze lieuresavant les premières rafales, il m'a semblé reconnaître que la tension positive normale augmentait souvent d'un tiers (i3, i5, 16 et 23 novembre, 18 dé- cembre, 27 janvier, 17 février). » Les deux fois où j'ai noté des coups de tonnerre lointains (17 no- vembre et 17 février), la tension positive avait prévenu le phénomène six ou sept heures à l'avance par son augmentation constante. ( 48? ) » 1 1" Il est absolument impossible de dire, pendant les coups de vent, si telle on telle tension domine, on si, d'nne manière a;énérale, les mrmi- festalions électriques sont plus intenses qu'à d'aiilres itist.uils. Lps 2r;tins qui passent à fout moment masquent totalement l'influence générale de l'atmospfiére par leurs effets particuliers (' ). » 12° Les vents de nord-iiord-ouest ou nord-est, secs et ch.imls, qui donnent lieu à xme évaporation très active, diminuent la tension positive normale ou augmentent la tension négative. Au contraire, les vents froids de ouesf-sud-ouest au sud-sud-ouest paraissent augmenter la tension posi- tive. » Enfin, les manifestations électriquesles plus intenses se sont présentées toujours avec des vents humides de la partie de l'horizon comprise entre l'ouest-nord-ouest et l'ouest-sud-ouest. « MISSION nu CAP HORN. — Dclerminntioli rie l'acide carbonique rie l'air efl'eciuêe par la Mission du cap Horn; par MM. A. 3Iuntz et E. Aubix. « Nous n'avons pas à revenir sur l'nnportance de la détermination de l'acide carbonique aérien dans des points éloignés du globe ; M. Dumas a fait voir quel était l'intérêt de ces recherches pour la philosophie natu- relle, surtout si l'on se place au point de vue élevé de la fixation de la grande moyenne dans le temps présent; les résultats acquis devant servir de point de repère pour permettre d'étudier, à des intervalles de temps considérables, si des variations se produisent dans la proportion de ce gnz, et si, par suite, les conditions d'existence des êtres vivants se trouvent modifiées, sous ce rapport, dans la suite des temps. L'illustre Maître nous a confié le soin d'étudier cette question, en employant des procédés que nous avions indiqués et dont la précision a été reconnue suffisante, par de nombreuses expériences de contrôle. Déjà nous avons eu l'honneur de faire connaître à l'Académie les résultats que nous avons obtenus en France, à des altitudes très différentes, et ceux qui ont été rapportés de points très éloignés du globe par les Missions du passage de Vénus sur le Soleil. La même série de recherches a été faite à l'occasion de l'expédi- (') En employant ici ces mots causes ou effets, je ne voudrais pas que l'on m'attribuât, pour l'instant, une idée théorique quelconque sur la loi qui régit les rapports d'une masse nuageuse et des manifestations électriques de l'instrument. ( 488 ) tion du cap Hoin, et ces nouvelles déterminations, dont nous rendons compte aujourd'liui, ont été faites dans des conditions exceptionnellement favorables, qui en augmentent l'inlérét. En effet, la station de la baie Orange, située à l'extrême pointe de l'Amérique du Sud, se trouve, en quelque sorte, isolée dans l'immense nappe d'eau qui forme la plus grande surface de l'hémisphère austral. Les conditions étaient donc bien diffé- rentes de celles dans lesquelles on s'est placé en Europe, où la surface de la terre couverte de végétation l'emporte sur la surface de la mer. » Déjà, de nos précédentes recherches, il était ressorti que les quantités d'acide carbonique étaient comprises entre des limites assez voisines et qu'elles étaient bien inférieures à celles qui avaient été adoptées jusqu'à présent. Ces résultats étaient d'accord avec ceux que M. Reiset avait obtenus dans le nord de la France, par une importante série de déterminations. La question semblait donc résolue pour la région que nous habitons. Mais, pour fixer la grande moyenne, il y avait lieu de répéter les dosages dans d'autres régions et il était particulièrement intéressant de rechercher si, dans le milieu, si différent du nôtre, qui se trouve réalisé au sud de la Terre- de-Feu, les grands phénomènes naturels, qui règlent la distribution de l'acide carbonique dans l'atmosphère, se trouvent dans les mêmes condi- tions d'équilibre que sur le continent européen et si la prédominance de l'élément maritime ne modifie pas les proportions de ce gaz. On sait, en effet, d'après les recherches de M. Schlœsing, que la mer est le grand réser- voir d'acide carbonique et que la tension de ce gaz dans l'air fait équilibre à sa tension dans l'eau. Les déterminations faites au cap Horn avaient un intérêt d'autant plus grand, que déjà, à l'occasion des Missions du passage de Vénus, nous avions remarqué une diminution appréciable, impossible à attribuer à des erreurs d'observations, dans la proportion d'acide carbo- nique de l'air de l'hémisphère sud. Le séjour |)rolongé de la Mission per- mettait, en outre, d'installer les appareils dans les conditions les plus avan- tageuses et de faire des séries continues et embrassant une longue période. M. le D' Hyades, qui a bien voulu se charger de ces recherches, s'est au préalable familiarisé avec le maniement des instruments et a exécuté ces nombreuses observations avec un soin et un dévouement au-dessus de tout éloge. Si ces résultats offrent de l'intérêt, c'est à ce savant consciencieux qu'd faut en attribuer le mérite. Des travaux du genre de ceux que nous exposons ici n'ont de valeur qu'autant qu'Us ont été exécutés avec des pré- cautions infinies. Toutes les déterminations effectuées par M. le D' Hyades ont été faites dans des conditions telles, qu'elles méritent une confiance (489 ) absolue. Nous donnons plus bus l'ensemble de ces résultats sans aucune réserve. >■ Le procédé employé a déjà été comiminiqué à l'Académie; il consiste à faire passer dans un tube rempli de ponce potassée, exempte d'acide carbonique, et ijui est scellé aux doux bouts, un volume d'air mesuré au moyen d'un gazomètre. Après le passage de l'air, le tube A, pipette servant d'aspirateur et de mesureur; R, réservoir d'eau ; /•, robinet de vidange; ppC^ corde soutenant la pipette ; P, poids destinés à soulever la pipette; B, barboteur témoin ; 0, orifice de sortie de l'air après l'opération; T, tube à ponce potassée dans sa gaine métallique ; cc'c"c"\ tube métallique amenant l'air; S, soufUot pour l'étirage des tubes. est scellé à nouveau et rapporté, après un temps indéfini, au laboratoire, où l'on extrait l'acide carbonique qu'on mesure en volume ( '). 11 On avait placé les appareils à une assez grande distance des habitations, afin d'écarter l'influence du voisinage des membres de la Mission. Le tube métallique, qui amenait l'air, était fixé à un mât. La prise se faisait à 4'" au-dessus du sol. L'altitude de la station au- dessus du niveau de la mer était de 29". (') Lorsque les tubes sont conservés depuis un temps très long, il se produit du silicate dépotasse (jui rend plus difficile le dégagement complet de l'acide carbonique, au moment où l'on fait le déplacement par l'acide sulfurique; on évite facilement cet inconvénient en employant de l'acide azotique dilué qui, en maintenant la silice gélatineuse en dissolution, permet le dégagement de l'acide carbonique avec la plus grande facilité. (490 ) » Le gazomètre servant d'aspirateur et de mesureur consistait en une pipette en tôle gal- vanisée d'une capacité de 160'" environ. Le jaugeage était fait au préalable. Cette pipette était placée dans un réservoir plein d'eau; elle était mobile et soutenue par une corde s'en- roulant sur une poulie. En la laissant retomber par son propre poids dans le réservoir, elle se remplissait d'eau; puis, mise en communication avec les appareils d'absorption et sou- levée à l'aide de contrepoids, elle servait d'aspirateur, faisant ainsi passer l'air, avec une régularité suffisamment grande, dans le tube à ponce potassée. Arrivée au haut de sa course, elle était remplie d'un volume d'air constant, dont la température et la pression étaient me- surées. On a fait passer dans chaque opération la ca])acité de deux gazomètres. Cette dispo- sition facilitait le travail de l'opérateur; la même eau servait indéfiniment, ce qui pouvait être un grand avantage dans certaines stations. » Les résultats sont contenus clans le Tableau stiivant : Dates. 3i oct.. 10 nov. . 20 )» . . déc. . . lit )) STATION DU CAP HOBN. Baie Orange : longitude, 'jn°2o'4'y" ouest; latitude, 55''3i'26" sud. Heure!;. État du ciel. h m 11 ni 1.40 et 6.10 s. ÎNuageiix (6). Pluie et neige. .3.11 et 6.20 s. Nuageux (3). 10. 2 et 12.53 n. Couvert (10). Pluie continue, coup de vent vers 2*' du ma- tin. ■j.2oet 10.4" •"■ Couvert (10). Pluie. Les jours précédents, vent et neige. 4.3'; et 8. 7 s. Couvert (10). Pluie, coup de vent, grain, rafales. lo.Soet 3.55 n. Couvert. Oirectiun et Titessp du Tent. O.-N.-O. 36'-" 0.(4) O.-S.-O. 40'" o. (4) 34'" G. (7) bb^" Calme Tempé- Etal rature Hauteur hvKro- de haro- à métrique, l'air. niétrlque. o"et7irf>' lit Volume Aride d'air earbotiiqu 82 65 9fi 80 96 «7 -+"4,2 737,0 3oi,74 77>'^5 çi.o 74" > 5 296.98 74,82 6,5 3oo,22 So,6i Aeitle rar- Itonique pour lotiOO TO- lunies d'air. 2,5o 2,52 ,68 ç),3 752,5 ,3o3,84 76,30 2,5i 8,8 750,0 3o3,72 76,36 2,5i li.o 743.7 3oi,5o 77,69 2,57 I ianv. . 5. II et 8 10 „ 1 .52 et 4.20 20 » .. 1 1 . 10 et ,.43 i févr . . 6. 3 et 8.23 10 » . . 2.23 et 4.33 20 )' 10.45 et I.3H I mars, . 7.32 et 10. 3 G .. .. 12.45 et 3. 8 10 .. .. 1.43 et 4.. 33 20 „ 10.33 et 1 . 12 3. .. .. 6.40 et 9.25 m. Couvert. Pluie et fort vent d'ouest jusqu'à 2'' du matin. s. Couvert (10). n. Couvert (10). Pluie, m. Couvert (10) Pluie, s. Couvert (10). Pluie et grains, n. Couvert (10). Très beau temps jusqu'à midi, m. Couvert (10). Calme dans la nuit et la niatiiÉée. s. Couvert (10). Pluie, grêle et neige. s. Couvert (8). Ciel découvert jusqu'à midi, 11. Nuageux (5). m. Couvert (10). Pluie àg''. Le sol est couvert de neige. Calme 85 S.-O. (7) 80 0. (8) 83 O.-S.-O. (5) «7 S.-O. (6) 40'» 83 S.-O. puis 0.(3) ■'*7 0. (7) 82 0. (11) 120'"" 95 N.-E. ( 3 ) 20''°' 54 0.(3) V N -N.-O. (2) 9' 9,6 749.'' 3oi,43 77,69 3,57 6,0 700,5 3o3,62 80,47 2,65 6,0 738,2 292,86 71,30 3,43 6,8 754,0 .304,76 81,34 3,66 3,0 737.3 391,32 80,53 2,76 8,0 741,4 398,14 81,20 2.73 9,0 735,0 398,16 77.99 2,61 2,0 729,6 298,16 77,99 3,61 8,5 751,8 3o6,o4 77,78 2,54 6,0 735,6 297,60 73,79 2,47 3,5 752,9 3ii,24 79,^3 3,54 (49' ) Oalei. ISN. 1 avril 20 » 1 mai. (o » . lo )■ . 30 )) . I juin 9 ■> 10 >i ilj » '7 1-7 .. 27 . 28 » 29 » 3o » I jiiill.. Heures. Elal du ciel. h m 11 tu ti.27 et 8.5o m. Couveit (10). La neige a dis- paru. io.3jet I. 5 s. Clair (3). Très beau temps. 10. 5 et 12.35 11. Couvert (8). 8. 4 et I0-4'' "ï- Couvert (9). 3. 4 et 5.35 s. Couvert (10). Grains de pluie. 8.21 et II. 4 n. Couvert (3). ii.3iet 3.18 n. Couvert (10). 9 ctii.j'i m. Couvert (10). Calme pendant la seconde moitié de la prise. 9.33 et I. 3 n. Couvert (10). Neige pendant une partie de la prise. ii.J7et 3.10 s. Couvert (10). Neige. Éclaircies de soleil. La neige tombe abondamment. 9.29 et 1 >. lu n. Couvert (10). Pluie. 10.23 et 1.55 s. Couvert (10). La neige couvre le sol. 8. oetii.Si n. Couvert (10). Pluie. La neige couvre le sol. 8. 19 et II. .K) 11. Couvert (9). Dégel. Le sol est couvert de neige. 8. 9 et 1 1 .35 n. Couvert. Le sol est encore cou- vert de neige, lo.j'iet 1.39 s. Couvert (10). La neige a dis- paru, 11.52 et 3.37 s. Clair. 8.25etii.4on. Clair (i). Calme pendant la . première prise. 8. 18 et II .59 n. Couvert (9). Gouttes de pluie. S.2Geti2. 5 n. Clair (2). Très étoile, faible brise d'est-nord-est pendant la première moitié de la prise, puis calme. 8. 4etii.33n. Couvert (g). Vent de nord (3) au commencement. 4.27 et 7.42 m. Clair (2). Très étoile. .\cide car- lionigue Direcliun Teuipe- Volume Acide pour et Élal raliire Ilaiireur dair carbonique loooo vo- riles!>e hygro- de haro à a lumes tlu Teiil. métrique. lair. u uicirifjue. UIIll o"el 7(io""'. lil (."el;O0"". co dair. 0.(3) 84 5,5 74^ î 7 3o3,4t) 76,02 2,5o 0. (3) 7" 11,0 lh>^ 3o 1 , 1 0 78,44 2,60 0.(3) 92 4,0 lu,-^ 3o2,00 74, 7' 2,52 O.-S.-O. (3) m 5,0 j(Vl,-2 3i3, 18 77, .8 2,46 0.-S.-0.(5)36''"- 'j3 5,0 752,0 307,00 80,46 2,62 N.-O. (!) 93 3,0 749,3 3o5,2o 80,81 3,65 N.-N.-E. (5) 75 G,o 751,2 3o6,5o 87,56 2,85 N.-N.-E. (',) fil 6,2 7'|6,2 3o4,oo 80,07 2,63 S.-O. (5) 86 0,0 738,9 3o5,26 77,83 2,55 N.-O. (5) S8 1 ,0 74o,o 306,73 75,56 ^,47 N.-O. puis O.-S.-O. «7 2,0 738,0 3o5,.58 72,84 2,38 S.-O. (7) -/> 1 ,5 -5-!,7 3i3,63 73,33 3,3l O.-S.-O. (7) 97 2,U 733,9 3i3,32 72,83 2,32 S.-O. (2) 9" 3,0 753,5 3io,8o 80,52 2,59 Calme 7J 0,0 761,0 3 1 4 , *Jo 80,18 3,55 O.-S.-O. (3) 83 4,0 75*>9 3lO,2I 78,26 2,5l Calme 9" 2,4 750.9 3o9,65 80,18 2,58 E.-N.-E. (3) 9-! 2,0 750,2 309, 63 80.54 2,60 E. (2) 95 4,5 752,8 3o8,ii 80,33 2,60 E.-N.-E. puis calme N. (3) puis E. Calme 7J3,9 .308,43 70 90 3,8 2,0 74', 't 737,5 3o5,o8 3o3,25 74,64 83,62 » Il ressort de la manière la plus frappante, de l'ensemble de ces ré- sultais, que, dans la station du cap Horn, les quantités d'acide carbonique contenues dans l'air sont très notablement inférieures à celles qui existent en Europe. Tous les résultats concordent sous ce rapport, et la moyenne générale des observations faites dans cette station est de 2, 56 d'acide car- bonique pour loooo volumes d'air, alors que l'ensemble de nos détermi- nations faites dans l'hémisphère nord, dans des stations très éloignées, donne un chiffre de 2,84. 2.44 2,75 ( 492 ) » Ce résultat est donc d'accord avec celui que nous avaient donné les observations faites par M. Fleuriais en Patagonie, et par M. de Bernar- dières au Chili, d'après lesquelles nous avions prévu la possibilité d'une teneur moindre eu acide carbonique dans l'atmosphère de l'hémisphère austral, surtout au voisinage du pôle. En effet, l'immense nappe d'eau froide qui s'étend sur cette région doit exercer tme influence prédominante sur la composition de l'atmosphère, d'abord par son énorme surface et ensuite par la température des eaux, qui, en raison du développement des glaces polaires, reste basse jusqu'à une grande distance du pôle austral. Ce fait d'iuie diminution dans la proportion d'acide carbonique dans l'air de l'hémisphère austral, que nous pouvons considérer aujourd'hui comme définitivement établi, est une confirmation des idées que M. Schlœsing a émises sur le rôle de la mer, comme régulateur de l'acide carbonique aérien. La température de l'eau a, en effet, une grande influence sur la tension de l'acide carbonique qui se trouve en réserve dans la mer, à l'élat de bicar- bonate, et le fait de voir ce gaz en moindre proportion dans l'air qui cir- cule à la surface de nappes d'eau plus froides n'est que la conséquence de la loi des tensions. » Si nous considérons, d'un côté, les prises effectuées la nuit, et, de l'autre, les prises effectuées le jour, nous trouvons : Pour la nuit, moyenne de 17 dosages 2,556 Pour le jour, moyenne de 21 dosages. 2,563 » On arrive ainsi à cette conclusion curieuse, que, contrairement à ce qui a toujours été obtenu jusqu'à présent, l'acide carbonique n'augmente pas, la nuit, à la baie Orange. Les résultats obtenus en Patagonie par M. Fleuriais avaient donné un résultat analogue. En cherchant l'explica- tion de ce fait, nous le trouvons dans la faible intensité de la vie végétale de ces régions et dans la dimension restreinte des surfaces couvertes de vé- gétation et auxquelles, dans l'hémisphère nord, il convient d'attribuer la plus grande part dans l'augmcntalion de l'acide carbonique pendant la nuit. » Ici cette influence est infime, en comparaison de celle de l'immense régulateur qui l'entoure et, par suite, n'est pas appréciable. » Si les idées que nous venons d'émetire sur l'influence de la basse tem- pérature des eaux, sur la diminution de l'acide carbonicpie de l'air, sont exactes, nous devons constater qu'à chaque abaissement de température correspond une diminution dans le taux de l'acide carbonique aérien. ( 493 ) L'expérience vérifie complètement cette manière de voir. Si nous divisons, en effet, les déterminations en deux parties, l'une comprenant celles qui ont été faites à une température inférieure à 5°, l'autre celles qui ont été faites à une température supérieure à 5", nous trouvons : Acide carbonique pour loooo'"' (l'air. Au-dessous de 5", moyenne de ai dosages 9. ,53o Au-dessus de 5°, moyenne de i 7 dosages 2,698 » La différence entre les deux résultats est très sensible. » Outre ces déterminations, effectuées à la Terre-de-Feu, M. le D'^Hyades a exécuté à bord de la Romanche, pendant le voyage de retour, un certain nombre de prises, en se plaçant au veut, afin d'éviter d'opérer sur de l'air vicié par les produits de la combustion ou de la respiration. Les résultats de cette série se trouvent contenus dans le Tableau suivant : Ilales. 188,1. 1" ocl . 4 » Prises faites en mer à lionl de la Romanche. Heures. I^'lal ilu ciel. h m h Di 2.35 et 5.i5 s. Couvert (lo). Atlantique suil. Longitude 4-°'/' ouest et latitude 42° 37' sud. 5.4 et 4-3os. Couvert (8). Atlantique sud. Longitude 26° 17' ouest et latitude 25''4^' sud. g.3oet II .S.") m. Demi-couvert (5). Atlantique sud. Longitude 20° 33' ouest et latitude aS'Sâ' sud. Le navire franchit le tropique à la fin de la prise. N. m'"", S 70,0 3.34 et 5. 4 s. Couvert (9). Atlantique sud. Longitude 19° 55' ouest et latitude i6°44'sud. Entré le matin dans les alizés du sud- est qui sont très faibles et viennent de l'est. E. 7^". 30 74,0 12.36 et 2.48 s. Couvert (10). Un peu de pluie. Atlantique nord. Longitude 22° 38' ouest et latitude 7° 10' nord. La Romanche quitte dans la matinée les alizés de sud-est, qui ont toujours été faibles. Calmes équato- riaux. A i"" petit grain. Dé- but des alizés de nord-est. N.-N.-E. sg'-" 77.0 C. R., 1S84, I" Semestre. (T. XCVIll, N" «.) Acide - car- bonique Dirocliun et (lu vcnl. nut hy^ro- lueirique Tempt-- ralure (le lalr. Hauteur liari) niélriquo. VoliinH' iluir a u'ol 7C0"". Ariiie carlioniquo à o'etiCo-". pour lûooo vo- lumes d'air. ■N.-O. ii»^" 93,0 -hio,o mm 7Gi.2 lit 393,96 ce 80,55 2,74 N. H»-" 87,0 20,5 7(i6,5 29.3,40 8r,23 5.77 21,0 766,1 290, 5 '1 79,01 21,0 765,7 288,32 77,67 2,70 26,0 761,1 28 69,19 2,49 64 494 Dates 1883. Heures. Eut du riel. Il ui h m \2.j- cl 2.^0 S. Couvert (g). Atlantique nord. Longitude 27° 5o' ouest et latitude i^-'io'nord. La Ro- manche se trouve a la hau- teur des îles du cap Vert, qui sont à 5o milles environ au vent du navire. Acide ear- lioni«iue Direction Tempe- Vu lu Die Acide pour et État rature Hauteur d'air caihuniqtie loouo vo- vitesse Iiygro- (le bar )- a a lumes du vent. iiu'lriiiiic Inir. méirique. 0' et 760""' . Q-ct 7C0""". d'air. N.-ÎN.-E. S2,0 761,3 278,92 73,36 2,70 » La moyenne donne le chiffre de 2,68, qui se trouve, par une coïnci- tlence remarquable, être presque exactement la moyenne des résultats gé- néraux des deux hémisphères (2,70). » En résumé, ces recherclies montrent que l'air de l'hémisphère sud, surtout aux latitudes élevées, est sensiblement moins riche en acide carbo- nique que celui de l'hémisphère nord; que dans les régions australes l'in- fluence de la mer est prédominante à tel point, que le taux d'acide car- bonique n'augmente pas pendant la nuit, et que l'abaissement de la température produit une diminution dans la teneur de l'air en acide car- bonique. Nous réservons pour une prochaine Communication la discussion de l'ensemble de nos recherches sur l'acide carbonique aérien, recherches qui ont été continuées depuis plusieurs années et qui comprennent des observations faites dans des stations très variées. » M. Galtier adresse à l'Académie la description d'un cadran solaire uni- versel, régulateur de l'heure, pouvant servir sous toutes les latitudes. (Commissaires : MiNI. Paye, Perrier.) M. H.-V. Zengeh adresse luie Note sur une nouvelle combinaison de prismes de quartz et de spath calcaire, donnant un speciroscope à vision directe pour l'observation des rayons ultra-violets. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. PiARUoN DE MoNDESiR adresse une nouvelle Note sia- le problème de Mécanique dont il a déjà entretenu l'Académie. (Renvoi à la Section de Mécanique.) (495 ) M. Cazado adresse, par l'entremise de M. le Ministre de l'Instruction publique, une nouvelle Note sur son procédé pour combattre le Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. H. HoLLANDs adresse, pour le Concours Penaud, une Note, écrite en anglais, sur le vol artificiel. (Renvoi au Concours Penaud.) CORRESIOi\UAl\CE. M. le Secrétaire perpétuei, signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° L' « Année scientifique et industrielle » de M. L. F((/H(er( 29* année). 2° Quatre volumes des « Causeries scientifiques » de M. H. de Parville (19*, 20*, 21* et 22" années). 3° « Les Phénomènes de l'atmosphère. Traité illustré de Météorologie pratique », par M. H. Mohn, traduit par M. Decaiidin-Labesse, avec une introduction par M. //. de Parville. 4° Un second supplément à la 3"= édition de la « Minéralogie » de M. Do- meyko. (Présenté par M. Daubrée.) ASTRONOMIE. — Ohsei-uations de la comète Pons-Brooks de Maiseille par M. Borrelly, transmises par , faites à l' Observatoire M. Stephan. 1883. 18Si. Temps moyen A at^oti CI rt n T)istanCG Log. lad. par. Étoiles de /\ S Ce 11 a i iJ 1 1 X^19 tULl ^rf*-* ates. de Mai'seille. droite. polaire. en M. en y.\ comp. Nov. 27... h m s 7.27.38 h ui 3 18.18.28,19 0 ' " 42.27.21,0 4-î,8o63 — 0,5549 a 28. . 7.18. 6 18.22.26,44 42.41.59,1 -i-T,8oi9 -o,533i b 3o... 7.36.21 18.30.47, 'O 43.13.36,4 + 1,8012 — o,58io c Dec. 19. . . . 7. 34.44 20. l^.^'] ,0.1 51.55.45,6 + 1,7330 — 0,5992 d 23 . . . . 7.43.22 20. 35. 12,53 54.48.22,4 -+-1,7144 -0,6281 e 26... 7.38. 5 21 . 2. 0,39 59. 3.14,9 -(-1,6867 —0,0345 f 27.. . 7.42.23 21. 9.10,93 60. 16.54,7 -i-T,6833 — 0,6472 g Jaiiv 4... • 7-53. 9 22. 6.41 >86 72.20.53,7 -l-ï,6335 —0,7123 h 8... 7.28.42 22.34. 5,46 79.33.52,1 + 1,5889 —0,7355 j 9. .. 7.26.48 22.40.42,79 81.26.37,1 + 1,5817 -0,7448 k 10. . . . 7.41.45 23.47. '^» '6 83.21.29,9 +ï,5g22 -0,7578 l II... 7.53.22 22.53.44:0' 85. 16.27,9 + 1,5995 —0,7642 m .4... . 7.53.33 23.12. 3,i3 90.56.34,3 + Î,5g24 -0,7879 n ( 49^ ) Lo(,'. fact. par. Dûtes. 188i. Janv. i5. , i6., 17.. 18., 20. , ■il . , ■25. 29. 3o. Obsen'iitinris (te 1883. Dec. 18. . . 19... » 20. . . » 22 . . . » 23 . . . » 26. . . » 27. . . Teinp» mojen de Marseille, b m b 7.46.43 7 . 52 . 21 7.2S.I3 7 . 46 . o 7.81 . 2 8. 3.42 7 . 0.18 7 .28.26 6.i6 48 6. 7.4. Ascension droite. Il m s 23.17.49,44 23.23.29,73 23. 28.55, 12 23 . 34. '9,24 23.39.27,90 23 .44 ■ 37 ,00 23.49. '^>5o o. 3. 5g, 60 O.22.5o,6l 0.26.21 ,39 Distance polaire. 92,47 .23 ,8 94.37.15,2 96.23. 26,7 98. 10. i5,4 99.52.21,4 I G 1 . 35 . 1 2 , 1 io3. 8.48,8 109. I 3. 0,6 114. 24. 58,1 1 i5 36. 36,6 en SK. -t-ï,5844 -1-1,5890 H- ï, 56 17 -(- 1,5824 + T,5658 -\-i ,6022 + 1,5227 + 1,5798 + î,452l + 1,4387 en T. 0,7957 -0,8010 -0,8018 -0,8129 -0,8217 -o,8i58 -0,8409 -0,8467 -0,8975 -0,8935 Étoiles de comp. o l> 1 r s t II I' X y a planète (vit), Caroline, faites à l'Obsenaloiie de Marseille, par M. Borrelly. 7.41.55 8.16.37 8. 11.56 8.37.12 7.54.38 8.30.55 8.11.47 3. 5.23,45 3. 4-52,95 3. 4-24»39 3, 3.32,91 3. 3. 9,44 3. 2. 6,o3 3. 1.48,35 1\ 74 74 74 74 73 73 5.56,1 5. 3,9 4-'8.4 2.3o,6 I. 8,6 57.|_7,8 55 . 5 [ ,4 -ï,2582 — 1,0390 — ï ,o43o -3,6388 —7,0719 — 2,3414 —2,7124 -0,6285 — o,6i65 — o,6i63 — 0,61 14 — o,6i63 — 0,6069 — 0,6100 Position moyenne des étoiles de comparaison. Noms des étoiles. Grandeur. a 18176 Arg. OEltzen 9 b 18273 » 9 c 18461 » 8.9 d 5oo-VV(k.c.)H.XX 8 e i2i3W(«.c.) H.XX 8.9 / i866W{«.c.) H.XX 6 S ?Cygne 4 h 43355 Lalande 8 j t Pégase 3.4 k 83oW(«. c.)H. XXII 9 / 983 W (a. c.) H. XXII 8 m io67\V(a.c.)H.XXII 8.9 n 2ioW(n.f.) H.XXIII. . . 9 o 348"\V(a.c.) H.XXIII.. . 9 p 478 W(«.c.) H.XXIII ... 7 q 579'W(a.r.)H.XXIII. . . 8.9 r 684W(a.c.) H.XXIII. . . 8 s 794W(a. c.) H.XXIII. . . 7.8 Ascension droite. h m s 18.19. 2,02 18.23.49, 74 18. 34.45,76 20. 14 33,61 20. 36. 36, 79 21. 1.36,52 21. 7.57,32 22. 7.36,60 22.35.40,48 22.41. 4,74 22.48.53,68 22.52.49,64 28. 12.21 ,62 28. 18.57.39 23. 25.3 1 .40 23.29.48,32 23.34.49,27 23.40.34,08 Distance polaire. Autorité. 42.29.29,0 Cat. Arg. OEIlzen. 42.42. 9,9 43.17.35,4 52. 5. 1 1 ,9 55. 2.53,1 59 17. 4,8 60. i5. 8,8 72.17.26,9 Cat. Weisse. Conn. des Temps. Cat. Lalande. 79.46.25.'! Conn. des Temps 81 .39. 17,6 Cat. Weisse. 83.21 33,3 » 85.16.45,0 90.40. 9,6 92.39.20,1 94.43. 3,0 » 96.23.35,1 » 98.33.20,0 » 99.38. 0,4 » Époque. i883,o 1884,0 ( 497 ) .r Y Noms des étoiles. 868W(rt. c.) H. XXIII. 99oW(«.c.)H.XXin. 48 Lalande ii5B. A.C 160B. A.C 8i W(«.c.)H.III. .. Ascension Distance Graiuleiir. ilroite. polaire. Autorité. 1 Il m s •J3.44. 9,0 j 101.44.49,9 Cat. AVeisse. . 8 aS.So. 3,40 io3. 7.54,5 u 7 0. 5.40,0'j '09-i444,7 Cat. Lalande. 6 0.9.4.34,58 1 i4.25.5o,6 Cat, B. A. C. . 6 0. 3i . 19,53 I 15.24.24,5 B . 8 3 . 5 . 5 1 , 7 ?. 73.55.32,0 Cat. Weisse. Époqii .4,0 i883, M Remarques. — Le 27 novembre, la comète est visible à l'œil nu; le noyau, d'apparence stellaire, a l'éclat d'une étoile de 8* grandein-. Le 3o novembre, on distingue une fadile queue par 36° à l'opposé du Solfil. Le 19 décembre, la comète est belle, le noyau a toujours l'appa- rence stellaire. Le 27, le iiovaii de la comète est allongé en forme d'obus et l'on voit une aigrette dirigée vers le Soleil ; la queue a 2° de longueur. Le 4 janvier 1884, la tète de la comète brille comme une étoile de 4* gran- deur. Le 8, la tète de la comète (chevelure et noyau) brille de l'éclat de Ç Pégase; Iei5, la comète est très belle; le noyau, légèrement elliptique, brille comme une étoile de 3* grandeur; la chevelure est étendue et brillante, et la queue, sensiblement opposée au Soleil, a une longueur de 7°. Le 19, noyau très étalé en forme de demi-lune et se confondant presque avec la chevelure qui a grand éclat; diam. = 27", 2. Le 20, le noyau a repris l'as- pect de l'avant-veille, et l'éclat de la comète parait diminuer. Le ai, la comète a sensiblement le même aspect que la veille. Le 20, noyau d'ap- parence stellaire, éclat décroissant. Le 29 et le 3o janvier, la comète di- minue toujours d'éclat. "» La planète (m) Caroline est très faible (iS*"- 14* grandeur). » La planète "S^ , découverte par M. Borrelly le 11 mai i883, a reçu le nom d'Asterope. » ASTRONOMIE. — Sur les appendices du noyau de la comète Pons-Brooks. Note du P. L.VMEY. « Les transformations singulières du noyau de la comète Pons-Brooks, signalées par les astronomes de Nice, de Bordeaux et de Polsdam, ont été partiellement observées à Grignon (Côle-d'Or), le 10 et le 17 janvier der- nier. Le 10, vers 6*', le noyau est entouré d'ime auréole lumineuse, con- centrique, laquelle se voyait encore à 8'', tîialgré la lumière croissante de la Lune; mais la chevelure, ddatée d'abord bien au delà de l'enveloppe formant la queue par son prolongement, ne se voyait plus alors; par ( 498 ) contre, une aigrette diffuse, inclinée de i5° à gauche sur l'axe de la queue, a été soupçonnée par moi et vue peu après, spontanément, par un de mes assistants. Le 17, vers 6'% le noyau me semblait entouré d'une double auréole très estompée, située à l'intérieur de la gaine lumineuse apparte- nant à la queue; une aigrette, composée d'un arc parabolique ouvert du côté du Soleil, semblait tangente au noyau; son axe formait avec celui de la queue nn angle de 20'^. » Je compte publier prochainement l'ensemble de ces observations, en les faisant accompagner d'une Planche qui fera mieux ressortir la ten- dance toute spéciale que cette comète a présentée d'un allongement per- sistant dans le sens du Soleil, conformément à la théorie de M. Roche, des deux queues opposées. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les lueurs rouges de l hiver doux de 1876-77. Note du P. Lamev. « La voie la plus sûre pour arriver à éclaircir la question de la cause primordiale des lueurs rouges serait, ce me semble, dans l'étude compa- rée des phénomènes anormaux observés dans les années d'accentuation spéciale de ces illuminations. On a cité l'année i83i; je crois devoir si- gnaler l'hiver de 1876-77 comme ayant présenté, à peu près aux mêmes dates, quelques phénomènes analogues à celui que nous traversons. » Le i*^' janvier 1877 eut un lever de soleil vraiment splendide ; je l'ob- servais à Dijon, et, d'après les renseignements que j'ai pu recueillir, il £ut admiré dans les trois départements de la Côte-d'Or, du Doubs et de la Sa- voie. Quelques jours auparavant, le 27 décembre 1876, j'observais, au so- leil levant, une colonne verticale rouge très remarquable; dans la nuit du 29 au 3o, une pluie rouge intense tombait à Diuan. Les premiers jours de janvier 1877, ainsi que le 19 et le 20 du même mois, furent encore favo- risés par des aurores rouges assez remarquables. » Les partisans des éruptions volcaniques, comme cause de ces lueurs, auraientrils encore à en signaler à peu près aux mêmes dates ? » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la lueur rose crépusculaire à Buenos- Ayres. INote de M. Bevf, présentée par M. Mouchez. « Dans les Combles rendus du 10 décembre dernier, M. d'Abbadie, en citant divers lieux du globe dans lesquels on a pu apercevoir le phéno- ( 49!) ) mène de la lumière rose crépusculaire, dit qu'il serait utile de savoir si cette coloration a été vue en Amérique. >) La lueur crépusculaire eu question a été aperçue pour la première fois dans les derniers jours de septembre à Buenos-Ayres et dans presque toute l'Amérique du Sud, et depuis elle n'a pas cessé de se montrer jusqu'à pré- sent, sauf de rares intermittences. » Les conditions du phénomène sont les mêmes que celles qui ont été signalées partout; il n'y a eu cependant de pluie de poussières d'aucune sorte. On a aperçu quelquefois le Soleil et la Lune colorés en vert ou en bleu pâle jusqu'à une hauteur de 20° à 3o° environ. « En ce moment le phénomène paraît être en voie de décroissance; la lueur rose ne se montre plus que deux ou trois fois par semaine, et son état va en diminuant. » L'emploi du spectroscope semblait naturellement indiqué pourTétude de ce météore, qui s'est montré ici avec une intensité et une splendeur in- comparables : malheureusement je n'avais pas d'instrument de ce genre à ma disposition. » En certaines soirées, la zone lumineuse rose atteignait jusqu'à 60° de hauteur, avec une étendue horizontale d'environ 120°. » Généralement toute trace du phénomène avait disparu une heine trente minutes après le coucher du Soleil. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur un mouvement subit de la mer à Montevideo. Note de M. Beuf, présentée par M. Mouchez. K Le i4 janvier dernier, la mer à Montevideo a été le théâtre d'un phé- nomène marin des plus remarquables. Ce jour-là, un peu après 7''3o" du matin, tandis que beaucoup de personnes étaient aux bains de mer, les baigneurs qui nageaient en pleine eau se sont aperçus d'une baisse subite de la mer, de sorte qu'ils avaient pied là où quelques minutes auparavant il V avait près de 3™ d'eau. Au même instant on a vu, venant du large, dans la direction du sud-sud-ouest, une lame immense qui formait comme une ceinture de plusieurs kilomètres d'étendue, et qui est venue déferler sur la plage avec une violence extraordinaire; cette hune a été suivie de deux autres qui se sont succédé à une minute d'intervalle. » La crue de la mer, survenue après la dépression dont j'ai parlé, a été d'environ i'",5o, comptée au-dessus du niveau moyen, et au bout de peu d'instants la mer a repris son état habituel. ( 5oo ) » Le temps était presque calme av;int, pendant et après le phénomène; température, 27" à 28° C. Le ciel était légèremenl nébuleux, et quelques personnes ont vu comme une sorte de nuage accompagnant le mouvement de l'eau et qui a obscurci le Soleil pendant quelques instants. » Un certain nombre de baigneurs ont élé entraînés par la mer dans son mouvement de va-et-vient. On a pu les sauver, sauf une dame qui n'a pu être secourue à temps, et qui a été retirée noyée. Une cabane de baigneurs, montée sur roues, qui se trouvait à sec sur la plage, a été voitiirée dans tous les sens par les trois volutes, sans que ceux qui y étaient enfermés aient eu à en souffrir. » La hauteur de la crue a pu être mesurée avec certitude, 'parce que la mer est venue recouvrir un tremplin de baigneur qui, à l'état normal, est à i", 5o au-dessus de l'eau. » L'effet de ce tremblement de mer, ainsi que le nomment les habitants du pays, s'est fait sentir sur toute la partie de la côte habitée de Monte- video; mais il paraît avoir été le plus fort dans la partie comprise entre l'usine à gaz et la rue Zabaia. » Jusqu'à présent aucun renseignement n'a permis d'indiquer une cause quelconque à ce phénomène si singulier, qui ne paraît pis s'être étendu beaucoup plus loin que le périmètre de Montevideo, et qui a été absolu- ment insensible a Buenos-Ayres. » ASTRONOMIE. — Sur le calcul de In rotation des taches du Soleil. Note de M. Paxsiot, présentée par M. Faye. « La rotation diurne S, d'une tache solaire se déduit des longitudes hé- liographiques de la tache observée à des jours différents; et le calcul s'est fait jusqu'ici en supposant que ces longitudes soient obtenues toutes avec la même approximation. Cependant l'erreur 0*). à craindre sur la longitude varie suivant la position de la taclie sur l'hémisphère visible du Soleil, et il paraît rationnel de donner aux longitudes, dans le calcul de la rotation ^, des poids inversement proportionnels aux carrés des erreurs 5>. » Je suppose les observations du Soleil faites d'après la méthode de Carrington, suivie à l'observatoire de Lyon, dans laquelle on rapporte la position de la tache vue sur l'écran à deux axes rectangulaires Oa% Oy, passant par le centre du disque; je remplacerai, dans ce qui suit, la position vue par la projection de la tache sur l'écran, car on peut évidem- ment admettre que les erreurs d'observation commises sur la première ( 5o. ) seraient les mêmes sur la seconde. Je me propose donc de calculer les er- reurs o>., âh de la longitude et de la latitude héliographiques de la tache, connaissant les erreurs Sx, oy des coordonnées de la projection. )i L'axe Ox fait un angle de 45° '^vec la projection de l'axe de rotation de la Terre sur l'écran et un angle 9 avec la projection de l'axe de rotation du Soleil : m est l'angle de l'axe de rotation du Soleil et de sa projection, et X la longitude héliographique de li tache comptée à partir du méridien solaire perpendiculaire à l'écran, positivement vers le bord oriental. Les valeurs de X et de 6 s'obtiennent au moyen des équations cos^sin)^ = ^ sinô +j-cos$, cosu smb -+- sin wcosicos), = .r cosô — yswd, qui donnent par différentialion «,., ISxco&S — Sy sin9) tangi sinX + (oa^sinG + 5/ cos 9 ) ( cos m — sinw tangi cosX) OA = 7 ^ -■ -■ — r ' cos M cos 0 cos A — sin u sin o ,v, ((îxcos9 — fî>-sin9) co9,\ -+- (^xsinG + iîjrcos9) sinw sinX OO = -, ;; -. ^—j • cos w cos o cos A — sin w sin o » En désignant par O la longitude du Soleil, par K le complément de la longitude du nœud ascendant de l'équatciir solaire, pare et a, les incli- naisons de l'équateur terrestre et de l'équateur solaire sur le plan de l'écliptique, par 9 et (|> deux angles auxiliaires, on a, pour déterminer w et Q, les équations sin w = sins, cos(0 + R), 6 = 45" -*- ? 4- tl*, langç = tangs, sin(0 + K), tang(j> = tangecosQ- » Les errenrs commises sur les temps de parcours des distances ^ et j se déduisent de celles qui affectent les passages de la tache et des bords du Soleil, et peuvent être supposées les mêmes en valeur absolue pour les deux directions. En supposant l'erreur commise sur x de i* de temps, les valeurs de S\ et de nb, en fractions de degré, s'obliendront en faisant, dans l'expression de ù'K, ^ i5sin i"cos45°cosD oa? = : — T—1 1 — ' arc 1° sin-, a cos y dans l'expression de §i, ^_^^i5sin.-cos45°cosD ^^ ^r = dz ôx, arci''sinic/ D étant la déclinaison et d\e diamètre apparent du Soleil. G. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIII, N" 8.) ^-^ ( 502 ) » On calcule généralement la longitude / de la tache comptée à partir de la ligne des nœuds de l'équateur solaire; il y a entre / et 1 la relation 1.1, Q o sin(0 + IC) / 4- À + M- = 100°, cosa =: — ^ '-• ' ' ' cosw » Voici un aperçu des valeurs de §X et de âb ainsi calculées pour l'époque du 4 avril, où l'on a 0 = i4"i6', a==6°6', Ô=7i°i6'. * = Sb. — w 34. 30° 6/,. - »0° 54. 10° 4 : = (j* Ô4. ôl. ■+- Ô4. 20° + 30" + i w X. 04. "~"â)r 'Î/T' IT" S4. 0).. 34. '"3X." ^ 0 0 0 0 0 0 0 0 t) 0 0 U 0 0 0 0 0 0 -l-8o... • o>74 G,i5 0.79 5,27 o,8ô 4,So 0,93 4,61 i,o3 4,60 1 , i5 4,74 1 ,3o 5,o3 >.49 5, 40 1,70 5,72 +00. . . . 0,78 2,04 0,78 ,,67 0,80 1,^6 0,82 1,33 0,85 1,24 0,87 1 ,20 0,90 1,18 0,92 i,i3 0,95 .,.4 0.. . . 0,75 I ,06 0,76 o,g3 om 0,85 0,78 0,82 0,80 0,80 0,81 0,81 0,83 0,85 0,84 0,90 0,86 1 ,02 — 5o... • 0,69 I, II 0,69 Î.09 0,71 i,ii 0,73 1,16 0,75 .,24 0.7- >.37 0.79 1,56 0,82 1,80 0,84 2,29 0,40 2,63 0,43 2,98 o,?i7 3,37 o,5i 3,88 o,56 4.60 o,63 5, 62 0,71 7,20 0,81 9,67 0,93 13,70 » Ce Tableau montre que les positions de deux taches solaires, vues sur l'écran à des distances inégales du centre du disque, sont déterminées avec des approximations bien différentes, quoique l'erreur d'observation soit supposée la même dans les deux cas. » Pour faire voir les différences que l'introduction de poids donnés aux longitudes amène dans la détermination de la valeur de ^, je citerai, comme exemples, les taches contenues dans le Tableau suivant : Valeur de 'ç TacUe. sans poids, avec poids. Différence. ^ , , , .. > l N" 763, groupe aSi, tache 1 ," q- ," „ ° ,^ Toulouse (7 observations). . . ,.. i4,28j 14,237 o,o48 ^ ' ( très régulière ) . , ( Fin mars i883. Tache ré- ) , , , ., Lyon (6 observations) j ... ! 14,177 i4>'4'' 0,037 » On voit que les différences entre les valeurs de ë, ainsi obtenues sont tout à fait comparables à celles des valeurs de la rotation données par les différents observateurs et peuvent servir à les expliquer. D'un autre côté, les différences dans la valeur de | diminuent quand le nombre d'observa- tions de la tache est plus grand; ainsi, avec la tache n° 1376, groupe 467 [Annales de l'Obseivaloire de Toulouse), observée onze fois, j'ai obtenu la même valeur par les deux méthodes; tandis que, pour la tache n° 648, groupe 207, observée seulement quatre fois, la rotation calculée sans poids est de 14°, 234 et avec poids de 14°, 495. C'est donc surtout dans le cas d'un petit nombre d'observations qu'il y a intérêt à suivre la règle que nous avons indiquée plus haut. » Kotalion d'après Carrington. Spoerer. Dirrérence. 0 14,393 i4°327 0 0,066 i4,33o ■4,291 OjoSg ( 6o3 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Suj tes groupes hyper/'itclisiens. Note de M. H. Poixcaré, présentée par M. Hermite. « Les substitutions hyperfuchsiennes se subdivisent en substitutions elliptiques et hyperboliques, si on laisse de côté certains cas particuliers. Appelons /Jo/flîVe du point (a, /3) la droite » Dans les substitutions elliptiques, la polaire de chacun des trois points doubles passe par les deux autres. Dans les substitutions hyperl)oliques, deux des points doubles sont sur l'hypersphère (r) .TX„^jj,= J, et le troisième est le pôle de la droite qui joint les deux autres. Soient (a, jS) et (7, 0) les deux premiers points doubles situés sur l'hypersphère. » Considérons l'hypersphère (2) (^ - ^-) (-^0 - ^.0) + (7 - CO ( jo - po) = s^ où je supposerai que sest très petit. On peut toujours supposer que le multi- plicateur de la substitution hyperbolique est assez grand pour que les trans- formés de tous les points de l'hypersphère (2) qui sont intérieurs à l'hyper- sphère (i) soient aussi près que l'on veut du point (7, §). Cela ne serait plus vrai des points extérieurs à (i). » Cela posé, imaginons n substitutions hyperboliques S,, Sj, ..., S„. Soient (a,, |3,) et (7,, 5,) les points doubles de S,. Soient I, une hypersphère {x - «,■) {x, - a,„) + ( J - /3,) ( Jo - i3,-o) = £■ et 2', la transformée de celte sphère par S,. On peut toujours supposer les s assez petits et les multiplicateurs des substitutions assez grands pour que les 2, et les 2'. n'aient aucun point commun à rintérietir de l'hyper- sphère (1). » Envisageons un domaine D limité par l'hypersphère (i) et par les sur- faces 2, et 1]. D pourra être regardé comme le domaine générateur du groupe des substitutions S. La con^iiléralion de ce domaine montre que ce groupe est discontinu à l'intérieur de l'hypersphère (i). La discontinuité peut même s'étendre à un domaine plus vaste, mais non pas à toutes les valeurs des variables. ( 5o/, ) » On est donc ainsi conduit à une classe de groupes hyperfuchsiens, tout à fait différente de la classe découverte par M. Picard et analogue à la troisième famille de groupes fuchsiens. » Pour pouvoir appliquer à la théorie des groupes hyperfuchsiens les méthodes qui m'ont réussi dans l'étude des groupes fuchsiens, il est néces- saire de générahser la notion des invariants analogues à la longueur, à l'angle et à la surface. Posons ocx^ + yYo—9', x^dx -Jr Jf,dj = p dt, X dXf, -H j dj„ = p dt^,, jdx — X dy = j3 du, Jo dx^, — x^ d)\, = p dii^ . » L'intégrale M dt (/tf, du dUf, est un invariant analogue à la longueur. » Il existe aussi un invariant qui doit être assimilé à l'angle. Soient M, N, P trois points dont les coordonnées soient [x,y), [x 4- dx,y + (fy), [x -+- ox,y-i- ây); l'invariant o, analogue à l'angle NMP, sera défini par l'équation [duSu„-k-du„8ii dtSt„+ dt^Stl^ cos-) Remarquons que l'on peut évaluer directement les sommes A= 9('«") + 20 (/n- — 4) -h 2(p(w^— iG) -H..., E = ©(w^ ~ () -t- (p{m^ ~ 9) + (p{m- — 25) +..., dont se compose Y{m^) = i6(A-t-2B) +8(-i)'"(A- 2B), à l'aide de la relation (2) et des formules générales de M. Liouville ('). C'est ainsi que l'on trouve vérifiées les formules de M. Stielfjes dans le cas spécial d'un nombre carré. Enfin, j'observe que ces formules mêmes se tirent en ' ) Journal de Malliriiintique.'; pures et appliquées, •>." série, t. III-X. ( 5o7 ) partie des résultais que M. Liouvillc a obtenus à la fin du septième article Sur quelques formules générales, etc. [Journal de Mathématiques ptires et appliquées, 2' série, t. IV). » MÉCANIQUE. — Sur la propagation d'un ébranlement uniforme dans un gaz renfermé dans un tujau cjlindrique. Note de MM. Sebeut et Hugoniot, présentée par M. Cornu. « Il est bien connu que la vitesse de propagation du son dans un gaz ne peut être considérée comme constante que si les dilatations ou condensa- tions relatives sont extrêmement petites. Quand il en est autrement, les phénomènes deviennent assez complexes. Nous avons été amenés à nous en préoccuper au sujet de la compression ou de l'aspiration qui se mani- feste pendant le tir dans le voisinage des canons et à cause de la liaison intime que présente la question avec la résistance de l'air, et nous avons reconnu que, dans un cas particulier, le problème devenait liés simple. » Il s'agit d'un gaz, primitivement en repos à la pression p^ et à la den- sité 5^, renfermé dans un tuyau cylindrique, fermé à l'une de ses extrémités par un piston auquel on communique brusquement une vitesse V, que l'on maintient constante. On suppose que le mouvement s'accomplisse par tranches parallèles. » Soient w la section du piston; X l'abscisse d'une section perpendiculaire aux génératrices; u le déplacement qu'elle a subi à l'instant t ; p la pression correspondante. » La dilatation de la tranche comprise entre les abscisses x &\. x -h dx du . du ,, . 1 . >. d-u dp est — et sa vitesse -^^ Il est clan- que ^^— =1 — — • » Supposant que la pression/? dépende uniquement de ^» on a (du et l'équation du mouvement est ^ d-u I (dit \ d-u (0 ^o^ = -p.'^[T.)-d7' » Soit ^ l'abscisse du point où l'ébranlement est parvenu à l'instant t; f 5o8 ) pour 3cy> ^, on a u = o; pour jf •< S, on a ii = /(.r, t). C'est la fonction /{x, t) qu'il s'agit de déterminor. Les conditions auxquelles celte fonction doit satisfaire sont les suivantes : i" elle doit être une intégrale particulière de l'équation aux dérivées partielles (i) ; 2" en y faisant x = o, elle doit coïncider avec la loi du mouvement du piston, de sorte que, dans le cas dont il s'agit, elle doit se réduire à Vf pour x = o; 3'' si P désigne la pres- sion de la tranche en contact avec le piston, l'intégrale w / (P — po)f!i doit •■'0 être à chaque instant égale à la quantité de mouvement communiquée à la colonne gazeuse, dont les abscisses extrêmes sont zéro et S,. )i Or l'équalion (i) admet, quelle que soit la fonction et il faut chercher si, en adoptant pour la constante « une valeur convenable, la condition relative aux quantités de mouvement peut être satisfaite à chaque instant. » Si l'intégrale représente réellement la solution chercliée, les vitesses et les dilatations sont constantes dans tous les points atteints par l'ébranle- ment, de sorte qu'il en est de même des pressions; on a donc Il est clair, d'autre part, que l'on a à chaque instant H = nt, de sorte que a est la vitesse de propagation du mouvement. La quantité de mouvement 0)0^-- dx = 5(|W(7f V. On doit donc avoir ^„uatY = 0) j (P — p„)dt = (jùpoil f( j — I ou et la condition relative aux quantités de mouvement sera remplie à chaque instant si l'on adopte pour a la racine de l'équation précédente. » Quand il s'agit d'un gaz parfait, on admet d'habitude la relation adiabatique /j = /;„ f i + — j , m désignant le rapport des chaleurs spé- (5o9 ) cifiqiies, de sorte que la vitesse de propagation du mouvement est donnée par l'équalion elle donne a = o potn- V = — oo , rt := \/~P poi^'' ^'^ ^ o. Quand V aug- mente indéfiniment, il en est de même de a, et le rapport - converge vers l'unité. Enfin, pour deux valeurs de V égales et de signes contraires, elle fournit deux valeurs de a dont l'une est supérieure, l'autre inférieure à \/"T^' ^^ première correspond à la propagation d'une onde condensée, l'autre à la propagation d'une onde dilatée. » CHIMIE. — Sur rabaissement du poiiit de congélation des dissolutions des sels alcalins; par M. F. -M. Raoult, présentée par M. Berthelot. « Comme suite aux recherches que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Acadéaiie [Comptes rendus, 26 février, 4 ji^ii'i» 29 octobre i883, etc.), je présente ci-après un Tableau des abaissements du point de congélation produits dans l'eau par les sels alcalins. Poids molé- culaires. Foimules. M. PiiKMiER GROUPE — Sels monoiuétalliques. Azotate de potassium K,AzO''' loi Azotate de sodium Na,AzO'"' 85 Azotate d'aiimioniiu)) Am,AzO'' 80 Azotate d'argent Ag, AzO" 170 Perclilorate d'ammonium Ain, CIO* • '7 >5 lodate de sodium Na,IO* 198 Permanganate de potassium K, Mn^O* 158,2 Hypochloiite de sodium Na, CIO'- 74)^ Formiate de potassium K,C-HO'* 84 Acétate de potassium K, CMI^O* 98 Acétate de sodium Na, C'H^O'' 82 Chlorure de potassium K,CI 74»^ C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIII, N" t(.) t)*^» Abaissen.-ents du point de congélation Abais- pour 15' de sel sements dans molé- loos'' d'eau. culaires. A. M X A. O,3o5 3o,8 0,396 33,7 0 ,400 32,0 0,174 29,6 0,252 29.7 0,1 53 3o,3 0,197 3i,3 0,454 33,9 o,4'9 35,2 0,352 34,5 0,390 32,0 o,45i 33.6 5io ) Poids molé- culaires. Formules. M. Chlorure de sodium . . ... Na, Cl 58,5 Chlorure de lithium Li,Cl 4^»^ Chlorure de césium C",C1 i59,5 Chlorure d'ammonium . Am,GI 53 ,5 Bromure de potassium K,Br i ig lodure de potassium K,I i66 lodure de triméthyléthylauimonium. . AzC'°H",I 2i5 Cyanure de potassium KCy 65 Suifocyauure de potassium K,CyS- 97 Sulfhydrate de sodium Na, H, S- 56 Sulfhydrate d'ammoniuui. . Am,n,S- 5i Sulfite nionopotassique K, H,S-0' 120 Sulfate monopotassique K,H,S'-0' io4 Tartrate nionosodique Na,IT,C'H''0'- 172 Phosphite nionosodique Na,ll-, PhO'' lo4 Arséniate monopotassique KjH-,AsO* 180 Orthophosphate nionosodique Na,H-,PhO* 120 Citrate monosodique Na,ri-,C'-H°0'* 214 Deuxième groupe. — Sels bimétalliques. Hyposulfite de sodium Na^,S'0'' i58 Sulfite de potassium. K-,S-0° i58 Sulfate de potassium K-,S-0' 174 Sulfate de sodium Na^S-Os 142 Sulfate d'ammonium Ara-, S'^0' 182 Séléniate d'ammonium Arti-,Se-0' 179 Chroniate de potassium K'^Cr-O' '941^ Bichromate de potassium K-, CrO" 298 Tunjj'state de sodium Na-jW-O* 294 Carlionale de potassium K'-,C-0'' l38 Carbonate de sodium Na-, C-0'^ 106 Oxalate de potassium K.^,C'' O' 166 Tartrate de potassium K=,C*'H'0'= 226 Nitroprussiate de sodium Na'',Fe-Cy*AzO 262 Phosphite bisodique Na'-,!!, PhO" 126 Orthophosphate biso(li<]ue Na-,n,PhO' 1C6 Citrate bisodique Na-,H,C' = H'0"' 236 Abaissements du point do congélation Abais- pour iS'de sel sements dans molé- looif d'eau. culaires. A. M X A. 0,600 35,1 0,866 36,8 0,21 1 23,6 o,65o 34,8 0,295 3 ) , I 0,212 35,2 0, 160 34,4 0,495 32,2 0,342 33,2 0,648 36,3 0,703 35,9 0,270 32,5 0,334 34,8 0,181 3i ,2 0,307 32,0 0,168 3o,2 0,225 27,0 0,125 26,8 0,252 3,9-9 0,285 45,. 0,224 39,0 0,249 35,4 0,280 37 ,0 0,2l5 38,6 0,200 38,9 0, 146 43,7 o,.48 43,6 o,3o3 4i,8 o,38o 4o,3 0,271 45,0 0 , 1 60 36,3 0.179 46,8 0,327 4' '2 0 , 260 37,0 0,161 38,1 ( .'ÎII ) Abaissement du point de congélation Abais- poiir iB'de sel seraents Poids dans molé- moléculaires. loos' d'eau. culaires. Formules. M. A. MxA. Troisième groupe. — Sels trimétalliques. Phosphate trisodique Na^PhO' 164,0 0,298 4''',9 Citrate trisodique Na%Ci-H^O''' 258, o 0,186 48,0 Quatrième croupe. — Sels trimétalliques. Pyrophosphate de sodium Na',Ph-0'' 266,0 o,i'72 f\S,S Prussiate de potasse K',Fe-Cy° 422,0 0,110 ^G,Z Cinquième groupe. — Sels hexamétalliqûes. Ferricyanure de potassium K^iFe^Cy'" 658,6 o,i44 94'^ Cobalticyanure de potassium R^Co'Cy'- 663,6 o,i46 96,9 » Dans le Tableau précédent, les sels ont été partagés en cinq groupes, d'après le nombre des atomes de métal contenus dans chaque molécule saline; il est aisé de voir que les différents sels d'un même groupe pré- sentent, à peu près, le même abaissement moléculaire de congélation. » Le premier groupe comprend tous les sels alcalins neutres ou acides dont la molécule renferme un seul atome de métal. Les sels de ce groupe ont des abaissements moléculaires de congélation toujours compris entre 27 et 36; moyenne 32. Les abaissements voisins de 3i y sont produits par les sels neutres à acides oxydants. Les abaissements voisins de 35 le sont par les sels neutres à acides non oxydants. Les rares abaissements qui des- cendent jusqu'à 27 appartiennent à des sels diacides, et ils doivent leur faiblesse exceptionnelle à la décomposition partielle que ces sels subissent dans l'eau. » Le deuxième groupe comprend les sels alcalins, dont la molécule ren- ferme deuxalomesde métal. L'abaissement moléculaire y est toujours voisin de 40, du moins pour les sels que l'eau ne décompose pas. » Le troisième groupe contient les sels alcalins, dont la molécule ren- ferme trois atomes de métal; son abaissement moléculaire est 4^- Ce nombre est certainement un peu trop fort, parce que les sels qui le produi- sent se décomposent partielletnent dans l'eau (M. Berthelot, Méc. cidm.). » Le (jfttatriéme groupe contient les sels alcalins, dont la molécule ren- ( 5.2 ) ierme quatre atomes de métal. L'abaissement moléculaire y esl toujours très rapproché de 47- » Le cinquième groupe est formé du ferricyanure et du cobalticyanure de potassium, dans lesquels on suppose six atomes de potassium par molécule desel. L'abaissement moléculaire moyen de congélation y est de 96. Cette valeur est tout à fait anormale et fait penser que les poids moléculaires attri- bués à ces deux sels sont trop forts de moitié, du moins à l'état dissous. » THEiiMOCHlMiE. — Chaleur de formation du chlorure et des oxychlorures d'antimoine. Note de M. Guntz, présentée |)ar M. Berthelol. « Le chlorure d'antimoine est, comme on le sait, décomposé par l'eau, en donnant, suivant la proportion d'eau ajoutée, les oxychlorures SbO*GI, Sb^O'^CI, ou l'oxyde d'antimoine. » J'ai étudié ces réactions au point de vue thermiqu?, en mesurant la chaleur de formation de ces composés à partir de l'oxyde d'antimoine cristallisé et de l'acide clilorhydrique gazeux, seuls composants définis que l'on puisse em[)loyer dans les déterminations calorimétriques. » Cette mesure n'avait pas été faite, 1\L Tliomsen, dans des mesures ana- logues, avant opéré, non sur l'oxyde aidiydre, mais sur un corps qu'il re- garde comme un oxyde hydraté, et qui ue présente pas en réalité une composition bien définie, retenant soit du chlore, soit de la soude, suivant les conditions. » L Chaleur de formation du chlorure d'antimoine. — Deux méthodes différentes m'ont donné le même résultat : » 1° On dissout un poids déterminé de chlorure d'antimoine dans une solution concentrée d'acide chlorhydrique (i lo^"^ par litre); puis le poids d'oxjde correspondant dans i\ne solution d'acide chlorhydrique, telle que l'état final fût le même que dans le cas précédent, tout étant dissous. Des nombres observés vers 9°, de la chaleiu- de dissolution et de dilution de l'acide chlorhydrique, on déduit le résultat cherché. J'ai trouvé, |)oiu' SbO' anhydre prismatique + 3HCigaz = SbCl» solide -+- SHOsolide. . -h /^']<^''\2^ les nombres +47^''', 37, -f- 46^'''.92, -h^6'^''\q2. » 2° On dissout le chlorured'anlimoine dans une solution très étrndue d'acide fluorhydrique (10='' par kilogramme de solution), puis le poids cor- respondant d'oxydedansuue solution telle que l'état final fût le même que le précédent. Cette uiéthode est avantageuse, vu la solubilité du lluorure ( 5î3 ) d'antimoine. Ces expériences, faites vers 9°, donnent pour chaleur défor- mation du chlorure, à partir de l'oxyde d'antimoine prismatique et du gaz chlorhydrique, -h li-]^^^,26, +47*^"\5i, moyenne + 47^^'j38. Nous adop- terons le nombre + 47'^''',4- » II. Chaleur de Jbnnalion de Toxydilorure d'anlimoine, ShO' C\. — L'oxy- chlorureSbO^CIaétépréparéen décomposant 10 parties de clilorure d'an- timoine par 7 parties d'eau froide. J'en ai vérifié la composition par une analyse exacte. S.i chaleur de formation a été mesurée en le dissolvant vers 9° dans l'acide fluorhydrique étendu et opérant comme pour le chlorure. J'ai trouvé les nombres + 19^^', 33, 4- 19^^', 53 pour SbO^ crist. prismatique -i- H Cl gaz = Sb^Cl sol. 4- HO sol + 19*^"', 4 1) III. Chaleur déformation de Coxychlorure d' antimoine Sb- O^ C\ . — L'oxychlorure dont je me suis servi était bien cristallisé en prismes apparle- nant au système tricliuique; je l'ai obtenu pur et anhydre en décomposant à 25o° le chlorure d'antimoine par son poids d'eau. La même méthode que pour le composé précédent m'a donné comme chaleur de formation vers 9° les nombres -t- 2 X 10, 44» + 2 X 10, 5i pour 2SbO'sol.prismatique-4-HClgaz = Sb'0=Clsol. + HO sol . . . 4- ?■. X lo^^'^S. » On peut déduire de ces nombres l'action de l'eau sur le chlorure d'an- timoine en admettant l'identité des produits formés (oxyde ou oxychlo- rures). » La décomposition par l'eau étant supposée s'arrêter à l'un des com- posés SbO'Cl, Sb^O'Cl, SbO', elle dégage Cal SbCFsol.4-«HO= SbO-CIsol. -+- (n — 2) HO -+- 2HCI +8,36 — 2A1 SbCl'sol.+ «HO = 4Sb'^O^Clsol.-+- (« — f)HO +fHCI +8,46 — | A, SbCl^sol. + /iHO= SbO'sol. -t- (// — 3)H0 4-3HCI -t-7,1 — 3A3 A étant la chaleur dégagée dans la dilution par une grande quantité d'eau de i^'' d'acide chlorhydrique dont la conct ntration correspond à l'une des formules précédentes. On voit donc qu'il doit se former d'abord les oxy- chlorures d'antimoine, leur formation répondant au maximum tliermique, et de plus, si A est relativement considérable et que 8,3G-2A,>8,46-a,5A„ c'est l'oxychlorure SbO-Cl qui répond au maximum thermique et doit se former de prélerence dans ce cas. Mais, comme on ne connaît pas exac- ( 5i4 ) tement l'état de dissociation des hydrates chlorhydriques dans la liqueur, on ne peut calculer exactement A et en déduire n, c'est-à-dire la quantité d'eau qui, ajoutée au chlorure d'antimoine, fournit l'osychlorure SbO*CI. Nous ne pouvons qu'indiquer le sens du phénomène, c'est-à-dire la forma- tion d'abord de l'oxychlorureSbO^CI, puis celle du composé Sb-O^' Cl. Ces déductions de la théorie sont conformes aux observations de M. Saba- nejeff, relatives à l'action de l'eau sur le chlorure d'antimoine. » J'ai été conduit à refaire ces mesures en les rapportant à un état bien défini, oxyde d'antimoine cristalHsé prismatique et gaz chlorhydrique, n'ayant pu obtenir l'hydrate fictif SbO% 3H0, auquel M. Thomsen rap- porte ses données. » Dans la méthode de ce savant, d'après les nombres qu'il donne dans son livre de Thermochimie, il y a de nombreuses causes d'incertitudes sur l'état final de ses produits. En effet, la décomposition du chlorure d'anti- moine par l'eau ne donne pas exactement l'oxychlorure Sb-O'Cl. En outre, en lavant à l'eau l'oxychlorure résultant, on lui enlève toujours une no- table quantité de chlore ('). » Ce n'est pas tout : » L'oxychlorure, traité par la soude étendue, retient toujours une certaine quantité d'alcali (-), et l'on ne peut par conséquent pas déduire de la perte de titre de la liqueur, comme l'a fait M. Thomsen, la quantité réelle de soude employée pour la transformation de l'oxychlorure en oxyde hydraté. En raison de ces faits, l'accord des résultats numériques ne peut résidter que des compensations accidentelles, telles que la perte de chlore par lavages, compensée par une perte correspondante de titre alcalimétrique, résultant de la fixation de la soude ». (>) Oxychlorure obtenu en traitant SbCF pur 33 fois son poids d'eau, lavé ensuite par décantations successives avec 5o fois son poids d'eau : Perte par lavage o , 5-î — o , 4^ = o , o5. Cette quantité change beaucoup les résultats calorimétriques. (2) L'oxychlorure précédent étant traité par la soude (i'^t= lo"') strictement équivalente donne une liqueur neutre. On y retrouve seulement o,45 au lieu de 0,47 de chlore. Il y a donc une perte qui correspond à ^, du poids total de chlore et indique l'e.vistence de quan- tités correspondantes d'antimonite de soude formé et d'oxychlorure non décomposé. Enfin, la liqueur retient toujours en dissolution une petite quantité d'antimonite de soude. { 5i5 ) TiiERMOCHiMlE. — Sur la chaleur de formation des oxybwmutes de mercure. Note de M. G. André, présentée par M. Berihelot. « 1. J'ai donné récemment [Comptes rendus, t. XCVIII, p. 298) la cha- leur de formation de quelques oxychlonires de mercure. Voici la chaleur de formation des oxybromures obtenus par la voie sèche, en chauffant en tube scellé pendant six heures, vers 3oo°, soit j^, -^, ■— ou -^ d'équiva- lent d'oxyde rouge avec j^ d'équivalent de bromure de mercure (un peu plus en réalité, soit 19^', 8 au lieu de 18^'', le bromure se sublimant toujours un peu à la partie supérieure du tube). Les deux substances étaient au préalable intimement mélangées par trituration. Les corps ainsi obtenus ont une apparence homogène; ils sont gris de fer, cristallins. Ils donnent avec la potasse de l'oxyde jaune de mercure. Leur composition a été vérifiée par l'analyse. » J'ai dissous ces composés dans l'acide bromhydrique en excès, le bro- mure de mercure étant trop peu soluble dans l'e.iu seule à la température ordinaire. » J'ai ainsi obtenu, à 9°, i" HgO, HgBr -H 5HBr dissous = 2 (HgBr, 2 H Br dissous) + HO, dégage.. -Hi'j'^»', 74 Or, on a, à 9", Hg 0 solide + 3 HBr dissous = HgBr,2HBr dissous 4- HO, dégage +17'^", 6 HgBrsolide + aHBr dissous =:HgBr, 2 HBr dissous, dcgagi; + i'^"',8 On en déduit, pour la chaleur de combinaison, HgO -t- HgBi-, dégage + i''"'>66 3° aOgO, E[gBr-f-8aBrdissous = 3(HgBr, 2UBrdissous) •+- 2HO, dégage. +34*^'', 8 d'où 2HgO + HgBr, dégage + ^'^"'.ao 3° 3HgO,HgBr-t-iiHBr dissous = 4( HgBr, aHBr dissous) + 3110 dcgage. -+-5i'^-'',44 d'où 3IIgO + HgBr dégage + 3^»', 16 4» 4 BgO, HgBr + i4HBr dissous = 5 (HgBr, 2HBr dissous) H-4H0 dégage. +68«='',3 d'où 4HgO 4- HgBr dégage + S^^^go ( ^iG ) » 2. Je n'ai pas réussi à préparer par la voie humide le composé 3HgO,HgBr, indiqué par Loewig et Rammelsberg; j'ai toujours obtenu un corps plus bnsique. » Ainsi, en versant goutte à goutte du carbonate de soude dans une solution de bromure de mercure en excès et bouillante, il se fait un pré- cipité brun qui, recueilli, lavé et séché à ioo°, constitue une poudre fine assez légère, donnant avec la potasse de l'oxyde jaune et qui répond à la formule 4HgO,HgRr : Trouvé. Calculé. Br 13.17 13,07 Hg 81. So 81,69 » Sa chaleur de formation est exactement la même que celle du corps de même formule obtenu par la voie sèche. « 3. C'est encore le corps 4HgO, HgBr que j'ai obtenu, soit en versant à froid un excès de carbonate de soude dans du bromure de mercure dis- sous, soit en chauffant dans i''' d'eau poids égaux ( 5o'^°' de chacun) d'oxyde rouge et de bromure de mercure au voisinage de l'ébullition pendant douze heures. H se forme dans ce dernier cas un corps brun cristallin. Ces deux composés donnent avec la potasse de l'oxyde jaune. » On voit, d'après ce qui précède, que la chaleur de formation des oxybromures de mercure est un peu inférieure à celle des composés cor- respondants du plomb et inférieure également à celle des oxychlorures de mercure de même formule, sauf pour le premier terme de chaque série HgO,HgCl etHgO,HgBr, dont les chaleurs de formation se trouvent être égales. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse des bases pyridiques et pipéridiques. Note de M. A. Ladeneurg, présentée par M. Friedel. « Les bases de la série pyridique sont des bases tertiaires. Elles se com- binent aux iodures alcooliques en donnant des iodures quaternaires. Si l'on chauffe ces iodures à 290", ils se transforment partiellement en iodhy- draies de bases tertiaires, homologues de la pyridine employée. Par cette réaction on obtient toujours deux bases isomériques, dont l'une, qui se forme en quantité prépondérante, appartient à la série y» pendant que ( 5i7 ) l'autre, qui se trouve en moindre quantité et avec un point d'ébnililion plus élevé, appartient probablement à la série a. » C'est ainsi que j'ai pu transformer la pyridine, en la combinant avec l'iodure d'éthyle et en chauffant ce corps en tubes scellés à 290°, en deux bases de la formule de la lutidine C II' Az, dont l'une bout entre i53° et i54°et donne par oxydation l'acide isonicotianique, pendant que l'autre bout vers 166" et ne donne que des traces d'un acide que je n'ai encore pu isoler à l'état de pureté. » De même, le mélange de pyridine avec l'iodure de propyle donne, quand on le chauffe, âeiw bases de la fornuile C'H" Az. L'une, bouillant à i6J5°, est la ypropylpyridine, qui est transformée par oxydation en acide isonicotianique. La seconde base isomérique bouta ly/i" ^t 6st caracté- risée par un sel de platine assez peu soluble et cristallisant très nettement. » Avec l'iodure de méthyle, la réaction paraît être tout à fait analogue, mais je n'ai pas encore isolé les produits formés. » Si l'on chauffe ces iodures quaternaires à une température encore plus élevée, il se forme de l'ammoniaque en quantité notable et des car- bures aromatiques. Dans la réaction avec l'iodure d'éthyle, j'ai pu isoler l'éthyle-benzine, que j'ai transformée par oxydation en acide benzoïque. » La transformation des bases pyridiques en bases pipéridiques est réa- lisée par l'action du sodium en solution alcoolique et à chaud. De cette manière, on obtient un rendement presque théorique, et il ne reste que des traces à peine appréciables de la base employée. » En suivant cette voie, on pourra préparer toute la série des bases pipé- ridiques, dont on ne connaît que le terme initial, la pipéridine C''H"Az. » La pyridine se transforme ainsi en pipéridine, que je suis en train de comparer à la base dérivant de la pipérine. Il paraît bien qu'elles sont identiques, au moins l'odeur des bases est la même, et les sels doubles de platine ont le même point de fusion et la même composition, )) J'ai en outre préparé une méthylpipéridine CH'-'Az, différant com- plètement de la méthylpipéridine de M. Hofmann et prenant naissance d'une méthylpyridine contenue dans l'huile de Dippel. La base employée n'avait pas lui point d'ébullition très constant et contenait de la /B-méthyl- pyridine, pendant que le produit principal était l'c-picoline. Le produit de la réaction fat transformé complètement en nitrosamineet celle-ci dé- composée par l'acide chlorhydrique. » La base, éliminée de son chlorhydrate, constitue un liquide clair et fortement alcalin, bouillant à 122° et possédant l'odeur de la pipéridine. C. R., i88'|, 1" Semesn-e. (T. XCVIII, ÎS° 8.) ^7 ( '^'B ) Elle se dissout très facilement dans l'eau en s'échauffant, mais se sépare d'une solution très concentrée par une élévation de température. Elle donne un chlorhydrate cristallisable et non déliquescent, un sel de platine cristallisé et très soluble, un sel d'or beaucoup moins soluble et fondant dans l'eau à peine chaude, » La 7-éthylpipéridine C'H'''Az a été préparée de la même manière, en partant de la y-éibylpyridine synthétique indiquée plus haut. Son odeur rappelle celle de la conicine, et elle se comporte vis-à-vis de l'eau comme celle-là. Elle boni à i43° et donne un très beau chlorhydrate cristallisé. » Je continue l'étude de ces bases, qui sera d'autant plus intéressante que les corps en question sont assurément en rapport très intime avec la conicine el la tropidine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur C addition du chlorure d'iode ICI ù réthylène monochloré CH- = CHCI. Note de M. L. Henry, présentée par M. Wurlz. '( Je me suis proposé d'étudier les produits d'addition du chlorure d'iode ICI aux dérivés haloïdes monosubstitués C^H'X de l'élhylène CHCl CHBr CHI Il II II CH=' CH= CH= » Voici dans quel but le chlorure d'iode, réactif aisé à obtenir, ren- ferme les deux éléments extrêmes de la triade halogénique, éléments équi- valents, mais très différents d'énergie; il est intéressant de déterminer com- ment ces éléments se placent vis-à-vis des chaînons monocarbonés X ^ H ^ C- et ^ C- et quelle influence exerce sur leur localisation la na- H H tnre du corps halogène X renfermé dans l'éthylène monosubstitué. » Je m'occuperai exclusivement aujourd'hui de l'addition du chlorure d'iode à l'éthylène monochloré. » Ainsi qu'il fallait s'y attendre, l'éthylène monochloré est absorbé plus lentemenr encore que l'éthylène lui-même par la solution aqueuse du chlorure d'iode; le produit qui résulte de cette absorption tombe au fond de la liqueur, où il constitue une huile faiblement colorée en brun; il est d'une pureté remarquable. » L'iodure d'éthyle bichloré C'H^Cl^I, ainsi préparé, constitue un li- ( 5i9 ) qiiide incolore, mais se colorant rapidement en pourpre à la lumière, d'une faible odeur éthérée, d'une saveur douce et piquante à la fois. » Sa densité à o^est, par rapport à l'eau à la même température, 2,2187 ? il bout, sous la pression de 774°""? à 171°-! 72°, en se colorant légèrement en violet; un globule de mercure le décolore aisément. Ce point d'ébul- lition est celui qu'assignent à ce composé ses relations de composition avec d'autres dérivés haloïdes de l'éthane, chlorés, bromes et iodés. )' Quelle est la structure de ce composé et comment se sont placés l'iode et le chlore de ICI vis-à-vis des deux atomes de carbone H'C- et ClHC- de l'éthylène monochloré? L'action des bases fortes sur le com- posé C-H'Cl-Br permet de résoudre ces questions. )) L'iodured'éthyle bichloré réagit instantanément avec la potasse caus- tique, en solution dans l'alcool absolu; j'ai pris de ces corps des quantités correspondant à leur poids moléculaire; le précipité potassique obtenu est un mélange d'iodure et de chlorure correspondant au rapport 4KI+ KCI; ce mélange salin a fourni, en effet, i4(3,5 pour 100 du préci- pité argentique; la proportion indiquée répond à 146,71, alors que le chlorure de potassium seul répond à 192,61 pour 100 et l'iodiire à i4i,56 de composé argentique. Les | de l'iodure d'éthyle bichloré C^H'CPI ont donc perdu virtuellement une molécule de HI, et le cinquième restant, une molécule de HCI, sous forme de sel alcalin. » Avec la soude caustique et l'éthylate sodique en solution alcoolique, la réaction se passe de même, à cette différence près que le chlorure so- dique ieu/ se précipite, l'iodure Nal étant soluble dans l'alcool; 578"^ de produit C'PPCI-I m'ont fourni, à peu de chose près, 3^"' de précipité so- dique, lequel a été reconnu être du cliloruie de sodhan pur. Or 3^'" de sel marin correspondent à 11''', 54 de composé C'H'Cl^I, lesquels repré- sentent I de la quantité totale du composé élhanique mis en réaction. » Ces deux opérations concordent donc d'une manière satisfaisante. » L'eau précipite de la liqueur alcoolique filtrée une huile insoluble, plus dense qu'elle-même, colorée en brun par l'iode. Soumis à la distilla- tion, après dessiccation, ce liquide se sépare aisément en deux parties inégales : l'une, debeaucoupla plus considérable, est constituée par l'éthy- lène bichloré dissymétrique H^C = CC1^ (ébuUitiou, 35°-37°); l'autre, rela- tivement faible, est de l'éthylène chloro-iodé dissymétrique H''C=CClI, le- quel bouta ioi"-io2", sous la pression ordinaire ('). (') Je décrirai ce composé dans une Communication spéciale, en même temps que ( 020 ) » Quelle est l'interprétation à donnera ces t;iits quant a l'addition de ICI? Pour des raisons qu'il serait trop long d'exposer ici, j'avais d'abord pensé que l'iode s'ajoutait intégralement au chaînon - CH^ et que le pro- duit d'addition C'H'Cl+ICl était constitué exclusivement par l'iodure d'étliyle bichloré dissymétrique CHCl^ CH'I. Je croyais pouvoir ratta- cher la formation de l'éthylène chloro-iodé CH- = CC1I à la réaction de CH- = CCP, produit unique et immédiat formé aux dépens de CHC1--CI1'-I par les alcalis caustiques, sur l'iodure alcalin simultanément formé. Cette supposition ne peut être admise comme une réalité : j'ai en effet constaté que CH* = CC1*, de même que CH* = CClBr, est incapable défaire la double décomposition, dans les conditions où se produisent ces réactions, avec les iodures alcalins, et notamment avec la solution de Nal dans l'alcool à l'ébullition. L'éthylène chloro-iodé Cli-^CCII n'est donc pas le fruit d'une action secondaire. Cela étant, il faut admettre que le composé pri- mitif C^H'CI"! n'est pas homogène, qu'il est composé de deux isomères : [ CHCP ' \ CH=I, ( CHCII ^ ^ ( CH='CI, qui s'y trouvent en quantités inégales, dans la proportion de quatre molé- cules du composé [a) pour une seule du composé [b). » Je ferai remarquer que, d'après leurs analogies de composition avec d'autres composés éthaniques, deux isomères de cette nature doivent avoir le même point d'ébullition, ou à peu de chose près; il n'est donc pas pos- sible de les séparer l'un de l'autre par la distillation. » Il résulte de là que les deux radicaux I et Cl du système ICI se fixent simullanémenl, l'un et l'autre, sur chacun des chaînons monocarburés ^ C et ^ C de l'éthylène monochloré G" H 'Cl, mais en quantité inégale : le chlore se fixe surtout sur l'atome de carbone le moins riche en hydrogène, dans le voisinage du chlore lui-même ; l'iode, le radical le moins négatif, surtout sur CH^ = CBrI, lequel forme le produit principal de l'action de la potasse alcoolique sur CH-=CtIBr + IC1. ( 52r ) J'aloiue de carbone le plus hydrogéné, dans la proportion approximative de 4 îi I- » J'aurai Ihonneur de faire connaître, dans une Communication pro- ch;iine, comment se comporte ICI vis-à-vis de l'élhylène monobromé. Je puis dire dès à présent que la répartition des radicaux I et Cl n'est pas la même vis-à-vis des deux atomes de carbone de ce composé que celle que je viens de constater quant à C-H''CI. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouveau dédoublement du carbamale d'clhyle. Note de M. G. Akth. « Eu étudiant les réactions que présente le composé C" H"AzO-, que l'on obtient par l'action du cyanogène sur le bornéol iodé, M. Haller (') a trouvé que, sous l'influence de la potasse alcoolique employée eu quantité théorique, ce produit se dédouble en cyanate de potassium, eau et bor- néol, ce qui l'engagea à décrire le nouveau corps sous le nom de cyanale de bornéol. Plus tard il trouva, en tr;utaiit son dérivé pnr l'hydrure de beijzoyle et l'acide chlorhydrique, d'après la méthode de Bischoff , qu'il se comporte comme le ferait un éther carbamique du bornéol, dont il possède du reste la composition. D'autres réactions vinrent encore appuyer cette manière de voir. » J'ai constaté, de mon côté, des faits absolument identiques avec un dérivé du menthol qui répond à la formule C" H-'AzQ-, et qui est obtenu par le même procédé que le corps de M. Haller (-). Comme cette produc- tion de cyanate de potassium n'a jamais été signalée parmi les propriétés des uréthanes de la série éthylique déjà antérieurement connus, j'ai cru qu'il ne serait pas sans intérêt de rechercher si ce dédoublement appar- tient à tous les élhers carbamiques en général, ou bien s'il faut le consi- dérer comme particulier aux deux composés dont j'ai parlé plus haut. Dans ce cas, il faudrait attribuer à ceux-ci une fonction spéciale, partici- pant à la fois des éthers cyaniques ou des uréthanes. » Le carbamate d'éthyle dont je me suis servi a été préparé au moyen de l'azotate d'urée et de l'alcool absolu. La substance, parfaitement cristal- lisée, fut placée dans un ballon avec de l'alcool concentré et le poids de potasse théoriquement nécessaire pour produire la réaction cherchée, et (') Haller, Comptes rendus, t. XCII, p. l5i i, et XCIV, p. 869 et suiv. (-) Comptes rendus, t. XCIV, p. 872. ( 522 ) le mélange fut chauffé pendant une demi-heure à la température du bain- marie, en ayant soin de faire refluer l'alcool dans le ballon au moyen d'un réfrigérant ascendant. Après avoir laissé refroidir l'appareil, on y trouva une abondante cristallisation de lamelles brillantes, dures, ayant l'aspect du chlorate de potassium, et dont le liquide alcoolique fournit encore une petite portion par évaporation. Ces cristaux furent reconnus pour du cya- natedepotîissium, par lextr transformation en urée, obtenue en évaporant leur solution aqueuse avec du sulfate d'ammoniaque, et par le dégagement d'ammoniaque qui se produit lorsqu'on les fait bouillir avec une lessive de potasse. Le rendement est d'environ 65 pour loo de ce qu'exige la théorie ; il se dégage, en même temps, pendant presque toute la durée de l'opéra- tion, mais surtout vers la fin, de l'ammoniaque provenant de l'action de la potasse sur le cyanate déjà formé. » 11 me semble donc permis d'admettre que la réaction observée pour la première fois par M. Haller est générale, et que tous les éthers carba- miqites se dédoublent suivant l'équation CO^^'^ +l^OH = CAzOK + R.OH+H=0, R désignant un radical alcoolique monovalent quelconque; je me propose d'ailleurs de vérifier encore ce fait pour quelques autres uréthanes déjà connus. Quoi qu'il en soit, cette réaction fournit une raison de plus pour placer le dérivé du bornéol et celui du menthol dans la classe des éthers carbamiques, loin d'offrir un caractère distinclif devant les en séparer. » CHIMIE ORGANIQUE, — Sur l'éthy/e et le mcthylacéljlcyanacétate d'éthyle. Note de M. A. Held. « Dans un travail antérieur [Camptes rendus, t. XGV, p. 235), publié en collaboration avec M. Haller et concernant l'acétylcyanacétate d'éthyle, nous avions indiqué la préparation de ce corps et la propriété qu'il pos- sède de fournir, avec les oxydes métalliques, des combinaisons salines, pour la plupart nettement cristallisées. » H m'a paru intéressant d'obtenir quelques-uns de ses homologues su- périeurs. A cet effet, j'ai fait agir, sur l'éther acétylcyanacétique sodé, les iodures d'étliyle et de méthyle, en chauffant, soit au réfrigérant ascendant, soit sous pression en vase clos. La substitution ne s'étant pas produite dans ces conditions, j'ai interverti l'ordre de mes essais : j'ai commencé par préparer les éthers méthyl et élhylacétylacétiques, d'après le procédé de MM. Conrad etLimj)ach, en faisant agir les iodures alcooliques sur l'éther acétylacétiqiie monosodé. » Traitant ensuite les éthers éthyl et métliylacétyiacétiqnes ainsi obtenus et rectifiés par l'éthylate de sodium, et s-aturant la solution de chlorure de cyanogène sec, j'ai obtenu une masse jaunâtre, opaque et épaisse, que l'ad- dition d'eau a séparée en deux couches : la couche supérieure, décantée et lavée à l'eau, a été soumise à la distillation fractionnée dans le vide. La presque totalité du liquide a distillé, pour l'éther éthylacétylcyana- cétique, vers loS" à iio", sous une pression de iS"'" à 2'"'" de mercure. C'est un liquide incolore, d'une odeur éthérée agréable, de densité 0,976 à 4- 20°, devenant jaunâtre au bout de quelques jours, soluble en toutes proportions dans l'alcool et l'éther, insoluble dans l'eau et les solutions alca- lines, propriété qui le distingue nettement de l'éther acétylcyauacélique, et qu'il était permis de prévoir, d'après ce qui a été dit de la constitution de ce dernier. La réaction qui lui donne naissance peut se formuler CH'-CO-CNaC^ 4-CAzCl = NaCl4-CH^-CO-C-C0 0C^H=. ^COOC^H» \„, CAz » L'analyse élémentaire de ce corps m'a donné les résultats suivants : Poids de la substance o , 1968 Trouvé. co^ 0,4264 H^O o,i332 soit, en centièmes, Trouvé Calculé pour 100. siirC'H'=A/.'0\ C 5y , 08 59 , 0 1 H 7'53 7,10 .1 Si cet élher possède la constitution indiquée plus haut et que permet de lui attribuer son mode de formation, la potasse en excès qui a décom- posé l'éther acétylcyanacétique en acide carbonique, alcool, ammoniaque et acide acétique, d'après la formule CH'-CO-CH^ ''c=H^ + /iKHO + H=0 ^COO = CO'K= + AzH^ + C^H«0 + 2CH= - COOK, ( 5a/, ) flevra, par analogie, décomposer l'éther éthylcyané suivant l'équation CAz / CH' _ C - - COOC + C-H= + /,KHO + TI-O C^ II' = CO'K- + AzH' + cni"0 + CH' - COOK + CTI-(C=H^) - COOK, c'est-à-dire que, outre les produits de décomposition mentionnés plus hiiiit, il se sera produit de l'acide butyrique. L'expérience a confirmé cette prévision; après plusieurs heures d'éhullilion avec une lessive de potasse, j'ai, en effet, constaté le dégagement d'ammoniaque, la proiuction d'acide carbonique, d'alcool et des acides butyrique et acétique. Ces deux derniers ont été séparés par distillation fractionnée, et l'acide butyrique transformi- en sel d'argent a donné à l'analyse les chiffres suivants : Sel d'argent sec o^' , 6i i5 AgCI trouvé o^'j'iJ^So soit, en centièmes, Ag pour 1 00 5 ") , r>. I Calculé pour eH'AgO 'i5,38 » L'éther méthylacétylcyanacétique se prépare d'une manière iden- tique, en partant de l'éther méthylacétylacétique, achevant la préparation et la purification comme ci-dessus. )) C'est un liquide incolore, d'une odeur éthérée, insoluble dans l'eau et les alcalis, d'une densité de 0,996 à + 20°, bouillant à 90"- 95° sous luie pression de i5 à 20™". » L'analyse de ce corps m'a donné Poids de la substance 0,2849 Troirvô. CO- 0,599.6 H^O o,i838 soit, en centièmes, Trouve Calculé poiii- 100. C/ir'Az'O». C 56,75 56, 80 H 7 5 ' o 6 , 5o » Sous l'influence de la potasse, il se dédouble comme le précédent, ( 525 ) mais en donnant de l'acide propionique ;ni lieu d'acide butyrique, ce qui permet de lui attribuer la constitulon CAz CH'-CO-C-COO-|-C^H^ » CHIMIE ORGANIQUE. — Aclion de l'élh/lène brome sur la benzine en présence de chlorure d'alnmiiiiiini. Noie de MM. Haxriot et Guilbert, présentée pi»r M. Wuriz. « Angelbis et Auschûtz viennent de publier [Deuhch. Cliem. Gestllsch., p. 167; i884) une Note relative à cette réaction ; ils ont obtenu de l'élbyl- benzine, du diphényléthane et de l'hvdrure d'aiilhracène, avec une très petite quantité de produits de condensation. » Nous avions étudié la même réaction dans des conditions un peu dif- férentes, en refroidissant et en ajoutant peu de chlorure d'aluminium, de façon à ne pas décomposer les [)roduits formés, et nous étions arrivés à des résultats tout à fait différents. » Soo^'' d'élhyléne brome sont mélangés avec23o8'" de benzine, et l'on y ajoute peu à peu 20^'' de cidorure d'aluminium. Une réaction très vive s'é- tablit, et le ballon où s'effectue la réaction doit être surmonté d'iui ser- pentin entouré d lin mélange réfrigérant, pour condenser léthylène brome. On ajoute du cidorure d'aluminium, jusqu'à ce que le liquide arrive à 5o" ou 60", sans que rien ne se condense plus dans le réfrigérant. En opé- rant de la sorte, il ne se dégage aucun produit gazeux. L'apparition de vapeurs d'acide bromliydrique seiait l'indice d'une décomposition. Le produit de la réaction est alors jeté dans l'eau glacée, séché sur de la po- tasse et distillé dans le vide. On peut ainsi séparer deux jjorlions bouillant sous une pression de o'",o3, l'une à i45"-i5o°, l'autre à 2oo°-23o*'. » La première portion est formée de bromuie de styrolyle parfaitement pur. La réaction semble se passer eu deux temps : CH' + CHEr CH^ = CH^ - CH =CH- -+- II Br, et le styrolène ainsi formé Hxe l'acide bromliydrique C« 11^ - CH -- CH- H- W Bt = C" H= - C= H^ Br. » Le bromure de styrolyle étant caractérisé par ses propriétés, nous C. R., i88'4, 1" Semeslre. (T. XCVIII, IV" 8.) "0 ( 526 ) nous sommes contentés d'y doser le brome et nous avons trouvé : I. II. Calculé. Br 42>56 ^3,1 /['i,3i'] » La deuxième portion, qui ne bout pas sans décomposition, même dans le vide, représente la diéthylbenzine dibromée, formée d'après l'équation . C*H'Br ^ C^H'Br Elle nous a donné à l'analyse : Calculé. c 40.37 41,09 H.. 4>ï8 4." ( 54,10 ) _, «'■ U4,5.i ^4,79 » Au-dessus de aSo", le thermomètre monte sans cesse, sans présenter de point fixe, et il reste un résidu noir goudronneux, très abondant, produit par la décomposition de corps plus riches en brome que les précédents. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Action de la présure sur le lait. Noie de M. E. Dcclacx, présentée par M. Pasteur. « Diverses théories ont été émises pour expliquer l'action coagulante de la présure sur le lait. La plus accréditée en ce moment est celle qu'a pro- posée en 1877 un savant bien connu par ses études galactoiogiques, M. Ham- marsten, d'Upsal. On peut la résumer ainsi : l'addition de la présure dé- double la caséine du lait en deux matières albuminoïdes nouvelles. L'une, la plus abondante, est insoluble en présence du phosphate de chaux dissous dans le lait. Elle se précipite en entraînant une partie de ce sel. C'est le caillé. Ij'autre, qui correspond à la lactoprotéinc, entre en solution, et, pour bien marquer qu'elle ne préexiste pas dans le lait, M. Hammarsten en change l'ancien nom contre celui de protéine du petit-lait (^Moll'enprotein). La méthode d'analyse dont j'ai indiqué les traits principaux dans ma dernière Communication va nous permettre de soumettre cette théorie à l'épreuve de l'expérience. Filtrons en effet, au travers de la porcelaine dé- gourdie, un lait et le sérum qu'il fournit sous l'action de la présure ; si la coagulation qu'il a subie correspond à la formation d'une certaine quantité de caséine dissoute, nous devrons en trouver plus dans le sénim que dans le lait. Il f;mdra seulement prendre deux précautions : l'une, d'opérer ( 5^7 ) assez vite pour éviter l'ingérence des microbes, grands liquéf'acteurs de la caséine, comme je l'ai nionlré; l'antre, d'employer delà présure qui n'apporte avec elle aucune portion de caséase. Le mieux est de se servir de présure Hansen qu'on a Laissé un peu vieillir. » J'ai fait plusieurs expériences dans ces conditions. Voici ce que m'a donné l'une d'entre elles pour les proportions centésimales de matières en suspension et en solution dans le lait et dans le sérum. Éléments en suspension. en solution. Lait. Sérum. Lait, Sérum. Matière yrasse 4 > ^o o , 85 - » Sucre de lait » » ■J»37 5,73 Caséine 3,53 0,46 0,37 o,36 Phosphate de chaux ... . o,23 a 0,17 o>i7 Selssolubles • >■ o,4o o,43 8,06 i,3i 6,3i 6)69 » On voit tout de suite que la qunnlité de caséine dissoute est la même dans le lait et dans le sérum. La coagulation ne correspond donc à aucune augmentation dans la proportion de cette caséine. » De plus, le sérum contient tout autant de phosphate de chaux en solu- tion que le lait. La seule partie de ce sel qui y manque est celle qui était en suspension dans le lait, et dont Hammarsten a méconnu l'existence. Celle-ci a été retenue dans les mailles du coagulum en même temps que la matière grasse. La formation du caillé n'introduit donc aucune variation dans les proportions du phosphate de chaux en suspension et en solution. Ce sel ne joue qu'un rôle passif dans le phénomène, au lieu d'en être l'élé- ment actif, comme le voudrait la théorie de M. Hammarsten, qui se trouve ainsi, sur ses deux points essentiels, en contradiction avec l'expérience. » En échange de cette théorie, le Tablfau ci dessus nous fournit un fait intéressant : c'est que, malgré l'addition de présure, une partie de la caséine colloïdale du lait, 0,46 pour 100, n'a pas changé d'état, et n'a pas passé, comme le reste, à la forme caséine solide. Il en est toujours ainsi. Il n'ar- rive jamais que toute la portion coagidable de la caséine du lait se coagule. La portion resiée intacte diminue lorsque la dose de présure augmente, mais elle ne devient nulle dans aucun cas. Nous retrouvons ici un phéno- mène d'équilibre comme ceux que j'ai plusieurs fois signalés dans le cou- rant de ce travail, qu'on peut, en effet, résumer de la façon suivante. Le ( 52» ) lait est un système dans lequel les trois formes de la caséine sont en équi- libre stable l'une vis-à-vis de l'antre. Cet élat d'équilibre peut être troublé par l'addition en quantités infinitésimales de diverses substances, par exemple, de certains sels minéraux. Il est aussi très sensible à l'action des diasiases. La présure le modifie en f.iveur de la caséine solide, la caséase en f,iveur de la caséine dissoute, mais tout se résume toujours en un état dcquilibre nouveau. » La coagulation correspond à la formation lente et régulière, dans une masse liquide, d'un de ces états d'équilibre exigeant la solidification d'une matière dissoute. Quant à aller \)h\s loin et à rechercher pourquoi, dans les laits qui en renferment beaucoup, une partie de la caséine doit se pré- cipiter en présence de la présure, c'est un point qu'aucune théorie n'a encore abordé. La science ne paraît pas mûre pour l'étude des causes de la solubilité et de l'insolubilité. Tout ce que j'ai voulu montrer, et ce en quoi je m'écarte des solutions proposées jusqu'ici, c'est que l'explication du phénomène de la coagulation ne doit être cherchée ni dans les propriétés spécifiques de la présure, puisque d'autres corps produisent les mêmes effets, ni dans les propriétés spécifiques de la caséine, puisque d'autres corps de la Cliiniie se présentent, comme elle, sous les trois étals solide, colloïdal et dissous, et peuvent aussi passer de l'un à l'autre de ces étals sous les plus légères influences : tels sont, par exemple, les oxydes de fer. Pour tout dire en un mot, le problème de la coagulation me paraît simple- ment un problème de mécanique moléculaire dont nous avons poussé la solution aussi loin qu'elle peut l'être dans l'état actuel de la science, en le classant à son rang parmi les problèmes de même nature, qui attendent depuis longtemps la leur. » CHIMIE. — Hecherclies sur la fennenlalion du fumier. Note de M. U. Gayon, présentée par M. Pasteur. « La Note de M. P. -P. Deliérain, Sur la Jnbricalion du fumier de ferme, insérée dans les Comptes rendus du ii février dernier, m'oblige à commu- niquer dès maintenant à l'Académie les principaux résultats des recherches que je poursuis moi-même sur ce sujet. » Le fumier frais donne lieu à deux fermentations tout à fait différentes, selon qu'il est exposé à l'air libre ou renfermé dans un espace clos. » Dans le premier cas, il est le siège d'oxydations énergiques, qui élèvent sa température et produisent de l'acide carbonique; dans le second cas, il ( 529 conserve sensiblemeut sa température initiale et dégage un mélange d'acide carbonique et de protocarbure d'hydrogène ou formène. » Afin de suivre comparativement la marche du thermomètre dans ces deux conditions, j'ai placé aSo'"' de fumier de cheval, préparé depuis la veille et non encore échauffé, respectivement dans deux caisses cubiques ayant i"" dans toutes les dimensions; l'une d'elles, à parois en grillag'e de fil de fer étamé, laissait circuler librement l'air extérieur; l'autre, à parois pleines, était parfaitement close. La température des différentes couches était mesurée à l'aide de longs thermomètres plongeant de o", 5o environ dans le fumier. « Le Tableau suivant donne les nombres observés à des distances croissantes à partir de la surface : Caisse oin -erte U Caisse fei ■mée à aies. Heures. 5. o",3o. o"',75. o™,io. 0",25. o^.So. o'",75 h m 0 0 0 0 0 0 0 ■ 10 . . 1 1 . 00 m. 12 12 12 i3 i5 i5 i5 '7 D , . 4.3o s. 16,5 21 25 27 20 '9 18 20 Il . . 10.00 m. 59 68 61 52 i5 22 18 18 » . . 4.00 s. 72 72 67 59 '7 18 18 18 12 . . 10.00 m. 72 70 66 60 12 16 •7 16 >■ . . 4.00 s. 72 69,5 66 5q 12 i5 16 i5 i3.. 10.00 m . 68 66 62 55 12 •4 i5 • 4 » . . 4.00 s. 67,5 64,5 60 53 12 4 i5 •4 .4.. 10. 'oo m. 63,5 60 56 5,, 5 II ,5 i3 14 i3 > . . 4 .00 s. 62 58 55 5o II ,5 i3 i3 i3 .5 .. 10.00 m. 58 53 47 44 1 1 ,5 12 i3 12 5. » La température extérieure s'est maintenue entre 8° et 10°. « La légère augmentation constatée au premier moment dans la caisse fermée coïncide évidemment avec l'absorption de l'oxygène emprisonné dans le fumier. » Dans d'autres expériences à l'air libre, la température maxima s'est élevée à 74°, se rapprochant ainsi beaucoup des températures de 80° et plus observées dans la fermentation des masses de tabac. M I,a chaleur dégagée parle fumier aéré détermine d'abondantes fumées, qui entraînent en pure perte des torrents d'ammoniaque. La masse, de- veiuie ainsi moins humide, cesse de s'oxyder, et le thermomètre descend lentement. Si l'on arrose alors la surface, la combustion recommence, et la température se relève. On peut re[)roduire un grand nombre de fois ( 53o ) ces oscillations thermométriques, jusqu'à ce que, la matière se tassant, l'air ne puisse plus y circuler. » L'examen microscopique montre, même dans les parties les plus échauffées, une multitude d'organismes d'espèces variées : torulas, micro- coccus, bacilles, amibes, dont le rôle respectif ne ])eut être fixé que par des cultures pures. Dans les masses de tabac, j'ai observé également, grâce à l'obligeance de M. Schlœsing, des microbes vivants, qu'une température de plus de 80° n'avait pu tuer. » Le fumier maintenu en vase clos est riche aussi en organismes infini- ment petits, mais anaérobies; par la culture, j'ai pu isoler celui qui, sans aucun doute, provoque le dégagement d'acide carbonique et de protocar- bure d'hydrogène; car, avec la cellulose pure, il donne lieu aux mêmes phénomènes chimiques. » Les caractères priucipauxet les propriétés de ce ferment forniénique ont été signalés par moi, il y a près d'une année, à la Société des Sciences phy- siques el naturelles de Bordeaux, ainsi que le prouvent les Extraits suivants des procès-verbaux des séances du 8 mars et du 5 avril i883. Séance du 8 mars i883. — a M. Gayon signale la présence de gaz carbures forméniques dans la fermentation du fumier et fait brûler devant la Société le gaz ainsi recueilli. Le phénomène est dû à un microbe anaérobie, cultivable dans des milieux appropriés. >• Séance du '3 avril i883. — « M. Gayon confirme ses premiers essais sur la formation de protocarbure d'hydrogène dans la fermentation du fumier, et utilise pour des expériences de chauffage et d'éclairage le gaz provenant d'une bonbonne de loo'" pleine de fumier et d'eau. Le volume du formène produit par i""^ de matière peut atteindre jusqu'à loo''' par vingt-quatre heures, à la température de SI". Le microbe, extrêmement petit, qui détermine le phénomène dont il s'agit, est anaérobie et cultivable dans des liquides nutritifs contenant soit de la paille, soit du papier. II attaque donc la cellulose et contribue pour une très grande part à transformer le fumier frais en fumier gras; il concentre rinsi sous un petit volume tous les éléments réellement utiles au développement des plantes. » » Ces faits ont été également signalés par M. Pasteur dans un Rapport lu à la Société nationale d'Jcjricullure, dans sa séance solennelle du 27 juin dernier. « Présentement, dit M. Pasteur, M. Gayon se livre à des recherches qui n'ont pas moins d'intérêt que toutes celles dont je viens de parler. Elles s'ajjpliquent à la fermentation des fumiers. M. Gayon démontre que les fumiers de cheval ou de vache, pris à l'état frais et soustraits à l'action comburante de l'air, donnent lieu à un abondant dégagement de gaz, formé d'un mélange d'acide carbonique et de protocarbure d'hydrogène. La proportion de ce dernier gaz peut atteindre 100''' par jour, par mètre cube de fumier, de telle sorte que ( 53i ) cette fermentation pourrait à la rigueur devenir une source de gaz utilisable au chauffage et à l'éclairage. Quant à la cause du phénomène, elle est due à un mircobe très ténu, anaé- robie et cultivable dans des liquides appropriés. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches expérimentales sur la rage ( ' ) : 1° les oiseaux contractent la rage; 2° ils guérissent spontanément. Note de M. P. Gibier, présentée par M. Boiiley. « Malgré quelques cas rapportés dans la Science, on n'admet pas au- jourd'hui que les oiseaux puissent contracter la rage. » Si l'on s'en tient à l'observation superficielle des phénomènes, l'ino- culation de la rage chez les oiseaux ne paraît être suivie d'aucun résultat fâcheux pour ceux-ci; c'est à peine si, une ou deux semaines après l'opé- ration, ces animaux présentent quelques symptômes anormaux; souvent ils n'offrent rien d'appréciable. Cependant, il m'est arrivé d'observer, parmi les oiseaux que j'ai inoculés, une poule qui fut atteinte, quinze jours après l'inoculation, d'une paralysie ou plutôt d'une parésie des membres inférieurs et des muscles extenseurs du cou. Lorsqu'on la mettait hors de sa cage et qu'on l'effrayait, cette poule cherchait à se sauver, mais ne pou- vait se tenir sur ses pattes, devenues presque inertes, et se traînait sur le sol en s'aidant des ailes. Dans sa cage elle demeurait immobile et semblait ne pas pouvoir supporter sa tête, qu'elle laissait tomber lentement en avant jusqu'à ce que son bec eût rencontré le sol. A ce moment elle relevait brusquement la tête pour la laisser retomber sans cesse. Ces symptômes persistèrent pendant plusieurs jours; cette poule ne prenait qu'une quan- tité insuffisante d'aliments et je m'attendais à la voir mourir lorsqu'un matin, en entrant au laboratoire, je la trouvai guérie de sa paralysie et en train de manger. Elle continua de vivre. » Ce fait m'inspira l'idée que les oiseaux contractent peut-être la rage, mais que, en raison de l'insensibilité relative bien connue de leur système cérébro-spinal, ou par une autre cause à rechercher, le microbe de la rage peut évoluer, subir toutes ses phases dans la substance nerveuse de ces ani- maux et être éliminé avant d'avoir produit des troubles incompatibles avec la vie. Une de mes poules en expérience s'était donc montrée plus sen- sible que les autres et avait été frappée de paralysie. » Voilà l'hypothèse, voici les faits : » J'inoculai, à l'aide d'une seringue de Pravaz, à travers les parois du (') Travail du laboratoire de Pathologie comparée du Muséum de Paris. ( «2) crâne, un coq et un pigeon avec une goutte d'eau distillée fraîcliement bouillie, tenant en suspension de la matière cérébrale rabique. Les sym- ptômes pathologiques qui suivirent cette inoculation furent peu accentués, surtout chez le coq, et ils auraient pu passer inaperçus pour un œil non prévenu. » Au bout de douze jours, après avoir fait une incision sur le crâne du pigeon, j'enlevai, à l'aide du scalpel, une petite lame osseuse et j'excisai un fragment du lobe cérébral droit de la grosseur d'une lentille. I/examen microscopique de la portion excisée m'y fit constater l'existence du micro- coccus que j'ai signalé et décrit dans ma Comiiiunication du mois de juin 1 883. Bien que, dès ce moment, je n'eusse aucun doute sur l'existence de la rage chez ce pigeon, le petit fragment de substance nerveuse fut délayé et inoculé à trois rats. Le rat présente un ensemble symptoma- tique tellement spécial, tellement caractéristique, que je n'hésite pas à considérer cet animal comme un véritable réactif pour l'élude de la rage. )' Les trois rats inoculés de cette façin périrent de la rage, l'un (le plus jeune) au bout de dix jours, les deux autres le onzième jour. Ces animaux servirent à inoculer quatre autres sujets qui présentèrent les mêmes sym- ptômes et moururent. » Au bout de vingt jours, j'inoculai trois rats et un cochon d'Inde avec une parcelle du cerveau du coq obtetuie par le même procédé. L'exa- men microscopique y démontra l'existence du même microbe que chez le pigeon, mais plus abondant et disposé en certains points par groupes de dix à quinze granulations. Les rats inoculés périrent avec les mêmes signes et dans les mêmes délais que les précédents et que tous les rats inoculés par moi de la rage, et dont le nombre s'élève aujourd'hui à près de deux cents. Le cochon d'Inde mourut le treizième jour, après avoir présenté des troubles semblables à ceux des rats. » Quantaux volatiles auxquels j'ai fait subir ces opérations, leursanféne s'en est pas trouvée altérée; ils vivent encore et vont me servir à déterminer le moment où la viridence disparaîtra de leur cerveau, c'est-à-dire où ils seront guéris de la rage. J'ai pu constater déjà que la viridence était éteinte vingt-huit jours après l'inoculation, chtzle pigeon qui a servi dans la pre- mière expérience citée plus haut. » J'aurai à rechercher encore si les oiseaux peuvent contracter plusieurs fois la rage, si celte maladie peut être transmise de l'oiseau à l'oiseau, et quelles modifications peut apporter au virus l'iicclimatt^mcnt chez ces ani- maux, etc. ( 533 ) » Les observations détaillées de ces expériences seront piililiées pro- chainement dans nn Mémoire que j'aurai l'honneur de soumettre à l'Aca- démie. » Ainsi donc, voila des expériences qui témoignent qu'une maladie jus- qu'à présent lépulée incurable peut guérir spontanément chez une classe d'animaux, N'a-t-on pas le droit d'espérer que, si l'on parvient à saisir le déterminisme de ce fait, dont on comprendra toute l'importance, on ne soit conduit un jour à une thérapeutique rationnelle delà rage et à sa guéri- son? CVst une induction qui me par.iît légitime. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la réaction élecliujne des netp sensitifs de la peau chtz les ataxiques ('). Note de M. 31. HIendelssoiin (de Péters- bourg), présentée par M. Charcot. « Quelques expérimentateurs ont tenté de déterminer l'action du cou- rant électrique sur les nerfs sensitifs chez la grenouille (Pflûger, Hallsten) et inéme chez l'homme sain (Eib, Walteville). Ils ont tous trouvé une con- cordance complète de la loi d'excitation des nerfs sensitifs avec celle des nerfs moteurs. Mais, si l'élude de l'éleclrotonus des nerfs sensitifs chez la grenouille et chez l'honmie sain a été l'objet de quelques tentatives plus ou moins fructueuses, il n'en est pas du tout de même pour ce qui concerne la loi d'excitation des nerfs sensitifs chez l'homme malade, et cependant les troubles de la sensibihté, extrêmement prononcés dans l'ataxie locomo- trice progressive, auraient pu suggérer l'idée d'étudier la réaction électrique du nerf sensilif malade. » J'ai cru utile d'entreprendre une série de recherches, afin d'établir d'une façon précise l'action du courant électrique sur les nerfs sensitifs chez les ataxiques. Une série de recherches préalables, faites sur l'homme sain, m'a permis de m'asburer de l'existence d'une loi d'excitation des nerfs sensitifs, sentblable à celle du nerf moteur déjà connue, et si nous rempla- çons, dans la formule relative au nerf moteur, la lettre Z [Zuckuiig, se- cousse) par E[Einpfindun(i, sensation), nous aurons KaSE>AnSE, AnSE>AnOE et RaOE, AnOE=KaOE. » Je n'ai jamais pu constater la prévalence de la sensation de l'ouverture (') Travail du laboratoire clinique de M. le professeur Charcot, à la Salpétricre. C. R., 1884, 1" Semestre. ( T. XCVIII, N» 9.) 69 ( ^34 ) de l'anode sur celle de l'ouverfure du cathode. C^s deux sensations sont perçues d'une façon presque égale. » Presque toutes mes recherches ont été faites sur les ataxiques qui se trouvaient pendant ces deux dernières années dans le service de M. le pro- fesseur Cliarcot, à la Salpètrière. Cliez le plus grand nombre de ces malades (nous en avons examiné trente-deux), le tabts évoluait depuis un certain nombre d'années déjà et avait atteint la fin de la seconde période. Plus de la moitié de ces tabétiques (21) présentaient les troubles de sensibilité les plus variés, depuis une anesthésie partielle et peu prononcée jusqu'à une abolition complète de la sensibilité de la peau. Dans d'autres cas, on consta- tait un retard dans la transmission des impressions sensitives au cerveau, et quatre malades (toutes avec une réaction électrique anormale des nerfs sen- sitifs) présentaient une analgésie très accentuée à côté d'une sensibilité tactile presque conservée. Sur vingt et une malades atteintes des troubles de la sen- sibilité, neuf ont présenté une réaction électrique anormale des nerfs sensi- tifs, consistant en ce que, chez toutes, la sensation anodique à la fermeture prévalait de beaucoup sarcelle qui était observée à la fermeture du cathode (AnSE>RaSE). A l'ouverture, la sensation produite par l'anode était égale à celle du ca- thode; deux de ces malades seulement ne percevaient aucune sensation à l'ouverture du cathode ni à celle de l'anode, même quand l'excitation a été faite avec la plus grande intensité du courant employé (60''' de Gaiffe). Chez trois de ces malades, l'intensité moyenne du courant électrique (35*=') ne provoquait qu'une seule sensation, celle de la fermeture de l'anode. Toutes les autres sensations nécessitaient une augmentation considérable de l'intensité du courant. En outre, j'ai pu m'assurer maintes fois que, non seulement l'intensité, mais aussi la qualité de la sensation anodique (à la fermeture), différait tout à fait de celle qu'on obtenait au cathode. Ainsi l'ex- citation de la fermeture de l'anode a été perçue par la malade comme une brûlure, alors que l'excitation avec la fermetiu-e du cathode lui faisait l'impression d'un picotement (d'après l'expression même de la malade). Aussi les autres troubles de la sensibilité, comme le retard dans la trans- mission des impressions sensitives, une trop longue persistance de la sen- sation, etc., s'observaient surtout, et d'une façon plus nette, pendant l'excitation avec la fermeture de l'anode dans le cas d'une prévalence de la sensation anodique. M Ces faits démontrent l'existence d'une réaction électrique anormale des ( 535 ) nerfs sensitifs de la peau chez les alaxiques, analogue à la réaction de dégé- nérescence des nerls moteurs trouvée par M. Erb. Des recherches ultérieures permettront peut-être de préciser la période de la maladie où cette ano- malie de la réaction électrique survient, ainsi que ses rapports avec lesalté- rations des nerfs cutanés dans l'ataxie, décrites dans ces derniers temps par quelques observateurs (MM. Wesiphal, Dejcriiie). « MÉDECINE. — Du traitement fie l'éléplianliasis des Arabes par l'électricité. Note de MM. MoNcoRvoet Silva Araujo, présentée par M. Gossehn. « A l'occasion de notre première Communication à l'Académie, le 19 avrU 1881, au sujet du traitement de l'éléphantiasis des Arabes par l'emploi de l'électricité, M. le professeur Gosselin, qui avait eu l'obli- geance delà présenter de notre part, a été alors chargé de nous demander des renseignements sur la persistance du résultat obtenu chez nos malades guéris par ce moyen thérapeutique. » L'un de nous s'est adressé alors au savant professeur, en lui commu- niquant que nos malades qui avaient guéri se trouvaient paifaitement bien et qu'aucune récidive n'était survenue chez eux, en ajoutant que nonobstant nous ne doutions pas que, chez eux, une nouvelle cause, trau- matique surtout, ne pourrait provoquer une lymphangite, aiguë ou non, d'où résulterait une tuméfaction éléphantiasique. » D'après la manière dont nous envisageons la pathogénie de la ma- ladie, en admettant qu'elle soit toujours la conséquence de la lymphan- gite aiguë ou non, plus ou mois accusée, parfois même presque inaperçue, nous croyons bien que de nouvelles lymphangites peuvent survenir, soit spontanément, soit par suite de quelque traumatisme, et donner lieu à une nouvelle éléphancie, ce qui peut d'ailleurs avoir lieu dans toute autre partie du corps que celle qui était précédemment le siège de la maladie. Cela n'est pourtant qu'une exception assez rare, si l'on considère, d'ail- leurs, que les malades traités par nous sont tous soumis à un traitement général qui Jes rend moiiis aptes à de nouvelles crises de 1) mphaui^ile, ou du moins qui les met dans des conditions telles qu'une autre attaque se résolve sans la tuméfaction éléphantiasique consécutive. Presque la to- talité de nos malades, ceux du moins que nous avons été à même de revoir à plusieurs reprises, n'a jamais eu de crises de lymphangite et se trouve, du reste, dans les mêmes conditions de p:irfaite guérison : nous voulons parler, en particulier, de ceux qui se trouvent guens depuis trois ans. C'est ( 536 ) déjà, nous le croyons, tin laps de temps assez long pour se f;ure une idée favorable à la giiérison définitive de la maladie en question. » Tous nos malades se trouvaient, au bout du traitement, dans les meilleures conditions générales de nutrition et de force, parce qu'à côté du traitement électrique nous avions recours à l'hydiothérapie, aux bains de mer, à la teinture d'iode, à l'iodure de fer, a l'arsenic, etc. Ces moyens, adressés à la reconstitution organique, ne seraient point capables, cela va sans dire, d'exercer une modification sur la tumeur éléphantiasique ; mais l'électrothérapie, appliquée dès le début, ou mieux iiumédiatement après les premières manifestations du mal, entrave aussitôt l'évolution et détermine dans le plus bref délai la guérison. » Voilà pourquoi il convient de distinguer, à ce point de vue, l'éléphancie à son début de celle qui date de plusieurs années (parfois depuis vingt et trente années). Dans le premier cas, l'électricité obtient un résultat ()arfait, quelquefois même au bout de quelques jours; dans le second, il faut un traitement assez long, tout en opérant à la fois une reconstitution de l'état général. C'est j)articulièrenient dans ces cas que nous avons recours à l'électrolyse. » En résumé, nous sommes heureux de confirmer, dans cette troisième Note, les conclusions des précédentes, en ajoutant que la guérison s'est main- tenue jusqu'ici chez les malades que nous avons soignés par notre procédé thérapeutique. » CHIMIE ANIMALE. — Sur le venin des Baliaciens; par M. G. Calmels (' ). « Le poison du Crapaud contient une petite quantité de la méthylcar- bylamine de M. A. Gautier C=Az-CH*, à laquelle il doit une partie de son odeur et de ses propriétés toxiques; mais il contient surtout l'acide mé- thylcarbylamine, carbonique ou isocyanacétique non encore décrit, C=Az, CH*-CO, OH, acide dont la présence explique la formation de la méthylcarbylamine. Ce dernier a été reproduit par synthèse, tant en par- tant de l'acide monobromacétique et du cyanure d'argent (méthode de M. A. Gautier) qu'au moyen du glycocolle, du chloroforme et de la potasse (méthode de HofhnaiHi). Comme dans la glande à venin, l'acide dérive du glycocolle par fixation des éléments de l'acide formique ; j'insiste sur ce ') Travail du Laboiatoire de Chimie biologique ilo l'Holfl-Dicu. (fc) dernier procédé, quoique le rondement soit plus faible que dar)s la précé- dente méthode. Une molécule de glycocolle finement pulvérisé est altaqnée par une de chloroforme et quatre de potasse caustique en solution alcoo- lique absolue. La masse jaunit, et l'on arrête l'opération ilès qne l'eflér- vescence est passée. On laisse refroidir, puis l'alcool est décanté; le résidu est traité par une petite quantité d'eau qui dissout, outre le formiate, l'iso- cyanacétate de potassium. Immédiatement, on précipite par l'acétate de plomb. Celui-ci, peu solub!(\ se dépose. Lavéàl'éther absolu, puis mis en suspension dans ce dernier, il donne avec rhydrogènesuirmé unesolution qui, évaporée dans un verre de montre, fournit les cristaux recherchés de l'acide isocyanacétique. Celui-ci cristallise de ses solutions éihérées et al- cooliques en doubles pyramides quadrangulaires accolées par leur base ; son odeur est spéciale et vireuse. Son goût est acre et nauséabond. Dans le vide sec, il se volatilise lentement; autrement il fond en un déliquium visqueux, où apparaissent très rapi iemeni des gouttes huileuses, puis des cristaux de glycocolle. La soluiion aqueuse qui surnage a alors tous les ca- ractères de l'acide formique. C'est la réaction précédente qui, constatée au microscope sur des cristaux de l'acide retiré du venin, et sans que l'ana- lyse chimique ait pu jamais en être faite, m'en a indiqué la nature. Chauffé, il se résiuifie. Les sels sont très solid)les. Ils laissent déposer lentement, plus rapidement à l'ébuUition, du glycocolle de leur solution, en même temps que du formiate prend naissance. Ils sont incolores à l'état pur, mais ordinairement accompagnés par une matière jaune et qui |iaraît être un produit d'altération. Chauffé à l'élat sec, le sel de potassium m'a donné un vif dégagement de mélhylcatbylamine. » Chez le Triton crête, l'acide correspondant existe sous une forme extrêmement remarquable, que j'ai décrite, il y a un an, sous le nom im- propre de grain du venin, qui a été vue pour la première fois par M. Za- lewsky chez la Salamanlre terrestre, puis indiquée chez le Scorpion par M. Joyeux-Lafftiie. Au microscope, le venin contient une foule deglobides histologiquement constilués comme les globules du lait, possédant une en- veloppe albumineuse adhérant à leur surface, mais diflérant de ces globules en ce que l'eau pure les fait immédiatement éclaler. » Ce composé, extrait chimiquement, a la constitution d'un glycéride mixte, extrêmement instable en présence de l'eau et se scindant alors en dio- léineet un acide nouveau. J'appelle pseudo-lécilltines ce genre de composés, dont on reconnaîtra l'importance en sachant que le venin des Batraciens abonde en cristaux de MM. Charcot et Vulpian, qui représentent, comme on ( S.'ÎS ) le sait depuis le travail deSchreiner, le phosphate de la base C^-H'-Az. Ces derniers me paraissent donc être le produit complémentaire d'altération d'une lécithine initiale existant dans la glande, et c'est ainsi que je suis amené à conchire que ces cristaux doivent avoir une origine analogue dans le sperme humain et dans le sang des leucocythémiques. Chez le Triton, la pseudo-lécithine n'existe qu'à la faveur de la concentration énorme du liquide, qui ne contient que 5 pour loo d'eau et se solidifie immédiatement à l'air libre. Chez le Crapaud, la pseudo-lécithine correspondante est presque entièrement dédoublée; le venin, plus dilué, renferme surtout ses produits de dédoublement, et il contient seulement le reste des globules sous forme d'enveloppes vides et fragmentées, flottant dans la liqueur et représentant l'écorce albnmineuse des globules initiaux, elle-même en voie de dissolution. Le venin ne contient pas de carb) lamine libre chez le Tri- ton. Chauffée, la pseudo-lécithine du Triton m'a donné un vif dégagement de l'élhylcarbylamine; abandonnée à elle-même, elle s'est hydratée lente- ment au contact de l'air humide, et renfermait dès lors, au bout de quinze jours, une magnifique cristallisation de l'alanine, en même temps que de l'acide formique avait pris naissance. Le poison du Triton correspond donc à l'acide éihylcarbylamine carbonique ou a-isocyanopropionique Az=C CH'-CH( ^ CO, OH » Les propriétés physiologiques que M. Vulpian assigne au venin de la Salamandre terrestre et que M. Paul Bert attribue au venin du Scorpion sont identiques; elles sont d'ailleurs semblables aux propriétés convulsi- vantes que j'ai observées avec l'amylcarbylamine. La constitution histolo- gique de l'élément vénénifère des glandes des Batraciens et du Scorpion étant d'ailleurs identique, je suis autorisé à conclure que le venin de ces animaux se rattache à la même série chimique et qu'il répond à la leucine ou à un autre acide araidé supérieur, dont il dérive par le même méca- nisme. Poiu" les carbylamines inférieures de la série grasse et leurs dérivés carboniques, leur action est très peu convulsivante; ce sont des poisons systoliques du cœur d'une énergie extraordinaire. M. A. Gautier a men- tionné le pouvoir toxique des carbylamines. J'ai étudié depuis leurs effets toxiques, et j'ai pu me convaincre que ces effets sont certainement plus puissants que ceux de l'acide prussique anhydre. Un I^apin auquel on fait respirer pendant quelques secondes des vapeurs de la méthylcarbylamine ( ^39) tombe pour ainsi dire foudroyé : il pousse un cri et meurt, agité de quel- ques convulsions agoniques. » Je n'ai pas encore étudié le poison des Serpents et les ptomauies de la putréfaction; mais il me semble que les probabilités sont pour qu'il existe parmi celles-ci des composés ayant, la constitution des précédents. Je dé- finis de la manière suivante ces phénomènes, qui me paraissent constituer un procédé biochimique général : tout composé amidé, que ce soit une peptone ou un composé ami lé simple, peut fixer les éléments de l'acide formique à l'état naissant et donner naissance àun composé carbilé corres- pondant, toxique, essentiellement instable et essentiellement réducteur. » La contre-partie est la suivante : tout groupe méthylique insuffisam- ment détruit par l'oxydation ne se détache pas à l'état d'acide carbonique, mais bien à l'état d'acide formique, fournissant ainsi les éléments de la car- bilation. » La réaction de Hoffmann me paraît avoir une grande importance en Chimie biologique. » ZOOLOGIE. — Sur les différences sexuelles du Corasbus bifasciatus et sur les prétendus œufs de cet Insecte coléoptère, nuisible au Chêne vert. Note de M. A. Laboulbène, présentée par M. E. Blanchard. « Les ravages produits par les larves du Corœbus bijàscialus, Olivier, dans les forêts de Chêne vert du Midi de la France, ont été indiqués successive- ment, en 1876, dans les Mémoires de MM. les inspecteurs des forêts Régimbeau et de Trégomain. » Les deux auteurs ont chacun décrit et figuré l'Insecte coléoptère sous ses divers étals. La présente Note a pour but d'appeler l'attention sur les différences sexuelles mal interprétées et sur des cor|)S très curieux pris pour les œufs de cet Insecte. Je dois à M. Peragallo, de Nice, d'avoir pu étudier un as.'^ez grand nombre de Corœbus vivants, ce qui m'a permis d'eu faire l'anatomie et de rapporter rigoureusement les caractères extérieurs aux organes internes. De |)lus, j'ai reçu dans l'alcool les Insectes recouverts des corps oviforiues dont d s'agit. » M. Réyiimbeau dit, en décrivant ie Corœbus : « Abdomen de la femelle » muni d'une tarière » {Le Corœbus trifasciatus ou Bupreste ravageur du Chêne verl, i[i-8°, p. 5, et /ît/. i). M. de Trégomain dit pareillement : « La ( 54o ) » femelle a rabdoinen armé d'une tarière de couleur brun noir, de consi- » stance cornée et très résistante, etc. » (Les Insectes du Chêne vert, in-8°, p. Il, et PI. IJ,fig. 3a, 3h). » Cette prétendue tarière, qui n'existe que sur les Insectes le plus vive- ment colorés, d'une taille en général moindre, avec les antennes plus élargies, est en réalité un organe mâle. Je me suis assuré, par la dissection, (jue l'extrémité supérieure reçoit le canal éjaculateur. J'ai vu dans l'abdo- men des tubes spermatiques remplis de spermatozoïdes. De la sorte, j'ai retrouvé, avec de légères différences de forme, ce que j'avais déjà constaté chez un Insecte de la même famille [Recherches sur les appareils de Indiges- tion et de la reproduction du Buprestis (AnthaxiaJ manca, dans J/e;»io/Ves de lu Société de Biologie, 2* série, t. IV, p. i54, et FI. ll,fig. i, 3 et 7, et aussi Archives entomologiques de Thomson, t. I; iSS^]. Il ne saurait y avoir de doute à cet égard; les auteurs préoccupés de la ponte du Corœbus ont at- tribué à la femelle une tarière qui est l'armure génitale et pénienne du mâle. La femelle du Corœbus est pourvue d'un oviducte simple. M. Régimbeau signale « des œufs de la grosseur d'un grain de millet M épointé. . . et de forme sphéroïdale. . . opaques, variant du jaune clair au » jaune doré ou foncé, quelquefois roux, d'autres fois gris verdâlre ou » même gris de fer » [loco citato., p. 1 2). Je crois que la plupart de ces œufs prétendus étaient de simples déjections intestinales de l'Insecte. Les vrais œufs doivent être blanchâtres on légèrement jaunâtres, d'après ce que j'ai vu en ouvrant l'abdomen et l'aspect qu'offraient ces œufs dans les gaines ovigères des Insectes femelles. M M. de Trégomain, malgré des recherches multipliées, n'a pu décou- vrir les œufs du Corœbus; il pense que « la femelle, en raison de la forte tarière dont elle est munie, les dépose sous l'écorce n, mais il ajoute « avoir » trouvé trois fois dans la galerie des métamorphoses une grande quantité » d'œufs, les uns à peu près sphériques, les autres un peu ovales, ayant en- M viron o^iOoo^ de diamètre, de couleur jaune et légèrement translu- » cides ». Dans une de sei. observations, les œufs présentaient des « linéa- )i ments blanchâtres » {loc. c(<., p. 11 et 12, et PI. Il^fig. 4)- M. de Tré- gomain pense que ces œufs pouvaient bien être ceux du Corœbus, mais des œufs non fécondés, puisque cet Insecte est toujours seul dans une galerie. » J'ai vérifié l'exactitude de la descri|)tion et des figures données par M. de Trégon»ain. J'ai, en effet, retrouvé sur des nymphes, mortes avant la métamorphose complète, des corps oviformes, mais variant, pour le volume. { ^^^ ) de I de millimètre à | et plus de millimètre, o""", 82. La couleur était jaunâtre, ambrée; plusieurs offraient des lignes et même des taches blan- châtres. » Il me paraissait probable, à première vue, qu'il ne s'agissait pas de véritables œufs. Je croyais plutôt à des champignons ascomycètes, vési- culeux, développés sur des Insectes morts. L'examen microscopique a montré quelques rares filaments de mycélium, tout à fait accidentels et non constants. Ces corps n'étaient donc pas de nature fongique. » En observant avec le microscope ces corps oviformes, je trouvais con- stamment avec eux des Acariens parfailement reconnaissables à leur rostre, à leurs pattes, etc. De plus, ces mêmes corps oviformes, tantôt écrasés, tantôt soumis à l'action de divers réactifs (macération prolongée dans la glycérine, coloration au carmin), montraient dans leur intérieur de véri- tables œufs, à divers degrés de développement. Les plus petits de ces œufs étaient arrondis, les plus volumineux avaient pris la forme elliptique; le volume moyen était, dans le pins grand diamètre, o™", 10 et dans l'autre, o°"",o75. » Recherchant avec soin la position de l'Acarien par rapport aux corps oviformes, je me suis assuré un grand nombre de fois, avec M. Rémy, chef du Laboratoire de la Charité, que la partie postérieure du corps de l'Aca- rien se prolongeait en un abdomen glohideux et lui était relié par des ba- guettes chitineuses. Le corps oviforuie n'était en réalité que l'abdomen plus ou moins dilaté en vésicule, renforcé par des filaments chitineux, trois de chaque côté, et rempli des œufs d'un Acarien fixé sur la nymphe du Corœbus. » La conclusion qui s'impose est la suivante : un Acarien (dont l'espèce sera ultérieurement déterminée et voisin des Tyroglyphes) se trouve dans les galeries de métamorphose sur les nymphes mortes du Corœbus bifas- ciatus. » Cet Acarien est très remarquable, parce que son abdomen se dilate en une grosse vésicule et se remplit d'œufs. » Le développement abdominal, S|)écial à cet Acarien, et non encore signalé dans les Arachnides de cette famille, rappelle celui qui est propre aux femelles des Termites et surtout aux femelles de la Chique des tropiques [Dernialopbihis on Pulex peiietrans). « C. R., 188/1, 1" Semestre. (T. XCVIII, N» D.) 7O 542 ) MÉTÉOROLOGIE. — Coïncidences eiitie les phénomènes observés en i83i et en i883. Note de M. A. "Wnz. « L'éruption volcanique qui fit surgir l'île Julia de la mer de Sicile, en i83f, eut lieu le 12 juillet; dès les premiers jours d'août, on observa dans le midi de la France, puis en Allemagne, en Sibérie et jnsqu'en Amérique, des vapeurs qui affaiblirent la lumière du Soleil. L'Académie s'en occupa dans les séances des 22 et 29 août, 12 septembre et 10 octobre : ces phéno- mènes, disait M. de Hiunboidt, vus du nord-ouest au sud-ouest, jusqu'à 45° de hauteur, offraient soit une belle couleur pourprée, soit une clarté à l'aide de laqtielie on pouvait lire jusqu'à minuit. » Il est à remarquer qu'en moins de trente-quatre jours les vapeurs qui obscurcissaient le Soleil avaient atteint les États-Unis d'Amérique ; il a fallu, en i883, un même laps de temps pour franchir la distance à peu près égale qui sépare le détroit de la Sonde du cap de Bonne-Espérance et de l'Arabie. » Voici une autre coïncidence : d'ajirès une étude insérée par Hoffmann, en i832, au t. XXIV des Annales de Pocjgendorff, l'ile Julia était recouverte d'une cendre fine et friable dans laquelle on découvrait de nombreux cris- taux de pyroxène augite. Or, M. Renard, de l'Académie Royale de Belgique, a examiné les poussières tombées le 27 août à Batavia, à 260'"" deRrakatoa : c'est une matière gris verdâtre, pulvérulente, à grains impalpables, parmi lesquels on reconnaît sans peine le pyroxène augite. Les deux éruptions paraissent donc avoir été de même nature. 1) Ayan t examiné au microscope des matières éruptives du Vésuve riches en augite, j'ai constaté, dans les poussières finement porphyrisées, des traces manifestes de dichroïsme : des fragments de cristaux d'un vert très pâle par transmission se coloraient en rouge dans la lumière oblique, par ré- flexion. Cette observation et les coïncidences signalées ci-dessus pour- raient contribuer à l'explication du Soleil vert et des horizons embr.isés produits par la réfraction et la réflexion des rayons dans les hautes couches - de l'almosphère, » A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. 543 ) COMITE SECRET. La Section de Géométrie, par l'organe de son doyen M. Hermite, pré- sente la liste suivante de candidats, pour la place laissée vacante par le décès de M. Puiseux : En première ligne M. Darboux. En -deuxièine ligne M. Laguerre. En troisième ligne M. Halphen. [ M. Appell. En quatrième ligne, ex œq\io, par ordre ' ^^ 17 t» III,- '1 M. E. "iCARD. aluliabetunte / >-. ^ ^ ' ( -M. H. POIXCARÉ. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPUIQtJE. Ouvrages reçcs dans la séancf. nn 18 février 1884. Sur un nouveau cas inte'grable du problème de l'élastique et l'une de ses ap- plications; par M. Maurice Lévy. Paris, imp. Gauthier- Villars, i884; hr. in-4". Sur l'observation des mouvements très rapides, spécialement lorsqu'ils sont pé- riodiques. — Quelques expériences sur les lames liquides minces; 2* Note, par J. Plateau. Bruxelles, imp. Hayez; 2 br. in-S". (Extraits des Bulletins de l'Acadénne royale de Belgique.) Bibliographie analytique des principaux phénomènes subjectifs de la vision; parJ. Plateau; 3'' supplément, comprenant les années 1880, 1 881 et 1882. Bruxelles, imp. Hayez, i883; in'4''- (Extrait des Mémoires de l'Académie loyale des Sciences de Belgique. ) Troisième Mémoire sur la rhizotaxie. Des racines caulinaires ; par M. D. Clos. ( 5/,4 ) Toulouse, i883; br. in-8°. (Extrait àe?, Mémoires de V Académie des Sciences de Toulouse.) (Présenté par M. Diicbartre.) Annuaire de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique, 1884. Bruxelles, F. Hayez, i884; in- 12. Mémoires de la Société des Sciences phjsiques et naturelles de Bordeaux; 2* série, t. V, 3* cahier. Paris, Gauthier-Villars; Bordeaux, Duthu, i883; in-8°. Observations ptuviométriques et ihermométriques faites dans le département de la Gironde de juin 1882 à mai i883. Note de M. Rayet. Bordeaux, imp. Gounouilhou, i883; in-8°. Notice sur la scintillnlion des étoiles dans ses rapports avec la constitution de leur lumière dans l'analyse spectrale. — Influence des perturbations magnétiques sur la scintillation des étoiles; par M. Ch. Montigny. Bruxelles, imp. Hayez, i883; 2 br. in-8°. (Extraits des Bulletins de l'Académie royale de Belgique.) Proceedings ofthe royal Institution of Great Britain. Vol. X, Part II, n° 76. London, i883; iu-S". Atti deir Accadenùa ponlificia de Nuovi Lincei, compilati dal Segietario; anno XXXV, tomo XXXV; 1 881-1882. Borna, 1882; in-4°. Atti délia R. Accademia dei Lincei, 1 883- 1884, série terza; Jransunti, vol. VIII, fasc. 2, 3. Borna, Salviucci, i883-i884; 2 liv. in-4'>. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 3 MARS 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. ftlEMOIRES ET C0M3IUI\ICATI0I\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Becherclies sur les mélanges gazeux détonants; par MM. Berthelot et Vieille. « Nous avons étudié les principaux mélanges gazeux détonants; nous avons déterminé les pressions développées au moment de l'explosion, tant en vue de connaître celte pression même, qui présente de l'intérêt pour les applications, que la température produite, les chaleurs spéci- fiques des gaza diverses températures et spécialement celles des gaz com- posés. Celles-ci sont tantôt des chaleurs spécifiques vraies, s'il n'y a pas dissociation, tantôt des chaleurs spécifiques apparentes, c'est-à-dire com- prenant aussi la chaleur absorbée par la dissociation elle-même. On ac- quiert par là des lumières nouvelles sur les propriétés physiques des corps et sur leurs réactions chimiques vers Sooo" ou 4ooo°, c'est-à-dire dans des conditions où elles ne sauraient guère être atteintes et précisées, en dehors des méthodes et des instruments employés pour l'étude des matières explosives. C. R., 188^, I" Semestre. (T. XCVIII, N° 90 "J J ( 546 ) » Ces méthodes et ces instruments sont décrits dans notre Mémoire : nous nous bornerons à dire ici que la mesure des pressions a été obtenue en enregistrant la loi du déplacement d'un piston de section et de masse con- nues, conformément aux procédés déjà employés par M. Sebert et par M. Ricq pour les matières explosives, brûlant en vase clos ou dans les bouches à feu, ainsi que par M. Vieille (' ) pour l'étude des chaleurs spé- cifiques des gaz simples. Les procédés de calcul sont ceux qui ont été exposés par M. Berthelot, d'abord en 1877 (^), pour l'évaluation rigoureuse des limites entre les- quelles la température de combustion d'un mélange gazeux est nécessaire- ment comprise et, l'an dernier ('), pour le calcul des chaleurs spécifiques réelles et apparentes et pour celui de la dissociation, ainsi que pour l'étude de l'influence exercée sur ces diverses données par la pression initiale, c'est-à-dire par la condensation de la matière, d'après la combustion des mélanges isomères. » Nous avons opéré dans des récipients de capacité différente, suivant la quantité des gaz dont nous pouvions disposer, récipients jaugeant les uns 3oo", les autres i''',5, les autres 4'" : les plus grands fournissent les plus fortes pressions, comme on pouvait s'y attendre, à cause de l'influence re- froidissante des parois, influence que la petitesse des récipients tend à exa- gérer. Nous avons déterminé cette influence en opérant sur les mêmes mélanges dans les deux capacités extrêmes, et nous en avons déduit la correction (voisine de 5) qu'il convient d'appliquer aux pressions mesurées dans le petit récipient, toutes les fois que ce dernier a été seul employé (^). » Tous les chiffres qui suivent sont ainsi ramenés au récipient le plus grand : nous avons admis que ces chiffres s'appliquent sensiblement au cas d'un récipient de capacité indéfinie, c'est-à-dire au cas théorique d'une explosion opérée à volume constant, sans perte de chaleur. Dans un (') Comptes tendus, t. XCV, p. 1280, Appareils; t. XCVI, p. 1 16, Étude du refroidisse- ment; \i. iiiQ, Identité des chateurs spécifiques des gaz simples; p. iSSS, Chaleurs spéci- fiques absolues de ces gaz, (-) Annales scientifiques de l'École Normale, ?>■ série, t. VI, p. 9! ; Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. XII, p. 3o2. (^) Comptes rendus, t. XCVI, p. n86. {*) Les nombres ainsi obtenus pour certains mélanges, déjà étudiés par M. Bunsen, s'approclient d'ordinaire beaucoup de ceux qu'il avait obtenus par un procédé tout différent : pour C-0= + 0% par exemple, il a donné lo, 5, et nous lo, i ; pour H- 4- 0% il a donné 9,97, et nous 9,80. ( 547 ) ordre de recherclies aussi difficiles, la précision des mesures est souvent assez restreinte, ce qui diminue la certitude des conclusions; mais nous nous sommes efforcés d'y suppléer, en multipliant les points de repère et les termes de comparaison. )> Nous avons exécuté près de deux cent cinquante expériences com- plètes, comprenant chacune le tracé des pressions successives du mélange explosif. Nous avons opéré sur quarante-deux mélanges explosifs distincts, embrassant non seulement les mélanges de l'oxygène avec l'hydrogène, l'oxyde de carbone et le formène, purs ou mêlés d'azote, mélanges déjà étudiés par MM. Bunsen, Mallard et Le Châtelier (') et par divers autres observateurs ; mais aussi les mélanges renfermant du cyanogène, de l'acé- tylène, de l'éthylène, du méthyle, de l'éther méthylique et de la vapeur d'élher ordinaire, lesquels fournissent des termes de comparaison plus étendus. Nous y avons joint les mélanges de l'oxygène avec deux gaz com- bustibles à la fois, tels que l'oxyde de carbone et l'hydrogène, etc. Nous avons également étudié la combustion produite par des comburants autres que l'oxygène, tels que le protoxyde d'azote mêlé à l'hydrogène, à l'oxyde de carbone, au cyanogène, et le bioxyde d'azote mêlé au cyanogène. )) Enfin nous avons examiné avec un soin particulier les mélanges iso- mères, distincts par leur composition initiale, mais formés des mêmes corps élémentaires, dans les mêmes proportions, et donnant des produits finals identiques, mélanges extrêmement variés qui permettent d'apprécier la différence des condensations et celle des quantités de chaleur. Tels sont les carbures d'hydrogène, comparés aux mélanges d'oxyde de carbone et d'hydrogène, soit : C^H'' + 0'''comparéà2C-0=4-3lP+0'°;àeH" + H=-^0'^;àC^H^O^ + 0'^ Tel aussi le cyanogène, comparé aux mélanges d'oxyde de carbone et d'a- zote : C\\z=+ O' et 2C=0=4- Az' + O''. Tels encore les mélanges où les oxydes d'azote jouent le rôle de comburants : H-h-Az-0% comparé à H-"+Az= + 0% C' Az=+ 4 AzO% et 2C-0;+ 3 Az- + 0'' ; et C* Az^' + 2 Az=+ 0\ » L'objet et la marche générale de nos recherches étant ainsi définis, nous allons en exposer les résultats. Voici d'abord le Tableau des pres- sions, le mélange initial supposé réduit à o" et 760""" et l'explosion Journal de Physique, 2' série, t. I, )). 173. ( 548 ) rapportée au plus grand récipient, c'est-à-dire en admettant que la perte de chaleur est insensible. PREMIER GROUPE. — MELANGES HYDROGENES. I. Hydrogène et oxygène. fltra (i) W+0^ 9,80 (2) H^-hO^+H^ 8,83 (3) H=-j-0^ + 3H^ 8,02 (4) H^+0=+3H^ 7,06 (5) H^-t-O^+O* 8,69 (6) 1^4-0^+30* 6,78 Les expériences (2) à (6) ont déjà été publiées par M. Vieille, pour éta- blir l'identité des chaleurs spécifiques de l'oxygène, de l'hydrogène et de l'azote. II. Hydrogène, azote et oxygène. alm (7) H=+02-|-±Az 9,16 (8) H^+O^+A?^ 8,75 (9) H^+0^+2Az^ 7,94 (10) H2+0*4-3Az2 6,89 III. Hydrogène et protoxyde d'azote. (11) H2-+-Az'0^ ,3,60 (12) H^-i- Az^O-+ Az^ ii,o8 D'après les séries précédentes, la pression serait représentée par les for- mules d'interpolation que voici, applicables jusqu'à un volume de g.iz inerte double de celui du mélange tonnant : pour «H^ : 9,80 — 0,91»; pour «O* : 9,80 — i,o4«; pour «Az- : 9,80 — 0,9^^ : soit en moyenne 9,80 — o,9^n, dans les limites d'erreur. On remarquera qu'elles ont les mêmes valeurs, que le gaz inerte soit ou non l'un des composants du mélange; ce qui moiUre le peu d'influence exercée par cette condition sur la dissociation, ou plutôt la faiblesse de la dissociation, Deuxième groupe. — Mélanges oxycarboniques. I. — Oxyde de carbone et oxygène. (13) C=0'-f-0= 10,12 II. — 0.vyde de carbone, azote et oxygène. (i4) C^O' + Az +0^ 9,33 (i5) C^O^-t-Az^ +0- 8,77 ti6) C=0»+5Az + 0- 7,o5 ( 5/,9 ) soit pour +«Az'ei) excès: 10,12 — 1 ,i4«. Cette diminution est probable- ment un peu trop forte, à cause de la lenteur des combustions. Nous y re- viendrons. III. — Oxyde de carbone et protoxyde d'azote. (17) C^O^-f-Az-O' .. II, 4i » Ce chiffre devrait être voisin de i3,G, obtenu avec l'hydrogène; mais il est diminué de nièuie, à cause de la lenteur des combustions. IV. — Mélanges mixtes. (18) C-O^-hH +0» 9,81 (19) C^O^-l-H^-f-O^ 8,79 (20) C^0--!-H^ + 05 9,44 {21) C-02 + H' + 0« 9,61 » Ces chiffres devraient être les mêmes que la moyenne des deux mélanges tonnants simples; mais ils sont plus faibles, surtout pour (19), parce que, l'hydrogène brûlant plus vite que l'oxyde de carbone, le maxi- mum de presbion ne répond pas à la combustion simultanée des deux gaz : c'est ce que nous établirons par l'étude des courbes de pression. TROISIÈME GROUPE. — CYANOGÈNE. I. — Cyanogène et oi-ygène : combustion totale. (19) C'Az' + O^ 20,96 II. — Cyanogène, azote et oxygène : combustion totale: (3o) C'Az'H- Az^+0' 17,70 (3i) O Ai' + 2 Az- -h 0^ 14,74 (32) C«Az^+4Az'-t-0\.. 12,33 III. — Cyanogène, o.vygène et azote : combustion incomplète. (33) C*Az- + 0*. 25,11 (34) C'Az=+i{Az + 0* 20,67 (35) eAz2 4-2Az= -1-0' l5,26 (36) C'A2'4- ■lAz'+O* 11,78 Les ex|)ériences (33) à (38) ont déjà été données par M. Vieille, qui en a déduit lesclialeurs spécifiques de l'azote et de l'oxyde de carbone. Nous y reviendrons. IV. — Cyanogène, oxyde fie carbone et oxygène : combustion incomplète, (37) C'Az-+i^CO H- O* 21,24 (38) C'Az'-t-2C^0=-f-0* i5,46 ( 55o ) V. Cyatiogène et gaz comburants composes : combustion totale. (39) C*Az-+4AzO- 16,91 (4o) c'A^-^-4Az^o^ . 22,66 VI. — Cyanogène et gaz comburants composés : combustion incomplète. (4i) C*Az^-l-2AzO- 23,34 (4?.) C''Az-+2Az'0- 26,02 » La dernière pression est la plus grande qui ait été obtenue avec les mélanges gazeux pris sous la pression normale. QUATRIÈME CROUPI.. — CARBURES d'hYDROCÈNE. I. — Gaz purs. (22) Acétylène, C'H= + 0"' i5,29 (23) Étliylène, C'H''4-0'2, i6,i3 (?,4) Méthyle, C'H'ï-l-O" >6,i8 (2'5) Formène, 2C=H'+ 0"' i6.34 » On remarquera que tous ces carbures développent sensiblement la même pression. II. — Mélanges mixtes. (26) Éthylène et hydrogène, C'W' -h H-+ O'"' 14,27 III. — Gaz renfermant de l'orygène. (27) Éther méthylifiue, C'H'O- — 0'" 19,91 (a8) Éther ordinaire, CH'^O^ -4- 2O''- 16, 33 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une Note récente de M. D. André (' ); par M. Svi.vESTER. « Le tbéorème de M. André est une conséquence immédiate de la géné- ralisation que j'ai donnée du théorème de Newton [Arithmétique universelle, 2* Partie, Ch. 11) sur les racines imaginaires des équations. » On verra, en consultant mon travail sur ce sujet [Proceedings of tlie London mal liematical Society, n°2), que si «„, ?/,, u^, .•-. ?<„, son! les coef- ficients d'une équation du degi é m et si g;. = 77/,^ — {r+l)yr'ir^, llr+ , OU Comptes rendus, séance du iS février 1884. ( S5i ) 7 étant une quantité réelle quelconque qui n'est pas intermédiaire entre o et — m, l'équation aura nécessairement au moins autant de racines imagi- naires qu'il y a de variations de signes dans la série Go, G,, G,, ..., G,„. » En faisant v — — m, on a le théorème de Newton; en faisant (' = i , on voit qu'on peut prendre G^ = //j- — «^_, «r+i- Conséquemuient le lliéo- rème de M. André subsiste, quel que soit le signe de la quanlité qu'il nonmie a et quels que soient les signes des quantités qu'il nomme w„, » De plus, le théorème subsistera encore quand, outre ces modifications, au lieu de l'équation 11,,=: OMn-^ + p«„_o, on écrit «.•„ = at'„_, -H /5i'„_, ou identiques avec t'„, t',, r,, ..., v„,. "a, "i m' II. U:t U,n 5 -2) » Il y a encore une autre extension importante à ajouter, eu considérant l'équation M„_, «„^, - ui = A a^ + B,5^ -h CY, dont j'ai donné une solution particulière dans V American Malheinalical Journal, Vol. IV. » Il est peut-être digne de remarque que si, dans la formule établie pour y,., on fait n infini, la règle calquée sur celle de Newton (mais plus générale) enseigne que, quels que soient a, b, c ou m, l'équation rt I + X + 1.2 1.2.3 1 . 2 . . . /« X' .v' , .1-" , , X -] -1 ±: -hC= O 1 1.2.3 i .1. . .m ne peut jamais avoir plus de deux racines réelles. » M.deLesseps fait hommage à l'Académie d'un Rapport de M. Vindair, directeur général des travaux du canal de l'isthme de Panama, sur la si- tuation de ces travaux à la fin de décembre 1 883. ( 55a ) NOmNATlONS. L Académie procède, par la voie dti sciulin, à l'élection d'un Membre pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. Puiseux. Au premier tour de scrutin, le nombre des volants étant 53, M. Darboux obtient 4? suffrages M. Laguerre » 3 » M. Poincaré « 2 » Il y a un bulletin blanc. M. Dauboix, ayant obtenu Ja majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. MÉMOIRES LUS. GÉOGRAPHIE. — Les Cartes (le Madagascar, dejiuls le moyen âge jusqu'à nos jours. Note de M. Alf. Gr.vndidier. « Longtemps avant la découverte de Madagascar par les Portugais, dé- couverte qui eut lien, non point en i5o6, comme on le dit toujours, mais bien en i5oo, comme il ressort de la lecture attentive que j'ai faite des anciens auteurs espagnols, cette île était déjà connue par les ouvrages des géographes grecs et des géographes arabes. » Si les commentateurs de Ptolémée ont discuté pendant si longtemps, et discutent encore sur l'identification de Menuthias, c'est qu'ils n'avaient point une connaissance suffisaïUe du régime si régulier des vents et des courants dans cette région, ni des usages de la navigation locale. Aussi, la distance qu'ils ont évaluée, d'après les seules données que nous trouvons dans les auteurs anciens, c'est-à-dire d'après le nombre des journées de navigation entre le cap des Aromates ou Guardafui et les caps Prasmn et Rhaplum, au|)rès desquels se place Menuthias, est beaucoup trop faible, parce qu'ils ont à tort tenu compte des changements de force et de direc- tion qui, disent-ils, ont dû se produire dans le vent pendant une traversée aussi longue. Dans ces parages, les boutres, poussés presque vent arrière par les moussons, n'ont à craindre aucune déviation déroute, et de tout ( 553 ) temps ils ont eu les qualités de construction et de voilure requises pour bien marcher avec bon vent. Sans entrer ici dans une discussion plus ap- profondie, il me suffira de dire que, d'après la durée des traversées citées par les géographes grecs et évaluées avec les connaissances que nous avons des conditions de la navigation dans ces régions, et d'après les détails qu'Arrien donne, d'une part, sur l'aspect et les productions de celte île et, d'autre part, sur sa situation par rapport aux Pyralaos ou îles volcaniques, qui, à mon avis, ne peuvent être identifiées qu'avec les Comores, Menutliias est bien l'île de Madagascar. » Nous trouvons encore la mention de Madagascar dans les Prairies d'or deMaçoudi, sous le nom de pays de Djafouna, puis dans le Nozhat Alino- sf/i^//î d'Edrisi, qui, dans un planisphère informe daté de 1 153, l'a marqué sous le nom de Cliezbeza, à côté d'un groupe d'iles, Zabedj, au milieu du- quel est indiquée une « montagne de feu » ou Djebel Eunar et qui doit s'identifier avec l'archipel des Comores, ainsi qu'il ressort de la descriplion que ce célèbre géographe en donne dans le texte. » Mais il faut sortir du moyen âge pour trouver des Caries où la dispo- sition des mers et des pays de l'Orient soit à peu près exacte. Je ne par- lerai point ici du globe si arlistiquement exécuté en 1/192 par Martin Be- haim, où ce géographe, s'inspirant des récits de Marco Polo, a placé Madagascar au nord-ouest de Zanzibar, eu lui donnant une forme el une orientation de pure fantaisie, ni des nombreuses Cartes où l'on a copié ce globe avec des variantes plus ou moins heureuses, et j'arriverai de suite au premier planisphère qui ait donné une idée exacte de la position et de la configuration générale de celle île, au planisphère de Pilestrina, daté de i5ii, onze ans seulement après sa découverte par les Portugais; pendant deux siècles et demi, on n'y a pas apporté de modifications importantes. La Carte marine dressée en i''}']o par D'Après de Mannevillette, à l'aide des données fournies par les marins et les ingénieurs français, a seule marqué un progrès notable, au doid)le point de vue de la position géographique et de la liélinéalion des cotes. Enfin, en 1823, a paru la Carte hydrogra- phique du Commodore Owen, qui, depuis cette époque, sert de base à toutes les publications cartographiques sur Madagascar; si les bouches de rivières, les vdiages du littoral, les lagunes n'y sont pas toujours marquées avec exactitude, la délinéation des côtes y est, en effet, boiuie au moins pour des Cartes à petite échelle. » Si maintenant nous considérons les Cartes de Madagascar au point de vue topographique, nous verrons que jusqu'en 187 1 les montagnes y ont C. R., iSS.'i, I" Semeuie. (T. KCVUI, N" U. ) 7^ ( 554 ) été tracées au hasard, suivant la fantaisie des auteurs. Toutes représentent en effet Madagascar comme coupé du nord au sud, dans le sens de sa pitis grande longueur, en deux parties à peu près égales, par ime chaîne de montagnes qui envoie vers l'est et vers l'ouest des ramifications entre lesquelles s'étalent de larges vallées. La liniite de distribution des eaux est également placée à peu près au milieu de l'île, et d'immenses forêts la couvrent presque en totalité. » Cette disposition des montagnes, des eaux et des forêts est tout à fait erronée. L'île de Madagascar, comme l'ont montré mes explorations, com- prend deux parties bien distinctes : la région orientale, qui est occupée par un massif montagneux très large et très mouvementé, et la région occi- dentale qui est plate. » Le massif montagneux, dont la base baigne dans l'océan Indien du côté de l'est, et qui couvre les | de la surface de l'île, s'tlève assez rapi- dement jusqu'à luie hauteur d'environ i5oo™; au delà, c'est une mer de montagnes dont l'altitude moyenne est de looo™ a 1200" et qui ne lai>sent entre elles que de petits vallons étroits, à l'exception de quelques vastes cirques, lits d'anciens lacs plus ou moins desséchés. Quant au plateau qu'indiquent les Cartes dans l'intérieur de l'île, il n'existe pas, puisque tout le centre est tellement bouleversé que l'on y fait souvent un long chemin avant d'y trouver une surface plate, même de quelques hectares. Après une quarantaine de lieues à travers ces montagnes, on descend par une pente abrupte dans la grande plaine occidentale dont j'ai le premier révélé l'exis- tence et que coupent, du nord au sud, deux petites chaînes de montagnes. » Les cours d'eau, comme l'avait remarqué Flacourt, et contrairement à ce qu'indiquent toutes les Cartes modernes, prennent leur source beau- coup plus près de la côte orientale que de la côte occidentale. » Enfin, j'appellerai l'attention de l'Académie sur la disposition toute particulière qu'ont les forêts à Madagascar, et-que j'ai le premier signalée. Une bande large tout au plus de quelques lieues, et concentrique à la côte dont elle n'est pas très éloignée, entoure complètement l'île, à laquelle elle fait comme ime ceinture : par le travers de la baie d'Anlongd elle est plus grande que partout ailleurs; cette bande suit du côté de l'est le haut du versant oriental «les contreforts du grand massif, laissant entre la mer et elle des coteaux et des montagnes que couvrent des arbustes, des plantes herbacées et des bouquets de bois. Une autre bande, qui est encore plus étroite, longe, parallèlement à la première, la crête qui forme le partage des eaux. La vaste étendue qu'entoure cette ceinture de forêts est dans la ( 55^ ) pnrtie montagneuse, c'est-à-dire dans les deux tiers de sa surface, dénuée d'arbres et même d'arbustes, et couverte seulement d'une herbe grossière ; les plaines de l'ouest et du sud sont semées de bosquets et d'arbres isolés. On voit qu'on est loin de ces forêts immenses couvrant l'île presque entière, dont on a toujours ])arlé. » Il résulte de cet aperça hisiorique que, si l'on doit à D'Après de Man- nevillette le premier tracé approché des côtes de cette île, ce n'est que cent ans plus tard, en iH'yr, que l'esquisse que j'ai rédigée à mon retour de voyage a donné la première idée exacte de son aspect physique. Les Cartes qui ont été publiées depuis cette époque ne sont que la copie exacte de cette esquisse, à laquelle sont ajoutés quelques itinéraires nouveaux sui- vis par divers missionnaires, qui n'ont fait que confirmer mes vues géné- rales, » RIÉMOIRES PRÉSENTÉS. NAVIGATION. — Sur le principe des navires à floUaison cellulaire el les pre- miers projets de bâlimenls de guerre étudiés d'après ce principe. Note de M. BciiTIN. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) « La cuirasse fut, à l'origine, un moyen de protection parfait, au point de vue de l'impénétrabililé, et très compatible avec des déplacements mo- dérés. Vers i865, c'étaient des frégates de 58oo tonneaux qui plaçaient si haut notre puissance navale; on put même, à cette époque, en restreignant l'étendue de la surfice couverte de fer, construire des blindés de 34oo ton- neaux, qui rendirent pendant dix ans, dans les stations lointaines, les plus utiles services. » Vers 1890, l'artillerie commençant à résoudre le problème de la per- foration à grande distance, la question changea pour les constructeurs. D'une part, il fallait dépasser 8000 tonneaux, pour être à l'épreuve de tous les canons en service lors de la mise en chantier. D'autre part, il fallait ad- mettre que tout bâtiment devait, dans le cours de son existence, cesser d'être impénétrable, pour tomber dans le rang inférieur des navires qui n'avaient qu'une protection relative, efficace seulement en face de quelques adversaires particuliers. » Une telle situation conduisait naturellement à étudier un système de ( 556 ) prolection qui convînt aux navires trop petits pour recevoir les nouvelles cuirasses et qui, appliqué à un cuirassé, rendît moins dangereuses les avaries résultant d'une perforation. Cette recherche conduisit au système des bâtiments à flottaison cellulaire. )« Dans un navire à flottaison cellulaire, la région voisine de la flottaison, où tuie brèche expose un navire ordinaire à couler bas, forme une tranche horizontale, divisée en un grand nombre de compartiments élanches, aussi remplis que possible de matières encombrantes; dès lors, l'eau ne peut envahir qu'un espace limité, et un coup reçu ne constitue pas une avarie majeure. » La tranche cellulaire repose à sa base sur un point élanche, qui doit résister à l'explosion et aux éclats des obus, qui peut même exception- nellement être touché par les projectiles, et dont il convient de faire un véritable pont blindé. Recouvert par la tranche cellulaire, défendu par sa position même au-dessous de la flottaison, le pont blindé des bâtiments cellulaires protège parfaitement l'étage inférieur du navire, c'est-à-dire le moteur, les poudi'es, toutes les parties vitales. » Deux dispositions importantes complètent les propriétés du système. En abord de la tranche, règne tout autour du navire une ceinture de cel- lules, destinées à être remplies de matières faisant obstacle au passage de l'eau quand la cellule est traversée : c'est le bâtardeau ou cofferdam; le jeu des pompes est combiné de manière à épuiser facilement l'eau des suin- tements; on recule ainsi l'heure où, sur le navire criblé à la flottaison, les compartiments intérieurs devront être abandonnés à la mer. Dans le centre du navire, on réserve, à travers la tranche cellulaire, des passages pour les échelles de circulation, les conduites d'air, les cheminées des chau- dières, etc., en les entourant de protections spéciales, cuirasse ou simple cofferdam, pour empêcher l'eau d'envahir jamais les fonds, en tombant par les écoutilles du pont blindé. » J'offrirai très prochainement à l'Académie un extrait des projets de bâtiments cellulaires qui sont les premiers en date. On y trouvera, avec l'exposé détaillé des principes qui précèdent, les calculs relatifs à l'effet probable des projectiles sur l'immersion, l'assiette, la stabilité d'un navire disposé suivant ce système. ') Ma première étude, terminée le i6 juin 1870, était relative à un gros navire blindé, dont l'entrepont cuirassé, situé à la hauteur de la flottaison, était divisé en grands compartiments étanches, reposant sur un pont étanche. ( 5^7 ; Tous les passages à (ravers cet fiitreponr, ouverts pendant le combat, étaient réunis dans un grand panneau central, que protégeait une. cuirasse particu- lière et inie ceinture de soutes à charbon. » Deux ans pins tard, le 28 juillet 1872, je proposai un bâtiment de 4200 tonneaux, dans leqnel la tranche cellulaire était substituée complète- ment à la cnirasse. Une partie seulement des cellules l'égnait sur toute la hauteur et devait recevoir ducliarbon ; les antres, subdivisées dans le sens delà hauteur, devaient rester vides, f.e pont intérieur élaitbliiidé.Enabord, régnait un cofterda m complet. Les passages à travers la tranche cellulaire étaient blindés . » Deux projets ultérieurs, datés du 24 avril et du 3o octobre 1873, qui ne sont que la suite du précédent, présentèrent diverses modifications de détail. Les cellules, portées toutes à de grandes dimensions, devinrent les véritables soutes du navire, ainsi remontées d'un étage, tandis que l'appa- reil moteur et les munitions de guerre s'étendaient dans toute la longueur des fonds. Le blindage des panneaux était remplacé par des dispositions jouant le rôle decoflèrdam. Les moyens adoptés pour permettre de rem- plir le cofierdam en abord étaient meilleurs ; le tiiyautage d'épuisement des eaux qui pouvaient avoir traversé le cofferdam était perfectionné. L'é- tude était ainsi arrivée à un point tel, qu'il n'y a guère été apporté de chan- gements dans les applications ultérieures de la tranche cellulaire. » Depuis 1874, de nombreux bâtiments ont été mis en chantier, sur le principe de la flottaison cellulaire. Ils occupent tous les degrés de l'échelle des grandeurs, depuis les petits croiseurs anglais de 2400 tonneaux, type Cornus, jusqu'aux colosses de i38oo tonneaux, tj-pe Italia; en France, nous lancerons procbainesnent le croiseur le Sfox , de 45oo tonneaux. Cette étendue extrême des applications du nouveau système, alors que les cui- rassés ne sortaient pas de certaines dimensions, s'explique sans peine. La légèreté de la tranche cellidaire permet de l'adopter sur de petits navires; son efficacité a pu être jugée suffisante pour la protection des plus gros bâtiments. Il suffit de développer la vitesse et l'armement pour avoir un croiseur ou un navire de comliat; en étendant aux parties latérales des fonds le système de la subdivision, seid efficace contre la torpille, on aura même des navires propres à la guerre de côtes. » Pour un navire de taille à porter une cuirasse, l'avantage de la tranche cellulaire est de prendre 2 pour 100 à peine du déplacement, alors qu'une ceinture de plaques prendrait i5 poiu- 100; encore les cloisons sont-elles une liaison et non une charge. Quant à l'efficacité relative des deux sys- ( 558 ) témes, elle dépend de nombre de circonstances variables d'une époque à l'autre. La tranche cellulaire n'aurait donné qu'un appoint de protection insignifiant à notre flotte cuirassée de i865 ; elle était un moyen de défense parfait vers iS'jo, quand les navires portaient comme unique armement un petit nombre de grosses pièces de perforation; aujourd'hui, elle a ses ennemis les plus dangereux dans l'artillerie de pelit calibre, impuissante contre les cuirasses. En thèse générale, un navire cellidaire doit se démo- der moins vite qu'un cuirassé, les progrès du canon ayant contre lui des effets moins foudroyants que la perforation inattendue d'un blindage. Les deux systèmes, du reste, loin de s'exclure, se prêtent, dans une flotte, un mutuel appui, par les conditions toutes différentes qu'ils imposent à l'ar- mement de l'adversaire. » ÉLECTRICITÉ. — Nouvelles expériences d' imitation des anneaux électrochi- miques, par les courants d'eau continus. Mémoire de M. C. Decharmk. (Extrait.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Dans une Note précédente (' ), j'ai indiqué un moyen d'imiter les anneaux de Nobili, par la chute de petites colonnes d'eau sur une plaque de verre recouverte d'une mince couche de minium en suspension. » D.ms les expériences qui font l'objet du Mémoire actuel, j'ai fait usage d'un courant d'eau continu, qui sort d'un tube cylindrique ou convergent (2"" à 5""" de diamètre, à l'orifice) et qui tombe verticalement sur une plaque de verre noir, horizontale, moudlée dans toute son étendue. Le tube porte-courant est fixé à une hauteur variable, mais toujours telle que, à la distance où le liquide rencontre la plaque, la veine fluide ne pré- sente encore aucune solution de continuité, condition essentielle. Aussi le jet tombe-t-il sans bruit, en produisant autour du point de chute des an- neaux liquides parfaitement fixes (phénomène dû au mouvement vibratoire longitudinal du jet, au frottement de l'eau contre le verre et au régime d'écoulement régulier du liquide). Ces ondes concentriques, dont le dia- mètre et le nombre varient avec les conditions expérimentales, sont espa- cées à la façon des anneaux électrochimiques, qu'elles imitent mieux en- (') Complet rendus, i3 mars 1882, p. 722. ( S59 ; core que les figures produites par la chute de colonnes d'eau, eu ce qu'elles montrent le phénomène à l'état dynamique, » Pour imiter, parles courants d'eau continus, les anneaux éleclrochi- miques multiples, j'emploie un cylindre creux, sorte de tambour métal- lique, dont la face inférieure est traversée par 2, 3, 4» ••• tubes parallèles, tandis que la face supérieure porte un seul tube large par lequel arrive le liquide. Si, par ce moyen, on dirige sur la jjlaque de verre deux ou plu- sieurs jets continus, dont les champs lijilrodynaiincjues empiètent les uns sur les autres, alors les ondes (qui n'interfèrent pas en cette circonstance) se compriment nuituellement, se resserrent du côté des jets, en produisant des déformations diverses, tout à fait semblables à celles des anneaux électro- chimiques dans les conditions correspondantes. » Ce procédé s'applique aussi à l'imitation des anneaux bipolaires et aux diverses figures équipotentielles d'écoulement électrique, signalées i)ar M. Guébhard('). Eu effet, bien que l'action ciumique et la coloration différent essentiellement aux deux pôles, la forme de ces figures ne change pas lorsqu'on intervertit le sens du courant électrique; ce qui prouve que le mode d'écoulement est le même aux deux pôles. Si cependant on veut obtenir, par voie hydraulique, deux effets mécaniques opposés, corres- pondant aux effets de polarité, on emploie simultanément le jet direci et l'usjjiralion énergique du liquide (par un siphon de 7™ de longueur). On obtient ainsi des anneaux liquides, les uns en relief, les autres en creux. » Mou Mémoire est accompagné de photographies représentant les an- neaux simples et multiples. » M. Iîor%DONE soumet au jugement de l'Académie une Note relative à un nouveau système de générateur de vapeur, dont il a déjà expérimenté le fonctionnement. L'un de ces générateurs, ayant seulement 12™ de surface de chauffe, a été expérimenté à Versailles; il a fourni, pendant une série d'essais qui a duré trois mois, une moyenne de io''°,o47 d'eau vaporisée par kilogramme de houille brute, tout venant, provenant des mines d'Aniche. Des essais comparatifs, effectués au frein de Prony, avec des appareils de systèmes différents, classés parmi les meilleurs, ont donné un rendement de 3o pour 100 en faveur du système actuel. L'appareil donne également des résultats satisfaisants, quant à la fiuni- (') Comptes rendus, 1880 à 1882. ( 56o ) vorilé, à l'iniiicriistabilité, à la rapidité de mise en pression, à la siccité de vapeur, à la facilité de conduite du feu et à l'utilisation complète des pro- duits de la combustion. L'auteur donne, dans sa Note, la description des particularités de con- struction qui distinguent ce système de générateurs : elles ont pour effet, d'une part, d'obliger l'eau d'alimentation à marcher en sens inverse des gaz chauds ; d'autre part, de supprimer toui e espèce de barreaux de grille, en em- ployant, comme prises d'air, des entretoises creuses, reliant la tôle d'en- veloppe à celle du foyer. L'ajipareil, après avoir été alimenté avec de l'eau de Seine, a également fonctionné, pendant deux cent cinquante heures, avec de l'eau de mer artificielle. L'auteur vient de faire construire un modèle plus petit, ayant seulement o'", 70 de longueur et 0^,38 de diamètre, qu'il va mettre en expérience avec de l'eau de mer naturelle, (Commissaires : MM. Dupuy de I.ôme, Tresca, Haton de la Goupilliere.) M. Hainai't adresse, de Rouen, une Note relative à une méthode gra- phique de construction des compensateurs, pour l'horlogerie de précision. (Commissaires : MM. Paye, Phillips, Resal.) CORRESPONDANCE. I,e Fbanklin-Iivstitute, de l'État de l'ensylvanie, informe l'Académie qu'il ouvrira, à Philadelphie, une Exposition internationale d'électricité, le 2 septembre 1884. M. le vice-amiral Cloi-é prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place actuellement vacante dans la Section de Géographie et Navigation. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. le Seckétaiue perpétuel ■signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Le 1" numéro du « Bulletin astronomique », publié sous les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. Tisserand, Membre de l'Institut, avec la collaboration de MM. G. Higoiiidnu, O. Callandrean et R. fiaduii ; ( -'^e, ) 2° Le « Traité clinique et pratique des maladies des enfants, par Rilliet et Bailliez », 3^ édition, publiée par MM. Bnrlhez et Sanné. (Présenté par M. Charcot.) ANALYSE MATHÉMATIQUE, •— Tliéoièiiie permettmil de constater (jue ceiiahies équations algébriques n'ont aucune racine positive. Note de M. Désiré André, présentée par M. Hermite. « Les lliéorèmes généraux que j'ai donnés, il y a quelque temps, tou- cliant l'abaissement des limites fournies par la règle des signes de Des- cartes, reposent sur la considération des trinômes abaisseurs, et supposent essentiellement que ces trinômes soient à la fois distincts et compatibles. Le théorème particulier qui suit repose encore sur le même fondement ; mais les trinômes abaisseurs qui y figurent sont toujours forcément distincts et n'ont nul besoin d être compatibles. » Théorème. — Si, dans le premier membre de l'équation f{jc) = o, tous les termes d'un certain signe sont, chacun, le terme moyen d'un trinôme abaisseur de la piemiète espèce, cette é(pmtion n'a aucune racine positive. » Supposons, pour fixer les idées, que les termes satisfaisant à la con- dition énoncée soient les termes négatifs du polynôme /(x). Ciiacun d'eux est alors le terme moyen d'un trinôme abaisseur de la première espèce, c'est-à-dire d'un trinôme tel que Lx/'+' — Mx/'+No:''-', où le carré M'' ne dépasse pas le produit LN. » Cela étant, si l'on a soin, dansy(x), de dédoubler tout terme positif compris entre deux termes négatifs, on peut, sans changer l'ordre des termes, mettre ce polynôme tout entier sous la forme d'une sonune de groupes, qui sont de deux sortes : les uns étant formés de termes, tous positifs, en nombre quelconque ; les autres se composant chacun de trois termes, un négatif entre deux positifs, et correspondaiit aux trinômes abaisseurs dont on vient de parler. » Les gioupes de la première sorte, formés de termes tous positifs, sont évidemment chacun supérieurs à zéro, pour toutes les valeurs supérieures à zéro que l'on peut donner à x. C. K., 18S4, 1" Semestre. (T. XCVUl, N« 9.) 7^ ( 562 ) » Les groupes de la seconde sorte nous présentent les quatre types que VOICI : (0 -xP^' — MccP+-xP-\ a 2 (2) - xP^' — MxP + Nx/"-' , 2 (3) hxP^'-MxP-h^xP-', (4) hxP^' -MxP-hUixP-'. i> Abstraction faite de ses p — i racines nulles, tout groupe du type (i) a ses racines imaginaires ou égales, car la relation M-- LN5o, qui est satisfaite par hypothèse, peut s'écrire M2-4-- -h [iu + y), {u, V, Il -+-«', V -\- fi'u -+- y). » Dans ces conditions, comme j'ai déjà eu l'occasion de le montrer dans une Communication précédente [Comptes rendus, novembre i883), le point (Ç = ^g, ïj = ïj^,) est un point d'indétermination pour toute fonction hyper- fuchsienne relative au groupe précédent, et cela de telle manière que, quand le point (^, yj) s'approche de ['^„, vj,,), la fonction devient une fonc- tion doublement périodique du rapport arbitraire ^• ' ' ' ' 1 — Ho » Admettons enfin que, pour le groupe précédent, toutes les fonctions hyperfuchsiennes correspondantes puissent s'exprimer rationnellement à l'aide de deux d'entre elles. /) Soient I 564 ) ces deux fonctions. A chacun des sommets du polyèdre situés sur l'hyper- splière correspondent une infinité de valeurs de se et y liées par une re- lation algébrique cp{x, y) = o, qui est ait plus du genre ufi. On aura ainsi ti relations correspondant aux n sommets 2, ..,, ji). » Les deux fonctions x et y jouiront de la propriété suivante : pour aucune valeur de (2, -/j) à l'intérieur de l'hypersphère, les polynômes (pi{x, j) ne s'annuleront. )) Les considérations précédentes conduisent donc à une classe étendue de systèmes de deux fonctions hyperfuchsiennes qui ne peuvent vérifier certaines relations algébriques, et l'on voit immédiatement la question gé- nérale que l'on est ainsi conduit à se poser M J'indiquerai un exemple bien simple qui se rattache de très près à des fonctions hyperfuchsiennes dont j'ai fait précédemment l'étude. Considé- rons rex|)ression 0 1 I u ■'■ [u — ï) "{il— y) -^ {u — x) 'du, où g e[ h désignent deux des quantités o, i, .r, y el y^ . Les fonctions de X et j- ainsi obtenues satisfont à un système de trois équations linéaires si- multanées aux dérivées partielles; en désignant par u,, oj^, oi^ trois solu- tions conven.ibles linéairement indépendantes, et posant — = Ç, — = ■'3i on obtient pour x et j- des fonctions hyperfuchsiennes de £ et vj, définies seulement dans l'hypersphère de rayon un. Elles sont continues dans tout ce domaine, et aucune fies relations X = o, ,T = I , ,r = ^ n'est jamais satisfaite. » ( 565 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE.— Sur les groupes d'ordre fini, contcnns dans le groupe des substitutions quadratiques Creniona. Note de M. Autowe, pré- sentée par M. Jordan. « On sait que M. Jordan a éimméré et construit les divers groupes d'ordre fini contenus dans le groupe des substitutions linéaires à trois va- riables (collinéations). Nous avons essayé de faire le niêine travail pour les substitutions unidéterminatives et réversibles du second ordre, c'est-à-dire pour les substitutions quadratiques Cremnna. » Une substitution quadratique Cremona et son inverse sont définies par les symboles S = |r.,- (pi{z„z,,z,)\ S--'=|r.,. 6i{z,, z^, z,)\, (/ = i,2, 3), les équations m =zii,'^, + «2?2+ '^z?t = '^ ("(= constante arbitraire), 0 = i',0, -f- »^02 + ^'3^3 =0 (t', = constante arbitraire) représentant, en coordonnées homogènes c,-, deux réseaux de coniques à trois points fixes, ûhsj'ondamenlaux. Considérons deux substitutions Cremona quadratiques S = |r, 9,(z)|, S'==|z, cp]{z)\; j'appelle produit S'S de S' par S la substitution du quatrième ordre Je dirai que S' et S forment un groupe quadratique Cremona, si le pro- duit S'S (ainsi , bien entendu, que SS') est aussi une substitution quadratique Cremona. Il faut et il suffit pour cela qu'en posant ?',(?.' ?2, 93) = ^i{^n Z21 Sj)j on ait d'abord a étant en z, du degré 2 au moins; les coniques ^ = W, (|/, -+- W.,<\i., -f- H'a'l'a doivent ensuite former un réseau à trois points fixes. f 566 ) » Un groupe est d'ordie fini s'il ne conlient qu'un nombre fini de substi- tutions. Un groupe quadratique Cremona peut d'ailleurs contenir des groupes linéaires d'ordre fini. » Les définitions précédentes mènent à un théorème fondamental de la théorie. » Théorème. — Pour que diverses substitutions quadialicjues S, S', S", . . . forment un groupe quadratique, if faut et il suffit que chaque substitution ail deux points fondamentaux communs avec chacune des autres. » A l'aide de ce théorème, on voit que tout groupe quadratique Cremona G, d'ordre fini, appartient à l'un des trois types suivants, ou à l'un de ceux qui s'en déduisent par un changement quelconque de coordonnées. » Premier type. — G a pour ordre 96; il dérive de la substitution qua- dratique d'ordre 2 2, -2S3 •"3 •-'( "j combinée au groupe linéaire d'ordre 24, qui provient des substitutions A, B = 10 ~'a c = 2, Zj Z3 z, » Deuxième type. — G dérive des substitutions précédentes J^ et B, combinées au groupe linéaire d'ordre fini M ■•l (lt> I Z 1 -T~ W2 Z-^ <Ï3 I 3| + ^33 Zj , a..... «33 = racine de l'unité. » Troisième tjpe. — G dérive d'un certain nombre de substitutions, toutes de la forme 2| {p\ \^\-^ P\i~--i)' Les constantes /' sont quelconques, q est racine de l'unité; le groupe linéaire ( 567) à deux variables est d'ordre fini. » Je me suis déjà occupé des groupes quadratiques d'ordre fiui [Coniples rendus du 25 août i883); j'avais défini le groupe [)ar une condition pure- ment algébrique, plus particulière que la condition actuelle, et à laquelle le second type satisfiiit seul. C'est aussi le seul groupe que j'avais alors donné. » Bientôt, si l'Académie veut bien le permettre, je donnerai le Tableau des groupes d'ordre fini contenus dans le groupe cubique Cremona. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la décomposition de polynômes qui n'admettent que des diviseurs premiers d'une forme déterminée. Note de M. Lefébcke, présentée par M. Hermite. « Dans une Note récente ('), j'ai fait voir que les diviseurs premiers du polynôme A"-'+ A"-=B +. . , + AB"---f-B''-' sont de la forme H'n''-hi, quand A et B sont des puissances «"^'n" jg ^le propose de généraliser celte proposition et de démontrer que les diviseurs de ce polynôme sont de la forme H'«'+' + i . Si l'on a A = C"', B — D"', C, D représentant des nombres quelconques premiers entre eux, Dpeut être négatif, t est un nombre arbi- traire. » Je dois d'abord entrer dans quelques explications. J'ai établi que les H résidus des puissances «'«™«s ^i^^g nombres obtenus par un diviseur p de la forme H« + I, n désignant un nombre premier, peuvent toujours être exprimés par les puissances d'un seul nombre. Ainsi, soit a ce nombre, qu'on peut désigner sous le nom de base, la série a'a-...a*\ où les expo- sants sont la suite des nombres depuis i jusqu'à H, donne tous les résidus après avoir divisé par/) chacune de ces puissances. Il eu résulte que les résidus satisfont tous à la relation a"'^a,n (mod. p), dans laquelle m peut représenter tous les nombres de i à H, et où l'on convient de désigner par a affecté de l'indice m le résidu auquel a"' conduit. On doit remarquer que l'on a toujours fl„ = i . Il existe une règle très simple Comptes rendus, scauce du 18 février. f 568 ) pour la composition des imlices et dont la démonstration est ficile. Ainsi, le produit de deux ou plusieurs résidus est un résidu dont l'indice est la somme des indices des facteurs. Une puissance d'un résidu s'obtient en multipliant son indice par le degré de la puissance. Dans le calcul, on peut être conduit à écrire un indice qui dépasse H ; alors on relrauche de cet indice un multiple de H tel qu'il ne dépasse plus H, ce qui ne change pas le résidu. En effet, on a a"^ 1 [mod.p], a"'^\ (mod./j), quel que soit £ ; par suite a"'^"'=a"' (mod.p), rt„,^,„= fi,„. » Cela posé, soient p un nombre premier de la forme H « + i ; s un divi- seur premier quelconque de H ; rt l'une des bases des résidus des puissances pleines Jes nombres déterminés par le diviseur p, la relation a"— I ^o (mod.p) — i^o(mod.p), d'où, en développant, / - \ / !! — (--I -\ \a'— i )\i + a" -h a'' +... + « "j^o (mod./>); donne \a' - H mais on n'a pas a' — i ^o (mod./j), puisque l'exposant —, moindre que H, ne peut être H ni un multiple de H; on obtient donc, en remplaçant les exposants de a par les indices correspondants, la relation I + rti, + rt,,i+-- • + « „^o(mod.o); et si l'on multiplie cette dernière relation successivement par (7,, rto, ..., au, il vient a. a ,, + a „„4-...-i-rt ,-_„„^o (mod./>) rto+rt ,1-^(1 „i,+ ...+rt ,,_,,„ï^o (mod.o), 2+ - 2H 2H «11+ «211+ «311 +■••+ «11 ï^o(mod./>). Tous les résidus se groupent ainsi en — séries, contenant chacune z résidus, et, si l'on compte les indices par colonnes verticales, on reconnaît qu'ils forment la suite des noudires de i à H. Tous ces résidus sont bien diffé- ( 569 ) rents, puisque leurs indices, qui ne tlépassent p^s H, sont différents. De plus, les résidus d'une même série, élevés à la puissance z"""®, conduisent à un même résidu. Ces résidus sont, pour les différentes séries, a^, <7„j, . . , , «h, tous différents entre eux, et le dernier seul «„ est l'unité. Il n'y a donc que les résidus de la dernière série qui, élevés à la puissance s, donnent l'uuili'. » Je considère actuellement le polynôme A" '4- A" -B + . . . + AB"--+ B"-', dans lequel je suppose A = C", B = i . Soit p un diviseur quelconque de ce polynôme; il est de la forme H«+ i. De plus, comme A est une puis- sance «''""*, H est divisible par n ('). Les résidus des puissances n""'"' des nombres par rapport à p peuvent donc, comme précédemment, se grou- per en séries, ici z = /i, en désignant par a la base des résidus, ces séries sont les précédentes, si l'on y remplace z par n. Donc, pour ce diviseur /?, les n résidus ^h, «,„, • • • • «n sont les seuls qui, élevés à la puissance rù leiue floniieiit I unité. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — SuT les cqualions linéaires nnx différences partielles du second ordre. Note de M. R. Liocville. ,v, = P.,-)-H'-K'-I-T^-, (4) {Q.i^,=Q2>-% '•2/ où l'on a posé, pour abréger, (5) ^?,• = R'-+'Q,^K•~'PsM ( 571 ) la transformée suivante, d'ordre pair, est au contraire déterminée par le système (G) ' (q.,..=Q.«., + 2Î^; el, si l'on convient de choisir pour Q^; une fonction dej seulement, cette fonction doit satisfaire à l'équalion différentielle (7) C, + Q.,-^.C: + Z,,„„ = 0, qui, à cause des relations (4), s'écrit ainsi : » On l'intègre donc sans peine et l'on a (8) C, + Q2,$.,-A„X,, = o, A,, étant une constante arbitraire. L'équation (8) s'intègre une seconde fois, par des moyens connus, ce qui introduit une autre arbitraire; la recherche générale des fonctions 0 ne souffre donc aucune difficulté. » Cela étant, dans la suite des équations transformées dont l'existence vient d'être établie, supposons que l'une, soit celle d'ordre a/j, admette une intégrale intermédiaire, ce qui a lieu si 7w„ = o; il est aisé d'en con- clure la solution générale de toutes les équations qui la précèdent, et notam- ment de la proposée. Par suite, les fonctions H et K étant données, mais quelconques, la forme nécessaire des coefficients P et Q qui permettent une semblable intégration est donnée par les relations suivantes : K'+Q3„K-P,„=o, (y) |P.,.. = P..+ H'-K'-H|;+(Iv-hH)|, 2 'l'a. où, après avoir fait prendre au nombre i toutes les valeurs i, 2,3, ...,(/2 — 2), il faut imaginer qu'on élimine P2, P,i, . . ., Po,,, Qo, Q,, ■ • •> Qsn, tn faisant usage à cet effet de l'expression déjà trouvée pour les fonctions $. » Si l'on connaît une intégrale particulière de la transformée d'ordre 2n, sans qu'il y ait lieu d'écrire l^n^ "^j i' *^" résulte, on le voit sans peine, une intégrale de l'équation proposée (1); et, comme chaque traus,for:iia- ( 57^ ) tion (l'ordre itDpair introduit une constante arbitraire, lorsqu'on parcourt la suite des équations déduites l'une de l'autre, depuis celle d'ordre in jus- qu'à l'équation proposée, on parviendra en définitive à une solution de cette dernière, contenant n — i constantes arbitraires, outre celle qui est sim- plement ajoutée. Les constantes Ao,-, introduites par les substitutions d'ordre pair, sont ici supposées choisies, afin que la suite des équations soit entière- ment déterminée. » Enfin, chacune des fonctions $ fait connaître une intégrale particulière de l'une des transformées d'ordre impair, et cette intégrale en fournira toujours une de l'équation (i).Mais, |iour celle-ci, son expression explicite peut èU'e écrite à l'avance, sans que les fonctions H, K, P, Q soient astreintes à aucune condition, et l'on peut même conserver arbitraires les constantes, telles que A2,, qui s'introduisent successivement lorsqu'on revient à l'équa- tion proposée. Ces solutions sont des polynômes entiers en a?, dont l'expres- sion développée s'offrirait comme conséquence des considérations précé- dentes et peut aussi être vérifiée par substitution directe d'une fonction de cette forme dans l'équation (1). M Parmi les cas d'intégration générale fournis par les formules (g), il en est un sur lequel je demanderai la permission d'insister, parce qu'il a quelque intérêt dans un problème bien connu de Physique mathéma- tique. » CHiMlli:. — Sur l'oxychlonue de baryum. Note de M. G. André, présentée par M. Berthelot. « J'ai indiqué, il y a bientôt trois ans [Comptes rendus, t. XGIII, p. Sg), la préparation d'iui oxychlorure de baryum ; j'obtenais ce corps en chauf- fant 200"°' de chlorure de baryum cristallisé avec 5ooB'' d'eau et 60^' de baryte caustique. A ce composé, mélange probable d'un oxychlorure avec de la baryte, j'ai attribué, à la suite d'un grand nombre de pré|)arations et d'analyses, la fornuile BaCl, BaO,8HO -4- ^(BaO, loHO) et j'en ai donné la chaleur de formation. » Quelques mois après, M. E. Beckmann a publié sur le même sujet [Berichle cliem. Gesells., t. 14, p. ui5i) une première Note contenant, entre autres choses, la description de divers mélanges d'oxychlorure de baryum, soit avec de la baryte, soit avec du chlorure de baryum. » Un second travail, inséré plus tard au Journal fur prakl. Cliein.,'^. F., t. 27, p. i:i6, ne contient sur ce sujet aucune indication nouvelle. En ( 5:3) aucun cas l'auteur n'a obtenu l'oxychlorure BaCl, BaO, 5 HO, tlont il ad- met l'existence dans ses mélanges, pas plus que je n'y étais parvenu moi- mèine dans mes reclierches antérieures. » Au moment de rédiger un travail d'ensemble sur les oxychloiures, dont l'étude m'occupe depuis plus de trois ans, je suis revenu, dans ces derniers temps, sur la préparation de l'oxychlorure de baryum, que j'ai obtenu cette fois dans un état bien défini et non mélangé, soit de base, soit de chlorure en excès. » Je prends 200^'' de chlorure de baryum que je dissous à l'ébullition dans Soos"' d'eau, je retire le ballon du feu, et j'incorpore au liquide So»'' de baryte caustique bien pulvérisée; je chauife encore pendant cinq minutes sans ébullition et je filtre. Il se dépose au bout de plusieurs heures des la- melles nacrées groupées en mamelons. Ce dépôt ne commence guère qu'aux environs de 25". On peut laisser le liquide revenir complètement à la tem- pérature ordinaire : l'oxychlorure seul aura cristallisé; il ne se dépose pas de baryte. Ces cristaux, séchés sur du papier, répondent à la formule BaCI, BaO, 5 HO. Trouvé. Calculé. I. II. Cl i5,74 15,96 » n . ( 60, 58 ) Ba 60, •j5 \ a ^ \ '^o>78 ( DO, 00 ) » Un corps possédant très probablement la même composition et ne retenant qu'un peu d'eau en plus a été obtenu en suivant les mêmes indi- cations que celles que je viens de donner, mais en mettant 60^"' de baryte au lieu de 3oS'. Par refroidissement a[)pai"aissent, à une température un peu variable, mais voisine de 60°, des lamelles nacrées. Quand le dépôt en est suffisant (vers So" par exemple), on décante rapidement l'eau mère et l'on essore les cristaux à la trompe. Ces cristaux sont ensuite séchés sur du papier. Voici mes analyses : Cristaux recueillis entre 57° et 43". en ire 65° et 53°. entre 73° et 55°. I. II. III. Cl i5,io i5,5i i4i9^ i 58,46 58, o3 ) Ba '^ ' 58, i5 I 58, 3o 58, 3o \ ' » La première température que j'indique est celle de l'apparition des cristaux dans chacune des Irois préparations. ( 574 ) » Comme on peut le voir, ce composé ne renferme ni excès de baryte, Cl ni excès de chlorure de baryiuii, le rappoit — étant très sensiblement égal ai. » Si, au lieu d'enlever le plus promptement possible les cristaux d'oxy- chlorure, on laissait le liquide se refroidu- à la température ordinaire, il se déposerait alors, au milieu de i'oxychlorure, de grandes lamelles blan- ches de baryte. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur lui nouveau gruuj e de composés azotés. Note de M. R. ËiVGtL, présentée par i\I. Wuriz. « Diverses considérations et quelques faits connus, isolés et non ex- pliqués, m'ont amené à présumer l'existence d'un troisième isomère des amides dérivés des acides alcools ou tout au moins de l'un des groupes de ces acides. » Pour préciser, à l'acide éthylidéno-lactique correspondent deux dé- rivés amidés connus, la lactamide et une aminé acide, l'alaniue; la piésente Note a pour but de montrer qu'il existe un troisième isomère de ces deux corps qui, comme eux, dérive de l'acide éthylidéno-lactique. » Je ne parle pas ici des autres isomères de la lactamide, la sarcosine et l'acide ]3-amidopropionique, qui ne dérivent pas de l'acide éthylidéno-lac- tique. » Pour arriver à la préparation du troisième isomère de la lactamide, j'ai étudié l'action de la chaleur sur le lactale ammonique. Ce sel, incris- tallisable, perd de l'ammoniaque lorsqu'on évapore sa solution, soit à froid, soit à chaud. Pour opérer sur un sel constamment neutre, j'ai chauffé le laclate ammonique dans uii courant lent et régulier de gaz ammoniac absolument sec. » A. Dans ces conditions, le lactate ammonique chauffé au-dessus de i6o° subit une décomposition complexe. » B. Chauffé à i25°-i35°, il perd régulièrement de l'eau et se trans- forme en lactamide pour la majeure partie. Je ne puis donner ici le détail de ces expériences, ni le résultat des analyses qu'elles ont nécessitées. » C. Chauffé à gS^-ioS", le lactale aiumoniqne perd encore de l'eau, mais ne donne plus de lactamide. Le liquide refroidi ne se prend plus en masse de cristaux de lactamide comme dans le cas précédent, mais reste à l'clat de liquide sirupeux incolore ou légèrement ambré. du composé Az H' trouvé. po ur 100. 0,2669 .7,3 0, 178 ,7,fi 0,1887 17,6 0,243 18,3 0, 169 18,2 0,197 18,6 0,22g 18,5 0,2l3 18,9 { 575 ) » Le départ de l'eau se fait avec une grande lenteur, comme lorsque l'acide lactique se transforme en acide diiactiqiie. Les analyses suivantes donneront une idée de la marche de l'expérience. » Dosage de l'ammoniaque sur des prises d'essais de la substance, par le procédé deSchIoesing(déplacementde l'ammoniaque par la potasse à froid). » Le liictafe ammonique exige : AzH% i5,8 pour 100. » La lactamide et ses isomères exigent : AzIP, tq pour 100. En centièmes l'oids de la substance. Après cinq jours de chauffe i ,542 » 1) 1,01 Après sept jours » i ! 07 » » 1 ,827 Après onze jours 1 0,925 » >■ I ,o'^C) Après quinze jours » i ,235 Après dix-neuf jours i , i25 » Comme on le voit, le corps obtenu, après 456'' de chauffe, renferme, à -j-;^ pour 100 près, la même quantité d'ammoniaque que la lactamide. La composition de ce corps a été contrôlée par sa transformation en lactate de calcium sous l'influence de la chaux. » i^', 848 du corps a donné 2,289 de lactate de calcium (poids obtenu par pesée directe et vérifié par le dosage du calcium). La théorie exigeait 2,262. » En résumé, on obtient dans les conditions indiquées ci-dessus tin corps présentant la même composition que la lactamide, mais qui en dif- fère par les propriétés suivantes : » i" Il est incristallisable; » 2° Lorsqu'on le chauffe vers 200°, il ne distille pas comme la lactamide, mais se décompose; » 3° En présence de l'eau, il donne immédiatement du lactate ammo- nique; aussi peut-on en précipiter totalement, à froid, l'ammoniaque par le chlorure de platine, ce qui n'a pas lieu avec la lactamide. » Les trois isomères ayant pour formule brute C'H'O^Az peuvent être représentés par les formules de constitution ci-dessous : CB' CH' CH^ CHAzH= CHOH CH v ! I I , Aztr COOH GOAzH- COO' AlRiiine, Laotamide, Composé nouveau, ( ^76 ) » Comme le fait voir ceUo dernière formule, l'isomôrie de ce corps tien- drait à ce que le lactate ammoniqtie perd de l'eau aux dépens del'oxydryle alcoolique et' d'un hydrogène de l'ammonium. Cette formule rend compte de la facilité avec laquelle ce corps se transforme en lactate ammonique. Elle montre qu'il est à la fois sel ammonique et aminé. Je propose, pour rappeler cette double fonction, de l'appeler lactamine el de donner le nom générique (Yacidamines aux corps de même nature. )) Je montrerai en effet, dans une prochaine Communication, qu'il existe d'autres corps analogues à la lactamine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur T oxydation du inenlliol an inojeii du permaiirja- nale de potassium. Note de M. G. Arth. « Tous les chimistes qui se sont occupés du menthol ont étudié l'action des agents oxydants sur ce corps. Oppenheim surtout s'y appliqua dans l'espoir d'obtenir un homologue supérieur de l'acide acrylique, mais ses tentatives ne furent pas couronnées de succès. Dans ces derniers temps seulement, M. Moriya (') a obtenu, au moyen du bichromate de potas- sium et de l'acide sulfurique, une substance liquide, répondant, d'après lui, à la formule C'H'MD et possédant une fonction acétonique, en raison de quoi il lui adonné le nom de menlhone. » Depuis assez longtemps j'ai entrepris, de mon côté, des expériences du même genre. Après de nombreux insuccès, je suis arrivé à trouver un pro- cédé permettant d'obtenir un rendement assez satisfaisant pour une opé- ration de cette nature; voici comment j'opère. Dans une série de flacons à large goulot et bouchés à l'émeri, j'introduis 8^'' de permanganate de po- tassium cristallisé, Soo'^'' d'eau et 5*"^ d'acide sulfin-ique formé en étendant l'acide du commerce de quatre fois son volume d'eau. J ajoute ensuite li^' de menthol, aussi finement pulvérisé que possible, et, après avoir vive- ment agité le mélange, je dispose les flacons dans un endroit où la tempé- rature est d'environ 25° à 3o°. Après vingt-quaire heures, je remets 28'' de menthol dans chaque flacon et je répète cette addition après quarante-hin'r heures. Lorsque tout est décoloré, on neutralise avec du carbonate de sodium, puis on concentre la liqueur filtrée au bain-marie, de manière à la réduire à un petit volume. ],a solution du sel de sodium est ensuite décomposée par l'acide sulfurique dilué et agitée avec de l'éther, qui aban- donne après évaporation une substance brune, sirupeuse, ne distillant pas Moriya, Journal qf the cliemical Society, 1881, p. 77 et suiv. ( 577) à température fixe, peu soluble dans l'eau, à laquelle elle communique cependant une forte réaction acide, et possédant, à chaud surtout, une odeur assez forte, qui rappelle un peu celle de l'acide valérique. » Celte substance se dissout totalement dans une solution de carbonate de sodium, en provoquant une vive effervescence; cependant elle n'est pas formée par un acide unique, car, si l'on précipite par le nitrate d'argent une solution du sel de sodium débarrassée par l'alcool d'un petit excès de carbonate, on obtient des précipités qui sont loin d'offrir la même composition. D'après les résultats que j'ai obtenus jusqu'ici, le produit brut de l'oxydation paraît contenir deux acides différents. Les précipités qui se forment d'abord se dissolvent dans une assez grande quantité d'eau bouillante; par le refroidissement, on obtient le sel en belles lamelles nacrées, que l'on peut avoir parfaitement pures. L'analyse de ce sel montre que l'acide qui lui donne naissance répond à la formule C'TI'^O'; voici les nombres trouvés : I. 11. III. ■ IV. Substance 0,2662 0,2721 o,3i66 o,4o55 Argent o,o9'j5 0,098g » » Acide carbonique » >. 0,4726 0,6049 Eau » » 0,1648 o,.!i4i ou, en centièmes : „ , Calculé Trouve. ^ pour I. 11. 111. IV. C'"H"AgO'. C " " 4°)7o 4**)^^ 40)95 H .. « 5,78 5,86 5,80 Ag 36,62 36,34 * " 36,86 » Cet acide est liquide à la température ordinaire; je continue en ce moment l'étude de ses principales propriétés et de quelques-uns de ses dérivés. » Je n'ai encore pu réussir à obtenir un sel cristallisé du deuxième acide ; le précipité argentique ne se dissout pas dans l'eau bouillante, mais s'altère peu à peu lorsqu'on prolonge l'ébullition ; en conséquence, sa composi- tion n'a pu être établie avec certitude. Il me paraît cependant probable que c'est un produit de combustion plus avancée, dans lequel la molécule de l'alcool mentbolique a déjà perdu une partie de son carbone. Cet acide serait un produit intermédiaire entre le premier, CTfO', et les acides car- bonique et oxalique, termes ultimes qui se produisent aussi toujours en assez grande quantité dans l'oxydation du menthol, comme je la pratique. J'es- C. R., iS84, 1" Semestre. (T. XCVIII, N« 9.) "]-* ( 578) père qu'il me sera possible de compléter cette étude en isolant ce corps à l'état de pureté. » CHIMIE ORGANIQUE. ~ Sur dciix campliolurélhanes d'une isoinérie analogue à celle que présentent les acides tartriques droit et gauche de M. Pasteur. Note de M. Haller, présentée par M. Pasteur. » Dans une série de Communications faites à l'Académie des Sciences ('), j'ai démontré qu'en traitant du camphol sodé droit, en dissolution dans le toluène, soit par du cyanogène, soit par du chlorure de cyanogène, on ob- tient, dans les conditions spéciales où l'on opère, un mélange decamphol- uréthane et de carbonate de camphol . Parmi les propriétés physiques du premier d'entre ces corps, nous avons fait ressortir sa forme cristalline et son pouvoir rotatoire. Les cristaux de campholurcthane sont hémiédriques, et leur solution dans l'alcool dévie la lumière polarisée à droite. Les particu- larités physiques que présente ce corps nous ont suggéré l'idée de préparer son analogue gauche, de façon à nous assurer si elles se reproduisent en sens inverse, comme le fait arrive avec les tartrates de M, Pasteur. M Les camphols gauches connus actuellement sont le camphol de ga- rance, étudié par M. Jeanjean (-), et celui de Ngai, signalé pour la première fois par D. Hanburg (') et caractérisé par M. Sydney Plowmann ("). Il nous a été impossible de nous procurer le premier d'entre ces corps, l'in- dustrie de la garance ayant à peu près complètement disparu. C'est grâce à l'extrême obligeance de M. Bartholdi que nous avons pu entrer en pos- session d'une certaine quantité du second. Ce camphol de Ngaï nous vient deSanghaï. Il a le même point de fusion que le bornéol ordinaire, 198". Son pouvoir rotatoire [«];, = — 32''3o'. Il est inférieur à celui que possède le camphol de garance qui est [a]D= — 37°. » L'uréthane gauche a été préparée comme la droite : So^"" de camphol gauche dissous dans i5o^ de toluène sont chauffés avec 6^' de sodium. Quand la presque totalité du sodium est entrée en réaction, on fait passer un courant de cyanogène sec jusqu'à ce que la liqueur commence à se colorer. Après avoir agité avec de l'eau et décanté, on distille le carbure. (') Comptes rendus, t. XCII, p. i5ii; t. XCIV, p. 86 et 869. (-) Ibid., t. XLIII, p. to3. (^) Science papers, p. SgS. (*) Tke pharmaceutical Journal, p. 710, année i^"]^. (579) La masse solide qui reste, introduite dans un ballon, est chauffée à ioo°. Le bornéol non entré en réaction se sublime, et il reste au tond nue niasse jaunâtre qui est quelquefois visqueuse. Cette masse est épuisée avec de l'eau bouillante qui dissout l'urélhane et laisse un produit dont on ex- trait du carbonate de camphol gauche au moyen de l'alcool. La réaction semble donc se passer comme avec le bornéol droit, mais en réalité elle est moins régulière. 11 nous est, en effet, souvent arrivé de ne retirer de notre opération que du carbonate et un autre corps sur lequel nous re- viendrons plus tard. » L'uréthane gauche se dépose de sa solution aqueuse sous la forme de fines aiguilles brillantes, ressemblant à son analogue droit. L'analyse nous a donné les résultats suivants : Calculé Trouvé. pour C"H'»AzO'. C 69,3 67,00 H 10,00 9 '64 » Il fond à i26"'-i27°. Ses solutions dans l'alcool dévient la lumière polarisée à gauche [a]i,= — 29,9. Ses cristaux sont également hémié- driques, mais le sont dans un sens inverse. Comme ceux de l'uréthane droite, ces cristaux appartiennent au quatrième système, et la forme do- minante n'est autre que la forme primitive. C'est un prisme rhomboïdal de 82° 32', portant des modifications sur les angles o, e et sur l'arête g. » Les mesures effectuées par notre collègue M. Wohlgemuth concordent avec celles que fournissent les cristaux droits, ainsi que l'indique le tableau suivant : Canipholurélhane Campholurélhane droit. gauche. o o mm 82.30' 82.32' pm 93. 3o 93.36 p m' 86 . 3o 86 . 45 om 114, 3:i Il4.3i eni il4.3i 114.28 » Nous avons fait remarquer, à propos de la campholurélhane droite, que la facette e n'u jamais été observée sur les angles de gauche. Avec la cam- pholuréthane gauche, cette facette fait toujours défaut à droite. » En résumé, les cristaux fournis par le cau)phol droit sont hémièdies à droite, et leur solution dévie la lumière polarisée à dioite, tandis que les cristaux dérivés du camphol gauche sont ttémièdres à gauche^ et leur disso- lution dévie à gauche. ( 58o ) » Cette dissymétrie est donc en tous points semblable à celle que pré- sentent les tartrates doubles de soude et d'ammoniaque droit et gauche de M. Pasteur. » Il est un autre genre d'hémiédrie à signaler dans les deux cas, c'est celle concernant les facettes g'. La plupart des cristaux droits possèdent cette facette à gauche seulement, tandis que les cristaux gauches la portent uniquement à droite. » Dans la préparation ci-dessus, on obtient, indépendamment de la campholuréthane, du carbonate de bornéol gauche. Ce corps se forme en plus grande quantité que le carbonate de camphol droit, et il arrive même souvent que la presque totalité du bornéol de Ngaï se trouve transformée en éther carbonique. Visomérie de ce camphol avec le camphol ordinaire ne se borne peut-être pas seulement à être une isomérie physique, elle paraît plus profonde, d'autant plus que dans notre préparation il s'est formé un corps peu soluble dans l'alcool et dans l'éther, corps qu'on n'a pas obtenu avec le camphol droit et sur lequel nous reviendrons plus tard. Nous sommes d'autant plus porté à croire à une isomérie chimique qu'il existe une différence notable entre les points de fusion des dérivés gauches et droits. Aussi la campholuréthane droite fond à 1 15°, tandis que son iso- mère a pour point de fusion 1 26^-127°. Le carbonate de bornéol droit fond à 21 5", et son isomère a le même point de fusion 2i5''-2i6°. m PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Expériences sin^ les substances toxiques ou médicamenteuses qui allèrent l' hémoglobine, et particulièremetit sur celles qui la transforment en méthémoglobine. Note de M. G. Havem, présentée par M. Richet. « L L'hémoglobine dissoute, ainsi que l'a reconnu Hoppe-Seyier, a la même capacité respiratoire que l'hémoglobine encore combinée avec le stroma globulaire. Lorsque ces substances n'ont subi aucune modification chimique, leur pouvoir d'absorption pour l'oxygène reste intact, et inver- sement, lorsqu'on fait éprouver à l'une ou à l'autre de ces deux formes d'hémoglobine une altération chimique, on voit diminuer leur capacité respiratoire; de sorte que, dans les cas où l'on trouve un défaut de pro- portionnalité entre la capacité respiratoire du sang et la dose d'hémoglo- bine, il est logique d'admettre une altération de l'hémoglobine. On peut donc affirmer que, lorsque nous connaîtrons mieux toutes les modifica- tions dont l'hémoglobine est susceptible, il ne pourra plus être question de ( 58, ) prétendues altérations fonctionnelles que, pour ma part, je n'ai jamais réussi à constater. » II. Il semblerait, d'après ces premières propositions, que l'hémoglo- bine dissoute fût la même que l'hémoglobine faisant partie intégrante des globules. Cependant, dans ces deux états différents, l'hémoglobine ne réagit pas de la même manière en présence des corps qui transforment cette matière colorante en méthémoglobine. C'est là un point qui me paraît important et sur lequel je crois devoir appeler l'attention. » 1° Les substances volatiles capables de faire apparaître la méthémo- globine dans le sang, par exemple le nitrite d'amyle employé en inhalations, ne produisent un abaissement de la capacité respiratoiie que lorsqu'elles ont pénétré dans le sang à dose suffisante pour que celui-ci présente le spectre caractéristique de la méthémoglobine. Mais déjà, avant l'appari- tion de la raie dans le sang pur, si on dilue avec de l'eau une certaine quantité de sang, l'hémoglobine dissoute se transforme, au bout de quel- ques heures, d'une manière plus ou moins complète, en méthémoglobine. Lorsque la dose de vapeurs de nitrite d'auîyle est suffisante pour que la raie de la méthémoglobine soit sensible dans le sang pur, mais cependant encore assez modérée pour qu'il n'y ait pas de destruction notable des glo- bules rouges, la méthémoglobine disparaît au bout de quelques heures et se transforme en hémoglobine, que l'examen du sang soit effectué sur le vivant ou sur du sang conservé en dehors de l'organisme. » Dans ce dernier cas, si on dilue le sang exhalant encore l'odeur du nitrite d'amyle, mais ne présentant plus, à l'état pur, les caractères de la mé- thémoglobine, une partie de l'hémoglobine dissoute se retransforme peu à peu en méthémoglobine. Enfin les fortes doses de nitrite d'amyle, capables de détruire une quantité notable de globules rouges, déterminent, dans le sang pur, une production persistante de méthémoglobine. » En agissant directement sur du sang dilué ou sur du sang dont on a fait dissoudre l'hémoglobine par congélation, dès que les vapeurs de nitrite d'amyle ont déterminé la production de méthémoglobine, celle-ci devient persistante. » 1° Les substances solides qui peuvent se dissoudre dans le sang sans altérer sensiblement les globules rouges, par exemple le ferricyanure de potassium, ne font pas aj)paraître de méthémoglobine dans le sang pur, maisilsufht de diluer ce sang pour que l'hémoglobine dissoute se transforme immédiatement en méthémoglobine. En abandonnant au repos du sang défibriné auquel on a ajouté du ferricyanure de potassium, on voit se for- ( 582 ) mer à la surface une couche de sérum coloré dans lequel l'hémoglobine dissoute est complètement transformée en méthémoglobine. La couche glo- bulaire, au contraire, examinée en couche mince, ne renferme pas de méthémoglobine. Mais il suffit d'y ajouter de l'eau pour que l'hémoglobine dissoute se transforme, au moins partiellement, en méthémoglobine. » De même l'injection sur le vivant d'une solution concentrée de ferri- cyaniire de potassium ou de sodium reste sans effet sur l'hémoglobine des globules (examen du sang pur), tandis que, en ajoutant de l'eau au sang, ou voit bientôt apparaître an spectroscope les caractères de la méthémo- globine. » En ajoutant directement une de ces substances à du sang dilué ou à une dissolution de sang obtenue par congélation, l'iiémoglobine se trans- forme immédiatement et définitivement en méthémoglobine. » Quand on se sert de nitrite de sodium, la méthénioglobine se produit rapidement dans le sang, aussi bien sur le vivant qu'm vitro. Sur le vivant, la méthémoglobine ne tarde pas à disparaître, ainsi que l'a vu, de son côté, M. Hénocque (Comptes rendus de la Société de Biologie, 22 décembre i883j; au contraire, dans le sang traité directement par le nitrite de so- dium, la méthémoglobine ne disparaît pas complètement. Lorsque la réac- tion devient plus faible ou douteuse, il suffit de diluer le sang pour la rendre de nouveau très apparente. Le nitrite de sodium entraîne d'ailleurs, même lorsqu'il est employé à petite dose, la destruction d'un certain nombre de globules rouges, tandis que les vapeurs de nitrite d'amyle ne produi- sent cet effet qu'à haute dose. » On voit donc que l'hémoglobine dissoute est plus sensible à l'action des substances qui produisent de la méthémoglobine que l'hémoglobine faisant partie intégrante des globules; que, d'autre part, l'hémoglobine dissoute, une fois transformée en méthémoglobine, reste altérée, à l'inverse de l'hémoglobine des hématies qui, après avoir été transformée en méthé- moglobine, reproduit, au bout de quelques heures, de l'hémoglobine ca- pable de s'oxygéner de nouveau pour présenter les caractères de l'oxyhé- moglobine. » III. Les substances qui n'altèrent pas les globules n'entraînent pas d'anémie sensible (inhalations de nitrite d'amyle à doses modérées); ;iu contraire, celles qui exercent une action destructive sur ces éléments (ni- trite de sodium) déterminent une anémie à marche assez rapide. » IV. Ces expériences |)ermettent de comprendre pourquoi certains corps, ayant la propriété de transformer l'iiémoglobine en méthémo- ( 583 ) globine, peuvent passer par diverses voies dans le sang, même en quantité notable, sans produire une altération de ce liquide. Cela tient surtout à la résistance relative de l'hémoglobine faisant partie intégrante des hématies. Cette résistance est facilitée par l'élimination rapide de ces substances et par les modifications que quelques-unes ne tardent pas à éprouver dans l'organisme (par exemple transformation des ferricyanures en ferrocya- nures). » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Nouvelles recherches sur Us conditions de dévelop- pement des poils radicaux. Note de M. E. Mer, présentée par M. P. Du- chartre. « A la suite d'une série d'expériences que j'ai eu l'honneur de commu- niquer à l'Académie, le 24 mars 1879, j'étais arrivé à conclure que le dé- veloppement des poils radicaux est favorisé parle ralentissement dans la croissance des racines. Cette conclusion ayant été combattue récem- ment ('), j'ai répété mes expériences, en les modifiant, et j'en ai entrepris de nouvelles. C'est le résultat de ces recherches que je désire brièvement exposer. » Si l'on fait germer des graines de Lentille sur un mince flotteur de liège, de manière que les radicules se développent dans l'eau, en ayant soin de mesurer la longueur de ces organes à intervalles réguliers, on constate que leur croissance est lente au début. Les radicules assez épaisses s'étendent obliquement ou horizontalement, parfois même remontent vers la surface du liquide, en formant des boucles plus ou moins prononcées et se couvrant de poils assez longs (-). Leur allongement augmente ensuite; obéissant davantage au géotro- pisme, elles se rapprochent de la verticale et deviennent plus rectilignes. » En même temps, leur calibre est plus mince et elles se couvrent de poils déplus en plus courts. » Le même résultat est obtenu à l'aide de germinations de Pois, d'Avoine, de Blé, etc. » Le séjour sous l'eau paraît nuisible à la végétation des radicules ou radicelles des plantes aériennes, dans le début tout au moins; il semble qu'il leur faille un certain temps pour s'habituer à ce milieu. On observe ( ' ) Die JVurzelhaare der PJlanzen, von D' Frank Schwarz ( Untersuchungen nus dem Botan. Institut in Tubingen, Bd. i). (^) Dans ce qui va suivre, et afin d'e'viter toute confusion, je ne mentionnerai que la dif- férence en longueur des poils et non leur différence en nombre. ( 584 ) les mêmes faits lorsqu'on immerge l'extrémité de radicules, développées jusque-là dans l'air humide, dans la terre ou tout autre subslrnlum. » Si, d'autre part, on fait germer sur du terreau tassé, modérément arrosé et recouvert d'une cloche, les graines des plantes ci-dessus désignées, après les avoir laissées dans l'eau quelque temps, on observe dans l'accroissement des radicules une marche inverse de celle qui vient d'être décrite. Ces organes s'allongent d'abord assez lapidement, grâce à l'eau que les graines ont absorbée, puis, cette provision s'épuisant peu à peu, l'accroissement se ralentit, les radicules se contournent et se couvrent de poils ])lus longs. On remarque parfois des radicules qui s'allongent plus que les autres, probablement parce que la graine renferme plus cfeau, Elles sont alors plus droites, plus minces, et leuis jioiissont |)lus courts. Si l'air qui entoure ces germinations devient trop sec, l'accroissement des poils aussi bien que celui des radicules s'arrête. Si, au contraire, les graines sont disposées dans un air très humide, de manière que, les radicules se développant sur un flotteur recouvert d'un linge toujours mouillé, leur pointe soit maintenue en conlact avec le linge, la croissance de ces organes est ra)iide et les poils restent courts. L'une de ces radicules est-elle maintenue quelque temps l'extrémité en l'air, elle absorbe alors moins d'eau, sa croissance se ralentit et les poils dont elle se couvre sont plus longs. C'est donc dans un air moyennement humide que les poils se dévelop|)ent le mieux; dans un air sec, leur croissance est arrêtée; dans un air très hu- mide, ils deviennent moins longs, parce que la croissance de la radicule est alors très rapide. » De l'ensemble de ces expériences, il ressort une corrélation manifeste entre la croissancede la radicule et le développement pileux. » Les radicelles insérées sur les bulbes tl'Jllium Cepa sont généralement glabres, qu'elles se développent dans l'eau, la terre ou l'air humide; mais, si on les laisse dans ce dernier milieu, pendant un temps assez long jiour que leur accroissement soit ralenti par suite de leur épuisement en eau, on voit, à l'extrémité de quelques-unes d'entre elles, apparaître des touffes de poils. La croissance de ces radicelles est presque arrêtée; aussi leur extrémité est-elle généralement renflée et plus ou moins recourbée. Celles qui, plus vigoureuses, con- tinuent à s'allonger restent glabres. Cette inégalité d'apparition des poils dans un même milieu est bien propre à montrer que leur développement est étroitement lié à la constitu- tion particulière de chaque radicelle. M De ce que la formation des poils est favorisée par le ralentissement de croissance des racines, on doit supposer que, lorsque cette croissance est entravée par des obstacles, les poils se développent davantage; mais il y a lieu de tenir compte de la vigueur végétative de l'organe et de la nature de l'objet au contact duquel il se trouve. Il peut arriver qu'une radicule vi- goureuse, rencontrant un obstacle impénétrable, le contourne. Son allon- gement n'étant alors que faiblement ralenti, il n'y a aucun motif pour que des poils apparaissent; mais, si l'obstacle est de nature à se laisser pénétrer ( 585 ) par la radicule, grâce à un certain effort, et si en même temps cette rlernière n'a pas une végétation très vigoureuse, elle éprouve de la part de cet obstacle un ralentissement sensible dans sa croissance, ralentissement qui peut occasionner un plus grand développement de poils. De cette consi- dération il ressort que l'on n'est jamais certain de réussir à faire apparaître des poils plus longs au bout d'une radicelle sur le parcours de laquelle on dispose des obstacles ('). Il faut que sa constitution s'y prête. C'est ce qui explique pourquoi, parmi plusieurs radicules exposées aux mêmes obsta- cles, la distribution des poils est bien variable; mais, à la condition d'en observer un nombre assez considérable, l'influence de ces obstacles est manifeste. C'est ce qui ressort des expériences suivantes : » Des graines de Lentille étant mises à germer dans des feuilles mortes hnmectées. il arrive assez souvent qu'une radicule perce l'une de ces feuilles et se couvre, dans la région immédiatement supérieure, de poils plus longs. Un fait semblable se remarque parfois sur des radicules qui ont pénétré dans l'intérieur de particules de terre argileuse dans lesquelles, grâce à un certain degré de sécheresse, leur introduction a été difficile. Mais c'est princi- jialement dans l'examen des radicelles minces et à végétation peu active, telles que celles qui naissent sur des radicules placées dans un air moyennement humide, qu'est appréciable l'influence des obstacles sur le dévoloj)pement pileux. Leur extrémité se garnit de poils dès qu'elle arrive au contact du sol tassé; si elles ne peuvent y pénétrer, elles rampent à sa sur- face, et toute cette région devient velue. C'est ce qu'on observe parfois aussi quand elles contournent une petite pierre en s'ap|)liqimnt sur elle. D'autres, se rencontrant en l'air, s'enlacent sur une partie de leur longueur et se couvrent de poils. » M. Frank Schwarz (-), tout en paraissant nier d'abord l'influence du ralenlisseiiient tle la croissance sur le développement pileux, reconnaît que les poils apparaissent ou augmentent de longueur dans les régions où la racine se recourbe, et que cet effet doit être attribué au ralentissement de la croissance et à l'accumulation des matières plasiiques qui en est la con- séquence. Ce principe admis, on ne comprend pas pourquoi il ne serait pas applicable à tous les cas où la croissance est ralentie. Dans la plupart des ( ' ) La cautérisation ou la section de l'extrémité radiculaire entraînent de trop grandes lésions pour qu'on puisse tirer du résultat de ces procédés d'expérimentation aucune con- clusion légitime. Il en est de même de la végétation dans une solution nuisible. On ne doit pas perdre de vue, en effet, que l'accumulation des matières plastiques au-dessus de la pointe radiculaire (condition indispensable au développement exagéré des poils) ne peut être réalisée qu'autant que les tissus de celte région conservent une vitalité assez active pour attirer ces substances. (-) Voir /oc. cit. C. B., r«8/i, I" Scmesirr. (T. XCVIII, N° 9.) 76 ( 586 ) exemples précités, la radicule est le siège de nutations plus ou moins éner- giques, qui se traduisent par des courbures et des boucles plus ou moins accusées. Le ralentissement de croissance d'un organe est généralement accompagné de nutation. Le milieu agit donc ici, comme en bien d'antres circonstances, en modifiant la nutrition (' ). » MINÉRALOGIE. — Sur lafriedelite el la pyrosmalite. Note de M. Alex. Gorgeu, présentée par M. Friedel. n La difficulté que l'on éprouve à obtenir des produits exempts de chlore lorsque l'on décompose le chlorosiiicate de manganèse (SiO-,2MnO, MnCl) par l'eau, l'acicle carbonique, etc. (^), me conduisit à rechercher cet élé- ment dans les minerais de manganèse, que l'on peut regarder comme provenant de l'altération des silicates. Je le fis avec l'espérance de saisir une preuve du rôle joué par le chlorure de manganèse dans la formation des silicates naturels de ce métal. » Le premier que j'eus l'occasion d'examiner fut la friedelite, décou- verte par M. Ém. Bertrand et considérée par lui comme un silicate de manganèse hydraté. En attaquant cette substance, au rouge sombre, par lo parties de carbonate sodicopotassique, je trouvai qu'elle renfermait 3,5 pour loo de chlore; c'était à peu près la proportion contenue dans la pyrosmalite, le seul chlorosiiicate hydraté connu dans la nature. Je com- muniquai ce résultat et cette réflexion à M. Bertrand, qui me demanda de faire une analyse complète de la friedelite sur un échantillon de son choix. » C'est en s'appuyant sur les résultats obtenus, sur la forme cristalline et les propriétés optiques, que M. Bertrand a reconnu que la friedelite, tout en restant une espèce distincte, devait être regardée comme une pyrosma- lite exclusivement raanganésifère ('). » Je joins, dans le Tableau ci-dessous, à l'analyse de la friedelite d'Ader- (') Indépendamment de celle influence indirecte, le milieu peut exercer une influence directe sur la fmniation des poils. Ainsi ces organes se développent plus facilement dans la terre meuble que d;ins la terre tassée, à cause des résistances qu'ils rencontrent dans celte dernière; de même leur développement est plus entravé dans l'eau que dans l'air humide, parce que l'eau est en général un milieu peu favorable au développement des organes appar- tenant aux plantes terrestres (voir Association française pour l'avancement des Sciences, 1880, p. Gg5 ). M. Frank Scinvarz ne paraît pas avoir eu connaissance de ce Mémoire. [-) Comptes rendus, t. XCVIIl, p. 107; 1884. (') Bulletin de la Société minérahgique, t. VII, p. 3; l884- (587 ) vielle (Hautes-Pyrénées), déJuction faite de i4 pour loo de diallqgite qu'elle contenait, celle delà pyrosmalite de Dannemora (Suède), qui n'avait pas encore été analysée. Les résultats sont exacts, je crois, à 0,2 ou o,3 pour 100 près. On a supposé le chlore combiné, dans chaque espèce, au métal dominant. Ces minerais ne renferment pas notablement d'alumine; ils sont exempts d'iode et de brome. SiO^ . MnO. FeO.. MgO. CaO.. Cl... Mn . . HO.. Fried élite. Ox. Pyi'osm lalite. Ox. 34,45 18,37 34,20 18,24 48,25 ■°*) 24,65 5,55 traces 28, 5o 5,22 1 ,20 0.45J o,io 1 11,42 1,70 0,68 o,4o 0,40 0, 1 1 3,40 0 , 80 3,70 ) 0,84 2,60 j 2.90 ) 9,60 8,53 8,55 7,60 11,55 99.90 99,60 » Ces deux substances présentent, comme on le voit, une grande ana- logie dans leur composition. Si l'on rapporte tout à i^'^ de chlorure de manganèse, on trouve que : Dans la friedelite MnCi; 1 5 RO : i2SiO^ : n HO Dans la pyrosinalile . . . MnCI : 14RO : 1 1 SiO^ : 9HO » Il ne paraît donc pas possible d'exprimer leur composition en équi- valents par une formule unique et simple. Cette impossibilité ne parait pas due à la présence des substances étrangères qui les accompagnent dans leurs gisements. » En effet, profitant de l'action nulle ou dissolvante qu'exercent les acides étendus ou concentrés sur la rhodonite, la téphroïte, le quartz, la fayalite et le pyroxène, je me suis assuré que la friedelite analysée ne con- tenait pas de quantités notables des trois premiers composés et que la pyrosmalite, choisie comme elle l'a été dans les lamelles demi-transpa- rentes, était exempte de fayalite (SiO-, 2FeO) et n'était pas pénétrée par le pyroxène qui s'y trouve mélangé dans les parties massives. )' L'analogie que l'on observe entre la composition de la friedelite et celle de la pyrosmalite se poursuit dans leurs propriétés chimiques. » Soumises pendant quinze jours à l'action de solutions froides et sa- ( P88 ) tiirées d'acide carbonique ou sulfhydriqiie, ces deux substances sont à peine décomposées. )) Toutes deux retiennent l'eau qu'elles renferment avec une grande énergie; elles ne changent pas plus de poids que de couleur à 23o° : il faut atteindre une température voisine du rouge naissant pour que le dégage- ment de l'eau se fasse régulièrement; à partir de ce moment, elles brunis- sent de plus en plus, indice d'une décomposition profonde. » Cesdeuxchlorosilicates cèdent difficilement leur chlorure; l'eau bouil- lante, à la pression ordinaire ou à i5o° dans un tube fermé, l'eau froide aiguisée de -^ à y^ d'acide azotique sont sans action sur eux; le dernier mélange acide, à l'ébuUilion, leur enlève péniblement une partie de leur chlore, dissout en même temps du chlorure de manganèse dans la friedelite, du manganèse et du fer dans la pyrosmalite; mais on constate qu'une quantité correspondante de silice a été mise en liberté, ce qui prouve que l'on ne peut séparer le chlorure de ces silicates sans les décomposer radicalement. » Conclusions. — La friedelite et la pyrosmalite sont donc deux espèces minéralogiques de même nature et très stables. » On peut conclure des faits exposés dans cette Note que les chlorures de manganèse et de fer ont eu une part dans la production des pyrosma- liles. Je dis les chlorures, parce que, dans une Note très prochaine, je montrerai que le prolochlorure de fer fondu avec la silice donne naissance, comme le chlorure de manganèse, à un silicate neutre et à un silicate chlo- ruré cristallisés. » Mode d'analjse. — L'eau a été dosée directement; à cet effet, on a mé- langé le silicate avec son poids de chaux, calciné au rouge vif et recueilli la vapeur d'eau dégagée, partie dans un tube renflé pour en constater la neutralité, le reste dans la ponce sulfurique. » La détermination du chlore a été effectuée de deux manières : d'abord dans la solution nitrique du culot résultant de la fusion au rouge sombre du chlorosilicate avec lo parties de carbonate sodicopotassique ; en second lieu, dans la solution nitrique provenant de l'attaque de la substance, par cet acide étendu de son volume d'eau. » Dans cette dernière expérience, on a tenu compte de la petite quantité de chlore dégagée et recueillie dans l'azotate d'argent. » Les autres substances ont été dosées par les procédés ordinaires. » ( 589 GÉOLOGIE. — Existence du manganèse à l'élai de diffusion complète dans les marbres bleus de Carrare, de Paras et des Pyrénées. Note de M. Dieulafait, présentée par M. Berthelot. « J'ai montré [Comptes rendus, 12 mars i883) que le manganèse existe en quantités sensibles, à l'état de bicarbonate, dans les eaux de toutes les mers modernes. M. Berthelot a établi [Comptes rendus, 8 janvier i883) que les lois de la Thermochimie veulent que ce bicarbonate passe, au contact de l'oxygène, à l'état de bioxyde. Les travaux de M. Boiissingault et les miens ont fait voir que, au point de vue de l'observation, les réactions pré- vues par M. Berthelot se produisent toujours dans la nature. De l'ensemble des faits précédents résultait cette conséquence que, sur toute l'étendue des mers, il se produit, d'une manière incessante, des oxydes de manganèse; que ces oxydes tombent sous l'action de la pesanteur et s'accumulent sur les fonds; que, dés lors, si, dans une région donnée, la mer ne reçoit que peu ou point d'apports étrangers, les dépôts seront très riches en manganèse dans cette région. J'ai pu ainsi expliquer, en supprimant toute action volcanique et même toute action interne du globe, l'origine des concrétions de bioxyde de manganèse et des boues manganésifères, rencontrées dans les sondages profonds exécutés depuis quelques années. Parmi les nombreuses consé- quences qui résultaient de l'ensemble des données précédentes, l'une d'elles, bien imprévue, était que les dépôts crayeux de la période secondaire de- vaient être exceptionnellement riches en manganèse. Cinquante-six échan- tillons de craie empruntés au bassin de Paris vérifièrent, d'une manière complète et sans une seule exception, la vérité de l'induction que je viens de rappeler. Depuis l'année dernière, j'ai pu examiner cent vingt échan- tillons nouveaux de craie, empruntés à l'Angleterre et à divers points de l'Europe; toujours les résultats ont été les mêmes : dans tous mes essais, o^', 5 de craie ont été plus que suffisants pour mettre en évidence la pré- sence du manganèse. Le fait que j'ai signalé l'année dernière devient donc un fait général. » Je viens faire connaître aujourd'hui des résultats procédant toujours du même ordre d'idées et non moins imprévus que les précédents; ils se rapportent aux marbres blancs artistiques et, notamment, à ceux de Car- rare, de Paros et des Pyrénées. » Carrare. — H y a deux types principaux à Carrare : le marbre ordi- ncnre, dont la cassure fraîche montre une légère teinte azurée, et les lentilles ( ^9" ) exceptionnellement pures et blanches qui constituent le marbre statuaire de premier choix. J'ai étudié quatorze échantillons de marbre ordinaire, que j'avais recueillis dans toute l'épaisseur de la formation. En partant de o^', 5 de roche, on peut faire apparaître d'une façon complète le spectre du manganèse pendant plus d'une minute; il n'est pas nécessaire, du reste, d'employer l'analyse spectrale pour reconnaître le manganèse dans o?', 5 de marbre ordinaire de Carrare; les réactions classiques de ce métal sont pour cela parfaitement suffisantes. La variété précieuse du marbre statuaire n'existe à Carrare qu'en quantités exceptionnelles. Les cinq échantillons qui ont servi à mes recherches avaient été choisis dans les carrières parmi les types les plus purs, et, dans cette circonstance, je m'étais aidé des con- seils des contremaîtres des carrières de Carrare. Ces échantillons n'offjaient pas à l'œil la moindre apparence d'une coloration quelconque; cependant, à l'analyse, ils se sont montrés presque aussi riches en manganèse que la masse principale à reflet azuré, » Paras. — Les cinq échantillons que j'ai examinés appartiennent au type artistique bien connu, caractérisé par la grosseur relative de ses cristaux. Ils étaient d'une blancheur complète, sans aucune apparence de teinte quelconque. Les deux premiers provenaient des parois mêmes des anciennes carrières de Paros; le troisième avait été pris sur un bloc ancien, abandonné sur la carrière; le quatrième a été détaché d'un bloc extrait dans les temps modernes des carrières de Paros; le cinquième appartient à la collection de la Faculté des Sciences de Marseille et porte seulement l'indication Grèce, mais il est, comme aspect, identique aux quatre autres. Malgré leur blancheur absolument pure, ces cinq échantillons renferment du manganèse, et même en plus grande proportion que les marbres correspondants de Carrare. Pour le faire apparaître avec tous ses caractères, quelques centigrammes de roche sont tout à fait suffisants. » Pyrénées. — Les marbres des Pyrénées appartiennent à deux variétés correspondantes à celles de Carrare. J'ai étudié cent cinquante échan- tillons des marbres blancs pyrénéens, répartis sur toute la longueur de la chaîne. J'ai obtenu absolument les mêmes résultats que pour ceux de Carrare et de Paros, avec cette circonstance que certaines variétés, dont la nuance azurée n'est pas plus prononcée qu'elle ne l'est dans le marbre de Carrare, sont encore bien plus chargées de manganèse que les marbres de cette dernière région. » La concentration du manganèse dans les marbres blancs les plus purs est déjà un fait bien singulier; mais ce qui l'est peut-être davantage, ( 59' ) c'est runiformité de cette diffusion, en proportion si notable, dans des marbres appartenant à des régions aussi différentes et surtout aussi éloi- gnées que les Pyrénées, Carrare et Paros. Il y a là évidemment un fait général, qui ne peut être que le résultat d'une cause générale. En se rappe- lant le point que j'ai établi l'année dernière, la concentration du man- ganèse dans la craie, et le rapprochant de l'explication de la formation du marbre fondée sur la célèbre expérience de Halles, on aurait tine explica- tion toute naturelle de la présence du manganèse, en quantités excep- tionnelles, dans les marbres blancs; on verrait même, dans les faits que je signale aujourd'hui, luie confirmation de la théorie de Halles. Mais j'estime que ce serait là une erreur complète. Pour ce qui se rapporte en particulier aux manganèses existant aujourd'hui dans les craies et dans les marbres blancs, ils ont bien |)our moi une origine commune, en ce sens que les uns et les autres proviennent des roches primordiales, mais les réactions chimiques éprouvées et les chemins parcourus par ces deux ordres de composés ont été tout à fait différents : c'est là un point nouveau que j'espère pouvoir exposer prochainement à l'Académie. » ASTRONOMIE. — Sur la coïncidence des transformations signalées dans la comète Pons-Brooks, avec le passage de cette comète an milieu de courants de nature cosmique. Lettre de M. Chapel à M. le Secrétaire perpétuel. « A l'occasion des récentes observations faites par MM. Perrotin et Rayet sur la comète Pons-Brooks, et des singulières transformations que ces deux savants ont vu s'accomplir dans le noyau de l'astre, entre le 12 et le 19 janvier dernier, j'ai l'homieur de signaler à l'Académie que cette curieuse évolution a coïncidé avec le passage de la comète dans la région de l'espace où viennent s'enchevêtrer les courants cosmiques des 27-29 novembre (') et ceux des 6-i3 décembre (-), les mêmes que pénétrait la Terre au moment où l'attention fut appelée sur les lueurs crépusculaires ('). » I\ ne serait peut-être pas impossible de découvrir, dans l'histoire des comètes, des rapprochements analogues : Essaim en relation avec la comète de Biela. \ o'ir Annunire du Bureau des Longitudes, Voir Annuaire du Bureau des Longitudes . J'ai signalé cette autre coïncidence à l'Académie (séances des 3 et 17 décembre der- ( 592 ) « Le 25 janvier I744> Heinsius (') vit poindre sur la grande comèfc de Chéseaiix, qui n'avait rien présenté de particulier jusque-là, une sorte d'aigrette, qui se développa les jours suivants et dont les bords en se recourbant donnèrent naissance à un commencement de queue. Or, à l'époque où cette apparence vint à se manifester si soudainement, la comète traversait la route parcourue par la comète de Pons. » La comète de Hailey qui, à son apparition de i75c), n'avait montré de queue qu'après avoir dépassé son périhélie, en prit une, lors de sa dernière ap])arition (i835), plus de qua- rante jours avant d'atteindre ce périhélie, vers la fin du mois de septembre, c'est-à-dire précisément au moment où elle franchissait l'orbite de la comète de Biela. D C'est le 19 décembre iS^S que M. Hind aperçut, sur cette dernière comète, les premiers symptômes de son dédoublement fameux; or, deux jours auparavant, l'astre avait rencontré, à son tour, l'orbite de la comète de Hailey. « » Si des observations analogues à celles de MM. Rayet et Perrotin ve- naient à augmenter le nombre de ces coïncidences reconnues, il semble que l'on serait en droit de ne plus les regarder comme fortuites : on se trouverait amené à cette conjecture, que les modiGcations inopinées qui surviennent dans les noyaux et les chevelures de certaines comètes sont dues à la rencontre, par ces astres, de la matière cosmique très diffuse que les comètes sèment sur leurs orbites. » Cette hypothèse, qui semble de nature à expliquer bien des obscurités des phénomènes cométaires, s'accorde d'ailleurs avec l'idée la plus ration- nelle que l'on puisse se faire du milieu résistant par lequel on a cherché à rendre compte de l'accélération de certaines comètes. Si elle devait se trouver justifiée quelque jour, elle offrirait un moyen imprévu de sonder les espaces planétaires et d'y découvrir la présence et le mode de distribu- tion de la matière cosmique. » Le P. Lasiey adresse une Note « Sur le .système géologique éruptif de la planète Mars ». M. C. CiEPANowsKi adresse une Note relative à un procédé d'extinction des incendies. M. E. DE Masquard adresse des photographies d'arborisations produites à la surface de vitres passées au blanc d'Espagne. D'après Arago. ( 593 ) M. Tresca présente à l'Acadésnie, de la part de notre compatriote, M. 5(7- lequin, professeur au Collège impérial de Péking(Hoa suais tché Nane), les deux Ouvrages suivants : 1° Chimie élémenlaive, d'après Malagiitti. Texte chinois par M. Billequin. Cet Ouvrage, terminé en 1871, a été imprimé dans le Collège même de Pé- kitig, qui forme une des annexes du Ministère des Affaires étrangères, et sous les auspices du Gouvernement chinois. Son Excellence Tong Siine, premier Ministre, directeur des hautes études du Tung Weu Huan, a bien voulu patroner ce livre et en écrire la Préface. L'auteur, voulant autant que possible doter la science chinoise d'un ou- vrage reproduisant les idées européennes et surtout la nomenclature chi- mique, a été amené à introduire et à inventer un certain nombre de ctirac- tères chinois qui n'existaient pas avant lui, bien que d'autres ouvrages eussent déjà été publiés sur le même sujet, mais sur un plan différent. Ce traité est maintenant adopté dans toutes les écoles de fondation impé- riale, où l'on apprend les langues et les sciences européennes. Le Japon lui-même s'en est procuré un assez grand nombre d'exemplaires. L'Ouvrage contient dix Vohanes ou Fascicules, avec planches. Les deux premiers Volumes sont consacrésaux métalloïdes. Les troisième, quatrième et cinquième traitent de l'étude des métaux. La Chimie organique occupe les sixième, septième et huitième fascicules. Enfin les deux derniers Vo- lumes comprennent des Tableaux synoptiques des différents corps et de leurs composés principaux. a° Chimie analjlique, d'après Frésénius. Texte chinois, par A. Billequin, avec le concours de ses élèves. Ouvrage, avec planches, imprimé en i883 sur les presses du Collège (Tung Wen Huan). Son Excellence Tcho Tia Mée, Gouverneur de Péking, Ministre et membre du bureau des Affaires étrangères, en a écrit la Préface. Cet Ouvrage comprend seize VoUimes ou Cahiers. Le premier Cahier contient les Préfaces, l'Introduction et la Table gé- nérale. Le deuxième renferme des Tableaux permettant de répartir les corps métalliques en quatre familles principales, d'après leurs réactions avec le carbonate de soude, le sulfhydrate d'ammoniaque et l'hydrogène sulfuré ; le Tableau des réactions des solutions métalliques avec les principaux agents chimiques; des Tableaux donnant la densité des liquides acides et alcalins, celle des métalloïdes, des métaux, des oxydes, des sulfures et d'un C. R., 188^, i" Semestre. (T. XCVIII, N» 0.) 77 ( 594 ) grand nombre de corps nsuels. On y traite enfin des manipulations préli- minaires de la Chimie analytique, telles que : dessiccation, pesées, déter- mination de densités, évaporalion, décantation, etc. Le troisième fascicule s'occupe des transformations au moyen des- quelles on amène les différents corps à la forme ou à la combinaison dans lesquelles ils doivent être dosés. Le quatrième Volume traite des réactifs. Les cinquième et sixième traitent de l'analyse quantitative des oxydes métalliques. Les septième et huitième indiquent les méthodes de sépa- ration des oxydes les uns par rapport aux autres. Le neuvième traite delà même question en ce qui concerne les acides. Les dixième et onzième, détermination pondérale des acides. Les douzième et treizième, analyse des matières organiques. Méthodes alcalimétriques, chlorométriques. Essais des manganèses, des silicates, des argiles, des charbons, des carbonates, des minerais métalliques princi- paux. Les trois derniers Volumes sont consacrés à la représentation graphique des principaux instruments usités dans les opérations analytiques. M. Billequin avait complété en France ses connaissances chimiques, comme préparateur de notre Confrère, M. Payen, au Conservatoire des Arts et Métiers, puis à l'École Centrale. Il est depuis dix-huit ans profes- seur au Collège impérial de Péking, où il donne ses leçons en langue chi- noise. Les industries chimiques commencent à se développer en Chine; une grande usine, récemment construite, y produit déjà de grandes quantités d'acide sulfurique. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B, nULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OOVBAOES BEÇD5 DANS LA SÉANCE 1)0 25 FÉVRIER 1884. annexe n° 3. Les eaux de Londres et d^ Amsterdam. Paris, imp. Chaix, i883; in-4''. (Deux exemplaires.) ( 595 ) Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique. Service de ta Carte géologique du royaume. Explication de la feuille de Dînant ^ par MM. E. Dupont et M. Mourlon; Explication de la feuille de Natoye; par MM. E. Dupont, MouRLON et PuRVEs. BiLixelles, F. Hayez, i883; 2 vol in-8°, avec Cartes correspondantes. (Présenté par M. Hébert.) De l'origine des Indiens du nouveau monde et de leur civilisation; par P. Da- BRT DE Thiersant. Paris, E. Leroux, i883 ; gr. in-8^. (Présenté par M. de QiiatrefagfS.) Traité élémentaire de Physique médicale; par le D' W. Wundt. Traduit, avec '!e nombreuses additions, par le D' F. Monoyer; 2« édition française, revue et augmentée par le D'A. Imbert. Pans, J.-B. Baillière, i884; in-8°. (Présenté par M. de Quatrefages.) Traité complet d' analyse chimique appliquée aux essais industriels ; par J . Post, traduit de l'allemand par L. Gautier et P. Rienlen ; fasc. VII. Paris, F. Savy, i884; in-8°. Ministère des travaux publics. Ports maritimes de la France. Notice sur le port de Snint-Naz'sire ; par M. R. Pocard-Kerviler. Paris, imp. nationale, i883; in-/»". Recherches sur ianalomie et la physiologie du cœur; par le \y Marc Sée ; 2® édition. Paris, G. Masson, i883; in-4''. (Présenté par M. Richet pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1884.) La fièvre typhoïde chez le cheval et chez l'homme; pui le D'^Servoles. Paris, Asselin, i883; in-8°, (Présenté par M. Bouley pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1884. ) Jeta matliematica. Journal rédigé par G. Mittag-Leffler ; t. III, n° 2. Stockholm, Beiger ; Berlin, Mayer et Mûller; Paris, Hermann, 1884 ; in-4°. (Présenté par M. Hermite.) H. de Parville. Causeries scientifiques, 1879-1882. Paris, J. Rothschild, 1884 ; 4 vol. in-i2. Les phénomènes de l'atmosphère. Traité illustré de météorologie pratique; par H. MoHN, traduit par Decaudin-Labesse, précédé d'une introduction par H. de Parville. Paris, J. Rothschild, 1884 ; i vol. gr. in-8° illustré. Lannée scientifique industrielle ; par L Figuier, i883. Paris, Hachette et 0% i884; iii-12. Tables oflhe exponential function ; by J.-W.-L. Glaisher. Sans lieu ni date; in-4°. (Fromlhft Cambridge philosophical transactions, vol. XIII.) Bergens muséum. Nye Alcyonider, Gorgonider og Pennatulider tilhorende A'on/es/rtîn!«y ye(/ JoHAw KoREN og D.-C. Danielssen. Bergen, i883; in-^". ►exao'a COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 10 MARS 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOlRliS ET COMMUIXICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le MiMSTRE DE l'Instruction publique adresse l'ampliation d'un Dé- cret, par lequel le Président de la République approuve l'éleclion, faite par l'Académie, de M. G. Darboux, |iour remplir la place devenue vacanle, dans la Section de Géométrie, par suite du décès de M. Puiseux. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Daiiboux prend |)lace parmi ses Confrères. ASTRONOMIE. — 5»;' la figure de la Icte de la comète actuelle. Noie de M. Faye. « En examinant les apparences singulières que la lète de la comète actuelle (de Pons-Brooks) a présentées à deux reprises, les i3 et 19 jan- vier, il me semble que la théorie que j'ai donnée autrefois à ce sujet leur est parfaitement applicable et conduit à une exj)lication fort simple. » M. Roclie a montré que, à ne tenir compte que de la pesanteur vers le noyau de la comète et vers le Soleil, les matières qui sortent du noyau C. K., iS8'|, i" Semestre. (T. XCVlll, N° W.) ^^ • ( 598 ) sont émises coniqiicment en deux points opposés. Si l'on s'en tenait à la seule attraction, les matériaux ainsi abandonnés se répartiraient sur la tra- jectoire du noyau et formeraient deux queues, non pas dnns la direction du rayon vecteur, mais dans une direction transversale à ce rayon. J'ai moi-même montré que la répulsion solaire, au lieu de supprimer l'émis- sion antériein-e, comme le croyait M. Roche, avait pour effet de changer la forme conique en celle d'iui calice à bords recourbés, et d'en projeter les matériaux en arrière dans la direction du rayon vecteur prolongé. Il est aisé de voir que ce calice lumineux, transparent, conique au sommet et campanuliforme sur les bords, vu en perspective, satisfait aux appa- rences que les comètes nous ont présentées jusqu'ici, même à celles que la comète de Donati a si magnifiquement développ'ées, sous nos yeux, il. y a vingt-six ans. Il se présente en effet, presque toujours, sous la forme d'un éventail, d'un secteur, ou d'une aigrette. Ce sont les termes usités par tous les observateurs. » Or il est un cas où ce calice, à la fois lumineux et transparent, pren- dra une tout autre apparence : c'est celui où son axe se trouvera dirigé non loin de l'observateur dont l'œil plongera dès lors au fond de cette sorte de clochette, au lieu d'en voir seulement les contours extérieurs. Alors, à la place d'une aigrette ou d'un secteur lumineux à bords curvi- lignes, émergeant du noyau, on verra un disque complet ayant le noyau à peu près au centre. C'est là justement la figure que la comète de Pons- Brooks a présentée à deux reprises, le 1 3 et le 19 janvier. Dans l'intervalle, l'émission nuciéale avait la figure ordinaire. » Voici l'épure de ce cas très particulier où l'émission cyalhiforme "Nab, dont l'axe est ordinairement dirigé vers le Soleil, est vue non pas perpen- diculairement au plan du dessin qui représente une coupe, mais dans une direction inclinée que j'ai rabattue en ON. Le bas de la figure représente la projection du calice sur un plan LT perpendiculaire au rayon visuel ('). (') Cette épure est difficile à faire complètement parce qu'il s'agit d'un calice, non pas o])aque, mais tiansi)iirent à la manière d'une flamme de quinqucl. M. Trépied suppose que le noyau s'est allongé d'un bord à l'antre du disque {^voir plus loin la figure de son intéres- sante Note), avec un étranglement non loin du milieu. C'est cet étranglement qui est le noyau, lequel ne doit pas avoir très notablement changé de figure. Le prolongement boréal dont parle M. Trépied n'est que la perspective de l'émission postérieure conico-cj'lindrique du noyau (opposée au calice et située dans l'axe de la queue). La partie australe, plus dillicile à comprendre, ne fait pas non plus partie du noyau. Quant au diamètre lumineux transversal, si bien marqué sur le dessin de M. Thoilon, je l'ai reproduit en supposant l'œil situé dans un ( 599 ) Le contour extérieur de la tète de la comète n'a pas changé, parce que je suppose que le calice seul s'est incliné vers l'observateur. ANA^ST » Reste la question de savoir comment il se fait que ce calice, qui fait corps jusqu'à un certain point avec le noyau de la comète, change de po- sition si rapidement et se présente à l'observateur sous des aspects si diffé- rents. » Je ferai remarquer tout d'abord que ces changements ne sont pas sans exemple. La célèbre comète de Halley a présenté en i835 le même balan- cemenl rapide, et Eessel eu a fait l'objet d'un Mémoire très intéressant que le Bureau des Longitudes a publié dans la Connaissance des Temps. D'un jour à l'autre, l'éclat du noyau et de l'émission nuclèale augmentait si brusquement, queBessel, comme M. Trépied pour la comète actuelle, ne la reconnaissait plus, ou du moins s'imaginait tout d'abord qu'elle se pro- jetait sur quelque belle étoile. Alors on distinguait très bien une brillante aigrette à peu près dirigée vers le Soleil. Le lendemain, cette aigrette était plan (lui serait à peu prés tangent au calice, en son souiniet, et qui le couperait en même temps suivant deux courbes divergentes. ( Goo ) très faible, à peine visible, puis la tète de la comète reprenait sa forme ordinaire. Quelques jonrs après (six jours, plus ou moins), on voyait de nouveau l'aigrette, mais dans une position toute différente. Bessel crut con- stater, dans ces alternatives d'éclat et dans ces balancements de l'aigrelle, l'effet d'une périodicité de quatre jours avec une amplitude de 60". On conçoit donc que l'idée soit venue à M. Perrotin que les variations obser- vées par lui pourraient être périodiques. » Il me paraît^évident que si, dans ses oscillations, l'axe de l'aigrette, ou mieux du calice de la comète de Halley, avait passé par l'œil du spectateur, ce calice aurait été vu sous la forme d'un disque lumineux nettement ter- miné et de grandes dimensions, avec quelques stries radiales; mais il os- cillait dans un tout autre plan. Le phénomène de la comète de Pons-Brooks doit donc être du même genre, avec cette particularité que l'axe du calice oscillait dans un plan passant à peu près par la Terre. 11 serait intéressant de calculer, pour le i3 et le 19 janvier, l'angle que l'axe du calice, dirigé alors vers nous, faisait avec le rayon vecteur, ainsi que la position du plan d'oscillation. » La grande différence entre les deux comètes dont nous venons de parler et celle deDonati, c'est que, pour les premières, l'émission semblait cesser par moments ou s'affaiblir pendant un temps plus ou moins long, tandis que, pour la comète de Donati, on voyait les émissions se succéder les unes aux autres et former, en perspective, une série de secteurs super- posés qui allaient en grandissant. Très probablement les matériaux qui formaient ces calices d'émission, vivement rejelés en arrière par le Soleil lorsque, parvenus loin du noyau, ils atteignaient un haut degré de raréfac- tion, allaient former les queues minces et droites que je n'ai |)u voir à Paris avec un télescope de Foucault, mais qu'on a très bien observées en Amérique et à Poulkova. Je serais donc enclin à croire que, si les émis- sions du i3 et du 19 janvier de la comète actuelle avaient duré plus long- temps, cette comète aurait eu aussi plus d'une queue. » Si le pliénomène signalé pour la première fois par Bessel n'a guère fixé autrefois mon attention, c'est qu'il semblait être tout à fait exceptionnel. Il était plus urgent alors de s'attacher aux phénomènes les plus constants que présentent ces astres compliqués. D'ailleurs l'explication qu'il en proposait ne me sendjlait pas admissible. [Le célèbre astronome de Kœ- nigsberg dotait le noyau de la comète d'une polarité semblable à celle des forces magnétiques; en vertu de celte polarité, le noyau et l'émission nu- cléale antérieure oscillaient en face du Soleil comme l'aiguille d'une bous- ( 6o. ) sole en présence d'un aimant. Pour moi, je n'y voyais que l'effet d'une rotation du noyau fortement altérée, par instants, par l'attraction du So- leil, lorsque le noyau venait à se déformer, à s'allonger plus ou moins dans le sens du rayon vecteur. Dans ces conditions, la rotation peut prendre des allures irrégulièrement pendulaires, sans qu'd soit nécessaire de faire intervenir des forces polaires. D'ailleurs il ne pouvait être ques- tion de la résistance ou de la réaction des corpuscules d'un milieu quel- conque, puisque l'enveloppe extérieure de la comète n'était pas affectée. Mais justement parce que le phénomène est rare ou du moins fort peu étudié jusqu'ici, il y a lieu d'applaudir aux excellents documents qui nous viennent celte fois des observatoires français. » CHl.villî. — Mélanges gazeux dêlonanls. Calcul des Icnipératures et des chaleurs siiécificjues; par MM. Bertiielot et Vieille. « I.a pression développée pendant l'explosion des mélanges gazeux étant connue (ce Volinne, p. 545), on peut en déduire la température (définie par le thermomètre à air) et la chaleur spécifique correspondante des pro- duits; ou, plus exactement, deux limites entre lesquelles elles sont com- prises. Deux températures limites /,, t^ se calculent en effet, sans autre donnée, d'après une formule exposée par l'iui de nous (' ). Si l'on y joint la connaissance de la chaleur Q dégagée par une combustion totale, on peut calculer une autre limite Z,, intermédiaire en général entre les précé- dentes (-). La moyenne des deux valeurs, — — ^ = ï, fournit pour la (') .annales de Chimie et de Physique, S' série, t. XII, p. 3o2. (-) La quantité combinée réellement, au moment de l'explosion, doit èlre telle qne la chaleur dégagée par la combinaison amène le système au moins à la temi)érature t^. Si la chaleur spécifique moyenne du système entre o et t., était connue, on tirerait de là une limite pour la quantité en question, car il sufluait de multiplier cette chaleur spécifique par la température <, et de prendre le rapport entre ce produit et la chaleur totale. Ce rapport, —, serait Inférieur à la proportion réellement combinée, c'est-à-dire qu'il don- nerait uneccitaine idée de la dissociation. Cela étant admis, observons que dans nos expé- riences les seuls gaz composés qui prennent naissance sont l'acide carbonique et la vapeur d'eau, gaz dont les chaleurs spécifiques vont croissant avec la température. La valeur moyenne de leurs chaleurs spécifiques, prise entre o" et 200°, surpasse déjà la somme de ( 6o2 ) température de la combustion une valeur probal^le, d'autant plus ap- prochée que les limites /, et t.^ sont elles-mêmes plus voisines. Enfin la chaleur totale Q, divisée par les valeurs ^,, t^, /,,, T, fournit des valeurs limites c,, Cj, c<, C, pour les chaleurs spécifiques apparentes (à volume constant) des produits, entre o" et T°. Ces chaleurs spécifiques sont dites apparentes, parce qu'elles comprennent à la fois la chaleur spécifique proprement dite et la chaleur restituée par la recombinaison des compo- sants dissociés. » La valeur de C peut être regardée comme constituant une valeur pro- bable plus approchée que toutes les autres, sauf à en discuter de plus près la signification; elle s'applique soit au gaz composé lui-même, tel que la celles des éléments pour l'acicle carboniijiie, et il en est de même, d'après les observatiuns de MM. Mallard et Le Cliàtelier, pour la vapeui' d'eau à une température clcvco, mais qui n'atteint pas encore celle de la combustion. Nous aurons donc, en général, pour l'eau et l'acide carbonique, une Valeur inférieure à ct^, en remplaçant c par la somme des chaleurs spécifiques des coni])osants (hydrogène et oxygène, ou oxyde de carbone et oxygène], évaluée à la température ordinaire, soit •] ,i (à volume constant). Ce chiffre d'ailleurs s'applique à la fois à la portion combinée et à la portion dissociée. La chaleur spécifique du système, calculée d'après cette donnée, soit c„, c t nous donne le rapport -— ^j qui représente une limite l^, inférieure à la fraction réellement combinée. Mais nous jiouvons aller plus loin et tirer du chitire ci-dessus une autre limite inférieure des températures et de la dissociation, plus élevée en général que la précédente. En effet, notre calcul repose sur celui de deux températures limites, évaluées l'une dans l'hyijothèse d'une dissociation nulle, l'autre dans l'hypothèse d'une dissociation totale, le coeflicient de dissociation étant posé tour à tour K =; o et K = l dans les formules. Si nous lui attri- buons la valeur -^ ■, nous en tirerons une température t.^, qui sera comprise entre /, et t.,, du moins pour les systèmes léversibles, c'est-à-dire tels que la dissociation ])uisse en repro- duire l'étal initial; soit, jKir exemple, les mélanges d'oxyde de caibonc ou d'hydrogène avec l'oxygène pur, ou bien associé avec un gaz inerte. c t ■ Cette valeur nouJ fournira une nouvelle limite/' de dissociation, ——S plus élevée que la précédente. On en déduira de même un chiffre uitéiieur ?j et ainsi de suite. Pour les sys- tèmes r('veisibles, les valeurs ^, t^, t^, . . . tendent vers une limite; leur convergence est même assez rapide. Pour les systèmes non réversibles, tels que ceux qui renferment du cyanogène, ou des carbures d hydrogène, il peut arriver que la valeur t^ soit inférieure à /,, auquel cas le calcul ne fournit rien d'utile; T est alors la moyenne entre ^, et t.,. ( Go5 ) vapeur d'eau ou l'acide carbonique, si l'ou opère sur ses composants; soit à ce même gaz associé à l'azote ou à tout autre gaz inerte, suivant les cas (combustion du cyanogène, couibustion de l'hydrogène mêlé d'azote, combustions d'un gaz combustible par le protoxydeou le bioxyde d'azote); soit enfin à un certain mélange d'acide carbonique et de vapeur d'eau, dans les cas où l'on opère sur les carbures d'hydrogène. On obtient ainsi des données relatives aux chaleurs spécifiques totales des systèmes, pour des températures du thermomètre à air très diverses et qui sont échelonnées entre l'yoo" et 5ooo". Si maintenant nous évaluons pour ces mêmes tem- pératures la chaleur spécifique de l'azote, d'après les expériences de M. Vieille, nous pourrons la retranciier, et il restera celle de l'acide carbo- nique ou de la vapeur d'eau, à diverses températures comprises entre les mêmes intervalles. » La dissociation peut être aussi évaluée, pour les mêmes intervalles, à l'aide de diverses formules qui en fournissent des limites plus ou moins approchées : nous y reviendrons. » Voici les Tableaux renfermant les valeurs t,, t.^, c,, Cj, Q, Co, g, g,-, l, tj,, c^, T, C, toutes quantités définies plus haut, à l'exception de g qui est la contraction des produits brlilés comparés à leurs composants sous jjres- sion constante; g, étant le rapport entre le volume (à pression constante) des produits brûlés et celui des corps régénérables par leur dissociation, rapport distinct de g dans le cas des systèmes non réversihles. Nous donnerons d'abord le calcul de tous les nombres observés, sauf à les discuter plus tard. PREMIER GROnPK. — MÉLANGES OXYHYnRIQnES. Tableau I. Q Nature des mélanges. (eau gazeuse), t^. f,, t^. c^, ca I o o (i) H-+0- 58700 3742 Tj.Gg 2406 24,40 (7) H= -I- O- -t- -1 Az » 3219 18,24 2220 26,82 (8) H^-i-O' + A?.^ » 271a 20,67 2ii5 27,75 (9) H--f-0-+2Az- » 2258 26,00 1897 3o,g4 (10) H'-4-0-^-(-3A2' .. 1844 3t,83 1609 36,48 (il) H*+Az-0- 79601J 3'|66 23,17 ^%4 29,55 (12) H' + Az^O^-h A^^ ... , » 2751 28,94 23i9 34,33 ( 6o/, ) Tableau II. Nature des mélanges. c^. g. — • /,. ?,. c,. T. C. (i) H-+0' 7,2 f » o,336 2739 21,43 32^0 18,12 (7) H^ + O^ + iAz... 8,4 I « o,358 25oi 23,47 28G0 20,52 (8) H^-i-O' + Az' . .. 12,0 I .. 0,485 2375 24,72 2543 23,08 (9) H*+0*+2Az-.. 16,8 " » o,()oo 2101 27,82 2180 26,93 (10) H=4-0»+3Az'.. 21,6 f . o,6?7 1753 33,49 1798 32,65 (11) H^'+Az^O- 12,0 I f 0,228 283i 28,12 3i33 25,09 (12) H^+Az^O^+Az^. 16,8 1 l o,35o 2461 32,48 2601 3o,6o DEUXIÈME CROUPE. — MÉLANGES OXYCARBONIQUES. Tableau 1. Nature des mélanges. Q. f,. c,. t.. v^. cal o (i3) C20=+ 0= 68000 3872 17,56 2490 27,31 (i4) C^0--(- 0-4- Az » 3127 2Ij75 2277 29,86 (i5) C'0'+0= + Az- » 2741 24,81 2i38 3i,8i (16) C'O^+O'^+Az^ » 1876 36,25 1607 42,32 (17) C'O^'+Az^O^ 88800 2839 31,28 2217 40,06 {18) C'^o^+h-ho^ (') .. 97300 3745 26,00 2406 40,46 (19) C-0-+H-+0* 126700 3328 38,07 2128 59,74 (20) C^O-+IP+0^ i56ooo 3597 43,38 a3o7 67,64 (21) C'^0''+H''+0« 185400 3663 5o,6i 235i 78,88 Tableau 11. Mélanges. Cj. g. —• l^. t^. c,. T. C. (i3) C-O-H-0' 7,2 § . 0,296 2797 24,31 3334 20,40 (i4) C^O=+0=+Az... 9,6 Ç .. o,36o 255i 26,66 2840 24,02 (i5) C=02+02+ Az-.. 12,0 i .. 0,416 2355 28,88 2548 26,69 (16) €^0^+0-4- Az= .. 19,2 l .. 0,491 1739 39,33 1807 37,47 (17) C-O'H-Az-O- 12,0 I J o,og3 2264 39,22 255o 34,83 (i8) C'-0--f-H +0'... 10,8 f » o,3n » » 3271 29,76 (19) C-O^+lP-i-O'... 14,4 « .- 0,317 » » 3287 38,55 (20) c'0-4- u^-(-o^.. 18,0 . » 0,320 >. » 3296 47.^5 (21) C20-+H*+0«.. . 21, (i .. .. 0,323 . » 33o3 56, i3 C) Le calcul des mélanges l'cnfeiiiiant à la fois de l'iiydrogèiie et de l'oxyde do eaibniie a été fait d'aj)rùs la moyenne des pressions ohsirvées [tour 11- et C'O- \m& séparément. 6o5 ) (29 (3o (3i (32 (33 (34 (35 (36 (39 (4o (4i (42 TROlflEMi; GROUPR. — CYANOGENE. Tableau T. Nature des mélanges. Q. t^. c,. C'Az-4-0» 26.>5oo rai C'Az= + 0' -f- Az' C'Az' + 0» -+- -T. Az- . . . C*Az' -t-0» + 4Az-. .. C*Az' + 0' [265oo C'Az=4-0*+ lA Az... C'Az-+0*+2Az2. . . C*Az"-+0'-t- l|Az' .. C* Az^ H- 4 AzO- 349000 C'Az'+^Az=0^ 346000 C*Az2+3.AzO= 169800 C*Az'+2Az-0- 168400 5453 4566 3755 3097 4394 4024 3.9. 2810 4350 4 '49 4509 3993 48, .4 57»49 %)9' 84,76 28,81 3i,46 39,67 45, o5 80,37 79-70 39' 39 42,17 4272 3598 3o84 2676 358o 3596 61 ,45 72,96 85,12 98. >4 95,3 Tiibleau II. (29) C*Az' (30) C'Az'= (3i) C*Az'' (32) C'Az» (39) C'Az' (40) C'Az' Nature des mélanges O' /. t,. 0« + Az-.. 0« -I- 2 Az- 0« 4- 4 Az^ 4AzO' ... 4Az=0=.. . '9'2 24,0 28,8 38,4 28,6 33,4 T. 4862" 4082 3420 2886 3965 3972 54,00 64, 3i 76,76 9o>96 88,02 86,71 Quatrième groupe. — Carbures d'hturogène. Tableau I. Walui'e des mélanges. (eau gazeuze). cal r,. 22) C^H»-+-0'".. 307 900 495. 62,20 3210 95,92 23) C'H'-+-0'-.. 32 1 4oo 412. 77 '«4 2662 120,72 24) CH'+O".. 359600 3707 97,00 238o i5i , 10 25) 2C=H*-^-0'^ 387 000 386 1 100,24 2483 i55,84 26) C'H»+H^ + 0'*... 38o 100 4016 84,64 2587 146,92 27) CVH'^02+ 0'' 314 700 4078 77,16 2628 119,54 28) C«H"'0'4- 0- V 616800 3239 190,42 2068 248,20 C. R., 1884, I" Semestre (T. XCVIII, R" JO.) 79 ( 6o6 ) Tableau II. Nature des mélanges. (■„. ^. —• l^. (22) c*e- + o'" 21 ,6 fi 9 7 » » » 4080 75.47 (a3) C^H*^-0'^... 28,8 I 3 2 3,76 2702 118,8 34i5 94,11 (^4) CH-' + O''.... 36,0 1 0 9 il 9 i3,5i 2610 143,2 3 108 115,70 (25) 2C=H'-+-0'«.. 43,2 I 3 2 27,47 2756 '40,4 33o3 117,20 (26) C*H*+H=+0'^ 36,0 4 0 s 8,95 2676 142,0 3346 1 i3,6o (--7) C*H«0'-4-0" . 36,0 s 4 il 8 33,20 2987 .05,4 3332 89, 10 (28) CH^O^+O^'. 64,8 7 y !i 16,04 2200 280,3 2720 227,50 M. A. d'Abbadie fait hommage à l'Académie d'une Conférence qu'il a faite au troisième Congrès géographique international, tenu à Venise en 1881, sous le litre « Exploration de l'Afrique équatoriale; Credo d'un vieux voyageur ». 31ÉM01RËS PiyÉSENTÉS. M. C. Decharme adresse diverses Notes relatives à un orage qui a éclaté à Amiens, le i[\ février dernier. La tondre a présenté ce caractère insolite, qu'elle s'est divisée en frag- ments (//o6u/a(>e5 qui, par leur ténuité, sont devenus presque inoffensifs. (Renvoi à la Commission des Paratonnerres.) M. MiNARD adresse, par l'entremise de M. Faye, une Note sur un moyen d'atténuer la violence des orages. Le moyen que propose l'auteur consisterait dans l'emploi d'un grand nombre de paratonnerres, appliqués sur les poteaux télégraphiques et reliés aux rails des chemins de fer. (Renvoi à la Commission des Paratonnerres.) M. BocHOT adresse un Mémoire siu- un « Système de direction aé- rienne ». (Renvoi à la Commission des aérostats.) ( 6c.7 ) M. PiARRON DE AIoNDÉsiR adrcssc une nouvelle Note relative à la solution du problème des deux chaînes. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPOl\DAIMGE. M. liiscHOFFSHEiM informe l'Académie qu'il retire sa candidature à la place d'Académicien libre, laissée vacante par la mort de M. Breguet. (Renvoi à la Commission.) M. le Ministre de i.a Gterre informe l'Académie que les Archives de Médecine et de Pharmacie militaires, qui formaient jusqu'ici un Volume an- nuel, se composeront à l'avenir de trois Volumes, dont deux seront consa- crés à la partie technique (Archives de Médecine et de Pharmacie militaires), et un troisième à la partie administrative (Bulletin officiel). M. le Ministre adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, le tome II des Archives et le tome I du Bulletin. HlSTOlRlî DES SCIENCES. — Une lettre de Méchain. Note de M. J. Lefort. M. J. Lefort, petit-fils et héritier de J.-B. Biot, adresse à l'Académie la Noie suivante : « Dans une Notice lue le 2 janvier 1810 à la séance publique annuelle de l'Académie des Sciences, Biot a fait connaître les grandes difficultés éprouvées par Méchain pour prolonger la méridienne en Espagne et la pousser jusqu'aux îles Baléares, comme il en avait conçu le projet. Cet ha- bile astronome, après avoir heureusement exécuté, de concert avec Delambre, la grande triangulation de l'arc méridien compris entre Duu- kerque et Barcelone, était resté seul. Au bout de peu d'années, ilsuccomb;i, moins encore aux fatigues physiques qu'aux tortures morales occasionnées par un travail dont le succès lui paraissait très douteux. » Cependant le Bureau des Longitudes, regrettant l'interruption d'une opération si intéressante à tant de titres, chargea, au commencement de 1806, Biot et Arago du soin de la reprendre et de la terminer. Au moment où ces jeunes astronomes se disposaient à partir, Dalambre ne voulut ( 6o8 ) pas laisser ignorer au pins âgé des deux, qui était déjà son Confrère à l'Institut, l'étendue des obstacles qu'il y aurait à vaincre, A cet effet, il remit à Biot une lettre adressée par Méchain, le i3 messidor an XII (2 juillet 1804), à son ami Jaubert, professeur de Physique à l'École cen- trale des Pyrénées-Orientales. » La lettre donnée par Delambre à Biot m'appartient aujoiu-d'hui. Quoique au fond elle ne présente plus un grand intérêt, je la considère comme la relique d'un martyr du dévouement scietitilîque; et, à ce titre, je uie permets de l'offrir à l'Académie des Sciences. Celte lettre de Méchain est réellement inédite, car Biot n'en a cité qu'un court membre de phrase. » L'Académie jugera ])eut-éire opportun d'en publier un extrait un peu plus long, que je joins à cette Noie, dans le dessein de faire complète- ment connaître la situation morale de Méchain, c'est-à-dire son découra- gement, qui paraît être allé jusqu'au désespoir : « A Cullera, royaume (le Valence, lundi i>3 messidor an XII ( 3 juillet i8o4) ('). » .... Pour l'étiiblissement d'une nouvelle ligne de triangles sur le continent, depuis Tortose jusqu'ici (Cullera), je viens de parcourir tout le pays comjjris entre ces deux points, les plaines, les vallées et les plus hautes montagnes, afin d'y chercher, choisir et arrêter des points convenablement situes entre eux pour être les sommets des triangles de cette chaîne. Ces courses ont (té un pou pénibles, soit à cause des localités, soit par le défaut de secours, de gîtes, de moyens de subsistance dans un p lys tel que celui-ci; soit enfin par les excessives chaleurs que nous avons eu à supporter. Je dis nous, parce que l'un des oflîciers du brigantin a bien voulu m'accoiupagner. La somme de nos courses par terre a été d'un peu plus de i5o lieues, paicc qu'il a fallu faire bien des zigzags. Nous en avons fait à peu près autant dans le même temps et par intervalles sur le brigantin. Nous nous sommes fort bien entendus avec le commandant de ce bâtiment, pour les points et les époques de nos réunions, et maintenant je n'ai ((u'à me louer de son zèle, de son activité et de ses procédés à mon égard. « Le malheur irréparable est d'avoir perdu tant de tein|)s, d'avoir encore été obligé de perdre six semaines à Valence pour y attendre les ordi'es du roi au capitaine général, ipu)ique le ministre d'Etat ait assuré l'ambassadeur de France que les ordres avaient du être envoyés de ses bureaux dès le i4 juin de l'année dernière, comme je l'avais demandé vers ce teni|)S-là. Il en est résulté que j'ai encore manqué les mois du printemps, favora- bles pour la mesure du grand triangle, ((ui doit aboutir à Grave en traversant la mer; que cela est à remettre pour l'Iiiver ou le printemps prochain; (jue je vais, ou que ncjus allons avoir à s(uiflrir, poiii' la mesure des triangles du continent, les plus grandes et divorantes chaleurs; être exposes à éprouver des retartls par les brumes épaisses et presque conti- nuelles ipie ces chaleurs occasionnent; enfin à tous les oi'ages, tempêtes, pluies et grêles. (*) Comme il ne s'agit pas d'une œuvre littéraire, le transcripteur s'est cru autorise à corriger quelques-unes des fautes grammaticales qui se trouvent sur l'original. ( ^'09 ) qui sont si fréquents dans ce pays-ci, et surtout dans les montagnes, en juill;;t, août et septembre. Il faudra bien s'y soumettre comme l'année dernière, et peut-être que la fou- dre, la grêle, l'impétuosité des vents respecteront nos frêles habitations sous la toile, au sommet des hautes montagnes. » Au n-'Ste, je vous avoue que, sans désirer la mort, je suis loin de la naindie, ipie je la verrais sans le plus léyer regret s'avancer vers moi; qu'elle me serait un bien, une laveur du ciel, dans l'état où je suis : accablé de chagrins de différentes espèces, ayant vu tous les moyens de succès pour ma mission, (jue le courage, la constance m'avaient fait prendre, forcer, arracher, s'anéantir successivement; voyant que ce succès est même plus ([u'inccr- tain, par différentes raisons qu'il serait trop long d'exposer; et aussi que, supposant ce succès possible, l'éloiguement du terme oii il pourrait être effectué est si grand qu'il m'ac- cable, me lue, et que je n'en puis supporter l'idée. ■. !\Ia femme en est désolée, au point que j'ai tout à craindre pour sa santé et sa conser- vation. Mon fils qui est avec moi, sa sœur ipii est à Paris, y perilent le tcnips et les moyens de se faire un état, un soil, un établissement; a|)rès moi, ils ne trouveront pas et n'auront pas un denier de fortune. Jamais, non jamais, quoicpi'unc grande partie de ma vie se soit écoulée dans le malheur, dans les larmes sur les miens et sur moi-ménu'; jamais, dis-je, je ne me suis liouvé dans une si cruelle position, si inquiétante, si déchirante. Cette malheu- reuse commission, dont le succès est si éloigné, beaucou|) plus qu'incertain, sera plus que probablement ma perte, et ce qui est pis encore, celle de ma famille, mou tombeau et celui de mon honneur. Mais pourquoi vais-je vous entretenir de choses si tristes, si noires, et (lui ne me sont que personnelles? Je vous en demande mille pardons : l'amitié en doit i\n peu aux malheuieiix ! J'ai fini. » » ],e 20 septembre i8o5, un an environ après avoir écrit la lettre de dé- sespoir dont nous venons de citer un long fragment, Méchain est mort à Castillon-de-la-Plana. Son cadavre a été inhumé dans le cimetière de cette ville. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une éciuatiou différentielle du troisième ordre. Note de M. E. Gocrsat, présentée par M. Hermite. o Dans une Note récente (même Volume, p. 4'9) sur l'équation diffé- rentielle du troisiètne ordre, due à M. Rutnmer, j'ai montré cotnment, par des procédés algébriques, on pouvait obtenir en très grand nombre des ititéi^rales ratioimelles de cette équation. Je suis arrivé, depuis lors, à ce résultat que les systèmes de valeurs admissibles pour les nombres entiers m, ti, p sotit en très petit nombre, et, sauf le cas oi'i detix de ces nombres seraient égaux à 2, aucun d'eux ne peut dépasser 9. » Les lettres P, Q, R, m, n,p ayant le même sens que dans la Commit- ( 6.0 ) nication précédente, soient m', n\ p' les degrés respectifs des polynômes P, Q, R et a,, «2» • • 7 ^// 'es p' racim^s de l'équation R == o. Si dans, l'équa- tion différentielle (i) x(x-i)g+[(ô+£).r- 5]J:+Cr=o, ou 1 on a » m — I n — 1 — 1 Ç -- ^~4 1 1 I m n m l)(' on fait le changement de variable r = aj(/), il résulte des propriétés de cette fonction rationnelle que la nouvelle équation n'aura d'autres points singuliers, outre les points o, i, =o , que les points a,, a.^, . . .,apf, ces der- niers avec les mêmes exposants de discontinuité. Il suit de là que la fonc- tion x = (^[t) devra vérifier deux équations différentielles du premier ordre de la forme suivante : , , dx (2) ,T7TZ (3) \jx[x — I ) '^{t) étant une fonction entière de t de degré 2//+ 1 au plus. Écartons le cas pnrticidier où les deux nombres m et n seraient égaux à 2; des équa- tions (2) et (3) on déduit une combinaison algébrique [(2?-i)(.r — i) + (2E — i).rp » Le second membre de celte relation est au plus du degré 6/>'-f- 6 et, par suite, le degré de (f[t) ne pourra dépasser cette limite. Il en résulte déjà qu'aucun des nombres m, n, p ne pourra dépasser 12; car, en suppo- sant m'^n^p, on a toujours /j/>'>6/-|- 6, si /)>i2; on voit aussi que, pour les valeurs 7, 8, g, 10, ii attribuées à p^ p' ne pourra dépasser les limites 6, 3, 2, i, i, i. )i On obtient des limites bieu inférieures pour ni, n, p, tn', n', p' au moyen des considérations qui suivent. Si t ^= n est une racine d'ordre m ( 6ii ) de multiplicité de l'équation !p(<) = o différente de o, i, oo , l'équation (3) montre que t =^ a sera une racine de l'équation i|/(/) = o d'ordre m — 2 de multiplicité; les racines qui ont une des valeurs o et i doivent être ra- cines au même degré de multiplicité de <]^[t) = o. Enfin, si çj(^) = o admet la racine^ =: 30 au degré r de multiplicité, ^[t) sera de degré 2.p' + 2 — r, et l'on trouve des conditions analogues pour les racines de l'équation ç(/)= i. Inversement toute racine de l'équation '^{t) =0 doit appartenir à l'une des équations (p{t)=o, o[t)=i, et si di(f) est d'un degré inférieurà 2/j'+a, l'une de ces équations admettra la racine < = 00 . Appelons N, N', N" les nombres des racinesdes trois équations (p{t) = o, ç(<) = i, o{t) = 00 , qui ont l'une des valeurs o, i, «o , chacune étant comptée avec son degré de multiplicité; on atn-a la relation (5) N -H W-h{in — 2) /«' + (« — 2)n'= 9.p'+ 2. » D'autre part, on a les relations évidentes , „, I N -f- mm' = N' + nn' = N" -t- pp, 1 N+N'H-N">3, et les relations (5) et (6) entraînent les suivantes, que l'on pourrait aussi établir direclement : N 4-N" + (w — '2)m' -^{i> — 2)//= 2n'+ 2, 1N'4-N"+ [n — 2) «'-+-(/> — '2)p'= 2?h'+ 2. » L'élimination de N, N', N" entre les équations (5) et (6) conduit à la nouvelle inégalité (/H — 3)/n'+ («— 3) 7i'+ (p — 3)/?' = 3 . » Supposons, en second lieu, m = 2, « > 2, /'i; «, on aura à rechercher les solutions en nombres entiers et positifs des équations suivantes : M -|-N'-+- (« — 2)«'= 2/>'+ 2, N + 2/«' = N' + nn' = N" + pp', N + ]S' + N">3. La discussion de ces équations se fait trèsfacdement et l'on est conduit aux ( «12 ) conclusions suivantes. Danslescas, en petitnombrp, où la somme — i 1- ' m n p est supérieure ou égale à l'unité, les équations précédentes ne fournisseni aucune limite poiu' les nombres m' , n' , p\ et il existe en effet une série indéfinie dinlégrales rationnelles pour l'équation de Rummer. Si la somme \ 1 — est supérieure à l'unilé, on sait, d'après le beau Mémoire de m II p ' ' ' r jM. Schvvarz [Jaiinuil de Bonhanlt, t. 75), que l'intégrale générale de l'équalion hypergéométrique est algébrique. Si la somme — I 1 — est égale à l'unité, l'intégrale générale s'exprime au moyen des fonctions el- liptiques, et le problème n'e^t qu'un cas particulier du problème de la transformation des intégrales de première espèce. Enfin, si la somme 1 h - est inférieure à l'unité, les seuls systèmes de valeur» admissibles m " p ' .. pour les nombres ni, n, p sont les suivants, en supposaut m <^^ n ) et par suite C"'=rts„,-„ C^"'^a„s„,-„ ..., C'"-"" =«„_,„„_, (rnod./p), la relation A"-* + A"^ = B 4- . . . -t- AB"-- 4- B''-' = o (mod./j) et la relation A" — I s^ o (mod./;), qui se déduit de la précédente, en la multipliant par A — i, deviennent, en remplaçant A et B par leur valeur C" et i, Considérons l'un des résidus donnés par la première relation, par exemple As,,,-,, il ne peut être l'unité, car alors cette relation deviendrait n^o (mod./^), ce qui est impossible. De plus, le résidu a^„,-, élevé à la puissance /('"""est l'unité, en vertu de a^,,, — i ^^ o {mod . p) ; a^^^t- , est donc nécessairement l'un des résidus de la série a„, «,„, . . . , a „, n„, moins le dernier a„, qui fi II n est l'unité. On peut donc poser (1^^,,,-,^=. a^^„ a étant un nombre moindre n que «; deux résidus égaux ont même indice, ou bien la différence de leurs indices est un multiple de H; il en résulte l'égalité S«' ' = a - + sH, n ' d'où mais a + «£ n'est pas divisible par /«, car a est moindre que « : donc il faut (' ) Comptes rendus, séance du 3 mars. C. R., iSS'i, 1" Semestre. (T. XCVIII, N° 10.) 8o « = 3, A = 2^=, B^i, ( G, 4 ) que H admette le diviseur //, et par suite que p soit de la forme Wn'^' -t- i, ce qu'il fallait établir. » On a supposé B= i, soit plus généralement A = C"', B = D"'. Je pose D"s=C"R" (mod.;j), ce qui est toujours possible, d'après les propriétés.des résidus; on en dé- duit D"' = C"'R'" (mo(l.p), B = \L (tuod. en posant R"'= L. A"-'+ A" -B-4-... + AB"-=+ B"-'=o, A"— B"~o (mod.yo) deviennent, en remplaçant B par sa valeur et en supprimant A"^', A" qui ne contiennent pas le facteur/;, H-L + L'+...-+-L"-'eeso, L"— ieseo (mod.p); on est donc ramené au cas précédent. T.a proposition est ainsi démontrée. » applications : 2'*+ 2" +r =262657, 2'*— 2' +1=261633 = 3,87211, 7z = 3, A = 2^', B = i, 2''" + 2-' + I = 18014398643699713 ; que ces nombres soient premiers ou non, ils doivent être de la forme ir.3' + i, ir.3^+r, ce qui a lieu. » ASTRONOMIE. — Sur la variation singulière du noyau de la comète Pons-Brooks. Note de M. Ch. Tkûpied, présentée par M. Faye. « Je préparais une Note sur luie variation singulière que j'avais observée le 19 janvier d^ns la forme du noyau de la comète Pons-Brook<, lorsque j'ai reçu le numéro du 11 février des Comptes rendus où j'ai vu, par un ar- ticle de M. Perrotiu, que le changement survenu le 19 janvier s'était déjà produit le i3 avec les mêmes caractères généraux. » Le même numéro des Comptes rendus contient d'ailleurs une Note de M. Rayet qui signale aussi la variation du )3, observée à deux inslriunents diflérents, de sorte qu'il est impossible aujourd'hui de conserver le moinJre doute sur la réalité du phénomène. Je demande à l'Académie la permission défaire connaître ici les particularités que j'ai i)u observer dans la soirée du 19 janvier et les mesuies que j'ai lailcs à celte occasion. ( G. 5 ) » Le i3 janvier, ciel couvert; lin i3 au i8, rien de [)arliculier, ni dans la forme du noyau, ni dans le spectre de la comète, si ce n'est que la bande la moins réfiangible me paraît plus étendue vers le rouge, et que le spectre continu du noyau, plus brillant i|uc les jours prccrdcnts, est visible à une plus grande distance des deux bandes extrêmes. Le iq janvier, l'aspect du noyau est tellement changé, que l'on croirait volontiers ne plus avoir aiïaire au même astre. La tète de la comète est alors composée de trois zones, comme le montre le dessin (|ue j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, La zone intérieure, la plus biillante, est à peu près circulaire, et reinarcpiable j)ar son aspect laiteux : elle se détache fortement sur la zone contiguë, d une nuance grisâtre; et après cette deuxième zone, vient la nébulositi' ordinaire de la cheveluie, limitée dans la région sud-ouest par un arc de pa- rabole. " Le noyau a subi un allongement considérable; il est lormé de deux parties distiniles d'éclat très différent, reliées entre elles par un étranglement très marqué occupant à peu jirès le centre de la zone circulaire intérieure. La partie australe du noyau, de beaucoup la plus brillante, se termine par un arc d'ellipse très net tangent à la circonférence de la zone; la partie boréale, au contraire, est coupée biusquement à l'extrcmilé du diamètre, dont la direction coïncide avec celle de l'axe du noyau. Cette direction est presque exactement celle de l'axe de la queue; son angle de position, résultant de cinq mesures, est 66", 5 ; par cinq mesures aussi, le diamètre de la zone circulaire a été trouvé de 36", 2. ( ^^^ ) » Le lendemain 20 janvier, le noyau de la comète et la nébulosité qui l'entoure avaient repris leur aspect accoutumé. Pendant les jours suivants, jusqu'à la fin de la première semaine de février, j'ai attentivement suivi la comète sans pouvoir découvrir aucun changement pareil à celui du 19. Il s'agit donc là de transformations dont la durée n'a été que de quelques heures. Et c'est là ce qu'il y a de particulièrement remarquable dans le fait en question. Au voisinage du périhélie on pouvait bien s'attendre à des transformations graduelles du noyau, mais c'est, je crois, la première fois qu'on se trouve en présence de variations dans lesquelles on puisse soupçonner l'existence d'une périodicité. » Eu comparant mon dessin à celui de M. Thollon, on peut voir que les apparences s'accordent généialement. Je ne puis rien dire du i3 jan- vier, iniisque je n'ai pu observer la comète ce jour-là; d'ailleurs, les obser- vations de Bordeaux sont venues confirmer celles de Nice pour le i3; mais je dois dire que, le 19 janvier, je n'ai pas vu aussi nettement que MM. Perrotiii et Thollon le second diamètre lumineux, à peu près perpen- diculaire à l'axe du noyau, indiqué dans leur dessin. Le noyau m'a paru, en outre, surtout dans sa partie australe, mieux défini. Mais, sans insister sur ces divergences, qui peuvent dépendre, en grande partie, des condi- tions instrumentales ou atmosphériques de l'observation, l'accord est sa- tisfaisant, et je suis heureux de pouvoir confirmer dans l'ensemble les faits si curieux que les habiles observateurs de Nice ont le mérite incontestable d'avoir sigmdé les premiers. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les oscillations baromédiques produites par l'éruption du Krakatoa. Note de M. l*. Tacchixi. « Les Notes de MM. Strachey, Forster et Renou ne laissent point de doute sur le fait de la propagation, autour du globe, des ondes atmosphé- riques produites par l'éruption du volcan du Krakatoa; j'espère cependant qu'il ne sera pas sans intérêt de communiquer à l'Académie les résultats fournis par l'examen des courbes barométriques de notre petit enregis- treur Piichard. » Dans les courbes des 17, 18 et 19 août i883, j'ai trouvé quatre séries de dentelures bien caractéristiques : ces dentelures sont très serrées, taudis que, dans leurs autres parties, les courbes sont très régulières, en raison (6i7 ) de la condition générale barométrique en Europe. Les temps correspon- dant aux quatre séries d'oscillations barométriques sont les suivants : Il m Première série \i. 7 du 27 août i883 Deuxième série 5. 6 ni. du a8 » Tniisième sérii' i .^8 m. du 20 i> Quatrième série 4- « s. du 29 » » Les deux premiers temps correspondraient à l'arrivée de l'onde par l'ouest et par l'est à partir du Krakatoa, le troisième et le quatrième au re- tour de l'onde, après un tour entier autour du globe. » Le capitaine llaffo, qui commandait le navire génois l' Adrialico , a entendu le pins grand bruit et la plus grande secousse du navire à S*" ilii matin le 27 août, étant à 10" sud et à io5° de longitude est de Greenwich : par conséquent, en tenant compte de la vitesse du son, l'explosion aurait eu lieu à i''3i" de Rome. Alors la vitesse de propagation de l'onde dans les deux premiers cas serait de 277"" et 296"" par seconde, et pour le re- tour acjS"" et SiS™, résultats qui s'accordent avec ceux qui ont été déjà publiés. Natnreili meut, d;u]s le premier calcul, les résultats sont affectés de l'erreur du temps de l'explosion du volcan ; tandis que, dans le second, le point de départ a été donné par le barographe avec une grande préci- sion. » J'ajouterai que, dans nos courbes, les oscillations barométriques dimi- nuent progressivement, de manière que les dernières du 29, quoique très bien visibles, sont très petites en comparaison des premières. » MÉTÉOROLoGiii:. — Sur les lueurs crépusculaires et aurorales de r hiver de 1 883-1 884- Note de M. Ch. Dufocr. « Morges (Suisse), 2 mars 18S4. » Les magnifiques lueurs que nous avons eues dernièrement, soir et matin, constituent un fait assez rare et assez remarquable pour qu'il vaille la peine d'y prêter attention. » Aussi ai-je plusieurs fois observé toutes les phases du phénomène, surtout l'instant où il cessait d'être visible. De cette manière, on peut cal- culer quelle devait être la hauteur des éléments qui le produisaient; en admettant du moins, ce qui me paraît fort probable, que les lueurs étaient dues à des substances éclairées direciement par le Soleil, et non au reflet d'autres objets qui auraient reçu l'éclairement direct. ( <3.8 ) » Pour la cessation du phénomène, les observations faites du lo an i5 janvier ont dotnié des résultats très concordanis. Je prendrai comme exemple celles du lo janvier, effectnées par le beau temps, dans les meil- leures conditions, et avec toute la précision possible pour un phénomène de cet ordre. Ce soir-là, pour Morges, situé par 46° 29' de latitude nord et /jo°9' de longitude à l'est de Paris, les lueurs crépusculaires ont cessé à ghjgm tpHips moyen de Morges, ou 6'' 7" temps vrai. )) Eu négligeant la réfraction, qui ne peut modifier notablement le ré- sultat final, on trouve qu'à ce moment le Soleil était à i6"r)4' au-dessous de l'horizon, et que son azimut était de 104" 21', compté du nord en pas- sant par l'ouest. » Dans cette direction, lesoleil se couchait alors ponrun point situé par 4o°6'3o" de latitude nord et i';;"29'de longitude à l'ouest de Paris; c'était sur l'Atlantiqur, à peu près à mi-chemin entre Oporto et les Açores. Voilà le point où étaient tangents les rayons qui, en continuant leur route, éclai- raient, dans les hautes régions de l'atmosphère, les éléments qui formaient les lueurs crépusculaires au moment où, pour nous, elles disparaissaient à l'occident. Le lieu de rencontre des tangentes menées par Morges et |);ir ce point devait être le siège des lueurs. Ou trouve ainsi qu'd était à une hauteur de 70"^™, et par 43"4^^' de latitude nord et 7°i3' de longitude à l'ouest de Paris; c'esl-à-due au-dessus de la partie méridionale du golfe de Gascogne, près de la limite orientale de la province des Asturies, ou 274*"° ^ l'ouest de Bayonne. » On voit donc que les régions illuminées étaient fort éloignées de la surface de la Terre, à une altitude ou l'atmosphère est très raréfiée; il faudra avoir égard à cette circonstance, dans les explications que l'on pré- sentera pour en rendre compte. » Parmi ces explications, il me semble qu'il faut éliminer de prime abord toutes celles qui alirdjuent ces lueurs à un phénomèric atmosphé- rique, tel que le passage de la Terre dans la queue d'une comète, ou une effervescence extraordinaire du Soleil lui-même, car, dans ce cas, tous les points du globe les auraient aperçues le même jour, tandis que certains pays les ont vues au commencement de septembre, d'autres en octobre, et, en Suisse, elles ont conunencé seulement le a'j novembre. « Ce qui prouve, d'ailleurs, que le Soleil n'était pas la cause de ces lueurs, c'est que la Lune en produisait aussi; mais elles étaient, natm'elle- merit, plus faibles, comme j'ai pu le constater plusieurs fois du 9 au 16 jan- vier, soit avant la pleine Lune, quand elle se couchait vers 4'' ou 5'' du («'9) malin, soit a[>rès la pleine Lune, quand elle se levait dans la soirée. » Tontes réserves faites pour les nonvelies idées qui pourraient surgir et pour les nouveaux faits que l'on pourrait découvrir, il me semble que, de tout ce qui a été dit pour expliquer les magnifiques luems que nous avons admirées dans l'hiver de 1 883-1 884, ce qui me paraît le plus pro- bable, c'est que nous avons eu là une conséquence du cataclysme arrivé le 27 août dans le détroit de la Sonde. S'il en est ainsi, je crois que, pour nous arriver, les poussières et les gaz lancés par le Krakatoa ont passé par l'océan Pacifique, l'Amérique et l'océan Atlantique, plutôt que par l'Inde et l'Egypte, ce qui serait cependant le plus court chemin. Cela me paraît con- forme à l'effet de la rotation de la Terre, et conforme aussi aux observa- tions qui ont été faites sur le moment de l'apparition des lueurs, puisqu'on les a vues aux îles Sandwich et en Amérique avant de les voir en Europe, et qu'en Europe elles ont passé plus tard en Suisse qu'en Angleterre. » Pour appuyer l'idée que ces lueurs crépusculaires étaient dues a des substances lancées |)ar le Rrakatoa, on a dit qu'en i 83i on avait eu quelque chose de pareil, après les phénomènes volcaniques qui avaient accompagné l'émersion de l'île Jtdia ; mais, en outre, en i83i, il y a eu, sur une grande partie de l'Europe, des brouillards secs attribués à la même cause. » Et l'on aurait pu ajouter que, précisément un siècle avant la cata- strophe de Java, en 1783, une grande partie de l'Europe et le bassin de la Méditerranée furent couverts par un brouillard analogue, légèrement lumineux pendant la nuit. Ce brouillard, très bien observé par de Saus- sure, dura environ deux mois. Dans les beaux jours d'été, depuis les bords du lac Léman, on ne voyait pas les montagnes de la Savoie, distantes seu- lement de i4 ou iS*^"", et au mois d'août, à 10'' du malin, on pouvait, sans fatigue, regarder le Soleil à l'œil nu. On a d'abord voulu l'attribuer au passage de la Terre dans la queue d'une comète; on renonça à cette explication, quand on apprit que, sur une grande partie du globe, le brouillard n'existait pas. )) Mais on était encore dans une année remarquable par de grands bou- leversements de l'écorce terrestre, puisque c'est en 1873 qu'eurent lien les terribles tremblements déterre de laCalabre, et que les volcans de l'Islande firent des éruptions qui ressemblaient un peu à celle du Krakaloa; dès lors, on a généralement attribué ces brouillards lumineux à la poussière ou à la fumée lancée par les volcans. » H est vrai que, dernièrement, nous avons eu des lueurs dans les hautes régions de l'atmosphère, et non pas des brouillards dans les régions infé- rieures, mais cela s'explique par l'éloignement du lieu d'émission. ( Gio ) )) A une distance relativement faible du volcan, il peut y avoir encore des débris de poussière d'un certain volume et d'un certain poids, qui se rapprocbent de la Terre, tandis que, à une distance beaucoup plus grande, il n'arrive plus que des éléments beaucoup plus légers, qui se manifestent plulôt par l'illuminalion de l'atmosphère que par la présence du brouillard. » La grande objection qu'on peut faire à ceci, c'est la faible densité des couches d'air dans lesquelles ces matières restent en suspension. En effet, à la hauteur de 70"^", et sans même tenir con)pte de l'abaissement de la température qui aurait pour conséquence de duninuer encore le résultat, ou trouve que la pression de l'air doit être seulement de o""",i2. C'est bien peu, pour tenir en suspension des substances quelconques; cependant, ce n'est pas là une impossibilité absolue, et, dans tous les cas, quelle que soit la cause qui a produit les lueurs, d'après les calculs indiqués plus haut, cette cause a dû se manifester à une altitude de 70*"" environ. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Méthode pour la mesure du coefficient de dilata- tion cubiijue de substances soliiles en Jragments très petits. Note de M. J. Thoulet, présentée par M. Berthelot. « Pour mesurer le coefficient de dilatation cubiqxie de substances en fragments très petits, j'emploie la dissolution d'iodure de mercure dans l'iodure de potassium, qui m'a déjà servi à trier les éléments non ferrugi- neux des roches et à prendre la densité de minéraux en fragments à peine visibles. Cette liqueur, selon son état déconcentration, peut atteindre une densité de 3,1; mais, à cause des nombreux inconvénients inhérents à l'usage des liqueurs sursaturées, il est plus prudent de lui laisser seulement une densité comprise entre 2,75 et 2,85. M. Victor Goldschmidt, dans une remarquable thèse inaugurale, s'est livré à l'étude détaillée de cette liqueur, et, entre autres recherches, il a mesuré son coefficient de dilata- tion pour un certain nombre de densités déterminées. Il a ainsi dressé le Tableau suivant : il. a. d . a. 3,2 o,oo())'ji8 2, 3 o,ooo5253 3,1 0,0004875 2,3 O,O0052I7 3,0 0,OOo5o32 2,1 0,0005l82 ■2,9 0,0005189 2,0 (),ooo5i47 2,8 0,0005222 1,9 0,0004986 2,7 o,ooo5256 1,8 0,0004824 2,6 0,0005289 ''7 0,0004662 2,5 Q,ooo5323 1 ,6 G, 0004501 2,4 0,(1005289 ■ '^ 0,0004340 ( 62, ) » On phice le solide, dont on wiit mesurer le coefficient de dilatation cubiqrie, dnns une éproiivette contenant de la liqueur d'iodure concentrée, et l'on ajoute fie l'eau jusqu'au moment où le corps reste en équilibre par- fait, snns monter ni descendre au sein du liquide qui le baigne. A ce mo- ment la densité de la liqueur et celle du corps sont absolument égales. On note la température t et la densité dàe, la liqueur. On ajoute alors une petite quantité de liqueur concentrée et l'on prend la nouvelle densité D. Comme D > valeur qui est précisément celle du coefficient de ddatation cubique du corps, de sorte qu'on pourra poser _ V-i _ \i + 'j.{t'-t]]d - D ^-?-,- [t'-i) » Je procède aussi en établissant d'abord l'équilibre du corps dans la liqueur refroidie dans un bain d'eau de la Ville, dont la température peut G. R., i884, 1" Semestre. (T. XCVIll, N- 10.) ^I ( Gaa ) être considérée coiume suffisamment constante, laissant réchauffer à l'air et prenant la densité à la température ambiinte, puis réiablissant l'équi- libre toujours à la température ambiante, par une addition de liqueur concentrée, et enfin reprenant la densité à cette même température. Quelle que soit la méthode employée, variable d'ailleurs avec la saison et les conditions dans lesquelles on se trouve, on voit qu'il suffit de la me- sure de deux densités et deux températures, pour trouver le coefficient de dilatation d'un corps. » S'il s'agit d'un corps isotrope, le tiers de la valeur trouvée représen- tera le coefficient de dilatation linéaire ; dans le cas de cristaux uniaxes, la valeur trouvée sera la somme du coefficient de dilatation linéaire suivant l'axe, plus deux fois le coefficient perpendiculairement à l'axe; enfin, s'il s'agit de cristaux biaxes, celte valeur est égale à la somme des trois coef- ficients principaux. » Les températures seront mesurées au ~ de degré. » Si le corps est plus dense que la liqueur à son maximum de concen- tration, on l'enferme dans un flotteur plus léger, dont on connaît le coeffi- cient de dilatation et qui laisse libre accès à la liqueur environnante. On opère alors comme précédemment. » Pour ne citer qu'un exemple de la sensibilité delà méthode, le quartz m'a donné pour coefficient OjOoooSS^ de 19° à 45°, 6, tandis que M. Fizeau trouve 0,00003619. » Le procédé s'emploiera avec avantage pour mesurer le coefficient de dilatation cubique des roches, même en lamelles préparées pour l'obser- vation microscopique. Avec de très légères modifications, il pourrait s'ap- pliquer aux liquides et deviendrait analogue à la méthode d'Angstrom pour la mesure de la dilatation maximum de l'eau. » ÉLECTRICITÉ. — Aclions de deux parties consécutives d'an même courant. Note de M. A. BuenET, présentée par M, Debray. « Dans l'équipage qu'Ampère employait pour cette expérience bien con- juie, nous distinguerons les deux branches principales, qu'il n'a pu isoler de parties accessoires formées d'une branche horizontale et de deux verticales. Sur ces diverses parties agissent : 1° le cour:mt des rigoles; 2" la Terre. Dans l'expérience ordinaire, les actions des rigoles sur les parties princi- pales et accessoires concoinent à pousser l'équipage dans le même sens; l'action de la Terre dépend de l'orientation. .( 623 ) » La disposition suivante permet de faire la part de chacune de ces in- fluences. » L'appareil, décrit dans le Joitinal de Phy-Aque (i883, p. 46-)> com- prend les deux rigolis disposées suivant deux circonférences concen- triques; au centre, un axe autour duquel tourne, relié à lui, l'équipage d'Ampère, reposant sur le mercure des rigoles. Il acquiert ainsi une sta- bilité que ne donne pas la disposition ordinaire. » Les deux nappes mercurielies sont interrompues aux extrémités d'un même rayon, par des cloisons isolantes que l'équipage franchira aisé- ment, grâce aux ménisques mercuriels qui s'élèvent sur leurs bords. Les rhéophores pourront être amenés de part ou d'autre de ces cloisons; pla- çons-les d'un même côté. » 1° Si les anches principales de l'équipage sont dirigées vers les rhéo- phores, les conditions de l'expérience d'Ampère seront réalisées. » Or on observe une rotation continue dans le sens de la répulsion in- diquée par Ampère, que! que soit le sens du courant, que l'on peut ren- verser à l'aide d'un commutateur. Il en résulte que l'action de la Terre n'est pas la cause déterminante du phénomène, puisque le courant a pu être renversé et que l'équipage prend successivement toutes les positions par rapport au courant terrestre. » Reste encore l'action du courant des rigoles sur les parties accessoires. )> 2° Faisons passer les rhéophores de l'autre côté des cloisons. Les branches principales n'ayant avec le mercure de contacts conducieurs qu'à leurs extrémités, le courant parcourra ces branches en sens inverse de celui qu'il a dans les rigoles. D'après le raisonnement d'Ampère, les rigoles devront attirer ces courants contraires, tandis que leur action sur les parties accessoires est, comme plus haut, répulsive. » L'équipage m;irche dans le sens de l'attraction, dès que le courant est assez intense pour triompher de l'action de la Terre, dont nous reparlerons plus loin, et l'on obtient une rotation continue dans le même sens que plus haut, quel que soit le sens du courant. » 3° Il suffit d'enlever les cloisons isolantes pour faire intervenir à la fois attraction et répulsion, et pour se rendre compte de l'importance des branches principales. » Le courant se bifurque alors en arrivant aux rigoles ; une partie prend à droite, l'autre à gauche. » a. Réduisons l'équipage à la partie que nous avon.s appelée acces- soire. ( 624 ) » Si la Terre était sans action, l'équipage se porterait à l'antre extrémité dn diamètre où arrive le courant. Si la Terre agissait seule, l'équipage se placerait à l'est ou à l'ouest du méridien magnétique, en une position dé- pendant des longueurs relatives des brnnches horizontale et verticales. » Disposons dans le méridien magnétique le diamètre où arrive le cou- rant, les rhéophores vers le nord. » L'équi[)age prend une position d'équilibre stable, à l'est ou à l'ouest, suivant que le courant est centrifuge ou centripète dans la branche hori- zontale ; il se rapproche d'autant plus du midi que le courant est plus in- tense. M On comprend qu'ici, comme dans toutes ces expériences, l'action des rigoles sur l'équipage croit avec l'intensité du courant beaucoup plus vite que celle de la Terre. » b. Ajoutons maintenant à l'équipage ces branches que nous appelons principales, elles seront attirées d'un côté, repoussées de l'autre par les courants bifurques, et, si courtes soient-elles, elles imprimeront à la posi- tion d'équilibre de l'équipage un déplacement considérable dans le sens de cette double action. Dés qu'elles auront une longueur suffisante, elles don- neront une rotation continue et très rapide. » Ces expériences montrent, entre autres, comme M. Izarn l'a fait der- nièrement avec d'autres dispositions, que, si dans l'expérience d'Ampère diverses influences entrent en jeu, la plus considérable est bien celle qu'on signale seule d'ordinaire. » OPTIQUE. — Sur le spectre d'absorption de l'eau. Note de MM. J.-L. Soret et Ed. Sarasin. « La Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève a chargé der- nièrement une Commission spéciale (') de faire des recherches sur la cou- leur et la transparence des eaux du lac de Genève. Cette Commission nous a remis le soin défaire certaines études préparatoires, se rapportant à l'analyse spectrale des radiations transmises par une couche d'eau plus ou moins épaisse. Ce travail jiréliminaire nous a conduits à un résultat nouveau, croyons-nous, et digne d'être signalé. » Entre le speclroscope et la source lumineuse, qui était tantôt une (') Cette Commission est composée de MM. Phii. Plantamour, J.-L. Soret, Luc. de la Rive, C. de Candolle, Éd. Sarasin, Herm. Fol, R. Pictet, A. Rilliet et C. Soret. ( tJaS ■ lampe k gaz, tantôt la lumière solaire réfléchie par un liéliostat, nous dis- posions un ou plusieurs tubrs, f<^rmés à leurs deux extrémités par des lames de verre planes, et remplis d'eau de diverses provenances. Nous avons em- ployé d'abord quatre tubes de verre de ['"jio de longueur et de o™,o5 de fliamètre environ. M L'interposition d'un seul de ces tultes ne produisait pas sur le spectre de modification appréciable, si ce n'est un atfaiblissemenl général de l'éclat lumineux; mais avec deux lubes, c'est-à-dire avec une épaisseur d'eau d'un peu plus de 2™, nous avons vu apparaître dans l'orangé une b:uide obscure, très faible et étroite, im peu moins réfrangible que la raie D, au cinquième environ de l'intervalle compris entre D et C, plus prés de D, correspondant à peu prés à la lougueiu- d'onde 600. » Avec trois tubes, l'effet reste le même, mais la bande obscure est un peu plus marquée et l'absorption augmente à l'extrémité rouge du spectre. Avec quatre tidjes, soit avec une épaisseur totale de près de 4"") 5o, la bande d'absorption s'obscurcit encore, mais reste toujours d'un gris peu t'onci^, et le bord du spectre dans le rouge se rapproche d'elle. » Nous avons opéré sur des eaux de différentes provenances: eau du Rhône, telle qu'elle est débitée [lar les conduites d'eau de la ville de Genève, eau de l'Arve prise dans la canalisation de la banlieue de Genève, eau dis- tillée; le spectre d'absorption tel qu'il vient d'être décrit est toujours resté le méuie, avec sa bande caractéristique. Nous l'avons observé très nettement, en particulier, en employant deux tubes pleins d'eau distillée, préparée avec le plus grand soin, comme suit : de l'eau distillée ordinaire du labo- ratoire de Chimie a été additionnée d'une petite quantité de permanganate de potasse, puis distillée à nouveau, très lentement, dans un alambic à chaudière de platine et à réfrigérant en cuivre étamé. Cette eau ne pouvait plus guère contenir que des traces infinitésimales de silice, provenant du verre dans lequel elle avait été contenue, ou de petites quantités de gaz dissous. Il semble donc difficile d'attribuer la bande observée à l'action d'impuretés du liquide, et il est très probable qu'elle est réellement due à une absorption élective de l'eau. » Le spectre d'absorption restait encore le même lorsque, au moyen d'une lentille à long foyer et de diaphragmes, nous évitions touie réflexion sur les parois de verre des tubes, ou lorsque, au lieu des quatre tubes de verre, nous employions lui tube de laiton de 4™ de longueur, également plein d'eau. L'effet cessait en revanche avec les quatre tubes de verre vides, munis des lames de verre terminales. Ces diverses expériences de contrôle montrent ( 626 ) donc que la bande obscure n'est pas due à l'action des parois du tube ou à celle des lames de verre que la lumière doit avoir à traverser. M Si cette bande n'a pas été aperçue par les divers physiciens, tels que le R. P. Secchi et M. H.-C. Vogel, qui se sont occupés du spectre de l'eau, cela tient sans doute à ce que, dans les conditions de leurs observations, le rouge et l'orangé étaient trop affaiblis, soit par la grande puissance de la couche d'eau traversée, soit par défaut d'une intensité lumineuse suffi- sante. » Au travers de 4" et même de 8°" d'eau, nous n'avons pas distingué la bande entre E et b, que M. Vogel a signalée dans la lumière de la grotte de Capri. Cela semblerait indiquer que cette bande, dans le vert jaune, est due à quelqu'une des substances en dissolution dans l'eau de mer. » OtilMlE. — Action (les effluves éleclriques sur roxjgène et l'azote en présence du chlore. Note de MM. P. Hautefeuille et J. Chappuis, présentée par M. Bebray. « Nous avons signalé, en i88i, la propriété que possèdent les effluves électriques de détruire l'ozone mélangé à une petite quantité de chlore, et l'impossibilité où l'on se trouve de préparer l'ozone en présence du chlore. En cherchant à découvrir la nature du composé chloré instable qui dé- termine cette transformation, nous avons observé des faits qui se ratta- chent intimement à l'histoire de l'acide perazotique. » Un mélange d'oxygène et de chlore, tous deux chimiquement purs, traverse un appareil à effluves sans être modifié d'une façon apparente, tandis que le même mélange, auquel on ajoute des traces d'azote, laisse sur les parois de l'espace annulaire un léger dépôt bianchcàtre. » La matière solide, d'un blanc laiteux, produite dans ces conditions, augmente graduellement d'épaisseur et donne naissance, si l'expérience est prolongée plus de dix heures, à des arborisations analogues à celles que présentent les cristaux de glace, ou bien même à des druses de cris- taux translucides teintés légèrement de jaune verdâtre. Ces modifications, dans la forme du dépôt pendant la préparation, prouvent que ce composé est volatil dans un courant de gaz à la température à laquelle les parois de l'appareil sont portées par le passage de l'effluve. Sa tension de vapeur est cependant presque nulle à i5°, ce qui permet de faire le vide sur ce solide sans perte sensible. Mais, en établissant une différence notable de température entre les deux tubes concentriques de l'appareil à effluves, ( 6^7 ) on peut faire passer le dépôt cristallisé alternativement de la paroi du tube extérieur à la paroi du tube intérieur, ou inversement : ce transport dans le vide sec par volatilisation et condensation permet d'enlever aux cris- taux les matièresétrangères encore indéterminées. Le produit destiné à l'ana- lyse a été traité par cette méthode à la température de 80°. » Purifié et cristallisé, ce composé résiste à la température de 100°, mais il se décompose rapidement à loS", sans fondre, en donnant des vapeurs d'acide hypoazotique. La formation de cet acide prouve que la combi- naison nouvelle est azotée, et que, par suite, l'azote que nous avons em- ployé dans sa préparation n'a pas uniquement servi à faire acquérir aux décharges électriquesle mode particulier qui convient pour effectuer la com- binaison directe de l'oxygène avec le chlore. » Ce produit attire rapidement l'hiunidité et fournit des gouttelettes li- quides très acides. Les sels obtenus en saturant cet acide par la potasse ou la baryte se conduisent, vis-à-vis des réactifs, comme un mélange de nitrate et de perchlorate. » L'analyse par le cuivre chauffé au rouge a permis de s'assurer que les cristaux ne contenaient pour 1"=' d'azote que i'"'' de chlore, ainsi que le prouvent les résultats suivants : AzDie 9'°' ^'■^ 9>'^ Chliire 22,71 Cl 22 , 80 Oxygène (par différence). 68,9.8 O" 68,08 100,00 100,00 M Nous avons essayé de déterminer directement l'oxygène en analysant le mélange gazeux obtenu en décomposant dans le vide les cristaux par la cha- leur seule. La potasse monohydratée, en agissant sur ce mélange(AzO',ClO), laisse un résidu qui correspond à un peu plus des -^ de l'oxygène total : ce qui confirme le résultat déduit de l'analyse par le cuivre, si l'on admet qu'il ne peut se former de l'azotite dépotasse dans les conditions de l'expé- rience. » Ce composé AzC10"(AzO'',ClO') n'est pas le seul qu'on puisse réa- liser par les effluves électriques avec ces éléments, mais c'est le plus facile à isoler et le plus stable. » Il y a lieu de penser que le brome et l'iode peuvent également se com- biner à l'azote et à l'oxygène et que les proportions considérables d'oxy- gène que ces corps halogènes semblent fixer y sont retenus avec de l'azote, élément dont il est difficile d'éviter complètement la présence dans les pré- parations des acides suroxygénés du brome et de l'iode. » ( 628 ) CHIMIE OROAMQUK. — Obsetvdlions siii la formule de quelques sels niuinonia- cnux. Noie de M. R. Engel, présentée par M. Wurlz. « [.es aldéhydes ont une tendance à former avec l'eau des hydrates qui sont les alcools bivalents dont les acélals sont les éthers. M. Berthelot a montré que l'aldéhyde ordinaire dégage, en se dissolvant dans l'eau, une grande quantité de chaleur, 3™', 62 pour 44^' d'aldéhyde se dissolvant dans 5o parties d'eau. M Les hydrates de quelques aldéhydes (chloral, butylchloral, bromal) sont des corps cristallisés parfaitement définis. Par analogie, on peut pré- voir l'existence d'un hydrate de l'acide glyoxylique COH,COOH, qui se- rait l'acide dioxyacétique CH(OH)%COOH = C'0*H*. » De fait, M. Debus avait d'abord assigné à l'acide glyoxylique cette dernière formule, d'après l'analyse de ses sels. Plus tard, apercevant les relations qui existent entre l'acide glyoxylique, l'acide glycolique et l'al- déhyde, il considéra l'acide glyoxylique comme un acide aldéhyde ayant pour formule COH.COOH, et cette formule fut acceptée par tons les chi- mistes, à l'exception de MM. Perkiu et Dtippa et de M. Schreiber. Les ou- vrages les plus récents (Dictionnaire de M. Fehling, Dictionnaire de M. Wurtz, Traités de MM. Berthelot et Jungfleisch, de M. Beilstein, de M. E. von Meyer, etc.) admettent tous, la plupart sans même la discuter, la formule C^O'H* pour l'acide glyoxylique. » On peut opposer à cette formule ce fait important que tous les gly- oxylates renferment une molécule d'eau qu'ils ne perdent qu'en se décom- posant. Un seul sel, le sel ammonique, a pour formule C^O^HAzH*; mais celte exception me paraît comporter une explication que confirment d'au- tres faits de même ordre et sur laquelle je reviendrai plus loin. » Quant aux autres arguments qui ont été donnés en faveur de la for- mule C^H'O', il n'en est aucun qui soit concluant. » Ainsi : w 1° L'acide glyoxylique se combine avec les bisulfites alcalins comme les aldéhydes, en donnant des composés ayant pour formule générale C^OHINa, SO^HNa (Strecker); mais l'hydrate de chloral se combine de même avec les bisulfites alcalins en perdant de l'eau ; » 2" Deux oxyhydryles ne peuvent être attachés au même charbon (Frankland). C'est là un argument qui préjuge la question. S'il est vrai que j'hydrate d'aldéhyde est inconnu, on connaît, d'autre part, l'hydrate de ( 629 ) chloral, corps dans lequel entrent des éléments électronégatifs comme dans l'acide glyoxylique. )> 3° Lorsqu'on chauffe l'acide glyoxylique avec de l'alcool, on obtient de l'éther diélhyloxylique (Perkiii), tandis qu'un acide-alcool, l'acide glycolique par exemple, ne se comporte pas d'une manière analogue (E. von Meyer). Mais il n'est pas permis de conclure de ce qui se passe pour un corps qui est alcool monovalent à ce qui peut se passer pour un alcool bivalent, dont les deux oxhydryles sont attachés au même charbon et qui par suite peut facilement perdre de l'eau. » M!\I. Otto et Beckurtz ont traité le glyoxylate de potassium par le chlorure de dichloracétyle et ont obtenu un mélange d'acide dichloracé- tique et d'acide glyoxylique. Or, d'après les auteurs, si ce dernier acide était de l'acide dioxyacétique, on aurait dû obtenir un anhydride mixte d'acide dioxyacétique et d'acide dichloracétique. Mais il y a lieu de re- marquer que le 'chlorure de dichloracétyle est un agent de déshydrata- tion. Le chlorure d'acélyle, par exemple, enlève de l'eau à l'hydrate de chloral, en se transformant en acide acétique, et si l'on remarque que MM. Otto et Beckurtz ont fait agir à la température ordinaire 1™°' de chlo- rure de dichloracétyle sur 1"°' de glyoxylate de potassium, il ne paraîtra pas étonnant que, en reprenant finalement les produits de la réaction par l'eau, ils aient obtenu les acides dichloracétique et glyoxylique. Un seul argument subsiste donc. Le glyoxylate ammonique a jiour formule C^HO'AzH', et ce serait ini véritable sel ammonique, car il perd son ammoniaque à froid sous l'influence de la potasse et fait avec les autres sels la double décomposition, comme les sels ammoniques. » Or j'ai établi, dans une précédente Communication, qu'en chauffant le lactate ammonique, on obtient à côté de la lactamide un autre corps dérivant du lactate ammonique par perte d'eau et que ce corps, auquel j'ai donné le nom de iaclamine, se comporte, en présence de l'eau, comme le lactate ammonique. Il précipite notamment à froid et immédiatement le chlorure de platine, ce que ne fait pas la lactamide. )) L'acide glyoxylique et tous les glyoxylates renfermant 1™°' d'eau, on reste d'accord avec la réalité des faits, en assignant aux glyoxylates la for- mule CH(OH)-COOM', auquel cas le glyoxylate ammonique devient un H corps analogue à la lactamine avec la formule ■ '~"\^_ . C. R., 188^, I" Semestre. (T. XCVUI, N» 10.) «2 i 63o ) » Cette conclusion paraîtra plus conforme encore à la vérité si l'on remarque qu'un antre acide, l'acide mésoxalique, et tous ses sels renfer- ment, comme l'acide glyoxylique, une molécule d'eau qu'ils ne perdent qu'en se décomposant. L'acide mésoxalique ne doit donc pas être formulé COOH,CO,COOH, mais bien COOH,C(OH)'COOH. Il devient ainsi l'acide dioxymalonique. Ici encore le sel ammonique seul fait exception. Il renferme une molécule d'eau de moins que les au très niésoxalates et doit par suite être rapproché de la lactamine et de la glyoxylamine. 0 Enfin, certaines aldéhydes-sulfites ammoniques renferment de même une molécule d'eau de moins que les autres aldéhydes-sulfites correspon- dants. Le glyoxal-sulfite de sodium, par exemple, a pour formule brute C'H-0-, 2(S0^HNa) -f- H-0, tandis que le glyoxal-sulfite d'anunonium, d'après les analyses deDebus, a pour formuleC^(AzH'')^0-, 2 SO-4-H^O. La formule C-H-O^-f- 2(S0^HAzH^), que certains ouvrages assignent au glyoxal-sulfite d'ammonium, est absolument opposée aux faits. Scheff, de son côté, a obtenu l'aldéhyde-sulfite ammonique avec une molécule d'eau de moins que les sels alcalins correspondants. » Or les aldéhydes-sulfites sont comparables aux lactates et aux sels des a-oxyacides. En effet, l'aldéhyde-sulfite ammonique et le laclate d'am- moniaque peuvent être respectivement formulés : CH^ CH' CHOH et CHOH SO'AzH^ CO-AzH^ et, par suite, donner lieu à des réactions semblables. » Cet ensemble de faits me paraît justifier les conclusions suivantes : » 1° Les glyoxylates métalliques ont pour formule générale CH(OHfCOOM et non la formule qu'on leur attribue généralement, CHOCOOM. )) 2° Aux acides alcools de formule Lqq] répond un groupe parti- culier de composés azotés qui ne sont ni des sels ammoniacaux, puisqu'ils en diffèrent par une molécule d'eau en moins, ni des amides, puisqu'ils se comportent comme des sels ammoniacaux dés qu'ils sont mis en présence de l'eau. » ( 63r ) CHIMIE ORGANIQUE. — Observation relative à une Note de M. Calniels sin^ le venin des Batraciens; par MM. A. Gautier et Étard. « Dans son intéressante Note sur le venin des Batraciens, insérée ré- cemment aux Comptes rendus {'), M. Calmels annonce que les carbyla- mines se produisent par le dédoublement des acides isocyanacétique et homologues, préexistant dans ces venins. Il pense, en outre, que ces mêmes carbylamines peuvent se rencontrer parmi les produits de la putré- faction, et concourir à la constitution de certaines plomaïnes. Nous dé- sirons rappeler que, dans notre Note à l'Académie du 12 juin 1882, nous avions annoncé déjà que les carbylamines existent parmi les dérivés des albuminoïdes séparés par les bactéries putrides, et qu'elles apparaissent, en particulier, lorsqu'on traite par la potasse l'extrait chloroformique, dans le but de mettre les ptomaïnes en liberté. » Nous sommes heureux que le beau travail de M. Calmels vienne ap- porter sur ce point une confirmation et un complément à nos propres ob- servations. ') ANATOMIE COMPARÉE. — Sur les vaisseaux de Malpiglii chez les Lépidoptères. Note de M. Cholodkovsky, présentée par M. Ém. Blanchard. « On ne connaît qu'un petit nombre d'Insectes n'ayant que deux vaisseaux malpighiens : quelques Coccides des genres Coccus, Lecaniwn, Aspidiotus. J'ai aussi récemment démontré que la Teigne ordinaire [Ti- neola biselliella, Hummel) n'a que deux vaisseaux malpighiens. Les vais- seaux malpighiens de la Teigne ordinaire se présentent sous la forme de deux tubules assez gros, qui font quelques replis dans la cavité abdomi- nale suivant les deux côtés du canal digestif, se terminant chacun par un élargissement séparé à la limite de l'estomac et de l'intestin. Les bouts de ces tubules flottent dans la cavité abdominale. Le fait de l'existence de deux tubes malpighiens chez la Teigne est d'autant plus étrange, que tous les Lépidoptères ont toujours six vaisseaux malpighiens et qu'en général l'ana- tomie des espèces de cet ordre de la classe des Insectes est plus uniforme que dans les autres onlres. M. Suckow a décrit quatre vaisseaux malpighiens chez le Plerophorus pentadactjlus et V Hyponomenta euonymella; pourtant les ( ') Comptes rendus, p. 53fi de ce Volume. ( 632 ) recherches nouvelles (Schindler) ont démontré que les observations de M. Suckow sont inexactes el que les Insectes en question ne font pas d'exception au type général. J'ai eu aussi l'occasion de disséquer le Pleio- plionis et VHyponomenla et j'ai constaté que ces Lépidoptères ont six vais- seaux nialpigliiens. En faisant des recherches sur l'anatomie comparée des Lépidoptères, pendant l'été de i883, entre autres, j'ai disséqué plus de trente espèces de divers Microlépidopléres. Une de ces espèces, la Teigne (B/«/;o- plianes) rusticella, Hl., possédait deux vaisseaux malpighiens, de même que la Tineola biselliella (probablement Tinea peUioneUa, Lin.), mais cet In- secte étant plus fort que le précédent, ces relations tout à fait semblables se manifestaient avec plus de clarté. Ainsi on assure que les Lépidoptères, ces Insectes si uniformes dans leur anatomie, offrent des particularités dans la construction d'un des organes principaux; ce qu'on ne rencontre guère dans les autres ordres de la classe des Insectes. L'anatomie des Ti- néines et des Microlépidoptères en général est fort peu connue, et peut- être ce groupe de petits Insectes fournira beaucoup de faits intéressants. » Autrefois j'ai montré que la chenille de la Teigne ordinaire (dont j'ai aussi examiné un grand nombre d'individus) a six vaisseaux malpighiens, comme les larves de tous les autres Lépidoptères. A mon regret, n'ayant pas eu l'occasion d'étudier les métamorphoses de la Tineola bisellieUa et de la Tinea rosticella, je suppose que les vaisseaux malpighiens de la chenille disparaissent par l'histiolyse dans la phase de chrysalide et que les deux vaisseaux de l'adulte sont de nouvelles formations. » Les recherches de MM. Ralhke, Fritz Muller, Ulianin, etc., ont suffi- samment démontré que le petit nombre des vaisseaux malpighiens porte un caractère primitif et qu'avec le développement progressif de l'orga- nisme pendant ses métamorphoses le nombre de ses vaisseaux s'augmente, soit paria ramification des premiers vaisseaux, soit par l'histiolyse des pre- miers et par l'accroissement des nouveaux vaisseaux plus nombreux. Chez la Teigne nous trouvons justement le contraire. Le nombre des vaisseaux malpighiens de la chenille est triple de celui des Insectes adultes. Le nombre deux est le plus petit nombre des vaisseaux malpighiens que nous pouvons admettre aux Insectes; et il est fort probable que les aïeux éloi- gnés des Hexapodes avaient justement ce nombre de vaisseaux, quoique M. Paul Mayer(') suppose que ces aïeux n'avaient pas moins de quatre (') Paul Mayeh, Ueber Anatomie iind Phytogenie der Insekten[Jenaische Zeitschri/t, Band lo, Heft 2, p. 142)- ( 633 ) vaisseaux. S'il en est ainsi, alors la Tineola bisellielta retourne dans son dé- veloppement au type des aïeux «ncore plus éloignés. TNons avons devant nous un phénomène d'atavisme, et encore un phénomène d'un genre tout à fait exceptionnel. Ordinairement, les pliénomènes de Valavisme n'ont au- cune régularité. C'iez la Teigne, nu contraire, Vatavisme devient un phéno- mène habituel, qui retourne toujours dans la marche du développement ; la Chenille a toujours six vaisseaux, le Lépidoptère adulte n'en a que deux. Cet atavisme périodique nous présente un phénomène fort intéressant et, si je ne me trompe pas, tout à fait nouveau pour la Science. .^ ZOOLOGIE. — Sur nue forme aberrante du pliylum Sporozoa. Note de M. J. KcNSTLER, présentée par M. Paul Bert. « Les principaux caractères du remarquable organisme dont il s'agit ici peuvent se résumer ainsi qu'il suit : ') i" C'est une sorte de grégarinemonocystidée, habitant la cavité géné- rale de la Periplanela america. >) 2° Pendant la première période de son existence, il est logé à l'exté- rieur des cellules épiihéliales de l'intestin moyen, principalement de la portion postérieure, située en avant de l'inserlion des tubes de Malpighi. » 3° 11 grandit dans la cellule, fait hernie à travers la tunique muscu- laire et repousse devant lui l'enveloppe péritonéale, dont il se coiffe comme d'une sorte de sac. Ce sac s'étire à son extrémité adhérente en un pédon- cule, par lequel il reste appendu à la surface externe du tube digestif. La grégarine continue à grossir dans son intérieur, puis le pédoncule se rompt et le sac tombe avec son contenu dans la cavité du corps de la Périplanète, où elle achève sa croissance. H 4° Pendant cette évolution, il s'est produit des phénomènes sans ana- logue chez les Sporozoaires. A l'intérieur de la cellule épithéliale, cet être n'est formé primitivement que par un corpuscule simple à noyau central. Plus tard, il se montre formé de deux corps analogues : il ressemble com- plètement à ce qui se voit dans la conjugaison de Monocyatidées, en gé- néral. Mais, ici, les couples ne paraissent pas résulter de la conjugaison de deux individus primitivement séparés et qui se réunissent bout à bout. Le noyau unique se montre fréquemment allongé et plus ou moins étranglé en son milieu, comme s'il était en voie de division : celte apparence de con- jugaison paraît, en réalité, être une division tranversale restée incomplète. D'ailleurs une rencontre deux à deux au sein des cellules épiihéliales ne ( 634 ) pourrait se faire que difficilement, et la disposition en couples est absolu- ment générale. Quelquefois même il se forme des êtres à trois lobes. .) 5° L'adulte ne présente jamais aucun mouvement de translation et paraît être d'une inertie absolue. Quelquefois cependant, sous l'action des acides, on peut percevoir des mouvements de contraction assez faibles. » 6" Cet être s'enkyste; son kyste présente deux enveloppes : l'une ex- terne, gélatineuse, épaisse; l'autre interne, mince, pigmentée, L'enkyste- ment est précédé d'un phénomène particulier. Les deux lobes deviennent moins distincts et l'être entier prend un aspect translucide, tandis que toutes les autres formes sont opaques. » GÉOLOGIK. — Manganèse dans les marbres cipolins de la formation primor- diale. ConséLjuences géologiques. Note de M. Dieulafait, présentée par M. Berthelot. « J'ai montré, dans ma Note précédente, que les marbres blancs de Carrare, de Paros et des Pyrénées contiennent, à l'état de dissémination complète, des proportions imprévues de manganèse. Ce n'est là qu'un cas particulier d'un fait très général que je vais exposer aujourd'hui, en indiquant les idées qui m'ont guidé dans ces recherches, et les consé- quences géologiques qui en résultent. » Il existe, jusque dans la pai tie inférieure de la formation des gneiss, des calcaires souvent disposés en zones concentriques, comme les tuniques d'un oignon, ce qui leur a fait donner le nom par lequel on les désigne : marbres cipolins. Dans certains points, ces cipolins sont accumulés en masses considérables et peuvent dès lors être exploités en grand, pour les besoins des arts et de l'industrie; mais, dans d'autres cas bien plus nombreux, ces calcaires se montrent en dépôts isolés, affectent presque toujours une forme lenticulaire prononcée, et se terminent souvent en prolongements très minces qui vont se perdre dans la masse de la roche encaissante. Cette disposition et beaucoup d'autres faits bien connus montrent que les cal- caires cipolins sont absolument contemporains des roches, et en particulier des gneiss, au milieu desquels ils sont enchâssés. » J'ai étudié, au point de vue chimique et spécialement d'abord au point de vue du manganèse, les séries et les échantillons isolés suivants : i" 123 échantillons de la côte d'Algérie entre Bone et Alger; 2° i4o » recueillis sur toute la largeur des Pyrénées; 3° 34 » du versant espagnol des Pyrénées; ( 635 ) 4° 82 échantillons entre Toulon et Fréjus; 5" 223 » du versant oriental de la Corse; 6" 72 > du versant français des Alpes; r 83 1 du versant italien des Alpes; 8° 22 1 » du lac Majeur; 9° 33 > du lac de Corne; 10° 42 d'Ophiculec de la Toscane. a J'ai recueilli moi-même en place les 854 échantillons précédents; les suivants appartiennent à la collection de la Faculté des Sciences de Mar- seille; ils viennent de : " Fellilah, Tebessa, Campiglia (Toscane), Stazenima (Toscane), Corchia (Toscane), Valdona (île d'Elbe), calcaire à grenats et à gramniatite (île d'Elbe), calcaire à {,'ranimatite (États-Unis), calcaire de Kingsbridge en contact avec le grenat (États-Unis), Massa etPre- dazzo (Tyrol), Zaunhaus (Saxe). » Dans tous ces échantillons, dont le nombre dépasse 1000, le manga- nèse s'est montré en proportion tout à fait exceptionnelle. En général, pour le faire apparaître à l'aide de ses réactions ordinaires, de la manière la plus nette, il n'a pas été nécessaire d'employer plus de oS'^,5 de roche : dans plus de la moitié des cas, quelques centigrammes ont été suffisants. » Dans l'étude que je résimie aujourd'hui et à laquelle je travaille depuis plus de dix ans, j'étais guidé, comme pour mes autres recherches, par une idée relevant directement de la Chimie pure; c'est la suivante. Quand on met du carbonate de chaux pur en contact avec une solution d'un sel de fer et d'un sel de manganèse, le fer se précipite à peu près complète- ment, tandis que la plus grande partie du manganèse reste en dissolution. Si, dès lors, l'ensemble précédent est soumis à l'action d'une eau pouvant se déplacer lentement, la combinaison insoluble du fer restera en arrière, et le manganèse sera emporté avec une portion du calcaire. Si, au lieu du cas théorique précédent, on se met en présence de la réalité, c'est-à-dire en présence d'un magma ayant la composition chimique des gneiss, voici ce qui va se passer. Ce magma, comjjosé surtout de silice et d'alumine, contient, en particulier, des proportions notables de calcaires (plusieurs centièmes), et des quantités sensibles de fer et de manganèse. De l'eau chargée d'acide carbonique, circulant dans cet ensemble, dissoudra du calcaire et du manganèse, et laissera le fer en arrière. Le carbonate de chaux, venant à se déposer à son tour après cette élimination de la plus grande partie du fer, sera blanc, et parfois même d'un blanc siqierbe, mais [ 636 j il retiendra tout le manganèse qu'il aura rencontré sur son chemin. On s'ex- pliquera alors trois grands ordres de faits, révélés par l'observation : i° la concentration du manganèse dans les cipolins, point que j'établis aujour- d'hui; 2" comment des calcaires, souvent d'un blanc complet et d'une composition relativement simple, peuvent se trouver au sein de masses de composition très complexe, toujours très fortement colorées, comme le sont les roches normales de la formation gneissique; 3" pourquoi les cipo- lins affectent généralement une disposition lenticulaire et se montrent constitués par des couches concentriques. » L'ensemble des faits et des conclusions qui viennent d'être exposés relie et explique bien des points d'observation, jusque-là isolés et même contradictoires; mais ma conception entraîne une conséquence d'ordre absolument fondamental pour la Géologie : c'est que les calcaires cipolins et les gneiss qui les encaissent ont été formés dans l'eau. Celte conclusion, je la crois vraie, mais je me hâte d'ajouter que je suis loin de la tenir pour établie par les recherches que je viens de résumer; seulement, je ne crois pas m'abuser en pensant que ces recherches apportent un commencement de preuve en faveur de la réalité de cette conception. Du reste, pour l'é- tayer, j'ai des arguments d'un tout autre ordre à apporter, et, d'un autre côté, je suis loin d'avoir épuisé toutes les ressources que peut me fournir la méthode mise en oeuvre dans le travail actuel ; le manganèse, en effet, est loin d'être le seul corps qui, dans le cas où mon point de départ serait vrai, s'est nécessairement concentré dans les lentilles des marbres cipolins de la formation gneissique. Je serai très prochainement en mesure de montrer dans quelle mesure les résultats chimiques fournis par cette seconde partie de mes recherches viendront confirmer la conclusion géologique que je formule aujourd'hui. » M. A.-J. CowNLEY, à propos des Communications récentes de M. Hnn- riot sur la transformation de la brucine en strychnine, fait observer qu'il avait publie au mois d'avril 1876, dans The pliarmaceulical Journal and Transactions, une Communication portant pour titre « Conversion de la brucine en strychnine sous l'action de l'acide nitrique dilué ». M. Cownley joint à sa Lettre un exemplaire du numéro de ce journal. M. D. ToMMAsi adresse une nouvelle Note « Sur la loi des constantes thermiques de substitution ». (637 ) D'après l'auteur, les écarts qu'ont paru offrir, par rapport à la loi, les résultais niniiériques obtenus pour certains composés de mercure, ne peuvent être dus qu'à des déterminations expérimentales ne présentant |)as une exactitude suffisante. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. BULLETIiV BIBLIOGRAPBIQCE. OOVBAOES REÇDS DANS LA SÉANCE DD 3 MARS 1884. Discours prononcés par M. Léon Lalanne dans les séances des 17 ef 28 jan- vier et du \^'^ février 1884. Discussion en première lecture du projet de loi relatif aux syndicats professionnels. Paris, imp. du Journal officiel^ 1884 ; in-S". A. G1ÎA.NDIDIER, Histoire de Madagascar. Géographie historique ;M]asm-^°, en carton. Les Clématites àgrandes fleurs. Clematides megalanthes. Description et ico- nographie des espèces cultivées dans /'Arboretum de 5e^rez;p«r A.Lavallée J.-B. Baillière, i884; in-4'' relié, Traité clinique et pratique des maladies des enfants ; par F. Rilliet et E. Bar THEZ, 3^ édition refondue et augmentée par E. Barthez el A. Sanné; t. 1 Parisj Félix Alcan, 1884; in-8°. (Présenté par M. Charcot. ) Annales de la Société d' Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon; 5* série, t. V, 1882. Lyon, Pitrat et Georg; Paris, J.-B. Baillière, i883; in-8°. Sur les anomalies apparentes dans la structure de la grande comète de 1 744 ; par Ta. Brediciiin. Moscou, 1884 ; br. in-8°. The zoological record for iSS-i.; being volume nineteenth oflhe record ofzoo- ■ logical littérature. Edited by E. Caldwell Rte. London, John Van Voorst, i883; in-8° relié. C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIII, K° 10.) "3 ( 638 ) Geologicrd and nriturnl history sitrvey of Canada. Maps lo accompany reporl qj progress for 1880-81-82. — Catalogue oJCnnadian plants. Part. I. Potjpe- talœ; by John Macouw. Montréal, Dawson Brolheis, i883; 2 vol. in-8", avec caries. On the discoveiy ofthe periodic taw, andon relations among tliealomic weiglits; 6/ John A.-R. Newlands. LonrJon, Spon, 1884*, in-12 relié. Paiallelo fia lefunzioni delForganisnio animale e le funzioni deW organisino 50c/cf/eyper Michèle GioRDANO.Toriiio, Stamp. dell' unione tipografico-edi- trice, i883; in-h°. Ouvrages reçus dans la séance dd 10 mars 1884. Description des machines et procédés pour lesrpiels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844. publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce; t. XXVII ( i'" et 2* Parties), nouvelle série. Paris, Imp. nationale, i884; 2 vol. in-4°. Ministère de la Guerre, .archives de Médecine et de Pharmacie militaires, publiées par ordre du Miinstre de la Guerre, t. II ; Bulletin ojficiel, t. 1. Paris, V. Rozier, i883; 2 vol. in-8°. Le diamant; par H. Jacobs et N. Chatrian. Paris, G. Masson, 1884 ; i vol. gr. in-8° illustré. (Présenté par M. Chevreul.) Histoire des Sciences mathématiques et pliysiques ; par ^LMax. Marie; t. IV : De Descartes à Huygens. Paris, Gauthier-ViUars, i884; in-8°. Faculté des Sciences de Toulouse. Cours libre d' Anthropologie ; par E. Car- TAiLHACy 2* année, leçon d'ouverture. Toulouse, Imp. Durand, Fillous et Lagarde, i884; gr. in-8°. (Présenté par M. de Quatret'ages). Ch. YiVGVV.!:, Déformation des corps solides. Limite d' élasticité et résistance à la rupture. 2" Pdvl'ie [Statique générale^. Nancy, Imp. Berger-Levrault, sans date; in-S". (Extrait de la Revue d' Artillerie.) (Présenté par M. Cornu). Observations sur les courants électriques de la terre dans des lignes d'un kilo- mètre de longueur et leur comparaison avec les variations magnétiques ; par H. WiLD. Saint Pétersbourg, Imp. de l'Académie impériale des Sciences, i884; br. in-8°. Eludes électromélrologiques. II : De l'influence de la température sur la ré- sistance du mercure ; par R. Lenz et N. Restzoff. Saint-Pétersbourg, Imp. (le l'Acadéiiiie impériale des Sciences, i884; br. ni-8''. Cemo gênerai de la provincia de Bucnos-Aires, demografico, agricola, indus- ( C39 ) trial, comerciai, etc. verifwado el 9 uc octubre de 1881. Bueu os-Aires, Imp. Je ElDiario, i883; 111-4". Monogrufia délie curve tautocrone del DoU. F. Amodeo Avelliiio, tipogr. Tulimiero, i883; br. in-8°. Universidad central. Memoria-anuario que se publica con arrecjlo a la iii- stniccion 47 de las aprobadas por real orden de i5 de agoslo de 1877. Madrid, lypogr. Gr. Estrada, i883; gr. in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 17 MARS 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMIIIMlCATiONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOGRAPHIE. — Sur In nouvelle Carte de la Tunisie, à l'échelle de .^^,|'n„^ ; par M. F. Perrier. M. le colonel Peiner offre à l'Acadéinie, au nom du Ministre de la Guerre, les six premières feuilles parues de la nouvelle Carte de la Tunisie, et s'exprime en ces termes : « Lu Carte de Falbe et Pricotde Sainte-Marie, gravée en 1857 au Dépôt de la Guerre, était jusqu'en ces derniers temps le seul document géogra- phique sérieux que nous possédions sur la régence de Tunis. » Falbe était capitaine de frégate de la marine danoise et consul général des pui.ssances du Nord à Tunis; il venait de prendre part avec nos troupes à la première expédition de Constantine, où d avait vu opérer nos lopograplies militaires, lorsque, rentré à son |»oste, il songea à exécuter la reconnaissance topographique de la Tunisie. » Après avoir mesur.'- une base de Soco"" dans les environs de Carthage, déterminé la latitude, ainsi que l'altitude au-dessus du niveau moyen de C. R., i8S/i, I" Semestre. (T. XCVIII, N° H.) 84 ( 64a ) la mer à la Goulette, du consulat de France à Tunis, il se mit en route pourvu d'un matériel bien modeste, mais suffisant : un sextant, un petit théodolite, une montre de poche, deux thermomètres et un baromètre Fortin. » C'est ainsi qu'il explora, en 1837 et i838, toute la région comprise entre la mer au nord et à l'est, Kairouan, Gilma, le Kef, Teboursouk et Mateur, exécutant, chemin faisant, des levés et des itinéraires, Iriaugulant les sommets remarquables pour raccorder ses levés entre eux et s'arrétant, quand il le pouvait, dans les stations intéressantes, pour y prendre une latitude et un azimut. » De cette pérégrination, qui dura huit mois et ne fut pas toujours sans péril, Falbe rapporta tous les éléments nécessaires à l'établissement d'un canevas de triangles et à l'assemblage des levés de détail. » Mais ces levés, outre qu'ils s'étendaient à peine sur le quart du ter- ritoire de la Régence, laissaient encore entre eux des espaces inexplorés. » Aussi, dès l'année i843, le Dépôt de la Guerre, soucieux de combler ces lacunes, chargea le capitaine d'état-major Pricot de Sainte-Marie de lever les régions de l'ouest, où Falbe n'avait pas pu pénétrer, et, en s'appuyant sur les travaux de Falbe, de poursuivre la reconnaissance vers le sud jus- qu'aux chotts du Djerid. » Le travail de cet officier dura plusieurs années (de i843 à 1849) •' d comprend une vingtaine de positions astronomiques directes, des itiné- raires bien orientés, s'étendant sur de larges bandes de terrain, ainsi qu'un nivellement exécuté d'abord avec un baromètre de Fortin, puis avec le baromètre anéroïde, qui venait de faire son apparition dans le monde. » C'est en combinant les travaux de Sainte-Marie avec ceux de Falbe que le Dépôt de la Guerre a pu publier la Carte à l'échelle de 40-0^00^ 1"' porte le nom des deux géographes. Carte qui contient encore bien des vides, notamment vers le nord-ouest (pays des Kroumirs) et dansles mas- sifs montagneux qu'on a été réduit à contourner, mais qui n'en constitue pas moins une première approximation bien précieuse, notauunent pour les voies suivies et les chemins praticables. » Si je signale ces travaux déjà anciens, c'est qu'ils nous ont été fort utiles dans l'établissement de la nouvelle Carte, et je suis heureux de rap- peler à l'Académie les noms de ces deux vaillants explorateurs. » Dans ces dernières années, la Tunisie a été l'objet de plusieurs tra- vaux importants : » En 1876, les officiers italiens reliaient la Tunisie avec la Sicile au (.643 ) moyen des îles inlermédiaires, Maritimo et Pantellaria, et y déterminaient un grand triangle formé par les trois sommets de Bou Saïd, Bou Riikbah et cap Bon, d'où ils recoupaient tous les sommets visibles jusqu'au Djebel Zaghounn. M Deux ans après, en 1878, vers le mois de février, j'allais m'installer à Carlhage, déjà considérée comme la station naturelle orientale du paral- lèle algérien, et j'y déterminais la latitude, la longitude télégraphique- inent (') et un azimut, en même temps que je reliais le pilier méridien avec la triangulation italienne. » La même année et l'année suivante, avec l'autorisation gracieuse de S. A. Mohammed es Sadock, bey de Tunis, j'exécutais, secondé par quelques topographes habiles, des levés intéressants qui furent publiés bientôt après par le Dépôt de la Guerre et que je place sous les yeux de l'Académie : Environs de Tunis et de Carthage, à l'échelle de ^^~', plan de Bizerte et de ses environs, à t;^^ ; itinéraire de Carthage à Constantine par le K.ef et Sidi Youssef, 4 feuilles à l'échelle de ,^J„„„, le tout gravé sur pierre en trois couleurs. » Vers le sud, nous possédions les levés récents du commandant Rou- daire, les itinéraires déjà anciens de M. Duveyrier et une reconnaissance, par M. Chevarrier, de la région au sud desCholts. » J'avais aussi exploré la vallée de la Medjerda et la presqu'île d'Ham- mamet; mais que de lacunes encore à combler! » Lorsque nos troupes pénétraient en Rroumirie, au printemps de 1881, nous n'avions encore que des renseignements très vagues sur cette pro- vince, réputée impénétrable, si voisine pourtant du territoire algérien : l'occasion parut propice pour en faire la Carte. » Sur ma demande, des topographes furent attachés à chacune des colonnes expéditionnaires et, en même temps que ceux-ci levaient le pays occupé ou simplement parcouru, deux géodésiens en faisaient la triangu- lation rapide, reliée à l'ouest avec nos triangles algériens et au sud avec les anciens triangles de Falbe. C'est dans cette presniére campagne, où j'avais l'honneur de diriger le service géographique de l'armée, que j'ai lait appliquer avec s-uccès la pâte et le papier chi oinographique à la re- production immédiate, par trente ou quarante exemplaires, en deux et (') Le capitaine Defforges occupait la station conjuguée d'Alger, déjà reliée par un fil léléyraphique avec le poste de Carthage. ( 6/,4 ) même trois couleurs, suffisamment nets, des levés ou itinéraires exé- cutés dans la journée même ; ces tirages étaient distribués dans la soirée aux états-majors et aux corps de troupe. » Je présente à l'Académie les feuilles de Tabarca et Fernana, publiées par le Dépôt de la Guerre à la fin de cette campagne (échelle de ^„,'„„^)' » A l'automne suivant, des brigades de tojiographes furent encore at- tachées aux colonnes qui, partant de Tunis et de Tebessa, convergèrent vers Rairouan. Une étendue considérable de terrain fut parcourue et levée dans cette campagne; mais les mnssifs montagneux, contournés ou évités par les colonnes, restaient encore à peine effleuré-;. » Tous ces levés et d'autres encore, entrepris par des colonnes parties duRef, (le Gabèsou de Gafsa, étaient aussitôt reproduits par dps procédés rapides au Dépôt de la Guerre, sous le titre de Carte provisoire ou Carie jaune, qui rendit de véritables services et nous permit de délimiter nette- ment les vides où devait désormais se porter l'activité des topographes pour obtenir enfin une Carte couvrant sans interruption le sol tunisien. » Le moment n'était |)as éloigné, du reste, où nos levés allaient être complétés d'iuie manière systématique. Dès les premiers mois de l'an- née 1882, sur la demande Les six feuilles du centre sont levées sur le terrain ; on procède en ce moment à la mise au net des minutes; elles seront publiées d uis trois mois. » Quant aux dernières feuilles, celles du sud, le levé s'exécute à l'heure présente et sera terminé dans quelques semaines; la publication en sera faite au mois de janvier i885. » Si l'on pouvait planer en ce moment au-dessus des chotts tunisiens, oîi apercevrait nos topographes répartis en six groupes, circulant dans des régions inhospitalières et peu sûres, où l'eau potable est rare, où déjà la chaleur est difficilement tolérable, obligés de se garder contre les ma- ( 6/,6 ) raudeurs, aussi bien que contre les fièvres, mais supportant bravement et sans se plaindre les misères et les périls de cette vie nom;ide, et trouvant en eux-mêmes, loin du monde, dans la seule satisfaction de l'accomplisse- ment d'un devoir, la force de surmonter les difficultés et les dangers semés sur leur route. » Ainsi, dans l'espace de quatre années, grâce à l'organisation systéma- tique de nos brigades, grâce au dévouement de nos officiers, l'exploration topographique de la Tunisie a pu être menée à bonne fin. La Carte nou- velle constitue, pour tous les services publics, un document précieux, et sera très utilement consultée, en attendant que nous puissions, la Carte d'Algérie terminée, effectuer un levé précis de la Régence, à l'échelle de 1 5 0 0 0 0 • CHIAJIE. — Vitesse relative île combustion des mélanges gazeux détonants; par MM. Berthelot et Vieille. « Dans le cours de nos expérit^nces, nous avons pris soin de noter chaque fois le temps nécessaire pour que la pression développée pendant les explosions à volume constant atteignît son maximum : cette observa- tion est inscrite dans nos courbes. L'inégalité de ces temps est fort impor- tante : en effet, la pression maxima observée dans une capacité donnée est toujours inférieure à la pression qui se développerait si le système con- servait la totalité de la chaleur due à la réaction; car il y a toujours une perte, due au contact des parois et au rayonnement. L'écart est d'autant plus grand que la capacité est plus petite, c'est-à-dire que la masse du gaz est moindre par rapport à celle du vase qui le renferme. Or plus la combus- tion est lente, plus cette cause d'erreur tend à s'exagérer. La durée des combustions est d'ailleurs fort inégale en fait : elle répond à l'état variable (Sur la force des matières explosives^ '-I^P- i6o)(pii se produità l'origine des phénomènes et elle est intermédiaire entre le régime de détonation (vitesse de l'onde explosive, soit 2810™ par seconde pour l'hydrogène; 1089" pour l'oxyde de carbone) et le régime de combustion ordinaire (34" pour le premier gaz, i™ pour le second, d'après Bunsen). Le ralentissement comparatif croît avec la durée même de la combustion. » Nos observations ont été faites dans trois récipients distincts, l'un de 3oo''*^, l'autre de iSoo*^*^, un dernier de 4'"- Commençons par la bombe de 4 '". Elle était de forme cylindrique et percée suivant son axe de deux irons, portant l'un un ajutage tubulaire long de 63""", d'un diamètre égal à 5'"'°, et à l'extrémité duquel se produisait l'étincelle qui enflammait les njé- ( 647 ) langes; l'autre, un tube logeant le piston enregistreur. Cttlui-ci faisait une saillie de 32™'" .à l'intérieur. La longueur de l'axe intérieur de la bombe était de 217™'"; par suite, la distance du point d'inflammation à la base du piston, soit2i7 4- 63 — 3-2 = 248""", dont i85""dans la bombe même. Telle est la distance maxima que la flamme ait à parcourir avant d'arriver au piston, du moins t;int que celui-ci ne s'est pas déplacé. » La bond)e de i'",5oo est sphérique et percée seaiblablement suivant un diamètre horizontal; la longueur de l'ajutage d'inflammation = 53™'", le diamètie de la bombe, 142™™ ; la saillie du piston, 32™™. La distance ini- tiale du point d'inflammation à la base du piston = 142 + 53 — 3» = i63™™, dont iio™™ dans la bombe même. » La bombe de 3oo''"= est de forine cylindrique: l'une de ses bases est plane; c'estcelle qui supporte le piston enregistreur, faisant saillie de 32™™ ; l'autre base est hémisphérique, convexe à l'extérieur; l'ajutage est percé à la jonction des parties spliérique et cylindrique; il est long de 60™™. La distance initiale du point d'inflammation à la base du pistou se mesure suivant une ligne oblique à l'axe et est longue de 128™™, dont 68™™ dans la bombe même. » Dans tous les cas, le maximum était atteint lorsque le piston avait reculé de 20™™ environ. » Dans les expériences faites avec le bioxyde d'azote et le cyanogène, on a eu recours à l'inflammation centrale, la flamme s'éteignant dans l'aju- tage. Dans ce cas, la distance initiale entre le point d'inflammation et la base du piston se réduisait à peu près à 21™™. j) Voici les temps écoulés, exprimés en millièmes de seconde, entre le moment de l'inflammation et celui de la production du maximum de pression. I. — Influence de la grandeur du rccipienl. Temps écoulé [en millièmes de seconde). Bombe de Nature du melauijo. 300«. lôOO". -iOOO". H^H-o^ i,o4 » 2,i4 rP + 02 4-H' 1,67 » 4,22 m -\- o" -h Ai^ 2,67 .. 6,87 C^O--h 0^ 12,86 " i5,5i C'H'+C 2,86 » 3,23 C'Az^'+O» 1,55 4,5o C*Az'-f- 0*-f- ^ Az 3,20 2,74 • C'A/.--t- 0'+ 2Az' 10,35 i5,i2 » C*H^ + 0'°. ■ '-94 C^H' + O'^.. . 2,86 C*H'^H-0'' .. , . o,83 ;C=H* + 0'« .. • r,4 ( 648 ) On voit qu'en général le maximiaii exige un temps d'autant plus long que la capacité de la bombe est plus grande et ruitervalle euiie le point d'in- flammation et la base du piston pins considérable. Cependant il y a quelques U'régularités, dues aux jjerinrbaiions qui se produisent au voisin.ige du poiiil d'inflau)ma(ion. II. — Influence d<: la composition du iniHdrige. Mélanges siinples h combustion totale. Bombe de 3oo'^"^. U^ + O^ 1,04 H^-+-Az-0- 2,06 (;20= + 0-... 12, 86 C=0' -f- Az-0-... 15,39 CS\z=^ + O» . . . 1,55 C*Az^' + 4Ar;-0-. 4,53 » L'oxyde de carbone est plus lent que l'hydrogène, conformément à ce que l'on sait; le rapport des temps (12, 3) étant intermédiaire entre le régiu)e de détonation ( 2,6) et le régime de combustion ordinaire (34). » Pour le cyanogène et les carbures très hydrogénés, la vitesse diffère peu de celle de l'hydrogène, conformément aux rapports de vitesse déduits des ondes explosives (cyanogène, i,3 d'après l'onde, au lieu de i,5; for- mène, i ,23 d'après l'onde, au lien de i, 2 ; mélhyle, 1,2 d'après l'onde, au lieu de 0,8, etc.). C'est donc toujours la vitesse de translation dts molé- cules gHzeuses qui règle le phénomène. L'emploi du proloxyde d'azote à la place de l'oxygène ralentit l'action. » La vitesse absolue est difficile à évaluer. Si l'on admet, pour se faire une idée de la vitesse leiative, que la flamme atteint le piston an moment du maximum, la vitesse serait de 100^" environ par seconde pour l'hydro- gène; de 8"" environ pour l'oxyde de carbone; de 70™ pour le cyano- gène; elle tomberait à la inoiiié pour rhy* 1,37 H^+fC^O^+O'». .. 1,39 H'-hC20==+0» 3,88 H=-t- 2C-o"--^o''' — 4,i4 » La vitesse de combustion n'est la moyenne dans aucun cas. Mais les deux gaz paraissent tendre à brûler séparément, chacun avec sa vitesse propre. Tl en résulte que le maximum de pression observé ne répond pas H= + Ai!.-^ + 0'^ 2,67 c^o- H'+Az^O^ 2,06 c^o- C*Az^-f-0^ 1,55 C'H« ■2C=0=-4-A22-+-0'.. .,78 C^H* (65, ) à un état uniforme de combinaison du système : par suite, il se produit avec certaines irrégularités, et il est inférieur à ce qu'il devrait être. Ainsi l'oxyde de carbone et l'hydrogène, bri'ilés séparément par l'oxygène, donnent sen- siblement une même pression, lo"""",! pour l'un, 9""°, 9 pour l'antre. Pour tous les mélanges, on devrait avoir la moyenne; tandis que l'expérience a conduit à des chiffres plus faibles, soit 8,7 à volumes égaux. Mêmes re- marques pour le cas de l'éthylène mêlé d'hydrogène comparé à l'élhylène: la vitesse de combustion semble indiquer que l'hydrogène brûle d'abord. IX. — Carbures d'hydrogène {^éléments combustibles combinés], Soo". C'H'-hO'» 1,94 C»H«0^+0'- 1,42 C*H'-l-0'^ 2,86 CH'^O^-l-O^* 2,89 C*H''-f-0'^ o,83 C^H'+O' 1,24 » La vitesse de combustion des gaz très hydrogénés est fort voisine de celle de l'hydrogène : ce qui semble indiquer que l'hydrogène brûle avant le carbone, même dans les combustions totales. Ces effets interviennent dans les équilibres momentanés résultant d'une combinaison incomplète : telle que la répartition de l'oxygène entre deux combustibles mélangés, oxyde de carbone et hydrogène par exemple; ou bien entre le carbone et l'hydrogène associés au sein d'un carbure; ou bien encore la répartition de l'hvdrogène entre deux comburants, tels que le chlore et l'oxygène. Cette répartition, dans les premiers moments, dépend de la vitesse relative des combinaisons, et elle peut être fort différente de l'équilibre définitif, qui s'établirait dans le même système maintenu à température constante pendant un temjis convenable. Un système brusquement refroidi, tel que celui que l'on obtient après détonation, ne fournit pas de mesures réelles des affinités, parce qu'il peut offrir une tout autre répartition d'éléments : circonstance dont il n'a pas toujours été tenu un compte suffisant. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur In solution d'une classe très étendue d'équa- tions en cjuaternions. Note de M. Stlvester. « L'équation parfaitement générale du deuxième degré en qualernions sera de la forme l[axbxc H- dxe) +,/'= o et admettra seize solutions, qu'on pourrait obtenir d'une manière di- ( 652 ) recte an moyen de quatre équations, chacune du deuxième degré, con- tenant les quatre éléments de oc comme inconnus. De même, l'équation en quaternions ou en matrices du deuxième ordre du degré m admettra u* solutions. Parmi ces formes générales, on peut distinguer celles dans les- quelles tons les quaternions donnés se trouvent du même côté du quater- nion cherché, par exemple ax^ -+- hx -\- c :=o. On peut nommer de telles équations équations unilatérales. Hamilton a considéré le seul cas de l'équa- tion quadratique(Voir Lec/ures on Quaternions, art. 636, p. 63 1-2), et a déter- miné le nombre (6) des racines. » Or, je trouve que ma méthode générale de traiter les matrices amène directement à la solution d'une équation unilatérale d'un ordre quel- conque w (c'est-à-dire la fait dépendre de la solution d'une équation al- gébrique ordinaire) et donne sans la moindre difficulté et sans aucun effort d'invention le nombre des racines. Ce nombre est exprimé par la fonction a" — o)^ 4- w, de sorte que le nombre des racines, pour ainsi dire évanouies par suite de l'unilatéralisme de la forme, est w* — w' -+- w- — u), c'est-à-dire (w- — «)(w^-(- i). On comprend bien qu'en certains cas le nombre des racines subit une réduction; par exemple, le nombre des racines de .r"-i- Z = o est w^ et celui de .r^H- kx -+- Z = o est aw^ — u. Il semble que le nombre, pour l'équation X" -h p(iX^ -h po^, jc'^~* -h...-h Po= o, doit être (9-l-i)w- — 0(w), lequel, quand 0 = co — i, devient le nombre général w' — w" + co. Les détails de ce petit travail seront donnés dans un prochain numéro du London and Edinburgh Philosoptiical Magazine. » M. Daubrée donne lecture de la Notice suivante sur les travaux de M. Sella, Correspondant de la Section de Minéralogie, qui vient d'être enlevé à la Science : « L'Académie vient d'être frappée d'une perte bien inattendue dans la personne de l'un de ses plus éminents Correspondants. M. Sella, qui nous appartenait par la Section de Minéralogie, a succombé, à Biella, le 14 de ce mois, à une courte maladie. » Quintino Sella était né en 1827, à Mosso, bourg de l'arrondissement de Biella (Piémont), dans une riche famille manufacturière qui avait con- tribué aux progrès de l'industrie des draps. Après ses études secondaires à Biella, il devint un élève des plus distingués de l'Université de Turin et, ( 653 ) après avoir été reçu ingénieur, il fut envoyé, en 1849, à l'École des Mines de Paris, pour y compléter son instruction. Il y fut bientôt remarqué, non seulement par ses condisciples, mais aussi par ses maîtres, et particulière- ment honoré des conseils et de l'amitié de l'un des plus illustres, de Senar- mont, bon appréciateur du mérite, s'il en fut. De retour en Piémont, il fut nommé membre du Conseil supérieur des Mines. » Tout en s'acquittant de son service, il ne tarda pas à publier des recherches extrêmement remarquables de cristallographie. A l'occasion de sa belle monographie des formes cristallines de trois minéraux rhoinboé- driques, de l'argent rouge, du quartz et de la calcite, il parvient à exprimer les relations entre les diverses formes d'une même espèce, à l'aide des dia- mètres conjugués d'ellipsoïdes inscrits dans la forme fondamentale de chaque type cristallin. » Dans ses études sur les màcles des cristaux de calcite, de dolomie et de quartz de Traverselle, il s'attache à rechercher les lois de groupement et la direction des axes d'assemblage des individus composants, question qui l'a sans cesse préoccupé comme étant de première importance pour éclairer la constitution moléculaire des corps. » Le bore adamantin, obtenu par notre regretté Confrère Henri Sainte- Claire Deville, est reconnu par Sella comme appartenant au système qua- dratique et étant isomorphe avec l'étain. » L'examen des formes cristallines et des caractères optiques de quel- ques sels dérivés de l'ammoniaque, et notamment les phosphines, ont con- duit M. Sella à rechercher les relations qui peuvent exister entre la consti- tution chimique et quelques-unes des propriétés physiques des corps, les composés organiques lui paraissant particulièrement propres à mettre ces relations en évidence. Il montre, par exemple, dans les iodures la sub- stitution de molécules d'une constitution très complexe à une molécule d'un corps simple comme l'argent. » D'autres Mémoires sur les caractères géométriques des cristaux, sur la position de leurs axes de symétrie, sur les changements d'axes dans un système cristallin, sur les formes cristallines des sels de platine, de la pyrite de l'île d'Elbe, de l'anglésite de Sardaigne, de la savite, sont bien connus aussi des minéralogistes. Il en est de même de son étufle du trip- somèlre, instrument destiné à mesurer la dureté des corps. » Nommé professeur de Minéralogie et de Géologie dans la nouvelle École des ingénieurs de Turin, il dota cette École d'une collection de minéraux qui en est un des plus précieux ornements. ( 654 ) » Lorsque le Piémont, séparé de la France par la haute chaîne des Alpes, entreprit de couper cette barrière, le Gouvernement sarde ne se mit à l'œuvre qu'après de longues et sérieuses études, dans lesquelles il s'en- toura de toutes les lumières que pouvaient lui fournir la Science et la pra- tique la plus consommée. Des explorations faites à partir du Simpion avaient appris que la communication la plus directe se trouve placée entre Bardonèche et Modane. De plus, Élie de Beaumont et Angelo Sismonda, après une élude attentive de la constitution des roches que le percement devait rencontrer, avaient reconnu qu'elles ne présentent pas d'obstacles sérieux à la perforation. Mais le grand et difficile problème était encore loin d'une solution pratique : il fallait trouver des procédés d'exécution. Aidé par d'ingénieuses idées de notre savant Correspondant, M. CoUadon, trois ingénieurs dont la mémoire sera conservée, Sommeiller, Grattone et Grandis, combinèrent un système complet, propre à pouvoir simultanément ventiler, perforer et déblayer. Le programme à réaliser s'appuyait sur une nouvelle machine désignée sous le nom de « compresseur hydraulique », Il importait de s'assurer, par une série d'expériences préalables, que des moyens si nouveaux assureraient le succès; car la possibdité de transmettre à distance le travail de l'air comprimé avait été mise en doute par beau- coup de savants. M. Sella fit partie de la Commission qui fut instituée à cet effet et dont un savant émiiient, M. le général Menabrea, fit, en i858, connaître à notre Compagnie (') les résultats dans un Rapport encoura- geant et plein d'intérêt. « Le percement des Alpes, est-il dit dans ce re- » marquable écrit, eu corrélation avec la coupure de Suez, se fera malgré » les grands obstacles qui s'y opposent : par ces deux grandes opérations, » un nouvel avenir s'ouvre à l'Europe. » » M. Sella s'annonçait ainsi avec éclat dans la Science, lorsqu'il en fut distrait par son entrée dans la vie politique. En 1860, il fut élu député, et il n'a cessé depuis lors d'appartenir à la Chambre. Dans cette nouvelle carrière, il continua à montrer, en même temps qu'un dévouement complet à la chose publique, la netteté d'esprit, l'exactitude et la perspicacité dont il avait antérieurement donné des preuves. Comme Ministre des Finances, dont il tint trois fois le portefeuille de 186 1 à tS'j?», dans des circonstances très difficiles, il fit preuve, non seulement de grandes connaissances éco- nomiques et d'une aptitude spéciale, mais aussi d'un véritable courage ci- vil, en proposant et en faisant accepter, malgré l'impopularité qui s'y rat- (' ) Comptes rendus, t. XLVI, p. 1 igS; i858. ( 655 ) tachait, des impôts fort lourds, mais nécessaires pour rétablir l'ordre dans les finances. Grâce à l'introduction d'nn mécanisme mesureur, il parvint à rendre acceptable aux populations l'impôt sur la mouture, qui, antérieu- rement confié à des commis, provoquait des abus et des vexations. On lui doit aussi l'établissement en Italie de caisses d'épargne postales, bien avant qu'il y en eût en France. » Dans la haute situation où son mérite l'avait porté, M. Sella ne cessa jamais de rendre à la Science des services de toutes sortes et même de la cultiver dans ses instants de loisir. Témoin le bel ouvrage sur les conditions de l'industrie des mines dans l'ile de Sardaigne, qu'il publia en 1871, pour répondre à une mission qu'il avait reçue du Parle- ment. Après avoir exposé les conditions géologiques dans lesquelles se trouvent les grandes richesses métalliques de cette île, exploitées déjà par les Carthaginois et les Romains et sans doute, plus anciennement encore, par les Phéniciens, l'auteur en examine les conditions économiques et pro- pose des mesures pour en développer l'activité : voies de transport, con- cessions de terrains, école de mineurs, carte géologique du pays et dispo- sitions législatives. » Le Comité chargé de l'exécution de la carte géologique de l'Italie et la Société géologique lui sont en grande partie redevables de leur fondation. A Turin, il concourut à la création de l'Ecole d'application des ingénieurs qui fut installée dans un splendide palais, le Valentin, de même qu'il le fit pour les musées d'Histoire naturelle de cette ancienne capitale. » La réorganisation de l'Académie royale des Lincei, fondée à Rome en i6o3, la plus ancienne des Sociétés savantes de l'Europe et dont l'histoire a de belles pages, est, pour ainsi dire, son œuvre. Depuis qu'il en accepta la présidence, en mars 1874» i' ^^ transforma, et en fit le foyer intellectuel de l'Italie. Sur son initiative, les dotations en furent considérablement aug- mentées : des prix furent fondés, tant sur le budget de l'État que sur la cas- sette royale; les publications annuelles, naguère très restreintes, acquirent ime importance considérable et reconnue de tous. Si l'Académie vient tout récemment de changer sa modeste installation du Campidoglio contre le magnifique palais Corsini, elle le doit non moins à la libéralité de la mu- nicipalité romaine qu'à la puissante influence de celui qui fut son prési- dent pendant dix ans et jusqu'au jour de sa mort. » Sa haute intelligence et son infatigable activité se sont manifestées encore dans des directions très diverses. A part ses connaissances variées dans l'industrie, qui se sont hautement manifestées, lors de l'exposition de ( 656 ) Milan, en 1881, outre ses goûts littéraires, il était amateur fervent des courses de montagnes, et il laissera un souvenir parmi les alpinistes, non seulement par son intrépidité et son adresse daqs les ascensions les plus ardues, mais aussi pour son rôle dans la fondation du Club alpin d'Italie dont il était Président à vie. On devait espérer que la robuste constitution qui, il y a peu de temps encore, bravait tant de fatigues ne serait pas si prématui'ément brisée. D'ailleurs il savait rattacher à ces agréables et utiles exercices des travaux d'un ordre scientifique, comme le montre son récit de l'ascension du mont Viso et ses remarques sur la constitution géologique de la majestueuse pyramide du Cervin, qu'il avait voulu gravir, dès i865, et qu il Cbcalada, en 1877, accompagné de trois de ses fils. » Sa conversation était pleine d'esprit; sa parole était facile; son élo- quence, logique, persuasive, sans emphase, avait un caractère humoris- tique. Homme d'une aménité rare, d'une sûreté de relations à tonte épreuve, d'une grande dignité et pourtant d'une simplicité de mœurs à la- quelle il a voulu que ses funérailles se conformassent, M. Sella laisse un vide immense, dans la science, dans son pays, qui attendait encore beau- coup de lui, et dans le coeur de ses nombreux amis, sans distinction de nationalité. » M. H. BocLEV fait hommage à l'Académie d'un nouveau Volume de ses liCçons de Pathologie comparée, professées au Muséum d'Histoire naturelle. Ce Volume a pour titre « La nature vivante de la contagion ; contagiosité de la tuberculose ». M. DE Lesseps fait hommage à l'Académie de deux Opuscules qu'il vient de publier sous les titres « Souvenirs d'un voyage au Soudan » et « L'Abyssinie ». M. Faye présente à l'Académie, de la part de son Associé étranger, S. M. l'Empereur du Brésil, le deuxième Volume des « Annales de l'Ob- servatoire de Rio-de-Janeiro ». « Ce beau Volume comprend quatre parties : les Observations méri- diennes, les Mémoires, les Documents chronométriques, la Météorologie. » Les premières se réduiront aux observations zénithales, tant que l'observatoire de Rio restera dans sa situation actuelle. Du moins ces ob- servations, étendues jusqu'aux étoiles de 9^ grandeur, donneront les po- ( ^^1 ) silions parfaitement exactes d'un grand nombre d'étoiles du ciel austral, réparties sur une zone de près de i" d'amplitude. » Les Mémoires actuellement publiés ont tous été adressés en leur temps à l'Académie et insérés dans les Comptes rendus. Il suffit donc de rappeler ici qu'ils portent sur une foule de points intéressants d'Astronomie |)hy- siqne, sur la planète Mars dont le volume présente de très beaux des- sins, et particulièrement sur les grandes comètes du ciel austral qui ont été suivies avec tant de zèle et de succès à l'observatoire de Pvio. » La partie clironométrique n'est pas sans intérêt pour la France. A côié des nombreux chronomètres d'oi igine anglaise, on est heureux de voit que ceux de nos habiles constructeurs, Barraud, Breguel, Leroy et Vissière, tiennent la place la plus honorable et soutiennent parfaitement la con)pa- raison. J'oserai dire, sans craindre d'être accusé de vanité nationale, que si, dans la colonne des observations, on rencontre des marches d'une légii- larité frappante, c'tst ordinairement le nom d'un constructeur hançais qui se trouve placé en regard. » Enfin, les observations météorologiques sont publiées sous la fornie la plus claire. Les diagrammes qui y sont joints mettent en relief la con- stance et la régularité du climat de Ilio. J'ai été particulièrement frappé de la concordance des marches du baromètre et de la température uio\enne dujoiu'; cet accord est tel, au Brésil, qu'il suffirait presque de renverser l'une des courbes pour obtenir l'autre. L'Académie accueillera avec satisfaction le don que veut bien lui faire son illustre Associé; elle a constamment applaudi aux services que l'em- pire du Brésil ne cesse de rendre aux sciences dans toutes les directions; les Annales de rObseivaloirc de liio-Juneiio témoignent une fois de plus que l'Astrononue ne risque pas d'être négligée dans celte grande et importante partie du monde civilisé. » M. Albert G.^udky, eu présentant, au nom de Sir lUchaid Owen, notre Associé étranger, une Note sur la ilécouverte d'un Mammifère dans le trias, s'exprime comme il suit : « L'illustre Associé de l'Académie, dans sa quatre-vingtième année, pour- suit avec plus d'ardeur que jamais ses recherches paléontologiq^ues. Cha- cun sait que, parmi ses vastes travaux, on peut citer en première ligne ses Mémoires sur les Reptiles du trias de l'Afrique australe; il y a à Londres une étonnante collection de ces vieux Vertébrés dans rincom[)arable Musée C. K., iSS'i, 1" Semestre. (T. XCVlll, K" il.) 86 ( G58 ) de Paléontologie qui vient d'être installé à South Keusinglon; certains d'entre eux ont révélé quelque tendance vers le type mammifère. Aujour- d'hui ce ne sont plus des Reptiles que Sir Richard Ovven signale dans le trias de l'Afrique australe, c'est un Mammifère : il a pu étudier la plus grande partie de son crâne. On n'avait jamais, jusqu'à présent, trouvé un exeujplaire aussi grand et aussi complet d'un Mammifère si ancien. Son nom de Trilylodon fait allusion à la disposition de ses dents molaires (Tpeï;, trois; tûVjç, protubérance; ô^wv, dent). C'est duStereogualhus deroo- lithe que le Mammifère ilu trias africain est le moins éloigné. Il diffère telle- ment de tous les autres animaux coiuuis qu'il ne saurait jeter aucune lu- mière sur les parentés des anciens Mammifères. Je rapporte de Londres un moulage de ce curieux fossile qui m'a été donné par M. Henry Woodward pour le Muséum de Paris; je le mets sous les yeux de l'Académie. » aiEMOlKES PRESENTES. M. C. Deciiaume adresse de nouveaux détails complétant l'observation du coup de foudre globulaire dont il a déjà entretenu l'Académie. (Renvoi à la Commission des Paratonnerres.) M. PiiÉiiois adresse une Note relative à un ballon dirigeable. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. C.-F. Lechiex exprime le désir que ses ajipareils d'éclairage de sûreté soient soumis à l'examen de la Commission des prix Montyon. (Renvoi à la Commission.) C011RES1»0.\DAI\CE. M. A. Bocyt'ET DE LA GitYE prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée v;icante, dans la Section de Géographie et Na- vigation, par le décès de M. Y. ViUnrcmu. (lîenvoi à la Section de (iéograpiiie et Navigation.) ( 6% ) M. Alf, Graxdidier adresse à l'Académie la même demande. (Renvoi à la Section.) ASTRONOMIE. — Application de In lampe à incandescence à l'éclairage des instruments astronomiques. Note de M. G. Townk, présentée par M. Wolf. « Je suis parvenu à appliquer avec succès la lampe électrique à incan- descence à l'éclairage des fils du réticule de mon cercle méridien et de mon éqnatorial, ainsi qu'à la lecture des verniers de ces lunettes. Deux lampes me suffisent pour mon observatoire. » Pour mon équatorial une lampe esta demeure fixe; elle consiste, ainsi qu'on le sait, en un petit globe en verre, de la grosseur d'une noix, dans lequel se trouve un filament de charbon. Cette lampe est disposée dans un tube en cuivre deo'",o8 de longueur sur o™,o4 environ de dia- mètre. A l'orifice du tube qui f.iit face à la lunette est sertie une glace qui empêche lachalenrde pénétrer dans la limette; à l'autre extrémité est fixé un bonchon en cuivre sur lequel s'ajustent à fi'ottement doux les deux conducteurs souples qui amènent le courant. Ce tube, qifi contient tout le système, est vissé sur la buielteéquatoriale, en face tl'un diaphragme mobile réfléchissant, formant couronne. Ce diaphragme est monté sur pivot et permet, au moyen d'un bouton placé à l'extérieur de la lunette, de régler la lumière jusqu'à obscurcissement complet du champ. )) L'autre lampe, placée dans une petite lanterne spéciale (système Bardoux), me sert alternativement à l'éclairage des fils du cercle méridien et à la lecture des verniers de ces lunettes. Les fils conducteurs sont placés à une certaine hauteur, et disposés de façon à ne pas gêner mes mouve- ments pendant les observations. » Un commutateur permet d'éclairer instantanément l'une ou l'autre de ces lampes. J'obtiens le réglage de la lumière par la variation de l'in- tensité du courant, en immergeant plus ou moins profondément les élé- ments de la pile Trouvé (4''' me suffisent), tout en conservant le réglage par le diaphragme réfléchissant. » Grâce à ce système d'éclairage, qui permet l'occlusion complète de la lampe, et à la disposition particulière de la lanterne, je puis intercepter tout rayon lumineux, ce qui est inappréciable dans les observations astro- nomiques. » ( CGo ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Oiiihrei portées par les J'acules sur In jiénomhie des tacites solaires. Noie de M. E.-L. Trouvei.ot, de l'Obseï vato;re de Mendon, présenléepar IM. Jnnsscii. « Le 26 mai 1878, à g'^So'" du matin, temps moyen de Cambridge, Massachiisetls, j'observais un groupe important de taches solaires qni était situé à 63°, près du Hmbe oriental. Ce groupe, représenté par la figure ci- jointe, était composé de deux grandes taches, reliées entre elles vers le nord par des facTiles brillantes. La plus grande de ces taches, qui était la plus proche du limbe solaire, l'avait traversé la veille dans la matinée, et n'en était par conséquent pas encore fort éloignée. » Cette tache était envahie sur tout son pourtour, mais principalement à l'est et à l'ouest, par des facides massives très brillantes qui, s'avançant de part et d'autre au-dessus d'elle, recouvraient plus des deux tiers de sa surface totale. La partie visible de celte tache n'apparaissait que par l'é- troite ouverture, dirigée du nord au sud, qui était laissée entre les f'acules. Sur les côtés occidental et méridional de la tache, les masses facidaires commençaient déjà à se rompre, comme l'indiquaient les taches grisâtres qui, quelques heures plus tard, étaient converties en véritables trouées, par lesquelles on distinguait la pénombre; avec ses filets caractéristiques. A l'est de la tache, la facule (ormait, au contraire, une masse compacte et contiiuie, sur laquelle on ne distinguait aucun indice de solution de con- tinuité. Bien qu'elle fût de toute |)art recouverte par les facules, la bor- dure extérieure de la pénombre était cependant parfaitement indiquée par les facules elles-mêmes, qui formaient une ellipse luminetise très bien définie, ayant les mêmes dimensions que la pénombre, comme cela devint évident quelques heures plus tard, qnand les facules déchirées permirent de la reconnaître à travers leurs ouverliues. » Bien que cette tache fût recouverte, à l'est comme à l'ouest, de fîcules énormes qui s'avançaient très loin sur elle, cependant, la sphéricité du Soleil, combinée avec la hauteur des facules au-dessus de la tache, et avec la position de cet objet près (\u limbe, permettait à l'observateur de péné- trer du regard sous la facule orientale, et par conséquent de voir une grande p irlie de la pénond)re qui était située sous elle. » Sur cette partie de la pénombre, on voyait une chose extraordinaire, et qui ressemblait tellement à une ombre qui aurait été portée par la niasse facidaire siir|.'l()mbante, qn'd semblait iiuitile de chercher, et qu'il était ( <)0I ) impossible d'iidniPlIre une aiilrc explication que celle-là, tellement la i lu-se paraissait évidente et s'imposait à l'esprit. Celte ombre, dont les contours étaient un peu diffus, avait la même forme et reproduisait avec beaucoup d'exactitude les contours de la masse faculaire située au-dessus d'elle. Elle ( 662 ) n'était pas aussi noire que l'ouverture des taches nommée ombrée, mais d'une teinte très sombre, qui cependant permettait de reconnaître la struc- ture radiée de la pénombre qu'elle recouvrait. » Bien qu'extraordinaire, ce phénomène n'était cependant pas tout à fait nouveau pour moi, car je l'avais déjà soupçonné plusieurs fois aupara- vant, bien que dans des circonstances moins caractéristiques. Mais alors une ombre portée sur le Soleil me paraissait une chose si paradoxale, si impossible, que je n'attachai que pou d'importance à ces observations, et ne leur donnai pas l'attention qu'elles méiitaient. Mais, dans ce dernier cas, le phénomène était si apparent, qu'il n'y avait pas à s'y tromper. Je représentai le phénomène par le dessin, dont la figure annexée est une reproduction assez fidèle. » En retournant en arrière et en consultant mon journal, je trouve con- signées plusieurs observations qui viennent confirmer, d'une manière plus ou moins directe, le phénomène observé le 26 mai 1878. )) Le 28 février 1872, j'avais déjà remarqué quelque chose d'inexplicable sous une grosse facule qui couvrait en grande partie la pénombre orien- tale d'une tache située à l'est près du limbe. Le phénomène me parut si ' singulier, que je dessinai cette tache avec soin. Le 16 mars de la même année, un phénomène à peu près semblable, observé sur la pénombre d'une tache située près du limbe occidental, que j'ai aussi dessiné, m'avait suggéré l'idée qu'il ne pouvait être dû qu'à une ombre portée par une masse faculaire qui lui était contiguë. Les 28 octobre et 4 novembre 1877, j'ai encore observé des phénomènes semblables. » Si les facules massives qui recouvraient la pénombre de la tache ob- servée le a6 mai 1878 avaient été aussi brillantes en dessous qu'elles l'étaient en dessus, où leur éclat était bien supérieur à celui de la surface solaire environnante, il est évident qu'aucune ombre n'aurait été possible, au-dessous d'elles, et que la pénombre aurait eu partout un éclat uniforme. Nous sommes donc assurés par celte observation que la lumière intense dont brillaient ces facules ne pouvait pénétrer bien profondément leur masse, et qu'elle était principalement générée, soit sur leur surface supérieure, soit très près de cette surface. )) Que ce phénomène ne soil pas un cas particulier, mais général, cela semble prouvé, d'abord par les observations précédentes, et ensuite par le fait d'observation suivant : Quand une masse faculaire, assez puissante pour recouvrir une grande partie d'une tache solaire, commence à se déchirer de quelques petites ouvertures isolées, ces ouvertures ne se montrent pas sous forme de taches grisâtres, comme cela devrait avoir lieu si la pénombre ( 663 ) qui est située au-dessous d'elles était aussi brillante que quand elle est libre de facules; mais elles se montrent toujours sous forme de taches noires. Il n'y a que quand les décliirures faculaires s'élargissent, ou deviennent assez nombreuses pour permettre à la lumière de la surface de pénétrer par elles, et de dissiper les ténèbres, qu'elles apparaissent comme des taches grises, sur lesquelles on distingue bientôt la structure radiée de la pé- nombre. Cela, avec le fait bien prouvé que les ponts et les facules brillantes qui pénètrent par l'ouverture des taches et s'enfoncent sous la photo- sphère perc/e/if bienlùl leur éclal en y pénétrant, semble suggérer l'idée que la lumière brillante émise par les facules, et peut-être même toute la lumière solaire, est générée à la surface de l'astre, la présence de l'atmosphère co- ronale étant peut-èlre nécessaire à sa production, m ANALYSK MATHlîMATlQUE. — Sur ijuelques applicalions aritltmétiques de la théorie des fonctions elliptiques. Note de M. STiELTJiiS. (Extrait d'iuie Lettre adressée à M. Hermite.) « Je viens de lire, dans les Comptes rendus, l'intéressant article de M. Hurw^itz, qui m'a fait consulter de nouveau l'article de M. Liouville (2* série, t. IV). M. Hurwilz a parfaitement raison en disant qu'une partie des résultats que j'ai donnés se déduisent des théorèmes que M. Liouville y donne. En effet, ces théorèmes ne sont autre chose que l'interprétation arithmétique de votre première formule i-(] -h 2-fy-'-t- 3-^^'+ . . . = ( I H- 27 + 2f/-' + '2if" -+-.■■)] , '' ,., + ; '^—p-. + ") = [/,^ + //-' + . .. + /. + !- (^=^)(/-' + ... + /; + i]f(«) est vérifiée maintenant, dans les cas n — k^, n = 2k'-, à l'aide des formules elliptiques. » ( ^^65 ) ANAr.YSE MATHÉMATIQIJF. — .S^(/' tine nouvelle (jéiiéialisalioii des fonctions abétiennes. Note de M. E. Picard, présentée par M. Hermite. « Dans une série de Communications précédentes, j'ai déjà indiijuéune première généralisation des fonctions abéliennes de deux variables indé- pendantes : ce sont les fonctions hyperf'uclisiennes. Celles-ci ne changent |)as quand on effectue sur les variables œ el y un groupe de substitutions de la forme R'i '■ + Pi.r + Ri Mj.r + P2J + R, ^..r, M3.P + Pjr -f R;, M;,.f + \\y -+- R3 Mais la généralisation peut se poursuivre dans une autre direction, et je m'arrêterai sur le cas des fonctions de deux variables indépendantes x et y qui ne changent pas, quand on effectue sur x el y un groupe de substi- tutions de la forme , , / ax-+- b a' y + h'\ ^^' \^^J^ cr + d' c'y-^d')' Comme on le voit, x et y se trouvent remplacés respectivement par des fonctions de x et y seulement, mais il ne faut pas oublier que ces substi- tutions doivent se faire simultanément. Dans le cas où les deux substitu- tions relatives respectivement à a; et à ^, forment des groupes discontinus, les fonctions de x et j, invariables par les substitutions du groupe (i), se ra- mènent aux fonctions fuchsiennes de M. Poincaré, mais il en est tout autre- ment si les groupes (2), pris séparément, sont continus, leur ensemble, représenté par les substitutions (r), étant toutefois, bien entendu, discon- tinu par rapport à un système de valeurs de x et y. » Considérons même, d'une manière plus généra le, des fonctions de deux variables qui ne changent pas quand on effectue sur x eX y un groupe dont les substitutions sont de l'une et l'autre forme pour éviter une périphrase, nous désignerons de telles fonctions sous le nom âe Jonctions hyperabé Hennés. C. R., 1884, 1" SemesUf. (T. XCVIII, N° 11.) 87 ( 666 ) » Je voudrais indiquer un exemple de fonctions hyperabéliennes, qui a d'ailleurs son origine dans la théorie même des fonctions abéliennes. Con- sidérons une courbe du second genre, et désignons, suivant l'usage, par I o G H o I H G' le tableau des périodes des intégrales normales. Les trois moditles s'expri- ment, comme on sait, par des fonctions uniformes de G, H et G'; suppo- sons qu'on ait, entre ces quantités, la relation H^-GG'= 1), D étant un entier positif. Nous pourrons poser H=VD^-^' G=^^, G'=^^^. Ces trois modules seront alors des fonctions uniformes de j- et j. D'ail- leurs, en écrivant H = //o -t- ih, G = g, + /g, G' = -; + ig'. » On doit avoir, comme il est bien connu, S>o, g'>o et /;^_g-g'r b\ I a' v + h' \ ( tJ67 ) sont séparément discontinus, et les fonctions trouvées se ramènent aux fonctions elliptiques modulaires. On est alors dans un de ces cas de réduc- tion d'intégrales hyperelliptiques aux intégrales elliptiques dont j'ai fait autrefois l'étude. » Il en est autrement quand D n'est pas un carré parfait : les groupes précédents, pris séparément, sont continus, et c'est seulement en effec- tuant leurs substitutions simultanément sur .r et j qu'on obtient un groupe discontinu relatif à ces deux variables. " » Diverses considérations arithmétiques, que je développerai ultérieu- rement, m'ont conduit à une classe étendue de groupes hyperabéliens, et je me propose de faire une étude approfondie des fonctions hyperabé- liennes. Je terminerai en montrant seulement comment la théorie de ces fonctions se rattachera aux équations différentielles partielles. Soit r z= ap + bq + 6's, t = a'p ■+- b' q + c' z, où les a, i, c sont des fonctions algébriques de x et j, un système de deux équations linéaires simultanées du second ordre aux dérivées partielles, ayant quatre solutions communes, linéairement indépendantes, mais liées par une relation quadratique. On sait que, dans le cas des équations hnéaires du quatrième ordre à une seule variable, ce cas particulier a fait l'objet des intéressantes recherches de M. Goursat i Jjulltlin de la Société nialhéma- lique, i883) et a aussi été examiné par M. Halphen dans ses mémorables études sur la réduction des équations linéaires. » Désignons par w,, Wj, w, et U4 quatre solutions distinctes des équa- tions précédentes, liées par la relation oj, 0),=: WjW^. n Si l'on pose W, M.> - = t', - = '•. W3 6)3 et que l'on considère ces équations comme donnant a; etj- (dont sont fonc- tions les u) en fonction de w et t»; si les fonctions x et ^ ainsi obtenues sont uniformes, ce seront des fonctions hyperabéliennes de 11 et c. » MÉCANIQUE. — Sur la poussée d'une masse de sable, à surface supérieure hori- zontale, contre une paroi verticale ou inclinée. Note de M. J. BoussmcsQ, présentée par M. de Saint-Venant. « I. Lorsqu'une masse sabloiuieuse, d'un certain poids spécifique II, d'un angle 9 de frottement intérieur et d'une hauteur uniforme h au-dessus ( 668 ) du sol horizontal qui la porte, est limitée latéralement par une paroi plane rugueuse, mobile autour de sa base, faisant d'ailleurs un angle positif ; (en fruit intérieur) avec la verticale, et retenue par une force extérieure juste sulfisaiite pour l'empêcher de se renverser, une très petite diminu- tion de cette force détermine dans la masse la formation, à |)artir du bas de la paroi, de deux surfaces de rupture, dont l'une peut suivre la paroi même, et qui comprennent entre elles un coin de sable passé tout entier à un état d'équilibre limite, dit ébouleux , où i\ y a en chaque point une pression fai- sant avec la normale à l'élément plan qui la supporte l'angle maximum ip.' » Pour arriver aux lois de cet équilibre limite, prenons comme origine le point où se coupent le profil de la paroi et celui de la surface libre, comme axedes^ ce dernier, comme axe des x une verticale dirigée vers le bas; et désignons par — N^, — N,, T les composantes, normales et tangentielle, des pressions exercées en chaque point [x,/) du coin sur l'unité d'aire des éléments plans normaux aux x et aux j-. Si nous appelons a la tangente de l'angle 45"— ^ o, N^., T et, par suite, N^ s'annulent, tandis que, sur ses autres surfaces, où le coin sablon- neux glisse contre le reste du massif ou contre une mince couche de même nature adhérente à la paroi, le rapport de la composante tangentielle de la pression extérieure à sa composante normale vaut langç). » Les deux premières équations (i), appliquées pour la valeur x = o qui annule N^., N^., T quel que soit j, montrent que les dérivées en a: de Nj- et T sont alors — Il et zéro. On a donc sensiblement, dans une mince couche supérieure du coin sablonneux, Nj: = — IIx, T = o, et, d'a- près la troisième (i) complétée par ce fait que — N_^est inférieur à — N^, N^= fl='N^ = — na-x. Appelons —Ut, Us, —Ur des termes, très petits en comparaison de II x, remlant ces expressions rigoureuses, ou posons (2) N^ = -n(.r4-0. T = ni-, N^. = ~ n(«-;r+ /■). Les deux premières relations (i) transformées exprimeront que s et t, rels sont les dérivées respectives en x et en j de deux certaines fonctions, (669) ou, vu l'égalité des deux valeurs de s, que r, . o obligent à an- nuler/" et/", poiu- les valeurs positives de leurs variables / qz nx ; ce qui comprend toutes leurs valeurs dans le massif quand l'inclinaison tangi de la paroi sur la verticale est > a. Alors on a, dans loule la couche supérieure du coin (le sable, quelles qu'en soient les limites, {r, s, t) = o. El, lorsque, (670) au contraire, taiigi est < «, ou /<45°~i9, la fonction /"^ continue à s'annuler partout, mais non y qui subsiste dans l'angle compris entre la paroi et la droite y= ax, où sa variablej)^ — ax est négative. » En partant de la base inférieure de la couche comme on était parti de la surf:ice libre et considérant une seconde couche sous-jacente, puis une troisième, etc., on verrait de même que, dans le cas i> 45°— -5-9, r, s, t sont nuls pour tout le coin de sable; ce qui réduit les formules (2) à celles deRankine ou de M. Maurice Lévy, et ce qui implique, pour le coin de sable, la forme d'un prisme triangulaire isoscèle renversé, ayant son arête infé- rieure au bas de la paroi, comme plan de symétrie le plan vertical mené suivant cette arête, et pour angle de ses deux faces latérales, ou plans de rupture, 90°— (f : en effet, les seuls éléments plans qui, lorsque ;•, s, t sont nuls, supportent des pressions faisant avec leur normale l'angle 9 et puis- sent ainsi composer les surfaces de rupture, sont ceux que représente l'é- quation y rp: «jr = const. La poussée exercée sur la paroi se composera, comme le voulait Rankine : 1° du poids de tout le prisme sablonneux situé au-dessus d'elle ou limité par le plan vertical de sa base; 2° de la pres- sion horizontale exercée sur ce plan, et qui est celle d'une masse fluide de hauteur h dont le poids spécifique vaudrait Ua- = U tang^(45''— ^çj). » II. Dans le cas contraire, seul usuel, où / est inférieur à 45° — ^9, le même raisonnement donne encorey", = 0 dans toute l'étendue du coin qui se détache, et (r, 5,^)^0 en tous les points de sa seconde couche ou, par suite, des suivantes, situés au delà du plan y — ajc; mais, en deçà, où / est < aœ, les valeurs dey"( 7- — ax) déjà employées pour la première couche se conti- nuent dans la seconde; il s'y en adjoint même d'autres, pour les parties de celle-ci, adjacentes à la paroi, où j- — ax reçoit des valeurs négatives nouvelles. Et ainsi de suite, de couche en couche, sans qu'on ait toutefois le droit de s'y écarter beaucoup du plan j'= ax, puisque l'analyse précé- dente est restreinte à la région où /■, s, t, nuls sur ce plan, n'ont pas encore grandi au point d'être comparables à x. On y aura donc, avec une approxi- mation décroissante, r = d'J", s = — ci/", t =y". » ÉLECTRICITÉ. — Théorie et Jorniules pratiques des machines magnéto-électriques à courants alternatifs. Note de M. Félix Lucas, présentée par M. Cornu. « L'induit mobile d'une machine magnéto-électrique à courants alter- natifs comprend N = /xv bobines égales, et l'on attelle en quantité v groupes de jjL bobines associées en tension; il y a autant de modes d'attelage pos- (671 ) sibles qu'il y a de manières de décomposer N en deux fucteiirs entiers a et V. L'inducteur est composé d'aimants fixes. » Pour un mode d'attelage déterminé on peut d'abonl imposer à l'induit une vitesse de rotation fixe de ?i tours par ujinute. Les effets obtenus varient alors avec la résistance R du conducteur avec lequel on ferme le circuit. Soit I l'intensité du courant électrique et T le travail moteur reçu parla machine et transformé par elle en énergie électrique; I et T sont deux fonctions de R. Désignons, d'autre part, par ria résistance (mesurée, par exemple, au moyen d'un pont de Wheatstone) du système des bobines entrant dans le circuit. On pourra exprimer R et r en ohms, I en ampères et T en chevaux-vapeur. Le principe de la conservation de l'énergie donne d'abord (i) {R + r)l- = ^5gT. » Pour obtenir une seconde équation, on peut recourir à l'expérience. Je ferme le circuit par un conducteur de résistance inconnue; un électro- dynamouïétre me fait connaître l'intensité I du courant; la pression indi- quée par le manomètre de la machine à vapeur motrice me fait connaître le travail qu'elle produit et duquel je retranche le travail (mesuré d'avance) absorbé par les transmissions et par le mouvement delà machine lorsqu'elle tourne à circuit ouvert : je connais ainsi T. En faisant varier la résistance extérieure depuis zéro jusqu'à l'infini, de manière à obtenir un grand nombre de systèmes de valeurs I et T correspondantes, on obtient les élé- ments d'un tracé graphique dans lequel on prend I pour abscisse et T pour ordonnée. J'ai reconnu ainsi que In loi uiivant laquelle T dépend de I est représentée par une parabole du second degré (jui passe par l'origine des coor- données et dont l'axe est vertical. On a, par conséquent, 1) Les valeurs numériques des trois paramètres p (résistance), h (inten- sité) et k (travail mécanique) se déterminent à la demande du graphique ; comme la courbe passe par l'origine des coordonnées, on a (3) plr^-j^gk. ^ » Si l'on éUmine T entre les équations (i) et (2), en tenant compte de la formule (3) et posant (4) 'S = 20 II, ( 672 ) on trouve qu'il existe entre R et I la relation très simple (5) (H +,.4-p)I ^.^. 1) Le paramètre f s'exprime en volts, comme une force électromotrice; p représente une résistance ^ctive, à laquelle ne correspond aucune con- sommation de travail mécanique. Les deux équations (i) et (5) contiennent toutes les lois du fonctionnement de la machine pour une vitesse constante de l'induit et pour un mode d'attelage fixe. » Si l'on veut déterminer directement (p et jS, on peut faire deux ex[)é- riences précises, en dormant à la résistance R deux valeurs connues R' ( t R" et mesurant les intensités correspondantes I' et 1". On aura ainsi R"I"— RT r, l'y r — I " * , r - 1" (6) (9 = (R"-H' » Pour des vitesses variables de l'induit, p et ç deviennent des fonctions du nombre n des tours par minutes. En déterminant expérimentalement la nature de ces fonctions, ra variant depuis i5o jusqu'à 85o tours, j'ai re- connu qu'elles sont linéaires. En d'autres termes: Les paramèti es p et o croissent en inison diiecte de n. On a donc ç = a -+- txfi, p = h + fin, (7) et la formule (5) devient {H\ T_ a + a« j'ai vérifié cette formule par un très grand nombre d'expériences. » Il reste à tenir compte du mode d'attelage de la machine. Or l'expé- rience m'a conduit aux observations suivantes : » Latlclaye en tension de (X systèmes identiques multiplie par tx les paramètres p, f et r; l'nttrlage en qitnnlilc de v systèmes identiques divise par v tes paramètres p et r sans modifier le paramètre (p. /) Si donc nous désignons par a,, a,, /),, |B, et r, des paramètres corres- pondant à une seule des bobines, nous aurons (9) n = ^rt,, a=-«,, '•=-/',, b = p.b,, |S=p.p,. (673 ) » L'énergie électrique fournie par la machine au circuit e.xiérieur ei-l donnée par la formule (lo) 75gT, » Elle devient niaxiinum lorsque l'on sati-fait à la relation (il) vR = /j(.(/', +7), + (Si/i^ et sa valeur est alors 12 m " ! — — » Mes expériences, pour obtenir et vérifier ces diverses formules, ont été faites au Dépôt central des phares, en décembre, janvier et février dernier, avec des machines magnéto-électriques du système Méritens. « ÉLECTRICITÉ. — Sur le phénomène de Hall. INote de M. A. Leduc, piéseutée par M. Jamin. « Si l'on place entre les pôles d'un puissant électro-aimant, perpendicu- lairement aux lignes de force magnétiques, une lame métallique très mince traversée par un courant, il se développe dans cette lame une force élec- tromotrice transversale, que M. Hall considère comme due à une pression subie par ce courant. » M. Righi a reconnu que l'effet est bien plus grand dans le bismuth que dans les autres métaux étudiés jusqu'ici. » Je me suis procuré une lame rectangulaire de bismuth ayant o™,o3 de large sur o'",o5 de long et d'une épaisseur d'environ o'"'",o4. Cette lame, collée sur verre au moyen de baume de Canada, est plongée dans l'eau pure, afin d'éviter réchauffement considérable qu'elle prend sans cette précau- tion sous l'influence du courant qui la traverse. Deux larges pinces fixées aux extrémités de la lame donnent accès au courant; deux autres fixées sur ses côtés portent les fils qui conduisent à l'électromètre capillaire; ces dernières sont placées autant que possible sur une ligne équii)otentielle. La différence de potentiel qui s'y établit lorsque la lame est convenable- ment placée dans le champ magnétique est mesurée par compensation. C. R., i88.'|, !" Semestre, {-y. XCVIII, N» I ! .) 88 ( 674 ) » Cette différence de potentiel dépend : )) i" De l'intensité du courant qui traverse la lame; » 2" De sa température; » 3° De l'intensité magnétique moyenne dans l'espace qu'elle occupe dans le champ. » I. Dans une série d'expériences, j'ai fait varier seul le courant qui tra- verse la lame; il a atteint 9 ampères. La différence de potentiel des élec- trodes parasites est proportionnelle à l'intensité de ce courant, ainsi qu'il résulte du Tableau ci-joint, extrait de l'une de mes expériences. C. I. E. -^. amp amp volt 5,77 5,127 0,01248 421 5,98 3,572 895 419 5,97 2?i'9 53i 4^0 5,93 1,386 343 417 5,92 0,823 2o5 421 5,90 0,647 '^9 4' 7 5,87 o,33o 81 4'9 Moyenne.. ... 419 C désigne l'intensité du courant dans l'électro-aimant, I » >> ]d lame, E » la différence de potentiel des électrodes parasites dans le champ magnétique. » I. J'ai fait varier la température de la lame entre 12° et Sy". La diffé- rence de potentiel observée a diminué en moyenne de 3g dix-millièmes de sa valeur à 0° par degré centigrade. J'ai trouvé que la résistance du bismuth diminue de 42 dix-millièmes de sa valeur à 0° pour la même élévation de température. Cette différence de potentiel est donc sensiblement propor- tionnelle, dans le bismuth, à la chute de potentiel le long de la lame. La ligne équipotentielle qui passe par les électrodes parasites s'est inclinée d'un certain angle qui, dans les expériences, n'a pas dépassé 5", mais qui augmente avec l'intensité magnétique. » IIL Enfin, j'ai fait varier seule l'intensité du courant, qui traverse l'électro-aimant. J'ai construit des courbes qui représentent en unités ar- bitraires, en fonction de cette intensité, d'une part, la différence de po- tentiel E et, de l'autre, l'intensité magnétique M mesurée par l'induction sur lui toron de même dimension que la lame toiu-nant à 180" dans le champ. La différence de potentiel est proportionnelle à l'intensité magné- ( 675 ) tique, tant que le courant qui anime i'électro-aiinant ne dépasse pas 7"'"?. A i2'""P, l'écart est d'environ 7 pour 100. C. E. I. 5 X 10'. c. M. amp Toit amp amp 5,26 o,oo632 9,08 696 5,11.... 596 9,22 963 9,04 io65 8,99.... 968 11,68 0,01100 8,g4 1280 11,68.... 1162 » Expériences sur l'argent. — J'ai constaté sur une feuille d'argent ayant une épaisseur de o™™,ooo2 que la différence de potentiel des électrodes parasites diminue deo,oo4 à o,oo5 de sa valeur par degré centigrade, tan- disque la résistance de ce métal augmente avec la température. Il en ré- sulte que la déviation des lignes équipotentielles dépend ici delà tempéra- ture, tandis qu'elle en est sensiblement indépendante dans le bismuth. » Conclusions. — En résumé, si l'intensité magnétique ne dépasse pas une certaine valeur, on peut représenter la déviation delà ligue équi[:)olentielle et des ligues de force aux points où elles la coupent par la formule D = AM(i — at), k étant la déviation produite à la température 0° en un point où l'intensité magnétique est égale à i , constante qui pourra mesurer le phénomène de Hall dans le métal, et a une autre constante. » Pour le bismuth, a est très petit; pour l'argent, il vaut de 0,008 à 0,009. » Celte déviation peut être considérée comme due à l'hétérotropie que prend le métal dans le champ magnétique et analogue à celle que subit la lumière tombant normalement sur une substance biréfringente. » Remarcjue. — Le phénomène est très faible dans un alliage de bismuth et de plomb à poids égaux qui est très malléable; il est nul dans le plomb, d'après M. Hall. L'état cristaUin du bismuth paraît donc avoir une plus grande part dans la production du phénomène que la nature du métal lui- même, ainsi que cela se présente pour le diamagnétisme (' ). » CHIMIE. — Sur les lois de la décomposition des sels par l'eau. Note de M. H. Le Ch.\telier, présentée par M. Daubrée. « La décomposition des sels par l'eau, dans le cas particulier où l'un des produits de la réaction est insoluble, a été étudiée avec beaucoup de soin de- (') Ce travail a été e.\cciité au Laboratoire de recherciics physiques de la Facidte des Sciences, (M ) puis une dizaii)e d'années. Ces recherches ont conduit à formuler une loi très simple qui a été admise sans discussion et est aujourd'hui enseignée partout. » Dans la décomposition d'un sel par un liquide^ il existe pour chaque tem- pérature ime liqueur de composition telle que, suivant qu'on en fait varier la concentration dans un sens on dans l'autre, ilja décomposition ou reconsti- tution du sel considéré.... Le degré limite de concentration parait indépendant de la quantité de sel non décomposé que la liqueur renferme, de la proportion des éléments non dissous de ce sel quelle contient.... Cette décomposition rentre donc dans la catégorie des phénomènes de dissociation que H. Sainte-Claire Deville a découverts, et les lois qu'il a formulées lui sont applicables ( ' ). » L'exactitude de cette loi m'a cependant toujours paru difficile à ad- mettre. Elle est en contradiction absolue avec des expériences d'une pré- cision remarquable, faites par M. Schlœsing (-), sur la décomposition des bicarbonates de chaux et de baryte; elle établit une analogie peu vrai- semblable a piiori entre des réactions de la voie sèche et de la voie humide. » L'objet de la présente Note n'est pas de contester l'exactitude des ex- périences qui ont servi à établir cette loi, mais simplement d'en donner une interprélalion différente, de montrer que l'on peut rendre compte de tous les faits observés par les lois habituelles des équilibres chimiques dans les systèmes homogènes liquides, en tenant compte de l'insolubilité des composés produits conformément aux lois de BerlhoUet, c'est-à-dire en ad- mettant que les composés insolubles éliminés du champ de la réaction n'interviennent plus dans l'état d'équilibre définitif, que celui-ci s'établit exclusivement entre les corps dissous. La loi aujourd'hui admise conduit, au contraire, à supposer que l'équilibre s'établit directement entre les corps précipités et les corps dissous. » Je prendrai comme exemple dans celte discussion le sulfate neutre de mercure IIgO,SO% dont la décomposition a été étudiée par M. Dilte '). Ce sel, au contact de l'eau, donne naissance à un précipité de sulfate Iriba- sique de mercure 3HgO,SO'; il se dissout, en mêuie temps, une certaine quantité d'un sel de mercure, et tout l'acide sulfurique devenu libre par suite de la décomposition du sel neutre, » Le Tableau suivant donne, dans les deux premières colonnes, les ré- (') CoiJiptcs leiidus, 17 juin cl 8 juillet 1872. (^) DiTTK, Dccompoiiùon des sait par l'eau [^Aiuiutes de l'Ecole Normale supérieure, \>. 85 j iB'yG). ( 677 ) suUals bruts des expériences de M. Ditte; dans les deux dernières, les quan- tités de sulfate neutre et d'acide sulfurique libre dissous, que j'ai calculées en admettant que la totaUté du mercure se trouve dans la dissohition à l'état de sel neutre : se total HG se pai- litre. tolal. iIi;0,S03. libre. gr ■ gr gr Kr 6 1,5 2,2 5,4 19 7 '0)5 16,2 34 i5 22 28 48 22 33 3g, 3 ■ji 33 49 ^7,8 87 77 ii4 56,2 g8.... 108 i6o 55,2 1 14 i44 2'2 5g i3o 190 280 55 » Pour mettre ces résultats d'expérience d'accord avec la loi énoncée |i!us liant, on admet, sans le prouver, que, tant que la quantité d'acide libre n'est pas constante, le mercure se dissout, non pas à l'état de sel neutre, comme je l'ai supposé dans le Tableau, mais à l'état de sulfate tri- basique; cela conduit à admettre que la solubilité de ce sel basique varie dans des limites énormes avec la quantité d'acide libre contenu dans la liqueur, qu'elle est ainsi plus que centuplée. On peut, au contraire, faire rbypothèse, plus vraisemblable a priori, que la solubilité du sel basique est toujours assez faible pour être négligeable et que le mercure se dissout à l'état de sel neutre, ce qui contredit formellement la loi en question. » Ou voit donc que la vérification de cette loi résulte non pas des expé- riences elles-mêmes, mais des hypotlièses arbitraires qui ont servi à inter- préter ces expériences. » J'ai pensé que l'on pouvait chercher à démontrer par l'expérience l'exactitude de l'une ou l'autre des hypothèses en présence, en s'appuyant sur les caractères particuliers de la combinaison chimique et de la dissolu- tion. Ces deux phénomènes se distinguent entre eux par les quantités de chaleur mises en jeu ; le premier, conformément au principe du travail maximum de M. Berlhelot, est toujours accompagné d'un dégagement de chaleur; le second, d'une absorption de chaleur (' ). (') La dissokuion de certains corps est accompagnée d'un dégagement deolialeur; mais on peut démontrer, dans ce cas, la production simultanée d'une combinaison chimique, soit ( 678 ) » J'ai reconnu que la dissolution du sulfate tribasique de mercure dans l'acide étendu donne toujours lieu à un dégagement de chaleur et, de plus, que cette quantité de chaleur varie peu avec le degré de concentration de l'acide. Il en résulte que cette dissolution est accompagnée d'une combi- naison chimique, et que la nature de cette combinaison ne varie pas avec le degré de concentration de l'acide : il se forme donc, dans tous les cas, du sulfate neutre, comme je l'ai supposé plus haut. » La conclusion à tirer des expériences de M. Ditle serait alors la sui- vante : La qitantilé d'acide nécessaire pour empêcher la décomposilion d'un sel croît d'abord avec la quantité du sel dissous, conformément aux lois des équi- libres chimiques dans les systèmes homogènes; mais elle ne croit pas indé- finiment et tend vers une limite fixe. » L'existence d'une semblable limite, dans le cas du sulfate de mercure et dans les cas analogues, est une conséquence évidente de la dissociation partielle des hydrates d'acide dans leur dissolution; le rôle capital de ce phénomène dans les équilibres chimiques a été complètement établi par M. Berthelot ('). » Dans certains cas, au contraire, avec le sulfate double de chaux et de potasse, par exemple, cette limite résultera de la faible solubilité du sel étudié. Il est bien certain que si deux des corps en présence sont dissous à saturation, c'est-à-dire en quantité constante dans la liqueur, la quantité dissoute du troisième devra aussi être constante pour qu'il y ait équi- libre . » CHIMIE ORGANIQUE, — Action des aldéhydes chlorées sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium. Note de M. Alph. Combes, présentée par M. Wurtz. « Je me suis proposé d'appliquer la réaction de MM. Friedel et Crafts aux aldéhydes chlorées, pour obtenir différentes aldéhydes aromatiques. J'ai commencé cette étude par le chloral. On conçoit la possibilité d'ob- tenir trois aldéhydes différentes renfermant un groupe phényle et 2"' de chlore, deux groupes phényles et i'" de chlore, ou enfin trois phényles. » Quanta une solution deaGoS*" chloral dans un grand excès de benzine, en isolant les composés lorniés (tlis&oUuion des sels anhydres), soit en s'appuyant sur de puissantes raisons d'analogie (dissolution de l'hydrate de chaux). (') Berthelot, Mécaniijue chimique, t. II, p. 5^1. ( 679 ) on ajoute par petites portions du chlorure d'aluminium : il se produit, mèrne à froid, une réaction assez vive. On porte la température à 70°, et on arrête l'opération au bout de une heure et demie. » Le liquide repris par l'eau, puis distillé, laisse passer, entre i65° et 185°, un liqnide qui, après rectification, bouta 180", sous une pression de o™,oo5. Ce liquide visqueux, parfaitement incolore quand il vient d'être distillé, est l'aldéhyde C/H' -CCl^-CHO, ou plutôt la combinaison decette aldéhyde avec une molécule d'acide chlorhydriqueC H' -CCP- CO H, H Cl Ce composé est très stable, et se distille dans le vide sans décomposition. Après trois distillations successives, l'analyse a donné : Calculé, Trouvé. pourC'H'CPO. Cl 46 , gS 47 ' 20 C 4'>4' 42)6l H 3,34 3,10 0 7,3o 7» 10 » A l'air, ce corps bout à 265°, mais il se décompose et perd l'acide chlorhydrique combiné. La température d'ébuUition s'élève jusqu'à agS"; et il faut un grand nombre de distillations pour chasser complètement l'acide chlorhydrique. » Mais la potasse à froid l'enlève facilement sans altérer l'aldéhyde. A chaud, il y a production d'aldéhyde benzoïque et de produits exempts de chlore sur lesquels j'aurai l'occasion de revenir. » Ce corps présente les réactions des aldéhydes et réduit énergiquement la liqueur de Fehling et le nitrate d'argent. Il se combine même, quoique difficilement, au bisulfite de sodium. L'oxydation de cette aldéhyde se fait sans difficulté et donne l'acide C^H=-CCI--C0-H. » Quand on veut pousser plus loin l'action du chlorure d'aluminium, en le faisant réagir sur la solution de celte aldéhyde dans la benzine, il se manifeste une réaction très vive, mais je n'ai pu encore obtenir les deux autres aldéhydes prévues par la théorie; il se produit du charbon et un corps solide, cristallisé d'un blanc jaunâtre à fluorescence verte très pro- noncée fusible à 2o5°, c'est le triphényléthane (CH^j^-C-CH'. » Je continue actuellement cette étude et compte avoir l'honneur de communiquer prochainement de nouveaux résultats à l'Académie. » ( 68o ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'addition du chlorure d'io le à l'éihylène mouo- bromé. Note de M, Louis Henry, présentée par M. Wurtz. « Il y a près de vingt ans que le produit de l'addition du chlornre d'iode ICI à l'éthyléne monobronié C-H'Br a été signalé par M. Maxwell Simp- son ('); depuis cette époque, il n'en a plus été question, et l'élude de ce produit, intéressant par les questions de Dynamique cliimique qu'il sou- lève, reste toute à faire. » Pour obtenir le produit d'addition C^H'ClBrl, M. Simpson cliauf- fait le bromure de vinyle avec la solution aqueuse du chlorure d'iode, en vase clos, à ioo°; dans le but de rendre ce composé tout à lait comparable à l'éthMue bichloro-iodé C^H' Cl -1- ICI, dont je me suis occupé dans une précédente Communication, j'ai cru préférable d'opérer à la température ordinaire. La combinaison de l'éihylène mouobromé avec le chlorure d'iode dissous dans l'eau n'est pas instantanée, comme celle d'autres déri- vés non saturés, notamment des composés allyliques et du diallyle lui- oiéme; quoique assez vive dans le principe, l'addition delà masse employée deC-HMir n'est complète qu'à la suite d'une agitation fréquente et par un contact de quelques jours; on s'aperçoit que la réaction est terminée à l'augmentation considérable de densité que l'on constate dans le composé primitif; totalement transformé en C'H^ClBrl, le bromure de vinyle se précipite rapidement au fond de la masse liquide, après agitation de celle-ci. » Le produit brut est une huile très lourde, de couleur brunâtre, que la potasse caustique aqueuse décolore immédiatement. Soumise à la distilla- tion après dessiccation à l'aide de CaCl", la plus grande partie passe entre t85° et 195°, en se colorant en violet, par suite de la mise en liberté de l'iode, produit d'une décomposition partielle. » Après purification, ïélhane ctdorobionio-iodé C-H'CiBrI constitue luî liquide incolore, mais iC colorant rapidement à la lumière à la façon des dérivés iodés en général, d'une agréable odeur quelque peu piquante, d'une saveur douce et brûlante. Sa densité à o^est, par rapport à l'eau à la même température, 2,53; il bout sous la pression ordinaire, en se décom- posant partiellement, à igSo-iga" : c'est le point d'ébullition que lui assi- gnent ses relations de composition avec les dérivés chlorés et bromes cor- (■) Procccdi/igs nj tlie Loiiilon royal SoriclY, XIII, 54o (année i865). (68i ) respondants; sa densité de vapeur a été trouvée égale à 9,10; la densité calculée est 9,3i. » Quelle est la nature de ce composé et dans quel ordre s'est faite l'addi- tion de ICI vis-à-vis des chaînons = CHBr et =CH- du bromure de vi- nyle C-H'Br? L'action des bases fortes permet de résoudre ces questions. » J'ai soumis en deux opérations environ aooS"' d'éthane cidorobromo-iodé à l'action de la potasse caustique en solution dans l'alcool, un peu plus de 1""°' d'alcali pour i"""' de C^H'ClBrl; la réaction est vive, énergique, instantanée; quel que soit le mode de présentation des deux corps l'un à l'autre, les produits qui en résultent sont les mêmes. » Il se forme un abondant précipité potassique; celui-ci est un mélange de chlorure et A' iodure de potassium dans le rapport 3KCI H- Kl; il a fourni 170, i5 pour 100 de composé argentique; le rapport indiqué correspond à 170,86 pour 100. » De la liqueur alcoolique obtenue par fdtration, liqueur qui à la fin de la réaction se colore en brun, l'eau précipite un liquide huileux, de couleur brunâtre, que la potasse caustique décolore immédiatement. » Desséché et distillé, ce produit passe presque en totalité avant i45°. Par des distillations successives, on arrive aisément à le séparer en deux portions distinctes : l'une faible bouillant vers ôo^-ôS" et se polymérisant très rapidement. » C'est Vélhylène chlorobromé dissymétrique CH- = CClBr (éb. 63°) ; une autre, beaucoup plus considérable et qui constitue le proiluit principal de la réaction, bout, eu se colorant en violet, à 128°- iSo" : c'est l'ef/jj/è/ie bromo-iodé dissyméuiijue CH = CBrI, que j'aurai l'honneur de décrire dans une Communication prochaine, eu même temps que le dérivé chloré cor- respondant CfP = CCI I. » La conclusion que je suis autorisé à th'er de ces faits est que le pro- duit de l'addition de ICI au bromure de vinyle ne constitue pas un com- posé unique; l'addition du chlorure d'iode s'est faite en deux sens et a fourni deux composés isomères distincts. , , 1 CHBiCl ,,, ( CHBiI ^ ' \ CHn ' ^ \ CH^Cl ' le chlore et l'iode se sont l'un et l'autre ajoutés aux deux chaînons =CHBr et =CH", mais en quantité inégale, le chlore s'ajoutant de préférence au chaînon =CH^ le plus hydrogéné, l'iode se plaçant à son tour, surtout dans le voisinage du brome, sur le chaînon =CH Br, additions diverses réa- C. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVIII, N« 1'.) 8g ( 682 ) Usées l'une et l'autre selon le rapport de 3 à i, de manièie à donner un produit final formé de deux isomères suivant la proportion ^/CHBrlX /CHBrClN » Je crois utile de rappeler qu'en s' ajoutant au chlorure de vinyle,ICl fournit aussi deux isomères (') distincts suivant la proportion 4 /CHCr^X /CHCIIN » Les deux réactions sont les mêmes en ce sens que le chlore et l'iode se partagent entre les deux chaînons =CH^ et =CHX, mais leur distribution quantitative est essentiellement différente. » Le brome expulse aisément l'iode de i'élhane chloro-bromo-iodé; il en résulte de l'éthane chlorobibromé C^H'ClBr, lequel est aussi un mé- lange de deux isomères qui fournit, sous l'action des alcalis caustiques, deux dérivés éthyléniques bisubstitués dissymétriques CH= = CBrCl (ébullition,63<') et CH- = CBr^ (ébuUition, SS^-go"), celui-ci en plus grande quantité que l'autre, ainsi qu'il fallait s'y attendre. » Je ni'occujje en ce moment de l'iodure de vinyle, et il est regrettable que ce composé soit encore si malaisé à préparer. » PHYSIOLOGIE. — De ta dialyse de l'acide du suc gastri(jiie. Note de M. Ch. Ricîiet, présentée par M. Vulpian. « Dans des expériences communiquées à l'Académie en 1877, j'ai eu l'occasion de démontrer, par la méthode des coefficients de partage, que l'acide clilorhydtique du suc gastrique était, dans ce liquide, combiné à des bases faibles, comme la leucine, ou à des matières albuminoïdes. » La dialyse m'a fourni un nouveau moyen d'établir ce même fait. » Pour rendre la démonstration plus rigoureuse, j'ai déterminé la com- binaison de HCl avec les matières organiques de l'estomac (-). (') Voir ma Note, séance du 25 février. (^) Avec le suc gastrique physiologique, lequel contient ceitainemciit de l'acide chlorliy- drique, les résultats sont bien plus nets encore qu'avec le suc gastrique artificiel; mais je n'ai indiqué ici que les c»s où il y avait addition d'acide chlofhydrique. La miirjiicuic d'au csloiiiac de porc bien lavée est ûaenienl broyée. Le magma, non acide, ( 683 ) » La dialyse a été faite, tantôt à travers le papier à dialyse ordinaire, tantôt à travers des vases poreux en biscuit; ce qui est bien préférable. Les résultats sont identiques; mais je ne donne ici que les expériences faites avec les vases poreux ( ' ). Rapport d'acidité. Solution aqueuse de H Cl à 3='', 65 par litre 28 , Suc gastrique artificiel (2" reprise) à i-"% ya de HCl par litre . 3oo u (3" reprise ) à a^'', 60 » ... 384 (4° reprise) à 2S'', 2g » ... 228 Solution aqueuse de HCl à o''',gi par litre 9,3 ,,, , , » à o»'',qi » g, 3 En 48 heures { ^ . -n ■ , , . '■ n , „ j tt^^i i- c I Suc gastrique artificiel (1''= reprise) a 0*^', 99 de HCl par litre. . gb » (i'" reprise) à o^', 99 » ..100 Solution aqueuse de HCl à 3°'',G par litre i3, i u à 3s'', 6 >) 1 3 , 2 Suc gastrique artificiel (6* reprise, macération prolongée pen- dant i5 joui's) à 36'',6 de HCl par litre 16,2 Suc gastrique artificiel (6" reprise, macération prolongée pen- dant i5 jours) à 3''',6 de IICI par litre 16,9 En 48 heures » Si l'on compare la totalité des poids d'acide qui ont dialyse à travers le vase poreux, soit pour la solution aqueuse, soit pour le suc gastrique artificiel, on retrouve cette même différence. est mis en contact à la température ordinaire, pendant vingt-quatre heures, avec 260" d'une solution diluée d'acide chlorhydrique. Le lendemain, le liquide est décanté et filtré, et l'on ajoute encore à la masse non filtrée aSo"^'^ de la même solution chlorhydrique. On peut ainsi faire des reprises successives de la muqueuse stomacale. Nous nommerons ces li- quides sucs gastrujues artificiels de la première, de la deuxième reprise, etc. En comparant entre eux ces divers liquides, j'ai vu constamment que la richesse en pepsine, comme s'il fallait un certain temps pour la formation du ferment, était maximum pour le liquide de la seconde reprise; mais, qu'à partir de la quatrième reprise, quoique presque tous les éléments de la muqueuse entrent alors en dissolution et soient peptonisés, la teneur en pepsine diminue beaucoup; de sorte qu'à la quatrième, et surtout à la cin- quième reprise, il y a beaucoup de peptones, mais à peine de pepsine. (') Dans toutes ces expériences, 25" du liquide acide étant mis dans le vase poreux, le liquide extérieur étant représenté par 5oo'^'= d'eau distillée, à la température moyenne de iS», nous appellerons rapport d'acidité le rapport entre les poids d'acide qui se trouvent dans un même volume du liquide intérieur et du liquide extérieur. Ainsi, si l'acidité finale du liquide intérieur est de iS' de HCl par litre, et du liquide extérieur de qs--,! deHCl par litre, le rapport d'acidité sera 10. ( 684) 1° Vases poreux plongés dans un même vase extèi-ieiir («, |3, y). Dans ( a, solution aqueuse de H Cl à S^"", 37 par litre, le même vase ( «', suc gasir. artif. (i''= repr.) à i^'','i par litre Dans j |3, solution aqueuse de H Cl à is'',8 par litre. , le mêmevase ( S', suc gastr. artif. (i™ repr.) à iS'',6 par litre 7, solution aqueuse de H Cl à i^'', 8 par litre. . , 7', suc gastr. artif. (2' repr.) à i^'',4 par litre. o,o35 7-, » (2° repr.) à i^'', i » Dans le même vase Acidité totale du vase intérieur Difféi avant après 'ence la la en en dialyse. dialyse. plus. moins. 0,084 o,o49 » O,o35 0,0573 0,078 0,021 )» 0,045 0,017 n 0,028 0,04 0,06 0,020 )> 0,045 0,017 » 0,028 o,o35 0,034 .. 0,001 o,o35 o,o36 0,001 )) 2° Vases poreux placés chacun clans un vase extérieur distinct. Solution aqueuse de HCl à oS"', 91 par litre . . . » à o^'", 91 !• . . . Suc gastr. artif. (i''" repr.) à i-"' par litio. . » (r" repr.) à i^"- „ » (2"' repr.) à 25'', 29 « » (2' repr.) à ^^',6 » Acidité totale des vases intérieurs avant après la la dialyse. dialyse. 0,023 o,ou I 0,023 0,01 i5 0,025 0,024 0,025 0,0244 0,057 0,052 o,o65 o,o54 Différence en en plus. moins. » 0,0119 >' 0,01 i5 ïl 0,001 » 0,0006 1> o,oo5 M 0,0H )> Donc HCl, ail contact de la muqueuse stomacale, se combine à cer- taines substances contenues dans cette muqueuse et devient alors moins dialysable. » Avec l'acide sulfurique, le résultat est identique : Rapport d'acidité. Solution aqueuse de 80' H' équivalant à i^^SS de II Cl par litre 24,7 » V « à i^S 53 » » , 26,4 » » » à i^'', 53 » » 25,3 Suc gastrique artificiel acidiiié par SO*H- et équivalant à iS',5o de II Cl par litre. 162 » » 1) à !«'■, 5o )i !■ . 162 » » » à i*^', 5o " i> . 162 ( 685 ) Acidité totale du vase intérieur •' ~~" — , ~~ Différence avant après ^ ,, la la en en dialyse. dialyse. plus. moins. Solution aqtieuse de SO' II- équivalent ài"', 53 de H Cl par litre. o,o383 0,0202 » 0,0181 >. " » ài'', 53 1) 11 . o,o383 0,0226 » o,oi5t » » » ài''',53 >> >' . o,o383 o,o25o » o,oi33 Sucgastr.artif. (i^'^repr.) parSO'ir-équiv. à !'■''■, 5odeHCl parlit. 0,0375 o,o3ti2 » o,ooi3 1) (r'^repr.) » » ;iî'^'',5o » » . 0,0375 o,o362 » o,ooi3 >. (i^repr.) » » àis'',5o » » , 0,0375 o,o363 » 0,0012 » En combinant l'acitje, soit aux peptones, soit à la leucine, on obtient un liquide qni dialyse un peu moins bien qu'une simple solution aqueuse; mais la résistance à la dialyse est beaucoup moindre que pour la combi- naison de l'acide avec la muqueuse stomacale. » Il est donc vraisemblable, comme l'avait déjà adtnis M. Schiff depuis longtemps, sans donner d'ailleurs de preuves très rigoureuses, que c'est avec la pepsine que cette combinaison s'effectue; non pas exclusivement, mais principalement. Ce qui confirme cette supposition, c'est que les liquides gastriques artificiels de la première et surtout de la deuxième reprise, ceux-là mêmes qui contiennent le plus de pepsine, sont ceux qui retiennent le plus énergiquement HCl dans le vase poreux. T^es liquides de la qua- trième et de la cinquième reprise, encore qu'ils soient trèsrichesen peptones, retiennent l'acide avec beaucoup moins d'énergie. ANATOMIE ANIMALE. — Dislribiition (les rncines motrices dans les muscles des membres. Note de MM. Forgue et Lansegrace, présentée par M. Vulpian. « Nous avons cherché à définir sur une longue série de chiens et sur trois singes la distribution exacte de chacune des racines motrices qui entrent dans la constitution des plexus brachial et lombo-sacré. I' Pour cela, nous avons excité chncune des racines en bloc dans le canal rachidien, comme l'avaient fait Peyer(i854) pour le plexus brachial du lapin, Ferrier et Yt'o en collaboration (1881) pour les plexus brachial et lombo-sacré du singe, P. Bert et Marcacci en collaboration (1881) pour le plexus lombo-sacré du chien et du chat; mais, de plus, nous avons pu dissocier et exciter isolément les faisceaux naturelseu lesquels se groupent les fibres de chaque paire radiculaire à la sortie du trou de conjugaison ( f)86 ) avant de se mêler au plexus; ce mode spécial d'exploration, qui nous est propre, a beaucoup facilité nos observations. Pour éviter tout mouvement réflexe et volontaire, nous n'avons commencé l'excitation des racines d'un plexus qu'après les avoir toutes séparées de la moelle par section. Pour bien observer l'état des muscles, nous les avons toujours mis à nu. » De nos recherches découlent les conclusions générales suivantes : » 1° L'immense majorité des muscles sont innervés par plusieurs ra- cines. » 2° I/excitation d'une racine paraît déterminer dans les muscles qui en dépendent une contraction totale et non partielle; cela tient à ce que dans tout muscle les fibres tributaires de la même racine sont disséminées dans l'épaisseur de l'organe et non cantonnées dans une zone spéciale; en effet, après la section d'une paire rachidienne à sa sortie du trou de conju- gaison, on trouve dans les muscles innervés par elle des fibres altérées, éparpillées au milieu des fibres saines. » La contraction totale ou la paralysie complète d'un muscle comporte l'excitation ou la lésion de plusieurs racines. » 3° Chaque racine concourt à l'innervation d'une série toujours iden- tique de muscles, à une distribution presque absolument constante chez les animaux de même espèce. Quand, par exception, une variation fonc- tionnelle est rencontrée, elle estfort légère; et alors l'influence que gagne ou que perd la racine, elle l'emprunte ou la cède à la racine immédiate- ment voisine et non à une racine distante. » Les lésions radiculaires sont donc susceptibles de diagnostic. » 4° La fonction des racines analogues diffère relativement très peu chez les divers mammifères. » 5" Chaque racine fournit à des muscles d'action fort différente, sou- vent même opposée. » Si, en réalité, les racines antérieures émanent de cellules situées en regard de leur point d'émergence, il faut admettre que les cellules médul- laires de fonctions différentes sont juxtaposées; dès lors la moelle n'est pas décomposable en centres moteurs de flexion, d'extension, d'adduction, d'abduction, etc., empilés les uns sur les autres. » L'accolement des cellules médullaires à fonctions différentes s'accorde bien avec les nécessités d'une bonne mécanique animale; car ainsi, dans tout mouvement, les muscles antagonistes peuvent modérer et régler la contraction par leur tension active. » L'excitation en bloc d'une racine détermine un mouvement combiné; i 687 ) mais ce mouvement est artificiel et non fonctionnel. Pour exécuter un mou- vement, la volonté excite les fibres synergiques de plusieurs racines. » Une racine n'a ni spécialité d'action, ni spécialité de distribution. » 6" Chaque racine fournit à plusieurs articles du membre, mais à des articles toujours contigus. » 7° Les racines descendent d'autant plus dans le membre qu'elles oc- cupent un rang plus inférieur au niveau de la moelle. » 8° L'innervation des deux plans de flexion et d'extension ne se fait pas d'une façon toujours symétrique; ainsi les muscles antérieurs du bras et certains muscles de l'avant-bras sont presque complètement innervés quand le triceps n'a encore rien reçu de la moelle. » PHYSIOLOGIE. — Sur la distinction physiologique de deux classes de mouvements. Note de M. Couty, présentée par 3L Vulpian. « On a l'habitude de confondre sons le nom générique de réflexes les divers ordres de mouvements produits par les excitations périphériques, et on les oppose à d'autres mouvements supposés plus compliqués dont l'origine est cérébrale. Avant d'aborder l'étude de divers fonctionnements médullaires, je crois nécessaire d'établir une division différente et, pour cela, j'étudierai un animal fort commun, le chien. » Je prends un chien de moyenne taille; je presse sur une de ses pattes ou je l'électrise avec un courant fort, il retire le membre ou il déplace la patte; je découvre, je lie un des nerfs sciatiqnes, je presse sur son bout central ou je l'électrise avec un courant moyen, l'animal retire la patte ou il fléchit tout le membre. Ces divers mouvements simples paraissent à première vue semblables, et cependant leur mécanisme est très différent. » Pour le montrer, j'injecte par la veine sapliène une solution de chlo- ral. Après avoir reçu le premier gramme de poison, le chien a eu de l'agi- tation; puis il est tombé, et après le second ou le troisième gramme il a perdu tous ses mouvements spontanés, hormis les mouvements respira- toires; et il a perdu aussi la facilité de répondre par des mouvements aux excitations des pattes. Je puis presser la peau de ses orteils, je puis les gratter, les piquer ou même les couper sans que le membre exécute au- cune contraction. )) J'ai ainsi rapproché les mouvements sensoriels, incités par certains points de la peau, des mouvements volontaires, et je vais maintenant rap- procher d'autres mouvements plus simples, cérébraux et périphériques. ( 688 ) Sur ce chien qui n'a plus de conîractions spontanées, ni de contraction par l'excitation des pattes, j'excite le sciatique, le membre se fléchit. Sur ce même chien, je mets à nu le cerveau et j'électrise les circonvolutions du gyrus, les muscles des membres opposés exécutent des contractions; et je suis obligé d'injecter encore 4^'', G^', 8s''de chloral, soit une dose double ou triple de la première, pour rendre impossibles les effets de ces excitations expérimentales, et aussi pour arrêter la respiration. » On peut répéter les mêmes observations sous une forme plus pro- bante en sectionnant au préalable la moelle dorsale. Alors une première dose de chloral paralyse dans le train antérieur les mouvements volon- taires; la même dose ou une dose un peu plus forte paralyse dans le train postérieur les mouvements produits par les excitations des pattes; puis il faut employer des quantités d'anesthésique triples ou quadruples pour faire disparaître d'un côté les contractions consécutives aux électrisations du sciatique et de l'autre les contractions consécutives aux électrisations du cerveau. » Nous avons ainsi distingué deux classes de mouvements: les uns dis- paraissent par de petites doses de chloral, ce sont les mouvements volon- taires et les réflexes d'origine sensorielle; les autres résistent à une paralysie anesthésique déjà très complète, ce sont les contractions plus simples produites par les excitations expérimentales des nerfs centripètes et du cer- veau. » Cette séparation peut être effectuée par d'autres substances que le chloial; et, pendant l'action de la strychnine, du curare ou de l'alcool, comme aussi pendant divers états nerveux pathologiques, j'ai toujours vu les contractions produites par l'électrisation du sciatique ou par celle du cerveau rester possibles les dernières, tandis qu'il suffisait d'une paralysie fonctionnelle légère de la moelle et du bulbe pour faire disparaître les mou- vements volontaires ou les mouvements produits par l'excitation des pattes. » Nous sommes ainsi amené à considérer tous les mouvements comme ayant leur mécanisme et leur siège dans le bulbe et la moelle. L'incitation primitive seule peut être variable, cérébrale ou périphérique; mais, je l'ai fait voir dans diverses Communications précédentes, les excitations et les lésions corticales agissent sur les muscles, comme les excitations périphé- riques, par l'intermédiaire de la moelle. » Les mouvements de la vie de relation sont ainsi réunis dans un cadre unique, et, au lieu d'être séparés par leur origine anatomique apparente, ( (389 ) cérébrale ou médullaire, ils ne peuvent plus élre tlistiugiiés que par la complexité plus ou moins grande de leur mécanisme physiologique. » Aux mouvements adaptés à un but, provoqués par les volitions ou par les excitations sensorielles péripliériques, nous pouvons déjà opposer les mouvements plus simples, en qiu-lque sorte élémentaires, produits [)ar li s excitations expériiut-ntales des nerfs ceiitrqiétes ou du cerveau, et, nous le ferons voii-, cette façon nouvelle de considérer la moelle et le bulbe comme les seuls organes chargés des relations avec le milieu extérieur nous per- nit'ltra d'expliquer facilement les troidjU;» physiologiques ou piihologicpies du (onctionnemeiit muscidaire. » CHIMIE AGRICOLE. — Les lelnlions entre les plantes et l'azote de leur nourriture. Mémoire de M. "\V.-0. Aiwateu. (Extrait.) « Conclusions. — Les résultats de ces ex|)ériences peuvent être résiunés comme d suit : » 1 . Le maïs semble s'accommoder largement des agents minéraux et fai- blement de l'azote des engrais, et posséder à un très haut degré le pouvoir de s'em|)arer de l'azote des sources naturelles. « 2. Tandis que, dans ses rapports botaniques, le maïs se rapproche du blé, de l'avoine et des autres céréales, il semble, tians ses rapports physio- logiques avec les éléments nuti iufs, avoir beaucoup plus d'analogie avec les Légumineuses. 1) 3. Les pommes de terre ont été sensibles à chacun des ingrédients f'er- idisanls, au snperphos|)liale, aux sels de potasse et aux engrais azotés, dans presque tous les cas où le temps a été favorable. Mais elles n'ont donné c|ue des récoltes très modérées avec les engrais minéraux, taudis qu'elles ont répondu 1res largement à l'azote des engrais. » 4. Ces expériences indiquent décidément que les pommes de terre ddfereut du mais; qu'elles ont moins d'aptitude à emprunter, aux sources naturelles, des quantités suffisantes d'éléments nutritifs et surtout d'azote. Elles semblent exiger une [)rovision |)liis ample de nourriture assimilable. Ceci pourrait trouver, en pai'tie, son explication, dans la différence qu'on obser\e entre les racines de maïs et celles de la pomme de terre. » 5. L'avoine (dans un plus petit nombre d'ex|)ériences) a élé encore plus sensible que les pommes de lerre au défaut d'azote, et a mieux profilé lie l'azote des engrais. » C. R., iSS'i, i" Semestre. (T. XCVIll, N" II.) , 90 ( ego ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la culture, à l' abri des germes atmosphé- riques, (les eaux et des sédiments rapportés par les expéditions du Travailleur et du Talisman; 1882-1883. Note de M. A. Certes, présentée par M. Alpli. Milne-Edwards. « D'après tous les observateurs, la drague ne ramène jamais des grands fonds ni plantes, ni animaux en décomposition. Comment expliquer ce fait? N'y ainait-il pas au fond de la mer des microbes anidogp.es à ceux qui, sous nos yeux, travaillent journellement à la transformation de la matière organique en matière inorganique? )> Les expériences dont j'ai l'honneur de rendre compte à l'Académie ne résolvent pas le problème, je me hâte de le dire. Il s'en dégage toutefois lin certain nombre de faits sur lesquels il m'a paru utile d'appeler son at- tention. » Commencées il y a près de deux ans, ces expériences consistent essen- tiellement dans la culture, à l'abri des germes, de sédiments rapportés, en 1882, par le Travailleur, et, depuis le mois d'octobre i883, d'eaux et de sé- diments rapportés par le Talisman. Sur plus de cent ballons mis en cidture avec une goutte d'eau ou une parcelle de vase des grands fonds ( ' ), quatre seulement, dans les cultures en contact avec l'oxygène de l'air, n'ont donné aucun résultat. Les cultures dans le vide, au contraire, sont, jusqu'à pré- sent, restées stériles sans aucune exception. Il y aurait donc l'absence de microbes anaérobies au fond de la mer, mais non de microbes aérobies. » L'eau de mer stérilisée à 120° et 128° entre dans la composition de la plupart deces liquides nutritifs. Jel'emploieaddilionnée, tantôtd'unegrande quantité, tantôt de quelques gouttes seulement de bouillon de veau ou de poule, d'infusion de foin , de lait ou de bouillon albumineux. Je me suis éga- lement servi des liquides deRaulin et deCohn. Avant d'être ensemencés, les ballons sont maintenusplusieurs jours à l'étuve. En un mot, commel'indique le titre même de cette Note, on n'a négligé aucune des précautions recom- mandées par M. Pasteur pour éviter l'uitroduction des germes atmosphériques ou autres. Cette condition sine qua non de toute expérience de cette natiue, facile a réaliser dans un laboratoire, est beaucoup plus difficile à obtenir à ( ' ) Profondeur des sondages : Tratiailleiir . . . 92-'" lOiS"" 1094'" 2660™ 3 1 00'" 45'^7"' 5iOo'" .Talisman.... 5oo'" iguS'" 2638™ 2685'" 3175"' 370 5'" ( 690 bord cruii navire en marche; aussi, par un sentiment de prudence qui sera certainement approuvé, je n'ai pas cru devoir publier les résultats des ex- périences (ailes eu 1882 avec les sédiments du TiavaUleur. Grâce à M. Alph. Miiue-Edwards, qui a bien voulu surveiller lui-même les détails de ces délicates opérations, toute cause d'erreur paraît avoir été écartée à bord du Talisman, même, ce qui était le plus difficile, eu ce qui touche les tubes à eau. Les tubes emportés à l'avance avaient été flambés à 200'^. Par un ingénieux dispositif, dû à jNI. Alph. Mdue-Edwards, ils ne s'ouvraient que sous l'eau, à la prolondeiu- voulue, et au moment précis où, en se re- tournant, le thermomètre enregistreur auquel ils étaient attachés en brisait l'effilure. » On sait que, dans l'état actuel de la Science, il est pour ainsi dire im- possible de circonscrire nettement les espèces de microbes, soit au point de vue de leur rôle physiologique, soit surtout à ne considérer que leurs formes. Je me bornerai donc à constater que, suivant les liquides et même avec les mêmes liquides nutritifs, plusieurs organismes se développent dans les cultures d'un même vase. Plus rapide à l'étuve qu'à la température ordi- naire, le développement est très lent dans certains milieux. Les infusions de foin et le liquide de Raulin, par exemple, ne se troublent quelquefois qu'au bout de neuf a dix jours. Les mucédinées apparaissent en dernier lieu, et seulement dans le lait, les bouillons très légers et le liquide de Raulin, où elles se développent à l'exclusion de tous autres organismes. Dans le lait, elles ne se montrent que plusieurs joins après les Bacilles, et vraisemblablement lorsque cette première culture en a altéré la composi- tion ('). » Dans les liquides neutres, il n'apparaît que des Bacilles, le plus souvent mobiles, assez longs, très gros, à spores réfringentes volumineuses. Plus rarement, on rencontre une grosse espèce de vibrion en forme de massue, des organismes présentant l'apparence d'une simple ou d'une double au- réole, enfin quelques micrococcus. » I^es cultures d'eau (5oo - ic)i8 - 39'75'") oflVent ce trait j)articulier que les microbes, toujours les mêmes, sont beaucoup plus petits et plus agiles que ceux de la vase. Ils forment un voile à la surface, ce qui se pro- duit moins fréquemment dans les autres cultures. Ces différences sont à noter; mais, vu le nombre restreint des ballons ensemencés à l'eau, il se- rait prématuré d'en conclure que les organismes des eaux différent tou- [ ' ) Ces moisissures ont été envoyées ù l'expusiliuii du Tiilisinaii, ;iu Muséum. ( <''92 ) jouis (!e ceux d-' l,i vase. Je n'ai rencontré d'Infusoire cilié ou flagellé dans nuoune de ces cultures. Il en a été aulreinent dans l'eau de nier des Sar- gasses, qui m'a été remise jiar le marquis de Folin et que j'ai cultivée à l'aliri lies germes, en l'additionnant de quelques gouttes de bouillon de veau. Dans les ballons ainsi préparés, j'ai retrouvé, à côté des bâtonnets liabiuiplsel des Diatomées caractéristiques, de nombreuses Amibes, remar- quables par leur extrême petitesse, et des Flagellés parmi lesquels, en petit nombre, une espèce fort curieuse et probablement nouvelle. » pjir des cultures successives, on a obtenu quelques cidtures pures, c'est-à-dire ne renfermant qu'iuie seule espèce d'organisme. C'était un gros Bicille fort abondant et en pleine voie de sporidation. M. le profes- seur Cornil a bien voidu, siu' ma demande, pratiquer des inoculations sur (les Cobayes. INIéme à dose massive, ces inoculations n'ont jamais troublé la santé des animaux, et la légère inflanniiation qui s'était produite au siège de l'inoculation a toujours disparu promplement sans laisser de t ra ce . » En résumé, dès à présent, il est légitime d'admettre que, dans les grandes profondeurs de l'Océan , l'eau et les sédiments renferment des germes qui, malgré l'énorme pression qu'ds ont à su|")|iorter, ne perdent pas la faculté de se multiplier, lorsqu'on les place dans des conditions de milieu et de température favorables. Ces germes naissent-ils exclusivement de la suiface, et se sont-ils déposés lentement au fond des mers? en est-il que l'on puisse considérer comme des espèces physiologiques distinctes de celles que nous coiuiaissons déjà? Pour le moment, nous ne sommes pas en mesure de répondre; mais on peut au moins essayer de résoudre celle difficile question par des expériences nouvelles. Grâce à l'obligeance de M. Caillelet, qui a bien voulu mettre à ma disposition ses ingénieux a|)pa- reils, j'entre|)reiids en ce moment une nouvelle série d'expériences de cul- tures, dans lesquelles seront réalisées, autant que possible, les conditions de pression et de température que présentent les grands fonds. Ces expé- riences délicates exigeiont ini certain temps, et c'est un des motifs qui m'ont déterminé à |)lacer sous les yeux de l'Académie les résultais de mes jiremières expériences (' ). » Les expériences de culture à l'air et dans le vide seront également ( ' ) Dans iino pieiiiii'-i-c cxpcrit ncc, on a iclioiivo viv.inis des Infiisoircs flii^elii-s ,'i clilo- ropliyili; soumis |)Liulaiit s<'pt litiiics ;"i une pression de loo'"" et même, peiulant fjnei(jiies inslanis, à 3oo""". ( ("'D^ ) continuées avec les nombreux sédiments que je n'ai pas encore en le leuips (J'ntiliser (' ). » ANATOMIE ANIMALK. — Sur l(!S orgnncs rénaux des embryons d' flclix . Noie (le M. P. DE MEunojf, présentée par M. «le Lacaze-Duthiers. « Dans une Note présentée récemment à l'Académie [Comptes rendus, t. XCVIII, p. 3o8), M. Jourdain a rappelé quelques faits relatifs au déve- loppement des embryons des I>imaces. Son attention s'est portée surtout sur l'organe dit yeinpvimilij\\\\\ fut découvert par Gegenbaur et O. Sclimidt, et décrit avec plus d'exactitude par M. Fol, dans mie Noie publiée dans les Coniples rendus <\e l'année i8'y5 et dans ini Méuioire inséré dans les Ar- cliives de Zoologie expérirni'iilalc. Les résultats de M. Jourdain ne diffèrent pas sensiblement de ceux que contient le Mémoire cité, soit au sujet des reins primitifs, soit à l'égard des sinus contractdes de la nuque et du pied. Dans une série de recliercbes faites à l'aide de la mélhode des coupes et df's reconsiruclions, je me suis spécialement attacbé à l'étude de l'origine première et de la structure des divers organes rénaux du genre Hélix. L'origine des reins primitifs se trouve dans des invaginations du feuillet ectodermal ; l'examen des séries de coupes faites à travers des embryons qui |iréscntent encore le bourrelet voilier ne laisse subsister aucun doute au sujet de celte provenance, qui ne concorde donc point avec l'origine mésodermale que ]\I. KabI admet pour les pulmonés aquatiques. Ces en- foncements s'allongent d'abord en arrière, puis se recourbent en haut, et ensuite légèrement en avant. Ceci ne veut pas dire que la partie la plus interne de l'organe ne puisse se former avec la coopération des grosses cellules mésodermales avoisinanles. Il semble difficile, sinon impossible, d'arriver à trancher cette question; mais la partie principale de l'organe dérive sans ;iucun doute de l'ectoderme. Les parois de cet organe tubu- laire sont formées de grosses cellules munies de noyaux volumineux et rayonnant autour du canal central. Aucune de ces cellules ne prend un développement prédominant, en sorte que nous ne trouvons ici rien d'ana- logue aux cellules gigantesques que M. Ral)l croit avoir vues chez les pul- (') Ces expériences ont ('lé faites dans le l.iboratoiie d'? M. Pasteur, qui voudra bien, ainsi que ses collaborateurs liabituels, JJM. Chambeiland, Roux et Loir, agréer tous mes remerciements. ( G94 ) monés aquatiques. La paroi a, du reste, tous les caractères d'un épitliélium régulier, et il ne saurait être question d'un canal endocellulaire que l'au- teur cité a décrit chez le Planorbe. L'existence d'un orifice externe large- ment béant ne saurait èlre mise en doute. L'extrémité interne de l'organe est bien difficile à discerner au milieu des cellules mésodermiques qui l'en- tourent; néanmoins je crois m être assuré siu" mes coupes de l'existence tl'un orifice interne, qui m'a même paru muni de quelques cils vibratiles dirigés en arrière; ce serait donc un pavillon analogue à celui que M. Fol à découvert chez les Pul monés aquatiques et que M. Jourdain a vu égale- ment chez les Limaces. )) Je n'ai pas vu que le rein primitif lût en relation avec le voile, comme M. Sarasin le décrit pour les larves du genre BiUijnia. Une fois fixé sur la provenance du rein primitif, il importe de la comparer à celle du rein vé- ritable. Il résulte de mes recherches que, chez Hélix, ce dernier organe est une combinaison de deux blastèmes distincts, mais contemporains. Il se produit une invagination ectodermale de la paroi de la cavité paleale et une autre formation uniquement mésodermale dans son voisinage im- médiat. Ces deux parties se joignent de très bonne heure, entrent en com- munication et, à partir de ce moment, ne sont plus à distinguer l'iuie de l'autre. Le rein croît alors rapidement et se recourbe en lorme de S de lettre. Son extrémité externe débouche au fond d'un repli ou d'une rigole dans la cavité paléale, tandis que l'autre extrémité vient s'ouvrir large- ment dans la cavité du péricarde, cavité qui se creuse au milieu des cel- lules mésodermales de la partie postérieure de la larve. » Les relations au rein avec le péricarde et l'origine embryonnaire de ce dernier organe méritent une attention toute spéciale, car la solution des diverses questions théoriques soulevées dernièrement de divers côtés sur la morphologie générale du type Mollusque en dépend en grande partie. D'après M. Grobben, il faudrait voir dans la cavité du péricarde un dernier reste du célome primitif. Ne devrait-on pas plutôt, d'après ce qui précède, la considérer comme la cavité d'un somite se creusant dans le mésoderme delà partie postérieure de la larve? Celle-ci serait dès lors comparable à celle d'un Aniiélide, d'un Polygordius par exemple; seulement, chez Hélix, au lieu d'une chaîne de somites nombreux, nous n'en verrions se former qu'un seul à la suite du premier : le Mollusque ne j)osséderait jamais que deux somites. Les reins primitifs représenteraient l'organe excréteur du premier somite, elle rein définitif celui du second. Il semblerait dès lors possible d'établir sur cette base un lieu de parenté étroit entre les Mollus- ( G95 ) ques et les Annélides, mais d'une manière différente des leiilatives failes jusqu'à ce jour (' )■ » ZOOLOGIE. — Sitr la spermniogénèse et sitr' les phénomènes de la écondnlion chez les Ascaris megalocephala. Noie de M. P. ÏIai.lez, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « L'organe mâle de V Ascaris nieqntocephala adulte consiste en un tidje qui mesure environ i'""',io, et qui, au point de vue histologique, se divise en cinq régions que, faute de place, je ne puis décrire ici. » Pour suivre toutes les phases du développement des spermatozoïdes, il faut non seulement étudier l'organe mâle dans toute sa longueur chez l'adulte et chez des jeunes individus à différents étals de croissance, mais il faut encore suivre les modifications que subissent les éléments féconda- teurs dans l'organe de la femelle. » Les tpermalospores, issus de la j)aroi de la région aveugle, sont consti- tués par un protoplasme homogène, extrêmement transparent, et pos- sèdent un noyau. Les spermatospores augmentent en volume et, par divi- sion nucléaire, donnent naissance à qwalre pwtosperinaloblasles qui s'isolent. Ces derniers produisent une deuxième génération de cellules (les dtulo- spermaloblnstes) par division nucléaire, Cliez les jeunes individus, les proto- spcrmatoblastes en voie de prolifération, ou deutospermalogemntes, prèseiMent au centre une masse qui n'est pas utilisée pour la formation des deutosper- inotoblastes, mais qui joue le rôle de réserve nutritive : c'est le blastopbore. Chez les individus adultes, au contraire, le blastophore est très réduit et fait quelquefois complètement défaut. )) Les deulospernialoblasles, après qu'ils se sont isolés, sont constitués par un protoplasma homogène, et possèdent un noyaTi. Ils augmentent peu à peu de volume et, quand ils atteignent un diamètre de G'^, leur protoplasme devient finement granuleux. Quand leur diamètre est environ de i8i^', c'est-à-dire à peu près égal à celui qu'ils auront quand ils seront éjaculés, les deittospermatoblastes se segmentent en deux. A partir de ce moment, leur protoplasme se remplit de granulations réfringentes. Avant de passer dans la vésicule séminale, les deutospermatoblasles présentent un phéno- mène des plus intéressants. Toutes ces cellules, de forme sphérique, se (') Ces recherches onl été faites dans le laboratoire tl'Eiiibiyogénie de l'Univeisité de GcMiùve. ( ^96 ) conjuguent deux à deux. On les trouve d'abord réunies deux par deux, et simplement juxtaposées; leur adhérence tlevient ensuite de plus en plus grande, à mesure que leur surface en contact s'accroit. Bientôt elles pré- sentent l'aspect d'un ovoïde étranglé en sou milieu; à ce moment, les deux noyaux se rejoignent au centre et se fusionnent. A partir de ce moment, l'étranglement central s'accentue de nouveau de plus en plus, et les deux cellules tendent à s'isoler; mais, avant que cet isolement se produise, ou voit, au point de contact des deux sphères, chacune de celles-ci engendi er un cor|)s transparent, pourvu seulement de dtux ou trois petites granu- lations réfringentes et qui rappellent tout à fait, par leur aspect, les glo- bules polaires; je les désigne sous le nom de corpuscules de rebut. Ces cor- puscules sont intimement réunis l'un à l'autre, et leur surface en contact présente une petite éminence et une petite excavation dans laquelle pénètre l'éminence du corpuscule correspondant. A ce moment les deux cleuln- spermatoblastcs conjugués et leurs corpuscules de rebul présentent assez hien l'aspect d'un haltère. Quand ces corpuscules sont entièrement formés, les deux sphères se séparent, et les corpuscules transparents restent unis deux à deux. Ce n'est que plus loin qu'on les voit se désunir, se gonfler et, finalement, disparaître entièrement. » Les deutospernialoblasles sont alors introduits dans les organes de la femelle. Ce sont des cellules sphériques, de iSf' à 19!^ de diamètre, con- stituées par un protoplasme rempli de granulations réfringentes, rappelant les granulations vitellines, et poinvues d'un noyau facilement colorable. » Dans les organes femelles, les graïuilatious réfringentes ou nutritives diminuent peu à peu, iniis disparaissent. Eu même temps, lesdeutosperma- toblastes .se déforment. Ace moment, leurs formes sont tellement variées, qu'on serait tenté de croire qu'ils sont le siège de mouvements amiboïdes'; toutefois, si ces mouvements existent, ils sont extrêmement lents, car un même deutospermaloblaste, examiné à plusieurs heiues d'intervalle, m'a donné, à la chambre claire, deux figures exactement superposables. » C'est à celte phase que les deulospermaloblnshs vont se transformer en spermatozoïdes. Bien que leurs contours soient extrêmement variés, leiu- forme dominante est celle d'un cône ou d'une pyramide. C'est à l'intérieur de celte cellule que se forme le spermatozoïde. Celui-ci apparaît comme inie différenciation du protoplasme; il esi homogène, réfringent et entouré par une mince couche granuleuse, reste du deutospermatohlasle, qui n'a pas pris part à sa formation; le noyau se liouue conslmnmcul en dehors du sj ennalozoïde. Le spermatozoïde a d'abord la forme d'un cylindre arrondi ( %7 ) à ses deux extrémités, mais sa surface ne tarde pas à se tordre eu spirale, en même temps qu'une de ses extrémités s'élargit tandis que l'autre s'a- mincit ; si bien que, finalement, il présente la forme d'un cône dont Ja sur- face aurait été taraudée. A cet état, le spermatozoïde est mûr, » Fécondalion. — Je ferai connaître, dans un Mémoire spécial, l'ovogénése. Au moment de la fécondation, l'ovule est sntouréepar une première coque [zone finement slriée). Le spermatozoïde s'applique par sa base à la surface de cette zone. Le vitellus se contracte légèrement; en même temps, les corpuscules vitcllins se rassemblent au centre. Le spermatozoïde traverse la zone finement striée, sans qu'il soit possible de voir de micropyle. Il s'aplatit entre la zone striée et le vitellus, qui, à ce moment, remplit de nouveau complètement la coque. La partie périphérique du vitellus se dif- férencie en une couche que j'appelle zone granuleuse, laquelle zone se sé- parera plus tard complètement de l'reuf et constituera une sorte de kyste adhérent à la zone striée. » La zone granuleuse en voie de différenciation présente ime invagina- tion qui contourne le spermatozoïde. Les granulations vitellines sont for- tement condensées au centre, et présentent, dans la direction du sperma- tozoïde, un cratère par l'ouverture duquel le noyau apparaît sous forme d'une magnifique étoile [fjronucleus femelle). Une partie du spermatozoïde s'avance à l'intérieur du vitellus, sous forme d'un fuseau [promicleus mâle) finement strié pourvu de bâtonnets à l'équateur. Une des extrémités de ce fuseau touche encore la partie du spermatozoïde qui ne prend pas part à la fécondation, l'autre extrémité se dirige vers le promtcltus femelle, et la conjugaison des deux noyaux s'opère. La zone striée s'entoure ensuite d'une couche externe. Puis on constate un second retrait du vitellus, et la formation du globule polaire. » Je me suis contenté ici d'exposer brièvement les faits sans faire res- sortir ce qu'ils présentaient de nouveau, ni sans chercher à en donner une application et à les rattacher aux faits déjà connus. Je renvoie pour cela au Mémoire que je publierai prochainement. » PALÉONTOLOGIE. — Du Simœdosaure, reptile de la Jaune cernaysienne des environs de Reims. Note de M. Victor Lemoine, présentée par M. A. Gaudry. « Le nom générique de Simœdosaure a été créé par Paul Gervais pour quelques pièces osseuses que nous lui avions communiquées. Au bout de C. R., 188/1, I" Semestre. (T. XCVIII, IS- H.) 9^ ( 698 ) douze ans de recherches, nous sommes arrivé à reconstituer à peu près complètement le squelette de ce singidier reptile, dont les caractères sont si différents de ceux des autres Lacertiliens qu'il nous paraît devoir con- stituer le type d'une nouvelle famille, celle des Simœdosauriens, » La tète, dans sa partie antérieure, présente un allongement de son diamètre antéro-postérieur, en même temps qu'un rétrécissement tout spé- cial de son diamètre transversal, qui lui donne beaucoup d'analogie, comme aspect, avec le Gavial. » Le prémaxillaire et le susmaxillaire offrent une rangée de dents co- niques, lisses et unies dans leur partie supérieure, striées vers leur base, quie st creusée d'une encoche pour les dents de remplacement. La base de la dent est soudée dans une dépression alvéolaire cloisonnée. Le pala- tin présente, comme chez le Sphénodon [HaUeria ou Rliynchocéphale), une rangée de dents, mais ces dents sont fort petites. Le ptérygoïde offre, comme chez l'Iguane, de petites dents, mais en rangées multiples. Le qna- dralum est semi-lunaire. )) La mâchoire inférieure, fort déprimée dans sa région postérieure (ar- ticulaire, angulaire) et très grêle dans la partie postérieure du dentaire surmontée de fort petites dents, présente ensuite une longue commissure avec des dents subitement plus volumineuses. » Les vertèbres sont amphicœliques, mais à extrémités peu concaves. Les arcs neuraux sont complètement distincts. L'atlas est formé de trois pièces, les deux pièces latéro-supérieures paraissant réunies par une partie simplement ligamenteuse. L'axis est constitué par quatre pièces; son corps présente, à son extrémité antérieure, deux surfaces, l'une pour l'insertion d'une apophyse odontoide, large et surbaissée, l'autre pour une pièce complémentaire inférieure. L'apophyse épineuse, crénelée sur ses bords, présente en arrière une dépression où devait se loger l'apophyse épineuse de la vertèbre cervicale suivante. Les vertèbres cervicales ont des apophyses épineuses unciforme, et un double tubercule d'insertion pour la tête de la côte correspondante. Les deux tubercules d'insertion tendent à se con- fondre de plus en plus complètement sur les vertèbres dorsales dont l'apo- physe épineuse est droite et saillante. Les deux vertèbres sacrées, le plus souvent complètement soudées l'une à l'autre et avec leurs arcs neuraux, ont une apophyse épineuse épaisse et quadrilatère et de larges cuptdes latérales destinées à recevoir les deux pièces costoïdales qui, d'une autre part, vont se fixer par une extrémité élargie sur l'os iliaque. Les vertèbres caudales sont bien remarquables par le développement de leur corps ( 699 ) creusé de sillons autéheur et latéraux, par la saillie de leur apophyse épi- neuse et le développement de leurs os en chevron. » Les côtes, légèrement courbes, formées de deux moitiés bien dis- tinctes, offrent deux tubercules articulaires nettement séparés dans la région cervicale et tendant à se confondre complètement dans la région dorsale. Le sternum semble formé de deux moitiés latérales bien sépa- rées. » Le scapulum et le coracoïde sont larges, courts, simples, sans aucun prolongement. L'humérus, le radius et le cubitus, d'une conservation parfaite, rentrent dans le type normal des mêmes os des Lacertiliens, mais avec cette remarque que les extrémités articulaires sont relativement simples et arrondies. L'articulation de l'épaule est remarquable par son étenduedans le sens longitudinal et son étroitesse dans le sens transversal. Les os de la main rentrent également dans le type Lacertilien. Les méta- carpiens sont relativement courts; leur extrémité proximale est arrondie. Les premières phalanges, courtes à la main, allongées au pied, ont à leur extrémité proximale une cavité articulaire suivie d'une sorte de talon. » Des trois os du bassin, le pubis et l'ischion sont courts et simples. L'iléon est plus développé, surtout suivant le diamètre antéro-postérieur de son extrémité supérieure. Le membre postérieur semble relativement plus volumineux que le membre antérieur. Le fémur, le tibia, le péroné et les divers os du pied rentrent ilans le type Lacertilien, mais toujours avec des extrémités articulaires plus arrondies et plus simplifiées. » La conformation de l'articulation de la hanche indique une pi-épon- dérance des mouvements de latéralité en rapport avec les habitudes aqua- tiques, annoncées également par la constitution de l'articulation de l'épaule et par le développement de la région caudale. La lorme spéciale et la multiplicité des dents, surtout destinées à retenir la proie et une proie glissante, sembleraient indiquer que l'animal se nourrissait surtout de poissons. )) Cette hypothèse semblerait confirmée par la présence, dans un copro- lithe, de débris de poissons. » Nous n'avons pas besoin d'insister, d'autre part, sur l'ensemble des caractères qui rattachent intimement ce reptile tertiaire aux vertébrés du même groupe de la période secondaire. La longueur du type le plus ré- pandu du Simœdosaure semble pouvoir être évaluée à 2",3o ou 2™,5o. Certaines pièces osseuses paraissent indiquer que ce reptile pouvait at- teindre, comme dimensions, 4" à 5"". » ( 7«o ) ANATOMIK VÉGÉTALE. — Sur la valeur inorpltologiiiue des niassijs libëro- ligneux corticaux des tiges des Calycanthées Note de M. Oct. Lignier, présentée par M. Duchartre, « On connaît depuis longtemps déjà l'anomalie que présentent les tiges des Calycanthées, anomalie qui est constituée par la présence dans le paren- chyme cortical de quatre massifs libéro-ligneux, dans chacun desquels le bois est extérieur et le liber intérieur. Jusqu'à ce jour on n'a donné de leur valeur morphologique aucune explication satisfaisante; Mirbel les rapprochait des faisceaux angulaires des Labiées. Gaudichaud et Trévi- ranus, se basant sur ce qu'ils fournissent les faisceaux latéraux des pé- tioles, les comparaient aux massifs libéro-ligneux extérieurs des Sapin- dacées; en dernier lieu M. Woronin, à la suite d'une étude anatomique plus complète, émit l'opinion qu'ils sont peut-être comparables aux fai- sceaux libéro-ligneux décrits par M. Crûger dans le parenchyme cortical des Rhynchosia. » Pour déterminer la valeur morphologique des massifs libéro-ligneux corticaux des Calycanthées, nous avons successivement étudié leur par- cours dans une tige quelconque, la différenciation des tissus de cette tige, les rapports de ces massifs corticaux à la base d'une tige quelconque et à la base de la tige principale. Dans chacune de ces séries de recherches le choix des échantillons et leur étude ont été soumis à une critique rigou- reuse. » L'étude du parcours des massifs corticaux nous a montré : i" qu'ils forment quatre cordons parallèles entre eux et avec le cylindre central, le long de tous les entre-nœuds; 2" que ces quatre cordons passent directe- ment d'un entre-nœud dans le suivant; 3° qu'au niveau du nœud inter- médiaire ils émettent sur leurs flancs des lobes libéro-ligneux dont les uns constituent des commissures transversales reliant entre eux ceux des cordons qui sont situés du même côté du plan de symétrie des appen- dices (' ), et dont les autres sortent dans les pétioles et y forment les petits faisceaux latéraux (-). Ce dernier point, déjà constaté par Gaudichaud et ( " ) Sur toutes les tiges de Calycanthées les appendices sont disposés deux par deux en verticiiles alternes. (^) Une section transversale médiane du pétiole présente toujours trois faisceaux, dont un gros médian et deux petits latéraux. ( 701 ) M. Woronin, élimine de suite l'opinion récemment émise, d'après laquelle les faisceaux latéraux du pétiole sortiraient directement du cylindre central de même que son faisceau médian; 4° qn'au niveau de ce nœud chacun d'eux reçoit en montant un lobe (ibéro-ligneux émis en montant par le gros faisceau médian du pétiole après sa sortie du cylindre central; 5° qu'il existe dans le coussinet un réseau anaslomotique entre le système émis par les cordons corticaux et celui qui est émis par le cylindre central ; 6" que jamais il n'existe d'anastomose directe entre les cordons corticaux et le cylindre central. M L'étude méthodique de la différenciation des tissus dans le bourgeon terminal nous a montré que toujours le système des faisceaux corticaux apparaît et se différencie postérieurement à celui du cylindre central, les cordons corticaux se formant, à chaque niveau, aux dépens de quelques cellules du parenchyme cortical. Jamais dans cette étude et à aucun niveau du bourg^eon nous n'avons pu reconnaître, soit autour du cylindre central, soit autour des cordons corticaux la couche cellulaire désignée sous le nom d'endoderme. » Les cordons corticaux existent toujours dans l'entre-nœud d'insertion d'une tige quelconque, et leur insertion se fait sur les deux cordons voisins de la tige support. w Un embryon pris dans une graine mûre ne présente encore aucune trace de système cortical. Plus tard, dans l'embryon germé, l'axe hypo- cotylé ne présente jamais de cordons corticaux ; le nœud coiylédonaire possède seulement la partie du système cortical qui estjournie par les faisceaux que te cylindre central émet dans les pétioles, les entre-nœuds et les nœuds supérieurs de la tige principale montrent le dispositif de la tige adulte. » De tout ce que nous venons de dire, il résulte : i'^ que les cordons corticaux du premier entre-nœud de la tige principale sont formés unique- ment par des lobes issus des faisceaux médians des cotylédons et que, dans tous les nœuds successifs de la tige principale, ces cordons reçoivent l'ap- point de lobes issus également des faisceaux médians sortants et de la même manière ; 2° que ces cordons émettent au niveau des nœuds cha- cun un faisceau sortant vers le pétiole voisin (faisceaux latéraux des pé- tioles). » Des faits très semblables se retrouvent parmi les Lécylliidées, chez le Gustavia angusta; mais, tandis que dans cette plante, en raison du rappro- chement des nœuds et de la dispersion des appendices suivant le cycle | , les faisceaux corticaux demeurent isolés les uns des autres; au contraire, ( 702 ) chez lesCalycanthées, en raison du grand allongement des entre-nœuds et de la disposition des appendices deux par deux en verticilles alternes, les faisceaux corticaux se réunissent et s'anastomosent en quatre cordons seu- lement. » Nous arrivons donc à cette conclusion que les massifs corlicaux des tiges de Calycantliées sont des systèmes composés de faisceaux mettant en rapport les appendices d'un nœud avec ceux des nœuds supérieurs. De là vient que l'axe hypocotylé qui ne présente pas de nœuds inférieurs, ne présente pas non plus de cordons corticaux et que les pétioles cotylédonaires n'ont pas de faisceaux latéraux. » Ces particularités dans la distribution, la dilférencialion et les rap- ports des faisceaux ne sont pas seulement des faits accidentels : nous avons vérifié leur constance sur un nombre considérable d'échantillons de tous âges et de toutes les espèces, même sur des spécimens où le verticille fo- liaire présente trois termes au lieu de deux. » M. L. Jaubert adresse une Note relative à des lueurs atmosphériques, observées le lundi 17 mars, vers 4 heures et demie du malin. M. le SEcni^TAiRE PERPÉTUEL fait observer que la Note adressée à l'Aca- démie par M. ji.-J.Cownleyj,(ians\si séance précédente (p. 636), avait pour objet d'établir que le chimiste anglais avait démontré le premier, en 1876, dans The pharmaceutical Journal and Transactions, que la brucine pure ne se transforme pas en strychnine, contrairement à une assertion publiée antérieurement en Allemagne. M. le Secrétaire perpétuel signale également une erreur commise dans l'indication relative à une lettre de Méchain (p. 607) : M. François Lefort, inspecteur général des ponts et chaussées, qui a bien voulu offrir cette lettre aux archives de l'Académie, est le petit-gendre et non le petit-fils de J.-B. Biot et le légataire de ses manuscrits. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. 7o3) COMITE SECRET. La Commission chargée de pi-e'^parer une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, laissée vacante par la mort de M. L. Breguet, présente à l'Académie la liste suivante : En première ligne M. l'Amiral de Joivquières. i deuxième lii alphabétique. „,.,,. , ( M. L. Cau.letet. Lu deuxième Itiine, ex œquo, par ordre 1 ,, , ■^ T ' r , jy|_ Laussedat. M. E. Tisserand. En troisième ligne M. Trêve. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OCVBAOES REÇUS DANS LA SÉANCE DD I7 MARS 1884. Exploration de l'Afrique équatoriale ,- Credo d'un vieux voyageur; par A. d'Abbadie. Rome, Société italienne de Géographie, i884;br. in-S". Muséum d'Histoire naturelle. Leçons de Pathologie comparée. La nature vi- vante et la contagion. Contagiosité de la tuberculose; par H. Bouley, 1882- i883. Paris, Asselin etC'% i884; in-S". Souvenirs d'unvojage au Soudan; par F. de I>esseps. Paris, Nouvelle revue, i884; br.iii-8°. VAbyssvne; par Ferdinand de Lesseps. Paris, Nouvelle revue, 1884 ; br. in-8°. Annalesde l' Observatoire impérialde Bio-de-Janeiro, publiées par L. Cruls t. II : Observations et Mémoires, 1882. Rio-de-Janeiro, typogr. Lombaerts, i883; in-4" relié. (Présenté par M. Paye.) ( 7<'4 ) Les raisins secs, leur commerce el l' industrie de leur vin ,■ pat J. Audibert. Paris, J, Michelet, sans date; br. in-8°. Muscologia gallica. Descriptions et figures des moinses de France el de qiieUjues espèces des contrées voisines/ par T. Husnot; i'^'^ liviaisoii, Paris, F. Savy ; Cahan, T. Husnot, 1884; iii-B". Résurrection des cholériques. Précautions à prendre contre la mort appaiente; parleVi' A. Netter. Nancy, Husson-Lemoine; Strasbourg, A. Netter, i884; br. in-S". Supplément à la Géométrie élémentaire ; par L. Guion. Paris-Auteuil, imp. des Apprentis orphelins, i883; br. in-8°. Acta mathematica , ']o\.\r\\â\ rédigé par G. Mittag-IjEFFLf.r, t. III, Hv. 3. Paris, Hermann; Berlin, Mayer et Millier; Stockholm, Beijer, i884;in-4°- (Présenté par M. Hermite.) ERRATA. (Séance du 3 mars 1884.) Page 570, équation [\],au lieu cleUr -{- (K M- H).v -1- . . ., lisez IIK/- H- ( K -t- H ) .t -t- Mêmes corrections aux équations (2) et (3) de la même page. Page 5^1, ligne 5, au lieu de Qj;, lisez 2,. (Séance du 10 mars 1884.) Page 618, ligne 2g, nu lieu de atmosphérique, lisez as(rononii(iue. Page 619, ligne 32, au lieu de 18^3, lisez 1^83. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCt: DU LUNDI 24 MARS 1884. PKÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Influence de la densilé des ntélantjes gazeux détonants sur la pression. 3Iélanijes isomères; par MM. Bkutiielot et Vieille. « La mesure des pressions développées par un même syslème gazeux, pris sous deux états initiais, de densité distincte et auquel on communique une même quantité de chaleur, est fort imiiort.uite pour la Thermodyna- mique. Si les pressions variaient dans le même rapport que les densités, on serait autorisé à en conclure, indépendamment de tonte hypothèse spéciale sur les lois des gaz : i° que la chaleur spécifique du système est indéj)en- dantede sa densité (c'est-à-dire de la pression initiale), et dépend seule- ment de la température absolue, quelle cjue soit la définition de celle-ci; 2° que la variation relative des pressions à volume constant, produite (lar l'introduction d'une quantité de chaleur déterminée, est aussi indépen- dante de la pression et fonction de la température seule. Enfin la pression même variera ptoporlionnellement à la température absolue, définie cette fois par la théorie des gaz parfaits, et elie pourra servir à la déterminer. » Les mesures directes seraient à peu près impraticables aux hautes températures, qui sont les plus intéressantes, si l'on n'avait recours aux C. 1!., iSSj. 1"' Semestre. (T. .\CVI1I, P," VI.) 9^ ( 7c6 ) mélanges explosifs. L'exi 'nence même, faite avec wn système <;azeux iden- tique, mais pris sous dei'.x densités inégales différentes, étant fort difficile avec nos appareils, nous avons tourné la difficulté par deux artifices : l'un consiste à opérer avec une bombe, d'une part, maintenue à la température ordinaire, dans l'air; d'autre part, chauffée dansun bain d'huile vers i53°, ce qui revient à diminuer la densité du gaz dans le rapport de 4^6 à agS, soit d'un tiers environ; l'autre artifice consiste à opérer sur des mélanges isomères, c'est-à-dire renfermant les mêmes éléments diversement combinés au début, mais aboutissant à un même état chimique final. » Le premier procédé est plus direct, mais moins exact; les conditions d'une bombe qui se refroidit au sein d'un bain d'huile étant fort différentes du refroidissement dans l'air. » L'expérience faite avec le mélange oxyhydrique. H- + O", à 20° et à 1.53°, a fourni pour le rapport des pressions (') 0,74, le rapport des den- sités étant 0,64. Avec un mélange d'hydrogène et de protoxyde d'azote, H'-' + Az^O-, à 20° et à i54°, le rapport des pressions était 0,72; celui des densités, o,64- La concordance est aussi approchée qu'on peut l'attendre d'essais exécutés dans des conditions si différentes. )) Le second procédé, fondé sur les mélanges isomères, fournit des données plus sûres, parce que les conditions du refroidissement sont pareilles, s'exerçant toujours au contact de l'air et à la température ambiante. I. — Mélanges isomères de clensilé inégale, dégageant la même quantité de chaleur. )) Soient, d'abord, des mélanges dégageant la même quantité de cha- leur, ou sensiblement, avec des densités A différentes. V étant le vo- lume moléculaire, nous poserons V— -; Qest la pression dégagée, P la chaleur observée (^). (') En tenant compte du sujïjjléiuent de clialeiir nécessaire ponr porter les gaz à i53". (^) D'après les lois de Mariette et de Gay-Lussac, on devrait avoir P y '-^"l P' V Q' G et C' étant les chaleurs .spéciri(|UPS des deux systèmes à volume constant; expression rnii tend à se réduire pour les hautes températures à la suivante P V Q- G' P' V Q'^ C ( 707 ) Premier système. — Ether méthyUque. ComposUion. V. Q. P- Cal aliu 2C*0'+3H2-4-0"' 3o 3ia,i 9,9 C''li'^0- + 0'- 16 3i4,7 19,9 P' V — =•2,0: — -=1,0. p ^ 1" 1 y/ 1 J » La densité étant double, la pression l'est également. Ajoutons que les combustions s'opèrent avec la même vitesse, le temps écoulé jusqu'au maximum de pression ayant été trouvé s Pour le premier mélange 0,001 "g Pour le second mélange o,ooi.'J2 » Ainsi les chaleurs spécifiques sont sensiblement les mêmes. » Nos Tableaux (ce Recueil, p. 6o4 et 606) donnent eu effet, pour les chaleurs spécifiques : Premier mélange 94 1 7 Deuxième mélange . . 8g, i concordance que nous signalons à titre de renseignement seulement, car nous ne voulons pas nous appuyer aujourd'hui sur les lois de Mariotle et de Gay-Lussac. » On peut encore induire de là que la dissociation est faible, ou plutôt varie peu, quand la densité d'un même système, formé d'eau et d'acide carbonique, passe du simple au double. Deuxième système. — Formène. v. Q. P. C^O^-h 2H2-l-0'^ i8 i85,4 10,0 C-H*+0» 12 193,5 16,4 P' V - = i,64; ^=:i,5o. » Les quantités de chaleur dilfèrent de 4 centièmes; ce qui exige nue correction sensiblement proportionnelle, laquelle diminue l'écart et réduit le premier rapport à i ,58. )> D'après nos Tableaux et à titre de renseignements, ou a pour le premier mélange: température = 3305° et chaleur spécifique =56,i; poiir le deuxième mélange : 33o3° et 58, (i ; ce qui concorde. Q- 38o,i f ■ 4,3 339,6 16,2 ( 70S ) Troisième système. — Hvdnrrc d'àthrlène ou mèthylc. V. C»H'+H- + 0'* 22 C^H« + 0''' 18 P' V p ^ '''3; -, = 1,22. » L'écart iIps quantités de chaleur est ici assez notable et tentl à com- penser celui des densités; une correction proportionnelle porterait le rapport des pressions à 1,19, celui des volumes étant 1,22 : l'écart est très faible. » En résumé, on peut admettre, dans les limites d'erreur, que jusqu'à de très liantes températures la chaleur spécifique d'un système gazeux ne change pas avec la densité, celle-ci variant du simple an double. II. — Mélanges isomères de même densité, dégageant des quantités de chaleur inégales. Troisième système. — Cyanogène et comburants divers. V. Q. P. C*Az' + 0'-+- 2Az' ao 362,5 i4'74 C'Az--1-4AzO^ 20 348,9 16,92 p-i,i5; >- = i,ij. » L'inégalité est ici très marquée et s'élève à un sixième. Il en résulte que la chaleur spécifique du produit croit avec la chaleur dégagée, c'est- C à-dire avec la température : le rapport — = 1,16. Quatrième système. — Cyanogène. V. 2C=02+2Az''0^ 16 C'Az^H- Az-H-O» t6 P' o Q' ÇO Q- p, 172,2 i3,6 environ 262,5 •7'7 » L'inégalité surpasse un sixième. La chaleur s[)écifique croît donc encore c )i .\insi la chaleur spécifique apparente du systè ne fiii il croît avec la avec la chalciu- dégagée : — - = 1,18. ( 7'^9 ) température, taiiflis qu'elle ne varie pas avec la densité. Poursuivons cette étude sur les mélanges où les deux données varient à la fois. 'n^ III. — Mélanges isomères tels que la densité et la quantité de chaleur varient. Cinquième système. — Hydrogène et comburants divers. V. Q. P H^+Az'+O"- 10 58,7 8,75 H^+Az^O^ 8 79,6 i3,6 ■p=i.'55; — = 1,25; - = i,3fc); —==1,09. » Les chaleurs spécifiques croissent, comme plus haut, avec les quan- tités de chaleur. Sixième système. — Hydrogène et protoxrde d'azote. V. Q. p. H^4-0'+2Az^ i4 58,7 7»9l H^-f-Az'- + Az^O^ 10 ,g,(5 ,,^08 P' V Q' C' P=i»4o; - = 1,17; - = i,:^G; - = i,i3. Septième système. — Cyanogène, V. Q. p , 3.C-0' + Az» + 0* 16 i36,o ^,3 C'Az'+O» 17. 262,5 20,96 P' - V „„ Q' o C p = 2,23; ^=1,33; - = r,93; -=1,14. » L'inégalité des pressions et des quantités de chaleur est très grande Hditième système. — Cyanogène. [Autres mélanges.) V. Q. p. 2C^O-=+5Az=+0* 32 i36,o n 7,00 C*Az''-)-0^ + 4Az^ 28 262,5 12,33 C'Az=+4Az-0- 20 346,3 22,7 ■]^=J52i; — =1,60; -—=2,53; -.= 1,27. V Q' C' p' V o' c -='»75; y7 = i,i4; 77=1,93; 77 = 1,26. ( 7'o ) Nkdvièhe STfSTÈMK. — Cyanogène. — Autres mélanges. V. Q. P. 2C-O-+ 3AZ-+0'* 24 i36,o 8,3 C*Az'-+ 0*+ 2Az= 20 262,5 14,7 P' V 0' C -^=='.77; v = ''2; Q- = ^93; c=^'^'- Dixième système. — Acétylène. 2C2 0=-4-H2+0''. C'>H-+0"' V. Q- p. 18 194,6 10,0 i4 307,9 i5,3 P' .,, V Q' ,. c or 7=1,^-5; ^ = 1,29; - = i,bo; - = i,J5. Onzième système. — Éthylène. V. Q. P. aC*0^+ 2tl-+0« 24 253,4 9,9 C*H'+0''- 16 321,4 16,1 P=^, Cette Note termine la série des recherches, parfois fastidieuses, que j'ai dû entreprendre pour obtenir la séparation exacte du gallium d'avec tous les autres éléments connus. Il ne me reste plus maintenant à faire à l'Académie qu'une courte et dernière communication, relative à la sé[iara- tion du gallium d'avec lacide tartrique, pris comme type des matières or- ganiques dont la présence pourrait entraver plusieurs des réactions indi- quées dans le cours de la présente étude. » ( 7-3 NOI»riIVATIOIVS. L'Académie procède, parla voie du sctulin, à l'élection d'un Membre libre, en remplacement de feu M. Breguel. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 69, P,es. M. de Jonquières obtient aS suffra^ M. Cailletet >, iq „ M. E. Tisserand » i5 » M. Laussedat » (j „ M. Trêve » ^ „ Aucun des candidats n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. M, de Jonquières obtient 34 suffrages. M. Cnilletet » 25 „ M. E. Tisserand » 10 » Aucun de ces candidats n'ayant réuni la majorité absolue des suf- frages, il est procédé à un scrutin de ballottage, entre les deux candi- dats qui ont obtenu le plus de voix, M. de Jonquières et M. Cailletet. M. de Jonquières obtient 87 suffrages. M. Cailletet » 3o » Il y a deux bulletins nuls. M. DE Jonquières, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. C. K., 1884, t" Semestre. (T. XCVMl, N° 12. qS (7i4 MEMOIRES LUS. MÉCANIQUE. — Sur In concordance de quelques mélliodes générales pour déter- miner les lensioîis dans un sj'stème de points réunis par des liens élastiques et sollicités par des forces extérieures en équilibre. Note de M. le Général L.-F. Menabrea. « Je me propose d'exposer brièvement, dans cette Note, la concordauce des résultats qu'on obtient par deux méthodes générales pratiques, partant de principes en apparence divers, pour déterminer les tensions dans un système de points réunis par des liens élastiques et en équilibre sous l'ac- tion de forces extérieures. M Dans la première méthode, dont M. Maurice Levy a fait usage dans son excellent Traité de Statique graphique (deuxième Note, p. 286 ; Paris, 1874)» o" établit d'abord les relations géométriques qui existent entre les divers liens du système. En se servant des notations mêmes de M. Maurice Levy, et représentant les longueurs de ces liens par a, a^-. cij, . . -, leurs rapports géométriques donneront lieu à un certain nombre k d'équations de la forme (') F(a,, rto, «3, ...) = o. » On admet que ces relations restent sensiblement les mêmes après que les liens, sous l'influence des forces extérieures, se seront respectivement allongés de très petites quantités a,, ao, a.,, ... Ainsi on aura encore (2) F(a, +a|, rto-f-y-î, «3 + aj, ...) = o. » Développant et ne retenant que les premières puissances de «,, a,, 0.3, ..., auprès desquelles les puissances supérieures sont négligeables, l'équation précédente se réduira à ,.. , tlF T l'équation (3) ou la dernière (r). Or cette équation revient à celle-ci, pbîs connue, (5) (N, + K^.y-^>n' Si l'on appelle j3 l'angle aigu, compté positivement du côté des j po- sitifs, que fait, avec la verticale dirigée vers le haut, l'élément plan soumis en [x, j) à la plus faible pression, on sait que aT = (N^, — Nj.)tang2p, et l'équation (5) peut aussi s'écrire, vu que N^. — N^ et N^ -l- N^. sont entre eux, d'après (2) et (4), dans le rapport, sinijj, de i — «^ à i -1- rt^, et que l'angle 2|3, nul pourj' = ax^ est aigu comme 9 et ©', (6) siiiy'cos^p = sin(j3. » Ainsi l'angle variable ©', de frottement, du massif auquel s'appliquent en toute rigueur nos formules de N^r, N^, T, dépasse la constante ç? aux en- droits où l'élément plan soumis à la plus petite pression n'est plus ver- tical, ce qui a lieu dans tout l'angle dièdre compris entre la paroi et le plan y = ax. Enfin les deux éléments plans sur lesquels s'exercent en [x, jr) les pressions les plus inclinées font avec celui-là l'angle 45° — \(f'\ d'où il suit que leur angle avec la verticale est ^ ± (45° — l-ip'). La surface de rupture qui, partie du bas de la paroi, s'en éloigne en montant jusqu'à la surface libre, aura évidemment ses divers éléments inclinés, par rapport à la verticale, d'un angle, a, égal à celui de ces deux qui devient 45° — \(f, C. r,., 18S4, I-' Semestre. (T. XCVlll, K° Ï'À.) 94 ( 7'^2 ) là où |3 = o. On a donc, en se servant finalement de (6), où /3 sera positif comme T et N^ — N^., , , TZ a ^ TZ o \ Sino (7) a — y — --\-p:=-7 — --h^ arc ces ^— ^ , M La dérivée de a en ©' a le signe de l'expression sinijj cotip' — \/sin^si' — sin^tp; et celle-ci, nulle pour siii9'= s/siucp, est positive pour sinç>'<^ y'sinip, ce qui aura toujours lien. Donc a grandira quand, suivant de haut en bas la surface de rupture, on pénétrera dans la région, comprise entre le pian y = axet la paroi, où çi' devient plus grand que f : la surface de rupture cessera d'y être plane pour devenir concave vers le haut. » Achevons les calculs dans le cas le plus important, qui est celui où la paroi est verticale. Alors, pour j= o, le rapport de la composante tangen- tielle T = — Uqf" de la poussée par unité d'aire, à sa composante normale — Nj,= Ua-[x -hj"), égale tangy, ; condition d'où l'on tire que la fonc- tion/" est le quotient desa variable j — «a? par a + cotip,, et que la compo- sante normale, — N^., de la poussée contre la paroi, égale le produit, kllx, de la pression qu'y exercerait la masse de sable si elle était fluide, par une fraction k dont l'inverse vaut ,o\ ' 1 tango, i+sino /i-f-sino^ ^ ' A a' a I — siii 9< y i — siii m ° ' cette fraction k est, naturellement, d'autant plus petite que ç) et ç), sont plus grands. » Les valeurs corrélatives de N^., N^, T en un point quelconque (x, j), portées dans (5), donnent, en posant _j = x tango, /\ / . r. ^ \ •■>/ ■-• ., ( a — taneS (q) (pour fane© << rt) sin-© = SHi-ffl4- cos-œ £ — L'angle de frottement intérieur ip', fonction de Q, grandit donc à mesure que Q diminue ou qu'on approche de la paroi, et sa valeur la plus forte <ï>, pour 5 = 0, est donnée, vu que a = tang(45''— ^y), par la formule / \ ■ " ,Tv • Q . / • x" , " . i/sin-* — sin-o) (lo) sur* = sui-'û + ( î — sniffi - lanc'o, ou tangffl, = ^ ï. Quand, sin*!» ne changeant pas, sinç décroît de sinin*$, puis de sin-o) • t ~- r^"'/--fr?,,, „,,,/«-• /; + ^^'^7=0, a laquelle il faut joindre ces relations évidentes : I I ) «2:+.w'+2 = (? -f- i)('" + i)— (2/' -h i){m-h 1), <> Il suit de là qu'en prenant i = 2/' on réduit l'équation transformée (12) t-y^'"r- --j^q = o à ne plus renfermer p; elle se prête alors à des substitutions d'une autre espèce, car on y peut choisir q pour l'inconnue qu'il s'agit d'obtenir, et la changer ainsi en une équation nouvelle / „,2m„ 2n, + i{m-hi) i(m ~hi]{ 2 m -h 1] t- y , ^- q _| __ 2=0, où la constante m est engagée d'une manière toute différente ; mais, comme étant au reste précisément de même forme que (3), celle-ci peut être transformée à l'aide d'un procédé pareil et par les mêmes formules. Le sys- tème marqué (8) s'applique avec succès, et l'intégration en résulte, s'il est satisfait à la condition (2/'— i -h 2){m -\- i) -\- m = o; d'où l'on conclut (li) m = T, : T- C'est la proposition que nous avions énoncée. ( 7^6 ) » Comme cas particulier, l'équation (i) contient celle dont dépendent les mouvements d'une colonne cylindrique gazeuse, où la loi de détente est adiabatique. Cette équation, que nous empruntons à une Note récente de MM. Sebert et Hugoniot [Comptes rendus, séance du 25 février 1884), s'ob- tient en supposant ( 2m + l) + I,/[0 = o et s'intègre avec simplicité par les seules transformations (8). » Celles-ci demandent en effet qu'on puisse écrire \ ' ' 21+1 et cette formule, où l'on prend i = 2, donne à la constante m la valeur qui lui convient. En conséquence et pour ce cas, la cinquième transformée de l'équation (2) se résout en deux équations du premier ordre, dont voici l'expression : Id logsj d logZj m -t- 3 - — - -J— ziz o, Leur intégration s'achève sans aucune peine et l'on a ensuite (16) z, = z,y", puis Z2 par les relations ^ Tl j ,'"+1 / 2Z, d'après les équations (4). » GÉOMÉTRIE, — Sur une extension des théorèmes de Pascal et de Brianclion aux surfaces du second ordre. Note de M. A. Petot, présentée par M. Dar- boux. « La propriété de six points d'une conique peut s'énoncer comme il suit : 5/ l'on considère deux coniques C et C, conjuguées au triangle ayant pour sommets trois de ces points, tes deux polaires de chacun des trois autres points, par rapport à C et G, se coupent respectivement en trois points situés en ligne droite. l 727 ) I) On a île même : ') Théorème I (Propriété de dix points d'une surface du second ordre). — Si l'on considère deux surfaces quelconques du second ordre S et S', conju- guées nu lélraèdre ayant pour sommets (juatre de ces points, les deux plans po- laires de chacun des six autres points, ])ar rapport à S et S', se coupent respecti- vement suivant six droites, qui appartiennent à un même complexe du premier ordre. » Plus généralement, on peut faire corres|)ont]re homographiquement à un point décrivant une conique un point décrivant une droite. Nous avons déduit de ce fait une démonstration du théorème de Pascal; puis, en suivant une marche semblable, nous avons obtenu des théorèmes ana- logues à ce dernier pour les surfaces du second ordre. 1) Nous avons d'abord cherché un mode analytique de correspondance entre un point M et une droite w de l'espace, tel que, le point M se dé- plaçant sur une surface du second ordre S, la droite u se déplace sur un complexe du premier ordre a. On connaît un mode de correspondance, d'après lequel à tout point M de l'espace correspond homographiquement une droite a située sur un complexe particulier du second ordre ffa, com- plexe des droites rencontrées par les faces d'un tétraèdre suivant un rap- port anharmonique constant. Quel que soit le complexe a, la surface S passe par quatre points fixes A, B, C, D; par suite, pour que les dix points A, B, C, D, 5,6, 7, 8, 9, M appartiennent à une même surface du second ordre S, il faut que les six droites «5, Wg, co,, Ug, Wg, a appartiennent à un même complexe du premier ordre (7. Cette condition est d'ailleurs suffisante; en effet, les six droites précédentes doivent être situées sur la congruence du se- cond ordre (co, c); mais, commeelles sont par construction sur c.,, il suffit de leur imposer d'appartenir à a. » D'autre part, quand le point M décrit une droite L, la droite w en- gendre en général un hyperboloïde. En particulier, quand L passe par l'un des points A, B, C, D, u reste dans un plan P et passe par un point n. Dés lors, pour que le mode de correspondance considéré fournisse une déter- mination du dixième point M de la surface S, donnée par neuf points, il suffit de trouver de ce mode de correspondance, jusqu'ici analytique, une définition géométrique permettant d'obtenir w, connaissant M, et inverse- ment de revenir de w à M. Nous avons ainsi obtenu plusieurs formes de la propriété de dix points d'une surface du second ordre; nous indiquerons seulement la suivante, qui se prête le mieux aux applications. » Théorème II (Propriété de dix points d'une surface du second ordre). ( 7^^ / — Sij menant arhitrairemeitt par le sommet!) du tétraèdre!) ABC, qui a pour sommets ijiialre de ces points, un plan fixe H et deux droites fixes 1 et p., on fait correspondre à tout point i\I de l'espnce la droite &), intersection des deux plans menés respectivement par les droites (H — BdM), (H — ACM) et par les points (X — ABM), {p. — ABM), les six droites correspondant aux derniers points de la surface appartiennent à un même complexe du premier orrlre. » Ce dernier théorème est la généralisation de la propriété connue sui- vante de six points d'une conique : Si, menant arbitrairement par le sommet C du triangle ABC, cpd a pour sommets trois de ces points, deux droites fixes a et i3, on fait correspondre à tout point M du plan la dioite w, qui joint les points (a — AM), (P — BM), les trois droites correspondant cmx dernières points de la conique sont concourantes. D'ailleurs, si l'on prend pour droites a et 8 des droites passant par deux des trois derniers points de la conique, on ob- tient le théorème de Pascal. L'énoncé de ce théorème doit sn simplicité à ce que les six points de la conique y interviennent d'un manière symé- trique; on ne peut pas obtenir une pareille symétrie pour la propriété de dix points d'une surface du second ordre -, cela tient à une différence entre les propriétés des nombres 6 et lo. Quoi qu'il en soit, nous croyons pouvoir donner le théorème II comme une généralisation du théorème de Pascal. EHectivement, au point de vue théorique, les conclusions: trois points en ligne droite, six droites sur un complexe du premier ordre, sont compa- rables; au point de vue pratique, nous allons montrer que le théorème II a, pour les surfaces du second ordre, les mêmes conséquences que celui de Pascal pour les coniques. I) Problème. — Trouver les traces d\me droite L sur une surface du second ordres donnée par neuf points A, B, C, D, 5, 6, 7, 8, 9. » Si la droite L passe par l'un des points donnés B, on est ramené à trouver sur un complexe du premier ordre a donné par cinq droites (lOj, w„, W7, Wg, Mg) la droite co, qui se trouve dans un plan P et |)asse par un point n. D'ailleurs les cinq droites w-, ..., œ,j s'obtiennent une fois pour toutes; chacune d'elles est l'intersection de deux plans connus. Pour le plan P, il est déterminé par la droite (H — C, L) et par le point (X— A, L). Enfin le point ;: est celui où le plan P est rencontré par la droite qui joint le point fixe (H — AC) au point (p. — A, L). » Si la droite L est quelconque, à cette droite correspond un hyperbo- loïde considéré comme formé d'un seul système de génératrices, et l'on est ramené à construire les deux droites communes à cet hyperboloïde et au complexe a. ( 7^9 ) )) Propriétés de neuf points d'une combe gauche du quatrième ordre et de huit points associés. — Ces propriétés sont analogues aux théorèmes I et II, seulement on a comme conclusions : pour la courbe gauche, cinq droites appartenant à une même congruence du premier ordre; pour le groupe de points associés, quatre droites appartenant à un même système de généra- trices d'un hyperboloïde. » Dans un Mémoire plus détaillé, nous montrerons que l'on peut choisir les droites X et fjt. et le plan H, considérés dans le théorème II, de manière à simplifier les applications de ce théorème. » Les propositions obtenues pour 1< s surfaces du second ordre et la courbe gauclie du quatrième ordre s'étendent facilement, et sous la même forme, aux surfaces du troisième ordre et à la courbe gauche du sixième ordre, intersection de deux surfnces du troisième ordre, qui ont en com- mun trois droites non concourantes. » Un grand nombre de problèmes, du premier et du deuxième degré, sur les surfaces du deuxième ordre, du troisième ordre ou de la troisième classe, et sur quelques-unes de leurs courbes d'intersections, ou des déve- loppables que l'on peut leur circonscrire, sont ainsi ramenés à des construc- tions, que l'on sait effectuer, sur des systèmes de droites. » ÉLECTRICITÉ. — Sur une cause probable de désaccord entre la force électromo- trice des piles et les données thermochimiques. Note de M. G. Chaperon, présentée par M. Cornu. « Parmi les éléments voltaïques dont la force électromolrice réelle pré- sente des différences considérables avec la force électromotrice théorique calculée au moyen des données thermocliimiques, un certain nombre sem- blent montrer des phénomènes dus à la polarisation du métal soluble ou attaquable. Plusieurs cas remarquables ont été constatés par AI. Edni. Bec- querel en i856 : ils se rapportent à des couples contenant du fer, du nic- kel ou du cobalt dans tuie dissolution de potasse. Ces couples, bien qu'ayant une électrode positive impolarisable, fournissent un courant qui tombe très rapidement vers zéro. Les éléments où entrent le magnésium dans la même dissolution de potasse et l'aluminium dans l'eau acidulée snifurique offrent des propriétés analogues. La force électromotrice de tous ces couples dif- fère d'ailleurs beaucoup de sa valeur théorique, même lorsqu'on la mesure à l'état statique, à l'électromètre, par exemple. » C'est ainsi que l'élément aluminium, acide snifurique dilué, sulfate C. R., i884, I" Semeslie. (T. XCVIII, N° i2.) 9? ( 73o ) de cuivre, cuivre, donne o'"'",62, la force électromotrice théorique étant ^voits^Qg L'élément magnésium-platine dans la potasse, contrairement à ce qu'indiqueraient les données thermiques, est moins énergique que l'élément zinc-platine dans le même liquide (i''"",35 au lieu de i^"^', 43). » Bien que l'on ne considère habituellement le phénomène appelé po- larisation comme susceptible de modifier l'énergie électrique fournie par une action chimique que par le fait du passage du courant, il semble pos- sible, a priori, que les propriétés inhérentes aux métaux, quelles qu'elles soient d'ailleurs, qui concourent à produire ce phénomène, modifient aussi la force électromotrice statique. Nous avons ainsi été conduit à constater et à étudier, sous leur forme générale, les phénomènes de polarisation pro- duits par les métaux cités, dans les dissolutions même où l'énergie élec- trique qu'ils produisent présente des anomalies. M Celte étude, en raison de l'effet possible d'une couche d'oxyde, qui altérerait beaucoup la conductibilité des électrodes et causerait, à elle seule, une différence de potentiel notable pendant qu'elles communiquent avec la pile, a dû être laite d'une façon particulière. » La méthode suivie consiste à couper rapidement le circuit fermé par les électrodes et la pile pour mettre ces électrodes en communication pendant un temps très court avec les armatures d'un condensateur d'assez grande capacité (i microfarad). En réitérant celte opération un certain nombre de fois, ce qui se fait aisément au moyen d'une clef, le condensateur finit par se charger, avec une différence de potentiel des armatures très rap- prochée de la différence maxima qu'ont retenue les électrodes. On mesure alors cette différence de potentiel, soit par l'impulsion d'un galvanomètre, soit, plus commodément, à l'électromètre. Avec des électrodes dites im- polarisables, de zinc distillé dans le sulfate de zinc, par exemple, et une source de i volt, en trois coups de clef on a une charge de quelques cen- tièmes de volt, qui n'augmente pas pour cent coups de plus; avec un sys- tème polarisable, au contraire, en trois ou quatre coups, le condensateur est chargé avec une différence très rapprochée de i volt. » Il est commode de mettre les résultats sous forme de courbes ayant pour abscisses les différences de potentiel établies par la source variable entre les électrodes, et pour ordonnées les différences restituées par ces élec- trodes au condensateur. » L'examen de ces courbes montre que les métaux étudiés donnent, avec les électrolytes dans lesquels nous les avons examinés, des systèmes polarisables jusqu'à la dëcoinposilioii de l'électrol/te en ses éléments, la diffé- ( 73i ) rence de potentiel retenue par les électrodes croissant, suivant une loi bien continue, entre zéro et le point d'électrolyse, et même beaucoup au delà. La limite de force électromotrice atteinte ainsi, après l'électrolyse apparente, est souvent supérieure à celle que donne le platine. Ainsi, avec le magnésium dans les alcalis, on a des forces électromotrices restituées de 3^°''% 8, avec l'alumininm dans l'eau acidulée, plus de 4 volts. » Essayons maintenant de préciser et d'interpréter les rapports que nous avons dit exister entre les phénomènes de polarisation et l'anomalie de la force électromotrice s^7?iV/»e. Pour cela, désignons par T,,,^, T„,„ le travail ou l'énergie électrique correspondant à une température et une pression données, à l'absorption ou à la restitution des éléments R et H d'un élec- trolyte par une électrode de métal polarisable m. T^^ et T,,,,, ne sont pas des constantes, mais varient au contraire dans des limites très étendues, diminuant à mesure qu'augmente la quantité absorbée des éléments R et H. » Cela posé, le travail chimique correspondant à l'énergie électrique res- tituée par deux électrodes polarisées sera en général Tbh étant, dans les conditions données, l'énergie de formation de l'électro- lyte; T,„^, T^,, ayant les valeurs qui correspondent aux deux états de satu- ration des électrodes amenés par l'effet de la source. Si la polarisation suit une loi continue, comme on peut le constater, par exemple, sur les sys- tèmes que nous avons étudiés, cette valeur de l'énergie chimique devra varier de Tm, à zéro entre le point d'électrolyse et l'état de neutralité des électrodes, qui est alors caractérisé par l'égalité (0 Imi — T^u — T„,„ = o. » Dans ce même intervalle, T„r et T,„„ varieront de zéro à deux valeurs positives; chacunedecesvaleursseradonc,à la limite, plus petite que T(RH). C'est la valeur limite de T„,r satisfaisant à l'équation (i) qui entrerait dans le calcul des forces électromofrices théoriques au lieu de la chaleur de combinaison. » Cette équation (i) est pour ainsi dire évidente, si on la considère comme exprimant ce fait que le métal ne dégagerait pas d'énergie élec- trique ou de travail en décomposant l'électrolyte à lui seul. Il a dû, en effet, atteindre toujours cet état d'équilibre, au cas où il n'existerait pas avant le contact de l'électrolyte. Il est utile d'ajouter que l'existence des deux coefficients variables, T„r, T,„h, n'entraîne pas celle de deux systèmes ( 732 ) chimiques à proportions indéfinies; il suffit en effet que He pareils sys- tèmes se réalisent avec l'un des éléments des électrolytes; l'hydrogène, par exemple, peut faire varier d'une manière continue l'énergie chimique du métal des électrodes relativement à une réaction quelconque. » CHIMIE. — action exercée sur la lumière polarisée par les solutions de cellulose dans la liqueur de Scinveizer. Note de M. A. Levallois. « Le pouvoir rotatoire que possède la solution de coton nitré dans l'al- cool éthéré m'a. fait penser, me conformant en cela aux vues si remar- quables de M. Pasteur, à examiner, à la lumière polarisée, les solutions de cellulose dans la liqueur de Schweizer. » Deux observations semblaient indiquer que la cellulose qui n'a pas subi l'action prolongée des acide.s ne possède pas de pouvoir rotatoire : l'une de Béchamp qui, ayant préparé, par l'action convenablement mé- nagée de l'acide sulfurique sur du coton, une substance qu'il rapprocha de la cellulose et cju'il appela ligneux soluble, ne remarqua aucun indice d'action de cette substance sur le plan de polarisation ; l'autre do Mulder, qui constata la neutralité rotatoire d'une liqueur presque incolore, que l'on obtient en plaçant des lames de zinc dans une liqueur de Schweizer chargée de cellulose. » On peut rappeler, à propos du ligneux soluble de Béchamp, que le térébène, carbure inactif, est isomérique avec un carbure actif, le térében- théne, et que le premier dérive du second par l'action de l'acide sulfurique. Quant à la solution incolore obtenue par Mulder, elle garde si peu de cel- lulose qu'il est permis de supposer que sa neutralité tient à sa dilution. » L'étude spectroscopique du réactif de Schweizer montre que les rayons que laisse passer ce liquide, sous une certaine épaisseur, constituent une lumière bleue homogène : aussi le polarimètre à pénombre peut-il servir à l'étude des solutions de cellulose, l'une des extinctions se faisant encore avec une netteté suffisante pour le degré d'approximation que l'on peut obtenir avec une liqueur aussi colorée que le réactif ammoniaco-cuivrique. Je ferai remarquer que, si l'on veut ramener à la lumière jaune les obser- vations faites avec la Itunière bleue qui traverse la liqueur de Schweizer il faut diviser par i,85 les déviations obtenues. Ce chiffre a été établi en observant comparativement des solutions sucrées à la lumière du sodium et à la lumière qu'avait laissé passer une auge remplie de réactif ammo- niaco-cuivrique. (733) » Ayant dissous du coton purifié dans une liqueur de Schweizer pré- parée en faisant passer plusieurs fois de l'ammoniaque dans une allonge remplie de tournure de cuivre, j'ai obtenu un liquide qui, filtré sur un tampon d'amiante calcinée, put être observé an polarimètre lorsque j'eus pris l'arc électrique comme foyer lumineux. Je constatai alors une dévia- tion à gauche du plan de polarisation égale à environ 20° pour une solution au centième. » Par l'addition de liqueur de Schweizer à une solution saturée conte- nant i^',5 de cellulose pour loo*^" de liqueur et donnant une rotation de 24", 5, j'ai trouvé des déviations qui ne sont pas absolument propor- tionnelles à la concentration de la dissolution, de telle sorte que, si l'on porte sur l'axe des x les déviations exprimées en degrés et sur l'axe des j- les quantités de cellulose dissoute dans 1000 de réactif, on obtient une ligne presque droite, tournant une légère convexité vers l'axe des œ. )i Si, au lieu d'étendre avec le réactif même, on étend avec de l'eau ou avec de l'ammoniaque, on constate d'abord une rapide diminution dans le pou- voir rolatoire, puis un équilibre s'établit et, si l'on porte encore sur l'axe des or les déviations et sur l'axe des j" les quantités de cellulose dissoute, on peut tracer une ligne droite qui ne se dirige pas sur l'origine et dont l'équation est j = o,56.T + 1,3. Vers un point qui correspond à une liqueur contenant o^', 36 de cellulose pour loo'^'^ de réactif, un saut brusque incline la ligue presque parallèle- ment à l'axe des j, la rotation ne diminuant que faiblement par l'addition de grandes quantités d'eau. Enfin une droite se dirige sur l'origine et a pour équation y = 0,67^. \ )) On peut donc admettre au moins quatre équibbres, correspondant, le premier, à la solution de cellulose dans la liqueur de Schweizer normale, les trois autres à la présence de quantités d'eau différentes. )) Une autre liqueur fut préparée de la façon suivante : on versa dans une solution de sulfate de cuivre assez d'ammoniaque pour dissoudre le précipité, puis on traita par la potasse. Le précipité, lavé par décantation, fut dissous dans l'ammoniaque. Cette liqueur, plus énergique que la pre- mière, fournit avec l'eau des résultats différents qui, traduits géométrique- ment, de la même manière que les observations précédentes, donnèrent une ( 734 ) courbe tournant une légère convexité vers l'axe des y. Enfin, pour une même teneur en cellulose, des liqueurs déplus en plus riches en oxyde de cuivre accusent des déviations croissantes, mais je n'ai pu, jusqu'ici, saisir la relation de ce phénomène. » On voit combien sont complexes les rapports entre les solutions de cellulose dans le réactif ammoniaco-cuivrique et les rotations qu'elles im- priment au plan de polarisation. Pour simplifier l'étude comparative que j'ai entreprise des celluloses de provenances diverses, j'ai pris pour type le coton purifié et je compare la rotation que donne une solution de la cel- lulose en expérience à la rotation que donne une solution de coton placée exactement dans les mêmes conditions. » Le coton, le lin, le chanvre, le papier à filtrer produisent les mêmes déviations; l'hydrocellulose, préparée comme l'indique M. Aimé Girard, fournit des chiffres très légèrement inférieurs à ceux de ces celluloses : la solution de coton à i pour loo donnant une rotation de 20", l'hydrocellu- lose fournit des résultats dont la moyenne est 19°, 5. Avec la cellulose re- tirée d'un varech, la Zostera marina (Linné), on lut 3", 2 alors que la solu- tion de coton donnait 3°, 5; cette faible différence est due, sans doute, à des impuretés. » La tunicine, cette substance ternaire animale qui présente la même composition centésimale que la cellulose, méritait tout particulièrement l'examen. M. Berthelot ayant réussi à la transformer en glucose par l'action de l'acide sulfurique concentré, on peut la considérer comme identique à la cellulose végétalç. L'étude polariméfrique vient confirmer cette manière de voir. » 1 looK"" (yAscidia intestinntis furent, après lavage par l'eau, traités par l'acide chlorhydrique étendu qui, dissolvant les dépôts calcaires de la surface, permit d'enlever facilement, par un nouveau lavage, les végéta- tions fixées sur les enveloppes; puis on coupa les ascidies en deux et l'on retira leurs organes intérieurs. Les enveloppes, divisées en petits fragments, furent immergées daus l'acide chlorhydrique faible et ensuite traitées par la potasse au vingtième bouillante. Au bout d'une heure et après d'abon- dants lavages suivis d'une forte compression, on délaya la matière dans de l'eau chlorée; après élimination du chlore, on fit encore bouillir dans la potasse an vingtième, on lava et on sécha. Les fragments cornés ainsi ob- tenus furent passés au moulin et la pondre subit une dernière fois l'action de la potasse. Après lavage et dessiccation, on recueillit 4^"", 5 d'une substance ( 735) un peu jaunâtre, spongieuse, se désagrégeant sous la pression des doigts, soluble en entier dans le réactif animoniaco-cuivrique et ne contenant plus que o,oo3 d'azo!e. » Deux solutions de cetle substance dans la liqueur de Schweizer ont donné des déviations de 3", 3 et de 3", 5, alors qu'une solution de coton, placée dans les mêmes conditions, donnait 3", 5. » CHIMIE. — Sur un cas de dimorphisnin observé av3c l' hyposidjile de soude (NaO, S'O-, 5 HO). Note de MM. F. Parmejvtier et L, Amat, pré- sentée par M. Debray. « En étudiant la cristallisation de dissolutions sursaturées d'hyposul- fite de soude, nous avons trouvé un certain nombre de faits nouveaux ; en particulier, nous avons observé un cas de dimorphisuie du sel ordinaire, (NaO,S='0%5HO). » On sait que si l'on abandonne à elle-même, à la température ordi- naire, une dissolution sursaturée d'hyposulfite de soude, en la mettant par un moyen quelconque à l'abri de tout germe de cristal de même sel, cette dissolution peut se conserver fort longtemps sans cristalliser. L'introduc- tion d'un cristal d'hyposulfite de soude dans la liqueur détermine la for- mation de prismes gros et courts, identiques aux cristaux introduits. » La température monte jusqu'à un point qui dépend de la quantité d'eau ajoutée au sel, et qui est toujours inférieure à ^'^°■,<^, point de fusion du sel ordinaire, d'après nos expériences. » En refroidissant des dissolutions très concentrées d'hyposulfite de soude ordinaire dans un mélange réfrigérant, en l'absence de tout germe de cristal de sel ordinaire, nous avons constaté qu'il se produit des cristaux fort différents des précédents; ce sont des aiguilles très fines, d'une lon- gueur de plusieurs centimètres. La température du liquide s'élève encore , mais, toutes choses égales d'ailleurs, moins que dans l'expérience précé- dente. )) Les cristaux ainsi obtenus, ensemencés avec les précautions conve- nables dans des dissolutions sursaturées d'hyposulfite de soude, ont re- produit des cristaux identiques, toujours avec dégagement de chaleur, mais avec une élévation de température ne dépassant pas Sa". Quand nous avons introduit, dans des liqueurs contenant ces aiguilles fines, des parcelles de cristaux d'hyposulfite ordinaire, nous avons vu la liqueur s'échauffer et ( 736) ces aiguilles disparaître, pendant qu'il se produisait des prismes gros et courts, identiques au sel introduit. En essayant d'isoler ces aiguilles fines par décantation de l'eau mère et compression des cristaux entre des feuilles de papier, nous avons toujours eu le même phénomène de transfor- mation, par suite de la présence de germes de cristaux du sel ordinaire dans l'atmosphère. » Pour arriver à isoler les cristaux observés, à l'état de pureté, sans eaux n ères, afin de les analyser, nous avons employé le procédé suivant: une dissolution chaude et concentrée d'hyposnlfite de soude était intro- duite dans un appareil formé de deux ballons reliés entre eux par un tube coudé, de façon à avoir un système clos. On chauffait les ballons et le tube vers 60°, afin d'y détruire tout germe de cristal. Le ballon dans lequel se trouvait le liquide était ensuite refroidi dans un mélange réfrigérant. Une fois la crislallisalion produite et les ballons revenus à la température ordi- naire, les eaux mères étaient décantées dans le deuxième ballon. On chauffait avec précaution le ballon contenant les cristaux pour fondre le sel, en ayant soin cependant de conserver quelques cristaux destinés à servir de germes. Quand la moitié environ du sel était cristallisée par refroidissement, la li- queur mère était amenée dans le deuxième ballon. Après une série de huit ou dix opérations analogues, nous n'avions plus dans le premier ballon qu'une portion très minime de la matière mise en expérience. Les cristaux obtenus étaient très nets et sans traces d'eaux mères, ce qui, du reste, avait déjà lieu après trois ou quatre cristallisations. Les ballons étaient ensuite séparés et le sel analysé. Les cristaux arrivant au contact de l'air se transforment, il est vrai, mais, la masse totale de la matière res- tant la même, on peut la soumettre à l'analyse. » Les résultats de l'analyse nous ont montré que la composition des cristaux ainsi obtenus correspond à celle de l'hyposulfite de sonde ordi- naire, c'est-à-dire qu'elle est représentée par la formule NaO, S^O^, 5 HO. 1) Pour vérifier, par un autre procédé, ce fait important, nous avons introduit dans vui tube en U de l'hyposulfite de soude ordinaire bien pur; ce tube, scellé à la lampe, a été chauffé vers 60°, afin d'y détruire tous les cristaux. Le liquide produit a été coulé dans l'une des branches du tube, puis amené à cristallisation dans un mélange réfrigérant, pour obtenir le sel modifié. La matière refondue lentement, de façon à y conserver quelques traces de cristaux, a été abandonnée à elle-même; quand la moitié environ du sel eut cristallisé, la liqueur mère aété décantée dans la deuxième branche où elle s'est solidifiée. En analysant séparément la matière contenue dans ( 7''7 ) chacune des branches, nous hii avons Ironvé une composition identique, la composition du sel employé. » Les (h>ux modifications obtenues dans les conditions que nous avons énuniérées diffèrent nettement entre elles. L'hyposulfite de sonde ordi- naire fond à 47"î9» tandis que la modification nouvelle fond à Sa"; ce caractère est très net et permet de reconnaître facilement qnelle espèce de sel on a reproduite. Comme aspect extérieur, les deux espèces de cristaux sont fort différentes; le sel ordinaire se présente sons la forme de prismes gros et courts, tandis que le sel fondant à 32° cristallise en aiguilles longues et fines. Cependant le sel fondant à 32° semble cristalliser comme le sel ordi- naire dans le système clinorhombique; les angles des deux espèces de cris- taux paraissent très voisins. Le sel fondant à 32°, au simple contact du sel ordinaire, se transforme avec dégagement de chaleur, et les cristaux devien-- nent opaques, de proche en proche, à partir du point touché. Si l'on opère la transformation à 32°, le thermomètre monte à 47°5 9i ft mie partie du sel entre en fusion. M Si l'on emploie dans ces expériences de l'hyposulfite de soude par- tiellement déshydraté, on ne reproduit plus, par abaissement de tempéra- ture, le sel précédent, mais d'autres sels moins riches en eau, et la cri- stallisation se produit à une température d'autant plus élevée que le sel contient moins d'eau. Ces sels sont imprégnés d'une plus ou moins grande quantité d'eaux mères. Le contact de ces matières avec du sel ordinaire donne également lieu à un dégagement de chaleur et à une transformation de la masse ('). Nous continuons l'étude de ces hydrates. » Pour mesiuer la chaleur de transformation de l'hyposulfite de soude fondant à 32° en sel ordinaire, nous avons déterminé sa chaleur de disso- lution. La dissolution des deux espèces de sels, dans l'eau, est la même; on peut, en effet, par ensemencement, reproduire dans une dissolution des cristaux de l'une ou de l'autre espèce. Par conséquent, la chaleur de trans- formation sera la différence entre la chaleur de dissolution des deux sels, » La chaleur de dissolution du sel ordinaire a été déterminée par M. Bei- (') Bauniliaucr [Journal fiir prahtische Chemie, t. CIV, p. 44^, et Jahresherichte, l868, p. 42) indique que l'tiyposulfîte de soude, en dissolutions sursaturées, tanlôtse prend en masse à o", tantôt reste fluide même à — 10°, et que les matières translucides obtenues se transforment en une masse blanche, avec dégagement de chaleur, par le contact avec le sel ordinaire; mais cette simple observation n'a pas été élucidée par l'auleur qui ne dit rien sui la composition de la matière obtenne, pas plus que sur ses propriétés physiques. G. R., iSS'i, I" Semestre. (T. XCVllI, N» J2.) 9^ ( 7-^8 ) thelot et par M. Thonisen, qui ont trouvé — 5'^''\ 8[B.], — 5^^\'][T[i.]. » Nous avons, par les procédés indiqués par M. Berthelot et avec son calorimètre, trouvé pour la chaleur de dissolution du sel fondant à Sa" le nombre — 4''^',4- » Ce nombre a été trouvé le même, soit que l'ampoule contenant le sel ait été brisée dans le calorimètre, soit qu'elle ait été ouverte à l'air, pour produire la transformation du sel au moment de son immersion dans l'eau. » En adoptant le nombre trouvé par M. Berthelot, — S'^^'jS, pour la chaleur de dissolution de l'hyposulfite de soude ordinaire, la chaleur de transformation du sel fondant à Sa** est + i*^^',4- " TtiKRMOCHiMlE. — Sur les sulfites et bisulfites de soude. Note de M. de Forcrand, présentée par M. Berthelot. n La suite de mes recherches sur le glyoxal m'a conduit à examiner les combinaisons que forme ce composé avec les bisulfites des bases alcalines et alcalino-terreuses. 3'ai dû mesurer préalablement la chaleur de forma- tion de ces sulfites, étude tout à fait analogue à celle que M. Berthelot a publiée récemuient (') sur les sulfites de potasse. Les résultats qui suivent sont relatifs aux sulfites de soude et ils conduisent de même à admettre que le métasulfite est seul stable dans les dissolutions. » I. Sulfite neutre de soude. — J'ai |)réparé ce sel anhydre et hydraté. » On obtient le sulfite hydraté en saturant un poids connu de carbonate de soude pur l'acide sulfureux, et ajoutant ensuite un poids égal de carbo- nate. Une portion du sel se dépose immédiatement; l'autre se sépare des eaux mères, par évaporation dans une atmosphère d'azote sec, en gros cris- taux transparents. J'ai analysé et dissous séparément ces deux échantillons. Analyses. SO^ NaO HO (perte à iSo^dans l'hycirogène sec) Ciislaux Calculé déi)osés pour iraméJiatemenl. Gros cristaux. NaS0',7H0, 24,75 24,68 25, 4o 24,52 23,89 24,60 49,9*^ 50,89 5o,oo » La chaleur de dissolution des deux sels (i partie de sel + 4o parties [') Annales de Chimie et de Physique, 6' série, t. I, |). ''S, ( 7^9) d'eau) a été trouvée identique à -t- lo" : Petits cristaux — 5^'\6l Gros cristaux. — 5'^"', 49 Moyenne — Si^^'ijÔS » Ce composé a été décrit par Rammeisberg et Schultz-Seltack. Je n'ai pu obtenir l'hydrate à loHO de Muspratt. » I.e sel à 7 HO perd toute son eau lorsqu'on le chauffe à i5o°. La cha- leur de dissolution (lu sulfite neutre anhydre a été trouvée de -f-i*^"',25 à -t-io°. On en déduit : NaO, SO=sol.+ 7HOsol. = NaO, S0^ 7HOS0I + i^^'j^S NaO, SO^sol.H-SHOliq. .= NaO, SO-, 7HOS0I.... + 6'-^', 80 « D'autre part j'ai obtenu, entre -f- 8° et + 10°, S'0*(646^=4»') + 2NaO(3i'"- = a-'M +i5C'^',2o X2 S«0' » + NaO » +i6C",65 » On en déduit, pour l'action d'un deuxième équivalent de soude sur le bisulfite dissous formé à l'instant même, S-0*,NaO,HO étendu + NaO étendu -l-i3C"i,gi » L'addition d'un excès de soude au sulfite neutre dégage : SO'Na dissous + NaO dissoute + o^'i ^ 32 )) A l'aide des données précédentes et des chaleurs de formation de l'a- cide sulfureux et de la soude dissous, on trouve : S +0^-l-Na==SO'Na solide -4-i3oC»',5 SO- gaz + NaO anliydre = SO-'Na solide + 45^^', 75 » Le sulfite neutre de soude dissous est décomposé en partie par l'acide chlorhydrique étendu, la base se partageant entre les deux acides avec formation de bisulfite et de chlorure. J'ai obtenu, à -+- 12°, aNaSO^ étendu +2HCI (1'"'= 2''') — iC=',42 » Il se produit ici des équilibres tout à fait analogues à ceux que M. Rerthelot a signalés pour le sulfite et le sulfate de potasse en présence de l'acide chlorhydrique. » IL Bisulftle de soude anhydre [métasulfile). — Ce sel se sépare à froid, à l'état anhydre, des dissolutions qu'on obtient en saturant d'acide sulfureux { 7^io ) des crist.'mx de carbonate de sonde, par une lente évaporation dans une atmosphère d'acide sulfureux sec. Il est en gros cristaux, inaltérables à l'air. Calculé Trouvé. pour NaO, S-0'. NaO 32,69 32,63 SO^ 66,98 67,37 » Ce composé correspond au métasulfite de potasse KO, S^O' défini par M. Berthelot. Je n'ai pu obtenir aucun des hydrates du bisulfite de soude qui ont été signalés. » La chaleur de dissolution du bisulfite anhydre (i p. sel + 60 p. eau) est de — 2'-''', 62 à + xo°. » La dissolution traitée immédiatement par un équivalent de soude a dégagé + i/j'^^'jio. » En dissolvant ce composé solide dans la soude étendue, on a trouvé — I i'^''',6i. Ce nombre, augmenté de la chaleur de dissolution dans l'eau (— 2,62), prise en sens contraire, doiuie + 14*^"', 23. » Enfin le mélange des dissolutions de S^O" et NaO, mélange qui dé- gage -t- 16*^"', 65, porté à 100" pendant plusieurs heures et traité après refroidissement par un second équivalent de soude, a fourni -h i4^''', i3. La moyenne de ces trois nombres est +14''"', i5. D'autie part, on a vu plus haut que l'action d'un second équivalent de soude sur la dissolu- tion du bisulfite formée à l'instant même est i5,28x2 — 16, 65, soit 4- i3^"',gi, et l'expérience directe a donné 4- i3'^''',yi ; la moyenne serait -i-i3c^',8i. » La différence entre -t- i3^^',8i et 4- i4*'''', '5 est trop faible pour que l'un puisse en conclure aussi un changement daiis la constitution dfs dis- solutions de bisulfite de soude. » Il en résulte que les dissolutions de bisulfite de soude, formées à l'instant même par l'union de l'acide et de la base dissous, se comportent comme si elles contenaient tout d'abord du métasulfite dissous, le l)isul- fite normal n'existant pas ou bien se transformant inunédiatement, connue i! arrive au bisulfite de potasse un peu plus lentement. » De ces nombres on déduit les données suivantes : Col S^+O^-l- lNa = S=0=NaS(.lidt.- + 17^,2 S=0''guz-t- NaOanliydre + 6^,9 SO'^ gaz 4- NaSO^ anhydre + y, 4 ( 74> ) » III. Ou peut, à l'aide de ces résultats et de diverses données de M. Rerthelot et de M. Sabatier, dresser le Tableau suivant des chaleiu's de formation de quelques sels dépotasse et de soude des acides du soufre : Potasse. Rapport S^ : K. Tiapport S : K-. Cal Cal Bisulfure Sn<. + 53, o Sulfure S-K" +102, 3 MélasulfîteS-0=K +184,6 Sulfite S-O^K- +5.72,6 Sulfate S^O'K- +342,2 Soude. Rapport S^ : Na. Rapport S- : Na'. Cal. Cal BisuIfureS-Na + 45,9 SullureS-Na- + 88,4 MétasulfiteS^O^Na . . . +174,2 Sulfite S- CNa- +261,0 Sulfate S- 0" Na- + 326, 4 » On en déduit, pour les sels de potasse, O^ fixé sur S'-K. dégage 5 X 26,3 pour donner S- O'^K O" .. S- 10 u 6X28,4 » S-0«K.- 0- » S-K«0- » 2X34,8 « S-0«R- et pour les sels de soude correspondants à peu près les uiéiues valeurs : O' fixé sur S^Na dégage 5 X25,7 pour donner S'-O'Na O» » S-Ka- » 6x28,8 ■■ S-0«Na= O^ " S-0«Na- . 3X32,7 » S-0«iNa- CUIMIE ORGANIQUE. — Su7' les étliylèiies chloro-iodè et bronio-ioilé dissymé- triques. Note de M. L. Henky, présentée par M. Wuriz, « A l'éthylène CH- = CH^ correspondent deux séries de dérivés haloïdes bisubstitués ibomères : » a. Des dérivés sj/»ie(n(yues simples CHX = CHX,ou mixtes CHX = GHX' : ce sont les dérivés acety Uniques. » b. Des dérivés dissymétriques, pouvant être atissi simples CX^ = CH^ ou mixtes CXX'=CH-. » Les dérivés s/»i/j/es de chactin de ces groupes sont tous connus aujour- d'hui; il en est de même des dérivés mixtes iyniétiiques. Quant aux dérivés mixtes disi,yiiictriques, la série en est encore fort incomplète; un seul de ses termes, l'éthylène chiorobromé CH^=CC1 Br (ébuUition, 63), a été décrit jus- qu'ici. ( 74^ ) » La présente Note a pour but défaire connaître les deux dérivés iodés CH-=CC1I etCH= = CBrI. » Ces deux corps résultent, ainsi que j'ai eu l'honneur de l'indiquer dans les Comnuinications précédentes, de l'action des alcalis caustiques sur les produits de l'addition du chlorure d'iode ICI à l'éthylène mono- chloré et à l'éthylène monobronié. Chacun de ces produits, C-H'Cl-I et C-H'ClBrl, fournit, dans ces conditions, deux dérivés éthyléniques bi- substitués CX-=CH- dissymétriques, mais en des quantités fort inégales; comme les points d'ébuUition de ces corps, simultanément formés, sont, dans l'un et l'autre cas, fort éloignés, la distillation fractionnée permet de les séparer aisément w A. Ethylène chloro-iodé CClI = CH-. — Il se forme en même temps que l'éthylène bichloré dissymétrique CCl- = CH-(ébullition, 35°) dans la réaction de la potasse alcoolique, en léger excès, sur C^ H' CI + ICI; il n'est, par sa quantité, que le produit accessoire de la réaction. » Cet ethylène chloro-iodé CCll = CH" constitue un liquide incolore, mais se décomposant rapidement à la lumière, en devenant à la fin violet pourpre foncé; fraîchement distillé, il exhale une légère odeur éthérée; mais, après quelque temps, celle-ci fait place à l'odeur pénétrante des chlo- rures acides, fait que l'on constate avec tous les autres dérivés de cette nature. Il est insoluble dans l'eau, au fond de laquelle il tombe; sa den- sité à o° est, par rapport à l'eau à la même température, 2,i43i. » Sous la pression de 759""°, il bout en se colorant en violet, à loo^-ioi". La densité de sa vapeur a été trouvée égale à 6, 54 ; la densité calculée est 6,5i. )) A l'inverse du dérivé chlorobromé CIF = CClBr, si aisément et si rapidement polymérisable, celui-ci se conserve bien comme tel, sauf qu'il absorbe lentement de l'oxygène : aussi son odeur de chlorure acide de- vient-elle de plus en plus prononcée à la longue. B. ^/Aj'/è/ie 6romo-/or/e CBrI = CH-. — 11 résulte de l'action de la po- tasse alcoolique sur G^H'Br + ICI, en même temps que le dérivé chloro- bromé correspondant CH- = CCIBr(ébullition, 6'3<'); il constitue, parla quantité que l'on en obtient, le produit principal de la réaction. » L'éthylène bromo-iodé est absolument analogue au composé précé- dent, mais il est moins odorant et plus altérable encore sous l'action de la lumière. » C'est également un liquide incolore, mais devenant rapidement violet, insoluble et plus dense que l'eau. Si densité à o" est 2,565 1. Il bout sous ( 743 ) ]a pression de 764™"", en se colorant en violet, à laS^-i^o". La densité de sa vapeur a été trouvée égale à 7,92; la densité calculée est 8,o5-. » Ce composé se conserve aussi sans se polymériser ; il me paraît attirer, moins. vivement encore que le précédent, l'oxygène de l'air : aussi reste- t-il peu odorant. » Chauffés avec de la potasse caustique dans l'alcool, ces corps se transforment en dérivés acétyléniques monosubstitués CCI E CH et CB" = CH, lesquels sont, comme on le sait, des gaz spontanément inflammables à l'air. » Les points d'ébuUition que j'ai constatés expérimentalement pour ces produits sont ceux que leur assignent leurs rapports de composition avec les dérivés analogues et correspondants de la série s/mélrique. » Les deux séries des dérivés bisubstitués de l'éthylène, symétriques et dissymétriques, se développent d'une manière parallèle et concordante; quant à la volatilité, les composés dissymétriques CX*=CH°, simples ou mixtes, sont plus volatils que les composés isomères symétriques CHX=CHX ; la différence dans le point d'ébuUition est constamment de 19° ou 20° ; aussi, entre les divers termes correspondants de chacune de ces deux séries, observe-t-on la même différence de volatilité et le même écar- tement entre les points d'ébuUition ; le remplacement des corps halogènes les uns par les autres détermine donc des modifications semblables dans la volatilité des dérivés élhyléniques, à quelque série qu'ils appartien- nent. Si la place qu'occupent les corps halogènes vis-à-vis du noyau C = C des dérivés élhyléniques bisubstitués influe puissamment sur la volatilité de ceux-ci et fixe leur point d'ébuUition, cette place est indifférente quant à la volatdité relative, c'est-à-dire que la modification déterminée dans la volatilité d'un composé bisubstitué, par la substitution d'un corps balo- gène à un autre, dépend exclusivement de la nature de ceux-ci, de la mo- dification dans le poids moléculaire. » Le Tableau suivant précise et résume ces relations : Dérivés symétriques CHX = CHX. Dérivés dissymétriques CX''= CH'. ^ ^ Point Point Diilérence. CHCl d' ébuUitiou. Dilïéience. CCP d'ébuUition. DiUereiice. 11 550 20» 11 35» 1 CHCl ca= ( 55° 55° { ) eu Bi- CBr- ll 110» 20° II 9o°-9i° ) CHBr CB^ ( 7^i4 Dérivés symctn'ques CH X = CHX. Dérivés dissymétriques CX-= CH'. Point Point Différence. d'ébuUition. Différence. d'ébullition. Différence. CEI Il loo" CHI ( CHCl CClBr \ Il 8i°-82» iq" Il 63" 1 ^ ' CHCl CCII ^ Il I IQ" 20» Il 100"-! 01° , 5 „ . cm cip 01° 1 ( on» ^ CHBr CBrI \ ^9 Il iSo" 20» Il i28»-i3o» ) CHI CH^ CHCl CCl^ Il 55» Il II 35» j , CHCl CH2 ( 2T» 1 . / 28» ' CHCl CCIBr \ Il 8i»-82» « Il 63» { 68» iC"«'- CH^ 670 CHBr CBiI ^ ; Il i5o° » Il laS'-iSo» ( , CHI CH= ^°" CHBr CB.- 40» ) Il 1 10» » i| Qo»-qi» ; [ CHBr CH^ CHCl CCl- 11 55° • Il 35» 1 ,cnci CH^ 6i» ( > fi*!» ^ > CHCl CCII Il I in» >' Il ioo"-ioi» ] CHI CH2 » Je ferai remarquer, en terminant, que la densité, à l'état liquide, des dé- rivés symétriques bisubstilués de l'éthylène CHX = CHX est, en général, supérieure à celle de leurs isomères dissymétriques CX- = CH-. Densité. CHCUCHI 2,23 à o" CC1I = CH- 2,14 à o CHBr = CHI a, 75 à o CBrI = CU= 2,56 à o CHI = CHI 3,3o3 à 21 CI- = CH- 2,942 à 21 » Des rapports semblables, en ce qui concerne la volatilité et la densité, se constalent entre les deux ordres de dérivés bisubstitués de l'éthane; les dérivés symétriques CH-X-CH-X, ou dirivés t'//<;>'/t;/HV/ues, sont moins volatils et plus denses que leurs isomères, les dérivés dissymétriques CH'-CHX", ou dérivés élhylidéuiques. ( 745 ) » Pour être absolument comparables, toutes les déterminations numé- riques devraient avoir été faites par un même observateur, opérant dans les mêmes conditions. » PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur l'influence des très hautes pressions sur les organismes vivants. Note de M. P. Regnard, présentée par M. Paul Bert. « Dans la dernière séance de l'Académie, M. Certes annonçait que son intention était d'entreprendre, avec l'appareil de M. Cailletet, un certain nombre de recherches sur la vie des microbes et des ferments aux grandes profondeurs. Or, depuis longtemps déjà, nous possédons une presse per- mettant d'obtenir plus de looo'"'", qui nous a été obligeamment confiée par MM. Cailletet et Ducretet, et avec laquelle nous avons pu faire un assez grand noiubre d'expériences. » Ferments. — Nous avons placé dans le récipient de la pompe Cailletet delà levure de bière, et nous avons foulé dessus looo"'" ( ') , correspondant à un fond de plus de loooo™. Nous l'avons laissée une heure on cet état, puis nous l'avons mise en contact d'eau sucrée. La levure n'était pas tuée, mais elle était tombée dans une sorte de vie latente; elle a mis près d'une heure à se réveiller, puis la fermentation a commencé, et, tout en se faisant len- tement, elle a été complète. Dans une deuxième série d'expériences, nous mettons de la le- vure en contact avec de l'eau sucrée à une pression de 6oo-^'". f^'appareil est maintenu sept heures. Aucune fermentation n'a lieu; on retire le tube : une heure après, la fermenta- tion commence. » Les ferments solubles, il fallait s'y attendre, ne sont pas influencés par la pression. A 1 000°'", l'amidon est transformé en sucre par la salive. » Végétaii.r. — Des algues soumises à Goo"'™ pendant une heure ont pu décomposer ensuite l'acide carbonique sous l'uifluence solaire. Mais, quatre jours après, elles étaient mortes et se pourrissaient. » Des graines de cresson alénois, soumises à 1000""" pendant dix minutes, sont sorties gonflées d'eau, et elles n'ont commencé à germer qu'au bout d'une semaine. » Animau.-r inférieurs. — Nous mettons sous 600'"" de l'eau croupie fourmillant d'In- fusoires. Après une demi-heure les animaux sont retirés : ils ne présentent presque plus de mouvements; i's sont comme endormis, mais ils se réveillent assez rapidement. » Des Mollusques placés dans les mêmes conditions tombent aussi dans une sorte de vie latente dont ils sortent ensuite lentement. » Nous avons comprimé à 600"'™ des Sangsues ; elles sortent de l'appareil rétractées. (') Il s'agit, bien entendu, de pression obtenue avec de l'eau, et tout ce que nous disons n'a aucun rapport direct avec les effets de l'air comprimé découverts par M. Paul Bert. C. K., 188^, 1" Semestre. (T. XCVIII, N° 12.) 97 ( 746) en état de mort apparente; mais, quelques heures après, elles se réveillent et ne semblent nullement lésées. » Quand on comprime à 600^'" des Crustacés, tels que des Gammarus puha, des Dtiph- nies, des Cypris, on ojjserve le phénomène du passage à la vie latente d'une manière in- stantanée et très nette. En cinq minutes les animaux sont endormis et, un quart, d'heure après avoir été délivrés, ils sont tous réveillés. » Poissons. — Un poisson sans vessie natatoire, ou dont la vessie a été vidée au préa- lable ('), peut être impunément soumis à la pression de 100"'™. » A 200=""°, il est comme endormi, mais il se réveille vite. A Soo"'™, il est mort. Au- dessus de 4oo"'™, il est mort et rigide; il se putréfie même sans perdre sa rigidité. » En résumé, en portant aux hautes pressions, qui correspondent à celles que supporte le fond de l'Océan, des ferments, des plantes, des Infusoires, des Mollusques, des Annélides, des Crustacés, nous les avons vus tomber dans un état de sommeil, de vie latente dont ils pouvaient encore sortir plus ou moins vite quand la pression avait cessé. Chez les poissons, ani- maux à phénomènes vitaux plus actifs, nous avons eu non seulement le sommeil, mais la mort. )) Nous avons cherché à analyser le mécanisme de cette mort si rapide, et, frappé par la rigidité du corps, nous avons fait agir la pression sur les muscles eux-mêmes. » Des pattes de grenouille ont été introduites dans l'appareil. A 100""", la conlractilité et l'excitabilité semblent normales; à 200""°, le muscle est déjà un peu moins excitable, la contraction est lente, durable, peu étendue; à Boo""", le muscle est à peine excitable et à peine contractile. A 400""", plus rie»; le muscle est inexcitable et tellement rigide qu'on casse le membre plutôt que de le faire ployer. » Eu analysant le phénomène, on constate que le muscle, en devenant rigide, a augmenté de poids. Des cuisses de grenouilles qui, avant d'en- trer dans l'appareil, pesaient iS^"', en pesaient 17 à la sortie. La cause de cette augmentation de poids nous est inconnue, et nous ne savons même pas encore si elle est d'ordre physique ou d'ordre chimique. Des expé- (') Lorsiju'on ne prend pas cette précaution, on observe un phénomène assez curieux. Sous la pression de plusieurs centaines d'atmosphèies, les gaz de la vessie se dissolvent dans le sang et, au moment de la décomposition, ils se dégagent subitement dans les vais- seaux, formant une mousse qui arrête toute circulation. L'animal meurt par la cause même (|ui tue les ])longeurs décomprimés (Paul Bert). Nous ne savons si les membres de la Com- mission des dragages ont observé ce phénomène; ils ont dû souvent voir des gaz dans le sang des animaux morts que ramenait la drague. 11 faut donc vider avant tout la vessie du poisson, en le plaçant un instant sous la cloche de la machine pneumatique. ( 747 ) riences en cours d'exécution nous éclaireront sans doute. Nous soumettons du reste à la pression tous les autres tissus de l'organisme. » Si nous rapprochons les résultats de nos expériences des phénomènes constatés p.ir M. Alphonse Milne-Edwards et les t)aturalistes de l'expédi- tion du Talisman, nous trouvons des ( oincidences assez intéressantes. » M. Alphonse Milne-Edwards a remarqué que les poissons de la sur- face se rencontrent encore à looo"" et 2000™ de profondeur. Au delà, la faune change. C'est en effet vers Soo™ qu'arrivent aux poissons de surface les accidents graves. » D'autre jiart, l'état de mort dans lequel arrivent les animaux des grandes profondeurs, même les plus résistants, doit avoir une cause com- parahle, bien que sans doute tout à fait inverse, à celle de la mort des ani- maux comprimés, et il y aura sous ce rapport des observations curieuses à faire dans la prochaine expédition. » Ce sont là, comme on voit, des expériences de début qui demandent à être variées et complétées, mais dont les résultats acquis nous ont paru suffisants pour être soumis à l'Académie ('). » PHYSIOLOGIE. — De l'action du froid sur les microbes. Note de MM. R. Pictet et E. YuN«, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Une première expérience, faite l'an dernier, nous ayant montré qu'un froid de — 100" obtenu par l'évaporation de l'acide sulfureux et du prot- oxyde d'azote liquides, agissant durant quatre heures, sur différentes espèces de microbes, ne les détruit pas, nous avons procédé récemment à une nouvelle expérience qui, par sa durée et l'intensité du froid obtenu, nous paraît sans précédent. » Des tubes de verre scellés à la lampe et renfermant les microbes dont nous donnons la liste plus bas furent placés dans une caissette de bois enveloppée de substances mau- vaises conductrices de la chaleur. Nous soumîmes, en premier lieu, la caissette et son contenu, pendant vingt heures, à un froid de — 70", dû à l'évaporation de l'acide sul- fureux liquide. Ce dernier fut ensuite remplacé par de l'acide carbonique solide, constam- ment renouvelé et entretenu autour des tubes, sans diminution de pression, durant qualre- vinyt-huit heures, le thermonièlrese maintenant entre — 70" et — 'j6°. Durant une troisième période de vingt heures, nous avons fait agir le vide (o™, 718, la hauteur moyenne du baromètre pendant l'expérience étant de o"',73o) sur la neige carbonique, ce qui fit tomber (* ) Travail du laboratoire de Physiologie de la Sorbonne et du laboratoire de Physiologie maritime du Havre. ( 7^8 ) a température de — ■^6° à 1 3o° environ ('). Enfin les tubes furent abandonnés à eux- mêmes et la température se releva lentement. Au moment où nous les retirâmes de la cais- sette, six heures après la cessation du vide, le bouillon de culture des microbes et le sang infesté étaient encore partiellement congelés. » En fésiiiné, les organismes dont il s'agit ont subi un froid miniininn de — 70° durant cent huit heures, porté à — i3o° pendant vingt heures. » Voici maintenant les résultats constatés : » Le Bacillus anthracis (culture ne renfermant plus que des spores) avait conservé toute sa virulence et ne montrait aucune altération sous le microscope. B Sang charbonneux (bacilles puisés dans le sang de la rate d'un lapin tué par l'inocu- lation de la culture précédente avant son refroidissement). N'a plus montré trace de ba- cilles après l'action du froid; son innculation n'a été suivie d'aucun accident. » Bactérie du charbon symptomatUjuc (sang infesté retiré des muscles de la cuisse d'un cobaye fraîchement tué), L'exauien niicrosci)|)ique ne découvre aucune altération sensible. L'inoculation a démontré que le liquide avait conservé toute son activité virulente (-). » Bacillus subtilis et Bacillus ulna Cohn, répartis dans cinq tubes dus à l'obligeance de M. le D' Miquel, chef du service niicrographique de l'Observatoire de Montsouris. Le bouillon de culture ensemencé à l'extrémité du fil de platine, par M. Miquel lui-même, dont la grande habileté dans ce genre de recherches est universellement reconnue et appréciée, a toujours donné sans exception, au bout de vingt-quatre heures, lesorganismes primitivement enfermés dans les lubcs scellés. Leur vitalité n'a pas été atténuée par le froid. » Micrncorcus luteus Cohn et un Micrococcus blanc non déterminé, mais très commun. Des gouttelettes de cescullures, prises aufilde platine après refroidissement, se sont montrées à M. Miquel, cinquante fois sur cent, incapables de féconder le bouillon de bœuf. Mais quand on prenait la précaution d'ajouter à ce dernier une grosse goutte (de trente au gramme), l'infection était provoquée à coup siir avec beaucoup de rapidité. Le froid avait donc tué une partie des microcoques dont il s'agit, mais un grand nombre lui avaient résisté. 0 Levure de bière ( Torula cerevisiœ). Les ternies ne présentent aucune altération à l'exa- men microscopique; cependant elles sont devenues incapables de fonctionner physiologi- quement. Elles ont perdu, en particulier, la propriété de faire lever la pâte de pain. u AV/cc//i ( lymphe du cowpox, recueillie sur un veau). Inoculé au bras gauche d'un enfant après refroidissement, il demeura sans effet, tandis que le même vaccin non refroidi, inoculé au bras droit du même sujet, donna une magnifique pustule. (') Température déterminée au moyen de la formule donnée par MM. Raoul Piotet et Cellérier dans leur Mémoire sur les tensions niaxima des vapeurs saturées; formule vérifiée, pour la vapeur d'eau, par M. Broch, directeur du Bureau international des Poids et Mesures, à Breteuil. (-) Nous remercions ici M. le professeur Arloing, de l'Ecole vétérinaire de Lyon, qui a bien voulu |)rocéder lui-même à l'examen des microbes après leur refroidissement et nous a transmis les résultats que nous venons de citer. ( 749) » Nous voyons, en résumé, que, dans les conditions de froid indiquées, nn grand nombre d'organismes inférieurs ne sont nullement détruits. Nous aurons l'honneur de communiquer à l'Académie, dans une prochaiueNote, les résultats obtenus dans les mêmes conditions sur des êtres, animaux et végétaux, plus hautement organisés. » PHYSIOl-OGIE EXPÉRIMENTALE. — De In Iransfusion péritonéale. Note de M. G. Hayem, présentée par M. Richet. « On savait que le sang injecté dans les grandes séreuses se résorbe facilement, lorsque Ponfick eut l'idée de remplacer la transfusion ordinaire, laite dans les vaisseaux, par l'injection du sang dans le péritoine. » L'opération pratiquée par ce médecin trouva des imitateurs, et depuis quelques années on a fait à l'étranger, notamment en Allemagne et en Italie, près d'une trentaine de transfusions intrapérilonéales chez l'homme. » Je suis loin de penser que cette variété de transfusion soil préférable à l'injection du sang dans les vaisseaux; n)ais, connue cette dernière opé- ration présente parfois des difficultés d'exécution, il m'a paru intéressant, même au point de vue pratique, d'étudier chez les animaux les effets con- sécutifs à la pénétration du sang dans la séreuse abdominale. » I, Il m'a d'abord été facile de vérifier un point sur lequel tous les observateurs sont d'accord, à savoir la disparition rapide et complète du sang, défibriné ou non, introduit dans la grande cavité du péritoine. J'ai constaté également, comme les autres expérimentateurs, l'innocuité presque absolue de l'opération. Je ferai remarquer toutefois que je n'ai observé l'absence constante de |)éritonite ou de phénomènes généraux graves que dans les cas où j'ai fait usage de sang provenant d'un animal de la même espèce. » II. La question que j'ai cherché particulièrement à résoudre est celle-ci : le sang est-il absorbé en nature et arrive-1-il dans la circulation générale avec ses éléments propres? » Introduit dans la séreuse, il ne subit pas d'altérations morphologiques sensibles, même lorsqu'il s'agit de sang emprunté à un animal d'espèce différente. Au bout de plusieurs jours, les iiémalies de la portion non en- core absorbée sont presque toutes encore parfaitement normales. Ce n'est donc pas à l'état de dissolution que ces éléments disparaissent de la cavité séreuse. » L'étude des modifications du sang de l'animal transfusé, faite en te- ( 75o ) liant compte des variations dans le nombre des éléments et dans le pouvoir colorant du sang, fournit les renseignements suivants : » a. Lorsque la transfusion péritonéale est pratiquée avec le propre sang de l'animal, elle est suivie d'une anémie passagère. » b. Lorsqu'on pratique à un animal à la fois une transfusion avec du sang pris sur un animal de la même espèce et une saignée équivalente au sang injecté, cette double opération détermine également une anémie pas- sagère, suivie d'un relèvement assez prompt. » c. Dans le cas où la transfusion péritonéale est effectuée avec le sang d'un autre animal sans que le transfusé soit saigné, on suscite ainsi une pléthore plus ou moins accentuée. » Ces résultats indiquent déjà que le sang est absorbé en nature et qu'il vient accroître assez rapidement la richesse du sang du transfusé. Cepen- dant ils n'ont pas la valeur d'une preuve directe. » IIL Dans le but d'acquérir cette preuve, j'eus l'idée d'utiliser le sang du chevreau, dont les hématies sont très petites et par suite très différentes de celles du chien. En effet, les globules rouges du chevreau ont un dia- mètre moyen d'environ 3i^5, celles du chien d'environ 7^^. Je pensais que, en injectant dans le péritoine d'un chien flu sang de chevreau, il serait facile de reconnaître dans le sang du chien ces petites hématies étrangères, si réellement celles-ci étaient absorbées en nature. Ce procédé me con- duisit à des résultats négatifs, mais je fis cette remarque importante, que les globules rouges du chevreau sont détruits presque immédiatement lorsqu'ils sont plongés dans du sérum de sang de chien. Aussi mes ani- maux transfusés avaient-ils, après l'opération, un sérum fortement coloré par de l'hémoglobine dissoute. Cet échec ne me rebuta pas, et, après avoir constaté que les globules rougis du sang de chien ne se détruisent, au con- traire, que très lentement dans le sérum du sang de chevreau, il me suffit de faire l'expérience inverse pour trouver un procédé qui donne la preuve cherchée et permet, en outre, de déterminer les voies par lesquelles se fait l'absorption du sang. » Je fis donc des itijections intrapéritonéales de sang de chien sur le chevreau et, toutes les fois qu'il ne survint pas de péritonite, je reconnus, quelques heures après l'opéiation, la présence de nombreuses hématies de chien dans le sang de la circuialion générale du chevreau. » Dans une expérience faite dans de bonnes conditions à Alfort, avec l'obligeant concours de M. Barrier, professeur d'Anatomie à l'Ecole vétéri- naire, le chevreau fut sacrifié, par section du btdbe, trente heures environ ( 75' ) après la transfusion, au moment où le sang de l'oreille renfermait une assez forte proportion de globules rouges de chien. » Il fut alors facile de reconnaître à la fois dans la lymphe du canal thoracique et dans les vaisseaux sanguins du péritoine de nombreux glo- bules rouges de chien.' Les ganglions lymphatiques placés sur le trajet des lymphatiques qui partaient de la séreuse abdominale étaient rempliset gon- flés de sang de chien ; ils arrêtaient probablement au passage une certaine quantité d'hématies étrangères, mais le contenu du canal thoracique mon- trait clairement qu'ils étaient loin de former une barrière infranchis- sable. » Les globules rouges du sang injecté s'étaient insinués entre tous les éléments de la séreuse, et quelques-uns, entiers ou fragmentés, avaient pé- nétré dans une partie des cellules migratrices et fixes du tissu conjonctif . Les vaisseaux sanguins du péritoine en contenaient en abondance ; il serait cependant prématuré d'en conclure qu'ils avaient pris une certaine part à leur absorption, car il existait des globules de chien dans tous les vais- seaux du corps du chevreau. » Je me propose de faire plus tard sur ce point spécial des expériences complémentaires. » Ou peut affirmer pour le moment : i" que le sang injecté dans le péri- toine est absorbé en nature et qu'il passe avec ses éléments anatoniiques dans la circulation générale; 2° que les voies lymphatiques jouent un rôle important dans cette absorption sans qu'on puisse dire qu'elles consti- tuent la seule porte d'entrée de.s hématies dans lesystème sanguin. » La transfusion péritonéale équivaut donc à une transfusion intravas- culaire faite avec une extrême lenteur. » M. llicHET croit utile de faire suivre la présentation de cette Note inté- ressante des quelques remarques suivantes : « Cette transfusion péritonéale n'est, en somme, qu'une injection de sang dans le péritoine. Or, chez l'homme, les chirurgiens ont eu bien souvent l'occasion d'observer et de suivre la marche de ces épanchements trauma- tiques et ils ont vu : i" qu'ils mettent un temps souvent très long avant de disparaître, c'est à-dire avant de se résorber, quand ils se résorbent ; 2° qu'ils sont loin d'être toujours innocents. On ne saurait donc trop ap- porter de réserve dans l'application de ce procédé de la transfusion pé- ritonéale à l'homme. » ( 7^2 ) MICDECINE EXPÉRIMENTALE. — Du mécanisme médullaire des paralysies d'origine cérébrale. Note de M. Cocty, présentée par M. Viilpian. « J'ai cherché à prouver, clans diverses Communications précédentes, que les excitations ou les lésions du cerveau agissent sur les muscles par l'intermédiaire du seul organe nerveux, directement moteur, la moelle, comme aussi j'ai essayé de démontrer que les paralysies d'origine corticale ou sous-corticale coïncident avec un trouble des diverses fonctions spinales, toniques ou réflexes; mais je n'avais pas fourni de moyens simples de con- stater et même de mesurer ce trouble produit dans un côté de la moelle par une lésion cérébrale du côté opposé. » Des expériences plus récentes me permettent de combler cette lacune. Après avoir constaté que la comparaison des excitations de la peau ne per- mettait pas de mesurer, d'une façon précise, les variations du fonctionne- ment réflexe de la moelle, j'ai employé pour cette recherche l'électrisation graduée du bout central des nerfs centripètes, et spécialement du sci;itique et du médian, en notant avec le cliaiiot de du Bois-Reymond le courant minimum nécessaire pour produire im mouvement local, et le courant plus fort capable de déterminer des signes de douleur. M'étant convaincu de la valeur des résultats fournis par cette méthode d'examen, je l'ai appli- quée à l'étude des troubles moteurs d'origine cérébrale, en comparant les nerfs des membres des deux côtés. » Voici ce que j'ai vu sur des chiens, quand j'ai eu la précaution indis- pensable de choisir des animaux nettement paralysés d'un seul côté, par une lésion superficielle ou profonde du cerveau, faite plusieurs jours aupa- ravant. » Je mettais à nu les deux nerfs sciatiques ou les deux nerfs médians; j'électrisais leurs bouts centraux en notant avec soin les minima. J'ai toujours constaté que l'excilo-motricité de ces nerfs périphériques était diminuée du côté opposé à la lésion cérébrale, et j'en ai conclu que les fonctions de la moelle de ce côté étaient devenues moins actives. Ainsi, si inie dilacération ou une cautérisation a été faite dans la région du gyrus de l'hémisphère droit, il faudra appliquer le courant 42 ou 4o sur le scia- tique gauche, et le courant 54 sur le sciatique droit pour déterminer une contraction du membre correspondant; la différence des i4 divisions du chariot représente exactement la diminution d'activité du côté gauche de la moelle. De même, le courant 60 sera suffisant pour exciter le bout central du médian du côté droit, et le courant 44 nécessaire pour le mé- ( 753) (lian fin roté j^ancho : la (lifférencf^ pour les membres antérieurs est donc encore plus grande que pour les membres postérieurs. » Cet affaibUssement fonctionnel du côté de la moelle opposé à la lé- sion cérébtale est aussi indiqué par la moindre amplitude des mouve- ments; en employant sur le cliien précédent le même courant, 4o ou 38 par exemple, sur les nerfs des deux côtés, on produira à droite de grandes contraclions du membre, et même l'animal poussera des cris répétés, tandis qu'à gauche la palte sera à peine remuée. » Tous les physiologistes étant d'accord pour admettre que les contrac- tions localisées consécutives aux excitations d'un nerf centripète se font par l'intermédiaire de la moelle, leur moindre facilité du côté opposé à la lésion cérébraleest donc la |)reuve directe que cette lésion a agi à di'-tance sur cette partie de l'organe spinal pour troubler plus ou moins son fonc- tionnement. » Du reste, pour mit iix montrer l'analogie des diverses espèces de pa- ralysies que l'on a jusque-là distinguées, j'ai fait des piqûres de la moelle à travers des perforations vertébrales et j'ai étudié les cas où un membre postérieur était paralysé par myélite unilatérale. Dans ces expériences comme dans celles de lésions du cerveau, j'ai pu constater que la paralysie s'accompagnait d'une diminution d'excito-motricité du nerf correspon- dant. Le bout central du sciatique du membre paralysé devait être excité par des courants plus forts poiu- déterminer des réflexes, comme aussi ses mouvements étaient moins an)ples que ceux du côté sain. )) J'ai conclu de tous ces faits que la paralysie produite par une lésion cérébrale était bien une paralysie médullaire, malgré son origine appa- rente; et, me réservant de faire bientôt l'étude des cas complexes, comme les contractures et les hyperesihésies, je crois pouvoir affirmer déjà que les lésions du cerveau agissent à dislance sur le côté opposé de la moelle pour y déterminer un état de paralysie fonctionnelle analogue à celui que produirait une lésion directe. I.e cerveau n'est donc pas directement mo- teur, et son influence sur les muscles s'exerce par l'intermédiaire du bulbe et de la moelle. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur lin Jœtiis (le Gorille. Note de M. J. Denikrr, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Ayant eu la bonne fortune de me procurer un foetus de Gorille rap- porté du Gabon, et sachant que c'était pour la première foisque l'occasion C. R., i884, 1" Semrslrc.{T. XCVIIl, N- !8.) 9^ ( 754 ) ■ se présentait d'examiner ce singe anthropoïde à l'état embryonnaire, je me suis attaché à en faire l'anafomie complète. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les premiers résultats de mes investigations. » En ce qui concerne les autres singes anthropoïdes, les travaux relatifs à leur développement se réduisent à un court Mémoire de M. Trinchese (') sur le foetus de l'Orang-outang, ne contenant que la description des ca- ractères extérieurs, à des mentions des foetus d'Orang par Darwin (^) et de Gibbon par Gratiolet ('). » Les descriptions des Gorilles les plus jeunes, faites par Is. Geoffroy Saint-Hilaire, Duvernoy, Bischoff, Yirchow, Hartmann, Torok, Ehlers,etc., se rapportent toutes à des sujets qui avaient déjà leur dentition de lait presque achevée. On ne connaît donc rien, ni sur les Gorilles très jeunes, ni sur les stades embryonnaires de ces anthropoïdes. )) Après avoir fait le moidage et la photographie de mon animal, exé- cuté des dessins et pris des mesures, j'ai commencé la dissection, qui a été facilitée par le bon état de conservation. Je communiquerai aujourd hiii à l'Académie les observations concernant les caractères extérieurs du fœtus. » D'après les dimensions et le poids, d'après l'état de développement des poils, des ongles, de la membrane pupillaire, des sacs dentaires; d'après la forme des organes génitaux, l'aspect du cerveau, le volume du thymus et du foie, et d'a]irès un certain nombre d'autres caractères, je suis porté à croire que ce fœtus est à un stade de développement correspondant à celui du fœtus humain du cinquième mois. Il est du sexe femelle; ses or- ganes génitaux externes sont déjà bien différenciés. » L'attitude âv fœtus, quand il arriva entre mes mains, m'a semblé être la même que celle qu'il devait avoir dans l'utérus. Comme le cordon om- bilical avait été coupé très près de l'abdomen, les membres avaient dû être écartés; néanmoins, j'ai pu constater que la position était à peu près celle d'un fœtus humain. » La tête est recourbée et louche la poitrine; les bras sont appuyés contre le thorax, les avant-bras sont fléchis sur les bras, la main gauche recouvre la partie inférieure du visage, et la main droite, passant en avant, (' ) TrincueSK, Descrizinne di un fiHo ili Oraiiff-utan {^J/innli det Museo civicn di Gennva, t. I. Gênes, 1870). C*) Darwin, La dacendancc. de l'Iinmmc, 3'' tilllicm fiMuraiso, p. i4- Paris, 1881. (') Gratkilet, Mémnirc sur les plis cèiéhrati.T de l'honinie et des primates, iii-4°, |>. 38. Paris, i85,^. ( 7'5^ ) masque l'ombilic. Les cuisses sont fléchies sur l'abdomen, les jambes sont repliées contre les cuisses, et les pieds, en légère flexion, touchent le pé- rinée ; la phinte des pieds est tournée en dedans et en bas; les deux der- nières phalanges des doigts et toutes les phalanges des orteils sont inflé- chies. » La longueur totale du foetus, en extension maximum, est de 196"""; son poids, après un séjour de quatre mois dans l'alcool, est de Sio^"^. Le milieu du corps se trouve à 1 1°"" au-dessus de l'ombilic. » La tète est grande et arrondie; son indice céphalique est de 86,2; celui du crâne est de 84,7, supérieur à tous ceux qui ont été indiqués pour les jeunes Gorilles par Virchow, Bischoff, Tôrok et autres. Les fontanelles sont assez grandes et ont la même forme que chez le fœtus humain. Les muscles temporaux sont encore peu développés et très éloignés de la su- ture sagittale. Le front est bombé; l'occiput ne proémine pas en arrière, et son contour se continue presque en ligne droite avec celui du cou. » Les fentes palpébrales sont un peu obliques, les paupières sont ler- mées et collées; eu les ouvrant, on aperçoit la membrane pupillaire non perforée. Le nez présente déjà la forme si caractéristique propre au Go- rille; la distance de son extrémité inférieure à la lèvre esta peine de 3""". La forme, la dis|)osition et surtout les dimensions des oreilles offrent tous les caractères qu'on observe chez le Gorille adulte. Les lèvres sont assez épaisses, la bouche est largement fendue, le menton fuyant. » Le cou est très court, mais ou peut le distinguer encore au-dessus des épaules, qui sont très larges. Les mamelles sont indiquées par deux petits mamelons entourés d'un espace glabre, sorte d'aréole. Le tronc est cylin- drique, l'abdomen n'est pas très gros et les fesses sont aplaties. » Le membre antérieur ou thoracique rappelle plutôt la forme humaine. La main surtout diffère de celle du Gorille adulte |)ar la longueur plus grande des doigts et par la largeur de la face palmaire. » Le membre inférieur ou abdominal présente plutôt la disposition et la forme propre au Gorille adulte. La jambe est cylindrique, sans la saillie du mollet, si évidente sur le foetus humain; elle eat tellement fléchie sur la cuisse qu'il faut un effort considérable pour lui donner la position à angle droit. )> Le membre supérieur est plus long que le membre inférieur; quant à la proportion des différents segments de ces deux membres, elle sera éta- blie ultérieurement par les mesures sur le squelette, qui présentent plus de garanties d'exactitude. ( l^G ) » Les ongles des doigts et des orteils sont contenus encore dans les fol- licules et leurs bords terminaux ne sont pas libres. » Le fror)t, le vertex, le pourtour des lèvres et des organes génitaux sont couverts de poils longs de 3""" à 6™". Tout le reste du cor[)s est glabre ou couvert de poils follets ne dépassant pas i™"*. Les poils des cils et des soiu- cils sont les plus longs et les plus raides. La direction des poils sur la tète est à peu près la même que chez le fœtus humain; sur le bras et l'avant- bras,au contraire, ils ont la disposition caractéristique du Gorille adulte. » La couleur de la peau a dû naturellement changer, par suite du séjour dans l'alcool. Tel que je l'ai reçu, le fœtus avait la peau de couleur café au lait; le visage, l'abdomen, la plante des pieds et la paume des mains étaient d'une teinte plus claire que le reste du corps (* ). » ANATOMiK ANIMALE. — .S»r /'^?irtto/?iie f/e /a Peacliia hastata. Note de M. Faurot, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « L'Actiniaire découvert par Gosse (i855) et nommé par lui Peachia linslata n'est connu que dans ses caractères extérieurs. » Jusqu'à présent, toute observation exacte de son organisation interne avait été impossible, par suite des déchirures qui se produisent dans les re- plis mésentéroïdes. L'insensibilité produite par une eau chargée d'acide carbonique facilite l'action meurtrière de l'acide chromique eu évitant les contractions et déchirures. Voici quelle est, succinctement, son organisa- tion interne, qui s'écarte notablement de celle de tous les Zoanihaires connus et, entre autres, du Cérianthe, qui jusqu'à présent offrait la struc- ture la plus exceptionnelle et la plus éloignée de la symétrie radiaire. » Douze replis mésentéroïdes perforés au niveau de l'œsophage. Deux de ces replis, voisins l'un de l'autre, au lieu de se détacher du bord inférieur de l'œsophage et de flotter librement dans la cavité générale, saccolent à un organe en forme de gouttière dont les deux bords sont rapprochés. Celte gouttière conunence sur un des côtés du péristome, se montrant à l'extérieur sous forme d'une lèvre papilliforme, et se termine dans la cavité générale, à peu de distance d'un oritice analogue à celui du Cérianthe, que présente l'animal à son extrémité inférieure. Huit cordons nuiscu- laires longitudinaux font saillie sur la paroi interne. Ces huit cordons sont (') Mes reclierches se poursuivent au Laboratoire do Zoologie expéiimcntale de M. le professeur de I.ucaze-Dulliiers. ( 7^7 ) disposés par paires, de t?lle sorte que quatre chambres seuleuient siu- douze en sont pourvues. Ces quatre chambres sont situées asyinélrique- ment, deux étant situées de chaque côté de l'organe décrit plus haut, les deux autres se faisant vis-à-vis sur un axe perpendiculaire à celui qui passerait parla lèvre papilliforine et l'orifice inférieur ('). » ANATOMiE COMPARÉE. — Sur la slntctiire des olocystts de /'Arenicola Gru- bii Clap. (^). Note de M. Et. Jourdan, présentée par M. Alph. Milne- Edwards. « La présence d'un organe auditif chez quelques Annélides est un fait bien connu des zoologistes : M. de Quatrefages et Claparède ont même donné de cet appareil des figures et des descriptions exactes. Néanmoins, il nous seml)le que les recherches de ces naturalistes ont porté principale- ment sur la morphologie et sur les rapports des capsules auditives. Il n'existe, à notre connaissance du moins, sur le sujet qui nous occupe, aucun travail fait avec les méthodes histologiques actuelles, et ce que l'on sait sur la structure de ces organes notis semble avoir été plutôt déduit de la comparaison avec ce qui existe chez les Mollusques que de l'obser- vation directe des faits. Les recherches qu'il nous a été possible de faire sur les petites Arénicoles des côtes de Marseille nous ont donné des résul- tats que nous croyons devoir faire connaître. » En débitant en coupes le segment céphalique d'une Arénicole, préala- blement fixé par l'injection d'une solution d'acide osinique ào,5opour loo, nous rencontrons sur certaines de nos coupes les capsules auditives, faciles à reconnaître à l'aide de leurs petits corpuscules calcaires. » Les otocystes sont placés dans l'épaisseur des téguments, éloignés de l'hypoderme et plongés au milieu des faisceaux musculaires; ils sont fixés par l'enveloppe conjonctive des faisceaux musculaires, qui se prolonge sur eux et les entoure. Ils ne sont pas en contact immédiat avec les com- missures oesophagiennes, mais simplement réunis à elles par plusieurs nerfs. Ils sont placés du côté de la face dorsale. » Les commissures elles-mêmes et le cerveau offrent des particularités de structure sur lesquelles nous ne nous arrêterons pas maintenant; nous ferons remarquer seulement que les fibres nerveuses qui les constituent (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. de Lacuze-Duthiers, à Roscoff. {') Laboratoire de Zoologie marine de Marseille. ( 758 ) sont 1res fines, striées longitiidinalement. Les cellules nerveuses existent sur toute la longueur de la comuiissure : quelques-unes d'entre elles sont situées dans son épaisseur; d'autres, beaucoup plus nombreuses, existent entre la commissure et l'hypoderme et mettent souvent ces deux parties en connexion intime. » Les otocystes présentent une forme sphérique, ainsi que le démontrent nos coupes, toujours parfaitement circulaires. Le diamètre de la cavité de l'otocyste mesure y^'j de millimètre, et le diamètre de la splière constituée par sa capsule externe est égal à :j^ de millimètre. La différence entre ces deux chiffres indique l'épaisseur des parois de la capsule auditive. Ces parois sont constituées par une couche de cellules fusiformes, par un réseau de fibrilles disposées en plexus serré et enfin par une coque conjonctive. Les cellules forment la plus grande partie de l'épaisseur de la capsule; elles sont très minces, en fuseau, légèrement renflées vers le milieu de leur hauteur, au point où est situé le noyau; elles augmentent également d'é- paisseur vers leur extrémité interne, où elles sont surmontées d'un plateau épais. Les plateaux de toutes ces cellules se soudent intimement entre eux et constituent ainsi une cuticule qui, sur les coupes, se détache souvent des cellules qui lui ont donné naissance. 11 nous a été impossible devoir net- tement une couche de cils vibratiles : c'est à peine si, sur les pièces les mieux fixées par un séjour prolongé dans l'acide osmique, nous avons pu en distin- guer quelque indication. Les cellules s'effilent à leur base et se courbent en même temps dans différentes directions. Tous ces prolongements basi- laires s'anastomosent et forment ainsi un réseau très délicat de fibrilles qui, par leur réunion, constituent à la base de la couche épithéliale une véritable petite zone intermédiaire entre les fibres nerveuses elles pieds des cellules ; on y distingue quelques rares noyaux. Ce plexus repose lui-même sur la coque conjonctive formée par une membrane mince et dense, présentant des perforations à travers lesquelles le plexus basilaire se met en rapport avec les fibres nerveuses. » Les otolithes sont toujours sphériques; le nombre et les dimensions de ces corpuscules sont sujets aux plus grandes variations. » ZOOLOGIE. — Sur Its muscles de l'abdomen de l'Jbcillc. Noie de M. G. Carlet, présentée par M. Paul Bert. « Les muscles de l'abdomen des Hyménoptères ont été, jusqu'à présent, étudiés d'une façon incom|>lele; cependant la myologie de cette région est ( 7% ) plus complexe chez ces Insectes que cliez les autres et peut servir de type. » Nous diviserons les muscles de l'abdomen de l'Abeille en trois ré- gions [dorsale, latérale, ventrale). Nous donnerons à ces organes des noms tirés de leur situation ou de leur direction et, pour faciliter l'indication de leurs insertions, nous distinguerons, dans l'arceau dorsal ; i" le teryile (médian) ; 2° Vêpitergite (latéral) ; dans l'arceau ventral : 1° le slernite (mé- dian); Vépisternile (latéral). • a. Rpgioti dorsale. — Outre les muscles nliformrs dojîi connus, elle comprend : des dorsaux internes allant d'un tergite à l'autre et obliques en dedans; des dorsaux ex- ternes Mant d'un épitergite à l'autre et obliques en dehors. Ces deux sortes de muscles rap- prochent les arceaux dorsaux les uns des autres et sont expirateurs. » h. Région latérale. — Elle se compose des muscles obliques externes, nhliqnes internes et transverses. Les obliques externes vont du bord antérieur d'un épitergile au milieu du côté de l'épisternite correspondant. Les obliques internes passent sous les précédents qu'ils croisent en sautoir et vont du bord antérieur d'un épitergite au quart su|)crieur du côté de l'épisternite de l'anneau précédent. Ces deux sortes de muscles obliques forment avec les dorsaux externes un triangle, au milieu duquel se trouve le stigmate, sur chaque anneau de l'abdomen ; ils font rentrer les arceaux ventraux dans les dorsaux et sont expirateurs. Les transver.<:es f,anX. étendus, comme des sangles transversales, de l'angle antérieur des épi- tergites aux crochets latéraux des épisternites correspondants; ils sont ainsi compris entre les deux arceaux d'un même anneau, qu'ils éloignent l'un de l'autre et sont, par suite, in- spirateurs. i> c. Région ventrale. — Elle comprend les muscles ventraux internes, -ventraux ex- ternes et interventranx. Les r> Cette petite statistique est donc pleinement d'accord avec mes idées, ce qui m'encourage à les reproduire ici. » Si la nébuleuse dans le sein de laquelle le système solaire a pris naissance avait été, à l'origine, sphérique, homogène et composée seulement de points matériels, d'abord immobiles, puis soumis uniquement à leurs attractions mutuelles, ces points seraient tombés lentement vers le centre et l'auraient atteint, tous au même instant. Le corps central ainsi formé subitement n'aurait aucun mouvement de rotation. Il en sera de même si l'on admet que ce milieu nébuleux n'a pas une constitution aussi idéale et qu'il est en partie gazeux, qu'il est résistant et qu'il s'y est formé çà et là des agglomérations partielles semblables à nos comètes. Sous l'influence de leurs attractions réciproques et d'autres causes d'ailleurs très faibles, ces corps ne tomberont plus en ligne droite vers le centre, mais décriront autour de ce point des ellipses allongées. En vertu de leurs chocs mutuels et des résistances du milieu, la plupart de ces corps se réuniront finalement en une masse centrale dépourvue de rotation. Seulement, les comètes qui auraient échappé à l'agglomération centrale seraient les unes directes, les autres rétrogrades, en pareil nombre, de manière à satisfaire encore à la loi des aires. » Mais si la nébuleuse présenlait à l'origine un très lent mouvement tourbillonnaire direct, auquel j'attribue la formation d'anneaux tour- nant dans le plan même de la gyration et, plus tard, de planètes circulant dans ce plan autour du centre, les orbites des amas cométaires échappés à la concentration finale en une masse centrale ou dans les anneaux ne seront plus partout indifféremment, ou en pareils nombres, directes ou rétrogrades. Cette égalité n'aura plus lieu que pour les comètes venant des régions peu ou point affectées par la gyration, c'est-à-dire celles dont les orbites sont fortement inclinées sur l'équaleur du système (l'écliplique à très peu près). Près de ce plan, au contraire, les comètes devront porter des traces plus marquées de cette gyration : là, il devra y avoir plus de comètes directes que de rétrogrades. Quant au corps central, formé à la (') En ne comptant qu'une seule apparition pour chaque comète périodique observe'e à ses retours successifs. { 769) longue par l'agglomérMlion des matériaux de la nébidcuse, il aura une rotation directe comme celle des anneaux, tandis que les comètes qui auront échappé, grâce à des circonstances particulières, à l'absorption par le Soleil on par les anneaux nébuleux, se j^artageront, sous le rapport du sens de leurs mouvements, en ces deux groupes distincts que je viens de signaler dans le Catalogue des Comètes. » S'il était possible de suivre avec l'analyse les déformations que ces orbites cométaires ont dû subir, par la résistance croissante du milieu cir- cnmsolaire et surtout par le changement progressif de la loi d'attraction centrale Ar -+- Br~* (A et B étant des fonctions du temps), depuis l'époque où, B étant sensiblement nul, les orbites elliptiques étaient concentriques au système, jusqu'à celle où B a pris sa valeur actuelle avec A = o, en sorte que les ellipses ont actuellement leur foyer au centre du système, on ren- drait compte sans doute de bien des particularités qu'on rencontre dans ce monde des comètes. M En voici une pour exemple. Elle consiste en ce que, sur les 364 comètes dont les orbites sont aujourd'hui connues, on n'en trouve que 7 dont la distance périhélie dépasse un peu 2, et pas une seule qui atteigne 2,2, bien que, assurément, des distances périhélies plus grandes ne les rendraient pas complètement invisibles pour nous. » Je mets de côté l'étonnante comète du P. Sarabat, dont la distance pé- rihélie est 4- On voit tout de suite, par la situation respective de la ligne des noeuds et du périhélie, que son orbite primitive a pu être profondément altérée par l'action de Jupiter; peut-être a-t-elle ainsi acquis celte distance périhélie tout à fait exceptionnelle. Il serait intéressant de soumettre l'orbite de celte comète à un nouvel examen. » ASTRONOMIE. — Sur la figure de la tête de la comète Pons-Brooks. Note de M. Paye. « D'après un calcul que M. Trépied, directeur de l'Observatoire d'Alger, a bien voulu me communiquer, le rayon vecteur du noyau, et, par suite, l'axe du calice d'émission normal étaient vus par l'observateur terrestre sous un angle de 84°, oie i3 janvier, et de83°, 7 le 19. {Voir, à ce sujet, ma Note du 10 mars, Comptes rendus, n° 10.) » Je fais remarquer, à cette occasion, que les apparences présentées par ce calice n'exigent pas que son axe ait été tourné juste vers l'observateur. L'angle au sommet du cône d'émersion qui forme le fond de ce calice devait ( 770 ) être fort obtus, à en juger par les dessins de cette comète à d'autres époques. Il suffisait que l'axe du calice fit un angle de 5o° ou 55° avec le rayon vi- suel, pour que l'oeil plongeât librement au fond, ce qui restreindrait à une trentaine de degrés l'écart angulaire entre l'axe du calice et le rayon vec- teur. Cet écart serait tout à fait de l'ordre de grandeur de la demi- amplitude de l'oscillation constatée par Bessel pour l'aigrette {lire calice) de la comète de Halley, en i835. » PHYSIQUE. — Sur la chaleur spécifique des éléments gazeux^ à de très hautes températures; Tpar MM. Berthelot et Vieille. « Les physiciens ont établi par leurs expériences, faites entre o° et 200°, la presque identité des dilatations, des compressibilités et des chaleurs spécifiques pour les principanx gaz simples, tels que l'oxygène, l'azote, l'hydrogène, et ils ont étendu ces relations aux gaz composés formés sans condensation, tels que l'oxyde de carbone et l'acide chlorhydrique. Ces relations ont servi à établir la théorie cinétique des gaz. Elles constituent la seule base solide pour l'hypothèse d'Ampère et d'Avogadro, laquelle les explique en supposant que tous les gaz doivent renfermer, sous le même volume, le même nombre de molécules. » Mais ces relations n'ont été établies jusqu'ici que pour des tempé- ratures relativement basses, et l'on ignore ce qu'elles deviennent pour les températures voisines de 3ooo° ou 4ooo°, par exemple, où les énergies calorifiques modifient si profondément toutes les actions intramoléculaires, celles dont le caractère est physique, aussi bien que celles qui déterminent les phénomènes chimiques. Cependant de telles températures se produisent effectivement dans nos expériences, et l'étude des mélanges gazeux déto- nants fournit une méthode, la seule praticable jusqu'ici, qui permet d'aborder l'examen de ces problèmes fondamentaux. » Nous nous proposons de tirer de nos nouvelles expériences les va- leurs des chaleurs spécifiques des principaux gaz simples, ainsi que celles de l'acide carbonique et de la vapeur d'eau, à de très hautes tempéra- tures. » Les données expérimentales auxquelles nous aurons recours sont tirées de la combustion du cyanogène par une dose d'oxygène capable de le changer en oxyde de carbone et azote. Rappelons que ces deux derniers gaz ont sensiblement la même chaleur spécifique, à toute température, d'après les expériences de MM. Mallard et Le Châtelier et celles de ( 771 ) M. Vieille, attendu que l'influence exercée par un même volume de l'un d'entre eux sur la pression d'un mélange tonnant est sensiblement la même (p. 548). Cette presque identité s'étend à i'oxygène et à l'hydrogène. Soit donc la demi-combustion du cyanogène ; on conclut de la pression observée la température et la chaleur spécifique (à volume constant) d'un mélange formé d'oxyde de carbone et d'azote, et, par suite, la chaleur spécifique particulière à chacun de ces gaz, laquelle est égale d'ailleurs à celle des autres éléments, pris sous le volume normal de 22"", 32, à 0° et o™,76o. Voici six déterminations de ce genre, dont quelques-unes déjà publiées par l'un de nous (' ) et d'autres inédites : Chaleur spécifique développée Chaleui- pour Mélanges. (réduite). dégagée. Température. totale. Az'etC'O'. atm Cal o C*Az=H-0'' 25,11 136,500 4394 28,81 9,60 C'Az^+0«^+i{A7/- ... 20,67 126, 5oo 4024 3i,46 8,39 C*Az= + 0*+ 2Az^ i5,26 126,500 3191 39,67 7,93 C*Az5+0*-+-f|Az' 11,78 126,500 28JO 45, o5 6,67 C*Az-+2Az02 23,34 169,800 4309 39,39 9,85 C'Az^+2Az502 26,02 168,400 3993 42,17 8,43 » Ces nombres sont compris entre des températures qui varient de 44oo° à 2800°, températures définies par le thermomètre à air. Les chaleurs spécifiques correspondantes se rapportent à des pressions de 12^*" à 26'^^"', mais à des densités inférieures ou tout au plus égales à i^ fois leur valeur sous la pression normale : condition où les chaleurs spécifiques sont indépendantes de la densité des mélanges gazeux, comme nous l'avons établi par expérience (p. 7o5). » On remarquera d'abord le grand rapprochement qui existe entre les nombres obtenus, soit avec l'oxygène pur, soit avec le bioxyde d'azote et le protoxyde d'azote, pour les mêmes températures et pour des pressions voisines. Cette concordance donne une grande force à nos déductions. » Ainsi, vers 44oo°> nous trouvons pour la chaleur spécifique, avec ') Comptes rendus, t. XCVI, p. i358. Les quelques centièmes d'acide carbonique qui se produisent simullanément n'exercent sur la pression qu'une influence négligeable, dans les limites d'erreur de cet ordre d'expériences, comme le montre le calcul. Ainsi, pour C^A7.--hO'' + 2Az', le chiffre corrigé serait 8^"", 2 au lieu de 7,9; pour le mélange qui le précède, 8,82 au lieu de 8,39. Nous avons préféré renoncer à ces corrections, que l'existence de l'état gazeux temporaire du carbone vers 4ooo° ferait disparaître et que la probabilité d'un tel état rend en tout cas fort incertaines. ( 772 ) l'oxygène pur : 9, Go; avec le bioxyde d'azote: 9,85; le rapport entre l'azote et l'oxyde de carbone était celui de i à i en volumes. » Vers 4000°, avec l'oxygène pur : 8,39; avec le protoxyde d'azote ; 8,43; le rapport entre l'azote et l'oxyde de carbone était 3 : 2. » On voit en outre que les chaleurs spécifiques croissent rapidement avec les températures. » Si nous essayons de représenter ces données par une (oriuule empi- rique, en fonction de la température, nous trouvons l'expression sui- vante des chaleurs spécifiques, à vohime constant, laquelle ne s'écarte pas des chiffres observés au delà des limites d'erreurs, assez notables d'ailleurs, de ce genre d'expériences : 6,7 4- o,ooi6(i — 2800). , Chiffres calculés. Chiffres trouvés. 2800 6,7 6,7 3200 7,3 7,9 4000 8,6 8,4 4400 9,3 9,6 » Ces nombres peuvent être adoptés comme exprimant aux hautes tem- pératures et à volume constant la chaleur spécifique moléculaire des gaz simples, tels que l'azote, Az-, l'hydrogène, H-, l'oxygène, 0% et celle de l'oxyde de carbone, C-0*, qui leur est assimilé. » Nos mesures de pression (') indiquent même que l'oxygène aurait une chaleur spécifique un peu supérieure (de i, 5 centième environ) à celle de l'hydrogène; léger écart que nous n'aurions pas signalé s'il ne s'accor- dait avec les observations de Regnault faites entre o" et 200° et qui donnent les valeurs H^ : 6,82; O* : 6,g5 pour la chaleur spécifique à pression con- stante (laquelle l'emporte de 2 unités sur la chaleur spécifique à volume constant). L'azote et l'oxyde de carbone sont intermédiaires, d'après Re- gnault, aussi bien que d'après nos mesures de pression. Rappelons en- core que les écarts des lois de compressibilité s'accordent avec ceux des chaleurs spécifiques. C'est celle concordance entre les indications de toute atni (') ( H^+O^+U' 8,82 i H^ 4-0'- 4-0* 8,69 , IP + 0- -h 3 li' 7,06 H2+ 0-4-30- 6,78 ( H»4-0-4- 3Az^ 6,89 ( 773 ) nature qui nous a engagés à signaler un semblable écart des chaleurs spé- cifiques; mais il est trop petit pour y insister davantage. » Sans nous arrêter à ces petites diversités, nous pouvons rappeler que MM. Mailard et Le Châtelier, en partant d'un procédé de mesure très dif- férent des pressions, ont été conduits à évaluer la chaleur spécifique des mêmes éléments entre o° et 2000° au chiffre 7,5, voisinaprès tout des nôtres et qui accuse pareillement la variation des chaleurs spécifiques des éléments vers les hautes températures. En effet, tous ces chiffres sont supérieurs à la chaleur spécifique (à volume constant) des mêmes gaz verso"', soit 4)8. La chaleur spécifique moyenne des gaz simples doublerait donc environ, en passant de 0° à 45oo°. » Nous avons supposé ici l'accroissement proportionnel aux tempéra- tures entre 2800° et 44oo°, pour simplifier et pour éviter de recourir à une formule plus compliquée. Notre formule indique d'ailleurs une chaleur spécifique égale à 4)8 vers 1600°. Nous pouvons interpréter ce résultat de deux manières : ou bien admettre que la chaleur spécifique des éléments demeure constante jusque vers 1600" et qu'elle commence alors à varier proportionnellement à la température, en vertu d'un travail moléculaire intérieur tout particulier, et sur lequel nous reviendrons; » Ou bien admettre que la variation a lieu à toute température; mais qu'elle est si lente de 0° à 200° qu'elle a échappé aux observateurs; tout en devenant de plus en plus marquée vers les hautes températures. Dans ce cas, il conviendrait de remplacer notre formule par une autre, de forme asymptotique vers les basses températures. » Les données de cette dernière évaluation faisant défaut, nous nous contenterons de faire varier les chaleurs spécifiques moyennes des élé- ments à partir de 1600° et d'après la formule empirique 4,75 ■+■ 0,0016 [t — 1600). » Évaluons maintenant la chaleur spécifique élémentaire, ~, c'est-à-dire la quantité de chaleur véritable absorbée pour chaque variation de tempé- rature de 1° (du thermomètre à air). Nous la calculerons seulement à partir de 1600°, ainsi qu'il a été expliqué. Elle réjond à la formule 4>75 -I- o,oo32 (^ — 1600), ce qui donne à 2000° : 6,1; à 3ooo° : 9,3; à 4000° : 12, 5; à 5ooo° : 15,7. » Vers 45oo°, c'est-à-dire jusqu'à la limite atteinte par les expériences, C. R., 188'i, 1" Semestre. (T. X.CV1II, N- 15.) ÏOÏ (774) on aurait i4)i' La chaleur spécifique élémentaire des gaz simples propre- ment dits, tels que l'hydrogène, l'azote, l'oxygène, serait donc triplée; nous reviendrons sur l'interprétation mécanique de ces phénomènes. » Il est un autre groupe d'éléments et de gaz composés, rapprochés entre eux par la valeur de leurs chaleurs spécifiques, mais différents, à cet égard, des précédents, et qu'il convient d'envisager maintenant. » Regnault a reconnu, en effet, que le chlore, le brome et l'iode ont, vers la température ordinaire, des chaleurs spécifiques moléculaires nota- blement supérieures à celles des autres éléments, soit 8,6 pour Cl* à pres- sion constante, au lieu de 6,8; c'est-à-dire 6,6 au lieu de 4, 8 à volume constant (le chlore ayant sensiblement la même loi de dilatation que les autres gaz, entre o" et 200", ainsi qu'il résulte des déterminations de sa densité). Ces valeurs sont à peu près les mêmes pour les trois éléments ha- logènes. En outre, circonstance singulière, elles ne différent guère des chaleurs spécifiques moléculaires des gaz composés formés avec contraction d'un tiers, tels que la vapeur d'eau, le protoxyde d'azote, l'acide carbo- nique. Pour calculer la chaleur spécifique du chlore à une haute tempéra- ture, on peut recourir à l'emploi des mélanges explosifs. En effet, MM. Mal- lard et Le Châtelier ont donné diverses déterminations relatives à la forma- tion du gaz chlorhydrique en présence d'un excès de ses composants, tels que le chlore et l'hydrogène. Par exemple, ils ont opéré sur les mélanges suivants : Pression trouvée ( ' ) . H 4- Cl + 2H ^•'"«'.o H -1- Cl -^ f Cl 7"'"", I » Ces pressions, observées dans des conditions comparatives, sont sen- siblement les mêmes : d'où il suit que l'influence du poids |Cl est sen- siblement pareille à celle du poids 2 H (*). Il en résulte que la chaleur spécifique moyenne du chlore (à volume constant) serait triple à peu près de celle de l'hydrogène vers 1800°; celle-ci étant égale à 5,i, celle-là devra être i5,3 environ. Elle aura donc augmenté bien plus rapidement (*) Ces nombres devraient être accrus tous deux d'un neuvième environ, pour devenir comparables à nos propres déterminations: ce qui conduirait aux températures i856° et 1884». [-] A la vérité, §C1, mesurés à la température ordinaire, occuperaient vers 1800° le même volume que II (c'est-à-dire exerceraient la même pression, à volume constant) d'après V. Meyer. Mais ce clian{;ement n'altère que d'un quinzième la pression totale; ce qui mo- difie à peine nos évaluations. ( 775 ) que celle des autres éléments, et même elle sera accrue dans une proportion comparable à celles de l'acide carbonique du protoxyde d'azote, auxquelles elle était déjà à peu près égale entre o° et 200°, d'après les mesures de Regnault et de E. Wiedemann. Vers t8oo°, nous montrerons bientôt que la chaleur spécifique de l'acide carbonique est à peu près 18; c'est-à-dire qu'elle demeure encore voisine de celle du chlore. Le rapprochement entre le chlore et les gaz composés formés avec condensation se poursuit donc dans l'étude de la variation des chaleurs spécifiques, aussi bien que dans celle des densités. Le chlore se comporte vis-à-vis de l'oxygène comme le ferait l'ozone, si ce dernier était stable et formé avec dégagement de chaleur. » Pour déduire les conséquences diverses qui résultent de ces évalua- tions relatives au chlore, il conviendrait d'avoir des données plus nom- breuses et plus précises. Nous signalerons seulement la variation de la chaleur de formation du gaz chlorhydrique, laquelle croîtrait avec la tem- pérature jusqu'à surpasser celle de la vapeur d'eau vers le rouge blanc, tandis qu'elle lui est inférieure au rouge sombre. » PHYSIOLOGIE,. — Sur l'origine du sucre de lait. Note de M. Paul Bert. « Pendant la période fie lactation, la glande mammaire produit des quantités considérables de lactose. D'où vient ce sucre? Deux hypothèses peuvent être faites sur son origine. » Suivant l'une, il serait formé sur place, dans la glande même, aux dé- pens de quelque matière lactogène, plus ou moins analogue au glycogène hépatique découvert par Claude Bernard. Suivant l'autre, il serait ap|iorté par le sang, et la glande ne ferait que l'excréter; il faudrait alors supposer que le sucre se forme en excès dans l'organisme après l'accouchement, et qu'il est emmagasiné dans les mamelles. » Pour juger cette dernière hypothèse, j'ai eu l'idée d'enlever les glandes mammaires avant la gestation et d'examiner les urines après l'accouche- ment. Si le sucre est formé en excès dans l'organisme, il devra, ne pouvant plus sortir par les mamelles, être excrété aussitôt par les reins, et l'animal deviendra pour un certain temps glycosurique. » Je fis cette expérience en iB'yS sur une femelle de cochon d'Inde, dont les urines ne me donnèrent pas de sucre. J'appris alors que M. de Sinéty avait déjà fait la même expérience, également chez une femelle de cobaye, mais dans un autre but, et qu'elle lui avait donné le même résultat. (776 ) » Je me mis alors à la recherche d'une matière glycogénique dans le tissu même de la mamelle. Je traitai ce tissu comme Claude Bernard l'avait fait pour celui du foie, par l'emploi alternatif de l'eau bouillante comme dissolvant et de l'alcool comme précipitant du lactogène cherché. Des analyses multiples m'ayant donné des résultats singuliers et peu con- cordants, j'eus recours à M. Schùtzenberger, qui voulut bien m'aider dans cette étude de ses conseils si autorisés. » Un grand nombre de mamelles de vaches et de chèvres furent exami- nées par lui. Il parvint à extraire de quelques-unes d'entre elles, et parti- culièrement de celles qui n'étaient pas en état de lactation, de très petites quantités d'une matière que l'acide sulfurique transformait en sucre, sans que la salive, la diastase ou le suc pancréatique pussent en faire autant. » Il est bien évident que cette matière ne peut jouer un rôle important dans la production du sucre du lait, et je fus conduit à revenir à l'autre hypothèse et à refaire mon expérience première. » Cette fois, au lieu de femelles de cochon d'Inde, animaux de petite taille et d'une puissance lactogène très faible, j'opérai sur une chèvre qui, les mamelles enlevées et bien guérie de l'opération, fut conduite au bouc en même temps qu'une autre chèvre laissée dans l'état normal. » Les deux animaux mirent bas le même jour, i4 mars i883. Or, tandis que l'urine de la chèvre non opérée ne contenait pas trace de sucre, on en trouva en abondance dans celle de la chèvre sans mamelles, les deux ani- maux étant nourris et soignés de même. Malheureusement, les efforts de succion faits par le petit chevreau sur les mamelons amenèrent, dès le troi- sième jour, une inflammation locale suivie d'un phlegmon, et tout naturel- lement le sucre disparut dès le début des accidents inflammatoires. » Je crus devoir, en conséquence, avant de rien publier, recommencer l'expérience. Le 22 mars de cette année, une autre chèvre, à laquelle j'avais enlevé mamelles et mamelons, mit bas, et ses urines, qui pendant la durée de la gestation ne contenaient pas trace de sucre, se montrèrent, aussitôt après avoir mis bas, capables de réduire avec énergie la liqueur cupropotassique. La proportion du sucre se maintint très forte pendant trois ou quatre jours, puis elle diminua, et aujourd'hui 3i mars le sucre a presque entièrement disparu. » Ces deux expériences, très nettes et très concordantes, m'autorisent donc à conclure que le sucre du lait eut produit par l'excrétion mammaire du sucre fabriqué en excès par C organisme après la parturition. » Où se forme ce sucre? Très vraisemblablement dans le foie. Y appa- ( 777 ) raît-il (le suite à l'état de lactose ou bien à l'état habituel de glycose, la transformation en lactose se faisant dans la mamelle? C'est une question qu'aidera à résoudre l'analyse soignée des urines sucrées, mais que je n'ai pu aborder encore. » PALÉONTOLOGIE. — Sur un Sirénien d'espèce nouvelle, trouvé dans le bassin de Paris. Note de M. A. Gacdry. « En établissant le nouveau chemin de fer qui réunit Saint-Cloud à Marly et à l'Étang-ia-Ville, on a mis à nu, sur une grande étendue, l'étage des sables de Fontainebleau avec les marnes coquillières qui en forment la base. M. Chouquet, déjà bien connu des géologues par ses découvertes à Moret et à Chelles, y a trouvé plusieurs débris fossiles qu'il a donnés au Muséum. » Parmi ces débris, il y en a sur lesquels je crois devoir appeler l'atten- tion des paléontologistes, car ils indiquent le plus gros Mammifère marin qui ait encore été découvert dans nos environs de Paris : ce sont quatorze côtes d'une espèce nouvelle d'Halitlierintn qu'on pourrait appeler Hali- tlierium Chouqueti, en l'honneur du savant auquel nous en sommes rede- vables. IjHalittierium Cltomjueti a été trouvé près de la nouvelle gare de Louveciennes. L'ouvrier qui a mis les côtes à découvert nous a dit qu'elles étaient pèle-méleles unes contre les autres. Nous avons vu, dans le voisi- nage, des Oslrea cjalhula et longiroslris , une dent de Lamna, une autre de Myliobates, des vertèbres de poisson osseux et des morceaux de V Hnli- iherium ordinaire du bassin de Paris, connu sous le nom d'IIalitheiiutn Schinzi ou Guellardi. » Je mets sous les yeux de l'Académie quelques-unes des côtes de V Halilherium Chouqueti; longues seulement de o™,43 dans leur contour interne, elles ont o™, 20 de circonférence dans leur milieu. Ce qui est surtout curieux, c'est que leur épaisseur égale leur largeur; elles ont vers leur milieu o^jOog dans le sens de l'épaisseur aussi bien que dans celui de la largeur. Cela établit une difierence sensible avec les côtes de VHalitheriuin Schinzi. I.a différence est surtout considérable près de la pointe sternale : si, par exemple, nous mesurons les côtes à o™,oo7 au-des- sus de cette pointe, nous trouvons que l'épaisseur dans V Halitherium Chou- queti est de o,o53, tandis qu'elle ne dépasse guère o, o3o dans ['Halithe- rium Schinzi. Ou a de la peine à s'imaginer la conformation d'un animal avec une cage thoracique d'une telle épaisseur : c'était une sorte de blin- ' 778 ) dage. Des côtes si lotirdes devaient être difficiles à soutenir, car non seule- ment elles étaient plus grosses, comparativement à leur longueur, que dans aucun autre animal, mais encore, ainsi que tous les géologues le savent, les côtes à'Halitherium sont d'une densité étonnante. » Cinq seulement des côtes de V H alitherium Cliouqiteli sont conservées dans la partie où elles s'articulaient avec les vertèbres; la facette articu- laire de leur tète est très réduite; celle de leur tubérosité est à peine mar- quée. Cela semble indiquer des côtes qui avaient des mouvements bornés. Ce qui leur était surtout nécessaire, c'était d'avoir de puissants ligaments qui les attachassent fortement aux vertèbres. » Dans leur région angulaire, plusieurs des côtes ont un bombement très accentué, incliné de telle sorte qu'il parait avoir été en rapport avec des muscles placés en arrière; je pense qu'il a donné attache à un fort faisceau des muscles sacro-lombaires. La pointe vertébrale des côtes a une très petite facette; il faut sans doute conclure de là que les cartilages qui unissaient les côtes au sternum étaient étroits. » JjHnlitlierium Chouqueti ne s'est pas arrêté à Louveciennes; il a dû traverser la mer qui recouvrait l'emplacement où est actuellement Paris, car nous avons dans le Muséum quatre morceaux de côtes qui semblent lui appartenir et qui ont été trouvés à Belleville. » Dansiui important Mémoire sur les Siréniens fossiles du sud-ouest de la France, M. Delfortrie a figuré des côtes d'Halitlierinm provenant du miocène inférieur de Cenon (Gironde), qui rappellent les nôtres par leur forme épaisse. » V H alitherium Schinzi est l'espèce qui se rapproche le plus de VHali- tlierium Chouqueti par ses côtes. IJ Hcdillierium fossile de l'époque des faluns a des côtes plus longues et plus aplaties. De Chtistol, Gervais, M. Capellini, M. le baron de Zigno, qui ont bien étudié les Siréniens plio- cènes, n'ont pas signalé décotes semblables à nos pièces de Louveciennes. » J'ai vu, dans le Musée de Saint-Pétersbourg, le squelette de la Rhytine, et dans celui de Bordeaux les débris du Rhyliodus; ces deux animaux ont des côtes bien plus allongées, moins épaisses et plus minces que celles de V Halilherium Chouqueti. » ( 779 ANALYSE ALGÉBRIQUE. — Sur la correspondance entre deux espèces différentes de fondions de deux systèmes de quanlilés, corrélatifs et écjalemenl nombreux. Note de M. Sylvester. « Voici le théorème à démontrer, dans lequel, par somme-puissance, on hous-entend une somme de puissances de quantités données : » J i quantités on peut en associer i autres telles, cpie chaque fonction symé- trique [qui est une Jonction des différences) des premières sera une Jonction des sommes-puissances du 2*, du 3^, . . . , du i'"""' ordre des dernières. » Faisons, pour plus de clarté, i = 3. » Soient r, , r.,, /'s les racines de l'équation fr — «/•' -f- br" -\- cr-\- d=o. En prenant b, c, d; r,, /'o, /"j comme deux systèmes corrélatifs de variables indépendants, on trouve Donc Soient « = a, é = 3|3, c = 3. 2. "y, < ) théorème est vrai seulement pour le cas où « est infiiîi(ceque M. Mac- Mahon a oublié de dire), et dans ce cas il conduit à la conséquence que les différentianls (c'est-à-dire les sous-iiivarianis) de (rt„, «,, a.. . ..){x, 1)"° sont des/o/if/iojjs srmétricjues non unitaires des racines de l'équation rto -t- rt, X-' A x-^ -1 5 a; ' + . . . = o 1.2 1.2.3 et vice versa. Or il est évident que chaque t'onclion symétrique non unitaire d'un nombre infini de (luantités n'est autre chose qu'une fonction des sommes de toutes les puissances de ces quantités au delà delà première. Voilà pourquoi j'ai attribué à M. Mac-Mahon, dans ce qui précède ([lour le cas d'une équation dont le degré est infini), la connaissance du théorème que j'ai démontré dans toute sa généralité. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Séparation du gallium ('), Note de M. Lecoq de Ijuisbaudkan. « Séparation d'avec les matières organi(iues. — Afin de ne pas allonger démesurément cette étude, je me bornerai à indiquer les deux méihodes suivantes, qui permettent de doser à la lois le gallium et ïacide tarlriqne. Les mêmes [)rocédés pourront servir dans le cas du mélange des comj)osés galliques avec la plupait des autres matières oiganiques. » 1° Ou précipite le gallium par un léger excès de prussiate jaune de potasse dans une solution chlnrhydrique très acide. On ;ijoute à la liqueur filtrée du chlorure de cuivre qui foi'ine im précipité de cyanofcrrure de cuivre; on filtre et l'on traite la solution par un cour.uit de gaz sulfhy- drique qui enlève le cuivre à l'état de sulfure. I.e li([uii!e clair, placé dans le vide au-dessus de potasse caustique, se réduit à un faible volume et ne contient plus, en outre de l'acide tartrique, du chlorure de potassium et d'un peu d'acide chlorhydrique, que quelques traces de fer qu'on enlève par les procédés connus. » 2° La solution, légèrement acide, est additionnée d'un excès d'acétate acide d'ammoniaque et d'une certaine quantité d'acide arsénieux, puis traversée par un courant de gaz sulfhydr ique. Le sulfiu'e d'arsenic entraîne Comptes rendus, SL'aiice du 6 111. us i884> P- 7' '■ i'i C. F.., iRS'i, \" Semestre. (T. \CV1I!, IN° î~.) 102 ( 7«2 ) le gallium, tandis que l'acide tartrique reste dans la liqueur; on le sépare ensuite d'avec l'ammoniaque et l'acide acétique, au moyen des méthodes usitées en pareil cas. » Nota. — Quand on ne désire doser que le gallium, on peut calciner la matière et en attaquer les cendres par la fusion avec du bisulfite de po- tasse. Le gallium est séparé du sel alcalin par un des procédés déjà dé- crits. » Lors de la calcination des substances organiques gallifères, il faut soigneusement éviter dans celles-ci la présence des chlorures, qui pour- raient provoquer la volatilisation d'une certaine quantité de gallium. » On peut empêcher les effets nuisibles des chlorures en arrosant dès l'abord la matière avec un peu d'acide sulfurique. Hors certains cas très rares, le chlore est ainsi éliininé avant qu'on ait atteint la température à laquelle il se formerait du chlorure anhydre de gallium. » M. G. -A. HiRN fait liommage à l'Académie, par l'entremise de M. Fave, d'une Notice biographique qu'il vient de publier sur O. Hallaiier. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. le Ministre des Postes et Télégraphes transmet à l'Académie le relevé des coups de foudre observés en France, pendant le second semestre de l'année i883. (Renvoi à la Commission des paratonnerres.) ÉLECTRICITÉ. — Sur une modification apportée aux câbles conducteurs pour paratonnerres. Note de M. A. Callacd. (Extrait.) (Renvoi à la Commission des paratonnerres.) « Les câbles conducteurs, tels que je les ai faits jusqu'ici pour l'Admi- nistration de la Guerre, sont enterrés dans des augets creusés dans de la terre; ils sont entourés de coke. On y laisse pénétrer l'humiclité, afin qu'elle serve à la conduclibiiité du conducteur. Cette disposition, ration- nelle quand le câble est intact, peut être défectueuse si l'oxydation attaque le cuivre du conducteur. J'ai tenté de remédier à cet inconvénient, par la disposition suivante : (783) » J'entoure chaque ill du câble, de chanvre imjjrégné de cériise ou de minium; je les câble eu cet état, par torons de cinq fils, en plaçant au centre une âuic eu cuivre non protégée (il n'en est pas besoin puisqu'elle est entourée de lils garantis de riiuniidilé). Quand le conducteiu' est câblé, je roule une bande de toile imprégnée de céruse ou de minium, qui re- couvre le tout et lait un préservatif complet. « MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — RésitUats d'expériences sur un nouveau système de ventilateur à force centrifuge. Mémoire de M. L. Ser, présenté par M. Tresca. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Phillips, Tresca, Resal.) « L'auteur a pidjlié, en 1878, un essai de théorie des ventilateurs à force centrifuge, fondée sur les principes de la Mécanique rationnelle, et il est arrivé aux trois formules suivantes : r '^00/ '0 cos-/\ „ ,•? . fl r,, loooQE g ' \ r cosô/ -^ I o D ' p » E, pression ou dépression produite, en mètres de hauteur d'eau; » Q, volume débité, en mètres cubes par seconde; » T, travail dépensé, en kilogrammètres par seconde; » r, rayon extérieur des ailettes; /'o, rayon intérieur; » a, vitesse angulaire; » y, angle du dernier élément des ailettes avec la circonférence de rayon r, ; » 0, angle du premier élément avec la circonférence de rayon r^; » d, densité de l'air; g-, accélération due à la pesanteur; » m, (xeip sont respectivement les rendements manométrique volumé- trique et dynamométrique. » Plusieurs ventilateurs ont été construits sur les données de cette théorie par MM. Geneste, Herscher et C'^. Deux d'entre eux ont été particulière- ment l'objet d'expériences : l'un soufflant pour feux de forge, l'autre aspi- rant pour puits de mines. )) Le ventilateur soufflant se compose d'une roue, de o™, 5o de diamètre, formée d'un plateau circulaire sur lequel sont fixées trente-deux ailettes courbes. L'air aspiré, au centre, dans l'atmosphère, est refoulé par la rota- tion des ailettes dans une enveloppe en forme de spirale qui le conduit à une buse d'échappement de section ii = o""!, oGio. ( 784 ) » M. II. Tresca, a la siiile d'expériences fiiiles au Conservatoire des Arts et Métiers, en a consigné les résullats dans un procès-verbal qui se termine par les conclusions suivantes : » 1° Le rendement dynamoméirique du ventilateur s'est élevé de OjSai à o, G3o, soit une moyenne de o,6o4. » 2° Le débit du ventilaleur est exactement celui qui correspond aux formules de la théorie. M 3" La pression à la buse de sortie est en moyenne presque double de celle qui correspond à la vitesse de l'extrémilé des ailes (exactement i,855). » 4° T-'G débit effectif du ventilateur, calculé à la pression ambiante, est décuple du volume engendré par les palettes dans leur rotation. » Le ventilateur aspirant pour mines est construit de la même manière que le ventilateur souftlant. La roue à ailoltes est constituée également par un plateau circulaire portant 32 palettes et tourne dans une enveloppe en spirale. Il est de plus muni à l'arrivée de l'air d'une chambre d'aspiration, destinée à établir la communication avec la mine, et, au refoulement, d'un long tuyau tronconiqne, servant de diffuseur pour réduire la vitesse d'é- chappement dans l'atmosphère. >i On a mesuré, au moyen d'un manouièlre à eau, la dépression produite dans la chambre d'aspiration, successivement dans les divers points de cette chambre. La moyenne de plus de trois cents relevés très concordants a été de E =- 93°"",Zi4 pour une vitesse de 240 tours du ventilaleur. » La vitesse de la périphérie des ailes étant de 25™, 12, la pression cor- respondante est E= —r,)-r'l=o,o3c) et le rapport des deux pressions E:E, = 2,368. » La section d'entrée de l'air dans la chambre d'aspiration étant de i™'' et le coefficient de contraction environ 0,75, on eu déduit pour le volume aspiré Q = 28""', 99. » Les résultats de toutes les expériences sont indiqués dans le Tableau suivant : KomLre de tours Travail indique, (le la machine ventilateur par minute en marclie, N. T. 3i ,5 2802 33 0263 33 23i3 3 1 2712 Travail indiqué, Travail ventilaleur du arrêté. ventilateur, Rappojt R. F = T — R. F IN'' 6i5 1687 0,0542 618 1645 o,o5o2 640 1673 0,0437 665 2047 o,o52o (785 ) Nombre de tours Travail iiuliqué, Travail indique, Travail de la machine ventilateur ventilateur du par minute en marche, arrêté, ventilateur, Rapport ^f• T. R. F = T — R. ^■ 36 3070 'jc.o 235o o,o5o3 38 362-2 -jCfo 3.832 o,o5i6 3c) 3828 8a5 . 3oo3 o,o5o6 4o 4' '9 S70 3249 OioScj 4'2 4561 9^0 36ii 0,0487 43 4^85 1000 3585 o,o45i 44 4't'[) io4o 3729 0,0436 45 49I' 1082 385g 0,0423 46 63o3 II 25 5178 o,o532 48 6332 1210 5i22 0,0453 » Eii prenant le travail correspondant à /^o tours de la machine, soit 240 tours du ventilateur, on trouve, d'après le tableau, T = 4ii9, R = 87o, F = T-R = 3249, soit 43«'>^3o. Comme, d'un autre côté, le ventilateur, à la même vitesse, aspire un volume (le 28""^, 81 I et produit une dépression de o™, og344, le travail utile est Q . E = 1 000 X 28 8 1 r X 0,09344 = 2692 , 1 . » Il en résulte un rendement p = 0,828, supérieiu' à celui du venlilaleur de o™,5o de di:imètre, ce qui s'explique par quelques perfectionnements de détail dans la construction et aussi par les dimensions plus grandes de l'appareil. » Conclusions. — Les résultais obtenus sur ces deux ventilateurs, ainsi que sur tous ceux du même système qui ont également fait l'objet de nom- breuses expériences, conduisent aux conclusions générales que l'on peut formuler ainsi : » 1° Il existe un accord complet entre les données de la théorie et les résultats de l'expérience. » 2° Le rapport E :E, de la différence de pression observée E à la pres- sion E,, qui correspond à la vitesse de la périphérie des ailettes, a varié de i855 à 2368, suivant les dimensions et les détails de construction. » 3" Le volume d'air débité par l'appareil est très sensiblement égal à celui donné par la formule théorique. Le rendement volumétrique est resté compris entre 0,94 et i. Ce volume est égal à dix fois environ celui qui est engendré par les palettes dans la rotation. (786) » 4" L'effet utile dynamoméirique a varié de 0,60^! à 0,828, suivant les diamètres et le mode de construction. » Tous ces résultats montrent qu'avec des dimensions et des vitesses de rolalion relativement faibles, un ventilateur à force centrifuge peut donner des volumes d'air considérables, des pressions assez fortes et un rendement égal à celui des autres appareils mécaniques. » M, V. Daymard adresse, par l'entremise de M. Dupuy de Lôme, un Mémoire intitulé : « Courbes nouvelles servant à mesurer la stabilité sta- tique des navires, sous toutes les inclinaisons possibles ». (Commissaires : M. l'Amiral Paris, M. Dupuy de Lôme, M. Phillips.) M. J. GiuARD adresse une Note, accompagnée d'une Planche, sous le titre : « Recherches sur la direction des diaclases dans leba.ssin de l'Oise ». (Renvoi à l'examen de M. Daubrée.) M. Faudiun adresse une Note relative à l'efticacité du sulfocarbonale de potasse, pour détruire les parasites de la vigne. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) iNL A. BouFFARD adresse une Note relative à la composition des moûts de quelques cépages américains. L'analyse des moûts provenant des cépages américains cultivés à l'École nationale d'Agriculture de Montpellier montre, pour quelques-uns, une quantité de sucre considérable, avec une acidité notablement supérieure à celle des jus de raisins du pays. Le rendement, à l'hcclare, a été très faible, pour certains cépages, com- parativement aux récoltes anciennes. (Renvoi à la Commission du Pliylloxera.) C0RRESPOi\DANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° La « Collection de Mémoires relatifs à la Physique, publiés par la ( 787 ) Société française de Physique ; 1. 1, Mémoires de Coulomb u. (Présenté par M. Janssen. ) 2° Une Note de M. E. Rivière, intitulée : « Expédition scientifique du Cap Horn. Exposition des instruments et collections ». (Présenté par M. Alph. Milne-Edwards.) 3° Une Note de M. Ch. Tnrdj, relative à « L'homme quaternaire dans la vallée de l'Ain », extraite des Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire. (Présenté par M. A. Gaudry.) M. E. Bertist adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, un Volume ma- nuscrit, avec Planches, sons le titre : « Études de navires à flottaison cellu- laire, I 870-1873. » M. l'Amiral de Jo\qcièrf,s transmet à l'Académie la Lettre suivante, qui a été adressée à M. le Ministre de la Marine et des Colonies par le Contre- amiral commandant en chef la division navale de la mer des Indes et com- muniquée par le iMinisIre au Dépôt des Cartes et Plans de la Marine : « Tamatave, le i3 février 1S84. « J'ai l'honneur de portera votre connaissance des notes sur les trou- bles telhiriques du détroit de la Sonde. Ces renseignements ont été four- nis par l'officier de navigation de la frégate américaine la Pensacola et réu- nis par M. le lieutenant de vaisseau Adigard, mon aide de camp. Je les crois intéressants à tous égards. » La Pensacola a quitté Batavia le 22 décembre et est passée le même jour par le détroit de la Sonde, traversant de larges champs de pierre ponce. Elle a continué à voir de petites quantités de cette matière jusqu'au 10 janvier, époque où elle se trouvait par i6°7' de latitude sud et GG"8'de lon<ïitude est. On n'en a pas vu tous les jours, mais il s'est passé peu de jours sans qu'on en vît. Les morceaux que l'on a vus après le i""" janvier étaient couverts de coquillages et d'herbes fines; un ou deux fragments renfermaient de petits crabes dans leurs pores. » La roule de la Pensacola se trace ainsi, de deux en deux jours : Latitude. Longitude. 23 décembre 0 , 7.21 S. io3°54'e. 9,5 .. . . . . . q.44s. 100. i4e. 27 » 10.53 S. 96.15 E. 29 » i3. 10 S. 93. 2 E. 3 T « 14.47 S. 87.58 E. ( 7^» ) Latitude. Longitude, o , 0 , 2 janvier i5. aS. 83. 5 E. 4 .. i5. 4 S. 78.30 E. 6 » i5. 8S. 74.54 E. 8 i> iS.aSS. 70.59 E. 10 » 16. 7 S. 66. Se. » Quelques morceaux ont été vus, dit-oii, depuis le 10 janvier; mais ce n'étaient, en tous cas, que des morceaux isolés. » Si les pierres ponces vues le 10 janvier venaient de l'éruption du 20 mai àKrakatoa, elles avaient été entraînées p;n- un courant de 10 milles |)ar jour au S. '76° O. Si elles provenaient de l'éruption du 22 août, elles avaient dérivé de 16 ;^ milles dans la même direction. Le courant moyen constaté par la Pensaco/a ayant été de i 5 milles par jour à l'O. i N. (N. 78^45' O.), cette seconde hypothèse est la plus probable. » ASTRONOMit; PHYSIQUE. — Observations sur la planète Mors [Observatoire de Meiidon). Note de M. E.-L. Trouvelot, présentée par M. Janssen. « En vue d'étudier la constitution physique et la météorologie de la planète Mars et de recueillir les matériaux nécessaires pour dresser une Carte complète de la configuration de fa surface, j'ai entrepris en iS^S, aux États-Unis, une série d'observations sur cette planète que j'ai con'inuées avec assiduité jusqu'à ce jour. Durant les neuf années écoulées depuis cette époque, j'ai profité de toutes les occasions favorables pour étudier cette planète, ne tenant que peu de compte de son éloignement de la Terre; ne l'ayant, pour ainsi dire, perdue de vue qu'aux époques où sa trop grande proximité du Soleil la rendait invisible. J'ai pu ainsi recueillir de nom- breuses notes sur les phénomènes si intéressants qui se développent, toit dans le sein de son atmosphère, soit à sa surface, et faire quatre cent quinze dessins très soignés de cette planète et des taches qui existent à sa surface. Parmi ces dessins, trente ont été faits à l'Observatoire de Meudon, et le reste à mon observatoire privé en Américpie. » Les observations faites dernièrement sont surtout intéressantes, |)arce que Mars présente maintenant son hémisphère boréal à la Terre. Cet hémisphère, qui, en raison des difficultés d'observalion causées par l'éloi- gnement île la planète de la Terre, qu;ind elle incline vers nous son pôle boréal, a été beaucoup moins étudié, nous est moins connu quebou hémi- sphère austral. » Aujourd'hui, je suis à peu près certain d'avoir reconnu et destiné ( 789 ) presque toutes les taches visibles sur l'hémisphère nord, qui s'étendent jusqu'à la t;iche polaire ; mais il ine reste encore à reconnaître celles qui peuvent se trouver sous le blanc manteau qui aujotird'iiui les recouvre et les cache à notre vue. Comme ce n'est guère que trois mois après le solslice d'été de l'hémisphère sud que j'ai plusieurs fois vu disparaître complète- ment la tache polaire australe, ou ne peut guère espérer reconnaître les taches, qui maintenant peuvent être enfouies sous les glaces polaires bo- réales, que vers le milieu du mois d'août ; le solstice d'élé de l'hémisphère nord de Mars ayant lieu le i3 mai prochain. Mes observations demandent donc a être continuées aussi longtemps que la planète restera visible cette année : alors j'auiai en main des matériaux amplement suffisants poiu' dresser ime Carte aréographique complète. » L'hémisphère nord de Mars est beaucoup moins riche en lâches som- bres que son hémisi)hèrc sud, et, à part les mers de Knobel, Tycho et Airy, de l'excellente Carte de M. Green, et les taches sombres qui entourent maintenant la tache polaire, et dont j'ai reconnu plusieurs branches qui se dirigent vers le sud, le reste n'est que de peu d'importance. Les grands continents de cet hémisphère sont cependant occupés par des taches gri- sâtres plus ou moins faibles, qui sont disséminées sur eux. A en juger d'après leschangemenlsque j'ai vu subir à ces taches, d'année en année, on poiu'rait croire que les taches grisâtres variables sont dues à luie végéta- tion martienne qui subit l'alternative des saisons. » J'ai aussi observé des changements très importants dans les taches sombres de l'héuiisphère sud, et en particidier sur la tache sombre, en forme décroissant, dont j'ai déjà parlé ('), et qui se trouve au nord de la mer Terby, par longitude 85" et latitude sud 8°. Cette tache, qui était si faible en 1877, quand elle occupait une position très favorable pour l'observation, qu'elle était à peine visible, et que je ne l'ai indiquée que faiblement sur deux ou trois de mes dessins, est cependant aujourd'hui très accentuée, et presque aussi noire que la mer Terby, sa voisine, bien qu'elle soit vue sous une forte obliquité. » Comme la description des taches nouvelles que j'ai reconnues sur l'hémisphère nord occuperait plus d'espace qu'il ne conviendrait ici, je dois la remettre juï>qu'au jour où je pourrai publier mes observations in (') Trocvflot, Astioiiomical dnmings (Man'.iel, p. 64), Charles Scribner, New- York ; 1885. G. R., 18S4, \" Setnvstrc.[y. XCVMI, N' 13 ) I*^^ ( 79" ) extenso, accompagnées tle la Carie de Mars et des nombreux dessins qui lui servent de base. » MÉCANIQUE. — Calent approché de la poussée et de la surface de ruplure, dans un terre-plein hurizontal homogène^ contenu par un mur vertical ['). Note de M. J. Boussixesq, présentée par M. de Saint-Venant. « III. Toutes les lois précédentes supposent le massif assez étendu , derrière la paroi mobile, pour que la surface de rupture s'y développe librement. Quand elle atteint, au contraire, avant d'être arrivée à la surface libre, une seconde paroi, fixe par exemple, qu'elle côtoie ensuite jusqu'en haut, il faut, pour exprimer la condition de glissement du massif contre celle-ci, faire intervenir la fonction /^'(jr + ax), dont l'influence, se propageant le long de droites j- ■+- ax = const., se combine sur le bas de la paroi mo- bile, lorsque ces droites la coupent, avec celle de la fonction y" (j" — ax), pour y diminuer la poussée. J'ai reconnu ainsi que, dans le cas où les deux parois sont verticales et distantes d'une quantité, Z, comprise entre ah et ^nh, la poussée et son moment par rapport à la base de la paroi mobile sont diminués d'une petite fraction, exprimée, pour la poussée, par ^ — I — — r I ' et, pour le moment, par ^j.^- ( i r > de i-f-atangy, \ «/;/'• ' ' i 4- a tang (f, \ ahj leurs valeurs relatives au cas Z> ah, (p^ désignant l'angle de frottement du sable contre la paroi fixe. Cette poussée est donc appliquée un peu plus haut que le tiers de la hauteur h. Les formules (6) et (7) s'étendent d'ailleurs à ce cas, car elles ont été démontrées sans admettre qu'on eût partout /'^= 0; et la valeur de s\n^(p' pour ^ = o continue même, d'après (6), à être sin'ip + (i — siuiy)^ tang-ç;,, vu que, T égalant alors — N,.tang(p,, la formule (N^— N^,) tanga/B = 2T devient (i — a-) tang2|3 = 2rt^ tango,, d'où résulte l'expression de cos2|3 à porter dans (6). » IV. Il me reste à montrer comment les formules précédentes, établies pour un massif à angle de frottement intérieur, tp' , légèrement croissant, près de la paroi, depuis '^ jusqu'à $, permettront d'obtenir avec une approximation très suffisante la poussée d'un massif homogène de même forme et de même densité, mais ayant son angle de frottement donné, constant. A cet effet, considérant d'abord uniquement la compo- (') Voir le précédent Compte rendu, p. ■jao. ( 791 ) santé normale de la poussée, composante seule en jeu dans la rotation de la paroi autour de sa base, j'observerai que la force extérieure juste suffi- sante pour lui faire équilibre deviendra plus que suffisante si les frotte- ments augmentent, c'est-à-dire si, en chaque point (x,j-), l'angle ij)', ou même cp, pour les points contigus à la paroi, grandissent; et le moment de la poussée diminuera. Il suffit donc d'iuiagiiier deux massifs hétérogènes constitués conformément à la formule (9), dans l'un desquels ç>' et f, soient égaux ou un peu supérieurs à l'angle de frottement du massif ho- mogène donné, tandis qu'ils lui seront un peu inférieurs dans l'autre, pour que le moment de la poussée soit moindre, dans le premier, et plus grand, dans le second, qu'il n'est dans le massif proposé. Celui-ci se trouvera donc compris entre les deux, au point de vue des lois de son équilibre- limite, et, d'une part, la composante normale de sa poussée pourra être censée appliquée au tiers de la hauteur de la paroi comme le sont les leurs ; d'autre part, elle pourra être prise égale à la demi-somme de celles-ci, pourvu qu'on ait rendu aussi petite que possible leur différence. Dans ce but, comme le coefficient A', qui mesure proportionnellement la compo- sante normale de la poussée, grandit quand (p ou «p, décroissent, le premier des deux massifs hétérogènes considérés, chargé de fournir la limite infé- rieure de la poussée, donnera cette limite aussi forte que possible si l'on prend 9 ou 9, le plus faibles possible; ce qui aura lieu en faisant cp et çj, égaux à l'angle effectif de frottement du massif proposé. La formule (8), devenue (vu que y, = (p) , _ tan{;(45°-|y)sin(45°-|y)cosy 45") donnera alors la valeur approchée par défaut, que l'on demande, du coef- ficient k convenant au massif homogène. Quant à l'autre valeur, approchée par excès, et où c'est le maximum $ qu'il faudra égaler à l'angle de frotte- ment du massif homogène proposé pour que ©' et o, soient moindres, on devra la prendre le plus petite possible, et, pour cela, puisque $ est connu, porter dans le dernier membre de (8) la valeur de tangy, définie par (10), ce qui donne I i + sino /i + siiKp V''sin-* — sin^tp \ ' A- I — siiiîp y SUl^ I — Slll'j) et puis attribuer à sinip hi valeur, comprise entre sin"!? et sin-iï», comme on a vu, qui rendra maximum cet inverse de k. La dérivée, par rapport à f, ( 792 ) du second membre de (i3), réduite au dénominuleur commun (i — siii9)-y'sur — sin'-'j, a pour numérateur 2COS'{/v'cOS^(j5 — cos-$+ 2COS*9 — (2 + siixp) C0S*<1>. Or celui-ci, pour ç croissant de zéro à $, diminue sans cesse et s'annule une fois, savoir quand on a (i4 cos°<î' = ' , '^—. — ^ ou 8-^-r =9 + tang- 7 — ;î • » J'ai reconnu que, pour toutes les valeurs usuelles de <î>, c'est-à-dire entre $ = 22° et $ = 47°» cette équation du maximum demandé est résolue, sauf erreur inférieure à une demi-minute, par la formule i5) lang cg4-2M = - ^ '' -^-^- On portera donc la racine y fournie par (i 5) dans l'expression deA' que donne (i3),expressiondevenue,grâceàla valeur de sin-if — sin-cp = cos-çp ~ cos^'' - i-'l Et cette formule fera connaître la limite supérieure cherchée. On n'aura plus ensuite, pour obtenir la meilleure valeur théorique possible de A, qu'à prendre la moymne entre cette limite supérieure et la limite infé- rieure exprimée par (12), où

dans (i5). Cette valeur de k représentera le rapport de la composante normale de la poussée du massif à la pression d'un fluide qui aurait sa densité et qui s'élèverait à la même hauteur que lui contre la paroi. J'ai reconnu qu'elle est d'accord, au degré même de l'approxima- tion que comportent les observations les plus soignées, avec les expé- riences récentes de M. G. Darwin et de M. Gobin ('), ainsi qu'avec celles, déjà anciennes, du colonel Aude. )) 11 suffira d'ailleurs : 1° de multiplier la composante normale de la poussée par la tangente de l'angle de frottement donné pour obtenir la composante tangentielle, dirigée vers le bas, de la même poussée; 2° d'a|)- {') Foir, sur ces expériences, deux Noies insérées aux Annales des Ponts et Chaussées; iiovtinbrc iS83, p. 494 et5io. ( 7y3 ) pliquer la formule (i i) à chacun des deux massifs liétérogènes entre les- quels se trouve compris le massif homogène proposé, pour avoir, en pre- nant finalement la demi-somme des deux résultats, l'angle moyen a. de la surface de rupture avec la verticale. C'est ce que confirment d'autres expé- riences de M. Gobin. » ANALYSE MATHÉMATIQUE, — Sur une équation différentielle. Note de M. H. Poincaré, présentée par M. Hermite. « Dans l'application de sa méthode générale pour l'étude des iiionve- nients des corps célestes, M. Gyidén a été conduit à une équation de la forme suivante : (i) -^ ^ y„+ xcp, -ha:-Oo + ... + a.-"'(p,„-\-. . ., où les !p sont des séries trigonométriques. MM. Gyldén et Lindstedt ont donné des procédés d'intégration de cette équation par approximations suc- cessives. Cette circonstance peut donner quelque intérêt à l'élude de cette équation diiférentielle. » Je supposerai, pour fixer les idées, que le terme tout connu ç^ est iden- tiquement nui, et que les autres 9 ne dépendent que d'un seul argument, par exemple que ces fonctions soient développées suivant les cosinus et les sinus des multiples de t, de façon à admettre la période 2n. » Posons f/jT tly iPx . •^ de dt dt- ' ' ' - « Soit maintenant F une fonction de x, de j et de /, (2) F = F, + F3 + F,+..., où F„j est im polynôme homogène de degré m en x et j-, ayant pour coeffi- cients des fonctions périodiques de t de période in. Soit ensuite ,„, d? f)F d? d? dr , . . (3) TS = ^ + d-.^ + â7:^ = '^'^-^*^-^'^^ -*-•••' où $,„ est un polynôme homogène de degré m en x et y, ayant pour coef- ficients des fonctions périodiques de t. Nous allons chercher à déterminer les »î premiers termes de la série (2), de façon que les m premiers termes delà série (3) soient identiquement nuls. On est conduit à l'équation sui- ( 79-i ) vante, qui définit F,„ quand on connaît Fn, F,. . . ., F,,,,., : ,,, dF.„ (9F,„ iW,, \^àF„ ,,, ,,, (4) -^ +Tr^' + w""^' +2-#^ '^^^— ' où p varie sous le signe 2 depuis 2 jusqu'à m — i. » Il semble, au premier abord, que l'intégration de cette équation iiilio- duira des termes séculaires dans l'expression de F,„. Il n'en est rien. Les termes séculaires sont tous nuls. » Il en résulte qu'il existe toujours une série de la forme (2) qui salis- fait formeilemeiil k l'équation -— = o; mais, comme celte série n'est pas convergente, en général, on poiu'rait croire que l'on ne peut tirer aucune conclusion de l'existence de celte série. » Ce serait une erreur, et, pour le faire comprendre, je vais ajouter au second membre de l'équation (i) un terme de façon que cette équation devienne d-.r „ ,„ , „((h-\1 — = XO, + X-Ç)o 4- . . . -I- Jc"'(f,„ H- . . . -i-'}^x'' ( -- (L étant une fonction périodique de t de période -ir^. Clicrchons ensuite à former une série F==F2 + F3 + ...+ F,„ + ... qui satisfasse formellement à l'équation — = o. On verrait, dans l'un des termes F,„ de celte série, la variable t sortir des signes trigonométriques. On en conclurait l'existence d'ime fonctiony(a:, ^", t) jouissant des pro- priétés suivantes : » 1° C'est un polynôme entier en x et f, dont les coefficients sont des fonctions périodiques de t de période arr. » 2" Quand / est très petit, a: et j sont très petits et réciproquement, quand ^ et j" sont très petits, / est très petit. 7 f » 3° Quand/est inférieur à une certaine limitey^, sa dérivée totale ^ est toujours de même signe, par exemple positive. » Il en résidle que, si la valeur initiale de y est inférieure 'àj^yj ira en croissant jusqu'à ce qu'd ait atteint et dépassé la valeuryu, et, après avoir franchi cette limite, il ne pourra jamais redevenir inférieuràyQ. En d'aulres ( 795 ) termes, si a; et j- sont origitiairement très petits, non seulement ils ne res- teront pas très petits, mais ils ne pourront jamais le redevenir après avoir cessé de l'être. )> Tel est le cas général, el, dans le cas particulier où nous nous étions placé d'abord, la disparition des termes séculaires prouve précisément l'impossibilité de trouver une fonctiony dont la dérivée totale -j soit tou- jours de même signe quand x et j" sont suffisamment petits. » Il résulte de là et de considérations que je ne puis développer ici que les quantités x el j" pourront cesser d'être très petites, mais pour le rede- venir ensuite. Il y a exception, toutefois, quand un certain nombre est com- mensurable. » Dans le cas où la série (2) serait convergente, x el y resteraient tou- jours très petits. » ÉLECTRICITÉ. — Distribution du potentiel dans une plaque rectangulaire, tra- versée par un courant électrique dont le régime est permanent. Note de M. A. Chervet. « Lemme, — Soit ta série Y -(-2 ni Y-I-Znh ^ e » ->r e •' + 1 cosjr ■ $L.,,: ^ ■ ,. ._ : + 2 COS TT - a {00, r ) = ^ 'og ^TE^T^ — Z^^lUiîF dans laquelle n est un nombre entier qui varie depuis — 00 jusqu'à -+- 00 . » C'est une fonction de deux variables, paire par rapport à chacime d'elles, à deux groupes de périodes (o, 2b) et (2^, o), c'est-à-dire que l'on a $(a?, r) = négative pour x'^ -■ Sa valeur est -f- qo pour 07 = o, j ^ o; elle est égale à — =0 pour x =z a, ^- = o. ( 796) )) On peut ramener cette fonction à des fondions connues : $ [x, y) = lo" -^, .[, , '—{ -, les fonctions 5o et 0, étant définies par les équations (28) (p satisfait à l'équation diflérentielle » I. Plaque reclancjulaire limitée par les droites x = o, x ^^ a, J" = o, j- := -H co . Deux électrodes circulaires, de très petit rayon p, sont : l'une, au po- tentiel + Vq, au point j? = o, j = o; l'autre, au potentiel — Vq, au point X = rt, y = 0. — Le potentiel en chaque point .r, /de la plaque sera doiuié par l'équation V V Tt - — 7t - X e " + c " -\- 2C0S/7- 1 ^ 'ogT^? y ^ - — Tt ■ X _- e " + e " -f- 2 cosTT — 2log — (Voir Comptes rendus, i[\ septembre i883.) » IL Plaque rectangulaire limitée par Us droites : œ = o, x — a, j =z o, y z= b. Deux électrodes circulaires de très petit rayon p, sont : l'une, au potentiel -4- Vo, mi point x = o, ^ = o ; l'autre, au potentiel — V„, an point x ^ a, 2=0. — Il résulte des propriétés de la fonction i\> que le potentiel en un point [x, jr) du rectangle sera V = A$(a;, j), » Pour déterminer la constante A, on écrit qu'au point j:- = p, j- = o, le potentiel est égal à Vfl. Pour ces valeurs particulières des variables, le terme de la série qui correspond à « = o devient 2 log — -, et par rapport à ce terme on peut négliger tous les autres. » Alors 2 loy — 77p ( 707 ) n III. Les deux ékclrodes sont: L'une, au potenlief -H Vo, au point (a. |3); raulre, an jiolenUel — Yq, au point {a — k, fi) ; y. esl) + <^{x — y-,j H-/3) + (.r + a, j>-/3)+(î)(^4-a,j- +- /3)J, que j'écrirai, pour abréger, v = A.<^(.r ±ic, r ±iS), donne l'expression du potentiel en chaque point {x,j]. » Si l'on fait x = a + p, j = (3, on doit avoir V = Vq, ce qui détermine la constante ■}. log M IV. Plaque rectangulaire limilce par x = o, a- = rt, j = o, y ::= b. Plusieurs électrodes circulaires, de très petit rajon p, à des potentiels diffé- rents, -+- V„, + "V'o, + V'é, + . . ., sont disposées anx points {a, (3), («', /i'), (a", |5"), . . ., ci les électrodes négatives, aux potentiels — ¥„, — V'^, — V'g, . . ., 5onf aux points {a — a, |3), (rt — a', jS'), {n — a", fi"), etc.; a, a', a" soîi/ plus petits que n; fj, |5', p" 5onf plus petits que b. — Le potentiel au point [x, y) sera donné par l'équation _ Vo-î'(-^-±a, J ± ,3) + VX-r ±a'. .) ± ^') + V; -1' ('-A: a", J ±: p" ) + ■ ■ ■ 2log TTp ÉLECTRICITÉ. — Sur le phénomène du transport des ions et sa relation avec la conductibilité des dissolutions salines. Ts^ote de M. E, Boutt, présentée par M. Jamin. « Dans deux Notes antérieures ('), j'ai étudié la conductibilité électrique d'un grand nombre de sels neutres, anhydres ou hydratés, en dissolution très étendue, et j'ai démontré qu'ils possèdent tous la même conductibi- lité à équivalents égaux. L'électrolyse de tous ces sels présente un carac- tère commun, qu'il importe de mettre en évidence, pour se rendre compte (') P'oirp. i4o et 36i île ce Volume. C. R., i88.',, i" Se/nestre. (T. XCVUl, N" 1^.) ^ o4 ( 798 ) de la signification de la loi que j'yi énoncée et des exceptions qu'elle comporte. )) Je rappellerai d'abord en quoi consiste le phénomène bien connu du transport des ioîis. Considérons un voltamètre dont les électrodes sont très écartées et dont la construction est telle qu'on peut, .iprès l'électiolyse, séparer les liquides qui baignent le pôle positif et le pôle négatif, pour en faire l'analyse. Quand le voltamètre contient, par exemple, une dissolution de sulfate de potasse, on trouve que la liqueur s'est également appauvrie aux deux pôles, de telle sorte que si le voltamètre a été divisé en deux moitiés égales, et si un équivalent de sel a été décomposé, il manque un demi-équivalent de sulfate de potasse de part et d'autre : à la place, on trouve un équivalent d'acide sulfurique autour du pôle positif et un équi- valent de potasse libre au pôle négatif. Je désignerai une électrolyse de cette espèce sous le nom à' électrolyse normale. » Si, au contraire, le voltamètre contient une dissolution de nitrate de soude, on trouve que la liqueur s'appauvrit progressivement autour du pôle négatif, et, quand un équivalent de se! a été décomposé, la perte de concentration au pôle négatif correspond à o,6i4 d'équivalent, et au pôle positif à o,386 seulement. Hittorf ('), qui s'est particulièrement occupé de ces phénomènes, désigne ces nombres sous le nom de nombres de transport [Ueberfùhrumjzahlen) : il indique leur valeur pour un grand nombre de sels dissous à divers états de concentration, et, en particulier, pour la plupart des sels anhydres ou hydratés étudiés dans ma première Note. » Il serait trop long de transcrire ici tous les résultats de Hittorf. Il suf- fira d'indiquer que pour les sels anhydres (AzH*Cl; RCl; KO, SO"; KO, AzO'; KO,CrO'; etc.) l'électrolyse est très sensiblement normale, même dans les liqueurs concentrées. Les nombres de transport s'écaitent à peine (") de la valeur o,5 pour des concentrations voisines de ^, et leur concordance, presque rigoureuse, deviendrait sans doute absolue pour les concentrations de -—^ <^t jTiVô que j'ai employées. » Pour les sels hydratés (ou contractant avec l'eau des combinaisons définies), nous avons vu que la résistance spécifique est en général beaucoup (') HiTTOKF, Pngg. Ann., LXXXIX, p. 177; XCVIII, p. i; CVI, p. 337 et 5i3; i853 à 1879. (-) Les valeurs extrêmes sont 0,565 et 0,462 ])our le i)ôle m'galif. La moyenne jjcnéiale est, pour le même pôle, o,5oi. ( 799 ) plus grande que ne le prévoit la loi des équivalents pour les liqueurs de concentration moyenne; mais que cette loi s'approche d'autant plus d'être vérifiée que les dissolutions sont plus étendues. Il résulte des Tableaux de Hitlorf que ces sels donnent des nombres de transport très différents de 0,5, mais qui se rapprochent de ce nombre à mesure que la dilution aug- mente. Dans le Tableau suivant, S représente le nombre de grammes d'eau unis à i^"' de sel, ii le nombre qui exprime la perte de sel au pôle négatif par équivalent de sel décomposé : Nature du sel. S. n. 1,6974 0,780 2,o683 o>77'' 2,36o8 o,y65 CaCl , { '2)739 0,749 3,9494 0,727 20,918 0,683 i38,26 01673 i 2,5244 0,778 ZiiO, SO' 4»o5'8 0,760 ' 267 , 16 o,636 5,2796 0,762 20g, 58 o,656 MgO, SO^ » Ces électrolyses sont donc anormales, mais s'approchent de plus en plus de devenir normales à mesure qu'on emploie des dissolutions plus étendues. » On doit conclure de ces rapprochements que la loi des équivalents ca- ractérise les électroljses normales, c'est-à-dire telles que l'électrolyse ne mo- difie pas la concentration relative de la dissolution autour des électrodes. Si, comme je le crois, les éléments du sel entraînent mécaniquement de l'eau, ils en entrahient des quantités égales vers les deux pôles. Il reste à savoir ce qui arrive dans le cas où l'électrolyse n'est pas normale et ne tend pas à le devenir quand la dilution augmente. En examinant les Tableaux de Hittorf, j'ai trouvé quelques cas de cette espèce, nettement caractérisés. Ainsi, pour le nitrate de soude, on a : Nature du sel. S. n. 3,0664 o,588 NaO, AzO^ 2,994 0,600 ( 34,756-128,71 0,614 Le nombre n varie peu avec la dilution et paraît plutôt s'écarter de la ( 8oo ) valeur normale o,5 à mesure que la dilution augmente. La comparaison de la résistance de dissolutions de nitrate de soude à des dissolutions de chlorure de potassium de même concentration m'a fourni les résultats suivants : Rapport Rapport des des Conceniration. résistances, éqviivalents. 1,489 ) 20(1 _1 10 01) - .,47« i '•'^' » La lésistance spécifique varie à peine avec la dilution. Elle est à peu près égale à i,3 fois sa valeur théorique. » Les seules substances appartenant à la catégorie des sels neutres qui m'aient offert les phénomènes du nitrate de soude sont : » Les sels de iithine; » Le chlorure de sodium ; » Les nitrates de baryte et de chaux; » Les iodures de sodium et de calcium, » Pour ces divers sels, l'électrolyse est anormale d'après les recherches de Hittorf et celles de M. Kuschel ( ' ), et l'écart que je constate [)ar rapport à la loi des équivalents est d'autant plus grand que le nombre n s'écarte lui-même davantage de la valeur normale o,5. » Il faut sans doute considérer les sels en question comme entraînant Tuie certaine quantité d'eau comtmee, en outre de celle qui est entraînée mé- canicjuemcnl. Cette eau, transportée enexcès vers le [jôle négatif, correspoml à l'accroissement de résistance que l'expérience nous révèle (-). » ÉLECTRICITÉ. — Résistance îles chrirbons à Unnière employés dans les phara électriques. Note de M. F. Lucas, présentée par M. Cornu. « Les charbons ou crayons cylindriques emjjloyés en France pour la |)ro(!uction des arcs voltaiques des jjhares sont fabriques par M. Carré; on donne o™,oi6 dediamèlreaux crayons destinés à produite la lumière ordi- naire, dite lumière simple, et o'",o24 aux crayons destinés à produire excep- tionnellement, lorsque l'atmosphère est très embrumée, une liuuière |jIus itUense, dite lumière double, (') KcsciitL, ff'iert. J/iii., t. XII!, pJ-iSg; 1881. C^) Ce trav^iil a «né cxécut.^ au Lajjoratoirc de reilitTclifs |)llv^i3970^ + o, 0000830'' » La surface de refroidissement, pour un cylindre de o™,oi6 de dia- mètre et de o'",4oo de longueur, étant approximativement de aoooo™""', il suffirait de diviser K par 20000 pour obtenir la fraction de calorie dégagée, pour chaque valeur de 0, par millimètre carré de surface du crayon. Cette formule (7) s'applique, comme les précédentes, à des valeurs de 0 comprises entre 4oo et 900° C. » ( 8o3 ) ÉLASTICITÉ. — Sur la vérification des lois des vibrations transversales des verges élastiques. Note de M. E. Mercawier, présentée par M. Conui. « En reprenant mes recherches sur les récepteurs radiophouiqncs, j'ai été conduit à chercher une formule pratique permettant de calculer a priori les dimensions d'une lame élastique en forme de rectangle allongé de faihle épaisseur vibrant transversalement, lorsqu'on se donne d'avance la hauteur du son qu'elle doit produire. » La solution de ce problème exige nécessairement l'enregistrement chronograpliiqne des vibrations des lames étudiées, opération difficile quand on emploie pour les produire les moyens ordinaires, le choc on le frottement d'un archet. En opérant sur des lames de substances magné- tiques comme le fer et l'acier, je suis parvenu à entretenir électriquement leurs vibrations par une méthode identique à celle que j'ai indiquée en 1873 pour les diapasons. » Lorsqu'une ou les deux extrémités de la lame sont encastrées solide- ment, cela est facile; mais cela paraît moins aisé dans le cas que j'avais particulièrement en vue, celui des lames dont les extrémités devaient être libres, comme dans l'instrument connu sous le nom d'harmonica. On y parvient de la manière suivante. » On pose la lame sur deux cordons tendus sur des supports en bois ou en plomb, à peu près aux points où la théorie indique qu'il peut se dé- velopper deux nœuds, c'est-à-dire vers les 0,22 de la longueur, à partir des extrémités. Un électro-aimant est placé au-dessous du centre de la lame : l'un des bouts de son hélice est relié à un point de l'une des lignes formant les noeuds; l'autre à une plaque de platine mobile à l'aide d'une vis ««- dessous d'un style fixé à l'une des extrémités de la lame élastique ; dans ce circuit sont intercalés une pile et un très petit électro-aimant enregistreur à armature très légère armée d'un style, et dont la résistance est à peu près égale à celle de l'éleclro-aimant placé au-dessous de la lame. Le style de l'électro-aimant enregistreur est placé à côté de celui d'un électro-diapason d'environ 100 vibrations doubles, en face du cylindre d'un chronographe. » Il suffit de mettre en contact, à l'aide de la vis, la plaque de platine avec le style de la lame pour que celle-ci vibre d'une manière continue, ainsi que l'armature de l'électro-aimant enregistreur convenablement ré- glée à l'aide d'un ressort de rappel; il est aisé de s'assurer, d'ailleurs, que la lame et l'armature vibrent synchroniquement. ( «o'i ) » Avec des lames ayant jusqu'à 4°"" d'épaisseur, ou a de bons résultais avec une pile de 2^' ou 3*=' au bichromate de potasse. » On obtient ainsi des graphiques parfaitement nets, dont la lecture met eu évidence les relations suivantes : » I. Variation de la largeur de la lame. — Lame d'acier de 299™™ de longueur et de 4"" d'épaisseur. — On a fait varier la largeur de 80°"" à 60™™ et à 20™™, les autres dimensions restant constantes. On a trouvé : mm mm mm Largeur de la latne 80,00 5^,00 20,00 Koiiibie de périodes (vibrations douilles). . 345î85 2.46, 5o 245,23 » D'où cette conclusion évidente : )) Le nombre de vibrations d'une lame élastique (définie comme ci-dessus) est indépendant de sa largeur. » II. Variation de l'épaisseur. — Lame d'acier de 299™'" de longueur et de 20™™ de largeur. — Ou a réduit successivement à la machine à raboter l'épaisseur de la lame de 4'"™ à 3'"'", i, à 2™™, i et à i™™, 5. La mesure des épaisseurs a été faite en plusieurs points de la lame avec un compas d'épais- seur : elle a été comparée à celle qu'on déduit du poids de la lame, de sa densité, de sa longueur et de sa largeur; la concordance a eu lieu à 0°"", i prés. « Ou a trouvé ainsi : , mm tum mm mm Epaisseurs de la lame ((■) 4'00 3,i 2,1 i,5 Nombre de périodes («) 289,00 181,24 123,48 9^)0!) Rapport des épaisseurs » ijsg ')90 2,66 Rapport des nombres «...,.. . » i,32 'i94 2,60 » L'accord entre les deux dernières lignes est suffisant, eu égard à la difficulté de mesurer avec précision les épaisseurs, pour qu'on puisse con- clure que le nombre des vibrations d'une lame élastique est proportionnel à son épaisseur (plus généralement à la dimension suivant laquelle s'effectuent les vibrations). » IIL Variation de la longueur. — La lame jirécédente a été succes- sivement réduite de 299""°à249""°,5, à igg^^jS et à i49™'",o. Ou a trouvé : mm u]m mm mm Longueurs de la lame 299,00 249>5o 199,60 149,00 Nombre de périodes (/i) 92!°9 i'33,o3 207,^1 368,25 Rappoit inverse des carrés des ) ,_^ ,^ , _ , ' '. .) 1 ,436 2,245 4.o3 longueurs ) Rapport des nombres « » ')444 2,^55 4? 00 ( 8o5 } » Les différences entre ces lignes de rapports mettent en évidence des erreurs relatives varinnt de o,oo4 à 0,006 seulement. » On peut donc en conclure que le nombre des vibrations d'une lame clnslique est en raison inverse du carré de sa longueur. I) Il résulte de ces expériences que le nombre n des vibrations d'une lame élastique libre de longueur /, de largeur /', d'épaisseur e, donnant le son fondamental, peut être représenté par la formule (.) " = K.J' R étant un coefficient indépendant de /'. C'est bien la formule connue résultant de la théorie de l'élasticité. » Dans une prochaine Communication je m'en occuperai au point de vue de la détermination pratique du coefficient K. THERMOCHIMIE. — Théorie générale de la dissociation. Note de M. Isambert, présentée par M. Debray. « lies lois générales qui règlent la dissociation, et que j'ai indiquées dans une Note précédente, peuvent s'établir avec toute leur généralité en partant des données générales que fournit la Théorie mécanique de la chaleur. » En effet, soient Q la variation de chaleur qui correspond à un chan- gement dans l'état d'un corps à la température constante i, E représentant l'équivalent mécaniqiie de la chaleur; QE est la variation d'énergie qui constitue le phénomène thermique. On a QE^U + S; U représente la variation d'énergie interne, S la variation d'énergie extérieure; si l'état du corps ne change pas, Q = o ou U + S = o. A une température différente T, on aurait de même U'+ S'= o, U' et S' étant les nouvelles valeurs de U et S. En combinant ces deux relations, on a U' — U -i- S' — S = o. » En chauffant, par exemple, de ^ à T un corps capable de se dissocier en donnant naissance à une ou plusieurs substances gazeuses, on déter- mine une variation U' — U de l'énergie intérieure. En même temps la pres- sion passant de ^ à H, tensions maxima des gaz aux ten)pératures t et T, l'équilibre sera obtenu, et le corj^s restera dans le même état si U'- U-l-S'-S = o. Or la variation de l'énergie intérieure U'— U est donnée par la différence G. R., iS84, I" Semestre. (T. XCVIII, N° 15. lO^ ( 8o6 ) (les chaleurs de combinaison E(Qt — Q,); S' - S est égale à la différence Ch — S^, c'est-à-dire par le travail de compression de ^ à H, Gh- » La relation générale sera alors Qy— Qf + Aef, = o, A représentant l'inverse de l'équivalent mécanique de la chaleur ou -• La différence U'_ U étant négative, l'énergie interne du gaz a diminué; il faut, pour rétabhr l'équilibre, produire un travail extérieur positif dont la valeur ab- solue soit égale à U' — • U. » La différence d'énergie intérieure peut se représenter encore par une autre expression : on a, comme l'a montré M. Berthelot, Qt -Qc = pic -c){T:-t), en appelant p le poids total, c' et c les chaleurs spécifiques moyennes du composé et de ses éléments La relation générale qui lie entre elles les quantités H, A, T, < est donc Asf, = p(c — c')(T — t). » Cette relation s'applique à tontes les questions de dissociation, de va- porisation, de tensions, de transformations isomériques, comme celle de la transformation du paracyanogène, etc. Dans tous les cas où il y a produc- tion d'un gaz ou d'une vapeur, si l'on n'arrive pas à une exactitude ab- solue, du moins on ne commettra pas une grande erreur en évaluant le travail comme si le gaz était un gaz parfait; en appelant V l'augmentation du volume produite par la transformation à la température T, et, comme V = V„(i + aT),on aura, en passant aux logarithmes ordinaires, Iost = k(c — e-') =• » Cette expression, pour une même valeur de la différence T — t, montre que le logarithme du rapport -j- est proportionnel à la différence des chaleurs spécifiques moyennes c — c', inversement proportionnel à - + T, qu'on appelle souvent la température absolue. La chaleur de com- binaison n'entre pas d'une manière directe dans l'expression de logy» mais l'expérience nous apprend que les valeurs de T qui correspondent à une même valeur de h sont d'autant plus grandes que T est plus grand : ( 8o7 ) en outre, le coefficient c — c' peut dépendre d'une façon inconnue de celte même quantité. » Dans cette expression nous supposons que S' — S, qui représente la variation du travail extérieur, ne porte que sur les produits de la décom- position ou de la transformation eu gaz. Il pourrait arriver que le corps lui-même produisît également un travail appréciable, ainsi que cela arrive dans l'étude de la dissolution du gaz. De même, le travail peut résulter de la compression de deux gaz différents, produits dans une même décom- position. Tous ces travaux devront être évalués avec leurs signes pour donner la différence S' — S. » Enfin, dans certains cas, les variations de c — c', qui sont le plus sou- vent assez peu importantes pour permettre de regarder la différence c — c' comme constante dans un intervalle de température assez étendu, pourront devenir assez notables pour nécessiter une correction. C'est ce qui arrive, par exemple, si l'on cherche à vérifier la formule par comparaison avec l'expérience pour le chlorure d'argent ammoniacal AgCl, 3AzH', qui pro- vient de la combinaison de 2AgCl, 3AzH' avec 3 AzH*. La tension de dis- sociation du composé ammoniacal inférieur étant assez sensible déjà quand on étudie la dissociation du composé saturé, l'expression U' — U devient alors U'— U + U'j — U,. La couiparaison des résultats de l'expérience avec ceux du calcul nécessitera donc, dans certains cas, une étude plus attentive des détails de l'expérience. Ces conditions étant satisfaites, l'ac- cord entre les résultats de l'expérience et ceux du calcul est aussi complet que possible. » CHIMIE. — Sur la mesure de la tension de dissociation de l'iodure de mercure. Note de M. L. Tkoost, présentée par M. Debray. « Pour rendre évident le phénomène de la dissociation d'un composé gazeux, H. Sainte-Claire Deville mettait à profit la coloration violette de la vapeur d'iode. » En chauffant, sur un fort bec de gaz, un ballon de verre contenant de l'iodure de mercure, il déterminait la fusion, puis la vaporisation de ce corps, qui fournit une vapeur absolument incolore. La température continuant à s'élever, la vapeur incolore se dissociait en vapeur de mer- cure et en vapeur d'iode, et la coloration violette de l'atmosphère du ballon devenait d'autant plus intense que la dissociation était plus avancée. /> En laissant ensuite la température s'abaisser, on voyait cette colora- ( 8o8 ) tion diminuer peu à peu, puis disparaître complètement, la vapeur d'iode et la vapeur de mercure se recombinant, pour former la vapeur incolore d'iodure de mercure, qui se condense en cristaux jaunes passant au rouge dans les conditions connues. » Cette expérience, qui démontre d'une manière si nette la décomposi- tion partielle de ce composé, ne permet pas d'en conclure sa tension de dissociation. » La détermination de la teinpérature d'ébulliliou du sélénium m' ayant fourni un point fixe, où l'iodure de mercure a une tension de dissociation notable, j'ai pu calculer cette tension pour la température de 665°. » Jj'iodure de mercure est chauffé à cette température, dans un ballon de verre très siliceux et très peu fusible, dont le col a été étiré. Ce ballon était préalablement rempli d'azote et taré. » On en ferme au chalumeau la pointe effilée, lorsque la température a été maintenue quelque temps constante. Des expériences préliminaires, de durée différente, indiquent le temps minimum nécessaire pour que la tension de dissociation du composé se soit établie ('). » On note la pression à laquelle le ballon a été fermé; cette pression est égale à la somme de la force élastique du gaz composé ( iodure de mer- cure) non dissocié à la température de l'expérience et des forces élastiques de chacun des gaz composants (vapeur d'iode et vapeur de mercure) qui, devenus libres, limitaient la dissociation. » On laisse refroidir lentement le ballon ; l'iode et le mercure, qui avaient été mis en liberté par l'élévation de température, se recombinent, de sorte que, après le refroidissement, l'iodure de mercure dissocié s'est reconstitué. On pèse le ballon fermé et, en ajoutant à son augmentation de poids le poids de l'azote qui le remplissait au moment de la première pesée et qui en a été chassé pendant l'expérience, on a le poids de l'iodure de mercure contenu dans le ballon, dont on connaît la capacité. » Ces données permettent de calculer la tension de dissociation de l'io- dure de mercure. En effet, en écrivant que ce poids est égal à la somme des poids de la vapeiu' d'iodure de mercure qui existait encore à la tempéra- ture de l'expérience et des vapeurs d'iode et de mercure qui, devenues libres, limitaient la dissociation, on a une première équation dans laquelle entrent, (') Il ne faut pas d'ailleurs prolongoi', outre mesure, la durée de l'expérience, car il s'établirait une diffusion inégale de la vapeur d'iode «:t de lu vapeur de merciue qui alté- rerait les résultats. (8o9) avec la capacité du ballon, à la température de 665", les densités connues des deux composants et du composé, ainsi que les forces élastiques incon- nues que possédaient ces trois cor[)S à l'état de vapeur au moment de la fer- meture ('). » On a une seconde équation entre ces forces élastiques en écrivant que la pression finale, observée à la fermeture du ballon, est égale à la somme des trois tensions partielles des vapeurs d'iode, de mercure et d'iodure de mercure occup;ait le volume total du ballon. » Enfin, une troisième équation entre la tension de la vapeur d'iode et celle de la vapeur de mercure est fournie par le rapport (de 2 à i) que don- nent les lois de Gay-Lussac pour le volume des gaz (vapeur d'iode et va- peur de mercure) qui se combinent pour former l'iodure de mercure. » On peut, à l'aide de ces trois équations, déterminer la force élastique de chacun des gaz (vapeur d'iode et vapeur de mercure) mis en liberté, et la force élastique du composé gazeux (vapeur d'iodure de mercure) non dissocié. » Voici le résultat de deux des expériences faites sur l'iodure de mer- cure, à la température d'ébullition du sélénium, dans des ballons en verre très siliceux et très peu fusibles : I. II. Poids de l'iodure de mercure trouvé à la fin de l'expérience.. . i^^, 889 i''',4947 Volume du ballon de verre à o" 258" 280", 5 Pression à la fermeture 749'"'">44 748""", 92 Tension de la vapeur d'iode libre 96'"™, 67 ici™"', 28 Tension de la vapeur de mercure libre 48"™» 33 5o'"™,64 Tension de dissociation i45"'",oo i5i™'",92 Fraction de l'iodure non dissocié 0,806 o )797 Fraction de l'iodure dissocié o> '94 o,2o3 )) Il en résulte que, pour une pression d'environ ^So"™, la tension de dissociation de la vapeur d'iodure de mercure, c'est-à-dire la pression des gaz libres, est d'environ iSo""". Cette tension de dissociation correspond à la fraction de l'iodure de mercure qui a été décomposée et qui est égale sensiblement à ~. » Dans une prochaitie Commutiicatiou, je donnerai les résultats obtenus ponr la tension de dissociation de l'acide carbonique, en opérant d'une ( • ) On admet que, dans les limites de température et de pression où l'on opère, ces va- peurs ont sensiblement le même coefficient de dilatation et le naéme coefficient de coinpres- sibilité de l'air. (8io) manière analogue, aux températures les plus élevées que la porcelaine puisse supportei . » CHIMIE. — Sur le phénomène de la surchauffe cristalline du soufre. Note de M. D. Gernez, présentée par M. Debray. « Certains cristaux éprouvent, loisqu'on les chauffe, une transformation en éléments cristallins d'une forme différente. Ce changement se produit brusquement à une température déterminée pour quelques-uns, par exemple dans le cas de la boracite étudié récemment par M. Mallard ; j'ai reconnu qu'il en est qui se comportent autrement : tel est le soufre octaé- drique, pour lequel l'action de la chaleur qui est nécessaire au phénomène n'est pas suffisante, de sorte que, à partir d'une température déterminée, il est dans un état d'équilibre instable que je proposerai de désigner sous le nom de surchauffe cristalline. » On sait depuis longtemps que le soufre octaédrique, chauffé à une température voisine de son point de fusion, se change en prismes très petits et de transparent devient opaque. Tous ceux qui ont écrit sur ce sujet sont unanimes à attribuer ce changement à l'mtervention seule de la chaleur, mais ils diffèrent d'opinion sur la température à laquelle il se produirait. Si l'on s'en rapporte aux assertions les plus récentes ('), le soufre octaédrique chauffé vers no** devient prismatique, tandis que l'on trouve dans les anciens Traités de Chimie que cette transformation s'effectue à ioo°. Cette divergence d'assertions ne tient pas à une erreur d'observation, car si l'on chauffe du soufre octaédrique sans prendre de précaution spéciale, soit à loo", soit à iio° ou aux températures intermé- diaires, on constate qu'il peut se faire que la transformation se produise, tandis qu'il peut arriver aussi qu'à ces diverses températures, et même après une action de la chaleur longtemps prolongée, on n'observe aucun chan- gement. Il y a évidemment, dans cette expérience, une cause occasion- nelle qui a échappé aux observateurs et qui fait que les uns ont pu voir le changement se produire à loo", tandis que d'autres ne l'ont constaté qu'à iio°. » D'un autre côté, s'il était vrai que l'action de la chaleur intervînt seule pour produire le changement des octaèdres en prismes, il eu résulterait (') M. Mallard, Action de la chaleur sur les corps crislalUsés [Journal de Physique, 2° série, t. II, p. 217 ). ( 8'" ) évidemment qu'il serait impossible de produire des octaèdres aux tempé- ratures supérieures, soit à loo", soit à iio°. Or j'ai depuis longtemps établi (') que si, dans du soufre d'origine quelconque, maintenu en sur- fusion, on introduit un germe cristallin octaédrique, on le voit se déve- lopper jusqu'à solidification complète de la quantité de soufre employée. Cette expérience ne demande pour réussir qu'un peu de soin, car il faut éviter de semer d'autres cristaux que des octaèdres et de la patience, car l'accroissement des octaèdres est extrêmement lent si le soufre a été chauffé à haute température : elle réussit, du reste, quelle que soit la température du soufre surfondu, ne fût-elle que de quelques dixièmes de degré infé- rieure au point de fusion du soufre octaédrique. A quoi tient cette contra- diction entre le fait que je viens de rappeler et la transformation des octaèdres en prismes? Uniquement, comme je vais le démontrer, à ce que les expérimentateurs qui l'ont réaHsée introduisaient, sans s'en apercevoir, la cause déterminante du phénomène : une parcelle de soufre prismatique. » En effet, en prenant les précautions nécessaires pour que le soufre octaédrique ne soit soumis qu'à l'action de la chaleur, on reconnaît qu'on peut le conserver jusqu'à son point de fusion sans qu'il éprouve de trans- formation, même lorsqu'on le chauffe pendant des journées entières au- dessus de loo". Tl suffit pour cela de le préserver du contact de parcelles, si petites qu'on les suppose, de soufre prismatique. L'action de la chaleur seule est donc impuissante à produire le phénomène; il n'en est plus ainsi dès qu'on touche la masse octaédrique avec une parcelle de soufre prisma- tique : aussitôt, à partir du point de contact, la transformation se produit et gagne de proche en proche toute la masse. Cette expérience réussit à coup sûr, et elle présente des caractères un peu différents suivant l'origine du soufre octaédrique employé. Si l'on opère sur du soufre qui n'ait, avant de cristalliser en octaèdres, été chauffé que peu au-dessus du point de fusion, à i3o" par exemple, on ne peut pas suivre les progrès delà transformation dans le bain liquide où elle s'effectue; le soufre transformé reste translu- cide à chaud, mais, dès qu'on le retire de ce bain pour le ramener à la température ordinaire, on voit immédiatement blanchir et devenir opaque toute la partie transformée, comme si les éléments prismatiques étaient restés réunis et ne se séparaient qu'au moment du refroidissement. Au contraire, lorsque les octaèdres proviennent de soufre primitivement chauffé à une température élevée, on peut suivre les progrès de la transformation dans ') Comptes rendus, t. LXXXIII, p. il"]. ( 8l2 ) e bain où elle se produit, car la masse translucide devient graduellement opaque au moment même de la transformation. » Dans tous les cas, cette propagation du phénomène, de proche en proche, sous l'influence des éléments successivement transformés, montre bien que l'action seule de la chaleur n'est pas suffisante pour la détermi- ner, car, s'il en était ainsi, on l'observerait simultanément sur tous les points de la masse qui sont à la même température, |)ar exemple sur toute la surface extérieure d'un cylindre de soufre plongé dans un bain à tem- pérature uniforme. Ainsi l'action de la chaleur qui est nécessaire à la pro- duction du phénomène n'est pas suffisante, et le contact d'une parcelle cristalline prismatique le détermine. » Ayant un moyen de déterminer à coup stir la transformation des oc- taèdres en prismes, il est alors facile de chercher entre quelles limites de température elle est possible : j'ai reconnu qu'elle est comprise entre des températures très peu inférieures à 97°, 6 et 98°, 4 pour des échantillons de soufre octaédrique produits dans les circonstances les plus diverses et la temjiérature de fusion du soufre octaédrique. Je ferai connaître prochaine- ment les particularités diverses que présente cette transformation. » THEUMOCHIMIK. — Sur la non-exislence de l'Iiydralt d'ammonium. Note de M. D. Tommasi, « Une des questions qui a le plus préoccupé les chimistes a été de savoir si une solution aqueuse d'ammoniaque renferme AzH' ou bien AzH*,OH analogue à l'hydrate de potassium KOH ou de sodium NaOH. Beaucoup de chimistes admettent, dans l'ammoniaque aqueuse, l'existence de l'hydrate d'ammonium AzIP, OH. En effet, une solution ammoniacale, froide et saturée, d'une densité deo,9i2 et contenant 23,226 pour 100 d'am- moniaque, répond à une formule analogue de celle de l'hydrate potassique. Mais cet hydrate, si toutefois il existe, est très instable; le vide et un cou- rant gazeux en séparent l'ammoniaque à froid. » D'autre part. M, J. Thomsen, se basant sur des considérations phy- siques et thermochimiques, est arrivé à la conclusion que l'hydrate d'am- monium n'existerait pas dans l'eau ammoniacale. En suivant une voie toute différente, je suis arrivé à une conclusion identique à celle de l'émi- nent chimiste danois. Et, en effet, si l'on compare la chaleur de formation de tous les hydrates solubles, calculée d'après la loi des constantes ther- miques, avec la chaleur de formation de ces mêmes hydrates trouvée ex- ( «'3 ) périmentalennent, on trouve un accord des plus complets, sauf cependant pour l'ammoniaque, dont les calories de combinaison théoriques diffèrent considérablement de celles que donne l'expérience. » Il est aisé de s'en convaincre par l'examen du Tableau suivant : Calories de combinaison calculées ('). trouvées (-). Hydrate de sodium . 77 j7 77 >^ >> liihiiun 83,4 83,3 >' thallium ao,o 20,0 » calcium ... i5o,6 i5o,i » baryum 28,4+»^ 28,o-i-x(') » strontium i58,6 i58,2 » ammonium 54,2 21 » Il résulterait de là que la constitution de la solution ammoniacale est différente de celle des hydrates alcalins, et que, par conséquent, on a tort de la comparer à une solution de potasse ou de soude. » CHIMIE. — Sut la décomposition par l'eau des combinaisons du chlorure cui- vreux avec le chlorure de potassium et l'acide chlorhj'dr'ique. Note de M. H. Le GuATELiER, présentée par M. Daubrée. « J'ai montré, dans une Communication précédente, par la discussion des expériences de M. Ditte, que lorsqu'un sel neutre solublese décompose au contact de l'eau en sous-sel insoluble et en acide libre, sa décomposition n'est jamais complète, comme on l'admettait jusqu'ici, même en présence d'un grand excès d'eau, mais qu'il se dissout toujours une partie du sel non altéré, en même temps que l'acide provenant de la décomposition de l'autre partie et que la quantité, de sel qui peut ainsi se dissoudre, sans alté- ration, croît avec la quantité d'acide contenue dans la liqueur. Ce résultat est d'accord avec les anciennes expériences de M. Schlœsing sur la décom- position des carbonates acides de chaux et de baryte, avec les récentes ex- périences de M. Joly ('') sur la décomposition du phosphate acide de chaux, avec les expériences que j'ai faites sur la décomposition de quelques sels ( ') D'après la loi des constantes thermiques. {-) Par M. Thomsen. (3) JT = chaleur de combinaison de Ba -t- O non encore déterminée. (*) Comptes rendus, t. XCVII, p i486, 24 décembre i883. C. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVIU, IN° 15.) I O^) (8i4) doubles et que je donne dans cette Note. On est donc en droit de consi- dérer celte loi connue générale et de l'étendre à la décomposition de tous les sels neutres, acides ou doubles, se décomposant au contact de l'eau en donnant naissance à un sous-produit insoluble ou, pour parler plus exac- tement, peu soluble. » Cette loi établit de grandes analogies entre les équilibres chimiques qui se produisent dans lessystèmes liquides, soit homogènes, soit hétérogènes. On peut dire en effet que tout se passe, dans le cas considéré, comme si l'on était en présence d'un système homogène (décomposition du bisulfate de potasse par l'eau, par exemple), dans lequel l'un des produits de la décom- position (sulfate de potasse) serait maintenu en quantité constante. Les expériences de M. Berthelot montrent qu'alors la quantité de sel qui peut se dissoudre sans altération croît avec la quantité d'acide libre contenue dans la liqueur. I) On peut remarquer de plus que cette hypothèse serait l'expression à peu près exacte de la réalité dans le cas où il serait démontré que l'ac- tion des corps dissous sur le précipité est, sinon nulle, du moins assez faible et assez lente pour que l'on puisse en faire abstraction. L'équilibre s'établirait alors exclusivement dans la dissolution, et le sous-produit de décomposition peu soluble n'interviendrait dans l'équilibre que par la quantité sensiblement constante qui en est dissoute. )> Les expériences de M. Ditte conduisent à une seconde conclusion qui n'est plus d'accord avec celle des expériences de M. Schlœsing et de M. Joly. Si la quantité d'acide libre nécessaire pour empêcher la décom- position de quantités croissantes de sel va d'abord elle-même en croissant, elle ne croîtrait pas cependant indéfiniment et tendrait vers une limite définie, à partir de laquelle la liqueur pourrait dissoudre des quantités quelconques de sel sans le décomposer. Ce fait a été observé dans la dé- composition de deux sels seulement : l'azotate de bismuth et le sulfate de mercure. Ces expériences sont trop peu nombreuses pour que l'on puisse en conclure l'existence d'une loi générale. Il m'a semblé qu'il serait inté- ressant de reprendre l'étude de cette question à ce point de vue particulier et de chercher si l'on observait une limite semblable dans la décomposition par l'eau de sels autres que les précédents. » Je donnerai aujourd'hui les résultats que j'ai obtenus en étudiant la décomposition par l'eau de combinaisons que forme le chlorure cuivreux avec l'acide chlorhydrique et le chlorure de potassium. Je n'ai pas réussi à isoler ces composés; je leur ai attribué, pour le calcul duTableau suivant, ■ ( 8i5) la formule Cu^'Ci, KCI et Cu^'Cl, HCl. Il est très probable pourtant, sinon certain, que le chlorure de potassium donne plusieurs composés distincts qui existent simultanément dans la dissolution. » Les expériences ont été faites à la température de 17°. On introduisait dans des tubes, scellés ensuite pour empêcher l'accès de l'air, du chlorure cuivrique, du cuivre métallique et de l'acide chlorhydrique ou du chlorure de potassium, et l'on attendait la décoloration complète de la liqueur pour en faire l'analyse. Dans les dissolutions concentrées, le précipité de sous- chlorure cuivieux était parfaitement blanc; mais, dans les dissolutions étendues, il présentait une coloration verdâtre ou violette indiquant la for- mation d'oxychlorure. Chlorure de cuivre et de potassium. Résultats d'expériences Résultats calculés. Équivalents Poids Poids de Cl de Cu deCu=CI,KCl de KCI libre N" du litre. dans i'''. dans i'". dans i'''. dans i'"'. gr é(i éq gr gr 1 IO16 0,295 0,025 2,2 20,5 2 1020 0,320 o,o3o 2,6 21,6 3 1029 0,600 0,064 5,6 4^ h io56 i,3oo 0,228 191 5 82 5 II 35 2,92 1,100 96,0 i35 6 i3io 6 3,90 340,0 167 Chlorhydrate de chlorure cuivreux. Résultats d'expériences. Résultats calculés. Équivalents Poids Poids de Cl de Cu deCu^Cl, HCl de HCl libre N»' du litre. dans i'''. dans i'''. dans i'". dans i'". gr éq éq gr gr 1 x 0,945 0,095 6,4 3i 2 io5o 1,71 0,280 18,8 5i 3 » 1,97 o,3i5 21,1 60 4. 1080 3,90 0,900 60,5 109 5 ii35 5,60 1,65 112 144 6 . 6,85 2,3i i55 157 » Les nombres relatifs au chlorure de potassium semblent indiquer l'existence d'une limite, mal définie il est vrai. Ceux relatifs à l'acide chlor- hydrique n'indiquent rien de semblable. Ces expériences ne peuvent donc ( «'6 ) ni infirmer, ni confirmer la conclusion qui ressort des expériences de M. Ditte. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur ta composition de ta pechblende ('). Note de M. Blomstrand, présentée par M. Wtirtz. (Extrait. ) « A l'occasion de la découverte d'une uranine pure dans l'Amérique septentrionale (Blancheville, Connecticut), l'attention de l'auteur a été portée sur luie ancienne analyse de pechblende, que l'on doit à Ebeimen (') et dont les résultats, parfaitement corrects, permettent d'assigner à ce miné- ral, qui est un mélange, une composition différente de celle qu'on lui attribue généralement. En discutant de nouveau les résultats de cette ana- lyse, l'auteur arrive à cette conclusion, que le plomb est contenu dans ce minéral à l'état d'uranate, et le fer à l'état de sulfure magnétique. » La pechblende serait donc un mélange d'uranine, de silicates, de carbonate de chaux et de sulfure de fer. » L'uranine elle-même renfermerait 7UO-,PbO, 5U0' = U'Pb(0''U)' ou ijPbO«U+ 2U'(0"U)% et le minéral mélangé serait formé de 2U'Pb(0''U)^^- 5(R=O^Si,24q) + 7CaO^CO) + iPe'S^ » Cette double supposition s'accorde avec les résultats de l'analyse; les voici : Uranine. Calculé. Trouvé. SUO' l44o 40,07 39,90 7UO2 1904 53,38 54,38 PbO -..23 6,25 5,72 100, 00 100,00 Pechblende. Calculé. Trouvé. 2U'Pb(0«U)^ 7,34 79,27 79,37 SSiO^ 3oo 3,33 3,48 2|FeO 180 2,00 1,92 MnO 71 0,79 0,82 (') La Note adressée par M. Blomstrand dépassant la limite assignée aux savants étran- gers à l'Académio, on en fait un extrait, eî l'on se f>ro|jose d'insérer intégralement la Note eWe-mèmc a\i\Jnniiles de C/iimie et de P/if tique. A. W. (') /innali'S 9^ 0,6?. 0,60 (817 ) Pechblende. liCaO 84 4fMgO 180 ANa^O 3i ioH°-0 180 7CaO'CO 700 UFe 84 ifS W CHIMIE AGRICOLE. — Sur le dosage de l'acide jihosphoriqiie dans les terres arables. Note de M. G. Lechartier, présentée par M. Debray. « Dans deux Notes, présentées à l'Acadéaiie en i883 et au mois de jan- vier 1884, M. de Gasparin donne le procédé suivant pourle dosage de l'acide phosphorique dans les terres arables : on attaque l'échantillon de terre par l'eau régale, et l'on précipite par l'ammoniaque la liqueur acide sé- parée par fdtration des matières insolubles. Le précipité est recueilli, séché et calciné fortement; puis, après pidvérisation, on le met en contact à froid avec de l'acide azotique au ^. La filtration sépare l'acide phospho- rique dissous de l'oxyde de fer qui reste insoluble, et dans la liqueur on dose l'acide phosphorique au moyen du nitromolybdate d'ammoniaque. » M'étant occupé de la recherche et du dosage de l'acide phosphorique dans les roches de Bretagne, je me suis trouvé naturellement porté à m'in- téresser à cette question d'analyse chimique. » La solution que l'on obtient, en traitant une terre par l'eau régale, contient, en quantités variables, chaux et magnésie, potasse et soude, oxyde de fer et alumine, acide phosphorique et silice; et, dans un grand nombre de cas, les proportions de chaux et de magnésie sont relativement minimes. » Dans ces dernières conditions, lorsqu'on neutralise la liqueur acide par des additions successives d'ammoniaque, l'acide phosphorique se sé- pare à l'état de phosphates de fer et d'alumine, ces deux phosphates se pré- cipitant dans une liqueur qui renferme encore de petites quantités d'acide libre, et avant l'apparition du phosphate de chaux. Or les phosphates de chaux et d'alumine calcinés, avec un grand excès d'oxyde de fer et d'alu- mine, peuvent-ils encore se dissoudre intégralement à froid dans l'acide azotique au ^? » Pour résoudre cette question, j'ai opéré la précipitation par l'ammo- niaque de liqueurs acides contenant o8'',o4i d'acide phosphorique et des (8.8) proportions variables, mais relativement plus fortes, d'oxyde de fer. Tous les essais ont prouvé que, en suivant le procédé précédemment décrit, on ne pouvait jamais être certain de séparer du mélange la totalité de l'acide phosphorique. » "Voici quelques-uns des résultats obtenus : Oxyde de fer Acide phosphorique mélangé dissous à l'acide phosphorique. par l'acide azotique étendu. gr er 0,8 o,o38 2,0 0,023 4,0 0,021 » En doublant le poids de l'acide phosphorique dans le mélange, on ne dissout que les | et les | de la quantité employée. 5) Dans tous les essais, le précipité ammoniacal a été calciné à l'aide d'un fort bec de Bimsen, et, après pulvérisation au mortier d'agate, il a été traité à chaud par un mélange de i o™ d'acide azotique et de 200'='' d'eau, soit par l'acide au ^. M On a retrouvé dans le résidu d'oxyde resté insoluble la proportion d'acide phosphorique manquant. L'acide phosphorique avait donc été précipité en totalité, mais la dissolution avait été incomplète. » On obtient des résultats analogues avec des mélanges d'acide phos- phorique et d'alumine. » Lorsque la liqueur acide contient de la chaux, même en proportions supérieures à celle de l'oxyde de fer, les mêmes faits se reproduisent. » Comme on devait s'y attendre, l'emploi d'un acide carbonique dilué au J_^ après un contact de quarante-huit heures, à froid, avec le mélange, ne produit pas une dissolution plus complète. » La présence de la chaux dans le mélange d'oxyde de fer et d'acide phosphorique permet de séparer la totalité de ce dernier corps sans dis- soudre complètement l'oxyde de fer. » J'ai précipité des solutions d'acide phosphorique et d'oxyde de fer identiques aux précédentes, à l'aide d'un lait de chaux pure, de manière à obtenir un précipité ferrugineux contenant un excès de chaux. Le préci- pité a été calciné, pulvérisé finement et mis en digestion à une température de 50° à 60" avec de l'acide azotique au yô (^" d'acide pour 200*"= d'eau). Dans ces conditions, on peut redissoudre la totalité de l'acide phospho- rique, même lorsqu'il a été mélangé à ^o et même 80 fois son poids d'oxyde ( 8i9) de fer; mais, à froid et avec une solution acide au ^, on ne dissout encore que oS'',o36 sur oS'',o4i après quarante-huit heures de contact. » Par l'emploi de l'acide azotique au yô ^* à chaud, on dissout une cer- taine quantité d'oxyde de fer; il est donc difficile d'en éviter la présence. Mais on peut arriver à séparer l'acide phosphorique à l'aide de l'acide molybdique, même en présence d'un grand excès d'oxyde de fer, sans que le précipité de phosphomolybdate d'ammoniaque fournisse ensuite au contact de l'ammoniaque un résidu ferrugineux insoluble. Il suffit d'opérer sur une liqueur suffisamment étendue et contenant un excès convenable d'acide azotique. » On peut ainsi précipiter, sans complications, oS'^,o4i d'acide phospho- rique : » I" Dans i4o*^'^ d'une liqueur contenant i6'',6 d'oxyde de fer et iB"'^ d'acide azotique pur; » 2° Dans 220'^'' de solution contenant 3^'", 20 d'oxyde de fer et 3o™ d'acide azotique. » On porte rapidement à une température voisine de 100° la liqueur contenant un excès de solution molybdique; elle .s'éclaircit très vite et, dès qu'elle est limpide, on la maintient à une douce chaleur pendant deux à trois heures, en évitant sa concentration par évaporation. ); Lorsque, malgré ces précautions et après lavage du précipité de phos- phomolybdate d'ammoniaque, il reste après dissolution dans l'ammoniaque un résidu jaunâtre, il est nécessaire de redissoudre ce résidu dans une petite quantité d'acide azotique, attendu qu'il contient toujours de l'acide phos- phorique. On précipite ensuite dans la solution, à l'aide du nitromolybdate d'ammoniaque, la petite quantité d'acide phosphorique qui se trouverait perdue sans cette nouvelle opération. » THERMOCHIMIE. — Chaleur de formation du fluorure d'argent^ de magnésium et de plomb. Note de M. Gcirrz, présentée par M. Berthelot. » On connaît deux fluorures d'argent, analogues par leur composition aux fluorures de potassium : le fluorure anhydre AgFl et le fluorure hydraté AgFl, 4H0; j'ai mesuré la chaleur de formation de ces deux com- posés à partir de l'oxyde d'argent et de l'acide fluorhydrique gazeux. » Fluorure d'argent anhydre. — J'ai déterminé la chaleur de neutralisa- tion de l'oxyde d'argent par l'acide fluorhydrique dissous en décomposant par la potasse (1*^=2'") une solution de fluorure d'argent (i"=',4 Ce nombre est inférieur à ceux des chlorure, bromure, iodure, cyanure d'argent. » Fluorine d'argent hydraté. — On obtient facilement le fluorure d'argent hydraté cristallisé en évaporant au bain-marie, dans une capsule de platine, une solution neutre de fluorure d'argent jusqu'à ce que le liquide soit recouvert par une couche de fluorure anhydre ; on cesse alors de chauffer, on décante la solution refroidie. La solution ainsi obtenue ne cristallise pas, car elle est sursaturée; il suffit d'y projeter une parcelle de fluorure d'ar- gent hydraté pour la faire cristalliser complètement et instantanément. On obtient ainsi le fluorure AgFl,4H0, qu'il est difficile de séparer complète- ment de son eau mère par compression entre des feuilles de papier buvard. » Ce fluorure, en se dissolvant dans une grande quantité d'eau, dégage, vers 10°, une quantité de chaleur égale à — i^^',5. De ces nombres, on déduit que la fixation des quatre équivalents d'eau liquide sur le fluorure d'argent anhydre dégage + 4^"', 9. Pour le fluorure de potassium, l'hydra- tation dégage + 4^'''» 6; les deux valeurs trouvées sont du même ordre de grandeur. » Fluorure de magnésium. — J'ai déterminé la chaleur de neutralisa- ( 821 ) lion de la magnésie par l'acide fluorhydrique en décomposant une solu- tion de sulfate de magnésie (i'=i=:2''') par la quantité équivalente de fluorure de potassium (i''i = 2''^). Vers 10°, 51gOHOpréc.+ HFdiss.(i'i=2''s) = MgFpréc., dégage. . -f i5'^"',2 on en déduit pour la chaleur de formation du fluorure de magnésium MgOHOsol. + HFgaz. = MsFsol. + 2HOS0I +28C"',4 » Fluorure de plomb. — On peut mesurer la chaleur de neutralisation de ce composé en précipitant une solution d'azotate de plomb (i'"i= 2''' par une solution de fluorure de potassium (1^1= 2''^). Le fluorure de plomb précipité entrauie avec lui un peu d'azotate, mais cette quantité est négligeable. Vers 10°, on a PbOHOsol. + HFdiss. (i'^i = 2''e) = PbFpréc + i|Cai,i on en déduit pour la chaleur de formation du fluorure de plomb PbOHOsoi -f- HFgaz. = PbFsol. +H-0=sol +24<:-',3 » Comme pour les autres oxydes, la chaleur de neulialisation par l'acide fluorhydrique étendu estbeaucou]) plus voisine de celle dégagée par l'acide sulfurique que de celle obtenue avec l'acide chlorhydriquc. » TfiERMOCHlMiE. — Etude thermochimique de l'acide hydro/Iuositicique. Note de M. Cii. Trcchot, présentée par M. Berthelot. « L Préparation du fluorure de silicium jnir. — On sait que les fluosili- cates de potasse, de soude de baryte, se décomposent par la chaleur en donnant du fluorure de silicium et un fluorure. Le fluosilicate de baryte se dédouble au rouge naissant, et le fluorure de baryum qui en résulte ne fond pas à cette température; ces deux circonstances rendent avaulageux l'emploi du sel de baryte, de préférence aux autres, pour obtenir le fluo- rure de silicium. Un petit ballon en cuivre, contenant de So^"^ à 4o^' de ce sel, et chauffé par un fort bec de gaz, fournit 2''' de fluorure de silicium très pur, en moins d'une demi-heure. La densité de ce gaz, obtenue au moyen du ballon de M. Chancel, a été trouvée de 3,6. » IL Jction dujluorurede silicium sur l'eau. — Le fluorure de silicium, recueilli dans une cloche gazomètre sur le mercure, peut être amené au sein de l'eau du calorimètre en platine de M. Berthelot, après avoir tra- C. R., i88i, :" Semestre. (T. XC\ III, M° 13.) 107 ( 8i2 ) versé une couche de mercure contenue dans un petit creuset de plaline. La réaction donne de l'acide liydrofliiosiiicique et de la silice. L'observa- tion calorimétrique terminée, l'acide hydrofluosilicique formé est dosé par le procédé suivant. Une solution titrée de potasse ou de soude est versée au moyen d'une burette graduée; il se forme d'abord du fliiosilicate de potasse ou de soude; mais ensuite, le liquide étant porté à une tempéra- ture voisine de l'ebuUition, ce fliiosilicate donne, avec une quantité sulfi- sante d'alcali, un fluorure et de la silice. On est averti de la fin de la réac- tion par la coloration ronge de la phlaléine du phénol, ajoutée au préalable, et qui est une teinture d'épreuve extrêmement sensible. Le tournesol ne saurait convenir dans ce cas : le fluorure alcalin le bleuit, tandis qu'il ne rougit pas la phtaléine. » On peut d'ailleurs ajouter un excès d'alcali, et revenir à la neutralisa- tion avec une liqueur acide titrée qui décolore la phtaléine. Cette méthode est susceptible d'une grande précision. 1) Plusieurs expériences très concordantes ont donné +ii^^',i pour (SiFl- = 528') de fluorure employé. 1 équivalent d'acide hydrofluosilicique formé se trouvait étendu d'environ 800 équivalents d'eau. » Ce résultat est identique avec celui que M. Hammerl a obtenu par une autre disposition de l'expérience ('). » in. action du Jluorure de siUcium sur V acide fluorliydrique. Chaleur de foiinatioii. — Le fluorure de silicium, dirigé dans l'acide fluorhydrique étendu, s'y combine et donne directement l'acide hydrofluosilicique, comme l'a constaté M. Kessler (^). La quantité de chaleur dégagée est no- table; j'ai trouvé : Cal 1 > ■+■ i6,9 2 +16,8 3 -+- 17,1 h- -t- 1 7 , o Moyenne 4- 16,95 soit +i7^''',o pour l'^'i (SiFPHFl = 72'î'') d'acide supposé anhydre, qui se trouvait dilué dans 700 équivalents d'eau environ. » Cet acide était dosé par la méthode décrite ci-dessus. L'acide fluorhy- drique employé était, au préalable, titré par la liqueur alcaline; l'acide (') Comptes rendus, t. XC, p. 3i2. {"-] Iblil., p. I285. ( 823 ) fliiosilicique produit eut présenté le même titip, s'il s'était formé simple- ment du fluosilicate alcalin. Mais i^^ de ce dernier donne 3"^i de fluorure, par l'addition de a"^*! d'alcali. Par suite, la différence des titres, di- visée par deux, donne le nombre d'équivalents de fluorure de silicium employé. » Lorsqu'on fait rendre le fluorure de silicium dans l'acide fluorhy- drique très étendu, chaque bulle qui arrive donne naissance à un léger flocon de silice; mais si l'on a mis au moins iS^"' d'acide fluorhydrique supposé anhydre, dans les 600''''' environ d'eau du calorimètre, celte silice se dissout immédiatement. Le résultat final étant la production d'acide fluQsilicique, il n'y a pas lieu de tenir compte de la formation momen- tanée de cette silice. » IV. Hj'drates d'acide liydrofluodlicique. — En faisant rendre le fluo- rure de silicium dans de l'acide fluorhydrique concentré et refroidi, on peut obtenir deux hydrates cristallisés. » Si l'acide fluorhydrique contient l'^'i d'eau et si la température est in- férieure à — 20°, il se produit des cristaux qu'on égoulte et que l'on purifie par plusieurs cristallisations. Ce corps, qui fond vers — 20°, fume très abondamment à l'air en se décomposant. On ne peut donc le conserver à la température ordinaire. » G"', 260 de ces cristaux contiennent S^"", 53i d'acide hydrofluosilicique supposé anhydre et o^', 729 d'eau, ce qui conduit à la formule SiFP,HFl,HO: c'est donc un monohydrate. » Si l'acide fluorhydrique est plus étendu et renferme de 4^'' à G^'^ d'eau, on peut obtenir, à une température inférieure à o", un autre hydrate éga- lement cristallisé. Les cristaux se forment vers 0°, mais ne fondent qu'à une température un peu plusélevée. Le liquide obteiuiest sirupeux, de densité i.y, et fume à l'air, en se décomposant lentement. Il se conserve assez bien à la température ordinaire, dans un flacon de platine fermé, mais il attaque rapidement le verre. » Son analyse a donné 67 pour 100 d'acide supposé anhydre. La for- mule SiFl-HFI, 4HO correspond à 66,7 pour 100 ; c'est donc un acide hydrofluobilicique quadrihydralé. » Je n'ai pas obtenu l'acide bihydraté signalé par M. Kessler ('). (') Loc. cit. ( 824 ) » V. Chaleur de dilution de l'acide fluosiluùjue quadrihydmié. — Ces hy- drates clé£;n^ent de la chaleur en se dissolvant dans l'ean. I.a chaleur de dilution du qtiadrihydrate (i'"'' dans :ioo''t d'eau environ) a été trouvée de4^''\o. Mais ce résultat n'eï.t qu'approximatif, à cause delà difficulté d'obtenir le poids d'une certaine quantité de ce liquide qui fume à l'air. » La chaleur de formation de cet hydrate est donc environ VI. Action (lu fluorure de silicium sur l'acide finorhydiique anhjdre. — Il était intéressant de rechercher si l'acide fluosilicique anhydre peut se former de même. Il n'en est rien. Même à la température de — So", le fluorure de silicium ne se combine pas à l'acide fluorhydrique anhydre. » D'ailleurs, si l'on essaye déconcentrer dans le vide, à basse tempéra- ture, l'hydrate précédent, il se décompose, en dégageant du fluorure de si- licium et de l'acide fluorhydrique. » TilERMOCHIMIE. — Sut le gljoxtdbisnlfile de soude. Note de M. de Forckand, présentée par ]\î. Berihelot. « Le glyoxal s'unit aux bisulfites des bases alcalines et alcalinoterreuses pour former des combinaisons cristallisées, très anciennement connues, dont les forandes sont C'H-0\ 2(NaO, S^O') + 4H0, C'H^O', 2(AzH'0,.S=0''), C''H-0% 2(BaO,S-0') + 6H0. » Dans chacune d'elles, 2'^'^ de bisidfite sont unis à i^^ de glyoxal, en raison de la fonction doublement aldéhydique de ce composé. » J'ai mesuré la chaleur de formation de l'un de ces corps, le glyoxal- bisulfite de soude. A cet effet, j'ai employé trois méthodes différentes : » I. Le glvoxalbisnlfite de soude cristallisé étant dissous dans l'eau (r'> = 2846'- = 14I''), on ajoute 4'^'ï de soude (^1 = 2"'). Le composé se détruit en fournissant 4'^'' tle sulfite neutre de soude et !'='• de glyoxal qui, en présence de l'excès de soude, donne i*"^ de glycolate de soude; il reste l'^'Jde soude libre. L'c'X|)érience a donn-, |KMir cetie réaoïion, le nombre + 34'^"', 43, à + 11°, 5, pour i"^^i de glyoxal. Cette qiiaulilé de chaleur se décomiiose de la maniéri' suivante : ( Hi5 ) » 1° Séparalion de la combinaison dissoute en C'H-0' dissous et a^"! de NaO, S" 0*(métasulfite) dissous, réaction qui donneur; » 2"Transformationde 2(Na0j S-0'') dissons en /i(NaO,SO-) dissous, qui dégage 4 X i:)'^"',io — 2 X iG^^',65 = + 27^^', 10; » 3° Transformation de C*H"0'' dissous en glycolate de sonde dissous, en présence de i'^'^ de base en excès. Cette valeur, que j'ai dû déterminer séparément, est égale à + i8^-''',70 ; » 4° Aciion de 4''^ de NaO, SO^ dissous sur 1'='' de glycolate de soude dissons, en présence de 1'"' de soude, qui donne — o*^''',25 d'après des expériences directes faites dans les mêmes conditions de concentration et de température. » On a JC+ 2f^'\ 10 -m8<-'',70 - o'^"-",25 = -h 34^^'', 43, d'où X = — 1 1*^''', 12. » La combinaison du glyoxal dissous avec 2"' de mélasnlfite de soude dissous dégage donc + ii'^''',r2 à + 11°, 5. » II. Le glyoxal dissons dans l'eau est addilionné de i""^ de métasnlfite dissous (mêmes dilutions que les précédentes). On obtient -f- lo*^^"', g3 à + 12". En ajoutant au mélange 4*^' de soude, pour revenir au même état final, on trouve + 34*^"", G6 à + 12°, 5. Ce résultat confirme les nombres précédents. » III. Le glyoxal dissous est addilionné de 4'^'' d'acide sulfureux (1^"!== 32^'== 2'"). Dans ces conditions, l'élévation de température est très lente, mais constante pendant quarante minutes environ. Celte circon- stance nécessite des corrections considérables, et toujours un peu in- certaines. On doit aussi tenir compte de la dilution de l'acide sulfureux employé dans l'eau qui sert de dissolvant au glyoxal. Toutes corrections faites, ou trouve, après treize minutes, 4- 6*^"', 92 pour !"• de glyoxal ; après quarante minutes (état stationnaire), on obtient +11^'''', 24 à + 12°, 5. On ajoute alors 2'''' de soude, qui donnent + 32.^^\g6. Ce der- nier nombre est sensiblement égal à la cbaleur de neutralisation de 4'"' d'a- cide sulfureux par 2"' de sonde (2 X 16, 65). » Il suit de là qu'on peut prendre la moyenne entre +11'^''', 12 et -f- 10^"', 93, soit + 11*^"', o3 pour la réaction : CMFOMiss. + 2(NaO,S-0')diss. = C''H-0%2(N:.0,S^O''),4HO diss. » Pour rajjporler cette réaction aux corps composants solides, j'ai dû ( 826 ) déterminer la chaleur de dissolution du glyoxalbisulfite de soude cristal- lisé, et du glyoxal. » J'ai trouvé — 9*^^', 66 à -h 12° pour la dissolution du glyoxalbisulfite dans 5o parties d'eau. » Pour le glyoxal, cette donnée ne peut êtie obtenue directement, à cause de la lenteur de la dissolution; je l'ai mesurée en transformant le glyoxal dissous d'avance en glycolate de soude, par addition d'iui excès de soude (trouvé 4- 18'^''', 1 4), et comparant cette valeur à la même trans- formation faite sur le glyoxal solide (+ i6^'''',89). La différence, — i'^^',25, représente la chaleur de dissolution du glyoxal dans l'eau à + 11° (i partie dans 60 parties d'eau). » Ces valeurs, jointes à celles que j'ai déterminées pour le métasulfite de soude, et à quelques autres données, permettent de calculer la chaleur de formation de la combinaison solide C''H-0'sol. + 4S02gnz + 2NaOsol. + 4HOsol. = G''H=0%2(NaO,S-0''),/iHOsol, = ^-i2iC'",5; à partir de l'eau liquide, on aurait + 124^^', 4. » On trouve de même C^FFO^^ol. + 2(NaO,S=0')sol. + 4HOsol. = C''H-OV^(NaO,S=0'),4HOsol.= -!-iiC.^',33, et à partir de l'eau liquide, 4- 14^"', 20. » Ces résultats expliquent la stabilité de ces combinaisons à l'état solide ou dissous. » Ou a vu plus haut que l'acide sulfureux dissous (4^'') ajouté au glyoxal dissous (i^'') dégage +11*^^', 24, valeur égale cà celle qui repré- sente la chaleur de formation du glyoxalbisulfite de soude dissous. Ce fait démontre la formation d'un acide glyoxal-disulfureux, dont les glyoxal- bisulfites seraient les sels. On a souvent imaginé, mais sans preuve, que des com|)osésde cet ordre prenaient naissance dans ces conditions, pour expli- quer la constitution des aldéhydes-suKites; on voit que les procédés thermiques fournissent la preuve de leur existence réelle. » La stabilité de cet acide est telle, qu'il persiste dans ses dissolutions, mêineà la température du bain-marie. Lorsqu'on les évapore à 100" (pré- paration du glyoxal par le procédé de Dobus), une portion seulement de l'acide sulfureux est éliminée au début; puis ce premier phénomène s'ar- rête, jusqu'à ce que le liquide, réduit à un faible volume, devienne vis- [ ^^7 ) queux; à ce moment, et probablement par suite d'uue polymérisation, il se produit brusquement un dégagem'^nt très abondant d'acide sulfureux; en même temps, la masse, jusque-là incolore, brunit de plus eu plus. Cette dernière réaction prouve que la décomposition de ce corps n'est pas un simple dédoublement en acide sulfureux et glyoxal ; elle contribue à rendre le glyoxal obtenu par cette méthode très impur. » C'est en faisant cette observation que j'ai été amené à chercher un procédé de préparation de ce composé, où l'on évite de passer par l'inter- médiaire des glyoxalbisulfites, procédé que j'ai fait connaître précédem- ment ('). » PHYSIOLOGIE. — De l'influence des lésions du cerveau sur la tempéraliire . Note de M. Cu. Ricuet, présentée par M. A. Richet. <( Les expériences de Tschechischin, INaunyn et Quincke, Brûck et Gunter, Schreiber, etc., guidés par des faits cliniques remarquables [observations de Brodie (1837), Frerichs, Billroth, etc.], ont établi que l'excitation ou le traumatisme de la moelle cervicale, de la protubérance ou du bulbe, déterminent, dans certaines conditions, une hyperthermie générale, la température du corps pouvant alors s'élever à l\i°, 42" et même 43°. » Les expériences dont je vais donner ici succinctement la relation prouvent que l'excitation ou le traumatisme du cerveau (lobes antérieurs et couche corticale) exercent le même effet. » Si l'on pique avec une épingle d'acier le cerveau d'un lapin, dans les lobes antérieurs, en ayant soin de respecter les corps opto-striés, on voit très rapidement, sinon dans tous les cas, au moins dans la plupart des cas, monter la température générale (mesurée dans le rectum avec des thermomètres vérifiés). » En voici quelques exemples : I. A 2''. Piqûre du lobe cérébral gauche (antérieur). A a*" . . . T = 3g, 6 A 5'' ... T = 4o,7 II. A i*". Piqûre du lobe cérébral droit (antérieur). K i^ . . . T =: 3g, 7 A 2''3o" T = 4o,4 A 4'' ... T = 4o,6 A SI- ... T = 4i,2 Comptes rendus, t. XCVIII, p. 3g5. ( 828 ) III. A i*". Piciùre du lobe célébrai droit (antérieur). A i"»... T = 3g,9 A a"",. . T=:4o>' A 6''... T = 4o,8 A SI-... T = 39,9 Le lendemain T=:39,3 » Ces trois lapins sont aiijouid'liui encore très bien portants. IV. A 2'^, Piqûre du lobe cérébral droit antérieur. A 2^.... T=39,2 A 2'^45" 1 = ^1,8 A S'-ziS" T = 42,2 A 5''3o'" T = 42,5 . Ce lapin est mort dans la nuit, et probablement d'hyperthcrmie; car les lésions ne por- taient ni sur les ventricules ci sur les corps opto-striés. » Ainsi le traumatistiie du cerveau détermine une ascension rapide, et quelquefois passagère, de la lempératiire j^énérale. » En meltant à nu le cerveau et en le cautérisant soit avec le thermo- cautère, soit avec du phénol, soit avec du perchlorure de fer, on voit les mêmes effets thermiques se manifester. » Si l'on prend un lapin et qu'on l'altnche, sa température, comme on sait, baisse très rapidement, de 2" et plus par heure. Or, en excitant le cer- veau par la cautérisation, même si l'on ne provoque aucune contraction musculaire, aucune attaque épileptifornie, on voit que la température ne baisse plus, ou ne baisse plus que d'une manière insignifiante. Un lapin, ainsi cautérisé, n'a baissé en i''4o™qnede o'',35, alorsqu'un lapin normal, toutes conditions égales d'ailleurs, eût baissé au moins de 3", » D'ailleurs, les lapins dont le cerveau a été cautérisé superficiellement avec du phénol, — ce qui exclut toute possibilité d'infection seplicémique aiguë, — piésenteiit très rapidement une fièvre Iraumatique nerveuse : V. Lapin cautérisé : à G*" du soir T = 39,4 Le lendemain, 32'' T = 42>25 VI. Lapin cautérisé : à 4'' T = 39,0 Après l'opération. A 4''20"' T=38,5 A 0''45'" T = 4o,i A 7''... T = 4i,3 VII. Lapin attaché : à /j'' T = 39,7 Opération et cautérisation. A 4''3o"' T = 38,4 Fin de l'opération. A 4i'45"' T — 38,o A 6'' 10'" T=4o,2 Le lendemain à 9'' nouvelle caulcr. . T = 4' >^ Aio''3o"' T = 4i,7 A i''3o'" T = 4i,9 A 4I' ... T=4i,6 ( 8^9) o VIII. Canard: caulérisation du cerveau; avant l'opération. T=4ii5 I •> 45'" après l'opération . T = 4"* , 9 IX. Chien : avant l'opération T = 38,4 Cautérisation du lobe moyen et du lobe an- térieur du cerveau gauche : 5'' 3o" après l'opération T = 89,4 » Ces exemples suffisent, je pense, pour établir ce fait que l'excitation Iraumalique du cerveau élève la température générale (' ). » Nous nous proposons de chercher les conditions de ce phénomène. S'agit-il d'une production plus grande de chaleur ou d'une déperdition moindre à la périphérie? Peut-on comparer ces effets à ceux d'une exci- tation allant mettre en jeu l'activité bulbaire? Quelles sont les parties du cerveau qui ont surtout cette action? Ce sont là des questions importantes qui se posent et que nous n'avons pu résoudre encore, même d'une ma- nière imparfaite. » Nous avons voulu seulement montrer qu'il existe une véritable /îèure trattmotique cérébrale, et que l'excitation traumatique du cerveau peut provoquer le phénomène essentiel de la fièvre, c'est-à-dire l'hyperther- mie. (°) » ANATOMIE HUMAINE. — Sur ta distribulion spéciale des racines motrices du plexus brachial. Note de MM. Forgue et Lannegrace, présentée par M. Vulpian, « En combinant les résultats de l'expérimentation sur les animaux avec les notions fournies par l'anatomie humaine, nous sommes arrivés aux conclusions suivantes, relativement à la fonction spéciale de chacune des racines motrices du plexus brachial chez l'homme. » La cinquième racine cervicale fournit les nerfs de l'angulaire et du rhomboïde, le nerf sus-scapulaire. (Les muscles auxquels se rendent ces nerfs sont les seuls, dans le membre supérieur, qui ne soient innervés que par une racine.) ('] MM.ËulenburgetLandois [Comptes rendus, 1876, t. LXXXII, p. 564) o"' vu que l'excitation de l'écorce du cerveau amène des troubles vaso-moteurs, une dilatation para- lytique des vaisseaux dans le membre du côté opposé, mais ils ne se sont pas occupés de l'hyperthermie générale qui résulte de cette excitation. (') Travail ÏMt au Laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Paris, avec l'aide de MM. Gley et Rondeau, que je remercie ici de leur intelligent et dévoué concours. C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVllI, N" 13.) I08 { 83o ) » Elle concourt : » i" A la formation du nerf musculo-cutané et, par lui, à l'innervation du coraco-brachial, du biceps et du brachial antérieur; » 2° A la formation de la branche externe du médian et, par elle, à l'innervation du rond pronateur et du grand palmaire (les fibres destinées à l'avant-bras peuvent manquer dans la cinquième racine); » 3° A la formation du tronc qui fournit les nerfs thoraciques anté- rieurs, et ainsi à l'innervation de la portion claviculaiie du grand pectoral et du sous-clavier; » 4° -A- la formation du nerf thoracique latéral et, par lui, à l'innerva- tion des faisceaux supérieurs du grand dentelé; » 5° A la formation du nerf circonflexe et, par lui, à l'innervation du deltoïde; » 6" A la formation du nerf radial et, par lui, à l'innervation du long supinateur et des radiaux; » 7° A la formation du phrénique et, par lui, à l'innervation de la par- tie postérieure du diaphragme (la partie antérieure de ce muscle étant innervée par des fibres venues des troisième et quatrième racines cervicales). )> La sixième racine cervicale concourt : » 1° A la formation du musculo-cutané et, par lui, à l'innervation du biceps, du coraco-brachial et du brachial antérieur; » 2° A la formation de la branche externe du médian et, ainsi, à l'inner- vation du rond pronateur et du grand palmaire; » 3° A la formation du tronc commun des nerfs thoraciques antérieurs et, ainsi, à l'innervation du sous-clavier et de la partie claviculaire du grand pectoral ; » 4° A. la formation du circonflexe et, par lui, à l'innervation du deltoïde; » 5° A la formation du radial et, par lui, à l'innervation du long supi- nateur et des radiaux; » 6° A la formation du nerf du grand dentelé et, ainsi, à l'innervation des faisceaux moyens de ce muscle; » 7° A la formation du nerf phrénique et, par lui, à l'innervation de la partie postérieure du diaphragme. » La huitième racine cervicale concourt : » i" A la formation du musculo-cutané et, par lui, à l'innervation du biceps, du coraco-brachial et du brachial antérieur; » 2" A la formation de la branche externe du médian et, ainsi, à l'in- nervation du rond pronateur et du grand palmaire, et un peu aussi à l'in- ( 83i ) nervation ries fléchisseurs sublime et profond (l'action sur ces derniers mnscles est faible); » 3° A la formation du tronc qui anime les muscles grand rond et grand dorsal ; » If A la formation du circonflexe et, par lui, à l'innervation du deltoïde (les fibres destinées au deltoïde peuvent manquer); » 5° A la formation du tronc des nerfs thoraciques antérieurs et, ainsi, à l'innervation delà portion sterno-costale des muscles pectoraux; )) 6° A la formation du radial et, par lui, à l'innervation du triceps au bras, du long supinateur et des radiaux à la région externe de l'avant- bras, de tous les muscles de la région postérieure de l'avant-bras; » 7" A la formation du cubital et, par lui, à l'innervation du cubital an- térieur et de la partie interne du fléchisseur profond (l'action sur ces muscles est faible). » La huitième racine cervicale concourt : » 1° A la formation de la branche interne du médian et, par elle, à l'in- nei vallon du fléchisseur superficiel, du fléchisseur propre du pouce, des muscles de l'éminence thénar; » 2° A la formation du cubital et, par lui, à l'innervation du cubital antérieur et de la partie interne du fléchisseur profond à l'avant-bras, des muscles de l'éminence hypothénar et des muscles interosseux à la main ; » 3° A la formation du radial et, par lui, à l'innervation du triceps au bras, des muscles de la région postérieure à l'avant-bras; » 4° A la formation du tronc des nerfs thoraciques antérieurs et, ainsi, à l'innervation de la portion sterno-costale des muscles pectoraux; » 5° A la formation du tronc qui anime les muscles grand rond et grand dorsal. » La première racine dorsale concourt : » 1° A la formation de la branche interne du médian et, par elle, à l'in- nervation du fléchisseur sublime, du fléchisseur propre du pouce, de la partie externe du fléchisseur profond et des muscles de l'éminence thénar; » "2." A la formation du cubital et, par lui, à l'innervation du cubital an- térieur, de la partie interne du fléchisseur profond, des muscles de l'émi- nence hypothénar et des interosseux; ^ .) 3" A la formation du radial et, par lui, à l'innervation des muscles de la région postérieure de l'avant-bras. » ( 832 ) PALÉONTOLOGIE. — Sur lin gkjantesque Neurortltoplère , provenant des terrains houilters de Commentry [Allier). Note de M. Ch. Broxgxiart, présentée par M. A. Gaudry. « Dans la séance du 1 1 décembre 1 882, j'avais l'honneur d'appeler l'at- tention de l'Académie sur la découverte d'un insecte fossile, trouvé dans les schistes houillers de Commentry, qui ne mesurait pas moins de o", 25, de la partie antérieure de la têle à l'extrémité de l'abdomen. Parmi les in- sectes vivants, aucun ne l'égale par sa taille; il fut proclamé le géant du groupe et désigné sous le nom de Titanophasma Fajo/jjpour rappeler ainsi ses dimensions prodigieuses et ses aftinités zoologiques avec les Phasmes. » En Paléontologie, une découverte en amène une autre. Je possédais depuis quelque temps l'empreinte à peu près complète d'un insecte remar- quable, dont le corps et les ailes étaient conservés. La nervation de ces dernières permettait de faire rentrer cet insecte dans le genre DicLyo- neura ('), créé par Goldenberg pour des empreintes d'ailes isolées. » Il était donc, dès lors, possible de compléter les descriptions du genre Diclyoneura, puisque, sur l'échantillon en question, non seulement les ailes, mais le corps étaient conservés : corps trapu, lourd, à pattes assez courtes, à abdomen long et terminé, comme celui des Phasmiens actuels, par des ap- pendices spéciaux dépentiant des organes génitaux. » Le Diclyoneura Goldenbergi, par la forme de son corps, se rapprochait beaucoup du Titanophasrna Fayoli, mais ce dernier semblait dépourvu d'ailes, la partie supérieure du thorax n'étant pas conservée. » Une découverte nouvelle tendit à montrer qu'il n'en était pas ainsi. On trouva à Commentry une empreinte d'aile, dont les proportions con- cordent avec celles du corps du Titanophasrna; cette aile rappelait, par sa nervation, celle du Diclyoneura Goldenbenji, et, comme ces deux insectes étaient déjà assez semblables par la forme du corps, il fut permis de sup- poser que cette grande aile avait appartenu au Tilanophasma. » A Commentry, les découvertes ne cessent pas; le nombre des insectes fossiles trouvés dans ce gisement atteint maintenant /j/«s d'un millier (-), Parmi les échantillons que M. Fayol m'a adressés, il eu est un qui (') Je lui lionnai le nom àc Diclyoneura Goldenbergi. {-) J'ai déjà fait connaître les causes de ces nombreuses découvertes [Comptes rendus, séance du 1 1 décembre 1882). ( 833 ) mérite une mention toute spéciale, d'abord parce qu'il se rapporte à ce curieux groupe des Diclyoneura, ensuite parce que ses dimensions dépassent tout ce qu'on peut imaginer. C'est une aile qui a o"", 3o à o™,33 de long. » L'insecte avait quatre ailes assez semblables, comme l'indique une empreinte où l'on voit leurs insertions sur le thorax. Ces empreintes sont incomplètes, mais leur état de conservation est suffisant pour permettre, non seulement de restaurer les ailes, mais de se représenter le corps de l'insecte. Eu effet, celte aile est très voisine de celle du Diclyonewa Golden- bercji. L'insecte auquel a appartenu cette aile extraordinaire rentrera dans le genre Z)/cles et surtout dans les poches latérales des excavations; mais partout un t'ait invariable se reproduit : les phosphorites sont toujours incrustées sur le sol des galeries et des poches, jamais au plafond. » 'j° Les phosphorites les moins colorées, même celles qui sont d'une blancheur de neige, sont toujours très riches en manganèse. » Résumant et comparant les deux ordres de faits qui viennent d'être exposés, on arrive aux deux conséquences suivantes : » Phosphorites. — Les agents qui ont rongé les calcaires et déposé, dans les cavités ainsi formées, des argiles, des minerais de fer en grain et des phosphorites, pourraient être analogues ou même identiques aux eaux et aux boues des lagunes de la période moderne. Ces eaux, après l'oxydation des boues, creuseraient rapidement les roches calcaires, d'autant plus rapi- dement même que ces dernières seraient plus magnésiennes. Ces eaux, con- tenant déjà des phosphates provenant des boues des lagunes, dissoudraient en même temps celui qui existe dans le calcaire de la montagne creusée par les eaux. On aurait alors deux grands ordres de produits : d'un côté, du calcaire, des phosphates et du fer à l'état de dissolution; de l'autre, des argiles très ferrugineuses en suspension. Quand, par une cause quel- conque, le courant d'eau se trouverait suffisamment ralenti, le phosphate abandonnerait, au contact de la roche calcaire de la paroi, l'élément acide qui le tient en dissolution et se déposerait; mais il se déposera dans les parties basses des galeries et des poches, sous l'argile, et ne pourra jamais se précipiter que dans des cavités à parois calcaires. » Minerais de fer en grain. — Si l'on met en contact, avec du calcaire, de l'eau acide contenant en dissolution des phosphates et du fer, il se pré- cipite du phosphate de fer. L'union du phosphore et du fer n'a rien que de très naturel, et même de nécessaire, dans le cas des minerais des phospha- tières; mais, pour les minerais de fer en grain, cette association est un fait général. Tous les grands ingénieurs, M. Daubrée en particulier, ont insisté sur ce point, et il a encore été rappelé tout récemment par M. Nivoit, dans son remarquable travail sur les phosphates, publié dans l'un des derniers fascicules de V Encre lopédie chimique de M. Fremy. Les recherches réunies plus hauUpermettent déconsidérer certains rainerais de fer, apparte- nant à la division des minerais en grain, et les phosphates en amas dans les roches calcaires, comme étant des manifestations d'un même phénomène, des produits d'une même réaction ; ils proviendraient, les uns et les autres, partie des eaux et de boues marines oxydées, et partie du calcaire même des roches dans lesquelles on les trouve aujourd'hui. Voilà pourquoi le ( 844 minerai (le fer en grain est toujours phosphoreux, pai fois même jusqu'à être industriellement inutilisable; voilà pourquoi on ne le trouve jamais qu'en contact avec des calcaires; voilà pourquoi les phosphates sont tou- jours associés à ces sortes de minerais. » Les conclusions qui précèdent sont reliées et fortifiées par un résul- tat d'ordre beaucoup plus général, que j'ai établi précédemment. J'ai montré que les gypses, les sels, etc., de la période tertiaire sont, comme les produits correspondants du trias, des dépôts de lagunes, laissés par l'évaporation des eaux marines des époques correspondantes, et l'on sait que ces dépôts sont plus développés dans la série tertiaire que partout ailleurs. A aucune époque, dès lors, il n'a existé autant de lagunes que pendant l'ère tertiaire. L'existence de ces lagunes est la conséquence des changements incessants survenus dans les répartitions des continents et des mers pendant l'ère tertiaire, changements dont la vérité est depuis longtemps complètement établie /jor des raisons d'ordre purement géologique. Dès lors, la séparation et l'isolement des phosphates, des argiles ferrugi- neuses et de certains minerais de fer en grain, ont dû s'effectuer surtout pendant les temps tertiaires, puisque les conditions nécessaires et suffi- santes pour amener ce résultat ont eu, comme durée et comme intensité, leur maximum pendant cette période. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les halos vus au parc de Sainl-Maur. Noie de M. E Renou, présentée par M. Hervé Mangon. « Nous venons d'être témoins d'un phénomène d'optique atmosphé- rique assez rare. Le 29 mars au matin, le Soleil était entouré d'un faible halo; bientôt apparurent les parhélies ordinaires, tantôt à droite, tantôt à gauche du Soleil; à r 1'', le halo ordinaire était accompagné du halo cir- conscrit, qui lui est tangent en hant et en bas; de deux parhélies, bril- lants, colorés, à 6° environ en dehors du halo ordinaire et traversés par l'arc circonscrit; enfin du cercle parhélique qui, à 1 1'' 1 5™, faisait le tour entier du ciel. » Les parhélies de 22" sont assez comnuins; nous en observons plu- sieixrs chaque année; le cercle parhélique dont on voit quelquefois des fragments, surtout près des parhélies, est bien rarement complet, car je ne l'ai pas observé depuis le 19 mai i85r. » Il est rare aussi de voir des parhélies avec i;ne hauteur (hi Soleil de près de 45", et par suite si éloignés du Soleil ( 845 ) » Le 29 mars, la hauteur barométrique à midi était 754""°, Sa à l'alti- tude de49™, 3o, avec une lempérature de l'air égale à i5",8 et qui avarié de 2°, 3 à 18°, 5 dans toute la journée; le vent, faible ou modéré, soufflait est-nord-est ou nord-est; les cirrhus venaient du sud-ouest; les cumulus lentement du sud-est. » Les parhélies, on le sait, sont déterminés par la déviation minimum qu'éprouvent les rayons du Soleil en traversant des prismes de glace hexa- gonaux. Le halo circonscrit est produit par la réfraction des rayons solaires au travers de prismes courts ayant la forme de pavés hexagonaux et tom- bant sur la tranche à travers l'atmosphère. Ces halos sont, en raison de leur mode de production, teintés des couleurs de l'arc-en-ciel plus ou moins nettes. Le cercle parhélique, dû à la réflexion du Soleil sur des facettes verticales, est absolument blanc; de plus, il offre la même lar- geur verticale que le Soleil, c'est-à-dire 0°, 5, si les facettes sont absolu- ment verticales. C'est précisément cette largeur qu'offrait le cercle parhé- lique le 29 mars, ce qui prouve que les plans réfléchissants s'écartaient très peu de la verticalité. Dans cet état de l'atmosphère, les cristaux de glace devaient tomber assez rapidement ; aussi les cirrhus ont-ils disparu promptement pour faire place à des cirrho-cumuhis, plus bas dans l'atmo- sphère. » M. L. Thévesix adresse une Note relative à la courbe de suspension d'un fil dont la section est en chaque point proportionnelle à la tension. M. E.-J. Macmené adresse une Note sur l'existence du manganèse dans les vins. Les analyses ont porté : 1° sur un vin rouge de Grave (canton du Bois d'Oingt)dei8G5; 2° sur un vin rouge de Grave de 1882 ; 3" sur un vin blanc de 1 883. Dans le premier de ces vins, le manganèse parait exister à l'état de tartrate de potasse et de manganèse; le poids du manganèse métallique est, par litre, de os% oo5 à oS'',oo7, ou, en tartrate, de oS',o5i àos'', 73. Le second vin paraît en contenir une proportion peu différente; le troisième en contient également. Il est à remarquer que les terrains où sont cultivées les trois vignes appartiennent à une région où le manganèse abonde : ils sont à 4o'*" de la Romanèche; On sait d'ailleurs, par les études de MM. Dieu- lafait et Leclerc, que presque tous les terrains contiennent du manga- C. R., i8S4, i" Semestre. (T. XCVIII, IN- 13.) I '^ ( 846 ) nèse, et M. Leclerc l'a même signalé dans les tiges et les racines du pineau d'Aï, puis dans les cendres de marc. M. HartiMayer adresse une Note « Sur les richesses anthropologiques du cercle de Djelf'a (subdivision de Médéali), et sur une station préhistorique découverte à 80'"" au sud de Djelf'a, sous les ruines de l'ancienne ville ro- maine de Messaad, station qui paraît tenir à la fois des stations de Solutré et de la Madelaine ». M. H. DuBcs adresse une Note relative à la destruction progressive des pièces de bois contenues dans la maçonnerie des anciennes fortifications de la ville de Gisors. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section de G^'■ographie et Navigation présente la liste suivante de candidats, pour la place laissée vacante par la mort de M. Yvon Fillar- ceait. En première ligne M. Bodqcet de la Grye. En deuxième ligne M. l'Amiral Cloué, En troisième ligne, ex œquo, par ordre 1 M. E. Bertix. alphabétique ( M. A. Gkandidier. Les titres de ces candidats sont discutés. I^'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. J. B. ( 847 ) BULLETIN BinLIOGRAPHIQUE. OnVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 3l MARS 1884. Le Muséum d'Histoire naturelle. Paris, Bourloton, i88/i; in-S". Jimales du Bureau des Longitudes. Travaux faits à l' Observatoire astrono- mique de Montsoui is [Section navale) et Mémoires divers; t. III. Paris, Gautliier- Villars, i883;in-4°. Mémoires de la Société géologique de France; 3® série, t. III. Etude paléon- tologique et stratigraphiq uesur le terrain oligocène marin aux environs d' Etampes ,• par MM. Cossmann et J. Lambert. Paris, au local de la Société, rue des Graiids-Aiigiistins, 7, 1884 ; in-4°- Collection de Mémoires relatifs à la Physique, publiés par la Société française dePli/sique;t. I: Mémoires de Coulomb. Faris, Gauthier-Villars, i884; in-8°. (Présenté par M. Janssen. ) Traité des fièvres palustres, avec la description des microbes du paludisme; par A. Laveran. Paris, O. Doin, i884; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie. ) E. Rivière. Expédition scientifique du cap Horn. Exposition des instruments et collections. Paris, 1884 ; in-4''. (Extrait de la Revue scientifique.^ (Présenté par M. Alpli. Milne-Edwards.) Liste des positions géographiques en Afrique [continent et îles); par Henri Duveyrier; i"fasc., A. -G. Paris, Société de Géographie, i884;in-4°- (Pré- senté par M. d'Abbadie.) T.HusNOT. Musci Galliœ y fasc. XV, n°^ 701-750. Caban, par Athis (Orne), i884; in-4'^ en carton. Aperçu sur les insectes fossiles en général et observations sur quelques insectes des terrains houillers de Commentry [Allier); par M. Ch. Brongniart. Mont- luçon, im|). A. Herbin, i883; in-8°. (Présenté par M. A. Gaudry.) Découverte paléontologique à Hachan près Castelnau-Magnoac ; par M. le D' G. Gailhaud. Tarbes, imp. Lasserre, i884; opuscule in-8°. (Deux exemplaires. ) Champignons comestibles et vénéneux dans r arrondissement de Toul; par C. HussoN. Nancy, imp. Sordoillet, i884; br. in-8°. ( 848 ) Bioijwphiede 0. Ballauer;par G.-k. Hirn. Mulhouse, imp. Bader, 1884 ; in-4". (Présenté [)ar M. Faye.) Quelques remarques concernant mes recherches sur les comètes; par Tn. Bre- DiCHiN. Moscou, 1884 ; hv. in-b". On Cremanian concjruences ; byiy T. Archer Hirst. Sans lieu ni date; br. in-S". (Extracted fiom the Proceeduvjs oj tlie London lualhemalical Society.) ERE AT A. (Séance du 24 mars 1884.) Page ijig, ligne 8 en remontant, an lieii de avril, lisez février. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES -" a »a»a SÉANCE DU LUNDI 7 AVRIL 1884, PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instruction publique et desBeaux-Akts adresse l'am- pliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. le vice-amiral de Jonquières, comme Académicien libre, en remplacement de feu M. L. Breguet. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. de Jonquières prend place parmi ses Confrères. M. le colonel Perrier fait hommage à l'Académie, au nom de S. M. l'Em- pereur dom Pedro, d'une Carte de l'empire du Brésil. « Cette Carte, obtenue par les procédés ordinaires de la lithographie en coideurs, à Rio-de- Janeiro même, n'est que la l'éédition d'une Carte déjà publiée en 1875; mais elle est revisée et mise à jour pour les lignes télé- graphiques, les voies de communication terrestres, fluviales ou maritimes, l'orographie et l'hydrographie de ce vaste empire. » Ce n'est encore qu'une Carte générale, à l'échelle de jj^^^j^, mais le C. R., 1884, l" Semestre. (T. XCVUI, N» 14.) I l l ( 85o ) moment n'est pas éloigné où, sous la haute impulsion de notre illustre et savant Associé, des travaux de triangulation vont être entrepris au Brésil pour servir à l'étude plus complète de la forme de la Terre et pour asseoir sur des bases sûres une Carte topographique régulière, réclamée de la ma- nière la plus pressante par le commerce, l'industrie, la colonisation et tous les services publics. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE AUX CONSTRUCTIONS. — Sur une évaluation, OH exacte ou d'une très grande approximation, de la poussée des terres sablonneuses contre un unir destiné à tes soutenir; par M. de Saint- Venant. « 1. On sait que les formules doimées en i856 par Rankine, connues en France en 1870, et celles de M. Levy, 1867-1869, plus rationnelles dans le principe de leur établissement et plus précises dans les conclusions qu'il en tire, fournissent, pour la grandeur et la direction de la poussée dont il s'agit, des évaluations théoriquement exactes dans les cas où une certaine relation existe entre les angles faits avec la verticale et avec l'horizon par la face de soutènement et par le talus, sup[)osé plan, du haut des terres; mais que, dans tous les autres cas, l'application des mêmes formules affec- tées de ces deux angles conduit à exagérer, d'une manière souvent consi- dérable et inutilement dispendieuse, l'épaisseur à donner au mur, tant en raison de la grandeur trop forte que ces formules attribuent à la compo- sante normale de la poussée des terres, que de l'inclinaison, faite au con- traire trop faible, de cette poussée, sur la normale au mur, ce qui équivaut à faire plus petit qu'il n'est un frottement de terre contre mur, favorable à la stabilité. » Four en offrir un exemple, prenons le cas fréquent où la surface de la terre est horizontale et où la face du mur est verticale. On peut voir ( i^'' semestre 1870 des Comptes rendus, à la page 227 du Rapport du 7 fé- vrier, approbatifdu Mémoire de 1867-1869, ainsi qu'à la page 234 de la Note que nous y avons annexée, et aussi à la j)age 279 de ce Mémoire im- primé avec additions par M. Lç.y y 'mi Journal de Liouvilie en ynMut. i873)que si, en général, w et s sont les angles de la surface de la terre avec l'horizon et de la face postérieure du mur avec la verticale, et si tangip est le coeffi- cient du frottement de terre contre terre : i" la condition énoncée de la parfaite exactitude théorique des formules dont nous parlons est (i) cos( 2e + o — oj ) ^ -r — V ' ^ ' sin m ( «5. ) condition impossible à remplir dans le cas considéré w = o, e = o, car elle se réduit alors à sinaç) = o, d'où tangcp = o, ce qui ne conviendrait que si la terre soutenue était un liquide ; a"' et, dans le même cas de m et e nuls, ces formules donnent tang-f ^ — ^| pour ce par quoi, afin d'avoir la compo- sante normale de la poussée, il faudrait multiplier la valeur — qu'elle aurait si la terre, d'une pesanteur spécifique n, était un liquide soutenu par le mur d'une hauteur h : ce qui est trop fort; 3° enfin ou aurait, pour la composante langentielle, zéro, tandis qu'elle doit égaler la composante normale multipliée par tangç, comme tout le monde l'admet depuis que Poncelet en a fait la remarque. « Aussi, et en admettant même que l'application, à toutes les valeurs de w et de s, des formules de 1 856-1869, puisse être regardée comme four- nissant une première approximation, une deuxième ou plus réelle approxi- mation de la solution était fortement désirée. » 2. M. Boussinesq fit en conséquence (4 avril 1870, p. 751) une pre- mière tentative en réponse à l'appel que nous faisions aux lecteurs de la deuxième partie (i4 février, p. 283-285) de notre annexe au Rapport du 7 février, et où nous indiquions, comme pouvant y mener [voir aussi notre Note du 4 avril, p, 717), l'addition aux composantes données par les for- mules, des trois dérivées secondes en x et y d'une fonction ^' annlogue à l'inconnue unique ij; dont avait parlé M. Levy, mais, ici, assez petite pour pouvoir négliger les carrés et produits de ses dérivées et rendre ainsi l'intégration effectuable. Après avoir, en 1882 [Jnnales des Ponts et Chaus- sées, juin, n" 29, p. 625), utilisé l'intégrale ainsi obtenue de manière à res- serrer la solution entre deux premières limites, il vient, dans ses trois Notes des 17, 24 et 3i mars 1884, de réaliser celte idée plus complètement, en faisant en sorte que la limite supérieure soit moins élevée, au moyen de la supposition provisoirement faite, pour le massif de terre, d'un certain degré d'hétérogénéité, ou d'une variation, suivant une loi simple, du coef- ficient des frottements pour la partie avoisinant le mur. Il arrive ainsi à deux résultats peu éloignés l'un de l'autre, entre lesquels est forcément comprise la solution qu'on cherche, sans que leur obtention oblige ensuite, dans le calcul de l'épaisseur du mur, à attribuer au coefficient du frotte- ment qu'y exerce la terre une autre valeur que celle, fang9o 7) H^+o=-i-iA-. 8) U' -4-0^-1- Aï ■- .... 9) H'-+-0--|-2Ai .., 10) IP-f-0'^+3A/. .. 11) H'+Az=0» 12) H»+ Ai'O'-l- A/. )) La concordance des nombres relatifs à la vapeur d'eau, observés pour une même température avec deux systèmes et deux densités différentes, tels que (i) comparé à (i i), et (8) comparé à (12), est aussi grande qu'on pouvait l'espérer dans de telles mesures. » Le nombre même obtenu en présence d'un grand excès de gaz inerte (10) ne s'éloigne pas beaucoup; cependant nous l'avons marqué d'un as- térisque et écarté de nos calculs, parce qu'il répond à une combustion douze fois aussi lente que le premier, d'après nos mesures. « On voit que la chaleur spécifique moyenne de la vapeur d'eau s'ac- croît avec la température, assez lentement d'ailleurs, et conformément à la formule empirique 16, 2 ■+- 0,0019(7 — 2000). » Rappelons que la chaleur spécifique moyenne de la va|)eur d'eau ( 854 ) entre i3o°et 23o°peul être évaluée à 6,65 (à volume constant). Elle serait donc plus que doublée vers 2000°, triplée à 4ooo°. » La chaleur spécifique élénieniaire, c'est-à-dire le rapport — ? sera Vers 2000" 16,2 Vers 3ooo° 20 ,0 Vers 35oo° 21,9 Vers 4000° 23 ,8 I Comparons la chaleur spécifique élémentaire de la vapeur d'eau avec celle de ses éléments. On a : Pour l'eau. Pour les éléments. Vers 2000" 16,-2 9,2; l'excès = ■7 ,0 Vers 4000° 23,8 18,7; l'excès = 5, i » Cet excès représente un double travail, savoir : le travail de désagré- gation moléculaire du gaz composé, sans changement dans sa composition chimique, et le travail même de dissociation, c'est-à-dire de décomposi- tion proprement dite. En raison de cette dernière circonstance, l'excès in- diqué semble décroître, à mesure que la dissociation augmente; la propor- tion réelle de vapeur d'eau présente dans le système étant moindre à 4ooo° qu'à 2000°. » Le travail de désagrégation moléculaire qui précède la décomposition mérite une attention toute particulière. Il se manifeste dès 200° avec l'acide carbonique [Essai de Méc. cliim., t. I, p. 337), et il se produit aussi bien avec ce gaz, qui est formé avec dégagement de chaleur, qu'avec le prot- oxyde d'azote, formé au contraire avec absorption de chaleur : opposition propre à monirer qu'il ne s'agit pas ici d'une dissociation commençante; car la décomposition du protoxyde d'azote n'est pas réversible pendant le refroidissement. Ce travail répond à un accroissement d'énergie potentielle, tel que celui qui résulterait du changement du nombre de molécules, sans décomposition d'ailleurs, comme on le suppose pour le chlore, ou de l'écartement intérieur des parties constitutives de chacune des molécules chimiques, écartement produit par la vitesse croissante des rotations et des vibrations. Il rappelle la dislocation intérieure et l'écartement des molé- cules physiques qui précèdent la rupture d'un fil, soumis à des efforts de traction croissante. On peut aussi le rapprocher de certains effets de polarisation, qui précèdent l'électrolyse proprement dite. » La chaleur de formation de l'eau diminue sans cesse, par suite de ce double travail de désagrégation moléculaire, sans décomposition, et de dis- ( 8^-3 ) sociatioii proprement dite. Vers 2000° la diminution serait de 84oo"'; vers Sooo" : i5,20o; vers 4ooo° : 21,600. Par suite, la chaleur de formation de l'eau, égaie à 58700*^^' vers 0°, se réduira vers 2000° à 5o6oo"*'; vers Sooo", à43,5oo ; vers4oop", à 37100'''''; c'est-à-dire qu'elle diminuera d'un tiers. » Cette diminution est fort importante dans la prévision des réactions exercées par l'hydrogène. Elle montre, par exemple, que vers 2000° la combinaison de i^' d'hydrogène avec 8^'" d'oxygène dégage .seulement aSSoo"^'; tandis que l'union du même poids d hydrogène avec le chlore dégagerait environ 26000*^''. Les deux quantités deviendraient donc égales vers 2000°; au-dessus, l'affinité du chlore pour l'hydrogène surpasserait celle de l'oxygène. » Essayons d'aller plus loin. Dans les calculs qui ont servi à établir les valeurs précédentes ('), la dissociation a été évaluée beaucoup trop haut; car, d'après les faits connus et spécialement d'après les combes de refroi- dissement de MM. Mailard et Le Châtelier [Journal de Physique, 2^ série, t. I, p. 173), elle est encore très faible vers 2000° à 3ooo°. La discussion des chaleurs spécifiques confirme cette induction. » En effet, on obtiendra des valeurs trop faibles des chaleurs spécifiques, en admettant qu'il n'y ait pas dissociation. Telles sont les valeurs c, de la page6o3. On en tire : Pour H' -(- OS à 3742» i5 ,69 » 3219" i6,4o » 27 li" '4) '4 * » 2258° '4,42 1844°.. 16, 38^ 3436° .5,5. i> 2761" i5 ,76 » Le nombre obtenu vers i844°j <^n présence de 3Az^, est probablement (') Les limites de dissociation ont été évaluées ici en admettant les lois de Mariette et de Gay-Lussac pour le gaz comiiosc et pour ses composants. Mais si l'accroissement de pres- sion (à volume constant), on la dilatation (à pression constante) était plus rapide, ce qui arrive pour le chlore, dont la chaleur spécifique est à peu près la même que celle de l'acide carbonique; dans ce cas, dis-je, la dissociation ne pourrait plus être distinguée par de tels calculs de la désagrégation sans décomposition. En tout cas, cette hypothèse restreindrait encore la dissociation au-dessous des Hniites fournies par les mêmes calculs. De même pour l'acide carbonique. ( 8.^6 ) trop fort el doit être écarté, comnit; il a élé dit, à cause de ia grande len- teur de la combustion. » En tout cas, ces valeurs sont inférieures de 2,6 au plus aux précé- dentes; en moyenne de 2,2 : ce qui montre combien sont resserrées les limites probables entre lesquelles les valeurs des chaleurs spécifiques ten- dent à être ramenées par nos expériences et par nos raisonnements. » Il y a plus : l'écart entre ces nombres et les précédents donne une première idée de ia chaleur absorbée par la dissociation proprement dite. Celle-ci absorberait donc moins de 44oo*=^' jusqu'à 2000°; chiffre voisin du douzième de la chaleur totale de combinaison à cette température, et quantité relativement faible : ce qui concorde avec la marche des courbes de refroidissement. » Vers 3ooo°, la dissociation absorberait au plus 6600*^*', à peu près le septième de la chaleur dégagée par la combinaison : taudis que la désagré- gation moléculaire sans décomposition absorberait au moins 8600*^"', chiffre supérieur à la dissociation, et égal au cinquième de la chaleur de combinaison à cette température. » Ces évaluations ne peuvent être présentées que sous toutes réserves. Elles nous ont paru cependant de quelque intérêt. » II. Acide carbonique. — D'après les valeurs moyennes de la page 6o4 .' Chaleur spécifique Chaleur Chaleur spécifique de spécifique de l'acide carbonique Mélange. Température. totale. l'azote. ce*. (i3) C'O'4-O'' . 3334* 20,40 » 20, 4o («4) C°-0«-f-O' + Az. . a84o 24,02 - 3,36 20,66 (i5) CîQ' + O^-t- Az= . 2548 26,69 — 6,27 20,42 (.6) CO'-l-O' + Az^ . 1807 37,47 — 12,67 24,80* » Le dernier chiffre doit être écarté, à cause de la lenteur extrême de la combustion. Les autres donnent la valeur moyenne 20, 5 pour la chaleur spécifique entre 0° et 2900° (thermomètre défini par les lois ordinaires des gaz). » On peut aller plus loin à l'aide des combustions du cyanogène. Trois données peuvent être invoquées, comme répondant à des combustions suf- fisamment rapides : o (29] C'Az'^-t-0' 4862 54,00—10,00 22,0X2 (3o) C^Az' + O'-i- Az"., 4082 64,3i — i7,')o 23,4X2 (4o) C*A2'-l- 4Aï-0'^. . . 3972 86,71—42,70 22,0X2 ( '^57 ) » On tire de là la chaleur spécifique moyenne de l'acide carbonique à volume constant, soit 22,5 entre o" et 43oo°. » L'ensemble de ces résultats peut être représenté par la formule empi- rique 19,1 -H- o,ooi5(^ — 2000). On en tire encore la chaleur spécifique élémentaire vers 2000° : 19,1 ; 3ooo<' : 22 , 1 ; 4ooo° : 23, i , » La chaleur spécifique de l'acide carbonique varie donc avec la tem- pérature. Cette variation est conforme aux observations de Regnault et de E. Wiedemann, faites entre 0° et 200", lesquelles se représentent par la formule 6,4 -f- 0,0 to6^( réduites à volume constant). Cette formule donnerait même un accroissement plus rapide que la nôtre, mais elle n'est pas applicable à une limite aussi haute. » Ainsi la chaleur spécifique moyenne de i'acide carbonique (à volume constant) devient plus que triple, de 0° à 43oo°, et la chaleur élémentaire devient quadruple. Ces variations sont à peu près les mêmes que celles de la vapeur d'eau, les valeurs numériques étant en outre presque égales pour les deux gaz à toute température. MM. Mallard et Le Châtelier ont aussi signalé ce rapprochement des deux gaz, quoique avec des valeurs plus faibles que les nôtres (' ). » La chaleur déformation de l'acide carbonique par l'oxyde de carbone diminue avec la température, à partir de 200°, comme il a été établi ail- leurs {Essoi de Mec. cliim., t. I, p. 335). Vers 3ooo" elle serait réduite de 68000^^^' à 37000*^"'; à peu près à moitié, comme celle de l'eau. Vers 45oo", elle tomberait à 28000™'. On voit combien les données qui règlent la sta- tique chimique changent à de hautes températures. » Essayons maintenant d'analyser cette diminution, en distinguant la (') On peut U'ouver une nouvelle confirmation de ce rapprochement dans l'étude des carbures d'hydrogène; la chaleur spécifique des produits de combustion étant alors une moyenne entre celles de l'eau et de l'acide carbonique. Le maximum de pression observée ne résulte pas de la superposition exacte des deux maxinia, à cause de la vitesse inégale de combustion du carbone et de l'hydrogène, ainsi que nous l'avons établi; cependant les écarts ne sont pas très grands. Vers 3ooo° à 4000", par exemple, on trouve les valeurs moyennes : 25 avec C'H-; 23,5 avec C*li*; 23, i avec C*!!''; 19,5 avec C- H*, etc. Ceci peut donc être regardé comme une vérification approchée, au moins pour l'ordre de gran- deur de nos évaluations. G. P.., i8S4, 1" Semestre. (T. XCVIU, N" î-î.) I 1-2 ( 858 ) désagrégation moléculaire sans décomposition et la dissociation. Nous avons ( p. 6o4 ) donné plus haut les valeurs c, répondant à une limite supé- rieure des chaleurs spécifiques, évaluées sans dissociation. On en tire : C^o^ + O^ : 2741°: i8,24; 3 [27° : i8,i5 ; 3872° : 17,56; moyenne : 18,0 vers 3200", au lieu de 20, 5 vers 2900*^. On a encore (p. 6o5) : 4149" • 17,42; 4566": 19,24; 5453° : 18,61; moyenne : 18, 4 vers 4700°; au lieu de 22,5 vers 43oo°. » L'écart des deux ordres d'évaluations est compris entre 2,5 et 4,i : ce qui montre de nouveau entre quelles limites les valeurs probables des chaleurs spécifiques sont resserrées. M La dissociation absorberait dès lors au plus 7500*=^' jusqu'à 3000", c'est-à-dire moins d'un cinquième de la chaleur totale de combinaison à cette température; la désagrégation moléculaire absorbe au moins trois fois autant (235oo'^"').Vers45oo°, la chaleur de combinaison serait 28000*^"', la dissociation absorberait au plus 18000*^"', c'est-à-dire au plus les deux tiers, et la désagrégation moléculaire au moins 22000*=^' ; évaluations don- nées d'ailleurs sous toutes réserves et seulement afin de fixer les idées. » Comparons encore les chaleurs de formation de l'eau gazeuse et de l'acide carbonique. Verso", elles sont presque égales : 58700 et 68000. Mais leur rapport décroît avec la température; car il devient celui de 26000 à 38 000 vers 3ooo°. La chaleur de combustion de l'oxyde de carbone doit d'ailleurs être regardée comme tout au plus égale à celle du carbone gazeux formant de l'oxyde de carbone, d'après les inductions développées par l'un de nous il y a quinze ans. On comprend dès lors que le carbone à très haute température tende à décomposer entièrement la vapeur d'eau. C'est ainsi que, dans l'explosion de l'azotate de diazobenzol, tout l'oxy- gène se retrouve sous forme d'oxyde de carbone, sans qu'il y ait formation, même partielle, de vapeur d'eau {Force des matières explosives, t. II, p. 39) : l'état de combinaison réalisable à très haute température subsiste dans ce cas et peut être constaté, à cause de la brusquerie du refroidissement. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le théorème de M. Brioschi, relatif aux fonctions s)'mélri(jucs. Note de M. Sylvester. « Dans la démonstration du théorème sur une correspondance algé- brique, inséré dans les Comptes rendus de la semaine dernière, j'ai eu ( 859 ) occasion de considérer l'intégrale de l'équation l d d d \ » Je me snis aperçu depuis que ceite intégrale peut se déduire immédia- tement du beau théorème de M. Brioschi, sur les Jonctions symétriques, h savoir que : do do do da ds,. " da,. ' dur+i ' da,^ » On en tire cette conséquence immédiate que, si tp est une fonction des n premières sommes-puissances des racines de l'équation UqX" -\- a, x"~* 4- . . . = o avec exclusion de la puissance r''"°, on aura do do et conséquemment F(,ç,, s-j, . . . , ^r-i> •''/■+H • • • ' ^n) sera l'équivalent com- plet de l'expression [ d d d \-f » Dans le cas que j'ai considéré, /' = i, et nous avons trouvé d d d \-' „, , » On peut trouver aussi facilement l'intégrale complète de l'équation ( d d d Y' où l'astérisque signifie qu'on doit prendre \e produit complet de l'action de la forme linéaire agissant / — i fois sur elle-même. Ainsi, par exemple, ( d , rf\*- . n - f 'i\- j d d i.fdy- d i^7^ + ^7.) «'g'^fi^^-U) -^^''^:i:^db-^^ [de) -^^dc- •» On trouvera sans difficulté que la valeur de cette intégrale est où chaque F est une fonction exclusivement de s^, 5^,, . . ., s„. ( 86o ) 11 Conséquemment le /'™* coefficient cruii covariant quelconque de (a„, (Z|, . . ., a„){x,fY peut être mis sous cette forme, si l'on se sert de s,^ pour exprimer la somme des u'"™®* puissances des racines de x" -h a.x"-' ■+■ -^ x"-- -\ ^ x"-^ +. . . = o. ' 1.1 1.2.3 )i En effet, en écrivant - = .y, tout covariant de degré arbitraire v ap- partenant à ce quantic sera de la forme où, eu général, (hi(i duo, du{j «•(o élant une fonclion exclusivement de w, ii', s^, s^. . . ., s„ du poids w -h i. J'ajoute encore cette observation que tout différentiant (c'est-à-dire soiis- iiwariantousemivariciul)d\)n systèmede/ quanticsdes degrésm, p., . . .,Msera fonction exclusivement de Sn, Jj, . . ., .y,„; g^, a^, . . ., (7^, . . ., Sa, S^, . . ., S„ et de / — I fonctions linéaires indépendantes de la lorme /*, -h\<7,-h. ..-t-LS,, soumises à la condition que Z + 'X+...+ L = o. » Je ne sais s'il vaut la peine de dire, comme conclusion, qu'en combi- nant le théorème de M. Brioschi avec le mien sur les puissances [avec asté- risquii) on trouve, pour l'équation f d d d y [^od^,^'''d^,'^''"-d;7,^---)'^ = '' (où le / est sans astérisque)., l'intégrale partielle cp = F + F, .y, + F,5? -1- . . . + F,_, y,-' , où cliaque F est une fonclion arbitraire de s^^,, ^'j+o, . . ., .<■„. » En effet, cette expression est l'inlégrale complète du système formé par l'équation supposée conjointe avec les équations » Ou voit aussi facilement que l'intégrale de («0 ^ — ^"^''d 1-.-) 9 = 0 ( 86i ) est o = Uo + U, s, + Uo ,*; + ... + U,_, 4-' , où chaque U est une fonction arbitraire de s,, s.^, .., ^r-u */m(< ••••$'«• » On peut former un nombre inâni de systèmes construits au moyen des opérateurs [fio -^ F-. . ) dont on connaîtra d'avance les intégrales; ainsi, par exemple, le système de /-équations aura pour intégrale complète où chaque U représente une fonction arbitraire de (siS^s^ ... s^i^iS^,... s„), en omettant celles des quantités ^,,^•3, ...,^2<-« dont les sous-indices excè- dent n. » Pour indiquer le moyen de justifier ces énoncés, prenons comme exemple le cas des équations simultanées {a^^a, -+-...-{- a„_fha„Y(p = o, ou E^y = o, (aoSrt2 + • • • + ««-2'^'^n) ? = o, ou Eo©:=0, («o^«3 ■+••••-+- «„_3Sa„) y = o, ou £39 = 0. » On trouvera facilement qu'en général E,' = E*J — 2E*]E2H-E3, de sorte que le système donné équivaut au système E*^9 = o, £3^=0, £3^ = 0. » Pour que ces équations soient satisfaites séparément, il faut et il suffit que (p soit respectivement de la forme a Conséquemment, afin que les trois équations soient toutes satit.f;ùles simultanément, la condition suffisante et nécessaire sera que çp soit de la forme laquelle est conséquemment l'intégrale complète du système donné. De ( 86?. ) même, on démontre facilement que l'intégrale complète des équations (fl„Sa, + ... -+-«„_, Srt„)='o — o, sera HISTOIRE DES SCIENCES. — Documents relalifs aux compresseurs à colonnes liquides oscillantes, employés pendant plusieurs années au percement du mont Cenis. Note de M. A. de Calignt. « A l'occasion de la mort de M. Sella, le regretté Correspondant de l'Académie, il a été fait mention, dans un des derniers f^ impies rendus, des compresseurs à colonnes liquides oscillantes, qui ont 'rvi pendant plu- sieurs années au percement du mont Cenis. Je crois pouvoir me permettre, à cette occasion, de rappeler que M. Sella, étant ministre, a reconnu, dans un discours à la Chambre des Députés de Turin, le ii juillet 1862, que j'avais donné le principe de ces appareils. » Voici la traduction textuelle d'un passage de son discours : " Le premier peut-être qui proposa d'employer l'air comprimé à percer de grandes chaînes de montagnes fut Colladon de Genève. Caligny avait proposé des appa- reils à employer l'eau pour comprimer cet air en tirant parti de la force vive de cette eau quand elle aurait été mise en mouvement . . i ( ' ) . >> » L'Académie des Sciences de Turin a publié, dans son Volume pour l'année iHSg, mon Mémoire intitulé : Notice historique et critique sur les machines à compression d'air du mont Cenis^ où j'avais reproduit divers do- cuments établissant ma priorité quant aux principes. » Depuis cette époque, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Institut d'autres observations critiques, sans contester d'ailleurs le mérite des ingénieurs italiens, qui ont appliqué pour la première fois ces principes sur une si grande échelle. » ( ') " Il primo forse clie propose di adoperare l'aria compressa par traforare délie grande catcne di montagne fu il Colladon di Ginevra. Il Caligny aveva proposto degli ap- parat!, onde impiegaru l'acqua a comprimcre quest' aria, traendo partito délia forza vlva di qucst' acqua, quando fosse stata posta m molo. . . « [Caméra dei Dcpnlaii.) fG3 ) M. DE JosQUiKUES, 611 faisaiit hommage à l'Académie d'une Note qu'il a publiée récemment sur le dernier théorème de Fermât (') présente l'ana- lyse suivante de celte Note : « Cette proposition célèbre, dont le grand géomètre n'a pas, que l'on sache, laissé la démonstration, concerne l'impossibilité de satisfaire [)ar des nombres entiers à l'équation a" -+- b"= c", si n est plus grand que 2. » Elle résume en un seul énoncé les trois propositions ci-après qui, réciproquement, étant prises ensemble, la comprennent tout entière : » 1° L'équation de Fermât est imposable, si a et b sont des nombres premiers, » 2" L'équation est impossible, si l'un des nombres mineurs a, b est premier, rautre étant composé. » 3° L'équation est impossible^ si a et b sont des nombres composés. » Dans la Note précitée, je démontre la première de ces trois proposi- tions générales; je prouve même qu'elle s'étend au cas de n = 2. En con- séquence, il demeure établi (et de la façon la plus élémentaire) que la somme des puissances n'""" de deux nombres premiers n'est jamais égale à la puissance n"""^ d'un nombre entier, si n (nombre entier) est plus grand que l'unité. » En ce qui concerne le deuxième cas, où l'un seulement des nombres rt, b est premier, je démontre que, si Inéquation de Fermât est satisfaite (ce qu'on sait être possible pour « = 2), c'est toujours le plus petit, a, des deux nombres mineurs a, b, qui est premier, et le plus grand des deux, b, qui est composé. » Je démontre enfin, dans ce deuxième cas, qu'il ne peut y avoir qu'une seule unité de dijjérence entre les nombres majeurs b, c; en sorte que la démonstration de la deuxième proposition générale dépend de celle du théorème suivant : » La différence des puissaiices n'^'"" de deux nombres entiers consécutifs n'est jamais égale à la puissance n"""''' d'un nombre premier, si n > 2. » De là ou conclut immédiatement que les recherches ultérieures pour cette démonstration doivent être limitées à une certaine forme, déterminée a priori, du nombre premier mineur a. » Mais je ne m'arrêterai pas ici à ce détail, et je terminerai en disant que Abel paraît avoir étudié la question dans un ordre d'idées analogue. On lit, en effet (^), dans le Tome II de ses OEuvres complètes (2* édition, ( ' ) Voir les Atii deW Accademia pontifîcia dei Nuoi'i Lincei, sessione 11" del gennaio 1 884. (^) Je tiens ce renseignement de MM. Hermite et Lucas qui ont eu l'obligeance, chacun de son côté, de me le donner il y a peu de jouis. Legendrc, qui, en 1825, a longuement ( 864 ) p. 254), une lellre adressée par lui à Hoimboë, le 4 août iSaS, où se trouvent les ligues suivantes, qui en forment, à elles seules, un paragraphe isolé : « L'équation «"^ ^^'' + c""(n> 2) est impossible lorsqu'une ou plusieurs des quan- tités a, b,c, a -Ar b, a-\- c, b ~ c, S», V^, Vc sont des nombres premiers. 3 ■ » Copenhague, l'an V6064321219 (en comptant la partie décimale). » » Abel n'ajoutant pas un mot à ce texte pour faire connaître la démon- stration qu'il (levait posséder, ni la voie qui l'y avait conduit, la question est resiée, après lui, dans l'état où Fermât l'avait laissée, si ce n'est que l'affirmation mystérieuse du mathématicien français se trouvait ainsi corro- borée, partiellement, par l'attestation non moins discrète d'un autre grand géomètre. L'énoncé de Fermât appelait donc toujours une démonstration, et, par conséquent, en prouvant l'exactitude de l'une des trois proposi- tions générales en lesquelles cet énoncé se décompose, la Note que je pré- sente est un premier acheminement vers une solution complète de cette énigme célèbre. » M. E. CossoN fait hommnge à l'Académie d'un « Rapport à M. le Mi- nistre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, sur la Mission bota- nique chargée, en i883, de l'exploration du nord de la Tunisie ». NOMINATIONS. M. le Secrétaihe perpétuel donne lecture d'une Lettre par laquelle M. le vice-amiral Cloué, en exprimant sa reconnaissance pour le rang qui lui a été assigné par la Section de Géographie et Navigation, dans le clas- sement des candidats à la place laissée vacante par la mort de M. ViUarceau, déclare retirer sa candidature, en la réservant pour une autre circonstance. écrit sur le théorème de Fermât, ne connaissait pas l'énoncé d'Abel, car il no le mentionne pas. La lettre à Hoimboë n'était, sans doute, pas encore publiée alors. ( «65 ) I-i' Académie procède, par la voie du scriiliii, à l'élection d'un Membre, pour la Section de Géographie et Navigation, en remplacement de feu M. Vvoii Villarceau. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 55, M. Bouquet de la Gr^e obtient 46 suffrages M. A. Grandiditr » G » M. E. Bertin » 1 » M. l'amiral Cloué » i » M. Bouquet de l\ Grve, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. M. le Ministre des Postes et des Télégraphes transmet à l'Académie le relevé ci-après, des diverses circonstances qui ont accompagné les coups de foudre observés en France, pendant le second semestre de l'année i883. Ces documents seront transmis, avec ceux du premier semestre, à la Commission des Paratonnerres. C. R., 1884, i" Semestre. {,1. XCVllI, ^' \t. LOCALITES. ( 8C.6 ) DEPARTEMENTS. tués. I... 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3, 3 3, 3, 3, 3. 3. 3. 3. 1 m. 6 s. ? o.3os. [ 1 ..■!" s. 3 111. 3 m. 5 . 1 5 m . 5.f\o m. G m. 6.5 m. •y . I f) m. S m. s 111. 1 1 .3o m. Etainhus. Marcellaz. Varennes-sur-Amance , Port Brillet. Barie. Valmont. Harfleur. 3 s. 3 s. 3.,'i,')S. 'l ^■ 4 s. Pin-la-Garenne. Orne. Loisail. Orne. Ïonnay-Charcnte. Cliarcntc-lnfcrieure Havre. Scinc-Inférieiire. GraviIle-S'"-Honorinc. Scine-Inlcriciirc. Ws. Seinc-el-Oise. Grangermonl. Loiret. ÛDclreville. Loiret. Saint-Hilaire. Orne. Dampicrre. .\ube. La Guiche. SaiJne-et-Loii'c. Bayel. Aube. Vassy-sous-Pisy. Yonne. Chavanges. .\ube. 5aint-Parizc-Ie-Chàtel. Nièvre. îierry-les-Belles-Font. Yonne. Arsonval. .\ul)C. Arc-en-Bois. Haute-Marne. Rebourseau. Yonne. Seine-Inférieure. Ilaute-Savoic. Maule-.Marne. Mayenne. Gironde. Seinc-Inféricure. Seine-Inférieure. I homme. I vache. 'i hommes. 1 femme. Jnc homme. femmes. 1 clieval. 3 bétons (?). cheval ( ^67 OBJETS FRAPPÉS. DESCRIPTION DES LIEUX. DEGATS PRODUITS. OBSERVATIONS. JUILLET 1883 1.. Une vache a été tuée dans une terre en labour, plantée d'arbres de haut jet, à So" ou loo" de masures. Peu de pluie. La foudre est tombée dans un cours d'eau près d'arbres et de maisons. Coup suivi de pluie. iMaison d'habitation. Pas d'accident. La foudre aurait frappé trois fois à quatre ou cinq minutes d'intervalle un paratonnerre (53") placé sur une che- minée d'usine. Peu de pluie. DégiUs très nombreux cl très variés dans une maison élevée de lo", située à l'extrémité d'une file de construc- tions. Trois bétons (?) tués dans une côte de joncs marins, près d'un bois, à Soo" d'une maison. Pluie très forte. La foudre a frappé la cheminée d'une maison de 9" entourée de constructions de même hauteur, sauf à l'est où elle est baignée par la Lézarde. Pluie. \ 50"° d'un château, un peuplier de 28", environné d'arbres semblables, a été frappé. Le coup a ricoché sur un second arbre à 1" de dislance. Pluie et grêle. La foudre a frappé un peuplier de So" et a sauté sur le toit d'une grange de 3" en disloquant des pierres, brisant une échelle, etc.. Pluie et grêle. Un ormeau de 12", à 20™ de la Charente, et 15°" d'arbres moins élevés, a été frappé en trois points à i"»,5o du sol. Pluie. Un mit de signaux en fer de 21", situé à 33°" d'un paratonnerre élevé de 3.i°>,.5o, a été parcouru de haut en bas. Quatre hommes se trouvant au pied ont reçu de fortes contusions. Pluie. La foudre a pénétré dans une écurie de 10", à So" d'une maison plus élevée de iS"", a tué uu cheval et blessé un aulre. Une jeune fille se trouvant entre eux a reçu une vive commotion. Un peuplier de 2.î'», à 0", 80 d'un cours d'eau, à 2" d'un arbre de 22», a été frappé à 8" du sommet et en partie écorcé jusqu'à 5" du sol. Pluie. Un orme de 10" à 13", situé sur une colline, à 10" d'une forge, a été écorcé du haut en bas sur une largeur croissant de o",oi à o",o5. Pluie forte. Un peuplier de 25", près de l'Essonnes, dominant d'autres arbres, a été écorcé sur une largeur croissant de o'",io à o"',25 à fleur du sol. Pluie abondante. Un sapin de 15°', à 20" des maisons, a été coupé à lo" de hauteur et entaillé 5" au-dessous, la partie basse restant intacte. Grêle. La foudre a détruit un des tuyaux de cheminée et brisé une poutre sur le toit d'une maison de 7"', entourée de maisons semblables. Dans la cour un jeune homme a été précipité à genoux. Forte averse. Détérioration de la cheminée d'une maison d'école élevée de 20"°, et située à 5o" d'un paratonnerre qui la domine de 20". Pluie. La foudre a frappé simultanément trois peupliers de 20° brisés en éclats, et, à 5oo" de là, un fil de disque. Pluie. Un chêne de lo", à 40° d'arbres plus élevés, a été frappé à l'est à 4'°, 5o du sol, et dépouillé d'une bande d'é- corcc. La foudre est ressortie du sol à o°',6o du pied. Pluie et grêle. Le toit d'un colombier (6"), surmonté d'une tige en fer portant un pigeon en fer-blanc, a été atteint. Eclats de voliges enlevés. Pluie et petite grêle. Un peuplier de i5", situé près d'un étang et entouré de cinq autres espacés de 5" à C™, a été parcouru jusqu'à 2° du sol. Un homme tué. Pluie. Un peuplier de So", à 55" de maisons et à So" d'arbres moins élevés de 10", à 7° d'un étang, a été frappé à 8" du sol sur une longueur de i". Pluie. La foudre est entrée par la fenêtre d'une maison de 9", voisine d'une autre de même hauteur, et est sortie par la porte ouverte. Deux chaises déplacées. Pluie. Sapin situé dans un jardin au milieu d'autres arbres. Pluie. Un même coup a renversé, à 2""" de distance, deux femmes, l'une sortant d'une écurie de 6", voisine d'une pièce d'eau, l'autre dans la campagne, portant une fourche américaine. Pluie insignifiante. ( 868 ) T>ÊP,\RTEHENTS. MOIS DE 3 :î :i :) 3 3 3 3 3 'i A G s. . 3o s. la nuU. li. i.^ ni, 12. 1 5 ni. i-i 3(( m. i-.3nni 3 Ml. '.} . ■:>') III N . 'l 1 I 11 () . 1.^1 m I I ..'].') s. :.' III. ■i ni. 3 m. lîiHisnon . Saint-Fii'iiiiii. Piuiiicr. Saint-Benin-d'Azy . Saintes. ToiircoinR. Pendaurat. DrTthé>. Itroux. Magnac-Laval. Bric-Rochefoucauld. S-Sauveur-en-Puisayc . Limoges. Limoges. Limoges. Tarbcs. Na rcy . Dannemoine. Castres. Orlliouv-Quilbaii. Castres. Ornay-lc-Due. Savilly. Sairit-Adniny. Blayo. Thaon. Dignonville. Biiffon. ^ onnc. Nièvre Indre. Nièvre. Cliarente-Inférieure. Nord. Gironde. Gii'onde. Ilautc-Vicnnc. Haute-Vienne. Charente Yonne. Haute-Vienne. Haute-Vienne. Haute-Vienne. Hautes-Pyrénées. Nièvre. Yonne. Tarn. Gard. Tarn. Cotc-d'Or. Cote-d'Or. Gironde. Gironde. Vosges. Vosges. Côte-d'Or. 1 feniiïii jeune fille 10 pci'sonnes personne. l3 bètes à cornes. vaehe, ehcvrc. 2 vaches. i4 bêtes à corne. 9 chevaux. ( 869) OBJETS FR.VPPÉS. DESCRIPTION DES LIEUX. DEGATS PRODUITS. OBSERVATIONS. du sol Cl endommagé j1. Commencement d'incendie du à mi- JUILLET 1883. (Suite.) Un peuplier de i5", en lieu plat, Si So™ d'arbres de même hauteur, a été frappé à l'est à lo' ju.squ'au pied. Pluie préalable. Pignon d'une grange de S" à lO" et maison de ferme. Pluie. Trois cents ardoises brisées sur le toit d'une maison de 7» isolée. Autre coup à lôoo" de là dans la cour d'un do- maine. Pluie. Un bâtiment d'exploitation de 8" à lO™ a été frappé au pignon et incendié. Pluie. Un ormeau de i5" entre la Charente et des maisons assez élevées a été sillonné jusqu'à la base suivant deux lignes diamétralement opposées. Pluie abondante. Une maison de 10", au coin d'une rue, a été parcourue de la cheminée au sous mobilier. Pluie torrentielle. La foudre a frappé la cheminée d'une maison isolée en plaine, puis, à 5oo" de là, un peuplier de 8" à côte d'un versant d'une vallée. Petite pluie. Une église de iS", sur un coteau isolé en pays plat, a été incendiée. Pas de paratonnerre. Une décharge avait eu lieu^auparavant sur le paratonnerre d'une maison, à 200" de là; une troisième a fendu en trois un chêne de i5o ans, à 3oo™ au nord. Pluie. La foudre a frappé la barrière en charpente de la cour des voyageurs de la station et a parcouru cette clôture sur 2" de long en la brisant. Grande pluie. Un peuplier de 20", en pays plat, dans un pré, faisant partie d'une rangée d'arbres de même hauteur. Pluie abon- dante. Un chêne frappé, ainsi que huit poteaux télcgraphi(iues fendus ou hachés. Tuiles déplacées sur le toit d'une maison de 10™, entourée de tous côtés de constructions plus élevées. Pluie. Une maison de ferme (Fougeras) sur une colline, à 20» de bâtiments moins élevés, a été incendiée. Bestiaux at- tachés avec des chaînes en fer tués ou blessés à la tète. Pluie torrentielle. Une déchargea atteint un des quatre paratonnerres du Palais de Justice et s'est divisée, une des fractions allant I frapper à 20" une maison de 18". Pluie torrentielle. I 4 .... Les cheminées de deux maisons de 7- et 8°, distantes de 3o", ont été frappées simultanément. Pluie. La lige d'un paratonnerre de 26», 5o a été rougie sur une longueur de i" pendant quelques minutes. Légère pluie. La foudre a frappé un peuplier de i5", un chêne de 20" et incendié une maison de 8». Pluie, Un orage venant de l'est a donné lieu à une décharge sur la cheminée d'une maison de 8" entourée de maisons, sauf à l'est. La même maison a été frappée en iSSg et 1867 dans des conditions remarquablement identiques. Celte fois, elle a été incendiée. Quelques gouttes de pluie. La foudre a frappé la cheminée (8») d'un bâtiment de ferme et tué une vieille femme à l'intérieur de la maison. Le paratonnerre (7») d'une guérite située sur une voie ferrée a été frappé par une décharge paraissant avoir suivi les fils télégraphiques. Pluie torrentielle. La foudre a frappé à la fois une forge élevée de 5» et un platane de i5>", distant de i5". Dix personnes et neuf chevaux ont éprouvé une vive commotion. Dégâts sur le toit d'une maison de 6", voisine d'écuries dont les toits sont un peu plus bas. Forte pluie. Dégâts nombreux et commencement d'incendie dans une maison basse. Une jeune fille tuée, un garçon gravement atteint. Une vache et une chèvre tuées. Pluie. La foudre a frappé et suivi un fil de fer supportant des vignes et brûlé un grand nombre de ceps. Pluie préalable. Détérioration du toit d'une maison de 12" à i5"', environnée de constructions de même hauteur. Pluie préalable. Cheminée d'une maison de 12», en pays plat, a 25» d'autres constructions. Un poêle en fer détérioré. Pluie tor- rentielle. Fusion de la peinture de l'exlrémité d'un paratonnerre placé sur un magasin à poudre, à 12° environ au-dessus du sol. Pluie. Au pied d'une colline, dans un pré, une personne a été blessée (boucle d'oreille fendue) et deux vaches ont été tuées. Pluie. ( «7^) \ i PIRSONNES 1 ANIMAUX DATES. IIEL'RES. LOCALITÉS. DÉPARTEMENTS. lucos. atteintes. tues. ûlteinis, i MOIS D1-; 5 I S. Vauchonvilliers. Aube. ff Il // " 5 is. Void. Meuse. „ 2 ouvriers // // ' 6 '? Mareilles. Haute-Marne. /' ^' // ! G 1 m. Magnac-Laval. Haule-Vienne. ,f I bœuf. If 6 2 m. St-Sulpice-Ies-Feuilles. Haute-Vienne. „ // \ G 5. i5 m. Villeblevin. Yonne. tl 4 personnes I veau. tl G 5.3om. Villeblevin. Yonne. f II // ri 6 1 0 m . Preignac. Gironde. II // i G I . 10 s. Poinson-les-Grançay. Haute-Marne. " tl // // G 1 .45 s. Nully. Haute-Marne. '■ 1 personnes // Une oie. G 1,45 s. Trémilly. Haute-Marne. /' rt // // G ■2. IIJ s. Fronvillo. Haute-Marne. " II // /■/ G ■i..3os. Greux. Vosges. ■2 ouvriers. I ouvrier. // II G .3 s. Aix-Ies-Bains. Savoie. n // // II G .=;5. TluIIeux. Haute-Marne. II II •1 II 6 3 s. Suzcmont. Haute-Marne. f II II n G 3.3os. Verbiesics. Haute-Htarnc. I homme. fi II II G 4 s. Aujae. Gard. " II tl II G Le jour. Iré-Ie-Sec. Meuse. // I' II II G ()S. Le Qiiesnoy. Nord. // I personne. tl " G () à II s. Trilh Saint-Léger. Nord. „ Il II II 7 après- midi. Bannes. Hautc-ULarne. „ II II II 7 ? Vaudry. Calvados. I fonimc. „ II tl 7 9 Baycux. Calvados. // tl tl II 7 •? Biévillc. Calvados. /' „ If 7 'l Basly. Calvados. /' tl II II 7.. .. V Lécaudc. Calvados. // II If n 871 ) OBJETS FR.VPrÉS. DESCRIPTION DES LIEIÎL. DEGATS PRODUITS. OBSERVATIONS. JUILLET 1SS3. (Suite.) 5.. d'un arbre de même liaulcur, a été dépouillé Déplacement des pierres d'un mur situé Au bord d'un fossé plein d'eau, un peuplier de i8", distant de d'un éclat de bois, à 2" du sol. Pluie. Deux ouvriers abrités sous un saule ont été projetés à 4" et blessés. Uu arbre a été atteint sur une longueur de a^jSo. Eclats projetés à i6' au pied de l'arbi'e. Un bœuf a été tué dans un pré, auprès d'un chêne, sur une hauteur dominant un étang. Pluie abondante. Une voiture et une grange de 3", attenant à une bergerie, à i" d'une maison d'habitation, ont été brûlées. Plui . La foudre a frappé simultanément sur un point culminant les cheminées de deux maisons de 8° et une grange de 9°,5o. Dégâts divers. Un veau tué, quatre personnes renversées. Pluie après coup. Un hangar, près d'une maison plus élevée et non loin d'arbres trois ou quatre fois plus élevés, a eu un pignon fendu dans toute sa hauteur. Pluie. Dégâts au toit d'une maison de i3", située à 47° d'un paratonnerre élevé de 62". Pluie. Un chêne, très gros et très élevé, du parc du château de Poinson, a été atteint. Branches brisées. Pluie torren- tielle. La foudre a frappé simultanément six points, dont les plus éloignés sont distants de iSoo». Deux maisons, l'une de 6", l'autre de 5°, ont subi des décharges donnant lieu à des effets variés. Une femme a subi une violente commotion. Une oie a été paralysée. Dans une cour, un homme se préparant à rentrer avec une machine à faucher a été paralysé et brûlé. Une pile de porte cochêre a été détériorée. Une rigole de porte cochère a été labourée. Dans un pré, une voiture de charbonnier a été déchargée, sans que voiture, homme ou cheval, fussent touchés. Forte pluie préalablement. Un orme de 5», situé à 10" d'arbres plus élevés de i»,5o, a été presque fendu jusqu'à 2'°,3o du sol. Pluie et grêle préalablement. Un peuplier d'Italie, de 12", planté le long d'une route, près d'une colline très élevée, a été frappé à de terre. Pluie et grêle. La foudre est tombée sur un cerisier de 10", dans un jardin, et est allée frapper trois ouvriers assis au bord d'un fossé, le long de la haie de clôture. Deux d'entre eux ont été tués, et le troisième blessé. Pluie et grêle préala- blement. Une maison ù un étage entourée d'arbres a été incendiée. La foudre serait venue par un arbre. Pluie. Une meule de paille incendiée. Deux peupliers, l'un de 4", l'autre de 25°, plantés au bord d'un petit cours d'eau, ont été écorcés de haut en bas. Pluie. Un homme a été tué sur une route, sans que les membres de sa famille qui marchaient devant lui s'en aperçussent. Un châtaignier de 16° a été mis en pièces sur une colline, au milieu d'arbres de même hauteur. Le même coup a frappé un autre arbre à So" de distance. Pluie. La foudre a pénétré dans une maison par un tuyau de cheminée et est sortie par le toit après avoir brisé deux glaces et une poutre. La cheminée et le toit d'une maison de 7° à laquelle sont fixés des fils télégraphiques, en pays plat, prés d'autres maisons, ont été détériorés. Une personne blessée. Pluie. La foudre a frappé un arbre fendu en deux, une grange et une usine. Pluie. La foudre est tombée prés d'une maison déjà incendiée par le tonnerre. Des personnes et des animaux ont éprouvé une vive commotion. Une femme tuée. Tour de la cathédrale située au milieu d'une place. Une pierre de la tour brisée. Le fil du paratonnerre tordu- Sa tige, rouillée la veille, luisait après le coup comme de l'argent. Autre coup dans la rue. Une ferme incendiée. au-dessus 7 Une ferme atteinte. 7 1 Une maison en partie démolie et brûlée. Une autre atteinte. ( «72 DEPARTEMENTS. S.. 8 >J 9 9 10 10 10 1(1 10 10 10.... 10... . 10.... f ■> 4.35 S. 95- ■2 .:n) III 3 m. 5.'jo m lu j.3oiii. 10 10 10 5 . 3() ni Honltcur. Arriais. Liltry. Bibost. Cliàteauneuf-s.-Loire. S'-BeuoiL S'-\igiian. S'-.Vignan-des-Gués. Bray. Clianiy. l'urleu. Liboui'iic. Izo 11 . Anioncoiii't. Libourne. Le Verdon. S'-Jeaii-aux-Amogiies. S'-Révérien. Ncvers. l'azy. Ik'aiivillipi'--. Saiiit-Braiiclier. Doiiiiccy-sur-Ciiro. Magny. Angcly. Thilouso. Calvados. Calvados. Calvados. HLône. Loircl. Loiret. Loirel. Loiret. Yonne. Gironde. Gironde. Gironde. Haute-.Marne. Gironde. Gironde. Nièvre. Nièvre. Nièvre. Nièvre. Yonne. Yonne. Yonne. Yonne. Yonne. Indre-et-Loire. 1 leinnie. I lioninie. 1 fcniiue I feninie I homme 3 hommes I liomme bœufs, 2vacli.,i juni 1 chien. I homme I porc ( »73 ) JUILLET 1883. (Suite.) 7 7 7 7 8 8 8 8 8 9 Plusieurs chutes sans accidents. Une grange incendiée. Une maison atteinte. Un poirier de 8" isolé dans un champ de trèfle a été ébranché et fendillé. Une faux placée à la naissance des branches violemment projetée sur un noyer à 20" de là. Pluie modérée avant. A. la station de chemin de fer, on a vu un globe de feu frapper l'assise en pierre dune borne-fontaine le long du bâtiment des voyageurs, rebondir, puis disparaître dans ce bâtiment. Le tuyau de la cheminée d'une maison sise sur une hauteur a été frappé. Une femme renversée, évanouie pendant une heure. Une maisonnette de garde de voie ferrée en pays plat. La garde-barrière, se trouvant sur la porte, a été atteinte et renversée. Une maisonnette semblable. Le poseur, se trouvant sur la porte, a été renversé, puis relevé par la foudre. Com- motion cérébrale. Détérioration de la cheminée et du toit d'une maison de 12- isolée au milieu d'un jardm à 3(V" d'une maison égale surmontée d'un paratonnerre. Un enfant renversé. Pluie. La foudre a frappé un fil de fer supportant des vignes, l'a suivi sur toute sa longueur (i5o") et a brûlé de nom- breux ceps. Elle a également atteint et écorcé un acacia dans la cour d'une maison isolée sur un plateau. Pluie et grêle. La foudre a atteint la cheminée (20») d'une maison, est descendue dans la cuisine et sortie en perçant un trou dans la muraille. Pluie et grêle. Un peuplier d'Italie, entouré d'arbres plus élevés, a été endommagé. .\ 35o" de là, deux fils de fer supportant des vignes ont été atteints; l'un d'eux a été fendu. ^ Un coup multiple a atteint un prunier près d'une maison et fendu sur une hauteur de 6» un arbre de 12», a ho" d'un moulin. Maison isolée avec rez-de-chaussée seulement. Plaque en fonte de la cheminée brisée. Mur percé. Trou de 2" dans le sol du jardin. Pluie et grêle. Un acacia de 8", environné d'arbres de même essence, a été foudroyé. Pluie abondante pendant dix minutes. Un bâtiment de 8" à 10'", attenant à une construction, a été incendié. Pluie. Une horloge brisée ('?). Sur la routede Flacy,un arbre voisin des fils télégraphiques a été entièrement écorcé. Pluie. La foudre a pratiqué deux crevasses à la cheminée (12°') d'une maison et endommagé le toit. On a trouvé a I en- droit frappé une pierre noire, de la grosseur du poing, extrêmement légère, ressemblant à une éponge. Un arbre a aussi été frappé. Rafale et pluie. Quatre coups de foudre, dont trois sur des tuyaux de cheminée, et un sur une pièce de charpente, dans un bois, à 1''°' des maisons. Pluie. Une écurie de lo", attenant à d'autres constructions, a été incendiée. Sept bestiaux foudroyés. Le propriétaire privé de connaissance. A 100" de là, deux hommes ont reçu une forte commotion. Pluie abondante. La foudre a frappé un parapluie, abritant deux personnes à genoux et un chien couché, au pied d'un poirier sec de 4"°, le long d'une haie vive. Une femme et un chien tués, un homme brûlé. Pluie et grêle. Les trois autres coups qui suivent ont eu lieu à cinq minutes d'intervalle dans un rayon de 5'"'^. Un chêne de 20", dominant le taillis environnant, a été atteint à une maîtresse branche; un homme, abrite sous l'arbre, tué. Pluie abondante et courte. La foudre a frappé la croix en fer (S",5o) d'une école, traversé la toiture, percé le plafond, déplacé des objets en fer. Pluie. L'angle nord-est du clocher, en pays plat, a été atteint (28). Dégâts divers. Quatorze secondes après, la foudre a endommagé, à 5oo" de là, une rangée de betteraves de 80" sur i™ de largeur. Très peu de pluie. Sur la voie ferrée, la foudre est tombée entre les pieds d'un agent, qui a été transporté à 2", 80, et a éprouvé aux jambes une paralysie persistante. Pluie. C. R., 1884, I" Semcslrc.{1-. XCV1II,N° 14.) 114 8-/i 1 10. 10. 10. 10. 10. 10. 10. 10. 10. 10. 10. 10 10. 10. 10. 10. 10. .. 11.... li. .. 13.... n.... 6 m. G m. G m. G.3o m. 6.00 m. 6.. ',5 m. i5 m T. 00 m, S.,'!.) 111. 8.55 m j 1 .35 m 'J!*- 1 1 . .3o s. o.3o s. M s. 7. i5 s. 10. /|0 s. li 5. i5 s. 15.. .. 3.1 5 s. ■i(l G s. Jfi .... G, 10 s. ■-'Il 7 s. Brimm et Vannois. Cole-d'Or. Arnay-lc-Duc. Côte-d'Or. Tharoiscau. Yonne. Musignj'. Poincenot. Cùle-d'Or. Haute-Marne. ChampignoUe?. Côte-d'Or. Poincenot. Haute-Marne. Foulain. Haute-Marne. Hortes. Haute-Marne. Laveline. Vosges. Champ-le-Duc. Vosges. Chamvres. Yonne. Châteauvillain. Haulc-Marnc. Thimory. Loiret. Courteron. Aube. Noiay. Nièvre. Portels. Gironde. AIortagne(Chàt.Prcf»') Louvemont. Orne. Haute-Marne. Frangy. Tarare. Haule-Savoic. Rhône. Bourg. Ain. Bona. Nièvre. Nimes. Gard. Beaiicaire. Gard . Pertuis. Vauclusc. 1 lioinme. I liuiuiiic. enfant. homme 1 poule. I taur., I vache. ( «7-^ ) OBJETS FRAPPES. DESCRIPTION DES LIEUX. DEGATS PRODUITS. OBSERVATIONS. JUILLET 1883. (Suite.) 10.. La foudre a frappé le fleuron d'une lucarne du château et est entrée en faisant un trou au plafond. Elle a frappé aussi les peupliers moins élevés qui l'entourent. Pluie. Un peuplier de 20", voisin d'une mare d'eau, a été atteint. Pluie et petite grêle. La foudre a frappé, à 4"j5o du sol, un acacia de 6", voisin d'arbres plus élevés, l'a ccorcé et a pratiqué un énorme trou dans un amas de pierres, projetées de tous côtés. Pluie. Deux écuries et un hangar (hauteur 8"), à So" des habitations, ont été incendiés. Pluie et grêle. La foudre a frappé une maison de 12", environnée de maisons égales, à 75° de l'église, qui la domine. Murs épais percés, cheminée démolie, vitre percée, etc. Pluie torrentielle. La foudre a frappé la cheminée d'une maison de S", a foudroyé un homme sur cinq personnes se trouvant dans une pièce, et brisé deux vitres. Pluie. Dégâts variés dans une maison avec étage et grenier, environnée de maisons plus élevées. Un verre ti'ansporté à 5o". Une poule tuée dans la cour. Sur une route, la foudre a traversé un marronnier de 5", en brûlant quelques feuilles, a été frapper des conduites d'eau à i",5o de profondeur et est sortie dans le fosse par deux trous de i"" de profondeur sur o",! de dia_ mètre. Petite pluie. Une cheminée de tuilerie, élevée de 3o", a été lézardée sur une longueur de 2". Pluie et grêle. Un arbre de 6", entouré de jardins et maisons, a eu une branche cassée. Coup précédé de pluie, suivi de grêle. Incendie d'une maison de 12™, située au milieu d'un coteau, sur une petite butte. Pluie. Un cep de vigne brisé à mi-côte d'une colline; une cinquantaine ont eu les feuilles grillées. Deux vignerons étaient abrités sous un parapluie le long d'un buisson : l'un d'eux a été brûlé, l'autre tué. Chez ce dernier, on observa encore des battements du cœur pendant trente heures. Pluie préalable. Un moulin à vent, pour arrosage, installé sur un pavillon de 5", a eu ses ailes brisées et projetées à 200". La plate-forme a été percée. Ouragan. La foudre a frappé successivement, à court intervalle, deux peupliers de 10°, éloignés de 40'°, entourés d'arbres de même hauteur. Pluie. Un tilleul de ib", dans une grande cour, a été atteint par la foudre, qui s'est perdue dans un puits de 6" de pro- fondeur sous l'arbre. Pluie et grêle préalable. Un frêne de i5", au bord d'un cours d'eau, à x3o" d'arbres plus élevés, a été atteint. Un taureau et une vache tués sous l'arbre. Pluie peu abondante. Une maison de 10", en pays très plat, a eu le toit et le plancher du i" étage percés. Pluie et grêle. Dans un taillis, une cépée d'acacias (20") a été frappée au pied. Des branches ont volé en éclats. Grêle. Un cerisier (S" à 10"), près d'arbres semblables, à 20° de maisons, à 100" d'arbres plus élevés, a été frappé sur une longueur de 6". Un peuplier frappé à 1'"° de là. Grande pluie. Une maison à deux étages, environnée de maisons moins élevées, a été incendiée. Pluie. La foudre a frappé la cheminée d'un bâtiment (9") de la station du chemin de fer environnée de montagnes élevées, détérioré le toit et fusé un tuyau en plomb, d'où commencement d'incendie. Pluie. Un tuyau en fonte de fosses d'aisances (7 à S"), au milieu d'un groupe de maisons, à i5° d'une rivière. Pluie violente préalablement. Le pignon sud d'une grange située sur une petite colline, au milieu de maisons moins élevées, a été troué. Four- rages incendiés. Grêle en petite quantité. La foudre a suivi un treillis en fer appliqué contre une maison de G", à 10" d'une construction égale. Elle a pé- nétré au I" étage en perçant un trou de o", i5 et produit divers dégâts dans la maison où un enfant a été renversé. Pluie. Peuplier de 7", en pays plat, près du canal du Midi. Pluie. Incendie d'un tas de dix gerbes de blé, à 5o" de trois meules de blé élevées de 6". Pluie abondante, trente mi- nutes après le coup de foudre. («76 ) LOCALITES. - DEPARTEMENTS. PERSONNES MOIS DE 10. 4j m. 3.35 s. Val de Mercy. Langres. Cousance. Wassy. Font-Variii. iMagneux. Grancl-Corabc. Arzew. Monlfort. Bretteville-s. -Laize. KequecUir. Vomie. Haulc-AIarne. Jura. Haute-Marne. llaule-Marne. Haute-Marne. Gard. Oran . llle-et-Vilaine. Calvados. Gard. femme homme Plus.person. I liomme. cil e val. I ehien i !,.\n,u. Auberivc. Haute-iMarne. 7... . ■;.3o m. Veules. Seine-Inférieure. 7 ',..3.. Sourdun. Seine-et-Marde. ',) G..') s. Vonnas. .\in. 1 .") 1 .1 ,.lo s. Pougny. Ain. ' 1 '.î . lOS. Saint-Jean-de-Fo.<. Héraiill. ;i!).. .. [n s. Chàlcauneuf d'Isèic. Drùinc. :i 1 .'( 111. Arles (tour S'-Louis). Uouchcs du-Ithone. ai... . 5 s. Chalaux. Nièvre. li. ,>o m. l'i.'if) s. Marseille (ile Raton.) i I3ouches-du-Klione. S'-Marlin-Valmeroux. 1 Cantal. Ênvernier. | Seinc-Infcrienre. 3 personnes. I femme. 1 liom.,1 fem ■i hommes. 1 vaclie. MOIS a taureaux. .MOIS DE ( «77 ) OBJETS FRAPPÉS. DrSCRIPTtON DF,S LIEUX. DEGATS PRODUITS. OltSERVATIONS, JUILLET 1883 (Sl-ite). 24 La foudre a frappé un chêne de 8", à 25» d'un eoleau boisé, et à l'extrémité sud d'une rangée de 6 chênes de même hauteur. Une femme abritée sous l'arlire a été tuée. Pluie. 24 La foudre est tombée dans une cour, prés d'un tas de fumier, a remonté la gouttière d'un bi'itiment et s'est perdue sur le faite. 24 Un peuplier de 8", entouré de maisons, a été écorché. Pluie. 27 La foudre a frappé le seuil d'une maison de ferblanterie. 27 La foudre est tombée dans une rue. 27 Un cheval monté par un cavalier a été renversé. 27 La foudre aurait frappé des fils télégraphiques et les aurait suivis jusqu'en face d'une maison, contenant des four- rages, qui a été incendiée. Pluie. 28 La foudre a pénétré par la cheminée dans une maisonnette de 2»,6o en terre, pays plat, à ,25" de figuiers. Une glace fendue, une jarre brisée. Pluie. 30 La foudre a frappé un chêne au bord d'une route, puis un groupe de trois chênes, de lo" à 12", éclatés ou per- forés. Un trou au pied de chaque arbre. A 3o"' de là, les habitants et le chien d'une ferme ont éprouvé une violente commotion. Pluie et grêle. 30 Un homme a été tué par le choc en retour, en plaine, la foudre étant tombée à 100" au nord-est de la victime. Un autre homme a éprouvé une vive commotion. Pluie torrentielle. 30 Une maison de 8" ( mas de l'.'Vuziol) sur une colline étroite dominant deu.v vallées, entourée de montagnes de 400", a été traversée par une décharge. Un plancher percé. Pluie. D'AOUT 1883. 7.. 9.. Ij.. 27. 30. 31. .31. La foudre aurait pénétré par la fenêtre de la chambre de la receveuse des Télégraphes et se serait perdu à la teiTC par la sonnerie de nuit. Grande pluie. Dégâts nombreux et variés dans une maison surmontée d'une girouette (14") et dans une maison attenante, si- tuées dans la partie élevée d'une vallée. Grande pluie. La foudre a frappé le toit d'une maison (iS"), a percé le plancher du premier étage et frappe tous les objets en fer. Une femme renversée. Coup précédé de pluie. Un arbre de 25", à 5o" d'autres arbres de même hauteur, a été fendu dans toute sa hauteur. Maison de 12", située à 10" d'une rivière et entourée d'un coté d'arbres de 20°" éloignés de i5". Une poutre de la charpente fendue. Pluie. La foudre a pénétré dans une église surmontée de deux clochers (24") sur une colline. Elle a brisé une statue, fondu la chaîne eu or du curé et br^lé un de ses souliers. Pluie. Un cultivateur et sa femme ont reçu des brûlures dans leur lit. Une horloge brisée. Paille d'une chaise brûlée. Pluie. Deux taureaux fuyant l'orage ont été tués en rase campagne (petits arbustes). Forte pluie. Une maison non habitée et une grange contenant des récoltes ont été incendiées. Cougpxécé.dé .de pluie. SEPTEMBRE 188: 1.. Le mAt de pavillon a été atteint. Deux vitres ont été brisées dans une maison attenante. Forte pluie. Deux hommes, se trouvant près d'un rocher de 4", "nt été tués. Pluie et grêle. Une vache tuée dans un herbage. Pluie abondante. ( «7^ ) DEPARTEMENTS. PERSONNES 11. 14. 14. 10. 27. 28.... 4 .aa s. 5 s. 5.3os. 7. 10 s. I I .3o s. 1 1 m. 6.00 s. 3 m. 1 . i5 s. 7. s. Saint-Quentin. Saint-Quentin. Noyon. Roye. Auragne. Voves. Trainel. Saumane. Lyon. Méolans. Annecy. Aisne. " Aisne. " Oise. II Somme. „ laute-Garonuc. " Eure-et-Loirc. " Aube. '■ Gard. // Rhône. // Basses-Alpes. I homme. Haute-Savoie. I homme. 3 hommes 3 ouvriers. ihom., ifeni. // femme. enfant. 3 bœufs. I porc. IG. Castellane. Basses-Alpes. Sju.ll. II juin. (■■Ojuill. .',s. Vernois-sur-Mancc. Vougy St-Cyr-(le-Favières. llautc-Saônc. Loire. Loire. ! linninu'. a vaches ( «79 SEPTEMBRE (Suite.) 14.. 14. 14. 14. 16. 20. 22. 27. 27. 28. Dégâts divers à une maison de 5",5o, sur une petite colline, près d'une autre construction : un homme griève- ment atteint dans la maison, deux hommes se trouvant à ^ao"" de là, légèrement atteints Pluie et grêle. Un tuyau de cheminée (sur trois) brisé sur une maison de g"", voisine d'autres constructions. Trois ouvriers, dans le voisinage, ont reçu de fortes commotions. Pluie et grêle. Le mât en chêne (iS-) d'un bateau, non loin de maisons et d'arbres élevés, a été pulvérisé dans le haut. Deux personnes renversées dans la cabine du bateau, à 7° du mât. Coup double précédé de pluie et grêle. La foudre a frappé un des côtés d'un édiOce dominant de 20» les constructions voisines et enflammé le gaz. Pluie. La foudre a frappé une métairie (7°',5o) isolée en haut d'une colline et entourée à i5" de grands peupliers. Sur huit bêtes à corne, se trouvant dans une écurie, trois bœufs ont été tués. Grande trombe d'eau. Une maison de garde (6°'), en pays plat, sur la voie ferrée Bréligny-Tours par Vendôme, a été traversée par la foudre. Une femme a reçu une commotion. La foudre a frappé la cheminée d'une maison à un étage et est sortie par une fenêtre en brisant des bouteilles. Coup suivi de pluie. La foudre a frappé une maison de i5» entourée d'arbres, sur le flanc d'un coteau, et s'est perdue dans une établc contiguë. Un porc foudroyé. Forte pluie. Démolition partielle de la cheminée d'une maison élevée de 20", près de voies ferrées et de lignes télégraphiques. Pluie. Dans une gorge, une maison de 8", faisant partie d'un hameau entouré d'arbres peu élevés, a eu le toit percé. La foudre a incendié le grenier à foin et tué un homme dans les appartements. Hameau complètement brûlé. Pluie cl gi'èle préalablement. Un homme et un veau tués dans une plaine. Un enfant qui se trouvait avec eux a eu les doigs brûlés. Forte pluie. D'OCTOBRE. 16 1 La foudre a fracturé la tête d'une statue surmontant une chapelle sur un rocher élevé de 200"°, a pénétré dans I l'édifice et brûlé la frange d'un autel. Trombe. DE NOVEMBRE. Néant. DE DECEMBRE. Néant. s jnil. 11 juil. (?) juil. La foudre a frappé l'angle S.-E. de la cheminée d'une maison de 10" isolée au sud, a causé divers dégâts à l'inté- rieur et a brûlé un homme à la jambe dans son lit. Forte pluie préalable. Un platane de lo" a été frappé, au milieu d'un pâturage plat, au centre d'autres arbres de même hauteur. Deux vaches tuées. Pluie et grêle après le coup. Un peuplier de 21"°, faisant partie d'un groupe de trois, dans le voisinage d'une ligne télégraphique, a été écorché en plusieurs points. La foudre a creusé au pied une rigole aboutissant à un fossé plein d'eau. Averse. ( 88o ) DÊl'AnTEMEMS. PERSONNES •n août. I s. .Montrond. Luire. // If // 31 août. 7.3o s. IMuille-Villette. Somme. " \ homme. n 4 chevaux 31 août. (j.',,^.-i. Lachamp. Dromc. fl // // " 15 sepl. IJ.25 m. Aix-les-Bains. Savoie. // If " 27 .sept. 4 s. Le Puy. Haute-Loire. 1 honiine // // 1 iS sept. 2 S. PoiiilIy-sur-Charlieu. Loire. " II // ■28 sept. 3.3o s. Veriieuil-sur-Indre. Indre-et-Loire. « - " " 10 ort. ■/ Saint-Léger. Savoie. tf B ■" '/ (?) oct. 11 s. Vindargues. Hérault. II " // " 10 nov. 11 .00 m. Haïubouillet. Seine-el-Oise. I hom.,1 fem. // // ( 88 1 OBJETS KHAPPÉS. DESCRIPTION DES LlEra. DÉGÂTS PRODIITS. OBSERVATIONS. du sol. Le les arbres voisins ont été Un ehéne de 12", situé en plaine, entouré d'arbres moins hauts, a été brisé, écoreé et entaillé. Quelques branches incendiées. Forte pluie et grand vent. La foudre a frappé un chariot chargé de gerbes de blé ('r)- Le conducteur a été renversé, ainsi que les quatre chevaux, dont un est mort huit jours après. Pluie après le coup. Un acacia, dans le voisinage d'autres acacias, de deux maisons et d'un ruisseau, a été brisé à 2' tronc a été réduit en filasse; les feuilles ont disparu; l'écorce a été projetée à i5o' couverts de terre et de boue sur toute leur hauteur. Pluie. La foudre a frappé le dessous de l'escalier en pierre du pavillon sud d'un hotcl, et fondu une conduite de gaz en y mettant le feu. Pluie et vents violents. .Maison de 9" entourée d'autres semblables. La foudre a pénétré par la cheminée et s'est perdue au foyer du deuxième étage. Le même coup aurait tué, à 4''° de là, à Polignac, un jeune homme dans un champ. Pluie avant et après le coup. Un peuplier d'Italie, de 22°', entouré d'autres moins élevés de 5", en pays plat, a eu plusieurs branches abattue et a élé labouré depuis la hauteur de 4» jusqu'au sol. Pluie. Un platane de 6», situé à 10- d'une ligne télégraphique, a été fendu du haut en bas et dépouillé de son écoree. Un noyer de 25-, entouré d'autres arbres, dans le voisinage de roches contenant du minerai de fer, a été écorcc et fendu. Pluie très forte. . . , Une maison de 11°, voisine d'autres maisons moins élevées, a été frappée au roiu sud du toit. Au premier étage, mur percé, dalles brisées, boiseries brûlées. Pluie. La foudre a frappé uu peuplier de 20» a 25» au bord d'une route, l'a brisé et a tué sur le coup un homme et une femme abrités sous l'arbre. Pluie très forte avec grêle et vent. Température très basse. C. R., iSSi, I" Semcsrre. (T. XCVllI, iS» i'i.) I i :) 882 ) ASTRONOMIE. — Déterminations télégraphiques de différences de longitude dans l'Amérique du Sud. Mémoire de M. de Beknaruières, présenté par M. Faye. « La mission d'officiers de la Marine des États-Unis qui a fixé, il y a quelques années, au moyen du télégraphe, les longitudes des principaux points de la côte orientale de l'Amérique du Sud, et dont les résultats ont consacré la précision si remarquable des positions absolues, détermi- nées antérieurement par l'amiral Mouchez, avait arrêté ses travaux à Pa- nama et à Buenos-Ayres pour les continuer dans les mers des Indes et de Chine. Sur ia côte de l'océan Pacifique, MM. les capitaines de vaisseau Le Clerc et Fleuriais avaient employé la méthode des culminations lunaires pour calculer les positions d'un certain nombre de ports. » Depuis que ces travaux de grande valeur ont été achevés, les côtes des deux Océans ont été réunies par le télégraphe. Dans ces conditions, le Bureau des Longitudes pensa que l'envoi des missions d'observation du passage de "Vénus dans l'Amérique du Sud présentait l'occasion la plus favorable pour relier, d'une façon définitive, la côte de l'océan Pacifique à l'Europe et coopérer ainsi, par cet important travail, à la construction de l'immense réseau géodésique qui comprendra le globe entier en fixant avec la plus grande exactitude, sa forme et ses dimensions. » La Marine, qui devait recueillir directement les avantages résultant de la détermination de méridiens fondamentaux dans les mers du Sud, s'associa avec un réel intérêt à ces recherches pour lesquelles elle prêta ses officiers et ses marins, ainsi que tout le matériel dont elle pouvait disposer. Les instruments qui nous étaient nécessaires pour établir un second poste de longitude furent très obligeamment mis à notre disposition par M. le co- lonel Perrier. » D'accord avec le Bureau des Longitudes, M. le Ministre de la Marine désigna M. le commandant Fleuriais, chef de la mission de Santa-Cruz de Patagonie, pour faire la station de Buenos-Ayres, tandis que je reçus l'ordre de m'installer à Santiago ou à Valparaiso et d'envoyer un de mes collabo- rateurs de la mission du Chili, M. le lieutenant de vaisseau Barnaud, au Callao ou à Lima. Un peu plus tard, M. Beuf, directeur de l'Ecole navale de la Bépublique argentine, fut appelé par le Bureau des Longitudes à collaborer à la mesure de la différence des méridiens de Buenos-Ayres et de Valparaiso. ( 883 ) » Des circonstances aussi favorables qu'imprévues m'ont amené à élargir le programme primitif sur la côte de l'océan Pacifique. Depuis notre dé- part de France, le câble américain, destiné à mettre en communication le Callao et Lima avec Panama, venait d'être terminé : nous avions donc la possibilité de relier la côte du Pacifique à l'Europe par la voie de Panama, des Grandes-Anlilles et de l'Amérique du Nord, en même temps que par celle de Biienos-Ayres, du Brésil et du cap Vert, c'est-à-dire de fermer un circuit complet de plus de 6000 lieues marines, et d'obtenir ainsi une véri- fication parfaite. Je n'avais plus le temps d'aviser le Bureau des Longitudes et de demander des ordres à M. le Ministre de la Marine ; mais l'occasion était si belle, la saison si favorable, et la grande importance de ce nouveau travail s'imposait d'une manière si évidente, que je pris sur moi de le tenter, en nous adjoignant mon second collaborateur, M. le lieutenant de vaisseau Favereau. » M. le capitaine de vaisseau Fleuriais, actuellement absent d'Europe, a bien voulu me laisser l'bonneur de rendre compte à l'Académie des Sciences et au Bureau des Longitutles des opérations effectuées, et que nous avons été assez heureux pour mener à bonne fin. » Elles sont indiquées dans le Tableau suivant : Mesures des différences de longitude. MM. Buenos-Ayres-Valparaiso (première j Fleuriais, capitaine de vaisseau; détermination) (De Bernardières, lieutenant de vaisseau. ( Bcuf, directeur de l'École navale de la République Buenos-Avrcs-Valparaiso (seconde ) . : . { argentme ; détermination i ^ -r. i-- i- . .1 ' ( De Bernardières, lieutenant de vaisseau. 1 De Bernardières, lieutenant de vaisseau ; Valparaiso- Panama ( Barnaud, lieutenant de vaisseau; ( Favereau, lieutenant de vaisseau. 1 De Bernardières, lieutenant de vaisseau ; Valparaiso-Chorrillos, Callao, Lima | Barnaud, lieutenant de vaisseau; ( Favereau, lieutenant de vaisseau. ( De Bernardières, lieutenant de vaisseau ; Santiago-Valparaiso j ^^^.^^^.j^ lieutenant de vaisseau. ( De Bernardières, lieutenant de vaisseau ; Santiago -Cerro-Negro | jj^^„^^,j^ lieutenant de vaisseau. » La détermination de la différence de longitude entre Santiago et le Cerro-Negro, destinée à assurer la position du lieu où je me suis établi pour l'observation du passage de Vénus, a élé effectuée dans le mois de ( st54 ) novembre 1882 ; toutes les autres mesures ont été faites dans les derniers jours de décembre et dans les mois de janvier et de février i883. » Cette Note est destinée à faire connaître les résultats des trois pre- mières déterminations, qui sont d'ailleurs les plus importantes. Les calculs concernant les trois autres opérations en voie d'achèvement et les valeurs qui seront prochainement conclues feront l'objet d'une seconde Communi- cation. » Délerminalion des différences de longitude entre Valparaiso et Biienos- Jyres, Valparaiso et Panama. — L'aboutissement du câble sous-marin m'indiquait Valparaiso pour station principale, et c'est là que j'établis mon observatoire, sur le Cerro de l'artillerie, à l'ouest de la ville. J'avais obtenu l'assurance de l'appui bienveillant des Gouvernements et du concours le plus empressé de l'Administration des télégraphes de l'Etat, de la Compa- gnie du télégraphe transandin, de la Compagnie anglaise du f^Fesl Coast of America telegrapli qui possède le câble de Valparaiso à Lima, et enfin de la Compagnie du Central a)id Soiitti american cable, qui est propriétaire de la ligne sous-marine récemment établie entre le Pérou et Panama. Je reliai notre salle méridienne aux trois premières lignes, et, grâce aux excel- lentes dispositions prises par les chefs de Compagnie, grâce aussi au zèle intelligent de tous les employés, les communications télégraphiques, qui jouent un rôle si important dans l'exactitude des opérations que nous avions à effectuer, marchèrent avec une régularité que nous n'osions pas espérer à cause des difficultés exceptionnelles que l'on avait à vaincre. Les rares irrégularités qui se produisirent furent dues à des perturbations atmosphériques ou à des accidents indépendants de toute volonté. » Le 8 janvier i883, je commençai, après des essais préalables, le tra- vail avec Buenos-Ayrespar la ligne transandine qui met en communication les côtes des deux Océans, après avoir franchi la Cordillère des Andes à 4000" de hauteur, et traversé la République argentine au moyen de nombreux relais qu'il fallait isoler chaque luiit pendant la durée des ob- servations. Mon premier collaborateur, M. Fleuriais, s'était installé à l'Observatoire de l'École navale de Buenos-Ayres, dirigée par M. Beuf. » Dès le 18, nous avions été assez favorisés pour obtenir trois bonnes soirées au point de vue astronomique et électrique, en suivant les mé- thodes établies par M. Lœwy et en nous conformant au programme que cet éminent astronome nous avait tracé au nom du Bureau des Longitudes. Conformément à ce programme, chaque soirée n'a été considérée comme complète qu'après l'observation, à Buenos-Ayres comme à Valparaiso, ( 885 ) d'au moins trente étoiles équalorinles et de deux circompolaires avec retournement de rinstrumenl. En outre, les pendules ont été comparées généralement deux fois par nuit, afin de contrôler plus sûrement leur marche. Les mêmes règles ont été appliquées dans les autres opérations. » Du 22 au 26, je fis une seconde série de déterminations dans les mêmes conditions avec M. Beuf. » Ces deux séries sont entièrement indépendantes l'une de l'autre; cha- cune d'elles assure complètement l'opération, et l'on verra un peu plus loin que la concordance des résultats obtenus est des plus satisfaisantes. » Pendant que j'opérais à Bueiios-Ayres, MM. Barnaud et Favereau s'é- lablissaient au Pérou, près des ruines de la ville de Chorillos, à cinq lieues de la capitale, et tout près des points d'atterrissement du câble de Valpa- raiso et de celui de Panama. Je n'ai à rendre compte aujourd'hui, ni de la mesure de la différence de longitude que j'ai effectuée avec M. Barnaud entre Chorrillos et Valparaiso, ni de la triangulation faite par M. Favereau pour relier notre pilier méridien de Chorrillos aux principaux points géodé- siques de Lima et du Callao : commencé le 20 janvier, le travail avec Chorrillos ne fut terminé que dans la soirée du 3o, à cause des briunesqui régnent à cette époque sur ce point de la côte du Pacifique. Cette cause, jointe à la grande perte de temps qu'aurait occasionnée le transport de mes instruments an Pérou, me décida à opérer directement de Valparaiso à Panama. « La difficulté de cette transformation allait évidemment consister dans l'échange des signaux par le câble sous-marin ; on sait, en effet, qu'à cause de la faiblesse des courants employés dans ces sortes de lignes, les com- munications ne peuvent s'effectuer qu'au moyen de signaux lumineux pro- duits par les appareils Thomson. L'exactitude de ces travaux exige plus de netteté dans les signaux qu'il n'en est nécessaire pour la correspondance ordinaire; aussi fallait-il isoler ciiaque soir toutes les parties des lignes aériennes qui se greffent sur la ligne sous-marine aux aboutissements du câble pour la communication avec les bureaux intermédiaires; il n'y avait pas moins de douze de ces bureaux sur l'étendue de plus de mille lieues marines qui séparent Valparaiso de Panama. M De plus, si la longueur du parcours nécessitait une station intermé- diaire, la faiblesse du courant rendait impossible le fonctionnement d'un relai; il fallait donc employer un autre mode de transmission, et voici les dispositions que j'arrêtai : M. Favereau avait sous les yeux, disposés sur la même table, deux appareils Thomson avec manipulateurs, l'un pour en- ( 88fi ) voyer à Panama les signaux reçus de Valparaiso, l'aatre pour envoyer à VMlparaiso les signaux rrçus de Panama, c'est-à-dire qu'il guettait l'image réfléchie par le miroir d'un des deux appareils Tliomson, et, dès qu'il voyait cette image se déplacer, il envoyait un signal avec le manipulateur de l'autre appareil. Après suffisamment d'exercice, mon collaborateur devait arriver à agir d'une manière uniforme sur chacun des deux manipulateurs, et la légère perte de temps qui résulte de ce mode de transmission dispa- raît dans les calculs, puisqu'elle est la même dans tous les cas, soit que le signal vienne de Valparaiso, soit qu'il vienne de Panama. L'expérience a montré la grande exactitude obtenue au moyen de ce procédé. » Mon collaborateur M. Barnaud avait poursuivi jusqu'à Panama, et s'était établi, sans perdre un instant, dans la cour même du câble sous- marin, mise obligeamment à sa disposition. Ainsi que je l'espérais, le temps nous fut plus favorable qu'à Chorrillos, et l'opération, commencée le 1 6 février, prit fin dans la nuit du 20. Nous avions réuni, dans ce court espace de temps, trois soirées complètes, comprenant chacune au moins cent bons signaux lumineux envoyés et reçus dans chaque station par séries de vingt. C'était le chiffre minimum que j'avais cru devoir fixer, afin de nous assurer une exactitude, autant que possible, équivalente à celle obte- nue par l'enregistrement direct et suivant le mode adopté dans les opéra- tions analogues effectuées par le Bureau des Longitudes, l'Observatoire de Paris et le Dépôt de la Guerre. » La chance nous avait favorisés jusqu'au bout : le 21 février, au mo- ment où je me rendais au Bureau pour télégraphier à M. Barnaud que je considérais nos opérations comme terminées, toute communication avec le Callao et Panama était interrompue, pour longtemps peut-être : le câble sous-marin venait de se rompre depuis quelques heures! » M. Barnaud, avant de quitter Panama, exécuta le reste du programme que ie lui avais tracé et que j'accomplissais au même moment à Valpa- raiso : triangulation et détermination de la latitude. Je n'ai pas besoin d'ajouter que toutes les constantes de nos deux cercles méridiens ont été mesurées avec le plus grand soin et très fréquemment. » Pour bien assurer notre travail, je ne fis pas moins de sept séries de mesures d'équation personnelle à différentes époques avec M. Barnaud, tant pour l'enregistrement des passages d'étoiles que pour des signaux lumineux. La même étude comparative a été effectuée avec M. Favereau pour l'enregistrement des signaux produits par le galvanomètre. » Il ne me restait plus, en quittant le Chili, qu'à déterminer mes diffé- 88 7 ) rences d'équation personnelle avec MM. Biuf et Fleuriais; ce travail fut exécuté avec le premier de mes collaborateurs à Buenos-Ayres, où j'arrivai en compagnie de M. Favereau, en traversant la Cordillère des Andes et les plaines de la République Argentine. Ce ne fut qu'après mon retour en France que je pus faire la même détermination avec M. le commandant Fleuriais. » Le Tableau suivant fournit, en même temps que les résultats des opé- rations, un résumé des éléments nécessaires pour apprécier leur degré d'exactitude. Dij^érence de longitude entre Valpamiso et Buenos-Ayres. 1° MM. Fleuriais, de Bernardières. Dates 1883. Longitudes. m s Janvier i2 53. 0,09 " 16 0,18 • 18 o, i3 IMoyenne. ... 53.o, i3 2° MM. Beuf, de Bernardières. Dates 1883. Longitudes. m s Janvier 22 53 . o , 1 2 » 23 o,o3 26. Moyenne.... 53.0,09 ■> Les différences d'équation personnelle mesurées entre M. de Bernardières et chacun des deux autres observateurs, par trois séries comprenant plus de 100 étoiles, sont égales toutes deux à o%o6 et de signe contraire, M. de Bernardières observant le même phénomène plus tard que M. Beuf et plus tôt que M. Fleuriais; elles sont donc sans influence sur le résultat que l'on obtient en prenant la moyenne des deux valeurs trouvées ci-dessus pour la diffé- rence des longitudes, et l'on a : Différence ( Pilier méridien de l'Iîcole navale de Buenos-Ayres.. de longitude. ( Pilier méridien du Ceiro de l'artillerie à Valparaiso. 53.o,iiO. Les résultais des triangulations effectuées à Buenos-Ayres par M. Beuf, et ;i Valparaiso par M. de Bernardières, ont donné : Différence ( Pilier méridien du Cerro de l'artillerie à Valparaiso ) de longitude. ( Mât de la Bourse de Valparaiso ) Différence ( Pilier méridien de l'École navale de Buenos-Ayres de longitude. ( Coupole de la douane de Buenos-Ayres 0,64 E. 4,-6 E. d'où Différence ( Mât de la Bourse de Valparaiso de longitude. | Cou])ole de la Douane de Buenos-Ayres. 53.4,230. ( 888 ) Différence de longitude entre T'alparaiso et Panama. MM. de Bernardières, Barnaud. Dates 1883. Longitudes. m s Février i6 3i .34,4^ 0 17 81.34,73 18 3i. 34,65 » ig 3i .34,75 20 , ... 3i.34,88 Moyenne ... 3 1 . 34 ,68 Différences des équations personnelles de MM. de Bernardières et Barnaud : Moyenne de 1 74 étoiles en 6 soirées o%o8 M. de Bernardières observant plus tard que M. Barnaud : Moyenne de 820 signaux lumineux o',oi Cette dernière différence est trop faible pour qu'il y ait lieu d'en tenir compte. » Transmission de signaux entre les deux stations. — L'intervalle de temps qui a séparé l'enregistrement indirect dans les chronographes de Valparaiso ei de Panama, d'un même signal échangé entre les deux stations, a varié entre les valeurs extrêmes i',48 et i^,6i par série de 20 signaux, la valeur moyenne, déduite de plus de 1000 signau.x, étant i%55. Différence l Pilier méridien du Cerro de l'artillerie à Valparaiso. . , de longitude. \ Pilier méridien de la Cabane de Panama ( Différences des équations personnelles 0,08 Différence de longitude entre les deux piliers méridiens 3i .34,760. Différence ( Pilier méridien du Cerro de l'artilleiie de Valparaiso. . . ) „,„ I , , • S 0,04 E. de longitude. ( ÎMât de ta Bourse de Valparaiso ) Différence ( Pilier méridien de la Cabane de Panama / ^ de longitude, j Tour nord de la Cathédrale de Panama \ ' " Différence j Màt de la Bourse de Valparaiso ) '' ™ j* de longitude. | Tour nord de la Cathédrale de Panama j ' ' '-^ Conclusions. Longitude de Valparaiso. ï 1° Par Buenos-Ayres : Longitude de la coupole de la Douane de Buenos-Ayres, d'après les tra- vaux des officiers de la marine des États-Unis, MM. Green, Davis et h m s IMorris.. 4- 2.49,88 O. Différence de longitude entre la coupole de la Douane de Buenos-Ayres et le mât de la Bourse de Valparaiso, d'après les déterminations de .,,.. \ Fleuriais et de Bernardières ) ro / o /-> MM. ^ , , . , 53.4,230. I Beuf et de Bernardières \ Longitude du niât de la Bouise de Valparaiso 4-55.54, 1 1 0. Il ( 889 ) • n" Par Panama : Longitude de la tour nord de la Cathédrale de Panama, d'après les tra- vaux des mêmes officiers américains 5 . ?•] .■2q,n5 O. Différence de longitude entre la tour nord de la Cathédrale de Panama et le niât de la Bourse de Valparaiso, d'après les déterminations de MM. de Bernardières et Barnaud 3i 35,92 E. Longitude du mât de la Bourse do Valparaiso 4-55.53,83 • Ces deux valeurs diffèrent de 0^,28 et cet immense polygone, qui a pour sommets : Paris, Greenwich, Washington, Panama, Valparaiso, Buenos-Ayres, Rio-de-Janeiro, Lis- bonne, avec plus de 20 stations intermédiaires, ferme à moins de i5o mètres. » Les données nous manquent présentement pour rechercher les causes de cette minime différence; peut-être nos résultats seront-ils modifiés de quelques cenlièmes de seconde lorsque les valeurs des ascensions droites des étoiles em])loyées auront pu être l'objet d'une discussion complète; peut-être convient-il aussi de remarquer que la plus petite erreur systématique peut acquérir de l'importance quand les stations sont aussi nombreuses. Dans l'état actuel de la cpiestion, nos travaux sont solidaires de ceux de la Mission de la marine Aniéiicaine, et il [laraît rationnel d'adopter la moyenne des deux valeurs précédentes pour le méridien fondamental : Longitude conclue du mât de pavillon de la Bourse de Valparaiso . . . 4*" 55'° 53^, p^ O. Liilitude (le Knlparaiso, » La latitude du pilier méridien de l'observatoire du Cerro de l'Artillerie a été déter- minée au moyen de 60 distances zénithales méridiennes d'étoiles que j'ai observées avec un cercle méridien placé successivement face E. et face O. ; j'ai ainsi obtenu : Latitude : pilier méridien du Cerro de l'Arlillerie 33. i .4'^»7 ^• Différence de latitude avec le mât de |)avillon de la Bourse (par triangu- lation ) 23,4 S . liatitude du niât de pavillon de la Bourse de Valparaiso 33, 2. 10, i S. o La même opération de triangulation m'a permis de relier plusieurs autres points de Valparaiso au pilier de notre observatoire du Cerro de l'Artillerie. Latitude de Buenos-Ayres, » M. Beuf a exécuté la même série d'opérations à Buenos-Ayres et a trouvé les résultats suivants : Latitude : pilier méridien de l'observatoire de l'École navale (par 60 dis- tances zénithales méridiennes d'étoiles) 34.35. 1 3, 3 S. Différence de latitude avec la coupole de la Douane (par triangulation). i . i4,4 S. Latitude de la coupole de la Douane de Buenos-Ayres 34.36.27,7 S. Les Américains ont trouvé par la méthode Talcott 34"36'29",8 S. C. R., i88;l, 1" Semestre. (T. XCVIII, M" 14.) I 16 { «90 ) M Qu'il me soit permis d'ajouter, en terminant cette Note déjà trop longue, que, si les circonstances nous ont favorisés pour accomplir la lâche dont je viens d'avoir l'honneur de rendre compte, nous avons eu la satis- faction de rencontrer, auprès de tous et en toutes occasions, le concours empressé et sympathique que les hauts patronages de l'Académie des Sciences et du Bureau des Longitudes ne pouvaient manquer de provo- quer en faveur de leurs mandataires. » MÉTÉOROLOGIE. — Schémas des mouvements atmosphériques sur l'Europe dans les divers régimes. Mémoire de M. A. Poincaré. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Faye, Bouquet de la Grye.) « Nous avons présenté, le mois dernier, d'après les moyennes de M. Hildebrandsson, deux schémas des mouvements atmosphériques au- dessus d'une dépression et d'un surhaussement barométriques conjugués. » Il nous a semblé possible de tirer immédiatement parti de ces résul- tats. Dans le Bulletin international des années que nous avions compulsées pour la rédaction de notre Mamiel deprévision, nous avons choisi, tant pour l'hiver que pour l'été, quatre jours correspondant aux quatre principaux régimes. Sur ces huit Cartes, nous avons tracé les courants de surface en suivant les flèches des vents, les courants des cumulus et ceux des cirrhus, en nous basant sur nos propres observations et sur les angles moyens avec les isobares donnés par M. Hildebrandsson. » Il y a, sur ces Cartes, une grande variété de dépressions. Si on laisse de côté les effets de condensation et d'électricité, qui se rattachent d'ail- leurs aux influences thermiques ou dynamiques et produisent des mouve- ments analogues en les exagérant, il y a deux causes immédiates de la naissance d'une gyration dans un air tranquille : un échauffement local du sol, et la rencontre ouïe voisinage, aune hauteur quelconque, de deux courants de vitesses ou de directions différentes. » Dans le premier cas, l'air affluant par le bas montera dans notre hémi- sphère, en spirale de sens inverse à celui du mouvement des aiguilles d'une montre. Une circonstance quelconque amenant un vide relatif aurait le même résidtat. » Dans le second cas, pour que la relation produite soit active et com- plète, il faut que les deux courants soient disposés de façon à lui donner le même sens. Il se forn)e alors une sorte de tube conique aspiratoire, qui se ( 891 ) rapproche plus ou moins du sol. Tournant partout en spirale de même sens, l'air inférieur aux courants moteurs se précipitera vers le cône eu montant, y continuera son ascension en commençant à s'écarter du centre, pour être, en haut, entraîné par les courants. » Mais les choses sont bien rarement aussi simples. Une rotation éma- née d'un étage supérieur peut se combiner avec un mouvement ascendant d'abord indépendant. Les points de départ principaux des vents qu'elle provoque par son appel dépendent des circonstances locales. Ces vents peuvent eux-mêmes préexister et venir compliquer le tourbillon. Même dans la génération simple par deux courants de directions opposées, ces deux couranis peuvent se trouver à des hauteurs différentes, etc. De là la possibilité de formes des plus diverses, de ruptures, de scissions, de dé- formations, de reprises d'activité, de changements radicaux dans la phy- sionomie du système originel. » Nous trouvons, dans nos schémas : la dépression principale qui se dé- tache de son moteur supérieur et transforme son mode de fonctionnement, la pression secondaire née sous la précédente, ou devant elle, au point d'aspiration maximum; la dépression secondaire, née derrière elle du con- flit des courants affluents; les dépressions secondaires entraînées par les courants des cumulus qui s'y rendent; les dépressions secondaires qui en dérivent ; les tourbillons imparfaits que sa dislocation laisse à des hauteurs diverses; les tourbillons renaissant sous des actions nouvelles, les tour- billons passagers provenus de causes locales non persistantes, les tourbillons orageux qui se disputent vivement un fort courant de cumulus qui vont les entraîner et des courants inférieurs opposés qui s'efforcent de les retenir pour y continuer leur lutte. B Nous aurions pu y trouver aussi la trombe, qui est, chez nous, le type le plus rapproché de la machine aspirante que nous avons essayé de décrire. » Quel est le mode de circulation d'ensemble accusé par nos Cartes? Nous y voyons bien des courants, plus ou moins ondulés, qui, relativement à nous, ont parfois une grande longueur, mais ils sont tous essentiellement dépendants de la disposition variable des maxima et des minima. Ou n'y voit pas de courant dominateur de cette disposition. » On en pressent cependant im, d'une ampleur et d'une épaisseur sé- rieuses, qui contournerait l'Europe à quelque distance des côtes, soutenu par l'influence du Gulf-stream et de ses dérivés. Gêné dans sa marche, particulièrement par la formation des zones de haute pression, ce courant ( «92 ) s'étendrait souvent latéralement dans les hantes régions de l'atmosphère; des anses ainsi formées, se fiétacheraient les dépressions principales. » Dans la concavité de ce courant, on pourrait grossièrement comparer le mode de circulation à une sorte de natte irrégiilière, à nœuds de deux genres, disposés en quinconce. De nombreux brins, tournant successive- ment dans les deux sens, s'enroulent alternalivement, en montant sur les nœuds d'une espèce, en descendant sur ceux de l'autre. Un groupe de brins passe ainsi des régions septentrionales aux régions méridionales; un autre, des régions méridionales aux régions septentrionales. Le premier se pro- longe par les alizés; le second est appelé par le courant de circonvalla- tion. » Mais les grands enroulements sont vastes pourla surface de l'Europe; aussi, en hiver surtout, n'y trouve-t-on souventque trois ou quatre nœuds. » Les schémas montrent quatre dispositions principales, dont les effets diffèrent suivant les saisons. » Dans la première, il y a lui nnximun sur l'Italie, ou plusieurs maxima distribués de façon à produire le même effet. Les grandes dépressions vont desAçores à la mer Glaciale, où elles s'épanchent. Elles restent ainsi ratta- chées d'assez près à la marche du Giilf-stream. » Dans la deuxième, le maximum est au sud-ouest du Portugal. Les grandes dépressions, arivant sur les Iles-Britanniques, vont se disloquer sur la Russie. » Dans la troisième, le maximum principal est à l'ouest ou au sud-ouest de l'Irlande, un maximum secondaire est sur l'ouest de la Russie. Les grandes dépressions marchent de l'ouest à l'est, au nord des deux zones. Au sud, des tourbillons arrêtés s'activent sous l'influence des courants con- traires qui les traversent de bas eu haut. » Dans la quatrième, les hautes pressions s'étendent, compactes, sur le nord jusqu'à la Finlande. Les dépressions sont poussées contre le sud de la zone, s'y activent sur place, puis sont refoulées ». M. J. Lephay adresse un Mémoire portant pour titre « Les radiations solaires au cap Horn ». M. J.-B.-E. jACQt'EMix adresse un Mémoire, accompagné d'une planche, sur un modèle de bateau sous-marin. (Commissaires : MM. Dupuy de Lôme, Tresca.) h'> CORRESPONDANCE. M. JuniEiv DE LA Gravière adresse, pour la Bibliothèque de l'Iustitut, lu collection des Ouvrages qu'il a publiés jusqu'à ce jour. M. Faye dépose sur le Bureau uue circulaire de M. Paul^ de l'Observa- toire naval de Washington. Cette pièce ne pouvant paraître dans les Comptes re«f/HS à cause de son étendue et des dessins qui l'accompagnent, M. Faye demande la permission d'en indiquer succinctement l'objet. M.Paul, qui s'occupe des ondes atmosphériques dont réruf)tion du Krakatoa a été l'origine, prie les établissements météorologiques où les variations baro- métriques sont enregistrées automatiquement de lui adresser une copie des observations, du i6 août au i5 septembre, avec les renseignements néces- saires à la discussion. MitCANiQUE CÉLESTE, — Influence de l'attraction tuni-solnire sur la marche des pendules. Note fie M. A. Caillot, présentée par M. Mouchez. « Vai déiuonlré [Bulletin astronomique, mars 1884) que l'attraction lu= naire modifie l'intensité de la pesanteur et que l'on a, en négligeant les puissances de - supérieures à la troisième. (.)■ I — 3cos-3), formule dans laquelle g- représente l'intensité de la pesanteur dépendant de la seule action de la Terre; g' l'intensité troublée par l'action de la Lune; m la masse de la Lune, celle de la Terre étant prise pour unité; a et r les longueurs respectives des droites qui joignent le centre de la Terre à l'observateur et au centre de la Lune; z l'angle de ces deux droites. » De la formule qui définit la durée t d'une oscillation du pendule, on déduit, en tenant compte de la relation précédente, -mi-] (3cos^ » Le second membre ne changera pas, quelque petite que soit la durée de l'oscillation, et, comme c'est précisément cette durée qui sert à mesurer ( 894 ) le temps, on peut écrire (,) * = i,„(îy(w=-o. » Dans le triangle sphérique ayant pour sommets le pôle, le zénith et le centre de la Lune, on a, X étant la latitude du lieu, (D et H la décli- naison et l'angle horaire de la Lune, cos:; = sinXsintO H- cosX coslO cosH ; d'où, en substituant dans l'équation (i), ik I / Ci -r = - '/M - P) (3>in=Xsin-<0 -h3cos^Àcos=(© cos^H + SsinaXsinoScosô) cosH — i). » Soient, pour H = o, lDo la déclinaison de la Lune, ^' = ^ ^' '^" ~ ^H" Pour une valeur quelconque de H, on aura (k I — ~ - m dt 1 - 1 [3siri^Xsiii*iOo + 3cos^Xcos- ti?)o cos^ II -h 3sui2X hincOo cos(33o cosH — \ + 3A(sui-Xsui2(Do — cos^Xiinacûo cos-H + sinaXcosaoSo cosH)]. Remplaçant dt par Arfll et intégrant de H = — tt à H = + tt, on obtient pour la variation Tj d'une pendule pendant l'intervalle 2 An qui sépare deux culminations inférieures de la Lune I := - ni 1 -1 aX'TT ( 3sin^X sin^(D„ + -cos^'Xcos^tOo — i j + 3/isin2(Oo-2X-7r ( sin^X co.s-X « Lorsque l'on considère une révolution entière ilo Ja Lune dans son or- bite, à une même valeur de tD correspondent deux valeurs de h égales et de signes contraires, suivant que (ô est croissant ou décroissant : il en résulte que le terme qui a pour facteur h dans l'expression précédente donne une sonune totale nuile quand on cherche la variation correspondant à une révolution ou même aune demi-révolution de la Lune; c'est pourquoi nous n'en tiendrons pas compte dans la recherche de la partie progressive ( ^95 ) on séculaire T'j de la variation des pendules, dont l'expression sera Tl= - m(-] 2 kni 3 siu-lsin^tQf,-] — cos^'X cos^cOo — i)- Si nous prenons la seconde de temps solaire pour unité de temps, on aura T'î =:-ml-\ X k X 86400' (3sin-X sin'cOo H cos^Xcos^tDo — ' ) • » La variation Tq, dépendant de l'attraction solaire, aura la même ex- pression; on devra seulement remplacer les quantités m, r et cD par les quantités analogues tn\ r' et cD', qui se rapportent au Soleil; quant à k, il devient égal à l'unité. » Si l'on considère la durée d'une révolution entière des nœuds de la Lune et si l'on admet que cet astre se meut constamment dans l'éclip- tique, l'erreur commise dans la somme totale des valeurs de T'j est du second degré par rapport à l'inclinaison de l'orbile de la Lune sur l'éclip- tique, et par conséquent du même ordre que les quantités déjà négligées. Nous pouvons donc admettre cette hypothèse en conservant le même degré d'exactitude que précédemment. » Soient L la longitude moyenne de cette Lune fictive, L' celle du Soleil et m l'inclinaison de l'écliptique; on a, en négligeant encore l'ex- centricité des orbites, sincD = sin w sinL, sin(D'= sinusinL'; d'où TV = im(")'864oo^^-f|cos-X- 0(1 - :îsin^«sin==L) = M, T'o=:^m'('^y864oo^(fcos^X -i)(i- 3 siu^'w sin^.') = M'. » On en conclut, pour les valeurs moyennes (T'j), (Tq) de T'j et ï'q, quand L et L' croissent de o à 2;:, (T'i)=^ r MdL = ^^m ('^y864oo^^(-^cos^X-.)(r-^sin=oj) (To)=^-^ f M'r^L' = ^7»'('py864oo'(.icos-X - i)(i-^sin='(o), et, pour la variation totale T de la pendule en une année, en remarquant que ( 896 ) 365 ?.5 le nombre des passages de la Lune au même méridien est de — -^^— par an, T = 365,25 [|(T'î) + (To)] = 365,25 X 86400^ Um (7)'+ ^"'(j)n (icos-), - i)(i - |sin^a)). Or m (-) = o,ooooooo56etm'(-7J = o,ooooooo25 ; en substituant ces valeurs daus l'expression précédente et effectuant les calcul^, on trouve: os os Pour "/, := o T=+o,49 PourX = 6o T=— 0,61 » i5...... H- 0,39 • 75 —0,78 » 3o +0,12 » 90 — Oî97 > 45 — 0)24 Pour Paris — o>34 T représente l'accroissement du temps employé par une pendule pour battre le nombre de secondes correspondant à une année. A l'équateur, l'accroissement est d'une demi-seconde : la pendule y retarde donc d'une demi-seconde chaque année, par l'effet de l'attraction combinée du Soleil et de la Lune; elle avance d'une seconde au pôle. » Si l'aplatissement de la Terre était susceptible d'être mesuré avec une très grande exactitude en comparant la durée des oscillations du pendule à diverses latitudes, il faudrait tenir compte des résultats précédents dans sa détermination; mais, comme la correction ne porterait que sur des déci- males plus éloignées de trois rangs au moins que celles auxquelles ou s'arrête ordinairement, elle est absolument négligeable. » ASTRONOMIE. — Sur les lâches solaires observées à Rome, pendant le ])reniier trimestre de 1884. Lettre de M. P. Tacchini à M. le Président. (c Rome, 4 avril iS8'|. » Dans ma Note du g février, j'attirais l'attention de l'Académie sur le nombre extraordinaire et la grande extension des taches solaires pendant le dernier trimestre de i883; j'ajoutais que cette activité s'était conservée en janvier 1884, et que les observation» faites pendant le petit nombre des jours de février montraient qu'elle continuait encore. Les observations que j'ai faites depuis confirment cette prévision. Voici les résultats des observations ( 897 faites pendant le premier trimestre de 1884 ; le nombre des jours d'obser- vation a été 24 en janvier, 26 en février, et 28 dans le mois de mars : Fréquence Grar ideur mm.^^ - — - -» ~-^— Nombre relative des jours relative relative des groupes (les sans des des des 1884. lâches taches taches facules taches par jour Janvier. . • 29,70 0,00 107,75 71.74 6,83 Février. . . 32,09 0,00 118, 65 56,82 7,52 Mars. . . . • 26,97 0,00 n3,83 60,18 7,45 » En février, on a un nombre de taches et de groupes supérieur aux nombres donnés dans la Note précédente. De plus, dans cette série, au maximum des taches correspond un minimum pour lesfacnles. » Les phénomènes de \a chromosphère ont été assez souvent splendides, quant à la forme et à la hauteur des protubérances; mais nous n'avons pas encore observé les spectres métalliques compHqués qu'on avait constatés dix ans auparav.tnt. Une chose digne de remarque, c'est que, tandis que les tach s solaires ont été si nombreuses, pendant six mois, à partir d'oc- tobre i883, nos instruments magnétiques se sont conservés dans un calme relativement extraordinaire. II faudrait savoir s'il est arrivé la même chose dans les autres stations magnétiques. » Aujourd'hui, les taches et les protubérances molaires sont assez nom- breuses, et belles : l'un des groupes a une longueur de 4',5 et i' de largeur. Il n'y a donc pas de doute que, depuis six mois, l'activité solaire ait été toujours considérable et qu'elle le soit encore, car nos observations, fa- vorisées par le beau temps, constituent la meilleure série pour bien juger des variations. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Juiéo/es obsewées autour du Soleil. Note de M. Cu. Moussette. « Dans une Communication présentée à l'Académie des Sciences le 24 mars dernier, M. Thollon annonce que, sous le ciel de Nice, habituellement pur, le Soleil paraît, depuis quelques mois, même durant les plus belles jour- nées, enveloppé d'une sorte de couronne de lumière diffuse. Il demande si des observateurs, placés eu d'autres lieux, ont fait la même remarque. » Je m'empresse de répondre que j'ai constaté à Auteuil le même phé- nomène, en observant le Soleil, à différents moments de la journée, à tra- C. K., :,.;, i" i^m.iirc. (A . .tCVlU, N° S4.) ' '/ ( 898 ) vers des verres teintés ou des niçois croisés. En oaUv, j'en ai fixé l'image par des épreuves de photographie instantanée. » Celles que j'ai l'honneur de remettre aujourd'hui à l'Académie ont été oblenues le 3i mars à io''3o™ du matin et le 2 avril à a'^So" après-midi. Elles montrent le disque solaire entouré d'une auréole de lumière diffuse, commençant à une faible distance de l'astre et embrassant une étendue de 8° environ. » De mon examen optique, il résulte que l'mtensité du phénomène varie suivant le déplacement, et le plus ou moins de transparence de nuages excessivement légers, d'apparence brumeuse ou stratifiée, qui tamisent la lumière et me paraissent élre, sinon l'unique cause de ces auréoles, au moins la principale. » Ayant continué à photographier les aspects du ciel, lorsqu'ils présen- tent quelque intérêt au point de vue météorologique, j<^ joins à cette Note une épreuve du crépuscule de la soirée du 10 février i844, "ne de celui du 5 avril et deux couchers de soleil, du 5 et du 12 mars. » ASTRONOMIE. — Sur l'aspecl de la comète Pons-Brouksj le i3 janvier 1884. Note de M. L. Cruls, présentée par M. Faye. « Observatoire impérial de Rio-de-Janeiro, i3 mars 1884. M Les Comptes rendus du 11 février dernier contiennent une Note de M. Perrotin, dans laquelle cet astronome mentionne, comme ayant été par- ticulièrement intéressant, l'aspect de la comète Pons-Brooks les i3 et 19 janvier. » A litre de confirmation, je crois utile de faire connaître à l'Académie les observations faites à l'observatoire de Rio-de-Janeiro, notamment celles du 1 3 janvier, au sujet desquelles je relève dans le registre des observa- tions les notes suivantes, que je transcris textuellement : » 1 3 janvier. — Ciel avec cirrhus, peu favorable. La tomùte a augmenté considérablement d'éclat et a changé d'aspect. La particularité la plu» remarquable qu'elle |>résente consiste en ce qu'on voit distinctement autour du noyau deux enveloppes concentriques, la plus centrale plus lumineuse que celle extérieure; le diamètre de l'une est environ le tiers de lelui de l'autre. La différence des intensités lumineuses est très caractérisée. i> La queue s'aperçoit dans les faibles grossissements ; elle a environ i ",5, estimation ap- prochée, car l'état du ciel empêche de reconnaître avec certitude les limites de la queue. On distingue la comète à l'œil nu, malgré le clair de lune. «99 ^ » Le spectre ;i augmenté d'éclat, les trois raies, jjieii distincte-:, sont estompées du côté du violet. Pas de trace de sodium. Diamètre de l'enveloppe extérieure ^' l{ 5'. Diamètre de l'enveloppe intérieure l i'|- à l'f. » Noyau brillant, paraît en effervescence. Observateurs : Cruls et Lacaille. » Aitisi qu'il est facile de le vérifier par la lecture de la Note de M. Per- rotin, la description ci-dessus concorde entièrement avec celle-ci. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur une erreur qui a été commise dans la fixation du moment précis de li commotion principale du Krakatoo. Note de M. A. -A. BuiJSKES. « Batavia, 29 février 1884. » Dans la séance du 3i décembie i883, M. de Quatrefages a donné lec- ture d'ime Lettre de M. Erington delà Croix sin* la catastrophe deRrakatoa et la vitesse des ondes liquides. M. de laCroix admet que la vague gigantesque, qui a ravagé les côtes de Java et Sumatra s'est produite le 27 août à midi moins quelques minutes; il calcule, d'après ce point de départ, le mouvement moléculaire et la vitesse des ondes. Ce calcul n'est pas considéré comme probant par M. Daubrée, qui admet la possibilité de secousses volcaniques transmises par le fond de la mer. » Perraetttz-nioi d'observer qu'il y a ici une erreur sur le moment qui a été pris connue origine de la vague, comme on peut le constater en com- nar.inl tous les Rapports du Gouvernement et des journaux sur celte cata- strophe. » Ici, à Batavia, la plus forte détonation, qui a résonné comme un coup de canon de fort calibre, à quelques mètres de distance, a été entendue à huit heures précises du matin, ce qui correspond [parfaitement avec le Rap- port de l'Ingénieur du télégraphe à Anjer, qui, étant occupé à réparer le câble déjà endommagé par des vagues antérieures, s'est enfui à la vue d'une vague gigantesque, qui s'avançait comme une muraille mouvante d'une hauteur de plusieurs mètres et d'une couleur noir foncé, avec une vitesse vertigineuse, à ce point que, quoique fuyant à toutes jambes, il n'a pu éviter les eaux et n'a conservé la vie que grâce à une circonstance toute particulière. Selon cet ingénieur, la grande vague est venue à 8''3o'" passées, temps d'Anjer; elle a été précédée par une autre vague moins forte, à 6^ envir( n du matin. » A Telok-Betong, dans le fond de la baie du même nom, une vague s'est montrée à 6^ du matin, et une autre plus forte, qui adéiruit la ville, entre 7'' et S*" environ : il a été impossible d'indiquer le moment précis, à cause de la terreur occasionnée par l'obscurité, l'ouragan et l'orage. )) En tout cas, on peut admettre comme tout à fait probable que la plus forte secousse, celle qui a donné naissance à la vague qui s'est propagée sur tout le globe, s'est produite à peu près à H*" du matin, temps de Batavia, ce qui change beaucoup la valeur de la vitesse de l'onde admise par M, de la Croix. » Quant à l'observation de M. Daubrée, il ne me paraît pas bien admis- sible que les secousses ou vibrations se soient étendues par le fond de la mer, par la raison que, dans ce cas, on aurait dû s'en apercevoir ici, à Ben- tam et sur les côtes de Sumatra, où l'on n'a observé que des vibrations dans l'air, sans que le sol ait été secoué ou agité d'une manière tant soit peu importante. » Je n'ai d'ailleiu's pas d'autre but, dans cette Lettre, que deieclifier une erreur regrettable pour ceux qui la prendraient comîue base de leurs calculs. » M. DupuY DE Lomé communique à l'Académie l'extrait suivant du Rap- port de mer du commandant du paquebot l'Emirne, des Messageries mari- times. « Le 27 décembre i883, l'^Hi/rHc faisant route de Batavia vers Singapore se trouvait, à 6''3o™ du matin, à 5o milles de Batavia dans la direction nord et sud, lorsque le navire a donné dans un banc de pierres ponces recouvrant coiii|!lètenient la m(r aussi loin que la vue pouvait s'étendre. » Ce banc, composé de pierres ponces juxtaposées, avait de o"S3o à o", 35 d'épaisseur. » Après quelque temps de marche à travers cet amas de pierres flot- tantes, une quantité considérable de pierres ponces a été aspirée par les turbines opérant la circulation d'eau de condensation; les chambres des condenseurs en ont été obstruées au point que le vide a cessé de s.e pro- duire et qu'il a fallu stopper pour nettoyer ces condenseiu's. » On a pu ensuite i éprendre la marche à petite vitesse, et vers 9'' du matin le paquebot est sorti de ce banc flottant. Ce banc flottant de pierres ponces provenait certainement de l'éruption du Krakiloa. Cette érupli>n ayant eu lieu le 26 aoù! i883, il est insères- ( 90I ) sant de noter ia rencontre en mer de ce banc de pierres ponces, le 27 dé- cembre, dans les parages précités. MÉGANIQDF. — Sur le principe du prisme de plus grande poussée^ posé par Couloinl) dans la théorie de l'équilibre-limite des terres. Note de M. J. BoussiNESQ, présentée par M. de Saint-Venant. « On peut dégager de la tliéoriede l'éqaiUbre-liinite des masses sablon- neuses la propriété suivante de maximum, qui est comme l'expression développée du principe du prisme déplus grande poussée, émis et si ingé- nieusement utilisé par Coulomb en 1773 [Savants étrangers, t. VII, p. SSg) : la poussée exercée effectivement sur la paroi mobile continuerait à s'y exercer si le massif pulvérulent se terminait à la surface de rupture la plus éloignée de la paroi, toute la masse sous-jacente devenant solide, et elle est la plus forte des poussées qui ont lieu, à l'état d'équilibre-limite, quand le massif se trouve limité ainsi par une surface rugueuse quelconque allant du bas de la paroi mobile à la surface libre. » Observons, pour le démontrer, que, dans le cas d'un massif indétini derrière la paroi mobile, la surface de rupture en question, que j'appelle- rai S, éprouve sur toute son étendue des pressions inclinées par rapport à la normale d'un angle égal à l'angle même, cp ou cp', du frottement intérieur des coucbesà travers lesquelles elle passe; donc le même mode d'équilibre-limite subsisterait, si le prisme de terre qui se détaclie restait sful pulvérulent et s'éboulait en glissant contre la masse sous-jacente, supposée, au contraire, devenue solide. Or, soit S' toute autre surface menée dans le massif, au- dessus ou au-dessous de S, depuis le bas de la paroi jusqu'à la surface libre. Les pressions exercées sur ses divers éléments, dans le mode elfecfif d'équilibre déjà considéré, feront évidemment avec la normale à ces éléments certains angles, 7, généralement plus petils que l'angle maximum (p ou 133'. )) Si donc la paitie du massif située au-dessous de S' devenait solide et ac- quéraiten mêmelempsiedegréprécis de poli nécessaire pour que l'anglede son frottement contre le sable se réduisît partout aux valeurs y, ce même mode d'éqiiilibre-limile subsisierait dans la masse suj)érieure à S', restée, par bypolhèse, pulvérulente; et ia poussée contre la paroi mobile serait encore celle, P, cjui s'y exerce en effet lors d'un commencement de ren- versement. Mais il n'en sera plus nécessairement de même si l'on restitue à la p,iriie du massif inférieure à S', devenue ainsi solide, son degré naturel de rugosité correspondant à l'angle© ou ip' '.le frottement contre le sable ( 902 ) situé ,'iu-dessiis; car alors elle pourra retenir davantage celui-ci et, par consé- quent, faire descendre sa poussée au-dessous de la limite P. C'est ce qui a lieu, notamment, quand S' passe par-dessus S, cas où la surface de rupture, obligée de se déplacer, vient se confondre avec S', sinon même s'élever encore plus, et, supposé que l'on adopte précisément cette nouvelle surface de rupture pour limile inférieure du massif, l'obliquité des pressions y augmente jusqu'à 9 ou «53'. Quand, au contraire, la nouvelle surface S' est tout entière au-dessous de S, rien n'est changé à l'équilibre-limile primi- tif, vu que la masse pulvérulente située au-dessus de S peut continuer à glisser sur cette surfaceS, tandis que la partie comprise entre Set S' est re- leiuie par le frottement de S'. Et, en effet, la poussée reste alors égale à P; car, si elle devenait moindre, en traçant, dans le massif aiiisi limité par S', la surface S, et appliquant le raisonnement précédent au nouveau massif partiel supérieur à S, celui-ci pourrait exercer une poussée non moins faible, conséquence inadmissible, puisque P est déjà sa poussée minima. Ainsi, en supposant successivement le massif limité, à partir du bas de la paroi mobile, par des surfaces S' montant de moins eu moins vile, la poussée grandira à mesure que la suiface de rupture, d'abord supérieure à S, se rapprochera de S; elle atteindra la valeurPquand S' se confondra avec S, et elle restera désormais stationnaire, comme la surface de rupture, dés que S' passera au-dessous de S. » On voit que la valeur P n'est pas un maximum au sens ordinaire. Néanmoins on pourra l'obtenir, ainsi que la surface S, par la règle usuelle des maxima et des minima, consistant à exprimer cju'une fonction n'é- prouve, dans le voisinage d'une telle valeur, que des variations du second ordre de petitesse. Imaginons en effet que l'on trace toutes les surfaces de rupture possibles se produisant quand S' diffère peu de S, surfaces qui passent au-dessus de S à des distances que nous regarderoFis coaune du premier ordre de petitesse, et concevons réalisé l'état d'équilibre-limite pour le cas où le massif s'étend plus bas que S. Toutes ces surfaces voisines de S y supportent des pressions ayant l'oblicjuité uiaxiuia (p ou ©', à des différences près du second ordre; car elles font, par raison de continuité, des angles du premier ordre avec les éléments plans de direction peu dif- férente qui, aux mêmes points, subissent des pressions inclinées tie l'angle (p ou f' sur leur normale, et cet angle (p ou f', étant maximum, reste sensi- blement le même pour tous les éléments plans d'une orientation voisine. Il suit donc de là c[ue, à des infiniment petiis près du second ordre, le mode il'équdibre-limite, et la poussée P, ijui ont lieu quand le li assif se ( 9o3 ) leriuine à la surface S, ont lieu axissi quand il se termine a des surfaces infiniment voisines quelconques S' : par conséquent, la poussée n'éprouve, d'un de ces cas à un autre, que des variations du second onire de peti- tesse. Et si enfin, d'une part, l'on suppose, comme il arrive toujours dans la pratique, la paroi mobile assez peu inclinée sur la verticale pour qu'une des deux surfaces de rupture lui soitcontigiie, si, d'autre part, on attribue successivement au massif, comme limite inférieure, toutes les surfaces de rupture qui s'y produisent quand il est borné, à partir du b^s de la paroi, par des surfaces d'abord presque verticales, mais ensuite de moins en moins montantes, la poussée P du coin de terre qui se détache cessera de croître, et vérifiera la condition ordinaire (de quasi-invariabilité) des niaxima et des minima, au moment où la surface de rupture atteindra la position effective S qu'elle a dans le massif indéfini. Or tel est, au fond, le principe du prisme de plus grande poussée. » Seulement sa mise en oeuvre, qui consisterait à calculer les poussées correspondant à toutes les surfaces de rupture possibles et à chercher en- suite leur maximum, serait évidemment plus com[)liquée que l'intégration même des équations de l'équdibre-limitc du massif proposé, puisqu'elle exigerait l'étude de ce que devient cet équilibre quand on introduit une paroi de plus, la surface même supposée de rupture. Aussi n'est-ce qu'en recourant à l'hypothèse, arbitraire a priori, et inexacte, d'une forme plane de cette surface, que Coulomb a |)U tirer parti de la propriété de maximum dont il avait eu l'intuition ('). Or la poussée la plus forte déterminée dans luie supposition aussi restrictive n'est plus qu'une sorte de maximum rela- tif, n'atteignant pas le maximum absolu demandé, et constituant seule- ment une approximation par défaut de la poussée vraie, c'est-à-dire une approximation qui manque de sécurité. C'est ce que reconnaissait déjà Coulomb au n° XIV de son Mémoire (p. 365 et 362), où il se décidait (au risque de dépasser très sensiblement le but) a négliger le frottement du mur pour renforcer des résultats déduits de l'hypothèse d'une rupture plane. Il ne faudra donc recourir à celle-ci que sous la réserve et dans les (') Coulomb a, d'ailleurs, pressenti que la surl'ace de rupture devaij; avoir une concavité hcnsilile, comme ou le voit par le n° XV de sou Mémoire (p. 367 à 369). Mais la tentative qu'il y fait pour eu deleruiiner la forme est viciée par l'hypolhèse d'une division du massif en couches verticales, sur le poiut de glisser les unes contre les autres, hypollièbC qui im- plique, pour la surface de rupture, l'inclinaison tang'f sur l'horizon et, par conséquent, une orme plane. { 9o4 ) cas où la théorie nouvelle, plus complète, de l'équilibre-limite se heur- terait à des flifticultés d'intégration insurmontables. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les forints ijuadraliqucs cjuaternaires et sur les groupes hyperabéliem correspondants. Note de M. E. Picard, présentée par M. Hermite. « J'ai indiqué récemment [Comptes rendus, l'j mars i884) "» exemple de fonctions hyperabéliennes; je rappelle que je désigne ainsi les fonctions de deux variables indépendantes ce et y, qui se reprodinsent quand on effectue sur X e[ y un groupe de substitutions qui sont toutes de l'une ou l'autre forme / tir -f- b a' y + //^ \^' .> • ~^7^:d' c'y -h d' OU » Je voudrais montrer, dans cetle Note, comment certaines considéra- tions arithmétiques peuvent conduire à wnç^ classe étendue de groupes hyperabélicns. » Considérons une forme quadratique quatej'naire indéfinie à coeffi- cients entiers y(x,j', z, ^); elle sera réductible à l'un ou l'autre des types (1) ±[u\+u\r\-u\ — uW (2) u\ + u\ — u\ — ir, où les u sont des fondions linéaires réellts des quatre indéterminées. L'étude arithmétique de la forme/ sera tout à fait différente suivant que cette forme appartiendra au type (i) ou au type (2). Ij'élude, plus simple d'ailleurs, du type (2) présente moins d'intérêt au point de vue de la théorie des fonctions; nous allons nous occuper uniquement, dans ce qui suit, du second type, afin de montrer comment on peut, dans ce cas, faire corres- pondre à la forme un groupe hyperabélien. » Conformément à la méthode générale de M. Hermile [Journal de Cre lie, t. 47), nous devons associer à la forme /" une forme définie convenable, I enfermant un certain nombre de paramètres arbitraires. Le point essentiel est de réduire les paramètres au moindre noir.bre j ossible et de les j^rendre de la manière la plus convenable pour pouvoir efléciuer la réduction cor,- tinuelle. Voici le résultat auquel je suis parvenu : la forme définie y, que ( 9o5 ) nous devons associer à _f ^ peut s'écrire 9 = (v3 — ■'7o)(b — lo)(«3 + u\ — U\ — «') + 2norme[(y7 — ^)u, ~ (i -^hriYu^ (| + n)u^ + (i — ?v))m,]. ^ et vj sont deux paramètres complexes arbitraires, dans lesquels les coeffi- cients de y'— I sont tous deux positifs; ^o et vjo désignent les quantités conjuguées de | et vj. On a ensuite à effectuer la réduction continuelle de cette forme pour toutes les valeurs indiquées des paramètres ^ et yj. On emploiera pour les formes quaternaires définies les conditions de réduction données par M. Charve [Annales de l'Ecole Normale, 1882), et qui résultent de l'extension aux formes quaternaires de la remarquable méthode em- ployée par M. Selling pour les formes ternaires. » Considère-t-on maintenant une substitution à coefficients entiers et de déterminant i, transformant en elle-même la forme J ; si l'on effectue cette substitution dans la forme çp, elle se changera, à un facteur positif près, en une forme toute semblable, où ^ et 0 auront été seulement rem- placés par ^' et vj', et l'on aura (S) soit soit §' — - -^tH ' '*!' — s> cl H- d ?' 711 + 5 in -h m nn + p U + p. v| -i- 71 les coefficients de ces différentes subslitutions étant réels; de plus, ce groupe est discontinit pour des valeurs complexes des paramètres S, et ■^. Nous obtenons donc ainsi un groupe hjperabélien relatif à ces deux va- riables. Ce groupe est nécessairement isomorphe au groupe des substitu- tions qui transforment en elle-même la forme quaternaire y^(^,_^, :;, i). L'opération de la réduction continuelle de la forme ç permet de trouver les substitutions fondariienlales de l'un et l'autre de ces groupes. » Si l'on ne se propose que d'indiquer l'exislence d'un groupe hyper- abélien, correspondant à une forme quadratique quaternaire du type (2), sans vouloir en faire l'étude approfondie, on peut, sans recourir aux considérations précédentes, raisonner de la manière suivante. Soit toujours /(x, y, s, t) = u\ + u\ - 11% ~ u;, et supposons les quatre indéterminées x, j? , s et t liées par l'équation G. R., 188/1, i" SemesCre. (T. \CV1U, N" !•'(.) I > ^^ ( 9of^ ) Nous poserons 2=.^ Si l'on effectue sur x, y, z, t une subslitution Iransforniant/en elle-même, I et vj se changent respectivement en de nouvelles valeurs ^' etvî', et celles-ci sont liées aux premières par des relations de la forme (S). On obtient donc ainsi un groupe de substitutions relatif aux variables^ et -/j ; ce groupe est discontinu pour des valeurs complexe de ces variables : c'est un groupe hyperabélien. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sut la tliéoiie des (jualennons. Note de M. Ed. Wi.yr, présentée par M. Hermite. « Dans le n° 11 de ce Tome, M. Sylvester donne quelques résultats re- latifs à la soUition d'une classe très étendue d'équations en quaternions. II s'agit des équations dans lesquelles tous les quaternions donnés se trou- vent du même côté du quaternion cherché, et dont la solution, d'après M. Sylvester, pourra être effectuée en résolvant une équation algébrique ordinaire; c'est ce que M. Sylvester fera voir dans un prochain numéro du London and Edinburcjh Philosopliical Magazine. » Dans ce qui suit, j'indique un procédé par lequel la résolution des équations plus générales, et qu'on pouirait nommer bilatérales,(]e la forme (i) l{ag"b-i-cf-'d-h...-hg(]h):^r, est ramenée à la solution de deux équations algébriques à deux inconnues. » Soit r/- :r= X,^ H- p.,, )^i et p., étant des quantités scalaires; on aura \i-i et iin-i étant des fonctions entières de X,, fx, de degré n — i ('). Par On a K-\ — ' P-«-i — — " — ' en désignant par pi, p2 les lacines de l'équation p- ^ >ip -4- Hi, c'est-à-dire de l'équation 0-= aSç.p — (Tç)^; ici nous faisons usage de la notation de Hamilton. pi et po sont donc les quantités w rt y/— i \jx- -t- f^ + z-, étant posé rj = cv -h .i:i -+- yj + zA. J'ajoute qu'on a, plus généralement, .,,^ /(p.)-/(pO, I p./(p.^-p-/(p.)^ si /"désigne une fonction scalaire quelconque. ( 907 ) cela, l'équation proposée prend la forine (2) l{}.„-x(iqb H- l„^oCqd + . . .) 4- l{p.„_,ab ■+- iJ.„_.,cd -^ . . .] = r. » Appelons rp^q) la première somme qui est une fonction homogène et linéaire relalivemcnl à l'inconnue q, et |,osons r — 2([j(.„_, ab -\- [j-n-^cd \- ...)-— s. » Nous aurons l'équation linéaire çp(7)^.ç, qu'on résoudra d'après la uiétliode donnée par Hamilton, en y regardante, et p., comme des quantités absolument arhiiraires, indépendantes île ^. » Pour cela, on formera les expressions ff)^ (y), ^'(v), (f''[q)e\. l'on po- sera f'{q) = y.q -h<^^{q) -h yf{q) ■+■ S ©^ (r/), a, p, y, (5 désignant des quantités scalaires indépendantes de q, qu'on trou» vera, en attribuant à q des valeiws spéciales, sous la forme les F désignant des fonctions entières tlo X, et p,,. ') Maintenant on a (3) q = cp-'{s)=ly{s)~^s^~-rA^)-~^f-{s)]. » Ce qualernion-ci satisfait à l'équation (2), quelles que soient les quan- tités 1, et f;,| ; si on les détermine de manière qu'on ait (4) q"---= X,«7 ^-fj.,, l'équation (2) pourra alors être écrite sous la (brme(i), donc celle-ci sera remplie. En mettant dans (4) pour q l'expreLSsion (3), on aura de suite deux équations algébriques qui détermineront X, et p-, ; à chaque paire de valeurs de 1,, [j., correspondra, par la formule (3), une racine q de l'équa- tion proposée. » 9o8 ) ÉLECTRICITK. — .■application de 1 1 loi de Faraday à l'élude de la coiidaclibililé des dissolutions salities{'). Note de M. E. Bouty, présentée par M. Jamin. « La loi que j'ai énoncée relaliveraont à la conductibilité électrique des dissolutions salims peut être étendue aux sels à plusieurs équivalents d'a- cide, aux sels doubles, aux sels des acides polybasiques, etc. Il suffit de savoir de quelle manière le sel s'électrolyse et quelle est la quantité de sel équivalente àKCI pour l'application delà loi de Faraday. » I. Par exemple, on sait que, quand un équivalent de chlorure de po- tassium est électrolysé dans un voltamèire, des quantités de chlorure de platine, de chlorure d'or, de sulfate de peroxyde de fer respectivement égales à ^(PtCl-), |(Au-Cl'), |(Fe=0', 3S0') se trouveront électrolysées dans d'autres voltamètres appartenant au même circuit. Ces poids de sels, équivalents au point de vue de l'application de la loi de Faraday, le sont aussi par leur conductibilité électrique. Dans les Tableaux qui suivent, la résistance des différents sels dissous est comparée à celle des dissolutions de chlorure de potassium de même concentration. Concentration. ^ — -^ I . Limite Nature du sel. -^-i-w. — r — — - — théoriaue 200 1000 *000 iii(.uii4UL. I^Cl i,ooo I,O0O I,OO0 I,O0O |(PtCl--h5lI0) i,3i2 1,383 1,299 i>446 l(Airœ) 1,645 1,461 X. 1,358 i(Fe"-0',3S0») 1,691 1,293 1,039 0.895 II. Certains sels doubles ne paraissent pas exister en dissolution éten- due et se comportent comme de simples mélanges : tels sont les sulfates doubles de cobalt et d'ammoniaque, de nickel et d'ammoniaque. Les quan- tités équivalentes à KCl par leur résistance sont : i(CoO,SO= + AzH^O,SO'-^6HO); KNiO,SO' + AzirO,SO' -^ 6H0) Concentration. — — — ■■ - — - . Limite Nature du sel. ^4—. L 1_ tliporinno 200 1000' 4000' ineorique. AzH'O, SO' ,,057 1,009 » 0,886 CoO,S0^4-7HO 3,752 2,945 2,447 '.886 KiO,SO^+7HO 3,601 2,924 2,492 1,886 |(CoO,SO^-HAzH'0,SO' + 6lIO).... 1,958 1,7.6 1,599 '-^aô i(lNiO,SOM-AzH'0,S03-i-6UO).... 2,011 1,740 ,,591 1,326 (') Comptes rendus, t. XCVIII, p. 140, 302 et 797. ( 9f^9 ) » De même, le bisulfate de polasse, le bisulfate (l'ammoniaque se coui- poilent comme des mélanges à équivalents égaux d'acide sulturique et de sulfates neutres de potasse ou d'ammoniaque; le bichromate de chlorure de potassium écjuivaut à deux équivalents d'acide chroinique libre et à un équivalent de chloruie de potassium. » III. Au contraire, d'autres sels doubles conservent leur individua- lité dans les dissolutions les plus étendues. Tels sont le bichromate de po- tasse, le sulfocyanure de potassium, le plalinocyanuie de magnésium qui se décomposent d'après les formules R|(2CrO'+0), K|(CyS-), Mg|PtCy% « t correspondent, pour la loi de Farad^ty, à i équivalent d'un sel neutre. Le ferrocyanure et le ferricyanure de potassium s'électrolysent en don- nant K='|(FeCj»), K'KFe^Cy"), et correspondent respectivement à 2 et à 3 équivalents d'un sel neutre. Il en est de même pour leur conductibilité. Concentration. _ III — ^ Limite Nature du sel. ^. j^. ■^-^^. théorique. K0,2Cr0' 2,io6 ■2,l/^6 » ' >978 KS,CyS ï>359 1,428 ■> i,3o2 PtCy-i- MgCy-f- 7HO 4, 120 3,^68 3,5]0 3,o4o •i(K^FeCy^ + 3H0) 1,391 1,876 » i,4i6 i(K'lVCy') 1,556 i,455 i,385 1,472 ï L'électrolyse anomale est d'ailleurs beaucoup plus fréquente pour les sels doubles que pour les sels neutres ordinaires. Par exemple, le sulfo- vinate de baryte, le cyanure double de potassium et d'argent, le chloro- plalinate de soude, qui s'électrolysent en donnant K|(CMI^O,S-0« + 0), Rl(AgCy = ), Na|(PtCP), ne représentent qu'un équivalent d'un sel neutre; mais la liqueur s'appau- vrit très inégalement aux deux pôles, et la résistance limite diffère très notablement de la résistance normale. Limites Concentration. - ~"°~- — * — "■"" "■ Nature du sel. ~-^. Tihô' (environ), théorique. PtCl--i-NaClH-,6H0 3,t4i 3,i32 3, 12 3,798 KCy + AgCy 3,i83 3,221 3, 20 2,671 Bao,c'H'0,s-o'' + H0 4,444 4.279 4, 10 2,725 iphO^ • + 0) IPhO^ = 110 + 0) PhO', 2H0H-0 iPhO^ ^ + 0) PhO= + 0) Limites ( 9'o ) » IV. Les piiosjihates offrent des particularités intéressantes. On sait qu'ils s'électrolysent, comme l'indique le Tableau ci-joint : l3M0,Ph0» M| Sels (le l'acide tribasique . / 2M0,H0,Ph0' M| I iAI0,2H0,Ph0'.. M| Pyrophosphates neutres. . 2MO, PhO^ M | Métaphosphates M0,Ph0' M | OU en d'autres termes que les quantités de sel équivalentes pour la loi de Faraday sont celles qui contiennent i équivalent de métal. L'électrolyse des phosphates acides est d'ailleurs anormale, c'est-à-dire que l'appauvris- sement n'est pas le même aux deux pôles. » J'ai pu expérimenter sur une très belle collection de phosphates purs qui m'ont été gracieusement offerts par M. Joly. Les résultats qu'ils ont donnés sont consignés dans le Tableau suivant : Sels de PhO%3HO. Conceatration. Nature du sel. ^h' TôVë- ioVo- Hiéorique. (environ). |(3NaO, PhO-' + 24HO; . . . 2,157 1,826 1,899 1,700 1,700 i(2NaO,IIO,PhO'+24HO) 8,922 8,762 3, 680 2,408 2,4o8.| ;-(2AzH''0,eO,PhO^) i,36o 1,829 .- 0,886 0,886. 1 Na0,2H0,Ph0»-i-00 8,665 3,599 3,468 1,718 1,713.2 It0,2H0,Ph0=^ 2,668 2,716 2,567 ''825 1,825.1 AzH'^0,2H0,Ph0^ 2,892 2,325 . i,544 i,544.| Sch de Ph0%2H0. i(2NaO,Ph05 + ioH0). . . . 2,770 2,821 2,071 i,497 " Sels de Ph0',H0. NaO.PhO'' 3,3i4 2,458 1,962 1,369 » Le phosphate de soude Iribasique équivaut nettement pour sa résis- tance à 3 équivalents d'un sel neutre. Le pyrophosphate neutre et le méta- phosphate paraissent aussi, à la limite, représenter respectivement 2 équi- valents et I équivalent d'un sel neutre : ces divers sels rentrent donc dans la loi générale. Mais il n'en est pas de même des sels acides : par leur mode d'électrolyse, comme par leur résistance, ils se rapprochent plutôt des sels doubles, chez lesquels l'électrolyse anormale est si fréquente. On re- marquera que, à l'exception du phosphate acide de soude, la résistance (9'« ) limite de ces divers phosphates est à peu près exactement les| de la résis- tance normale ('). » ÉLASTICITÉ. — Sur la véiificntion des lois des vibi allons transversales des verges élastiques. Deuxième Note de M. E. Mercadier, présentée par M. Cornu. » Dans une première Note, publiée aux Comptes rendus [L XCVIII, p. 8o3), j'ai indiqué des vérifications précises de la formule indiquée par la théorie e (i) n^Aj n étant le nombre de vibrations doubles d'une lame élastique à extrémités libres rendant le son fondamental, e étant son épaisseur et I sa longueur. IV. Détermination du coefficient k. — Pour arriver maintenant à la déter- mination du coefficient k qui entre dans la formule générale, on déduit de(i) e En faisant concourir à la détermination de k toutes les expériences précé- demment indiquées, oùn,l, e ont des valeurs différentes, on obtient comme valeur moyenne, avec une erreur relative moyenne de o,oiG, le nombre (2) 5329503. » Il importe de comparer cette valeur expérimentale avec la valeur qui peut être déduite de la théorie mathématique de l'élasticité. » Cette valeur s'exprime, on le sait (voir Poisson, Mécanique, t. II), par la formule k = =5 dans laquelle a représente la vitesse du son dans la maiière de la plaque : dans l'acier on peut admettre, à la température de i5", a — 34o" :< i5,i, c'est-à-dire 5 i 34'" par seconde. » Quant à 1, c'est la plus petite racine de l'équaliou transcendante (e^-f- e""^')cosX —2 = 0, c'est-à-dire (X = o étant inacce|;table) 1 = 4>745. ') Ce travail a été exécuté au Laboratoire de reciierclies [ihysiques de la Faculté des Sciences. ( 9'2 ) » En effectuant les calculs, on trouve (3) /5: = 53io866. )) La comparaison entre les valeurs (2) et (3) fait ressortir entre elles une différence égale à 1S637 : le rapport de cette différence à la moyenne des deux nombres, 5320i3/i, est égal ào,oo35,qui représente véritablement l'erreur que l'on prut commettre en prenant l'une des valeurs de k pour l'autre » On peut donc adopter pour k la valeur moyenne 5320 i34 pour l'acier. » D'autre part, j'ai reconnu qu'en prenant des lames de dimensions identiques d'acier et de tôle de fer on obtenait les mêmes résultats, à moins de 0,01 |)rés, ce qui conduit à prendre le même coefficient pour le fer et l'acier, et à ado|)ler la formule /;r(7//f/He définitive (4) n=532oi34^,- » Il imporlait de vérifier cette formule en prenant des lames de fer et d'acier de provenance quelconque et de dimensions variées, et de compa- rer entre elles les valeurs de n calculées d'après la formule (4) et observées directement. Mais il est évident a priori qu'il ne faut pas s'attendre dans cette comparaison à des résultats très concordants, à cause de la diversité de la matière même des fers et des aciers que l'on emploie dans les appa- reils où l'on se sert de lames élastiques, diapasons, harmonicas, télé- phone?, etc. » Voici les résultats obtenus avec 4 lames différente'^ comme dimensions et provenance. Nature mi , -, INomhio de vibrations du ^ -, ^ Erreur Lames. métal. Longueur. Larfjour. Kpaisseur. calculé. observé. Différences. relative. um unit nmi ]... Fer 3i5 Si,-! i,32 70,78 69)93 — o,85 — o,oi 2... Acier i/jg 20,0 i,5o 35f),45 368, a5 +8,80 +0,02 3... Fer 299 80,0 4îi3 2l^i77 240,20 — 5,57 — 0,02 k. . Acier i53,5 32, o 1,75 3g5,i3 3g 1,20 —3,93 —0,01 » Ces erreurs relatives de o,oi à 0,02 n'ont aucune importance au point de vue que je me proposais, savoir la construction de lames dont le nombre de vibrations est déterminé d'avance, et dont on veut se donner à volonté l'une des dimensions eoii /; car il suffit de limer très légèrement la longueur ( 9'3 ) pour achever d'arriver par la méthode de comparaison oplique, par exemple, avec un étalon, au nombre de vibrations exact que l'on désire. » Mais il me semble de plus qu'il en résulte, eu égard à la complexité théorique du coefficient k et de la ditficullé d'er) déterminer expérimenta- lement avec précision les éléments (densité, coefficient d'élasticité, ou vi- tesse du son), une vérification satisfaisante de la théorie mathématique des lames élastiques vibrantes. » PHYSIQUE. — Nouveaux essais de liquéfaction de l'hjdrogène. Solidification et pression critique de l'azote; par M. K. Olszewski. « Dans la Note qui résumait mes tentatives pour liquéfier l'hydro- gène ('), j'ai démontré que l'évaporation de l'oxygène, même dans le vide, ne donne pas une température assez basse pour atteindre ce résultat, et que la détente de l'hydrogène est seule capable de donner de petites gouttes de ce gaz. Il me paraissait si intéressant de connaître la température à la- quelle on peut parvenir au moyen de ce jn'océdé, que j'ai entrepris quelques mesures dans ce but. Je l'ai fait au moyen d'un thermomètre à hydrogène, dont le cylindre était sulfisamment petit pour être totalement plongé dans la quantité d'oxygène que j'ai soumise à l'évaporation, et dont le tube était extrêmement capillaire. L'emploi de l'hydrogène comme matière ther- mométrique, pour mesurer des températures aussi basses que celles que j'ai obtenues, est l'unique méthode, aussi bien rationnelle que pratique, qui puisse être appliquée à des uie>ures de cette espèce. » En effet, si l'on se rappelle que le coefficient deddatation de l'acide carbonique à o° (température inférieure à la température critique de l'acide carbonique) est, d'après les mesures de Regnaull, o,oo368, c'est-à-dire qu'il ne diffère que très peu de celui de l'hydrogène à la température ordinaire, on admettra que le coefficient de l'hydrogène aux températures que j'ai mesurées (cependant toutes supérieures à la température critique de l'hydrogène), n'en diffère que d'une quantité plus petite encore. Mes mesures ont montré que l'oxygène bout sous la pression d'une atmosphère à — i8i°C., et qu'en le faisant évaporer sous une pression de 6*"™ de mer- cure, on peut abaisser la température jusqu'à — igS^G. » Enfin, pour m'assurer si les petites dimensions du thermomètre n'au- raient pas introduit une erreur considérable dans la mesure de la leinpéra- {') Si'ance du ii février 1884, p. 365 de ce Volume. G. K., iSS/|, i<" Sc-m^sCre.{T. XCVIII, N° Ui.) I I Ç) ( 9i4 ) ture, j'ai employé le même thermomètre à déterminer la température d'ébul- liton del'éthylène dans desconditions absolument analogues, sous la pres- sion d'uneatmosphèreou dans le vide : j'ai trouvé — 102°, 7 C. et — i42°,3C. comme avec un thermomètre de beaucoup plus grandes dimensions. ~ Ayant trouvé que la température — igS^C. est encore supérieure à la température critique de l'hydrogène, et que la méthode de refroidisse- ment au moyen de l'oxygène s'évaporant dans le vide est insuffisante pour liquéfier l'hydrogène (jusqu'à l'état statique), j'ai eu recours à l'azote, qui est cependant assez difficile à liquéfier par l'éthylène. Ce n'est qu'en sou- mettant l'azote à la pression de 60""°, et en le refroidissant dans un tube de verre jusqu'à — i42°C., pendant un temps assez long, à l'aide del'é- thylène s'évaporant dans le vide, que j'ai pu réussir à liquéfier l'azote, sans en voir encore le ménisque. La pression étant diminuée jusqu'à 35"'™, l'azote commençait à bouillir avec une telle rapidité, qu'il semblait blanc et opaque dans les parties supérieures du tube. Si j'arrêtais la pression à ce point, l'azote cessait de bouillir, s'éclaircissait totalement et laissait voir un ménisque très prononcé. L'azote liquide (3*='' à 4") conservait cet état assez longtemps, s'évaporait peu à peu et produisait une augmentation de pression dans l'appareil. En attendant, son ménisque devenait de moins en moins distinct; il finissait par disparaître totalement lorsque le mano- mètre indiquait Sq'""", 2 de pression. La pression de Sg'"", 2 est donc la pres- sion critique de l'azote. » Quand l'azote liquide était réduit à la pression d'une atmosphère, il s'évaporait d'abord avec rapidité; ensuite, quand il en restait bien moins que la moitié, l'évaporation se ralentissait, mais le liquide lui-même restait complètement transparent, et ne donnait aucune trace de ces cristaux que M. Wroblewski croit avoir obtenu dans des conditions semblables (pendant la détente de l'azote). La congélation de l'azote n'avait pas lieu non plus lorsque je faisais le vide (quelques millimètres de mercure) dans l'appareil. Il en a été tout autrement quand je faisais éprouver une détente rapide à l'hydrogène contenu dans un tube de verre, d'environ 4™'"» 5 de diamètre extérieur et 2""", 5 de diamètre intérieur, plongé dans l'azote liquide. » Quand l'azote s'évaporait dans le vide et que la pression de l'hydro- gène tombait de 160""" à 4o'"'", je voyais l'hydrogène se condenser en un liquide incolore et transparent, projeté dans le tube et coulant sur ses parois. Un moment après, la surface extérieure de ce tube se couvrait d'une couche blanche et opaque dans la partie entourée par l'azote gazeux, et d'une masse de glace demi-transparente dans la partie qui trempait dans (9'5) l'azote liquide. Celte masse de glace et cette couclie blanche étaient évidem- ment dues à l'azote ( ' ) qui s'était solidifié sur les parois du tube, prodigieu- sement refroidies par l'ébullition de l'hydrogène liquide contenu dans le tube. » La quantité insuffisante de l'azote liquide ne m'a pas permis, jusqu'à présent, d'observer l'hydrogène liquéfié autrement que pendant la détente; l'expérience ne pouvait durer assez longtemps pour qu'il fût possible d'ob- tenir une pression correspondante et observer le ménisque de l'hydrogène liquide. Toutefois j'ai pu acquérir la conviction que l'azote bouillant dans le vide, et en quantité plus considérable, donnera seul le moyen de liqué- fier l'hydrogène jusqu'à l'état statique et de reconnaître les propriétés de ce corps. Ce but, je le poursuis toujours, et j'espère que bientôt je pourrai soumettre à l'Académie des résultats plus positifs de mes efforts. » CHIMIE. — Sur la durée de la Iransformalion du soufre oclaédrique surchaujfê en soufre prismalicjue. Note de M. D. Gernez, présentée par M. Debray. « Dans une Communication précédente ("), j'ai montré que le soufre octaédrique chauffé entre une température d'environ g8° et son point de fusion peut être maintenu dans un état d'équilibre instable qui cesse au contact d'une parcelle de soufre prismatique. Je me propose de faire con- naître les circonstances principales de cette transformation. » 1° La température limite inférieure à laquelle elle est possible est peu différente pour les diverses variétés de soufre octaédrique: cependant, elle n'est pas rigoureusement la même chez toutes. Pour aucune d'elles, il n'y a de transformation à g'7°, 2, mais on l'observe nettement à 97°, 6 chez les octaèdres provenant de soufre fondu à basse température (127") et pro^ duite à une température inférieure à celle de la transformation (88°). La température à laquelle se manifeste le changement est donc supérieure à 97°, 2, mais un peu inférieure à 97°,6. Les cristaux produits à 108° et pro- venant de soufre fondu soit à 129°, soit aux températures beaucoup plus élevées, ne se transforment pas à 97°, 8, maisilséprouventsûrementla trans- formation à 98°, 4- Il n'y a donc qu'environ 0,8 entre les températures (*) L'uzole il(jnt je me servais dans ces expériences était obtenu au moyen de l'air, que je faisais passer sur du cuivre chauffé au rouge vif. Il ne contenait ni eau ni acide carbonique, mais il n'était pas dépourvu, peut-être, de traces d'oxygène. C) Comptes rendus, t. XGVIIT, p. 8io. f 9'^ )■ limites inférieures du phénomène pour les diverses variétés de soufre, et l'on peut dire que toutes se dévitrifient à coup sûr à partir de 98, 4- » 1° Cette transformation, dès qu'elle est amorcée, continue avec une régularité parfaite dans le soufre octaédrique, mais à la condition expresse qire tous les points de la masse se soient trouvés antérieurement ensemble dans le même état physique et à la même température. La durée de la transformation pour une même longueur de o",oio, par exemple, peut donc être considérée comme une constante dans les conditions où l'on opère. » 3" Toutes choses égales d'ailleurs, la durée de la transformation est d'autant plus courte qu'on j'observe à luie température plus élevée. Pour donner une idée de ses variations, je vais transcrire les résultats d'obser- vations faites sur des octaèdres provenant de soufre fondu pour la pre- mière fois à 129°, 5 et obtenus par semis dans un bain de surfusion à 100°, 9. Températures de la irnnsformation loo^g io5°,6 loG^S io7°,8 io8°,9 110° m», 2 Durées pourio-" 'o-^o^ 2-4^' ''"Si^ 54%5 3o^ aS' i7%6 » La durée de la transformation, qui est très grande dans le voisinage de sa température limite inférieure, devient rapidement très courte à me- sure que l'on se rapproche du point de fusion du soufre. » 4° f^a valeur absolue de cette durée dépend aussi de la température à laquelle on a produit les octaèdres. Sans entrer dans les détails, qu'on trou- vera ailleurs, je me contenterai d'indiquer les résultats obtenus avec deux tubes dans lesquels le soufre qui n'avait pas encore éprouvé de fusion a été chauffé cinq minutes à 129°, 5; l'un d'eux a été mis dans un bain de surfusion où l'on a produit des octaètrespar semis à 89°, 8, tandis qu'on faisait naître dans l'autre des octaèdres à 108°. Les deux tubes étant en- suite mis simultanément dans wn bain à 100°, 4, on a trouvé pour durée de la transformation, sur une longueur de 10""°, lo"" 25^ pour les octaèdres faits à 89", 8 et 35"! 1^ pour ceux qu'on avait produits à 108°. Du reste, les dif- férences que l'on constate diminuent notablement à mesure que l'on com- pare les octaèdres produits à des températures plus rapprochées du point de fusion. » 5° Il est une circonstance qui influe sur la durée de la transformation, mais à un degré beaucoup moindre : c'est la température à laquelle on a fondu le soufre avant de le transformer en octaèdres. Je citerai, par exemple, les expériences suivantes : On a pris deux tubes contenant du soufre qui ( 917 ) n'avait pas encore été fondu et on a chauffé pendant cinq minutes l'un à 127°, l'autre à 187°, 5; on les a ensuite immergés dans le même bain de surfusion à 87°, 2 et l'on a semé des octaèdres dans les deux tubes. Quand tout le soufre a été octaédrique, on a mesuré la durée de la dévitrification pour 10™™ et l'on a trouvé à 100° les nombres 23"° Sa' pour les cristaux du tube chauffé antérieurement à 129°, 5 et 29™ 36' pour ceux du tube qui avait été chauffé à 1 87°, 5. En variant les conditions de l'expérience, on trouve que l'influence de la température à laquelle le soufre a été porté antérieu- rement est d'autant plus prononcée que les octaèdres ont été portés à une température plus élevée. » 6° Lorsqu'on provoque la formation d'octaèdres dans un tube conte- nant du soufre surfondu, j'ai montré antérieurement que la durée d'ac- croissement des cristaux devient constante si l'on a répété plusieurs fois cette série d'opérations. On reconnaît que la durée de transformation de ces cristaux octaédriques est aussi sensiblement constante si les diverses opérations successives sont effectuées sans longue interruption, bien que, chaque fois, la masse octaédrique ait été transformée en éléments prisma- tiques. Mais si, au lieu de produire des octaèdres après chaque fusion et d'en déterminer la transformatioii, en fait naître une fois des prismes dans la masse surfondue, et si, après fusion des prismes, on produit de nouveaux octaèdres, on trouve que, de même que la durée de leur cristallisation est plus lente, de même aussi la transformation est ralentie subitement, et ces deux durées reprennent une valeur constante si l'on continue dans les mêmes conditions la production et la transformation des octaèdres. » En résumé, cette étude des circonstances de la transformation des octaèdres en prismes, sous l'influence d'un cristal prismatique, montre bien que, sous la forme octaédrique, les cristaux de soufre produits dans les cir- constances diverses que j'ai signalées ne sont pas physiquement identiques, et il n'est pas douteux que l'étude des diverses propriétés de ces cristaux ne mette autrement en évidence les changements que j'ai constatés par la mesure de la vitesse de leur transformation en éléments prismatiques. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosacje de l'acide pliosphorique dans (es terres arables et dans les roches. JNote de M. Ad. Carnot, présentée par M. Daubrée. « Le dosage de l'acide phosphorique dans les terres arables a déjà fait l'objet de deux Notes présentées à l'Académie par M. de Gasparin(' . (') Comptes rendus, ag janvier i883 et 28 janvier i884- De nouvelles observations ont été faites sur le même sujet par M. Lechar- tier dans la den;ière séance de l'yVcadémie ; je demande à mon tuur la per- mission de faire connaître une méthode' de dosage différente, qui m'a donné de fort bons résultats et qui a pris place, depuis quelques mois déjà, dans l'enseignement de l'École des Mines. » L'opération se divise en deux temps, comme dans la méthode de M. de Gasparin : concentration de l'acide phosphorique dans un précipité très petit relativement au poids de matières employées, puis dosage de l'acide phosphorique contenu dans ce précipité. Mais, tandis que, dans la pre- mière méthode, l'agent de concentration est l'oxyde de fer précipité par l'ammoniaque, je me suis, au contraire, servi de l'alumine à l'exclusion du fer, afin d'éviter les difficultés que signale M. Lechartier et que j'avais moi-même observées dans plusieurs expériences, faites suivant les indica- tions de M. de Gasparin. En effet, ces difficultés tiennent à ce que l'oxyde de fer, calciné fortement, de manière à résister à l'action de l'acide azotique très dilué et froid, ne lui cède pas la totalité de l'acide |)hosphorique qu'il a entraîné. Voici la méthode que je crois pouvoir recommander. i> On truite 20^'", i5'', parfois même jusqu'à So^"" de terre, appartenant au snl ou au sous- sol, d'abord j)ar l'acide chlorhydrique étendu, jusqu'à cessation de l'effervescence, puis par l'eau régale à l'ébullilion. On étend et l'on filtre la ùissolutiou obtenue. Elle est ordinaire- ment colorée en jaune par le perchlorure de fer et contient souvent de l'alumine en quan- tité suffisante pour la suite de l'opération; cependant, pour donner une règle applicable à tous les caS; je conseille d'ajouter o^^a ou (i'',3 d'alumine sous forme de clilorhydrate. r On sature en majeure partie les acides par l'ammoniaque, puis on verse du carbonate de soude, jusqu'à ce qu'il se produise un léger changement de teinte dans la liqueur froide, qui doit d'ailleurs rester parfaitement limpide. On ajoute alors une solution étendue d'hy- posulfite de soude, qu'on mélange rapidement jjar agitation, et l'on voit la li(]ueur se colorer en violet, puis devenir complètement incolore. A ce moment on y verse encore inie dissolution composée d'un mélange d'hyposulfite et d'acétate de soude (environ 5^' de chaque sel) et l'on chauffe à rébullition, qu'on entretient pendant un quart d'heure; on filtre et on lave à l'eau bouillante le i)récipité d'alumine et de soufre, de manière à le débar- rasser entièrement des sels de fer. » M. Chancel a depuis longtemps appelé l'attention sur la possibilité de séparer l'alumine de l'oxyde de fer par l'hyposulfite de soude ('). J'ai reconnu que l'on pouv.iit obtenir le même résultat en présence de phosphates, en se j)laçanl dans les conditions que je viens d'indiquer. L'alumine se précipite alors exempte de fer et elle entraîne la totalité de l'acide phosphorique; elle se trouve d'ailleurs sous une forme beaucoup moins gélatineuse que lors- qu'elle a été précipitée par l'anmioniaque, et elle peut être lavée rapidement à l'eau chaude. (') Comptes rendus, 3i mars 1884. (') Ibid., 2/i mai i858. ( 9'9 ) » Le précipité est séché, pins calciné dans une petite capsule de porcelaine, que l'on a soin de couvrir au début, afin d'empêcher le plus possible la formation d'acide sulfurique pendant la comlnistion du soufre. Comme l'a fait observer BI. de Gasparin, l'acide phos- phorique se trouve certainement à l'état tribasique dans le produit calciné. » On redissout dans quelques centimètres cubes d'acide nitrique et l'on chauffe de ma- nière à évaporer la majeure partie de cet acide; on étend d'eau, on liltre et l'on reçoit dans une autre capsule de porcelaine le liquide qui doit occuper un volume de 3o"= environ. " On y verse la dissolution de nitromolybdate d'ammoniaque, préparée à l'avance suivant les règles connues, et on laisse, à température très modérée, pendant vingt-quatre heures. On décante, on lave avec le même réactif et on constate si le liquide, gardé pendant un second jour, ne laisse aucun dépôt. » Si le précipité jaune de phosphomolybdate d'ammoniaque est très faible, il peut être reçu directement sur un filtre taré, lavé à l'alcool, séché, pesé' et considéré comme tenant 3,6 pour loo d'acide phosjjliorique. Mais on doit avoir soin de placer une autre capsule à côté de la première, avec du nitromolybdate et de l'acide nitrique au même degré de di- lution, afin de vérifier qu'il ne s'y produit aucun dépôt dans le même temps. » Si le précipité jaune est, au contraire, assez important, il convient de le redissoudre dans un peu d'eau ammoniacale, de précipiter par la mixture magnésienne et de doser à l'état de pyrophosphate de magnésie, contenant 64 pour loo d'acide phosphorique. » On peut aussi faire très commodément le dosage h l'état de phosphate de bismuth, en appliquant de la façon suivante la méthode connue de M. Chancel ('). » Le précipité de phosphate basique d'alumine calciné est redissous dans l'acide azotique ; on étend de 7 ou 8 volumes d'eau, on ajoute un peu d'azotate de baryte, afin d'éliminer le peu d'acide sulfurique quia pu se former pendant la calcination, on chauffe, on filtre, puis on ajoute une dissolution acide de nitrate de bismuth { 'jb'' de nitrate cristallisé, lo'''^ d'acide nitrique à i ,36de densité et 90" d'eau) et on maintient vers 100° pendant une demi-heure. Le précipité, reçu sur un petit filtre, lavé à l'eau bouillante, puis séparé du filtre et calciné, répond à la formule PhO"Bi-0' et renferme 28,4 pour 100 d'acide phosphorique. » C'est grâce à l'élimination préalable du fer par l'hyposulfite de sofide et à la concen- tration de l'acide phosphorique dans une petite quantité d'alumine que le dosage de cet acide devient facile et exact, soit par le nitromolybdate d'ammoniaque, soit parle nitrate de bismuth. » J'ai utilisé celte méthode pour l'examen d'un certain nombre de terres végétales. Je me propose de l'appliquer à toute une série de roches appar- tenant aux diverses formations géologiques, afin de déterminer dans quelles proportions le sous-sol formé par ces roches peut fournir au sol arable un élément de fertilité aussi important que l'acide phosphorique. » (■) Comptes rendus, 1860, t. L et lA. ( 920 MINÉRALOGIE. — Sur la production artificielle de la fayalite. Note de Alex. Gorgeu, présentée par M. Friedel. « Lorqu'on chauffe au rouge-cerise, dans un creuset de platine traversé par un courant d'iiydrogène pur chargé de vapeur d'eau, un mélange de protochlorure de 1er préalablement fondu (') (aoS"^) et de sihce ou de sable finement pulvérisé (i^'), on obtient, après un quart d'heure de fu- sion et un refroidissement lent, un culot renfermant, avec l'excès de chlo- rure, un silicate de fer bien cristallisé associé à de l'oxychlorure de fer, de l'oxyde magnétique et de la silice non transformée. » Dans ces conditions, la vapeur d'eau décompose une partie du chlo- rure, avec dégagement d'acide chlorhydrique et production de prot- oxyde; celui-ci se dissout dans le sel fondu et sature rapidement la silice, que l'on doit agiter à l'aide d'un fil de platine qui traverse le couvercle du creuset. » Pour isoler les cristaux de silicate, on traite le culot, préalablement concassé, par l'eau bouillante, en évitant le contact de l'air; on jette en- suite la partie insoluble, après complète désagrégation, dans l'eau froide aiguisée de 5 pour loo d'acide chlorhydrique qui dissout tout l'oxychlo- rure; enfin, au moyen d'un barreau aimanté, on sépare l'oxyde magné- tique, ordinairement en petite quantité. » Le résidu de ce traitement se présente, après sa dessiccation à l'air sous forme de cristAUX anhydres, bruns et brillants qui atteignent souvent o™"", 5 à i™"" d'épaisseur. » La solubilité de ce silicate dans les acides faibles bouillants, qui n'agissent pas sur la silice et le sesquioxyde qu'il peut contenir, a permis d'en effectuer aisément l'analyse et d'obtenir les résultats suivants : Théorie Analyse. (SiO-, 2Fe0). Si02 -28,8 ) 20,4 ■ lOO ^'"^ FeO 7' j^ I 70,6 (') Le chlorure employé dans ces expériences doit être sec et exempt autant que pos- sible de suroxydes; à cet effet, on sèche d'abord cl l'on fond ensuite, au sein d'un courant d'hydroi^'ène humide, le sel cristallisé qui ne doit pas contenir do sulfates. Le produit fondu contient une proportion variable d'oxychlorure cristallisé, déconiposable par l'tau ou l'alcool et facilement soluble dans les acides énergiques étendus de 20'"' d'eau froide. ( 92f ) » Le produit obtenu est donc im silicate neutre de même composition que l'espèce minérale connue sous le nom de fayalile ; il présente avec elle, sous d'autres rapports, la plus grande ressemblance. La couleur brune de ses cristaux, leur éclat, la propriété qu'ils possèdent d'être faiblement attirés par l'aimant, celle de fondre au rouge vif en donnant un résidu noir, fragile et magnétique, leur solubilité facile dans les acides, sont autant de propriétés communes aux deux silicates. » La forme des cristaux artificiels, ainsi qu'il résulte d'un examen som- maire auquel M. Emile Bertrand a bien voulu se livrer, est celle des péridots, de même que pour la fayalite. Leur bissectrice aiguë présente le caractère négatif, signe caractéristique de la téphroïle (SiO^, aMnO). Leur densité, 4734, est plus forte que celle du pro luit naturel, 4 à 4>'4; 'e Varigny ('), pré- sentée par M. A. Richet. « Les recherches dont il sera question dans cette Note ont porté sur le chien, et exclusivement sur des chiens aneslhésiés par le chloral. » Quand on injecte à un animal en voie de réveil une petite dose de chloral, afin de le rendormir, les phénomènes que l'on observe du côté de l'excitabilité cérébrale sont de plusieurs sortes. Ou bien l'excitabilité a peu diminué, et alors il suffit d'augmenter un peu l'intensité du courant électrique pour obtenir la même réaction motrice qu'auparavant; ou bien la diminution est plus profonde, et alors il faut augmenter le nombre des excitations par seconde, sans toutefois changer l'intensité du courant [addi- tion latente); ou bien la diminution est telle qu'il faut à la fois augmenter l'intensité du courant et le nombre des excitations. Enfin, et le cas n'est pas très rare, le chloral peut supprimer totalement l'excitabilité pendant un certain temps, au bout duquel elle revient peu à peu, et lentement. » En ce qui concerne la période latente, on observe, en même temps que les phénomènes que nous venons de citer, des variations considé- (') Travail du laboratoire de M. le professeur Vulpian, à la Faculté de Médecine de Paris. { 9^7 ) râbles de cette période. Deux ou trois minutes après l'injection du chloral dans le système circulatoire, on peut observer déjà un accroissement de sa durée : par exemple, de — de seconde elle passe à ~^, à j~; selon la dose de chloral, on observe des variations plus ou moins grandes; nous avons vu des cas où la durée passait de -f~ à ^-^ et f|^ de seconde. » L'accroissement de la durée de la période d'excitation latente se ma- nifeste pendant un temps très variable : dans tel cas nous ne l'avons con- staté que pendant quelques minutes; dans tel autre, pendant plus d'une demi-heure. Au bout de ce temps, la durée diminue progressivement, à mesure que l'excitabdité augmente. » La j)ériode d'excitation latente varie donc sous l'influence du chloral. » Il est encore d'autres agents capables de la faire varier dans des limites non moins étendues. C'est, tout d'abord, l'intensité du courant employé. En effet, avec un courant faible on obtient une période assez longue; avec un courant fort celle-ci diminue très nettement, ainsi du reste que l'avaient remarqué Ch. Richet, Bubnoff et Heidenhain. » En second lieu, à intensité égale de courant, l'état de fatigue ou de réveil d'excitabilité exerce une influence des plus nettes sur la durée de la période d'excitation latente. » Sous l'empire de la fatigue, cette durée s'accroît quelquefois beau- coup, au point d'augmenter du tiers de sa valeur initiale, et de plus encore. Inversement, si le cerveau n'a pas été trop fatigué par des excitations ré- pétées, si l'animal en expérience n'a pas trop perdu de sang et ne s'est pas refroidi outre mesure, on observe le réveil de l'excitabilité sous l'influence d'excitations successives. Dans ce cas, la période latente diminue graduelle- ment, de même qu'elle augmente graduellement dans le cas de fatigue cé- rébrale. » Par opposition aux phénomènes manifestés dans les cas de fatigue ou de réveil d'excitabilité, on observe des laits indiquant un état uniforme, c'est-à-dire, une période où ne se fait sentir ni fatigue, ni réveil d'exci- tabilité. Les cas de ce genre ne sont pas fréquents : nous en avons néan- moins observé quelques-uns. Ils sont caractérisés par ce fait que la durée de la période d'excitation latente reste la même, sans augmenter ni dimi- nuer. Enfin, il est des cas où l'on observe, non plus une marche régulière, mais des oscillations considérables de la durée de la période d'excitation latente. Pendant une seconde cette durée diminue, pendant la seconde sui- vante elle s'accroît, puis elle diminue encore, sans que l'on puisse dire pourquoi. ( 9^8 ) » De ce qui précède, on peut conclure que l'excitabilité cérébrale, telle qu'elle est traduite par la durée de la période latente, se présente sous quatre formes différentes, qui du reste se rencontrent successivement au cours d'une même expérience : » 1° Phases d'état, à périodes uniformes; » 2° Phases de fatigue, à périodes croissantes; » 3" Phases de réveil d'excitabilité, à périodes décroissantes; » 4° Phases d'irrégularité, à périodes irrégulières ». LITHOLOGIE. — Pseudo-méléorite sibérienne. Note de M. Stan. Meumeu. « Lors de son dernier passage à Paris, M. Edmond Cotteau, qui actuel- lement est en route pour l'Australasie, voulut bien m'avertir qu'il avait rapporté de la Transbaïkalie une pierre qu'on lui avait donnée comme étant d'origine mclôoritique. Ne connaissant comme roches cosmiques recueillies en Sibérie que les quatre masses découvertes, en 1749 à Krasno- jarsk (c'est le fer de Pal las), en 1841 àPetropowlowsk, en i854 à Werchne- Udiiisk, et en 1873 sur l'Angara ('), j'exprimai à l'intrépide voyageur le désir d'étudier son échantillon, et cela d'autant plus que les masses de Petropowlowsk et d'Angara ne sont point jusqu'ici représentées dans la collection des météorites du Muséum. M M. Cotteau avait donné le fragment dont il s'agit à M. Damblé, ingé- nieur du chemin de fer à Avallou qui, sur sa demande et avec ime obli- geance dont je le remercie vivement, voulut bien me le communiquer en m'autorisant même à en prélever ce qui serait nécessaire pour l'étude. L'éti- quette portait : Fracjmenl d'aérolitlie de la Transbaïkalie donné à Ir/ioutsk, par M. Savitski, directeur de la fonderie de l'or, au voj'ageur E . Cotteau. » A première vue, je reconnus que la roche soumise à mon examen n'a- vait aucun caractère météoritique. J'en coupai un petit morceau dont une surface fut polie, ainsi qu'une lamelle transparente destinée aux recherches microscopiques. M La densité est égale à 2,6. Dans le tube fermé et dès le rouge, on con- state un dégagement notable de vapeur d'eau. La roche est une très belle variété de serpentine verte, et l'on sera certainement frappé de cette origine (') GoEBEL : Uebcr cincm neuen Eisenmcteoriten vom U/er dcr Angara, si\.c. [ Bulletin de l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, t. IX, 29 janvier- 10 février 1874). ( 9^9 ) méléoritique, faussement attribuée à l'une des espèces lithologiques ter- restres les plus analogues aux roches cosmiques. » Sur la surface polie brillent quelques granules de feroxydulé, et dans la masse, par demi-transparence, des lamelles diallagiques. » En lumière naturelle, la lame mince montre une matière à peine jau- nâtre, d'apparence sensiblement homogène où sont disséminés de rares grains opaques et noirs de formes variées, parmi lesquelles se remarquent des carrés et des triangles : ce sont des grains parfois cristallisés de ma- gnétite. » Au grossissement de 3oo diamètres, on voit la matière jaunâtre constituer comme des ramifications capricieuses dans une substance tout à fait incolore et il se manifeste, dans certaines régions de la matière colorée, une structure fluidale évidente. M Dans la lumière |)olarisée, foute la masse se montre active et l'on re- connaît que les microlithes orientés par la fluidalité et qui, entre les niçois, sont richement colorés, s'éteignent généralement à zéro : ils sont, au moins en grande partie, constitués par du péridot; avec eux coexistent des grains pyroxéniques. » La structures! remarquable de la serpentine d'Irkoiilsk rend particu- lièrement évidente son origine par voie d'hydratation du péridot ; c'est peut- être une raison qui contribuera à faire accepter avec intérêt la description que je viens d'en donner. » M. Ath, BoBLiv adresse une Note sur une formule générale de ::, et la valeur de t: en fonction du nombre 2. M. D. ToMMAsi adresse une Note sur la chaleur de formation des fluo- rures solubles. M. Faye, en présentant à l'Académie le Tome II de la Bibliorjraphie gé- nérale de C Aslronomie de M. Houzeau, directeur de l'Observatoire de Bruxelles, et de M. Lancaster, bibliothécaire de cet établissement, signale la haute importance de ce grand Ouvrage. Le Tome II contient les titres et souvent l'analyse des Mémoires; le Tome I contiendra les Ouvrages; le Tome lll, les observations. Les auteurs ont représenté graphiquement l'activité productive des deux derniers siècles, depuis 1660 jusqu'en 1880. En prenant pour axe des x les millésimes des années et pour axe des y le nombre de Mémoires publiés chaque année, la courbe est une sorte C. K., iSS'i i" Semustre. (^■. XCVllI, N» 14.) 12 1 ( 93o ) d'hyperbole équilatere qui d'abord s'élève très lentement, puis, à partir de i83o, monte avec une rapidité singulière. Si l'on mesure l'activité astronomique des divers pays au nombre des Mémoires parus d'année en année, la France et les pays de langue an- glaise occupent le premier rang. L'Allemagne vient ensuite, à bonne distance, puis l'Italie et ensuite les autres États européens. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPUIQUE. OOVRAGES BEÇnS DANS LA SÉANCE DD '] AVRIL 1884. Guerres maritimes sous la République et l'Empire ; 2 vol. in-12. — Souvenirs d'im amiral; 2 vol. in-12, — Voyage de la corvette la Bayonnaise daiis les mers de Chine; 2,\o\.\n-\ 2. — La Station duLevant; 2 vol. in- 12. — Les campagnes d^ Alexandre : Le drame macédonien. L'Asie sons maître, L'héritage de Darius. La conquête de l'Lule et le voyage de Néarque. Le démembr'ement de l'Empire; 5 vol. in-12. — La marine des anciens ; 2 voi. in-12. — La marine d'autrefois; I vol. in-12. — Les marinsdu xv'= et du xvi* siècle ; 2 vol. in-12. — La marine d' aujourd'hui, i vol.in-12; p«/\\Lle vice-amiraIJuRiENDE LAGRAVifjRE.Paris, Charpentier, Pion et Hachette, 1872-1884; 19 vol. in-12. Rapport à M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts sur la mission botanique chargée, en i883, de l'exploration du nord de la Tunisie ; par E. CossoN. Paris, Iinp. nationale, 1884 ; br. in-S". Le dernier théorème de Fermai; par E. de Jonquières. Rome, 1884 ; in-4°. (Extrait des Alti dell'Accademia pontificia dei Nuovi Lincei.) Bibliographie générale de l' Astronomie ;pari .-C Houzeau et A. Lancaster; t. II, Mémoires et Notices. Bruxelles, imp. Havermans, 1882; gr. in-8°. (Présenté p;irM. Faye.) Eludes sur les machines à vapeur; jtar A. Taurines. Paris, Gauthier- Villars, 1884 ; in-4°. (Présenté par M. Diipuy de Lôme.) ( 93t ) Bulletin de Ici Société d'Àcjriciiltuie, Sciences et Arts du département de la Haute-Siiàne; y série, n" 14. Vesoul, typogr. Suchaux, i883; in-S". Métnoiies de la Société p lut o mail lique de Verdun , t. IX. Verdun, imp.Ch. l^aurent, i884; in-8". Etude surientéroclisme et sa indications ; par le D'' J .-M. Musellx. Bordeaux, Imp. Gounouilliou, i883 ; br. in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI li AVRIL 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. M. le Président annonce à l'Académie la perte cruelle qu'elle vient de faire dans la personne de M. J.-B. Dumas, l'un de ses Secrétaires perpétuels, décédé à Caunes le 1 1 avril 1884, et s'exprime comme il suit : « Mes chers Confrères, » Bien que la nouvelle de la perle irréparable que vient de faire l'Aca- démie des Sciences vous soit déjà connue, je dois accomplir aujourd'hui un bien triste devoir en vous notifiant la mort de J.-B. Dumas, notre illusti'e et regretté Secrétaire perpétuel. » Sous le coup d'une douleur personnelle, que vous comprendrez tous, je me sens dans l'impuissance d'apprécier dignement ici les titres si nom- breux qu'avait à l'admiration des savants du monde entier le grand homme que nous pleurons. Ces titres sont du reste trop éclatants pour qu'il soit nécessaire de les mettre en lumière. 1) Vous savez la part considérable que Dumas prenait à nos travaux et vous avez bien souvent admiré, comme moi, la haute intelligence et le tact infini avec lesquels il savait imprimer à nos discussions les formes modé- rées et courtoises inhérentes à sa nature et à son caractère. Sous ce rapport aussi la perte de Dumas est irréparable et crée dans l'Académie un vide C. R., i88ii, I" Semestre. (T. XCVIll, N'> Vô.) '^2 ( 934 ) bien difficile à combler. Aussi, longtemps encore nous chercherons, à la place qu'il occupait au Bureau avec tant d'autorité, la figure sympathique et vénérée de notre bienaimé Secrétaire perpétuel. i) J'aurais voulu vous dire en termes plus éloquents combien étaient considérables les droits que Dumas s'était acquis à notre admiration et à notre reconnaissance pendant le cours de sa longue et glorieuse vie; mais la violente émotion que j'éprouve me met en ce moment dans l'impossi- bilité de le faire. Vous serez donc indulgents, mes chers Confrères, pour votre Président, et vous l'approuverez, en présence du deuil cruel qui frappe aujourd'hui l'x^cadémie, de lever immédiatement la séance. » DISCOIRS PRO^'0^'CÉS Alix OBSÉOl'ES DE M. DIMAS Discours de M. le Comte d'Haussonville, DIRECTEUR DE l'aCADÉMIK FRANÇAISE. « Messieurs, » La mort frappe à coups redoublés sur l'Institut et jamais, peut-être, n'a-t-il été aussi cruellement éprouvé. Il n'y a pas encore un mois, notre Classe des Sciences morales et politiques voyait s'éteindre son Secrétaire perpétuel honoraire, l'illustre M. Mignet. Aujourd'hui, c'est l'Académie des Sciences qui déplore la perte du savant hors ligne qu'elle avait placé à sa tête, et ce double deuil est commun à la Compagnie au nom de laquelle j'ai l'honneur de parler en ce moment, car ce fut toujours son privilège d'aller mettre partout la main sur le bien qui lui est propre, c'est-à-dire sur le vrai mérite littéraire, et de vouloir s'orner ainsi elle-même des noms servant d'ornement aux autres classes de l'Institut. Quel homme fut plus que M. Jean-Baptiste Dumas digne de cette haute distinction ! Nos suffrages sont venus le saisir déjà illustre parmi les plus illustres, alors qu'il était unanimement salué comme un maître par ceux qui s'apprêtaient à devenir bientôt des maîtres à leur tour. » C'est à ces voix, plus autorisées que la mienne, qu'il appartiendra d'é- numérer les signalés services rendus à la Science par le regretté Confrère dont la dépouille gît à nos pieds. Elles vous diront avec une compétence (935) qui me fait entièrement défaut comment, suivant le premier élan de son âme, il savait varier ses expériences, vérifier ses conjectures. « Et quelle » était sa joie sublime », nous raconte celui de nos Confrères qui a eu l'honneur de le recevoir à l'Académie, « le jour où il lui était donné de pé- » nétrer dans le fond même du laboratoire divin, dans ce fond au delà » duquel il n'y a plus que l'infini, l'insondable, l'inaccessible » ! C'est lui-même qui, parlant de ses propres travaux, disait : « Au-dessus de la 1) sphère des phénomènes que nous étudions et où nous avons tant de dé- » couvertes à poursuivre, il y a une sphère supérieure que nos méthodes » ne peuvent atteindre. Nous commençons à comprendre la vie des corps; » la vie de l'âme est d'un autre ordre. » Il me suffit d'en appeler aux témoignages de ceux qui m'écoutent pour constater quel était l'agrément infini et le charme exquis de cette parole si bien ordonnée, si savante sans pédanterie et souvent animée d'une éloquence naturelle qui coulait comme de source. Mon âge, assez près de se rapprocher de celui du vieillard dont la mort nous afflige, et qui se complaît volontiers aux plus lointains souvenirs, m'a permis d'as- sister à l'un des premiers triomphes de M. Dumas. C'était avant i848. En qualité de commissaire du Gouvernement, il dut monter à la tribune delà Chambre des Députés, et nous expliquer, à propos d'une loi alors en discus- sion, tout le mécanisme de la confection des monnaies. Malgré l'aridité du sujet, nous restâmes pendant deux heures entières comme appendus à ses lèvres. » Ce talent de captiver l'attention, en élucidant avec une autorité pleine de bonne grâce les questions les plus compliquées, M. Dumas l'a conservé jusqu'aux derniers jours de sa vie. Comme fondateur de l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures, il a eu plus d'une fois l'occasion de traiter des sujets de pure esthétique. Pas plus tard qu'hier un membre de l'une des Commissions qui s'occupent exclusivement des intérêts se rattachant aux richesses artistiques de nos musées me disait que, dans les discussions qui s'élevaient en sa présence sur des matières en apparence les plus étrangèresà ses préoccupations habituelles, c'était le plussouventM. Dumas qui écartait les confusions, et qui apportait à ses auditeurs charmés le secours de ses vues amies du bon ordre et des méthodes pleines de clarté. » Mais quel besoin d'invoquer d'autres souvenirs que ceux de mes Con- frères de l'Académie française? Ils ne sont, hélas! que trop présents. Qui de nous ne sent avec amertume le vide, pénible pour nos cœurs et pour nos esprits, que va laisser, au cours de nos séances, l'absence de celui qui ( 936) avait le don d'y jeter tant d'agréments et tant de lumières? Qui de nous ne croit voir vivante encore devant lui cette sereine figure qu'éclairaient les étincelles d'un alerte et charmant esprit, où l'amabilité du sourire tempé- rait si agréablement la vivacité et parfois la malice du regard? — Je m'ar- rête; au moment d'adresser un dernier adieu à l'homme supérieur quia fait rejailhr sur la Compagnie à laquelle il appartenait les rayons de sa ré- nommée européenne, il est naturel que ceux qui l'ont approché de près cherchent à se consoler eu tâchant de raviver un peu les traits les plus familiers d'une physionomie qui leur demeura toujours si précieuse et si chère. » Pour celui qui porte la parole en votre nom, quelle difficulté de prendre dignement congé d'une si grande mémoire! Que faire, sinon peut- être emprunter à M. Dumas lui-même les paroles éloquentes que na- guère il prononçait, avec une émotion touchante dans sa bouche, à propos de la mort d'un de ses Confrères enlevé, comme lui, au culte désintéressé de la Science? « Oui (pouvons-nous nous écrier après lui, comme il le » disait de Regnault), l'Académie, fidèle interprète de la postérité et seule » héritière de votre renommée, s'empresse de rendre aujourd'hui un >) hommage public d'affection pour votre personne, de reconnaissance » pour vos grands et nobles travaux, de respect pour vos éclatants ser- » vices, en attendant que la Science et la Patrie payent leur dette à votre » mémoire digne de tous les honneurs. » Discours de M. J. Bertrand, SECRÉTAIRE PERPETUEL DE l'aCADÉSUE DES SCIENCES. (i Messieurs, » Quand un même deuil attriste tous les cœurs, quand les mêmes sou- venirs sont présents à tous les esprits, ceux qui, fidèles à une pieuse cou- tume, reçoivent la mission d'exprimer les regrets de tous, peuvent et doivent se borner à quelques courtes paroles. i> Je n'ai rien à apprendre aux amis, aux disciples, aux admirateurs de celui dont hier encore nous attendions avidement la parole, près de qui, jeunes ou vieux, inconnus ou illustres, les amis de la Science trouvaient, avec la même bonté, la même attention bienveillante, et, s'ils en étaient dignes, le même appui. » M. Dumas a été notre maître à tous ; ses leçons à l'Athénée, au Col- ( 93? ) lège de France, à l'École Centrale, à l'École de Médecine, à la Faculté des Sciences et à l'École Polytechnique dans de trop rares occasions, avaient pour les auditeurs tant d'attrait; il possédait si bien l'art d'élever les esprits, montrait si nettement la voie du progrès et faisait de chaque leçon un chapitre si élégant et si parfait, que les praticiens attentifs aux faits, les penseurs curieux de leur enchaînement, les juges délicats de l'élévation du langage, sortaient également résolus à ne pas manquer la leçon suivante. » Dans l'histoire de la Chimie renouvelée, aucun nom n'éclipsera celui de M. Dumas : ardent à propager les idées, habile à éclairer les preuves, son esprit sage et élevé a vu de haut les grandes voies de la Science, et y a guidé les disciples, je veux dire tous les savants qui, plus jeunes que lui, croient s'honorer en l'appelant leur maître. » En louant avec justice le chimisteMacquer d'avoir sacrifié à la Science qu'il aimait tous les instants d'une longue vie, Vicq-d'Azir ajoutait : « Il est des hommes dont l'esprit est si actif, le jugement si prompt et le » génie si vaste, qu'ils ne peuvent se concentrer en un seul point de l'es- » pace où ils se meuvent ; ils ne sont pas plus maîtres de s'arrêter que les » autres ne le sont de s'élancer aussi loin qu'eux. » )' Vicq-d'Azir avait raison. S'il est juste de respecter et de louer ceux qui, mesurant leur œuvre à leurs forces, ont renfurajé une honorable et utile carrière dans les bornes étroites d'une seule science, ne devons-nous pas plus de reconnaissance encore et plus d'admiration à celui qui, comme M. Dumas, capable de tous les efforts, acceptant tous les devoirs, s'est ré- vélé supérieur à toutes les tâches? Il M. Dnmas a rendu tant de services au pays, il a présidé à tant de tra- vaux, laissé dans tant d'esprits une trace si profonde, tant de voix vont s'élever pour déplorer une perte si grande, que l'Académie des Sciences, à laquelle j'ai mission d'associer \e Journal des Savants, se rappelant avec une douloureuse fierté quelle place elle a tenue dans une si grande vie, doit se hâter de céder la parole aux nombreux orateurs qui, dans la variété de leurs louanges, si bien méritées, viendront rappeler, avec la même émo- tion, la puissance, l'élévation, la délicatesse ingénieuse, la sagesse, la me- sure, la grâce et la suprême bonté du grand esprit qu'elle a si longtemps admiré, du grand cœwr qu'elle a tant aimé. »> ( 9^8 Discours de M. Rolland, PRÉSIDENT DE l'académie DES SCIENCES. « Messieurs, » Malgré le triste état de ma santé et l'insuffisance de mes forces, je n'ai pas voulu faillir au devoir, qui incombe au Président de l'Institut, de dire un dernier adieu au grand homme qui vient de mourir et dont la perte excite de si unanimes regrets parmi ses Confrères et parmi les savants du monde entier. » L'œuvre scientifique de J.-B. Dumas est immense, et ses travaux ont depuis bien longtemps illustré son nom. Aussi, dès l'âge de trente- deux ans, il entrait à l'Académie des Sciences, dont il devenait de suite l'un des membres les plus éminents et les plus écoutés. » Je ne puis songer à apprécier ici les nombreuses découvertes dues au génie de Dumas, par lesquelles il a si puissamment contribué à l'établisse- ment de la Chimie moderne, en se montrant le digue successeur de La- voisier. » Des voix autorisées vous diront l'importance de ces découvertes dans le domaine de la Chimie. » Je m'occuperai donc uniquement ici de la seconde partie de sa longue vie scientifique, où, déjà couvert de gloire par ses admirables tra- vaux, Dumas, fort de sa grande expérience et de la haute position qu'il avait conquise, les mit à profit pour venir en aide aux hommes de science, et à tous les travailleurs, non seulement par ses conseils, mais aussijpar un appui effectif. » C'est dans cette seconde partie de sa vie surtout que l'Académie des Sciences, dont il avait été élu Secrétaire perpétuel, put mieux apprécier l'intelligence haute et fine à la fois de Dumas, ainsi que sa connaissance approfondie des hommes et des choses. Aussi son autorité élait-elle unanimement reconnue de ses Confrères dont il a si souvent dirigé les travaux et les délibérations, dans des circonstances particulièrement déli- cates, avec un tact et une prudence admirables. Si l'on joint à ces dons si rares une parole facile et bienveillante, une aménité dont il ne se dépar- tissait jamais, on comprendra combien le concours de cette réunion ex- ceptionnelle de qualités était précieux à l'Académie, où Dumas jouait si souvent le rôle de guide et de modérateur. Bien qu'iui tel rôle ne fût pas assez en évidence et assez brillant pour appeler l'attention publique, j'ai (9^9) cru juste de le rappeler ici pour montrer la grandeur de la perte que fait sous ce rapport l'Académie des Sciences. » Ces éminentes qualités de Dumas étaient depuis longtemps appréciées et utilisées en dehors de notre Académie. La Société d'Encouragement, l'École Centrale, la Société des Amis des Sciences, etc., etc., l'avaient de- puis longtemps appelé à présider leurs travaux. » Partout où pouvaient surgir des questions difficiles en raison de leur caractère international, le Gouvernement était heureux de faire appel au dévouement de notre illustre Confrère dont l'autorité et la compétence étaient unanimement reconnues des Savants de la France et de l'Étranger ; c'est ainsi qu'il fut chargé successivement de la présidence des Commis- sions internationales où devaient se débattre les graves questions de l'u- nification du mètre et des monnaies, ainsi que celle de la détermination des unités électriques. Mais je dois me borner; il ne m'est pas possible en effet de rappeler tous les travaux si variés auxquels Dumas n'a jamais refusé son concours dès qu'il s'agissait d'une œuvre utile. )) Peut-être pourrait-on regretter les occupations multiples qui absor- baient une partie de son temps, et le détournaient forcément des recher- ches de Science pure où l'on pouvait tant espérer encore de ce puissant génie. Malgré son âge et sa vie de travail incessant, notre Confrère, en effet, avait conservé jusqu'au bout sa forte intelligence et son activité d'esprit, et, il y a moins d'un mois encore, nous espérions le voir revenir prendre la grande place qu'il occupait parmi nous. » Quels que fussent les travaux si variés où Dumas dépensait si large- ment son existence, il n'oubliait jamais ses devoirs plus intimes; sa vie était celle d'un vrai patriarche, toujours entouré de ses enfants et de ses petits enfants qui le chérissaient et étaient heureux des témoignagnes incessants de la sollicitude de ce père tendre et dévoué. I) Dumas avait épousé, en iSaS, la fille d'Alexandre Brongniart. Tous ceux qui, comme moi, ont eu le bonheur de recevoir un affectueux accueil dans cet intérieur, peuvent dire combien cette union est restée intime et dévouée jusqu'aux derniers jours. Qu'il me soit permis de dire ici à la veuve désolée la part bien vive que nous prenons à la perte qui la prive aujourd'hui de l'affection d'un époux si justement aimé. » Mais le moment est venu de dire un dernier adieu à la dépouille mor- telle de notre illustre Secrétaire perpétuel. Adieu donc, Dumas, votre souvenir restera toujours gravé dans le cœur de vos Confrères, et votre nom occupera éternellement une place glorieuse panm ceux des grands savants qui ont le plus honoré le xix* siècle. » 94o Discours de M. AVdiitz, AU NOM DE LA FACULTÉ DES SCIENCES ET DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE F4BIS. a Messieurs, » Aux couronnes déposées sur le cercueil de M. Dumas, l'Université vient ajouter les siennes. La Faculté des Sciences et la Faculté de Méde- cine de Paris adressent cet hommage suprême au professeur qui les a honorées entre tous, au savant qui a illustré le siècle, à l'homme excellent qui laisse un vide dans tous les cœurs. Notre deuil est un deuil public, et, par-dessus les voix que nous écoutons ici, il me semble entendre la grande voix de la France. » Ce pays a fait une perte irréparable : M. Dumas l'a servi avec éclat, pendant soixante ans, dans les situations les plus diverses. Il avait toutes les supériorités, il a connu tous les succès. » Au génie pénétrant, à cette intuition qui mènent aux grandes décou- vertes et aux larges conceptions, il joignait les plus beaux dons de l'élo- quence, les clartés de la parole et les grâces de style, qui font l'orateur et l'écrivain. Il était le modèle accompli du savant français, et l'histoire lui assignera un rang très rapproché de celui du maître qu'il a admiré et suivi, Lavoisier. » Il ne m'appartient pas, et il serait impossible de rappeler au bord de cette tombe les phases diverses et les triomphes d'une carrière si longue et si bien remplie. Des interprètes autorisés l'ont fait et le feront mieux que moi. Organe de deux corporations savantes, je dois me borner à retracer, à grands traits, l'œuvre scientifique de M. Dumas. » Il était né à Alais en 1 800, et c'est à Genève qu'il fit ses premières armes. Il s'y rendit pour occuper une place de commis dans une pharmacie. Il avait à peine vingt ans, lorsqu'il publia avec Prévost des recherches sur divers sujets de Physiologie et principalement des expériences sur le sang qui sont encore classiques aujourd'hui. Mais la Pharmacie ne l'a point ab- sorbé et la Physiologie ne l'a pas retenu. Arrivé à Paris en 1821, il se voua exclusivement à la Chimie et fut bientôt en position d'entreprendre et d'a- chever les travaux les plus importants. Développement indépendant de la Chimie organique et réforme de la Chimie minérale, telle est l'ère qui com- mence avec M. Dumas; et si, depuis cinquante ans, la Chimie est entréedans des voies nouvelles qui l'ont, pour ainsi dire, transformée sous nos yeux, c'est grâce à la réalisation d'un programme qu'il a tracé le premier et dont (94i ) ses propres découvertes ont jeté le fondement. Les idées qui avaient cours alors étaient tirées de l'étude relativement simple des composés minéraux. Toutes les combinaisons sont formées de deux éléments immédiats qui sont eux-mêmes ou des corps simples ou des composés du premier degré. » Le grand chimiste suédois qui exerçait au commencement de ce siècle une autorité incontestée, Berzelius, avait adopté et développé cette concep- tion qui remonte à Lavoisier et qu'il avait renforcée par l'hypothèse électro- chimique. C'est ce qu'on appelait le dualisme en Chimie. M. Dumas l'a battu en brèche. Étudiant, en i834, l'action du chlore sur les composés organiques, il reconnut que ce corps simple possède « le pouvoir singulier » de s'emparer de l'hydrogène et de le remplacer atome par atome ». Tel est le premier énoncé d'une loi qui s'appuie aujourd'hui siu' des milliers de cas analogues et qui forme le point de départ de la théorie des substitu- tions et des doctrines qui en découlent. M. Dumas y a attaché son nom. Lau- rent, d'illustre mémoire, y a collaboré, mais l'idée première est énoncée clairement dans la proposition rappelée textuellement plus haut; et qui peut méconnaître, en pareil cas, la puissance de l'idée mère, de la pensée créatrice, de la première ébauche? Sans doute, dans le tableau magnifique que nous possédons aujourd'hui, quelques détails ont disparu. Il n'im- porte, les lignes fondamentales sont ineffaçables et c'est l'École française qui les a tracées. M. Dumas a été le chef et le soutien de cette École. Berzelius en fut l'adversaire dès le premier jour. Cette idée qu'un élé- ment électronégatif comme le chlore peut prendre la place de l'hydro- gène, élément essentiellement électropositif, le choquait dans ses convic- tions les plus fermes. De fait, elle renversait le système dualistique. C'était une révolution, une manière nouvelle de concevoir les combinaisons chi- miques. Pour Berzelius, elles apparaissaient comme des entités doubles; pour M. Dumas, comme des monuments uniques dont les matériaux sont ordonnés d'une certaine façon, mais qui demeurent inébranlés lorsqu'une assise est remplacée par une autre. Cette conception a été développée dans une série de Mémoires qui ont eu pour objet les types chimiques, notion forte et juste, qui a été généralisée plus tard, et simplifiée par un autre mort illustre que l'Université réclame comme un des siens, Charles Ger- hardt. » Tels ont été les débuts d'une théorie qui devait exercer sur les pro- grès de la Science une influence décisive. Elle a pris sa place lentement et avec effort : choquant les idées reçues, elle a rencontré la plus vive opposi- tion. Témoins émus de ces grands débats, les hommes de ma génération, C. R., i884, I" Semestre. (T. XCVIII, N° IS. ) « ^3 ( 942 ; ses élèves, n'ont pu oublier (jue c'ost M. Dumas qui a soutenu le choc et supporté victorieusement le poids d'une lutte qui était inégale et semblait déses()érée. Il nous apparaissait comme un vaillant athlète, comme un triomphateur, quand nous l'entourions dans ce modeste laboratoire de la rue Cuvier, qu'il avait installé à ses frais et d'où sont sortis tant de Mé- moires et tant de disciples. a Hors d'état d'énumérer les travaux du maître, nous dirons seulement qu'aucun domaine de la Science ne lui est resté étranger : découverte et description de composés minéraux et organiques, analyse de nombreux corps et perfectionnement des méthodes d'analyses, déterminations de poids atomiques. M. Dumas apportait dans toutes ses recherches, avec la pénétration d'un génie inventif, cette sûreté de main et de jugement, cette exactitude dans les détads, cet esprit de critique qui sont les condi- tions indispensables et les instruments nécessaires de toute investigation scientifique. Et les corps qu'il met au jour ne sont pas des êtres isolés, sans parenté et sans support : ce sont des chefs de famille, des représentants de certaines propriétés générales, de certaines fonctions, comme on dit au- jourd'hui. Il en est ainsi de l'oxamide qu'il a découverte en i83o, de l'esprit-de-bois qu'il a étudié dès i835, et dont il a reconnu la nature alcoolique avec son élève et son ami M. Peligot. « Et que dire des vues théoriques qu'il a émises sur un grand nombre de sujets spéciaux et qu'il a consignées, soit dans son grand Traité de Chimie appliquée aux Arls, soit dans cet incomparable volume intitulé : Leçons de Philosophie chimique? Pour ne citer qu'un seul exemple, c'est à M. Dumas qu'on doit le premier essai de classification des corps simples non métalliques, essai que le temps a respecté. » Rappelons enfin que, après avoir enrichi, au début de sa carrière, la Chimie physiologique de découvertes importantes, il a doté, un peu plus tard, la Physique d'une méthode nouvelle pour la détermination des den- sités de vapeur, entrant ainsi dans la voie ouverte par son maître Gay- Lussac, dont il est convenable de prononcer ici le nom, afin d'associer dans un même houunage deux des gloires les plus pures de la France. » M. Dumas a été dans la Science un réformateur plein d'inifiative. Mais j'aurais donné de son activité et son influence une idée incomplète si je passais sous silence sa carrière de professeur. Dès son arrivée à Paris, il ouvre un cours à l'Athénée, où il se rencontre avec Mignet, Plus tard, il fonde, avec Lavailée, Ollivier et Péclet, l'École Centrale des Arts et Manu- factures, où il a fait le cours de Chimie pendant un quart de siècle. ( 943 ) En i832, il remplace Thenard à l'École Polytechni(|ue et est appelé, la même année, à la Faculté des Sciences de Paris, comme professeur ad- joint. En i84i, il devient à la fois professeur titulaire et doyen de cette Faculté. Trois ans auparavant, il était arrivé, à la suite d'un brillant con- cours, à la chaire de Chimie organique de la Faculté de Médecine. C'est peut-être dans cette situation que son talent de professeur a atteint son apogée. Il était alors dans là période la plus brillante de son activité créa- trice et il exposait les grandes idées qui le préoccupaient avec une chaleur et une conviction communicatives, avec une abondance et une clarté ini- mitables. Tout l'auditoire était suspendu à ses lèvres et l'on ne dira ja- mais ce qu'il a fallu de talent et d'art pour attirer et fixer un tel auditoire, pour l'intéresser aux choses élevées dont il était question. La tradition de cet enseignement n'est pas jierdue, car il a fait époque à la Faculté de Mé- decine. )) Pour la première fois, on envisageait les réactions qui se passent dans l'économie à un point de vue général et élevé, on faisait le bilan des pertes et des gains, on posait les bases de la statique chimique des êtres orga- nisés. Ces leçons mémorables ont exercé une influence qui dure encore : elles ont contribué à introduire en Physiologie l'usage des méthodes exactes et l'habitude du raisonnement scientifique. » Tel a été, en peu de mots et comme en raccourci, le rôle prépondé- rant de M. Dumas dans la Science et dans l'Enseignement. -» Dans les dernières années de sa vie, il s'est retiré de la lutte, mais il ne s'est pas reposé. Il s'est recueilli pour se consacrer à des travaux d'un autre ordre. Il était à la hauteur de toutes les tâches, il était l'âme des nom- breuses Commissions qu'il présidait, l'ornement des solennités acadé- miques qu'il embellissait par sa présence et par sa parole. Quoi de plus admirable que ce talent toujours jeune, dont la souplesse se pliait à tous les genres, talent qui est allé en grandissant avec l'âge? Chez M. Dumas, nulle fatigue et nulle défaillance. Il a eu le privilège de conserver jusqu'au bout la fraîcheur et la finesse de son esprit, la haute distinction de ses manières, et, par-dessus tout, cet abord à la fois grave et bienveillant, signe visible des qualités de son coeur, et qui inspirait à tous l'affection et le respect. Tel je l'ai vu pour la première fois, il y a quarante ans, presque jour pour jour, tel je l'ai trouvé à Cannes il y a moins d'un mois. '> Après une vie si longue et si glorieuse, que vous manquait-il, mon cher maître? » Une belle mort : elle vous a surpris au milieu des vôtres, dans la plé- [ 944 j Ditude de vos facultés. Adieu, et reposez en paix ! Vous avez droit à la re- connaissance publique, et vous êtes certain du jugement de l'histoire. Maintes fois, vous avez affirmé vos convictions religieuses : vous con- templez maintenant face à face les réalités que vous avez espérées si ferme- ment. Adieu ! Parmi les survivants, votre grande figure n'est pas de celles qui puissent disparaître dans l'oubli, ^'otre souvenir va se perpétuer, et votre nom passera d'âge en âge. Vous vivrez par vos œuvres, par l'exemple que vous avez donné, par les productions immortelles et les rares qualités de votre esprit : Forma mentis ceierna. » Discours de M. Melse\s. i< Après les paroles émues et éloquentes qui ont rappelé, à grands traits, tous les droits de l'immortel savant à la reconnaissance de la France et du monde entier, souffrez que la voix étrangère d'un élève reconnaissant adresse un suprême adieu au maître éminent dont la tombe est entourée de tant d'illustrations et de Confrères, ses anciens élèves. Beaucoup d'entre nous auraient le droit de l'appeler leur Père. » Il y a plus de quarante ans que J.-B. Dumas admettait, à son labora- toire particulier de la rue Cuvier, quelques jeunes Français et étrangers, les dirigeant dans leur travaux, en leur communiquant le feu sacré qui l'ani- mait et en leur donnant l'exemple du travail le plus assidu. Ce laboratoire, si modeste d'ailleurs, a cependant été visité par les plus grandes illustrations scientifiques des pays étrangers, qui se montraient vivement sympathiques aux travaux du maître. Quant à moi, je me souviendrai toujours avec émo- tion du jour où il voulut bien m'accueillir définitivement parmi ses élèves, bien que dénué de connaissances, et simplement, mais ardemment animé du désir d'apprendre sous sa direction. Ses paroles retentissent encore dans mon cœur : Travaillez, mon garçon, et vous arriverez. Sans doute dans son cœur il ajoutait : car, je serai là pour l'encourager et t'aider. Indépen- damment des leçons publiques de l'illustre maître, leçons qvxi eurent un si grand éclat, ses causeries intimes et si attachantes dans son laboratoire resteront profondément gravées dans le souvenir de tous les élèves qui ont eu le bonheur de l'entendre. Tous ces enseignements exaltaient en eux le sentiment des recherches scientifiques. » Que d'aperçus philosophiques, que d'intuitions consacrées depuis par l'expérience, se déroulaient dans ces entretiens sur toutes les hautes ( 9^.5 ) questions de philosophie naturelle ! Pour en comprendre la haute signifi- cation, il faut en avoir été le témoin. » Oui, je le dis avec une vive émotion et avec le sentiment de la plus profonde reconnaissance, le maître dans la Science, au laboratoire, était aussi un guide sûr dans les luttes de la vie ; car il devenait le père de ses élèves et leur montrait une affection réelle dans toutes les circonstances de leur vie. » Ne vous étonnez donc pas si, à notre tour, notre profonde affection et le souvenir de tant de bienfaits nous portent à mêler nos larmes à celles de la famille qui nous entoure. Ce témoignage de respect et de sym- pathie d'un élève de nationalité étrangère s'adresse aussi à cette grande et noble France, que le maître nous avait appris à aimer; c'était aussi une de ses leçons, qui ne s'effacera jamais de notre mémoire et de notre cœur. » Adieu, cher et vénéré maître, reçois ce dernier et douloureux adieu; je te l'adresse du fond de mon cœur. » Adieu, ou, plutôt, comme tu l'espérais et comme lu l'enseignais, à bientôt. » COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 21 AVRIL 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel communique les lettres de regrets adres- sées à l'Académie à l'occasion de la perte cruelle qu'elle vient de faire : Un télégramme de M. Blaserna, au nom de l'Académie dei Liiicei, qui comptait M. Dumas parmi ses Associés étrangers; Une Lettre de M. Cannizaro, exprimant la part que les chimistes italiens prennent au deuil des savants français et rappelant l'influence exercée sur les progrès de la Chimie en Italie par les méthodes de recherches que Piria devait à l'enseignement de M. Dumas. Copie d'une adresse envoyée de Genève à la famille de l'illustre J.-B, Dumas. « Les soussignés, réunis spontanément à Genève pour exprimer leurs regrets de la mort du célèbre chimiste J.-B. Dumas, » Après avoir manifesté leurs sentiments comme amis des Sciences, an- ciens élèves de l'École Centrale ou collègues dans diverses Sociétés ou Aca- démies du savant dont ils déplorent la perte, C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVllI, N» 16.) ' ^/j ( 948 ) » Se souvenant que Dumas avait fait ses premiers travaux scientifiques a Genève et en avait conservé des sentiments de reconnaissance dont les Genevois doivent être fiers, » Appréciant aussi la valeur des conseils et des encouragements qu'il donnait, avec une extrême bonté, à leurs jeunes compatriotes lorsqu'ils allaient à Paris dans quelque but scientifique, » Arrêtent : » D'adresser à M™*' veuve Dumas cl à ses enfants l'expression de leur sincère douleur et de toute leur sympathie dans cette triste circonstance; » Décident, en outre, qu'une copie de la présente adresse sera envoyée respectueusement à l'Académie des Sciences de l'Institut de France, pour rendre hommage à la mémoire de son éminent Secrétaire perpétuel. D. Colladon, C. Marignac, Alph. Favre, L. Soret, Ph. Plantamour, Raoul Pictet, flerraann Fol, Alph. de Candolle, Louis Séné, Edouard Dufresne, L. Rœhrich, D' Bouvier, Samsnn, Ernest Navillo, Michel Chauvet, Fréd. Necker, F. Brun&, A. Pasteur, J. Faesch, Lombard, Émile-E. Briquet, Hornung, J. Rehfous, Mayor, Élie AVartniann, Graebe, P. Chaix, Drews, Brunel, J. Blanchot, Henry de Westerweller, Eug. Demole, Marc Micheli, Ca- simir de Candolle, Ch. Soret, Ch. Galopin, J. Adert, G. Oltramare, Bastard (M.), Henri de Saussure, D. Monnier, Albert Rilliet, Emile Naville, H. Veyiassat, E. Gautier, Des Gouttes, G. Celléi-ier, A. Kamraermann, A. Claparède, M.Thury, C. Nourrisson, Ph.-A. Guye, Marc-Monnier, Albert Dunant, Antoine Carteret, B. Reber, Théodore de Saussure, F.-Wilh. Zahn, A.-E. Iluber, Bedot, Piachaud, V. Dunant, Ernest Favre, L. Aubert, L. Micheli de la Rive, H.-J. Gosse, C. Vuillemiu, Bellamy, Favre, H. Couchet, Kampniann, F. Maurice, Laskowski, Hugo de Senger, F.-Aug. Bost, Dupuis père, Pierre Dupuis, G. Julllard, V. Gautier, E. Raymond, Maurice Schiff, E. IMarignac, F. d'Albert-Durade, A. Brun, Emile Yung, Ad. Tscluimi, E. Gardy, J. Wurth, A. Achard, M. Mundorff, P. Cra- mer, J. Brun, Léon Revilliod, Ant. Martin, Emile Ador, J.-L. Prévost, A. -M, Wartraann, A. Deriques, H. Goudet, Edouard Humbert, W. delà Rive, Chossiit, Jules Vuy, Alfred Rilliet, Henri Welier, Auguste Pictet, Edmond Boissicr, Alex.-J. Martin, F. Deléu\i, Spiess, François Lachenal. Genève, i6 avril 1884. ASTRONOMIE. — Sur lin théorème de Kant relatif à la Mécanique céleste; par M. Faye. « Ayant fait récemment une Conférence à la Sorbonne sur la forination du système solaire ('), j'ai été conduit à examiner si la théorie cosmogo- ( ' ) Je saisis celte occasion d'offrir à l'Académie le numéro du /iiit/cti/i de V Association scientifique de Fiance dans lequel celte Conférence a été reproduite. (949) nique de Laplace se rapproche beaucoup de celle de Rant, ainsi que cela résulterait de certaines réclamations d'outre-Rhin. En lisant avec soin les écrits de Kant au lieu de me contenter de simples citations, ordinairement de seconde main, il m'a été facile de constater qu'il n'y a pas la moindre analogie entre les deux hypothèses. Il y en aurait beaucoup plus entre celle de Kant et la mienne; seulenïent la première, après un magnifique début, est viciée par l'oubli d'une loi fondamentale de la Mécanique, celle de la conservation des aires, en sorte cju'eile n'a réellement aucime valeur. Elle a encore d'autres défauts que je signalerai ailleurs. » En revanche, j'ai découvert (l'expression n'est pas exagérée, comme on le verra tout à l'heure) que Rant avait formulé le premier, en 1755, c'est- à-dire quarante ou cinquante ans avant Laplace, un théorème remarquable sur les atmosphères des corps célestes. Rant n'en a fait aucun usage dans sa théorie cosmogonique, tandis que le même théorème sert de base à celle de Laplace. Le voici : « Lorsqu'un corps céleste est animé d'un mouvement » de rotation, son atmosphère ne saurait dépasser une certaine limite sans >i cesser aussitôt d'appartenir à ce corps. Cette limite, dans le plan de l'équa- » teur de la planète, est celle où la force centrifuge fait équilibre à la pe- » santeur. « En d'autres termes, si une partie de l'atmosphère vient à dé- passer cette limite, par exemple sous l'influence de la chaleur, cette partie cessera de tourner avec la planète autour de sou axe de rotation, et elle circulera dorénavant autour d'elle suivant les lois de Kepler. Elle formera ainsi dans le plan de l'équateur, tout autour de la planète, un anneau dont le bord inférieur circulera avec une vitesse égale à celle de la rotation dont la planète était animée lorsque son atmosphère s'étendait jusque-là. » En admettant pour l'atmosphère une masse insignifiante par rapport à celle de la planète, la rotation de celle-ci ne se serait pas bien sensible- ment accélérée par le retrait de celle-là; on pourrait donc conclure, de la vitesse de circulation de l'anneau, sur son bord interne, la vitesse de rota- tion de la planète. On aurait ainsi, en tout cas, une limite inférieure de cette dernière. » C'est ce que Rant a fait pour Saturne, dont la rotation était abso- lument inconnue à son époque. Elle n'a été déterminée que bien plus tard, par les observations de W. Herschel. Rant a calculé la durée de la circulation du bord de l'anneau, dont le rayon avait été mesuré par les astronomes de son temps, au moyen de la troisième loi de Repler et des éléments de l'un des satellites, et il en a déduit la rotation de la planète. 11 a trouvé ainsi 6''32"53'*. Bien plus, il est parti de là pour calculer les (95o ) limites entre lesquelles l'aplatisseuient de Saturne devait être compris. « Je répète que ce beau théorème n'a joué aucun rôle dans la théorie de Kant, tandis qu'il sert de base à celle de Laplace. Cela tient sans doute à ce quelvant a eu exclusivement en vue les anneaux de Saturne, lesquels sub- sistent encore et semblent tout aussi stables que n'importe quel astre de notre système planétaire. Kant n'a donc pu imaginer qu'en général de pareils anneaux manquaient de stabilité et se trouvaient, dès leur origine, tout dis- posés à se détruire pour donner naissance à des satellites (du moins dans l'ordre d'idées où s'est placé notre grand géomètre). Il n'a pas pensé un seul instant à attribuer la formation des satellites de Saturne à la destruc- tion d'anciens anneaux plus éloignés de la planète que l'anneau actuel. » Il reste à expliquer comment ce théorème a pu échapper à l'attention des astronomes allemands et, à plus forte raison, à celle des astronomes français, bien qu'il ait été parfaitement exposé par Kant, d'abord dans son Allgemeine Nahircjescluchte iincl Thtorie des Himmels, i ySS, puis dans son Be- weiscjnmd zu einer Démonstration des Dasejns Gotles, 1^63. Kant dit lui- même que le premier écrit, sans nom d'auteur, a été peu connu. Il aurait même échappé à l'attention de Lambert qui, dans ses Kosmologisclie Briejen, 1761, a reproduit, sans le citer, jusque dans les moindres détails, les idées de Kant sur la structure de l'univers, la voie lactée, les nébuleuses, etc. Quant au second écrit, son titre suffisait pour écarter les astronomes ('). Ils auront cru qu'il y était uniquement question de Métaphysique. » Il est donc facile de comprendre que le théorème de Kant ait été ainsi enterré. Il a eu un autre malheur. En 1794, Herschel, qui venait de décou- vrir inie tache de longue durée sur le disque de Saturne, en profita pour déterminer h rotation de cette planète, jusque-là absolument inconnue. Malheureusement, au lieu du nombre de Kant, 6''32'°53% Herschel trouva io''i6"'o\ » Si les deux durées s'étaient accordées, le hardi calcul de Kant aurait été porté aux nues, comme, plus tard, celui qui conduisit à la découverte de Neptune. Mais la différence parut écrasante (-). Par égard sans doute pour le célèbre philosophe de Kœnigsberg, on jeta un voile sur cette affaire et l'on condamna à l'oubli une belle conception qui aurait mérité un meil- leur accueil. (') Cependant Lambert l'avait entre les mains dès 1764. (^) II est à remarquer qu'elle pèse aussi en entier sur la théorie cosmogonique de La- place, d'après laquelle la durée de la rotation d'une planète doit être inférieure à la dure'e de la circulation du satellite le plus voisin. (95. ) » C'était à tort. Cette différence est un phénomène intéressant et non le résultat d'une erreur. On aurait dû conclure de cet échec, non pas que le théorème et son application à Saturne étaient sans valeur, mais seule- ment que les anneaux de Saturne ne s'étaient pas formés comme Kant et plus tard Laplace le supposaient, ou bien que, depuis leur formation re- montant à des millions d'années, cet anneau s'était sensiblement rapproché de la planète, au moins par son bord interne. La première alternative est d'accord avec mon hy|)olhèse cosmogonique, qui n'a nullement besoin du théorème de Kant, mais la seconde pourrait être soutenue. En effet, l'anneau se composant d'une multitude de très petits corps circulant iso- lément autour de la planète, il est impossible qu'il n'y ait pas entre eux des collisions, des frottements produisant une imperceptible perte de force vive (transformée en chaleur et dissipée par radiation). Dès lors la rota- tion de l'anneau a dû s'accélérer peu à peu, comme par la résistance d'un milieu; ses molécules ont dû se rapprocher progressivement de la pla- nète, bien entendu avec une h nteur extrême. Il n'est donc pas étonnant que le calcul de Kant ait échoué : pour qu'il eût réussi, il aurait fallu que l'anneau formé il y a des millions d'années, conformément à ses idées, n'eût subi aucun changement. Il n'en est pas moins vrai que ce théorème, retrouvé plus tard par Laplace, qui en a tiré un si grand parti, est bien le théorème de Kant. )) Le théorème de Kant a reçu chez nous une extension importante par les travaux de M. Roche. Lorsque la force opjjosée à la pesanteur, celle qui tend à dissoudre l'atmosphère d'un corps céleste, n'est plus la force centrifuge née de sa rotation, mais résulte de l'attraction d'un corps voisin, la déperdition du fluide s'opère, non pas autour de l'équa- teur par l'ouverture des nappes indéfinies qui caractérisent la surface de niveau limite dans le cas si bien traité par Kant, mais par deux points co- niques opposés que cette même surface présente dans le second cas ( ' ). » (') Voir, à ce sujet, le Traite de Mécanique céleste de M. Resal, en nolaiU (jue le mot de surface limite y reçoit un sens un i)eu diflcrent. ( 952 ) PHTSIQUE ET CHIMIE. — Sur féchelle des températures el sur les poids moléculaires; par M. Berthelot. « El! général, les températures sont définies par les dilalations d'un vo- lume d air déterminé et réputées proportionnelles à ces dilatations, comp- tées à partir de zéro, ou, ce qui revient au même, depuis — 273°. Les dilatations des gaz simples et composés étant sensiblement les mêmes, sous de faibles densités, il en résulte la même identité approximative pour les températures indiquées par les divers thermomètres à gaz. Il en ré- sulte encore que les rapports entre les poids d'un même volume d'air et d'un gaz quelconque, pris dans les mêmes conditions physiques, sont à peu i)rès indépendants de la température; ces rapports, ou des notnbres proportionnels désignés sous le nom de poids moléculaires, sont conti- nuellement invoqués en Chimie. « Si on les suppose invariables pour toute température suffisamment élevée et pour toute densité suffisamment faible, on est conduit à trans- porter la constance des rapports entre les poids d'un même volume des divers gaz, jusqu'au poids même de chacune des dernières particules ou molécules de ces gaz, c'est-à-dire au nombre de celles-ci : ce nombre ne changerait pas en général avec la température, lorsqu'on échauffe un gaz constant; du moins tant qu'il n'y a pas décomposition chimique. En sim- plifiant encore, on a imaginé que le nombre des molécules contenues dans un même volume était le même pour tous les gaz. C'est l'hypothèse célèbre d'Avogadro et d'Ampère. ■1 A l'origine, les dernières particules physiques des gaz simples étaient identifiées avec leurs atomes chimiques; mais l'expérience a forcé les ato- niistes à écarter cette identité pour y substituer une hypothèse plus com- pliquée, d'après laquelle la molécule physique d'un gaz simple serait formée, tantôt de 1. atome (mercure, cadmium); tantôt de 2 atomes (hydrogène, azote, chlore); tantôt de 3 atomes (ozone); tantôt de 4 atomes (phosphore, arsenic) : variabilité que la théorie n'avait pas prévue et qui s'unpose aux partisans de l'hypothèse d'Avogadro, quelles que soient lesconventions du langage. Je veux dire dans la notation atomique moderne, oîi les relations de volume des gaz comparés à l'hydrogène sont simplifiées pour l'oxygène et le soufre, mais compliquées pour les métaux; aussi bien que dans la nota- tion des équivalents, où les relations de volume, plus compliquées pour l'oxygène, sont au contraire simplifiées pour les métaux. (953) >) Quoi qu'il en soit, tout le système ne peut se soutenir que si les rap- ports entre les poids d'un même volume des divers gazdemeurent constants; c'est-à-dire si les gaz suivent les mêmes lois de dilatalion et de compres- sibilité. Autrement, rien n'autoriserait à supposer l'identité du nombre de molécules. » Observons, en outre, que l'identité du nombre des molécules de deux gaz à diverses températures n'implique pas que ce nombre demeure inva- riable : il s'ex[)liquerait tout aussi bien par des variations semblables pour les deux gaz. » Cependant celte invariabilité acquerrait quelque vraisemblance, si le travail nécessaire pour produire un même accroissement de volume à pression constante, ou bien un même accroissement de pression à volume constant, était identique aux diverses températures, c'est-à-dire si la cha- leur spécifique des gaz était constante. Or tel est le cas pour l'air, d'après les expériences faites entre o° et 200°. Dès lors, l'échelle des températures, définie par les variations de volume à pression constante du thermomètre à air (ou par les variations de pression à volume constant), sera la même que l'échelle des températures, définie par les quantités de chaleur absorbées : l'une et l'autre échelle étant d'ailleurs les mêmes pour les gaz simples qui possèdent la même chaleur spécifique sous le même volume. C'est, en effet, ce qui se vérifie très approximativement pour l'hydrogène, l'azote, l'oxygène, entre o" et 200°. Pour ces trois gaz élémentaires, la chaleur spécifique moléculaire est constante, et elle est la même soit à pression constante (6,8), soit à volume constant (4)8); la différence des deux ex- pressions répondant sensiblement au travail extérieur employé pour la di- latation pendant un degré. Cette différence représente, dans la théorie de Clausius, l'accroissement de la force vive de la translation des molécules des gaz, laquelle serait une fraction constante de l'accroissement de leur énergie totale. En tout cas, ce sont là les fondements expérimentaux de la théorie des gaz parfaits et de la théorie des poids moléculaires des gaz. » Mais l'exactitude de toute théorie, en Physique et en Chimie, est subor- donnée à l'exactitude des données expérimentales dont elle a été déduite. Si un autre groupe de gaz venait à présenter une loi différente de dilatation, on ne serait plus autorisé à admettre qu'ds renferment le même nombre de molécules, sous le même volume : la conclusion contraire serait même plus vraisemblable. 11 11 y a plus, si les gaz simples, tels que l'hydrogène, l'azote, l'oxygène, venaient à consommer des quantités de chaleur inégales, croissantes, par (954 ) exemple, pour une même variation de pression (à volume constant), ou de volume (à pression constante); ces gaz, dis-je, ne pourraient plus être réputés d'une manière nécessaire conserver un nombre de molécules inva- riable avec la température. Au contraire, la variation du nombre de leurs molécules prendrait une certaine vraisemblance. » Enfin, il pourra en être de même pour un gaz composé, tel que sa chaleur spécifique croisse avec la température sans décomposilion chi- mique : cet accroissement résultant d'iuie sorte de désagrégation molé- culaire qui, d'une part, écarte les éléments constituants de la molécule composée, en en augmentant les vitesses de rotation et de vibration, et qui, d'autre part, multiplie le nombre des molécules, sans en séparer les éléments, et cela suivant un procédé pareil à celui que nous avons exposé tout à l'heure pour les gaz simples. )) En réalité, les faits relatifs à l'ozone, gaz simple, au gaz hypoazotique, à l'acide acétique gazeux, gaz composés, fournissent des exemples incon- testés de ce genre de désagrégation moléculaire, lequel paraît exister non seulement pour ces trois gaz, mais même pour beaucoup d'autres, d'après l'étude que nous avons faite, et que nous allons rappeler, des chaleurs spécifiques des gaz simples et composés, à de très hautes températures. » Comparons, par exemple, les dilatations des gaz simples jusque vers 1600". Les volumes occupés par des poids donnés de ces gaz étant supposés les mêmes à zéro, ils croîtront pareillement, c'est-à-dire qu'ils seront encore égaux entre eux pour le groupe qui renferme l'hydrogène, l'oxygène, l'azote; tandis qu'ils deviendront une fois et demie aussi grands pour le groupe qui renferme le chlore et ses analogues, d'après M. V. Meyer. Il semble donc que le nombre de molécules du chlore, réputé égal vers zéro à celui des molécules de l'azote et de l'hydrogène, soit devenu une fois et demie aussi considérable à 1600°, toujours sous le même volume. » Il en résulte encore que l'échelle des températures définie par les dila- tations du thermomètre à air diffère de l'échelle définie par le thermo- mètre à chlore : ce dernier marquera a/ioo**, lorsque le thermomètre à air marquera 1600"^. Il n'existe d'ailleurs aucune raison valable pour préférer les indications du thermomètre à air à celles du thermomètre à chlore dans la définition des températures. » Ce n'est pas tout : nous avons établi que la chaleur spécifique des gaz simples, pris sous la densité qu'ils possèdent dans les conditions nor- males, croît avec la température : lentement à la vérité, mais suivant une progression qui devient très considérable à une haute température; de ( 9'^ ) façon à tripler , par exemple, vers 4 5oo° [)Oiir l'azote, l'oxygène, l'hydrogène. Cette variation traduit une désagrégation moléculaire digne du plus haut intérêt. En effet, vers 45oo", pendant chaque intervalle de i", la chaleur consommée parle travail extérieur de dilatation, chaleur réputée répondre sensiblement à l'accroissement de la force vive de translation des molécules, ne serait plus que la septième partie (-^j^ = 0)i4) de la chaleur consommée par l'accroissement total de l'énergie; tandis qu'elle en représente les | vers zéro I j—, = 0,42 1. » La fraction d'énergie employée en dilatation serait donc réduite au tiers de sa valeur initiale, par suite de l'accroissement progressif des forces vives de rotation et de vibration; et sans doute aussi à cause de la dislo- cation de chacune des molécules existant vers zéro, en partictdes plus simples vers 45oo°. Quoi qu'on pense sur ce dernier point, il paraît établi que la fraction d'énergie consommée par la translation des molécules des gaz simples, aussi bien que des gaz composés, diminue sans cesse, à me- sure que la température s'élève: peut-être même tend-elle asymptotique- ment vers une certaine limite, qu'el le nesaurait dépasser. Une même quantité de chaleur produit ainsi à volume constant \\n accroissement de pression déplus en plus petit; à peu près conune la tension d'un liquide vaporisé dans un espace voisin de son ()ropre volume tend vers un accroissement asymptotique, quand la chaleur croit indéfiniment. » Le chlore donne lieu à des observations toutes pareilles, et la diminution de l'énergie des mouvements de translation de ce gizest même plusra|)ide. Dès une température inférieure à 200", celte fraction d'énergie ne re|)résente guère que le tiers de l'énergie totale; vers 1800°, elle est réduite au cin- quième. Si nous définissons l'échelle des températures jiar l'égalité des quantités de chaleur absorbées, nous trouvons que, le thermomètre à air marquant 200*^, le thermomètre à chlore marquera seulement i55°. En outre, la différence croîtra avec la température, parce que la ch.deur con- sommée par la dés;igrégalion moléculaire du chlore croît pareillement. » Mais celte désagrégation existe aussi poiu' les autres éléments. Si nous imaginons deux thermomètres à air, définis l'un par les dilatations (ou les accroissements de pression à volume constant), l'autre par les quantités de chaleur, ces deux thermomètres marcheront d'accord entre 0° et 200°; mais ils discordero.nt de plus en plus aux hautes températures, à tel point que le premier indiquant 45oo°, le second marquera 88i5°. C. K., 1SS4, 1" Semestre. (T. XCVIll, N» iG.) ' 2? ( 956 ) » Une telle transformation des propriétés connues des gaz donne à réflé- chir. Au milieu de ces changements incessants et progressifs des gaz répu- tés simples, sous l'influence des hautes températures, que deviennent nos conventions et nos hypothèses atomiques sur le nombre dps molécules, hypothèses construites seulement d'après les données observées au voisinage de la température ordinaire? La constitution des particules dernières de nos corps élémentaires pourra-t-elle désormaisétre ainsi simplifiée arbitrai- rement? L'étude approfondie des chaleurs spécifiques, invoquées naguère à l'appui de ces hypothèses, cette étude, dis-je, tend à établir que la cha- leur, qui dissocie les molécules composées en leurs éléments, s'exerce pa- reillement pour désagréger les groupements, sans doute bien complexes, des particules qui constituent les matières mêmes appelées jusqu'ici élé- mentaires. » MINÉRALOGIE. — Note sur ridentité optique des ctislaux de la Herdérile d'Elirenfriedersdoifel de celle de l'Elal du Maine; par j\L Des Cloizeaux. « La Herdérite, dont les cristaux ont été décrits, il y a déjà longtemps, par Haidinger, n'avait été rencontrée jusqu'ici que dans les mines d'étain d'Ehrenfriedersdorf, en Saxe, où elle est associée à du quartz, de l'apatite violette, de la fluorine, du wolfram et de la cassitérite. Les échantillons qu'on en a trouvés ont toujours été si rares qu'auciuie analyse n'a pu encore en être faite, et l'on a admis, d'après des essais de Turner et de Plattners, que ce minéral était un fluophosphate de chaux et d'alumine. Les cristaux se rapportent à un prisme rhomboïdal droit de ii5°5'3', dont les dimen- sions, d'après les mesures de Haidinger, sont è ://:: looo : 360,177 d = 847,508 c?= 530,782. » En 1882, on a découvert à Stoneham, comté d'Oxford, Etat du Maine, d'assez gros cristaux, qui ont paru à M. Hidilen offrir une grande analogie de caractères physiques avec ceux de la Herdérite d'Ehrenfriedersdorf ('). M. Edward Dana a fait voir récemment (^) que ces cristaux, rapportés à 1 1 j. 1 un prisme rhombique de 1 16" 21', outre les formes m, g', p, e% e% b\ b\ reconnues autrefois par Haidinger sur les cristaux d'Ehrenfriedersdorf, (') American Journal of Science, t. XXVII, fcTrier 1884. {') Ibid., t. XXVII, mars 1884, (95?) offrent encore les nouvelles modifications g', g*, a\ e% è', œ={bh^g'), x=(èjy^g^). 1 1 ces deux dernières dans la zone i'e\ I.es dimensions qui résultent des mesures de M. Dana sont ^ : /^ :: looo: 359,747 0 = 849,662 rf— 527,327. » D'après une analyse de M. Mackintosh, les cristaux de Stoneham con- stituent un fluophosphate de chaux et de glucine, dont les éléments sont Acide phosphorique 44>3i Chaux 33,21 Glucine '5,70 Fluor 1 1 ,32 io4,6o Moins oxygène 4>'j6 99» 84 Densité 3 environ. » Pour identifier les cristaux des d<ïux localités, il faudrait donc pou- voir s'assurer si l'alumine, indiquée dans les essais de Plattner, n'est pas de la glucine. )) Comme il serait nécessaire de réunir les rares cristaux qui existent sur l'échantillon que possède l'École des Mines de Paris pour se procurer la quantité nécessaire à une analyse décisive, j'ai pensé qu'à défaut de ce moyen héioique et inapplicable on devait d'abord consulter les caractères optiques dont une similitude absolue fournirait un argument /jresgfwe aussi probant que l'analyse. » Un petit cristal transparent, de Stoneham, a donc été choisi parmi ceux qui sont tout récemment arrivés à Paris; il m'a fourni une plaque, presque rigoureusement normale au plan des axes et à la bissectrice aiguë qui est négative et perpendiculaire à l'arête antérieure du prisme primitif de 1 16°. Le plan des axes est parallèle aux petites diagonales des bases et il bissecte l'angle obtus de ce prisme. La dispersion est notable, avec p > v. J'ai trouvé dans l'air, à i2"C., comme moyenne de plusieurs séries d'observations concordantes : • Verre Rouge Jaune Liqueur rouge. lithium. sodium. cupro-ammonîac. 2E I2I°5l' 12I''44' 12I''22' I20°33'. { 958 ) » Dans l'iiuile, plusieurs systèmes d'anneaux, visibles à droite et à gauche et dus à des cristaux irrégulièrement enchevêtrés à l'intérieur, fournissent des mesures d'écartement assez variables. » Les deux systèmes les plus nets et les plus rapprochés ont donné : Verre Jaune Liqueur rouge. sodium. cupro-ammoiii.ic. 2 H 72° 34' 72^12' 71024' d'où 2E I20°2l' I19"45' II9°Il' (') Pour les deux plus éloignés : 2H = yG^aS', d'où 2E = i3o"2' rouge. » La célèbre collection léguée par M. Adam à l'École des Mines et dont le grand intérêt scientifique provient des types authentiques de toutes les espèces, réelles ou supposées telles, qui ont été réunies par son fonda- teur (^), avait reçu autrefois de Breithaupt, par échange, deux petits cristaux isolés de la Herdérile d'Erenfriedersdorf. L'un de ces cristaux, mis à ma disposition par notre confrère, M. Daubrée, offre, d'un côté, les 2 X J- 2 i formes /3,e', h', h'', avec fices e' et ^' dominantes; del'autrecôtése trouve une cassure vitreuse. Au moyen de trois petites faces artificielles prati- quées sur ce cristal, l'une parallèlement à sa base naturelle, p, les deux autres perpendiculaires à la première et correspondant à la modifica- tion h\ j'ai pu obtenir, sans altérer sensiblement l'aspect général du cris- tal, un solide dont deux plans sont perpendiculaires à la bissectrice obtuse positive et les deux autres à la bissectrice aiguë négative. Ces bissectrices, ainsi que le plan des axes, ont exactement la même orientation que dans les cristaux de Stoneham. L'écartement n'a pu être mesuré que dans l'huile; plusieurs systèmes d'anneaux, chevauchant les uns sur les autres, y sont aussi visibles; les plus nets m'ont conduit aux nombres suivants : » Autour de la bissectrice aiguë négative : Verre rouge. Jaune sodium. 2H„.. 74"i8' 74» 4' d'oîi2E i24"35' i'24'>i8' 2H„ 73<'44' 73-31' d'où 2 E 128" 10' i22°56' 2H« 73°25' 73''i2' d'où 2 E 122° 24' 122° t)' (') Les indices de l'iiuile em|doyce sont : « =: i ,4t!ti longe; i ,468 jaune; i ,478 hieii. (-) Pai- SCS noiiibreiises relalions el son infatigable activité, M. Adam élait parvenu à réunir les espèces et les variétés les plus raixs, connues au iiionient de sa mort, en 1881. (959 ) » Autour de la bissectrice obtuse jwsilive : Verre rouge. Jaune sodium. 2H„ loS'ii' io5°23' A travers les faces p, normales à la bissectrice obtuse, on ne voit qu'un seul système d'anneaux. » En combinant les angles d'écartement trouvés autour des deux bissec- trices, on obtient : Verre rou(je. Jaune sodium aV 'j4''29' 74° i6' p i,4G3 1,468 ou 2V 74" 8' 73055' P >,4'59 '»46i ou 2V 73055' 73043' p... 1.457 >.459 » Comme on le voit, les observations précédentes prouvent la complète identité des caractères optiques, dans les cristaux de Sloiieham et dans ceux d'Ehrenfriedersdorf, et il est dès lors permis de croire qu'ils appar- tiennent bien à la même espèce rainéralogique. » ZOOLOGIE. — Sur l'existence d'un Gorille à In ménagerie du Muséum d'Histoire naturelle; par M. Alph. Milxe-Edwauds. « Le Muséum d'Histoire naturelle a fait, au commencement de l'hiver, l'acquisition d'un jeune Gorille mâle récemment importé du Gabon. C'est la première fois qu'un représentant de cette grande espèce de Singe aiilliro- pomorphe arrive vivant en France. Son étude présente un grand intérêt au point de vue zoologique aussi bien qu'au point de vue du dévelop- pement des facultés intellectuelles. » Ce Gorille est âgé d'environ trois ans; il a déjà toutes ses dents de lait, etses canines, longues et pointues, dépassent notablement les molaires. Son caractère est très différent de celui du Chimpanzé et de l'Orang- Outang : autant ces derniers sont, à l'état de captivité, doux et sociables, autant le Gorille est sauvage, morose et brutal. Jamais il n'a donné à son gardien la moindre marque d'aflection; il ne se laisse toucher qu'avec la plus grande répugnance et, généralement, il répond aux caresses par des morsures. Il ne prend pas part aux jeux des autres Singes; c'est à peine s'il les tolère à côté de lui. Il est peu actit et se tient généralement accroupi dans un coin de sa cage ou assis sur une branche, le dos appuyé au mur. ( 96P ) ne se déplaçant guère que pour aller à la recherche de ses aliments. Il se sert cependant avec adresse de ses mains, qui sont extrêmement vigou- reuses. Ses lèvres sont moins mobiles que celles du Chimpanzé, surtout la lèvre inférieure, qu'il n'étend jamais en forme de cuiller lorsqu'il boit. Ses yeux extrêmement mobiles, la proéminence de ses arcades sourcilières, son nez aplati et ses narines d'une largeur démesurée lui donnent une physionomie tout à fait particulière. Son intelligence semble peu déve- loppée, et eu tout cas très inférieure à celle des autres Singes anthropo- morphes, même des Gibbons. " GÉOGRAPHIE ET NAVIGATION. — Note accompagnant ta présentation des Cartes marines et des documents hydrographiques offerts à l' Académie par le Dépôt des Caries et Plans, au nom du Département de la Mâtine. Noie de M. DE JONQUIÈRES. « J'ai fait remettre à la Bibliothèque et j'ai l'honneur d'offrir à l'Aca- démie une série de Cartes marines et de documents hydrographiques, des- tinés à mettre à jour la collection incomplète qu'elle possède. » L'Académie verra dans cet hommage, non seulement la reprise d'une tradition qui est une véritable prérogative pour le Dépôt des Cartes et Plans, mais encore — je le désire et le demande — l'occasion d'un remerciement pour l'honneur insigne qu'elle vient d'accorder à cet Établissement, en appelant coup sur coup son Directeur et l'un de ses Ingénieurs à venir prendre place dans son illustre Compagnie. » Le Catalogue imprimé qui accompagne cette volumineuse collection et quelques spécimens de Cartes, publiées dans ces dernières années, que je dépose sur le Bureau, me dispensent d'entrer dans de longs détails. Je me bornerai donc à quelques explications qui, je l'espère, ne seront pas accueillies sans intérêt. » Ces Cartes complémentaires, au nombre de plus de mille, toutes dressées, gravées et imprimées par le Dépôt, proviennent de sources di- verses. » Les unes, un tiers environ, sont la reproduction et la traduction de celles qu'ont publiées les services hydrographiques de nations étrangères; un second tiers résume des travaux mixtes, français et étrangers; les autres enfin sont d'origine exclusivement française. » Pour les premières, le Dépôt de la Marine est en relations d'échange avec les bureaux hydrographiques étrangers qui, par réciprocité, reçoivent (96' ) tous nos travaux et en font la base de leurs propres publications sur les mêmes parages. Les Cartes des deux premières catégories sont successive- ment tenues au courant de toutes les corrections de détail que des explora- tions postérieures à leur rédaction leur font subir à l'étranger, soit dans les contours du littoral ou dans la topographie avoîsinante, soit dans les chiffres de sondes, soit enfin dans les déclinaisons de l'aiguille aimantée qu'elles in- diquent. Les corrections dont il s'agit sont, au fur et à mesure, mention- nées au bas de chaque Carte, avec le millésime de l'année où elles ont été faites. » D'autres Cartes, fort nombreuses (car le présent lot en compte à lui seul plus de trois cent cinquante de cette troisième catégorie), sont, comme je viens de le dire, le résultat de travaux originaux, exécutés sur les divers points du globe par les officiers de marine ou les ingénieurs hydrographes français. L'Académie en trouvera notamment, dans cette collection addi- tionnelle, qui sont dues aux amiraux, conunandants ou officiers de marine: Cloué, Courbet, Pierre, Mouchez, Marcq de Saint-Hilaire, Olry, Rallier, rieuriais, Turquet de Beauregaid, Leclerc, Banaré, de la Chauvinière, Besson, Cliambeyron, Guépratte, Fournier, Béhic, Vavin, Feyzeau, Paris, Ravel, Poullain de Saint-Paie, de Kersabiec, etc., et aux ingénieurs hydro- graphes : Gaussin, Ploix, Manen, Bouquet de la Grye, Héraud, Ger- main, Caspari, Hanusse, Hait, Renaud, Vidalin, Estignard, Larousse, etc. » Plus tard, je ferai remettre à la Bibliothèque celles dont on s'occupe au loin à réunir les Tualériaux ou dont on achève, au Dépôt même, la con- struction, la gravure et l'impression, sous l'habile direction de M. l'Ingé- nieur en chef Gaussin, de M. Ploix, qui le seconde dans cette branche de service, et des autres ingénieurs et officiers de marine qui y sont attachés d'une façon permanente ou temporairement. » Les travaux récents se rattachent à toutes les parties du monde : côte occidentale de France, Terre-Neuve, ^Nouvelle-Calédonie, Iles de la Société, Madagascar, Terre de Feu, littoral de la Tunisie et de l'Algérie, côtes xlu Tonkin, etc. » Ces trois dernières explorations méritent d'autant mieux une mention spéciale, que le Ministère de la Marine y consacre, en ce moment, des efforts plus considérables, dans la mesure des ressources, malheureusement trop restreintes, que le Budget met à sa disposition. » Nos honorables Confrères ont pu voir, à l'Exposition du cap Horn (au Palais de l'Industrie), sous la forme d'une grande carte provisoire, un aperçu des levés exécutés dans ces parages, en 1 882-1 883, par les officiers ( 9<^>- de la Romanche, sous la direclion de M. le capitaine de frégate iMarlial, avec une activité et, vu la difficulté des lieux, avec un zèle courageux qu'on ne saurait louer trop haut, et auquel noire Confrère M. Hervé Mangon rendait publiquement hommage, il y a peu de jours, dans une autre en- ceinte. » Une autre mission hydrographique a déjà levé une portion notable de la côte de Tunisie, sous la direction de M. l'ingénieur hydrographe Maneu, avec le concours des officiers du Linois, que commande M. le capitaine de frégate de Magnac, bien connu de lAcadémie par ses travaux sur l'Astro- nomie nautique. Ce beau travail sera continué, pendant la campagne qui va s'ouvrir, sous la direction de M. l'ingénieur hydrographe Héraud, avec le concours des mêmes officiers de marine. » Une troisième mission, dirigée par M. l'ingénieur hydrographe Renaud, poursuit activement l'exploration, plus urgente encore, des côtes du Tonkin. Le glorieux Amiral, dont l'épée a brisé la résistance désespérée des rebelles annamites et pseudo-chinois à Thuan-an et à Sontay, prête à celte mission le concours empressé de sa division navale et, personnellement, lui témoigne l'intérêt le plus soutenu, le plus efficace et le plus compétent. » Les travaux de ces trois Missions sont donc menés de front et rédigés avec toute la célérité possible. Mais, à ce propos, on ne doit pas oublier qu'avec les procédés et les instruments perfectionnés dont on dispose de nos jours, les levés hydrographiques sont exécutés si rapidement, qu'il ne faut pas moins du double, ou même du triple du temps qu'ils ont exigé sur place, pour en faire, à Paris, la vérification et la construction, bien que la journée de travail ait, au Dépôt de la Marine, une durée exceptionnelle. L'exacti- tude de cette construction, de même que le fini du dessin et la beauté de la gravure, offrent, au surplus, une am|de compensation à cette apparente lenteur, et ceux qui pourraient désirer une publication plus hâtive se- raient assurément les premiers à ne pas vouloir l'acheter au prix des moindres sacrifices dans cette perfection finale qtu, depuis Beautemps- Beaupré, a toujours été l'honneur de l'hydrographie française. » On commencera aussi, dans quelques semaines, la revision de la Carte du notre île méditerranéenne, si profondément française, dont le levé, dû à M. de Hell, date des dernières aimées de la Restauration. » Enfin, M. le capitaine de frégate Brault continue à compulser, avec un zèle qui ne se dément pas, les milliers d'observations qui lui sont four- nies par les journaux de bord de nos navires de guerre, pour en tirer ces belles cartes de venis, de courants et aulies, qui ont été déjà appréciées ( î>63 ) par l'Académie et qu'elle retrouvera dans la présente collection, tandis que son collègue M. Baiiaré poursuit avec une ardeur infatigable l'incessante publication des Inslructio)is nauliiiues e[ des Nolices hydrographiques dont la rédaction lui est confiée et se cumule avec d'autres travaux du même ordre. » Ainsi l'Hydrographie française, et sous ce litre Je comprends les dé- terminations astronomiques, météorologiques et magnétiques, poursuit activement son œuvre. Elle se maintient au rang élevé où l'ont portée les travaux des La Pérouse, des Bougainville, des d'Entrecasteaux, des de Rossel, des Borda, des Beautemps-Beaupré, des Dupetit-Thouars, des Du- perrey, des Lavaud, des Dumont-d'Urville, des Jurien de la Gravière, des Monnier, desDaussy, des Bégat, des Le Bourguignon-Duperré, des Daron- deau, des La Roche-Poncié, s'inspirant, dans ses travaux et ses pro- grès, de cette tradition séculaire que, de nos jours, continuent avec éclat des officiers de marine et des ingénieurs hydrographes, connus de l'Aca- démie et dont notre éminent confrère M. Faye citait plusieurs avec éloge dans notre avant-dernière séance. Qu'il me permette de le remercier ici de l'hommage public que sa [)arole si autorisée a spontanément rendu à leurs travaux. » h .^ n CHIAIIE AGRICOLE. — Sur la séparation de l'acide phosphorique dans les terres ai-ables. Note de M. de GASPAnux. « Dans une Note de M. Lechartier, présentée à l'Académie par M. Debray et insérée aux Comptes rendus, numéro du 3i mars, M. Lechartier signale l'imperfection d'une méthode de séparation de l'acide phosphorique dans les terres arables, que j'avais communiquée à l'Académie en janvier 1884. » L'observation de M. Lechartier est parfaitement fondée; il est certain qu'on ne retrouve pas la totalité de l'acide phosphorique engagé dans une masse relativement considérable de sesquioxyde, après calcination, en reprenant la masse calcinée et pulvérisée, à froid, par de l'acide azotique au jj. » Je suis d'autant plus heureux de cette rectification, qui peut empê- cher les analystes de faire fausse roule, que j'ai reconnu moi-même cette lacune par des expériences suivies, que j'ai communiquées à M. Peligot. Par discrétion, pour ne pas fitiguer l'Académie, je me suis contenté de faire insérer une partie de ma Lettre à M. Peligot, en février dernier, dans le journal V Jgricullure de M. Barrai. G. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVIII, K" !6.) 120 ( 9^4 ) » J'avais donc devancé la Communication de M. Lecharlier, et cet ac- cord entre nous, recevant la publicité des Comptes ren La calcination avait pour objet d'économiser l'emploi de ce réactif dans les lavages; mais c'est une économie à laquelle il faut renoncer, et les chimistes qui s'occupent des dosages d'acide phosphorique, soit dans les terres, soit dans les roches, sont désormais bien avertis. » La calcination ne devient innocente et même utile qu'en présence d'une proportion notable de terres alcalines dans la masse soumise à la calcination; alors l'attaque acide par l'acide azotique dilué à froid dissout toujours la totalité de l'acide phosphorique de l'échantillon. » GÉOGRAPHliî. — Vitesse qualleignent les Lapons avec leurs patins à neige. Extrait d'une Lettre de M. Nordexskiold à M. Daubrée. a J'attachais beaucoup d'importance à vérifier la distance que les La- pons qui m'ont accompagné au Groenland, lors de ma dernière expédi- tion, ont parcourue sur la glace intérieure avec les patins à neige [skidor)^ distance qui, d'après leur évaluation, était de aSo""", soit /jGo''™, aller et retour, franchie en 5^ heures. » Pour m'assurer de l'exactitude de cette affirmation, qui a paru à beau- coup de monde exagérée, M. Oscar Dickson, sur ma demande, a bien voulu organiser unç course de skidor k Quickjock, en Laponie. Ce sport, d'un nouveau genre, a eu lieu le 3 du présent mois. La distance a par- courir était de 227''" (aller et retour). Voici les résultats de cette course : » Premier priXj 35o francs. — Gagné par mon compagnon lapon au Groenland, Pavo Lars Tuorda, qui a parcouru cette distance en 21 ''22™, repos compris. » Deuxième prix, 25o francs. — Gagné par le Lapon Pehr Olof Liindta, en 21 ''22", 5. » Troisième prix, i4o francs. — Gagné par le Lapon Apmut Arrhman Perauri, en 21'' 33", 5. ( 965 ) » Quatrième prix, 90 francs. — Gagné par le Lapon Nils Petter Tuorda, en 2i''5o'". » Ciiiquième prix, 56 francs. — Gagné par le Lapon Tohan Gustafson Juggijur, en 2i''56". » Ces quatre premiers concurrents ont donc franclii la distance avec une vitesse moyenne de plus de lo""" par heure. » Quatre autres concurrents ont reçu chacun une prime de 35 francs pour avoir parcouru !a distance en 25 à 26 heures. » Tous les concurrents sont arrivés au but en parfaite santé, sans être épuisés, et ont pris part aux réjouissances qui avaient été organisées pour fêter ces exploits extraordinaires. 1) Il faut ajouter que plusieurs des concurrents avaient parcouru la veille de 70 à loo"*™ pour venir de chez eux au point de départ de la course. )) Comme vous Voyez, cps résultats brillants confirment complètement les assertions de mes braves Lapons au Groenland. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de présenter une liste de candidats pour une place d'Académicien libre, laissée vacante parle décès de M. du Moncel. Cette Commission doit se comjioser de deux Membres pris dans les Sections de Sciences malhéni.iliques, de deux Membres pris dans les Sec- tions de Sciences physiques, de deux Membres libres et du Président en exercice. Les Membres qui réunissent la majorité des suffrages sont : Pour les Sciences mathématiques : M. Bertrand, M. Jamin. Pour les Sciences physiques : M. Dacbrée, M. Bocssingallt. Parmi les Académiciens libres : M. Lalaxxe, M. Larrev. I.'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats à présenter à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour une place d'Astronome titulaire, laissée vacante à l'Observatoire de Paris par le décès de M. Vvon ViUarceau. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier can- didat, le nombre des votants étant Sa, M. Leveau obtient 5o suffrages. M. Callandreau i » M. Paul Henry i » Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant Sa, M. Callandreau obtient 3i suffrages. M. Paul Henry 21 » En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre com- prendra : En première ligne M. Leve.vu. Eii seconde ligne M. CAi-LAXoitEAC. MEMOIRES PRESENTES, Un Anoxyme adresse à l'Académie, pour le Concours du prix Barbier, un Mémoire portant pour épigraphe : « Scire potestates herbariun usumque medendi ». (Renvoi à la Commission.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance : Le numéro de juin i883 du Bnllettino publié par le prince Boncompagni. Ce numéro contient deux articles de M.^. Favaro portant pour titres : « Vita di Léon Battista Alborti di Girolnmo Mancini » et « Nicolaus Coppeinicus von Leopold Prowe ». Ce numéro renferme en outre les annonces biblio- graphiques des publications récentes sur les Sciences mcithémaliques, jjhy- siques et astronomiques. 9^7 ) ASTRONOMIE. — /îspecl de la planète Uranits. Note de M. Perkotis, présentée par M. Faye. « Nous avons, M. Tliollon et moi, continué à observer, avec l'équalo- rial de i4 ponces de l'Observatoire de Nice, la tacbe brillante que nous avions déjà vue, avec M. Lockyer, au bord inférieur de la planète ('), le 18 mars dernier, à lo'^ temps moyen de Nice, et dont il a été question dans ma Note du 24 du même mois. » Les observations ultérieures nous ont montré qu'elle se trouvait dans le voisinage de l'équateur d'Uranus. Cette tache est difficile à voir sur le disque, et, quand on l'entrevoit dans ces conditions, il règne une grande incertitude sur sa position exacte. Elle devient plnsappaiente lorsqu'elle ap- proche du bord, où elle produit unesolution deconlinuiléqni tranche par sa couleur sur le contour généralement sombre de la planète. C'est ainsi que nous avons pu l'observer, avec une facilité relative, le i^'' avril, vers ii**, au moment où elle se trouvait à l'extrémité nord du diamètre équatoriid, et, le lendemain 2, vers 10'' 4o'", à l'extrémité sud. Le 7 avril, à 10'' 3o™, le 12, à ii'\ on la voyait de nouveau dans cette position. » Ces observations, faites à la limite de la visibilité, exigent des condi- tions très favorables. Comme les illusions sont possibles dans ce cas, il est à désirer que d'antres observateurs, munis de puissants instruments, les contrôlent. » Les apparences et l'indétermination dans la durée du phénomène, le I*'' avril, jour des meilleures images, montrent que les faits observés sont dus plutôt à une bande lumineuse qu'à une simple tache, ce qui rend in- certaines les heures des observations. Eu égard à cette circonstance, elles se trouvent assez bien d'accord avec une durée de rotation qui serait peu éloignée de dix lieures. » L'aspect général de la planète s'est présenté, dans son ensemble, ce que nous l'avions vu dès le premier jour, mais avec quelques modifica- tions : rhémis[)hère nord-ouest, dans la lunette (en réalité, riiémisphére nord de la planète), est plus sombre que l'hémisphère sud-est (hémisphère sud). Les taches noires, que nous avions tout d'abord comparées aux ta- ches de Mars, se rapprochent davantage des bandes de Jn[)iler. Le i^'' avril ") Les positions lic la lat-lie se rappurtent à l'iiiiage d'Uranus vue dans la lunette. (968 ) notamment, nous avons vu ces bandes avec une netteté qui ne laisse au- cun doute à cet égard. » M. Trépied, de passage à l'Observatoire, a bien voulu se joindre à nous pour les observations du 12. Bien qu'il ne fût prévenu ni de la na- ture ni de la position des taches, il a vu les bandes et la tache brillante où nous les avions vues nous-mêmes. II a noté, en outre, dans la partie bril- lante une condensation qui nous avait échappé. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Changements observés sur les anneaux de Saturne (Observatoire de Meudon). Note de M. E.-L. Trouvelot, présentée par M. Janssen ('), ' « Dès l'année iSyS, j'ai montré (^) que la forme variable de l'ombre portée par le globe de Saturne sur la surface des anneaux ne pouvait être que la conséquence de changements de niveau se produisant sur cette surface. J'ai aussi montré que l'anneau nébuleux avait subi des change- ments profonds depuis les observations de Bond, Lassell et autres; et en- core, que la bordure extérieure de la division Cassinienne était sujette à des changements de forme que j'ai indiqués. )) Mes observations de cette planète, continuées avec assiduité depuis cette époque, n'ont fait que confirmer ce que j'ai publié en 1875 et éta- blissent définitivement que les anneaux ne sont pas fixes, mais très varia- bles. Comme je prépare maintenant une Planche de Saturne, qui doit accompagner une Note plus étendue et plus détaillée que je compte faire paraître sous peu, je me bornerai à donner ici une idée succincte des chan- gements importants qui se sont produits dernièrement sur Saturne. » Je commencerai d'abord par ceux qui se sont pi'oduits sur l'anneau extérieur A, et dont M. Perrotin a dernièrement entretenu l'Académie. Il est de toute évidence que des changements très profonds viennent de se produire sur cet anneau, et sur l'anneau B son voisin. La division d'Encke n'existe plus, ou, si elle existe, elle s'est notablement rapprochée de la divi- sion Cassinienne. Ce qu'il y a de certain, c'est que je ne vois plus rien à sa place avec la lunette de 8 pouces; mais, en revanche, on voit une division plus large et plus accentuée qu'elle n'était, beaucoup plus près de la di- (') Cette Note a été remise à M. Jansstn il y a quinze jours. (-) On same physical observations of the planet Satiun [Proceeciings 0/ t/ie Ji/wric/in Academy of Jrts and Sciences, vol. III, p. I74)- { 9(^9 ) vision Cassinieiine. C'est le i5 févjier de la présente année que, pour la première fois, j'ai reconnu que la division d'Encke avait changé de place. En même temps, j'ai aussi reconnu que la zone de l'anneau A, située entre cette division et la division Cassinienne, était beaucoup plus blanche et plus lumineuse que je ne l'avais jamais vue auparavant. Ces changements devaient être très récents, car les 1 1 et 12 février, ayant observé Saturne, j'ai noté que la division d'Encke était parfaitement visible; et sur le dessin de la planète qui accompagne ces notes, cette divisioii est représentée à sa place habituelle. » Dans cette même soirée du i5 février, j'ai aussi découvert des chan- gements certains sur l'anneau B. On sait que cet anneau est divisé en trois zones parallèles. Depuis que j'observe Saturne, ces zones m'ont toujours paru être à peu près de même largeur. La zone interne, qui est voisine de l'anneau nébuleux, est la plus foncée; et la zone externe, qui forme la bor- dure interne de la division Cassinienne, est la plus brillante. Durant cette soirée, j'ai reconnu que celte dernière zone était beaucoup plus étroite que d'habitude sur l'anse orientale, salargeur étant certainement diminuée au moins de moitié. Elle paraissait aussi plus brillante, et se distinguait très nettement de la zone grisâtre intermédiaire. Le 20 février, j'observai encore le même phénomène, mais celte fois-ci sur l'anse occidentale ; tandis que, sur l'anse opposée, il était très difficile de reconnaître s'il existait. M En 1882, j'ai également observé des changements très apparents sur la zone interne de l'anneau B qui touche à l'anneau nébuleux, qui tantôt apparaissait très foncée, et tantôt se distinguait à peine. » L'anneau nébuleux montre également des variations très remarqua- bles. Tantôt il est très facilement visible à l'Est, tandis qu'on le distingue difficilement à l'Ouest; tantôt c'est l'opposé qui a lieu. » La zone brillante et étroite, qui se trouve maintenant sur l'anneau A, entre la division Cassinienne et la nouvelle division d'Encke, a aussi montré des variations d'éclat sur les anses ; et tandis qu'elle était brillante sur l'une, elle était à peine visible sur l'autre. » J'ai montré, dans le Mémoire cité plus haut, que l'ombre portée par le globe saturnien sur l'anneau change quelquefois de forme. Cette ombre n'a plus aujourd'hui la même forme que je lui reconnaissais les aiuiées précédentes. Le i5 février dernier, le même jour où j'ai reconnu les chan- gements survenus sur l'anneau extérieur A et sur l'anneau intermédiaire B, j'ai aussi reconnu que l'ombre du globe sur l'anneau B, au lieu de former une seule courbe, concave vers le bord de la planète comme auparavant, ( 9;o ) formait deux courbes concaves, unies par leur extrémilé intérieure, et for- mant là un angle très marqué, dû à l'intersection de ces deux courbes, cet angle se trouvant un peu plus près de la division Cassinienne que de l'an- neau nébuleux. Depuis ce jour, j'ai toujours vu celte même forme à double courbure, qui est encore visible aujourd'hui. » Les ellipses élégantes décrites par les anneaux de Snturne autour de la planète nous apparaissent avec un caractère de symétrie qui paraît si évident, qu'il s'impose pour ainsi dire à l'esprit, et produit des illusions qu'il n'est pas toujours facile de reconnaître. De là une tendance naturelle chez les observateurs à représenter sur les deux anses, et même tout autour . des anneaux, des particularités qu'ils n'ont bien reconnues qu'en un seul endroit. Je me rappelle avoir souvent observé des particularités de détail sur une anse, qu'd m'était ii)i[)ossible de voir sur l'anse opposée; mais l'idée de symétrie que je supposais aux anneaux était tellement invétérée en moi, que j'attribuais l'invisibilité de ces formes, soit au décentrage de l'objectif, soit à une habitude de mon œil, qui aurait mieux vu sur un côté que sur l'autre, etc. Aujourd'hui que j'ai reconnu mon erreur, je suis certain que la surface des anneaux est loin d'être symétrique; et j'ai re- connu qu'il est même assez rare que les détails de forme ou de structure existant sur une anse soient exactement reproduits sur l'anse opposée. Les anneaux sont essentiellement variables. » Ces observations nous assurent que les anneaux ne sauraient être des masses solides, puisqu'il se produit en eux des changements de forme que l'on ne saurait expliquer par leur rotation tout d'une pièce. L'hypothèse que ces ar.neaux sont composés d'une multitude de corpuscules, de petits satellites, décrivant des orbites indépendantes autour du centre de gravité de la planète, nous paraît beaucoup plus probable, et, dans tous les cas, elleexplique mieux les phénomènes observés. Cette hypothèse de satellites décrivant des orbites indépendantes expliquerait facilement pourquoi il a été impossible jusqu'à présent de déterminer la période de rotation des anneaux. » Par des expériences de photométrie bien conduites, mais fort délicates, faites vers l'opposition et vers les quadratures de la planète, on arriverait peut-être à reconnaître si les anneaux de Saturne sont réellement formés d'une multitude de petits satellites. En effet, si nous avons affaire à des satellites, ils devront nous paraître plus lumineux vers l'opposition, quand ils nous présentent leur face qui reçoit directement les rayons solaires, que vers les quadratures, où la face qui nous est présentée reçoit moins di- ( 971 ) reclement ces rayons, et se trouve même un peu réduite par un com- mencement de phase. Bien que l'éloignenient considérable de Saturne nous rende ses pliases [)eu sensibles, U est cependant certain que, vers les quadratures, son bord opposé au Soleil paraît beaucoup plus sombre que celui qui est lourué vers lui. Il devrait en être de même sur des satellites, et celle réduction de lumière serait peut être sensible à nos instruments. » GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces du troisième ordre. Note de M. C. Le Paige, présentée par M. Hermile. « Les travaux de plusieurs géomètres, MM. Cremona, Caporali, Vero- nese, de Paolis, ont fait voir l'importance que présente, dans la théorie des surfaces du troisième ordre, l'étude d'iuje certaine configuration [i5„,203], formée par deux tétraèdres homologiques, leur centre et leur plan d'ho- mologie. Ces recherches se rapportent, soit à la distribution des droites de la surface, soit à l'interprétation géométrique de certains invariants. 1) On peut inscrire complètement de pareilles configurations à une sur- face S3. » Sur la surface, prenons deux points arbitraires X^,X.,, par lesquels nous faisons passer deux cubiques gauches c^, k^, entièrement situées sur 83. » Ces deux courbes ont en commun trois auire? points A',B',C'. » Les droites X, A', X, B', X,C' rencontrent S3 eu trois points Y,, Z,, U,. Les trois couples de droites Y, Z,, A' B', Z, U,, B'C; U,X,,C'A' se rencon- trent respectivement en des pointsC, A, B, situés en ligne droite et appar- tenant à Sj. » Si l'on opère de même avec X^, on obtient des points Yo, Z^, U^. Les côtés du triangle Y^, Zj, Uj passent également par A, B, C. » Les quatre droites X,X2, Y, Y^, Z,Zo, U, Uj concourent en un point Q de la surface. » On a bien, comme on le voit, une couBguralion [iSj, 2O3J, dont les quinze points appartiennent à S3. » L'existence de ces configurations sur une S3 conduit au mode suivant de génération de ces surfaces. » Une surface S3 peut toujours être engendrée par les intersections de quatre faisceaux de plans, dont les axes sont situés dans un plan, obtenus enjoignant ces quatre axes respectivement aux points marqués, par tous les plans de l'espace, sur quatre droites arbitraires, non situées deux à c. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVIII, N» 16.) I^^ ( 972 ) deux dans un même plan, et n'appartenant pas à un même système de gé- nératrices d'une surface du second ordre. » La surface passe par les sommets du quadrilatère formé par les axes des faisceaux, par les sommets des deux tétraèdres qu'on obtient en joi- gnant ces axes respectivement aux points où les quatre droites arbitraires sont rencontrées par leurs deux transversales communes, et enfin par le centre d'honiologie des deux tétraèdres. » Nous nous bornerons à mentionner ces résultats, que nous comptons démontrer ailleurs et qui, nous l'espérons, conduiront à des résultats inté- ressants relatifs aux surfaces du troisième ordre. » GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces à pente uniforme et les réseaux proportionnels. Note de M. L. Lecornc. « Nous entendons par surface à pente uniforme une surface dont chaque ligne de plus grande pente a toutes ses tangentes également inclinées sur la verticale, autrement dit une surface dont toutes les lignes de plus grande pente sont des hélices à base quelconque. Ces lignes coïncident nécessai- rement avec un système de lignes asymptotiques; ce sont aussi des paral- lèles de la surface, en désignant par là des courbes le long desquelles le plan tangent possède une inclinaison donnée. Elles sont coupées par les lignes de niveau en parties proportionnelles : cette propriété subsiste en projection horizoi)l:de, et l'on obtient ainsi luie famille de courbes planes coupées par leurs trajectoires orthogonales en familles proportionnelles. » La considération des réseaux plans de ce geiue, que nous proposons d'appeler réseaux proportioimels^ peut être utile dans certaines questions. Elle fournit, par exemple, la solution de ce problème d'Hydrodynamique plane (pour un liquide de densité constante) : Trouver un régime perma- nent dans lequel les vitesses soient normales aux courbes d'éijale vitesse. En effet, la continuité du liquide exige alors que les courbes d'égale vi- tesse soient partagées proportionnellement par les trajectoires des molé- cules. » Soient p le rayon de courbure géodésique d'une ligne de pins grande pente hélicoïdale, et T son rayon de torsion. La courbure totale de la surface est, au signe près, égale à — • Soit / l'angle d'inclinaison des tangentes sur la verticale, angle que nous appellerons \e paramétre delà ligne considérée. On a la relation p = Tcot/. D'autre part, pour un déplacement ds eltectné (973 ) sur la conrbe de niveau, la variation de / est donnée par ih = — T di, ou bien '[ =— f/arctangf I » Celte équation subsiste dans toutes les déformations de la surface, supposée inextensible, pourvu que T continue à désigner le rayon de cour- bure totale (devenu différent du rayon de torsion). On peut démontrer que la réciproque est vraie. Si donc on nomme hélice virtuelle d'une sur- face tonte courbe dont le rayon géodésique est dans un rapport conslant avec le rayon de courbure totale, et paramètre d'une hélice virtuelle l'arc qui a eu pour cotangente ce rapport constant, on est conduit à ce théo- rème : » La condilion nécessaire et siiffisante pour quon puisse déforme) une sur- face, lie manière à oblenir une surface à pente uniforme, est quil existe sur elle une série d'hélices viiluelles dont C écartement, infiniment petit, soit partout égal à il variation du paramètre, multipliée par le rayon de courbure totale. » On peut ajouter que les trajectoires orthogonales coupent alors les hélices virtuelles en parties proportionnelles, et que leur écartement varie en raison inverse du cosinus du paramètre. » L'équation caractéristique des surfaces à pente uniforme (en suppo- sant l'axe des z vertical) est /•/)- + 2 spq -h tfj^ =, o. » Son intégrale est donnée par l'ensemble des trois équations z= ^{x sina —j^ cosu) + u, a/ . . du o =— p(.r cosa H- j sina) + -y-? o = — ^(x sina — >"cosa) + d'il da -1 a et |3 étant des paramètres arbitraires, et u une fonction de ces paramètres, définie par la nouvelle équation d-U r; du ïï;^ + r^ ;rp = "■ » En posant |3 = (a?, j) = o la projection horizontale de l'hélice donnée. En rem- plaçant a; et ^ par leurs valeurs tirées de l'équation (2), après avoir fait 7 = 0, on trouve, pour déterminer F(a), une équation différentielle de la forme ^[F(a), F"(a),«] = o. M Si l'inclinaison de la tangente à l'hélice diffère de /j'i", on commencera par considérer l'hélice à 45°, tracée sur le même cylindre. Quand on aura mis les équations de la surface correspondante sous la forme (2), il suffira, pour achever le prohléme, de multiplier s par un coefficient constant facile à calculer. » Signalons, en terminant, la propriété suivante : » Les lignes asymptotiques d'une surface à pente uniforme se coupent en chaque point sous lui angle dont la tangente est double de celle de l'angle formé par le méridien et le parallèle. » MÉCANIQUK. — Sur le principe du prisme de plus grande poussée, posé par Coulomb dans la théorie de l'écjuilibre-limite des terres. Note de M. J. Bous- siNESQ, présentée par M. de Saint- Venant. (c On peut dégager de la théorie de l'équilibre-limite la propriété sui- vante de maximum, qui est comme l'expression développée du principe du prisme de plus grande poussée émis et si ingénieusement utilisé par Coulomb en 1773 [Savants étrangers, t. VU, p. SSq) : La poussée exercée effectivement sur la paroi mobile continuerait à s'y exercer si le massif pulvérulent se terminait à la surface de rupture la plus éloignée de la paroi, toute la masse sous-jacente devenant solide, et elle est la plus forte des poussées qui ont lieu à l'état d'équilibre-limite quand le massif se trouve limité ainsi par une surface rugueuse allant du bas de la paroi mo- bile à la surface libre. » Observons, pour le démontrer, que, dans le cas d'iui massif indéfini derrière la paroi mobile, la surface de rupture en question, que j'appellerai S, éprouve sur toute son étendue des pressions inclinées par rapport à sa normale d'tm angle égal à l'angle même, f ou f', du frottement intérieur des couches à travers lesquelles elle passe : donc le même mode d'équi- libre-limite subsisterait si le prisme de terre qui se détache restait seul pulvérulent et s'éboulait en glissant contre la masse sous-jacente, supposée, au contraire, devenue solide. Or, soit S' toute autre surface menée dans le ( 976 ) massif, au-dessus ou au-dessous de S, depuis le bas de la paroi jusqu'à la surface libre. Les pressions exercées sur ces divers éléments, dans le mode effectif d'équilibre déjà considéré, feront évidemment, avec la normale à ces éléments, certains angles, -y, généralement plus petits que l'angle maxi- mum çp ou f'. Si donc la partie du massif située au-dessous de S' devenait solide et acquérait en même temps le degré précis de poli nécessaire pour que l'angle de son frottement contre le sable se réduisît partout aux va- leurs y, ce même mode d'équilibre-limite subsisterait dans la masse supé- rieure à S', restée, par hypothèse, pulvérulente; et la poussée contre la paroi mobile serait encore celle, P, qui s'y exerce en effet lors d'un com- mencement de renversement. Mais il n'eu sera plus nécess.iiremeut de même si l'on restitue à la partie du massif inférieure à S', devenue ainsi solide, sou degré naturel de rugosité, correspondant à l'angle ç ou 9' de frotte- ment contre le sable situé au-dessus; car alors elle pourra retenir davantage celui-ci et, par conséquent, faire descendre sa poussée au-dessous de la limite P. C'est ce qui a lieu, notamment, quand S' passe par-dessus S, cas où la surface de rupture, obligée de se déplacer, vient se confondre avec S', sinon même s'élever encore plus, et, supposé que l'on adopte précisé- ment cette nouvelle surface de rupture pour limite inférieure du massif, l'obliquité des pressions y augmente jusqu'à f ou ç>'. Quand, au contraire, la nouvelle surface S' est tout entière au-dessous de S, rien n'est changé à l'équilibre-limite primitif, vu que la masse pulvértdente située au-dessus de S peut continuer à glisser sur celte surface, tandis que la partie com- prise entre S et S' est retenue par le frottement de S'. Et, en effet, la poussée reste alors égale à P; car si elle devenait moindre, en traçant, dans le massif ainsi limité par la surface S', la surface S et appliquant le raisonne- ment précédent au nouveau massif partiel supérieur à S, celui-ci pourrait exercer une poussée non moins faible; conséquence inadmissible, puisque P est déjà sa poussée minima. Ainsi, en supposant successivement le massif limité, à partir du bas de la paroi mobile, par des surfaces S' de moins en moins montantes, la poussée grandira à mesure que la surface de rupture, d'abord supérieure à S, s'en rapprochera : elle atteindra la valeur P quand S' se confondra avec S, et elle restera désormais stationnaire, comme la surface de rupture, dès que S' passera au-dessous de S. )) On voit que la valeur P n'est pas un maximum au sens ordinaire. Néanmoins on pourra l'obtenir, ainsi que la surface S, par la règle usuelle des maxima et des minima, consistant à exprimer qu'une fonc- tion n'éprouve, dans le voisinage d'une telle valeur, que des variations ( 977 ) du second ordre de petitesse. Imaginons, en effet, que l'on trace toutes les surfaces de rupture possibles se produisant quand S' difière peu de S, surfaces qui passent au-dessus de S à des distances que nous regarderons comme du premier ordre de petitesse, et concevons réalisé l'état d'équi- libre-limite pour le cas où le massif s'étend au delà de S. Toutes ces sur- faces voisines de S y supportent des pressions ayant l'obliquité maxima œ ou f', H des ddférences près du second ordre; car elles font, par raison de continuité, des angles du premier ordre avec les éléments plans de direc- tion peu différente qui, aux mêmes points, subissent des pressions incli- nées de l'angle 9 ou 9' sur leur normale, et cet angle 9 ou 9', étant maxi- mum, reste sensiblement le même pour tous les éléments plans d'une orientation voisine. Il suit donc de là que, à des infiniment petits près du second ordre, le mode d'équilihre-limite, et la poussée P, qui ont lieu quand le massif se termine à la surface S, ont lieu aussi quand il se ter- mine à des surfaces infiniment voisines quelconques S' : par conséquent, la poussée n'éprouve, d'un de ces casa un autre, que des variations du second ordre de petitesse. Et si enfin, d'une part, l'on suppose, comme il arrive toujours dans la pratique, la p.iroi mobile assez peu inclinée sur la verti- cale pour qu'une des deux surfaces de rupture lui soit conliguë, si, d'autre part, on attribue successivement au massif, comme limite inférieure, toutes les surfaces de rupture qui s'y produisent quand il est borné, à partir du bas de la paroi, par des surfaces d'abord presque verticales, mais de moins en moins montantes, la poussée P cessera de croître, et vérifiera la condi- tion ordinaire (de quasi-invariabilité) des maxima et minima, au moment où la surface de rupture alleindra la position effective S qu'elle a dans le massif indéfini. Or tel est, au fond, le principe du prisme de plus grande poussée. » Seulement, sa mise en œuvre, qui consisterait à calcider les poussées correspondant à toutes les surfaces de rupture possibles et à chercher ensuite leur maximum, serait évidemment plus compliquée que l'intégra- tion même des équations de l'équilibre-limite du massif proposé, puis- qu'elle exigerait l'étude de ce que devient cet équilibre quand on introduit une paroi de plus. Aussi n'est-ce qu'en recourant à l'hypothèse, a priori arbitraire et inexacte, d'une forme plane de cette surface, que Coulomb a pu tirer parti de la propriété de maximum dont il avait eu l'intuition ('). (') Coulomb a, d'ailleurs, parfaitement compris que la surface de rupture devait avoir des courbures sensibles, comme on le voit par le n° XV de son Mémoire (p. 367-36g). Mais (978 ) Or, il semble que la poussée la plus forte déterminée dans une supposition aussi restrictive n'est plus qu'une sorle de maximum relatif, n'atteignant pas le maximum absolu demandé, et constituant tout au plus une approxi- mation qui manque de sécurité. C'est ce que reconnaissait déjà Coulomb au n° XIV (le son Mémoire (p. 365 et 362), où il se décidait, au risque de dépasser très sensiblement le but, à négliger le frottement du mur pour renforcer les résultais déduits de l'hypotbese d'une rupture plane. » Quelque peu exacte que soit, en général, cette hypothèse, il semble, à cause de la faible variabilité de la poussée aux environs du maximum, qu'elle doit fournir un résultat passablement approché; elle constituera donc une précieuse re>source dans les cas difficdes où la théorie nouvelle et plus complète de l'équilibre-limite se heurterait à des difficultés d'inté- gration insurmontables. « OPTIQUE. — Sur (a diffusion de la lumière par les surfaces dépolies de verre ou de métal. Note de M. Gouy, présentée par M. Desains. « A la suite de ses recherches sur la diffusion de la lumière par les corps dépolis, M. Desains voulut bien, en 1876, me confier le soin d'étudier en détail quelques-unes des particularités de ce phénomène, au moyen d'un appareil qu'il avait construit dans ce but. Cet appareil consiste essentiellement en un miroir suivi d'un polariseur, qui amènent un rayon de lumière, sous une incidence connue, sur la plaque dépolie placée hori- zontalement. Les rayons diffusés sont observés au moyen d'un polariscope, dans des directions quelconques, définies par leurs deux coordonnées sphériques. Ces expériences ont porté principalement sur les phénomènes produits par des plaques de verre ou de métal dépolies à l'émeri, les rayons incidents étant polarisés rectiligneuient ; les plaques de verre, flin t ou crown, étaient noires ou noircies à la seconde surface, de telle sorte qu'il n'y avait à tenir compte que de la diffusion superficielle, et non, comme pour d'autres substances, des réflexions intérieures multiples qui compliquent le phénomène. ,;y ■jJo:' . la tentative qu'il y fait pour en déterminer la forme est vicii'e par l'hypothèse d'une division du massif en couches verticales sur le point de glisser les unes contre les autres, hypothèse qui implique, pour la surface de rupture, l'inclinaison tanjjtp sur l'horizon et, par consé- quent, une forme plane. -' 979 I n Les recherches antérieures (' ) avaient montré que, dans ces circon- stances, la hiiniére diffusée, étiuhée au moyen d'un analyseur biréfringent, montre en général une polarisation partielledes plus marquées, mais que, suivant certaines directions déterminées, cette polarisation disparaît tota- lement, et la lumière paraît entièrement neutre à l'analyseur. An voisinage immédiat de ces direriinns neitires, la polarisation est très faible, et elle s'ac- croît rapidement dés qu'on s'en éloigne. » En étudiant ce phénomène, je reconnus une circonstance qui me parut très digue d'attention, à savoir que cette dépolarisation n'est qu'apparente et que, suivant ces directions neutres, la lumière diffusée présente une pola- risation circulaire |)artielle très accusée et bien reconnaissable au moyen d'un quart d'onde ou d'un compensateur de Bahinet. Des mesures polari- mélriques ont montré que cette polarisation partielle peut aller jusqu'à la moitié du rayonnement total suivant ces directions. Au voisinage immédiat des directions neutres, la lumière qui paraissait avoir une faible polarisa- tion rectiligne est, en réalité, polarisée elliptiquement d'une manière mar- quée; enfin, celte polarisation elliptique est encore reconnaissable suivant presque toutes les directions, mais l'ellipse ne diffère beaucoup d'uneligne droite qu'au voisinage des directions neutres. » Considérons, pour fixer les idées, une plaque de verre ordinaire, les rayons incidents étant polarisés perpendiculairement au plan d'incidence et l'angle d'incidence étant de 60°. On trouve deux directions neutres, fai- sant toutes deux, avec la normale à la plaque, un angle de 47° et placées symétriquement par rapport au plan iliiicidence, de telle sorte que le plan qui contient une quelconque d'entre elles et la normale à la plaque fait, avec le plan d'incidence, un angle de 22°. D'un côté du plan d'incidence, la lumière est circulaire ou elliptique dextrorsuni, de l'autre côté, sinistror- SHMiy sur le plan d'incidence, la polarisation est rectiligne. M Si, avec le même angle d'incidence, on emploie de la lumière polarisée dans le plan d'incidence, on a encore deux directions neutres, symétriques par rapport à ce plan, mais elles sont fort différentes de celles du cas pré- cédent, et les deux angles que nous avons considérés sont devenus res|)ec- tivement ^'7° et gS". En même temps, le sens de la gyration des rayons cir- culaires et elliptiques se trouve interverti; le côté du plan d'incidence qui (') La Provostate et Desains. Mémoire sur la diffusion (Jn/ia/es de Chimie et de Phy- sique, 3= série, t. XXXIV). G. R., i88;i, i" Semestre. (1. XCVHI, N" Ifi.) I 28 ( 98o ) donnait des rayons de.xtrorsiim donne maintenant des rayons siinstiorsum,e[ inversement. » Si l'on donne au plan de polarisation des rayons incidents une direc- tion arbitraire, on a encore deux directions neutres, non symétriques par rapport au plan d'incidence, on bien une seule. L'hémisphère que rem • plissent les rayons diffusés est encore partagé en deux région», dextrorsiim et siniitrorsum, mais leur limite n'est plus le plan d'incidence. Lorsqu'on fait tourner d'une manière continue le plan de polarisation des rayons incidents, les directions neutres se déplacent en décrivant deux nappes coniques, l'une pour les directions dexlrorsum, l'autre pour les directions sinistrorsum. Ces deux nap[)es se coupent sur le plan d'incidence. Il existe donc, dans le plan d'incidence, une direction remarquable suivant la- quelle, en changeant seulement la direction du plan de polarisation des rayons incidents, on peut avoir à volonté de la lumière circulaire ou ellip- tique de toute excentricité, dexlrorsum ou sinistrorsitm. » Enfin la distribution des grands axes des ellipses dans l'hémisphère entier des rayons" diffusés dépend essentiellement de la position des direc- tions neutres; elle ne peutètre clairement expliquée qu'avec un diagramme. » Ce qui précède est relatif à une incidence de 60°. Avec des angles d'incidence différents, on a des phénomènes tout à fait analogues ; à mesure que ces angles s'accroissent, les directions neutres se rapprochent de la normale, sans pourtant l'atteindre. » Les métaux et les verres de diverses natures, dépolis plus ou moins finement, donnent des phénomènes de même sens général, et ne pré- sentent que des différences peu marquées, eu égard aux grandes diffé- rences que présentent leurs autres propriétés optiques. Toutefois, pour les métaux colorés, les directions neutres sont un peu différentes ponr les diverses couleurs. » PHYSlQUiî. — Sur la transmission du son par les gaz. Note de M. IVeyrenecf. « J'ai continué avec le protoxyde d'azote, l'ammoniaque, l'hydrogène bicarboné et le bioxyde d'azote, mes recherches sur la transmission du son par les gaz, dont j'ai déjà donné les résultais pour l'acide carbonique et l'oxyde de carbone. » Je n'ai pas trouvé de différences entre l'air, le bioxyde d'azote et l'hy- drogène bicarboné, gaz dont les densités sont presque égales. (98i ) » La loi indiquée {Comptes lendus, t. XCVI ) pour l'acide carbonique se retrouve avec assez d'exactitude pour le protoxyde d'azote et pour l'ara moniaque. » Voici quelques données relatives à ces deux derniers gaz : Distances de la Uamme avec l'ail'. le protoxyde. Kapport. miu luui I 12 l48 I ,321 i54 200 '>2g8 123 i65 i,34i i58 2IO 1,32 Distauces de la flamme avec Tair. l'ammaniaque. Rapport, mm mut 123 85 1,44 i34 90 I >48 168 116 ' .4? » Le premier rapport (valeur moyenne i,32) est identique avec celui que nous a fourni l'acide carbonique. Pour le second, il devrait être 1,42. La différence s'explique, à cause de la difficulté de chasser complètement l'air du tube, au moyen d'un gaz léger et que l'on ne peut pas manier avec commodité en grandes masses. » Il suffit, en effet, pour faire varier le pouvoir de transmission de l'air, de le mélanger avec des substances qui puissent en modifier la den- sUé. L'action est des plus sensibles avec le gaz d'éclairage, ou, mais en sens inverse, avec des vapeurs, soit d'éther, soit de sulfure de carbone, soit d'essence de pétrole. » J'ai eu le soin de répéter toutes aies expériences avec des tubes de longueurs et de sections différentes; je n'ai pas manqué de faire varier la tension et l'épaisseur des membranes, afin d'être à l'abri de toute cause accidentelle de renforcement. Enfin chaque détermination avec un gaz a toujours été précédée et suivie d'une autre faite avec l'air comme terme de comparaison. Je n'ai conservé les résultats que lorsque ces dernières déterminations donnaient des nombres bien identiques. » On peut, du reste, supprimer soit l'une des membranes, soitmêmeles deux, et faire arriver, dans la caisse qui renferme le. timbre, le gaz sur lequel on veut opérer. Il serait illusoire d'effectuer des mesures dans ces conditions, mais l'effet qualitatif ebt des plus nets. Avec le gaz d'éclairage ( 983 ) et ranimoniaqiie, le son trai)smis est affaibli; il est, au contraire, renforcé avec l'acide carbonique ou l'air cliargé de vapeurs denses. » Il devenait facile d'étudier, avec cette dernière disposition, le rôle des fumées ou des substances solides en suspension dans l'an-. Avec l'acide phosphorique, obtenu par la combustion du phospbore dans la caisse, le son garde sensiblement la même intensité, alors que le milieu est devenu comme opaque. 11 en est de même avec le chlorhydrate d'ammoniaque. On peut, néanmoins, dans les deux cas, étouffer le son par une abondance suftisante des particules solides, ou une épaisseur assez grande de la couche gazeuse qui les lient en suspension. » Les fumées des diverses résines se comportent comme les milieux à particules solides, mais il en est autrement de la fumée proprement dite, dont le pouvoir d'extinction est des plus remarquables. » Pour tous les résultats que nous venons d'indiquer, le milieu trans- metteur se trouve influencé, soit directement par la source, soit à distance, par l'intermédiaire d'une membrane. Les choses se passent d'une toute autre manière quand la transmission s'opère sans l'intermédiaire d'un corps solide, d'un milieu gazeux à un autre, » Je reviendrai sur ce sujet, si l'Académie veut bien le permettre, dans une prochaine Communication. » CHIMIE. — Sur la température d'ébutlitiott fie foxygène, de l'air, de l'azote et de l'oxyde de carbone sous ta pression armospliérique. Note de M. S. Wro- BLEWSKi, présentée par M. Debray. « Dans ma î^ole, présentée le 3i décembre i883 à l'Académie, j'ai montré qu'en détendant l'oxygène liquide on produit, avec facdité, un abaissement de température de — i86°C. Depuis ce temps-là, j'ai fixé mon attention sur les méthodes pour la mesure des basses températures. Je demande la permission à l'Académie de lui communiquer les résultats de ces recherches. » Il est évident que l'emploi du thermomètre à hydrogène, dont je me suis servi dans mes expériences sur la liquéfaction de l'oxygène, ne peut être illimité. On n'a pas besoin de dire que, au fur et à mesure que l'on s'approche de la température de liquéfaction de l'hydrogène, tout calcul de la température, déduit de la pression exercée par ce gaz devient illu- soire. Mais il y a encore une autre circonstance qui diminue dans ces cas la certitude nécessaire pour les mesures. ( 983 ) » Le thermomètre fondé sur la dilatation du g.tz sous volume constant se compose, comme on le s;iit, d'un ballon qui plonge dans le milieu dont on veut évaluer la température, et d'un tube étroit qui réunit ce ballon avec le manomètre. Dans beaucoup de cas, la température de ce tube ne peut pas être déterminée avec précision, et l'exactitude des mesures est altérée aussitôt que le volume du tube devient comparable à celui du bal- lon. Ce cas se |)réseiite précisément quand on fait des expériences avec des gaz aussi difficiles à liquéfier que l'azote, l'air atmosphérique ou l'oxyde de carbone, où l'on ne peut pas donner aux ballons thermométriques les dimensions nécessaires. En comparant plusieurs thermomètres à hydrogène munis de ballons de grandeurs différentes avec le thermomètre à air de M. Jolly, j'ai pu constater que l'incertitude des mesures croît au fur et à mesure que les dimensions du ballon diminuent et qu'on s'éloigne davan- tage du zéro du thermomètre. Cette incertitude devient encore pins grande, quand on veut déterminer, dans un moment donné, à l'aide d'un pareil thermomètre, la température d'un milieu qui ne se trouve pas à l'état statioiinaire et qui s'échauffe ou se refroidit. C'est à cause de cela que toutes les déterminations de la température de solidification des liquides faites avec le thermomètre à hydrogène ne peuvent pas être exactes. » C'est pour la même cause que je me suis décidé à baser les méthodes de mesure des basses températures sur les propriétés thermo-électriques des métaux. En se servant des galvanomètres apériodiques à grande résistance et d'une grande sensibilité, on mesure facilement des forces électromotrices dues à la différence des températures. On n'a qu'à com- parer les indications d'un tel appareil avec celles d'un thermomètre à hydrogène de grandes dimensions et à des températures constantes, pour obtenir un moyen sur et suffisamment sensible pour pouvoir déterminer tout changement de température, même très brusque et d'une très faible durée. Pour donner une idée de la sensibilité du procédé, il suffira de dire qu'en opérant aux températures d'environ — 200°C. je puis mesu- rer ^^, ,,'„„„ de volt, ce qui correspond à un changement de température de ^ de degré. « Grâce à cette méthode, j'ai pu mesurer la température d'ébullition de l'oxygène, de l'air, de l'azote et de l'oxyde de carbone sous pression atmo- sphérique. J'obtiens tous ces gaz à l'état de liquides statiques, sous pres- sion atmosphérique, de la manière suivante : Je conduis le gaz, qui se trouve dans un récipient métallique déjà comprimé jusqu'à loo""", dans un tube ( 984 ) enverra fermé par en haut et plongé dans l'oxygène liquide. En détendant l'oxygène, je liquéfie le gaz comprimé. La détente terminée, j'inter- romps la communication du tube avec le récipient et je le fais communi- quer avec l'atmosphère lentement. Le gHZ liquéfié se trouve alors sous la pression atmosphérique et bout à la température qui correspond à cette pression. M Oxjgène. — On s'est servi pour ces expériences de l'oxygène parfaite- ment pur. Il n'a pas laissé de résidu cristallin au fond du tube. La tempé- rature d'ébullition est — i84°C. » En combinant ce nombre avec ceux que j'ai publiés précédemment, on obtient la courl)e totale de liquéfaction de l'oxygène. Elle est représentée par le Tableau suivant : Température. Pression. Remarque, o atm — 1 13 5o Point critique. — 129,6 27,02 -i3i,6 25,85 — 133,4 24>4o — 134,8 23,18 — 135,8 22,2 -184 I » Air. — La température d'ébullition de l'air est — 192°, 2C. » Azote. — L'azote obtenu de l'air par le cuivre, de même que dans mes expériences antérieures sur sa solidificatioii (' ), a bouilli à — igS", i C. Il est possible qu'il aiî conteiui des traces d'oxygène, puisque, en suppo- sant que la température d'ébullition d'un mélange gazeux dépend de su ccmposition, on devrait atteindre — 194°, 3C. En tous cas, ou voit que les éléments de l'air ne se séparent pas quand on les liquéfie. » Oxyde de carbone. — L'oxyde de carbone préparé au moyen de l'acide oxalique contenait 6 pour 100 d'acide carbonique. Sa température d'ébul- lition était de — iSô^C. En admettant que la température d'ébullition de l'acide carbonique est de — So^C, on a pour l'oxyde de carbone pur — igS^C, c'est-à-dire la même température que pour l'azole. Ainsi ces deux (') Je ne suis pas étonné que mon ancien collaborateui', M. Olzewski, tout en confirmant par ses expériences le piiéaomène de la iiquctaction tic l'Iiydrojjène, ainsi que celui de la solidification de l'a/ote, observés par moi, n'ait pas pu obienir l'azote solide sous lorme de cristaux, parce <]u'il s'est j)Iacé dans des conditions loul à fait différentes des inieiiiies, qui rendaient ce résultai impossible à obtenir. f 985) gaz, qui ont d'autres propriétés physiques communes, ne présentent point de différence sous ce rapport. » En évaporant ces gaz dans le vi !e, on descend de quelques degrés au dessous de — 2oo°C. » En ce qui concerne l'hydrogène, que je n'ai pu obtenir jusqu'à pré- sent qu'à l'état de liquide dynamique, j'ai trouvé une méthode (que je suis en train d'appliquer maintenant) pour l'obtenir à l'état de liquide statique, en employant comme réfrigérant l'hydrogène lui-même. » Il suit de toutes ces recherches que, parmi tous ces gaz, l'air atmo- sphérique sera le réfrigérant de l'avenir. » On n'a pas besoin de le préparer et il produit à peu près le plus grand froid. Pour s'en servir, on le comprimera d'avance jusqu'à la pression de liquéfaction dans les récipients métalliques. Eu le htissant passer ensuite dans d'autres récipients déjà refroidis, on le liquéfiera et, en ouvrant le robinet, on le fera couler, comme cela a lieu à présent pour l'acide sulfu- reux. Ainsi la Science pourra tirer de ce nouveau réfrigérant des moyens puissants d'investigation. » Dans tout son ensemble, la question ne présente aucune difficulté technique à résoudre : sa réalisation n'est, dès à présent, qu'une question de moyens matériels misa la disposition de l'expérimentateur. » CHIMIE. — Sur un radical mélallique. Note de M. P. ScHrxzENBERGER. « Jusqu'à présent, l'attention des savants ne s'est guère portée sur les radicaux composés de deux métaux. On admet assez généralement qu'un alliage soumis à l'action de réactifs oxydants ou clilorurants fournit les composés correspondant aux métaux constituants. En d'autres termes, la combinaison effectuée entre les métaux et révélée par la chaleur de forma- tion de l'alliage ne persiste pas dans les composés formés. » L'exemple suivant, qui ne restera pas isolé, bien certainement, montre qu'il n'en est pas toujours ainsi. » En ajoutant de la mousse de platine pure à quatre ou cinq fois son poids d'étain fondu et porté à une température de 400° environ, la com- binaison entre les deux métaux s'effectue avec dégagement de chaleur et de lumière. » L'alliage, étant grenaille dans l'eau froide, se présente sous forme d'une masse métallique, un peu moins blanche que l'étain seul. Traité à chaud par l'acide chlorhydrique concentré étendu de son volume d'eau, ( 98f^ ) dansim ballon rempli d'hydrogène ou d'acide carbonique, il dégage de l'hydrogène et flonne lieu à la dissolution d'une partie de l'ètain sous forme de protochlorure. Lorsque le dégagement d'hydrogène qui accompagne cette dissolution cesse tout à fait et que l'attaque est terminée, on trouve un résidu insoluble formé de très minces lamelles chatoyantes', d'un gris noirâtre, rappelant beaucoup le graphite. )) Ce résidu, lavé à l'eau acidulée d'abord, puis à l'eau pure, jusqu'à élimination totale de toute trace d'étain, puis séché, offre le toucher gras de la plombagine et, comme elle, il tache les doigts et le papier. On ne sent, eu le comprimant avec les doigts, auciuie résistance révélant la pré- sence d'un corps dur. Il n'est pas uniquement formé de platine et d'étain, mais renferme du chlore en quantités notables, ainsi que de l'oxygène et de l'hydrogène. » Je n'ai pu réussir à isoler le chloriue |»ur; en effet, les lavages à l'eau chaude enlèvent d'une manière continue de l'acide chlorliydrique, formé par la décomposition progressive du chlorure platinostannique obtenu d'abord. » Pour arriver à un composé défini, j'ai traité le produit, d'abord lavé à l'eau, par une solution chaude d'ammoniaque caustique étendue. On enlève ainsi rapideineiit tout le chlore combiné et l'on obtient im hydrate d'oxyde dont l'aspect est à peu près celui du chlorure, avec une teinte lé- gèrement brunâtre. » Séché dans le vide, au-dessus de l'acide sulfurique, il a donné drs ré- sultats qui conduisent à la formule Pt^'Sn' O' H\ Réduit par l'hydrogène, il laisse un alliage pidvérulent, blanc grisâtre, très peu fusible, dont la com- position répond à la formule Pl^Sn^ C'est celle de l'alliage décrit par MM. H. Sainte-Claire Deville et Debray, et obtenu par eux en dissolvant I partie de platine dans 6 parties d'étain, laissant refroidir lentement et enfin dissolvant l'excès d'étain dans l'acide chlorliydrique. Il est probable que pendant l'attaque à l'acide chlorhydriqiie, dans l'expérience de ces savants, les cristaux volumineux de l'alliage Pt^ Sn% formés lentement au sein de l'ètain fondu en excès, n'ont pu être convertis en chlorure que très superficiellement, ce qui explique les différences entre mes ré>ultats et les leurs. » Si l'on chauffe dans l'oxygène l'alliage Pt^Sn' pulvérulent, obtenu par la réduction du composé hydroxydé Pt^Sn'0*H%il .se fixe au rouge .sombre une quantité d'oxygène correspondant à un oxyde de la forme Pt-Sn'O'; si l'ètain s'était oxydé indépendamment de toute combinaison avec le pla- ( 9«7 ) tine, la dose d'oxygène fixée aurait dû être double. On peut répéter un grand nombre de fois ces alternatives d'oxydation et de réduction. La fixation d'oxygène est accompagnée d'un phénomène d'uicandescence. » J'ai dosé l'iiydrogène de l'iiydrate d'oxyde en cliauffant ce dernier dans lui courant d'oxygène sec ; il s'est aussitôt dégagé de l'eau qui a été recueillie et pesée; la niasse est devenue un instant incandescente. Au lien d'une perte de poids, j'ai constaté dans ce cas une augmentation. » 5^"', 7674 d'hydrate d'oxyde ont fourni of^'^iao d'eau et 5^'',843.H de résidu noir. Celui-ci réduii, par l'hydrogène, a donné 5»', 2724 d'alliage, qui, oxydé de nouveau par l'oxygène au rouge sombre, a donné 5''''', 608 d'oxyde. » Les 5^', 2724 tl'alliage contenaient 2=% 801 de platine et a^"', 47 1 d'étain. » Il résulte de là que, dans la première oxyilation de l'hydrate d'oxyde, l'eau enlevée est remplacée par de l'oxygène et l'on idjtient un oxyde Pt^Sn'0\ Celui-ci, réduit par l'hydrogène et oxydé à nouveau, ne donne plus que l'oxyde Pl^Sn'Ô'. » Les composés staïuioplatiniques (Pt^Sn% Pl^Sn'0\ Pt^'Sn^O^H^ ...) sont doués à lui haut degré du pouvoir catalytique dn platine divisé, bien que leur constitution |)hysique (minces lamelles) ne permette pas d'invoquer la porosité. L'hydrate d'oxyde s'échauffe beaucoup au contact de l'hydrogène; lalcool est promplemeut oxydé et converti en aldéhyde. Le chlore agissant sur l'alliage pulvérulent obtenu par réduction de l'oxyde donne lieu à nu grand dégagement de chaleur; il distille du bichlorure d'étain. » Il est facile de se rendre compte de la constitution de ces corps. I^e groupe Pt^Sn' peut être envisagé comme formé par un noyau hexatomiqne de 2 atomes de platine -Pt -Pt= , pouvant fixer 3 atomes tetratomiques \, / d'étain =Sn=Pt-Pt = Su = , en formant un second groupe hexatomiqne. \ / Su II L'oxyde définitif serait Oëu = Pt-Pt = SuO; ënO l'hydrate d'oxyde serait OSn=Pt-Pt = è»nt>; \ / Su / \ (^U OH C. U., 1884, '" Semestre. {T. XCVIll, M- 1(1.) I 29 ( 988 ) tandis que l'oxyde Pt-Sn'O* pourrait être envisagé comtne constitué parla formule OSn=Pt-Pt=Snô. \ / Sn / \ O - O » En traitant pendant longtemps par l'acide chlorhydrique très con- centré et chaud le résidu laissé après dissolution de l'excès d'étain dans l'acide étendu, j'ai fini par obtenir un résidu qui contenait moins de I atome de platine. Il est probable qu'en continuant l'action on arrive- rait à éliminer la totalité de l'étain, » Le chlorure stannoplatinique ne doit pas être complètement insoluble dans l'eau; en effet, la solution du protochlorure d'étain formée en atta- quant l'alliage primitif par l'acide chlorhydrique étendu devient jaune au contact de l'air et renferme du platine dissous. » CHIMIE. — Détermination de la densité des vapeurs du chlorure de glucinium. Note de MM. L.-F. Nilson et Otto Pettersson, présentée par M. Ber- thelot. « Dans la séance de l'Académie du 23 février 18^4) l'éminent chimiste dont nous déplorons la perte récente, M. Dumas, a rendu compte [Comptes rendus, t. LXXVIII, p. 536) d'un principe nouveau imaginé par Dulong pour prendre la densité des vapeurs des corps à point d'ébuUition élevé. « L'illustre physicien se servait d'un ballon de capacité connue, plongé dans un bain à température connue. Ce ballon renfermait une très petite quantité de la substance, objet de l'expérience, dont le poids était connu. Il communiquait au moyen d'un tube capillaire très étroit avec un tube barométrique plongeant dans le mercure. » » Ce principe ingénieux servit de base à la méthode de M. V. Meyer ('), qui fut modifiée par M. Crafts (') et simplifiée par M. Schwarz ('). Grâce à ces travaux, la détermination de la densité des vapeurs des corps volatils, même à des températures très élevées, devient moins compliquée. Cepen- dant, M. Meyer lui-même n'a pas réussi dans ses expériences sur le chlorure (' ) Bcrichtc der dcutschen Chemischcii Gesethchafl, t. XI, j). 2253. (") Ibid., t. XIII, p. 85i. (3) Ibid., t. XVI, p. io5i. (9^9) de gliiciniiim, « parce que ce corps dégage un peu de chlore, même dans une atmosphère d'azote (') ». » Après avoir déterminé, il y a six ans, la chaleur atomique du gluci- ninm à 5,8, conformément à la loi de Dulong, si le poids atomique III Gl ^i3,65, nous avons désiré dès lors soumettre ce résultat à l'épreuve de la loi d'Avogadro, en déterminant le poids molécidaire d'une combinai- son volatile de ce métal. Ayant cherché inutilement à préparer l'éthyle et le méthyle de ghicinium et ayant trouvé par l'expérience que le chlorure pur du métal, chauffé à 7o6°C. dans l'acide carbonique, est parfaitement stable et ne dégage pas de chlore, si l'air avec lequel il donne du chlore et de la glncine est complètement éliminé ; nous avons réussi à lever finalement toutes les difficultés. Nous opérons au rouge faible la préparation du chlorure pur par le métal et l'acide chlorhydriqne parfaitement desséché dans des tubes de platine, enveloppés de tubes de verre, ainsi que l;i vola- tilisation du chlorure, dans une atmosphère d'acide carbonique pur. En effet, la propriété qu'a le chlorure de corroder au rouge les vases de verre et de porcelaine nous a seide empêchés jusqu'ici d'appliquer le procédé de Dulong pour fixer le poids atomique du glucininm. Dans nos expériences, nous nous sommes servis du procédé de M. Schwarz, mais en le mo- difiant par l'emploi de deux manomètres à mercure, destinés à mesurer l'un l'acide carbonique, déplacé par le chlorure volatilisé, l'autre la tem- pérature de l'expérience par un thermomètre à air, chauffé à côté du tube d'expérience et à la même température, tous les deux enveloppés de tubes de fer dans le fourneau de combustion, placé sur un support incliné. » Nous nous bornerons ici à indiquer le résultat de nos expériences : Température Volume de CO- d'après Chlorure mesuré le thermomètre à air Densité Expériences. pesé. k o" et 760""". Celsius. trouvée. gr l'c 0 1 o,o465 5,340 490 ^j7 (') 2 o,o-ï79 5,168 5?,o 4>'74 3 0,0879 g, 556 589 3,067 4 o.o38a 9»745 597 3,o3i & 0,0873 9i339 604 3,090 i) 0,0879 10,27a; 686 2,853 7 o,o3go io,3o6 720 2,926 8 0,09,53 7,118 745 2,753 9 o,o4og 11,323 812 2,793 M Berichte der deutschen Chemischen Gesell.fciïaft, t.^IV, p. i'^SS. ( 99» ) )) la densité du chlorure de glucmiuin se calcule pour : Poids nioléciilaii-e. S|)ccifiqiie, , 4o 1,385 . 80 2,770 120 /},,55 240 8,3io Gl 4, 5=5 GlCl G! 9,10 Gicr- Gl i3,6"i GlCl' » GI'CI'' 240 )) Si l'on applique la loi d'Avogadro aux valeurs trouvées, la molécule du chlorure de glucinium est représentée par la formule BeCl- aux tempé- ratures entre 686°C. et 812'^'C. Les valeurs plus grandes qu'on a trouvées aux températures inférieures dépendent de ce que le chlorure contient des agrégats moléculaires condensés et pas encore décomposés; ainsi, à Sao", la densité l\,i']l\ correspond parfaitement aux molécules (G1C1»):=GICI='+GPC1\ anomalie observée dans plusieurs autres cas aux températures inférieures, par exemple pour le bichlorure d'étain, selon les recherches de MM. Vel- lever et Ziihlin (' ). » Pour ce qui concerne le poids atomique du glucinium, les lois de Dulong et d'Avogadro conduisent, selon nos recherches antérieures et celles que nous venons de faire, à des résultats tout à fait contraires, et c'est le premier cas connu pour un élément métallique. La loi d'Avogadro étant applicable sans exception à tous les corps volatils que nous connaissons, il faut donc admettre le poids atomique du giticirnum, conformément à cette loi, Gl = 9,1, valeur qui s'accorde bien avec le système périodique des éléments. » CHIMIE MiNitRALK. — Sur Ic molj'bilnle neutre de didyme et sur la valence du didyme. Noie de M. Alpii. Cossa, présentée par M. Friedel. « A la suite de recherches publiées en 1 879, j'ai trouvé qu'on peut obtenir le timgstate neutre de didyme cristallisé en octaèdres quadratiques, que M. Q. Sella a démontré èlre isomorphes avec la scheelite et la stoizite. Cet isomorphisme fut également constaté sur les cristaux des tungstates mixtes (') Bi'richtp rifr ileiitarhun C/iriiiiscfien Gespllichiift, t. XIII, p. 81 t . ( 99' ) que j'avais obtenus en faisant cristalliser des mélanges en proportions va- riables des tnngstates de diilyme et de chaux. » Ce fait (on cette identité de forme) et la substitution fréquente de quantités petites et très variables de didyme au calcium ft au plomb dans quelques minéraux (apatite, scheelite, pyromorphite, sphène), observée par moi et par d autres chimistes, m'ont autorisé à indiquer la composition du tungstate de didyme par la formule DiWO' et à considérer le didyme comme un radical bivalent, comme le calcium et le plomb. Cette hypothèse est contraire à celle jiroposée par des chimistes éminenis et maintenant généralement admise, d'aprèslaquelle la composition de l'oxyde de didyme doit se re|)résenter par la formule Di^O'. Je ne veux pas méconnaître l'importance des recherches et des considérations sur lesquelles se basent ces chimistes; toutefois, je ne crois pas que la détermination de la chaleur spécifique du métal sur laquelle s'appuie surtout la formule Di^O' puisse, à elle seule, avoir assez de valeur pour infirmer l'Iiypothèse fondée sur l'i- somorphisme parfait des quelques composés du didyme avec les composés correspondants du calcium et du plomb, dont les oxydes ont une compo- sition qui est, sans contredit, représentée par la formule M"0. » Par conséquent, j'ai cru intéressant de chercher à obtenir d'autres sels de didyme isomorphes avec les sels correspondants de chaux ou de plomb. B Mes premières recherches eurent pour but la production du molyb- date de didyme cristallisé, dans l'espoir de le trouver isomorphe avec la wulfénite. Eu partant de io''8 de cérite de Norvège, après de longues et fas- tidieuses opérations, bien connues des chimistes qui s'occupent des métaux de la cérite, j'ai pu obtenir à peu près 60^'' d'un oxyde de didyme tout à fait exempt de lanthane et de métaux du groupe de i'yttria, et dont les diffé- rentes portions, obtenues par précipitation fractionnée et changées en sulfate, présentaient le même poids moléculaire. C'est avec cet oxyde que j'ai pré- paré le molybdate. Lorsqu'on mêle des solutions chaudes et moyennement concentrées de molybdate neutre de soude et de nitrate de didyme, on obtient un précipité amor|)he qui se laisse très bien laver et qui, après calcination, présente la composition du molybdate neutre de didyme. » 100 parties de ce molybdate ont donné : DiO 43,39 MO'. 56, 47 99,86 ( 99^ ) » La théorie donnerait, pour DiMoO*, (0 = 15,96; Mo = 95,9; Di =1145 = 96,6). DIO 43, gn MoO^ 56, 08 100,00 » Toutes les fois que j'ai cherché à obtenir le molybdate de didyme cris- tallisé par la fusion d'un mélange de sulfate de didyme, de molybdate de soude anhydre et- de chlorure de sodium, je n'ai pas réussi. Au lieu du molybdate neutre, j'ai toujours obtenu des mélanges cristallisés de molyb- dales acide et basique de didyme, et un molybdate double de didyme et de soude. Après beaucoup de tâtonnements, j'ai pu avoir des cristaux bien purs de molybdate neutre de didyme par la simple fusion du molybdate amorphe à une température très élevée. Les culots obtenus présentaient toujours la composition du molybdate neutre de didyme; ils avaient une texture cristalline homogène et étaient parsemés de géodes tapissées de cristaux distincts qui avaient la même composition. ^> Par des observations avec le microscope polarisant, j'ai pu constater dans ces cristaux l'existence d'un seul axe optique, et une symétrie qua- dratique. M. Q. Sella, qui s'intéressait à ces recherches, s'était chargé d'en déterminer les constantes cristaliographiques. L'étude de ces cristaux, interrompue par la mort prématurée de l'illustre savant italien, fut reprise ex novo, sur d'autres échantillons, par mon bien cher confrère le professeur Ch. Friedel, pour lequel je professerai toujours la plus vive reconnais- sance. » Voici les résultats des mesures faites par lui : » Les cristaux ne présentent que les faces de l'octaèdre b" , Quoique très brillants, ils ont leurs faces arrondies, de sorte que les mesures ne sont pas tout à fait satisfaisantes. » On a trouvé : I 1 è'' b'^ (par-dessus m, anglr: des normales] 49- 6 I.e même angle pour la wiilfénite est de ^S.'?B » En parlant de l'angle précédent, le calcul donne : o Pour l'arête culminante 80 . 3 On a trouve 79 4*^ Wnlfénite 80 . 20 ( 99^ ) » Pour établir sûrement l'isomorphisme du molybdate de didyme avec le molybdate de plomb, il était nécessaire de pouvoir le constater aussi sur des cristaux de molybdate mixte de didyme et de plomb. » Les mesures prises sur des cristaux d'un molybdate mixte qui conte- nait 28,56 pour 100 de molybJate de plomb, et que j'ai préparé par la fusion du molybdate mixte amorphe obtenu par précipitation d'un mé- lange des nitrates de didyme et de plomb, donnèrent à M. Friedel les ré- sultats suivants : t 1 fb^ (arête culminante) 80° 11', 3 d'où l'on tire : Pour l'angle par-dessus m 4^" 4^' Trouvé 49° ^' » J'achève cette Communication abrégée de mes études, en faisant remarquer que l'isomorphisme du molybdate de didyme avec le sel corres- pondant de plomb confirme les déductions sur la formule la plus probable de l'oxyde de didyme que j'avais tirées de mes premières recherches sur le tungstate de didyme. J'ai l'intention de continuer ces études sur d'autres combinaisons du didyme et sur les combinaisons homologues du cériura. » CHIMIE. — Sur les courbes de sulubililé des sels. Note de M. A. Étard, présentée par M. Cahoars. n On représente généralement la solubilité des sels par des courbes donnant la quantité de sel qui peut se dissoudre dans 100 parties d'eau. Aux courbes ainsi obtenues il m'a semblé commode, pour ce travail, de substituer celles qui expriment la quantité de sel anhydre contenu dans 100 parties en poids de solution. Dans ce mode de représentation des so- lubilités, tous les résultats sont compris entre 0° et 100°; les courbes sont plus susceptibles de comparaison et d'interprétation chimique, car elles donnent pour chaque température la composition centésimale de la li- queur, c'est-à-dire une analyse comparable, en tout point, aux analyses chimiques ordinaires, et permettant, comme pour ces dernières, de cal- culer rapidement les rapports existant entre le sel et l'eau de dissolution. » Gay-Lussac, par la publication de ses courbes, a montré que la solu- bilité des sels pouvait se représenter tantôt par des lignes droites, tantôt ( 994 ) par des lignes courbes. Plus récemment, M. de Coppet, étudiant la solu- bilité des sels halogènes du potassium et du sodium, qui sont, comme on sait, capables de donner des hydrates, a admis que, lorsque ces sels se dissolvaient à des températures assez basses pour que l'hydrate puisse subsister en solution, la solubilité de cet hydrate était représentée par une ligne courbe; une droite, au contraire, représente! ait la solubilité du sel anhydre. » Depuis plusieurs mois, j'ai déterminé un grand nombre de solubilités des sels suivants : « CaCl% SrCI-, BaCP, NiCI^ COCi% MnCP, CuC\\ CdCI% ZnCl% MgCP, FeCl'-CaBr% SrBr-, BaBr% NlBr•^ COBr% FeBr-, MnBr% MgBr'S ZnBr=, CdBr--CaI-, SrP, BaP, NiP, COI", FeP, MnP, ZnP, CdP. » Ce choix de sels permet d'établir des séries comparables. Les solubi- lités, aux diverses températures, ont été déterminées sur des sels purs et soigneusement neutralisés, les moinrires quantités d'acide faisant varier beaucoup la solubilité. Toutes les précautions ont été prises pour éviter la sursaturation. C'est ainsi que les solutions saturées en présence d'un excès de sel cristallisé ont toujours été prises à la température la plus élevée à laquelle le thermomètre fût arrivé dans chaque cas. Une chute de tempé- rature comporte toujours plus ou moins de sut saturation. » Les solubilités ont été mesurées dans tous les cas en translormant uii poids connu de solution saturée en liqueur titrée et en dosant par une li- queur d'argent. La méthode de dosage par dessiccation de la solution sa- turée entraîne presque toujours des erreurs graves, les sels devenant plus ou niuins basiques ou s'altérant à l'air. » Les chlorures, bromures et iodures perdent presque tous de l'acide par dessiccation, même à l'abri de l'air. 'P ^•'''■''•'^j - » Dans ces déterminations, il esi un autre résultat que je me suis efforcé d'atteindre : c'est de prendre les solubilités entre dts limites très étendues de tempér^iture. On donne, d'ordinaire, la courbe de solubilité d'un sel entre 4-i5°et +90", rarement entre 0° et 100", et avec un nombre très restreint de points. La solubilité des sels menlionnés plus haut a été prise à partir du point de congélation de leur solution saturée et, à l'aide d'un disposilit particulier que je décrirai prochainement, déterminée en vase clos jusqu'à 180° et au delà. Certaines de mes courbes représentent ainsi, expérimentalement, la solubilité entre — 25° et -f- 180°, soit un intervalle de plus de 200°. snbuioi^ulh: ( 99^^ ) » Je ferai connaître les courbes obtenues dans les conditions qui vien- nent d'être indiquées dans un Mémoire d'ensemble. Voici, en attendant, les observations qu'elles m'ont permis de faire. » Quelle que soit la nature du sel employé, qu'on le connaisse dans l'air, sous la (orme anhydre ou hydratée, sa solubilité dans un certain intervalle de température est loiijonrs représentée par une droite faisant avec l'axe des températures tm angle pins ou moins grand. Cette droite paraît repré- senter le phénomène normal de la solubilité pour un certain état d'équi- libre entre l'eau et le sel dissous considéré à l'état anhydre ou hydraté. Mais, la température continuant à s'élever, il arrive un moment où l'équi- libre primitif ne peut subsister : un nouvel étal tend à s'établir et, pendant l'intervalle p/(/s ou inoins grand de tempéraltue où ce changement s'opère, la droite est altérée; dans la ligne continue du phénomène, il se produit une inflexion. Mais, dès qu'un nouvel équilibre s'est établi, la solubilité, pour le nouvel état, redevient proportionnelle à la température, et l'on observe encore inie droite faisant un angle particidier avec Taxe des x. La solubilité de tous les sels observés dans ce travail est finalement représentée par une ligne formée en général de deux droites raccoidées par une cour- bure simple ou sinueuse. Dans certains cas (sels formant apparemment de nombreux hydrates), ces perturbations peuvent se produire deux fois. On conçoit aussi que les changements d'état de la solution se fassent lente- ment et que, dans les limites de l'observation, on n'obtienne qu'une courbe de perturbation. Toutefois je n'ai pu, dans mes expériences, ni dans les courbes publiées jusqu'à ce jour, observer aucun cas de ce genre. » La plupart des sels hydratés dont les courbes figurent dans les livres classiques perdent leur eau entre -+- 20" et + 100°. Or, comme les courbes de solubilité n'ont été prises qu'entre ces limites, où un changement d'état corres|»ondant à celui qui se fait dans l'air peut se produire dans la solution, il n'est pas surprenant que la solubilité de ces sels soit représentée par une ligne simple, droite ou courbe, car on n'observe que la partie du phénomène où il se produit une perturbation. En résumé, la solubilité des sels que j'ai eNaminés, et de tous ceux dont la courbe de solubdité a été prise, par les auteurs, dans des limites suffisantes de température, est proportionnelle à la température; elle peut se représenter par une ou plusieurs droites raccordées par des courbures représentant des perturbations passagères. M II paraît certain que les perturbations que je signale d'une façon gé- nérale dans les courbes de solubilité sont dues, comme cela a lieu pour le C. R., i88/|. t" Semestre. (T. XCVllI, N° 16.) i3o ( 996 ) sulfate de soude, à des changements dans l'hydratation du sel dissous. Je reviendrai très prochainement sur ce point, » CHIMIE VÉGÉTALE. — De l'écorce de Bois piquant et de sa composition chi- mique. Note de MM. Heckei. et Fr. ScHtAr.nENHAUFFEN, présentée par M. Ad. Chatin. « Depuis quelques années, la médication fébrifuge s'est enrichie d'un produit exotique qui, jusqu'ici resté à l'élat desimpie curiosité, semble entrer de plus en plus dans la pratique médicale, au moins dans cer- taines localités du midi de la France, et en particulier à Marseille. C'est ce qui nous a engagés à en reprendre l'étude. Il s'agit d'une écorce qui, sous les noms de Clavalier jaune ou épineux des Antilles, de Bois piquant de Cayenne, et fournie par les ZanthoxyLum Caribœum I .k. , et Z. PerrottetiiB.-C, est depuis longtemps communément employée comme ftbrifuge, par- fois supérieur à la quinine, par les médecins des Antilles et delà Guyane. Elle a été étudiée déjà par Virey, Pelletier, Chevalier et Dyson- Perrins. Sous le nom de Z. PerroUetii, il ne faut voir qu'une simple va- riété propre à la Guyane, et probablement à tout le litloral du continent sud-américain, de l'espèce Z. Caribœum des Antilles. Quant au Z. Clava Herculis L., que les auteurs de matière médicale confondent volontiers pour les propriétés avec les deux premiers, il n'existe ni aux Antilles ni à la Guyane et doit en être distingué pour bien des raisons. Notre étude a porté spécialement sur la variété propre à la Guyane, dont nous avons pu avoir une quantité suffisante d'écorces et des spécimens botaniques, grâce à l'ex- trême bienveillance de M. Sauvaire, pharmacien de la Marine, chef du service pharmaceutique à Cayenne, que nous ne saurions trop remercier ici. Cette écorce répond parfaitement à la description qu'en donne Gui- bourt [Histoire naturelle des Drogues simples, 6* édit.), pour le Z. Caribœum (qu'il mêle à tort avec le Z. Clava Herculis); il y a donc lieu de les confondre à ce point de vue comme eu égard à leur origine. Sa structure anatomique est telle qu'on ne saurait en aucune façon lui substituer, après cet examen, la véritable Jmjusture avec laquelle elle présente des ressemblances exté- rieures incontestables qui ont fait souvent confondre ces deux produits, fort dissemblables cependant par leurs propriétés, bien qu'ils proviennent de deux arbres de la même famille. » En laissant macérer l'écorce dans l'eau pendant un certain temps, on ( 997 ) obtient un liquide jaune, amer, à réaction légèrement acide, qui brunit au contact du chlorure ferrique. Il précipite abondamment en jaune plus ou moins foncé en présence du chlorure mercurique, du chlorure stanneiix, du tannin, de l'acide picrique, des iodures doubles et de l'acide phospho- molybdique. L'acétate de plomb n'y produit qu'un faible louche. Le mé- lange de cyanure rouge et de chlorure ferrique y fait naître un précipité voliunineux de bleu de Prusse. L'acide azotique colore la solution en rouge vif. » Soumise à l'extraction continue au moyen de ïéther de pétrole ou de l'éther ordinaire, l'écorce cède à ces véhicules une quantité considérable de chlorophylle, de corps gras et de cire, en même temps qu'un produit crislallin qu'on obtient également par l'épuisement à l'aide de l'alcool. Con- venablement purifié, ce corps se présente sous forme d'aiguilles incolores. Il ne se colore pas au contact des acides suifurique, nitrique et chlorhy- drique concentrés. Il fond à la température de 285". Sa composition éh- mentaire est représentée par la formule C'^H'*0. w En reprenant par l'eau l'extrait alcoolique débarrassé de ces cristaux et traitant la solution par la chaux, évaporant à siccité, enfin reprenant la masse par l'alcool bouillant, on obtient un autre produit cristallis»^, jouis- sant de toutes les propriétés des alcaloïdes végétaux. Il est ;izoté et brîile sans résidu sur la lame de platine. L'acide azotique le colore en rouge vif. La solution nitrique évaporée au bain-marie, traitée par une goutte de chlorure stannetix, ne se colore pas en violet comme la brucine. Les acides suifurique et thlorhydrique sont sans action sur lui. L'acide suifurique concentré, mélangé de bichromate de potasse, debioxyde de manganèse ou d'oxyde puce, donne naissance aune coloration violette analogue à celle de la strychnine additionnée d'une trace de sélénium; l'acide suifurique con- centré le colore en bleu. Une solution alcoolique de brome fournit une coloration bleu foncé qui se maintient fort longtemps (' ). » La solution aqueuse de cet alcaloïde, injectée par voie hypodermique à la dose de o^'',oo5 à une grenouille de taille moyenne, produit rapide- ment une paralysie générale : les fonctions respiratoire et circulatoire ce;,- sent, et la mort survient au bout d'une demi-heure. Les cobayes et les lo- pins soumis au même traitement succombent dans des conditions identiques. ;d ueid .aàjàiiqo'iq g'tnsl tm tn _ (') Cet alcaloïde ét,ant en très faible quantité dans l'es e'corcésj nous n'avons pu jusqu'ici en isoler une masse suffisante pour en faire l'analyse éléiiientaire. Nous en donnerons la for- mule ultérieurement. ( 99« ) » Indépendamment de l'alcaloïde cristallisé, nous en avons extrait une substance d'aspect résineux, soluble dans l'eau, azotée, jouissant, comme la première, des caractères chimiques des alcaloïdes. Mais, si elle en dif- fère par les propriétés physiques, elle s'en rapproche par son action phy- siologique, puisqu'elle produit, aux mêmes doses, des effets analogues. » Vainement nous avons cherché dans l'écorce la présence de la xan- thopicrite, principe amer caractérisé par ses aiguilles jaunes d'or, décou- vert par Pelletier et Chevalier, et qui, d'après Dyson-Perrins, ne serait autre chose que de la berbériiie. Nous pensons que très probablement cette xanthopicrite, dont l'analyse n'est indiquée dans aucun Mémoire y ayant trait, ou cette prétendue berbériue, n'est qu'un mélange de la matière co- lorante amère et du premier composé cristallin blanc, très difficile d'ail- leurs à purifier, dont nous avons parlé en premier heu dans cette ISote. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la slérilisation des liquides au moyen de la marmile de Papin. Note de M. L. Heydenreich. « Malgré les avantages que présente la marmite de Papin, comme moyen de stérilisation des liquides nutritifs destinés à la culture des microbes, on a cessé, surtout en Allemagne, de l'utiliser pour cet usage, à la suite d'expé- riences dans lesquelles MM. Roch, Gal'fky, Loeffler ('), Wolfhugel, etc. (^), ont relevé des différences de température d'à peu prés l\o°, après une demi-heure de contact entre le liquide et le bain de vapeur dans lequel il était plongé. » Le principe de Watt paraît pourtant devoir assurer la distillation régu- lière de la partie chaude à la partie froide, et par conséquent l'uniformisa- tion assez rapide des températures; mais on sait qu'il n'est applicable qu'aux milieux où la vapeur existe seule. Quand il y a de l'air, la seule condition d'é(|uiiibre à laquelle soit assujetti le mélange est que la tension de la vapeur en un point quelconque soit au plus égale à la tension maxi- mum qui convient à la température de ce point. Dans un pareil mélange, l'équilibre des pressions ne s'accom[)agnant pas nécessairement de l'éga- lité de la température, celle-ci peut théoriquement être très différente dans les divers points. » Ce raisonnement m'a conduit à penser que les résultats si singuliers (') Mittheil. d. Kaiserl. Gesundheitsamtes, 1881, Bd. 1. («) Ibid., 1884, B(1.2. ( 999 ) obleiius par MM. Roch, Gaffky et Loeffler tenaient peut-être à ce que l';iir n'avait pas été ch^issé de l'appareil de chauffage, et, pour vérifier celte in- duction, j'ai fait les expériences suivantes : » Dans une marmite de Papin mesurant o'",35 de diamètre, o",45 de profondeur et renfermant o'",o9 de hauteur d'eau, j'ai placé à quelques centimètres au-dessus de l'eau un vase cylindrique de fer-blanc, ouvert par le haut, fermé par le bas, dans lequel je mettais un ballon porté sur un valet de paille et renfermant 2'"d'eau.La marmite fermée par son couvercle et chauffée à 120°, la chemise d'air comprise entre le ballon et les parois du vase enfer-blanc devait en grande partie rester en place, maintenue par sa densité dans l'atmosplière plus riche en vapeur qui se formait au- dessus d'elle. Deux thermomètres à maxima étaient placés dans des condi- tions aussi identiques que possible à la même hauteur, l'un à l'extérieur du vase de fer-blanc, l'autre au fond de ce vase à son intérieur; un troisième thermomètre plongeait dans l'eau du ballon. Or, le premier étant à 120° depuis un quart d'heure, le second ne marquait que 87°, 5, et l'eau du bal- lon n'était pas encore montée à 5o". » En répétant la mèine expérience, après avoir ouvert pendant trois minutes la soupape d'évacuation lorsque l'eau était en ébulliiion sous la pression ordinaire, la température du liquide ne montait qu'à 60°, la mar- mite étant depuis un quart d'heure à 120°. » On n'avait donc pas évacué complètement encore l'air du va^e cylin- drique, qui ne pouvait disparaître en effet que par entraînement latéral ; ce qui le prouve, c'est qu'en perçant six trous au fond du vase, de façon à balayer l'air de bas en haut, l'eau du ballon est montée dans les mêmes conditions à 1 19°, 8. » Enfin, en refermant avec quelques doubles de papier les ouvertures faites, on transforme de nouveau le vase, ouvert à ses deux extrémités, de l'expérience précédente en un vase fermé par le bas, où l'air reste stagnant, et la température de l'eau retombe à moins de 5o°, après un quart d'heure de chauffage à 120°. » Ct'S différences de température sont tout à fait analogues, et même en certains cas supérieures à celles qui ont été relevées dans les expériences que nous citions plus haut : c'est ce qu'expliquent sidfisamment les diffé- rences dans les dispositifs adoptés. » Dans tous les cas, elles prouvent que, dans le chauffage au moyen de la marmite de Papin, il est nécessaire d'évacuer tout l'air. » Soixante-dix expériences faites dans ces conditions m'ont conduit ( lOOO ) aux conclusions suivantes, dont l'importance pratique n'a pas besoin d'êlre démontrée- » La marmite étant chauffée à 120°, après expulsion de l'air, et la pression de l'air étant par conséquent dans tous les points de 2*'™, il faut, pour porter à 120'^ de l'eau introduite dans la marmite à la tempéra- ture ordinaire : » Dix minutes lorsque l'eau remplit un ballon de 1'"; » Cinq minutes lorsque l'eau remplit un ballon de o''', 5; » Deux minutes environ lorsque l'eau est, en volume, de moins de 200*^". » Eu se tenant dans ces limites, on peut être sur de l'égalité de tempé- rature entre un liquide et une enceinte cliauflée parla vapeur à 120°, et la marmite de Papin devient, dans ces conditions, un appareil précieux dont le fonctionnement est aussi rapide que sûr ('). » ZOOLOGIE. — 5«r les spicules siliceux d'épongés vivantes. Note de M. J. TuouLET, présentée par M. Alph. Milne-Edvirards. « Ces spicules proviennent d'épongés recueillies dans les dragages exé- cutés pendant la dernière campagne du Talisman, et je les tiens de l'obli- geance de M. A. Milne-Edwards; ils sont obtenus par le traitement d'épongés siliceuses au moyen de l'acide chlorhydrique. » L'échantillon que je possède est composé de deux sortes de spicules; les premiers sont en filaments aciculairesd'un blanc soyeux, longs de o", i5 à o™, 20, leur diamètre varie de S""" à i™™ environ, et ils vont en s'elfilant d'une exirémité à l'autre, de façon à constituer de véritables cônes extrê- mement allongés. Ils sont traversés dans toute leur longueur par un fin canal très régulier, ayant en général moins de i"""de diamètre. Ces fils sont assez élastiques pour pouvoir être tournés en boucles de 2"™ ou 3™" de diamètre; quand on les brise et qu'on les examine au microscope, on distingue sur la cassure qu'ils sont formés d'enveloppes successives em- boîtées les unes dans les autres et remarquablement plus nombreuses aux extrémités larges qu'aux extrémités fines, comme si le spicule, à mesure qu'il s'allongeait, devenait plus gros à son extrémité basilaire par suite de son enveloppement par de nouvelles couches. Entre les niçois croisés, au microscope, ces spicules sont isotropes. ( ' ) Ces recherches ont été faites dans le laboratoire de M. le Professeur Duclau.x. ( lOOI ) » La seconde variété de spicules est en étoiles à cinq branches diver- geant d'un centre et dans des plans différents; leur diamètre est inférieur à celui des spicules aciculaires. » Chauffés à l'air sur un couvercle de creuset en platine et à la flamme d'un bec Bunsen, ces spicules décrépitent vivement et les fragments sont projetés hors du couvercle. Si l'on calcine au rouge sombre dans un creuset de platine couvert, les fragments blanchissent, devieiuient opaques à la façon du gypse chauffé au chalumeau, mais conservent leur forme. Afin de doser l'eau contenue, on a chauffé au rouge pendant dix minutes : la perte de poids a été de î 3, 1 8 pour loo pour les spicules aciculaires, et de 12,86 pour 100 pour les spicules étoiles. Les opales perdent par lacalcination de 3 à 9 pour 100 et quelquefois 21 pour 100 et se comportent de même, de sorte que les spicules peuvent être considérés comme ayant la composition d'une opale dont la teneur en eau dépasse un peu la moyenne. » La densité, corrigée par suite de la présence du tube capillaire inté- rieur, a été mesurée par flottaison à iG°, 5 dans la liqueur d'ioilures et trouvée égale à 2,o36i; elle est donc la même que celle de l'opale. » Ces spicules sont très attaquables par les divers agents chimiques ayant une action sur la silice, de sorte qu'ils doivent présenter une facilité remarquable à rentrer en dissolution dans les eaux de la mer après la mort de l'animal. Afin de me rendre compte de leur composition, j'ai traité selon la méthode Boricky, par l'acide fluorhydrique pur, une petite quan- tité de ces spicules préalablement soumis à rébullition dans l'acide azo- tique étendu, puis lavés à plusieurs reprises dans l'eau bouillante et enfin calcinés. Les spicules étaient noyés dans une goutte d'acide fluorhydrique déposée sur une lame de verre recouverte d'une couche de baume de Ca- nada durci. L'évaporation s'est faite lentement et la préparation, examinée au microscope, a permis d'apercevoir qu'il ne restait aucun résidu. Les spi- cules sont donc constitués par de la silice pure. Si les spicules n'ont point été calcinés, mais ont été simplement lavés, et si on leur fait ensuite subir le même traitement, ils laissent toujours, par évaporation, un résidu dhy- drofluosilicate de soude en cristaux prismatiques hexagonaux, dont on ne peut guère expliquer l'origine qu'en supposant l'existence de traces d'eau de mer dans le petit tube intérieur de chaque spicule. « ( I002 ) ZOOLOGIE. — Stn /'Orbulina universa,f/'0r6. Note de M, C.î^chlcmberger, présentée par M. A. Gaiidry. « Plusieurs naturalistes se sont déjà occupés des relations génériques qui paraissent exister entre les Orbulinn et les Globigerina, si abondamment répandus dans nos mers actuelles. » M. de Ponrtaiès a, le premier ( ' ), signalé dans l'intérieur des Orbulines draguées dans le gulfstream la présence d'une Globigérine. » Le D' A. Rrobn (^) a fait la même observation snr des Orbulines vi- vantes pêchées à Madère. » Ces deux observateurs en avaient conclu que l'Orbuline donne nais- sance à une Globigérine qui, en grandissant, finit par briser la sphère qui l'enveloppe et s'en échappe pour continuer une vie indépendante. » Carpenter, dans son Ouvrage classique sur les Foraminifères ('), combat cette opinion par une série d'arguments irréfutables et conserve les deux genres Orbiilina et Globigerina créés par d'Orbigny. » De nouvelles recherches sur l'embryogénie des Foraminifères m'ont conduit à interpréter les faits observés d'une manière toute différente de celle qu'on avait cru pouvoir admettre. » En examinant les sables d'un dragage profond (4255™), exécuté par le Talisman aux îles Canaries, j'ai trouvé un grand nombre d'Orhulines de toutes dimensions, assez pures pour que, préalablement imbibées de chloro- forme et plongées dans le baume du Canada, elles devinssent tout à fait transparentes. » On observe alors que, parmi les plus petites, n'ayant que Sao** de diamètre, et parmi celles de taille moyenne, les unes sont vides et que d'au- tres ont leur cavité occupée en partie ou entièrement par une succession de loges globuleuses, disposées en spire Irochiforme, comme celles de cer- taines Globigérines. n Les grandes Orbulines, atteignant près de i™™ en diamètre, sont presque toujours vides. » On distingue plus facilement ces loges internes après l'ablation d'une ])ortion de l'Orbuline {fig. 2) pu en les isolant complètement de leur en- (1) .Silliinan's Joiirn., iS'iS; Ann. nf nat. Hist., 1 858 (/>? Carpenter ). C^) Jr.rinh nfnat. Hist., vol. VIT, p. 3o6 ; lS(!i [in Cnrpenrer). f') Introduction tn the stiidy nf Forain., i8(i3. ( ioo3 ) veloppe. On constate alors que leur plasmostracuiii, extrêmement mince, est percé de perforations espacées; les loges des deux premiers tours de la spire sont lisses; les loges suivantes portent de fines épines clHirseniéi'S, Fornio l'oi nio IV OibalLiuL tiinvcrsdy d'Orb. l.l Ob>lS;.t'llH')ll cpii, sur les dernières, se prolongent jusqu'à la paroi intérieure de l'Orbu- line où elles se fixent ('). Ces loges conimuniquent entre elles et avec l'intérieur de l'Orbuline par une petite ouverture semi-Itinaite, située en dessous et contre le retour de la spire. Dans les [)lus grandes Orbulines, la spire ne comprend au maximum que seize loges. « Or, toules les Globigérines, comme l'a fait remarquer Carpenler, même dans leur jeune âge, ont un plasmoslracum relativementépais, des |ierforalions très ra|)prochées, une ou plusieurs ouvertures entamant lar- gement les loges et un extérieur rugueux, par suite du giand nombre d'épines qui garnissent sa surface. Il n'y a donc entre les loges internes des Orbulines et les Globigérines qu'une ressemblance de forme. » D'autre part, on trouve beaucoup de petites Orbulines dans lesquelles la dernière ou les deux dernières loges internes sont en saillie sur la sphère, mais alors ces protubérances sont enlomées par un phtsmostracum aussi épais que le reste de l'enveloppe. les loges internes ne quittent donc pas l'Orbuline; d'ailleurs, s'il en était ainsi, on ne devrait jamais rencon- trer de grandes Orbulines vides. (') Ce fait avait été reconnu par M. Pourtalès [loc. cit.). C. R., i884, I" Semestre. (T. XCVIII, 1S° 10.) '3l ioo4 ) » De ces faits on nepeut tirer qu'une conséquence logique : c'est qu'on se trouve en présence d'un cas de dimorphisnie analogue à ceux que nous avons déjà signalés, M. Munier-Chaluias et moi, dans les Nnuimulites ('), les Miliolidees (^) et dans beaucoup d'autres genres de Foraminileres perforés et iniperforés ('). » La loge unique de VOrbidina est l'homologue de la loge initiale des autres Foraminifères : lorsqu'elle reste vule, elle est de la forme A [fuj. i); avec la série de loges internes, elle est de la forme B {fi[j. 2). » Mais il importe de remarquer que, puisqu'on rencontre dans les Orbu- lines, d'une. pari de grands individus vides, d'autre p;irt de petits individus, les uns vides, les autres avec des loges internes, on ne peut plus admettre ici, comme nous l'avions indiqué pour les Miliolidees [loc. cit.), une ré- sorption de la grande loge embryonnaire. » L'exemple des Orbulines milite en faveur de noUe première hypo- thèse et paraît démontrer que le dunorphisme des Foraminifères est un caractère initial, le résultat de deux formes originaires. » ZOOLOGIE. — Recherches sur le foie des Velelles. Note de M. Bedot, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « La Noie que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie est le résultat de recherches histologiques sur les Velelles. Les auteurs qui ont étudié ces animaux se sont accordés à décrire comme un foie l'organe de couleur foncée qui fait saillie dans l'excavation du pneumatocyste, et forme une sorte de toit au-dessus du gastérozoïde central. Cependant, si les fonctions hépatiques existent, elles ne sont réparties qu'à une petite portion de cet organe. Dans la structure du foie, on rencontre essentiellement la même composition que dans la partie de l'animal à laquelle sont attaclics les dd- lérents organes, et que nous nommerons le pùincher. A l'extérieur se trouve tui ectoderme renfermant des nénintocystes; au-dessus, deux la- melles auhistes, séparées seulement, de place en place, par les nombreux canaux qui rayonnent à partir du foie. Ces lamelles sont recouvertes par une couche cellul, lire semblable à l'ectoderme, mais dépourvue de cellules .'( lit / ■■■ . (') Bull. (If la Soc. géolog. de France, 3° série, t. VIII, p. 3oo. ('•') Comi>tcs rendus, p. 8(12 et l5i)8; l883. (') Feuille des jeunes Nutund., Il\.' auiicej Confiés de Ruucn, p. 5io; i883. ( ioo5 ) urticantes et accolée au pnenmatocyste. Au milieu du j^laucher des Velelles les deux lamelles anhistes sont séparées l'une de l'autre par uue niasse vo- lumineuse de cnidoblastes. Cette masse forme la partie principale de ce que l'on est convenu d'appeler \e foie. Elle est recouverte par les canaux, qui, dans cette partie du plancher, offrent quelques particularités impor- tantes. Eu premier lieu, ils sont pressés les uns contre les autres de manière à séparer coinpièleinent les cnidoblastes delà lamelle anluste supérieure. Ils possèdent une enveloppe homogène à l'intérieur de laquelle se trouve une couche de cellules qui sont de deux sortes : i° de petites cellules par- faitement rondes, lâchement luiies les unes aux autres, se trouvant dans la partie supérieure des canaux, au voisinage de la lamelle anhiste; i" de grosses cellules dont les contours sont peu nets, et qui sont séparées les unes des autres par une quantité de corpuscules noirs ou verdâtres. Ce sont ces corpuscules qui donnent à foule cette partie du plancher la cou- leur sombre que l'on connaît et qui lui a valu le nom de /o;e. Au-dessous de la masse de cnidoblastes, on rencontre encore quelques canaux, mais ils ne renferment que rarement des corpuscules noirs. Ils sont accolés à la lamelle anhiste inférieure, et ne sont pas pressés les uns contre les autres comme ceux de la partie supérieure. Tous ces canaux s'anastomosent entre eux en traversant souvent la masse de cnidoblastes. » Ou peut se demander quel est le rôle physiologique de ces cnido- blastes ainsi placés dans lui endroit intérieur d'où ils ne semblent pas pou- voir servir à la défense. Or, il résulte de mes observations que cet organe n'est, à tout prendre, cpie le lieu déformation des cnidoblastes. En effet, la lamelle anhiste inférieure est percée de nombreuses ouvertures, à travers lesquelles les cellules urticantes pénètrent dans l'ectoderme. Des coupes microscopiques du foie montrent bien nettement que ces orifices sont toujours remplis de cnidoblastes dont la plupart sont à l'état de maturité, et qui ont l'air de faire irruption dans l'ectoderme. » Les corpuscules noirs qui se trouvent dans les canaux dont je viens de parler se rencontrent aussi, en très petit nombre il est vrai, dans les pa- rois du gasiérozoïde central. Il est probable qu'ils ont une certaine ana- logie avec ceux que l'on trouve dans les canaux du lunbe de ces animaux. » D'après les résultats que je viens de faire connaître, et que j'ain-ai l'occasion d'exposer plus en délail prochainement, il est évideni qu'on ne peut pas considérer comme un organe hépatique cette partie renflée du plancher des Velelles, et que, si l'on veut conserver cette dénomination en ( ioo6 ) raison des corpuscules noirs qu'on y rencontre, on doit la restreindre à la partie supérieure de l'organe que les auteurs ont pris pour un foie (' ). » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — De l'action de la chaleur sur les pliénomènes de végétation. Note de M. A. Barthélémy. (Extrait.) « 1° Action de la chaleur sur le développement et la direction des racines. — Dans les piaules terrestres, la direction des racines adventives est soumise à des influences diverses qui proviennent des différences de température, d'humidilé el de richesse nutritive du sol à ses diverses profondeurs. » Pour éliminer ces influences, de façon à ne faire agir que la tempé- rature, je me suis adressé aux racines adventives qui se développent dans l'eau, et principaleuient à celles des plantes à oignons qui végèlent pendant l'hiver dans les appartements. » J'ai disposé en cercle, autour d'un tuyau de poêle, des jacinthes vé- gétant dans des vases séparés. Les racines se dirigent presque horizonlale- meiit vers le tuyau, comme vers un centre commun d'attraction. Les feuilles, au contraire, se dirigent vers une fenêtre, qui donne une vive lu- mière. » J'ai partagé une cuve à eau, de petites dimensions, en deux parties, par une glace verticale ; dans un compartiment sont disposées des jacinthes qui surnagent à l'aide de flotteurs en liège, tandis que l'autre comparti- ment contient de l'eau chaude, que l'on renouvelle plusieurs fois par jour. Les racines se dirigent du côté de la cloison de sép.iration, contre laquelle elles viennent s'appliquer. » Il arrive souvent qu'une seide racine, très grosse, sorte ainsi de l'oi- gnon, pour suivre la même direction. » En colorant l'eau avec de la teinture de tournesol ou du noir de fumée, le phénomène est beaucoup moins apparent, soit que la conducti- bilité de l'tau soit ainsi augmentée, ce qui rend la distribution de la tem- pérature autour de la racine plus uniforme; soit que \a diathermanéité du liquide soit amoindrie, ce qui empêche l'aclion des rayons directs sur les racines. » Je ferai remarquer que ce sont là des phénomènes d'accroissement qui (') Ces iccliLiclics ont ék' fiiiles dans le laboratoire d'Kmliiyologif do l'Université de Genève. ( I007 ) ne doivent pas être confondus avec les effets d'une faculté motrice, comme on l'a fait trop souvent dans ces dernières années (' ). » 2® De la chaleur dans les pliénoniènes d'Iiéliotropisme. — Au mois de juillet i88i, j'ai eu l'occasion d'observer le fait suivant : Un faisceau de rayons solaires frappait, à travers une ouverture d'un arbre très touffu, un massif de Dipsacusferox que je cultivais pour mes expériences sur la tension végétale. Un certain nombre de ces plantes étaient frappées successivement vers leur capitule terminal qui s'inclinait du coté de l'ouverture donnant accès au soled. La tige, au-dessus du capitule, était devenue flasque et ridée et retombait, quand on la soulevait, du côté du soleil. Après la dis- parition du rayon solaire, le capitule se redressait rapidement, surtout quand on arrosait abondamment les racines. M II était difficile de ne pas voir là un simple phénomène d'évaporation, faisant varier rapidement la tension à la région frappée par le soleil. » Depuis, j'ai répété cette expérience de manière à en faire une véritable expérience de Cours. )) Sur un Dipsacus élevé en vase et placé dans une chambre obscure, on fait tomber, directement ou avec un porte-lumière, un faisceau de rayons solaires : la tige s'incline rapidement et commence à se relever comme un ressort dès qu'on écarte le rayon de lumière et qu'on arrose les racines. » GÉOLOGIE. — Dépôts de mer et d'eau douce au point de vue agronomique, suivant quds sont ou ne sont pas sulfurés : alluvions de la Durance. — Rela- tion avec les phosphates. Note de M. Dieul.vfait, présentée par M. Ber- thelot. « Dans lès recherches de Géologie chimique que je poursuis d'après un plan arrêté à l'avance, je viens d'achever l'étude de la diffusion du phos- phore. Ces recherches ont confirmé et généralisé les indications et les faits formulés par un grand nombre de savants, notamment par M. Dau- brée, que les combinaisons du [)hosphore étaient très répandues dans la nature; mais ces mêmes recherches m'ont conduit à un certain nombre de conclusions nouvelles : d'abord, établissement du fait de la concentration relative des phosphates dans certains horizons géologiques oii jusqu'ici on n'avait pas soupçonné leur présence, au moins en quantités sensibles; en- (') Voir mon M.iMio'\ve iwv \es Mouvements tics plantes tl.ms Lainarc/;, Darwin et leurs successeurs, etc. Société de Toulouse, i883. ( ioo8 ) suite, ronséquences nouvelles auxquelles je suis arrivé au point de vue de l'origine des phosphates. » J'ai déjà indiqué [Comptes rendus, t. XCVIII) que cette concentration se montrait dans trois horizons princi[)aux : dans les calcaires maibres de la période primaire, dans les calcaires bitumineux et dans les cal- caires dolomitiques. Il faut bien remarquer que les calcaires formant ces trois divisions sont très loin de ne constituer que chacun un seul horizon au point de vue de l'âge, qu'on retrouve, en particulier, des calcaiies bitmnineux et des calcaires dolomitiques dans une grande [)artie des terrains sédimentaires; il en résulte que la concentration relative des phosphates dans ces sortes de dépôts n'est ni un fait accessoire, ni surtout un fait postérieur à la formation des terrains, mais qu'il est, au contraire, intimement lié aux phénomènes mêmes de la sédimentation, ou plus gé- néralement aux phénomènes qui ont présidé à la formation des dépôts renfermant ces phosphates. Il est à peine besoin de dire que ces phéno- mènes sont très complexes*, il y a plus même, les actions géologiques et les réactions chimiques qui ont amené la concentration relative des phos- phates dans ces très grands ordres de dépôts sont loin d'être les mêmes pour chacun des trois groupes. Je suis maintenant en mesure d'aborder par parties successives les complexes problèmes relatifs à l'origine et à la concentration des phosphates. J'examine aujourd'hui un cas spécial qui peut sembler presque étranger à la question des phosphates, mais qui s'y rattache au contraire directement; il a, du reste, par lui-même, une grande importance au point de vue de l'agrictdture directe. » C'est un fait général partout admis que les vases déposées par les dé- bordements des fleuves et des rivières constituent un élément toujoiu's réel et souvent puissant de fertilité. Quand il s'agit de ces questions, le Nil se présente immédiatement à l'esprit. Toutefois, il n'en est pas toujours ainsi, au moins directement comme pnur le Nil. En particulier, les allnvionsde la Diuance que j'ai étudiées sous toutes leurs formes sont, pendant un temps pinson moins long, complètement stériles, et, point beaucoup plus grave, elles commiuiiquent leur stérilité aux terres qu'elles recouvrent, celles-ci fussent-elles avant l'uiondation des terres de premier ordre. Ce qu'il y a là de plus singulier encore, c'est que l'analyse complète fie ces allnvionsm'a montré que non seulement elles renfermaient des phosphates en quanlilés très sulfisantes, mais qu'elles contenaient toutes les autres substances minérales et organUjites nécessaires à la végétation. Enfin, autre singularité, si on laisse ces alluvions, même sans y toucher, elles deviennent (joog ) d'excellentes terres végétales au bout d'uti temps plus ou moins long. Voici l'expliCHtion de ces anomalies et les conséquences qu'elle entraîne. » L'analyse chimique des alluvions de la Dnrance m'a permis de recon- naître immédiatement que ces dépôls sont 1res sulfurés, et l'étnde géolo- gique des teri'ains constituant le bassin de cette rivière m'a montré quelle était la cause de cette sulfnratioii. Ces alluvions sont sulftu'ées parce que, pour les -— au moins, leur masse est empruntée a des montagnes calcaires dont les assises, examinées en détail, se montrent pénétrées de sulfure de fer à l'état de véritable dis^énlinalion. Quand l'action de l'air a été sulfî- samment prolongée, ces sulfures s'oxydent, et le résultat est la foruiation xl'acide snifuriquf, qui rend monientanément les dépôts acides, favorise la séparation des phospbates, et finalement (les alluvions étant riches en cal- caire) produit du gypse. « Du moment où les alluvions de la Durance sont sulfurées, elles sont nécessairement stérdes, car, à part quelques cas |)lus apparents même que réels, l'oxygène est aussi indispensable à la germination et au développe- ment des plantes qu'à la respiration des animaux, et l'oxygène sera absorbé par la terre aussi longtemps qu'elle restera imprégnée de principes sul- furés. Si, d'un autre coté, comme me l'a montré l'analyse, les alluvions de la Durance renferment en quantités suffisantes toutes les substances né- cessaires au développement de la végétation, elle devront constituer une bonne terre végétale, quand tous les sulfures seront oxydés; de plus, ce résultat devra se produire d'autant plus vite que, par des travaux de la- bour, de retournement, etc., l'oxydation s'effectuera plus rapidement. C'est exactement ce qui, dans la pratique, arrive pour ces alluvions. » Un fait d'agronomie générale et un fait spécial aux phosphates résul- tent de ce qui précède : i° si les alluvions marines ou d'eau douce sont coinjdèleinenl oxydées au moment de leur dépôt, elles sont immédiatement fertiles; c'est le cas général pour les alluvions empruntées aux formations plus anciennes que le trias supérieur : c'est le cas |)our le Nil; mais si les alluvions, comme pour la Durance, sont empruntées à des dépôts dont les assises sont pénélréts de sulfures, elles resteront stériles jusqu'à ce que les sulfures qui les im|M'egnent soient complètement oxydés. Ce dernier cas s'est réalisé très fréquemment et sur une vaste échelle dans les anciens âges géologiques. Son étude n'a jamais été faite ni même commencée, et cepen- dant elle seule permettra de résoudre bien des problèmes particuliers au- jourd'hui absolument inabordables. D'un autre côté, il faut en tenir grand compte dans les travaux exécutés pour rendre à l'agriculture les surfaces ( lOlO ) occupées par des marais salés. C'est une grande erreur de croire que tout ce problème consiste à dessaler les terrains : n'en ne sera fait tant qu'ils ne seront pas complètement désidfurés ; 2° dans les réactions exercées par l'air sur les dépôts sulfurés conter)ant des phosphates, les phosphates devien- nent soluhles ; ils se concentrent alors dans des conditions extrêmement complexes au point de vue de l'observation directe, mais dans des con- ditions dont l'aiiaUse minérale peut toujours rendre compte jusque dans les détails pour chaque cas particulier; c'est, du reste, ce que je ferai voir. » GltOLOGiE. — Nouveau Mémoire sur le gisement du diamant à Ginn Mogol, province de Minas Geraës [Brésil). Note de M. Gouceix, présentée par M. Des Cloizeaux. (Extrait.) « M. Gorceix, qui a fait l'été dernier un voyage d'exploration au gise- ment de diamants de Grâo Mogol, Minas Geraës, vietU de publier un Mé- moire contenant les observations qu'il a recueillies sur place et qui sera inséré in extenso dans le Bulletin de la Société géologique. » Ce Mémoire contient de nouveaux détails sur le gîte de Grào Mogol, .situé, comme la jdupart des terrains diamantifères du nord de Minas Geraës, dans le bassin du Jequilinhonha, à Soo*"" au nord de la ville de Diamantina, et sur la couche de conglomérats où le diamant a été signalé en place (' ). )i Après avoir décrit les caractères minéralogiques de ce conglomérat, qui existe sur un seul point du cirque où est située la ville de Grâo Mogol, l'auteur rappelle qu'on n'a jamais trouvé de diamants dans les graviers des ruisseaux qui prennent leur source ou courent sur les gneiss grani- toïdes ou les granités formant la base de tous les terrains de Muias Geraës. Il aiuionce aussi qu'il a rencontré en place, en remontant vers ces gra- nités, les cymo[)hanes, triphanes, andalousites, disthèiies, fibrolites, bé- ryls, tourmalines, si abondants dans les lits du Gravata, du Setubal , de l'Urubu, du Piauhy, etc., constituant une série d'affluents de l'Aras- suahy, mais que jamais on n'a récolté de diamants dans les graviers provenant de ces cours d'eau. » On en a, au contraire, trouvé avec des minéraux tels que pyrite, or, tourmaline, amphibole, oxydes de titane, phosphates divers, etc., ses satel- (') Comptes rendus, t. XCIII, p. 981, année i88i. ( ion ) lifes habituels, dont l'origine filonienne n'est pas doutense ('). M. Gorceix en arrive à conclure qu'au Brésil le diamant est un minéral de filon, comme ceux dont il vient li'èlre question, et que ce n'est pas dans les gneiss et les granités que Ion doit chercher son origine. » PALÉONTOLOGIE. — Sur les os (le la tête et sur les diverses espèces du Simœdo- sanre, reptile de la faune cernajslenne des environs de Reims. INole de M. V. Lemoine, prrsentée par M. Gaudry. Il Le Simœdosaure des environs de Reims, dont nous avons signalé dans une précédente Communication les caractères généraux du squelette, pré- sente dans la conformation et dans les rapports des os de la tète un cer- tain nombre de caractères spéciaux sur lesquels nous insisterons aujour- d'hui. » Les pièces osseuses du crâne offrent une indépendance, nous dirons volontiers tme it)dividiialité, qui nous parait très favorable à l'élude des vertèbres crâniennes. )) Le basi-occipital paraît se dédoubler en deux pièces : ini basi-occipital postérieur qui présente en arrière la partie médiane du condyle, en avant, lUie cupule pour la réception de l'extrémité arrondie d'un basi-occipilo- sphénoïdien, supérieurement un foramen vasculaire, une crête et deux fos- settes de réception pour les exoccipitaux ; au-dessonsdu basi-occipital pos- térieur se trouve une pièce double qui nous paraît avoir la valeur d'iuie pièce hypapophysaire en relation avec l'arcade inférieure de l'atlas. Les exoccipitaux, outre leur partie condylienne, offrent le prolongement latéral pour l'apophyse parotique. Le sus-occipital a une surface un peu rugueuse. L'avant-dernier seg- ment, ou vertèbre crânieinie, paraît constitué par un basi-occipital sphé- iioïdal qui se réunit par une sorte d'éminence condylienne à l'os qui le suit et i)ar un rebord en biseau au basi-sphénoïde. De chaque côté du basi- occipito-sphénoïdien, des prolongements ovalaires se glissent en partie sous les exoccipitaux et, d'autre part, sup[)ortent, à l'aide d'une cupule, les opisihotiques qui se joignent aux épiotiques. » Le segment plus antérieur serait formé par un basi-sphénoïde qui rap- (') Cette origine avait déjà été indiquée par M. Daubrée , il y a trente-cinq ans, lors- qu'il a reproduit artiriciellement, à l'état de cristaux, l'oxyde de litane et d'autres compa- gnons du diamant [Annales des Mines, 4" série, t. XVI, 1849, p i5o). C. R., 188^, 1" Semestre. (T. XCVIII, N« IG.) ' '2 ( 1 O I 2 pelle complèlement les caractères d'un corps de vertèbre rachidienne par la crèle, les sillons et les foramina de sa face supérieure, ainsi que par la disposilioii de sa face inférieure creusée de deux encoches et présentant des facettes tuberculeuses d'insertion. Ces facettes donnaient atlaclie à une pièce à double tubercule d'insertion [copilulum? lubercitlum?) qui allait se réunir par un deuxième segment à une fossette postérieure du ptérygoïdien correspondant. » Les bords supérieurs du basi-sphénoïde présentent, d'autre part, des facettes pour la réception des pièces prooliques, qui elles-mêmes se joignent en arrière au sus-occipital et à l'épiotique, et en avant, au pariétal. » Le pariétal paraît formé de deux longues pièces séparées en dedans et en avant sans doute par une large fontanelle. En avant du basi-sphénoïde, nous trouvons, comme pièces constituantes du segment crânien le plus an- térieur, un présphénoïde bien appréciable, malgré ses faibles dimensions. Il était largement séparé par des parties molles d'un frontal antérieur allongé et d'un frontal principal excavé sur sa face supérieure. » Le frontal antérieur offre un bord externe taillé en biseau, qui devait recevoir à l'aide d'une surface analogue un os surcilier à surface infé- rieure et à surface supérieure marquée de sept plaques, trois externes ar- rondies, trois internes allongées et une intermédiaire. » Lesquamosal, le frontal postérieur et le jugal sont développés. Ce dernier os se rattachait : en arrière, au frontal postérieur, creusé à cet effet d'une gouttière; en avant, au lacrymal et, par suite, au frontal antérieur; en de^sous, au maxillaire et au ptérygoïdien, à l'aide d'un os tranverse à ex- trémité supérieure mince et fragile. » Le nasal, double et relativement large, vient se réunir à la branche très allongée d'un interniaxillaire à partie antérieure ovalaire. » Les sus-maxillaires se mettent en contact immédiat avec des vomers lisses, en contact eux-mêmes avec des palatins munis de denticules. » Les palatins logent dans leur intervalle de longs ptérygoïdiens garnis de denticules sur leur partie interne. » Les ptérygoïdiens se mettent en rapport avec une branche de suspen- sion qui les réunit au sphénoïde. Une autre pièce indépendante devait les joindie au quadrate. Enfin l'os transverse les réunissait au jugal. En avant de l'os transverse, entre le bord externe des ptérygoïdiens et la j^arlie cor- respondante du susmaxillaire, se trouve de chaque côlé une as^ez large fosse que nous croyons avoir élé l'orifice postériein- des fosses nasales. La disposition des pièces constituantes de chaque segment ou vertèbre cra- ( ioi3 ) nieniie parait offVir la [il us grande analogie avec I allas, qui nous offre chez le Siinœilosaure : » 1° Une pièce supérieure non soudée, vérilable arcade épineuse; 2" deux arcs neuraux avec leurs apophyses articulaires pour l'occipital et l'axis; 3° un centre ici indépendant, l'apojjhyse odontoïde; 4° n'i arc infé- rieur hypapophysaire. » L'étude des diverses pièces osseuses du Siaiœdosaure semble permettre d'établir plusieurs espèces. » La première espèce, nommée par Paul Gervais, est le Sirnœdosaiirus Le- moinei, qui paraît pouvoir être caractérisée par ses vertèbres à centre bombé, par son apophyse odontoïde arrondie et par la forme épaisse et trnpue des os des membres. L'humérus prése.'ite une extrémité supérieure déforme ovalaire et asymétrique. » Le Simœdosnure lieinensis paraît |)ouvoir être caractérisé par ses ver- tèbres à centre allongé, cylindrique, |)ar ses os des membres moins épais, plus allongés, et par l'extrénuté supérieure de l'iiumérus qui est bien sy- métrique. » Une tète humérale, suigulièremenl surbiissée et de forme spé- ciale, nous paraît appartenir à une troisième espèce, le Simœdosaurus Pe- roiii. » Nous rapporterions volontiers à une quatrième espèce, le Simœdosaurus Suessoiiiensisj les fragments de maxillaires attribués avec doute par Paul Gervais au Lejjidosltus Suessoniensis. » M. de Raincourt a bien voulu nous communiquer une vertèbre de Simœdosaure paraissant provenir de couches de même âge. » MÉTliOROLOGiE. — Sur les phénomènes crépusculaii es. ^ole de M. L. CrCls, présentée par M. Faye. (Extrait.) « Observatoii-e impérial de Kio-do-JaiieirOj 19 janvier i884' » Dès le mois de septembre de l'année dernière, nous avons eu l'occa- sion de noter des lueurs d'aspect insolite, qui précédaient le lever du Soleil ou suivaient son coucher. Ce phénomène 's'est manifesté depuis lors à peu près sans interruption et, pas plus tard qu'hier encore, 17 janvier, il a pu être observé. » Il importe avant tout de signaler que le phénomène a sensiblement changé d'aspect depuis les premiers jours de sou apparition. Ainsi, ( 'oi4 ) cl;ms les premiers temps, le coucher du Soleil élait précédé d'nu obscur- cissemeut graduel, provoqué par l'iuierposilion entre l'œil de l'ob- servateur et l'astre d'une couche de vapeurs absorbantes, rapiielant les effets produits par la présence du brouillard sec. A plusieurs degrés (8 à lo) au-dessus de l'horizon, le disque du Soleil apparaissait privé de tout rayonnement, au point qu'on pouvait le fixer aisément avec le regard. La lueur roiigeâtre ne se voyait que plus tard, lorsque le Soleil était descendu sous l'horizon, et se maintenait visible pendant une heure envi- ron, pour ensuite disparaître complètement. Sous cet aspect, le phénomène pouvait être attribué à la présence du brouillard sec, qui se manifeste chaque année au Brésil, et particulièrement aux mois d'août et de septem- bre, par les déboisements considérables que les agriculteurs réalisent par l'action du feu, en allumant dans les forêts vierges de vastes incendies qui souvent prennent des proportions immenses. L'énorme quantité de fumée qui en résulte, emportée au loin par le vent, ne tarde pas à s'étendre sur de vastes régions, et produit le brouillard sec, dont la présence est par- ticulièrement nuisible aux observations astronomiques. » Cesphénomènescrépusculaires ayant été attnbuésàdesaurores magné- tiques, je publiai dans le Joni(j/f/o Commet cio, sous la date du 12 septembre, un article dans lequel je montrais qu'il ne pouvait y avoir aucune con- nexion entre ces deux phénomènes, en me basant sur plusieurs considéra- tions, et particulièrement sur l'absence de perturbations notées dans les appareils des lignes télégraphiques, qui, à défaut d'instruments magné- tiques enregistreurs, n'auraient certes pas manqué de manifester certains troubles dans leur fonctionnement. » Plus lard, le phénomène ne présenta plus la particularité signalée plus haut et qui consistait dans un obscurcissement assez considérable du So- leil, résultant de l'absorption des rayons lumineux par une couche de brouillard d'aspect « enfumacé »; il se montra à peu près tel qu'il a été vu et décrit en Europe. Il est d'ailleurs à noter que le phénomène n'a été signalé en Europe et dans d'autres parties du globe que vers la fin de no- vembre, lorsque déjà il avait perdu les caractères que nous avons décrits et ne présentait que ceux qu'il a conservés jusqu'à ce jour. » L'hypothèse des brouillards secs, admissible dans les premiers temps du phénomène, ne l'était plus lorsque celui-ci eut perdu les seuls carac- tères qui l'autorisaient; dès la fin du mois de novembre, pendant les crépuscules où le phénomène put être étudié convenablement, je m'ap|)li- quai à léunir quelques données d'observation, fort incomplètes à la vé- .( ioi5 ) rite, mais qui cependant prouvent que le phénomène, qu'il soit d'origine météorique ou terrestre, avait, en |)artie du moins, s jn siège dans notre propre atmosphère, et conséquemment devait participer des caractères que présentent les phénomènes crépusculaires proprement dits. » Les observations que nous avons faites s'étendent de la fin de no- vembre jusqu'au 17 janvier, date de notre dernière observation. Le résultat essentiel, corroboré par toutes les observations, a été que l'illumination du ciel, produite par l'envahissement d'une teinte rosée passant graduel- lement au rouge cramoisi, se manifestait d'abord par un premier arc rosé, apparaissant peu d'instants après le coucher du Soleil (l'heure a varié entre 6''4r)™ et 'j^), le segment inférieur étant d'une couleur d'un blanc verdâire, et concentrique à la position occupée par le Soleil. La variation de l'heure de l'apparition de ce premier arc accompagnait celle de la déclinaison du Soleil, assez lente à cette époque de l'année, de manière à conserver le même retard sur l'heure du coucher du Soleil. La durée de cet arc était courte; il disparaissait au bout de dix ou quinze minutes au plus. Je dois ajouter que la disparition était complète. » Il s'écoulait ensuite dix à douze minutes après lesquelles apparaissait un second arc rosé, qui envahissait le ciel sur une étendue plus considé- rable. Ce second arc avait une din-ée plus grande que le premier et dispa- raissait généralement vers 8'', au plus tard à 8'' ro™, suivant la déclinaison du Soleil. Ce second arc, comme le premier, était concentrique au Soleil. Si l'on calcule à combien de degrés le Soleil se trouvait sous l'horizon aux instants de la disparition du second arc, on trouve environ 18°. La mani- festation de deux arcs successif», l'heure de leur apparition et de leur dispa- rition, c'est-à-dire leur durée respective, est le caractère essentiel, et auquel on ne peut se mépremhe, des |)hénomènes crépusculaires, qui n'ont été nulle part mieux décrits que dans l'Espace céleste de M. Emin. [Liais. Il suffit de se reporter à celte description pour acquérir la conviction que nous nous sommes trouvés en présence de phénomènes de cette nature, c'est-à-dire de phénomènes qui, tout en pouvant avoir une origine météo- rique, participent lies C-iractères des crépuscules atmosphériques. Si nous admettons, par exemple, qu'un immense courant de poussière météorique soit traversé par la Terre, on peut concevoir aisément que l'atmo-phère ter- restre, saturée de cette poussière, puisse présenter les phénomènes d'obscur- cissement du Soleil signalés plus haut, ainsi que les phénomènes offerts par les arcs rosés, résultant de la réflexion de la lumière solaire surles |)articules météoriques qui remplissent l'atmosphère; ils offriront à nos yeux tous les ( ioi6 ) caractères des crépuscules almosphériques, toutefois avec une intensité beaucoup plus grande. » Quoi qu'il en soit de la cause originelle du pliénoiiiène qui nous occupe, je pense que ce qui pourra contribuer puissamment a la faire dé- couvrir, ce sont les analyses des poussières recueillies en divers endroits, et dont on s'est occupé dernièrement dans une des séances de la Société Royale astronomique de Londres. » MÉTÉOROLOGIE. — La mission scientifique du cajj Horn 1 882-1 883 et la pé- riodicité des oscillations barotnélricjues. Note de M. Ch-V. Zc.vci-.k. « Le Rapport de la Mission scientifique du cap Horn présente un grand intérêt pour la Météorologie pratique en ce qui concerne la pression atmo- sphérique observée dans ces parages lointains à peu près pendant une an- née, du 26 septembre 1882 au i*" septembre i883. » En considérant, comme je l'ai fait pour Prague en 1879, '^''*"^ ^'^ ^"" nales du Bureau central météorologique de France, les temps des maxinia et des minima absolus observés au cap Horn (l)aie Orange), j'ai trouvé que ces dates mettaient en évidence une périodicité de dix à treize jours et s'accor- daient avec les phénomènes d'absorption observés dans les photographies solaires. I. — Table des maxinia de ta piesiion haroinétrique observée en i88a-i883 à lu baie Orange. Nombre Duiée Jour de de la Dati'S. de l'année. Inlervalles. périodes. période. 188-2. Septembre 28 271 J i ^ , 00 '2 1 12,00 >• Oclobre 10 20 3 . . . Novembre 26 33o ^' '^ "''^ , ^ 0/ 'o I 10,00 » Décembre o 040 . ^ 1883. Janvier 26 26 ' '* '^'^ ^. . /■ •> " ' 11,00 > Février 10 ^7 o •> i- 02 j 10, OT >. Jlars lu 00 ^ , ^ ■^ 5o 4 1 2 , 5o Avril 27 117 Mai I 121 "^ ^ , ^ 5i 4 12,75 » Juin IQ 170 „ Juillet 7 188 _ , •" „ a 5l 4 12, 7J o Août 37 239 Moyenne 1 1 , 5 1 7 12, 5g '35 Différence — 1 ,o865 ( 'OI7 ) » On voit que la différence entre la période obtenue et celle de 11 dein i- rotation solaire ne surpasse guère un jour; toutefois, la p»rio licite de maxima est un peu plus courte. II. — Table des miniina de la pression atmosphérique ohaervée en i88?.-i8iS3 à la haie Orange, Jour Intor- Nombre Dates, de ranuée. vallpfî. de périodes. Période. 1882. Septembre 3o 273 1 „ . , _ V 28 2 II ,5o ■ » Octobre a3 290 i»T I o To 36 3 12, 00 » Novembre 20 332 rv 1 orr '2 I I>, ,00 » Décembre lo 344 1883. Janvier 22 22 ^^ ^ ""'^^ „ . . ^ , 25 • 2 I ?. , 5o •• Février ab A? » Mars 5 64 ' , ' ... ^ 48 4 12,00 » Avril 22 112 , ,, . c ■:>c '4 - 12,00 » Mai 16 i36 ^ , . - -„ 20 2 10,00 » Juin 5 i56 , , . . 40 4 10,00 " Juillet l'i iq6 n , . . •', 28 2 i4,oo >• Aout 12 22.4 Moyenne 11 ,38^ 12,5935 Différence — i ,2o65 » Ou a ici à peu près la même différence entre la période solaire et celle de la pression niinima. Cet accord ne peut être accidentel, ce qui nous fait croire que toutes les grandes perturbations de notre atmos|)hère dé- pendent essentiellement de causes cosmiques, qui se reproduisent avec la plus grande régularité. » M. Ch.-V. Zexger adresse en outre, à l'Académie, deux autres Notes inti- tulées : « Résumé des observations liéliophotographiqties comparées aux dates des grandes perturbations atmosphéiiques et séismiques des mois de février et mars i884 » et « Sur la visibilité de rayons ultra-violets à l'aide du parallélépipède de dispersion,» Le P. IIeude, missionnaire en Chine, dans une Lettre adressée à M. Alph. Mil ne-Edwards et datée de Zikawei, annonce qu'il a reçu de Corée diverses pièces infliquant l'existence dans cette région d'un petit Ruminant du genre Hjdropoles, diflérant de V Hydropoles inermis (Swiiihot') par les carac- tères du crâne et la couleur plus claire du pelage; il désigne celte espèce sous le nom û' Hydropolei arc/jropus. ( loiH ) M. P. Picard adresse à l'Académie un travail portant pour titre : « Taches et facides à la surface du Soleil ». M. le professeur H.-A.HowE, de l'Université de Denver( Colorado, États- Unis), informe l'Académie qu'il calcule en ce moment l'orbite delà grande comète de septembre 18S2 et ajoute qu'il serait très heureux de recevoir les observations que les lecteurs des Comptes rendus ont pu faire sur ce sujet. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures un quart. J. H. A'6Hl vi • 09»* ?^n 31? iib noitcilqm itri/iM si .M ■9I i/>q JsiDÔb ^n^A'l ■'^' D 3b l . M ■*■-' Àà^i'l si .M 9b . :>l«i u, i: "^ '■ - '' ' anoiJBOJiduq ob •°'^° . i.--..-*ab 9nu'b HJ19Y COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 AVRIL 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUIXICATIOIXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instructiov publique aflresse une am|)liation du décret par lequel M. le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faite de M. Boiicjttet île In Grye, pour remplir, dans la Section de Géographie et de Navigation, la place laissée vacante par le décès de M . Yvon V Marceau. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Bouquet de la Grye prend place parmi ses Confrères. PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations extraites dit Rapport de M. Verbeek sur V éruption de Krakatoa, les 26, 27 et 28 août t883; par M. Daubrée. « M. Verbeek, ingénieur des mines à Batavia, auquel on est redevable de publications importantes sur la géologie de Sumatra, a été chargé, en vertu d'une décision du Gouvernement néerlandais datée du 4 octo- bre i883, de rechercher la nature, l'extension et les conséquences des C. R., 188^, I" Semestre. (T. XCVIII, N» 17.) I 33 ( I020 ) éruptions volcaniques du Krakaloa. Il a parcouru pendant dix-sept jours la région ravagée, à l'aide d'un bâtiment qui avait été mis à sa disposition. En attendant que le Rapport détaillé qu'il prépare sur ce sujet puisse paraître, ce qui n'aura pas lieu avant quelques mois, à cause des nom- breuses cartes et planclies qui doivent l'accompagner, M. Verbeek vient de terminer un Rapport sommaire que M. Van Baumhauer, secrétaire per- pétuel de la Société hollandaise des Sciences, a bien voulu faire traduire en français. » En présentant cette traduction à l'Académie, au nom de M. Baum- hauer, je demande la permission d'en extraire plusieurs observations qui complètent, précisent et rectifient celles qui ont été publiées à ce sujet (' ). » Le 20 mars i883, le moins élevé des trois sommets de l'île, le Perboe- watan (nommé Roewatan dans quelques Rapports), qui présente des cou- lées de laves sur plusieurs côtés, entra subitement en éruption. Le sommet le plus élevé de l'île, le mont Krakatoa (dont le nom dérive par corrup- tion de Rakata et d'une altitude de 822") n'a pas fonctionné en i883; quant au troisième sommet, le mont Danan, il n'entra en action que plus tard. » Les éruptions continuèrent avec une intensité variable et avec des intervalles de repos, jusqu'au 26 août, époque vers laquelle le cratère du mont Danan entra également en activité. Le 26, les explosions augmen- tèrent beaucoup en intensité, pour atteindre leur maximum le lundi 27, à lo*" du matin. Elles perdirent alors de leur violence, mais n'en conti- nuèrent pas moins toute la nuit du lundi au mardi, jusqu'à ce qu'enfin, le 28, vers 6'' du matin, elles cessèrent. » Les éruptions du 26 et du 27 aoiit furent accompagnées de violentes détonations et de vibrations. Pendant ces deux jours, on entendit presque sans interruption un bruit sourd, semblable au grondement du tonnerre dans le lointain; les explosions proprement dites étaient accompagnées d'éclats courts, comparables à de forts coups de canon, tandis que les dé- tonations les plus violentes étaient encore beaucoup plus brèves et plus crépitantes et ne se laissaient comparer à aucun autre bruit. » Les bruits des éruptions du mois de mai furent entendus dans la direction du nord-ouest à aSo""" et 270'"" de Krakaloa. Mais la propa- gation du son, telle qu'elle eut lieu le 26 août, surpasse tout ce qui est connu en ce genre. Les coups ont été entendus à Ceyian, au Birman, à (') Comptes rendus, t. XCVII, p. l loo, et quelques autres Communications plus récentes sur les ondes marines et atmosphériques, conséquences des éruptions. ( I02I ) Manille, à Doreh, sur la Geelvinkbani, en Nouvelle-Guinée et à Perth, sur la côte occidentale de l'Australie, ainsi que dans tous les lieux plus rap- prochés de Krakatoa, Si, de Krakatoa comme centre, on décrit un cercle avec un rayon de 3o*'ou 3333''", ce cercle passe précisément par les points les pins éloignés où le bruit ait été perçu. La distance des points extrêmes, à l'est et à l'ouest, est donc de 60° (le diamètre du cercle), ou ^ de la cir- conférence entière du globe. La superficie de ce cercle, ou plutôt du segment sphérique, est de plus du quinzième de la surface. Lors de l'érup- tion du Tambora, dans l'île de Sœmbawa, en 18 1 5, le rayon du cercle dans lequel le bruit fut entendu était moitié moindre, c'est-à-dire de i5°, et la superficie était donc environ quatre fois plus petite. i) Outre ces vibrations sonores, il s'est formé aussi, lors des explosions, des ondes aériennes qui ne se sont pas manifestées par des sons, mais qui n'en ont pas moins produit des effets remarquables. Les plus rapides de ces vibrations se sont communiquées aux édifices et aux cloisons des chambres. C'est ainsi, par exemple, qu'à Batavia et à Buitenzorg, à une dislance de i5o''™ de Krakatoa, des portes et des fenêtres furent secouées avec bruit, des horloges s'arrêtèrent, des statuettes placées sur des armoires furent renversées. Tout cela était l'effet de vibrations aériennes, et non de tremblements de terre, qui, dans cette éruption, chose digne de remarque, n'ont nulle part obtenu une certitude. » M. Verbeek a déduit que les éruptions les plus fortes ont dû avoir lieu aux heures suivantes : 27 août, 5''35'", G''5o", to''5'" et io''55™ (temps de Batavia). De ces quatre, la [)lus violente, de beaucoup, a été l'explosion de 10'' 5™. Il est parti alors de Krakatoa une onde aérienne qui, autour de ce point comme pôle, s'est étendue annulairement à la surface du globe, dont elle a parcouru jusqu'à trois fois et un quart la circonférence entière. » Les éruptions, qui d'abord avaient eu lieu au-dessus du niveau de la mer, sont devenues sous-marines, probablement le 27 août vers lo"* du matin. Jusque-là, il n'avait été rejeté que de la cendre plus ou moins hu- mide; mais, à partir de ce moment, fut aussi éjaculée une grande quantité de boue, mélange de sable volcanique et d'eau de mer. L'effondrement de la partie septentrionale de la montagne doit avoir précédé ces éruptions sous- marines. M Krakatoa occupait autrefois une étendue de 33''""i, 5, dont 23''™'' se sont abîmés; il reste donc 10'"°^. Mais, aux côtés sud et sud-ouest, l'île s'est accrue d'une ceinture de produits érnptifs, de sorte que la superficie de Nieuw-Krakatoa est maintenant, d'après le levé de M. Verbeek, de i5''™'i ; ( \0i.1 ) Lang-Eilaïul, qui jadis mesurait a"^"*!, 9, a aujourd'hui 3'""'',2. Verlaten- Eiland a reçu un accroissement très considérable; sa superficie, autrefois de 3'""i,7, s'élève actuellement à ii'"°'i,8. » Du Poolsche Hoedje, il ne subsiste plus rien. A la place occupée jadis par Rrakatoa, on trouve maintenant partout une mer profonde, où la sonde descend, le plus souvent à aoû", et même, en quelques points, à 3oo™. » Les produits de l'éruption consistent presque exclusivement en ponces dont la nature a déjà été indiquée ('). x Le volimie des fragments rejetés décroît, en général, à mesure que l'on s'éloigne deKrakatoa; les matériaux grossiers sont tombés, en ma- jiMire partie, à l'intérieur d'un cercle de iS""" de rayon, bien que des frag- ments de la grosseur du poing aient encore été lancés jusqu'à la distance de 40'"". En dedans du cercle de iS"""* de rayon, l'épaisseur des couches de débris est de 20™ à [\d°^. Sur le revers de l'île de Krakatoa, l'épaisseur des monticules de cendre est de même, en certains points, au pied du pic de So"" à 80". » Entre Krakatoa et Sebesi gît une immense quantité de cendres et de jionces, qui a presque entièrement comblé la mer, au-dessus de laquelle elle fait saillie en deux points, auxquels on a donné les noms de Sleers- Eiiand et Calmcyer-Eiland. Ces îles ne dépassent que de quelques mèlres le iriveau de l'eau ; elles ont beaucoup à souffrir du choc des vagues, n'étant composées que de matières meubles, et bientôt elles auront disparu. Les seize petits cratères signalés entre Sebesi et Krakatoa, et réduits à six ou quatre dans des relations postérieures, n'ont jamais existé. On a pris pour des volcans en travail des amas de débris fumants, méprise qui, de loin et dans les premiers temps après la catastrophe, pouvait se commettre très .facilement, « Les cendres fines ont été emportées dans la direction est-sud-est, jusque 'près de Bandseng (aSo*"" de Krakatoa), dans la direction nord-nord- ouest jusqu'à Smgapoore et Bengkalis, qui en sont respectivement distants , |de 835""" et 91 5""" dans la direction sud-ouest jusqu'à Rokos-Edand (île Keeling), à 1200'"° de Krakatoa; à l'ouest, au nord et au sud on ignore . jusqu'à quelle dislance la cendre est tombée. La superficie est au moins ^ <3e tSoooo'""''. Des particules encore plus fines sont tombées dans la mer lui y - ' r 1 ' • j -bien en dehors de cette ligne, ainsi qu'on l'a appris par les récits des navi- gateurs. MU, .u -,..;.. L____ . ^. ..:3gE-»/;q e'j'j IJ ( 1023 ) » Enfin des particules d'une ténuité excessive, mêlées à une grande quantité de vapeur d'eau, sont restées suspendues très longtemps dans les couclies supérieures de l'atmosphère et, poussées par le vent, peuvent avoir fait un voyage autour du globe. Si l'on considère que le volume des matières solides éjaculées s'élève déjà à plusieurs kilomètres cubes, et que les produits gazeux émis possédaient peut-être un volume bien des centaines de fois plus grand, rhy|)otlièse d'un nuage de glace cosmique invoquée pour expliquer les phénomènes météorologiques ne paraît pas à iVI. Verbeek dépourvu de fondement. » Quant à la très grande hauteur à laquelle, lors des dernières et vio- lentes éruptions, les particules ont dû être lancées, on peut rappeler que le 20 mai, dans une des premières ériqîtions, le nuage de fiunée aurait déjà atteint, d'après des évaluations faites à bord de VElisabetli, corvette de guerre allemande, une élévation d'au moins ii*"". Si cette information mérite confiance,il est très possible que, lors des explosions beaucoup plus violentes des 26 et 27 août, la hauteur de projection ait été de i S*""" à 20'''". » Une évaluation aussi exacte que possible de la quantité des matières solides rejetées a donné à M. Verbeek le chiffre de 18'""*^. Dans les cas douteux, les nombres les plus petits ont toujours été pris, de sorte que le ^chiffre de 18''™'^ peut bien être trop faible, mais non trop fort. L'erreur possible ne dépasse pas 2'"°" à 3'""''. )) Si considérable que soit ce volume, il reste pourtant beaucoup au- j, dessous de celui que leTambora a fourni en 1 81 5 et que Junghuhn a évalué ., , à 3 1 7''""' ; cette dernière évaluation, toutefois, ne repose que sur des doii- , nées peu nombreuses, et M. Verbeek est porté à croire qu'un volume de j^^kmc ^ 200*""*^ se rapprocherait plus de la vérité. Même dans ce cas, le chiffre serait encore 8 à 11 fois plus foit que celui de Krakatoa ; cela, q., d'ailleurs, ne doit pas surprendre, puisqu'à Madoera, à plus de 5oo''" du Tumbora, lesohilfut alors complètement obscurci pendant trois jours, g, taudis que, lors de la catastrophe de i883, l'obscurité ne diiia qii'uh petit 9i nombre d'heures. 95, )) Pe ces 18'''""^, il, n'y en a pas moins que 12, ou les j de la masse totale, gf,qt,i\sf)nt déposés à l'intérieur du cercle (décrit autour dç Krakatoa ave'c 'un , Vf^yPH )de lô"^"^. Comme la mer entre Krakatoa et Sebasi n'était profonde que de 36'" et qu'eu cet endroit l'épaisseur des couches de débris atteint environ le même chiffre, la navigation est devenue entièrement ia)|iossible dans ces parages. Un peu plus loin, l'épaisseur diminue beaucoup. » Un dernier et très important phénomène, auqyel l'éruption a donné ( I024 ) lieu, est la production d'énormes vagues qui ont submergé les côtes basses du détroit de la Sonde, détruit une foule de campoengs et coûté la vie à plus de 35ooo personnes. » Au sujet de l'heure où ces ondes ont apparu, il règne beaucoup d'in- certitude, et cela n'est pas étonnant. D'après des recherches minutieuses, il est très probable que, un peu avant lo'' du matin, a eu lieu l'effondre- ment du pic, qui était déjà miné et crevassé par les éruptions précédentes. C'était environ un volume d'au moins i'*™*^ qui s'effondrait. C'est là, d'a- près M. Verbeek, que doit être la cause du grand ébranlement de la mer. L'immersion subite d'une pareille masse a dû donner naissance, autour de Krakatoa, à une immense vague annulaire. » Il y a encore eu d'autres ondes, mais de moindre importance : une le 26 août, de 5^ à S'^So™ du soir; une autre le 27 août au matin, à 6'^, qui ravagea Anjer. » La grande lame formée vers io''a monté très haut, surtout contre les rivages escarpés du détroit de la Sonde; c'est ainsi que M. Verbeek en a mesuré, dans dix localités, les hauteurs, qui sont de 15"" à 35™. La hau- teur variable dépend de la situation des lieux, de leur éloigneinent de Krakatoa, de la nature plus ou moins abritée et de l'escarpement de la côte. » C'est vers g^'So™ que la grande lame doit être partie de Krakatoa pour se propager à de très grandes distances, entre autres jusqu'à Ceylan, Aden, Maurice, Port-Élisabeth, dans l'Afrique australe, et même jusqu'aux côtes de France. La vitesse des ondes a naturellement été très diverse; elle ausr- mente avec la profondeur des mers. » Pour l'archipel Indien et une couple de points en dehors de cet archi- pel, M. Verbeek a trouvé des chiffi-es qui s'élèvent, par heure, à 3o6 milles environ (SGô""") pour Port-Élisabeth, où la profondeur est de aSaS". » Après le 28 août, on n'a plus rien entendu du volcan. » En abordant à Krakatoa, M. Verbeek remarqua avec étonnement, sur les matières ponceuses ordinaires, deux bandes noires qui, naissant à l'alti- tude de 600™, c'est-à-dire à 200" environ du sommet, se poursuivaient en lignes assez droites, sur une longueur de i3oo", et jusqu'à loo"" au-dessus du niveau de la mer. C'étaient deux courants de boue qui avaient coulé sur le versant de la montagne et qui recouvraient la ponce blanche avec une épaisseur moyenne deo'", 2 à o",3, sur une largeur de 1" à 5™. Cette érup- tion a amené aussi au jour de petites boules parfaitement arrondies, sem- blables à des billes d'enfant, d'un diamètre de o"", oi5 à o™,o6. Ces ( I025 ) boules consislent en un calcaire marneux qui doit j)rovenir des couches existant au fond du détroit de la Sonde, dans le voisinage du Krakatoa, et dont les débris ont été éjaculés par le cratère. » Cette dernière éruption n'a probablement eu lieu que vers le lo oc- tobre, à 9''3o du soir, ce qui correspondrait à une onde liquide assez forte, arrivée vers lo'' à Tjikawaeng, et la seule qui ait été remarquée de- puis le 28 août. » GÉOMliTRiE. — Noie sur le degré des surfaces oscutaUices; par M, DE JONQUIÈRES. « I. Déterminer le degré de toutes les surfaces algébriques qui peuvent être osculalrices d'une autre surface, c'est-à-dire avoir avec celle-ci le con- tact de l'ordre le plus élevé, est un problème qui dépend, comme l'on sait, du suivant : » Quelles sont, en nombres entiers et positifs pour m et h, toutes les solutions de l'équation ya) ■ g I _ i » Mais l'Arithmétique supérieure ne donne, à cet égard, aucune mé- thode ('). » A défaut, on peut au moins désirer connaître les catégories de nombres (s'il en existe de particulières) dans lesquelles peuvent se ren- contrer des valeurs de m satisfaisant à l'équation [a). Cette recherche m'a conduit aux l'ésultats ci-après. » II. Je démontre (-) que les catégories ou formes dont il s'agit se bornent aux trois suivantes : )) 1° inz=St, .. . , t étant un entier > i ; » 2° 7n = r)o« + I = 2f. 5- + I, ..., t recevant toutes les valeurs entières à partir de o, à l'exclusion toutefois de celles où le chiffre des unités est i , 2, 6 ou 7 ; .1 3° w = Sot+ 26 = (2« + i)5- 4- I, . . ., t recevant toutes les valeurs entières, à l'exclusion toutefois de celles où le chiffre des unités est 3, 4, 8 ou 9. (') Hermite, Cours d'Analyse, p. i45 ( Gauthier-Villars, Paris, 1873' (') Je donnerai ailleurs ces démonstrations, qui sont très simples. ( I026 ) » On remarquera dans ces fornuiles l'intervention presque absolue du nombre 5, l'une ne se composant que de ses multiples, et les deux autres de certains des multiples de son carré, les uns pairs, les autres impairs, augmentés de l'unité. » III, En appliquant le calcul numérique, j'ai trouvé pour les solutions de la première forme VI =^ 5, conjuguée à « = 9 (ce résultat était connu et a donné lieu à une curieuse et savante étude de M. Halphen dans le tome III du Bulletin de ta Société mathématique, p. 28); m 20, conjuguée à n = 58, et il n'en existe pas d'autre jusques et y compris m — 3oo. » La seconde forme ne donne, jusques et y compris ni — 1000, que la solution (si elle mérite ce nom) ??2 = i, conjuguée à « = 3. » Enfin, la troisième forme ne donne rien pour m inférieur à 1000. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une extension de la loi de Ilarriot relative aux équations algébriques; par M. Sylvester. « On peut envisager la loi de Ilarriot comme une loi qui affirme la pos- sibilité de décomposer d'une seule manière un polynôme en ce dans un produit de facteurs linéaires composés avec les différences entre x et les racines du polynôme. En réfléchissant sur la cause de cette possibilité et la manière de la démontrer, on voit facilement que le même principe doit, avec une certaine modification, s'appliquer à toute équation en matrices d'un ordre quelconque dont les coefficients sont transitifs entre eux- mêmes, c'est-à-dire qui agissent les uns sur les autres exactement comme les quantités de l'Algèbre ordinaire, si chaque coefficient, par exemple, est une fonction rationnelle delà même matrice. On peut nommer les équations dont les coefficients satisfont à cette condition équations monothétiques : on remarquera que de telles équations forment une classe spéciale des équations que j'ai nommées uniVa/e'rfl/es dans une Note précédente. » Pour fixer les idées, prenons comme exemple une équation mono- thélique du second degré en matrices binaires, laquelle peut toujours être ( '"27 ) ramenée à ia forme X- — ipx + A/) + B = o. » En snppo^atit qno p- — (« + |3)/; + «jS = o soif Vétpinlion iilenlique (le p, on anrn .) Faisons ^^^ Ja- — Aa- !5 = «, Ç^— v'/3' - AS -lï = c. Alors los quatre racines de p seront p -h U-+- ç, p — Il — v; p -h n — t', p — u ^v. Disons r,, r.^, i\, }\. » On trouve {p - ri)= -- (/) - /3) (/. - «) + (« -- |3)(r - /3) - (« - <^.){p - ^), et de même (/.-«r=(|3-«X/>-«), de sorte que «' + ^^=f^4(«— Aa-R)-i-[^([3=-A/3-R) = (a + /3)/7 - a,S - A/J - B = /j^ - A/> - B. On a aussi uv = o et conséquemment [u + c)- = ir -f- v"^ = [h — c)^. Donc nn a(j(.îï^ - ^f ) ("^ " '■^) = ("^ - P^' " (" + *')' = •^'' ^ ^/'•^' + Ap + B, .^ ï9l )'j(-^- - '•3)(-^ - '"a) = (J^ - /^)' - (" - »')' = -^^ - 2/jr + A/; 4- B. ' ^)' Or considérons le cas général d'une équation Mionofliétique du degré n cn'riiatncès de l'ordre w. ''''"^'»' Cette équation (que j'écrirai /r = o), on vertu de ce que j'ai nommé "fà^seconde loi de mouvement algébrique (c'est-à-dire la formule ornmorî Jn->ra3loBX9 asuns 2^1 it'3 arfj.r agi In, oùaV^jC, ... ^,Z sont les racme^/rt/en/cs de la matrice w), aura «" racii;^os qu'on peut représenter par Jieftf yjft^'o^Lcs composés ioy[9nii.efififî-„v,' .. r,,, C. R., iSS'i, 1" 5cm«fre. (T. XCVIII, N- 17.) '3.'| ( I028 ) » En réfléchissant sur la manière de démontrer le principe de Harriot, on arrivera facilement à la conclusion suivante : en prenant une combi- naison quelconque de n symboles /',, To, . ., r^, de telle manière que chaque r parcoure toutes ses n valeurs, R, , Ro, . . . , R„, on aura yx = (^-R,)(^-R,)---(^-R«)- )) Ainsi on arrive au théorème suivant : » Toute Jonction monolhélique rationnelle et entière de x du degré n en ma- trices de l'ordre M peut être représentée f/e(i.2.3, . .. , «)"*~' manières différentes comme un produit de n facteurs linéaires dont chacun sera la différence entre x et une des racines de la fonction donnée. » Telle est la loi de Harriot, étendue au cas des quantités multiirration- nelles. » Dans le cas de l'Algèbre ordinaire, o) = i, et le nombre des décomposi- tions àefx en facteurs, selon la formule, devient unique, comme il doit être. De même, pour les quaternions, le nombre des décompositions d'une fonction monothétique du degré n en facteurs linéaires sera nn. Par exemple, si tz = 3, les racines de fx peuvent être exprimées par les neuf symboles O.O O. I 0.2 I .O I . I 1.2 2.0 2.1 3.2 La fonction (comme on le démontrera facilement) peut être mise sous la forme a; — O.O multipliée par une fonction quadratique dont les racines seront des racines de fœ, et conséquemment, par raison de symétrie, seront les quatre racines I . I 1.2, 2.1 2.2; donc la fonction quadratique dont j'ai parlé sera égale à ( X— i.i)(a: — 2.2) et à {x — 1.2) (x — 2.1). Ainsi il y aura deux décompositions de /a: qui correspondent aux deux diagonales 0.0, i.r, 2. 2 ; 0.0, 1.2, 2.1, et de même il y aura des décom- ( I029 ) positions qui répondent aux diagonales o.i, 1,2, 2.0; o.i, i.o, 2.2; 0.2, i.o, 2.1; 0.2, i.i, 2.0, de sorte que le nombre total est égal à 1.2. 3. De même, quand fx est monothétique et matrice du troisième ordre, on peut prendre les diagonales d'un cube. Par exemple, les racines de l'équa- tion monothétique du second degré en matrices du troisième ordre peuvent être représantées par 0.0.0 0.0. I o. I .0 o. I .1 I.I.I i.i.o i.o.i i.o.o et l'on aura les quatre décompositions (x — o.o.ojx — i.i.i); {x — o .0 .\\x ~ \ .X .0); [x — o.\.o\x — i .0 .\)\ {x — o.i.\\x — i.o.o); et de même, en général, pour le degré «, le nombre des diagonales (en se servant de ce mot dans le sens analytique, bien entendu) sera (1.2.3. . .ny. C'est ainsi qu'on trouve l'expression générale que j'ai donnée [mij'^^ pour le nombre des décompositions quand le degré est n et que l'ordre des matrices est w. En multipliant ensemble toutes les équations de décomposition, et en nommant v chacune des «"racines, on parvient à l'équation 7i(a:-('f<''-"""' = (ya7f«"'~'; donc, quoiqu'on ne puisse pas en général conclure que, si X' = Y' (X et Y étant des matrices), X est nécessairement égal à Y, il y a toute raison de croire qu'on pourra démontrer que, dans le cas actuel, on aura ■n[x-s>) = {fxf'^\ » Ainsi la règle de Harriot se reproduira de nouveau sous la forme très peu modifiée qu'un polynôme (monothétique) en x (élevé à une puissance convenable) est égal au produit des différences entre x et toutes les racines en succession de ce polynôme. » On aura remarqué, dans ce qui précède, qu'en appliquant la seconde des trois lois du mouvement algébrique aux équations monothéliques, on a trouvé que le nombre des racines est 7i", et conséquemment est n'' dans le cas des quaternions, tandis que le nombre des racines pour la classe des ( to3o ) équations eu qualemious unilatérales (à laquelle les formes uionolliétiques appartieiiîient) est en général 7i^ — ?i^ + n {voir le numéro d'avril i884 du London and Edinbunjli Pldl. Macj.)^ de sorte qu'il y a une éliininatio.'i n[n — i)" de racines en passant du cas général au cas particulier. M II reste à examiner s'il n'est pas possible d'étendre la loi de Harriot aux équations unilatérales polythétiques. C'est ce que je vais étudier, mais sans cela, et en me bornant au cas monolhélique, il me semble qu'en attri- buant aux élémentsdes matrices des valeurs entières(simplesou comj)lexes), comme le fait M. le professeur Lipschilz pour les quaternions, on voit s'ouvrir un nouveau champ immense de recherches arithmétiques fondées sur la loi fondamentale de Harriot généralisée de la manière indiquée dans ce qui précède, » MÉMOlllES PIIÉSEIVÏÉS. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — La couseivation des énergies slellaireset (n variation des lempéralurcs terrestres. Mémoire de RI. Duposchel. (Extrait.) (Commissaires : MM. Faye, Bouquet de la Grye.) « ... Les faits signalés j)ar M. Roche deviennent plus évidents encore, quand, les rapportant à la cause que je leur assigne et se rappelant d'ail- leurs que la révolution terrestre annuelle corresjiond à un nombre exact, non de rotations, mais de demi-rotations réelles du Soleil (2g demi-rota- lions réelles, 27 relatives), le retour régulier de la même période, ou jjlutôt de la même phase, ne se reproduit pas tous les ans, niais tous les deux ans. En opérant sur une partie des Tableaux d'observation qui avaient servi aux travaux de M. Roche et groupant les chiffres de la période décennale (1857 à 1866) en deux séries distinctes, l'une pour les années paires, l'autre pour les années impaires, je suis arrivé, malgré le peu de durée relative de ces observations, à des résultats de moyenne suffisants, non seulement pour mettre hors de doute la périodicité du phénomène, mais pour permettre de dresser, à l'aide des principes théoriques, le Tableau ci-dessous, qui indique, avec inie approximation probablement assez grande, la variation des points de température minima correspondant aux différents jours de chaque mois, pom- les deux séries des années paires et impaires correspondant à la coïncidence de phases diftérentes. ( ro3i ) 'labLeau indiquant la succession probable des dates apjjroj:imaliivs de maxiniuni et de ininiinuni de la radiation solaire. Années paires. Années impaires. Maxima. Mininia Maxima. Rlinima. Janvier 31 iléc. 6 3i déc, 8 » 12 21 14. 20 Février 20 janv. 1 26 4 " 7 17 9 15 Mais 23 fcv. 28 fév. aifév. 3 « 6 16 8 13 » 22 27 19 3o mars Avril 2 12 h 10 18 24. 16 26 Mai 3o avril 9 18 .< 16 22 i4 23 Juin 28 mai 5 30 mai 5 . 12 19 II 19 Juillet 25 juin 2 23 juin 3 9 IG 9 16 » 22 29 23 31 Août 5 13 5 i-j . 19 25 18 28 Septembre 1 10 28 » l5 21 14 24-;..... ! ,.-,1 iJll Octobre 27 sept. 7 29 sept. 5/,., rJoun?,' . ... 12 18 11 20 Novembre 23 oct. 2 25 i « 8 14 7 13 » 20 28 21 28 'Décembre 4 • ' '^ 'jtl . mk, ,' ; 11'. » 17 23 17 .;'!'25\;;, ■•/'i-îr )n':i M. Caillol de Poncv soiiluet au jugement de l'Académie un Mémoiie intitulé « Appafeil enregisti'eur des dégagements gazeux ". (Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Wurtz.) M. G. SciiERTziNGER adressB une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Ï^HyUoxera.) ' ( io3a ) CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une brochure de M. F. Folie, portant pour titre : « Théorie des mou- vements diurne, annuel et séculaire de l'axe du monde »; 2° Le troisième Cahier de l'année 1884 des Acla malhemalica, journal rédigé par M. G. Miaacj-Leffler . (Présenté par M. Hermite.) PHYSIQUE. — Sur V étalon absolu de lumière. Note de M. J. Violle, présentée par M, Debray. « L'étude de la radiation émise par l'argent fondu (') avait essentiel- lement pour but de vérifier le principe de la méthode qui consiste à pren- dre comme étalon de lumière un métal à son point de fusion, suivant l'idée que j'avais formulée au Congrès international des électriciens en 1881. » Les recherches préliminaires ayant établi la constance du rayonne- ment pendant toute la durée de la solidification, j'ai pu aborder avec sûreté la réalisation de l'étalon absolu, » Je prends comme unité absolue de lumière la radiation émise par une surface de i"^** de platine à son point de solidification. » Il suffit d'augmenter la surface pour obtenir un multiple déterminé de l'unité. « La lampe Carcel, type Dumas et Regnault, ayant été adoptée comme étalon secondaire usuel, j'ai dû chercher, en premier lieu, à établir la valeur de cette lampe relativement à mon étalon prototype. Par différentes mé- thodes bien concordantes, j'ai trouvé pour valeur de la lampe Carcel nor- male C I C = 2,0t) ' d'où, en tenant compte des surfaces, on conclut que l'intensité intrinsèque de notre étalon est, à très peu près, onze fois celle de la lampe Carcel. » J'ai opéré également sur les foyers électriques. La comparaison avec l'étalon s'est montrée pratiquement très satisfaisante. Je rapporterai seu- lement les expériences faites avec les lampes à incandescence, dont la cou- (') Voir Comptes rendus, t. XCVI, p. io33. ( io33 ) slance et la couleur rendent la comparaison avec le platine très facile et très sûre. » La lampe à incandescence (système Swan) était alimentée par une batterie de trente accumulateurs de Kabath. Une boîte de résistance inter- calée dans le circuit permettait de faire varier le régime. Toutes les minutes, un observateur notait l'intensité i du courant et la chute de potentiel e entre les bornes de la lampe. Il suffisait donc de relever l'instant de chaque mesure photométrique pour connaître le régime correspondant de la lampe et, par suite, son pouvoir éclairant E, des expériences spéciales effectuées au commencement et à la fin de chaque séance ayant établi ce pouvoir éclairant pour différentes valeurs de ie. Lps valeurs relatives de E, inscrites plus bas, étant déduites des mesures électriques, sont indépendantes des variations possibles de la lampe Carcel. » Pour effectuer la comparaison de la lampe électrique à l'étalon, on s'est servi d'un photomètre Bunsen, que l'on pouvait déplacer entre les deux sources séparées l'une de l'autre par une distance horizontale de 4™. Les rayons émis verticalement par le platine étant rabattus horizontalement au moyen d'un miroir à 45", la distance effective totale était de 4", 5o environ. Elle a été déterminée chaque fois exactement; nous la désigne- rons par A ; nous appellerons D la distance du platine au photomètre. » Dans une première séance, trois observateurs différents ont fait cha- cun six mesures. Des dix- huit déterminations ainsi obtenues, on peut déduire autant de valeurs de l'expression _ > représentant l'intensité, en carcels, de la lumière que réfléchit le miroir placé au-dessus du platine. Relativement aux observateurs, ces valeurs se partagent en trois groupes, dont les moyennes respectives sont : G 7,oi8 M 7,016 V 7,o35 Moyenne 7 ,023 M Relativement au régime de la lampe, elles se divisent encore en trois groupes : E. D. D' ED= (A — D)^ (A — D)2 0,88 48»2 42j4 '5*54 3o6o 45--7'^ 7,oji (7exp.)' » 4^>5 4' '7 I175 3o33 4' "67 7,066 (3 » ) » 4^)4 4"^)^ '>7' 3o4o 4.'°^^ 7,023 (8 » ) Moyenne 7 ,o23 ( io34 ) )> Dans une dernière séance, on fit varier beaucoup plus le régime de la lampe; le Tableau suivant résnm.e les observations : D^ ED- o,R6 47>7 4' ''35 3i4o 5,177 6,989 (3exp.) >. 47»9 4i.2 '>37 3i3o 5,071 6,947 (2 .. ) . 48 4i,3 1,38 3i3o 5,071 6,998 (?. ,> ] 0,89 49»' 43)9 I570 3o3o ^,\35 75029 (3 » ) 0,90 49,5 44,6 1,80 ?.9o5 3,857 6,g43 (2 « ) Jloyenne 6, 986 » Les mesures photométriques s'accordent bien avec les mesures élec- triques. Elles donneraient pour la carcel normale C = - — » valeur très voisine de celle que nous avons trouvée directement. » En résumé, le platine à son point de fusion remplit les condilions que l'on doit exiger d'un étalon absolu de lumière : il repose sur un |)héno- mène physique parfaitement défini et constant, et, d'une grandeur conve- nable, il constitue un terme de comparaison pratique avec les étalons usuels. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la détermination de rolim;]-)i\r MM. E. Mascart, F. DE Neuville et R. Benoit. « Afin de répondre au programme de la Commission internationale des unités électriques, nous avons organisé Tine série d'expériences pour- déterminer les dimensions de la colonne de mercure à zéro qui représente l'unité de résistance pratique, ou la valeur de l'ohm ; nous ne pouvons dans cette Note donner qu'un court résumé des méthodes et des résultats. » La résistance absolue d'un circuit conducteur a été mesurée par le courant induit qui se développe quand on déplace ce circuit dans le champ magnétique terrestre (Webcr), ou quand on le soiunet à l'action fl'un cou- rant voisin (Rirchhoff). Ces deux méthodes avaient l'avanlage de présenter plusieurs caractères communs et de comporter remjîloi des mêmes instru- ments, de manière à se prêter à un contrôle réciproque. » Pour éliminer les erreurs systématiques, nous avons construit 5 bo- bines, dont 2 étaient recouvertes de phisieurs fils distincts, et l'on a uti- lisé 17 combinaisons différentes, à vrai dire inégalement avantageuses. » Dans la première méthode, on fait tourner brusquement d'une demi-circonférence, autour d'un nxe verlic.il, un cadre d'a!)i)i(l pcrpendi- ( io35 ) culaire au méridien magnétique, et l'on observe l'impulsion imprimée par le courant inchiit à l'aignille d'un galvanomèlre intercalé dans le circuit. La résistance est donnée par l'expression (i) R = 2S-^-, Ht: dans laquelle S désigne la surface enveloppée par le fil du cadre, H et Ii les valeurs de la composante horizontale du champ magnétique aux points où se trouvent le cadre et le galvanomètre balistique, g la constante du gal- vanomètre, c'est-à-dire l'action de l'unité de courant sur l'aiguille, 0 l'angle d'impulsion corrigé de l'amortissement et t la durée des oscillations infini- ment petites, toutes réductions faites. » Dans la seconde méthode, l'induction sur le cadre est produite par l'inversion d'un courant voisin. En appelant I le courant inducteur, M le coefficient d'induction mutuelle des deux circuits, el conservant aux aulres lettres la même signification, la résistance du circuit induit est it t9 » L'intensité 1 étant déterminée par la déviation a d'une boussole des tangentes dont les éléments sont h' li g', on a {2) R=^M|,^^^tang«. » Pour éliminer de la formule (i) les quantités H, h et g, on a utilisé le cadre lui-même comme boussole des tangentes et fait passer dans le cadre et le galvanomèlre un courant commun qui donnait les déviations A et 5. G étant la constante du cadre, on a ■)i On élimine de même les quantit'-s '/î, g, h' et g' ]âe la formule (2) en observant les déviations 5 et 5' produiies par un courant commun dans le galvanomètre balistique et la boussole des tangentes, ce qui donne (2)' R=..M,-^.;^tanga. » Les expressions (i )' et (2)' ne renferment plus que les données directes de l'expérience et les quantités S, G et M qui sont déterminées par les dimensions des bobines. C. R., 18S/,, I" Semestre. (T, XCVll!, N« S".) ' '^-^ ( io36 ) » Les éléments S et G d'une bobine à gorge rectangulaire se déduisent, par des métbodes connues, de la longueur du fil, du nombre de tours et des dimensions de la gorge. » Le coefficient M d'induction mutuelle de deux bobines peut être cal- culé à l'aide des intégrales elliptiques, suivant une méthode indiquée par Maxwell; mais ce calcul nous a paru beaucoup plus simple par l'emploi d'une série développée suivant les puissances croissantes du rapport des rayons moyens. » Lorsque, dans la méthode de Weber, les différents fils des bobines multiples sont réunis en série ou en dérivation, les quantités G et S qui entrent dans la formule (i)' peuvent être déduites de celles qui sont rela- tives aux fils distincts par la loi habituelle des courants dérivés, dont l'ap- plication est alors légitime. On calcule de la même manière :1e coefficient d'induction mutuelle d'une bobine à fil unique et d'une bobine à fils mul- tiples groupés partiellement en série ou en dérivation. » Les appareils ont été installés au Pavillon français, dans le parc de Trianon, que M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts avait bien voulu mettre à notre disposition. Nous avons fait ainsi, avec différentes combinaisons de bobines et d'après les deux méthodes, plus de cinquantes séries complètes d'observations, dont chacune exigeait de deux heures et demie à trois heures. La résistance du circuit étant comparée chaque fois à celle d'un étalon (B.A.U) de l'Association britannique, il en est résulté comme moyenne générale B.A.U = 0°''"', 9861. » Pour évaluer cette résistance en colonne de mercure, on a construit quatre tubes de i™°"ïde section environ, et on leur a donné une longueur telle que, une fois pleins de mercure, ils eussent sensiblement la même ré- sistance qu'un étalon B.A.U. » Ces tubes avaient été préalablement divisés en parties d'égale lon- gueur et calibrés avec le plus grand soin au Bureau international des Poids et Mesures, avec l'autorisation et le bienveillant concours de M. Broch. Chacun des tubes ayant été ajusté à ses extrémités dans des vases en verre à large ouverture, on l'a rempli de mercure dans le vide et l'on a comparé sa résistance avec celle d'un étalon B.A.U., à la température ordinaire et dans la glace fondante. » L'expérience a montré d'ailleurs que le remplissage dans l'air n'affec- ( >o37 ) tait, d'une manière appréciable, ni les pesées relatives au calibrage, ni la résistance électrique. » Le terme de correction pour la résistance aux extrémités a été cal- culé par la formule de lord Rayleigh ; on a vérifié d'ailleurs directement l'exactitude de cette formule en coupant un tube en plusieurs fragments, rattachés entre eux par des vases à large ouverture, et déterminant la variation de résistance produite par chacune des coupures. » Des mesures très concordantes sur les quatre tubes ont donné : I unité mercurielle = o"*" ,95874; par suite, I unité mercurielle = o°'"",g4o5. >. Il en résulte que la longueur de la colonne de mercure à zéro, de jinmq jg sectiou, qui représente la valeur de l'ohm, est de 1063°"", 3. » Ce résultat est la moyenne brute des expériences sans aucune distinc- tion. Toutefois une discussion plus attentive, dans laquelle on met à part les expériences qui présentent le plus de garanties, soit par la grandeur des impulsions, soit surtout par les conditions dans lesquelles les sensibi- lités des deux galvanomètres étaient comparées, en tenant compte aussi de quelques corrections accessoires, conduit à considérer le nombre io63 comme étant un peu trop élevé. » ÉLECTRICITÉ. — 6'iir CappUcalion des lots de l'induction à la théorie hélio-élec- trique des perturbations du magnétisme terrestre. Note de M. Quet. « Les travaux que j'ai adressés, dans ces derniers temps, à l'Académie peuvent être considérés à deux points de vue : » D'un côté, ils comprennent une suite de propositions nouvelles sur l'induction électrique, par exemple la loi de l'induction produite par le mouvement de translation d'un système de courants électriques; une autre loi sur l'induction due à la rotation du système autour d'un axe ; des pro- positions sur l'induction causée par la variation d'intensité des courants, soit dans un cercle ou dans une spirale plate, ou bien dans un solénoïde sphé- rique, soit encore dans un système quelconque de circuits plans de très petites dimensions, et aussi diverses autres lois. » D'un autre côté, j'ai appliqué ces lois à la discussion précise de la théo- rie, dans laquelle la plupart des variations du magnétisme terrestre sont attribuées à l'action directe du Soleil sur notre globe. C'eit ainsi que j'ai ( io38 ) trouvé, pour les principales forces élémentaires d'induction, une période d'un jour solaire moyen, une inégalité horaire de douze mois, une varia- tion annuelle et une période dont la durée est égale à celle de la rotation apparente du Soled autour de son axe. Celte dernière période, qui est con- statée par de nosnbreuses observations, n'est donnée que par la théorie de l'action directe; au besoin, elle pourrait faire connaître, à l'aide de simples observations magnétiques, la vitesse de rotation du Soleil autour des on axe. » Quel que soit le sort que l'avenir réserve à la théorie de l'action di- recte, les propositions et les lois que j'ai démontrées n'en subsisteront pas moins; celles-ci forment donc, dès aujourd'hui, les diverses parties d un chapitre nouveau de la mécanique électrique. » Je vais maintenant examiner avec quelques détails les effets des orages électriques du Soleil sur la Terre. Ces orages se passent très loin de nous et l'on pourrait craindre que, à cause de l'énorme distance, le contre-coup sur la Terre ne fût insensible, si les variations d'intensité n'étaient exces- sives et hors de toute proportion avec les changements que nous pouvons opérer nous-mêmes dans les courants électriques. Mais on peut lever cette dilficulté. Supposons, pour un moment, que les courants du Soleil soient distribués, à sa surface, sur des cercles parallèles, se succédant d'hecto- mètre en hectomètre, et que la niasse induite située à la distance de la Terre se trouve dans le grand cercle parallèle à ces courants; d'après les lois et les calculs que j'ai donnés dans les Comptes l'eiidus du tome XCVII (p. SooetggS), pour la même variation d'intensité, l'induction solaire est au moins double de celle du multiplicateur de comparaison; elle est donc sensible comme celte dernière. Les courants solaires ne sont pas distri- bués comme nous venons de le supposer, mais cela n'empêche pas de voir ainsi qu'il est possible d'obtenir une induction sensible sur la Terre par des variations des courants solaires du même ordre de grandeur que celles de nos courants voltaïques. C'est aussi ce que l'on peut montrer de la manière suivante : Supposons que les courants solaires soient égaux, parallèles, de même aire de circuit, qu'ils éprouvent la même variation d'intensité et induisent une masse [jlacée, à la distance de la Terre, dans le plan mené parallèlement aux circuits par le centre du Soleil. En outre, admettons qu'il y ait un courant par chaque mètre cube du volume de l'astre et que l'aire du circuit soit d'un décimètre carré : la force d'iu- dudioii produite par chaque courant sera très faible et, d'après mes for- mules des Comptes rendus, t. XCVIT, p. G'^g, elle se trouvera représentée ( io39 ) par ^ X' ou par 0,4592.10"-' —■> si l'aire « du circuit est d'un décimètre carré et que R soit la distance de la Terre au Soleil. Or le nombre de mètres cubes du Soleil est à peu près 1,3826.10^^, ce qui constitue un très puissant multiplicateur. La résultante est donc 634,89 j» ou environ 8 fois l'induction sensible qui nous a déjà servi de terme de comparaison. » Lorsque les courants solaires varient brusquement d'intensité, la force d'induction, qui en résulte, doit saisir simultanément toutes les parties du fluide électrique de la Terre, et les perturbations magnétiques, qui en sont la conséquence, doivent commencer simultanément sur tous les points du globe : c'est, en effet, ce qui arrive lorsque les perturbations présentent un certain degré de généralité, par exemple dans les perturbations et orages magnétiques qui se son! succédé du 1 1 au i3 août 1880; des relevés pboto- graphiques ont été faits, indiquant les variations des éléments magnétiques correspondantes aux diverses heures de chaque localité. M. Grylls Adam a dressé les cartes de ces perturbations en ramenant le teaips local à celui de Greenwich : un coup d'œil sur ces cartes suffit pour constater que les per- turbations ont commencé simultanément dans toutes les stations d'obser- vations magnétiques. » L'observation a montré que les perturbations magnétiques ont une période décennale calquée sensiblement sur celle des taches solaires. Les uns, admettant l'égalité parfaite des deux périodes, en ont conclu que les deux phénomènes doivent avoir une cause première commune. D'autres, ne voyant pas quel rapport il peut y avoir entre les taches du Soleil et les perturbations magnétiques de notre globe, et n'ayant pas d'ailleurs la certitude que les deux périodes soient rigoureusement égales, ont douté de cette égalité et par suite de l'existence d'une cause première commune. Cette deuxième difficulté ne se rencontre pas dans la théorie hélio-électrique des perturbations magnétiques, puisque la cause des perturbations est dans le Soleil tout aussi bien que celle des taches; on peut alors concevoir plus aisément une cause première commune, et une simple comparaison aide à cette conception : on n'a qu'à se rappeler les expériences que j'ai présentées à l'Académie en iSSa, et dans lesquelles j'employais une machine de Ruhmkorff, un œuf électrique et un galvanomètre. Lorsque le marteau de la machine était soulevé, l'aiguille du galvanomètre se dé- viait et il se produisait dans l'oeuf une colonne de lumière stratifiée dont les couches obscures, vues parles bords, présentaient l'apparence de taches ( io4o ) parallèles. En remplaçant l'aiguille par une spirale d'induction, on aurait à la fois, dans des lieux différents, des taches sur une colonne lumineuse et une induction électrique. Cette comparaison doit être laissée dans les limites très restreintes que j'ai indiqués, ma pensée n'étant nullement d'examiner ici la nature et l'origine des taches solaires. » Au reste, des faits particuliers semblent confirmer l'idée d'une rela- tion entre les taches solaires et les perturbations magnétiques de la Terre. M. Carrington remarqua un jour dans un groupe de taches solaires une émission subite de vive lumière qui dura de n'^iS™ à ii'^aS"', le 2 dé- cembre 1857; et dans ce moment même les appareils de Kew enregis- traient une forte perturbation magnétique. En iSSg, M. Armstrong ob- serva, le i" septembre, une coïncidence du même genre, » ÉLECTRICITÉ. — Résistance apparente de l'arc volta'ique des phares. Note de M. F. Lucas, présentée par M. Cornu. « L'arc voltaïque ordinaire des phares [lumière si'mp/e) jaillit entre les pointes de deux charbons Carré, de 16""" de diamètre, dont l'écartement est maintenu à peu près constant (4™"' en moyenne) par l'action d'un ré- gulateur Serrin. L'introduction d'un arc voltaïque dans un circuit desservi par une machine magnéto-électrique à courants alternatifs produit tou- jours une diminution de l'intensité moyenne du courant; les choses se passent comme si l'arc était lui-même un conducteur dont la résistance Ç serait une fonction de deux variables, savoir : l'intensité 1 du courant électrique et l'écartement e des pointes des charbons. On peut donc poser ç et 1 étant deux fonctions inconnues qu'il s'agit de déterminer. » Pour étudier la fonction » Avec une intensité de 5o ampères et lui écartement de o"', oo4 < nire les ( io43 ) pointes des crayons Carré, conditions normales de la production de l'arc voltaïquede nos phares, la résistance de cet arc est deo°'"",58. » ÉLECTRICITÉ. — Sur les cotimnls telluriques. Note do M. E.-E. Blavier. « Depuis les dernières Communications que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie des Sciences, j'ai continué, à l'École supérieure de Télégra- phie, mes expériences journalières sur les courants telluriques. Ces expé- riences ont conduit à des résultats intéressants, parmi lesquels je demande la permission de signaler les deux suivants : » J'ai pris trois lignes différentes, situées l'une au nord de Paris, de Paris à Lille, la seconde sur le prolongement de la première, de Paris à Juvisy, et la troisième parallèle aux deux autres, mais située à SGo""" envi- ron de distance, de Nancy à Dijon. Cette dernière était en relation avec l'appareil enregistreur par les deux fils de Paris à Nancy et de Paris à Dijon. Quant aux résistances totales, elles étaient égales à loooo ohms pour les lignes de Paris à Lille et de Nancy à Dijon, et à looo ohms seulement pour la ligue, heaucoup plus courte, de Paris à Juvisy. Ces trois lignes ont fourni des courbes absolument identiques. Les courants telluriques cor- respondent donc à un phénomène général et les circonstances locales (ri- vières, montagnes, etc.) n'ont sur eux aucune influence. » Le second point sur lequel je désire appeler l'attention de l'Académie est encore plus important. J'ai comparé les courbes données par les cou- rants telluriques aux courbes magnétiques de l'observatoire de Saint- Maur, que M. Mascart a eu l'obligeance de mettre à ma disposition. On reconnaît facilement que tout courant tellurique accidentel corres- pond à une perturbation magnétique, les lignes qui ont la direction du nord au sud étant affectées par les variations de la déclinaison, et celles qui vont de l'ouest à l'est par les variations de la composante horizon- tale. Mais, en examinant les courbes fournies par les deux phénomènes, il est aisé de voir que les courants telluriques correspondent aux variations du magnétisme terrestre ou, en d'autres termes, qu'elles en sont les déri- vées, c'est-à-dire que leur ordonnée en chaque point est proportionnelle à la tangente trigonométrique de l'angle que forme avec l'axe la tangente à la courbe magnétique. 1) Les courbes telluriques coupent l'axe qui correspond à l'absence de tout courant aux instants de maxima et de minima des courbes magné- tiques. Les différences très faibles qu'on trouve sur les feuilles d'enregis- C. R., i884, I" SemesCrr. { T. XCVIU, N" 17.) I 36 ( io44 ) trement des deux phénomènes tiennent à ce que les lignes de Paris à Dijon et de Paris à Nancy, sur lesquelles ont été faites les expériences, ne sont pas situées exactement dans la direction du méridien et du parallèle ma- gnétiques. » Si l'on admet, ce qui paraît hors de doute, que les variations magné- tiques sont dues à des courants électriques, on peut déduire de la compa- raison des courbes une conséquence importante. » Lorsque la déclinaison augmente, le courant induit qui se développe dans les fils télégraphiques est de sens contraire à celui qui produit celte augmentation. Or, les courbes telluriques donnent à chaque instant la di- rection de ce courant induit : on peut donc en déduire celle du courant qui agit sur l'aiguille aimantée. » Connaissant la direction de ce courant, on peut savoir, par le sens de la variation de la déclinaison ou de la composante horizontale, s'il existe au-dessus ou au-dessous de l'aiguille. » L'examen des courbes montre qu'un accroissement de la déclinaison correspond toujours à un courant telluriqne allant du nord au sud ; le courant électrique qui produit la variation magnétique doit donc aller du sud au nord, et, pour faire dévier l'aiguille aimantée vers l'ouest, il doit circuler dans les régions supérieures de l'atmosphère et non à l'intérieur de la Terre. » La comparaison des courbes qui donnent les variations de la compo- sante horizontale et les courants telluriques sur les lignes qui vont de l'est à l'ouest conduisent au même résultat. ,11 » Enfin on arrive à la même conclusion en examinant le sens des cou- rants qui produisent les mouvements journaliers et à peu près réguliers de l'aiguille aimantée. On sait que tous les jours, de S** du matin à i'' de l'a- près-midi, le pôle nord de l'aiguille se meut vers l'ouest; pendant le même temps le courant tellurique induit marche en France dans les fils télégra- phiques du nord-ouest au sud-est et correspond à un courant primaire ayant une direction inverse, dont l'intensité augmente. Pour produire le mouvement de l'aiguille, ce courant doit exister dans l'atmosphère. j , if' Ainsi donc les variations du magnétisme terrestre, régulières et acci-,, dentelles, sont dues à des courants électriques qui circulent dans l'atmo-u sphère, à une distance plus ou moins grande du sol, et dont le circuit se complète soit directement s'ils enveloppent complètement notre globe, soit par l'intermédiaire de la terre, mais à une profondeur assez grande pour ne pas avoir d'action sur l'aiguille aimantée. Dans tous les çgs ce cir- JH IDIJ ru ( 1045 ) cuit ne se complète pas par la surface de la terre, comme le pensait M. de la Rive. » ÉLECTRICITÉ. — Déterminer directement l'ordre de la cause du déficit des macliiîies dynamo-électriques. Note de M. G. Cabanellas, présentée par M. Tresca. « La réalité du déficit de puissance des machines dynamo-électriques n'est plus contestée aujourd'hui; mais des divergences absolues existent encore parmi les électriciens, lorsqu'il s'agit de déterminer la cause de ce travail parasite et de localiser son siège. » M. le D'' Frôlich l'a attribuée à des courants, dits de Foucault, induits, pendant la marche, par le magnétisme inducteur, dans le fer de l'armature du tambour Fon Jlteneck ou de l'anneau Gramme. Je pense que, générale- ment, avec les bonnes machines des deux types, le déficit est dû surtout à une cause d'ordre résistant électrique dont le siège est dans \e fil induit. >) On voit que, en l'état actuel, il serait désirable que l'explication du D' Frolich fût exacte, puisqu'elle permettrait, toutes choses égales d'ail- leurs, d'espérer, de ce côté, un accroissement du rendement des machines, lorsqu'on aurait fait disparaître cette imperfection. » En tout cas, il est intéressant et utile d'être fixé à ce sujet. » La méthode mécanique directe, que j'ai l'honneur de présenter à l'Aca- démie, consiste à combiner un dispositif expérimental tel que, selon que l'un ou l'autre des effris serait réalisé dans la machine en essai, le déficit doive forcément se trouver compris dans deux mesures directes, qui de- vront être identiques, ou doive forcément ne se trouver compris que dans une seule, qui devra alors surpasser l'autre de la valeur de ce déficit connu. Il est bien entendu que, si la machine essayée comportait les deux genres d'effets nuisibles, l'expérience discernerait la proportion dans laquelle ils se partageraient le déficit. , » Jusqu'à présent, la mesure directe du couple mécanique, pendant la marche des machines d)namo-électriques, n'a été utihsée que pour les gé- nératrices. Il est vrai que, pour une génératrice, la mesure est indépendante des résistances mécaniques passives (air, balais, paliers). Au contraire, pour une réceptrice, le couple mesuré doit être augmenté du couple résis- tant passif. J'ai donné une méthode électrique de détermination de la puissance mécanique passive des machines; mais, d'ailleurs, on va voir que nous n'aurons affaire ici qu'à la différence de deux mesures qui devraient ( io46 ) toutes deux être augmentées de ce passif, lequel se trouve, de fait, éliminé du résultat. » Je suppose donc la dynamo montée sur paliers indépendants des élec- tros, ces paliers portant les balais; les électros peuvent se déplacer libre- ment autour de l'arête des couteaux qui les supportent dans le |irolonge- ment de l'axe des paliers. Je fais fonctionner la machine comme réceptrice travaillant sur frein ('), marquant t kilogrammètres par seconde, à l'allure de n tours par minute, sous un certain courant. Un certain effort tendra à faire tourner les électros dans le sens opposé au sens de la rotation de l'an- neau. Je mesure le couple c, produit d'un certain poids, exprimé en kilos, parla longueur, en mètres, du bras de levier, lorsque les inducteurs sont ramenés à la position de leur équilibre avant le mouvement. Le travail, par seconde, dece couple, sera '—, — kilogrammètres. Si, à ce travail, nous ajou- tons le travail mécanique passif, nous avons la totalité du Iravail régénéré mécaniquement par le récepteur. » Or le travail t, du frein, additionné du même passif, nous donne une seconde expression du travail total régénéré mécaniquement. » Si le phénomène nuisible est d'ordre dynamo-électrique, comme le pense M. Fiolicb, et a son siège hors du circuit prévu par le constructeur, on aura -?-^ > t. et ^^ — t sera tout le déficit, si ce genre d'eifet existe oo ' oo ' D intégralement. » Au contraire, si notre théorie s'applique, intégralement, à la machine en essai, on aura —r, — = t, et, dans ce cas, le déficit devra être attribué à DO une cause d'ordre lésistant électrique (accroissement de résistance métallique du fil induit, force contre-électromotrice de self induction, ou autre), ce phénomène résistant électrique ayant son siège dans le circuit prévu de la machine. » Il me paraît utile de signaler cette méthode aux expérimentateurs, parce qu'elle offre l'avantage d'une netteté absolue de conclusion ; elle (') Les résultats seront d'autant meilleurs que le frein sera plus précis. Je rappellerai, à cette occasion, ma Communication sur le tarage et l'étalonnage électrique des appareils de travail et de mesure mécaniques. Une grande précision pourrait être obtenue par une genérairice-frein; l'anneau calé sur l'arbre récepteur, les électros sur couteaux, l'effort ou charge de ce frein, modifiable par variation arbitraire de son courant inducteur et de son courant induit ou seulement de l'un d'eux. ( io47 ) évite, en effet, tout raisonnement concluant, de ce qui se passe dans cer- taines conditions, à ce qui doit se passer lorsque ces conditions subissent une modification. C'est vraiment une méthode tout à fait directe. » PHYSIQUE. — Sur le point de congélation des dissolutions des sels des métaux biatoiniijues. Note de M. F. -M. Raoult, présentée par M. Berthelot. « J'ai trouvé, pour les abaissements du point de congélation des disso- lutions aqueuses des sels des métaux biatomiques, les résultats ci-après : Formules (H = i,0 = 16). Cliiorate de bai'yum. ..... Ba, aCIO^ Azotate de baryum Ba,2AzO^ Azotate de strontium .St, 2AzO' Azotate de plomb Pb, 2 AzO' Hypophosphite de baryum. Ba, 2PhlP0- Formiatc de baryum Ba, iCHO" Acétate de baryum Ba, 2C^H'0- Acétate de magnésium Mg, aC^H'O* Acétate de cuivre Cu, aC-II^O- Acétate de plomb Pb, aC^IPO^ lodure de baryum Ba, I- Chlorurc de baryum Ba, Cl- » de strontium. . . . St,Cl- » de calcium Ca, Ci^ K de magnésium .. . Mg, Cl- » cuivricpie Cu, Cl^ w mercurique Hg, Cl- Cyanure mercurique. ..... Hg, Cy- Hyposulfate de baryum . . . Ba, S^O"^ Sulfate de magnésium Mg, SO* Sulf\Ue de zinc Zn, SO* Sulfate de cuivre Cu, SO* Chromate de magnésium. . . Mg, CrO* Succiuate de magnésium. . . Mg, C*H*0* Maiate de baryum Ba, C'H'O* Malate de magnésium Mg, C''H*0^ Abaissements du point de congélation pour Abais- Poids is' de sel sements molé- dans molé- culaires looS' d'eau culaires M. A. IM X A. 3o4 0,145 44, « 261 o,i55 40,5 21 1 0, 195 4' i2 33i 0, 1 13 37,4 267 0,190 5o,7 227 0,2l5 49>o 255 0,193 49.2 142 0,344 48,9 181 0,171 3i ,1 325" 0,068 22,2 391 0, i3o 5i ,0 208 o,233 4«,6 .58,4 0,320 5o,7 1 1 1 0,420 46,6 95 o,5i4 48,8 l34,2 0 , 36o 48,4 271 0,076 20,5 252 0,069 17,5 297 0,075 22,0 120 0, IDO '9»2 161 0,112 18,2 159,2 o,ii3 18,0 l4o,2 0,139 i9v5 i4o,o 0,171 23,9 9,69 0,075 20,1 i56 0,124 '9»3 ( io48 ) Abaissements du poiut de congélation pour Abais- Poids !«' de sel sements molé- dans molé- culaires lOoSf d'eau culaires m. A. M X A. 335 o,o55 18,4 45o 0,022 10,0 84o,6 o,c63 52,6 Formules (H = 1,0 = 16). Émétique K,SbO,CH*0'î Citrate de magnésium Mg', îCIPO' Cobalticyanure de haivum . Ba', 2C0Cy'' » Il est à remarquer que les abaissements moléculaires des sels des mé- taux biatoiniques ne dépassent poiîît 53. Déjà nous avons constaté {Comptes rendus, 4 j"i'i? 29 octobre i883; 26 ievrier i884) que les abaissements moléculaires des acides, des bases et des sels alcalins n'atteignent jamais le nombre 5o (' ). » Pour distinguer les lois qui régissent les résultats ci-dessus, il convient d'écarter les sels produits par les bases faibles, tels que les acétates de plomb et de cuivre, le chlorure et le cyanure de mercure. J'ai observé, en effet, que les molécules des sels dont laformation s'accompagne d'un faible dégagement de chaleur ont une tendance à se grouper deux à deux au sein des dissolutions aqueuses, et à produire des abaissements moléculaires de congélation anormaux. Cette élimination faite, on remarque ce qui suit : s Tous les sels neutres, résultant de r action des acides monobasiqiies sur les oxydes des métaux alcalino-tert eux et terreux Lialomiques, produisent un abaissement moléculaire de congélation compris entre 4i et 48; moyenne 45^*^!'' » Tous les sels neutres, résultant de l'action des acides bibasiques sur les' mêmes oxydes^ produisent un abaissemetit moléculaire de congélation compris entre 18 et 22-, moyenne 20. ^^fA'^ » 11 existe, entre ces résultats et ceux qui se rapportent aux sels alca- lins, une relation très simple : Toutes les fois que, dans la molécule d'un sel à acide monobasique ou bibasique, supposée dissoute dans 100^'' d'eau, i*' de métal alcaiinoterreux ou terreux biatonnque est remplacé par une quantilté (') Parmi les sels alcalins dont la formule est bien établie, le niellitate de potasse, est celui qui renferme le plus grand nombre d'a|:omes métalliques dans sa molécule, et qui, par conséquent, doit avoir le plus grand abaissement moléculaire de congélation; or l'a- baissement moléculaire de congélation de ce sel n'est que de 48. Différence, 10 >9 22, ,3 21 »i 21 ,5 21 . .4 '9 ,8 i8 ,6 '9 ,4 19 ,8 19 ,4 21, .2 21 ,8 ( ^049 ) équivalente (c'est-à-dire par 2*') r/'i/n m^^a/ mnnoatomiqiie, l'abaissement du point de congélation s'augmente d'une quantité à peu près constante, voisine de 20. C'est ce que montre le Tableau suivant : Ba,2H0 49,7 2(K,H0) 70,6 Ba,2C10^ 44,1 2(R,CI0') 66,4 Ba.aAzO^ 4o,5 2(K.,AzO') 61,6 Ba,2PhH-0- 5o,7 2(K,PhtP0=)... 72,2 Ba,2CH0- 49,0 2(K,CnO=) 70,4 Ba,2C=H^0"- 49,2 iîlCCH'O^)... 69,0 Ba.Cl^ 48,6 2(K,C1) 67,2 Ba,P 5i,o 2(K,I) 70,4 Mg,SO* 19,2 K=,SO» 39,0 Mg,CrO* 19,5 K",CrO' 38,9 Mg,C*Il'0* 23,9 NaSG'H'O* 45,1 Ba,C*H'0^ 20,1 KSCB'O'^ 4i,9 » D'après cela, connaissant les abaissements moléculaires de congéla- tion des sels neutres des métaux alcalinoterreux et terreux biatomiques, il est facile de calculer ceux des sels neutres formés par les mêmes acides avec les métaux alcalins; pourvu, toutefois, que ces acides soient monoba- siques ou bibasiques. » On peut, au moyen des données que j'ai fournies, calculer les abais- sements à la congélation produits par les équivalents des différents sels, dissous dans une même quantité d'eau. En rapprochant les résultats ainsi obtenus, on est conduit à la conclusion suivante, que j'ai, d'ailleurs, véri- fiée par un nombre suffisant d'expériences directes : Les doubles décompo- sitions qui peuvent s'accomplir, sans formation de précipité, entre les sels neutres des métaux alcniins, alcalinoterreux ou teireux biatomiques, à acides mono- basiques ou bibasiques, ne produisent jamais qu'un changement très faible ou nul dans le point de cojigélation du mélange. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la formation des amides en partant des sels ammo- niacaux des acides organiques. Note de M. IV. Menschctkin, présentée par M. Wurtz. « Les sels ammoniacaux des acides organiques monobasiques, en per- dant une molécule d'eau, quand on les chauffe, donnent des amides. Cette réaction se prête à une étude quantitative, le sel ammoniacal pou- vant être dosé, en présence de l'amide, par la titration avec une solution alcoolique de soude en présence de phéno[piitaléine, comme je l'ai décrit ( To5o ) l'année dernière (' ). La formation de l'amide était effectuée en chauffant de petites ampoules contenant 1r sel ammoniacal, soit dans un bain de gly- cérine aux différentes températures, soil dans les vapeurs d'aniline (à i82°,5) oude nitrobenzine (à 2i2°,5). A des intervalles déterminés, on prenait les ampoules du bain et l'on dosait le sel ammoniacal restant. » Les amides se forment à des températures supérieures à ioo°, avec une vitesse qui croît avec la température, et, après un temps suffisant, une limite est atteinte. La marche générale de la réaction, ainsi que sa représentation graphique aux diverses températures, sont complètement analogues à la formation des éthers composés dans la réaction des acides sur les alcools. Pour le démontrer, je donne la série suivante de la for- mation de l'acétamide en chauffant à iSS" de l'acétate d'cammonium. Les chiffres représentent les parties centésimales de l'amide formée : il». 411. 8''. la"". l'j^. 72''. \!\t^i' ■192'». îie*". 240''. 5o,9 78,1 80,0 80,0 80,6 81,0 81,6 81,6 81,5 81,6 » iFe résumerai les expériences sur la formation des amides dans les deux Tableaux suivants, dont le premier donnera la vitesse initiale de la formation des amides, c'est-à-dire la quantité de l'amide formée à la fin de la première heure de l'expérience à diverses températures. Le deuxième Tableau donnera les limites. Vitesses initiales de la formation des amides. ' M.'r;''j-j ''■■ I ' -i; 1', U .".II- • ' i/: I i, 1 : >■ ■ i . - ■ • i : , Y; ij . 125°. i4o°. 155". i82»,5. 2i2»,3, ' ' Fofmiaté'd'amnibnium', .'. . ?,3,'4i' ' ' ' '» 57,46 ' »' »"'• Acétate » .... 6,33 21, 36 50,90 78,62 82,83 Propionate » .... » • » 5o,g3 » » Bulyrale « • M- "sb Jé:'?> y Uilfi' ° 4'î.46 » 82,24 IsobHtyrate » ..... o .,< 17,20 STjOQ 74)32 81, 5i Capronate .» .... 4>74 , » 48, 17 76,07 , 80,78 „ , r , li-il.;, .....Uioa ub .'lOm :' 'f. :. ' ''/f,l ,0.,' ;., Isenzoate » .... » » 0,7^ » '» Phénylaffiate^'ii'"'! ''.U'.'i^JJf^efiq i.i'n,P[ 36^4 iialJ')) Jea^.abr Anisate » inaiïàqxg g'jl.i. 3,8 'ii3aoqrnoD»B90/ i fine anpiffi' IJi ■iUJIlî cl 9!) g'Vlii Formiate u ammonium. ... 52,22 » » i " Acétate . .... 75,.o 8.,46 %'^W'^'''^ Xk' ■ .ado avisai aal 09Vfi aaiiobiinioo 9tiiJi(;q auLf i> 1 i no tin cm c-^il^' :<■ ■''}}};:^^^ [') Comptes rendus, t. TiCVl. i fine anpirmi Limites de la formation des amides. 1 i ■ '"°- ..^{.\n„;u'iî ( io,5i ) I a5°. i55". 182», 5. aiQ-jS. Propionate d'ainmonimii. . , » 84,7' 84,26 83,43 Bulyrate >' * . . » 84, .3 » (lécomp. Isobutyiate » • . 1 ■ 77.87 84.67 83,79 décoin|i. Capronate D • • 1 , 78,08 84,33 déco m p. décomp. Bcnzoate » • . ■ . 1> ? A M Phénylacélate » , » 8i,5 » » Anisate " . . » ? » J» » Dans le Tableau des vitesses initiales de la fortiiaiion des amiiles, 011 voit ap|)araitie l'influence de la température, laquelle, en monlant, aug- mente considérablement la vitesse de la formation des amides. Celle-ci est complèlement dominée par l'isomérie des acides : la formation des amides des acides primaires s'effectue avec la plus grande vitesse, tandis que les acides secondaires et des acides tertiaires montrent les plus petites vi- tesses. Les acides aromatiques suivent la même règle : l'acide phénylacé- lique, acide primaire, montre une vitesse égale à ^6,4 pour 100; les acides tertiaires, l'acide benzoïque et anisique n'ont que des vitesses insigni- fiantes. Dans les séries d'acides de même structure, la vitesse diminue avec l'augmentation du poids moléculaire de l'acide. Ij'acide formique montre la plus grande vitesse déformation de l'amide. » Passons au second Tableau. Contrairement à la limite de l'éthé- rification, la limite de la formation des amides change avec le changement de la température et devient plus haute à mesure que la température aug- mente. D.ins une autre Note, j'aurai occasion d'entrer dans la discussion de ce fait avec plus de détails. Qunnt à l'isomérie des acides, elle n'a pas d'influence sur la limite : la limite de la formation de la butyra- mide à 1 55° est de 84, i3 pour 100, tandis que la limite delà formation de l'isobulyramide à la même température est de S^,6'j pour 100. Il est à noter que, tandis que l'acide [iliénylacétitjue montre une limite éga^' à 81, 5 pour 100, la vitesse de la formation du benzamide, ainsi que de l'anisa- mide, est tellement petite, que je n';ii pas atteint la limite de la formation de ces composés. A en juger par les expériences exécutées à 125°, l'acide formique aura la plus petite limite entre tous les acides; les autres acides saturés de la même série montrent à la même température des limites plus hautes à mesure que leur poids moléculaire s'élève. » Voici les principales règles que j'ai observées dans la formation des amides; elles montr;enl la plus parfaite coïncidence avec les règles observées dans l'étude de la formation des éthers. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas cru devoir étendre ces expériences. Ce fait, que les composés organiques, dans des réactions diffërenles, montrent tes mêmes règles, eu C. R., 1884, I" Semestre. ( ï. XCVIII, N° 17.) l^"] ( 10)2 ) rapport avec leur structure chimique, est, à mon avis, d'une importance majeure. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur U7i glucoside du Boldo. Note de M. P. Chapoteact. « Le Boldo [BoLloa fragrans), introduit en France dès 1868, est em- ployé depuis longtemps en Bolivie dans les affections du foie; en 1874, MM. Bourgoin et Verne isolèrent des feuilles de Boldo une substance douée de propriétés très faiblement alcalines, qu'ils nommèrent boldine ,• cet alcaloïde existe bien, mais ses propriétés physiologiques sont ii peu marquées, la quantité que les feuilles de Boldo en contieiuient si peu im- portante (08'', 5oo environ par 20''^ de feuilles), que j'ai cru devoir recher- cher un autre produit permettant d'expliquer les propriétés médicinales de la plante; j'ai entrepris cette étude dans le laboratoire de M. Rigaud, à Neuilly ; après avoir traité les feuilles de Boldo par l'alcool bouillant, puis évaporé ce liquide alcoolique, j'ai repris le résidu par l'eau légèrement acidifiée à l'acitle chlorhydrique, afin d'éliminer complètement l'alddoïde; cette solution, débarrassée de bi plus grande partie des matières mucilagi- neuses, est agitée avec de l'éther ou du chloroforme; l'évaporation de ce véhicule fournit un corps sirupeux, transparent, de couleur à peine am- brée dont l'odeur et la saveur sont aromatiques. » Cette matière s'entraîne par la vapeur d'eau, mais ne peut se distiller sans décomposition dans le vide ou dans un courant d'hydro^'èue ; i''^ de feuilles de Boldo en donne environ 3b''; voici les résultats de l'analyse élé- mentaire : TrouTé. £3» H" G». C 66,9 66,6 H 9,8 9,6 0 23,3 23,8 ■ SliJJ ti . » Elle appartient à la famille des Glucosides; car si ou la chauffe avec l'acide chlorhydrique très étendu, elle se dédouble en glucose, chlorure de mélhyle et en un corps soluble dans l'alcool et la benzine, insoluble dans l'eau, sirupeux, dont la composition centésimale correspond à la for- mule CH"Ô^ C ;4,8 ^^1 ^^,^ W 9»4 ,9»2. O.. i5,7 iS'^g " ( io53 ) )) ]';ii observé que la solution de ce corps dans la benzine s'attaque par le sodium en dégageant de l'hydrogène et que ce composé sodique peut s'éthyler et se uiétliyler si ou le traile par les iodures alcooliques. » Le glucoside est assurément un éllier dans lequel le glucose joue le rôle d'acide; quant à l'alcool combiné dont le produit G" H^' ô' est un dérivé débarrassé de méthyle, est-il un alcool on un pseudo-alcool? Le peu de malière que j'ai à ma disposition et son prix très élevé ne me per- mettent pas, pour le moment, d'élucider cette question. » M. le D'' Laborde, qui a commencé l'étude physiologique de ce gluco- siile, a constaté, dans une jjreniière série d'expériences, qu'un des princi- paux effets de cette substance introduite dans l'organisme, soit en injec- tions hypodermiques (cobayes), soit en ingestion stomacale (chiens), est de produire rapidement et d'emblée un sommeil tranquille, plus ou moins durable, selon la dose, et dont les animaux sortent par un réveil naturel, puis reprennent sans aucun changement appréciable, dans leur état de santé, leur vie habituelle et leur appétit. » M. Laborde a observé en outre que, à la suite d'injections intra-vei- neuses chez le chien, cette substance excitait et augmentait les diverses fonctions sécrétoires, notamment la sécrétion et l'excrétion biliaire, celle de la salive et de l'urine. « CHiMiiî INDUSTRIELLE. — lîecfierclies sur l'Ityclraulicilé. — Influence de la cuisson et de l'acide carbonique sur le durcissement des ciments siliceux. Note de M. Ed. Landrin. « Dans une précédente Communication, j'ai montré que, lorsqu'on cuit au rouge blanc un mélange intime de chaux pure et de quartz, dans les pro|iortions du composé que j'ai désigné sous le nom de pouzzo-portland, le ciment obtenu a pour principaux caractères : i° de faire légèrement prise au contact de l'eau; 2° de prendre une dureté considérable en pré- sence de l'acide carbonique. » 11 était intéressant de voir si ce composé seul avait ces caractères et s'il ne pouvait pas en être de même pour d'autres mélanges de silice et de chaux; par exemple, pour ceux qui correspondent aux divers silicates de chaux. )) l. Je n'ai pas cru, toutefois, devoir étudier le silicate SiO^, 3CaO; Berthier a fait, en effet, voir depuis longtemps que, sous l'influence des températures même les plus élevées, le composé correspondant à cette ( 10J/| ) {ormule lesle pulvérulent et que l'eau eu sépar ; beaucoup de cliaux. J'ai montré moi-nièine que la chaux du Tlieil, dont la composition se rapproclie très sensiblement de celle de ce silicate, perd, par Faction prolongée de l'eau, une forte proportion de cliaux et que la partie insoluble dans l'eau correspond à la composition du pouzzo-portlasîd, 11 est du reste peu pro- bable qu'un tel composé puisse exister dans les ciments portland, toujours scorifiés sous l'influence de la haute température nécessaire pour les pro- duire industriellement. » II. Le silicate SiO', 2CaO a fixé plus particulièrement mon attention; c'est, en effet, à ce composé que la plupart des auteurs ont attribué le rôle prépondérant dans la prise hydraulique. Berlhier, dans son Traité des essais par la voie sèche, dit de ce composé : « Il éprouve à peine un commence- » ment de fusion, lorsqu'il est porté aux plus hautes températures et il se » transforme par la chaleur en une masse, en partie scoriforme, en partie » pulvérulente. » J'ai repris ces expériences et j'ai constaté qu'il était même extrêmement difficile d'obtenir des parties scorifiées dans la masse, si le mélange de quartz pur et de chaux pure était fait avec le plus grand soin. » En chauffant le mélange correspondant à ce silicate, pendant huit à dix heures, à la température du rouge blanc dans un creuset en charbon doublé d'un creuset réfractaire, je n'ai pu obtenir qu'une seule fois ces parties scorifiées; dans tous les autres cas, la masse est restée pulvérulente. » Cependant, si l'on examine les composés provenant de cette cuisson, il est facile de constater que la silice a été attaquée par la chaux à cette haute température, car le produit de la calcination est entièrement soluble dans l'acide chlorhydrique. Gâché avec de l'eau, le composé ainsi produit ne s'échauffe pas; il fait à peine prise, tout en se liant cependant au bout de quinze à vingt heures. L'action du temps n'augmente pas sensiblement la dureté de ce mortier; j'ai gardé, en effet, pendant un an ce composé dans des tubes fermés et remplis d'eau distillée, sans que sa dureté dépassât celle du savojj. , ■:uitr^ii xufiila si aup Tuoq JriaaunGauiui » Mais si, au lieu d'immerger ce silicate dans l'eau pure, on l'immerge dans l'eau chargée d'acide carbonique, les phénomènes sont tout autres; non seulement il y a prise, mais encore la dureté va en augmentant chaque jour jusqu'à ce que l'acide carbonique soit totalement absorbé. Le cinient i.onservé sous l'eau pure, même pendant un an, sans avoir durci, se con- duit de la même manière; aussitôt qu'on introduit dans l'eau d'immersion de l'acide carbonique, le durcissement se produit et progresse en raison de la ((iiaiiliié d'acide carbonique .absorbée.gt, t,rjno'K| ( io55 ) » III. En dernier lien, j'ai éludiéle composéSiO^C;iO. On sait, tonjours d'après Berthier, qne ce composé, chauffé an four à porcelaine, donne un culot un peu boursouflé, d'un aspect pierreux, à cassure grenue, à grains laniellenx et translucides, en même temps qu'on remarque, dans les cavités, des cristaux éclatants el nets, mais très petits. J'ai reproduit ce composé, en partant du quartz et de la chaux pure; mais, pour bien observer les métamorphoses qui se produisent dans cette cuisson, j'ai préparé trois produits : le premier A, pulvérulent, obtenu par la cuisson du mélange correspondant à SiO^CaO, pendant une heure ; le second B, fritte, prove- nant d'une cuisson prolongée pendant deux heures; le dernier C fut cuit pendant quatre heures, temps suffisant pour fondre la masse et obtenir par refroidissement le produit de Berthier. » Les trois produits pulvérisés finement et traités par l'acide chlorhy- drique se dissolvent également bien, ce qui montre en passant la facilité extrême avec laquelle la silice est attaquée par la chaux, même dans un temps très court, conformément aux expériences de H. Sainte-Claire Deville. Gâchés avec de l'eau, les deux produits A et B ne s'échauffent pas; ils font prise exactement comme des mélanges de silice hydraulique et de chaux; le produit C se conduit tout différemment : il ne fait prise dans aucun cas, même si l'on moloncje, pendant plusieurs années, te temps d'immersion, se con- duisant, à cet égard, comme une poudre absolument inerte,- -■^-^'■^^'^ » Enfin, si l'on immerge, dans l'eau chargée d'acide tài^honiqne, les deux produits A et B, ils y prennent une dureté extrême ; il en est de même pour le produit fondu C, qui fait alors prise et devient également dur. 1) I es conclusions à tirer de ces expériences sont faciles à déduire : i°les silicates de chaux portés à de hautes températures font difficilement prise et, dans tous les cas, ne durcissent pas dans l'eau, conformément aux ex- périences de M. Fremy ; 2° pour que la cuisson des ciments ait une action maximum sur la prise hydraulique du composé obtenu, il faut qu'elle soit conduite suffisamment peur que la chaux agisse sur la silice pour la trans- former en silice hydraulique et non pour la transformer en ihV silicate fondu, comme cela résulte des expériences précédentes sur le corps .SiO^CaO obtenu à trois étals différents et qui, sous la forme C, ne fait plus prise dans l'eau; 3" l'acide carbonique est un facteur indispensable à la prise des ciments siliceux : c'est celui seul qui détermine teûf- durcissement définitif. Je montrerai, du reste, dans une prochaine Communication, vers quelle composition définitive tendent les composés hydrauliques produits parcelle réaction réciproque de la silice hydraulique, de la chaux, de l'eau et de l'acide carbonique. » ( io56 ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Siii' f exislence du manganèse clans les vins et daiïs une Joule de productions végétales ou animales. Note de M. E.-J. M.vl'mesé. « Dans la Note que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie le 3i mars dernier, et dont un extrait a été inséré page 845 des Comptes rendus, j'ai signalé l'existence du manganèse, à l'état de tartrate double de protoxyde et de potasse, dans trois vins d'une mêtiie contrée, le Beaujolais. Les lo- calités où ces vins ont été préparés sont riches en manganèse. Quoique la proportion du tartrate double, trouvée dans ces trois liquides, soit trop faible pour jouer un rôle dans leurs propriétés alimentaires, j'ai cru de- voir poursuivre cette étude en l'étendant aux vins, non seulement de France, mais de toute l'Europe. Voici les résultats obtenus : -.i-ffj Manganèse mélallique, par litre. Pommard, passe-tout-grain, 1881 0,0020 Id. pineau, 1878 (Épincourt) o,coi6 Id. id. 1883 (grand clos) (') 0,0000 Montrachet, id. 1883 Cailleret o ,ooo3 Id. id. 1883 Sucré à lo*^' par tiectolitre 0,0002 Id. id. 1879 Gelé accidentellement à 25° ... . 0,0004 Id. id. 1877 Gelé à 10° o,ooo3 Id. id. 1883 Gelé à 12» o,ooo4 Id. id. 1878 Cailleret, gelé à 10° o,ooo5 Id. id. 1877 Résidu de vin gelé (^)bi»u..S)i . 0,0001 Beaujolais, gamay, 1863 Frontenas nJRïl.'ir)" o,ooo3 Id. id. 1880 Id ,,^., 0,0002 Id. id. 1883 Id '.'.!';. 0,0006 Id. id. 1870 Saint-Étienne-Ia-Varenne o,oooi Id. id. 1882 Lissieu (Montvallon) o,ooo3 Id. id. 1870 Chasseiay (') .Vj.Jil.. o,ooo4 Bordelais, pineau, 1881 ( ' ) i)i?.1IJi}B . iiOlii SOBai. Sb o, 0009 Id. id. 1882 Cadillac 0,0006 Bourgogne, pineau et gamay, 1878 Clos Tavanncs-Santenay {'').... 0,0008 Languedoc, ? 1883 Marcorignan-Narbonne 0,0002 (') Ces trois vins proviennent des caves de M. de Vergnette-Lamolte, Correspondant de l'Académie, qui a bien voulu me les remettre lui-même. (^) Ces sept montracliels m'ont éle' remis par RI. G. Latour, de Corpeau (Côte-d'Or). (') Les six vins de Beaujolais m'ont été rerais par M. le C*" de Jouffray. ' (') Remis par M. de Saint-Girons. (*) Rerais par M. Renaud. o57 ) Manganèse métallique, par litre. Languedoc, ? 1883 Bizanet o ,0007 U. ? 1880 Bessan (Hérault) 0,0012 Roiissillon, ? 18~o Perpignan o,ooo4 Chaiolais, ganiay, 1883 Chàlon o,ooi4 Daiiphiné, ? 1883 Saint^Rambert d'Alboii 0,000-2 Algérie, ? 1882 Environs d'Alger o,ooo3 Italie, ? 1883? 0,0002 Espagne, ? 1882 Alicante (') o,ooo5 Dalmalie, ? 1881? 0,0008 Rouraélie, ? 1882 ?(-) 0,0007 Corse, ? 1883 Loreto, arrond. de Bastia (^). . . 0,0018 » Voici 3i vins (34 avec ceux de ma première Note), de France, d'Eu- rope et d'Afrique, contenant tous une quantité très appréciable de man- ganèse. » Les liquides étaient tous dans un état normal ; ils contenaient de-j^à -j^ d'alcool, de iS^"' à 3oB'" résidu sec à 100° (les vins de Dalmiitie et de Roumélie ont un résidu de 8Ge' et 74^"^), de 4^'' à 6^'^ d'acides exprimés enS0' = 4o. » Une circonstance remarquable est la proportion presque nulle de tartre (bitarlrate de poîasse) dans presque tous ces vins; la cendre n'offre pas d'indice de fusion, le manganèse n'y peut être révélé sans ajouter quelques milligrammes d'azotate de potasse, le mélange de la cendre avec l'acide azotique ne donne pas la moindre effervescence. Je me propose de revenir très prochainement sur ce fait, dont on peut être surpris pour les vins de i883, au moins, » Les vins de Champagne ne me sont pas encore parvenus. » On devait s'attendre à trouver du manganèse dans les lies, sinon dans les tartres; on en trouve dans les lies, mais le tartre cristallin n'en ren- ferme pas de trace bien appréciable (nous n'avons examiné que deux échantillons). » En résumé, le manganèse paraît exister dans tous les vins; je le regarde comme absolument accidentel. D'ailleurs la proportion en est si faible, que nous ne pouvons nous préoccuper un seul instant de son rôle; (') Ces neuf vins remis par M. Loup, de Vienne (Isère). (^) Les deux vins dé Roumélie e^,Daliniiti,e remis par M. Bourgoin, de Beaiaie. (') Remis par M, l'abbé Ricci. ( io5H ) fût-il dangereux, le manganèse ne peut produire un effet sensible dans l'usage des vins (ronges ou blancs; presque tous les vins examinés étaient rouges). » Il n'en est pas de même dans les céréales. » Je puis annoncer dès aujourd'hui que le blé, au moins celui du Beau- jolais, renferme une quantité de manganèse métallique bien plus considé- rable que les vins. Sans donner un chiffre et pour fixer plus tard avec une grande précision la quantité du manganèse par plusieurs expériences, pour définir exactement le composé manganique dont le blé, le seigle et une foule d'autres productions végétales sont chargées, je dois prendre du temps; je n'annoncerais pas la grande proportion du manganèse dans le blé si elle n'était assez forte pour jouer un rôle dans l'alimentation et mériter une attention extrême. J'espère le démontrer dans une Communi- cation très prochaine au moins pour le blé, sinon pour d'autres végé- taux ('). » Plusieurs matières animales renferment aussi du manganèse; je le constate aujourd'hui, et me propose d'étudier la proportion et l'état de combinaison de ce métal, qui semble jouer un rôle peut-être plus impor- tant que celui du fer dans la vie de l'homme et des animaux. CHIMIE AGRICOLE. — Sur t'assiinilabilité de l'acide pliosplioriiiite contenu dans les roches et dans la terre arable. Note de M. G. Lechartier, présentée par M. Debray. « L'emploi des acides chlorhydrique et azotique, pour sépiirer d'une terre les divers principes fertilisants qu'elle contient, ne donne aucune indication sur la facilité plus on moins grande avec laquelle ils seront assi- milés par les végétaux. L'analyse brute d'iuie terre ne renseigne pas d'une manière suffisante sur son état actuel de fertilité. » M. L. Grandean, dans un remarquable travail sur les matières orga- niques du sol, a montré leur importance au point de vue de la nutrition minérale des plantes et a fourni le moyen de les extraire par l'emploi successif de l'acide chlorhydrique et de l'ammoniaque. De plus, M. Gran- deau a réuni un ensemble de faits dans lesquels la fertilité de la terre (') Dans les végétaux la répartition n'est pas uniforme; les i)éi)ins d'orange contiennent du manganèse, la peau n'en renferme pas. Dans le blé, le son et le gluten en renferment, l'amidon n'en contient pas. ( loSg ) arable s'est trouvée en rapport avec la quantité et la composition des ma- tières organiques qu'elle contenait. » Mais, en dehors de ces substances humiques, y a-t-il dans le sol des phosphates pouvant être assimilés directement par les végétaux? » I/expérience directe m'a prouvé que l'acide phosphorique, dont j'ai signalé la présence dans les principales roches de Bretagne, yjeut être direc- tement assimilé par les végétaux cultivés pour notre alimentation. » J'ai institué des essais de culture de sarrasin dans des sols artificiels constitués au moyen de schistes et de granité privés de matières organiques et n'ayant subi d'autre traitement que la pulvérisation. La roche extraite en morceaux de la carrière a été lavée avec soin, séchée et pulvérisée. On a réuni, dans des pots en terre, 5''^ d'un mélange formé à poids égaux de poudre fine et de grains plus grossiers. A des mélanges identiques on a incorporé, d'une part, un engrais minéral complet contenant azote ni- trique et azote ammoniacal, sulfate de chaux, sel de potasse et phosphates et, d'autre part, un engrais privé d'acide phosphorique et contenant le même poids des autres éléments fertilisants. Dans chaque pot, on a semé 5 graines pesant ensemble 1 20™^' à i3o"sr et renfermant ['"si'ja d'acide phospho- rique. » L'addition de l'élément phosphaté aux autres principes fertilisants a produit lui effet considérable; mais, dans tous les essais, la plante déve- loppée eu l'absence de tout engrais phosphaté a puisé dans le sol une certaine quantité d'acide phosphorique. » Voici les résultats comparatifs à l'appui de cette assertion : , ., -, rj,._:^| PoiJs Acide phosphorique de la récolte contenu sèche. dans la récolte. ?P. rilï a'-' '.' t '■' ' '■ I.' '.:. ■' ■: ■ ',■'■'■ ' ' . — Schistes compacts gris bleuâtre 1 carrière de Sainl-Cyr, Rennes). -, - ;■_ 'M- " ,r 9^7li;nfi\i ^ ' Engrais coinplei ai ,85 0,257 Engrais sans acide phospliorique. .. . 5,78 0,048 N" 2. — Sclitstes rouges de Pont-Réan [lUe-et-V Haine). A 9b ns'/orn oi xtniioi Engrais complet ^,...... 12.36 o,5i3 Engrais sans âci'de phosphorique. . .. ' 9,41 o,o54 N° 3. — Granité de Sens {Ille-et-Filaine). Engrais complet', "p] .'.'H".''."?'.".". .... 3 1 , 20 o , 20G Engrais sans acide phosphorique'!". 7.'*^"' 9)74 0,076 C. R., 1S84, I" Semestre. (T. XCVIll, N" J7. ) «38 ( io6o ) » Dans les essais sans phosphates, les pieds de sarrasin ont atteint des hauteurs variant de o™, 1 1 à o™, 38 : tous ont fleuri, et dans les essais n°' 2 et 3 on a récolté des graines dont le poids s'est élevé à 3^'', 263 et 2^', 329. On doit ajouter que les poids de ces diverses récoltes ne don- neraient pas une mesure exacte du degré d'assimilabilité des phosphates contenus dans ces roches, parce que, dans l'essai n° 1, le développement de la plante a été notableaient entravé par l'état physique du sol factice qui a pris, sous l'influence de l'arrosage, une compacité voisine de celle de l'argile. Les sols obtenus avec le granité et le schiste rouge se sont trouvés dans des conditions physiques beaucoup plus favorables pour la végéta- tion. » Ces roches contenaient en acide |)liosphorique, pour 1000 : schistes gris, 2,07; granité, 1,20-, schistes rouges, 1,08. » Les essais précédents n'étaient pas inutiles, attendu que la plupart des granités dans lesquels j'ai dosé l'acide phosphorique contiennent du fluor, et rien ne prouvait que les phosphates qui entrent dans la composi- tion de 11 roche ne s'y trouvent p.isà l'étal d'apatite » Les phosphates contenus dans les schistes et les granités sont en partie solubles, soit dans l'acide acétique, soit dans une solution d'oxalate d'am- moniaque. » ioS''de la roche pulvérisée finement ont été mis en contacta froid, pen- dant vingt-quatre heures, avec 50"^*= d'une solution contenant lo*^*^ d'acide acétique. Pour le traitement par l'oxalatejOn a fait bouillir la poudre avec z'^o'^" d'eau et 5*'' de sel, dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendant pour éviter la concentration de la liqueur : Acide phosphorique solublo ilans dans l'acide acétique i'oxalate d'ammoniaque (pour 1000). (pour looo). Schistes gris . o ,49 i >43 Graiiile 0,i6 o»98 Schiste rouge » 0,40 » Nous ferons observer que, pour retrouver l'acide phosphorique dissous dans I'oxalate, il faut faire évaporer la solution, décomposer le sel par la chaleur et séparer ensuite l'acide phosphorique du résidu ferrugineux ob- tenu. Le nitromolybdate d'ammoniaque ne doiiue pas de précipité dans la solution d'oxalate, et plusieurs essais infruct^ieux m'avaient d'abord con- duit à considérer ces phosphates comme insolubles. ( io6i ) * » Le même rénctif dissout une certaine quantité de potasse pour looo : schiste rouge, 0,29; schiste gris, 0,29. » Nous pensons donc que l'oxalate d'ammoniaque peut rendre des ser- vices dans de semblables déterminations, non seulement pour les roches, mais encore pour la terre arable. Nous nous appuyons sur ce fait que nous avons étudié, à savoir qu'une solution d'oxalate d'ammoniaque à l'ébuilition dissout non seulement une certaine proportion des phosphates minéraux du sol, mais encore les matières humiques que l'on peut en sé- parer par le procédé de M. Gramleau. L'oxalate d'ammoniaque constitue un réactif pour évaluer le degré de solubilité des matières fertilisantes du sol, qu'elles soient ou non engagées dans les combinaisons humiques. » Nous avons également essayé l'emploi, dans les mêmes conditions, des solutions de citrate et de tartrate d'ammoniaque. Dans une Note pro- chaine, nous publierons les résultats que nous avons obtenus dans l'action de ces dissolutions sur la terre arable. » CHIMIE PHYSlOLOGIQUii. — Recherches sur la combustion respiratoire ; par M. SCHCTZENBERGER. « Il y a quelques années, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences un travail fait en collaboration avec M. le D' Quinquaud, sur la respiration des cellules de levure de bière. Nous y établissions les prin- cipales lois du phénomène. Dans nos expériences, la levure était délayée dans de l'eau aérée pure; l'utilisation physiologique de l'oxygène s'efiec- tuait aux dépens des principes immédiats des cellules elles-mêmes. » J'ai pensé à rechercher l'influence exercée sur la combustion respira- toire de ces cellules, pur la présence dans le milieu oxygéné de certains principes organiques. Les résultats obtenus sont, en effet, de nature à fournir une mesure de la combuslibilité physiologique des divers corps. » Méthode expérimentale. — On dispose les uns à côté des autres, dans un local à température constante, autant de flacons bien bouchés, de i''' de capacité, remplis d'eau pure saturée d'oxygène à la pression de ce gaz dans l'air atmospliérique, que l'on veut faire d'essais comparables. L'un de ces flacons est conservé intact; dans les autres, on délaye i^"' de levme en pâle, en ajoutant un poids connu de la substance soumise à l'expé- rience et en réservant toutefois un flacon monté uniquement avec de l'eau aérée et de la levure. Au bout d'un temps plus ou moins long (une à trois heures), on mesure le iitie oxymétrique de chaque flacon. ( 1062 ) » A côté de l'eau et de la levure j'ai fait intervenir : 1° les divers genres de sucres (sucre interverti, sucre de canne, sucre de lait); 2° la mannite; 3° divers alcools (alcools niéthylique, éthylique, butylique, amylique; gly- cérine); 4° des acides tels que l'acide acétique, l'acide butyrique, l'acide tartrique; 5'^ divers sels (acétate de soude, oxalate d'ammoniaque, sel de seignette); 6*^ des composés amidés (glycocoUe et homologues); 7° l'acide prussique et le chloroforme. » Résultats. — Parmi ces substances, les unes sont sans action marquée sur le phénomène respiratoire, au moins aux doses auxquelles je les ai employées; d'autres provoquent une accélération sensible de la vitesse d'absorption de l'oxygène ; quelques-unes, telles que l'acide prussique, le chloroforme, enrayent ou ralentissent énergiquement la combustion. » Au nombre des composés qui activent l'absorption de l'oxygène dis- sous, nous devons placer en première ligne : » 1° Le sucre inleruerti [mé]Ange de glucose et de lévulose); M 1° L'alcool éthylique. — De plus, pour ces deux produits, l'influence est à peu près équivalente. Le sucre de canne, le sucre de lait, la mannite ont une action positive, mais beaucoup moins accentuée. Il en est de même pour la glycérine et pour les homologues supérieurs de l'alcool éthylique. » Quant à l'alcool niéthylique, son influence est nulle ou faible s'il est pur, négative s'il est impur comme dans l'esprit-de-bois. » Avec des composés très actifs, tels que l'alcool éthylique et le sucre interverti, l'influence positive se fait sentir tant avec une levure fraîche qu'avec une levure affaiblie par ramollissement physiologique et lavage subséquent ('); dans ce dernier cas, l'influence positive est toujours plus marquée que dans le premier. » Pour des composés peu actifs, l'influence positive ne s'accentue nette- ment que si l'on fait usage d'une levure épuisée et lavée. En effet, la levure fraîche renfermant des principes plus combustibles que ceux que l'on ajoute (-), l'effet de ces derniers ne pourra pas être bien manifeste; quel- quefois même il se trad uit alors par une diminution de l'activité respiratoire. » L'acétate de soude doit être placé à côté de l'alcool éthylique, comme combustible actif. (M Une semblable levure délayée seule dans l'eau aérée ne respire plus que très diffici- lement et lentement. (-) M. Pasteur a montré que la levure humide abandonnée à elle-même fournit de l'acide carbonique et de l'alcool formés aux dépens d'un de ses principes inimcdials, un glucoside. ( io63 ) » Les Tableaux ci-joints résument quelques-unes de mes expériences. Les nombres déduits des analyses et inscrits dans les colonnes de séries ti'ont qu'une valeur relative; ils expriment les fractions d'oxygène ab- sorbé par !«' de levure, en une, heure, à i5°, l'oxygène initiai étant égal à lo. Oxygène Nature du mélange. absorbé. Série n° 1. Eau seule 0,0 Eau et levure affaiblie 0,6 Eau et levure affaiblie -t- as'',5 sucre interverti 4 1 ^ Eau et levure affaiblie -\- 7.'' ,5 sucre de canne ' , 6 Eau et levure affaiblie + i^'' ,5 sucre de lait ')9 Eauet levureaffaiblie + 2",5mannite. 1 ,') Eau et levure affaiblie 4- 10'''" alcool éthylique 4v'^ Série n° 3. Eau seule 0,0 Eau et levure fraîche 5,9 Eau et levure fraîche -+- n^'' ,5 sucre interverti 7 » i Eau et levure fraîche ■+■ 5" alcool éthylique 6>6 Eau et levure fraîche -t- 5'^'" alcool uié- thylique pur 5,6 Série u° 5. Eau seule 0,0 Eau et levure affaiblie 2,4 Eau et levure affaiblie -+- 2S'',5 sucre interverti tjjO Eau et levure affaiblie -f- 5" alcool éthylique 5,6 Eau et levure affaiblie + 5" alcool mc- thylique pur 1,4 Série n° 1. •Eau seule 0,0 Eau et levure fraîche 3,7 Oxygène Nature du mélange. absorbé Série n° 2. Eau seule 0,0 Eau et levure fraîche ^ ,^ Eau et levure fraîche -4- "i.^^ ,5 sucre in- terverti 8 , ^ Eau et levure fraîche + 5'''' alcool éthy- lique 7,8 Eau et levure fraîche -+- 5"'= alcool nié- thylique 3,5 Eau et levure fraîche -t- 5™ alcool huty- lique 5,8 Eau et levure fraîche + 5'"'= acide acé- tique 5,5 Série n° h. Eau seule 0,0 Eau et levure fraîche 4 1 4 Eau et levure fraîche + 2''''', 5 sucre in- terverti ij , 2 Eau et levure fraîche + 5™ alcool éthy- lique 6,5 Eau et levure fraîche + 5'^'' alcool mé- thylique 4i4 Série n° 6. Eau seule 0,0 Eau et levure affaiblie 2,0 Eau et levure affaiblie + 2^'', 5 sucre in- terverti 6,0 Eau et levure affaiblie -t- 25"^ alcool éthylique 8,0 Eau et levure affaiblie -+- 3^'' acide racé- mique 2,0 Série n° 8. Eau seule ... , 0,0 Eau et levure conservée un jour 2,3 ( To64 ) Oxygène Nature du mélange. absorbé. Série n" 1 [suite.] Rail et levure fraîche + 5''' sucre in- terverti 7,5 Eau et levure fraîche + 5='' sucre de canne 5,o Eauet levure fraîche -H 5"^'' suc. de lait. 3,7 Eau et levure fraîche + 5^''' glycocolle. 7 ,0 Eau et levure fraîche 4- 5^'' sel de sei- gnette 4)5 Série 11° 9. Eau seule , 0,0 Eau et levure fraîche. 2,0 Eau et levure fraîche + 2»', 5 sucre interverti 9,0 Eau et levure fraîche -I- 10'^'^ alcool élhylique 9,5 Eau et levure fraîche ■+- 20" alcool éthylique 9,5 Eau et levure fraîche -t- So'''^ alcool éthylique 9,5 Nature iln mélange. Série n° 8 (suite.] Oxygène absorbé. Eau et levure conservée un jour ^lo"^"^ alcool éthylique 5,5 Eau et levure conservée un jour -4- 5^'' glycocolle 3,8 Eau et levure conservée un jour -+- 10''' alcool -1-5'^'^ac. jirussique à 10 p. 1 00 i ,3 Série n° 10. Eau seule 0,0 Eau et levure fraîche ^ , 2 Eau et levure fraîche -(- 10" alcool éthy- lique 6,0 Eau et levure fraîche -1- 10" alcool nié- thylique i ,6 Eau et levure fraîche -\- 10" glycérine . 5,6 Eau et levure fraîche -+- Gs'' acétate de soude Eau et levure fraîche -f- 2°', 5 sucre in- terverti 6,4 7»2 » Ces résultats établissent nettement que ralcool éthylique est particu- lièrement apte à subir la combustion lente, physiologique. Son pouvoir, à ce point de vue, étant équivalent à celui du sucre interverti, on est en droit de se demander si ce dernier, avant d'être hrùlé, ne subit pas la fermenta- tion alcoolique. Dans ce cas, on s'expliquerait la place à part occupée par la glucose; et l'alcool éthylique, ainsi que les acétates alcalins, tiendraient le premier rang parmi les composés organiques combustibles dans l'orga- nisme vivant. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Hecherches sur la reupitaliondesjeuUles à t'obscurilc. Note de MM. G. Bonniek et L. M.4ngin, préheutée pur M. Ducharire. « On admet souvent, d'après les travaux récents sur la respiration des êtres vivants, qu'il n'y a pas de corrélation absolue entre l'oxygène absorbé et raciiie carbonique émis. T.a variation la |>lus remarquable qu'on ait ( io65 ) signalée dans ces échanges gazeux est celle relative à l'influence delà tem- pérature. C'est ainsi qu'on enseigne ordinairement que le raiiport du gaz émis au gaz absorbé, d;ins la respiration, est variable avec la température. Pour les basses températures, chez les plantes respirant à l'obscurité, par exemple, le rapport du volume de l'acide carbonique émis à celui de l'oxy- gène absorbé serait plus petit que l'unité ; il deviendrait égal à l'unité pour une certaine température qui dépend de l'être considéré, et supérieur à l'unité pour les températures plus élevées. D'où cette coiiséquence, entre autres, que les plantes, par leur respiration, assimilent de l'oxygène dans les régions froides, et perdent au contraire à la fois de l'oxygène et du car- bone dans les contrées chaudes, et cela indépendamment de l'action chlo- rophyllienne des parties vertes à la lumière. » Dans les études que nous avons faites précédemment sur les fonctions des Champignons;^'), nous avons montré que l'énoncé de cette loi ni' pouvait s'ap[)liquer à ces végétaux sans chlorophylle, et que la valeur du rapport CO- —r- du volume de l'acide carbonique émis à celui de l'oxygène absorbé est constante, quelle que soit la température. » Mais, comme la loi citée plus haut a été établie surtout d'après les expériences faites sur des feuilles respirant à l'obscurité (*), nous nous sommes demandé si le résultat que nous avions obtenu serait le même en opérant sur les parties vertes des plantes ainsi soustraites à l'action chlorophyllipune. » Les espèces soumises à l'expérimentation sont, pour la plupart, celles sur lesquelles des recherches avaient déjà été faites à ce |)oiut de vue (Pin, Fusain, Marronnier, Lilas, If, etc.) » La méthode employée dans ces expériences est l'une de celles qui nous ont servi dans nos recherches sur les Champignons ('). Des branches garnies de feuilles, cueillies immédiatement avant l'expérience, sont pla- cées à l'obscurité dans une atmosphère confinée d'état hygrométrique constant, où elles séjournent pendant un temps toujours très court. En outre, les expériences comparatives ont toujours été faites en opérant sur (') Comptes rendus, g avril i883. (^) P. -P. Dehérain et MoiSàAN, Jim. Se, iiat., 5" série, t. XIX, 18^4; Moissan, Jnn. Se. nat., 6' série, 1879. (') G. BoNNiER et L. Mangin, Reclœrches sur la respiration et la transpiration des Cham- pignons [Ann. Se. nat., 6* série, t. XVII, 1884). ( io66 ) CO" les mêmes individus, car on sait que le rapport —— peut varier avec l'âge des êtres ou des organes étudiés. » Dans ces conditions, il n'y avait à craindre aucune erreur provenant soit de la fermentation propre des cellules, soit de l'accumulation d'une quantité importante d'acide carbonique dans l'atmosphère qui entoure la plante. » Voici quelques-uns des résultats : Fusain du Japon (Evonymiis japoniciis). ( 0.97 à o" Cœ 1 0,98 à 18° O j o , 95 à 24° ( 0,99 à 32» Marronnier d'Inde (yEsculus Ilippocastanum). io,97 à o" 1,0 à 14» 0,98 à aS" 1,0 à 3o* Pin maritime (Pinus Pinaster). 1 0,66 à 0° CO' 0,67 à 17° 0,63 à So" » Des résultats analogues ont été obtenus avec les autres espèces étu- diées. » Ainsi, la loi précédemment citée est inexacte; on trouve, pour les feuilles à l'obscurité, comme pour les êtres sans chlorophylle, que dnns la respiration le rapjiorl du volume de l'acide carbonique émis au volume d'oxj- cjène absorbé est constant, quelle que soit la température. La quantité d'acide carbonique dégagée augmente rapidement avec la température, et la quan- tité d'oxygène absorbée augmente exactement d'iuie manière proportion- nelle; le rapport ne change pas. » Ces mêmes expériences nous ont montré que, si la valeur du rapport — - est voisin de l'unité pour un certain nombre d'espèces (Lilas, Marron- nier, Fusain, etc.), ce rapport constant peut avoir une valeur plus petite dans d'autres espèces (0,67 pour le Pin maritime, o,85 pour l'If, etc.). 1) Si l'on rapproche le résultat principal que nous venons de citer ( ^067 ) de ceux obtenus clans d'autres séries d'expériences où nous avons CO- tnonl ré que le rapport — est constant quelle que soit la pression de l'oxygène, et constant aussi quelle que soit la proportion d'acide carbo- nique que renferme l'atmosphère limitée, on voit combien étroitement sont reliés entre eux ces deux phénomènes : l'absorption d'oxygène, l'émission d'acide carbonique, et combien leur réunion sous le nom de respiration se trouve parla même justifiée. » MINÉRALOGIE. — Addition aux associations zéolilhiques des dolériles de la Chaux-de-Bergonne [Puy-de-Dôme). Note de M. F. Gonnaud. « Un des gisements zéolithiques les plus intéressants du Puy-de-Dôme est celui que j'ai depuis longtemps signalé à l'extrémité sud de ce vasle plateau, qui longe la rive gauche de l'Allier, entre Issoire et Saint-Ger- main-Lembron, et qui est connu sous les noms de Chaux-de-Bergonne ou du Broc. » Le développement des zéolithes est, en effet, d'autant plus remar- quable en ce point que ladolérite, parfois magnétipolaire, qui recouvre de ses masses les dépôts sédimentaires du plateau, est une roche compacte, bien que ses fissures offrent d'assez abondantes concrétions calcaires. C'est à l'intersection des chemins de Giguat et du Broc qu'elle change subitement de nature et passe alors à une amygdaloïde, que j'avais d'a- bord assimilée à celle du Kaiserstuhl, mais qui se rapproche davantage de celle de Stempel, près de IMarbourg. « J'ai, dans mon premier travail [Comptes rendus, 18 décembre 1871), mentionné les cristaux de phacolile et de christianite, ainsi que les glo- bules de mésole que renferme la roche de la Chaux-de-Bergonne. » Outre ces espèces, j'ai pu constater, sur des échantillons recueillis plus récemment, l'existence de nombreux petits octaèdres de gismondine, blancs, à surface rugueuse, indiquant des macles multiples. De même que la christianite, ces cristaux forment, dans les soufflures de la roche, des agglomérations continues. Ces deux espèces minérales ne semblent pas d'ailleurs se réunir dans les mêmes vacuoles, mais bien en revêtir de dis- tinctes de leurs enduits cristallins. M J'ai pu trouver aussi, quoique beaucoup plus rarement, quelques petits cristaux de phillipsite sous forme de macles à double croix, telles G. R., iSS'i, 1" Semestre. (T. XCVIII, N° i7.) iSQ ( io68 ) que celles de Capo di Bove [Manuel de Minéralogie de Des Cloizeaux, Atlas du tome l",fig. i8i). » Le gisement dont il est ici question est assez restreint; il n'appa- raît guère que sur une étendue superficielle de lo à 12 ares. Mais, en dehors de la quintuple association de zéolithes qu'il présente, et qui, à ma connaissance, est la plus variée de celles qu'on trouve dans les laves anciennes du plateau central de la France, il offre encore cet intérêt d'être le premier de gismondine qui ait été signalé dans le Puy-de-Dôme. » ANATOMIE. — Distribution spéciale des racines motrices du plexus lonibo-sacré. Note de MM. Fougue et Laxxegrace, « La première racine lombaire ne concourt pas à l'innervation du membre inférieur (cette racine se détriple chez le chien et le singe). » La deuxième racine lombaire concourt : )i 1° A la formation du crural, et par lui à l'innervation du psoas- iliaque (fortement), du pectine, du couturier, du droit antérieur, du vaste interne; 2° à la formation de l'obturateur et, par lui, à l'innervation du droit interne et du premier adducteur. » La troisième racine lombaire concourt : » 1° A la formation du crural et, par lui, à l'innervation du psoas- iliaque, du couturier, du droit antérieur, du vaste interne et du vaste ex- terne; 2° à la formation de l'obturateur et, par lui, à l'innervation forte de toute la masse des adducteurs et du droit interne. )> La quatrième racine lombaire concourt : » 1° A la formation du crural et, par lui, à l'innervation du psoaset du vaste externe; 2° à la formation de l'obturateur et, par lui, à l'innervation du grand adducteur; 3° à la formation du tronc lombo-sacré, par lui à la constitution du plexus sacré, et ainsi à l'innervation des muscles fessiers (nerfs fessiers); à l'innervation du bice|is, du demi-membraneux, du demi- tendineux, de la portion condylienne du grand adducteur (branches col- latérales du tronc sciatique); à l'innervation du jambier antérieur, des ex- tenseurs des orteils et des péroniers (poplité externe); faiblement à l'in- nervation du triceps sural, du long fléchisseur commun des doigts et du long fléchisseur propre du gros orteil (poplité interne). » Nota. — Au point de vue de l'innervation, le grand adducteur peut être considéré comme constitué par l'accolement de deux muscles, dont l'un { loôg ) s'insérant sur la ligne âpre dépsndrait des troisième et quatrième racines pour l'obturaleur, dont l'autre s'insérant sur le condyle dépendra il de la quatrième racine par le sciatique. » Il est important de remarquer que le groupe des muscles d e la région antéro-externe de la jambe, qui est si rapidement éteint par l'atrophie musculaire progressive, n'est innervé que par une racine, la quatrième lombaire. Parfois, il est vrai, on trouve dans la troisième lonbaire des fibres destinées soit aux muscles antérieurs, soit aux muscles latér uix de la jambe; mais ces filets erratiques sont rares. » La cinquième racine lombaire se jette dms le plexus sacré et concourt à l'innervation de la fesse, de la cuisse, de la jambe. Elle prend part : « 1° A l'innervation des muscles fessiers (nerfs fessiers); 2° à l'innerva- tion des muscles fléchisseurs du jarret : demi-membraneux, demi-tendi- neux, biceps (rameaux du tronc sciatique); 3° à l'innervation du triceps .sural, du jambier postérieur et des fléchisseurs des orteils (poplité interne). » La première racine sacrée concourt : à la formation du sciatique po- plité interne, et par lui à l'innervation de tous les muscles de la région postérieure de la jambe et de la région plantaire. » La deuxième racine sacrée a la même fonction que la précédente ; son influence sur les muscles postérieurs de la jambe est faible; son influence sur les muscles de la région plantaire est plus marquée. » Les autres racines sacrées ne fournissent rien au membre inférieur; elles se distribuent aux muscles du périnée (et, en outre, chez les animaux aux muscles de la queue). » " » M. Ladr présente, par l'intermédiaire de M. Daubrée, une coupe géo- logique détaillée du sondage exécuté à Montrond (Loire) jusqu'à u ne pro- fondeur de 502"", 5o, et fournissant une nappe d'eau minérale accompagnée de beaucoup d'acide carbonique qui jaillit jusqu'à une hauteur de 35™ au-dessus du sol. » A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 5 MAI 1884, PRÉSIDÉE PAR M. BLANCHARD. M. Emile Blanchard, Président de l'Académie pour l'année i883, pro- nonce l'allocution suivante : « Messieurs, >i Ma première parole sera pour l'homme illustre qui manque à cette séance et qui longtemps va manquer à la France et à l'Académie. M. Du- mas occupait parmi nous une si grande place, qu'aujourd'hui chacun éprouve l'impression d'un vide immense. » M. Dumas sembla sur le point d'embrasser ime carrière modeste. Deux savants de Genève l'assurèrent que ses facultés l'appelaietit à de brillantes destinées; — une collaboration à des travaux de Physiologie qui einent un vaste retentissement ne tarda pas à en porter au loin la certitude. M. Dumas bientôt séduit par les études chimiques, ses talents se manifestent avec éclat. Admirable par l'exactitude dans tous les détails des expériences, c'est vers les plus hautes généralisations que tend son esprit, et il conçoit cette grande théorie des substilu lions qui renouvelle les voies de la Chimie. Professeur incomparable, ses leçons donnant la science dans son caractère le plus exquis ravissaient par la précision et la grâce du langage. » Notre Secrétaire perpétuel réalisait en lui un idéal; ce qu'il y a de C. R., i8S4, I" Semestre. (T. XCVIII, IN" 18.) 1^0 ( »o72 ) beau et d'enviable chez l'homme d'élite : l'autorité suprême, le premier ranf; dans une branche des coniiaissances humaines et l'intelligence claire, rapide de toutes les questions. Par un privilège rare, qui console, quand s'accumulent les années, M. Dumas parut toujours s'élever davantage; sa pensée se montrait plus forte et plus pure, sa parole plus chaude et plus éloquente. Dans les débats scientifiques, où l'on disait épuisés tous les ar- guments, M. Dumas, comme un général, maître d'une réserve bien cachée, apportait des arguments inattendus, et son art était si consommé qu'il lais- sait inquiets et charmés ceux qu'il n'amenait point à sa cause. Vous en- tendrez, Messieurs, la lecture de sa dernière œuvre. Nous l'écouterons avec respect, avec recueillement, comme le plus digne hommage que nous puissions rendre à la mémoire du savant illustre qui tant de fois fut applaudi dans cette enceinte. » Je dois, Messieurs, vous entretenir des événements qui ont marqué dans l'Académie au cours de l'année i883. Nos pertes, en plus grand nombre qu'il n'est habituel, ont été profondément ressenties. Dans cette séance, on n'oublie jamais d'évoquer, comme un pieux hommage, le sou- venir des Confrères que la mort nous a ravis. On est encore si peu accou- tumé à leur absence que volontiers on écouterait pour s'assurer qu'ils ne peuvent nous entenclre. » M. Charles Sédillot, que la maladie tenait à l'écart depuis quelque temps, a succombé après de longues heures de tristesse. Il était un des maîtres de la Chirurgie militaire. Par son enseignement et ses exen)ples, il avait donné un véritable lustre à l'École du service de santé de Strasbourg; par d'ingénieuses innovations, il avait servi les intérêts de l'humanité; en 1870, aux jours des cruelles épreuves, par son dévouement pour le salut de milliers de blessés réunis dans les ambulances de Haguenau, il avait mérité du pays. » Après Sédillot, le baron Jules Cloquet, sympathique à tous par l'amé- nité du caractère. De bonne heure, il s'était rendu célèbre par de remar- quables travaux d'Anatomie; il devint brillant professeur. Ainsi qu'on aime à se figurer le juste vers l'instant où la vie l'abandonne, il s'est éteint sans souffrances, à l'âge de plus de quatre-vingt-douze ans. On ose rarement souhaiter mieux à ses plus chers amis. » D'autres sont tombés lorsqu'on attendait encore de leurs efforts d'im- portants résultats, lorsqu'ds espéraient tirer d'eux-mêciies de nouveaux tributs; ils sont tombés dans ce temps de la vie, où parfois l'homme ( i"73 ) d'étude, éclairé par la recherche constante, peut-être exalté par la médita- tion, voyant s'ouvrir des perspectives pleines de grandeur, se flatte d'ob- tenir son plus beau succès, afin de mourir avec plus de gloire. » M. Charles Bresse, ingénieur du plus réel mérite, n'a fait que passer dans notre Compagnie, où il semblait devoir occuper sa place pendant de longues années. 1) M. Jules de la Gournerie a laissé d'unanimes regrets. Ingénieur, son nom reste attaché à de magnifiques travaux qui ont procuré d'inappré- ciables avantages aux ports du Croisic et de Saint-Nazaire. Géomètre, ses talents ne cesseront d'être rappelés par des vues neuves et originales. La Gournerie aimait toutes les choses qui élèvent la pensée. Entraîné par un penchant pour l'art, il conçut l'ambition de lui offrir le secours de la Science. Frappé de fautes de perspective dans les chefs-d'œuvre les plus admirés, il se proposait de les signaler pour l'instruction des peintres. Déception! il dut reconnaître une sorte d'incompatibilité entre l'Art et la Science du géomètre. Le regard mobile du spectateur embrasse l'espace, le tracé li- néaire part d'un point strictement déterminé. La notion scientifique sera toujours précieuse sans doute, mais les impressions de l'artiste qui sait ol)server répondent avec plus de bonheur aux effets que saisissent les yeux. » On déplore la perte de M. Victor Puiseux, le savant gtave et silen- cieux. Pour ses Confrères, il était le mathématicien de premier ordre, dont les œuvres relatives à l'Analyse, à l'Astronomie, à la Mécanique céleste demeurent des modèles; pour ses élèves, le maître dont l'exposition pré- cise, simple et d'une admirable clarté pénétrait l'esprit. Dans une société plus mondaine, on le disait le contemplateur des grandes scènes de la na- ture, le hardi explorateur des Alpes, qui le premier avait franchi des pas- sages déclarés impraticables, escaladé des cimes réputées inaccessibles. » Une vive émotion se répandit à l'annonce de la mort de M. Louis Breguet. L'âge semblait ne l'avoir point touché. On venait de le voir dans une réunion sous l'apparence d'une activité presque juvénile; mais il était atteint dans ses plus chères affections, dans son plus doux espoir et tout à coup le cœur cessa de battre. Breguet sut grandir un nom célèbre et même populaire dans les arts mécaniques dès le xviii" siècle. Habile et ingénieux constructeur d'instruments de précision, il fournit à des savants un merveilleux concours. On lui doit des appareils d'une rare perfection qui permirent les expériences les plus concluantes sur la lumière et sur l'électricité. Ou ne compte pas les immenses services dont l'industrie lui est redevable. ( I074 ) » L'année finissait; nous pouvions croire qu'elle arriverait à son terme, sans nouveau deuil. Il n'en était rien. Le 23 décembre s'éteignait à son tour M. Yvon Villarceau. Épris, dans sa première jeunesse, d'art et de poésie, il avait ré\é le bonheur universel. Bientôt, jeté dans les voies de la Science, il se distingua tout d'abord par des travaux de Mécanique. Astro- nome, il fut l'observateur exact, le calculateur plein de t.dent dans l'étude des étoiles doubles et des comètes périodiques. Géodésiste, il s'est signalé par des déterminations rigoureuses de la longitude et de la latitude de divers points du sol de la France. » Cette énumération achevée, il revient en mémoire un événement qui attrista profondément l'Académie et qui, au dehors, excita une doulou- reuse sensation. On s'en souvient : — le choléra sévissait en Egypte. N'était- ce pas une circonstance propice pour étudier le terrible fléau qui sème l'effroi parmi les populations menacées? Ainsi le pensa notre confrère M. Pasteur. Sous son inspiration fut organisée une mission composée d'hommes jeunes et résolus, instruits aux leçons du maître. Le i5 aoiit, elle débarquait dans le port d'Alexandrie. A ce moment, quelles espé- rances animaient les vaillants investigateurs! En exposant leur vie, une idée puissante devait les encourager. Entrevoir une première vérité suffi- sante pour assurer la marche dans la poursuite des expériences compterait déjà parmi les succès dignes d'être salués avec honneur. Découvrir l'ori- gine du mal, reconnaître les conditions de sa propagation et, comme but suprême, parvenir à conjurer les épidémies serait acquérir une gloire impé- rissable. Pendant l'ardeur du travail, un des membres de la mission, Louis Thuillier, fut terrassé par l'ennemi qu'il voulait combattre. Il mou- rait le 19 septembre. On le croyait destiné au plus bel avenir scientifique; K il était prêt pour tous les dévouements », a dit le meilleur juge. S'il n'est pas de consolation possible pour ceux qui l'ont aimé, ils garderont du moins un légitime orgueil du nom de Louis Thuillier, victime de son dévouement pour la Science et pour l'humanité. » D'autres sujets éveilleront de plus agréables pensées. De nombreuses récompenses que décerne l'Académie vont être proclamées. Elles atteste- ront l'activité, les mérites, les talents des auteurs dans tous genres de re- cherches. Les prix tirant leur source de fondations particulières, les di- verses branches de la Science se sont trouvées jusqu'ici fort inégalement partagées. Aujourd'hui, l'inégalité va disparaître, grâce à une donation superbe. M. Petit d'Ormoy a légué sa fortune à l'Académie, sous la simple condition d'instituer des prix. ( 1075 ) » M. Alexandre Petit d'Ormoy, né à Paris le 20 mars 18 ii, fut élève de l'École Polytechnique. Officier d'artillerie à l'École d'application de Metz, l'état de sa santé le contraignit à l'abandon de la carrière militaire. En situation de garder l'indépendance, cet homme, qu'on disait aimable et: d'un cœur excellent, se passionnait à l'idée de tous les progrès et dans le silence se livrait à différentes études, l'esprit toujours attentif à l'égard du mouvement scientifique. M. Petit d'Ormoy, ayant perdu ceux qu'il affec- tionnait, prit aussitôt la résolution de donner son héritage à l'Académie. Il mourait à Nice le 24 février 1881. Son nom prend place désormais parmi ceux des bienfaiteurs de la Science. >i Depuis quelques années, par une libéralité de M. Lacaze, des prix de loooo*^' sont attribués à la Physique, à la Chimie, à la Physiologie. L'Académie a jugé qu'elle ne pouvait mieux honorer la mémoire de M. Petit d'Ormoy qu'en fondant sous son nom deux prix d'égale valeur, l'un pour les Sciences mathématiques, l'autre pour les Sciences naturelles. Pour la première fois, ils seront décernés dans cette séance, et l'on aura toute raison d'applaudir les lauréats des nouveaux concours. » Plus d'une fois, on a esquissé le tableau de la civilisation moderne née des applications de la Science : la Mécanique donnant des moyens de loco- motion extraordinaire et créant des machines qui accroissent, dans des proportions inouïes, les forces productives; la Physique employant l'élec- tricité à la transmission de la pensée et même de la parole, comme à la production de lumière; la Chimie multipliant les procédés d'extraction des matières les plus utiles, et alors faisant surgir de florissantes industries. Ainsi sont venus pour les masses lui bien-être et des facilités de la vie autrefois inconnus, pour un grand nombre l'aisance et la fortune, pour le pays la richesse. Il est curieux, vraiment, d'observer en philosophe le monde acceptant, comme d'une providence, les bienfaits que la Science a répandus! » A l'heure où nous sommes, après les études les plus persévérantes, après une multitude d'expériences des plus délicates, la Science réussit à protéger nos troupeaux contreles maladies qui peuvent les anéantir; après des observations infinies, à défendre les récoltes contre les bétes malfai- santes. » A considérer la Science aetuelle, que de résultats ne faut-il pas attendre pour l'avenir! Le naturaliste, avide de reconnaître les actions qui s'effec- tuent dans les organismes vivants, espère que viendra le jour où il sera ( 1076 ) possible de tirer parti de notions tout à fait assurées. Déj^, ayant vu com- ment se forme la soie chez l'humble animal qui la donne, il ne peut plus douter qu'on ne parvienne, à l'imitation de la nature, à fabriquer la plus belle matière textile qui soit au monde. On serait alors dispensé pour toujours de porter notre or à la Chine ou au Japon en échange de la ma- tière première ou de l'être qui la produit. Ce n'est pas l'instant de nous y arrêter. n Des circonstances, je tiens la mission de vous parler de la Science qui ne rapporte pas d'argent, delà Science trop souvent entravée par la pénu- rie des ressources. Je ne me plains pas de mon sort. Ce n'est pas sans jouissance qu'on est amené sur le terrain où l'investigateiu-, après avoir vu jusqu'où a été portée la Science, n'a d'autre mobile que l'idée de la conduire plus loin; après avoir mesuré jusqu'où a monté la pensée humaine, d'autre rêve que de l'élever plus haut. Si une vérité nouvelle est conquise, c'est aussi une richesse qui s'ajoute au patrimoine du monde civilisé. » Des observations et différentes recherches qui réclamaient le concours de la Marine ont été réalisées. Les grandes navigations d'autrefois avaient rendu d'éclatants services à la Géographie et à l'Histoire naturelle. La France y avait pris une part glorieuse. Il y a moins d'un demi-siècle, le départ d'une expédition allant à la découverte de terres inconnues était un événe- ment plein de mystère dont l'annonce frappait l'imagination. Le voyage durait plusieurs années, et les communications étaient si rares! Avec quelle anxiété n'attendait-on pas une nouvelle des navigateurs. On était agité par le désir d'un succès, par l'appréhension d'un désastre. S'il fallait renoncer à la découverte de terres inconnues, l'assistance de la Marine n'en demeu- rait pas moins indispensable à certains progrès. Longtemps, elle nous a manqué; elle nous a été rendue, et des actes importants ont été accomplis grâce aux lumières et au dévouement de nos officiers de marine. L'Astro- nomie, la Physique générale, l'Histoire naturelle ont ainsi profité d'un con- cours dont l'Académie est reconnaissante. » L'Astronomie nous occupera un moment; c'est une science assez bien vue dans le monde. En 1882, le passage de la planète Vénus devant le disque du Soleil avait appelé les observateurs en diverses contrées. En i883, il y avait une éclipse totale de Soleil, visible en certains points de la Po- lynésie. » Une éclipse totale de Soleil : surprenant spectacle! L'astre qui nous éclaire étant entièrement caché par la Liine, se dessine autour du limbe une ( '"77 ) pâle auréole (chromosphère) et apparaissent des protubérances rosées, flammes d'hydrogène incandescent qui s'élancent à des hauteurs dont l'idée seule est vertigineuse, loooo à 5oooo lieues, et se montre au delà une couronne d'un éclat doux et argenté. Aux lueurs qui se répandent, les paysages prennent des aspects d'une étrangetésans pareille. » En i868,à Gunthor, dans l'Inde, M. Janssen avait obtenu un admi- rable succès dans l'étude des protubérances. Pris d'enthousiasme à l'idée de la fortune qui lui était offerte de compléter une œuvre magistrale, il ne se préoccupait guère des ennuis d'une longue navigation à travers l'Atlan- tique et le Pacifique. Il partait aux premiers jours du mois de mars pour l'île Caroline, située à peu près sous le même méridien que Taïti, mais à environ 200 lieues plus au nord (' ). 1) Le voilà sur l'Ile déserte où l'on verra, le 6 mai, s'accomplir le phéno- mène attendu. Notre Confrère est radieux en songeant que l'éclipsé aura une durée exceptionnelle: cinq minutes (cinq minutes, vingt secondes). Chacun se représente cette durée; à une station de chemin de fer,àrarrivée du train rapide, lorsque éclate le cri : cinq minutes d'arrêt, parmi les voya- geurs qui comptaient sur un plus long répit, c'est une sorte d'effarement; dans la foide, on murmure : cinq minutes, mais ce n'est le temps de rien. Le temps de rien ! Ce n'est pas à M. Janssen qu'il faudrait à cerlaines heures tenir un semblable discours. Les cinq minutes dont il disposait lui ont suffi pour faire une nouvelle découverte dans la constitution du Soleil, parti- culièrement dans la nature de la couronne. Pour la consolation de ceux qui s'affligeraient de n'avoir jamais exécuté aucun ouvrage importantdans l'espace de cinq minutes, il est juste de dire qu'un tel bonheur est la ré- compense des hommes seuls qui de longues années se sont voués à un la- beur opiniâtre et qui jouissent du privilège d'une sagacité peu ordinaire. » Le 12 novembre dernier, entrait dans le port de Cherbourg le navire de la marine nationale la Romanche; il revenait du cap Horn, apportant une riche moisson d'études scientifiques. » On trouvera sans doute intéressant de remonter à l'origine de sa mission. » C'était en 1875; un lieutenant de vaisseau de la marine impériale (■') U était accompagné de M. Tiouvelot, attaché à l'Observatoire d'Astronomie physique de Meudon, et de M. Pasteur, photographe. — L'île Caroline se trouve par iSa'^ao' de longitude occidentale et 10° de latitude Sud, ( 1078 ) d'Autriche, Charles Weyprecht, déjà renommé par ses voyages aux ré- gions arctiques, qui trop tôt mourut au mois de mars 1881, avec une par- faite clairvoyance, déclarait hautement que, désormais, on tirerait peu de profit de simples courses à travers les glaces polaires; qu'on pouvait, au contraire, attendre les meilleurs résultats de recherches comparatives. » En 1879, le lieutenant Weyprecht se préparait pour une expédition à la Nouvelle-Zemble, organisée aux frais du comte Hans Wiizeck, et, le 22 avril de la même année, s'ouvrait à Rome un Congrès international de météorologistes. Sur la proposition de MM. Wiizeck et Weyprecht, on décida de provoquer une Conférence en vue d'arrêter un projet pour l'ex- ploration scientifique des régions polaires. Les membres du Congrès furent invités à prendre part à une première réunion qui se tiendrait à Hambourg, le i" octobre. — La Science française y a été dignement re- présentée par M. Mascart, directeur de notre Bureau Central météorolo- gique. On résolut de faire appel à tous les gouvernements, afin d'obtenir l'assistance la plus efficace pour le succès des entreprises. Deux fois en- core, la Conférence se réunit : le 7 aoiit 1880 à Berne, le i" août 1881 à Saint-Pétersbourg. On adopta un programme. Sur divers points des contrées circumpolaires, il s'agissait de poursuivre, simultanément et d'après le même plan, des observations de Météorologie, de Magnétisme, d'Astro- nomie, enfin des recherches d'Histoire naturelle. » L'Angleterre, les États-Unis, le Danemark, la Suède, la Norvège, l'Autriche, la Russie s'engagèrent à occuper des endroits désignés dans les régions arctiques; la France et l'Allemagne iraient aux régions antarc- tiques : la première au cap Horu, la seconde aux iles de la Géorgie du Sud. » L'Académie ne négligea rien pour la mission du cap Horn. Les Mi- nistres de la Marine, l'amiral Cloué, l'amiral Jauréguibeny, mirent em- pressement à servir la cause de la Science, et la Chambre des Députés, appréciant les plus nobles intérêts du pays, accorda les ressources néces- saires à l'exécution du projet. » La Romanche, sous le commandement du capitaine Martial, ayant à son bord les officiers et les médecins de la marine chargés des observations et des recherches ( ' ) , parlait le 1 7 juillet 1 882 et arrivait à la baie Orange, (') MM. Martial, cnpitaine de fn-gale, chef de l'expédition; Courcclle-Seneuil, lieute- nant de vaisseau, chef de la mission; Payen, lieutenant de vaisseau; Lephay, lieutenant de ( I079 ) au voisinage du cap Horn, le 6 sepleinbrc. Une fois à terre, coiuinencèrent les opérations, tandis que le coinmandani Martial, livré à l'étude de la mer, parcourait les canaux de l'arcliipel Magellanique, vibilait la terre des États et les îles Maloiiines. » Aux terres Magellaniques froides et humides, l'hiver et l'été diffèrent à peine; la meilleure saison ressemble aux mois d'octobre et de novembre en Ecosse et en Norvège. En un mois, la pluie tombe vingt-cinq jours, souvent accompagnée de grésil, de neige ou de grêle, et rares sont les jours ensoleillés. Sur l'archipel de la Terre-de-Feu, où vit une population qui donne le spectacle de l'existence la plus primitive, la nature a pauvre ap- parence. » Les éludes des membres de la Mission du cap Horn vont |)rendre une extrême importance par la comparaison avec les observations .'94 ) PRTX PLUMEY. (Commissaires : MM. Jurien de la Gravière, Dupuy de Lôme, Phillips, Paris; Tresca, rapporteur.) M. Jacquemier, lieutenant de vaisseau, a fait couslruire un certain nombre d'appareils décrits dans plusieurs Notes qu'il a adressées à l'Académie. Votre Commission ne pouvait prendre en considération ce qu'il appelle son conducteur autonome et ses applications, les questions que ces appa- reils soulèvent ayant été réglées antérieurement et en toute connaissance de cause, par l'attribution d'un prix spécial, à M.. Joseph Farcot pour son servo- moteur. Bien que le régulateur de M. Jacquemier permette, dans une certaine me- sure, de régler la marche d'une machine à vapeur, les dispositions de cet appareil, qui a bien fonctionné à la mer, ont une trop grande similitude, quant aux relations des organes, avec le régulateur de MM. Tembrinck et Dyckoft", pour qu'il y ait lieu d'y faire ressortir quelque mérite de détail. lien est tout autrement pour le cinémomètre cleM. J.icquemieret lesautres appareils auxquels il a appliqué un même principe de totalisation automa- tique, n'exigeant l'emploi d'aucun frottement ni d'aucune roulette, toutes les transmissions de mouvement étant exclusivement obtenues par l'inter- mittence de la rotation d'une roue à rochet, de raquettes et de leviers. S'il s'agit d'indiquer la valeur actuelle d'une grandeur à observer, il suffira que la rotation de la roue à rochet soit à chaque tour proportionnelle à cette quantité, pour qu'une aiguille, ramenée ensuite par un ressort antago- niste, indique, par l'angle dont elle aura tourné, la valeur de la quantité que l'on a en vue. S'il s'agit d'enregistrer le produit de deux facteurs, la roue à rochet tournera avec une vitesse proportionnelle à l'un de ces facteurs, et seulement pendant une période, par tour, proportionnelle à la valeur moyenne de l'autre facteur. Ces indications données, pour chaque tour, par une aiguille pourront d'ail- leurs être additionnées par un compteur, si l'on en veut obtenir la sommation pour luie durée de fonctionnement plus ou moins longue. En fait, les organes sont très bien groupés, les appareils sont de con- struction simple, et l'uiventeur a su se servir habilement des organes qui conviennent le mieux à chaque but particulier; il utilise au besoin, et avec la ( 'oqS ) même habileté, les transmissions électriques, s'il y a lieu. Ce qui est surtout à recommander dans ces solutions, c'est le principe même de ce mode d'intégration de la somme des produits de deux facteurs variables. Dans le cinémomètre il s'agissait seulement de faire indiquer par une aiguille, qui reste immobile pendant un temps suffisant, la vitesse actuelle de la machine, en tours par minute. Cet appareil, placé sur la passerelle sous les yeux de l'officier de quart, peut lui être d'un grand intérêt; il est déjà employé à l'égal du compteur Valessie, et avec le même succès. Aucune difficulté pour additionner toutes les déviations de l'aiguille et obtenir ainsi le nombre des tours dans un temps donné. Appliqué au loch de M. le com- mandant Fleuriais, il peut indiquer le chemin parcouru, ce qui serait abso- lument impossible, si l'on voulait déduire cette indication du nombre des tours de la machine. Le dynamomètre applicable à l'indication de la force en chevaux exige l'enregistrement des produits successifs du chemin parcouru par l'effort correspondant. Dans l'état actuel des choses, il ne peut être appliqué qu'à de petites forces, à moins d'employer au comptage le ressort de l'indicateur ou de recourir au dynamomètre Taurines, dans des conditions qui n'ont pas encore été S|)écifiées. Quoi qu'd en soit, M. Jacqcemier indique encore, sous des noms divers, d'autres applications intéressantes du même principe, et votre Commission lui décerne le prix Plumey pour i883. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX FOURNEYRON. (Commissaires : MM. Cornu, Rolland, de Freycinet, Jamin; Tresca, rapporteur.) La fondation que l'Académie doit au célèbre inventeur de la turbine Fourneyron exige d'elle la désignation préalable de la question qui doit faire l'objet du concours : c'était, cette fois, celle du transport du travail à distance. M. A. Hirn, le frère de notre savant Correspondant de Colmar, a donné à ce problème, par ses câbles télodynamiques, dont l'emploi se propage de plus en plus, une solution qui aurait peut-être engagé votre Commission à vous proposer de lui rendre un hommage auquel la mort de l'inventeur ne G. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVIII, N» 18.) l43 ( 1096 ) saurait moralfnient nous soustraire, et c'est avec un profond sentiment de son importance que nous rappelons ici les services que cette ingénieuse solution a rendus à la Mécanique appliquée. D'un autre côté, voici que M. 3f arcel Deprez, par ses bolles expériences du chemin de fer du Nord, et parcelles de Grenoble à Vizille, a pratique- ment démontré que le transport de l'énergie y avait été réalisé avec succès pour une puissance de Zj à 5 chevaux-vapeur et jusqu'aux distances de 8*"" et iS*"". L'installation de câbles télorlynamiques ne pourrait sans doute se prêter à un si grand parcours, et tout fait penser que la transmission élec- trique, dans la direction dont M. Deprez poursuit heureusement l'étude, aura facilement raison de plus grandes longueurs et de plus grandes puis- sances transmises. C'est donc à bon droit, et sans avoir même à escompter les promesses de l'avenir, que votre Commission, à l'unanimité, décerne à M. Marcel Deprez le prix Fourneyron pour i883. ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. (Commissaires : MM. Faye, Lœwy, Mouchez, Wolf; Tisserand, rapporteur.) En fondant le prix qui porte son nom, Lalande a demandé qu'il fût dé- cerné chaque année « à celui qui aura fait l'observation la plus curieuse, ou le Mémoire le plus utile, pour le progrès de l'Astronomie, en France ou ailleurs ». La Commission croit remplir pleinement les vues de l'illustre astronome en décernant le prix à MM. Bouquet delà Grte, deBernardières, Cocrcelle- Senecil, Fleuriais, Hatt, Perrotin, Bassot, Bigourdan et Callandreau, chefs des expéditions françaises, qui sont allés observer le passage de Vénus sur le Soleil, le 6 décembre 1882. (MM. d'Abbadie, Perrier et Tisserand, chefs de trois des missions, étant membres de l'Académi*^, ne pouvaient re- cevoir le prix; la Commission lésa remplacés par leurs seconds, MM. Cal- landreau, Bassot et Bigourdan.) La Commission croit devoir rappeler qu'en 1875 le prix Lalande a été ( Ï097 ) décerné aux chefs des expéditions du premier passage de Vénus; à cette occasion, l'Académie avait bien voulu sextupler le modeste chiffre de la donation. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX VALZ. (Commissaires : MM. Faye, Mouchez, Wolf, Lœwy; Tisserand, rapporteur.) L'étude des nébuleuses est une des plus intéressantes de l'Astronomie; c'est dans la condensation progressive de l'une d'elles que Laplace trouve l'origine de notre système planétaire. Le dénombrement et la classification de ces corps célestes sont de la plus haute importance. En 1771, Messier publiait un premier Catalogue contenant io3 nébu- leuses seulement. En 1802, W. Herschel, avec ses puissants télescopes, avait élevé ce nombre à plus de 2000. J. Herschel, par ses observations faites soit en Angleterre, soit au Cap de Bonne-Espérance, découvrit encore plus de nébuleuses que son père : le magnifique Catalogue qu'il publia en 1864 en contient 5079. On peut admettre qu'aujourd'hui il y a environ 65oo nébuleuses connues, soit une augmentation d'environ i4oo sur le catalogue de J. Herschel. Or, sur ce nombre d'environ 1/400 nébuleuses nouvelles, M. Stephan, Correspondant de l'Académie et Directeur de l'Observatoire de Marseille, en a découvert à lui seul environ 700, soit la moitié. M. Stephan a utilisé dans ces recherches intéressantes le beau télescope de o'",8o d'ouverture construit par Léon Foucault pour l'Observatoire de Marseille; il ne fal- lait pas moins pour ces observations délicates, car la plupart des nébu- leuses découvertes par M. Stephan sont d'une faiblesse extrême. M. Stephan a publié dans nos Comptes rendus les positions très exactes de 420 des nébuleuses qu'il a découvertes; il donnera très prochainement celles d'une centaine de ces astres. Le travail de M. Stephan fait honneur à l'Astronomie française, et la Com- mission est heureuse de lui décerner le prix Valz. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( I098 ) PHYSIQUE. PRIX LACAZE. (Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Jainin, Berthelot, Desains, Cornu, Boussingaull, Dumas, Bertrand; Fizeau, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de décerner le prix Lacaze à M. Henri Becquerel, Ingénieur des Ponts et Chaussées, Professeur sup- pléant au Conservatoire des Arts et Métiers, Répétiteur à l'École Polytech- nique, pour l'ensemble de ses travaux de Physique expérimentale, parmi lesquels elle est heureuse de signaler : « Les recherches sur le pouvoir rotatoire magnétique des corps solides des liquides et des gaz » ; « Les mesures de la rotaiion du plan de polarisation par une colonne de sulfure de carbone sous l'influence du magnétisme terrestre » ; « Enfin la découverte, dans la partie infra-rouge du spectre, de plusieurs raies métalliques nouvelles mises en évidence au moyen des phénomènes de phosphorescence ». Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. STATISTIQUE. PRIX MONTYON. STATISTIQUE ('). (Conmiissaires : MM. Boussingault, Bouley, Mangon, de Freycinet; Léon Lalanne, rapporteur.) Suivant l'usage, la Commission ne doit rendre compte que des Ou- vrages ou Mémoires dans lesquels la Statistique, à proprement parler, oc- (') La Commission ;i été cruellement atteinte par la inoit de MM. de la Gournerie et Dumas. Le ])remier avait été remplacé par M. Hervé Mangon, le second par M. de Freyci- net. Les décisions qu'on soumet à l'Académie avaient été prises avant le décès de l'illustre Secrétaire perpétuel. ( I099 ) ciipe assez de place pour qu'on j)uisseles considérer comme rentrant dans le cadre de ceux que le fondateur du prix a entendu récompenser. Les pièces envoyées au Concours sont nombreuses; mais la maladie et la mort de deux de ses Membres ont ralenti les travaux de la Commission au point qu'elle a dû remettre au Concours de l'année prochaine un certain nombre de pièces, pour l'examen desquelles une Commission nouvelle pro- cédera à une répartition plus égale du travail. Les droits des concurrents non dénommés restent donc absolument réservés. Feu M. Ch. Nicolas, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées en re- traite, Membre de la Société d'Économie politique et de la Société de Sta- tistique de Paris, est l'auteur d'un Ouvrage important imprimé en 1882, sous le titre : Les budgets de la France depuis le commenceinenl du xix"^ siècle. Cet Ouvrage présente, sous forme de tableaux, tous les budgets qui se sont succédé depuis l'an IX (1801), jusques et y compris 1880, avec les recettes réellement constatées, et les dépenses définitivement apurées, sauf à partir de 1876. Pour ces cinq derniers exercices l'auteur a dû se borner d'abord à indiquer les recettes et les dépenses telles qu'elles ressortaient des lois qui ont fixé leurs budgets. Cependant il a mis à profit la publica- tion faite de nouveaux documents financiers pendant le cours de l'impres- sion, et un appendice placé à la fin du Volume fournit les recettes et dépenses définitivement proposées, quoique non encore légalisées, des exer- cices 1876 à 1878, et les évaluations résultant des lois de finances pour les budgets de 1881 et 1882. Suivant un mode suivi dans la plupart des Ouvrages de Statistique, presque uniquement composés de chiffres, les résultais généraux des budgets réduits à leur plus simple expression sont placés en tète du Livre, où ils occupent 18 pages, présentant pour chacune des 80 années aux- quelles ils s'appliquent les recettes d'abord, les dépenses ensuite, et finale- ment l'excédent ou le df^'ficit. Même dans cette partie du Livre, résumé des développements qui constituent le corps même de l'Ouvrage, les sources des recettes comme les chefs de dépenses sont énumérés suivant leurs litres principaux avec les chiffres correspondants par exercice. Pour les receltes, ce sont les contributions directes, les forêts, les domaines, les impôts uidirects, auxquels il faut joindre des produits divers et des res- sources extraordinaires; pour les dépenses, ce sont les services financiers, la Guerre et la Marine, l'Administration extérieure et intérieure. Quatre pages ont été consacrées à une récapitulation par périodes d'é- tendues inégales, mais correspondant à des régimes politique; différents. ( IIOO ) Ces périodes comprennent : i° le Consulat et l'Empire, de l'an IX à i8i4, quatorze ans un quart; 2° la Restauration de i8i5 à 1829, quinze ans; 3° le Gouvernement du roi Louis-Philippe, de i83o à 1847, fJ'x-huit ans; 4° la seconde République, de 1848 à i85i, quatre ans; 5° le second Em- pire, de i852à 1869, dix-huit ans; 6° les six premières années de la Ré- publique actuelle, de 1870 à 1875. La comparaison des résultats des deux exercices extrêmes de la période de soixante-quinze ans comprise entre l'an IX et 1875 donne une idée du chemin parcouru au point de vue budgétaire. Les recettes, qui n'étaient que de 749 millions en l'an IX, avaient plus que quadruplé et atteint 3 mil- liards 95 millions en 1875. Les dépenses, qui n'étaient que de 835 mil- lions, avaient surpassé trois fois et demi ce chiffre et s'élevaient à 3 milliards 25 millions. La décomposition en leurs éléments principaux de ces recettes et de ces dépenses donne aussi naissance à des résultats intéressants. Aux recettes, tandis que les contributions directes ne se sont accrues que d'un peu plus de leur valeur primitive (en tout deux fois et un quart) en passant de 3o8 à 684 millions, les impôts indirects sont devenus plus de douze fois et demi ce qu'ils étaient (de 164 à 2o53 millions), et les autres revenus n'ont augmenté que de 28^ pour 100 (de 277 à 356 millions). Quant aux dépenses, celles des finances, dette publique comprise, ont presque quadruplé (de 427 à 1672 millions); celles de la guerre et des finances ont presque doublé (de 35i à 680 millions); enfin celles des autres ministères sont devenues environ douze fois aussi fortes (de 58 à 672 millions). Les développements relatifs à chacun des éléments principaux qui vien- nent d'être indiqués, tant pour les receltes que pour les dépenses, occu- pent 160 pages en 11 tableaux pour les recettes, et i3o pages en i5 tableaux pour les dépenses. Parmi les développements relatifsaux recettes, on citera l'enregistrement proprement dit, les droits de greffe d'hypothèques, les droits de timbre, sous le titre général Enregistrement et timbre; les unportations, les droits de navigation maritime ; les sucres, le sel, sous le titre Douanes et sets; les bois- sons, les droits de navigation fluviale, les tabacs, les poudres, sous le titre général Contributions indirectes; les postes, les produits et revenus de l'Al- gérie, les produits de la télégraphie privée figurent dans des tableaux de développement spéciaux. Il en est de même en ce qui concerne les dépenses. Les augmentations ( iioi ) successives de la dette consolidée, de la dette viagère, des capitaux rembour- sables à divers titres, des dotations, des frais de régie; les titres principaux des dépenses afférentes aux Finances, à la Guerre, à l'Algérie, à la Ma- rine, aux Affaires étrangères, à la Justice, aux Cultes, à l'Instruction pu- blique, aux Beaux-Arts, à l'Intérieur, aux Travaux publics, à l'Agriculture et au Commerce occupent les tableaux dont on vient d'indiquer l'é- tendue. Un Appendice, qui n'est pas la partie h moins intéressante du Livre, renferme buit Notes occupant 19 pages, et faisant connaître les variations qu'ont subies le chiffre de la population et l'étendue du territoire de 1 790 à 1876, l'énumération des Ministres des Finances qui se sont succédé depuis le commencement du siècle, les parts du département de la Seine dans les principales recettes budgétaires, les dates des lois de fixation et de règle- ment des budgets, la situation de la dette flottante à partir de i83i. On comprend que cette importante publication aitexigé, delà part de son auteur, un travail personnel considérable; et qu'en contrôlant, en analysant les chiffres consignés aux documents officiels, il lui ait parfois fallu cher- cher les causes d'anomalies apparentes,, ou du moins démêler des éléments qui n'étaient pas tous d'une parfaite homogénéité. Des comparaisons inté- ressantes, des rapprochements ingénieux se sont plus d'une fois présentés à lui dans le cours de ce travail, et il en a consigné les résultats d'abord dans un Avant-propos, ensuite dans les Notes nombreuses dont sont accom- pagnés ses Tableaux, de manière à en rendre l'étude plus fiicile et plus profitable. M. Ch. Nicolas a donc accompli dans toute leur étendue les conditions du programme que l'Académie a toujours indiqué comme devant servir de guide aux concurrents qui aspirent à mériter son appro- bation par des travaux de Statistique : recherches personnelles, sans qu'il soit permis de se borner à la reproduction pure et simple d'extraits puisés dans des publications antérieures; comparaisons entre les éléments ainsi recueillis, de manière à mettre à même d'en tirer des règles pratiques, ou au moins des rapprochements utiles. Les Budgets de la France devaient comprendre une seconde Partie qui devait, comme l'annonçait l'atileur, descendre dans les détails des éléments que la première Partie ne donne que groupés sous des titres principaux. La mort ne lui a pas permis non seulement de publier, mais même de préparer ce complément. Néanmoins, dans son état actuel, le Livre de M. Ch. Nicolas est une œuvre complète, d'un mérite exceptionnel, et que ne pourront se dispenser de consulter, dorénavant, les économistes, les financiers, les hommes d'Etat, ( 1 I02 ) en un mot tous ceux qui, à un titre quelconque, ont besoin d'être exacte- ment renseignés sur les ressources et l'emploi à diverses époques de la for- tune publique de la France. La Commission décerne à ce livre le prix de Statistique. Sous le titre Statistique intellectuelle et morale du département de l'Aube, M. Arsèxe Thévenot a publié un Volume de 364 pages où la statistique numérique, à proprement parler, n'occupe qu'une faible étendue,, ainsi que l'indique le titre même du Livre. Une vingtaine de pages consacrées au territoire, à la Géologie, aux cours d'eau, aux voies de communication, à la population, etc., n'auraient pas suffi pour que nous puissions nous départir de la règle adoptée. Mais l'énumération des différentes institutions comprises sous les dix titrés : Instruction et Religion, Sociétés, Etablisse- ments divers, Monuments et Antiquités, Imprimeries et Publications, Il- lustrations locales, nous a paru pouvoir, à la rigueur, être considérée comme un travail statistique, conformément au sens primitif du mot (éta- blir, dénombrer, ffrauÇEiv) ; travail qui, du reste, est personnel à l'auteur, et dont l'intérêt parait devoir s'étendre fort au delà des limites du départe- ment qui est l'objet de cette tnonograpbie. Un premier supplément, publié un an après le corps de l'Ouvrage, le complète et indique, de la part de l'auteur, l'intention de tenir à jour cette utile publication. Pour ces divers motifs, la Commission accorde une mention honorable à l'Ouvrage de M. Arsène Thévenot. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. CHIMIE. PRIX JECKER. (Commissaires : MM. Cbevreul, Fremy, Wurtz, Debray, Friedel ; Cahours, rapporteur.) Chargé par la Section de Chimie de vous présenter un Rapport sur le candidat qui nous a paru le plus digne d'obtenir pour celte aimée le prix Jecker, j'ai l'honneur de vous annoncer qu'elle a décidé qu'il serait dé- ( iio3 ) cerné à M. Etard, pour ses nombreux travaux de Chimie organique, dont je vais vous donner une analyse succincte. Les premières publications faites par M. Etard se rapportent à l'action de l'acide cblorochromique sur diverses substances organiques. Ce travail, poursuivi pendant plusieurs années, a donné à son auteur de nombreux et importants résultats; il en a déduit une méthode générale de transfor- mation des molécules organiques, suivant des règles parfaitement définies. Cet ensemble de recherches a été résumé par M. Étard, en une Thèse acceptée par la Faculté des Sciences de Paris en 1880. En Chimie organique, lorsqu'on met deux corps en présence, il se pro- duit d'ordinaire un troisième corps que certains produits accessoires accompagnent; mais le plus souvent aussi ce dernier n'est pas le résultat direct de l'action des deux premiers, mais bien un terme final stable qui vient terminer une filiation plus ou moins longue de réactions intermé- diaires, qui passent ainsi inaperçues. M. Étard, en traitant les matières organiques par l'acide cblorochro- mique, a dans plusieurs circonstances obtenu des produits qui, par l'action subséquente de l'eau, ont donné naissance à des aldéhydes, et par suite est parveiui à élucider le mécanisme de cette réaction aussi complètement que l'est celui de l'éthérification, les produits intermédiaires de la réaction ayant été isolés et analysés à chaque étape de la transformation. L'acide cblorochromique, dans une prenuère phase, s'unit directement à la ma- tière organique mise en expérience sans rien éliminer, donnant simplement naissance à une double décomposition interne, qui introduit du chlore dans la molécule organique et, par échange, de l'hydrogène dans la mo- lécule minérale. On obtient de la sorte un composé chromo-organique, rappelant à plusieurs égards les dérivés sulfoconjugués. Ces dérivés du premier degré peuvent toujours être isolés, à la condition de s'opposer à l'inierveiuion de la v.ipeur aqueuse; cette dernière, agissant en eflet ulté- rieurement, d'après une équation complexe, régénère des dérivés miné- raux du chrome en même temps qu'il se produit toujours des composés organiques appartenant à la fonction aldéhydique ou à des dérivés de cette même fonction, tels que les acétones et les quinones. C'est en appliquant sa méthode que M. Étard a pu découvrir les premières quinones nitrées, la nitroquinone et la nitrotoluquinone, et ajouter au nombre encore res- treint des aldéhydes connues les aldéhydes iso et térécuminiques, les aldéhydes de la diélhylbenzine, de l'amylhenzine et enfin du mésitylène, sans parler des nombreux corps aldéhydiqiies connus que l'auteur a pré- parés par sa méthode, uniquement pour en établir la généralité. (J. R., 1884. V Senii^stre. (1. XCVIII, M" i8.) '44 ( uo4) Avant les travaux de M. Étard, 1 action de l'acide chlorochromique snr les matières organiques n'avait été examinée que par Welter, qui, blessé grièvement dans la première expérience qu'il avait tentée sur cette ma- tière, dut abandonner ses recherches sans obtenir de résultats et, posté- rieurement, par Carstanjen, qui se méprit sur le sens de la réaction et n'obtint, en se plaçant dans des conditions particulières, qu'une quinone perchlorée. Nous ne pensons pas qu'il ait été fait, dans ces dernières années, une série plus complète d'expériences pour mettre en évidence le mécanisme intime des réactions de la Chimie organique. M. Étard a publié postérieurement un ensemble important de résultats concernant divers alcaloïdes : je citerai, en passant, ses recherches sur la strychnine (en collaboration avec M. Gai), qui établissent l'existence de deux hydrostrychnines à une époque où les connaissances relatives à l'hy- drogénation de ces corps étaient des plus incertaines, et ses travaux (en commun avec M. Gautier) sur les ptomaïnes ou alcaloïdes cadavériques. Enfin, dans cette dernière voie, M. Étard a entrepris, en 1879, en col- laboration avec M. Cahours, des recherches sur la nicotine, qui ont été publiées dans une série de Mémoires. L'un d'eux, relatif à l'action de la température du rouge sombre sur sa vapeur, a démontré que celle-ci se dédoublait en divers produits pyridiques au nombre desquels figure une nouvelle collidine, \a. propylp/ridine, dont la proportion dans le mélange des corps produits est assez considérable. L'action du soufre sur la nicotine a permis en outre à ces chimistes d'obtenir un produit nettement cristallisé, qu'on peut considérer comme dérivant d'iuie dipyridine dans laquelle H^ serait remplacé par S. Ils ont enfin étudié l'action du brome sur la nicotine. Dans ces derniers temps, M. Étard, ayant repris l'étude de la nicotine, a fait voir qu'il était possible de fixer sur elle de l'hydrogène et a ainsi obttnu une diliydronicotine, base parfaitement stable, renfermant deux molécules d'azote jouant un rôle différent, contrairement à l'idée généra- lement admise qui en fait une base azotée bitertiaire. Les réactions de synthèse dans la série des alcaloïdes ont permis à M. Étard d'obtenir une base biazotée, la glycotine, à l'aide d'une méthode ingénieuse qui consiste à faire agir sur la glycérine le chlorhydrate d'am- moniaque, sel relativement stable, à une températtue assez élevée. Un auteur étranger a démontré que cette méthode pouvait être appliquée à d'autres alcools polyalomiques, en préparant avec la mannite une base du même type. ( iio5 ) M. Étard a montré, dans un mitre Mémoire fiiit dans le même ordre d'idées, que les produits nés de l'action réciproque des aldéhydes aroma- tiques et des aminés primaires sont très souvent représentés par des for- mules erronées et, en soumettant à la distillation sèche l'un d'entre eux, la benzylène-toluidine, il a découvert le phénanthrène de la série pyridique, qui prend liaissance en vertu d'un dédoublement simple, en même temps que du henzonitryle et de l'hydrogène. Je rappellerai, en terminant cette énumération, une discussion relative à la préparation de l'aniylène qui a condtut M. Etaid à déterminer les conditions de préparation de ce corps et à |)ro[)Oser une méthode pratique basée sur l'emploi du chlorure de zinc fondu dans une bouteille à mercure. Ce procédé, bientôt adopté dans les laboratoires, a été appliqué à la prépa- ration de diverses autres oléfines. Après avoir fait une analyse succincte de ses recherches de Chimie orga- nique, qui lui ont fourni les résultats les plus intéressants et les plus variés, je ne saurais passer sous silence les travaux qu'il a exécutés en Chimie mi- nérale. Dans un temps où la Chimie organique, si admirablement systématisée par les travaux antérieurs, laisse aux jeunes clnmistes peu de chnnces de faire des découvertes d'une importance équivalente à celles de ces qua- rante dernières années, il est assez naturel de voir certains chimistes s'ef- forcer d'étendre aux corps simples métalliques et non métalliques les idées et les procédés de raisonnement usités en Chimie organique : c'est ce qu'a fait M. Etard, et ce qui donne à un assez grand nombre de Mémoires qu il a présentés à l'Académie des Sciences sur divers dérivés du fer, du chrome, du cuivre, etc., un caractère tout différent des Mémoires de Chimie miné- rale publiés jusqu'à ce jour. En engendrant ainsi par de.-, réaclitins régulières des séries de composés minéraux se représentant par des loruudes d'une très grande complication, l'auteur a réalisé la formation de produits analogues aux composés de la nature organique avec des éléments autres que le carbone. C'est pour cette raison que la Section de Chimie a cru devoir accorder à M. Étard l'intégrité du prix J. rker, que ses travaux lui ont si bien mérité. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( iio6 ) PRIX LACAZE. (Commissaires : MM. ('hevreul, Freray, Wuriz, Cahours, Friedel, Berthelot, Dumas, Pasteur; Debray, rapporteur.) La Commission du prix Lacaze |!Our la Chimie décerne ce prix à M. L. Cailletet, Correspondant de l'Institut, pour ses recherches sur la Uquéfactiou des gaz. Il y a un peu phis d'un siècle, on n'avait encore sur la nature des gaz ou des vapeurs que des notions vagues. Lavoisicr, dans sou Mémoire sur la formation de l'almosphère, a le premier bien précisé la dépendance de l'é- tat d'un corps et de la température a laquelle il est porté. L'eau se solidifie quand on la refroidit au-dessous de zéro; elle se transforme fout entière en un fluide aériforme, ou vapeur, quand ou la chauffe, vers ioo°, dans les conditions ordinaires de pression atmosphérique. Celte vapeur refroidie repasse à l'état liquide; aussi Lavoisier, généralisant le fait, admet-il que tout gaz, ou toute vapeur, peut être amené à l'état liquide par un refroidisse- ment suffisant. « Si la Terre, disait Lavoisier, se trouvait placée dans des régions très froides — , l'eau qui forme aujourd'hui nos fleuves et nos mers et le plus grand nombre des liquides que nous connaissons se transformeraient en montagnes solides, en rochers très durs, etc. » L'air, dans celte supposition, ou au moins une partie des substances aérifurmes qui le composent, cesserait sans doute d'exister dans l'état de fluide invisible, faute d'un degré de chaleur suffisant; il reviendrait donc à l'état liquide, et ce changement produirait de nouveaux liquides dont nous n'avons aucune idée (' ). » Cette vue théorique est aujourd'hui un fait expérimental ; mais à l'é- poque où elle était émise, et beaucoup plus tard encore, elle ne pouvait conduire les savants à aucun résultat pratique. Le froid que l'on peut produire par les mélanges réfrigérants ou par l'évapoiation des liquides alors connus atteint à peine celui qui règne dans les régions voisines du pôle nord, où la congélation du mercure a été observée pour la pre- mière fois. On ne pouvait donc obtenir par ce moyen que la liquéfaction de l'acide sulfureux et tout au plus du gaz ammoniac. (') UEuvies de Lavoiùcr, l. U, p. 3o5 et 3o6. ( n "7 ) I.a liquéfaction des gaz a réellement fait ses (Dremiers et importants pro- grés par l'application d'une autre méthode, celle de la compression. On peut maintenir l'eau à l'état liquide dans un espace clos, à une tem- pérature bien supérieure à celle de l'ébullilion normale, à la condition de maintenir à sa surface une pression de vapeur déterminée, d'autant plus grande que la tempérauire de l'expérience est plus élevée. Il semble donc qu'on peut liquéfier toute matière gazeuse, à une température donnée, sous une pression suffisante. On refroidit d'ailleurs autant que possible le gaz comprimé, de manière à diminuer la pression nécessaire pour obtenir le changement d'état. C'est par l'emploi des hautes pressions, combinées au refroidissement, que Faraday est parvenu à liquéfier la plupart des gaz, et que Thilorier et Natlerer ont liquéfié l'acide carbonique et le proloxyde d'azote. Il est iiuilile d'insister sur des expériences classiques comme celles des savants que nous venons de citer : il convient seulement de remarquer que Thilorier et Natterer ont doté la Science d'une source de froid d'une puissance in- connue jusqu'à eux. L'évaporatiun du protoxyde d'azote liquide ou du nulange d'acide carbonique solide et d'éther détermine un abaissement de température qui dépasse —80°. En se servant d'un tel froid, et par luie compression considérable, on avait espéré obtenir la liquéfaction de l'oxygène, de l'azote, de l'oxyde de carbone, du bioxyfle d'azote et de l'hydrogène, répuxés permanents jusque dans ces dernières années; mais tous les efforts échouèrent, pour une rai- son qu'on était loin de soupçonner avant une découverte d'Andrews, qui donne l'explication des curieuses expériences de Cagniard-Latour. Il est impossible de liquéfier l'acide carbonique au-dessus de Si", à quelque pression qu'on le soumette. Mais si l'on refroidit un peu au- dessous de cette température le tube contenant le gaz invisible fortement comprimé, on y voit bientôt apparaître un liquide nettement séparé par un ménisque du gaz qui le surmonte. Cette température de 3i° est ce qu'Andrcws appelle le jjoint criticjue; ])our chaque gaz il y a une tempé- rature ;m-dessus de laquelle sa liquéfiction est impossible. Pour les gaz permanents, nous savons aujourd'hui qu'elle est inférieure à — l'SG". Mais, à l'époque dont nous parlons, on était même en droit de se demander si l'on parviendrait jamais à les liquéfier. M. Cailleteta le premier démontré la possibilité de liquéfier tous les gaz d'ils permanents. On lui doit un appareil simple et commode avec lequel on réalise dans tous les cours, sans aucun danger, les expériences de liqué- ( iio8 ) faction el celles de la production du point critique, faites par ses devanciers. En comprimant dans cet appareil à plusieurs centaines d'atmosphères un gazpermaiient, on voit, aussitôt qu'on en effectue la détente rapide, appa- raître dans le tube de verre qui le contient un brouillard parfois épais, signe manifeste de bon changement d'état. Le froid produit par la délente dépasse tous ceux que nous savons produire. On a pu dire de ce jour qu'il n'y avait plus de gaz permanents ; il restait à les obtenir sous forme de liquides statiques par l'action simultanée d'une pression et d'un froid suffisants pour les amènera une température inférieure à celle de leur point critique. Ce froid suffisant, c'est l'évaporation de l'é- thylène qui a permis de l'obtenir. M. Cailletet a imaginé une pompe, sans espace nuisible, par laquelle on obtient facilement et rapidement sa liquéfac- tion. La ccinsiruclion d'une telle pompe a occupé longtemps Regnault,qui a même laissé de précieuses indications à ce sujet, mais la solution ingé- nieuse de M. Cailletet lui appartient en propre. Elle permettra dans l'avenir de liquéfier en grandes masses les gaz permanents suffisamment refroidis. Mais revenons au présent; l'évaporation de l'élliylène sous l'influence d'un courant d'air produit un froid de io6°, avec lequel M. Cailletet a refroidi d'abord l'oxygène comprimé dans son appareil; en le détendant, il vit apparaître une mousse absolument comparable à celle qui sort du vin de Champagne, indice certain de sa liquéfaction. Ces recherches, effectuées au laboratoire de l'École Normale, étaient donc amenées à un point bien rapproché de leur fin; elles durent être interrompues. M. Cailletet, forcé de retourner à son usine de Châtillon- sur-Seine, comptait les reprendre à son prochain retour à Paris, où il peut, plus à loisir, suivre les beaux travaux dont la Science lui est redevable. C'est pendant cet intervalle qu'un savant professeur de l'Université de Cracovie, M. deWroblcwski,avec l'aide de M. OIzewski, obtenait l'oxygène liquide en le refroidissant avec de l'éthylène évaporé dans le vide, à une température de — i36°. L'évaporation de l'oxygène liquide a permis à son tour de liquéfier les autres gaz permanents, sauf l'hydrogène, qui n'a encore été vu qu'à l'état de mousse. M. de Wroblewski a dià ce succès, il le reconnaît lui-même, à l'emploi de l'appareil de M. Cailletet, qu'il avait appris à connaître dans le laboratoire de l'École Normale, où il avait travaillé plus d'une année, quand notre compatriote y effectuait ses recherches. Il n'iiésite pas à reporter sur M. Cailletet la part principale de la gloire qui leur revient pour avoir réa- lisé la conception de Lavoisier, sur la liquéfaction des éléments de l'air. ( ""9 ) La Commission du prix Lacaze a tenu à consacrer le souvenir du service important rendu à la Science par M. L. Cailletet, en lui accordant le prix dont elle disposait. L'Académie adopta les conclusions de ce Rapport. GEOLOGIE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. [ Prix du Budget. (Commissaires : MM. Daubrée, A. Gaudry, Fouqué, Des Cloizeaux; Hébert, rapporteur.) « Description géologique d'une région de ta France ou de l'Jlgérie. » Depuis une dizaine d'années, M. Fontannes se livre, avec une ardeur et une persévérance des plus remarquables, à l'étude du bassin tertiaire du sud-est de la France. Les publications de MM. Se. Gras, Lory, Matheron, Dumas, etc., sur la géologie de cette contrée, n'embrassent que des parties plus ou moins res- treintes (lu bassui du Rhône; elles ont néanmoins fixé nettement l'aire géographique des dépôts de la période tertiaire. M. Fontannes a pensé que le moment était venu de reprendre l'étude de ces dépôts dans des mo- nographies, où chaque assise serait suivie et explorée à travers tout le bassin du Rhône. Les travaux antérieurs, faits à fies époques très éloignées les unes des autres, étaient difficiles à raccorder entre eux, et les classifi- cations qu'on y trouve ne correspondent que dans de vagues limites à celle qui est adoptée pour les autres bassins tertiaires de l'Europe. Pour être complète, toute étude géologique doit faire connaître : i° les caractères stratigraphiques et lithologiques des masses minérales qui se rencontrent dans la région; 2° l'histoire organique de la période pendant laquelle ces masses se sont formées; 3" l'aire géographique des eaux sous lesquelles elles se sont déposées. A la première de ces exigences répond un ensemble de travaux publiés par M. Fontannes sous le litre de : Etu les stratigraphiques el paléonlologiqnes pour servir à l'histoire de la période tertiaire dans le bassin du Rhône. ( "lo ) L'auteur y divise le bassin dont il s'est proposé l'analyse en régions na- turelles (Viennois, Valeiitinois, Comtat, Provence, etc.), caractérisées par des gisements typiques, où il prend les éléments de la classification qu'il appliquera à tout le Sud-Est. Dans ces études, la Paléontologie sert nécessairement de guide principal; mais, bien que l'auteur en ail tiré lui excellent parti, elle n'est cependant traitée que d'une manière adventive. A cette première série de travaux, appartiennent sept Mémoires principaux et diverses Notices qui comptent ensemble 217 pages, contiennent 71 coupes et 19 Planches fossiles, com- prenant près de 3oo figures. La seconde série est consacrée exclusivement à l'étude des faunes mala- cologiques. A ce point de vue, le bassin du Rhône était certainement l'un des moins bien connus de l'Europe, quelques gisements isolés : Haute- rives, Tersanne, Cabrières-d'Aigues, etc., ayant seuls attiré l'attention des naturalisles. M. Fontannes s'est proposé de le mettre au niveau des exi- gences actuelles de la Science, et de doter le Sud-Est de travaux analogues à ceux de Wood pour le bassin de Londres, de Nysf, pour la Belgique, de Deshayes, pour Paris, de Hôrnes, pour Vienne. Il a commencé par l'é- poque pliocène, celle de toutes la moins connue dans cette région, celle aussi sur laquelle il avait amassé le plus de documents nouveaux. L'intérêt de l'Ouvrage qu'il vient de publier dépasse d'ailleurs les li- mites de la France. En effet, si l'on possédait sur la faune du miocène mé- diterranéen la belle monographie de Hornes, la faune pliocène n'avait jamais été l'objet d'un travail descriptif complet, et il fallait en chercher les éléments dans un grand nombre de Mémoires. Beaucoup de types connus depuis longtemps n'avaient jamais été ni figurés, ni même décrits avec tout le soin désirable. En ce qui concerne le sud-est de la France, les gisements classiques du Roussillon, représentés si largement dans toutes les collec- tions publiques, n'avaient été l'objet d'aucune monographie satisfaisante. Les Molluiqites pliocènes de la vallée du Rltùiie et du Rouinllon, qui forment deux gros Volinnes in-4'', comprenant ensend^le 600 pages, contiennent la dpcrijjtiou raisonnée de 34o espèces, représentées par H17 figures réparties sur 3i Planches. Le résultat le plus nouveau des recherches de M. Fontannes est certai- nement d'avoir démontré que la mer pliocène formait dans le Sud-Est un golfe très allongé, un fjord qui s'étendait depuis les Pyrénées-Orientales jusque dans le département du Rhône, sur une longueur, en ligne droite, de 375*"", longueur qui représente peut-être iooo'""de côtes, si l'on y com- ( MM ) prend les îles et îlots baignés par les mêmes eaux. Cette constatation sa- tisfait à la troisième des exigences des sciences géologiques, et lait de cette double série de travaux un ensemble, perfectible sans aucun doute, mais absolument complet pour l'heure actuelle. La démonstration de la présence de la mer pliocène au nord du Comtat Venaissin a entraîné, pour la géologie tertiaire du Dauphiné et de la Pro- vence, la constatation de faits nouveaux qui ont été exposés par l'auteur dans des Notices spéciales ; c'est ainsi qu'un certain ensemble de couches lie formation continentale, attribué tantôt au pliocène, tantôt au mio- cène, a pu être divisé et réparti entre ces deux terrains; une partie de cet ensemble étant raviné par le [diocène marin, l'autre étant recouverte en stratification concordante par le pliocène. Le niveau des couchesà con- géries de Bollène, celui des marnes à lignites de Hauterives, ont été définiti- vement fixés. L'existence de la plupart des vallées tributaires du Rhône avant l'époque subapenniiie a été révélée par les dépôts pliocènes qu'elles renferment. Enfin, les alluvions, cpii recouvrent dans le Daupliiné de vastes plateaux, et dont l'âge flottait entre le miocène et le quaternaire, ont été reconnues biei| réellement postérieures au pliocène marin, sur lequel elles s'étendent, aussi bien que sur les dépôts miocènes. En résumé, avant les travaux de M. Fontannes, on n'avait qu'une con- naissance très imparfaite des terrains récents de la vallée du Rhône; aujour- d'hui, cette région est, soua ce rapport, l'une des mieux connues. La restauration du contour des côtes de la mer pliocène, et surtout l'exis- tence de ce long fjord de près de 400""", tandis que les géologues admet- taient que la nier pliocène n'avait recouvert que certaines plages peu étendues du Roiissillon ou des Alpes-Maritimes : tout cela constitue un progrès remarquable pour la géologie de la France. En présence des importantes publications de M. Fontamnes et de l'inté- rêt exceptionnel des résultats de ses longues recherches, la Commission n'a pas hésité à lui accorder le grand prix des Sciences physiques, qui a pour but de récompenser le meilleur Ouvrage sur la Description gëoloyique d'une région de la France on de l'^JUjërie. Outre le grand Ouvrage de M. Fontannes sur le bassindu Rhône, la Com- mission est heureuse de signaler à l'Académie un travail sur l'Algérie, tra- vail tiès important et très utile, quia pour titre : Eisai d'une description c/éo- loijique de l'Algérie. L'auteur, M. Péron, décrit des contrées peu hospitalières, où l'explo- C. R., 1884, 1- Semescre. (T. XCVIII, N» 18. ) l45 ( "'2 ) rateur ne trouve ni renseignements locaux, ni moyens de locomotion, ni facilités pour stationner partout où il est nécessaire. Le géologue s'y heurte constamment à des difficultés matérielles et, au point de vue scientifique, se meut so-uvent dans l'inconnu, n'ayant pour guide que ses propres obser- vations. Ce Mémoire donne le résumé d'observations faites pendant six années de voyages incessants dans les diverses parties de l'Algérie, et représente une grosse somme de travail, de temps et de fatigues. Rédigé dans le but spécial de faciliter les études géologiques aux offi- ciers de l'armée d'Afrique, aux habitants de la colonie et aux voyageurs de plus en plus nombreux qui viennent la visiter, le livre de M. Pérou, bien que très condensé, contient cependant, indépendamment des rensei- gnements scientifiques, une foule d'indications pratiques, qui sont d'autant plus utiles qu'elles concernent principalement les parties de la colonie les plus éloignées et les moins accessibles aux explorateurs. Tous les terrains qui se trouvent en Algérie sont étudiés dans ce travail. L'auteur en expose l'extension géographique, la stratigraphie, la faune fossile et la composition pétrographique. Pour chacun d'eux, des coupes bien choisies, et des diagrammes relevés avec soin, montrent la succession et la disposition des couches. Le livre de M. Pérou donne la description géologique d'un grand nombre de localités et deVégions jusqu'ici non étudiées, fait connaître des terrains et des horizons stratigraphiques importants, existant sur le continent eu- ropéen, mais non encore retrouvés en Algérie, et qui permettent actuelle- ment de prolonger dans le nord de l'Afrique les bassins des mers aux di- verses époques des périodes jurassique et crétacée. La détermination de l'âge précis de plusieurs terrains mal classés jus- qu'à ce jour, la délimitation de divers étages crétacés, tous puissamment représentés en Algérie, et l'établissement de la succession réelle et com- plète des faunes et des assises si épaisses de la craie supérieure d'Afrique, de ut des lambeaux seulement avaient été décrits jusqu'ici, sans que l'âge et la position relative en eussent été exactement fixés, sont autant de don- nées précieuses que la Science doit à M. Pérou. La Commission désire lui donner un témoignage marqué de l'intérêt qu'elle attache à son travail. Elle propose donc à l'Académie de vouloir bien constituer, sur les reliquats disponibles en faveur de M. Péuon, un deuxième prix de deux mille francs. L'Auadéniic adopte les conclusions de ce Rapport. BOTANIQUE. PRIX BARBIER. (Commissaires : MM. Gosselin, Chatin, Bert, Larrey ; Viilpian, rapporteur.) On sait que l'une des maladies parasitaires du porc qui rendent dangereux pour l'homme l'usage de la chair de cet animal est celle qui est produite par la présence des trichines dans leurs tissus. Chez les porcs atteints de cette maladie, les muscles de la vie animale contiennent un nombre souvent immense de petits vers allongés^ filiformes, enroulés sur eux-mêmes et enfermés chacun dans un kyste ovalaire. Ce kyste se trouve presque constamment dans l'intérieur d'un faisceau musculaire primitif dont la substance propre a disparu plus ou moins complètement, pour faire place à ce corps parasitaire : le petit Hel- minthe contenu dans ce kyste a été désigné par M. Richard Owen sous le nom de Tricliina spiralis. Il se trouve dans les muscles à l'état d'embryon ou de larve. Il n'arrive à l'état adulte que lorsque la chair du porc, introduite dans l'estomac, chez l'homme par exemple, a été soumise au travail de la digestion et que les larves sont devenues libres dans l'intestin à la suite les caractères symptomafiques de la trichinose observée chez l'homme : pour ce résumé, il a consulté les relations qui ont été pu- bliées sur les principales épidémies de celte maladie. En se bornant ainsi aux épidémies qui ont présenté un certain degré de gravité, il a pu en citer plus de quatre-vingt-dix, dont un grand nombre ont eu lieu en Aile- ( M I 5 ) magne et d'antres en Danemark, en Russie, ni Amérique, en Espagne, en Angleterre, etc. De nombreux efforts ont été tentés pour comb;ittre la trichinose. On a proposé l'emploi île divers antholmintliiqnes et de purga'ifs variés pen- dant la période intestinale de l'affection; mais celte période n'offre pas, en général, une physionomie assez significative pour qu'on puisse toujours soupçonner l'existence, dans le canal intestinal, de trichines en voie de dé- velo[ipement, et l'on n'a pns encore pu, faute d'essais péremptoires, juger de l'effet de ces médications. La Thérapeutique est demeurée impuissante, lorsqu'elle a eu en vue d'agir sur les trichines pendant la période muscu- laire de l'affection, ou période tissulatre, comme l'appelleM. J. Chatin d'un nom plus général. Ce sont donc les moyens {irophylactiques qui constituent la véritable ressource pour le médecin. L'auteur a consacré une partie assez considérable de son ouvrage à l'ex- posé des mesures à prendre en pareil cas. L'élevage des porcs doit être l'objet d'une surveillance toute spéciale : on peut, par des précautions fa- ciles, empêcher ces animaux d'inti'odnire des lrichinf>s dans leurs voies di- gestives : au nombre de ces précautions, il faut citer l'impossibilité où l'on doit mettre les porcs de dévorer des cadavres de rats, car les muscles de ces rongeurs contiennent parfois des trichines. Tous les détritus animaux de- vraient même être exclus de leur consommation alimentaire. Comme la salure et la fumure ne tuent pas inévitablement les trichines dans la viande du porc, ainsi qu'en témoignent les expériences de MM. Charles Girard etPabst, de même que celles de M. J. Cliatin ; comme la coction de cette viande ne les tue pas non plus à coup sûr, lorsqu'elle n'est pas pro- longée pendant un temps très long, il est clair qu'il n'existe qu'un moyen efficace d'éviter tout danger, si on laisse entrer dans le commerce de la chair suspecte: c'est de l'expertiser à l'aide du microscope. M. .L Chatin, fort de son expérience personnelle, indique l'organisation qu'd conviendra de donnera cette expertise, si l'on reconnaît la nécessité de créer un servie public de ce genre dans nos ports et sur certains points de nos frontières. L'Ouvrage de M. J. Chatin est en réalité une monographie delà trichine, dans laquelle l'auteur a revu par liii-iiiéuie tout ce qui avait été publié jusqu'ici sur cet Helminthe, en ajoutant, à l'aide de ses recherches, de nombreuses données nouvelles à celles qu'avaient fait connaître ses devan- ciers. F-a Commission décerne le prix Barbier à M. Joawès Chatin. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. ( I!l6 ) PRIX DESMAZIERES. (Commissaires : MM. Ducharfre, Trécul, Cosson, Van Tieghem; Chatin, rapporteur.) Parmi les Ouvrages de mérite présentés au concours Desmazières, la Commission a distingué un travail qui, par la sûreté, la précision et la cri- tique des méthodes, tout autant que parla nouveauté et l'importance des résultats, lui a paru plus spécialement digne du prix. C'est un Mémoire in- titulé : Recherches sur ta respiration et ta transpiration des Champignons, qui a pour auteurs MM. G. Bonnier, maître de Conférences à l'École Normale, et L. Mangin, professeur au Lycée Louis-le-Grand. Pour étudier la respiration des Champignons, ces botanistes ont em- ployé deux méthodes différentes : celle de l'air confiné, avec analyse volu- métrique des gaz par un procédé qui leur est propre; celle de l'air con- stamment renouvelé, avec analyse des gaz par les liqueurs titrées. La cri- tique expérimentale des deux méthodes a été faite par eux avec beaucoup de soin, au moyen d'expériences d'essai et de contrôle, de façon à éviter les causes d'erreurs, à fixer le degré de précision des appareils, à déter- miner enfin les conditions de comparabilité des plantes qui y sont intro- duites. Appliquées ensuite à des Champignons de groupes différents : mu- corinées [Plijcomyces, Rliizopus), Trémellinées (£'.r?V//a) et Basidiomycètes [Agaricus, t'otjporus, Telepliora, Dœdalea et Trnmetes), ces méthodes ont conduit à des résultats concordants, dont voici les résultats principaux : La respiration normale consiste simplement, comme chez les animaux, dans une absorption d'oxygène et un dégagement d'acide carbonique, sans émission d'azote, ni d'hydrogène. Le rapport du volume de l'acide carbo- nique émis au volume de l'oxygène absorbé est plus petit que l'unité; chez les Mucorinées seules, il s'est montré sensiblement égal à l'unité. Il y a donc, en général, fixation d'oxygène dans l'acte de la respiration. CO- Le rapport — - varie d'ailleurs, à égalité de conditions de milieu, avec les espèces; mais, pour une même espèce, il demeure constant, quelles que soient les conditions du milieu; il est, en effet, indépendant de la pression et de l'état hygrométrique de l'air, comme de la température et de la lu- mière. Par exemple, il a pour valeur : o, 5 à 0,6 dans le Teleptwra tieinct- loïdcs, 0,6 dan&Y Agaricus vetutipes, 0,7 dans ÏExidia glandulosa, 0,7 à 0,8 dans le Dœdalea quercina. Si la nature du phénomène n'est pas influencée ( 'i'7 ) par le milieu, il en est autrement de sou intensité. Celle-ci augmente, en effet, avec l'état hygrométrique de l'air et avec la température. Mais sur- tout, résultat fort inattendu, la lumière diminue, et d'autant plus qu'elle est plus vive, l'intensité de la respiration des Champignons. On s'est d'ailleurs assuré, par la méthode des écrans absorbants et celle du spectre de prisme, que les radiations de réfrangibilité différente exercent une action retarda- trice inégale : les radiations les moins réfrangibles (rouge et jaune) retar- dent plus la respiration que les radiations les plus réfrangibles (bleu et violet). C'est ainsi que, pour le groupe de rayons que laisse passer une dissolution de chlorophylle, l'action retardatrice est sensiblement nulle, ces rayons agissant comme l'obscurité. Pour étudier la transpiration des Champignons, MM. Bonnier et Mangin ont suivi aussi deux méthodes difierentes, en mesurant tantôt le volume d'eau absorbé parla plante, tantôt la perte de poids du Champignon due à l'eau traiispirée. Ici encore, une série d'expériences d'essai a été instituée pour déterminer les causes et les limites des erreurs, ainsi que les condi- tions de comparabilité des plantes. Le résultat est que l'intensité de la transpiration augmente avec la tem- pérature et diminue qu;uid l'état hygrométrique de l'air augmente. La lumière accroît l'intensité du phénomène, et, fait curieux, l'accélération ainsi produite se prolonge quelque temps à l'obscurité. En résun)é, l'ensemble de ces recherches marque un progrès important, non seulement dans la Physiologie spéciale des Champignons ou même dans celle des plantes sans chlorophylle, mais aussi dans la Physiologie générale. Aussi la Commission est-elle unanime à décerner le prix Desina- zières à MM. Bonnier et Mangin. M. Klein, professeur à l'Université de Buda-Pesth, a adressé à l'Acadé- mie, pour le même Concours, deux Mémoires très intéressants, l'un sur les Vampyrella^ l'iuitre sur les cristaUoides des Algues marines. L'auteur a re- connu \&?>Vamjij relia comme devant prendre rang parmi les végétaux, à côté des Myxomycètes; il en décrit plusieurs formes nouvelles, établit leurs rapports avec quelques genres voisins et constitue ainsi la famille des Vara- pyreliées. M. Klein a étudié les cristaUoides dans douze genres de Floridées et de Chlorophycées, étendant ainsi nos connaissances sur ces curieux prin- cipes albuminoïdes et sur la Physiologie des Algues. En raison de l'intérêt de ces recherches, la Commission propose à l'A- ( ".8 ) cadémie d'accorder à M. Klein, sur les reliquats du prix De. niaziéres, un encouragement de la valeur de ciiuf cents Jiaïus. L'Académie adopte les conclusions de ce Rappori. PRIX DE LA FONS MELICOCQ. (Commissaires- M?vL Duchartre, Van Tieghem, Trécul, Chatin ; Cosson, rapporteur.) M. de La Fous Méiicocq a, comme vous le savez, légué à l'Académie des Sciences une rente de trois cents francs qui devra être accumulée et « servira à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les trois ans au meilleur ouvrage de Botanique sur le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes, delà Somme, de l'Oise et de l'Aisne ». Ce pris consiste en une médaille de neuf cents francs à attribuer au meilleur ouvrage manuscrit ou imprimé remplissant les conditions stipulées par le testateur. La Commission a décidé de n'attribuer cette année le prix à aucun des concurrenis, mais d'accorder un encouragement à M. Ch. Magsier, biblio- thécaire et directeur du jardin botanique de Saiut-Quentin (Aisne). M. Magnier a adressé à l'Académie : 1° Un Catalogue raisonné des plantes v.isculaires du département de l'Aisne, rédigé en collaboration avec M. J. Pilloy, agent voyer de l'arron- dissement de Saint-Quentin. Ce Catalogue, précédé de considérations sur la distribution des plantes dans le département, donne pour chaque espèce l'indication des ouvrages principaux sur la flore de la France où l'on trouve la description, celle de son abondance ou de sa rareté et l'énumération des localités où elle a été constatée lorsqu'elle n'est pas généralement ré- pandue. 2° Le Catalogue des espèces publiées dans un exsiccata, intitulé Planlœ Galliœ seplenlrionalis el Belgii (Oise, Aisne, Sonune, Pas-de-Calais, Ar- dennes, Nord, Seine-Inférieure, Seine-et-Marne, Seine et Belgique). Cet exsiccata a été publié sans interruption (un fascicide par an) depuis 1879. Il se compose maintenant de quatre centuries. Les étiquettes imprimées et numérotées, accompagnant les échaïuillons, donnent une synonymie étendue et indiquent la localité et la date auxquelles les échantillons ont ( '"9 ) été recueillis. Cette collection, qui se distingue par le soin apporté à la préparation des plantes et l'exactitude des déterminations, est appelée à rendre de véritables services pour l'élude delà végétation du nord de la France. 3° Une herborisation aux environs de Noyon. 4° Une Notice sur le Lysimnchia thrrsiflorn, par ;MM. Petermann et Ma- gnier (extrait du BiiUclin de la Société bolnnique de France, t. XXVII; i883). 5" Une flornle des marais de la Somme auprès de Saint-Quentin (Aisne). Ce Catalogue, dans lequel sont mentionnées plusieurs espèces qui, aux en- virons de Paris, sont menacées de destruction par le dessèchement pro- gressif et rapide des marais, offre de l'intérêt au point de vue de la géo- graphie botanique. L'ensemble des travaux de M. Ch. Magnier, bien qu'aucun d'eux n'ait paru mériter l'attribution du prix, est assez important jioiu' que la Com- mission |)ropose à l'Académie d'accorder un encouragement de cinq cents francs à leur autein*, comme récompense du zèle et du dévouement à la Science dont il fait [treuve. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX R0RI>1N. (Cotnmissaires : MM. Duchartre, Chatin, Cosson, Trécnl; Van Tieghem, ra|)porteur.) L'Académie avait proposé la question suivante : « Faire connaître par des observations directes et des expériences l'influence » qu'exerce le milieu sur la structure des organes végétatifs ( racine, tige et ,1 feuille). Étudier les variations que subissent les plantes terres'rcs élevées dans Il l'eau et celles qu'éprouvent les plantes aquatiques Jbicées de vivre d Un seul concurrent, M. le D' H. Viallanes, a répondu à cet appel et a déposé au Secrétariat un travail intitulé : « Recherches sur l'histologie des insectes et sur las phénomènes histologiques qui accompagnent le déve- loppement post-embryonnaire de ces animaux ». A ce volume étaient jointes 76 Planches inédites, complétant l'Atlas imprimé qui fait partie de l'Ouvrage. Les naturalistes savent que les métamorphoses qui s'accomplissent dans le sein des tissus de l'insecte, ne sont pas moins importantes que celles qui s'opèrent à l'extérieur; ils savent aussi que les organes définitifs ne dérivent pas des organes primitifs par une série régulière de modifications successives. L'insecte passe, en quelque sorte, par deux états embryon- naires : le premier, datant des premiers jours de la vie; le second, de la période de nymphe ou chrysalide; la plupart des organes se transforment alors en une sorte de magma graisseux dans lequel se reconstituent les tissus qui devront servir à l'adulte. L'auteur s'e,st attaché à suivre les modifications des tissus de l'insecte à ses différents âges, à les rattacher les uns aux autres poin- en tracer une Histoire complète. Cette étude a nécessité des recherches préliminaires ( II27 ) longues et minutieuses, car il fallait d'abord connaître en détail l'organi- sation interne de la larve pour la comparer à celle de l'insecte parlait, et à cet égard bien des points restaient encore obscurs. Des faits nouveaux ont ainsi été mis en lumière par M. Viallanes; il a d'abord suivi le mode de terminaison des nerfs sensitifs dans les téguments, il a vu ceux-ci, arri- vés au-dessous de l'hypoderme, se changer en cellules ganglionnaires mul- tipolaires qui par leurs anastomoses forment un riclie plexus sous-cutané, dont les dernières branches se terminent par des extrémités libres au- dessous des cellules hypodermiques, répandant ainsi partout la sensibilité. M. Viallanes a étudié ensuite le mode de terminaison des nerfs de sensi- bilité spéciale qui viennent tous aboutira des poils plus ou moins modi- fiés. Les bistologistes qui l'ont précédé avaient reconnu qu'au voisinage de ces appendices on voit le nerf se renfler en une cellule bipolaire. Mais on ne savait à peu près rien sur les rapports qui s'établissent entre celle-ci et le poil sensoriel. L'auteur, a montré que le poil était sécrété par une cel- lule hypodermique légèrement modifiée, et que c'est dans le protoplasma de cette dernière que vient se rendre le prolongement terminal de la cel- lule bipolaire. Nous trouvons ensuite dans le Mémoire dont nous rendons compte lui long cbapitre consacré à la description du tissu musculaire. L'examen his- tologique du vaisseau dorsal de la larve révèle des faits curieux, car par sa structure cet organe se montre comparable à un capillaire de vertébré, capillaire qui serait devenu contractile par le développement des fibrilles striées dans le protoplasma des cellules qui le composent. Chez les Vertébrés, les muscles volontaires présentent peu de variations d'un groupe zoologique à l'autre. Chez les Insectes il n'en est plus de même, les muscles offrent des caractères variables, selon les organes qu'ils sont destinés à mouvoir, de plus, le tissu contractile de la larve diffère beaucoup de celui de l'adulte. M. Viallanes s'appuyant sur un grand nombre d'observations, nous a fait connaître les homologies encore in- connues qu'on peut établir entre les différentes sortes de faisceaux striés des Insectes et les faisceaux striés des Vertébrés. Après avoir décrit la structure de la fibre musculaire, il étudie le mode de terminaison des nerfs moteurs. Jusqu'ici les bistologistes s'étaient adressés seulement aux muscles des pattes des insectes adultes. Ils avaient reconnu que le cylindre axe du nerf moteur, après avoir pénétré sous le ' sarcolème, se décompose immédiatement en ses fibrilles constitutives; ils avaient cru devoir généraliser ces résultats. M. Viallanes a montré que rien G. R., iii84, I" Semestre. (T. XCVIU, N° 18.) '47 ( 1128 ) n'était moins légitime. En effet, en étudiant les faisceaux primitifs des larves, il a reconnu que, dans ces éléments, les nerfs moteurs se terminent en formant sous le sarcolème des arborisations nerveuses exactement compa- rables à celles qu'on croyait propres aux Vertébrés, L'existence ou l'ab- sence d'une arborisation terminale n'est donc point, comme on le suppo- sait, en rapport avec le degré que l'animal occupe dans l'échelle zoologique, mais dépend uniquement du mode de composition du faisceau primitif chez une même espèce d'Insectes. Dans la deuxième partie de son travail, M. Viallanes étudie les phéno- mènes de destruction ou d'histolyse qui s'accomplissent chez la nymphe. On avait constaté, avant lui, que les muscles, le corps adipeux, les tra- chées, les nerfs, les glandes salivaires, etc., de la larve disparaissent au moment de la métamorphose; mais on ne savait que bien peu de chose sur la nature intime de ce phénomène de destruction; aussi presque tous les résultats que cette étude a fournis à M. Viallanes sont-ils entière- ment nouveaux et intéressent-ils à la fois le physiologiste et le médecin. Ils montrent les analogies qui existent entre cette disparition physiolo- gique des tissus de la larve et les divers phénomènes destructifs dont l'étude est du ressort de la Pathologie. Il nous suffira de résumer quel- ques-uns des faits les plus importants exposés dans cette seconde partie pour le faire comprendre. Au moment de la métamorphose, tous les muscles larvaires disparaissent; parmi les faisceaux qui entrent dans leur constitution, quelques-uns dégé- nèrent simplement et se dissolvent dans le fluide cavitaire, mais les autres subissent des changements profonds. Le noyau de chacun d'eux devient le point de départ de la formation d'éléments nouveaux qui ressemblent à s'y méprendre, aux granules vitellins desOiseaux et des Reptiles. Ces éléments, une fois produits, se multiplient avec une grande activité, et devant l'enva- hissement de ces formations nouvelles, la substance contractile disparaît comme si elle leur servait de nourriture; la masse contractile du faisceau se trouve ainsi bientôt remplacée par ces éléments nouvellement produits, qui, plus tard, se dispersent et se répandent dans la cavité générale de la nymphe. Les trachées et les glandes salivaires sont des formations homologues. Au moment de la métamorphose, ces organes se détruisent par le niênie • procédé. Les éléments constitutifs de la trachée, comme ceux delà glande, prolifèrent de nombreuses cellules embryonnaires, par suite l'organe en- tier revient à un état analogue à celui qu'il présentait dans l'œuf au mo- { ÏI29 ) ment de sa formation. Plus tard, leséléments embryonnaires ainsi produits se désagrègent et se répandent dans la cavité générale. Ce phénomène rappelle celui que les aitatomo-pathologisfes désignent sons le nom d'in- flnmmalion. Les procédés qtie la nature met en œuvre sont donc les mêmes, qu'il s'agisse de détruire les tissus d'une larve pour obéir aux lois phy- siologiques de son développement, ou bien qu'il s'agisse des tissus d'iui Vertébré en voie de disparition sous l'influence d'un processus morbide. Dans cette partie de son travail, l'auteur nous fournit encore de nom- breux renseignements sur l'histologie du corps adipeux ou des téguments et éclaircit la nature de plusieurs formations connues sous le nom de boules à noyaux, et qui était encore problématique. La troisième partie est consacrée aux phénomènes édificateurs ou d'his- togenèse qui s'accomplissent durant la vie nymphale. Tout d'abord l'auteur étudie l'origine des téguments de l'adulte. Ceux-ci ont une évolution des plus curieuses dont les traits généraux sont connus seulement depuis les travaux de M. Weismann. Mais M. Viallanes a été plus loin : il a suivi dans leur développement les disques qui les forment; il les a vus appa- raître, s'étendre, se souder et remplacer les téguments larvaires par un mé- canisme qui, dans la tète et le thorax, rappelle la succession des dents définitives aux dents de lait dans une mâchoire de Mammifère. Dans l'ab- domen, les disques se constituent au moment même de la métamorphose. L'auteur expose ensuite l'histogenèse du tissu musculaire, et prend pour principal sujet d'étude les muscles de l'aile; il est ainsi conduite des résul- tats importants au point de vue de la morphologie des tissus contractiles. Il montre que chaque faisceau primitif dérive d'une ébauche formée au sein d'une substance fondamentale homogène, par de nombreuses cellules embryonnaires. Plus tard, chacune de ces celltdes se transforme en un noyau musculaire, tandis que la substance fondamentale se change eu substance contractile. M. Viallanes, s'appuyant sur ces faits, et les com- parant à ceux que lui a fournis l'étude des muscles à leur période d'état, se voit obligé de renoncer à cette théorie généralement admise qui veut que chaque faisceau soit le dérivé d'une cellule primitivement unique. Pour lui, le faisceau musculaire est ime partie pluricellulaire dès l'origine et morphologiquement comparable à un faisceau tendineux de Vertébré. Le travail dont nous rendons compte à l'Académie se termine par une étude longue et détaillée de la structure et du développement de l'appareil ' visuel. C'est assurément là une des parties les plus neuves et les plus ori- ginales de ce Mémoire. Il est difficile, sans le secours de dessins, de bien ( I I 3o ) faire comprendre les faits qui y sont consignés. Aussi nous contenterons - nous d'indiquer très sommairement les principaux résultats obtenus. L'appareil visuel d'un Insecte complètement développé comprend, en allant de l'extérieur vers l'intérieur : 1° L'œil composé proprement dit ; 2° La lame ganglionnaire qui s'étend comme une sorte d'écran nerveux entre l'œil et le cerveau ; 3° Le ganglion optique. La première deces'trois régions était seule bien connue. M. Viallanes a fait sur les deux autres, dont la complexité est surprenante, un très grand nombre d'observations eniièrement nouvelles. Il s'est, en outre, appliqué à rechercher l'origine et le mode d'évolution des parties nerveuses si nom- breuses qui entrent dans la constitution de l'appareil visuel, étude qui avait été à peine tentée par M. Weismann. Il décrit tons les changements dont elles sont le siège, et il nous montre que chez les jeunes larves, bien avant la métamorphose, elles existent déjà toutes, quoique celles-ci soient dépourvues d'yeux proprement dits; seidement elles sont à l'état d'ébauche et se trouvent encastrées an sein même du cerveau. Au moment de la méta- morphose, elles éaiigrent hors de cehii-ci, se déplient pour revêtir leur forme définitive, et viennent occuper la place qui leur est assignée chez l'animal adulte. Les recherches de M. II. "Viallanes ont fait fiire à la question mise au concours par l'Académie un pas considérable, et votre Commission a été unanime pour attribuer à ce jeune naturaliste le Grand Prix des Sciences Physiques. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX BORDIN. (Commissaires : ]\IM. A. Milne-Edwards, Gaudry, de Qnatrefages, Hébert; Duchartre, rapporteur.) L'Académie avait donné comme sujet de Concours pour l'im des prix Bordin, à décerner en i (S83, des « llecherches relatives à la Paléontologie bota- nique oit zoologique de la Franceou '/e/Vy/(ytT(e». M. GiiAiVd'Eitry, ingénieur à Saint-Etienne, est le seul qui ait pris part à ce Concours, pour lequel il a pré- senté deux travaux importants, traitant l'un et l'autre de la houille et desvé- ( ii3r ) gétaux qui sont entrés dans la formation de ce combnstible. Les études de ce savant ont été poursuivies pendant plusieurs années avec tuie persévé- rance infatigable et dans flesconditions particulièrement avantageuses, grâce aux fonctions qui l'altacbent à la direction d'une exploitation houillère; elles ont eu pour objet essentiel les mines du département de la Loire et du centre de la France; mais de nombreux voyages et l'examen attentif de diverses collections lui ont permis d'en comparer soigneusement les résultats avec les données fournies par la généralité des houillères de l'Eu- rope et des États-Unis. Ces résultats ont été consignés 'par lui dans les deux œuvres qu'il a présentées au Concours de cette année. L'une est un Ouvrage étendu qui a pour titre : Flore carbonifère du déparlement de la Lobe et du centre de la France; l'autre est un Mémoire intitulé : Sur la formation de la houille, principalement dans le centre de la France. Le premier de ces Ouvrages a été publié dans notre recueil de Mémoires pré- sentés par des savants étrangers à l'Académie, dont il forme en presque totalité le XXIV® Volume, daté de 1S77; il ne comprend pas moins de 624 pages in-4''; le texte eu est accompagné de 38 Planches et d'une Carte. Le second a paru dans les Annales des Mines, en 1882; il consiste en un texte de 196 pages iu-8° avec 5 Planches. Il serait hors de propos d'analyser ici en détail l'Ouvrage de M. Grand'- Eiiry sur la flore carbonifère de la Loire, une analyse étendue et une ap- préciation motivée en ayant déjà été données à l'Académie par notre illustre et regretté confrère Ad. Rrongniart, dans un remarquable Rapport qui porte l'empreinte de sa haute compétence en matière de Paléontologie végétale. C'est après avoir entendu la lecture de ce Rapport, qui a été in- séré dans le tome LXXV de nos Comptes rendus (p. 3gi-4ii), que l'Acadé- mie a ordonné l'impression de cet Ouvrage dans les Mémoires des savants étrangers, donnant ainsi à l'auteiu' la plus haute marque de son approba- tion. Il suffira donc d'indiquer en quelques lignes les principaux progrés que, d'après l'éminent Rapporteur, ce travail a fait faire à la Science au point de vue de la connaissance de la végétation carbonifère. Or, ces pro- grès sont considérables. Il résulte, en effet, des recherches continuées avec tant de persévérance et de sagacité par M. Grand'Eury, une connaissance beaucoup plus com- plète de la végétation qui a produit les terrains houillers, et plus particuliè- rement les étages supérieurs de ces terrains. Par suite des études poursuivies par ce savant, les Fougères arborescentes et celles de divers genres de cette ( 'i32 ) famille qui, sans être arborescentes, possétiaient des feuilles gigantesques, sont mieux connues dans l'ensemble de leur végétation et de leurs carac- tères. Les vraies Cidamites sont complètement assimilées aux Équisét.tcées, par l'observation de leur mode de végétation et de leurs caractères. Les Cala- modendrées sont nettement distinguées des Calamités, et la reconstruction de leurs diverses parties a permis de les rattacher d'une manière plus cer- taine aux végétaux dycotylédonés voisins des Conifères et des Cycadées. Les Cordaïtes, sur lesquels on ne possédait que des notions imparfaites, ont été reconstitués et étudiés dans toutes leurs parties; il a été ainsi démontré que ces grands arbres, dont les débris ont contribué plus que tout autre à la formation de la houille, surtout à la base du terrain stéphanois qu'ils caractérisent, viennent évidemment se ranger parmi les Conifères en un groupe spécial, qui tient par les organes végétatifs aux Abiétinées, parti- culièrement aux Dammaza, et par la fructification aux Taxinées. Sur divers autres végétaux carbonifères, notamment sur \es Sigillaria et Stigmarin, sur les y^nnularia et les Splieiiopliyllum, M. Grand'Eury a su ajouter des données instructives à celles qu'on possédait déjà. Enfin, l'étude attentive qu'il a faite du mode d'association des espèces et de leur ordre de succession a fourni un nouveau moyen d'établir la corrélation des diverses couches des terrains qu'il examinait, résultat d'un haut intérêt pour la Géologie et pour l'exploitation des mines. Sous tous les rapports, n'hésitait pas à dire notre illustre Confrère, le travail étendu de M. Grand'Eury est l'un des plus importants qui aient été faits sur ce sujet difficile. Quant au Mémoire sur la formation de la houille, il rend très vrai- semblable la solution proposée par l'auteur d'une question fort obscure, et relativement à laquelle les hypothèses abondent. Après avoir examiné et discuté ces hypothèses, exposé et analysé les circonstances diverses qui ont pu concourir à la formation des combustibles minéraux en général, son au- teur pose et justifie, dans la mesure du possible, les idées suivantes : La houille est incontestablement d'origine végétale. Les débris végétaux dont on y voit l'empreinte ont été transportés de près par les eaux, em- pruntés qu'ils étaient à des marécages situés en dehors des aires de dépôt honiller, ou à dévastes forets inondées qui faisaient suite à celles-ci, de telle sorte que la végétation houillère a été exclusivement aquatique et marécageuse. Ces débris, détrempés dans les marécages avant le transport, n'ont pas flotté longtemps avant d'échouer avec le limon. Les tiges, ré- duites à l'écorce, étaient vides et en général plus ou moins a|)laties, au ( .133 ) moment de leur dépôt et de leur envasement. Tous ces fragments ont été simplement déposés, sans être jamais emmêlés ni tourmentés. La transfor- mation en houille a commencé par la matière amylacée, et s'est d'abord attaquée aux tissus cellulaires nourriciers ainsi qu'aux écorces; les couches formées lentement d'humus, décorées, de feuilles qui se tassaient à mesure que s'en faisait le dépôt, n'ont subi qu'une faible réduction, à ce point que leur épaisseur n'est pas descendue au-dessous de la moitié de ce qu'elle était d'abord. Rien ne montre que des courants violents soient intervenus dans la formation de ces dépôts; d'un autre côté, M. Grand'Eury regarde comme certain que la houille s'est produite par la voie humide et non par la voie du feu. Une température souterraine, qu'il croit avoir atteint au plus 60°, lui paraît avoir été le principal agent de la transformation des débris végétaux par l'intermédiaire de l'eau de carrière des roches. Quant aux arbres dont on trouve dans les liouilléres le tronc debout et les sou- ches encore enracinées, ils n'ont concouru que très secondairement à la formation du charbon minéral. Appuyés sur un nombre considérable de faits bien observés et sur une discussion impartiale de ces faits, ces énoncés acquièrent un haut degré de vraisemblance. En somme, la Commission, appréciant la valeur supé- rieure des deux Ouvrages présentés par M. Grand'Eury, n'iiésite pas k dé- cerner à ce savant distingué le prix Bordiu pour l'année i883. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX SAVIGNY. (Commissaires : MM. Blanchard, A. Milne-Edvpards, H.-Milne Edwards , de Lacaze-Dulliiers; de Quatretages, rapporteur.) La Commission déclare qu'il n'y a |)as lieu de décerner le prix Savigny pour la présente année i883. PRIX THORE. (Commissaires : MM. A.-Milne Edwards, de Quatrefages, de Lacaze- Duthiers, Van Tieghem ; Blanchard, rapporteur.) La Commission décide que le prix ne sera pas décerné oette année. ( ii34 ) . 1 rif .'lï ri'i itrt (1 il ri ff^^ I I f- 1 1 ; < ■ ■ ^ . i . i^ MÉDECIKE ET CHIUÏjRGlE. nomlfjq 9191tk'I ini.h jn.i I 110.1. PRIX MONTYONi^i u.j (Commissaires' r^iVF. Cossetin, Vulpian, P. Bért, Slarey, Larrey, Bouley, Ch. Robin, H. Milne-Edwards; Ricliet, rapporteur.) ' : Jl (jljtjjiiv PRIX. Sous ce tilre : Diagnostic et traitement des maladies du cœur, M. le D"" Constantin Paul a écrit une mouograpliie complète de l'anatoniie, de la physiologie pathologique et des maladies de cet organe. Cet Ouvrage se distingue de la plupart des Traités du même genre par des recherches ori- ginales qui ont plus particulièrement attiré l'attention de la Commission. Je n'insisterai que sur ces dernières. Tout ce qui concerne la topographie du cœur, l'examen clinique de cet organe à l'état normal et sa mensuration, a été le sujet d'études qui appar- tiennent en propre à l'auleur. Je signalerai particulièrement les expé- riences destinées à perfectionner la percussion du cœur, de manière à ap- précier plus exactement ses dimensions et la position de ses orifices. Les points de repère du squelette, indiqués avec précision et toujours faciles à retrouver sur les sujets, même pourvus d'embonpoint, faciliteront beau- coup les études cliniques. Il y là le point de départ d'une méthode d'en- seignement qui pourra désormais rendre de grands services. Le stéthoscope pneumatique, qui se fixe au moyen d'une ventouse sur la région qu'on veut ausculter, doit être aussi considéré comme un sé- rieux perfectionnement apporté à l'auscultation, surtout si l'on y ajoute les tubes multiples que M. Constantin Paul y a ingénieusement adaptés, parce qu'ils permettent, quand on le désire, la pratique de l'auscultation bi-auriculaire, et aussi l'auscultation simultanée des mêmes phénomènes par plusieurs personnes. De cette manière, les modifications dans les bruits du cœur sont perçues au même instant par plusieurs expérimenta- teurs, avantage important en ce qu'il permet de contrôler et rectifier les appréciations des uns par celles des autres. Suivant M. Constantin Paul, beaucoup de souffles systoliques de la base du cœur, qu'on considérait jusqu'ici comme dépendant d'une lésion de ( 1,35) l'orifice aortiqiie, seraient au contraire le résultat d'une maladie de l'ar- lère pulmonaire à son origine. Il en donne comme preuve, que, du moment où l'on modifie |)ar la suspension de la respiration la circulation dans les poumons, et par conséquent dans l'artère pulmonaire, ces bruits s'é- teignent, puis disparaissent. Si le fait clinique est exact, l'explication au moins reste douteuse, car la suspension de la respiration n'entraîne que très peu de modifications dans le passage du sang à travers les pou- mons, quoiqu'il soit incontestable qu'elle ait une influence considérable sur les phénomènes chitniques qui s'y accomplissent. M. Constantin Paul, qui a beaucoup utilisé dans ses recherches la précieuse méthode gra[>hique d'exploration de notre savant Confrère, M. Marey, a fait une remarque qui ne manque pas d'importance. Sur un grand nombre de sujets, en explorant la dépression sus-sternale facile à dé|)rimer, il a cru y trouver des pulsations qu'il considère comme appar- tenant aux battements de l'artère pulmonaire. Cette opinion se trouverait confirmée par les caractères graphiques de cette pulsation, qui sont ana- logues à ceux que donne l'artère pulmonaire des grands animaux. La Commission n'accepte pas sans réserve les différentes opinions émises par l'auteur, lorsqu'il prétend, par exemple, que le centre phré- nique du diaphragme ne s'abaisse pas dans l'inspiration, ou lorsqu'd émet certaines théories sur le mode de production des bruits de souffle, théories qui le conduisent à dénommer bruit anëmo-ipasniodkjue celui qui siégerait à l'artère pulmonaire. Mais elle pense que le travail de M. Con- stantin Paul, dans son ensemble, se distingue par d'éminentes qualités et des recherches et expériences nouvelles et originales. Sous ce rapport il se différencie des Ouvrages trop nombreux qui ne sont que des compilations sans valeur, dans lesquelles les auteurs se bor- nent le plus souvent à répéter ce qui s'est dit avant eux. L'auteur a ainsi enrichi la science de méthodes, de faits et d'applica- tions nouvelles; toute la partie qui est consacrée au traitement des m;i- ladies du cœur porte le cachet d'un esprit investigateur et qui n'accepte qu'après contrôle les opinions de ses prédécesseurs ou de ses contempo- rains : son livre a donc réalisé un progrés. En conséquence, votre Commission décerne à M. le D' Constantin Pacl un des Prix Montyon de deux mille cinq cents francs. M. le D"^ H Roger a présenté à la Commission, pour le Concours des Prix Montyon, un volume intitulé : Recherches cliniques sur tes maladies de l'enfance, i883. G. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVIII, M" 18. ) «^^ ( I i36 ) Cet Ouvrage traite de snîets très différents et qui n'ont entre eux aucun lien. Ainsi, dans un Mémoire sur l'auscultation de la tète et le bruit de souffle céphalique, l'auteur, recherchant les maladies et les conditions dans lesquelles on le rencontre, démontre, contrairement aux médecins américains, que c'est surtout dans les cas où le sang subit une altération dans ses qualités, c'est-à-dire quand il est appauvri, comme dans l'anémie ou le rachitisme. Il en fait donc, avec juste raison, un des signes de ces affections. Il résume, dans une Note sur le taenia chez les enfants, maladie qu'il déclare inouïe dans la pathologie de la première enfance, parce qu'elle est en effet excessivement rare, les causes qui parfois y donnent lieu. C'est, en première ligne, l'alimentation par la viande crue de bœuf, lequel est, ainsi qu'on le sait, assez souvent sujet à la ladrerie. Il propose donc de remplacer cette viande de bœuf |)ar celle du mouton, qui a les mêmes qualités nutritives et qui ne contient jamais de cysticerques. Mais les deux Mémoires, de beaucoup les plus importants, soit comme développement, soit en raison de l'intérêt qui s'attache au sujet même, sont, celui sur la S/pliilis infanlile et celui sur la Coqueluche ; ce dernier surtout est une véritable monographie de cette affection. La syphilis des enfants est, on peut le dire sans exagération, une de ces affections qui intéressent l'avenir de la société humaine, parce qu'elle touche à la santé et à la force des générations futures, et aussi à la natalité et à la n)ortalité. uIbupoo f isb aTârumq M. Roger a fait une étude approfondie de cette redoutable affection qui se présente chez les jeunes sujets sous deux formes, la syphilis héréditaire et la syphilis acquise. Il montre les ravages épouvantables déterminés par ces deux manifestations d'une même maladie, et insiste sur les points qui peuvent être l'objet d'une intervention ou médicale ou administrative, utile et efficace. Enfin il démontre d'une manière saisissante l'effroyable léthalité de la syphilis congénitale et la bénignité relative de la même maladie se mani- festant de deux à huit semaines après la naissance, et a jbriiori dans la seconde enfance. ' ''''^^ ^ *;"''■ ' i< Le traitement, dit-il, le seul efficace, c'est le mercure: c'est là qu'é- clate sa puissance médicatrice; en sauvant de chères existences, le médecin réforme les injustes arrêts de la nature morbide qui condamne les fils innocents plus sévèrement que leurs pères coupables. » Le Mémoire sur la coqueluche, ai-je dit déjà, est une Véritable uiono- graphie. Il ne contient pas moins de 5oo pages ; c'est l'œuvre capitale de ( -i37 ) M. Roger, celle dans laquelle il a montré toutes les qualités d'un obser- vateur patient, sagace et pénétrant. Le rôle de votre Rapporteur doit se borner à mettre en lumière les points saillants de cet important Travail. Je signalerai donc plus particu- lièrement le Chapitre de l'étiologie, dans lequel l'auteur se prononce nette- ment pour la contagion, et la démontre par des faits aussi nombreux qu'irrécusables. Abordant ensuite la question de l'étiologie, c'est-à-dire de la cause prochaine de la maladie, il déclare, avec Trousseau, qu'elle est cetainement due à la présence de germes émis par les coquelucheux, les- quels s'inoculent aux sujets exposés et prédisposés. Mais lorsqu'il s'agit d'en donner la preuve directe, il reconnaît qu'elle fait défaut, malgré les travaux aussi nombreux que patients et consciencieux des micrographes et des expérimentateurs pendant ces dernières années. C'est là une lacune, un desideratum qu'il importe de signaler aux travailleurs de l'avenir. Comme conséquence de cette doctrine de la contagion par les germes, signalons que la maladie est toujours précédée d'une incubation qui dure de six à sept jours, comme dans la diphtérie. Le Chapitre du traitement est très remarquable; M. Roger démontre, avec sa longue expérience, qu'il doit varier suivant les sujets et être pro- portionné à leur force et à leur résistance; mais il déchire qu'aucun d'eux n'est spécifique, c'est-à-dire ne guérit sûrement la maladie. C'est qu'il est en effet bien probable que, tant que nous ne connaîtrons pas la cause première de la coqueluche, nous n'aurons à lui opposer que des palliatifs, à moins que, par un de ces hasards heureux, comme il s'en est trop rare- ment rencontré dans l'histoire de notre art, l'empirisme ne nous fasse mettre la main sur ce spécifique tant désiré. La Commission a reconini, dans le travail de M. H. Roger, toutes les qualités qui distinguent les œuvres originales et personnelles, et qui font faire un pas en avant à la Science; elle lui décerne un des Prix Monlyon de deux mille cinq cents fraiia. Sous ce titre : Traité des désinjectants et De la désiii;eclioii, M. le D"^ E. Vallïn a écrit un livre sur une des questions palpitantes du moment, et il l'a fait avec un véritable talent. Après avoir essayé une définition du mot infection pour arriver à cellede la désinfection, il conclut, après une longue et savante discussion, que toute définition rigoureuse et complète est im- possible, que d'ailleurs le temps de ces iormules scolastiques et un peu pédautesques est passé. ( ii38 ) L'auteur, après uu court historique, entraut de piano dans son sujet, dé- montre que les désinfectants sont de plusieurs ordres, ou plutôt qu'on ar- rive au but par des moyens différents. i«--A J Q 23 D'abord on désinfecte en enlevant les matières, en les expulsant par le lavage ou par la ventilation. Puis nous possédons des désinfectants absorbants, tels que le charbon, les poussières, la terre sèclie, les cendres, et enfin les absorbants chi- miques, jrjpoqà ,s88i ns'upaiii 8r8i se Le Chapitre consacré aux antiseptiques est traité avec beaucoup de soin, et pour élucider ce sujet tout nouveau, tout moderne, M. Valiin ap- porte le tribut de ses études pariiculières, appuyées sur des expériences démonstratives et convaincantes. Après avoir ainsi fait l'histoire des désinfectants» l'auteur étudie les divers modes de désinfection. Naturellemeiil il commence par étudier la désin- fection nosocomiale, c'est-à-dire l'assainissement des salles d'hôpital, puis celui des malades eux-mêmes, de leurs vêtements, du matériel; enfin et surtout les procédés antiseptiques employés dans le pansement des plaies, question capitale et dont dépend l'avenir de la Chirurgie'.^ .«iiiioniuoo\> e Il consacre plusieurs Chapitres à la désinfection des quarantaines et des lazaiets, à celle des étables et écuries. '^ ^"'c^'- Ji^iij i.ii.w.lfi J. Il étudie ensuite celle des habitations collectives, et c'est ici que se place une étude très intéressante et parfaitement exposée des dortoirs, des chambrées, des latrines, des égouts et des eaux ménagères, -d aâiJ abànssc Rien n'a été oublié, ni les eaux potnbles, ni les vidanges, ni les cimetières, ni même les assainissements du sol des champs de bataille. jîjuoî:. En nous montrant les résultats déjà obtenus et aussi les desidernlatiourl- breux qui subsistent, M. E. Valiin a rendu un grand service à l'hygiène tant publique que privée, et à la Médecine. S'il a montré avec clarté la voie ouverte par nos prédécesseurs dans ce vaste champ de la désinfection et de la prophylaxie, il importe cependant de faire observer qu'il est le premier auteur qui a réuni et condensé en un seul faisceau toutes ces données éparses; qu'il les a savamment discutées, qu'il est même parvenu à ré- soudre quelques-uns des problèmes tant agités dans ces dernières années. Ce Traité est donc appelé à rendre de réels et grands services, et c'est pour- quoi votre Commission lui décerne un des prix Montyon de deux mille cinq cents /tani s. , -- - I «ioIb f'isaëcq > t- ( i'39) MENTIONS HONOIUBLES. MM. les D"* H. JXapias et A.-J. AIartin ont soumis à la Commission un Ouvrage intitulé : L'élude et tes progrès de r hygiène en France, de 1878 « 1882. :ini;:,l!; Cet Ouvrage a pour but de faire connaître les progrès accomplis en France dans l'élude de i'Iiygiène depuis la dernière Exposition universelle de 1878 jusqu'en 1882, époque à laquelle eut lieu le Congrès intern;itionai d'hygiène, à Genève. nof==>rin'> 9>-^.> La Société de médecine publique et d'Iiygiène professionnelle de Paris avait chargé les deux auteurs, au nom de cette Société, de réunir tous les documents publiés en France concernant l'hygiène, de les classer, de les résumer et de les discuter. MM. Napias et Martin se sont acquittés de cette tâche laborieuse et dif- ficile avec un réel talent; ils ne se sont pas bornés à recueillir tous les do- cuments |)ariis, ils ont commencé par tracer un cadre qui, à lui seul, est un programme; de telle sorte même que, par les additions qu'ils ont faites à ces documents, leur Ouvrage a i)ris un caractère véritablement scienti- fique. Aussi votre Commission a-t-t lie jugé cpie l'Ouvrage de MM. Napias et Maktin était digne d'une mention honorable (\e quinze cents francs. [ir. ••■\i\ . iii»>iii.lf itiVt 9iblJJ4 .^ MM. les D" L. Dubar et Ch. Rémt ont pré.senté un Métrioife, accom- pagné de très belles planches, sur Y Alisorpiion pat le péiiloine. Far une série d'expériences variées et très ingénieusement conçues, les auteurs ont dé- montré qu'un liquide albumineux injecté dans le péritoine, eu suffisante quantité pour simuler l'épancheinent ascilique de cette membrane, est par- faitement toléré, et qu'ainsi il est |)ossible de créer une ascile arlificicllc, sans danger, même chez les animaux dont le péritoine est très susceptible. MM. Réniy et Dubar ont ensuite démontré comment se comporte ce même liquide injecté. Il se résorbe rapidement et complètement. Com- ment? Par les veines d'abord, mais surtout |)ar les lymphatiques. C'est en colorant ce liquide avec du carnun ou du bleu de Prusse en [)oudre qu'ils ont fait cette démonstration. Ils ont retrouvé les njatières injectées dans tout l'organisme, qui se trouve ainsi coloré complètement. Mais ces ma- tières colorantes, les poussières du moins, sont d'abord arrêtées, et pendant un temps très long, dans les ganglions lymphatiques, qui finissent cependant par les laisser passer; alors elles circulent et s'arrêtent définitivetnent dans les plus fins capillaires, qu'elles obstruent sous forme d'embolies multiples. ( Tl4o ) La Commission a accordé une mention honorable de quinze cents francs a MM. DcBAB et RÉMY pour leur intéressant travail. a rinon M. le D'" P. Denucé, de Bordeaux, a adressé, pour le Concours, un Vo- lume intitulé : Traité clinique de l'inversion utérine. Dans un historique très complet et entièrement original, l'auteur dé- montre que cette affection était fort anciennement connue. Dans la deuxième Partie, consacrée à l'étude clinique de cette maladie, M. Denucé a rassemblé, comparé et jugé toutes les observations publiées et en a tiré des conclusions pratiques marquées au coin d'une expérience consommée. C'est là un Livre qui sera consulté avec fruit par tous ceux qui auront à traiter l'inversion utérine, et pour cette raison la Commission a accordé une mention honorable de quinze cents francs à M. Denucé. CITATIONS. .j. Enfin la Commission a décerné des citations honorables aux auteurs des Ouvrages énimiérés : ; gij i^a ^ybul 1 ;jt> moimib 3'j t>v£o M. le D' Berne. — Leçons de Pathologie chirurgicale générale, 2 volumes. M. A. Certes. — Analyse miciograplnque des eaux. — Procédés et technique microscopique. M. le D*^ HccHARD. — Traité des Névroses, par Axenfeld, augmenté de 700 pages par Henri Iluchard. M. le D' PoLAiLLON. — Statistique de la maternité de Cochin. M. le D' Real. — Mémoire manuscrit sur le traitement sûrement et rapide- ment curalif de rérysipèle dit spontané ou plutôt médical, démontrant, d'autre part, l'identité dénature de cet érysipèle et de l'érjsipcle traumatique. M. le D'' Rossignol (de Gaillac). — Traité élémentaire d'hygiène militaire. Les conclusions de ce Rapport sont successivement adoptées. PRIX BRÉANT. (Commissaires : MM. Gosselin, Vulpian, Marey, Paul Bert, Richet; Gharcot, Rapporteur.) En 1870, sur un Rapport d'Andral, l'Académie a couronné un Ouvrage du D'' Fauvel, ayant pour sujet l'étiologie et la prophylaxie du choléra. ( ''41 ) ouvrage où se trouvent exposés les travaux considérables entrepris sur cette matière par la Commission sanitaire internationale réunie à Constan- tinople en 1866. Chacun sait que dans ces travaux M. le D'' Fauvel avait pris une part prépondérante et que c'est à son intervention active, ainsi qu'à ses études approfondies, qu'est due la solution des questions les plus importantes qui y ont été traitées. Les principaux résultats des travaux de la Commission de 1866, confirmés d'ailleurs parla Commission interna- tionale réunie à Vienne en 1874, peuvent être résumés en quelques mots, ainsi qu'il suit : en premier lieu, en ce qui concerne l'étiologie, le choléra, pour l'Europe, est une maladie exotique, contagieuse, d'origine indienne. Jamais on ne l'a vu naître spontanément en Europe^ où il a toujours été importé. En second lieu, relativement aux mesures prophylactiques, c'est surtout par la voie maritime que l'importation du choléra en Europe est à redouter et, par conséquent, l'objectif principal de la prophylaxie pour l'Europe doit être de faire de l'Egypte la barrière contre l'invasion venant par la mer Rouge. C'est pour atteindre ce but que, d'après l'avis de la Commission, fut organisé, sur divers points delà mer Rouge, tout un sys- tème de surveillance pour le cas où le choléra y serait transporté par des navires venant, soit directement de l'Inde, soit de la Mecque, à l'occasion des pèlerinages. Depuis cette époque, M. Fauvel n'a pas cessé de s'occuper avec une grande activité des questions relatives à l'étiologie et à la prophylaxie du choléra, et il a publié sur ces questions de nouveaux travaux d'une impor- tance majeure. Dans un Mémoire communiqué à l'Académie, dans la séance du 17 avril 1882, il a montré, par un exposé historique détaillé, que la doc- trine éliologique formulée par la Conférence de Coustantinople, mise plu- sieurs fois à l'épreuve depuis 1866, a été constamment justifiée par les événements et que le système de défense établi par elle dans la mer Rouge a eu chaque fois un plein succès devant les épidémies menaçantes sur- venues parmi les pèlerins de la Mecque en 1872, en 1877 et en 1881. Il s'est attaché ensuite à défendre, par des aiguments d'une grande puis- sance, les mesures instituées, contre les critiques dont elles venaient d'être l'objet, au sein de l'Académie, de la part d'un savant éminent, et il a in- sisté enfin, énergiquement, sur la nécessité de maintenir dans son intégrité le fonctionnement du service sanitaire égyptien, sintout au moment où venait d'éclater la révolte dite des Colonels^ et où, par conséquent, toutes -. .oixr.'vfliioiq .c! -Ja 9i;,oi. ( Il42 ) les institutions européennes en Egypte, y compris celles qui ont la santé publique pour objet, étaient menacées de destruction. Un deuxième Mémoire, lu à l'Académie le 28 mai i883 par M. Fauvel, expose les acquisitions scientifiques faites par lui depuis i865 concernant l'étiologie et la prophylaxie du choléra. Ces acquisitions, qui ont enrichi la science épidémiologique de données nouvelles et d'une grande préci- sion, portent, entre autres, sur deux faits fondamentaux, à savoir : 1° l'im- munité générale, mais non absolue, dont jouissent, par rapport au choléra, les natifs dans les ports de l'Inde où la maladie est endémique; 2" l'im- munité temporaire et plus ou moins complète qui suit en tous pays une épidémie de choléra dans une localité quelconque. Au premier de ces faits se rattachent des conséquences secondaires dont une des plus importantes est qu'une épidémie grave de choléra ne se développe que là où la maladie n'est pas endémique. C'est ainsi que les ports de l'Inde où le choléra est endémique ne sont jamais le théâtre d'une grande épidémie. Mais cette immunité des natifs n'existe pas dans les foyers endémiques pour les étrangers à la localité, tels, par exemple, que les pèlerins musulmans qui viennent s'embarquer à Bombay pour se rendre à la Mecque. On voit par là que les régions de l'Inde où le choléra est endémique, bien qu'exemptes de grandes épidémies, n'en demeureront pas moins des foyers permanents d'où cette maladie pourra se propager au dehors. La connaissance de ces faits découverts par M. Fauvel lui a permis d'an- noncer, en mai i883, que l'Egypte, qui n'avait pas eu le choléra depuis i865, et qui, par conséquent, n'était plus protégée par la loi d'immunité temporaire signalée plus haut, serait certainement menacée d'être envahie si, comme cela était à redouter, en raison des événements politiques ré- cemment survenus, les mesures préventives venaient à être supprimées. Les craintes exprimées par M. Fauvel devaient bientôt se trouver justi- fiées. L'omission de toute précaution contre les provenances de l'Inde eut lieu en Egypte dès la fin du mois de mai, sous le prétexte qu'à ce moment- là le choléra ne sévissait nulle part dans l'Inde à l'état épidémique. Le 21 juin, le choléra importé, comme semble le démontrer le Rapport de M. le D'^Mahé, par des marchands partis de Bombay pour prendre part à une foire, pèlerinage qui a lieu du i3 au 20 juin, au voisinage deDamiette, éclatait dans cette ville, sous forme épidémique, tout à coup, sans pro- dromes. Dès le i4 juillet, le Caire était envahi à son tour et l'épidémie s'y était rapidement propagée. 3 H.nfjiM'v ( I i/|3 ) •■ ■ ' C'est alors que M. 'Friùvél présenta à VAchàèmie, le 23 juillet, une troi- sième Note portant ce titre : Sur l'cpidéinie de choléra qui règne en Egypte et sur les chances que l'Europe a d'en être préservée. Dans cette Note, l'auteur, se fondant sur la connaissance des lois qui, d'après ses travaux, régissent les épidémies cholériques, put prédire quel serait le mode d'évolution de l'épidémie alors régnniile ; il annonça qu'Alexandrie ne serait pas épargnée et que, par suite, l'Europe serait, à son tour, directement menacée d'être envahie comme en i865. Seulement, ainsi que le taisait remarquer M. Fau- vel, l'Europe avertie à temps était préparée celte fois à se défendre par des moyens préventifs énergiques. Dis mesures avaient été prises, en effet, en Syrie, à Constantinople, en Grèce, en Italie, en Espagne, en France enfin; et, se fondant sur cette loi révélée encore par les travaux de l'auteur, que plus une épidémie de choléra a une extension rapide et sévit avec violence dans un pays, plus sa durée est courte et son extinction rapide, il était permis de prévoir que, si les mesures préventives étaient maintenues pen- dant un mois ou six semaines, la maladie s'éteindrait en Égyjite avant d'avoir pu gagner l'Europe. On sait que les événements ont réalisé toutes les prévisions de M. Fau- vel, et il n'est guère douteux que, si l'omission des précautions préconisées par lui ont permis au choléra de se transporter de Bombay à Damiette, la mise en vigueur, due pour une grande part à son énergique insistance, de ces précautions sur les divers points menacés de l'Europe a eu réellement pour effet de préserver celle-ci de l'invasion. ^>> La Commission accorde à M. Faitvel, pour ses derniers travaux qui ont éclairé d'un jour tout nouveau l'étiologie du choléra et rendu manifeste à tous les yeux la valeur des institutions sanitaires destinées à défendre l'Europe contre l'invasion de cette maladie redoutable, un prix de cinq mille francs, totalité de l'intérêt annuel du legs Bréant. Lorsque, l'an passé, le choléra éclata en Egypte, le gouvernement français, sur la proposition du Comité consultatif d'hygiène, désigna pour aller étu- dier la maladie sur place quatre élèves du laboratoire de M. Pasteur, MM. Strauss, Rocx, Nocard et L. Tuuillier. Le programme d'études était tracé à l'avance; il s'agissait : i" de recher- cher chez les sujets infectés la présence d'un micro-organisme particulier; 2° d'essayer la culture de cet organisme dans un milieu approprié; 3° de chercher enfin à reproduire la maladie chez les animaux par l'inoculation des produits de culture. C. R., i884, I" 5emei^re. (T. XCVllI, N» i8.) IhQ ( «i44 ) Le travail de la Commission française est fondé sur vingt-quatre autop- sies pratiquées dans des conditions particulièrement favorables, puisque plusieurs d'entre elles ont pu être faites inamédiatenient après la mort. Ce sont les recherches relatives à la première partie du programme qui ont fourni les résultats les plus intéressants. La présence.décelée par lescolo- rations de micro-organismes divers, occupant l'épaisseur delà tunique de la partie inférieure de l'intestin grêle, fut bientôt constatée. Mais la diversité même de ces organismes et leur absence presque absolue dans les cas de choléra foudroyant rendent, entre autres motifs, fort peu plausible l'opi- nion émise par le chef de la mission allemande, à savoir que l'un de ces organismes serait l'agent spécial du choléra. Les altérations bien connues qu'olfre le sang des cholériques devait naturellement conduire ensuite à y rechercher l'existence d'un organisme particulier. De fait, on y a constaté dans tous les cas la présence de petits articles très grêles, légèrement allongés, comparables aux articles du fer- ment lactique, seulement d'une tlimension beaucoup moindre. Malheu- reusement, tous les efforts tentés pour colorer cet organisme et pour le cultiver dans les milieux les plus variés ont échoué. On a essayé aussi, mais encore en vain, de séparer à l'état de pureté, par des artifices de culture, quelques-uns des microbes qui pullulent dans les selles cholé- riques. Enfin on a pratiqué chez les animaux les plus divers l'ingestion des selles riziformes, soit fraîches, soit desséchées, et celle du sang des cholériques; enfin l'inoculation de ce sang dans le tissu cellulaire sous-cutané et dans les veines; toutes ces tentatives, elles aussi, sont demeurées sans résultats décisifs. On voit, par le court exposé qui précède, que si la plupart des questions proposées à la Commission sont restées sans solution définitive, les résul- tats qu'elle a obtenus par un labeur incessant et poursuivi au milieu de circonstances périlleuses ne resteront pas, tant s'en faut, stériles, car il est clair que les premières difficultés ont été aplanies par elle et que désor- mais, le cas échéant, on saura mieux dans quel sens les recherches devront être conduites. L'un des membres de la mission, Locis Thcillier, a malheureusement succombé à la maladie dont il poursuivait l'étude. Il n'est que juste de ra|)peler la part spéciale qui lui incombait dans les travaux de la Commis- sion. Elève direct de M. Pasteur, il était plus qu'aucun autre au courant des procédés si précis et si délicats employés au laboratoire de la rue ( >'4M d'Ulm pour la culture des organismes inférieurs. A ce titre, le soin de pra- tiquer et de .surveiller les cultures lui appartenait particulièrement, et il s'en acquittait avec un zèle infatigable. De ce fait, il était astreint à manier incessamment des produits cholériques, frais ou desséchés, ou semés dans les liquides de culture; et peut-être faut-il expliquer ainsi le coup fou- droyant qui l'a emporté à un moment où le choléra avait presque complè- tement disparu d'Alexandrie. Votre Commission propose de partager entre chacun des membres de la mission, dite Mission Pasteur, à titre de i)rix, la somme de dix mille francs, reliquat provenant du legs Bréant, pour le dévouement scientifique dont ils ont fait preuve, et pour les résultats importants auxquels leurs re- cherches les ont conduits. r/Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Vulpian, P. Berl, Richet, liarrey ; Gosselin, rapporteur.) L'un des Ouvrages soumis à l'examen de la Commission est une Mono- graphie de M. le D'' Guelliot, de Reims, sur VAnatomie, la Physiologie et la Pathologie des vésicules séminales. L'auteur s'est tout particulièrement occupé de la Pathologie, qui est mal connue et est restée négligée dans nos Ouvrages classiques. Il a pris ce sujet à cœur, dès le début de ses études médicales, et a saisi toutes les occasions qui ont pu s'offrir à lui, pendant son internat dans les hôpitaux, d'étudier les vésicules séminales de tous les sujets qui, plus ou moins longtemps avant leur mort, avaient eu des uréthrites ou des prostatifes, dont l'élément inflammatoire pouvait s'être propagé jusqu'aux vésicules. Il a découvert ainsi des lésions portant les unes sur les parois mêmes des vésicules séminales, les autres sur les tissus environnants, lésions qu'on n'avait pas su reconnaître pendant la vie et qui expliquaient certains troubles fonctionnels dont s'étaient plaints les sujets. Pour ses recherches, M. Guelliot a donc ouvert une voie nouvelle qui permettra, dans l'avenir, de reconnaître, de soigner et peut-être d'éviter des maladies ignorées jusqu'à ce jour. ( i>/iG ) Pour ces motifs, la Commission accorde le prix Godard à M. le D' GcELLiOT, actuellement chirurgien à Reims. Elle accorde en outre une mention honorable à M. le D"' Desnos, pour son travail sur la Lititotritie à séances prolongées, travail qui non seulement reproduit les idées de M. F. Guyon sur ce sujet, mais encore fait connaître quelques expériences de l'auteur sur la puissance des contractions provoquées dans la vessie des animaux par les injections, et sur le chiffre des pressions nécessaires pour évacuer avec l'aspirateur les fragments d'une pierre qu'on a broyée, sur le cadavre, au moyen de la lillintritie. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX CHAUSSIER. (Commissaires : MM. Gosselin, Bert, Richet, Marey; Vulpian, rapporteur.) M. Legrand dc Saulle a adressé à l'Académie des Sciences, pour le prix Cliaussier, les quatre Ouvrages qu'il a publiés dans ces dernières années sur la Médecine légale : i" une Etude médico-légale sur les éj)ileptinues ; a° une Etude médico-légale sur les testaments contestés pour cause de folie ,• 3° une Etude médico-légale sur V interdiction des aliénés et sur le conseil judiciaire; 4" une Etude sur les hystériques [état physique et état mental; actes insolites, délictueux et criminels). Dans ces différents Ouvrages, M. Legrand du Saulle s'est proposé le même but. Il a voulu réunir toutes les données médicales propres à éclairer les magistrats et les avocats sur les limites véritables, soit de la responsabilité, soit de la capacité civile, dans les circonstances où des pro- blèmes de ce genre sont posés; il a voulu aussi faire connaître aux médecins les questions de droit que soulèvent ces problèmes, afin de les mettre en mesure d'y répondre avec toute la clarté possible. C'est ainsi que, dans son Ouvrage sur les Epileptiques, l'auteur étudie ces malades à tous les points de vue : caractère, moeurs, habitudes, per- versions affectives, troubles de la mémoire, impulsions subites, délire transitoire, hallucinations des sens, fureurs, délits et actes criminels. Il montre, par un grand nombre d'observations, les erreurs qui ont pu être commises par la justice, lorsque la pathologie mentale de l'épilepsie n'était pas suffisamment connue, et il fait voir quels services peut rendre ( 1-47 ) le médecin, en éclairant les tribunaux sur l'irresponsabilité des épilep- tiques dans certains cas déterminés. De même, dans son Ettule médico-légale sur les testaments contestés pour cause (le folie, M. Legrand du Saulle se livre à un examen ap[)rofondi de tous les états morbides qui peuvent être mis en cause dans ces contesta- tions. Il passe successivement en revue l'affaiblissement intellectuel produit par la sénilité, les troubles mentaux provoqués par diverses maladies, ceux de l'aphasie, de la manie, de la raonomanie, de la mélancolie, de la paralysie générale, de la démence, etc.; il met en relief, à l'aide de faits nombreux, les difficultés que rencontrent trop souvent les médecins lors- qu'ils ont à faire des expertises médico-légales de cette sorte et il leur in- dique la voie qu'ils doivent suivre pour surmonter ces difficultés. Les deux autres Ouvrages de M. Legrand du Saulle sont conçus dans le même esprit. En résumé, les quatre Volumes que M. Legrand du Saulle présente au Concours pour le prix Cbaussier offrent tous une incontestable importance. Sans se laisser entraîner à des discussions psychologiques qui l'auraient at- tardé sans grand profit, l'auteur va droit à son but, en prenant surtout la Clinique pourguitle. Des collections de faitsjudicieusement choisis, savam- ment commentés, portent la lumière sur tous les points de la route. Il est conduit ainsi à des conclusions d'une grande valeur. Aussi les Ouvrages dont il s'agit font-ils autorité, non seulement en France, mais encore à l'étranger : ils sont partout et constamment cités dans les débats judi- ciaires qui portent sur les sujets traités par l'auteur. La Commission décerne le prix Cbaussier à M. Legrand du Saulle. M. A. Layet a adressé à l'Académie, pour le même Concours, un Ou- vrage intitulé : Hygiène et Maladies des paysans. Bien que l'auteur, dans lui Chapitre de son Livre, donne un aperçu de la Pathologie rurale, on peut dire que la plus grande partie de ses re- cherches a été consacrée à l'étude de l'hygiène des paysans. Il examine, à ce point de vue, le sol des campagnes, les habitations rurales, le régime alimentaire des campagnards, leurs boissons, leurs vêtements, leurs tra- vaux, l'influence de leur état intellectuel et moral sur leur sauté. Il signale ensuite les causes de la dépopulation des campagnes. Ce qui augiuente l'intérêt de ce Livre, c'est que l'auteur a fait porter ses études non seule- ment sur l'hygiène des paysans français en général, mais encore sur les conditions hygiéniques spéciales à telle ou telle région de la France et même sur celles des différents pays de l'Europe. ( m48 ) D'ailleurs, à propos de chaque point dont il traite, M. Layet prend soin d'indiquer les modifications qui pourraient améliorer le sort des popula- tions rurales. Il a su donner ainsi à ses recherches le caractère d'utilité pra- tique qu'on s'attend à trouver dans un Livre d'hygiène. La Commission accorde une mention honorable à M. Layet. M. A. LuTON a présenté aussi pour ce Concours lui Ouvrage intitulé : Etudes de ihérapeutique générale et sjjéciale, avec applications aux maladies les plus usuelles. M. lAiton expose dans ce Livre les résultats d'une carrière médicale déjà longue, consacrée d'une façon presque exclusive à des recherches de thé- rapeutique. La première Partie de l'Ouvrage a pour objet la thérapeutique générale; dans la seconde, l'auteur passe en revue un grand nombre de points de thérapeutique spéciale, et il s'applique à faire connaître les moyens curatifs qu'il a proposés ou perfectionnés pour le traitement de diverses maladies. Parmi ces moyens, on peut citer les injections sous-cutanées ou intersti- tielles de nitrate d'argent dans les cas de névralgies rebelles, de teinture d'iode dans les goitres récents et non dégénérés, etc. ; l'emploi du cyanure de zinc et du cyanure de potassium dans le traitement du rhumatisme ar- ticulaire aigu et de la goutte; l'administration des préparations de noyer dans le traitement de la tuberculisatiou granuleuse aiguë; le phosphate de soude dans le traitement de la scrofule, etc. Les assertions de l'auteur et les preuves qu'il allègue à l'appui de ses idées thérapeutiques sont assurément contestables sur bien des points importants; mais on doit reconnaître qu'il a fait, avec une grande sincérité, des efforts très louables pour ajouter de nouvelles ressources à celles dont la thérapeutique dispose. La Commission accorde une mention honorable à M. Luton. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX LALLEMAND. (Commissaires : MM. Gosselin, Richet, Bert, H.-xVIilue Edwards; Vulpian, rapporteur.) Deux Ouvrages, adressés à l'Académie pour le concours du prix Lalle- mand, traitent de sujets semblables. L'un est de M. JB. Ball et est intitulé : « Leçons sur les maladies mentales » ; l'autre est de M. Auo. Voisin, et a ( "49 ) pour titre : « Leçons chimiques s ur les maladies mentales et les maladies nerveuses ». Le Livre de M. B. Bail est un véritable traité didactique de l'aliénation mentale. L'auleur jette d'abord un coup d'œil sur l'historique de cette partie de la Pathologie, puis il se livre à une étude d'ensemble de la folie. Il montre les rapports de cet état morbide avec des phénomènes de l'état physiologique, tels que les rêves, ou avec les variétés de délire observées dans le cours de certaines affections aiguës. M. Bail examine, en outre, l'état des principales fonctions chez les aliénés, les modifications que subit la physionomie des maladies intercurrentes tlont ils peuvent être atteints ; les lésions analomiqnes des centres nerveux qui peuvent être en con- nexion avec les principales variétés de l'aliénation mentale. Il expose ensuite les causes de la folie, indique les règles d'après lesquelles doit être établi le diagnostic, celles qui doivent servir à formuler le pronostic, et il discute la valeur des divers moyens thérapeutiques mis en œuvre pour le traitement des aliénés. Après ces études de Pathologie générale, l'auteur passe en revue les |)rin- cipaux types de l'aliénation mentale et en trace l'histoire particulière avec beaucoup de soin. M. Bail ne se borne pas d'ailleurs, dans son Ouvrage, à résumer, sous une forme précise et claire, les recherches de ses prédécessems ; il y ajoute, sur chaque point, les résultats de son expérience personnelle. L'Ouvrage de M. Voisin porte, peut-être encore plus que celui de M. Bill, l'empreinte des préoccupations des aliénistes modernes. Jusqu'à une époque assez rapprochée de la nôtre, les médecins qui se livraient spécialement à l'élude des maladies mentales avaient généralement une tendance à consi- dérer la plupart de ces maladies comme des aflections sans lésions. Aujour- d'hui on incline, au contraire, à les regarder toutes comme liées à des mo- difications matérielles des centres nerveux, que ces modifications soient directement reconnaissables à l'oeil nu ou à l'aide du microscope, ou qu'elles soient hors de la portée actuelle de nos moyens d'investigation. M. Aug. Voisin est entré résolument, depuis longtemps déjà, dans cette voie, et il a étudié, avec une grande persévérance, les altérations de la sub- stance grise et de la substance blanche de l'encéphale chez les aliénés, comme aussi celles que présentent parfois chez eux les nerfs crâniens et même les ganglions du système grand sympathique. Il insiste en outre particulière- ment, dans l'Ouvrage dont il s'agit ici, sur les troubles circulatoires et les ( ii5o ) lésions vasculaires qui, pour un grand nombre d'auteurs, joueraient un rôle important dans certaines variétés de la folie, par exemple sur la con- gestion active et la congestion passive de l'encéphale, sur l'anémie céré- brale, sur les altérations athéromateuses des artères, etc. La part que prennent ces diverses conditions morbides au développement de l'aliénation mentale a certainement élé exagérée, car dans beaucoup de cas on peut dire que la congestion cérébrale est le résultat et non la cause de l'irritation des éléments propres du tissu du cerveau, et, d'autre part, dans les cas où cette irritation ne préexiste pas, la congestion, de même que l'anémie, n'agit sur les centres encéphaliques que s'ils sont dans un tel état d'imminence morbide que la plus légère influence peut suffire pour pro- voquer des troubles de la cérébration. Il est impossible, toutefois, de ne pas tenir compte de ces modifications de la circulation, lorsqu'on est conduit à en soufjconner l'existence chez tel on tel aliéné, car elles peuvent aggraver la situation en entravant plus ou moins, dans la substance cérébrale, les phénomènes de la nutrition in- time, ou en créant une menace d'hémorrhagie intra-crânienne, et elles peuvent, par suite, dicter en partie la médication à suivre. La thérapeutique des maladies mentales est encore un des sujets qui ont le plus attiré l'attention de M. Voisin. Parmi les moyens de traitement dont il a étudié très attentivement les effets, on peut signaler surtout la mor- phine en injections hypodermiques. Cette méthode, appliquée au traite- ment de l'aliénation mentale d'abord par M. Erienmeyer, puis par MAL Roller, Kralt-Ebing, etc., parait avoir réussi dans certains cas, entre les mains de M. Voisin, et les photographies placées à la fin de son Livre en témoignent nettement Bien que les Ouvrages de MM. B. Ball et Aug. Voisin se recommandent par de sérieux mérites, la Commission n'a pas pensé qu'elle pût décerner, cette année, le prix Lallemand ; mais elle propose d'attribuer à chacun de ces deux auteurs la moitié de la valeur de ce prix, à titre d'encoura- gement. Cette proposition est adoptée. ( ii5i ) PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires: MM. Vulpian, Gosselin, Marey, H. Milne-Edwards; Paul Bert, rapporteur.) La Commission a décerné le prix de Physiologie expérimentale à M. le D"" Paul Regnard, professeur à l'Institut agronomique, pour son Livre inti- tulé : Reclterclies expérimentales sur les variations palliologifjues des combus- tions respiratoires. C'est une œuvre de longue haleine, comprenant le résumé de plusieurs centaines d'expériences faites tantôt au laboratoire de vivisection, tantôt au lit du malade, et dans la plupart desquelles la méthode expérimentale et le dispositif instrumental ont été imaginés ou perfectionnés par l'auteur. M. Regnard a divisé en quatre Parties son important travail. La pre- mière a pour titre : Variations pathologiques de la respiration élémentaire ; il y étudie les modifications dans l'absorption d'oxygène et la production d'acide carbonique par des tissus séparés du corps quand on les soumet à des conditions d'oxygénation ou de chaleur ayant certains rapports avec celles que les altérations pathologiques peuvent amener dans l'organisme vivant. Dans la deuxième. Variations pathologiques du milieu intérieur, M. Re- gnard analyse d'abord les gaz du sang artériel chez les animaux, sous l'in- fluence de diverses circonstances physiologiques et pathologiques; puis il examine la capacité respiratoire du sang, c'est-à-dire la quantité d'oxygène qu'il peut absorber, quand on l'agile au contact de l'air, jusqu'à satura- tion. Ces dernières recherches, faites en grande partie sur des hommes malades, ont donné des résultats fort utiles à la fois pour la Physiologie, la Pathologie, la Médecine légale. La troisième Partie, Variations pathologiques du milieu extérieur, est con- sacrée à l'étude des modifications que diverses maladies apportent dans le jeu delà ventilation pulmonaire. Delà d'intéressantes recherches de sphi- rométrie et de pneumographie. Enfin la quatrième Partie : Variations pathologiques des produits de com- bustion, envisage le problème des altérations pathologiques de la combus- C. R., 1884, >" Semestre. (T, XCVIII, N» 18.) I 5o ( ll52 ) tion intra-organique, non plus dans ses causes (variations du milieu intérieur et du milieu extérieur), mais dans ses résultats principaux : excrétion de l'urée et de l'acide carbonique, production de la chnleur. Au cours de ses recherches, M. Reguard a imaginé un uréomètre très sii!)ple et d'un maniement très facile, qui est entré dans l'arsenal clinique de nos hôpitaux. Les conclusions de cette partie du travail de M. Regnard, basées sur un très grand nombre d'expériences faites pour la plupart au lit d'un malade, sont du plus haut intérêt. Le Chapitre où il est question co- des variations du rapport -^ entre l'acide carbonique produit et l'oxy- gène absorbé, rapport qui diminue dans certaines circonstances (fièvres franches, inflammations aiguës), pour augmenter beaucoup dans d'autres (convalescence), mérite d'être tout particulièrement signalé à l'attention des physiologistes. Eu résumé, le Mémoire de M. P. Regnard est remarquable par la lo- gique, l'esprit de suite, la prudence qui ont dirigé les recherches et in- spiré les conclusions. Il témoigne d'une érudition étendue, d'une grande habileté expérimentale, avec une connaissance approfondie des ressources que présente l'application des sciences physico-chimiques à la Physio- logie et des services que la Physiologie peut rendre à la Pathologie. A ces divers titres, il nous a paru digne de recevoir le prix de Physiologie de la fondation Montyon. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX LACAZE. (Commissaires : MM. Gosselin, Vulpian, Marey, Richet, Charcot, de Quatrefages, H.-Milne Edwards, de Lacaze-Duthiers; Paul Bert, rapporteur.) La Commission chargée par vous d'apprécier les titres des candidats au prix de Physiologie fondé par M. Lacaze vous propose de le décerner à M. lÎALBiANi, professeur au Collège de France. Les travaux de M. Balbiani, que l'Académie a déjà, à plusieurs reprises, honorés de ses récompenses, ont trait aux questions les plus délicates et les plus difficiles de l'Embryogénie et de la Physiologie générale. L'étude de la cellule, et particulièrement de la cellule-œuf, et des êtres microsco- piques dont la constitution est comparable à celle d'une cellule, l'occupe { "53) depuis plus de vingt années. Une quantité de découvertes de détail du plus haut intérêt ont été la conséquence de ses patientes investigations, et, à nn point de vue général, il a été des premiers à montrer que l'élément cellule est moins simple qu'on ne l'avait supposé, et qu'il forme, dans maintes circonstances, un petit organisme de structure assez complexe. Dès 1861, dans un Mémoire, qui fut très remarqué, sur les Phénomènes sexuels chez les Infïisoires, apvès avoir rectifié un certain nombre d'erreurs classiques, après avoir montré notamment que les animalcules à forme d'A- cinètes, que l'on considérait comme les embryons des Infusoires ciliés, n'étaient que des parasites, M, Balbiani démontra que la reproduction par division longitudinale, signalée par Ehrenberg et admise par tous les na- turalistes, n'est très souvent qu'une simple conjugaison de deux de ces êtres microscopiques. Il a décrit alors les modifications que subissent pen- dant cette espèce d'accouplement les organes internes de ces animalcules, et cette étude a été, malgré des fautes d'interprétation presque inévitables à cette époque, le point de départ des découvertes modernes sur la division indirecte des cellules ou karyokinèse. Peu de temps après, il découvrit ce fait, fort inattendu, que la tache germinative ou nucléole de la cellule-œuf peut être animée de mouvements très prononcés et capables d'amener des changements notables dans la forme de ce corps, mouvements tantôt comparables à ceux des amibes, tantôt s'opérant rythmiquement,à la manière de ceux des vésicules pnlsatiles chez les Infusoires. Il y a là une sorte de vacuole se prolongeant en un canal qui s'ouvre dans l'intérieur du vitellus. L'interprétation de ces faits est encore aujourd'hui, malgré les recherches récentes de divers micro- graphes et de M. Balbiani lui-même, enveloppée d'une grande obscurité; mais leur importance est universellement reconnue. D'autres exemples de la complexité de structure des noyaux cellulaires ont été fournis par des études sur les cellules proprement dites chez divers Invertébrés; et ces faits, d'abord considérés comme exceptionnels, ont été généralisés par d'autres observateurs et retrouvés même dans des cellules végétales. Mais il doit nous suffire d'avoir indiqué ces faits pour montrer l'importance des recherches de M. Balbiani sur des sujets si difficiles. Ses travaux sur l'origine de l'élément germinatif dans l'œuf ne sont pas de moindre conséquence. L'opinion classique le trouvait dans la vési- cule de Purkinje, appelée couramment vésicule genninalive. Mais M. Bal- biani constata la présence dans l'œuf d'un autre corpuscule, auquel il a donné le nom de vésicule embtvocjène, à cause du rôle qu'il lui attribue. { ii54 ) Cette découverte a été l'origine de théories hardies sur la dualité sexuelle de l'œuf, fort discutées par les embryologistes, et dont la défense a con- duit M. Balbiani à de nombreuses et très intéressantes constatations de détail. Il convient de placer au même rang d'importance les éludes récentes de M. Balbiani sur la signification des globules polaires de l'œuf des insectes. La destination de ces corpuscules, découverts par notre savant Confrère M. Robin, était restée tout à f;ùt mystérieuse. M. Balbiani, ayant suivi de plus près leurs transformations, y vit l'origine des premières cellules sexuelles. Ainsi les rudiments des organes génitaux apparaîtraient avant tous les autres organes, avant le blastoderme, c'est-à-dire avant l'embryon lui-même. On peut dire, par conséquent, que l'ovule, le spermatozoïde et l'embryon ont pour auteur commun l'œuf fécondé; mais, tandis que ce dernier est sus- ceptible de se développer immédiatement, les deux premiers n'acquièrent l'aptitude au développement que par leur réunion dans une nouvelle fé- condation. En d'autres termes, l'embryon ne fait que conserver dans son intérieur les organes reproducteurs avec les caractères primitifs qu'ils avaient reçus de l'œuf. On peut tirer de là des conséquences du plus haut intérêt sur la persistance des caractères spécifiques, malgré les variétés in- dividuelles. Nous avons tenu à insister surtout sur ces découvertes fondamentales qui donnent la mesure de la valeur des travaux de M. Balbiani. Aussi ne citerons-nous que pour mémoire ses travaux d'histologie et d'embryo- logie descriptives, si intéressants qu'ils soient. On ne peut cependant passer complètement sous silence ses beaux Mémoires sur les sporozoaires, sur les corpuscules de la pébrine, sur le développement des Aranéides, des Phalangides, desStrongles-géants, sur l'embryogénie de la Puce, sur la re- production des Aphides. Ces derniers travaux avaient préparé M. Balbiani à l'étude du redoutable ennemi de nos vignes; aussi l'Académie le choisit-elle comme un de ses délégués. Il commença par une étude modèle sur le Phylloxéra du chêne et en tira des inductions que l'expérience vérifia pour l'histoire du Phylloxéra vaslalrix : la découverte, entre autres, de l'œuf d'hiver, de l'œuf fécondé, non seulement est fort intéressante pour l'his- toire naturelle, mais présente une véritable utilité au point de vue pra- tique. Cet ensemble de travaux, aussi remarquables par la précision des re- cherches de détail que par la portée philosophique des vues dirigeantes et des résultats constatés, justifiera sans doute aux yeux de l'Académie la ( ii55 ) désignation de M. Balbiani comme lauréat du prix Lacaze pour la Physio- logie. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. LOCOMOÏION AERIENNE. PRIX PENAUD. (Commissaires : MM. Diipuy deLôme, Marey, Jamin, Rolland; Tresca, rapporteur.) M. Alphonse Penaud, à qui l'on doit ces charmants appareils à hélice qui s'élèvent dans l'air sous l'action si .sini[)lement efficace de petits res- sorts, formés de (ils de caoutchouc tordus, a remis à l'Académie le soin de décerner le prix qu'il a fondé, en faveur de celui qui aura le plus fait pro- gresser la question de la locomotion aérienne, soit par les ballons, soit par l'avialion. Cette rédaction du généreux et malheureux donateur n'implique pas que la solution devra élre complète, et beaucoup de chercheurs se sont trouvés attirés par le désir d'apporter à l'étude de cette question quelque utile perfectionnement. Les recherches sur la direction dans l'air se poursuivent par trois pro- cédés différents : les ballons, les aéroplanes et les oiseaux mécaniques, avec des prohabilités de succès bien différentes. A.U point de vue de la navigation dans un air tranquille, on peut dire que la question est résolue par le ballon qui, amené à l'état de complet équilibre, pourra être facilement mis en mouvement par tout propidseur et dans toute direction. Le déplacement sera plus réalisable pour les grands appareils, parce que la résistance n'augmente que comme leur surface et la force ascensionnelle comme le cube des dimensions. Il en résulte que plusieurs voyageurs pourront être soutenus et transportés, s'ils ont à leur disposition une puissance motrice suffisante. L'action de cette force mo- trice pourra d'ailleurs être interrompue sans qu'il y ait d'autre danger à courir pour le voyageur que celui d'être emporté dans une direction im- ( ii56 ) prévue. Nous verrons qu'il n'en est pas de même avec les autres disposi- tions. Après l'expérience de M. Giffard sur un ballon fusiforme mû ])ar une petife machine à vapeur, en i852, :iprès la grande expérience de iS'j2 de notre éminent Confrère M. Diipuy de Lôme, sur un aérostat, de même profil, entraîné à bras d'hommes par une héHce, la principale difficulté consis- tait à obtenir, sous le néme poids, un moteur beaucoup plus puissant. M. Gaston ïissandier en a, l'an dernier, réalisé tous les éléments en em- ployant d'abord une machine dynamo-électrique servie par des accumu- lateurs et, mieux encore, par une batterie d'éléments légers de pile au chromate de plomb. Il a, plus récemment, fait fonctionner par ce moyen un ballon de 2000™*^, rempli d'hydrogène d'une grande pureté, préparé en grand à l'aide d'un appareil de nouvelle construction. Il a ainsi obtenu une vitesse de 3™ de déplacement par seconde, mais le gouvernail n'a pas suffi pour s'opposer à toute rotation de l'aérostat. Avec les appareils plus lourds que l'air, l'énergie à développer doit tout à la fois satisfaire à la condition de suspension et à celle de la translation. C'est dire qu'elle doit être incessamment mise en jeu, et que le moindre arrêt dans son développement entraînerait inévitablement une chute immé- diate. Cette nécessité d'un travail continu, sans trêve ni merci, ce trans- port sans arrêt ni repos, depuis le point de départ jusqu'au point d'arrivée, n'est-ce pas, dans une certaine mesure, la négation même d'un voyage uti- lement réalisable? » D'un autre côté, la résistance d'un solide de faible épaisseur, lorsqu'il s'agit de le faire glisser dans l'air, est beaucoup moindre que celle d'un corps volumineux, et l'exemple de certains fragments de feuilles nous montre que le vent lui-même peut leur fournir les éléments de leur loco- motion. Bien que l'on soit parvenu, au moyen de la notion théorique des aéro- planes, à déterminer à peu près les conditions de moindre elfort, il n'en est pas moins vrai que la résistance au déplacement augmente comme le carré des dimensions, tandis que l'effort de suspension varie comme leur cube, ce qui permet n /^n'on d'affirmer que, toutes choses égales d'ailleurs, les difficultés croîtront rapidement avec la grandeur des appareils et celle des poids dont ils devraient être chargés. M. Dunov DE Bruignac n'ose pas entièrement se fier à un simple aéro- plane ; il le double d'un ballon de petite dimension, en partie abrité ( «157 ) coiilre la résistance de l'air par des surfaces planes, en ne demandant plus au vent qu'une partie de la force nécessaire pour le soutenir. Il donne avec sagacité la théorie de cet assemblage, qu'il désigne sous le nom d'ae- roplane mixte. Ses calculs sont bien déduits, et les considérations qui les accompagnent nous semblent plus sérieuses que le procédé même auquel ils s'appliquent. Nous recommandons son travail à ceux qui voudraient poursuivre quelque étude dans la même voie. Les mêmes considératioas sur l'influence des dimensions sont, de tous points, applicables aux appareils à l'aide desquels on a cherché à imiter, à grand renfort de complications, le vol des oiseaux. Les dispositions les plus ingénieuses ont permis de construire des oiseaux artificiels de petites dimensions, mais toutes les tentatives ont échoué quand on a voulu en- lever un poids un peu considérable. Il semble que l'on soit, à ce sujet, plus éloigné de la vérité, puisque les auteurs des solutions les mieux réussies paraissent renoncer à pousser plus loin leurs études expérimentales dans la même direction. Après les hélicoptères de Penaud, M. V.Tatin a construit de véritables oi- seaux, volant réellement à coups d'ailes; notre Confrère M. Marey lésa décrits et étudiés, et si leur auteur, découragé aujourd'hui de cette solu- tion, a discontinué ses essais, il n'en faut pas moins reconnaître que c'est lui qui y a le mieux réussi. Reste à savoir si le poids d'un homme n'est pas trop grand pour que le principe du vol lui soit applicable et si l'on a même quelque raison d'admettre qu'il soit doué de la prestesse et de la sensibi- lité au moindre courant d'air qui lui seraient indispensables pour gouver- ner convenablement tous ses mouvements au cas où l'appareil pourrait être réalisé. C'est, du reste, M. Talin qui a construit l'hélice dont se sert M. Tissan- dier dans ses nouvelles expériences. En résumé, le problème de la navigation aérienne, dans un air tranquille, n'est résolu que par le ballon dirigeable, et dans des limites de vitesse qui ne permettent pas encore d'aborder les véritables conditions de la pra- tique; les aéroplanes et les oiseaux artificiels sont encore plus loin de la solution, et laissent entrevoir des dangers inévitables. Cependant des études sérieuses ont été faites, et parmi les cinquante-quatre Mémoires présentés au Concours, votre Commission a recherché le travail le plus sérieux de chaque groupe; elle n'avait pas l'espoir d'y rencontrer une solution quelque peu complète, et elle s'estime heureuse de pouvoir proposer à ( ii58 ) l'Académie de disposer de la libéralité de M. Penaud en trois parts égales, attribuées à MM. Gaston Tissaxdieu, Dcroy de Bruignac et V. Tatin, dont le présent Rapport a pour objet de lui faire connaître sommairenient les travaux. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX GENERAUX. PRIX MONTYON, ARTS INSALUBRES. (Commissaires : MM. Dumas, Schlœsing, Boussingault, Rolland ; Peligot, rapporteur.) La Commission des Arts insalubres de la fondation Montyon déclare qu'aucune des Communications qui lui ont été adressées cette année ne lui a paru de nature à mériter, quant à présent, une des récompenses dont elle peut disposer. PRIX TRÉMONT. (Commissaires : MM. Dumas, Breguet, Rolland, Daubrée; Bertrand, rapporteur.) La Commission décerne le prix Trémont à M. J. Morîn, pour l'ensemble de ses travaux et de ses inventions mécaniques. PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. Dumas, Hermite, Bonnet, Rolland; Pasteur, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de partager le prix Gegner de l'année i883 entre M. Eumond Lescarbadlt et M. Charles Rraaië. Celte proposition est adoptée. ( ii59) PRIX PETIT D'ORMOT. (Sciences mathématiques.) (Commissaires : MM. Bertrand, Hermite, O. Bonnet, Faye; C. Jordan, rapporteur.) L'Académie se trouve appelée à décerner, pour la première fois, l'nn des prix que la généreuse munificence de M. Petit d'Ormoy lui a permis de fonder. Les progrès remarquables accomplis depuis quelques années, et notam- ment en France, dans le domaine des Mathématiques pures, ont déter- miné la Commission à proposer à l'Académie de fixer son choix sur un géomètre. Plusieurs auraient été dignes de cet honneur; mais nous avons dû prendre celui que l'étendue de sa réputation, la maturité de son talent, le nombre et la variété de ses travaux désignaient plus particulièrement à nos suffrages. L'œuvre de M. Gaston Daiîbocx est trop étendue pour que nous es- sayions de l'analyser en détail, car elle se compose de plus de cent Mé- moires, dont le cercle embrasse presque toutes les branches du Calcul intégral et de la Géométrie, diverses parties de l'Algèbre et de la Mécanique. Tous ces travaux se distinguent par une extrême lucidité, par une profonde connaissance de toutes les ressources de l'Analyse, par une rare habileté à relier entre elles des questions en apparence distinctes, et à remonter aux véritables principes des théorèmes, pour leur donner toute la généra- lisation dont ils sont susceptibles; ils contiennent un grand nombre de ré- sultats nouveaux et importants, dont nous ne pouvons signaler ici qu'un petit nombre. Les premières recherches de M. Darboux ont eu pour objet la théorie des surfaces orthogonales, question sur laquelle les beaux théorèmes de Dupin et les travaux de MM. Bonnet et Serret avaient fortement attiré l'attention des géomètres. On connaissait depuis longtemps un système de ce genre, formé de surfaces homofocales du second ordre. La découverte d'un sys- tème analogue, faite simultanément par M. Darboux et par M. Moutard, excita un vif intérêt. Un peu plus tard, M. Darboux, généralisant le pro- blème pour l'étendre aux fonctions d'un nombre quelconque de variables, forma les équations aux dérivées partielles analogues à celle que M. Bonnet avait donnée pour le cas des surfaces, et qui sont la condition nécessaire et suffisante pour que la question admette une solution. Il fit voir en outre c. R., i884, 1" Semestre. ( T. XCVllI, N° i8.) ï 5 I ( ii6o ) que d'un système orthogonal à n variables on peut déduire un système ana- logue à n — i variables; théorème important, qui permettait de tirer du système déjà connu à cette époque une infinité de systèmes nouveaux. Enfin, comme corollaire de ces recherches, il détermina les lignes de cour- bure des surfaces tétraédrales de Lamé. Dans un autre Mémoire, Sur les systèmes linéaires de coniques et de surfaces du second ordre, il a également déterminé les lignes asymptotiques d'un grand nombre de surfaces (surfaces de Steiner, surface des centres de l'el- lipsoïde, surfaces tétraédrales, etc.). Les théorèmes célèbres de Poncelet et de Chasles sur les polygones in- scrits et circonscrits à des coniques ont été pour M. Darboux l'occasion d'une nouvelle et importante série de recherches. Il en donne une démonstration nouvelle, montre leur liaison avec la théorie de la trans- formation des fonctions elliptiques, et enfin les étend aux polygones inscrits dans un ellipsoïde. Nous devons citer encore, parmi les travaux géométriques de M. Dar- boux, un Mémoire justement remarqué sur les groupes de points, de cercles et de sphères ; une élégante application des fonctions elliptiques à l'étude des déformations d'un quadrilatère articulé; un Ouvrage sur les théorèmes d'Ivory; un autre livre plus étendu, intitulé : Sur une classe remarquable de courbes et de surjaces algébriques et sur la théorie des imagi- naires. Ce dernier Ouvrage et les notes qui l'accompagnent ont été très favorablement appréciés par les géomètres les plus éminents, et con- tiennent une foule de résultats remarquables. Nous nous bornerons à signaler une méthode nouvelle et très simj)le pour former l'équation diffé- rentielle des surfaces applicables sur une surface donnée, et cette propo- sition que les coordonnées d'une surface du troisième ordre (et plus gé- néralement d'une surface cyclide) peuvent s'exprimer par des fonctions hyperelliptiques de deux paramètres variables. L'analogie de ce dernier résultat avec le célèbre théorème de Clebsch sur les courbes du troisième ordre suffit à en faire ressortir l'importance. Enfin, M. Darboux a publié récemment de nombreuses recherches sur la théorie des surfaces, et notamment sur la détermination des surfaces qui admettent une représentation sphérique doiniée. Nous venons de citer sommairement quelques-uns des services rendus à la Géométrie par les travaux de M. Darboux. Ceux qu'il a rendus au Calcul intégral ne sont pas moins considérables, Nous signalerons tout d'abord un ^lémoire important sur les fonctions { "6. ) discontinues, où il soumet à une analyse approfondie les principes de h théorie des fonctions, et établir, entre autres, une proposition remarquable, qui permet de définir de la manière la plus nette la condition d'intégrabi- lité d'une fonction. Plusieurs autres Mémoires sont consacrés aux développements en série. M. Darboux y donne une démonstration nouvelle de la convergence des développements suivant les fonctions de Laplace, ou les polynômes de Le- gendre. Il a établi un peu plus tard d'autres développements plus généraux suivant les polynômes de Jacobi, en se fondant sur l'expression asympto- tique qu'il avait trouvée pour ces polynômes. Les équations différentielles où les variables se trouvent mêlées, et qui ne se ramènent pas à la forme homogène on linéaire, ont été jusqu'à ce jour peu étudiées. Une équation remarquable, intégrée par Jacobi, était restée jusque-là isolée. M. Darboux a montré qu'elle constitue le premier terme d'une classe étendue d'équations différentielles, dont on pourra écrire l'intégrale générale toutes les fois qu'on aura réussi à obtenir des intégrales particulières algébriques en nombre suffisant. Cette importante proposition permet de construire une foule d'équations différentielles dont l'intégrale générale s'obtienne, pour ainsi dire, à la simple vue. M. Darboux a fait cette remarque simple, mais importante, qu'une équa- tion différentielle n'admet d'intégrale singulière que dans des cas exception- nels, et que la méthode indiquée avant lui pour déterminer l'intégrale sin- gulière en partant de l'équation différentielle fournit en général le lieu des points singuliers des courbes intégrales, et non leur enveloppe. Il a encore montré que, si un système d équations linéaires admet une intégrale algébrique, il admettra également comme intégrale tous ses co- variants. L'Académie avait proposé, il y a quelques années, comme sujet du grand prix de Mathématiques, l'étude des solutions singulières des équations aux dérivées partielles du premier ordre. Le Mémoire transmis par M. Darboux en réponse à cette qsiestion et couronné par l'Académie est une œuvre considérable. Il contient, entre autres résultats, la fixation précise des ca- ractères des solutions singulières; la détermination des règles qui permet- tent de les déduire directement de l'équation différentielle; l'étude des relations de contact qui existent entre cette solution et les autres intégrales complètes ou générales; enfin l'extension aux équations aux dérivées par- tielles de la méthode d'intégration par différentiation. Dans un travail antérieur, sur les équations aux dérivées partielles du ( Il62 ) second ordre, M. Darboux avait indiqué un procédé nouveau d'intégration qui supplée à la méthode de Monge lorsque celle-ci n'est pas applicable, et permet de déterminer l'intégrale, toutes les fois qu'elle ne contient pas de signe d'intégration. Nous citerons en terminant, parmi les travaux de M. Darboux qui ne rentrent pas dans le cercle habituel de ses études, ses Mémoires sur les formes quadratiques, sur la théorie du choc, sur l'équilibre astatique; luie analyse ingénieuse des principes sur lesquels est fondée la démonstration du parallélogramme des forces, etc. Quelque incomplet que soit le résumé précédent, il nous paraît suffire à justifier la proposition faite à l'unanimité par la Conimission de décerner le prix Petit d'Ormoy à M. Gasion Darboux, pour l'ensemble de ses travaux mathématiques. Cette proposition est adoptée, PRIX PETIT D'ORMOY, (Sciences naturelles.) (Commissaires : MM. H.-Milne Edwards, Duchartre, de Quatrefages, Hébert; Emile Blanchard, rapporteur.) Pour la première fois, l'Académie est appelée à décerner un prix d'une importance considérable, tout particulièrement affecté aux Sciences na- turelles. On le doit à la généreuse pensée d'un ami de la Science, M. Petit d'Ormoy. Après avoir considéré différents travaux très recommandables de nos naturalistes les plus distingués, la Commission a fixé son choix sur l'œuvre de M. Henri Filhol, à raison d'études poursuivies avec une grande per- sévérance et beaucoup de sagacité. C'est un ensemble d'Ouvrages et de Mémoires sur les Mammifères qui habitaient le sol de la France durant la période de l'éocène supérieur et du miocène inférieur. Des fouilles exécutées en divers gisements avec continuité ayant mis aux mains de l'auteur une multitude d'ossements du plus réel intérêt, des re- constitutions remarquables ont été opérées. Les dépôts de phosphorites du Quercy ont été explorés pendant une longue suite d'années avec un merveilleux succès. M. Filhol n'a pas seu- lement recueilli les restes des grandes espèces, mais encore ceux des plus petits Mammifères: Rongeurs, Insectivores, Chéiroptères. ( "63) On en tire, dès à présent, une vue nouvelle qui prendra une extrême importance, quand elle aura été complètement vérifiée. Il y a des indices que des Chauves-Souris des temps éocène et miocène existent encore aujourd'hui sur quelques points du globe. Ces animaux, grâce à leurs puissants moyens de locomotion, auraient échappé aux cataclysmes qui ont anéanti les Mammifères terrestres. Les recherches effectuées à Saint-Gérand-le-Puy, dans le département de l'Allier, et à Ronzon, dans le département de la Haute-Loire, ont amené la découverte de nombreuses espèces. Ainsi M. Filhol a observé des Car- nassiers très différents de ceux qui existent de nos jours; il a rencontré des types qui paraissent établir la transition entre des groupes qui, d'après la considération seule des espèces actuelles, semblent très nettement sé- parés; parla comparaison d'une multitude de pièces appartenant à une même espèce, il a reconnu dans le système dentaire une variation qui dé- passe, dans une large mesure, ce qu'on avait constaté à cet égard chez des animaux sauvages. En résumé, M. Filhol a fait revivre, avec des proportions qui n'avaient pas été soupçonnées, la faune des Mammifères habitant nos contrées pen- dant une longue période de l'époque tertiaire : faune offrant une diversité de types, une richesse d'espèces, une abondance d'individus comme on en trouve peu d'exemples aujourd'hui, même dans les régions du monde les plus favorisées de la nature. Les travaux de Paléontologie de M. Filhol, on le voit, étaient bien suffi- sants pour déterminer la Commission en faveur de ce naturaliste. Il faut cependant rappeler que M. Filhol, atiaché en 1874 à !a Mission qui devait suivre le passage de Vénus à l'île Campbell, a fait une remarquable ex- ploration de cette terre. Ses recherches sur sa constitution géologique jet- tent une vive lumière sur les phénomènes qui se sont accomplis sur ce point des régions australes. Ses observations, relatives à la flore et à la faune, méritent une attention spéciale. Dans la partie zoologique, on remarque, sur un des plus singuliers types de la classe des Oiseaux, les Manchots, une étude de la charpente osseuse et du système vasculaire dont la portée est considérable. Si rapide que soit ce Rapport, il justifie d'une manière complète, croyons- nous, la résolution, prise à l'unanimité parla Commission, de décerner le prix Petit d'Ormoy à M. Henri Filhol. ( Ti64 ) PRIX PETIT D'ORMOY. L'Académie, conformément à la décision prise par elle, d'employer chaque année la portion disponible des fonds Petit d'Ormoy à des récom- penses méritées en dehors des programmes proposés à l'avance, décerne une médaille d'honneur à MM. Parfait, Antoine, Jacquet, Bourget, GiBORT, Vincent, Huas, Robinet de Plas, II. Fii.hol, P. Fischer, de FoLiN, Marion, E. Perrier, L. Vaillant, Ch. Brongniart, G. Poirault, qui ont pris part à l'expédition scientifique du Talisman, dirigée par M. Alphonse Milne-Edwards. Une médaille est également décernée à chacun des savants qui, pendant l'année i883, ont pris part, à la baie Orange et à bord du navire la Ro- manche, aux travaux de l'expédition du cap Horu : MM. Martial, Codr- celle-Senecil, Payen, Lephay, Le Cannelier, Hyades, Doze, de Lajarte, DE Carfort, de la Monneraye, Hahn, Féart, Lebrun, Hariot et Sauvinet recevront chacun un exemplaire de la médaille. PRIX FONDE PAR M"" la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale ayant autorisé l'Académie des Sciences à ac- cepter la donation, qui lui a été faite par M""* la Marquise de Laplace, d'une rente pour fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des Ouvrages de Laplace, qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'École Polytechnique, Le Président remet les cinq Volumes de Va Mécanique céleste, VExposilion du Système du monde et le Traité des Probabilités à M. Bateau (Augiiste- Camille-Edmond), né à Royan (Charente-Inférieure), lei3 novembre i863, et entré, en qualité d'Élève-Ingénieur, à l'École des Mines. ( ii65 ) PROGRAMME DES PRIX PROPOSÉS rOlR LES ANNÉES I88i, 1885, 1886, 1887 ET 1893. GEOMETRIE. PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année 1884.) L'Académie propose pour sujet du prix qu'elle décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de l'année 1884, la question suivante : La découverte des lignes de courbure, sur une surface quelconque, a été proposée par Monge en 1781 [Mémoires de l'Académie des Sciences) dans un Mémoire intitulé : Théorie des déblais et remblais. Deux volumes équivalents étant donnés, les décomposer en parcelles infini- ment petites se correspondant deux à deux suivant une loi telle que la somme des produits des chemins parcourus en Iramportant chaque parcelle sur celle qui lui correspond par le volume de la parcelle transportée soil wi minimum. La théorie des lignes de courbure est présentée par l'illustre géomètre comme une remarque incidente dans l'étude de ce problème, qui jusqu'ici n'a été résolu dans aucun cas. L'Académie propose pour sujet du prix, soit l'étude générale de ce pro- blème des déblais et remblais, soi l la solution dans un cas simple choisi par l'auteur du Mémoire. Les Ouvrages manuscrits destinés au Concours seront reçus au Secréta- riat de l'Institut jusqu'au i^juin i884; ils devront être accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. Le prix sera une médaille de la valeur àe trois mille francs. ( ii66 ) PRIX FRANCOEUR. Un Décret en date du i8 janvier i883 autorise l'Académie à accepter la donation qui lui est faite par M™*' veuve Francœur, pour la fondation d'un prix annuel de mille francs qui sera décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux utiles au progrès des Sciences maihématiques pures et appliquées. Les Mémoires manuscrits ou imprimés seront reçus jusqu'au i" juin de chaque année. MÉCANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINÉ A RÉCOMPENSER TODT PROGRÈS UE NATURE A ACCROITRE l'eFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES, L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa séance publique de l'année 1884. Les Mémoires, plans et devis, manuscrits ou imprimés, devront être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le i*"^ juin. PRIX PONCELET. Par Décret en date du 22 août 1868, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite, au nom du Général Poncelet, par M™^ Veuve Poncelet, pour la fondation d'un prix annuel destiné à récompen- ser l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le jugement de l'Académie. Le Général Poncelet, plein d'affection pour ses Confrères et de dévoue- ment aux progrès de la Science, désirait que son nom fût associé d'une manière durable aux travaux de l'Académie et aux encouragements par les- ( "67 ) quels elle excite l'émulation des savants. M"' Veuve Poncelet, en fondant ce prix, s'est rendue l'interprète fidèle des sentiments et des volontés de l'il- lustre Géomètre. Le Prix consiste en une médaille de la valeur de deux mille francs. Une donation spéciale de M""^ Veuve Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des OEuvres complètes du Général Poncelet. PRIX MONTYON. M. de Montyon a offert une rente sur l'État pour la fondation d'un ^n'x annuel en faveur de celui qui, au jugement de l'Académie des Sciences, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instru- ments utiles aux progrès de l'Agricullure, des Arts mécaniques ou des Sciences. Le prix consiste en une médaille de la valeur de sepl centi francs. PRIX PLUMEY. Par un testament en date du lo juillet iSSg, M. J.-B. Plumey a légué à l'Académie des Sciences vingt-cinq actions de la Banque de France « pour » les dividendes être employés chaque année, s'il y a lieu, en un prix à » l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute " autre invention qui aura le plus contribué au progrès de la navigation à » vapeur. » En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera citaque année, dans sa séance publique, une médaille de la valeur de deux mille cinq cents francs au travail le plus important qui lui t>era soumis sur ces matières. PRIX DALMONT. Par son testament en date du 5 novembre i863, M. Dalmont a mis à la charge de ses légataires universels de payer, tous les liois ans, à l'Acadé- C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIII, N° 18.) '52 ( 1,68 ) uiie des Sciences, une somme de trois mille francs, pour être remise à celui de MM. les Ingénieurs des Ponts et Chaussées en activité de service qui lui aura présenté, à son choix, le meilleur travail ressortissant à l'une des Sections de cette Académie. Ce prix triennal de trois mille francs doit être décerné pendant la période de trente années, afin d'épuiser les trente mj7/e /rancs légués à l'Académie, d'exciter MM. les ingénieurs à suivre l'exemple de leufs savants devanciers, Fresnel, Navier, Coriolis, Cauchy, de Prony et Girard, et comme eux ob- tenir le fauteuil académique. Un Décret en date du 6 mai i865 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera le prix fondé par M. Dalmont dans sa séance publique de l'année i885. PRIX FOURNEYRON. L'Académie des Sciences a été autorisée, par décret du 6 novembre 1867, à accepter le legs, qui lui a été fait par M. Benoit Fourneyron, d'une somme de cinq cents francs de rente sur l'État français, pour la fondation d'un prix de Mécanique appliquée, à décerner tous les deux ans, le fondateur laissant à l'Académie le soin d'en rédiger le programme. En conséquence, l'Académie propose pour sujet du prix Fourneyron, qu'elle décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de l'année i885, la question suivante : Etude théorique et pratique sur les accumulateurs hy- drauliques et leurs applications. Les pièces de concours, manuscrites ou imprimées, devront être dé- posées au Secrétariat de l'Institut avant le i*'^juin i885. ( "69) ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. La médaille fondée par Jérôme de Lalande, pour être accordée anmielle- ment à la personne qui, en France ou ailleurs, aura fait l'observation la plus intéressante, le Mémoire ou le travail le plus utile au progrès de l'Astro- nomie, sera décernée dans la prochaine séance publique, conformément à l'arrêté consulaire en date du i3 floréal an X. Ce prix consiste en une médaille d'or de la valeur de cinq cent quarante francs, PRIX DAMOISEAU. Question proposée pour i86g, remise à 187?,, à 1876, à 1877, à 1879, à 1882, et enfin à i885. .Un Décret en date du 16 mai i863 a autorisé l'Académie des Sciencesà accepter la donation qui lui a été faite par M"* la Baronne de Damoiseau, d'une somme de imu/t mille jrancs, « dont le revenu est destiné à former le montant d'un prix annuel », qui recevra la dénomination de Prix Da- moiseau. Ce prix, quand l'Académie le juge utile aux progrès de la Science, peut être converti en prix triennal sur une question proposée. L'Académie rappelle qu'elle maintient au concours pour sujet du prix Damoiseau qu'elle doit décerner en i885 la question suivante : « Revoir la théorie des satellites de Jupiter; discuter les observations tt en 1) déduire les constantes quelle renferme, et particulièrement celle qui fournil » une détermination directe de la vitesse de la lumière; enfin construire des » Tables particulières pour chaque satellite. » Elle invite les concurrents à donner une attention particulière à l'une des conditions du prix, celle qui est relative à la détermination de la vi- tesse de la lumière. ( U70 ) Le prix sera une médaille de la valeur de dix mille francs. Les Mémoires seront reçus jusqu'au i*''juin i885. PRIX VALZ. M"'* Veuve Valz, par acte authentique en date du 17 juin 1874, a fait don à l'Acadéniie d'une somme de dix mille francs, destinée à la fondation d'un prix qui sera décerné Inus les ans à des travaux sur l'Astronomie, conformément au prix Lalande. Sa valeur est de quatre cent soixante francs. L'Académie a été autorisée à accepter cette donation par Décret en date du 29 janvier iB^S. Elle décernera, s'il y a lieu, le prix Valz de l'année 1884 à l'auteur de l'observation astronomique la plus intéressante qui aura été faite dans le courant de l'année. PHYSIQUE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Prix du Budget.) Question proposée pour l'année i884- La Commission chargée de présenter un sujet de prix pour les Sciences Mathématiques a proposé la question suivante : « Perfectionner en quelque point important la théorie de l'application de » l'électricité à la transmission du travail. » Le prix consistera en une médaUle de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires devront être remis au Secrétariat avant le i" juin 1884 ; ils porteront une épigraphe on devise, répétée dans un billet cacheté qui contiendia le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si la pièce à laquelle il appartient est couronnée. { II7I ) GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Prix du Bui maladie. ^ ( ii8a ) On onfin « Ddrniivrir une proplij'Iaxie cerlniiie, et aussi évidente '. oitf! bf;:;/^ M r. PRIX DUSGATE. M. Dusgale, par testament en date du 1 1 janvier 1872, a légué à l'Acadé- mie des Sciences cinq cents francs de rentes françaises Irnis pour cent sur rÉlat,pour, avec les arrérages annuels, fonder un prix c\e deux mille cinq cents francs, à délivrer tous les cinq ans à l'auteur du meilleur Ouvrage stu' les signes diagnostiques delà mort et sur les moyens de prévenir les inhu- , . .,, .Jihao;:i *ol Kiikimm iiif) ii/.VB-jJ ae. .sari' mations précipitées. ' Un Décret du 27 novembre 1874 a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle annonce qu'elle décernera le prix Dusgate, pour la seconde fois, s'il y a lieu, dans sa séance publique de l'année i885. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au i" juin. PRIX LALLEMAND. Par un testament en date du 2 novembre i852, M. C.-F. Lallemand, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie dps Sciences une somme de cinquante mille Jrancs dont les intérêts annuels doivent être employés, en son nom, à « récompenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots «. C. R., iSS'i, I" Semestre. (T. XCVIII, N» 18.) I •^ » ( it84 ) Un Décret en date du 26 avril i855 a autorisé l'Acadéinie à accepter ce legs, dont elle n'a pu bénéficier qu'en 1880; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera annuellemenlle prix Lallemand, dont la valeur est fixée à dix-huit cents francs. Les travaux destinés au Concours devront être envoyés au Secrétariat avant le 1^' juin. PHYSIOLOGIE. PRIX lAIONTYON, PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. M. de Montyon, par deux donations successives, ayant offert à l'Aca- démie des Sciences la somme nécessaire à la fondation d'un prix annuel de Physiologie expérimentale, et le Gouvernement l'ayant autorisée à accepter ces donations, elle annonce qu'elle adjugera annuellement une médaille de la valeur de sept cent cinquante francs à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra répondre le mieux aux vues du fondateur. PRIX L. LACAZE. Voir page 1 1 7 1 , GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. Par un testament en date du 3 novembre 1 873, M. Claude Gay, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une rente perpétuelle de deux mille cinq cents francs, pour un prix annuel de Géographie physique, conformément au programme donné par une Commission nommée à cet effet. En conséquence, l'Académie propose pour sujet du prix qu'elle décer- nera, s'il y a lieu, en i884, le programme dont l'énoncé suit : ( ii85 ) « Montrer }>ar des Jails précis comment les caractères lopograpltiqites du » relief du sol sont une conséquence de sa conslilulion géologique, ainsi que !) des actions qu'il a subies. Directions que l'on peut discerner dans les traits )) généraux du modelé. Prendre de préjérence les exemples en France. » Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*^' juin 1884. PRIX GAY. (Question proposée pour l'année i885.) « Mesure de l'intensité de la pesanteur par le pendule. « Exposé critique des méthodes et des appareils oscillants employés .) pour la mesure de l'intensité absolue ou relative de la pesanteur. « Avantages et imperfections du pendule à réversion. Peut-on le mettre « à l'abri des causes d'erreurs qu'il comporte? » Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au l'^'juin i885. PRIX GENERAUX. PUIX. MONTYON, ARTS INSALUBRES. Conformément au testament de M. Auget de Montyon et aux Ordon- nances royales des 29 juillet 1821, 2 juin iSaS et aS août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des ouvrages ou des découvertes qui seront jugés les plus utiles à Vart de guérir, et à ceux qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie, ou qui diminueraient les dan- gers des diverses professions ou arts mécaniques. ( ii86 ) Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfailemenl délevminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée : dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du Concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au Concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. PRIX CUVIER. La Commission des souscripteurs pour la statue de Georges Cuvier ayant offert à l'Académie une somme résultant des fonds de la souscription restés libres, avec l'intention que le produit en fût affecté à un prix qui porterait le nom de Cuvier, et serait décerné tous les trois «ns à l'Ouvrage le plus re- marquable, soit sur le règne animal, soit sur la Géologie, le Gouvernement a autorisé cette fondation par une Ordonnance en date du 9 août iS'6g. L'Académie annonce qu'elle décernera, s'il y a lieu, le prix Cuvier dans sa séance publique de l'année i885,à l'Ouvrage qui remplira les conditions du Concours, et qui aura paru depuis le 1*'' janvier 1881 jusqu'au 3j décembre 1884. Le prix Cuvier consiste en une médaille de la valeur de quinze cents francs, PRIX TRÉMONT. M. le baron de ïrémont, par son testament en date du 5 mai 1847» a légué à l'Académie des Sciences une somme annuelle de onze cents francs, pour aider dans ses travaux tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire « pour atteindre un but utile et glo- rieux pour la France ». Un Décret, en date du 8 septembre i856, a autorisé l'Académie à accepter celte fondation. En conséquence, l'Académie annonce que, dans sa séance publique de l'année (884, elle accordera la somme provenant du legsTrémont, à titre ( ii87 ) d'encouragement, à tout « savant, ingénieur, artiste ou mécanicien » qui, se trouvant dans les conditions indiquées, aura présenté, dans le courant de l'année, une découverte ou un perfectionnement paraissant répondre le mieux aux intentions du fondateur. PRIX GEGNER. M. Jean-Louis Gegner, par testament en date du 12 mai 1868, a légué à l'Académie des Sciences « un nombre d'obligations suffisant povu- former le capital d'un revenu annuel de quatre mille francs, destiné à soutenir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des progrès des sciences positives « . L'Académie des Sciences a été autorisée, par Décret en date du 2 oc- tobre 1869, à accepter cette fondation. PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU. Par un testament en date du 1 7 août 1 872, M"^ Veuve Delalande-Guérineau a légué à l'Académie des Sciences une sonune réduite à dix mille cinq francs, pour la fondation d'un prix à décerner tous les deux ans « au vo/acjeur » français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à » la France ou à la Science » . Un Décret en date du 25 octobre i8n3 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera, en conséquence, le prix Delalande-Guérineau dans sa séance publique de l'année 1884. Le prix consiste en une médaille de la valeur de mille francs. Les pièces de Concours devront être déposées au Secrétariat de l'Institut avant le 1" juin, PRIX JEAN REYNAUD. M™* Veuve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a, par acte en date du 23 décembre 1878, fait donation à l'Institut de ( ii88 ) France d'une rente sur l'Etat français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera successivement décerné par les cinq Académies a au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans ». « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- ) iiale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. » Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du Concours. )) Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun » Ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera 1) délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artistique. » Un Décret en date du 25 mars 1879 a autorisé l'Institut à accepter cette généreuse donation. En conséquence, l'Académie des Sciences annonce qu'elle décernera le prix Jean Reynaud, pour la seconde fois, dans sa séance publique de l'année 1886. PRIX JÉRÔME PONTI. M. le chevalier André Ponti, désirant perpétuer le souvenir de son frère Jérôme Ponti, a fait donation, par acte notarié du 11 janvier 187g, d'une somme de soixante mille lires italiennes, dont les intérêts devront être employés par l'Académie « selon qu'elle le jugera le plus à propos pour encourager les Sciences et aider à leurs progrès » Un Décret en date du i5 avril 1879 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter cette donation; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera le prix Jérôme Ponti, tous les deux ans, à partir de l'année 1882. Le prix, de la valeur de trois mille cinq cents francs, sera, accordé à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i^'juin 1884. PRIX PETIT D'ORMOY. Par son testament, en date du 2/^ juin 1875, M. A. Petit d'Ormoy a institué l'Académie des Sciences sa légataire universelle, à charge par elle ( iiSp ) d'employer les revenus de sa succession en prix et récompenses attribués suivant les conditions qu'elle jugera convenable d'établir, moitié à des travaux théoriques, moitié à des applicatioas de la Science à la pratique, médicale, mécanique ou industrielle. Un Décret, en date du 20 février i883, a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Ormoy, elle décernera tous tes deux ans, à partir de l'an- née i883, un prix de dix mdle francs pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille francs pour les Sciences naturelles. Les reliquats disponibles de la fondation pourront être employés par l'Académie en prix ou récompenses, suivant les décisions qui seront prises à ce sujet. PRIX FONDÉ PAR M"' LA MARQUISE DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par Madame la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des Ouvrages de Laplace. Ce prix est décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'École Polytechnique. ( iiQO ) CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvrages envoyés aux Concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Par une mesure générale prise en ]865, l'Académie a décidé que la clôture des Concours pour les prix qu'elle propose aurait lieu à la même époque de l'année, et le terme a été fixé au premier jci\. Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des récompenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. LECTURES. M. J. Bertrand lit les Éloges historiques de MM. Charles et Henri Sainte-Claire Deville, Membres de l'Académie, par M. J.-B. Dumas, Secrétaire perpétuel, et l'Éloge de M. Victor Puiseux, Membre de l'Aca- démie. J. B. ( "9' ) TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PROPOSÉS DANS LA SÉANCE DU LUNDI 5 MAI 1884. TABLEAU DES PRIX DÉCERNÉS. ANNÉE 1883. Prix Frascoecr M. Emile Barbier GÉOMÉTRIE. — Le prix est décerné ioS3 MÉCANIQUE. Prix extraordinaire de six mille fr\scs. Progrès de nature à .iccroître l'cCficacité de nos forces navales. Le prix est parta{;é. La Commission accorde à M. Taurines une somme de trois mille francs; à M. Germain, une somme de deux mille francs, et il M. yl. {le Magnac, une somme de mille francs. . . Prix Poncelet. — Le prix est décerné à M. G.-H. Halplieit Prix Montyon. — Le prix est partagé entre M. Léon Francq et M. L. Renouf. Prix Plumev. — Le prix est décerné h M. Jac- quemier Prix Fourneyros. — Le prix est décerné à M. Marcel Deprez ASTRONOMIE. Prix Lalande. — La valeur intégrale du prix est accordée à chacun des savants suivants : MM. Bouquet de la Grre, de Bernardièrcs, Coiircelle-Seneuil, Fleuriais, Hatl, Perrotin, Bassot^ Bigourdan et Callandrean Prix Val/.. — Le prix est décerné à M. Ste- phan 10^-3 1091 1091 i"9'i 1095 locG 1097 Prix Lacaze. • Becquerel , PHYSIQUE. ■ Le prix est décerné à M. Henri 1098 STATISTIQUE. PrixMoxtvon — Le prix est décerné à M. Ch. JVicolas. 11 est accordé une mention hono- rable à M. Arsène Thévenoc CHIMIE. Prix Jecrer. — Le prix est décerné à M. Etard. 1102 Prix Lacaze. — Le prix est décerné à M. L, Cailletet i loG GÉOLOGIE. Grand prix des Sciences physiques. — Descrip- tion géologique d'une région de la France ou de l'Algérie. Le prix est décerné h M. Fontannes. Un deuxième prix de deux mille francs est accordé à M. Peron.. 109 BOTANIQUE. Prix Barbier. — Le prix est décerné a M. Joannès Chatiji 1 1 13 Prix Desmaziêres. — Le prix est décerné à MM. Bonnier et Mangin. La Commission accorde à M. Klein un encouragement de la valeur de cinq cents francs 11 16 Prix de la Fons-Mélicocq. — Le prix n'est pas décerné. 11 est accordé un encourage- ment de cinq cents francs à M. Ch. ila- snier 1118 C. R.. iS8'|. i' 109S Semestre. (T. XCVIII, K Prix Eordin. — Faire connaître, par des observations directes et des expéi'iences, l'influence qu'exerce le milieu sur la struc- ture des organes végétatifs, etc. Le prix est décerné à M. Costantin. La Commission accorde h l'auteur de l'Ouvrage inscrit sous le n° 1 un encouragement de la valeur de mille francs "9 AGRICULTURE. Prix MnnocvEs. — Le prix est décerné ii M. Duclaux 1 122 18.) ' ■'^'' ( I Pages. AKATOMIE ET ZOOLOGIE. Grand prix df.s Sciences pinsiorES. — Déve- loppement histologique des Insectes pen- dant leurs métamorphoses. Le prix est dé- cerné à I\I. H. f'taïïanes 1126 Prix Bordis. — Recherches relatives h la Pa- léontologie botanique ou zoologiqiie de la France ou de l'Algérie. Le pris est décerné à M. Grand'Eury ii3o Prix Savigny. — Le prix n'est pas décerné. . . 1 133 Prix Tiiore. — Le prix n'est pas décerné... ii33 MÉDECINE ET CHIRURGIE. Prix Moxtyon. — La Commission décerne trois prix de deux mille cinq cents IVancs chacun à MM. Consranrm Paul, H. Roger, E. Vallin, Elle accorde trois mentions ho- norables de quinze cents francs chacune à MM. Napias et Martin, à MM. L. Dtibar et Ch. Rémy, à M. P. Deiiucé, et cite honorablement dans le Rapport MM. Berne, A. Certes, Huchard, Polaillon, Real et Rossignol 1 1 3 '1 Prix Rrëant. — Un prix de cinq mille francs est décerné à M. Faiwel. La Commission décerne également, sur les reliquats du legs Bréant, un prix de dix mille francs à partager entre les membres de la mission Pasteur, MM. Strauss, Roux, Nocard et ThuilUer i i4o Prix Godard. — Le prix est décerné à M. Guelliot. Il est accordé une mention honorable à M. Desnos iif^h Prix Chaassier. — Le prix est décerné à M. Legrand du SauUe. La Commission ac- corde une mention honorable à M. Layet et à M. Luton i i^G Prix Lallemand. — Le prix n'est pas décerné. La valeur en est partagée entre MM. B. Bail et Aug. Voisin, a titre d'encouragement.. 1148 192 Pages, PHYSIOLOGIF. Prix Moxtïon, Physiologie expérimentale. — Le prix est décerné à M. Paul Regnard . . . ii5i Prix Lacaze. — Le prix est décerné h M. Biil- biani 1 132 LOCOMOTION AÉRIENNE. Prix Penaid. — Le prix est partagé également entre MM. Gaston Tissandier, Duroj de Bruignnc et V. Tatin PRIX génératix. Prix Montyon, Arts insalubres. — Le prix n'est pas décerné Prix Tricmost. — Le prix est décerné à M. /. Morin Prix Gecner. — Le prix est partagé entre MM. Edmond Lescarbault et Charles Brame. Prix Petit d'Ormoy, Sciences siATnÊMATioi'ES. — Le prix est décerné à M. Gaston Dar- bonx Prix Petit d'Ormoy, Sciences naturelles. — Le prix est décerné à M. Henri Filhol Prix Petit d'Ormoy. — Des médailles d'hon- neur sont décernées à MM. Parfait, An- toine, Jacquet, Bourget, Gibory, Huns, Robinet de Plas, H. Filhol, P. Fischer, de Folin, Marion, E. Perrier, L. Vaillant, Ch. Brongniart, G. Poirault, qui ont pris part à l'expédition scientifique du Talisman. II est également décerné une médaille d'honneur h chacun des savants suivants : MM. Martial, Courcelle-Seneuil, Payen, Lephay, Le Cannelier, Hyades, Doze, de Lajarte, de Carfort, de la Monneraye, Hahn, Fcart, Lebrun, Hariot et Sain'inet, membres de la mission scientifique du Cap Horn Prix Laplace. — Le prix est décerné à M. Râ- teau (Auguste-Camille-Edmond), sorti le premier, en i8S2,de l'École Polytechnique et entré à l'École des Mines ii.-).S II. JS II 58 ii58 1162 iiGi iG4 PRIX PROPOSES pour les années 1884, i885, 1886, 1887 el 1893. GÉOMÉTRIE. 1884. Prix Rordin. — Étude générale du pro- blème des déblais et remblais de Monge. . ii65 ISS'i. Prix Francoeur 1166 MÉCANIQUE. 1884. Prix extraordinaire de six mille francs. — Destiné à récompenser tout progrès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales i,gg 1884. Prix Poncelet , 166 1884. Prix Montyon 1884. Prix Plumey 1885. Prix Dalmsst 1885. Prix Fourneyron. — Étude théorique et pratique sur les accumulateurs hydrau- liques et leurs applications Il 67 1167 1 167 11G8 ( ^'93-) Pas ASTUOJNOMIE. 1884. Prix Lalasue i 1885. Prix Damoiseau. — Revoir la théorie des satellites de Jupiter i 1884. Prix Valz , PHYSIQUE. 1884. Grand prix des Sciences maiiiématiques. — Perfectionner en quelque poijit impor- tant la théorie de l'application de l'électri- cité à la transmission du travail i 1883. Grand prix des Sciences matuématiques. — Etude de l'élasticité d'un ou de plu- sieurs corps cristallisés, au double point de vue expérimental et théorique t 1885. Prix Bordin. — Rechercher l'origine de l'électricité de l'atmosphère et les causes du grand développement des phénomènes électriques dans les nuages orageux... 1885. Prix L. Lacaze STATISTIQUE. 1884. Prix Montïon 169 169 i-o 171 ITI CHIMIE. 1884. Prix Jeckcu. . . . 1885. Prix L, Lacaze. f;3 r.ÉOLOGIE. 1884. Prix Vaillant. — Nouvelles recher- ches sur les fossiles, faites dans une région qui, depuis un quart de siècle, n'a été que peu explorée, sous le rapport paléontolo- g'qi'« 1885. Prix Delesse. — Décerné à l'auteur d'un travail concernant les Sciences géolo- giques ou, à défaut, les Sciences minéra- logiques BOTANIQUE. 1884. Prix Barbier 1884. Prix Desmazièhes 1886. Prix de La Foss Mélicocq 1884. Prix Thore 1885. Prix Montagne. — - Décerné aux auteurs de travaux importants ajant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développe- ment ou la description des cryptogames inférieures AGRICULTURE. 1893. Prix Morocies ■174 1174 1 17a 1 i-G 1176 '77 ANATOMIE ET ZOOLOGIE. 1884. Prix Savigny 1 177 Conditions communes à tous les Concours Avis relatif au titre de Lauréat de V Académie Pages . 1884. Prix Tuore 1178 1884. Grand prix des Sciences phvsioces. — Étude du mode de distribution des ani- maux marins du littoral de la France.... 1178 1885. Grand prix des Sciences physiques. — Etude de la structure intime des organes tactiles dans l'un des principaux groupes naturels d'animaux invertébrés i ^79 1885. Pris Bordin. — • Etude comparative des animaux d'eau douce de l'Afrique, de l'Asie méridionale, de l'.Vustralie et des iles du grand Océan 1179 1885. Prix da Gama Maciiado. — Sur les par- ties colorées du système tëgumentaîre des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés 1 1 79 MÉDECI^E ET CHIRURGIE. 1884. Prix Montyos 1 1 So 1884. Prix Bréanï i iSi 1884. Prix Godard 1182 188'i. Prix Serres 1182 1887. Prix Cuacsmeh ii83 1885. Prix Dcsgate 1 183 1884. Prix Lallesiand i iS3 PHYSIOLOGIE. 1884. Prix Montvon, Puysiologie expérimen- tale 1 1 84 1885. Prix L. Lacaze i iS4 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. 188'i. Prix Gay. — Montrer par des faits l)récis comment les caractères topogra- phiques du relief du sol sont une consé- quence de sa constitution géologique, ainsi que des actions qu'il a subies. Directions que l'on peut discerner dans les traits gé- néraux du modelé. Prendre de préférence les exemples en l' rance 1885. Prix Gay. — Mesure de l'intensité de la pesanteur par le pendule 1184 iiS5 PRIX GÉNliaiAUX. 1884. Prix Montvon, Arts insalubres. 1885. Prix Cuvier 1884. Prix Trémo.nt 1884. Prix Gegner .... ,1 ivs ;■.. 1881. Prix Delalande-Guérineau 188G. Prix Jean Reynaud 1884. Prix Jérôme Ponti 1885. Prix Petit d'Ormoy 1884. Prix Laplace iiS5 11S6 1186 1187 1187 j 1S7 1188 iiSS 11S9 1190 1190 ( "94 ) TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSES POUR 1884, 1885, 1886, 1887 ET 1893. 1884 Paix BoBDiN. — Etude générale du problème des déblais et remblais de Monge. Pnix Francoevr. — Découvertes ou travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. Prix extraordinaire de six mille francs. — Pro- grès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. Prix Poncelet. — Décerné à l'auteur de l'Ou- vi'age le plus utile aux progrès des Sciences ma- thématiques pures ou appliquées. Prix Montyon. — Mécanique. Prix Pli'mey. — Décerné h l'auteur du perfec- tionnement des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus contribué au pro- grès de la navigation à vapeur. Prix Lalande. — Astronomie. Paix Valz. — Astronomie. Grand prix des Sciences mathématiooes. — Perfec- tionner en quelque point important la théorie de l'application de l'électricité à la transmission du travail. Prix Montïon. — Statistique. Prix Jecrer. — Chimie organique. Prix Vaillant. — Nouvelles 'recherches sur les fossiles, faites dans une région qui, depuis un quart de siècle, n'a été que peu explorée sous le rapport paléontologique. Prix Barbier. — Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans la Botanique ayant rapport h l'art de guérir. ' Prix Desmazières. — Décerné à l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryp- togamie. Prix Savicsv, fondé par M"« Letellier. — Dé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs. Prix Tuore. — Décerné alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe, et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. Grand prix des Sciences physiques. — Etude du mode de distribution des animaux marins du lit- toral de la France. Prix Montvon. — Médecine et Chirurgie. Prix Créant. — Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Godard. — Sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Prix Serres. — Sur l'embryologie générale ap- pliquée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. Prix Lallemand. — Destiné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au système ner- veux, dans la plus large acception des mots. Prix Montyon. — Physiologie expérimentale. Prix Gay. — Montrer par des faits précis com- ment les caractères topographiques du relief du sol sont une conséquence de sa constitution géolo- gique, ainsi que des actions qu'il a subies. Direc- tions que l'on peut discerner dans les traits gé- néraux du modelé. Prendre de préférence les exemples en France. Prix Montyon. — Arts insalubres. Prix Trémont. — Destiné à tout savant, artiste ou mécanicien auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. Prix Gegner.— Destiné à soutenir un savant qui se sera distingué par des travaux sérieux pour- suivis en faveur du progrès des Sciences positives. Prix Diilalande-Gcêrineaii. — Destiné au voya- geur français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services il la France ou à la Science. Prix Jérôme Ponti. — Décerné à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le dé- veloppement seront jugés importants pour la Science. Prix Laplace. — Décerné au premier élève sor- tant de l'École Polytechnique. iigS ) 188o Prix Dalmont. — Décerné aux ingénieurs des Ponts et Chaussées qui auront présenté à l'Aca- démie le meilleur travail ressortissant à l'une de ses Sections. Pkix Fourseïron. — Étude théorique et pratique sur les accumulateurs hydrauliques et leurs appli- cations. Prix Damoeseai.— Revoir lu théorie des satellites de Jupiter. Gbasd prix des Sciences mathématiques. — Étude de l'élasticité d'un ou de plusieurs corps cristal- lisés, au double point de vue expérimental et théorique. Prix Bordin. — Rechercher l'origine de l'élec- tricité de l'atmosphère et les causes du grand dé- veloppement des phénomènes électriques dans les nuages orageux. Prix L. Lacaze. — Dcceinc à l'auteur du meil- leur travail sur la Physique, sur la Chimie et sur la Piiysiologie. Prix Uelessb. — Décerné à l'auteur d'un travail concernant les Sciences géologiques ou, k défaut, les Sciences tninéralogiques. Prix Montagne. — Décerne aux auteurs de tra- vaux importants ayant pour objet l'Anatomie, la Physiologie, le développement ou la description des Cryptogames inférieures. Grand prix des Sciences puvsiques. — Étude do la structure intime des organes tactiles dans l'un des principaux groupes naturels d'animaux inverté- brés. Prix Bordin. — Étude comparative des animaux d'eau douce de l'Afrique, de l'Asie méridionale, de l'Australie et des lies du grand Océan. Prix daGama Maciiado. — Sur les parties colorées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Prix Duscate. — Décerné h l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort, et sur les moyens de prévenir les inhumations précipitées. Paix Gay. — Mesure de l'intensité de la pesan- teur par le pendule. Prix Cuvier. — Destiné à l'ouvrage le plus re- marquable soit sur le règne animal, soit sur la Géo- logie. Prix Petit d'Ormov. — Sciences mathématiques pures ou appliquées et Sciences naturelles. 1886 Prix de La Fons Mêlicocçi. — Décerné au meil- leur Ouvrage de botanique sur le nord de la France. Prix Jean Reynaud. — Décerné au travail le plus méritant qui se sera produit pendant une période de cinq ans. 1887 Prix Cualssicr. — Décerné à des travaux importants de Médecine légale ou de Médecine pratique. 1893. Prix Morogues. — Décerné à l'Ouvrage qui aura fait faire le plus grand progrès il l'Agriculture en France. ( "1)6 ) BULI.KTIN BlBMOUKAPHIgUE. Ouvrages reçus nANS la séanci; uu 21 avkil 1884. Le cliiiiiit actuel île Montiiellur comj)aré aux observations du siècle dernier ^ par M. Ed. Roche. Montpellier, ty|)o^r. Boehii), 1882; iii-4" relié. (Prt-- senlé par M. Faye.) Mémoires de Mathématiques etd'Aitronomie, publiés par Ed. Roche. Mont- pellier, 1 844-1 882; 1 vcl. iii-4° relié. (Fréspiiié par M. Faye.) Souvenirs d'une campagne dans le Levant. L'Egypte en t 882 ; par M. B. Gi- iiARD. Paris, Berger-Levrault, i884; in-S". Etudes comparatives de lactique navale; par M. Et. Farret. Paris, Berger- Levrault, 188;^; in-8". Annuaire de la Marine et des Colonies^ 1 884. Paris, Berger-Levrault, 1 884 ; iii-8°. Essai d'une théorie générale supérieure de Philosophie naturelle et de Tliermo- chiinie ; parE.DEhkVRiEK; 4*'fa^cicule. Paris, Bernard TiguoI, i884; in-8'^. Les machines dynamo-électriques ; par le prof. SylvanusP. Thompson. Trar duction par E. Boistel. Paris, Félix Alcan, i884; in-8°. Essai d'un règlement sur l'organisation et le fonctionnement du service des arbitres pendant les manœuvres d'automne d'un corps d'armée, pj-oposé par E. KoszARSKi. Paris, L. Bautloiu et C'^, i884; in-J2. Flora Batava. Figures et descriptions déplantes néerlandaises^ liv. aSg à 264. Leyde, de Breuk et Smils, 6 liv. in-4°. The Story ofthe Univeisit/ of Edinburgh during itsfirsl ihree kundredyears; by s/r Alexander Grant. LoikIod, Loiigmans, Green et C°, 1884 ; 2 vol. in-8° relié. (Deux exem|)laires.) Topographische en geologische heschrijving van een gedeelte van Sumatra's Weslkust, door R.-D.-M. Verbeek. Batavia, Landsprukkerij, i883; in-8°. OaVBAGES REÇUS UANS LA SKANCK DC 28 AVRIL lb84. Ministère de l'Agriculture. Direction de l' Agriculture. Compte leiulu des travaux du service du Phylloxéra; année i883, P.nis, liup. nationale, i884; in-S". f 'I97 ) Mémoires de l' Àcniiémie des Sciences, Belles-Lellres el Arls de Lyon. Classe des Sciences; t. XXVI. Paris, J.-B. Baillière, Lynn, Ch. Paliid, i883-i884; in-S". Rapport sur In siUtation de In pisciculture à t'élranger d'aprèi les documents recueillis à rexposition internationale de produits et d'engins de pêche de Berlin en 1880; par M. C. Raveret-Wattel, Paris, au siège de la Société d'accli- matation de France, 1884; in-8°. De l'extérieur du cheval; par MM. A. Goiibaux et G. Barrier; IIP Partie. Paris, Asselin et 0% i88/f; in-8''. Note sur le parc national de Vellowslone, aux Etals-Unis; par M. Ch. Jolt. Paris, Rougier et C'% i884;br. ïn-S". Calendrier hislorial le formé ,■ par Ch.-L. Frossard. Paris, Ch. Maréchal et Montorier, 188/4; br. in-8°. Théorie des mouvements diurne, annuel et séculaire de l'axe du monde; par F. Folie, Bruxelles F. Hayez, i884; in-4°. Des méthodes d'approximation pour les équations différentielles, lorsqu'on commit une première valeur approchée. Mémoire inédit de J.-A.-N. Caritat marquis de Condorcet, publié avec une Notice sur sa vie et ses écrits mathé- matiques; par M. C. Henry. Rome, i884; in-4°. (Extrait dn Bullettino di Bi- bliografia e di Sloria délie Scienze matemaliche e fisiche.) Rapport sommaire sur l'éruption du Krakalau, les 26, 27 et 28 août i883 ; par R.-D.-M. Verbeer. Buitenzorg, i884; br. in-8°. (Extrait àes Archives néerlandaises. ) Jeta mathematica, journal rédigé par G. Mittag-Leffler; t. III, n" 4. Stockholm, Beijer; Paris, Hermann, i884; in-4°. (Présenté par M. lier- mite.) California slate mining bureau. Jhird anmial report ofthe stale mineralogist for ttte year ending june i, 1 883. Sacramento, James J. Ayers, i883; in-8''. Narrative of the portuguese Embassy to Abyssinia during theyears 1 520-i 527 ; by Father Franscisco Alvarez. Translated f'rom the portuguese, and edited with Notes and an Introduction, by lord Stanley of Alderley. London, printed for the Hakluyt Society, 1881 ; in-8° relié. Proceedings of the Birmingham philosopliical Society ; vo\. m, part. I. II Birmingham, i88i-i883; 2 vol. in-8°. m an.?.?,-! im/.nvi COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 12 MAI 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. M. le Président annonce à l'Académie la |)erte douloureuse qu'ellevient de faire dans la personne de M. Adolphe JFiirtz, Membre de la Section de Chimie, décédé le 12 mai 1884. Les obsèques doivent avoir lieu le i5 mai, M. le Président, après s'être fait l'interprète des regrets des Membres de l'Académie, propose de lever immédiatement la séance. DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES DE M. ÏÏURTZ. Discours de M. Friedel, AU NOM DE l'académie DES SCIENCES. « Messieurs, » Ce n'est pas sous le coup d'une profonde douleur, et devant cette tombe encore ouverte qui renferme la dépouille du meilleur des maîtres, qu'il m'est possible d'apprécier dignement les travaux de M. Wurtz et l'influence puissante qu'il a exercée sur la Science. En un pareil moment, C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVUI, N° 19.) ^ ^^ ( 1200 ) le savant disparaît en quelque sorte derrière l'homme, et ce qui parle le plus haut, ce sont les souvenirs du cœur. » C'est le maître et l'ami qui se dresse devant nous, tel qu'il était il y a quelques jours à peine, avant d'avoir été foudroyé en pleine vigueur, et lorsque nous comptions nous appuyer longtemps encore sur l'élévation de ses sentiments, sur la droiture de son caractère, sur l'étendue et la pé- nétration de son intelligence. )) Il nous semble entendre sa parole chaude et éloquente, toute péné- trée de l'amour de la Science et qui savait si bien en communiquer la flamme à ses auditeurs. ) Nous le voyons dans son laboratoire, accueillant avec une bienveil- lance infatigable le plus humble de ses élèves, s'intéressant à ses travaux, à ses idées, ne dédaignant pas de discuter avec lui comme avec un égal, travaillant lui-même pour ainsi dire à découvert et de manière à faire pro- fiter de son travail ceux qui l'entouraient, semant les idées à pleine main, aussi heureux et fier d'une découverte faite par l'un de ses élèves qu'il était modeste pour les siennes propres. » Avec lui, la Science la plus élevée se faisait accessible et aimable ; le travail, qui lui avait toujours été facile, semblait le devenir pour les autres, et le devenait en réalité par la part qu'il y prenait. M Ouvert à toutes les idées neuves, à toutes les hardiesses scientifiques, à condition qu'elles reçussent le contrôle de l'expérience, il avait ce qu'il faut pour faire progresser la Science et pour la faire marcher sur un terrain solide. » Tel il a été pour les nombreux chimistes français et étrangers qu'il a accueillis, pendant trente-quatre ans, dans son laboratoire, dont plusieurs sont devenus des maîtres à leur tour, et qui tous diraient que les jours qu'ils ont passés dans un commerce quotidien avec lui comptent parmi les plus beaux et les plus féconds de leur vie. » Pour exercer cette influence qui a été si profonde et qui s'est étendue si loin, il fallait à M. Wurtz, outre les qualités du cœur et de l'esprit dont je viens de donner une idée bien imparfaite, une haute situation scientifique. » II l'avait conquise rapidement par les mémorables découvertes qui ont marqué les étapes de sa carrière. ') Celle des ammoniaques composées l'avait placé dès l'abord au premier rang et avait contribué, autant que le travail de M. Williamson sur les éthers mixtes, à la naissance de la théorie des types de son compatriote et contemporain Gerhardt. ( I20f ) » Peu après, il découvrit les iv\dicauK alcooliques mixtes et imagina pour cela une réaction qui, après lui avoir servi à faire les premières syn- thèses régulières d'hydrocarbures, a été employée depuis pour obtenir de nombreux carbures aromatiques et fonder sur une base expérimentale la théorie de ces composés. » I^a découverte des glycols et de l'oxyde d'éthylène, en précisant et fixant la notion d'alcools polyatomiques, étendit la théorie des types et prépara l'évolution qui a transformé celle-ci, en en montrant la raison d'être dans la propriété des atomes qu'on appelle leur atomicité ou leur valence. n Elle fut suivie, entre autres conséquences, de la synthèse de bases oxygénées, parmi lesquelles la choline ou névrine est particulièrement in- téressante à cause de son existence dans l'organisme animal. » La féconde controverse soutenue contre M. Kolbe, à la fois sur le terrain de la théorie et sur celui de l'expérience, au sujet de la constitution de l'acide lactique, jeta la lumière sur les conceptions jusque-là confon- dues d'atomicité et de basicité, et fit voir qu'un même corps peut être à la fois acide et alcool. » L'étude de la combinaison de l'acide iodhydrique avec l'amylène le conduisit à la découverte de l'hydrate d'amylène, isomère de l'alcool amy- lique et type d'une classe nouvelle de corps, le premier de ceux qui ont reçu plus tard le nom d'alcools tertiaires, et l'on sait quelle importance a eue pour l'établissement de la théorie atomique la comparaison des com- posés isomériques. « Ainsi nous trouvons les travaux de M. Wurtz mêlés à tous les progrès qui ont été faits en Chimie organique depuis quarante ans. » Son activité ne s'était pas ralentie avec les années. Il avait découvert une transformation que subit l'aldéhyde sous l'influence de certaines ac- tions lentes, qui la convertissent en un polymère ayant à la fois les fonc- tions d'alcool et d'aldéhyde, Valdol. Il continuait encore dans ces derniers temps à poursuivre, avec sa patience et sa sagacité habituelles, les modifi- cations que ce corps peut subir, trouvant dans sa formation et ses méta- morphoses l'explication de bien des synthèses de la nature. » Il y a peu de semaines, il résumait ce travail dans une conférence dans laquelle il s'est montré ce qu'il avait toujours été dans son enseigne- ment : la vivacité de sa parole, la clarté de son exposition émerveillaient et captivaient ses auditeurs. » Et toujours il instituait des expériences nouvelles sur le même sujet, ( 1202 ) n'étant jamais satisfait tant qu'il restait quelque obscurité dans son esprit. Sou éloquence et son ardeur à défendre ce qu'il considérait comme la vé- rité n'avaient d'égales que la rigueur de sa méthode et l'exactitude scru- puleuse de ses expériences. Il a eu la fortune, aussi rare que bien méritée, de ne voir, au milieu de tant de recherches diverses, aucun de ses résultats expérimentaux contestés. » M. Wurtz portait avec aisance, grâce à son activité infatigable et à l'élasticité de son esprit, ce labeur incessant auquel venaient se joindre la fatigue d'un professorat ininterrompu de trente-cinq ans, la publication de nombreux Ouvrages de Chimie, la direction active de son Dictionnaire, et qu'avaient accru encore le décanat de la Faculté de Médecine et plus tard la dignité sénatoriale, acceptés l'un et l'autre avec l'espoir de faire profiter la Science de l'influence ainsi acquise. » L'Académie a eu, elle aussi, une large part dans ses préoccupations, et rarement il se passait une semaine sans qu'elle entendît sa voix, soit qu'il lui exposât quelqu'un de ses travaux, soit qu'il présentât les recherches de ses élèves, soit qu'il prit part à l'une de ces discussions dans lesquelles il déployait toute sa verve, inébranlable dans ce qu'il regardait comme vrai et tenant tête à tous, même à son maître M. Dumas. » Le suprême honneur qu'il avait ambitionné, c'était d'être désigné par notre Compagnie pour remplacer à sa tête l'illustre Secrétaire perpétuel qu'elle vient de perdre. Il se proposait de consacrer une grande partie de son temps à cette tâche importante et de renoncer pour cela à plusieurs de ses occupations habituelles. Son espoir et le nôtre ont été cruellement déçus 1 » M. Wurtz trouvait encore le moyen de s'occuper activement de nom- breuses œuvres de bienfaisance et d'intérêt général, ne se tenant pas quitte envers la Patrie par ses seuls travaux scientifiques, et faisant voir, dans la part prépondérante qu'il a prise à la création de l'Association française pour l'avancement des Sciences, ce que peut l'inifiatived'un homme émi- nent enflammé de l'amour du bien public. » C'est au milieu de ces travaux, au moment où il venait de rendre hommage à la mémoire de M. Dumas, qu'il a été saisi et terrassé par la maladie. S'il avait su ménager ses efforts, ne se donner qu'à moitié à sa tâche, ou réduire celle-ci à la juste mesure de ses forces, peut-être nous aurait-il été conservé longtemps encore. Noire coeur saigne à cette pensée ! Et pourtant n'a-t-il pas mieux valu pour lui tomber tout entier et sans avoir senti aucune diminution de sa force et de son intelligence? Il a eu la ( I203 ) vie la plus brillante et la plus heureuse, heureuse par ses succès et par le bien qu'il avait fait, heureuse par sa famille et par la reconnaissance dé- vouée et ralfeclion de ses élèves. Et si, peut-être, dans sa courte maladie, entrevoyant la possibilité d'une issue fatale, il a donné quelques regrets à tant de biens et pensé avec douleur aux siens qu'il allait quitter, il a trouvé auprès de Dieu la force d'accepter la séparation, avec l'assurance de voir bientôt dans sa splendeur ce qu'il avait recherché toute sa vie : la "Vérité. » Adieu, mon maître bien-aimé! Au revoir! » Discours de M. Bouquet de la Grve, AU NOM DE l'association FRANÇAISE PODR l' AVANCEMENT DES SCIENCES. Il Messieurs, » Au moment où la tombe se referme une fois encore sur une de nos gloires nationales, je viens rappeler la grandeur de la perte que fait l'Asso- ciation française pour l'avancement des Sciences et dire combien doit rester cher pour nous le souvenir de l'un de ses premiers fondateurs. » L'Institut, l'Académie de Médecine vous ont peint le savant, en par- lant de ces travaux qui lui ont valu une réputation dépassant de beaucoup les limites de notre pays ; on a dit quelle avait été son influence sur le développement de la Chimie depuis trente années, on a énuméré ses créations originales, ses vues profondes sur la constitution intime de la matière; je vais essayer de montrer que chez M. Wurtz toute cette science était accompagnée d'un patriotisme ardent, d'une foi sincère, et que ce Français par excellence, séparé de son pays natal par une nouvelle frontière, n'était point de ceux que fait faiblir la fortune adverse, de ceux qu'abat le malheur. » M. Wurtz, après nos désastres, envisagea, non pas froidement, mais résolument les nouveaux périls qui menaçaient la France, et il s'unit à ceux qui cherchaient à élever le cœur et le caractère de tous à la hauteur du sien. » Pour lui la France, si rudement frappée, devait poursuivre son relè- vement à l'aide de la Science, et il la concevait assez vaste pour fournir le cadre et les éléments des idées philosophiques et morales les plus élevées. » La centralisation parisienne avait étouffé bien des initiatives, la vie ( I204 ) scientifique se mourait dans les académies de province; il fallait rallumer ces foyers presque éteints, leur donner un éclat nouveau par tm souffle venant de tous les points de notre pays et préconiser partout les travaux de longue haleine, les plus rudes, les plus pénibles, car ce sont ceux-là seuls qui préparent et rendent possible les éclairs du génie. i> Ces idées étaient celles que notre cher et illustre mort aimait à déve- lopper; aussi, lorsque, dans son laboratoire, un de ses élèves les plus sa- vants, aussi modeste d'ailleurs que dévoué, lui suggéra l'idée de fonder une association rayonnant successivement sur toutes les régions du terri- toire, M. Wurtz l'accueillit avec enthousiasme et fut le premier adepte et le premier apôtre de l'œuvre naissante. » Bientôt il avait convaincu et réuni les Combes, Delaunay, Broca, Du- mas, Claude Bernard, pour ne citer que les noms de ceux que nous avons perdus et qui nous semblent, telle est la grandeur de leurs œuvres, avoir créé presque toute la science contemporaine. » Des délibérations d'un premier comité sortit vite une organisation complète dont le temps a montré la valeur, car la nouvelle association s'est élevée, grâce à elle, aune prospérité plus grande que les plus ambi- tieux des fondateurs n'osaient l'espérer. '1 Aussi, messieurs, quelle sagesse et quels enseignements dans l'allocu- tion prononcée par M. Wurtz à la séance d'inauguration ! La Science, dit-il, n'est pas seulement un des leviers de la civilisation; non seulement elle rectifie notre jugement, agrandit nos idées sur les forces qui gouvernent la matière, mais surtout, et il revient constamment sur cette pensée, elle fortifie les esprits, et c'est par surcroît qu'elle donne à la Société les décou- vertes les plus utiles. » Les idées, ajoute-t-il plus loin, ont une puissance créatrice; ce sont des semences qui, dans des réunions, trouvent toujours des esprits pré- parés à les recevoir. » Venez à nous sans autre préoccupation que l'amour de la Science et du Pays; notre Association n'est point une œuvre de parti, nous ne faisons concurrence à personne, mais nous avons l'ambition de porter notre force, notre activité où personne ne songe à aller : nous voulons défricher, utiliser les landes intellectuelles délaissées de tous. » Messieurs, si la justesse des vues des fondateurs de l'œuvre fut grande, on ne peut aussi qu'admirer leur activité; les discours d'inauguration sont souvent de véritables traités, et, parmi tous, celui prononcé à Lille reste comme l'un des plus nourris, des plus serrés et des plus éloquents. ( I2o5 ) » M. Wurfz y abordait en maître la constitution intime de la matière, le rôle des atomes, et, plongeant ses vues au delà de leurs mystérieuses agrégations, il y trouvait la même croyance qu'avaient confessée les Dumas et les Le Verrier, » N'est-ce pas cette même confiance dans un principe supérieur qui donnait à M. Wurtz cette sérénité de caractère, ce calme vis-à-vis des souffrances que l'on ignorait presque jusqu'à ces derniers jours? » N'était-ce point un rayon divin que cette bonté pour tous, son dé- vouement si souvent mis à l'épreuve? » C'est cette foi qui peut seule apporter quelque consolation à une famille dont l'union pouvait être citée comme un modèle, et qui est frappée comme d'un coup de foudre. » C'est elle enfin qui nous fait dire à notre ancien président et vénéré fondateur, à l'illustre Wurtz : Au revoir! » COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 19 MAI 1884, PRÉSIDENCE DE M. ROLLAMD. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel donno lecture des télégrammes adressés à l'Académie par la Société cliiiuique de Saiiit-I'étersboiirg et par l'Académie des Lincei. « SailU-Pétersbourfî, ib mai. » Les chimistes russes présents à la séance mensuelle de la Société déplorent la mort de M. Dumas ei transmettent à l'Académie l'expression de leur profonde condoléance. Memdelfjeff. », • Rome, i8 mai. » L'Académie des Lincei exprime ses vifs regrets delà perte de son éminent membre étran- ger AVurlz. Brioschi. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Note sur un ihéorème de M. A. Lindstedt,' concernant le problème des trois corps; par M. F. Tisserand. « Dans un Travail récent, présenté à l'Académie, et qui a paru avec plus de détails dans les AnmUes de L'Ecole Normale (3^ série, t. I, p. 85), M. Lindstedt est arrivé à un théorème nouveau et important; il a pris pour C. R., i884, 1" Semestre. (T. XCVIII, N« 19.) 137 ( 1208 ) point de dépari le Mémoire célèbre de Lagrange [Essai sur le problème des trois corps [OEuvres de Lagrange, t. VI)]. En raison de l'importance du sujet, j'ai pensé qu'une autre démonstration du théorème de M. Lindstedt pourrait présenter quelque intérêt; celle à laquelle je suis arrivé trouve sa base dans le travail bien connu de Jacobi [Sur l' éliminalion des nœuds dans le problème des trois corps [Journal de Liouuille, t. IX)] . J'ai eu recours aussi à un Mémoire important [a] de M. Radau [Sur une transformation des équations différentielles de la Dynamique [Annales de l'Ecole Normale, !"• série, t. V)]. » Je vais donner ici un aperçu de la méthode que j'ai suivie, réservant les détails pour un Mémoire qui paraîtra prochainement dans les Annales de r Observatoire . » Soient S, Met M' les trois points matériels, de masses i , ni et m' ; G le centre de gravité de S et M; SM ^ r, GM'= /■', [j. et \j.' deux constantes avant pour expressions ['■ ij. = m I -t- /« -(- m' » Par un point fixe O, je mène trois axes rectangulaires fixes, le plan des xy étant parallèle au plan invariable du système; soient ON égal et parallèle à r, ON' égal et parallèle à r'; jc/z, x' j' z' les coordonnées des points N et N'; ces coordonnées doivent être déterminées par les équations différentielles suivantes : (0 U est une fonction de a-, . . ., z' définie par les équations suivantes, où l'on a posé R = r = MS, R' = M'S, A = MM', V = angle NON' : R'2 = ,.'. + _^^, y cosV-t 1 4- lit d'-x d\i ''■ dt^ -dx' , d-^x' du = dx'' d\Y ô\i ''' dt"- ~ dy ' f^ dt- d-H JU V-dt^= dz' ,d^z! dXS ~ dz' - m I (2) / A'- = /-'- — rr'cosV- ,, m m III m' ( I209 ) » Introduisons la considération des plans des orbites des points N et N'; on sait que le plan de l'orbite de N, à l'époque t., est le plan qui contient la droite ON, et la vitesse du point N, au temps t. » Jacobi a montré que la droite 01, suivant laquelle se coupent les plans des orbites, est toujours contenue dans le plan xOy. » Soient C la constante des aires pour le plan des xy\ c c ' - et -r les doubles des vitesses aréolaires des rayons vecteurs r et /'; i et i' les inclinaisons des orbites sur le plan invariable; I = i H- i' l'inclinaison mutuelle; h l'angle xO\\ et enfin v et r' les angles ION, ION', comptés à partir de 01, dans le sens du mouvement. )) On a les équations suivantes : ^°'^= iGG^ ' C cos/ = G + G' cosi, Ccosj' = G' + G cosi, ICsin/ = G'sinI, Csin j'= G sini, cosV = — cost'cosf' — sinf sine' cosi. On voit que U est maintenant une fonction de r, r', v, »•', G et G'. » En posant ' dr , ,dr' ^'^ 'u, = _u^^^^' '^ ■ - ■^l^ 2^' 7.^r^ » M. Radau, dans le Mémoire [a), est arrivé au système canonique sui- vant : • (5) Nous supposerons actuellement, ce qui a lieu dans le système planétaire, dr _ dt ~ rf/ au, /It ~ dp\ ' dv Jt ~~ au, f/.-' au, Tt '~ ao'' dpi dt ~ ()U, dr' dp\ au, dt ~ dr' ' dO. dt ~ au, a.' dG' au, dt ~ dr' ( I2IO ) que m et in soient des nombres petits ; on verra aisément que U se compose 11 1 . , m m' j -tu de deux parties : la première, 1 — 7-' PSt du premier ordre; I autre, W, du second; ainsi (6) m r m' -+- — r m' iè- W ': .:. ; ; : "'"" » Soit UJ ce que devient l'expression (4) de U,, quand on y remplace U mm' I • < 1 - . / V 1 par 1- — ; on pourra alors intégrer les équations (i), en y remplaçant U, par UJ; on trouvera ainsi deux mouvements elliptiques; en faisant varier les éléments de ces deux mouvements, on cherchera à intégrer les équa- tions (5). Soient, pour ces deux mouvemeuts, a et a' les demi-grands axes ; e et e' les excentricités ; / et /' les anomalies moyennes ; g et g' les distances angulaires des périhélies, au nœud commun I. » En posant, en.outre, I „ m , ,„ m' i fi fi I -t- /H G = [j.k \Ja[\ — e-), G' = ^i/k' >Ja\i — e"-), je trouve que les nouvelles variables seront déterminées par les huit équa- tions canoniques suivantes : (8) dL TIF " dR dL' dt ~" dl' dO ÔR dÇ,' dK dt ~ ¥' dt " àg' dl _ dt ~ dl' ~dt dR ~ dL' dt dR 5g' dg- dt dR ~ dG' » La fonction R peut être développée comme il suit : (9) R = _ B - 2 A cos( a /-i-, '3g' -+-«'/' -1-/3'^^'), ( '2.1 ) OÙ A et B désignent des fonctions de L, G, f/, G' et «, /3, a' et ,3' sont des nombres entiers, positifs on négatifs. » Je suis maintenant, |)onr l'iniégration des équations (8), la méthode employée par Delaiinay dans sa Théorie du mouvement de la Lune, mé- thode qne j'ai généraUsée autrefois, dans un Mémoire [h) [Journal de Liouvilte, 2' série, t. XIH, p. 290-3(>3). » Considérant le terme B non périodique, et un seul terme périodique de l'expres-ion (9) de R, c'est-à-dire R„=- B- Acos(a/+/3g + c<7'4-,3'g'), je montre qu'on peut intégrer rigoureusement les équations (8), en y rem- plaçant R par R^. Soient L,, G,, /,, g,, L,, G,, /,, g\ les constantes (con- venablement choisies), introduites par l'intégration; je fais varier ces constantes, pour intégrer les équations (8), où R est remplacé par son expression complète (9), » Je renvoie au Mémoiie (A) pour le détail des opérations, qui ne sau- rait trouver place ici; il arrive que les nouvelles variables fj,, . . . , g', dé- pendent d'un système d'équations différentielles canoniques, entièrement semblable au système (8); la fonction R est alors remplacée par une autre fonction R,, qui ne diffère de R que parla partie non périodique, et ne contient plus le terme périodique considéré plus haut. » On peut continuer ainsi à épuiser tous les termes périodiques sensibles, et, après n opérations, on trouvera dt ^ JL„ ~ '^ ' donc L„, G„, L„, G), seront constants; on aura ensuite dt ~" " ()L„ ' àow -r^ sera constant, et l'on aura dt /„ = a -+-a,i = (7, /„ = a'+a;i =c;', o.; = b'+b'/=.r'; ( 1212 ) (7, T, cr' et t' sont donc quatre arguments variant chacun proportionnelle- ment au temps. » En remontant, on pourra exprimer L„^,, . . . , g'„-n . . . , L, G, L', G', /, g, /', g', et aussi r, r', «', v', R, R' et A, à l'aide de ces quatre arguments. » On arrive ainsi au théorème de M. Lindstedt : » Dans te problème des trois corps, les distances mutuelles peuvent être exprimées par des fonctions périodiques de quatre arguments, variant propor- tionnellement au temps. » Il reste à compléter la solution, en déterminant .r.j-, z, x\ f , z'; ou conclut d'abord des équations (3) que /et ï s'expriment aussi à l'aide des quatre arguments ci-dessus. » On a ensuite [Mémoire {a)\ la formule suivante : dh mm C / i i \ , . . , rr sinpsinc ; dt I +»/ GG' Va» R'» en tenant compte des résultats déjà obtenus, on en tirera en posant et désignant par h^ et 7z, deux constantes, et par H une fonction périodique des quatre arguments mentionnés; on voit qu'ici il s'en introduit un cin- quième, u. .onBae^Bn tacnnob » On aura ensuite X = /'(cosf cosA — sint'sin cos?), y = /■(cosi' sin h -t- sint^cosAcos/), z =: A" sine sin i, et des formules semblables, que l'on déduit des précédentes, en remplaçant /•, V et i respectivement par r', v' et /', et h par i8o° + h. n On en conclut aisément que les expressions a; cosu + y siu'j et — a^sinu -f- jcosu, ne dépendent que des quatre premiers arguments. » On a donc le théorème suivant : » Par 7-apport à l'axe Oz et à deux axes rectangulaires Ox' et Oj', situés dans le plan invariable et animés d'un mouvement de rotation uniforme, de vi- ( I2l3 ) dM lesse amjidaire -^ = h,, les coordonnées des points N et W sont des Jonctions périodiijues des quatre arguments a, a', t et t'. » La inélhode que nous avons suivie nous a permis d'établir les ex- pressions analytiques des intégrales, en laissant toutefois de côté la ques- tion de la convergence des séries, qui pourrait peut-être être abordée par les procédés que M. Poincaré a ap|)liqués plusieurs fois avec succès; mais elle paraît d'un emploi difficile dans la pratique, car elle conduirait à des calculs extrêmement laborieux. » THERMOCHlMifc;. — Sut les substitutions broniées; \)'dr MM. Berthelot et Werner. « Jusqu'ici l'étude thermique des substitutions, malgré son importance en Chimie organique, n'a été l'objet que d'un petit nombre de mesures, telles que celles réalisées par l'un de nous sur les éthers chlorhydriques, bromhydriques, iodhydriques des alcools méthylique et ordinaire, ainsi que sur les chlorure, bromure, iodure acétiques : mesures obtenues par (les procédés détournés, tels que la comparaison des chaleurs de combus- tion des corps hydrogénés avec celles de leurs dérivés substitués. Les expé- riences directes en cette matière sont en effet très délicates, à cause de la difficulté d'obtenir à la température ordinaire des réactions immédiates et donnant naissance à un composé unique et défini. Lorsqu'on fait agir le chlore, par exemple, on obtient toujours des produits multiples : une por- tion de la matière primitive demeurant inaltérée, tandis qu'une autre por- tion perd plusieurs équivalents d'hydrogène et engendre simultanément plusieurs dérivés. Le brome et l'iode donnent lieu à des difficultés non moins grandes. » Cependant nous avons réussi à trouver tout un ordre de composés, en- gendrés par substitution, qui peuvent être formés à froid dans le calorimètre et sans la complication des réactions secondaires. Ce sont les dérivés bromes des phénols. On sait que la réaction du brome sur les phénols, en parti- culier sur le phénol ordinaire et sur la résorcine, a été utilisée non seule- ment pour reconnaître, mais pour doser ces principes dans leurs usages industriels : elle donne lieu en effet, dans des conditions convenables, au phénol tribromé et à des corps congénères, formés directement à froid et sans complicationsi » C'est celte réaction que nous avons utilisée, après en avoir spéciale- ( i2i4 ) ment vérifié l'exaclilude dans les conditions où nous opérions. Nous allons exposer aujourd'hui nos expériences sur les chaleurs de fornialion des phénols tribromé, bibronié, nionobromé, lesquelles peuvent se déduire toutes trois de la |)retnière par des artifices convenables. » I. Soit d'abord la fornaation du ])liénol tribromé. ha réaclion qui l'en- gendre est la suivante : C'2H»0= -^3Br- =C'-H'Br^O-+ 3HBr. » Nous en avons mesuré la chaleur de fornialion par quatre procédés distincts, savoir : » 1° L'action du brome pur, pesé dans une ampoule, sur une solution aqueuse de phénol, employée en proportion équivalente (8^"', 3i2 = i'"). La réaction est lente et dure une demi-heure, et il se forme toujours quelque trace de produit secondaire. Cependant la réaction fondamentale répond à l'équation ci-dessus, comme le prouvent les dosages de l'acide bromhydrique formé ('). La chaleur dégagée à io°a été trouvée +72'-''', 27 (3 essais); ce qui répond à C'='H'0= dissous + 3Br^ liquide = C'' H^Br'O' cristallisé + 3HBrdissons. » On a obtenu une réaction plus rapide et plus nette, en ajoutant à l'a- vance à la solution aqueuse de phénol une certaine dose de bromure de potassium (environ i'"^ |)ar équivalent de brome employé). On a obtenu ainsi à 11° (moyenne de deux expériences) : + 71'^*', 69; avec le brome dissous à l'avance, on aurait obtenu 3,3 de moins, soit +68,39. 2° Action du brome dissous à l'avance dans l'eau ( 25^''= 1'") sur le phénol dissous. — L'expérience marche plus vite et plus nettement. On a obtenu à 10° (sept expériences ): H- 68*^"', 1 85. Comme contrôle on a dosé dansune expérience l'acide bromhydrique : ce qui a fourni 3,93 au lieu de 4? 07. a Dansune autre, le tribromophénol formé a été récolté et pesé. On a trouvé 58',27 au lieu de 5, 3o, et le brome constaté par analyse a été trouvé 72, 2 pour 100 au lieu de 7 2, 5 : ce qui montre la correction des expériences. 3° Action du brome sur le phénate de soude : C'-H^NaO--+-3Br= = C'-H^Br=0"-+- NaBr-+- 2HBr. ( ' ) ao*"'' de liqueur ont fourni : HBi-. ^ Par le titrage alcalimélrique 0,627 \ Calculé 0,627 Par l'azolatc d'aiyeut o ,628 ( raKT ) » Ce procédé est plus prompt encore que les précédents, la réaction étant immédiate. On a obtenu : Phénate dissous ( 1*^1 =; /^'i') -^ bromedissous ( 25s'= i"') + 74*^"', 56 Pour cotnparer ce chiffre aux précédents, il faut en retrancher la diffé- rence entre les chaleurs de neutralisation de la soude par l'acide broinhy- drique et par le phénol, soit 18,7 — 7,4 = 6,3. Ce qui nous ramène à + 68^^', 26. » On a donc en définitive : Premier procédt' 68, 39 Deuxième procédé 68, 18 Troisième procédé 68 , 26 Moyenne 68,28 réaction qui se rapporte à tous les corps dissous, excepté le tribromophénol. » II. Formation du phénol bibromé. — Nous avons d'abord essayé de fornier ce composé, en faisant agir seulement la proportion équivalente de brome sur le phénol dissous : C'2 W O' dissous + 2 Br2 dissous = C'^ H' Br' O' -H a H Br dissous. » Nous avons trouvé dans deux essais, vers 10" : + 44^^'» 4o- » Mais ce chiffre n'est qu'approximatif, le produit renfermant une cer- taine quantité de tribromophénol, facile à isoler par les dissolvants, et, par conséquent, une dose complémentaire de produits incomplètement sub- stitués. » Un procédé plus exact consiste à former d'avance le phénol bibromé et à le changer en phénol tribromé, au moyen d'une dose équivalente de brome. La réaction directe marche mal ; mais on réussit très bien en opé- rant sur le sel de soude dissous dans l'eau. La grande stabilité du phénol tribromé permet d'arrêter la réaction à un terme défini : C'-H'NaBr-OMissous(i2S'-dans3oo") ■+■ Br= dissous = C'=H^Br^O'-t-lNaBr dissous + 3i<^»',i3et + 30,90 » Pour passer de là à la chaleur dégagée par la substitution opérée sur le phénol bibromé, il suffit de retrouver la différence entre la chaleur de neutralisation bromhydrique par la soude et celle du phénol bibromé. C. R., iSS/i, I" Semestre. (T. XCVIII, N° 20.) l58 ( I2l6 ) » Or, on a trouvé directement : C'-H''Bi-0= solide + NaO étendue = C'-H'NaBr-0- dissous + HO, dégage. . +4''^'", 84 + i3,7 -4,84=+8,86; + 3i,oi -8,86 = 22C^',i5 : c'est la chaleur dégagée par la réaction C' = H^Br=0= solide + Br- dissous = C' = H^Br='0- solide + HBr dissous. » En la retranchant de 68,28, on a la quantité cherchée; c'est-à-dire la chaleur de formation du phénol bibromé : C'=H=02 dissous + 2Br2 dissous = C'-H*Br-0= solide 4- aHBr, dégage + 46««',73 nombre que nous adopterons comme le plus exact. )) III. Phénol monobromé. — En faisant agir 2"''' de brome dissous par le phénol dissous (i'^'' = 5''*), nous avons obtenu vers 10° (trois expé- riences) : +22^"', 28. » Mais le produit renfermait, en même temps que le phénol brome, une certaine dose de composés bibromés et tribromés, séparables par les disso. lutions et la distillation. Le phénol monobromé lui-même demeure en partie dissous, ce qui rend l'expérience moins exacte. » Le phénate de soude, traité par Br°, donne une réaction plus nette; la chaleur dégagée, ramenée au phénol par le calcul, a été trouvée + 22*^^', 27. Enfin nous avons eu recours alors au même artifice inverse que ci-dessus, c'est-à-dire nous avons transformé le nionobromophénol de soude préparé à l'avance en phénol tribromé par une dose de brome équi- valente. C" H* NaBrO- dissous (formé avec 3«',7 et 4e',3 de C'^H^BrO' dans 3oo«) + 2 Br^ dissous = C'-tl^Br'O- précipité -+■ NaBr dissous + HBr dissous, a dégagé, vers 12° : + 5i ,52 et -4- 5o,So; moyenne : + 5i ,36. » On a d'ailleurs pour la neutralisation du phénol monobromé C'-H^BrO- liquide -f- NaO étendue -f-'jCai^^3 » solide » -I- 4*^''',42 » En retranchant + i'i^"\ 7 — 4'^''',4 = -H 9^"', 3 du nombre précédent, ( '2'7 ) on obtient, en définitive, pour la réaction C'^'H'BrO" solides 2 Br- dissous = C' = H'Rr'0= solide + 2 H Br dissous: + 5 I C"', 4 - ()CaI^ 3 = + 42^-^', I . » La même expérience, effectuée directement avec l'eau de brome et le monobromophénol liquide, a donné + 45^^^', 36; soit pour le corps solide + 42*^*', 35, ce qui concorde avec le résultat précédent. La moyenne est -f- 42^"', 2. » On en déduit pour la chaleur de formation du phénol monobromé C'^H' 0= dissous + Br= dissous = C'^'PP BrO' solide + HBr dissous- : ^ 68^-', 3 - 42C'»i, 2=4- 26^=", I . » En résumé, nous avons obtenu : Cal C'H^O- dissous + Br- dissous = C'-H'BrO- solide + HBr dissous 4-26,1 2Br- . C'-H*Br-0'^ » +46,0 » 3Br- . Cm^Br'O^ » +68,3 >) Ces nombres sont à peu près proportionnels, quoique suivant une progression légèrement décroissante. Pour les rendre plus comparables, rap- portons-les d'abord aux corps séparés de l'eau : les phénols étant solides, le brome et l'hydracide gazeux : c'est-à-dire l'état du corps correspondant comparable : Cal C'=H«0' solide + Br^ gaz = C'=H^BiO- solide + HBrgaz +12,1 C"H^02solide + 2Br^gaz = C'-H»Br=02solid(? + 2BBrgaz -+-20,4 C'^H^O^ solide -f-3Br2 gaz = C'2H=Br3 0^ solide +3 HBr gaz -f- 3i,o » Ces trois nombres sont sensiblement proportionnels aux équivalents de brome substitué, chaque équivalent développant à peu près -t- 10^"', 5. » La proportionnalité paraît d'ailleurs s'arrêter là, la formation du phénol quadribromé répondant à un chiffre inférieur d'après nos me- sures : ce qui rend compte jusqu'à un certain point de la stabilité prépon- dérante du phénol tribromé. Observons encore que le chiffre -+- 10, 5 est à peu près le tiers de celui qui répond à la formation de l'acide bromhy- drique par ses éléments H- + Br2gaz=rHBr4-HBr -4- 27'^'" » On voit par là que la substitution pure et simple du brome à l'hydro- gène, telle que C'^H^O" solide 4- Br» = C- H'Br'O- + HBr, ( I2l8 ) absorberait S^^'xS, ce qui signifie que la formation des phénols sub- stitués n'a pas lieu par une opération directe, mais eu vertu d'une double décomposition, aux dépens de l'énergie mise en jeu dans la formation de l'acide bromhydrique. » PHYSIOLOGIE. — Analyse cinématique de la marche. Note de M. Marev. « Dans une Note du aS juin de l'année dernière, j'ai décrit une méthode photographique par laquelle on obtient, sur une même plaque sensible, ut) grand nombre d'images instantanées représentant les différentes atti- tudes du cor|)s pendant la marche, la course ou le saut. Sur ces figures, chaque image est réduite à des lignes représentant la direction des rayons osseux des membres et à des points correspondant aux centres de mouve- ment des articulations. » La fig. I montre ainsi la série des attitudes des membres du côté droit, avec les positions de la tète, chez un homme qui marche d'un pas assez rapide. Les photographies ont été prises à des intervalles de -^ de seconde, la longueur d'un pas complet étant de i", ^5, la vitesse de l'allure GSoo*" à l'heure. » Sur ces épreuves agrandies, on peut étudier, comme sur une épure. ( i2»9 ) les lieux géométriques de chacune des articulations du membre inférieur, la fiiçon dont chacun d'eux s'engendre, ainsi que la part d'action qui re- vient, diins la progression, à la pesanteur et à l'action musculaire. » J'ai entrepris, avec M. G. Demeny, mon préparateur à la Station phy- siologique, la double étude, cinématique et dynamique, de la locomotion, d'après les documents fournis par la photographie et par d'autres appa- reils, chronogrMphes et dynamomètres inscripteurs ('), » Comme cette étude est exclusivement basée sur les documents fournis par la méthode graphique, on ne s'étonnera pas de n'y point rencontrer l'exposé des théories ou des observations faites antérieurement sur la loco- motion humaine. ÉTUDE CINÉMATIQUE DE L\ UARCHE DE l'hOMMB, » La fig. i donne les trajectoires des différentes articulations des mem- bres, l'^s angles que font entre eux les différents leviers osseux, les variations de vitesse de chacune de ces parties aux différents instants de ses mouve- ments. Pour parler plus exactement, la y/y. i représente la projection de ces mouvements sur un plan vertical parallèle à la direction de la marche. Certains mouvements de moindre importance pour la locomotion devront être étudiés d'après leur projection sur d'autres plans; nous ne nous en oc- cuperons pas ici. » On a vu, dans la description de la méthode, que les photographies ne traduisent le mouvement que pour une moitié du corps, celiequi est tournée du cotéde l'appareil; on peut toutefois sup[)léer à l'absence de renseignements sur les mouvements de la moitié opposée du corps, puisqu'on sait que, dans les allures régulières, les membres droits et gauches exécutent les mêmes actes d'une manière alternative. Ainsi, dans lui pas complet, c'est-à-dire entre la position occupée sur la ligure par le pied droit à l'un de ses a()pnis et la |)Osition occupée par le même pied à son appui suivant, il s'est fait un posé du pied gauche; or, si l'allure est régulière, le lieu occupé par le pied gauche au posé se trouvera précisément au milieu de l'i'Sjiace qui s'étend entre les images des posés du pied droit. » On pourrait donc, étant donnée une allure parfaitement régulière, ob- tenir les images des deux moitiés du corps en superposant deux figures transparentes, semblables à celle qui est représentée ci-dessus et en faisant ( ' ) Nous ne nous occuperons aujourd'hui que de la marche, considérée au ])oint de vue cinématique. ( 1220 ) glisser l'une de ces figures par rapport à l'autre d'une longueur égale à celle d'un demi-pas. )i Ces images expriment, mieux que toute description, les relations qui existent entre les mouvements des différentes parties du corps; elles mon- trent comment chacune des jambes concourt à imprimer au tronc et à la tète une translation presque uniforme et des oscillations dans un plan vertical corres.pondant chacune à l'action d'une des jambes. Grâce aux repères qu'on obtient en doiuiant une intensité plus grande à une image sur cinq, on peut déterminer |)Our chaque instant les positions relatives de la jambe, du brasetdela tête, et constater l'alternance des mouvements du bras et de ceux de la jambe d'un même côté. Enfin, sachant que deux images successives se sont produites à un intervalle de temps égal à ^ de seconde, il suffit de porter la longueur qui sé[)are deux images consécu- tives sur une échelle métrique située au bas de la figure ( ' ) pour connaître la valeur absolue de l'espace parcouru par un point, à l'instatit considéré, et pour en déduire la vitesse de ce point, » Nous attirerons toutefois l'attention sur les mouvements les plus im- portants, ceux des jambes pendant la marche; la plupart des actes que nous aurons à décrire se retrouveront dans les allures plus rapides avec de simples différences dans l'étendue et la vitesse des mouvements. » Elude ciiiémntique des mouvements du membre inférieur pendant la marche. — On a tous les éléments du problème quand on connaît les mouvements de la jambe pendant la durée d'un pas complet, commençant à l'appui d'un pied sur le sol et finissant à l'iippui suivant du même pied. La durée du pas sera divisée en deux périodes, celle qui correspond à l'appui du pied et celle qui correspond au levé. » A. Mouvements du membre inférieur pendant la période d'appui du pied. — Les mouvements, pendant cette phase, sont représentés fig. 2. Chacune des articulations du membre inférieur : cheville (articulation tibio-tar- sienne), genou (articulation tibio-fémorale), hanche (articulation coxo- fémorale), suit une trajectoire engendrée parles mouvements angulaires simultanés des segments : pied, jambe et cuisse. n Le pied touche le sol par le talon en A, et presque aussitôt s'applique par toute l'étendue de sa face plantaire; cette première phase occupe en- viron les trois cinquièmes de la durée totale de l'appui. (') Dans la reprocUictioD dcU^^'. i, le graveur a supprimé par erreur l'éclielle mé- trique. ( T22I ) » A partir de ce moment le talon, se détache du sol, et pendant la se- conde phase, c'est-à-dire les deux cinquièines de l'appui, le pied se déroule autour de sa pointe B, ou pour mieux dire de l'extrémité des métatarsiens. » La trajectoire de la cheville est engendrée de la manière suivante. Après avoir été immobile pendant la première phase de l'appui, la cheville décrit Fig. 2. une courbe «., qui se confond sensiblement avec un arc de cercle ayant pour centre l'articulation métatarso-phalangienne. En réalité, le mouve- ment se compose d'une série de rotations infiniment petites autour de cen- tres instantanés qui se meuvent le long de la ligne de contact de la tète du premier métatarsien avec le sol, et qui s'approchent d'autant plus de l'extrémité antérieure de cet os que le déroulement du pied est plus corn- plet('). » Trajectoire du genou. — Cette trajectoire est plus complexe et résulte de la composition de deux mouvements indépendants. » Dans la première phase de l'appui, c'est-à-dire lorsque le talon touche le sol, le genou G décrit un arc de cercle ê', ê-, dont le centre serait à la cheville du pied; dans la seconde phase, S', ê'', G,, ce mouvement se (' ) Ce mouvement du pied autour de la tête des métataisiens n'est vrai que pour la marche à pieds nus ou avec des semelles très souples. Si le marcheur porte des semelles épaisses et longues, le déroulement du pied se fera autour de l'extrémité de la chaussure; il en résultera, pour les mouvements du membre et pour la longueur du pas, des consé- quences que nous nouS' proposons d'étudier dans un autre travail. ( 1222 ) combine an déroulement du pied autour de l'extrémité des métatarsiens, mouvement dont \i\ description a été donnée pins haut. u L'angle que la jambe forme avec le pied change aux différentes phases de l'appui : pendant la première phase, celle de l'appui du talon et delà plante, la jambe se fléchit graduellement sur le pied; pendant la seconde, à partir du moment où le talon se soulève, le pied s'étend graduellement snr la jambe jusqu'à l'instant où il se détache du sol. » Cette extension du pied augmente la distance qiu sépare le genou du point d'appui, de sorte que la trajectoire du genon, au lieu de s'abaisser vers le sol à la fin de l'appui, comme cela arriverait s'il décrivait seule- ment un arc de cercle autonr de la cheville, se relève et suit, dans son ensemble, une ligne légèrement sinueuse, parfois assez rapprochée de l'ho- rizontalité. » Trajectoire de la hanche. — La hanche subit toutes les influences qui engendrent la trajectoire du genon; mais, en outre, elle est soumise à l'effet des mouvements de la cuisse sur la jambe. Ceux-ci consistent en une flexion du genou au commencement du posé du pied G, ê', S", après quoi le genou se redresse jusqu'au moment où le talon quitte le sol ê'; enfin le genou se fléchit de nouveau pendant la dernière phase de l'appui. )i Ces mouvements de flexion et d'exiension du genou produisent des changements dans la longueur des lignes qui joignent les dilférentes posi- tions de la jambe à chacun des points d'appui du pied sur le sol. Nous ap- pellerons ces lignes rayons du membre inférieur (on a représenté ces rayons dans la fuj. i par des lignes formées alternativement de points et de traits). » Sous ces influences diverses, la trajectoire de la hanche C, y, , y^, y,, C, décrite pendant l'appui du pied est une courbe à convexité supérieure. Le maximum de hauteur de celte courbe au-dessus du plan horizontal ne correspond pas au moment où l'articulation de la hanche passe en Y, ver- ticalement au-dessus de la base de sustentation formée par le pied, mais se projette un peu en avant de cette base, dans le sens de la progression. » Lorsque le pied droit s'est posé sur le sol en A, le pied gauche était encore appuyé par sa pointe; le corps reposait donc sur les deux pieds a la fois, et ce double appui a duré jusqu'au moment où la hanche est repré- sentée en y, et le genou en S'. De même, à la fin de lafig. 2, lorsque le pied droit est en B et la liitnche en E, le pied gauche se pose sur le sol ; un double appui se produit encore et dure jusqu'au momeni où la hanche est en C,. ( 122) ) » B. Mouvement du membre inférieur pendant le levé du pied. — Aussitôt que le pied a quitté le sol, le centre de mouvement du membre inférieur passe à l'articulation de la hanche. Dans ce mouvement, que les auteurs classiques ont comparé à l'oscillation d'un pendule dont le point de sus- pension éprouverait un déplacement dans le sens horizontal, nous aurons à considérer la trajectoire de chacune des articulations en particulier. Le détail de ces mouvements se voit aisément sur la ^(/. i. n Pendant la période de levé du pied, la trajectoire de la hanche décrit une courbe à convexité supérieure sensiblement sendjlable à celle que nous avons vue correspondre à la période d'appui. C'est qu'en effet la hanche droite, seule représentée dans notre figuie, ressent l'effet de l'appui de la jambe gauche. » Le genou suit une courbe résultant d'un mouvement de rotation au- tour de l'articulation de la hanche combiné au mouvement ci-dessus in- diqué de la iianche sur sa trajectoire. » Enfin la cheville, pendant le levé du pied, suit une trajectoire qui ' résulte de celle du genou combinée avec le mouvement angulaire de la jambe sur la cuisse. Pendant le premier tiers du levé, il y a flexion gra- duelle du genou; pendant les deux autres tiers, la jambe s'étend graduelle- ment sur la cuisse, jusqu'à l'extension complète; elle se fléchit de nouveau légèrement au moment du posé. La courbe de ce mouvement présente deux élévations successives : une grande élévation au début du levé : elle se raccorde avec la courbe ascendante engendrée par le déroulement du pied à l'appui; la cheville s'abaisse ensuite et rase le sol jusqu'à l'instant du posé ; enfin elle se relève de nouveau très légèrement à l'instant où le pied va s'appuyer sur le sol. » L'ensemble de tous ces mouvements exécutés tour à tour par les deux membres inférieurs concourt pour produire le mouvement de la hanche; or ce mouvement est d'autant plus important à considérer qu'il correspond sensiblement à celui du centre de gravité du corps lui-même placé assez près de l'articulation de la hanche. Toutefois, comme les hanches sont situées en dehors du plan vertical médian qui passerait parle corps, d'avant en arrière, l'action des membres sur le tronc s'exerce toujoius plus ou moins obliquement. Il en résulte une inégalité des effets des deux jambes sur la trajectoire de la hanche : celle-ci n'offre pas, dans ses inflexions, la pério- dicité régulière qu'on observe, par exemple, dans la trajectoire de l'épaule et surtout dans celle du sommet de la tête. » Si l'on examine, dans son ensemble, la courbe décrite par la hanche C. R., i884, i-"5«««r«. (T. XCVIII, N» 20.) . I Sg ( 1224 ) pendant la durée d'un pas, on y observe deux maxiraa dont chacun se pro- duit pendant la période d'appui de l'un des pieds. Les minima correspon- dent aux moments où chacun des pieds commence son posé (instant du double appui). Ces deux ondulations de la courbe de la hanche, dont cha- cune est produite par l'action d'une des jambes, ne sont pas égales entre elles, avons-nous dit. Cela tient à des oscillations du bassin autour de Fig. 3. deux axes, l'un vertical, l'autre horizontal et parallèle à la direction de la marche (' ). » Les oscillations du bassin autour de son axe horizontal interfèrent avec les ondulations de la trajectoire de la hanche; elles ont pour effet de rendre fort inégaux les deux minima de cette trajectoire. Pour la hanche droite, le minimum qui se produit après le levé du pied droit est le plus bas, parce qu'il coïncide avec l'oscillation descendant du côté correspondant (') Ces oscillations ont été gnipliiquement déterminées par M. Carlet [/ùude sur la. marche [Annales des Sciences naturelles : Zoologie, 1872]]. ( 1223 ) du bassin ; le minimum suivant, qui correspond au levé du pied gauche, est atténué, au contraiie, parce qu'il correspond à l'oscillation ascendante du bassin. » Enfin, les oscillations du bassin autour de son axe vertical se tradui- sent par des mouvements de la hanche, tantôt dans le sens de la progres- sion, tantôt en sens inverse; il en résulte une inégalité dans la vitesse de la hanche, au moment des deux maxima de sa trajectoire. Cette inégalité de vitesse se traduit par la plus grande condensation du ponctué de la tra- jectoire de la hanche pendant réiévation qui correspond à l'appui du pied. » Si l'on voidait réduire à son expression cinématique la plus simple le mouvement de la hanche et, par conséquent, du tronc sur sa trajectoire, pendant l'appui du pied correspondant, on caraclériserait ce mouvement par la ftg. 3. Dans cette figure, pendant une première phase, le membre tourne autour du point A; la trajectoire CD de la hanche s'écarte de l'arc de cercle CD', parce que l'extension de la cuisse sur la jambe accroît gra- duellement la longueur du rayon du membre. Pendant la seconde phase, le centre du mouvement est en B, et la trajectoire DE diflére de l'arc DE' parce que l'extension du pied allonge à son tour le rayon du membre infé- rieur. » GÉOGRAPHIE. — Sur la Carie d'Afrique au t^^~ç^. Note de M. F. Perrier. M. le Colonel Perrier offre à l'Académie, au nom du Ministre de la Guerre, les vingt-trois premières feuilles de la Carte d'Afrique au ^nrôTiroô' dont le Service géographique de l'armée a entrepris la publication en i8)Si, ainsi que les trois premières livraisons des Notices correspondant à dix- huit de ces feuilles, et s'exprime en ces termes : « Cette Carte est due à l'initiative d'un officier du Génie, le Capitaine de Lannoy de Bissy, qui en a conçu le projet dès la fin de l'année i874' n Livingstone venait de mouru-, et les honneurs exceptionnels que l'Angleterre avait rendus à sa dépouille mortelle, rapportée du lac Ban- gouéolo par les soins de ses fidèles serviteurs, avaient attiré l'attention universelle sur le mystérieux continent africain. » En parcourant le récit si attachant des vingt années d'exploration et des merveilleuses découvertes de l'illustre voyageur, on était frappé de n'y trouver, sous forme de croquis à petite échelle, qu'une image im- ( 1220 ) parfaite des territoires déjà explorés de l'Afrique australe; les Cartes d'Afrique existautes, même celle de Keith Johoston, dressée à l'échelle de g^^^^^, étaient trop petites pour contenir le détail des itinéraires. » Il manquait donc une bonne Carte générale de cette partie du monde, établie à une échelle qui permît de figurer avec quelque détail les voyages déjà accomplis et qui pût servir de cadre à ceux qui seraient entrepris dans l'avenir. » C'est cette lacune que M. de Lannoy a cherché à combler par la con- fection d'une Carte à l'échelle de j^j^, rapprochant et coordonnant entre elles toutes les Cartes ou itinéraires renfermés aussi bien dans les relations de voyage que dans les recueils géographiques de France et de l'étranger. » La Carte complète aura ime hauteur de /]™,20 sur une largeur de 4"'. Elle a été divisée en 62 feuilles de o™,5o de base sur o™,4o de hauteur, représentant une superficie rectangulaire de (ooo"^'" sur 800'"" de côtés. » Elle est établie sur une projection ortliographiqiie méridienne; les longitudes sont comptées, dans les deux sens Est et Ouest, à partir du méri- dien de Paris, considéré comme méridien initial; le méridien central est celui de 10° de longitude à l'Est, qui semble le mieux répartir les défor- mations sur les parties extrêmes, le Sénégal et l'Abyssinie. » Les feuilles-minutes de la Carte, établies à l'échelle de --— i- — , asran- dies ensuite au TT^i^ïô, afin de faciliter les écritures et de donner plus de précision au dessin, puis ramenées à ^^^^7^5^, sont reportées enfin sur zinc par les procédés ordinaires de la photozincographie. )) Une première édition, qui n'est que provisoire, est publiée avec la planimétrie seulement, et sera bientôt suivie d'une deuxième édition qui porte l'orographie dessinée en couleur au crayon lithographique. De cette dernière édition, douze feuilles ont déjà paru. » Chaque feuille est l'objet d'une Notice spéciale; cette Notice a pour l)ut d'éveiller l'attention du lecteur par la description des contrées et l'his- torique succinct des peuples qui l'habitent. Elle donne le catalogue des Cartes et Ouvrages consultés, afin de permettre au lecteur de se reporter aux sources originales; enfin, elle contient aussi hi discussion du mode de rédaction de la Carte, d'où ressort bien nettement la mesure du deeré de confiance qu'on peut lui attribuer. » Les vingt-trois feuilles que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie embrassent : les unes, toute la région arrosée par le Sénégal et le Niger (Santa-Crnz-de-Ténérife, Bir-el-Abbas, In Sâlah, Saint-Louis, Timbouklou, ( '227 )■ Free-Town, Segou-Sikoro, etc.); les antres, l'extrémité de l'Afrique aus- trale, du Ztiiibese à la colonie du Cap (Mossamédès IJnyanli, Biruien, Kourouman, Pretoria, le Cup et Pietermaritzboura;) ; et entre elles, les ri- vages de la Guinée, où débouchent, dans l'océan Atlantique, le Niger, rOgûoué, le Congo et le Rio-Couanza (Bénin, Libreville, San-Salvador et Sai n t-Pau 1-de-Loa nda ) . » La nouvelle Carte contient des modifications et des additions impor- tantes, parmi lesquelles il est utile de signaler : » Dans la feuille de Bir-el-Abbns, une nouvelle interprétation d'une partie du récit du voyage accompli en 1861, de Saint-Louis du Sénégal à Mogador, par le cadi Bon elMoghdad; la figuration d'une partie de la route du D'' Lenz, en 1879, du Maroc à Timbouktou, et le tracé détaillé de l'itinéraire deCailiié, des puits de Telyg à l'Oued-Drâa; » Dans la feuille d'/n Salah, la représentation de l'oasis du Touat, d'a- près le voyage de G. Rohlfs et les renseignements recueillis par des voya- geurs français, en prenant pour origine la position d'in Salah, déterminée astronomiquement en iSaS par le major Laing; Sur la feuille de Sninl-Loiiis, le tracé du nouveau chemin de fer en con- struction, de Saint-Louis à Dakar, ainsi que le voyage de Caillié, en 1824, chez les Maures Brakna, voyage qui n'était jusqu'alors porté sur aucune Carte d'Afrique; » Sur la feuille de Segou-Sikoro, toutes les reconnaissances accomplies, dans ces dernières années, par les colonnes expéditionnaires du Hnut- Sénégal, Galiéni, Derrien, Borgnis-Desbordes, et même la route de Bam- mako à Mourdia du D' Bayol, en i883; » Sur celle de Free-Town, l'intéressant voyage du D'^ Bayol ; les al- titudes de loi positions de cette région occitlentale de l'Afrique ont été calculées par M. de Lanuoy; d'après ses calculs, les sources de la Gambie et du Rio-Grande sont situées respectivement à ii33'" et ii45" d'altitude au-dessus du niveau de la mer; )) Sur celle de Sokoto, le tracé des derniers voyages de M. Flegel, auquel on doit en particulier la reconnaissance détaillée du Niger, entre Rabba et Gomba. Le cours de cet immense fleuve ne contient plus qu'une partie encore inexplorée, comprise entre Gomba et Say, ville commerçante que traversa deux fois le D'' Bartli, dans les années i853 et i854 ; » Dans l'Afrique australe, sur les cartes de Kourouman, Pretoria el Pielernmi itzboui g , les divisions politiques dernières des royaumes nègres gouvernés par Khama, Sécheli, Montsoua et Mankourouané; les rensei- gnements les plus récents sur la géographie du Transvaal, une partie du ■( 1228 ) royaume de Gaza gouverné par Onmzila, un nouveau tracé du cours in- férieur du Limpopo, d'après les travaux d'Erskine. Le pays des Zoulous est dessiné à l'aide des reconnaissances faites par les officiers anglais pen- dant la guerre contre Cettiwayo. Quant au Griqua-land-East et aux terri- toires encore indépendants de la Cafrerie propre, ils ont été extraits des sources anglaises les plus récentes; » Pour la côte de Guinée, les dernières informations sur les contrées voisines des bouches du Niger et du Gabon; dans la province de Loanda, le tracé qui doit relier la capitale de cette colonie portugaise à la ville d'Ambaca, à l'intérieur. » Une mention spéciale doit être faite de la feuille de San-Salvador, la dernière parue, sur laquelle est représenté tout le cours de l'Ogôoué et la partie inférieure du fleuve Congo. Le vaste champ d'explorations que par- courent, d'un côté, de Brazza, sous l'égide de la France, de l'autre, Stanley, sons le patronage de l'Association internationale belge, était, il y a dix ans, à peu près inconnu. En moins de six ans, une foule de stations européennes ont jailli de terre pour ainsi dire; en ne citant que les plus connues, nous rappellerons Lambaréné, Franceville et Brazzaville, fondées par la France; Vivi, Noki, Léopoldville, par la Société internationale belge. Depuis 1882 surtout, la reconnaissance des régions du Congo et de l'Ogôoué a été poursuivie vaillamment. Après la première reconnaissance exécutée sur le Niari, en 1882, par de Brazza, les Belges ont exploré la région comprise entre le Congo inférieur et la rive gauche du Kouillou. Un lieutenant de vaisseau de notre marine, M. Mizon, nous a fait connaître, il y a quelques mois à peine, tous les affluents de la rive droite de cette rivière, ainsi qu'une partie du cours du Louété (Louisa des Portugais) ; il nous a donné aussi un levé de l'Ogôoué au -^j—^, entre la rivière Dilo et Franceville, ainsi que les positions de Franceville et du poste de l'Alima. M. Dutreuil de Rhins, un Français aussi, a fait un levé intéressant de l'Ogôoué, entre Lambaréné et la rivière Dilo. Tous ces renseignements, à peine connus encore des géographes, sont déjà portés sur la feuille de San-Salvador. » Avant la fin de l'année courante, les feuilles si intéressantes de la région des grands lacs de l'Afrique australe, de Madagascar et de Bourbon seront publiées, et j'estime que la Carte entière aura paru , avec des Notices, vers la fin de l'ainiée 1887. » Le prix en est très modéré. Chaque feuille, avec montagnes, est vendue au prix de 0*^^50; sans montagnes, o'"", 3o. I^a Notice, qui accompagne chaque livraison de six feuilles, coûte o*^"^, 3o seulement. )) Grâce à l'emploi du zinc, il sera facile de reviser chaque feuille, en ( 1229 ) effaçant ou ajoutant au fur et à mesure sur la planche mère, de manière à obtenir, pour chaque tirage, des exemplaires tout à fait au courant des découvertes nouvelles. » Quelques feuilles, notamment celles du Sénégal et du Niger, celles du Congo et de l'Ogôoué, ont déjà rendu de véritables services, en faisant res- sortir la grandeur du rôle réservé à la France dans ces contrées lointaines. » La Carte de l'Afrique est, je le répète, l'œuvre personnelle du capi- taine de Lannoy. Elle dénote chez son auteur des connaissances géogra- phiques très étendues, une grande perspicacité dans l'appréciation des textes et des Cartes des voyageurs, ainsi qu'une véritable habileté d'artiste. C'est un travail de bénédictin qui fait le plus grand honneur à cet officier et au Dépôt de la Guerre, qui a la bonne fortune do le compter au nombre de ses collaborateurs. « PATHOLOGIE EXPIiRlMEiNTALE. — Sur la rage; par M. Pasteur, avec !a collaboration de MM. Chamberlaxd et Roux. « Le grand fait de la virulence variable de certains virus et la préserva- tion d'une virulence par une autre de moindre intensité est aujourd'hui, non seulement acquis à la Science, mais encore entré dans le domaine de la pratique. Dans une telle direction d'études, on comprend tout l'uitérêt qu'offre la recherche de méthodes d'atténuation appropriées à de nou- veaux virus. » J'ai l'honneur d'apporter aujourd'hui à l'Académie un progrès dans ce sens, relatif à la rage. » L Si l'on passe du chien au singe et ultérieurement de singe à singe, la virulence du virus rabique s'affaiblit à chaque passage. Lorsque la vi- rulence a été diminuée |)ar ces passages de singe à singe, si le virus est en- suite reporté sur le chien, sur le lapin, sur le cobaye, il reste atténué. En d'autres termes, la virulence ne revient pas de prime-saut à la virulence du chien à rage des rues. L'atténuation dans ces conditions peut être amenée facilement par un petit nombre de passages de singe à singe, jusqu'au point de ne jamais donner la rage au chien par des inoculations hypodermiques. L'inoculation parla trépanation, méthode si infaillible pour la communi- cation de la rage, peut même ne produire aucun résultat, en créant néan- moins, pour l'animal, un état réfractaire à la rage. » IL La virulence du virus rabique s'exalte quand on passe de lapin à lapin, de cobaye à cobaye. Lorsque la virulence est exaltée et fixée au ( 1200 ) maximum sur le lapin, elle passe exaltée sur le chien et elle s'y montre beaucoup plus intense que la virulence du virus rabique du chien à rage des rues. Cette virulence est telle, dans ces conditions, que le virus qui la possède, inoculé dans le système sanguin du chien, lui donne constamment nue rage mortelle. » III. Quoique la virulence rabique s'exalte dans son passage de lapin à lapin ou de cobaye à cobaye, il faut plusieurs passages par le corps de ces animaux pour qu'elle récupère son état de virulence maximum, quand elle a été diminuée d'abord chez le singe. » De même la virulence du chien à rage des rues qui, comme je viens de le dire, n'est pas de virulence maximum à beaucoup près, exige, quand elle est portée sur le lapin, plusieurs passages par des individus de cette espèce, avant d'atteindre son maximum. I) Une application raisonnée des résultats que je viens de faire connaître permet d'arriver aisément à rendre les chiens réfractaires à la rage. On comprend, en effet, que l'expérimentateur puisse avoir à sa disposition des virus rabiques atténués de diverses forces; les uns, non mortels, préser- vent l'économie des effets de virus plus actifs et ceux-ci de virus mor- tels. » Prenons un exemple : On extrait le virus rabique d'un lapin mort par trépanation à la suite d'une durée d'incubation qui dépasse de plusieurs jours l'incubation la plus courte chez le lapin. Celle-ci est invariablement comprise entre sept et huit jours à la suite de l'inoculation, par trépana- tion, du virus le plus virulent. Le virus du lapin à phis longue incubation est inoculé, toujours par trépanation, à un second lapin ; le virus de celui- ci à un troisième. A chaque fois, ces virus, qui deviennent de plus en plus forts, sont inoculés à un chien. Ce dernier se trouve être ensuite capable de supporter un virus mortel. Il devient entièrement réfractaire à la rage, soit par inoculation intraveineuse, soit par trépanation du virus de chien à rage des mes. » Par des inoculations de sang d'animaux rabiques, dans des condi- tions déterminées, je suis arrivé à simplifier beaucoup les opérations de la vaccination el à procurer au chien l'étiit réfractaire le plus décidé. Je ferai connaître bientôt à l'Académie l'ensemble des expériences sur ce point. » Il y aurait un intérêt considérable, présentement et jusqu'à l'époque éloignée de l'exlinclion de la rage par la vaccination, à pouvoir supprimer le développement de cette affection à la suite de morsures par des chiens ( i23i ) enragés. Sur ce point, les premières tentatives que j'ai entreprises me donnent les plus grandes espérances de succès. Grâce à la durée d'incuba- tion de la rage à la suite de morsures, j'ai tout lieu de croire que l'on peut sûrement déterminer l'état réfractaire des sujets avant que la maladie mor- telle éclate à la suite de la morsure. » Les premières expériences sont très favorables à cette manière de voir; mais il faut en multiplier les preuves à l'infini sur des espèces ani- males diverses avant que la thérapeutique humaine ait la hardiesse de tenter sur l'homme cette prophylaxie. » L'Académie comprendra que, malgré la confiance que m'inspirent mes nombreuses expériences, poursuivies depuis quatre années, ce n'est pas sans quelque appréhension que je publie aujourd'hui des faits qui ne tendent à rien moins qu'à une prophylaxie possible de la rage. Si j'avais eu à ma disposition des moyens matériels suffisants, j'aurais été heureux de ne faire cette Communication qu'après avoir sollicité de l'obligeance de quelques-uns de mes Confrères de cette Académie et de l'Académie de Médecine le contrôle des conclusions que je viens de faire connaître. C'est pour obéir à ces scrupides et à ces mobiles que j'ai pris la liberté d'écrire ces jours derniers à M. Fallières, Ministre de l'Instruction pu- blique, en le priant de vouloir bien nommer une Commission à laquelle je soumettrais mes chiens réfractaires à la rage. » L'expérience maîtresse, queje tenterais en premier lieu, consisterait à extraire de mes chenils vingt chiens réfractaires à la rage, qu'on placerait en comparaison avec vingt chiens devant servir de témoins. On ferait mordre par des chiens enragés successivement ces quarante chiens. Si les faits que j'ai annoncés sont exacts, les vingt chiens considérés par moi comme réfractaires résisteront tous, pendant que les vingt témoins pren- dront la rage ('). » Une seconde expérience, non moins décisive, aurait pour objet qua- rante chiens, dont vingt vaccinés devant la Commission et vingt non vac- cinés. Les quarante chiens seront ensuite trépanés par le virus de chien à rage des rues. Les vingt chiens vaccinés résisteront. Les vingt autres mour- ront tous de la rage, soit paralytique, soit furieuse. » (M Ces vingt chiens mordus, témoins, prendront la r.ige dans une proportion indéter- minée, parce que la rage ne se déclare pas toujours à la suite des morsures. Ceux des té- moins mordus qui ne deviendraient pas rabiques pourraient être soumis ultérieurement à la trépanation. C. R., 1884, I" Semestre. { T. XCVIll, N- UO. • 60 ' 1232 ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De l' allénualion (les cultures virulentes par l'oxygène comprimé. Note de M. A.Chauveac, présentée par ]M. Bouley. « De toutes les études qui ont succédé aux premiers travaux de M. Tous- saint, sur l'atténuation virulente par l'action modérée des agents phy- siques ou chimiques destructeurs des virus, il résulte clairement que ces agents possèdent tous, plus ou moins, la faculté d'amoindrir l'activité in- fectieuse des ferments virulents, au lieu de l'anéantir complètement, si l'on a soin de ne pas utiliser tout entière l'influence destructive à laquelle on expose ces ferments. » En ce qui concerne la chaleur, la preuve de l'existence de cette fa- culté atténuante est maintenant complète. Il y avait donc lieu de penser que l'oxygène comprimé, qui partage avec le premier agent, suivant la démonstration de M. P. Bert, la propriété d'être à la fois une source de vie et de mort pour les microbes infectieux, se comporterait exactement comme la chaleur. On était certainement en droit de supposer qu'avant d'atteindre la tension qui tue les cultures virulentes, ou les empêche de se développer, l'oxygène en atténuerait graduellement l'activité, si on l'ame- nait, par une compression graduée, au voisinage du degré de tension ca- pable de s'opposer à toute prolifération, » L'expérience a été faite sur mes indications, dans mon laboratoire, par M. Wosnessenski, avec le Bacille de Davaine [Bacille du sang de rate ou fièvre splénique). Elle ne semble pas avoir prononcé en faveur de cette hy- pothèse. Il est arrivé, en effet, que les cultures de ce Bacille au contact de l'air ou de l'oxygène comprimes se sont montrées ou plus actives qu'à l'état normal, dans le cas de pressions modérées, ou complètement inac- tives, dans le cas de fortes compressions [Comptes rendus, séance du 4 fé- vrier 1884, p- 3i4). » J'ai vu et contrôlé tous les faits de M Wosnessenski; ils sont rigou- reusement exacts. Je n'en ai pas moins persisté à croire à l'action atté- nuante de l'oxygène comprimé et à la considérer comme le corollaire obligé des démonstrations de M. Paul Bert. Selon mes vues, entre les tensions qui activent la faculté infectieuse des cultures et celle qui y détruit toute acti- vité, s'intercalent nécessairement des degrés de tension capables d'atténuer plus ou moins la virulence de l'agent infectieux, même à l'égard du cobaye, qui a été le réactif physiologique employé par M. Wosnessenski pour éprouver l'activité de ses cultures. Mais, sans doute, la zone de ces ( 1233 ) tensions intermédiaires est fort étroite, et les limites en sont très difficiles à déterminer. » Il m'a semblé qu'en ayant recours à d'autres réactifs, on trouverait peut-être une espèce animale se prêtant mieux que le cobaye à la détermi- nation des conditions qui permettent à l'oxygène comprimé d'atténuer les cultures du Bacille de Davaine. On sait, eu effet, que toutes les espèces animales susceptibles d'être infectées mortellement par un virus doué de toute son activité ne se comportent pas d'une manière identique à l'égard des formes atténuées de ces virus. Le hazard m'a, du premier coup, exceptionnellement favorisé. J'ai inoculé au mouton les cultures réussies de Bacille du sang de rate dans l'oxygène comprimé et j'ai observé alors les faits d'atténuation virulente les plus intéressants et les plus féconds peut-être en applications pratiques. » Dans les nouvelles expériences que j'ai faites, j'ai constaté, toutes choses égales d'ailleurs, au point de vue de la qualité de la semence, de la qualité et de la quantité du bouillon employé pour les cultures, de la température, du temps, qu'une légère augmentation de la tension de l'oxygène avive la virulence de ces cultures, aussi bien pour le mouton que pour le cobaye. Mais une augmentation plus forte de cette tension n'accroît plus la virulence que pour le cobaye et la diminue au contraire un peu pour le mouton. Enfin, avec une tension plus rapprochée encore de celle qui entraîne l'arrêt de tout développement dans les cultures, on obtient des spores qui, tout en tuant encore les cobayes à peu près aussi vite que le virus charbonneux ordinaire, peuvent être inoculées impuné- ment à tous les moutons. » Quand les cultures ont été amenées à ce degré d'atténuation, elles produisent néanmoins, sur les sujets auxquels on les inocule, des troubles passagers plus ou moins accentués. Tous les moutons inoculés témoignent du malaise; tous éprouvent une certaine élévation de température qui, chez quelques-uns, peut aller jusqu'à 42", 5. Tous reviennent en quelques jours aux conditions physiologiques. J'ajoute que l'immunité communiquée aux sujets inoculés une seule Jois avec ces cultures atténuées est aussi par- faite que possible. Réinoculés plusieurs fois avec du virus fort, qui tuait en trente-six heures tous les moutons témoins, ces sujets ont tous résisté; aucun même n'a été sensiblement malade, après les réinoculations. » L'atténuation, ainsi obtenue, s'est, dans une série, transmise intégra- lement aux cultures de deuxième génération entreprises à la température -h 3G°, 37°, sous pression normale. ( 1234 ) » Une aulre constatation du même ordre m'a étonné au point de laisser dans mon esprit une certaine défiance. Dans les conditions ordinaires, le sang du cobaye mort de fièvre spléniqiie est liabitnellement 1res virulent pour le mouton. Mais si le sang est pris sur des sujets qui ont succombé après l'inoculation d'un virus cultivé sous pression et franchement inactif sur le mouton, ce sang peut être inoculé impunément aux animaux de l'espèce ovine. Cette innocuité s'est manifestée dans deux séries d'expé- riences comprenant chacune quatre sujets. Aucun de ces huit moutons n'a succombé, après avoir reçu, sous la peau de la cuisse, une quantité notable de sang étendu de bouillon, en provenance de cobayes qui avaient survécu trente-six heures à peine à une inoculation de spores cultivées dans l'oxy- gène comprimé. J'ajoute que ces huit animaux ont résisté à toutes les ino- culations de virus fort pratiquées ultérieurement. >) J'ai encore constaté, dans cette série d'études, un aulre fait fort im- portant. Ces cultures, dont l'atténuation est si sûre qu'elles ne font périr aucun mouton, et l'activité si grande qu'elles confèrent l'immunité la plus solide, jouissent encore d'un autre très grand avantage, celui de conserver cette activité pendant plusieurs mois. Ainsi, je possède des liquides de cultures dont l'inoculation, après six, dix et même quinze semaines, engendre aussi sûrement l'immunité qu'au moment même de leur prépa- ration ; ces liquides ont, du reste, conservé de même leur aptitude à tuer le cobaye adulte en trente-six, quarante heures. » J'ai pu constater enfin que l'inoculation des liquides de cultures atté- nuées par l'oxygène comprimé est encore plus innocente et tout aussi effi- cace sur le bœuf que sur le mouton. » D'autres virus ont été également atténués par l'oxygène comprimé. Les cultures de rouget sont au nombre de celles qui subissent le plus sûre- ment et le plus facilement l'influence atténuante de cet agent. )) Tous ces faits autorisent de grandes espérances relativement aux appli- cations pratiques de l'emploi de l'oxygène comprimé comme méthode générale d'atténuation des virus. » A l'égard du rouget, jeme tiendrai dans la plus grande réserve, jusqu'à ce que la multiplicité des faits en ait prouvé solidement la constance. Je ne m'attends pas à être beaucoup plus heureux que ne l'a été M. Pasteur avec l'utdisation de l'ancienne méthode de l'atténuation des virus par leur passage sur des espèces animales différentes; mais je suis disposé à être plus conBant dans le succès pour le sang de rate. J'espère que mes études ultérieures m'amèneront à déterminer bientôt les conditions à l'aide des- ('1235 ) quelles on pourra, sans embarras, rendre usuelle la fabrication du virus si précieusement atténué, que je n'ai obtenu jusqu'à présent qu'en très petite quantité dans des expériences de laboratoire. La belle conquête de M. Pasteur s'enrichirait alors de très grands avantages : i" immunité com- muniquée par une seule inoculation préventive; 2° néanmoins très grande sécurité de l'inoculation ; 3° faculté d'employer les cultures atténuées long- temps après leiu' préparation. » CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation de la conicine en propylpjridine ; régénération de la conicine. Note de M. A.-W. Hofmann. « En poursuivant mes recherches sur la conicine, j'ai tait quelques ob- servations que je m'empresse de communiquera l'Académie. » Dans le but d'ajouter de l'hydrogène à la conicine G'H'^Az pour la transformer en octylamine C'H"Az, j'ai distillé le chlorhydrate de la première base avec du zinc en poussière. » Il passait à la distillation une quantité notable d'une base colorée légèrement en jaune, tandis qu'il se dégageait de l'hydrogène mélangé de traces d'un carbure d'hydrogène. L'hydrogène se dégageant au lieu de se combiner à la conicine, il était évident qu'on n'avait pas réussi à effec- tuer la transformation cherchée. L'expérience, en outre, ayant montré qu'il se séparait plus d'hydrogène] que n'en renfermait l'acide chlorhy- drique du chlorhydrate, on pouvait conclure que la base distillée renfer- mait moins d'hydrogène que la conicine. L'odeur particulière ressemblant, d'ailleurs, à celle des bases pyridiques, on était en droit de supposer la for- mation delà base C'll"Az = C* H"Az-6H, c'est-à-dire d'une base qui est à la conicine ce qu'est la pyridine à la pipéridine. » L'expérience a confirmé cette prévision. Le liquide distillé renferme une quantité notable, 25 à 3o pour loo, de cette base à laquelle je don- nerai le nom de congrine. Il y avait d'abord quelques difficultés à séparer la congrine de la conicine •, ces deux bases possèdent à peu près le même pouU d'ébuUition; mais les chlorhydrates de ces deux bases présentant des propriétés assez différentes, on est bientôt parvenu à obtenir la con- grine à l'état de pureté. » La congrine pure est un liquide incolore d'une fluorescence bleuâtre, surtout à la lumièf-e solaire. Elle possède une odeur particulière qui rap- pelle celle de la pyridine ou de la picoline, mais elle est moins pénétrante. ( 1236 ) La congrine est plus légère que l'eau; elle bout entje i66" et i68°, sous une pression de o™, 738. )) La congrine se dissout facilement dans tous les acides. Les sels simples sont extrêmement solubles et ne cristallisent que difficilement. Les sels doubles, au contraire, forment de beaux cristaux. Le sel platinique cris- tallise en feuilles quadrilatères d'une couleur orange. Il se dissout facile- ment dans l'eau et peut en être obtenu en magnifiques cristaux. Le sel d'or forme des aiguilles jaunes facilement solubles dans l'eau et dans l'alcool. » La composition de la congrine est représentée par la formule C^H"Az. Celle du composé platinique par la formule 2(C* H" Az- HCl)PtCl*. » L'action de l'iodure de méthyle sur la congrine a démontré que cette base appartient bien à la série pyridique. En effet, les deux sub- stances agissent l'une sur l'autre, même à la température ordinaire. Opère-t-on dans un tube scellé, la réaction est terminée en très peu de temps. On obtient l'iodure d'une base d'ammonium qui, très facilement so- luble dans l'eau, en est précipité par l'action d'une solution alcaline con- centrée à l'état d'une huile épaisse. En le chauffant avec de la soude caustique solide, il se dégage une odeur pénétrante excitant les muqueuses du nez. Cette odeur, très caractéristique, qui appartient à une série de corps que j'ai signalés, il y a quelques années ('), et qui se forment par l'action des alcalis sur les bases d'ammonium obtenues en combinant les différents termes de la série pyridique avec des radicaux alcooliques, per- met de reconnaître facilement les bases pyridiques. )) On peut transformer l'iodure obtenu par l'action de l'iodure méthy- lique sur la congrine en chlorure au moyen du chlorure d'argent. En éva- porant la solution, on obtient un résidu d'une consistance sirupeuse, qui, dans le vide, se prend en une masse cristalline. Le chlorure est précipité par le chlorure platinique. L'analyse du beau sel platinique ainsi formé a permis d'établir la composition de la congrine méthylique. Cette dernière est représentée par la formule 2(C*H" Az-CH'CI)PtCl''. » Des bases de la formule C* H^ * Az, c'est-à-dire de la composition de la congrine, ont été déjà signalées par plusieurs chimistes. Outre l'a-collidine extraite des huiles animales par M. Andersen (°), il y a la |3-colli(line ob- (^) JloTUA'ss, £ei-l. Seric/tie, t. XIV, p. i497- (^) Anderson, Jnn. Chein, Phcirin., t. XCIV, p. 36o. ( >237 ) tenue par M. Greville Williams (' ), en traitant la cinchonine par la soucie caustique et les collidines aldéhydiques, fournies d'après MM. Eaeyer et Ador (^), par l'action de la chaleur sur l'aldéhyde ammoniacale, et, d'après M. Kraemer (') par l'action du chlorure d'éthylidène sur l'ammoniaque. Mais toutes ces bases ont un point d'ébullition supérieur à celui de la con- grine. Le point d'ébullition a été observé pourl'a-collidine et la p-collidine à i79°-i8o°; pour l'aldéhydine, à iSo^-iSa", et enfin, pour la paracolli- dine, à 22o''-23o°. En outre, la fluorescence bleue qui caractérise la con- grine n'est mentionnée nulle part. » Dans ces derniers temps, MM. Cahours et Étard (*) ont découvert encore une collidine qui se forme en faisant passer des vapeurs de nico- tine à travers des tubes chauffés au rouge. Celle-ci, comme la congrine, bout à 170°, mais elle possède une grande tendance à se polymériser, pro- priété qui n'appartient pas à la congrine. D'ailleurs, il n'était pas difficile de décider s'il y avait, ou bien identité, ou seulement isomérie entre les deux bases : on n'avait qu'à les oxyder. En oxydant le dérivé nicotique, MM. Cahours et Etard ont obtenu l'acide pyridinicarbonique (acide nico- tique), qui a été préparé par M. Laiblin (*) en partant de la nicotine elle- même. La congrine aussi s'oxyde très facilement à l'aide du permanganate dépotasse. On obtient de même un acide pyridinicarbonique; ce n'est pas l'acide nicotique, mais bien son isomère, l'acide picolique, qui a été découvert par M. Weidel (") en oxydant la picoline. On a identifié les deux acides en comparant le point de fusion, qui est le même pour les deux, soit i34°. » Pour le moment, je n'essayerai pas d'expliquer la production singu- lière de la congrine en partant de la conicine. Je me bornerai à faire ob- server qu'on obtient un résultat analogue en soumettant la conicine à l'action du chlorure de zinc. Peut-être cette réaction contribuerait-elle à dévoiler la nature de quelques alcaloïdes dont la constitution n'est pas encore établie. En effet, la nicotine, par exemple, subit une transformation (') Greville Williams, Jourri, fiirpr. Chenue., t. LXVI, p. 334. (-) Baeyer et Ador, Ann. Chem. Pliarm., t. CLV, p. ■264. (•*) Kraemer, Beii. Berichte, t. III, p. 102. (*) Cahoors et Étard, Comptes rendus, 1881, p. lo'jq. (^) Laiblin, Ann. Chem. Pharm., t. CXCVI, p. l34. (") AVeidel, Berl. Berichte, t. XII, p. 198g. ( 1238 ) aïKilogue. Il se dégage de l'hydrogène, tandis qu'il se forme une base ap- partenant à la série pyridique. Je me propose de continuer ce genre de recherches. » Quant à la conicine elle-même, sa transformation en congrine fixe d'iuie manière assez nette le rapport entre cette base et la série pyridique. L'existence d'un rapport semblable avait été entrevue par plusieurs chi- mistes, notamment par M. Wischnegradsky ; mais on n'avait pas encore réussi à l'établir par l'expérience. 1) Aujourd'hui ce rapport n'est plus douteux. En considérant la trans- formation de la congrine en un acide piridinimonocarbonique, l'acide pi- colique, on ne saurait plus nier la présence du groupe propylique (isopro- pylique) dans la congrine, et par suite aussi dans la conicine. En même temps CCS expériences fournissent quelques indications sur la position du radical propylique. Les recherches intéressantes de MM. Skraupet Cobenzl (') sur les deux naphtoquinolines ont démontré avec un haut degré de vraisem- blance que l'azote et le groupe carboxyle se trouvent en juxtaposition dans l'acide picolique. Il s'ensuit que la congrine est V ortho-propylpiridine ou 1 ' ortho-propjlpyridine hexahydrogénée. » Il était naturellement d'un intérêt spécial de régénérer la conicine de la base pyridique. Dans ce bul, de la congrine, dont la pureté absolue avait été constatée par l'expérience, fut soumise à l'action de l'acide iodhy- drique concentré à une température de 280" à Soo" dans un tube scellé à la lampe. Il est resté un peu de congrine non attaquée, ce qui a toujours lieu dans les procédés de réduction de ce genre. Mais on a pu séparer sans difficulté la conicine, dont le chlorhydrate cristallise facilement, tandis que le sel congrique est difficile à obtenir à l'état de cristaux. )) Comme il y a toujours, mêlée à ces cristaux, une petite quantité de chlorhydrated'ammoniaque dont le produit complémentaire est l'octane, on a séparé la conicine par un alcali ; séchée sur la potasse caustique solide et soumise à la distillation, elle a présenté un point d'ébulliliou se fixant entre 167° à 168°. Le liquide incolore possédait l'odeur caractéristique de la conicine, odeur complètement différente de celle de la congrine. Traitée par l'acide chlorhydrique, cette base a donné un chlorhydrate en cristaux radiaux permanents à l'air. On l'a purifié par une seconde cristallisation dans l'alcool absolu. Soumis à l'analyse, ce chlorhydrate, qui pouvait ren- (') Skraup el CoBENzi., Moruitihiflc J'iir Chemivy iSS j, j). 43(j. ( 1239 ) fermer encore une trace de chlorhydrate d'ammoniaque, a fourni les chif- fres suivants : Sels de congrine. de conicinc. Expérience. Carbone 60,95 58,71 58,09 Hydrogène 7,62 11,01 i'>09 » Le chlorhydrate de la conicine régénérée formait avec le chlorure de platine et le chlorure d'or des combinaisons cristallisées. » Il y avait encore un intérêt particulier à constater l'identité de l'action physiologique de la conicine extraite directement de la plante avec celle qui avait été préparée artificiellement. » Des expériences faites par moi et par mon collègue et ami M. Hugo Kro- necker, de l'Institut physiologique de l'Université, sur des grenouilles et sur des lapins, nous ont démontré l'identité parfaite d'action de ces deux substances. » Par la transformation en conicine d'une base ap[)artenant .à la série pyridique, il n'y a pas à conserver le moindre doute sur la réalisation de cette synthèse. 11 reste maintenant à préparer l'orthopropylpyridine au moyen de la pyridine, préparation qu'on ne manquera pas d'achever par les procédés que j'ai employés avec succès pour introduire des radicaux alcooliques dans l'aniline et les bases homologues. » En terminant, qu'il me soit permis d'exprimer mes remerciements les plus sincères à M. Ehestadt, dont le zèle et l'habileté ne m'ont pas manqué pendant l'exécution de ce travail. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées de juger les concours de l'année 1884. Le dépouillement donne les résultats suivants : Prix Bordin [Elude générale du problème des déblais et remblais de Moncje) : MM. Bertrand, Hermite, Darboux, Jordan et Bouquet réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. O. Bonnet et Resal. Prix Francœur : MM. Bertrand, Jordan, Hermite, Ossian Bonnet et Dar- C. R., 1884, I" Semestre. (T, XCVUI, K« 20.) *"' ( 124o ) boux réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Bouquet et Lévy. Prix extraordinaire de six mille francs [Progrès de nature à accroître l'effi- cacité de nos forces navales) : MM. Dupuy de Lôme, Jurien de la Gravière, Paris, Bouquet de la Grye et de Jonquières réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Moucbez et Tresca. Prix Poncelet : MM. Phillips, Hermite, Bertrand, Jordan et Tresca réu- nissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Darboux et Ossian Bonnet. Prix Montyon [Mécanique) : MM. Phillips, Tresca, Resal, Rolland et Lévy réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Jordan et Haton de la Goupillière. Prix Plumey : MM. Dupuy de Jjôme, Jurien de la Gravière, Tresca, Lévy et Hatou de la Goupillière réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. de Jon- quières et Bouquet de la Grye. MÉMOIRES LUS. M. P. Callibcrcès donne lecture d'un Mémoire portant pour titre : « Recherches expérimentales sur l'influence du traitement pneumatique, par courant d'air non purifié et à la température ordinaire, sur la fermen- tation des jus sucrés » . Le Mémoire de M. Calliburcès est renvoyé à l'examen de MM. Peligot, Thenard, Schlœsing. RIÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. le Vice-Amiral Clodé informe l'Académie du prochain départ des bâ- timents de la Station de Terre-Neuve et appelle l'attention de l'Académie sur les services que les officiers de marine seraient en état de rendre à la Science s'ils recevaient des instructions précises pour l'observation des phé- nomènes météorologiques et magnétiques. (Renvoi à la Section de Physique. ) ( f2/ir ) M. W. MoNSERRATTE soumet ail jugement de l'Académie une Commu- nication relative à la navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. S. ViLALLONGUE adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. A. Bloch adresse, pour le Concours de Physiologie expérimentale de la fondation Montyon, un travail manuscrit intitulé : « Expériences nouvelles sur la vitesse du courant nerveux sensitif chez l'Homme ». Ce Mémoire est accompagné d'extrails du « Journal d'Anatomie et de Phy- siologie », publié par MM. Ch. Robin et G. Pouchet. (Renvoi à la Commission du prix de Physiologie expérimentale.) Un Anoxyme adresse, pour le Concours Bréant, un Mémoire manuscrit portant pour épigraphe : « Les maladies sporadiques ne peuvent se déve- lopper que par la présence et l'évolution vitale de leur germe propre ». (Renvoi à la Commission du prix Bréant.) M. Ber\ard adresse, pour le Concours de Statistique, une « Statistique médico-démographique de Cannes pendant la période septennale 1877- i883 ». (Renvoi à la Commission du prix de Statistique.) M. D. ToMMAsi adresse la liste de ses travaux scientifiques pour le Con- cours du prix Jérôme Ponti. (Renvoi à la Commission du prix Jérôme Ponti.) CORRESPOi^DANCE. MM. H. Becquerel, G. Bigocrdan, Ch. Brame, O. Callandreau, A. Certes, M. Deprez, Ddroy de Bruignac, O. Filhol, Fontannes, L. Francq, A. Germain, Granp'Eury, Guelliot, Halphen, Hatt, J. Klein, Lavet, Ed. Lescarbaklt, Ch. Magnier, J. Morin, H. IVapias, Nocard, P. Re- GXARD, H. Roger, Roux, Strauss, V. Tatin, A. Taurines, Tuévenot, ( 1242 ) G. TissANDiER, L. Vaillant, E. Vallin, H. Viallakes, Acg. Voisin adressent leurs remerciements à l'Acaflémie pour les récompenses dont leurs travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. M. Tisserand, en annonçant à l'Académie le décès de M. Brassinne, rappelle quelques-uns des travaux qui avaient acquis à ce savant une réputation méritée. On lui doit plusieurs Mémoires intéressants, sur l'Algèbre et sur la Mécanique, et un Précis des OEuvres mathématiques de Fermât et de l'Arithmétique de Diophaute; comme professeur à l'École d'Artillerie de Toulouse, M. Brassinne avait été conduit à étudier la Balistique d'une façon particulière, et il avait fait sur ce sujet des travaux importants. Versé dans la littérature et les aris, M. Brassinne était d'un commerce agréable; à Toulouse, où s'est écoulée presque entièrement sa longue carrière, il était entouré de l'estime publique et aimé de tous ceux qui avaient été à même de le connaître et de l'apprécier. ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle planète (m^ , découverte à Vienne par M. J. Palisa le 26 avril i88li, faites à l'Observatoire de Paris (éqiia- torial de la tour de l'Ouest) ; par M. G. Bigourdan. Communiquées par M. Mouchez. Étoiles Dates de Ascension droite Déclinaison 1884. comparaison. Grandeurs. Planète — •^. Planète -^ . m s Avril 28 a 24295 Lalanilo. 7 -l-i. 26,81 —8.22,0 29 a Id. » +0.46,26 —2.42,7 3o a Id. .. -i-o. 8,41 +2.3o,3 Positions des étoiles de comparaison. Étoiles Dntes de Ascens. droite Réduction Déclinaison Réduction 188i. comp. moy. 188i,0. au jour. raoy. 1884,0. au jour. Autorité, h m s s o / // // Avril 28 a 12.57.55,70 +2, 54 — 3. 2.iS,3 --i3,2 4 obs. iiiërid. Paris. 29.... a Id. +2,54 Id. — i3,i Id. 3o a là. +2,53 Id. — i3,i Id. Positions apparentes de la planète. Nomlire Dates Temps moyen Ascens. droite Loj. fact. Déclinaison Lo(;. f.nct. de 188i. de Paris. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. comp. h m s h m s o , '- Avril 28 9.58.29 12.59.25,05 2,573/? —3.10.54,0 0,842 2i:i4 29 11.54. 8 12. 58. 44, 5o 1,167 —3.5.18,4 0,840 g:6 3o 12.33.55 12.58. 6,64 î,33o —3. o. 1,1 o,838 i4:iS ( I2/i3 ) ASTRONOMIE, — Détcrmiiintioii des éléments de rotation du Soleil. Lettre de M. Spoerer à M. Faye. « Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de vous transmettre, et qui traite de la détermination des éléments de rotation du Soleil, je me suis servi d'un résultat de vos recherches sur les taches solaires, savoir que leur mouvement propre en latitude peut être représenté par une sinusoïde. » En admettant cette loi, il resterait encore à expliquer le fait que les lâches des régions équatorialcs se dirigent principalement vers l'équateur, tandis que prédomine, dans les hautes platitudes, le mouvement vers les pôles. On pourrait dire que, dans le premier cas, on observe surtout la branche descendante, et, dans le deuxième cas, la branche ascendante de la courbe, et que, sans qu'on en puisse assigner la cause, les taches sont cachées derrière le disque du Soleil quand elles se trouvent sur l'autre branche de la sinusoïde. » J'ai cherché les meilleures méthodes de déterminer les éléments de rotation du Soleil, indépetidammerit du mouvement des taches en latitude, pour lequel j'admets avec vous qu'U se produit suivant une sinusoïde. D'abord, j'ai procédé pour le cas exceptionnel où la courbure de la sinu- soïde serait minime. On reconnaîtrait ce cas à ce que, dans deux pé- riodes successives de rotation, les mêmes latitudes héliocentriques corres- pondraient aux mêmes longitudes. Il serait en effet peu probable que la tache eût, malgré cette circonstance, un mouvement en latitude, et que la période de ce mouvement fvit exactement égale à la durée de rotation. Dans mes observations, je n'ai rencontré aucune tache qui remplit suffi- samment cette condition. » Si l'on voulait déduire de nombreuses taches le nœud Q et l'incli- naison /, et prendre ensuite la moyenne des valeurs obtenues, on ne serait pas en droit de conclure que les mouvements négligés des taches indivi- duelles s'élimineraient dans la moyenne. » Pour une tache observée dans deux périodes successives, on peut cal- culer pour chacune de ces périodes une courbe des latitudes héliocen- triques et la comparer ensuite aux observations, et j'ai développé les équations de condition pour ce cas. Mais, tant que l'on veut rester indé- pendant de valeurs adoptées de Ç^ et i, ces équations de condition, tout en fournissant des renseignements sur la marche réelle des latitudes, ne son ( 1244 ) pas suffisantes pour déterminer Q et /; attendu que l'on peut trouver par tâtonnements des valeurs fort différentes qui satisfont à ces équations. Veut- on, d'autre part, se servir d'éléments donnés pour trouver, par exemple, dans quelle longitude la latitude deviendrait maximum ou minimum; les équations deviennent alors déterminées, mais leur solution fournira à peu près les valeurs adoptées de Çl et /. » Pour les taches qui se trouvent dans les grandes latitudes, les mouve- ments vers le pôle sont tellement prédominants que l'on peut abandonner l'hypothèse de la sinusoïde et regarder ces mouvements comme propor- tionnels au temps. Cette supposition fournit une condition dégagée de tout arbitraire et où le résultat ne s'obtient que d'une seule manière. Mais aussi, dans ce cas, il reste une hidéterminée dans le problème. Si les courbes que l'on calcule pour les latitudes, dans la première et dans la deuxième pé- riode, se coupent en un point du disque solaire tourné de notre côté dans les deux périodes, on obtient à la vérité un point fixe pour lequel le sinus doit avoir la même valeur; mais cette valeur est inconnue et, selon celle que l'on adoptera, on trouvera différentes valeurs pour Çl et /. Dans des cas exceptionnellement favorables, on pourrait peut-être se servir aussi de l'autre point d'intersection qui se trouve derrière le disque du Soleil ; mais ce cas ne s'est pas présenté dans mes observations. » Il s'est trouvé une tache qui restait visible pendant quatre périodes consécutives et pour laquelle j'ai pu observer complètement la sinusoïde des variations en latitude dans toutes ces périodes. J'ai pu déterminer la sinusoïde indépendamment de Çl et de i à l'aide des points d'intersection des courbes des latitudes, que j'ai obtenus i° pour la première et la deuxième et 2° pour la deuxième et la troisième période. La sinusoïde ainsi déduite pour les trois périodes satisfait encore aux observations de la qua- trième. La détermination de Çl et de i est devenue indépendante des élé- ments adoptés antérieurement. » Cet exemple d'une sinusoïde qui se conserve si longtemps et qui présente un si grand acccord avec les observations vous intéressera certaine- ment. Vous avez découvert la loi de la sinusoïde; quant à moi, j'ai seule- ment eu l'occasion de déduire une telle sinusoïde indépendamment d'élé- ments connus et de l'employer ensuite à la détermination de Çl et de i. » M. Faye fait à ce sujet les remarques suivantes : « J'ai en effet reconnu autrefois dans les mouvements des taches du Soleil deux inégalités notables qui faisaient croire, à tort, aux anciens ( 1245 ) observateurs que ces phénomènes étaient trop capricieux pour se prêter au calcul. L'une est la parallaxe de profondeur, l'autre une sorte de nuta- tion qui fait décrire aux taches ime ellipse dont le grand axe est dirigé vers l'un ou l'autre pôle. Quand on tient compte de ces inégalités, la marche des taches devient très régulière, même quand elles durent plusieurs mois. Je suis heureux que M. Spœrer ait tu-é si habilement parti de ces deux inégalités et qu'il ait ainsi réussi à obtenir les éléments de la rotation du Soleil avec une exactitude inespérée. Je le remercie d'avoir bien voulu à cette occasion rappeler des travaux dont j'avais autrefois entretenu l'Académie. » Cette occasion me permet de rappeler la différence d'allure des cy- clones solaires (les taches) et des cyclones terrestres (les tempêtes). Ces derniers décrivent sur leurs hémisphères respectifs de vastes paraboles qui les rapprochent sans cesse des pôles, tandis que les premiers sortent à peine de leurs parallèles originaires par des excursions d'amplitude médiocre de forme sinusoïdale. » GÉOMÉTRIE. — Propriélés de neuf points d'une courbe gauche du quatrième ordre, de sept points d'une cubique gauche, de huit points associés. Note de M. A. Petot, présentée par M. Darboux. « On sait faire correspondre géométriquement à un point M se dépla- çant sur une surface du second ordre S, donnée par neuf points A, B, C, D, 5, 6, 7, 8, 9, une droite w se déplaçant sur un complexe du premier ordre g, déterminé par cinq droites o>^, oj,,, u.,, cd,, wg [Comptes rendus, p. 728). » Le même mode de correspondance nous a conduit à une propriété de la courbe gauche du quatrième ordre. Effectivement, si les neuf points A, B, C, D, 5, 6, 7, 8, M appartiennent à une même courbe gauche du qua- trième ordre (S, S'), toutes les surlaces du second ordre qui passent par les huit premiers passent par le neuvième; par suite, tous les complexes du prenïier ordre qui contiennent les droites W5, &jj, ùj,, Wg contiennent aussi la droite a, ce qui exige que les cinq droites C05, ...,w appartiennent à une même congruence du premier ordre {a, a'). » Cette condition est d'ailleurs suffisante; en effet, quand M est un point quelconque de l'espace, la droite w est située sur un complexe particulier du second ordre Co, complexe des droites rencontrées par les faces d'un té- traèdre fixeô suivant un rapport anharmonique constant; dès lors, les cinq ( I2/,6 ) droites «5, ..., « doivent être situées surla surface réglée du quatrième ordre (c'a, a, ff'); mais, comme elles sont par construction sur CTo, il suffit de leur imposer d'appartenir à (c, g'). De là résulte un théorème, que nous énon- cerons plus loin. » De même, si les huit points A, B, C, D, 5, 6, 7, 8 sont associés, toutes les surfaces du second ordre qui passent par les sept premiers passent par le huitième; par suite, tous les complexes du premier ordre qui contien- nent les droite» toj, w,., to, contiennent aussi la droite oj^, ce qui exige que les quatre droites 105, ..., tog soient quatre génératrices d'un même système d'un hyperboloïde. On démontrerait d'ailleurs, comme plus haut, que cette dernière condition est suffisante. » Enfin, si la courbe gauche du quatrième ordre (S, S') se dédouble en une cubique gauche et une droite, la surface réglée du quatrième ordre ((Tj, a, g') se dédouble en deux hyperboloïdes, l'un inscrit, l'autre circon- scrit au tétraèdre d. On voit d'ailleurs facilement lequel de ces deux hy- perboloïdes correspond à la cubique. On obtient ainsi les trois théorèmes suivants : » Théorèmes I, II et III (Propriétés : 1° de neuf points d'une courbe gauche du quatrième ordre; 2° de huit points associés; 3° de sept points d'une cubique gauche). — Si, menant arbitrairement par le sommet D du tétraèdre DABC, qui a pour sommets quatre de ces points j im plan fixe H et deux droites fixes 1 et [x, on a fait correspondre à tout point M de l'espace la droite w, intersection des deux plans menés respectivement par les droites (II-BCM), (H- ACM) etpar les points (1-ABM), (y.-ABM) : » 1° Les cinq droites correspondantes aux derniers points de la courbe gauche appartiennent à une même congruence du premier ordre ; » 2.° Les quatre droites correspondantes aux derniers points associés appar- tiennent à un même système de génératrices d\in hyperboldide; » 3° Les liois plans menés par chacun des points fixes [ïi-BC), (H-AC)e< par tes trois droites correspondantes aux derniers points de la cubique se cou- pent suivant une même droite. » Les quatre faces du tétraèdre 0 sont les plans ABC et H, et les deux plans menés respectivement par les droites X et /jt. et par les droites (H-^CD), (H-BCD). » On simplifie beaucoup les applications des théorèmes précédents en choisissant le plan H et les droites 1 et |x, jusqu'ici arbitraires, de manière que les droites 0J5, w„ qui correspondent à deux des points donnés soient concourantes. Il suffit, par exemple, de prendre pour droites 1 et /j. les ( «247 ) traces des plans ACD, BCD sur le pian (D, 5, 6), et pour plan H un plan mené arbitrairement par le point D et par la trace de la droite (5, 6) sur le plan ABC. » Voyons maintenant comment se modifient, avec ce choix des élé- ments X, jx, H, les conclusions des théorèmes précédents. » Pour \a courbe gauche du quatrième ordre, si l'on désigne par aie point de rencontre des deux droites wj, Wg et par G leplan de ces deux droites, on a immédiatement la nouvelle conchision suivante : Les traces des trois droites correspondantes aux derniers points de la courbe sur le plan G sont en ligne droite; de plus, les trois plans menés par ces lignes droites et le point « se coupent suivant une même droite. » Pour le groupe de points associés, on a de même : Les deux droites correspondantes aux derniers points associés sont aussi concourantes ; leur point de rencontre est situé dans le plan G ; de plus, leur plan passe par le point a. » Enfin, pour la cubique gauche, la conclusion devient la suivante : La droite correspondante au dernier point de la cubique passe par le point a. » D'autre part, quand le point M se déplace sur un plan P, mené arbi- trairement par la droite AB, la droite correspondante w se déplace en s'ap- puyant sur les deux droites ^et OlL, déterminées respectivement par les points fixes (H-BC), (H-AC) et par les traces des droites >. et ft sur le plan P. » Applications. — Problème L — Trouver les deux dernières traces d'une courbe gauche du quatrième ordre (S, S') donnée par huit points A, B, C, D, 5, 6, 7, 8, sur un plan P mené arbitrairement par deux de ces points A, B. » On détermine, une fois pour toutes, la droite ? qui joint les traces des droites w, etcog sur le plan G, et la droite vj intersection des plans menés par ces mêmes droites et par le point a. )) Les deux droites w et w', correspondantes aux traces cherchées M et M', senties deux droites qui s'appuient sur les quatre droites E, jj, ^, ait. » On remarque que, sur les quatre droites précédentes, les deux pre- mières sont fixes, et que les deux dernières passent chacune par un point fixe et sont chacune dans un plan fixe; c'est ce qui permet d'obtenir faci- lement par points l'épure de la courbe (S, S'). » Problème II. — Trouver la dernière trace d'une cubique gauche, donnée par six points A, B, C, D, 5, 6, sur un plan P mené arbitrairement par deux de ces points A et B. » La droite a, correspondante au point M cherché, est l'intersection des plans menés par le point «et parles droites 4^ et ;)R. c. 1'.., iSS4, I" Semestre. (T. XCVIU, N" 20. } 162 ( 1248 ) » PiiOBLÈME III. — Mener par un point donné 7 la droite qui s appuie en deux points sur la cubique gauche A, B, C, D, 5, 6. » La droite w, et les quatre traces du plan (w, — a) sur les faces du té- traèdre ô enveloppent une conique; les tangentes à cette conique corres- pondent aux points de la droite cherchée. » Problème IV. — Détermination du huitième point associé aux points A,B, C,D, 5, 6, 7. » On considère, dans le plan(w7 — x), la conique tangente à w, et aux quatre traces de ce même plan sur les faces du tétraèdre 9; la droite co, correspondante au huitième point associé, est la sixième tangente, que l'on peut mener à la conique considérée parle point (G- C07), pris sur l'une des cinq tangentes qui la déterminent. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation linéaire. Note de M. È. Godrsat, présentée par M. Hermite. « L'équation de Lamé a été généralisée de différentes façons par un grand nombre de géomètres. Je me propose d'indiquer ici une équation linéaire du troisième ordre qui peut également être envisagée, à un certain point de vue, comme analogue à l'équation de Lamé. Cette équation, ou plutôt une de ses transformées, est de la forme suivante : :^{co--iY^-[Ax + B{x-i)]œ-{œ-ir'-l^ (' ) -h [Cx{x -h i) + Dx -h E{i -x)]x{x-i)^ \ — [¥x'{x — \)-^-hx{x — i)-\-Y{x + ¥^(x — \)'\y = 0, A, B, C, D, Ë, F, H, K ayant les valeurs suivantes : A = fi -i- //+ n"— 2, B — m -h m' -i- m" — 2, C — pp-\- p'p" -^pf+T-p-^ 4r + ^- +—■> 9 D r- nn' + n'n" + nn" — -5- 5- + -' 339 m ■?.m _ 2 — 1 E = 7nm' -+- in'nï -t- mm' „ , 339 Y = -p{p' + {){p"+\), H = «(«'+i)K-f-|), K = m{m'^{){m"-^\); ( f249 ) m, m, m", n, n', n", p, p', p" sont des nombres entiers, positifs ou négatifs, dont la somme est nulle, et h un paramètre arbitraire. Cette équation admet, comme on voit, les trois points singuliers o, i, oo , et les racines des diverses équations déterminantes fondamentales sont : Pour 07 = o. m, .'"'+|. n. «' + ï, P' P'+h m ■il 11 •» X ~ i n, 7i -Jr -, n I » a:=-7 = so x' On peut toujours, par une transformation facile, supposer nuls m et n et m', m", n', n" positifs ou nuls : c'est ce que je ferai désormais. Si, dans l'équation (i), on fait le changement de variable jc =f{t), f[t) étant la fonction doublement périodique de t définie par l'équation différentielle (2) * -.=^gx^x-iy (voirBRioT et Bouquet, Théorie des fonctions doublement périodiques, p. 392), on reconnaît aisément que l'intégrale devient une fonction uniforme de t, et, par suite, d'après le beau théorème de M. Picard, elle s'exprimera, en général, au moyen de fonctions doublement périodiques de seconde espèce. » On peut employer, pour effectuer l'intégration, une méthode ana- logue à celle que M. Hermite a employée pour l'équation de Lamé dans une Lettre à M. Brioschi [Annali di Matemalica, t. IX, oP série). En effet, le produit de trois intégrales convenablement choisies de l'équalion (1) et, en général, distinctes, est une fonction uniforme dans toute l'étendue du plan et, par suite, un polynôme. » Cette propriété résulte d'une étude du groupe de l'équation (i) que je ne puis qu'indiquer ici. En cherchant les intégrales qui se reproduisent, à un facteur constant près m, quand on fait décrire à la variable un lacet dans le sens direct autour du point a; = i, suivi d'un lacet dans le sens inverse autour du point .a: = o, on est conduit à une certaine équation du troisième degré 'p(w) = o, dans laquelle le produit des racines est égal à l'unité. Faisant d'abord abstraction du cas où cette équation a^hnettrait la racine triple 0 = 1, j'appelle w, une racine simple de l'équation ?(w) = o. 11 y correspond une certaine intégrale Y, qui se reproduit multipliée par w, quand la variable décrit le chemin précédent. De cetle intégrale on peut en déduire d'autres de la manière suivante; si l'on décrit plusieurs lacets successifs dans le sens direct autour du point a? := o en prenant au ( i25o ) point de départ l'intégrale Y,, on engendre trois intégrales Y,, Y2, Y3 qui se permutent circulairement dans cet ordre ou dans l'ordre inverse quand on tourne autour du point j? = o. De même, en tournant autour du point X = 1, on obtient un nouveau système Y,, Y'2, Y'g. Si aucun des systèmes (Y,, Y,, Y3), (Y', , Y'2, Y'a) n'est fondamental, l'équation (i) admettra pour intégrale la racine cubique d'un polynôme. Écartant ce cas particulier, supposons que le système (Y,, Y2, Y3) soit fondamental; alors le groupe de l'équation dérivera de deux substitutions de la forme suivante : ^' ' \ S'(Y,, Y„,Y3:o),Yo, aY^-^bY,+ cY„ a'Y,-{- b'Y,-ï- c'Y,). Dans le domaine de chacun des points i, co , il existe un groupe de trois intégrales qui se reproduisent respectivement multipliées par les facteurs ï, a, a- (a et a- désignant les racines cubiques imaginaires de l'unité), quand la variable tourne autour d'un de ces points. Cette conditiTin en- traîne entre les coefficients a, b, c, a', b\ c' certaines relations que l'on obtient en écrivant que deux équations du troisième degré se réduisent à 6'' — I = o; ces relations sont les suivantes : [ b -}- c' = o, aw, = bd — bc' ] (4) 7 7 7,' <^i{a'c— ac') = i. ^ ' \ a -"r b'= o, c'w,=ab—ba] » On obtient une solution de ces équations en prenant a = b=b'=c' = o, co,rt'c = i. Celte solution est la seule qui convienne, car, si l'on suppose b elb' diffé- rents de zéro, les formules (4) montrent que les substitutions S' et S^', ap- pliquées successivement à l'intégrale b'y — bz, la changent en a,[by~~bz), et co, devrait être racine double de l'équation ç>(co) = o, contrairement à l'hypothèse. Le cas où ç>(w) se réduirait à (w — i)' se discute de la même manière, et en résumé, si l'équation (i) n'admet pas pour intégrale la racine cubique d'un polynôme, les substitutions fondamentales du groupe de l'équation sont les suivantes : S'(Y|, Y2, Yj : w, ^2» W2Y3, w., Y,), W|, W2j ^^3 désignant les trois racines de l'équation ç>(oj) = o, qui vérifient la relation co, 0)2(0^ = 1. Le produit Y1Y2Y3 est donc une fonction uni- ( i25r ) forme et, par suite, un polynôme, puisque ce produit reste fini pour tonte valeur finie de la variable. Il résulte, en outre, de l'étude du groupe que les dérivées logarithmiques 1 rfY, 1 dY^ I ^^3 ïi dx ' Y, d..' Y, dx sont racines d'une équation algébrique de genre i, et, par suite, l'inté- grale générale s'exprimera au moyen d'intégrales elliptiques de première et de troisième espèce, ce qui est bien conforme au théorème de M. Picard. » Connaissant le produit de trois intégrales particulières, M. Halphen a montré {Comptes rendus, t. XCVII, p. 1408 et i54i; t. XCVTII, p. i34) comment on pouvait achever l'intégration. Ce produit satisfait à une équation linéaire du dixième ordre, et l'on sera ramené à trouver un poly- nôme dont il est aisé d'avoir le degré a priori satisfaisant à cette équation. Si l'équation (i) n'est pas irréductible, il y a un changement de forme analytique pour l'intégrale générale, qui s'exprime toujours au moyen d'intégrales elliptiques. )) Comme vérification, si l'on suppose nuls tous les nombres m, n, p, l'équation (i) devient x^[x— iYy"-h{lix — 2)x{x — i)y"-h^{iox^— ioa;-f- i)/— h}' = o, et l'intégrale générale est »/ f ^Jii_ „-j//T f -,Jl^ «^ yi /• V^ 7 = C, e ' '"- ' -)- C. e -^ "'""-"' + Ce «^ "' <'-"', en sujiposant h différent de zéro. » HYDRAULIQUE. — Remarque relative à la vitesse de propagation de l'intumes- cence produite dans l'océan Indien par l'éruption de Krakatoa. Extrait d'une Lettre du 5 mai de M. Bocssixesq à M. de Saint-Venant. « Parmi les faits de physique terrestre relatés dans le Rapport de M. l'ingénieur Verbeek sur celte grande éruption d'août 1 883, Rapport que vient de faire connaître un Extrait publié par M. Daubrée dans le Compte rendu du 28 avril 1884, l'un des plus intéressants est (p. 1024) celui de la vitesse avec laquelle s'est propagée devant Port-Elisabeth, situé dans la partie est de la côte australe de l'Afrique, par une profondeur d'eau de 2528'", l'énorme intumescence qu'avait fait naître, autour de l'île d<' RrakaSoa, à l'autre extrémité de l'océan Indien, l'écroulement dans la ( 1252 ) mer d'une partie du volcan. Chose, en effet, bien digne de remarque, celte vitesse trouvée de 566*"" à l'heure, et par conséquent de i5t'", 22 à la se- conde, confirme pleinement, et l'on peut dire presque exactement, la for- mule, due à Lagrange, - = viH('). de la célérité de propagation des longues ondes liquides dont la hauteur est négligeable en comparaison de la profondeur H de l'eau; car la for- mule usuelle delà gravité, g =9™, 8057(1 - o,oo2588cos2X), donne, en y portant la valeur 7i — — 34° de la latitude de Port-Elisabeth, et si l'on f;iii, en outre, H = 2328, il vient w-=i57-,37, ce qui ne diffère que d'une manière insignifiante de !a valeur 157"", 22 fournie par l'observation directe. » MAGNÉTISME. — Adoption par la Conférence, polaire internationale de Vienne des nouvelles unités tnagnétiques absolues [centimètre, gramme, seconde). Extrait d'une Lettre de M. Mascart à M. le Président de la Commis- sion du cap Horn. « Parmi les résolutions qu'a prises la Conférence polaire internationale réunie dernièrement à Vienne, il en est une qui me paraît présenter un intérêt général. Le programme rédigé d'abord pour les expéditions indiquait que les déterminations relatives au Mngnétisme terrestre devaient être faites avec les unités de Gauss (millimètre, masse du milligramme, seconde). Depuis cette époque, le Congrès international des Électriciens, réuni à (') On peut voir, de cette formule, au Compte leridu du 18 juillet 1870, p. 186-189, une déiiionstration élémentaire analogue à celle que Babinct avait donnée, dans des Leçons orales, vers i83o, de celle de la vitesse du son. Elle s'y trouve appliquée à une onde cy- lindrique se propageant dans un canal prismatique, et découiposable, ainsi, en oncles planes verticales transversales : mais, dans un bassin indéfini, chaque portion d'une grande onde circulaire doit affecter la même composition à de grandes dislances du centre d'ébranlement. ( 1253 ) Paris en 1881, ayant adopté pour les mesures absolues en Électricité et en Magnétisme les unités C.G.S. (centimètre, masse du gramme, seconde), la Conférence de Vienne a été unanime à reconnaître qu'il y avait lieu de tenir compte de cette décision du Congrès de Paris, et elle a également recommandé l'emploi des unités C.G.S. pour la détermination des com- posantes du Magnétisme terrestre. » PHYSIQUE. — Nouvelle méthode pour mesurer l'intensité d'un courant électrique en unités absolues; par M. Henri Becquerel. K Pour mesurer l'intensité absolue d'un courant électrique, on em- ploie généralement, soit la boussole des tangentes, soit l'électrolyse d'un sel d'argent. L'usage de la boussole des tangentes exige la mesure très dif- ficile des dimensions exactes de l'appareil ; il a le grave inconvénient de rapporter l'intensité chercbée à celle du cbamp magnétique terrestre, qui n'est jamais bien connue à plus de — près, et qui est variable uon seule- ment d'un point à un autre, mais encore d'un instant à l'autre en un même lieu. Aussi préfère-t-on souvent avoir recours à l'électrolyse d'un sel d'argent; l'opération est très délicate à faire avec précision, et le poids d'argent recueilli indique seulement la quantité totale d'électricité qui a traversé le voltamètre. Pour en déduire l'intensité, il faut supposer que le courant a été rigoureusement constant pendant la durée de l'expérience. » Depuis plusieurs années, j'ai été conduit à mesurer l'intensité absolue d'un champ magnétique ou électromagnétique par l'observation de la ro- tation du plan de polarisation de la lumière traversant un corps placé dans ce champ ('). Celte méthode s'applique très facilement à la mesure absolue d'un courant électrique, en se fondant sur le théorème sui- vant : » Considérons un courant circulaire d'intensité i, et une droite indéfinie passant par son centre et perpendiculaire à son plan. On démontre très simplement que la somme des projections sur cette droite de toutes les ac- tions électromagnétiques exercées sur tous ses points, de — 00 à -t- « , est indépendante du rayon du cercle et égale à l^ni. Si, au lieu d'un seul cou- rant, on a une bobine comprenant N tours de fil, et parcourue par un cou- (•) Comptes rendus, ï. LXXXVI, p. log^ (1878), et Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. XXVII {1882). ( J2à4 ) rant d'intensité i, la somme des actions exercées sur tous les points de l'axe, parallèlement à cet axe, sera [\n^i et ne dépendra que du nombre absolu des tours de la bobine et de l'intensité du courant. » Cela posé, disposons suivant l'axe de la bobine un tube que nous supposerons d'abord indéfini el plein de sulfure de carbone à o**C. Sup- posons, en outre, qu'un rayon de lumière polarisée rectilignement tra- verse ce tube : l'action du courant donnera lieu à une rotation du plan de polarisation, et si l'on désigne par a la rotation qui correspond, pour les rayons lumineux considérés, à 1*= de sulfure de carbone placé dans un champ magnétique égal à l'unité (C.G.S.), la rotation totale au travers du tube sera 47rNia. » Pratiquement, on limite le tube par des glaces parallèles, à une petite distance de la bobine. On néglige alors une portion de l'action du courant, qui, pour chaque spire, est représentée par i — cosm, w étant l'angle sous lequel on voit, de l'extrémité du tube, le rayon de cette spire. Si l'en cal- cule cette correction pour la dernière spire de la dernière rangée de fil de chaque bobine, cette valeur i — cosw donnera une limite supérieure de la différence entre la rotation observée et celle qui correspondrait à une longueur infinie du tube. Si le diamètre de la bobine ne dépasse pas 5", en limitant le tube à i™, 5o de part et d'autre de la bobine, la correction n'atteindrait pas o, 0001. » Généralement on n'a pas besoin d'une approximation aussi grande; on voit donc que, pour réaliser l'expérience, il suffira d'un tube de i", 5o à 2™ de long, fermé par des glaces parallèles et plein de sulfure de car= bone. Au milieu du tube, on disposera une petite bobine sur les dimen- sions de laquelle nous allons revenir; puis, aux deux extrémités du tube, on établira un polarimètre à pénombres et un analyseur monté sur un cercle divisé. On éclairera l'appareil avec les rayons jaunes d'une lampe à sodium, et, si l'on observe une rotation R, l'intensité du courant passant dans la bobine sera donnée par la relation . 1 R 47rN «' il suffit donc de connaître le nombre absolu de tours N du fil de la bobine el la constante a. La précision des résultats est subordonnée à celle de la détermination de cette constante. ( 1255 ) » J'ai été conduit, il y a plusieurs années, à mesurer ce nombre par l'action directe du magnétisme terrestre, et j'ai obtenu pour la rotation des rayons jaunes D, traversant i'' de sulfure de carbone à la tempéra- ture de o°C., dans un champ magnétique égal à l'unité C. G, S., le nombre a = o',o4G3. Les conditions expérimentales ne permettaient pas de ré- pondre d'une approximation supérieure à |^„. Je m'occupe actuellement de déterminer ce nombre avec une exactitude plus grande |)ar la méthode même qui fait l'objet de la présente Note. » Le nombre approché qui vient d'être cité permet d'évaluer l'a|)proxi- mation avec laquelle on peut mesurer l'intensité d'un courant électrique [)ar cette méthode. En faisant usage d'une bobine comprenant 5ooo tours, un courant de i ampère donnerait une rotation de 291' enviion [)our les rayons jaimes D. En renversant le sens du courant, on aurait 682'. Or, dans la mesure optique, on ne peut faire une erreurde i', on évalue même facilement o',5, de sorte qu'il est très facile d'obtenir une approximation de o^'"P,ooi dans la mesure de l'intensité. On peut sans grandes difficultés de coiistructio!i réaliser une approximation encore plus grande, en multi- pliant le nombre des touis de la bobine. » Nous avons supposé le sulfure de carbone à la température de o^C. Si la temi)érature est plus élevée, la rotation diminue. La formule de cor- rection indiquée par M. Bichat estr=:/o(i — o,ooio4« — o,ooooi4^^)- On voit que cette correction est de ^7^ environ pour 1°, et, comme on peut facilement connaître la température du sulfure de carbone à moins' de 1° près, il n'y aura pas d'erreur appréciable par le fait de la détermina- tion des températures. Il importe de signaler, comme un des grands avan- tages de cette méthode, que le courant ne traverse pas le corps qui sert à faire la mesure, et qu'il n'apporte pas ainsi directement une perturbation de température inhérente au passage de l'électricité; du reste, il est très facile de préserver le sulfure de carbone de réchauffement de la bobine. » Si l'on ajoute enfin que les indications de l'appareil sont instantanées, on verra que cette méthode réunit les avantages des procédés employés jusqu'ici, sans en avoir les inconvénients, puisqu'elle donne des résultats indépendants du magnétisme terrestre, et qu'elle ne comporte aucune mesure des dimensions de l'appareil : il suffit de compter le nombre absolu de tours de la bobine dont on fait usage. » Cette méthode paraît la plus pratique et la plus exacte pour étalonner les ampèremètres magnéto-électriques, dont l'emploi est si généralement répandu dans les laboratoires et dans l'industrie. » c. K., )88^, 1" Semestre. (T. XCVllI, N» !40.) 1"3 ( 1256 ) PHYSIQUE. — Sur un galvanomètre à mercure. Note île M. G. Lippmamj, présentée par M. J. Jamin. « Un manomètre à mercure est placé entre les branches d'un aimant fixe, de telle manière que les deux pôles de l'aimant se trouvent k droite et à gauche de la branche horizontale du manomètre. » Le courant électrique que l'on veut mesurer est amené au mercure de cette branche horizontale, et il le traverse verticalement, c'est-à-dire perpendiculairement à l'axe du tube. 11 se produit dés lors une différence de niveau entre les deux branches du manomètre, différence proportion- nelle à l'intensité du courant électrique. Dans l'instrument que j'ai l'hon-» neur de présenter à l'Académie, cette différence de niveau est égale à 62""" pour un ampère. » Le système formé par un manomètre à mercure placé sous l'influence d'un aimant constitue donc un galvanomètre d'une construction très simple, et dont les indications sont exactement proportionnelles à l'in- tensité du courant électrique. La théorie de son fonctionnement est la suivante : la portion de la colonne de mercure parcourue par le courant électrique représente un élément de courant mobile. Cet élément de cou- lant tend à repousser l'aimant placé dans son voisinage, dans une direction déterminée par la règle d'Ampère. Comme l'aimant ici est immobile et que l'élément de courant est mobde, c'est l'élément qui se déplace ; la réac- tion qu'il subit produit une poussée hydrostatique qui se traduit par la dénivellation du mercure. Le mei'cure s'arrête dès que la pression hydro- statique fait équilibre à la poussée électromagnétique. » Soient / l'intensité du courant électrique et /> la pression hydrostatique mesurée par la dénivellation du mercure. On peut calculer p en fonction de i. A cet effet, supposons, ce qui est le cas en réalité, que l'élément de courant ait la forme d'un petit parallélépipède rectangulaire dont la lon- gueur, comptée dans le sens du courant électrique, soit l. La force élec- tromagnétique qui tend à déplacer l'élément de courant est égale à un, H étant l'intensité du champ magnétique : telle est l'expression de la force. Pour avoir la valeur de la pression hydrostatique p, d faut diviser l'ex- pression de la force par l'aire de la surface sur laquelle elle s'exerce. Cette surface est celle d'un côté du parallélépipède; elle a pour dimensions la ( 1257 ) longueur / et l'épaisseur e du parallélépipède comptée dans la direction des lignes de forces magnétiques; l'aire de cette surface est donc h. En effectuant le quotient, on obtient » La sensibilité de l'instrument va donc en augmentant avec l'intensité magnétique et avec la minceur de la colonne de mercure. » En conséquence, on a armé les pôles de l'aimant de deux masses de fer doux qui arrivent presque en contact l'une de l'autre, et qui ne laissent entre elles qu'une sorte de fente où l'intensité magnétique est considé- rable et uniforme. Dans cet intervalle se trouve un petite chambre à mer- cure rectangulaire, qui fait partie delà branche horizontale du manomètre, et qui est parcourue verticalement par le courant électrique. L'épaisseur e de la lamelle de mercure parcourue par le courant n'est que de ^ de millimètre. » La forme et les dimensions de cette lamelle sont telles que la poussée électromagnétique soit la même en tous ses points, et qu'il se produise par conséquent un état d'équilibre du mercure, sans tourbillons intérieurs. » L'appareil est réversible : c'est-à-dire que, si l'on met le mercure en mouvement par une force mécanique, il naît un courant électrique dans le circuit qui réunit les pôles de l'appareil, qui constitue alors un électro- moteur. » PHYSIQUK. — Variations des propriétés physiques du bismuth pincé dans un champ magnétique. Noie de M. Hcrion. « Des expériences récentes de M. Leduc ('), qu'il est assez facile de ré- péter, montrent que, si l'on place une lame de bismuth dans un champ magnétique et normalement aux lignes de force, les surfaces équipoten- tielles d'un courant traversant la lame se trouvent déviées de leur direction primitive, d'où il suit que la constitution physique du métal se trouve al- térée. Cette altération peut se traduire par d'autres effets, notamment par l'action sur la lumière polarisée. » Les recherches du D'^Rerr(°) ont appris qu'im miroir d'acier placé entre les pôles d'un électro-aimant fait tourner d'un certain angle le plan (') Journal de Physique, 2° série, t. III, p. 133. (-) Philosophicnl Magazine, mA\ 1877. ( 1258 ) (le polarisntion d'un rayon incident normal lorsqu'on anime l'électro- aimant; la rotation s'effectue en sens inverse de la direction du courant qui produit l'aimantation. Le bismiith jouit de propriétés semblables, ;iinsi qu'il résulte des expériences suivantes. » On se procure un miroir dont la surface réfléchissante est constituée par du bismuth en coulant ce métal fondu sur une lame de verre, ciiauffée ainsi que le fait M. Righi ('); la lame de verre portant une mince couche de métal est placée entre les pôles d'un électro-aimant de Faraday. Les armatures de l'électro-aimant sont percées d'un trou central ; l'une d'elles est plate et l'autre conique, et la lumière arrive par le trou de cette der- nière. Le rayon réfléchi normalement revient dans sa direction primitive et rencontre sous un anc;le de 45" une glace non étaniée qui laisse p.isser la lumière directe et rejette latéralement le rayon réfléchi, La lumière in- cidente traverse le système polarisant d'un saccharimètre Laurent et la lu- mière réfléchie est reçue dans l'analyseur du même appareil. L'électro- aimant peut être traversé tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, par le courant d'une machine Gramme type d'atelier. » On observe que le plan de polarisation du rayon réfléchi est dévie d'environ 3o' quand on renverse le sens du courant; la rotation est de même sens que le courant qui produit l'aimantation. Il est clair que l'effet observé est dû en partie à l'action de la lame de verre. » Pour tenir compte de cette dernière action, on peut enlever le bismuth sur une petite portion de la lame de verre et, plaçant l'analyseur à l'autre bout de l'appareil, étudier le rayon transmis; on trouve que le plan de polarisation de la lumière qui a traversé le verre tourne de ■>.[\ quand on change le sens du courant; la rotation a lieu, comme on sait, dans le sens du courant. Or, dans la première expérience, la lame de verre étant traversée deux fois par la lumière aurait dii produire une rotation de /j8'; l'observation a donné 3o' : on doit en conclure que le bismuth a fait tom-ner le plan de polarisation de i8 , en sens contraire du coiu-ant qui anime rélectro-aiinant. On peut comparer ce résultat avec l't-ffet produit par un miroir d'acier placé dans les mêmes conditions : l'expérience in- dique une rotation de 22' en sens contraire du courant de l'électro-aimant. Si l'on recouvre le miroir d'acier de la lame de verre qui portait le miroir de bismuth, on observe une rotation de 28' dans le sens du courant, d'où l'on peut conclure qu'on aura l'effet propre de la lame de verre en ajou- Journiil de Physique, 2' série, t. III, p. 19.7. ( 1259 ) tant à celte rotation celle que produit directement l'acier, ce qui donne pour l'effet de la lame 5o' au lieu de 48', nombre trouvé plus haut; la vérification est donc satisfaisante. Des expériences, actuellement en cours d'exécution, m'ont montré que la résistance électrique du bismuth aug- mente quand il est placé dans un champ magnétique. » PHYSIQUE. — Sur tes coefficients de dilalnlion des gaz élémentaires. Note de M. J.-M. Crafts. « Dans une récente Communication à l'Académie, M. Berthelot établit un parallèle entre les échelles therraométriques fondées sur les quantités de chaleur absorbées par les gaz élémentaires et celles basées sur la dila- tation ou l'augmentation de tension des mêmes gaz, et il montre combien peu les deux échelles marchent ensemble, surtout aux températures élevées. » M. Berthelot, citant M. V. Meyer et acceptant pour son argumenta- tion l'hypothèse moléculaire, admet que la dilatation du chlore fait sup- poser que le nombre des molécules (dernières particules) « réputé égal » vers zéro à celui des molécules de l'azote et de l'hydrogène soit devenu » une lois et demie aussi considérable à 1600" » ; et il fait remarquer que c'est précisément ce même gaz élémentaire, qui se distingue par une grande variation de son coefficient de chaleur spécifique. Le chlore présente déjà avant 200° le phénomène d'une absorption excessive de chaleur, qui laisse seulement une proportion de ^ à 200" et de \ vers 1800°, pour la fraction d'énergie représentant les mouvements de translatiou des molécules. » On voit bien que les mesures de la chaleur spécifique sont immédiate- ment appelées à révéler la condition moléculaire des corps à des tempéra- ratures trop élevées pour la mesure directe de la dilatation, si une corré- lation est établie entre la dilatation excessive, qui correspondrait à une augmentation du nombre des dernières particules d'un gaz, et l'absorption anormale de chaleur, qui soutient l'accroissement des forces vives de rota- tion et de vibration des particules; c'est un projet d'étude du plus haut intérêt et qui ouvre à la Science un nouveau domaine, touchant à celui occupé par l'Analyse spectrale. w Je demande à l'Académie la permission de suivre le raisonnement si nettement posé par M. Berthelot en y apportant la rectification d'un fait. » Il est probable que la densité relative du chlore est 1res notablement ( î26o ) diminuée à 1600°, mais aucune mesure directe n'a été faite à cette tempé- rature; M. V. Meyer a reconnu qu'il s'est trompé dans ses premières estima- tions de température, et il a adopté depuis une méthode proposée par M. F. Meier et moi dans les Comptes remhis (t. XC, p. 606), qui est applicable à de plus hautes températures que la méthode de MM. Deville et Troost, parce que le ballon de porcelaine n'est pas exposé à des diffé- rences de pression. Un vase en porcelaine de Bayeux est tellement ramolli à iSoo", point de fusion du palladium, que les expériences deviennent très difficiles. » On trouvera, dans une Communication de M. V. Meyer à la Société chimique de Berlin (t. XV, p, 2769) et dans quelques remarques faites par moi sur le même sujet (t. XVI, p. 457), les chiffres admis à présent pour la densité du chlore. Jusqu'à 1200", la densité du chlore est normale et invariable, comparée à celle de l'air aux mêmes températures. La densité à 1 4oo°, qui est o , 84 de la densité normale, a été obtenue par une méthode moins précise; et, quoique ce chiffre soit probablement exact, il s'adapte moins à cette discussion, parce qu'il correspond à une tension plus faible qu'une atmosphère. » En examinant les conclusions qu'on peut tirer de ces faits, on voit qu'elles nous disposent en faveur de l'échelle des thermomètres à gaz ordi- nairement admise comme étalon arbitraire. En effet, dés qu'on trouve que les perturbations dans la dilatation du chlore ne commencent qu'à 1000° au-dessus du point où apparaissent des variations dans son coefficient de chaleur spécifique, rien ne prouve que la dilatation de l'hydrogène ne soit pas régulière jusqu'à 2000° ou même plus loin, c'est-à-dire bien au delà des limites accessibles aux expériences directes. » Une corrélation n'est pas établie entre les variations des coefficients de dilatation et celles des coefficients de chaleur spécifique des gaz. » Les expériences de Sir W. Thomson et M. Joule sur la chaleur dégagée par le passage des gaz à travers les corps poreux démontrent que l'on doit préférer comme tliermoscopes les gaz de faible densité. » Suivant les hypothèses généralement admises, les faits relatifs à la di- latation des gaz simples seraient interprétés comme indiquant le même état moléculaire pour l'hyrlrogène, l'azote, l'oxygène et le chlore jusqu'à 1200°. A partir de ce point, une dilatation anormale du chlore fiiit admettre qu'il y a une augmentation relativement aux autres gaz, dans le nombre de ses dernières particules, que l'on peut attribuer à une dissociation chi- mique; mais, déjà à 200°, cette dissociation est préparée par un travail phy- ( 1201 ) sique, qui absorbe des quantités croissantes de chaleur sans coulriliuer à une dilatation ;inormale. » La dilatalioM du brome fait croire qu'une dissociation semblable commence à une plus basse température, et pour l'iode le phénomène passe par toutes ses phases à des températures abordables. Dans ce dernier cas, la dissociation a le caraclère qiii distingue les actions chimiques, c'est- à-dire simplicité de rapports numériques, ef, au lieu de s'arrêter aux deux tiers, rapport qui ne se prêterait pas à une interprétation facile, la molé- cule semble se diviser en deux atomes et le coefficient de dilatation de- vient de nouveau constant. » Si la désagrégation moléculaire, que M. Berthelot trouve indiquée par l'accroi.soemeiit du coefficient de chaleur spécifique, augmente le nombre des dernières |)articules,comine le ferait une dissociation chimique, on est obligé d'admettre que, pendant un long intervalle de température, les nouvelles molécules se rapprochent de manière que le coefficient de dilatation reste constant, et que cette proportion subsiste à toutes les tem- pératures au-dessous de 1200°, nonobstant que la séparation ou désagré- gation moléculaire, indiquée par les mesures thermiques pour une température donnée, est arrivée à une phase bien différente pour chaque élément. Il paraît plus simple d'admettre que la chaleur puisse faire ac- croître les forces vives des particules qui forment les molécules longtemps avant de les séparer. » Si l'on prend une définition de température, qui suppose un coeffi- cient de dilatation des gaz progressivement variable, on est encore appelé à concilier une hypothèse, inutilement compliquée, avec la simplicité apparente des phénomènes. » 11 est probable que l'état le plus simple de la matière se rencontre aux plus hautes températures. Est-ce l'état atomique? ou bien ce qu'on appelle provisoirement l'atome serait-il une combinaison? Est-ce que les corps dits élémentaires se décomposent? » Les recherches de Thermochimie et d'Analyse spectrale nous donne- ront peut-être la réponse à ces questions; mais jusqu'à présent les mé- thodes proposées pour l'interprétation des faits ne paraissent pas assez M'ires pour déplacer, et encore moins remplacer, des conceptions comme la loi d'Avogadro, ni des classifications comme celles deGerhardi. » ( 1262 ) THERMODYNAMIQUK. — Sur les divers lendcments théoriques que l'on doit con- sidérer dans les mnchiiies à vapeur d'eau. Note de M. P. Charpentier, présenlée par M. Debray. « Nos études antérieures (')sur le rendement organique pratique maxi- mum des moteurs à vapeur d'eau, et sur la détente adiabatique de ce fluide, nous amènent à établir ce qui se passerait, au point de vue du rendement, dans l'hypothèse d'une détente rigoureusement adiabatique. » Nous utiliserons les différents nombres que nous avons étabhs précé- demment et qui donnent les valeiu's de ^ et de |jl utiles à considérer dans les divers cas de la pratique industrielle. C'est eu analysatit ainsi, avec les données actuelles de la Science, les divers phénomènes qui s'accomplissent dans les machines que l'on pourra, pensons-nous, d'une part bien spécifier quels sont les points faibles susceptibles d'être améliorés, d'autre part ouvrir la voie aux recherches ayant pour but de trouver le moyen pratique d'améliorer le rendement. » Continuant à adopter les mêmes notations, appelons R' la chaleur totale contenue à la fin de la détente dans le mélange de vapeur et d'eau 4* + (''Vf" 1')! cette chaleur est différente de celle que nous avons déjà désignée par R*", puisqu'il s'agit ici d'une détente théoriquement adiaba- tique. » Nous considérerons (rois sortes de lendements théoriques : » 1° Le rendement tlieriniqueR"' qui sera donné par le rapport existant entre la chaleur réelkment utilisée sous forme de travail moteur, R' — R'^, et la chaleur totale contenue au début de la détente dans le poids de vapeur sèche et saturée vyi= o, en sorte que nous écrirons R K' .'7,J, ■ » 2" Le rendement orcjanique R" qui sera donné par le rapport existant entre la chaleur réellement utilisée R' — R'", et la chaleur totale R, em- ployée à vaporiser le poids de liquide v-j^ de la température i, à la température t. Nous écrirons donc j^o ^ K' - K' ^ "7^J/-[(.''Y.-'!')?>. + iJ>.]. (') Comptes tendus, séances des 19 mars i883, l4 janvier et 18 février 1884 ( 1263 ) » 3" Enfin, nous aurons plus tanl à considérer un troisième rendement théorique dénommé rendement odiabatique total . •a Le rendement thermique R"^ peut se diviser en deux parties : ht pre- mière sera le rendement attribuable au phénomène de détente seul soit r''; la seconde sera le rendement r" qui doit être la conséquence d'une utilisa- tion partielle de la chaleur latente interne p, due à la condensation pendant la détente du poids de vapeur t'y, — (|>. Nous écrirons donc R"' = r'' + r% et nous aurons ,, A©'' ,, A0'- ntit nih )> Si, dans ces conditions, nous calculons les diverses valeurs de /■'', /'", R'*, R", pour les cas intéressants de la pratique, nous obtenons le Tableau suivant : Pi'ossioiib filiales Pressions /j, = i"°',i. /j, — n"'"',!. initiales "^ " — ^ — ^ ^ — -^ p. r" r' R'* R" ''' >' W"' R" alm. priur iixj. pour loo. pour loo. pour joo. pour io'>. pour ion, pour nui. pour too. lo 2,94° 9'7'5 17,655 i3,95'î ^,\)'a 2o,o">4 24,1)87 9.4'99^ 9 2,764 g,33i \i,oç)5 ' 4>7^^' 19,685 24,446 » 8 2,574 8,865 11,439 .. 4,574 19.263 23,837 7 a, 364 8>3>9 . ■. - 1,956 10,637 12,593 12^723 0.5. .. » » >• " '1291 7.46'> 8,756 8,870 0,2.... >• » " 0,517 3,239 '5i756 3,853 0,1... " » » " 0,000 0,000 0,000 0,000 » Ce Tableau nous montre bien (|uelle est l'importance relative de la condensation dans une détente adiabatique, importance qui, malheureu- sement, perd tout ou partie de sa valeur dans la pratique actuelle. On remarquera les faibles différences qui existent entre les rende- ments organique et thermique, ce qui conduit à dire : en tant qu'uti- lisation théorique de la chaleur utilisable, un cylindre rigoureusement adiabatique serait lui outil presque parfait; il n'en est pas de même, C. R., iSS'i, I" Semestre. (T. XCVIII, IS= 20.) '64 ( 1264 ) bien entendu, du principe sur lequel est basée l'existence même du motetir, puisque la présence de la chaleur p, que l'on a dû dépenser dans la fabrication du fluide moteur, ne permet de mettre à la disposition du détendeur adiabatique, sous forme de chaleur utilisable, qu'une minime portion de la chaleur totale dépensée. Signalons aussi que, la pression ini- tiale p augmentant, la chaleur latente de vaporisation r diminue; mais cette dernière quantité est la somme de la chaleur latente interne p inu- tile, qui diminue aussi quand la pression augmente, et de la chaleur latente externe Apu utile, qui, elle, augmente avec la pression. Il s'ensuit que, p diminuant plus vite proportionnellement, on doit voir dans ce fait la véritable cause de l'augmentation du rendement, quand on augmente la pression de départ ; car il ne faut pas ici considérer seulement la chute de températures comme pour les machines à gaz dits permanents. M Tous les nombres précédents ont été déterminés en prenant pour base les valeurs expérimentales établies par Regnault. » PHYSIQUE. — Sur la transmission du son par (es gaz. Note de M. Neyreneuf. « Pour étudier les effets de transmission, dans le cas où le son se com- munique par contact direct de l'air au milieu que l'on veut étudier, il est nécessaire de modifier de la manière suivante l'appareil qui nous a précé- demment servi. Le tube conducteur du son a été coupé vers son milieu et relié par des tubulures coudées à une caisse métallique en forme de parallé- lépipède. Celle-ci peut à volonté être disposée au-dessus ou au-dessous du niveau moyen du tube, de manière à pouvoir conserver dans le premier cas les gaz plus légers que l'air, dans le second ceux dont la densité est plus considérable. Deux robinets fixés sur les faces horizontales de la caisse permettent l'mtroduction et la sortie du gaz. » On ne peut faire, dans ces conditions, que des déterminations quali- tatives, à cause de l'incertitude sur l'épaisseur des milieux traversés; mais les résultats ne manquent pas néanmoins d'intérêt, surtout pour ce qui est relatif aux milieux peu denses. » Si l'on opère soit avec l'acide carbonique, soit avec l'air mélangea des vapeurs lourdes, le son arrive notablement plus affaibli que lorsqu'il a l'air pour unique véhicule. Ici agissent sans doute les réflexions si bien mises en évidence par Tyndall dans ses recherches sur l'opacité acoustique de l'atmosphère. » Avec du gaz d'éclairage ou de l'hydrogène, le son éprouve une dimi- ( 1265 ) nution d'intensité moindre qu'en traversant la même épaisseur d'air, et arrive à l'exlrémilé du tuyau plus fort que dans les conditions ordinaires. Ce résultat est en contradiction avec la propriété de l'hydrogène mise en évidence par l'expérience bien connue de Leslie; mais dans cette dernière expérience les vibrations ont à se communiquer d'un corps solide au gaz, tandis qu'avec la disposition adoptée elles se transmettent d'un gaz à un autre gaz, et, par conséquent, dans des circonstances bien différentes. » Il était important de vérifier, pour de grandes épaisseurs, le pouvoir de transmission de l'hydrogène. J'ai employé, à cet effet, un long tube de caoutchouc disposé en U renversé, que l'on remplissait de gaz par une dé- rivation latérale. Une extrémité était fixée dans la caisse à timbre; l'autre, à cause de l'affaiblissement dû à la longueur du circuit, était approchée de l'oreille. Le son a toujours été perçu plus net et plus intense avec l'hydro- gène qu'avec l'air seul. » En redressant l'U, l'appareil devient propre à manifester avec l'acide carbonique un affaiblissement marqué. » PHYSIQUE. — Variation des indices de rèfraclion dtt quailz sous l'inJUience de la température. Note de M, H. Dufet, présentée j)ar M. Fouqué. « Mes expériences ont porté : i" sur la variation de la double réfrac- tion; 2" sur la variation des deux indices, ordinaire et extraordinaire. J'ai ainsi trois séries indépendantes d'observations qui concourent à donner les valeurs définitives. » Le quartz ayant servi aux expériences est taillé sous la forme d'un parallélépipède rectangle dont l'épaisseur dans le sens de l'axe est de i4™™,070 et dans le sens perpendiculaire de i4°"°,6i4. Il a servi à M. R. Benoit pour ses déterminations encore inédites des coefficients de dilata- tion du quartz, et m'a été très obligeamment communiqué par M. Broch, directeur du laboratoire du Bureau international des Poids et Mesures. » La première série d'expériences, portant sur la variation de la double réfraction, a été faite en observant le déplacement des franges de Fizeau et Foucault. Le quartz était placé dans une étuve de Gay-Lussac dont la tem- pérature peut être maintenue absolument constante pendant plusieurs heures à l'aide d'un régulateur à vapeur d'éther, du système perfectionné par M. R. Benoît. Le déplacement des franges dû à une variation de tem- pérature est apprécié au moyen d'un théodolite de Gambey, donnant les 5", qui permet de relever la distance à la raie D des deux franges noires ( 1266 ) qui la comprennent. Dn nombre de franges déplacées pour une certaine variation de température, connaissant le coefficient de dilatation du quartz, on peut facilement déduire la variation de la double réfraction. » Quinze équations traitées par la méthode des moindres carrés con- duisent à la valeur suivante ; r/(E — O) dt =^ 0,00000097 -h o,oooooooo323<, avec une erreur moyenne de i,45, en unités du huitième ordre décimal. » Les observations relatives à la variation des indices ont été faites en mesurant le déplacement des franges de Talbot. Les franges étaient pro- duites entre le quartz chauffé et un quartz de compensation d'épaisseur i4™'",3/|. L'appareil est éclairé par la lumière jaune de la soude; si la raie D correspond à une frange obscure, elle paraît divisée en deux raies brillantes d'égale intensité; si elle correspond à une frange brillante, elle paraît nette, mais bordée extérieurement de deux franges brillantes égnles. Quand, par une variation de température, on passe d'un certain aspect de la raie D à un aspect identique, on a produit une augmentation ou une diminution de retard égale à X. » Ces expériences se faisant le plus souvent à la température variable, on ne peut admettre que la température du quartz chauffé soit à chaque instant égale à celle du thermomètre de l'étuve. Voici comment je crois pouvoir lever cette difficulté : les expériences précédentes, portant sur le déplacement des Iranges de Fizeau et Foucault, donnent ce déplacement pour des températures constantes, maintenues pendant plusieurs heures. Je mesure de nouveau ce déplacement en laissant l'étuve se refroidir de 100" à la température ambiante; je trouve entre les deux séries de mesure une différence dont je puis facilement déduire l'excès de la température du quartz sur celle marquée par le thermomètre, pour une valeur donnée de cette dernière. » Ou connaît donc les températures corrigées tlu quartz chauffé, celles de l'étuve et celles du quartz de compensation et de l'air ambiant, qui correspondent au passage d'une i'range. Il n'est pas difficile d'en déduire une équation reliant la dérivée de l'indice par rappnri à la température aux données de chaque expérience. » On peut d'ailleurs disposer l'appareil de trois manières différentes. Le quartz de compensation est parallèle à l'axe; disposant le quartz chauffé de manière que son axe soit perpendiculidre au faisce;iu lumineux, on peut ( ^207 ) séparer à l'aide d'un iiicol et observer les franges répondant à l'indice extraordinaire et à l'indice ordinaire. En tournant le quartz chauffé de 90°, on obtient encore les franges répondant à l'indice ordinaire. Les résultats bruts de l'expérience sont différents dans ces deux modes d'observation de l'indice ordinaire, à cause de la différence entre les coefficients de dila- tation du quartz. L'effet dû à la dilatation l'emporte sur celui dû à la di- minution d'indice, dans le cas oii le quartz chauffé est parallèle à l'axe; c'est le contraire dans l'autre cas. Il en résulte qu'une erreur dans l'éva- luation d(!s températures affecte en sens contraire les résultats, et que leur concordance démontre la suffisance do la correction des températures du quartz que j'ai indiquée plus haut. » Je ferai remarquer que, les deux faisceaux interférenls n'étant pas séparés par des bilames, on n'a à faire aucune correction relative aux lames de verre qui ferment l'étuve, ni aux épaisseurs d'air chaud ou froid traversé en dehors des quartz. » Les réstdtats obtenus ont été calcidés eu pat tant des résultats inédits que M. R. Benoît a bien voulu me communiquer, et dont je le remercie vivement. f,es coefficients vrais de dilatation des quartz qu'il a déterminés sont : » i" Da!)s le sens parallèle à Taxe, 0,0000071 102 + 0,00000001 7 I 2i ; » li" Dans le sens perpendiculaire à l'axe, 0,00001 3 161 5 -H o, oooooooaSaG^ » L'indice de l'air est, d'après M. Benoît, )X0 i 9 n = 1,0002921 — 0,000001 07 lit; j'ai trouvé ainsi — -T- = 0,00000722 + 0,00000001 \DOt, 1- = 0,00000020 -f- 0, 00000000077 <. » J^es erreurs moyennes sont : pour —, 8,28, et pour —, 0,01, en unîtes du huitième ordre décimal. En combinant ces équations avec celle qui donne la variation de double réfraction et en attribuant à chaque équa- tion un poids inversement proportionnel à l'erreur moyenne, on trouve en définitive ( 1268 ) rfE dt = 0,00000720 -1- 0,00000001 i66f, — = 0,00000622 -t- O, 00000000848 i. )) CHIMIE. — Sur la détermination des densités de vapeur par déplacement gazeux sous pression réduite et variable. Note de M. J. Meuniek. « J'ai réussi à prendre sous des pressions très réduites la densité de vapeur de produits d'addition de la benzine qui se décomposent en bouillant à la pression ordinaire. Je me suis servi, pour cela, de l'appareil suivant, qui est l'appareil de MM. Crafts et Meyer modifié {Bulletin de la Société cldmique, t. XXXIII, p. 55o). » Cette modification porte principalement sur le tube en U gradué dans lequel ils mesurent seulement le volume gazeux dégagé, et qui, pour moi, indique le volume et la pression. Les deux branches de celui-ci sont mu- nies à leur partie supérieure d'un robinet et communiquent entre elles et avec une cloche à vide. Au-dessus du robinet de la branche gauche est soudé le tube capillaire qui la relie avec le réservoir chauffé. Cette dispo- sition permet d'étabhr ou d'interrompre à volonté la communication du réservoir et de la branche gauche avec la cloche. Les deux branches sont graduées en millimètres; elles contiennent de l'acide sulfurique et plongent dans une éprouvette pleine d'eau. » Pour opérer, on chauffe le réservoir dans un manchon au moyen d'un corps bouillant à la température qu'on veut obtenir. On fait le vide dans l'appareil en établissant avec précaution la communication avec la cloche, puis on ferme le robinet de gauche; si les niveaux de l'acide sul- furique restent fixes, la température est constante. On note alors la pres- sion A dans la cloche, la température t de l'éprouvette, et les niveaux de l'acide sulfurique, puis on laisse tomber la matière dans le réservoir. Au bout d'une demi-minute, le dégagement gazeux se produit; les niveaux varient : on lit les divisions où ils s'arrêtent dans l'une et l'autre branche et l'on a ainsi tous les éléments nécessaires pour calculer la densité. » En effet, en écrivant que la densité est égale au rapport du poids P de la matière au poids de l'air dégagé, on a la formule 1 , 293 X "à ( 1269 ) » Dans celle-ci v représente le volume d'air dégagé à la pression h, celle de la cloche à vide; mais on a lu un volume plus petit c', parce que la pres- sion h est devenue h' par suite de la différence de niveau de l'acide sulfu- rique dans les deux branches. Il faut donc calculer la valeur de vh. On (2) (^Y -^v)h^{V-hi>')k', d'où vh = N{h'-h) + v'h'. » La quantité h' — h est égale à la différence des niveaux de l'acide sul- furiqup. Si l'on rétablit l'égalité de niveau h' — h = o et vh = v' h' , il ne reste plus que la formule (i), celle de l'appareil de V. Meyer. » Cette méthode garde sa sensibilité à mesure qu'on réduit la pression, car, dans ce cas, h' diminue en valeur absolue et le ferme v'h' s'efface de plus en plus, tandis que V(A' — h ) garde à peu près toujours la même va- leur; il est facile de choisir des poids de matière tels qu'on ait toujours environ o"',i5 de différence de niveaux d'acide sulfurique, et la faible den- sité de ce liquide permet d'évaluer h' — h avec une grande précision. » On détermine la capacité des divisions delà branche gauche par un simple jaugeage au mercure. Cela fait, on obtient, par la méthode volumé- nométrique deRegnault, le volume V, qui comprend le réservoir, sa tige, le tube abducteur et la branche gauche jusqu'au niveau initial de ce li- quide; dans ce but, on verse du mercure qui pénètre dans les deux ( ' ) Cette équation n'est rigoureusement exacte qu'au cas où toutes les parties de la masse gazeuse sont ramenées à la même température. Partageons le volume V + c en parties ayant dans toute leur étendue une température uniforme et divisons par le binôme de dilatation. La somme des quotients pourra s'exprimer par 1 k étant une constante, car le régime de température est établi au moment de A" l'opération. Les mêmes considérations permettent a écrire On a donc Mais, comme le régime de température n'est pas sensiblement troublé par le dégagement gazeux, que chaque partie garde sa température propre, que k etc', h et //' sont du reste très voisins, on a h = k' ■A un degré d'approximation suffisant, justifié, comme on le verra plus loin, par l'expé- ( 1270 ) branches, puis on ferme le robinet de la branche gauche, et l'on verse de nouveau mercure dans la branche droite, ce qui diminue V d'une quantité c, et l'augmentation de pression est égale à la différence de niveaux h : Il » Pour mon appareil, la moyenne de six déterminations a été : 100", 56; celle de onze déterminations, 100'^'^, 87. » J'ai soumis cette méthode au contrôle expérimental en prenant, à la température d'ébullition de la naphtaline, lesdensitésde vapeurs des corps suivants : Densité Ébiillition. théorique. expérimeTitnlp. Diphényle 240 6,1 6,01 Dibenzyle 285 6,3o ^'69 Hexachloruredebenzine(ord.).. . . 288 10, o3 10,189 » T.,a température d'ébullition de la naphtaline (220'') a été trop faible pour prendre la densité de vapeur de l'hexachlorure de benzine isomérique [Comptes rendus, t. XCVIII, p. 4^6); j'ai dii recourir à celle du benzoate d'amyle (260°). » J'ai fait deux opérations à cette température : La première, sur os'',02o5 de matière, m'a donné D 1=9, 365; La deuxième, sur O'"', 01 77 » 0 = 9,207. » Quoique un peu faibles, ce qui doit être attribué à une légère décom- position de la matière, ces chiffres montrent que ce corps doit être repré- senté parla formule C^M'CI*. » Quand, avec cet appareil, on emploie de trop grandes quantités de matière, le dégagement gazeux s'arrête et les niveaux de l'acide sulfurique se fixent aussitôt que la vapeur a atteint sa tension maxima poin- la tem- pérature du réservoir. Cette tension est mesurée par h'. » On pourra donc, en opérant à plusieurs températures connues, avoir des repères pour construire la courbe figurative des tensions maxima et déterminer ainsi, sans thermomètre et avec de très petites quantités de substance, les points d'ébidlition de ces corps bouillant à une température élevée et sujets à se décomposer. » Daltcn a énoncé cette loi : « Les corps, à une égale distance de leur » point d'ébullition, ont la même tension de vapeur. » ( '271 ) » Inexacte dans le cas général, elle a été vérifiée par Landolt pour les corps appartenant à une aiènie série organique [Annales de Liebiij, Supple- menlband, 1868). Elle permettrait de simplifier le travail en question, en réduisant à un petit nombre les évaluations nécessaires à la détermination de ce point ( ' ). » CHIMIE MINÉRALE. — Àclion du Sulfure de potassium sur le sulfure de mercure. Note de M. A. Ditte, présentée par M. Debray. (c Un grand nombre de sulfures métalliques donnent lieu, quand on les met en contact avec les sulfures alcalins, à des phénomènes intéressants; je demande à l'Académie la permission de lui signaler les principaux, en réservant les détails pour lui Mémoire plus étendu. » Quand on met du sulfure de mercure précipité dans une solution con- centrée et froide de sidfure de potassium, il s'en dissout une grande quan- tité; puis, une fois la liqueur saturée, l'excès se transforme en belles ai- guilles blanches, transparentes et brillantes, qui renferment HgS, KS, ^HO. En opérant dans une liqueur chaude, le sulfure métallique se ch:inge en paillettes brillantes, jaune d'or, qui renferment HgS, KS, HO. La formation de ce sulfure double a lieu avec un dégagement de chaleur no- table; si, dans une solution concentrée et froide de sulfure de potassium, on laisse tomber du sulfure de mercure en poudre, celui-ci se prend in- stantanément en une niasse dure et compacte, la liqueur s'échauffe beau- coup, et, au bout de quelque temps, le sulfure métallique est entièrement changé en cristaux blancs de sulfure double (-). » Le sulfure double HgS, KS se ilissout, sans décomposition, dans une solution concentrée de sulfure alcalin, mais les solutions étendues et l'eau puie le détruisent instantanément; quand on chauffe une solution de ce composé, elle se détruit comme lorsqu'on lui ajoute de l'eau. La tempéra- ture s'élevant, il arrive bientôt un moment où le poids de sulfure alcalin libre que la liqueur renferme est la quantité minimum que la liqueur doit contenir à cette température pour ne pas décomposer le sel double; si alors on chauffe un peu plus, l'équilibre est rompu, et le sulfure double ^ .!nd{vb , ( ' ) Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie de la Faculté des Sciences. (^) La mesure de la ijuanlité de clialeur dégagée dans cette réaction n'a pu être faite, l'organisation actuelle du, laboratoire de la Faculté de Caen ne pernieitant pas l'installa- tion d'un calorimètre. C. R., 1X84, I" Semestre. (T. SCVIII, N» 20.) '65 ( '272 ) se détruit, la liqueur se trouble, et l'on y voit apparaître un précipité d'autant pins abondant que l'on chauffe davantage; en laissant refroidir la liqueur et l'agitant fréquemment, ce précipité se redissout, l'état d'équi- libre de la dissolution redevenant ce qu'il était avant d'avoir été modifié par l'élévation de température. » I^e précipité obtenu dans ces circonstances n'est pas du sulfure de mer- cure amorphe et noir, comme celui qui se produit quand on verse de l'eau froide sur le sulfure double; il est formé par de belles aiguilles noires très brillantes, le plus souvent réunies en groupes radiés et contenant encore du sulfure de potassium : c'est un nouveau sulfure double dont la compo- sition répond à la formule 5HgS, KS, 5 HO. » Ce composé peut être obtenu directement en introduisant un excès de sulfure de mercure dans une solution de sulfure de potassium concentrée, mais pas assez pour donner les aiguilles blanches du sulfure double HgS, K.S; une partie du sulfure métallique se dissout, et, au bout de quel- ques heures, le reste est transformé en belles aiguilles noires et brillantes du composé 5HgS, RS, 5 IIO. » Les cristaux noirs sont d'autant plus brillants et plus volumineux qu'ils se sont formés plus lentement; l'eau ne les dissout pas en quantité ajipréciable, mais elle les décompose. Si, en effet, après les avoir séparés de la liqueur alcaline, on les lave à l'eau froide, celle-ci passe limpide tant qu'elle renferme une certaine proportion de sulfure alcalin; mais, en fai- sant digérer les cristaux dans une grande quantité d'eau, ilsperdentbieutôt leur éclat et deviennent ternes; comme ils sont presque insolubles, l'at- taque se fait par la surface, il se dissout du sulfure de potassium et il se sépare du sulfure noir et amorphe de mercure qui trouble la liqueur; au bout d'un certain temps, les aiguilles ont totalement disparu. La décompo- sition est beaucoup plus rapide quand on opère dans l'eau chaude, surtout à la température de l'ébullition » Ainsi, lorsqu'on place du sulfure de mercure au contact d'une solu- tion de sulfure de potassium, celle-ci en dissout toujours une certaine quantité; si elle est étendue, les choses restent en cet état et l'excès de sulfure métallique n'éprouve aucune transformation, même après plusieurs mois de contact. Si la liqueur dépasse un certain degré de concentration, le sullure de uiercure en excès se change en aiguilles noires de sulfure double 5 HgS, KS, et cela d'autant plus vite que la température de l'expé- rience est phis haute; mais, d'autre part, il faut pour déterminer la cristal- lisation une liqueur d'autant plus riche eu sulfure alcalin qu'on opère à { 1^-73 ) température plus élevée. Enfin, si la liqueur alcaline atteint un plus grand degré de concentration, la production du sulfure double HgS, RS 274 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur tes phosphates acides de baryte. Note de M. A. Joly, présentée par M. Debray. « Lorsqu'on met en présence de l'eau, à la température ordinaire, le pIios|)liate acide de baryte RaO, 2HO,PhO', ce sel se décompose; il se précipite du phosphate bibary tique 2BaO,HO,PhO' et le liquide très acide renferme de la baryte et de l'acide phosphorique. Ce phénomène est ana- logue à celui que j'ai étudié dans une précédente Communication {Comptes rendus, t. XCVII, p. i48o); il en diffère cependant parles limites diffé- rentes que l'on observe lorsque, mettant en présence d'un même poids d'eau des poids croissants de sel, on détermine le rapport vers lequel tendent les poids de base et d'acide contenus dans le liquide résidtant. » A une température moyenne de i5°, des poids croissants de phos- phate monobaryliqiie sont mis en présence d'un même poids d'eau (loo^'). Dans un même vohune de chacune des liqueurs, on dose la baryte et l'acide pliosphorique. Supposons que la totalité de la base reste combinée à l'acide pour constituer du phosphate monobarytique dissous sans dé- composition, en présence d'un excès d'acide phosphorique. Cet acide se trouvera ainsi partagé en deux fractions : l'une que j'appellerai combinée, l'autre que j'appellerai /(7?re, et qu'il est facile de caictder. Quelques-uns des résultats ainsi obtenus sont portés au Tableau ci-dessous; j'ai calculé de plus le rapport R de l'acide phosphorique total à l'acide phosphorique combiné; le poids p de phosphate monobarytique dissous, le poids P du sel primitif entré en réaction (' ), et enfin le rapport ^' qui représente la fraction de ce s<4 qui s'est dissous sans décomposition (-)• 0,Ç)6. 2,83. Acide jjhosplior ique liaryte. tol.ll. combiné. libre. !'■ P p" R. 0,395 0,39 0,37 0,02 o,85 0,89 1 ,06 I ,o5 I ,10 o>97 0, l3 2,27 0,80 1,13 (') J'ai -préféré faire porter la comparaison sur le poids de sel calcule', plutôt que sur celui qui avait été enipli)yé réellement, afin de n'avoir pas à tenir compte des cliangenients de volume qui accompagnent la réaction, (^) Si l'on cherche à corriger les nombres observés en tenant compte de la solubilité propre dans l'eau du sel précipité, ou voit immédi.iteiuent que ces corrections sont insen- sibles. ( 1275 ) Aoiilc pliosphorif no. /'• P p Baryte. tolal. combiné. libre. R. 1,46 1,80 1,36 0,44 3, .4 0,61 ,32 i,4o i,8î 1 ,3o 0,54 3,o3 0,55 ,4' 1,83 2,46 ■,69 0.77 3,93 0,52 ,46 2,33 3,28 2,16 I ,12 5,02 0,49 ,52 3,86 6,i3 3,58 2,^ 8,34 o,4i »7ï 5,12 8,88 4,75 1,-3 11,07 0 , 365 ,82 7,26 i3,i5 6,7i 6,4. 15,70 0,345 ,95 Il ,10 20,73 10,37 10,36 24,15 0,333 '99 5,23 5,53 7,55 10, 28 20,22 3o,3o 45,60 72,40 I- On voit, à l'inspection du Tablean ci-dessus, que le poids P de sel mis en présence d'im même poids d'eau croissant de i à 72, le rapport R de l'acide phosphorique total à l'acide pliosphorique combiné croît de i à 1,99 ou sensiblement 2; c'est-à-dire que dans la solution la plus con- centrée, qui avait été obleniie en maintenant un excès de sel monobary- tique en présence du dissolvant, l'acide phosphorique et la baryte sont dans le rapport de a'^i d'acide a i"''' de base, ce qui correspond à la formule BaO,2HO,PhO^ =^{(2B;.0,PhO'; ^-i(BaO,2HO,PhO')^-i(Ph0^3HO). » Un tiers du phosphate acide se trouve ainsi dissous sans décompo- sition, tandis (jue les deux autres tiers se sont dédoublés en |)hosphate biba>iqne précipité et en acide phosphorique dissous. » Pour suivre de plus près la marche du phénomène, on peut employer soit la méthode graphique, soit calculer une formule empirique. Le tracé graphique construit en prenant pour abscisses les valeurs de P et comme ordonnées le rapport ^ montre immédiatement que le phénomène n'est pas continu. Pour les valeurs de P inférieures à 6, la courbe est sensible- ment une ligne droite dont l'équation, en posant P = x et | =j, serait (1) j = i-o,077J^. » Une exponentielle (2) y^ 1 .095^' représente plus exactement encore les résultais de l'expérience. » Mais dès que P prend des valeurs voisines de 6, c'est-à-dire dés que - ( '^-e ) atteini o,55 environ, la courbe s'infléchit brusquement vers l'axe des .x et devient asymptote à la droite y = o,33. P variant de 5,5, le rappori ^ ne varie plus que de o, 55 à o, 33. » La formule (3) j = o,33 + -^, dont les coefficients ont été calculés à l'aide de toutes les données de l'ex- périence, représente exactement cette partie du phénomène. La décomposition du phosphate monobarytique par l'eau présente donc deux phases successives. » Dans la première, le poids de phosphate monobarytique mis en pré- sence d'un même poids d'eau, allant en croissant en progression arithmé- tique, le poids de ce sel qui se dissout sans éprouver de décomposition dé- croît eu progression géométrique. Mais dès que la moitié environ du sel primitif a été décomposée, le phénomène change. J'admets qu'il s'est formé dans la liqueur un sel bi-acide BaO, aPhO^, Aq, en partie découi- posé, dont la proportion va en augmentant en même temps que l'acidité de la liqueur, et qui, à la limite, subsisterait seul. » Les phénomènes que l'on observe lorsque l'on étend d'eau les solu- tions les plus acides, maintenues en présence du phosphate bibarytique précipité et qui sont analogues à ceux que j'ai observés et décrits avec le sel de chaux, s'accordent avec cette manière de voir. » En étudiant de la même manière la décomposition par l'eau des phos- phates monobasiques de chaux et de stronliane, à la température ordi- naire, ou à des températures constantes dt- o°, So" et 8o°, je suis conduit à admettre la formation de sels polyphosphoriques à MO, 2PhO%Aq ou 2M0, 3PhO%Aq. .. CHIMIE. — Sur la solubilité lies sels. Note de M. Etard, présentée par M. C-ihours. « Dans une précédente TNote, j'ai montré que, pour se faire une idée pré- cise de la solubilité des sels, il fallait déterminer cette dernière entre des limites de tempcratine très écartées et que, dans ces conditions, on pouvait admettre pour tous les sels une solubilité proportionnelle à la température et repiésentéc, dès lors, par une droite plus ou moins inclinée. Tous les changements que subit cette loi sont passagers et correspondent, non pas ( '277 ) à une variation dans le phénomène de la soiubililé, mais à un état de dis- sociation que subissent vraiseinblablement, en dehors de la solul)ilité, les combinaisons de la matière dissoute avec le dissolvant. Pour démontrer la réalité de mes suppositions, outre les courbes très étendues que j'ai dé- terminées personnellement pour les sels halogènes cités dans ma précédente Note, j'ai transformé les documents publiés par divers auteurs en courbes exprimant des teneurs centésimales, et, lorsque ces documents, publiés sans idée préconçue, sont assez précis, ils satisfont exactement aux condi- tions que j'ai formulées. Telles sont les solubilités de l'azotate de potassium (Gay-Lussac), de l'azotate de sodium (Maumené), des chlorate, bromate et iodate de sodium (Kremers),etc. » Mais le plus souvent les courbes publiées sont des droites sans aucune perturbation (K.CI, NaCi, BaCI%SO*Zn,SO*Mg) ou bien des courbes sim- ples sans aucune apparence de prolongation droite ou asymptotique [alun, HgCI-, (AzO')^Ba]. Dans ce cas j'ai admis que les expériences étaient insulfisantts et qu'on se trouvait en présence d'une faible portion, droite ou courbe, de la ligne complète de solubilité. Aussi, en prolongeant par quelques nouveaux points au-dessus ou au-dessous de zéro les gra- phiques publiés, on les voit rentrer dans la règle générale et, selon le cas, s'infléchir ou se redresser. » Pour donner la solubilité des sels sans en)ployer un grand nombre de chiffres, il suffira donc d'exprimer la solubilité des portions droites, le j)lus souvent très étendues, de la courbe de solubilité complète, parla for- mule s = a -i- !it et de fournir quelques points pour la courbe de pertur- bation. » Il est à remarquer que, pour une même famille de métaux combinés aux halogènes, l'aspect des courbes est très semblable. C'est ainsi que les courbes des halogènes de Ca, Sr, Ba sont presque identiques. Il en est de même pour celles de Mg,Zn,Cd, de sorte que les courbes de solubilité, assez complètes, des divers sels ont un aspect fort peu varié. » Dans la détermination des points extrêmes des courbes de solubilité, on peut se servir avec avantage, pour les basses températures, du chlorure de méthyle donnant pratiquement un froid de — 20". J'ai déterminé les solubilités à température élevée en introduisant un excès de sel cristallisé avec une certaine quantité de sa solution saturée à froid dans un tube en verre vert. Ce tube est étiré comme dans le cas des tubes scellés en usage en Chimie organique ; mais, avant de fermer la pointe, on étire ce tube vers le milieu, de façon à produire un étranglement capable de réduire son ( '278 ) diamètre de moitié; en même temps on recourbe le tube au point étranglé d'un angle de 45" environ. Ensuite on ferme la pointe, et l'on chauffe cet appareil dans un bain d'huile à thermostat, en agitant de temps à autre. Il suffit ensuite de renverser ce tube en décantant du liquide saturé de la première chambre dans la seconde. On s'arrange de façon que les deux chambres en question soient à peu près d'égale capacité et contiennent environ 15^"^ de matière chacune après la décantation, pour éviter les con- densations inégales de vapeur. )) Dès que le tube s'est refroidi jusqu'à 90° environ, on le coupe à l'é- tranglement, puis le tout est pesé ; on analyse le contenu et l'on pèse le tube vide. La méthode appliquéesur les quantités indiquées donne des résultats concordants et précis. Les points obtenus viennent se placer dans la pro- longation de la ligne tracée pour la pression normale, ce qui fait penser que, si la pression a de l'influence sur la solubilité, elle ne s'exerce pas dans d'aussi faibles limites que celles que j'ai mises en jeu. De plus on peut observer au delà de 100° des perturbations de même forme que celles observées pour des sels analogues à la pression normale, pertur- bations montrant tantôt une augmentation, tantôt une diminution rapide de la solubiUté, alors qu'on admet que la pression a pour effet d'augmen- ter celle-ci. » Après ces généralités, il me restera à passer en revue quelques-unes des particularités que présente la solubilité de certains sels ou groupes de sels et à montrer que, dans tous les cas où une perturbation se manifeste dans les droites de solubilité, on peut rapporter celle-ci à la formation ou à la destruction de combinaisons, le plus souvent d'hydrates. Cela ne peut être rendu snffisamment certain que par une série d'exemples. Je décrirai aujourd'hui le cas du sel marin. » La solubilité du chlorure de sodium est bien connue entre 0° et 100" : c'est une droite, et la quantité de sel anhydre contenue dans 100 parties de solution aux diverses températures est donnée par la formule S = 26,4 ■+- 0,0248^ si 26,4 est la quantité de sel anhydre dissons à 0°. En prenant la solu- bilité à 120°, 140°, 160°, j'ai constaté que cette formule continue à s'ap- pliquer : les points se placent dans la prolongation de la droite primitive et la solubilité est toujours de 0,0248 pour 100 par degré de température. Mais, comme on a décrit un hydrate de chlorure de sodium NaCl, aH-O, se formant au-dessous de zéro et perdant sou eau de cristallisation au- ( '279 ) dessus de — io°, j'ai pensé que ia droite de solubilité devait s'infléchir vers ce point. Cette prévision est confirmée par l'expérience; à partir de o" la droite de solubilité commence à s'altérer, et en |)renant les solu- bilités à — 5°, — io°, — iS", — 21°, on constate que celles-ci diminuent plus vite que ne l'exige la formule ci-dessus, qui demande 26, o pour 100 de sel dissous à — 21°, alors qu'il n'y en a que 23,5 pour 100. En laissant re- monter la température au-dessus de zéro, on rentre bientôt avi c la même préparation et les mêmes moyens de dosage dans la droite bien connue du sel marin. Ce fait de la perturbation de la solubilité du sel marin, qui n'avait pas été aperçu et qui a été prévu par les considérations que j'ai exposées, est évidemment en rapport avec l'existence de l'hydrate défini NaCl, 2H^0, la perturbation de la courbe du chlorure de sodium ayant lieu, précisément, aux températures où cet hydrate prend naissance et se détruit. » Je reviendrai prochainement sur ce sujet. » ClUMII'; MiNlîRALt;. — Cliloriire d'anjenl nnimonincol et iodiire d'argent ammo- niacal ciislallisës. Note de M. Tehkeil, présentée par M. Fremy. « Le chlorure d'argent ammoniacal et l'iodure d'argent anunoniacal n'étaient connus jusqu'alors qu'à i'élat amorphe; je viens d'obtenir ces composés cristallisés en opérant de la manière suivante. » J'ai introduit du chlorure d'argent ammoniacal amorphe avec luie dissolution saturée d'ammoniaque, dans un m;itras en verre que j'ai fermé à la lampe, puis j'ai exposé le tout au baiu-marie à la température de l'eau bouillante. » Dans ces conditions, le chlorure d'argent s'est dissous eniiéremenl et en grande quantité; la liqueur, en refroidissant, a laissé déposer de longs prismes lamellaires, blancs, formés d'aiguilles accolées. » Au contact de l'air, ces cristaux perdent rapidement de l'ammoniaque ; la lumière les noircit; ils se transforment en même temps en paillettes mi- cacées microscopiques et deviennent très friables. L'eau les décompose en les rendant opaques. » Le chlorure d'argent ammoniacal cristallisé, après avoir été desséché sous une cloche en présence de la chaux vive, a fourni à l'analyse la com- position suivante, qui correspond à la formule AgCI, 2AzH' : Nombres trouvés. calculés. Chlorure d'argent 81,77 80,87 Ammoniaque 1 8 , 3.3 ' 9 > 1 3 C. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVIIl, V 20. ) I 66 ( l28o ) » L'iodure d'argent saturé de gaz ammoniac, placé dans les mêmes con- ditions, ne se dissout qu'en assez faible quantité dans l'ammoniaque; la liqueur, en refroidissant, laisse déposer des paillettes micacées très fines qui sont blanches, mais qui prennent assez rapidement un ton violacé, tandis que la partie amorphe qui ne s'est point dissoute reste indéfiniment blanche. Si l'on élève de nouveau la température, les paillettes violacées se dissolvent, et, par le refroidissement, elles reparaissent blanches, puis se teintent de nouveau en violet. » Exposées à l'air, les paillettes d'iodure d'argent ammoniacal dégagent de l'ammoniaque et perdent lenr teinte violacée en devenant jaunes. Vues au microscope, ces paillettes présentent la forme de tables octogonales. » La composition de l'iodure d'argent ammoniacal cristallisé corres- pond également à la formule AgI,2AzH', comme l'indique l'analyse qui suit : Nombres trouvés. calculés. lodure d'argent. . , ^7 jQS ^7 , ^5 Ammoniaque 12,07 1 2 , (j5 » J'ai voulu préparer, par la même méthode, le bromure d'argent am- moniacal cristallisé, en faisant agir, en vase clos, la dissolution d'ammo- niaque sur du bromure d'argent saturé de gaz ammoniac. » Lorsque l'eau du bain-mariea commencé à bouillir, je vis le bromure d'argent amorphe entrer en fusion; il ressemblait alors à du phosphore fondu. Quelques minutes après, l'ébullition de l'eau étant devenue régu- lière, une forte explosion se produisit. La capsule en porcelaine qui ser- vait de bain-marie et le matras en verre qui contenait la substance furent, en quelque sorte, pulvérisés. Un grillage en gros fils de laiton, qui ser- vait de support sur le fourneau à gaz, a été défoncé et déchiré sur un dia- mètre de o™,i2, et cependant le matras ne contenait pas plus de 46r ^ 5gr de bromure d'argent. » Cette expérience, que je n'ai pas encore répétée, semble démontrer que le bromure d'argent ammoniacal est peu soluble dans l'ammoniaque liquide, qu'il entre en fusion vers 90° et qu'il détone vers 100°. >> En faisant réagir dans les mêmes conditions l'ammoniaque sur du phosphate d'argent saturé de gaz ammoniac, ce dernier s'est dissous rapidement; mais, en voyant la liqueur incolore brunir et laisser déposer un corps noir brun amorphe, ressemblant à de l'azoture d'argent, je n'ai pas poussé plus loin l'expérience, qui me paraît dangereuse. » I28l CHIMIE MlNÉRAl.OGiQUE. — Sur une pseudouiorphose artificielle de la silice. Note de M. A. Gorgeu, présentée par M. Friedel. « Les cristaux de fayalite artificielle calcinés au contact de l'air com- mencent à s'oxyder au rouge sombre; en continuant l'application de la chaleur pendant sept à huit heures au rouge cerise clair jusqu'à ce que la substance ne change plus de poids, on constate une absorption d'oxygène (7,3 à 7,5 pour 100) qui correspond à peu près à celle (7,8 pour 100) qu'exige la transformation complète du protoxyde de fer en sesquioxyde. » Après ce grillage les cristaux de silicate neutre primitivement trans- parents et gris sont devenus opaques et noirs tout en conservant leur forme. Traités par l'acide chlorhydrique concentré et bouillant, ils laissent inso- luble la totalité de la silice colorée en jaune clair par une très petite cpian- lilé de peroxyde de fer. » Cette silice est transparente, contient -^ à ~ d'eau qu'elle perd à la calcination et se dissout ilaus la solution bouillante de carbonate sodique saturée à froid, comme les hydrates ordinaires de l'acide silicique. » Sa forme et l'action qu'elle exerce sur la lumière polarisée sont parti- culièrement remarquables. » Sa forme est exactement celle des cristaux de fayalile employés et, par conséquent, celle des péridots. Son action siu' la lumière polaiisée est, en apparence, celle d'un corps cristallisé biréfringent lorsqu'elle a été séchée, et celle d'un corps monoréfringent quand elle est au sein de l'eau. » M. Emile Bertrand, a qui j'ai communiqué ces faits, a bien voulu examiner cette pseudomorphose de la silice; voici le résultat des observa- tions de ce savant minéralogiste : » Cette substance, placée entre deux uicois croisés, rétablit la lumière; si l'on ajoute de l'eau et un verre mince par-dessus, le rétablissement de la lumière n'a plus lieu. Ce dernier fait est absolument incompatible avec la supposition que ces soi-disant cristaux seraient biréfringents. » La silice en question n'est |)as cristallisée; elle est monoréfringente et agit sur la lumière polarisée comme feraient des prismes de matières transparentes, amorphes ou monoréfrin- gentes. >> Ces conclusions sont déduites des observations suivantes : • La forme de la substance est prismatique sous un angle assez aigu. ') Ceux des cristaux (?) qui présentent deux faces parallèles avec nu biseau de chaque côté, placés enhe deux iiieols croisés, ne rétablissent pas la lumière dans la région où le ( 1282 ) rayon polarisé pénètre noimalenient, quelle que soit leur position relativement au plan de polarisation du nitcil iuférieur. • Les cristaux no ramènent pas la lumière lorsqu'ils sont placés de telle sorte que leur allongement soit dirigé suivant le ])lan de polarisation du rayon incident ou à go° de celte position. .• Kulin, et c'est là le fait le plus important, dans toute autre position que les deux pré- cédentes, le rayon lumineux (jui les a traversés est polarisé dans un plan, c'est-à-dire qu'il peut être éteint en tournant le nicol analyseur d'un angle convenable sans que l'on remarque de changement de couleur. Des cristaux biréfringents dans les mêmes conditions donneraient à la sortie un rayon polarisé elliptiquement, qui, par suite, ne pourrait être éteint en tournant l'analyseur. u L'inter])osition de l'eau d'indice plus voisin de celui de la silice que n'est l'indice de l'air détruit I effet que produisent les prismes dans l'air. » » Ou peut obtenir la même pseuclotuorphose de la silice, eu prenant pour point de départ la knébéiile artificielle bien cristallisée (') (28 pour 100 MnO, 47 de FeO). La knébélite naturelle (34 pour 100 MiiO, 34 de FeO), traitée comme la fayaiile, laisse insoluble dans l'acide ciilorhydrique toute sa silice; niais comme ce minéral ne se trouve dans la nature que sous forine de masses laminaires, on ne constate la biréfringence que dans certaines régions anguleuses du produit obtenu. Ces derniers faits me semblent confirmer la conclusion de M. E. Bertrand. » La téplioïte, la rhodonite, les silicates naturels renfermant 7^ à ^ de protoxyde de fer, tels que l'hypersthène, le diallage, la hornblende ne s'oxydant pas notablement, lorsqu'on les grille au contact de l'air, ne peuvent donner naissance à une pseudomorphose de la silice dans les mêmes circonstances que le silicate neutre de fer. » Je me propose de rechercher, à l'aide des composés ferreux oxydables au rouge et renfermant un acide insoluble dans les acides énergiques, s'il est jiossible de produire de nouvelles pseudoiiiorphoses. » CHIMIK. — Analyse de l'eau minéralr de Bmcouit. Note de M. Ch. Cloez, présentée par M. Vulpiaii. « La commune de Briicourt (Calvados), située à 4"^'" «m sud de Dives, possède une source d'eau minérale très peu connue, bien que sa décoti- verte remonte à plus de deux siècles. Musner (1637) et Lepecq de Ja Clô- ture (i^^ô) font le plus grand éloge des propriétés thérapeutiques de la (') Ciiinptcs rendus, avril 1884. ( (283 ) fontaine minérale dite de Dives, et lui assignent un rôle souverain dans la guérison de l'inappétence et des maladies de la peau, dartres, taches de rousseur, etc. L'analyse de ces eaux fut faite à plusieurs reprises, et en d'Tnier lieu par M. O. Henry, Membre de l'Académie de Médecine; mais la source était alors dans un état de 'lélabrement tel, qu'd fallait plusieiu-s minutes pour arriver à recueillir i'" d'eau. Depuis ce temps, des travaux de captage très bien conçus ont porté remède à toutes les infiltrations, et l'eau coule beaucoup plus abondamment. » Le relief de la contrée sud de Dives est assez peu accentué; il était donc à craindre que les eaux alimentant la fontaine de Rrucourt ne fussent superficielles et que la composition de ces eaux ne fût considérablement influencée par les pluies ou les changements de saison. D'autre part, les travaux de captage ayant augmenté, comme je l'ai déjà dit, le débit de la source, il était intéressant de savoir si l'analyse de l'eau, dans ces nou- velles conditions, conduirait aux nondjres que M. O. Henry avait déjà publiés. Tel est le point de départ des recherches dont je communique aujourd'hui les résultats à l'Académie. » L'enu de Brucourt, neutre aux réactifs colorés les plus sensibles, est très claire et se conserve bien dans les bouteilles, quoiqu'il existe un léger dépôt ocrenx dans le bassin d'où la source sort au jour. » Mes analyses m'ont conduit aux résuliats suivants : Edit de Brucourt puist'c le \"' avril i88j. Résidu fi rc \séché h 180°), 2='', 33o5. Soude 0,1122 Potasse 0,01 Si Miiijnesic o,3oo6 (JIkiiix 0,4933 Oxydf feneux 0,021 3 Alumine el silice 0,0710 Acide sulfuriqiie 0,8i56 « chloi'hyclri(|ue 0,1802 » caiboniqui' (des bicarbonates). . . . o,5oy6 )) Ces résultats sont presque identiques à ceux que M. O. Henry avait publiés en 1862; mais nos analyses différent notablement dans la répar- tition de ces divers éléments. Pour arriver d'une façon aussi exacte que possible à cette répartition, je me suis astreint à doser chaque composé d'abord dans le résidu total de l'évaporalion, puis, après avoir repris ce résidu par l'eau distillée, à faire de nouveau les dosages dans la partie so- ( 1284 ) lubie et dans la partie insoluble, la somme de ces deux derniers dosages devant être égale au premier. » J'ai supposé, comme mes éludes sur les eaux de Paris (') me permet- taient de le faire, que la soude et la potasse se trouvaient à l'état de chlo- rures, l'excédent de l'acide chlorhydrique neutralisant une faible partie de la magnésie soluble; le reste de la magnésie soluble est à l'étal de sulfate, la magnésie insoluble à l'état de bicarbonate. La chaux sera de même à l'état de sulfate et de bicarbonate, et la proportion de sulfate est donnée parla quantité d'acide sulfurique existant en trop pour la neutralisation de la seconde |)artie de la magnésie soluble. L'oxyde ferreux se trouve à l'état de bicarbonate, car il n'existe pas de matières organiques, acide cré- nique ou autres, dans ce résidu de l'évaporation de l'eau. » Ces résultats ont été contrôlés, d'abord par les trois séries d'analyses que j'ai indiquées plus haut, puis par le dosage en poids de l'acide carbo- nique : 1° total ; 2° combiné à l'état de bicarbonates; 3° combiné à l'état de carbonates neutres, après une ébuUition prolongée de l'eau. » J'arrive ainsi à trouver, pour la composition véritable de l'eau de Brucourt : Acide lai'bon. libre (à 0° et sous 760""^). . o''', i85 gr Chlorure de socliiini 0,21 1 3 u de potassium o , 0238 » de magnésium 0,0477 Sulfate de magnésie 0,5280 » de chaux 0,7881 Bicarbonate de chaux o ,4880 a de magnésie o , 38 1 5 » de fer 0,0626 Alumine et silice 0,0710 2,5g2o » D'après ces nombres, l'eau de Brucourt contient une grande quantité de sels de magnésie, près de i^' par litre, et, bien que sous ce rapport elle n'approche pas encore des eaux fortement purgative,-*, telles que celles de Pûllna, on doit, ce me semble, la ranger clans la classe des eaux sulfatées magnésiennes : c'est une eau très légèrement laxative et dont les elfets ont été constatés dès sa découverte. » Mais un élément non moins important que les sels magnésiens, bien ('] Comptes rcitclus, t. XCIV, 1882, p. 4'- ( t285 ) qu'il se trouve en beaucoup plus minime proportion, le bicarbonate de fer, doit changer considérablement l'action que l'eau de Brucourt semble au premier abord exercer sur l'économie. Les sels ferreux sont tous des reconstituants dont le rôle salutaire n'est plus discuté aujourd'hui. Or, si l'on admet, comme on le fait généralement, qu'une eau est ferrugineuse, et par suite tonique, dès qu'elle contient pour i'" plus de os^oZi de sels ferreux solubles, nous devrons ranger l'eau de Brucourt dans cette pré- cieuse catégorie. » L'association des sels ferreux, toniques, mais échauffants, et des sels magnésiens plus ou moins laxatifs, est des plus rares dans une eau miné- rale, et l'eau de Brucourt est, du moins à notre connaissance, la seule source de France qui présente cet heureux rapprochement. » Cette double circonstance pourrait suffire pour faire classer la fon- taine de Brucourt parmi les sources minérales les plus intéressantes; mais elle ne me paraît pas expliquer les proprièlés, fondantes et résolutives aux- quels Lepecq de la Clôture attribue son action dans le traitement des ma- ladies de la peau. » Si ces propriétés existent réellement, ne seraient-elles pas dues à la présence d'une autre substance, de l'iode, par exemple? J'avais déjà cher- ché l'iode dans le résidu de l'évaporation de i'" d'eau, mais je n'avais pas réussi à en déceler l'existence. J'ai recommencé la recherche en évaporant, presque à siccité, 3''' de cette même eau additionnée de carbonate de soude pur, jusqu'à réaction faiblement alcaline. Le résidu a été repris par l'eau, et la solution a été évaporée. J'ai obtenu ainsi un second résidu, qui, traité à plusieurs reprises par l'alcool concentré, lui a abandonné une quantité très sensible d'iodure alcalin caractérisé par la mise en liberté de l'iode en présence du sullure de carbone. » Je suis porté à croire que l'iode existe dans cette eau à l'état d'iodure de magnésium, ce qui expliquerait pourquoi je n'avais pu constater sa présence en évaporant, sans précaution spéciale, i'" d'eau minérale, l'io- dure de magnésium se décomposant, comme on sait, par l'ébuUition, en magnésie fixe et acide iodliydrique volatil. » En résumé, sels ferreux, sels magnésiens et iodures, tels sont les com- posés qui donnent à l'eau de Brucourt ses principales propriétés. » ( 1286 ) CHIMIE AGRICOLK — Sur l emploi agricole (Ics siiperiihosplitilrs. Obseivntions à jiiojios d'une Noie récente de M. L.echartier. Note de M. P. -P. Dehé- RAiN, piésentée par M. Peligot. « Dans les éludes que je poursuis depuis vingt ans à l'École de Gri- gnon, je me suis efforcé de lier la composition de la terre arable déter- minée au laboratoire à l'influence qu'exercent sur elle les engrais variés que j'y ai essayés; quelques-uns des résultats que j'ai obtenus me parais- saient appuyer les conclusions qui découlent de la Note très intéressante présentée récemment par M. Lechartier (' ), et je demande aujourd'hui à l'Académie la permission de résumer ici les él.ufles que j'ai faites sur l'efii- ploi des superphosphates. » Ils n'exercent sur le sol de Grignon aucun effet utile, ainsi qu'il ressort des chiffres suivants, moyenne de quatre années d'expériences (iS^S- i878)( = ). Maïs loiirraje. Pommes de terre. Récolte verte Tubercules saiiii Engrais employés. à l'hectare. i l'hectare. kgr hlil Azotate de soude seul 65355 2'j6 Azotate de soude et superphosphate 653 16 3i i Sulfate d'ammoniaque seul 6oo35 5-90,5 Sulfate d'ammoniaque et superphosphate. . 6oii6 278 Sans engrais. 583oo 278 Superphosphate seul 58 100 276 » La quantité d'acide phosphorique contenue dans le sol n'est cepen- dant p;is excessive; elle varie de i^"', 08 par kilogramme pour les parcelles les plus pauvres à i^'^,92 pour les plus riches et l'on ne peut attribuer le peu d'eflicacité des engrais phosphatés à l'abondance de l'acide phospho- rique; car MM. Corenwinder et Conlainine ont reconnu qu'iui sol présen- tanl une richesse eu acide phosphorique semblable à celle de Grignon bénéficiait encore de l'emploi des superphosphates ['■'). n II ne suffit pas, eu effet, pour prévoir l'action de ces engrais, de déter- miner la quantité d'acide phosphorique totale contenue dans le sol : il faut (') Paf^e io58 do ce Volume. (-) Annales agronomiques, t. V, p. 160 [Eludes sur le sot du iltanip d'expériences ; par MM, Dehérain et Meyer). (') Annales agronomiijucs, t. III, p. 44'» ''^77- ( '287 ) encore s'efforcer de distinguer à quelles bases il est uni; s'il forme des phosphates de protoxyde, il pourra être assimilé par les plantes, puisque ces phosphates sont légèrement solubles dans l'acide carbonique, tandis que, s'il est engagé en combinaison avec des sesquioxydes, l'acide carbo- nique du sol sera sans action. On peut, sans grand inconvénient, substituer dans la recherche de l'acide phosphorique assimilable, à l'acide carbo- nique, de l'acide acétique; c'est ce que j'ai fait, et c'est aussi cet acide qu'a employé récemment M. Le Chartier. » En faisant agir l'acide acétique sur les terres de Grignon, on trouva des chiffres variant de o^"', 208 à o^'', 520 d'acide phosphorique dissous par kilogramme de terre. » Ainsi une fraction importante de l'acide phosphorique du champ d'expériences s'y trouve à un état tel que les plantes peuvent l'utiliser, et l'on conçoit dès lors le peu d'efficacité qu'y présentent les superphos- phates. » On se demanda, en outre, si, en poursuivant ces études, on ne pour- rait pas en tirer des indications susceptibles de guider les cultivateurs dans l'emploi des superphosphates. » Un certain nombre d'échantillons de terre de provenances très variées fut examiné ('), et tous les essais montrèrent qu'une fraction de l'acide phosphorique était soluble dans l'acide acétique ou dans le citrate d'am- moniaque. Il n'en est certainement pas toujours ainsi, puisque M. The- nard (^) a recoiuiu, il y a longtemps déjà, qu'une terre amendée avec du noir animal ne renfermait plus l'année suivante que des phosphates de sesquioxyde, puisque j'ai eu moi-même occasion d'observer le même fait pour une terre de Sologne ('); mais très habituellement les sols renferment une fraction importante de leur acide phosphorique à l'état assimilable; d'où il faut conclure que, bien que les phosphates soient nécessaires au développement des plantes, l'emploi des engrais phosphatés n'est pas tou- jours avantageux, car le sol lui-même peut subvenir, sans aucune addition, aux besoins des végétaux, quand il renferme une quantité d'acide phospho- rique qu'il reste à déterminer. » Il résulte d'études exécutées par M. Roussille il y a quelques années, à l'école deGrandjouan, en Bretagne, que les terres des landes renfermant, (') Annales agronomiques, t. V, p. i6i; 1879. (^) Comptes rendus, t. XLVI, p. 212; i858. (3) Comptes rendus, t. XLVII, p. 988; i858. 0. R., iS8^. I" Semestre. (T. XCVIII, N" 20. ) I 67 ( 1288 ) par kilogramme, o8',o5 d'acide phosphorique ne donnent aucune récolte sans addition de phosphates, mais qu'une terre dont la teneur en acide phosphorique était montée par des apports successifs de fumier et de noir animal à oS'',38o par kilogramme pouvait nourrir ses plantes sans une nouvelle addition d'engrais phosphatés; il est probable que ce chiffre re- présente la limite inférieure et qu'on pourrait à coup sûr conseiller l'em- ploi de phosphates dansdes terres ne renfermant qu'un demi-gramme d'acide phosphorique par kilogramme. » Il resterait à chercher la limite supérieure au-dessus de laquelle l'em- ploi de cet acide phosphorique devient inutile. » Cette limite est plus difficile à formuler, car il faut faire entrer dans le calcul le cube de terres dans lequel les racines peuvent puiser. » En effet, un de mes anciens élèves, M. Nantier, actuellement directeur de la Station agronomique de la Somme, a cultivé un sol renfermant 28',52 d'acide phosphorique par kilogramme ('), et cependant les superphosphates y exercent une action marquée faisant passer la récolte des pommes de terre de 3ooo'^s à l'hectare à 4ooo, celle des betteraves de 28200''^ à 456oo. » M. Nantier explique le désaccord constaté entre la quantité d'acide phos- phorique dosée et l'action des superphosphates, par le peu d'épaisseur de la terre examinée; elle ne présente guère que o™, i5; il calcule que la quan- tité d'acide phosphorique que renferme le sol qu'il a cultivé est seulement de aSoo'^s par hectare environ, tandis qu'à Grignon le champ d'expériences présente une profondeur d'au moins o™,35, de telle sorte que la quantité d'acide phosphorique y dépasse partout 4000"*^ et atteint même 7000''^ dans les parcelles les plus riches, chiffres qui concordent avec ceux qui ont été déterminés par MM. Schlœsing et de Gasparin dans les nombreuses analyses qu'ils ont exécutées sur des terres très variées. » Je serais porté à penser que lorsqu'une terre renferme plus de 4000''''' d'acide phosphorique à l'hectare, qu'une partie de cet acide est soluble dans l'acide acétique, et qu'enfin cette terre reçoit régulièrement du fumier de ferme, l'emploi des engrais phosphatés n'a pas grande chance de réus- site. » Toutefois, pour qu'une telle règle puisse être formulée avec précision, il faut qu'elle s'appuie sur un très grand nombre d'exemples, et, à ce point de vue, les recherches auxquelles se livre M. Lechartier présentent le plus grand intérêt; il est clair que si l'on réussit à lier la composition immé- (') Annales agronomiques, t. IX, p, 192; i883. ( 1289 ) diale des sols à l'action qu'exercent les engrais, on en tirera des indications précieuses pour la pratique agricole; car c'est de l'étude des sols qu'il faut tirer la nature des engrais à employer. Il y a longtemps que M. Chevreul a insisté sur leur rôle essentiellement complémentaire, et c'est en m'inspi- rant de ses idées que j'ai proposé de définir l'engrais : la matière utile à la plante qui manque au sol. » CHIMIE AGRICOLE. — Action nitrifiante comparée de quelques sels contenus naturellement ou ajoutés dans les terres végétales. Note de M. Pichard, présentée par M. Peligot. « Bésumé. — Dans des sols stériles formés de sable siliceux presque pur, l'azote des matières organiques ne se transforme en nitrates que si l'on in- corpore un peu de terre nitrifiante, ainsi que l'ont annoncé MM. Schlœsing et Mûntz. » A la dose de 5 millièmes, les sulfates de potasse, de soude et de chaux ont une action nitrifiante .énergique sur l'azote organique, le sulfate de chaux surtout- A cause de l'insolubilité relative de ce dernier sel, on peut admettre que la dose compatible avec une bonne nitrification est susceptible de varier dans des limites étendues, l'effet maximum étant su- bordonné à une répartition uniforme dans la masse. » Toutes choses égales d'aillenrs, la nitrification est plus considérable dans un sol à éléments fins (particules ayant moins de o^jooi de diamètre) que dans un sol à éléments grossiers (particules ayant de i™™ à 3°"" de diamètre), à cause sans doute de l'aération et de l'imbibition plus régu- lières dans le premier que dans le second. Le pouvoir nitrifiant, dans tous les sols, à poids égal de sel nitrifiant, rapporté à celui du sulfate de chaux représenté par loo, est, pour les sols expérimentés : Sulfate de chaux loo Sulfate de soude '. > 47 > 9' Sulfate de potasse 35,^8 Carbonate de chaux 1 3 , Sa Carbonate de magnésie 12, Sa » Ces rapports peuvent varier en ce qui concerne les sulfates de potasse et de soude employés en solutions non saturées, mais paraissent devoir être tenus comme constants pour le sulfate de chaux et les carbonates de chaux et de magnésie. ( 1290 ) » Sous le climat du midi de la France, la iiitrification de l'azole orga- nique du sol dans les terrains calcaires ou pourvus de gypse (i pour 100) est très active pendant les mois de septembre et octobre, et peut acquérir, de l'enlèvement de la récolte aux semailles de printemps, un développement notable, très favorable à la végétation ultérieure. » Dans nos expériences, pendant ce laps de temps, l'azote nitrifié s'est élevé à 26,1 5 pour 100 de l'azote total pour le sol additionné de carbonate de chaux, et à 46,29 pour 100 pour le sol plâtré. » Le pouvoir nitrifiant du sulfate de potasse explique l'heureux effet de son emploi sur le développement et la combustibilité des tabacs, par la production de nitrate de potasse dans le sol. » Le pouvoir nitrifiant considérable du sulfate de chaux rend compte de son action utile sur la luzerne, qu'on l'emploie à l'état de plâtre cuit ou de superphosphate toujours riche en sulfate de chaux. » Le pouvoir nitrifiant des calcaires justifie l'usage ancien du chaulage et du marnage dans la pratique agricole. » Dans les terrains pauvres en calcaire, on ne saurait trop recommander l'emploi du plâtre, comme agent de fertilisation, à la dose de ~ à i pour 100. Son effet sera surtout très marqué dans les sols argileux, peu per- méables, ne laissant pas filtrer les nitrates. » Si, aux terrains naturellement gypseux, le plâtre ne paraît pas donner une fertilité marquée, c'est que, dans ces terrains, il est presque toujours accompagné de chlorures alcalins et terreux, surtout le chlorure de sodium, notoirement nuisibles à la végétation. » PHYSIOLOGIE. — Nouvelles séries d'expériences sur la perception dijférenlielle des couleurs. Note de M. Auc. Charpentier. « J'ai étudié dans des recherches précédentes l'influence de la couleur sur la perception des différences de clarté; prenant pour unité d'intensité lumineuse le minimum perceptible, j'ai pu avoir un terme de comparaison défini entre les couleurs employées, et je suis arrivé à la loi très nette sui- vante : La perception des différences de clarté est d'autant plus facile que la ïc'frangibilitc des couleurs est moins J'orle (Note du 17 décembre i883). » Comme j'ai démontré l'existence, dans l'appareil visuel, de plusieurs fonctions distinctes, il y avait lieu de reprendre les expériences précédentes sous un nouveau point de vuo et de prendre comme terme de comparaison ( 129I ) des couleurs, non plus l;i sensibilité lumineuse, mais la sensibilité chro- matique ou la sensibilité visuelle. » Toute couleur est perçue de deux façons distinctes, suivant son in- tensité : comme lumière brute, incolore, quand son intensité est au mini- mum; comme couleur nettement définie, pour une intensité plus élevée et constante pour une même couleur. » Or, prenons maintenant, comme unité d'intensité des couleurs en ex- périence, l'intensité nécessaire et suffisante pour permettre une reconnais- sance nette de chacune d'elles (ce sera, si l'on veut, Vinlensité chromaliqiie) et répétons, suivant la même méthode, les recherches exposées dans ma dernière Note; nous arrivons au résultat remarquable que voici : Pour une même inlensité cliromalique, la perception des différences de clarté est la même pour toutes les couleurs saturées ('). » Nous pouvons encore prendre un troisième terme de comparaison entre nos couleurs en nous adressant à la sensibilité visuelle, c'est-à-dire à la faculté de distinguer les foyers lumineux multiples. Nous prendrons dans ce cas pour unité d'intensité de chaque couleur l'intensité nécessaire et suffisante pour distinguer nettement les uns des autres, dans l'obscu- rité, plusieurs points colorés égaux et voisins (-). Cela revient à compare r nos couleurs sous une égale acuité visuelle. » Les expériences précédentes, étant répétées dans ces nouvelles condi- tions, donnent le résultat général suivant : » Pour une égale intensité visuelle, la peiception des différences de clarté est la même dar^s toutes les couleurs. » On voit que les deux lois précédentes se distinguent absolument de celle que nous avait donnée la comparaison des couleurs sous une même clarté. » On voit, de plus, avec quel soin il faut choisir la fonction visuelle à laquelle on doit s'adresser lorsqu'on veut comparer l'intensité de plusieurs lumières. Lorsque, il y a cinq ans (lo février iS^»)), j'indiquais ici même ime première méthode de photométrie liétérochrome par la mesure du minimum perceptible, il s'agissait évidemment de comparer les couleurs d'après leur inlensité lumineuse. Or il est clair, d'après ce qui précède, qu'on aurait des résultats tout à fait différents en s'adressant aux deux (') L'expérience a porlé sur le rouge, le jaune, le vert et le bleu. (^) Voir Comptes rendus, 2^ décembre l88o. — Archives d'Opluhatinoli)gie, 1882, p. 246. ( 1292 ) autres modes de comparaison possibles, parce qu'en déterminant, soit l'in- tensité chromatique d'une couleur, foit l'acuité visuelle dans cette couleur (intensité visuelle), on se place sur des bases physiologiques différentes de celles qui servent à l'appréciation de sa clarté. )) Dans l'appréciation de la clarté, la base physiologique varie avec la couleur, et cela dans de très larges limites; dans l'appréciation de l'inten- sité chromatique ou de l'intensité visuelle, la base physiologique est indé- pendante de la couleur. La conclusion est évidente : ces derniers modes de comparaison sont préférables au premier pour la pholométrie ( ' ). » HISTOLOGIE. — Le cerveau de /'Eunice Harassii et ses rapports avec l'hypo- derme (^). Note de M. Et. Joordan, présentée par M. Alph. Milne- Edwards. « MM. de Quatrefages et Claparède ont signalé les premiers les rapports qui unissent la couche cellulaire hypodermique et les centres nerveux chez quelques Annélides. Plus récemment, M. Ehlei's, à propos du cerveau de l'espèce qui fait l'objet de cette Note, et Spengel , dans son Mémoire sur un Eunicien, VOligognatlnis Bonelliœ, ont indiqué la difficulté de séparer, dans le lobe céphalique de ces vers, le cerveau de l'hypoderme. Ces idées, si contraires aux données et aux figures classiques sur le cerveau de la plu- part des Annélides, nous ont semblé mériter une confirmation. Nous avons, dans ce but, débité en coupes le lobe céphalique tout entier, cer- veau et téguments compris, de l'espèce qui nous occupe. Les observations que nous avons pu faire à j'aide de cette méthode nous ont permis non seulement de constater l'exactitude de l'opinion de Ehlers et de Spengel , mais elles nous ont révélé, de plus, quelques faits nouveaux. » Le cerveau de V Eunice Harassii, sur la forme extérieure duquel nous ne nous arrêterons pas, puisque cet appareil est fort mal délimité, se compose essentiellement d'une masse centrale de substance ponctuée, surmontée par une couche épaisse de cellules nerveuses, désignée par Ehlers sous le nom de couche nucléaire. » Au-dessus de cette zone nucléaire et immédiatement au-dessous de la cuticule, on aperçoit des éléments épithéliaux en forme de cônes, à som- mets dirigés vers la face profonde des téguments. Les pieds de ces cellules (') Travail du Laboratoire de Physique médicale de Nancy. (^) Laboratoire de Zoologie marine de Marseille. ( 1293 ) hypodermiques, au lieu de se terminer sur une basale, comme c'est le cas pour les téguments du reste du corps, se transforment et se prolongent ici en autant de fils rigides qui pénètrent dans la couche nucléaire, en se groupant en plus ou moins grand nombre, de manière à constituer des sortes de piliers allant de la cuticule à la masse de substance ponctuée. Le protoplasma de ces cellules hypodermiques est très réduit; leurs noyaux ont un aspect fusiforme caractéristique. Les prolongements basilaires se présentent comme des fils rigides, à aspect vitreux, à cassure nette. Réu- nies en faisceaux, ces fibres hypodermiques se colorent mal par le carmin et par l'hématoxyline; mais elles prennent, sous l'influence de l'éosine hématoxylique, la coloration gris perle caractéristique des cuticules et des basales de l'hypoderme des Annélides. Il est impossible de suivre un de ces filaments depuis la cellule hypodermique à laquelle il appartient jus- qu'à la solution ponctuée; ils se perdent dans la couche nucléaire et s'y confondent intimement avec d'autres fibrilles présentant des caractères histologiques semblables, mais ayant une autre origine. » La couche nucléaire est considérée avec raison par Ehlers et par Spengel comme étant de nature nerveuse, mais elle est constituée par des éléments d'aspect varié. Sur une coupe, cette couche se présente comme un réseau délicat remplissant l'espace entre les piliers dont nous venons de parler, et dont les mailles sont occupées chacune par un noyau sphérique. Il est fort difficile sur les coupes de savoir si ce réseau est constitué par des sections de membranes cellulaires soudées à l'aide d'un ciment ou par des fibres très délicates. Les dissociations permettent de répondre facile- ment à cette question; elles montrent que la couche nucléaire est consti- tuée par des cellules nerveuses possédant un noyau volumineux, un protopjasma si réduit, qu'elles semblent en être dépourvues et une fine membrane d'enveloppe. On remarque de plus que de chacune de ces cel- lules partent le plus souvent un seul, quelquefois deux prolongements. Ces filaments sont très délicats, et comparables, lorsqu'on les examine avec un objectif donnant un grossissement de 4 à 5oo diamètres, à l'aspect que nous offre un fil de toile d'araignée vu à l'œil nu. En se groupant et en se sou- dant plusieurs ensemble, ces fils constituent les travées des mailles du réseau que l'on aperçoit sur les coupes. Parmi ces cellules réduites à leur noyau et formant la presque totalité de la couche nucléaire, on en aperçoit un certain nombre qui se distinguent par leurs fortes dimensions; elles possèdent un noyau et un protoplasma finement granuleux, se colorant en jaune par le picrocarmin; de leur pédoncule part un prolongement qui se ( '2^4 ) mêle à ceux des petites cellules nerveuses et qui pénètre également dans la substance ponctuée. » En examinant les limites de la couche nucléaire et de la substance ponctuée, on distingue facilement un grand nombre de fibrilles qui émanent des cellules nerveuses et se mettent en relation avec la substance ponctuée. Il est impossible de dire ce que deviennent à ce niveau les fibrilles des cellules hypodermiques, et de savoir si elles pénètrent dans la substance ponctuée ou si elles se perdent à sa surface. Ces fibres, d'origine et sans doute aussi de fonctions! différentes, présentent, en effet, des carac- tères bistologiques tellement semblables chez VEunice Harassii, qu'il est impossible de les distinguer. La substance ponctuée elle-même est con- stituée essentiellement par un amas de fibrilles entrecroisées en réseau plus ou moins serré suivant les régions. Les espaces laissés vides par les mailles de ce réticulum fibrillaire sont comblés par un protoplasma finement grenu, se colorant en rose lilas par l'éosine hématoxyliqiie et comparable peut-être à la substance granuleuse de la névroglie des Vertébrés. » Les faits principaux qui résultent des observations précédentes et qui nous semblent avoir quelque intérêt en anatomie générale sont : d'abord le mélange intime des cellules épithéliales hypodermiques, et de leurs pro- longements basilaires avec les cellules et les fibres nerveuses; d'où résulte la difficulté de délimiter le cerveau d'une manière nette et certaine; et ensuite l'absence de tout caractère histologique net permettant de distin- guer les fibrilles basilaires des cellules hypodermiques des fibres nerveuses. » Il nous a paru intéressant, et nous avons cru digne d'intérêt de signaler ces particularités anatomiqnes, qui rappellent l'état du système nerveux des larves des Annélides ('). » ZOOLOGIE. — Sur le genre Rhopalea [Ascidies simples). Note de M. L. Roule (-), présentée par M. Alph. Milne-Edwards. « Philippi a décrit le premier [Milliers Archiv, i843), sous le nom de Hliopalea neopolilana, une Ascidie qu'il avait recueillie dans le golfe de Naples, et dont il a laissé une description anatomique assez brève, suffi- samment exacte pour la plupart des principaux détails d'organisation qu'il ( ' ) K.LEiNEJSBERG^ Origine du système nerveux central des Annélides ( Archives italiennes de Biologie], t. I, fasc. l, p. 67. (^) Lalioraloiro de Zfmlogic iDarine de Marseille. ( 1295 ) a signalés; il rapproche, dans son Mémoire, ce nouveau genre /î/io/;rt/ea des Clavelines. Depuis Philippi, aucun autre naturaliste n'a étudié, à ma connaissance, cette curieuse forme d'Ascidie; Traustedt ne la signale pas dans son travail sur les Ascidies simples du golfe de Naples [Milllieilungen ans der Zoological Station zu Neapel, i883 ), et Herdman (Tuniciers recueil- lis par le Challenger), se rapportant à la description donnée [)ar Philippi, la place à côté des Ecteinascidia dans la famille des Clavelinidées. » Les Rhopalea sont très abondantes sur les côtes de Marseille dans les fonds dn pourtour des Zostères, dans les sables vaseux charriés par les cou- rants par 25*" à 60"" de profondeur; aussi ai-je été à même d'en observer des individus noml)reux et d'en faite nue étude suivie. Le corps, d'une lon- gueur moyenne de 8*"" à io*"°, d'un blanc presque pur, est divisé en deux parties, l'une antérieure, de forme triangulaire, libre, qui renferme la branchie et porte les deux siphons (siphon buccal à 8-9 languettes et cloacal à 6), l'autre postérieure, de forme irrégulière, adhérente au sol et encroûtée par des débris de diverses sortes, qui contient la masse des vis- cères; ces deux parties sont jointes l'une à l'autre par une région mince, assez longue, à travers laquelle on distingue par transparence le rectum plein de substances destinées à être rejetées; l'aspect général ressemble assez à celui d'une Claveline lui peu trapue et de très grande taille. » La tunique, épaisse, est de consistance molle autour de la partie an- térieure du corps, ferme et résistante autour de la partie postérieure; dans cette dernière région, la substance fondamentale de la tunique renferme de nombreuses cellules vacuolaires, tandis qu'elle n'en contient pas dans la région antérieure. Le derme (manteau), mince, porte de petits faisceaux musculaires, dont la plupart sont dirigés dans le sens de la longueur du corps; autour des siphons, il eu existe en outre un certain nombre d'annu- laires; Philippi a considéré à tort comme un péritoine la portion du derme qui entoure la niasse viscérale postérieure. La trame fondamentale de la branchie, dont les trémas sont ovalaires et à forme régulière, est plissée longitudinalement; les plis, très petits, invisibles à l'oeil nu, ressemblent en cela à ceux de la branchie des Phallusies. Les sinus branchiaux trans- verses sont réunis aux sinus longitudinaux par une branche anastomotique qui ne proémine pas dans l'intérieur de la cavité branchiale, au delà des sinus longitudinaux, pour produire des papilles semblables à celles que possèdent la plupart des Ascidies simples. Le raphé dorsal est constitué par une série de languettes; il se termine en avant non loin de l'organe vibra- tile et la gouttière péricoronale envoie vers. lui, en celte région, un petit C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVUl, N" 20.) l68 ( '296 ) prolongement analogue à celui que cette gouttière porte chez les Ciona. La cavité péribranchiale ne communique |jas avec les vides laissés entre les viscères dans la région postérieure du corps, vides que l'on peut considé- rer comme formant par leur réunion une cavité générale réduite; elle est arrêtée immédiatement en arrière de la branchie par une lame péritonéale semblable à celle des Ciona. » Les autres organes sont constitués à peu près de la même manière que chez les Ciona. Les seules différences principales se rapportent à la dispo- sition des organes sexuels, rassemblés en une seule masse qui entoure, la cavité intestinale, et à la plus grande longueur de l'œsophage et du rectum. A part ces distinctions de peu d'importance, le tube digestif, le système nerveux, la glande hypoganglionnaire et son conduit excréteur, le cœur elles principaux sinus, etc., présentent la même structure fondamentale que chez les Ciona. ■> Les relations des PJiopalea avec les autres formes d'Ascidies sont mul- tiples. Par leur faciès général, elles se rapprochent, il est vrai, des Clave- linides; maison ne peut les placer dans cette lamille, car elles ne se re- produisent pas par bourgeonnement et possèdent une organisation plus complexe. On doit les classer parmi les Phallusiadées et les considérer comme établissant entre les Ascidies simples et les Ascidies agrégées une liaison étroite; par leurs viscères situés en arrière de la branchie et un cer- tain nombre de caractères moins importants, elles sont plus voisines des Ciona que des Phallusies vraies ; mais elles se rapprochent pourtant de ces dernières par la présence de plis longitudinaux dans la paroi branchiale. Les affinités des Bhopalea sont donc nombreuses et elles forment comme un trait d'union entre plusieurs groupes divers : elles montrent, dans l'agencement général de leurs organes, une certaine ressemblance avec les Clavelines, tout en étant des Ascidies simples très voisines des Ciona et of- frant aussi quelques relations avec les Phallusies. » ZOOLOGIE. — Sur la présence du Naja d'Eijyple en Tunisie. Note de M . Valehy Mayet, présentée par M. E. Cosson. « La présence du Naja d'Egypte {Naja Haje Dumer. ) n'avait pas été encore constatée scientifiquement en Tunisie. » J'ai eu l'occasion d'en prendre un bel individu, à quarante kilomètres de la côte, aux puits d'El-Aïa, non loin de l'Oued Leben, dans un endroit f 1297 ) relativement humide et garni de buissons de Tamarin Jfricana. Ce reptile a i'", 55 de long. » Il est probable qu'il se rencontre dans toute la région désertique de la Tunisie. Le colonel Laroque, qui commande le cercle de Gabès, me l'a signalé aux environs de cette oasis et dans la région des grands Chott. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence prétendue de ta lumière sur ta structure analomique des feuilles de l'Ait des 0!(r^ (Allium ursinum, L.). Note de M. Ch. 3Icsset, présentée par M. Duchartre K Quelques botanistes admettent comme un fait démontré que, lors- qu'une feuille bifaciale, c'est-à-dire à parenchyme hétérogène, se tord ou se recourbe de manière à présenter sa face dorsale à la lumière, la disposi- tion ordinaire des deux couches inférieure et supérieure est renversée : c'est le parenchyme inférieur devenu supérieur qui est dense et palissa- dique, et c'est le parenchyme supérieur, actuellement inférieur, qui est la- cuneux et mou. » L'Ail des ours est cité parmi les plantes qui présenteraient une telle inversion des tissus : aussi est-ce sur cette plante, très abondante dans les environs de Grenoble, que j'ai concentré mes observations. » Sur une bulbe adulte, c'est-à-dire florifère, l'illusion est, il est vrai, complète dans la grande majorité des cas, mais pour une seule des deux feuilles. C'est pourquoi il est nécessaire de faire des observations compara- tives sur les individus venus de graine, d'un caïeu d'un ou de deux ans, surtout sur ceux qui proviennent d'une bulbe plus âgée, adulte, en en sui- vant tontes les phases végétatives. » Quelle que soit son origine, tout pied monophylle produit sa feuille normalement orientée, avec une gaine fermée, pétiole cylindrique et limbe plane, dont le côté qui fait face aux rayons lumineux incidents a tous les caractères spécifiques d'une page supérieure ou ventrale. Mais, si l'on observe un pied diphylle, il est très rare que la pre:!:ière, c'est-à-dire la plus âgée des deux feuilles, n'ait pas son pétiole tordu avec un angle variable, torsion dont le maximum, très souvent atteint, est de 180". Dans ce cas très général, cette première feuille montre sa page inférieure, lors- qu'on détord le pétiole, correspondant au côté supérieur ou interne de la gaine, ce qui ferait croire à un pétiole normalement orienté, surmonté d'un limbe renversé. » La question à résoudre est donc de savoir si réellement la page ac- ( 1298 ) tuellement supérieure n'est devenue telle, anatomiquement parlant, que par suite de la torsion du pétiole, ou si elle est restée telle qu'elle s'est for- mée en naissant et n'a pas imprimé un mouvement de torsion à son pétiole, afin de rester toujours exposée aux rayons lumineux incidents. Une obser- vation attentive résout la que^^tion. En effet, cette première fetiille com- mence toujours par avoir sa gaine fermée, son pétiole cylindrique et son limbe bifacial vertical : elle ne diffère alors en rien de la feuille unique d'un i)ied venu de graine ou d'un caïeu d'un an; la page à tissu palissa- dique et à épiderme sans stomates, à l'exception curieuse de la partie qui recouvre immédiatement la côte médiane, fait face à la radiation lumi- neuse. Le pétiole et la gaine, celle-ci dans sa partie supérieure, ont donc une moitié éclairée et une moitié ombragée; or la deuxième feuille et l'axe floral, enveloppés dans la gaine, la fendent en sortant sur le point le moins résistant, à savoir sur le côté ombragé. Cette fente s'élargit de plus en plus, d'autant que la croissance des feuilles est basipète. Le canal ainsi formé par la gaine et l'aplatissement relatif du pétiole se font donc du côté ombragé du limbe dont la côte médiane est saillante et l'épiderme criblé de stomates. Il arrive alors que la deuxième feuille et l'axe floral, par suite de leur développement, rejettent sur le côté cette première feuille, qui s'incurve et présente sa face éclairée de moins en moins à la lumière et finirait par se trouver dans le cas des feuilles d'une branche renversée; mais, au fur et à mesure que l'incurvation tend à se produire, le pétiole se tord sous l'action des deux pages du limbe, afin de conserver leurs rela- tions nécessaires avec la lumière. Il n'y a donc pas inversion de structure anatomique due à l'influence de la lumière; la page primitivement éclairée reste telle qu'elle est née et, par conséquent, le phénomène retitre dans les cas si nombreux de retournement des feuilles que Bonnet a depuis longtemps fait connaître et dont Mirbel a reconnu toute l'exactitude, même pour le prothalle du Marcliantia polymorplia. » GÉOGRAPHIE. — Carte des hauteurs de la Russie d'Europe, Note de M. le général de Tillo, présentée par M. Daubrée. « Depuis dix ans, j'ai lâché de réunir tous les matériaux hypsométriques existant en Russie. Ce sont d'abord plus de ijooo points trigonomé- triques; puis les données fournies parles nivellements des chemins de fer exploités (aSooo'""), et projetés (^Sooo'""); ceux qui résultent des mesures prises sur de grands fleuves (8000'^'"); enfin les déterminations baromé- ( 1299 ) triques dans \fs contrées du nord et du nord-est de la Russie d'Europe. Toutes ces données ont été portées sur la Carte spéciale en i5o feuilles de l'État- Major (échelle j^ïï?) ^* dans un Catalogue de hauteurs. M Pour donner une idée générale de l'état de l'avancement des travaux hypsométriques en Russie, j'ai publié, sous les auspices de l'amiral Possiett, une Carte à l'échelle de tt^tj^tô» ^^ ^ feuilles, dont jefais hommage à l'Aca- démie. » Cette Carte contient, en sagènes (2™, 1 3), les hauteurs les plus caracté- ristiques, au nombre de 18000, qui sont distinguées par des signes, selon la méthode des opérations qui les ont fournies : un triangle désigne les hauteurs trigonométriques; un point noir, les hauteurs de nivellement géométrique; un signe rose marque les hauteurs barométriques, un trait la hauteur des eaux des rivières et des lacs. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la singulière couwnne qui entoure le Soleil. Note de M. A. Ricco, présentée par M. Faye. " La couronne solaire qui a été le sujet de Communications à l'Aca- démie, de la part de MM. Thollon et Moussette, a été observée aussi à Palerme. » Pendant la période des crépuscules extraordinaires rosés, et plus sou- vent dans ces derniers mois, le ciel autour du Soleil apparaissait troublé par un léger brouillard inégal. » Dans ce brouillard, souvent on a vu se dessiner un anneau ou grande couronne d'une couleur rougeâtre, qui, à l'extérieur, se fond avec une dé- licate nuance violacée avec l'azur du ciel; l'espace intérieur, assez bien défini, a une couleur blanc bleuâtre éclatante. « Cette couronne se voit plus aisément quand le Soleil est caché derrière des bâtiments; je l'ai très bien vue en me plaçant dans l'ombre du panache de fumée du Vésuve (Naples, 21 janvier, ^''So") : sur la fumée on ne voyait aucune trace de couronne. Cette couronne est encore plus évidente lors- qu'un nuage obscur couvre le Soleil ; dans ce cas on observe que sa couleur est rouge de cuivre, passant au violet à l'extérieur, et si le Soleil n'est pas très haut, on voit le sommet de l'anneau s'étendre vers le zénith avec une faiblenuance rose; en bas l'anneau s'élargit en atteignant l'horizon. Lorsque le Soleil est près de l'horizon, l'anneau à l'intérieur prend une forme ovale où le Soleil est placé excentriquement en bas. Lorsque le Soleil est sous l'horizon, la couronne a la forme d'un arc ou pont gothique ( i3oo ) immense; le brouillard qui le forme est finement et irrégulièrement cannelé, comme s'il était formé de cirrho-strati très petits et très nom- breux; l'espace interne aussi est cannelé. Les cannelures sont toujours ou horizontales ou inclinées vers le bas à gauche, c'est-à-dire au sud pour le coucher. Les pieds de ce pont s'élargissent en se raccordant avec les brouillards de l'horizon. - Le 8 avril, de '^''3o"" à 8''o™ du soir, j'ai vu cet anneau même autour de la Lune couverte par un nuage noir; je crois même y avoir aperçu la couleur rougeâtre. » La couronne autour du Soleil a été singulièrement évidente le 3i mars, de 3'" à [\^, et, le 7 avril, de 5''o™ à S'^/jS" du soir, de ma- nière que j'ai pu faire au sextant les mesures suivantes : Rayon interne 10.48 ±: 9 Rayon de la plus grande intensité iS.ioztii Rayon externe 9. i . 26 zh 20 » La disposition des couleurs de cette couronne étant la même que celle des couronnes ordinaires et des cercles de diffraction produits par les poussières, il est probable que celle-ci aussi est produite par diffraction. » Mais la poussière ou brouillard qui la forme doit être plus fine, parce que cet anneau a un diamètre plus grand que celui des couronnes ordi- naires; ce brouillard doit être plus haut que le nuage, puisque l'on voit les cirrhi passer au devant. » C'est au sommet de cette couronne que commence à apparaître la couleur rosée des brillants crépuscules rouges. Il paraît très probable que ce phénomène a des relations avec les crépus- cules extraordinaires, car j'ai commencé à le voir avec ceux-ci; mais il me semble qu'il avait en ces derniers temps une plus grande intensité qu'auparavant, alors que les lueurs crépusculaires avaient leur plus grand éclat ; et encore aux jours où cet anneau était le plus brillant, on ne vit pas se produire des crépuscules très brillants. » M. Tacchini a vu aussi à Rome la couronne autour du Soleil couvert par un nuage; il l'a vue également à l'horizon en forme deponl. » ( i3oi ) MÉTÉOROLOGifc:. — Nouvelles obsei'vations d'illuminationn crépusculaires à l'île Bourbon. Lettre de M. Pelagaud à M. Faye. « Saint-Paul (ile Bourbon ), le i4 avril iSS^. « Je prends la liberté de vous envoyer encore quelques renseignements sur la nouvelle phase dans laquelle semblent entrer nos lueurs crépuscu- laires et qu'on pourrait appeler /j/iase inlermitlente. » Certains jours elles disparaissent presque entièrement et se bornent à une légère phosphorescence; puis elles reprennent le lendemain avec une nouvelle intensité. Le 4 avril dernier, elles étaient admirables, aussi belles que jamais; le 1 1 également, mais leur disposition n'est plus la même qu'au début. C'étaient d'abord trois grandes zones tricolores qui occupaient tout l'occident jusqu'au zénith et étaient séparées parfois entre elles par des bandes de ciel bleu, comme trois larges bandeaux colorés. Aujourd'hui, ce sont ordinairement de grandes gloires qui s'élancent en flèches séparées et divergentes jusqu'à 5o° ou 60°, comme les rayons d'or autour des tètes des statues de saints dans certaines églises. n Sept à huit minutes après le coucher du Soleil, une tache lilas pâle, éblouissante, commence à se dessinera 10° ou 12" au-dessus de l'endroit où il a disparu ; son diamètre peut atteindre i5°. A droite et à gauche se dressent deux murailles fuligineuses, comme les fumées d'une grande ville vues par transparence sur l'horizon rouge du couchant. Puis ces murailles s'effacent, la tache lilas disparaît et juste au-dessus d'elle commence à paraître, environ quinze minutes après le coucher du Soleil, un brouillard lumineux, pourpre écarlate, cramoisi, de forme discoïdale, qui va s'élar- gissant jusqu'à i5° et 20", accentuant l'intensité de son éclat et d'où s'é- lancent bientôt de tous côtés presque jusqu'au zénith les grandes flèches dont je vous ai parlé. » Au moment où les flèches paraissent, les contours inférieurs du disque s'écrasent et prennent la forme d'un arc de cercle reposant sur la ligne droite de l'horizon. Mais tous les contours sont fondus, estompés et n'affectent en aucune façon le tracé net d'un croquis. Parfois, entre les flèches lumineuses, s'élancent des flèches obscures, surtout du côté sud. Tout cela dure un quart d'heure, vingt minutes, puis tout s'éteint gra- duellement et, vers 6'' 35™, 6''4o™, il ne reste plus que la bande jaune de l'horizon, qui ne tarde pas à s'effacer elle aussi. » Un examen répété de ces illuminations m'a conduit à penser que ce ( l302 ) ne pouvait être autre chose qu'un phénomène électrique. Les grands cyclones qui ont bouleversé tous nos parages et dont je me permets de vous envoyer sous bande deux relations, parues dans le journal le Créole^ dont le directeur est un capitaine de navire en retraite, les grands cyclones suf- fisent pour exclure toute hypothèse de particules solides tenues en suspen- sion dans les couches supérieures de l'atmosphère depuis plus de six mois. D'autre part, j'ai vu, une seule fois il est vrai, le brouillard rose du début se propager sur une couche de cirrho-stratus probablement très élevés. Je ne saurais vous dire combien je regrette qu'il n'y ait pas dans l'Ile une seule boussole qui permette d'observer si ces phénomènes n'exer- cent pas d'action sur l'aiguille aimantée et je ne comprends pas que M. Meldrum, qui dispose à Maurice d'un observatoire complet, n'ait rien pu- blié à ce sujet; du moins je n'ai rien vu dans les journaux de l'île voisine. » Ce soir encore, 1 4 avril, l'illumination crépusculaire a été magnifique. Les longues flèches ou plutôt flammes roses aux contours fondus dépas- saient de plusieurs degrés la planète Vénus. Au lieu de s'elfacer sur toute leur longueur, elles se sont retirées sous l'horizon, comme si elles suivaient le Soleil, mais avec un mouvement cent fois plus rapide que le sien, » Le 21 mars dernier, par beau temps, la mer a jeté sur toutes les côtes de l'île une masse considérable de lapilli et pierres ponces de toutes gros- seurs qui avaient séjourné fort longtemps dans l'eau, à en juger par les cryptogames et les coquilles (') qui les recouvraient; je vous en envoie un échantillon par la poste. On eu a vu de la grosseur d'un sac de blé et j'en ai trouvé moi-même un bloc de o"", i5 de diamètre. Il n'y a |)as de pierres ponces à Bourbon, Maurice ou Madagascar. Ce banc considérable doit donc provenir du détroit de la Sonde. Il aura mis ainsi près de sept mois pour traverser l'océan Indien. » M. Bouquet de la Gkye dépose sur le Bureau, de la part de M. Grandidier, des échantillons de pierre ponce qui lui ont été envoyés de Bourbon par M. de Châteauvieux. Ces pierres sont arrivées en rade de Saint-Paul le 22 mars i884; elles proviennent certainement de l'éruption du Rrakatoa, parce que plusieurs (') M. Milne Edwards me lait remarquer que ces coquillages, en tout semblables à ceux qui s'attachent aux flancs des navires, sont desanatifes. (Note de M. Faye.) ( i3o3 ) capitaines les ont signalées à diverses dates sur la route du détroit de la Sonde. Le trajet jusqu'à Saint-Paul a été effectué en deux cent six jours avec une vitesse moyenne de o™'"^,6 par heure. On a ainsi un élément intéressant et certain de la vitesse du courant alizé dans l'océan Indien. Toutefois ce chiffre doit être moindre que celui qui serait accusé par une pierre isolée. Le brisement des lames, au lieu de donner un supplément de vitesse, a servi à arrondir les angles des pierres, et, comme le banc dans son ensemble éteignait les lames, les parties anté- rieures ne pouvaient acquérir une vitesse supérieure. M. Daubrée ajoute l'observation suivante : .> Les ponces du Krakatoa sont extrèmemenl boursouflées et fortement arrondies par le froltement. La matière amorphe est parsemée de cristaux en partie visibles à l'œil nu. Il y a des cristaux de feldspath triclinique, avec quelques microlithes d'oligoclase, des cristaux de pyroxène, avec la mâcle suivant g,, d'hyperslhène, ainsi que des grains de fer oxydulé. « Une végétation vert jaunâtre marque la ligne de flottaison des plus gros, et des tubes de spirorbes se sont attachés en très grand nombre à leur surfiice, ainsi que des serpules et quelques anatifes. » Après un trajet deôooo*"", ces ponces sont venues s'associer aux débris volcaniques de l'île de la Réunion. Ce long transport doit rendre attentif aux conclusions qu'il est légitime de tirer des associations qu'on rencontre souvent dans les anciens dépôts stratifiés, volcaniques et autres. M. Favé, à l'occasion d'une réclamation de priorité adressée par M Perreaiix sur l'invention des canons à charge progressive, s'exprime comme il suit : « Je me fais un devoir d'attester, sur la demande de M. Perreaux, que j'ai eu communication, il y a plus de vingt ans, d'un Mémoire dans lequel il proposait de décomposer la charge de poudre mise dans un fusil ou dans un canon en plusieurs parties séparées et inégales qui recevraient l'inflam- mation successivement et qui pourraient imprimer au projectile une vitesse initiale beaucoup plus grande que celle des armes en usage. » M. C Dechaume adresse un Mémoire portant pour litre : « Nouvelles expériences d'imitation, par voie hydrodynamique, des effets de polarité dans les anneaux éleclrochimiques ». c. R., 1884, I" Senif^strc. (T. XCVIII, N» UO.) I 69 ( i^o4 ) M. D. ToMMASi adresse une Note « Sur la chaleur de formation des sulfites ». M. Chapel appelle l'attention de l'Académie sur les relations que les passages d'essaims d'astéroïdes lui paraissent offrir avec les tremblements de terre, les courants telluriques et les anomalies périodiques de tempé- rature. M. V. Zexger transmet à l'Académie le « Résumé de ses observations héliophotographiques comparées aux grands mouvements atmosphériques et séismiques pendant le mois d'avril ». M. Ath. Bobun adresse une Note intitulée : « Formule générale et monôme de n, permettant de calculer rapidement cette valeur et pouvant se démontrer en Mathématiques élémentaires ». M. Otto Pohl communique les expériences qu'il a faites sur le liège « pour prouver le développement spontané de nombreux microbes, même sous l'exclusion de l'air ordinaire ». A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COxMITE SECRET. La Commission chargée de dresser une liste de candidats, pour remplir la place d'Académicien libre laissée vacante par le décès de M. du Moncel, présente la liste suivante : En première ligne M. Cailletet. En deuxième ligne, et par ordre alpha- ( M. Laussedat. bélique (M. E. Tisserand. £n troisième ligne M. Trêve. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI *Hi MAI 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'Observatoire de Paris, pendant le premier trimestre de l'année i884- Communiquées par M. Mouchez. Dates. 1884. Temps moyen de Paris. Ascension droite. Correction de l'éphémér. Distance polaire. Correction de l'épliémér. ÇJ) Cérès. Janv. 3. . . . 7..., 9 •-■ 24..., Il [Il s 9.38.53 9.20.49 9.11.57 8. 9.10 h II] s 4.30.33,34 4.28.11,98 4.27. II ,56 4 23.23,07 (72) Feronia -1- 0,21 -4- 0,21 -i- o,38 H- 0,25 C). 68" 3'. 55 ^9 67.54. 4,9 67.49. 1,7 67. 7 40,4 Il -h 0,7 - 1,1 - 1,1 - >,6 Janv. 3 . . . , 10.25. 6 5.16.54,15 n ^4.3^.38,2 'J (' ) On n'a pu s'assurer si l'astre observé était bien la planète. C. R., 1884. i" Semestre. (T. XGVIII, K" '21.) I 7O ( i3o6 ) Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Distance de 18Sh . de Paris. droite. l'éphémér. @ Flore. polaire. l'éphémér. Il m ï h m s s u , » _ If Janv. 3... 10.31.27 5.23. 16, 3i » 70.25.25,6 M 9... 10. 3.24 5-18.47599 (S) Olympia. 69.59.15,5 Janv, 3... II . 8.20 6. o.i5,o6 -f- 0,64 ■> '■ 9... 10.39.50 5.55. 19,08 -+- 0,67 @ JUNON. 79.28.29,2 - 2»7 Janv. 9.. . 11.32.27 6.48. 4,75 +10,24 88.32.40,8 - 3,5 II... I I . 22.55 6.46.24,46 -(-10,24 88.18.26,4 -4,7 24... 10.22.44 6.37. 18,52 + 9.60 86.27.13,9 — 4,0 29... 10. 0.41 6.34.54,90 + 9i35 85.38.26,6 - 4,8 Févr. 7... 9.22.54 6.32.3o,58 H- 8,66 84. 7.24,3 — 0, 1 II. . . 9. 6.55 6.32.15,78 + 8,49 83 . 26 . 47 , 0 — 0,3 12. . . 9. 3. 0 6.32.16,78 -f- 8,41 83.16.41,0 — 1 ,0 20 . . . 8.32.48 6.33.3i ,91 4- 7,99 81.57.42,8 - 1,6 27... 8. 7-56 6.36.11,76 -i- 7,42 80.52.24,1 - =4 29.,. 8. I. 5 6.37.12,95 -+- 7,41 80.34.36,6 — 1,0 Mars I . . . 7.57.42 6.37.45,90 + 7,29 8o.25.5i,4 — ',1 5... 7.44.26 6.40.13,54 + 6,84 @ Victoria ('). 79.51 .56,7 - 0,8 Janv. 24... 10.42.34 6.57.12,41 — 6,19 @ MÉTIS. 77.37. 7,3 + 1,3 Janv. 2Î... . io.5^i3 7. 8.53,32 - 8,67 @ LUTETIA ('). 60. I9. i3,3 -+- 1 ,3 Janv. 24... 11.12.22 7.27. 4,75 — 7,l3 (»«) ÂTHAMÀNTIS. 65.20. 29,7 - 8,1 Févr. 7... I I . l3.22 8.23.17,07 85.56. 3,6 1) 12. . . 10.49.16 8. i8.5o,o3 • 85.35.46,6 & 20. . . 10.11.47 8.12.47,01 (78) Diane. 84.59.41,5 u Févr. 20. . II. 3 1.25 9.32.38,70 72.54.58,8 » 23.. . II. 16.45 9.29.45,37 73. 0.44,7 a On n'a pu s'assurer si l'astre observé était bien la planète. ( '307 ) Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Dist.ince de 1884. de P:iris. droite. réphémér. polair'-. l'éphémér. (78) Diane [suite). Il m s h m s .^ 0 , » Févr. 25 . . II. 7. 4 9.27.55,69 73. 4.53,5 'I 27. 10.57.28 9.26. I I ,33 73. 9.35,0 n 29. . 10.47.58 9.24.32,98 73.14.39,7 - Mars I . . 10.43.16 9.23.46,38 73.17.22,4 » 5. . 10.24.43 9.20.56,94 73.29. 8,4 » i3.. 9-49- 9 9.16.49,68 » 73.57.22,9 D 17... 9. 32. II 9.15.34,70 » 74.13.38,5 .' 18.. 9.28. I 9.15.20,92 u 74.17.56,2 ■> 19... . 9.23.54 g . I 5 . 9,33 )) 74.22. i5, 3 » 20. . 9.19.48 9.14.59,95 » 74.26.45,0 r @ Thika. Févr. 20. II. 51.34 9 . 52 . 5o , 55 » 84.33.11,1 0 23.. II .36. 29 9.49.32,76 1» 84.28.49,1 »» 25... I I . 26 . 29 9-47-23,97 a 84.25.42,9 K 27 . . . I I . 16.32 9.45.19,09 )i 84.22.32,6 y 29.. II. 6.40 9.43.18,08 1) 84 . 1 9 . 1 1 , 5 j Mars 1 . . II. 1.45 9.42.19,25 0 84.17.35,1 ■ 5... 10.42.20 9 . 38 . 36 , 97 » 84.11. 4,6 « @ Mnémosyne. Mars 5 . . . II. 3.43 10. 0. 3,94 1» 93.42.58,8 * i3... 10.27.39 9.55.26,37 ï> 92.38 4' ,0 • r^ Philomèle. Mars 5... . II. 6.4i 10. 3. /i,8z s 67,12. 8.9 » 17.. 10. I I .54 9 55.24,05 y) 66 49.59 „8 > 18.. 10. 7.26 9.54.52,24 » 66.48.54,2 >f 19.. 10. 2.59 9.54.21,39 » 66.48.17,2 i> 20. . . 9.58.34 9.53.51,84 s 66.47.42,7 •• 24.. 9.41. 4 9.52. 5,56 " 66.46.59,8 f> 25.. . 9.36.45 9.51.42,28 ft 66.47- ' ' >5 t 28.. 9.23.55 9.50.39,56 « 66.48.42,1 •) 29.. 9.19.41 9.50.21 ,21 b 66. 49-36, 3 • (^ EOMOHIA. Mars 12. . 11.43.46 11. 7.48,62 + 15,00 100.42.29,6 + 1 12,3 i3.. .. 11.38.56 II. 6.54,48 -m4?63 100. 38. 16,2 -t-l 12.. I 14.. 11.34. 7 I I . 6. 1 ,21 + 14. '37 100.33.57,7 -l-l i3,5 i5.. I 1 .29. I 8 M. 5. 8,i3 -m4,7' 100.29.31 ,0 -+-I i3,i ( i:jo8 ) Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Dist.mce de 1884. do Paris. droite. (Î5j EUMONIA l'éphémér. (suite). polaire. rép lémér. Mars 17. . h m s I I . 19.42 Il m s II. 3.23,56 s + 14,72 100.20. 19,3 + 111,7 18.. 11.14. 55 11. 2.32,l4 +•4,78 100. 15.37,4 + 1 12,9 19. . . 11.10. 8 II. I .41 ,o3 + 14, 56 100. io,5i ,5 + 1 l5,2 20. . II . 5.22 11. o.5o,88 + .4,64 100. 5.57,0 + ii3,4 .4.. 1 0 . 45 . 25 10.56.37,17 + 14,34 99.45.46,4 + 1 i3,o (79) EURYNOME. Mars i5. . I I .21 .42 10.57 .30,76 D 88.11.48,2 " 17.. 11.12.11 io.55.5i ,67 » 87.57.33,1 " 18.. . II. 7.27 10.55. 3,64 » 87.50.29,4 .* 19.. 11. 2.44 10.54. 16, oS " 87.43.33,5 )) 20. . 10.58. 1 10.53 . 29,39 ^ 87.36.38,6 » a4.. 10.39.22 io.5o.33, i4 » 87. 9.35,4 >■ 28.. 1 0 . p. 1 . 1 10.47.55,46 " 86.44. 2,0 » 9.9.. 10. 16.2g 10.47. '9)0*^ 0 86.38. 7,5 )i (n) Parthénope. Mars 17 . . 11.21. 8 >!• 4-49»77 — 2,06 78,40. 1,1 — 12,0 18.. II. 16.22 II. 3.59,23 — 3,01 78.34. 6,0 — '■>9 20. . II. 6.5i 11. 2.19,79 — 2,37 78.22.41,8 — 10,0 24.. 10.47.59 I 0 . 59 . I I , 1 6 — ?>o7 78. 1.33,1 — 12,4 28.. 10.29.23 10. 56. 18, i4 .. 77.43. 3,5 }) 29.. 10.24.46 10.55.37,40 (m) Dan » 77.38.49,3 n Mars 17.. 11.47. 16 I i . 3 I . 2,19 - 1,36 '. 19.. 11.37.40 11.29.17,46 — 1,^0 97.56.39,0 — 5,6 20. . 1 I .32.52 11.28.25,65 — 1,18 97.54.34,1 -1- 8,7 24.. II. 13.44 11.25. 0,64 - >,24 97.45.27,9 + 752 29.. 10.49.59 11.20.54,81 - 1,25 » }> (8^ Alcmknk. Mars 17. . 1 I .5o. 29 1 1 . 34 . 1 5 , 96 + 0,42 84.14.24,9 + 0,4 18.. . . 11.45.43 11.33.25,64 + 0,48 84,10.46,2 — 0,6 '9- II. 40. 58 11.32.35,75 -f- 0,49 84. 7.14,7 + 0,3 20. . 1 I .36. 12 II. 3i. 46,36 + 0,45 84. 3.49,4 + ■'9 24.. 11.17.19 M .28.35,87 -t- 0,44 83. 5i. 4,3 + 0,9 28.. 10.58.39 1 I .25.39,67 + o,3o 83.40. i5, 7 — 1,0 29.. 1 0 . 54 • 2 II. ".'1.58,51 H- 0,42 83.37.56,5 + 0,9 ( '3u9 ' Dates. 1884 Mars 19. 20. Correction Cori l'oction Temps moyen Ascension de Distance de de Paris, droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér. (jsa) PhtHIA '• h m io.^6.'j.5 10 h m s .37.54,55 » 86°35'.42",5 . 10.41 .46 10 .37. I 1 ,62 » 86.28.46,6 •' 10, 5.23 10 .33.14,68 a 85.36.17,8 a 10. 0 . 56 10 .31.43,45 u 85. 30.24, 6 » 29 ., » Les comparaisons de Cérès et de Junon se rapportent aux éphémérides du Nautical Jlmanac; celles de Parthénope et d'AIcmène aux éphémé- rides publiées dans le n° 1 du Bidlelin aslioiiomique; les autres aux éphé- mérides du Bertiner Jnhibuch. » Les observations des 11 janvier, 1 1 et 12 février, 12, i4 et i5 mars ont été faites par M. P. Puiseux, toutes les autres par M. H. Renan. » OPTIQUE. — Sur la vision dans ses rapports avec les conlrasles des couleurs. Note de M. Chevreul. « Cinquante-six ans sont écoidés depuis que j'ai fait la découverte du contraste simultané des couleuis. J'en formulai les effets en disant que deux couleurs différentes juxtaposées semblent à la vue perdre de ce qu'elles peuvent avoir d'identique ou, en d'autres termes, qu'elles apparaissent à l'oeil comme si la complémentaire de l'une s'ajoutait à l'autre. » Depuis cinquante-six ans cet énoncé ne s'est pas trouvé en défaut ; j'ai donc raison de le croire vrai, et d'autant plus que la découverte du contraste rotatif, faite postérieurement ati mois de février de l'année 1878, lui a donné une précision dont il avait manqué jusque-là. Cette précision, il la doit à la pirouette que je qualifie de complémentaire, parce que, com- posée d'un cercle de o'", i4 à o™j 20 de diamètre, traversé par une broche à tricoter n" 8, une de ses moitiés diamétrales étant d'une cofi/eur A et l'autre blanche, en lui imprimant un mouvement de rotation de 170 tours au plus et au moins de 60 par miiuite, en fixant les yeux sur le centre de la pirouette, la moitié blanche apparaît bientôt de la couleur C, complémentaire de la couleur A, et, la rotation pouvant être continuée indéfiniment, la sensation de C peut être portée, pour des yeux bien organisés, à un ton des plus élevés; des lors cet instrument, bien simple, devient lui moyen excellent pour savoir si toute ]iersoniie a le; yeux bien organisés pour juger des ( i3io ) couleurs-signaux, soit des drapeaux pour les chemins de fer, soit pour les pavillons et les flammes colorées des phares. » Conformément à ma manière d'envisager la mélltode a posteriori de Newton et telle que je n'ai pas cessé de la pratiquer dans mes recherches sur la vision, ma certitude est acquise, eu égard à son excellence; il n'y a donc plus, à mon sens, d'hésitation sur sa valeur, et ce qui confirme ma foi en elle, après la découverte du contraste rotatif, c'est l'adhésion même de sa- vants à l'hypothèse par laquelle Thomas Young a combattu les vues de Newton sur la vision des couleurs, en n'en admettant que trois simples, à savoir : le rouge, le vert et le violet, et, cette adhésion ayant persisté après mes publications sur les contrastes des couleurs, le doute ne m'est plus permis sur l'erreur de l'existence des trois couleurs simples de Thomas Young. M Effectivement, comment concevoir qu'un système de couleurs ne comprend pas explicitement ]e jaune? qu'on ne tient pas compte des cou- leurs qualifiées de complémentaires, selon l'heureuse expression de Hassen- fratz? Comment ne pas s'expliquer sur le principe du mélange des couleurs^ à savoir qu'on fait de Xorangé avec du rouge et du jaune, du violet avec du rouge et du bleu, et du vert avec du jaune et du bleu, depuis un temps im- mémorial? )) Mes conclusions, aujourd'hui, sont donc les suivantes : » On ne pourrait admettre comme primitives les trois couleurs de Tho- mas Young, le rouge, le vert et le violet : » 1° Qu'après avoir démontré la raison pour laquelle on exclut le jaune des couleurs primitives; » 2° Qu'après avoir démontré que la distinction d'un contraste simul- tané de ton et de couleur, que le contraste successif et le contraste rotatif n'existent pas. » 3° Qu'enfin il n'existe pas plus de principe de contrastes de tons et de couleurs que de principe du mélange d'après lequel on admet depuis un temps immémorial que le rouge et \e jaune font de l'orangé, que le rouge et le bleu font du violet, et le jaune et le bleu du vert. « Quoiqu'on n'ait connu le principe des contrastes que depuis Newton, toutes les distinctions qu'il a faites relativement à la diversité des couleurs s'accordent avec le principe de leurs contrastes. » ( i3ii ) NOanNATlONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre libre, en remplacement de feu M. du Moncel. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 65, M. Cailletet obtient 36 suffrages. M. Laussedat > i5 » M. Tisserand » 12 » M. Trêve » ....".... 2 " M. Cailletet, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place de Secrétaire perpétuel, devenue vacante par suite du décès de M. Dumas. Cette Commission doit se composer de six Membres pris dans les Sec- tions de Sciences physiques et du Président en exercice. Les Membres qui réunissent la majorité des suffrages sont : MM. MiLXE Edwards, Boussingault, Chevrecl, Gosselin, !>acbrée, Ddchautre. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées de juger les concours de l'année 1884. Le dépouillement donne les résultats suivants : Prix Lalande [Astronomie] : MM. Tisserand, Faye, Mouchez, Lœwy et Wolf réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Janssen et Bouquet de la Grye. Prix Valz [Astronomie] : MM. Tisserand, Faye, Wolf, Janssen et Mouchez réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Lœwy et Bouquet de la Grye. Grand prix des Sciences mathématiques [Application de l'électricité à la f l3.2 ) transmission du Inivuil) : MM. Tresca, Jamin, Becquerel, Cornu et Lévy réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Bertrand et Fizeau. Prix Montyon {Statistique) : MxM. Haton de laGoupiliière,Lalanne, Bous- singault, de Freycinet et Bouley réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix soutMM. H. Man- gon et Darboiix. Prix Vaillant [Nouvelles recherches sur les fossiles faites dans une région qui, depuis wi quart de sièckj n'a été que peu explorée sous le rapport paléontolo- cjique) : MM. Hébert, de Qiiatrefages, A. Gaudry, Daubrée et H. Milne Edwards réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. A. Milne-Edwards et Fouqué. MÉMOIRES LUS. M. le contre-aiiiiral Serres donne lecture d'un Mémoire « Sur le mo- dèle de trière du Musée du Louvre ». (Renvoi à la Section de Navigation.) RÏÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE. — Nouvelles recherches sur le lieu de formation de l'urée. Mémoire de MM. Ghéiiant et Qdinquacd, |)résenté par M. Bouley. (Extrait par les auteurs.) (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) « Malgré des travaux importants faits en France et à l'étranger, l'avis unanime des savants est que ni le lieu, ni le mode de formation de l'urée ne sont encore déterminés. Pour élucider cette question, nous avons entre- pris de nouvelles expériences. La méthode suivie consiste à comparer la quantité d'urée contenue dans le sang qui se rend à un organe avec la quantité renfermée dans le sang qui en provient. » Nous avons choisi, en le perfectionnant dans certains détails, le pro- cédé de dosage de l'urée décrit par M. Gréhant. Nous avons fait un extrait alcoolique du sang préalablement pesé; nous l'itvons introduit dissous (i3,3) dans le vide et nous l'avons traité plusieurs fois par une solution obtenue en versant un grand excès d'acide nitrique pur sur un globule de mer- cure, dont le poids est le tnéme dans tous les dosages; cette liqueur verte décompose les moindres traces d'urée en volumes égaux d'azote et d'acide carbonique, que nous analysons après les avoir recueillis dans des cloches graduées. » Les nombreux dosages exécutés par nous permettent de constater que, pour le même animal, le sang des veines sus-hépatiques, des veines spléniques et celui de la veine porte contiennent toujours plus d'urée que le sang artériel pris dans la carotide; d'où nous pouvons conclure que les viscères abdominaux sont le siège d'une formation continue d'urée. » En voici la démonstration : Seing des veines spléniques. Urée. I. 100^'' (le sang d'une veine spléniqiie contenaient 33,7 n de l'artère carotide 24,5 II. loos'' de sang d'une veine splénique 35, g >i de l'artère carotide 29)7 III. loo^'' de sang d'une veine splénique 53, i 1) de l'artère carotide 36,8 » Dans tous les cas, le sang qui provient de la rate renferme />/((s d'urée que le sang qui s'y rend. Sang de la veine porte. Urée. mgr I. loo^'' de sang de la veine purte renfeniiaicnt 4^)5 » de l'artèie carotide 36,8 II. loo"'' de sang de la veine porte • 52 » de l'artère carotide ^o m. 100''' de sang de la veine porte 8g » de l'artère carotide., , 82 » Le sang de la veine porte contient plus d'urée que le sang artériel. Sang des veines sus-liépaliqiies. Urée, nigr I. 100^'' de sang des veines sus-hépatiques contenaient 66 " de l'artère carotide 56,9 II. loo^'' de sang des veines sus-hépatiques 52,9 » de l'artère carotide 38,5 III. 100^'' de sang des veines sus-hépatiques 4^)7 i> de l'artère carotifli" 38,8 C. R., iSS^, I" Semestre. (T. XCVIII, N° 21.) ' 7 ' ( i3i4 ) 1) Par contre, les sangs artériel et veineux des membres et de la tête renferment sensiblement la même proportion d'urée. En voici des exemples : Urée. ' msr I. 100^'' de sang de l'artère fémorale contenaient 3i ,8 de la veine fémorale 3i II. 100^'' de sang de la veine jugulaire 5i , i 1' de l'artère carotide 5i ,5 100^'' de sang de la veine fémorale (bout pe'riphérique) 5g !• de l'artère carotide ^7 ,q III. 100'"' de sang de la veine fémorale 55 » de l'artère carotide 53,4 100"'' de sang de la veine jugulaire , . . . , 54 » de llartère carotide , Sa Chyle et lymphe. Urée. I. 100^'' de chyle et de lymphe renfermaient g3 loo^'' de sang de l'artère carotide 54, 7 II. 100°'' de chyle 101 loo^'' de sang de l'artère carotide 82,8 1. de la veine splénique . 89 III. 1 008'' de chyle contenaient , 46 I oo6'' de sang de l'artère carotide 43,0 » Le chyle et la lymphe qtie nous avons recueillis dans le canal thora- cique, après la section du bulbe et en pratiquant la respiration artificielle, ont toujours été trouvés plus riches en urée que le sang artériel et que les sangs veineux ('). » ( ' ) Ce travail a été fait au Muséum d'Histoire naturelle, dans le laboratoire de L'hysiologie générale, dirigé par M. le professeur Ch. Rouget. ( i3i5 ) PHYSIOLOGIE. — Etudes expérimentales sur les propriétés anesthésiques des dérivés chlorés du fonnène. Note de MM. J. IIegnauld et Villejeaîî, présentée par M. Vulpian. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) « Grâce aux expériences de Flourens et surtout aux travaux physiolo- giques et cliniques de Simpson, le chloroforme, ou Jormène trichloré, a presque remplacé l'éther et est devenu l'aiiesthésique principal de la grande Chirurgie. » Les dangers, heureusement rares, que t'ait courir son inhalation, les limites étroites qui séparent les doses thérapeutiques des doses mortelles (zone maniable de M. P. Bert), les accidents gastriques qui souvent ac- compagnent ou suivent son administration, ont conduit un grand nombre de physiologistes et de chirurgiens à chercher un agent inoffensif doué de ses propriétés précieuses. Ces tentatives ne sauraient être trop encou- ragées, bien que jusqu'ici elles n'aient point été couronnées de succès. » Abstraction faite des mélanges de protoxyde d'azote et d'air sous pression ttppliqués heureusement par M. P. Bert à des opérations de longue durée, un seul aneslhésique, le forrtiène bicliloré ou chlorure de méthylène conserve quelques partisans dans le monde chirurgical. » Il semble même, à la lecture de certains ouvrages, que si ce composé n'a pas pris sur le chloroforme une suprématie méritée, le fait tient aux difficultés actuelles de sa préparation et par suite à son prix extrêmement élevé. L'examen expérimental de cette appréciation favorable est l'objet du Travail actuel. » Dans un Mémoire antérieur, nous avons fait connaître les expé- riences chimiques qui nous ont permis de constater que les produits livrés aux chirurgiens sous le nom de chlorure demétliylène ne doivent être admis à l'usage que sous bénéfice d'inventaire. » Les nombreux échantillons que nous avons étudiés et analysés minu- tieusement ne contenaient pas trace de ce dérivé chloré du formène : en France, c'était du chloroforme presque pur, renfermant à peine un cen- tième d'alcool éthylique; en Angleterre, c'était un mélange plus spécieux, bouillant à une température fixe de + 53° et formé de quatre volumes de chloroforme et d'un volume d'alcool raéthylique. » Il serait téméraire de conclure de ces analyses que jamais le formène ( i3iG ) bichloré [chlorure de méthylène) €H-Cl* n'a été expérimenté par les phy- siologistes on administré en inhalation par les chirurgiens. Pourtant voici des faits qui, sur le dernier point au moins, rendent le doute légitime. » A l'aide du procédé décrit dans notre précédent Travail, le tormène bichloré absolument pur a élé recueilli en quantité suffisante pour per- mettre de comparer ses propriétés anestiiésiques à celles du chloroforme. Mais, avant de nous soumettre à ces inhalations ou de les tenter dans un service chirurgical, il nous a paru sage de faire un certain nombre d'essais sur les animaux. » I^es inhalations de chloroforme et de formène bichloré ont élé pra- tiquées sur des chiens à l'aide du pelit aj)pareil de Junker. Une seule fois nous avons mis à profil, pour le formène bichloré, les gazomètres usités par M. P. Bert pour le titrage de l'air et des vapeurs de chloroforme. » La relation détaillée de ces observations se trouve dans le Mémoire complet. La présente Note résume les faits nouveaux, la succession nor- male des phénomènes pendant et après l'inhalation, et erifin le nombre des expériences. )• Les phases de l'anesthésie chloroformique s'étant montrées con- formes aux descriptions classiques, cinq expériences seulement ont suffi comme points de repère. )) Traçons la marche générale de l'anesthésie produite par le formène bichloré CH^CP telle qu'elle résulte de quinze expériences dont voici le résumé exact et typique. » Les seules différences dignes d'être notées ne touchent en aucune façon à la nature des phénomènes, elles portent uniquement sur la rapidité et l'intensilé variables de leur apparition et de leur durée, s\iivant l'éner- gie et la fréquence des mouvements respiratoires exécutés par l'animal. » ^prés une demi-minute. — Début de l'agitalion; le chien pousse de légers cris. » Une minute et demie. — Dilatation pupillaire; commencement d'insensibilité cor- néenne; nystaginus. » Deux /«;>/«;«. — Abolition complète des réflexes cornéens et palpébraux; insensibilité générale; nyslagmus persistant, » Trois minutes. — Mouvements cloniques simulant la marche ou mieux la natation; les quatre membres et la queue y prennent part. (Ces symptômes sont constants lorsque les mouvements respiratoires sont normaux.) » Quatre minutes. — Les mêmes phénomènes persistent; fin de l'inlialation. » L'animal étant détaché et abandonné à lui-même, on constate que les mouvements clo- niques dans les muscles des membres, de la face, de la région prépharyngienne et même du diaphragme continuent. ( '^'7 ) » Six minutes. — Commencement de la période de retour; le réflexe cornéen rejtaraît, mais /« contrnclure des mâchoires existe encore, bien (]iie l'insensibilité n'ait pas entiè- rement cessé. » Sept minutes. — Attaque épileptiforme ou choréiforme. ( Phénomène fréquent, mais non constant.) » Neuf minutes. — Retour à nn calme relatif; le chien présente encore de la contrac- ture, surtout dans les muscles des mâchoires et du cou. 1. Onze minutes. — Les phénomènes diminuent d'intensité; l'animal essaye de se redres- ser, mais ses pattes s'arc-boutent à peu près comme dans l'intoxication strychnique. » Fingt-deux minutes. — L'animal, atteint d'un strabisme convergent, ne peut encore ouvrir les mâchoires. » Fingt-deux à trente minutes. — Les symptômes vont en diminuant jusqu'à un retour presque complet à l'état normal. Cependant, après ce temps, le chien, dont les mâchoires peuvent être desserrées, tient obstinément la tète baissée, ne répond pas à l'appel de son gardien et semble en proie à une sorte d'hallucination. « La comparaison de ces phénomènes avec ceux que présetitent les mêmes animaux chlorofoi misés met eu évidence un contraste frappant dans l'ensemble des symptômes autres que l'insensibilité. » L'influence du chloroforme amène avec l'anesthésie une résolution générale précieuse pour les applications de cet agent aux opénitioiis chirurgicales. Le /brmène 6(c/t/ort; produit au contraire un état de contrac- ture persistant après l'inhalation et alternant fréquemment avec des mouve- ments cloni(jues et des crises épileptiformes ou ctioréiques. » Ces symptômes, souvent effrayants, sont tellement contraires aux indications thérapeutiques qu'il est impossible de songer à utiliser un tel agent et qu'il est vraiment permis de se detnander si jamais cette substitu- tion aventureuse a été tentée par un chirurgien. » Les quinze inhalations de formène bichloré ont été pratiquées sur des chiens de grande taille, vigoureux et bien portants. » Obligés de supprimer ici les détails et les développements, ajoutons néanmoins que des résultats concordants ont été observés sur divers ani- maux (Japins, oiseaux, grenouilles). M Ces singuliers phénomènes physiologiques n'ont pas été mentionnés par les auteurs qtii se sont occupés du forniène bichloré et méritent d'être signalés à l'attention des savants et en particulier des chirurgiens. Ils nous ont conduits à entreprendre la revision des propriétés physiologiques et thérapeutiques du formène et de ses dérivés chlorés. y> Déjà nous somtnes en possession de plusieurs faits curieux relatifs au formène et à ses dérivés mono et tétrachloré, mais nos expériences ne sont pas actuellement assez nombreuses pour permettre une généralisation. ( i3i8 ) Les lenteurs qu'entraîne la préparation d'une quantité considérable de produits, dont la purification absolue est diflicile autant qu'indispensable, nous obligent à différer leur publication. » MM. J.-S. et M. -IV. Vasecek adressent à l'Académie, pour le concours du prix Francœur, un Mémoire intitulé : « Sur l'inversion générale ». (Renvoi à la Commission du prix Francœur.) M. J. Girard adresse un Mémoire pour le concours du prix G.iy (Mon- trer comment les caractères topographiques du relief du sol sont une con- séquence de sa constitution géologique, etc.). (Renvoi à la Commission du prix Gay.) M. A. IVetter adresse, pour le concours du prix Bréaiit, un Mémoire ii)titulé : « Rôle pathogénique de l'altération épithéliale de la muqueuse intestinale dans le choléra ». (Renvoi à la Commission du prix Bréant.) M. Gaetano Arcara Notaro adresse une Communication relative au cho- léra. (Renvoi à la Commission du prix Bréant.) L'Académie reçoit, pour le concours du prix Jérôme Ponti, les Mémoires dont les titres suivent : M. P. Garbigou-Lagrange. — La mécanique des atomes. M. EuG. TcRPiN. — Application de la panclastite aux usages militaires. Ce Mémoire est accompagné de documents manuscrits et imprimés sur « la Panclastite ». MM. J.-S. et M. -IX. Vanecek. — Sur les lieux géométriques des dimen- sions supérieures. (Renvoi à la Commission du prix Jérôme Ponti.) M. Trokillot demande l'ouverture d'un pli cacheté inscrit le i8 février 1884, sous \en° 3754. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient une Note relative au renversement des images lumineuses sur la rétine. (Renvoi à la Section de Pliysique.) ( '3i9 ) M. AiB. RivAUD adresse une Communication « Sur l'oïdium et le Phyl- loxéra ». (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. L. Andriect soumet au jugement de l'Académie une Communication sur la cause des effets différents du soufrage dans les maladies de la vigne, telles que l'oïdium, l'anthracnose, le mildew et le rougeot. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPOIXDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de M. Germain Bapst, intitulé : « Études sur l'étain dans l'antiquité et au moyen âge. Orfèvrerie et Industries diverses ». (Présenté par M. Pasteur.) Le Conseil d'Administration de la Société nationale d'Horticcltcre DE France informe l'Académie de la perte douloureuse que vient de faire la Science agricole dans la personne de M. Alphonse Lavallée, Président de la Société d'Horticulture. MM. Ralbiani, J, Chatin, Étard et Parfait adressent leurs remercie- ments à l'Académie pour les récompenses dont leurs travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. M. Ém. Mer informe l'Académie qu'il est l'auteur du Mémoire por- tant pour épigraphe : Hoc opiis, hic labor est, inscrit sous le n" 1 pour le concours de i883 du prix Bordin (Influence qu'exerce le milieu sur la structure des organes végétatifs), Mémoire auquel l'Académie a accordé un encouragement de looo'^ Le pli cacheté renfermant le nom de l'auteur est ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, qui lit le nom de M. Emile Mer. ( i3k) ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur In théorie des qiudernions. Note de M. Ed. Weyr, présentée par M. Plennile. « Comme l'a remarqué M. Sylvesler, la théorie des qnaternions est iden- tique avec la théorie des matrices binaires. En effet, en posant I O . 0 1 . o \J — I , l/— I o I = ) l — ■> 1 — , > A- = 5 o I — I o ' y' , O O — ^— I les matrices i, r, j, k obéissent anx lois de Hamilton ('), et le qnaternion çp ^ xi -h jj -+• zk se change dans la matrice binaire d' + zy/ — I x-\-y\j — I — X + / v/' — I "' — 2 v^ — I » Dans ce qui suit, je veux étudier la périodicité de la fonction expo- nentielle et donner les valeurs que prend la fonction inverse en supposant que les arguments soient des qualernions. » M étant une matrice binaire quelconque aux racines latentes /ui, et fjt,^, on a, d'après la seconde loi de mouvement algébrique de M. Sylvester [Comptes tendus, 28 avril 1884), Fi — ."2 Pi — ,"2 Nous appellerons L une période de la fonction exponentielle si l'on a, M étant arbitraire, (i) e"+■'=e^ A l'aide delà formule ci-dessus, cette équation prend la forme «(M + L) + ,^ = yM 4- (?, a, /3, y, â étant des quantités scalaires. Puisque M est arbitraire, cette ma- trice ne peut être exprimée algébriquement par L, ce qui exige qu'on ait a=^y) donc L se réduit à la quantité scalaire -• Maintenant l'équa- tion (i) peut être écrite M I M e"e = e , (' ) Voir une iTinar(|tie laite yiw M. Cayley d.ms sciu Méinoirc : On the Thcory of Ma- trices [Philos, 'fraristictio/is nf llic 1\. Soricty nf Lon,) = i, ce qui est impossible. » On trouve donc que, dans le système des quaternions coplanaires avec M, la fonction exponentielle possède les deux périodes primitives w = 2TCy/— j, M'=2nsl- Pi— H dont la première est scalaire, la seconde non scalaire. Si l'on remplace M par une matrice quelconque aM + |3 du système co- planaire, ja, et [j..^ se trouvent remplacés par ay., + 13 et aj^-j H- /3 et la valeur w' ne change point, comme cela doit être. Choisissons donc pour M celui des quaternions coplanaires qui se réduit à un vecteur de longueur i . Nous aurons HT •/ • • I zi/ — I, .t'-t-ri/ — I e\. a- + j- -^ z- — i. Donc !■'•) + [-'•2 = o, [A,;x, = 1, [^, = ^'"^1, p..,= _y'_;, de sorte que w = 27rv' — i> a)'=7r(/'+v — i). « Hamilton donne dans ses Eléments of Quaternions la période 2ni' (art. 241, 242), qui évidemment n'est pas primitive; car on a 2ni' ^= 2iw' — u), tandis qu'il est impossible d'exprimer w' par 2n\/— i et 2 Tri'. D'ailleurs il serait facile de déduire les deux périodes o> et o/ de la formule {Eléments qf Quaternions, art. 241) g'/_ f^-^i^cosj- + i'slnj), » Passons maintenant à la fonction inverse. Le logarithme de M étant q étant mis sous la forme ce -+- i' y. » Passons mainte défini par l'équation e'°'"=M, on a de suite logM = -2i-i ^^ M + ' ' ^' - — ' - "" ' + Ai) -H k'ui', fi — F2 Pi — Pi ( i323 ) /cet k' étant des entiers quelconques. Ici il suffit de donner aux loga- rithmes de pi, et de [y-j une quelconque de leurs valeurs; car, en ajoutant des multiples de 2t:\J — i, on ne fait qu'ajouter des multiples de wet de w'. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur le régime de circulation de la masse fluide du Soleil. Note du P. Lamey, présentée par M. d'Abbadie. « J'aurai prochainement l'honneur d'offrir à l'Académie le tirage à part d'un travail Sur le régime de circulation de la masse fluide du Soleil, lequel doit paraître dans le tome X des Mémoires de l' Académie de Savoie; qu'il me soit permis d'en exposer aujourd'hui la substance. Partant de cette idée, généralement admise, de la fluidité totale de la masse solaire, idée que je prends comme postutatum, j'essaye de montrer que, en vertu du refroi- dissement incessant de la couche superficielle, lis masse entière doit se main- tenir en circulation; le circuit qui en résulte peut être représenté par un tracé géométrique fort simple, ayant avec la surface du globe solaire plu- sieurs points de tangence. » Si ce tracé représente suffisamment la réalité, les points de tangence, les seuls accessibles à l'observation, doivent satisfaire complètement aux conditions du problème. Or la confrontation rigoureuse des faits avec la théorie permet, je crois, d'établir que l;i concordance est aussi satisfaisante que possible; elle fait dès lors ressortir la relation intime que tous les phé- nomènes solaires ont les uns avec les autres. Du moins, c'est ainsi que j'ex- plique la distribution générale des taches à la latitude voulue des deux zones royales, leur double mouvement en latitude, la périodicité undécen- nale de l'activité solaire, les variations selon les parallèles du mouvement des taches en latitude, la conservation de l'énergie solaire, l'inégalité de la période de croissance et de décroissance de l'activité superficielle, l'oscil- lation périodique de la zone royale d'une basse à une haute latitude, l'iné- galité d'activité des deux hémisphères, la variation de la vitesse de rotation d'après la latitude, l'inclinaison générale des protubérances hydrogénées, et enfin les configurations caractéristiques de la couronne. Outre ces phé- nomènes dont les lois empiriques sont généralement reconnues, la théorie fait prévoir l'existence régulière de plusieurs autres phénomènes sur les- quels l'observation n'a pu fournir jusqu'à ce jour que des renseignements incomplets : je les ai néanmoins formulés afin de faire subir à la théorie que je développe une sorte de contre-épreuve plus ou moins prochaine. Du ( >:^2/i ) reste, je n'ai fait aucune hypothèse, le postidatum que j ai pris comme point de départ étant en définitive vérifié a posteriori. >> HYDRAULIQUE. — Eruption fin Krakaion. Vitesse de propagalioii des ondes marines. Note de M. Erîxgton de la Croix, présentée par M. de Qualre- fages. « Dans le calcul de la vitesse des ondes liquides venant du Krakatoa, j"ai oublié de tenir compte de la différence de longitude en tem|)s. Les corrections suivantes doivent donc être faites à ma première Communica- tion : » 1° I.e phénomène de la vague a pris naissance à Krakatoa à midi; il s'est fait sentn- à la Pointe de Galles à i''3o™; or 0 , Longiuide de Krakatoa. io3. i environ. Longitude de la Pointe-du-Gulies 78. 52 Différence en longitude 24. ïo Différence en temps i'^St™ >i Soit 3'' 7™, temps employé pour la propagation du mouvement. » La distance entre les deux points est de 3 1 lo"^'" environ. La rapidité de translation a donc été de 277'°, 77 par seconde. » 2° Le même phénomène s'est lait sentir à Port-Louis, dit-on dans les journaux, à a'^So™ : Longitude de Krakatoa io3.02 Longitude de Port-Louis. 55. 12 Différence en longitude 47 -^o Différence en temps S"" 1 1" » Soit 5''4i™ pour le temps employé. La distance entre les deux points est de 55oo'"°. La vitesse a donc été de 270"" par seconde. » La moyenne des résultats est 273'", 5o. » i325 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur la conductibilité électrique des sels anhydres liquides et solides. Note de M. Foussereau, présentée par M. Jamin (' ). « I. La recherche de l.i résistance électriqne des sels fondus présente un certain intérêt, en raison de la constitution ijarticuhèrement simple de ces corps qu'aucun dissolvant étranger ne vient compliquer. Toutefois les hantes températures auxquelles il faut opérer et les perturbations que la polarisation des électrodes ne manque pas d'apporter quand ou fait usage des méthodes galvanomélriques ont rendu jusqu'ici celte détermination incertaine. M. Li|)pmann a indiqué, pour la mesure des résistances des liquides, une méthode générale consistant à introduire dans le circuit d'un élément Danieil une colonne du liquide et une résistance métallique gra- duée. La différence de potentiel entre des dérivations prises en deux points du liquide peut ensuite être équilibrée par celle qui se développe entre deux points du fil métallique. » Pour appliquer ce principe, j'ai fait usage d'un tube de cristal cylin- drique de o*^™,8 de diamètre intérieur et de 12"" de longueur, com- muniquant par des ouvertures très étroites avec quatre branches verticales de même diamètre, dans le liquide desquelles plongeaient autant de fils de platine. I^es branches extrêmes servaient à faire passer le courant; les branches du milieu, distantes de 6*^™, constituaient les dérivations. Le tout était inunergé dans un bain liquide formé de la substance même sur laquelle on expérimentait. Les dérivations, prises sur la résistance métal- lique, étaient d'abord mises en comuuuiicalion avec les armatures d'un condensateur qui prenaient la différence de polentiel correspondante, puis se maintenaient en équilibre électrique. A ce moment on intercalait sur tuie des deux branches ainsi constituées un éiectrouiètre Lippmanii qui demeurait au zéro. Enfin, on substituait au moyeu d'un commutateur les dérivations liquides aux dérivations métalliques. L'éleclrométre devait rester au zéro, le condensateur chargé restant en équilibre, si la nouvelle différence électiique était égale à la première. M J'ai pu opérer ainsi sur plusieurs sels dont les points de fusion sont placés assez bas pour que la conductibilité du verre puisse être regardée comme pratiquement infinie par rapport à celle de la substance fondue. (') Ce traviiil a été fait au Laboratoire àf reclierches pliysi(|iies de la Sorbonne. f i326 ) Ces recherches m'ont fourni pour les résistances spécifiques les résultats extrêmes suivants : Noms des sels. Températures. Résistances. Noms des sels. Températures. Résistances, o ohm 0 ohm Azotate de potasse Jt^ '\ i'^iKO,AzO=*+ i-'iNaO, AzO^. ^'^ ^7° ( 355 i,3i ( ooS o,ob ( 3oo a.î-î rqRO, AzO^+i'^iNaO, AzO' ( i4o 4,86 Azotate de soude ,_„ ' ' . t,.^ . ^- 1 ô ■> ,,- I 356 i,5o -1- 2"iAzH*0,AzO» ( i8o 3,45 ,, . ( i54 3,OQ Chlorate de notasse 35q 4)'Q Azotate d ammoniaque.. { „^ / co / / ^ ^ Chlorure de zinc _ ^' ( o I o 2 » 90 » On voit que les sels fondus sont, en général, plus conducteurs que les dissolutions salines à froid. » II. M. Bouty, en étudiant les dissolutions salines très étendues, a ré- cemment fait connaître que les conductibilités de ces dissolutions présen- tent des coefficients de variation avec la température égaux à celui du frottement intérieur de l'eau, comme si le phénomène de la résistance élec- trique était dîi au frottement de l'eau entraînée contre le reste du liquide. Je me suis proposé d'examiner si une relation analogue existe entre les résistances des sels fondus et leurs frottements intérieurs. A cet effet, j'ai mesuré les coefficients de frottement intérieur des sels précédents à di- verses températures, en les faisant écouler par aspiration ou par compression à travers des tubes effilés et en observant le temps nécessaire pour faire écouler tni volume déterminé de sel. Des expériences comparatives étaient faites sur l'eau avec le même appareil, et je déterminais ainsi le rapport du frotteipent du sel à celui de l'eau à i5°. » En comparant les résultats, j'ai constaté en effet que le rapport du coefficient de frottement à la résistance reste sensiblement constant pour chaque sel. Les expériences les plus étendues ont éié faites sur le mélange à équivalents égaux des azotates de potasse et de soude qui fond à 219°. Le Tableau suivant donne les résultats de cette comparaison. Températures. Résistance;-. Frottement/. R.ipport-. o ohm 232 2,16 4>o4l 1,871 261 1,69 3,344 i'979 283 i,4i 2,855 2,025 3o6 1,25 2,335 1,868 332 i,o3 1,881 1,826 355 0,86 1,642 i>9o5 { '327 ) » 111. J'ai mesuré les résistances des sels à l'état solide par la méthode des électrodes cylindriques concentriques qui m'avait déjà servi pour le soufre (' ). » J'ai reconnu ainsi qu'au voisinage du point de fusion la résistance des sels solides est, en général, plusieurs milliers de fois plus grande que celle des mêmes sels liquides. Elle augmente quand la température s'abaisse, avec une rapidité comparable à celle qu'on observe pour la résis- tance du verre. » Les valeurs absolues des résistances du chlorate de potasse sont du même ordre de grandeur que celles des verres très résistants, à base de plomb. » Les azotates sont beaucoup moins résistants. Ils sont comparables aux verres à base de chaux et diffèrent, du reste, notablement les uns des au- tres. La résistance de l'azotate de potasse est de 4 à i5 fois plus faible que celle de l'azotate de soude aux mêmes températures. De plus, l'azotate de potasse, refroidi entre i iS" et io6° environ, prend presque subitement une résistance 12 fois plus grande. Ce sel paraît éprouver, à cette température, une modification moléculaire qu'on ne retrouve pas dans les autres azotates. » Les résistances de l'azotate d'ammoniaque sont de l'ordre des mil- lionièmes des précédentes. » Quand on mélange deux sels en proportions définies, on obtient un solide beaucoup moins résistant que les sels séparés. Ainsi, le mélange des azotates de potasse et de soude, à équivalents égaux, résiste 3oo fois moins que le premier de ces deux sels et 4ooo fois moins que le second. » Enfin, le chlorure de zinc subit, en se solidifiant, un changement de résistance beaucoup moins grand que les sels précédents. Ses résistances sont de l'ordre des millièmes, par rapport à celles de l'azotate de po- tasse. 1) PHYSIQUE. — Sur les tensions de vapeur des mélanges liquides. Note de M. Isambert, présentée par M. Debray. « La relation générale que j'ai indiquée dans des Notes précédentes (-) e« = E(c-c')(T-0 ou logH = A-r/(c-c')l^ (*) Voir Comptes rendus, 5 novembre i883. (-) Comptes rendus, 1 4 janvier et 24 mars. ( i328 ) doit s'appliquer aux tensions de vapeur émise par un liquide comme aux tensions de dissociation des corps qui donnent un élément gazeux. » Dans ce cas, la foriiude ne sera qu'approchée, puisque les vapeurs, au voisinage de leur point de saturation, ne suivent pas la loi de Mariotte, qui a servi de base dans l'évaluation du travail, et que le coefficient a cesse d'être constant. Cette formule est susceptible, du reste, de prendre une autre foi me : sit =:o, h étant la tension maximaà o°, on a, pour une tern- it T péralure quelconque T, log y = r/A (c — c') -5 mais la différence c — c' n'est pas rigoureusement constante : si c — c' est la différence des chaleurs spécifiques à 0°, cette même différence est représentée à T par {c — c')(i +/»T + /2T-), T et si nous développons tout le calcul en multipliant par —■> nous arri- ' ' ' ' I + a r vous à une expression telle que logH = n -i- Z>T + cT" + 47 4oi.89 36,53 444,34 444,21 42,35 542,21 542,50 48,43 661,95 » L'accord entre le calcul et l'e-xpérience est des plus remarquables dans ces expériences; les tensions satisfont donc parfaitement à la loi énoncée. » Le mélange d'éther et de sulfure de carbone sur lequel Regnault a opéré également ne se prête pas à une vérification de ce genre; les valeurs trouvées poura et h ne sont pas admissibles. » J'avais supposé d'abord qu'il pouvait y avoir une réaction partielle des deux corps; mais, en examinant de plus prés les éléments du calcul, on trouve que les tensions des deux liquides sont sensiblement proportion- nelles : on a donc }i\ = cH,; la relation précédente H = «H, -+- bU\ de- Regnault, Mémoires de l' Académie des Sciences, t. XXVI, |). 727 et 728. C. U., 188',, 1" Semestre. (T. XCVIM, IN- 2 i .) 1 7^ ( i33o ) vient alors U = {a -h ^c)H,. Les trois pressions sont donc sensiblement proportionnelles; on ne peut plus déterminer les coefficients a et b, mais seulement la somme a -+- hc. Si nous prenons les trois groupes d'expériences de Regnault sur les mélanges d'élher et de sulfure de carbone, nous voyons que dans le premier le rapport des tensions de l'éther et du sulfure de carbone est constamment égal à r,44, et la somme a + bc = i. Dans le deuxième, de 4°, 72 à 39°,44, le rapport varie de i,44 à 1,47, et la somme a -f- bc, de 0,84 à 0,86 ('). Dans le troisième groupe, qui comprend encore un intervalle de 3o° environ, le premier rapport varie de i,44 à i,47i et la somme a + bc, de 0,96 à 0,93. La loi générale est donc sensiblement vérifiée, même dans ce cas. Les différences s'expliquent par la loi de varia- tion de la différence c — c', qui n'est pas rigoureusement la même dans les deux cas. Ainsi, pour le sulfure de carbone et l'éther à basse température, le rapport des tensions est i,44 entre — 16° et + 9°; entre 5o et 100°, le rapport des pressions varie seulement de 1,47 à i,48; il est donc sensible- H H' ment indépendant de T ou log ^ = '°o "Â^* ^" aurait donc sensiblement en pareil cas d[c — c') = d\c^— c\); les différences assez faibles que donne le calcul doivent tenir soit aux erreurs de détermination de c' ouc\, chaleurs spécifiques des corps gazeux, soit aux différences de compressi- bilité des deux gaz. » THERMOCHIMIE. — Elude thermique des fluosilicates alcalins. Note de M. Cu. Truchot, présentée par M. Berthelot. « Les fluosilicates de potasse, de soude, de lithine, peuvent être obtenus par une des trois méthodes suivantes : » L Action du fluorure de silicium sur les fluorures alcalins. — Lorsqu'on fait rendre du fluorure de silicium, préparé et recueilli comme il a été dit précédemment (-), dans le calorimètre de M. Berlhelot, contenant une solution de fluorure de potassium ou de fluorure de sodium, ou bien du fluorure de lithium en suspension dans l'eau, il se forme, par l'union des deux corps, un fluosilicate alcalin. On fait en sorte qu'il reste un excès de ( ' ) Dans le tome XXVI des Mémoires de l'Académie des Sciences, p. 72^, il y a, par suite d'une erreur d'impression, pour la tension de vapeur de l'éther à 39'',44> 927""")0> au lieu de 8()2™'",7 . (^) Comptes rendus, 1884, i" semestre (t. XCVIII, p. 821). ( i33i ) fluorure, et l'on dose le fluosilicate formé au moyen d'une solution titrée de soude et de la phtaléine du phénol (' ). » Les quantités de chaleur dégagées, pour un équivalent de fluosilicate obtenu, sont : Cal SiFPgaz + KFl (i^'! = 2"') = Si FF KFl insoluble +22,8 SiFr-gaz4-NaFl(i'''!=:a"') = SiFl- NaFlinsoluble 4-i8,3 SiFF gaz -t- LiFl insol. (dans 2'") = SiFl-LiFl dissous + i3,5 M Ces nombres sont les moyennes de plusieurs résultats concordants. » Dans les différentes expériences, la quantité de fluorure alcalin intro- duit dans le calorimètre a varié de o^'', 3 à o^'', 5; les résultats n'ont pas cessé d'être concordants. Ce qui montre que le fluorure en excès est sans influence. » Le fluosilicate de soude est totalement insoluble dans la solution du fluorure. Il n'y a pas lieu de tenir compte de sa chaleur de dissolution. )) Le fluorure de lithium, très peu soluble dans l'eau (o^^Sa par litre, vers iS") est mis en suspension dans l'eau du calorimètre. La réaction se fait avec la même facilité que dans le cas des autres fluorures. On constate dans cette expérience l'excellence de l'agitateur hélicoïdal de M. Berthelot; cet appareil, mù par un mouvement d'horlogerie, maintient en suspension parfaite le corps pulvérulent. » Le fluosilicate de lithine est au contraire très soluble. On sait qu'il forme un hydrate SiFPLiFlH-O-, qui se défait à 100°. » La chaleur de dissolution du fluosilicate anhydre a été trouvée de SiFr-LiFl solide + 4ooII»02= SiFl' LiFl, ^iQz dissous + oc^',92 )> De ces nombres, et des chaleurs de dissolution déjà connues du fluo- rure de potassium et du fluorure de sodium, on tire : Cal SiFl- gaz + KFl solide = SiFl-KFl solide +26,4 SiFP gaz + NaFl solides SiFl' NaFl solide ,. +17,7 SiFF gai + LiFl solide == SiFl-LiFl solide -I- 12, 58 )) II. Action du Jluonire de silicium sur les alcalis étendus. — Cette mé- thode ne réussit que pour la potasse. On sait que la soude donne du fluo- rure de sodium par l'action du gaz, et j'ai constaté que la lithine donne de même du fluorure de lithium sans fluosilicate. (1) Comptes rendus, 1884, i" semestre (t. XCVIII, p. 821]. ( '3^>2 ) » La chaleur dégagée pnr la réaction sur la potasse a été trouvée de 3SiFPg;iz-f-2KH0°-{i'^i=3'")=:2(SiFPKFl)précip. -{-SiOm^O^ insol . . -i- SaC^'.g^ ce qui correspond à4i^''', 47 ponv un équivalent de fluosilicate ouk2']^'\65 pour un équivalent de fluorure de silicium employé. » On déduit de là Cal 3SiFPgaz+ 2KH0-solide=: 2 (SiFl^KFI) solide +107,94 Soit, pour lin équivalent de fluosilicate -r- 53 ,97 Et,, pour un l'quivalent de fluorure de silicium -1- 35,98 » Le fluorure de silicium, dirigé dans une solution de soude ou de li- thine, donne les réactions suivantes : SiFl'^gaz4- 2NaH0-(i''''— 2'") = 2NaFl dissous + SiO-H-OMnsol. . -f- 32"i,7 SiFl-t;az + 2Li HO^ (1^1= 3'") = aLi FI insol. -f- Si O^ H=0- insol. . ^-34Cal,6 » Dans ces réactions, la silice l'ormée se trouve en présence d'un excès d'alcali; l'étude du refroidissement dans chaque expérience a montré que la silice ne réagit pas sur la potasse, mais agit sur la soude, et d'une ma- nière variable avec l'excès de soude. Aussi les nombres trouvés, + 34^^^', 2, + 33^^"', 3, +33^^', 8, ne sont-ils pas concordants; mais, en tenant compte de cette action secondaire, on trouve : -h 32*-''', 8, 4- 32'^''', 6, -i-32^''\']. Pour la lithine, cette action est négligeable sans être nulle. M Les résultats précédents conduisent à SiFPgaz + 2 NaHO^ solide = 2 NaFl solide + Si 0"- H- 0" solide + 53^»', 5 SiFl-gaz-!- 2Li HO-solide = 2Li FI solide + Si O^ H- O- solide + 46c='i,24 » La chaleur de dissolution de la lithine ayant été trouvée de Li IIO^ -1- 400 H2 0==Li HO- dissous 4-6^^1,82 une remarque importante se présente : M. Thomsen a trouvé pour la cha- leur de formation du fluorure de sodium NaOli^i^i'") -H HFl(r'qr=6'i')-(-LiH0- (rt I. Phénol rnonobroiné : C'H^BrO^. — J'ai préparé ce corps en faisant agir le brome en vapeur, entraîné par un courant d'air, sur le phénol cris- tallisé employé en quantité équivalente. Le produit a été lavé à l'eau, dis- sous dans la soude, précipité par l'acide chlorhydriqiie et distillé dans le vide à plusieurs reprises. J'ai isolé la portion bouillant à i3']°, sous la pression de o'", 028. L'analyse a donné Br = 46, i5; calculé, 46,24. » Ce corps fond à 64", mais il peut demeurer liquide jusqu'à i3°. ( i334 ) » Chaleur de neutralisation : Cal NaO(i'"ï = 4''') +C'2H5BrOMiqiii(le, à i3" +7-43 (aexp.) » " solide, à 1 1° H- 4>42 (^ exp.) » n dissous -t- 8,09 La différence de ces deux nombres représente la chaleur de fusion molécu- laire vers 12", soit — 3^'''',oi. » Vers 64°5 cette chaleur devrait être accrue en valeur absolue du pro- duit obtenu en multipliant l'intervalle des températures (64-12) par la différence des chaleurs moléculaires relatives à l'élat liquide et à l'état solide ('). Ce serait à peu près un accroissement d'un septième dans le cas actuel, d'après un essai apprqximatif. » La chaleur spécifique du phénol monobromé liquide a été trouvée entre 18" et 77° : o,3i57 (2 exp.), chiffre qui se rapporte surtout à la pé- riode de surfusion. » On en déduit la chaleur spécifique moléculaire : 54,6. » La chaleur de dissolution serait + o,63 pour le corps liquide ; + 3,67 pour le solide. » Une détermination directe vers i5° a donné +3,2, mais l'expérience répond à une très petite variation tliermométrique. » 2. Phénol bibromé : C'"H^Br-0-. — J'ai préparé ce corps par le même procédé que ci-dessus, mais en employant un poids équivalent de brome double. Le composé purifié distillait dans le vide à 154" sous la pression de o™, 047. Son analyse a donné : Br = 63,4o; calcul, 63,49. )) Ce corps fond à 4o" et demeure surfondu jusqu'à 12°. » Chaleur de neutralisation : NaO(i'^i = 4'") +C"H''Br'-0- liquide à 12%.^ -f-8c>i,46 (2 exp.) » "' solide à 12", 4 -h4'^'''}93 (aexp.) » La différence des deux nombres représente la chaleur de Jusion molé- culaire vers 12°, soit — 3,52. M Vers l[0° ce chiffre serait un peu plus fort. » La chaleur spécifique du corps liquide a été trouvée entre 18", 5 et 'j3° égaie à o,2436 (2 exp.) : chiffre qui se rapporte à la période de surfu- sion. On en déduit la chaleur spécifique moléculaire : 61, 4- (') BsaTBi^LOT, Essai de Mécanique chimique, t. I, p. 421» ( i335 ) » 3. Phénol iribromé : C'-H'Br^O". — Ce corps a été préparé par le procédé classique. Il a fourni à l'analyse : Br = 72,43; calculé, 72,51. )) Il fond à 92". » Chaleur de neutralisation : NaO(i*î = 4»') +C'-H3Br3 02 solide à iS" +5'=^',4i (2 exp.) » Les solubilités, vers iS", ont été trouvées : Par litre. C'-H'BrO^ i4'^22 C»=H*Br^O^ 1,94 C'^H'Br'O- 0,07 » On voit qu'elles décroissent à mesure que la substitution devient plus avancée; ce qui est conforme aux analogies. » On remarquera que la chaleur de fusion augmente, au contraire, en valeur absolue avec la proportion du brome, et à peu près proportionnel- lement : C'^H-'O^ —2,34 C'-H>BrO- —3,01 C'^H^Br^O^ ; — 3,5i » De même, la chaleur de dissolution C^H^O' -2,1 C'^H'BrO- —3,4 (moyenne) » On a, pour la chaleur de neutralisation ; Solide. Liquide. Dissous. + 5,3 + 7>4 + 7,5 (Berthelot + 4,4 + 74 + 8,0 + 4,9 + 8,4 i^ + 5,4 It If Phénol C- H" 0'- Phénol brome C'-H^BrO- Phénol bibromé C'^H^Br-Q-. . Phénol tribromé C'-H^Br^O'-. . » On voit que les chaleurs de neutralisation du phénol et de ses dérivés bromes sont à peu près les mêmes dans l'état solide. Il serait intéressant de les comparer dans l'état dissous. En effet, les phénols chlorés et les phénols nitrés ne diffèrent pas beaucoup à cet égard entre eux et avec le phénol pris dans l'état solide d'après les mesures de MM. Berthelot et Louguinine, tandis que les différences s'accentuent avec le degré de sub- ( i336 ) stitution dans l'état dissous ; Solide. Dissous. /C'^H'O^ +5,3 +7,5 |c'2H=^(AzO*)0*(ortho) <■ + 9,3 (c'^H^(AzO')'O' +6,6 + i3,7 |C'^IPO^ +5,3 +7,5 |c'-H=Cl02(méta) -1-7.» -^- 7,8 ( C»2H*Cl=0^(raéta) +4,8 + 9,1 » C'est surtout la dissolution, c'esl-à-dire l'union des corps avec l'eau, qui développe les diversités dans le caractère acide, lequel s'accuse de plus en plus à mesure que la substitution par les éléments électronégatifs devient plus avancée ( ' ). » CHIMIE OHGAKIQUE. — Sur qiielcjues réactions de l'albumine. INote de M. E. GRiiM.\DX, présentée par M. Friedel. « Dans un Mémoire que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Acadéaiie, j'ai montré que les solutions du colloïde amidobenzoïque acquièrent, par l'addition de petites quantités de sels, la propriété de se coaguler sous l'in- fluence delà chaleur et j'ai fait voir que le phénomène de la coagulation dépend tout à la fois de la proportion de l'agent coagulant et de la dilution du liquide. L'étude des réactions des solutions étendues d'albumine montre qu'elles deviennent coagulables dans les mêmes conditions que le colloïde amidobenzoïque. On sait, en effet, depuis Scheele, que le blanc d'oeuf étendu d'eau ne se coagule pas par la chaleur; ce fait a été confirmé en 1821 par M. Chevreul (^). » Si à des solutions diluées d'albumine on ajoute de petites quantités de sels, chlorure de sodium, sulfate de chaux, sulfate de magnésie, chlorhy- drate d'ammoniaque, etc., elles deviennent coagulables par l'action de la chaleur. Par la dilution de l'albumine, comme dans les solutions du col- loïile amidobenzoïque, la quantité d'eau ajoutée annihile l'influence coa- gidaute des sels. » L'acide carbonique joue le même rôle que les sels : il suffît de faire passer dans l'albumine diluée un courant de gaz carbonique pour que la (') Ce travail a été fait au laboratoire de H. Bertlielot, que Je plie J'agiccr l'expression de ma reconnaissance. (-) Jnnulcs . » Les recherches que j'ai faites à ce sujet montrent que l'albiimine en solution étendue se convertit par l'action de la chileur en un corps qui possède les propriétés des albiuniuates, si voisines de celles de la caséine. » Quand on chauffe à 90'' pendant quelqties minutes des solutions d'albumine renfermant i pour 100 de matière sèche, on voit se séparer quelques rares flocons ; le liquide filtré limpide ne se trotible pas à l'ébul- lition et devient seulement opalescent. Alors ce n'est plus de l'albumine que renferme la liqueur, mais un produit de transformation. Elle donne en effet, pi\vV action de l'acide laiboniqiie à froid, un précipité gétntmeux qui se redissout dans lin courant d'air. Ce précipité dispar.iît également quand on nlace le liquide dans le vi le au-dessus d'une solution de potasse, ou (lue, après l'avoir recueilli et lavé avec de l'eau cliargée d'acide carbonique, on le met en suspension dans l'eau aérée ("). » L'acide acétique dilué amène un précipité gélatineux facilement soluble dans un excès d'acide, reparaissant par la neutralisation au moyen d'un (') Mémoires de Chimie de W. Scluele; Dijon, 1785, 9." Partie, p. Sg. M. Robin a re- trouvé le n.éme fait, qui était resté ignoré (voir Chimie physiologique de Robin, t. If P- 29-3 ] ') Il est insoluble dans le sel marin, ce qui le distingue des globulines. C. R., l884, I" Semestre. (T. XCVIII, IS» 21.) I 7^ ( i338 ) alcali et se dissolvant niissi dans un excès de ce dernier. L'addition du phosphate de soude à la solution d'albumine préalablement chauffée em- jièche la précipitation par l'acide carbonique, mais non par l'acide acé- tique, et la liqueur possède les réactions des solutions de caséine. Enfin l'albumine modifiée par l'action de la chaleur devient coagulable à chaud quand on y ajoute de petites quantités de sel marin, de sulfate de chaux, de sulfate de magnésie, etc. » Dans l'action de l'acide carbonique sur les solutions étendues et mo- difiées par la chaleur, toute la matière albuminoïde n'est pas précipitée; le liquide séparé du coagulum par filtration renferme une peptone, et si, au lieu de porter seulement à 80° la solution étendue d'albumine, on la fait bouillir pendant quelques heures, la quantité de substances précipi- tables par l'acide carbonique diminue, en même temps qu'augmente la pro- portion de peptone. » On peut expliquer les réactions des solutions diluées d'albumine, en admettant que la dilution dissocie l'albumine en soude libre et en une ma- tière albuminoïde qui s'hydrate et se convertit en albuminate; puis cet al- buminate donneavec l'acide carbonique tm composé insoluble, peu stable, qui se redissout quand il jjerd l'acide carbonique par l'action de l'air ou dans le vide. » Les réactions de l'albumine diluée ne sont pas spéciales à ce corps : j'ai pu les reproduire avec le colloïde amidobenzoïqiie. Si l'on soumet des solutions étendues de colloïde amidobenzoïque à une ébullition de quelques minutes, il est modifié comme l'albumine et possède alors la pro- priété de donner à froid par l'acide carbonique un coagulum disparaissant sous t'influence d'un courant d'air. La présence du phos[ihate de soude em- pêche la précipitation par l'acide carbonique. » La production par l'acide carbonique de précipités se redissolvant sous l'action d'un courant d'air n'avait encore été observée qu'avec les glo- bulines. C'est cependant un fait assez général, que j'ai constaté sur d'autres colloïdes : les uréides pyruviques condensées des dérivés obtenus avec les sels ferriques, les alcalis et les alcools polyatomiques, dérivés que je ferai bientôt connaître. » ( '339 ) CHIMIE AGRICOLE. — Sur l' analyse des terres arables. Note deJVI. G. Leciiartier, présentée par IM. Debray. « Dans un travail présenté à l'Académie des Sciences, le 28 avril der- nier, nous avons j^arlagé en deux groupes les principes minéraux que le sol tient en réserve pour l'alimentation des végétaux. Les uns font partie de ces matières humiques que l'on peut séparer de la terre par l'action de l'ammoniaque, après avoir ditruit au moyen de l'acide chlorhydrique étendu la combinaison soluble qu'elles forment avec la chaux ou la ma- gnésie. Les autres sont encore libres de toute combinaison organique, mais ils peuvent être engagés dans des composés de diverses sortes et se com- porter de bien des manières différentes au point de vue de leur assimila- tion par les plantes. )) Pour étudier une terre au point de vue de la bolubililé des divers principes fertilisants qu'elle contient, on a proposé divers essais : 1° le dosage de la matière humique; 2° l'emploi de l'acide acétique à froid ou du citrate d'ammoniaque, connue s'il s'agissait d'un phosphate précipité. » Le dosage de la matière noire et sou analyse donnent une indication piécise, mais ne renseignent pas sur le degré de solubilité des principes minéraux du second groupe. Pour donner à l'action de l'acide acétique et du citrate d'ammoniaque une signification nette, il faudrait les employer sur la terre déjà privée de substances hiuniques. En dehors des matières dissoutes à froid par le citrate d'ammoniaque, n'y a-t-il rien d'utdisable par les végétaux? Enfin le citrate d'ammoniaque n'a été utilisé qu'au point de vue des phosphates. » Dans l'étude de cette question, très importante au point de vue de l'analyse des terres, j'ai été conduit à employer à chaud les solutions étendues de sels ammoniacaux, tels que l'oxalate, le citrate ou le tartrale d'ammoniaque. » Ou sait que l'action d'une solution d'oxalate d'ammoniaque sur les phosphates naturels correspond à leur degré de solubilité comme engrais. M. Grandeau a reconnu que l'acide oxalique détruit les comhiniisons calcaires dans lesquelles est engagée la matière humique du sol. J'ai donc pensé que l'oxalate d'ammoniaque devait dissoudre non seulement les sub- stances humiques, miis encore les principes minéraux qui jouissent de la propriété d'être plus facilement solubles et assimilables. Cette prévision a été confirmée par les faits. ( i34o ) » Pendant l'ébiillition d'une solution d'un sel ammoniHCal, il se produit une perte continue d'ammoniaque, même lorsque l'on condense 1.) vapeur il'eau proiluite pendant l'ébullition; aussi, toutes les fois qu'on traite une terre qui n'est pas calcaire, la liqueur, |n'imitivement neutre, devient bientôt acide. Pour éviter cette acidité croissante, il convient d'ajouter à la solution un excès d'ammoniaque. » On introduit dans un ballon d'un litre ao*?'' de terre sècbe dont les particules ont été isolées par l'action d'un pilou en bois et ajo'^'^ d'une solution contenant lo^"^ d'oxalale d'ammoniaque et im excès d'ammo- niaque. On adapte au col du ballon un réfrigérant ascendant et l'on porte la liqueur à l'ébullition. Au début, il tend à se produire un boursoufle- ment, mais rébullitioii ne larde pas à se régulariser et peut être mainte- nue sans thfticulté pendant sept à buit heures. » La solution se colore en brun; on la sépare par fillration et on la fait évaporer à sec. On décompose par la chaleur le sel amnioniacal et les sub- stances organiques dissoutes et l'on obtient un résidu plus ou moins coloré en rouge, que l'un traite par l'acide chlorhydrique. Dans la solution, ou dose successivement l'acide [ihosphorique, les oxydes de fer et d'alumi- nium, la chaux, la magnésie et la potasse. » Pour épuiser l'action du sel ammoniacal sur la terre, une deuxième opération est nécessaire. Il suftil d'introduire dans le ballon le filtre avec la terre qui a été apportée par la filtration et de procéder comme précé- demment. » La proportion de chacun des principes ainsi dissous est supérieure à celle que l'on obtient dans l'analyse des matières humiques. » Le citrate d'ammoniaque exerce le même pouvoir dissolvant sur les phosphates, la silice, la magnésie, les oxydes de fer, d'aluminium, de man- ganèse; de plus il dissout de la chaux existant dans le sol à l'état de car- bonate, taudis que l'oxalate d'ammoniaque ne dissout que la chaux incor- porée aux matières organiques. » Le pouvoir dissolvant du tartrate est plus faible, sauf en ce qui con- cerne la chaux. » Le [^clilorhydrate d'ammoiuaque dissout dans les mêmes conditions une partie des matières humiques et des principes minéraux contenus dans le sol ; mais son action Mir les phosphates est minime. Ce sti peut avoir son rôle dans l'analyse d'une terre; il est employé avec succès pour dis- soudre la chaux qui existe naturellement dans le soi à l'état de carbonate et celle qui provient des chaulnges et des engrais. ( >34i ) » Voici les résultnts obtenus avec un échantillon emprunté aux terres de la ferme-école des Trois-Croix. Il a été prélevé en 187c), au moment du labour pour l'ensemencement du cbamp en orge et eu prairie. J.a terre avait produit en 1878 des betteraveset avait été fumée; elle avait été chau- lée six ans auparavant, [.es nombres suivants se rapportent à i''^'" : Piincipes dissous Substances i,,,, , , solubles Matières pai' l'oxalate par le tarlrale dans les acides. iiumlqiies. d'ammoniaque, d'ammoniaque. sr Li- gr ^ El- Acide phosphoiiqiie i ,24" v.^60 i ,060 1 , i->.(ï Chaux totale. 2,000 o,ogo 0,100 1 ,4oo Chaux soluble tlans le chlorhy- drate d'ammoniaque 1 ,700 « » " Magnésie J5 7<'0 i Les terres sur lesquelles ont porté la plupart tie nos essais n'étaient pas calcaires; mais nous avons vérifié ce fait que des terres contenant Sq pour 100 MÉDECINE rcXPIîRlMENTALlî. — Sur une. méthode nouvelle de transfusion du sang (^sam/ soumis prénlablemenl à l'action de la peplone) [' ). Note de M. Afanassiew, présentée par M. Vulpiau. « La transfusion soit directe, soit indirecte, du sang semble depuis une diz;iine d'années compter un nombre de partisans de plus en plus restreint. ^') Travail ilu 1 ilioratoire de Paliioli)_^le expérimentale cl comparée de iM. Vulpiau. ( i35o ) Ce fait peut être expliqué par les causes suivantes : l'acte de la défibrina- tion prive le sang non seulement de certains éléments intégrants de sa con- stitution, mais encore porte une grave atteinte à la vitalité de tout ce qui reste. La transfusion du sang défibriné ne donne pas les résultats voulus, par cela même qu'il n'est plus normal. » Les méthodes de transfusion directe du sang ont un défaut commun : c'est que le sang peut se coaguler dans les appareils et entraver l'opéra- tion. H y a plus :,il est établi que, longtemps avant la coagulation complète et générale du sang, celui-ci commence à se coaguler eu petites niasses visibles au microscope. Or, comme pendant la transfusion du sang on doit se garder d'introduire dans le corps des coagula pouvant être le point de départ d'embolies et de thrombus, on comprend qu'on ait cherché à rem- placer, dans cette opération, le sang par une solution de chlorure de so dium (Kronecker et Saiider, Jolyet et Laffont, Schwarz, Ott). » Mais il nous paraît que ces auteurs vont certainement trop loin en affirmant que la transplantation du sang en général n'est pas possible. Ils oublient : i° que dans les anémies graves (perte au delà de | du sang en- tier), le sang seul (Maydl) peut sauver la vie de l'animal; 2° que per- sonne jusqu'ici n'a démontré que tous les globules rouges injectés périssent dans l'économie de l'animal transfusé. )> Voilà pourquoi la recherche de nouvelles méthodes de transfusion, plus perfectionnées, nous a paru nécessaire. » Dans ces recherches, je me suis posé la question suivante : s'il est périlleux de transfuser le sang tel quel d'un animnl à l'autre, ne pourrait-on pas trouver une substance inoffensive pour l'organisme, qni, mélangé'" avec le sang normal, aurait la propriété de conserver les caractères morpho- logiques et physiologiques de ce liquide, et qui, en conséquence, serait éminemment propre à en faciliter la transfusion? » En 1881, Schmidt-Miilheim, faisant des expériences dans un but tout à fait différent, a trouvé que la peptone en solution, injectée dans le sang d'un animal, dans la proportion de o^^So à o?"", 60 par kilogramme d'ani- mal, arrête la coagulation pendant un espace de temps plus ou moins long, selon la quantité de peptone injectée. Cependant Schmidt-Mùlheim n'a pas réussi à empêcher la coagulation du sang, quand il le laissait couler de l'artère dans la solution peptonique. » En répétant les expériences de cet auteur, je me suis assuré que : i" l'in- jection de fortes doses de peptone (o^', 3 à oK'',6 par kilogramme d'animal) dans les veines n'est pas suivie de symptômes toxiques; tout au plus ( r35i ) observe-t-on parfois une faible influence narcotique; 2° le sang peplonisé, obtenu par la saignée, possède la faculté de ne pas se coagnler depuis quelques minutes jusqu'à vingt-quatre heures et même davantage; 3° dans un |)areil sang peptonisé, tous les éléments figurés comme les globules rouges, les globules blancs, les hématoblastes d'Hayem, se conservent très longtemps sans aucune altération microscopique; 4° les propriétés phy- siques du sang, sa couleur, sa manière de se comporter envers l'oxygène, ses facultés spectroscopiques (deux bandes d'absorption), sont les mêmes que dans le sang normal ; 5° si on laisse couler le sang des artères ou des veines directement dans une solution de peptone d'une certaine concentra- tion et d'une température de 40" C, sans laisser pénétrer l'air, on peut préserverlesang delà coagulation pour untemps plus ou moins long. Dans ce cas, le sang ne montre aucune des altérations que peuvent déceler toutes nos méthodes d'examen, excepté lUie, la perte de la propriété de la coagu- lation. Mais encore cette faculté de la coagulation reparaît au bout de quelque temps. » Ayant largement et dûment constaté tous les points que je viens d'énu- mérer, je me décidai à employer la transfusion du sang peptonisé dans de nombreux cas d'anémies très fortes, produites artificiellement chez des chiens (la perle du sang n'était pas moins de | du sang entier). L'expé- rience se faisait ordinairement de la manière suivante : le sang coulait directement, à l'abri de l'air, de l'artère d'un chien dans un flacon rempli préalablement d'une solution de peptone salée d'une certaine concentration et température. C'est ce mélange non coagulé, contenant de i i à t ; de peptone pour 100, qui a servi à la transfusion chez des chiens ayant subi la soustraction sanguine susdite. » Si la transfusion du sang peptonisé se fait trop vile, l'animal peut avoir des nausées; mais généralement il semble se porter assez bien, quoique l'appétit ne reparaisse ordinairement que le second jour. Pendant la convalescence, le sang, qui a été examiné à plusieurs reprises, ne mon- trait aucune altération des hématies. Par contre, dans deux expériences faites avec du sang iléfibriné, nous avons pu constater une altération in- déniable des globules, consistant dans une perte partielle de leur substance colorante. » J'ai hâte de dire que la peptone servant à ces expériences ne doit être ni trop acide, ni adultérée. Celle qui remplit le rnieux ces conditions parmi celles que j'ai essayées est la peptone Hotlol-Boudault, débarrassée de l'acide chlorhydrique par la dialyse. Celte peptone nous a servi pour ( i352 ) nos six dernières expériences, faites sur des chiens privés des | à j de leur sang. Malgré les symptômes observés après la sai}i;née : accès de dyspnée, de contracture des membres, parfois même cessation de la respiration, malgré un pouls insensible et des réflexes presque disparus, les animaux transfusés se S(int assez vite rétablis. » Certainement, avant de proposer l'application de la transfusion du sang peptonisé à la Thérapeutique, il faut démontrer par l'analyse micro- scopique et chimique qu'une certaine partie du sang injecté est assimilée par l'organisme, c'est-à-dire que le sang peptonisé sauve l'organisme non pas comme un liquide indilferent, mais comme un liquide contenant une certaine quantité d'éléments figurés, chargés d'hématose, etc. » Si l'on ariivail à cette application, elle se; ait très facile à réaliser. On n'aurait qu'à modifier un peu l'appareil de Rou>sel ou de Dieuiafoy. On adapterait au tube de caoutchouc, monté sur la canule du sujet qui donne le sang, un autre tuyau en caoutchouc, qui serait en communica- tion avec la solution de peptone d'une conceniralion connue. Pendant que l'aspiration du sang se fait, la peptone du vase serait également aspirée, et l'on éviterait ainsi la coagulation du sang pendant la transfusion. » Avec les modifications que nous proposons, nous avons réussi à injecter beaucoup i)lus de sang intact qu'un ne [leut le faire d'orduiaire. Dans trois expériences, faites avec l'appareil de Roussel sur des chiens, nous avons introduit facilement d'un chien à l'autre plus de 4oo" du sang peptonisé (à peu près ioo'=<^ de solution de peptone et par conséquent Soo''*^ de sang). » Nous continuons en ce moment ces expériences, sur lesquelles nous re- viendions dans une prochaine publication » MÉTÉOROLOGlii. — Sur l'cxagéralion du pouvoir évapoKiiit de /'o/c à réquinoxe du printemps, ^ote à f M. Il Descroix. « Parmi les conclusions que j'ai tirées de 35oo journées ilnrant les- quelles l'évaporometre Piche a subi les influences atmosphériques les plus diverses, je signalerai la suivante, qui mérite, je crois, un moment d'atten tion. » Je trouve que, d'une manière générale, on peut écrire que la vapori- sation de l'eau pure à la surface de la petite rondelle de papier l)nvard est variable comme le rapport entre le carré du nombr. qui mesure l'abaisse- ment du point de robée d'une part et la température ambiante de l'antre; ( i353 ) par conséquent, si l'on a pu déteraiiner la constante instrumenlale relative a la période de vingt-quatre heures par exemple, et l'accélération corres- pondant à la vitesse du vent, on doit pouvoir passer iiumédialenient du poids de vapeur éliminée durant ce temps à l'état hygrométrique moye:. diurne, qu'on n'obtii-nt que très difficilement ou très imparfaitement par les méthodes directes ordinaires. C'est bien le cas lu plupart du temps; et l'on dispose ainsi d'un procédé des plus simples et suffisamment exact, à la condition que l'installation soit aménagée comme il convient pour que l'intégration qui s'effectue de la sorte mécaniquement i)uisse être eii toute occasion vérifiée pour de courts intervalles, et qu'elle permette par exemple d'y retrouver la varialion diurne aussi bien qu'elle est fournie par la combinaison des données séparées empruntées à l'anémomètre, aux thermomètres sec et mouillé. » Mais il arrive que la méthode est absolument en défaut dès le i5 mars et jusqu'au moment où le réchaulTemenl de notre hémisphère est devenu assez stable pour que la tendance à la dépression générale soit notable- ment affaiblie. C'est k cette époque de transition que la résultante du veut s'incline de plus en plus vers le nord-ouest, puisqu'elle indique pour orientation générale un écart de plus de 55" sur la direction moyenne. D D'où peut venir celte apparente anomalie qu'accuse l'évaporomètre, ainsi qu'on peut le voir dans le Tableau ci-contro? Gomment se f.iit-il que, pour des températures extrêmement différentes (de ii° l'après-midi |)Our le printemps, de 22" pour le plein cœur d'été), le pouvoir évaporant de l'air soit absolument le même, quoique l'humidité relative ne soit pas plus faible en avril qu'en juillet? Le fait est si net, de quelque défiance raison- nable qu'on s'inspire à l'endroit du moyen de contrôle, qu'il ne m'est pas possible de le méconnaître. Quoiqu'il y ait là contradiction avec les expé- riences de laboratoire et notamment avec l'opinion si rigoureusement fondée de Regnault, quant à l'invariabilité de chaleur spécifique du mé- lange gazeux qui constitue l'air, je suis bien obligé d'admettre que, dans un espace illimité comme l'atmosphère et profondément troublé comme il est à l'époque critique indiquée, les choses se passent tout autrement qu'en vases clos et sous des pressions bien réglées. » D'ailleurs, il est acquis que la radiation, que l'intensité des forces dites magnétiques subissent à la même époque une recrudesce.ice des plus marquées et surtout des plus brusques. Je supposerai donc que les influences réciproques des agents physiques permanents sont alors exaltées, C. R., iS84, 1" 5fmeitre. (T. XaVllliN" "iî.) ' 7^ ( i334 ) m;îis seulement d'une manière passagère; de telle sorte que, dans l'igno- rance où nous sommes des antécédents de certaine force inconnue, du coefficient de détente, si je puis m'exprimer de la sorte, qu'elle nécessite, notre logique scientifique est déroutée. Certainement il y aurait lieu d'é- tablir, avec plus de précision que je ne l'ai pu faire, l'existence d'un fait aussi singulier. Les physiciens voudront peut-être, malgré cela, jeter les yeux sur le résumé suivant qui l'établit, sans que je me sois permis le moindre ledressement dans la combinaison des valeurs brutes, données ici telles quelles. Je ferai remarquer que les comparaisons, qu'on peut faire de même dans les cas où l'évaporation prenait des valeurs excessives, se- raient frappantes. Mais, comme on pourrait m'objecter que les circon- stances exceptionnelles d'agitation de l'atmosphère portent à l'illusion dans le moment où le maximum est atteint, j'ai préféré n'en retenir que les moyennes, sauf à reprendre ensuite l'étude des cas particuliers, afin de m'édifier sur le mérite de la méthode. Marche rompatéc de l'évaporomètre ei des éléments météoriques qui déterminent son fonc- tionnement, telle qu'elle résulte de 35oo journées d'observations, de 1873 à 1884 ('). Oct. I à 10 . II ;i 30 . 21 à 3i . Nov. I à 10 . II à 20 . 21 à 3o . Dec . I à I o . 1 1 à 20 . ai il 3i . . Janv. i à 10 . I 1 à 20 . 21 à 3i . Pression É(at Évaporation barométrique Température hygroni. moyenne Vitesse Nombre à midi, moyenne moyen horaire du de écart de 9*" à 10''. (ie9''ài8'>. de 9'' à 1 S''. vent. journiies. de la normale. 14,60 70,3 mm 0, 127 km i5,ô I 10 tum 1,35 12,77 , 10,18 73,5 77,3 0,101 0,080 i4,j 16, 5 1 10 lao —0,86 —2,64 , 9,35 77,4 0,089 16,0 100 o,85 • 7-97 . 6,36 3,40 3,60 76,8 79>4 81,5 83,2 0,091 0,092 0,062 o,o57 19,5 i9'5 16,1 i5,5 I03 Sa 70 72 — 1,57 -2,54 0,29 0,68 3,93 4,3i 3,3o 82,4 79-4 83,4 0,069 0,086 0,067 i5,5 17,0 i5,o 77 58 61 1-99 2,44 3,53 3,16 79>3 0, io5 i5,5 45 4,26 (') Voir les publications de ilétail de l'Observatoire de Montsouris, soit aux Comptes rendus, soit à V Annuaire de la Statistique nuiiiicipale, soit à \' Annuaire de l'Observaloiie même. ( i355 ) Pression État Évaporisatioii baiométrique liygroni . moyenne Vitc-se Nombre h midi, moyen horaire du du écart de 9'' h iS''. de 9" à 18*». vent. journées. de la normale, 79)0 76,0 mm c-gr 0,108 km i5,5 17,0 48 86 mm 2,92 0,7' 76'9 Gl),2 61,5 0*099 0, i56 0,18 V i5,o '9»o 16,0 69 87 89 — o,3i 1,35 1,10 58,9 0,217 18,0 io5 -2,69 59,3 0,223 i9'0 106 -2,87 5C,3 0,228 17,5 io8 -3,52 56,3 0,223 16,5 1 10 — 2, 16 53,9 0,253 18,5 1 10 — 1 ,22 5i,. 0,278 i8,5 no 1,08 5(;,7 o,238 i5,5 121 o,i4 58,6 0,228 16,0 F 10 —0,55 59>f 0,226 16,0 1 10 0;08 56,8 0,241 i4,o I 10 o,3i 57,5 0,240 i5,o 1 10 0,60 55,7 56,4 0,272 0,230 i5,o 14,0 I 10 121 0,47 0,37 56,2 0 , 255 14,5 IIO 0,81 59,7 0,233 15,0 I 10 -o,:3 62,0 0,215 17,0 121 -0,88 C3,4 0,190 15,0 I 10 0,25 68,5 0,149 14,0 110 0,00 72,2 0, 123 '4,5 121 o,i4 Température moyenne de ()'' à lo"". Févr. 1 à 10 4i '6 1 1 à 20 6,53 3 1 à 3 1 6 , 55 Mars I à 10 8,3g II à 20 9,00 21 à 3r 9,60 Avril I à lo 12,02 n à 20 12,93 2ià3i 13,32 Mai I à 10 13,65 Il à 20 ... . 16,45 21 à 3r '7,76 Juin 1 à 10 . . . . '9 66 I I à 20 . . , . ' 9 , 09 21 à 3i 21 , 16 Jiiili. 1 à 10 ... . 21 ,48 I I à 20 22,37 21 à 3i 22 ,0 1 Adûl I à lo . . . 2 1 ,57 II à 20 ... 22,09 21 à 3i 21,06 Sept. I à 10 18,82 1 1 à 20 1 7 , 86 21 à 3 I .... . 16, 16 M. Ch. Zenger adresse deux Notes portant pour titres : « La loi géné- rale du mouvement des corps célestes appliquée aux intervalles des péri- hélies des comètes » et « La périodicité de la pression barométrique ». M. Ch. Hacvel adresse une Note portant pour titre : « Prévision du temps prochain par l'ohservation dis nuages ». La séance est levée à .0 heures un quart. J. B. ( i356 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du ig mai 1SH4. Ministère (le lu Guerre. Service géographique de l'armée. Notices sur In carie d'Afrique anT,-^^j~-o' Pa'''s, L- Baiiiioin, 1882-1884; 3 liv. ii)-8°, avec caries. (Pi'ésenlé par M. Pertier. ) Forêts, bois et broussailles des principales locilités du nord de la Tunisie ex- plorés, en i883, par ta mission botanique; p«/ E. CossoN. Paris, Imp. natio- nale, i884; in-8°. Comité international des poids et mesures. Procès-verbaux des séances de 1 883. Paris, Gauthier-Yiliars, i884; in-8". (Deux exemplaire».) Mémoires et Bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux ; i^'' et 2^ fascicules, i883. Paris, G. Masson; Bordeaux, Féretetfils, 1884 ; in-8°. Réflexions sur des points de Météorologie; par M. le contre-amiral A. Mottez. Paris, Berger-Levrault, 1884 ; 2 br. in-8". Les anomalies musculaires chez l 'homme expliquées par l' Anatomie comparée. Leur importance en Anthropologie ; par le jy L. Testut. Paris, G. Masson, 1884 ; iii 8". (Présenté par M. Vulpiau pour le Concours Mon tyon. Médecine et Chirurgie.) Conférences universitaires sur la iriédecine pratique de l'enfance (^partie spé- ciale); par le D' N. Droixhi' (de Huy). Liège, imp. Bertrand, i884; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Etude clinique sur les cystites; par M. Hache. Paris, F. Alcan, i884; iu-S". (Renvoyé au Concours JVIontyon, Médecine et Chirurgie.) D'' A. Cheuvin. Géographie médicale du département de la Seine injéiieure. Paris, imp. Chaix, i883; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey pour le Concours Montyon, Statistique. ) Contribution à l'étude statistique de la criminalité en France, de 1 826 à 1880; parleD^' J. Socquet, avec Préface par M. le prof. Brouardel. Paris, Asselin, i884; in-8". (Renvoyé au Concours Montyon, Sialistique. ) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ■ aaa» SÉINCE DU LUNDI 2 JUIN 1884. PRÉSIDEN'CE DE M. ROLLAND. ME^IOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. J.-A. Serret présente à l'Acadétnie le tome X des « OEuvres de Lagrange ». Ce volume a pour titre Leçons sur le calcul des fondions. Les Leçons I à XIX ont été professées à l'École Polytechnique pendant l'an "VU (1799) par Lagrange, qui les a fait paraître dans le tome X de la nouvelle édition des Séances des Ecoles normales, an IX (1801), en y ajou- tant une XX" Leçon. Ces vingt Leçons ont été réimprimées dans le XII* Cahier du Journal de l'Ecole Polytechnique, an XII (i8o4)- Lagrange a puhlié, en un volume in-8° (1806), une deuxième édition contenant deux Leçons nouvelles (XXI* et XXII"), qui ont été reproduites ultérieurement dans le XIV* Cahier du Journal de l' Ecole Polytechni(jue{i 808). C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVllI, IN» 3 e< X désignant la fonction ^—5 on n 4X := y^ — pZ- si p est de la forme ^i -+- i , et f\X = Y" -+- pZ- si p est de la forme [\i + 3. » Y et Z sont des polynômes rationnels à coefficients entiers, au sujet desquels Gauss, dans le § 349 de l'Ouvrage précité, et, après lui, J^egendre, dans sa Théorie des nombres, ont fait connaître quelques propriétés dont on trouve une démonstration, plus développée et aussi élégante que précise, dans VAUjèbre supérieure de M. Serret (t. II, pages 545 et suiv.). En outre, Gauss et Legeudre, supposant j 1= i, écrivent les valeurs algébriques des polynômes Y et Z, qui se rapportent aux moindres valeurs de /?, savoir ^ = 5, 7, 1 1, i3, 17, 19, 23 et 29. Ces expressions et toutes celles qu'on for- merait au delà de p = 29 conviennent encore au cas général dej' égal à un entier quelconque, moyennant une précaution très simple à prendre dans le calcul numérique. » IL Examinant d'abord séparément le cas où p est de la forme [\i -\- 3, où, par suite, on a 4X = Y--l-/;Z-, je conclus sans difficulté des propriétés que possèdent, dans Y et Z, les coefficients également distants des extrêmes, et de ce que, pour cette forme de l'exposant p, ces polynômes se composent chacun d'un nombre pair de termes, que les valeurs numériques de Y et Z sont paires pour toute valeur de x, et que, par suite, on a X = Y^ + /3Z^, en même temps que [\1L=^Y^ -\- pZ^, '■' , Y Z Y, et Z, étant respectivement égaux à -et -• » Cette première remarque me semble n'être pas sans intérêt, puisque, sous le rapport arilhmélique, elle double en quelque sorte l'énoncé de Gauss, dans la totalité des cas, si ^ := 4 ' + 3, et (connue on le verra plus loin, YII) dans la moitié de la totalité des cas si p = 4' -+- i- ( i359 ) » III. Toutefois l'observation que j'ai principalement en vue est autre, et consisfe en ce que la solution fournie par les formules algébriques dans chaque cas, et qui est unique (sauf pour /?= 3, où elles en indiquent trois), n'est pas toujours, à beaucoup près, la seule solution existante au point de vue numérique. » En faisant connaître la solution générale, l'Algèbre remplit sa fonction ; mais l'Arithmétique, à son tour, fait connaître d'autres solutions, qui se présentent concurremment avec celle-là, tantôt simples, tantôt multiples, toutes les fois que la valeur numérique de X, correspondant aux valeurs données de x et y, n'est pas un nombre premier. Ce cas étant d'ailleurs le plus fréquent, il s'ensuit que ces solutions, supplémentaires à la solution algébrique normale, ne sont pas de celles qu'on pourrait appeler exception- nelles ou singulières; ce sont, au contraire, les plus nombreuses dès que X est un nombre composé un peu grand. » IV. Pour me borner ici à un seul exemple de chacune des espèces les plus simples, la formule de Gauss et les procédés de calcul de Gauss ou de Legendre fournissent immédiatement les décompositions normales de 4X, et, d'après II, celles qui s'en dérivent pourX, pour chacun des nombres ci-après : (i) 4X = 4(4'-30=- 86'+ 7.84', ~" (2) 4X = 4(Ç^)-264V 7-7^'> (3) 4X=:4(5'-4') = Ï42'+7.r8o'\ (4) 4X = 4(|^')=226V7.72T, (5) 4X=4(2"-i) = ës'+ii.Ts', » (i) et (2) ne donnent lieu à aucune autre solution arithmétique, parce ---— — j sont premiers l'un et l'autre. » (3), (4) donnent lieu chacun à une deuxième solution, savoir : (3') 4(5'-4') = 3^' + 7-Ï4«\ d'où X = (5'- 4') ="Î53V 7.74'; (40 4(1^)= «2 +7.144 , d'où X=(^--|-)= 41 +7-72 • d'où X = (4'- -3^)= 43 +7-42 -, d'où X H^- ^ = i32 + 7.35 ; d'où X = (5'- -4')= 71 +7-90 ; d'où X -(ï^ — j = 1,3 +7.60 ; d'où X = (a" - i)= 34 + 11.9 . ( ..%o ) » Enfin (5) tlonne lieu à mie deuxième solution pour 4^, savoir : (5') 4(2''-i)=73Vii.^'; mais celle-ci n'a pas de conjuguée pour X. Ce qui fait que, dans les exemples (3) et (4), il existe une deuxième solution pour 4X et pour X, c'est que les deux facteurs preiiÉiers en lesquels X se décompose dans chaque cas sont inanédiateinent décomposables en la forme (i, o,p), et ce qui fait que, dans (5), 4^^ seul est décom|)osable, c'est que les deux facteurs pre- miers de X ne peuvent être représentés parla forme (i, o, 1 1) qu'après avoir été multipliés j)ar 4 (')• L'une ou l'autre de ces deux circonstances se jiré- senle d'ailleurs, dans tous les cas, pour tous les facteurs de X, puisque cette condition n'est, au fond, d'après la théorie des formes quadratiques, qu'une seconde manière d'énoncer arithméliquement le théorème de Gauss, appliqué à la valeur numérique de X. Quant à X lui-même, pour qu'il bénéficie de l'accroissement qui survient, par celte cause, dans le nombre des représentations de l^H, il faut, et d'ailleurs il suffit, que tous les fac- teurs premiers de X soie it décomposables en la forme (i, o,p), sans qu'il soit nécessaire de multiplier aucun d'eux par 4 pour le rendre tel. Ainsi, dans l'exemple (3), oùXet 4Xont une deuxième représentation conjuguée, on a 5' — 4'= 29.2129 = (i + 7.2-)(4i'+ 7.8-), tandis que, dans l'exemple (5), 0Ù4X. seul possède une deuxième repré- 2'*-i = 23.89, sentation, on a facteurs qui doivent être préalablement multipliés |)ar 4 pour pouvoir être représentés dans la forme (1,0,11), savoir : 4.23 = (9-+ II. 1^) et 4.89=(9=-Mi.5=). ' '» V. Ces solutions supplémentaires qui, pour des nombres allant en croissant, deviendraient rapidement de plus en plus nombreuses (leur (*) Lorsque les facteurs preiniers de X ne sont pas décomiiosables en la forme (1,0, p), ils sont au moins toujours diviseurs linéaires de celte forme et, par suite, déconiposables en l'une des formes équivalentes ou associées à celle-là. Ici, par exemple, aS et 89 sont de la forme (i, 1,3), éijuiv.ileute à (i, o, i i) ; ainsi l'on a 89=: 2-+ 2.5 + 3.5^. ( .36t ) nombre étunt, en général, égal à 2" ' — i, si «est celui des facteurs premiers deX), et que l'Algèbre ne peut donner avec ses formules générales, parce qu'elles dépendent des valeurs inclividiiellos de X, m'ont paru intéressantes à signaler, ainsi que leur origine et leur mode de génération, car il semble que quelque chose de nouveau se trouve ainsi, du moins sous le point de vue arithmétique, ajouté à une théorie justement célèbre. » Pour plus de détails sur le nombre de ces représentations diverses, qui dépend, comme je viens de le rappeler, de celui des facteurs premiers deX, et sur la manière de les calculer, on pourra consulter, dans le tome VI des Comptes rendus annuels de l'Association pour l'avancement des Sciences, le résumé d'un Mémoire que j'ai publié, en 1878, dans les Nouvelles Annales de Mathématiques, et dont une brève analyse fut alors insérée dans les Comptes rendus de l'Académie. » VI. Si l'Algèbre, dans le cas de p = 3, donne, au lieu d'une seule, les trois solutions générales : (i) 4X = Y--+-3Z^ = (2^+ !)-t-3-i% (2) 4X = Y^+3Z==(a'H- ï.)- ^h3^--, (3) 4X = Y=' + 3Z^=(.T-i)= +3(a; + i)' - ■ „.. . (Serret, Alcjèbie supérieure, t. II, p. 553), .. et semble ainsi faire une exception à la loi qui régit tous les autres cas, cela tient à ce que le facteur 4 du polynôme 4X, qu'il s'agit de représenter parla forme (i, o, 3), est lui-même de cette forme (4 ~ 1" -H 3.1"), et qu'à ce titre il apporte un élément normal et permanent de multiplicité dans la solution du problème. En effet, selon la loi précitée (V) de forma- tion des décompositions quadratiques, en une forme donnée (i, o, p), d'un nombre composé de deux facteurs ayant cette même forme, il y a toujours, en pareil cas, deux telles décompositions, dans chacune des- quelles les composants Y et Z sont premiers entre eux, c'est-à-dire deux décompositions propres, comme Gauss les appelle. Or il est aisé de voir que, sur les trois représentations ci-dessus, il y en a effectivement toujours deux qui satisfont à cette condition, savoir : la première (i) et l'une des deux autres, (2) si x est impair, et (3) si a; est pair, tandis que, dans la troisième, les composants ont le facteur 2 commun. Celle-ci, qui est tantôt (3) et tantôt (2), fournit donc toujours une représentation conjuguée de X en la forme (i, o,3), et une seule, et les deux autres, qui n'en fournissent pas, sont dues précisément à la combinaison de celte représentation de X avec ( i362 ) cellt; du multiplicateur t\ ('), circonstance fortuite, propre à l'exposant 3, générale pour cet exposant, dont, par suite, l'Algèbre s'empare, et qui ne se présente pour aucune autre valeur de l'exposant premier p. » On [jeut donc dire que ces deux représentations additionnelles, quoi- que générales, sont comme étrangères, et, si ou les regarde comme telles, il n'en reste, dans le cas de ^ = 3 aussi bien que dans tous les autres, qu'une seule pour 4X, jouissant, comme celle-ci, de la double propriété d'avoir ses deux nombres composants Y et Z pairs (II) et, par suite, de fournir une représentation conjuguée de même forme pour X; ce qui donne la véritable cause de cette apparente anomalie. )) VII. Quant au cas on p est de la forme [\i -H i, les mêmes motifs que ci-dessus, tirés de la forme et de la composition des polynômes Y et Z, de degrés respectifs et j et dont le nombre des termes est alors im- |)air, prouvent qu'il existe toujours une décomposition normale pour X, aussi bien que pour 4X, si X provient d'une valeur paire de x, mais que celte décomposition normale existe pour 4X seulement, et non pour X, si ce dernier nombre provient d'une valeur impaire de la variable. » MÉCANIQUE. — Sur la théorie des bobines destinées à l'extraction des mines. Note de M. Haton de la Goupiluère. « Combes a présenté la théorie des bobines d'enroulement pour l'ex- traction des mines, à l'aide d'une analyse ingénieuse qui peut être consi- dérée comme l'un des meilleurs modèles de l'application du calcul à une question de Mécaniqvie ; mais les formules auxquelles il est parvenu sont d'une grande complication. Cette circonstance, à la vérité, n'offre qu'un (') Si X est pair, les représentations conjuguées de 4X et de X sont, respectivement, Écrivant donc 4X = (i^-t- 3. i-) i~ j +3.('-| > et appliquant la formule de décomposition à ce produit de deux facteurs quadratiques de la forme (i, o, 3), on trouve 4X=(2x-i-i)2-+-3.i^ et 4X= (.c — i)'+3.(I-"+'i)', c'est-à-dire les deux représentations de 4X autres que celle employée comme point de dé- part. Le cas de x impair donne lieu à un calcul et à une conclusion semblables. ( i363 ) inconvénient secondaire en ce qui concerne l'application numérique à un cas flonné, pour lequel les divers paramètres auront reçu des valeurs déter- minées et définitives. INlais elle est, en revanche, de nature à rendre très pénibles les tâtonnements destinés à permettre de choisir, en connaissance de cause, entre différentes combinaisons dans l'établissement d'un projet d'appareil d'extraction. » Il m'a semblé intéressant, pour cette raison, de discerner le sens de la variation que subissent les rayons d'enroulement lorsque chacun des paramètres vient à prendre diverses valeurs. Cette appréciation, assez facile pour quelques-uns d'entre eux, est beaucoup plus complexe et plus dissi- mulée pour d'autres. C'est sans doute pour ce motif qu'elle n'a pas en- core, à ma connaissance, été mise en évidence. J'ai réussi à le faire, à l'aide d'un choix convenable de variable auxiliaire. Les résultats deviennent alors très nets, et j'espère qu'ils pourront être de quelque utilité pour les constructeurs. » ASTRONOMIE. — Sur les dislances moyennes des planètes dans l'état primordial du système solaire. Extrait d'une lettre adressée à M. Hermite par M. Hugo Gyldén. ic Dans la séance du 3i mars de cette année, votre illustre collègue, M. Paye, a donné quelques renseignements importants sur la naissance et sur la marche d'évolution qu'il a imaginées du système solaire. Il rattache ses idées à la recherche d'une question mathématique, à savoir à déter- miner le mouvement d'un corps soumis à l'action d'une force centrale dont la forme analytique est la suivante (') : A r' Br, r étant le rayon vecteur, et A et B des fonctions du temps, supposées con- nues. Celte forme s'accorde, si A == o, à l'hypothèse que toute la matière de notre système solaire a été disséminée, à l'origine, dans l'intérieur d'une sphère. A mesure qu'un corps prépondérant se produit au centre, la fonc- tion A doit acquérir des valeurs très lentement croissantes, tandis que la fonction B s'approche de zéro. ( ' ) M. Faye fait remarquer à l'Académie que, dans sa Note du 22 mars 1 880 sur le même sujet (t. XG des Comptes rendus, p. 640), il n'a pas manqué de signaler le beau Mémoire où M. Gyldén a traité analytiquement de celte loi d'attraction déjà examinée par Legendre à un tout autre point de vue. ( i364 ) » Dans la Note de M. Faye, cette question très intéressante ne se trouve pas traitée; vous me permettrez donc de vous communiquer un résultat qui me parait mériter l'attention, en raison de sa connexion avec les idées cosmologiques. )) Il faut d'abord établir une hypothèse admissible sur les fonctions A et B. Supposons, pour fixer les idées, les fonctions telles que la somme de la première et de la deuxième multipliée par un facteur invariable soit constante, ce qui convient à l'hypothèse que la masse totale du système est toujours constante. Désignons par R le rayon de la sphère primordiale et par k- l'intensité de la force, les unités des masses, des distances et du temps étant celles qu'on adopte ordinairement : en posant A=PM,, B = FM2. M, désignerait la masse concentrée au centre, tandis que la densité de la matière serait proportionnelle à M^. .) J.a masse totale du système, selon notre hypothèse, étant constante, nous en supposons la densité moyrnne proportionnelle à M, de sorte que nous aurons » L'hypothèse la plus simple et en même temps la plus naturelle est de se figurer l'accroissement de M, proportionnel à la densité M^ : or, en désignant par xR' un coefficient constant, on aura une équation de la forme suivante : ^*'' = xM.,R% ou bien, en considérant la relation ci-dessus, jnuynuc jjj.jj^;. ; i .■: "'^i dt n En intégrant et en désignant par MR' la constante arbitraire, on aura M, =MR'(i - e^"-''), d'où l'on voit que la constante est déterminée de manière que M,, et par conséquent aussi A, soient zéro à l'état initial. » Concevons maintenant les équations d-x /A . A' d-y , /A (^ -"- ^^ - 1^') ^ =^ "^ dt^ ■ \r' ' ^' ( i365 ) où j'ai mis, pour abréger, fj-o au lieu de ^^M. Il est aisé de voir qu'on peut omettre la troisième équation parce que la force est unique et centrale, d'où il résulte que l'orbite est une courbe plane et quex et/ sont les coor- données reclilignes du mobile dans le plan de la trajectoire. » Cela étant, nous remarquons que, dans notre problème, l'intégrale des aires existe, de sorte que nous amons ^ dt ^ dt d.r r- r 7^ = V^' y/c désignant la constante d'intégration. » Supposons que l'orbite soit une courbe toujours enfermée dans une certaine portion du plan, et désignons-en le plus grand et le plus petit rayon vecteur par /^ et par r, ; nous aurons l'expression générale de c que voici : 1 A /•■ r, I A c = Pi- {l':~ '^){r,r.,r- {'). » Maintenant désignons par a et |)ar e le demi-grand axe et l'excentri- cité de l'ellipse primitive correspondant au cas où A = o; puis par a et par j- les mêmes éléments de l'ellipse corres[)ondant au cas final où A = i^-oR'; il résulte de l'équation précédente : ') 1° Dans le premier cas, c = [j.2n\i — e-); » 2° Dans le second cas, c = fj-oa ?.■'(! — 7^); mais, c étant une co istante absolue, on obtiendra l'égalité suivante : aR'(i -f-) = n-'{i-e''), d'uù il résulte ou bien, si les excentricités sont ou très petites ou égales, (2) ^* = '^(iy- C) Voir mon Mémoire : Ueber die Bnhn eines materiellen Punctcs, etc. Stockholm, 1879. G. U., 1S84, I" Semestre. (T. XCVIIl, N» 2'i.) '7^ ( i3G6 ) » En siipposanl le mobile continûment enfermé dans la sphère nébu- leuse, d'où il suivrait que le rapport - reste toujours inférieur à l'unité, on conclut, au moyen de la formule (2), que les distances moyennes des planètes au centre de gravité ont été plus grandes à l'origine qu'elles ne le sont aujourd'hui. » En calculant les valeurs de a des différentes planètes correspondant aux valeurs actuelles de a, on a Iroiivé les nombres suivants : Mercure 0,443 Vénus OjSig Terre 0,562 Mars 0,625 Jupiter o,85o Saturne 0,988 • Uranus ' i '77 Neptune. . i ,322 dans lesquelles on a pris pour unité une distance dix fois plus grande que le rayon moyen de l'orbite terrestre, et omis un facteur commun dépen- dant Je R. » Les distances relatives entre les différentes planètes ayant été consi- dérablement plus petites qu'elles ne le sont à présent, nous sommes amené à supposer la matière de ces corps, dans l'état primordial, disséminée dans un anneau mince, dont la largeur n'a pas surpassé de beaucoup le nombre 0,22. » Le résultat signalé par l'équation (2) s'obtient aussi bien au moyen de l'intégration complète des équations (1). Je me permettrai de revenir sur cette question. » THElîMODYNAMiQUE. — Exposé d'un mojen de déterminer la température des pallies du Soleil injërieures à la photosphère. Note de M. Uirn, pré- sentée par M. Paye. « Les procédés divers à l'aide desquels on a essayé jusqu'ici de déter- miner la température du Soleil, si divei^gents que soient les résultats nu- mériques auxquels ils ont conduit, n'ont pu faire connaître que celle de la périphérie ou du moins d'une faible proiondeur de la photosphère, ( l'% ) puisque c'est uniquement sur la lumière et la chaleur émanant de là qu'on a pu faire les expériences. » Je dis : si divergents que soient On sait en effet que, tandis que quelques savants ont assez récemment cherché à établir que la tempéra- ture solaire dépasse à peine i5oo°, d'autres, le P. Secchi en tète, admet- taient au contraire que cette température atteint plus de looooooo". En y regardant de près, on recoimaît aisément que c'est bien plutôt le mode de discussion que le mode d'expérimentation lui-même qui conduit aux divergences, et je pense qu'une discussion convenable permet d'affir- mer que, si, d'iuie part, le chiffre de i5oo° est au moins dix ou quinze fois trop faible, le chiffre de 10000000° est, de son côté, considé- rablement trop élevé. J'ai combiné un appareil qui permettra, je l'espère, de déterminer tout au moins la limite inférieure de température admissible, et qui m'aurait probablement déjà conduit à des résultats utiles, si un empêchement, des plus pénibles pour moi, n'était venu entraver mes tra- vaux. » Quoi qu'il en soit de la limite inférieure de la température de la surr face de la photosphère, celle de la limite supérieure peut être fixée, du moins grossièrement. De ce fait mêmeque la lumière et la chaleur émanent de particules solides en état continu de précipitation dans un gaz incan- descent, il résulte clairement que c'est, en définitive, la température de li- quéfaction et de volatilisation de ces corps qui constitue aussi la limite de la température la plus élevée admissible pour la périphérie. Et si nous partons de nos connaissances sur les points de fusion, du moins probables, des matières les plus réfraclaires connues et des combinaisons chimiques les plus stables, nous pouvons regarder comme certain qu'à 5oooo° ou à 100000° toutes les combinaisons chimiques seraient rompues et tous les corps solides seraient réduits en vapeur. Dans ces conditions, ce que nous appelons la photosphère n'existerait plus et l'aspect du Soleil, probable- ment même son éclat, seraient complètement modifiés. » Comme dans la théorie du Soleil, si solidement établie par ]M. Paye, on admet que ces parties solides, d'où rayonnent la lumière et la chaleur solaire, à mesure qu'elles se précipitent vers les régions inférieures, se li- quéfient et se volatilisent de nouveau, il faut nécessairement que les couches gazeuses sous-jacentes de la photosphère se trouvent à une tem|)é- rature bien supérieure à celle de la périphérie de l'astre. Tout le monde comprend dès lors l'importance que présenterait pour la théorie générale du Soleil l'existence d'un moyen tolérablement exact de déterminer cette ( 1368 ) tem])éraliire. Or ce moyen, je le crois, est à notre portt'e et peut dès au- jourd'hui conduire à des résultats numériques, sans doute encore pure- ment approximatifs, je dirai même grossiers, mais corrects en jjrincipe. ..• Parmi les phénomènes si variés et si nombreux, de l'étude desquels s'est enrichie la connaissance physique du Soleil, les moins frappants et les moins curieux certainement ne sont pas ces immenses gerbes de gaz que, pendant les éclipses du Soleil, on a vues s'élancer avec une ra|)idilé incroyable à des hauteurs colossales. Tous les astronomes, sans exception, je crois, les ont considérées comme de véritables éruptions. Bien que, d'après nos idées sur la constitution du Soleil, il ne puisse exister sous la photosphère ni réservoir'solide où pourraient s'accumuler des gaz compri- més, ni orifices solides (cratères ) par où pourraient, à un moment donné, s'échapper ces gaz, bien que le mécanisme précis suivant lequel se produi- sent ces gerbes de gaz soit encore inconnu ("), il n'eu est pas moins cer- tain que l'on se trouve ici en présence d'un phénomène de détente d'un fluide élastique, qui, porté à une température excessivement élevée, passe, en s'élevant de la surlace apparente du Soleil, d'une pression très considérable à une autre très faible. En un mot, et je le répète, bien qu'il n'y ait ici ni réservoir solide ni orifice limité en jeu, il n'en est pas moins certain que nous pouvons assimiler le phénomène des gerbes incandes- centes observées sur le Soleil à celui qui a lieu quand un gaz comprimé sous ime pression constante (ou variable, peu importe) se précipite dans un espace où la pression est beaucoup moindre ou mille. » Supposons cette vitesse connue, et voyons comment elle peut nous aider à connaître la température initiale à laquelle se.trouve le gaz. » On admettait autrefois en Hydrodynamique que l'écoulement des gaz sous pression constante se fait exactement suivant la même loi que l'écou- lement des liquides, et l'on écrivait, en conséquence, g étant ici la gravité, â la densité du gaz et H la différence des pressions entre le réservoir où le gaz est comprimé et celui où il se jette. La Ther- (') M. Faye considère ces émissions ascendantes comme le résultat d'une ciiculation ver- ticale de l'hydrogène de la cliromosphère dont le moteur est le tourbillon descendant de chaque tache ou ])ore de la photosphère. Cette théorie de la circulation do l'hydrogène solaire ne change rien aux vues exposées ici par l'auteur. [Note de AI. fnje.j ( «369 ) modynamiqne, qui est venue modifier si profondément l'expression de la plupart des lois admises autrefois, quant aux fluides élastiques, a cliangé complèleiiient aussi la forme de l'équation précé;lente, et dès i856, Thom- son et Joule, d'inie part, et Wiesbach, d'autre part, ont démontré qu'on a en réalité S 22-iCnT C étant ici la vale ur de l'équivalent mécanique de la chaleur, c^ et Cp dési- gnant la capacité calorifique à volume constant et celle à pression con- stante, Tétant la température absolue initiale du gaz, et, enfin, P el p les pressions avant et après l'écoulement. J'ajoute formellement que cette équation ne s'applique qu'au cas où le gaz ne reçoit ni ne perd de chaleur pendant son écoulement. M. Zeuner a démontré avec sa clarté habituelle l'exactitude de cette équation dans son Ouvrage de Thermodynamique ('). Dans une suite d'expériences que j'ai faites récemment, et que j'espère pouvoir publier bientôt, j'ai vérifié de mou côté l'exactitude rigoureuse de l'éqiialion ci-dessus. » L'application de cette équation à la recherche de la température so- laire ne présente aucune difficulté. Nous ne connaissons, il est vrai, ni P ni p, mais cette dernière pression est, en tout cas, très faible, puisque les gerbes de gaz dont nous parlons s'élèvent très souvent considérablement au-dessus de la chromosphère elle-même et arrivent, par conséquent, dans un espace oii la résistance peut être considérée comme absolument nulle. Le rapport ^ peut donc, sans aucune crainte d'erreur, être négligé, et l'équa- tion de la vitesse devient ainsi très simplement i.r;vi-!09 ne » Si donc nous supposons coiuiues la nature du gaz projeté et sa vitesse de projection, cette équation nous permet de calculer immédiatement la valeur de T. En résolvant par rapport à T, nous avons, eu effet, T = — ,. • » On voit combien il importerait de connaître avec précision, pour un (') Voyez la traduction de l'Ouvrage de M. Zeuner par MM. Cazin et Arnthal. ( '370 j cerlain nombre de cas, la valeur réelle de V. Nous sommes ici provisoire- ment obligés de nous contenter de ce qui est connu, tout au moins à peu près. En partant des observations qui ont été faites sur ces jets de gaz, nous avons deux méthodes pour (Jéterininer leur vitesse initiale. L'une consiste à prendre pour vitesse le quotient de la hauteur à laquelle s'est élevée la gerbe, divisée par la durée de l'ascension ; l'antre consiste à partir de la hauteur à laquelle s'est arrêté le jet pour calculer la vitesse que représente sur le Soleil une pareille hauteur de chute. Il est évident par soi-même que, pour le moment, ni l'une ni l'autre de ces deux méthodes ne peut conduire à des nombres réellement exacts, mais, pour ce que nous cher- chons ici provisoirement, une approximation est suffisante. M I. Lockyer, Young et d'autres observateurs ont relaté des cas où la vitesse de projection du gaz (hydrogène) atteignait jusqu'à aSoooo"" par seconde. Prenons comme exemple ces sSogoo*" par seconde et admettons qu'il s'agisse d'hydrogène. C'est le gaz dont la capacité calorifique est la plus élevée et qui par conséquent nous donnera pour T les valeurs les plus inférieures. Il vient, en partant de là, iSoooo- 1 = z^ >-^^T— /- = 2 200 000°. 19,62.425,3,41 ■ >!1 II. Le 7 septembre 187 1, Young a vu un nuage d'hydrogène relié à la surface chromosphérique par trois ou quatre colonn,es verticales (jets); la hauteur était de 87000000 de mètres. L'attraction à la surface du Soleil étant 27,6 fois la valeur de g sur notre Terre, on a, pour la vitesse de projection qui répond à cette hauteur, V = V27>^- 2 o'. 87000000 = 217000™. » On voit que cette vitesse est à fort peu près la même que celle que nous avons admise précédemment, et par conséquent la température qui y répond est aussi presque la même. M Par la manière même dont nous avons procédé, il est visible que ces nombres sont des minima. En effet, la gerbe de gaz incandescents com- mence par traverser la chromosphère avant d'atteindre des régions que l'on peut considérer comuie vides de gaz; elle y éprouve donc un retard par le fait du frottement, absolument comme sur notre Terre les gerbes de vapeur, de gaz, . . . , lancées par un volcan sont ralenties par leur frotte- ment et leur mélange avec l'air atmosphérique ambiant. Ce n'est même qu'au-dessus de la chromosplière que notre équation V = ^27, G. 2^. H ( «371 ) devient réellement applicable. Les nombres que nous avons admis pour V sont donc certainement trop faibles. Il en résulte que c'est bien par mil- lions de degrés qu'il faut compter quand il s'agit de la température interne du Soleil. ■' NOl^IINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées de juger les concours de l'année 1884. Le dépouillement donne les résultats suivants : Prix Barbier : MM. Gosselin, "Vulpian, Chatin, Richet et Charcot réu- nissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Bert et Marey. Prix Desmaziêres : MM. Duchartre, Van Tieghem, Chatin, Trécui et Cos- son réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Tulasne et Pasteur. Prix Savicjny : MM. H. Milne-Edwards, de Qiiatrefages, Blanchard, de Lacaze-Duthiers et A. IMilne-Edwards réimissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MAL Robin et Cosson. Prix Thore : MM. Blanchard, Duchartre, Van Tieghem, de Quatrefages el Chatin réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Trécui et Robin. Grand prix des Sciences phjsiques [Elude du mode de dislribution des ani- maux marins du liltoral de In France) : MM. H. Milne-Edwards, de Quatre- fages, A. Milne-Edwards, de Lacaze-Duthiers et Blanchard réunissent la majorité absolue des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Robin et Pasteur. Prix Montyon [Médecine et Chirurgie) : MM. Gosselin, Vulpian, Bert, Marey, Richet, Charcot, Larrey, Bonley et Robin réunissent la majorité des suffrages. Les membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Pasteur et H. Mdne-Edw;u-ds. i372 ) MEMOIRES PRESENTES. CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches expérimentales sur l'influence du traitement pneumatique, par courant d'air purifié, à la température ordinaire ou chauffé à 65° , sur la fermentation des jus sucrés. Mémoire de M. P. Calliburcès. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée). u I.es résultats que nous avons obtenus de l'étude expérimentale du traitement pneumatique par courant d'air non purifié et à la température ordinaire, relativement à l'influence que ce traitement pourrait exercer sur la fermentation alcoolique, résultats q^ie nous avons eu l'honneur de communiquer précédemment à cette Académie ('), nous ont encouragé à persévérer dans nos recherches et nous ont aussi indiqué les perfectionne- ments qu'il fallait apporter à la méthode. Étant déaiontré par les deux premières expériences que l'air exerce une influence très favorable sur la termentation alcoolique, quand on soumet le jus sucré, eu état do division extrême, à une ventilation assez énergique et assez prolongée pour produire une réduction notable de la partie aqueuse du jus, nous avons pensé que le traitement pneumatique serait très efficace dans la zymotechnie; eu effet, le procédé nous paraissait pouvoir réaliser un double avantage, en favorisant considérablement l'influence de l'air sur la fermentation et en augmentant la densité du jus, par conséquent, eu relevant, non seulement la richesse alcoolique (en alcool provenant de la propre fermentation du jus) du liquide fermenté, mais aussi la proporlioii de tous les autres pro- duits de la fermentation, ainsi que de tous les principes constituant l'ex- trait sec. D'un autre côté, les premitrs résultats que nous avons obtenus ayant déaiontré qu'il fallait affranchir le procédé du défaut capital, qu'il avait, d'introduire dans le jus des germes de végétations parasitaires qui forment, en se iléveloppant, un sédiment cotonneux considérable, viciant le liquide fermenté produit, nous avons complété notre appareil primitif en y ajoutant un épurateur d'air, qui permet d'opérer le traitement pneu- matique par courant d'air complètement débarrassé des corpuscules étrangers qu'il tient ordinairement en suspension. La température naturelle Séance du 19 mai 1884. ( 1^73 ) de l'air n'atteignant pas toujours le degré convenable pour l'application efficace de cet agent physique conune moyen d'évaporalion, nous avons pourvu l'appareil d'un système de chauffage de l'air, à l'aide duquel nous avons pu obtenir l'élévation de la température de l'air jusqu'à G5°. Pour- tant, celle du jus en traitement n'a jamais monté de plus de 3° ou 4° •''u- dessus de sa température initiale. Comme la direction des jets du liquide pulvérisé et celle du courant d'air étaient les mêmes dans la disposition primitive de l'appareil, il fillait rechercher si le courant d'air n'entraînait pas en dehors de l'évaporaloire une certaine quantité des particules du li quide pulvériforme. Pour résoudre cette question, nous avons pourvu l'appareil d'un condenseur spécial, consistant en un large tuyau en U, et, en opérant sur du jus de raisin noir, nous avons conduit à travers ce condenseur le courant d'air, avec ce qu'il pourrait entraîner, après sa sortie de l'évaporatoire. Cette expérience a démontré que, en effet, le courant d'air entraînait des particules des principes fixes du jus; nous avons retiré du condenseur un liquide faiblement coloré en rouge et pos- sédant une saveur douceâtre, ce qui prouvait qu'une partie, quoique mi- nime, de la matière colorante et du sucre du moût était entraînée par le courant d'air. Pour remédier à cet inconvénient, nous avons modifié l'ap- pareil de telle façon, que le courant d'air eût une direction opposée à celle des jets du liquide pulvérisé. Nous avons constaté, par des essais réitérés, que cette disposition supprime complètement l'entraînement des particules du liquide pulvériforme. » Ayant acquis, par nos deux premières expériences, la conviction que la formation du sédiment cotonneux était constante dans les liquides fer- mentes préparés avec du moût pneumatisé par courant d'air non purifié, nous avons procédé à l'élude expérimentale de la méthode avec l'appareil pourvu d'un épurateur d'air et en opérant, comme précédemment, par courant d'air à la température ordinaire. Nous avons traité ainsi 3o'" de jus de raisin à grains noirs. La densité de ce jus était de i. o5o; nous l'avons portée encore à i.i5o par l'évaporation pneumatique. Le liquide fermenté obtenu de ce moût, examiné treize mois a prés, était parfaitement limpide et ne contenait pas la moindre trace de sédiment cotonneux. Le dosage de l'al- cool, fait par distillation, a donné i8,4o pour roo d'alcool en volume. Comme notre but dans cette expérience était seulement de voir si le traite- ment pneumatique par courant d'air purifié donnerait des produits exempts du sédiment cotonneux, formé constamment et en si grande quantité dans les liquides fermentes préparés avec des moûts pneumatisés par courant C. R., i884. I" Semestre. (T. XCVlll, N° 22.) '79 ( «374 ) d'air non purifié, nous n'avons pas gardé, comme |)récédemment, une partie du même moût non pneumatisée pour établir une comparaison entre les deux liquides. Après avoir ainsi étudié l'influence du traitement pneumatique par courant d'nir non purifié ou purifié, mais toujours à la température ordinaire, sur la ferinenlatiou alcoolique, nous avons essayé l'air purifié et chauffé à 65°, pour voir si cette nouvelle condition, qui de- vait favoriser considérablement l'évaporation, ne causerait pas quelque altération des principes constitutifs du jus et ne diminuerait pas la vita- lité du ferment. Nous avons traité par le pi'océdé ainsi modifié 20''' de jus de raisin à grains noirs. La densité naturelle de ce jus étaitde i .o58 ; nous l'avons portée par le traitement à 1,1 5o. Cette portion du jus a été intro- duite dans un récipient en verre et dans un autre une quantité égale du même moût non pneuraatisé. Les premières bulles d'acide carbonique ont apparu dans la première portion huit heures après l'extraction; dans la seconde, elles n'ont commencé à paraître que treize heures après que le jus avait été exprimé; le dégagement du gaz n'a cessé d'être évident dans la première que vingt et un jours après le traitement ; dans la seconde il était presque nul le onzième jour. Les deux liquides, gardés dans les récipients primitifs, hermétiquement bouchés, pendant neuf mois, ont été trouvés au bout de ce temps tous les deux parfaitement limpides : seulement une mince couche de lie normale couvrait les fonds des deux réci[)ients. Le liquide pneumatisé avait une belle couleur rouge foncé; l'autre était d'une nuance plus claire. Mais, en ajoutant au premier la quantité d'eau qui avait été soustraite par le traitement, nous obtenions la même nuance que possédait l'autre; par conséquent, la différence de couleur du liquide pneumatisé ne tenait pas à une altération de l'œnocyanine, mais elle était simplement la conséquence de la concentration. Le dosage de l'alcool, fait par distillation, du liquide pneumatisé a donné 17,30 pour 100 en volume. Ce liquide présentait au goût et à l'odorat tous les caractères d'un vin ex- quis et ne trahissait en aucune façon l'intervention du calorique dans sa préparation. Dix-huit mois après, nous l'avons trouvé en parfait état de conservation et ayant, de plus, acquis une qualité supérieure. Au con- traire, le liquide non pneumatisé présentait encore une acidité très mar- quée et dégageait une forte odeur d'acide acétique; la neutralisation de l'acidité de 1000'^'' a exigé 5^', 20 de carbonate de soude anhydre. M Dans une prochaine Communication, si l'Académie veut bien nous le permettre, nous ferons connaître la disposition définitive que des essais réitérés nous ont conduit à donner à notre appareil d'évaporation et de ( <375 ) distillation pneumatiques, ainsi que les conclusions que nous nous croyons autorisé à déduire des faits que nous avons eu l'honneur de communiquer à l'Académie dans sa séance du ig n)ai 1884 et dans celle d'aujourd'hui. » Ut) Anonyme adresse un Mémoire « Sur la possibilité d'établir une com- munication télégraphique entre deux points, en faisant varier le potentiel éleclriijue du globe terrestre ». (Commissaires : MM. Becquerel, Jamin.) M. DupoNCHEL soumet au jugement de l'Académie un Travail intitulé : « Les variations périodiques des températures terrestres. Deuxième Mé- moire. ') (Renvoi à la Section de Mécanique.) L'Académie a reçu, pour les divers Concours dont le terme est expiré le i" juin 1884, outre les Ouvrages imprimés qui seront mentionnés au Bulletin bibliocjraphuiue^ les Mémoires dont les titres suivent : CONCOURS BOEDIN (SCIENCES MATHÉMATIQUES). Anonyme : « Déblais et remblais des systèmes continus ou discontinus ». Anonyme. — Mémoire portant pour épigraphe : Arte yeometrica. Anonyme. — Mémoire portant pour épigraphe : Ne divinam Mneida tenta, etc. Anonyme. — Mémoire portant pour épigraphe : Majoresque cadunt allis de montibus uriibrœ. Anonyme. — Mémoire portant pour épigraphe : Le calcul intégral des équations aux différences partielles est encore très éloigné, etc. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. Anonyme. — Mémoire portant pour épigraphe : Servir d'abord de jalon, puis de juge sévère à la théorie, tel est, etc. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. DuROY DE BRUHiNAç : (' Rcchcrches sur les hélices propulsives ». ,376 ) CONCOURS FRANCOEUR. Anonyme : « Sur l'application de la théorie des déterminants aux équa- tions ». Mémoire accompagné de divers arlicles publiés par l'Auteur el renfermant le développement de cpielques recherches qui n'ont pas été exposées dans le Mémoire. CONCOURS BARBIER. MM. L. Rivet et G. Bruel. — « Étude sur la composition chimique et l'action thérapeutique des principes actifs de l'huile de foie de morue. « Des principes actifs del'écorce d'orange amère et des oraiigettes. » CONCOURS MONTYON (STATISTIQUE). M. Passerat. — « Salubrité et statistique de Bourg, de 1872 à i883. » CONCOURS MONTYON (MÉDECINE ET CHIRURGIE). M. P. BopRCERET. — « Recherches sur le système vasculaire. « M. LmwENBERG. — « Recherches sur la nature et le traitement de l'ozène simple. » CORRESPOr\DAI\CE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une collection d'opuscules de M. Ed. Lagoiit, portant pour titre : « Tachyméirie. Prompte méthode pour enseignei les Mathématiques d'après les règles de la pédagogie moderne ». MM. Ch. Brongniart et Perrotin adressent leurs remerciemenis à l'Aca- démie pour les récompenses dont leurs travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. ÉLECTRICITÉ. — Sur un essni de galvanomètre à mercure. Note de M. J. Carpentier. « Dès janvier 1881, j'ai réalisé et expérimenté devant témoins un appareil semblable à celui que M. Lippmann a présenté à l'Académie dans la séance ( >377 ) du igmai i884 étatique! j'avais donné le nomde gnlvanomèlre hydrostatique. )) La construction des premiers gai vanouiètresDepiez et d'Arson val rendait frappante l'intensité des actions que subissent les conducteurs traversés par des courants, quand ils sont placés dans un champ magnétique condensé. Ayant eu l'idée d'employer un conducteur liquide, je pris un de ces lubes aplatis en verre dans lesquels on renferme d'ordinaire les poudres phos- phorescentes; et, aprèsenavoircoupé une longueur de quelques centimètres, je fis souder aux deux bords deux tubes capillaires dans le prolongement l'un de l'autre et recourbés parallèlement aux génératrices du tube aplati. J'introduisis et mastiquai, dans les deux extrémités de celui-ci, deux lames de platine, laissant entre elles un petit intervalle. A l'intérieur de ce tube manométrique, je versai du mercure. Je plaçai le tube aplati verticalement entre les pôles rapprochés d'un aimant, et je mis les deux lames de platine en rapport avec les pôles d'une pile. Sous l'influence du courant vertical qui prenait naissance, il se manifestait une ascension du mercure dans l'une des branches, une dépression dans l'autre. En raison de l'écart des pôles de l'aimant, le déplacement ne fut que de 5""" ou 6""™. » Le principe de l'appareil se trouvait établi, mais je ne cherchai point à répandre ce modèle, estimant que l'emploi du mercure devait être un obstacle à son adoption. » Pour augmenter la sensibilité, au lieu de rapprocher exagérément les pôles de l'aimant et de réduire ainsi la section d'un conducteur que je comptais faire traverser par d'assez forts couranis, je songeai à souffler une boule sur chacune des branches du manomètre (à la même hauteur), a ne mettre de mercure dans l'appareil que jusqu'au niveau des centres de ces boules, et à compléter les remplissages des tubes, ou de l'un d'eux seulement, avec un liquide de faible densité, tel que de l'alcool coloré; à de petites dénivellations du mercure devaient correspondre alors de grandes excursions de l'extrémité de la colonne d'alcool : on avait ainsi un moyen d'amplifier l'échelle des observations. D'autres moyens analogues permettraient d'atteindre le même but. » J'aurais pu communiquer à l'Académie des Sciences les résultats de mes expériences; quand je les fis, je me contentai de les montrer à mon entou- rage. Mon intention n'est pas toutefois de vouloir ici diminuer le mérite de M. Lippmann, dont j'apprécie hautement et l'intelligence et le caractère, j'ai voulu seulement faire connaître des expériences que j'avais faites et les idées qui m'avaient dirigé, » ( '378 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur le rochage de l'or et de l'argent dans ta vapeur de phosphore. Note de MM. P. Haptefecille et A. Perrey, présentée par M. Debray. « On sait que l'argent, fondu sous le charbon ou au contact de l'air, retient des gaz inflammables ou de l'oxygène : l'absorption de l'oxygène par l'argent fondu et le rochage du métal ont été étudiés en dernier lieu par Dumas. » En cherchant à reproduire les curieux phosphures d'argent décrits par Pelletier en 1792, nous avons été amenés à étudier l'action de la va- peur de phosphore sur l'argent, puis sur l'or. Nos expériences nous per- mettent de conclure qu'il se produit dans cette action des phénomènes du même ordre que les phénomènes décrits par Dumas, et en outre de montrer et de préciser l'influence qu'exerce le changement d'état physique des corps sur la slatique des combinaisons chimiques. » I. A la température de son ramollissement, l'argent absorbe rapide- ment l'oxygène; à une température un peu inférieure à celle de sa fusion, il absorbe rapidement aussi la vapeur de phosphore sous une tension infé- rieure à la pression atmosphérique. — Remarquons d'ailleurs que le phos- phore augmente la fusibilité du métal. » A une température au moins égale à celle de son ramollissement et dans un courant de gaz inerte, l'argent retient une forte proportion de l'oxygène absorbé; à une température au moins égale à celle où le métal phosphuré reste fondu , il retient une forte proportion du phosphore absorbé. » En se solidifiant dans l'air, l'argent abandonne une partie de l'oxy- gène combiné; en se solidifiant dans la vapeur de phosphore, il aban- donne la totalité du phosphore. » L'argent roche dans l'oxygène ne perd le gaz qu'il a retenu qu'à une température de 3oo° à 400"; l'argent phosphuré, obtenu par une trempe énergique du phosphuré fondu, et renfermant encore ^ pour 100 de phos- phore, perd celui-ci à une températuie voisine de celle de l'ébuUition du mercure. » Le rochage de l'argent dans l'oxygène fournit un bouton que Dumas a pu comparer à une île à relief volcanique; le rochage de l'argent dans la vapeur de phosphore, remarquable par sa netteté, par le foisonnement du métal, peut fournir une masse bourgeonnée, une grappe, une mousse ( '379 ) dont les bulles volumineuses, à parois minces comme l'argent battu, pré- sentent une surface chagrinée et mate du plus bel aspect. » Le rochage dans la vapeur de phosphore peut, si l'on fait varier les conditions de saturation préalable ou de refroidissement, fournir soit l'ar- e;enl en grappe dont nous venons de parler, soit de l'argent filiforme, soit enfin de l'iirgent cristallisé. Nous avons réalisé ces trois effets différents du rochrige sur une même lame d'argent chauffée, dans un tube de verre, à des températures graduellement décroissantes d'une de ses extrémités à l'autre. » II. Comme l'argent, l'or absorbe la vapeur de phosphore à une tem- pérature inférieure à celle de sa fusion, la retient à une température plus élevée, roche par le refroidissement. La rapidité du refroidissement peut soustraire une partie du phosphureà la décomposition : les échantillons de mousse d'or que nous avoiis obtenus étaient encore portés sur un pied de mêlai phosphuré, de couleur gris d'acier. » L'or phosphuré obtenu par la trempe perd son phosphore à une tem- pérature de 4oo° à Soo*^. » III. La plupart des métaux autres que l'or et l'argent contractent avec le phosphore des combinaisons stables. » Le plornb toutefois ne fixe qu'une très faible quantité de phosphore. Ce phosphore se dégage au moment de la solidification et provoque alors un rochage peu apparent, assez analogue au rochage de la fonte ou de l'acier dans l'hydrogène ou l'oxyde de carbone » IV. D'après nos expériences enfin, l'arséniure d'argent fondu, en se solidifiant, éprouve une décomposition partielle seulement, mais brusque et très nette; des solidifications répétées, alternant avec de nouvelles fusions, provoquent autant de brusques départs d'arsenic; à une tempéra- ture inférieure à celle de la fusion de l'alliage, l'arsenic, semblable eu cela au phosphore, abandonne lentement l'argent. Les composés formés par l'union directe de ces éléments : oxygène, va- peur de phosphore ou d'arsenic et métal fondu, se détruisent donc par abaissement de température; la décomposition est pour tous corrélative de la solidification : elle peut être incomplète, si elle est interrompue par la trempe. » ( i38o ) CHIMIE MINÉRALE. — Aclion du sulfure de mercure sur le sulfure de potassium. Note de M. A. Ditte, présentée par M. Debrav. « J'ai dit, dans une Note précédente, que lorsqu'on décompose sous l'ac- tion de la chaleur une solution de sulfure double de mercure et de po- tassium HgS,KS, ou obtient des aiguilles noires, brillantes, d'un autre composé 5HgS,RS; ce dernier n'affecte pas toujours celte forme : on peut l'obtenir en belles aiguilles d'un rouge plus ou moins foncé. » Considérons, par exemple, une liqueur limpide renfermant, pour looo^' d'eau, 428^' de sulfure de potassium et 647^' de sulfure de mercure; cette solution, chauffée dans un tube de verre sur une lampe à gaz, commence à se troubler vers 35° et à déposer des aiguilles noires, dont la quantité augmente beaucoup à mesure que la température s'élève. Si, au lieu de chauffer le tube à feu nu, on opère au bain-marie, on obtient des aiguilles rouge-feu clair, parfois mélangées d'aiguilles noires, qui, elles, prennent naissance à la surface libre de la liqueur; ces cristaux rouges se produisent très fréquemment quand on chauffe avec précaution, et sûrement quand on ajoute à la liqueur une trace de vermillon. Dans une solution faible- ment chauffée, à 35° ou [\o° par exemple, et qui n'a encore donné aucun dépôt, on peut à volonté obtenir des aiguilles noires ou des aiguilles rouges en introduisant dans la liqueur une aiguille noire ou une trace de ver- millon. La nuance des cristaux varie d'ailleurs de la teinte rouge-feu clair au rouge-cinabre foncé, suivant la concentration de la liqueur employée et la température à laquelle se fait rexpérience. )) Les aiguilles rouges se forment quelquefois spontanément ; quand, par exemple, on abandonne dans un ballon fermé une solution de sulfure de potassium remplie d'aiguilles noires, on voit parfois, au bout d'un temps très variable d'ailleurs, celles de ces aiguilles qui sont fixées contre les pa- rois, et non baignées parle liquide, perdre leur coideur noire et se chan- ger en groupes étoiles d'un beau rouge qui remplacent les cristaux noirs primitifs. » Les aiguilles rouges se conservent très bien à froid en présence de la liqueur alcaline, mais à chaud elles ne sont pas stables, et plus la solution que l'on chauffe est concentrée, plus il est difficile de lui faire déposer des cristaux rouges; il suffit de les faire bouillir quelque temps pour les changer en cristaux noirs. » Prenons, par exemple, une dissolution concentrée de inonosulfure de ( i38i ) potassium, et, après l'avoir saturée de vermillon à froid, ajontons-y un excès de ce dernier et chnutfons peu à peu : du vermillon se dissout de nouveau à mesure que la température s'élève, et bientôt on voit l'excès de ce sulfure resté non dissous commencer à se transformer; il se gonfle, devient quatre ou cinq fois plus volumineux, en même temps qu'il se change en aiguilles rouges toutes semblables, sauf pour la teinte, aux cristaux noirs du sulfure double 5HgS,RS. Si, quand la transformation est complète, on continue à faire bouillir la liqueur, la teinte des aiguilles se modiâe, devient graduellement de plus en plus sombre, et, au bout de quelques instants, on n'a plus que des cristaux noirs. » Quand la solution de sulfure alcalin est telle, qu'elle ne renferme à la température ordinaire qu'une très petite quantité de ce sel double HgS, KS, elle donne lieu, lorsqu'on la fait bouillir, à un |)hénomène plus complexe; non seulement il se produit le composé 5HgS,KS, mais celui-ci peut être partiellement décomposé dans la liqueur bouillante, avec formation de sulfure de mercure qui, dans ces circonstances, cristallise. » Prenons, par exemple, une solution renfermant pour loo^"^ d'eau 279^"^ de sulfure de potassium, et fillrons-la après l'avoir saturée de vermillon en présence d'un excès de ce corps: la liqueur limpide chauffée à feu nu dépose des aiguilles noires, mais avec elles une certaine quantité de cristaux noirs tout différents; ce sont de petites lames hexagonales, ou des prismes courts groupés en amas hérissés de poutres, constitués par du sulfure de mercure; en faisant bouillir la solution quelques instants, de manière à la concentrer, ces derniers cristaux disparaissent, et il ne reste que les aiguilles noires du sulfure double 5HgS,RS. » Cette même liqueur chauffée au bain-marie donne tantôt un dépôt noir, tantôt un dépôt rouge-cinabre, et ce dernier se produit toujours en présence d'une trace de vermillon; ce dépôt est, sauf la couleur, constitué comme le précédent. On y trouve des aiguilles rouges longues et minces de sulfure double et des lamelles rbomboïJales transparentes et rouges de sulfure de mercure; ces dernières se forment presque exclusivement dans une liqueur de concentration convenablement choisie. » On peut donc obtenir simultanément des cristaux de sulfure double 5HgS, RSet de sulfure de mercure, et chacun de ces corps sous deux formes différentes; mais tous deux se déposent avec la même teinte; quand l'un est rouge, l'autre est rouge, ou bien ils sont simultanément noirs. » La connaissance de l'ensemble de ces faits permet tle se rendre assez aisément compte de ce qui se passe dans la fabrication industrielle du C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIII, M" 22.) 1 8o ( i382 ) vermillon : l'un des procédés employés consiste à faire digérer du sulfure noir de mercure précipité, ou préparé à chaud (éthiops minéral), avec une solution alcaline renfermant du sulfure ou un polysulfure de potassium. On agite de temps en temps et l'on empêche la température de dépasser /\5°; au bout d'un certain temps, le dépôt commence à rougir, et, quand il a la nuance voulue, on le décante et on le lave. Il se produit une certaine quantité de sulfure double 5HgS, RS, et, comme la température de la masse n'est pas invariable, dès qu'elle s'élève un peu, une faible partie de ce sulfure double est décomposée en donnant du sulfure de mercure cristallisé et rouge, cette teinte se produisant aisément, comme nous l'avons dit, à basse température. Si la liqueur se refroidit un peu, il se forme du sulfure double aux dépens du sulfure amorphe, plus facilement attaquable, et un nouvel échauffesuent détermine une décomposition par- tielle de ce composé avec formation de nouveaux cristaux rouges; finale- ment, peu à peu et par suite de réactions successives, on comprend que, si petite que soit la quantité de sulfure double qui a pu prendre naissance, la transformation du sulfure amorphe en cristaux microscopiques de ver- millon puisse avoir lieu complètement. » On peut, à l'aide du sulfure de potassium, obtenir par voie humide des cristaux de cinabre plus purs que le produit préparé par voie sèche, et qui renferme toujours du mercure. Il suffit pour cela de mélanger un excès de vermillon à une solution de sulfure de potassium trop peu con- centrée pour le transformer en aiguilles de sulfure double, et d'abandonner le mélange dans un vase fermé à la température de l'atmosphère; les variations de température du jour et de la nuit sont suffisantes pour donner lieu à des dissolutions et à des dépôts successifs d'une petite quantité de sulfure métallique; les cristaux, d'abord microscopiques, gros- sissent peu à peu et, au bout d'un temps variable avec les circonstances, le dépôt de vermillon est changé entièrement en beaux cristaux rouge cinabre très brillants, qu'on peut facilement séparer de la solution alcaline au milieu de laquelle ils se sont formés. » CHIMIE MINÉRALE — Sur In combinaison des chlorures d'or rtvec les chlorures de phosphore. Note de M. L. Lindet, présentée par M. Debray. « La capacité de combinaison de l'or, exactement fixée pour les sels au maximum, est moins bien connue pour les sels au minimum, par suite de la difficulté que présente la préparation de ces sels à l'état de pureté. Le ( i383 ) protochloriire, par exemple, auquel il semblerait natnrel de recourir pour fixer cette capacité, n'est ni cristallisé, ni volatil, et ne peut être obtenu que comme produit de passage, lors de la dissociation du trichlorure d'or. » J'ai pensé que l'on réussirait à mieux établir la composition de ce pro- tochloruie, en l'engageant dans une combinaison double, susceptible de prendre la forme cristalline. » Le protochlorure de phosphore, qui avait fourni k MM. Schûtzen-' berger et Fontaine de remarquables combinaisons avec le protochlorure de platine, m'a paru de nature à donner naissance à un composé du genre de celui que je cherchais à obtenir. « Il était même à prévoir que je pourrais préparer avec le perchlorure d'or un composé analogue. » L'expérience a confirmé cette manière de voir et j'ai pu obtenir : i^un protochlorure d'oret de phosphore (Au^Cl, PhCl*), 2° un perchlorure d'or et de phosphore ( Au^CI%rhCP). » L Prolochtorured'or el de /j/iosphore [An^C\,'PhC\^). — Pour préparer ce composé, je prends du protochlorure d'or, Au^Cl, obtenu parla réduc- tion du trichlorure à 1 85"- 190", et mélangé de protochlorure de phosphore en excès; je le chauffe à i io"-i20° en tubes scellés, pendant une heure. Dans ces conditions, le protochlorure d'or se dissout dans le protochlorure de phosphore, et l'on voit se déposer, i)ar refroidissement, un composé cristallisé en beaux prismes obliques, absoluuient incolores, mesurant quel- quefois plusieurs centimètres de longueur, et nettement isolés les uns des autres. Recueillis rapidement, en évitant l'action de l'humidité, ces cristaux, débarrassés du protochlorure de phosphore, m'ont donné à l'analyse les nombres suivants, qui leur assignent la composition Au- Cl, PhCP. Or Chlore.... ^.H.'^i. 38,5 Phosphore » Le protochlorure double, dont je viens d'indiquer la composition, est soluble dans le protochlorure de phosphore, à la proportion de 12 pour 100 environ vers 120°, de i pour 100 vers i5°. Il n'est ni fusible, ni volatil. Au-dessus de 100°, il se décompose en dégageant du protochlo- rure de phosphore, et en laissant un résidu complexe que je n'ai pas en- core analysé. Il est stable dans l'air sec. Traité par l'eau ou simplement exposé à l'humidité, il se décompose rapidement, en fournissant de l'acide 1. II. m. Théorie, 53,8 53,6 53,7 53,2 38,5 » 38,8 •38,4 7»7 7,8 7,8 8,4 ( i384 ) phosphoreux, et par suite de l'or métallique. Le chlore et le perchlorure de phosphore le transforment en perchlorure d'or et de phosphore. » II. Perchlorure (Cor et de phosphore [ku^d'^^VhCA^). — Ce composé peut être obtenu en soumettant le trichlorure d'or à l'action du perchlo- rure de phosphore, soit seul, soit en présence du protochlorure de phos- phore; mais il est plus facile d'attaquer vers i2o°-i3o°, en tubes scellés, le protochlorure d'or par une solution de perchlorure de phosphore dans le protochlorure, en ayant soin d'employer i'^'' de protochlorure d'or pour 2"^^ de perchlorure de phosphore. Au bout de quelques heures, la réaction est terminée, et le protochlorure de phosphore se montre rempli d'un produit nouveau, de couleur jaune-citron, cristallisé en aiguilles micro- scopiques. Séparé du liquide qui le tient en suspension, lavé avec du pro- toclilorure de phosphore, séché à froid et enfin analysé, ce produit m'a fourni des nombres qui correspondent à la formule Au-Ci%PhCP. I. II. III. IV. Théoiie. Of 39,0 39,2 38,9 38,4 38,5 Chlore.... 55,5 56, o » » 55,5 Phosphore. 5,8 5,2 5,6 5,8 6,0 » Le composé Au^CI',PhCP est insoluble dans le protochlorure de phosphore, qui n'exerce d'ailleurs sur lui aucune action réductrice mar- quée ; l'or au contraire, en présence du protochlorure de phosphore, le ra- mène à l'état de protochlorure d'or et de phosphore. Vers 120°, il se dis- socie en perchlorure de phosphore et en trichlorure d'or. Traité par l'eau, il donne naissance à divers produits dont je poursuis en ce moment l'étude. » in. Diverses réactions peuvent encore donner naissance aux deux composés que je viens de décrire. C'est ainsi qu'on peut les produire simul- tanément quand on traite vers 120° le trichlorure d'or par le protochlorure de phosphore. C'est ainsi enfin qu'on les obtient en traitant l'or par le perchlorure de phosphore, dissous dans le protochlorure, et dans ce der- nier cas on peut, en variant les quantités relatives d'or et de perchlorure de phosphore, obtenir soit le protochlorure double seul, Au*Cl,PhCl', soit, seul aussi, le perchlorure double Au- Cl', PhCl^. » Je poursuis l'étude des composés analogues qui se forment avec les bromures et iodures, ainsi que celle de l'action des autres chlorures acides sur les chlorures d'or ('). » ' ■■ . .: il lue / UL'i . ( ' ) Ce travail a été fait au laboratoire de M. Aimé Girard, au Conservatoire des Arts et Métiers. ( i385 ) ZOOLOGIE. — Sur le système nerveux (/u Parmophonis aiistralis (Scutm). Note (le M. Boutan, présentée par M. de Lacaze-Dulhiers. )9i-j Ji.og 3Toriq, « Les quelques échantillons de Parmophores qui ont servi à ces re- cherches ont été recueillis dans la baie de Port-Juckson, près de Sydney, pendant un voyage que j'ai fait en Australie. On trouve ce Gastéropode à une faible profondeur, variant de o", 5o à i'", sous les pierres, où il semble chercher un abri contre la lumière. .anal i?3 » Système nerveux. — A. Centre céplialique. — En ouvrant l'animal par la face dorsale, on trouve sur la masse linguale, au-dessus du tube digestif, un cordon nerveux qui s'élargit considérablement vers ses deux extrémités pour former les deux ganglions sus-œsophagiens. » A partir du milieu de ce large cordon, nous trouvons successive- ment : )) 1° Trois nerfs qui se dirigent vers la partie antérieure du corps ; i° le nerf tentaculaire; 3° le nerf oculaire; 4° le connectit, qui unit les gan- glions sus-œsophagiens aux ganglions stomato-gastriques; 5" les deux con- nectifs qui unissent les centres pédienx et viscéraux aux ganglions sus- œsophagiens. » B. Slomatogastrnjue — Il est constitué par deux ganglions aplatis, réunis par une courte commissure, situés au-dessous du tube digestif, au niveau du bulbe radulaire, vers sa partie moyenne. )) De chacun des ganglions se détachent : ^ » 1° Une paire de nerfs qui innervent la gainé de la radula; 2° le connectif d'où partent trois nerfs qui se répandent sur le tube digestif et plusieurs filets plus grêles qiù innervent le bulbe radulaire. » C. Centres pédieux et viscéraux. — Les deux connectifs que nous avons signalés comme se détachant des ganglions sus-œsophagiens dimi- nuent parallèlement et viennent aboutir à une masse nerveuse, volumineuse, située au-dessous du tube digestif. » Elle est formée pnr la réunion des ganglions pédienx et d'une partie des ganglions viscéraux. » La distinction des deux autres est facile à faire en étudiant la masse ganglionnaire de profil ou par sa face inférieure : on voit alors que les centres viscéraux sont situés dans un plan supérieur à celui des ganglions pédieux. ( i386 ) » a. Centre pédieux. — Les nerfs suivants se détachent des centres pé- dieux. » 1° A la face antérieure, deux nerfs qui se répandent dans la portion correspondante du pied et qui portent à leur partie supérieure les deux vésicules auditives; » 2" Latéralement, les deux connectifs qui unissent les ganglions pé- dieux aux ganglions sus-œsophagiens; » 3" Inférieurement, deux nerfs très volumineux qui cheminent paral- lèlement, contractent de nombreuses anastomoses en forme d'échelle (com- missures) et émettent de chaque côté un grand nombre de filets qui se ré- pandent au milieu des tissus propres du pied. » b. Centre viscéral. — Les nerfs qui se détachent des ganglions viscéraux accolés aux ganglions pédieux sont les suivants : » 1° Les deux connectifs qui unissent les ganglions viscéraux aux gan- glions sus-œsophagiens; » 2° Au-dessous des connectifs, deux nerfs qui vont se distribuer dais la partie antérieure du manteau et de la collerette. 3° Deux gros nerfs, qui se détachent chacun d'un renflement pyriforme, remontent obliquement vers la partie supérieure du corps : celui de droite cheminant vers la gauche, celui de gauche vers la droite. Us se croisent bientôt et vont aboutir : celui de droite, à un ganglion situé au tiers supérieur de la branchie de gauche; celui de gauche, à un ganglion situé au tiers supérieur de la branchie de droite. » Avant de former ces deux ganglions branchiaux, chacun d'eux émet deux nerfs. Le premier descend vers la collerette, s'incurve et longe le bord inférieur et intérieur du manteau, le second se réunit à son symé- trique au-dessus du cœur et forme un ganglion allongé d'où partent plu- sieurs filets grêles qui innervent le ventricule, les oreillettes et la base de la branchie. » 4° Au-dessous des deux gros nerfs, que nous venons de décrire, se dé- tachent de la masse nerveuse déjà signalée, au-dessous du tube digestif, deux nerfs très volumineux qui cheminent parallèlement aux deux grands nerfs pédieux inférieurs, s'accolent à ceux-ci, dans une partie de leur par- cours, par leur face inférieure. » De ces deux grands nerfs, parlent de longs filets qui, sans se ramifier, remontent de chaque côté du pied et vont innerver le manteau de la colle- rette. » Conclusion. — i°En se reportant au Mémoire publié, dans les Annales ( i387 ) des Sciences naturelles, par M. de Lacaze-Duthiers, sur le système nerveux de l'Haliotis, il est facile de constater que le système nerveux que je viens de décrire rapidement est semblable, dans tous ses grands traits, au système nerveux de l'Haliotis. » 2° La rangée des papilles située entre le pied et le premier repli du manteau est l'homologue du bord festonné de la collerette de l'Haliotis. » Cette rangée de papilles fait partie du manteau et ne peut être rap- portée au pied, comme l'a démontré dans son Mémoire M. de Lacaze- Dnlhiers. » L'étude du système nerveux du Parmophore, chez lequel les centres nerveux sont mieux dissociés que ceux de l'Haliotis, ne peut laisser aucun doute à cet égard. » ZOOLOGIE. — Contributions à l'histoire naturelle des 'Hnliotides. Note de M. H. Wegmaniv, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « L'année dernière, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie une Note Sur les cordons nerveux du pied dans les Haliotides. Aujourd'hui je suis à même de donner un abrégé d'un travail plus complet sur toute l'orga- nisation de cet animal. » Son tube digestif commence par une courte trompe, toujours exserte, conduisant dans une cavité buccale qui loge un appareil masticateur très compliqué. Deux paires de cartilages, une grande supérieure et une petite inférieure, servent de supports aux nombreux muscles du bulbe et à la radula. Les parois de la cavité buccale présentent une première paire de jabots latéraux. La partie supérieure de l'oesophage en a luie seconde, bien plus grande que la première et hérissée à l'intérieur de petites pa- pilles fort curieuses. A l'entrée de l'œsophage, en haut, sont placées deux valvules, une dorsale et une ventrale, qui empêchent tout retour des ali- ments dans la bouche. L'estomac est un. grand sac allongé; son épithé- lium à l'intérieur forme de nombreux bourrelets qui courent d'une extré- mité à l'autre et lui donnent un aspect frisé. Des valvules pyloriques le séparent de l'intestin. Entre ce dernier et l'estomac, on voit, à droite, un cœciim spirale qui forme le petit tortillon de l'abdomen. L'intestin est très long et présente plusieurs circonvolutions. Le rectum traverse le cœur et s'ouvre au fond de la chambre respiratoire. Une paire de glandes salivaires et un foie énorme sont les annexes du tube digestif; la bile s'écoule à droite dans l'estomac, à gauche dans l'intestin. ( i388 ) » La respiration est effectuée par une paire de branchies pectinées, logées dans une chauibie que forme le manteau. Une braiichie se com- pose d'un support branchial dans lequel sont creusés les vaisseaux affé- rent et efférent et qui porte par paires les feuilles branchiales. Au fond de la chambre respiratoire les deux artères branchiales communiquent par un large sinus. Les lamelles sont fortifiées par un stylet cartilagineux qui loge en même temps la veine du feuillet. Les deux branchies développées sont accompagnées par deux rudiments branchiaux. » Le cœur a deux oreillettes et le ventricule chasse le sang par ses deux extrémités : en haut, clans l'artère palléale, en bas dans un court tronc aortique commun qui se divise en aorte viscérale et en aorte céphalique. Celle-ci forme un grand sinus autour du bulbe buccal et loge la radula dans son intérieur. De ce sinus naissent les vaisseaux du pied. Pour re- tourner au cœur le sang doit passer en majeure partie par le rein droit. Il y arrive par des sinus veineux de la cavité abdominale, et par une veine- porte de la glande génitale et du foie. Les veines afférentes forment un sinus, d'où naissent les artères des branchies. Le sang qui vient des lobes du manteau ne respire pas, mais tombe directement dans les veines bran- chiales et est ramené au cœur avec le sang hématose. De la face inférieure du sinus branchial naît une petite veine-porte pour l'organe de Bojanus gauche. Deux vaisseaux efférents ramassent le sang et le portent directe- ment dans les oreillettes. » L'Haliotide a deux organes de Eojanus situés à droite et à gauche symé- triquement par rapport au j)éricarde. Le premier, très grand, allongé, est une glande spongieuse d'une extrême richesse de vaisseaux et qui s'ouvre dans le fond de la chambre branchiale à droite du rectum. Elle ne communique nullement avec la cavité du péricarde. Le rein gauche a la forme d'un petit sac ovale avec deux orifices : l'un est le pore excréteur et donne également dans la cavité respiratoire à gauche de l'anus; par l'autre, il communique avec la cavité péricardique. Les deux reins de l'Ha- liotide présentent des analogies très grandes avec le s.ic bojanien double des Acéphales. » Dans la chambre respiratoire on trouve, à gauche, une glande mu- queuse fort volumineuse. Sa situation, sa structure et sa texture, le mode de sécrétion prouvent que c'est le même organe que la glande à pourpre de certains Gastéropodes. » Les sexes sont séparés; l'appareil génital consiste dans la seule glande mâle ou femelle qui verse ses produits dans la cavité de l'organe de Boja- f i389 ) nus droit, d'où ils sont expulsés par son pore excréteur. Absence complète d'organes copulaleurs; la fécondation est vague, les œufs se dispersent et ne sont pas réunis en ponte. » Dans celte organisation, il y a beaucoup de rapports avec les Acé- phales; en voici les principaux : » i" Il existe un cœcuni entre l'estomac et l'intestin. » 2° Le tube digestif est cilié dans sa plus grande partie. » ?>" Les rapports du foie avec les tubes digestifs sont les mêmes quf. chez les Lamellibranches. > 4° Une série d'organes sont pairs, au lieu d'être impairs; tels sont le rein, l'oreillette, la branchie. » 5" Les deux branchies rudimentaires complètent avec les deux déve- loppées les quatre des Acé|)hales. » 6° Le ventricule cardiaque est traversé par le rectum. » 7° Deux voies artérielles naissent du cœur par ses deux extrémités. » 8" La circulation veineuse est, dans les traits fondamentaux, celle des Acéphales. Dune très grande valeur surtout est la position du rein droit entre les branchies et l'économie. » 9** La structure et les rapports des reins sont essentiellement les mêmes dans les deux cas. » lo" Simplicité très remarquable de l'appareil génital; absence com- plète de glandes accessoires et d'organes copulateurs; rapport singulier avec le rein droit, comme dans beaucoup d'Acéphales. » BOTANIQUE. — Sur une AUjue Pliéosporée d'eau douce. Note de M. Ch. Flahault, présentée p.lr M. Duchartre. « Considérées au point de vue de leur répartition dans les eaux douces et dans les eaux salées, les quatre grandes divisions entre lesquelles on distribue généralement les Algues se comportent assez diversement. Les Algues bleues (Cyanophycées) et les Algues vertes (Chlorophycées) sont également communes dans la mer et dans l'eau douce; les Algues rouges (Rhodophycées) sont surtout. marines et n'ont qu'un nombre restreint de représentants dans nos ruisseaux et nos rivières. Quant aux Algues brunes (Mélanophycées), elles sont si rares hors de la mer qu'on en citerait à peine trois ou quatre qui aient été trouvées dans des eaux franchement douces. En outre, ces espèces sont si imparfaitement connues qu'on a pu mettre en doute l'exactitude de leur attribution au groupe des Mélanophycées. C. R., i8S4, I" Semestre. (T. KCVUl, N» 22.) '8l { '^9« ) » Il était donc intéressant de suivre une de ces [)laiites de manière à en observer les particularités caractéristiques et de décider, nue fois au moins, ce point controversé de la distribution des Algues brunes. Il fallait princi- palement déterminer la structure des zoospores, reconnaître la position et la direclion des cils locomoteurs, qui, on le sait, ne sont |)as les mêmes dans les Zoosporées vertes et dans les Zoosporées brunes. M Une nouvelle espèce de Lilhodennn [L. fonlanuin, Nob.) que j'ai dé- couverte dans les sources du Lez, près de Montpellier, m'a fourni les matériaux d'étude. Le genre Lillio lerma^ établi en 187^ par M. Areschoug, est extrèuiement voisin du genre Baljsia, qui est purement marin. r>a struc- ture du thalle est semblable dans les deux genres; la fructification seule diffère. Dans le Ralfsia, les zoosporanges sont plongés dans un tissu parti- culier; ils sont nus et superficiels dans \e Lilhoderma . Tous les autres carac- tères sont communs. » Le thalle du Litlioderma fontanum est étroitement adhérent au sidistra- tnm sur lequel U s'étale eu plaques minces dun brun noir, orbiculaires, à contours lobés. Il est plus épais au centre qu'à la circonférence où la dis- position des celUdes en séries rayonnantes rappelle les Melobesia et les Coleocliœte. A quelque distance de la marge, les cellules primaires se di- visent horizontalement et produisent des files régulièrement superposées de cinq à vmgt cellules filles. Ce sont les cellules terminales (superficielles) de ces files qui se changent en sporanges. Ceux-ci sont surtout abondants pendant les premiers mois de l'année. Ils ne forment pas une couche uni- forme, mais des groupes irréguliers. Ils sont obovales et contiennent de douze à seize zoospores. Comme celles des Zoosporées brunes(Fhéosporées), si bien connues par les figures qu'en a données Thuret, ces zoospores sont ovoïdes inéquilalères, munies d'un point rouge et portent deux cils inégaux, insérés sur le côté concave de la zoospore, et dirigés, l'un en avant (le plus long), l'autre en arriére. Les zoospor.es se meuvent pendant trois heures environ, puis germent immédiatement après s'être arrêtées, sans que j'aie pu constater aucune trace d'union préalable. Un prolongement cylindrique cloisonné se forme, dont la longueur égale, en cinq à six jours, trois ou quatre fois le diamètre delà spore. Alors l'allongement s'arrête: les cellules terminales s'éldrgi.ssent et se divisent par des cloisons verticales obliques, divergentes en avant. Il se produit ainsi une sorte d'épatement dans iecpiel on recon-. naît les débuts de la formation du thalle. » J'ajoulerai, en terminant, que le pigment du Lilhoderma fontanum pré- ( '^9' ) sente tous les caractères de celui des Phéosporées, qu'il est disposé de même et que les cellules ne contiennent pas d'amidon, ce qui est encore une particularité des Phéosporées. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur un nouveau genre de Jossiles végétaux. Note de MM. lî. Renault et U. Zeiller, présentée par M. Daubrée. « Nous devons à l'obligeance de M. Fayol, directeur des houillères de Commentry, une importante série d'empreintes végétales recueillies dans ces houillères, qui constituent un type nouveau et qu'il nous a paru inté- ressant de faire connaître, bien que nous ne puissions jtisqu'à présent faire que des hypothèses sur leur interprétation. » Elles présentent des corps de forme générale ovoïde lancéolée, longs de o^jOS à o"", ra en moyenne, larges de o™,oi5 à o'",020 vers leur mi- lien, effilés en pointe à une extrémité et offrant à l'autre un fragment plus ou moins complet d'un pédoncule sur lequel ils étaient portés. Ils ressem- blent à première vue à des strobiles de pin et paraissent composés d'écaillés rhomboïdales décussées; mais un examen plus attentif montre qu'ils sont en réalité constitues par deux valves opposées, soudées l'une à l'autre par leurs bords et tournant en hélice autour d'un axe idéal : les sutiues de ces valves forment deux carènes hélicoïdales légèrement saillantes, dont cha- cune fait, depuis la base jusqu'au sommet, 6 à 7 tours de spire. Par suite de l'aplatissement, et les valves ayant été, à ce qu'il semble, d'une minceur extrême, le relief de la face postérieure de l'organe s'est superposé en quelque sorte au relief de la face antérieure, de manière que, sur beaucoup d'échantillons, on voit presque aussi nettement les demi-tours de spire postérieurs, en creux, que les demi-tours antérieurs, en saillie. Il en ré- sulte, entre les empreintes des deux carènes hélicoïdales, un entrecroise- ment qui dessine à la surface de ces cor|)5 une série de compartiments rhomboïdaux simulant des écailles, comme l'indique le croquis ci-après [fuj. 1), sur lequel nous avons réuni tout ce que nous avons pu observer de plus net sur les divers échantillons. » On voit, un peu au-dessus de chacune des carènes et parallèlement à elle, une file de petites cicatrices rondes, de o'",ooi environ de diamètre, espacées de o"", 002 de centre en centre; ces cicatrices ne se montrent ni jusqu'au sommet, ni tout à fait à la base : elles n'occupent, en général} que cinq des tours de la spire. Sur quelques empreintes ou aperçoit des ( .3C)2 ) traces d'épines, longues à peu prés de o'",oi, qui paraissent s'attacher à ces cicatrices et sont très finement striées suivant leur longueur. Grandeur naliiro » Enfin sur presque tous les échantillons on distingue des fragments, souvent considérables, d'iaie collerette hélicoïdale, large deo",oo5, abord finement frangé et comme gaufré, qui était attachée sur chacune des ca- rènes, mais devenait libre au voisinage du sommet et se terminait en inie pointe rétrécie, dressée parallèlement à l'axe. Cette collerette est marquée de stries très fines, parallèles à ses bords, qui semblent produites par la disposition des cellules épidermiques en files parallèles régulières. Les valves elles-mêmes présentent, du reste, des stries semblables, et, en trai- tant par les réactifs oxydants des fragments de la lame charbonneuse ex- cessivement mince qui y est encore adhérente, on y dislingue des cellides ( i393 ) épidermiqiies allongées, Odtre ces stries, les valves présentent, sur certains échantillons, des lignes pins accentuées, courant parallèlement aux ca- rènes. » Ces sortes de nervures parallèles sont plus visibles encore sur d'autres échantillons, moins nombreux, qui doivent représenter une autre forme spécifique du même type, différant de la précédente par ses dimensions beaucoup plus grandes, par ses cicatrices elliptiques plutôt que rondes et par sa collerette à bord entier [fig. 2). Fig. 2. if Grandeur naturelle. » Nous proposons de désigner ces corps par le nom générique de Fayo- /la; nous appellerons la première des deux espèces Fayolia denlnln {fig. i), et la seconde Fajolia grandis [fig. 2). 1) Maintenant à quoi peut-on attribuer ce nouveau genre? Il offre, au point de vue de la constitution, une affinité marquée avec le ^î^ire encore problématique Palœo.ryris, Brongt. [Si)irangitinij Schimper), quf,-, yésentesix valves hélicoïdales soudées entre elles par leurs bords, dont l'ayfalissement donne naissance aux mêmes apparences, simulant des écailles rhomboï- dales. De plus, les carènes hélicoïdales correspondant aux sutures de ces valves sont, dans les Palœoxyris comme clans les Fayolia, ornées sur tout leur pourtour d'une collerette, mais à bord entier, que M. Nathorst a signalée le premier ('), mais en l'interprétant, croyons-nous, inexactement, et dont nous avons constaté nettement l'existence sur des échanlillons de (') A. -G. Nathorst, Om Spirangiiiiii, etc. (ofversigt nf I\o//gl. Tctensk. Akad. Forliand- lmgar,t. XXXVI, 1879;' p. 81 à 93, PI. VI, fig. i«, i h ; PI. VII, Z^'. 5, 7). M ( -'^91 ) Pat. Jugleri et de Pal. appencliculata, qui se trouvent à l'École des Mines. Dans cette dernière espèce, le nombre des tours de spire est de 5 i ou de 6, c'est-à-dire presque aussi grand que dans les Fayolia. Mais aucun Palœoxyris n'a jusqu'à présent offert les cicatrices et les épines de ce dernier genre, que distingue d'ailleurs nettement le nombre moindre des valves. » La première idée qui vient à l'esprit, en voyant les deux valves des Fayolia former par leur soudure un organe creux à l'intérieur, ainsi qu'en témoignent l'apiatisseinent complet de cet organe et l'application exacte de sa moitié postérieure sur sa moitié antérieure, serait de les considérer comme des feuilles involucrales, sinon carpellaires, abritant une ou plu- sieurs graines, ainsi que Schimper l'a fait pour les Palceoxyris. Leur mode d'ornemenlalion ne serait pas un obstacle à celle manière de voir, car on peut remarquer que, sous ce rapport, les Fayolia ne sont pas sans quelque ressemblance avec les fruits des Medicacjo ou des Hymenocarpus, dont les uns présentent des épines el les autres une collerette membra- neuse plus ou moins denticulée le long de la ligne de suture de leurs valves; seulement, dans ces deux genres, l'axe même de la gousse est tordu eu hélice, et non droit comme les Fayolia^ el, en les citant ici au point de vue de l'analogie extérieure, nous ne prétentions, bien entendu, faire aucun rapprocliement. Nous devons ajouter que nous n'avons pu trouver aucune trace de graines ni à l'intérieur de ces corps, ni dans leur voisi- nage^ et l'on peut se demander si ce résultat négatif s'expliquerait suffisam- ment par l'hypothèse que les graines aient été excessiveuient ténues, comme lèsent aujourd'luii celles des Orchidées, et s'il ne doit pas faire écarter l'hypothèse que nous venons d'indiquer. » En résumé, nous croyons devoir nous abstenir de formuler aucune conclusion précise au sujet de ces corps, ne connaissant rien dans la nature actuelle qui puisse leur étie comparé, et le seid genre avec lequel ils aient quelque analogie sérieuse, le genre Palœoxyris, n'ayant pu encore être interprété et classé avec certitude. » LITHOLOGIE. — Sur queUpies nouveaux types de roches provenant du mont Dore. Noie de M. A. Michel Lévy, présentée par M. Fouqué. « Les travaux de Poulett Scro|)e, de Lecoq, de M. Von Lasaulx et de M. Fouqué ont établi la succession des roches dont l'accumulation consti- tue le mont Dore. La comparaison de ce grand massif volcanique avec celui du Cantal a |)ennis a M. Fouqué de paralléllser les deux séries voi- f .395 ) sineset de reconnaître au mont Dore les formations suivantes, que nous énumérons de liant en bas : 7. Basalte des plateaux (partie supérieure du pliocène). 6. Phonolithff. 5. Andésite à liprnblende. k. Tiachyte et andésite à sanidine. 3. Cinérite (pliocène inférieur ou miocène supérieur ). 2. Basalte porphyroïde. 1. Domite inférieure. » Chargé par le service de la Carte géologique de France de la feuille de Clertnont, je peux compléter, après deux ans d'explorations, la liste précédente et spécifier la physionomie des formations du mont Dore, s heureusement rattachées à celles du Cantal. » 1° Domite iii/erieuie. — Elle n'est dévelop()ée qu'aux environs de Lusclade (Bourbonle). Indépendamment des traînées interroitipues de perlite et de rhyolithe étudiées par M. Von Lasanlx, elle contient des dykes et des coulées de trachyte et de |)honolithe (chemin des^cendant au sud-est de Pessy; chemin (les Courts à la fontaine pétrifiante; affleurement rive gauche de la Dordogne, à l'ouest de la Verniére). Le trachyte esta sphène, hornblende et angile. Le phonolithe contient en outre de la noséane; on en trouve des fragments dans la cinérite sur la route de Guéry, au nord de la petite cascade du Ser[)ent. » 2° Niveau du basalte porphjroïde du Cantal. — Il est représenté au mont Dore par des coulées peu continues qui apparaissent à la base et au milieu même de la cinérite; mais ces coulées basiques n'ont |)as l'appa- rence porphyroïde : ce sont des andésites augitiques à labrador, pyroxène et amphibole (partie supérieure de la cinérite de la grande cascade), des labradoriles augitiques à pyroxène et amphibole ou seulement à pyroxène (partie inférieure de la cinérite de la grande cascade, source César, route de La Tour sous RigoUet haut), des basaltes riches en hornblende (des- cente de Lusclade à Genesdoux), des basaltes ordinaires très vitreux (les Fougères). » 3'^ Cinérite. — Elle se distingue de la domite inférieure p u" la grande abondance de fragments basiques (labradorite, basalte) qu'elle contient par place. Très ponceuse à l'est, aux environs de Saint-Nectaire, elle présente au-dessus de Pessy de petites perles isolées d'obsidienne. » 4" Trachyte cl andésite à sanidine. — Ces roches à grands cristaux de feldspath constituent un horizon bien trancl^é; les types à mica noir. ( '39(3 ) sphèiie et amphibole, sont parfois fraticliement acides; mais le plus souvent ou a affaire à des trachytes et andésites augitiques à sanidine, labrador, hornblende etaugite; souvent même le péridot y apparaît et présente cette anomalie d'être associé à la sanidme (grande cascade, salon de Mirabeau, entre la Cuve de Rigollet et le Plat à Barbe, etc.). On sait que M. Des Cloi- zeaux a découvert l'hypersthène dans les druses de ces roches au Capucin, et que M. Goniiard a signalé depuis, dans le même gisement, un grand nombre de minéraux. Un type remarquable de trachyte acide affleure au sommet i382", près du Puy-Gros; il contient : première consolidation, fer oxydulé, spliène, aiigite vert, orthose, oligoclase; seconde consolida- tion, microlithes raccourcis d'orthose, quartz granulitique. 1) 5° Andésites à liornblende. — Le type de ces roches est beaucoup plus basique au mont Dore que dans le Cantal ; ce sont des andésites augitiques, à labrador, hornblende, pyroxène et parfois péridot. Dans les coulées su- périeures de cette formation, aux minéraux précédents s'associe l'haûyneen grande abondance. Ce minéral est même beaucoup plus fréquent dans ces coulées basiques que dans les phonolithes acides qui leur ont succédé. L'horizon d'andésite augitiqiie à haiiyne est très étendu; nous les citerons sous les basaltes delà Banne d'Ordenche, entre les sommets iSiS^et iSg'i""^ autour du roc Blanc (i388™), où elles sont percées par un dyke de pho- nolithe; entre les pays de l'Ouire et de l'Aiguiller de Guéry, d'où part une coulée de ces roches qui traverse la route de Clermont; autour du Puy d'Agoust au nord de Murols, au village de Mareuge et dans la partie su- périeure des coulées de Font-Marcel (Le Vernet). » 6° PhonolUlies. — Ces roches, au mont Dore, sont pauvres en néphé- line; elles constituent des dykes nord-nord-ouest et quelques coulées. » 'j° Basaltes des plateaux. — A la partie inférieure de leur vaste forma- tion, on trouve une variété à grands cristaux qui constitue pour partie le trachyte pyroxénique de Lecoq. Ce sont des basaltes riches en péridot, présentant la composition normale des basaltes feldspathiques : première consolidation, fer oxydulé, péridot, augite, anorthite, labrador; seconde consolidation, fer oxydulé, microlithes de labrador et d'augite. Mais leur structure est spéciale : à la fin de la première consolidation, les feldspaths et l'augite s'y sont associés comme dans les diabases ophitiques, et ce sont les débris de cette première association qui se trouvent englobés dans le magma microlithique. D'après nos expériences de synthèse, nous pensons, M. Fouqué et moi, que cette roche a dû se refroidir plus lentement que les basaltes prdiuaires. J'ai trouvé cette roche mi-partie ophitique, mi-partie ( '31)7 ) microlithique, en |)lace sur les andésites à noséatiede la Banne d'OrJeiiche, au Puy-T.onp, à l'ouest du Vernet, à la partie inférieure des coulées basal- tiques du plateau de la Serre vers le tunnel de la Cassière. » HYDROLOGIE. — Sur l'annonce des crues de l'Oliio. Note de MM. Fr, Mahan et G. Lemoine. « Inondations de l'Ohio. — Les crues de l'Ohio produisent de véritables désastres, qui jîeuvent laisser plus de trente mille personnes sans abri. » Jusqu'ici, la plus grande crue connue était celle de lévrier i832 : elle avait atteint à Pittsburgh ii"" au-dessus de l'étiage et à Cuicinnali 19™; ces hauteurs ont été bien dépassées en i883 et en 1884. » Eu i883, des pluies excessives, tombées en janvier, amenèrent eu février de très fortes inondations. Déjà, les crues des affluents de la rive droite causèreni sur les chemins de fer d'énormes dégâts : ponts eidevés, remblais emportés, voies submergées; les réparations durèrent plusieurs mois. A Pittsburgh, la crue n'avait rien d'extraordinaire (8'"), mais les affluents de l'État d'Ohio avaient tellement grossi que l'eau monta a Whee- ling à i5™ au-dessus de l'étiage et à Cincinnati à vhujt-lrois nièlies. La moitié de la partie commerciale de cette ville fut submergée; les habi- tants durent quitter leurs demeures; les maisons s'écroulèreni ; les usines furent noyées; ce fut une véritable détresse. » En février 1884, les inondations turent encore plus terribles. A Pittsburgh, plus de 1200 maisons furent atteintes; les |usines furent sub- mergées et dfs milliers d'ouvriers se trouvèrent sans travail. A Wheeling, la ville était presque isolée et il était impossible de faire arriver des vivres. A Cuicinnali (275000 habitants), les dégâts furent au moins de cinq mil- lions de francs ; l'eau dépassa de o'", 5o le niveau de 1 883. » Hjdrologie du bassin de l'Ohio. — Le bassin de l'Oliio a une surface totale de 554 000'^"'', ^o't ^"' P^" P'"^ <1"^ celle de la France (SaSooo'""''). Compris entre 34" et 43" de latitude Nord, il offre des climats très différents. Les foréls dominent sur la rive gauche; les cuit ui es et les prairies, sur la rive droite. » Le bassin de l'Ohio a pour sous-sol des formations sédimentaires très anciennes qui en France seraient imperméables et qui païaisseut l'être également ici. La chaîne de montagnes qui le limite à l'ouest appartient surtout aux terrains cambrien et silurien : le reste de la rive gauche, aux terrains carbonifère et permien : le grand nombre des petiies rivières y C. 11., ii>^, 1" Semestre. (T. J.CVUI; K' 22.) 1 82 ( i3^^8 ) indique uue grande imperiné.ibilité. La partie supérieure du bassin, autour de Pillsburyli, est le terrain houiller |)ar excellence des Etats-Unis. La rive droite, dans les bassins du Scioto et du Miami, offre les terrains dévonien, canibrien et silurien. 0 Les pentes diltérencieni les alfliienls les plus importants des deux rives. Sur la rive gauche, le Monongaliela, le Rentncky, le Kanawlia, le Cuui- berland et le Tennessee descendent des monts Allegbeny, en franchissant des pentes rapides; ils forment plusieurs chutes d'eau. Sur la rive droite, la ligne de partage, vers le Nord, se trouve siu- le plateau de iSo"" à joo™ d'altitude qui sépare presque sans transition le bassin de i'Oliio de ceux des lacsErié et iNIichigan ; le Wabash traverse les immenses prairies presque plates des Etats de l'Illinois et d'Indiana; c'est une rivière relativement tranquille où les crues n'atteignent jamais de trop grandes hauteurs (6™?). » L'Ohio commence à Pittsburgh par la réunion de l'Allegheny et du Monongaliela, qui apporte tonte l'eau desmonis Allegheny; déjà à Pitts- burgh les crues ordinaires s'élèvent à 8*" environ, les crues extraordinaires à II'". En aval de Pittsburgh, les variations de régime sont insigniiiantes jusqu'au confluent du Ranawha qui apporte les eaux des Blue-Mountains; le régime redevient à peu près constant jusqu'à Cincinnati; en aval, à Louisville, la forme des crues doit encore être à |)eu |Mès la même, malgré l'apport du Kenlucky. Ce n'est qu'à peu de distance de son confluent avec le Mississipi que l'Ohio éprouve des modiBcations importantes, dues à sa réunion avec les rivières considérables de Cumberland et de Tennessee. » Jusqu'ici on n'a lait sur l'Ohio que quelques séries d'observations, plus ou moins complètes, sans grande valeur pour l'étude actuelle : presque rien n'a été fait sur les affluents. » Organisation de l'annonce des crues. — Nous proposons d'organiser sur les rivières du bassin de l'Ohio un réseau méthodique d'observations ana- logues à celles que Belgrand a fondées pour le bassin de la Seine. Les stations les mieux placées correspondraient avec l'ingénieur de la naviga- tion de l'Ohio à Cincinnati : cet officier transmettrait iuimédiatement ses prévisions aux localités les plus exposées. Voici, d'après une élude détail- lée, les stations qui devraient concourir ainsi à l'annonce des crues; elles adresseraient chaque jour un bulletin parla poste; les stations inscrites en italique enverraient chaque matin un télégramme : » i" section (en amont du confluent ilu Kanawha) : Ridgway, sur le Clarion ; Olean, sur l'Alleglieny; Walsburt;, sur le French; Franklin, sur l'Allegheny; — Saint-George, sur le Clieat; Beveily, sur le Tygart Valley Fork; Confluence sur le Yon'^\\\o'^\\enY; Fairinount, sur le Monongaliela ; Greensboro, sur le Monongaliela, au confluent du Clieat ; — Piltsburgh ( '399 ) et fVheeling, sur l'Oliio. — Pittsburgh serait ainsi aveili mu jour au moins avant le maxi- mum; Wheeling, deux jours. 1) 2' section (en aval de Point Pleasant, confluent du Ivanawha) : JVhite Salphur Si,riug':, sur Greenbrier River; Newbern et Independence, sur le New River; Charleston, sur le Kanavfha; — Colombns, sur le Scioto; — Salyersville, sur le Licking, affluent qui aboutit juste à Cincinnati; — Cincinnati, sur l'Ohio. — Cincinnati serait ainsi prévenu environ quatre jours avant le maximum. «ByriOd » 3° jecf/o« (entre les confluents du Kenlucky et du Wabusli) : Jackson, sur le Kentucky; — Louisville et EvansviUe, sur l'Ohio. — Louisville serait ainsi prévenu de quatre à cinq jours avant le maximum. » 4' section (enaval du confluent /l"/i ^ BULLETIN IIIUMOUKAPIIIQUI::. OnVRAGES BEÇUS DANS LA SÉANCK DU ig MAI 1884. (Suite.) Hippognosie ou coimnissance complète du cheval ; pur H. Pinel. Paris, Bau- doin, i883;in-i2. (Renvoyé au (Concours du prix Ciivicr.) A.K.OWALEVSKI. Einbiyogénie du Cliiton Polii[Pliilippi). — Etude sur l'em- bryocjénie du Dentale. — Documents pnur i'hisloiie embijogénupie des Alcjo- naires. — Marst-ille, lypogr. Cayer, i883; 2 br. iii-/|", avec docuineiils diveis. (Renvoyé au Concours du prix Serres.) Paléontologie Jrançcnse, ou description des fossiles de tu France. Terrain ju- rassique ;\\\. 67, 68 et 69. Pans, G. Masson, 1884; 3 liv. in-8". (Présenté par M. Hébert.) Entretiens J'ainiliers sur la santé. Hygiène usuelle étudiée d' après les actes de la vie normale ; par le D" F . Brémond. Paris, Lauwereyns, i884; in-8°. (Présenté par M. Bouley. ) Cours de Physique; par J. Violle, t. I : Physique moléculaire. Paris, G. Masson, i884; in-8°. Note sur les expériences effectuées pour la détermination de l'étalon absolu de lumière; par M. J. Violle. Paris, Gaulliier-Villars, i884; l>r. gr. iii-8°. La France future sur l'Océan. La rade du Havre; par L. Thuillard-Froi- DEViLLE. Paris, Grassart, i884; br. in-8". Mémoire sur les clivages des roches [schislosilé, longrain) et sur leur repro- duction; par M. Eu. Jannettaz. Lagny, inip. Aureau, i^84; br. in-8°. Annales de la Société d'Agriculture, Lidustrie, Sciences, .iris et Belles- Lettres du département de la Laite ; 2.^ série, t. 111, année i883. Saint-Etienne, inip. Théolier, i883; in-8°. Mémoires de /a Société nationale d'Agriculture, Sciences et Ails d'Angers [ancienne Académie d'Angers), t. XXIV, 1882; t. XXV, i883. Angers, unp. Lachése et Dolbeau, i883-i884; 2 vol, in-8". Actes de l' Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Artsde Bordeaux ; 3«série, t. XXXVIlIàXLIII, 1876- j88x ; 6 vol. ui-8". COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 9 JUIN 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUINICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instruction publique adresse une ampliation du dé cret par lequel M. le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faite de M. Louis Cailtetel, pour remplir la place d'Académi- cien libre, laissée vacante par le décès de M. du Moncel. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Cailletet prend place parmi ses Confrères. M. Tresca donne connaissance de la Lettre par laquelle Sa Majesté l'Em- pereur Don Pedro le charge de « communiquer à l'Académie l'expression de ses sentiments de profond regret à l'occasion de l'immense perle que les Sciences viennent de faire en la personne de M. Dumas ». C. K., iSS^. i"' Sem,jstre. (1. XCVlll, N° 23.) i83 ( '/io6 ) ASTRONOMIE. — Elude sur le contour apparent de Vénus; par MM. Bouquet de la Gkye et Auago. (Extrait.) « La mesure des plaques photographiques ohtenues à Puehla pendant la durée du passage de Vénus sur le Soleil nous ayant mis à même de constater quelques résultais nouveaux relatifs au contour de cette planète, nous croyons devoir les comnniniquer à l'Académie. » Le but principal des mesures que nous avons prises était de déter- miner sur chaque plaque la distance des centres des deux astres; puis, s'il était possible, l'angle de position de Vénus, afin de conclure de la marche de la première valeur ou de l'ensemble des deux lui chiffre nouveau pour la parallaxe solaire. » Pour arriver aux nombres exprimant des distances et des angles avec la rigueur désirable, l'un de nous proposa à la Commission du passage de Véruis (le faire des pointés sur le contour du disque des deux astres aii moyen d'un microscope se mouvant selon des coordonnées rectangulaires, et, après avoir corrigé les valeurs en x et y de la réfraction, des erreurs dépendant de l'instrument de mensuration de celles introduites par le vé- hicule de l'appared |)liotographique, de former avec elles des équations de condition du second degré en assez grand nombre pour éliminer les erreurs des |joinlés. » Une fois les valeurs des coefficients de chaque équation obteiuies, on pouvait en déduire la grandeur du rayon équatorial et du rayon polaire de la planète, ainsi que l'inclinaison du premier sur l'équateur terrestre, représenté suffisamment sur chaque plaque par l'impression des fils mé- dians du réticule. » C'est ce procédé qui a été appliqué, à titre d'essai, sur une centaine de plaques et, malgré la longuein- des calculs qu'il a nécessités, il nous paraît devoir être recommandé une fois de plus, parce que non seulement il a conduit aux résultats demandés, mais encore parce qu'il a mis sur la voie de phénomènes nouveaux. n Pour ne parler aujourd'hui que du disque de Vénus, notons que nous nous sommes arrêtés au nombre de trente-deux pointés complets autour de la planète (le chiffre doit être divisible par 8 pour faciliter la résolu- lion des équations), que chaque pointé a été fait avec un grossissement de microscope de six diamèlrcs et, comme l'image était elle-même amplifiée ( i4o7 ) de quatre fois et demie, le système optique général grandit de vingt-sept fois l'imafîe obtenue au foyer de l'objectif. » L'appareil qui a servi aux mesures a été construit par MM. Brunner pour la Faculté des Sciences de Lyon, qui a bien voulu le prêter momen- tanément à la Commission de Vénus. » La description en serait trop longue pour figurer ici; on doit seule- ment retenir que les pointés peuvent doiuier le millième de millimètre et que c'est sur des quantités exprimées en microns que roulent toutes les discussions. » Il avait été convenu, au commencement des mesures, entre les deux opératetn-s, que chacun d'eux fonctionnerait, en tant que pointés sur l'i- m.ige photographique, de la façon qui lui paraîtrait la plus avanlageiise; M. Aragose tint au système exposé par/le chef de la Mission devant le Comité, c'est-à-dire qu'il fit les pointés au centre même d'un carré fourni par des fils d'araignée, tandis que ce dernier, en raison du grossissement du micro- scope et de la convexité anormale de son cristallin, qui agrandissait relati- vement les images, préféra faire usage d'une croisée de (ils extrêmement fins. M. Arafiio, en visant le contour de Vénus, crut trouver une limite plus nette au milieu de la pénombre, tandis que M. Bouquet de la Grye pointa sur la limite extrême de l'impression blanche, c'est-à-dire étendit autant que possible la grandeur du diamètre apparent de l'astre. » Cela ne peut avoir qu'une influence bien faible sur la détermination des centres des astres, mais il en est autrement en ce qui concerne la grandeur du diamètre, et la moyenne des résultats obtenus accuse, pour l'ensemble des plaques, dont la qualité a été déclarée parfaite, une diffé- rence de 44 tierces dans les mesures laites par les deux observateurs. » La grandeur absolue de ce rayon variant d'ailleurs selon le temps de pose, la quantité de lumière solaire traversant un ciel nuageux, selon l'é- paisseur de la couche sensible et sûrement aussi selon le renforçage, il a été fait après coup une appréciation de la teinte et de la qualité de chaque plaque, au point de vue de la netteté, de façon à les ranger pour l'étude des résultats en six classes, selon la coloration de l'épreuve, et en quatre selon la perfection de l'épreuve. Le diamètre de Vénus est fonction des unes et des autres. Aplatissement de Vénus. — 28 plaques, considérées comme excellentes, ont été mesurées par M. Bouquet de la Grye. En faisant la somme de toutes les équations relatives aux ellipses partielles déterminées chacune ( '/4"« ) par les 3a équations de condition, on arrive à une équation moyenne rapportée à son centre qui conduit à un grand axe égal à 2™™, 0102 et à une différence des deux axes de 6 microns, qui représentent 6 tierces, car chaque seconde d'arc équivaut à peu près à 60 microns (61'*, 58). » La valeur que l'on déduit, pour l'angle faitpar le grand axe de Vénus avec l'équateur terrestre, est de 70° 28'= ) Si l'on prend, dans les mesures faites par M. Arago, celles relatives aux i4 très bonnes plaques et si l'on ajoute comme ci-dessus les équations rap- portées au centre, on a pour valeur du grand axe i""",9563, pour apla- tissement 7 microns et pour cp, 67° 12'. L'aplatissement moyen est de j^. » Ceci se rapporterait à une forme de la planète presque identique à celle de la Terre, en supposant l'axe de rotation dans un plan perpendicu- laire au rayon vecteur du Soleil; en tout cas, on aurait une projection de cet aplatissement en même temps qu'une projection de l'angle fait par l'axe de Vénus avec une ligne parallèle à l'axe de la Terre. Ce dernier angle serait égal à 3i° lo'. » Malheureusement pour cet accord de chiffres, on remarque, en étu- diîint les résultats partiels, que l'approximation est moindre qu'elle paraît au premier abord. » De plus, en augmentant le nombre des mesures par l'introduction des plaques coiées seulement bonnes, ce qui double le premier nombre, l'angle (p diminue en même temps que l'aplatissement, et le premier chiffre dimi- nue plus encore, si on prend l'ensemble des quatre-vingt-huit plaques de Puebla mesurées. » Pour rechercher d'où pouvaient provenir ces différences, j'ai tracé sur une feuille une circonférence d'un rayon égal à celui de la moyenne des axes de relli|)se résultant dos très bonnes plaques et j'ai porté sur cette feuille les trente-deux pointés ayant fourni l'ellipse moyenne. Un fait est ressorti de ce rapprochement : c'est que Vénus, sur la majeure |)artie de son contour, est absolument circulaire; les points moyens coïncident, à 2 ou 3 microns près, avec la circonférence, mais il existe au sud de la pla- nète une zone caractérisée (le 6 décembre 1882) par une grande éléva- tion entre deux dépressions, » En revenant sur les données prises antérieurement et en calculant alors les rayons successifs de la planète sur chacune des directions de chaque plaque, puis en les groupant par séries de cinq à sept rayons pour déduire les différences avec la moyenne de chaque zone isolée, puis en groupant les ( i4o9 ) résultats par séries d'épreuves, de façon à n'avoir qu'une moyenne toutes les heures, on arrive aux variations suivantes, exprimées en microns : Mesures faites par M. Bouquet de la Grye, Azimut du pointé Est. 3320 3430 354" Sud 5» ifi» iH' 39* O. 1" série, 7 plaques, H. moy. 4»oo> T. m. de Paris . 2» . 8 .. .. " 4,45 3" " 9 " " 5,53 » 4' » 8 u >- 6,47 » 5" » 8 0 » 7,40 » Moyenne . — 23 — 2 o — 12 -25 — 12 + 1 I + 21 + 11 + 12 + 16 + i4 + i6 + 10 + 10 + 4 -|-22 + i3 + i5 + 16 + .4 +24 + 16 + i5 + 4 — 10 o + 12 + 4 -.4 -i5 -27 — 12 —21 -18 » En admettant que ces pointés aient été faits sur des limites du contour de Vénus restant immobiles pendant près de quatre heures, c'est-à-dire se présentant toujours les mêmes, on aurait des erreurs probables des moyennes descendant à ii^,3 pour la zone correspondant à 5° et i^,% pour une autre zone située à 22" plus ouest et qui offre avec la première une différence de 34 microns, correspondant à i lô""" et à ^ du rayon de Vénus. — b -i5 -i5 - 6 -.4 -i3 ;143 ■ 5i NmtiBS. OBO MOtENDEVtNUSy''' / PueUàAn ■ -^.PueMa.B.G. \ J.fL^NJ[V » Le dessin ci-joint montre l'asjject de cette protubérance, qui a peu changé de forme durant le passage de Vénus sur le Soleil. » Comme il ne pouvait y avoir là une de ces illusions d'optique fréquentes dans les phénomènes observés, que le fait résultait de mesures exécutées sur des plaques existant en grand nombre et conservées en parfait état, la grandeur relative du phénomène dépassant toutes les erreurs que l'on pouvait imaginer, un seul contrôle présentait quelque utilité : c'était de s'assurer que dans d'autres stations on trouvait la même irrégularité de forme. ( i4io ) » M. Bouquet de la Grye a pris pour cela 1 1 plaques obtenues par M. Chapnis, officier attaché à la mission de M. d'Abbadie, et il a appliqué au contour le même mode de mensuration que sur celles de Piiebla. Voici les résultats afférents à ce petit nombre de mesures : 33o° 340» 355° 5° 16° 38° 3()° Moyenne (les plaques. — 7 — i — 5 -1-8 -1-9 — 14 -l-io » Le tracé est figuré en traits ponctués à côté de celui fourni par la moyenne des plaques de Puebla. On voit qu'il suit les mêmes inflexions, mais en les atténuant quelque peu, ce qui tient à des défauts de centrage, au petit nombre d'épreuves employées et surtout à la qualité moindre de ces épreuves. On ne saurait en etfet, a priori, comparer des images obte- nues à une altitude de 2200"* à celles prises au niveau de la mer : les pre- mières ont une netteté qui est en raison inverse du poids de la couche d'air traversée et probablement aussi de sa température, ce qui doiu'ie à celles de Piiebla une grande supériorité. Aussi, en thèse générale, si les phéno- mènes mesurés sur les plaques de Puebla doivent exister dans toutes les stations, leur netteté ne peut qu'y être moindre. » Nous avons dit d'ailleurs qu'à Puebla même l'aplatissement calculé diminuait avec la qualité des épreuves. » Il diminue également si, au lieu de prendre la limite extérieure du bord de Vénus, on se tient, comme l'a fait M. Arago, en dedans des der- nières granulations de la partie estompée. » Voici la moyenne des chiffres obtenus par cet officier sur treize plaques cotées très bonnes : Est 332" 343° 354» Sud 5° 16" 28° 39° Ouest. -hlV- -+-QV- _3t^ -f-ioH- —4!^ —7!^ —6!^ » Le tracé auquel ces chiffres conduisent est figuré en traits légers dans la figure ci-dessus; on voit qu'il est intermédiaire entre ceux indi- qués plus haut, résultat auquel on devait presque s'attendre. o Quoi qu'il en soit, la constatation d'iuie pareille anomalie des lon- gueurs du rayon dans la région sud de Vénus engageait à calculer et à comparer entre elles les valeurs de cet élément sur toutes les plaques et dans tous les azimuts : c'est ce qui a été fait, et le résultat a fourni quatre autres manifestations de protubérances il'iiii ordre de grandeur Ires iufé- ( '4.1 ) rieur aux premières ; partout ailleurs les erreurs probables sont aussi élevées que les moyennes des cinq séries. » Les zones de ces snrélévations sont ; S. 62" O., N. 62° O., N. 62° E. et S. 75° E.; celle du N. 62° E., dont la hauteur moyenne est de 12 microns, est suivie, an N. 84" E., d'une dépression moyenne de 7 microns, ce qui la rend très apparente. » Mainlenant, quelle est la nature de ces surélévations qui se présentent d'une façon presque régulière sur la silhouette de la planète? A priori, on ne peut assurer qu'elles sont constituées en entier par la croûte solidifiée de Vénus; une hauteur de plus de loo""" nous paraît inadmissible poiu'une région montagneuse. Il en serait autrement, s'il s'agissait à la fois d'accuiiui- lations de glaces et de ces zones nuageuses dont la disposition régidière se manifeste autour de notre globe, et l'épaisseur de l'atmosphère de Vénus, mesurée à Puebla, est précisément supérieure à ces élévations et s'accorde- rait avec cette hypothèse ; dans ce cas, la zone sud pourrait bien représenter une région polaire et hivernale de la planète. » Je ne donne aujourd'hui que le premier aperçu de celte recherche, j'y reviendrai après l'achèvement des mesures de toutes les meilleiues plaques obtenues à Pnebla, en essayant do distinguer les zones au moyen des variations des valeuis du rayon de Vénus. » Bornons-nous actuellement à faire observer que l'étiule mathémaiiqne d'épreuves photographiques, obtenues à , ,,^^„ de seconde, ouvre une voie sinon nouvelle, du mouis bien peu frayée, à des recherches intéressantes et permet de voir et de mesurer des grandeurs inaccessibles aux observa- tions du'ecles. » balistiqi:e. — Sur l'artillerie à grande puissance. Note de M. Dl'pky de Lomé. « La Société des Forges et Chantiers de la Méditerranée vient de con- struire et de livrer au gouvernement espagnol un canon de marine de iG'''", qui présente comme bouche à feu et comme affût des dispositions ayant donné des résultats tellement supérieurs à ceux connus jusqu'à ce jour, qu'il me paraît intéressant de les faire connaître à l'Académie des Sciences. » La bouche à feu proprement dite a été exécutée sous la direction de M. Canet, chefdu service de l'artillerie de laSociété, conformément aux plans de M. le général Hontoria, de l'artillerie de la Marine royale espagnole, et sur des principes que la Société des Forges et Chantiers se propose d'ap- ( i4'a ) pliquer à l'avenir à ses canons, quand elle sera libre d'adopter ce mode de construction. » Jusqu'ici on s'est préoccupé principalement, dans l'établissement des nouvelles pièces d'artillerie, de leur résistance transversale, ou résistance à iéclatemenl, sans faire participer le frettage à la résistance longitudinale, ou résistance au déculassement, '"'*) La plupart des pièces construites jusqu'à présent sont constituées par un tube ayant toute la longueur de la pièce et renforcé, sur tout ou partie de cette longueur, par un ou plusieurs rangs de frettes superposées. « Avec cette disposition, le tube central du canon doit résister seul à tout l'effort longitudinal provenant de la pression des gaz sur la culasse. Dans la pièce de lô""" exécutée par la Société des Forges et Chantiers, c'est non seulement la résistance transversale qui est visée dans le frettage, mais aussi la résistance longitudinale, afin d'éviter le déculassement par lequel sont mises le plus souvent hors de service les bouches à feu construites dans ces temps derniers en vue du percement des murailles des navires cuirassés. )) Pour obtenir une résistance longitudinale plus grande, le premier rang des frettes est remplacé par un long manchon portant agrafes à chaque bout et placé à chaud, de façon à obtenir un serrage longitudinal. » Ce manchon emboîte toute la partie postérieure du canon, depuis la culasse jusqu'à la frette à tourillons, à laquelle il transmet la traction qu'il supporte pendant le tir. » Cette disposition présente, entre autres avantages, ceux de produire des bouches à feu également résistantes au déculassement et à l'éclatement, et de permettre l'emploi de tubes de canon relativement minces, d'épais- seur uniforme : ce qui rend le martelage et la trempe à l'huile plus effi- caces. » L'application de ces principes à la construction du canon de iG*^™ précité a permis d'établir la plus puissante pièce de ce calibre qui ait été essayée jusqu'à ce jour. » Elle a 5™, 89 de longueur totale, 35 calibres de longueur d'âme, et elle pèse 6200''^. » La charge maximum de '5i^^, 5 qui a été employée a imprimé à un projectile de (^o^'^ une vitesse de G32'" par seconde à la sortie de la bouche à feu, avec une pression maximum de 2200^"". » Dans ces conditions, le projectile peut percer, à très courte dislance, une |)laque de fer doux de 35"'" d'épaisseur. » Sous un angle de 35°, la portée est de 14'''", 5. ( i4i3 ) » La valeur du système de construction d'une bouche à feu a pour me- sure le rapport existant entre la force vive imprimée au projectile et le poids de la bouche à feu. » Plus ce rapport est élevé, plus est grand le travail fourni par chaque kilogramme de métal constituant le canon. » Le Tableau ci-après montre que ce canon de iG*^™ est, de tous ceux de calibre analogue, non seulement celui qui produit les résultats absolus les plus considérables, mais encore celui qui utilise le mieux le poids du métal entrant dans sa construction. 16cm construit 16 cm 15 cm ncm par lea de la 6 pouces 6 pouces 6 pouces Krupp Krupp Forges et Marine anglais anglais anglais de de Désignation habiluello des canons. Clianliers. française. Armstrong. n'a. n' 3. 35 calibres. 3.5 calibres. Calibre exact du canon (en millimùli-cs). i6i iCi,7 iSa/i i52,4 i52,4 149,1 172,6 Diamètre à la chambre à poudre (en mil- limètres) 2C'0 '"3 19", 5 2o3,2 2o3,2 175 200 Diamètre de l'obturateur de culasse (en millimètres) i74 i95>4 » ao3,2 2o3,2 198 226 Longueur du canon (en millimètre?) 5,890 4,867 4,2oG 4,2o4 4,336 5,220 6,040 Longueur d'âme (en millimètres» 5,682 4,6i4 2,962 3,962 3,891 4,4ûO 5,655 Poids du canon (en kilogrammes) C200 5ioo 4o6o 4ii5 4)20 4770 7520 Poids du projectile (en kilogrammes).. . 60 45 36,3 45,4 45,4 Sg 60 Poids de la charge de poudre (en kilog.). 32,5 22,5 i5,4 i5,4 19,', 17 26 Vitesse à la sortie de la bouche (en mè- tres par seconde) 632 6o5 ,,.5|7^,, 5i3 573 6o5 6o5 Pression maxima constatée avec la poudre adoptée pour chaque pièce (en atmosph.) 225o 2800 225o 2000 2000 2600 2600 Effort maximum de poussée longitudi- nale des gaz mesuré au plus grand dia- mètre (en kilogrammes) 706,000 837,000 641,000 648,000 875,000 870,000 1002,000 Puissance vive à la sortie (en tonneaux- mètres) i-«22 840 608 609 760 728 1119 Puissance vive par centimètre de circon- férence du projectile (en tonn.-mètres). 24,3 16, i 12,7 12,7 i5,9 i5,5 20,6 Épaisseur de la plaque de fer doux tra- versée normalement à bout portant (en centimètres) 35,3 26,7 22,2 22,2 26,1 a5,G 3i,4 Rapport de la puissance vive du projec- tile au poids du canon 197 16S 1^8 14s 1G8 i53 149 Comparaison de ces rapports, celui du canon construit par les Forges et Chantiers étant pris pour unité i 0,80 0,76 0,73 o,85 0,77 0,75 » Pour le tir des nouvelles pièces d'artillerie d'tui poids et d'une puis- sance si formidables, la recherche d'un affût capable de rendre facile la C. R., i88'|, I" Semestre. (T. XCVIII, N° 2".) ï 84 ( >4r4 ) manœuvre de ces bouches à feu et de résister à leur recul, en le limitant, présente encore plus de difficultés que la construction des canons eux- mêmes. » Pour le canon de 16*^'" dont je viens d'exposer la puissance, la même Société industrielle a combiné et exécuté un affût marin tournant, à pivot central, muni d'un frein hydraulique du système Vavasseur. » L'encombrement de cet affût est aussi minime qu'on peut le désirer; car la partie la plus arrière ne dépasse pas la tranche de culasse du canon en batterie et le diamètre de la sellette circulaire fixée au pont du navire est de i'",90, diamètre remarquablement réduit pour un canon de 5™, 89 de longueur. Sur cet affût, le canon tire à volonté dans toutes les directions de l'horizon et à tous les angles compris entre 25° au-dessus et 10° au-des- sous de l'horizontale. » Le recul, quoique limité à 70*^'", s'exerce sans fatigue pour les organes de l'affût. La durée de ce recul, mesurée au moyen du vélocimètre Sebert, a été trouvée de 21 centièmes de seconde, et sa vitesse passe par un maxi- mum de 3™, 80 par seconde, laquelle se produit environ au tiers du che- min parcouru. » La rentrée en batterie se fait d'elle-même aussi rapidement ou aussi doucement qu'on le veut, en ouvrant plus ou moins la petite soupape per- mettant l'écoulement, d'un cylindre à l'autre, de la glycérine renfermée dans les freins à piston. » L'effort exercé sur ces pistons a été rendu sensiblement uniforme pen- dant le recul, malgré sa vitesse croissante et décroissante, de sorte que cet effort ne dépasse pas Soooo''^, tandis que la pression des gaz sur le fond de la bouche à feu, pression produisant le recul, monte momentanément jusqu'à 460 ooo"*?. » Les poids de tout l'appareil de cet affût, pour la pièce de 16*"° précitée, sont les suivants : Poids de l'affût mobile au recul 1610° Poids de son masque protecteur contre la milraillc 63o Poids du châssis tournant 2940 Poids de la sellette fixée sur lo pont i5Go Poids toial de l'onsemblo de l'affût 6740 ( i4!5 ) NOMINATIONS. L'Académie procèUe, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Se- _ crétaire perpétuel pour les Sections de Sciences physiques, en remplace- ment de M. Dumas. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 53, M. Jamin obtient Sg suffrages M. Vulpian » 12 » M. Blanchard -.> i » M. Daubrée » ...... i » M. Jamin, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées de juger les concours de l'année 1884. Le dépouillement donne les résultats suivants : Prix Godard : AIM. Gosselin, Yulpian, Richet, Gharcot et Larrey réu- nissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Marey et P. Bert. Prix Serres : MM. Vulpian, Richet, P. Bert, Gosselin et Ch. Robin réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Charcot et de Quatrefages, Prix Lallemaiid : MM. Gosselin, Charcot, Vulpian, P. Bert et Richet réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MIVL Marey et Larrey. Prix Monlyon [Physiologie expérimentale) : MM. Vulpian, P. Bert, Gos- selin, Charcot et Marey réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Milne- Edwards et Richet. Piix Gay {Montrer pai des faits précis comment les caractères topogra- jihiqiies du relief du sol sont une conséquence de sa constitution géologique ( '4i(3 ) ainù que des actions qu'il a subies, etc.): MM. Daubrée, Hébert, Gaudry, Fouqué et Perrier réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Des Cloi- zeaux et Halon de la Goiipillière. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur l'existence du manganèse dans les animaux et les plantes et sur son rôle dans la vie animale. Mémoire de M. E. Maumené, présenté par M. Friedel. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Chimie.) « ... TiB blé ne renferme pas moins de —^ à j^^ de manganèse métal- lique. Nous avons trouvé le premier nombre dans lui mélange de Sologne, de Brie, d'Annonay et d'Odessa, le second dans un blé de Chasselay (Rhône). '-' ' » Quelle est la nature du ou des composés manganiques dans le blé? On doit distinguer : son, gluten, amidon et partie soluble dans l'eau. » La plus grande partie du manganèse existe dans ce mélange à l'état de sel d'un acide organique. La cendre, infusible au rouge, est verte sans addition. Le carbonate de potasse et une seconde calcination augmentent la nuance, etc. Le gluten pur conserve du manganèse; sa partie soluble dans l'alcool n'en contient pas. Le son ne contient pas de manganèse. L'amidon n'en renferme pas non plus. » Ainsi la partie soluble du blé, la mieux disposée pour l'assimilation, est presque la seule qui renferme du manganèse. » Le seigle en renferme aussi de fortes proportions, l'ergot comme le grain naturel. » Le riz de diverses provenances, l'orge, le blé noir (sarrasin) contien- nent beaucoup de manganèse. » On en trouve : dans la pomme de terre, très peu; dans la betterave, beaucoup; dans la carotte, à peu près autant; dans les lentilles, les pois, les asperges ( plus dans la partie verte que dans la blanche), dans l'oseille, beaucoup; dans la chicorée sauvage, plus encore; dans la laitue, un peu moins; dans le persil, beaucoup; dans les fruits, pomme de reinette (pelure, parenchyme, pépins), dans le raisin, où il faut distinguer la pulpe et les pépins; ceux-ci n'en contiennent que des traces infiniment petites. Les ( "^'7 ) feuilles de vigne nouvelle sont assez riches. Les noyaux d'abricot, péri- carpe et amande en renferment. » La proportion du manganèse devient très grande dans le cacao (Ga- raque, Para, Guayaqiiil, Martinique), encore plus dans les cafés (Moka, Mysore, Java, Porto-Rico, Santos et Haïti). L'infusion aqueuse, faite à la manière ordinaire, renferme à peine le tiers du total; plus des deux tiers restent dans le marc épuisé. » Le thé est le végétal qui nous en a offert le plus. Dans les So^"" à 60^'' de cendre laissés par l'^s^il existe en moyenneS^' de manganèse métallique. L'infusion aqueuse renferme la plus grande partie ; mais il en reste dans la feuille épuisée. » Il existe des végétaux où l'on ne trouve point de manganèse. On peut les diviser en deux classes : les uns sans caractère chimique extraordinaire, tels que oranges, citrons, etc., les autres contenant des composés suKliy- driquesou sulfocyanhydriques, comme l'ail, l'oignon, etc. » En dehors des végétaux alimentaires, nous devons citer le tabac commeun des plus riches en manganèse [Kentucky, Virginie, Brésil, Java, Nord et Gironde (')], les trois américains surtout. » Le thé, le tabac peuvent servir, dans un cours, à montrer le caméléon minéral. La cendre du thé, verte comme un bel oxyde de chrome, sans auxiliaire, donne une solution verte, devenant très rouge par l'eau ou l'a- cide azotique, etc.; a^"' suffisent. » Nous avons trouvé du manganèse dans la luzerne, le sainfoin, l'a- voine, le cumin, les graines du néflier du Japon (cultivé à Monaco), les feuilles de rosier,|de lilas, de vigne vierge, de caoutchouc, de yucca. » Les plantes médicinales renferment du manganèse; il en existe beau- coup dans les quinquinas : jaune {Calisaya), rouge {Succintbra), gris (Hita- niico), ce dernier surtout. La graine de moutarde blanche (avec carbonate de potasse), le lichen [Roccella tinctoria) en contiennent. La fraise en offre, non dans le réceptacle, mais dans la graine. » Enfin les plantes marines elles-mêmes contiennent du manganèse. Le varech [Fucus serratus), puissant pour absorber l'iode, ne l'est pas moins pour le métal. )) Nous absorbons continuellement du manganèse; que devient-il? son assimilation ne peut être continue; combien de temps dure-t-elle? com- ment le métal est-il éliminé? ) M. Diiréault, directeur de la Manufacture de Lyon, a mis la plus grande obligeance pour nouâ procurer les moyens de faire une étude complète. ( i4i8) » Le sang n'en renfeime pas toujours, on le sait; nous avons examiné le sang d'une femme en couches; ni le caillot, ni le sérum de 160^'' ne nous en ont donné trace. On en trouve très peu dans le lait, un peu dans l'urine; les os nous en ont offert des traces; les cheveux de même (sur li^^,5). La sueur doit en contenir; nous ne l'avons pas examinée, mais son analogie avec la partie soluble du suint des moutons, où nous avons trouvé, après M. Chevrcul, des traces très appréciables de manganèse, doit le faire ad- mettre. » Mais c'est surtout la matière fécale qui entraine la presque totalité du manganèse : la cendre, d'abord blanche, devient d'un vert intense par le carbonate de potasse, donne une solution verte, puis rouge, etc. )) On doit considérer le manganèse comme un accident parmi nos élé- ments constitutifs; nous le rejetons nettement du liquide vital, etc. » La Médecine doit renoncer à l'emploi du manganèse comme succé- dané du fer; celui-ci pénètre dans le sang, non seulement sans résistance, mais avec faveur, et constitue l'une des bases du liquide vital. Le man- ganèse est un intrus dont le sang peut tolérer des traces, mais les rejette sans cesse, parce que le métal deviendrait nuisible s'il parvenait à s'y ac- cunuiler ou seulement à s'y maintenir. » La Botanique fera servir la recherche du manganèse à des distinctions très nettes entre les plantes ou les parties d'une même plante, et, par con- séquent, à des études fructueuses sur leur développement ou leur alimen- tation. M. Van Tieghcm, dans bon important Ouvrage, attribue au man- ganèse le douzième rang (le dernier) parmi les éléments de l'alimentation conqjlète. On trouve dans ce qui précède les arguments d'une discussion profitable sur ces questions fondamentales. » Dans ime feuille, celle du chou, les nervures et le tissu foliacé qu'elles soutiennent offrent des différences incroyables. Le tissu laisse une cendre blanche infusible ne contenant pas trace de manganèse ; les nervures don- nent une cendre trèsfusiblr, où le manganèse existe en quantité très ap- préciable. » Le thé, le café, le tabac paraissent exiger l'abondance du manganèse dans le sol où on les cultive. L'insuccès de leur culture dans certains ter- rains peut être attribué, sans doute, à l'absence ou à l'insuffisance du métal. » Eu terminant, je dois faire observer l'intérêt qui s'attache à une cal- cination au rouge vif des cendres de toutes les matières où l'on veut chercher le manganèse. Ordinairement, on calcine à la plus basse tempéra- ture possible, on sait pourquoi ; mais la cendre présente rarement ainsi la couleur du manganate qui révèle le manganèse. Par cette raison, le nuin- ( •4'9 ) ganèse a échappé clans le thé, le tabac, le blé, etc. Non seulement, il faut chauffer au rouge vif; mais il est bon d'ajouter une goiille de carbonate de potasse pur (par calcination du bicarbonate). » M. Otto Schier soumet au jugement de l'Académie un Mém oire inlitnlé ; « Résolution de l'équation indéterminée x" -t- y" = z" en nombres ration- nels, et examen de l'équation rt"4- 6"-+-. . -l- w"= M" ». (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. P. Dupont adresse à l'Académie, par l'entremise de M. Larrey, un Mémoire portant pour titre : « Statistique médicale de Rochefort en i883 (3o* année). » (Renvoi à la Commission des prix de Statistique.) fîl ub ànfi: Un Anonyme adresse, de Valence, une Communication relative à la di- rection des aérostats. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) C0RRESP0I\DA1\CE. M. Péron adresse ses remercîments à l'Académie pour la récompense dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. M. le duc DE Broglie, maire de la commune de Rroglie et président de la Société d'Agricultnre, Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bernay, invite l'Académie à se faire représenter, le i4 septembre prochain, à l'inaugura- tion d'un monument qui sera élevé, dans la commune de Broglie, à la mé- moire d'JugusUn Fresnet. ASTRONOMIE. — Sur C aspcct d' Uranus et l'inclinaison de son éqiiateur. Note de MM. PACLet Prosper Henry, présentée par M. Lœwy. « Depuis les premiers jours de cette année, nous avons pu, chaque soir de très beau temps, constater, à l'aide de notre réfracteur de o™,38 de l'Observatoire de Paris, l'existence sur Uranus de deux bandes grises, droites et parallèles, placées à peu près symétriquement de part et d'autre du centre de l'astre. ( l420 ) » Entre ces bandes se trouve une zone assez brillante, qui correspond vraisemblablement à la région équatoriale de la planète. » Les deux pôles sont assez sombres; cependant le pôle supérieur (image renversée) a paru toujours plus lumineux que le pôle inférieur. » Nous avons trouvé, à la suite d'un grand nombre de mesures, que la direction des bandes d'Uranus ne coïncidait pas avec la projection du grand axe de l'orbite apparente des satellites, mais formait avec lui un angle de 4o°. )j Ainsi les angles de position observés sont : 56° pour les bandes et i6° pour la projection du grand axe aux mêmes époques. » En admettant, comme il est permis de le faire, que l'équateur d'Ura- nus soit parallèle à ses bandes, et en tenant compte de la latitude de la Terre au-dessus du plan de l'orhite des satellites, qui, au moment des obser- vations,était en moyennede 9°, on trouve 4 1" environ pour l'angle compris entre les deux plans de l'équateur d'Uranus et de l'orbite des satellites. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions sjinélriques des différences des racines d'une équation. Note de M. J. Tannery, présentée par M. Dar- boux. « Dans deux Communications récentes (3i mars, 7 avril), M. Sylvester a mis en évidence ce fait bien intéressant que les fonctions symétriques en- tières des différences des racines de l'équation (i) z" -h na,z"~' + n[u — \)a.^z"-'^ + .. .+ n[n — i)...2.in„= o étaient des fonctions entières des sommes i,, 5,, ..., s^ des carrés, des cubes, des «''^'"^^ puissances des racines de l'équation (2) Ç" + a, Ç"-' + a.,-Ç"^^.. . + r/„ = o. L'élégante analyse de M. Sylvester, fondée sur la considération de l'équa- tion aux dérivées partielles (3) ^ + a,^4-...-f-a„_,^ = o, ^ ' drti ' (ta, <)(i„ ne fait pas ressortir immédiatement les relations algébriques qui existent entre les fonctions symétriques considérées et les quantités So, s.^, . . ., i„- On pai vient à ces relations par la voie 1res élémentaire que voici : » Si l'on fait disparaître sou second terme, en posant Z — = + rt,, l'iqua- tioii (i) devient (4) Z" + n[iL - i)CoZ"--+ n{n - \)(ii - ajCjZ''-'' -t- . . . ^-: o, et l'on a (5) a-. ,, 1.2 ' \.1...l 1.2.../ — 3) •'l.2...(j — D " » Si l'on forme l'équalion aux différences des racines, soit pour l'équa- tion (i), soit pour l'équation (4), on a évidemment le même résultat; il résulte de là que les fonctions symétriques entières des différences des ra- cines de l'équation (i) sont des fondions entières des n — i quantités C2, C3, ..., C„, et tout revient à exprimer ces quantités au moyen de s^, » A la place du système (5), je considère le système d'équations de même forme, ( 5 hh) a, — — ~ — ^ + C , '~. ^; H- ... I- C,-. où i prend les valeurs 2, 3, .... x) , et je lui adjoins le système (6) j,+ o, ^,-, -t- rt2^,_2 + . • ■+ <-ii-\S^ -t- /«,= o, où i = r, 2, . . ., 20 ; entre les équations (5 b\s) ( t (6), on peut éliminer les quantités .y,, a,, flo) • •• P-*'" l'artifice suivant. » En ajoutant toutes les équations (5 bis) respectivement multipliées par x', puis en ajoutant \-^a^x de p;irt et d'autre, en ajoutant ensuite toutes les équations (6) respectivement multipliées par x'' ', on trouve ^^; I [., + J-(a;)]/(x)+/'(a,-) = o, où /(x) = i4-rt|X 4- rtoX^-h. . ., (!^[x) = \ -^ Q^x- -\- C^x^ -V- . . . , i^i^x) ^ s .,x -\- s^x- -^ s ^x'^ -^- . . . il Les équations ('7) entraînent la suivante : (8) ' i(jf)ç;(a;) + ç'(-^) = 0' c. R., i8S^, i" Smwstr^. (T. XCVIII, N° S!3.) ' '^ ' ( l422 ) OÙ ne figurent plus que les s et les C; en égalant à zéro les coefficienls des diverses puissances de x, on aura les relations cherchées ^2+2C2 = o, j3 + 3C;) = o, j^ + Co^i + 4C,, = o, .... On obtient ces relations résokies, soit par rapport aux .ç, soit par rapport aux C, en résolvant l'équation (8), soit par rapport à '\i{x), soit par rapport à(p{.x). » Tout cela se relie à l'analyse de M. Sylvester, en remarquant que les équations (5), où l'on regarde les C comme des constantes, sont les inté- grales des équations qui correspondent à l'équation aux dérivées partielles (3). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Forme générale du reste dans l'expression d'une fonction au moyen d'autres fonctions. Noie de M. Cii. Lagrange. Il Je me suis proposé le problème suivant : M Fx, (p,Jc, Wo3c, . . , (^,^x étant des fondions de x, trouver des coefficients constants ûo, a,, ..., a„ et un reste R, fonction de x, cjui rendent exacte la relation (i) Fjc = ag-hn, (p,x4-fl2 y2X + ...-T-fl„ 9„x + R de X = a rt .r = a + H, après avoir, d'ailleurs, fixé les conditions que doivent remplir les fonctions proposées pour qu'une telle relation soit possible. » Solution. — I. Suieut «po-^, Çw+i-îf deux nouvelles fonctions de oc; posons (2) j, = Fj:-, (j5) J^-cta ÇgX + a^ (f,x+ ..+ a„ (f„x + a,^^^ (f„+^x, rto. (lit ■ ■■, fini ^ii+\ étant des paramétres arbitraires, et déterminons ces n -h 2 paramèu-es par les «4-2 conditions suivantes : » 1° Que, pour X =^ a, on ait » 2° Que, pour x =^ a -\- h [IiS H), on ait de nouveau degré ( î423 ) rt„+, seront donnés par le système d'équations du premier Fa =fo 9o« + '^t ipirt + • • . -I- «„ o„n (A) \F"a = flo 90'^ + «I 9"'^ -l-'^« ?«'^ + '^«+i Ç^+i*^. F{a + //) ^^ rto -H fl„ «i» • • • > ^n+i données par (A) soient finies et déter- minées. La résolution du système (A) sous la forme ordinaire donne, pour le coefficient général a^,_, (^') "^ ~ 1 v!!« v> T> • • • v^:!" 9;- ?r> cr""« I (fx = o, I, 2, ..., ?i+ i), Oo= I, les indices supérieurs, entre lesquels se font les permutations dans les dé- terminants, désignant des dérivées et o{a-i-Q(,h), où 0^= i, indiquant qu'il faut prendre la dérivée d'ordre zéro ou la fonction elle-même et y faire x ^= a -\- 0 ^h = a -\- h (cette notation est introduite pour établir la symétrie avec les notations ultérieures). )) II. Transportons, maintenant, dans l'expression (3) de y^ les valeurs finies et déterminées (4) et considérons la nouvelle fonction (5) ^x=^r,-ri- Les équations (A) pourront s'écrire (A') i]>a = o, fa = o, fa = o, ..., i};"rt = o, ,^{a-hh) = o. Supposons, maintenant, que les fonctions Fx, (po^, ::; ! o-r^A.-M.. On aura'donc de p. ^ o à p. — n, i'^l '^V-^ 10, -, ■ u. -I |x^, a^i, ^— ; f^= ", I, 2,....«j, Uo" fi" ?2" ••• ?!i.-i« ¥u" TU+i" ■•• ?H« I ( >42;' ) et pour ju. = /? + I , l?»" ?i« ?2« ■•• '?"'' litfttî:°i;'-n ^n étant donnés par (lo) où f„x =r I et le reste R ayant pour expression IT> fi" ■■ ■ fn" I fn+1 11 y a alors y + i formes du reste. 1) L'application de ces formules à la série de Taylor donne précisément les résultats connus. » ÉLECTRICITÉ. — Sur une nouvelle machine dynamo-électrique. Note de MM. A. Damoiseau et G. Petitpont, présentée par M. A. Cornu. « L'importance que présente, au point de vue du rendement, la réduc- tion au minimum de la quantité de travail converti en chaleur dans les fils des machines dynamo-électriques, est trop évidente pour qu'il soit né- cessaire d'y insister. » Comme la production d'un champ magnétique donné avec un élec- tro-aimant de dimensions données nécessite toujours la même dépense, on ne peut songer à opérer cette réduction sur les inducteurs. L'induit seul peut se prêter à des modifications qui permettent d'obtenir une force élec- tromotrice plus élevée dans une égale longueur de fil parcouru [lar le cou- rant. ( x426 ) » La disposition que nous avons imaginée dans ce but est la suivante : elle s'applique aux machines du genre Pacinotli, Gramme, Hefner-Alte- neck, Siemens. Les épanouissements des pôles inducteurs sont supprimés et ces pôles sont rapprochés l'un de l'autre de façon à n'influencer qu'une portion de l'anneau, le quart ou le huitième par exemple. Le courant est alors recueilli en trois points du collecteur, l'un sensiblement au milieu de la partie correspondant à la portion de l'anneau influencée, les deux autres de part et d'autre de chaque pôle. » Dans ces conditions, si l'on excite les inducteurs par une source ex- térieure, l'anneau tournant dans le sens des balais a, /3, y, on remarque qu'à circuit ouvert la différence de potentiel entre a, |3, y reste la même. Mais si l'on ferme les deux circuits sur des résistances égales et graduelle- ment décroissantes, a[i devient prépondérant, et cela dans une proportion très notable, près de moitié. Si l'on rend la résistance sur a|3 plus faible, la différence s'accentue encore. Si l'on diminue, au contraire, la résistance sur -y/S, on s'aperçoit, en tenant compte de la perte due à la résistance inté- rieure, que le rapport des forces électromotrices ne varie pas sensiblement. L'intensité du courant qui circule entre a et |3 diminue la force électromo- trice en "y/S, sans que la réciproque se produise sensiblement. Les différences de potentiel développées aux deux balais extrêmes, quoique atteignant parfois des valeurs considérables (plus de loo volts dans une machine ac- tuellement construite), ne donnent lieu, dans la partie inactive de l'an- neau, qu'à un courant d'une intensité pratiquement négligeable. M On peut donc utiliser, par exemple, le courant y^ pour exciter les inducteurs, et l'on obtient une machine qui se comporte à peu de chose près con)me si elle était excitée en dérivation et qui donne, toutes choses égales d'ailleurs, à vitesse linéaire égale et à égaie longueur de fil parcouru par le courant, une force électromotrice plus élevée de plus d'un tiers de ce qu'on obtient avec les meilleures machines actuelles. » Nous avons construit un modèle dont l'anneau en forme de disque porte 3''s,20o de fil de i'"™,2 et les électro-aimants i8''s de fil de i"",6. Les surfaces polaires ont seulement 56*^1 pour chaque pôle et attaquent l'anneau sur ses deux faces. La longueur du fil compris entre deux balais n'est que de 45"". Avec les électro-aimants réunis deux par deux en sur- face, on obtient à 690 tours i r^""?, 7 et 64^°"% 5 aux bornes. A 1 854 tours on obtient 207 volts à circuit ouvert et à 1900 tours 180 volts aux bornes et 23'''™'', 5 sur une résistance de 7°'""% 5 environ. Le rendement électrique est de 0,763 dans ces conditions, où la machine j)roduit plus de 200 watts par kilogramme de fil enroulé, ce qin représente à peu près un travail double de ce que produisent les machines actuelles avec un rendement plutôt inférieur (0,71, 0,677, o,G84, rendements des machines TV, V, VI des expériences du Comité de l'Exposition de 1881). » ' CHIMIli:. — Sur la perménbilité de l'argent pour le gaz oxygène. Note de M. L. Tkoost, présentée par M. Debray. L'oxyde de carbone n'avait qu'une vitesse de o",i par heure. » L'azote n'avait qu'une vitesse de moins deo",i par heure. » La perméabilité de l'argent pour loxygène montre qu'il est nécessaire de prendre des précautions spéciales dans l'emploi des pyromètres à air à réservoir d'argent. M L'extrême lenleur du passage de l'azote à travers la paroi d'argent, com- parée à celle avec laquelle passe le gaz oxygène, indique qu'en augmentant convenablement la surface d'un réservoir à paroi d'argent peu épaisse, on pourrait peut-être un jour utiliser celte propriélé pour obtenir l'oxygène. On augmenterait, par exemple, considérablement la surface du réservoir, tout en lui conservant un petit volume, en remplaçant la forme tubulaire par celle d'un sac reclangulaire aplati et enroulé en hélice. Un semblable appareil, porté à des températures qui peuvent rester inférieures à 800°, et mis en contact, extérieurement avec l'air et intérieurement avec le vide ou avec un courant très lent d'acide carbonique, donnerait un procédé direct pour extraire l'oxygène de l'air atmosphérique. » CHIMIE MIKÉRALE. — Action du sulfure de cuivre sur le sulfure de potassium. Note de M. A. Ditte, présentée par M. Debray. t. Quand on introduit du protosulfure de cuivre CuS, précipité et en- core humide, dans une solution concentrée et froide de monosulfure de potassium, la liqueur se colore en jaune orangé, et, au bout de quelques heures, le précipité est changé en cristaux. Ce sont, suivant les circon- stances, deslamesàquatreouàhuitpans, transparentes quand elles sont très minces en laissant passer luie lumière rouge foncé, ou bien de longues ai- guilles minces et fines, très brillantes, à reflets verdâtres chatoyants. Quand on opère à la température de l'ébullition, le sulfure métallique se change presque instantanément en une masse volumineuse et feutrée qui remplit toute la liqueur; elle est constituée par des aiguilles très fines, de couleur bronzée et d'aspect métallique. Tous ces cristaux ont la même composition exprimée par la formule 4Gu'S,RS. » Si la liqueur alcaline ne dépasse pas un certain degré de concentra- tion, le sulfure amorphe CuS ne s'y transforme pas en cristaux, même après un contact de plusieurs mois. On voit qu'il se passe ici quelque chose d'ana- C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIII, IN" 23.) l86 ( i43o ) logue à ce que nous avons constaté avec le sulfure de mercure, mais il y n tout d'abord dédoublement du sulfure CuS, en soufre et en sulfure Cu^S qui s'unit au sulfure alcalin. On a tq ijb slho GCuSsol. + RS dissous = 3Cu^S sol. + RS'' dissous + 2^^^, 3. Le nombre 2, 3 n'est qu'approché, car il peut se former un sulfure moins riche en soufre que le composé RS', et, d'autre part, on n'emploie pas des solutions étendues, et l'on ne tient pas compte delà chaleur de combinaison du sulfure Cu-S avec le sulfure alcalin; mais on voit que, la réaction étant faiblement exothermique, la concentration de la liqueur peut jouer un rôle considérable et changer le signe de la variation de chaleur; on se rend ainsi compte de ce fait qu'au-dessous d'un certain degré de concentration Is; sulfure CuS ne se décompose pas, et la combinaison cristallisée ne se produit plus. » Il est facile de constater par l'expérience ce dédoublement du sulfure CuS. Si l'on prend une solution de raonosulfure de potassium pur, elle est incolore et ne donne avec les acides étendus qu'un imperceptible dépôt de soufre qui la rend à peine opaline; cette même liqueur, îiprès avoir été mise en contact avec du sulfure de cuivre et après la transformation de ce dernier, est devenue rouge orangé, comme lespolysulfures alcalins; étendue d'eau et traitée par ces acides, elle donne alors un dépôt laiteux de soufre qui se rassemble en grumeaux lorsqu'on la fait bouillir. Or, d'une part, le sulfure double 4^^u-S,RS est très peu soluble ; une liqueur renfermant loo^'' d'eau et ôoo^'' de monosulfure de potassium retient à peine 5^'' de sidfure Cu^S dissous à la températuie ordinaire; d'autre part, il n'est pas possible d'admettre que le sulfure précipité CuS est, comme l'avait pensé M. Tliomson, un mélange de soufre et de sous-sulfure Cu^S ; si en effet nous prenons une liqueur incapable de déterminer la formation des cristaux, et qu'après l'avoir séparée en deux parties égales nous mettions l'une d'elles en contact avec un certain poids de soufre, et l'autre en digestion avec une quantité de sulfure précipité CuS, capable d'abandonner le même poids de soufre en devenant Cu*S, on trouve qu'au bout de quelques jours tout le soufre s'est dissous dans la première liqueur, qtii a pris la teinte des polysulfures; la seconde partie, au contraire, après une coloration jaune clair, ne précipite pas de soufre quand on la traite par un acide étendu, et l'analyse montre qu'elle est formée de monosulfure alcalin tenant en dis- solution une très faible quantité de cuivre; ce sulfure CuS ne peut donc être considéré comme un mélange de sulfure Cii^S avec du soufre, qui se serait dissous dans ces circonstances. ( 1431 ) » Ainsi une solution concentrée de monosulfure alcalin décompose le sulfure CuS en Cu-S et soufre, la chaleur de formation du polysulfure al- calin dépassant dans ces circonstances celle du prolosulfure de cuivre, et le sulfure Cu^S formé s'unit à du sulfure de potassium pour donner un sulfure double cristallisé. Dans une liqueur étendue, au contraire, la cha- leur de formation du sulfure CnS l'emporte sur celle du polysulfure alca- lîh'et, èohformément au principe du travail maximum , la décomposition dii"^sialfure Cu S n'a pas lieu ; celui-ci peut rester indéfiniment dans la li- queur, sans donner lieu à la formation de cristaux, puisqu'il ne se produit pas de sous-sulfure Cu-S. » Le sulfure double 4Cu''S, KS peut aussi être obtenu directement en partant du métal. Si l'on plonge une lame de cuivre dans une solution concentrée et froide de monosulfure de potassium, elle se ternit au bout de quelques heures, puis on la voit se recouvrir de belles aiguilles bril- lantes qui augmentent peu à peu. Mais, si l'on opère dans un vase fermé, les cristaux cessent de s'accroitre au bout de quelques jours, et les choses restent indéfiniment en cet état, quelle que soit la durée de l'expérience^ La réaction qui a eu lieu tout d'abord, puis qui s'est arrêtée, est due à l'oxygèîie dissous dans la liqueur ou renfermé dans l'atmosphère du flacon; il s'est formé d'abord du sulfure CuS et de la potasse (celle-ci en trop faible proportion pour réagir sur le sulfure produit) : KS dissous -H O -^ Cu = RO dissoute + CuS solide + 3i^''', 2. 1) A mesure qu'il se produit, le sulfure CuS se dédouble en Cu-S, qui cris- tallise en formant le composé4Cn-S, RS, et en soufre, qui devient polysul- fure, puis la réaction s'arrête quand tout l'oxygène a disparu. A ce mo- ment, cependant, le polysulfure alcalin formé agit encore sur le cuivre et donne une nouvelle quantité de sulfure double 4Cu^S, KS; en effet, la li- queur, une fois la réaction terminée, est parfaitement incolore, et il suffi- rait d'une très faible proportion de polysulfure pour lui donner une teinte jaune orangé caractéristique ; d'ailleurs la réaction .IJOJJ 1 RS' dissous + 6Cu — 3Cu='S ^- RS dissous + 2f''\'] est fortement exothermique. » On vérifie aisément, du reste, que l'attaque du cuivre est bien due à l'oxygène en opérant avec une liqueur privée d'air et dans une atmosphère^ dépourvue de ce gaz: Dans ces conditions, le cuivre peut être mis en con^r;., tact pendant plusieurs mois avec une solution même saturée de monosul^. ( i43a ) fiire alcalin, srins être altéré et sans perdre son éclat. Quanti la liqueur al- caline renferme de l'air, mais qu'elle est trop étendue pour dédoubler le sulfure de cuivre CuS, l'attaque du métal a lieu encore, tant qu'il y a de l'oxygène libre dans l'atmosphère du flacon, mais le composé double 4Cu-S, RS ne se forme plus, et il se dépose simplement à la surface de la lame métallique un enduit noir, constitué par des petites écailles cristal- lines de protosulfure de cuivre CuS. » CHIMIE. — Sur la solubilité de quelques sels halogènes. Note de M. A. Etard, présentée par M. Cahours. ^ « Pour le bromure de sodium, les points que j'ai oljtenus en prolon- geant le graphique pris par Kreraers entre o" et 120° se trouvent d'accord avec les résultats de cet auteur. La solubilité de — 20° à + 4°° est donnée par la formule S = 4o -H o,l']/^6.t. Dans une certaine étendue de l'espace compris entre 4o° et So", la droitech\nge de direction, et entre So" et i5o°, on a pour la solubilité S = 52,3 ■+- o,oi25.t. » Si dans une solution saturée on exprime en molécules le rapport existant entre le sel anhydre et l'eau, on obtient, pour la grande majorité des sels nettement solubles, des nombres fort comparables à ceux que donnent les sels hydratés solides, comme s'il s'agissait là d'hydrates fondus. Pour le bromure de sodium ci-dessus, à ~ 20", le sel anhydre est à l'eau commeNaBr : 8H^0 ; à-^4o°, on aNaBr ; 5,511*0. Ainsi, à l'accroissement de solubilité S = ^o -\- o,i'j^G.t correspond une diminution d'eau de saturation passant de 8H-0 à 5,5H-0. De même, de 5o" à iSo", quand la solubilité est S = 52,3 -H o,oi25.^, l'eau de saturation passe de 4,5 H-0 à 4,3H-0, la solution conservant dans ce grand intervalle de 100" une com- position presque constante et correspondant à peu près à aNaBr, gH^O, formule arbitraire sur laquelle il n'y a pas à insister. )) La droite de solubilité de NaBr change de direction vers So*", point où dans l'air l'hydrate connu NaBr, 2H^0 perd son eau de cristallisation. ' "A lodure de sodium. — Lignes de Rremers j)rolongées. De 0° à 80", S — 61,3 + 0,1712./, correspondant aux rapports moléculaires extrêmes Nal : 5H=0; Nal : 3H=O.De 80° à 160°, S = 75+ 0,0208. f et Nal : 3H='0; Nal : 2H'-0. Au-dessous de zéro la solubilité, d'après deux expériences, m'a |)aru diminuer très rapidement. Les sels Na Br, 2H-O; Nal, 2H-0,en tant qu'hydrates, donneraient, selon M. deCoppet, une ligne courbe. L'expérience m'a montré que le changement de direction des droites de solubilité, dans ( 1433 ) le voisinage du petit espace où se fait la transformation des hydrates, w peut être pris pour une courbure à concavité tournée vers l'axe des a; que lorsque les tracés ne sont pas assez prolongés. » Jusqu'à présent on n'a signalé aucun hydrate de KCi, KBr, RI ; cela ne démontre pas la non-existence de ces hydrates dans l'air et encore moins au sein de l'eau. Ce qui est certain, c'est que, pour deux des sels précités, les droites de solubilité présentent des perturbations en tout point com- parables à celles fournies par les hydrates. » Chlorure de potassium. — La solution saturée se congèle vers — cf. De ce point à iio°, S = 20,5 + o,i445.« avec RCl : i5H-0; KC1:6HH). Je n'ai pas vérifié la formule au delà de i [0°. ,« Bromure de potassium. — La courbe de Rremers est formée de deux droites. De o'' à 4o°» S = 34,5 -(- 0,2420.^, et de 3o" à 120°, S:=4i)5 + 0,1378.^. Selon M. de Coppet [Annales de Cliiniie et de Phy- sique, 1884), le sel étant anhydre, sa solubilité est une droite. En raison de ce désaccord des auteurs, j'ai repris la solubilité de RBr dans des limites plus étendues. De — 12° à -h iCiS", la nouvelle courbe se confond avec celle de Rremers. Déplus, les nombres très exacts publiés par M. de Coppet per- mettent de construire cette même courbe avec beaucoup plus d'exactitude que la droite moyenne unique de l'auteur. i^, ijo» Rapports moléculaires : à — 12", RBr :i3H-0; à 3o°, RBr : iiH-O; à i20^ RBr:5H-0. » lodure de potassium. — Selon AT. de Coppet et mes expériences, cette solubilité est représentée par une droite de o'^ à 100''. J'ai pris cette solubi- lité jusqu'à i65", et l'on a S = 55 ,8 -f- o,i22.<. A 0°, Ri : 7H-O; à 120°, RI ; 3,7H-0. D'après le graphique de M. de Coppet, la droite subsiste au- dessous de zéro; d'après mes déterminations et au>si d'après les chiffres de cet auteur, au contraire, la droite s'infléchit comme dans le cas de RBr. J'ai établi ce fait par trois séries d'expériences. iM t» Les courbes des six sels halogènes décrits jusqu'à présent sont presque parallèles. « Chlorure de calcium. — On ne trouve pas dans les auteurs de docu- ments relatifs à cette solubilité ni à celle des autres sels halogènes alcalino- terreux, excepté, Ba Cl" et SrCP. La solubilité de l'hydrate cristallisé CaCP, 6H^0, de — i8<' à +6°, est telle, que la teneur de la solution en sel anhydre est donnée par la formule S = 32 + o,2i48.<. CaCI- : !3H-0; CaCl- : loH^O. De 6"^ à 48", il se produit une modification de la courbe ( i434 ) en forme de S et de 5o° à 1 70°, dans un intervalle de 1 20°, la solubilité est S = 54,5 -I- 0,0755. t. » Dans le cas du chlorure de calcium cristallisé, on peut comparer à divers intervalles de température l'altération delà droite, et la décomposi- tion ne se fait pas brusquement en tui point, comme dans le cas connu du sulfate de soude de Lowel. » Jusqu'à -+- 6°, la recristallisalion de la solution saturée se fait avec la plus grande facilité; il en est à peu près de même jusqu'à 4o°, point déci- sion de l'hydrate; au delà, il devient de plus en plus difficile de faire cris- talliser les solutions qui restent longtemps sursaturées. » L'idée que l'on peut se faire de la solubilité normale, selon une droite, comme étant une dissociation par perte d'eau, progressant selon une loi fixe avec la température, paraît en contradiction avec le fait de l'existence d'une grande quantité d'eau dans la solution. Le chlorure de calcium per- met de faire une expérience curieuse, montrant que dans une solution saturée toute l'eau est utilisée, et que cette solution, comme certaines com- binaisons, peut être déshydratante. On sait que le chlorure de cobalt devient bleu à chaud ou par l'action des déshydratants; le sel de nickel devient de même jaune. Or si, à froid, Ton traite quelques gouttes de ces solutions par un excès de solution froide de chlorure de calcium cristal- lisé saturée, les liqueurs deviennent instantanément bleues ou jaunes. Le chlorure de magnésium a la même action, que n'a pas le chlorure de zinc saturé, réputé cependant plus avide d'eau. Il y a évidemment des doubles décompositions de solutions saturées indépendantes des hydrates définis qu'elles contiennent. La solution saturée froide de chlorure de calcium apporte encore une preuve à l'appui de cette manière devoir : les chlo- rures de baryum et de strontium dissous sont précipités d'une façon si complète par la solution de CaCP, (jH^'O, qu'on n'en retrouve pas dans la liqueur. » CHIMIE GÉNÉRALE, — Sur quelques substances colloïdales. Note de M. E. Gbimaux, présentée par M. Friedel. >< Liqueur de Schweizer. ~ M. Peligot a montré que la liqueur de Schweizer, préparée suivant ses indications par l'action de l'ammoniaque sur la tournure de cuivre, est un mélange d'azotife de cuivre ammoniacal ( i435 ) cristallisable et d'oxyde de cuivre ammoniacal, ce dernier possédant seul la propriété de dissoudre la cellulose ('). - ■ - « Quand on soumet cette liqueur à la dinlyse dans un vasépdreux, on constate que l'oxyde de cuivre ammoniacal est un corps colloïdal. Les pre- miers jours il passe une grande quantité de sel bleu dans l'eau extérieure du dialyseur, en même temps que l'excès d'ammoniaque, puis, après six ou sept jours, elle ne renferme pas trace de cuivre. Le vase poreux retient un liquide bleu formé d'oxyde de cuivre ammoniacal et qui résiste absolu- ment à la dialyse. » Ce corps présente en outre les autres caractères des colloïdes; il pré- cipite des flocons gélatineux d'hydrate de cuivre par l'addition d'eau distillée; la décomposition est totale avec 5"°^ à G''"' d'eau; avec i'*'"' à 2™' d'eau, elle n'est que partielle. De très petites quantités de sulfate de magnésie, de sulfate de chaux, de sulfate d'alumine, de sulfate de cuivre ou d'acide acétique très dilué précipitent celte solution; le chlorure de sodium et le sulfate de potasse sont sans action. Elle précipite également de l'hydrate de cuivre par l'ac- tion d'une température de 40" à 5o°, mais le précipité n'est pas permanent; il se redissout lentement par le refroidissement. C'est donc une véritable dissociation, amenée par la chaleur, en oxyde de cuivre et ammoniaque.'"^^^^ )« Les solutions de cellulose dans le réactif de Schweizer sont, comme on le sait, d'une couleur bleu très foncé et constituent des liquides opa- ques que la lumière traverse difficilement. M. Levallois a rencontré cette difficilllé en cherchint à déterminer le pouvoir rolatoire de la cellulose en solution. La dialyse permet d'obvier à cet inconvénient; après trois ou quatre jours de dialyse, tout l'azolite de cuivre ammoniacal dont la pré- sence rend la liqueur si foncée a passé dans l'eau extérieure, avec l'excès d'ammoniaque. La solution de cellulose est moins colorée; par addition d'eau, elle donne un précipité gélatineux de cellulose que quelques gouttes d'ammoniaque reilissolvent en formant un liquide peu coloré et parfaite- ment transparent. « La dialyse ne doit pas être poussée trop loin : peu à peu, en effet, la diffusion décompose l'azotate de cuivre ammoniacal, l'ammoniaque est entraînée dans l'eau extérieure, et l'on trouve, dans le vase poreux, une gelée ferme, d'une couleur bleu foncé, qu'on sépare facilement de l'eau mère par lavage. (') Annales de Chimie et de Physique, 3° série, t. LXIII, p. 343; 1861. ( i/i36 ) » Cette gelée, combinaison ou laque, d'oxyde de cuivre et de cellulose, ne se dissout pas dans l'ammoniaque, qui lui enlève simplement l'oxyde de cuivre. » Urcides pyruviqiies condensées. — Quand on fait réagir à ioo° un excès d'acide pyruvique sur l'urée ou qu'on chaufte à i5o" les uréides pyrnviques cristallisées, on obtient des poudres blanches qui se dissolvent dans les alcalis en donnant des solutions colloïdales, ainsi que je l'ai montré dans mes recherches sur les uréides de l'acide pyruvique. J'ai repris dernière- ment l'étude de ces corps. Leurs solutions ammoniacales par évaporation dans le vide se prennent en gelées, puis se dessèchent en plaques cornées, translucides. Quand on évapore les solutions au bain-marie, elles se prennent, par le refroidissement, en gelées fermes et transparentes, res- semblant absolument à la gélatine. Il suffit de 5 pour loo d'uréide pyru- vique pour former gelée. » Ces solutions concentrées donnent des précipités gélatitieux avec tous les acides, avec le chlorure de sodium, le sulfate de potasse, l'eau de chaux, l'eau de baryte, les sels alcaline-terreux et les sels métalliques. >' Les solutions ammoniacales, aussi bien que les solutions sodiques, sont transformées en gelée par l'action d'un courant de gaz carbonique, et le mélange redevient limpide sous l' influence d' un courant d'air. » Malgré ces analogies, les uréides pyruviques condensées diffèrent absolument des colloïdes de l'organisme; elles résistent à l'action de l'acide azotique bouillant. » Colloide amido-asparlique. — I/anhydride aspartique, comme je l'ai indiqué, donne une substance colloïdale quand on le chauffe à laS" avec de l'urée, qu'on reprend par l'eau et qu'on enlève l'excès d'urée par la dialyse. On peut obtenir de même un colloïde en dirigeant à i5o° un cou- rant de gaz ammoniac sur l'anhydride aspartique. » Le produit repris par l'eau donne des gelées par évaporation dans le vide ou au bain-marie, gelées qui, par la dessiccation, se transforment en plaques amorphes et cornées. Il donne des précipités volumineux avec l'eau de baryte, le bichlorure de calcium, l'acide acétique, l'acide azo- tique. Le précipité formé par l'acide azotique se dissout à chaud et est reformé par l'addition d'eau. Le chlorure de sodium ne précipite que fai- blement à froid, plus abondamment à chaud. Avec le sulfate de magnésie, quelques gouttes donnent à froid un précipité qui disparaît par une douce chaleur, et se forme de nouveau à l'ébuUition pour devenir permanent. » Ce colloïde est facilement hydraté et transformé en un corps qui ne ( -437 ) donne jjIiis de précipité ; il suffit de le dissoudre dans l'ammoniaque nqueuse pour avoir des solutious que rien ne précipite. Il présente, comme le colloïde uréo-aspartique et l'anhydride aspartique lui-même, la [iro- priété de donner, avec les sels de cuivre, un dérivé qui se dissout dans la |)otasse eu offrant une teinle violet rose, absolument semblable à celle des albuminoïdes, dites de biuret. 1) Stlice solublt. — Graliam a obtenu la silice soluble en soumettant à la dialyse le produit de l'action de l'aciile clilorliydrique siu' une solution étendue de silicate de soude. Mais il n'est p.is besoin d'avoir recours à la dialyse pour préparer des solutions de silice pure; il suffit de sa|ioni6er par l'eau le silicate de niélhyle de MM. Friedel et Crafts, en faisant bouillir 8^' de cet élher au réfrigérant ascendant avec aoos'' d'eau et concentrant la liqueur aux trois quarts pour chasser l'alcool niéthylique. » Cette solution, qui renferme 2,26 pour 100 de silice anhydre, est très stable et ne se coagule par l'action de l'acide carbonicjue ni à froid ni à chaud ; Graham a signalé la facile coagulabdilé des solutions de silice par l'acide carbonique, mais ses indicatioTis paraissent se rapporter à des so- lutions à 10 pour 100. » La solution à 2,26 pour 100 est coagulée à chaud par le sel marin et le sulfate de potasse ; il faut une asst z forte proportion de sels; le coagu- lum est très volumineux et le tout se prend en une masse gélatineuse ferme et trans|)arenle. Cette solution s'est coagulée spontanément après cinq semaines. » Graham a fait voir que la coagulation spontanée est d'autant plus lente que la solution est plus étendue : il est facile de confirmer ce fait avec les solutions de silice impure que fournit la décomposition du chlorure de silicium par une grande quantité d'eau. Avec une liqueur clilorliydrique renfermant i,23 |)onr 100 de silice anhydre, ou obtient la coagulation immédiate eu y ajoutant iou volume d'une solution de carbonate de potasse (1) = 1,22), mais si on l'étend de 1 ou 2 volumes d'eau, la liqueur reste limpide après l'addition olas^ique; mais, après une ébullilion prolongée en présence de l'acide sulfunque dilué, elle réduit immédiatement ce réactif. » Ce dernier caractère, joint à la propriété de former des sels, rapproche la colchicine de la solanine; comme celle-ci, elle constituerait un alcali glucoside. » Réactions. — Les acides minéraux forts ou dilués dissolvent la col- chicine et la colorent en jaune citron. L'acide azotique lui communique une coloration violacée non persistante; la potasse et la soude la préci- pitent de ses solutions, tandis que l'ammoniaque ne produit aucune réac- tion. Parle tannin il y a formation d'un précipité blanc soluble à chaud; par le bichlorure de platine, un précipité jaune orangé prend naissance. L'eau iodée donne un précipité ronge-kermès. Parl'iodure double de mer- { i444 ) cure et de potassium, il se forme un précijjité jaune, et enfin l'iodure de potassium ioduré donne un précipité jaune marron. » Cette description n'étant que sommaire, nous nous proposons de poursuivre l'étude de ce corps. Quelle différence notre colchicine cristal- lisée présente-t-elie avec la colchicéine de M. Oberlin ? Celle-ci ne se- rait-elle qu'un alcaloïde secondaire qui dériverait de celle-là? C'est ce qui fera le sujet d'une prochaine Note. » Effets physiologiques. — D'après les expériences préliminaires de M. le D'^ Laborde, il résulte que l'activité de la colchicine cristallisée ne se manifeste qu'à des doses relativement élevées : elle rentre à cet égard dans la catégorie des principes immédiats qui se dosent par centigrammes et non par milligrammes. Ainsi, sur des cobayes du poids moyen de 45o^', la dose physiologique est de oS',02 à o^^oS et la dose toxique mortelle (en une heure environ) de o^', 06. Un état de collapsus avec stupeur, sans anes- thésie, est le principal effet général de son action. I^e fonctionnement du cœur et les phénomènes respiratoires uïécaniques sont notablement modi- fiés sous son uifluence, » CHIMIE AGRICOLK. — Sur les déperditions d'azole pendant la ferinentalion iles fumiers. Note de M. H. Joulie, présentée par M. Fremy. (Extrait par l'auteur.) « L'étude des fumiers produits dans les fermes présentant de grandes difficultés, à cause du peu d'homogénéité des matières et de rini|)ossibilité de former, pour l'analyse, des échantillons représentant convenablement les masses dont on veut connaître la composition, j'ai pensé qu'il serait utile d'entreprendre celte étude sur des matières préparées dans des con- ditions spéciales, en quantités telles qu'il soit facile de tout recueillir et de tout analyser exactement. » La fosse à fumier se composait d'une cloche de verre à douille, ren- versée sur un vase conique. Le fumier était retenu dans la cloche par une loile métallique et le purin s'écoulait librement dans le vase inférieur. La cloche était recouverte par une plaque de verre. » On a disposé six appareils semblables dans lesquels on a iiitroduii, le 18 février i883, le mélange suivant : Paille hachée et broyée 75s' Crottin de clieval séché et broyé. .... 5oS'' Urine putréfiée 3oo^'^ Eau distillée 3'j5"' ( '445 ) » L'appareil n° 1 a reçu ce mélange sans aucune addition; » Au n° 2 on a ajouté lo»'' de pliosphate fossile du Cher; » Au n° 3, lo»"" de pliosphate et lo^' de plâtre ; » Au II" 4-, lo^'' de phosphate et lo^"' de carbonate de chaux ; » Au n" 5, los'' de carbonate de chaux seulement; » Et au n° 6, lo*^' de plâtre seulement. » Un septième appareil, formé par une cloche trois fois plus large, a reçu les quantités de matières suivanles, sans autre addition : Paille i5o CroUin 300 Urine putréfiée 4oo Eau distillée 85o » Tous les jours d'abord, et ensuite tous les deux ou trois jours, on a reversé sur le fumier le liquide qui s'était écoulé dans le vase inférieur. » Tous les appareils sont restés dans un laboratoire à la lumière diffuse et à la températiue ordinaire jusqu'au i''"' septembre i883, soit six mois et dix jours. » Ou a alors analysé les fumiers et les purins obtenus et, par comparai- son avec les analyses des matières employées, il a été facile de se rendre compte des changements que la fermentation avait fait éprouver aux masses mises en expériences. » On a ainsi constaté : 1° Que ta fermentation prolongée du fumier détermine une perle totale d'azote qui a été de 20 pour 100 dans nos expériences, mais qui doit élre plus élevée dans la pratique, où les surfaces d'évaporation du carbonate d'ammoniaque sont relativement beaucoup plus étendues; » 2" Que cette perte est uniquement due à la volatilisation ou à la dé- composition de l'ammoniaque contenue dans les purins et qu'elle porte, par conséquent, sur la partie la plus active et la plus assimilable de l'azote des fumiers; » 3" Qu'une portion de l'azote ammoniacal se fixe sur les matières or- ganiques pendant cette fermentation. L'importance de cette fraction, qui a varié dans nos expériences de 24,82 à 44,54 pour 100 de l'azote amtno- niacal introduit, dépend des proportions relatives de l'azote ammoniacal et des matières organiques. Elle est d'autant plus forte que les purins sont relativement moins chargés d'azote ammoniacal ; » 4° Qi^is l'addition du phosphate de chaux ne modifie pas sensiblement la marche des phénomènes ni l'importance de la déperdition; C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIII, N» 25.) 1 88 . ( I4/.6 ) » 5° Que le carbonate et le sulfate de chaux augmejitent, tous deux, dans une large mesure, la déperdition d'azote ammoniacal, tout en dimi- nuant sa fixation sur les matières organiques. » Au point de vue pratique, ce travail montre que, dans la préparation du fumier de ferme la mieux organisée, il y a des déperditions très impor- tantes d'azote et qu'il est nécessaire de rechercher les moyens de les éviter. Ce sera l'objet de mes études ultérieures. » minéralogie:. — Sur les minéraux qui accompagnent le diamant dans le nouveau gisement de Salobro, province de Bahia [Biésil). Note de M. H. GoRCEix, présentée par RI. Des Cloizeaux. « Les alluvions diamantifères du Brésil, connues en de nombreux points du pays et principalement dans les provinces de Bahia et Minas-Géraës, dont les gisements découverts deviennent de plus en plus nombreux, pré- sentaient entre elles la plus grande analogie, tant au point de vue de leur situation uniforme dans les cours d'eau et sur les plateaux que sous le rapport de la nature et de la forme des minéraux qu'elles renferment. » Un gisement qui vient récemment d'être découvert offre des diffé- rences assez notables pour mériter, je crois, une élude spéciale. )) Il est situé non loin de la côte, dans la province de Bahia et dans le bassin du Rio Pardo, à peu de distance du point où ce cours d'eau se réunit au Jéquétinhonha. Il a reçu des mineurs le nom de Salobro, ce qui semblerait indiquer que les eaux de la région sont saunicâtres. La contrée tout autour est basse, plane, marécageuse, couverte de forets dont l'ex- ploitation a amené la découverte des diamants. Ceux-ci se trouvent dans ime argile blanche avec lits de feuilles décomposées; ce dépôt paraîtrait donc de formation moderne. Les minéraux qui accompagnent le diamant sont bien moins abondants que dans tous les autres gisements de Diaman- tina, Bagagem, Abaété, etc., où l'argile au contraire est toujours en petite quantité. » L'étude d'une faible portion des résidus du lavage de cette argile m'a permis d'y reconnaître les minéraux suivants : 1. Quartz. 7. Grenat almandine. 2. Silex. 8. Corindon. 3. Monazite. 9. Fer oxydulé, 4. Zircon. 10. Fer titane. 5. Disthène. 11. Pyrite martiale. G. Staurotide. ( 1447 ) » Après le qoarlz, c'est la moiiazite qui domine; elle se présente en petits fragments anguleux jaunes ou rougeâtres, et quelquefois en cristaux aplatis suivant /i', surmontés de la pyramide a', o', e'. Le zircon en cristaux bruns, blanchâtres à surface luisante, plus rarement améthystes, est aussi très abondant et les échantillons très peu roulés. » Le corindon qui, pour la première fois, je crois, est signalé au Brésil, est représenté jiar de petits grains de densité comprise entre 3,'j et 3,8, perdant 2 pour 100 de leur poids au chalumeau, de couleur grise ou rosée. La staurotidese montre de même en fragments de petites dimensions dont l'aspect rappelle celui des débris de cristaux provenant des schistes mica- cés des environs de la ville de Sâo Joûo Baptista et du cours moyen du Jéquétinhonha. » Si l'on compare cette première liste avec celle publiée par M. Damour, dans le Bulletin de la Société de GéoloçjiCj et à laquelle, dans une Notice insérée aux Comptes rendus ('), j'ai pu ajouter quelques autres espèces mi- nérales, on voit que le cornuion et la staurotide sont les deux seules sub- stances nouvelles qui se montrent à Salobro. » Ce fait acquiert pourtant de l'importance si l'on considère que le co- rindon est le minéral qui accompagne constamment le diamant dans l'Inde, dont les gisements semblaient n'avoir pas de rapport avec ceux du Brésil. » Mais c'est surtout par l'absence de certains minéraux et par l'aspect extérieur du gravier que s'accuse la différence entre le placer de Salobro et les autres gisements du Brésil. » On n'y voit en effet aucun des représentants des trois familles de mi- néraux qui caractérisent si bien les alluvions diamantifères de ce pays : 1" oxydes de titane (rutile, anatase); 2" alumine ou acide titanique hydratés avec acide pliosphorique, oxyde de cériuui, etc.; ?>° tourmalines. Le gravier de Salobro ressemble en outre aux dépôts qui se forment actuellement dans le lit ou sur les rives des cours d'eau par un simple phénomène de transport, et aucun des minéraux ne présente ces formes arrondies dues à de longs frottements au milieu de remous qui, partout ailleurs, font reconnaître à première vue le cascalho vierge diamantifère. » Le gisement de Salobro étant situé près de la mer n'est pas éloigné de la longue chaîne de montagnes granitiques et gneissiques qui constitue la Serra do Mar bordant les côtes du Brésil. )) Il ne me semble pas pourtant cju'on puisse en conclure que les sables (') Comptes rendus, décembre 1881. ( i448 ) de cette localité provienlienl directement de la destruction de ces roches. A une distance, relativement peu considérable, elles sont traversées par de nombreux filons de quartz, de pegmatite, très riclies en pierres colorées, telles que : cymophane, triphane, andalousite dichroïque, béryl, dont je n'ai pis trouvé de débris dans les graviers de Salobro. Cette découverte ne me paraît donc pas, au moins d'après cette première étude, infirmer les conclusions que j'ai tirées, au sujet de l'origine du diamant du Brésil, de l'étude des gisements en place de Sào-Joào da Chnpada et de Grào Mogol. » ZOOLOGIE. — Analomie des Ecliinodermes; sur l'oiyanisation des Comalides adultes. Note de M. Edm. Perkier, présentée par I\I. de Quairefages. « La difficulté d'étudier les Comalules est telle qu'à part le tube di- gestif il n'y a pas un système d'organes de ces animaux sur la signification duquel tous les anatomistes soient d'accord. » Pour Ludwig, le système nerveux est représenté par l'épithélium cilié de la gouttière ambulacraire; pourWilliamet HerbertCarpenler, il est situé dans l'axe calcaire des bras; pour J. Mûller, l'organe axial autour duquel s'enroule le tube digestif était un cœur; c'est un lacis de vaisseaux pour Ludwig; pour d'autres, une glande; ces divergences rendent problématique l'existence même de l'appareil circulatoire dont Ludwig et Herbert Car- penler ont cru voir les connexions avec cet organe; le rôle de Vorqane c/o/so/i/ie que supporte la plaque centro-dorsale, celui de Voigane spongieux qui se trouve près de la bouche sont autant d'énigmes, et cependant il est manifeste pour tout le monde qu'une connaissance exacte de l'organisation des Crinoïdes est indispensable pour la détermination des homologies de tous les animaux composant l'embranchement des Échinodermes. » J'ai déjà montré (C'oj/jpto j'e/if/uj' des 16 juillet 1 883 et 18 février 1884) : » 1° Que les connexions et la structure des cordons contenus dans l'axe calcaire des bras et qui s'unissent pour former un anneau autour de l'or- gane cloisonné doivent faire considérer ces cordons comme le véritable système nerveux ; » 1° Qu'à aucune époque du développement l'organe axial ne présente l'apparence d'un lacis de vaisseaux; mais que ses parois sont formées de cellules spéciales, grandes, se colorant fortement par l'éosine et le picro- carrainate, disposées d'abord en une sorte de colonne pleine, puis limi- tant une cavité rendue de plus en plus anfractueuse par les divers modes de reploiement et la croissance irrégulière de ses parois; eu un mot, cet ( '449 ) organe axial est une caviU' à parois glandulaires et non nn lacis de vais- seaux. » L'élude minutieuse de plus de deux cents coupes, faites ordinairement au quarantième de niillimètre et soigneusement numérotées de manière à permettre la reconstitution géométriquement exacte de l'animal entier, me permet de compléter ces données. » Aussi bien chez V Jntedonrosacens adulte que chez V Anledon phnlangium , trouvé en si grande quantité dans l'Atlantique par le Talisman, l'organe axial est bien nettement une cavité tiibulaire anh-actueuse, cà parois glandulaires. Parmi les diverlicules de cette cavité, les uns apparaissent sur les coupes comme terminés en culs-de-sac, d'autres se plongent manifestement en ca- naux. Quelques-uns de ces canaux courent parmi les trabécules innom- i)rablesde la cavité générale; il en est qui se rendent vers les bras. Mais la plupart remontent vers le tégument dorsal, formant tout autour de l'œso- phage une masse qu'on peut, cette fois, comparer à un lacis vasculaire, et qui n'est autre chose que Vorgane spongieux d'Herbert Carpenter. » Les canaux (je ne dis pas les vaisseaux) qui forment cet organe, con- curremment avec de nombreux trabécules de tissu conjoncfif, ont un par- cours très sinueux, s'anastomosent fréquemment entre eux, et leurs parois, manifestement glandulaires, sont très irrégulièrement bosselées. Tous les canaux viennent enfin ramper sur un parcours plus ou moins long sous le plancher tégianenlaire qui porte la bouche et l'anus, s'enfoncent très obli- quement, presque parallèlement entre eux, dans les téguments, et viennent enfin s'ouvrira l'extérieiu- par les entonnoirs ciliés sur lesquels, depuis Johannes Mùller, j'ai le premier attiré l'attention (1872). » Tous ces entonnoirs ciliés ne sont cependant pas les orifices de pareils canaux; il en est, cela est surtout manifeste chez les jeunes Comatules, qui sont en rapport avec les tubes liydrophores que porte l'anneau ambula- craire. D'ailleurs tous les canaux de l'organe spongieux ne s'ouvrent pas dans la cavité de l'organe axial. Leur plexus se continue jusqu'à l'organe cloisonné dans les chambres duquel s'ouvrent encore chezV Ànledon rosa- ceiis les canaux issus des entonnoirs inférieurs du disque. » Ainsi le plus grand nombre des entonnoirs ciliés, Vorgane spongieux, Vorgane axial, les chambres de Vorgane cloisonné, ne forment qu'un seul et même système, à la fois l'analogue et l'homologue du système formé chez les Oursins, les Astéries et les Ophiures par la plaque madréporique, \e canal II) drophore on canal du sable et lu glande ovoïde qui lui est constamment annexée. Le canal hydropbore de ces Echinodermes s'ouvre, à la vérité ( i45o ) dans l'anneau ambulacraire péribuccal; mais, parmi les entonnoirs vibratiles des Comatules, il en est qui conduisent aussi dans des tubes portés par cet anneau et qu'on a souvent considérés comme les véritables canaux hydrophores des Comatules et des Holothuries. Celte opinion n'est nulle- ment en contradiction avec nos recherches, rattachant à un même ensemble tout ce vaste système aquifère. » D'ailleurs, non seulement les jeunes larves de Comatules n'ont qu'un seul canal hydrophore, disposé comme celui des autres Échinodermes, mais encore ce canal se forme comme chez eux de très bonne heure. II existe déjà longtemps avant que le calice de la jeune larve soit ouvert, et son orifice est longtemps le seul qu'on observe à la surface de la larve, ce qui n'avait pas été jusqu'ici signalé. De l'ensemble de ces faits anato- niiques, il résulte que, chez les Comatules, l'eau de la mer joue un rôle considérable dans la nutrition de l'individu. )) Sur les très jeunes larves, on observe déjà les rudiments de l'organe axial, simple repli vertical du sac péritonéal droit, refoulant devant lui le sac digestif et le forçant ainsi à se courber en une sorte d'arc dont une ex- trémité communiquera plus tard avec l'œsophage, tandis que l'autre for- mera le rectum. » Par tous les traits que nous venons de résumer, l'organisation de la Comatule est singulièrement rapprochée de celle des autres Échinodermes, dont la morphologie apparaît sous un jour tout autre que celui sous lequel elle est habituellement présentée. Nous en discuterons plus tard les détails. Nous ferons seulement aujourd'hui remarquer que, si l'on considère un Oursin comme un Crinoïde dont les bras seraient soudés au ilisque devenu très volumineux, comme on le voit chez les Eiicalyjjtocrmm par exemple, et dont la bouche serait située au point d'insertion du disque siu- sa tige, le système nerveux et les canaux ambulacraires de l'Oursin ont exactement les mêmes rapports que ceux qui nous sont offerts par la Comatule. Il est à remarquer que précisément, en ce point, le calice de nombreux Crinoïdes pédoncules s'invagine, et présente des points qui ne sont pas sans analogie avec celle qui constitue la lanlerne d' Arislote des Oursins et plus particu- lièrement des Clypéastres. » ( i45l ) ZOOLOGIE. — Constitution des Échinodermes. Note de M. C. Viguier, présentée par M. de Quatrefages. « Diverses théories ont été émises sur la nature des Échinodermes. Les uns les considèrent comme des animaux simples, à forme rayonnée, et les rapprochent des Acalèphes et des Cténophores, qu'ils regardent aussi comme tels. C'est l'opinion de Cuvier, principalement défendue depuis par les deux Agassiz et Metchnikoff. D'autres, bien qu'en en faisant un type distinct, veulent trouver leurs relations chez les Vers, et spécialement chez les Géphyriens, rangés eux-mêmes, à une époque, dans le groupe des Echi- nodermes. C'est l'opinion de Lenckart et de Clans. Une troisième a été soutenue par M. Duvernoy d'abord, qui les considère comme produits par la réunion de cinq organismes vermiformes. >i Hacckel n'a fait que reproduire la théorie de l'ami et collaborateur de Cnvier, tout en la développant. C'est dans son Mémoire, publié en 1878, sur les formes dites en comète desLinckiadœ, qu'il a surfout insisté sur cette idée. Ce Mémoire est hier» en faveur de la nature coloniale des Astéries; mais on peut entendre la colonie différemment. Haeckel voulait faire des organismes ainsi réunis des Vers segmentés. J'ai fait, peu après, ressortir quelques objections à cette manière de voir, dans un travail écrit, il est vrai, sons l'influence d'idées qui se sont modifiées depuis lors. Ces objec- tions subsistent toujours, mais sont moins importantes que celles qui tien- nent au mode de réunion des individus associés. » Bien que, à l'époque où il publia son Mémoire, Haeckel vît à peine i(»e autre tliéorie possible pour expliquer la constitution de l'Échinoderme, une quatrième s'est fait jour depuis : celle de M. Perrier, exposée dans son Ouvrage sur les Colonies animales. D'après cette dernière opinion, l'Échinoderme est bien une colonie; mais, au lieu d'être constituée par cinq individus, ou antimères, équivalents, cette colonie l'est par cinq individus reproducteurs, groupés autour d'un individu nourricier. Dans une Astérie, les premiers seront les bras, l'autre sera le disque; et la coalescence de ces divers individus pourra être poussée à des degrés fort divers. Si le disque reste petit, les bras conserveront une grande impor- tance, et pourront montrer une indépendance et une activité vitale d'au- tant plus grandes. » Toutes les Astéries sont fragiles, et toutes jouissent de la faculté de réparer les bras rompus. Souvent même la rupture devient un procédé de (.i4'52 ) reproduction, et l'aDÎnial se divise en deux on plusieurs parties, dont cha- cune se complète. De nombreux exemples en sont connus chez les Astéries comme chez les Ophiures. Le plus ordinairement, la partie centrale, ou disque, est intéressée; mais parfois aussi, comme dans les formes en comète, un seul bras détaché peut reproduire l'étoile tout entière. Ces faits s'ex- pliquent aussi bien parla théorie d'Haeckel que par celle de Perrier; mais il en est d'autres qui ne s'expliquent que par cette dernière, et c'est l'un d'eux que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » Si l'on admet que l'Astérie est composée seulement de cinq antimères équivalents, la partie centrale de l'étoile, son disque, ne devrait renfermer que des pièces squelettiques semblables à celles qui s'alignent le long des bras, ou du moins des pièces provenant de la coalescence d'un certain nombre de celles-ci. Aussi, tout en laissant naturellement de côté les ossi- cules qui ne présentent pas une régularité absolue, tous les auteurs qui se sont occupés des parties dures des Astéries ont-ils cherché à homologuer le squelette buccal avec les pièces dites ambulacraires et adarnbulacraires. J'ai moi-même agi de la sorte dans le Mémoire dont je parlais tout à l'heure, et que j'ai i)ublié en 1879, sur V Jnalomie comparée du squelelle des Slellc- rides. Il faut bien avouer que ces homologations ne sont pas absolument satisfaisantes, et l'on comprend que toutes les discussions sur le sujet peu- vent demeurer stériles si le squelette buccal appartient à un individu cen- tral, dont le squelette n'est point nécessairement constitué sur le même type que celui des individus rayonnants. Déjà, en 1879, j'avais été frappé de la disposition spéciale de la nuiscnlature de la bouche, mais plus encore de l'nnportance des ossicules, peu remarqués avant moi, et auxquels j'ai donné le nom d'odoniopliores. Ainsi que les dents et leurs suppoits, ces ossicules sont spéciaux au péristome et sans analogues le long des bras. Un bras rompu peut donc les reproduire s'il est c.ipable de reproduire la colonie tout entière, comme c'est le cas chez les Liiukiadœ; mais on ne saurait les voir reparaître au milieu d'un bras qui se répare après rupture de son extrémité. » On trouve parfois, chez certains Àsterias, des échantillons où un bras rompu s'est reproduit en double, devenant ainsi un bras bifurqué en Y. C'est ce que l'on voit sur l'une des photographies qui accompagnent cette Note. Si l( s coins buccaux étaient formés uniquement par la réunion des pièces de deux bras voisins, comme cela devrait être dans la théorie d'Haeckel, on ne comprendrait pas pourquoi l'angle de bifurcation du bras ne serait pas constitué de même. Au contraire, si le squelette péri- ( i453 ) stomi^il appartient à un iiifliviclii central, différent des individus rayon- nants, il est bien évident, ainsi que je le disais plus haut, que l'un de ces derniers ne saurait reproduire, dans sa longueur, des pièces send)lables à celles de l'être central, telles que les odontophores, les dents et leurs sup- |)orls. C'est l'opinion que j'avais émise dès 187g, bien que je ne fusse pas guidé par les idées théoriques que je viens de rappeler. La deuxième pho- tographie jointe à cette note montre que celte opinion était juste. J'ai réussi, sur une seule, six épreuves différentes montrant comparativement laboncheet le coin de bifurcation du bras : 1° avec les piquants ; 2° sans les piquants, et 3° avec une moitié du coin enlevé. On peut facilement constater, sur les premières, que les piquants du coin brachial sont exac- tement (■emblables à ceux qui garnissent le bord de la gouttière ambula- craire, tout le long du bras et diffèrent de ceux, beaucoup plus forts, qui se rencontrent à la bouche. Sur les secondes, on voit que ce coin bra- chial est formé par des pièces adambulacrairesnon modifiées, et fort diffé- rentes des grosses dents tronquées du péristome. Enfin les dernières montrent que l'odontophore, très nettement visib'e au-dessous de la grosse deiU du péristome, fait absolument défaut dans le coin de bifurcation du bras. » GÉOLOGlli. — Objections à la lliéoiic cViiiic mer saharienne à l'époijue quaternaire. Note de M. G. Rolland, présentée par M. Daubrée. « Le Sahara a été souvent regardé comme un fond de mer récemment mis à sec. Cette hypothèse, présentée avec de nombreuses variantes suivant les époques, ne saurait plus être soutenue pour la totalité du déserf, au- jourd'luii que l'on connaît mieux sa géologie : hs plus vastes plateaux du Sahara septenlrional sont constitués par une grande formation d'âge crétacé ('); à l'ouest, la surface du Sahara niaroiain présente une forma- lion d'âge (lévonien (-), la même qui s'appuie, au sud, sur le massif an- cien du Sahara central. La thèse de l'immersion sous une mer récente ne peut plus s'a[)pliquer qu'aux espaces, encore très vastes, il est vrai, qui sont occupés au Sahara par les terrains dits quaternaires. Ceux-ci recou- vrent la majeure pailie du Sahara algérien, où la Méditerranée aurait à (') G. Rolland, Bulletin de la Société géologique de France , 3' série, t. IX; 1881. (-) O. Lenz, Geologische Karte von IFest-Jfriea [Mittlieilungen, 28 fiaiid , 1882). C. R., 1884, i" Semestre. (T. XCVIll, N-2,î.) I 89 ( 1454 ) cette époque pénétré par Gabès, et se serait étendue de l'Atlas au Ahaggar; certains auteurs se bornent à admettre un golfe quaternaire dans le bas- sin du Melrir, ou seulement dans la région uiême des chotts du sud de la Tunisie : la mer saharienne n'aurait plus été alors qu'un accident local. » M. Pomel (" ) a réfuté ces théories aux divers poinisde vue de la con- stitution physique et géologique du Sahara. Il a montré que les terrains en question n'avaient pas été déposés à la manière des sédiments d'une mer, mais que c'étaient des atterrissements continentaux, dus à des eaux diluviennes et distribués conformément à l'hydrographie actuelle. » Dans une Note précédente (^ ), j'ai décrit les atterrissements du bassin du Melrir, où j'ai distingué des terrains de transport et des terrains la- custres; j'ai proposé de désigner les atterrissements anciens sous le nom de terrain saharien, et de n'appeler quaternaires que les alluvions posté- rieures au creusement des vallées aciuelltrs et des cuvettes de chotts. Les atterrissements des autres régions du Sahara sont semblables; de même ceux des hauts plateaux de l'Atlas, lesquels ne sauraient être marins, l'Atlas étant émergé depuis la fin du miocène. » Le Sahara ne présente pas de lignes de rivages, sauf les falaises qui entourent les chotts, et ceux-ci ne sont que d'anciens lacs, dont les eaux se sont évaporées et concentrées sous l'influence d'un climat devenu sec. D'ailleurs, on sait que, d'après leur composition, les sels des chotts ne sauraient être considérés comme les résidus d'eaux de mer ('). » Il a été répondu aux arguments tirés des faits coiichyologiques et cités par MM. Bourguignat, Desor, etc., à l'appui d'une mer saharienne. M. Tournouër a tait à leur sujet une critique intéressante (*), dont je me bornerai ici à rappeler les deux conclusions suivantes. Le Car\(ium edule suhfossile des chotts n'est pas une espèce purement marine : c'est surtout une espèce d'eau saumâtre; au Sahara, elle est généralement associée à des coquilles fluviatiles. Les coquilles marines isolées, que M. Desor a ren- contrées en un point du Souf, dans les tranches de sables stratifiés, ne semblent pas avoir eu là leur station, et peuvent être considérées « comme » remaniées et emballées dans un dépôt diluvien ». En effet, ce cas unique, et non pas probant, ne saurait infirmer les témoignages répétés des voya- (') A. PoMBL, Le Sahara , 1872. (^) Comptes rendus, 1(3 mtà 1884. (') H. Le Chatelikb, La mer saharienne [Rei'iie scientifique, 1878). ('') TouRNOUER, Association française pour l'avanceinenl des Sciences ; 1878. ( .455 ) geiirs, qui déclarent, ainsi que moi, n'avoir pas trouvé an désert trace de coquille marine récente. Le fait général est que les terrains récents du Sahara ne présentent pas de véritable gisement de fossiles vraiment marins. » Les dernières explorations du Saliara ont vérifié que son altitude moyenne est notablement supérienre au niveau de la mer. Cette considé- ration ne peut plus être invoquée contre la nature marine du terrain saha- rien, si l'on admet avec nous qu'il est pliocène, le nord de l'Afrique ayant stibi depuis le pliocène des exhaussements assez importants. Mais elle subsiste pour les dépôts quaternaires proprement diis; car l'étude des cor- dons littoraux de l'Atlas montre que, depuis le quaternaire, ces mouve- ments ont eu trop peu d'amplitude pour que la mer ait pu pénétrer soit sur l'Atlas, dont certains chotts sont à 700™ et 800" d'altitude, soit même dans le Sahara algérien, sauf dans la dépression de Gabès au Melrir. » Seuls les chotts Melrir et Rharsa sont en contre-bas de la mer, et le chott Djerid n'est que légèrement en contre-haut. Assurément il aurait suffi d'un faible soulèvement, tel qu'il peut s'en être produit, même depuis les temps historiques, pour avoir séparé ces bassins de la Méditerranée; mais l'étude directe de la barre de Gabès n'a révélé ni à M. Fuchs ('), ni à M. Poniel (^), aucune trace d'un bras de mer disparu ; le seuil est constitué par un terrain identique aux atterrissements anciens du Sahara; de plus, on y a trouvé des débris préhistoriques. » Ces conclusions n'ont pas été infirmées par les travaux de M. Rou- daire ('), résumés par M. Dru pour la partie géologique. A l'aplomb du seuil existe un relief souterrain en terrain crétacé; au-dessus, le terrain saharien, réduit à 33™ au col, présente des couches argiio-sableuses, gyp- seuses et salifères, puis une assise gypso-limoneuse. Les argiles sableuses inférieures, qui répondent à notre formation lacustre du Melrir, augmentent de puissance et se poursuivent à l'ouest sous les chotts; le limon gypseux, qui répond à notre manteau de transport supérieur, se poursuit également, mais est plus ou moins dénudé. Les cuvettes actuelles des chotts ont été en- taillées dans cet ensemble; le seuil interposé entre le Djerid et le Rharsa, également eu relation avec un relief crétacé, est lui-même en terrain saha- rien, et ce sont les dénudations latérales qui lui ont donné son relief défi- nitif au-dessus des chotts voisins. C'est donc des érosions du terrain saha- [') E. Fuchs, Sur l'isthme de Gabès; 1877. (') k. PoMEL, AssociattDn française pour l'avancement des Sciences ; 1877. [^) E. RouDAiRE, Rapport sur la dernière expédition des cliDtts ; i88i. ( >456 ) rien que date la séparation de ces cholts en bassins fermés, lesquels furent occupés ensuite par des lacs distincts. Ces lacs quaternaires pouvaient exister encore dans les temps historiques. Est-ce là qu'il faut placer l'ancienne mer intérieure africaine, dont parlent les géographes de l'antiquité? Non, si vraiment les textes anciens établissent qu'elle communiquait avec la Méditerranée. Et, en effet, d'a- près un travail récent, dû à M. Rouire ("), la baie de Triton d'Hérodote et de Scylax se trouverait, non pas à hauteur de Gabès, mais au nord deSousa, dans le bassin nouvellement découvert du lac Kelbiah. » D'autre part, pour ce qui est de la partie orientale du Sahara, M. Zit- tel (') a émis des conclusions également négatives au sujet d'une mer qua- ternaire dans les déserts libyque et arabique; ce géologue ne laisse sub- sister de doute que pour la bande étroite et profonde qui borde le pied sud du plateau de la Cyrénaïque, à l'ouest du delta du Nil. » En résumé, dès le début de la période tertiaire, le Sahara formait un continent, sauf, au nord-est, une région relativement restreinte que recou- vrit encore la mer éocène; à la fin du miocène, tout le nord de l'Afrique était émergé, et, depuis lors, pendant le pliocène et le quaternaire, les con- tours du littoral sud de la Méditerranée n'ont pas sensiblement varié. » ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Sur les lésions des tubes nerveux de la moelle épiniêre dans la sclérose en pla(jnes ('). Note de M. J. Babinski, [)ré- sentée par M. Vnlpian. (( L'absence des dégénérations descendantes et ascendantes de la moelle dans la sclérose en plaques est une des particularités les plus intéressantes de celte affection, parce qu'elle semble constituer une dérogation à la loi Waliérienne. » MM. Vulpian et Charcot, dans les travaux importants qu'ils ont faits snr ce sujet, ont montré que dans les plaques de sclérose un grand nombre (le tubes nerveux se dépouillent de leur myéline, tout en conservant leur cylindre-axe, et c'est ainsi qu'ils ont cherché à expliquer cette apparente anomalie. » Quant au processus qui conduit à la dénudation du cylindre-axe, (') Rouire, Revue scientifique; 19 avril 1884. (2) IC. ZiTTFx, Die Sahara; i883. (*) Travail du Laboratoire de M. Coiiiil, à la Faculté de Médocine de Paris. { '457 ) voici comment on le conçoit actuellement : sons l'influence de l'iiiflam- mation interstitielle de la moelle, la névroglie s'épaissit; il se développe du tissu conjonctif de nouvelle formation qui comprime de tous côtés et étouffe les tubes nerveux; la destruction de la gaine de myéline serait donc le résultat d'un travail purement mécanique. » L'emploi d'une méthode, inconnue au moment où les premiers Ira- vaux stu' la sclérose en plaques ont été publiés, m'a permis de constater plus nettement encore qu'on ne peut le faire à l'aide des anciennes méthodes la disparition de la myéline et la conservation d'un grand nombre de cy- lindres-axes; elle m'a donné, en outre, le moyen de suivre d'une façon précise le travail de destruction de la myéline et m'a amené à concevoir autrement qu'on ne l'avait fait jusqu'à présent la nature de ce processus. » Voici la méthode que j'ai suivie : les moelles ont été fixées et durcies par le bichromate de potasse à 7-^; il en a été fait des cou|)es transversales et longitudinales qui ont été d'abord traitées par le procédé récemment indiqué par M. Weigert ( ' ), procédé dont le résultat est de teindre la myé- line en brun ; les coupes ont été ensuite colorées à l'aide de l'hématoxy- line préparée par le procédé de M. Ranvier (^), qui se fixe sur les noyaux, et montées, après déshydratation par l'alcool et éclaircissement par l'es- sence de girofle, dans le baume du Canada. » Quoique par cette méthode la myéline se rapproche un peu des noyaux par sa coloration, il est facile de ne pas les confondre, et l'on peut re- connaître aussi, du moins sur les coupes longitudinales, les cylindres-axes et les distinguer des fibres du tissu conjonctif. Il est, du reste, utile de comparer ces préparations à des coupes faites dans les mêmes régions de la moelle et traitées par le picrocarminate d'ammoniaque. » Voici les faits qu'on peut observer sur les coupes transversales. Dans le manteau de la moelle, la myéline a, par placeset dans une étendue plus ou moins grande, complètement disparu; des préparations comparatives colorées au picrocarmin font voir que, là où il n'y a plus trace de myéline, il reste encore un grand nombre de cyliudres-axes. Dans la substance grise on peut voir aussi que le réseau nerveux à myéline a été, dans certains (') Weigkrt, Auxfûrliche Bi'schicibung der in N" 2, ilieser Zcitschrifc vrwdhntcn neiien Frcibungsmetlinde fur (las CeiiUaliH'ivensystem {^Forlscliiittf der Mcdicin, n" (j). (^) Ranvier, Sur la structure des cellules du corps muquen.v de Malpighi [Comptes rendus, 2b ilc-cembi'e 1882). ( i458 ) points, complètement dépouillé de sa gaine, et que les cylindres-axes ainsi que les cellules nerveuses sont conservés. » Sur des coupes longitudinales, on voit sur le trajet des fibres de la moelle des interruptions de la myéline pins ou moins étendues en longueur et en largeur; on distingue des groupes de tubes nerveux qui semblent disparaître et se perdre dans une plaque de sclérose pour reparaître en- suite. » L'examen des plaques de sclérose sur les coupes longitudinales montre, dans beaucoup de points, et cela plus nettement encore que sur les coupes transversales, la persistance des cylindres-axes. » L'étude des coupes transversales et longitudinales permet donc de voir d'une façon très nette que les cylindres-axes et les cellules nerveuses persistent dans des points où la myéline a complètement disparu. » Mais c'est exclusivement sur les coupes longitudinales que l'on peut bien étudier les détails du processus de destruction de la myéline. Tout autour des cylindres-axes dépouillés de leur enveloppe, on trouve, suivant les régions qu'on examine, soit des fibres de tissu conjonclif, soif des cel- lules plus ou moins volumineuses, constituées par un protoplasma grenu contenant un noyau, soit enfin, et c'est là le point le plus intéressant, des cellules analogues aux précédentes, mais présentant en plus dans leur inté- rieur un nondjre plus ou moins considérable de gouttelettes de myéline. Ces cellules, dans certains points, forment au cylindre-axe une gaine com- plète que l'on voit se continuer directement au niveau des parties saines avec la gaine de myéline. Il est assez facile de se convaincre, en examinant cette zone de transition, que la disparition de la gaine de myéline coïncide avec l'appatition de ces cellules chargées de myéline, que ces deux i^héno- mènes sont connexes, et que la destruction de la gaine résulte de l'absorp- tion delà myéline par le protoplasma de ces cellules. » Quelle est la provenance de ces cellules? Se développent-elles aux dé- pens du protoplasma myélinique; sont-elles des cellules de la névroglie en voie de multiplication, ou bien des cellules migratrices? On peut ad- mettre qu'elles ont à la fois ces trois origines. » Miiis l'activité du protaplasma myélinique, qui joue le rôle essentiel dans la destruction de la myéline dans le bout périphérique d'un ner( sectionné, en admettant qu'elle intervienne ici, ne paraît être qu'acces- soire. » Les cellules de la névroalie et les cellules niiyrati ices ont ici vrai- ( i459 ) semblablement un rôle prépondérant. En effet, dans ce cas, la fragmenta- tion de la gaine de myéline ne se présente pas sous le même aspect que dnns le bout périphérique d'un nerf sectionné. Elle ressemble bien plus à celle qu'on peut observer dans le bout central du nerf au voisinage de la section. Or, M. Ranvier, qui a décrit les phénomènes qui se passent dans le nerf à ce niveau, a montré que la myéline était absorbée par les cellules migratrices qui s'insinuent entre la gaine ds Schwann et le cylindre-axe. » L'absence de gaine de Schwann dans les tubes nerveux de la moelle doit rendre encore plus facile l'action des cellules lymphatiques sur la myéline. » La persistance d'un grand nombre de cylindres-axes dans les plaques de sclérose peut s'expliquer assez facilement : ces filaments n<'rveux, ayant conservé leurs connexions avec les cellules nerveuses d'où elles émanent, sont doués d'une vitalité qui leur permet d'opposer de la résistance à ce travail de destruction. Pourtant, on conçoit qu'à la longue un certain nombre de cylindres-axes cèdent et soient détruits à leur tour. » En résumé, les préparations faites à l'aide de cette méthode, outre qu'elles permettent de constater d'une façon plus nette des faits qui ont été établis avec les méthodes anciennes, montrent en plus les détails des lé- sions. Elles font reconnaître ainsi que la destruction des gaines de myéline, loin d'être sous la dépendance d'un phénomène mécanique, d'une compres- sion exercée sur les tubes nerveux par le tissu conjonctif de nouvelle forma- tion, est liée, au contraire, à un phénomène vital, et résulte principalement de l'activité nutritive des cellules de la névroglie et des cellules lympha- tiques. » M. Ch.-V. Zenger transmet à l'Académie le résumé des «Observations héliophotographiques de Prague comparées aux grands mouvements atmosphériques et séismiques pendant le mois de mai 1884. » (Extrait.) « On supposera difficilement que le hasard seul puisse établir un inter- valle à peu prèsrégidier de dix à treize jours entre les grands mouvements cycloniques et séismiques qui se répètent çà et là sur la surface du globe. » Tout en regardant la partie mécanique, c'est-à-dire le développement et le parcours des cyclones, comme définitivement éclaircie par la théorie, on doit reconnaître que la Météorologie moderne n'a pas abordé jusqu'ici la recherche des origines de ces grandes mandeslalions d'énergie. Il est pourtant naturel de songer à rapporter la production |)ériodique des cy- { "460 ) clones, des éruptions volcaniques et des treniMenienls de terre à une cause générale, par exemple à une cause cosmique. » Des actions «iirectt's du Soleil peuvent bouleverser à la fois les enve- loppes gazeuses des planètes et les coulIics intérieures fluides de leurs noyaux. La seule cause cosmique capable de déterminer comme le Soleil un cliangenjent dans la vitesse de rotation des couches supérieures de notre atmosphère, et peul-élre au^si il'agir siu' l'équilibre intérieur de notre globe, c'est le passage d'innombrables météorites traversant notre atmosphère avec leur vitesse planétaire. La destruction de cette vitesse imprimerait aux couches supérieures une diminution ou une accélération de la vitesse de rotation, condition essentielle pour la formation de mou- vements giratoires ascendants ou descendants. » Le passage des essaims météoriques peut agir d'une manière concor- dante avec l'influence du'ecte du Soleil. » M. J. Rambosson demande et obtient l'autorisation de retirer du Secré- tariat un travail manuscrit portant pour litre : « Le mouvement réflexe contagieux ». i^a séance est levée a ô heures. J. B. iTl bÏj 3fiiiËl9i09? IJB eègOri'M COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉA.NCE DU LUNDI IG JUIN 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie que le Comité de patronage pour l'érection d'une statue à la mémoire de J.-B. Dumas s'est constitué. Il a pour président M. Pasteur; les vice-présidents sont MiVI. de Lesseps, Cauvet et Bertrand. Une liste de souscription est déposée au Secrétariat de l'Institut. M. le Sfxrétaiue perpétuel fait connaître à l'Académie le décès de M. ^o(HS50Hj Correspondant de la Section de Médecine et de Chirurgie, de M. Girardin et de M. Mac-Cormick, Correspondants de la Section d'Éco- nomie rurale. Notice sur M. Bouisson; par M. Larrey. « L'Académie des Sciences a perdu, le 18 mai dernier, l'un de ses Cor- respondants les plus considérés de la Section de Médecine et de Cliirurgie. C. U., iSS.'i, 1" Semestre. (T. XCVIII, N" 24.) '9" ( i462 ) Bouisson, Etienne-Frédéric, né le i4 juin i8i3, dans un village de l'Hérault, débutait, si jeune dans ses études médicales et si jeune encore s'élevait au premier rang de ses émules dans les concours, qu'il dut obtenir une dis- pense d'âge, pour inaugurer son professorat officiel en Physiologie et en Chirurgie, à Strasbourg d'abord et ensuite à Montpellier, » Les honneurs et les distinctions académiques couronnaient, plus tard, celte brillante carrière, commencée sous les plus heureux auspices. » Son élection aussi, en 1871, à l'Assemblée nationale, révélait de nou- velles aptitudes chez le maître qui marquait, par là, son passage à la Chambre et sa compétence sur certaines questions administratives. » M. Bouisson, enfin, ex-député de l'Hérault, professeur émérite et doyen honoraire de la Faculté de Médecine de Monipellier, fondateur et président à vie de l'Académie des Sciences et Lettres de la même ville, ancien chirurgien en chef de l'hôpital civil et militaire de Sainl-Éloi, associé à l'Académie de Médecine et à d'autres Compagnies savantes, avait été placé en première ligne sur une liste de six candidats, pour remplacer Maunoir (de Genève) comme Correspondant de l'Académie des Sciences. Il fut élu par quarante-cinq suffrages, le 23 mars i863, parmi les huit Correspondants nationaux ou étrangers de la Section de Médecine et Chirurgie. » Le meilleur éloge à faire de M. Bouisson serait l'analyse de ses tra- vaux, si c'était ici la place et si cette tâche n'était réservée à un discours d'assemblée solennelle. L'œuvre de l'auteur a, du reste, été reproduite en grande partie, par lui-même, dans son important ouvrage intitulé : Tribut à la Chirurgie, et dédié à deux des Membres de l'Académie des Sciences, Flourens et Velpeau, qui avaient le plus apprécié les titres acquis par notre éminent confrère-b noiJo » Un autre ouvrage bien connu de lui, son Traite théorique et pratique de la méthode anesthé&ique, avait été récompensé dans le concours Mon- tyon des prix de Médecine et de Chirurgie. » M. Bouisson était, à la fois, un médecin savant et un chirurgien phy- siologiste, un professeur éloquent et un écrivain distingué; il résumait en lui l'homme de mérite par ses talents, comme il représentait l'homme de bien par ses vertus. Estimé de tous, pendant sa vie, il a été regretté de tous, après sa mort. La ville de Montpellier lui a décerné, le 20 mai, les hon- neurs funèbres dus aux grands citoyens, en attendant un hommage plus durable destiné à sa mémoire. » ( i463 ) Notice sur M. Girardin; par M. Pei.igot. « La Section d'Économie rurale vient tie perdre son plus ancien Cor- respondant, M. J. Girardin, Directeur honoraire de l'École supérieure des Sciences de Rouen. Chimiste distingué, M. J. Girardin a consacré la plus grande partiede ses travaux aux applications delà Science à l'Agriculture, à l'Hygièneet à l'Industrie. Dè&l'anuée i835, il créait pour les ouvriers rouen- nais des cours de Chimie qui eurent un grand succès ; plus tard il faisait des Conférences agricoles dans les différents cantons du département de la Seine-Inférieure. Sous le titre de Leçons de Chimie élémentaire, il a publié un excellent Ouvrage de vulgarisation qui a eu cinq éditions. Ou lui doit de nombreux Mémoires de Chimie appliquée, notannnent Sur les engrais,' sur la garance; sur les eaux potables de la ville de Lille; sur l'analyse de plusieurs produits d'art d'une haute antiquité. (Ce dernier travail a été inséré dans les Mémoires des Savants étrangers de l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres; j84G-i852.) En i858, M. J. Girardin fut envoyé à la Faculté des Sciences de Lille dont il devint le doyen; en 1868, il fut nommé recteur de l'Académie de Clermont-Ferrand ; il revint à Rouen quelques années plus tard diriger l'École supérieure des Sciences; il est mort dans cette ville à l'âge de quatre-vingt-un ans. n9V9<:Kn 1 k jnnu'JiTixjq!: nauninup gaU .di i( J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la seconde édition de mon Traité élémentaire de Mécanique céleste. » Les points importants sur lesquels cette édition diffère de la précé- dente sont les suivants : » J'ai groupé, dans une Introduction, les principales questions de Méca- nique analytique et d'Analyse auxquelles je dois avoir recours dans le corps de l'Ouvrage. » J'ai pris pourpoint de départ, dans la théorie analytique des pertur- bations, les théorèmes d'Hamilton et de Jacobi. J'ai pensé que, pour bien faire comprendre la nature du problème, il n'était pas inutde défaire pré- céder cette théorie des considérations géométriques dues à Newlou, reprises ensuite par I^agrange, dans l'hypothèse où les planètes se mou- vraient dans le plan de l'écliptique; dans cette dernière question, j'ai fait usage des accélérations de Poncelet en vue de ramener au premier ordre les éléments du second ordre. sjyiii i » Les théories de l'attraction des sphéroïdes, des atmosphères des corps célestes, du mouvement de ces corps autour de leur centre de gravité, des marées, de l'influence du refroidissement de la Terre sur la durée du jour moyen, ont reçu de notables sim()lifications et des développements. » En qutlques pages, j'ai pu donner ; 1° les équations de Laplace, rela- tives à la réfraction astronomique; 2" la théorie des perturbations des planètes dues à la non - sphéricité du Soleil, avec son application à Mercure. » L'Ouvrage se termine par l'exposé des équations fondamentales de la Lune, en suivant la voie tracée par T^aplace. » ( «465 ) COSMOLOfiiE. — Météorite tombée récemment ni Perse, à Veramine, dans le district de Zerind, d'après une Communication de M. Tholozaii ; par M. Daubrée. « M. le D'' Tholozaii, Correspondant de l'Académie, premier médecin de S. M. le Scliah de Perse, a la bonté de m'îidresser, par l'intermédiaire de notre confrère M. le baron Larrey, une météorite tombée, d'après Ini, en février 1 879 et signalée, d'autre part, comme tombée vers le 1 5 février 1 880. )) La chute a eu lieu dans le district de Zerind, à loo"'"' à l'ouest de Té- héran. Cette météorite a la forme d'un ovoïde un peu allongé; sa surface est très rugueuse. Le principal fragment, qui pèse 54''^, est conservé dans le palais du Schah. Des nomades appartenant à la tribu des Chasevend- Bagdadi, entre Echteliard et Boughine, ont été témoius de la chute. Ils disent qu'elle a élé accompagnée de détonations, de lumière et de fumée, c'est-à-dire des phénomènes habituels. » Le morceau qui m'est envoyé, du poids de Sy^'', et que je présente à l'Académie, s'est détaché de lui-même lors de la chute, ainsi que quatre ou cinq autres fragments. » On remarque tout d'abord lui minéral lithoïde d'une belle couleur verte simulant celle du péridot, avec des clivages très nets et très bril- lants. Parmi les cristaux qui sont brisés, on distingue un pointement rhom- bique. D'après l'examen optique qu'a bien voulu en faire M. Des Cloi- zeaux, le minéral n'est pas un pyroxène, comme on aurait pu le supposer, mais de la bronzite. A travers h,, on reconnaît deux axes écartés dans un plan parallèle à l'arête h* fm et une bissectrice négative normale à A*. A travers m, le plan des axes est oi)lique à la lame; la bissectrice est symé- trique par rapport à l'arête mlm. Sur quelques grains obliques à m et à A' , on voit un seul système d'ann* aux excentré, montrant p •< v. Tl existe aussi des grains d'un silicate d'un vert foncé, sans clivage, actifs sur la lumière polarisée, infusibles et à peu près inattaquables aux acides. Ces grains offrent les caractères de la péchamite, minéral que Lawrence Smiih a, pour la première fois, signalé dans la météorite d'Eslherville. En outie, du péridot est mélangé, eu petite quantité, à ces deux espèces. » Outre ces silicates, la météorite dont il s'agit contient du fer nickelé en grenailles : le tout est cimenté par un réseau très fin de fer nickelé. » Sa croûte, résultat de l'incandescence su|)erficielle lors du trajet de l'atmosphère, est d'un noir mat et présente des rides ondulées. » Elle appartient à la famille des syssitières. C'est un type remarquable. ( i466 ) identique avec celui des chutes qui ont eu lieu le 4 juillet 1842 à Barea, près de Logrono (Espagne), et le 10 mai 1879 à Estherville, Enimet- County, lowa (Etats-Unis), et dont l'Académie a été entretenue à plu- sieurs reprises. » Elle est identique également aux autres masses qui parsèment le dé- sert de la Sierra de Chaco, en Bolivie, et à celles qu'on a découvertes en i856 à Haiiiholz, en Westphalie, et en 1860, à Newton-Counly, dans l'Arkansas. » STATIQUE GRAPHIQUE. — Sur un point de l'histoire des méthodes graphiques appliquées à l'art de ringénieur; par M. L. Lalanne. « Parmi les calculs qu'exige la rédaction deà projets de travaux de nature à modifier le relief du sol, routes, canaux, chemins de fer, il n'en est guère de plus fastidieux et de plus longs que ceux qui se rapportent aux mouvements de terres. Le prix moyen d'un mètre cube de déblai trans- porté en remblai est déduit, par une véritable règle d'alliage, des volumes partiels des déblais et des distances auxquelles il faut les transporter jus- qu'aux emplacements correspondants où ces déblais trouvent leur emploi en remblai. np JtiaiiivrokjG itilloiiqqO .MM ,eijjy. » P, P', P", . . . étant les volumes partiels à transporter, et p, p', p", , . . les distances auxquelles ils sont respectivement employés, la distance moyenne a pour expression ' ^ "■•■'•-' ■ -o £i' «neil ash aluoica alrtif aîtjD^r^t)"!" • ^avuci? ui^ ioiqr. » Ayant eu, dès l'origine de ma carrière, à rédiger de nombreux projets de routes, et préoccupé de l'idée d'en abréger les calculs, j'avais d'abord proposé l'emploi d'un moyen mécanique pour l'évaluation de cette dis- tance moyenne. La balance à calcul, que j'avais eu l'honneur de présenter à l'Académie en 1889, fut l'objet d'un Rapport favorable d'une Commission composée de MM. Arago, Savary et Coriolis (voir Comptes rendus, t. IX, p. 693). L'éminent B.apporteur, Coriolis, constatait que le temps de l'opé- ration se trouvait, par l'emploi de ce moyen mécanique, réduit aux deux cinquièmes, en ne btissant qu'une chance d'erreur très faible; et qu'il le serait au quart si, comme cela est toujours convenable, habituellement même nécessaire, on faisait les vérifications des calculs ordinaires. L'éco- nomie de temps paraissait assez grande à la Commission pour mériter ( 1467 ) d'être signalée et poiii- faire compter que l'usage de cette macliine serait utile aux ingénieurs. » Cependant les éléments partiels P, P', P", . .., p, p', p", ... de la for- mule précédente, qui sont déduits des données mêmes du projet, n'en res- sortent pas explicitement, et les opérations préliminaires auxquelles il faut se livrer pour dégager ces éléments constituent précisément la partie la plus longue, la plus sujette k erreur et la plus fastidieuse de l'ensemble des cal- culs dont la formule précédente n'est que le résultat final. Ce qu'on sait d'avance, c'est que la somme des volumes P, P', P", ... de déblai, rendue égale à celle des volumes de remblai, au moyen soit d'emprunts, soit de retroussements comptés à part, est connue a priori, et que la somme des distances partielles p, p', /?", ... est égale à la longueur sur laquelle s'é- tendent les mouvements de terre. » Il s'agissait de trouver un moyen simple et pratique de parvenir à la valeur de ô en dégageant, sans aucun calcul, les éléments des produits partiels, ou même leur somme ^Vp, des données du projet, puis ensuite le quotient de cette somme par Ip. » Après de longues et pénibles recherches qui n'avaient pas d'abord abouti lorsque je n'employais que la balance à calcul, j'eus le bonheur de réussir eu transformant en machine arithmétique le planimètre que ses constructeurs, MM. Oppikoffer et Ernst, n'employaient que pour la mesure des surfaces planes. Jij i )) Présenté à l'Académie en 1840, Varilhinoplaniinélre fut, de la part d'une Commission composée de MM. Puissant, Coriolis etSavary, rappor- teur, l'objet d'une appréciation plus favorable encore et plus décisive que la balance à calcul {Comptes rendus, t.X, p. 679). Ces savants constatèrent que l'emploi du nouveau procédé réduisait les calculs des transports de terre à la dixième partie du temps qu'ils exigeaient par la méthode ancien- nement suivie. -, . i , , » Une grande publicité fut donnée, cette année même, à ce que le Con- seil général des Ponts et Chaussées considérait, lui aussi, comme une im- portante découverte au point de vue de l'application à la rédaction des pro- jets. Le Mémoire, inséré aux Annales des Ponts et Chaussées (a*sem. 1840), fut récompensé par la seconde des trois médailles d'or décernées chaque année par le suffrage des ingénieurs. » Cependant l'emploi de la méthode ne se répandait guère en France. On était à l'étranger mieux avisé. La Graphische Statik du regretté Cul- mann, professeur au Polyteknicum de Zuricl), dont la première édition a ( 1468 ) été publiée en i865, décrit, en l'attribuant à l'ingénieur bavarois Bruckner, un procédé graphique qui n'est autre chose que le mien, présenté sous une forme un peu dilférente. » Il est même assez étrange que Culmann, qui m'a donné, sans me con- naître, une place très honorable dans la Grapliisclie Stalik, ait aussi com- plètement méconnu l'identité des deux procédés, lorsqu'il écrit (Note au bas de la page i33 de la traduction française de MM. G. Classer, J. Jac- quier et A. Valat ; Dunod, iBBo) : « Il importe de remarquer que la repré- 1) sentation graphique du mouvement des terres, dont il s'agit ici, diffère )) essentiellement de l'épure de la répartition des terrasses usitée en France. » Dans cette dernière épure, les ordonnées représentent les surfaces de dé- » lilai et de remblai correspondant aux différents profils. » Mais non, je n'ai jamais rien dit de pareil. Il aurait suffi à Véminent professeur de se reporter à mon Mémoire de i84o [Annales des Ponts et Chaussées, p. 29, 2*sem. de cette année 1840) pour y lire en toutes lettres : « Imaginons » que sur une droite prise pour base on élève des perpendiculaires pro- » portionnelles aux volumes de déblai et de remblai et séparées entre elles » par des distances proportionntlles aux distances des centres des entre- » profils où ces volumes de déblai et de remblai peuvent être regardés Il comme concentrés..., etc. » » C'est donc bien sur les volumes et non sur les sur/aces que j'opérais dès lors. » Le Rapport si clair et si catégorique de Savary fournirait encore, au besoin, une confirmation de ce qui précède pour les personnes qui n'auraient pas sous les yeux la collection des Annales des Ponts et Chaussées. '< Supposons, dit-il, le tracé d'un chemin développé en ligne droite; » aux points où doivent avoir lieu des déblais ou des remblais, élevons » perpendiculairement à cette ligne des ordonnées proportionnelles à leurs vo- » lûmes, etc. ». [Comptes rendus, t. X, p. 679 et suiv.) » La dissemblance prétendue, fondée sur ce que j'aurais employé des surfaces là où Bruckner employait des volumes, n'est donc que le résultat d'une erreur, et c'était bien en France qur l'on inventait et appliquait, pour la première fois, un procédé qui ne devait être employé que postérieure- ment, en Allemagne, et publié beaucoup plus tard, comme je vais le dire. » Adopté à l'étranger, ce procédé avait quelque chance d'être mieux accueilli en France, et c'est ce qui a eu lieu. La traduction française du beau Livre de Culmann, publiée en 1880, n'a pas manqué d'appeler de ( 14% ) nouveau l'attention i-ur une méthode de caleid qui abrège d'une uianière aussi notable la tédaclion des projets. ■—■ ^^ '■ i' - - » La bienveillance des traducteurs m'a bien fait inlë place dans les Notes qu'ils ont jointesau texte; mais, en signalant quelques dissemblances qui n'existent pas, quelques erreurs que je n'ai pas commises, ils m'ont un peu trop réduit au rôle de simple vulgarisateur d'ini procédé que j'ai bien le droit exclusif de revendiquer comme mien. M. Culmann, suivant son propre témoignage, aurait employé pour la première fois, en i844» ^^ '"é- thoiie dont il s'agit, sous la direction de son maître et ami lîruckuer. Or cette méthode recevait, dès 1840, la publicité la plus étendue, par des documents imprimés, seule preuve admise eu matière de priorité scienti- fique, tandis qu'elle n'apparaît mitheiitifiuemein (\^i-\s les auteurs allemands qu'en i865, vingt-cinq ans plus tard. En admettant, comme je le fais sans hésiter, le témoignage de Culmann, que personne ne penserait à mettre en doute, Bruckner ne vient que quatre ans après les publications faites en France. Je siiis loin cependant d'imputer à reproche à l'ingénieur allemand une ressemblance de procédé que la nature même des choses comportait ; je ne puis, au contraire, que m'en féliciter. Il n'y a rien d'étoiuiant à ce que les mêmes besoins aient fait naître deux solutions identiques, ou peu s'en faut, dans deux pays différents. Seulement, il n'est -pas sans intérêt de remarquer que, tandis qu'en France la nouvelle méthode de calcul fut d'abord exposée surtout comme une application du planimètre, instru- ment qui n'est pas uidispensable pour en profiter, à l'étranger cette appli- cation n'a été faite que postérieurement. » L'impulsion considérable imprimée aux Travaux publics sous le Mi- nistère de M. de Freycinet devait naturellement engager l'Administration à recommander aux ingénieurs l'emploi de méthodes abrégées pour la rédac- tion des projets. C'est ce qu'elle ne manqua pas de faire ou leur distribuant un Recueil de types et de 2\d)leaux et procédés grapliicpies (circulaire du 3o juillet 1879), qui fut l'objet d'une Communication insérée aux Comptes rendus {iS août 1879). Le procédé mêine imaginé en iS/jo y figure, ainsi que dans un article inséré aux Annales des Po7ils et Chaussées (cahier d'août 1879), sous le titre • Exposé de deux méthodes pour abréger les calculs des terrassements et des niouvements de terre. L'explication détaillée du procédé a été pareillement reproduite dans les Notices explica'^ivfes réunies par les soins de l'Administration à l'appui de la part prise par le Ministère des Travaux publics, à l'Exposition universelle deiSSo, à Melbourne, p. 407. Les ingénieurs de la Direction des chemins de fer de l'Etat ont d'ailleurs fait C. E., iSS'i, .-' 5c;H«(/-f. (T. XCVUI, N" '24.) . '9> ( >'.7" ) usage de ma méthode pour les calculs du mouvement des terres, dans la ré- daction de leurs projets, à partir du moment où je leur en ai conseillé l'essai. L'application du planimètte aux calculs du mouvement des terres avait été, peu après sa naissance, enseignée par feu Baron, alors prolésseur du cours de Routes à l'École des Ponts et Cliaussées. Le professeur actuel a de nouveau fait entrer dans son enseignement la méthode rendue indépen- dante de l'usage de l'instrument; et il n'est pas un élève de l'École, ayant pris part depuis 1880 au concours ouvert chaque année pour la rédaction d'un projet de route, qui n'ait dressé l'épure dont il s'agit et qui n'ait été à même d'en comparer les résultats avec ceux des Tableaux numériques qu'il lallait autrefois rédiger d'une manière si pénible. » En présence d'im aussi grand nombre de documents authentiques et d'applications qui remontent à près d'un demi-siècle, n'est-il pas permis de demander si le procédé que, après |)lusieurs années de recherches opi- niâtres, j'ai imaginé pour régler et calculer le mouvement des terres, est réellement aussi peu connu en France que semblait le croire récemment un jeune auteur qui a jugé utile d'en annoncer l'existence et d'en expli- quer l'usage, en l'attribuant, bien entendu, à l'Allemand Bruckner; et n'était-il pas naturel de rétablir la vérité étrangement altérée en un point de l'histoire des méthodes scientifiques appliquées à l'art de l'ingénieur? » Je ne me fais pas d'ailleurs beaucoup d'illusion sur la portée de la revendication de priorité que je soumets aujourd'hui au jugement impar- tial de l'Académie. Cette revendication aura, je l'espère, sa complète ap- probation en présence des antécédents que je viens de rappeler, et dont les principaux lui appartiennent. Mais il est fort possible que, dans le monde des ingénieurs, on du moins des calculateurs de projets, on s'obstine à désigner sous le nom d'un étranger, même en France, un procédé qui y a pris naissance et qui y recevra sans doute le plus d'applications. Il me suffira d'avoir consigné, dans ce Recueil des communications hebdoma- daires faites à l'Académie où j'ai l'honneur de siéger, l'expression d'un sentiment légitime, et de croire que ceux qui liront ces lignes sauront à quoi s'en tenir. » M. l'amiral Paris présente à l'Académie la seconde Partie de son Ou- vrage intitulé : « Souvenirs de Marine ». Collection de plans ou dessins de navires et de bateaux anciens ou modernes existants ou disparus avec les éléments niunériques nécessaires rà leur construction. [PL LXI à CXX.) ( '47' ) A l'occasion de la Communication de M. l'amiral Paris, M. Dupcy de Lomé appelle l'allenlion de l'Académie sur l'utilité de la création d'une ori;anisation permanente, en vue d'assurer la continuation île l'œuvre de l'amiral Paris, sous sa direction tant que nous aurons le hoiilieur de le conserver, et après lui quand il ne sera plus. Noire École du Génie mari- time a déjà une târlie assez lourde en enseignant à ses élèves la science des constructions navales, ses principes immuables avec leurs ap|)lications les plus récentes et sans cesse variables, sans pouvoir entreprendre de faire l'histoire des marines qui se succèdent et qui dis|)araissent. Sans cette histoire et sans des documents précis, la constitution des derniers vaisseaux à trois ponts deviendra bientôt l'objet d'un problème analogue à celui que soulève de nos jours la constitution des trirèmes antiques. Les monuments de pierre laissent après eux au. moins des ruines qui les rappellent; mais lien ne reste des plus beaux navires démolis. M. Dupuy de Lôuie demande donc qu une Commission spéciale de l'Académie soit chargée d'étudier un projet d'organisation permanente pour la conservation de documents précis concernant le matériel naval de guerre et de commerce. Cette proposition, appuyée par M. Janssen, est renvoyée par l'Académie à la Section de Navigation. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées de juger les concours de l'année 1884. Le dépouillement donne les résultats suivants : Prix Monlyon [Jrls insalubres) : MM. Bonssinganlt, Peligot, Schlœsing, Pasteur et Bouley réunissent la majorité absolue des suffrages. Les :Mem- bres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Chevreul et tremy. ■^ ' * Prix TrémonI : MM. Bertrand, Tresca, Phillips, Lévy et Jimin réu- nissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Piolland et Ilaton de la Goiipilliere. Prix Gecjner : M.M. Bertrand, Jamin, Pasteur, H. Milne-Klwards et Her- mite réunissent la majorité absolue des sullrages. Les Membres qui, a|)rès eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Berlhelot et Fiztau. • ( i472 ) Prix Delalaihle-Guérineau : MM. Alpli. Miliie-Edwards, Jiirien delaGra- vière, Bouquet de la Grye, dAbbadie et de Lesseps réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Perrier et Mouchez. PrixJéiôme Ponti : MM. TI. Milne-Edwards, Bertrand, Jamin, Chevreul et Fremy réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui, après eux, otit obtenu le plus de voix sont MM. Pasteur et TIermile. Commission chargée de présenter une question de Prix Gay (Géogra- phie physique) pour l'année 1886 : MM. Daubrée, Perrier, d'Abbadie, Bouquet de la Grye et IL Milne-Edwards réiuiissent la majorité absolue (les suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Jiuien de la Gravièreet Gaudry. »lE»IOmES LUS. GKOGiiAPHlt;. — La découvei le (le Li mer Intérieure africaine. Ts'ole de M. Rouire. (c Les géographes et les historiens anciens nous ont donné des rensei- gnements très minutieux sur une ancienne nier qu'on désignait sous le nom de grande baie de Triton, et qui pénétrait profondément en Afrique. Les textes de Scylax, d'Hérodote, de Pomponius Mêla et de Ptolémée éta- blissent clairement que l'ancienne mer Litérieure africaine, et que le fleuve Triton, qui venait y aboutir, étaient situés au nord d'Hadrumète. » Un nouveau bassin hydrographique vient d'être découvert dans la Régence. Une grande rivière, inconnue jusqu'ici, descend de Tébessa, se réunit dans la plaine de Kairouan à une autre grande artère qu'on appelle l'oued Marcuelil, puis, sous le nom d'oued Bagla, traverse le lac Kelbiah et va se perdre dans le golfe de Hammamet. » Cet oued Marcuelil est l'ancien fleuve Triton. Comme ce fleuve, l'oued Marcuelil est la rivière qui vient immédiatement après celle du Bagradas (aujourd'hui la Medjerdah); il est situé au midi du mont Dios (le Djouzar actuel), entre Carthageet Hadrumète enfin. De même que le fleuve Triton prenait sa source au mont Ousaleton, de même l'oued Marcuebl prend sa source au mont Ousselet. M Le lac Kelbiah est l'ancien lac Triton. Ce lac, nouvellement reconnu, est le plus imporlaut de l'Afrique du Nord ; il a 45''"' de pourtour à ses { '473 ) basses eaux, une longueur de 19''"', contient de l'eau en toute saison. Il occupe le centre d'une vaste dépression comprise entre les Sonalirs et les escarpements du plateau d El-Homk. Chaque crue île l'oued Bagla, qui vient s'y jeter, fait varier le niveau du lac. Au commencement de i883, la surface recouverte par lui était de t3doo''", la nappe d'eau avait une pro- fondeur de 3'", 5o et un volume évalué à 35o millions de mètres cubes. Lorsque la crue est très forte, les eaux du lac s'écoulent dans la sebklia Djeriba, et du là, parles fissures d'un cordon littoral, dans la mer. » L'ancienne mer d'Hérodote et de Scylax se trouve dès lors reconsti- tuée, avec toutes ses particularités. D'après Scylax, la baie de Triton avait mille stades de pourtour; l'entrée de cette baie est étroite ; on y voyait une île au reflux de la mer. Cette île, d'après Hérodote, se nommait l'île de Fhia. » De hautes falaises, les falaises d'El-Honik, traces irrécusables de l'an- cienne mer Intérieure, se voient dans l'intérieur des terres, à So""" du lit- toral. Ces falaises indiquent les limites extrêmes de l'ancienne mer de Tri- ton. Avec les Souatirs, elles forment un demi-cercle de hauteurs qui entourent le lac, demi-cercle fermé du côté de la terre, ouvert du côté de la mer. Si l'on fait le relevé du pourtour de ce demi-cercle qu'on pro- longe jusqu'à la mer, on voit que son périmètre mesure sensiblement un développement de mille stades, soit 185*"". » L'étroitesse de la communication de la baie peut être aussi déter- minée. L'ancienne bouche de comnuuiication correspond évidemment à la longueur du cordon littoral actuel formé entre la sebkha Djeriba et la mer. Or, ce cordon littoral n a pas une longueur supérieure à 2000". » L'ile de Plila, qui rétrécissait l'entrée de la baie de Triton, peut faci- lement être retrouvée. C'est un îlot qui est encore rendu visible chaque fois que le lac Ivelbiah dégorge et communique avec la mer. Son emplace- ment est bien là même où Hérodote et Scylax ont mis leur île, c'est-à-dire à l'entrée de la baie de Triton. Dés leur entrée dans la baie, les eaux se di- visaient au pied même de l'île, et de là allaient se répandre dans l'inté- rieur du continent. » Enfin le seul auteur ancien qui ait déterminé l'emplacement de la baie de Triton, Scylax, dit formellement, et à deux reprises, que cette mer for- mait, au nord d'Hadrumète, le fond du grand golfe compris entre Hadru- mète et Néapolis (aujourd'hui Nebeuil). » M. Roudaire persiste cependant dans l'idée première qui a servi de point de départ à ses éludes : « I^a baie de Triton, me répondit-il dans une ( i474 ) » élude parue le i»' mai i884, était bien réellement située dans le bassin » des chotts, c'est-à-dire dans le bas.sin de la future mer Intérieure afri- » caine. » » En dehors des textes pourtant si formels qui déterminent l'emplace- ment de celte mer ;iu nord de Sotisa, les indications lopograpliiques de la région des cliolts s'opposent d'une manière absolue à l'adoption de son système. Si les choltsMelrliir, Hharsa et Djérid étaient l'ancienne mer Inté- rieure africaine, cette mer eût eu 700*"° ou 800'"" de pourtour, et non un faible développement de 1000 stades. Le choit Djérid n'a pu èire le fond de l'ancienne haie, puisqu'il est élevé de 18'° à 20'° au-dessus du niveau de la me'r, et que rlejn ne pourr.iit expliquer cet exhaussement considérable d'une surface de 8000'"°'', qui couvre presque tout le sud de la Tiuiisic Le Nifzaoua n'est pas l'Ile de Fhia, car il n'a jamais pu être une île, étant soudé au continent par luie chaîne rocheuse élevée qui se prolonge dans l'intérieur. Le seuil de Gabès, non plus, n'a jamais été un cordon littoral récent, puisque la nature de ses assises géologiques (grés, gypse, calcaire), leur hauteur, les débris d'habitations préhistoriques trouvés dans son voi- sinage s'y opposent. L'oued Djeddi n'est pas le fleuve Triton, puistin'i! ne se jette pas dans la mer, mais ijien dans le choit Meirhn-, à plus de Boo"*'" du goUe de Gabès. Les textes anciens lelatils à la baie de Triton et au fleuve Triton ont été ou mal lus, ou mal interprétés, ou même n'ont pas été cités, et ce sont précisément tous ceux qui hxaient l'emplacement de la mer de Triton et du fleuve Triton an nord tl'Hadrumète, qui n'ont pas été mentionnés par JM. Roudaire. » La dis|)arition de la baie de Triton a eu lieu pendant la période qui sépare Scylax de Pomponius Mêla. La formation du cordon littoral d'Er- ghéla en a été la cause preuiière; cette formation est due à l'action des vents nord-est-sud-est. Le cordon littoral formé, la baie de Triton ne reçut plus de la mer une quantité d'eau égale à celle qu'elle perdait par l'évapo- ration. Les eaux se retirèrent tlans les dépressions les plus profondes, puis disparurent. Le lac Relbiah resta seul, parce que dans son lit viennent s'accumuler toutes les eaux de la Tunisie centrale, amenées par l'oued Bagla. M Le lac Kelbiah se trouve, d'après de récentes mensurations, à i5'°, 5o au-dessus de la mer. Le lac Triton a été aussi au-dessus de la mer, puis- qn'à 1 époque de Plolémée il éiait sur le j^arcours du fleuve Triton, qui se jetait dans la mer. Pour que la baie de Triton se soit transformée en uu lac ayant une altitude supérieure à celle de la mer, il faut nécessairement ( ^'(75 ) admettre que son fond ait subi un exhaussement partiel et en donner les causes. » Le volume d'eau moyen annuel qu'envoie l'oued Bagla dans le lac Kelbiah est de 200 millions de mèlres cubes. Ces eaux sont forleiueut chargées de limon. Eu prenant comme point de dép;irt la proportion de limon charrié par le Nil, c'est-à-dire en comptant sur ^^ de limon, le cube de limon charrié parle Bagla est de 1 666666""^. En répartissant ce nombre de mètres cubes sur une surface de Scoo*"^, qui est celle du lac Kelbiah à ses plus basses eaux, un ingénieur, M. de Campou, évalue l'exhaussement annuel du fond du lac Kelbiah à o"", 2. Il est donc permis de conclure que, à une époque très rapprochée de nous, le fond du lac Kelbiah a été au- dessous du niveau de la mer, et a communiqué avec les eaux du golfe de Hammamet. » M. DE Lesseps présente les remarques suivantes, à propos de la Com- munication de M. Roiiire. « En prenant la parole, je n'ai pas l'intention de répondre au Mémoire de M. le D"^ Rouire, l'usage ne permettant pas d'éiablir de discussion sur une Communication présentée par une personne étrangère à l'Académie. » Je ferai seulement observer que la question de la mer intérieure du colonel Roudaire, dont le projeta été l'objet de l'attention de l'Académie, ne dépend pas de la comparaison de la géographie ancienne, relative à la baie de Triton, avec la situation actuelle des terrains au sujet desquels les explorateurs ne sont pas d'accord, "tun i » Cette étude appartient surtout à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, comjftant dans son sein des savants comme M. Tissot, lequel a visité les lieux et ne me semble pas être en cause à l'occasion du projet de mer intérieure du colonel Roudaire. » En effet, que la baie de Triton ait été située, il y a plusieurs siècle's, au sud ou au nord de la baie actuelle de Gabès, il résulte des observations certaines et des calculs scientifiques du colonel Roudaire qu'il existe dans le ilésert, entre la Tunisie et la Tripolitaine, au-dessous du niveau de la mer, des bassins représentant une superficie dix-sept fois plus grande que celle du lac de Genève et pouvant comuuiniquer avec la côte par un canal maritime. » ( «47^^ ) MEMOIRES PRESENTES. CHIMIE OliGANiQUE. — Descriplioii d'un nouvel appareil d'cvriporation et de dislilhition propre à opérer le traitement pneumatique des jus sucrés ('). Mé- moire de M. P. Calliburcès. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Guidé par des essais réitérés, nous sommes arrivé à donner à noire appareil pneumatique d'évaporation et de distillation une disposition plus avantageuse, la suivante : un épiu'ateur, A {fig. i), consistant en un ré- servoir cylindrique, qui contient plusieurs filtres, B (en ouate enveloppée Fig. I. ■mM'M d'éiotlej, cli.^poses coiicenlriquement autour de, l'oiiverluie par laquelle l'air pénètre, opère la purification de ce dernier. Quand une piuificilion plus complète de l'air e.st jugée nécessaire, on augmente alois le nombre des filtres et les dimensions de l'épurateiu-, et l'on ajoute, à la partie infé- rieure de ce dernier, nu laveur, C, disposé de telle façon, que l'air est ['] Vdit Cmiqitvs rcr.ilus, si'iirccs (Irs iq iiKii et ^ juin i S84 . ( 'Ï77 ) forcé, après son passage à Iravers les filtres, de barboter dans l'eau à plu- sieurs reprises. Un venlihiteur, D, aspirant l'air, déjà purifié, dans l'épu- rateur, produit un courant d'air, qui travt rse d'abord deux fois, premiè- rement de bas en haut et ensuite de haut en bas (disposition qui euipèclie la perte du calorique), une colonne de chauffage, E, puis arrive dans la cavité de l'évaporatoire, F, où le liquide est continuellement pulvérisé en jets dirigés de bas en haut, la traverse de haut en bas et s'échappe, avec les vapeurs qu'il entraîne, de cette cavité par une ouvertuie, G. Deux plaques horizontales parallèles, H, fixées au sommet de l'évaporatoire, percées d'un grand nombre de trous, disposés de telle façon que ceux de l'une ne correspondent pas à ceux de l'autre, empêchent les jels du liquide pulvéri- forme de pénétrer dans le conduit qui amène l'air dans l'évaporatoire, tout en laissant libre passage au courant d'air. Un robinet, I, permet d'in- troduire le liquide; l'orifice, L, du canal de remplissage de ce robinet, se trouvant à une hauteur un peu inférieure à la fente, M, du |)ulvérisa- teur, N {fi48o ) aiilrts ptoduils volatils de la fermentation, ainsi que des jirincipes fixes (de l'extrait sec) par rapi)ort à l'eau. « Non» avons obtenu des résultats analogues de l'étude expérimentale de l'intliience du traitement pneumatique sur la fermentation du jus d'autres fruits sucrés et sur celle du moût de bière. » CORRESPO:\DANCE. M. le Secrétaike perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage portant pour titre : « Explorations et missions de Doii- darl de Lagrée ». Extraits de ses manuscrits, mis en ordre par M. de Ville- mereuil. (Présenté par M. Jurien de la Gravière.) 2° Des Tables pour le calcid des réductions stellaires, par M. F. Folie. (Présentées par M. Tisserand.) 3° Un Ouvrage intitulé : « Manuel hydrologique dubassin delà Seine», par MM. ^4. de l'iéoiidati et G. Lemoine. (Présenté par M. Lalanne.) 4° Un Ouvrage intitulé : « Documents relatifs à la mission dirigée au sud de l'Algérie par le lieutenant-colonel Flatters ». (Présenté par M. Dau- brée. ) 5° Un Ouvrage intitulé : « Géologie agricole », par M. Eugène Risler. i" Partie, ou Cours d'Agriculture comparée fait à l'Institut national agrono- mique. (Présenté par M. Daubrée.) L'auteiu- fait ressortir, par de nombreux exemples, les services que la Géologie peut rendre à l'Agricidture. 6° Des « Tables de réfractions»; par RI. Radau. (Présentées par M. Tisse- rand). Ces Tables ont été calculées dans l'hypothèse d'Ivory, qui suppose que la températiue de l'air décroît comme sa densité. Les premières Tables que M. Radau avait pid)liées en i88i [Annales de r Observatoire de Paris, t. XVI) étaient à double entrée, et il eût fallu les étendre beaucoup, pour rendre les interpolations tout à fait faciles; M. Radau a réussi à les trans- former, de manière à atteindre complètement ce but. Les Tables actuelles semblent appelées à rendre de grands services aux astronomes. L'UxivEusiTÉ John Hopki.xs de Baltimore fait hommage à l'Académie d'iui exemplaire de la niétladle offerte à M. le professeur iSy/ue.s/er pour ( '18' ) consacrer le souvenir de renseignement de l'illustre géomètre à l'Univer- sité John Hopkins. M. QcET prie r.\cadémie de vouloir bien le comprendre parmi les can- didats à la place devenue vacante, dans la Section de Physique, par suite de la nomination de M. Jamin aux fonctions de Secrétaire perpétuel. (Renvoi à la Section de Physique.) M. Cii. Brame prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante, dans la Section de Chimie, par suite du décès de M. fFurlz. (Renvoi à la Section de Chimie.) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Les laclies polaires de Vénus. Note de M. E.-L. Trocvei-ot (Ohservatoire de Meudon), présentée par M. Janssen. « Mes observations sur les taches polaires de Vénus, dont j'ai récemment entretenu l'Académie, viennent, je crois, prêter leur appui et, pour ainsi dire, confirmer l'exactitude des mesures que MM. Rouquet de la Grye et Arago ont faites sur les photographies de cette planète, obtenues lors du dernier passage de Vénus sur le Soleil. En effet, les observations et les fles- sins que j'ai faits les i5, iG, 22 et 23 janvier i883, montrent que la tache polaire suil de Vénus paraissait très grande et très brillante à cette époque, tandis que la lâche polaire nord n'était que peu ou point visible. Il paraît certain, d'après ces observations, que la tache polaire sud de Vénus occu- pait sur le hmbe, le (> décembre [882, une position pour ainsi dire iden- tique à celle de la protubérance mesurée par MAI. Bouquet de la Grye et Arago. Il me semble donc qu'il est très probable, sinon certain, que la protubérance photographiée et mesurée n'est rien autre que la tache po- laire sud que j'ai observée. D Très souvent les lâches polaires de Vénus m'ont paru se projeter en de- hors du limbe. Rien que l'irradiation puisse expliquer ce phénomène, mes observations, cependant, me conduisent plutôt à penser que la projection est réelle. Depuis qur j'ai reconnu l'existence de ces taches, en 1877, celle du sud m'a toujours paru plus visible et plus brillante que celle du nord ; et vers la fui de janvier 1878, peu de temps avant le passage de Vénus à sa conjonction inférieure, cette tache m'est apparue en plusieurs occasions ( i482 ) comme si elle était composée de pics nombreux et très brillants qui mon- traient leur profil sur le ciel. ...j-,--- ■ ^,,-,.-.^ , )' Sur plusieurs des photographies qui ont été obtenues lors des pas- sages de 18^4 et de 1882, on a remarqué un curieux gonflement de l'au- réole lumineuse qui entoure la planète; il serait intéressant de chercher à reconnaître si ce gonflement correspondait avec les taches polaires de Vénus à ces époques. » ''* '^'"''' ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les irrationnelles dit second degré. Note de M. A.-E. Pellet. « Étant donnée une équation à coefficients entiers, Dx- -+- Ex -l-F = o, posons E^ — l^DF = g- A, g et A étant des entiers, le dernier A non divi- sible par le carré d'un nombre premier, et positif ou négatif selon le signe de E^ — 4DF; et *fi'>mih y- — A =r o si A^ — I (mod. 4)) j- -h j" -i- A I ■= o si A^i (mod. 4)? A, désignant l'entier — - — Il est clair que toute fonction rationnelle de x peut s'exprimer ralioimellement en fonction de ^', et inversement. Mais une fonction rationnelle de x n'est un nombre entier algébrique que dans le cas où elle se ramène à une fonction entière de jr. » Lorsque A est égal à l'un des nombres («) -I, ±2, ±3, 5, -7, -ri, i3, ^^'i) lés fonctions entières de jr jouissent de la propriété fondamentale des nombres entiers; elles ne sont décomposables que d'une seule manière en un produit de facteurs premiers. De là résulte que tout diviseur dew" — A«', ou de iir 4- mn + A,«^, suivant que A est congru à — i ou à + i , mod. 4, peut au signe près se mettre sous la même forme. Mais cela n'a plus lieu si A n'est pas un des nombres [a), même dans le cas où se place M. de Jonquières [Comptes rendus, 1 juin). Ainsi 47 = 2.23 + 1 divise certai- nement des nombres de la forme ; mais le produit de 47 par 4 n'est pas de la forme in^ ( i483 ) MÉGAMQUE. — Sur la position à allribiier à la fibre moyenne dans les pièces courbes. Note de M. H. Léacté, « Dans la lliéorie de la résistance des matériaux, on désigne sous le nom défibre moj-enne des pièces droites ou courbes, une ligne idéale que les auteurs définissent de l'une des manières suivantes : tantôt ils la considèrent comme le lieu des centres de gravité des sections normales, tantôt, ainsi que l'a fait M. Bresse, comme le lieu de leurs centres d'élasticité (' ). » Quelle que soit la définition adoptée, on démontre, dans le cas des pièces droites, qtie les flexions doivent s'effectuer autour d'axes rencon- trant cette fibre moyenne pour donner naissance à de sim|)les couples, et, cette démonstration faite, on admet la même règle pour les pièces courbes. » Cette généralisation sup|)ose, ainsi qu'on le fait remarquer d'ailleurs, que le rayon de courbure de la fibre moyenne est grand, par rapport aux dimensions transversales de la pièce. » Mais, bien que cette condition soit souvent remplie, elle peut cepen- dant n'être plus adniissil)le lorsqu'il s'agit de pièces à petit rayon de cour- bure; il importe alors de donner une nouvelle définition de la fibre moyenne qui, se confondant avec l'aucieiuie dans le cas des pièces droites, per- mette de s'affranchir, pour les pièces courbes, de la restriction précé- dente. » Si l'on se reporte à la démonstration par laquelle on prouve que, dans une pièce prismatique, la résultante de translation des forces élastiques dues à une flexion est nulle quand l'axe de flexion passe par le centre d'élasticité de la section normale, on voit que cette démonstration est uni- quement basée sur ce fait que toutes les fibres élémentaires séparant deux sections normales consécutives ont même longueur dans l'état naturel. Le mode de répartition des tensions ne dépend point, dès lors, de cette lon- gueur. » Dans la pièce courbe, au contraire, les éléments de fibre que l'on con- sidère entre deux sections normales ont des longueurs variables et pro- portionnelles à la distance qui les sépare de l'intersection des deux plans normaux consécutifs. Si donc l'on prend la surface polaire enveloppe des - — ■hd > r. ti!i îiiaio ( ' ) M. Bresse a appelé centre d'élasticilé d'une seclion normale le centie de gravité que l'on obtiendrait pour ceUe section en attribuant à chacun de ses éléments superliciels une densité égale à son coefficient d'élasticité longitudinale, ou transversale. ( i4B4 ) plans normaux, on voit que chacun des élémenis de fibre compris entre deux plans définissant une génératrice de celte surface développable a une longueur proportionnelle à la distance de l'élément à cette génératrice. Il est clair, d'après cela, que chaque point d'une section normale étant sou- mis à une force qui dépend de la longueur de l'élément de fibre corres- pondante, le centre de gravité, aussi bien que le centre d'élasticité, ne peu- vent plus jouer le rôle qu'ils remplissaient dans les pièces droites. » Il faut donc, pour rentrer dans la rigueur en ce qui concerne la théorie des pièces courbes et pour se conformer exactement aux principes mêmes de la résistance des matériaux, tenir compte de la circonstance qui vient d'être exposée. » On reconnaît aisément qu'il suffit, pour cela, d'attribuer à chaque élé- ment superficiel de la section normale un coefficient d'élasticité variant, toutes choses égales d'ailleurs, en raison inverse de la dislance de l'élément à la droite polaire correspondant à la section considérée. » Sous la réserve de cette modification, on pourra appliquer aux pièces courbes, quel que soit leur rayon de courbure, les procédés de calcul relatifs aux pièces droites. » Mais, comme la correction à opérer est généralement faible, il sera souvent possible de se borner à une approximation que nous allons indi- quer et qui, suffisante pour les besoins de la pratique, a l'avantage de con- duire à un énoncé particulièrement simple. » Si nous appelons Xo la distance du centre d'élasticité d'ime section normale à la droite polaire correspondante, la distance à celte droite de tout autre point de la n)ème section pourra être représentée par XoH-a-, X étant petit par rapport à Xj, puisque les ditnensions transversales de la pièce sont petites par rapport à son rayon de courbure. » Il est, dès lors, permis de remplacer par ° '"• » Or Xo — a; représente la distance de l'élément considéré à une droite du plan de la section normale symétrique de la droite polaire par rapport au centre d'élasticité. » On ^3eut donc, au lieu de faire varier le coefficient d'élasticité de cha- cun des éléments d'une section en raison inverse de la distance à la droite polaire, le faire varier proportionnellement à la distance qui le sépare de la droite symétrique. )) Chaque éléinenl d'une section normale se trouve ainsi soumis à une torce i)erpcndiculaire au plan de cette section et proportionnelle à la dis- ( >485 ) tance de cet élément à la seconde droite; par suite, la résnltanle de toutes les actions appliquées à la section normale passe par le centre de percus- sion de cette section par rapport à la seconde droite. » Nous pouvons, par suite, énoncer le lliéoréme suivant : » Lorsqu'on applique à une pièce courbe, de faible rayon de courbure, les formules établies pour les pièces dioUcs, il convient de prendre pour définition de la fibre moyenne, non le lieu des centres de gravité ou d'élasticité pwpreinent dits des sections nornmles, comme on le fut d'ordinaire, mais le lieu des centres de percussion de ces mêmes sections correspondant, pour chacune d'elles, à la droite symétrique de la droite polaire par rapport au centre d'élasticité. » Il est facile de voii' d'ailleurs que cet énoncé s'applique aux pièces droites, et que l'on retombe alors sur la définition connue. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur quelques composés coltoïdnux dérivés de ihydrate ferri(jue. Note de M. E. Grimacx, présentée par M. Friedcl. « Dérivés alcaHno-ferri(pies des alcools poljalomiques. — TI. Rose a fait voir, en 1827, que la glycérine, la mannite, le sucre, le glucose empéclinit la précipitation des sels ferriques par les alcalis( '). Pensant que ces solutions alcaiino-ferriques renfernient des corps colloïdaux, j'ai constaté qu'elles en présentent, en effet, le caractère et qu'elles peuvent se coaguler par la chaleur ou les sels en donnant des masses gélatineuses insoluMes. Les essais ont été faits surtout avec les solutions alcaiino-ferriques de glycérine, mais le caractère colloïdal se retrouve également dans les solutions alca- iino-ferriques de mannite, d'érythrite et de sucre. M Quand on ajoute à la glycérine du perclilorure de fer, puis de la potasse, on obtient un précipité qui se redissout dans un excès d'alcali; la solution se coagule dans des conditions variées, suivant les propor- tions d'eau, de glycérine et de potasse. » Une solution renfermant : I. Glycérine Se' Perchloiure de fer à 3o" 10" Eau 4oS'- Potasse ( D = I , [ 3-2 ) 10'^'= (1) Annales de Chimie, t. XXXIV, p. 271; i8a7. C. R., 1884, 1" Semestre. (T. XCVIII, IN" 2î.) I qS ( i486 ) donne iiimié liatemeiit à l'ébuUition un coagiilum épais; mais, si la pro- portion de glycérine est plus forte dans le mélange, soit qu'on fasse la solution précédente en ne mettant que aoS"' d'eau, soit qu'à cette même solution on ajoute son volume de glycérine, la liqueur ne se coagulera pas par la chaleur. On lui rendra la propriété de se coaguler en l'addition- nant d'eau. iUP» De même une solution renfermant : II. Glycérine ioB'' Perchloriire de fer à 3a° ... 20'^'= Potasse ( D = 1 , 1 32 ) 17" lie se coagulera à l'ébuUition que si on l'additionne de 5^"' d'eau, mais si l'on y ajoute en même temps de la glycérine, elle ne se coagulera pas. y> Le chlorure de sodium en solution saturée favorise la coagulation, qui a lieu alors en présence d'une moindre quanliié d'eau; il en est de même de la potasse en excès; ainsi une solution, que 1'°' d'eau ne rend pas coa- gidable à chaud, se coagulera très bien par l'addition de o^°',5 de po- tasse. » Avec les solutions pauvres en glycérine, la coagulation a même lieu spontanément à froid; ainsi la solution I, additionnée de 3™' d'eau, se coagule au bout de cinq à six. jours et, avec lui volume d'eau, au bout de douze joins environ. » La coagulation des solutions alcalino-ferriques de glycérine, soit à chaud, soii à froid, est donc déterminée par la proportion de glycérine du mélange; elle a lieu seulement quand la glycérine descend au-dessous d'une certaine limite; toute cause qui en diminue la proportion amène la coagulation : c'est ce qu'on a observé ei» soumettant des liqueurs riches en glycérine à la dialyse; d'abord elles perdent leur excès de potasse, puis de la glycérine, et sont alors coagiilables par la chaleur; finalement elles se prennent dans le dudyseur même en une gelée ferme et épaisse. » Il est donc démontré que la coagulation est due à une dissociation amenée par l'action de l'eau qui enlève de la glycémie et détermine la for- mation d'un glycérinate de fer basique. r» Toutes les solutions coagulables par la chaleur sont promptement précipitées par l'acide carbonique. Le précipité est stable et ne disparaît dans aucune condition; mais, avec les solutions riches en glycérine, on observe daufres résultats par l'action de l'acide carbonique. Après que le cou.aui d'acide carbouicjue a passé quelques instants, la solution est ( ''.«7 ) devenue coagniable par la chaleur; mais, si l'on prolonge à froid le cou- rant de gaz, on obtient, au bout d'une on deux heures, un cnaguhmi épais, gélatineux, qui se reclissoul rapidement dans un cornant d'air ou quand on place le mélange dans le vide au-dessus d'une solution de potasse, absolu- ment comme avec l'albumine chauffée, le colloïde amidobenzoïque et les uréides pyruviques. Ce précipité, formé par l'acide carbonique, est soluble dans les alcalis et les carbonates alcalins. On l'obtient régulièrement avec une solution renfermant : Glycérine ao^ tVCI" à 3o" lo'-'- Potasse de 1 , 1 32 12'''= Eau ao»"" » Les solutions alcalino-ferriques de glycérine sont prf'cipitées par l'acide acétique, dont im excès redissout le coagulimi; la solution acétique donne, avec le ferrocyannre de potassium, un précipité verdâtre qui se convertit en bleu de Prusse par l'action d'un acide minéral. ' » Il est facile de démontrer que ce corps colloïdal n'est pas seulement un glycérinate ferrique, mais que les alcalis entrent dans sa composition; en effet, quand on le soumet à la dialyse jusqu'à ce que l'eau extérieure ne renlerme plus de potasse, le composé que retient le dialyseurest encore fortement alcalin. Déplus, on peut obtenir une solution analogue en rem- plaçant la potasse par l'ammoniaque; mais cette solution se prend en gelée quand elle a perdu la plus grande partie de son ammoniaque par simple évaporation à l'air. On ol)tient le même colloïde en remplaçant la potasse ou la soude par leurs carbonates. » Ces solutions colloïdales sont donc des combinaisons de glycérine, d'hydrate ferrique et d'alcalis ou de carbonates alcalins; malheureusement il est difficile de déterminer leur composition : les gelées qu'elles fournis- sent en se coagulant sont décomposées par des lavages prolongés et ne laissent que de l'hydrate ferrique. Leurs réactions montrent qu'elles sont ficilement dissociables par l'eau en glycérine et en composés insolubles plus riches en hydrate ferrique, dissociation limitée par la quantité de gly- cérine, mais en même temps le nouveau composé ferrique doit se polymé- riser avec perte d'eau, car il n'i st plus soluble dans un excès de glyréritie. » La mannite et l'érythrite se comportent comme la glycérine; elles donnent avec le perchlorure de fer et les alcalis des solutions qui se coa- gulent par la chaleur ou qui fournissent, avec l'acide carbonùpie , un préci- ( 1488 ) pilé gélatineux se redissolvanl dans un courant d'air. Le sucre fournit des solutions analogues, jouissant des mêmes propriétés. Graham avait déjà considéré !e sucrate ferrique comme un colloïde et avait obtenu, en le coagidant par le sulfate de potasse, un sous-sucrate l'errique renfermant 22 de sucre et 'jS d'oxyde ferrique; il avait vu aussi que les solutions al- c dines de sacrale ferrique se coagulent dans le dialyseur. » Dans une prochaine Communication, j'aurai l'hoiuieur de faire con- naître à l'Académie des sels colloïdaux, obtenus avec l'acide tartrique, l'acide borique, l'acide arsénique et l'acide arsénieux. » CHIMIE. — Recherche chimique de iacide nitrique, des nitrates dans les tissus végétaux. Note de MM. A. Arnaud et L. Padé, présentée par M. Che- vreul. « Il y a quelque temps ('), l'un de nous a fait connaître un alcaloïde nouveau, la cinchonamine (C" H^*Az^O), qui ne diffère de la cinchonine que par 2^' d'hydrogène en plus. » Les sels de cinchonamine possèdent des propriétés remarquables; en particulier, le nitrate est d'une insolubilité presque absolue dans l'eau acidulée par un acide quelconque. » Le nitrate de cinchonamine cristallise avec !a plus grande facilité, les cristaux sont très nets et parfaitement recoimaissabks; si, dans une solu- tion d'un nitrate, on verse une petite quantité d'un sel de cinchonamine dissous dans l'eau acidulée, il se forme presque immédiatement nue mul- titude de petits cristaux visibles à l'œil nu; par l'agitation de la liqueur, la cristallisation est beaucoup plus rapide, mais les cristaux, très petits, ne sont plus visibles qu'au micioscoue. » Cette propriété du nitrate de cinchonamine nous a permis de déceler facilement l'acide nitrique ilans les mélanges (") de sels; nous citerons, comme exemple, une solution de chlorate et de bichromate de potasse, de perchlorure de fer et d'une petite quantité d'un nitrate, où l'aildition de quelques gouttes d'une solution d'un sel de cinchonamine produisait le précipité cristallin caractéristique de nitrate de cinchonamine. (') AnNAUD, Comptes rendus, séances des 17 octobre jS8i et 16 juillet i883. (-) L'ioilliydiale de einclioiiaiiiine tlaiil peu soliil)le dans l'eau, il y aurait litu d'éli- niincr, jiar un légoi- excès d'acélale d'argcnl, l'acide iodliyùiiijue des iodliydralesoii iodures exislaiU dans le mélange de sels, avant d'y reciierclier l'acide nitrique. ( 1^89 ) » D'après ce qui précède, il nous paraît possible de doser les nitrates à l'aide d'un sel de cinchonamine : l'insolubilité complète du nitrate en solution acide, sa composition constante et définie (C'*H^*Az*0, AzO^H) sont des conditions suffisantes pour assurer l'exactitude de ce procédé. Nous nous réservons, d'ailleurs, d'étudier cette question. » L'ensemble de ces faits nous a donné l'idée d'employer les sels de cinchonaînine pour déceler les nitrates, contenus en petite quantité dans le tissu des végétaux. Les Borraginées, les Solanées, les Qrticées, les Chenopodées, sont les familles où l'on rencontre le plus de plantes con- tenant des nitrates. » Les sels que nous avons employés poiu' nos essais sont le sulfate et le chlorhydrate de cet alcaloïde. Tous les deux nous ont donné des résultats satisfaisants; cependant nous donnons la préférence au chlorhydrate en solution acide. » Nos recherches ont porté sur la Pariétaire officinale [Parietarin offi- cinalii), la Bourrache {^Borrago ojficiitalis), la Uif;itale pourprée [Digitatis purpurea) et l'Ansérine des murs [Chenopodium murale). » Nous avons immergé des coupes faites sur des tiges fraîches de ces diverses plantes dans une solution de chlorhydrate de cinchonamine au ^, acidulée par une petite quantité d'acide chlorhydrique. » Examinées au microscope, ces coupes se sont présentées avec des cel- lules remplies de cristaux de nitrate de cinchonamine. Ces expériences, ré- pétées plusieurs fois, ont toujours été concordantes. M Si l'on fait des coupes longitudinales, on peut facilement se rendre compte de la distribution des nitrates dans la plante; nous avons ainsi con- staté que leur quantité allait en croissant de l'axe à la péripliérie. » Un autre procédé, plus simple encore, nous a donné des résultats aussi satisfaisants. Des morceaux de tiges de pariétaire, de pommes de terre, d'ortie commune, de bourrache, etc., ont été mis en contact avec une solution étendue d'un sel de cinchonaînine, acidulée légèrement; après douze heures d'immersion, les surfaces de ces tiges s'étaient recou- vertes de nombreux cristaux que nous avons reconnus être du nitrate de cinchonamine; les nitrates contenus dans les cellules s'étaient, pour ainsi dire, diffusés et étaient venus produire cette cristallisation. » On peut encore, en ex|)rimaut le suc de la plante, constater dans ce suc clarifie la présence des nitrates par ce même réactif. Cette expérience a parfaitement réussi avec la pariétaire. ( i^igo ) » Nous ne terons aujoiirrrhui que signaler ces procédés pratiques et ra- pides de déceler les nitrates. Nous nous ])roposons d'étudier leur absor- ption ou leur formation dans les tissus végétaux, leur circulation et leur destruction dans les diverses parties de la plante. » La recherche de l'acide nitrique dans les eaux pluviales, dans les eaux minérales et dans toutes les substances où ils n'existent qu'en petite quan- tité, soit à l'état libre on combiné^, nous paraît devoir se faire avantageu- sement par cette méthode. . , » La cinchonamine est certainement im produit rare en ce moment; mais, devenant de quelque utilité, il sera facile de s'en procurer, car le Re- migia purdieana, arbre dont l'écorce fournit cet alcaloïde, existe abondam- ment en Amérique. » CHIMIE. — Soudure de l'aluminium. Note de M. Bocrbocze, présentée par M. Debray. « L'aluminium était jusqu'à présent d'un usage assez limité, par suite de l'impossibilité de le souder à lui-même, ainsi qu'à d'antres métaux. » On peut actuellement, à l'aide du procédé que j'ai l'honneur de faire connaître à l'Académie, effectuer facilement et couramment ces différentes opérations. Ce procédé consiste à faire subir aux parties des différentes pièces que l'on veut réunir l'opération ordinaire de l'étamage; seulement, au lieu d'employer l'étain pur, on devra faire cette opération avec des al- liages tels que étain et zinc, ou bien étain, bismuth et aluminium, etc. On arrive à de bons résultats avec tous ces alliages; mais ceux auxquels on doit donner la préférence sont ceux d'étain et d'aluminium. Us devront être pré- parés en différentes proportions, suivant le travail que l'on devra faire subir aux pièces à souder. Pour celles qui devront être façonnées après soudure, on devra prendre un alliage composé de 45 parties d'étain et lo d'alumi- nium. Ce dernier est suffisamment malléable pour résister au martelage. Les pièces ainsi soudées peuvent être emmandrinées et tournées. On peut s'assurer, en examinant la soudure du tube qui fait partie de nos échantil- lons, qu'elle a parfaitement résisté à cette épreuve. Il en est de même de l'anneau qui a été martelé et tourné. Les pièces qui n'auront à subir aucun travail après le soudage peuvent, quel que soit le métal à souder à l'alu- minium, être solidement réunies avec la soudure tendre d'étain contenant moins d'aluminuim. Cette dernière soudure peut être appliquée avec un { ^49' ) fer à souder, en opérant comme on opère pour souder le fer-blanc ou bien encore dans une fl;imme. » L'une couune l'autre de ces soudures n'exige aucune préparation préalable des pièces ; il suffit d'appliquer la soudure, de l'étendre à l'aide du fer à souder sur les parties qui devront être réunies. » Enfin, quand on veut souder certains métaux avec l'aluminium, il est bien d'étamer la partie à souder du métal avec l'étain pur. Il suffit alors d'appliquer sur cette parlie l'aluminium étamé avec l'alliage et de termi- ner l'opération à la manière ordinaire. » CHIMIE INDUSTUIELLE, — Sur la purification du zinc arsénifère. Note de M. L. L'Uote, présentée par M. Peligot. « Le zinc du commerce est toujours impur; il renferme le pins souvent des |jroportions variables de plomb, de fer, de carbone et d'arsenic. La pré- sence de ce dernier corps n'offre guère d'inconvénients dans les opérations courantes du laboratoire; mais, lorsqu'il s'agit de recherches chimico- légales, la pureté du zinc en arsenic doit être absolue. » Jusqu'ici je n'ai pas encore rencontré de zinc non arsénifère. Pour constater et doser l'arsenic, j'emploie l'appareil de Marsh tel qu'il est adopté par l'Académie des Sciences. On opère sur 25^' de zinc grenaille qu'on épuise couiplètement par de l'acide sulfurique pur au dixième. L'ar- senic se dépose près de la portion chauffée du long tube étroit en verre vert. Pour s'assurer que la décomposition de l'hydrogène arsénié est com- plète, on place à l'extrémité du tube de dégagement un tube de Wdl con- tenant du nitrate d'argent neutre au y^. » L'opération dîne trois heures environ. Si elle est bien conduite, la solution argenlique ne se trouble pas. Pour éviter toute perte d'arsenic, on fait passer au commencement et à la fin de l'opération un coiuant de gaz hydrogène pur dégagé par un générateur de Deville. » La portion du tube contenant l'anneau est séparée à l'aide d'un trait de lime et portée sur une balance sensible. Le tube, placé dans une petite capsule de porcelaine, est lavé avec quelques gouttes d'acide azotique, puis à l'eau disUllée; le tube sec est pesé de nouveau. On s'assure que la solu- tion nitrique contient de l'acide arsénique à l'aide des réactions délicates qui permettent de déceler des traces d'arsenic. Si la quantité d'arsenic est très faible, on effectue plusieurs attaques sur aS^'' de zinc. ( ''192 ) » En opérant ainsi, voici les chiffres trouvés sur un certain nombre d'é- chantillons, en rapportant à i''^ de zinc : Arsenic en milligrammes. mm Zinc en feuilles, épaisseur i ,75 Vieille-Montagne. . 36, o 11 • » 0,37 u 3o,o » » » o,o3 » 20,0 » » » 1,72 Harfleur 10, 5 » 11 » 2,00 C'° Astuiitnne ... 26,0 Zinc d'art en saumons, Vieille-Montagne, très faible anneau Non dosable Zinc d'ait en saumons, Silésie, très faible anneau. Non dosable » Pour purifier le zinc, on le chauffe habituellement avec de l'azolate de potasse, puis on le distille. Ce traitement est assez long et fournit un zinc qui s'attaque très difficilement. » On arrive à éliminer rapideiuenl l'arsenic en projetant dans le zinc fondu I à I i pour 100 de chlorure de luagnésium anhydre. En agitant, il se dégage de la masse des fumées blanches de chlorure de zinc entraînant l'arsenic. Le métnl projeté dans l'eau froide donne des grenailles coiuplè- tement exemptes d'arsenic et facilement attaquables par l'acide sul.furique au ^. » J'ai vérifié que ce procédé est également applicable à la purifîcalion du zinc contenant de l'antimoine. Par le traitement au chlorure de ma- gnésium anhydre l'antimoine est volatilisé à l'élat de chlorure. » L'antiiuoine existe rarement dans le zinc du comtuerce; les échan- tillons que j'ai examinés étaient purs de ce métal. » ZOOLOGIE. — Sur le s/itème nerveux des Euniciens. Note de M. G. Pruvot, présentée par M. de Lacaze-Duthiers ('). « En dépit des nombreux etjmportants travaux analomiques dont la famille des Euniciens a été l'objet, nous ne connaissons guère de leur système nerveux que les parties centrales, peu de chose sur la distribution des nerfs périphériques, rien sur leurs origines réelles. » Chez V Hyalinœcia tubicola (Mull.), les deux ganglions cérébroïdes, arqués et réunis dans leur partie moyenne par une épaisse commissure, (') Laboratoire Arago, Banyuls-sur-Mer. déterminent encore au-dessus, p;ir l'union de leurs bords postérieurs et supérieurs, la formation d'un veiUricide en communication avec la cavité générale par une large fente antérieure; au-dessous les deux ganglions sont séparés par la base de l'antenne impaire et chacun d'eux traversé de pirt en part par celle des antennes latérales postérieures que des faisceaiix musculaires attachent à la face ventrale du lobe céphalique. Tel est, du moins, l'aspect à la dissection; mais, tandis que la face ventrale des gan- glions est nettement séparée des parties voisines par un névrilème épais, l'examen histologique nous montre, par contre, dans la région dorsale, les éléments nerveux, devenant de plus en plus rares vers la périphérie, surtout au sommet des ganglions et dans la voûte du ventricule, puis enfin assez intimement mélangés à ceux de l'hypoderme pour qu'on ne puisse assi- gner à la masse céréhroïde aucune limite bien tranchée. » Les deux connectifs œsophagiens abordent les ganglions cérébroïdes parleur face antérieure et se bifurquent aussitôt après y avoir pénétré, en sorte que la commissure qui assure la solidarité des deux moitiés de l'ap- pareil ganglionnaire est parfaitement double; la commisMire postéro-infé- rieure fournit les origines réelles de tous les nerfs antennaires, la commis- sure antéro-supérieure sert de point de départ au système stomato-gastrique et aux nerfs qui en dépendent comme se rendant aux parties de la bouche. » Si j'ajoute qu'aucun amas cellulaire ne vient apporter l'appoint de ses prolongements à la substance ponctuée des deux commissures qu'après leur séparation, on voit que la masse céréhroïde est en réalité composée de deux appareils entièrement distincts, possédant chacun leurs cellules ner- veuses, leur commissure, leurs nerfs avec leurs fonctions propres. » La commissure postéro-inférieure ou anlennaire donne naissance de chaque côté aux nerfs antennaires (atéro-anlérieur et latéro - postérieur qui, parcourant l'anteiuie correspondante dans tonte sa longueur, y péné- trent par son côté interne à une certaine distance de son extrémité ba- silaire. Une dernière bifurcation près de la ligne médiane envoie une branche de la commissure s'unir à son homologue du côté opposé; l'autre forme la racine du nerf antennaire postérieur, qui aborde Panteune impaire par son côté externe, également à une certaine distance de sa base, et ne tarde pas à rencontrer dans son intérieur le tronc nerveux, -provenant de l'autre moitié de la commissure. Ces deux filets se fusioiuient bientôt en luî nerf unique, mais la duplicité de son origine ne nous force pas moins à reconnaître l'antenne impaire, comme résultant de la soudure sur la ligne médiane de deux moitiés morphologiquement distinctes. C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIII, N« 24.) '9^ ( ' '194 ) » La commissure antéro-snpérienre ou slomalo-gnstrique fournit de cha- que côté : )) 1° Tout près de la ligne médiane, le nerf du palpe frontal; » 2° En dehors, un tronc plus volumineux qui forme l'origine appa- rente du système stom;)to-gastrique et émet à sa base le nerf labial inférieur et le nerf labial supérieur. » Ces deux conneclifs descendent ensuite, en se rapprochant, le long de la face ventrale de la masse cérébroïde et se jetteni dans un premier ganglion stomato-gastrique enfoui dans l'épaisseur d'un muscle transversal, qui forme la voûte supérieure de la cavité de la trompe et émet latérale- ment une paire de nerfs, qui m'ont paru ,se distribuer aux muscles ven- traux de la trompe. __ ,. , , » De ce ganglion partent inférieurement deux nouveaux connectifs qui embrassent étroitement l'œsophage, émettent vers le milieu de leur par- cours im filet qui lotige latéralement le tube digestif et se réunissent au- dessous de lui à bi base de la Irompe en un deuxième ganglion stomato-gas~ Irique d'où partent de chaque côté deux nerfs à direction récurrente pour animer les muscles dorsaux de l'appareil maxillaire. M Le système stomato-gastrique de V Hjalinœcia tubicola représente donc assez exactement le syslèn)e proboscidien inférieur figuré par M. de Qiia- trefages chez VEunice [Marphysa) sanguinea (Mont.). Mais il m'a été im- possible de trouver trace du système proboscidien supérieur. » La chaîne ganglionnaire ventrale offre la forme concentrée commune à tous lesEuniciens; elle est formée de trois cordons longitudinaux accolés dont le médian est parcouru dans toute sa longueur par un canal (iu6e nerveux géant) et n'émet par ganglion qu'une paire de nerfs [netf pédieux). » Mais à la dissection on est tenté de réserver un certain nombre de filets, deux par segment, que l'examen microscopique montre être des muscles allant rejoindre ceux du pied et insérés d'autre part sur le névrilème. » VEunice torquala (Quatr.) m'a montré une disposition du système ner- veux qui ne diffère de la description précédente que par des détails d'im- portance secondaire. C'est la même disposition du système stomato-gas- trique, la même dujjlicité initiale du nerf antennaire postérieur, la même division de la masse cérébroïde en centre cérébral proprement dit et centre stomato-^^astrique. Mais ici l'extrême développement des palpes labiaux a amené lenr fusion avec les palpes frontaux. Enfin l'anneau buccal porte deux appendices qui manquaient dans le genre précédent et qui reçoivent leurs nerfs du premier ganglion ventral. ( i495 ) » Chfzïe Lumbriconereis impatiens (CUtp.), la masse céréliroi île, suspendue au sommet de la fête par un grand notnbre de colonnfs formées d'éléments nerveux seulement dans leur moitié inférieure, accuse bien plus nettement encore sa division en deux centres de vkleur différente, car elle se montre formée de deux paires de renflements ganglionnaires réunis par deux com- missures absolument séparées l'une de l'autre. Les ganglions antérieurs n'envoient de chaque côté d'autre trajet nerveux qu'un tronc slomalo-yas- iriq lie qu\ se bifurque bientôt; lés postérieurs n'émettent que les conneclifs œsopliagiens et sont unis par une sorte de lobe cérébral médian qui en- voie en bas, jusque dans l'anneau buccal, deux gros prolongements ovoïdes et divergents, en rapport avec les poches occipitales, » Ainsi, dans la famille des Euniciens : » 1° La masse cérébroïde est composée de deux parties distinctes, une cérébrale et une stômatd-gastrique; » 2" Les antennes et lés organes des sens sont innervés exclusivement par le centre cérébral ou postérieur; l'antenne postérieure impaire reprt- senle deux appendices pairs soudés sur la ligne médiane; » 3° Le centre stomalo-gastrique fournit seulement Tes nerfs des palpes et les conneclifs stomato-gastriques; » 4° Le système stomato-gastrique offre fondamentalement la même dis- position que le système nerveux général, c'est-à-dire un centre sus-oesopha- gien, un collier oesophagien et une chaîne ventrale de deux ganglions au moins, le plus inférieur tn'ayant paru étranglé et lormé paria soudure de deux masses ganglioniiàirés primitives. » ■illSnoI P.>. ')lflo) ?flRl) ; CHIRURGIE, — Recherches sur les subslonces antiseptiques et des conséquences qui en résultent pour là praliquè chirurgicale. Note tle M, B. Hatimoff, présentée par M, Pasieur. « Dans les expériences que f ai eiitrepnses sur ce sujet, je n ai pas eu l'intention de contrôler les reclierches de mes devanciers; j'ai voulu déterminer la valeur microbicide de divers antiseptiques au point de vue chirurgical, en plaçant mes expériences dans les conditions h s plus rappro- chées des conditions normales. » Les microbes que j'ai choisis pour mes expériences sont principali- ment des microbes palhogéniques bien définis et qui se disiitiguent très clairement par les' caractères de ieur vie biologiqiié'rTuh aérobie, la bac- ( •49(^ ) téiidie charbonneuse, et l'aiilre anaérobie, les bactéries de la septicémie aiiîuë lies animaux. » Première série. — J'ai pris une série de flacons bien bouchés avec de la ouale et toujours stérilisés; dans les uns j'ai mis lo^"^ de chair musculaire fr.iiche que j'ai divisée eu petits morceaux; dans les autres, j'ai mis lo'^'^ de sang de bœuf toujours frais; les derniers étaient remplis de la même quan- tité de bouillon de veau stérilisé; dans chaque flacon j'ai introduit deux gouttes d'eau délayées avec de la terre, puis j'ai ajouté lo" de solutions antiseptiques de concentration différente bien déterminée. Tous ces fla- cons ont été placés dans une étuve à la température constante de 33°-34''. » Les expériences ont montré que l'addition, par exemple, de ^ d'acide phénique à du bouillon de veau prévient tout développement des microbes; mais, pour obtenir le même résultat dans le sang, il faut aug- menter la quantité jusqu'au j^, et clans la chair musculaire jusqu'à yj^. Cette diflérence de doses des antiseptiques est encore plus frappante poiu' le sublimé, l'azotate d'argent et l'iude; le premier empêche la reproduc- tion (les germes dans le bouillon à la dose xéîôô^ ^^ dans la chair à ■—, l'azotate d'argent empêche à 7^^ dans le bouillon et à ^7^ dans la chair et l'iode à j^ dans le bouillon et à ^ dans la chair; ainsi il faut 26,44 et trente-cinq fois plus de substance antiseptique pour la chair que pour le bouillon. » Deuxième série. — Pour apprécier l'aclion des substances antisep- tiques sur les bactéridies charbonneuses, je ne me suis servi que du bouil- lon de veau. Comme dans les expériences précédentes, j'ai pris lo"'' de ce dernier et j'y ai semé les bactéridies d'une goutte de sang pris sur un cobaye charbonneux mort peu de temps auparavant ; puis j'ai ajouté les solutions antiseptiques en les variant de poids jusqu'au moment où la liqueur reste stérile, c'est-à-dire ne donnant pas de culture. » Voici les résultats de ces recherches : un bouillon additionné de ^^,J^,^^, de sublimé ne cidtive pas les bactéridies, qui meurent rapide- ment, tandis que des proportions plus faibles, comme ,^^,^^^,^ , retardent leur développement sans l'entraver absolument. En parcourant la Table de mes résultats, on voit que, pour tuer les bactéridies, il faut prendre, par exemple, du thymol à la dose de j-j^, c'est-à-dire qu'elle sera dix- sept fois moindre cpie pour prévenir le développement des microbes com- muns; l'azotate d'argent à -—^^.i ou vingt fois moins ; le sulfate de cuivre à .,^'.,,^, ou vingt et une fois moins. Parmi les substances actives exami- 111 es, l'iode seul fait exception ; il ne lue qu'à la uièmedose que nous avons ( '497 ) obtenue dans la première série d'expériences, c'est-à-dire à j^. D'autres substances, telles que l'acide pbénique, le chloral hydraté, etc., pos- sédant en général les plus faibles propriétés antiseptiques, ne présentent pas dans ce cas inie grande différence d'action sur les bactériclies. u D'après cela, il résulte que, pour tuer les bactéridies, la quantité d'antiseptique est toujours moindre que pour empêcher le développement des ii)icrobes communs de la terre. » Pour avoir des germes d'une certaine résistance, j'ai semé du sang frais charbonneux dans le bouillon et l'ai exposé à la température de 34°; au bout de dix à quinze jours, j'ai eu des spores bien formées, et, avant d'en faire des expériences, j'ai soumis cette culture dans un bain-marie pendant dix à quinze minutes à la température de 70° à 80° pour tuer les bacté- ridies, « Ces germes ainsi obtenus, je les ai mis au contact de divers antisepti- ques dans des flacons contenant lo*^*^ île bouillon; après vingt-quatre heures, il s'est trouvé que le bouillon sans antiseptique donna la culture, tandis que l'autre, additionné d'une dose convenable, resta stérile; alors, prenant une petite quantité (5 à 6 gouttes) de ces spores, je les ai semées dans du bouil- lon de veau neuf, et, au bout d'un, deux ou trois jours, on observe les ré- sultats; en variant les doses, on peut arriver à ce qu'une partie de ces flacons reste stérile pendant que l'autre donne la culture. » De cette manière, j'ai trouvé les limites d'action, pour quelques sub- stances antiseptiques, pour détruire les germes. Ces limites son tirés éloignées des limites pour les bactéridies. Ainsi le sublimé, malgré sa grande acti- vité, ne détruit les germes des bactéridies qu'à la dose de —;;, dose cent fois plus forte que pour eux-mêmes. Mais, pour obtenir les mêmes résultats avec l'azotate d'argent et l'iode, il sera suffisant d'augmenter le premier de vingt fois et de huit fois le second. Dans ce rapport, ces agents jouent un rôle relativement plus efficace que le sublimé. Le thymol et l'acide plié- nique restent presque inactifs contre les germes; ils commencent à agir, le premier dans la proportion de j^, et l'acide phénique -^, quantité qui agit plutôt d'une manière caustique. » Quant à l'alcool, il ne produit aucune influence sur les germes, qui, soumis à son action pendant vingt-quatre heures et semés dans le bouillon, ne tardent pas à se reproduire. » J'arrive à l'action des antiseptiques sur les bactéries septiques; mais, comme ces recherches sont très longues et compliquées, je me suis borné pour le moment à quelques essais, réservant une étude plus complète à publier ultérieurement. ( i498 ) » J'ai opéré avec le sang septique que m'a fourni M. Pasteur, le sang très virulent qui tue le cobaye dans l'espace de vingt-quatre heures. » P.îes expériences ont montré que le sublimé tue les bactéries septiques à la proportion de j^yôô, l'azotate d'argent à j^^, le sulfate de cuivre à j^, et l'acide salicylique à j^. En comparant ces doses à celles pour les bactéridies, on voit que les bactéries septiques sont plus résistantes que les bactéridies charbonneuses. Toutes ces expériences nous prouvent encore une fois que les divers microbes morbides diffèrent distinctement dans leurs résistances envers les agents antiseptiques, » Dans la pratique ordinaire, il est inutile de chercher à tuer les mi- crobes ou leurs germes : il sulfit d'empêcher leur reproduction. C'est ainsi qu'il faut expliquer les bons résultats obtenus de nos jours par les divers pansements antiseptiques : acide phénique, alcool , chlorure de zinc, thymol, bichlorure de mercure, etc., pansements dans lesquels les solutions anti- septiques ne sont pas suffisantes pour tuer les germes, mais suffisantes pour prévenir le développement des organismes. » On voit de plus, pour les bactéridies charbonneuses et la bactérie septique, que les doses qui empêchent leur développement dans le bouillon sont plus faibles que poui' les organismes communs; les expériences n'ont pas été faites dans le sang pour ces derniers organismes, mais, par analogie, on peut com| ter que les doses seraient beaucoup plus fortes, et, dans la pratique ordinaire, il sera bon de prendre la moyenne, comme nous ve- nons de l'indiquer précédemment. » Je ne saurais terminer ce travail sans adresser tous mes remercîments et l'expression de ma profonde reconnaissance à M. Pasteur, dans le labo- ratoire duquel j'ai fait toutes mes expériences et qui m'a toujours soutenu et encouragé par ses uienvedlanls conseils. » M. Hébert fait hommage à l'Académie, an nom de M. Capellini, d'un Mémoire imprimé en italien : « Il crelaceo superiore e il gritppo di Priabona neW Apennino sellentrionale, etc. », et s'exprime comme il suit : (( Parmi les résultats exposés dans ce Mémoire, il y a lieu de signaler les suivants : w M. Capelhni a constaté que le Fiysch crétacé de l'Apennin de la pro- vince de Bologne renferme des Inocérames, de petits Fucoïdes et de véri- tables traces de Vers, coanne on en trouve dans les roclies véritablement crétacées de la Ligurie et de la Toscane. » Il a reconnu que les Fucoïdes sont les mêmes que ceux des grés de ( i499 ) Celles et de Soiieix (Ariège); ce sont Fucoides intricatus el Fucoides Targioni. En outre, Gleichenopliycits gramilosus, Massai, se trouve à Soiieix comme à Peunabili, et Nemertiles Strozzi, de Saint-Paul, est identique à celui de Ve- nezzano, où les mêmes couches renferment des Iiiocérames. » Les grès de Rébenac ont fourni à M. Capellini des empreintes sem- blables i2 89upitq9 publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce; t. XXVIII ( i'* et 2* Parties), nouvelle série. Paris, Iinp. nationale, i884; 2 vol. iti-4°. Comptes rendus des séances et Mémoires de la Société de Biologie; t. 111 (7* série), année 1881 . Paris, Delahaye et Lecrosnier, 1882; in-8°. Etudes sur l'étain dans l'antiquité et au moyen âge. Orjèvreiie et industries diverses; par G. Bapst. Paris, G. Masson, i884; g''. in-8°. (Présenté par M. Pasteur.) La navigation intérieure devant le Parlement; par C. Beuchot. Paris, A. Cliaix, 1880; in-4°. Appel aux représentants de la France par le Comité de fondation et d'étude du pr-ojet d' organisation de lanaviqation intérieur'e et interiiation(de ; par C.Bevchot. Paris, au siège du Comité, 1881 ; in-8°. Etude sur la rmvigation intérieure; par C. Beuchot. Dijon, Renaud, sans date ; in-12. Trichine et trichinose aux Etats-Unis; par le D"' de Pietra-Santa. Paris, au siège de la Société irançaise d'HyK'éntf, i884; in-8°. Souvenirs d'une campagne dans le Levant. L'Egypte en 1882. — Les cotes de la Syrie et de l'Asie Mineure. — Souvenirs de l'expédition de Tunisie; par M. B. Girard. Paris, Berger-Levrault, i8(S3-i884; 3 br. in-8°. (Adressé an Concours Montyon, Statistique.) Accroissement en longueui des tubes nerveux par la foiniation de segments intercalaires. — Mémoire sur le développement des tubes nerveux chez les em- bryons de mammifères. — Recherches histologiques sur les centres nerveux de quelques invertébrés; parW. Vignal. Paris, )883; br. in-8°. (Adressé au Concours Lalleuiand.) Colera e J'ebri paluslri. Congetture del dottore L. Fornasini. Milano, Re- chiedei, 1882; br. in-8°. (Renvoi au Concours Bréant. ) Anuario del obiervalorio de Madrid, ano XVIII, 1880. Madrid, imp. Miguel Ginesta, 1879; in-8". Resimien de las observaciones meteorologicas efectuadas en la Peuinsula y c. n., 18S4. I" Xemescre. (T. XCVIII, N° Ï4.) I 95 ( l502 ) algunas de sus islas adjacentes, durunle los anos delmismo iwmbre 1876, 1877, 1879, 1880, 1882. Madrid, imp. Miguel Ginesta, 188:^-1884 ; 2 vol. i 11-8° cartonnés. Ohseroaciones meteorolocjicas efectitndas en el ohservatorio de Ma Irid durante elano 1879, 1880, 1881. Madrid, imp. Miguel Ginesta, i88i-i883; 3 vol. in-8° cartonnés. Reale Accademia dei Lincei. Il Chelonio Veronese (Protosphargis Vero- nensis, Cap.), scoperlo net iSSa net cretaceo superiore pressa Sanl' Anna di Alfaedo Falpolicella. Memoria del Soc. G. Capellini. Roma, Salviucci, i884; in-4°. Ouvrages reçus dans la séance nu 2 juin 1884. OEuvres de Lagrange, publiées par les soins de M. J.-A. Serret, sons les auspices de M. le Ministre de l'Instruction publique; t. X. Paris, Gauthier- Vdlars, i884; in-4°. Méthode nouvelle pour la décomposition des nombres en sommes quadratiques binaires; applicationà l'Analyse indélerininée ; parM. E. de Jonquières. Paris, Gauthier-ViUars, 1878; br. in-4''. Amiral E. de Jonqcières. De la représentation des nombres par des Jormcs quadratiques binaires. Application à l'Analyse indéterminée. Paris, imp. Chaix, 1878; br. in-8°. Annales de l' observatoire royal de Bruxelles. Vade-mecum de l'astronome; parJ.-C. HoDZEAU. Bruxelles, F. Hayez, 1882; 10-8". Annales de l'observatoire royal de Bruxelles, publiées aux frais de l'Etat; nouvelle série. Annales astronomiques, t. IV. Bruxelles, F. Hayez, i883; in-4°. Exposition critique de la méthode de TVronski pour la résolution des problèmes de Mécanique céleste; jiar Ch. IjAgrange; t" Partie. Bruxelles, F. Hayez, 1882; in-4°. Note sur les glomérides de la Belgique; par A. Prudhomme de Borre. Bruxelles, P. Weissenbruch, i884; br. in-8°. Annales de la Société géologique de Belgique; t. IX, 1881-1882. Liège, A. Dec-q, 1881-1882 ; in-8°. LeMonde physicpie ; par A. Guillemin. aa* série, liv. 210 à 219. Paris, Hachette et C'S 1884 ; gr. in-8° illustré. Etude sur les différents niveaux du lit de la Loire; par A. Laurant. Nantes, imp. Vincent Forest et E. Grimaud, 1884 ; br, in-8". ( i5o3 ) Mémoires sur te régime de circulation de la masse fluide du Soleil; par le P. Mayeul-T>amet. Chambéry, imp. Châtelain, 1884 ; br. in-8''. Mélliode tnkymétrique Le j>rompt savoir; pnr Ed. Lagout. Paul Dupont et Dentu, 1878; in-B" relié. Etudes sur la distributioii des mousses au Caucase; par V.-F. Brotherus. Helsingfors, Frenckell, 1884 ; br. iu-8°. Sur la fossette vermienne du crâne des Mammifères; par M. le prof . P. Al- BRECHT. Bruxelles, A. Manceaux, 1884 ; br. in-8°. Note sur la Géologie des environs de Berne [Suisse) ; par M. G. Regelsperger. Sans lieu ni date; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société de Géographie de Rochefort. ) Mollusques terrestres et d'eau douce, recueillis aux environs de Berne et d'In- terlaken; par M. G. Regelsperger. Berne, imp. Haller, 1884 ; br. in-8°. Ouvrages adressés aux concours dont la clôture est fixée AU i" JUIN 1884. Traité d'hygiène navale; par J.-B. Fonssagrives. Paris, J.-B. Baillière, 1877; in-8°. De la mort de Sacrale par la ciguë. — Recherches sur les Solanum des anciens. — Des suites de l'empoisonnement arsenical; par le D'' Imbert-Goureeyre. Paris, J.-B. Baillière, 1876-1884; 3 br. in-8°. La géographie médicale ; par le [)' A. Bordier. Paris, Reinwald, 1884 ; in-i2, avec cartes explicatives. Recherches expérimentales sur les conditions de l'activité cérébrale et sur la physiologie des nerfs; parH. Beaunis. Paris, J.-B. Baillière, i884; in-8°. L. Mond. Du principe de la rage et de ses moyens de guérison. Lyon, imp. Chanoine, 1882; br. in-8°. Elude SUT les angiomes des muqueuses; par H. Arhagon. Paris, A. Parent, i883; in-8''. Ces Ouvrages sont adressés au Concours Montyon, Médecine et Chi- rurgie. Recherches expérimentales sur l'action des antiseptiques cl sur deux antisep- tiques nouveaux; par M. G. hhBON. Paris, L. Baudoin, i882;br. in-8°.(Renvoi au Concours Barbier.) Recherches iur la fermentation du fumier ; par U. Gayon. Paris, Gauthier- Villars, i884; opuscule in-4". (Renvoi au Concours J. Ponti.) Sur la régulation de la lenipéralure chez les animaux à sang chaud. — De iin- ( i5o4 ) fluence de la respiration sut ta circulation {]'^ l'artie). Les oscillations respira- toires de la pression artérielle chez le chien, — Contribution à l'étude de In fièvre traumntique chez te chien. — Sur C autotomie ; par L. Fredeiucq. Paris et Bruxelles, i882-i883; 4 br. in-8°. (Renvoi au Concours Montyon, Physio- logie expérimentale.) L. MoND. La Graphologie comparée. Paris, Garnier frères, 1877; br. in-8°, avec documents divers. (Renvoi au Concours Montyon, Physiologie expérimentale.) Influence du système nerveux sur la régulation de la température chez tes animaux à sang chaud; par L. Freuericq. Sans lieu ni date; br. in-8° en épreuves. (Renvoi au Concours Lallemand.) Maladies chirurgicales des nerfs et opérations qui se pratiquent sur les nerfs ; parE. NiCAisE. Paris, J.-B. Baillière, i884; iii-8''. (Renvoyé au Concours Lallemand.) Contribution à l 'étude des ajftctionscutanées d'origvie tiophique. — Recherches anatomo-pathologiques et cliniques sur les altérations nerveuses^ etc., etc.; par M. H. Leloir. Paris, sans date ; i vol. in-8° de mélanges. ( Renvoyé au Con- cours ^allemand.) Emile Rivière. Grotte de Saint-Benoit . — Grotte de Grimaldi en Italie. — De quelques hyperostoses de poissons trouvées dans les grottes quaternaires de Menton en Italie. — Le pliocène de Castel d'Jppio en Italie, etc. — Nouvelles recherches dans les Alpes-Maritimes en 1879. — Ln grotte de l'Albareia. — Grotte Lympin. — Le gisement quaternaire de Billancourt [Seine). — Sur des instruments en obsidienne trouvés en Grèce. — Rapport sur la paléontologie des Alpes-Maiilimes,etc. Paris, 1873-1882; iSbroch. in-8" ou in-4''. (Renvoyé au Concours du prix Vaillant.) ERRATA. (Séance du 9 juin 1884.) Paye i442j ligne iG, art lieu de A. Houdès, lisez A. Houdé. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 23 JUIN J884, PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAiNTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instruction publique adresse une ampliation du dé- cret par lequel M. le Président de la République approuve l'élection de M. Jamin à la place de Secrétaire perpéiui'l pour les Sciences physiques, devenue vacante par suite du décès de M. Dumas. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. J.^min prend place au bureau de l'Académie, M. Jamin prononce les paroles suivantes : « Messieurs et chers Confrères, » Quand j'ai quitté le fauteuil de la Présidence, je vous disais que l'honneur de l'avoir occupé resterait le plus grand de ma vie; vous n'avez pas voulu que celte parole restât vraie et vdus avez dépassé tous mes rêves, en me confiant une fonction encore plus élevée. Je viens vous C. R., i884, 1" Semestre. (T. XCVUI, IN" 2 <.) 1 96 ( i5o6 ) en reii!* rcier, vous en remercier avec effusion. Mais il y a des succes- sions douloureuses et pleines de dangers : celle de M. Dumas est du nombre. Sa grande prudence, qui savait éviter les conflits, sa bienveillance extrême qui s'étendait à tout le monde et par-dessus tout l'incomparable étendue d'un esprit qui savait aborder tous les sujets, avaient fait de M. Dumas l'homme nécessaire à l'Académie. Pendant bien longtemps, elle sentira le vide que la mort vient de faire. Je n'ai pas la taille qu'd faudrait avoir pour le combler; mais je suivrai religieusement l'exemple qu'a donné RI. Dumas et la marche qu'il a imprimée à nos travaux; je ferai tout ce que je pourrai, vous demandant en retour de l'indulgence, de la bienveillance et de l'amitié. J'ai, d'ailleurs, auprès de moi lui Collègue qui ne me refusera pas ses conseils. Lorsqu'il fut promu à la haute situation qu'il occupe, M. Bertrand disait à M. Dumas combien il était glorieux et fier de siéger auprès d'un savant aussi célèbre; qu'il me permette de m'approprier ces paroles pour les lui adresser à mon tour : moi aussi, je suis glorieux et fier de siéger auprès de M. Bertrand, et je lui garderai respectueusement la déférence qu'il a toujours témoignée à l'illustre Collègue que nous avons perdu, comme aussi je promets à l'Académie tout mon temps, tous mes soins, tontes mes forces. » CHIMIE viÎGÉTALE. — Sur la présence universelle des azotates dans le rècjne végétal,' par M. Berthelot. a L'azote est un élément essentiel de tous les êtres vivants; il n'est pas moins nécessaire aux végétaux qu'aux animaux, quoique sa propor- tion y soit moins considérable. C'est même des végétaux que les animaux tirent en définitive, par voie directe ou médiate, l'azote nécessaire à leur constitution. Mais l'origine première de l'azote, qui concourt à former les principes immédiats des végétaux, n'est pas encore complètement éclaircie, uon plus que le cycle des transformations que cet élément subit à partir des matières azotées du sol ou de l'atmosphère. J'ai entrepris de soumettre ces questions à un nouvel examen, à l'aide des ressources mises à ma disposition par M. le Ministre de l'Instruction publique, dans la station de Chimie végétale de Meudon, récemment instituée. Depuis un an, je me suis attaché spécialement à l'examen des azotates présents dans les tissus de certaines plantes, ainsi qu'à l'étude de leur origine et de leur rôle en Physiologie végétale. Plusieurs espèces de plantes ont été suivies et ana- ( i5o7 ) lysées dans tontes leurs pnrlies, depuis l'ensemencement jusqu'à la repro- duction des graines, pendant toutes les phases de leur végétation. » Ces expériences, appuyées sur plusieurs milliers d'analyses, tendent à établir l existence d'une nouvelle fonction végétale, donnant lieu à la for- mation des azotates au sein de certains tissus végétaux et pendant une période déterminée de la végétation. Elle résulte de raction de certaines cellules, agissant sans doute à la façon du ferment nitrique de MM. Mùntz et Sclilœsing; de même que, dans les expériences de M. Lechartier, les cellules des fruits jouent le rôle de la levure pour développer la fermenta- tion alcoolique. Cette fonction est corrélative avec les phénomènes d'oxy- dation et de réduction qui s'opèrent dans les tissus et avec les conditions successives de la vie des plantes. » Je me propose d'exposer à l'Académie la suite de ces expériences, dont luie longue série est dès à présent terminée. Des problèmes très inté- ressants et très controversés se présentent ici à nous, tels que celui de savoir si le salpêtre, ou plutôt l'acide azotique qui le constitue, préexiste dans les engrais, dans le sol arable, dans l'atmosphère; ou bien s'U est formé par le végétal, au moyen des principes azotés du sol ou des engrais. Avant de les discuter, je vais établir aujourd'hui la présence, pour ainsi dire universelle, des azotates dans le règne végétal. » Depuis longtemps on avait reconnu cette présence dans quelques plantes. Déjà Stahl [*), il y a un siècle et demi, signalait l'existence du nitredans la Pariétaire, le Tabac et le Fumeterre; il en doiuie comme preuve la propriété de fuser d'elles-mêmes que présentent ces plantes desséchées, ainsi que la formation des vapeurs rouges par leur fermentation. D'après M. Boussingault, la proportion du nitre dans le Tabac serait parfois si grande dans la vallée du Gange qu'il apparaîtrait à la surface de la plante, sous forme d'efflorescences salines. On a observé également le nitredans la Bourrache, qui lui doit ses propriétés diurétiques, dans les Amarantacées, où M, Boulin en a reconnu des doses considérables, dans un certain nombre de plantes examinées par les observateurs, tels que Vaudin, qui l'a trouvé dans les extraits pharmaceutiques, Reichardt, qui l'a rencontré en petite quantité dans divers végétaux, et plusieurs autres savants. Rap- pelons encore la Betterave, où le nitre est signalé depuis plus d'un demi- siècle par les fabricants de sucre; à tel point que le Service des Poudres et Salpêtres, guidé par les travaux de M. Corenwinder et par ceux de (') Fundrtinenta Chyinid;, Pars II, p. io5; Nuremberg, 1747. ( i5o8 ) M, Faucher, a même cherché, dans ces dernières années, à l'utiliser comme agent producteur du salpêtre. » Les travaux que je poursuis jettent une nouvelle lumière sur cetie question, qui intéresse au plus haut degré la défense nationale. * u Exposons d'abord les expériences qui généralisent l'existence végétale du salpêtre. Voici comment j'opère. Je prends un poids de plante s'éievaut à 200^'' ou 3ooS'' (sauf pour les plantes riches en salpêtre), j'en fais un extrait aqueux('), que j'évapore au bain-marie et que je reprends par un mélange d'alcool et d'eau. J'évapore de nouveau pour chasser l'alcool et je dose les azotates par le procédé Schlœsing, c'est-à-dire en changeant les azotates en bioxyde d'azote, dont on mesure le volume en l'absorbant par le sulfate ferreux (^). On en déduit le poids de l'azotate de potasse. Ce procédé est le seul tout à fait correct et décisif qui ait été étudié jusqu'ici. » On a parfois déduit le poids de l'azotate de celui du carbonate alcalin obtenu par l'incinération du végétal; mais ce procédé est tout à fait inexact, une dose considérable de potasse existant toujours sous d'autres formes que celle d'azotate dans les plantes. » Le procédé qui consiste à changer l'azotate en ammoniaque, en le ré- duisant au moyen du fer et du zinc, expose aussi à de graves erreurs, à cause de la coexistence des principes amidés dans les plantes. » Peut-être l'ingénieux procédé présenté, dans la dernière séance, par M. Chevreul, au nom de MM. Arnaud et Padé, procédé fondé sur l'inso- lubilité de l'azotate de cinchonamine, foiirnira-l-il dans ces éludes des ressources nouvelles, lorsque nous pourrons disposer de quantités conve- nables de cet alcaloïde. » Disons d'abord que les azotates doivent être recherchés de préférence dans la tige des végétaux, siège principal de leur production. C'est ce que montrent, par exemple, les analyses suivantes, faites vers le début de la vé- gétation. Àmarantus caudatus ( mai). » Une plante sèche pèse o^'', 6 10. er La tige renferme un poids d'azotate égal à 0,o2o4 La racine 0,0039 Les feuilles 0,0024 (') Quand le jus est acide, par excejjtioa, je le neutralise exactement avec du carbonate de potasse. (-) L'acide carbonique, (|ui exisle [larfuis dans le mélange, doit être absorbé au préalable par la potasse, et cela très soigneusement. ( i5o9 ) » Ces poids, rapportés en millièmes à chacune des portions correspon- dantes envisagée isolément, donnent : Tige 83^8 Racine 58 ,6 Feuilles 8,2 Amarante à feuilles rouges, naine (mai) Rr !Tige o , oo54 Racine o,ooi i . Feuilles o,ooo36 B orra go ojficinalis (mai). gt Tige 0,027 Une plante sèche [\^' ,ls,\Cf^)- \ Racine 0,0026 f Feuilles o , oo58 Grande Consoude. / Tige 0,160 , . , 1 Racine 0)044 Pour 1000 de planle soclie. ; ^ .,, ' ' Feuilles o ,00 Fleurs 0,00 Luzerne. ITige o , 000 1 8 Racines ""' ciVb'iê'""" Feuilles nul, Triticunt salirum. Blé (mai). iTige 0,00170 Feuilles o , 00028 Racines o , ooo3 1 Avena saliva. Avoine (mai). igr Tige o ,oo32 Racines 0,0009 Feuilles 0,001 1 » Je reviendrai sur ce point ; mais j'ai dû en parler d'abord, pour expliquer le choix que j'ai fait des tiges dans mes analyses. Celles-ci ont été exécutées sur des familles assoz variées pour permettre de généraliser les résultats ; la plupart ont porté sur des plantes non examinées jusqu'ici ; { i5io ) on a dû y comprendre aussi, pour opérer méthodiquement, quelques vé- gétaux dans lesquels les azotates ont déjà été signalés. ''^' ^"P Azotate de potasse pour 1000 parties. Plante Plante sèche. luiniido. Hypnum triquetrum (Mousses) » . o,o55 o,o5o Equisetum telmateia (Équisétacées) -«RV .XtTiges. o,36o 0,066 Pteiis aquilina (Fougères) Id. o,3oo o,o53 Scirpus lacustris (Cypéiacées) Id. 0,049 0,012 Junciis conglomeratus (Joncées) Id. o, 180 o,o65 Asparagus officinaUs. Asperge (Liliacées) Id. o,3oo o,o44 ■Sc/Z/fl n///(7«,ç. Jacinthe des l)ois (Liliacées) Bulbes. ^ l'^l'] 0,024 Dactylis glomerata ( Graminées ) Tiges. 0,110 o ,02.4 Triiicum sativum. Blé (Graminées) Id. 27,8 4j4'^ Le même. Huit jours après Id. 11,20 2,10 Avena iatlva. Avoine (Graminées) Id. g, 5 i ,o3 Le même. Huit jours après Id. 17,6 2,80 n- , • /^ T. ^ ( Jeunes ) , Fiiius sylvcstris Conifères < , 0,31 o,o4q ( pousses. ) -^ Prunus domestica. Prunier (Rosacées) Id. 0,12 0,026 Pynis cominunis. Poirier (Rosacées) Id. o, i5 O,o43 Papaver Rheas. Coquelicot (Papavéracées) Tiges. 3i ,6 l ,60 Clielidoniuin majus (Papavéracées) Id. 2,2 0,24 Solanum tuherosam. Pommes de terre (Solanées). . . . Id. i5,4 i )06 Bryonia dioica. Bruyone (Cucurbitacées) Id. 33,3 2,10 PlanUfgo lancenlnta. Plantain (Planlaginées) . Id. 0;77 o,i5 Lychnis dioica (Caryo|)hyllées) Id. i ,go o,23 Galitim aparine (Rubiacées) Id. o, 10 0,012 t7(e/o/;/i>//«/« to«/(/««;. Cerfeuil (Ombeliifères) Id. 0,18 0,020 Euphorbia Cyparissia^ ( Euphorbiacées) . . Id. traces » Géranium robertia/ium (Géraniacées) Id. 7,0 0,78 Senecio vulgaris . Séneçon (Composées) Id. 0,49 "1071 7'«/;«ce?«/)i -!'«/g(7/-(». Tanaisie (Composées) ,. Id. 0,75 0,076 Urtica dioica. Ortie ( Urticacées) Id. 13,6 1,8 Lamium album. Ortie blanche (Labiées) Id. O; '9 o,o33 Reseda lutca. Gaude (Résédacées) Id- 5,9 0)74 Brassica alba. Moutarde blanche (Crucifères) Id. 2,80 0,48 Rumex acetosa. Oseille (Polygonées) Id. o,38 0,042 Id. id. id. Feuilles. o,i5 0,018 Ranuncutus acris (Renonculacées) Tiges. traces » Trifotium pratense. Trèfle (Légumineuses) Id. traces » w Ainsi, presque tous les végétaux contiennent des azotates, au moins ( i5ii ) pendant une certaine période de leur végétation : aussi bien les Dicotylé- dones que les Monocotylédones et les plantes des autres classes (Mousses, Fougères, Equisétacées, etc.); aussi bien les plantes terrestres que les plantes aquatiques; aussi bien les plantes annuelles que les plantes vi- vaces et les arbres mêmes (Pin, Prunier, Poirier), à la condition d'opérer sur les pousses de l'année. La proportion des azotates, constatée par un procédé d'analyse rigoureux, varie d'ailleurs, depuis des quantités presque nulles jusqu'à i5 millièmes dans la Pomme de terre, 28 millièmes dans le Blé, et même i5o millièmes dans certains Amaranlus, à des périodes convenables de la végétation. Je me borne à signaler aujourd'hui ces va- riations, dont je présenterai bientôt l'étude approfondie. » GÉOfiRAPHlE. — Rai>port sur ta publicalion faite par le Ministère des Tra- vaux publics de documents relatifs à la mission dirigée par le lieuleiiant- colonel Flatters au sud de l'Algérie; par M. Dacbrée. (c A la suite d'un avis exprimé par la Commission supérieure instituée en iS'jç) pour l'élude des questions relatives à la mise en communication, par voie ferrée, de l'Algérie et du Sénégal avec le Soudan, le Ministre des Travaux publics, M. de Freycinet, chargea le lieutenant-colonel Flatters de diriger une exploration ayant pour but la recherche d'un tracé de chemin de fer entre l'Algérie et le Soudan. » Muni d'instructions officielles, le lieutenant-colonel Flatters partit de Biskra dans les premiers jours de i88o, avec un personnel scientifique composé de neuf personnes. Après avoir franchi la région des dunes par Aïii-Taïba et El-Biodh, l'exploration parvint le 16 avril au lacMenkhough par 26° 3o' de latitude nord. » Arrivé à ce point, les négociations qu'il avait entamées avec les Touaregs pour assurer la continuation du voyage traînant en longueur, il crut devoir revenir sur ses pas, et le 17 mai, sans avoir éprouvé d'acci- dents, il ramena la mission tout entière à Ouargla. » Les résultats de cette première expédition, soumis au mois de juin à la Commission supérieure du Transsaharien, furent reconnus assez impor- tants pour motiver la continuation de l'exploration, et, conformément à l'avis de cette Commission, une seconde expédition fut décidée. M Le 16 novembre iSSo, la caravane quitta Laghouat : elle était com- posée de sept membres, ainsi que de deux sous-olficiers français, deux ordonnances françaises, soixante-seize chameliers et oidonnances indi- ( l5l2 ) gènes, cinq guides Chaoraba d'Ouargla, en tout quatre-vingt-treize hommes, dont onze Français. o » Les sept membres de la mission étaient M. le colonel Flatters, MM. Mas- son, Béringer, ingénieur du cadre auxiliaire des travaux de l'Élat ; Roche, ingénieur au corps des Mines; Guiard, médecin, aide-major de première classe; de Dianous, lieutenant d'infanterie; Santin, ingénieur des Arts et Manufactures. ' '' ■ '•"' - » La mission se dirigea sur Ouargla, d'où elle repartit le 4 décembre en suivant une route non encore relevée par les Européens : l'Oued-Mia et les contreforts orientaux du plateau qui s elend de Goleah au Tidikelt, pour rejoindre l'Oued-Igharghar à Amguid. » Le 29 janvier, elle avait alteintInzehnan-Tiksin avec 25°3o'de latitude nord, près de la saline d'Amadghor, localité d'où partit la quatrième et dernière des dépêches qui faisaient connaître le journal de route, ainsi qu'une Carte dressée par M. l'ingénieur Béringer et une Note géologique rédigée par M. l'ingénieur Roche. A celte dernière date, M. Flatlers, en vue de la saline d'Amadghor, au centre de la mystérieuse région du Hoggar, écrivait dans sa correspondance intime : « Je puis me considérer comme tenant un succès. C'est un important résultat que celui que nous avons obtenu ; plus de laoo""" parcourus depuis Ouargla dans un pays que jamais pied européen n'a foulé; passage chez les Touareg-lloggar, que jamais on n'avait pu aborder jusqu'ici... Je pense être à Asiou dans vingt-cinq jours, sauf incidents. » » Dix-huit jours après que ces lignes étaient écrites et à quelques jours du puits d'Asiou, la trahison a mis fin, le 16 février 1881, à cette glorieuse exploration, l'une des plus hardies qui aient été tentées sur le continent africain. » Le Volume dont j'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie, de la part du Minisire des Travaux publics, et dont M. Cendre, directeur des chemins de fer, a surveillé la publication, se compose de deux parties distinctes. .1 Dans la première Partie se trouvent réunis les documents que les explorateurs ont réunis comme définitifs, au retour de leur première expé- dition. » Le Journal de roule a été rédigé par le chef de la mission. )) Un Rap()ort de M. Béringer donne les coordonnées géogiaphiquesdes principaux points visités, la topographie et le nivellement de l'ituiéraire, ainsi que de nombreuses observations météorologiques. ( .5.3 ) » Dans lin autre Rapport, M. l'ingénieur Roche fait connaître très clai- rement, à l'aide de nombreux dessins et coupes imprimés dans le textt% les faits géologiques et hydrologiques intéressants rencontrés dans chaque partie; puis il coordonne les conclusions qu'on peut en tirer. Les échai.- tillofiS auxquels se réfèrent des Tableaux annexes ont été déposés daui les collections de l'École des Mines. ') D'après M. Roche, les alluvions et les grès entre Onargla et EI-Bioc!li appartiennent au terrain quaternaire; entre El-Biodh et Temassinin, c'est !e crétacé, étages turonien et cénomanien ; enfin le Tâsili des Azdjer est dévc- nien, probal)lement de l'étage moyen. Tous ces ten"air)s se piésontenl en couchtsà peu près horizontales ou du moins fort peu inclinées du sud vers le nord. 39VBr! ' #f'Après avoir étudié en détail ces divers terrains, y compris lesdune¥^ M. Roche cherche à déduire des considérations relatives à la structure du Sahara oriental, La question de l'eau dans cette contrée, si importante fju'elle domuie tous les tracés des lignes suivies |)ar les caravanes, est aussi à prendre en grande considération pour un chemin de fer. M. Roche montre que les eaux souterraines se rencontreront dans la plus grande partie du Sahara, et en quelques points des eaux artésiennes. Il existe une nappe soutertaine située à la partie inférieure du terrain quaternaire et qui af- fleure dans les chotts d'Ouargla. Elle s'ctentl vers le sud jusqu'à l'Oued- Igharghar au delà d'El-Biodh sur environ Ôgo*^". Dans certaines régions on ne pourra l'atteindre qu'avec des puits de 25"" à 40"". profondeurs trop grandes pour que les Arabes en aient exécuté. L'eau de cette nappe est d'assez bonne qualité; elle contient en généi-al moins de 1^'' à a^' de sel par litre. > La principale conclusion à tirer de ces études, l'elativement au chemin de fer ti'anssaharien, est l'absence de perturbations terrestres ayant modifié l'horizontalité des couches; les accidents topographiques ont été principa- lement produits par les eaux et, par conséquent, ne sont pas bien considé- rables. La vallée de ITgharghar offre toutes les facilités désirables pour la voie ferrée, même dans la région des dunes où l'on dirait que l'Oued s'est frayé un passage. » L'avant-projel d'un chemin de fer au sud de Ouargla, par M. Bérin- ger, conclut que la construction d'une voie ferrée entre Ouargla et un point situé à 600'^"" plus au sud, à peu près sur le même méridien, ne pré- sentera aucune difficulté technique particulièi'e et pourra être faite dans des conditions économiques, le prix du kilomètre ne dépassant pas 1000 lo"^' C. K., 18.Î4, I" Sem,-stre. (T. KCVIU. N» 23." '97 ( «5.4 ) Il parait résuller des renseignements recueillis auprès des indigènes que, jusqu'à la plaine dMmadghor, soit 800'"° au sud d'Ouargla, le terrain con- tinue, à présenter les mêmes facilités pour l'établissement d'un chemin de fc''- .01. aa J/i 'JKq ;[^niië j 2-1100 3» » Il convient aussi de citer un Mémoire sur les âges de pierre du Sahara central, rédigé par M. Lucien Rabourdin et accompagné de figures très habilement rendues par la photogravure. Bien au sud de Ouargia, le pre- mier point extrême du désert où l'on ait trouvé des restes de l'antiquiié historique, les missions transsahariennes Flatters et Choisy ont trouvé du nombreux ateliers de pierres taillées jusqu'à El Goleah, et bien plus avant dans le déseï t jusque dans le pays des Touareg. Aux temps préhistori- ques, des peuplades nombreuses et sédentaires existaient dans cette région, aujourd'hui désolée de l'Afrique, que l'on nomme \e Grand- Désert. Les âges de pierre de cette race ont certainement des instruments de formes identi- ques à celles qui s* sont succédé en Europe, et il n'est pas impossible, pense l'auteur, qu'ily ait eu communication des peuplades sahariennes de l'âge de pierre avec l'Asie méridionale et la Malaisie. j, )) La seconde Partie du Volume comprend les pièces que le colonel Flat- ters a pu faire parvenir à l'administration, par envois successifs, au cours de sa deuxième exploration. Ces pièces se composent de fragments du Journal de route duchef de la mission, de Noies géologiques et météorolo- giques et d'Observations barométriques et astronomiques. On y a joint des extraits de la correspondance officielle et privée des explorateurs. ') Les feuilles d'itinéraire au ,.,^^^^^, qui faisaient partie du Journal de route et qui sont parvenues avec lui à l'aiiministration, ont été réunies en une Carte îinique à la même échelle, scrupuleusement conforme aux iti- néraires partiels, et l'on a reporté sur cette feuille la Carte de la première expédition, de manière à grouper en un dociuncnt unique l'ensemble des travaux géographiques des deux missions. Outre cette Carte générale, trois feuilles de détail s'appliquent : 1° à la région des Gour, aux abords d'Ouargla; 2" aux abords d'El-Biodh; 3° à la vallée des Ighargharen, en ayant du lac Menkhough. . .jj Bien que le colonel Flatlers et ses compagnons n'aient pu achever leur œuvre, les progrès qu'ils ont fait faire à la géographie saharienne de- meurent considérables. Il est heureux que leMmistère des Travaux publics ait recueilli religieusement et coordonné tous ces documents, dans une publication qui est un juste hommage rendu à ces hommes intrépides et dévoués, qui ont succombé dans des circonstances navrantes. » ( 'i'5i'5 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Commentaire arilltmcliqiie sur une formnlé^^^ de Gauss (suite); par M. de Jo\qvières. ■ ■■«in "b f^^U ?sl MO îff'ïfvrio') II « « Dans le dernier numéro du Compte rendu, M. Pellct appelle à jtisie titre l'altention sur un passage de la Note présentée par moi le 2 juin i884"- Je me suis, en effet, dans l'alinéa dont il s'agit, exprimé en des termes qui visent tro]i particulièrement les exemples numériques Cités dans la Note et qui ont besoin d'èire gi'néralisés. K» -Au lieu de ces mots : « qu'après avoir été multipliés par 4 » (p. i36o, lignes 8 et 9), il eût I'hIIu écrire : « qu'après avoir été multi[)liés » par un fadeur numériquej qui est ici égal à 4 « ; et, par suite, ligné 417'': " sans qu'il soit nécessaire de multiplier aucun d'eux par un facteur numéÀ » lique pour le rendre tel » ; enfin terminer ainsi la parenthèse (p. i36i, ligne i) : « leur nombre pouvant s'élever à a""' — 1, si n est celui des fac- >) leurs premiers de X qui sont de Informe (i, o,p) » ('). ■ u,)> Ces explications complémentaires résultent, an reste, implicitement de la citalion que je fdis un peu plus loin (p. i3Gi, a*' alinéa), au sujet de C(.s multiplicateurs auxiliaires, d'un Mémoire où on lit ce qui suit (§ IV): " A cet effet, il faut multiplier chaque diviseur linéaire de N par uil I) midtiplicateur (et il en existe toujours au moins un), choisi de manière . » à le transformer en un diviseur quadratique de 11 forme requise (r, o,/j). 3>blilfaut, en outre, etc. » On sait d'ailleurs (voir Legendre, Théorie des Nom- bres) que ce multiplicateur est toujours moindre que 2 \/-5* Dans l'exemple choisi par M. Pellet, où le diviseur linéaire de la forme (i, o, aS) est 47» le multiplicateur est 3 (47 X 3 = 7^ 4- 23,2"). Il ne saurait, d'après cela, être constant, comme pouvait le faire croire le texte de ma rédaction* »j,:j ■i PÀO'li M. «E Lesseps communique à l'Académie le procès-verbal des réunions des 16 et 19 juin 1884 de la Commission consultative internationale du Canal de Suez. La Commission s'est prononcée en faveur de l'élargisse- lîient pur et sinqile de la voie miiitime, de préférence au creusement d'un second canal. (') Dans ces trois passages, les mots en i!alk[ue sont ceux ù ajoutei' au texte primitif. .0 lUp ,, le bout périphérique effilé. '''vH "^f l';f-'! 'ti:\''i ?!rnao » Chacun d'eux fut excisé à son extrémité avec des ciseaux de façon à obtenir une surface de section fraîcbe et de même diamètre. Ensuite, sans se servir de pinces qui eussent pu contusionner les tubes nerveux, une aiguille très fine, armée d'un crin de Florencp, fut passée d'un bout dans l'autre, le fil fut introduit de façon qu'il ne piit s'interposer entre les deux bouts du nerf. Il fut serré doucement jusqu'à juxtaposition parfaite des deux surfaces de section, évitant soigneusement que le névrilèmese repliât vers l'axe du nerf, ce qui eût empêché la réunion. Le fil fut noué, coupé à ras du nœud et abandonné dans la plaie. On évite ainsi la manœuvre délicate et compromettante pour le succès définitif de l'enlèvement du fil dans les jours qui suivent l'opération. Mais l'abandon du fil ne doit se faire que s'il est de nature à être résorbé sur pl;ice. « La plaie extérieure fut ensuiie drainée, réunie avec des fils d'argent et recouverte d'un pansement de Lister. Les précautions les plus minu- tieuses de la méthode antiseptique avaient été observées. » La main de la malade fut immobilisée dans la flexion et maintenue ainsi pendant huit jours sans qu'il îùt touché au pansement. Au huitième jour, la réunion était complète. Que s'était-il passé du côté du nerf mé- dian ? Dès le deuxième jour, la malade accuse des picotements, des élance- ments sur la face palmaire de l'index et du médius. Le troisième jour, l'index et le médius sentent le contact d'une épingle qu'on promène dou- cement à leiu' surface. La sensibilité reparait de plus en plus les jours sui- vants. Bref, le i'^' mai, six semaines après l'opération, la malade demande sa sortie. La sensibilité et les niouvements sont revenus à ce point qu'elle travaille à l'aiguille et au crochet. Elle se sent en état de reprendre sa pro- fession . » Les faits exceptionnels se présentent rarement isolés. Il y avait à cette é[)oque, dans le service, luie jeune femme de 28 ans, entrée pour une af- fection abdominale. Elle nous apprit que quatorze ans auparavant, en 1870, étant tombée sur un fragment de bouteille, elle s'était fait une plaie pro- fonde à la face antérieure du poignet droit. Le nerf médian avait dû cer- tainement être sectionné, car celte malade présentait les mêmes symptômes paralytiques que la précédente. » Témoin du bonheur qu'éprouvait sa camarade d'infortune d'avoir re- couvré l'usage de sa main, elle réclama à son tour une opération. » L'ht'silation était bien permise. Suturer les deux bouts d'un nerf coupé ( i5i9 ) depuis quatorze ans paraissait une entreprise presque téméraire. Cepen- dant, pour les raisons que je donnais plus haut, je finis par céder aux in- stances de la malade. 'iiujyiJ )) Une opération à peu près identique à celle que je viens de décrire fut pratiquée le 3o avril. En voici le résultat : dès le lendemain la malade s'a- perçut que ses doigts n'étaient plus insensibles; elle y ressentait aussi quelques élancements douloureux. On put constater les jourssuivantsque la sensibilité à la douleur au toucher et à la température était complète- ment rétablie. J'ai revu plusieurs fois ces deux malades depuis leur soitie de l'hôpital : le résultat s'est maintenu. ■'•?>; Il est certain que ces faits sont en contradiction avec les données actuelles de la Physiologie et de l'Histologie. ■> Par quelle voie s'est rétablie l'innervation? .) Il semble naturel de supposer que c'est par le rapprochement immé- diat et la soudure rapide du bout central du nerf avec le bout périphérique, et je ne conçois pas, jusqu'à nouvel ordre, qu'il en puisse être autrement. Mais c'est impossible, dit M. Vulpian, car le bout périphérique du nerf, fatalement dégénéré, avait perdu toute propriété de transmission, ce que démontrent invariablement les expériences stu' les animaux. M. Ranvier, qui a bien voulu examiner les portions de nerf retranchées pour l'avive- ment, dit à son tour : C'est impossible, puisque les tubes nerveux, agents de la transmission, ont disparu dans le bout périphérique et qu'on n'y trouve plus que du tissu fibreux. ; i . Je m'empresse de m'incliner devant de semblables autorités, mais j'a- joute : Quelle que soit la théorie, il est indéniable que mes deux malades ont recouvré la sensibilité. C'est indéniable parce que ces faits ont été ob- servés publiquement, dans un service d'hôpital, par un grand nombre de personnes compétentes; parce qu'ils ont été observés et contrôlés plutôt avec une forte prévention, aussi bien de ma part que de celle de mes élèves. i Nous n'avons donc pu nous tromper ni étra trompés sur la réalité du fait en lui-même. I) On en trouve d'ailleurs un certain nombre d'analogues dans une Revue publiée par Wessenstein dans le Ce;i5i; H = 3,i5; Az = 35,22; 0 = 20,12 » La synthèse de la xanthine et de la méthylxanthine par 1 acide cyanhy- drique et l'eau s'explique comme suil : ' îni iiCAzH + 4H-0 = eH'Az'0- + C°H''Az'0- + 3AzH^ |3 Xanthine. Méthylxauthine. » Il faut ajouter que les rendements sont faibles : les corps ci-dessus sont en effet accompagnés d'une notable proportion d'un composé cris- tallisé en aiguilles couleur de miel qui se transforme au sein de l'eau en matières azulmiques. « Si, dans la réaction précédente, on vient à remplacer l'eau par les di- vers alcools mono ou polyatoiniques, les acétones, les aldéhydes, les phé- nols, etc., on obtient ime série presque indéfinie decor|is nouveaux, dont quelques-uns constituent des bases remarquables ou des corps neutres complexes dont je crois devoir me réserver l'étude. » J'ai caractérisé la xanthine de synthèse par ses réactions spéciales les plus délicates : solubilité dans les alcalis et les acides; précipitation à chaud seulement |)ar l'acétate de cuivre; combinaison gélatineuse avec l'azotate d'argent, difficilement soluble dans l'ammoniaque; précipité dense par bichlorure de mercure, tandis que l'acétate de plomb ne donne qu'un simple louche; chloroplatinate soluble, chloraurate en belles aiguilles souvent écaillenses à leur siuface; azotate amorphe difficilement soluble quand il a été évaporé; précipité jaune abondant par le phosphomolybdale de soude dans la solution acide du nitrate; dérivé nitré que la potasse étendue fait virer à un bel orange rose, toutes ces réactions sont celles de la xanthine, et, si quelques-unes s'appliquent aux autres corps de sa fa- mille, beaucou|) sont tout à fait caractéristiques de la xanthine même. » Le mécanisme des synthèses que je viens d'exposer me paraît très rap- proché, sinon identique en plusieurs points, de celui qui se passe chez les végétaux. D'après mes observations, le groupement =C(AzH) paraît s'y former à l'état naissant par réduction des nitrates et des nitrites en pré- sence d'une foule de matières organiques. Quoi qu'il en soit, cette méthode ( i52G ) d'agrégations moléculaires qui peuvent se produire, même à froid entre des corps réputés saturés, m'a déjà donné un assez grand nombre de résul- tats nouveaux que j'espère avoir bientôt l'honneur de communiquer à l'Académie. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. EMBRYOGÉNIE. — Formation et structure de la substance grise embryonnaire de la moelle épinière des vertèbres supérieures. Note de IM. ^V. Vig.val, pré- sentée par M. Marey. (Renvoi à la Commission des prix Montyon.) « De nos jours, malgré les travaux de Mayzel, Drasche, Fraisse, Brass et quelques sages réserves de Flemming, on a une tendance manifeste à considérer comme la caractéristique de la division cellulaire, sauf toutefois pour les globules blancs, les élégantes figures chromatiques qu'on obtient en colorant par des substances ayant une élection très grande pour les noyaux des cellules en voie de division. Cependant, quelques auleiu's re- connaissent que les figures chromatiques ne sont pas constantes, mais qu'on rencontre toujours des figures achromatiques formées par les minces filaments incolores de l'aster. » J'ai été amené à m'occuper secondairement de cette question à propos de la formation de la substance grise embryonnaire. » On sait qu'avant le neuvième jour chez le lapin, le quatrième chez le poulet, la moelle est formée uniquement de cellules embryonnaires al- longées, toutes semblables entre elles; à partir de cette époque, la sub- stance grise se forme sur les côtes des rangées de cellules précédentes sous la forme de nouvelles couches, dont le grand diamètre n'est pas dirigé dans le même sens que ces dernières. La couche que forme ces cellules se pro- duit très rapidement; de nombreux vaisseaux y pénètrent, de sorte qu'on est en droit de penser que les changements qui se produisent dans les cel- lules sont très actifs et que, par conséquent, si les figures karyokinéîiques sont aussi constantes qu'on le dit généralement, on devrait en rencontrer un grand nombre. » Telle avait été ma première idée : aussi ai-je été grandement étonné de ne i)as en observer une seule, soit dans une substance grise se formant, soit à son voisinage immédiat, quoiqu'elles fussent très abondantes dans la première rangée de cellules qui bordent le canal de l'épeudyme. Je me ( i527 ) mis alors à la recherche des figures achromatiques; le résultat fut égale ment négatif; il y en avait un grand nombre dans les points où l'on ob- serve les figures achromatiques, mais nulle autre part ailleurs. » En présence de ces faits, j'ai été amené à penser qu'il n'y a que deux hypothèses admissibles pour expliquer la formation de cette substance, car il faut rejeter d'une manière absolue l'fiypothèse qu'elle peut être for- mée par des éléments venant du mésoderme ou de l'ectoderme. » La première, c'est que toutes les cellules de la moelle se forment sur- tout dans la première, quelques-unes dans la seconde rangée des cellules qui bordent immédiatement le canal del'épendyme, puisqu'elles émigrent delà vers la périphérie pour former la substance grise, ou bien que seules les cellules de la première rangée prolifèrent et repoussent les cellules si- tuées derrière elles et que celles-ci changent de forme à mesure qu'elles approchent de la périphérie. » Mais cette hypothèse me paraît difficilement admissible; du reste, les cellules en voie de division sur les bords du canal de l'épendynie s'expli- quent par le fait que ce canal s'agrandit considérablement pendant cette période, et celte augmentation ne peut se faire que p;uce que les cellules deviennent plus nombreuses. » La seconde hypothèse et celle qui me paraît la plus probable est la suivante, c'est qu'il existe, pour les cellules formant la substance grise em- bryonnaire et les cellules qui l'avoisiiient, un autre mode de division ou plutôt de reproduction que celui connu sous le nom de division indirecte ou de karj'okinèse. » Pour Roelliker (') et Hensen ("), la substance grise embryonnaire, avant que les cellules nerveuses fassent leur apparition, est formée d'une double série défibres très fines se croisant et contenant des noyaux (avec les cellules y attenantes, dit Koelliker avec un point d'interrogation). Renaut pense que, lorsque les vaisseaux ont pénétré dans les couches d'é- pilhélium qui formaient la moelle à son début, on voit « autour des noyaux » se développer un protoplasraa qui refoule à la périphérie le protoplasma » primitif, réduit à l'état d'exoplasme et comme desséché ». Pour cet auteur, cet exoplasme est analogue à celui qui constitue les points de Schuitze et les longs filaments de Ranvier. » Nos recherches nous conduisent à envisager autrement que ces au- (') Koelliker, Traité d'Embryogénie, p. 6i5j Paris, 1882. (-) Hensen, Enhvickl. Uer Kaninschens imd Meersçluveinchens [Zeitsch, fur Anat. und Entwickl., t. I, 1876). ( i528 ) leurs la structure de la substance grise embryonnaire; en effet, si nous étudions, sur un fœtus de lapin âgé de dix à quatorze jours ou d'un em- bryon de mammifère quelconque d'un âge correspomlant, la suljsiance grise de la moelle, après que celle-ci a été fixée par nn mélange d'acide os- mique et d'alcool, nous voyons que cette substance est formée par des cel- lules ayant un protoplasma émettant généralement plusieurs prolongements se dirigeant dans divers sens, mais suivant cependant deux directions prin- cipales : l'une d'elles est parallèle à la direction des fibres radiaires venant des cellules avoisinant le canal de l'épendyme, c'est-à-dire qu'elles ont une direction rayonnée, l'autre est dirigée de haut en bas, et les fibres qui la suivent forment, par leur réunion, la commissure antérieure. Ce sont les fibres qui suivent cette direction qui sont la cause de la démarcation nette qui existe entre les cellules épithéliales bordant le canal de l'épendyme et les cellules qui forment le rudiment de la substance grise. » Les noyaux des cellules de la substance grise embryonnaire sont, an début, de deux sortes : les uns se colorent vivement par le carmin et l'hé- matoxyline, ils sont généralement petits et ne mesurent chez le mouton que l[^k 51^; les autres plus gros, ayant 7'^ à 8^, sont généralement s|)hériques, s'imbibent peu par les matières colorantes et renferment des granulations. .) Je ne pense pas, comme l'a dit Boll ('), que cette différence dans les noyaux indiqueque les cellules possédant des noyaux d'une variété devien- dront des cellules nerveuses, les autres, des cellules de la névroglie, car plus tard tous les noyaux seront semblables; mais je crois que cette diffé- rence dans les noyaux indique plutôt que les cellules à gros noyaux sont des cellules en voie de division. Du reste, le protoplasma de tontes les cel- lules est exactement semblable : il est mou, émet des prolongements de sa substance et ne possède pas de contours nets, comme c'est le propre de presque toutes les cellules embryonnaires. ,, ^jj^, » Ces cellules étendent petit à petit leur domaine, jusqu'à ce qu'elles occupent les deux côtés de l'épendyme et le dépassent en liant et en bas. Ce sont elles qui se Iranslbrmeronl entre le deuxième et le cinquième mois de la vie utérine en cellules nerveuses et en cellules de la névroglie; mais, avant de subir cette transformation, la différence qui existe pendant la première période de leur évolution entre leurs noyaux disparaît. » Je n'ai jamais vu aucune de ces cellules posséder l'exoplasme dont parle Renaut. (' Boll, Die llistoloi^ie iin/l Tliitngiuiesa cl. neivoscn Ccntrat-Organ. [Jrclt.f. Psichatrie und Ncrven/,rnii/,eit. Bd. IV, 1874). ( '329 } » Ce n'est que beaucouj) plus tard que les cellules de celle substance, lorsqu'elles se seront transformées en cellules nerveuses et en cellules de la névroglie, présenteront des parties ditïérenciées, et encore ces parties ne feront-elles leur apparition qu'à la fin de l'évolution de ces cellules (' ). » ViTiCULTliRi;. — Sur un insecte qui altaque le jeune raisin. Note de M. G. Patrigeon. (Renvoi à l'examen de M. Blanchard.) Il Cet insecte, déterminé par M. A. Lesne, d'après quelf|ues échantil- lons que j'avais adressés à la rédaction du Journal d' Agriculture pratique, serait un Calocoris, de l'ordre des Hémiptères, du genre Phjtocoris. » C'est une punaise noirâtre, longue de 7""°, large de 2™'° environ. » Chez le mâle, les ailes dépassent l'abdomen de 1°""; le thorax est sirie d'une petite tache longitudinale jaunâtre; les élytres sont marquées sur leur bord externe d'un liséré jaunâtre également; leur extrémité infé- rieure porte, en dehors, deux points jaune orangé. » La femelle est un peu plus grosse que le mâle; chez elle, les élytres sont de 2°"" plus courtes que l'abdomen, qui est gros, proéminent, recourbé (actuellement surtout, moment de la ponte). Les taches sont assez sensi- blement les mêmes que chez le mâle, avec cette différence toutefois que leur couleur est d'un jaune beaucoup plus pâle, tirant presque sur le blanc. » Le mâle porte deux paires d'ailes de dimensions égales; la femelle porte également quatre ailes, mais les inférieures sont beaucoup plus pe- tites que les supérieures. Le mâle vole très librement; la femelle, au con- traire, ne vole pas (du moins pour le moment). » Le mâle est pourvu d'un pénis, de deux pinces cornées, dont un bec se trouve en avant, l'autre en arrière. La vulve de la femelle ne m'a paru présenter rien de particulier. La femelle est sur le point d'accomplir sa ponte, si elle n'a déjà commencé. En écrasant avec soin l'abdomen, on fait sortir de leur oviducte un certain nombre d'œufs, ayant la forme d'un ovoïde très allongé, un peu recourbé aux extrémités de \ de mil- limètre de largeur et de 2™" de longueur environ. 11 sera intéressant de rechercher bientôt où la femelle dépose ses œufs. [') Ce U-avail a été fait au laboratoire d'Histologie du Collège de France. (.,. 1;., it>S4. \" Semestre. (] . XCVlll, ;\° iilj. ) i9'.) ( i53o ) » C'est au jeune raisin seulement que s'attaque le Calocoris : il pique et traverse, avec le suçoir dont il est muni, la paroi du grain qui constitue l'ovaire et les enveloppes florales. lies grains ainsi attaqués jaunissent ; s'ils sont en nombre quelque peu considérable sur le mèmeraisin, on remarque que celui-ci cesse bientôt de s'allonger; les grains attaqués se détachent au moindre contact; puis le raisin lui-même se ratatine, se fane et tombe. » Beaucoup de clos dans la commune deChabris (Indre, côtes du Cher), principalement en terres fortes, sont envahies par cet insecte. Dans plu- sieurs, il s'est établi en colonnes tellement nombreuses qu'il a détruit, dès à présent, une grande partie de la récolte future. On peut estimer, en effet, qu'en certains points la perte sera des deux tiers ou des trois quarts. » Cet insecte aurait été remarqué depuis quelques années déjà, mais en quantité bien moindre qu'aujourd'hui et sans qu'on se fût rendu parfaite- ment compte des dégâts qu'il estj susceptible d'occasionner. Il s'est multiplié cette année considérablement et constitue aujourd'hui, dans ses princijiaux cantonnements, un fléau qu'il importera de combattre énergiquement à l'avenir. » Du reste, à ma connaissance, aucune tentative efficace n'a encore été faite dans ce sens. » Je joins à cette Note une petite caisse contenant des échantillons de sarments porteurs de jeunes raisins attaqués par le Calocoris à des degrés différents et des échantillons de l'insecte lui-même. » CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une Notice sur C.J. Davaine, par iVI. J. Laboiilbène; 2° Une Brochure de M. Gaslon Tissandiei portant pour titre : « Appli- cation de l'Électricité à la navigation aérienne. L'aérostat électrique à hélice de MM. Albert et Gaston Tissandier ». M. MACMENÉ[.rie l'Académie de le comprendre parmi les candidats k la place laissée vacante, dans la Section de Chimie, par le décès de M. fFuilz. (Renvoi à la Section de Cliimie. ) ( i53i ) ARITHMÉTIQUE. Sur une génémlisntion de la théorie des réduites. Note de M. Em. Barbier. « I. Le procédé pratique, qui conduit, par l'emploi du compas, à une plus grande commune mesure de deux lignes, tracées à la règle, a pu donner l'idée de l'opération du plus grand commun diviseur. » L'Arithmétique y a gagné l'ulile formation des réduites, et l'enseigne- ment, la th'^orie des réduites où Lagrange s'est illustré d'abord. » 2. La recherche, au compas, de la commune mesure de plus de deux droites donne aussi quelque chose àl'Arithmétique. Pour montrer l'analo- gie de la formation des réduites ou systèmes de deux nombres — et de celle des systèmes de trois nombres n'ayant pas de commun diviseur, et expri- mant les rapports approximatifs de trois grandeurs, — nous donnerons un exemple de la formation de systèmes de deux entiers à peu près propor- tionnels à deux grandeurs G et P auxquelles nous attribuons le rapport de TT à I. » 3. Les quotients qui donnent les premières réduites de t: sont 3, 7, i5, I , . .; en voici la formation systématique : 0 I I 0 I 7' 333, 106 3> II >5 3, , G TT P ~ I p G P G P G P I 3, I 7' (0 (<5,) I I, I » Ou a en même temps que 333 = (i) fois 3 + (i 5,) fois 22, 106 = (i)fois I -f- (i5,) fois 7, pour former la réduite ^1; à l'aide des deux précédentes. Cette formation par réduction s'applique à toute réduite. » On sait que \e déterminant des deux réduites, qui servent à former, par ( i532 ) récurrence, une réduite suivante, a pour valeur Vunité positive ou négative, car deux réduites consécutives r et t? donnent ab' — ba' = ± i • » La forme que j'ai donnée à cette proposition fait pressentir l'extension que je lui ai fait prendre quand il s'agit de plus de deux grandeurs. » Il suffira, pour l'étendue d'une simple Note, de considérer trois gran- deurs, » 4. Supposons trois grandeurs respectivement proportionnelles aux nombres ?:, e et i, de sorte qu'on puisse écrire G M e P I I) On a, par division, \ G= 3P -f-r, I M= 2P +R, ^( P= 7r+r', ''''' 'Y-R^ 5r +R', r'i-^'' jXr = i5/'4-R", ) R"= 6r"-f-/"', iK'i.-lftW! » De là les systèmes de trois nomorés o o I 5 22 333 2K 3o o 1 o 2 '9 288 1843 I o o 7 I of) G78 l. > 1 ('. 1 G P ]\î ( 1 ^ I î !, 3, : A : 1 1 /. i .h. : : (i, 0, 1 0 » 79' H Le déterminant des nombres qui servent à former 333, 288 et 106, ( i533 ) savoir o 3 22 I 2 '9 o r n — + 1 ou Viinilé positive. » De même, le déterminanf des nombres, qui serviront à obtenir trois nouveaux nombres 168958, 146192, 53781 à peu près proportionnels aux quantités n, e, i, est un déterminant égal à — i (ce qui exclut tout divi- seur commun autre que i pour les nombres dune même colonne). )) Ainsi, 22 333 2l3o '9 288 1843 7 loG 678 ou Winité négative. » 5. On a, avec les nombres 2i3o, i843, 678, TT = 0,001 474 926. . .X 2l3o, -° = o,oox 474 922- . .X 1843, I = o,ooj.47492G-. -X 678, ce qui détermine une commune' mesure approximative, à moins de yy^nnsTf '^''' sa valeur. » Des nombres moindres ne donneraient pas une aussi grande approxi- mation relative à la commune mesure approchée qui leur correspondrait » L'étude de la commune mesure approximative de plus de deux grandeurs ne semble pas dénuée d'intérêt arithmétique. Je la poursuis. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la hauteur et sur Informe annulnire des moii- lacjues de Fénm. Note du P. Lvmey, présentée par M. d'Abbadie. (c L'importante étude de MM, Bouquet de la Grye et Arago sur l'inéga- lité des contours de Vénus m'engage à présenter à l'Académie le résultat d'une série de dessins de cette planète que j'ai exécutés à Grignon depuis le commencement de l'année. La zone voisine du pôle sud possède une tache brillante, presque toujours visible et qui m'a souvent paru émerger en dehors du disque, lorsqu'elle était très voisine du bord occidental. Cette surélévation, figurée et mesurée sur sept dessins, varie de o""",45 à i™'",55, le diamètre du disque étant de 42™", 60; en supposant qu'elle soit ( i534 ) due à «ne même montagne, sa hauteur atteindrait la valeur énorme de 290''™. M. Bouquet de la Grye a trouvé, en se basant sur les photographies de Puebla, une surélévation de 116"™ pour cette même région. Malgré la grande différence des résultats, provenant évidemment de l'incertitude des données dont je me suis servi, il y a cependant une certaine concordance, tendant à confirmer quelque peu l'exactitude des i iG""" si soigneusement calculés. D'ailleurs, une ]iareiile élévation sur le contour de "Vénus ne saurait, ce me semble, échapper à l'œil; reportée sur un disque de 42™'" de diamètre, elle formerait une proéminence de o™™,39, assurément très perceptible, mais cependant trop minime pour ne pas être facilement exagérée du double au triple dinsun dessin fait au crayon. Cette exagéra- tion est d'autant plus admissible, que la dépression de la région avoisi- nante doit faire ressortir par contraste la hauteur de cette montagne. » Cette hauteur n'a, du reste, rien d'incompatible avec la nature volca- nique de la planète. D'après ce que nous en savons, à partir des observa- tions de Cassini et de Derham, ses taches affectent une forme nettement circulaire; de plus, à la séparation d'ombre et de lumière, les dentelures produites par le sonmiet des montagnes présentent presque toujours des sinuosités variant du convexe au concave, « telles que nous en apercevons dans la nouvelle lune », dit Derham. Cis particularités, toujours consta- tées depni>;, sont un indice assez probant de l'existence de vastes forma- tions cratériformes, propres au relief montagneux de la planète; mais ce n'est là qu'un indice et sur lequel je n'avais jamais réfléchi avant de constater directement l'existence de ces formations. H suffit, pour les voir, que l'œil évite de se fixer sur les parties obscures; en épiant les moments de grande netteté de l'image, on ne tarde pas à reconnaître la présence de zones cir- culaires, très nettement accusées, toujours brillantes vers le limbe occi- dental, assez obscures dans la région centrale et orientale. Ces zones sont toujours déchiquetées d'une façon caractéristique. L'aspect général rap- pelle assez la surface de certains madrépores fossiles. Mais une des parties les plus remarqiiables est certainement la tache australe dont je viens de parler; elle est entourée de circonvallations concentriques, très visibles le 28 mars et le 26 avril derniers et atteignant un très grand diamètre. » ÉLECTRICITÉ. — Sut un électrodynamomèlre à mercure. Note de M. G. LiPPMANN, présentée par M. Jamin. « Une petite chambre parallélépipédique, remplie de mercure, est dis- posée au centre d'ime bobine de fil de cuivre. Le courant électrique que ( i535 ) l'on vent mesurer parcourt successivement le fil de cette bobine et la lamelle de mercure; celle-ci communique d'ailleurs latéralement avec les deux br.inclies d'un manomètre. Lorsque le courant électrique est établi, le manomètre dévie d'une manière permanente, en vertu de l'action élec- trodynamique exercée sur la lamelle de mercure par le reste du circuit. » Cet instrument jouit des propriétés d'un électrodynamomètre ordi- naire; il mesure le carré de l'intensité i du courant, et il permet de mesurer des courants alternatifs; mais il possède, en outre, des propriétés qui peuvent rendre sou usage avantageux dans certains cas. Toutes les pièces qui le constituent sont, comme on le voit, rigides et immobiles, à l'excep- tion du mercure; ce mercure lui-même, dans les points où il subit la poussée éleclrodynamique, est dans une position invariable par rapport au reste du circuit. Il s'ensuit que la déviation du manomètre est rigoureu- sement proportionnelle au carré de i. En outre, grâce à la rigidité de ses parties, l'a|)pareil, une fois construit, conserve une forme et par consé- quent une sensibilité parfaitement constante. Une fois gradué dans un labo- ratoire, on peut s'en servir en tous lieux pour retrouver, sans nouvelles mesures, des intensités de courants déterminées : il équivaut à un étalon d'intensité. » Ou peut d'ailleurs construire l'éleclrodynaiiiomètre à mercure de ma- nière à en faire un instrument de mesure absolu. » En effet, la pression p indiquée par le manomètre est reliée à l'inten- sité i par la formule (.) p=U\ dans laquelle s représente l'épaisseur de la lame de mercure; C, l'intensité du champ magnétique produit au centre de la bobine par un courant d'intensité égale à i , se déduit des dimensions de cette bobine. Une fois ces grandeurs connues, l'instrument se trouve gradué a priori par la for- mule (i) et il peut servira graduer d'autres instruments par comparaison. » Dans l'appareil que j'ai l'bonneur de mettre sous les yeux de l'Acadé- mie", le quotient - est égal à 65o; par conséquent, un courant égal à i C. G. S, ou a lo ampères, produit une pression de 65o dynes, ou d'environ 65o™e'' par centimètre carré ('). » ') La constante C va en croissant indéfinitnent avec le nombre de tours du fil dn cuivre. Dans le quotient — ) qui donne la sensibilité du galvanomètre à mercure, le numérateur H ( i536 ) PHYSIQUE. — Etude sur l'état splicroïdal. Mémoire de M. J. Luvipri. (Extrait.) « L'eau, sons la pression de i™" de mercure, bout à i8° ou 20° au-des- sous de zéro; en conséquence, la température de l'eau sphéroïdale sous cette pression est inférieure à — 18°. On conçoit alors de combien doit descendre la température des liquides très volatils à l'état sphéroïdal sous des pressions très petites ; j'ai calculé que, dans l'expérience de Despretz (' ), la température du protoxyde d'azote sphéroïdal, à 20""° de pression, devait être inférieure à — 200°. D'après ce que l'on vient de voir, il est facile de comprendre que l'eau, par exemple, sous la pression de 1°"" à 2""", doit se congeler par elle-même. C'est de cette manière que s'est gelé le protoxyde d'azote dans l'expérience de Despretz, et que se congèlerait tout liquide sous une pression égale ou inférieure à la tension de sa vapeur à la tempé- rature de sa congélation. » J'ai placé une capsule de platine, chauffée dans l'eau bouillante, dans la cavité d'une brique à très haute température, et j'ai versé dans la cap- sule i2'''^à iS"^" d'éther. L'eau, renfermée dans une bidle ou dans un tube de verre, se place dans l'éther. On couvre le tout avec le récipient de la machine pneumatique, et l'on fait le vide. Dans cette expérience, que j'ai faite avec une vieille machine, je n'avais pas une raréfaction supérieure à 100°"" ou 120""". Malgré cela, l'eau se congèle en une minute environ. Ou laisse pé- nétrer l'air, on ôte le récipient, et l'on trouve la glace dans le verre. Avec une raréfaction de 6""" à 7°"°, on obtiendrait la congélation de l'eau dans l'alcool. a au (■ontiaire une liuiilc su))o'ricurt' coiTcsiiondant à la saliiralion tlu métal des aimants; il en résulte que le dénominateur e a à son lour une limite supérieure, si l'on veut (jiic la sensibilité ait une valeur déterminée. C'est pour cette raison que j'ai i>ris e égal à -jL ,)e mil- limètre; c'est pour la même raison que l'instrument décrit par M. J. Carpcntier, comme un essai de galvanomètre à mercure, n'aurait jamais pu fonctionner en cette qualité, la valeur de s s'y trouvant par hasard vingt fois trop grande. L'auteur ne dit point à quelles intensités de courant considéraMes il a dû avoir recours pour obtenir les déviations qu'il indique. J'ajouterai que l'essai de M. Carpentier n'a pas été |)ublié et que je n'en avais jamais en- tendu parler. ( ' ) Notcsitr le /iroto.ryi/e d'azote liquide et sur l'alcool, par M. C.Dkspretz; lQ\^.[Comi)tes rendus, t. XXVIII, t43.) ( i537 ) » En opérant de même une raréfaction de 8""" à lo""", on peut faire congeler le mercure dans l'élher. >> THERMOCHIMIK — Sur tes gfyoxalbisulfttes de potasse et de baryte. Note de M. de Forckand, présentée par M. Berthelot. « G lyox a (bisulfite de potasse. — Ce composé n'a pas été préparé par Debus; il s'obtient comme le sel de soude correspondant, et cristallise en prismes brillants contenant 7M d'eau. Analyse. Trouvt; Calculé iioiir pour 100. C'H-0'2(KO,S»0'),2HO. KO 3i,42 3i,86 SO- 42'9^ 42>25 >) Sa chaleur de dissolution à + 1 7° ( t partie de sel dans 4o parties d'eau) est de — i3^'^',4o- » Les trois méthodes que j'ai indiquées pour déterminer la chaleur de formation du glyoxalbisulfile de soude (') nyaiit fourni des résultats con- cordants, j'ai* seulement appliqué la première au sel de potasse, parce qu'elle est d'un emploi plus commoele et plus sûr, la combinaison cristal- lisée pouvant être obtenue très pure, et la réaction étant instantanée, ce qui dispense des corrections. » J'ai ajouté à un équivalent de glyoxalbisulfile de potasse dissous ^jcq_ 298b'-,2 = i4''') li''i de potasse (i*"' = 2'"). » Les nombres obtenus sont +34''"', 08 et -t- 34*^''',o6; moyenne + 34'''", 07 pour l'i à +17". » Cette valeur est égale à la somme suivante : Cal C'H'^0'',2(R0, S2 0*),2HOdiss. = C'H-0'diss. + 2(K0, S^O'') diss -x 2KOdiss.-(--2(IvO,S-0*)diss. = 4(KO,SO'-)diss.^-)-i5,9+4 — i6,GX2(-) +3o,4 aKOdiss. -+- eiI-O' diss. =: C'H'KO'' diss. + KO diss +18,74 (* (C'H^CO'^diss. +IC0diss.)+4(IC0, SO-)diss + o,ii ('•) d'où X = + i4"',9G. (') Comptes rendus, l. XCVIII, p. 824. (■-) Jnn. de Cliim. et de Pliys., [6], t. I, p. 75. (') Ce nombre est calculé d'après les données que j'ai déterminées précédemment. (*) Valeur mesurée directement dans les mêmes conditions de température et de concen- tration. C. R., 1 884, 1" *(?«««/■i') +i7c»i,56 Pour le talciii, voir Comptes rendus, t. XCVHI, p. 824. ( '539 ) » Ces données étant acquises, j'ai ajouté 4^'' de baryte étendue à une dissolution contenant i'''' de glyoxalbisulHte. )) J'ai obtenu + 42^"', 22 et + 4i^"S9i. moyenne -H 42^''', 06. » Pai' un calcul tout à fait analogue à celui que j'ai exposé pour les sels précédents, on trouve — ^ + 34,16+18,59 -f-42C»',o6 d'où C*H'-0* diss. +2(BaO, S20')=:C'IP0'*, 2(BaO, S=0''), ■jHOdiss. . , .r + io^^^Gg » On en déduit encore C'H'O'sol. +4S0-gaz + 2BaOsol. + 7 HO sol. = C*H-0'', 2{BaO, S-20*), 7HOS0I. . + Q^ca', 72 et pour le corps dissous + 84*^"', o4, ou à partir de l'eau liquide + 97^^"', 72 et +89C»',o4. » Le calcul de la chaleur de formation à partir de 2(BaO,S^O'') sol. n'est pas possible, le bisulfite de baryte n'étant pas connu. » Ces nombres permettent d'expliquer la formation de cette combinaison par l'action du chlorure de baryum sur le gly oxalbisulfite de soude dissous. En effet, le mélange C^H^O^diss. +2Ba0diss. +4S0-diss, + aNaO diss. + 2HCldiss, dégage + ioC",69 + 17'^»', 56 + i3'^^',7 X2 + 73^''', 21 pour former le sel de baryte et aNaCl, tous deux dissous; tandis qu'il dé- gagerait + iica',o3 + i6c»',65 X 2 + i3Cai,83x2 + 73^^', 21 pour former le sel de soude et aBaCl dissous, soit un excès de + i^-^'.iS en faveur de la première réaction. En outre, le sel de baryte étant peu so- luble se précipite, ce qui dégage +8*^^', 68, soit en tout + 9^"', 66 par équivalent de glyoxal. 1) Ou peut aussi comprendre la précipitation du glyoxalbisulfite de baryte dissous par l'acide sulfurique. » En effet, cet acide forme a*"'' de sulfate de baryte, ce qui donne 4- 18'"''',4 X 2, et l'acide sulfureux devenu libre s'unit au glyoxal pour former l'acide glyoxaldisulfureux, en dégageant +11*^"', 24; soit en tout + 48^*'»o4- Oi' la décomposition du glyoxalbisulfite de baryte absorbe seulement 17,56 >< 2 -\- 10,69 = 45'^''', 81; soit un excès de + 2*^"', 23, qui détermine le sens du phénouiéne. » f r54o ) CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur des sels ferriques coUoidaux. Note de M. E. Grimaux, présentée par M. Friedel. « Tartrnte ferricopotassique. — Graham a déjà considéré comme sub- stances colloïdales le tartrate de fer ammoniacal et le citrate de fer ammo- niacal. Le tartrate ferricopotassique appartient aussi à cette classe de corps. Soumis à la dialyse, il ne passe à travers les membranes qu'avec une extrême lenteur. Ses solutions, abandonnées à elles-mêmes, se dé- composent peu à peu; une solution à 20 pour 100 est transformée, au bout d'un mois, en une gelée fluide encore soluble dans l'eau; une solution plus étendue, à 10 poiu' 100, donne un précipité insoluble de tartrate basique. » La potasse, à froid, ne précipite pas le tartrate ferricopotassique; mais, si l'on ajoute un excès de potasse et que l'on chauffe, le tout se prend en une masse gélatineuse. » Le sel marin et le chlorhydrate d'ammoniaque précipitent, à froid, les solutions de tartrate ferricopotassique; le précipité se dissout à chaud pour reparaître par le reh-oidissement. La coagulation a lieu aussi à chaud après l'addition de quelques gouttes d'acide chlorhydrJque, de manière à maintenir la liqueur fortement alcaline ; une plus grande quantité d'acide amène la coagulation à froid. L'acide carbonique donne un précipité ocreux qui ne ressemble pas aux précédents et présente l'aspect de l'hy- drate ferrique. M Le ferrocyanure de potassium colore en violet la solution; l'addition d'un acide quelconque, même de l'acide tartrique, détermine immédiate- ment la formation du bleu de Prusse. )) Arséniate ferrique. — Quand on ajoute peu à peu une solution de per- clilorure de 1er à une solution d'arséniate de soude, on obtient d'abord un précipité blanc, gélatineux, soluble dans l'ammoniaque, qui constitue l'arséniate ferrique (AsO''H)'Fe-; puis, par l'addition de nouvelles quan- tités de perchlorure, le précipité se dissout peu à peu en donnant une liqueur limpide faiblement colorée en jaune. On constate, en employant des liqueurs titrées, qu'il faut environ 1'"°' de perchlorure de fer pour 2'""' d'arséniate de soude. 11 est nécessaire d'attendre près d'une demi-heure après l'addition du perchlorure de fer, la dissolution ne se faisant pas immédiatement. » Cette solution se prend par la chaleur on une gelée épaisse, opaque, ( i5/,i 1 blanc jaunâtre, qni, délayée dans l'eaii et jetée sur un filtre, constitue l'arséniate ferrique basique (AsO'')-Fe^, insoluble dans l'ammoniaque, tandis que la liqueur filtrée renferme de l'acide chlorhydrique, sans trace de fer, si l'on a employé la quantité de perchlorure juste nécessaire pour obtenir la solution. « Le premier précipité qui se forme dans l'action du perchlorure de fer sur l'arséniate de soude étant l'arséniate (AsO"H)'Fe-, et le coagulum étant l'arséniate ferrique (AsO*)^Fe^, il me semble que l'action du per- chlorure ferrique peut se représenter de la façon suivante : 2[(AsO*H)»Fe-] + Fe=Cl"= 3[( AsO^H)-Fe-Cl" ]. » Le corps sohibleserait alors lin chloro-arséniate ferrique (AsO* H)- Fe- CI ^ qui, par l'action de l'eau et de la chaleur, se dédoublerait en arséniate fer- rique (AsO*)-Fe^ et en acide chlorhydrique 2HCI. » Dans la préparation de cette solution, il faut éviter l'emploi d'un excès de perchlorure de fer, qui empêche la coagulation par la chaleur. Avec une quantité un peu supérieure à celle qui est nécessaire jjour don- ner la solution coagulable, on a un liquide qui a encore la propriété de se coaguler, mais le coagulum fait à chaud disparaît par le refroidissement, la solution redevenant lini[)ide après quelques heures. En employant exac- tement une molécule de chlorure ferrique pour deux molécules d'arséniate de soude, le coagulum est persistant. » Si l'on soumet une solution coagulable à la dialyse, au bout de quel- ques jours elle a perdu le chlorure de sodium, et la gelée, au lieu d'être opaque, est absolument transparente et d'un jaune clair; si l'on prolonge la dialyse, le corps soluble est décomposé peu à peu par l'eau et se coa- gule dans le dialyseur en formant une gelée ferme, transparente, jaune rougeàtre en masse. » Le chlorure de sodium coagule à froid les solutions du chloro-arsé- liiate ferrique; la coagulation a lieu immédiatement avec un excès de sel marin, et seulement au bout de quelques instants, quand il est en faible quantité. Les alcalis décomposent cette solution; le précipité couleur de rouille est insoluble dans un excès de réactif. » Arsénile ferrique. — L'arsénite de potasse donne d'abord avec le chlorure ferrique un précipité jaune clair, soluble dans l'ammoniaque, et qui constitue probablement l'arsénite ferrique (AsO'H)'Fe^ non encore décrit; puis ce précipité se redissout dans le perchlorure de fer, et sa solu- tion fournit par l'action de la chaleur luie gelée épaisse, insoluble dans ( i54a ) l'ammoniaque. Cette solution est peu stable et se coagule spontanément. » Elle présente en outre un autre caractère que n'offre pas l'acide arsé- nique; adclilionnéede potasse, elle fournit un précipité qui se redissout dans un excès d'alcali : la liqueur brune purifiée par dialyse est encore fortement alcaline, elle renferme un arsénite ferrico-potassique colloïdal. Elle ne se trouble pas quand on la chauffe; mais, par l'addition de potasse, elle se prend à chaud en une gelée brune, épaisse, absolument comme le tartrate ferrico-potassique ; comme lui, elle est précipitée à froid par le chlorure de sodium en solution saturée. » L'acide arsénieux se rapproche donc de l'acide lartrique par la façon dont il se comporte avec les sels ferriques; il empêche leur précipitation par la potasse. Le borax, additionné de perchlorure de fer, donne un précipité qui se redissout par une nouvelle quantité de chlorure ferrique; la solution, couleur rouille, se coagule par la chaleur, elle est précipitée par la potasse, et le précipité ne disparaît pas par un excès d'alcali; l'acide borique agit donc comme l'acide arsénique et non comme l'acide arsé- nieux. Il est indispensable de ne pas ajouter trop de perchlorure de fer à la solution de borax : la liqueur serait alors incoagulable par la chaleur. » Le phosphate de soude réagit comme l'arséniate, mais ses solutions sont moins facilement coagulables : il faut, comme avec le borax, ajouter juste la quantité de perchlorure de fer nécessaire pour la dissolution, sinon le liquide ne se coagule pas par la chaleur. » La silice soluble en solution à 2,26 pour 100, obtenue par la saponifica- tion du silicate de méthyle, donne, avec le perchlorure de fer et un excès de potasse, une liqueur limpide, mais très peu stable, et qui, après quel- ques minutes, se trouble et se décompose. )) On voit que le nombre des dérivés ferriques donnant des solutions colloïdales, coagulables par la chaleur, est très grand, et l'on pourrait sans peine en étendre la liste. La raison me paraît devoir en être cherchée dans le caractère polyatomiquedu ferricumFe^ et de l'hydrate normal peu stable Fe-(OH)^, qui perd facilement de l'eau en donnant des polymères. Je ferai connaître prochainement la théorie qui me semble devoir être donnée de la coagulation des substances colloïdales, soit que la dilution favorise, soit qu'elle retarde le phénomène de la coagulation. » ( iS43 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les xylènes. Note de M. A. Colson, présenlée par M. Friedel. « La facilité avec laquelle on obtient aujourd'hui les trois xylènes isomères m'a engagé à reprendre l'étude comparative des alcools dérivés de ces carbures. J'ai l'espérance de trouver entre ces corps de constitution si voisine des relations physiques analogues à celles que j'ai déjà signalées pour le mésitylène, et de faire disparaître les contradictions qui existent dans les Mémoires parus en Allemagne sur ce sujet. Les recherches de MM. Radziszewski et VVispeck('), en particulier, sont loin de s'accorder avec les résultats que, dès l'année 1882, j'avais obtenu accessoirement dans des recherches inédites sur le xylène brut; je décrirai d'abord les alcools dia- tomiques dérivés de ces carbures, en rappelant que l'un d'eux, le glycol toUylénique ou paraxylénique, a été découverte! complètement étudié par M. Grimaux. Glycol orthox/lénique ou phtaliqueC^W^O- = C'^}1* | pTT,^,^* — A la suite CH^OH de son remarquable travail sur le [jhtalide, M. Hessert a obtenu par hydro- génation du chlorure de phtalyle un corps analogue impur, fusible de 56° 362", qu'il a appelé a/coo/p/ita/jf/ue (-) ; j'ai obtemi ce glycol à l'état de pureté suffisante par la saponification du bibromure orthoxylénique. » On chauffe au réfrigérant ascendant ce composé avec vingt ou trente fois son poids d'eau contenant en dissolution la quantité de carbonate de potasse théoriquement nécessaire à la neutralisation de l'acide bromhy- drique formé pendant l'ébullition. Le carbonate est toujours transformé en bromure de potassium à moins de i pour 100 près : ce qui contrôle la composition du bromure oxylénique employé. Lorsque ce composé a dis- paru, on filtre et l'on évapore à siccité dans le vide; le résidu, repris par l'éther, abandonne, par évaporation du dissolvant, des cristaux en tables rhomboïdales : c'est le glycol phtalique ou glycol orthoxylénique, ainsi que l'indiquent l'analyse (') et l'étude de ses propriétés. (') Berichte, p. 1743, 1882. (2) Berichte, t. XII, p. 646. Matière.. 0,270 II. C. Théorie Pour 100. pour 100. 7 ,25 iM 69,00 %>57 ( '544 ) » Après purification par 1 ether, il fond de 64°, 2 à 64", 8 : la présence de traces d'eau abaisse ce point; la fusion est lente, et le glycol reste quelque temps en surfiision. A 16" il est soluble dans cinq fois son poids d'éther, et facilement dans six fois son poids d'eau ; plus soluble dans l'alcool. » A 75°, sa densité liquide est i,i4i> sa saveur est amère. « Lorsqu'on le fait bouillir avec des solutions concentrées d'acide chlor- hydrique ou bromhydrique, il laisse déposer par refroidissement des cris- taux de bichlorure ou de bibromure correspondant : c'est une propriété commune aux glycols de cette série. ( CH^Br » ÉTHERS. — ^iferomure orf/ioxr /en/qi/e C* H* Br- = C H* . — Ce ' ' \ CH-Br corps sert à la préparation des autres composés orlhoxyléniques. Il s'ob- tient en faisant tomber goutte à goutte du brome dans l'orlboxylène chauffé à i4o"-i90°. Après refroidissement, on filtre à la trompe la niasse solide et transparente ainsi formée, on lave à l'éther sur le filtre et l'on obtient un corps fusible à 92°, 5. Ce corps, purifié par cristallisation dans l'alcool, fond à 94", 6. Ce point de fusion diffère notablement du point 143° indiqué par MM. Radziszewski et Wispeck; il est d'ailleurs plus en rapport avec le point trouvé, antérieurement à mes recherches, par MM. Baeyer et Perkin, qui avaient obtenu accessoirement ce corps dans leur étude sur l'indonaphtène (') et donné 93° comme point de fusion. » Le dosage du brome indique un bibromure, la saponification en fixe le caractère alcoolique. Il correspond à l'acide phtalique, car, oxydé par le permanganate de potasse en solution aqueuse, il fournit un acide fusible à 179° et qui se sublime en aiguilles fusibles à 129" : ce qui est bien le caractère de l'acide phtalique. ''■ » Le bibromure orthoxylénique est plus soluble à chaud qu'à froid dans l'éther, l'alcool et les pétroles légers. A l'état brut, il pique fortement les yeux, mais non lorsqu'il est purifié. L'alcool le saponifie partiellement. Cette cmieuse propriété constitue un point remarquable de l'histoire des alcools polyatomiques aromatiques, sur lequel je reviendrai et, par elle, l'erreur de MM. Radziszewski et Wispeck pourrait s'expliquer. Leur or- thoxylène, évidemment mélangé de paraxylène, leur a fourni un mélange de deux bromures: celui qui dérive du paraxylène, se formant d'ailleurs plus facilement et étant plus stable que les autres, a seul résisté aux opéra- tions que nécessite la purification des corps bruts. . '1 i:l_i-j:.-i t 111.:! i .j ,.-:uiiiniiù .Ui '-'ii jiÏj'j >■>■ Berichte, t. XVII, p. 122. ( i5/|5 ) )) Bichlomre orthoxjlénique C'H*'Cl- = C^iN ^"^^' . — Lorsqu'on ( Cl xi." CI chauffe le glycol avec vingt ou vingt-cinq fois son poids d'acide chloi hy- drique concentré, il se dépose par refroidissement en cristaux très sohibles dans l'éther et les pétroles légers, facilement snblimables, fnsibles à 54°, 8 après purification; leur densité à 20° est i,33. Par l'action de l'acide chlor- hydrique gazeux sur son glycol phtalique, M. Hessert a obtenu ce composé, mais impur, car il l'a décrit comme un liquide non distillable et incristalli- sable. » M. Rayman a décrit comme chlorure d'orthoxylène un corps fusible à io3". Or ce point de fusion correspond à celui flu chlorure de paraxy- lène : la cause de l'erreur de M. Rayman est probablement identiqne à celle que j'ai signalée à propos du bibromnre décrit par MM. Radziszewski et Wispeck(') (Rayman, Soc. cliim., t. XXVI, p. 532). » CHIMIE AGRICOLE. — Lrs salpèlres naturels du Chili et du Pérou au point de vue du rubi'lium, du cœsium, du lithium et de l'acide borique. Conséquences relatives aux terrains à betteraves du nord de ta France. Note de M. Dieu- LAFAiT, présentée par M. Berthelot. >'- M. Grandeau a fait connaître, en i863 [Annales de Chimie, t. LXVII), le fait de la richesse en rubitiium des salins de betteraves du nord de la France; il a, en outre, constaté l'absence du cœsium et de la lithine. J'ai éludié i4 salins que j'avais pré|iarés, moi-même, avec des betteraves pro- venant de la basse Normandie, betteraves venues dans des terrains qui n'avaient jamais reçu aucune matière saline étrangère. Ces i4 salins ne m'ont donné ni cœsium ni rubidium, en me plaçant dans les conditions indiquées par M. Grandeau; par contre, le spectre du lithium est sou- vent apparu d'une manière intense. Il en a été de même pour les betteraves du Pérou, d'après M. Paz Salden. » Les recherches précédentes remontent à six années. Dans ces derniers temps, M. l'ingénieur JuUien, de Marseille, qui a longuement étudié sur place les gisements salitères du Chili et du Pérou, m'a remis 10'" d'eau mère provenant du raffinage du salpêtre du Chili; il insistait sur ce point que, depuis de longues années, les agriculteurs du Nord employant de (') Ce travail a été fait au Laboratoire de M. Grimaux, à l'Ecole Polytechnique. C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIll, N" 2iî.) 20I ( ii4Ci ) glandes quantités d'azotate de soude naturel dans la culture de la bette- rave, le rubidium de ces terrains |30uvait avoir été apporté par l'azotate de soude. Celte idée avait contre elle deux faits bien connus : MM. Rirchhoff et Bunsen n'avaient pas trouvé trace de rubidium ni de cœsium dans les salpêtres du Chili : plus tard, M. Grandeau, opérant sur les eaux mères provenant du traitement méthodique de 3o''s de ces mêmes salpêires, était arrivé également à un résultat négatif. » En opposition avec les prévisions, un simple essai des eaux mères de M. JuUien m'a immédiatement montré qu'elles étaient relativement riches en rubiduun, extrêmement pauvres en lithine, et peut-être privées de cœsium. « Rubidium. — Il n'est pas nécessaire de faire subir à ces eaux un trai- tement préalable; il suffit d'en prendre 25*=% d'y verser un peu de bichlo- rtu-e de platine, de séparer par décantation le petit précipité produit, de le laver deux fois avec uii peu d'eau distillée froide et de le porter tel quel dans le brîileur de l'appareil spectral : on voit alors les lignes oc et ê caractéristiques du rubidium. » Cœsium. — Le traitement de loo"*^ d'eaux mères ne m'a pas fourni trace du spectre du cœsium ; ce qui ne veut pas dire que le cœsium manque complètement dans ces eaux. Je reviendrai sur ce point. >> Lithium. — Ces eaux mères sont très pauvres en lithine; à volume égal, elles en renferment beaucoup moins que l'eau de la Durance qui nous arrive par le canal de Marseille. 1. Le salpêtre du Chili subit un premier raffinage sur les lieux et, en arrivant en Europe, il a déjà laissé une première eau mère. En Europe, ce salpêtre subit, pour certains emplois, un second raffinage et laisse une seconde eau mère : c'est cette dernière qui m'a servi. La première doit être plus riche en rubidium que la seconde; il y aurait vm réel intérêt à l'examiner. ' Le fait que les salpêtres du Chili ne sont exportés qu'après avoir subi un premier raffinage explique leur très faible teneur en lithine : celle-ci, qui existe en quantité notable dans les salpêtres bruts [Catalogue des miné- raux du Pérou, par M. Raimondi), reste dans les premières eaux mères. » Il ressort de ce qui précède que les terrains qui reçoivent annuelle- ment de fortes proportions de nitrates de soude du Chili et du Pérou reçoi- vent m même temps des proportions sensibles de sels de rubidium. Tout le rubidium dos terrains à betteraves du nord de la France a-t-il été ap- ( i5/i7 ) porté d'Amérique? Il y aura lieu d'étudier comparativement les sols et les produits des sols qui reçoivent depuis longtemps des salpêtres du Chili, et ceux qui n'en ont jamais reçu. Je réunis les éléments de cette étude. » Acide borique. — Les eaux mères examinées sont tellement riches en acide borique qu'd se reconnaît avec ^ de goutte par la méthode de l'hy- drogène, et une demi-goutte est plus que suffisante pour faire apparaître d'une façon nette le spectre caractéristique de l'acide borique. » Ce dernier résultat s'ajoute à ceux que j'ai déjà fait connaître pour montrer que l'acide borique est en général associé à des substances salines qui montrent la plus grande analogie avec celles qu'abandonnent les eaux marines en s'évaporant, ce qui conduit à cette conclusion que l'acide borique n'a rien d'éruptif dans sou origine. ' Au point de vue des terrains à betteraves du nord de la France, il sera intéressant de rechercher si les salins provenant du traitement dt'S betteraves à sucre contiennent des quantités sensibles d'acide borique. j» En attendant que j'aie pu me procurer les éléments indispensables à la solution des questions formulées plus haut, les faits suivants restent acquis : . i" Les nitrates de soude du Pérou et du Chili, même tels qu'ils ar- rivent en Europe après un premier raffinage, contiennent encore des quantités sensibles de rubidium, des traces seulement de lithium, peu ou point de caesium et des proportions tout à fait exceptionnelles d'acide borique. » 2° Le rubidium des terrains à betteraves du nord de la France pro- vient, au moins pour une portion, du nitrate de soude naturel du Chili employé depuis longtemps comme engrais dans ces terrains. » 3" D'après les recherches de M. Grandeau, les salins provenant des betteraves du nord de la France renferment des quantités très sensibles de rubidium et pas de lithium ni de coesium; il y a donc à ce point de vue une analogie complète entre les salins de betteraves et les salpêtres du Chili; reste à chercher, pour compléter l'identité, si les salins de bette- raves renferment de l'acide borique. » 4° Ce n'est pas par une espèce de pouvoir électif que les betteraves du nord de la France n'absorbent pas de lithine, c'est parce que les engrais iju'on leur donne n'en contiennent pas. ;/ 5° La loi d'association du rubidium et du coesium avec le lithium formulée par MM. Kirchhoff et Bunsen, et que l'on croyait infirmée par l'absence de la lithine dans les betteraves du nord de ia France, riches tn ( i548 ) rubidium, reçoit au coniraire, des faits qui viennent d'être résumés, une confirmation aussi complète qu'inattendue. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Répartition des matières salines dans les divers pwJuits des moutures. Note de M. Ballaxd. « T/idée de remplacer, dans les moulins, les meules ordinaires par des cj'linilres parait remonter à 1821, mais ce n'est que depuis 1874 que ce mode de mouture a pris une très grande extension en Hongrie. Depuis l'Exposition de Paris de 1878, il tend à s'implanter en France. » Le blé, convenablement nettoyé, est soumis à l'action successive de cylindres cannelés en fonte, puis de cylindres lisses en acier ou en porce- laine. Après chaque passage, la mouture est dirigée dans des bluteries qui en séparent la farine, et les produits restant dans les bluteries sont soumis à l'action énergique des sasseurs, qui les nettoient, puis ramenés aux cylindres pour un nouveau passage. .) Les cylindres cannelés servent à broyer le blé; cette opération se fait en cinq à sept temps : il y a par suite cinq à sept broyages distincts; ces broyages donnent la farine sur blé ou de premier jet. » Les cylindres lisses sont destinés à transformer les gruaux en farine : l'opération nécessite au moins cinq passages. » On retire du blé nettoyé environ 74 pour 100 de farine : les cylindres cannelés produisent 16 à 18 pour 100, et les cylindres lisses 56 à 58 pour 100. Des 74 de farine totale, on obtient 68 en première marque et 6 de farine seconde. » En France, les farines premières représentent généralement un mé- lange des deuxième, troisième, quatrième et cinquième broyages avec les quatre premiers passages des gruaux. - En Autriche, on sépare le plus souvent les divers passages : il y a par suite autant de variétés de farine que de passages distincts. » Les farines secondes comprennent les passages inférieurs et le premier broyage : ce broyage donne un produit noirâtre connu sous le nom de farine noire ou de farine bleue; on peut l'évaluer à i pour 100. « Les issues constituent les rebulels (crons), les petits sons et les gros sons; elles renferment encore des gruaux avec presque tous les germes du blé. » Dans la mouture par meules, le rendement en farine est à peu près le même, mais la proportion i!e farine sur blé varie suivant que l'on emploie ( «549 ) la mouture basse ou la mouture haute. Ainsi, clans la mouture basse où les meules sont très rapprochées, on obtient d'un seul coup une forte propor- tion de farine sur blé et très peu de farine de gruaux. Dans la mouture haute, au contraire, on obtient, comme avec les cylindres, beaucoup de farine de gruaux et moins de farine de premier jet : les grains ne sont pas écrasés d'un seul coup; ils sid^issent au moins deux passages successifs à travers les meules, de plus en plus rapprochées. » Dans le premier procédé, les gruaux reçoivent deux à trois coups de meule, et dans le second, trois à quatre. » Les issues laissées par les meules retiennent encore des gruaux, mais elles ne renferment plus de germes, comme les issues des cylindres. )) Je me suis proposé de rechercher quelle était la répartition des ma- tières salines dans les divers produits des moutures. )) Le dosage des cendres a été pratiqué sur 2^'' de matière. L'incinéra- lion a été progressive et a duré de une heure à une heure et demie. Les pesées ont été faites au demi-milligramme. Les échantillons ont été préle- vés dans les usines de la maison Cornaille, de Cambrai, par les soins de M. Alfred Cornaille, ancien élève de l'École Centrale. » Les cendres sont constituées en grande partie par des phosphates et paraissent avoir une composition analogue. Dans mes essais comparatifs, je n'ai trouvé de différences appréciables que pour les cendres de la fiirine du premier broyage des cylindres; elles renferment de l'alumine, moins de phosphates et beaucoup plus de silice (22 pour 100 au lieu de i,3). Ce fait doit élre attribué aux parties terreuses localisées dans le sillon lon- gitudinal du grain de blé : le nettoyage est impuissant contre ces impu- retés. i [n Des analyses on peut tirer les conclusions suivantes : » 1. Les matières salines sont réparties différemment dans les divers produits des moutures. 1) Dans la mouture par cyliudres, comme dans la mouture par meules, les farines retirées des gruaux contiennent moins de cendres que les farines sur blé. Dans la mouture par cylindres, les farines sont plus pauvres eu cendres que dans la mouture par meules; les issues, au contraire, sont plus riches. » 2. Plus le taux du blutage d'une farine diminue, plus la proportion des matières salines augmente. ' » 3. Les perfectionnements réalisés dans la meunerie pendant ces der- nières années ont eu pour résultat de déplacer les matières salines et de ( i55o ) modifier sensiblement les chiffres donnés par les Ouvrages classiques : les farines ont perdu et les issues ont gagné. » Les farines premières des cylindres donnent généralement o,3o ào,5o pour loo de cendres; les farines premières de meules o,5o à 0,70 ; les fa- rines tendres des manutentions militaires blutées à 20 pour 100, 0,60 à 0,90, et les farines dures blutées à 12 pour 100, 1,10 à i,3o. 0 4. La composition de ces cendres parait identique; elle peut être modifiée dans certains cas par les poussières terreuses accumulées dans le sillon du grain de blé, >> ZOOLOGIE. — Sur le venin des Hyménoptères et ses organes sécréteurs. Note de M. G. Cablet, présentée par M. Paul Bert. « On a cru, jusqu'à présent, que les organes sécréteurs du venin, chez les Hyménoptères, formaient un seul système glandulaire s'ouvrant dans un réservoir vésiculeux d'où le venin est expulsé dans la plaie produite par l'aiguillon. » Les recherches que je viens de f.iire me permettent d'affirmer que l'appareil vénénifique des Hyménoptères est toujours constitué par deux systèmes glandulaires distincts, Vua à sécrétion fortement acide et l'autre à sécrétion faiblement alcaline. » Le premier système est connu depuis longtemps déjà et, d'après les chimistes, produit de l'acide formique; le second sécrète, au contraire, un liquide alcalin et est constitué par un gros tube glandulaire terminé en cul- de-sac ('). Ces deux systèmes viennent déboucher à la base de l'aiguillon et le liquide qui résulte du mélange de leurs sécrétions, c'est-à-dire le venin lui-même, est toujours acide. (') C'est cette glande que Léon Dufour (Rech. sur les Ort/iojjt., Hjménopt., etc.) rat- tache aux organes génitaux et décrit tantôt sous le nom de glande séLifique, tantôt sous celui de glande scrifique, suivant qu'il la .. suppose destinée à préparer une humeur séba- cée propre à enduire les œufs d'une sorte de vernis au moment de la ponte, ou bien à sé- créter une humeur soyeuse dont les femelles en veio]>pent plus ou moins leurs œufs ». Je me suis assuré que la glande en question ne dépend pas de l'appareil génilul; d'ailleurs, elle est bien développée chez l'Abeille ouvrière, où cet^ippareil est complètement atrophié et où ni l'un ni l'autre des usages imaginés par Léon Dufour n'aurait de raison d'être. Du reste, ce naturaliste émet ensuite des « doutes » et exprime ses « incertitudes » relativement aux fonctions de cet 01 gane. ( i55! ) -) D'après les expériences qu'il avait faites sur le venin de la Xylocope, M. P. Bert avait été amené à conclure que ce venin est acirJe, doit son acidité à un acide fixe et paraît contenir, en outre, une base organique. Les résul- tats que je viens de faire connaître confirment cette conclusion et la géné- ralisent. M J'ai entrepris, à mon tour, des expériences sur le venin de différents Hyménoptères (Xylocopes, Chalicodomes, Abeilles, Bourdons, Guêpes, Frelons, Polistes) et, après l'avoir essayé sur divers animaux (Lapins, Gre- nouilles, Hannetons, Cétoines) peu sensibles à son action, j'ai expérimenté sur la Mouche domestique et sur la Mouche à viande, qui présentent à cette action une exlième sensibilité. n Voici les résultats que j'ai constamment obtenus : » a. La piqûre d'une Mouche par un Hyménoptère venimeux amène la mort immédiate de la Mouche, qui tombe comme foudroyée. 1 b. L'inoculation, sur une Mouche, du produit de l'une quelconque des deux glandes de l'appareil venimeux d'un Hyménoptère, n'amène pas la mort de la Mouche ou ne l'amène que longtemps a|)rès l'inoculation, bien que cette opération ait nécessité une mutilation plus considérable que celle qui résulte de la piqûre par le dard. » c. L'inoculation successive, sur une même Mouche, du produit de la glande acide et de celui de la glande alcaline (c'est ainsi que j'appellerai les deux glandes de l'appareil venimeux) amène la mort très peu de temps après la seconde inoculation, et l'on peut inférer que la vie cesse au mo- ment du mélange des deux liquides à l'intérieur du corps de l'insecte en expérience. En résumé : n 1° Le venin des Hyménoptères est toujours acide; .) 2° Il est constitué par le mélange de deux liquides, l'un fortement acide, l'autre faiblement alcalin, et n'agit que par la présence de ces deux liquides; » 3° Ceux-ci sont produits par deux glandes spéciales qu'on pourrait appeler la glande acide et la glande alcaline ; » 4° Ces deux glandes viennent, l'une et l'autre, déverser leurs produits à la base du gorgeret ou gaine de l'aiguillon, -i ( i552 ) ZOOLOGIE. — Sur unnonveau type de tissu cl.istique, obscivé chez la larve de /'Eiistalis. Note de M. il. Viallanes, présentée par M. A. Milne- Edwards. «Il est peu de naluralisles qui n'aient eu occasion d'observer les singu- liers mouvements du tube respirateur qui termine le corps des larves d'Eristalis. Ce tube, constitué, ainsi qu'un télescope, par des cylindres em- boîtés les uns dans les autres, peut, au gré de l'animal, se raccourcir ou s'allonger extrêmement pour aller chercher l'air à la suifiice de l'eau. L'allongement du tube respira teur s'effectue grâce aux contractions du corps, qui y refoulent le liquide cavitaire. Son raccourcissement est produit par des muscles spéciaux et par des bandes élastiques logées dans son inté- rieur. » C'est sur la structure de ces dernières parties, qui, à ma connaissance du moins, n'ont point été étudiées, que je désire appeler aujourd'hui l'at- tention. Chacune de ces bandes élastiques est une cellule unique, mais construite de manière à jouer le rôle d'un fil de caoutchouc. Un de ces élé- ments, examiné à l'état de demi-rétraction et dans le sang même de l'ani- m;d, offre les caractères suivants : son coips cellulaire est fusiforme; l'une de ses extrémités s'aitache aux téguments voisins, l'autre s'étire en un long prolongement qui va se fixer également à la face interne du tube respirateur. La cellule et son prolongement sont revêtus par une mem- brane assez épaisse, mais très élastique. Au centre du corps cellulaire nous remarquons un très gros noyau sphérique; ceiui-ci est entouré par un protoplasma abondant qui remplit toute la cellule, ainsi que le prolonge- ment de celle-ci. Il convient de noter qu'autour du noyau le protoplasma est opaque et fortement granuleux, tandis qu'ailleurs il est transparent. » Dans l'intérieur de l'élément que nous venons de décrire, se trouve développée une longue fibre élastique, exactement semblable comme propriétés physiques aux fibres élastiques qui s'observent dans le liga- ment cervical d'un mammifère, par exemple. Elle se présente, en elfet, sous l'aspect d'un fil réfringent parfaitement cylindrique, rectiligne quand il est tendu, recroquevillé et pelotonné quand on l'abandonne à lui-même; de plus, on remarque qu'd est inattaquable par l'acide acétique et par la potasse. » Dans la celhde que nous avons décrite plus haut, la fibre élastique est pelotonnée sur elle-même un grand nombre de fois, autour du noyau, dans ( i553 ) 1.1 partie granuleuse du proloplasma, et s'étend en droite ligne dans le prolongement de la celhilc, à l'extrémité duquel elle se termine. La fdjre élastique se fixe par l'un de ses bouts à l'extrémité terminale du prolon- gement; par l'autre, elle se fusionne et s'attache au protoplasma de la cel- lude, à l'aide d'une sorte d'épatement rameux. » Quand on exerce une traction sur le prolongement de la cellule, celui-ci s'étire entièrement, en même temps la partie pelotonnée de la fibre se déroule; le laisse-t-ou revenir sur lui-même, il se raccourcit en même temps que la fibre se repelotonne dans le corps cellulaire. » Les faits que je viens d'énoncer me paraissent intéressants à divers titres; tout d'abord, ils prouvent une fois de plus à quel degré de com- plexité peut atteindre une simple cellule; en second lieu, ils me paraissent jeter un jour nouveau sur la morphologie du tissu élastique, puisqu'ils nous montrent que dans ce tissu la partie agissante, la fibre élastique, peut être développée tantôt dans la substance intercellulaire (Vertébrés), tantôt dans le protoplasma même des cellules, ainsi que je viens de le décrire pour l'Erislale. » Je ferai remarquer que le tissu musculaire strié présente des varia- tions analogues, puisque nous voyons ses parties actives, les fibrilles, tantôt appartenir en propre au protoplasma de cellules distinctes (fibres striées du cœur), tantôt se développer aux dépens de la substance fonda- mentale indivise qui sépare les cellules musculogènes (muscles alaires des Insectes). » Ainsi il semble que ce soit luie même tendance qui préside au per- fectionnement du tissu élastique, comme à celui du tissu musculaire, puisque dans l'un et l'autre cas nous voyons, à mesure que le perfectionne- ment se produit, les parties mécaniquement agissantes (fibres élastiques, fibrilles striées) abandonner le protoplasma des cellules auquel elles ap- partenaient primitivement poiu- aller se développer dans la cellule intercel- lulaire et devenir ainsi la propriété indivise d'éléments cellulaires voisins. » EMBRYOGÉNIE. — Sm le développement du tube digestif des Liinaciens. Note de M. S. Jourdain, présentée par M. Robin. « Ainsi que je le rajîpelais dans luie précédente Communication, il se lorme sur la masse vitelline des Limaciens une invagination qui est l'ébauehe première du vestibule pharyngien. Plus tard, quand la calotte palléale s'est dessinée, une autre invagination, qui correspond à l'orifice C. R., .884, I" iVmwtn-. (T. XCVIM, Pi» "-- ,1 _f p » p7 est donc le rapport du poids de la vapeur à celui de l'air sec; il est indépendant de la pression et delà température, puisqueyet H —/suivent des lois communes; il ne varie qu'avec la proportion de vapeur elle-même et il la mesure; il exprime la lichesse liygromclri(jue en poids, et 7-=^ — la nusure en volume. » Il faut reuiarquer que les observations ne donnent pas directement /■ le rapport liabitiiellcment con.;ervé^- En effet, l'hyi^romèlre à condensa- ( id6,'î ) lion mesure/, qui est lonction de la pression et conséqueiument de l'al- F' — / titude; le psychromètre détermine — - — ; il faut faire un calcul pourpnsser de la mesure observée, que l'on oublie ensiùte, à la fonction =5 la seule que l'on conserve; mais c'est en introduisant le dividende F que l'on in- troduit précisément dans les Tableaux les pertiubations provenant de la température, qui masquent l'influence de la vapeur et compliquent le ré- f sullat. Il ne serait pas plus difiicile de calculer -_-7 et de le garder que de calculer et de garder -•, ce serait remplacer une fonction complexe dont on ne peut rien tirer par la mesure précise en poids ou en volume de la composition hygrométrique de l'air. » Je propose donc de su|)primer dans les Tableaux méiéorologiques f f riiiimidité relative ^ et de la remplacer pMr la richesse hygroméU'iqtte rr-Tf' Pour justifier cette substitution, il me suffira d'en montrer l'effet par un exemple. Je choisis les mesures faites par M. AUuard, à Clei-mont-Fer- rand, en 1880, et publiées dans les Annales méiéorologiques. On n'y voit pas de différences bien sensibles entre les divers mois; les nombres dé- croissent du matin à 3'\ ce qui prouve l'influence de la température, ainsi que l'a montré M. Angot. Rien n'y indique les changements de l'humi- dité. Clerniont. — Hitniitlité rclat/re. &'. 9^ 12''. ' 3''. G''. V". Janvier 85,3 89,6 79,5 79,5 89,6 90,3 Février 80,4 71,6 59,2 54,7 1^>^> 77'7 Mars 83,9 ^9»^ 68,3 ^9,0 53,6 69,5 Avril 81,9 71,6 63,7 61,5 71,5 76,6 Blai 75,9 58,7 4Ç)'3 49-3 54,7 70,8 Juin 82,5 64,4 58,9 ^^'' *^5'2 ^''^ Juillet 79,8 60,1 48)0 47>4 57,5 79,3 Août 86, g 66,2 57,0 57,9 71,6 83,8 Septembre 88,6 67,9 56,9 55, i 73,3 83,4 Octobre 84,9 74.2 62,9 62,2 78,7 85,5 Novembre 88,1 80,8 70,4 "3,0 82,6 85,4 Décembre 81,7 77,2 70,8 69,7 79,1 82,6 ! 1 ( ' ■ 1 1 ' )> Voici maintenant le même Tableau modifié où l'on a remplacé - ( i564 ) par — ^^- — Pour éviter les décimales, les résultats ont été multipliés par H — / -/ lOOOOO. Janvier. Février. Mars. Avril. Mai. Juin. Juillet. Août. Septembre. Octobre, Novembre. Décembre. 6\ Plaine 4'° Sommet 47^ Plaine 606 Sommet 609 Plaine 635 Sommet 663 Plaine 842 Sommet ^4° Plaine 981 Sommet 83 1 Plaine '249 Sommet 973 Plaine i534 Sommet 1240 Plaine 1483 Sommet 1267 Plaine '2^9 Sommet • '29 Plaine 1092 Sommet 900 Plaine 6^4 Sommet 627 Plaine 644 Sommet 658 y". r.;". ô". b". a-. H — F 44 i 526 56o 5oo 459 38o 395 439 458 437 446 5.4 660 727 7,5 727 696 646 607 67, 657 626 626 617 776 862 749 795 814 666 676 7'5 733 712 688 779 932 946 945 967 898 876 756 791 807 775 535 687 1019 lOOI 1012 979 969 917 868 877 883 868 83o 828 1268 1291 1270 1278 '497 II 06 io36 •099 I i3o 1094 1023 944 1607 i566 i567 1668 i%9 •377 i3o4 i384 1427 l402 i38o 1354 i588 i58i 161 1 1808 i663 i3i8 i348 i383 1428 1426 1452 I 25o 1472 1460 1435 '499 i4iS ..37 1 173 1128 1264 1275 1263 l 125 1109 1108 I 125 "39 1 1 15 946 896 945 981 985 810 926 719 770 783 727 7,4 649 618 65o 65o 639 63o ^99 7,5 832 gSo 812 816 765 669 702 79,4 699 663 665 » On voit immédiatement par ce dernier Tableau : » 1° Que la richesse hygrométrique croît depuis le matin jusque vers midi ou 3'' pour diminuer ensuite avec l'abaissement du Soleil et pendant la nuit; cela tient à deux causes : à l'évaporation pendant le jour et à la dilatation de l'atmo'^phère. w 2° Que la richesse augmente de janvier à juillet-août pour décroître ensuite; qu'elle varie de o,oo5 jusqu'à 0,018, c'est-à-dire qu'elle est de trois à quatre fois plus grande en été qu'en hiver. On trouve de même qu'elle augmente dans les pays chauds, même qu'elle est plus grande à Laghouat qu'à Marseille; doue il faut concitue avec M. Dove qu'il v a moins d'air sec en été qu'en hiver dans l'hémisphère nord. » 3'^ La capacilc hygrométrique de l'air, c'est-à-dire le maximum de ( 1.565 ) vnpeur qu'il peut, contenir est exprimée par -• Or, à mesure qu'on s'élève, la température et F dimimient ; d'autre pu't, H décroît également. Ce sont deux causes inverses de variation; l'expérience prouve que la capacité décroît, mais très lentement. De même, la richesse est toujours un peu moindre au sommet qu'à la base du puy de Dôme. 1) 4" La dernière coloiuie du Tableau mesure la capacité totale pendant la nuit quand la température est à son mininunn. Elle est généralement plus graîide que la richesse à 6'' du matin; mais quelquefois elle est plus petite, d'où l'on peut conclure que l'air est satiu'é à toute hauteur quand .i^a tempér.tture est niinima. Cela ex|)!ique toutes les condensations de vapeur qui ont généralement lieu pendant la nuit. » En résumé, les valeurs de — ne nous apprennent que le degré de sécheresse ou d'humidité relatives ; elles ne mesurent pas la quantité de vapeur. Au contraire, le rapport — mesure la composition hygromé- trique de l'air; il met en évidence les changements qui surviennent le jour, la nuit, l'été, l'hiver, aux diver>es latitudes et altitudes. » C'est pourquoi je répète qu'd serait ratioimel de supjirimer les valeurs de — et de les remi)lacer par celles de 7- M. Mascart et M. Anç-ot ont F ' ' U — / " bien voulu se charger de faire exécuter les calculs que nécessiterait celte modification et les résultats seront publiés dans les Annales du Bureau cen- tral météorologique, a|irès avoir été comnumiqués à l'Académie. » PHYSIQUE. — Sur l'emploi du Jormène pour la production des très basses températures. Noie de RI. L. Cailletet. « Iv'éthylène liquide dont j'ai eu l'hoiuieur de faire connaître les pro- priétés à l'Académie (' ) donne, en boudlant à la pression atmosphérique, une température ass(>z basse pour permettre à l'oxygène comprimé et refroidi dans ce corps de se condenser au moment de la détente; ou ob- serve alors dans l'appareil une ébuUition tumultueuse qui ressemble à la projection d'un liquide. » C'est en activant l'ébullition de l'éthylène, ainsi que l'avait fait autre- fois Faraday pour le protoxyde d'azote, que MM. Wroblewski et Olszewski (') Voyez Comptes tendus, t. XCIV, [). \ii^. ( ifi6G ) ont pu obtenir le ménisque de l'oxygène liquide, que je n'avais pu apercevoir dans mes expériences. » J'ai pensé qu'il était possible de trouver des corps liquides bouillant à une température bien inférieure à celle de l'étliylène et d'arriver ainsi à liquéfier d'emblée l'oxygène, sans èlre assujetti à l'emploi de machines pneumatiques destinées à aiiaisser la température d'ébullition du liquide ré- frigérant. » Le formène ou gaz des marais me semble remplir toutes les conditions que je recherchais. En effet, ce gaz, légèrement comprimé et refroidi dans l'éthylène bouillant sous la pression atmosphérique, se résout en un liquide incolore extrêmement mobile, qui, en repassant à l'état gazeux, donne un froid suffisant pour liquéfier immédiatement l'oxygène. » Dans ces conditions, la liquéfaction de l'oxygène devient une opération de laboratoire des plus simples. )) Je m'empresse dés aujourd'hui d'annoncer à l'Académie ces premiers résultats, afin de prendre date, me réservant de lui faire connaître pro- chainement les dispositions nouvelles de mes appareils et le résultat des expériences que je poursuis en ce moiuent. » GÉOGiiAPHiE. — 5*(r le projet de création, en Algérie et en Tunisie, d'une mer dite intérieuie. Note de M. E. Cosson. « Dans la séance du i6 juin dernier, M. le D'' Rouire a établi nettement, d'après les textes de Scylax, d'Hérodote, de Pomponius Mêla et de Ptolé- mée, que l'ancienne mer intérieure .ifricaine et le fleuve Triton qui venait y aboutir étaient situés au nord de Sousa [Hadruinetum), et non pas sous le parallèle de Gabès, ainsi que M. le lieutenant-colonel Roudaire l'avait admis, comme point de départ de son projet. — Devant l'évidence des faits, M. Rou- daire a renoncé, il est vrai, à l'opinion qu'il avait d'abord émise, à savoir que, à l'époque géologique actuelle, les Chott Djerid, El-Gharsa et Melghir ont communiqué entre eux et avec la mer. Il paraît aussi avoir renoncé à l'hypothèse par laquelle il considérait les grands Chott du sud de la Tunisie et de la province de Constantine comme représentant la baie de Triton des anciens. Mais, malgré les conclusions défavorables formulées par la Com- mission supérieure pour l'examen du projet de mer intérieure, et malgré les objections faites, pnr les hommes les plus compétents et connaissant le mieux le pays, aux projets qu'il a successivement présentés, il persiste à ( '567 ) vouloir, parmi long canal de 224 lulomètres, mettre en communication la Méditerranée avec le Chott Melghir. » Je n'ai pas à modifier les observations que j'ai déjà eu l'honneur de soumettre à l'Académie dans plusieurs de ses séances, mais je lui deman- derai de vouloir bien autoriser l'insertion aux Comptes rendus de l'extrait suivant d'une lettre que je viens de recevoir de M. A. Letourneux, membre de la Mission scientifique tunisienne, qui, il y a peu de jours encore, explo- rait le sud (le Gabès et la région des Chott, et dont la lettre met en relief les dangers que j'ai déjà signalés (') et qui résulteraient pour le régime des eaux du creusement du canal projeté. Extrait de la lettre de M. A. Letourneux. K Gafsa, i5 juin 188:5. » Je crois intéressant de vous faire connaître l'impression qu'a produite sur moi l'examen des lieux et la conclusion qui s'impose de l'étude géologique du pays. Je ne sais si vous vous souvenez que j'ai toujours soutenu que le fameux canal devait tuer le Souf et sans doute le Djerid. Eh bien! il est pour moi formellement démontré que Tozzer, Nefta, Degacli et une ou deux antres des oasis qui constituent le groupe d'Oudian sont vouées à une mort certaine et prompte si le canal vient couper la langue de terre, le Drâa, qui sé- pare le Chott Djerid du Chott El-Gaisa. Les sources qui alimentent ces oasis, de même que Sedada et Kris, du même côté, et El-Hamma, sur le flanc occidental, sourdcnt toutes, à peu de chose prés à la même hauteur et |)rovicnnent de la même nappe d'eau, qui passe dans le Draa, de ao"" à aS'" au-dessous du dos de ce mouvement de terrain, et JI. Roudaire, lui- même, a constaté d'une manière formelle que les sondages l'avaient rencontrée à 22'" en contre-bas du sommet du Drâa. Or, le canal projeté devant couper cet isthme d'un bord à l'autre, et devant avoir, dans cette partie du trajet, une profondeur de près de 80'" au- dessous du point culminant, il s'ensuit forcément que ce fossé drainera entièrement l'isthme pour verser toute la nappe coupée et interrompue dans la profondeur du Choit El-Gharsa. En conséquence, tout ce qui se trouvera au sud du canal sera entièrement privé d'eau et condamné à une luort prochaine, car il ne pleut guère au Djerid, et, en tout cas, la surface du Drâa serait insuflisante pour fournir la nappe d'eau qui alimente les oasis et dont le surplus descend vers le Souf. Quant au Souf, comme le canal couperait également les nappes descendant du nord entre le Chott El-Gharsa et le Chott Melghir, il serait doue privé, comme le Djerid, de tout principe de fertilité et de vie. Il y va de l'honneur du gouvernement, non seulement de ne pas protéger l'exécution d'un projet qui serait une cause de ruine et de destruction complète pour le Blad-el-Djerid et le Souf, mais d'en défendre la mise en train. Il est bien entendu que je ne crois pas à la possibilité d'exécution dans les conditions préconisées par M. Roudaire. ...» (') Voir les Comptes rendus, séance du 23 avril i883. ( i568 ) M. Marey fait lioinmage à l'Académie d'une brochure ayant pour titre : « Développements de la méthode graphique par l'emploi de la Photogra- phie ». Celte publication renferme un grand nombre de faits particuliers qui tous concourent à montrer comment la Photographie comble les la- cunes que présentait encore la méthode graphique. M Certains phénomènes, eu effet, ne sont pas susceptibles d'être inscrits au moyen des procédés ordinaires, soit qu'ils ne développent pas une force sulfisante pour mettre en mouvement un style traceur, soit qu'ils s'accomplissent dans une trop grande étendue de l'espace. » Comme exemple de phénomènes que la Photographie seule peut traduire graphiquement, on peut citer la fonction des ap[)areils destinés à produire le vol mécanique. Ceux-ci exécutent parfois dans l'air un parcours de So" à /jo" et même davant:ige. La Photographie seule, en donnant une série d'images successives de ces appareils en mouvement, laisse la trace exacte et durable de tous les actes qui se sont produits dans le vol méca- nique, aux différents points de la trajectoire parcourue. » La présente brochure forme un su|)plément pour l'ouvrage intitulé : « La méthode grapliique dans les Sciences expérimentales », ouvrage pu- blié en 1878 et dans lequel les applications de la Photographie étaient en- core extrêmement restreintes. » M. Albert Gauduy fait hommage à l'Académie d'une Note imprimée sur un Sirénien d'espèce nouvelle Itouvé dans le baisiu de Paiis, et s'exprime comme il suit ; « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie une Note extraite du Ilatletin de la Société géolocjiijue de Fiance. Celte Note, qui est accompagnée d'une planche, complète une Communication que j'ai faite le 3i mars à l'Aca- démie, sur un Haiuheiiuni découvert auprès de Louvecienius, dans les tranchées du nouveau chemin de fer de Saint-Cloud à l'Étang-la-Ville. » MEMOIRES PRESENTES. M. AitM. Aman .soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur la Navigation aérirmie. (lUnvoi ;'i la Commission des Aérostats ) ( '^69) CORRESPONDANCE. M. Salmon, nommé Correspondant pour la Section de Géométrie, adresse ses remerciements à l'Académie. M. P.vsTEcn donne communication d'une Lettre qui lui a été adressée par les dignitaires de l'Université d'Edimbourg pour remercier l'Académie des Sciences d'avoir délégué plusieurs de ses meiubies aux fêtes du troi- sième centenaire de l'Université d'Edimbourg. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° La sixième année des Revues scientifiques publiées par le Journal « la République française », sous la direction tle M. Paul Ucrt; 2° Un Ouvrage de M. Didhricux-Bcy, intitulé : « Le clioléra dans la Basse-Égypie, en i883. (Présenté par AL de Lesseps.) 3° Une brochure portant pour titre : « Action du cuivre sur l'économie. Histoire d'un village », par M. l'abbé A. Houles. 4° Une Notice de M. Ch. Monlhjny, relative à l'influence de l'état de l'atmosphère sur l'apparition des couleurs dans la scintillation des étoiles, au point de vue de la prévision du temps. (Pré.ienlée par M. Coriui.) « La fréquence du bleu, dans la scintdlation, serait en quelque sorte la mesure de la quantité d'eau coiiteiuie dans les régions supérieures de l'at- mosphère. On sait d'ailleurs, d'après M. Binisen et M. Spring, que l'eau en masse est bleue. Les Tableaux numériques contenus dans cette Notice, indiquant les mesures comparatives de la fréquence du bleu dans la scin- tillation, et les quantités de pluie recueillies à l'Observatoire de Bruxelles depuis 1871, confirment la règle énoncée par M. Montigny dès 187g. » ASTRONOMIE. — Observation de la nouvelle planète @) Palisa, faite à rObser-vatoiie de Paris {cquatorial de la tour de l'Ouest) ; par M. G. Bi- GouRDAN. Communiquée par INI. Mouchez. Éloile Date de 1884. comparaison. Grandeur. Juin 2g -if Ophiucliiis. 5 C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVlll, N" 20.) Ascension droite Déclinaison rUinète — -^ . Planète — )*- . m s -*-I- 9.87 + i'.34,5 204 ( i57o ) Position (le P étoile de comparaison. Date Ascens. droite Réduction Déclinaison llédiiction ISS'l. moy. 1884,0. an jour. moy. 1884,0. au .jour. Autorité, hms s o»» Il Juin 29 16.17.19,05 +3,47 —19.45.53,0 +0,4 BAC Position apparente de la planète. Nombre Dates Temps moyen Ascens. droite Loj. fact. Déclinaison Log. fact. de 1884. de Paris. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. comp. hms il m s 0 » " Juin 29... 10.33.0 16. i8. 32, 3g 3,935 — 19.44-18,1 0)91"^ 23:2i MÉCANIQUE. — Sur les effets des forces miduelles. Note de M. P. Berthot, présentée par M. Tresca. « On connaît l'hypothèse généralement admise des forces attractives et répulsives agissant à distance. Nous avons pu déterminer une fonction représentée par une courbe fort simple, dans laquelle nous avons retrouvé la plupart des lois de la Physique générale. » Si nous désignons par F[x:) la force mutuelle et si nous considérons deux masses m et m' agissant Tune sur l'autre, la fonction devra : i° être proportionnelle au produit des masses m et m', afin de tenir compte de leurs actions réciproques; 2° contenir [d — x) comme racine algébrique, en appelant <^ la distance d'équilibre moléculaire; S^exprimer que l'action a lieu à une distance x. )) Diverses considérations nous ont fait admettre que cette action dans un milieu homogène devait être inversement proportionnelle à jr'. » Ces différentes conditions conduisent à la formule empirique (i) F{x) = Kmm'^^. soit j=^^. L'ordonnée _^ représente la force attractive ou répulsive, suivant que x est plus grand ou plus petit que d. En différentiant deux fois, nous aurons les trois relations » On voit ainsi, en ne considérant que les valeurs positives de a; (les seules qui nous importent), que la courbe part de _^"=:+ -o pour x = o, conpe l'axe des x pour œ = d, présente un minimum quand x = ^d et un ( 'S?! ) point d'inflexion pour x ^ 2d\ puis ies valeurs de ^ continuent à être négatives, la force restant attractive, et l'on a j" = o pour a; = ^ . » Si nous faisons maintenant la quadrature de la courbe, nous avons j jrix= ~(i — ^■)~'~*^' ^^ 'ï'^'^ "°''s donne les intégrales définies desquelles on tire / j'dx-h l yiix = o, ce qui veut dire que la somme des travaux de la force répulsive depuis x = - jusqu'à x ^= d est égale à la somme des travaux de la force attractive depuis a; = <^ jusqu'à ^^■ = + 00, » Cherchons maintenant les lois qui peuvent ressortir de la formule d X _, , , , , r ■ ^ I d \ y = — — • Remarquons qu elle peut s écrire J" = "i ( ~ ~" ^ ) 5 P''^' consé- quent, si - est négligeable par rapport à l'unité, nous retrouvons la loi de Newton avec toutes ses conséquences. » Pour examiner le cas où - n'est pas négligeable, considérons trois mo- lécules égales m, m', m" jjlacées originairement sur une même droite à une distance d l'une de l'autre. La molécule m", sollicitée par l'action attractive de /7z, ne pourra rester en équilibre et se rapprochera de m'; mais l'action répulsive de )7i' sur ;H"se développera, et /«"atteindra une position d'équi- libre en un point C tel que C'R = CL. Remarquons qu'il se sera déve- loppé dans ce cheminement un tiavail négatif, représenté par la surface G' CK, et un travail positif beaucoup plus considérable, représenté par la surface C'CLN; par conséquent, pour ramener la molécule dans sa |)osilion pri- ( «572 ) mifive d'équilibre, il faudrait lui fournir un travail représenté par la sur- face CLN, la ligne courbe CF^ étant symétrique de la ligne CK. Effectuons le calcul pour une file indéfinie de molécules placées en ligne droite, à la gaucbe de la molécule m" e\ à une distance d\es unes des autres. Soit e la quantité dont ces molécules se sont rapprocbées sous l'action de leurs attractions. La seconde molécule m' sera la seule qui exercera sur m une action répulsive dont la valeur sera donnée par la substitution de d — e à la place de x; on aura donc, en allant de gaucbe à droite. Force répulsive pour r =(a — e).. y - [d-eY d—n{d — e) Force attractive pour .r =: n[d — e] y =i — . — rj-- » Remarquant que la valeur de la force répulsive doit faire équilibre à la somme des forces attractives depuis 2fl? jusqu'à nd, nous aurons d-(d-e] ^•'d-,i[d-e) ,.^_,, y^'^ d - [nd - e^ _ d — eY Zj2 "'[d — ey ' Zii «'' l'o- rnais » D'après les formules connues de l'intégration des puissances inverses, nous avons y — 3=i,202o58 et \ -^ = 1,6449340, ce qui donne {d — e) = o,']3i']'i5d. » Cette valeur correspond à une force répulsive égale à 0,68793 et à un travail négatif égala o,G847;^' ). Pour avoir la somme des travaux positifs, il suffira défaire la quadra- ture Q. de la courbe pourx= 2.d, 3r/, ..., nd, et d'en retrancber la somme dis valeurs \touv x = y.d — e, 3d — e, ..., nd— e. On a, pour l'expres- sion générale de f>, en faisant f^= 1 : û = - — ■—., et, pour celle de Q.' : Cl' _ ' ! • le travail positif depuis 2 jusqu'à n sera donc ir_ v" — ^ +s''-\ -Y- +v"-^. ( i573 ) Il faudra donc fournir un travail égil à o, 175296 — 0,068793 = o,io65o3 pour faire passer les luoléciiles de l'état de condensation complet (solide an zéro absoln) à l'état d'éqnilibre (liquide à l'état naissant). » La relire montre que si l'on fournit aux molécules un travail égal à la surface BPQ, toute force attractive sera détruite, et les molécules de- viendront libres les unes par rapport aux autres. Ce phénomène répond à l'état gazeux. » Le peu d'espace qui nous est accordé ne nous permet pas de déduire de la formule générale j- = — :^ toutes les lois qui en découlent relative- ment à la chaleur, à l'électricité, à la lumière, à la chimie. Nous dirons seulement que : i" la valeur de ^est une constante de la nature; 2° la va- leur de y- = — [2X — 3d) est d'abord à peu près constante, puis aug- mente rapidement et devient nulle, ce qui donne pour Aa? un allongement infini qui caractérise la rupture; 3" potn- les gaz, les forces étant propor- tionnelles aux masses, quand l'équihhre est établi, le coefficient de dilata- tion sera le même pour tous; 4° si l'o» cherche la valeur de d -- e poiu- laquelle a lieu le maximum de force attractive, on trouve d— e = o ,466^; à droite et en dehors de la molécule m" il existera donc un maximum de force attractive comme dans les phénomènes d'adhérence, de capilla- rité, etc.; 5° la sommation des ordonnées négatives établit que pour 1000 molécules on obtient sensiblement le même résultat que si l'on f.iit cette sommation depuis rf jusqu'à oo : l'action extérieure des corps est donc indépendante de leiu- épaisseur, conformément à l'hypotlièse de l.aplace pour la capillarité. » OPTIQUE. — Sur In diffraction de In lumière dans l'ombre d'un écran à bord rectiligne. Note de M. Gouv, présentée par M. Desaius. « Je me suis occupé de rechercher les lois de la diffraction par la mé- thode précédemment décrite ('), qui consiste à éclairer vivement le bord d'un écran opaque et à observer, an moyen d'un microscope à long foyer mis au |ioint sur le bord de l'écran, les rayons qui ont contourné ce bord. Il ne sera question dans cette Note que des rayons diffractés dans l'ombre géométrique, le bord de l'écran étant noraial au plan de diffraction, qui contient le rayon incident et les rayons diffractés. (') Comptes rendus, t. XCVI, p. 697. ( i574 ) » Les expériences odI porté sur un grand nombre d'écrans formés de divers métaux et alliages, à bords tranchants ou légèrement arrondis, tra- vaillés de diverses manières. Des fragments de feuilles minces produites par le battage, ou des couches disposées sur le verre, ont été aussi employés. Divers métaux ont été expérimentés, soit avec leurs arêtes naturelles, soit sous forme de fragments produits par le clivage. Toutes ces substances étaient opaques au même degré que les métaux ; les substances moins opaques (verre noir, noir de fumée, etc.) restent en dehors du présent travail. .1 Si, avec un écran à bord tranchant, on observe des rayons de plus en plus déviés par la diffraction, on voit leur intensité diminuer d'abord ra- pidement, puis de moins en moins viie, jusqu'à ce qu'on soit arrêté par les faces du biseau qui forme le bord de l'écran. On peut ainsi observer des rayons déviés d'un angle de i6o°, et possédant encore une intensité assez notable. Aucune particularité ne distingue la direction où les rayons diffractés sont perpendiculaires aux rayons incidents. )) Avec un bord un peu arrondi, la diminution d'intensité est plus ra- pide, et d'autant plus, que l'épaisseur du bord est moins petite. Un bord de o"™,i d'épaisseur, par exemple, ne permet pas d'observer des rayons déviés de plus d'une vingtaine de degrés. L'intensité de la lumière dépend aussi de la substance qui forme l'écran; d'une manière générale, elle est d'autant plus grande que cette substance est douée d'un grand pouvoir réflecteur ; ainsi l'argent, toutes choses égales d'ailleurs, donne quatre ou cinq fois plus de lumière que l'acier, pour une déviation de 45°. » La lumière difjractée présente des colorations variées el souvent jort belles. L'or, le cuivre, le laiton et quelques alliages de même couleur lui donnent des teintes orange ou rouge d'une pureté extrême, qui rappellent la couleur superficielle du métal, exagérée comme elle le serait après plusieurs ré- flexions. L'acier, le platine, le plomb, et quelques autres corps doués d'un médiocre pouvoir réflecteur ne donnent qu'une faible nuance jaune. L'argent et, à un moindre degré, le métal des miroirs, le zinc et quelques autres métaux, donnent une nuance jaune verdâtre, quand le bord de l'écran est très mince, et une teinte rouge pur, avec un bord plus épais; une épaisseur intermédiaire donne des rayons passant d'une nuance à l'autre, suivant leur déviation. » La lumière incidente étant naturelle, les rayons diffractés sont en partie polarisés perpendiculairement au plan de diffraction, c'est-à-dire parallèlement au bord de l'écran. ( i575 ) M Ce phénomène s'est présenté de la manière la plus nette dans tontes les expériences. Cette polarisation, nulle pour une petite déviation, es d'autant plus marquée que celle-ci devient plus grande. Avec des écrans à bords très propres et réguliers, soigneusement travaillés et polis, elle acquiert une intensité extrêmement grande, et telle, que la lumière, même très vive, s'éteint presque complètement à l'analyseur. Des mesures exactes faites avec l'argent, l'or, le cuivre, le laiton, l'aluminium, le bronze d'alu- minium, le métal des miroirs, le zinc, le platine et l'acier, ont montré des extinctions complètes à moins de ^^ près. » La lumière résiduelle, qui reste quand l'analyseur est à l'extinction, est toujours blanche, même quand la lumière diffractée, prise dans son ensemble, est vivement colorée. Cette teinte bhinche n'est pas une illusion due à la faible inlensité de cette lumière, et se montre même quand, la polarisation étant moins complète, cette intensité est notable. Ainsi la cause inconnue qui colore si vivement les rayons diffractés n'agit pas sur leur compo- sante polarisée parallèlement au plan de diffraction. » Si la lumière incidente est polarisée rectilignement dans le plan de diffraction ou dans un [ilan perpendiculaire, il en est de même des rayons diffractés. » Pour d'autres directions du plan de polarisation des rayons incidents, les rayons diffractés sont polarisés elliptiquement ou circulairement, la composante polarisée parallèlement au plan de diffraction prenant l'avance sur la composante polarisée perpendiculairement à ce plan. Celte avance, nulle quand la déviation est petite, croit avec elle sans dépasser nolable- ment -z- 4 » J'ajouterai que ces phénomènes peuvent aisément être enregistrés par .la |)hotographie, en remplaçant l'ocidaire du microscope par une plaque sensible. C'est ainsi qu'ont été obtenues les épreuves que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie; deux d'entre elles, faites avec un prisme biréfrin- gent et la lumière incidente naturelle, montrent bien la polarisation presque complèle qui forme un des caractères les plus remarquables de la lumière diffractée. » ÉLECTROCHIMIE. -- Sur des composés chimiques obtenus à l'aide d'une pile à gaz et d'appareils à ejjluve électrique. Note de M. A. Figuier. « La pile à gaz qui a servi à cette étude est formée, en principe, de deux cylindres creux, en graphite, fermés par eu bas et rendus impolansables ( i576 ) par un dépôt de mousses métalliques ou charbonneuses. Ces deux cy- lindres récepteurs des gaz sont maintenus par un couvercle fermant her- méliquemerit le vase rempli du liquide conducteur qui est alcalin toutes les fois que les gaz, en réagissant l'un sur l'autre, doivent donner lieu à un composé acide, et réciproquement. » Dans quelques cas, les gaz, avant de se rendre dans la pile, ont été sotuiiis à ['effluve éleclriiiue. Un galvanomètre introduit dans le circuit permettait d'apprécier les modifications survenues dans le courant. M Les composés ainsi obtenus se forment au contact même tles pôles et en plus grande abondance au pôle positif; sans doute par l'occlusion simul- tanée des deux gaz qui traversent le liquide avec des vitesses inégales. Le corps iiiscrit le second a fixé le pôle positif. Le courant ayant pour me- sure la somme algébrique des actions de sens opposé qui s'effectuent au sein de la pile peut être très faible, et néainnoins l'action chimique conco- mitante est relativement énergique. » Dans le Tableau ci-dessous, nous faisons suivre le nom des gaz alimen- tant le couple des combinaisons chimiques ainsi obtenues. » J il- atmosphérique et acide sulfureux : acide sulfurique. » Hydrogène et chlore : acide rhlorh3'driqne. " O.rygène et chlore : acide clilorique; action insensible de l'effluve sur le chlore. » Jzote et oxygène : acide azoticjue; action insensible de l'effluve sur l'azote. » Hydrogène et azote : aniuioniacjue. » Oxyde de carbone et acide carbonique : acides oxalique et formique; action Insensible de l'effluve sur les deux gaz. » Oxyde de carbone et carbonate de soude ( un seul cylindre creux récepteur du gaz, une baguette de grajdiite représentant l'autre pôle) : acides oxalique et formique. » Élhylène et oxygène : acides formique et acétique. • Hydrogène et acide carbonique : acu\.iii formique et acétique. » tormène et acide carbonique : acide acétique. » Expériences exéculées par l'inlermédiaire de la décharge électrique. — Ces expériences ont été faites à l'aide à'ozoniseurs à armatures lecouvertes de noir de platine, et qui donnent des effluves très homogènes. Ces ozoniseurs, que l'on pouvait soiunettre à l'action de la chaleur, contenaient des frag- ments de jionce, imprégnés du liquide ou du corps pulvérulent sur lequel on faisait réagir un gaz déterminé. » On a employé également un tube à armatiu'es mobiles, permettant de régler à volonté l'intensité de la décharge; ce tube était parcouru par le mélange de deux gaz ou d'un gaz et d'une vapeur. » Les résultats obtenus (dont certains toutefois n'ont de nouveau que ( '577 ) les conditions particulières rie l'expérience) sont consignés dans la lisle suivante : » Oxygène et soufre : acide sulfurique. » Oxygène et sélénium : acide sélénieux. >i Tellure et oxygène : action négative. >> Oxygène et chlore : acide chloriqiie. n Oxygène et iode : acide iodique. » Oxygène et brome : acide bromique. >i Acide chlorhydrique et oxygène : acide ciilnriqiie. » Air atmosphérique et potasse caustique : acide azotique. » Oxygène et protoxyde il 'azote : acide azotique. » Hydrogène et soufre : liydrogène sulfuré. » Hydrogène et sélénium : hydrogène sélénié ('). i> Hydrogène et tellure : résultat négatif. » Hydrogène et arsenic : négatif. •< Hydrogène et antimoine : négatif. » Hydrogène et phosphore rouge : négatif. » Hydrogène et phosphore ordinaire : hydrogène phosphore spontanément inflammable. » Azote et hydrogène : ammoniaque. • Oxygène et acide formique : acides carbonique et oxalique. » Oxygène et formiate de soude : acides carbonique et oxalique. » Oxyde de carbone et carbonate d'ammoniaque du commerce : acides oxalique et for- mique. » Oxyde de carbone et hydrate d'ammonium : acide formique. » Oxyde de carbone et anhydride ammoniacal : acides formique et cyanhydrique. • Oxyde de carbone et acide carbonique : acide formique. o Hydrogène et bioxalalc de potassium : acide formique. • Hydrogène et acide acétique : alcool. » Acide carbonique et formène : acides acétique et formique. . Alcool et hydrogène sulfuré [obtenu à l'état naissant dans l'ozoniseur, par l'action de r hydrogène sur le soufre) : mercaptan. » I-XECTRICITÉ. — Tiansforniation des jiiles liquides en piles sèches. Note de M. Onimus, présentée par M. Ed. Becquerel. « Plusieurs expérimentateurs, et entre autres Bagration, ont cherché à obtenir des piles plus ou moins sèches. Ce dernier, en mélangeant du sable avec du chlorhydrate d'ammoniaque, est arrivé à un résultat très souvent (') Soumis isolément à l'effluve, l'hydrogène a été sans action sur le soufre et le sélénium placés en dehors de l'ozoniseur. C. R., i884, 1" Semestre. (T. XCVIll, N° 26.) 20 1 ( i578 ) mis en pratique. Nous avons modifié ce procédé en gâchant intimement avec les liquides excitateurs du plâtre qu'on laisse ensuite se solidifier. » Les seules piles où ce procédé soit avantageux sont évidemment celles qui ne fonctionnent que quand le circnit est fermé, et encore, parmi celles-ci, la pile au chlorhydrate d'ammoniaque et celle au chlorure de zinc sont, pour ainsi dire, les seules qui présentent des avantages réels. « Au lieu d'employer uniquement du plâtre, nous l'avons mélangé avec du peroxyde de manganèse, ou du sesquioxyde de fer. Dans ces conditions, la force électromotrice est un peu plus grande, et surtout avec le sesqui- oxyde de fer la reprise de la force électromotrice à l'ouverture du circuit est très énergique. » Lorsque la pile est complètement épuisée, il suffit de l'imbiber avec une solution de sel excitateur pour qu'elle fonctionne de nouveau. Ce pro- cédé présente encore l'avantage de pouvoir permettre de supprimer le vase extérieur et de donner aux éléments des formes variées selon les différents emplois. » En résumé, nous croyons être arrivé à ajouter aux actions des piles ordinaires les avantages, si considérables dans certains cas (quelques appa- reils médicaux, chemin de fer, télégraphie militaire, etc.), des piles sèches, et cela par un procédé des plus simples et nnllement coi\teux. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur ta coagulation des corps collo'idaux. Note de M. E. Grimaux, présentée par M. Friedel. « En poursuivant l'étude de diverses substances colloïdales dans une suite de recherches que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, je me suis proposé d'abord de montrer que les réactions des albuminoïdes n'ont rien de spécial à cette classe de corps et dépendent de leur caractère colloïdal, puis de déterminer la cause de la coagulation des colloïdes, soit spontanée, soit sous l'action de la chaleur ou des sels. Les observations que j'ai faites sur l'hydrate et les sels ferriques, ainsi que sur les colloïdes azotés, m'ont engagé à essayer de donner une théorie de la coagulation des colloïdes. Comme la coagulation se fait dans des conditions variées, tantôt refardée, tantôt favorisée par la dilution, il y a lieu d'examiner sé- parément le phénomène dans ces deux cas. » Corps dont la coagulation est retardée par la dilution. — En remarquant que la coagulation de l'hydrate ferrique et de la silice soluble exigeait d'autant plus de temps ou une température d'autant plus élevée que la ( i579 ) solution est plus étendue, il est permis de comparer la coagulation à l'éthérification. La silice soluble dérivant de l'action de l'eau sur le sili- cate de méthyle Si(OCH')' constitue l'hydrate normal Si(OH)^; de même l'hydrate ferrique soluble se formant par l'action de l'eau sur l'éthylate ferrique Fe(OC-H')^ est l'hydrate normal Fe-(OH)'*. On comprend que 2""°' de silice ou d'hydrate ferrique solubles, réagissant l'une sur l'autre à la iaçon des acides-alcools, s'unissent avec perte d'eau, et une première condensation nous donnera pour la silice l'hydrate disilicique Si(OH)'-0-Si(OH)', et, pour l'hydrate ferrique, le corps Fe^(OH)*- O -Fe-(OHj^ » Cette condensation, avec élimination d'eau, est comparable à une éthérification, et, en poursuivant cette analogie, nous pouvons nous rendre compte de tout ce qu'on observe dans la coagulation de la silice et de l'hydrate ferrique solubles. » La coagulation spontanée à froid est une réaction lente comme l'éthé- rification, qui, d'après les recherches de M. Berthelot, demande plusieurs années pour arriver à la limite, à la température ordinaire, et elle est d'au- tant plus lente que la solution est plus étendue, de même que l'éthérifica- tion est retardée par la présence de l'eau. Dans l'action de la chaleur, l'analogie se continue; la chaleur a la même influence sur la vitesse de la réaction; la coagulation et l'éthérification atteignent d'autant plus vite leur limite que la température est plus élevée. » Les sels favorisent la coagulation en agissant comme déshydratants; admettant ce rôle des sels dans la coagulation, j'avais pensé qu'ils doivent favoriser l'éthérification, et je me proposais de tenter quelques expériences à ce sujet, quand j'ai trouvé, dans les Mémoires de M. Berthelot, un fait qui confirme encore l'analogie de la coagulation et de l'éthérification. M. Berthelot a vu, en effet, que la saponification de l'éther benzoïque à aoo'' est en partie empêchée par la présence du chlorure de baryum. » Où l'analogie s'arrête, c'est que le phénomène n'est pas réversible et que, une fois coagulés, la silice et l'hydrate ferrique ne peuvent pas rede- venir solubles, être saponifiés pour ainsi dire; néanmoins la différence n'est pas si absolue qu'elle paraît; d'une part, dans certaines conditions, la silice et l'hydrate ferrique coagulés peuvent se redissoudre dans l'eau; de l'autre, la décomposition des éthers par l'eau n'est jamais complète, comme l'a montré M. Berthelot, quelle que soit la quantité d'eau ajoutée. » Ajoutons que, pour les corps colloïdaux, le temps est un élément ( i58o ) nécessaire à leur transformation, comme l'a fait remarquer Graham, et, par la lenteur de leurs réactions, ils se rapprochent des composés or- ganiques. » Comme les colloïdes azotés, albumine et colloïde amidobenzoïque, ont leur coagulation retardée ou entravée par la dilution, nous pouvons les rapprocher de l'hydrate ferrique et de la silice et admettre également que leur pectisation est due à une déshydratation. » Rétraction du coagulum. — Un fait singulier qui n'a pas encore trouvé d'explication, c'est la contraction que subissent peu à peu les gelées tor- mées par la coagulation et qu'on observe si bien avec le coagulum de silice ou d'hydrate ferrique, contraction qui dure plusieurs seniaiiies. Je crois qu'on peut s'en rendre compte de la taçou suivante. » Dans une première phase de la coagulation nous avons admis que la silice Si(OH)* et l'hydrate ferrique Fe''(OH)'' s'unissent avec perte d'eau pour donner Si(OH)'- O - Si(OH)» et Fe^(OH )=- O - Fe* (OH)% mais on comprend que ces nouvelles molécules puissent s'unir avec perte deau, et la condensation se poursuivre de la même façon jusqu'à ce qu'elle ait atteint son état définitif. S'il en est ainsi, à chaque instant delà contrac- tion, ce sont des corps différents qui existent dans la masse, des composés dont la complication moléculaire croît sans cesse : ainsi s'explique la con- traction du caillot par formation de corps de plus en plus denses, qui non seulement éliminent de l'eau chimiquement, mais se séparent de l'eau dont ils étaient imprégnés en formant gelée. )) On peut apporter à cette manière de voir l'appui de l'expérience sui- vante : quand on décompose l'éthylate ferrique par l'eau, on obtient, au bout d'un temps variable suivant les proportions d'eau, un sirop épais, puis une gelée transparente, encore un peu fluide. Si, au moment mèuie où elle est formée, on l'élend d'eau, elle se dissout entièrement; c'est un premier produit de condensation encore soiuble dans l'eau, tandis que si l'on abandonne la gelée à elle-même pendant un quart d'heure, alors qu'elle a commencé à se contracter, elle devient complètement insoluble. » Corfjs dont la dilution favorise ta coayulalion. — La coagulation des dérivés ferriques, de la liqueur de Schweizer, du sacrale de chaux, est favorisée par la dilution ; elle présente avec la coagulation de la silice et de l'hydrate ferrique la même relation que la dissociation par dissolution avec l'éthéritication ; elle est favorisée par la dilution, parce que le corps qui s'élimine dans la réaction est autre que l'eau. » Aussi, avec le glycérinate de fer et de potasse, la décomposition est ( i58i ) limitpe par la présence de la glycérine; les solutions coagulables par la chaleur deviennent stables par l'addition d'un excès de glycérine, et inverse- ment les solutions plus riches en glycérine deviennent coagulables quand on les additionne d'eau. De même l'addition d'eau à des solutions peu riches en glycérine amène leur coagulation à froid au bout de quelques jours. » Le chloro-arséniateferrique est stable par un excès de percblorure de fer et se coagule spontanément dans la dialyse par l'action de l'eau : les solutions de tartrate terricopotassique sont décomposées avec le temps et d'autant plus vite qu'elles sont moins concentrées. Quant à la liqueur de Schweizer dialysée, l'eau la dissocie en oxyde de cuivre et ammoniaque, et la décomposition n'a pas lieu en présence d'un petit excès d'ammoniaque ; sous l'uifliience de la chaleur, elle se décompose, suivant un phénomène de dissociation proprement dit, en hydrate cuivrique et en ammoniaque, qui se combinent de nouveau pendant le refroidissement. » On voit donc que la coagulation des colloïdes ne constitue plus un phénomène obscur et inexpliqué; nous en trouvons la raison d'être en la faisant dépendre d'équilibres chimiques, comme ceux qu'on observe dans l'éthérification et la dissociation, soit dissociation simple, soit dissociation par dissolution : dans les deux cas, la décomposition est limitée ou en- travée par la présence du corps qui doit s'éliminer par le fait de la ré- action. » CHIMIK. — Sur la préprirnlion de l'acide chromique liydralé et sur quelques iiropriétés nouvelles de l'acide chromique aniiydre. Note de M. H. 31oissan, présentée par M. Debray. « Puuficalion de l'acide chromique conteuanl de l'acide sul/urique. — L'acide chromique ctistallisc, queTon trouve dans le commerce, renferme presque toujours une notable quantité d'acide sulfiirique. On peut l'en dé- barrasser par un procédé rapide qui nous a permis bien souvent d'obleuir, en quelques instants, une centaine de grammes d'acide chromique à peu près pur. >b » On commence par fondre l'acide chromique dans iine capsule de pla- tine à un feu très modéré. Il est important de chaulfer avec beaucoup de précaution, si l'on ne veut pas amener la décompostion brusque de l'acide chromique. > 8 iup » D(U)s ces conditions, l'eau se dégage d'abord, puis la masse fond. ( i58a ) et, comme l'acide chromique fondu est plus dense que l'acide sulfurique, ce dernier le surnage, mouille le platine et s'attache aux bords de la cap- sule. Là plus grande partie de l'acide sulfurique se volatilise. On coule en- suite le tout sur de la porcelaine : l'acide sulfurique, beaucoup plus liquide, tombe le premier, ensuite l'acide chromique. On déplace la capsule au fur et à mesure que coule l'acide; la solidification se fait très vite et l'on obtient ainsi des baguettes rouges d'acide chromique. On les concasse rapidement, et l'on choisit les morceaux que l'acide sulfurique n'a pas touchés pour les enfermer dans des flacons secs. » L'acide chromique ainsi obtenu ne renferme plus qu'une très petite quantité d'acide sulfurique. Il est d'une belle couleur rouge, présente une cassure cristalline, est très hygroscopique et se dissout entièrement dans l'eau. Le dosage du chrome dans ce composé conduit à la forniule CrO'. » Jcide chromicjue hydraté CrO'HO. — Pour obtenir des cristaux d'acide chromique hydraté, on met un excès d'acide chromique anhydre en pré- sence d'une petite quantité d'eau; le mélange s' échauffe légèrement, on maintient le tout quelques instants à ioo°, puis on décante et l'on refroi- dit le liquide à la température de la glace fondante. Il te dépose alors sur les parois du flacon de petits cristaux de couleur rouge qui sont séparés des eaux mères et mis à sécher dans le vide en présence d'acide sulfurique. » Chauffés dans un tube fermé, ces cristaux fondent facilement, laissent dégager de l'eau et reproduisent alors l'acide chromique. Abandonnés à l'air, ils attirent l'humidité et tombent rapidement en déliquescence. Le dosage du chrome dans ce composé conduit à la formule CrO',HO. C'est donc l'analogue de l'acide sulfurique monohydraféSO%HO, qui n'avait pas été signalé jusqu'à ce jour. » Aciion de L'acide cidorhydrique gazeux sur f acide chromique sec. — L'acide chromique anhydre, purifié par le procédé que nous avons indiqué plus haut, fournit, en présence de l'acide chlorhydrique gazeux, une réaction assez curieuse. Aussitôt que l'acide chromique, à la température ordinaire, est en présence du gaz acide chlorhydrique, ce dernier est absorbé, et il se produit d'abondantes fumées rouges, se condensant en un liquide bouillant à io8", qui est l'acide chlorochromique CrO-Cl. » Si l'on chauffe légèrement le tube dans lequel se fait la réaction, cette dernière s'accélère, et l'on obtient en peu d'instants une quantité assez forte d'acide chlorochromique CrO^ + HCI = CrO»Cl + HO. ( i583 ) » La quantité d'eau mise en liberté réagit sur une partie de l'acide chlorochromique, et l'on trouve, à la fin de l'expérience, à la place de l'acide chromique, une matière d'apparence huileuse, entièrement soluble dans l'eau, qui a déjà été signalée par Dumas dans ses recherches sur l'oxychlorure de chrome, et qu'il n'avait pas analysée. » L'acide bromhydrique et l'acide iodhydrique gazeux, dans les mêmes conditions, ne fournissent pas de composés chromés. » Enfin, le chlore absolument sec n'attaque pas l'acide chromique anhydre. Si le chlore n'est pas bien purifié, il peut entraîner des vapeurs d'acide chlorhydrique, et, dans ce cas, l'acide chromique fournit le com- posé CrO'Cl. Il en est de même si l'on fait agir, à iSo", un mélange de chlore et d'une petite quantité de vapeiu- d'eau; cette dernière fournit de l'acide chlorhydrique, et l'acide chromique est attaqué. » Les chromâtes alcalins, les chromâtes de baryte, de plomb et d'ar- gent maintenus dans l'acide chlorhydriqTie gazeux produisent aussi un dé- gagement d'acide chlorochromique. Cette réaction est donc générale et permet de caractériser l'acide chromique libre ou combiné. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur In production de T orthophosphate neutre d'aluminium cristallisé. Note de M. A. de Schclten, présentée par M. Friedel. « L'orthophosphate neutre d'aluminium n'était pas encore connu à l'état anhydre et cristallisé. M. Rammeisberg et M. Millot {Comptes rendus, t. LXXXII, p. 89) ont obtenu des précipités gélatineux présentant la composition de l'orthophosphate neutre d'aluminium hvdraté, le premier en traitant une solution d'alun par du phosphate de sodium jusqu'à ce qu'il ne se produise plus de précipité, le second en précipitant la solution d'un phosphate d'aluminium par l'ammoniaque et en traitant ce précipité par l'acide acétique. » Je produis cet orthophosphafe cristallisé en opérant de la manière suivante : à une solution concentrée d'aluminate de sodium, j'ajoute de l'acide phosphorique jusqu'à ce que le mélange soit fortement acide et je chauffe ce mélange en tube scellé pendant quelques heures à aSo". Il se forme ainsi un abondant dépôt de petits prismes hexagonaux avec des pointements, et, si l'on a soin d'employer un excès suffisant d'acide phos- phorique, ces cristaux ne sont souillés par aucune impureté. ( i5U ) » L'analyse m'a fourni les nombres suivants, qui conduisent à la formule simple Ai^(PO*)^ APO' Trouvé. Calculé, 58,5 58, o 4^,4 42,0 100,9 100,0 » L'acide phosphorique a été séparé de l'alumine |)ar le molybdate d'ammoniaque. Chauffés au rouge vif les cristaux ne perdent pas en poids; ils ne fondent pas même au rouge blanc; ils sont insolubles dans les acides chlorhydrique et azotique concentrés et difficilement attaquables par l'acide sulfurique concentré à chaud. Pour dissoudre ce corps, on le fait fondre avec du carbonate de sodium et l'on traite la masse fondue par l'eau qui la dissout entièrement. Le poids spécifique des cristaux s'élève à 2,59. Leurs dimensions ne dépassent pas o'",oo2 suivant l'axe et un dixième de millimètre suivant le diamètre. En examinant au microscope polarisant et à la lumière convergente ces cristaux taillés en plaques minces perpendi- culairement à l'axe, on voit qu'ils sont biréfringents à un axe et positifs. » 11 me semble que, dans la production de ce phosphate cristallisé, la présence du phosphate acide de sodium soit nécessaire pour déterminer la cristallisation de la matière; car, en chauffant de l'alumine gélatineuse avec de l'acide phosphorique en tube scellé à aSo'^, je n'obtiens qu'un sable cris- tallin. Le même corps se prépare encore en chauffant une solution de chlorure d'aluminium additionnée d'acide phosphorique; mais, dans ces conditions, on n'obtient non plus qu'un sable cristallin: il suffit pourtant de remplacer l'acide phosphorique, dans cette dernière opération, par une solution concentrée de phosphate très acide de sodium pour produire des cristaux très nets. » En variant les proportions des matières employées dans la prépara- tion de ce corps, j'ai observé la formation de phosphates doubles d alumi- nium cristallisés dont je n'ai pas encore terminé l'examen. Enfin, en' std)stituant l'acide arsénique à l'acide phosphorique, il se forme des com- binaisons arsenicales que j'étudierai prochainement. » ( i585 ) CHIMIK oRGANiQUK. — Sur un nouvel alcool relire de la glu du houx. Note de M. J. Personne FILS sur uti travail de feu J. Peisonue, présentée par M. Berihelot. « La glu que l'on emploie parfois pour la chasse des oiseaux est pré- parée en abandonnant à la fermentation, dans des conditions particulières, la seconde écorce du houx [llex aquïfolium) . Telle qu'elle se trouve dans le commerce, cette singulière substance constitue une masse veidâlre, visqueuse et tenace. Son étude chimique a occupé mon père pendant les dernières années de sa vie; d'abord en 1871, et surtout en 1H78. Je crois devoir faire connaître ceux de ses résultats qui me sont parvenus, d'une part sous forme d'une Note succincte trouvée dans ses papiers, d'autre part sous forme de souvenirs qu'ont bien voulu me transmettre ceux de ses amis qui ont été tenus au courant de ses reclierches. L'ensemble de ces renseignements n'étant pas assez complet pour me mettre à l'abri d'une erreur, j'ai répété, avant de les publier, les expériences de mon père et vé- rifié les propriétés des corps obtenus. >> Qu'il me soit permis de remercier- ici M. le professeur Jungfleisch des bons conseils qu'il n'a cessé de me prodiguer dans la vérification d'un travail aussi délicat; ainsi que MM. Bourquelot et Leidié, de l'obligeance avec laquelle ils ont bien voulu m'indiquer les détails encore présents à leur mémoire. » Desséchée au bain-marie, la glu perd de 26 à 27 pour 100 d'eau. Elle peut être ensuite purifiée des matières insolubles qu'elle contient, par un traitement au chloroforme ou à l'éther de pétrole. Les débris végétaux et les sels calcaires restent insolubles dans ces véhicules qui dissolvent facile- ment la glu. Celle-ci est ainsi séparée de ^3 pour 100 environ de matières étrangères, parmi lesquelles l'oxalate de chaux entre pour une grande proportion, près de 60 pour 100. Le liquide filtré et évaporé laisse un ré- sidu qu'il suffit de maintenir quelque temps à 120° pour le priver des dernières traces du dissolvant. » Les faits observés par mon père peuvent se résumer en quelques mots : la glu purifiée est un éther ou un mélange d'éthers formés par un alcool particulier, qui semble être un liomologue de l'alcool benzy- lique. Pour isoler cet alcool, on saponifie la glu à l'aide d'une solution alcoo- lique concentrée de potasse. Cette opération est assez longue. Pendant la ('.. R., 18S4. I" Semestre. (T. XCVIII, IN" îiG.) 2o6 ( i586 ) saponification, il se sépare une matière élastique, ressemblant à du caout- chouc, et soluble dans le chloroforme. La liqueur alcoolique légèrement colorée et transparente, étant versée dans une grande quantité d'eau distillée, il se sépare une matière d'apparence gélatineuse, qu'on re- cueille sur un linge et qu'on lave à grande eau; on neutralise ensuite par l'acide acétique les traces d'alcali qu'elle retient encore, même après des lavages prolongés. La matière, lavée de nouveau par l'eau, puis filtrée et mise à la presse, fournit un gâteau solide presque blanc. Après dessicca- tion, on reprend cette masse par l'alcool à 90° bouillant qui la dissout; pendant le refroidissement, elle cristallise sous la forme d'aiguilles très fines, groupées en belles houppes soyeuses. Par une nouvelle dissolution dans l'alcool bouillant additionné de charbon animal, on l'obtient en cristaux d'une blancheur éclatante avec un aspect nacré. » Le corps ainsi préparé n'est cependant pas pur ; il est souillé d'une matière particulière que la forme de ses cristaux permet de distinguer au microscope. Cette dernière substance étant moins soluble dans l'alcool, on parvientà l'éliminer par des cristallisations répétées dans ce liquide bouil- lant; on recueille finalement un produit homogène et d'une composition constante. » Le nouveau composé est insoluble dans l'eau froide. Sa solubilité dans l'alcool augmente avec la concentration de ce liquide; elle est faible dans l'alcool à 80°. Il se dissout presque en toutes proportions dans l'al- cool à 90° et l'éther de pétrole bouillants, le chloroforme, l'éther ordinaire. Le point de fusion des cristaux est 175". Sous une pression de o", 10 de mercure, la matière se sublime à 11 5°; son point d'ébullition parait être très élevé et dépasser 35o°. Les vapeurs possèdent une odeur aromatique. » Soumis à l'analyse, ces cristaux ont fourni les nombres suivants : I. Carbone 83,25 Hydrogène. . . Oxygène 4>57 » La composition du nouveau composé correspond à la formule (^5ojj<4Q2^ qui exige 83,33 de carbone, 12,22 d'hydrogène et 4,44 d'oxy- gène. » Le corps en question est un alcool : traité par l'anhydride acétique, il fournit un élher acétique dont le point de fusion se trouve entre 204" et 206°, I. II. III. IV. V. Moyenne, 83,25 83,64 83,48 83,07 83, 40 83,36 12,18 12,44 12,17 12,24 11,98 13,20 4,57 3,92 4,35 4,% 4,62 4,43 ( i587 ) » Cet alcool, auquel mon père a donné le nom d'atcoot iliciqiie, est combiné dans la glu à un ou plusieurs acides, paraissant appartenir à la série des acides gras. » J'ai poursuivi l'étude des diverses substances que fournit la glu. Je ferai connaître prochainement mes résultats. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur ta colchicine. Note de M. S. Zeisel, présentée par M. Berthelot. « M. Houdé, qui vient de publier une Note sur la colchicine cristallisée [Comptes rendus, t. XCVIII, p. i442), paraît ne pas avoir eu connaissance de ma Notice sur la colchicine et la colchicéine, présentée à l'Acadéthie de Vienne le i5 février i883 (voir Monalshejte fur Chemie, p. 162; i883). Afin de montrer que je n'ai pas cessé de m'occiiper de la continuation de ces recherches, je demande la permission de présenter à l'Académie quel- ques observations complémentaires de celles que j'ai déjà publiées. » Les cristaux qui se déposent d'une solution de colchicine dans le chloroforme, et auxquels j'ai trouvé à peu près les propriétés décrites par M. Houdé, ne sont pas de la colchicine, comme M. Houdé l'annonce, mais bien une combinaison de la colchicine avec le chloroforme. » Le chloroforme n'en est pas séparé par une exposition prolongée à l'air, mais il est nécessaire de dissoudre les cristaux dans l'eau et de faire bouillir la dissolution pendant quelques instants. » Les acides minéraux dilués dédoublent la colchicine en colchicéine et alcool mélhylique. La colchicéine à son tour, traitée par les acides miné- raux concentrés à I lo^-iao", donne une nouvelle base, que j'ai nommée aoo- colchicéine, et en même temps de l'alcool méthylique et de Vacide acétique. » A l'oxydation, la colchicine fournit un produit bien cristallisé, dont j'ai établi la composition. Soumise à l'action des agents réducteurs, en solu- tion acide ou alcaline, la colchicine donne des produits amorphes et diffi- ciles à purifier. » Je m'abstiens, pour le moment encore, d'exprimer les divers corps ci- dessus mentionnés par des formules. Les nombreuses analyses que j'ai faites m'ont prouvé que les formules en usage pour la colchicine et la col- chicéine ne sont pas exactes, mais elles ne me permettent pas encore d'en établir de nouvelles avec toute la certitude désirable. J'ai tout lieu d'es- pérer cependant que la continuation de mes recherches me permettra non ( if)88 ) seulement de fixer la composition de la colchicine, mais encore de jeter quelque lumière sur sa constitution. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la recherche et mr le dosage de faibles quantités de sulfure de carbone, dans l'air, dans les gaz, dans les sidfocarhonntes, etc. Note tle M. Gastine, présentée par M. Fremj . « La réaction que j'ai proposée pour apprécier la diffusion du sulfure de carbone introduit dans le sol {*) consiste à faire passer l'air contenant les vapeurs de sulfure de carbone dans une solution alcoolique de potasse. Il se forme du xanlhate ou éthyldisulfocarbonale de potasse 2(CS^) + CH% KO^ = C^H», KO'S*. » La dissolution de potasse alcoolique doit être assez concentrée; elle doit être préparée avec i i',i(i Ir,2G 9,7'- ■ r.,iS I,03 0. 5l 'fil 0, it 0,39 O.OU i.oS o,^., ...ts n,^8 0,11 0,64 o,5i 0,51 ■ 1.02 1,1' i.fil 0.77 « Il lessort de ces chiffres que, si l'on peut déterminer exactement la to- talité de l'acide phosphorique que contient un superphosphate, il en est autrement pour le dosage de cet acide engagé dans des combinaisons so- lublcs, et que des écarts considérables, s'élevant jusqu'à 10 pour 100 de l'acide |)liosphorique dosé, ne sont dus qu'à de petites différences dans l'emploi des méthodes que l'on pouvait choisir indifféremment. » Quand on se trouve en présence de mélanges comme ceux que nous offrent les superphosphates, il est rationnel d'extraire complètement les produits solubles dans l'eau avant de faire réagir le citrate d'ammoniaque, dont l'emploi exclusif n'est justifié par rien. En effet, on ne peut assimiler la solubilité des superphosphates dans le sol à celle qu'ds possèdent dans le citrate d'ammoniaque. Ce réactif ne doit être considéré que comme un dissolvant de convention. '> D'un autre coté, si l'on commet une erreur, généralement en plus, en ne tenant pas compte des observations qui précèdent, on en commet une autre en sens inverse, en ne déterminant pas la quantité de phospliale ammoniaco-magnésien resté en dissolution dans les liqueurs contenant de fortes doses de citrate d'ammoniaque ('). Il est donc nécessaire d'opérer ( ' ) Lorsqu'on met du phosphate ammoniaco-magnésien bien purifié en suspension dans une liqueur contenant 4o" de citrate d'ammoniaque (préparation Joulie), 3o" d'ammo- niaque liquide et une quantité d'eau nécessaire pour faire loo'-'^, on trouve qu'il est entré en dissolution de qs"', 014 à qS"', 017 d'acide phosphorique à l'état de phosphate ammo- niaco-magnésien. Cette erreur, proportionnelle à la teneur delà liqueur en citrate, se pro- duit chaque fois que l'on précipite l'acide phosplion(iue par les sels magnésiens, et, jus- qu'à ce jour, il n'en a pas été tenu compte. En opérant sur i" de matière, elle donne lieu à une différence de i,4 à 1,7 d'acide phosphorique pour 100 de superpliospluite. C. R., 1884, I" Semestre. (T. XCVIII, IN- 2G.) 207 ( '594 ) dans des volumes constants de liqueur ayant sensiblement la même teneur en sels ammoniacaux, afin de pouvoir introduire dans les résultats une correction constante. » FERMENTATIONS. — Sur la puissance de la levure de vin cultivée. Note de M. Alph. Rommier. « D'après ce qu'on nous rapporte, on aurait essayé en Allemagne, de- puis plusieurs années, un nouveau mode de vinification consistant dans la stérilisation préalable du moût de raisin et ensuite dans son ensemencement avec une levure choisie. )) Ce nouveau genre de vinification n'est que l'extension du procédé ap- pliqué par M. Pasteur à la fabrication de la bière. Il doit certainement pro- duire de bons résultats, parce qu'il empêche la production simultanée des fermentations secondaires; mais la stérilisation du moîit nous paraît une opération délicate et d'une exécution bien difficile dans les grandes exploi- tations. En réfléchissant à l'application du procédé, nous nous sommes demandé si la stérilisation du moîit était bien indispensable à sa réussite, et si, par l'ensemencement avec une levure de vin cultivée, on ne hâterait pas le commencement de la fermentation et l'on n'enrayerait pas alors d'une manière suffisante le développement des fermentations secondaires. » Il est, en effet, reconnu que des fermentations n'ont pas lieu simulta- nément dans un même liquide avec une égale énergie; il arrive bientôt que la plus intense domine toutes les autres et finit par les annihiler. C'est sur ce principe que M. Pasteur a fondé son procédé de culture des ferments. Or, les grains de ferment qui se trouvent sur la pellicule du raisin de- mandent toujours un temps plus au moins long, suivant l'élévation de la température, pour germer et pour produire la levure de vin; pendant ce temps les fausses levures et les moisissures se développent, en formant des réactions secondaires qui ôtent de la qualité au vin. Mais si, au moment où l'on écrase le raisin, on introduisait dans le moût une levure de vin en pleine activité, une levure purifiée par des cultures, la fermentation vi- neuse s'établirait immédiatement, et, par son action, paralyserait le déve- loppement de tous les autres germes. » C'est en partant de cette idée qu'à l'automne dernier nous avons établi une série de fermentations; nous rapporterons les résultats de trois d'entre elles : elles étaient composées chacune de 4''s de chasselas écrasé, mis dans des flacons bouchés avec un liège traversé par un tube de verre dis- posé de manière à recueillir les gaz. ( '59.5 ) » Le flacon n° 1, servant de témoin, n'a reçu que les 4''^ de chasselas. » Dans le flacon n° 2, on a mélangé au chasselas 60"=*= d'un moût con- tenant de la levure de vin arrivée à sa seconde culture. » Enfin, dans le flacon n° 3, on a ajouté Go""" de levure devin conservée depuis une année. » Les fermentations ont duré du 7 au i4 septembre; elles ont eu lieu à la température ordinaire, qui a varié de i5° à 22°. » Le marc du flacon n° 1 n'a commencé à se soulever qu'au bout de quarante-huit heures; à partir de ce moment, jusqu'au i4 septembre, sa fermentation a été peu active; elle était égale à deux à trois bulles d'acide carbonique à la minute. Le i4 septembre, voyant que cette expérience ne se terminait pas, tandis que les deux autres étaient finies, on l'a mise dans une étuve chauffée à 3f)°, où elle s'est achevée en l'espace de trois jours. Elle a rendu alors jusqu'à cent six bulles de gaz carbonique à la minute. Les expériences n"^ 2 et 3 ont suivi l'une et l'autre une marche à peu près identique. En moins de douze heures, leur marc était soulevé et, dès le milieu de la seconde journée, les fermentations étaient arrivées à leur maximum de puissance; elles correspondaient alors à soixante-dix et soixante-quinze bulles de gaza la minute. Enfin, elles se sont terminées le i4 septembre, quand l'expérience servant de témoin était à peine com- mencée. » Ces expériences prouvent que la levure de vin cultivée, ajoutée à un motJt, en provoque rapidement la fermentation, et qu'elle peut s'effectuer complètement à une température relativement basse, de i5°à 22°, au lieu de 3o° à 35°. » Dans d'autres expériences, il a été constaté que l'addition de levure de vin à un moût qu'on avait sucré pouvait déterminer la vinification com- plète de ce moût. C'est ainsi 'que nous avons obtenu des vins contenant jusqu'à 18,75 pour 100 d'alcool et ne renfermant plus la moindre trace de sucre reconnaissable à l'analyse saccharimétrique. Les fermentations ont duré quarante jours, du 7 septembre au 17 octobre; elles ont été faites sur 4"^ de chasselas, à la température ordinaire. » Quels résultats pratiques peut-on tirer de ces observations ? » Il sera toujours avantageux d'ajouter à une vendange écrasée de la levure de vin purifiée par des cultures; on paralysera ainsi, par ce moyen, l'action simultanée des fausses levures et des moisissures qui se trouvent habituellement sur le raisin, et cela, en quantités plus ou moins grandes, suivant les années. ( '59^ ) » Celle pratique offrirait en outre un certain intérêt, dans la fabrication des vins blancs : on sait que le moût de raisin blanc est séparé du uiarc par le pressoir et mis à fermenter dans des tonneaux à une température relativement basse; souvent même on en abaisse la température jusqu'à sa dernière limite, en mettant les tonneaux à la cave, afin de rendre le vin pluà onctueux. Maisla fermentation faite dans ces conditions se prolonge pendant plusieurs mois, pour les vins communs, et souvent des années en- tières pour les vins capiteux. Il est probable qu'on obtiendrait ce vin avec la qualité qui les fait l'echercher par les consommateurs, et bien plus rapidement que parla méthode ordinaire, si on les additionnait de levure purifiée. On a vu en effet, plus haut, que, en faisant fermenter du chasselas avec de la levure devin, nous avons abaissé notablement la température de la fermentation sans en diminuer la vigueur. » CHIMIE. — Sur la figure théorique de certains corps simples formant série. Noie de M. L. Hugo. (Extrait. ) « Je me suis proposé de rechercher quels pouvaient être les rapports de formes entre les poids atomiques des métaux de la première série. " Le poids atomique de l'hydrogène étant i, ces poids atomiques sont les suivants : Lilliium. Sodium. Potassium. Rubidium. Cœsium. 7 23 Sg 85 i33 Différences i6 i6 4^ 4"^ 0 J'ai songé à localiser géométriquement les /^ro/o-a/omes (d'hydrogène, dans la notion de Prout) sur les sommets ou sur les faces ou sur les arêtes de formes ou figures régulières. •; J'écris de la manière suivante les différences : i6 2X8 i6 2X8 /18 6x8 » Quant au nombre 46, ou peut poser 46 = 3o+iG, ou 5x0 + 2x8. )) Soit maintenant le premier terme : lithium = 7, que j'écrirai 6 4- r . Ce ( i597 ) sera géométriquement le symbole du centre ot des six sommets d'un oclaèclre 7'éguliet ; soit 7 proto-atomes répartis en figure octaédrique. ) Le premier intervalle, qui conduit au sodium, est, dans mon système, 2 X 8, soit 8 proto-atomes doubles surajoutés, qui jieuvent se placer resi)ective- ment sur les centres des 8 laces de l'espace octaédrique. ') Pour le potassium, les 2 >(. 8 proto-atomes peuvent se surajouter en regard des mêmes faces : l'ensemble de la figure aurait ainsi une même apparence cubique, le cube étant convenablement et symétriquement placé et centré dans l'espace par rapporta l'octaèdre du lithiiuu (déjà sur- cbargé pour le sodium). . Pour passer au rubidium (différence 46), il y a lieu de décomposer l'intervalle 46 en deux surcharges, l'une de 3o, l'autre de 16, soit 5x0 et 2 X 8. » 1° 5 > 6, soit six groupeiuents de cinq proto-atomes simples : ils ont leur place en regard des sommets de l'octaèdre, sur les six faces du cube. » Chaque groupement de cinq se constitue en 4 6t i> en rapport avec les faces carrées, plus un centre; » 2° 2 X 8 forme une surcharge ou couche nouvelle de proto-atomes doubles, en relation de position avec les huit sommets du cube. )) En dernier lieu, pour arriver au caesium, on constate un intervalle de 48, à disposer en couche extérieure; ceci fait, on aura atteint le nombre atomique i33; nous égalons le nombre 48 à 6 X 8, et ceci pourra s'in- terpréter de deux manières. » En proto-atomes binaires, on a donc le choix entre 3 x 8 et 6 x 4- I^a première disposition répondrait à Irois binaires sur chacune des faces (d'ailleurs triangulaires) de l'octaèdre ou sur chacun des sommets irièdres du cube; ce qui revient au même. ) La seconde disposition répondrait à quatre binaires sur chacune des faces (d'ailleurs cjuadi angulaires) du cube, ou sur chacun des souanets tétraèdres de l'octaèdre de l'espace. « ZOOLOGIE ET ANATOMIE COMPARÉE. — Sur un type nouveau de la classe des Hirudinées. Note de MINL Pouuer et A. -T. de Rocuebrcne, présentée par M. de Quatrefages. « Comme le Crocodile vit dans l'eau, dit Hérodote, l'intérieur de sa bouche est couvert de BJelles : < a -s ^n wv îv {J^Jart 'îiai-av 7Tci!./îa£vov y.po/.oiîet.)io; tÔ aro'jAa: â'v^oOev ^opsst 7:àv as^Tov (iSùCkicr/ (L. II, Chap. LXYIII, p. Q/J, Ed. Millier). » Les traducteurs de l'historien grec, jusqu'à Scaliger, avaient entendu par le mot [3d^£XXswv les Sangsues; depuis, plusieurs ont prétendu que ces animaux étaient des Diptères, du genre Culex. Les recherches scientifiques de l'un de nous, pendant un assez long séjour en Sénégambie, nous per- mettent de trancher définitivement une question encore controversée et de démontrer que les ^^eXléoiV d'Hérodote doivent être rapportées à la classe des Iliritdinées. ■: Le type remarquable que nous examinons vit, non seulement fixé à la muqueuse buccale des Crocodilus vutgaris, Catnphractus et Leplorlijnchus, mais aussi sur les papilles linguales des Cymnoplax cegyptiacus et à l'in- térieur de la poche des Pelicamis crispus et Onochrotalus. » Par sa forme générale, par la présence de chaque côté du corps de houppes branchiales, il se rapproche à première vue du genre Bianchel- lion; mais, par les particularités de son organisation, il se distingue de toutes les formes jusqu'ici connues; nous insisterons sur les suivantes. » jippareil digestif. — La première partie du tube digestif présente les caractères de celui des Sangsues à trompe : une trompe exsertile, suivie d'un œsophage à parois musculaires très épaisses et dont la lumière du canal est à section transverse losangique. Le diamètre de cet organe va en augmentant régulièrement jusqu'au niveau du premier anneau pourvu de branchies. En ce point il se jette dans un intestin très large à parois minces, présentant sept paires de lobes qui vont se ramifier dans les houppes bran- chiales digitées, que portent les anneaux de cette région. L'intestin se con- tinue ensuite par deux longs caecums s'étendant jusqu'à la partie posté- rieure du corps de l'animal. Entre ces cœcums passe le rectum très grêle, portant latéralement quatre paires de tubes très sinueux et placés entre la face dorsale et les cœcums. » Comme annexes de ce tube digestif, si remarquable par ses prolon- gements dans les branchies, il faut citer de grosses glandes unicellulaires à contenu finement granuleux, placées de chaque côté de l'œsophage et dont les tubes excréteurs, très longs, pénètrent dans les parois de cet or- gane où ils remontent plus ou moins haut et finissent par déboucher dans la cavité interne. Ce sont les glandes salivaires. » De nombreuses cellules glandulaires, probablement hépatiques, recou- vrent les parois de l'intestin lobé. » Organes génitaux. — L'appareil génital mâle se compose de quatre paires de testicules ovoïdes, situés dans les quatre derniers anneaux à ( i'''99 ) branchies. Les épididymes, logés dans le deuxième anneau à branchies, forment deux masses cellulaires à l'intérieur desquelles les canaux défé- rents font de nombreuses circonvolutions. Ceux-ci, à leur sortie des épidi- dymes, se réunissent sur la ligne médiane pour former lui court canal spermatique impair, qui pénétre dans une grosse poche musculaire, dans laquelle le pénis, très volumineux, peut rentrer. L'orifice mâle est situé dans le huitième anneau, celui qui précède les anneaux à branchies. )• L'appareil femelle est formé de deux ovaires pyriformes, très longs, de deux oviductes grêles se jetant dans une matrice très peu volumineuse; l'orifice femelle est situé dans le neuvième anneau. » appareil circulatoire. — L'appareil circulatoire, comme l'appareil di- gestif, présente des particularités remarquables. Le vaisseau dorsal, pourvu de poches des Sangsues à trompes, fait défaut. Par contre, il existe deux paires de vaisseaux latéraux, superposés, qui envoient des ramifications dans les houppes branchiales. Dans les digitalions de ces branchies, ces ramifications sont mises en communication les unes avec les autres par de nombreux canaux circulaires transverses. » Les vaisseaux latéraux supérieurs, que nous pouvons considérer comme artériels, communiquent entre eux, dans chaque anneau, par un vaisseau annulaire qui envoie de fines ramifications à la surface de la peau. A la partie antérieure, ces deux vaisseaux se réunissent un peu au-dessus des yeux et envoient, en avant et dans l'épaisseur des tissus, des branches qui se réunissent à d'autres, émises par un anneau antérieur, provenant du vaisseau ventral. » A la partie postérieure du corps de l'animal, ces deux canaux laté- raux se bifurquent et se réunissent par les deux branches ainsi formées; en ce point, ces vaisseaux émettent de nombreuses branches qui se rami- fient sur la face inférieure de la ventouse et vont se jeter dans un vaisseau circulaire double, qui longe les bords de cette ventouse. « L'appareil circulatoire comprend, outre ces vaisseaux latéraux, un vaisseau médian ventral, enveloppant le système nerveux; à la partie anté- rieure, ce vaisseau donne naissance à un anneau dont les ramifications vont se jeter dans celles qui proviennent des deux vaisseaux latéraux supé- rieurs; à la partie postérieure, ce vaisseau ventral passe au-dessus des ca- naux qui réunissent les vaisseaux latéraux et donne naissance à de nom- breuses ramifications qui vont se jeter dans les vaisseaux circulaires du bord de la ventouse. » Système nerveux. — Le système nerveux, très voisin de celui de la ( i6oo ) Clepsine se compose, outre le cerveau et la masse postérieure, de dix huit ganglions formés chacun de deux paires de grosses vésicules latérales et de deux vésicules ventrales, un peu plus petites, placées en arrière l'une de l'autre. Chaque ganglion émet de chaque côté un seul nerf qui se mani- feste plus loin. » Les yeux, au nombre de deux, sont très gros, d'une couleur orangée et en forme de coupe. « Les téguments, surtout dans la partie antérieure, sont très riches en grosses cellules glandulaires à contenu granuleux. » Les dispositions toutes spéciales des appareils circulatoire et digestif, tels que nous venons de les résumer, nous paraissent réunir une somme de caractères suffisants pour autoriser la création non seulement d'un genre, mais aussi d'une famille. » Nous désignerons cette famille, dont la place semble devoir être mar- quée dans le voisinage de celle des Rliynchobdellidœ, sous le nom deLoplio- bdellidœ, nom tiré du mot Lophobdella (de X090;, panache, et/S^AXa, sangsue), que nous proposons comme qualificatif du genre. » L'espèce sénégambienne et des fleuves d'Afrique devra être inscrite sous le nom de Lopliobdella Quatrefagesi ; nous ne saurions mieux faire que de la dédier au savant Professeur du Muséum. » BOTANIQUE. — Sur le polymorphisme floral du Narcisse des îles Glénans {Finistère). Note de M. L. Crié, présentée par iM. Chatin. « J'ai l'honneur de signalera l'Académie un nouveau cas de polymor- phisme floral dans le Narcisse des îles Glénans (Finistère). )^ Cette plante, fort rare et peu connue des botanistes, fait partie ilu centre de végétation 6refo?i que j'ai caraclérisé par VErjngium viviparum, VOmphalodes tittoralis et le Linaria arenaria. » Le Narcisse des Glénans, dont j'ai pu recueillir celte année, vers la fin d'avril, plusieurs centaines d'échantillons fleuris, se présente dans l'ile sous trois formes très inégales en nombre. Les deux premières diffèrent parla longueur du pistil et des étamines. » Dans l'une, le style, beaucoup plus court que les six étamines, élève son stigmate un peu au-dessus du rétrécissement formé par la base du tube du périanthe. Les trois étamines du rang interne sont plus coin-les que les trois étamines du rang externe : c'est la forme brachystylée. " DcUis l'autre, le style, plus long que les six élamiuos, élève son stig- ( iGoi ) maie même au-dessus des trois étaminesdu rang externe qui sont plus lon- gues et premières nées (A. Chatin). C'est la forme dolichostylée. » Ce remarquable polymorphisme floral du Narcissits refîexus avait écliappé à Loiseleur et aux autres botanistes, qui ont simplement signalé dans les fleurs de cette plante l'inégalité de longueur qui existe entre les six étamines. « Slamina 3 loncjiora et 3 altenmbreviora » (Lois., Flora Gallica). » Mais il existe encore, aux Glénans, une troisième forme beaucoup plus rare que les précédentes, à androcée triandre par suite de l'avorte- ment des trois étamines du rang interne. Dans certaines fleurs dolichosty- lées, on remarque que les trois étamines internes, cachées au fond du tube, sont à peu près sessiles sur le périanlhe; ailleurs, les anthères avortent complètement et la fleur devient triandre. » Le Narcissiis refîexus, Lois., présente donc aux Glénans trois formes remarquables : i" une forme à style long et à étamines plus courtes (forme dolichostylée); 2" une forme à style court et à étamines plus longues (forme brachysiylée); 3" une forme triandre, par suite de l'avortement des trois étamines internes. » Ce Narcisse à androcée triandre rattache directement les Amaryllidées aux Iridées, qui ne sont que des Amaryllidées à trois étamines exlrorses. Mais, par son androcée triandre et ses élanùnes introrses, le Narcissus refîexus relie plus directement encore les Amaryllidées aux Hémodoracées, par l'in- termédiaire de certains genres qui, comme les Dilolris, les Laclmnnllies et les Phlebocarya, possèdent trois étamines introrses et un ovaire tout à fait infère. » Je me propose d'étudier, l'année prochaine, la structure du pollen, la pollinisation, le développement de l'organisation du fruit dans les trois formes de fleurs du Narcisse des Glénans. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur des cônes de fruclificalion de Sigillaires. Note de M. R, Zeiller, présentée par M. Daubrée. « De toute la flore houillère, le genre Sigillaria est peut-être ctlui qui a le plus exercé la sagacité des paléontologistes et donné lieu aux discus- sions les plus longues touchant la place à lui attribuer dans la classifica- tion. Rapproché par Ad. Brongniart d'abord des Foiîgère-, puis des Cyca- C. 11., iSS^i, 1" S<'mcsl,^. (T. XCVIil, iN° liC. ) 2o8 ( lt)C2 ) dées, en raison de la structure anatomique de la tige du S. Menardi (' ), il a été rangé plus tard à côté des hoeles par Goldenberg (^), qui lui attribua, mais sans donner aucune preuve à l'appui, des épis de fructification ren- fermant des spores, dont il avait trouvé les fragments associés à des débris de troncs de Sigillaires. » Plus récemment il a été l'objet, de la part de M. Grand'Eury et de M. B. Renault en France, de M. Williamson en Angleterre, de travaux qu'il est à peine utile de rappeler : M. B.Renault, se fondant sur la présence d'un bois secondaire à développement centrifuge dans la tige des Sigil- laires et sur l'organisation de leur faisceau Toliaire, concluait à les rappro- cher des Cycadées, tandis que M. Williamson, affirmant que les figes âgées de Lepidodendron possédaient un double bois semblable à celui desSigil- laria, réunissait ces deux genres dans un seul et même groupe. Enfin, tout récemment, M. Van Tieghem, rappelant une observation de M. Russow sur la constitution anatomique de la tige des Botrj'chium, faisait remarquer que la présence d'un bois secondaire centrifuge n'est pas un caractère ex- clusivement propre aux Gymnospermes ou aux Dicotylédones, et plaçait également les Sigillaires parmi les Lépidodendrinées ('). » Mais la connaissance positive des organes de fructification manquait toujours, l'attribution faite par Goldenberg et acceptée par Scbiœper n'ayant que la valeur d'une hypothèse. Ayant eu récemment l'occasion d'examiner, aux mines de l'Escarpelle (Nord), une riche série d'empreintes que M. Brun, directeur de ces mines, avait bien voulu faire recueillir, j'ai été assez heureux pour y trouver plusieurs cônes de fructification appar- tenant positivement au genre Skjillaria, et presque déterminables même spécifiquement. Le pédoncule, large de o™,oo7 ou o^jOoS, sur lequel chacun d'eux est porté, est muni, au-dessous de la base du cône, d'une série de feuilles aciculaires dressées, longues de o^joS à o™,o4, disposées en files longitudinales très nettes, et sous la base de chacune d'elles on voit les rides transversales caractéristiques dont sont ornés les mamelons foliaires de certaines Sigillaires; on discerne même, mais moins nettement, puisque les feuilles sont encore adhérentes, la forme hexagonale de la base d'attache (') Désigné à torl comme S. elegans (voir B. Renaolt, Cours de Botanique fossile, 3" iinnée, p. 4). 3i,lq gj ^■rn^^uv (-) Flura Sarœpnntannfossitis, 1" Ileft, p. 25 (i855); II" Heft, p. i (1857). (■') Bulletin (le la Société botaniquede France, t. XXX, p. 1^1, l^S (i883). ( i6()? ) de ces leuilles, et sur quelques points on aperçoit la trace dos arcs latrraux allongés qui, dans les Sigillaires, flanquent de part et d'autre la cicatricule vasculaire. On a donc manifestement affaire à des rameaux de Sigillaire, et l'on peut, avec beaucoup de probabilité, les rapporter soit au S. elliplicn, Brongt, soit plutôt au S. polyploia, Boulay, en raison des ondulations que présente le contour des mamelons foliaires. » L'axe même de ces cônes a o™,oo5 ou o™,oo6 de diamètre, et porte une série de bractées, insérées obliquement, longues de o",oi5 à o™,020, formées de deux portions distinctes offrant l'aspect de deux triangles iso- scèles inégaux accolés par leurs bases : la portion basilaire, en forme de coin aigu, est marquée d'un pli longitudinal très accentué; la portion limbaire, brusquement dilatée à la base, se rétrécit peu à peu en une pointe aiguë; elle est marquée d'une nervure médiane assez nette. Entre les bractées on aperçoit un grand nombre de coips ronds, de près de o'",oo2 de diamètre, à surface lisse, mais marqués de trois lignes légèrement saillantes, diver- geant d'un même point sous des angles de 120° et souvent réunies par trois arcs de cercle qui joignent leurs extrémités, absolument comme on l'ob- serve sur les macrospores de la plupart des Jsoetes. M La grande dimension de ces corps pourrait faire douter si l'on doit réellement les considérer comme des spores, et si, malgré leurs caractères extérieurs, il ne faudrait pas voir en eux des sporanges ou des sacs polli- niques, ou même des graines. Mais les petits disques charbonneux qui les représentent se laissent assez facilement détacher, sinon fout entiers, du moins par grands fragments, pour que l'on puisse constater qu'aucune de leurs faces ne présente la moindre cicatrice correspondant à un point d'at- tache, et qu'ils étaient, par conséquent, tout à fait libres. Déplus, j'ai réussi, en les attaquant par les réactifs oxydants suivant la méthode indiquée par M. Giimbel, à les rendre assez transparents pour pouvoir les examiner au microscope, et je me suis assuré qu'ils étaient positivement unicellulaires. Ce sont donc bien des macrospores, comme l'indiquaient les trois stries divergentes dont leur surface est marquée et qui prouvent qu'elles nais- saient par quatre dans leurs cellules mères. » Mais il est impossible de discerner aucune trace du sporange dans lequel ces macrospores devaient être contenues; la position qu'elles oc- cupent, groupées le plus souvent à la base de chaque bractée, permet seu- lement de supposer, avec assez de vraisemblance, qu'elles étaient renfer- mées dans le pli que présente la portion basilaire, en forme de coin, de ces bractées, et recouvertes par un tissu dont la destruction les mettait en ( i6o/, ) liberté, ainsi qu'il arrive aujourd'hui chez les Isoeles. Le rapprochement indiaué par Goldenberg me paraît donc tout à fait fondé; les cônes dont je parle ressemblent d'ailleurs de tout point à ceux que cet auteur a attri- bués auxSigillaires, et n'en diffèrent que par leurs dimensions beaucoup plus grandes. » J'ajouterai que d'autres cônes du même type, longs de plus de o",25, recueillis à Anzin, me paraissent, maintenant que leur attribution géné- rique est établie, pouvoir être rapportés, soit au S. ebngata, soit au S. ru- cjosa, en raison des fines ponctuations qui s'observent sur les mamelons fo- liaires du bout du pédoncule, mais qui n'étaient pas assez caractérisées pour permettre de reconnaître en eux, a priori, des cônes de Sigillaires. Un autre fragment d'un cône semblable, venant aussi d'Anzin, renferme des macrospores aussi grosses que celle de l'Escarpelle, mais très nettement verruqueuses. )) Enfin les collections de l'École des Mines possèdent également des cônes de Sigillaire identiques à ceux qu'a figurés Goldenberg : ces cônes, provenant des mines du Grand-Buisson, près de Mons, sont portés sur des pédoncules nus de o^^.iS à o"", 20 de longueur, munis seulement à leur sommet, sous la base même du cône, de feuUles aciculaires assez courtes, attachées sur des mamelons légèrement saillants. Un fragment d'un cône semblable, recueilli par moi à Maries, est rempli de spores de o"',ooi4 de diamètre, très finement verruqueuses, marquées des trois plis divergents caractéristiques, et qui, examinées au microscope après avoir subi la pré- paration nécessaire, se sont montrées aussi nettement unicellulaires. » Je crois donc pouvoir conclure que les Sigillaires étaient décidément des végétaux cryptogames, se reproduisant au moyen de spores. Toutes les spores que j'ai observées me semblent devoir être regardées comme des macrospores; je n'ai pas vu trace de microspores, mais je ne crois pas qu'il faille en inférer que les Sigillaires fussent isosporées, car les microspores, une fois devenues libres, doivent, en raison de leur ténuité, échapper presque complètement à l'observation, du moins quand ou n'a affaire qu'à des empreintes. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — De l'assimilation du inallose. Note de MM. A. DASTUECt E. BouRQUELOT, présentée par M. P. Bert. « On sait que les aliments féculents sont transformés dans l'acte de la digestion de manière à produire une forte proportion de mallose. Ce sucre ( iGoS ) n'élant hii-inème modifié par aucun des ferments digestifs pris à l'état pnr(') (c'est-à-dire séparés des micro-organismes) est évidemment intro- duit en nature dans le sang. » Il importait, pour l'intelligence des phénomènes de la digestion amy- lacée, de savoir ce que celte substance devient après son absorption. Est-elle impropre aux échanges nutritifs, comme les saccharoses parmi lesquelles elle a été rangée; ou, au contraire, est-elle assiuiilable, comme la ghicose? Telle est la question que nous nous sommes proposé d'élucider. » Les procédés dont dispose la Physiologie pour résoudre les problèmes de ce genre sont peu nombreux ; le premier et le plus convenable consiste à injecter directement dans le sang la substance et à rechercher si l'orga- nisme la conserve, ou s'il la rejette en nature par les émonctoires naturels, tels que les glandes salivaires, le foie, et surtout le rein. C'est ainsi que Miahle et Cl. Bernard ont procédé à propos de l'albumine d'oeuf, du glu- cose et du saccharose. Le second moyen, qui a été employé par l'un de nous (*) à propos du sucre de lait, consiste à faire passer plusieurs fois de suite, par circulation artilicielle, dans un organe, tel que la patte posté- rieure du chien, un sérum ou un sang chargé de la matière qu'on veut étudier. D( s analyses successives permettent de juger si cette substance a été consonunée. On peut indiquer encore deux autres méthodes dont les applications sont plus limitées ; c'est de recliercher si l'introduction de la substance modifie les échanges respiratoires; et en second lieu, si elle con- vient à entretenir l'activité automatique d'un organe isolé, tel que le cœur détaché d'un animal à sang froid (^). » Nous nous sommes restreints, pour des raisons qui ne trouveraient point ici leur place, à la première métho le. Chez des chiens, nous avons injecté, avec les précautions convenables, des solutions étendues et tièdes de maltose dans les veines tibiale et jngulaire, et dans les artères carotide et crurale. Des injections de même genre ont été faites chez le lapin dans le tissu cellulaire sous-cutané. » Les précautions consistent à opérer très lentement, de manière à si - (') BouRQUELOT, Comptes reiulus, 5 no\09 3o 8. » 7 170 Si ,5 72 9. . 4 25o 8,54 95,3 10. Injection sous-cutanée (lapin). . 4 ^^ '9>2 69,5 » Tous ces animaux étaient à jeun, bien portants, indemnes de tout nar- cotique, sauf celui de l'expérience 4, qui avait reçu de la morphine. Les déterminations étaient faites de manière à reconnaître les deux sucres et à les doser séparément. Enfin, dans la plupart des cas, on a constaté que les dernières portions d'urine excrétée ne renfermaient plus de matière sucrée et que, par conséquent, tout ce qui n'était pas recueilli à ce moment avait été consommé. » On voit, par l'examen des résultats précédents, que la quantité de maltose consommée a été considérable. Elle a été de 91,3, 89 et 91,5 pour 100 dans les expériences 5, 7 et 9, c'est-à-dire comparable à la proportion de glucose pur assimilé dans des circonstances analogues : 90,3 pour 100, expérience 3. D'autres fois, tout en étant moins élevées, les proportions assimilées sont encore restées très fortes : ■yg, 80,8 et 8a pour 100 dans les expériences 4, 6 et 10. La quantité a toujours été supérieure, sauf deux cas, à 76 pour 100. Quant aux variations ou aux écarts, on pourrait les expliquer, soit par quelque circonstance de l'expérience ou de l'animal, soit par l'influence du curare ou des narcotiques dans les cas où on les a employés. » En résumé, le maltose injecté dans le sang est consommé par l'écono- mie : il intervient directement dans les échanges organiques; sa consom- mation est un peu moins facile que celle du glucose, tout en en étant très voisine. Au point de vue de leur utihsation par les éléments organiques, les sucres peuvent se ranger dans l'ordre suivant, en commençant par les plusrétractaires : saccharose, lactose, maltose et glucose ('). » (') Travail du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne. ( iGo8 ) MÉDKCINK. — Sur le clapolacje stomacal. Note de M. V. Audiioui, présenlée par M. Bouley. <( Chomel considérait le cl.ipotage stomacal comme le signe caractéris- tique d'un état morbide, qu'il appelait la dyspepsie des liquides. Dans son idée, l'estomac étant devenu incapable de digérer, d'absorber ou de chasser dans le duodénum les liquides ingérés ou formés sur place, ces liquides s'accumulaient dans sa cavité et il était possible d'en déceler la présence, à tout instant, par certaines manœuvres que je n'ai pas à décrire. » Chomel considérait le clapotage stomacal, toujours et dans tous les cas, comme un phénomène pathologique. Il affirmait que, chez l'homme sain qui vient de manger et de boire, le clapotage n'existait pas. Après lui, tous les auteurs qui se sont occupés de cette question ont admis que le bruit de flot, provoqué même après boire, indiquait constam- ment une lésion de l'estomac ou quelque trouble des fonctions gastri- ques. » La présente Note a pour objet d'annoncer que le clapotage de l'esto- mac existe toujours, comme paraissent l'avoir constaté quelques observa- teurs, à la suite de l'ingestion des liquides, et que ce fait peut être aussi bien normal qu'anormal. Je m'appuie, pour soutenir ces propositions, sur de nombreuses expériences, fréquemment renouvelées, dont voici le dis- positif et les résultats ; o Première expérience. — Prenez un sujet atteint d'une maladie (]uelconque des organes di"eslifs, mais l'estomac vide, et chez lequel les divers moyens d"ex])liiratlon bien employés ne décèlent aucun bruit de flot. n Faites boire à ce sujet un verre d'eau, de lait ou de tout autre liquide, et même faites- lui manger de la soupe ou quelque bouillie non trop épaisse. » Le sujet s'étant couché de nouveau à plat sur le dos, recherchez le clapotage par les moyens usuels et vous le découvrirez aussitôt. » Seconde expérience. — Prenez un sujet sain, dont les organes digestifs ne présentent aucun trouble, aucune lésion; enlin, un jeune homme par exemple, en i)arfait état de santé. >i 11 est il jeun, l'estomac vide, et vous lui faites boire un veire d'eau. » i^e sujet placé alors dans la situation convenable, vous recherchez le clapotement et Yous le trouvez. iGog ) D'après ces expériences el les faits cliniques connu'^, on peut donc dire : » i" Que le clapolage stomacal est un phénomène indifférent, tantôt jiathologique, tantôt physiologique; 2° Qu'il existe toujours et dans tous les cas lorsqu'on le recherche im- médialement ou peu après l'ingestion d'une quantité suffisante de boisson ou de matière alimentaire liquide ou demi-liquide ; 3° Enfin, qu'il n'est pas le signe caractéristique d'une maladie do l'esto- mac, pas plus de la dyspepsie des liquides que de toute autre affection. » MÉTÉOROLOGIE. — Bolide obseivé le 28 juin 1884 « Concameau. Note de M. G. Pouchet, présentée par M. Dauhrée. « Samedi soir, 28 juin à 8'' 20"', nous avons eu ici le spectacle d'un ma- gnifique bolide, traversant lentement le ciel dans une direction qui m'a paru être approximativement E.-S-.E. à O.-N-.O. Il a disparu derrière l'ho- rizon. Dans la dernière partie de sa trajectoire, la seule que j'aie vue, il était double. Le bolide princi|)al était suivi d'un plus |)elit à une distance à peu près égale à un demi-diamètre lunaire. L'éclat du principal bolide était celui de ces étincelles à parachute que font les artificiers, vues à loo"* ou 200'". La couleur du bolide m'a paru verdàtre, sans doute par contraste. Ce n'est pas la première fois que des bolides vus dans le crépus- cule du soir me présentent cette teinte, et j'ai une grande liabitude d'obser- ver mes sensations rétiniennes. Deux personnes immédiatement interrogées m'ont dit : l'une, que le bolide était « jaunâtre, de la couleur de la flamme de la lampe » (qu'on venait d'allumer); l'autre personne a dit tout simple- ment qu'il était « blanc ». Cette personne est sans aucune éducation scien- tifique. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur un bolide observé dans la soirée du 28 juin. Note de M. L. Jaubert. n Samedi 28 juin, à g"" 5"" du soir, en montant à l'Observatoire populaire, j'ai aperçu, de la place du Trocadéro, un magnifique bolide, d'un splen- dide jaune d'or, qui traversait tout près de /3 de la Vierge se dirigeant vers la Lune, tout en descendant obliquement vers l'horizon comme s'd allait vers le Soleil. » Sa marche, d'abord rapide, s'est ralentie après avoir dépassé la Lune. Il a acquis peu h peu un volume très considérable et un très vif éclat tout en G. R., i884, 1" Semestre. (T. XCVIII, N° 26. ) 2O9 ( i6io ) décrivant quelques sinuosités; puis il s'est séparé en deux gros fragments qui ont marché presque ensemble, tout en s'écartant; le plus volumineux était le plus rapproché de l'horizon et un peu en avant, et il a dii atteindre le sol le premier. » M. P. Picard adresse une Note portant pour titre : « Mesure de la vitesse de la lumière au moyen des comètes ». M. H. Meilhecrat transmet à l'Académie l'énoncé d'un théorème de Géométrie élémentaire « relatif au tronc de pyramide à bases parallèles et à divers prismes de même hauteur que le tronc ». A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. J- BCLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OnVBAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU l6 JUIN 1 884. (Suite.) Cours élémentaire cV Aslronomie ; par M. Ch. Delaunay; 7* édition, revue et complétée par M. À. Lévy. Paris, Garnier frères et G. Masson, i885 ; I vol. in-i2. Electro-dynamisme vital ou les relations physiologiques de l'esprit et de la matière, etc.; par A.-J.-V. Philips. Paris, J.-B. Baillière, i855; in-8°. Mémoires de la Société d' Arjriaulture, de Sciences et d'Arts séant à Douai; 2" série, t. XV, 1878-1880. Douai, L. Crépin, 1882; in-8°. Problèmes de haute Géodésie, extraits de l'Ouvrage danois : « Den danske gradmaaling » ; par C.-G. Andrae; i^', 2*= et 3*^ cahier. Copenhague, Bianco Lunos, i88i-i883; 3 liv. in-4°. Den danske gradmaaling. Fjerdeband, indcholdende de aslronomiske iagtla- cjeher og beslemnielsen af sphaeroidcn, udgivet a/ C.-G. Andrae. Kjobenhavn, Bianco Lunos, 1884; in-4°. { 'Gm ) OOVBAGES REÇOS DANS L4 SÉANCB DO 23 JUIN 1884. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844t publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce; t. XXIX (nouvelle série). Paris, Irap. nationale, i884; in-4°. Bulletin mensuel de la Société d'acclimatation; 3* série, t. X, année i883. Paris, au siège de la Société, i883; in-8°. Géologie agricole. Première partie du cours d'agriculture comparée fait à r Institut national agronomique ; par E. Risler, t. I. Paris, Berger-Levrault et Librairie agricole, i884; in-S". (Présenté par M. Daiibrée.) Piles électriques et accumulateurs. Recherches techniques,- par E. Retnier. Paris, J. Michelet, i884; in-8». Le protoxyde d'azote, son application aux opérations chirurgicales, etc.; par A. Préterre. Paris, chez l'auteur, 29, boulevard des Italiens, i884; in-8°. (Présenté par M. Bonley pour le Concours Montyon, Médecine et Cbi- rurgie.) Guide hygiénique et médical des voyageurs dans l'Afrique intertropicale; par Au. Nicolas, H.LACAZEetSiGNOL. Paris, Martinet, 1881; br.in-8°. (Présenté parM. Bouley pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Médecine et thérapeutique rationnelles; par le D'' H. Coiffier (du Puy). Paris, J.-B. Baillière, i884; in-i 2. (Adressé au Concours Montyon, Médecine et Chirurgie. ) La mer intérieure africaine et l'ancienne baie de Triton; par M. le lieutenant- colonel E. Roudaire. Paris, typogr. G. Chamerot, i884; br. in-S". (Extrait de la Nouvelle revue. ) Note sur la découverte du système géologique éruptifde la planète Mars; par Fr. Mayeul-Lamey. Autun, imp, Dejussieu, 1884*, br. in-8°. Bulletin de la Société centrale d' Agriculture et des Comices agricoles du dé- partement de /'//éraa/fyjuillet-décembre i883. Montpellier, typog. GroUier, 1884; in-8°. Notice sur C.-J. Davaine, lue à la séance de la Société de Biologie du ijé- vrier i884; par le prof. A. Laboulbène. Paris, G. Masson, i884; in-8°. Gaston Tissandier. Application de l'électricité à la navigation aérienne. L'aérostat électrique ci hélice de MM. Albert et Gaston Tissandier. Paris, 3. Tremblay, i884; in-4°. (Extrait du Bulletin de la Société d'Encoura- gement. ) ( lGi2 ) Le moHveinenl rcflexe contagieux ; par M. J. Rambosson. Paris, iinj). E. Ptigot, i884;br. in-8°. Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne. Traitement et guéiison du croup et de la plitliisie par les iiispirations anlimivroliiques et médicamenteuses. Com- munication du D"' Sandraz. Paris, A. Delahaye et E. Lecrosnier, i88/|; in-4''. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou; année 1 883, n" 3. Moscou, A. Lang, 1884; in-8°. Bulletin de la Société ouralienne d'amateurs des Sciences naturelles; t. VH, liv. 2, I vol. iii-f", texte français et russe. Jeta mathematica, journal rédigé par G. Mittag-Leffler ; t. IV, liv. 3. Stockholm, Berlin et Paris, i884; in-4°. (Présenté par M. Hermite. ) Nederlandsch meteorologisch jaarboek voor 1 883. Ulrecht, Remink et Zoon, i884; in-4<' oblong. Ouvrages reços dans la séance du 3o juin 1884. Discours prononcé à l'Assemblée générale de la Société de l'Histoire de Paris, le 1 3 mai 1 884 ; par M. Charles Jourdain, Président de la Société. Nogent- le-Rotrou, imp. Daupeley-Gouverneur, i884; br. in-S". La Société de l'Biiloire de France de i833 à 1884 ; pcr M. Charles Jour- dain, Membre de l'Institut. Nogent-le-Rotrou, imp. Daupeley-Gouverneur, i884; br. in-8°. Développement de la méthode graphicfue par l'emploi de la Photographie ; par M. E.-J. Marey. Supplément à la méthode graphique dans les Sciences ex- pétimenlales. Paris, G. Masson, i885; in-8°. Bévues scientifiques publiées par le journal La République française sous la direction de M. Paul Bert ; sixième année. Paris, G. Masson, 1884 ; in-8°. Mémoires de la Société d'émulation d'Jbbeville, 3* série, t. lïl, 1877-1883. Abbeville, typogr. Paillait, 1884 ; in-8°. Le choléra dans la Basse-Egypte en i883 ; par le W Dutrieux-Bey. Paris, Berthier, i884; in -8°. (Présenté par M. de Lesseps.) Bourg -en- Bresse. Salubrité. — Statistique 1 872- 1 883. Réponse à M. Aulhiet ; par leiy Passerat. Bourg, imp. Vdlelranche, 1884 ; br. in-8''. De la préservation du choléra épidémique ; par le D'' Max Simon. Paris, V. Masson, i885; i vol in-12. (Deux exemplaires.) ( ,G,3 ) De l'influence de l'état de l'alniosptièi'e sur i apparition des couleurs dans la sciitlillalioii des étoiles, au j)oint de vue de la prévision du temps; par M. Cii. MoNTiGNY. Bruxelles, F. Hayez, i88/i; br. iii-S". (Présenté par M. Cornu.) Action du cuivre sur l'économie. Histoire d'un village ; par /'abbé A. Moulés, Paris; piibbcations de la Société française d'hyt^iène, i884; br. in-8°. (Deux exemplaires.) La propli)daxie morale de la plitliisie dans l'armée; par A. -M. Da Cuniia Bellem. Lisbonne, 1880; br. in-8". Chassons la syphilis; par le I)'' Da Cunha Bellem. Lisbonne, 1880; br. iu-8°. La propriété littéraire ; par k. -'SI, Da Cunha Bellem. Lisbonne, sans date; br. in-8°. i\^os ca5er«cs_,-/)nfr GiiiLHERME Ennes. Lisbonne, 1880; br. in-H". A. -M. Da Cuniia Bellem e Guilherme José Ennes. Clarocs e rejlexos do progressa nucUco. Lisboa, 1880; in-8". (Ces cinq derniers Ouvrages sont présentés par M. le baron I>arrey.) Diseases oj itie liearl and thoracic aorla; b) Byroim Bramvvell. Edinburg, Yoiing J. Penlland, i88/|-, in-8° relié. // primo secolo délia li. Àccademia délie Scienze di Torino. Notizie sloriclie e biblioijraficlie (1783-1883). Torino, Paravia, i883; in-4°. Memorie délia reale Accademia délie Scienze di Torino, t. XKXV. Torino, E. Loesclier, i884; in-4°- Reale Accademia dei Lincei. Giovanni fraltini. Intorno ad alciine proposi- lioni délia leoiia délie sosliluzioni. I ijitippi Iransitivi di sostiluzioni dell'islesso ardine e cjrado. — Icjruppi a A dimensiuni. Bonia, Salviucci, 1 883-1 884; ^ '"". in-4°. Mémoires de l' Académie impériale des Sciences de Sainl-Pétersbounj ; 7* série, t. XXXI, 11"=* 11 à 16; t. XXXII, n"'' 1 et 2. Saint-Pétersbourg, 1884 ; 8 liv. in-4''. Bulletin de l'Académie impéiial& des Sciences de Saint-Pétersbourg ; t. XXIX, 11° 1 ; Saint-Pétersbourg, i883; iri-4°. Annalen des physihtdischcn ceutial Observatoriuins ; herausgegeben von IL Wild; Jahrgang 1882 ; Theil IL Saint-Pétersbourg, i883; in-4". FIN DU TOME QUATRE-VIISGT-DIX-llUITIÈMr.. COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JANVIER — JUIlN 18«4. TABLE DES 3L1ÏIE1ŒS DU TOWE XCVIM Payes. Académie. — ElaL de l'Académie des Sciences au r' janvier 1884 ■'5 — M. Boîtier est élu Vice-Président pour l'année i"884 i3 — M. BLiiicImi-il, Président sortant, reiid compte de l'état où se trouve l'impres- sion des Recueils publiés par l'Acaclémio et fait connaître les changements surve- nus parmi les Membres et les Correspon- dants pendan t l'année 1 883 \\ AccuMULATEius ÉLECTRIQUES. — Sur les Va- riations de la force électroniotrice dans les accumulateurs; parM. Ji. Reyriier. . 224 Acoustique. — Sur la vérification des lois des vibrations transversales des verges élastiques; par M. E. Mfrcadiei 80J et 911 — Sur la transmission du son par les gaz ; par M. Ncyrcneuf 980 et 12G4 AÉROSTATS. — M. F. Fohicci adresse un nou- veau Mémoire portant pour titre : « Dispositif applicable à la propulsion des ballons dans une direction quel- conque » I 32 — M. jD. Silim' adresse une Communication relative à l'aérostation 253 — M. Debriige adresse une nouvelle Note sur les aérostats dirigeables . . 407 et 606 — M. Bochot adresse un Mémoire sur un C. R., 1S84, ^"S,emeure. (T. XCVlll ) Pajïes. « Système de direction aérienne ». . . . 606 — M. Prtbois adresse une Note relative à un ballon dirigeable 658 — M. ir. /l/"//,se//«»t' adresse une Commu- nication relative à la navigation aérienne 1241 — Un .:/rtw/)v/«' adresse une Communication relative à la direction des aérostats. ... 1419 — M. Ami. Allait adresse un Mémoire sur la navigation aérienne 1 568 Albumine. — Surciuelques réactions de l'al- bumine; par M. E. Griimiux i336 Alcools. — Sur un nouvel alcool retiré de la glu du houx , par M. /. Personne fils. i585 Aluminium. — Soudure de l'aluminium. Note de M. Boiirhoiize i490 Am.moniaquesktselsammoniacaux. — Obser- vations sur la formule de quelques sels anmioniacaux ; par M. R. En^cl 628 — Sur la formation des amides, en partant des sels ammoniacau.'i des acides organi- ques; par M. A'. IMciischui/àn 1049 Voir aussi Chimie orgaiiiriiic. Amylacées (matièhes). — Dosage de l'humi- dité des matières amylacées. Note de M. L. Boiiduiineaii i53 Analyse mathématique. — Sur certaines fonctions doublement périodiques de se- conde espèce; par M. E. Goursat 35 — Sur les équations ditrérenticUes linéaires 2IU [6i6 Pages. à coefficients doiiblemenl périodiques ; par M. G. Floquci 3f< et 82 Sur une notation propre à représenter certains développements ; par M. R. H'i- dnii , 39 Sur iegcnredcquelqiiesfonctionsentièrcs; pai- JI. Lfii^iicriv 79 Sur les valeurs que prend un polynôme entier lorsque la variable varie entre des limites déterminées; ^ar ^\. Lagnrirc . i36 Sur la réduction en fraction continue d'une fraction qui satisfait à une équa- tion linéaire du premier ordre à coefli- cients rationnels; par M. Lagiiare... . 209 Sur les multiplicateurs des équations dif- férentielles linéaires; par M. Halphen.. i34 Abaissement des limites fournies par la règle des signes do Descartes; par M. D. André 212 Nombre exact des variations gagnées dans la multiplication par .r — a; par M. D. André 292 Sur les équations aux dérivées partielles du second ordre, qui contiennent linéai- rement les dérivées les plus élevées; par M. R. LioiwUU' 21G ■ Sur les quantités formant un groupe de nonions analogues aux quaternions de Hamilton; par M. /.-y. 5_)7i'e,s7e/-. 273 et 47' - Sur les involutions biquadraliques; par M. C. Le Paige 28 j ■ Sur les courbes définies par les équations différentielles; par M. H. Poincm-é . . . . 287 Sur une classe de fonctions abéliennes et sur un groupe hyperfuchsien; par M. E. Picard 289 ■ Sur la composition de polynômes qui n'ad- metten t que des diviseurs premiers d'une forme déterminée ; parM. Leféburc. 293, '4i3, 567" et 6i3 ■ Sur les substitutions linéaires; par M. H. Poincare'. 3 (9 • Généralisation du théorème de Jacobi sur les équations de Hamilton; par M. /. Farkas 352 - Sur les diviseurs de certains polynômes et l'existence de certains nombres pre- miers ; par M. A. Genoccin 4 ' 1 - Sur certaines substitutions linéaires; par M. E. Picard 4 1 (i - Sur une éipuition difiérentielle du troi- sième ordre, par M. £'. (/««/vw^ 419 et 609 - Surlesgroupesliyperfuchsicns; par M.//. Poincare 5o3 - i\l. P. Eihe'nrt adresse un Mémoire inti- tulé : « Partager un nombre; entier en cinq carrés parfaits » 28J - Sur la décomposition des nombres en cini] ) Pages, carrés; par M. A. Hurivitz 5o4 Sur une équation du degré ni qui n'a ja- mais plus de deux racines réelles; par iM. D. André 4 '7 Observations de M. Sylvesicr relatives à une Note de M. D. André 55o Théorème permettait de constater que certaines équations algébriques n'ont aucune racine positive; par M. D. A ndre' 56i Sur les fonctions hyperfuchsiennes; par M. E. Picard 563 Sur les groupes d'ordre fini, contenus dans le groupe des substitutions quadratiques Cremona ; par M. Autonne 565 Sur leséquationslinéaij-es aux différences partielles du second ordre ; par M. R. Lidiivdlc 569 Sur la solution d'une classe très étendue d'équations en quaternions; par M. Sjl- vestcr 65 1 Sur quelques applications arithmétiques de la théorie des fonctions elliptiques; par M. Stiettjrs 663 Sur une nouvelle généralisation des fonc- tions abéliennes; par M. E. Picard.. . . 665 Sur l'équation /•= cf-">t. Note de M. R. Liniiville 723 Sur la correspondance entre deux espèces différentes de fonctions de deux systèmes de quantités, corrélatifs et également nombreux; par M. Syhester 779 Sur une équation ditîérentielle; par M. H. Poincare 793 Sur le théorème de M. Brioschi, relatif aux fonctions symétriques; par M. Syi- fcstcr 858 Sur le dernier théorème de Format; par M. de Jonquières 863 Sur les formes quadratiques quaternaires et sur les groupes hyperabéliens corres- pondants ; par M. E. Picard go4 Sur la théorie des quaternions; par M. Ed. ffcri 906 et i320 Sur une extension de la loi de Harriol re- lative aux équations algébriques; par M. Sylvesler 1 026 Sur une équation linéaire. Note de M. E. Goiirsat 1 2 J 8 Commentaire arithmétique sur une for- mule de Gaiiss; par M. de Jonfjiiièrcs.. 1 358 et i5i5 Sur les fonctions symétriques des diffé- rences des racines d'une équation; par M. /. Tannery 1 420 Forme générale du reste, dans l'expression d'une fonction au moyen d'autres fonc- tions; par M. Ch. Lagrange 1422 ( '6i7 Pages. Sur les irralionnelles du second dpgf^: par M. A. Pelltt 1482 Sur une généralisation de la théorie des réduites; par .M. Em. Barbier i53i M. Ath. .Co6//«adressedeuxNotes surune formule générale de -, et la valeur de t. en fonction du nombre 2 92g et i3o4 MM. J.-S. et M.-N. Vanecck adressent, pour le concours du prix Francœur, un Mémoire intitulé : « Sur l'inversion gé- nérale » 1 j 1 8 M. Oito Sellier adresse un Mémoire inti- tulé : « Résolution de l'équation indéter- minée .r"-|->'' = z" en nombres ration- nels, et e.xamen de l'équation ■ b" -I- . m" = M" 1419 840 1279 Voir aussi Gcnmélrie, Mératiirjuc , Mécrt- in(jiic céleste, etc. Anatgmie animale. — Sur les vaisseaux de iMalf)ighi chez les Lépidoptères; par M. Cliolndiini'skr C! i — Sur l'anatomie de la Penchia /instttlti ; par M. Ffiiirot -50 — Sur la structure des otocystes de W-ireni- colii Griibii, Clap. ; par -M. Et. Jniinbin. ■}'>-; — Sur les musclesde l'abdomen de l'Abeille; par M. G. Carlet 768 — Sur les spicules siliceux d'épongés vi- vantes; par M. /. Thrmlct 1000 — Recherches sur le foie des Velelles; par W. E. Bedot 1 004 — Sur un nouveau type de tissu élastique, observé chez la larve do X Eristnlls ; par M . H. Viiillanes 1 502 — M. /". Toitrneitx prie l'Académie de ren- voyer au concours du prix Godard deux Mémoires qui ont pour titres : 0 Des cellules interstitielles du testicule '> et « Des restes du corps de Wolft' chez l'adulte 2S2 Voir aussi Nerreu.r (Sj .slèiiie) et Znalngie. Anatomik p.vnioLooiQUE. — Des moditica- lions que présentent les muscles à la suite de la section des nerfs qui s'y ren- dent ; par iM. /. Babinski 5 1 — De la myopathie atrophique progressive (myopathie héréditaire, débutant, dans l'enfance, par la face, sans altération du système nerveux ) ; par MM. L. Lnn- douzy et J . Dejrriiie "SB — Sur les lésions des tubes nerveux de la moelle épinière, dans la sclérose en plaques; par M. /. Babinski i456 Voir aussi Nerveux [Système] Anatomie végétale. — Lois des surfaces libres; par M. C.-Eg. Bertrand 48 — Sur la valeur morphologique des massifs i3o3 Pages, libéro-ligneus corticaux des tiges deCa- lycanthées; par M. Oct. Lignier 700 — Sur l'origine des racines chez les Fou- gères ; par M. Laclimann 833 Anthropologie. — M. Hartinnyer adresse une Note sur les richesses anthropolo- giques du cercle de Djelfa, et sur unesta- tion préhistorique découverte sous les ruines de l'ancienne ville romaine de Messaad .ARGENT ET SES COMPOSÉS. — Clilorure d'ar- gent ammoniacal et iodure d'ari;ent am- moniacal cristallisés; par M. Terreil... — Sur la perméabilité de l'argent pour le gaz oxygène; par M. L. Troost 1427 Arpentage. — M. le Ministre de L' Instnwtinn publique transmet un Mémoire de M. Baré, relatif à une nouvelle méthode d'arpentage 37 Artillerie. — Observations de M. le Géné- ral iv/ce' relatives à une réclamation de piiorité de M. Pcrreaux, pour l'inven- tion des canons à charge progressive. — Sur l'artillerie à grande puissance. Note de JL DiipiiY de Lônie 1 4 ' Astronomie. — Sur une nouvelle application du niveau à mercure pour obtenir la hauteur des astres à la mer, quand l'ho- rizon n'est pas visible; appareil imaginé par M. Renmif. Note de M. Mouchez. . — Sur un moyen d'obtenir la longitude d'un lieu, où l'on connaît la latitude et le temps sidéral, par l'observation de la hauteur vraie de la Lune à un moment précis connu d'avance; par M, Ch. Houget - Sur un instrument pouvant donner, dans la même lunette, les images de deux astres au moment où ils ont la môme hauteur et, de plus, permettant de dé- terminer, par une seule observation, l'heure sidérale du lieu, la latitude et l'orientation exacte, pour le tour d'hori- zon ; Note de M. Ch. Rouget 283 — M. le Ministre de V Instruction publique communique à l'Académie le désir ex- primé par le gouvernement des États- Unis, que la France soit représentée à la Conférence internationale, pour l'éta- blissement d'un méridien universel, qui sera convoquée à Washington 407 M. Faye donne lecture, au nom des Sec- tions d'Astronomie et de Géographie et Navigation, d'un Rapport qui doit être adressé à M. le Ministre des AlVaires étrangères, au sujet de cette Confé- rence 453 Applications de la lampe à incandescence 2b I 22G à l'éclairage des instruments astrono- miques; par M. G. Towne 619 M. ]e Sfcrétûire perpétuel s,\^ni\\e, parmi 1rs pièces imprimées de la Correspon- dance, la ig"" année du journal « le Ciel ». 1)1 M. leiS>rvrVc(/>r /«v/jfVwc/signale le ["nu- méro du «Bulletin astromique » ; par ( 1618 ) Pages. Pages. M. Tisserniid , . . 56 1 Présentation, par M./v7}V', du tome II de la « Bibliographie ijénérale de l'Aslronu- mie »; par MM. Hmizedu el Lnnraslrr. 929 Voir aussi Comptes, Lnit^itiules, Planètes, Mécani(pie céleste, Snleil, elC. B Bois. — M. //. -D«/«M adresse une Note re- lative à la deslructiun des pièces de bois contenues dans la maçonnerie des anciennes fortifications de Gisors 84G Bolides. — Bolide observé le 28 juin i88_{ à Concarneau ; par M. G. Poueliet 1G09 — Sur un bolide observé dans la soirée du 28 juin 1884 ; par i\l. L. Jaubert 1609 Voir aussi Météariles. BoTANioiE. — M. T'fiii Tieg/irm fait hom- mage à l'Académie du 1X° et dernier fas- cicule de son « Traité de Botanique ».. 18 — Considérations générales sur la distribu- tion des plantes en Tunisie et sur leurs principales affinités de Géograpliie bota- nique ; par M. Ji. Cnssan 4*5'; — M. E. Cnsson fait hommage à l'Académie d'un « Rapport à M. le Ministre de l'In- slruclion publique et des Beaux-Arts, sur la i\lission botanique chargée, en i88'3, de l'exploration du nord de la Tunisie ». 8G4 — Sur une algue phéosporée d'eau douce; par M. C/i. Flahaiil/ iSSg — Sur le polyinorpliisme floral du Narcisse des îles Glénans (Finistère); par M. L. Crié i Ooo Voir aussi Anatomie vége'tale , Bituinujue fossile. Chimie ve'ge'tiile el Physiolngie r'c'gétdle. Botanique fossile. — Sur un nouveau genre de fossiles végétaux; par MM. B. Re- nault el R. Zeiller 1 39 1 — Sur des cônes de fructification de Sigil- laires; par M. R. Zeiller 1601 Bulletin BiBLiocBAPiiioiiE. — 119, 167, 2J4, 319, 390, 543, 59 i, 537, 703, 763, 847, 930, i355, 1404, i5oo, i558 1610 Bureau des Longitudes. — M. ^. Roussel adresse diverses observations relatives à la rédaction de 1' « Annuaire du Bureau des Longitudes » s'il — Présentation du troisième Volume des « Annales du Bureau des Longitudes » ; par M. Fare 766 Cadrans solaires. — M. Galtier adresse la description d'un cadran solaire universel régulateur de l'heure, pouvant servir sous toutes les latitudes Candidatures. — M. le vice-amiral Clmie prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section (le Géographie et de Navigation. — M. W. Boiiipict de la Grye adresse la même demande — M. .-Hf. Graiididier adresse la même de- mande — M. E. Bertiii adresse la même demande. — ^. Bisclioffsheini informe l'Académie qu'il retire sa candidature à la place d'Acadé- micien libre, laissée vacante par la mort de M. Qreguot — M. Quet prie l'Académie de le comprendre liarnii les candidats à la place vacante, dans la Section de Physiiiue, par la no- mination de M. Jiunin aux fonctions de •194 5{')o .558 059 717 C07 Secrétaire perpétuel 1481 — Jl. Cil. Brame prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place vacante, dans la Section de Chimie, par le flécès de M. ff'artz i4Bi — M. /)/(•/»«;('/«■' adresse la même demande. i53o Capillarité, — Sur l'accord de l'expérience et de la théorie dans l'élévation de l'eau entre des plaques verticales, parallèles et mouillées. Note de M. Quet 87 Cellulose. — Action exercée sur la lumière polarisée par les solutions de cellulo.'ie dans le réactif de Schweizer; par M. S. Lei'allois 4 i et 732 Chaleurs spécifiques. — Sur la chaleur spécifique des éléments gazeux, à de très hautes températures; parMM. Ber- tliel.iit et l'irille 770 — - Sur les chaleurs spécifiques de l'eau et de l'acide carboniipie, à de très hautes températures; par MM. BertheUu et { i6,-9) PaRes. Ficillc «5* Chimie. — Sur un silirate cliloruré de man- ganèse ; par M. Jl. Gnrgni 107 — M. Mniimcnc adresse une Note « Sur les hydrates alcalins » 166 — Sur un nouveau mode de préparation du peri"nan2;anate de baryte; par MM. C. Rnassean et B. Bniiirnti '>.29 — Sur l'oxyclilorure dn baryum. Note de M. G. André 572 — Observations sur la formule de quelques sels ammoniacaux ; par M. R. Engel 628 — Sur les lois de la décomposition des sels par l'eau ; par M. Le Châtetier 67.5 — Sur la décomposition, par l'eau, des com- binaisons du chlorure cuivreux avec le chlorure de potassiumet l'acide chlorhy • driquo ; par M. Cli. Le Chàtelier 8 1 ? — Sur un radical métallique; par .M. /'. ScliùtzcnbiTgi'r 9^5 — Déterminalion de la densité des vapeurs du chlorure de glucinium; par MM. L.-F. Nilxori et OtKi Pclterssnn 98S — Sur lo molybdale neutre de didyme et sur la valence du didyme; par M. Jlpli. Cossa 990 — Sur les phosphates acides de baryte ; par M. A. Joly ia-4 — Sur le rochage de l'or et de l'argent dans la vapeur de phosphore; par MM. P. Haiitcfruitle et A . Pcrrcy 1 3-8 — Sur la combinaison des chlorures d'or avec les chlorures de phosphore; par M. L. Linilct i382 — Sur la ligure théorique de certains corps simples formant série; par M. L. Hiiffo 1 ■'J9'' — Sur quelques phénomènes d'occlusion ; Note de M. P. Scinitzcnbergcr i Sao — M. Cailliil de Prinry- adresse un Mémoire intitulé : « AppareU enregistreur des dégagements gazeux » io3i — M. fresca présente à l'Académie, de la part de M. Bi/lrt/uifi, deux Ouvrages pu- bliés en langue chinoise et intitulés ; « Chimie élémentaire » et « Chimie ana- lytique» 593 Voir aussi Chimie agrimle. Chimie iin/i- Irtiiiiie, Chimie n/iinuilc, etc., Di\so- cintiiin, Dis.mltiiinti.i sali/ies, Ammo- nifiiiite, Chlorures, Phosphates, Sulfates, Argent, Chrome, Fcr,iilc. Chimie AGRicoLK. — Note sur la dissémination, l'assimilation et la déterminalion de l'acide phosphorique. dans les terres arables; par M. P. de Gasparin 201 — Sur le dosage de l'acide phosphorique dans les terres arables; par M. G. Le- Pages. chnriicr 817 — Dosage de l'acide phosphorique dans les terres arables et dans les roches; par M. Ad. Carnot 917 — Sur la séparation de l'acide phosphorique dans les terres arables; pariM. de Gas- parin 9^3 — Dépôts de nier et d'eau douce au point de vue agronomique, suivant qu'ils sont ou ne .sont pas sulfurés : alluvions de la Durance. Relations avec les phosphates; par M. Diciilajait 1007 — Sur l'assimilabihté de l'acide phospho- rique contenu dans les roches et dans la terre arable; par M. G. Lecliartier. .. io'j8 — Sur l'emploi agricole des superphospha- tes. Observations à propos de la Note précédentedeM.L.echartier; parM.f .-P. Deheniin 1 9,80 — Action nitrifiante comparée de quel- ques sels contenus naturellement ou ajoutés dans les terres végéiales; par M . Pichard .' 7 9.80 — Sur l'analyse des terres arables; par M . G. Li'clun-tirr 1 339 — Les salpêtres naturelsduChili et du Pérou au point de vue du rubidium, du cœsium, du lithium et de l'acide borique. Consé- quences relatives aux terrains à bette- raves du nord de la France ; par M. Dien- liijidi 1545 Voir aussi Economie rurale. Chimie ANALYTIQUE. — Dosage de l'humidité des matières analysées; par M. L. Bon- donnriai i 53 — Sur la recherche et sur le dosage de car- bone, dans l'air, dans les gaz, dans les sulfocarbonates, etc.; par M. Gastine. . i588 Chimie animale. — Sur la proportion de phosphore incomplètement oxydé con- tenue dans l'urine, spécialement dans (juelques états nerveux; par MM.iJ.Xe- pine, Eymonnet et Auber 238 — Recherches sur l'intensité des phéno- mènes chimiques de la respiration dans les atuiosphèressuroxygénées ; par M. Z-. de Saint-Martin 24 1 — De la dialyse de l'acide du suc gastrique; par M. Ch. Richct 602 — Recherches sur la combustion respira- toire ; par M. Srhiitzrnberger inGi — Sur quelques réactions de l'albumine; par M. E. Grimaux 1 336 Voir aussi : Lnit, Ure'e, etc. Chimie ixdlstrielle. — M. C. Mallet adressp. une Note relative à un nouveau procédé de fabrication des pavés en bois durci, pour le pavage des rues 4^2 32 N9 ■/3J W> — Recherches sur rhydraulicité. Influence de la cuisson et de l'acide carbonique sur le durcissement des ciments siliceux; par M. Ed. Lnndriri io53 Voir aussi Eclairasse, Siicrrs, Vins, etc. Chimie organique. — Action exercée sur la lumière polaris('e par les solutions de cellulose dans le réactif de Schweizer; par M. A. Lcvallois 44 et — Sur l'éthylate ferrique et l'hydrate fer- riquc colloïdal; par M. Ed. Griniaiix. . — Sur les produits de réduction de l'éry- thriie par l'acide formique; par i\I. .4. HeiiTiinger — Sur une diacétone aromatique; par M. E. Lnid.se — Sur un colloïde azoté, dérivé de l'acide amidubenzoïque ; par i\I. E. Grinmiix. . — Sur la lutidine du goudron de houille; par M. Œc.hmcr de Coninck — Transformation du glyoxal en acide gly- coliquo ; par 1\I. de Forcrand — Sur un cas d'isomérie du camphre chlo- ronitré; par M. P. Cazenem'e 3o6 — Sur la formation de l'iodure de méthyle et de l'iodure de méthylène aux dépens de l'iodoforme; par Jl. P. Cnzcneuve.. 369 — Sur le méthylchloroforme monobrome CC|3— C\Y-]^v■, par M. L. Henry 370 — Sur les dérivés nitrés de l'hydrure d'élhy- lène ; par M . ^ . T'illier.'i 43 1 — Sur le nombre probable des rosanilincs homologues et des rosanilines isomères ; par M. J. Roscn.stiefd et M. Gerhcr. . . — Sur un composé nouveau prenant nais- sance dans la préparation de l'hexachlo- rure de benzine; par "SI. J . Meunier. . . — Synthèse des bases pyridiques et pipéri- diqnes; par M. À. Ladenbnrç^ — Sur l'additiun du chlorure d'iode ICI à l'élhylène monochloré ; par M. L. Henry. — Nouveau dédoublement du carbamate d'éthyle ; par M. G. Jrl/t 'ni — Sur l'éthyle et le méthyiacétylcyanacétate d'éthyle ; par M. .■J. Held 5-22 -- Action de l'élhylène brome sur la benzine en présence de chlorure d'aluminium; par M.M. Hanrint et Guilbert 523 — Sur un nouveau groupe de composés azotés ; par M. /{. Eiiiiel •")7 j — Sur l'oxydation du menthol au moyen du permanganate de potassium; par M. G. Artli ,-(1 — Sur doux camphoUnéthanes, d'une i^ouié- rie analogue à celle que présentent les acides tartriques droit et gauche de M. Pasteur ; par M. Hidler 57S — Action des aldéhydes chlorées sur la ben- ( 1620 ) Pages. Pa[;es. zine en présence du chlorure d'alumi- nium ; par JI. A//>/i. Combes 678 — Sur l'addition du chlorure d'iode à l'élhy- lène nionobromé; par M. L. Henry. .. G80 — Réclamation de priorité, à propos des Communications récentes dei\I. Hanriot sur la transformation de la brucine en strychnine; parM.^.-/. Cmvnfer. . ■ ■ 63G — Remarque de M. lo Secre'lnire perpétuel relative à la mention faite de la Commu- nication de M. A .-/, Ccwnley 702 — Sur les éthylènes chloro-iodé et liromo- iodé dissymétriques; par M. L. Henry. 741 — Sur la formation des amides, en partant des sels ammoniacaux des acides orga- niques ; pur iM. N. Menschutkin 1049 — Sur un glucoside du Boldo ; par M. P. CIki- ]}citeaiit 1032 — Transformation de la conicine en propyl- ]iyridine; régénération de la conicine; par M. A.- W. H'jfmnnu 1235 — Recherches sur les phénols bromes; par M. E. IVerner i333 — Sur quelques substances colloïdales; par M. E. Criiniiii.r i434 — Synthèse d'hydrures pyridiques; par .M. OEchsner de Coninck i 438 — Sur lo tribenzoyimésitylène; par M. E. Louise 1 4 |0 — De la colchicine crislaliisée; par M. A. Houdès 1 4 (2 — Nouvelle méthode de synthèse de com- posés organiques azotés. Synthèse totale de la xanlhine et de la méthylxanlhine; par M. Arm. Gautier 1 523 — Sur les glyoxalbiï-ulfitps de potasse et de baryte ; par M. de Forcrand 1 537 — Recherches sur les xylènes; par M. A. Colsnii 1543 ^'oir aussi Chimie animale et Chimie vé- gétale. CiiiMiiî VÉGÉTALE. — Dc l'écoTce de Rois pi- quant et de sa composition chimique; par MM. Heckel et Fr. Schlagden- haujfen 99G — Recherclii' chimi(pie de l'acide nitrique dans les tissus végétaux; par MM. A. Arnaud et Z. Padé 1 488 - Sur la présence universelle des azotates dans le règne végétal ; par M. Bertheht. i5o6 — Sur la colchicine; par M. ,V. Zeisel 1687 — Sur un nouvel alcool, retiré de la glu du houx ; par M. /. Personne fils i585 — M. E. Cadorel transmet à l'Acadénde un flacon renfermant une matière colorante extraite de la paille i499 Cni.oiiunES. — Sur l'oxychlorure de ba- rvum. Note de M. G. André O28 433 i36 5iG ,-ji8 1021 P — Sur la décomposition, par l'eau, des com- binaisons du clilorure cuivreux avec le ciilorure de potassium et l'acide clilorhy- drique. Note de M. H. Le Chàtclicr.. . — Densité des vapeurs du clilorure de glu- cinium; par MIW. L.-F. Nilson et Oti:> Pclteissoii — Sur la combinaison des chlorures d'or avec les chlorures de potassium; par M. L. Lindct Choléra. — M. Mticic/iz!f-Caiiic/-o/i adressv une Communication relative au choléra. — M. -1. /J/c«'/tv;3(e-Cw/;i"/o« adresse, pour le concours Bréaut, un Mémoire portant pour épigraphe : « Scarlet fever, ils cure, elc. » — Un Ammyi/ic adresse, pour le concours Bréant, un Mémoire portant pour épi- graphe : « Los maladies sporadiques ne peuvent se développer quo par la pré- sence et l'évolution vitale de leur germe propre » — M. J. Nettcr adresse, pour le concours du prix Bréant, un Mémoire intitulé : « Rôle pathogénique de l'altération épi- thélialede la muqueuse intestinale dans le choléra » — M. Gncldiiii Arcaid Noliiro adresse une Communication relative au choléra CiinoMii. — Préparation du sulfate de ses- quioxyde de chrome pur; par M.//. Biiubii^iiy — Détermination de l'équivalent du chrome à l'aide de son sulfate de sesquioxyde; par M. H. Baubigny — Sur la préparation de l'acide chromique hydraté et sur quelques propriétés nou- velles de l'acide chromicpie anhydre ; par M. H. Moissiin Ciments. — Influence de la cuisson et de l'acide carbonique sur le durcissement des ciments silicieux; par M. Ed. La/i- drin CoLLOÏuAUX (corps). — Sur l'éthylale l'cr- rique et l'hydrate ferrique collo'i'dal ; par M. E. Grimaux — Sur un colloïde azoté, dérivé de l'acide amidobenzoïque ; par M. E. Grimaux. — Sur quelques substances collo'i'dales ; par M. E. Grimaux — Sur quelques composés collo'idaux, dérivés de l'hydrate ferrique; par M. E. Gri- maux — Sur des sels ferriques collo'idaux; par M. £. Grimaux ' — Sur la coagulation des corps colloïdaux; |)ar M. E. Griinau.i: Comètes. — Sur le spectre de la comète Pons- Ri3 3i i3l.. 12)1 i3i8 i3i8 i46 loàS io5 23 1 1434 i485 i54o 1578 Brooks; par M. Ch. Trépied — Observations spectroscopiques faites à Nice, sur la comète Pons; parM.7'//o//o«. — Observations de la comète Pons-Brooks; par M. Tiduvelot — Observations de la comète Pons-Brooks, faites à l'équatorial coudé ; par M. Péri- gaud — Observations de la comète Pons-Brooks, faites à l'équatorial de 6 pouces (o'",i6o) de Brunner, à l'observatoire de Lyon; par M. F. G-ninessiat ~ Observations de la comète Pons-Brooks, faites à l'observatoire de Meudon; par M. E.-L. Trouoelot — Sur la comète Pons-Brooks; par M. Prr- rotiii 341 et — Sur les aigreltes et les panaches de la comète de Pons ( 1812) au voisinage de son passage au périhélie; par M. G. Rayet — Observations de la comète Pons-Brooks, faites à l'observatoire de Marseille; par M. Binrelly — Sur les appendices du noyau de la comète Pons-Brooks; par M. /'. Lamey — Sur la coïncidence des transformations signalées dans la comète Pons-Brooks avec le passage de cette comète au milieu decourantsde iialure cosmique; par M. Chapel — Sur la figure de la tète de la comète ac- tuelle ; par M. Paye - Sur la variation singulière du noyau de la comète Pons-Brooks; par M. Ch. Trépied — Sur la réiiartition des comètes en directes et rétrogrades ; par M. Paye — - Sur la figure de la tête de la comète Pons-Brooks ; par M. Faye — Sur l'aspect de la comète Pons-Brooks, le i3 janvier 1884; par M. L. Criilx... — iM. H.-.-l. //ou'p informe l'Académie qu'il calcule l'orbite de la grande comète de septembre 1882 et qu'il serait heureux de recevoir les observations sur ce sujet — M. C/t. K. Ze/tger adresse une Note, por- tant pour titre : «Laloi générale du mou- vement des corps célestes appliquée aux intervalles dos périhélies des comètes». — M. P. Picard adresse une Note portant pour titre : « Mesure de la vitesse de la lumière au moyen des comètes » Commissions spéciales. — MM. H.-MUne Edwards et Ed. Becqurre/ sonl nommés Membres de la Commission centrale administrative, pour l'année 1884 âges. 32 33 34 78 i33 207 346 340 409 J91 614 767 769 1018 i355 1610 77 ( l622 PnfTCS. M. Jaiilin est nommé membre de la Com- mission mixle cliargée de juger les Ou- • vrages adressés, pour le concours du prix Louis Foulil, à l'Académie des Inscrip- tions et Belles-Lettres Commission chargée de faire des proposi- tions relatives à l'emploi des fonds légués par M. Petit d'Ormoy : MM. Brrlianil, Becquerel, M Une Edwards, Dumas, Bouley Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Acadé- micien libre laissée vacante par le décès de M. Breguel :WW. Bertrand, Jainin, Boussingault, Daubrée, Lalanne, Lar- 11 rey. -179 Commission chargée de présenter une liste de candidats pour une place d'Aca- démicien libre, laissée vacante par le décès de M. du Moncel : MM. Rolland, Bertrand, Janùn, Daubrée, Boussin- l^ault, Lalanne, Larrer 9G5 Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place de Secrétaire perpétuel, devenue vacante par suite du décès de M. Dumas : MiM. Milne-Ed- ivards, Boussingault, CIwA'reul, Gosse- lin, Daubrée, Duchavlre , Rolland 1 3 1 1 Commission chargée de juger le concours du prix Bordin (Étude générale du pro- blème des déblais et remblais de Monge) de l'année i88| : MM. Bertrand, Her- niite, Darbous, Jordan, Boufjuet Commission chargée de juger le concours du prix Francœur de l'année 1884 : MM. Bertrand, Jordan, Hermile, Ossian Bonnet, Darbou.i: Commission chargée déjuger le concours du prix extraordinaire de six mille francs (Progrès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales) de l'année 1884 : MM. Dupuy lie Lôme, Jurien de la Gra- l'ière, Paris, Bouquet de la Grye, île Jonquières \i'\o Commission chargée de juger le concours du prix Poncelet de l'année 1884 : MM. Phillips, Hermile, Bertrand, Jiir- da/i, Tresca 1240 ■ Commission chargée déjuger le concours du prix Montyon (Mécanique) do l'an- née 1884 : MM. Ptiillips, Tresca, Re- sal, Rolland, Li-vy ii.\o ■ Commission chargée déjuger le concours du prix Pluiney de l'année 1884 : MM. Dupuy de Lomé, Jurien de la Gra- l'ière, Tresca, Lé\y, Ihiton de la Gnu- jtillière 1240 - Conunission chargée déjuger le concours 12J9 I23g Pages- du prix Lalande (Astronomie) de l'an- née 1884 : MM. Tisserand, Paye, Mou- chez, Lœwy, IVolf. 1 3 1 1 Commission chargée déjuger le concours du prix Valz (Astronomie) de l'an- née 1884 : MM. Tisserand, paye, IPolf, Jaassi-n, Mouchez i3i 1 Commission chargée déjuger le concours du grand prix des Sciences mathéma- tiques (Application de l'électricité à la transmission du travail )de l'année 1884: MM. Tresca, Jamin, Becijueret, Cornu, Lévy i3ii Commission cliargée de juger le concours du prix Montyon (Statistique) de l'an- née 1884 : MM. Hatonde la GoupilUère, Lalanne, Boussingault, de Freycinet, Bouley i3i2 Commission chargée de juger le concours du prix Vaillant (Nouvelles recherches sur les fossiles, faites dans une région qui, depuis un quart de siècle, n'a été que peu explorée sous le rapport paléon- tologiqiie) de l'année 1884: WW. Hébert, de Ouatrefages, A. Gaudry, Daubrée, H. Milnc-Edivards i3i2 Commission chargée de juger le concours du prix Barbier de l'année 1884 : MM. Gosselia, Vulpiaa, Chatin, Richet, Cliarcot = 1 37 1 Commission chargée de juger le concours du prix Dcsmazières de l'année 1884 : MM. Duchartre, Van Tieghem, Châtia, Trc'cul, Cosson 1371 Commission chargée déjuger le concours du prix Savigny de l'année 1884 : MM. H. Milne-Edwards, de Quatre- jages, Blanchard, de Laeaze-Duthicrs, A . Milne-Eihvards 1 371 Commission chargée de juger le concours du prix Thore de l'année 1884 : MM. Blanchard, Duchartre, Van Tie- ghem, de Quatref'ages, Chatin 1371 Commission chargéede juger le concours du grand prix des Sciences physiques (Étude du mode de distribution des ani- maux marins du littoral de la France) de l'année 1884 : MM. H. Milne-Ed- i\'ards, de Quatre fages, A. Milne Etl- .i72 — Commission chargée de juger le concours du prix Gay (Géographie physique) do l'année 1884 : MM. Daabrée, Pcrrirr, d'Abbadie, Bouquet île la Grye, H. Miliie-Edivarih 1 {72 — Commission chargée de présenter une ques- tion de grand prix des Sciences mathé- matiques pour l'année 1886 : MM. Her- mite, Jordan, Bertrand, Bouquet, Dar- bou.r 1 5 1 (j — Commission chargée de présenter une ques- tion de prix Bordin (Sciences mathéma- tifpies) pour l'année 1886 : MM. Her- mitc, Phillips, Holland, Bertrand, Resal. 1 5 1 G Concours pour les prix décernés par l'Aca- démie. — Ouvrages reçus pour les divers concours dont le terme est expiré le I" juin i88j 1375 I) DÉCÈS DE Membres et Correspoxdants de l'Académie. — M. le /VovWr/;/ annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne do M. Th. du Moncel, Académicien libre SgS - Notice sur les travaux de Th. du Moncel ; par M. EdiH. Becquerel 4^^ - ÏJolice sur les travaux de IV.u M. Selln, Correspondant de la Section de Minéra- logie ; ])ar M. Daubrée C52 - M. le Président annonce à l'Académie la perte cruelle qu'elle vient de faire dans la personne de M. J.-B. Dumas-, décédé à Cannes le 1 1 avril 1 884 933 - Discours prononcé aux obsèques de M. Dumas, au nom de l'Académie fran- çaise; par M. le Comte d'Haussonoille. 934 - Discours prononcé aux obsèques de M. Dumas, au nom de l'.Xcadémie des Sciences; par M. J. Bertrand 936 - Discours prononcé aux obsèques de M. Dumas, an nom de l'.4cadémie des Sciences ; par M. Rolland 938 - Discours prononcé aux obsèques de C. R., 1884, I" Scme^rc. (T. XCVIll.) M. Dumas, au nom de la Faculté des Sciences et de la Faculté de Médecine de Paris; par M. JVurtz 94" Discours prononcé aux obsèques de M. Dumas ; par M. Melsens 944 M. le Secrétaire perpétuel communique [ilusieurs lettres adressées à r.\cadémie à l'occasion de la mort de M. Dumas ; un télégramme de M. Blaserna, au nom de l'Académie dei Lincei ; une Lettre de M. Cannizaro, au nom des chimistes italiens, et la copie d'une Adresseenvoyée de Genève à la faniillo de M. Dumas par les savants suisses 947 M. le Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Ad. fViirtz, Membre de la Section de Chimie 1199 ■ Discours prononcé aux obsèques de M. Wuriz, au nom de l'Académie des Sciences; par M. Friedel 1 199 Discours prononcé aux obsèques de M. Wurtz, au nom de l'Associationfran- çaise pour l'avancement des Sciences; 21 I ( •< Pages, par M.£oiitjiiet i/c tti Grvc i2o3 — M. le Sccr/'/riirt- jtcrpéiiiet donne iecluve des lélégriuiimes adressés par la Société chimique de Saint-Pétersbourg et par l'Académie de Lincei, à l'occasion de la mort do MM. Dumas et Wurlz r^oj — M. Trcscd donne lecture d'une lettre de Sa Majesté l'Empereur Dom Pedro, <à l'occasion de la (lerte que les Sciences ontfaiicdansla personne de M.Dumas». l\o') — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie le décès de M. Bouissan^ Cor- respondant de la Section de Médecine et de Chirurgie, de M. Giranlin et de ^\. Miic-Ciinnick, Correspondants de la Section d'Économie r\irale 14O1 — Notice sur M. Etienne Bouisson; par M. Larrey i4(Ji — Notice surM. /. Girardin; par M.Pelignt. i j(j3 — Notice sur M. Mac-Cormic/,, attribuée, par erreur, à M. H. Mn/igo/i i463 DÉCHETS. — M. le Ministre lie rinstnictian publique adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection Aq^\. Maurice Léi>y, dans la Sr'ction de Mécanique, en reni- placement de l'eu M. Bresse 121 — M. le Ministre de l' Instruction publique adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Hnton de la Gouiiillièrc, comme Académicien libre, en rempla- cement de feu M. de la Gournerie iGg — M. le Ministre de l'Instruction publicjuc adresse l'ampliation d'un décret par lequel le Président de la République a|)prouve l'élection de M. G. Darbnux, dans la Section de Géométrie, en rempla- cement de feu M. Puiseux Sg; — M. le Ministre de C Instructum publique adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. le vice -amiral de Jon- quiércs, comme Académicien libre, en remplacement de feu M. L. Bréguet. . . 849 — M. le Ministre de l'Instruction publique adresse l'ampliation du décretpar lequel le Président de la République approuve )2 Pages. l'élection de M. Bouquet de la Grye, dans la Section de Géographie et de Na- vii^ation, en remplacement de feu M. Yvon Villarceau 1019 — M. le Ministre île l'Instrurtiou publhjue adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Louis Cidlletet, comme Académicien libre, en remplacement de feu M. du Moncel 140') — M. le Ministre de l'Instruction i>ublique adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Jamin, à la place de Secrétaire perpétuel pour les sciences physiques, devenue vacante par suite du décès de M. Dumas iSoO DiDYME. — Sur le molybdate neutre du di- dyme et la valence du didyme; par M. Alph. Cossu ggo Dilatations. — M. B. Mendeleejif adresse un Mémoire « Sur la dilatation des liquides » iGC) — Méthode pour la mesure du coefficient de dilatation cubique de substances solides en fragments très petits; par M. /. Thoulct 620 — Sur les coefficients de dilatation des gaz élémentaires; par M. J.-M. Crafts. . . . r^Sg Dissociations. — Sur les phénomènes de dis- socialion; par M. Isambert 9- — Théorie générale de la dissociation; par M. Isambert 8o5 — Sur la mesure di^ la tension do dissocia- tion de l'iodure de mercure; par M. L. Troost 8oT Dissolutio.ns salines. — Sur l'abaissement du point décongélation des dissolutions des sels alcalins; par M. F. -M. Ruoult. Jog — Sur le point de congélation des dissolu- tions des sels des métaux biatoraiques; ^■iiW. F.-M. Raoult 1047 — Sur les courbes de solubilité des sels; par M. ^ . Ètard ggS — Surlasolubilitédessels; par M. ^. £■<«/■(/. iiyd — Sur la solubilité de quelques sels halo- gènes ; par M. A . Èlard 1 43'2 E Eaux NATunELLES. — Sur la variabilité de la concentration et de la composition des sources minérales; par M. A. Ino- stranzejf 45i — Analyse de l'eau minérale de Brucourt; |jar M. Ck. Cloez 1 282 Éclairage. — Sur un bec de gaz donnant la lumière blanche par l'incandescence de la magnésie ; par M. Ch. Clamond. . — M. C.-F. Lechien e,\prime le désir que ses appareils d'éclairage de sûreté soient soumis à la Commission des prix Mon- 3(36 ( i625 ) Pages. tyoïi 658 ÉcLAinAGE ÉLECTRiQiE. — Résislance (les charbons à lumière employer dans les pliares électriques; par iU. F. Liicns . . Soo — Résistance apparente rie l'arc vol laïque des phares ; par M. F. Lucas lo |o ÉcOiNOjnE RURALE. — Sur la fabrication du fumier de ferme; par M. P. -P. Dehé- rain 077 — Recherches sur la fermentation du fu- mier ; par M. U . Gayon ôaS — Sur les déperditions d'azote pendant la fermentation des fumiers; par U. H. Jnidie 1(44 Voir aussi Chiinir agn'cnir. Électricité. — Généralisation et démon- stration rigoureusement mécanique de la formule de Joule; par M. yl. Lnlicii. 69 — Sur l'action réciproque de deux sphères électrisées ; par M. Muscnit 222 Voir aussi Elcctrochinne, Elcrtrndrna- mique^ Foudre^ Méléoroligie, Phy- sique mnllii'iiuitiquc et unités élec- triques. Électrochimie. — Action des effluves élec- triques sur l'oxygène et l'azote en pré- sence du chlore ; par MM. P. Haute- feuille et J . Chappuis G2G — Sur des composés chimiques obtenus à l'aide d'une pile à gaz et d'appareils à effluve électrique; par M. A. Figuier. . 1575 — Nouvelles expériences d'imitation des an- neaux électrochimiques, par les courants d'eau continus; par M. C. Dccliarme . J58 — M. C. Dccharmc adresse de nouvelles expériences d'imitation, par voie hy- drodynamique, des efl'ets de polarité dans les anneaux électrochimiques... i3o3 Électrodynamiqi'e. — Sur l'observation des courants telluriques; par M. Larraque . gS — Sur les courants telluriques; par M. E.-E. Blai'ier i o4 3 — Sur la conductibilité des dissolutions sa- lines très étendues ; par M. E. Bouty. \!\o — Observations de M. Berthelot, relatives à la Communication de M. E. liouty 142 — Remarques de M. Ad. irurlz, sur la loi de Faraday et sur la loi découverte par M. E. Bouty 176 — Sur la loi de Faraday; par M. Bcrthelot. 264 — Note sur la loi de Faraday; par M. Ad. JFurtz ' 321 — Sur la loi de Joule; par M. P. Garbe. . . 36o — Sur la conductibilité électrique des disso- lutions salines très étendues; par M. B. Bouty 3G2 — Sur le phénomène du transport des ions et sa relation avec la conductibilité des Pages, dissolutions salines; par M. E. Bouty.. 797 — Application de la loi de Faraday à l'étude de la conductibilité des dissolutions sa- lines ; par M. E. Bouty 908 — Sur la répulsion de deux parties consécu- tives d'un mémo courant; par M. Izarn. i J3 — Actions de deux parties consécutives d'un même courant : par M. A. Biiguct 622 — Sur le phénomène de Hall; par M. A. Leduc G73 — Théorie et formules pratiques des machines électromagnétiques à courants alterna- tifs; par M. F. Lucas 670 — Résislance des charbons à lumière, em- ployés dans les phares électriques; par M. F. Lucas 800 — Résistance apparente de l'arc volta'i'que des phares; par M. F. Lucas to4o — Sur la conductibilité électrique des sels anhydres liquides et solides; par M. /'o/^s-- sereati 1 325 — Sur la détermination de l'ohm; par MM. Mascart, de Ncrville et Benoît.. io34 — Nouvelle méthode pour mesurer l'inten- sité d'un courant électrique en unités absolues; par M. H. Becquerel i253 — Sur une nouvelle machine dynamo-élec- trique; i>ar MM. A. Damoiseau et G. Pttitpont 1425 — Sur un éleclrodynamomètre à mercure; par M. (;. Lippmann i536 — M. G. CrtA(7«c//(7.v donne lecture d'un Mé- moire portant pour titre : c< Les bases doctrinales et l'avenir du transport de l'énergie » 2o5 — Déterminer directement l'ordre de la cause du déficit des machines dynamo-élec- triques. Note de M. G. Cahauellas . . . . 1045 — M. Cahauellas adresse une Note portant pour titre : « Sur l'utilisation spécifique maximum des machines dynamo-élec- triques » 1 558 Voir aussi Galvanomètres et Piles élec- tri(jues. Embryologie. — Note accompagnant les pho- tographies de deux enfants extraits par la paratomie, dans des grossesses extra- utérines; par M. /. Lucas Champioii- nière 57 ~ Sur les organes segmentaires et le podo- cyste des embryons de Limaciens; par M. S. Jourdain 3o8 — Sur le développement des Comatules; par M. Edm. Perricr 444 — Sur un organe placentoïde chez l'embryon des oiseaux; par M. Mathias Duval. . . . 447 — Sur les organes rénaux des embryons d'IIelix ; par M. P. de Meuron Cg3 ( '6 Pajîcs. — Sur la s|)ermatogénèsc et sur les pliéno- mènos de la fécondalion cliezles J.uriris iiw^aliircpluilii ; par .M. P. Hallcz Otjj — Sur un fœtus de Gorille; par M. /. Dcni- krr 753 — Recherches sur l'incubation des œufs de poule dans l'air confiné, et sur le rôle de la ventilation dans l'évolution em- bryonnaire ; par M. C. DarcsU; 924 — Sur le développement du tube digestif des Limaciens; par M. S. Jourdain 924 Errata. — 60, 120, 256, 452, 704, 764, 848, i5o4, i56o. Explosifs (Mélanges). — Recherches sur les mélanges gazeux détonants ; par MM. Bcrthelot et Vieille 545 — Mélanges gazeux détonants. Calcul des températures et des chaleurs spécifiques, par MM. Berllwlol et Vieille 601 — "Vitesse relative de combustion dQs mé- langes gazeux détonants; par MM. Ber- i6 ) Pages. l/ielol et neille 646 — Iniluence de la densité des mélanges ga- zeux détonants sur la pression. Mélanges isomères; par MM. Bcrthelut et Vieille. 705 — Sur la chaleur spécifique des éléments gazeux, à de très hautes températures; par MM. Berlhelot et Vieille 770 — Sur les chaleurs spécifiques do l'eau et de l'acide carbonique à de très hautes températures; par MM. Berilwlni et Vieille 852 Expositions.— M. le Ministre de V Insiruc- tinn publique transmet à l'Académie des renseignementssur l'Exposition italienne, dont l'ouverture doit avoir lieu à Turin le 1" avril 1884 3a — Le Franklin Tnstinue, de l'État de Pen- sylvanie, informe l'Académie qu'il ou- vrira, à Philadelphie, une Exposition internationale d'électricité, le 2 septem- bre 1884 56o F Farines. — Répartitions des matières sa- lines dans les divers produits des mou- tures; par M. Balland i5 j8 Fer et ses composés. — Sur l'éthylate fer- rique collo'i'dal; par M. E. Grinmux.. io5 — Sur quelques composés coUo'idaux dé- rivés de l'hydrate ferrique ; par M. E. Grinniux 1 485 — Sur des sels ferriques colloïdaux; par M. E. Griinaux i54o Fermentations. — Recherches expérimen- tales surrinilucnce du traitement pneu- matique par courant d'air purifié, à la température ordinaire ou chauffé à 65% sur la formation des jus sucrés; par M. P. Ccillihureès 1240 et 1372 — Sur la puissance de la levure de vin cul- tivée ; par M. Jlph. Rnmnuer 1 Sgq — M. Otto Po/i/ communique les expériences qu'il a laites sur le liège « pour prouver le développement spontané de nombreux microbes, même sous l'exclusion de l'air ordinaire » 1 3o4 Foudre. — Relevé des coups de foudre ob- servés en France, pendant le premier semestre de l'année i883 ; par M. le Mi- nistre des Postes et Ték's;raphes 328 — Relevé des coups de foudre observés en France pendant le second semestre de l'année i883; par M. le Ministre des Postes et Tt'lcg)-iiplies 782 et 865 — Sur une moJifiration apportée aux câbles conducteurs pour paratonnerres; par M. J. Callaud 782 — M. C. Decharnic adresse de nouveaux détails sur le coup de foudre globul.iire dont il a déjà entretenu l'Académie.. . . 658 Galliu.m. — Séparation du gallium ; par M. Lecoq de Boisbaudrun 711 et 781 Galvanomètrus. — Sur un galvanomètre à mercure; par M. G. i.//^/wifl//« 12 56 — Sur un essai do galvanomètre à mercure; par M. /. Carpeiitier i J76 GÉOGRAPHIE. — La Carte lopographique do l'Algérie. Note de M. /•'. Perrier 184 — Les Cartes de Madagascar, depuis le moyen âge jusqu'à nos jours; par i\L Alfr. Granilidier 552 I\L A. d'Abbadie fait hommage à l'Aca- démie d'une Conférence faite au troi- sième Congrès géographique inteinutio- nal, sous le litre « Exploration de l'Afrique équatoriale; Credo A\m vieux voyageur » 606 Sur la nouvelle Carte du la Tunisie, ù lu l62 cliello de -âro'o-ôo ; par M- P- -P^mV/-. . — M. lie Lesscps fait hommage à l'Acadé- mie de deux Opuscules qu'il vient de jiubiier sous les titres de : n Souvenirs d'un voyage au Soudan » et « L'Abyssi- nie » — M. />'. Pc/7v'f/-raitliomniage à l'Académie, au nom de S. M. l'Empereur c/y/wPcrf/T), d'une Carte de l'Empire du Brésil — Noie accompagnant la présentation des Cartes marines et des documents liydro- grapliiques offerts à l'Académie par le Dépôt des Cartes el Plans, au nom du déi)artement de la Marine; par .M. de Ji)nijitirrcs — Sur la Carte d'Afrique au aooiu'oo; par M. F. Pcrrier i — Carte des hauteurs delà Russie d'Europe ; par M. de TUlo i — Objections à la théorie d'une mer saha- rienne à l'époque quaternaire; par iM. G. Knlland i — La découverte de la mer intérieure afri- caine; par M. Rouire i — Remarques de M. de Lcsscps à propos de la Communication de M. Rouire. ... i — Sur le projet de création, en Algérie et en Tunisie, d'une mer dite « intérieure». Note de M . E. Cosson i — M. le Secrétaire perpétuel &\s,i\a\q, parmi les pièces imprimées do la Correspon- dance, un Ouvrage intitulé : « Docu- ments relatifs à la mission dirigée au sud de l'Algérie par le lieutenant-colonel t'IiUters » i Voir aussi Hydrogniplùe el Loiigititdes. GÉOLOGIE. — Surlecipolinde Paclais (Loire- Inférieure) ; par M. Stan. Meunier — - Gisement tongrien île Longjumeau (Seino- et-Oise) ; par M. Sian. Meunier — Sur quelques formations d'eau douce ter- tiaires d'Algérie; par M. Pli. Thomas-.. — Sur quelques formations d'eau douce qua- ternaires de l'Algérie ; par JL Pli. Thomas — Origines et modes de formation des cal- cairesdévonien et carbonifère de la Bel- gique ; par M. E. Dupont — Sur les terrains de transport et les ter- rains lacustres du bassin du cliott Melrir (Sahara oriental); par M. G. Rolland.. \ iges. 64 1 G56 t'49 (jOo 225 298 475 566 486 15; 3io 3ii 38 1 449 342 7 ) Pages, — Note sur une Carte géologique de la France à l'échelle de -gTo'oTMr; parMi\]. G. T'assi ur et L. Carey 1 55G — M. //(-/«vY fait hommage à l'Académie, au nom de M. Capellini, d'un Mémoire in- titulé : « Il cretaceo superiore e il gruppo di Priabona nell' Apennino set- tentrionale », etc 1498 — M. /. G ira ni adresse une Note intitulée : « Recherches sur la direction des dia- clases dans le bassin de l'Oise » 786 — M. Laur présente une coupe géologicjue du sondage exécuté à Montrond (Loire) jusqu'à une profondeur de 5o2"', 5o. . . . 1069 — M. /. Girard adresse un Mémoire pour le concours du prix Gay (Montrer com- ment les caractères topographiques du relief du sol sont une conséquence de sa constitution géologique, etc.) i3i8 Voir aussi Botanique fosaile. Minéralogie et Paléontologie. GÉoMÉTHiE. — Sur le limaçon de Pascal ; par M . A . Genocchi 81 — Note sur le lavis d'une sphère; par M. /. CottUhm 1 39 — Sur les courbes du quatrième ordre; par M. C. Le Paige 353 — Sur une extension des théorèmes de Pascal et de Brianchon aux surfaces du second ordre; par M. A. Petot 726 — Sur les surfaces du troisième ordre; par M. C. Le Paige 971 — Sur les surfaces à pente uniforme et les réseaux proportionnels; par M. L. Le- eoi nu 972 — Note sur le degré des surfaces oscula- trices ; par M. de Jompdères I025 — Propriétés de neuf points d'une courbe gauche du quatrième ordre, de sept points d'une cubique gauche, de huit points associés; par iM. A. Petot \-x\'i — Ai. H. Meillwiirat transmet l'énoncé d'un théorème de Géométrie, relatif au tronc de pyramide à bases parallèles et à divers prismes de même hauteur que le tronc. iGio Voir aussi Analyse inatheinatupie. GiupniQiiES (Méthodes).— Sur unpointde l'histoire des méthodes graphiques ap- pliquées à l'artde l'ingénieur ; parM. L. Laianne 1466 Histoire des Sciences. — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces iin- [irimées de la Correspondance, divers 11 numéros du Bulleltino de M. le prince llonconipagni 78 et gG6 Sur 1rs principales inventions de G.-A. ( 1628 ) Li'schnt. Noie de M. D. CoUadmi JyS Une Lettre de Méchain. Note de M. J . Lcfort 607 - Documents relatifs aux compresseurs à colomii's liquides oscillantes, employés pendant plusieurs années au percement du mont Cenis; par M. A. de Caligny. 8(iî - M. Tisserand annonce à l'Académie la mort de M. Brnssinne, et rappelle quelques- uns des Travaux de ce savant i2|-2 La Société luitioriale d'Hnrlicultare de France informe l'Académie de la perte que vient de faire la Science agricole dans la personne de M. Alphonse Lamilée. . M. G. -A. Uirn fait hommage à l'Acadé- mie d'une Notice biographique qu'il vient de publier sur M. O. Hatlnuer . . M. le Secré/ah-e perpéliict signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, la « Collection de Mémoires re- latifs à la Physique, publiés par la So- ciété française de Physique; t. I : Mémoires de Coulomb » 787 M. Juricn de ta Giavière adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, la collection des Ouvrages qu'il a publiés jusqu'à ce jour 893 M. \e Secrétaire perpétuel signale, parmi ijig 7S9. les pièces imprimées de la Correspon dance, le troisième Cahier des Jeta Diatliemalica — !\t. J.-A. Serret présente à l'Académie le Tome X des «'«/«/}«> 634 — Gisement d'or à Penallor en Andalousie ; par M. J.-F. ISoguès 760 — Sur lu décomposition de la pechblende; C. K., 18S4, 1" Semaine. {1. XCVIIl.) r.,i,os. par M. Jildiiistrtiiid 816 — Sur la dillusion de la christianile dans les laves anciennes du Puy-de-Uôme et — Sur la production de l'orthopliospliate neutred'aluminiumcristallisé; par M. A. de Sriudien i583 MiNKS. — M. Bimbrée fait hommage à l'Aca- démie, de la part de M. Hith'uli, du tome III des « Anales de Construcciones civiles y do Minas », de Lima 390 — Sur la théorie des bobines destinées à l'extraction des mines ; par M. Hatnn de 1(1 GoupiUiè're ■ 31)2 Missions scientifiques. — M. le Secrétaire perpétuel signale un Ouvrage intitulé ,c Documents relatifs à la mission dirigée au sud de l'Algérie par le lieutenant- colonel Fia tters » ' — Rapport de M. Dnubrée sur la publica- tion, faite par le Ministère des Travaux publics, de ces documents i5i i MisÉc.M d'Histoire naturelle.— M. \^ Mi- nistre de V Instruction publique invile l'Académieà lui adresser une listededeux candidats pour la chaire de Culture, laissée vacante au Muséum d'Histoire naturelle, par le décès de M. Decalsue. 32 — Liste de candidats présentée à M. le Mi- nistre de l'Instruction publique, pour cette chaire : 1° M. Muxinic Cornu, 1" M. Frsr/ue ■>"> : 1 2 i632 ) N Navigation. — Sur le gyroscope marin. Noie de M. Edm. Dubni.t 227 -- Sur le principe des navires à flottaison cellulaire et les premiers projets de bâti- ments de guerre étudiés d'après ce principe; par M. E . Berlin 555 — M. £'.-fic;-;/n adresse un Volumemanuscrit, intilulé : « Études de navires à flottaison cellulaire, 1870-1873 n 787 — M. le conlre-amiral Serres donne lecture d'un Mémoire «Sur le modèle de trière du Musée du Louvre >? i3i2 — M. l'amiral Vàris présente à l'Académie la seconde Partie de son Ouvrage inti- tulé : '< Souvenirs de Marine. Collec- tion de plans ou dessins de navires et de bateaux anciens ou modernes exis- tants ou disparus, avec les éléments nu- mériques nécessaires à leur construc- tion. (P/. ZX/ à CXJT) » 1470 — M. DiipiiycleLôme, à l'occasion delaCom- munication de M. l'amiral FâWi-, demande qu'une Commission spéciale soit chargée d'étudier un projet d'organisation per- manente, jiour la conservation de docu- ments précis concernant le matériel na- val de guerre et de commerce 1471 — M. f^. Ddymtird adresse un Mémoire intitulé : « Courbes nouvelles servant à mesurer la stabilité statique des navires, sous toutes les inclinaisons possibles».. 786 — M. J.-B.-E. Jticqncmin adresse un Mémoire sur un modèle de bateau sous- marin 892 Nerveux (Système). — Sur la réaction élec- trique des nerfs sensitifs de la peau chez les ataxiques; par M. M. Mendelsolin. . 533 — Distribution des racines motrices dans les muscles des membres; par MM. Forgue et Lannegrace 685 — Du mécanisme médullaire des paralysies d'origine cérébrale; par M. Coutj 725 — De l'inlluence des lésions du cerveau sur la température; par M. Ch. Richet. . . . 827 — Sur la distribution spéciale des racines motrices du plexus brachial ; par MM. For«;uc et Lciri/iegrnce 829 — Distribution spéciale des racines motrices du plexus lombo-sacré ; par MM. Forgue et Ldfiric^race 1068 — Sur les variations do l'excitabilité élec- trique et de la période d'excitation la- tente (lu cerveau; par AI. H.-C. de Va- '•'i^".> 926 Pages — Sur deux cas de suture secondaire du nerf médian avec rétablissement rapide de l'innervation dans les parties paralysées ; par M. Tdlaux i4'nres sur les siibsUiii es luxii(iiL'» ou médiramentenses f|iH altèrent l'hé- moç;lobine. el p:irliciilièrenient surrelles qui la Iransforment en mélliémoglobine; par M. G. Harem — De la Iraiisfusion pénlunéaie; par M. G. Harem -" Observai iiJii» Oe ^li. liiclict, reialives à la ConiniunicatioM de M. Haycni — Sur uiieniélhode nouvelle de tianslusiuii du sang (sang soumis préalablement à l'action de la peptone); par M. Afamis- xU-iv — Éludes expérimentales sur les prupritlcs aneslliésicpies des dérivés chlorés du formèue; parMM. J .Rci^naidd et Ville- Jean — Sur la (iisLiiiciiuu [llly^iulu!^k[ue Ue lieux classes de mouvements; par M. Couty. — Analyse cinématique de la marche; par M. Marey — M. Miiri'Y fait liiHUmage a 1 Accuiemie d'une Brochure intitulée : « Développe- ment de la méthode graphique par l'em- ploi de la Photographie » — Sur la fonction pigmentaiie de» liiiuui- nées; par M. Héiiiy Saint-Loujj -- De l'assimilation du maltuse; pariMM. A. Dastic et E. Boiirqiielot — Sur le clapotage stomacal; par ùi. / . A udhoid Voir aussi Cliniue imiinaU-, Mlciuie.-, el Nerveux [Système). Physiologie végétale. —Nouvelles recher- ches sur les (-onditions de développe- ment des poils radicaux ; par M. E. Mer — Les relations entre les plantes et la/.ule de leur nourriture; par M. )f'.-0. Attvater — Des causes qui peuvent modifier les ellels de l'action directrice de la lumière sur les feuilles; par .Al. E. Mer — De l'action de la chaleur sur les piienu- niènes de végétation : par M. A . Tinr- lliéleiiiy Uecheichis sur la lespiraliuii de» leiiiues à l'obscurité; par MM. G. Jioiuner el L. Mdiif^hi •— Influenci! préiciuiue de la luiu.ere sur la structure aiialomique des feuilles de l'Ail des ours { Atluuii iirsiiiKiii)-^ par M. Ch. Musset Physique du globic. — Sur le climaUiu lap Horn ; Noie de M. J. Leplirn — M. Chiiiiel adresse une Lellic it:l„live 535 58o 749 i349 i3i5 687 I2i8 i I i5tj8 441 1604 1608 583 689 — 836 1006 10G4 i'^97 l'a.;, 'S aux secousses de tremblement de terie qui se sont manifestées le 3o décembre à Durignies ( Nord ) Sg Observations de M. Daidirée relatives à la Communication précédente 59 M. Cluipel adresse une nouvelle Note sur les mouvements du sol, ob.-ervés à Dorignies iGCi Sur les oscillations produites par l'érup- tion du Krakatna; par M. /i. Rennii. . . . 160 Sur les ondulations atmosphériques allii- biiées à l'éruption du Krakatoa ; et sur la tempête du samedi a6 janvier ; par M. C. IVolf 177 Sur les troubles physiques de ces derniers temps; par M. Eayn 179 Sur les oscillations barométriques pro- duites par l'éruption du Krakatoa; par M. E. Re/ioii . 245 Sur les oscillations barométriques du 27 août, observées à Jlontsouris; par M. Marié-Dai'v 246 Courbes du marégraphe deCnlun (trem- blements de terre à Santander, Guya- quil, Cliio, etc.) ; par M. de Eesse/>\. . . 272 Sur les petits tremblements de terre; par M. d'Ahbadie 322 Sur les oscillations barométriques pro- duites par l'éruption du volcan de Kra- katoa et enregistrées au baromètre Rédier de l'observatoire de Toulouse; par M. Baillatid 349 M. Cliapel adresse une nouvelle Note sur les secousses de tremblement de terre.. 253 Remarques à propos des recherches qui ont été faites sur la propagation des ondes atmosphériques produites par les explosions de Krakatoa; par .M. Foeis- ter 411 Sur un mouvement subit de la mer à Montevideo ; par M. fieiif 499 Coïncidences entre les phénomènes ob- servés en i83i et i883; par M. A. fVitz 542 Sur les oscillations barométriques pro- duites par l'éruption du Krakatoa; par M. P. Taeehini GiG M. l'Amiral île .hiiujiarres transmet une Lettre du Contre-Amiral commandant la division navale de la mer des Indes, sur les troubles telluriqu(;s du détroit de la Sonde 7S7 M. Faye signale une circulaire de M. Patd demandant des renseignements sur les observations des ondes atmosphériques dont l'éruption du Krakatoa a été l'ori- gine 893 Sur une erreur ijui a élé coinniise dans ( i635 :■ h fixation du momiînt précis de la i-oin- motioii principale du Krakatoa ; par M. yl . liiiiiskcs M. Diipiiy lie Lomé coiiiiiuiiiii]ue un extrait du rapport du commandant du paquebot rÈininc relatif à un banc flol- lant de pierres ponces, provenant de l'éruption du Krakatoa Observations extraites du Ha|iport de M. Vcrhvttk sur l'éruption du Krakatoa les 26, 37 et 2S août i883 ; Note de M. Daubrée Uemarque relative à la vitesse de propa- gation de l'intumescence produite dans l'océan Iiidien par l'éruption du Kraka- toa ; par M. Boussiiusq M. Boiiini ; par M. Faye ■ Mouvemenis de l'air au-dessus u une de- pression et d'un surhaussement baro- métrique. Schémas déduits des données du travail deHildebrand-Hildebrandsson, intitulé ; « Sur la distribution des élé- ments météorologiques autour des mi- nime et des maxima barométriques » ; par M. A . Pnincaré - Schémas des mouvements atmosphériques sur l'Europe dans les divers régimes ; par M. A. PoUuare' . . ■ Sur l'exagération du pouvoir évaporant de l'air à léquiiioxe du printemps; par M. L. Descroix - M. Chapcl appelle l'attention sur les relations que les passages d'astéroïdes lui paraissent offrir avec les trembie- ments de terre, les courants telluriques et les anomalies périodiques de tempé- S99 rature . 1 3o4 - M. C/;.-/-'. Zf//i,'^r/- transmet a l'Acadéiiiio le « Résumé de ses observations hélio- photographique-; comparées aux grands mouvements atmosphériques et séisnii- goo ques » 407. ""7> '^04 et 1459 - JL Cli.-f . 2'(7/.i;(,v adresse une Note sur la périodicité de la pression barométri- que [355 loig — M. Diii>iiiulicl soiiuiet au jugeiiieiit de r.\cadémie un Travail intitulé : « Les variations périodiques des températures terrestres » 1875 laSi Voir aussi Magnélisme terrestre et Me- téorolnoic. PiiYSiQUii MATHÉMATIQUE. — Sur la distribu- I tiun du pottnliel dansdes massesliquides limitées par des faces planes; p.ir 1 3o2 iM. Appcll 214 — Sur la propagation de la lumière dans un i3o3 milieu cristallisé; par M"" Sophie Kmwi- levski 3 jG — Sur la distribution du potentiel dans une, 1824 masse liquide ayant la forme d'un i jirisme rectangulaire indéfini, par 1557 mi. Jppe/l el C/wrvet 358 } — Disiribution du potentiel dans une plaque I rectangulaire, traversée par un cou- 1016 rant électrique dont le régime est per- manent; par M. J. Cliervet 795 — Sur les effets des forces mutuelles; par 89 >. M. P. Berthot 1 570 Piles électriques. — Sur la pile -Skrivauow 383 (modèle de poche); par M. D. Mon- iiier 224 38) — Transformatioii des piles liquides en piles sèches; par M. Oniimis i 'J77 Voir aussi Accumulateurs eleitrajues. ino Planètes. — Sur le mouvement du premier satellite de Saturne (Mimas) ; parM.y^. Bailtiual 20 5 — Observations des petites planètes, laites ; au grand instrument méridien de l'Ob- '• servaloire de Paris, pendant les troi- sième et quatrième trimestres de l'an- née iS83; communiquées par M. Mou- 480 chez 3g3 — Le P. Lamey adresse une Noie « Sur le système géologique éruptifde la pla- 890 nète Mars » 592 — Sur Saturne et Uranus (oiiservatuiie de Nice) ; par .\L Perrotin 718 i352 — Addition à la Note précédente; par M. iV. Lochyer 719 — Les tache.'^poldiiesde Venus;|)ar M. £'.-/>. Trourelol 719 ( i636 ) Pages. I — Observations de la planète Mars ; par M. Troiwelol 788 — Aspect de la planète Uranus; par M. Pci- rotin 967 — Changements observés sur les anneaux de Saturne (observatoire de Meudon); par E.-L. Troiwelot 968 — Observatiunsde la nouvelle planète (S), découverle par M. J. Palisa, faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) ; par M. G. Bignurdti/i . \i^i — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'Ob- servatoire de Paris, pendant le premier trimestre de l'année 1S84; communi- quées par M. Mouchez i3o5 — Étude sur le contour apparent de Vénus; par MM. Bouquet de la Grye et Arago. 1406 — Sur l'aspect d'Uranus et l'inclinaison de Pages. son équateur ; par MM . Paul et Prosper Henry i4'9 — Des taches polaires de Vénus; par M. il. -Z.. Troui'elot 1481 — Sur la hauteur et sur la forme annulaire des montagnes de Vénus; par le P. Lame) 1 533 — Observation de la nouvelle planète '237) Palisa, faite à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bigourdan iSôg Prix décernés par l'Académie. — Table des prix décernés par l'Académie, dans la séance duSmai 1884, pour l'annéeiSSS. 1191 Prix proposés par l'Académie.— Tables des prix proposés par l'Académie, pour les années 1884, i885, 1886, 1887 et 1893. 1192 — Tableau, par année ^ des prix proposés pour 1884, i885; 1886, 1887 et 1893.. 1193 R Rage. — Recherches sur la rage; par M. P. Gibier 55 — Nouvelle Communication sur la rage; par MM. Pasteur, Chamherland %\. Roux .. :[5y — Recherches expérimentales sur la rage : 1° les oiseaux contractent la rage; 2° ils guérissent spontanément; par M. P. Gibier 53i — Sur la rage; par MM. Pasteur, Cliam- berland el Roux 1 229 — M. E. Vial adresse une Note relative à l'emploi de l'acétate d'ammoniaque, comme spécifique contre la rage 763 Respiration. — Intensité des phénomènes chimiques de la respiration dans les atmosphères suroxygénées; par M. L. de Saint-Martin 241 — Recherches sur la combustion respira- toire; par M. Schiïtzenberger 1061 Sang. — Expériences sur les substances toxiques ou médicamenteuses qui altè- rent l'hémoglobine, et particulièrement sur celles qui la transforment en mét- hémoglobine; par M. G. Hayem 58o — De la transfusion péritonéale; Note de M. G. Hayem 749 — Observations de M. Richel, sur la Com- munication de M. Hayem 75i — Sur une Méthode nouvelle de translusion du sang (sang soumis préalablement à l'action de la peptone); par M. Aj'anas- siew 1349 Secrétaire perpétuel. — Liste de candi- dats présentée par la Commission pour la place de Secrétaire perpétuel, laissée vacante par le décès de M. 7.-/?. Dumas. Par ordre alphabétique : M. Jamin, M . V'ulpian 1 4o3 — M. Jainin est élu Secrétaire perpétuel pour les Sections de Sciences physi- ques, en remplacement de M. Dumas. . i4i5 — M. Jamin, en prenant place au Bureau de l'Académie, adre.sse ses remercîments à ses Confrères 1 5o5 Sections de l'Acadé.mie. — Liste de candi- dats, présentée par la Commission, pour la place d'Académicien libre , laissée vacante par la mort de M. de la Gournerie : 1° M. de Jonquières ; 2° M. Cailletet, MM. Halon de la Gou- pillière , F. Tisserand ; 3" MM. Bta- l'ier, Lausscdat ; 4° M.\L Bisclio(fs/ieim, Trt'i'e I 1 j — Liste de candidats présentée par la Sec- tion de Géométrie, pour la place laissée vacante par le décès de M. Pidscux : 1° M. Darboux ; 2° M. Laguerrc: 3° M. Halphen; 4'MM. Appeli,E. Pi- card, H. Polnraré 543 ( i637 ) Pages. — Liste de candidats, présentée par la Com- mission, pour la place d'Académicien libre, laissée vacante par la mort de M. L. Bregnet : i° M. l'amiral de Jnn- quières; 2° MM. L. Cailletet, Lnusseclat, E. Tisserand ; 3° Trêve 7o3 — Liste de candidats, présentée par la Sec- tion de Géosr;iphie et Navigation, pour la place laissée vacante par la mort do M. Ymn Vdlarceau: 1° M. Bouquet de In Grye; 2° M. l'Amiral Cloué; 3° MM. E. Berlin, A. Grundidier 846 — Liste de candidats, présentée par la Commission, pour la place d'Académi- cien libre, laissée vacante par le décès de M. du Moncel ; i° M. Cailletet ; 2° MM. Laassedat. E. Tisserand; 3° M. Trêve i3o4 Soleil. — Sur l'époque du nouveau maxi- mum des taches, d'après les résultats de M. R. Wolf, de Zurich. Note de M. Faye 1 8 1 — Observation des taches et des facules solaires en i8S3 ; par M. P. Tacchini. . 342 — Sur le calcul delà rotation des taches du Soleil ; par M. Pnnsiot 5oo — Ombres portées par les facules sur la pé- nombre des taches solaires, observées à Rome pendant le premier trimestre de 1884 ; par P. Tacchini 896 — M. /". Picard adresse un travail portant pour titre |: « Taches et facules à la surface du Soleil » 1018 — Détermination des éléments de rotation du Soleil ; par M. Spœrer 1243 — Sur le régime de circulation de la masse fluide du Soleil ; par le P. Lnmey i323 — Exposé d'un moyen de déterminer la température des parties du Soleil infé- rieures à la photosphère; par M. Hirn. i3C6 Voir aussi Spectroscopic. SoLKMNlTÉs SCIENTIFIQUES. — L'Université d'Edimbourg annonce qu'elle célébrera le troisième centenaire de sa fondation, les 16, 17 et 18 avril 1884, et invite l'Académie à s'y faire représenter 342 — M. Pasteur donne communication d'une Lettre qui lui est adressée par l'Univer- sité d'Édiratourg, pour remercier l'Aca- démie d'avoir délégué plusieurs de ses Membres à celte solemnité liljg — M. le duc de Brogtie, maire de la com- mune de Broglie, invite l'Académie à se faire représenter, à l'inauguration d'un monument qui sera élevé à la mémoire d'Augustin Fresnel 1419 Soufre. — Sur le développement des cris- taux nacrés de soufre; par M. D. Pages. . i44 Gernez — Sur le phénomène de la surchauffe cris- talline du soufre ; par M. D. Gernez. . 810 — Sur la durée de la transformation du soufre octaédrique surchauffé en soufre prismatique ; par SL D. Gernez ()i5 Spectroscopie. — Élude spectrale du groupe de raies telluriques nommé a par Ang- strbm ; par M. A. Cornu 169 — M. H.-F. Zenger adresse une Note sur une nouvelle combinaison de prismes de quartz et de spath calcaire, donnant un spectroscope à vision directe pour l'ob- servation des rayons ultra-violets 494 — Sur le spectre d'absorption de l'eau ; par MM. J.-L. Soret et Ed. Sarasin 624 — M. Ch.-V . Zenger adresse une Note sur la visibilité des rayons ultra-violets, à l'aide du parallélépipède de dispersion. 1017 Sphéroïdal (État). — Étude sur l'état sphéroïdal ; par M. J . Luvini i536 Statistique. — M. Bernard adresse, pour le concours de Statistique, une j Sta- tistique médico- démographique de Cannes pendant la période septennale 1877-1883 » 1241 — M. P. Dupont adresse un Mémoire por- tant pour titre : « Statistique médicale de Rochefort en i883 (3o° année) «... 14 19 Statues. — M. le Président annonce à l'A- cadémie que le Comité de patronage pour l'érection d'une statue à la Mé- moire de J.-B. fJumas s'est constitué . . 1461 Sucres. — Sur l'origine du sucre de lait; par M. P. Bcrt 775 — Recherches relatives à l'inlluence du traitement pneumatique, par courant d'air purifié; sur la fermentation des jus sucrés, par M.P. C«//(7,'»rr«. 1240 et 1372 — Description d'un nouvel appareil d'éva- poration etde distillation, propre à opé- rer le traitement pueumatique des jus sucrés ; par M. P. Catliburcês 1 J76 Suez (Canal de). — M. de Lcsseps commu- nique à l'Académie le procès-verbal des réunions des 16 et 19 juin 1884 de la Commission consultative internationale du canal de Suez i5i5 Sulfites. — Sur un cas de dimorphisrae observé avec l'hyposulfite de soude (NaO, S'O', 5H0); par MM. F. Parmen- tier et L. Aniat 735 — Sur les sulfites et bisulfites de soude; par M. de Forcrand 738 Sulfures. — Nouveaux sels sulfurés, dé- rivés du sulfure de phosphore; par M. G. Lcmnine 40 — Action du sulfure de potassium sur le ( i638 sulfure de mercure; |uir M. ^. Dittr. . 1271 et ij8o — Action du sulfure de cuivre sur le sulfure de potassium; par M. A. Date i4.i9 l'ages. — Keclierche et dosage de faibles quantités de sulfure de carbone dans l'air, dans les gaz, dans les sulfocarbonates, etc.; par M. Gasthic 1 588 TÉLÉGRAPHE. — Un Jnnnymc adresse un Mémoire « Sur la possibilité d'établir une communication télégraphique entre deux points, en faisant varier le poten- tiel électrique du globe terrestre » Températures. — Sur l'échelle des tempé- ratures et sur les poids moléculaires. Note de M . Betthela — Sur l'emploi du formène pour la produc- tion de très basses températures. Note de M. L. Caillcli't Thermochimie. — Sur la chaleur de com- binaison des fluorures solubles et la loi des constantes thermiques de substitu- tion ; par M. D. Tnmniii.sî — Sur la chaleur deforinalion des fluorures; par M. Berlliclol — Détermination de la chaleur de combus- tion de quelques acétones et de deux éthers de l'acide carbonique; par M. H' . Lou^iiintnr — Sur la chaleur de formation des oxychlo- rures de mercure; par M. O.Aiiilré.. . — Sur le fluorure d'antimoine; parM. Giiniz. — Sur la chaleur de transformation de l'oxyde d'antimoine prismati(|ue en oxyde oclaédrique; par M. Gu/itz — Sur la loi des constantes thermiques de substitution; par ^I. D. Toinnuisl 36S e — Sur les déplacements réci[iroques entre l'acide fluorhydriqueetlcs autres acides; par MM. Beithclot et Giintz — Sur la loi des modules ou constantes thermiques de substitution ; par M. Bcr- tlwlnt — Recherches sur le fluorhydrate de lluo- rure de potassium et sur ses états d'é- quilibre dans les dissolutions; par M. Giinlz — Sur les équilibres entre les acides chlor- hydriiiue et lluorhydrique ; pariM.M./îfv- i565 44 61 3oo 3o3 I G3G 3y5 400 428 //(."/')/ et Gimtz 463 — Chaleur de formation du chlorure et des oxychloruresd'antimoine;parM. Guiitz. 5i2 — Sur la chaleur de formation des oxybro- mures de mercure; par M. G. André.. 5i5 — Sur une cause probable de désaccord entre la force électromotrice ries piles et les données thermochiini(|ues; par M. G. Chaperon 72g — Sur la non-existence de l'hydrate d'am- monium ; par M. D. Tonima^i 812 — Chaleur de formation du fluorure d'ar- gent, de magnésium et de plomb ; par M. Guntz 819 — Étude Ihermochimique de l'acide hydro- lluosilicique; par M. C//. Truchol 821 — Sur le glyoxalbisulfite de soude; par M. de Forci and 824 — M. L>. Tonimasi adresse une Note sur la chaleur de formation des fluorures solu- bles 929 — Sur l'échelle des températures et sur les poids moléculaires; \\àv yi. Bert/ielot . . 902 — Sur les substitutions bromées; par MM. Bertlielnt et IVerner 1 2 1 3 — M. D. Tnniniasi adresse une Note sur la chaleur de formation des sulfites .. . i3oi — Étude thermique des fluosilicates alca- lins; par M. Cil. Triicltiil i33o Thermodynamique. — Généralisation et dé- j munstration rigoureusement mécanique de la formule de Joule; par M. A. Ledieii Cg I — Sur la détente adiabatique de la vapeur I d'eau; par M. F. Churpeiitier . . 85 et 4^^ — Sur les divers rendemenis Ihéoriques que l'on doit con.'iidérer dans les machines à vapeur d'eau; par AI. P. Charpentier . 1262 Toxicologie. — M. H. Coiffin adresse un Mémoire portant pour titre ; « Esquisse d'une méthode simple et facile pour la vérification des médicaments » 60 Unités électriques et magnétiques. — Adoption, par la Conférence polaire in- ternationale de Vienne, des nouvelles unités magnétiques absolues (centi- u mètre-gramme-seconde); par M. Mas- cart 1252 — Méthode pour mesurer l'intensité d'un courant électrique en unités absolues; ( i63 P.tjjes. par M. H. BertiKiiel iii'i -- Sur la délermination de l'olim; par MM. E. Masciirc, F. de Ncivillc el R. Benoit loS-i ') Pages. Urée. — Nouvelles recherches sur le lieu de formation de l'urée; par MM. Gréhant et Qiii/itji«iiicl ■ 1 3 1 2 Vapeirs. — Détermination de la densité des vapeurs du chlorure de glucinium; par MM. Z.-i-'. NilsunaiO. Peltersoii ç)8H — Sur la délermination des densités de va- peur, par déplacement gazeux sous pres- sion réduite et variiible; par M. J. Meunier 1268 — Sur les tensions de vapeur des mélanges liquides; par M. Isnmberl iSaj Venins. — Sur le venin des Batraciens; par M. G. Cnlmels 530 — Observation relali\e à la ISote de M. Cal- mels; par MM. .V. Gnulier et ÊUird. . . 63 1 — Sur le venin des Hyménoptères et ses or- ganes sécréteurs; par M. 6'. Corlel . . . 1 Vk) Ve.ntilateuks. — Résultats d'expériences sur un nouveau système de ventilateurs à force centrifuge; par M. L. Ser 783 Vins. — De l'influence du plâtrage sur la composition et les caractères chimiques du vin; par M. L. jVngnier de la Source 1 I 11 — Sur la composition des movUs dequelques cépages améiicains; par M. A. Bouf- fard 78O — Sur l'existence du manganèse dans les vins; par M. E.-J. Maitmcnè 84') — Sur l'existence du manganèse dans les vins et dans une foule de productions végétales ou animales; par M. E.-J. Mauniriié loiG Virulentes (Malauies). — M. .Saudras donne lecture d'un Mémoire portant pour titre : « Des mspirations ou inha- lations antimicrobiques et médicamen- teuses » 19 — M. Duroy adresse une réclamation de priorité au sujet de l'appareil décrit par M. Stindn/.f dans ce Mémoire 77 — De la préparation, en grandes niasses, des cultures atténuées par le chauffage rapide, pour l'inoculation préventive du sang de rate; par M. ,7. C/uiinvnu. . . 73 — Du cliautlage des grandes cultures de ba- cilles (lu sang de rate ; par M. yJ. Chau- vitui 126 — Influence de l'oxygène sous pre^^iou aug- mentée, sur la culture du Bacillus nn- llirncis ; par M. J. IVo-messensld 3i4 — M. H. Boidey fait hommage à l'Académie C.K., l^■S;, i".Ssm^ii;r, (T. XCVIII.' d'un nouveau Volume de ses Leçons de Pathologie comparée, intitulé : « La nature vivante de la contagion; conta- giosité de la tuberculose « 656 — Réclamation de priorité, à propos de Communications récentes sur la vitalité des virus et de la levure de bière; par M. Melsvns 9./.3 — De l'atténuation des cultures virulentes par l'oxygène comprimé; par M. A. Cluiui'caii 1232 — Contribution à l'étude de l'agent virulent de la septicémie puerpérale; par M. S. Arloing 1 3 jG — Recherches sur les substances antisepti- ques et des conséquences qui en résul- tent pour la pratique chirurgicale; par M. B. Rriliiiinff' I ^95 — M. Z. Sri/idriii adresse un Mémoire por- tant pour titre : « Relation de deux ob- servations de diphtérie grave (croup et angine couenneuse), guérie par les inspi- rations ou inhalations antimicrobiques d'essence de térébenthine, de gou- dron, etc. " 281 Voir aussi Choléra, Microbes, Rage. Vision.^ Sur un phénomène de vision, pro- duit par la lumière d'un incendie etd'une llamine propre à l'éclairage public; par M. E. Clierreul 264 — Nouvelles séries d'expériences sur la per- ception différentielle des couleurs; par M. Aiij^. Cluirpenlier 1290 — Sur la vision, dans ses rapports avec les contrastes des couleurs; par. M. C/ievreul. i3o9 — M. 7'/-o»(VA;/ demande l'ouverture d'un pli cacheté, contenant une Note relative au renversement des images lumineuses sur la rétine i3i8 Viticulture. — .M. Languet adresseune com- munication relative au Phylloxéra i32 - M. A. Pcl adresse un Mémoire relatif au Phylloxéra 282 — M. Al. Kliipontn adresse une note con- cernant l'emploi d'une eau camphrée ou d'une solution de borax contre l'Oïdium et le Phylloxéra 342 — M. Cdzcido adresse une nouvelle Note sur son procédé contre le Phylloxéra 495 — M. Fiiiidrin adresse une Note relative à 2i:i ( «64o ) Pa^es. l'efficacité du siilfocarbonate de potasse, pour détruire les parasites de la vigne. 786 — M. G. &/;e/-/s/«g'tv adresse une Commu- io3i nication relative au Phylloxéra — M. S. yuiahiiigiic adresse une Communi- cation relative au Phylloxéra io3i — M. Ab. 7{hv«(// adresse une Communica- tion sur l'oïdium et le Phylloxéra i3i8 — M. L. Anilricii adresse une Communi- calion sur la cause des effets différents du soufrage dans les maladies de la vigne i5'9 Vol. — M. H. Hnllands adresse une Note sur le vol artificiel 49^ Pa(jes, Volcaniques (Phénomènes) — Voir Physique (ta globe Voyages scie.ntifiquks. — Vitesse qu'attei- gnent les Lapons avec leurs patins à neige. Note de M. Nordenshôld 964 — M. le Vice-Amiral Cloué annonce le pro- chain départ des bâtiments de la Station de Terre-Neuve et appelle l'attention de r.4cadémie sur les services (pie pour- raient rendre les officiers de marine, pour l'observation des phénomènes mé- téorologiques et magnétiques r24o Voir aussi Missions scientifinues. Zinc et ses Composés.— Sur la purification du zinc arsénifère; par M. L. L'Hôte. . i4gi Zoologie. — Sur la classifli-ation desSarco- ptides plumicoles ; parMlSl. E.-L. Trous- sari et P. Mégnin i55 — Sur l'opercule des Gastéropodes; par M. Houssaj 236 — Nouvelles observations sur l'anguillule de l'oignon ; par M. /. Chatin SyS — Sur le développement des Comatules; par M. Edm. Perrier 444 — Sur les différences sexuelles du Corbœus bifosciatiis et sur les prétendus œufs de cet insecte coléoplère, nuisible au chêne vert; par M. A. Laboulbène 53g — Sur une forme aberrante du phylum Spo- rozoa; par M. /. Kunsller 633 — Sur l'existence d'un Gorille à la Ménagerie du Muséum d'Histoire naturelle; par M. Jlpli. Mdne-Edwards gSg — 'àm\'Orbtdiim ii/nvcrsti, d'Orb;parM. C. Schlumberger looa — Le P. Heude annonce qu'il a reçu de Corée diverses pièces indiquant l'exis- tence, dans celte région, d'un petitRumi- nant d'une nouvelle espèce du genre Hy- dropotes 1017 ■ Sur le genre Rliopidea (Ascidies simples; par M. L. Roule r^gi - Sur la présence du Naja d'Egypte en Tu- nisie; par .M. Valéry Mayet ligO - Sur un Péridinien parasite ; par M. G. Pouchet 1345 - M. le &c/-eï«i>e/)e/peV«e^ signale un Ou- vrage de M. T.Sidi'tidori, sur 1' ce Orni- thologie de la Nouvelle-Guinée et des Moluques » 34^ - Contributions à l'histoire naturelle des Haliotides; par M. H. JVegnuinn i387 Anatomie des Echinodermes; organisa- tion des Comatules; par M. Edm. Per- rier •44'^ - Constitution des Echinodermes ; par M. C. Viguier 1 4 5 1 - Sur un insecte qui attaque le jeune raisin ; par M. G. Pntrigeon \yxç) - Sur un type nouveau de la classe desHi- rudinées; par MM. Poirier et A.-T. de Rochebrune i 297 Voir aussi Anutoinie aidmale, Embryolo- sie et Pcdéontolosie, TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ABBADIE (d'). — Sur les petits tremble- ments de terre 322 — Fait hommage à l'Aradémie d'une Con- férence faite au troisième Congrès géo- graphique international, sous le titre (I Exploration de l'Afrique équatoriale; Credo d'un vieux voyageur » (ioG — Est nommé membre de la Commission du prix Delalande-Guérineau 1472 — Et de la Commission chargée de présen- ter une question de prix Gay 1472 AFANASSIEW. — Sur une méthode nou- velle de transfusion du sang (sang sou- mis préalablement à l'action de la pep- tone) i349 ALLAN (Abm.) soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur la Naviga- tion aérienne 1 568 ALLUARD. — Lueurs crépusculaires du 27 décembre, observées au sommet du Puy-de-Dôme 161 AMAT (L.). — Sur un cas de dimorphisme observé avec l'hyposulfito de soude NaO, 520% 5H0.' (En commun avec M. Pfirmenticr. ) 735 ANDRÉ (D.). — Abaissement des limites fournies par la règle des signes de Des- caries 212 — Nombre exact des variations gagnées : dans la multiplication par .;; — a 292 ; — Sur une équation du degré «;, qui n'a ja- I mais plus de deux racines réelles 417 , — Théorème permettant de constater que certaines équations algébriques n'ont I aucune racine positive 5Gi ANDRÉ (G.). —Sur la chaleur de formation des oxychlorures de mercure 298 — Sur la chaleur de formation des oxybro- mures de mercure 5i5 — Sur l'oxychlorure de baryum 572 ANDRIEU adresse une Communication sur la cause des effets différents du soufrage dans les maladies de la vigne iSig MM. l'oges. ANGOT (A.). — Sur les crépuscules co- lorés 164 I ANONYMES. — Mémoire portant pour épi- ! graphe : « Scire potestates herbarum usumqne medendi (Concours du prix Barbier ] gOG — Mémoire portant pour épigraphe : «Les maladies sporadiques ne pouvant se dé- velopper que par la présence et l'évo- lution vitale de leur germe propre » (concours Bréant) 1241 — Sur la possibilité d'établir une communi- cation télégraphique entre deux points, en faisant varier le potentiel électrique du globe terrestre 1375 — Communication relative a la direction des aérostats 1419 APPELE. — Sur la distribution du potentiel dans des masses liquides limitées par des faces planes 214 — Sur la distribution du potentiel dans une masse liquide ayant la forme d'un prisme rectangulaire indéfini 358 — Est présenté par la Section de Géométrie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Piiiscu.x 543 ARAGO. — Étude sur le contour apparent. (En commun avec 1\L Bomptct de la Grye.) 1406 ARLOING (S.). - Contribution à l'étude de l'agent virulent de la septicémie puer- pérale i346 ARNAUD (A.). — Recherche chimique de l'a- cide nitrique dans les tissus végétaux. (En commun avec M. Pnilé.) 1488 ARTH (G.). — Nouveau dédoublement du carbamate d'éthyle 52i — Sur l'oxydation du menthol au moyen du permanganate de potassium 576 ATVVATER (W.-O.). — Les relations entre les plantes et l'azote de lei'r nourriture. 689 AUBERT. — Sur la proportion de phosphore incomplètement oxydé contenue dans MM. l'urine, spécialement dans quelques états nerveux. (En commun avec MM. Lépinc et Eymoiinct. ) ?.38 AUBIN (E.). — Déterniinalion de l'acide carbonique de l'air, effectuée par la mis- sion du cap Horn. (En commun avec U.Milntz.] 487 — Sur les procédés suivis pour la détermi- ( '^2 ) l'aces. SIM. ^'"l;'"s nation de l'acide phosphorique dans les superphosphates. iSgi AUDUOUI (V.). — Sur le clapotage stoma- cal 1 608 AUTONNE. — Sur les groupes d'ordre fini, contenus dans le groupe des substitut ion 5 quadratiques Cremona 5C5 B BABINSKI (J.). — Des modifications que présentent les muscles à la suite de la section des nerfs qui s'y rendent 5i — Sur les lésions des tubes nerveux de la moelle épinière, dans la sclérose en plaques 1 4 56 BAILLAUD. — Sur le mouvement du pre- mier satellite de Saturne (Mimas) ?.o5 — Sur les oscillations barométriques pro- duites par l'éruption du volcan de Kra- katoa, et enregistrées au baromètre Rédier de l'observatoire de Toulouse. . 349 BALBIANI. — Le prix Lacaze lui est dé- cerné 1 1 52 BALL (B.). — Obtient une part du prix Lal- lemand 1 1 48 BALLAND. — Répartition des matières sa- lines dans les divers produits des mou- lures 1548 BARBIER ( É. ). — Le prix Francœur lui est décerné io83 — Sur une généralisation de la théorie des réduites i53i BARÉ. — Nouvelle méthode d'arpentage... 3: BARTHÉLEMV (A.). — De l'action de la chaleur sur les phénomènes de végéta- tion 1006 BASSOT. — Obtient une part du prix La- lande 109G BAUBIGNY (IL). — Sur la préparation du sulfate de sesquioxyde de chrome pur. 100 — Détermination de l'équivalent du chrome à l'aide de son sulfate de .=;esquioxyde.. i46 BECQUEREL (Edm.). — Notice sur les tra- vaux de '/'//. (//( Moncel 453 — Est élu membre de la Commission cen- trale administrative pour l'année 1884. i4 — Et de la Commission chargée de faire des propositions relatives à l'emploi des fonds légués par M. Petit d'Ormoy. .. . 2o5 — Et de la Commission du grand prix des Sciences mathématiques i3i2 BECQUEREL (H.). — Le prix Lacaze lui est décerné 1 098 — Nouvelle méthode pour mesurer l'inten- sité (l'un coulant électrique en unités absolues i253 BEDOT. — Recherches sur le foie des Ve- lelles 1004 BENOIT. — Sur la détermination de l'ohm. (En commun avec MM. Masairt et île Nen'ille) ro34 BERNARD adresse pour le concours de Sta- tistique une « Statistique mcdico-dé- mographique de Cannes pendant la pé- riode septennale 1 877-1 883 » 1241 BERNARDIÈRES (oe).— Déterminations télé- graphiques fie différences de longitude dans l'Amérique du Sud 882 — Obtient une part du prix Lalande 109G BERT (Paul). — L'anesthésie par la mé- thode des mélanges titrés de vapeurs et d'air; son application à l'homme pour les vapeurs de chloroforme 66 — Sur l'anesthésie. Réponseauxobservations de M. Gosseliri 124 — Réponse aux objections présentées par M. Ricitet 265 — Sur l'origine du sucre de lait 775 — Est nommé membre de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie). 1371 — Et de la Commission du prix Serres ... . i4i5 — Et de la Commission du prix Lullemand. i4i5 — El de la Commission du prix Montyon (Physiologie expérimentale) i4i5 BERTHELOT. — Sur la chaleur de formation des tluorures Gi — Observationssur un Mémoire de M. iSo«/)-, concernant la conductibilité des disso- lutions salines très étendues 142 — Sur la loi de Faraday 264 — Sur les déplacements réciproques entre l'acide fluorhydrique elles autres acides. ( En commun avec M. Giintz.) SgS — Sur la loi des modules ou constantes thermiques de substitution 400 — Sur les équilibres entre les acides chlor- hydrique cl fluorhydrique. (En commun avec M. Guntz.) 463 — Influence de la densité des mélanges ga- zeux détonants sur la pression. Mélanges isomères. (En commun avec M. Virille.). 705 ( i643 MM. l'auc-, — Reclierclios sur les mt'langps gazeux dé- tonants. (En commun avec 11. T'ieitle.). 5.(5 — Mélanges gnzeu.\ délonants. Calcul des températures et des chaleurs spécifiques. (En commun avec M. Vieille. ) 601 — Vitesse rel.ilive de combustion des mé- langes gazeux détonants. (En commun a\ ec M . T'iciltc.) G^G — Sur la chaleur spécifique des éléments gazeux, à de très hautes températures. (En commun avec M. J'Iciltc.'' 770 — Sur les chaleurs spécifiques de l'eau et de l'acide carbonique à de très hautes tem- pératures. (En commun avec iM-^/c/Y/f-.). 85'.>. — Sur l'échelle des températures et sur les poids moléculaires 9")>, — Sur les substitutions bromées. (En com- mun avec M. IVcr/ipr.) 121 3 — Sur la présence universelle des azotates dans le règne végétal 1 jotj BERTHOT (P.). — Sur les effets des forces mutuelles 1570 BERTIN. — Sur le principe des navires à flottaison cellulaire et les premiers pro- jets de bâtiments de guerre étudiés d'après ce principe 555 BERTIN (E.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de Géo- graphie et Navigation par le décès de M. Villnrccnii 717 — Adresse pour la Bibliothèque de l'Institut un Volume manuscrit, sous le titre; « Études de navires à flottaison cellu- laire, 1870-1873 » 787 — Est présenté par la Section de Géographie et Navigation, comme candidat à la place vacante par la mort de II. Htlnrceau . 8(6 BEUTRAND (C.-Er..). — Lois des surfaces libres 48 BERTRAND (.1.). — Discours prononcé aux funérailles de M. Diinins, au nom de l'Académie des Sciences 938 — Donne lecture d'une lettre par laquelle M. le Vice- Amiral Cluiié retire sa can- didature à la place vacante par la mort de M. Villarccnu 8G4 -- Remarque relative à une Communication adressée par M. A.-.I. Covvnley 702 — Annonce les décès de MM. Buisson, Gi- riirtlin et Miic-Cor-niick 1461 — Est élu membre de la Commission chargée de faire des propositions relatives à l'emploi des fonds légués par M. Petit il'Onnoy , 2o5 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, vacante par M\I. I le décès de M. du Moncel — Et de la Commission chargée do pré- senter une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, vacante p:ir le décès de M. Breguet — Et de la Commission du prix Bordin — Et de la (^.onmiission du prix Erancœur. — Et de la Commission du pris Poncelet. . — Et de la Commission du prix Trémont... — Et de la Commission du prix Gegner . . . — Et de la Commission du prix .1. l'onii. . . — El de la Comission chargée de présenter une question de grand prix des Sciences mathématiques pour 188G — Et de la Commission du prix Bordin (Sciences mathématiques) pour 1886.. — M. le Secrétiiirc popéiucl signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance, deux livraisons de la « Pa- léontologie française», 78. — Divers Ou- vrages de MM. Niiudiii, Cli. liiclwt. Cil. f'i/toi, i3'2. — Une brochure de M. Gillirrt sur V. Puiseux, «o5. — Divers Ouvrages de MM. de Cummines dr niiirsillr, Pcchute, IShnlon^ Poriul, lie Froinentct, Cnttrour l'année [ i884 i3 ! — Fait hommage à l'Académie d'un Volume de ses leçons de Pathologie comparée, in- titulé : « La Nature vivante de la con- tagion ; contagiosité de la tuberculose». G5G i4 ' — Est élu membre de la Commission chargée de faire des propositions relatives à 1071 l'emploi des fonds légués par M. Petit iVOrmoy 2o5 1371 — Et la Commission du prix Montyon (Sta- 137 tistique) i3i2 — Et de la Commission du prix Montyon 1371 (Arts insalubres) ï47' BOUQUET est nommé membre de la Cora- i5oo mission du prix Bordin 1239 — Et de la Commission chargée de présenter une question de grand prix des Sciences mathématiques pour 188G 1^16 s 19 BOUQUET DE LA GRYE prie l'Académie de 1043 le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géographie et Navigation, par le décès de M. Yvon J'ilUirccau 658 — Est présenté par la Section de Géographie 1241 et Navigation, comme candidat à cette place 846 816 — Est élu membre delà Section de Géogra- phie et Navigation, en remplacement de M. Yvon T^illiirccau 865 929 — Obtient une part du prix Lalande ingG — Discours prononcé aux funérailles de 606 M. Wnrtz i2o3 Est nommé membre de la Commission du prix extraordinaire de six mille francs. 12,0 253 — Et do la Commission du prix Delalande- Guérineau '47^ i53 — Et de la Commission chargée de présenter une question de prix Gay 1472 1239 — Dépose sur le bureau, de la part de M. (^/•<7/?rf«//fr,des échantillons depierre ponce envoyés de Bourbon 1 3o2 1064 — Étude sur le contour apparent de Vénus. ges. 406 49" 604 667 ( 1645 ) MM. Pa (En commun avec M. Arago) 1 BOURBOUZE. — Soudure de l'aluminium. . 1 BOURQUELOT (E.)- — De l'assimilation du maltose. (En commun avec M. Dastrc] BOUSSLNESQ (J.). — Sur la poussée d'une massede sable, contreune paroi verticale ou inclinée — Sur la poussée d'une masse de sable, à surface supérieure horizontale, contre une paroi verticale dans le voisinage de laquelle son angle de frottement inté- rieur est supposé croître légèrement d'après une certaine loi 720 — Calcul approché de la poussée et de la surface de rupture, dans un terre-plein horizontal homogène, contenu par un mur vertical 790 — Sur le principe du prisme de plus grande poussée, posé par Coulomb dans la théorie de l'équilibre -limite des terres 901 et 975 — Remarque relative à la vitesse de propa- gation de l'intumescence produite dans l'océan Indien par l'éruption du Kraka- toa 1231 BOUSSINGAULT est nommé membre de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'A- cadémicien libre, vacanie par le décès de iM. Breguet 4/9 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. du Monccl 965 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place de Secrétaire perpétuel, vacante WM. Pages, par le décès de M. Dumas i3it — Et de la Commission du prix Montyon (Statistique) i3i2 — Et de la Commission des Arts insalu- bres 1471 BOUTAN. — Surle système nerveux du Par- niophnrus australis ( Scutus ] 1 385 BOUTY(E.). — Sur la conductibilité des dissolutions salines très étendues 140 — Sur la conductibilité électrique des disso- lutions salines très étendues 362 — Sur les phénomènes du transport des ions et sa relation avec la conductibilité des dissolutions salines 797 — Application de la loi de Faraday à l'é- tude de la conductibilité des dissolutions salines 908 BRAME (Cii.). — Obtient une part du prix Gegner 1 1 58 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante par le décès de M. IVurlz 1481 BROGLIE (M. LE DUC de) invite l'Académie à l'inauguration d'un monument élevé à la Mémoire à' Augustin Fresnel 1419 BRONGNIART (Ch.). — Sur un gigantesque Neurorthoptère provenant des terrains houillers de Commentry ( Allier) 832 BRUNEAU (B.). — Sur un nouveau mode de préparation du permanganate de ba- ryte. (En commun avec M. Rousseau.). 229 BUGUET (A.). — Actions de deux parties consécutives d'un même courant 622 BUIJSKES (A. -A.). — Sur une erreur qui a été commise dans la fixation du moment de la commotion (irincipale du Krakatoa. 899 CABANELLAS donne lecture d'un Mémoire portant pour titre : « Les bases doctri- nales et l'avenir du transport de l'éner- gie » 2o5 — Déterminer directement l'ordre de la : cause du déficit des machines dynamo- \ électriques io45 — Adresse une Note portant pour titre ; « Sur l'utilisation spécifique maximum des machines dynamo-électriques »... i558 CADORET (E.) transmet à l'Académie un flacon « renfermant une matière colo- ! rante extraite de la paille » 1499 CAILLETET. — Observations sur la Commu- nication de M. JFrohlewshi, relative à la liquéfaction de l'hydrogène 3o5 — Est présenté comme candidat à la place d'Académicien libre, vacante par f[le décès de M. de la Gournerie 119 — Est présenté comme candidat à la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. L. Breguet 703 — Le prix Laplace lui est décerné i io6 — Est présenté comme candidat à la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. du Moncel i3o4 — Est élu Académicien libre en remplace- ment de M. du Moncel. 1 3i i — Sur l'emp'oi du formène pour la produc- tion de très basses températnres i565 CAILLOL DE PONCY soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : « Appareil enregistreur des dégage- ments gazeux » I o3 1 ( iG46 uni. I CALIGNY (A. de). — Documents relatifs aux compresseurs à colonnes liquides oscillanles, employés pendant plusieuis années au percement du mont Ccuis. . . CALLANDREAU est présenté à M. le Mi- nistre de l'Instruction publiciue, pour une place d'Astronome titulaire, vacante à rOb^ervatùiie de Paris par le décès de M. Yi'o/i f'illiirciuHi — Obtient une pari du prix LaLundr .... CALl.AUD (A.). — Sur une modification ap- portée aux câbles conducteurs pour pa- ratonnerres CALLIBUKCÈS.— Reclierches expérimentales sur l'inllueiice du traitement pneumati- que, par courant d'air non purifié et à la température ordinaire oucliautTéàGS", sur la fermentation des jus sucrés 1240 et — Description d'un nouvel appareil d'éva- poration et de distillation propre à opé- rer le traitement pneumatique des jus sucrés CALMELS (G.). — Sur le venin des batra- ciens C.4REZ (L.). — Note sur une Carte géologi- que de la France. (En commun avec M. Fnsseur.) CARLET (G.). —Sur les muscles de l'abdo- men de l'Abeille — Sur le venin des Hyménoptères et ses organes sécréteurs CARNOT (Ad.). — Dosage de l'acide phos- phorique dans les terres arables et dans les roches CARPENTIER (J.). — Sur un essai de gal- vanomètre à mercure CAZADO adresse une nouvelle Note sur son procédé pour combattre le Phylloxéra. CAZENEUVE (P.). — Sur un cas disomérie du camphre chloroniiré — Sur la formation de l'iodure de méthyle et de l'iodure de méthylène aux dépens de l'iodoforme CERTES (A.). — Sur la culture, à l'abri des germes atmosphériques, des eaux et des sédiments rapportés par les expéditions du Trtwailleur et du Taliniuiii. 1882- i883 CIIAMRRRLAND. — Sur la rage. (En com- mun avec MM. Pasteur et Rdu.c . ' CIIAMPION.MËKE (.I.-L.). - Note accompa- gnant les photographies de deux en- fants extraits par la paratomie dans des grossesses extra-utérines CHAPEL. - Lettre relative à des secousses de tremblement de, terre ressenties le 3o décembre à Dorignies (Noid) 862 (j65 I o COUTY. — Sur la distribution physiologique de deux classes de mouvements C87 — Du mécanisme médullaire des paralysies d'origine cérébrale 7''2 COWNLEY (A.-J.).— Réclamation de prio- rité à propos des Communications ré- cente de M. Hanriot sur la transforma- tion de la brucine en strychnine G3G — Observations de M. le Secrétaire perpé- tuel, au sujet de la mention faite de cette Note aux Comptes rciuhix 702 CUAFTS (J.-M.). — Sur les coefficients de dilatation des gaz élémentaires 1239 CRIÉ (L.). — Sur le polymorphisme floral du Narcisse des îles Glénans (Finis- tère) '600 CRO'VA (A.). — Observations actinomélri- ques faites à Montpellier pendant l'an- née i883 387 CRULS (L.). — Sur l'aspect de la comète Pons-Brooks, le i3 janvier 1884 898 — Sur les phénomènes crépusculaires ioi3 ( i648 D MM. Pages. DAMOISEAU (A.). - Sur une nouvelle ma- chine dynamo-élecirique. (En commun avec M. Pclitpnnt.) i425 DARBOUX (G.) est présenté par laSeelionde Géométrie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Puiseiix . . . 5\3 — Est élu membre de la Section de Géomé- trie, en remplacement de M. Puiseux. . 552 — Le prix Petit d'Ormoy, Sciences mathé- matiques, lui est décerné i iSf) — Est nommé membre de la Commission du prix Bordin laSg — Et de la Commission du prix Francœur. laSg — Et de la Commission chargée de présen- ter une question de grand prix des Sciences mathématiques pour t886. . . . i5i6 DARESTE (C). — Recherches sur l'incuba- tion des œufs de poule dans l'air confiné et sur le rôle de la ventilation dans l'é- volution embryonnaire 92^ DASTRE (A.;. — De l'assimilation du mal- tose 1 604 DAUBRÉE. — Remarques sur des secousses de tremblement de terre ressenties à Dorignies (Nord) 5y — Météorite tombée à Grossiiebenthal, près d'Odessa, le 7-19 novembre 1881 323 — Notice sur les travaux de M. Srtla. Cor- respondant de la Section de Minéralo- gie 652 — Observations extraites du Happort de M. Ferbeck sur l'éruption du Krakatoa, les 26, 27 et 28 août i883 1019 ! — — Observations relatives aux ponces du j Krakatoa 1 3o3 — Rapport sur la publication, laite par le Ministère des Travaux publics, de docu- ments relatifs à la mission dirigée par le lieutenant-colonel Flatters au sud de l'Algérie i5i 1 — Fait hommage à l'Académie, de la part de M. Habicli, du tome III des « Anales de Construpciones civiles y de Minas de Lima » 390 — Météorite tombée récemment en Perse, d'après une Communication de M. Tho- lozim , jOj — Communique à l'Académie une Lettre de M. Nordenskiold, relative aux phéno- mènes qui ont accompagné le lever et le coucher du Soleil en Suède pendant les mois de novembre et do décembre.. i3o — Est nommé membre de la (lommission chargée do présenter une liste de can- MM. didats pour la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. Bngiiet . . . — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. du Moncel — Et de la Commission chargée de pré- parer une liste de candidats pour la place de Secrétaire perpétuel laissée vacante par le décès de M. Dumas . . . — Et de la Commission du prix Vaillant. . . — Et de la Commission du prix Gay DAVID adresse une Note « Sur les lueurs crépusculaires observées pendant les mois de novembre et de décembre »... DÂYMARD (V.) adresse un Mémoire inti- tulé : « Courbes nouvelles servant à me- surer la stabilité statique des navires, sous toutes les inclinaisons po^sibles.. . DEBRAY (II.). — Observations à propos d'une Communication de MJf'roblcivs/à relative à la liquéfaction de l'hydrogène. DEBRUGE adiesse une nouvelle Note sur les aérostats dirigeables DECHARME (C). -^Nouvelles expériences d'imitation des anneaux électrochimi- ques, par les courants d'eau continus. . — Adresse un Mémoire portant pour titre : «Nouvelles expériences d'imitation, par voie hydrodymamique, des effets de po- larité dans les anneaux électrochimi- ques Adresse diverses Notes relatives à un orage qui a éclaté à Amiens — Adresse de nouveaux détails complétant l'observation d'un coup de foudre glo- bulaire DEHÉRAIN (P.-P.). — Sur la fabrication du fumier de ferme — Sur l'emploi agricole des superphospha- tes; observations à propos d'une Note de M. Lecliar-ticr DEJERINE (J.). — De la myopathie atrophi- que progressive (myopathie héréditaire) débutant, dans l'enfance, par la face, sans altération du système nerveux. (,En commun avec M. LntnhuzY.) DENIKER (J.). — Sur un fœtus deGorille. . DENUCÉ (P.). — Une mention honorable do quinze cents francs lui est accordée sur le prix Montyon (Médecine et Chirur- gie) DEPREZ (Marcel). — Le prix Fourneyron lui est décerné 479 965 i3i I r3i2 14 16 Go 786 II!) 407 558 i3o3 60G 658 377 1286 53 753 ii34 1095 MM. DES CLOIZEAUX. — Note sur l'identité des cristaux de la herdérite d'Ehrenfrie- dersdof et de celle de l'Étal du Maine.. ySO DESCROIX (L.). - Sur l'exagération du pouvoir évaporant de l'air à l'équinoxe du printemps i352 DESNOS. — Une mention honorable lui est accordée 1 145 DIEULAFAIT. — Existence du manganèse à l'état de diffusion complète dans les marbres de Carrare, de Parcs et des Pyrénées 589 — Manganèse dans les marbres cipolins de la formation primordiale. Conséi]uences géologiques 634 — Origine de certains phosphates de chaux, en amas dans les calcaires de la série secondaire, et de certains minerais de fer appartenant à la division des mine- rais en grain 81 1 — Dépôts de mer et d'eau douce, au point de vueagronomique, suivantqu'ils sont ou ne sont pas sulfurés : alluvions de la Durance. Relation avec les phos- phates , 1007 — Les salpêtres naturels du Chili et du Pé- rou au point de vue du rubidium, du cœsium, du lithium et de l'acide bo- rique i545 DITTE (A.). — Action du sulfure de potas- sium sur le sulfure de mercure. 1271 et i38o — Action du sulfure de cuivre sur le sul- fure de potassium 1429 DUB.\R (L.). — Une mention honorable de quinze cents francs lui est accordée sur le prix Montyon (Médecine et Chirur- gie) ii34 DUBOIS (Edm.). — Sur le gyroscope marin. 227 DUBUS(H.) adresse une Note relative à la destruction des pièces de bois conte- nues dans la maçonnerie des anciennes fortifications de la ville de Gisors 846 DUCHARTRE est nommé membre de la Com- mission chargée de préparer une liste de candidats pour la place de Secrétaire perpétuel laissée vacante par le décès de M. Dumas 1 3 1 1 — Et de la Commission du prix Des- mazières 1371 — Et de la Commission du prix Thore 1 37 1 DUCLAUX (E.). — Le prix Morogues lui est décerné 1122 — Sur les matières albuminoïdes du lait. . 373 — Sur la constitution du lait 438 — Action de la présure sur le lait 526 DUFET (H.).— Variation des indices de ré- fraction du quartz sous l'inlluence de la température 1265 ( '649 ) l'afies. MM. Pages. DUFFAUD demande et obtient l'autorisation de retirer un Mémoire intitulé: « Études sur les formes rationnelles à donner aux grands supports isolés en maçonnerie », Mémoire sur lequel il n'a pas été fait de Rapport 1 CG DUFOUR (Ch.). — Sur les lueurs crépuscu- laires et aurorales de l'hiver de i883- 188 ; 617 DUM.\S est élu membre de la Commission chargée de faire des propositions rela- tives à l'emploi des fonds légués par M. Petit d'Oriiioy 2o5 — M. le Président annonce à l'Académie la perte cruelle qu'elle vient de faire dans la personne de M. Dumas 933 — Discoursprononcéaux obsèquesde iM. Du- mas, au nom de l'Académie française ; par M. irHaiisso/H'ii/e 934 — Au nom de l'Académie des Sciences; par M. /. Bertrand 930 — Au nom de l'Académie des Sciences; par M. Rolland 938 — Au nom de la Faculté des Sciences et do la Faculté de Médecine; par M. IFurtz 940 — Discours prononcé par M. Mclscns g34 — Éloges historiques de MM. Cliiirles et Henri Sainte-Claire Deville 1 190 DUPONCHEL. — La conservation des éner- gies stellaires et la variation des tempé- ratures terrestres io3o — Adresse une Note sur les variations pério- diques des températures terrestres .... 1375 DUPONT (E.). — Origines et modes de for- mation des calcaires dévonien et carbo- nifère de la Belgique 449 DUPONT (P.) adresse à l'Académie un Mé- moire portant pour litre : « Statistique médicale de Rochefort en i883 (3o' an- née) » 1419 DUPUY DE LOME communique un extrait du Rapport du commandant du paque- bot l'Emine relatif à un'banc flottant de pierres ponces, provenant de l'éruption du Krakaloa 900 — Sur l'artillei'ie à grande puissance i4iJ — Demande qu'une Commission spéciale de l'Académie soit chargée d'étudier un projet pour la conservation de docu- ments précis concernant le matériel naval 1471 — Est nommé membre de la Commission du prix extraordinaire de six mille francs. 1240 — El de la Commission du prix Plumey . . . 1240 DUROY adresse une réclamation de priorité au sujet de l'appareil décrit par M. San- dras dans son Mémoire sur les inhala- tions médicamenteuses 77 MM. l'ages. DUROY DE BRUIGNAC obtient une jmrt du prix Penaud 1 1 55 ( i65o ) MM. Pages. DUVAL (Matuus). — Sur un organe |ila- centoïde chez l'embryon des oiseaux . . . 447 EDWARDS (A.-Milne) est nommé membre de la Commission du prix Svigny.... iSji — Et de la Commission du grand prix des Sciences physiques iSyi — Et de la Commission du prix Delalande- Guérineau 1472 — Sur l'existence d'un Gorille à la Ména- gerie du Muséum d'Histoire naturelle.. gSg EDWARDS (H.-Milne) est élu membre de la Commission centrale administrative pour l'année 18S4 i4 — Etde la Commission chargée défaire des propositions relatives à l'emploi des fonds légués par M. Petit d'Ormny. . . 2o5 — Et de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place de Secrétaire perpétuel vacante parle décès de M. Dumas 1 3 1 1 — Et de la Commission du prix Vaillant. . . i3i2 — Et de la Commission du prix Savigny. . . iSyi — Et de la Commission du grand prix des Sciences physiques iSyi — Et de la Commission chargée de présen- ter une question de prix Gay 1472 ENGEL (R.). — Sur un nouveau groupe de composés azotés 574 — Observations sur la formule de quelques sels ammoniacaux 628 ERINGTOX DE LA CROIX. — Éruption du Krakatoa. Vitesse de propagation des ondes marines 1 324 ÉTARD. — Observations relatives à une Note de M. Cal/iiels sur le venin des batra- ciens. (En commun avec M. Gantier). . 03 1 — Sur les courbes de solubilité des sels. . . ggS — Sur la solubilité des sels 127O — Sur la solubilité do quelques sels halo- gènes 1432 — Obtient le prix Jecker 1 102 ETHÉART(P.) adresse un Mémoire intitulé: « Partager un nombre entier quelconque en cinq carrés parfaits » 281 EYMONNET. — Sur la proportion de phos- phore incomplètement oxydé, contenue dans l'urine, spécialement dans ([uelques étals neiveux. (En commun avec MM. Lépine et Aubert.) 238 FARKAS (J.). — Généralisation du théo- rème de Jacobi. Sur les équatious de Hamilton 352 FAUDRIN adresse une Note sur l'efficacité du sulfocarbonale de potasse pour dé- truire les parasites de la vigne 786 FAUROT. — Sur l'anatomie de la Peachia hastata 756 FAUVEL. — Un prix de cinq mille francs lui est décerné sur le legs Bréant 1 140 FAVÉ (le général). — Observations rela- tives à une réclamation de priorité de M. Peneaiix pour l'invention des ca- nons à charge progressive i3o3 PAYE. — Sur les troubles physiques de ces derniers temps 179 — Sur l'époque du nouveau maximum des taches, d'après les données de M. R. fVoIff. 181 — Remarques sur une Note de M. Millot, relative aux grains arqués des mers de l'Inde 385 — Controverse au xviu' siècle, au sujet des trombes, à propos d'une Note de M. J. Luvini 4oo Donne lecture, au nom des Sections d'Astronomie, de Géographie et de Na- vigation réunis, d'un Rapport qui doit être adressé à M. le Ministre des Af- faires étrangères, au sujet de la Confé- rence internationale qui sera convoquée à Washington pour l'établissement d'un méridien universel 4J3 Sur la figure de la tête de la comète ac- tuelle 597 Présente à l'Académie, de la part de son Associé étranger, S. M. l'Empereur du Brésil, le deuxième Volume des « Annales de l'Observatoire de Rio de Janeiro».. . . 656 Sur la théorie de Kant, relative à la Méca- nique céleste 948 Présente à l'Académie le tome II de la 0 Bibliographie générale de l'Astrono- mie »; par MM. Hoazcna et Lancaster . 929 Signale une circulaire de M. P«»/,deman- dant des reiibeignements sur les obser- MM. '■■ valions des ondes atmosphériques dont l'éruption du Krakatoa a été l'origine.. — Note sur la figure de la tête de la co- mète Pons-Brooks — Sur la répartition des comètes en directes et rétrogrades — Présente, au nom du Bureau des Longi- tudes, le troisième Volume deses « An- nales » — Est nommé membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie) — Et de la Commission du prix Valz FIGUIER (A.). — Sur des composés chimi- ques obtenus à l'aide d'une pile à gaz et d'appareils à eftluve électrique FILHOL (H.). — Le prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles) lui est décerné. . . FLAHAUT (Cil.). — Sur une Algue phéospo- rée d'eau douce FLEURIAIS obtient une part du prix Lalande. FLOQUET (G.). — Sur les équations diffé- rentielles linéaires à coefficients double- ment périodiques 38 et FOERSTER. — Remarques à propos des recherches qui ont été faites sur la pro- pagation des ondes atmosphériques produites par les explosions de Kra- katoa FOLACCI (F.) adresse un nouveau Mémoire intitulé ; « Dispositif applicable à la pro- pulsion des ballons dans une direction quelconque » FONTANEAU (E.) soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : « Sur la déformation et les mouvements inté- rieurs des corps élastiques » — Obtient l'autorisation de retirer du Se- i65i IJOS. Su3 -«9 7G7 7G3 i3i 1 i3n 1575 11 G',. i38(j '099 4u l32 3i MM. Pages. crétariat deux Mémoires sur la défor- mation et les mouvements intérieurs des corps élastiques ^54 FONTANNES obtient le grand prix des Sciences physiques 1 109 FORCRAND (de). — Transformation du glyoxal en acide glycolique agâ — Sur les sulfites et bisulfites de soude . . . 738 — Sur le glyoxalbisulfite de soude 824 — Sur les glyoxalbisulfite de potasse et de baryte i537 FORGUE. — Distribution des racines mo- trices dans les muscles des membres. (Eu commun avec M. Lanncgiace.].. . 085 — Sur la distribution spéciale des racines motrices du plexus brachial. (En com- mun avec M. Lannegrace.) 829 — Distribution spéciale des racines motrices du plexus lombo-sacré. (En commun avec M. Liinnegrace.) 1068 FOUQUÉ(F.)eslnommé membre de la Com- mission du prix Gay i4i6 FOUSSEREAU. — Sur la conductibilité élec- trique des sels anhydres, liquides et so- lides i325 FRANCQ.— Une partie du prix Montyon (Mé- canique) lui est accordé logi FRANKLIN-INSTITUTE (le) DE L'ÉTAT DE PENSYLVANIE informe l'Académie qu'il ouvrira à Philadelphie une Exposition internationale d'électricité lez septem- bre 1884 56o FREYCINET (de) est nommé niembre de la Commission du prix Montyon (Statis- tique) l3l2 FRIEDEL. — Discours prononcé aux funé- railles de M. JFiirtz 1 199 GAILLOT(A.). — Influence do l'attraction kmi-solaire sur la marche des pen- dules 8g3 GALTIEH adresse à l'Académie la descrip- tion d'un cadran solaire universel, ré- gulateur de l'heure, pouvant servir sous toutes les latitudes 494 GARBË (P.). — Sur la loi de Joule 36o GASPARIN (P. de). — Note sur la dissémi- nation, l'assimilationel la détermination de l'acide phosphorique dans les terres arables 201 — Lueurs crépusculaires . . .^ 280 — Sur la séparation de l'acide phosphorique dans les terres arables gG3 GASTINE, — Sur la recherche et sur le do- sage de faibles quantités de sulfure de carbone, dans l'air, dans les sulfocarbo- nates, etc i588 GAUDRY (A.) présente, au nom de Sir Ri- chnrd Owen, une Note sur la décou- verte d'un Mammifère dans le trias 65; — Sur un Sirénien d'espèce nouvelle, trouvé dans le bassin de Paris 777 — Est nommé membre de la Commission du prix Vaillant i3i2 — Et de la Commission du prix Gay 1416 — Fait hommage à l'Académie d'une Note imprimée sur un 0 Sirénien d'espèce nouvelle, trouvé dans le bassin de Pa- ris » • 568 GAUTIER (A.). — Observations relatives à une Note de M. Cntmels sur le venin des Batraciens. (En commun avec MM. P M. Étard.) — Nouvelle méthode de synthèse de com- posés organiques azotés ; synthèse totale de la xaiithine et delà mélhvixanthine. GAUTRELET (E.). — Sur la nature des dé- pôts observés dans l'eau d'un puits con- taminé GAYON (U.). — Recherches sur la fermen- tation du fumier GENOCCHI (A.).— Surlelimaçon de Pascal. — Sur les diviseurs de certains polynômes et l'existence de certains nombres pre- miers GERBER. — Sur le nombre probable des ro- sanilines homologues et des rosanilines isomères. (En commun avec M. Rosen- stiehl. ) GERMAIN. — Une somme de deux mille francs lui est accordée sur le prix extra- ordinaire de six mille francs GERNEZ (D.).— Sur le développement des cristaux nacrés de soufre — Sur le phénomène de la surchauffe cris- talline du soufre — Sur la durée de la transformation du soufre octaédrique surchauffé en soufre prismatique GIBIER (P.). — Recherches sur la rage — Recherches expérimentales sur la rage : 1° les oiseaux contractent la rage; %° ils guérissent spontanément GIRARD adresse une Note sous le titre : (I Recherches sur la direction des dia- clases dans le bassin de l'Oise » GIRARD (J.) adresse un Mémoire pour le Concours du prix Gay GONNARD (F.). — Sur la diffusion de la christianite dans les laves anciennes du Puy-de-Dôme et de la Loire — Addition aux associations zéolithiques des dolérites de la chaux de Bergonne ( Puy-de-Dôme ) GONNESSIAT (F.K — Observations de la comète Pons-Brooks, faites à l'équato- rial de 6 pouces (o",iGo) de Brunner, à l'observatoire de Lyon GORCEIX. — Nouveau Mémoire sur les gi- sements de diamant à Grào-Mogol, province de Minas-Geraës (Brésil) — Sur les minéraux qui accompagnent le diamant dans le nouveau gisement de Salobro, province de Bahia (Brésil) . . . GORGEU (Al.). — Sur un silicate chloruré de manganèse — Sur la friedelite et la pyrosmalite — Sur la production artificielle de la faya- lite — Sur une pseudomorphose artificielle de âges. 63 1 l 'yïi 139 5-28 8i 411 433 io83 i44 8io 9i5 55 53i 786 i3i8 839 1067 ( i652 ) MM. P la silice GOSSELIN. — Réflexion sur la Communica- tion de M. P. Bcrt. relative à l'anes- thésie chez l'homme 69 cl — Est nommé membre de la Commission chargée de préparer une liste de can- didats pour la place de Secrétaire per- pétuel, laissée vacante par le décès de M . Dumas — Et de la Commission du prix Barbier. . . — Et de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) — Et de la Commission du prix Godard. . . — Et delà Commission du prix Serres — Et de la Commission du prix Lallemand. — Et de la Commission du prix Montyon ( Physiologie expérimentale ) GOURSAT (E.). — Sur certaines fonctions doublement périodiques de seconde es- pèce — Sur une équation différentielle du troi- sième ordre 419 et — Sur une équation linéaire GOUY. — Sur la diffusion de la lumière par les surfaces dépolies du verre ou du métal — Sur la diffraction de la lumière dans l'ombre d'un écran à bord rectiligne . . GRAND' EURY obtient le prix Bordin GRANDIDIER (.4lf.). — Les Cartes de Ma- dagascar, depuis le moyen âge jusqu'à nos jours — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Géographie et Navigation, par le décès de M. }'. Villarceau — Est présenté par la Section de Géogra- phie et Navigation, comme candidat à cette place GRÉHANT. — Nouvelles recherches sur le lieu de formation de l'urée. (En com- mun avec M. Quiuquaud.) GRIMAUX (Ed.). — . Sur l'élhylate ferrique et l'hydrate ferrique colloïdal — Sur un colloïde azoté, dérivé de l'acide amidobenzoïque — Sur quelques substances colloïdales — Sur quelques réactions de l'albumine. . . — Sur quelques composés colloïdaux, déri- vés de l'hydrate ferrique — Sur des sels ferriques collo'idaux 14 46 — Sur la coagulation des corps colloïdaux. GUELL10Ï. - Le prix Godard lui est dé- 107 cerné 186 GUILBERT. — Action de l'éthylène brome sur la benzine en présence du chlorure 920 d'aluminium GUNTZ. — Sur le fluorure d'antimoine ayes 1281 i3i I 1371 1371 i4i5 i4i5 i4i5 i:(l5 35 G09 1248 978 1573 ii3o 552 659 846 l3l2 23 I 1434 i336 1485 i54o 1578 1145 525 3oo ( i6 MM. Pages — Sur la clialeur de transformation de l'oxide d'antimoine prismatique en oxyde octaédrique 3o3 — Sur les dépiacemenis réciproques entre l'acide fluorhydrique et les autres aci- des. (En commun avec M. Bcrllwht.]. SgS — Recherches sur le fluorhydratc de fluo- rure de potassium et sur ses états d'é- quilibre dans les dissolutions 4*8 — Sur les équilibres entre les acides chlor- hydriques et fluorhydriques. (En com- 53 ) MM. Pages, mun avec M. Beri/icht.) 468 — Chaleur de formation du chlorure et des oxychlorures d'antimoine 5i2 — Chaleur de formation du lluorure d'ar- gent, de magnésium et de plomb 8ig GUY. — Les [iluies et les dernières érup- tions volcaniques ~ i SSy GYLDEN (Hugo). — Sur les distances moyennes des planètes dans l'état pri- mordial du système solaire i363 H HAINAUT adresse une Note relative à une méthode graphique de construction des compensateurs, pour l'horlogerie de précision 5Go HALLER. — Sur deux campholuréthanes, d'une isomérie analogue à celle que présentent les acides tartriques droit et gauche de M. Pasteur 578 HALLEZ (P.). — Sur la spermatogénèse et sur les phénomènes de la tecondation chez les Ascaris incgainccpliala 695 HALPHEN. — Sur les multiplicateurs des équations différentielles linéaires 1 34 — Sur une courbe élastique ^xi — Est présenté par la Section de Géométrie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Piiiseitx 545- — Le prix Poncelet lui est décerné 1091 HANRIOT. — Action de l'éthylône brome sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium. (En commun avec M. G/h7- bert.) 523 HARTMAYER adresse une Note « Sur les ri- chesses anthropologiques du cercle de Djelfa (subdivision de Médéah) » 84O HATON DE LA GOUPILLIÈRE est présenté comme candidat à la place d'Académi- cien libre laissée vacante par le décès de M. (le la Goiirnerie i ig — Est nommé Académicien libre en rempla- cement de M. de la Gouriierie i3i — Sur la théorie des bobines destinées à l'extraction des mines i362 — Est nommé membre de la Commission du prix Plumey — Et de la Commission du prix Montyon (Statistique) i3i2 HATT obtient une part du prix Lalande 109G HAUSSONVILLE (le comte d'). — Discours prononcé aux obsèques de M. J.-B. Dumas, au nom de l'Académie fran- çaise 93 i HAUTEFEUILLE (A.). -Actions des effluves électriques sur l'oxygène et l'azote en présence du chlore. (En commun avec M. Cli/ippiiis.) C26 — Sur le rochage de l'or et de l'argent dans la vapeur de phosphore. (En commun avec M. Pcrrev.) 1 378 HAUVEL(Ch.) adresse une Noteportantpour titre : « Prévision du temps prochain par l'observation des nuages » i355 HAYEM (G.). — Expériences sur les sub- stances toxiques ou médicamenteuses qui altèrent l'hémoglobine, et particu- lièrement sur celles qui la transforment en méthémoglobine 58o — De la transfusion périlonéale 749 HÉBERT (Edm.) est nommé membre de la Commission du prix Vaillant i3i2 — Fait hommage à l'Académie, au nom de M. CcT^t'/////;, d'un Mémoire imprimé en italien et intitulé : « Il cretaceo supe- riore e il gruppo di Priabona nell' Apen- nino settentrionale « 1498 HECKEL. — De l'écorce de bois piquant et de sa composition chimique. (En com- mun avec M. Schlagdciihaiiffcn .) 99G HELD (A.). - Sur l'éthyle et le méthylacé- tylcyanacétate d'éthyle 522 HENNINGER (A.). - Sur les produits de réduction de l'érylhrite par l'acide for- mique 1 49 HENRY (L.). — Sur le méthylchloroforme monobromé CCI'— CH^Br 370 ~ Sur l'addition du chlorure d'iode ICI à l'éthylène monochloré CH'=. CHCl 5i8 — Sur l'addition du chlorure d'iode à l'é- thylène monobromé G80 — Sur les éthylènes chloro-iodé et bromo- iodé dissymétriques 741 HENRY (Paul et Prosper). — Sur l'aspect d'Uranus et l'inclinaison de son équa- teur 1419 HERMITE est nommé membre de la Commis- sion du prix Bordin 1239 MM. — Et de la Commission du prix Francœiir. — Et de la Commission du prix Poncelet.. — Et de la Commission du prix Gegner.. . . — El de la Commission chargée de présen- ter une question do grand prix des Sciences mathématiques pour l'année 1886 i5i6 — Et de la Commission chargée de présen- ter une question de prix Bordin (Sciences mathématiques) pour l'année 1886 i5i6 HEUDE(le p.) annonce qu'il a reçu de Corée diverses pièces indiquant l'existence, dans celle région, d'un petit Ruminant du genre Hydropolcs 1017 HEYDENREICH (L.). — Sur la stérilisation des liquides, au moyen de la marmite de Papin 998 HIRN (G. -A.). — Résumé des observations météorologiques faites pendant l'année i883, en quatre points du Haut-Rhin et des Vosges 276 — Actinomètre totaliseur absolu 89.4 — Exposé d'un moyen de déterminer la température des parties du Soleil infé- rieures à la photosphère i366 ( t654 ) Parres. 1239 1240 1471 MM. Pages. — Fait hommage à l'Académie d'une Notice sur M. O. Hnllniier 782 HOFMANN (A.-W.;. - Transformation de la conicine en propylpiridine ; régénéra- lion de la conicine i235 HOLLANDS (H.) adresse pour le Concours Penaud une Note écrite en anglais, sur le vol artificiel 495 HOUDÈS (A.). — De la cnlchicine cristal- lisée HOUSSAY. — Sur l'opercule des Gastéro- podes HOWE (H.-.\.) informe l'Académie qu'il cal- cule l'orbite de la grande comèle de septembre 1 882 HUGO (L.). — Sur la figure théorique de certains corps simples formant série.. . HUGONIOT. — De la propagation d'un ébranlement uniforme dans un gaz ren- fermé dans un tuyau cylindrique. (En commun avec M. Sebert.) 607 HURION. — Variations des propriétés phy- siques du bismuth placé dans un champ magnétique 1 257 HURWITZ (A.). — Sur la décomposition des nombres en cinq cariés 5o4 1442 236 I "JgG I INOSTRANZEFF (A.). - Sur la variabilité de la composition des sources miné- rales INSPECTEUR GÉNÉRAL DE LA NAVIGA- TION DE LA SEINE (M. l') adresse les états des crues et diminutions de la Seine pendant l'année i883 !52 IS.AMBERT. — Sur les phénomènes de dis- sociation 97 — Théorie générale de la dissociation 8o5 — Sur les tensions de vapeur des mélanges liquides 1 327 IZARN. — Sur la répulsion de deux parties consécutives d'un même courant 143 JACQUEMIER. — Le prix Plumet lui est dé- cerné I og4 JACQUEMIN (J.-B.-E.) adresse un Mémoire, accompagné d'une planche, sur un mo- dèle de bateau sous-marin 892 JAMIN ( J.) est présenté comme candidat à la place de Secrétaire perpétuel, laissée vacante par le décès de M J.-B. Damas. i4o3 — Est élu Secrétaire perpétuel pour les Sciences |ihysiques 141 5 — En prenant place au Bureau de l'Acadé- mie, adresse ses remerciments à ses confrères i5o5 — Sur l'hygrométrie i56i — Secrétaire perpétuel (M. le) signale, parmi les pièces imprimées de la Corres- pondance, divers Ouvrages de MM. La- hùiilbciie ei Tissandier, i53o. — Divers Ouvrages de MM. Paid Bert. Duthrieux- Bey, Hnulès, Montigny 1 569 Est élu membre de la Commission char- gée de juger le Concours du prix fondé par Louis Fould 77 Est nommé membre de la Commission chargée de présenter une liste de can- didats pour la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. Bregitet . . . 479 Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. du Moncel 965 Et de la Commission du grand prix des ,VM. Papes. Sciences malhématiques i3i2 — Et dp la Commission (in prix Trf^monL . . 1471 — Et do la Commission dn prix Gcgner. ... i47' — Et (le la Commission du prix .1. Ponti. . . 1 [■;■>. J.\NSSEN est nommé membre de la Commis- sion du prix Valz (Astronomie) i3i 1 JAUBEKT (L.) adresse, une Note relative à des lueurs atmosphi^riques, observées le lundi 17 mars, vers f'^o"' du malin . 70V, — Sur un bolide observé dans la soirée du ?.8 juin i''">'J JOLY (A.). — Sur les phosphates de ba- rvte I ■-'•71 .lONQUlÈRES (de) est présenté comme can- didat à la place d'Académicien libre, va- cante par le décès de M . de lu Cnurncnr. \ 1 9 — Est présenté comme candidat à la place d'Académicien libre, \.icimle par le décès de M. L. Bie^uct 70;} — Est élu Membre libre, en remplacement de l'en M. Brei^iict 7 1 3 — Transmet une Lettre du contre-amiral commandant la division navale de la mer des Indes, sur les troubles telluri- ques du détroit de la Sonde 7X7 — En faisant hommage à lAcadémie d'une Note qu'il a publiée sur le dernier théorème de Fermât, en présente l'ana- lyse 8(j,i — Note accompagnant la présentation des Cartes marines et desdocuments hydro- graphiques offerts à l'Académie par le Dépôt des Cartes et Plans, au nom du département de la Marine 9^0 55 ) I MM. Pages — Note sur le degré des surfaces oscula- tricps io')r) — Commentaire arithmétique sur une Inr- mule do Gauss i35S et r)ir) — Est nommé membre de la Commission du prix extraordinaire de six mille francs laio JORDAN ( C.) est nommé membre de la Com- mission du prix Bordin iï3() — Et de la Commission du prix Fraiicœur.. 19.39 — Et de la Commission du prix Poncelet. . i'24'> — Et de la Commission chargé'ede présenter une question de grand prix des Sciences m pour la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. Bregtiet. . . 479 — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. tlu Mnncel g6j — Et de la Commission du prix Montyou (Statistique) i3r.) LAMEY (le P.). — Sur les appendices du noyau de la comète Pons-Brooks 497 — Sur les lueurs rouges de l'hiver doux de 1876-1877 498 — Adresse une Note « Sur le système géo- logique éruptif de la planète Mars «... Sga — Sur le régime de circulation de la masse fluide du Soleil iSaS — Sur la hauteur et sur la forme annulaire des montagnes de Vénus i533 L.4ND0UZY (L.). — De la myopathie atro- phique progressive (myopathie hérédi- taire débutant, dans l'enfance, par la face, sans altération du système ner- veux). (En commun avec M. Z*(7>/7>/É".), 53 LANDRIN (Ed.). — Recherches sur l'hydrau- licité. Influence de la cuisson et de l'a- cide carbonique sur le durcissement des ciments silicieux io53 LANGUET adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra \3\>. LANNEGRACE. — Distribution des racines motrices dans les muscles des mem- bres. (En commun avec M. Forgiie.] . . 68 j — Sur la distribution spéciale des racines motrices du plexus brachial. (En com- mun avec M. Forgiœ .) 819 — Distribution spéciale des racines motrices du plexus lombo-sacré. (En commum avec M. Furgue.) 1068 LARREY. — Notice sur M. Bouisson 14G1 — Est nommé membre de la Commission chargée de présenter une liste de can- didats pour la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. Bregiict. . . . 47^ uo ) MM. 1' — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour la place d'.Vcadémicien libre, vacante par le décès de JI. 41 i483 817 10O8 1339 675 Si3 658 781 97'-! 1^9 ( '657 ) MM. Pages LEDUC (A.). — Sur le phénomène de Hall. 673 LEFÉBURE. — Sur la composition des po- lynômes algébriques qui n'admettent que des diviseurs premiers d'une forme dé- terminée 3,93, 4i3, 567 et 6i3 LEFORT (J.). — Une lettre de Mérhain. ... 607 LE GOARANT DE TROMELIN. — Sur la cause : 1° de la production de l'électri- cité atmosphérique en général ; 2" dans les orages; 3" dans les éclairs de chaleur. 248 LEGRAND DU SAULLE. - Le prix Chaus- sier lui est accordé 1 1 46 LEMOINE (G.).— Nouveaux sels sulfurés dérivés du trisulfure de phosphore .... 43 — Sur l'annonce des crues de l'ûhio. ( En commun avec M. Mnlian.) i J97 LEMOINE (V.). — Du Simœdos,wr,\ Reptile de la faune cernaysienne des environs de Reims (197 — Sur les os de la tête et sur les diverses espèces du Simœdosaure loi i LE PAIGE (C). — Surlesinvolutions biqua- dratiques 285 — Sur les courbes du quatrième ordre. . . . 353 — Sur les surfaces du troisième ordre 971 LEPHAY (J). — Sur le climaldu cap Horn. a3 — Résumé des Notes prises au cap llorn, sur l'électricité atmosphérique 483 — Adresse un Mémoire portant pour titre '( Les radiations solaires au cap Horn ». Sga LÉPINE (R.). — Sur la proportion de phos- phore incomplètement oxydé contenue dans l'urine, spécialement dans quelques états nerveux. (En commun avec M. Eymontict et Aubert) 23.S LESCARBAULT obtient une partie du prix Gegner ii58 LESSEPS (de). — Courbes du raarégraplie de Colon ( tremblements de terre à Sanlander, Guyaquil, Chio, etc. ) 272 — Fait hommage à l'Académie d'un rapport de M. Vinclnir, sur la situation des tra- vaux de l'isthme de Panama à la fin de décembre i883 55i — Fait hommage à l'Académie de deux Opus- cules qu'il vient de publier, sous les titres « Souvenirs d'un voyage au Sou- dan » et « l'Abyssinie » 656 — Remarques à propos d'une Communica- tion de M. Roiiire, sur la découverte de la mer intérieure africaine \!^-'J — Communique à l'Académie le procès-ver- bal des réunions des iG et 19 juin 1884 de la Commission consultative interna- tionale du canal de Suez i5i5 — Est nommé membre de la Commission du prix Delalande-Guérineau 1472 LEVALLOIS (A.). — Action exercée sur la MM. P; lumière polarisée par les solutions de cellulose dans le réactif de Schweizer. . 44 et LEVEAU est présenté à M. le Ministre del'Inslruction publique pour une place d'astronome titulaire, laissée vacante à l'Observatoire de Paris par le décès de M. Yi'on VilUirccnu LEVY ( M. ). — Sur q\ielques nouveaux tvpes de roches provenant du mont Dore. . . . — Est nommé membre de la Commission du prix Montyon (,Mécani(]ue) — Et de la Commission du prix Plumey . . . — Et de la Commission du graml prix J9i 124" 1240 i3i 1471 1491 700 i382 216 369 723 1256 i534 7"9 i3ii 94 i5i 1440 670 800 io4o 342 I' 1 i6 i536 i658 ) M MM. Hages. MACKENZIE CAMERON (A.) adresse une nouvelle Communication relative au choléra 3 1 — Adresse, pour le concours du prix Bréant, un Mémoire portant pour titre : « Scar- let fever, its cure, etc. « i32 MAGNAC (oe). — Une somme de mille francs lui est accordée sur le prix extra- ordinaire de six mille francs io83 MAGMER. — Un encouragement de cinq cents francs lui est accordé 1 1 18 MAGNIER DELA SOURCE. — Del'inlluence du plâtrage sur la composition et les caractères chimiques du vin i lo MAHAN (Fn.). — Sur lannonce des crues de rOhio. (Eu commun avec M. Le- mnine .) i Bijy MALLET (C.) adresse une Note relative à un nouveau procédé de fabrication des pavés en bois durci, pour le pavage des rues 452 MANGIN (L. ). — Recherches sur la respi- ration des feuilles à l'obscurité. (En com- mun avec M. Bonnicr. ) 1064 — Obtient le prix Desmazières, (En com- mun avec M. G. Bonnicr.) 1116 MAREY. — Analyse cinématique de la mar- che 1 2 1 8 — Est nommé membre de la Commission du prix Montyon (Physiologie expéri- mentale) i4i5 MARIÉ-DAVY. — Sur les oscillations baro- métriques du 27 août, observées à Montsoiiris 246 MARTIAL (F.). — Rapport sur les recher- ches hydrographiques de la Romimche dans l'archipel du cap Horn 19 MARTIN. — Une menlion honorable de quinze cents francs lui est accordée sur le prix Montyon(MédecineetChirnrgie). 1 134 MASCART. — Sur l'action réciproque de deux sphères électrisées 222 — Sur la détermination de l'ohm. (En com- mun avec MM. Ncmllc et Benoit.). . . . io34 — Adoption, parla Conférence polaire inter- nationale de Vienne, des nouvelles unités magnétiques absolues (centimètre- grammc-spconde) 1 262 MASQUARD (E. de) adresse des pholo.gra- phies d'arborisations produites à la sur- face de vitres passées au blanc d'Espa- gne... 392 MAUMENE (E.-J.) adresse une Noie sur les hydrates alcalins 166 MM. l'ayei.. - .Adresse une Note sur l'existence du man- ganèse dans les vins 84^ - Sur l'existence du manganèse dans les vins et dans une foule de productions végétales ou animales io56 - Sur l'existence du manganèse dans les animaux et les plantes, et sur son rôle dans la vie animale M'IJ - Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section deJChimie par le décès de M. JFurtz 1 53o MÉGNIN (P.). — Sur la classification des Sarcoplides plumicoles. (En commun avec M . Trouexsnrl.) 1 55 MEILHEURAT (H.) transmet l'énoncé d'un théorème de Géométrie élémentaire, relatif au tronc de pyramide à bases parallèles et à divers prismes de même liauteurque le tronc 1610 MELSENS. — Discours prononcé aux ob.-è- ques de M. Diunns - Réclamation de priorité, à propos de Com- municalions récentes, sur la vitalité des virus de la levure de bière 920 VIENABREA (L.-F.).— Sur la concordance de quelques méthodes générales, pour déterminer les tensions dans un système de points réunis par des liens élastiques et sollicités par des forces extérieures en équilibre 714 MENDELEEFF adresse un Mémoire « Sur la dilatation des liquides « 166 MENDELSSOHN (M.). — Sur la réaction électrique des nerfs sensitifs de la peau chez les ataxiques 533 MENGES. — Sur la densité de l'oxygène liquide io3 MENSCHUTKIN (N.). — Sur la formation des amides, en partant des sels ammonia- caux des acides organiques 1049 MER (E.). — Nouvelles recherches sur les conditions du développement des poils radicaux 583 - Des causes qui peuvent modifier les effets de l'action directrice de la lumière sur les feuilles S36 - Se fait connaître pour l'auteur du Mé- moire portant pour épigraphe : Hoc opiis, liic liibor est 1 3 1 9 \1ERCADIER(E.). — Sur la vériDcation des lois de vibrations transversales des ver- ges élastiques 8o3 et y 1 1 .MEUNIER (.1.). — Sur un composé nouveau MM. ( '^59 ) MM. l'une». pronant naiss;ince dans la piéparatiuii de. riiexachloi'ure de beir/.ine. . .■ 136 — Sur la détermination de.s densités de va- peur, par déplacement !j;a7.eux sous pres- sion réduite et variable 1 '^tiS MEUNIEK (St.). — Sur le cipolin de Paclais ( Loire-Inférieure ) 1 J7 — Présence de la pegmatite dans les sables diamantifères du Cap; observations à propos d'une récente Conuiuinicalion de M. Chtipcr àSu — Pseudo-météorite sibérienne 928 — Gisement tongrien de Longjumeau (Seine- et-Oise) 3io MEURON (P. de). — Sur les organes rénaux des embryons d'Hélix Cij3 MILLOT. — Sur les grains arqués des mers de l'Inde 183 MINAUD adresse une Noie sur un moyen d'atténuer la violence des orages (JoG MINISÏUE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE (M. LEI transmet une Lettre et un Mé- moire de M. B(iré, relative à une nou- velle méthode d'arpentage 3 1 — Invite l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour la chaire de culture, laissée vacante au Muséum d'Histoire naturelle par le décès de M . Dccaisiie iJ. — Transmet des renseignements sur l'Ex- position italienne dont l'ouverture doit avoir lieu le 1°^ avril 1884 3-2 — Communiqueà l'Académie le désirexprimé par le gouvernement des États-Unis, (pie la France soit représenlée à la Réunion (le la Conférence internationale, pour l'établissement d'un méridien univer- sel 4<>7 — Adresse l'amplialion du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Maurice Léi'r, dans la Section de Mécanique 121 — Adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Haton de Ut Guupillière à la place d'Académicien libre 1 O9 — .Adresse l'amplialion du décret par le- quel le Président de la République ap- prouve l'élection de M. Darboux, dans la Section de Géométrie 5[)7 — Adresse l'ampliation du décret par lei|uel le Président de la République approuve l'élection de M. le Vice-Amiral de Joii- tjiiières comme Académicien libre 849 — Adresse l'amplialion du décret par lequel le Président de la République approuve l'éleclion de iSl. BoiKjuec de lu Oryc , de Pages. 10I9 865 i58i dans la Section de Géographie et Navigation — Adresse une ampliation du décret di le Président de la République approu- vant l'élection de M. L. Ctidtctrt, à la place d'Académicien libre i4o5 — Adresse une ampliation du décret de M. le Président de la République ap- prouvant l'élection de M. Jamin à la |ilace de Secrétaire perpétuel pour les Sciences physiques i5o5 — Invite l'Académie à lui adresser une liste de deux candidats pour une place d'as- tronome titulaire à l'Observatoire de Paris, en remplacement de M. Yinn f'ill/inenii. 717 MINISTRE DES POSTES ET DES TÉLÉGRA- PHES (M. le). — Relevé des coups de foudre observés en France pendant le premier semestre de l'année i883 3'28 — Relevé des coups de foudre observés en France, pendant le second semestre de l'année i883 782 et MOISSAN ( II.). — Sur la préparation de l'a- cide cliromique hydiaté et sur quelques propriétés nouvelles de l'acide chromi- que anhydre MONCORVO. — Du traitement de l'éléphan- tiasis des Arabes par l'électricité. (En commun avec M. ^sï/ca Aninjo.) 535 MONNIER (D.). — Sur la pile SUrivanow ( modèle de poche ) 224 MONSERRATTE (W.) adresse une Commu- nication relativeà lanavigation aérienne. .MONTESSUS (oe). — Sur les lueurs cré- pusculaires observées à San Salvador (Amérique centrale) MORIN (.1.). — Le prix Trémont lui est dé- cerné MOTTEZ (A.) adresse une Brochure portant pour litre : « Réflexion sur des points de Météorologie » 1 ' 8 MOUCHEZ. — Nécessité delà création d'une succursale de l'Observatoire hors de Paris ; — Sur une nouvelle application du niveau à mercure pour obtenir la hauteur des astres à la mer, quand l'horizon n'est pas visible ; appareil imaginé par M. Re- noiif • • • — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'Ob- servatoire de Paris, pendant les troi- sième et quatrième trimestres de l'année i883 ■•• — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'Ob- 1214 7Gt ii58 ■ib-; 2b I 3y3 MM. PiiBCs. servatoire de Paris, penrlant le premier Irimestre de l'année 1884 i3o5 — Est nommé membre de la Commission du prix I.alande (Astronomie) i3i i — El de la Commission du prix Valz i3i i MOUSSETTE (Ch.) présente à l'Académie une photographie reproduisant l'aspect du ciel, observé dans la direction du couchant, le 18 décembre i883. i65 et '254 ( 16H0 ) MIH. Pages. — Auréoles observées autour du Soleil .... 897 MUNTZ (A.;. — Détermination de l'acide carbonique de l'air effectuée parla mis- sion du cap Horn. (En commun avec M. A tibin.) 487 MUSSET (Cil.). — Influence prétendue de la lumière sur la structure anatomique des feuilles de l'Ail des Ours [Allinm iirxi- /iiiiii, L.) 1 7,97 N NAPIAS. — Une mention honorable de quinze cents francs lui est accordée sur le prix Monlyon (Médecine et Ch.irurgie) 1 184 NERVILLE (de). — Sur la détermination de l'ohm. (En conunun avec MM. Mnscart et /iciim'l.) io34 NETTER (A.) adresse, pour le concours du prix Bréant.un Mémoire intitulé : « Rôle pathogénique de l'altération épithéliale de la muqueuse intestinale dans le cho- léra » 1 3 1 8 KEYRENEUF. — Sur la transmission du son par les gaz 980 et 1264 NICOLAS (Ch.). —Le prix Montyon (Sta- tistique) lui est accordé 1098 NOCARD. — Deux mille cinq cents francs lui sont accordés sur le legs Bréant 1140 NILSON (L.-F.). — Détermination de la densité des vapeurs du chlorure de glu- cinium. (En commun avec M. Otto Pet- tcrssnii.) 988 NOGUÈS (A. -F.). — Gisement de l'or à PenaDor, en Andalousie 760 NORDENSKIOLD. — Vitesse qu'atteignent les Lapons avec leurs patins à neige. ... 96 i NO r.4R0 adresse une Communication relative au choléra i3i8 o OLSZEWSKI (K.). — Essais de liquéfaction de l'hydrogène 3C5 — Nouveaux essais de liquéfaction de l'hy- drogène. Solidification et pression cri- tiques de l'azote 913 ONIMUS. — Transformation des piles liquides en piles sèches 1377 PADÉ (L.). — Recherche chimique de l'acide nitrique dans les tissus végétaux. ( En commun avec M. Arnaud.) 1488 PANSIOT. — Sur le calcul de la rotation des taches du Soleil 5oo PARIS (l'Amiral) présente à l'Académie la seconde Partie de son Ouvrage intitulé ; « Souvenirs de marine » 1470 — Est nommé membre de la Commission du prix extraordinaire de six mille francs 1240 PARMENTIER ( F. ). — Sur un cas de dimor- phisme observé avec l'hyposuKite de soude NaO, S-O-, 5H0. (En commun avec M. Amal.) 735 PASTEUR (L.).— Nouvelle Communication sur la rage 437 — Sur la rage. (En commun avec MiM. Chamberhmd et JIoh.c.) 1229 — Est n(mimé membre de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres), 1471 — Et de la Commission du prix Gegner. ... 1471 — Donne Communication d'une Lettre qui lui a été adressée par les dignitaires de l'Université d'Edimbourg pour remercier l'Académie d'avoir délégué plusieurs de ses Membres aux fêtes du troisième centenaire de l'Université d'Edimbourg. 1169 PATRIGEON (G.). — Sur un insecte qui at- taque le jeune raisin 1329 PEL (A.) adresse un Mémoire relatif au Phyl- loxéra 282 PEL.4G.4UD. — Sur une illumination auro- rale et crépusculaire du ciel, observée dans l'océan Indien 25o — Nouvelles observations d'illuminations crépusculaires à l'ile Bourbon i3oi PELIGOT. - Notice sur M. /. Girnrdin. . . i4C3 iiog i3-8 MM. Pages. — Est nommé membre de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres) 1471 PELLET (A.-E.). — Sur les irrationnelles du second degré i.îï'-i PERIGAUD. — Observations de la comète Pons-Brooks, faites à l'équatorial coudé (Observatoire de Paris) 78 PERON. — Deux mille francs lui sont ac- cordés sur le grand prix des Sciences physiques PERREY (A.). —Sur le rochage de l'or et de l'argent dans la vapeur du phosfjliore. ( En Commun avec M. Haiili'jruiUf.). . . PEURIER (Edm.). — Sur le dévelopiiement des Comatules 444 — Anatomie des Écliinodermes; sur l'orga- nisation des Comatules adultes i448 PERR1ER (F.). — La Carte topograpbique régulière de l'Algérie à l'échelle de j^fs-j- 184 — Sur la nouvelle Carte de la Tunisie, à l'é- chelle de .jôoW 641 — Fait hommage à l'Académie, au nom de S. M. l'Empereur doin Pedro, d'une Carte de l'Empire du Brésil S49 — Sur la Carte d'Afrique au jvoVoiru 'a'-^î — Est nommé membre de la Commission du prix Gay i4iC PERROTIN. — Sur les lueurs crépusculaires de ces derniers mois , . 3i8 — Sur la comète Pons-Brooks (observatoire de Nice) 344 et 34G — Sur Saturne et Uranus (observatoire de Nice) 718 — Aspect de la planète Uranus 967 — Obtient une part du prix Lalande 1096 PERSONNE nis(J.). — Surun nouvel alcool retiré de la glu du houx 1 585 PETITPONT (G.j. — Sur une nouvelle ma- chine dynamo-électrique. (En commun avec M. Ddinoiscau .) 1 ja5 PETOT (A.i. — Sur une extension des théo- rèmes de Pascal et de Brianchon aux surfaces du second ordre 726 — Propriétés de neuf points d'une courbe gauche du quatrième ordre, de sept points d'une cubique gauche, de huit points associés 19145 PETTERSSON(0.). — Détermination de la densité des vapeurs du chlorure de glu- cinium. (En commun avec M. Nilson.). 9S8 PHILLIPS est nonuné membre de la Com- mission du prix Poncelet ii,\o — El lie la Commission du prix Montvon ( Mécanique ) 1^40 — Et dt! la Commission du prix Trémont. . 1471 — Et de la Commission chargée de présenter une question pour le prix Bordin 1661 ) MM. Paj^es. (Sciences mathématiques pour 1886).. i5i6 PLA.RR0N DE MONDESIK adresse une nou- velle Note sur le problème de Mécanique dont il a déjà entretenu l'Académie. . . . 494 — Adresse une nouvelle Note relative à la solution du problème des deux chaînes. C07 PICARD (E.). — Sur une classe de fonctions abéliennes et sur un groupe hyperfucli- sien i>89 - Sur certaines substitutions linéaires. ... 416 — Sur les fonctions hyperfuchsiennes 563 — Sur une nouvelle généralisation des fonc- tions abéliennes (i65 — Sur les formes quadratiques quaternaires et sur les groupes hyperabéliens corres- pondants 904 — Est présenté par la Section de Géomé- trie, comme candidat à la place vacante par le décès de M. l'(dsi:ux 543 PICARD (P.) adresse à l'Académie un travail portant pour titre : « Taches et facules à la surface du Soleil » 1018 — Adresse une Note portant pour titre : « Mesure la vitesse de la lumière au moyen des comètes » i G 1 o PICHARD. — Action nitrifiante comparée île quelques sels contenus naturellement ou ajoutés dans les terres végétales r^^Sy PICTET (R.). — De l'action du froid sur les microbes. (En commun avec M. l'ung.). 747 POHL (Otto) communique les expériences qu'il a faites sur le liège « pour prouver le développement spontané de nombreux microbes, même sous l'exclusion de l'air ordinaire » 1 3o| POLNCARÉ (A.). — Mouvements de l'air au- dessus d'une dépression et d'un surhaus- sement barométrique. Schémas déduits des données d'un travail de Hildebrand- Hildebrandsson i8o — Schémas des mouvements atmosphéri- ques sur l'Europe dans les divers ré- gimes 890 POINCARÉ (H.). — Sur les courbes définies par les éipiations différentielles , . 287 — Sur les substitutions linéaires -. 349 - Sur les groupes hyperfuchsiens -. 5o3 — Sur une équation dillerentielle . 793 — Est présenté par la Section de Géométrie comme candidat à la place vacante peir le décès de M. Pidseu.c 543 POIRIER. — Sur un nouveau type de la classe des Hirudinées. (En comnvun avec M. de R R RADAU (R.). — Sur une Notation propre à représenter certains développements.. . 3() RAMBUSSON (J.) adresse une Note portant pour titre : « Le mouvement réflexe con- tagieux » 1 4o3 — Obtient l'autorisation de retirer celte Note du Secrétariat 1460 RAOULT (F. -.M.). — Sur l'abaissement du point décongélation des dissolutions des sels alcalins Sog — Sur le point de congélation des dissolu- lions de sels des métaux biatomiques. . 1047 RATEAU (A.-C.-Én.). — Le prix Laplace lui est iléeerné 1 164 RATIMOFF (B. ). — Recherches sur les sub- .stances antiseptiques et des conséquences qui en résultent pour la pratique chirur- gicale. , 149Ï RAYET (G.). — Sur les aigrettes et les pana- ches de la comète de Pons (iSra) au voisinage de son passage au périhélie.. 346 — Détermination de la diftérence de lon- gitude entre Paris et l'observatoire de Lfordeaux. ( En commun avec W. Snliits. ) ',07 REGNARD (P.). — Recherches expérimen- tajes sur l'influence des très hautes pressions sur les organismes vivants... 743 — Le prix Montyon (Physiologie espéri- mt'ntale) lui est décerné 1 15( REGNAULD (.T.). — Éludes expérimentales sur les propriétés anesthésiques des dé- rivés chlorés du formène. (En commun avec M. Villejcnn . ) 1 3 1 'i RÈMY (Cn.). — Une mention honorable de quiir/.e cents francs lui e^l accordée sur le prix Montyon (Médecine el Chirur- Siel ii34 RÉ.MY SAINT-LOUP. — Sur la fonction pig- mentaire des Hirudinées 441 RENAULT ( R. ). — Sur un nouveau genre de fossiles végétaux. (En commun avec M. Zeill,-r. ). ,3g, RENOU (E. ). — Sur les oscillations yiro- duites par l'éruption dn Krakatoa 160 — Sur les oscillations barométriques pro- duites par l'éru|ition du Krakatoa ■245 — Sur les halos vus au parc de baint-Maur. 844 RENOUF (L. ) obtient une part du prix Montyon (Mécanique) 1091 RESAL (H.). — Note accompagnant la pré- sentation de la seconde édition de son Traité élémentaire de Mécanique céleste. 14G; — Est nommé membre de la Commission du prix Montyon (Mécanique) i'i4o — Et de la Commission chargée de pré.sen- ler une question de prix Boidin (Scien- ces mathématiques) pour 188O iSiG REYNIER (E.). — Sur les variations de la force éleclroraotrice dans les accumu- lateurs 224 RICCO(A.). — Sur la singulière couronne qui entoure le Soleil 129g RICHET (A.). — Sur l'emploi des mélanges titrés de vapeurs anesthésiques et d'air dans la chlorofurniisatiun 192 — Est nommé membre de la Coniuiission ilii prix Barbier ,371 — Et de la Comnii.-.sioii du prix Moulycui (Médecine et Chirurgie) 1371 — Et de la Commission du prix Godard. . . i4i.> — Et de la Commission du piix Serres. ... 141 ■■) — Et de la Conmiission du (irix l.alleinan.l. 14 15 MM. — Remarques sur une Note de W. Hurcm relative à la transfusion péritonéaie. . . RICHET (Ch.). — De la dialyse de l'acide du sui' gastrique — De l'inlluenoe des lésions du cerveau sur la température RIVAUD (Alb.) adresse une Communication sur l'oïdium et le Phylloxéra ROBIN (Cil.) est nommé membre de la Com- mission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) — Et de la Commission du prix Serres. . . . ROBLIN (A.) adresse une Note intitulée : « Formule générale et monôme de -, permettant d'en calculer rapidement la valeur ROCHEBRUNE (A.-T. de). — Sur un type nouveau de la classe des Hirudinées. ( En commun avec M. Poirier. ] ROGER (H.). — Une somme de deux mille cinq cents francs lui est décernée sur le prix Montyon (Médecine et Chirurgie). ROLLAND annonce à l'Académie la perle qu'elle a faite dans la personne de M. Tli. (lu Mrincel — Annonce à l'.^cadémifi la perte cruelle qu'elle vient de faire dans la personne de M. J.-B. Dumas — Est nommé membre de la Commission du prix Montyon (Mécanique) — Et de la Commission chargée de présenter une question de prix Bordin (Sciences mathématiques) pour 1886 ROLLAND ( G. ). — Sur les terrains de trans- port et les terrains lacustres du ba'^sin du chott Mclrir (Sahara oriental) ( i663 ) Pages. MM. Pages. - Objections à la théorie d'une mer Saha- 5i rienne à l'époque quaternaire i455 ROMMIER (Al.).— Sur la puissance de la 682 levure de vin cultivée i j()'( ROSENSTIEHL { A. ). — Sur le nombre pro- bable des rosanilines homologues et des rosanilines isomères (En commun avec i3i(j M. Gcrbcr .) 13 S ROUGET (Ch.). — Sur un moyen d'obtenir la longitude d'un lieu, où l'on connaît 1371 la latitude et le temps sidéral, par l'ob- i4ii servation de la hauteur vraie de la Lune à un moment précis connu d'avance.. . 226 - Sur un instrument pouvant donner, dans la même lunette, les images de deux i3o4 astres au moment où ils ont la même hauteur et, de plus, permettant de déter- miner, par une seule observation, l'heure 1597 sidérale du lieu, la latitude et l'orien- tation exacte, pour le tour d'horizon. . . 283 ROUIRE. — La découverte de la mer inté- ii34 rieure africaine 1472 ROULE. — Sur le genre iî/ioyyofefl (Ascidies simples ) 1 294 393 ROUSSEAU (G.). — Sur un nouveau mode de préparation du permanganate de ba- ryte. (En commun avec M. Braneim.). 229 99 J ROUSSEL (V.) adresse diverses observa- tions relatives à la rédaction de 1' « An- i2io nuaire du Bureau des Longitudes »... . i32 ROUVIER (.T.). — Recherches sur les dévia- tions mensuelles 244 t5i6 ROUX. — Deux mille cinq cents francs lui sont accordés sur le legs Bréant 1 140 ■ Sur la rage. (En commun avec MM. Pas- 1 342 ti-iir et Chamberland. ) 1 22g SAINT-MARTIN (L. de). - Recherches sur l'intensité des phénomènes chimiques de la respiration dans les atmosphères suroxygénées 24 ' SAINT-VENANT. — Sur une évaluation, ou exacte ou d'une très grande approxima- tion, de la poussée des terres sablon- neuses contre un mur destiné à les soutenir 8io S.\LATS. — Détermination de la dilTérence de longitude entre Paris et l'observa- toire de Bordeaux (Floirac). (En com- mun avec M. Rayct .) '107 SALMON est élu Correspondant pour la Sec- tion de Géométrie. .....: i5i6 — Adresse ses remerciements à r.4cadémie. 1669 SANDRAS.— Des inspirations ou inhalations antimicrobiques et médicamenteuses.. 19 G. P.., i88'|, \" Semestre. {y .\ÇM\\\.) S.\RASIN (Ed.). — Sur le spectre d'absorp- tion de l'eau. (En commun avec .M. .S'r;- rel.) G24 — Soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre ; « Relation de deux observations de diphtérie grave (crou|) et angine couenneuse), guérie par les inspirations ou inhalations anti- microbicpies d'essences de thérében- thine, de goudron, etc. » 281 SCHERTZINGER (G.) adresse une Commu- nication relative au Phylloxéra io3i SCHIER (Otto) soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : « Ré- solution de l'équation indéterminée x'^ -^ r" — z" en nombres rationnels, et examen de l'équation a" -h b" -h . . .-h /II" = ^l" i> i|i9 216 ( iGôli ) Pages. 99lJ 1471 MM. SCHLAGDENHAUFFEN. - De l'écoice de bois piquant et de sa composition chi- mique. (En commun avec M. Hcckel.). SCHLŒSING est nommé membre de la Com- mission du prix Montyon (Arts insalu- bres ) SCHLUMBERGER (C). — Sur YOrbiilina univcrsn ( d'Orb . ) 1 oo->. SCHULTEN (A. de). — Sur la production de l'ortliophosphate neutre d'aluminium cristallisé i583 SCHUTZENBERGER (P.). - Sur un radical métallique — Recherches sur la combustion respira- toire — Sur quelques phénomènes d'occlusion. . SEBERT. — Sur la propagation d'un ébran- lement uniforme dans un gaz renfermé dans un tuyau cylindrique. (En commun avec M. Hu<(oniot.) 507 SER (L.). — Résultats d'expériences sur un nouveau système de ventilateur à force centrifuge 783 SERRES (le CoNTRE-AminAL).— Sur le mo- dèle du trière du Musée du Louvre. . . . SERRET présente à l'Académie le lome X des (1 Œuvres de Lagrange » SILOW (D. ) adresse une Communication relative à l'aérostation SILVA-ARAUJO. — Du traitement de i'élé- phanliasis des Arabes par l'électricité. 985 loGi i5io i3i:» ■2") 3 MM. I' (En commun avec M. Moncoivn. ). . . . SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE (la) annonce la perte qu'elle vient de faire dans la per- sonne de M. Lfivallée SORET (J.-L. ). — Sur le spectre d'absorp- tion de leau. (En commun avec M. Sarasin. ) SOUCAZE. — Observations de lueurs crépus- culai res SPOERER. — Détermination des éléments de rotation du Soleil STEPHAN. — Le prix Valz lui est décerné. STIELTJES. — Sur quelques applications arithmétiques de la théorie des fonctions elliptiques STRAUS. — Deux raille cinq cents francs lui sont accordés sur le legs Bréant. . . . STROUMBO adresse une Note sur les lueurs crépusculaires SYLVESTER (J.-J.). - Sur les quantités formant un groupe de nonions analogues aux quaternions de Hamiltbn. 27.3 et — Sur une Note récente de AL D. André. — Sur la solution d'une classe très étendue d'équations en quaternions — Sur la correspondance entre deux espèces différentes de fonctions de deux systèmes de quantités, corrélatifs et également nombreux • — Sur le théorème de M. Brlosclu, relatif aux fonctions symétriques âges 535 iSig 59 1243 1097 663 1140 i65 47" .35o 65 1 779 858 TACCHINI (P. ). - Observations des taches et des facules solaires en i883. . . 342 — Sur les oscillations barométriques pro- duites par l'éruption du Krakatoa. . . . 61 G — Sur les taches solaires observées à Rome pendant le premier trimestre de 1884. 8<)tt TANNERY (J.). - Sur les fonctions symé- triques des différences des racines d'une équation ,420 TATIN (V.) obtient une partie du prix Penaud ,,55 TAURINE.— Une somme de troismille francs lui est accordée sur le prix extraordi- naire de six mille francs ro83 TERREIL. — Chlorure d'argent ammoniacal el iodure d'argent ammoniacal cristal- lisés '279 THÉVEMN (L.) adresse une Note relative à la courbe de suspension d'un hl dont la section est en chaque point proportion- nelle à la tension 8 jô T11ÉVEN0T(A.).- Une mention honorable lui est accordée 1098 THUILLIER.— Une somme dedeuxmillecinq cents francs lui est accordée sur le legs Bréant 1140 THOLLON.— Observations spectroscopiques faites à Nice, sur la comète Pons 33 — Sur certains changements observés à Nice dans l'aspect du ciel 760 THOMAS (Pu.). — Sur quelques formations d'eau douce quaternaires d'Algérie 38 1 — Sur quelques formations d'eau douce tertiaires d'Algérie 3 1 1 THOULET (J.). — Mélhode pour la mesure du coefficient de dilatation cubique de substances solides en fragments très petits 620 — Sur les spicules silicieux d'épongés vivan- tes 1 000 TILLAUX. — Sur deux cas de suture secon- daire du nerf médian, avec rétablisse- ment rapide de l'innervation dans les parties (taralysées i5i6 riLLO (dk). — Carte des hauteurs de la Russie d'Europe i:>98 ( i665 ) MM. TISSANDIER (G.). - Sur la cause de: lueurs crépusculaires de i883 — Obtient, le tiers du prix Penaud TISSERAND (E.) est présenté comme can- didat à la place d'Académicien libre, va- cante par le décès de M. L. Breguet. . . — Est présenté comme candidat à la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. de la Goia nerie — Est présenté comme candidat à la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. du Mnncel TISSERAND (P.). - Note sur un théorème de M. J. Linthledl concernant le pro- blème des trois corps — En annonçant à l'Académie le décès de M. /J/v«.«>/«r, rappelle quelques-uns des travaux qui avaient acquis à ce savant une réputation méritée — Est nommé membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie) — Et de la Commission du prix Valz TOMMASI (D.). - Sur la chaleur de com- binaison des lluorures solubles et la loi des constantes thermiques de substitu- tion — Sur la loi des constantes thermiques de substitution — Adiesse une nouvelle Note « Sui- la loi des constantes thermiques de substitu- tion )) — Sur la non-existence de l'hydrate d'ammo- nium Adresse une Note sur la chaleur de for- mation des fluorures solubles -- Adresse la liste de ses travaux scientifi- ques, pour le concours du prix Jérôme Ponti - Adresse une Note « Sur la chaleur de formation des sulfites » TOURNEUX (F.) prie l'Académie de ren- voyer au Concours pour le prix Godard. en 1884, deux Mémoires qui ont pour litres : « Des cellules inteistitielies du testicule » et « Des restes du corps de Wolfî chez l'adulte » TO\VNE(G.). — Application de la lampe à incandescence à l'éclairage des instru- ments astronomiques TRÉCUL est nommé membre de la Commis- Pages. 317 1 1 jj '•9 I J04 ] 3i I i3i I 368 636 812 9'-9 1)41 i3o4 282 669 MM. Pages, sion du prix Desmazières 1371 TRÉPIED (Ch.). — Sur le spectre de la co- mète Pons-Brooks 3>. — Sur la variation singulière du noyau de la comète Pons-Brooks 6r4 TRESCA présente à l'Académie, de la part de M. Bitlcqiiin, deux Ouvrages publiés en langue chinoise et intitulés : « Chi- mie élémentaire. Chimie analytique ».. SgS — Est nommé membre de la Commission du prix Poncelet 1 ;'4" — Et de la Commission du prix Montyon (Mécanique) i24<' - Et de la Commission du prix Plumey ia4" — Et de la Commission du grand prix des Sciences mathématiques 1 3 1 1 — Et de la Commission du prix Trémont.. . 1471 TREVE est présenté comme candidat à la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. de In Gouriirrie 119 — Est présenté comme candidat à la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. L. Breguet 703 — Est présenté comme candidat à la place d'Académicien libre, vacante par le décès de M. du Moncel 1 3o4 TROOST (L.). — Sur la mesure de la tension de dissociation de l'iodure de mercure . 807 — Sur la perméabilité de l'argent pour le gaz oxygène 1 J27 TROilESSART (E.-L.).— Sur la classification des Sarcoptides plumicoles. (En com- mun avec M. Mégnin r55 TROUILLOT demande l'ouverture d'un pli cacheté, déposé le 18 février 1884 .... i3iS TROU VELOT (E.-L.). — Observations de la comète Pons-Brooks 34 — Observations de la comète Pons-Brooks, faites à l'observatoire de Meudon 207 — Ombres portées par les facules sur la pé- nombre des taches solaires 660 - Changements observés sur les anneaux de Saturne (observatoire de Meudon).. 9O8 - Observations sur la planète Mars (obser- vatoire de Meudon) 788 — Les taches polaires de Vénus . . 719 et 1481 TRUCHOT (Ch.). — Étude thermochimique de l'acide hydroduosilicique 821 — Étude thermique des fluosilicates alca- lins r33o u UNIVERSITÉ D'EDIMBOURG (1.') annonce qu'elle célébrera le troisième centenaire de sa fondation, les "16, 17 et 18 avril 1884 et invite l'Académie à se faire représenter à cette solennité 342 UNIVERSITÉ (L) JOHN HOPKINS fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de la médaille offerte à M. le professeur Syhexter ( i666 ) MM. P:ij;es. VALERY MAYET. — Sur la présence du Naja d'Egypte en Tunisie. l'/cjG VALLIN (E.). — Une somme de deux mille cinq cents francs lui est décernée sur le prix Montvon (Jlédecine et Chirurgie), i i3:i VANECEK (J.-'S. et M.-N.) adressent à l'A- cadémie, pour le concours du prix Fran- cœur, un Mémoire intitulé : « Sur l'in- version générale » i i 1 8 VAN TIEGHÉM fait hommage à l'Académie du neuvième et dernier fascicule de son « Traité de Botanique » \S — Est nommé membre de la Commission du prix Desmazières 1 3; i — Et de la Commission du prix Tliore iSjr VARIGNY (H.-C. de). — Sur les variations de l'excitabilité électrique et de la pé- riode d'excitation latente du cerveau. . 926 VASSEUR. — Note sur une Carte géologique de la France. (En commun avec M. Cu- rez.) i556 VESQUE est présenté à M. le Minisire de l'Instruction publique pour la chaire de Culture, vacante au Muséum d'Histoire naturelle par le décès de M. Dccaisne. . 204 VIAL(E.) adresse une Note relative à l'em- ploi de l'acétate d'ammoniaque, comme spécifique contre la rage yO'.! VIALANES obtient le grand prix des Sciences physiques 1126 — Sur un nouveau type de tissus élastiques, observé chez la larve de l'Éristalis i552 VIEILLE. — Recherches sur les mélanges gazeux détonants. (En commun a\ec M. BcrihHol.) 545 — Sur les chaleurs spécifiques de l'eau et de l'acide carbonique à de très hautes températures. (En commun avec M. .Be/-- theht.) 852 — Sur la chaleur spécifique des éléments gazeux, à de très hautes températures. MM. Papes. (En commun avec M. Berthelot.) 770 — Influence de la densité des mélanges ga- zeux détonants sur la pression. Mé- langes isomères. (En commun avec M. Bcrtiu'tot.) 705 — Mélanges gazeux détonants. Calcul des teriipératureset des chaleurs spécifiques. (En commun avec M. Bcrtlwlot.) Goi — Vitesse relative de combustion des mé- langes gazeux détonants. (En commun avec M. Bcrllicloi.) C4G VIGNAL(\V.). — Formation et structure de la substance grise embryonnaire de la moelle épinière des vertèbres supé- rieures 1626 VIGUIER (C). — Constitution des Échino- dermes 1 4 5 1 VILALLONGUE (S.) adresse une Communi- cation relative au Phylloxéra 1241 VILLEJE.4N. — Études expérimentales sur les propriétés anesthésiques des dérivés chlorés du formène. (En commun avec M. Rcj^nnidd.) 1 3 1 5 VILLIERS (A.). — Sur les dérivés nitrés de l'hydrure d'élhylène 43 1 VIOLLE (J.). — Sur l'étalon absolu de lu- mière io32 VOISIN (Ai!G.) obtient une partie du prix L.illomand 1 1 48 VULPIAN est présenté comme candidat à la place de Secrétaire perpétuel, vacante par le décès de M. J.-B. Diiimis i4o3 — Est nommé membre de la Commission du prix Barbier 1371 — Et de la (Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1371 — Et de la Commi.ssion du prix Godard ... i4i3 — Et de la Commission du prix Serres .... i4i5 — Et de la Commission du prix Lallemand. 141') — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie expérimentale) 1415 W WEGMANN (H.).— Contribution à l'histoire naturelle des Haliotides 1387 WERNER (E.).— Sur les substitutions bro- mées.(En commun avec M. Bertlirlot.). I2i3 — Recherches sur les phénols bromes.... r333 WEYR (Eu.). — Sur la théorie des quater- nions 906 et i320 WILD.— Nouvelle méthode pour déterminer l'inclinaison magnétique avec la bous- sole à induction 91 WITZ (A.).— Coïncidences entre les phéno- mènes observés en i83i et en i883.. . . 542 VVOLF (C). — Sur les ondulations atmo- sphériques attribuées à l'éruption du Krakatoa et sur la tempête du samedi 26 janvier 1 77 — Est nommé membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie) i3i i ( MM. Pages. — Et de la Commission du prix Valz i3i i WOSNESSENSKI (J.).— Influence de l'oxy- gène sous pression augmentée, sur la culture du Bncilliis aiillirncis 3i4 WROBLESWKI. — Dépèche relative à la li- quéfartion de l'hydrogène 149 Sur la liquéfaction de l'hydrogène 3o4 Sur la lempéralure d'ébullition de l'oxy- gène, de l'air, de l'azote et de l'oxyde de carbone, sous la pression atmosphé- rique 98'.>, .067 ) MM. Pages. WUHTZ (Ad.).— Remarques sur la loi de Fara- day et sur la loi découverte par M . Boiitr. 1 76 — Note sur la loi de Faraday 3 21 — Discours |)rononcé aux obsèques de M. J.-B. DiiiiKis, au nom de la Faculté des Sciences et de la Faculté de Méde- cine de Paris 940 — M. le Président annonce à l'Académie la mort de M. U itrtz 1 190 — Discours prononcés aux obsèques de M. fViirlz 1 199 et i2o3 YUNG (E.). neige . . Sur les poussières de la 38C De l'action du froid sur les microbes. (En commun avec M. Pictet.) 747 z ZEILLER (R.). — Sur un nouveau genre de fossiles végétaux. (En commun avec M. RenniiU.) 1 3g r — Sur les cônes de fructification de Sigil- laires i fio i ZEISEL (S.). —Sur la colchicine 158; ZENGER (Cii.-V.) adresse un résumé des observations héliophotographiqueset des grands mouvements atmosphériques et endogènes 407 — Adresse une Noie sur une nouvelle com- binaison de prismes de quarlz et de spath calcaire, donnant un spectroscope à vision directe pour l'observation des rayons ultra-violels 494 — La Mission scientifique du cap Horn 1882-83 et la périodicité des oscillations barométriques loiG .\dresse à l'Académie deux Notes intitu- lées : « Résumé des observations hélio- photographiques comparées aux dates des grandes perturbations almosphéri- quesetséismiques des mois de février et mars 1884 » et « Sur la visibilité de rayons ultra-violets à l'aide du parallé- lépipède de dispersion » 1017 Adresse le Résumé de ses observations héliophotographiques, comparées aux grands mouvements atmo.'^phériques et séismiques pour le mois d'avril 1884.. i3o4 et 1459 Adresse deux Notes portant pour titres : 0 La loi générale du mouvement des corps célestes, appliquée aux intervalles des périhélies des comètes » et « La pé- riodicité de la pression barométrique».. i355 GAUTI-irtî-VlLLABS, lUTOIMF.l'R-LIURAIBE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DEL ACADÉMIE DES SC1E>'CES. g5oo Paris — Quai des Anguslins, bb. ;--.--^. Tiiri?- ^/■•sUSr ■^'.-^.s;^' ^^, •^^^t--*»' V ■t%r- :'JtA '■■ f ■N^ ■:i>./- 5.^ ;;